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SCIENTIFIQUE
INSTITUT SUPERIEUR DE
TECHNOLOGIE D’ANTANANARIVO
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Premier Etablissement Public d’Enseignement Supérieur
et de Recherche Habilité et Accrédité à Madagascar par le MESUPRES
GEOLOGIE DE MADAGASCAR ET
D’ANTANANARIVO
Par :
RAKOTOMANANA Heriniaina Luc Brice - GC Niveau 4 entrant – N°13
RAKOTOMANGA RAZAFIMAHEFA Sombiniaina Anay - GC Niveau 4 entrant – N°14
GEOLOGIE DE MADAGASCAR
A. GÉNÉRALITÉ
Madagascar, l’une des plus grandes îles du monde, aussi appelée l’île-continent ou
l’île Rouge, se situe entre l’Océan Indien et le Canal de Mozambique.
Avec une superficie de 590.000 km². Du point de vue géologique, elle comprend
deux grands ensembles :
LE SOCLE
Essentiellement cristallin, date du Précambrien et constitue le substratum. Il est
formé par des roches métamorphiques et éruptives. Ayant subi successivement des
métamorphismes accompagnés d’orogenèses différentes, il est très plissé et très
complexe.
Ce vieux socle couvre toute la partie centrale et presque toute la partie orientale et
affleure sur une surface de 400 000 km2 (environ 2/3 de l’île). Ces formations
cristallines ne renferment pas de fossiles à part les stromatolites (formes minérales
créées par l’activité biologique des algues) que l’on rencontre dans les cipolins de la
région d’Ambatofinandrahana.
Leur datation par les méthodes de géochronologie radioactive a montré que le socle
comprend 3 systèmes :
Le système Androyen-Antongilien de direction tectonique Nord-Est
Le système du Graphite, de direction tectonique N-20 E
Le système du Vohibory avec le cycle d’Ikalamavony, de direction tectonique
NS et le cycle d’Andriamena de direction tectonique N-20 W
LA COUVERTURE SEDIMENTAIRE
Les fossiles qu’elle renferme indiquent son âge, allant du Carbonifère au
Quaternaire.
Ces formations sédimentaires longent la côte Ouest sur une bande large de 250km,
soit 1/3 de l’île.
Elle est formée de couches non plissées plongeant doucement avec une pente
d’environ 10° vers le canal de Mozambique ;
Cette couverture sédimentaire se rencontre aussi, sous forme d’une petite frange
très étroite, le long de la côte Est.
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Dans ces formations sédimentaires, on distingue :
Les formations Gondwaniennes : le système Karroo
Les formations récentes : le système Post-Karroo
Enfin, des formations volcaniques et subvolcaniques allant du Crétacé
supérieur au Quaternaire, se présentent sur le socle et sur la couverture
sédimentaire.
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présente un grand développement de migmatites et de granites stratoïdes
dans la zone centrale d’Ambatolampy-Andriba.
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C. LES COUVERTURES SEDIMENTAIRES
Elles comprennent :
Les formations Karroo (ères Iaire et IIaire)
Les formations Post-Karroo (Crétacé, Tertiaire, volcanismesquaternaires,
volcanismes récents)
1) LE GROUPE DE LA SAKOA.
a) Stratigraphie
Il est formé de 4 couches qui seront détaillées dans l’ordre du dépôt.
Schistes noirs à tillites d’épaisseur de 45 cm.
Ils sont plus ou moins argileux. Ils contiennent d’anciennes moraines glaciaires et
ne renferment pas de fossiles.
Au milieu de ces grès se trouvent 5 couches à charbon dont l’épaisseur est de 0.3 à
3m. La flore de ces charbons est une flore de climat froid. On a trouvé quelques
échantillons de plantes fossiles typiques du continent du Gondwana :
Gangamopteris, Glossopteris.
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b) Climat :
Le glacier donnant des dépôts de tillites correspondent à un climat nettement froid.
Les calcaires construits par des coraux, qui vivent dans les mers chaudes,
traduisent un surchauffement de climat.
c) Tectonique
Les couches ont été fortement taillées après leur dépôt.
2) LE GROUPE DE LA SAKAMENA
a) Stratigraphie
La sakamena affleure beaucoup mieux que la Sakoa, du sud au nord de
Madagascar. Dans la région Sud où la série est complète, l’ordre de dépôt est le
suivant
Les couches de la Sakamena inférieure e=60 à 2000m
Les calcaires et conglomérats de base e=100m. Les conglomérats sont
formés de blocs et calcaires provenant de l’érosion de la Sakoa.
Juste au dessus apparaissent des formations calcaires contenant des fossiles marins
: Productus, Spirifer.
Les grès et schistes inférieurs e=1500m. Ce sont des grès durs contenant
quelques débris végétaux.
Une série calcaire : les calcaires de Vohiparara marins plus épais. Les
schistes supérieurs épais contenant des grès-micas appelés psammites.
d) La tectonique
Tectonique de la faille.
e) Le climat
Les dépôts lessivés de la Sakamena inférieure traduisent un climat chaud.
3) LE GROUPE DE L’ISALO.
L’Isalo désigne des formations continentales essentiellement gréseuses.
a) Stratigraphie
Il est formé de grès grossiers qui sont transgressifs et discordants sur la Sakamena,
avec des conglomérats de base. Fossile : bois silicifiés.
L’Isalo II
Il est formé de grès moins grossiers et d’argiles rouges. L’Isalo II dans les bassins de
:
Morondava, avec deux types de faciès :
- Faciès continentaux avec des fossiles d’animaux marins : Ammonites de
Mandevy
- Faciès continentaux avec des fossiles végétaux : bois silicifiés de Folakara.
Majunga
- Au sud, vers Kandreho : faciès marin avec des argiles et calcaires marins,
fossiles : ammonites (Bouleiceras)
- Au centre, au niveau de la Betsiboka : faciès continental.
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- Vers le Nord : faciès marin caractérisé par les calcaires dolomitiques marins
avec des fossiles marins (Spiriferina rostrata)
L’Isalo III
C’est la fin du comblement des bassins de Majunga et de Morondava. Les grès et
argiles sont fins. La transgression marine amorcée à L’Isalo I se généralise.
Les faciès de l’Isalo III passent vers l’Ouest à des formations mixtes lagunaires puis
à des formations marines. Il y variation latérale de faciès.
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Est marqué par l’abondance des Ammonites avec apparition et
développement des Ammonites déroulées (Cénomanien) alors que les
Bélemnites régressent et disparaissent.
4) LE TERTIAIRE :
Le Paléogène connu est marin et est représenté par les calcaires riches en
Foraminifère.
5) LE QUATERNAIRE :
La régression se poursuit au Quaternaire et est suivie d’une transgression qui
envahit les basses vallées de Betsiboka jusqu’au-delà d’Ambato-Boéni.
dans le sud, le quaternaire est marqué par 3 transgressions qui ont laissé des
dunes.
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Les acticités volcaniques se poursuivent au Quaternaire et ont édifié la
montagne d’Ambre, le complexe volcanique d’Ankaizina-Tsaratananien, le
massif volcanique de l’Itasy et de l’Ankaratra.
Le caractère dominant de l’ensemble de toutes les roches des massifs ou des filons
est leur tendance alcaline marquée par la présence d’aégyrine. Ces intrusions ne
sont pas datées mais probablement récentes (Crétacé ou Eocène).
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g) Le massif d’Antampombato
Situé à une quinzaine de km au Nord-Ouest de Moramanga, le massif intrusif 12x7
km recoupe nettement le socle cristallin et montre un bel exemple de
différenciation magmatique avec syénites au Nord, et dans l’Est et au sud on a les
masses différenciées de péridotites (plateau d’Ambatovy et Analamay). Les
péridotites sont fortement latérisées et constituent un gisement nickélifère
important (1.5 à 3%=
j) Le massif de l’Androy
C’est le massif du Nummulitique allongé sur 80 km dans la partie sud, recouvert par
les sables des grandes dunes Tatsimiennes d’Ambovombe. Il résulte de
l’emplacement de bas en haut de :
- basaltes inférieurs, rhyolites inférieurs et basaltes supérieurs
- rhyolites supérieures
L’épaisseur total des coulées atteint près de 2000m recoupée de petits massifs de
microdiorites et de microgranites (ankaratrite = basalte alcalin)
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7) VOLCANISME TERTIAIRE ET QUATERNAIRE.
A partir du sommet d’Ambre ; les volcans du tertiaire et quaternaire sont
représentés dans les îles de Nosy-Be, de Nosy Mitsio, le massif de l’Ankaizina ; de
Tsaratanàna, de l’Itasy et de l’Ankaratra.
a) Le volcan des îles
A Nosy-be ; il y a deux types d’émissions, ce sont les plus anciennes
- la première est de type hawaïen avec de longs épanchements très fluides.
- la deuxième donnant de nombreux cônes stromboliens ; les laves sont
surtout des ankaratrites. Les projections sont certainement abondantes, les
cratères-lacs sont tellement nombreux.
k) Le volcan d’Ankaizina-Tsaratanàna.
L’Ankaizina constitue un puissant ensemble volcanique où l’on peut séparer le
massif de Tsaratanàna at le massif d’Ambondro. A l’ouest de ce dernier le massif de
Manongarivo.
La région de Bealanana représente une belle série de cône strombolien avec des
coulées dans les vallées.
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GEOLOGIE D’ANTANANARIVO
Antananarivo appartient à ce que l'on appelle les Hauts Plateaux du Centre; au Nord
et au Sud, les limitesde la feuille sont les ordonnées 826 et 776
(coordonnéesLambert). Celles-ci passent respectivement au Nord d'Antsahafilo et
au Sud d'Ambalavao.- A l'Est et à l'Ouest les limites sont les lignes d'abcisses 534 et
480 passant à l'Est de Carionet à Ampahimanga.
On peut distinguer les zones géographiques suivantes :
1°) La zone des collines qui comprend des massifs résiduels, généralement limités
aux roches les plus dures: migmatites granitoïdes, granites.Ces reliefs dominent de
2 à 300 mètres au maximum des surfaces d'aplanissement toujours localiséesaux
roches les plus tendres (gneiss, migmatites).
2°) La plaine Betsimitatatra qui s'étend depuis Masindray jusqu'à Bevomanga.
D'une superficie de 30.000 ha, elle est essentiellement aménagée en rizières.
3°) La partie septentrionale du massif de l'Ankaratra.Les coulées forment des lignes
de crêtes tabulaires; onobserve encore quelques cÔnes plus ou moins démantelés.
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Les quartzites forment rarement des collines entières mais le plus souvent des
bancs interstratifiés dans les gneiss(filons). Ces roches peuvent être constituées
essentiellementde quartz nais il y a également des quartzites à magnétite,
sillimanite, et à grenat. Les quartzites sont très fissurées, ellese débitent en
plaquettes, la partie supérieure pouvant donnerdes grains de quartz à aspect
saccharoïde.
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Cette hypothèse a été plus ou moins mise en doutepar G. DELUBAC, "les
migmatites granitoides encaissantes paraissent comme injectées par des filonnets
de granites porphyroides".
Si l'on admet cette façon de voir, le granit de Carion serait une formation plus
récente.Ce granite forme un massif de 200 Km dont nous n'avons
étudié que la bordure occidentale; on y observe des dômes trèscaractéristiques et
des phénomènes d'altération en boules.
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2) UNE ALTÉRATION DE TYPE GIBBSITIQUE
Les constituants de la roche sont transformés en gibbsite. Ce deuxième mode
d'altération s'observe surtout sur granite porphyroïde (région de Carion). On note
dans la zone d'altération, la présence de masse poreuse en pain d'épices
présentant une structure cloisonnée (lamelles de gibbsite).
La distinction entre ces deux types d'altération correspond davantage à un faciès
morphologique qu’à une différence d'altération chimique. L'altération à "faciès
gibbsitique" paraît plus fréquente sur le versant oriental de Madagascar. Ceci n’a
rien de surprenant puisque la forrallitisation et l'individualisation de l'alumine y
présentent le maximum d’intensité.
Sur migmatite granitoïde, on observe souvent des débris d’altération ferruginisés.
Ces débris ont le plus souvent subi des remaniements ultérieurs; "ce pseudo-
concrétionnement » est souvent marqué sur les anciennes surfaces
d'aplanissement très disséquées qui se trouvent à l'Est de la zone cartographiée.
On reconnaît souvent la forme des anciens feldspaths altérés.
B. AUTRES COMPOSANTS GEOLOGIQUES
La géologie d’Antananarivo est également composé de:
- les roches sédimentaires (sables) ayant subi une métamorphisation,
- les hautes pénéplaines latéritiques ou hautes surfaces d’érosion non
enroctées sur roches acides. Les pénéplaines résultant de l’érosion
rencontrent des argiles latéritiques non concrétionnés ;
- les pénéplaines latéritiques en surface d’applanissement d’altitude moyenne
sur socles acides. Ces formations caractérisent la partie Ouest de la Région;
- les cuvettes et plaines alluviales ;
- les cuvettes lacustres qui sont dûes à des lavages volcaniques, des coulées
de lave ayant obturé des vallées et retenus, ainsi que les eaux qui
s’accumulaient en arrière. Certaines cuvettes étaient autrefois reliées entre
elle. Ces zones d’alluvions lacustres, généralement fertiles, jouent un rôle
important pour l’occupation humaine ;
- les plaines alluviales le long du fleuve Ikopa.
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