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Hypnose et Neurosciences

Dr Olivier BENARROCHE
Hypnose et neurosciences
1. Structures, fonctions, réseaux cérébraux et connectivité

2. La conscience, l'attention et l'espace global de travail

3. La théorie descendante, la néo-dissociation et le contrôle à froid

4. La suggestibilité et l'idéodynamisme

5. L'empathie et les neurones miroirs

6. La matrice et la modulation de la douleur


Des neurosciences vers l'hypnose clinique
Objectifs
- Neurosciences : travaux de recherche sur la conscience

- Hypnose :

- méta-fonction cognitive

- régulation descendante

- concepts et processus (inconscient, absorption, dissociation, suggestion, empathie,


douleur)

- stratégies thérapeutiques (suggestibilité, empathie, douleur)

Limites
Différences contextuelles entre :

- recherche expérimentale

- pratique clinique
1. LE CERVEAU

Structures cérébrales
Fonctions cérébrales
Réseaux cérébraux
Modifications de la connectivité
La neuro-imagerie : observer le cerveau fonctionner
Structures cérébrales
Fonctions cérébrales
Les 3 réseaux corticaux impliqués en hypnose

- le réseau par défaut


- le réseau de saillance
- le réseau attentionnel

Le réseau par défaut et le réseau attentionnel fonctionnent en opposition de


phase : quand l'un est activé, l'autre est inhibé et inversement.
Entrées sensorielles

Réseau de
SAILLANCE
Réseau ATTENTIONNEL

Hiérarchisation
Conscience de soi
Détection et aiguillage
Pensées auto-biographiques
rêverie, repos des informations
désactivé pertinentes,
par tâches surveillance cognitive

(ACC : cortex cingulaire antérieur, AI : insula antérieure, DLPFC : cortex préfrontal dorso-latéral,
PCC : cortex cingulaire postérieur, PPC : cortex pariétal postérieur (précuneus), VMPFC : cortex préfrontal ventro-médian).
Réseau de HYPNOTISABILITE et
SAILLANCE densité de la connectivité
fonctionnelle chez les HHS
● LHS HHS

● LHS HHS
Réseau de
SAILLANCE

Réseau par DEFAUT

Réseau
ATTENTIONNEL
Modulation hypnotique du réseau par défaut
Eveil normal

L'activité – observée par IRMf - dans le


réseau du mode par défaut (en bleu) est
inversement proportionnelle à l'activité
du système fronto-pariétal latéral (en
Etat hypnotique rouge).

A noter l’absence d’activité dans le


système fronto-pariétal «extrinsèque»
dans les deux conditions de perception
modifiée (hypnose, anesthésie),
considérées comme suggérant une
Anesthésie profonde diminution de la conscience «externe»
(c.-à-d. La perception de
l’environnement par les sens).
L’effet de l’activité coordonnée entre ces deux aires semble permettre de moduler les sensations
perçues.
Le précuneus (lobe pariétal postérieur) est une zone clé en hypnose.
Il intervient dans :
- l'intention de mouvement,
- la conscience de soi,
- l'imagerie mentale,
- la mémoire autobiographique.
Réseau de Saillance
- Coordination du CEN et DMN
- Conscience modif iée des événements
pertinents internes ou externes

Réseau Exécutif
Réseau par défaut
- Maintenance de l'absorption
- Déploiement de stratégies mentales - Diminution des pensées auto-centrées et
- Préparation à la réponse hypnotique analytiques
- Evaluation subjective de dissociation

L'hypnose provoque :
● une diminution du réseau du mode par défaut,
● Une co-activation du réseau exécutif et du réseau de saillance.
● Au niveau cérébral, les HHS démontrent des différences au niveau des régions
attentionnelles dans :
- le fonctionnement du cerveau, avec une augmentation de la connectivité entre les régions
dorso-latérales préfrontales, les régions pariétales et l'insula.
- la structure du cerveau (augmentation de la matière grise au niveau du sulcus frontal
gauche et de l'insula et une augmentation de la matière blanche au niveau du corps calleux)
L'hypnose comme processus de régulation descendante

Sous hypnose (patients HHS), les activités de deux grands réseaux sont inversement
corrélées :

- une augmentation d’activité du réseau attentionnel


→ absorption et dissociation

- une diminution d’activité du réseau par défaut


→ diminution de la pensée analytique

Meilleure connectivité entre le DLPFC et le réseau de saillance


→ flexibilité cognitive

Régulation descendante (top-down) dans le processus hypnotique

Les modifications de l'attention, du contrôle cognitif et de la surveillance cognitive


jouent un rôle central dans la médiation des réponses hypnotiques.
L'hypnose réduit la
Contrôle des réactions conscience de soi
physiques (détachement)
Connexion entre Insula et Cortex cingulaire postérieur
CPFDL

L'hypnose améliore
l'attention sélective
(absorption)
Cortex cingulaire antérieur

L'hypnose découple le
contrôle exécutif
(dissociation)
L'hypnose réduit la Cortex préfrontal dorsolatéral
pensée analytique
(suggestibilité)
Réseau du mode par défaut
La conscience, l'attention et l'espace global de travail
Définitions : conscience et attention

- le degré de vigilance : c'est être conscient

- La représentation de soi et la conscience réflexive

- l'accès à la conscience : c'est prendre conscience


Disponibilité globale d’une information, qui la rend accessible et rapportable

- l'attention : c'est porter attention


Le réseau de la conscience comprend des régions préfrontales et le cortex cingulaire
postérieur (conscience interne, de soi, dialogue interne), temporo-pariétales (conscience
externe, de l'environnement), toutes connectées entre elles et avec le thalamus. Le précunéus
y joue un rôle clé.
Ces deux consciences, interne et externe, fonctionnent de manière antagoniste et équilibrée à
l'état d'éveil.
En hypnose, on observe :
● une augmentation de la conscience interne,
● une diminution de la conscience externe,
● le switch entre les deux est ralenti
● la conscience interne est réorganisée
● augmentation de la connectivité entre les régions pré-frontales et pariétales,
● diminution de la connectivité entre les régions para-hypocampiques et le cortex cingulaire
postérieur
● Au PetScan, on compare l'enregistrement :
- quand on se souvient d'un moment agréable,
- de sa revivisence en hypnose : activation des régions occipitales (visuelles), pré-motrices et
pré-frontales (conscience de soi)
● En EEG haute densité, on observe une augmentation des ondes lentes, en particulier au
niveau de l'hémisphère droit et les régions frontales impliquées dans les processus
attentionnels. Il y a une diminution des ondes rapides alpha et béta
Hypnose et Conscience
Représentation schématique du modèle d'espace global de travail

Hiérarchie de Processeurs de haut-niveau,


processeurs dôtés d'une connectivité
modulaires à longue distance
• Catégorisation perceptuelle
• Mémoire à long terme
• Évaluation (affect)
• Action volontaire (motrice)

Processeurs
activés
automatiquement Processeurs
mobilisés dans
l'espace de travail
conscient

Dehaene, Kerszberg & Changeux


La perception consciente, subliminale et préconsciente
La perception consciente

Tout commence par la perception non consciente d'une cible visuelle


S'ensuit alors une amplification de l'activation sensorielle
Progression ascendante (bottom-up)
Activation attentionnelle descendante (top-down)
Réverbération et amplification

Diffusion globale de l'information


La conscience est un phénomène tardif, qui est précédé par une cascade
d’événements neuronaux qui restent largement non conscients.
La perception subliminale

Cible masquée : stimulus insuffisant perçu par un module visuel autonome mais
pas d'activité fronto-pariétale.
Défaillance perceptuelle ascendante (bottom-up)

Pas d'accès à la conscience mais influence (effet d'amorçage)


La perception préconsciente

Stimulus suffisant mais attention distraite


Défaillance attentionnelle descendante (top-down)

Pas d'accès à la conscience mais influence


Défaillances perceptuelles et attentionnelles
Schéma fonctionnel de l'espace global de travail
- Adaptation
Objectif
- Utilisation Désir de changement
- Changement
- Sens
- Respect

Mémoire Alarme
Absorption
souvenirs activés
par les suggestions

Sensorialité Réponse motrice


VAKOGP Changement
La suggestibilité et l'idéodynamisme
La suggestion hypnotique

L'hypnose / l'induction augmente la suggestibilité

Spécificité d'action des différents types de suggestions hypnotiques

Modulation descendante des processus automatiques

- suggestion indirecte : inhibition de l'amplification attentionnelle (hypnoanalgésie)

- suggestion directe : modification du traitement cortical (expérience de Kosslyn)

- suggestion post-hypnotique : découplage entre les fonctions exécutives et le


contrôle cognitif (expérience de Stroop)
VERT JAUNE BLEU ROUGE
Des suggestions hypnotiques pour percevoir une carte grise en couleurs ont entraîné une
augmentation bilatérale significative de l'activité dans le gyrus fusiforme (en haut) et dans
deux foyers du cortex cingulaire antérieur (ACC, en bas).
A. Modulation des schémas neuronaux dans le B. Modulation du cortex préfrontal dorsolatéral
cortex antérieur cingulaire (ACC) et le cortex (DLPFC) via une stimulation magnétique
préfrontal dorsolatéral (DLPFC) chez des individus répétitive transcranienne (SMTr).
à susceptibilité hypnotique élevée et faible, dans la
tâche de Stroop.

Réseau exécutif

Réseau saillance
A. Corrélats structurels de la susceptibilité hypnotique. Modif ication du volume de matière grise (GMV) et du volume de
matière blanche (WMV) en fonction de la sensibilité hypnotique.

B. Corrélats fonctionnels de la susceptibilité hypnotique. Des modèles d'activité et de connectivité fonctionnelle accrus dans
des expériences opposant des individus de susceptibilité élevée et faible à l'état de repos et une attention de base.
Corrélats neuraux de l'induction hypnotique. Activations et désactivations régionales, changements dans la
connectivité fonctionnelle au sein des réseaux de l'exécutif central, des réseaux principaux et des réseaux par défaut.
Réseau exécutif

Réseau de saillance

Réseau par défaut


La théorie de la néo-dissociation et du contrôle à froid
La dissociation (perte d'agentivité)
Découplage fonctionnel entre :
- le contrôle cognitif (DLPFC)
- et la surveillance cognitive (CCA)

Cold Control Theory et Automatic Imagination Model :


suggestion directe ciblant la perte d'agentivité pour créer des phénomènes
hypnotiques sans transe formelle.
Des neurosciences vers l'hypnose clinique

L'état hypnotique est une méta-fonction cérébrale

Processus de régulation descendante des fonctions cognitives supérieures

Définition dynamique ericksonienne de l'Inconscient (« tout ce qui n'est pas


conscient »)

Spécificité des suggestions hypnotiques :

- pour l'hypnose instrumentale

- pour la stratégie de changement en hypnothérapie

Théorie néo-dissociationniste de la conscience (Rosenthal) et du contrôle


à froid (Dienes et Perner) : Automatic imagination model
Neurones MIROIRS et EMPATHIE
L’empathie
Reconnaissance des actions, émotions et comportements d’autrui /
émotion et représentations partagées

L’empathie est définie comme la faculté de s’identifier à quelqu’un, de


ressentir ce qu’il ressent. Cette faculté, considérée comme propre à
l’homme, suppose la capacité de reconnaître les actions, les
comportements et les émotions d’autrui pour se « mettre à sa place » en
rejouant mentalement et de manière inconsciente ces actions, émotions et
comportements. On parle également d’émotions ou de représentations
partagées ce qui suppose une simulation mentale de la subjectivité
d’autrui.
La découverte de RIZZOLATTI (1990)
Découvre par des enregistrements directs intra-
corticaux les «neurones miroirs » dans le cortex
pré-moteur frontal (Aire F5) du macaque.
Chez l'Homme, il existe depuis avril 2010 une
preuve directe de l'existence de neurones
miroirs. En TEP : activation à la fois quand
l'individu produit une action et lorsqu'il observe
un autre individu exécuter une action similaire.
- système miroir «fronto-pariétal»
dans le cortex pré-moteur (aire 44 de Broca) et dans
le lobe pariétal inférieur (aire 40 de Brodman)
(dédié à la reconnaissance du comportement
moteur).

- système miroir «limbique»


dans l'insula et le système limbique
(dédié à la reconnaissance du comportement
affectif).
Les NEURONES MIROIRS
Le système miroir est impliqué dans :
- les fonctions motrices,
- l’apprentissage par imitation,
- la compréhension de l’intention,
- l’apprentissage du langage,
- l’empathie cognitive et émotionnelle

Que signifie «NEURONES MIROIRS» ?


Le cerveau de l’observateur «reflète» directement l’action d’autrui par
«coactivation» simultanée.
Leur sélectivité : chaque neurone ne répond qu’à un seul type d’action, ne répond
pas à un autre geste : un neurone activé par un mouvement de flexion des doigts
ne réagira pas à l’extension.
SYSTÈME MIROIR MOTEUR
Les neurones miroirs sont actifs lorsque le sujet :
- effectue un acte moteur précis,
- observe un autre sujet effectuer un acte similaire,
- entend un autre sujet effectuer un acte similaire,
- imite un acte similaire (apprentissage),
- pense que l’autre va effectuer cette même action (intention).

Rôle principal des neurones-miroirs : comprendre les gestes moteurs


effectués par autrui en les comparant à son répertoire moteur propre. Les
neurones miroirs permettraient de comprendre le but de l’action observée,
l'intention.
Les neurones canoniques s’activent lorsque un individu exécute des
actions sans but précis et lorsqu’il perçoit des objets préhensibles.
SYSTÈME MIROIR LIMBIQUE
Il a été montré par IRMf que la partie antérieure de l’Insula et
du cortex cingulaire sont activées aussi bien :
- lorsqu'une personne éprouve une émotion,
- qu’à la vue d’une personne exprimant cette émotion.
L’importance des activations est liée au degré d'émotion
exprimé par le visage observé.
SYSTÈME MIROIR LIMBIQUE et EMPATHIE

● L’activité des neurones miroir est assimilée à un mécanisme de


«résonance» qui coordonne l’activité des mêmes aires cérébrales
entre un sujet et un observateur par le système limbique.
Le système miroir des émotions permettrait :
● de simuler l'état émotionnel d'autrui dans notre cerveau,
● de mieux identifier les émotions éprouvées par les autres,
● Et ainsi de jouer un rôle important dans l‘empathie.
SYSTÈME MIROIR LIMBIQUE et EMPATHIE
En électrophysiologie et en IRMf, des enregistrements
d’activité neuronale du cortex cingulaire montrent que
certains neurones répondent aussi bien lors de l’application
de stimuli douloureux que lors de l’observation de ces
mêmes stimuli appliqués sur d’autres personnes.
La perception directe de la souffrance comme son
évocation sont liées à un mécanisme miroir de l’empathie.
SYSTÈME MIROIR LIMBIQUE et EMPATHIE
Empathie positive Empathie négative
Soignant Capacité à comprendre et anticiper Contagion émotionnelle
les intentions, les émotions et les aboutissant à une « fatigue
souffrances de l'autre empathique»

Possibilité d'influencer positivement Risque de burnout


par un discours et une attitude
émotionnelle antagoniste (modeling)

Patient Sentiment d'être compris Sous-estimation de la douleur,


déni de sa souffrance,
Meilleure acceptation des soins et dépersonnalisation et
du soulagement maltraitance

Solutions Mindfulness et méditation compassionnelle

Exercices de recentrage (respiration, scan corporel)

Visualisation en auto-hypnose (bulle protectrice, triangle


relationnel, « nettoyage »)
La matrice de la douleur

Dr Olivier BENARROCHE
Les multiples dimensions de la douleur
« La douleur est une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable, associée à une lésion
tissulaire réelle ou potentielle ou décrite dans des termes évoquant une telle lésion.   »
Association Internationale d’Etude de la Douleur, 1979

Avoir mal :
- composante sensorielle, avec ses caractères
- qualitatifs et
- quantitatifs.

Etre mal :
- une composante affective ou émotionnelle
- une composante cognitive
(signifcative, temporelle, symbolique)
- une composante comportementale

Soulager la douleur, c'est l'aborder à la fois dans ses manifestations objectives (au
niveau corporel) et dans ses conséquences subjectives au sein de l'existence du patient.
ASPECT PLURIDIMENSIONNEL DE LA DOULEUR

Stimulus causal
• Excès de nociception
• Douleur neurogène
• Douleur psychogène

Expérience subjective
sensation Environnement
• Facteurs familiaux
• Facteurs sociaux
• Facteurs culturels
émotion cognition

Comportements observables
• Moteurs
• Verbaux
• Physiologiques
La matrice de la douleur

Le message douloureux est encodé dans un vaste et complexe réseau cérébral.


Activité corticale et composantes de la douleur

- composante sensori-discriminative
insula et cortex somato-sensoriel
décodage du message sensoriel
► intensité, qualité, durée et localisation.

- composante émotionnelle
cortex cingulaire antérieur
ressenti et impact engendré sur l’humeur du patient
► inconfort et souffrance.

- composante cognitivo-comportementale
cortex préfrontal et prémoteur
interprétation du patient par rapport à son vécu
manifestations physiques, verbales et non verbales
► interprétation et comportement.
Les mécanismes de l’antalgie hypnotique
● Les sujets rapportent sous hypnose une diminution de la perception de la douleur, avec une
modulation dans le réseau matriciel de la douleur
La modulation hypnotique de la douleur :

- modifie l’activité dans des régions spécifiques du réseau cérébral impliqué


dans la douleur,

- dépend de la cible des suggestions (sensation, émotion, interprétation),

- affecte les réponses somatiques par l’action de mécanismes endogènes de


contrôle.

L’hypnose produit des effets cliniques bénéfiques dans le contrôle de la


douleur et des émotions désagréables associées.

Intégrer les techniques hypnotiques dans notre travail clinique quotidien


permet d'élargir nos actes thérapeutiques dans l'intérêt des patients.
Merci pour votre attention !

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