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Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

COMMUNICATION

PRELIMINAIRE N° 1

Cénacle de la Rose+Croix

S.E.T.I. Cénacle de la Rose+Croix BP 374 87010 LIMOGES Cedex 1 France


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

INTRODUCTION

Vous avez entre les mains la toute première « Communication pour une réflexion
individuelle » du Cénacle de la Rose+Croix et nous espérons qu'il s'agit là de la « pierre angulaire »
d'un édifice que nous allons construire ensemble au service d'un Idéal commun.

Ce contact préliminaire va nous permettre de définir les bases du travail que nous
entreprenons pour faciliter votre réflexion personnelle.

Communication préliminaire n° 1 1
Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

TRANSMETTRE LA CONNAISSANCE

En demandant à recevoir les « Communications » du Cénacle de la Rose+Croix, vous avez


souhaité accéder à une connaissance transmise au sein de la Tradition Rose+Croix.

Avant d'aborder les sujets fondamentaux qui vous préoccupent. nous voudrions nous attarder
quelques instants sur le terme : « Communication » que nous avons choisi pour qualifier nos contacts.
et qui vous sera bientôt familier.

Une communication est un moyen de transférer une information d'un « émetteur » vers un
récepteur.

Dans la plupart des cas l'émetteur est considéré comme actif et le récepteur prétendu passif.

Nous voudrions attirer votre attention sur la manière dont nous souhaiterions communiquer
avec vous en évitant les écueils qui peuvent naître d'une mauvaise méthode de transmission de la
connaissance.

Si l'on se contente de dispenser son savoir sans échange avec celui qui le reçoit, on aboutit au
mieux à une perte progressive de l'information et au pire à une altération plus ou moins importante du
message.

La prépondérance de l'interprétation de celui qui reçoit le message peut entraîner une


déformation sensible de l'idée exprimée au départ.

A contrario, un contrôle strict et permanent de la compréhension du récepteur peut conduire


à une dépendance plus ou moins grande de celui qui reçoit envers celui qui transmet.

Pour nous, la communication idéale doit permettre à l'étudiant, s'il en a les facultés, de
dépasser son instructeur grâce à l'apport de sa propre réflexion dans la compréhension du message
initial. C'est ainsi que la Connaissance humaine dans tous les domaines a été transmise depuis des
générations contribuant peu à peu au progrès humain.

Au sein d'écoles philosophiques traditionnelles l'étudiant subit trop souvent, se contentant


d'ingérer les informations transmises comme autant de vérités établies.

Le véritable mystique est celui qui découvre la possibilité d'un contact personnel et
permanent avec le principe Divin par l'intermédiaire de sa conscience.

Nous reviendrons bien plus longuement sur ce sujet dans l'avenir. Sachez simplement que
pour favoriser un tel épanouissement de l'être, le Conseil de l' Éthique du Cénacle de la Rose+Croix
souhaite que ses « Communications » soient interactives. Pour prendre un exemple osé, nous dirons
que l'enseignement classique est comparable à la médecine allopathique qui comble les carences et
supplée l'organisme, la communication interactive est semblable à la médecine homéopathique qui va
stimuler l'organisme pour qu'il réagisse par lui-même devant une difficulté.

Le Conseil de l'Éthique du Cénacle de la Rose+Croix a pour devoir de transmettre l'Héritage


Spirituel de la Lumière dont il a conscience d'être dépositaire. Il attend de votre part un témoignage de
la compréhension des principes enseignés par leur mise en pratique dans votre vie quotidienne et le
moment venu votre contribution au développement de la philosophie rosicrucienne.

Communication préliminaire n° 1 2
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PARTAGER LA CONNAISSANCE

Nous venons de parler de l'Héritage Spirituel de la Lumière. « Le fonds H.S.L » comme nous
le nommerons dorénavant est composé de plus d'un millier de documents traduits au début du XXème
siècle à partir d'anciens manuscrits relatifs à la Tradition rosicrucienne.

Le Conseil de l' Éthique qui a été instruit à ce sujet s'est donné pour mission de sauvegarder
ces enseignements au profit de l'humanité.

La connaissance contenue dans ces manuscrits ne doit pas rester la propriété de quelques
privilégiés mais doit être largement partagée. Car la connaissance est en cela comparable à
l'Amour : plus on les partage et plus ils grandissent, s'étendent et se renforcent.
La rétention de l'information n'est, la plupart du temps, motivée que par l'attrait du pouvoir et
l'intérêt personnel.

Celui qui veut garder pour lui la Connaissance est comparable à un homme qui voudrait
conserver pour lui un brasier perpétuel dans le seul but d'en profiter égoïstement. Aucun feu, surtout
s'il est ardent, ne peut brûler éternellement dans un espace clos. Si l'on veut l'y contraindre il
commence d'abord par vicier l'atmosphère qui l'environne, puis dans le meilleur des cas il s'éteindra,
dans le pire il détruira tout ce qui tente de l'emprisonner.
Ainsi chacun de vous en devenant détenteur de cette Connaissance aura à son tour, un droit
et un devoir d'information.

Vos communications avec votre entourage pourront bien sur demeurer informelles. Elles
n'en auront pas moins une grande utilité si elles apportent à d'autres le réconfort moral dont vous avez
vous-mêmes bénéficié.

UTILISER LA CONNAISSANCE

L'hermétisme a pu à certaines époques et en certaines circonstances servir la connaissance. Il


n'en est plus de même aujourd'hui, même si certains nostalgiques d'Hermès utilisent à dessein un
langage très sophistiqué pour paraître plus authentiques.

La complexité du langage utilisé ne traduit pas forcément la valeur réelle du message


dispensé.

Le Cénacle de la Rose+Croix quant à lui utilisera dans ses Communications un mode


d'expression simple à la portée du plus grand nombre pour transmettre clairement des informations
d'une grande valeur mystique. Notre but est de vous faire comprendre et maîtriser les principes
rosicruciens afin que vous puissiez les mettre en pratique au quotidien pour vous-mêmes et dans
l'intérêt de ceux qui vous entourent.

Enseigner, guérir et purifier tels sont les trois principes de la philosophie rosicrucienne, qui
est en essence une mission apostolique.

Si vous utilisez la connaissance transmise par le Cénacle de la Rose+Croix avec l'intention


de prendre part à cette mission, vous deviendrez alors d'authentiques « Veilleurs de la Lumière »

Communication préliminaire n° 1 3
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SERVIR LA CONNAISSANCE

Le Cénacle de la Rose+Croix n'attache pas d'importance à la confidentialité de la


connaissance qu'il transmet, il souhaite au contraire que celle-ci soit largement répandue. Si l'on veut
servir la connaissance on doit, pour le moins, la transmettre sans altération et dans l'idéal la mettre en
application pour devenir un exemple vivant de ce qu'elle procure.

Des principes aussi élevés que ceux contenus dans l'enseignement Rose+Croix ne peuvent en
aucun cas nuire à celui qui les reçoit. Cependant le fait d'en prendre connaissance n'entraîne pas ipso-
facto l'élévation spirituelle et le progrès personnel.

Jésus dispensait largement et sans discrimination son enseignement à tous, mais chacun n'en
retirait que ce qu'il voulait bien appliquer à sa conduite personnelle. Des foules considérables ont été
instruites par lui, de nombreux malades ont été guéris et à maintes reprises il purifia des êtres en prise
à la superstition, mais bien peu de disciples furent aptes à poursuivre son ministère et à préserver la
flamme qu'il avait allumée dans le cœur des hommes.

Ce n'est pas l'appartenance à une quelconque école ésotérique ni le temps passé à suivre son
enseignement qui permet de parvenir à la réalisation personnelle.
Il faut néanmoins que l'être humain accède, d'une manière ou d'une autre, à une certaine
compréhension de l'existence et conduise sa vie en harmonie avec ces principes essentiels pour
accéder un jour à l'illumination à laquelle il aspire.
Le Cénacle de la Rose+Croix s'est donc fixé pour but de mettre à la disposition de ceux qui
sont en quête de l'idéal Rose+Croix son « Héritage Spirituel de la Lumière » dans le seul but de servir
la connaissance pour la plus grande gloire de Dieu et le bonheur de l'humanité.

CENACLE DE LA ROSE CROIX ET TRADITION PRIMORDIALE

Nous aurons l'occasion de revenir au cours de nos communications sur les origines de la
Tradition Primordiale. Certains la rattachent à des continents disparus. à des êtres extra-terrestres , ou
à des entités semi-divines, comme s'il était indispensable d'attribuer l'origine du « Bon », du « Beau »,
du « Vrai », du « Juste », à des sources supra-terrestres pour en justifier la validité.

Nous mentionnerons bien sûr au cours de ces enseignements plusieurs hypothèses au sujet
des origines de la tradition, mais ce qui vous importe le plus, sans doute, alors que vous venez de
demander les communications du Cénacle de la Rose+Croix, c'est de connaître la filiation
rosicrucienne de notre mouvement.

C'est pourquoi nous allons aborder brièvement ce qui constitue, pour nous, la trame invisible
de notre destinée, le fil d'Ariane de notre mission de rosicruciens.

La Tradition primordiale dont se réclament encore aujourd'hui de nombreuses organisations


ésotériques prend nécessairement sa source terrestre à la naissance de l'humanité.
Dès lors que l'Etre humain prit conscience de son existence, il s'interrogea inévitablement sur
l'origine et la finalité de la vie et imagina alors certaines conceptions des réalités fondamentales.
Cette toute première prise de conscience fut l'étincelle qui alluma dans le cœur de l'homme le
flambeau de la connaissance.
A partir de cette flamme originelle la Lumière se morcela pour illuminer différents sentiers,
défrichés par des pionniers inspirés.

Communication préliminaire n° 1 4
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Au fil des siècles de nombreuses religions et philosophies dérivées de cette tradition


primordiale, furent élaborées en fonction des époques et des habitudes de vie, pour participer à
l'évolution spirituelle de l'humanité.

Tous ces courants de pensée parfois proposés, trop souvent imposés, n'ont pas totalement
répondu aux espérances de leurs fondateurs, sans doute en raison des ambitions hégémoniques de leurs
successeurs.

Parmi ces courants de pensée le mouvement rosicrucien présente de nombreuses


particularités. Notamment par le fait qu'il est difficile encore aujourd'hui de déterminer avec précision
son origine que ce soit dans le temps ou dans l'espace.

Sans remonter jusqu'à l'Atlantide, que nous aurons l'opportunité d'évoquer plus tard, on peut
citer les écoles de mystères de l'ancienne Egypte qui sont parfois mentionnées comme étant le berceau
de la Rose+Croix. D'autres énoncent pèle-mêle Pythagore, les Esséniens, les frères d'Orient, les
Templiers, les Cathares, etc.
Quel que put être l'apport de toutes ces mouvements à la tradition rosicrucienne, on peut
affirmer. sans grand risque de se tromper, qu'historiquement le vocable Rose+Croix fit son apparition
au XVIIème siècle dans les textes fondamentaux que constituent «Les Noces Chymiques », « La
Fama » et «La Confessio » généralement attribués à Jean Valentin ANDREAE, un théologien
allemand, neveu de Jacques ANDREAE que l'on appelait le « second Luther »

Le rattachement incontestable de l'oeuvre d'ANDREAE à ce que l'on peut appeler « l'


Ésotérisme Chrétien », la voie principale du mysticisme occidental, démontre clairement
l'appartenance du rosicrucianisme à la Tradition Primordiale. En réalité le rosicrucianisme d'
ANDREAE ne s'étendit guère au-delà du fameux cénacle de Tubingen ou entouré de quelques amis, il
échafauda sa fameuse « Christianopolis », préfiguration de l' oecuménisme et d'une société idéale
rompant avec les inégalités sociales .

« …Les chrétiens, tous les chrétiens doivent s'aimer et s'unir dans une écclésia unique
dont l'idéal sera de tout fondre dans le Christ, ce qui existe dans ce monde comme dans les
cieux... » écrivait en 1620 Jean Valentin ANDREAE.

Une telle déclaration à cette époque, on le conçoit, ne lui créa pas que des amis. Accusé
d'hérésie, il aurait pu périr sur le bûcher sans le soutien du Duc Auguste de Brunswick.
Bizarrement à la fin de sa vie, Jean Valentin ANDREAE nia son appartenance au
mouvement Rose+Croix. Mais existait-il à cette époque un mouvement organisé autour de la
Rose+Croix ?

Plus tard les idées d' ANDREAE furent reprises et l'on retrouva le vocable Rose+Croix tant
au sein de sociétés maçonniques que d'ordres ou d'organisations rosicruciennes diverses à travers toute
l'Europe. Citons en vrac Robert FLUDD, René DESCARTES, Michaël MAIER, Francis BACON,
Johann GOETHE, le Comte de SAINT GERMAIN, Eliphas LEVI qui sont souvent mentionnés
pour avoir eu des contacts plus ou moins étroits avec la Rose+Croix.

Au début du XXème siècle nombreux furent les mouvements ésotériques qui remirent à la
mode la philosophie rosicrucienne. Chacun d'eux se référait à des chartes et à des documents dont
l'authenticité reste douteuse. Parmi ces mouvements on peut citer « The Rosicrucian Fellowship »
fondé par Max Heindel qui fut un temps disciple de Rudolph Steiner et qui aurait reçu mission des
« Frères Ainés de la Rose+Croix » (F.A.R.C.) de dispenser un enseignement et des techniques de
guérison.

A peu près à la même époque, un Américain, Harvey Spencer Lewis, profondément attiré
par le mysticisme, effectua un voyage en Europe et notamment en France. Il y rencontra, selon ses
dires, des Maîtres de la Rose+Croix de France, à Toulouse, et reçut instructions de fonder l'Ordre

Communication préliminaire n° 1 5
Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

rosicrucien d'Amérique du Nord : c'est ainsi que se nommait au départ ce qui allait devenir
l'A.M.O.R.C.
Bien que n'étant pas semble-t-il un héritier direct de la Rose+Croix européenne, H.S.Lewis
fut sans aucun doute, par son enthousiasme et sa détermination, à l'origine du succès incontestable de
la méthode nouvelle d'enseignement rosicrucien. Présentant un caractère particulier, cette organisation
se développa rapidement au point de supplanter tous les mouvements rosicruciens qui formaient la
Fédération Universelle des Ordres et Sociétés Initiatiques (F. U. D. O. S. I.) qui lui avait permis
d'asseoir son authenticité.
En réalité le véritable concurrent de Lewis fut le Dr. Reuben Swinburne Clymer qui l'avait
précédé aux Etats-Unis pour promouvoir une forme de pensée rosicrucienne et ne cessa de lui
contester ses origines traditionnelles.
Ayant le souci de préserver son œuvre, H.S. Lewis confia à son fils Ralph le soin de
poursuivre le travail entrepris, en conservant l'intégrité de l'organisation au service des nobles idéaux
qui l'animaient. Il envisageait lui-même le jour où les principes rosicruciens seraient largement
dispensés aux peuples de toute la terre.

« ... A cette époque, le travail de l'Ordre sera poursuivi par des centaines d'autres
organisations et il est possible que le mouvement rosicrucien en tant qu'entité cesse de fonctionner.
Mais jusqu'à ce que ce jour soit venu,. les rosicruciens ne cesseront pas leur travail au service de
l'humanité... » écrivait H.S. Lewis.

Le Cénacle de la Rose+Croix se reconnaît parfaitement dans cette perspective. Son Conseil


de l'Éthique, la plus haute instance sur le plan des orientations du mouvement, compte plusieurs
membres ayant atteint les degrés les plus élevés de l'enseignement délivré par H.S. Lewis ainsi que
d'anciens dignitaires qui ont refusé de cautionner l'altération des enseignements et les orientations
mercantiles imposées par les successeurs de Ralph Lewis.

Ancré dans la tradition rosicrucienne par ses racines, le Cénacle de la Rose+Croix est
détenteur d'un savoir transmis depuis les origines aux chercheurs de la connaissance Rose+Croix, il
puise dans cette antique sagesse avec la volonté de ne pas trahir l'essence du message laissé par le père
fondateur Christian Rosencreutz, dont le tombeau fut, selon la légende, ouvert par nos Frères Aînés
qui trouvèrent là, d'après l'inscription mentionnée sur la pierre tombale, « un abrégé de l'univers ». Ce
Christian Rosencreutz qui pourrait bien être la manifestation de l'égrégore Rose+Croix, du grec
egregoroï : « ceux qui veillent ».
Rappelons simplement en quelques mots ce que serait l'enseignement légué par C.R.C . Trois
manuscrits mystérieux :

- Axiomata (le plus docte)

- Rotae mundi (le plus subtil)

- Prothaeus (le plus utile)

Pour sa part, le Cénacle de la Rose+Croix a choisi de proposer à ses membres de Réfléchir.


de Refléter et d'Agir, suivant ainsi les traces du Père Fondateur C.R.C.
ANDREAE, LEWIS, ROSENCREUTZ, la boucle est bouclée pour ce qui concerne
l'authenticité rosicrucienne du Cénacle de la Rose+Croix Car si vous avez bien lu ce qui précède, il
apparaît clairement que la Tradition Rose+Croix procède plus d'une « filiation de désir ». sans doute la
plus pure, que d'une transmission initiatique au sens cérémoniel du terme.

Conscient de son devoir envers ses Frères Aînés de la Rose+Croix, le Cénacle de la


Rose+Croix s'est donc fixé pour but, sans prétention mais avec sincérité : la Sauvegarde des
Enseignements Traditionnels et Initiatiques issus de cette philosophie. Il se propose également, suivant
en cela les préceptes du visionnaire ANDREAE, de réconcilier la recherche spirituelle et l'altruisme
avec une ouverture d'esprit tendant à éclairer les consciences et non à les contraindre.

Communication préliminaire n° 1 6
Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

Comme H.S. Lewis l'avait fait en 1909, nous nous engageons ainsi sur une voie nouvelle,
ouverte au monde dans un esprit d'œcuménisme, afin de partager la connaissance sans dogme ni
contrainte d'aucune sorte.

Nous proposons aux Compagnons du Cénacle de la Rose+Croix

• de Réfléchir sur les origines et la finalité de la Vie.


• d' Agir pour mettre en pratique les connaissances acquises.
• de Refléter le Divin qui est en nous.

dans le but ultime de Servir Ensemble une Terre Idéale.

La source et la finalité de notre mouvement sont donc comme vous pouvez le constater
contenues dans son sigle.
Notre devise : « De l'Amour un Idéal » et notre logo expriment, quant à eux. la manière
dont nous voulons travailler sous l'égide de la Rose+Croix.

Trop souvent la démarche spirituelle est seulement motivée par une recherche d'évolution
personnelle. Il est naturel de vouloir s'améliorer et de souhaiter progresser dans la maîtrise de soi et du
milieu environnant, mais celui qui se satisfait de ce nombrilisme métaphysique et qui abandonne son
frère sur le bord du sentier, celui-là fait fausse route.

L'obole généreusement accordée par « l'éternel étudiant du mysticisme » n'y changera rien,
même si momentanément elle apaise sa conscience.
Vous devez bien comprendre qu'aucune philosophie, aussi puissante soit-elle, ne peut
demeurer indéfiniment théorique. C'est en se heurtant aux contradictions des hommes qu'elle pourra
s'affirmer comme élément efficace du progrès universel.

Le Cénacle de la Rose+Croix qui se réclame de la pensée rosicrucienne originelle propose


une démarche globale où chacun doit prendre conscience que la Spiritualité et le souci du partage sont
indissociables. Par cette démarche originale nous aspirons notamment à concrétiser les préceptes
mystiques suivants :

• La conscience de soi
• L'altruisme
• L'harmonisation intérieure avec le principe Divin.

Certains auteurs rosicruciens prétendent que la mission de la Rose+Croix au cours du


XXIème siècle sera d'unir l'église de Pierre et l'église de Jean, autrement dit l'aspect exotérique et
l'aspect ésotérique du message Christique.

Ils prétendent que l'on pourrait parvenir à ce but en concrétisant, dans la gestion de la cité,
c'est-à-dire dans la politique, au sens noble du terme, le commandement du Christ : « Aimez-vous les
uns les autres ». Pour aussi utopique qu'elle puisse paraître, cette idée proche de la Christianopolis
d'ANDREAE fera son chemin au cours du même siècle.

C'est pourquoi la volonté affichée du Cénacle de la Rose+Croix est de contribuer à révéler


l'être à lui-même afin qu'il puisse s'ouvrir aux autres pour les aimer et les servir utilement, condition
incontournable pour parvenir à appréhender Dieu.

Communication préliminaire n° 1 7
Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

PARTAGE ET FRATERNITE

Les enseignements du Cénacle de la Rose+Croix sont gratuits. L'argent n'entre pas en ligne
de compte dans le progrès accompli par les compagnons, même si chacun doit admettre que
l'association ne peut survivre qu'avec le soutien de ceux qui l'aident financièrement.

Les frais de gestion du siège social et la diffusion de l'enseignement doivent être assumés par
le plus grand nombre possible, afin d'assurer la pérennité du Cénacle de la Rose+Croix.

Pour le Cénacle de la Rose+Croix l'argent est un moyen, pas un but. Vous pourrez consulter
à n'importe quel moment de votre affiliation les éléments comptables de votre association.

Les titres, les honneurs, la richesse ou la position sociale ne confèrent aucun privilège dans le
cadre de la progression du compagnon sur le sentier mystique.

Toutes les connaissances que nous possédons en tant qu'organisation rosicrucienne et tous
les avantages que peut offrir notre association sont à la disposition de tous les membres, dans un
véritable esprit de fraternité universelle.

TECHNIQUE DE COMMUNICATION

Quelle qu'ait été votre progression ou votre degré d'avancement dans une autre organisation,
le Cénacle de la Rose+Croix vous adressera une série de communications préalables qui ont pour but
d'établir clairement les bases de l'enseignement rosicrucien et de définir un vocabulaire commun.

Il est indispensable que vous compreniez le sens que nous donnons aux termes tels que :
Esprit, Âme, Force Vitale, entre autres, afin de bien assimiler ce que nous vous transmettrons.

La plupart des communications du Cénacle de la Rose+Croix comprendront une série de


questions préliminaires destinées à orienter votre réflexion sur les sujets abordés. Nous vous
conseillons de méditer au moins quelques minutes sur les réponses à ces questions avant de prendre
connaissance des hypothèses contenues dans les communications qui seront toujours basées sur les
travaux des rosicruciens du passé.
A la suite de quoi nous vous proposerons de mettre en pratique les principes développés dans
le message.

Ces communications peuvent naturellement être étudiées à n'importe quel moment et


n'importe où, dans la mesure où vous pouvez vous concentrer suffisamment sur les sujets abordés.
Cependant, par expérience, nous vous conseillons de vous arranger pour disposer d'une
période hebdomadaire que vous consacrerez à votre instruction rosicrucienne.

Au cours de votre progression, il vous sera demandé de nous adresser un rapport sur la
compréhension que vous avez des principes rosicruciens. Vous pourrez également, à tout moment,
nous faire part du contenu de votre réflexion personnelle et de vos remarques sur les hypothèses
rosicruciennes que vous transmet le Cénacle de la Rose+Croix.
Le rythme des communications du Cénacle de la Rose+Croix est adapté à votre convenance,
puisque c'est vous qui déclencherez l'envoi du fascicule suivant par une demande écrite, dès lors que
vous vous sentirez prêt à poursuivre votre travail de réflexion.
Pour ce faire, vous devrez commenter brièvement un mot clef proposé dans chaque
communication. Ainsi, si vous souhaitez recevoir le deuxième fascicule, accompagnez votre requête
d'une définition personnelle du mot communication.

Communication préliminaire n° 1 8
Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

Ce moyen permettra au Conseil de l'Éthique d'apprécier votre intérêt pour l'enseignement


rosicrucien et votre application dans l'étude des documents que vous recevez.

Néanmoins, en fonction de l'importance des informations contenues dans les divers


fascicules, nous estimons qu'un temps minimum est nécessaire à une bonne assimilation des principes
enseignés. En conséquence, quel que soit votre rythme personnel d'étude, vous ne pourrez recevoir la
communication suivante avant le délai fixé par le Conseil de l' Éthique pour une progression rapide
mais harmonieuse sur le sentier rosicrucien.

Les principes fondamentaux de la doctrine rosicrucienne émanent soit de manuscrits anciens


se rapportant à notre tradition, soit d'idées récemment révélées par le travail individuel ou collectif de
membres de notre Fraternité.

Certaines idées novatrices pourront parfois vous surprendre, voire vous heurter, mais soyez
sûr qu'un jour prochain, ces nouveaux principes seront reconnus comme des lois fondamentales par la
majorité des êtres humains. C'est en tout cas ce que nous avons pu constater pour d'autres opinions
avancées par certains rosicruciens depuis plusieurs dizaines d'années ou même plusieurs siècles, et qui
ne sont plus de nos jours contestées par personne.

Tous ces principes anciens ou plus modernes vous seront présentés graduellement, dans nos
fascicules, qui vous seront envoyés régulièrement selon les règles que nous avons définies
précédemment.

Sachez simplement que cette période d'étude ne constitue pas un but pour le membre du
Cénacle de la Rose+Croix mais un moyen de comprendre la nécessité de mettre en pratique certains
principes, pour contribuer au « grand œuvre » entrepris depuis des siècles par les rosicruciens et
d'autres hommes de bonne volonté de par le monde.

Les communications étant gratuites, nous n'avons bien évidemment aucun intérêt mercantile
à faire « durer le plaisir ».

C'est pourquoi la progression du compagnon pourra, s'il le souhaite, être deux à trois fois
plus rapide que dans d'autres écoles traditionnelles.

Le véritable travail du compagnon du Cénacle de la Rose+Croix commencera après cette


période d'étude et de réflexion personnelle. Dans ce domaine comme dans d'autres, les « éternels
étudiants » retirent sans doute une jouissance intellectuelle à découvrir et à comprendre des choses
nouvelles, mais s'ils en restent là, ils ne sont d'aucune utilité pour le monde qui les entoure.

« . . . Car rien n'est voilé qui ne sera dévoilé, rien n'est secret qui ne sera connu.
Ce que je vous dis dans l'ombre, dites-le au grand jour, ce que vous entendez dans le creux
de l'oreille, proclamez-le sur les terrasses. . . » (Matthieu 10. 26-27)

Nous ferons en sorte que les compagnons qui le souhaitent soient le plus rapidement possible
instruits de la philosophie et des principes rosicruciens, et en ce qui concerne la pérennité matérielle de
notre association, nous avons la faiblesse de penser que tous ceux qui auront terminé l'enseignement
écrit continueront de diverses manières, et notamment financièrement, à soutenir le Cénacle de la
Rose+Croix dans son action pour diffuser la philosophie rosicrucienne.

Communication préliminaire n° 1 9
Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

APPROCHE CONCRETE ET GRADUELLE DE L'ABSOLU

Il y a deux manières d'aborder l'étude des principes qui régissent notre existence.

L'homme peut essayer de se comprendre lui-même en étudiant son corps, ses facultés, en
progressant graduellement vers des aspects moins bien cernés de son être inconscient, la conscience
intérieure, la partie spirituelle qui l'habite et de là, poursuivre ses investigations jusqu'au monde
métaphysique et spirituel.

Cette technique est utilisée avec succès par nombre de philosophies ou religions orientales.

La seconde méthode consiste à aborder en premier les principes fondamentaux de l'univers,


les lois du cosmos, pour en déduire les lois naturelles et comprendre peu à peu le rôle et la finalité de
l'homme au sein de cette nature. Pénétrer enfin au coeur de l'être qui se révèle comme étant en fait la
plus haute manifestation des principes qui nous dirigent.

C'est cette seconde méthode que les rosicruciens ont choisie pour appréhender le Divin, sans
doute était-elle mieux adaptée à notre mentalité occidentale, par cette approche concrète et graduelle
de l'absolu.

Le compagnon qui aspire à une meilleure compréhension de l'univers et de lui-même doit


s'efforcer de devenir un observateur, aussi objectif que possible, dans sa contemplation de l'univers et
de la nature qui nous entoure. Il devra faire abstraction, pour un temps, de sa propre personnalité et
surtout de ses intérêts personnels. Il deviendra alors, pour le temps de son observation, une simple
créature humaine représentant l'humanité en tant que création collective la plus avancée sur le plan
divin de l'évolution.

En se plaçant dans cette position d'observateur impartial, l'homme commence par découvrir
les trois principes fondamentaux qui affectent toutes choses créées et que nous nommons : Temps,
Espace, Conscience.

C'est par ces trois principes que nous commencerons notre prochaine communication. En
attendant de nous lire à ce sujet, n'hésitez pas à revenir sur ce fascicule qui constitue la base de notre
travail commun et essayez de réfléchir sur les inter-relations qui existent entre le temps, l'espace et la
conscience.

Si vous en éprouvez le besoin faites nous part de vos remarques ou de vos suggestions et
soyez assuré de notre fraternelle compréhension.

Ensemble oeuvrons pour faire :

De l’amour un idéal

Communication préliminaire n° 1 10
Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

TABLE DE MATIERES

INTRODUCTION................................................................................................................................................. 1
TRANSMETTRE LA CONNAISSANCE .......................................................................................................... 2
PARTAGER LA CONNAISSANCE ................................................................................................................... 3
UTILISER LA CONNAISSANCE ...................................................................................................................... 3
SERVIR LA CONNAISSANCE .......................................................................................................................... 4
CENACLE DE LA ROSE CROIX ET TRADITION PRIMORDIALE.......................................................... 4
PARTAGE ET FRATERNITE............................................................................................................................ 8
TECHNIQUE DE COMMUNICATION ............................................................................................................ 8
APPROCHE CONCRETE ET GRADUELLE DE L'ABSOLU..................................................................... 10
TABLE DE MATIERES .................................................................................................................................... 11

© CE/YG/03/02

Communication préliminaire n° 1 11
Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

COMMUNICATION

PRELIMINAIRE N° 2

Cénacle de la Rose+Croix

S.E.T.I. Cénacle de la Rose+Croix BP 374 87010 LIMOGES Cedex 1 France


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

NATURE DE VOTRE ENGAGEMENT

Lors de notre Communication préliminaire n° 1 nous avons tenu à poser les bases de notre
travail commun.

Si vous relisez de temps à autre ce premier manuscrit, vous verrez qu'il contient les notions
essentielles qui doivent guider votre travail à venir et précise les motivations qui devraient animer tout
chercheur ayant accès à la Connaissance Rose-Croix du passé. Ceci est capital pour toute la durée de
votre affiliation en tant que membre de notre fraternité.

Trop souvent les étudiants du mysticisme, obnubilés par leurs études et la pratique de
certaines expériences, en arrivent à placer au second plan, voire totalement occulter, le but premier de
leur travail mystique.

Aussi, avant d'aborder ce deuxième fascicule, nous vous suggérons de réfléchir à nouveau
sur ce qui vous a conduit à demander les communications du Cénacle de la Rose+Croix.

Un courrier pour expliquer les raisons de votre présence à nos côtés sur le sentier nous paraît
nécessaire et vous voudrez bien l'adresser à l'attention du Conseil de l'Éthique, Cénacle de la
Rose+Croix BP 374 87010 LIMOGES Cedex 1, ou par E-mail : conseil@crc-rose-croix.org et ce,
avant l'envoi de la prochaine Communication.

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Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

TEMPS – ESPACE - CONSCIENCE

Comme nous le rappelions à la fin de notre dernier fascicule, le temps, l'espace et la


conscience sont trois manifestations fondamentales de la loi universelle qui affecte toute chose. Bien
que les mots diffèrent suivant la langue, la conception de l'homme sur ces principes est à peu près
uniforme dans tous les pays.

Cette conception évolue cependant au fil des siècles ou en fonction de l'avancement des
civilisations considérées.

La première remarque importante que nous devons faire à ce sujet, c'est que ces trois
principes sont habituellement interprétés par l'homme dans un sens terrestre, car tous trois sont
associés à des qualités matérielles et servent de mesure aux êtres humains.

Il est hors de doute que le temps est un moyen de mesure pour toutes les activités humaines.
De son côté l'espace est considéré comme une chose matérielle au point de devenir un
obstacle dans le temps, un mur élevé barrant la marche en avant de l'homme.

De même la conscience est apparue comme douée d'un pouvoir matériel avec lequel
l'homme peut résoudre les problèmes, afin de vaincre le mur de l'espace qui lui barre la route du
temps.
Depuis toujours l'homme a consacré ses efforts pour gagner du temps, comme si cela était
d'une importance capitale dans son évolution, dans la poursuite de ses buts.
D'un autre côté il a dû vaincre l'espace pour gagner du temps et asservir ce concept à ses
fins.
Cette course effrénée s'est, semble-t-il, encore accélérée au cours du XXème siècle, l'homme
franchissant le « mur du Son » et partant à la conquête de l'espace.

En accomplissant ces choses ou en tentant de les accomplir, l'homme a cru que le seul
pouvoir qui le servait et devenait son allié dans son progrès personnel, était cette conscience, cette
intelligence, cette faculté de penser.

Si nous analysons cette situation, nous remarquons que si l'homme se sert à ce point de son
pouvoir mental et des facultés qui lui sont associées pour vaincre le temps et l'espace, c'est parce qu'il
a adopté ou accepté une fausse interprétation de ces concepts.

Le cerveau de l'homme est en mesure d'utiliser des pouvoirs qui devraient être consacrés à
d'autres buts que celui de vaincre simplement les obstacles du temps et de l'espace.

En y réfléchissant, vous admettrez que si le temps et l'espace étaient supprimés de ce qui


constitue nos problèmes journaliers, nous n'aurions pas à dépenser tant d'énergie cérébrale, donc de
force mentale, pour atteindre nos buts.

Si nous parvenons à vous démontrer au fil de ces communications que le temps et l'espace
ne constituent pas vraiment les obstacles auxquels l'homme s'est lui-même asservi, il sera alors
possible de vous montrer qu'une grande partie des facultés que l'homme possède sont annihilées par sa
lutte constante contre ces deux concepts.

Nous pourrons alors vous faire comprendre comment la force mentale peut être appliquée à
d'autres fins plus bienfaisantes dans votre vie. Vous pourrez alors prendre un nouveau départ pour
épanouir votre personnalité et découvrir nombre de possibilités que la Vie vous offre.

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TEMPS : CONTINUITÉ DE CONSCIENCE

Considérons ces principes, temps, espace et conscience, pour voir ce qu'ils sont en réalité.

En premier lieu, nous constatons que depuis l'aube de l'humanité l'homme a essayé de
comprendre le temps. Il réalisa très tôt que c'était en fait une continuité de conscience, une certaine
période dont la conscience humaine a besoin pour comprendre les aspects matériels de l'existence. La
première tentative de mesure du temps a été l'évaluation de la période de conscience située entre le
lever et le coucher du soleil. Dès lors l'homme associa le temps à des manifestations matérielles
comme la lumière et l'obscurité. C'est donc tout naturellement qu'il le lia avec la conscience objective
de son corps, et le temps devint un élément matériel de l'univers. Cette fausse idée est l'une des toutes
premières que nous devons écarter de notre esprit si nous voulons aborder l'univers sous un autre
angle.

La conscience objective, physique, de l'homme a besoin de périodes de continuité dans les


limites desquelles il enferme certaines choses, cela ne signifie en aucune façon que les choses
soumises à son observation consomment le temps. Ce point peut être démontré par une analogie. Si
vous vivez un événement passionnant durant lequel vous êtes complètement absorbé par ce que vous
faites, avec le désir de prolonger ces instants, vous aurez toujours l'impression d'une durée de temps
très courte. Si au contraire durant la même période de temps vous vivez un moment pénible de votre
vie, quel qu'il soit, vous aurez toujours l'impression que cela dure une éternité.

N'avez-vous pas, par moment, en fonction de votre motivation et de la quantité de travail à


accomplir, l'impression que le temps est extensible ou compressible ? Preuve qu'il est donc bien
étroitement associé à votre conscience.

Des expériences ont prouvé, qu'en état de sommeil des personnes ont rêvé durant une courte
période (facilement enregistrable en mesurant l'activité du cerveau) et qu'elles étaient capables à leur
réveil de raconter des événements vécus en songe, qui dans la vie réelle auraient nécessité plusieurs
heures.

Un exemple souvent cité est celui de cet homme qui ayant rêvé qu'il prenait une part active à
la Révolution Française et finissait sur l'échafaud, se réveilla en sursaut lorsque le montant de son lit,
figurant la guillotine, tomba sur l'arrière de son cou.

A quel moment son rêve avait-il commencé ?

Nous voyons donc que par son cerveau, son mental, l'homme a un sens différent de la
« durée de conscience » de celui qu'il possède par la partie subjective de son être, sa « conscience
subjective », reliée à la conscience Universelle.

Nous venons d'introduire dans cette étude les mots « objectif » et « subjectif ». Ces mots
vous seront expliqués plus tard de manière très simple, en utilisant des événements de la vie
quotidienne.

ESPACE : MATÉRIALISATION DU TEMPS

En ce qui concerne l'espace, nous nous trouvons devant un problème identique à celui du
temps. La compréhension que nous en avons à l'état de veille lui donne une nature fausse. Nous avons
établi pour mesurer l'espace diverses unités (mètre, kilomètre, etc.) choisies arbitrairement afin
d'étayer notre interprétation de l'espace.

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L'homme a tellement concrétisé l'espace, qu'il est impossible de le dissocier des idées
matérielles. Par exemple la notion d'espace illimité est très difficile à admettre pour l'homme de la rue,
alors que la théologie et la religion nous présentent depuis longtemps un tel espace illimité et que les
astrophysiciens et les mathématiciens maîtrisent chaque jour un peu mieux ce concept d'infini.

Nous sommes tellement habitués à mesurer l'espace autour de nous, que nous concevons
difficilement un espace incommensurable, sans limite.

Du reste, l'homme a inconsciemment associé le temps et l'espace. Dans sa conscience


objective, il en est arrivé à admettre que le temps et l'espace s'étendent, et que ces deux extensions sont
assez similaires et sont en relation l'une avec l'autre. Il croit que s'il fait rouler une balle de golf sur le
sol, l'étendue d'espace que parcoure cette balle est en relation avec le temps nécessaire pour couvrir un
espace donné. Il sait qu'il peut réduire le temps nécessaire au parcours en faisant rouler la balle plus
vite. Mais il ne peut concevoir que cette balle puisse parcourir un espace donné sans qu'une fraction de
seconde, aussi infinitésimale soit-elle, ne s'écoule. Vous ne pourriez faire croire à personne que
lorsque le joueur se tient à trois mètres du trou où il doit jeter sa balle, il n'y a pas d'espace entre lui et
ce trou et que la balle n'aurait pas à se mouvoir pour aller du tee, dans le trou.

Dans toutes ses conceptions, personnelles, sociales, professionnelles, l'homme évalue


constamment l'espace qu'il doit parcourir et le temps qui lui sera nécessaire pour accomplir ce
parcours. Le temps et l'espace sont donc pour lui très réels, d'une nature matérielle et incontournables.
D'un autre côté, il doit admettre qu'il n'a jamais vu ni le temps ni l'espace, mais simplement
qu'il en a conscience d'une certaine façon mentale particulière.

Suivant qu'il regarde un objet éloigné, à l'œil nu ou au télescope, la distance apparente est
différente.
L'homme a conscience du temps et de l'espace par la réalisation mentale, cérébrale, qu'il en
a. Pour l'aveugle, l'espace n'a aucune réalité sauf dans sa relation avec le temps. Il ne peut concevoir la
distance d'un mur à un autre dans une pièce, si ce n'est en marchant et en évaluant le temps nécessaire
pour parvenir au mur opposé.

Nous comprenons donc que la conception humaine du temps et de l'espace est basée sur sa
conscience objective, c'est à dire ses cinq sens (vue, ouïe, toucher, goût, odorat).

L'homme dont les sens sont plus ou moins affectés, temporairement ou durablement, aura
une idée différente de l'espace ou du temps.

C'est le cas d'une personne ivre ou ayant reçu un coup sur la tête, par exemple.

Le temps et l'espace sont donc des conceptions de la conscience objective, de la perception


humaine, abstraction faite de ce qu'ils peuvent représenter dans la réalité universelle.

DUALITÉ DE CONSCIENCE

Nous venons d'évoquer à nouveau la notion de conscience objective, il est donc nécessaire
de préciser maintenant ce que les rosicruciens appellent la dualité de la conscience.

Un des aspects de la conscience existe là où il y a intelligence. Cependant, conscience et


intelligence ne veulent pas dire nécessairement cerveau. Nous savons qu'au coeur de chacune de nos
cellules il y a une forme d'intelligence, bien qu'il n'y ait pas de structure organique semblable à celle
du cerveau. Par ailleurs, la présence d'un cerveau n'implique pas toujours une conscience humaine dite
objective. Une personne profondément endormie, dans le coma ou sous l'effet d'un narcotique
puissant, ne possède pas de conscience objective. Cependant force est de constater qu'une forme de

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conscience demeure, puisque les organes vitaux poursuivent normalement leurs activités selon les lois
naturelles, sous la direction d'une forme de conscience que les rosicruciens qualifient de divine.

Nous pouvons donc admettre qu'il y a bien dualité de conscience en l'homme : d'une part,
celle qui est essentiellement basée sur notre faculté de perception, c'est la conscience objective
associée à la vie terrestre et notamment au bon fonctionnement du cerveau et du système nerveux
central ; d'autre part, une autre forme de conscience associée à l'intelligence divine, que nous
qualifierons de subjective. Retenons pour l'instant le fait que cette dernière permet un fonctionnement
régulier de l'ensemble de nos cellules et de nos organes, sans aucune intervention consciente de notre
part.

Ces principes préliminaires sur le temps, l'espace et la conscience étant posés, nous
aimerions que vous y réfléchissiez à titre personnel, étant entendu que nous aurons l'occasion de
revenir souvent sur ces sujets au cours de nos Communications avec beaucoup plus de précisions.

Nous n'estimons pas avoir fait ici une étude complète et définitive de principes aussi
complexes que ceux que nous avons abordés. Ayez bien présent à l'esprit tout au long de vos
réflexions au travers des communications du Cénacle de la Rose+Croix que nous ne prétendons pas
transmettre « La Vérité ».

« La Vérité est le fruit de l'arbre de la Connaissance et non l'arbre lui-même ».

Nous pouvons seulement semer quelques graines dans votre conscience, de là, votre
réflexion personnelle fera le reste, et cette connaissance ainsi acquise, aura une valeur bien plus grande
que toutes les affirmations qui vous sont imposées par un quelconque système d'instruction énonçant
des vérités toutes faites.

Rien n'égale la Connaissance qui peu à peu croît au dedans de l'être, chasse ses doutes,
comble ses interrogations et apaise ses angoisses existentielles.

C'est cette Connaissance qui a permis à beaucoup de rosicruciens avant vous de redécouvrir
la joie intérieure que devrait nous procurer le grand mystère de la Vie.

LE SYMBOLISME DU TRIANGLE

TEMPS – ESPACE - CONSCIENCE : nous venons d'examiner ensemble une trinité de


principes, et peut-être n'avez vous pas songé au fait qu'ils pouvaient être symbolisés par un triangle
équilatéral.
Les rosicruciens, comme d'autres écoles ésotériques, emploient souvent des symboles tels
que le cercle, le carré, la croix et d'autres figures géométriques, mais le triangle est un symbole
particulièrement important pour nous.

Les chiffres et les nombres jouent également un grand rôle, ils furent adoptés par les
rosicruciens comme signes ou symboles pour exprimer une idée de façon brève et facilement
compréhensible.

Ils n'étaient pas destinés à voiler ou à dissimuler des secrets, comme certains le prétendent,
mais plutôt à exprimer, voire révéler, certaines lois universelles en s'aidant de l'art du symbole.

Les chiffres et les figures géométriques sont étroitement associés à la Connaissance et ceci
est parfaitement résumé dans la célèbre déclaration

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« Au Commencement, Dieu géométrisa... »

Cette affirmation exprime le fait que les lois de la Création obéissent à des principes
géométriques, il suffit pour s'en convaincre d'étudier par exemple des sciences telles que la
cristallographie ou la chimie pour mettre en évidence les règles géométriques auxquelles
correspondent les lois de formation de la matière, il en va de même pour l'astrophysique.

Vous avez peut-être constaté que les symboles tiennent une place importante dans les
religions aussi bien que dans les arts et les sciences, parce qu'ils permettent de faire des associations
d'idées aidant à mémoriser.

C'est aussi une des raisons de l'utilisation des symboles par les rosicruciens et nous venons
d'introduire dans votre esprit le premier triangle symbolique.

CONSCIENCE

TEMPS ESPACE

L'application suivante du Triangle est liée à la Trinité de la Métaphysique qui nous aide à
comprendre les liens qui unissent l'homme et l'univers.
D'anciens philosophes pensaient que l'homme était une réplique de l'Univers, ils
l'exprimaient en parlant de Microcosme et de Macrocosme. On attribue à Hermès Trismegiste la
déclaration.

« Tout ce qui est en haut est comme ce qui est en bas »

Depuis toujours l'homme a tenté de comprendre sa relation avec l'Univers pour mieux
appréhender son devenir et maîtriser les lois naturelles.

MATIÈRE ET VIBRATIONS

La Bible nous enseigne que « l'Homme est poussière et qu'il retournera à la poussière ».
Les alchimistes avaient déclaré depuis plusieurs siècles que le corps de l'Homme était
composé des éléments de la Terre.

Les découvertes chimiques du XXème siècle sont venues confirmer de façon très précise
cette affirmation. Mais les rosicruciens s'étaient rendus compte très tôt que cette affirmation ne se
rapportait qu'à la partie matérielle de l'Homme, à son corps. Ils abandonnèrent donc ce sujet qui
n'apporte aucune lumière sur le mystère de l'existence de l'Etre en tant qu'âme vivante.

C'est cette dualité de l'être humain qui est fondamentale dans l'enseignement rosicrucien,
son corps physique étant considéré comme la partie transitoire et illusoire de son être.

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Nous avons vu que la conscience objective est asservie aux cinq sens du corps humain, c'est
pourquoi le matérialiste pense que rien n'existe en dehors de ce qu'il peut voir, entendre, toucher, sentir
ou goûter. Selon son point de vue, l'âme n'existe pas, il n'y a pas de partie divine et spirituelle en lui. Si
ces cinq sens étaient le seul moyen qu'a l'Homme de comprendre l'univers, l'opinion du matérialiste
serait alors parfaitement juste. Si Dieu, ou la Nature, n'avait donné à l'Homme que ces cinq facultés,
peut-être serait-il fondé à penser comme le matérialiste, paraphrasant l'apôtre Thomas « je ne crois que
ce que je vois ». Encore faudrait-il qu'il soit sûr de l'infaillibilité de sa vue, ce qui est loin d'être le cas,
nous le savons bien.

Nous mettrons bientôt en évidence que non seulement les yeux ne voient pas tout ce qui
peut être vu, mais encore que les choses qu'ils voient peuvent être totalement différentes de ce qu'elles
paraissent être.

Nous allons donc maintenant étudier avec plus d'attention nos cinq sens.

Si nous voulons affirmer qu'il y a des facultés qui leur sont supérieures et fonctionnent
différemment, encore faut-il démontrer qu'il existe de nombreux phénomènes que ne peuvent pas
percevoir nos cinq sens.

Le matérialiste admettra avec nous qu'il y a des vibrations sonores que nous ne percevons
pas (ultrasons) alors que des animaux les perçoivent, de même pour les rayonnements infrarouges que
nos yeux ne peuvent capter, des odeurs que nous sommes incapables de détecter. On pourrait
multiplier les exemples en évoquant bien sûr les rayons alpha, gamma ou bêta, etc.

En réalité, il existe un tableau d'échelle de vibrations, appelées vibrations universelles, ou


« Vibrations Cosmiques » par les rosicruciens. Ce tableau est divisé en octaves, assimilés
arbitrairement aux octaves d'un clavier de piano. Chacun de nos organes des sens ne peut percevoir
qu'une partie des multiples vibrations du « Clavier Cosmique » . A l'aide d'instruments plus ou moins
sophistiqués, l'homme est parvenu à en capter, voire en maîtriser d'autres telles que le courant
électrique, les rayonnements hertziens ou les rayonnements ionisants.

En examinant de plus près les octaves du clavier des vibrations, nous constatons que les
principaux minéraux sont classés, du point de vue de leur qualité vibratoire, dans des octaves qui
correspondent aux perceptions des cinq sens.

De là, les rosicruciens concluent que la conscience objective et ses cinq sens ont été créés
dans le but de prendre conscience de la matière dans l'Univers. Autrement dit, nos cinq sens font partie
de la nature physique de l'homme, de sa composition matérielle.

Les facultés objectives du cerveau sont donc données à l'homme afin qu'il prenne
conscience de lui-même et de la nature matérielle des choses qui l'entourent.

Nous reviendrons plus longuement sur tous ces phénomènes liés aux vibrations qui
constituent un point capital dans la compréhension des lois universelles.

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ÉNERGIE SPIRITUELLE ET ILLUSION MATÉRIELLE

Nous venons de considérer la partie physique de l'Homme, qui constitue la moitié seulement
de son être.
La partie spirituelle que nous allons aborder maintenant est beaucoup plus importante et,
quoi qu'il puisse paraître à la majorité des êtres humains, infiniment plus réelle que la partie physique.

Nous avons vu que l'Homme n'est pas toujours conscient de toutes les activités de son corps.
Les systèmes cardio-vasculaire, respiratoire, digestif ou endocrinien par exemple, n'obéissent pas à la
conscience objective.

Plus on analyse ces diverses fonctions et plus on en arrive à la conclusion qu'une


intelligence supérieure contrôle et maîtrise toutes ces merveilleuses activités, un pouvoir qui ne fait
pas partie du corps physique lui-même.

En effet, après la mort, le corps physique demeure avec toutes ses composantes, tout comme
un corps vivant, et cependant la vitalité, l'énergie spirituelle, la conscience Divine qui réglait et
contrôlait son fonctionnement l'a quitté.

Les rosicruciens en déduisent qu'il existe une autre forme de conscience dans le corps de
l'Homme, plus subtile que celle du cerveau et que celle des éléments matériels qui composent son
corps physique.
Nous démontrerons plus tard que cette conscience subjective, partie du Divin en l'Homme,
possède elle aussi des facultés de perception tout comme la conscience objective.

Ces facultés latentes, aujourd'hui admises par de nombreux scientifiques, peuvent être
développées pour permettre à l'Homme de percevoir des vibrations plus subtiles que celles qui sont
détectées par nos sens physiques.

Ces vibrations placées très haut sur le Clavier Cosmique constituent l'Essence animatrice de
l'univers, la Divine Conscience.

Ces facultés sont endormies chez la plupart des êtres humains parce qu'elles ne sont pas
employées. Il suffit de les réveiller pour qu'elles deviennent utilisables, nous verrons plus tard
comment.

Examinons maintenant un autre point important concernant les perceptions physiques de


l'Homme, c'est le fait que la matière est en perpétuel devenir. Les minéraux, les végétaux, les animaux
et tout ce qui a une nature physique, est en constante évolution et désintégration.

Evolution et involution sont les deux phases de la vie physique.

Le changement, la mort, l'instabilité, sont les caractéristiques des choses matérielles.

Le cerveau et les cinq sens, qui sont de nature matérielle, subissent ces mêmes changements.
Par conséquent, les impressions qui sont enregistrées dans la conscience se modifient, rien n'est
permanent. De ce fait, toutes ces choses matérielles n'ont pas d'existence réelle, mais sont dépendantes
de notre perception du moment. Elles n'ont pas d'existence permanente, mais seulement une existence
passagère illusoire.

Tout cela peut vous paraître simpliste ou aberrant, mais une réflexion personnelle de votre
part sur ces sujets devrait vous conduire progressivement à une interprétation semblable, dans l'attente
d'informations complémentaires qui vous seront fournies dans d'autres communications.

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DUALITÉ DE L'ÊTRE

Nous devons maintenant donner un peu plus de précisions sur ce que nous avons appelé la
dualité de l'Homme et notamment sur la conscience spirituelle qui est en lui.

Les rosicruciens considèrent que la conscience spirituelle a ses facultés et ses fonctions
propres, et qu'elle constitue réellement une entité distincte de notre corps physique, dans lequel elle
réside temporairement.

L'Homme n'est donc pas un être simple ayant uniquement une dualité de conscience comme
l'admet par exemple la psychologie, mais un être double dans toute l'acception du terme.

Ce que nous appellerons parfois « l'Etre intérieur » ou le « Moi intérieur » est en fait la
conscience Spirituelle de l'Homme, c'est-à-dire une partie de l'âme, l'élément Divin, qui est en nous.
Cet « Etre intérieur » est la conscience réelle de l'Homme, elle est associée pour un temps à notre
conscience objective, mais elle en est cependant très différente. S'il en était autrement, nous devrions
admettre que le corps de l'homme est aussi essentiel et réel que son âme et que tous deux ne sont
qu'une seule et même manifestation à l'image de Dieu.

Une telle affirmation nous conduit inévitablement à d'insolubles questions concernant


notamment certaines attitudes et certains comportements humains.

Cet « Etre intérieur » peut être considéré comme une contrepartie de l'être physique, et si
cela peut vous aider, vous pouvez imaginer qu'il a une forme identique à celle du corps.

Cet être spirituel n'a pas de cerveau, mais il constitue en fait une parcelle de la conscience
Divine, contrôlant certaines fonctions et facultés de l'Homme.
Nous pouvons aller jusqu'à concevoir que cet « Etre intérieur », a la capacité de voir,
d'entendre, de sentir, de goûter ou de toucher par ses propres moyens.

La seule différence avec notre corps physique se situe justement dans les limites imposées à
ce dernier par les contraintes matérielles.
Si vous réfléchissez sur l'évolution scientifique de l'humanité, vous constaterez que
l'Homme a consacré une grande partie de son intelligence et de sa créativité à étendre, par des moyens
techniques, ses facultés de perception en essayant de surmonter les contraintes de l'espace et du temps
que nous avons évoquées précédemment.

Le télescope, la télévision, le téléphone, les détecteurs de gaz ou de vibrations, et bien


d'autres inventions démontrent que la conscience objective, limitée, de l'Homme a toujours constitué
un obstacle à son progrès, et que pour surmonter ces difficultés, l'Homme s'est servi de son
intelligence et son imagination.

Par contre la conscience Divine ou Spirituelle en l'Homme n'est en aucune façon soumise
aux contraintes de temps et d'espace.
Nos cinq sens physiques ne peuvent nous faire prendre conscience que des choses qui nous
entourent, ils ont parfois tendance à exagérer l'importance de celles-ci, ou nous trompent sur leur
valeur réelle. De plus ils ne peuvent percevoir ce qui n'est pas de nature matérielle.
Nos facultés spirituelles, par contre, sont susceptibles de nous renseigner sur la véritable
nature des choses de l'univers. Ceux qui sont capables de les utiliser, comprennent que ce qui est réel
et immuable, concerne la partie spirituelle de la Création.

Si nous examinons à nouveau les concepts de temps et d'espace sous l'angle de la conscience
objective de chacun de nous, nous constatons que tout individu vit au centre d'un cercle dont le
diamètre varie en fonction de ses facultés de perception. En se déplaçant on peut considérer que la

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Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

personne emmène avec elle son cercle de conscience hors duquel elle n'a pas de connaissance directe
de ce qu'il advient. Même si les médias permettent aujourd'hui d'agrandir indirectement le champ de
notre conscience, celle-ci n'en demeure pas moins soumise à des contraintes d'espace et de temps.

La conscience Spirituelle n'est pas soumise à ces contraintes, elle peut s'étendre et embrasser
un cercle d'un diamètre illimité à l'intérieur duquel les notions de temps et d'espace n'ont plus aucune
signification. C'est ce type d'expérience que connaissent, parfois malgré eux, les êtres qui reçoivent
une soudaine révélation et comprennent instantanément certains principes ou lois qui dirigent nos
destinées.

Nous avons évoqué les facultés de l'Etre intérieur comme si elles représentaient le pendant
spirituel de nos cinq sens. En réalité elles constituent ensemble un seul et même moyen de perception
spirituelle et de compréhension réelle de la Vie. Simplement, cette faculté spirituelle va se traduire par
une sensation physique affectant un ou plusieurs de nos sens.

Cette perception spirituelle correspond en fait à une extension de la conscience à des


époques ou à des lieux inaccessibles à notre conscience objective. Elle est comparable à la pensée qui
peut instantanément se projeter dans l'espace ou dans le temps.

La conscience subjective peut donc parfaitement se mettre en contact avec des lieux ou des
périodes éloignés, de même que vous pouvez par la pensée, en cet instant, vous transporter sur votre
lieu de travail, dans la maison de votre enfance ou encore dans un endroit particulièrement agréable à
votre souvenir.

Ce qui différencie la pensée attachée à la conscience subjective, c'est que cette dernière n'est
pas simplement limitée à votre vécu, elle est par nature infinie et donc sans limite. La conscience
subjective ou spirituelle, constitue votre Moi intérieur et fait partie de la Conscience Universelle.
Votre âme n'est pas séparée, elle fait partie de l'âme universelle, appelée encore Ame
Divine.

Votre conscience réelle n'est donc qu'une partie de la conscience Universelle, un segment de
l'Ame Divine présente en chacun de nous. Même si cette section de l'Ame Universelle anime en vous
une personnalité distincte, l'Essence Divine qui est en elle, anime tous les êtres du monde entier.

Votre conscience réelle est donc en contact permanent avec la conscience de tous les êtres
humains, comme avec celle de Dieu.

Cela explique la possibilité que certains êtres ont d'étendre leur conscience en des contrées
ou en des temps éloignés.

Vous pouvez avoir un peu de difficulté à admettre ce point de vue rosicrucien, mais il ne
vous est en rien imposé, il doit constituer pour vous une base de réflexion, en attendant que nous
revenions, plus tard, sur ce sujet avec d'autres démonstrations.

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Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

RITUEL ET INITIATION

Abordons maintenant un autre sujet, il s'agit de L'Initiation.

Trop souvent l'Initiation est considérée comme un processus étroitement associé à une
cérémonie rituelle conférant ipso-facto des privilèges, voire des pouvoirs de nature spirituelle.

En réalité, l'Initiation n'est que l'éveil de la conscience Spirituelle restée jusque là par trop
inactive. Nous en avons tous besoin, afin que notre Moi intérieur puisse prendre conscience de lui-
même et de ses possibilités. Mais cette initiation peut intervenir sans l'intervention d'une cérémonie
rituelle, car elle est toujours plus dépendante de l'initié que de l'initiateur. Le rituel est simplement un
procédé cérémoniel qui permet de préparer le chercheur, afin qu'il soit dans une certaine disposition
d'esprit.

Quand Saint Jean baptisait dans le Jourdain, il demandait aux postulants d'effectuer certains
gestes rituels, par exemple de pénétrer lentement dans l'eau jusqu'au point désigné, mais le baptême
qu'il conférait était une Initiation de l'âme et de l'esprit, non du corps. Le résultat était un éveil de la
conscience Divine en l'Homme.

RÉCEPTIONS DU CENACLE DE LA ROSE+CROIX

Comme il l'est mentionné dans son sigle le Cénacle de la Rose+Croix s'est donné entre
autre, pour mission de sauvegarder la Tradition Initiatique Rosicrucienne.

Il propose donc à ses membres de participer à divers rituels destinés à les éclairer sur
certains aspects particuliers de la philosophie rosicrucienne, et à leur permettre de s'ouvrir à une plus
haute inspiration en les soumettant à des expériences émotives porteuses d'Illumination.

Ces cérémonies ne sont que des moyens qui doivent permettre aux participants d'accéder à
l'étape finale que représente l'Initiation.

Pour le Cénacle de la Rose+Croix, en effet, l'Initiation ne saurait être multiple tout comme
l'état qu'elle confère ne saurait présenter différents degrés de manifestation. On est Initié ou on ne l'est
pas, en tout état de cause on ne peut pas ne l'être que partiellement.

C'est pourquoi c'est le terme de réception que le Cénacle de la Rose+Croix a choisi pour
désigner ce qui constitue la phase préparatoire à l'initiation, unique. Ce mot dont l'étymologie signifie
« accueil des voyageurs » nous semble en effet particulièrement approprié : ne sommes-nous pas en
route vers une plus grande Lumière ?

Ces réceptions, seront donc des escales sur le chemin parcouru au sein de notre fraternité,
elles seront autant d'opportunités d'introspection, d'accession à plus d'idéalisme et de libre
confirmation de certains engagements envers nous-mêmes, notre association et l'humanité que nous
nous devons de servir.

Vous pourrez ainsi être individuellement contacté pour participer à de telles réceptions et
devenir compagnon des divers Cercles Intérieurs du Cénacle de la Rose+Croix Ces invitations
demeurent dans l'absolu indépendantes de votre accès ou non aux Communications pour une
Réflexion Individuelle, de votre ancienneté dans notre fraternité ou de votre statut social, elles
dépendent plutôt de l'enthousiasme témoigné pour le travail de notre association et de l'accord
manifesté avec ses plus hauts idéaux, dont le Conseil de l'Éthique reste en dernière analyse seul juge.

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Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

Tout comme les autres aspects de la démarche du Cénacle, les réceptions et l'Initiation vers
laquelle elles convergent n'ont d'autres buts que de vous faire accéder à une expérience plus grande
encore, celle de la conscience Christique.

« Car là où deux ou trois sont rassemblés en mon nom, je suis là au milieu d'eux »
(MATTHIEU 19.20)

LE MYSTICISME

Il est un autre terme qu'il est bon d'examiner dans cette deuxième communication
préliminaire du Cénacle de la Rose+Croix, c'est le Mysticisme.

Un premier point à souligner est de dire que le Mysticisme n'a rien de commun avec le
mystérieux en général, même si ces deux mots ont une racine identique.

Certaines personnes associent la pratique de la magie au mysticisme. En réalité, dès qu'une


personne réfléchit sur sa propre nature spirituelle, sur les relations qui existent entre l'Ame et le Corps,
ou sur le moyen d'appréhender Dieu, elle emprunte la voie du Mysticisme.

Le mystique admet en fait la réalité d'un lien personnel et permanent avec son Créateur.

L'étude du mysticisme ouvre un nouvel horizon dans la vie, elle ne constitue pas seulement
une consolation dans l'épreuve, ou un espoir dans le découragement, elle permet d'acquérir la certitude
que les vraies valeurs de la Vie ne sont pas celles que l'on voit le plus souvent mises en exergue.

Les gens qui se prétendent croyants ont trop souvent l'idée fallacieuse qu'ils ont un corps et
une âme, alors qu'en réalité ils ont un corps et ils sont des âmes.

La découverte de notre être intérieur que permet l'étude des principes mystiques nous amène
à découvrir la partie essentielle de l'homme : l'Ame avec ses facultés, ses fonctions et ses pouvoirs.
De tous les pouvoirs merveilleux du corps humains aucun n'est aussi extraordinaire dans sa
parfaite excellence, aussi puissant dans son habileté, ou étonnant dans ses manifestations que le
moindre des pouvoirs de l'Homme intérieur.

L'architecte de talent, par exemple, peut accomplir des choses merveilleuses mais il est
limité par nombre de contraintes matérielles, l'espace, les conditions climatiques, la nature des
matériaux employés, les règles d'urbanisme, etc. En définitive, il réduit les images qu'il forme en sa
pensée à des lignes concrètes et exprime sa création sous la forme limitée du dessin et du plan.

L'Etre intérieur, lui, peu créer librement, il ne connaît pas de limite, aucune loi matérielle ou
humaine ne peut restreindre la libre expression de son esprit créateur.

Quand nous commençons le développement de notre Moi Intérieur, nous nous engageons
sur une voie nouvelle sur laquelle nous pouvons cheminer en toute sérénité profitant pleinement de
l'expression de l'incarnation de notre âme.

Tous les. êtres humains, à un moment ou à un autre de leur existence, se posent la question
angoissante : « Pourquoi suis-je ici bas ? » qui en réalité pose le problème de la finalité de la vie
terrestre.

12
Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

A cette question que nous nous reposons volontiers dès que les circonstances qui nous
entourent sont particulièrement pénibles à vivre, la religion, la philosophie, la science, la
métaphysique ou le mysticisme ont tenté d'apporter des réponses.
Les religions et la théologie disent que nous sommes ici bas pour accomplir les desseins de
Dieu.
La philosophie matérialiste prétend que nous sommes le fruit du hasard.

La science, qui a longtemps soutenu ce dernier point de vue, le remet en question sans
apporter de réponse plus convaincante.

Le mysticisme répond que nous sommes ici bas pour accomplir un rôle sur le Plan
Universel. Que nous pouvons découvrir cette mission, la comprendre et l'accepter ou la refuser en
endossant du même coup la responsabilité de nos choix.

Il enseigne donc à découvrir peu à peu le pourquoi de notre existence et ce que nous devons
faire pour répondre à l'attente de notre Créateur. En ce sens, il devient une étude pratique et concrète
pour la vie de chaque jour et n'a rien à voir avec le mystère, l'étrange ou le fantastique.

LA CONCENTRATION

La première méthode pratique utilisée par les mystiques et que nous vous proposons
d'étudier pour clore cette seconde communication, est la concentration.

Mais avant de développer ce sujet, nous vous demandons de réfléchir à titre personnel sur ce
mot concentration et de nous adresser quelques mots pour évoquer votre propre conception de la
concentration.

Nous vous rappelons que nous ne pourrons pas vous faire parvenir le fascicule suivant, tant
que vous ne nous aurez pas envoyé ce commentaire sur le mot-clef « concentration ».

Vous êtes libre de lire ce qui suit et qui concerne l'interprétation rosicrucienne de la
concentration, mais nous pensons qu'il serait préférable de conduire votre propre réflexion sur le sujet
avant de connaître le point de vue du Cénacle de la Rose+Croix. Merci de votre collaboration
fraternelle.

Beaucoup de personnes ont une fausse idée de la concentration, et confondent l'exercice de


la volonté, fondé sur les facultés objectives du cerveau comme le raisonnement, avec le véritable
pouvoir de la concentration.

Bien que la psychologie de la fin du XXème siècle ait fait de nombreux progrès dans ce
domaine et que les techniques de concentration employées aujourd'hui se soient considérablement
rapprochées de celles prônées par les rosicruciens depuis fort longtemps, et particulièrement dans des
textes écrits au début de ce siècle, nous pensons qu'il est nécessaire de proposer aux membres du
Cénacle de la Rose+Croix une méthode pour pratiquer la concentration.

Cette méthode pourra vous apporter de nombreuses satisfactions si vous l'utilisez


correctement.
En premier lieu, rappelons que le pouvoir de la volonté ne doit pas être associé à la
concentration, dès lors qu'il est mis en oeuvre, le succès de celle-ci est compromis.

Utiliser la volonté pour se concentrer équivaudrait à l'utiliser pour trouver le sommeil. Si


vous voulez absolument dormir et que vous fixiez obstinément votre pensée sur ce sujet, il y a peu de

13
Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

chances que vous trouviez le sommeil, et même si la fatigue finit par provoquer votre assoupissement,
votre repos sera de médiocre qualité.
Comme pour le sommeil, l'une des conditions essentielles pour réussir une concentration sur
un sujet donné, est la passivité.
La passivité exclut évidemment l'emploi de tout énergie mentale et notamment, l'exercice de
la volonté.

La volonté, telle que nous la concevons ici, est l'exercice d'un pouvoir physiologique de
l'être, associé à la conscience objective ; elle conduit à la détermination, l'opiniâtreté, voire
l'entêtement.
Ceux qui ont une grande volonté ne sont pas toujours ceux qui sont le plus heureux dans la
vie, ni même ceux qui réussissent le mieux dans ce qu'ils entreprennent. Réussir, c'est obtenir des
résultats allant dans le sens de nos désirs, sans nous rendre esclaves de notre propre volonté.

Un homme peut avoir le désir de fumer, par exemple, mais par suite de son raisonnement
objectif, il en arrive à la conclusion qu'il ne doit pas fumer. C'est alors qu'il fait usage de sa volonté
pour ne plus fumer, et un combat naîtra entre sa conscience objective et son désir. Il peut être
victorieux dans ce combat, mais n'y gagnera pas l'apaisement.

La véritable maîtrise consiste à utiliser d'autres facultés appartenant à l'Etre intérieur, pour
supprimer le désir de fumer évitant ainsi le conflit et la mortification qui peut en naître.

La personne qui entreprend de grands projets et qui doit pour les accomplir avoir
constamment recours à sa volonté, n'est en quelque sorte que l'esclave d'un conflit entre sa conscience
objective et ses faiblesses humaines.

Celui qui utilise les facultés créatrices de l'Etre intérieur pour accomplir ses projets, sans se
soucier des faiblesses inhérentes à sa condition humaine ou à des habitudes qui peuvent faire obstacle
à son progrès, celui-là, non seulement parviendra à réaliser ce qu'il entreprend, mais il profitera
pleinement de la joie de créer, n'étant pas déchiré par un quelconque conflit intérieur, il éprouvera une
saine et complète satisfaction.

En second lieu, il convient de préciser que la concentration n'est pas une simple focalisation
de l'attention, une convergence de nos pensées sur un point donné, comme cela semble généralement
admis.

On peut bien sûr se concentrer sur une idée, c'est à dire focaliser notre esprit sur un point
précis, c'est l'explication que vous donneront tous, les dictionnaires, mais la concentration, du point de
vue métaphysique, va beaucoup plus loin.

Vous pouvez par exemple tenter de rentrer en contact par la pensée avec une autre personne
et focaliser alors votre attention sur cette personne, avec l'idée de lui transmettre un message
quelconque.
Si vous tentez alors d'utiliser votre volonté pour faire parvenir à cette personne ce que vous
souhaitez lui dire, vous n'avez aucune chance d'y parvenir.

Si une de vos pensées doit aller vers une autre personne, c'est par les facultés de l'Etre
intérieur qu'elle pourra lui parvenir, et c'est de notre Conscience Spirituelle vers la sienne que le
message sera transmis.

La volonté comme toutes les facultés objectives de l'Homme est de nature matérielle et ne
peut par conséquent se soustraire aux contraintes du temps et de l'espace.

Notre corps physique ne peut passer à travers les murs, et ne peut pas d'avantage aller d'un
point à un autre sans traverser physiquement l'espace et consommer du temps.

14
Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

Par contre, le Moi intérieur n'est en rien soumis à ces contraintes matérielles. Toute pensée
que nous désirons envoyer, doit d'abord être transmise à notre Etre intérieur, la partie spirituelle qui est
en nous. Elle pourra ensuite être communiquée à la personne que nous avons choisie. C'est là que le
véritable art de la concentration devient nécessaire.

La concentration consiste donc à transmuter des éléments matériels de la conscience


objective en une essence spirituelle qui pourra être transmise à d'autres êtres de même nature, par la
canalisation de la pensée.

Il est à noter que des succès probants ont été enregistrés par des personnes qui n'étaient pas
forcément conscientes de leur véritable concentration.

De nombreux témoignages ont été rapportés par les médias en cette fin de XXème siècle,
expliquant que des personnes ayant un profond désir de transmettre un message important à quelqu'un
s'étaient polarisées sur le message et la personne, à priori sans succès, et c'est souvent alors qu'elles
étaient contraintes d'abandonner cette pensée que les résultats se produisaient. C'est alors qu'elles-
mêmes avaient en quelque sorte complètement oublié leur but premier que le succès était intervenu de
façon tout à fait inattendue, et parfois plusieurs heures après la phase active de leur concentration.

De tout cela il ressort que dès que la volonté, la tension anxieuse de notre conscience
objective, est abandonnée l'image peut se former dans notre Etre intérieur, et la méthode peut alors
opérer parfois à l'insu de l'utilisateur.

Autrement dit, nous devons en quelque sorte libérer notre pensée vers le Moi intérieur, afin
d'espérer un résultat dans le domaine de la concentration.

Si nous demeurons anxieux, inquiets du résultat que nous voulons obtenir, l'échec est assuré,
car nos pensées demeurent sur le plan matériel, au niveau de la conscience objective.

Voilà ce que nous pouvions dire pour le moment sur l'art de la concentration.

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Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

LE POUVOIR CRÉATEUR DE LA PENSÉE

En guise de conclusion, nous rappellerons que la conscience intérieure Divine est douée d'un
pouvoir créateur.
La conscience objective peut former des images, elle peut même se persuader qu'elles
existent, mais cette formation d'image n'est pas une création réelle.

Pour exercer nos métiers, chacun d'entre nous qu'il soit électrotechnicien, employé de
bureau, charpentier, comptable ou médecin, doit focaliser son attention sur son travail, parfois même
imaginer des choses nouvelles ou rechercher des solutions, aux problèmes posés, dans sa mémoire.

Suivant la profession exercée notre attention portera plus ou moins sur nos gestes ou sur
notre raisonnement mental, mais cependant dans la plupart des cas, on ne peut pas parler de
concentration, ni même de création au véritable sens du terme.

Pour l'artiste : peintre, sculpteur, compositeur ou poète, il n'en va pas de même, car avant
qu'il n'ait commencé son oeuvre il a dû le plus souvent l'imaginer, la visualiser et, consciemment ou
non, la créer au sein de sa conscience intérieure, l'objectif se repliant vers le subjectif en une réelle
concentration.

Dans de futures communications nous aurons l'opportunité de revenir sur ce pouvoir


créateur de l'Esprit Divin qui est capable, par notre intermédiaire, de produire des réalisations
physiques lorsque nous savons nous unir harmonieusement à Lui.

Dans l'attente d'aborder ce sujet et bien d'autres dans nos prochains envois, nous serions
heureux de vous lire au sujet du contenu de ces Communications et de l'intérêt que vous leur portez.

Ensemble, oeuvrons pour faire

« De l'amour un idéal »

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Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

TABLE DES MATIERES

NATURE DE VOTRE ENGAGEMENT ............................................................................................... 1


TEMPS – ESPACE - CONSCIENCE..................................................................................................... 2
TEMPS : CONTINUITÉ DE CONSCIENCE ........................................................................................ 3
ESPACE : MATÉRIALISATION DU TEMPS...................................................................................... 3
DUALITÉ DE CONSCIENCE ............................................................................................................... 4
LE SYMBOLISME DU TRIANGLE ..................................................................................................... 5
MATIÈRE ET VIBRATIONS ................................................................................................................ 6
ÉNERGIE SPIRITUELLE ET ILLUSION MATÉRIELLE................................................................... 8
DUALITÉ DE L'ÊTRE ........................................................................................................................... 9
RITUEL ET INITIATION .................................................................................................................... 11
RÉCEPTIONS DU CENACLE DE LA ROSE+CROIX ...................................................................... 11
LE MYSTICISME ................................................................................................................................ 12
LA CONCENTRATION....................................................................................................................... 13
LE POUVOIR CRÉATEUR DE LA PENSÉE ..................................................................................... 16
TABLES DES MATIERES .................................................................................................................. 17

© CE/YG//03/02

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Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

DEUXIEME CERCLE

COMMUNICATION N° 1

Cénacle de la Rose+Croix

S.E.T.I. Cénacle de la Rose+Croix BP 374 87010 LIMOGES Cedex 1 France


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

UNE NOUVELLE ETAPE

Vous entrez, avec la présente communication, dans le deuxième Cercle de Réflexion


Individuelle. Vous constaterez que la couleur de la couverture du présent fascicule est différente de
celle des fascicules du précédent Cercle et qu’une nouvelle formule orne l’un des cinq cercles qui y
sont enlacés.

Vos pas sur le sentier rosicrucien vous ramènent donc aujourd’hui au coeur du tombeau de
Christian Rosenkreutz, à une période différente de la Journée mystique, désignation symbolique du
cycle complet d’étude de la philosophie rosicrucienne.

A cette heure, donc, la lumière solaire qui filtre dans la sépulture du vénérable Maître teinte
les murs d’une nuance jaune et vous dévoile l’inspirante inscription : « Legis Jugum »

C’est fort de cette devise, dont la traduction est « Le joug de la Loi », que vous allez
maintenant reprendre votre route à nos côtés, pour, au fil des communications qui vont suivre,
continuer l'ascension qui devrait vous conduire à l’illumination.

Les anciens rosicruciens avaient pour coutume de désigner comme Zélator les compagnons
parvenus à votre point de progression et, assurément, ce terme pourrait aujourd’hui encore vous être
appliqué car c’est votre zèle qui vous a conduit jusqu’ici, et c’est de votre zèle que dépendent le succès
de votre démarche, la satisfaction de vos plus nobles aspirations.

Etudiez donc avec ardeur les principes exposés qui traitent des Lois immuables régissant la
Création dans ses aspects les plus matériels aux plus subtils, il s’agit de clefs ouvrant les portes de la
compréhension qui permettront à la plus Grande Lumière d’éclairer votre conscience

Deuxième cercle communication n° 1 1


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

L’ONTOLOGIE ROSICRUCIENNE

L’ontologie est la véritable science de tout être. Des rosicruciens ont établi la première des
ontologies, remarquable par sa simplicité, ses développements pratiques et ses champs d’application.
Elle est la clef de la quasi-totalité des problèmes humains, l’alphabet mystique qui nous
permet de déchiffrer le livre du monde.

L’ontologie rosicrucienne s’attache tout d’abord à l’homme en tant que microcosme, c’est à
dire « un univers miniature », réplique du grand univers, ou macrocosme, dans lequel il évolue.

L’homme est en effet le point culminant de toutes les lois divines et naturelles, la plus belle
des créations de Dieu à travers laquelle la Loi à la base de toute manifestation opère selon l’harmonie
et le nombre.

Après avoir bien étudié l’homme et y avoir constaté l’action et l’expression de cette Loi,
nous pourrons, en procédant selon l’approche graduelle de l'absolu dont nous vous parlions dans notre
première communication préliminaire, élargir le cercle de notre connaissance à la Création entière que
régissent le même plan d’harmonie et la même règle mathématique.

La première loi écrite de l’ontologie rosicrucienne a été merveilleusement exprimée par


Moïse dans le Livre de la Genèse, dont nous vous recommandons la lecture intégrale.

Procurez-vous une Bible, reportez-vous donc à la Genèse, II, 7 et notez dans le cadre ci-
dessous la loi, concernant la création de l’homme, qui y est exposée.

Deuxième cercle communication n° 1 2


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

L’HOMME CORPOREL

Selon cette loi que vous venez d’inscrire sur votre fascicule, remarquez tout d’abord que
l’homme a été formé du limon de la Terre quant à sa partie chimique et corporelle. On peut en déduire
les règles qui pourvoient au maintien de la vie dans l’organisme : la matière terrestre s’use
constamment et doit être remplacée afin que perdure notre être de chair et qu’il croisse jusqu’à sa
maturité.
La Nature, dans sa divine sagesse, a voulu que la plupart des actes nécessaires au maintien
de l’existence soient accompagnés d’un certain stimulant et d’émotions agréables, pour que cet attrait
prévienne toute négligence dans ce qui, sans plaisir, risquerait de n’être qu’un devoir.
Ce plaisir est un moyen, en aucun cas il ne doit devenir une fin, sous peine d’un
développement exagéré des besoins qu’il accompagne, aux dépens de notre manifestation naturelle et
complète.
Cependant un corps utile, sain et fort, est celui qui est bien nourri de substances matérielles,
afin que les forces plus subtiles de l’âme disposent de l’instrument qui leur permettra de s’exprimer et
travailler.
Le corps est nécessaire à la manifestation de l’âme comme les aiguilles d’une horloge sont
indispensables à l’expression du temps. Mais tant qu’il n’a pas en lui un pouvoir, une énergie spéciale
qui lui a été octroyée par son Créateur, le corps de l’homme n’est qu’une machine d’argile dépourvue
de vie.

LE SOUFFLE DE VIE

En nous référant à nouveau à la première loi de l’ontologie rosicrucienne, nous découvrons


la nature de cette énergie qui transmet la vie au corps humain : il s’agit du souffle de Vie.
Le corps de l’homme obéit ainsi à la dualité dans sa composition, et à la loi du triangle dans
sa manifestation, ce que nous pouvons symboliser ainsi :

MANIFESTATION

COMPOSITION

La vie entre donc avec le premier souffle que l’enfant inspire, et cesse avec le dernier souffle de
l’homme qui expire.

Deuxième cercle communication n° 1 3


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

Il est important à ce stade de notre réflexion de nous entendre sur la signification à accorder
au mot VIE. L’ontologie rosicrucienne pour sa part, et comme de nombreuses autres écoles de pensée,
a toujours affirmé que la mort n’existe pas, que la matière ne cesse jamais d’être, d’exister, de se
manifester et a défini la vie comme la force qui agit dans les fonctions des organes et qui permet
l’assimilation, la croissance et la reproduction matérielle tant dans le corps de l’homme que celui des
animaux et des végétaux.

La vie utilise la matière comme moyen, selon une loi basée sur le point et la courbe. En effet,
quand la matière se manifeste selon la loi du triangle, la vie se manifeste selon l’idéal du cercle.

Quand elle participe au développement ou l’expression d’un individu elle ne s'accroît pas ni
ne se diminue, CAR LA VIE NE PEUT CRÉER LA VIE TOUT COMME LA MATIÈRE NE
PEUT CRÉER LA MATIÈRE, CAR LA MATIÈRE ET LA VIE SONT ET DEMEURENT.

DUALITÉ DE L’HOMME

L’ontologie rosicrucienne établit de façon positive qu’avec l’entrée du souffle de vie dans le
corps de l’homme, son âme entre dans ce corps et que l’homme devient ainsi une âme vivante. A ce
stade son corps n’a donc plus qu’un rôle subalterne.
L’homme est donc constitué de deux forces, chacune pouvant être considérée comme une
forme de vie :

• La première qui contribue à la cohésion de sa partie matérielle, qui fait que les
molécules sont unies en un tout.
• La seconde qui anime cette machine humaine et lui permet de remplir le rôle qui lui
est dévolu.

La composition de l’homme, selon cette analyse, consiste en éléments matériels et en


éléments immatériels qui concourent à l’existence de l’homme et à sa manifestation, et la différence
entre un corps dit « vivant » et un corps mort se réduit à l’absence dans le dernier de tout élément
immatériel.

Si vous réfléchissez à la nature de cette différence, vous en viendrez à constater qu’elle


résulte de deux grandes absences dans le corps mort : l’absence d’activité, aussi bien volontaire
qu’involontaire, et l’absence de conscience.

L’homme vivant a le pouvoir de se mouvoir, de se diriger ; ses cellules vibrent, ses organes
se livrent à une certaine activité, il a conscience de lui-même et de ce qui l’entoure, et cette conscience
est en relation avec sa faculté de contrôler et de diriger l’énergie.

Dans un cadavre ne subsiste que l’élément matériel qui maintient un certain temps encore la
cohésion des cellules et des organes. C’est à la nature de cet élément matériel que nous allons
maintenant nous attacher, en attendant d’étudier l’âme et ses manifestations.

Deuxième cercle communication n° 1 4


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

L’ESPRIT

« Au commencement, Dieu était tout Esprit, tout Amour, toute Bonté, toute Intelligence, il n’y avait
pas de matière, mais un jour Dieu créa la matière ».

Dans ces lignes est posée une des questions les plus mystérieuses à laquelle l’âme humaine
puisse tenter de répondre, celle du but ou du sens de la Création.

Sans toutefois essayer d’y répondre maintenant, il faut bien admettre que la matière a sa
raison d’être, légitime et divine, dans l’ordre général des choses, puisqu’elle est une création de Dieu.
Quant à savoir à partir de quelle force, de quelle énergie Dieu a créé cette matière, la
philosophie rosicrucienne répond que c’est à partir de l’Esprit, qui est l’énergie vibratoire à la base
de toute manifestation de la matière, l’Essence qui pénètre toute chose.

Cette énergie se particularise, se concentre sous forme de corpuscules minuscules sphériques


dont elle occupe le centre et qu’elle fait tourner sur eux-mêmes selon une rapide révolution.

Ces corpuscules sont en perpétuel mouvement et se télescopent volontiers, tantôt s’agrègent,


tantôt se repoussent, parcourus tous d’une intense vibration constamment entretenue.
Ces corpuscules, la science leur donne différents noms - électrons, protons ou neutrons -
mais la philosophie rosicrucienne les regroupe sous l’unique dénomination d’électrons, quelle que soit
la qualité de la charge électrique qui leur est attribuée.

En résumé, nous pouvons dire que les électrons sont des particules d’esprit. Cependant la
quantité d’esprit qui les compose n’est pas toujours la même, et à ces variations énergétiques
répondent des fréquences vibratoires plus ou moins élevées.

Selon leurs vibrations, les électrons se répartissent selon deux catégories de qualités
opposées, et ils s’unissent pour former atomes et molécules en suivant une loi immuable : les
contraires s’attirent et les semblables se repoussent, c’est à dire qu’un électron d’une qualité
donnée attire les électrons de la qualité opposée et qu’il repousse ceux qui jouissent de la même
propriété.

Ces électrons s’agencent en atomes en déterminant par leur nombre la nature de cet atome,
qu’ils manifestent par leurs vibrations. Les atomes s’organisent en molécules composées d’au moins
deux atomes. Cette complexité croissante d’organisation participe à la constitution de toute chose
matérielle, du gaz au corps humain, des cristaux aux animaux en passant par les virus et les végétaux.

Ces explications permettent de définir l’élément constitutionnel de la matière. Il s’agit de


l’atome. En effet, en-deçà de ce dernier, l’observation de l’électron ne permet pas de distinguer à
quelle forme de matière il participe, et cette nature de la matière qu’exprime l’atome se retrouve au-
delà, dans l’arrangement plus complexe des molécules.

Deuxième cercle communication n° 1 5


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

GAMME DE VIBRATIONS

Puisque le changement est nécessaire pour que le mouvement de la matière, ou vibration,


manifeste la nature de toute création, il s’ensuit que l’on peut dire que toute manifestation est soumise
à un processus de perpétuel devenir, de continuel changement. Les substances élémentaires et leurs
composés sont continuellement détruits pour s’assembler en de nouvelles formes de manifestation
dans un étourdissant tourbillon de vies et de morts. La forme n’est donc fixe que temporairement. Plus
la forme est définie, plus grande est sa stabilité. Plus la manifestation est stable, plus parfaite est
sa définition.

C’est en arrangeant ses diverses manifestations vibratoires selon une échelle ou gamme,
qu’on peut opérer des distinctions subtiles entre elles.
Si nous ne disposions que de la simple dualité de qualités opposées, notre perception perdrait
alors toute continuité, car aucune progression ascendante ou descendante ne permettrait de passer
progressivement de l’une à l’autre.

La gamme est cette succession d’états vibratoires qui permet leur comparaison tant dans la
gamme musicale, que dans le spectre des couleurs, ou bien encore dans le tableau de classement
périodique des éléments atomiques élaboré par le chimiste russe Dimitri Ivanovitch MENDELEÏEV en
1869.
Dans ce dernier exemple, les éléments se reproduisent systématiquement, selon une loi
invariable, au fur et à mesure que les poids atomiques s’élèvent et c’est ainsi que les éléments sont
rangés en groupes similaires d’action chimique, le nombre d’éléments entre un groupe quelconque et
un groupe similaire étant de sept.

Toute gamme est en fait constituée de sept degrés fondamentaux, dont trois primaires, trois
secondaires et un septième, « le changeant » qui conduit à un autre octave. Mais à ces intervalles
fondamentaux, il faut rajouter cinq degrés intermédiaires, cinq altérations qui forment avec les sept
autres nuances une gamme complète de douze intervalles.

Selon la Tradition rosicrucienne, le clavier chimique serait composé de douze octaves de


douze notes chacun, offrant ainsi cent quarante-quatre et seulement cent quarante-quatre
éléments différents.

HARMONIE, RYTHME ET PÉRIODE

« On croirait que les atomes eux-mêmes chantent leur joie à l’aube de la création de toute
forme; car la Vie est essentiellement Harmonie, et l’Harmonie est la joie », nous rapporte un vieux
manuscrit. L’union dans un ordre donné, suivant une certaine proportion, des vibrations qui
constituent les gammes dont nous parlions précédemment, voilà ce qui constitue cette harmonie ou
concordance de vibrations.

Trois est le plus petit nombre représentant une forme complète d’harmonie. Tout musicien
sait que trois notes différentes sont nécessaires pour composer le plus simple des accords. On peut
ensuite lui adjoindre une quatrième, puis une cinquième vibration, mais trois suffisent pour constituer
un accord harmonieux.

Un principe supplémentaire va permettre à cette harmonie de se développer, de progresser


dans le temps et l’espace, il est question ici du rythme qui est le mouvement mesuré dans le temps.
On distingue deux rythmes fondamentaux: celui à deux et celui à trois pulsations,
respectivement appelés rythme pair et rythme impair. Le rythme pair fait alterner deux pulsations de
qualités opposées, tandis que le rythme impair, fait suivre aux deux premières pulsations une troisième

Deuxième cercle communication n° 1 6


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

de même qualité que la toute première. C’est ce rythme impair, obéissant à la Loi du Triangle, qui
constitue le rythme parfait de la création. Toutefois, selon qu’on se trouve sur le plan fini ou infini,
la qualité prépondérante de ce rythme impair (première et troisième pulsations) sera respectivement
soit de nature négative, soit de nature positive, ce qui permet d’établir l’importante loi qui suit :

« Sur le plan fini, le rythme parfait de création est négatif,


alors qu’il est positif sur le plan infini ».

Cette succession de pulsations constitue les changements nécessaires pour qu’une


manifestation achève son expression propre et parfaite, avant de repasser par les mêmes changements.
Elle est encore appelée période. La période parfaite est numériquement figurée par le chiffre neuf,
carré de trois ou triangle de trois rythmes, de trois pulsations, et est géométriquement figurée par le
cercle. Nous avons ici une illustration de l’inspiration divine qui présida au choix du système décimal
de numération, qui fait se succéder à l’infini des intervalles couvrant une période de neuf degrés.

La succession des périodes forme une spirale où le point final de l’une d’entre elles constitue
le point de départ de la suivante. Si nous désirons savoir si une vibration est paire ou impaire, positive
ou négative, nous devons trouver le nombre auquel elle est arrivée dans sa dernière période. Voici une
façon simple de le déterminer :
Prenons l’exemple d’une vibration d’une fréquence égale à 347. Il suffit d’opérer une
réduction théosophique de ce nombre en ajoutant les chiffres qui le composent, jusqu’à obtenir un
chiffre unique. Dans notre exemple 347=3+4+7=14=1+4=5. Ce dernier chiffre représente le point où
en sont arrivées les vibrations dans leur dernier cycle.

Nous savons que, selon la loi d’attraction, les semblables se repoussent et les contraires
s’attirent. Ainsi deux manifestations vibrant l’une à un rythme pair, l’autre à un rythme impair, par
exemple de fréquences égales respectivement à 123 (1+2+3=6, donc paire) et 759 (7+5+9=21=2+1=3,
donc impaire), s'attirent l’une l’autre, s’unissent et vibrent à l’unisson selon une fréquence moyenne de
(123+759)/2 soit 441 (rythme impair puisque 441=4+4+1=9).

Ainsi, pour résumer, on peut dire que la polarité se définit comme la qualité prédominante de
la fréquence vibratoire d’un électron, d’un atome ou d’une molécule. La polarité positive est due à la
prédominance de la qualité active, expansive de la fréquence vibratoire, la polarité négative à la
qualité relativement passive et réceptive.

Deuxième cercle communication n° 1 7


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

LE CLAVIER UNIVERSEL

Si nous procédons à un nouvel examen de ce qui a été défini comme les gammes de
vibrations, il apparaît que chaque octave double le rythme des vibrations du précédent.

Derrière l’apparente diversité des formes et des qualités que celles-ci manifestent se cache
une harmonieuse continuité qui fait passer selon une même loi mathématique de la matérialité la plus
concrète aux réalités de l’âme les plus élevées.

Chaque note musicale possède de ce fait une couleur avec laquelle elle est en harmonie, un
élément chimique avec lequel elle entretient une certaine sympathie, une note du clavier mental, divin,
etc., avec laquelle elle se trouve en résonance ainsi que le démontra Harvey Spencer LEWIS en 1916 à
New-York et en 1933 lors d’un Convent rosicrucien à San José (Californie) par l’intermédiaire d’un
« Orgue à couleurs » de sa propre conception.

Jusqu’à 16 ou 18 vibrations à la seconde nous n’expérimentons que des sensations tactiles.


Du quatrième au quatorzième octave nous éprouvons les différentes notes du clavier musical, puis,
jusqu’au trente-cinquième octave, le magnétisme et l’électricité. Au-delà du cinquante-et-unième
octave, après nous être confrontés à la chaleur, la lumière et les rayons « X », nous entrons dans le
domaine plus subtil des rayons cosmiques et plus loin encore, celui où se produisent les manifestations
psychiques. Une telle succession de manifestations pourrait être projetée symboliquement sur la
représentation du clavier d’un piano ou d’un synthétiseur.

Si aujourd’hui une telle continuité de ce « clavier universel » n’est plus à démontrer, pendant
très longtemps certaines gammes furent méconnues tant pour leur nature que pour leurs effets, si bien
qu’elles furent appelées les « vides rosicruciens », car c’était en effet ces gammes que les rosicruciens
soumettaient à l’expérience afin de déterminer ce qui s’y produisait.

Les Vides 1, 2 et 3 n'existent plus aujourd’hui. Ils recouvraient les vibrations


électromagnétiques et électriques. De la même manière les régions correspondant aux ultraviolets et
aux infrarouges sont à notre époque parfaitement maîtrisés et exploités dans la photographie ou la
radiographie.

Pourtant, malgré ses avancées, la science n’a toujours pas réussi à percer le mystère de
certains de ces vides, précisément ceux dont les chercheurs rosicruciens sont parvenus à s’assurer une
certaine maîtrise, à savoir le vide No4, utilisé dans les traitements curatifs, et surtout la Grande
Période Rosicrucienne, qui étend ses milliards de vibrations à la seconde au-delà du soixante-sixième
octave, pour des manifestations à la limite du plan matériel confinant à la pure essence de l’âme.

Ces vides sont évidemment théoriques. Il n’y a dans la nature que continuité et l’ignorance
des hommes ne peut faire disparaître ce qui est et demeure. Vous comprendrez mieux sans doute la
signification de la devise inscrite sur le premier cercle du tombeau de C.R.C., « Nequaquam
Vacuum », ou « le Vide ne se trouve nulle part ».

Deuxième cercle communication n° 1 8


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

SOURCE DE L’ESPRIT

Avant d’achever cette première approche de la nature matérielle de la Création, il nous


semble important de révéler maintenant à quelle source centrale la philosophie rosicrucienne relie la
force créatrice de l’esprit.

C’est depuis le soleil, source centrale de pouvoir, de vitalité et d’énergie universelle que se
propageraient les radiations de l’esprit sous la forme d’ondulations semblables à celles qui se forment
à la surface d’un lac quand on y jette une pierre. Elles atteignent ensuite la Terre où leurs fréquences
produisent des effets différents propres à leurs qualités.

Nous terminons en proposant à votre méditation, en guise de conclusion temporaire un texte


de Paracelse (1493-1541) qui exprime parfaitement les lois mystiques que vous venez d’étudier et qui,
à travers une communion reposante avec la pensée mystique d’un de nos illustres prédécesseurs sur le
Sentier, vous révélera certains aspects du symbolisme de votre démarche rosicrucienne au sein du
Cénacle de la Rose+Croix Nous vous ferons parvenir la prochaine communication après que vous
nous aurez envoyé un rapport nous relatant les résultats de cette méditation.

« Dieu a tiré le corps avec lequel il a bâti l’homme de ces choses dont, avec rien, il a créé
quelque chose. Cette masse était l’extrait de toutes créatures du ciel et de la terre, tout comme si l’on
extrayait l’âme ou l’esprit et que l’on prit cet esprit ou ce corps. Par exemple, l’homme est fait de
chair et de sang et en outre d’une âme qui est l’homme, bien plus subtile que tout le reste. De cette
façon, de toutes les créatures, de tous les éléments, de toutes les étoiles du ciel et de la terre, toutes
propriétés, essences et natures, ce qui était le plus subtil ou le meilleur, en fut extrait et uni en une
masse. De cette masse, l’homme fut ensuite fait. Il en résulte que l’homme est maintenant un
microcosme, ou un petit monde, parce qu’il est un extrait de toutes les étoiles et de toutes les planètes
du firmament entier, de la terre et des éléments, en sorte qu’il est leur quintessence. Les quatre
éléments sont le monde universel et de ceux-là l’homme a été constitué. En nombre, il est donc le
cinquième, ou la quintessence en dehors des quatre éléments desquels il a été extrait comme noyau.
Mais une différence se produit entre le macrocosme et le microcosme : la forme, l’image, l’espèce et
la substance de l’homme sont différentes du macrocosme. Dans l’homme, la terre est sa chair, l’eau
est son sang, le feu est sa chaleur et l’air est son baume. Ces propriétés n’ont pas été changées, mais
seulement la substance du corps. Ainsi l’homme n’est qu’un homme et non pas un monde et cependant
il est fait de ce monde et créé en l’image, non du monde, mais de Dieu. Et pourtant l’homme a en lui-
même les qualités de l’Univers. Et c’est pourquoi les Ecritures disent avec raison que nous sommes
poussières et cendres et qu’à la poussière nous retournerons; c’est à dire que si l’homme, en vérité,
est fait à l’image de Dieu, s’il a de la chair et du sang et n’est pas à l’image de l’Univers, mais est
plus que l’Univers, il est toutefois fait de terre, de poussière et de cendres. Et de cela il doit être bien
pénétré, de crainte qu’il ne prenne orgueil de sa forme; et il doit penser à ce qu’il a été, ce qu’il est
maintenant et à ce qu’il sera plus tard. »

Deuxième cercle communication n° 1 9


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

TABLE DES MATIERES

UNE NOUVELLE ETAPE ..................................................................................................................... 1


L’ONTOLOGIE ROSICRUCIENNE ..................................................................................................... 2
L’HOMME CORPOREL ........................................................................................................................ 3
LE SOUFFLE DE VIE............................................................................................................................ 3
DUALITÉ DE L’HOMME ..................................................................................................................... 4
L’ESPRIT................................................................................................................................................ 5
GAMME DE VIBRATIONS .................................................................................................................. 6
HARMONIE, RYTHME ET PÉRIODE................................................................................................. 6
LE CLAVIER UNIVERSEL................................................................................................................... 8
SOURCE DE L’ESPRIT......................................................................................................................... 9
TABLE DES MATIERES..................................................................................................................... 10
INDEX DES NOTIONS ABORDEES ................................................................................................. 11

Deuxième cercle communication n° 1 10


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DEUXIEME CERCLE

COMMUNICATION N° 2

Cénacle de la Rose+Croix

S.E.T.I. Cénacle de la Rose+Croix BP 374 87010 LIMOGES Cedex 1 France


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

Chers frères, chères soeurs,

Ce second cercle dans lequel vous êtes entré, explique le mécanisme merveilleux de
l'intelligence de l'âme humaine et de la conscience, d'une façon beaucoup plus complète qu'il ne l'a été
fait dans les communications précédentes, et si vous avez l'impression que des sujets sont à nouveau
abordés, sachez que c'est avec la volonté de les reprendre pour les explorer plus avant.

Vous y trouverez naturellement beaucoup de termes ou d'expressions avec lesquelles vous


êtes sans doute familiarisé mais, si vous avez déjà pénétré dans le domaine des études occultes et en
avez retiré certains enseignements cela ne peut être évité. N'oubliez pas cependant que, dans chaque
communication, certains principes sont présentés d'une façon toute nouvelle et beaucoup plus
développés.

La raison pour laquelle certains enseignements ne vous sont donnés qu'à certaines périodes
de chaque cercle, est que nous désirons vous protéger aussi efficacement que possible dans votre
développement et vous guider en évitant tout égarement dans le cours de vos études.

Nous allons donc poursuivre ensemble les études de ce second cercle et nous aimerions que
vous vous souveniez bien que nous nous préparons à atteindre un point culminant, dans vos études et
votre développement, vers la fin de ce cercle, et c'est alors que vous vous rendrez compte que chacune
des communications a une très grande valeur intrinsèque, pour votre moi intérieur aussi bien que pour
votre être objectif.

Deuxième cercle communication n° 2 1


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

LE SPECTACLE DE LA VIE

Nous allons, dans cette communication, contempler le spectacle de la Vie. Nous aurons alors
un aperçu de cette connaissance dont nous n'avons pas encore une totale compréhension mais qui est
généralement considérée comme théorique.

Cependant nous ne vous présenterons pas simplement des abstractions hypothétiques, mais
nous vous donnerons un énoncé de théories qui deviendront plus concrètes au travers d'autres
communications. Les leçons qui vous seront données, seront d'une grande utilité en vue de
l'application pratique d'un certain nombre de lois importantes.

Vous pourrez constater que notre travail tout entier est basé sur les indications que vous avez
reçues dans le Premier Cercle et sur les exercices proposés à ce moment-là. Dans cette
communication, plusieurs diagrammes ou dessins vous seront donnés au moyen desquels vous pourrez
résoudre vos problèmes particuliers. Ils vous aideront en réalité de la même façon qu'une épure sert à
l'architecte. Etudiez-les avec soin de temps en temps, lorsque vous essaierez de comprendre ou de
résoudre quelque problème.

Lorsque vous recevrez la prochaine communication après avoir fait une étude approfondie
des dessins et des lois, nous commencerons alors à en faire la démonstration ; nous cesserons à ce
moment-là d'étudier des théories et ce qui, dans cette communication, n'est que théorique, deviendra
un fait dans la suivante.

De nombreuses explications vous ont déjà été données concernant l'homme, son corps, son
esprit et son âme, nous supposerons que chacun de vous possède une bonne compréhension de la
nature de la matière, telle qu'elle entre dans la composition du corps de l'homme aussi bien que dans
toutes ses autres manifestations. Des lois plus importantes et des détails encore plus intéressants,
concernant tout particulièrement la matière et le corps de l'homme, feront l'objet de prochaines
communications, où nous étudierons l'origine et la nature de la Force Vitale.

Mais dans le présent fascicule nous réserverons toute notre attention à l'étude des
merveilleuses manifestations de l'âme.

Nous allons étudier avec soin le mécanisme, les manifestations et les attributs de l'âme dans
le corps humain avant d'attaquer d'autres problèmes plus importants. Nous savons que ce que vous
apprendrez dans ce cercle a été exposé et commenté par les philosophes et les scientifiques d'une façon
plus ou moins complexe, et que quelques-uns d'entre vous auront parfois l'impression que les lois dont
il est question dans ces communications leur sont tout à fait familières.

Cependant, étant donnée la Vérité fondamentale de ce qui vous sera divulgué dans cette
communication, il serait bon de ne pas trop vous fier à l'avance à votre jugement afin de ne pas risquer
de vous tromper. En effet, lorsqu'une vérité nous est présentée sous un aspect aisément
compréhensible de quelque façon que ce soit, il nous semble que nous la connaissions déjà depuis
longtemps, cela provient du fait que cette vérité trouve une résonance en notre moi intime, est
reconnue par l'élément Divin de notre Conscience où toute vérité a ses racines. Il est possible aussi
que, dans cette étude nous employions les mêmes termes, les mêmes mots que certains autres
philosophes ou certaines autres écoles d'occultisme ; nous le faisons parce qu'il y a assez peu de mots
appropriés, dans notre langue, dont nous puissions nous servir sans risquer d'en fausser l'interprétation.
En outre, ces mêmes termes qui vous sont familiers vous rendront plus facile la compréhension des
lois et de nos études en général. Des lois peu connues sont cachées dans ces leçons et si vous désirez
vous rendre maître des forces qui sont en vous et autour de vous, n'omettez aucun détail, même s'il
vous paraît très simplement exprimé.

Deuxième cercle communication n° 2 2


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

Nous vous demandons de vous reporter maintenant aux diagrammes qui figurent les sujets
qui seront abordés dans cette communication.

SCHEMA N°1

VUE

GOUT TOUCHER

SOUVENIR VOLONTE IMAGINATION

OUIE ODORAT
RAISONNEMENT

SUBC OBJ

Ce schéma devra toujours représenter pour vous « la Balance ». Il nous enseigne l'une des
plus intéressantes manifestations de la conscience humaine et de son mécanisme et fait comprendre
plusieurs des problèmes mentaux qui ont intrigué un grand nombre de gens depuis les temps les
plus reculés.

Deuxième cercle communication n° 2 3


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

SCHEMA N°2
HOMME

LEGEN D E
B : l'esprit - C : l'âme - E : le Noùs - F : intelligence avec le corps humain
H : vibrations de l'esprit - I : ? (le mystère) - K : corps humain - L : le cerveau
M : organisation du corps - N : anatomie du corps - O : fonctions du corps - P : organes
Q : centres nerveux - R : système nerveux et circulatoire - S : tissus, os et muscles

Le point de départ de ce schéma est le corps de l'homme tel qu'il est manifesté sur le plan
terrestre. Il en montre les deux composantes : le corps et l'âme qu'il analyse, selon leurs manifestations
et leurs attributs respectifs.

SCHEMA N°3

SUBJ. OBJ.

U1 U2 U3

IMMORTALITE REINCARNATION

LEGENDE
D : conscience/perception - J: l'intelligence divine T : actes involontaires
U1 : raisonnement déductif U2: raisonneme nt inductif V : la conception cosmique
W : mémoire parfaite et complète, réserve de la mémoire X: les 5 facultés objectives
Y : actes volontaires Z: mémoire, rappel des souvenirs U3 : raisonnement complet

Ce schéma se rapporte à la Conscience de l'homme et en indique les divisions, les parties et les
qualités.

Deuxième cercle communication n° 2 4


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

La science et la psychologie enseignent toutes deux que dans la simplicité résident la force et
la stabilité, alors que dans la complexité il y a tendance, par suite d’instabilité, à une désintégration en
des formes de matière, de vie, ou de conscience, à la fois plus stables et plus simples. Cependant ce
qui est apparemment complexe, après avoir été synthétisé et parachevé, se transforme en une unité
stable de simplicité fondamentale. Le monde animé, c'est-à-dire cette matière qui est douée des
activités de la Vie supérieure est un état infiniment plus complexe que le monde inanimé et nous
pouvons admettre la probabilité que la nature a fait de nombreux essais sur les formes de matière qui
pouvaient offrir une certaine stabilité pour la conservation du principe de vie. C'est-à-dire que les
efforts de la nature pour la préservation automatique de la vie impliquent une évolution de la matière
vers des formes appropriées, ayant la durabilité nécessaire à son emploi et à son but. Encore
aujourd'hui, nous sommes témoins de certains modes de vie partielle qui sont instables donc
transitoires, mais qui néanmoins semblent combler le vide entre le monde inanimé et le monde animé.

Quand la forme vivante fut finalement parachevée, l'organisme avait un fonds d'expériences,
ou une sorte de mémoire de son évolution jusqu'à son degré présent de stabilité, laquelle fut transmise
à sa descendance. Nous pouvons observer les actes instinctifs et involontaires des organismes
inférieurs, montrant l'adaptation de la vie à son milieu. Des conditions telles que la chaleur, le froid, la
lumière, le son, qui sont des vibrations ont un effet défini sur ces organismes, et leur adaptation aux
nouvelles conditions montre le processus par lequel elle est apprise, par une sorte de mémoire des
précédentes adaptations. Nous voyons ainsi que l'instinct, ou les actes involontaires, sont antérieurs à
la conscience - nous entendons par là, la conscience objective - et lorsque celle-ci apparaît dans une
forme de vie quelconque, ces actes sont tout prêts à être employés par elle et elle en tire parti dans un
but conscient. Le plaisir et la douleur sont les dons de la nature à la conscience pour le développement
des actes volontaires. Chaque fois qu'une expérience coïncide soit avec le plaisir, soit avec la
souffrance, l'attention est dirigée sur l'action et celle qui cause un certain plaisir est graduellement
développée en actes volontaires. Mais, ensuite, les actes volontaires sont constamment ramenés à la
catégorie des actes involontaires, c'est-à-dire effectués sans l'attention consciente que nous leur
accordions lorsque les mouvements étaient nouveaux. Observez par exemple, comment le bébé
apprend d'abord à se balancer, puis, petit à petit, marche avec de grands efforts conscients qui
graduellement décroissent jusqu'à l'action involontaire au fur et à mesure que son expérience
augmente.

Durant notre existence nous vivons en accord avec une action mentale, qu'il y ait action
physique ou non. Lorsque nous sommes assis, ou debout, que nous remuons ou que nous restons
parfaitement tranquilles, notre cerveau est actif, et par conséquent notre conscience est active
également. Cependant, même pendant notre sommeil, alors que notre cerveau est inactif, une partie de
notre conscience continue à fonctionner, car tout l'organisme continue également de fonctionner et
souvent quelque phase de cette activité est enregistrée dans le champ de la conscience sous forme de
rêves. De sorte qu'en un sens nous vivons mentalement, que nous en soyons ou non conscients. Mais si
nous étudions notre propre vie, nous voyons que la vie elle-même, dans son expression, est divisée en
deux phases : l'existence consciente et l'existence inconsciente.

Voyons exactement ce que cela signifie. Vous savez que vous êtes vivant parce que vous
avez conscience de votre existence. Cependant, lorsque vous dormez, vous n'avez pas conscience de
votre existence, bien que vous viviez tout autant que lorsque vous êtes éveillé. De même, pendant vos
heures de travail vous pouvez, à certains moments, être parfaitement inconscient de votre existence,
parce qu'entièrement absorbé par votre tâche. Par conséquent nous disons que notre vie mentale, est
divisée en ces deux phases : conscience et inconscience.

Pendant que vous êtes assis et que vous lisez cette communication vous faites volontairement
et délibérément certains actes. Toutes vos activités procèdent de votre volonté sans laquelle il n'y
aurait pas d'actes, actifs ou passifs. Par l'effet de votre volonté, vous restez assis, par le même effet de
votre volonté, vous lisez. Certains muscles obéissent à votre commandement et font mouvoir certaines
parties du corps. Mais pendant que vous êtes assis, certaines actions se produisent à l'intérieur de votre
corps, que vous ne contrôlez pas. Ces actes s'accomplissent, que vous y pensiez ou non.

Deuxième cercle communication n° 2 5


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

L'organisme de l'homme fonctionne donc par le moyen d'actes volontaires et d'actes


involontaires.

Cette affirmation semble si évidente qu'il paraît inutile de la souligner. Cependant, c'est le
principe même de l'enseignement rosicrucien de ne rien accepter sans l'avoir soumis à l'expérience de
la vie.

Examinons maintenant en premier lieu le plus remarquable de tous les actes involontaires du
corps humain, le plus automatique de tous : le battement du coeur. Que nous soyons éveillés ou
endormis, conscients ou inconscients, aussi longtemps que la vie reste dans le corps, le coeur continue
à battre avec une certaine régularité qui semble entièrement involontaire. Il y a également l'action du
foie, des reins et de l'estomac; lorsque la nourriture pénètre dans ce dernier organe, il entre de suite en
action. Des acides commencent à y circuler, les muscles se contractent et se distendent ; d'autres
actions se produisent pendant la digestion, que nous ne remarquons pas et que nous ne contrôlons
absolument pas.
En étudiant et en analysant les actes involontaires du corps nous nous rendons mieux compte
de ce qu'ils sont en réalité.

Veuillez maintenant vous reporter au diagramme n° 1 que nous avons appelé LA


BALANCE. Vous connaissez les mouvements de la balance, si l'un des plateaux est au bas de sa
course, l'autre plateau sera en haut, si l'un des deux est au tiers de sa course ascendante, l'autre sera au
tiers de sa course descendante et ainsi de suite.

Imaginez maintenant le mécanisme d'une balance. Voyez-la en parfait équilibre, les deux
plateaux sur une ligne horizontale, pensez à une balance si sensible que le moindre poids, même celui
d'une plume, pourrait faire pencher soit d'un côté, soit de l'autre. Rappelez-vous bien ce mouvement
pendant que vous allez lire les explications suivantes.
Nous avons dit qu'il y a en l'homme une dualité de conscience, une dualité d'action et nous
constatons qu'il y a également dualité en l'homme au point de vue mental. Examinons cette question
sous un autre angle. Pendant que vous êtes assis, ou que vous marchez, dans la journée, ou bien
pendant que vous mangez, que vous étudiez, que vous riez, vous vous manifestez, vous vivez d'une
façon objective ; c'est-à-dire que vous avez objectivement conscience de votre existence.

Cette phase de votre vie est donc objective, elle est physique, définie, et elle dépend de
choses et de conditions matérielles. Et pendant que vous vivez ainsi, toutes vos pensées sont entourées
de conditions objectives et vos actions se manifestent de même dans le monde matériel.

Mais il existe pour vous un autre monde qui n'a rien à voir avec les facultés objectives de
l'ouïe, de l'odorat, du toucher et du goût qui n'a rien à voir non plus avec votre façon objective de
penser, avec vos actions matérielles ou vos actes volontaires ; cet autre monde est le monde subjectif
et c'est de lui dont nous aurons à nous occuper tout particulièrement.

En résumé, la conscience objective de l'homme, est consciente et contrôle les actes


volontaires. Sa conscience subjective, est inconsciente et contrôle les actes involontaires.

DUALITE DE CONSCIENCE

Il est nécessaire que vous ayez une idée juste de ce que l'on peut appeler les deux plans de
conscience : le plan objectif et le plan subjectif, et que vous vous en fassiez une sorte d'image mentale.
Dans notre vie quotidienne, dans des conditions normales, nous vivons sur l'un et l'autre plan. Non
seulement pendant le sommeil, mais pendant une méditation profonde, pendant que nous étudions ou
que nous analysons un problème, quel qu'il soit.

Deuxième cercle communication n° 2 6


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

A ces moments-là, ne serait-ce même que pour un très court instant, nous perdons
objectivement conscience et passons dans le monde subjectif ; pendant ce temps nous vivons dans un
autre monde, sur un autre plan et il est possible d'en garder conscience en revenant dans le monde
objectif. Nous allons citer quelques exemples afin que tout ceci soit parfaitement clair pour vous.

Il vous est peut-être arrivé d'être assis près d'un feu le soir, les yeux fixés sur la flamme et sur
les braises rougeoyantes, en vous laissant aller à la rêverie. Après un certain temps vous avez perdu
conscience de tout ce qui vous entourait, vous ne voyiez plus rien qu'un point dans les flammes
dansantes, un point autour duquel se déroulait toute une série de scènes et d'images. Après quelques
minutes de cette concentration, pendant lesquelles vous n'aviez plus du tout conscience de l'endroit où
vous étiez, ni des personnes présentes, vous êtes revenu à la conscience objective et vous avez éprouvé
une étrange sensation, comme si vous sortiez d'un profond engourdissement. Combien de fois avons-
nous éprouvé cette sorte d'expérience et, après avoir repris parfaitement conscience, avons-nous essayé
de nous souvenir du point de départ de toutes les images que nous avons vues et de tout ce que nous
avons senti ou réalisé ? Toute l'expérience nous paraissait un rêve, quelqu'un a pu nous parler à ce
moment-là sans que nous l'entendions et certaines choses ont pu se produire autour de nous et nous ne
les avons pas remarquées. Dans cet état subjectif, nous étions partiellement ou totalement inconscients
de tout ce qui nous entourait.

La même expérience peut nous arriver au volant d'une voiture, ou même pendant que nous
marchons dans la rue. Certains appelleront ces moments, des moments d'absence. Par contre, en
d'autres instants, nous sommes tout aussi profondément plongés dans le monde objectif.

Prenons maintenant l'exemple d'un pompier combattant le feu. Pendant qu'il accomplit son
travail et malgré les souffrances que lui causent la chaleur, la fumée et l'effort physique intense, sa
conscience objective est pleinement active. Il saisit chaque occasion de poursuivre sa difficile mission,
écoutant tout appel ou tout commandement, ayant en somme tous ses sens en alerte. En cette
circonstance son cerveau raisonne avec une telle rapidité qu'il y a presque simultanéité dans la
coordination de toutes ses facultés et que sa conscience subjective n'existe plus pour lui
momentanément. Il est alors insensible à toute influence subjective et cependant le même homme, le
calme revenu, quelques heures après, peut se coucher et se reposer, et du fait de son épuisement, il se
produit en lui une détente complète du corps et de l'esprit, il sombre dans le sommeil. Dans cet état ses
pensées peuvent traverser l'espace pour rejoindre ceux qui lui sont chers, et il peut percevoir leurs
pensées.

En lisant ces quelques lignes, il est probable que votre esprit a voyagé et vous a transportés
vers le lieu d'un sinistre où, en imagination vous avez vu le pompier luttant contre l'incendie et plus
tard se reposant. Pendant que vous pensiez à cette scène et que vous lisiez ceci, vous ne vous rendiez
pas compte exactement où vous étiez, ni qui vous étiez, ou ce que vous faisiez : vous n'y pensiez pas.
Vous voyiez mais vous ne sentiez pas, vous n'entendiez rien, et vos autres sens objectifs étaient à peu
près inactifs ; par conséquent vous étiez dans un état plutôt subjectif qu'objectif. Dans un tel état votre
âme est ouverte à la possibilité de recevoir des impressions de nature psychique ou mystique. Ce dont
vous vous rendez compte maintenant, ce que vous pensez maintenant ou ce que vous venez de créer en
votre esprit à l'instant même, vous laisse une impression plus durable qu'elle ne l'aurait été si vous
aviez été dans un état d'esprit plus objectif et moins subjectif.

Il y a naturellement des états ou conditions extrêmes. Il y a le parfait état subjectif qui


produit le sommeil. Quand une personne est sous l'effet d'un somnifère ou d'une drogue, elle est placée
dans un état complètement subjectif. Tout stupéfiant, tout médicament hypnotique, provoque dans le
cerveau un engourdissement de certains centres nerveux, réduit les cinq facultés sensorielles.
Cependant les fonctions involontaires de la conscience subjective continuent de fonctionner. C'est
seulement lorsque le corps reste trop longtemps dans une condition subjective, sous l'effet d'un
narcotique puissant affectant alors le coeur, que la mort survient. Ce même état subjectif profond peut
être provoqué par un coup porté à la tête. Dans ce cas, certains centres nerveux du cerveau sont altérés
par le choc, causant les mêmes troubles.

Deuxième cercle communication n° 2 7


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

La maladie mentale offre également un vaste champ d'études. C'est un champ d'investigation
pour le psychanalyste et le médecin, et les deux peuvent utilement coopérer à une parfaite restauration
de la santé. La maladie mentale, quel que soit son degré, est simplement une forme relative d'état
subjectif. La différence entre une forme légère ou une forme profonde d'état subjectif, chez une
personne saine, et le même degré d'état subjectif, chez une personne atteinte de maladie mentale,
réside dans le fait que chez la personne saine l'état subjectif, si profond qu'il puisse être, n'est que
temporaire, alors que chez le malade mental, cet état est plus ou moins permanent.

DUALITE DE L'AME

Reportez-vous maintenant au second Diagramme. Nous commençons ici une étude plus
analytique du plan de dualité dans la manifestation de l'homme corps et âme, esprit et conscience avec
l'intellect. D'un côté nous avons l'âme de l'homme, et de l'autre son corps.

Ce diagramme montre également la dualité de l'âme consistant en l'Intellect et le « Nous »


mystérieux. Dans cette communication nous ne parlerons que très peu du « Nous » car c'est un sujet
trop merveilleux et trop profond pour que nous puissions, dès maintenant, l'examiner avec l'attention
qui convient.

Pour commencer nous nous attacherons surtout à étudier l'intellect ; lorsque nous en
comprendrons bien le mécanisme, nous serons prêts à étudier les autres sujets relatifs au corps humain
comme l'organisation de l'esprit dans le corps, le « Nous », la source et la nature de la Force Vitale en
même temps que la direction de ces principes par l'Intelligence Divine et par celle de l'homme.

Nous pouvons également voir dans ce diagramme la relation entre l'intelligence, l'âme et le
corps de l'homme, ainsi que la relation entre le cerveau et l'intelligence. Après avoir bien compris ces
divers points, il est bon que vous les gardiez présents à l'esprit durant les études et le travail de ce
cercle.

Afin de bien comprendre le mécanisme de tout ce qui a trait au mental chez l'homme, outre
le diagramme N°l, nous avons le diagramme N°3 donnant certaines indications sur la Conscience
humaine et sur la compréhension ; nous en voyons alors la dualité : objective et subjective. Chacune
des divisions a un travail à accomplir, des facultés et des fonctions correspondantes.

Commençons donc par la faculté du raisonnement. Nous ne pensons pas souvent à l'aptitude
que nous avons de raisonner et nous la considérons comme une chose toute naturelle ; nous voulons
cependant vous éclairer sur certains faits intéressants qui vous ouvriront de vastes horizons dans le
domaine de la pensée. Si nous divisons le raisonnement en ses modes simples, nous voyons que nous
pouvons raisonner par déduction et par induction. La vie est constituée, ou enfermée dans une
combinaison, volontaire ou involontaire, de ces deux principes élémentaires qui sont reconnus comme
les deux processus du raisonnement, qu'ils soient complétés l'un par l'autre ou équilibrés l'un par
l'autre, ou bien que l'un des deux ait la prédominance sur l'autre. Par conséquent nous pouvons dire
que la vie de l'être est le troisième point du triangle. Ces deux formes fondamentales sont les bases de
notre raisonnement, et le triangle, dans son expression simple, se présente comme suit : le
raisonnement déductif, ou raisonnement structurel est la fonction de l'intelligence consciente; le
raisonnement inductif, ou raisonnement génétique, est le développement de la cognition; le
raisonnement fonctionnel, qui est le propre de chaque être, est cette partie de la vie individuelle que la
connaissance exprime et met en jeu.

Cette question du raisonnement serait sèche et sans intérêt, si ce n'était le fait qu'une partie si
importante de notre travail dépend du raisonnement étrange de notre entendement subjectif. En réalité,
ainsi que vous le verrez plus tard, la plupart des faits remarquables de nature psychique ou occulte

Deuxième cercle communication n° 2 8


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

proviennent du raisonnement de notre être subjectif. En général, le raisonnement est notre méthode
analytique de pensée.
Le raisonnement conscient est le fait de notre entendement objectif, alors que, par contre,
certains de nos plus importants raisonnements procèdent de l'entendement subjectif. Les deux sont
clairement définis.

Lorsque nous analysons une affirmation ou un fait, nous nous servons de notre aptitude à
raisonner. Si l'on vous demande quelles sont les qualités ou les couleurs qui composent le vert, vous
aurez devant vous, mentalement, la couleur verte et vous l'examinerez. Dans votre analyse, votre
raisonnement vous dira que puisque la couleur verte a en elle à la fois du bleu et du jaune, elle doit être
composé des deux. Ceci est un raisonnement analytique, il examine l'idée, ou la pensée sous tous ses
angles; il sépare l'idée en plusieurs parties, ou qualités, et essaye de trouver la cause. Ce raisonnement
ramène à l'idée de laquelle nous sommes partis les pensées, les actions, les principes mêmes qui la
précédèrent.

Or, si l'on plaçait devant vous un gâteau à la crème ou une pièce montée qui aurait
l'apparence d'un gâteau de noce ou d'anniversaire, et que l'on vous demande de regarder le gâteau, et
de permettre à vos tendances personnelles de raisonnement d'influencer vos actions ou votre façon de
penser, deux tendances se manifesteraient : ou bien vous essaieriez de manger le gâteau, ou bien vous
l'examineriez et l'étudieriez. La cause de votre acte - que ce soit l'un ou l'autre - proviendrait de votre
raisonnement personnel, c'est-à-dire de la méthode de raisonnement que vous auriez employée; nous
allons donc nous arrêter un instant et examiner les deux méthodes.

Ceux qui examineraient le gâteau procéderaient par la méthode inductive de raisonnement;


ils noteraient en premier lieu sa perfection et essaieraient de trouver la recette selon laquelle il a été
fait, de quelle façon il a été garni, comment la crème et le glaçage sont faits, quelle proportion
d'ingrédients entre dans la pâte. Tous les éléments qui le composent seraient étudiés et la pensée
s'emparerait de chacun d'eux jusqu'à ce que celui qui opérerait par ce raisonnement voit, dans le
premier stade, les différents ingrédients qui le composent et dans quelle proportion. Par ce processus
de raisonnement, qui va de l'effet à la cause, une personne pourrait dire comment le gâteau a été fait.

Certaines personnes regardent un joli pull ou une jolie robe et, par cette méthode de
raisonnement, en retournant pour ainsi dire en arrière, peuvent décrire exactement comment le pull ou
la robe ont été faits. Ces exemples sont des formes de raisonnement par induction. Le raisonnement
par induction progresse logiquement et va, pas à pas, du résultat (ou effet) vers la cause.

Quant à ceux qui, voyant le gâteau, éprouveraient le désir de le manger, ceux-là


raisonneraient par déduction. Leur raisonnement se ferait donc comme suit : Voici un beau gâteau; les
gâteaux sont bons à manger; celui-ci a été fait pour être mangé et semble avoir été confectionné avec
le plus grand soin et être très bien réussi; donc il doit être particulièrement savoureux. J'aime les
gâteaux donc je vais manger celui-ci.

Il vous est facile de vous rendre compte que ce raisonnement procède à l'inverse de la
première méthode ; il va d'un résultat déjà acquis vers une fin dernière, au lieu de remonter à la cause.
Il ne comporte pas de question, pas d'analyse, pas d'examen, mais une simple chaîne d'actions
successives, chacune étant le résultat logique de celle qui la précède.

C'est le raisonnement par déduction. Le raisonnement par déduction consiste à procéder par
étapes logiques de l'idée première jusqu'à la conclusion.
Ces définitions sont très simples et elles pourraient ne pas satisfaire des étudiants très
avancés en psychologie, mais elles suffiront à vous faire comprendre ce que nous entendons par
raisonnements déductifs et inductifs.

Lorsque nous nous servons de notre faculté de raisonnement pour ce que nous voulons dire
ou pour ce que nous voulons faire, nous raisonnons selon l'une ou l'autre méthode. Si, par exemple,

Deuxième cercle communication n° 2 9


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nous désirons faire un lointain voyage, nous pourrons raisonner selon la méthode déductive. Nous
calculerons ce que nous devons faire en premier lieu, le coût du voyage, le temps qu'il nous faudra
pour arriver à destination, les inconvénients du déplacement, l'endroit où nous voulons aller, les
personnes que nous voulons voir, ce que nous ferons dans cet endroit, les dépenses que nous aurons à
y faire, la date de notre retour et toutes les autres incidences du voyage. Autrement dit, nous le ferons
d'abord mentalement, aller et retour, du point de départ jusqu'à la fin. Ceci s'appellerait suivre l'idée,
déductivenent jusqu'à sa conclusion. Mais si nous nous arrêtions pour nous demander : « Pourquoi
irais-je là-bas ? », nous commencerions alors un raisonnement inductif ; nous le suivrions en
remontant jusqu'à la cause du voyage projeté.

Nous allons maintenant vous expliquer en quoi tout ceci se rapporte à nos travaux. Si nous
raisonnions toujours par la méthode déductive nous ferions de nombreuses erreurs, mais en même
temps nous accomplirions beaucoup de choses, bonnes ou mauvaises. En suivant cette façon de
raisonner, tous nos actes pourraient se comparer à un train lancé en avant sans conducteur ; il suivrait
les rails sans s'occuper des signaux ou des obstacles jusqu'à la fin du rail, son seul but étant de
continuer jusqu'au bout; la machine ne prendrait pas non plus d'embranchements, car cela nécessiterait
un raisonnement inductif.

Par contre, si nous raisonnions exclusivement selon la méthode inductive, nous resterions
inactifs, perdus dans un constant processus d'analyses, de raisonnements pour remonter aux causes, de
recherches de ces causes, nous égarant ainsi dans les voies inextricables de la mémoire et ne
conservant qu'un souvenir à peine de l'effet qui a été notre point de départ dans le processus tout
entier. Or, Dieu et la Nature nous ont dotés de l'aptitude à raisonner par les deux méthodes, comme
mesure de protection, afin que nous puissions progresser, aller de l'avant, afin, aussi, par le moyen de
l'analyse de nos actes, de nous éviter des erreurs. Oui, en effet Dieu et la nature nous ont donné cette
possibilité de raisonner afin que nous ne commettions pas d'erreurs, mais il est évident que nous en
commettons et chacun peut se demander pourquoi. Pourquoi nous nous trompons et pourquoi nous
retombons dans l'erreur alors que nous avons de telles facultés de raisonnement ? Et si notre raison est
valide, quelle peut-être la relation entre la conscience intelligente et l'objet ou expérience connue ?

De leurs observations, les logiciens et les scientifiques ont conclu que la logique est valide,
ou bien qu'elle ne l'est pas, et ils ont essayé de trouver et d'établir une règle définie à laquelle le mode
de pensée doit se conformer afin d'être valide. Mais, selon leurs coutumes, ne prennent-ils pas l'effet
des choses, ou le résultat causé, comme prémisse au lieu de remonter d'abord à la cause, puis à l'effet,
afin d'arriver ainsi à la compréhension des principes mêmes des causes qui produisent les effets -
principes Divins et naturels - afin de s'approcher le plus près possible de la forme pure de pensée ? Il
est trop facile de commencer avec ce qui est créé au lieu d'aller directement aux principes purs de la
création, qui ont été négligés et perdus pour la plupart d'entre nous dans les temps passés, par suite de
la tentative que nous avons faite d'élever une séparation entre l'Intelligence Cosmique et nous, par
suite également du développement de nos tendances égoïstes.

Le raisonnement syllogistique, basé sur les deux méthodes fondamentales que nous avons
mentionnées, est la forme la plus généralement employée par la plupart des hommes. Il est basé sur
une prémisse, une affirmation et une conclusion. Cette forme de raisonnement est celle de l'axiome
exprimé dans les sciences exactes et en mathématiques : que deux choses égales à une troisième sont
égales entre elles. Nous voyons ainsi qu'il est difficile de s'égarer, quant à la conclusion, à la condition
toutefois que notre prémisse soit basée sur une vérité et que l'affirmation soit exacte; mais nous
acceptons quelquefois à la légère notre prémisse et avec un tel commencement il n'est pas surprenant
que nous arrivions à si peu de conclusions valides. Voici par exemple une forme de raisonnement
syllogistique exprimée dans l'affirmation suivante :

• Les pierres tombent au fond de l'eau ;


• Cette chose est une pierre,
• Cette chose tombe donc au fond de l'eau.

Deuxième cercle communication n° 2 10


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Selon toute apparence, ce raisonnement paraît sain et exact. Mais supposons que l'objet que
nous avons en mains soit un morceau de pierre ponce, c'est bien une pierre, mais quand nous la
laissons tomber au-dessus de l'eau, elle flotte et ne s'enfonce pas. Où est l'erreur ? Elle est dans notre
prémisse : que les pierres vont au fond de l'eau. Nous pouvons aller plus loin encore et montrer que,
dans certaines conditions peu de pierres iraient au fond de l'eau, par exemple, si l'eau est gelée, nous
pourrions l'appeler glace, mais elle a encore la composition chimique de l'eau et bien que des pierres
plus lourdes que l'eau, ou, pour mieux dire, plus lourdes que la glace, puissent s'y enfoncer, le
mouvement serait si peu marqué qu'il serait presque négligeable. Nous avons parlé de « pierres plus
lourdes que l'eau et que la glace » et en cela nous commençons à percevoir que nous avons accepté
comme prémisses une présomption basée sur plusieurs observations, mais sans base valable sur
aucune loi. C'est ainsi qu'en général nos prémisses ne sont que de simples présomptions de faits, ou
plus souvent ne reposent que très faiblement sur un fait.

Nous devons donc revenir aux principes, aux lois et aux origines de toutes manifestations
afin de percevoir et d'expliquer une prémisse exacte et vraie.

Nous voyons ainsi que la faiblesse ou la force du raisonnement déductif découle de la


prémisse. Dans le processus il ne peut y avoir d'erreur. Par contre la faiblesse ou la force du
raisonnement inductif réside dans le processus.

Notre système conventionnel de logique, qui n'a que peu varié au cours des siècles, a été
institué par le grand philosophe Aristote. Il disait que les idées et les conclusions étaient des formes
plus élevées de pensées, en comparaison des perceptions sensorielles d'expériences desquelles elles
procèdent. Il voulait dire par là qu'une idée ou une conclusion est une forme complète provenant de la
combinaison de deux impressions ou pensées secondaires.

Les pensées secondaires peuvent être complètes en elles-mêmes, mais comparées à la


pensée, à l'idée ou à la conclusion qui en découle, elles sont incomplètes. Par exemple un syllogisme
est composé de trois propositions; les deux premières sont appelées prémisses et la troisième, résultant
des deux premières, est la conclusion. L'une des prémisses est majeure et l'autre est mineure et elles
ont un moyen terme. Ce moyen terme commun forme la base de la conclusion et, après avoir fourni la
relation logique entre les deux extrêmes, disparaît. Par exemple :

« Aucun être fini n'est exempt d'erreur ;


Tous les hommes sont des êtres finis ;
Donc aucun homme n'est exempt d'erreur. »

La prémisse majeure, nous le voyons, est « qu'aucun être fini n'est exempt d'erreur ». La
prémisse mineure est « que les hommes sont des êtres finis. » Nous avons ici deux pensées; quel est le
moyen terme ? Quelle est la relation entre les deux ? C'est que les êtres finis peuvent se tromper.
Quelle nouvelle idée, quelle pensée ou conclusion découle donc de ce moyen terme ? C'est que
puisque l'homme est une créature finie, et que tout ce qui est fini peut se tromper, donc l'homme peut
se tromper. Tout raisonnement logique est fait selon cette méthode remarquable à la pratique de
laquelle vous pourriez vous exercer.

VOLONTE ET SUGGESTION

Reportez-vous maintenant au diagramme n° 3. Nous voyons par ce diagramme que


l'entendement objectif a la faculté de raisonner selon plusieurs méthodes.

C'est ainsi que l'homme arrive à cette faculté, de pouvoir de la pensée, que l'on appelle le
jugement, par le moyen de son raisonnement. Lorsque son jugement n'est pas bon, c'est simplement

Deuxième cercle communication n° 2 11


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parce qu'il ne raisonne pas juste, c'est parce qu'il ne s'est pas servi de toutes les facultés dont il est
doué, c'est-à-dire de la faculté de percevoir, de raisonner, d'établir un jugement sur les impulsions ou
les impressions qu'il reçoit, et par là même de régler ses actes, ou autrement dit de vouloir et d'agir
comme il lui plaît.
Nous voyons que l'intelligence subjective, comme le montre le diagramme, ne raisonne que
déductivement ; elle n'a pas la faculté de raisonner d'aucune autre manière.
En voici la raison : toute la partie subjective de notre être a une mission dans
la vie, elle n'a qu'une raison d'être, qu'une fonction : celle d'obéir à des
ordres, de faire ce qu'il lui est dit de faire ou d'agir selon l'inspiration qui lui
est donnée et pour ce travail il n'est besoin que de raisonner déductivement.
Par exemple, l'intelligence subjective, ainsi qu'il est indiqué sur le
diagramme, est chargée des actes involontaires ; ces actes, dans leur
signification la plus couramment acceptée sont les fonctions des organes,
telles que les pulsations du coeur, les mouvements respiratoires des
poumons, quel que soit l'effort qui leur est demandé ; le maintien de la
fonction digestive de l'estomac, quels que soient les abus qui lui sont parfois
imposés; également le maintien du fonctionnement normal du foie, des reins, des intestins. Tout cela
ne demande pas autre chose qu'un raisonnement déductif.

Par contre, l'intelligence objective doit faire face à toutes sortes de conditions et de
circonstances et doit en maintes occasions faire acte de discernement. Elle ne doit pas toujours obéir à
des ordres, d'où qu'ils lui viennent, mais au contraire soumettre à l'épreuve de la raison chaque ordre,
chaque commandement, et n'accepter et ne mettre en action, que ce qui lui parait bon. C'est ici que se
manifeste l'action de la volonté ; cette action résulte du raisonnement.

La volition (ou acte de volonté) est une décision objective d'agir ou de faire agir, décision
résultant du raisonnement objectif. C'est le jugement final de l'intelligence objective, transmis comme
loi à l'intelligence subjective.

En exerçant notre volonté nous avons fait un jugement et réglé ce qui aurait pu être une
incertitude mentale, une indécision. Le mot grec pour volonté est « Thumas » qui implique un pouvoir
ou une force d'initiative. Ce mot qui étymologiquement signifie « se précipiter en avant avec la
rapidité du vent », a une relation directe avec la signification de l'Ame et avec le souffle de vie.

Nous pouvons dire que nos appétits sollicitent notre volonté, et que la volonté contrôle nos
appétits. Nos désirs et nos instincts, cherchant à se manifester et à se satisfaire, stimulent la volonté,
qui accorde cette satisfaction, la retarde, ou l'interdit entièrement. Nous voyons donc que la volonté
accorde ou interdit, selon le raisonnement opéré par l'intelligence objective. Le désir, croissant en
intensité jusqu'à la détermination, stimule le fonctionnement de la volonté par le moyen de laquelle il
se transforme en actions. La tendance de nos instincts, ou de nos désirs, est une tendance de
mouvement et d'action, vers ce qui produira le plaisir et l'assimilation, et écartera la douleur et la
désintégration. Mais, comme il arrive trop souvent que notre désir, ou plus exactement le choix que
nous faisons de l'acte à accomplir, va à l'encontre de notre détermination, la manifestation de la
volonté se traduit alors par une inhibition. Celle-ci étant une interdiction expresse, une contrainte, une
opposition à ce qui est de peu d'utilité, ou qui est dangereux pour la personnalité. L'absence du pouvoir
inhibiteur de la volonté est aisément reconnue chez toute personne qui se trouve sous l'influence de
l'alcool ou d'une drogue ; en ce cas les désirs instinctifs se transforment en détermination, puis en
action, sans aucune manifestation de la contrainte ou de la répression qui pourrait leur être imposée
par un cerveau en parfait état de fonctionnement et de raisonnement.

En ce qui concerne l'évolution de la volonté, il nous est permis de penser que sa forme la
plus primitive était individuelle. Elle s'est développée depuis la Préhistoire et continuera à le faire
jusqu'au point culminant du moi sociable : la volonté se développant de l'individualité, ou d'intérêts
purement égoïstes, vers des buts plus larges, plus étendus, c'est-à-dire vers la vie en société. La santé
est une manifestation de l'adaptation de l'organisme humain aux principes de vérité. Elle contribue au

Deuxième cercle communication n° 2 12


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développement et à l'expression d'un plus grand pouvoir de volonté ; mais l'homme est trop souvent
dans ce domaine au-dessous de la normale, c'est pourquoi il doit faire appel à cette force que l'on
appelle couramment « effort de volonté ».

Cet effort de volonté consiste en un degré maximum d'attention et de concentration, qui


ferme la porte à toutes voies d'activités superficielles pour se diriger et agir uniquement dans un sens
qui permettra aisément d'atteindre l'objet de l'attention. La douleur et la maladie sont le résultat de la
transgression des principes de vérité, elles empêchent l'activité de la volonté en la paralysant et en
entravant le système nerveux et la clairvoyance de l'intellect et de l'émotion. La parfaite santé
physique et la volonté réagissent l'une sur l'autre, de même que la douleur et la maladie sont en
interaction avec la volonté.

Nous distinguons en général trois sortes de manifestations de volonté chez les humains que
nous pourrons donc classer en : hésitants ou indécis, instables ou inconstants, et obstinés. Dans la
première catégorie se trouvent les personnes dont les voies de perception sont peu productives, c'est-à-
dire ne leur fournissent que peu d'impressions susceptibles d'intéresser ou de stimuler l'imagination.
Elles n'ont que peu de talents, sont peu agissantes, ce sont celles que nous classerions parmi les
personnalités négatives, ou flegmatiques; de toute évidence, la force qui détermine leur action est
faible et l'action, restant dans le domaine de la conscience, se transforme en un désir ou volonté de
plus en plus faible qui se désagrège lentement dans la conscience objective. Dans le second cas, celui
des personnes instables, inconstantes, sans suite dans les idées, se trouvent des personnes à
l'intelligence brillante, c'est-à-dire le contraire du premier cas, en ce que leurs sensations et leurs
perceptions projettent sur leur conscience tant de sujets d'intérêt, et avec une telle rapidité, qu'elles font
acte de volition et agissent selon une seconde impulsion ou impression, longtemps avant que la
première volition et la première action n'aient été terminées. Nous rangerions dans cette catégorie les
enthousiastes, qui sont très doués pour accomplir de nombreuses choses, mais celles-ci, toutefois, sont
rarement terminées et le plus souvent sont abandonnées à d'autres pour être achevées.

Nous avons ensuite la troisième catégorie, celle des obstinés, ceux qui en général ne
s'attachent qu'à peu de mobiles intellectuels, d'impulsions ou d'impressions intéressantes, qui
prédominent donc dans leur conscience, ne permettant ni la formation ni la représentation d'autres
intérêts. Ces personnes n'accomplissent que peu de choses, mais elles vont jusqu'au bout de ce qu'elles
ont commencé, que ce soit bon ou mauvais.

Or, par la force de la volonté, avec l'attention, la concentration et l'application nécessaires,


nous pouvons repartir du point où la volonté est déficiente et améliorer notre santé et nos aptitudes
mentales jusqu'au point où notre volonté atteint alors sa plus haute puissance. Au moyen de cette
même volonté et en accord avec toutes nos facultés de raisonnement juste et de jugement sain, nous
pouvons éviter l'indécision, l'instabilité et l'obstination. La volonté, appuyée sur le raisonnement
parfait, complet et bien équilibré, emploie avec efficacité les facultés de l'intelligence humaine.

Nous arrivons maintenant au très intéressant sujet de la suggestion dont vous avez
certainement déjà beaucoup entendu parler, et vous savez qu'elle peut affecter sérieusement la santé,
en bien ou en mal, avoir également de sérieux effets sur le bonheur ou le malheur de certaines
personnes. Tout rosicrucien doit savoir pourquoi et comment il en est ainsi; la simple affirmation que
la suggestion est une force puissante, en bien ou en mal, ne nous suffit pas. Nos études sur le processus
du raisonnement nous éclaireront sur cette question.
Qu'est-ce que la suggestion ? Essayons de formuler une définition et une loi concrète et
intelligible.

« La Suggestion est un ordre habilement donné et indirect. La suggestion est une


demande, un souhait, un ordre, ou une loi de la conscience objective transmise à la conscience
subjective. »

Deuxième cercle communication n° 2 13


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Il est nécessaire que vous mesuriez la différence entre une suggestion et un commandement,
c'est-à-dire un ordre formel. Une suggestion est un ordre habile, subtil, indirect, et de ce fait plus,
puissant et plus efficace. Nous sommes tous plus ou moins enclins à contester une directive formelle
donc à ne pas nous laisser influencer.

Comme nous l'avons vu, la conscience subjective est responsable de toutes les actions
involontaires des organes du corps. Si nous voulons faire un mouvement quelconque, il faut que la
conscience subjective envoie la force nerveuse dans les membres que nous voulons mouvoir; par
conséquent, c'est toujours à la conscience subjective qu'il faut faire appel et à laquelle la conscience
objective doit formuler ses ordres ou ses requêtes.
La conscience subjective est toujours prête à obéir aux instructions de la conscience
objective, les deux travaillent ensemble; l'une raisonne, pense et surveille ce qui se passe dans le
monde, et l'autre reçoit les instructions de cette conscience douée de sagesse et de raison. Cette
dernière ne pose jamais de questions, ne se plaint jamais, ne discute pas et ne refuse pas d'obéir. Elle
prend les ordres et agit en conséquence.

LA NATURE DE LA MEMOIRE

Nous allons maintenant étudier le mécanisme de la conscience subjective. L'une de ses toutes
premières qualités ou facultés est la mémoire. Vous remarquerez sur le diagramme n°3 que la
Conscience subjective a une mémoire parfaite alors que la conscience objective a le souvenir. Il est
nécessaire que nous vous expliquions clairement ce que nous entendons par mémoire parfaite. Nous
nous servons de notre mémoire dans le raisonnement et nous employons le raisonnement lorsque nous
manifestons notre volonté. Ainsi que nous venons de le voir, la volition ou acte de volonté, est le
résultat d'une décision finale de l'intelligence objective.

Pour arriver à cette décision finale, nous devons raisonner et pour raisonner convenablement
nous devons nous servir de la mémoire parfaite. Tant de choses dépendent de celle-ci et de son
mécanisme qu'il est nécessaire d'en faire une étude approfondie et de la comprendre le plus
parfaitement possible.

Dans cette vie, nous sommes déjà pourvus d'une sorte de réserve où sont emmagasinées des
impressions et des expériences qui peuvent être utilisées ultérieurement. Cette réserve constitue la
mémoire intégrale.

Nous appelons « mémoire intégrale » ou « mémoire parfaite » notre réserve complète de


faits et d'expériences. Cette réserve est placée dans la conscience subjective où elle est bien protégée,
tout en étant facile à atteindre par l'intellect. Si elle était dans la conscience objective, elle serait d'un
accès trop facile, trop de choses y seraient déposées et d'innombrables éléments inutiles auraient une
tendance naturelle à s'y accumuler.

Imaginons cette mémoire comme une très grande voûte que nous supposerons de forme
circulaire et aussi haute que large; supposons aussi qu'elle a de nombreuses entrées, ou petites fenêtres
si vous voulez, tout autour et de tous cotés. Ces petites entrées sont spécialisées, l'une pour l'art, l'autre
pour la littérature, une autre pour les aliments, d'autres encore pour le foyer, les mathématiques, la
science, la musique, les divertissements, etc.

Plus nous sommes instruits plus nous élargissons le champ de nos connaissances et plus
nombreuses sont les entrées dans cette voûte, par suite de nos efforts et de notre progrès. Ces entrées
seraient les ouvertures par lesquelles certains faits entreraient dans la voûte centrale pour y être
accumulés, et c'est pourquoi chaque entrée est spécialisée ; les faits seuls pour lesquels elle a été
conçue pourront y pénétrer. C'est aussi pourquoi, au fur et à mesure que nous élargissons notre

Deuxième cercle communication n° 2 14


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compréhension et que nous approfondissons nos connaissances, nous devons créer de nouvelles
entrées pour les éléments nouveaux.
La mémoire est un mécanisme extrêmement complexe et d'une grande perfection. Les faits,
ou nouveaux éléments, sont accumulés un par un dans la réserve, ou voûte, où ils arrivent par leur
entrée spéciale et d'où ils sortent également par cette même ouverture. De ce principe dépendent de
nombreux actes de notre vie.

Etudions maintenant comment nous enregistrons les choses ou les expériences. Au moment
où nous nous rendons compte d'une chose, c'est-à-dire où nous avons conscience de cette chose ou de
cette impression, à ce moment là elle devient une partie de nous-mêmes. Or, afin que nous nous en
rendions compte, il faut tout d'abord que nous la voyions, que nous la sentions, que nous la goûtions
ou que nous la touchions ; autrement dit que nous en ayons la perception objective. Dès l'instant que
ces impressions sont reçues et retenues un moment pour être examinées, le raisonnement commence.
Nous pouvons raisonner sur un sujet d'une façon très complète en un temps très court. Nous pouvons
goûter à un aliment quelconque et l'impression reçue nous dira qu'il est doux. Immédiatement après,
notre raisonnement entrera en fonction et nous permettra d'en déduire qu'il contient du sel ou un autre
assaisonnement. Ce travail du raisonnement sera presque instantané et c'est lui qui nous permet
d'emmagasiner nos perceptions et de les fixer dans notre mémoire. L'intensité ou la finesse de notre
raisonnement est le résultat de l'attention concentrée que nous accordons à une sensation donnée, et
lorsque nous disons que nous nous rendons compte d'une impression, cela signifie que nous nous y
arrêtons suffisamment pour l'analyser et pour en faire l'objet de notre raisonnement. Ceci permet à la
conscience objective de classer le fait, l'impression ou la pensée, dans la catégorie appropriée.

Dès que cela est réalisé, la pensée ou l'impression passe de la conscience objective dans la
réserve, ou mémoire intégrale de la conscience subjective.

Selon la loi qui gouverne le mécanisme de la mémoire, chaque fois que nous voulons faire
ressortir un fait ou une expérience de notre réserve, ce fait ou cette expérience, doit emprunter le
même chemin qu'elle a pris pour y entrer; nous devons donc en premier lieu retrouver sa cellule et
savoir à quelle entrée de la réserve nous devons frapper ; nous avons en quelque sorte à faire un peu le
même travail que lorsque nous cherchons un renseignement dans une grande bibliothèque. Supposons
que nous ayons besoin d'un renseignement sur l'histoire, mais que nous ne nous rappelions plus du
nom d'un roi. Notre première pensée nous indiquerait que nous devons trouver le renseignement dans
un livre d'histoire française. Mais si nous allions dans une bibliothèque et que nous regardions sur les
rayons, au hasard, en cherchant un document historique, nous pourrions rester longtemps sans le
trouver. Mais nous savons que les livres sont classés selon le sujet et nous allons directement à celui
qui nous intéresse; nous sortons alors un livre du rayon, et nous trouvons ensuite aisément le
renseignement que nous cherchons. Il en est de même pour la mémoire. Chaque partie du grand
réservoir est parfaitement en ordre et tout y est classé; nous devons donc aller à l'endroit où le fait est
classé et à cet endroit là seulement.

Nous allons maintenant vous expliquer ce que nous faisons, consciemment ou


inconsciemment, lorsque nous essayons de nous remémorer un fait. Si ce fait se trouve déjà dans la
conscience subjective, la seule façon de passer en revue les éléments qui s'y rattachent, est de les y
rechercher dans la conscience subjective. Tout le monde sait comment il faut procéder lorsque nous
voulons fouiller dans notre mémoire pour y retrouver certains faits oubliés, nous fermons d'abord les
yeux afin que rien ne vienne distraire notre attention, nous faisons ainsi abstraction de la faculté de la
vue ensuite nous essayons de fermer la porte à tout bruit, afin de ne pas entendre; nous écartons
ensuite toute sensation de toucher, d'odorat ou de goût, ceci est obtenu par une profonde concentration
sur le sujet que nous voulons retrouver et ce n'est pas autre chose qu'une mise en sommeil de la
conscience objective. Précédemment, nous avons dit que lorsque la conscience objective est en
sommeil, la conscience subjective est alors en pleine activité, et lorsque nous essayons de nous
remémorer quelque chose, nous arrêtons tout travail de la conscience objective et la mettons dans un
état de passivité complète; ainsi nous atteignons la conscience subjective.

Deuxième cercle communication n° 2 15


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Nous avons pendant un long moment, gardé dans la conscience objective la pensée qui nous
intéressait ; cette pensée a ensuite pénétré dans la conscience subjective et, comme une clef secrète, a
ouvert la porte de la cellule spéciale de la réserve de la mémoire, et il nous est alors permis d'y
retrouver le souvenir que nous cherchions et que nous ramenons alors dans la conscience objective,
puis nous cessons notre concentration profonde et nous revoyons le fait objectivement.

UN MERVEILLEUX OUVRAGE : LE CORPS HUMAIN

Il vous a été indiqué précédemment que la conscience objective dirige les actes volontaires
du corps humain alors que la conscience subjective gouverne les actes involontaires. C'est-à-dire que,
par les nombreuses formes de raisonnement et par la connaissance des choses, la conscience objective
décide que telle ou telle action du corps sera effectuée, et cette décision, se transformant en exercice
de la volonté, indique à la conscience subjective, ou la conscience subjective, ce qu'il doit faire. Vous
constaterez ainsi que toutes les actions des muscles, des tissus, du sang et des nerfs sont sous le
contrôle de la conscience subjective.

Vous désirez sans doute savoir comment la conscience subjective, par le moyen du cerveau,
gouverne le corps humain; nous allons donc vous donner cette explication sous la forme d'une
intéressante histoire qui décrit l'ensemble des opérations de façon à ce que le tout soit aisément
compris et assimilé. C'est l'histoire du « Chef Mécanicien ». Nous allons vous la rapporter telle qu'elle
a été écrite par le Dr. Harvey Spencer Lewis, au début du XXème siècle.

« Je voudrais que vous considériez le corps humain comme une


grande usine, une organisation ayant une existence définie, dans un but
défini. Cette usine est solidement construite, de façon à pouvoir faire de
grandes choses et non pas pour rester inutilisée. Ses fondations mêmes
ont été conçues comme devant supporter une structure où le travail se
continue jour et nuit. Le corps humain a sa charpente, tout comme le
bâtiment de cette usine moderne, mais au lieu d'être en acier, elle est faite
d'os, elle est forte et peut rendre de grands services ; elle est couverte de
chair, de tissus, de muscles, tout comme la charpente de l'usine est
recouverte de pierres ou de briques et de plâtre ; certaines parties des
murs sont faites pour offrir une très grande résistance ; d'autres ont été
prévues pour que les fenêtres ou les portes y soient encastrées; d'autres
encore pour l'évacuation des matériaux usés. Quelques parties du corps,
aussi bien que de l'usine, sont faites pour assurer une certaine protection
contre les vents froids, contre la pluie et les orages, et pour le maintien
d'une chaleur uniforme à l'intérieur. D'autres parties encore de l'édifice
ont été faites afin qu'il ait une belle apparence, pour lui donner une
certaine beauté architecturale et un style particulier ; un certain fini a été
ajouté également à l'ensemble, pour que certaines parties des murs aient
une surface lisse et que les couches de briques superposées soient bien
recouvertes.

Considérons donc le corps comme un superbe édifice, parfaitement conçu par le Grand
Architecte, d'une admirable perfection dans tous ses détails et sa couleur, solidement bâti afin de
remplir efficacement le but qui lui a été assigné.

Tout comme l'homme d'affaires qui a eu l'occasion de posséder une grande usine comportant
l'activité complexe de nombreuses machines, sait qu'il est non seulement pratique et économique, mais
nécessaire aussi d'avoir dans l'organisation tous les moyens propres à conserver l'usine et sa
structure à son plus haut point de rendement, des menuisiers font partie du personnel pour réparer au

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fur et à mesure tous dommages causés à la charpente; des maçons sont toujours prêts à faire le
nécessaire pour tout accident aux murs. Des mécaniciens et des ouvriers spécialisés s'occupent de
réparer et d'améliorer toutes les parties métalliques. Il y a également des plombiers et des électriciens
et d'autres ouvriers pour mettre des pièces ou faire les raccords indispensables, ou bien remédier à
tout point faible dans la structure. Dans toute usine, il y a une installation électrique permettant de
relier tous les coins et recoins à un point central, afin que le signal d'alarme puisse être entendu, que
toute avarie, ou attentat du dehors, toute conflagration ou incendie à l'intérieur puissent être
immédiatement connus au bureau central. De même dans les murs et les diverses sections de l'édifice,
il y a des conduites ou des tuyaux qui transmettent soit la chaleur, soit la vapeur, soit la force motrice
pour la mise en mouvement des différentes machines. Il en est exactement de même pour le corps
humain.

Dans chaque affaire bien organisée, un bureau spécial est réservé aux directeurs, aux chefs
d'ateliers ou aux surveillants ; ces hommes forment une sorte de conseil consultatif ou exécutif et leur
bureau communique électriquement ou autrement avec chaque partie de l'édifice, et tout
particulièrement avec le bureau du Chef Mécanicien. Bien que celui-ci puisse avoir de nombreux
ouvriers sous ses ordres, il est l'opérateur qui fait fonctionner tous les commutateurs, toutes les valves,
tous les leviers de la force et de l'énergie qui sont employées pour maintenir l'usine en parfait état de
fonctionnement.

Or, dans la machine humaine, nous avons un pouvoir exécutif ou des directeurs logés dans
un petit dôme, bien haut au-dessus du reste de l'édifice, où ils sont isolés et protégés. Dans ce bureau
directorial nous trouvons cinq directeurs; ils constituent le Comité de Direction. Chacun a son bureau
individuel et sur chaque bureau est un téléphone communiquant avec le Chef Mécanicien et son
premier aide, l'Archiviste en Chef. Le bureau directorial est appelé la conscience objective de l'usine;
les cinq directeurs sont les sens de la vue, de l'ouie, de l'odorat, du goût et du toucher. Le service du
chef mécanicien est la conscience subjective, et le premier aide ou chef Archiviste est la mémoire
intégrale et parfaite.

Dans le bureau de la conscience objective situé dans le dôme, le Chef de la Vue est chargé
de surveiller les affaires extérieures de l'usine; il doit voir et observer avec soin tout ce qui entre dans
l'usine; son seul travail est de guetter les alentours de l'édifice et les intrus qui pourraient tenter de
l'attaquer, de voler ou de porter quelque atteinte au travail intérieur. Il doit étudier également les
idées nouvelles, l'aide que l'on peut apporter du dehors ; lire tout ce qui peut être intéressant et
choisir de bons règlements et des idées rationnelles qu'il communique immédiatement au Chef
Archiviste, afin que tout nouveau renseignement puisse être classé pour être retrouvé dans la réserve
de la mémoire, en vue de recherches éventuelles.

Il y a ensuite le Chef du Toucher ; c'est lui qui garde le contact avec les différentes parties
de l'usine, au-dedans et au-dehors, et sait ce qui s'y passe. Comme expert il est supposé sentir lorsque
certains rouages ne fonctionnent pas convenablement dans les machines, lorsqu'il y a trop ou pas
assez de-chaleur, auquel cas il appelle le Chef Mécanicien pour que celui-ci puisse remédier à toute
condition anormale. Il doit aussi percevoir toute usure dans les pièces et il demande au Chef
Mécanicien d'envoyer du personnel sans délai; il se sert également de l'installation électrique, dans
les murs et dans toutes les parties de l'établissement pour percevoir tout état anormal et il donne des
ordres en conséquence, s'il sent des symptômes d'usure ou de désintégration.

Puis, nous avons le Chef de l'Ouïe qui s'occupe également des intérêts intérieurs et
extérieurs de l'édifice; il peut percevoir le danger lorsque celui-ci est proche et peut avoir
connaissance de messages importants ou de découvertes intéressantes, par les autres chefs du pouvoir
exécutif, et ainsi, ajouter de nouveaux éléments de connaissance aux archives de l'usine.

Quant au Chef du Goût, son travail est de contrôler tout particulièrement le Chef de la Vue
en ce qui concerne les matières premières qui entrent dans l'édifice, tant pour le maintien de la
chaleur, de l'énergie, de la force, que pour les réparations. Il doit examiner tous liquides et solides qui

Deuxième cercle communication n° 2 17


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entrent dans l'usine et voir s'ils conviennent, s'ils sont de bonne qualité et il refuse ceux qui ne doivent
pas entrer dans cette superbe construction. Le Chef de l'Odorat peut aussi signaler les gaz ou liquides
impropres au maintien de l'usine, il les fait refuser et ainsi procède au changement de certains états. Il
peut percevoir les gaz dangereux et il doit travailler avec les quatre autres chefs à l'examen de tout ce
qui entre dans la construction.

Nous avons donc cinq agents exécutifs, chacun ayant son devoir particulier, ses capacités,
ses aptitudes, son service. Le but de chacun d'eux est de maintenir l'édifice tout entier, ainsi que le
travail, au plus haut point de rendement, tel qu'il a été conçu par les architectes et les entrepreneur.
Chacun d'eux doit veiller à ce que l'usine marche convenablement. Ces Agents exécutifs se mettent de
bonne heure au travail ; le Chef de la Vue est en général le premier à prendre son service le matin,
mais il est aussi souvent le premier à cesser le travail pour aller dormir, parfois aussi, alors que les
autres travaillent de nuit il se surmène, se fatigue et s'affaiblit. Les chefs de l'Ouïe et de l'Odorat
arrivent généralement ensemble le matin et quittent leur travail les derniers, le soir. Les Chefs du
Goût et du Toucher viennent généralement très tard et se retirent de bonne heure. Lorsque ces cinq
agents exécutifs abandonnent leur travail, s'endorment sur leur bureau, ou négligent leurs devoirs, il
est à peu près certain qu'un accident quelconque va se produire.

Ces cinq agents ont établi certaines lois dans l'usine, l'une d'elles étant que le Chef
Mécanicien maintiendra toujours celle-ci en état de marche, se servant de sa haute compétence en ce
qui concerne le bon fonctionnement; il a été élevé selon les lois Divines et pour lui rien n'est
impossible; personne ne sait mieux que lui ce qui doit être fait en tout ce qui a trait au travail
intérieur; mais il n'a aucune connaissance des choses du dehors, de ce qui se passe dans le monde;
cela n'est pas son affaire. Il ne regarde jamais de son bureau vers le monde extérieur, ceci étant du
ressort du Chef de la Vue; il ne goûte jamais à ce qui entre dans l'édifice; c'est l'affaire du Chef du
Goût; et il agit de même vis à vis des trois autres Chefs. Il a son propre bureau secret, ou parfois il se
repose, mais il est toujours à son poste jour et nuit. Les directeurs ou les agent exécutifs peuvent
dormir, et le premier aide lui-même, le Chef Archiviste, peut dormir pendant des heures parfois, mais
le Chef Mécanicien doit maintenir les feux toujours allumés; il doit faire le nécessaire pour que la
chaleur circule partout, dans les murs et dans toutes les sections, faire attention également à ce que le
signal d'alarme soit toujours en bon état de fonctionnement, que certaines parties des machines
comme les poumons, le coeur, les reins, les intestins, etc., continuent leur travail de jour et de nuit,
parfois plus lentement la nuit que le jour; mais ces machines doivent être maintenues en marche
constamment, quel que soit le temps pris par les Chefs exécutifs pour leur sommeil.

Ainsi notre Chef Mécanicien est confiné en son bureau, accomplissant un travail très
important. Un téléphone le relie à chacun des Chefs du dôme et, sur les murs de son bureau, il a aussi
de nombreux commutateurs qui lui permettent de contrôler la force et l'énergie de chaque partie de
l'édifice.

Lorsqu'il désire que l'un des services entre en action, il appuie sur l'un des boutons et le
travail est fait immédiatement. Il ne connaît pas la raison des ordres donnés par les Chefs exécutifs ; il
n'a pas à leur poser de questions sur ce qu'ils veulent faire ; ils ont des yeux pour voir, des oreilles
pour entendre, des narines pour sentir, une bouche et un palais pour goûter et des nerfs au moyen
desquels ils peuvent toucher et sentir ; et s'ils ne peuvent éviter de commettre des erreurs avec toutes
les facilités qui leur sont accordées, ils doivent alors en subir les conséquences. Le Chef Mécanicien
ne peut raisonner que d'une seule façon : ce qu'on lui dit de faire il le fait déductivement, logiquement
et localement, fidèle à ses devoirs. Mais si on ne lui dit pas ce qu'il doit faire, il fera toujours ce qu'on
lui a appris à faire, c'est à dire un travail créateur, car il ne s'occupe pas d'autre chose que de
maintenir l'édifice en bon ordre et en parfait état de marche sans le moindre gaspillage et sans perte
de temps.

C'est seulement lorsque l'on va à l'encontre de son travail que le Chef Mécanicien se trouve
empêché d'agir de façon constructive dans le délai le plus rapide possible ».

Deuxième cercle communication n° 2 18


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LA FORCE DES HABITUDES

« Selon les lois Divines, les forces naturelles sont des forces créatrices et constructives et ces
forces travaillent par le truchement de la conscience subjective et ont une tendance constante à bâtir,
à créer. Il est vrai que, dans son processus évolutif, la nature peut parfois sembler détruire certaines
choses; de nombreux éléments sont réduits, transformés par la nature afin de servir à de meilleures
fins, à un but plus élevé. Nous avons, dans le corps humain, le processus appelé METABOLISME qui
consiste à réduire la nourriture que nous absorbons en ses plus simples éléments ; et c'est de là que
sont tirés les substances et le sang qui doivent alimenter les tissus, les os, la chair et la graisse. Le
METABOLISME est un procédé de destruction en vue d'une reconstruction. Ce procédé même est
l'une des plus importantes méthodes d'activité du CHEF MECANICIEN.

Les lois naturelles veulent que les corpuscules sains, dans le sang, détruisent ceux qui sont
défectueux et malades, afin que le processus créateur puisse continuer, plutôt que la désintégration.
La base de chaque loi, dans la nature, à l'intérieur comme à l'extérieur du corps, est une tendance
créatrice et ces lois s'accomplissent automatiquement à moins d'intervention intempestive. Chez
l'enfant, nous voyons que les lois naturelles, à cet égard, fonctionnent presque parfaitement, car la
conscience objective de l'enfant intervient moins dans l'accomplissement de toutes les fonctions
organiques. S'il mange quelque chose dont la digestion est difficile, s'il absorbe une trop grande
quantité d'aliments, ou des aliments toxiques, son estomac les rejette promptement et complètement
sans effort voulu de la part du bébé. Il en est de même pour la majeure partie des animaux et l'homme,
seul, ayant conscience de ses erreurs, mais se croyant supérieur aux lois naturelles, en entrave le
processus créateur.

Lorsque la conscience objective, comme pouvoir exécutif des affaires de ce monde, commet
des erreurs, c'est habituellement le Chef Mécanicien qui doit y apporter remède. Imaginons que le
Chef du Goût et le Chef du Toucher se sont mis d'accord pour passer la soirée au-dehors et pour
satisfaire leurs appétits sans user de leurs facultés de raisonnement; ils absorbent une nourriture
agréable qui leur donne une sensation de plaisir, mais lorsque cette nourriture entre dans l'estomac
(qui est la chaudière) le Chef Mécanicien lève les bras au ciel et dit : « Regardez le genre de
combustible qu'ils m'envoient pour ma chaudière I Cela brûlera mal, c'est trop grossier, trop
échauffant; ce combustible fait trop de flammes et de fumée et va probablement abîmer les parois de
la chaudière ». Son raisonnement déductif lui indique ce qui va arriver et il sait qu'il doit se
débarrasser de ce combustible aussitôt que possible, mais toutefois avec les plus grandes précautions.
C'est alors que commence le surcroît de travail pour se débarrasser de toutes les cendres au milieu de
la terrible chaleur causée par le combustible trop inflammable. Cependant, malgré son labeur
écrasant, M. le Chef Mécanicien remplit son devoir du mieux qu'il le peut. Il n'aurait jamais
commandé cette sorte de combustible et il sait que ses patrons « objectifs » n'ont pas employé leurs
aptitudes naturelles à raisonner, car s'ils l'avaient fait, ils n'auraient pas ainsi exposé la chaudière et
toute l'usine entière à de possibles avaries. Puis, une autre fois, le Chef du Goût et le Chef du Toucher
se sont entendus pour mettre une certaine quantité d'alcool dans la canalisation de l'usine; cette
liqueur alcoolique se déverse dans le réservoir à eau, dont le Chef Mécanicien doit prendre soin ; il se
rend compte de suite qu'aussitôt que le mélange pénétrera dans le système circulatoire une chaleur
excessive va se dégager dans l'organisme tout entier; si on lui en envoie trop à la fois il peut le
rejeter; mais d'un autre coté il sait qu'aussitôt qu'il laissera le mélange s'infiltrer dans le liquide sain,
le sang, il devra commencer à activer les réactions du coeur afin de parer au danger causé par le
liquide trop brûlant.

De cette façon la construction tout entière (le corps) se fatigue, s'épuise et le Chef
Mécanicien doit faire face à certains dangers. Mais il travaille consciencieusement et déploie tous ses
efforts pour maintenir, dans de nombreux cas, le corps en bonne condition. Le Chef du Toucher peut
percevoir la chaleur extrême et les pulsations trop rapides, et le Chef Archiviste note les faits, les
consigne sur ses livres et en indique les résultats. Mais le Chef du Goût et le Chef du Toucher restent
dans l'ignorance de ce qui se passe, car ils consultent rarement les archives de la mémoire lorsqu'ils

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désirent « passer un bon moment ». Il arrive parfois que le mécanisme tout entier soit affaibli, non par
la faute du Chef Mécanicien, mais par le fait de l'intervention voulue et erronée des « exécutifs » qui
ne cherchent pas à raisonner. Ainsi nous percevons que le Chef Mécanicien est toujours prêt à
défendre le corps : c'est son travail, sa mission. Il est le gardien qui se tient aux côtés du Chef
Archiviste pour la protection de la machine humaine.

Examinons maintenant avec quelle perfection cette surveillance et cette protection peuvent
s'exercer. Le Chef de la Vue et le Chef du Toucher peuvent éprouver le désir d'un certain médicament
destiné au corps; ce médicament pénètre dans la bouche et de suite le Chef du Toucher et des
Sensations est informé par le Chef du Goût qu'il n'aime pas ce produit ; le Chef Archiviste étant
consulté, il cherche dans les livres de la mémoire et constate qu'une autre fois le même médicament
ayant été pris il en est résulté un trouble violent. Ce renseignement est transmis au Chef Mécanicien
qui, de suite, donne le signal d'alarme et renverse les feux; c'est alors qu'il fait tout son possible pour
remédier au trouble causé par le médicament. Mais si celui-ci est employé de nouveau à maintes et
maintes reprises, malgré les avertissements du Chef Archiviste et du Chef Mécanicien, alors le
mécanisme tout entier s'use à lutter inutilement et à essayer de remédier à des troubles constamment
renouvelés.

Les habitudes sont formées à peu près de cette façon et je voudrais que vous vous rendiez
clairement compte, dès maintenant, de ce que sont les habitudes; Le Chef Mécanicien obéit à des
ordres; c'est son travail particulier. Lorsque la conscience objective lui ordonne de façon répétée, de
faire quelque chose, il en prend note et exécute ensuite l’ordre sans qu'il soit besoin de le lui redire à
chaque fois. Supposons que le Chef Archiviste et le Chef Mécanicien constatent, après plusieurs
semaines d'observations, qu'après chaque repas, après l'absorption de chaque charge de combustible
qui entre dans le mécanisme, le Chef Mécanicien doit mettre en mouvement les muscles qui sont en
relation avec l'action de fumer un cigare. Supposons que le Chef Mécanicien a entendu le Chef du
Toucher et des Sensations dire trois fois par jour : « J'ai besoin de fumer maintenant. Préparez-moi
tout ce qu'il faut pour fumer. Faites bouger mon corps afin que je puisse prendre le cigare, l'allumer
et le fumer. » Après des semaines de cet exercice le Chef Mécanicien inscrit sur le livre du Chef
Archiviste la mention suivante : « Aussitôt que le combustible est dans le foyer et que l'estomac a fini
son travail, apportez le cigare et mettez en action le dispositif pour la fumée. » Ceci sera une loi pour
le Mécanicien. Il ne pose jamais de questions au sujet de ces lois car il suppose que le Chef du Goût et
le Chef du Toucher ont la faculté de raisonner et doivent savoir ce qu'ils font. Il inscrit donc cette loi
sur son tableau et après chaque repas il met en mouvement le mécanisme de la fumée et les Chefs du
Goût et du Toucher notent qu'après chaque repas une sensation étrange s'empare d'eux et les fait
fumer Ils notent que, SANS MEME Y PENSER, les mains prennent le cigare, l'allument et que le
cigare est fumé avant même que la conscience objective se soit rendu compte de ce qui se passait.
C'est ce que la conscience objective appelle une habitude. Pour la conscience subjective, c'est devenu
UNE LOI FIXE; mais il est important de noter que c'est la conscience objective qui a enseigné cette
loi à la conscience subjective et pour cette dernière elle demeurera une LOI jusqu'à ce que la
conscience objective change ou l'arrête.

Supposons maintenant que le Chef du Goût et le Chef du Toucher décident l'arrêt de la


fumée pendant six mois ou plus. Après avoir procédé à un raisonnement minutieux et détaillé, ils
envoient au Chef Mécanicien (ou conscience subjective) le message suivant : « L'habitude de fumer
est mauvaise et je veux m'en passer pendant six mois. » Si le message est transmis sincèrement et
honnêtement à la conscience subjective, le Chef Mécanicien en fera une règle pour l'avenir. Après le
repas, comme de coutume, il va pour mettre en marche le dispositif spécial à la fumée, mais sur le
bouton de commande il voit la note : « Suppression pour six mois par ordre du patron ». Il suspend
alors toute action, et l'habitude est brisée.

Presque toutes nos habitudes sont créées de cette façon. Pendant quelque temps nous
agissons volontairement, nous commandons à la conscience subjective de faire une chose et elle le
fait. Tels sont les actes volontaires, c'est-à-dire lorsque nous agissons de notre plein gré. La volonté
est employée pour faire accomplir par la conscience subjective ce que nous désirons et,

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graduellement, par la répétition, la conscience subjective continue à faire la même chose de son
propre accord, sans volition de la conscience objective.

« Une habitude est une loi inconsciente de la conscience subjective. »

Avec ce texte de Harvey Spencer Lewis, qui peut paraître simpliste, mais qui est toujours
d'actualité, vous comprenez sans doute mieux la relation existant entre la conscience objective et la
conscience subjective. Ainsi donc, si une habitude peut être contractée par la conscience subjective,
par le moyen de la répétition ou par une décision délibérée de refaire constamment la même chose,
nous pouvons nous servir de cette loi dans un but profitable.

La conscience objective est limitée et entravée de nombreuses façons. Nous ne pouvons voir
qu'à une certaine distance et même avec un télescope ou avec des lunettes d'approche, notre faculté
objective de vision est limitée. Notre sens de l'ouïe est de même limité, bien que le téléphone et la
radio nous permettent d'entendre ce qui se passe à de grandes distances. Mais la conscience subjective,
ainsi que vous vous en rendrez compte plus tard, ne rencontre pas d'obstacles de cette sorte et n'est pas
soumise à ces limitations; elle peut, par le moyen de la Conscience Cosmique, voir, entendre, sentir,
goûter sans restrictions en ce qui concerne les distances. En outre, la conscience objective ne peut
servir que des forces ou énergies qui sont dans le corps humain, ou créées par l'homme, aidé des
machines qu'il invente. La conscience subjective, elle, peut utiliser une force qui remplit l'Univers
entier; elle n'a besoin d'aucun mécanisme pour se servir de cette force. Aucune force du monde
objectif n'égale celle qui réside dans chaque cellule de protoplasme du corps humain. Aucune énergie
créée ou employée par l'homme dans le monde objectif n'égale l'énergie employée par le système
nerveux humain.

On ne peut voir nulle part, dans le corps humain, cette énergie, cette force, et personne ne
peut savoir où elle y est formée, ni d'où elle vient.

Elle ne vient pas seulement de la nourriture que nous absorbons et de l'air que nous
respirons, mais des deux à la fois et de quelque chose d'autre également.

Si la conscience subjective dispose de tous les moyens propres à remédier aux états
défectueux du corps et si elle ne s'attache qu'à un travail créateur, il sera suffisant, pour maintenir la
santé dans le corps, de cesser, en premier lieu, toute action tendant à EMPECHER et ENTRAVER le
travail créateur de la nature, et, en second lieu, de commander et de demander constamment à la
conscience subjective, (le Chef Mécanicien) de faire ce qui est bon pour le corps et pour le conserver
fort et sain.
Rendons-nous compte par ce qui précède que l'homme est la contrepartie de toutes les lois
universelles.

LE POUVOIR DE LA SUGGESTION

La force et le fonctionnement actif d'une habitude sont proportionnés à la force et à l'action


de la volonté objective qui l'a créée. Rappelez-vous que la VOLONTE consiste en une décision
déterminée de la part de la conscience objective, que la PUISSANCE est la force résultant de la
détermination de la volonté, et que la force de la volonté s'exerce par le moyen de la conscience
subjective, parce que celle-ci dispose de toutes les forces de l'univers, dans lesquelles elle peut puiser
pour accomplir les ordres de la conscience objective. On peut dire que la force de la volonté, résultante
de nos différents degrés de raisonnement parfait, constitue à la fois la force et la faiblesse de notre
conscience objective, selon le degré de VERITE pure que nous avons acquis par notre éducation. La
volonté basée sur le mensonge peut être aussi efficace que celle basée sur la vérité mais, étant donnée
la cause, l'effet qui en résultera sera éventuellement le chagrin ou la souffrance, ou le désespoir même,

Deuxième cercle communication n° 2 21


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au lieu de la joie, du bien-être ou de l'extase. Nous pouvons dire de même que l'habitude qui, en un
sens, par sa relation définie avec la mémoire est une sorte de volonté subjective, fait la force de la
conscience subjective; car la justesse de notre détermination objective n'est pas réalisée
subjectivement, mais les effets sont manifestés objectivement avec une telle certitude, qu'avec le
temps nous corrigeons, ou dirigeons notre volonté individuelle de façon à entraîner par suite, comme
un résultat naturel, le bonheur, le bien-être et l'extase. Autrement dit, les habitudes créent des besoins
qui entraînent une sensation de manque et donc de désir qui, lorsqu'il est satisfait, est synonyme de
plaisir.

L'HABITUDE !... Quel mot étonnant et quelle admirable loi psychologique il renferme !
C'est là qu'il nous semble toucher le ciel ou l'enfer et percevoir le principe vital lui-même. Nous
pouvons remonter en arrière jusqu'au commencement de la vie sur notre terre, et voir les tentatives
répétées et constamment renouvelées en vue de l'établissement de la vie. La perception de la vie
objective par la cellule minuscule comportait une lutte, de la part de cette cellule, pour maintenir cette
perception un instant, si court soit-il; mais par les innombrables incarnations répétées de cette particule
minuscule de force de vie, une habitude, plus ou moins faible au commencement, était formée et s'est
développée jusqu'à ce que nous autres humains ayons trouvé de nombreuses habitudes de vie
parfaitement établies et n'ayons plus à nous inquiéter des actes involontaires, qui s'accomplissent
automatiquement à moins que nous ne les entravions volontairement. Nous sommes témoins de la
persistance et de la permanence divine, d'habitudes qui remontent à l'origine de la vie, au
commencement des temps. Habitudes d'harmonie, de pensée, d'action, sont les expressions de nos vies
personnelles, car si l'on observe la facilité d'adaptation des humains à toute impulsion inattendue, on
percevra la manifestation des habitudes inhérentes à chacun, à moins que la personne n'ait eu le temps
de raisonner et de faire usage de ses facultés inhibitives. C'est par la connaissance et par l'acquisition
de nouvelles lumières, que nous formons ou contrôlons nos habitudes, et que nous préparons
l'évolution des générations à venir; et c'est par l'amour, et l'harmonie avec la volonté Divine, que notre
désir de servir notre prochain devient notre plus grand bonheur, atteignant, dans l'échelle des
émotions, jusqu'à l'extase sublime.

Il convient de rappeler à ce sujet une expérience, faite par la science, qui éclaire d'une vive
lumière la chimie de la mémoire, et sa manifestation en la formation des habitudes. Nous allons citer
maintenant ce parallèle chimique. Bien que cela puisse paraître étrange, il a été constaté que l'huile de
lin contient un certain acide du même type que celui contenu dans certaines cellules cérébrales.
Lorsque l'huile de lin est exposée à la lumière, ou aux rayons ultraviolets, en présence de l'air, dans un
flacon bouché, on voit que pendant les premières trente-six heures rien ne semble se produire, puis,
finalement, elle commence à s'oxyder et continue à le faire à une vitesse constamment accélérée,
jusqu'à ce que tout l'oxygène du flacon soit absorbé. C'est comme si la lumière avait montré à l'huile le
chemin de l'oxydation et que, de plus en plus aisément, elle eut appris la leçon; ce qui semblerait
indiquer qu'il y a dans les cellules de l'huile un rudiment de mémoire au moyen duquel une habitude
s'est développée. Lorsque l'oxydation de l'huile se produit à une vitesse assez rapide, si après soixante
heures environ d'éclairage on interrompt toute lumière, on remarquera, en redonnant la lumière, que
l'oxydation n'attend pas trente-six heures pour se produire de nouveau, mais que le stimulus est effectif
au bout d'une heure environ; l'huile agit comme si elle se souvenait de la leçon enseignée par la
précédente illumination et s'oxyde, la seconde fois, à une vitesse beaucoup plus grande.

Nous savons tous que l'homme est une créature soumise à la force de l'habitude et il
semblerait, à en juger par la quantité de faits évidents et dûment constatés, que ceci est tout à fait vrai;
mais combien de fois n'avons-nous pas dit lorsque, sous l'action de quelque forte émotion nous avons
agi ou parlé de façon particulièrement brillante : « Je ne me sentais plus moi-même » et à maintes
reprises n'avons-nous pas fait également cette remarque au sujet d'une autre personne : « Il (ou elle)
semblait vraiment inspiré(e)... » Il est vrai en effet que nous sommes plus ou moins des créatures
d'habitude, mais cependant nous pouvons parfois recevoir quelque inspiration et nos paroles ou nos
actions ne suivent plus alors la route tracée par nos précédentes habitudes, mais semblent être forcées
dans une voie de perfection qui ne nous est pas coutumière. Ceci est une expérience courante et

Deuxième cercle communication n° 2 22


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fréquente chez tous les artistes, quel que soit leur art particulier,et il devrait en être de même pour
chacun de nous.
L'inspiration nous vient par suite d'un certain état d'harmonie et se manifeste du dedans, par
les pouvoirs illimités de la conscience subjective .

Nous avons maintenant une certaine compréhension de la formation des habitudes par la
volonté, selon l'activité consciente de cette volonté qui agit sur leur formation, et il devient nécessaire
que nous abordions à nouveau, mais avec plus de précision, le thème de la suggestion.

« La suggestion est un ordre indirect et habilement donné afin de devenir une requête, un
souhait, un ordre ou une loi de la conscience objective donné à la conscience subjective. »

La suggestion n'est en somme qu'une forme de commandement, subtile et indirecte, de la


volonté, mais non moins effective, pour graver dans la conscience subjective l'idée de faire telle ou
telle chose. Lorsque les suggestions de ce genre sont d'essence créatrice et parfaitement en accord avec
les principes créateurs de la conscience subjective, celle-ci en tient compte aisément et s'y soumet de
bonne grâce. Il n'est cependant pas indispensable que les suggestions soient en parfait accord avec la
conscience subjective A LA CONDITION TOUTEFOIS QUELLES NE SOIENT PAS DE
NATURE A ALLER A L'ENCONTRE DE SES PRINCIPES CREATEURS. Autrement dit, les
habitudes bien définies et bien établies de la conscience subjective ont un rapport direct avec
l'accomplissement ou le rejet de la suggestion. Par exemple, si la conscience subjective reçoit une
suggestion qui est presque entièrement contraire à une habitude ou à une loi antérieurement admise,
une sorte de confusion est créée et l'impression en est transmise à la conscience objective qui
intervient par un raisonnement opportun qui est accepté, s'il est en harmonie avec les principes déjà
établis, et refusé dans le cas contraire. Cependant le grand pouvoir de la suggestion, réside dans le fait
qu'aucune objection n'est tout d'abord soulevée dans la conscience objective, et si cette suggestion a
quelque principe créateur en agrément avec la conscience subjective, elle est immédiatement mise en
action.

Mais si la suggestion est diamétralement opposée aux lois et aux habitudes de la conscience
subjective, il sera nécessaire de la répéter à maintes reprises avant qu'elle ne devienne effective.

En étudiant les différents aspects de la suggestion, nous ne devons pas laisser de coté les
nombreuses illusions des sens, de notre perception objective, qui sont créées par son emploi; mais bien
qu'il soit démontré qu'elles ne sont souvent que des illusions, elles n'en appuient pas moins la loi de
façon exacte et prouvent les pouvoirs de la conscience subjective . Un exemple de ces illusions est la
sensation de chaleur qu'éprouve l'observateur qui a introduit son doigt dans une boite où il a vu une
bougie allumée, bien que la bougie ait été éteinte à son insu quelques minutes auparavant. Un autre
exemple, fréquemment renouvelé est celui du professeur qui suggère à ses jeunes élèves
inexpérimentés de voir, dans le microscope, de nombreux phénomènes qui n'ont aucune existence
réelle visible et qu'ils croient néanmoins voir selon la description qui leur en est faite. De nombreux
exemples d'illusions peuvent être enregistrés comme résultats de suggestions, mais leur seule valeur
est de fournir une preuve de ces lois subjectives.

L'art, dans la suggestion, si toutefois on peut considérer cela comme un art, consiste à
déterminer en premier lieu ce qui est le mieux. Servez-vous de votre raisonnement et décidez en toute
connaissance de cause. Faites ensuite passer votre suggestion dans la conscience subjective en
insistant pendant un moment, quelques minutes peut-être, avec une confiance absolue et oubliez
ensuite cette pensée sans garder le moindre doute du succès de votre action.

Souvenez-vous que le doute, lorsqu'il subsiste dans l'esprit pendant un instant, est transmis
également à la conscience subjective, que vous retirez ainsi toute force à votre action et que dans ce
cas le Chef Mécanicien la retarde jusqu'à ce que VOUS soyez décidé. Par conséquent, dès que VOUS
savez exactement ce que vous voulez, CHASSEZ TOUT DOUTE de votre esprit, Ceci est le seul
secret et comme la conscience subjective opère toujours déductivement, rappelez-vous que toute

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pensée que vous retenez en votre esprit passe inévitablement dans la conscience subjective et que le
résultat que vous obtiendrez dépendra exclusivement de votre pensée objective.

La façon la mieux appropriée pour transmettre votre suggestion à la conscience subjective


afin d'en obtenir la réalisation, est de décider quelle en sera la plus haute expression; puis, calmement,
mais fermement, de la transmettre à la conscience subjective juste au moment où vous sentez que
vous allez vous endormir. Vous pourriez faire remarquer que cela ressemble à une sorte de prière ; à
cela nous répondrions que c'est plus qu'une prière, car cette suggestion ne comporte ni le doute ni
l'espoir contenus dans une prière et son résultat est l'accomplissement d'un ordre sans intervention
d'aucun raisonnement objectif.

Rappelez-vous ceci : que la suggestion sera accomplie si elle n'est pas contraire à des lois
déjà établies dans la conscience subjective , et même s'il en était ainsi, elle s'accomplirait avec le
temps si elle était faite avec une persistance suffisante pour qu'une ancienne loi soit remplacée par une
nouvelle. Mais s'il en résulte alors une sévère leçon pour vous, vous saurez que votre suggestion était
basée sur la méconnaissance de ce qui vous convenait le mieux, quelle que soit votre compréhension à
cet égard.

Ceci nous amène à deux formes opposées de manifestation de la puissance de la volonté et


de la suggestion : négation et affirmation, inhibition et acceptation d'action. Des deux sortes,
l'affirmation est de loin la plus sûre, car la négation admet une faiblesse et une inhibition sans les
déloger de la conscience, alors que l'affirmation reconnaît seulement sa propre force qui, dans
l'accomplissement de la manifestation, surmonte graduellement la faiblesse et en opère la
transmutation en la remplaçant par un sentiment de force.

La loi fondamentale de la manifestation comparée est que les OPPOSES EXISTENT; c'est-
à-dire que toute manifestation a son opposé, et ces manifestations se développent en une échelle
harmonique. Or, la négation est d'essence négative, faible, ignorante pour ainsi, dire, comme la
discordance dans un morceau de musique; elle semble avoir seulement conscience d'elle-même et ne
peut que causer le trouble, la perturbation.

L'affirmation quant à elle est positive, forte, compréhensive, reconnaît immédiatement la


discorde et essaye de la remplacer par une harmonie dans laquelle l'individualité de la discorde
disparaît bientôt et est remplacée par un mouvement constructif et positif. La négation semblerait être
l'addition de la discorde à une autre discorde précédemment établie, jusqu'à ce que la plus forte
absorbe la moindre, dont la manifestation deviendrait faible au point d'être négligeable. Par contre
l'affirmation serait l'introduction d'une harmonie qui, avec la discorde préétablie, formerait une valeur
harmonique de l'ensemble.

LA CONSCIENCE : FACULTE DE L'AME

Nous avons appris précédemment que la composition de l'homme dépend de la composition


de la matière, à laquelle est ajoutée une certaine énergie La matière ainsi que vous le savez, est
composée elle-même de certaines formes d'éléments appelés électrons, atomes et molécules; mais
alors que ceux-ci, au sens matériel, forment la matière, l'existence de celle-ci dépend de cette
importante énergie appelée Esprit. Et c'est seulement par l'Esprit que celle-ci se manifeste à nous, et
par les vibrations qu'il propage au-dedans et en dehors de la matière. De même, les différentes formes
de manifestations ou d'expressions de la matière résultent d'une différence dans la fréquence des
vibrations que l'Esprit produit dans la molécule.

L'homme est donc composé de matière imprégnée d'Esprit, mais à laquelle est ajouté un
autre élément ou principe de la plus haute importance, appelé l'Ame; celle-ci donnant à l'homme la

Deuxième cercle communication n° 2 24


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

conscience, la vitalité et l'expression objective, elle en est par conséquent la partie réelle et la plus
importante et c'est pourquoi, ainsi que nous l'indiquent les Ecritures, l'homme est appelé « Ame
vivante. »

Avant de poursuivre la lecture de ce fascicule, nous vous suggérons de réfléchir à votre


propre conception de l'Ame. Vous voudrez bien nous faire parvenir comme d'habitude le fruit de cette
réflexion. Si nous ne recevons pas ce travail personnel, aussi simple soit-il, nous ne poursuivrons pas
l'envoi des communications suivantes.

Lorsque l'Ame est unie au corps de l'homme, les deux parties, l'Ame et le corps, ou l'Ame et
la matière, forment une créature vivante parfaite.

L'Ame a certaines facultés et attributs que l'Esprit, dans la matière, ne donnerait pas à
l'homme. Sans l'Ame l'homme ne serait qu'une création matérielle, et lorsqu'elle quitte le corps, au
moment que nous appelons la « mort », ce corps redevient une simple création matérielle, animée
d'Esprit, se manifestant d'une façon matérielle, mais n'ayant pas d'existence consciente. Avant la
naissance, le corps de l'homme, alors qu'il est encore dans le sein de sa mère, est une création
matérielle imprégnée d'esprit et vitalisée par la vie de la mère; mais ce corps n'a pas d'âme et jusqu'au
moment de la naissance, c'est-à-dire jusqu'au moment où la première insufflation pénètre dans le corps
et en fait un être humain, conscient et vivant, ce n'est pas encore une créature humaine. La mort n'est
que la séparation de l'Ame et du corps, elle ne détruit ou n'anéantit ni le corps, ni l'âme ; les deux
continuent leur manifestation sur des plans différents et indépendants, l'une sur le plan Cosmique et
l’autre sur le plan matériel.

Nous voyons donc que la matière existe et a existé de tout temps. Cette existence et ses
manifestations dépendent de la force ou énergie qui est en elle, c'est-à-dire de l'Esprit, dont DEPEND
TOUTE MATIERE. L'Esprit est donc la partie réelle de la matière, tout comme l'Ame est la partie
réelle de l'homme. Cette force importante, dans la matière, porte les noms de cohésion, d'adhésion ou
d'attraction, selon ses modalités d'opération. D'un autre côté, la conscience ne dépend pas de l'Esprit
mais de l'Ame.

La matière, vitalisée par l'Esprit, peut continuer à se manifester sous une forme ou sous une
autre, c'est ainsi que la géologie nous parle de la vie et de l'évolution des minéraux composant la
Terre. Mais la matière n'a pas conscience de son existence propre, pas plus qu'elle ne connaît
l'existence de toute autre forme de matière, près d'elle ou autour d'elle. Lorsque l'âme, cependant, a
pénétré dans un corps, la matière dont il est composé devient en quelque sorte consciente d'elle-même
ainsi qu'il a été démontré pour le corps de l'homme. La conscience est donc une faculté de l'âme.

Nous voyons par là que l'esprit peut exister et existe sans qu'il y ait en même temps
conscience; celle-ci ne peut se manifester que lorsque l'Ame entre dans la nature déjà organisée,
parfaitement formée et prête à la recevoir.

Avec ce dernier sujet abordé à la fin de la 2e communication du 2e cercle, nous entrevoyons


l'essence de la quête rosicrucienne. Quelle que soit votre impatience de prendre connaissance de la
suite des communications, sachez que les mots les plus beaux sont vides de sens s'ils ne sont pas mis
en application. Si vous voulez réellement progresser sur la voie rosicrucienne, alors souvenez-vous
que c'est par l'Amour et l'Harmonie avec la volonté divine, que notre désir de servir notre prochain
constituera notre plus grand bonheur. Nous mettrons alors réellement en pratique la devise du Cénacle
de la Rose+Croix : « de l'Amour, un Idéal » et seront prêts pour

Servir Ensemble une Terre Idéale.

Deuxième cercle communication n° 2 25


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

TABLE DES MATIERES

LE SPECTACLE DE LA VIE ................................................................................................................ 2


DUALITE DE CONSCIENCE ............................................................................................................... 6
DUALITE DE L'AME ............................................................................................................................ 8
VOLONTE ET SUGGESTION ............................................................................................................ 11
LA NATURE DE LA MEMOIRE ........................................................................................................ 14
UN MERVEILLEUX OUVRAGE : LE CORPS HUMAIN ................................................................ 16
LA FORCE DES HABITUDES............................................................................................................ 19
LE POUVOIR DE LA SUGGESTION................................................................................................. 21
LA CONSCIENCE : FACULTE DE L'AME ....................................................................................... 24
TABLE DES MATIERES..................................................................................................................... 26
INDEX DES NOTIONS ABORDEES ................................................................................................. 27

Deuxième cercle communication n° 2 26


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

DEUXIEME CERCLE

COMMUNICATION N° 3

Cénacle de la Rose+Croix

S.E.T.I. Cénacle de la Rose+Croix BP 374 87010 LIMOGES Cedex 1 France


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

« Nous savons tous que le développement de chaque membre diffère individuellement et que
c'est en eux que nos membres étudiants doivent trouver leur propre méthode, établir leur propre plan de
travail et leur travail spécial pour lequel chacun a le plus d'aptitudes particulières. Ceci peut ne pas vous
être révélé pendant longtemps, car tout dépend de vos aspirations, de votre concentration du but que vous
vous proposez d'atteindre, des mobiles qui vous font agir aussi bien que de l'harmonie individuelle avec les
lois universelles. Je ne saurais trop insister sur l'importance de la régularité que vous devez observer tant
pour vos périodes de travail que pour vos expériences et les exercices que vous avez à pratiquer. Dieu
même et la nature se révèlent à nous selon des lois harmoniques et un ordre bien défini, et l'homme ne doit
pas s'en désintéresser dans sa recherche d'une plus Grande Lumière, d'une compréhension et d'une
connaissance plus étendues. Je peux vous dire en toute certitude qu'aucune leçon, dans la vie, n'est apprise
aisément, et que sa valeur n'est complètement appréciée que si elle est répétée, et répétée encore jusqu'à
satiété, que si elle s'impose à notre conscience jusqu'à ce qu'elle devienne une habitude, jusqu'à ce que nous
soyons bien familiarisés avec tous ses aspects ».

Harvey Spencer Lewis

Deuxième cercle communication n° 3 1


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LA MEMOIRE, LEVAIN D’EVOLUTION

En commençant l'étude de cette troisième communication du second cercle, souvenez-vous


toujours que l'expérience personnelle est une source de connaissances, alors que l'expérience d'autrui ne
nous apporte aucune preuve de véracité. En vous basant sur l'intégrité et la compréhension exacte de
quelqu'un d'autre, vous n'avez aucune garantie de la justesse de son jugement. Gardez-vous donc
d'accepter aveuglément le point de vue d'un autre, quels que soient ses titres et sa qualification.

Nous avons déjà étudié la matière et nous nous sommes rendu compte que chacune de ses
particules, comme la création tout entière, est en perpétuel mouvement, étant imprégnée des admirables
qualités de l'esprit dont les vibrations sont la cause. A la base de toute manifestation de la matière, nous
savons que le mouvement signifie changement et que le changement signifie évolution et désintégration.

L'évolution, en toutes choses, commence lorsque l'impulsion initiale d'un ordre, d'un but
nouveau, ou plus élevé, se manifeste. Elle commence en même temps que la reconnaissance ou la
sensation d'un idéal ou d'un état supérieur à celui déjà existant. Dans la matière l'idéal se manifeste par la
pureté de la forme et dans la pensée l'idéal se manifeste par ce que nous appelons la spiritualité.

La désintégration, ou dégénérescence, en toutes choses, commence lorsque la plus haute forme


ou expression dans l'ordre ou le but de son évolution a été atteinte. Elle commence lorsque la potentialité
qui était dans la graine a porté fruit. Dans la matière, la forme se désagrège ; dans l'esprit et la pensée,
les facultés s'amoindrissent, sont affaiblies. Afin de donner une juste et claire appréciation de cette
question, nous allons reparler de la mémoire. L'idéal, soit dans la forme, soit dans la spiritualité,
lorsqu'il a été atteint, n'est pas perdu mais ajouté à son unité première, à sa graine, synthétisé en quelque sorte
avec elle en attendant une autre impulsion évolutive. Ainsi, d'une façon générale, le but naturel de toute
chose est l'évolution, et la désintégration ou la dégénérescence est simplement un retour aux éléments
fondamentaux avec leur force potentielle en vue de nouveaux commencements.

Mais vous pouvez vous demander : « A quoi servent ces changements que nous remarquons
dans l'évolution et dans la désintégration, et où mènent-ils ? »

Rappelez-vous que le principe inhérent de l'esprit est manifesté, dans toute forme de matière, et
chaque sorte de matière absorbe, assimile ou synthétise en elle-même tout ce qui est en accord avec le
principe fondamental de sa caractéristique et de son but propres. Or le but de la matière, ainsi qu'il est
démontré par l'évolution, est l'accomplissement de ces formes qui maintiennent les principes de vie. Sous
quelque aspect que nous considérions cette matière, nous la trouvons étroitement associée à la chimie de la
vie en même temps qu'à d'autres principes d'utilité et de beauté. Cependant nous pouvons nous rendre
compte que, d'une façon générale, la matière évolue et s'élève vers cette forme qui maintiendra la vie, et
par vie, nous entendons plus qu'une simple synthèse ou un simple accroissement d'elle-même, comme on
peut le voir jusque dans les plus infimes formes de vie, telles qu'une simple cellule vivante. Il y a non
seulement assimilation et croissance, mais aussi reproduction de son espèce. Donc la vie, dans la matière,
se manifeste par l'assimilation, par la croissance ainsi que par la reproduction, et c'est le but de toute
matière d'évoluer vers telles formes qui maintiendront la vie et en permettront l'expression.

Continuant notre étude de la vie, nous voyons qu'elle change constamment, qu'elle évolue et
se transmet. Pour cela aussi, il doit y avoir une raison, un but, tel qu'il a été démontré dans l'évolution de la
matière. Vous avez étudié les qualités et les attributs de la conscience objective et de la conscience
subjective et il vous est possible maintenant de vous rendre compte du fait que les formes de vie évoluent
et s'élèvent jusqu’à cet organisme complexe qui, en tant que véhicule de l’âme, soutient et manifeste la
conscience, c'est-à-dire cette connaissance qui découle de sa propre existence et de l'existence d'un
monde et d'autres entités qui l'entourent.

Nous pouvons maintenant aller un peu plus loin et dire que la conscience évolue et aspire à
son tour à quelque chose de plus élevé, qui est le développement de ce que nous appellerions la supra
conscience. C'est ce que nous, rosicruciens, appellerions l'Illumination, l'harmonie parfaite et ineffable
des deux consciences, de l'être s'unissant au principe même de la vie. Ce principe ramène à d'infimes
proportions toutes nos conceptions des manifestations matérielles en tant qu'êtres humains, avec sa
résultante de buts et d'oeuvres égoïstes.

Deuxième cercle communication n° 3 2


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

Jusqu'à maintenant, nous avons parlé de la matière et de la vie comme étant des choses différentes
; mais en étudiant la matière, ainsi que les lois de sa composition et de ses manifestations, nous
commençons à nous rendre compte que la matière est en elle-même un aspect de la vie. De même nous
pouvons percevoir que la est un autre aspect de la vie. La vie en réalité est en permanence dans la matière et
dans la pensée, ou dans la conscience, et nous parlons simplement de cette forme qui assimile, qui croît
et se reproduit comme étant le commencement de la vie. La vie cependant (mouvement, action et réaction,
évolution et involution) est dans toute la création avec la matière, comme l'un de ces aspects, et
l'intelligence consciente comme un autre aspect. En même temps que la vie évolue de la simple cellule au
groupe de cellules, et finalement à l'organisme complexe qu'est le corps humain, nous pouvons dire que
l'intelligence suit une marche évolutive similaire et est gouvernée dans ses manifestations par les mêmes
lois fondamentales.

Si nous considérons le commencement de la vie comme étant lié à l'évolution de la matière


qui assimile, croît et reproduit, nous pouvons dire que la vie elle-même indique une manifestation de la
conscience qui se développe dans la vie végétale et animale jusqu'au stade de conscience supérieur de
l'organisme humain. De la même façon que la vie se développe dans la matière, on peut dire que la
conscience commence d'une façon primitive similaire, se développant de l'unité cellulaire vers le premier
groupe structurel nerveux et finalement jusqu'au cerveau et au système nerveux complexe. La vie dans le
corps, ou en d'autres termes, le plus haut point de l'évolution de la vie matérielle, reçoit et transforme la
matière, au moyen de système digestif. De même nous pouvons dire que la vie dans l'intelligence
consciente, par le cerveau et le système nerveux de construction matérielle reçoit et transforme toutes
énergies matérielles en essence vibratoire, et doit être assimilée par le processus de la pensée et du
raisonnement. Ainsi le corps reçoit et opère la transmutation de la matière dont elle est l'équivalent
synthétique. L'intelligence et la matière, ou plus spécifiquement le corps sous ses deux aspects de vie, sont
étroitement associés, et il est facile de démontrer que les vibrations agissent sur les deux organismes, et que
les deux organismes, à leur tour, réagissent sur les vibrations et les modifient.

En admettant que la vie comprend la gamme de création tout entière, nous devons reconnaître
que la mémoire est l'un des plus importants attributs de la vie. Non seulement nous trouvons la mémoire
parfaitement manifestée dans les plus hautes formes d'intelligence, mais nous en trouvons également
d'admirables preuves dans les éléments matériels les plus inférieurs, par exemple, une molécule d'or dans
son évolution vers une masse plus importante, ne pourrait pas subitement transformer l'action de sa propre
nature et agir selon la loi caractéristique de quelque autre élément ; pour commencer cette nouvelle
évolution, il faudrait qu'elle devienne comme cet autre élément, et comme or pur, elle doit suivre une ligne
d'action définie en tout point semblable à celle des autres particules de sa propre espèce. La mémoire
cependant est démontrée d'une façon plus prononcée dans les formes plus élevées de la vie cellulaire ; par
exemple citons le cas où la chair du doigt a brûlé de telle sorte que son apparence naturelle est détruite ;
dans ce cas, au fur et à mesure que la guérison s'opère, nous voyons que l'apparence première a été
retrouvée, au point même que nous retrouvons les petites caractéristiques papillaires de la peau telles
qu'elles étaient avant la brûlure. La mémoire est l'instrument de travail de la vie, le levain d'évolution
de la création.

Le cerveau qui se développe enregistre très tôt la formation successive de vibrations qu'il reconnaît
par association, comparaison. C'est ce qui est appelé la mémoire. Celle-ci se construit progressivement à
partir de ces sensations produites par des agents extérieurs.

La conscience classe les vibrations selon leur ressemblance ou leur analogie, leurs différences
ou leurs contrastes et, dans ce qui n'était apparemment que chaos, elle met en ordre les éléments qu'elle
ajoute à la conscience objective pour tout ce qui a trait aux innombrables et complexes sensations
accumulées depuis les premiers jours de son existence. Par exemple en ce qui concerne la vue, chaque
fois qu'une vibration nouvelle ou inhabituelle fait impression sur le cerveau par le moyen des nerfs
optiques, la conscience évoque d'autres images avec lesquelles elle forme des associations ou relations
de diverses natures afin de pouvoir les classer, les cataloguer et les mettre de côté après en avoir reconnu et
compris la relation avec la création, afin de s'en servir éventuellement pour le développement d'une autre
sensation ou pensée.

La mémoire est cette fonction de l'esprit qui reçoit, conserve et reproduit les impressions; nous
pouvons ici apercevoir clairement l'analogie entre le corps et l'intelligence consciente, le double aspect

Deuxième cercle communication n° 3 3


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

d'une même chose : la vie ; l'un reçoit, assimile et reproduit la matière ; l'autre reçoit, conserve et
reproduit les impressions. La croissance de l'un est mise en évidence en sa structure matérielle, et celle
de l'autre en son idéation immatérielle.

Nous avons étudié les principes créateurs de vie dans la matière et nous aborderons à un autre
moment d'une façon plus complète le travail de l'intelligence, de la conscience et de l'idéation... Or,
tout stimulus agissant sur l'esprit et sur la pensée y laisse quelque trace et une modification de cette
action est reproduite, dans certaines conditions seulement, lesquelles exigent un stimulant identique ou
analogue, et plus cette analogie ou cette association est profonde et importante, plus durable sera la
mémoire individuelle. Mais l'un des traits particuliers de la mémoire est l'imprécision que donne une
impression continuelle de la même chose, ceci produit une monotonie qui n'éveillera pas un intérêt suffisant
à faire saisir fortement l'impression pour essayer de l'assimiler et de la rendre intelligible en faisant
appel aux associations ou relations d'idées d'une façon claire et définie. Nous remarquons ici que de nouveau
la loi universelle de rythme est mise en évidence. Les vibrations sont transmises par les nerfs sensoriels
au cerveau, suivant un rythme, et nous pouvons dire que les impressions allant au cerveau et en émanant
sont le résultat d'un même rythme avec lequel elles sont en accord. Lorsque ce rythme devient monotone,
la conscience est alors comme assoupie. Mais lorsque le rythme change, la conscience reprend son
activité, et c'est ce fait même qui explique et démontre l'aspiration du principe de vie, son évolution et
sa continuation jusque vers l'éternité.

Afin de comprendre clairement ce qu'est la mémoire, imaginons pendant un instant ce qui


arriverait si nous nous trouvions soudainement dans un état tel qu'aucun de nos sens ne pourrait comparer
ou associer ce qui les impressionne à rien de ce qu'ils ont perçu auparavant. La conscience, dans de telles
conditions, où tous les sens seraient mis en échec, serait annihilée et il nous faudrait nécessairement
recommencer dans un champ d'expériences totalement inconnu jusqu'alors. Nous avons tous noté les
résultats d'un état quelque peu semblable à celui-ci chez les personnes qui égoïstement mettent toute leur
confiance, à l'exclusion de toute autre chose, en ce monde matériel qui est sujet à des changements soudains
et radicaux, non seulement en ce qui concerne la mort du corps, mais encore la mort de ceux qui les
entourent et la perte des acquisitions matérielles et égoïstes dont ils ont fait leur idéal.

La vérité idéale du principe interchangeable si cher au coeur de tous les vrais rosicruciens est
concrétisée dans l'idéal que nous connaissons et que nous exprimons sous le vocable de Vie, Lumière et
Amour.

LE REVE MYSTIQUE

Selon un axiome rosicrucien, la perfection consiste :

• dans l'ordre physique : en la réalisation du rêve de beauté ;


• dans l'ordre moral : en la réalisation du rêve de fraternité et d'amour ;
• dans l'ordre intellectuel : en la réalisation du rêve de poésie ;
• dans l'ordre spirituel : en la réalisation du rêve mystique.

Mais les quatre ordres n'en forment fondamentalement qu'un seul et les quatre idéaux n'en
constituent en réalité qu'un seul.

Si nous nous référons brièvement à la relation entre l'imagination et la lumière, nous verrons, en
supposant que la transfiguration de l'humanité soit possible, que l'imagination doit en être le facteur actif
suprême. Ceci est la base de toute aspiration, car toute aspiration se rapporte aux choses que nous
concevons, que nous imaginons, mais que nous n'avons pas encore atteintes. En toutes choses nous
aspirons à un idéal ; même dans un désir illicite un idéal est en vue, bien que cet idéal appartienne à une
catégorie régressive. Toutes les ambitions, tous les mobiles ont une relation avec un idéal, et l'énergie qui
mène à l'accomplissement d'un but, dans quelque branche d'activité que ce soit, à sa source dans
l'imagination, dans l'attente ardente des jeunes, des sensations que leur apporteront les années à venir, dans
la lutte pour la richesse, pour le pouvoir, pour la renommée c'est l'imagination qui crée, qui conçoit, qui
définit les détails, qui dore les perspectives, qui active les feux de la convoitise, et pare l'objet en vue des

Deuxième cercle communication n° 3 4


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

multiples couleurs de sa fantaisie. Dans le cycle courant des circonstances de la vie journalière, le champ de
l'imagination est circonscrit dans des bornes qui, si elles ne sont pas réellement sordides, sont pour le
moins étroites, fréquemment mesquines, sinon basses. Si nous voulons élever l'humanité, élargir son
champ d'action, transformer ses futiles motifs en d'autres, d'une plus haute portée, plus nobles et plus
parfaits, nous devrons étendre le domaine de ses aspirations et pour y arriver, nous devons donner de
l'essor à son imagination, agrandir son champ d'horizon.

Si nous pouvons augmenter ce qui est la source de toute force, de toute ambition, de toute
aspiration, de tout désir ; si nous pouvons doter ce principe d'une nouvelle vitalité, lui donner un objet
plus élevé, de plus ample portée, nous aurons réussi dans l'une des oeuvres les plus importantes tendant,
sur cette terre, à la perfection, car nous aurons transformé la fontaine et la source de tout progrès. Il
est possible d'accomplir la transfiguration d'un monde par le moyen de l'instrument psycho-chimique d'une
imagination éclairée. Nous n'exagérons pas en faisant cette affirmation. Le monde est tel que nous le
concevons. Transformons la conception et nous transformerons le monde. C'est un processus qui a été
accompli à de nombreuses reprises au cours de l'histoire.

Sous Alexandre et sous Napoléon, on peut dire qu'un rêve colossal de conquêtes a changé la face
du monde. Par le Bouddha et par le Christ le doux rêve d'une religion d'amour a donné depuis des siècles
à des millions de croyants une nouvelle doctrine de vie. Le rêve de Platon est le phare qui a guidé et
dirigé les plus hauts esprits philosophiques. Et que dirons-nous du poète qui, dans sa profonde connaissance
de l'action humaine, s'écriait : « Je laisse à d'autres le soin de faire les lois du pays, pourvu que j'en puisse
faire les chants en indiquant la source ! » Car si les lois règlent et régissent l'action, les chants en
indiquent la source. C'est ainsi que le troisième Empire avait aboli « La Marseillaise », et lorsque
l'empire tomba à Sedan et que « La Marseillaise » jaillit des lèvres d'une nation révoltée, l'imagination
de la France en fut électrisée, la République était un fait accompli, et l'empire devenait à jamais
impossible.

Dans toutes les parties de la vie humaine et dans toutes ses sphères d'action, l'imagination est
également puissante. S'agit-il de religion ? Alors le mystère primordial, le plus profond de toute religion
vitale est le processus que nous appelons la conversion qui est un changement radical d'idées, résultant
d'une des nouvelles tendances de l'esprit, d'une différente direction de l'activité, d'une déviation du cours de
la vie. En occultisme, en kabbalisme, en mysticisme on reconnaît le pouvoir de l'imagination, et le
développement de ce pouvoir est le véritable objet de la magie céleste et de l'alchimie spirituelle.

La fantaisie joue et plaît ; l'imagination commande et oblige. L'imagination crée ; la fantaisie


combine seulement. La fantaisie change pour un instant la feuille fanée en un précieux métal ; l'imagination
constitue une conversion alchimique permanente. L'Ame également ; ce qui tient de la fantaisie au
départ de certains mouvements religieux peut divertir l'âme pendant un moment, mais pour accomplir
une réelle régénération, la conception consacrée de choses saintes et profondes est nécessaire. La fantaisie
change la manière, l'imagination transfigure le motif.

L'imagination est primordiale ; dans son ordre propre, elle est souveraine. Dans la
reconnaissance de ce fait nous trouvons une autre raison pour en appeler aux poètes, car ils sont les
Hiérophantes de l'imagination. Les faits, les principes et les théories des sciences occultes et hermétiques
restent stériles s'ils ne sont pas vivifiés par le pouvoir de l'intelligence. Les arts magiques avancent
ésotériquement, et ont un pouvoir d'illumination spirituelle sur le seul plan purifié de l'intense et suprême
imagination. Le véritable plan de la magie est le psychique et le translucide. Ce qu'enseigne la science
mystique, c'est la manière de réaliser le rêve. Les manifestations magiques offrent, en un certain sens, un
aliment à l'aspiration et ils sont la matière plastique que la faculté créatrice de l'esprit interprète et adapte à
son gré.

Il n'est pas question ici de théories historiques et romanesques, ou d'une présentation brillante
mais peu sûre d'événements historiques. Dans le domaine de l'histoire, ces choses sont intolérables. C'est
une question d'investigation psychologique et de transmutation psycho-chimique de vérités banales pour
les fins secrets de l'âme. Ceci a eu lieu en tous temps et de nos jours plus que jamais. C'est un processus
naturel par lequel l'amertume et les trivialités du passé sont inconsciemment éliminées par l'esprit dans
son examen rétrospectif et qui illumine la perspective des souvenirs du rayonnement adouci et embelli
de la lumière incréée. En sublimité et en signification, les prodiges de magie les plus étonnants sont loin

Deuxième cercle communication n° 3 5


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

d'arriver à la grandeur indéfinie que leur première et vague impression crée dans une imagination qui est
en contact avec le merveilleux et l'inexploré, car cette impression, lorsqu'elle n'est plus neuve s'évanouit et
disparaît à la lumière de la routine journalière.

Ceci est le vrai secret de la vivacité, de la fantaisie et de l'apparente réalité de ce qui touche
au domaine de la féerie, chez l'enfant impressionnable, sur lequel une connaissance plus approfondie n'a
pas eu le temps de faire son travail. Le mystère rosicrucien est plein de grâce et de terreur pour tout
investigateur transcendantal jusqu'à ce que l'histoire ésotérique des rosicruciens soit connue, et c'est
alors que la couronne impérissable de ces célèbres Teutons tombe en poussière dans la main, et que les
pommes d'or de leurs Hespérides alchimiques se changent en fruits desséchés. Parfois cependant, la
période d'investigation et d'étude est suivie de celle de l'initiation et alors le mystère de la Rose-Croix peut
revêtir un nouvel aspect, une lumière éclairant sa solution.

Nous avons fait nous-mêmes des investigations sur ces sujets dans le domaine de l'histoire et
nous avons été plongés dans le sentier de la désillusion, mais par la suite nous avons répondu à un plus
haut appel, et en étendant notre main pour la placer dans celle du Maître, il nous est permis d'apprendre ce
que nous ne croyions pas auparavant. Quoi qu'il en soit, comme un refuge contre la désillusion permanente
et par une révélation de hauteurs insoupçonnées, le Cénacle de la Rose+Croix rend témoignage sans
hésitation à la valeur de l'imagination, et indique que la disparité qui existe entre l'imagination et la
réalité mesure la hauteur supérieure de l'âme humaine. D'anciennes légendes, lues sous cette lumière,
révèlent de nouvelles perspectives ; d'anciens faits reconsidérés sous cet aspect nouveau annoncent de
nouvelles possibilités ; d'anciens rêves se transforment rapidement en réalités. Le domaine du mystique
est une terre de rêve inexplorée, un monde merveilleux et illimité, la synthèse de la beauté et de la vérité ;
et l'astre magique dont l'orbe dorée l'illumine est le principe créateur de l'imagination.

Les rosicruciens n'ont pas l'exclusivité des pouvoirs soi-disant étranges qu'on leur attribue.
Toute personne en bonne santé, et saine d'esprit également, peut avoir ces mêmes pouvoirs et les
développer ; développer également certaines facultés et certaines aptitudes latentes si elle connaît les lois
qui s'y rapportent et si elle les met en pratique. Le rosicrucien suit certains principes qu'il a appris, tels
ceux de la respiration, qui seront enseignés plus tard, auxquels il ajoute la prononciation de certains sons
produits par les voyelles, l'application de certaines règles et l'emploi et le développement de la volonté au
moment opportun. Au moyen de cette connaissance et de ces exercices, le rosicrucien est apte à obtenir un
champ de vision, d'audition, de sensation illimitée ; ce qui implique l'utilisation de l'intelligence
consciente plutôt que du corps et du cerveau de l'homme. Sachant comment, quand, où et pourquoi il peut se
servir de cette connaissance, fait la force et la puissance du mystique dans l'accomplissement de ce travail.

Notre travail aura donc pour objet le développement de ce pouvoir occulte des sens, afin de
percevoir davantage que par le moyen du cerveau. Vous vous êtes probablement rendu compte dans les
expériences que vous avez faites, que chez la plupart d'entre nous, la perception de l'oeil est limitée à
certaines vues. Cette lacune doit être imputée à l'éducation scolaire ordinaire. Mais, lorsqu'une personne
commence à étudier les arts, pour devenir peintre par exemple, elle doit apprendre deux choses : à voir
bien et correctement ; ensuite, à reproduire ce qu'elle voit sur le papier, ou sur la toile. La différence entre
un artiste et une personne qui seulement dessine, et qui peint des choses simples à l'occasion, est que le
premier a une plus grande acuité et perfection de vision et qu'il voit ce que d'autres ne voient pas. Vous
pouvez demander « Mais la peinture ne comporte-t-elle pas une technique ? » Si l'artiste voit
correctement et convenablement, il développe une technique appropriée à sa perception, et la technique
toute faite sur la couleur, sur la forme, la perspective, a réellement été créée pour ceux de moindre mérite
qui essayent d'être ce qu'ils ne sont pas. Lorsque nous regardons un paysage d'un oeil non-entraîné, ce
qui est le cas pour la plupart d'entre nous, les arbres divers, les buissons, l'herbe, nous paraissent
simplement verts, le ciel simplement bleu avec peut-être, un nuage blanc ou gris ; les fleurs de même nous
paraissent rouges, jaunes, violettes, sans nuances subtiles de coloris, et nous en voyons encore bien moins
les détails minimes de forme. Par contre, l'artiste qui sait voir note les différentes nuances qui forment
des combinaisons de couleurs, chacune donnant une impression différente et l'équilibre de la forme en
perspective est naturelle à sa perception détaillée de la forme elle-même. Ses yeux voient d'une façon
analytique et il emploie ses couleurs en coordonnant ce qu'il voit. Il est parvenu à cet art de voir par la
pratique ; ses yeux voient davantage, voient les choses et les qualités d'une façon plus fine et plus subtile
parce qu'il sait comment voir et observer. Il en est de même pour le musicien dont le sens de l'ouïe a été
développé, pour l'épicurien, pour le sens du goût ; pour le parfumeur, avec son sens de l'odorat, etc.

Deuxième cercle communication n° 3 6


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En relation avec votre étude sur l'imagination, nous attirons votre attention sur les deux sens que
peut avoir ce mot, et nous aimerions que vous réfléchissiez à la différence qui existe entre ces deux sens ; en
effet, il y a une imagination en quelque sorte passive qui consiste en une représentation mentale d'images,
de visualisation d'objets et de choses, en une reproduction d'images ou d'événements psychiques, alors
que par contre l'imagination créatrice tend à construire, soit avec les éléments tirés de la mémoire, soit
avec des éléments entièrement nouveaux, formant ainsi quelque chose de concret et de défini en l'esprit, au
point de prendre des choses qui semblent n'avoir point de forme ou d'existence et de les associer avec
d'autres jusqu’à ce qu'une chose entièrement nouvelle soit créée. Vous pouvez essayer d'imaginer, en vous
représentant mentalement, par exemple, l'image de la Tour Eiffel ; mais si à cette image vous accolez près
de la base une grande pyramide dorée et au sommet de la pyramide un obélisque d'une trentaine de
mètres, votre imagination sera alors plus qu'une simple représentation mentale ; vous aurez créé quelque
chose en votre esprit. Par ces exemples, vous vous rendrez compte de la différence qui existe entre les deux
sens que l'on donne au mot imagination.

L'un des plus merveilleux exemples d'imagination scientifique nous a été donné par Jules Vernes,
lorsqu'il avait imaginé la création d'un vaisseau sous-marin, les moyens de pénétrer au fond des mers, la
nature de la surface de la terre, et de conditions encore inconnues à son époque. Il n'a dépeint ces choses
qu'après les avoir imaginées, et ce ne serait pas perdre votre temps si vous aviez l'occasion de lire quelque
histoire de Jules Vernes, afin que vous vous rendiez compte de quelle façon l'imagination peut précéder
dans le temps les découvertes scientifiques, et que l'imagination est réellement une étape préliminaire dans
la création, ainsi que nous l'avons souligné dans cette étude.

L’IMAGINATION : REVELATION DE L’ETRE

Il nous est certainement facile maintenant de comprendre la cause vibratoire de toute


manifestation et de toutes les impressions dont nous avons conscience, soit venant du dehors, comme les
sensations reçues par la conscience objective par les organes du cerveau et du système nerveux soit du
dedans par les impressions reçues ou stimulées par la conscience subjective. Notre connaissance des
polarités positive et négative nous permet de nous rendre compte des actions et réactions vibratoires dans
toute la vie qui anime la matière, la conscience, l'intelligence et l'âme. La cause des impulsions ou des
impressions est vibratoire et ces mêmes impulsions et impressions produisent à leur tour des
vibrations. Or l'effet des vibrations, sur l'esprit, constitue cette fonction que, dans sa manifestation
objective nous appelons la pensée ou le raisonnement, qu'il soit exprimé ou non.

Le raisonnement est semblable dans l'esprit de l'homme primitif et dans celui de l'enfant moderne.
Pour comprendre comment la perception des vibrations ou des impulsions vibratoires peut provoquer le
raisonnement, nous devons nous rappeler que le raisonnement, dans l'esprit d'un homme primitif comme
dans celui d'un enfant de nos jours, commence, dans son processus fondamental par l'arrivée sur leur
cerveau d'une impression. Cette impression, ou impulsion vibratoire, peut être soit l'exacte reproduction
d'une ou de plusieurs impressions ou impulsions emmagasinées dans la mémoire, soit l'extrême opposé de
cette même impression ou impulsion. Une attraction harmonieuse est ainsi établie entre l'ancienne
impression et la nouvelle, qui en provoque une troisième, celle-ci étant la reconnaissance de la similarité
ou bien de la différence entre les deux, cette reconnaissance donne naissance à un processus d’analyse, de
comparaison et d'examen qui constitue le raisonnement. Par exemple, supposons que nous touchions la
peau d'une pêche sans la voir, nous aurons probablement une sensation qui nous rappellera quelque
chose de pelucheux, de velouté, et nous identifierions cette impression comme sensation de velouté.

Toutes les vibrations laissent sur la conscience un effet défini selon le degré d'attention avec lequel
nous les avons perçues. Mais toutes les impressions qui stimulent la pensée ne viennent pas entièrement du
dehors, c'est-à-dire extérieurement par le moyen de vibrations matérielles; nous devons nous rendre
compte qu'il nous vient également des impulsions intérieures, les vibrations matérielles arrivent du
monde matériel à la conscience objective, et les vibrations immatérielles viennent par la conscience
subjective du monde immatériel, c'est-à-dire de ce qui est purement intelligence. Par exemple, nous
enregistrons les impressions qui nous viennent du dehors par la conscience objective et celles qui nous
viennent du dedans, par la mémoire, la projection des pensées d'autrui et de la grande source divine de
l'intelligence cosmique omnisciente. Nous pouvons dire que la partie subjective de notre être n'est en

Deuxième cercle communication n° 3 7


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contact qu'avec l'intellect et la conscience subjective dont elle reçoit exclusivement les vibrations et
impressions, mais qu'un instrument temporaire lui a été donné par le moyen duquel elle peut entrer en
contact avec le monde matériel et en recevoir des impressions ; cet instrument, c'est l'intelligence objective
qui permet de prendre conscience des choses qui nous entourent. La « terra incognita », le monde inconnu
de la science physique moderne est la conscience, et lorsque nous parlons de conscience, nous voulons
dire cet aspect de l'intellect humain qui est connu sous le nom de conscience objective. On se rend souvent
compte de ce fait, mais au lieu d'étudier la question sérieusement en partant du principe fondamental de la
dualité de l'homme, en ses qualités matérielle et immatérielle, objective et subjective, terrestre et
cosmique, on renouvelle sans cesse l'absurde tentative d'adapter la conscience au phénomène, comme si
elle était un attribut de la matière. Tandis que si la conscience objective, qui est le canal entre le domaine
terrestre et le domaine cosmique, était étudiée et considérée comme ce qu'elle est en réalité, c'est-à-dire
un attribut de l'âme, on s'apercevrait qu'elle est le facteur premier, le principe fondamental dans toute
expérience individuelle et qu'elle n'est nullement confinée à une action mécanique sensorielle, ou aux
impressions des cinq sens objectifs et à leur relation avec le cerveau humain. La conscience est un attribut
de l'âme. C'est l'aspect mental de la vie qui comprend la sensation, la perception, la classification (ou le
raisonnement) et dont les forces motrices ou principes actifs sont l'imagination, l'aspiration et
l'inspiration. Les deux derniers, aspiration et inspiration dépendent du premier principe, car nos aspirations
aussi bien que nos inspirations sont à l'échelle de notre imagination et dépendent du degré auquel elle
s'élève suivant les impressions qu'elle est susceptible de percevoir.

Le processus entier de la pensée est un champ plus ou moins inexpliqué mais, par le canal des cinq
sens objectifs, une conscience est établie en relation avec le monde extérieur seul. Ce n'est pas la pensée,
mais la conscience qui est le facteur principal de la vie individuelle. Lorsque nous disons par exemple
« L'homme est tel que les pensées qu'il nourrit en son coeur », nous entendons autre chose que de simples
pensées qui peuvent être ou ne pas être le résultat final, ou la réalisation d'une impulsion reçue, telle qu'elle
est interprétée par l'individu. Ces mots, les pensées qu'il nourrit en son coeur signifient la conscience
perceptive de l'homme, - avec tous ses degrés et ses nuances d'imagination, d'aspiration et d'inspiration - qui
n'est pas complètement limitée aux impressions ressenties et perçues du monde extérieur et matériel. Si
nous connaissions bien notre propre faculté de conscience, nous connaîtrions le principe de vie lui-même.
Si nous percevions parfaitement et complètement la faculté de conscience d'autrui, ce qui impliquerait en soi
une parfaite compréhension, une sympathie et un amour total, nous ne le connaîtrions pas simplement,
mais nous nous sentirions un avec lui et inséparable de lui. Il en est de même avec la conscience divine
et cosmique. Notre connaissance ne doit pas être uniquement intellectuelle car dans la parfaite harmonie,
dans la parfaite communion avec la conscience nous ne percevons pas seulement, mais nous comprenons
et sentons notre sympathie et notre affinité, nous sommes un avec cette conscience, dans le principe
d'amour et non pas individuellement séparés. Connais-toi toi même, connais ton prochain, et la
conscience cosmique sans limites te sera révélée, selon ta compréhension, ta sympathie, ton affinité et ton
amour.

La conscience, le centre de la vie de l'homme, est située entre deux mondes et elle est
naturellement ouverte aux deux. Elle est pour ainsi dire le pivot entre le monde terrestre et le monde
cosmique, un point dans le temps, ayant la mémoire du moment qui a précédé et annonçant le moment à
venir. Autrement dit, le fil de la mémoire permet à la conscience de se reporter en arrière, dans le passé, et à
l'élan de l'imagination lui permet de pressentir, d'anticiper ou, en quelque sorte, de se projeter dans l'avenir.

Le maintenant de l'existence est une expression, ou une conception tout à fait courante, dans divers
cultes, mais nous comprenons certainement qu'en réalité le moment présent n'existe pas, car le moment
futur arrive continuellement dans notre conscience, y passe rapide, insaisissable, pour devenir le moment du
passé. La conscience est comme le point de contact, dans le sablier du temps, entre le passé et le présent,
mais elle ne fait partie ni de l'un ni de l'autre. Nous pouvons parler du passé et de l'avenir immédiat comme
étant le présent à cause de leur proximité. Mais notre vie n'est pas même confinée à ces étroites limites. Au
moyen de la mémoire nous pouvons percevoir les résultats et remonter jusqu'à leurs causes, et par le
pouvoir de l'imagination nous pouvons percevoir ce que seront les effets et les causes établis dans le passé
ou sur le point d'être établis dans l'avenir. Ainsi nous voyons que la principale raison d'être de la conscience
est la connaissance et qu'elle ne sert pas pour une simple gratification des sens. Aucun moment ne peut être
éternel, car le temps continue sa fuite inexorablement, mais notre appréciation de l'instant qui passe
demeurera selon la connaissance que nous avons acquise par expérience, dans notre mémoire qui n'est en
somme qu'un aspect déjà accompli et cristallisé de l'imagination.

Deuxième cercle communication n° 3 8


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Nous pouvons dire que la conscience, en général, jouit de cette aptitude à se rappeler et à
prophétiser ou à pressentir les heures à venir, aptitude qui va, pour la majorité des humains, du simple
degré au degré extrêmement rare où la mémoire peut remonter en arrière, en quelque sorte, dans cette
incarnation et dans les précédentes, alors que l'imagination, comme un éclaireur s'élance loin dans l'avenir
qu'elle pressent. Ainsi la mémoire et l'imagination s'étendent à la compréhension de l'éternité du principe de
vie.

Nous savons que notre conception de conditions présentes, telles que le fait d'être assis sur une
chaise au moment présent, implique la mémoire du fait que nous avons été assis depuis un instant, ainsi
que des raisons qui ont motivé notre position présente. Mais en outre, nous savons que cette condition
continuera jusqu'à ce que nous voulions qu'elle change et quand nous le voulons nous percevons déjà
l'avenir dans le projet ainsi fixé. Nous devons cependant prendre en considération les entraves que
chacun rencontre dans l'accomplissement ou dans la tentative d'accomplissement de l'image qu'on se fait
de l'avenir. Pourquoi ne pouvons-nous prévoir clairement, de façon définie, et sans limites, l'avenir avec
son immortalité, son éternité, sa divinité ? Ici nous nous heurtons à ces obstacles, imaginés et voulus
par d'autres semblables à nous-mêmes et, plus qu'à tout autre chose, à cette imagination divine créatrice,
à cette volonté cosmique. Souvent et presque exclusivement notre imagination et notre volonté travaillent
en vue de nos buts personnels, pour notre propre bénéfice égoïste, à tel point que même lorsque nous les
exerçons pour d'autres, nous limitons leur action à ceux seuls que nous aimons ou qui sont nos amis. Nous
limitons notre imagination aux choses inférieures et même matérielles, qui à leur tour sont soumises aux
limites de leur propre champ d'expression et par suite sont si souvent inachevées à cause de l'étroitesse
de leur portée.

Ainsi que nous l'avons dit, le fil de la mémoire nous reporte en arrière dans l'histoire, et
particulièrement dans l'histoire de notre conscience individuelle des expériences, des oeuvres et des
créations qui, à leur tour sont passées de la catégorie des résultats et des effets à celle des causes et des
mobiles pour le développement d'autres expériences, d'autres oeuvres et d'autres créations. Ainsi les effets
deviennent des causes et de nouveau les causes produisent des effets, mais l'imagination, le fil qui nous
conduit vers l'avenir est en quelque sorte la gamme ou le clavier de l'intelligence humaine qui rend
possible le changement et l'accomplissement de nouvelles causes et effets indépendamment de ceux qui
leur ont donné naissance.

Or, lorsque nous employons le mot imagination nous avons tendance à en limiter l'acception à la
faculté de représentation d'images mentales et particulièrement visuelles, faculté passive en quelque
sorte. Mais nous ne devons pas ne donner à l'imagination que cette portée restreinte, car dans un sens plus
large, ce terme signifie le pouvoir ou le processus de formation de constructions idéales, par images,
conceptions ou sentiments avec une liberté relative vis à vis des entraves objectives. La première
signification entre dans la catégorie de la simple imagination reproductrice, alors que la seconde, d'une
plus large portée, est ce que les psychologues dénomment l'imagination créatrice, productrice. Cette
dernière, que nous comprenons comme étant plus étendue, plus fertile, a comme point de départ les
images mentales, les concepts et les sentiments ou sensations suggérés mais non précédemment
expérimentés, et de là elle s'élance au gré de sa fantaisie, vers la création mentale et l'idéation poétique.

La mémoire n'est naturellement pas la base de notre imagination, mais c'est par l'imagination, plus
que par la mémoire, que notre être propre nous est révélé et que nous sommes à même de reconnaître ce
changement défini qui s'opère en nous et qui est notre devenir, en notre conscience, ou agit notre force
créatrice intérieure. Combien il nous est aisé de juger et de connaître une autre personne par son imagination
! La simple expérience consistant à donner à chacune, dans un groupe de plusieurs personnes la même
suggestion, la même image ou le même concept qui agira comme point de départ dans leur processus
individuel d'imagination, vous en révélera davantage que vous ne pouvez vous en rendre compte en ce
qui concerne les variations dans les résultats ou les conclusions tirées par chacune de ces personnes. Nous
lisons, nous voyons, nous sentons, nous goûtons ces choses produites par l'imagination créatrice de l'artiste,
et ne pouvons-nous pas, parfois, percevoir et peut-être apprécier et jouir des choses émanant de
l'imagination du Divin Créateur ? En aspirant à nous élever vers cette imagination créatrice de Dieu, nous
recevons l'inspiration et nous créons divinement ce qui trouvera sa place au service de l’humanité. Si nous
n'avons pas de crainte en notre conscience, si nous n'avons le souvenir d'aucune oeuvre mauvaise,
d'aucune mauvaise intention, nous sommes alors possesseurs d'une imagination semblable à celle du Divin
Créateur ou Intelligence Suprême du Cosmos.

Deuxième cercle communication n° 3 9


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Nous ne sommes pas toujours capables d'exercer un contrôle absolu sur la mémoire et il ne nous
est pas toujours possible d'oublier à volonté nos oeuvres ou nos conceptions passées. De même il ne
nous est pas toujours possible d'exercer un contrôle absolu ou une force suffisante dans l'éveil de cette
sublime fonction de l'esprit appelée imagination. Quelle en est la raison ? Nous signalons à nouveau à ce
sujet la fausse méthode d'éducation qui consiste à tourner en dérision ou bien ignorer ces précieuses
facultés que sont la mémoire et l'imagination, fausse méthode qui cependant remplit nos cerveaux de
faits inutiles, erronés non scientifiques et indigestes, accumulées et liés ensemble par une conception
pervertie qui présente les démonstrations comme si elles étaient les lois elles-mêmes et admet le
principe que la fin justifie les moyens.

LE POUVOIR CREATEUR DE LA PENSEE

Nous venons d'étudier la question de l'imagination, et ceci, conjointement avec ce que nous
avons appris précédemment, nous amène à un sujet d'importance capitale : le pouvoir créateur de la
pensée et de l'esprit humain

Cependant, avant d’engager cette analyse, il serait bon que vous suspendiez votre lecture afin de
méditer quelques instants sur cet attribut essentiel qu’est l’imagination. Vous voudrez bien nous faire
parvenir, après avoir achevé l’étude de cette communication, un commentaire écrit du fruit de votre
réflexion. Sa réception déclenchera l’envoi de la communication suivante.

La nature ne nous donne pour ainsi dire que la matière première avec laquelle nous construisons,
depuis les plus modestes chimères de notre fantaisie jusqu'aux créations merveilleuses et immortelles du
génie, au moyen de l'action sublime et créatrice de l'imagination. De même qu'avec d'autres matières
premières l'homme peut construire la hutte de l'homme primitif, le modeste pavillon de l'homme ordinaire,
les palais somptueux des grands de ce monde, ainsi, au moyen de l'imagination, la pensée humaine tire de la
matière première, soit de modestes réalisations, soit d'immortelles créations. Mais quelle est cette matière
première ? Comment l'emploie-t-on ? Quels sont les résultats ? A ce sujet, veuillez vous rappeler ce
que nous avons dit précédemment ; à savoir que la conscience et la pensée sont constamment en rapport
avec la conscience universelle, avec l'essence pure de toutes choses et nous vous avons dit que la
conscience objective n'avait été apparemment créée que comme instrument temporaire de l'intellect pour
entrer en contact avec le monde de la forme.

Avec le doigt nous touchons à une substance et nous paraissons la sentir dans ce doigt, mais il
n'en est pas ainsi, car la sensation se produit dans la conscience. Les personnes amputées d'un bras ou d'une
jambe gardent néanmoins un certain sens du toucher dans leurs extrémités, ils ont l'impression de
bouger le doigt ou bien le bras. Comment peut-il en être ainsi ? A ceci nous répondrons que la conscience a
une certaine extension psychique dans les doigts, les bras, les jambes, et que ces formes psychiques
correspondent à celles du corps ; mais cette question des membres psychiques de la conscience, dont nous
parlons sommairement ici, sera étudiée de façon beaucoup plus approfondie dans d'autres communications.
Nous pouvons cependant comprendre dès maintenant que puisque la conscience et l'intellect ont leur
organisme « spirituel » absolument parfait, et puisque de l'intellect même, émanent toute beauté et toute
forme, le corps de l'homme n'est par conséquent que le produit ou la manifestation de l'esprit, et le corps de
chaque créature existante est la forme manifestée de son corps psychique avec ses conceptions limitées ou
illimitées. Or la conscience ayant en soi le pouvoir ou la faculté de sensation ou de mouvement, fait
simplement mouvoir ses doigts, ses bras, ou ses jambes psychiques, et par la transmission des vibrations ou
impressions au moyen des deux systèmes nerveux, les doigts, les bras, ou les jambes physiques et naturelles
sont soumises à un mouvement exactement correspondant. Toute action ou mouvement a son origine dans
la substance invisible du corps, action ou mouvement qui est ensuite transmis aux parties solides et
physiques plus grossières ; et ce sont celles-ci qui sont mues et actionnées en dernier lieu.
Il en est ainsi non seulement dans tout mouvement musculaire, mais dans la nature tout entière.

Derrière toute création, toute substance et puissance, il y a l'esprit, la pensée. Au fur et à mesure
que notre regard descend et s'oriente vers le monde des formes, nous voyons le changement continuel de la
pensée dans son approche graduelle vers la forme créée. Petit à petit, elle a émergé de l'invisibilité et de
la nuit chaotique vers la lumière du jour, où elle est révélée aux sens du spectateur dans toute la beauté

Deuxième cercle communication n° 3 10


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variée de ses formes créées. Lorsque la création du monde fut terminée, ce dernier avait encore besoin
de la substance originelle ou principe spirituel, afin que l'intelligence infinie de son créateur, puisse,
par cet instrument, rester en contact avec le monde et le gouverner, non seulement dans ses révolutions par
les principes d'attraction et de répulsion, mais également pour produire tous les changements et continuer
l'action évolutive dans les divers règnes minéral, végétal et animal.

Continuant notre étude du pouvoir créateur de la pensée par le moyen de l'imagination, nous
voyons que la pensée évolue dans un processus de formation ininterrompue et de changement incessant, par
lesquels les jugements que nous formons ou les notions que nous acquérons prennent diverses formes.
Les pensées multiples, diversement nuancées et alimentées, se succèdent l'une après l'autre formant des
combinaisons très différentes, ayant tendance à se manifester, à se réfléchir, ou à se suivre dans des
conditions de temps, de lieu et de manière les plus diverses. Et nous avons ici la véritable
caractéristique de la pensée humaine : il n'y a pas d'état stationnaire dans une conscience éveillée, tout y est
en mouvement. Toute image qui la traverse en chasse une autre et peut devenir un centre d'attraction pour
d'autres images.

Nous ne pouvons pas davantage concevoir la pensée dans un état stationnaire, sauf pour un
court laps de temps, que nous ne pouvons imaginer la possibilité d'un arrêt même bref, de la vie cellulaire
dans un organisme vivant. Chaque jour, chaque heure, chaque moment nous apporte un grand nombre de
nouvelles productions ou d'images qui entrent en combinaison avec celles qui les ont précédées, donnant
un accroissement des pensées et, avec cette action de la pensée, la personnalité évolue. De même que
de nouveaux instruments ajoutés à un orchestre en rendent la musique plus harmonieuse, d'une harmonie
plus complexe et augmentent le pouvoir d'action sur l'attention de l'auditeur nuançant les passages
émotionnels et rendant plus difficile l'analyse de cette fusion de sons, de même les nouveaux produits de la
pensée, ou les idées, se combinant avec celles déjà formées, donnent dans l'esprit une plus grande force
logique, une plus grande consistance aux lois qui régissent son existence.

Nous constatons l'assimilation, la croissance et les reproductions imaginatives de la pensée.


Mais comment ces reproductions sont-elles créées ou projetées dans le monde de la forme ? Nos processus
mentaux ou nos conceptions porteront certainement leurs fruits, mais ce sera pour ainsi dire à la manière
d'une image, lorsque nous les considérons au point de vue du monde de la forme. Dans le monde de la
forme le développement de la parole indique la première projection écrite par la pensée de l'homme, qui
se distingue de toutes les autres espèces animales par la compréhension qu'il a de son entourage.
Cependant, ce n'est pas seulement par la parole que l'homme est capable de reproduire ou de manifester ce
qu'il imagine, car s'il s'exprime déjà dans la forme et le mouvement, il évolue bientôt jusqu'à la
manifestation des créations de son imagination par le moyen de la couleur, du son, etc. Ceci nous amène à
parler de cette partie de l'humanité que nous sommes enclins à séparer du reste des mortels et à appeler des
artistes, alors qu'en réalité tous les humains, qui représentent la plus haute création de Dieu, sont tous des
artistes et ne peuvent être séparés mais classés seulement selon leurs oeuvres, selon leur intention et
l'habileté de leur production dans le monde des formes.

Nous arrivons maintenant à la question des émotions sur lesquelles certains intellectuels se
trompent grandement et qu'ils condamnent abusivement. Nous ne pouvons, parfois, nous empêcher
d'éprouver ces mêmes sentiments lorsque nous nous trouvons en contact avec une nature trop
exubérante, ou qui donne libre cours sans aucune restreinte à toutes ses émotions. Cependant, dans le
monde de la forme, notre nature émotive et notre imagination - en réalité tout le mécanisme merveilleux du
psychisme de l'homme sont placées sous la sauvegarde de la conscience, et comme nous vivons dans ce
monde de formes, nous devrions permettre à notre conscience de protéger notre être psychique contre tout
excès.

La sensation porte en elle-même deux germes qui se développent comme les deux branches d'un
même arbre, que nous pouvons prendre comme symbole, de la personnalité psychique. L'un de ces deux
germes représente l'intellect avec ses degrés variés d'émotion ; il se rapporte au monde extérieur et a ses
relations avec celui-ci, traduites en images et en leurs associations ; l’autre germe se rapporte aux
modifications de l’ego, causées non seulement par les excitations extérieures, mais aussi par un stimulus
simple ou complexe de l'intérieur. L'un est soumis à un continuel développement et, avec l'aide
constante d'additions du monde extérieur, se développe toujours en de nouvelles branches et porte
toujours de nouveaux fruits ; l'autre se développe et s'étend sans cesse, des émotions élémentaires de peine et

Deuxième cercle communication n° 3 11


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de plaisir, au chagrin et à l'extase, jusqu'à embrasser et faire sienne toutes les émotions et les sentiments de
toutes les autres créatures humaines répandues à la surface du globe. L'intellect trouve son plaisir à la
connaissance de l'univers, les sentiments sont l'effet de l'expérience de l'être dans sa relation avec autrui.

L'intellect est le fruit des sens, et les sentiments sont les fruits des émotions. On peut retrouver
facilement dans le domaine de la morale les principes de base de l'évolution des sentiments. La loi
fondamentale, cependant, est que chaque stimulus qui agit sur nous modifie le moi émotionnel, soit
dans la voie de l'extase soit dans la voie du chagrin. En termes généraux, la douleur peut être interprétée
comme une gêne, un arrêt dans le développement ; le chagrin comme une contrainte vers l'individualité, vers
la séparation, vers la rupture de l'unité universelle ; le plaisir comme une élévation de la puissance
évolutive ; et l'extase comme l'attraction et l'unification avec le tout de l'individualité séparée. A des
degrés plus élevés, une adaptation et une harmonie parfaites sont les signes précurseurs de la joie et de
l'extase alors que l'inadaptabilité et la discorde sont à l'origine de la douleur et du chagrin.

ILLUSION ET REALITE

Il est maintenant opportun que nous commencions l'étude de la double acception du mot réalité.

A première vue et selon le dictionnaire, il semblerait que ce mot n'ait qu'un seul sens : celui de réel,
de vrai ; mais si nous y réfléchissons, nous voyons qu'il comporte à la fois une action et une conception ;
qu'il est à la fois la loi et l'ordre des vibrations dans la nature et d'autre part la loi et l'ordre de la conscience ;
de notre conception des choses. La réalité est d'une part la manifestation de l'esprit, et d'autre part notre
degré d'appréciation individuelle de la vibration actuelle manifestée. Autrement dit, la réalité est le produit
de la perception et de l'assimilation individuelles des vibrations de l'esprit. Sans cette perception et cette
assimilation rien ne serait réel pour vous en tant qu'individu. Et cette acception du mot réalité est
fondamentale en ce sens qu'elle est la conception individuelle de chacun, le propre de sa conscience
personnelle. Chacun de nous perçoit certaines sensations et émotions, indépendamment de la manière
dont elles peuvent être perçues par notre prochain, et il est bon que cette importante question soit étudiée
et analysée avec soin.

Le point de départ de toute pensée et de toute recherche pour chaque être humain se trouve dans
sa propre conscience. Ceci, pour chacun est un fait absolument positif, certain et incontestable, et c'est de
ce point fixe que toutes autres certitudes ou incertitudes, probabilités ou improbabilités, possibilités ou
impossibilités découlent et reçoivent leur appréciation. Mais à mesure que de nos centres individuels de
conscience et d'intellect, nous ouvrons les yeux et regardons ce qui nous est extérieur, nous nous
trouvons entourés par des choses qui nous semblent avoir des formes et des états divers, qui sont
proches ou lointains, qui agissent sur notre nature intellectuelle morale et sur lesquelles nous réagissons,
et ces influences actives et réactives semblent en quelque sorte constamment équilibrées. Il y a ainsi un
univers en nous et un univers en dehors de chacun de nous ; univers de formes, de principes et d'états
perceptibles d'une part, univers de facultés perceptives d'autre part, l'un étant en relation et
correspondant avec l'autre. Et c'est le légitime désir en même temps que le droit de tout être pensant de
chercher à comprendre, jusqu'à un certain degré, ces deux univers ; et afin d'y parvenir dans la plus large
mesure du possible il est nécessaire, en examinant l'un, de toujours tenir compte de ses analogies et de son
rapport avec l'autre.

Nous avons étudié antérieurement le domaine du réel et du vrai dans ses principes fondamentaux et
nous aborderons maintenant plus particulièrement ce qui a trait à notre perception, à notre conception
individuelle de la réalité. Certaines choses en ce monde requièrent une association collective, mais
l'appréciation, la conception que nous avons d'une chose est et reste indépendante. Vous pouvez vous
rendre compte de certaines choses, en avoir une certaine conception, indépendamment de celle que
d’autres personnes peuvent en avoir. Votre appréciation de cette chose peut être opposée à la leur, en
nature, en fait, en lieu et en état.

Ce que vous concevez ne dépend nullement de leur compréhension, de leur interprétation, de leurs
indications. Vous pouvez regarder le même objet qu’eux, y accorder le même degré d'attention, apporter le

Deuxième cercle communication n° 3 12


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même soin à son analyse et cependant, bien que je voyiez ce qu’ils vous voient, vous pouvez en avoir une
toute autre idée qu’eux, une toute autre appréciation.

La conception que nous avons d'une chose ne peut être affectée que d'une seule façon : par
interprétation. De l'enfance à la vieillesse notre conception des choses est constamment modifiée
par les diverses interprétations qui naissent de nos perceptions. Assemblez plusieurs personnes dans une
pièce et demandez-leur d'examiner un même objet qui se trouve dans le champ de leur vision collective.
L'artiste se rendra compte de la forme, de la force, de la résistance, de la couleur, de la proportion et de la
grâce, l'ingénieur en verra la forme, la force, la solidité, l'utilité, etc., le mystique percevra fortement ce
que ce même objet peut avoir de transcendant en sa relation avec les principes divins ; le vendeur
appréciera son utilité générale, ses possibilités de vente, examinera ses qualités de supériorité ou
d'infériorité avec des articles similaires et considérera sa valeur. Ainsi nous voyons au travers de prismes
individuels, et la réalité que nous percevons, est influencée par notre instruction, par notre éducation
particulière, par notre façon même de regarder cette réalité.

Si l'on nous avait appris depuis l'enfance que le grand disque lumineux que nous voyons la nuit est
un disque d'argent suspendu dans les cieux pour émettre ses radiations lumineuses propres, si nous ne
l'avions jamais entendu appeler lune et que personne ne nous ait jamais dit que c'était une sphère
réfléchissant la lumière du soleil, alors nous pourrions regarder la lune fixement, et tandis que nous
verrions tous précisément le même objet, ayant les mêmes qualités de manifestation, nous continuerions
sans cesse à penser à un disque lumineux par lui-même et de leur côté, d'autres, bien informés, y
verraient une sphère réfléchissant la lumière du soleil. Lorsqu'ils nous parleraient de la clarté lunaire,
nous ne saurions pas ce qu'ils veulent dire et lorsque nous leur dirions qu'un disque lumineux brille la nuit,
ils ne nous comprendraient pas. Nous verrions exactement ce qu'ils voient eux-mêmes, mais notre
conception de la même réalité serait différente de la leur.

Une question pourrait être posée : « Votre conception étrange et particulière ferait-elle de la
lune une réalité différente ? » C'est en cela que réside le principe tout entier. Pour chacun de nous, seul est
réel et vrai, ce qu'il reconnaît ou apprécie comme une réalité. S'il conçoit toujours la lune comme un
disque alors pour lui-même, indépendamment de toute autre personne, l'état réel de la lune est sous forme de
disque. Qu'il en soit autrement, que ce soit une sphère ou une illusion, est sans importance, puisqu'il n'a pas
d'autre conception, d'autre compréhension de la lune que la sienne.

Prenons un autre exemple : celui de l'imperfection de la vue appelée daltonisme ; d'après John
Dalton qui, en chimie, fut le premier à énoncer la loi des proportions multiples, et qui décrivit cette
infirmité connue sous le nom de dyschromatopsie dont il était lui-même affligé à un notable degré, tout en
étant totalement inconscient de son infirmité, jusqu'au jour où accidentellement, il découvrit son erreur dans
l'interprétation des couleurs, alors qu'il avait déjà atteint une grande renommée en différents domaines
scientifiques. Pour lui le rouge était simplement une nuance de gris. Lorsqu'il regardait un objet rouge et
qu'il entendait d'autres personnes dire que cet objet était rouge, il supposait ou croyait qu'elles se référaient à
une certaine teinte de gris. Pour lui, le rouge était gris et cette couleur était donc la réalité pour lui. En
premier lieu le mot rouge avait été choisi pour transmettre une impression, pour donner une certaine idée,
une certaine conception à l'homme. Si la même couleur avait été appelée grise au lieu de rouge, votre
appréciation de la couleur, ou de son nom serait la même, indépendamment de toute réalité.

Ce que nous devons noter, en tout premier lieu, c'est que l'homme a certaines notions selon
lesquelles il juge les réalités. Mais en second lieu, un autre point, plus important, est que la réalité d'une
chose, pour l'homme, est ce qu'il en perçoit, indépendamment de ce qu'elle peut être véritablement. De plus,
ce qui existe, ce qui est réel, ne peut devenir une réalité pour l'homme que lorsqu'il en a conscience.

Veuillez réfléchir un instant pour savoir de quelle manière vous avez conscience de ce qui existe.
Si vous voyez une personne devant vous, que voyez-vous ? Vous avez l'impression qu'elle est une réalité.
Mais ce n'est pas elle que vous voyez, sinon une impression de vibrations d'elle-même, sur votre rétine, d'où
elles sont transmises au cerveau par impulsions nerveuses. Il en est de même dans une projection
cinématographique ; ce que vous voyez n'est pas la réalité, mais son image ; et ce n'est même pas l'image
elle-même, car de l'écran elle est projetée de nouveau sur votre rétine, qui est simplement un autre écran
semblable à celui du cinéma. L'image est ensuite transmise par des ondes vibratoires, de la rétine au cerveau,
et de là, par d'autres nerfs à la conscience de l'homme qui a alors la perception, la conception de ce que les

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yeux ont vu. L'image qui, finalement, parvient à la conscience n'est pas une chose matérielle, en tant que
matière grossière ; l'intellect a simplement conscience d'une perception de l'image et cette seule
perception, et la conception que l'homme en a, parvient à sa conscience soit par la vue, soit par l'ouïe, par
le toucher, par le goût ou par l'odorat.
Posons-nous donc à nouveau cette question : « Qu'est-ce qui est réel pour l'homme, la chose en
elle-même, ou bien la perception qu'il en a ? Des deux, quelle est, pour lui, la réalité ? »

Il s'agit là d'un problème profond et complexe, mais nous désirons que vous preniez conscience
maintenant, de la différence qui existe entre une chose qui pour vous est la réalité, et ce qu'elle est
vraiment, et plus tard, en continuant vos études rosicruciennes, vous apprécierez pleinement la valeur et la
signification de ce que nous appelons réalité.

PERCEPTION ET REALITE

Continuons l'étude de ce que représente pour nous la « Réalité » et prenons comme exemple
le son. Selon le dictionnaire, il s'agit d'une impression résultant des vibrations de l’air affectant l'ouïe.
C'est ainsi que les lois de la physique ou de la physiologie expliqueraient le son, mais, bien que ce soit
scientifiquement vrai, cette définition est quelque peu abrégée.

Posez-vous la question : « Si un arbre tombe dans la forêt, y aurait-il un son, un fort craquement,
ou un bruit, si personne n'était présent pour l'entendre ? » La réponse à cette question, quel que soit votre
raisonnement, est en définitive non. Afin qu'il y ait un son, il doit y avoir, en premier lieu, une oreille, un
tympan qui seul peut traduire ces vibrations en son ou en bruit, par le cerveau à la conscience. Cela ne veut
pas dire que la chute de l'arbre de produit pas les mêmes vibrations sonores dans l'air, lorsqu'il n'y a
personne, que lorsqu'il y a quelqu'un, mais ces vibrations causées par l'arbre qui tombe, ne produisent un
son que lorsqu'elles frappent le tympan, et que nous nous en rendons compte. L'arbre qui tombe peut causer
ou produire d'autres sortes de vibrations qui peuvent être enregistrées par certains instruments, mais ce
ne sont pas des vibrations sonores. Un instrument de précision, placé sur le sol à environ trente mètres de
l'arbre qui tombe, enregistrera des vibrations produites sur la terre par le choc, mais ces vibrations ne
sont pas des sons. Par contre, un magnétophone peut enregistrer les vibrations causées par la chute de
l'arbre, alors qu'il n'y a personne, mais bien que les vibrations correspondantes puissent avoir été
enregistrées sur la bande magnétique, ces vibrations ne deviendront un son ou un bruit que lorsque le
magnétophone restituera, en présence d'une oreille humaine ou animale, les vibrations enregistrées. Pour
qu'il y ait un son, il doit y avoir une oreille pour percevoir les vibrations correspondantes.

Par conséquent, un bruit ou un son ne devient une réalité que lorsqu'il est perçu. Pour qu'il soit
considéré comme existant réellement, le son doit être enregistré dans la conscience. Pour cette raison, les
rosicruciens disent que le son et le bruit, comme la lumière, les odeurs, les sensations de goût et de toucher
n'existent pour l'homme, ne deviennent pour lui des réalités que lorsqu'ils se manifestent parfaitement et
complètement en sa conscience et non pas du fait même de leur existence physique. En fait, c'est par les cinq
sens objectifs que ce qui existe devient une réalité dans la conscience.

Nous avons encore un autre sujet très important à étudier : à savoir jusqu'à quel point nous pouvons
nous fier à nos sens. Si notre conception du monde dépend de nos cinq sens, deux conditions affectent alors
ou déterminent notre interprétation. En premier lieu, nous ne pouvons voir objectivement que ce que les
yeux, en tant qu'organes physiques, peuvent voir, entendre seulement ce que nos oreilles physiques
peuvent entendre, etc. Après examen, nous nous rendons compte que nos sens sont imités dans leurs
fonctions objectives et ceci est très important. Or, ces limites que nous constatons sont de diverses sortes.
Nous avons les limites naturelles du temps et de l'espace, c'est-à-dire que nous ne pouvons voir ou
entendre que jusqu'à une certaine distance, nous ne pouvons également sentir, goûter ou toucher que
dans certaines limites d'espace. Ces limites naturelles ont une très grande importance en ce qui concerne
notre interprétation.

Depuis l'aube de la civilisation, l'homme a essayé de changer et de faire reculer les bornes
imposées à ses facultés. Avec le télescope et la télévision en direct, il a accru sa faculté de vision,
augmenté le champ que peut parcourir son regard ; avec le téléphone et la radio, il a augmenté ses

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possibilités d'auditions ; avec l'enregistrement audiovisuel, il a modifié le lieu et le temps auxquels était
soumise son oreille et sa vue, car il peut maintenant entendre des sons et voir des images émis bien loin de
lui et des années auparavant.

Ainsi que nous l'avons dit précédemment, l'homme a pu constater que ses cinq facultés objectives
sont très restreintes, et soumises à des conditions objectives : les cinq sens sont limités par des conditions
objectives. En dehors du temps et de l'espace, nombreuses sont les conditions qui affectent nos sens et
elles peuvent être classées sous la rubrique conditions fonctionnelles.

Certaines des étoiles et des planètes que nous pouvons voir maintenant avec les télescopes
modernes ne pouvaient être perçues avec les premiers instruments de ce genre qui furent fabriqués.
L'homme a perfectionné et agrandi le télescope et il peut voir plus loin et plus clairement
qu'autrefois. La fonction du télescope comme celle de l'oeil humain, est de voir, et tout changement qui y
est apporté, tout perfectionnement qui augmente son champ visuel et le rend plus puissant est un
changement de condition fonctionnelle. Ainsi nous voyons que l'oeil humain, la bouche, le nez,
l'oreille et le système nerveux de l'homme sont des organes qui remplissent certaines fonctions, ils ont été
donnés à l'homme dans un but précis et ils remplissent ce but jusqu'à un certain degré de perfection ; mais
de même que dans un appareil mécanique, leur fonctionnement peut être parfait ou bien imparfait. Un
oeil parfait verra bien et juste ; un oeil imparfait verra moins clairement, et un oeil qui a subi une lésion
permanente ou une blessure quelconque sera plus ou moins impropre à sa fonction.

Nous arrivons maintenant à un dernier point, très important dans notre étude des cinq facultés : il
se réfère à la seconde condition qui détermine la perception que nous avons des choses, c'est-à-dire,
l'interprétation de nos sens. Si nous vous rappelons que l'image que voit l'oeil est projetée à l'envers, ou
la tête en bas sur la rétine, vous aurez ainsi un exemple simple de cette interprétation.

En effet, le cristallin transmet l'image à l'envers sur la rétine. Cette image est redressée, non pas
physiquement, mais dans la perception que nous en avons.

Ce principe éclaire le point auquel nous voulons en venir, à savoir que nous avons acquis une
certaine façon d'interpréter, que ces interprétations n'influent pas sur nos sens, mais ont une influence sur
nos perceptions. C'est pourquoi chacun de vous, en regardant une chaise a immédiatement la perception
consciente d'une image et votre conscience vous indique : ceci est une chaise.

Si depuis l'enfance on vous avait enseigné que ce que vous appelez maintenant une chaise est
réellement une table, ou un lit, alors chaque fois que vous verriez une chaise, vous auriez alors l'idée d'une
table ou d'un lit. Le but de cette explication en ce qui concerne la réalité est de vous préparer à certaines
démonstrations intéressantes de lois naturelles dont vous aurez à vous occuper par la suite. Deux questions
importantes viennent ainsi d'être traitées :

1. Nul ne peut être sûr qu'une chose telle qu'il la perçoit est réelle.
2. De même, nul ne peut être sûr de sa propre interprétation de la réalité.

Par conséquent, pour connaître la Vérité, l'homme doit apprendre et user de sa faculté de
discernement, il doit apprendre au moyen de l'intelligence cosmique, de la conscience cosmique et non
par le moyen de son cerveau matériel ou de sa conscience physique. Une sensation aussi commune et
courante que la douleur, et qui est l'une des plus lourdes charges que l'homme ait à supporter, n'est, après
tout, qu'une conception de l'esprit et de la conscience humaine, et non pas la réalité que nous croyons.
Nous sommes trompés par la douleur, en premier lieu en ce qui concerne sa cause, et en second lieu, en ce
qui nous paraît être son siège, et en troisième lieu sur sa véritable nature ; et tout cela parce que nous lui
avons donné une interprétation acquise qui nous rend esclaves.

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EMOTION ET REALITE

Toute production psychique ou cérébrale est le résultat de la transformation dans le cerveau et


le système nerveux, d'énergies intérieures et extérieures agissant seules ou associées pour aboutir à la
synthèse unifiée de notre intellect ou de nos émotions. Toute activité psychique tend vers la manifestation,
vers l'action et le mouvement. Nous pouvons remarquer que le cerveau agit, pour ainsi dire, comme un
véritable transformateur des énergies cosmiques entre l'intellect et les sentiments, et que la forme la plus
pure et la plus haute de l'imagination créatrice comporte une harmonie, une fusion, une coordination de ces
deux principes. D'un côté les idées et l'intellect tendent à se manifester par la parole, et d'un autre côté les
sentiments et les émotions donnent la force et le ton à nos actions et ils sont en somme, le pouvoir qui les
provoque et les déclenche. Les productions de notre intellect peuvent nécessiter l'action, mais celle-ci n'est
accomplie que par un appel aux sentiments car l'action, de quelque nature qu'elle soit, est plus certaine et
plus efficace lorsque ce facteur des émotions que nous appelons intérêt entre en jeu. Lorsque l'intérêt est
absent ou trop faible, l'action est nulle ou reste dans la conscience comme une simple tendance, à l'état
rudimentaire et inefficace. C'est là que se trouve la raison de nos péchés par action ou par omission, car
notre intérêt est, la plupart du temps, soit absent pour les choses que nous devrions faire, soit si
puissamment éveillé en d'autres directions que sa force a été déviée des buts simples et purs de sa véritable
nature, en sorte que finalement notre intérêt s'est émoussé, il est devenu paresseux et ne peut être éveillé
que par des stimulants artificiels, et par intérêt nous entendons ce sentiment qui est si intimement allié à nos
émotions que par le simple fait de l’éprouver, il agit alors comme un stimulant. Si l'intellect, par un long et
ardent entraînement a pris une certaine forme, il limitera le pouvoir naturel des émotions ou provoquera leur
inhibition si celles-ci ne sont pas en harmonie avec sa décision.

Comme toutes les autres énergies des mondes cosmique et terrestre, l'intellect et les émotions
agissent et réagissent les uns sur les autres, en sorte que dans les mentalités très évoluées nous remarquons
la prédominance des émotions élevées, parce que les mentalités ont assimilé le plus grand nombre
possible de facteurs intellectuels et d'émotions altruistes. Ces dernières, dans des conditions susceptibles
de développer et de faire évoluer l'intellect, sont les plus sûres garanties de la détermination d'une action
complexe et efficace.

Les émotions, en elles-mêmes, ne se trompent point, car, dans leur effort pour amener l'individu
à un état d'extase et de contact avec le cosmique, elles tendent à synthétiser et à fusionner l'intellect en
elles, en une parfaite unité et un tout harmonieux. C'est l'intellect qui est une source d'erreurs pour les
émotions et comme il se développe fondamentalement dans le monde objectif ou par le moyen d'impulsions
prédominantes venant du monde extérieur, nous ne pouvons manquer de nous rendre compte que l'intellect
est continuellement trompé par les impressions qu'il reçoit du monde objectif, qu'il essaye de comprendre
et d'assimiler. Il serait peut-être bon à ce propos que nous nous accordions un moment de réflexion
aux possibilités d'illusion que nous rencontrons dans le monde extérieur. Nous avons déjà étudié les
conditions fonctionnelles et l'interprétation qui ont une influence bien définie sur les conceptions des réalités
telles qu'elles se forment dans notre conscience, mais nous pouvons aisément comprendre qu'une infinité
de vibrations frappe les extrémités de nos nerfs sensoriels ; vibrations que nous ne remarquons pas
quoique, toutefois, avec un peu d'attention et de concentration il ne nous soit pas difficile d'en
percevoir une grande quantité.

Souvenez-vous qu'il existe une infinité de vibrations, depuis les vibrations à basse fréquence
jusqu'à celles les plus élevées, et desquelles nous n'avons pas de perception consciente ; cependant nous ne
pouvons dire que ces vibrations ne sont ni reçues ni enregistrées, encore qu'il soit préférable que
toutes ne soient pas consciemment enregistrées, car c'est le chaos qui en résulterait et notre conscience
objective s'égarerait, par suite de l'insuffisance de protection de ses capacités sélectives, limitées et
évolutives. C'est par le moyen de la réception inconsciente de certaines vibrations que nous avons cette
perception subjective dont nous pouvons aisément trouver des traces dans nos réactions physiques et
psychiques, aussi bien que dans notre façon de nous comporter physiquement, et dans nos émotions nous
sommes sujets à des sautes d'humeur et fréquemment, il nous est impossible de les expliquer par le
raisonnement, ou d'en trouver les causes ; nous ne pouvons nous expliquer non plus pourquoi à certains
moments nous sommes d'une nervosité intense, pourquoi nous rions, pourquoi nous pleurons, pourquoi
nous avons de soudains frissons ou transpirons. Ce sont là les résultats des vibrations reçues et

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perçues subjectivement. C'est un réel problème pour le psychologue de déterminer si les larmes précèdent
le sentiment de chagrin, ou vice versa.

Or, dans la réception consciente des vibrations, un fait physique doit être pris en considération,
c'est la rétention de la perception. Il s'écoule une période de temps pour transmettre la sensation au cerveau,
où elle est transformée en perception consciente. Jusque là nous avons probablement pensé que la
perception était limitée aux activités conscientes de l'esprit ; mais ne perdez pas de vue le fait que le plan de
nos perceptions réelles comprend à la fois les perceptions objectives et subjectives de la conscience.
Pour la perception consciente, l'attention est nécessaire, c'est-à-dire ce degré de concentration qui
permet la rétention de l'impression reçue. Par les basses fréquences de vibrations, nous sommes fatigués
ou déprimés, en sorte que leur monotonie produit l'inconscience tandis que par les hautes fréquences de
vibrations, nous sommes comme étourdis ou troublés. Nous pouvons avoir une certaine connaissance de
l'existence du tout, mais nous n'en avons pas sur les détails, dans l'un ou l'autre cas.

La science et la religion ont passé vainement leur temps à la recherche de l'absolu et bien que par
moments, elles aient été assurées d'avoir atteint la finalité, il est évident, en fait, qu'elles n'ont tout au plus
discerné que quelques grands principes. C'est avec un certain humour que l'on peut noter parfois
l'affirmation ou la réfutation des principes catégoriques de la science et de la religion. La loi d'évolution
est une loi primordiale et il semble que l'art seul s'en accommode. Cependant, les dons les plus importants
de cette trinité que forment la science, la religion et l'art se trouvent dans leur effort pour réduire, traduire ou
transformer les vibrations afin qu'elles puissent être reçues et perçues par notre conscience et que celle-ci
conçoive leur réalité en tenant compte le moins possible des conditions restrictives du monde matériel, telles
que le temps, l'espace, etc.

Certaines personnes sont capables de remarquer immédiatement tout changement, toute


variation dans leur entourage, de les apprécier et de les interpréter avec lucidité et rapidité et en
conséquence elles agissent selon la loi d'adaptation. D'autres, par contre, percevant ces changements ne
les remarquent et ne les comprennent que lentement en sorte que lorsqu'elles parviennent à s'adapter à ces
conditions nouvelles, il est souvent trop tard pour qu'elles puissent en tirer avantage. La réception d'une
vibration est à peu près la même pour tous, et la science a prouvé de façon définie que la lumière, la
chaleur, le son, etc., voyagent constamment à leur propre vitesse à travers l'atmosphère, mais la transmission
de ces impressions par le système nerveux de l'homme est variable, et dépend de conditions fonctionnelles,
et de même la rétention consciente, est variable selon le degré d'attention et de concentration qui y est
apporté. Cependant un grand nombre de nos fausses interprétations, telles que l'ignorance, la crainte, la
haine, l'envie, la méchanceté, proviennent du monde matériel sur lequel tant de personnes fixent leur foi, à
l'exclusion de toute autre base ; et ces fausses interprétations tendent à colorer notre conception des réalités,
nous donnant l'illusion du réel.

Il y a d'innombrables formes d'illusion géométrique ; l'une des plus courantes est celle de la
rencontre de lignes parallèles à l'horizon, telle qu'elle est démontrée par les rails du chemin de fer. Il nous
semble qu'elles se rencontrent réellement, à un certain point, et cependant ce n'est qu'illusion. De
même, l'intensité de la lumière et de l'ombre sont des motifs d'illusion et, par exemple, un objet brillamment
éclairé, paraîtra souvent plus proche qu'un objet semblable qui est dans l'ombre. La forme même des
objets peut nous tromper, le plus volumineux de deux objets, de poids égal, nous paraîtra souvent plus
lourd. Le toucher, l'odorat et le goût sont également sujets à erreur.

Nous allons étudier maintenant un autre aspect de la manifestation occulte ou mystique de la


conscience et de ses perceptions, qui a toujours étonné le matérialiste. Nous avons appris que l'état de
conscience est un attribut de l'âme et de l'intelligence et le scientifique fera remarquer au philosophe que
la conscience semble être un attribut ou une qualité des neurones du système nerveux sympathique.
Nous devons admettre, si nous voulons être à même de continuer notre travail, que l'homme a un intellect,
une âme et est conscient de son existence. Au fur et à mesure que nous avancerons, nous trouverons
d'amples preuves de cette assertion si nous avons encore quelques doutes à ce sujet.

Les philosophes ont essayé de situer l'intelligence et l'âme dans différentes parties du corps.
Pour nous, elles ne se trouvent dans aucune partie spéciale du corps, mais dans tout le corps humain. La
conscience et l'âme, donc, semblent imprégner le corps tout comme l'air est partout autour de nous. Mais,

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allant plus loin que les scientifiques qui admettent toutefois ceci, nous allons ajouter que, tout comme l'âme
et la conscience sont partout dans le corps, elles pénètrent également dans tout l'espace autour du corps.

Plus tard, nous étudierons le système nerveux et son mode de transmission des impressions
au cerveau, mais le cerveau n'est pas la conscience ni l'intellect et nous devons avoir grand soin de
faire une distinction à ce sujet, et de l'avoir toujours présente à la pensée. Nous étudierons également
comment diriger certaines vibrations de nature bienfaisante et d'une certaine qualité chimique vers
certaines parties du corps au moment où nous concentrerons notre pensée sur ces parties. Mais nous
affirmons, et nous le démontrerons plus tard, que la conscience réside dans toutes les parties du corps et
que les nerfs du système nerveux sympathique transmettent les impressions de cette conscience pour que
notre cerveau les perçoive.

Nous avons déjà étudié la différence entre notre perception des choses et leur réalité. Nous avons
constaté que c'est la conception, la perception que nous avons des choses qui fait que ces choses nous
paraissent réelles. Ce qui nous paraît réel dépend de notre perception et non de sa véritable réalité.

De plus, nous ne pouvons pas avoir conscience de deux choses en même temps. Nous pouvons
seulement avoir conscience d'une chose à la fois. Lorsque l'état de conscience semble porter sur deux sujets
ou deux endroits en même temps, si vous faites attention, vous verrez que la conscience alterne entre les
deux si rapidement que vous avez l'illusion d'avoir conscience de deux choses à la fois.

Nous devons faire ici une remarque importante : lorsque nous dirigeons volontairement notre
conscience vers nos épaules, par exemple, et que nous sentons l'étoffe et l'air entre la chair et le vêtement,
ou le frémissement des nerfs dans le bras, nous pratiquons une forme de conscience qui n'est pas courante
ou habituelle. Cette conscience semble être, et est réellement plus subtile, plus délicate, plus sensitive et
moins limitée que notre habituelle perception consciente des choses.

Nous allons étudier une autre question importante, sur la conscience de l'homme et sur sa relation
avec la conscience cosmique.

Depuis l'enfance, nous avons été habitués à juger le monde selon les impressions objectives que
nous en recevons. Cette façon de penser est celle des matérialistes et elle est le fait dans certains cas, de
ceux que nous qualifierons de fanatiques par suite de leurs jugements portés exclusivement selon le point
de vue matériel. Mais à vrai dire, tous plus ou moins, nous avons subi cette influence depuis notre plus
jeune âge, aussi nous ne nous sommes peut-être pas rendu compte parfaitement d'un autre aspect essentiel
des choses. N'avons-nous pas appris qu'à moins de voir, d'entendre, de sentir, de toucher une chose
réellement, nous n'avons pas le droit de croire qu'elle existe ? Ce faux raisonnement est cependant
universel, bien qu'à une époque récente, certaines exceptions aient amplement prouvé que cette règle
est ridicule. Mais il y a des hommes et même certains scientifiques qui s'en tiennent strictement à ce point
de vue, et ce sont eux que nous appelons des matérialistes.

Nous devons faire un examen introspectif et voir jusqu'à quel point nous épousons, dans notre
façon de penser, ce point de vue matérialiste. Si nous vous indiquons qu'il y a, dans la pièce où vous
vous trouvez en ce moment, certaines lumières et que vous ne puissiez les voir, vous douterez de leur
existence ; et ce doute vous semble parfaitement raisonnable et logique. De même, si nous vous disons qu'il
y a aussi certains sons, certains mots, certains accords harmonieux, etc., que certains perçoivent aisément
et que vous n'entendez pas facilement, vous écouterez avec attention et n'entendrez rien par le moyen de
votre oreille physique. Aussi, vous douterez de l'existence de ces sons et votre doute vous paraîtra normal et
raisonnable. Si nous ajoutons que même en fermant les fenêtres et les portes, ces sons continueront
d'arriver dans cette pièce venant de villes lointaines, vous penserez, selon ce qui vous a été enseigné, que
cela est impossible.

Or, ainsi que nous venons de le dire, ce scepticisme vous semble logique et raisonnable parce
que c'est ainsi qu'on vous a appris à raisonner et à penser. Cependant, nous n'aurions besoin que d'un
récepteur de télévision pour vous prouver qu'il y a dans cette pièce certaines lumières et certains sons.

Le véritable secret réside dans le fait de se mettre en harmonie, en résonance convenable avec
l'émetteur. Ceci est également vrai pour d'autres phénomènes vibratoires qui existent et que nous paraissons

Deuxième cercle communication n° 3 18


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ignorer. Nous devons apprendre à nous mettre en état d'harmonie afin de recevoir certaines impressions.
Longtemps avant que la science n'ait supposé l'existence de l'éther (et cette théorie a maintenant été
abandonnée), les mystiques du Moyen Age parlaient d'un agent particulier dont tout l'espace était rempli et
qui transmettait les pensées et les impressions. L'étude de la philosophie grecque, que nous aborderons dans
une prochaine communication, vous prouvera que ces mystiques connaissaient cet agent ou véhicule
spécial, qui est dans tout l'espace et même dans la conscience humaine.

Le rosicrucianisme va encore un peu plus loin. Il déclare ceci, que la science physique, électrique
ou chimique ne peut réfuter : « Que l'éther existe ou non, il y a dans tout l'espace et en toutes choses
organiques un véhicule de conscience appelé conscience cosmique ».

Ce que vous devez comprendre c'est que la « conscience de l'homme, son intelligence, est
constamment en contact avec la conscience cosmique ». Nous pourrions comparer la conscience cosmique
à un central téléphonique sur lequel seraient connectées toutes les consciences humaines ; mais afin de
recevoir quelque impression ou quelque information de ce central, on doit se mettre en état de réceptivité,
c'est-à-dire établir le contact afin que les impressions soient transmises du central aux différents terminaux,
ou inversement. La conscience cosmique, elle, n'a nullement besoin de moyens matériels pour communiquer
avec la conscience humaine. C'est en cela que réside la grande différence.

Nous avons entendu parler d'intuition mais nous ne comprenons pas parfaitement cette faculté ;
il en est de même pour l'inspiration que nous connaissons mal ; nous ne connaissons pas non plus toutes
les possibilités de l'imagination, de la télépathie, et nous n'avons que de vagues notions sur les rêves ; toutes
ces choses appartiennent au domaine de la philosophie mystique et n'ont pas place, en général dans les
affaires courantes de notre vie. Et certaines écoles scientifiques, à tendance purement matérialiste, vont
jusqu'à dire que les personnes qui croient entendre ou voir certaines choses, ou les connaître par des moyens
non objectifs, sont des personnes souffrant de déséquilibre mental ou de troubles nerveux ; autrement dit,
dans ces écoles on qualifie d'anormales les personnes qui prétendent avoir connaissance des choses
autrement que par leurs cinq facultés objectives.

D'un autre côté, certains affirment que des impressions leur viennent par de soi-disant
communications d'esprits ; ils prétendent voir des figures ou entendre des voix, et sur ces prémisses
établissent une doctrine qui n'explique rien clairement, dont les théories sont incompréhensibles et
compliquées. Mais le rosicrucianisme enseigne que la conscience cosmique est partout présente, qu'elle
pénètre en tous lieux et en tout l'espace et qu'elle est dans la conscience humaine même et constamment
en contact avec l'intelligence de l'homme.

Ce que nous pensons, ce que nous sentons, ce que nous connaissons peut être instantanément
libéré et projeté dans la conscience cosmique, et ainsi, à travers l'espace, peut toucher une autre conscience,
une autre pensée. Deux lois seulement sont nécessaires pour produire ces résultats remarquables. En
premier lieu nous devons savoir comment une impression ou une pensée peut être transmise de la pensée
humaine à l'intelligence cosmique ; ensuite nous devons apprendre comment nous pouvons nous mettre en
résonance afin de pouvoir recevoir à n'importe quel moment les impressions que la conscience cosmique
peut transmettre à la conscience humaine.

Il y a quelques années, beaucoup de personnes intelligentes doutaient encore que la pensée


humaine puisse avoir quelque effet sur un être humain ou sur la matière ou les choses matérielles.
Aujourd'hui, et d'une façon générale, ces mêmes personnes reconnaissent l'influence considérable que
peuvent avoir nos pensées sur notre santé, sur notre paix intérieure ; et elles admettent aussi leur effet
constructif ou destructif sur l'énergie vitale. Elles doutent encore, néanmoins, que la pensée puisse être
transmise, sans contact apparent, d'une personne à une autre ; elles semblent croire que l'espace peut causer
une sorte d'interférence entre la personne qui émet une pensée et l'objet ou la personne qui doit percevoir
cette pensée. La science et les lois naturelles nous ont prouvé que l'effet d'une pensée, dans la
conscience humaine, est semblable à une étincelle électrique ; elle utilise une certaine quantité d'énergie
vibratoire électrique dans le corps humain et crée des radiations également de nature électrique ; il est par
conséquent illogique de penser que celles-ci resteront dans les limites du corps où la pensée a pris
naissance.

Deuxième cercle communication n° 3 19


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

Des radiations ou ondes à haute fréquence traversent l'espace et la matière sans aucune difficulté
; de même les radiations de la pensée humaine se propagent sans entrave jusqu'aux confins de l'univers, et
il est donc nécessaire que vous fassiez très attention à vos pensées, particulièrement aux mauvaises pensées
de colère, de haine, d'envie, de jalousie, et toutes autres qualités destructives. Vous seriez les premiers
atteints par celles que vous laisseriez se former en vous ; par contre, les pensées d'amour et de bonté
ajouteront au pouvoir créateur qui est en vous et maintiendront en vous la santé et la joie. Surveillez donc
vos pensées à chaque instant de votre vie, car lorsque vous aurez compris leur pouvoir, vous vous rendrez
compte que leur puissance d'action dépasse celle de n'importe quel élément destructeur. Il est bon cependant
que vous compreniez clairement que les pensées d'autrui ne peuvent avoir d'effet sur vous que dans la
mesure où vous le permettrez. Vous pouvez vous isoler de telle façon qu'aucune radiation nuisible ne
puisse pénétrer en votre conscience ou l'affecter.

Deuxième cercle communication n° 3 20


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

CONCLUSION

Vous venez d’achever l’étude de la troisième communication du second cercle de réflexion. Nous
espérons que vous l’aurez trouvée inspirante et qu’elle aura su vous conduire à une enrichissante communion
avec ce que la philosophie rosicrucienne a d’essentiel.

Le choix du titre de la revue du Cénacle de la Rose+Croix, Imagine, vous rappellera désormais le


caractère divin qu’attribuent les rosicruciens au pouvoir de l’imagination.

Que chacun d’entre-nous y trouve un encouragement à développer ses émotions les plus élevées et
à mettre sa créativité au service du bonheur des hommes, pour trouver chaque jour les nouveaux moyens de

Servir Ensemble une Terre Idéale !

Deuxième cercle communication n° 3 21


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TABLE DES MATIERES

LA MEMOIRE, LEVAIN D’EVOLUTION........................................................................................... 2


LE REVE MYSTIQUE ........................................................................................................................... 4
L’IMAGINATION : REVELATION DE L’ETRE................................................................................. 7
LE POUVOIR CREATEUR DE LA PENSEE ..................................................................................... 10
ILLUSION ET REALITE ..................................................................................................................... 12
PERCEPTION ET REALITE ............................................................................................................... 14
EMOTION ET REALITE ..................................................................................................................... 16
CONCLUSION ..................................................................................................................................... 21
TABLE DES MATIERES..................................................................................................................... 22
INDEX DES NOTIONS ABORDEES.................................................................................................. 23

Deuxième cercle communication n° 3 22


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

DEUXIEME CERCLE

COMMUNICATION N° 4

Cénacle de la Rose+Croix

S.E.T.I. Cénacle de la Rose+Croix BP 374 87010 LIMOGES Cedex 1 France


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

Dans cette communication, nous commençons une étude analytique pointue de la nature et de
l'origine de la Force Vitale, dont l'importance et l'intérêt stimulent et émerveillent notre intellect.

En abordant une étude aussi importante, il est nécessaire que nous réfléchissions à la relation de
l'homme avec l'univers. Nous comprendrons aisément pourquoi si nous examinons les conceptions des
biologistes, relatives à la plus petite cellule de vie. Si nous examinons une cellule vivante sous un
microscope, nous remarquons que, sous le verre de ce dernier, elle semble flotter dans un liquide; elle est si
infiniment petite que, sans le microscope, cette même petite goutte de liquide qui supporte la cellule ne
pourrait être aperçue clairement. Cependant, avec cet instrument, la goutte de liquide se présente comme un
lac, et dans ce lac nous percevons un grand nombre de cellules flottantes. Nous voyons que ces cellules se
meuvent lentement dans le liquide, de façon assez semblable à un grand ballon qui flotterait sur la surface
d'un lac. Un examen attentif montre que la cellule est presque transparente, et nous constatons qu'une sorte
de force vitale la fait trembler, ou vibrer.

Cet examen révèle au biologiste une loi importante qui a été consignée dans les enseignements
rosicruciens et était déjà connue des Maîtres de l'antiquité. Cette loi nous apprend que chaque cellule qui
flotte dans un liquide, quelle que soit sa nature, est reliée à toutes les autres cellules, dans ce liquide, par une
même énergie. Le biologiste sait aussi qu'aucune de ces cellules ne pourrait vivre une seule minute hors de ce
liquide dans lequel elle flotte. Elle doit être pénétrée de cette énergie, de même que toutes les autres cellules
de son espèce, qui vibrent toutes sous l'impulsion d'une même force. Toutes respirent, absorbent et palpitent
comme une seule unité sous l'influence de cette action vibratoire. Elles sont unies de telle façon qu'elles NE
SONT PAS des individualités séparées, mais de VRAIES unités d'une seule masse. C'est en cela que réside
la grande loi biologique que nous devons apprendre.

Le rapport de l'homme avec l'univers est en tout point semblable. Quelles que soient nos idées
préconçues et les enseignements que nous pouvons avoir reçus précédemment, nous devons comprendre que
nous n’avons pas une individualité absolument distincte, que nous sommes tous, dans cet univers, unis
comme les cellules dans une masse de chair, d'os, ou de sang. Nous avons déjà appris la valeur des mots
Macrocosme et Microcosme, que nous avons employés pour expliquer la relation de l'homme avec l'univers,
et dans cette communication nous comprendrons qu'il ne s'agit pas là d'une théorie mais d'un fait réel. Nos
philosophes, dans leurs anciens écrits, ont essayé de nous apporter la lumière sur ces sujets, mais leur
langage voilé a été mal interprété par trop d'étudiants de l'occulte, qui n'en ont toujours donné qu'une
traduction trop littérale.

Les enseignements rosicruciens parviennent à nous convaincre que l'homme est une partie
intégrante de l’univers.

Nous allons étudier l'origine de cette énergie que nous appelons Esprit, et, par là même,
comprendre d'où nous vient la force vitale qui anime le règne animal et forme l'âme de toutes choses.

Nous attirons tout spécialement votre attention sur le sujet que nous allons étudier maintenant et sur
la signification du mot « Noüs » (prononcez NOUSSE. Le Cénacle de la Rose+Croix a choisi
d’orthographier ce mot avec un tréma afin qu’il ne soit pas confondu avec le pronom personnel « nous »).

LE SOUFFLE DE VIE

Rappelez-vous que l'une des lois fondamentales de l'ontologie rosicrucienne est ainsi formulée :

« Dieu répandit sur son visage un souffle de vie


et l'homme devint une âme vivante ».(Genèse 2, 7)

Ceci est une chose merveilleuse, c'est un fait, une loi immuable et l'une des plus grandes qui ait été
faite par notre Créateur. Elle démontre que Dieu a conçu une méthode par laquelle toutes les cellules de notre
corps sont unies, par laquelle aussi la vie est maintenue en nos corps, ce que l'homme n'a jamais pu égaler

Deuxième cercle communication n° 4 1


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

dans aucune de ses oeuvres quelle qu'en soit la grandeur. Ainsi l'homme est devenu une âme vivante lorsque
le souffle de vie lui a été donné.
Un peu plus tard dans notre travail, nous entreprendrons une très importante étude sur la
respiration, non pas au point de vue philosophique ou mystique, mais d'une manière pratique à cause de sa
relation avec la force vitale et l’âme humaine. Pour le moment nous ne nous occuperons que de l'un des
points de cette loi fondamentale: le Souffle de Vie. Plus tard nous apprendrons comment ce souffle de vie
peut être employé pour donner des traitements ou pour soulager la maladie.

Nous savons tous que la respiration est nécessaire à la Vie; les plantes elles-mêmes respirent pour
pouvoir vivre. Il est donc reconnu par tous que l'air est nécessaire à la vie, mais COMMENT, et
POURQUOI ? Dès l'instant que nous posons cette question, nombre d'explications peuvent être trouvées;
des sciences différentes offrent différentes réponses, mais presque toutes sont d'accord sur un point : en ce
qui concerne l'effet matériel ou chimique, l'air CONTIENT DE L'OXYGENE ET L'OXYGENE EST
INDISPENSABLE A LA VIE.

Mais les Rosicruciens disent, que l'oxygène n'est pas le seul facteur de l'air nécessaire au maintien
de la vie. En chimie et en médecine on a tenté de prouver que l'oxygène est la source de vie et, lorsque tout
autres moyens avaient échoué, on a essayé de conserver la vie chez les humains avec l'oxygène. Mais là aussi
la médecine a échoué. Si l'oxygène contenait la force vitale, il serait très facile de l'obtenir et de l'administrer
au corps humain qui ainsi conserverait toute sa puissance de vie. Cette théorie n'a aucune valeur et, comme
beaucoup de théories, elle ne démontre rien. Il est incontestable qu'il existe dans l'air une qualité, une force
ou énergie qui produit et maintient la vie, la preuve en sera donnée. Et cet élément impondérable n'est pas
dans l'oxygène; plus vite nous chasserons de notre esprit toute idée fausse à ce sujet et plus vite nous serons à
même de comprendre les leçons de ce cercle.

La première loi que tous nous énonçons comme vraie est celle-ci : « La force vitale entre dans le
corps à la naissance avec la première inspiration ». Nous qualifions cette force de « Vitale » pour distinguer
la vie animée de la vie des choses inanimées, telle que celle des minéraux et des composés chimiques.

Une objection a été soulevée au sujet de la loi ci-dessus, objection relative à l'une des deux plus
importantes questions que se posent la science et la médecine : « L'enfant a-t-il une âme alors qu'il est encore
dans le sein de sa mère? » Les Rosicruciens affirment que l'âme et la Force Vitale sont en si étroite relation,
sont si intimement associées et dépendantes l'une de l'autre qu'elles pénètrent dans le corps en même temps
au moment de la naissance et qu'elles le quittent ensemble également au moment de la mort. Avant de
commencer notre analyse de la Force Vitale nous devons donc discuter ce point capital et en avoir une claire
compréhension.

N'est-il pas étrange que certains admettent que lorsque la vie quitte le corps au moment de la mort,
l'âme le quitte aussi ? Personne n'a jamais prétendu que l'âme reste dans le corps lorsque la vie a cessé.
Cependant certaines croyances religieuses, nous disent que l'âme est dans le corps du bébé avant sa
naissance, ce qui impliquerait que l'âme et la Force Vitale sont séparées.

De telles contradictions conduisent à des erreurs, et les rosicruciens savent qu'il n'y a ni vie
indépendante, ni âme avant la naissance. Lorsqu'il n'est encore que dans le sein de sa mère, c'est par la vie de
celle-ci, et par son sang qu'il est vitalisé; en tant que créature, ce n'est alors qu'une masse de chair, d'os et de
tissus musculaires ou nerveux, le tout animé par une force ou énergie provenant du sang de la mère. La vie
indépendante ne peut animer l'être humain, ou tout animal, que par le fonctionnement des poumons; l'étude
que nous ferons ultérieurement, relative aux poumons, prouve que leur seule destination est de faire pénétrer
la force vitale, quelle qu'elle soit, dans le corps par le sang. Ils n'ont pas d'autre raison d'être. Or, ils ne
fonctionnent nullement avant que l'enfant ne soit né. Il ne peut donc y avoir de vitalité séparée et
indépendante avant la naissance.

Certaines personnes prétendent encore actuellement, comme au temps de la Rome antique, que
l'âme est détruite chez l'enfant qui meurt avant la naissance.

Selon nos enseignements il n'en est pas ainsi. Avant la naissance la seule chose qui peut être
détruite est le corps, ou la masse de matière, la forme ou l'enveloppe de l'enfant non encore né et non vitalisé
qui n'a pas encore d'âme.

Deuxième cercle communication n° 4 2


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

Il est très intéressant de méditer sur ce point; car il devrait être très clairement compris avant que
nous n'allions plus loin et, nous le répétons, c'est avec le premier souffle que la vie indépendante et l'âme
entrent dans le corps de l'enfant; jusqu'à ce moment là l'enfant est non-existant et c'est ainsi que nous
sommes amenés à la loi :

« La Force Vitale entre dans le corps au moment de la naissance ».

Du point de vue mystique nous pouvons considérer que chaque fois que nous respirons, au cours de
notre vie tout entière, nous revitalisons et régénérons notre corps. C'est à dire que chaque respiration que
nous prenons est comme la venue d'une nouvelle vie en nous. Vous vous rendrez compte petit à petit que la
respiration est en elle-même un grand mystère et que l'air que nous absorbons a sur nous une grande
influence.

Ceci indiquerait qu'il y a dans l'air un pouvoir, mystérieux, régénérateur et créateur, qui peut être
employé pour d'autres buts que pour la simple vitalisation du corps. C'est ce que nous allons découvrir
ensemble.

LE NOÜS

Ce pouvoir mystérieux est contenu dans ce que nous appelons le « Noüs ». Certains emploient ce
mot pour exprimer une Intelligence ou une Conscience, divine et suprême. Les anciens philosophes
l'employaient éxotériquement pour représenter la divine substance, intelligente, qui accompagna la première
pensée de Dieu, projetée dans l'espace, pour la manifestation de l'univers. Symboliquement, ceci est vrai,
mais cette signification exotérique a conduit beaucoup de philosophes et de grands penseurs des temps
présents à croire que « Noüs » représente simplement la Conscience suprême et Divine d'où émane la pensée
de création.

Nous allons apprendre que « Noüs » représente cette substance à partir de laquelle le corps a été
créé, avec tout ce qu'il contient. En d'autres termes le « Noüs » est l'élément primaire de toute matière et de
toute vie. Cet élément est dirigé par la Conscience Divine, l'intelligence Suprême du Grand Architecte et
Maître de l'univers, qui est la véritable source du « Noüs ».

Nous avons déjà étudié la question des vibrations nous avons appris comment ces vibrations
forment et constituent l'électron, et comment les électrons forment la matière par leurs différentes
combinaisons; il nous a été dit également que l'esprit est l'énergie qui imprègne toute matière et produit ses
vibrations.
Le Noüs est la force créatrice universelle. L'esprit est donc une force ou énergie, alors que la force
vitale ou « Noüs » en est une autre.

A la fin de cette communication, vous trouverez un texte intitulé le « Manuscrit de Nodin » qui
donne un éclairage complémentaire sur le « Noüs ». Après avoir lu cette communication et le texte du
Manuscrit de Nodin annexé, écrivez votre interprétation du « Noüs » et adressez-la au Conseil de l’Ethique
du Cénacle de la Rose+Croix. Selon le procédé qui vous est maintenant familier, vous ne recevrez votre
prochaine communication que sous réserve d’avoir commenté le mot « Noüs ».

Avant de poursuivre cette communication, veuillez prendre connaissance du Manuscrit de Nodin


en annexe.

Si nous nous référons aux lois énoncées dans le Manuscrit de Nodin, (voir annexe, lois de Nodin
n°1 et 1-A), nous nous rendons compte que c'est seulement lorsque ses deux qualités -positive et négative-
sont présentes ou unies que le Noüs peut agir et manifester sa tendance.

Ayant ainsi établi la nature du Noüs, examinons attentivement la façon dont il se manifeste, en
nous référant à nos lois fondamentales, et à nos diverses expériences déjà classées.

Deuxième cercle communication n° 4 3


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Automatiquement, nous nous reportons à nos premières règles pour tous les problèmes de ce genre
et nous notons que « tout ce qui existe est double en essence, et que tout ce qui se manifeste est soumis au
principe de la trinité ». Par conséquent, si nous voulons analyser la manifestation « Noüs », nous
commencerons par la loi du Triangle.

Unité
Vous verrez, par ce diagramme qu’il n'est pas
arbitraire de dire que les vibrations sont la forme de
manifestation que le Noüs produit dans la matière. Nous
avons recours aux nombreuses démonstrations qui ont été
NOÜS faites dans les siècles passés, confirmant que c'est bien par
ses vibrations que la matière nous est révélée. Et puisque le
Noüs est la force active dans toute matière, nous avons donc
la certitude que le Noüs doit potentiellement être une force
Positif Négatif vibratoire.
Nous n'accepterons cependant rien à ce sujet qu'il
ne soit possible de démontrer, et au travers de certaines
Vibrations Vibrations expériences nous verrons que le Noüs se révèle bien par les
vibrations inhérentes à ses deux qualités - positive et
Négatives Positives négative - formant une unité.
Voici les lois expérimentées par des rosicruciens
Manifestation du passé qui se rapportent à la manifestation du Noüs sur le
du plan matériel et que nous pouvons qualifier de primaires :
NOÜS 1. Certaines conditions d'inégalité de proportions sont
nécessaires pour que le Noüs puisse se manifester.

2. Le Noüs se manifeste en toute matière, animée ou


inanimée.
Vibrations
Combinées 3. Le Noüs se manifeste en accord avec les principes
du triangle.

La dualité de la nature de Noüs est constamment maintenue, et chaque division à son domaine
essentiel distinctif, appelé l'un Positif et l'autre Négatif.

Les deux essences ainsi divisées constituent deux domaines; l'un négatif, ou fini; l'autre positif, ou
infini.

L'origine et l'approvisionnement de chacun de ces deux domaines sont maintenus d'une façon
constante en quantité et en qualité; la qualité étant inaltérable, et la quantité toujours égale.

Voici d’autre part celles que l’on peut énoncer comme secondaires :

1. La manifestation de Noüs sur le plan terrestre appartient nettement au domaine du fini.

2. Dans toutes les manifestations terrestres du Noüs les deux essences sont unies par
l'association de l'infini ou positif avec le fini ou négatif, contrairement aux manifestations
Cosmiques qui se produisent par l'union du fini, ou négatif avec l'infini, ou positif.
De cette façon les deux domaines deviennent distincts l'un de l'autre, donc isolés, et les
manifestations qui se produisent dans l'un d'eux sont le résultat de l’influence de l'autre; le point,
de contact étant la manifestation de la combinaison ou de l'union des deux.

3. Les manifestations qui se produisent sur le plan terrestre, fini, sont essentiellement, et
d'une façon prédominante, négatives, et limitées; alors que celles qui se produisent sur le plan
Cosmique sont essentiellement et principalement positives, et illimitées, en un mot divinisées.

Deuxième cercle communication n° 4 4


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Ces Lois, Primaires et Secondaires, nous facilitent l'étude de Noüs qui devient simple et aisément
compréhensible; en outre, par la Grâce de Dieu, il nous est permis d'avoir une vision des Lois Divines plus
claire que pour ceux qui n'ont pas libéré leur esprit et leur coeur d'une habitude d'analyse abstraite, mais finie
et limitée.

Ainsi, dans les premières manifestations négatives, nous constatons que le caractère négatif est si
fort que toute matière terrestre et physique est en essence composée de vibrations dites négatives. Et puisque
toute matière est négative et par conséquent limitée, nous voyons que la terre, en tant que masse, est
l'ensemble fini, limité, des manifestations négatives du Noüs.

Nous en déduisons donc que, la nature même des deux essences du Noüs, introduit la qualité de
leur champ de manifestations. La Terre est finie, définie, limitée. Le Royaume Cosmique est infini, indéfini
et illimité. La Terre est dense, sphérique, pénétrable, tandis que le Cosmique est éthéré, sans forme et
pénétrant. En fait la terre, en tant que globe est une masse chauffée, vibrante, tournant sur son axe, avec sa
propre puissance énergétique en son centre, et elle est la manifestation type du Noüs dans le domaine
matériel négatif. De même partout sur la terre, dans chaque élément primaire, nous trouvons les
manifestations matérielles de Noüs sous la forme d'un élément sphérique, matériel, négatif, ayant ses
révolutions propres sur une orbite et ayant un point central de chaleur et d'énergie. Ces conditions ou qualités
sont retrouvées jusque dans les plus infimes formes microscopiques de manifestations matérielles.

Nous allons de ce fait être amené à étudier d'une façon analytique et à la lumière de ces lois, les
éléments primaires, ou premières formes des manifestations du Noüs sur le plan matériel. La première forme,
ou forme primaire, qui sera par conséquent soumise à notre observation est celle qui se manifeste sous la
forme d’un électron.

Dans notre étude de l'électron, nous serons amenés à étudier ses combinaisons sous forme d’atomes
et de molécules.

LA POLARITE

Nous allons apporter maintenant une précision. Nous avons vu précédemment que c'est « l’Esprit »
qui entre dans la composition de toute matière et que c'est de lui que dépend l’existence réelle de la matière.
De même nous venons de voir que le Noüs est une force importante de la Nature qui permet la manifestation
de toutes choses et que c'est la Force Vitale. Une question se pose donc : « Quelle est la relation entre l'Esprit
et le Noüs? »

L’Esprit, en tant qu'énergie agissant dans la matière et par elle, détient sa puissance du Noüs, il est
en fait une forme ou une manifestation de Noüs.

Nous avons maintenant une solide base de compréhension du Noüs, et nous pouvons ajouter
comme l’avait avancé un maître du passé: « l'électricité est la passion de l'espace et le magnétisme la
passion de la matière ». Le phénomène de l'électricité ne nous fournit pas seulement d'excellents exemples
des principes actifs du Noüs, mais l'électricité elle-même peut n'être qu'une autre forme ou manifestation de
cette même énergie. En étroite relation avec le phénomène de l'électricité, nous avons une autre
manifestation physique que nous appelons magnétisme.

Nous avons, par le magnétisme, une bonne explication des principes relatifs à l'action ou à la
manifestation de ce que nous appelons polarité; et puisque le magnétisme, en tant que condition, ou
manifestation de cette condition de polarité, peut être produit ou créé par l'emploi de l'électricité, nous
pouvons, en ce qui a trait à la présente discussion considérer l'électricité comme une manifestation plus ou
moins directe du Noüs.

Par conséquent, dans un but de simplification, nous allons étudier la nature de l'électricité afin de
pouvoir déterminer sa cause immédiate ou lointaine en toutes manifestations. Dès le commencement de notre
recherche, nous voyons que puisque tout phénomène électrique se manifeste à nous par le moyen de

Deuxième cercle communication n° 4 5


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radiations ou d'ondes vibratoires et que l'électricité n'est active que de cette façon, elle est par conséquent une
énergie vibratoire dont tout l'espace est pénétré, et généré par une énergie de même nature. En résumé, elle
doit être une manifestation du Noüs. Poursuivant notre recherche, nous arrivons à cette découverte que très
probablement, toutes les forces ou énergies naturelles, dans l'univers, sont de nature vibratoire et comme, en
poussant plus loin, nous avons la preuve qu'il en est ainsi, nous arrivons à la conclusion que toutes les
énergies naturelles, dans l'univers, sont de nature électrique.

Précisons que le pluriel du mot « Energies » qui semble indiquer qu'il y a plus d'une force naturelle
dans l'univers n’est pas parfaitement adapté dans la mesure ou ce sont des manifestations différentes d’une
seule et même énergie que nous pouvons observer.

Nous pouvons noter à ce sujet que le mot électrique qui est employé pour désigner une forme
d'énergie est dérivé d'une ancienne racine qui signifie soleil, ou force solaire, et en remontant vers son
origine, en Sanskrit et dans les langues du Zend-Avesta, nous voyons que les Sages des temps passés qui ont
été les premiers à tracer des symboles et des mots pour exprimer leurs pensées, connaissaient déjà bien la
nature des forces de l'univers.

Le point sur lequel nous voulons insister se rapporte aux deux qualités ou à la nature double de
l’énergie appelée Noüs. Sa qualité positive émane du soleil et la négative émane de la terre. Il nous a semblé
nécessaire de donner quelques éclaircissements sur certaines lois, en ce qui concerne la manifestation de
cette énergie, et de définir d'une façon très compréhensible les termes négatif et positif, afin que les lois que
nous exposerons plus tard puissent être clairement comprises.

NEGATIF : Habituellement une chose ou une condition, ou un état négatif, est une chose à
laquelle on peut appliquer le signe moins, et les dictionnaires nous disent qu'une chose négative est celle
marquée par l'absence de ce que l'on pourrait en attendre. Bien que ceci soit correct, cette explication n'est
pas satisfaisante, car selon cette définition on pourrait être porté à croire qu'une chose négative est de
moindre importance qu'une chose positive. Mais négatif et positif sont des termes relatifs, la condition
négative étant toujours aussi nécessaire que la condition positive. En réalité, le positif n'est positif que par
suite de l'existence du négatif. Ce qui est négatif est donc essentiel parce qu'il fournit ce qui manque au
positif, ou en est absent. Le pénétrable, l'absent, l'absorbant sont des termes qui caractérisent le négatif, ou
l'élément désiré par le positif pour sa manifestation. C'est comme une carafe d’eau. Vide, elle peut être
considérée comme une chose négative. L’eau constitue alors l’élément positif et si nous considérons la
relation entre carafe et eau, leur association constitue alors la manifestation tangible « carafe d’eau ».

POSITIF : Cette polarité n’est pas plus importante que la précédente. Si nous reprenons l’exemple
de l'eau dans la carafe avec l'élément positif, nous n'avons que la moitié de la chose entière, et si nous parlons
d'une carafe d'eau nous entendons par là aussi bien la carafe que l'eau, les deux étant nécessaires. Cependant,
dans presque dans tous les cas, l'élément positif, ou la condition positive est toujours la plus importante
lorsqu'il s'agit de produire une manifestation. C'est le positif qui cherche le négatif, qui pénètre dans le
négatif, fait le premier mouvement vers son élément complémentaire. C'est le positif qui, par ce premier
mouvement, contrôle ou fait agir l'élément négatif non-actif. Le positif pénètre, alors que le négatif absorbe,
et le négatif est inspiré, animé, mis en action par le positif.

Nous avons maintenant étudié de façon approfondie les qualités du positif et du négatif et ce qui
retient ensuite notre attention, comme une conséquence naturelle de ce qui précède, c'est le merveilleux sujet
de la polarité. Son importance sera plus justement appréciée si nous nous rendons compte que les lois
régissant la polarité sont celles relatives au magnétisme, et qu'elles nous révèlent pour ainsi dire la
caractéristique de chaque chose dans l'univers.

POLARITE : Pour comprendre exactement ce que signifie le mot polarité tel qu'il est employé par
les Rosicruciens, il serait bon de rejeter tout d'abord toutes nos conceptions antérieures sur l'électricité, En
électricité, le terme polarité indique « ce qui a deux pôles, ou parties opposées l'une à l'autre ». Comme pour
la définition de ce qui est négatif, ceci est exact, mais n'est pas complet. Un aimant a deux pôles, le pôle nord
et le pôle sud, et nous pourrions dire qu'un aimant ou une chose aimantée a une certaine polarité; mais ceci
n'est pas suffisamment clair pour les buts définis que nous nous proposons d'atteindre. Le mot polarité vient
du latin polaris ou polus, qui veut dire pôle, et le mot polarité peut être limité à la signification d'une chose
qui a un pôle ou des pôles ayant des propriétés magnétiques. En électricité, une chose polarisée a les deux

Deuxième cercle communication n° 4 6


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pôles : nord et sud, ou autrement dit les qualités positives et négatives. Il est alors correct de dire que les
choses ayant une qualité électrique positive et négative sont polarisées, mais la polarité de cette chose est à
préciser. En fait, toute chose ayant une nature électrique ou magnétique doit avoir une polarité négative, ou
positive. En employant les mots de cette façon, il sera aisé à chacun de comprendre ce que veut dire pour
nous le mot : polarité c'est la qualité prédominante d'une chose polarisée.

Puisque toutes choses dans l'univers, animées ou inanimées, sont le résultat de l'action vibratoire
produite par les émanations, ou radiations du Noüs et puisque toutes ces choses doivent contenir la double
qualité du Noüs, elles ont donc la qualité positive et la qualité négative et sont donc polarisées. Mais rien de
ce qui existe n'a une force égale de qualité positive et négative; il y a toujours plus, en chaque chose, soit de
la polarité négative, soit de la polarité positive, selon la nature de la qualité prédominante en éléments
négatifs ou positifs.

Ayant pris connaissance de ces termes, nous allons poursuivre l'étude du magnétisme; mais
auparavant, nous allons rappeler quelques lois relatives à l'électricité.

• Pour obtenir une manifestation électrique, quelle qu'elle soit, il faut l'union d’une
condition positive à une condition négative.

• La manifestation se produira avec le contact des deux conditions.

• A ce point de contact ou à proximité de l’endroit où se produit la manifestation il y a


toujours un état de tension ou de travail dans l'équilibre de ce milieu.

• Cette tension ou travail peut se manifester sous la forme d'un état magnétique.

• L'élément positif cherche toujours l'élément négatif et essaye de s'éloigner de tout ce qui,
autour de lui, est également positif; de même l'élément négatif attend toujours l'élément positif et
cherche à repousser l'influx ou contact de tout ce qui est négatif; autrement dit « les semblables se
repoussent et les contraires s'attirent ».

• Cette action d'attraction ou de répulsion est constante dans la Nature entière, et résulte du
processus ininterrompu de création. L’attraction permet à des éléments de s’ajouter à ceux de
nature opposée, alors que la répulsion manifestée dans le processus de désintégration, permet aux
éléments, de se libérer pour prendre part de nouveau au processus de création.

• L'énergie électrique peut être transmise par contact, rapprochement ou localisation interne
de cet état de tension ou de travail auquel nous nous sommes référés précédemment.

Voici maintenant une définition du magnétisme.

MAGNETISME : Le mot magnétisme est dérivé de la ville de Magnésia en Asie Mineure, où les
anciens avaient découvert un minerai ayant une particularité extraordinaire qui se manifestait par une force
attractive sur certains minéraux. Le pouvoir attractif ainsi manifesté a été appelé magnétisme du nom de
Magnès que lui donnaient les anciens. De nos jours nous l'appelons aimant ce minerai formé de la
combinaison de fer et d'oxygène. Il a été constaté que lorsqu'il était suspendu dans l'espace, il se tournait
invariablement avec l'un des deux pôles pointé vers le nord magnétique de la terre, et l'autre vers le sud; à
moins que le minerai ne soit affecté par la présence d’un autre corps électrique ou magnétique. C'est
pourquoi ce minerai ou aimant naturel était employé par les navigateurs pour déterminer la course de leurs
bateaux lorsqu'ils se trouvaient en pleine mer.
Lorsque l'aimant est frotté sur la surface d’un d'acier, cet acier acquiert les propriétés magnétiques
de l'aimant, sans que celui-ci n’en perde aucune. On voit donc que cette qualité est transmissible. Avec deux
aimants nous pouvons facilement vérifier la loi d’attraction des éléments opposés et de répulsion des
éléments semblables.

Deuxième cercle communication n° 4 7


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AURA ET MAGNETISME

Nous allons maintenant étudier le symbole du cercle, dans la vie de la cellule.

Si nous observons la vie végétale ou animale sous le microscope, nous trouvons que la forme la
plus primitive de vie dans la matière, est celle de la cellule. En fait, l'étude de la vie cellulaire, au point de
vue scientifique, est l’une des plus intéressantes et des plus complètes qui aient été faites. Bien que de
nombreux détails puissent être obtenus dans des ouvrages spécialisés sur cette question, il reste certains
points, ou lois fondamentales, que nous devons étudier ou dont nous devons nous rendre compte avant de
pouvoir pleinement apprécier le travail du Noüs de l'Esprit et de la force vitale.

La conception Rosicrucienne de la cellule est très simple; il n'y a pas pour nous de différence
fondamentale entre la cellule végétale et la cellule animale. Les lois relatives à la manifestation et au principe
de vie de toutes les cellules sont les mêmes. Une cellule est la toute première forme de matière vivante. C'est
un petit globule, solide, opaque, ou transparent; il est légèrement elliptique, avec une paroi extérieure, ou
revêtement de qualité vibratoire négative et, au centre, un noyau de qualité vibratoire positive, et de forme
parfaitement sphérique ou circulaire. Par conséquent la cellule est une unité ayant à la fois la qualité positive
et la qualité négative et qui par ses vibrations, produit une « manifestation ».

Pour nous permettre une meilleure visualisation et une plus parfaite appréciation de la cellule nous
allons prendre comme exemple l'oeuf, avec sa coquille extérieure et le jaune à l'intérieur, la première étant
elliptique et le second en forme de sphère. Rappelons-nous aussi que le germe de l'oeuf est dans le champ de
manifestation de l'oeuf, c'est-à-dire à un point particulier entre le jaune au centre positif, et la coquille
extérieure négative.

Voyons maintenant quelles sont les différentes sortes de cellules. Dans la paroi extérieure de la
cellule de tissu vivant, les vibrations négatives prédominent, et elles sont toujours de la fréquence vibratoire
qui produit ce tissu ou la chair. Quant à la cellule végétale, sa paroi est également à vibrations de qualité
négative prédominante mais de la fréquence vibratoire caractéristique de la nature végétale. La nature de la
cellule est donc déterminée par la fréquence de vibrations de la paroi extérieure.

Nous avons appris précédemment que c'est la fréquence de vibration de l'Esprit qui produit la
différence de manifestation des formes matérielles. Nous verrons donc que la manifestation de la paroi
extérieure des cellules est conforme à celle de l'Esprit et que leur différence résulte de leur fréquence
vibratoire.

Chaque cellule a un centre, noyau ou coeur, qui vibre de force positive; la cellule, par conséquent
est placée sous le signe de la dualité, car elle est à la fois positive et négative, les deux qualités étant unies en
une seule manifestation. Nous allons étudier maintenant le noyau de ces cellules vivantes et plus tard nous
apprendrons que le coeur de l'homme est semblable au coeur d'une cellule.
Si, par analogie, nous assimilons la cellule à un ballon négatif, ayant un point central positif, nous
aurons de suite l’idée d'un aimant. Dans la cellule, qui n'est pas une masse simple et uniforme, tel un aimant,
nous avons une distribution différente des qualités fondamentales dans une manifestation également
différente. Cependant comme nous pouvons le percevoir, les lois d'attraction agissent dans la cellule
exactement de la même manière que dans l'aimant. Si vous interrogez des scientifiques qui seraient
susceptibles de répondre à la question : « Qu’est-ce que la vie ? », ils seront d'accord pour vous dire que
l'énergie vitale qu'ils trouvent dans les cellules est de nature et de fonctionnement magnétique.

Si nous étudions plus avant la cellule nous constatons que les polarités opposées rayonnent l'une
vers l'autre et y forment un champ de manifestation ou les ondes ou radiations positives et négatives se
rencontrent et s'unissent.

Nous ne pouvons penser au magnétisme ou à l'électricité, dans leurs manifestations, et


particulièrement celle qui est mise en évidence dans la cellule, sans aborder le sujet de l’aura. Le mot AURA
signifie une sorte de halo ou de brouillard qui entoure toute manifestation et particulièrement celle des
plantes et des animaux; ce mot signifie pour nous la radiation de la polarité de l'objet ou du corps, et, par
conséquent, son champ magnétique. La polarité d'un corps, que ce soit un minerai, une plante, un animal ou

Deuxième cercle communication n° 4 8


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un être humain, donne à ce corps une certaine qualité, et nous dirons que le corps est positif ou négatif,
indiquant ainsi que la qualité prédominante est positive ou négative.

Nous avons souvent remarqué, lorsque nous nous trouvons en contact avec d'autres personnes que
nous ressentons une attraction ou une répulsion instinctive. Parfois nous rencontrons des personnes qui
semblent avoir un contact apaisant, une personnalité magnétique, ou dont l'aura est agréable. Chez d'autres
personnes, l'aura, ou le magnétisme est en complet désaccord avec le nôtre et nous sentons une gêne si nous
les approchons. Cette condition d'inharmonie nous est facilement compréhensible par la connaissance que
nous pouvons avoir de l'aura. Lorsqu'une aura négative rencontre une autre aura de même polarité, il ne
saurait y avoir mélange entre elles, et, bien au contraire, il y aura répulsion; cette répulsion peut être légère
selon la force des auras, ou encore forte, et d'une telle violence qu'elle peut être perçue à une distance de
plusieurs mètres. Un autre sujet est intéressant pour nous : notre état mental, nos pensées influencent ou
affectent notre aura à un tel point que parfois elles sont susceptibles de changer une aura positive en aura
négative; et par là même de provoquer une certaine répulsion, ou de l'antipathie, chez ceux qui trouvent notre
aura généralement agréable. Tout ceci nous deviendra parfaitement compréhensible au fur et à mesure que
nous étudierons les lois qui agissent en cette matière.

Ces vibrations positives et négatives du corps humain constituent réellement la force vitale. Elles
sont de même nature, que celles de l'esprit dans la matière. Or, toute matière vibre continuellement et émet
des radiations; l'air qui l'entoure est donc rempli de ces radiations. Nous devons avoir bien présent à l'esprit
que l'air, est lui même le résultat de vibrations qui sont dans tout l'espace. Si chaque particule solide de
matière est chargée de vibrations, les émanations qui caractérisent ces particules, indiquant leur nature, se
mêleront aux vibrations de l'air, créant ainsi un état qui peut parfois devenir visible, cette visibilité n'étant pas
toujours évidente.

Prenons maintenant comme exemple le corps humain. Nous supposerons un instant que le corps
humain est chargé de vibrations positives et négatives, l'air étant lui même chargé de ces mêmes vibrations.
Partant de cette hypothèse, on peut essayer de comprendre comment les radiations du corps humain créent
certaines manifestations autour du corps.

Regardons une petite ampoule électrique, allumée dans une chambre obscure, par exemple. Si nous
nous tenons à une certaine distance nous verrons que le rayonnement de l’ampoule l'entourent d’un halo plus
ou moins grand, provoquant un mélange de vibrations dans l'espace qui l'environne. Ceci est très apparent
dans une atmosphère brumeuse ou enfumée, dans laquelle nous pouvons facilement discerner l'aura qui
entoure la lampe. De même pour découvrir les auras humaines il faut un certain nombre de conditions
favorables qui peuvent être crées accidentellement. Ceci explique le fait que parfois, alors que nous ne nous
y attendons pas, nous pouvons distinguer l’aura d’une personne.

Mais le point le plus important, c’est celui de la relation bien définie de cette aura avec l'univers et
avec les autres auras.

Ainsi que nous l'avons déjà expliqué, l'aura du corps humain comme l'aura qui entoure toute forme
de matière, est causée par la présence de l'énergie vitale. Cette énergie est universelle et pénètre toutes
choses; elle n'est jamais séparée, divisée ou disjointe du circuit général, mais au contraire elle est continue
dans l’univers comme l’air qui nous entoure.
Cette force universelle est dirigée et contrôlée par une seule CONSCIENCE, une seule
intelligence. Dans tout l'univers l'énergie vitale est dirigée par la Conscience Divine, qui réside également
dans le corps humain, donnant ainsi à l'homme le privilège, le droit et le pouvoir de contrôler et de diriger
cette force. Par conséquent la conscience et l'intelligence de Dieu et celles de l’homme en sont les maîtres, et
lorsque l'homme est en harmonie avec le Plan Divin, il est facile d’imaginer l'étendue de ses pouvoirs pour
l’accomplissement du Bien.

Comme vous l'apprendrez, l'aura du corps physique de l'homme est à polarité de prédominance
négative (c'est le résultat des vibrations de l’esprit qui composent ce corps physique) alors que celle du corps
psychique et de l'être intérieur est à prédominance positive.

Plus nous nous mettons en harmonie avec la partie réelle de nous-mêmes, c'est-à-dire avec l'être
psychique, plus la polarité de notre aura devient positive; en conséquence, certaines personnes ont une aura

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moins négative que d'autres. Ainsi, lorsque deux auras négatives se trouvent en présence, l'une l'étant moins
que l'autre, cette dernière est relativement positive par rapport à l’autre et les deux personnes sont attirées
l'une vers l'autre par leur magnétisme qui est en quelque sorte opposé. Si, par contre, les auras sont de
polarité semblable, elles sentiront de la répulsion l'une pour l'autre.

De même pour les auras positives, il y a des degrés dans cette polarité. Dans ce cas également, les
auras de deux personnes peuvent être catégoriquement positives, mais l'une d'elles avec une plus forte
prédominance; elles seront alors attirées l'une vers l'autre, mais une opposition se produira inévitablement si
elles ont le même degré de prédominance positive. Cette répulsion peut cependant ne pas être violente ni
affecter la conduite de l'individu, mais elle provoquerait néanmoins une certaine dysharmonie entre les deux
personnes. Deux personnes ayant ainsi deux auras fortement positives ne se trouveraient jamais parfaitement
à l'aise ensemble et ne pourraient jouir de leur mutuelle compagnie de la même façon qu'avec une personne
de polarité différente de la leur.

Comment se fait-il, que des personnes ayant le même haut idéal, la même parfaite santé, et essayant
de développer leur être intérieur de la même façon, semblent être attirées les unes vers les autres ? Leurs
auras ne sont-elles pas de polarité positive et donc ne s'opposent-elles pas l'une à l'autre ? En fait ces
personnes sympathisent seulement parce qu'elles poursuivent le même but, mais l'attraction ne se produit pas
entre leur individualité mais par le fait d’un facteur extérieur à elles-mêmes. Prenons une analogie assez
simple : deux morceaux de métal aimantés de façon à avoir une polarité positive peuvent être attirés
ensemble vers le pôle négatif d'un aimant, et elles peuvent être près l'une de l'autre sur le même pole négatif,
mais elles ne sont pas attirées l'une vers l'autre, sinon par la polarité opposée de l'aimant sur lequel elles se
trouvent.

Un autre exemple : considérons les membres du Cénacle de la Rose+Croix, lors de réflexions


communes. Nous pouvons supposer que les auras d'un grand nombre de ces membres sont de polarité
positive. Pourquoi, dans ce cas, s'assemblent-ils si leur polarité est semblable ? C'est par suite d'une attraction
qui leur est extérieure et qui n'a rien à voir avec l'aura de chacun d'eux. Ils cherchent la vérité, la
connaissance, la sagesse. Quelle que soit la qualité de leur aura, leurs pensées, leur conscience sont négatives
par contraste avec l'abondance de qualité positive qu'ils cherchent. De même que les différents morceaux de
métal de polarité identique sont attirés par les pôles opposés d'un aimant, ces personnes ne sont pas attirées
l'une vers l'autre parce qu'elles sont dans le même lieu de réunion, mais par une commune attraction : la
philosophie rosicrucienne.

Il a été clairement indiqué que le Noüs, la force vitalisante, émane du soleil par sa qualité positive
et de la terre par sa qualité négative. Le soleil est une immense cellule, ou point magnétique de polarité
positive duquel émanent des ondes de nature positive; de son côté la terre, qui est également une cellule
magnétique, mais de polarité négative, émet des ondes électriques négatives, et ce sont ces deux sortes
d'ondes, venant du soleil et de la terre qui en s'unissant, constituent l'énergie vitale.

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VIE ET MAGNETISME

Avec les vibrations terrestres qui se répandent dans l'espace et celles du soleil qui viennent vers la
terre, nous avons ainsi un champ où les deux s’animent pour former une force ou énergie. Rappelez-vous que
la qualité négative ne tire pas vers elle la qualité positive, mais lui fournit une sorte de condition de vide vers
laquelle s'avance la qualité positive; celle-ci tend toujours vers la négative vers l’état de tension créé par les
ondes négatives, qui, autour de la terre, désirent absorber le positif. Cette ceinture, ou champ de condition
négative autour de la terre est très limitée et de peu d'étendue dans l'espace; c'est l'endroit où le positif se
rencontre et se mélange avec le négatif, formant un champ de manifestation.

Le magnétisme négatif de la terre est très puissant sur la surface du globe et dans la croûte terrestre,
aussi puissant que les radiations positives du soleil, mais lorsqu'il quitte notre sphère il s'affaiblit petit à petit.
Par conséquent, pour obtenir le maximum de force négative de la terre, tout chose doit toucher la terre même
et cette force négative, traversant en partie l'espace, appelle vers elle les émanations positives du soleil afin
que les deux s'unissent en elle.

En botanique nous trouvons de nombreux exemples de la façon dont la vie végétale a commencé à
exister et continue son existence sur cette terre. Cependant une étude de la physiologie de la plante révèle
certaines lois qui sont en rapport avec notre étude actuelle.

Comme la nourriture de la plante est dérivée de substances en solution dans l'eau, il est donc
indispensable que la substance vitale soit fournie par l'eau, la croissance des plantes dépend donc
essentiellement de l'eau qui lui est donnée. Certaines cellules extérieures servent à absorber l'eau du sol
d’autres à la transporter dans les plantes.

Dans son processus vital, la plante dépend en grande partie des conditions atmosphériques; elle
capte certains gaz présents dans l’air qui l'entoure pour constituer une partie de sa nourriture; elle doit
également prendre, à la même source, l'oxygène nécessaire à son processus respiratoire. Un système complet
de canaux intercellulaires s'étend sans interruption à travers toute la substance de la plante; ce système de
canaux est en communication avec l'atmosphère extérieure par de nombreuses petites ouvertures, appelées
stomates. Il n'existe pas de stomates dans les parties de la plante qui sont dans la terre où immergées dans
l'eau. La respiration est indispensable à la plante elle est marquée par une constante absorption et exhalaison
de certains gaz de l'atmosphère. La source d'énergie vitale qui est à la base du processus biologique de toutes
plantes et que l’on nomme photosynthèse provient des rayons solaires.

Tout ceci a trait principalement à la physiologie de la plante, mais, avec de légères variantes,
s'applique également à toute matière vivante. Les cellules de la plante reçoivent par l’eau la qualité négative
de la terre et par l’atmosphère la qualité positive du soleil. Les deux qualités - négative et positive- s'unissent
donc et la VIE en résulte. Ceci n'est PAS UNE THEORIE, mais la réalité, et il est facile de la démontrer; et
si cela est vrai pour les cellules végétales, c'est vrai également pour les cellules animales et pour l’homme.

Si nous prenons une feuille de lierre, nous avons un excellent spécimen qui nous permettra la
démonstration de certaines lois. Si nous plantons une aiguille de galvanomètre aux points des veines qui
transportent l'humidité et la nourriture, des racines aux extrémités de la plante, nous verrons que le
galvanomètre enregistre un état électromagnétique négatif très fort et bien défini; par contre si nous perçons
la substance des feuilles entre les veines et leurs ramifications, le galvanomètre enregistre une polarité
positive forte et très marquée, mais nous devons faire très attention de ne pas toucher avec l'aiguille la plus
petite veine, si microscopique soit-elle, car dans ce cas le galvanomètre donnerait une indication de polarité
négative. L'appareil donnerait une indication neutre si l'aiguille touchait à la fois les veines et la substance
entre celles-ci; si nous changeons l'aiguille ou notre façon de procéder nous trouverons toujours un état
négatif aux veines et un état positif entre celles-ci.

Nous allons étudier une autre loi relative à l'électricité. Si les veines sont chargées négativement et
si la substance entre elles l’est positivement, les veines doivent donc être protégées par une matière isolante,
afin que les deux sortes de conditions électromagnétiques restent l'une négative et l'autre positive. Si donc
nous touchons simplement la surface des veines avec l'aiguille, nous remarquons qu'il n'y a aucun courant et

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rien n'est enregistré par le galvanomètre. Si nous déchirons la substance entre les veines et que nous
exposions la veine à l'air libre, nous remarquons que la veine est toujours couverte d'une sorte de film isolant,
comme le sont les fils électriques.

Maintenant examinons un fruit, et nous devrions certainement y trouver une bonne preuve des
principes que nous avons avancés. Nous sommes certains que le fruit, dans le domaine végétal, doit nous
donner la manifestation de certaines lois ou principes qui agissent dans le processus de reproduction
végétale.

Si nous plaçons une pomme sur une plaque de verre, afin de l’isoler du sol, on peut constater à
l’aide d’un galvanomètre qu’en touchant la queue de la pomme avec une aiguille et la peau avec l'autre,
l’appareil indique une polarité négative pour la queue, si avec la même aiguille nous touchons le coté opposé
de la pomme, à l'endroit où était la fleur, nous constatons que le galvanomètre indique une polarité positive.

A la réflexion cette différence de polarité peut paraître évidente car par la queue, la pomme recevait
la qualité négative de la terre et par la fleur la qualité positive du soleil.

Coupons alors la pomme en deux et nous y trouvons encore quelque chose d'intéressant.

Toujours à l’aide d’un galvanomètre, nous pouvons constater qu’entre le coeur et la peau, la
polarité est positive alors que plus près du coeur entre ces deux parties existe une zone neutre dont on peut
constater aisément qu’elle est légèrement différente et constitue en fait une substance isolante séparant les
deux polarités opposées. Le centre de polarité négatif appartient au côté de la queue alors que la chair de
polarité positive était reliée à la fleur.

Nous nous trouvons devant d’importantes questions relevant de la biologie, de l'ontologie, de la


chimie, de la physique, de l'histologie et de nombreuses autres sciences, mais ce qui nous intéresse dans
l’immédiat c’est la cytologie, donc l’étude de la vie de la cellule.

LA CELLULE VIVANTE

Nous allons maintenant étudier la cellule d'une façon plus approfondie; des explications détaillées
seraient certainement très intéressantes, mais dans un but de simplification, nous ne considérerons la cellule
que dans la forme la plus simple, en éliminant les éléments qui n'ont rien à voir avec son activité vitale.

Nous avons déjà parlé du corps même de la cellule et de son noyau, ou nucleus mais,
conformément à la loi du triangle, il y a un troisième élément dont nous allons maintenant nous occuper; c'est
le centrosome, ou plus exactement les centrosomes, car la cellule normale, qui est sur le point de se diviser
ou de se multiplier, contient deux centrosomes; ceux-ci sont dans la substance du corps cellulaire, juste en
dehors du nucleus. Dans les cellules qui se multiplient, ces centrosomes sont doubles, en nature. Les cellules
qui ne doivent pas se multiplier n'ont qu'un seul centrosome, et dans celles où ils ont été détruits, ou bien
dans celles qui en ont plus de deux nous remarquons une condition anormale, et l'on peut dire que ces
cellules sont des phénomènes de la nature, car, la cellule normale, susceptible de multiplication, a deux
centrosomes.

Un centrosome est composé de trois éléments, ou parties distinctes :

a) La partie centrale, sombre, appelée centriole, qui est composée de grains minuscules.
b) L'espace entourant le centriole, appelé sphère attractive, qui consiste en un fluide
parfaitement clair.
c) Les fibrilles, ou stries rayonnantes, qui entourent chaque sphère attractive.

En ce qui concerne la nature chimique du centriole et des stries rayonnantes, nous pouvons dire
qu’ils sont composés de chromatique et d'un fluide albumineux. Le centriole est maintenu sous la forme de
sphère par une force dynamique.

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Au point de vue chimique, nous pouvons considérer la cellule tout entière, avec son contenu,
comme étant composée des éléments minéraux de la terre de polarité négative, mais en son centre existe un
noyau de polarité positive.

Ce noyau reçoit sa qualité positive du sang, aliment de la cellule, en même temps que le corps de
cette dernière reçoit ses aliments de polarité négative.

II y a une dualité dans la nature du sang, et il porte vers toutes les parties du corps les substances
chimiques dérivées de la nourriture, ainsi que les qualités magnétiques qui nous viennent de l'atmosphère par
les poumons. Il fournit donc aux cellules les substances chimiques négatives et en même temps charge leur
centre des éléments magnétiques positifs qui leur sont nécessaires.

De cette façon les cellules sont maintenues en un état électromagnétique et chimique de vitalité.

Les buts de la cellule peuvent être définis en cinq points que voici :

• LE METABOLISME par lequel les cellules se nourrissent des substances fournies par les
aliments en solution. La transformation de ces substances en leurs éléments propres et particuliers
et l'élimination de tous déchets, permettent à la cellule de se développer.

• LA FONCTION SPECIFIQUE, ou travail que chaque cellule doit accomplir selon la


place qu'elle occupe dans le corps animal ou végétal. Il y a les cellules nerveuses qui emmagasinent
et fournissent l'énergie nerveuse au système nerveux; les cellules des muscles, dont le but est de
recevoir et de transformer en action musculaire l'énergie nerveuse; les cellules des glandes qui
fournissent certaines sécrétions aux diverses parties du corps, comme, par exemple, la salive dans
la bouche; ainsi que beaucoup d'autres sortes de cellules, y compris celles qui servent à la
reproduction de la vie et qui sont trouvées dans l'ovule et dans le sperme.

• L'IRRITABILITE, par laquelle la cellule répond au stimulus externe; telles sont les
cellules de la rétine et de l'oreille, qui répondent à l'action électrique, certaines à la chaleur, d'autres
au froid, ou à la pression atmosphérique, aux impressions psychiques, à la propagation des odeurs,
etc.. L'irritabilité ainsi causée dans la cellule est transformée en une action qui provoque certaines
réactions nerveuses, lesquelles s'acheminent vers le cerveau, et de là vers notre conscience
perceptive.

• LE MOUVEMENT par lequel les cellules se contractent ou changent légèrement leur


forme ou leur position afin d'aider aux fonctions naturelles décrites précédemment.

• LA REPRODUCTION, par laquelle les cellules produisent d'autres cellules de leur


propre espèce et de leur propre nature. Cette reproduction comprend deux processus appelés, l'un
amitose par lequel le noyau se divise en deux sans qu'iI y ait un long stade préliminaire de
développement; et l'autre : mitose (ou caryocinèse), par lequel le noyau et la cellule elle-même se
divisent en deux noyaux et deux cellules indépendantes.

Ceci constitue l'ensemble des activités de la cellule, mais sa division, ou plus exactement sa
reproduction constitue un sujet des plus profondément intéressants, car son étude nous révèle les secrets de la
vie, de l'évolution et de la croissance du corps. Nous y trouverons en même temps des preuves
supplémentaires et des exemples frappants des lois et des principes que nous avons énoncés dans la première
partie de cette communication.

Dans tous les domaines de la recherche scientifique, la question de la mitose est l'une des plus
passionnantes, et mise à part celle concernant l'action des électrons et des atomes, c'est l'une des questions
fondamentales et essentielles dans l'analyse exacte du processus naturel de création.

On sait aujourd’hui que dans toute cellule susceptible de se reproduire, par le processus connu sous
le nom de mitose, on doit trouver, avant toute autre phase de reproduction, deux centrosomes. Puisque, avant
toute autre chose, les centrosomes doivent pouvoir se séparer, il est parfaitement logique de les trouver ainsi

Deuxième cercle communication n° 4 13


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déjà divisés dans la cellule normale. Quant à celles où il n’y a qu'un seul centrosome, c'est parce qu’elles
n'ont pas encore atteint le stade préliminaire à la division.

On peut parfois démontrer que les centrosomes sont des points de polarité magnétique, mais la
question à laquelle nous devons réfléchir pour le moment est celle relative à l'auto-division des centrosomes.
L’examen microscopique d'un centrosome montre qu’iI s'agit d'un état de tension ou de concentration de la
substance protoplasmique. Celle-ci est si fortement concentrée qu'elle est intensément chargée de
magnétisme et devient en réalité un point de polarité magnétique. Le pôle nord magnétique de la terre est
l'exemple de cette condition. A cet endroit, le magnétisme de cette polarité de la terre se concentre en un
point qui attire l'aiguille de la boussole. Il est bien évident qu'il existe au pôle nord magnétique de la terre
une condition réelle de cette sorte, matérielle et physique; mais cet état, ou cette condition, ne peut être
découverte que par une analyse magnétique des influences ambiantes.

Lorsque l’on trouve un seul centrosome dans la cellule, avant son premier stade de division, c'est
un point magnétique, et ainsi que nous l'avons dit précédemment, chimiquement, c'est une masse concentrée
de la substance qui compose le protoplasme. Au fur et à mesure que la cellule continue à se développer en
force et peut être aussi en dimension, et qu'elle ajoute à sa propre substance chimique en vertu de son
alimentation continuelle, le centrosome doit nécessairement augmenter aussi sa puissance, son potentiel réel,
sa polarité concentrée et dynamique. Chimiquement et électriquement il arrive à un point de rupture, où il ne
peut contenir plus longtemps l'énergie vibratoire qu'il a emmagasinée et celle-ci doit être libérée par quelque
autre moyen que par sa radiation naturelle d'énergie. De même, la cellule tout entière arrive à un point de
maturité tel, dans son alimentation et son développement, qu'elle devient physiquement susceptible de se
diviser, ou, de quelque autre manière, de se décharger ou de réduire quelque peu la substance ou l'énergie
rapidement accumulée.

Il n'est pas surprenant que ces deux incidents, la division du centrosome et la division de la cellule,
se produisent presque en même temps; et il n'est pas étonnant non plus que se produise en premier lieu la
division de plus petit corps, de celui de moindre résistance. Il est donc rationnel de considérer que le
centrosome se divise le premier et que la division de la cellule suive presque immédiatement.

La paroi et le corps de la cellule doivent avoir une polarité magnétique, alors que celle du
centrosome est différente; mais même s'il n'en était pas ainsi, avec une seule polarité se divisant, le
centrosome se diviserait contre lui-même. Nous avons démontré précédemment que lorsqu'un aimant, ayant
deux polarités, est divisé, chacun des deux morceaux a également les deux polarités; lorsqu'un morceau
d'acier ou une substance à polarité unique est divisée, chaque morceau résultant de la division n'a également
qu'une seule polarité; par conséquent, dès que le centrosome est surchargé et, par suite de son pouvoir accru,
explose en deux centrosomes, chacun de ceux ci prend la même polarité que l'original selon la loi « les
semblables repoussent les semblables » et, sous le microscope, nous pouvons observer un intéressant
phénomène et constater l'exactitude de cette loi dans le cas du centrosome qui vient de se diviser; car chaque
moitie repousse immédiatement l’autre, jusqu'à ce que chacune d'elles soit logée dans la section opposée de
la cellule sphérique.

Nous examinons donc la sphère attractive, nom donné par les scientifiques au petit espace qui
entoure chaque centrosome, et nous notons que c'est une condition intercellulaire créée dans la substance
autour du centrosome par ses radiations magnétiques et qui forme comme une sorte d'aura, au cercle de
radiation dans laquelle partent les fibrilles ou stries rayonnantes, ainsi appelées car en effet elles ont
l'apparence de rayons comme ceux de la lumière et s'éloignent du centrosome en toutes directions; elles
prouvent ainsi qu'il y a une sorte d'énergie ou de magnétisme émanant des centrosomes et de leur sphère
attractive.

Lorsque les centrosomes se séparent les uns des autres, il se forme autour de chacun d'eux une autre
série de fibrilles causée par leur répulsion réciproque, et l'on peut remarquer aisément cette manifestation de
répulsion : les fibrilles apparaissent comme des bras qui essaieraient de repousser un autre corps loin du leur.
Nous voyons ainsi comment les cellules se séparent et nous pouvons comprendre comment, selon la loi
d'harmonie elles se réunissent en communautés, comme une organisation qui manifeste sa vie, sa croissance,
sa maturité et sa désintégration.

Deuxième cercle communication n° 4 14


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CONNAIS-TOI TOI-MÊME

La grandeur de l'univers, l'ampleur et la magnificence du plan divin nous deviennent


compréhensibles si nous ne voyons en l'homme qu'un segment du tout, et non plus une partie séparée du
plan, partie qui bénéficierait de privilèges spéciaux.

Dans cette période de transition de l'ère des Poissons à l'ère du Verseau, une sorte de tentation
assez particulière nous vient de ce que nous nous trouvons être comme des pionniers dans une solitude
relative, ce qui augmente l'épreuve de l'âme, imposée à tous les étudiants du mysticisme. Nous devrions
trouver là un encouragement, car cette épreuve constitue un grand privilège et le fait même que nous avons à
la subir indique que nous pouvons la surmonter avec succès. Abraham et sa famille ont connu de telles
expériences au début de l’ère du Bélier, les premiers chrétiens furent eux-mêmes éprouvés au début de l’ère
des Poissons et nous connaîtrons probablement ce sentiment particulier de solitude parce que nous sommes
au début de l'ère du Verseau. Les hommes ont l'instinct grégaire; ils vivent facilement en groupes, et
cependant certains d'entre eux doivent toujours être à la tête ce qui implique un privilège en même temps
qu'une responsabilité. C'est une dure leçon que nous devons apprendre, dure parce que nous ne nous
résignons que difficilement à être seuls. Et cependant, chacun doit trouver seul sa voie, abandonné de ceux à
qui, peut-être, nous reprochons leur différence, alors qu'ils ne peuvent nous aider. Nous sommes entre les
mains des Maîtres Invisibles qui nous soutiennent par leur pensée, mais nous ne nous en rendons pas compte.
En nous-mêmes se trouvent l'inconnu, la Divinité que nous ne savons pas apprécier, des possibilités
illimitées parmi lesquelles il nous incombe de trouver notre chemin.

Dans notre système d'études nous revenons à la méthode de la période des Temples anciens, érigés
pour l'adoration dans le silence, et qui portaient sur leur fronton :

« Homme, connais-toi toi-même


Ne t'avise pas de scruter la puissance Divine,
L'étude de l'homme est en l'homme lui-même ».

Nous avons le droit et le devoir de vous encourager, et nous sommes sûrs que ce qui vient d’être dit
ne vous décourage pas. Vous faites un voyage, et lorsque vous avez franchi le Seuil vous êtes entrés dans un
monde nouveau et dans le second cercle, vous avez vu comment vous deviez comprendre l'expression
matérielle de l'être, et comment cette expression dépend de l'esprit et de ses vibrations. Puis vous avez appris
que l'homme a en lui deux formes de conscience qui dépendent de l’âme, et ce qu'est le Réel.

La similarité essentielle, en même temps qu'une plus grande progression vers la vérité, est évidente
dans la comparaison entre l'affirmation ontologique du premier degré, « Et Dieu forma l'homme du limon de
la terre et répandit sur son visage le souffle de vie et l'homme devint une âme vivante », et les enseignements
relatifs à la différence entre l'esprit dans la matière et l’âme dans l'homme, tous deux expressions de l’énergie
primordiale.
Ainsi vous pouvez voir que nous sommes sur le chemin préparé par tous ceux, innombrables, qui
nous ont précédés. Et l'étonnante simplicité des vérités profondes qui nous sont enseignées nous conduit à
penser que toutes les pierres du chemin, toutes les difficultés que nous aurions dû rencontrer et qui n'étaient
pas essentielles à notre progrès, ont été aplanies par tous nos prédécesseurs. Voyageant avec vous sur le
même chemin nous voulons vous réconforter et vous donner de l'assurance. Nous sommes sur le Sentier, nos
coeurs aspirent à la Paix profonde et nous partons en quête de la Lumière.

Vous pensez peut être que les engagements pris par le Cénacle de la Rose+Croix vis-à-vis de vous-
même l'ont été à la légère ou qu'ils ne seraient pas tenus; ou bien encore qu'ils dépassaient de beaucoup ce
que vous deviez attendre. Mais cependant les engagements pris par le Cénacle de la Rose+Croix sont
sincères et vrais, et vous vous en rendrez compte. Dans l’une des anciennes initiations rosicruciennes le
maître promettait aux postulants :

« Vous apprendrez à commander à la Nature entière; Dieu vous inspirera; seuls les grands
philosophes seront vos égaux; les plus hautes intelligences se soumettront à vos désirs; les démons
n'oseront pas approcher le lieu où vous vous tiendrez. Votre voix les fera trembler dans les profondeurs
abyssales et vous serez maîtres des éléments eux-mêmes. Ainsi soit-il. »

Deuxième cercle communication n° 4 15


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

Nous avons dit que nous étions en quête de Lumière. Ceci est vrai et nous allons essayer de
l’expliquer. Le Soleil projette une ombre, mais il y a une lumière qui ne fait pas d'ombre. La Bible nous dit :
« Dans ta lumière nous verrons la lumière. » Ceci est merveilleusement vrai et d'une haute portée mystique,
car à la fin de notre voyage nous allons mêler la lumière intérieure et la lumière extérieure jusqu'à ce que
toutes les ombres aient été dissipées, ce sera la lumière sans ombre. ·

Si l'un d'entre vous a la plus légère impression que le rosicrucianisme et sa méthode


d'enseignement ont quelque chose d'irrationnel et de dangereux, laissez-nous vous détromper.

Nous savons qu'une plante dont le développement a été forcé en serre ne pourra supporter aucune
épreuve si elle est tirée de sa serre et de son atmosphère surchauffée. Le développement naturel, seul, pourra
supporter une épreuve naturelle. C'est pourquoi nous ne forçons pas le développement psychique; nous
savons combien la substance de l'âme est délicate et nous désirons que les âmes préparées par nous soient
fortes et robustes, et qu’elles deviennent des âmes de maîtres. La Voie Divine est toujours la meilleure, la
plus sûre, aidée par la nature qui répond toujours et est toujours prête à donner son appui. Le Lotus de l'Est et
la Rose de l'Ouest doivent s'épanouir de l'intérieur, naturellement, et non pas être forcés du dehors,
artificiellement.

Nous vous recommandons donc la patience et la persévérance. Ce qui en vaut la peine vous
demandera du temps. Il vous faudra apprendre à réviser votre conception des valeurs ; savoir que l’esprit est
plus que la matière, que la vie est dans l’ordre des choses, et non la mort. Apprendre aussi à vous guider, non
pas seulement par ce que vous voyez, mais par la foi et par quelque chose de plus important encore. Vous
devez vous trouver vous-même, et trouver Dieu; savoir aussi que ce que nous appelons sommeil est plus que
l'état de veille, et qu'il nous faut apprendre à dormir et à veiller sur le plan terrestre et sur le plan divin. Et
lorsque la mort viendra, que vous vous éleviez vers le plan divin d'une façon toute naturelle, démontrant ainsi
que la mort n'existe pas réellement.

Deuxième cercle communication n° 4 16


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

ANNEXE

En correspondance avec cette communication, nous allons maintenant vous proposer la lecture
d’un texte appelé « Le Manuscrit de Nodin ».

Voici ce qu’Harvey Spencer Lewis disait à propos de ce manuscrit dans un document qu’il rédigea
en 1918 et intitula sa « Confessio » en référence aux textes fondamentaux du XVIIème siècle.
Nous aurons l’occasion de revenir ultérieurement sur la « Confessio » d’Harvey Spencer Lewis.
Pour l’instant, voici l’extrait concernant précisément « Le Manuscrit de Nodin » :

« Tous les rituels et les instructions dont j’ai fait usage, j’ai eu à me les procurer de bien
étranges manières, mais généralement par le même processus que j’utilisais avant de découvrir l’Ordre ;
celui d’entrer dans un état d’harmonisation intérieure aux alentours de neuf heures du soir et de rester
dans cet état pendant des heures, jusqu’à ce que j’eusse perçu ce que je désirais.

C’est ainsi qu’au cours des quatre dernières années écoulées, je me suis consacré une, deux,
parfois quatre soirées par semaine à une telle harmonisation, jusqu’à l’heure aussi avancée que deux ou
trois heures du matin. Je restais assis dans l’obscurité ou avec une faible lumière, jusqu’à ce que je perde
toute conscience objective et alors, ayant préparé papier et crayon sur la table, je laissais ma main
transcrire les enseignements et les cérémonies, les lois et les principes. Parfois, le texte écrit était bref et
nécessitait un développement ; parfois, l’écriture laissait place à de nombreux symboles et hiéroglyphes
que j’aurais à traduire. Souvent, le langage était si admirable et si parfait que je l’ai laissé tel quel dans
nos enseignements, sans altération ni addition.

Un tel exemple unique d’admirable écriture provenant des Maîtres Cosmiques est l’ancien
Manuscrit de Nodin. Celui-ci me vint en une seule soirée - de neuf heures du soir à quatre heures du
matin - et j’ai dans mes archives le manuscrit original, exactement tel que je l’ai transcrit alors. Seuls
quelques-uns le verront sur demande. Dans ces copies que nous utilisons dans nos enseignements, seuls
quelques mots ont été ajoutés ou changés. Ce manuscrit provient directement du Maître qui l’écrivit à
l’origine - Le Maître Nodin - qui est à présent un Maître m’apportant son aide. »

LE MANUSCRIT DE NODIN

L'esprit Divin inspira notre bien-aimé Maître Empédocle, aux premiers temps de notre
noble travail, et touché par la sublime inspiration, il traita excellemment de ces choses dont
l'homme n'a que peu de connaissances. Humble étudiant des enseignements de notre Maître, je
viens ajouter quelques faits que Dieu nous a permis d'apprendre dans les décades des siècles passés.
En sa haute intelligence, Empédocle a émis l'idée qu'il y a une manifestation de quatre
éléments primaires, ou divinités, desquels quatre éléments est composée la structure du monde
matériel. Par là, il diffère essentiellement et catégoriquement de nos Maîtres Parménide et
Pythagore, qui avaient eux-mêmes reçu la divine inspiration et une compréhension consciente des
Lois Divines, qui leur avait permis d'exprimer leur imparfaite interprétation des dites lois.
Empédocle limitait ses éléments primaires au feu, à l'air, à l'eau et à la terre. Le feu
glorieux, l'air mystérieux, l'eau envahissante et la terre ou monde des sens. Nos Maîtres ne
savaient-ils pas que ces éléments n'étaient primaires que dans le sens de leur catégorie?
En quoi l'air différait-il de l'eau? Et de quelle façon l'eau dissolvait-elle et désintégrait-
elle la structure de la terre? L'illustre Empédocle, qui était un grand Illuminé, s'était rendu
compte, bien avant sa mort, que la différence entre la terre et l'eau constituait les premiers
éléments qu'il cherchait et qu'il n'avait pas réussi à comprendre parfaitement; et c'est justement

Deuxième cercle communication n° 4 17


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

dans CE PROCESSUS reconnu de la désintégration de la terre par l'eau que devait être la
manifestation de l'élément primaire qui constitue la différence dans la composition de l'eau et de la
terre.
Mais cette compréhension plus mûre, de la connaissance qu'il avait acquise, convainquit
Empédocle qu'il y avait un double principe, ou principe élémentaire binaire, et bien que cet illustre
esprit ne se soit pas rendu compte de l'importance que pouvait avoir sa découverte, en fait il avait
réellement exposé ce que, par la Divine inspiration nous avons trouvé plus tard : à savoir « qu'il
existe bien un double élément, ou élément binaire ». Continuons donc à employer les propres termes
de notre bien-aimé frère afin que sa réputation et ses oeuvres puissent rester à jamais honorées en
la mémoire des hommes.
A notre époque de lumière nous avons cependant donné à ce double élément un nom qui,
selon les paroles de notre Maître, depuis Thoutmès jusqu'à Empédocle, a pu être apprécié à sa juste
valeur. Nous continuerons, donc à employer le mot Noüs comme désignant généralement le
mystérieux élément, ou énergie, qui pénètre toute manifestation d'existence et qui désignait
spécifiquement le double élément dont l'idée avait été prématurément conçue par notre bien aimé
Empédocle.
Nous avons appris assez récemment que la sagesse de nos Maîtres était réellement due à
une inspiration; car ils ont émis l'idée que le feu, l'air, l'eau et la terre ne sont pas des éléments
primaires, ou divinités mais plutôt les manifestations d'un élément primaire. La matière se montre
à nous sous quatre formes principales appelées les principes, qui sont le feu, l'air, l'eau et la terre,
mais les éléments qui les composent sont les DIVINITES ORIGINELLES et celle-ci ne sont
qu'au nombre de trois.
Ainsi toute matière peut être réduite à trois éléments originaux, et le processus par lequel
ceux-ci s'unissent et constituent les quatre principes se manifeste par, et dans, les trois divinités
formées des trois éléments.

NOÜS Terme qui désigne l'énergie double ou binaire.


Terme qui indique les trois formes ou arrangements de Noüs dans la
composition de la matière (électrons, atomes et molécules
ELEMENTS
Le mot élément n'est pas employé ici en son sens chimique, c'est-à-dire pour
exprimer les corps simples.
Terme indiquant les trois premières formes manifestées des éléments (solides,
DIVINITES liquides et gaz.).
PRINCIPES Terme indiquant les formes premières de toute matière, selon leur catégorie

Nous avons donc là, de nouveau, notre Triangle sacré, ou les trois points de Perfection
assemblés en une forme schématique.
Numériquement également cet arrangement est exact, car nous le trouvons exprimé par les
nombres, dans le carré, comme suit :

Création matérielle Un entier, une unité complète 1


Noüs Un double, le binaire 2
Eléments ou divinités Trois, trinité 3
Principes Quatre en leurs manifestations 4

Deuxième cercle communication n° 4 18


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

Avec l'inspiration de Dieu, j'ai l'intention de vous donner maintenant ma sincère


compréhension du principe du Noüs tel qu'il a été élaboré par notre Maître, principe qui est
considéré comme sacré par tous les chercheurs rosicruciens.
Je vais donc faire mon possible pour vous éclairer sur les questions passablement
complexes qui ont troublé l'esprit de certains faux savants de notre époque.
S'il m'est permis de résumer en termes définis ma compréhension de la loi qui agit dans
l'opération du divin principe de la composition de la matière, et son expression finale en quatre
principes, je la définirai comme suit :

LOI de NODIN No 1
« Etant donné que la manifestation finale de la matière dépend de la pénétration, ou
présence, de la divinité originale, ou divinité binaire, Noüs, et puisque la composition de la matière
dépend de ses doubles qualités, qui ne peuvent devenir manifestes l'une sans l'autre, Noüs doit être
présent, en tant qu'unité afin de pénétrer en la matière et lui donner existence. »
Bien que cette loi puisse paraître complexe, il est possible d'en donner une plus simple
explication, qui, cependant, peut encore paraître obscure à l'esprit non préparé. La loi peut donc
être définie en ces termes :

LOI de NODIN No 1-A


« Noüs étant indispensable à la manifestation parfaite et complète de la matière, en tant
qu’unité, Noüs doit être présent pour l'animer ».
Pour plus de clarté, voyons quelles sont les propriétés ou les qualités de Noüs. Par sa
nature, il est double, ou binaire; nous ne pouvons le savoir que par la révélation des toutes
puissantes lois de Dieu, mais celles-ci sont si aisément démontrées et si évidentes, par l'analyse
attentive de leur mise en action, que nous n'avons pas besoin de nous référer à notre loi universelle
; que tout ce qui existe et se manifeste d'une façon parfaite, est double en sa nature et triunitaire
en sa manifestation. Nous basant sur ces prémisses, que nos maîtres ont démontrées comme étant
une loi absolue, il nous est facile de comprendre la dualité de Noüs ; autrement nous ne le
pourrions pas.
Ce que nous avons observé repose très certainement sur les lois positives. Nous voyons
donc que Noüs est divisé, en qualité, selon la loi divine qui affirme : « Que ce qui contient en soi la
somme totale des tendances potentielles doit être divisé en deux qualités premières, les deux étant
indispensables à toute manifestation. » Nous comprenons en outre, par cette loi, la raison des
qualités mâle et femelle, positive et négative.
Notre observation nous a également démontré, comme il était naturel que nous nous
y attendions, que l'une des qualités était finie, définie, limité, donc irréelle alors que l’autre est
indéfinie infinie et illimité, par conséquent réelle. Dans notre classification, nous nous servirons
donc de la loi générale relative à la dualité, et nous définirons ainsi les qualités de Noüs.

Deuxième cercle communication n° 4 19


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

Qualité A
(infinie indéfinie, illimitée donc POSITIVE )

NOÜS

Qualité B
(finie définie, limitée donc NEGATIVE )

Ainsi, en théorie, et nous basant sur l'observation de lois bien établies, nous apprenons
que Noüs est, en qualité et par nature, à la fois POSITIF et NEGATIF. Nous pouvons le
démontrer clairement.
Un axiome a été énoncé depuis longtemps qui nous apprend que : « les propriétés d'un
élément sont fonctions de ses vibrations. » Et cependant il n'a pas été accordé une attention
suffisante à la nature et aux propriétés de l'élément ou aux fonctions de ses vibrations, mais nous
espérons que dans un proche avenir certains de nos Frères et Soeurs les plus avancés apporteront
quelque lumière sur ces sujets.
Si nous admettons la vérité de cet axiome nous devons en déduire que les propriétés de la
matière, quelles qu'elles soient, résultent de ses vibrations. Ce n'est pas cependant de la nature ou
de la manifestation des vibrations dont nous devons nous occuper, mais bien plutôt de la nature de
l'énergie qui en émane.
Nous nous apercevons de suite qu'il nous est indispensable de savoir quel est le moyen, ou
intermédiaire, employé par l'énergie que nous recherchons, car nous devons toujours appliquer la
Loi du Triangle pour obtenir une solution parfaite à notre problème.
Nous admettons tout d'abord que nous avons une connaissance superficielle des Eléments
composant la matière. Nous admettons aussi que l'énergie qui produit les vibrations dans les
éléments doit avoir une source bien définie et, par conséquent, nous traçons notre triangle comme
suit :

Deuxième cercle communication n° 4 20


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

Source

Intermédiaire Eléments
Etudions donc la source de l'énergie telle que nous l'indiquent les expériences les plus
sérieuses et les mieux contrôlées faites à ce jour.
Ainsi que je vous l'ai expliqué le Noüs est une énergie ayant une double nature; c'est à
dire qu'elle manifeste alternativement des qualités positives ou des qualités négatives; de façon à
indiquer clairement que ces qualités sont deux polarités de la même énergie.
Un grand nombre d'expériences dans le domaine du magnétisme nous ont montré que
chaque centre d'énergie, ou polarité, est positif. Les deux polarités dont Zahriety, Reinew, Fussel
et Protz ont fait mention dans leurs rapports en Allemagne et en Italie, après des mois de
recherches dans leur laboratoire manifestent ce caractère prédominant de qualités opposées. Nous
devons convenir, avec l'un de nos Frères Aînés qui, dans un document célèbre lu devant le Concile
de Lyon en 1296 disait : « Nos recherches nous conduisent alors à une très logique conclusion nous
confirmons les dires de nos Maîtres du passé et trouvons là une admirable démonstration du Divin
Logos.
Comment pourrait-il en être autrement ? Pouvions-nous nous attendre à trouver plus, ou
moins, de deux polarités distinctes dans la grande énergie naturelle ? Moins aurait signifié en
quelque sorte une auto-neutralisation, ou une non-manifestation, absence de progression ou de
régression, ou encore une inertie absolue, et nous savons que le mouvement est une des lois
fondamentales de la vie, de toute existence, de toute création. Par contre, plus de deux polarités
aurait révélé une multiplication ou tout au moins une duplication de deux, et, dans ce cas, seraient
réductibles à deux. Par conséquent, nous trouvons en toute création la manifestation de deux
polarités, l'une positive, l'autre négative, illimitée et limitée, indéfinie et définie; l'une est l'opposé
de l'autre, son antipode. Ainsi l'admirable logique du Divin Logos est établie, car où nous avons le
défini nous devons avoir l'indéfini; où nous avons le limité nous devons avoir l'illimité, et où nous
trouvons une polarité positive nous devons lui trouver un moyen d'expression : la polarité
négative.
Ceci est très important pour nous, car il est évident que pendant de longues années encore
ceux qui étudient la physique d'une façon superficielle, ou qui, comme certains savants, se
complaisent en théories ou en hypothèses nébuleuses, ne se rendront pas compte de cette simple Loi
Divine et, par conséquent, ne comprendront pas non plus les lois mêmes qu'ils cherchent à
découvrir.
Nous avons donc bien établi la dualité de nature de Noüs. Il ne nous reste qu'à en
analyser chaque qualité pour découvrir physiquement et logiquement, sa source et sa puissance.

Deuxième cercle communication n° 4 21


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

Nous trouvons que la qualité positive du Noüs, par sa nature même, est partout, dans
l'univers. Le fait que cette qualité positive n'est limitée que par sa polarité opposée, prouve sa
nature indéfinie, et illimitée.
D'un autre côté la qualité négative du Noüs est limitée strictement à certaines choses de
nature matérielle, concrètes et définies. Nous ne pouvons isoler la qualité négative et nous ne
pouvons la trouver déjà séparée et indépendante ou non associée à la matière. D'autre part, nous
trouvons que la qualité positive peut être séparée de la matière et indépendante de toute création
ou manifestation matérielle.
C'est à cause de cette division, de cette séparation et de la polarité distincte de chaque
qualité du Noüs, que nous savons qu'il doit y avoir une origine séparée à chaque qualité.
Autrement dit nous avons bien établi ce fait par l'analyse, par le raisonnement, les expériences et
les démonstrations que ces deux qualités opposées d'une même énergie ont deux sources distinctes
de rayonnement opposées et polarisées.
Ces deux sources ou polarités ont été nommées par nos Maîtres du passé : MATH et
RA. Honorant leur profonde compréhension nous continuons à employer ces termes, et je m'inscris
en faux contre toute tentative future de nommer différemment ces deux polarités qui, non
seulement nous ont donné la Vie, la Lumière et l'Amour, mais dont les noms mêmes nous ont servi
si merveilleusement, par leurs vibrations, dans nos rituels. Nous avons par conséquent les deux
polarités : Math étant la qualité négative, et Ra la qualité positive.
A ceci je voudrais ajouter qu'il n'est pas nécessaire de réviser les détails connus en ce qui
concerne le lieu et la manifestation de ces deux polarités, mais je veux cependant apporter ici même
mon interprétation et mon appréciation relatives à la forme de ces polarités.
Nous avons pu nous rendre compte, depuis les temps les plus reculés, grâce à la divine
compréhension de nos Maîtres du passé et les révélations qu'ils nous ont faites, et je me réfère ici
en particulier à Amenhotep IV, que la polarisation du Noüs est en forme de cellule. Commençant
par le Noyau primordial et continuant par les formes les plus primitives de matière vivante et
vitalisée, nous trouvons cette polarisation sous forme de cellule. Ces « cellules » suivent la règle de
la sphère, symbolisée par notre cercle. Dans le centre de chacune d'elles, nous trouvons la polarité
positive, qui est le centre de l'énergie cellulaire.
Je veux simplement attirer votre attention sur le fait que, comme cela est connu depuis de
nombreuses années, les deux sources d'énergie du Noüs sont également des cellules, car Math est
une cellule polarisée ainsi que Ra qui est aussi une cellule polarisée. Nous constatons ici
l'universalité de la Loi et la continuation du Logos; car les deux grandes polarités Math et Ra
créent toutes choses à leur image, et les choses qui sont connues de l'homme sont des reproductions
en miniature de la forme créatrice. Ce qui signifie qu'elles contiennent les polarités de Ra et Math.
Math
Méditons donc avec révérence et adoration sur la grandeur des lois simples de Dieu et sur
la magnificence de son système de création.
Mes Frères et mes Soeurs, je vous soumets ce document en toute humilité, comme étant
établi sans discussion possible par l'un de vos collaborateurs, ne dépassant pas votre
compréhension, mais démontrant en toute évidence que j'ai été illuminé par les enseignements de
notre Maître, par les expériences de nos Frères Aînés, et par votre affectueuse coopération.
Puissent le temps et la Lumière révéler des connaissances encore plus grandes à ceux qui cherchent
et, en servant Dieu et l'Homme, mériter de Dieu et de l'Homme ».
Ainsi soit-il !
Nodin
Paix Profonde !

Deuxième cercle communication n° 4 22


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

TABLE DES MATIERES

LE SOUFFLE DE VIE ............................................................................................................................ 1


LE NOÜS ................................................................................................................................................ 3
LA POLARITE ....................................................................................................................................... 5
AURA ET MAGNETISME .................................................................................................................... 8
VIE ET MAGNETISME....................................................................................................................... 11
LA CELLULE VIVANTE .................................................................................................................... 12
CONNAIS-TOI TOI-MÊME ................................................................................................................ 15
ANNEXE............................................................................................................................................... 17
LE MANUSCRIT DE NODIN.............................................................................................................. 17
TABLE DES MATIERES..................................................................................................................... 23
INDEX DES NOTIONS ABORDEES.................................................................................................. 24

Deuxième cercle communication n° 4 23


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

DEUXIEME CERCLE

COMMUNICATION N° 5

Cénacle de la Rose+Croix

S.E.T.I. Cénacle de la Rose+Croix BP 374 87010 LIMOGES Cedex 1 France


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

UNE NOUVELLE ORIENTATION

Nous allons aujourd’hui engager une réflexion quelque peu différente de celle que nous avons pu
conduire jusqu’ici. Nous discuterons en effet des anciennes philosophies et des lois relatives à la Vie afin de
nous préparer à l’étude des principes rosicruciens tirés de ceux établis par les chercheurs de l’Antiquité.

Lorsque la Rose+Croix n’en était qu’à ses débuts, les étudiants, les chercheurs de la vérité
universelle, avaient coutume de s’assembler à dates fixes pour étudier de façon approfondie les
enseignements de ces philosophes et de ces mystiques qui les avaient précédés. Ils s’assemblaient alors en de
secrètes places, leur maître ou leur instructeur se tenant au milieu d’eux, sans cérémonie et ils écoutaient ses
commentaires ou les discussions des autres étudiants, sans prévention et en toute liberté d’opinion.
Aujourd’hui encore, au travers de ces communications et des Ateliers de Réflexion Partagée de nos Cercles
de Réflexion, le Cénacle de la Rose+Croix maintient cette ancienne coutume.

Vous ne devez pas nous considérer comme votre instructeur, nous dirigeons simplement le cours de
vos études, ajoutant nos propres commentaires le cas échéant. Le but de notre discussion est de nous porter
petit à petit à l’origine et aux bases de nos propres enseignements rosicruciens, en donnant à cette explication
une plus grande portée, étant donné que ce travail se rapporte strictement aux philosophies et aux
enseignements des anciens mystiques, et à leur relation avec les enseignements de notre Fraternité.

Ces philosophes et ces mystiques d’autrefois ont interprété à leur manière l’inspiration qu’ils
recevaient sur ces vérités et cependant, pour eux, comme pour nous, l’inspiration et ses révélations furent
tout à fait progressives et évolutives et ils ne discernèrent pas tout de suite toute la vérité telle qu’elle nous
apparaît maintenant. C’est en étudiant leurs écrits et en remarquant les changements qui ont été apportées
d’année en année et, après leur mort, de siècle en siècle, que nous pouvons mieux comprendre comment la
philosophie et le mysticisme se sont développés, ont évolué pour constituer la vérité telle qu’elle se présente
à nous aujourd'hui. Nous avons tous entendu parler de ces anciens philosophes, certains ont lu leurs ouvrages
ou les ont étudiés et ont pu trouver un attrait particulier, pour ces exposés soigneusement voilés ou des
indications ont pu être relevées au sujet de leur connaissance des grandes lois de la nature.

Au fur et à mesure que nous avancerons dans notre travail nous comprendrons que ce sentiment de
suffisance des écoles modernes de philosophie, selon lesquelles « ce qui est le plus nouveau est la toute
dernière expression de la vérité » ne repose sur aucune base. En fait, les plus grands savants et philosophes
modernes admettent volontiers qu’une grande partie de ce que nous apprennent les écoles modernes était
enseigné il y a deux mille ans ou plus et Salomon lui-même, qui appartenait aux Ecoles de Mystère, disait
voici près de trois mille ans « qu’il n’y a rien de nouveau sous le soleil. » Nous constaterons seulement que
les anciens philosophes étaient des mystiques, c’est à dire ceux qui révélaient la vérité mais d’une façon
voilée.

Nous aurons le devoir, de temps en temps, d’attirer ainsi votre attention sur certaines remarques des
anciens philosophes qui contiennent ces vérités, cachées d’une façon subtile, et nos discussions en révéleront
d’autres encore et les rendront tout à fait claires. La profonde valeur des anciennes philosophies est en
général évidente pour tous ceux dont l’esprit est suffisamment large et ouvert comme, par exemple, Huxley
qui se demandait « si justice a été rendue aux sages de l’antiquité qui, depuis l’époque de Thalès de
Milet, ont laborieusement travaillé à établir les bases de la science physique. »

Il vous sera profitable et agréable de vous reporter aux écrits des anciens philosophes qui vous
seront présentés dans cette communication et en tant qu’adepte de la Rose+Croix vous devrez vous
familiariser avec ces anciens écrivains de qui nous sommes grandement redevables du développement de
notre travail.

Deuxième cercle communication n° 5 1


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

PHILOSOPHIE, SCIENCE ET RELIGION

Il serait bon, avant d’aborder l’étude de nos prestigieux précurseurs, que nous voyions ce que l’on
comprend généralement ou que l’on ne comprend pas, par philosophie, et quelle en est la conception
rosicrucienne, plus synthétique et plus large que ne l’est la conception courante. Pour nous, la philosophie est
cet amour de la sagesse qui résulte de la recherche de la vérité et de son application en tous les
domaines. Socrate, peut-être l’esprit le plus encyclopédique de tous les philosophes qui aient jamais vécu,
disait: « C’est le dévouement à la poursuite de la vérité », et Platon, dont la valeur comme instructeur était
encore plus grande, considérait la philosophie comme « la connaissance de la vérité éternelle ».

La philosophie cherche l’explication de toutes choses; elle cherche les causes, le pourquoi et le
comment de l’être; en tous ces systèmes elle parait correspondre à sept catégories : la Connaissance, la
manifestation de l’Etre, le Devenir avec sa méthode, les mathématiques
(qui comprennent la géométrie), la Loi et le Temps, la Cause efficiente
qui comprend l’Esprit, et finalement, l’ultime Cause qui inclut
l’Evolution comme méthode, et la Bonté comme idéal.

L’un des malentendus les plus courants, de nos jours, est


celui qui oppose la philosophie à la science, considérant la première
comme un système spéculatif, comparé à l’empirisme ou aux
investigations de la science. En d’autres termes, la science est
considérée spécialisatrice, accordant davantage aux considérations du
particulier et de l’incidentel, plutôt qu’au général et à l’ensemble, comme c’est le cas pour la philosophie.
En fait, si nous nous servons de la recherche comme base, la philosophie apparaît à la fois comme
connaissance et raisonnement déductif, celui-ci étant, en son début, essentiellement subjectif, alors que la
science est la connaissance qui découle du raisonnement inductif, essentiellement objectif en sa recherche.

Cette différenciation est trompeuse car elle s’applique à la méthode et non au sujet : la vérité,
l’amour de la vérité et ses applications. Toute science est une philosophie. Si peu que nous y
réfléchissions, nous serons convaincus que nous devons déjà avoir la connaissance afin de commencer notre
recherche d’une plus grande connaissance. Savoir, c’est prendre conscience.

C’est en partant d’une base subjective que nous sommes à même de confirmer, par la recherche
scientifique et en notre conscience objective, ce que nous connaissons et qui est essentiellement et
fondamentalement la connaissance synthétique. Et même en cette matière de méthode, la science et la
philosophie se rejoignent si elles sont convenablement comprises.

Spencer définissait la philosophie comme « la totalité de toute connaissance scientifique », Paulsen


comme « la réduction à un système complet de la connaissance générale obtenue par le savant spécialisé »
et James considérait que « la philosophie doit comprendre la connaissance de toutes les sciences avec
lesquelles elle ne saurait entrer en conflit ». Quant à nous, rosicruciens, nous ne devons jamais oublier que
l’univers étant un, toutes les classifications doivent être unies en un système universel, complet, comprenant
l’ensemble de toutes les sciences, qui doivent s’harmoniser essentiellement en une seule unité cohérente.
Nous devons considérer :

TOUT ETRE COMME D’UNE SEULE SUBSTANCE, TOUTE LOI EN MANIFESTATION


COMME UNE LOI UNIQUE EN PARFAITE HARMONIE, TOUTE VIE COMME ETANT D’UNE
ESSENCE UNIQUE ET TOUTE CONNAISSANCE COMME ETANT CELLE DE L’UNITE, DE
L’UN.

A ce titre la théologie doit fusionner avec toutes les autres connaissances ou sciences, en une vérité
universelle et les religions devraient se fusionner également en une seule pour, revenant ainsi à l’unité,
devenir finalement une philosophie, la Philosophie même.

Deuxième cercle communication n° 5 2


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

En tant que formes mentales, ou méthodes ecclésiastiques, les religions changent constamment,
alors que la vérité, Dieu, le visible et l’invisible doivent essentiellement demeurer inchangés. La conscience
de la vérité reste la seule vraie et impérative détermination de LA Vérité, et l’amour désintéressé l’unique et
éternel code de vie, libre de tout dogme et de toute limitation restrictive. La religion est en fait du
mysticisme, le rosicrucianisme englobant le tout en une philosophie unique, cosmique et universelle.

THALES DE MILET

Thalès naquit probablement aux environs de 624 avant Jésus-Christ,


à Milet, de parents phéniciens.
Très jeune il entreprit un long périple à travers l'Egypte et le Moyen-
Orient, pour rechercher la connaissance auprès des prêtres égyptiens et
chaldéens.

Sans doute est-ce en raison de ces contacts avec les instructeurs de


pays à la Tradition initiatique prestigieuse que de nombreux mystiques ont
rattaché Thalès de Milet au courant ésotérique qui devait devenir, des siècles
plus tard, le mouvement rosicrucien.

Un fait est certain, c’est qu’il fut le premier à ne plus attribuer la


cause des phénomènes naturels à d’irrationnelles et superstitieuses
explications mais au contraire à tenter de les intégrer dans une interprétation scientifique, synthétique et
unitaire comme le fait aujourd’hui la philosophie rosicrucienne, selon un principe attribué à ce philosophe :
« Connais-toi toi-même ».

A ce titre, Thalès de Milet fut le premier des Hylozoïstes, c’est à dire qu’il voyait en l’eau ce que
les grecs nommaient l’Arche, l’âme des choses, la substance originelle à partir de laquelle tout fut formé et il
enseignait que la Terre flottait sur une immense étendue d’eau, ce qui n’est pas sans nous rappeler la Genèse
I, 1-11.

Il serait erroné de voir dans cette conception une certaine forme de matérialisme car cette référence
à l’eau est plutôt une vérité ésotérique, analogique, qu’un fait positivement scientifique, qu’il faut interpréter
comme une tendance à considérer qu’il existe une énergie universelle qui pénètre tout, ce que Thalès
résumait par cette célèbre formule : « Tout est plein de Dieu. »

Thalès était un esprit scientifique et pratique qui aurait mesuré la hauteur des pyramides d’après la
longueur de leur ombre, démontré un certain nombre de théorèmes à l’aide des connaissances acquises
auprès des Egyptiens, introduisant ainsi la géométrie en Grèce. Il aurait également influencé l'astronomie en
proposant la Petite Ourse en lieu et place de la Grande Ourse comme repère pour chercher le pôle et il divisa
l’année en 365 jours. Thalès mourut à l’âge de 88 ans alors qu’il assistait à une compétition d’athlétisme.

Deuxième cercle communication n° 5 3


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ANAXIMANDRE

Disciple et peut-être parent de Thalès, Anaximandre vit le jour en 611 avant J.C. dans la même
ville de Milet.
De sa vie, peu de choses nous sont connues, hormis qu’il semble avoir fondé, sur les rives de la
Mer Noire, une colonie milésienne baptisée Appolonie.

Il dut beaucoup voyager puisqu’il put établir l’une des premières cartes géographiques, annotée de
conseils et précisions sur les peuples qu’on était susceptible de rencontrer en diverses contrées.

Sa vision du monde nous reste très obscure car bien qu’étant, semble-t-il le premier philosophe qui
ait couché sa pensée par écrit (De la Nature, Le Tour de la Terre, La Sphère) seulement quelques mots isolés
et une seule phrase complète de son Oeuvre sont parvenus jusqu’à nous. Voici cette phrase :

« Le principe des êtres est l’infini d’où vient la vie des êtres et où s’accomplit également leur
destruction, si la nécessité s’en fait sentir, puisque tous paient, l’un l’autre, la peine et l’expiation de
l’injustice suivant l’ordre du temps. »

Il apparaît clairement que cette théorie diffère de celle de Thalès. L’Archée, le « principe des
êtres », selon Anaximandre, n’est pas l’eau mais l’infini, l’éternel, l’indéterminé, l’indéfini ce qui en grec se
traduit par APEIRON et consiste en un type de matière indéterminé, qui n’a pas encore la forme de l’eau, ni
du feu, ni de la terre ou de l’air mais qui donne naissance sous ces quatre formes principales aux différentes
manifestations et où toutes celle-ci s’achèveraient.
Cette dernière disparition serait un retour aux sources de la Vie et constituerait du point de vue de
l’infini une libération et une rédemption, l’injustice évoquée par Anaximandre traduisant la nécessité pour
l’homme de se rattacher au divin à travers les différentes vicissitudes de son existence.

ANAXIMENE

Anaximène est le dernier grand philosophe de l’école milésienne, à laquelle appartenaient Thalès et
Anaximandre dont il fut le disciple et l’ami.
Une fois encore, on ne sait pas grand chose de la vie de ce philosophe sinon qu’il serait né en 546
avant J.C. et mort en 528.

Pour Anaximène L'Archée n’était autre que l’air qui de sa raréfaction ou de sa condensation fait
naître toute chose. Il appelait l’air, « Dieu », et employait souvent le terme de pneuma, le souffle, pour le
désigner afin de souligner à l’instar de théories écologistes plus modernes que le monde devait être conçu
comme un être vivant pour qui l’air est nécessaire tout comme à l’homme qui respire.

« De même que notre âme étant air nous soutient, de même un souffle (pneuma) et un air
enveloppent le monde tout entier. »
Comment douter du savoir ésotérique de ce philosophe à la lecture de cette illustration de la Loi
d’analogie qui régit le microcosme et le macrocosme ?

D’aucuns voudraient pourtant voir dans la doctrine d’Anaximène une régression relativement à
celle de ses prédécesseurs. Pourtant, en considérant l’air comme une substance essentielle, il s’approchait
davantage encore de la vérité, tout comme lorsqu’il affirmait que l’action ou le mouvement sont parties
essentielles de l’élément primordial ou encore que la vie de l’homme dépendait de sa respiration.

Deuxième cercle communication n° 5 4


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PYTHAGORE

Pour pouvoir comprendre l’homme dont nous allons parler


maintenant, nous devons constater tout d’abord notre impuissance à démêler,
dans les diverses allégations qui furent faites quant aux épisodes marquants de
sa vie, le vrai du faux, le légendaire du véridique, l’authentique de
l’apocryphe.
Entre autres, un certain nombre de récit font d’Hermès le père de
Pythagore qui lors de sa première incarnation, sous le nom d’Aetalide, se
serait vu promettre tout ce qu’il voulait à l’exception de l’immortalité. Son
choix se serait alors reporté sur une mémoire éternelle, c’est à dire la capacité
de se souvenir, jusqu’après sa mort, de toutes ses vies antérieures.

Quoiqu’il en soit de la réalité des prodiges qui lui sont attribués, pour
que ses principaux biographes, Jamblique et Porphyre, aient jugé bon de nous
les rapporter, sans doute correspondent-ils à quelque réalité symbolique ou ésotérique - sa filiation
« hermétique » par exemple - à défaut de véracité historique.

Pythagore naquit donc dans l’île de Samos, aux environs de 500 avant J.C. et comme de nombreux
philosophes serait allé chercher une plus grande lumière à l’étranger, en Egypte, à Babylone (pour y
rencontrer Zoroastre), chez les Mages, une des sept tribus de l’Asie Mineure.

De retour en Grèce, il fonda une fraternité mixte, communautaire et secrète, qui dispensait une
certaine connaissance dont les membres usaient pour influer sur la vie de la Cité, ce qui constituait de la
Politique au sens le plus noble du terme. Cette société représentait ainsi et représente encore l’archétype de
toute organisation mystique, en particulier rosicrucienne, comme nous le confirme la lecture des textes
fondateurs de Jean Valentin Andreae où sont établies de similaires fondements. Ses disciples étaient répartis
en trois cercles:

• Celui des accousmaticiens regroupait les néophytes soumis un certain temps à la loi du
silence (en moyenne pendant cinq ans) qui devaient écouter simplement les discours du Maître qui
se tenait caché derrière un voile, d’où le nom d’ »exotérique » qui leur était attribué.
• Celui des mathématiciens réunissait ceux qui pouvaient se tenir en la présence du Maître
et avaient accès à la connaissance. Affranchis du silence, ils devaient enseigner.
• Celui des physiciens rassemblait ceux qui étudiaient les phénomènes de la nature.

Cette démarche triple n’est pas sans nous rappeler celle du compagnon du Cénacle de la
Rose+Croix qui se doit de Réfléchir, Refléter, Agir ou en d’autres termes étudier, transmettre et enrichir de
ses propres expériences le corpus philosophique auquel il a accès.
Les disciples devaient se conformer à certaines obligations comme celle de la prière, du
végétarisme et d’un jeûne périodique ainsi qu’au port d’un vêtement blanc de laine et de lin qui évoque celui,
postérieur, des Esséniens avec lesquels le Pythagorisme partage au moins une même origine persane.

Le Pythagorisme survécut à la mort du chef de l’organisation et connut de nombreux épigones


jusque très récemment, au sein de la F.U.D.O.S.I.1 (Fédération Universelle des Ordres et sociétés
Initiatiques) On raconte qu’un disciple dénommé Philolaos, après la mort de Pythagore, aurait vendu à Denys
de Syracuse trois mystérieux livres dont se serait inspiré Platon pour écrire son Timée, et qui contenaient
toute la doctrine ésotérique du philosophe.

1
Nous aurons l’occasion, lors d’une prochaine communication, de revenir plus longuement sur cette organisation

Deuxième cercle communication n° 5 5


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LA DOCTRINE PYTHAGORICIENNE

La philosophie pythagoricienne, sans nier que Thalès, Anaximène et Anaximandre ait pu en


quelques points avoir raison dans leur identification respective de l’Archée, s’attacha à des perspectives plus
profondes et déclara que c'était la loi qui présidait à l’union des éléments dans la Création de la matière qui
devait faire l’objet de notre étude.
Cette loi, essentielle et Cosmique, venant de l’Esprit, et non de la matière ou de la forme opérerait
pourtant aussi bien dans la matière que dans la forme parce que celles-ci dépendent premièrement et
essentiellement de l’Esprit.

Cette loi, enseignait Pythagore, pouvait être appliquée à tous les domaines, sans exception ni
variation, la loi étant « les mathématiques de l’esprit », s’appliquant donc à tout ce qui est Esprit, et à toute
matière, comme manifestation de l’Esprit.

Selon la doctrine pythagoricienne, le nombre - secret d’une vie vertueuse et bien ordonnée -
gouvernait la Création selon deux classes, ayant pour base les deux formes de nombres, pairs et impairs, qui
isolés ne donnaient ni l’un ni l’autre une manifestation parfaite et faisait ainsi de l’univers, un Cosmos.
Chacun de nos compagnons appréciera cette vérité « occulte » à lumière de la lecture de précédentes
communications.
A l’origine, rapportait cette philosophie, il y avait le UN, représenté par le cercle, et la division de
cette unité engendra les chiffres puis les nombres.

« L’un, en se dédoublant, se doubla, un a produit DEUX. »

Cette représentation du chiffre par division du cercle, vous le comprendrez, induit une conception
qualitative du nombre, qui est toujours la même unité divisée différemment. Dès lors on comprend pourquoi
les pythagoriciens considéraient tout nombre comme une « figure » (mot que l’on retrouve en langue
anglaise où figure signifie chiffre) exprimant certaines vertus, certaines qualités.

TROIS était le triangle, tenu pour parfait puisque le premier nombre à posséder « un
commencement, un milieu et une fin ».

QUATRE, premier des carrés, était associé à la Justice.

A CINQ, ou pentagramme, somme du premier nombre féminin (pair) et du premier nombre


masculin (impair), on associait des propriétés géométrico-magiques.

Le SIX, produit des mêmes premiers nombres masculin et féminin était appelé pour cette raison le
nombre du mariage.

Au SEPT, ou heptagone; on associait déjà une grande importance mystique, associé à la déesse de
la Sagesse Minerve, qui comme lui « n’avait pas été engendré par une mère, et vierge, n’avait engendré
personne; sept est en effet le seul nombre qui multiplié par un autre n’engendre aucun de ceux de la décade
et qui n’est produit par la multiplication d’aucun nombre.

La DECADE était consacrée à la Terre. Elle représentait la totalité, et comme somme des quatre
premiers chiffres on lui attribuait un caractère particulièrement sacré. On l’appelait Tetractys, et on lui
adressait parfois cette inspirante prière :

« Bénis-nous, nombre divin, toit qui as engendré les dieux et les hommes ! Ô Sainte Tetractys, toit
qui contiens la racine et le flux éternel de la Création ! Car le nombre divin débute par l’unité pure et
profonde et atteint ensuite le quatre sacré; ensuite il engendre la mère de tout, qui relie tout, le premier né,
celui qui ne dévie jamais, le dix sacré, qui détient la clef de toute chose. »

Deuxième cercle communication n° 5 6


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Le pythagorisme ne s’attacha pas seulement aux figures planes, il examina également avec intérêt
les polyèdres réguliers qui sont des volumes dont les faces sont constituées de polygones réguliers identiques
pour un même polyèdre.

Ces polyèdres, inscriptibles dans une sphère, sont au nombre de cinq :

Le tétraèdre, solide L’octaèdre, compo- Le cube, le plus L’icosaèdre à vingt Le dodécaèdre, à


à quatre surfaces sé de huit faces commun, à six faces faces triangulaires douze faces, cons-
triangulaires, asso- triangles équilaté- carrées, associé à la équilatérales, asso- tituées de penta-
cié au feu. raux, associé à l’air. terre. cié à l’eau. gones réguliers

Ces notions se sont transmises au fil des siècles et, loin de rester spéculatives, jouèrent un rôle
capital dans le tracé des cathédrales et la confection des lanternes vénitiennes et interviennent dans les lois
relatives à l’astronomie et la musique.

La vision cosmologique de Pythagore plaçait un feu central au centre de la Création, caché à nos
yeux par une imaginaire antichtone qui reflétait sa lumière sur le soleil, ce dernier n’étant pas lumineux par
lui-même. Ensuite, lui succédait la Terre autour de laquelle évoluaient en des révolutions régulière, la Lune,
Mercure, Vénus, le Soleil, Jupiter et Saturne, puis enfin les étoiles fixes. Ces sept sphères furent rapprochées
des notes de la gamme musicale dont Pythagore avait démontré qu’elle possédait sept intervalles
harmoniques, ce qui lui permis d’inventer l’hepta- et l’octochorde. Cette analogie inspira cette réflexion à
Alexandre d’Etolie que « les sept sphères donnent les sept sons de la Lyre et produisent une harmonie à
cause des intervalles qui les séparent deux à deux » et pour la première fois fut ainsi évoquée la musique des
sphères dont nous aurons un jour à reparler.

Avant de conclure cette trop courte étude de la philosophie pythagoricienne, nous aimerions
évoquer sa vision eschatologique, c’est à dire sa conception de l’avenir de l’âme après le mystère de la mort.
Pythagore pensait que l’âme humaine était un être déchu, jadis compagnon des dieux, jeté pour
avoir péché dans la prison d’un corps. Lors de sa transition, cette âme, après s’être séparée du corps, allait se
purifier dans l’Hadès avant de revenir s’incarner de nouveau. Après avoir expié la totalité de ses fautes, elle
était jugée digne d’être libérée de la zone des existences et réintégrait une vie immortelle et divine.

Ayant une totale et parfaite réminiscence des ses propres vies antérieures, il affirmait que le cycle
de ses incarnations était de 216 ans (deux fois 108 ans) affirmation où nous pouvons relever de troublantes
similitudes avec la loi relative aux cycles d’activité et de sommeil des organisations rosicruciennes.

Deuxième cercle communication n° 5 7


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HERACLITE

On ne sait pas exactement à quelle date exacte naquit Héraclite. En effet,


les registres d’état-civil n’existaient pas dans l’Antiquité et l’enfance des hommes
illustres n’intéressaient guère et reste ainsi actuellement une énigme autant que peut
l’être également le mystère de la jeunesse du Christ. On préférait se référer à la
période de leur pleine maturité, l'acmé, où, comme l’on disait, ils « fleurissaient ».
En l'occurrence, plusieurs sources sembleraient confirmer qu’Héraclite
« fleurissait » durant la 69ème Olympiade, soit vers 500 avant J.C., alors que Darius
1er était roi des Perses.
Ses ascendants se rattachaient à la haute noblesse ce qui lui aurait valu la
charge sacerdotale de la Cité la plus élevée, celle de « Basileus », s’il n’avait
renoncé à ce titre en faveur de son cadet, suite à quoi il alla jouer aux dés avec des
enfants dans le Temple d’Artemis.

Héraclite était convaincu que « toute mort est une naissance en une autre forme, toute naissance la
mort d’une autre forme » ce qui revient à dire que l’univers est en perpétuel changement, en constant
devenir, et que la mort n’est qu’un processus de transition.
Le philosophe décrivait le monde comme un feu toujours vivant se nourrissant des choses qu’il
dévore, de même que son extinction produisait inversement des corps.
Il n’est pas étonnant que le siècle d’Héraclite ait été celui de l’étude et la pratique secrètes de
l’alchimie : admettant que le feu est le principe actif qui produit les divers changements au sein du cosmos,
nous comprenons alors pourquoi les mystiques s’enfermaient dans des laboratoires pour y allumer des feux
étranges dont l’intense chaleur pouvait être utilisée comme méthode de transmutation d’un élément primaire
en un autre élément. Les savants contemporains admettent eux-mêmes que beaucoup de transformations
matérielles se produisent par oxydation, réaction opérant les mêmes effets que le feu, mais par un processus
beaucoup plus lent.

Si la matière est en état de perpétuel devenir, nous pourrions légitimement nous demander ce
qu’elle devient, ce à quoi Héraclite répondrait « ce qu’elle n’est pas et n’est plus ». La matière est
maintenant, et déjà elle n’est plus ce qu’elle semblait être, elle devient toujours quelque chose d’autre, mais
en dernier lieu n’est jamais, ce qui signifie qu’elle n’a pas atteint le point ultime de son développement qui
est son but final.
En niant la permanence de la matière, Héraclite fut en quelque sorte un pionnier de la doctrine de la
relativité. Il n’accordait d’immuabilité qu’à cette loi du changement qui quoique relatif, nous donnait
l’impression de différentes formes de matière.

Il ne faudrait pas pour autant faire d’Héraclite un scientiste. Ses comparaisons du feu avec la
vitalité, l’âme, voire avec Dieu témoignent d’une philosophie indéniablement mystique. L’une de ses
maximes est à ce sujet intéressante en ce qu’elle signale sa qualité de mystique et confirme ses rapports avec
l'Egypte où les sages connaissaient bien cette formule qui exprimait une vérité importante : « Le Roi à qui
appartient le sanctuaire de Delphes ne publie ni ne cache, mais il laisse pressentir la vérité. »

Deuxième cercle communication n° 5 8


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PARMENIDE

Parménide, fils de Pyrès, naquit à Elée entre 520 et 510 avant J.C. De
bonne famille, généreux envers ses amis, il fut l’élève du philosophe Xénophane
et eut lui-même pour élèves Zénon et Empédocle. On lui accordait des talents de
législateur au point que tous ces concitoyens, à leur majorité, devaient jurer
fidélité aux « lois parménidiennes ».

Principal représentant de l’école Eleatique, sa philosophie fut transmise


aux générations futures sous la forme d’un poème intitulé « Nature ». Ce poème
est une collection de paraboles et de formules brèves qui expriment une doctrine à
l’opposé de celle d’Héraclite, où le changement et la multiplicité sont considérés
comme illusoires. Seule la pensée, prétendait Parménide, permet de prendre
conscience de ce qui existe, et l’être et la pensée sont une seule et même chose,
l’opinion que nous pouvons déduire de la perception des sens ne pouvant être
qu’incertaine

Parménide distinguait trois voies pour atteindre la Vérité. La première considérait l’inexistence de
ce qui existe et l’existence de ce qui n’existe pas. La deuxième envisageait la possibilité qu’une même chose
« soit » et « ne soit pas » et enfin, la troisième, seul vrai chemin, arguait que ce qui existe « est » et ce qui est
inexistant « n’est pas ». Il faut certainement voir dans ce dernier énoncé la marque d’une distinction entre le
réel et ce qui parait réel, entre le monde nouménal (celui des choses telles qu’elles sont) et le monde
phénoménal (celui des choses telles qu’elles paraissent être), ou en des termes plus familiers à un étudiant de
la philosophie rosicrucienne, entre la réalité et l’actualité.

Seule la pensée permet de percevoir l’essence des choses, de prendre conscience de ce qui existe
réellement; l’être et la pensée « étant une seule et même chose, les sens pouvant donnant lieu à une opinion
incertaine » il en résulte que la réalité d’une chose, son existence dépend de la conception que nous en avons,
et pour nous cette conception est plus importante que la réalité vraie.
Il y a donc, pour Parménide, identité parfaite entre la pensée et l’être, la pensée étant l’être lui-
même qui exclut de son être tout ce qui se prétendait distinct de lui. Le Savoir révélerait ainsi un être
essentiellement intelligible, sans passé, sans futur, sans vide.

Pour ceux incapables de pénétrer au-delà du monde phénoménal, qui éprouvaient des difficultés à
le suivre dans des raisonnements trop abstraits, Parménide s’exprimait également par paraboles. Il y
reconnaissait la dualité de la nature de toutes choses, la lumière et les ténèbres, le feu et la terre, le masculin
et le féminin, le positif et le négatif. Tous les êtres naissent de l’union de ces deux éléments. Il décrivait
l’univers comme consistant en un feu central, siège de la divinité souveraine, et en plusieurs cercles
concentriques de lumière et de ténèbres, limités à l’extérieur par un mur de flammes.

Deuxième cercle communication n° 5 9


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EMPEDOCLE

« La Sicile n’a rien produit de mieux, de plus merveilleux ou qui nous fut plus cher
qu’Empédocle » écrivit Lucrèce de ce grand philosophe, né à Agrigente en 490 avant J.C. d’une famille
noble et aisée.
« Homme d’esprit multiforme, moitié Newton et moitié Cagliostro »,
il fréquenta l’école éléate, puis l’école pythagoricienne pour finalement se
rendre en Egypte, puis en Chaldée où les Mages lui enseignèrent les arts
mystiques. L’étendue de son savoir, son pouvoir de guérison, lui valurent la
croyance populaire d’être de nature divine jusqu’à commander à la mort elle-
même : il aurait ainsi ressuscité une femme qui ne respirait plus depuis trente
jours.

Les circonstances de sa mort demeurent aussi mystérieuses et


extraordinaires que le furent celles de sa vie. Il fut pour les uns ravi à la Terre
pour être conduit aux cieux au cours d’une véritable « ascension »; pour
d’autres, il se serait jeté dans l’Etna afin de se purifier par le feu et retourner au
« cycle des êtres ».

Il concevait quatre éléments primaires ou racines: l’eau, le feu, l’air et la terre, immuables, qui se
combinaient ou se séparaient continuellement sous l’influence contradictoire des deux forces de l’Amour et
la Haine, chacune essayant d'obtenir l’ascendant sur l’autre. Nous retrouvons ici le principe selon lequel le
mal, le feu, le creuset de la souffrance, opposé du bien, a sa place dans notre monde car c’est de la lutte
engagée contre lui que naissent bonté et perfection.

Pour Empédocle, Dieu devait être conçu comme un « Sphaïros », Esprit sacré et ineffable, lumière
pure à l’abri des ombres que la Haine fait naître des divisions. Rien ne lui est extérieur, il est l’absolu divin
inaccessible aux hommes. De là, les hommes furent précipités sur la Terre où ils sont depuis en proie à la
lutte des contraires. A cette source, seuls les hommes pieux retourneront pour goûter à nouveau la paix et
l’Harmonie.
Dans le mouvement circulaire du Sphaïros, la Haine se trouve confinée aux extrêmes limites en
raison de sa nature centrifuge, et l’Amour se trouve, au contraire, au centre du tourbillon vers lequel tout
converge pour constituer l’Un, confirmant notre devise qui rappelle que l’Amour constitue l’idéal à atteindre.
Ainsi lorsque l’Amour est le plus fort, les éléments sont au repos, unis en une sphère complète et parfaite,
mais lorsqu’il s’avère que la haine domine, les éléments sont entièrement séparés.

Selon ce philosophe, l’homme est le résultat d’une évolution visant à la perfection de sa conscience
qui réside dans le sang et dont le siège est établi dans son coeur comme le rappelle cette phrase de la Bible :
« Selon ce qu’un homme pense en son coeur.... ».

L'Ame humaine, elle-même composée des « quatre racines de toutes chose » serait capable de
perception, mais uniquement de manifestation de nature spirituelle. Tout comme Saint-Paul, Empédocle
pensait que « les choses spirituelles doivent être spirituellement discernées » ce qui explique que ceux qui
vivent sur un plan matériel nient souvent l’existence de plans spirituels et doit encourager nos efforts pour
atteindre un plus haut plan.

Toutes ces explications vous permettront de comprendre pourquoi Empédocle fut connu comme le
« Philosophe de l’Amour et l’importance que revêt sa doctrine dans la philosophie rosicrucienne.

Deuxième cercle communication n° 5 10


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DEMOCRITE

Démocrite naquit à Abdère, en Thrace, entre 472 et 457 avant Jésus-


Christ. Il profita d’un héritage important pour entamer un long voyage qui devait
le conduire successivement en Chaldée, en Egypte, en Ethiopie et même en Inde
pour y apprendre les Arts mystiques auprès des plus grands maîtres.
D’une irréductible bonne humeur, telle que certains de ses détracteurs y
voyaient de l’idiotie, c’était en fait un solitaire, aimant à s’isoler dans le désert ou
parmi les tombes des cimetières, doué de facultés intuitives peu communes.

Ce fut l’un de ceux qui exprima le mieux la conception moniste de


l’univers, connue aujourd’hui sous le nom de théorie atomique. On doit sans
doute attribuer à sa formidable intuition et à sa fréquentation des écoles de
mystère une telle conception qui ne s’appuyait sur aucune recherche
expérimentale particulière.
Ce point de vue fut relayé jusqu’à notre époque par un certain nombre de penseurs en contact avec
la pensée hermétique, tels Giordano Bruno et John Dalton plus récemment (loi des proportions multiples). Le
premier paya de sa vie - il fut brûlé à Rome en 1600 - ses diverses propositions monistes qui posaient « deux
principes réels et éternels de l’existence : Ame du monde et matière originelle. L'Ame du monde est la cause
unique, omniprésente, indivisible, juste, dynamique, immanent des mondes, des choses, des âmes; c’est le
principe formel constitutif de l’univers et de ce qui est contenu. »

Démocrite se trouve en quelque sorte à l’intersection de la philosophie de l'Etre et de celle du


Devenir, il réconcilie Parménide et Héraclite en une théorie qui reconnaît l’existence de l’Un immuable mais
en perpétuel changement au gré du mouvement des atomes dans le vide qui les environne ce qu’a résumé
parfaitement le philosophe Mayor dans son ouvrage sur la Philosophie des Anciens :

« ...L’Ame, l’élément divin dont l’univers entier est pénétré, est une sorte de feu composé de petits
atomes ronds et lisses, en perpétuel mouvement dans un vide correspondant. La définition donnée par
Démocrite sur l’origine de l’univers explique qu’il y eut, au commencement de toutes choses, un nombre
infini d’atomes emportés dans un mouvement descendant par leur propre gravitation, à différentes vitesses
en raison de leur grandeur, entrant en collision les uns avec les autres ce qui donna naissance à toutes
sortes de mouvements contraires ou obliques, lesquels engendrèrent une giration absorbante ou vortex. Sous
l’influence de ces différents mouvements, les atomes se placèrent selon leurs affinités, se mêlèrent les uns
avec les autres, s’accrochèrent ensemble pour former des corps. [...] Des particules de conscience ou d’âme
étaient distribuées dans tout le corps et s’en échappaient continuellement, par suite de leur nature subtile,
mais au fur et à mesure qu’elles s’échappaient, leur place était prises par d’autres particules absorbées par
la respiration. Lorsque celle-ci cessait, les particules vivantes n’étaient pas renouvelées et la mort
s’ensuivait rapidement. Chaque impression mentale était de même nature que celle du toucher et était
causée soit par un contact réel avec les atomes, comme dans le cas du goût ou de l’ouïe, ou par des images
projetées par des corps extérieurs et entrant par les pores. Ces images étaient comme une sorte de pellicule
consistant en atomes de surface se détachant continuellement de tous les corps, sans perturbation de leur
ordre mutuel et qui étaient, pour ainsi dire, comme une représentation de l’objet duquel ils s’étaient
détachés. »
Cette pellicule, venant heurter nos nerfs sensoriels, créait les diverses impressions reçues par le
cerveau et la conscience humaine, illustrant l’axiome rosicrucien, que vous connaissez bien désormais, selon
lequel « tout est connu par les vibrations. »

Deuxième cercle communication n° 5 11


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PLATON

Platon, le « Dieu des Philosophes », descendait d’une noble famille. Il naquit à Egire près
d’Athènes en 429 avant l’ère chrétienne; comme ses frères Glaucon et Adeimante, et ses amis Critias et
Charmidès, il devint disciple de Socrate en 408. Après la mort de son maître, il quitta Athènes et s’en fut
vivre à Mégare avec Euclide. De là, il visita Cyrène, l'Egypte, la Grande Grèce et la Sicile. Après avoir
voyagé pendant une dizaine d’années il revint à Athènes en 389 et commença, dans les jardins d’Academus,
son enseignement philosophique. A le demande de Dion de Syracuse, son disciple, il retourna en Sicile en
367, avec l’idée de gagner à sa philosophie Denys le Jeune, et de nouveau en 361, dans l’intention de
réconcilier ce dernier avec Dion. Mais il échoua en ces deux tentatives et sembla avoir couru un grand
danger de la part des mercenaires de ce tyran. Il mourut en 347 avant J.C..
Platon fut sans doute le dernier des anciens philosophes qui ait apporté quelques points nouveaux et
c’est également lui qui s’est avancé le plus loin du point de vue philosophique au point de faire dire à un
grand orateur que « tout, depuis Platon, n’a été qu’une longue citation ».

S’appuyant sur les bases indiquées par Socrate, il insistait tout comme
son maître sur l’importance de la dialectique négative comme moyen d’épreuve
des opinions reçues; à vrai dire, la plupart de ses dialogues ne donnent pas de
conclusions définitives, mais servent simplement à montrer les difficultés des
sujets soumis à la discussion, et la nature peu satisfaisante des solutions jusque-là
proposées. Comme il fait de Socrate le porte-parole dans presque tous ses
dialogues, il n’est pas toujours facile de déterminer exactement la ligne de
démarcation entre la doctrine Platonique et la doctrine Socratique, mais le
rapport de l’une à l’autre peut être résumé comme suit:

Dans sa théorie sur la connaissance, Platon unit la DEFINITION


socratique avec le DEVENIR d’Héraclite et l’ETRE des Eléates. D’accord avec
Héraclite que les objets des sens sont éphémères et irréels en eux-mêmes, il
soutenait cependant qu’ils participent à l’être, étant donné qu’ils représentent pour nous les termes généraux
selon lesquels ils sont nommés; ainsi, si nous ne pouvons pas avancer d’affirmation générale résultant de
l’observation de telle ou telle chose triangulaire et concrète - puisqu’il s’agit d’une sensation passagère -nous
pouvons néanmoins nous élever de son concret à la contemplation du « triangle idéal » au sujet duquel nous
sommes à même de formuler des prédictions absolument vraies et universelles.

En progressant de la sorte du concret ou particulier à l’idéal, ce dernier prend la forme de la classe,


de la définition, du concept, de l’IDÉE qui n’est qu’une vue incomplète de l’IDÉAL qui existe avant et en
dehors de toute incorporation concrète. On peut ainsi reconnaître en Platon l’autorité suprême de la
philosophie idéaliste, celle qui accepte que l’idée gouverne le monde qui progresse vers une perfection le
guidant et l’attirant comme si de l’Omniprésent venaient toutes les idées.
L’âme humaine dans son état de préexistence terrestre est déjà familiarisée avec ces archétypes
dont elle parvient à se souvenir lorsqu’elle retrouve leur ombre dans les objets sensibles qui en sont les
copies. Sous cet angle, toute science est une réminiscence et la dialectique est le moyen par lequel l’âme
peut recevoir intuitivement la conscience oubliée de l’idéal.

Platon a décrit dan son Timée le processus de création de l’univers, sous une forme mythologique,
convaincu qu’il était impossible d’arriver à autre chose qu’une simple évocation symbolique de la vérité
physique.
La cause et la base de la création est la bonté de Dieu qui cherche à étendre autant que possible son
propre état de Bien et de Bonheur. Pour ce faire, Il commence par édifier l'Ame du monde à partir des deux
éléments qu’Il a devant Lui : l’Idéal immuable et harmonieux, et la matière changeante et discordante. Cet
Idéal, le Créateur ou Démiurge l’imprime à la matière chaotique et sans forme qui, de là, se cristallise en la
forme géométrique des quatre éléments (cf. les polyèdres évoqués dans le chapitre consacré à la philosophie
pythagoricienne) pour finir par prendre la forme d’une sphère parfaite tournant sur son axe.

Deuxième cercle communication n° 5 12


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

Le Kosmos ainsi créé est donc Divin, impérissable et infiniment beau. De chacun des éléments
émanent des créatures vivantes homologues à leur source. Du feu, procèdent les Dieux, tant les corps célestes
que ceux dont nous parle la tradition; ces divinités sont façonnées par le Démiurge lui-même, mais les
créatures appartenant aux autres éléments, y compris la partie mortelle de l’homme, sont l’oeuvre des dieux
créés. La partie immortelle de l’homme, la raison, est de même substance que le Kosmos et fut distribuée par
le Démiurge parmi les étoiles jusqu’au moment où chaque particule devait entrer dans le corps qui lui avait
été préparé par les dieux créés, et où elle se combinait alors avec les autres éléments, l’appétitif et le spiritif,
qu’elle devait soumettre. Si elle réussissait, elle retournait à son étoile à la mort du corps; si elle échouait,
elle était destinée à diverses transmigrations jusqu’à ce que sa victoire soit parfaite.

L’étude de la doctrine de Platon révèle qu'il assimilait donc cette âme humaine à l’âme divine, mais
aussi qu’il y distinguait une énergie appelée Esprit et une force vitale appelée Nous constituant la puissance
Divine ou l'Ame de Dieu en toute chose. Cette conception connut une renaissance au commencement de
l’Ere Chrétienne en ce que nous connaissons comme le Néo-Platonisme. Nous pouvons nous demander si,
dans l’adoration de Dieu, l’on retournera au point de vue platonicien d’un Dieu, sans image, c’est-à-dire dans
le coeur de tous, énergie vitale et idée première.

L’âme repose sur une petite balance. Sa constitution est normale quand toutes ses parties travaillent
harmonieusement ensemble, lorsque la raison gouvernante est chaudement appuyée par son auxiliaire, le
coeur, et promptement et loyalement obéie par l’instinct. Ainsi la parfaite vertu naît de la sagesse, du courage
et de la tempérance liés ensemble par la justice. L’image la plus parfaite du Bien est celle qui ressemble à
Dieu, et ceci est obtenu par le désir ardent de cet Idéal que nous connaissons sous le nom d’Amour.

Par conséquent, aussi bien l’homme que Dieu, en toutes leurs manifestations, travaillent
constructivement en vue du bien, et seul ce bien est réel et permanent, le mal n’étant que notre interprétation
personnelle des processus de la nature lorsque ceux-ci nous semblent préjudiciables. L’homme trouve alors
son devoir suprême dans l’imitation de Dieu, Imitation du Christ pour le chrétien.

Cette hypothèse que « L'Etre est essentiellement bienveillant » influença à l’évidence les plans de
gouvernement, dans tous les domaines, du philosophe. Si la nature doit détruire pour reconstruire et si Dieu
doit punir pour enseigner une loi ou démontrer un principe, alors l’homme, lorsqu’il tente d’établir un
gouvernement idéal, doit imiter cette idée et, parfois, souffrir le feu de l’épreuve.

LA REPUBLIQUE DE PLATON

La République représente sans conteste le couronnement de toute l’oeuvre de Platon, sa suprême


contribution aux âges futurs où se révèle le chemin qu’emprunte le vrai philosophe pour résoudre certains
problèmes sociaux actuels.

Il existe cependant de multiples interprétations de cet ouvrage dont Harvey Spencer Lewis disait
que « certains prétendent que l’objet de l’écrivain est pleinement indiqué par le titre du livre, et que tout ce
qui s’écarte de la philosophie politique ne doit être considéré que comme l'échafaudage du dialogue ou
comme une conséquence de l’amour immodéré de Platon pour le vagabondage intellectuel. D’autres sont
également sûrs que cette république idéale n’est qu’un moyen habile de prôner la justice. D’autres encore
ont affirmé que le but principal de l’auteur était de suggérer une nouvelle théorie relative à l’éducation du
peuple ».

Le point de vue véritable est indiqué dans le paragraphe où il est question des lois, et où il est dit
que l’Etat tout entier est une imitation de la vie noble et juste d’un homme de bien, que les racines et
fondations de cette vie parfaite résident en la vertu, qui n’est pas un produit spontané de la nature humaine,
mais doit être cultivé par un entraînement sévère et attentif; et que la vie ne peut se manifester pleinement
que dans une communauté. Pour Platon, l’Etat est une unité morale qui, tout comme l’homme, n’est en
bonne santé que lorsque tous ses éléments constituants sont en harmonie les uns avec les autres et
remplissent leurs fonctions. L’Homme idéal dans la République idéale devrait donc s’envisager comme une

Deuxième cercle communication n° 5 13


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

unité individuelle recherchant la communauté, cette dernière tendant à nouveau à l’unité, à la manière de
l’âme humaine, individuelle, qui s’immerge dan la communauté cosmique et de nouveau dans l’Unité.

Une autre question se pose : Platon voulait-il faire de son Etat un modèle pratique, ou bien n’était-
ce qu’un idéal qui pouvait suggérer ou guider le législateur mais ne pouvait être réellement mis en pratique ?

La philosophie rosicrucienne répond que Platon peut avoir exposé cette République seulement
comme une expression matérielle s’harmonisant avec la parfaite Unité de la Vérité. Il s’agit en fait du
plus grand ensemble de paraboles qui ait jamais été écrit ce que confirme Socrate, répliquant à Glaucon qu’il
en est peut-être au ciel « un modèle pour quiconque veut le contempler et en faire la règle de sa conduite ».
Le philosophe poursuit en affirmant qu’il importe peu « que cette république existe ou doive exister un jour;
ce qui est certain c’est que le sage ne consentira jamais à en gouverner d’autre que celle-ci ».

Cette République nous est donc présentée comme idéale, et elle l’est en réalité. Pour le vulgaire ce
mot représente quelque chose d’impossible, d’irréel, mais nous comprendre intérieurement que cet idéal
n’est pas seulement possible mais réel, intensément réel et possible. L’idéal de la sphère mentale et
spirituelle doit nécessairement produire sa propre espèce dans le concret aussitôt que l’idéal est complet en
visualisation spirituelle et mentale, et pour l’unité de la communauté, aussitôt que l’idéal est complet dans la
conscience, car « ce qui est en bas est comme ce qui est en haut ».

Une description à peu près exacte de la pensée de Platon dans sa République peut être trouvée dans
l’Apocalypse de Saint-Jean. Si nous acceptons la Cité Céleste comme la Communauté Idéale, ou le Paradis
de la conception chrétienne tels qu’on les comprend généralement, nous les privons d’une partie de leur
signification. Est-il possible qu’avec Saint-Jean, comme avec Platon, l’homme parfait et l’Etat parfait soient
dépeints comme l’idéal qui doit être réalisé à la fois par l’homme en tant qu’individu, et par la communauté
des hommes dans les villes, les nations, les républiques ou les états ?

En fait, historiquement, cette idée de communauté idéale a été reprise fréquemment par les poètes,
depuis Homère, jusqu’aux écrivains inspirés de nos jours; par les législateurs depuis l’époque de Moïse et,
sans exception, par tous les philosophes de renom, et il vous serait profitable d’étudier quelques-uns de ces
projets de République, d’Etats ou plans de communautés autrement appelés Utopies.

Bien sûr, cette ambition a connu quelques éclipses, a paru parfois être abandonnée, mais pendant la
période qui s’étend approximativement de 1550 à 850 avant Jésus-Christ, de nouveau à la Renaissance
jusqu’à l’époque d’Andreae et de Bacon, et enfin de nos jours, un réveil de conscience de tous les idéalistes
et de tous les réformateurs s’est manifesté, parmi ceux qui, plus ou moins, ont des contacts avec les visions
cosmiques et cherchent à faire comprendre les buts divins.
Moïse avec sa théocratie et la Terre Sainte, Jésus avec sa Fraternité et le Royaume des Cieux, le
Chrétien avec son Paradis à venir, expriment tous une même idée et aucun échec, ou apparent échec -tels
ceux d’Amenhotep à Tell Amarna, d’Israël devant les Juge, de Pythagore à Crotone, des Chrétiens primitifs
au temps des Apôtres ou du Maître Alden au Carmel (Californie)- ne peut détruire l’idéal.

Prenez conscience de l’unité de conception de tous ces grands esprits de tous les temps, qui
partagèrent une conception de l’humanité telle qu’elle devrait être à son apogée, c’est à dire IDEALE. Ceci
est et doit être le seul réel et le seul vrai.
Le but final de toute philosophie et la réalisation de toute conception, pour l’humanité, doit
comprendre un monde racheté de toute matérialité et évolué vers la pleine et entière harmonie avec le tout
parfait et le parfait idéal. Nous devons nous inclure en l’universalité humaine, écarter les barrières entre les
hommes et garder très haute notre conception de l’idéal, du beau et du bien; nous préserver de tout intérêt
égoïste et réaliser, autant que faire se peut, le but Cosmique et Divin : l’unité de tous avec Dieu.

Il n’y a pas de conception unanime de l’idéal, tel que nous l’avons étudié, si cette conception n’a
pas de base Cosmique, si elle n’est pas d’origine divine; mais, par contre, appuyée sur cette base solide et
d’éternelle durée, la réalisation viendra et doit venir. Parmi nous, compagnons du Cénacle de la
Rose+Croix, sont ceux qui se proposent d’être les futurs champions et exemples de cet Idéal.

Deuxième cercle communication n° 5 14


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

SOCRATE, ARISTOTE

Dans notre étude de cette brillante assemblée de philosophes, nous


avons omis certains noms parmi les plus notables; revenons brièvement sur
certains d’entre eux.

Le premier de ces philosophes est Socrate. Sa contribution à la


civilisation des âges passés a été résumée sous son triple aspect: en premier
lieu, il a fait descendre la philosophie du ciel sur la terre; en second lieu
l’importance qu’il attachait au travail de l’âme, et qui confirme certains points
de nos enseignements ainsi que nous aborderons plus tard; en troisième lieu, le
principe du raisonnement inductif et l’emploi de la définition. Les
enseignements de Socrate comportent des applications éminemment pratiques
et nous pouvons dire de Socrate qu’il est le philosophe pratique. Son insistance
sur la moralité en est la preuve évidente.

Aristote, de son côté, cherchait à combiner toutes les philosophies de son époque; et cependant,
selon lui, la philosophie était divisée en plusieurs écoles qui se contredisaient les unes les autres: les
Epicuriens, les Stoïciens, les Eclectiques, les Sceptiques, etc. qui, s’étendant et descendant vers l’ère
chrétienne multiplièrent les compréhensions individuelles. Heureusement pour la postérité, celles-ci ne furent
pas reconnues comme valables et tombèrent dans l’oubli, en même temps que certaines déviations religieuses
telles que le Mithraïsme, le Manichéisme et le Scolasticisme.

Paradoxalement, Aristote, qui plus qu’aucun autre des anciens philosophes cherchait à combiner les
diverses doctrines philosophiques, fut appelé « Le Père de la Division » par suite des diverses classifications
qu’il donnait aux connaissances humaines, telles que la logique, la physique, la
métaphysique, la politique... ce qui constitua une sorte de précédent dont résulta
une spécialisation minutieuse dans les domaines de la recherche et des sciences et
devait entraîner la naissance du scolasticisme, « fils bâtard de la philosophie
aristotélicienne », qui atteignit son apogée au Quatorzième siècle pour décliner
par la suite, bien qu’il ait toujours, depuis lors, prédominé dans les
enseignements de l’église.

LES GRANDES ÈRES

En remontant en arrière de 348 avant Jésus-Christ, c’est à dire


approximativement de la fin des enseignements de Platon, vers le commencement probable des
enseignements de Thalès, nous remarquons que nous couvrons une période d’environ 216 ans pendant
laquelle la philosophie révéla progressivement une compréhension de la Vérité plus étendue, parmi les
masses qui jusqu’alors envisageaient le monde de façon superstitieuse et irrationnelle.

Or, nous observons qu’il faut environ 25 920 années à la Terre pour parcourir le Zodiaque, soit
encore 2 160 années pour un douzième du Zodiaque ou pour un signe qui constituerait une ère telle que l’Ere
du Bélier, l’Ere des Poissons et l’Ere du Verseau, qui toutes, ont un rapport avec l’histoire profane et la
mémoire de l’homme. Ainsi une période de 72 années représenterait un degré, deux degrés équivaudraient à
144 années et trois degrés, enfin, à 216 années, c’est-à-dire la dixième partie des 2160 années dont nous
venons de parler.

De Thalès à Platon, nous avons donc parcouru trois degrés d’une ère ou de l’un des signes du
Zodiaque où la Vérité Cosmique fut transmise, comme à chaque période de ce type, d’une manière à la fois
prophétique, virtuelle et fondamentale.

Deuxième cercle communication n° 5 15


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

Ainsi, pour la Vérité, comme pour tout et en tout, il existe un flux et un reflux, ceci valant pour le
microcosme humain autant que pour le macrocosme de Celui que nous connaissons comme un Tout, Dieu
lui-même. Les battements de notre coeur, le rythme de nos inspirations et expirations, les vibrations de
l’Esprit qui manifestent notre corps psychique, les marées océanes, l’alternance des nuits et des jours, le
cycle des saisons, sont autant d’illustration de l’éternelle succession de l’involution et de l’évolution que
nous pouvons considérer comme le battement du coeur, le flux et le reflux de la manifestation de Dieu.

Cette communication apporte donc une preuve historique, particulièrement significative


démontrant que toute vérité scientifique ou philosophique dépend bien plus, en ses manifestations, de la
Conscience Cosmique que de la conscience humaine et que cette Vérité se déroule à travers les âges, en un
ordre parfait, au fur et à mesure que la conscience de l’individu ou de la race est prête à le recevoir, selon les
lois de flux et de reflux d’un esprit omnipotent et omniprésent, afin que nous puissions la mieux comprendre.
Nos compagnons y trouveront également une explication à la fameuse loi des 108 ans qui régit les
manifestations de l’égregore rosicrucien qui prend en compte ce même principe, que nous pouvons
résumer ainsi :

L’ordre est la première loi du ciel.

LES PHILOSOPHES MODERNES

Certains d’entre-vous auront peut-être éprouvé un certain désappointement en constatant que nous
avons borné notre étude à une période relativement limitée et très ancienne. Ce n’est pas que nous
éprouvions une plus grande vénération pour ces philosophes antiques, parce qu’ils ont vécu à une si lointaine
époque, mais tient plutôt à ce qu’ils disposaient d’une méthode exotérique et ésotérique comme vous avez pu
le vérifier dans cette communication.

Les principes établis pas ces premiers philosophes furent intégrés à de nouveaux systèmes,
combinés entre eux, modifiés au point que par leur complexité croissante et par leur divergence une
confusion s’est progressivement installée à leur sujet les rejetant, dans les temps et les systèmes modernes, à
la limite de la compréhension pour ceux désirant consacrer leur vie à leur étude.

Il en est, pour l’aspect intellectuel de la vérité, comme il en est de l’homme en son aspect racial, en
sa progression au cours des siècles. Nous pensons à Adam, - ou à Adam et Eve -, comme au premier homme
et à la première femme dont sont issus, en la suite des temps, toute la multitude des races et des hommes de
nos jours, différents les uns des autres, les blancs et les noirs, les rouges et les jaunes, et dont les
caractéristiques sont aussi grandement opposées que les couleurs. Et cependant, fondamentalement et au
point de vue mystique toutes les races et toutes les couleurs descendent: d’Adam. Et d’Eve

A titre d’exemple des nombreuses combinaisons et modifications des principes fondamentaux tels
qu’ils avaient été révélés par les mystiques et les anciens philosophes, nous pouvons donner une liste, bien
qu’incomplète, des philosophes à l’origine de ces systèmes modifiés, tels Lao Tsé, Jamblique, Francis
Bacon, Spinoza, Kant, Fichte, Hegel, Schopenhauer, et d’autres plus modernes, comme Bergson qui ont vécu
à une époque trop récente pour que leur nom soit inscrit de façon permanente sur la liste de leurs illustres
prédécesseurs.

Deuxième cercle communication n° 5 16


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PHILOSOPHIE PERSONNELLE

Avant de conclure notre étude, il semble important de rappeler que chacun de nous possède sa
philosophie propre et qu’en tant que destinés à devenir des Maîtres, nous sommes appelés à nous forger, en
une synthèse de toutes les doctrines, une sagesse personnelle, notre pensée devant, avant tout, s’harmoniser
avec le Divin en nous. Mais, sur le seuil de la grande réalisation nous trouvons le plus grave danger : Nous
devons nous méfier de trop d’individualisme !

Celui qui, dans le seul but de se singulariser, cherche à établir une doctrine philosophique
différente de toutes les autres, commet non pas une folie mais un crime. C’est porter une sérieuse atteinte à
l’âme que de chercher au-dehors la multiplicité, au lieu de se baser sur l’unité intérieure, pour n’arriver à
produire qu’une déformation mentale et philosophique; il nous est possible de trouver notre propre formule
philosophique, si nous le voulons, mais elle doit être, de toute façon, basée sur le Divin en nous.

Spinoza nous fournit, à cet égard, un magnifique exemple car il fut sans conteste l’un des penseurs
les plus consciencieux en son effort pour éliminer l’équation personnelle. Le caractère individuel de sa
méthode avait été rendu inévitable par sa rupture avec sa confession juive d’origine aussi bien que par
l'impossibilité où il se trouva d’adopter le catholicisme. Il n’était plus lié par aucune tradition restrictive, en
sorte qu’il suivit pleinement sa raison et son expérience mystique. Il n’appartenait à aucune école et n’en
fonda aucune. Il peut être classé parmi les plus grands par sa hardiesse synthétique où la doctrine juive
théologique et spéculative, ses études scientifiques, les influences de Descartes et Giordano Bruno s’unifient.

Avant de conclure, nous vous proposons de commenter, afin de pouvoir recevoir la prochaine
communication, le mot « inspiration ».

CONCLUSION

Nous somme un organisation mystique. Au cours de notre progression dans le processus


d’acquisition de la connaissance, nous avons des expériences relatives à la subjectivité ainsi qu’à un état
voisin de la subjectivité (ce que certains appelleraient l’inspiration) qui nous donne une connaissance
immédiate, sans le secours de l’histoire ou du raisonnement; et ces expériences nous donnent une claire
évidence d’union avec le divin.

Ce fait extrêmement important, qui échappe trop souvent aux savants, se retrouvant en tant
qu’expérience, en toutes religions, nous devons conclure qu’entre toutes les méthodes c’est la seule qui soit
logique et raisonnable pour une réelle acquisition de connaissances puisque, entre toutes choses, celles qui
sont essentielles dans les religions ont été reconnues les mêmes; et la connaissance, en apparence contraire à
la compréhension scientifique aboutit à la Vérité. Il nous serait très profitable, à nous compagnons du
Cénacle de la Rose+Croix, d’étudier avec soin Paracelse et Jacob Boehme avec cette pensée présente à
l’esprit.

Une méthode philosophique nous a ainsi été indiquée, que nous pouvons faire nôtre si nous le
voulons, afin communiquer à d’autres et partager avec d’autres la confiance qui est en nous. Rappelons-nous
cependant ce qu’a dit Schelling: « L’intuition est cette faculté qui nous met en contact avec l’ultime réalité ».
Essayons de trouver Dieu, et en Le trouvant, nous nous trouverons nous-mêmes.

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Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

TABLE DES MATIERES

UNE NOUVELLE ORIENTATION.......................................................................................................................1


PHILOSOPHIE, SCIENCE ET RELIGION ...........................................................................................................2
THALES DE MILET ..............................................................................................................................................3
ANAXIMANDRE ...................................................................................................................................................4
ANAXIMENE .........................................................................................................................................................4
PYTHAGORE .........................................................................................................................................................5
LA DOCTRINE PYTHAGORICIENNE ................................................................................................................6
HERACLITE ...........................................................................................................................................................8
PARMENIDE ..........................................................................................................................................................9
EMPEDOCLE .......................................................................................................................................................10
DEMOCRITE........................................................................................................................................................11
PLATON ...............................................................................................................................................................12
LA REPUBLIQUE DE PLATON .........................................................................................................................13
SOCRATE, ARISTOTE........................................................................................................................................15
LES GRANDES ÈRES..........................................................................................................................................15
LES PHILOSOPHES MODERNES......................................................................................................................16
PHILOSOPHIE PERSONNELLE.........................................................................................................................17
CONCLUSION .....................................................................................................................................................17
TABLE DES MATIERES .....................................................................................................................................18
INDEX DES NOTIONS ABORDEES..................................................................................................................19

Deuxième cercle communication n° 5 18


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

DEUXIEME CERCLE

COMMUNICATION N° 6

Cénacle de la Rose+Croix

S.E.T.I. Cénacle de la Rose+Croix BP 374 87010 LIMOGES Cedex 1 France


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

AVERTISSEMENT

Le travail que nous vous proposons d’entreprendre maintenant a trait au fonctionnement du corps
humain et à certaines méthodes traditionnelles destinées à la conservation, voire l’amélioration, de la santé.
Cependant, il doit être bien compris que le Cénacle de la Rose+Croix ne saurait se substituer aux
professionnels de la santé et que les conseils ou techniques qu’il expose ne doivent pas être considérés
comme des cours de médecine.
Quelle que soit l’utilité de la connaissance traditionnelle que vous allez acquérir, il sera toujours
préférable de consulter un praticien reconnu en cas de problème de santé.
Néanmoins, les membres du Cénacle de la Rose+Croix qui exercent une activité médicale
trouveront là, nous en sommes convaincus, un complément utile à l’exercice de leur profession.

Dans la Fama rosicrucienne, publiée en Allemagne au XVII siècle∗ , et qui, pour la première fois,
donnait connaissance au public de l'idéal de l'Organisation en même temps que des règlements et de la
discipline que devaient suivre tous les Rosicruciens, le premier engagement des disciples était celui de ne se
livrer à aucune pratique extérieure des principes de l'organisation, excepté les techniques de guérison et dans
ce cas ils devaient le faire sans recevoir aucune compensation financière ou rémunération d'aucune sorte.
c'est a-dire, selon le principe fondamental mis en pratique aujourd’hui par le Cénacle de la Rose+Croix : la
gratuité.

Aujourd’hui, avec le développement de la médecine et de ses nombreuses disciplines, nos membres


ne sont pas tenus d’appliquer nos méthodes de soin dans le public. Cependant, ils ne doivent pas hésiter à
utiliser ses méthodes pour eux-mêmes et leurs proches en complément des traitements médicaux classiques.

Si nous pouvions remonter dans l’histoire de quatre ou cinq siècles en arrière, et même retourner au
dix-septième siècle, nous nous rendrions compte que les rosicruciens étaient à l'avant garde dans presque
tous les domaines et particulièrement dans celui qui concerne la santé. Par exemple, longtemps avant que le
Dr. William Harvey (médecin anglais du XVIIème siècle) eut découvert certains principes sur la circulation
du sang et le rôle du coeur, les Rosicruciens en parlaient déjà dans leurs enseignements et comparaient
l'action du coeur à celle d'une pompe. Mais le public, en général, n'aurait accordé aucun crédit à leurs
déclarations car, en ces temps là, tout aussi bien que de nos jours, les gens pensaient que la connaissance des
mystiques n’avait aucun fondement scientifique.

Ne soyez pas surpris, par conséquent, si en étudiant cette communication vous trouvez certains
paragraphes ou certains passages dont la teneur vous semblera familière ou connue des médecins. Certaines
vérités qu'enseignaient les Rosicruciens depuis plusieurs siècles furent plus tard démontrées par les
scientifiques. Vous trouverez également des renseignements sur des principes ou des lois qui ne sont pas
encore admises par le monde médical.

Que vous croyiez ou non en l'exactitude de ces enseignements vous devriez essayer de les mettre
en pratique afin d'être à même d'en juger d'une façon impartiale.

Le corps physique a ses nombreux mystères, l’un des plus grands étant justement la source et la
nature de la vie elle même, un autre tout aussi important est celui relatif à la maladie et à la souffrance.
Malgré tout ce qui a été dit écrit ou publié sur ces sujets il reste encore de nombreuses et importantes
découvertes à faire.
Pour progresser dans la connaissance de notre corps et de ses mystères, nous n'allons pas vous
demander d'étudier un amas de faits sans intérêt. Nous ne vous demanderons pas non plus d'apprendre par
coeur les noms de tous les os, de tous les muscles ou des tissus, des nerfs et vaisseaux sanguins, pas plus que
des maladies et de leurs divers symptômes. Il y a une meilleure et plus simple manière de comprendre le
corps humain, de corriger les causes de la souffrance et de la maladie, de traiter ces dernières, sans qu'il soit
nécessaire de procéder à une fastidieuse mémorisation.


La Fama Fraternitatis fait partie des trois textes fondamentaux de Johan Valentin Andreae, avec la Confessio et la
Reformatio. Ils vous seront envoyés dans le cours de vos études rosicruciennes.

Deuxième cercle communication n° 6 1


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

Lorsque vous mettrez en pratique l'un quelconque des principes de soin rosicruciens, ayez bien
présent à l'esprit que ce que vous faites consiste uniquement à aider la nature pour permettre aux principes
divins de passer par votre intermédiaire.

Rappelez-vous aussi que vous ne devrez jamais accepter aucune rémunération pour les services que
vous pourriez être appelé à rendre, à moins que vous ne soyez médecin diplômé et que vous consacriez votre
vie à l'apostolat médical. Vous ne devez pas non plus faire une quelconque propagande pour les traitements
que vous pourriez donner, à moins que vous ne soyez légalement autorisé à le faire. Ne prétendez jamais que
vous seul êtes capable de faire quelque bien mais, si le cas se présente, dites simplement que vous avez
appris comment les forces divines et spirituelles peuvent passer par vous pour soulager la souffrance, et que
vous offrez vos services et vos conseils, sans rétribution et librement, aux membres de votre famille et à vos
proches sans avoir l'intention de devenir guérisseur ou médecin. Tout ce que vous ferez doit être fait au nom
et dans l'esprit de la Rose-Croix, avec tolérance, bonne volonté et amour.

L’HOMME, ANIMAL AQUATIQUE

Une manière de penser rationnelle et une saine compréhension des « lois de la vie » doit produire
certains résultats bien définis sur votre activité quotidienne, sur les plans matériel et spirituel.

Le but de cette communication est de vous donner une compréhension parfaite des principes
fondamentaux relatifs à la vie, à la santé et à la maladie. Notre étude ne portera pas sur des détails sans
importance concernant les noms ou la classification des maladies.

Si nous considérons l'homme d’un point de vue universel, nous devons nous
rappeler indépendamment de toute doctrine religieuse, qu'il est le résultat d'un certain
processus d'évolution. Ceci ne veut pas dire que l'homme descend d’une espèce
animale inférieure. Dieu fit l'homme tel qu'il est, mais nous devons cependant admettre
que l'homme primitif était certainement une créature différente de l'homme moderne,
et nous n'avons aucune raison de croire que notre état actuel est le plus haut que nous
puissions atteindre. Nous sommes encore en voie d'évolution. Nos habitudes
personnelles, nos coutumes nous font ce que nous sommes et ce que nous serons.
Plusieurs facteurs entrent dans la question de l'évolution de l'homme; en premier lieu,
il a été quelque peu affecté par son entourage, bien qu'il ait plus d'influence sur cet
entourage que ce dernier n'en a sur lui. En second lieu sa nature essentiellement divine
et spirituelle agit sur son développement. L'homme possède certaines facultés qui
manquent totalement aux animaux inférieurs; particulièrement celle qui lui permet de
comprendre Dieu et même de le connaître. Son habileté à penser et à raisonner ont
également marqué son développement et son évolution; ses pensées, et
particulièrement celles qui, en lui, sont plus ou moins inconscientes, spontanées et
irréfléchies, ont eu sur lui une très grande influence.

Lorsque nous parlons de l'ambiance, du milieu dans lequel vivait l'homme primitif nous savons
bien que, tel que Dieu l'avait créé en sa première apparence physique, il était encore grossier, car il n’avait
pas encore eu l'expérience de la vie, il n'en avait pas appris les leçons qui, par la suite, donnèrent un certain
poli à son être physique et le rendirent plus conforme à l'être divin qui était en lui.

Physiquement, l’homme est essentiellement un animal aquatique; il a été conçu dans un milieu
liquide et i1 a toujours un besoin inné d'eau au cours de sa vie. Ce besoin a façonné ses premières habitudes,
et même de nos jours, les plus grandes villes et les stations estivales sont situées près des cours d’eau ou de
la mer. Son admiration pour les montagnes et les ascensions est une réminiscence subconsciente du besoin
qu’il eut, aux temps préhistoriques ou parfois plus tard, d’y chercher un refuge ou une protection, ou bien d’y
aller faire la chasse. Mais, parce que l’homme est essentiellement une créature d’eau qui a été forcée de
s’adapter à vivre dams l’air, certaines tendances et certaines inclinations physiques et mentales se sont

Deuxième cercle communication n° 6 2


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

développées en lui. Nous devrions toujours nous en souvenir lorsque nous étudions la nature de la maladie
ou le moyen de conserver la santé.
Par le fait que l’homme est né dans un milieu liquide, une grande quantité d’eau lui est toujours
nécessaire et c’est justement le manque d’eau dans son organisme qui est la cause fondamentale d’un grand
nombre de maladies ou d’anomalies. A chaque seconde de notre existence, l’activité physique ou mentale et
même le simple fonctionnement du corps humain entraîne la destruction de milliers de cellules qui doivent
être éliminées par l’organisme, et l’eau est le véhicule indispensable à l’accomplissement de cette tâche. De
ce fait, l’homme doit boire pour éliminer et manger pour compenser ces déperditions. Mais son alimentation
ne se fait pas toujours dans des conditions convenables, et c’est là une des causes et peut-être l’une des plus
importantes de toutes sortes de maladies et de troubles physiologiques.

Le corps physique de l’hommes est fait de poussière, ou du limon de la terre, comme nous
l’enseigne la Bible dans le Livre de la Genèse, c’est à dire des éléments chimiques que l’on trouve à la
surface de la terre, de ce qui croît sur la terre et de l’air qu’il respire. Selon les chimistes, on pourrait se
procurer chez le pharmacien, tous les éléments chimiques du corps humain, mais s’ils étaient assemblés et
que la forme du corps leur soit donné, cela n’en ferait pas un corps vivant. D’un autre coté, si l’homme ne
continuait pas à absorber et à digérer ces mêmes éléments dont son corps fut composé à l’origine, il ne
pourrait le conserver en sa perfection. Lorsque l’un quelconque de ces éléments chimiques manque dans
l’organisme, pendant une période d’assez longue durée, un état anormal en résulte inévitablement, et
entraîne une altération de la santé : la maladie, accompagnée souvent de souffrances. De même, le corps
exige journellement une certaine quantité de liquide.

Nous constatons, cependant, en analysant la maladie et ses multiples causes, que l'homme commet
trois erreurs importantes, voire fondamentales, en sa manière de vivre. En premier lieu, la nourriture qu'il
prend ne contient pas tous les mélanges chimiques qui lui sont nécessaires; en second lieu, il ne prend pas la
moitié, ou peut-être pas même le tiers de l'eau qu'il lui faudrait boire pour maintenir son corps en état normal
d'humidité. En troisième lieu, ses actes, sa façon de vivre, son manque d'exercice, ses habitudes, ne sont
nullement en accord avec les lois naturelles qui permettraient une élimination correcte des déchets de son
organisme.

La constipation, entre autres choses, est peut-être l'un des plus grands fléaux de la civilisation
moderne. Elle est due, en premier lieu, au manque d'exercice physique. Si l'homme vivait en plein air, s'il
marchait, s'il grimpait, s'il luttait et travaillait comme le faisaient les hommes primitifs, il aurait suffisamment
d'exercice pour que les fonctions intestinales se fassent normalement, éliminent ainsi tous les déchets créés
dans le processus de la digestion. Lorsque ceux-ci restent dans l'organisme au delà d'un certain nombre
d'heures, ils tendent à provoquer des intoxications, à troubler le courant sanguin et certaines fonctions
délicates du corps, et ainsi, à ouvrir la porte à diverses formes de maladies et d'états de déficience. Si le
régime alimentaire comporte une nourriture convenable et appropriée, celle-ci donnera au corps une force et
une résistance qui permettront d'assimiler les éléments chimiques indispensables et, à l'aide de certains
éléments minéraux, d’éliminer tous les déchets et résidus de la digestion.

De même, si une quantité convenable d'eau est absorbée chaque jour, cela aidera au nettoyage
intérieur, car l’eau n' est pas seulement indispensable comme élément primordial, mais également comme
dissolvant de toutes les toxines. Journellement une certaine quantité d'eau doit passer par les reins, par la
vessie, et également par les intestins pour les débarrasser de leurs impuretés.

Nous pouvons souligner ici l'une des exagérations de la civilisation moderne qui consiste à utiliser
de nombreux produits pour le lavage de la peau alors qu'on ne se préoccupe pas de ce qui peut se passer à
l'intérieur de notre corps.

Deuxième cercle communication n° 6 3


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CORPS PHYSIQUE ET CORPS SPIRITUEL

Il est une autre question sur laquelle nous voulons insister tout particulièrement, c'est celle de la
respiration. En effet, le souffle de vie n'est pas seulement une définition biblique mais une réalité. C'est dans
la respiration que se trouve l'esprit de nature divine et c'est dans l'esprit qu'est la vie elle-même.

Quelle que soit la nourriture ou sa qualité, ou bien les combinaisons chimiques qu'elle contient,
quels que soient également les soins de propreté que vous puissiez prendre, intérieurement et extérieurement
, si vous ne respirez pas convenablement vous ne pouvez avoir un corps sain ni une grande vitalité.

L'homme est une magnifique combinaison d'éléments universels; son corps est composé d’éléments
chimiques terrestres et il est vitalisé par l'air qu'il respire. L’assemblage des éléments chimiques qui
composent le corps de l'homme ne suffisent pas à donner naissance à la vie. Dieu seul a pu réaliser ce
prodige et l’homme doit suivre ses lois s'il veut conserver une bonne santé. En ce corps matériel, réside un
corps spirituel, divin, invisible, ce quelque chose que l'homme ne peut imiter et dont il ne peut même trouver
l’origine; et nous ne devons jamais oublier que cette partie divine, cette partie spirituelle de notre être est
aussi importante que notre corps physique, compte tenu de la dualité de l'homme et si l'on veut améliorer sa
condition terrestre, ce serait une grave erreur de chercher à le guérir, à lui donner une meilleure santé, à le
rendre plus heureux sans se préoccuper de la partie spirituelle en lui. Vous comprendrez plus tard que la
dépression spirituelle, l'effrondrement mental ou psychique est une cause importante de maladie physique,
tout aussi bien que la dépression purement physique ou une altération dans la composition chimique des
éléments nécessaires au corps.

En général, dans le monde moderne, on accorde infiniment trop d'importance à ce qui semble
d'origine matérielle ou physique dans le diagnostic des maladies et, dans les traitements, on insiste beaucoup
trop pour remédier aux carences physiques chimiques en laissant de côté l'être intérieur et divin qui,
cependant, est intimement lié à son double physique.

En réalité, l’homme est composé d'un corps physique et d’un corps spirituel. On appelle parfois le
corps spirituel corps astral, corps éthérique ou corps psychique. Nous allons étudier ces deux corps dans
notre analyse de la cause de la maladie et de la souffrance, et également dans les méthodes de traitement. La
médecine accorde son attention au corps physique. La religion, quant à elle, ne s'occupe que de la nature
spirituelle de l'homme. Le rosicrucianisme, pour sa part, étudie les deux. En effet, la maladie peut
commencer d'une façon psychique ou spirituelle et se manifester physiquement, ou bien commencer
physiquement pour se manifester psychiquement ou spirituellement. La plupart des maladies commencent
par un trouble des conditions de l’être psychique.

Certaines maladies ont leur origine dans un état particulier du corps psychique bien longtemps
avant qu'elles n'affectent le corps physique; et beaucoup de douleurs, de souffrances ou d'états anormaux
doivent être traités d'abord par le corps psychique qu'il y ait traitement physique ou non. Il en résulte que
notre travail est très différent des méthodes thérapeutiques que vous pouvez avoir étudiées auparavant. Il
n'entre pas dans nos intentions de condamner quoi que ce soit dans ce que vous avez appris précédemment,
qui ait pu être d'un service réel à l'humanité, ou qui ait pu rendre les gens plus heureux, leur procurer une
meilleure santé. Chacune des méthodes thérapeutiques actuelles a des points positifs mais notre propre
méthode est un complément à toutes les autres. L’allopathie, l’homéopathie, l’acupuncture, la phytothérapie,
l’ostéopathie, etc., ont toutes leur place en fonction des problèmes de santé rencontrés, la chirurgie a
également la sienne, de même que la guérison mentale, la prière, l'imposition des mains, l'emploi de
l'électricité en certains cas, le soleil, la chaleur et beaucoup d'autres méthodes ont leur propre place et leur
propre relation pour l'amélioration de la santé et le traitement des maladies. Mais quelque chose encore est
nécessaire pour pallier rapidement et d'une façon satisfaisante à toutes les déficiences ou à toutes les carences
de l'organisme humain : c’est l’équilibre spirituel.

Un autre point important dont nous devons nous rappeler, c'est que le corps physique de l'homme,
étant composé des éléments de la terre, est donc en réalité et principalement de nature chimique, puisque la

Deuxième cercle communication n° 6 4


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nourriture et l'eau qu'il absorbe sont considérés comme éléments chimiques. Un corps parfait serait celui
dans lequel tous ces principes chimiques seraient parfaitement unis et en proportion convenable de sorte que
toutes les cellules pourraient remplir leurs fonctions normalement. Ceci n'est pas une découverte
rosicrucienne, c'est le simple bon sens qui nous l’indique. Il est donc raisonnable de dire que si certains
éléments manquent dans le corps, la vitalité de celui-ci en sera amoindrie et un état anormal se manifestera.
Certains éléments sont en effet nécessaires en chaque partie du corps, pour le sang, pour son système
circulatoire, pour la graisse, la lymphe, les nerfs, les muscles, les tissus, les os, les cheveux, etc. Aucun d'eux
ne peut être éliminé sans qu'une partie du corps en soit affectée. Dans l'alimentation des bébés. qui ne sont
pas élevés au sein, il faut faire très attention que la nourriture qui leur est donnée contienne bien tous les
principes nécessaires à leur croissance, au développement du corps. Les os ont besoin de calcium, le sang
doit recevoir une certaine quantité de fer et les matières grasses, organiques ou inorganiques, qui entrent dans
la composition du corps doivent lui être fournie. Ceci nous amène à la question de l'alimentation.

Cette question ne sera pas traitée de façon approfondie dans cette communication, mais elle le sera
néanmoins d'une manière simple, en relation avec d'autres points importants. Puisque le but même de
l'alimentation est de fournir à notre corps les éléments chimiques indispensables, pour qu'elle soit rationnelle
et appropriée elle devra combiner ces éléments de manière qu’il n'y ait pas d'excès de certains d'entre eux, ou
absence d’autres. Lorsque le poids du corps est supérieur ou inférieur à ce qu'il devrait être, c'est que certains
éléments manquent, ou bien que certains organes ou glandes ne fonctionnent pas convenablement pour
pouvoir maintenir une combinaison chimique appropriée.

L'un des secrets du régime alimentaire est celui-ci : c'est de ce qui nous parait savoureux ou
agréable au palais que nous tirons le plus de profit; par contre ce que nous absorbons sans plaisir nous sera
infiniment moins profitable; une partie du processus alimentaire consiste à mélanger la salive aux aliments
juste au moment de la mastication et c'est un fait bien connu que la salive est d’autant: plus abondante que le
mets est plus agréable. Certains biscuits alimentaires ou biscottes peuvent être parfaitement recommandables
au point de vue composition chimique, mais leur goût fade ne stimule pas l'appétit, n'active pas la salivation
ni la production des acides dans le processus digestif, et cette nourriture, aussi parfaite soit-elle en sa
composition chimique, ne fait pas autant de bien que des aliments plus agréables au goût. D'un autre côté, se
complaire à manger certaines choses seulement parce qu'elles nous plaisent et que nous les aimons peut
devenir dangereux si nous ne savons pas nous restreindre et si nous ne prenons exclusivement que ce que
nous aimons et délaissons tout ce qui nous semble moins agréable.

Nous devrons également garder bien présent à l'esprit qu'une des lois universelles les plus
importantes est celle du changement. Le mouvement et le changement sont les lois fondamentales de toutes
les choses matérielles; sans ces lois nous ne saurions pas que l'univers matériel existe. N'oublions pas en effet
que le mouvement met les vibrations en action et que c'est par celles de la matière que nous pouvons
percevoir celle-ci. Sans vibrations il n'y aurait pas de distinction, pas de classification, pas de manifestation
de la matière. D'autre part le changement est le résultat du mouvement; tout dans l'univers, à l'exception de
Dieu et de la Divine Essence qui en émane, change constamment. Cependant l'Essence Divine elle-même, en
sa relation avec les choses matérielles semble changer. Tout ce que vous touchez et qui est de nature
matérielle subit des modifications incessantes et ce changement ne peut être arrêté ou empêché. La matière
apparaît à la naissance, passe par diverses étapes en voie de développement jusqu’à maturité, puis commence
à décliner jusqu'à la désintégration totale. Comme nous l'avons déjà dit plusieurs fois la matière n'est jamais
entièrement détruite, elle ne cesse jamais d’être, mais change constamment de forme. Le corps humain lui
même varie d'heure en heure , et même de minute en minute, et la chair qui recouvre votre corps aujourd'hui,
qui compose vos muscles et vos tissus n'est pas celle que vous aviez à votre naissance et n'est pas celle que
vous aviez il y a quelques années ou que vous aurez dans quelques années.

Le second résultat de ce perpétuel changement, amène, après la désintégration, ce que nous


appelons la mort. Celle-ci n'est jamais bien comprise. Ce n'est pas la fin du corps ou la dissolution, ou
disparition finale des parties du corps et de ses éléments, c'est une autre forme de changement. qui a lieu pour
toutes les choses vivantes composées de matière. Il existe des séquoias que les botanistes reconnaissent
comme étant les arbres les plus anciens sur cette terre. Quelques-uns ont de trois à cinq mille ans; malgré
leur âge ils sont très droits, d'une incroyable hauteur et paraissent devoir durer à jamais et cependant ils

Deuxième cercle communication n° 6 5


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changent constamment. Et un jour viendra où chaque arbre à son tour sera soumis au changement final, à la
désintégration sous la forme de bois pourrissant avant de se pulvériser et de disparaître complètement. Il en
est de même pour le roc et les pierres, les collines et les vallées, l'herbe et les fleurs et toutes les créatures de
l'air et de la mer, et pour l'homme lui même.

Une chose est certaine en ce qui concerne l'existence humaine sur terre, c'est que la mort est
inévitable. Personne n'a encore trouvé un élixir de vie, un principe chimique, un médicament, un procédé
secret ou par le pouvoir de l'esprit, un moyen efficace, pour éviter à l’homme ce changement que l’on appelle
la mort. Car l'homme doit mourir pour renaître ensuite. Les tissus et les parties du corps composés d'éléments
chimiques et matériels doivent se diviser en parties infinitésimales pour entrer ensuite en la composition
d'autres ou de plus petites formes de matière. C'est la loi immuable de la nature que Dieu a crée et qui
continue à régir le monde des formes.

Ce changement que nous appelons la mort peut cependant ne pas être douloureux, ou pas
fatalement le résultat de la souffrance ou de la maladie, car il est possible de vivre en bonne santé jusqu'au
moment où le corps, par suite de son âge, commence à s'affaiblir. Dans ce cas la mort n'est nullement due à
la maladie mais ne vient que comme conséquence inévitable des lois naturelles auxquelles nous sommes tous
soumis et qui prévoient ce changement final de la vie terrestre.

Il vient donc un moment où tout être humain s'affaiblit, où son corps subit un déclin fatal, mental
ou physique ou bien les deux ensemble, jusqu'au jour où, simplement, la vie le quitte. Ce processus de déclin
peut se produire de diverses façons et commencer à divers âges, et c'est alors que le corps éprouvera
certaines déficiences et souffrira éventuellement de certains états pathologiques. Il n'y a aucune loi définie
relative à l'âge auquel peut commencer ce déclin, mais certainement ce ne devrait pas être avant soixante ans,
à moins que ce ne soit comme conséquence d'une loi cosmique particulière.

Nous lisons, dans les écritures saintes ou bien dans de très anciens récits qu'il fut un temps où
l’homme vivait très très vieux; il y est même question de personnages ayant vécu plusieurs centaines
d'années. On a pu, autrefois, accorder quelque crédit à ces récits, mais nous savons maintenant que le
calendrier employé à ces lointaines époques, en admettant même qu’il y ait eu un calendrier, ne
correspondait pas à celui dont nous nous servons de nos jours et nous ne pouvons savoir la durée exacte de
ce que l'on appelait alors des mois ou des années. Nous basant sur des sources d'informations sûres depuis
que le calendrier a été établi, nous voyons que la durée moyenne de la vie de l'homme en général, il y a une
centaine d'années, était moins longue que de nos jours, et il est raisonnable de penser que lorsque l'homme
comprendra toute l'importance du choix approprié de la nourriture, de la prévention de la maladie et des
méthodes rationnelles de guérison, il pourra encore prolonger sa vie de plusieurs années avant que le déclin
ne s’opère.

Vous ne devez cependant pas croire que nous voulons accorder trop d'attention au côté physique et
matériel de la vie et que nous ne pensons pas à son côté spirituel. Mais il serait peu raisonnable d'adopter une
attitude purement philosophique sous le prétexte que l’esprit est en l'homme, que cet esprit est bon, ne saurait
souffrir des conditions matérielles, et en conclure que l'homme ne saurait en souffrir non plus. Cet argument
n'a de valeur que pour la partie spirituelle de l’être humain et non pour la partie matérielle.

Nous insistons à nouveau sur le fait que chez l'homme, le plus important est son être intérieur, le
côté spirituel en lui, et non le physique, celui-ci n'étant que le vêtement, le manteau qui voile l'esprit.

Rien n'est plus spirituellement beau qu'un corps propre et sain sur un esprit pur qui habille une belle
âme. Les fonctions et les facultés de l’âme ne se développent pas normalement lorsque le corps est malade;
l'homme peut et doit contrôler ce qu'il choisit comme sa nourriture physique et de même, il doit contrôler ses
pensées et son mode de vie. Votre devoir le plus immédiat, envers vos proches, envers vous-mêmes et envers
la civilisation est de prendre soin de votre corps et ainsi de rendre hommage à Dieu pour son oeuvre. C'est la
raison pour laquelle nous attachons autant d’importance au corps physique et à son bon fonctionnement.

Deuxième cercle communication n° 6 6


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LA DIGESTION : RYTHME ET HARMONIE

Il sera peut être nécessaire, pour l'étude de cette communication, que vous vous référiez à une
encyclopédie ou à un manuel médical où figurent certaines planches anatomiques qui vous permettront de
mieux suivre les descriptions évoquées.

Il existe, dans le corps, un processus mécanique d’une régularité parfaite pour transformer la
nourriture en sang et en tous autres éléments nécessaire au maintien de la santé. L'esprit humain ne saurait
concevoir un arrangement ou un dispositif plus parfait que celui de la digestion, et dans aucun laboratoire on
n'a jamais pu convertir les aliments en sang, car l'homme n’a pas encore trouvé le moyen d’imiter ce
merveilleux processus. Prenons par exemple la bouche. Celle-ci répond à divers buts. L’un est la production
du son pour parler et chanter - vous savez combien un rhume de cerveau affecte la voix - l’autre concerne la
première opération dans la digestion de la nourriture.

I1 y a en premier lieu les dents, destinées à la mastication qui est l’une des étapes les plus
importantes dans la digestion. Les incisives et les canines découpent les aliments qui sont ensuite broyés par
les molaires. Il est important de noter à ce sujet que certaines de nos dents n'ont d'autre fonction que de
mastiquer convenablement la viande. Les animaux qui ne mangent pas de chair n'ont pas cette sorte de dents
et elles n'existeraient pas chez l'homme s'il avait été conçu pour ne manger que des végétaux. En réalité alors
que l'homme a évolué et a abandonné certaines habitudes primitives et que certains traits non-indispensables
ont été éliminés de son corps par la nature, celle-ci ne l'a pas encore privé de ces dents qui servent à la
mastication de la viande, ce qui indique bien que l'homme a été préparé par Dieu et par la nature pour
absorber et digérer la viande.

En addition à une mastication parfaite de la nourriture, certains sucs sont prêts à se mélanger à la
salive lorsque les aliments sont agréables au goût. Ces sucs affluent à peu près spontanément dans la bouche
comme résultat d'un réflexe nerveux ou d'une action mentale. Nous avons là une des premières
démonstration du contrôle de l'esprit sur le corps. Nous connaissons l’expression « j’en ai l’eau à la bouche »
qui signifie que l’apparition d’un plat succulent nous fait saliver. Le but de ceci est d'opérer un mélange de la
salive et des sucs avec la nourriture que nous avons à mastiquer.

Heureusement pour l'homme, qui a tendance à se montrer très négligent en ce qui concerne les lois
naturelles, la salive et les acides, pour être libérés dans la bouche, n'obéissent pas à un acte volontaire. S’il en
était ainsi, il est fort probable que, la plupart du temps, il négligerait de le faire et aurait de ce fait des
problèmes digestifs. Mais la nature ne peut surveiller ou contrôler toutes les habitudes de l’homme dans sa
façon de manger et si ce dernier ne réduit pas convenablement, par une mastication appropriée, le bol
alimentaire : il ne donne pas suffisamment de temps à la salive et aux acides pour se mêler aux aliments,
avale trop rapidement et trop à la fois sans que la première préparation de la digestion ne soit accomplie.
C’est là une des premières causes de troubles digestifs.

Il est intéressant de noter que la bouche est le seul endroit du corps par lequel nous pouvons jouir
du plaisir de la nourriture que nous absorbons. La sensation de faim est un moyen que la nature emploie pour
nous inciter à manger afin de maintenir notre corps en bonne santé. S’ils n’avaient pas cette sensation de
faiblesse ou de vide, les hommes négligeraient probablement cette importante fonction, ne prendraient plus
le temps de se nourrir et préféreraient quelque autre occupation. Mais cette impression désagréable est un
rappel à l’ordre de la nature qui oblige l’homme à se souvenir de son corps. Mais même lorsqu’il a faim il ne
jouit pas de la seule sensation de remplir le vide de son estomac; le plaisir qu’il peut éprouver lui vient du
goût de la nourriture, c’est pourquoi tant de personnes prennent des choses qui ne leur conviennent pas, ou
bien absorbent trop de ce qu’elles aiment, ou éliminent certains éléments essentiels de la nourriture. Elles se
sont habituées à certains mets qui leur semblent agréables et ne se rendent pas compte que le goût peut se
développer et s’affiner et que certains aliments que nous n’apprécions pas peuvent, à la longue, parvenir à
nous plaire si nous voulons bien nous y appliquer.

Deuxième cercle communication n° 6 7


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L’enfant naît sans aucun goût pour quoi que ce soit, excepté pour le lait de sa mère. Par une sorte
d’instinct de l’odorat et de vibrations psychiques, les lèvres du bébé cherchent le sein de la mère et, avec le
premier goût du lait, s’éveille à une réaction physique qui est agréable. De là, le goût du bébé se concentre
presque exclusivement sur cette nourriture. Les premières tentatives pour lui donner une autre nourriture
indiquent qu’il ne l’apprécie pas et qu’il ne désire rien d’autre que le lait maternel, à moins toutefois que la
mère n’ait pas une bonne santé et que le lait manque de certaines qualités chimiques qu’elle devrait lui
communiquer. Lorsqu’il est nécessaire de donner à l’enfant une autre nourriture que le lait maternel, vers la
sixième ou septième semaine, la mère doit développer le goût de l’enfant pour cette autre nourriture, petit à
petit, et graduellement lui apprendre à l’aimer. En de nombreux cas il à été remarqué que l’enfant peut
devenir très friand de certaines choses, comme les oignons crus par exemple, qui pour l’enfant normal
semblent détestables. Dans certains pays orientaux un vin très aigre est donné à de jeunes enfants qui
semblent trouver un surprenant plaisir à ce goût particulier. La plupart des enfants occidentaux rejetteraient
les liquides qui plaisent aux enfant orientaux et il en est de même pour la nourriture.

Nous voyons donc que le goût peut être développé et c’est en lui que réside la principale tentation
qui incite l’homme à manger. Lorsque nous mâchons et que nous tournons la nourriture dans notre bouche,
nous en retirons tout l’agréable bénéfice qui fait de cette action un plaisir universel, tant pour l’homme que
pour les autres espèces animales. Pourquoi donc l’homme avale-t-il
précipitamment au bout d’une seconde ou deux, ne mâchant qu’à peine les
aliments, puis les forçant à passer vers l’estomac, par l’œsophage, alors qu’à
ce moment là il n’en retire plus aucune satisfaction ? La plupart des enfants
L’estomac qui aiment les tartes ou les gâteaux les avalent beaucoup plus rapidement et
c’est pour prolonger le plaisir qu’ils en mangent trois fois plus qu’il n’est
nécessaire. Le même morceau mangé lentement et par petits morceaux bien
mastiqués et retourné dans la bouche aura le même goût et donnera le même
plaisir qu’une demi-douzaine de plus gros morceaux rapidement mâchés et
avalés. Puisque c’est par le goût que nous avons une satisfaction à manger,
nous devrions nous habituer à le faire très lentement et à garder le bol
alimentaire aussi longtemps que possible dans la bouche. Plus il y a de salive
mélangée à la nourriture, plus la digestion est facile.

Lorsque les aliments sont descendus par l’œsophage, ils passent dans l’estomac où nous trouvons
un arrangement mécanique merveilleux. Certains sucs ou acides nécessaires à la digestion y pénètrent en
même temps que les aliments et lorsqu’une certaine quantité en est prête, un mouvement de brassage se
produit pour mêler sucs gastriques et aliments. C’est par le pylore, à la sortie inférieur de l’estomac, que les
aliments passent ensuite dans l’intestin après en avoir franchi une sorte de valve, le sphincter, grâce auquel
ces mêmes aliments ne passent pas avant que le brassage ne soit terminé. Ce sphincter se ferme dès que la
nourriture entre dans l’estomac, et il reste clos jusqu’à ce qu’elle ait été convenablement préparée, à moins
qu’une trop grande quantité ne le force à s’ouvrir, comme une merveilleuse soupape de sûreté. C’est la
conscience subjective qui en contrôle le mouvement, par l’énergie nerveuse et par une action réflexe. Si donc
l’estomac n’est pas surchargé, la conscience subjective ne permettra pas au pylore de s’ouvrir avant que les
aliments n’aient été convenablement mélangés aux sucs gastriques et quand vient le moment où le pylore
doit s’ouvrir, l’estomac se contracte et pousse les aliments dans la première partie de l’intestin.

Avez-vous jamais réfléchi à l’importance des acides et des sucs qui affluent dans l’estomac au
moment de la digestion ? Compte tenu des nombreuses combinaisons que comporte notre alimentation, vous
vous rendez compte que certaines d’entre elles requièrent une forte action chimique pour les dissoudre.
Pensez aux viandes grillées que vous faites frire dans la poêle. Même le feu le plus ardent ne fera pas
disparaître totalement les parties les plus grasses; des acides comme le vinaigre ou le citron peuvent être
ajoutés à la cuisson sans pour autant dissoudre totalement les graisses, et cependant elles devront se
dissoudre dans l’estomac. Dans le cas contraire, des troubles digestifs pourraient en résulter. Dans l’estomac,
toute la nourriture n’est pas transformée de la même manière, car certains aliments peuvent être absorbés
presque immédiatement par l’organisme. Comme nous l’avons dit précédemment, c’est la conscience
subjective qui contrôle ce laboratoire que nous nommons l’estomac, afin que justement certains aliments

Deuxième cercle communication n° 6 8


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soient transformés et que d’autres puissent arriver en l’état chimique approprié jusqu’au sang ou bien à
certaines parties de corps.

Le suc gastrique et les acides sont sécrétées dans l’estomac, et ils en traversent la paroi intérieure
un peu à la manière de la transpiration par les pores de la peau. Le suc gastrique est un liquide clair,
contenant entre autres choses environ deux pour cent d’acide chlorhydrique, de pepsine et d’un autre élément
chimique qui change la caséine et la protéine du lait en un corps insoluble, le caillé, sur lequel d’autres
agents chimiques, y compris le suc pancréatique, peuvent agir. La pepsine, d’un autre coté, a un rôle
beaucoup plus important à jouer; elle agit sur les acides qui sont absorbés, soit dans la nourriture, soit dans la
boisson, et se transforme elle-même en ammoniaque au passage des aliments dans l’estomac. C’est l’un des
ferments qui manquent souvent dans le corps humain et, dans ce cas, elle est à l’origine de beaucoup de
troubles digestifs qui, eux-mêmes, causent certaines maladies et des troubles circulatoires.

La pepsine et certaines autres sécrétions internes viennent indirectement de la nourriture que nous
absorbons et leurs productions sont activée par un régime alimentaire correct, mais se sont des sécrétions
animales. Il existe toutefois une substance communément appelée « pepsine végétale », ferment digestif
dérivé de la Carica papaya, plante tropicale qui agit sur les protéines et est active dans un milieu acide, neutre
ou alcalin. Un autre ferment, est extrait de l’ananas frais et, comme la pepsine, agit sur les protéines. Les
natifs des pays tropicaux connaissent bien cette propriété et disent que l’ananas fait le travail que de
mauvaises dents ne peuvent faire. (Une tranche de viande crue, placée entre deux tranches d’ananas pendant
toute une nuit, devient tendre et facile à mâcher.)

Lorsqu’un régime alimentaire convenable ne peut être suivi, ou lorsqu’il a été négligé, ces
substances peuvent logiquement être utilisées pour remplacer la pepsine naturelle, car il est bon de fournir ce
ferment au corps en le prenant sous une forme qui suppléera à la déficience; l’emploi de médicaments de
cette sorte ne peut être condamnable et ceux-ci ne doivent être considérés que comme une addition
artificielle à un élément naturel. Ceci est un exemple de la nécessité d’une alimentation convenable et, en cas
de besoin, de l’emploi de certains médicaments qui , après tout, sont le plus souvent dérivés de substances
naturelles pouvant remplacer les éléments manquant dans notre organisme.

C’est pourquoi les Rosicruciens ne condamnent absolument pas l’emploi de médicaments; en effet
tous ne sont pas nocifs ou ne sont pas des stimulants dangereux comme certaines personnes sembleraient le
croire, allant jusqu’à dire que la santé peut être maintenue en parfaite état sans aucun remède. Le corps peut
être maintenu en condition normale sans médicament si la personne vit, boit, mange, respire, pense et agit en
harmonie avec les lois divines. Mais où trouvez-vous un exemple de vie cent pour cent aussi parfaite?

La durée normale du processus de la digestion est d'environ quatre heures. Si la nourriture est
principalement liquide, ou s'il n'y en a qu'une petite quantité, les sucs gastriques s'y mêlent parfaitement.

Nous devons ici noter un point intéressant qui a une certaine portée métaphysique. Les
mouvements de l'estomac, en brassant la nourriture, se font sous forme de contractions rythmiques, ce qui
nous donne une première preuve de l'accord du fonctionnement du corps humain avec le rythme universel. Il
y a d'ailleurs d'autres fonctions rythmiques du corps, en dehors de la pulsation du coeur. La périodicité ou
cadence de ces mouvements est en harmonie avec les lois universelles sur lesquelles sont réglées toutes les
plus secrètes et subtiles fonctions du corps, selon un rythme universel, de même qu'un poste récepteur de
radio peut être mis en harmonie avec le rythme de certaines longueurs d'ondes du poste émetteur.

L'homme est en si parfaite harmonie avec l'univers que lorsqu'il est dans un état normal, en bonne
santé, il est lui même comme un petit univers en miniature. C'est ce qui a conduit les métaphysiciens à
considérer les cellules qui composent son corps comme de petits univers en harmonie rythmique avec le
grand univers. Ce rythme peut cependant subir des perturbations par suite de violations des lois naturelles :
excès ou insuffisance de nourriture, nourriture ou boisson impropre, manque d'exercice, surmenage et de
nombreuses autres causes, dont l'une des principales est une mauvaise attitude mentale. Nous appelons à
nouveau votre attention sur le fait que c'est la conscience subjective qui maintient l'harmonie du rythme
humain avec le rythme universel. Les rapports de la conscience objective avec la conscience subjective sont

Deuxième cercle communication n° 6 9


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tels que l'action du subconscient peut être entravée ou gênée par une concentration mentale tout aussi bien
qu'elle peut en être aidée. On se préoccupe peu de ce fait dans la majeure partie des méthodes thérapeutiques;
il a cependant une importance considérable pour les métaphysiciens et les mystiques.

Lorsque la nourriture a été parfaitement brassée et mélangée dans l’estomac elle est plus fluide que
solide et c'est ce que l'on appelle le chyme. Dans ce fluide, de très petites particules de nourriture solide sont
mélangées, et aussi beaucoup de petites cellules de matière grasse et autres éléments chimiques qui y sont
restés à l'état primitif et pur et sont prêts à être absorbés dans l'organisme.

L'action tout entière de la digestion démontre l'admirable nature chimique de l'existence de


l'homme et en même temps nous donne un excellent exemple du travail de la conscience subjective et de la
loi du rythme dans le corps humain.

LES MYSTERES DU METABOLISME

L'un des faits les plus étonnants, en ce qui concerne le corps humain, c’est qu’il s'use et se
renouvelle constamment et, il n'est pas une personne qui soit aujourd'hui exactement ce qu'elle était hier. La
combustion et la détérioration de toutes les parties du corps humain sont telles que la quatre vingtième partie
environ du poids du corps humain est détruite en vingt-quatre heures. Chez les personnes qui font un travail
très dur, cette usure peut être plus rapide. Le corps humain tout entier, s’il n’était renouvelé, pourrait être
consumé ou détruit en quatre vingt jours environ. Cela ne veut pas dire qu'une personne pourrait vivre
pendant quatre vingt jours sans nourriture ou sans eau, car longtemps avant que cette période ne se soit
écoulée, elle mourrait d’épuisement.

Certains adeptes de l’alimentation saine prétendent que lorsque la moitié du corps a été détruite,
c’est à dire après un jeûne de quarante jours, la mort survient. C’est pourquoi la durée maximale d’un jeûne
ne peut excéder quarante jours. Cette durée est mentionnée dans l’évangile, pour le jeûne de Jésus, mais il
s’agit là de ce que nous appelons un miracle, qui est en réalité un processus mystique ou ésotérique par le
moyen duquel le corps est maintenu en vie, alimenté et fortifié. Des substances vivantes doivent en effet être
fournies au corps pour remplacer celles qui se détruisent et s'usent peu à peu, et il est naturel que ce même
corps use sa propre substance et sa propre énergie s'il n'en reçoit pas de l'extérieur. Pour cette raison, les
personnes fortes maigriront si elles sont soumises à un régime très rigoureux, car lorsque le corps ne reçoit
pas suffisamment d’énergie grâce à la nourriture, il tend à puiser dans ses réserves. Par conséquent, la graisse
qui se trouve entre les tissus sera consumée en premier lieu. Lorsque toutes les cellules graisseuses auront été
métabolisées, c'est sur le sang ou sur les différents tissus que le prélèvement sera fait, en sorte que le corps se
consumera graduellement, comme nous l'avons dit précédemment, au rythme d'environ 1/80ème de son
poids par jour.

Rappelez vous cependant que cette usure, cette destruction intérieure, a lieu même si la personne
boit, mange et respire convenablement, mais alors la destruction de certains éléments du corps est compensée
par la nourriture, la boisson et la respiration; pour cette raison, le sang se renouvelle constamment avec de
nouvelles cellules de matière, de même que les tissus, les graisses, les nerfs et toutes les parties du corps.
Vous aurez sans doute remarqué, à ce sujet, comment la peau pèle constamment en d'infimes pellicules et se
renouvelle continuellement. Les cheveux tombent et repoussent, de même les dents et les os se renouvellent
constamment. Ceci nous explique pourquoi la nourriture et la boisson sont si importantes et c'est la raison
pour laquelle nous devrions faire très attention à ce que nous mangeons et à notre façon de le manger, car il y
a certaines sortes d'aliments dont notre corps a besoin et d'autres qui lui sont néfastes et qui non seulement
n'aident pas à reconstruire les cellules mais tendent à détruire plus rapidement certaines parties du corps.
Comme vous le voyez c'est dans l’alimentation qu'il faut chercher la cause de nombreuses maladies et de
toutes sortes de souffrances.
A ce propos il serait bon d'ajouter que même parmi les aliments nourrissants certaines
combinaisons peuvent être néfastes. Nous savons que dans le domaine culinaire, avec les mêmes ingrédients,
le mélange peut être plus ou moins bon et plus ou moins digeste. Certains mets cuits ne peuvent être

Deuxième cercle communication n° 6 10


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consommés avec d'autres par suite de la mauvaise combinaison chimique qu'ils forment dans l’estomac, il en
résulte une sorte de guerre chimique qui, par les fermentations, les gaz et certains acides, produisent des
complications, détruisent certains tissus et amènent des impuretés dans le sang. Certains aliments sont
également bons s'ils sont consommés modérément, parce que l'organisme ne peut absorber qu'une partie des
minéraux qu'ils contiennent; mais si l’on en prend de trop grandes quantités, ils deviennent graduellement
toxiques. Le café, pris par petites quantités, une tasse ou deux par jour, peut ne pas incommoder, mais l'abus
de cet excitant sera certainement très mauvais pour beaucoup de personnes. Il en est de même pour le thé et
pour beaucoup d'autres boissons en dehors de l'eau.

Au sujet du café, nous avons là un exemple de ce que nous venons de dire sur les mélanges
chimiques. Il est certain que le café noir ne produit pas les mêmes effets sur l'organisme que lorsqu'il est
mélangé avec du lait et du sucre. Dès l'addition du lait, nous avons une nouvelle combinaison et les
propriétés qui peuvent être toxiques dans le café en sont activées. Il en va de même en le sucrant.

La meilleure méthode consiste à se procurer des ouvrages sérieux sur la diététique en évitant
toutefois les exagérations et les excès.

Le cresson et les pissenlits, que l'on trouve aisément à certaines époques de l'année peuvent être
consommés soit avec d'autres légumes ou bien avec la viande, ou simplement assaisonnés et une bonne
pincée de cresson ou de pissenlit un fois par jour pendant plusieurs semaines sera excellente pour l'organisme
en lui fournissant certains des éléments dont il a besoin. Des cures de ces végétaux peuvent être faites au
printemps, en été et en automne. D'autres sortes de légumes peuvent également être mangés crus,
particulièrement les carottes. Seules ou avec de la salade, elles fournissent certaines vitamines indispensables
à l'organisme.

Le système digestif et ses intestins


Poursuivons notre étude du processus alimentaire. Lorsque la
nourriture a été brassée dans l’estomac, elle en sort et passe d'abord dans
la première partie de l'intestin (intestin grêle) où elle est repoussée petit à
petit tout le long du tube intestinal par une sorte de contraction rythmique,
qui fait progresser lentement les aliments. Après chaque mouvement de
contraction ceux-ci demeurent stationnaires pendant quelques minutes
afin que l'action des sucs intestinaux puisse se faire; ils sont ensuite
repoussés remplacés par une nouvelle portion pour que la même action
digestive puisse s'opérer. Rappelez-vous que lorsqu'il arrive dans les
intestins, le bol alimentaire est grandement amenuisé. Après avoir été
mélangé aux sucs gastriques et aux divers fluides, il flotte dans une sorte
de mixture chimique et est réduit en très petits fragments. Par conséquent,
dans des conditions normales, lorsqu'il n'y a pas excès de nourriture non
dissoute, celle-ci peut passer facilement d'une section dans l'autre.

Les intestins sont peut-être l'une des parties les plus


mystérieuses de l'abdomen. Ils sont divisés en deux parties : l'intestin
grêle et le gros intestin, le premier beaucoup plus long que le second qui, par contre, est d'un calibre plus
fort. Le gros intestin mesure 1 m 40 à 1 m 70 de long, et environ 7 centimètres de diamètre, alors que
l'intestin grêle a 6 à 8 mètres de long et deux à trois centimètres de diamètre. C'est dans ce long parcours que
le travail de digestion le plus remarquable et le plus mystérieux a lieu. C’est au cours de ce passage que les
éléments chimiques nécessaires à l'organisme sont absorbés. La muqueuse intestinale n'est pas lisse; elle
comporte de nombreux plis, avec villosités et cellules épithéliales, qui exercent comme une sorte de succion
sur les aliments pour en tirer les forces vives nécessaires au sang et aux tissus et aussi pour fournir les
calories à l’organisme. Au fur et à mesure que les aliments passent par ces villosités, celles-ci font une
sélection pour transmettre exactement ce dont elles ont besoin aux diverses parties du corps, le reste étant
éliminé dans les déchets corporels.

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Etudions un peu maintenant le merveilleux processus qui sert à maintenir la chaleur dans le corps.
Peu de personnes semblent se rendre compte qu'il y a, à l'intérieur de celui-ci comme une sorte de chauffage
circulant pour donner la chaleur à toutes les parties de l'organisme, comme le ferait une canalisation de
chauffage central qui distribue sa chaleur dans les différentes pièces d'une maison. En réalité, ce n'est pas le
sang qui par lui-même chauffe le corps, car il doit d’abord être chauffé.

Là encore nous trouvons un fait surprenant et nous constatons que c’est la conscience subjective
(ou subconscient) qui s'occupe de ce processus de chauffage et mêne une très dure bataille. En effet, quel que
soit le froid extérieur du corps, la température intérieure reste la même. Vous pouvez frissonner si vous n'êtes
pas assez couvert en sortant du bain ou si la fenêtre est ouverte par temps froid, ces frissons ne sont pas dûs à
un changement de température à l'intérieur de votre corps. De même un homme peut, au sortir d'un sauna,
alors qu'il a abondamment transpiré et souffert de la chaleur pendant un certain temps, se plonger dans une
eau glacée ou sous la douche froide et changer ainsi la température de la surface du corps sans modifier en
rien celle de l'intérieur.

La température de l'homme qui vit dans la chaleur des terres équatoriales, ou dans certaines vallées
où le thermomètre oscille parfois entre 40 et 60°, n'est pas supérieure à celle des Esquimaux qui vivent près
du Pôle Nord où le froid atteint constamment plusieurs degrés en dessous de zéro. La conscience subjective
règle et maintient à tout instant la température intérieure du corps, quelle que soit celle du milieu extérieur.
Vous savez que, dans une maison, on doit prendre plus de soin l’hiver que l'été pour y conserver une chaleur
normale, il en est de même pour cette maison, ce temple, que constitue le corps humain.

C'est par la transformation de la nourriture, action que nous appelons métabolisme, par une
combustion et par certaines autres opérations, que la chaleur est donnée à l'organisme. Certains aliments que
nous absorbons, particulièrement le sucre, subissent une certaine transformation par un processus chimique
qui dégage de la chaleur. La décomposition des résidus de la digestion, outre la transformation et le
remplacement des cellules usées du corps, détermine d’autres combustions, sources de chaleur. Ceux qui ont
étudié ces questions de façon approfondie nous informent qu'environ un demi-litre de combinaisons
glucosiques et autres sont fabriquées dans le corps chaque vingt-quatre heures.

La fourniture de calories au corps humain est une chose très importante, car elle le maintient à une
température convenable afin que la circulation se fasse régulièrement et que tous les organes aient aussi une
chaleur normale qui permette leur bon fonctionnement. Mais la nature a pourvu également au
refroidissement du corps, grâce à sa surface extérieure car la chaleur serait susceptible d’endommager
l’organisme. Comme nous l'avons dit, la conscience subjective prend soin de réguler la température interne
sauf lorsqu’une bataille est livrée contre certains germes. Pour lutter contre la chaleur, le corps utilise
principalement le phénomène de la transpiration. La sueur, en s’évaporant à la surface de la peau, la refroidit.

Les personnes qui transpirent beaucoup lorsqu'elles ont très chaud ou bien qui s’échauffent
lorsqu’elles font de l'exercice ont généralement une santé normale, alors que celles qui ne transpirent presque
jamais ne se portent pas si bien qu'elles le devraient, quelque chose d’anormal dans leur épiderme empêche
le libre fonctionnement des pores. Nous respirons non seulement par les poumons mais par les pores de la
peau et l'air devrait y pénétrer lorsque la transpiration en sort, ce qui compléterait le travail de notre système
respiratoire. La maladie est à craindre lorsque la poussière ou une matière quelconque obstrue la libre
circulation de l'air et de la transpiration par les pores.

En ce qui concerne la chaleur et la fraîcheur du corps, nous avons là une autre illustration du travail
de la conscience subjective pour le maintien de la santé. Cette action subconsciente dans le corps humain
peut être affectée par les pensées de l'individu ou par sa volonté.

Durant le processus de l'ingestion et de la digestion de la nourriture, dans les intestins, un certain


nombre de petites cellules de matière grasse ne sont pas broyées ni dissoutes, mais simplement absorbées et
transportées par les vaisseaux appropriés vers des poches, dans le corps, où les graisses sont emmagasinées
pour leur emploi éventuel. S'il est apporté dans les intestins plus de matières grasses qu'il n'est nécessaire, les
cellules graisseuses sont entraînées et réparties entre les couches de tissus et de muscles et en certains

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endroits où il n'y a pas habituellement de graisse, ce qui ajoute inutilement au poids de l'individu. Les
éléments chimiques nécessaires au sang sont extraits et portés à la place qui leur est assignée dans
l'organisme.

Le colon transverse, comme son nom l'indique, passe en quelque sorte au travers du ventre, et plus
bas vers la gauche, se trouve le colon descendant. Nous l’avons déjà évoqué, c'est dans l'intestin grêle que
s'opère la sélection des divers éléments nutritifs destinés à l’organisme, et ces éléments passent ensuite vers
le foie et divers conduits ou poches pour être distribués dans tout le corps. Lorsque toute la nourriture est
passée par l'intestin et y a abandonné tous les éléments nutritifs que peuvent absorber les villosités et
l'intestin, les déchets sont poussés vers les colons et préparés pour l'éjection. Si ces déchets y séjournent trop
longtemps par suite de constipation ou d’irrégularité dans les contractions intestinales, ils se désintègrent
rapidement, se putréfient et deviennent toxiques. C'est ainsi que se produit une auto-intoxication, et que
diverses formes de troubles se manifestent dans l'organisme.

EAU ET ALIMENTATION

Puisque nous avons parlé de constipation, nous devons vous rappeler que c'est une des causes
fondamentales et des plus fréquentes de nombreuses maladies, car toutes les diverses formes de troubles
organiques ne sont pas dues à des germes ou à des causes physiques internes ou externes, mais peuvent aussi
provenir d’états psychiques ou mentaux. Il peut y avoir également d'autres causes qui ne dépendent pas de
l'organisme physique lui-même ou d'éléments matériels. Nous vous donnerons des éclaircissements à ce sujet
un peu plus tard, mais nous voulons dès maintenant attirer votre attention sur ces divers points, car notre
méthode d'étude de tout ce qui touche à la santé diffère des autres méthodes qui ne s'occupent en général que
de la nature physique et matérielle des causes de maladies.

Nous insistons donc sur le fait que la constipation est l'une des causes les plus fréquentes de
troubles pathologiques puisque, par les toxines qu'elle libère dans le sang, elle affaiblit la force et la qualité
du courant sanguin en même temps que du courant nerveux. Ceci suffit à vous faire comprendre que c'est une
des causes fondamentales et qu'elle doit être étudiée sérieusement si l'on veut maintenir la santé et la vitalité.
Dans des conditions normales, si toutes les fonctions digestives se font régulièrement, aussi bien dans
l'estomac que dans les intestins, un régime alimentaire convenable doit apporter au corps tous les éléments
chimiques qui lui sont nécessaires afin que la nourriture passe librement dans les intestins et que les déchets
en soient évacués dans le délai normal, chaque jour. Aucun médicament ou aide artificielle ne devrait être
nécessaire car Dieu et la nature ont pourvu le corps d'un laboratoire chimique absolument parfait, par l'action
duquel, des différents aliments que nous absorbons, certaines qualités doivent être extraites pour permettre le
libre fonctionnement des intestins.

La constipation peut résulter des différentes causes suivantes : en premier lieu, d'une erreur dans la
quantité ou la qualité de la nourriture; en second lieu, d'un manque d'exercice; en troisième lieu d'une gêne,
en quelque sorte mécanique, dans le fonctionnement des intestins : resserrement ou obstruction et le manque
d’eau.

Souvenez-vous que les Rosicruciens ne prétendent pas que les traitements, métaphysiques ou
mystiques, peuvent suffire à guérir toutes les maladies ou à apporter un remède à toutes les anomalies du
corps humain, pas plus d'ailleurs que les médicaments allopathiques ou homéopathiques, que la chiropractie,
l’électrothérapie, la naturopathie ou toutes autres méthodes thérapeutiques. Aucune méthode, quelle qu'elle
soit, n’est efficace en tout et pour tout. Une fracture nécessitera parfois une intervention chirurgicale pour
que les os soient remis en place; pour guérir un état d'intoxication ou pour le prévenir, la métaphysique agira
plus facilement que les médicaments, mais elle ne pourra réduire les fractures. Nous vous indiquerons, au fur
et à mesure, ce que la pensée ou l'esprit peut faire, comment les forces Cosmiques et psychiques peuvent agir
et ce que les enseignements ont démontré à ce sujet, mais nous rendrons pleinement justice également au bon
travail qui peut être fait et est fait aussi par d'autres méthodes. C'est pour cette raison que le rosicrucianisme

Deuxième cercle communication n° 6 13


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est un si précieux auxiliaire à tous les autres systèmes, et il est particulièrement recommandable en addition à
toutes autres sortes de traitements.

Il est une chose qui aide beaucoup au fonctionnement normal de l'estomac, de intestins et de la rate
: c'est l’absorption d'une quantité d'eau assez abondante chaque jour, mais en dehors des repas, afin d'éviter
la dilatation qui pourrait résulter d'une trop grande dilution des fluides gastriques et digestifs. Les aliments
que nous prenons devraient pouvoir fournir au corps tout le liquide qui lui est nécessaire, mais l'eau, entre les
repas, constitue une addition de liquide excellente pour conserver au corps une température convenable et
pour nettoyer l'estomac, les intestins et les reins. Si l'on donnait les mêmes soins à l'intérieur du corps qu'à
l'extérieur, par un lavage approprié, peu de personnes souffriraient de constipation et des troubles qui en en
résultent.

Les adultes devraient au moins boire un litre d'eau toutes les vingt-quatre heures, mais il vaudrait
mieux, pour certaines personnes, en prendre deux. On peut commencer de bonne heure, le matin, au lever,
par un verre d'eau chaude, ce qui est excellent si elle est prise à jeun. Un autre verre d'eau, froide si on
préfère, peut être pris également après le brossage des dents. Plusieurs verres devraient être bus le matin et
l'après-midi et, au moment du coucher, un dernier verre d'eau devrait être absorbé. Comme nous l'avons dit
plus haut, cette eau aidera au nettoyage, au rinçage de l'estomac, du foie, des intestins, des reins et de la
vessie et serait une bonne mesure préventive contre la constipation.

Nous devons ici ajouter qu'une ou deux selles par jour peuvent ne pas être suffisantes pour un
nettoyage parfait et complet des intestins. Si vous réfléchissez au nombre de mètres que comporte l'intestin
grêle, et à sa paroi intérieure tapissée de millions de petites villosités et de cellules épithéliales qui agissent
par succion sur tous les éléments de la nourriture, vous vous rendrez compte que cette paroi est plutôt
rugueuse et n'a pas une surface unie. Pour cette raison les aliments peuvent tendre à s'amasser entre les
villosités, d’où la nécessité de bien irriguer les intestins.

Un massage de l'abdomen, fait d'une façon correcte et sur toute la partie intestinale, pourra être
utile pour déloger les fermentations résultant d'une accumulation de déchets, mais il serait préférable, avant
tout, de trouver la cause de ces fermentations : ou bien la nourriture ne contenait pas les éléments chimiques
nécessaires à une action régulière des sucs intestinaux , ou bien elle ne convenait pas ou contenait en elle-
même quelque chose de nocif par suite d'une mauvaise combinaison d'aliments. Dans ce cas un lavage des
reins, par l'absorption d'une bonne quantité d'eau, permettrait d'obtenir une régularisation de la fonction
intestinale. Certaine quantité de fibres non-digestibles de la nourriture, tels que le son, dans le pain complet,
ou bien les fibres de certains légumes peuvent également faciliter l'élimination des déchets intestinaux, mais
ils ne doivent pas être pris en trop grande quantité, et, de préférence, un jour sur deux seulement, avant le
petit-déjeuner.

Etudions maintenant ce qui se produit dans la manière d'apporter la vie et la vitalité au corps par le
processus mécanique de l'alimentation, par la boisson et par la digestion. Ainsi que nous l'avons déjà dit, les
petites villosités qui recouvrent la paroi intérieure de l'intestin absorbent toutes sortes d'éléments nutritifs.
Ces éléments sont de deux sortes, ceux que nous appellerions négatifs, et les éléments positifs. Ces derniers
sont ceux qui sont transportés en leur forme pure aux conduits lymphatiques pour être assimilés par
l'organisme en la forme et en la nature mêmes en lesquelles ils sont absorbés. Les éléments négatifs, de leur
côté, sont composés de toutes sortes de particules chimiques absorbées par les villosités et chassées vers le
foie pour y être filtrées, mélangées et combinées pour pourvoir aux besoins de l'organisme. Le foie lui-même
est un important transformateur ou laboratoire chimique.

Il ne faut pas oublier que lorsque nous parlons d'éléments positifs et négatifs produits par la
nourriture et par l'eau que nous absorbons, c'est d'une manière toute relative. Fondamentalement et
essentiellement, tout élément matériel fourni au corps pour sa subsistance est un élément négatif qui possède
la moitié, ou une polarité de la double force vitale universelle, cette moitié ou cette polarité étant celle que
nous appelons négative. Ainsi l'homme, physiquement, est entièrement composé d'une matière qui lui donne
une polarité essentiellement et fondamentalement négative. Nous savons cependant, que le pôle négatif d'un
aimant peut devenir positif en sa relation avec un autre pôle négatif ou inversement. Par conséquent, nous

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avons appelés positifs un certain nombre de ces éléments négatifs qui entrent dans les intestins et sont
finalement conduits vers les diverses parties de l'organisme, parce que dans leur relation avec les autres
formes de matière environnantes elles sont légèrement plus positives que négatives.

Le point important que vous devez toujours garder présent à l'esprit afin de pouvoir parfaitement
comprendre et appliquer les méthodes curatives rosicruciennes, c'est que le corps tout entier de l'homme, en
ce qui a trait à ses diverses parties physique, chimique et matérielle, forme une masse de matière négative, ou
ayant une polarité prédominante de caractère négatif et presque totalement dénuée de polarité positive. En
outre, l'homme vivant sur la surface de la terre, qui est un immense aimant négatif, est constamment
repolarisé et maintenu avec une charge magnétique négative venant de cette terre. Il fait d’ailleurs partie du
magnétisme négatif de la terre tout autant qu'un arbre dont les racines plongent dans le sol. Si haut que
l'homme puisse voler dans les airs, au-dessus du globe, il reste quand même dans son champ magnétique.
C'est seulement en sortant de ce champ magnétique que l'absence de lumière peut être remarquée, que la
température baisse, que la pression atmosphérique est différente et qu'il est impossible à l'homme de vivre.

Cependant pour que l'homme soit une créature vivante et qu'il y ait en lui autre chose que les
simples éléments chimiques terrestres formant son corps physique, la polarité opposée à celle, négative, qui
est en son corps doit y pénétrer c'est-à-dire qu'il doit avoir en lui les deux polarités, positive et négative, afin
qu'elles s'unissent et puissent produire cette manifestation, que nous appelons la vie. Il est, à cet égard, un
peu comme une ampoule électrique dont les deux fils doivent s’unir, l'un porteur de la polarité positive et
l'autre de la polarité négative pour que le contact s’établisse, que le fil s'échauffe et produise de la lumière. Si
l'un des deux fils est coupé, la lumière cesse. Dans le corps humain, plus puissante, plus parfaite et plus
magnétique est la qualité négative, plus parfaite aussi sera la qualité positive, les deux éléments étant en
affinité l'un avec l'autre et s'attirant. L’élément positif sera attiré avec une force proportionnelle à celle de
l'élément négatif, les deux s'équilibrant ainsi et produisant une harmonie : la force vitale dont nous avons
déjà parlé.

Afin que les éléments négatifs qui entrent dans le corps humain aient la force et les qualités
requises, et qu'ils soient purs de toutes toxines chimiques, ils doivent passer par le foie qui, comme nous
l'avons dit, est un organe filtrant où sont choisis les éléments négatifs utiles et nécessaires et d'où les résidus
impropres sont rejetés sous forme de liquide ou de matière solide.

En continuant notre étude de la force vitale dans l'organisme humain, quelques faits très
intéressants nous aideront à analyser les causes de certaines maladies et à découvrir la meilleure manière de
les guérir. Lorsque les aliments atteignent le foie après le processus de la digestion, avec les éléments
négatifs qui les composent, ils sont soumis à une action remarquable: les albumines qui ont été digérées dans
les intestins sont examinées et subissent une purification, une partie des albumines sont rejetées comme étant
toxiques et inutilisables et une autre partie est mise de côté. La plus grande partie de l'amidon que nous
absorbons qui a été transformé en sucre par les divers sucs digestifs dans l'estomac et dans les intestins est
converti en glycogène par le foie, où il est mis en réserve jusqu'à ce qu'il soit utilisé soit pour donner des
calories au corps, soit pour augmenter sa vitalité. Le glycogène sert alors pour la production des substances
qui, par leur combustion, donnent la chaleur à l'organisme.

Nous ne devons pas croire, cependant, que le foie sert uniquement à filtrer, à purifier et à distribuer
les divers éléments nutritifs. Il remplit un autre rôle très important. En effet, une parfaite intelligence semble
se manifester en cette grande glande, bien plus que chez les autres organes ou parties du corps.

Après tout le foie n'offre que peu de différence avec les autres glandes qui accomplissent des
choses remarquables, non seulement pour la partie physique du corps, mais également pour le corps
psychique et astral. Nous reviendrons d'ailleurs sur ce sujet un peu plus tard. C'est le foie qui contrôle la
quantité de calories à fournir au corps et en cela son intelligence s'exerce par le moyen de la conscience
subjective. Nous trouvons là encore un exemple du contrôle des activités vitales par cette conscience
subjective, c'est à-dire par la Conscience Divine en l'homme, laquelle se trouve partiellement dirigée par la
conscience objective , ou par la volonté. Si tout le sucre formé par la digestion des amidons devait rester dans
le tube digestif, sans contrôle, nous verrions bientôt que plus de la moitié de la nourriture que nous aurions

Deuxième cercle communication n° 6 15


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prise selon une alimentation normale, c'est à-dire un peu plus d'une livre par jour, serait transformée en
substances combustibles qui donneraient au corps une chaleur excessive. D'un autre côté, si le sucre reste
trop longtemps et en trop grande quantité, ou s'il n'est pas oxydé et brûlé par le processus qui opère dans le
foie, les reins doivent éliminer rapidement cet excès de sucre et ainsi l'organisme perd une grande quantité de
calories, que le corps ne pourrait donc utiliser.

Le foie
L'action du foie ne se manifeste pas de la même façon sur tous
les sucres. De même qu'il existe différentes sortes de combustibles, il y
a différentes sortes de sucres : certaines peuvent être aisément
transformées, gardées et distribuées, alors que d'autres sont à l'origine de
troubles sérieux. Parmi ces derniers nous trouvons les sucres raffinés, le
sucre blanc; si l'on s'en sert journellement, tôt ou tard, il en résulte des
perturbations de l’organisme. Par contre le maltose, qui provient d'une
saccharification incomplète de l'amidon dans la digestion, et le lévulose,
sucre naturel du miel et de certains fruits, sont plus facilement digérés et
conviennent à toute personne en bonne santé.

Les reins sont en étroite relation avec le foie, car ils filtrent les liquides avant leur élimination et ils
remplissent certaines autres fonctions. Les liquides inutilisables sont envoyés vers la vessie, qui, de même
que les reins, doit cependant rester libre de tout élément toxique. Si les boissons absorbés par le processus de
digestion contiennent une trop grande quantité d'alcool, ou trop d'éléments toxiques, tôt ou tard, non
seulement l'estomac et les intestins, mais également le foie et les reins, seront attaqués et atrophiés par ces
éléments toxiques qui les traversent. Les membranes de ces organes sont en effet très délicates et l'alcool
ainsi que d'autres éléments nuisibles peuvent brûler non seulement les muqueuses de l'estomac, détruire les
villosités intestinales mais aussi attaquer les reins et la vessie.

Lorsque les éléments appropriés ont été sélectionnés dans le foie, filtrés et réduits en fines
particules, ils forment une substance semi-liquide qui entre alors dans le courant sanguin. Nous nous
trouvons là encore en face d'un des grands mystères de l’existence.

Ce n'est qu'en 1616, l'année au cours de laquelle les Rosicruciens lancèrent leurs premiers
manifestes pour proposer au monde un peu de la connaissance qu'ils possédaient, qu'un médecin démontra
d'une façon irréfutable le mécanisme de la grande et de la petite circulation sanguine. Il est intéressant de
noter que selon Harvey Spencer Lewis l'un des patients de ce médecin fut Francis Bacon, Imperator de la
Rose+Croix, homme d'une vaste érudition, qui comprenait parfaitement les mystères de la vie et avait peut-
être aiguillé le Dr. William Harvey en ses recherches. Ce dernier eut ses détracteurs, particulièrement à la
faculté de médecine de Paris, mais Hoffmann et Descartes le soutinrent et il eut la consolation, vers la fin de
ses jours, de voir sa théorie adoptée par les scientifiques européens de l’époque.

Au temps des écoles de mystères, Aristote enseignait déjà que le sang était en quelque sorte créé
dans le foie par la nourriture, qu'il allait vers le coeur et repartait par les veines pour vivifier tout le corps.
D'autres mystiques du Proche-Orient enseignait ces mêmes théories mais y ajoutaient que les artères
portaient, en même temps que le sang, une sorte subtile d'air, ou esprit, que dans notre terminologie
rosicrucienne nous appelons Noüs. C'est Galien qui, cependant, découvrit que les artères n'étaient pas,
comme leur nom semble l'indiquer, de simples vaisseaux par lesquels passait l'air, mais que l'air était dans les
cellules du sang qui, elles, passaient justement par les artères. L'idée générale, à cette époque, était que le
sang ne se mouvait que très lentement dans certaines parties du corps et restait immobile en d'autres parties à
moins qu'il n'y ait une coupure ou une blessure par laquelle il pouvait s'écouler, ce qui produisait alors un peu
de mouvement dans les veines et les artères proches de la blessure. On croyait aussi que le sang était
différent selon les parties du corps irriguées.

Les anciens n'avaient pas notre conception du coeur, agissant comme une sorte de pompe qui
mettait le sang en circulation. Ils savaient bien qu'il y avait un mouvement du coeur mais pensaient que
c'était l'énergie de l'esprit qui causait les pulsations. Nous pouvons, par ce qui précède, nous rendre compte

Deuxième cercle communication n° 6 16


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du peu de connaissance que l'on avait autrefois relativement à cette partie importante du processus vital
humain.

L’AIR, SOUFFLE DE VIE

Nous vous avons déjà dit que l'élément négatif fourni par la nourriture ne constitue que la moitié de
la force vitale. Ces éléments négatifs, sous la forme de petites cellules sanguines, passent dans le système
circulatoire, et de là, directement vers le côté droit du coeur, d'où ils sont pompés vers les mystérieuses
alvéoles des poumons. C'est là que se poursuit le divin mystère de la vie.

Les poumons sont deux sortes de grandes cavités dans lesquelles pénètre l'air que nous respirons.
L'une des choses importantes que nous connaissons à leur sujet est qu'ils peuvent être affectés par les
rhumes, les refroidissements et devenir un foyer d'infection, de même que par une altération des tissus, soit
dans un poumon, soit dans les deux. Nous savons aussi que lorsqu'il y a congestion pulmonaire, la respiration
devient difficile et douloureuse. Nous savons encore que nous devrions respirer profondément pour remplir
les poumons d'air, et ensuite exhaler aussi complètement que possible pour que tout l'air vicié en sorte. En
dehors de ces quelques points on connaît peu de choses en général sur le vrai processus de l'activité
pulmonaire.

Par les petites alvéoles et les milliers de petites cellules qui les composent, les poumons
apparaissent comme deux éponges assez volumineuses. Lorsque nous faisons une profonde aspiration, l'air
pénètre dans toutes les petites cavités, et plus l'aspiration est complète, plus elles se remplissent d'air. Mais si
dans les lobes inférieurs des poumons il reste de l'air vicié, l'air pur ne peut y entrer. Chez la grande majorité
des personnes, la respiration n'est pas complète, c'est à dire que seule la
partie supérieure des poumons reçoit l'air pur et évacue l'air vicié, la moitié
inférieure gardant l'air vicié. Vous avez déjà certainement pu remarquer que
l'air qui séjourne dans les caves ou dans des endroits clos, conserve
l'humidité, que son odeur est désagréable et sent le moisi. Cet air dévitalisé
est particulièrement nocif. De même dans une salle où toutes les fenêtres
sont fermées et où il y a de nombreuses personnes, l'atmosphère se remplit
de gaz toxiques, lourds, donne une tendance au sommeil, à la nervosité, avec
parfois des maux de tête.

Les poumons et le coeur

Les alvéoles des poumons sont les cavités où le sang est vitalisé, c'est-à-dire où les cellules
négatives du sang reçoivent leur polarité positive, qui fait de chacune d'elles comme une petite balle
magnétique et vivante. Celles du sang, comme toutes les autres cellules vivantes de l'organisme d'ailleurs,
ont réellement la forme de petites boules; il est vrai cependant que, sous le microscope et examinées en
certains endroits lorsque le sang n'est pas en état normal, elles sont quelque peu aplaties et n'ont pas la même
apparence que lorsqu'elles sont dans leur milieu habituel, comme, par exemple, dans les artères.

Lorsqu'elles sont dirigées du coeur vers les poumons, chacune d'elles, dans un bon courant sanguin,
apparaît comme une petite boule ronde, transparente avec une paroi extérieure, et à l'intérieur, le contenu est
composé de liquides et d'éléments minéraux de nature négative. Mais ce sang n'a pas alors en lui une vitalité
qui puisse donner la vie. Il doit recevoir une polarité ou magnétisme opposé pour que chaque cellule
devienne une chose parfaite et vivante. Lorsque le sang entre dans les poumons, il pénètre dans de petites
alvéoles qui se trouvent près de toutes petites chambres à air. Si vous pouvez imaginer une très petite
chambre avec une cloison dans le milieu, la divisant en deux plus petites, vous aurez une idée de ce qui se
passe dans les poumons. L'une de ces deux chambres a un petit canal qui permet à l'air d'entrer et de sortir, et
l'autre a également un canal permettant au sang d'entrer et de sortir. L'échange gazeux se fait à travers la
cloison, ou épithélium alvéolaire, et la mince paroi des vaisseaux capillaires. Vous pourrez comprendre que

Deuxième cercle communication n° 6 17


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lorsque la cellule sanguine est dans sa petite chambre, ou alvéole, et l'air pur dans l'autre alvéole, le
magnétisme dans l'air passe au travers de la mince paroi ou cloison et est absorbé par la cellule sanguine de
l'autre côté.

Vous vous souviendrez que nous vous avons expliqué que toute matière chargée de magnétisme
négatif cherche toujours son affinité, qui est le magnétisme positif manquant en elle. Les petites cellules
négatives du sang, dans les alvéoles des poumons, attirent vers elles le magnétisme de l'air, qui est dans les
alvéoles de l'autre coté de la paroi. Elles ont, plus que de tout autre chose, besoin de ce magnétisme positif.
Si vous vous représentez l'impression de tiraillement intérieur que vous ressentez lorsque vous avez faim,
vous n'aurez qu'une faible idée du désir qu'ont les cellules sanguines pour le magnétisme positif qui est dans
l'air. De même si vous prenez un aimant et si vous remarquez avec quelle force les aiguilles ou les clous y
adhèrent, vous vous rendrez compte comment les petites cellules sanguines négatives peuvent attirer vers
elles, pour l'absorber, la polarité positive de l 'air.

Vous avez appris que l'air que nous respirons est chargé d'une électricité ou magnétisme positif,
que nous avons nommé l'élément positif du Noüs. C'est cet élément magnétique et électrique de l'air qui,
dans les Saintes Ecritures, est appelé le souffle de vie. C'est l'énergie de l'esprit dont tout l'univers est
imprégné et qui constitue le mystérieux secret de la création divine. Nous le voyons en action et nous en
connaissons les résultats, mais nous ne savons pas de quoi il est fait. Il en est de même pour l'électricité dont
nous voyons les effets, mais que nous ne pouvons voir elle-même, ni savoir d'où elle vient tout en en
connaissant ses applications et en les utilisant.

Le coeur
Par la respiration nous remplissons nos poumons de Noüs, et dans ce
Noüs il y a une grande quantité d'éléments positifs dont le sang a besoin. Par
conséquent, chaque petite cellule sanguine négative absorbe autant qu'elle
peut de ce Noüs positif, et plus elle sera forte et saine, meilleur sera son
magnétisme, plus elle absorbera et retiendra de Noüs. Par contre, les cellules
provenant d'une alimentation défectueuse ou insuffisante, et qui sont affaiblies
par les toxines de notre organisme, ne prennent que peu de l'élément positif et
ne sont pas fortement magnétiques.

Dès que ces cellules négatives sont chargées de la qualité positive,


elles vibrent de vitalité et sont comme de petits aimants possédant les qualités
positives et négatives. Chacune d'elles est un centre de vie indépendant et est
immédiatement poussée d'un côté du coeur vers l'autre côté, sur la gauche.
Dès que la valve, dans cette partie de l'organe, est remplie de cellules
sanguines, le coeur se contracte et pousse ces cellules vitalisées dans un grand vaisseau qui se trouve à la
partie supérieure du coeur, l'aorte, qui se courbe pour former la crosse aortique. C'est le vaisseau principal
qui fournit tout le sang rouge à toutes les parties du corps.

Lorsque le coeur bat normalement il se contracte à la cadence de soixante, quatre-vingt, ou quatre-


vingt-dix pulsations à la minute. Autrement dit, plus d'une fois chaque seconde le côté gauche du coeur est
rempli de sang et envoie ce sang dans le circuit sanguin. Ces cellules rouges, par conséquent, partent par ce
que l'on appelle les artères, qui sont justement les vaisseaux destinés à transporter le sang nouvellement
vitalisé. Lorsque les cellules ont abandonné leur vitalité et ont besoin d'être rechargées, elles retournent au
coeur par les veines.

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LE GLOBULE ROUGE, MESSAGER D’ENERGIE

Nous allons nous occuper maintenant de l'un des plus importants groupes de lois relatives au secret
de la vie, de la santé et de la maladie. Les principes que nous allons vous indiquer ont une valeur
fondamentale et ils sont absolument uniques en leur genre.

Cette compréhension relative aux causes des maladies et aux diverses activités du corps humain,
vous permettra de faire certains diagnostics, d'aider autrui et de vous aider vous même d'une façon qui vous
surprendra sans doute et, même si vous ne les donnez pas vous-même, vous pourrez indiquer les meilleurs
traitements à suivre.

L'un des points importants sur lesquels peut exister un désaccord avec d’autres points de vue se
rapporte à la forme et à la nature des cellules sanguines. On parle beaucoup des globules rouges et des
globules blancs du sang, de leur forme, de leur nature chimique, de leur but, de leurs fonctions, mais, comme
toutes les grandes lois de la nature, ces choses peuvent être expliquées en termes très simples si nous les
dépouillons des théories et des spéculations qui ont été ajoutées.

Nous attirons donc à nouveau votre attention sur certains points fondamentaux afin que nous
puissions aller de l'avant dans cette leçon. Nous insistons sur le fait que le réel facteur actif du courant
sanguin est le globule rouge, cellule de forme globulaire comme son nom l'indique, et qui est formé des
éléments chimiques provenant de la nourriture et de la boisson que nous absorbons. Au point de vue
chimique, ce n'est rien d'autre qu'une combinaison des éléments qui sont nécessaires à la formation des tissus
et des os, au remplacement des parties usées, au maintien en état normal du corps, en sa composition
chimique et physique. Nous savons que le mot rouge se rapporte à la coloration du pigment
d'oxyhémoglobine contenu dans la partie centrale et semi fluide de la cellule sanguine.

Le sang qui circule dans les milliers de vaisseaux plus ou moins importants du corps humain,
pourrait être comparé à l'eau qui coule dans une multitude de petits canaux d'irrigation d'une prairie, et, au
fur et à mesure que l'eau passe, elle suinte dans le sable ou dans la terre pour humecter tout le sol. Si vous
avez vu des canaux d'irrigation en formation entrecroisée dans une grande prairie, dans un verger ou dans un
champ, vous aurez remarqué que l'eau, après avoir coulé librement pendant un certain temps, filtre dans le
sol adjacent aux canaux, de chaque côté, et ainsi donne de l'humidité à la section tout entière.

Les vaisseaux sanguins, dans le corps humain, ont une longueur de plusieurs centaines de mètres,
ils couvrent toutes les plus petites parties du corps et il serait à peu près impossible de piquer une aiguille, à
n'importe quel endroit de la peau, sans perforer un vaisseau sanguin. D'ailleurs, s'il y avait une partie du
corps qui n'était pas parcourue par ces vaisseaux, elle se refroidirait, s'engourdirait , deviendrait anormale.
Parfois, au cours d'opérations chirurgicales, si un nombre important de vaisseaux sanguins sont sectionnés et
que les parties terminales sont closes, la partie intéressée du corps ne reçoit plus un afflux normal de sang et
il y a toujours une sensation désagréable particulière. Il est rare, cependant, qu'au cours d'une intervention
chirurgicale tous les vaisseaux d'une même partie du corps soient sectionnés et qu'elle ne reçoive plus aucun
afflux sanguin.

Vous pouvez vous représenter, en pensée, ces cellules sanguines comme de petits globes remplis
d'un liquide rouge. Vous savez que lorsqu'une goutte de liquide tombe sur du verre, elle s'aplatit, mais si elle
tombe sur de l'huile ou un liquide qui n'exerce sur elle aucune pression, elle reste sphérique. Les cellules
sanguines ne sont pas creuses, elles sont solides et lorsqu'elles s'imprègnent de la vitalité que leur
communiquent les poumons, elles sont d'une belle couleur rouge. Nous avons appris dans nos leçons que la
vie ne dépend pas des seuls éléments chimiques.

Il y a de nombreuses années, deux grands savants firent des essais pour se rendre compte si des
éléments chimiques, seuls, pouvaient produire la vie : ils s'appelaient Loeb et Littlefield. L'un deux croyait
pouvoir créer la vie artificiellement au moyen d'une combinaison appropriée d'éléments chimiques, et l'autre
prétendait que lorsqu'on mettait en présence certains éléments chimiques, une génération spontanée se

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produisait. Ils firent donc ensemble des recherches sur cette génération artificielle et spontanée. Ils réussirent
à créer deux sortes de petits poissons artificiels dans l'eau, par la combinaison de sels et d'éléments
chimiques, mais lorsqu'ils atteignaient une certaine grosseur à un moment donné de leur croissance ces
poissons mourraient d'inanition, les deux savants n'ayant pas trouvé l'aliment qui devait leur être donné pour
fournir une vitalité supplémentaire.

Après de nombreuses années de recherches le Dr. Littlefield prouva au Dr. Loeb que la génération
artificielle ou spontanée n'existait pas, autrement dit, que les éléments chimiques seuls étaient incapables de
produire la vie.. Lorsqu'ils firent des essais de leurs formules chimiques dans le vide, ou l'air ne pouvait
atteindre les éléments chimiques, aucune vie ne se manifestait. Ils filtraient et purifiaient l'air d'un façon aussi
parfaite et absolue que possible, afin qu'il soit à l'abri de tous germes, et si cet air atteignait les liquides des
éléments chimiques dont ils se servaient, une forme de vie apparaissait promptement. Sans air, rien ne se
produisait, mais les essais des deux savants prouvaient tout au moins que la vie ne provenait pas de germes
sinon d'autre chose qui, dans l'air, n'était pas de nature chimique, mais invisible et intangible et qui ne
pouvait être filtré ou détruit.

Les cellules sanguines doivent être imprégnés de la vitalité qui est dans l'air, autrement dit Noüs
doit s'accrocher à chaque cellule puis pénétrer jusqu'au coeur de chacune d'elles. Auparavant elles sont
purement négatives et, bien que ces cellules aient en elles l'énergie de l'esprit qui en maintien ensemble les
électrons et les atomes, il n'y a aucun pouvoir créateur et reproducteur en la cellule jusqu'à ce que la moitié
positive de sa nature soit imprégnés par l'addition de Noüs. La cellule ne peut vivre que si elle a en elle à la
fois l'énergie positive et l'énergie négative. La partie positive de la force vitale qui est en tout l'univers nous
vient de Noüs par l'air que nous respirons. Les poissons, dans la mer, aspirent ce Noüs en absorbant les
cellules d'air qui se trouvent dans l'eau. Les plantes respirent également, et sans air elles ne peuvent vivre; de
même tous les animaux, de toutes les espèces, doivent avoir de l'air pour pouvoir vivre.

Les cellules sanguines passent donc dans les chambres à air des poumons où elles sont imprégnés
par le magnétisme de Noüs et vitalisées. Ce magnétisme n'ajoute rien au poids de la cellule et il n'a aucune
qualité chimique ou physique. Cependant il change la couleur de la cellule et la porte au rouge vif, et c'est
par cette indication que nous pouvons voir les cellules vitalisées et celles qui ne le sont pas. Lorsque la
cellule a repassé son énergie aux tissus, dans le corps, elle perd un peu de sa couleur rouge, devient plus pâle,
ou revêt une couleur plus violacée, plus ou moins foncée selon la quantité d'énergie qu'elle a donnée aux
tissus. C'est alors que ces cellules entrent dans les veines, et c'est pourquoi nous remarquons les veines
bleuâtres ou plus ou moins violacées qui apparaissent à la surface du corps, là où l'épiderme est plus ou
moins transparent.

Lorsqu'il y a quelque trouble dans le fonctionnement de l'organisme, le sang est dégradé sur le plan
chimique et il n'absorbe que peu de Noüs dans les poumons. Les cellules sanguines sont alors pâles et faibles
et c'est la cause de l'anémie dans tout l'organisme.

Nous devons nous rappeler que chaque cellule ne peut absorber que la quantité de Noüs qui sera en
harmonie avec ses vibrations négatives, c'est a dire qu'elle ne prendra que la vitalité positive qui peut
correspondre à ses besoin, selon sa propre énergie négative. Elle n'est pas de dimension plus petite qu'une
cellule forte, mais elle est plus faible en ses éléments chimiques négatifs et, par conséquent, lorsqu'elle passe
dans les poumons, pour y être imprégnée de Noüs, elle n'en peut absorber que ce qui sera en harmonie avec
la phase négative de sa composition chimique. Par conséquent, si le foie fonctionne mal par suite d'un
mauvais régime alimentaire, par une déficience du système digestif ou du fonctionnement des glandes qui
contrôlent la digestion et l'élaboration des cellules sanguines, ou encore par suite de la déplétion de l'énergie
nerveuse qui préside au fonctionnement de ces glandes, toutes les cellules qui seront élaborées dans le foie
seront appauvries en leur composition chimique négative, elles n'absorberont qu'une petite quantité de Noüs
et repasseront dans le corps dans un état de vitalisation partielle. Ceci est la cause réelle de l'anémie.

Nous voyons donc qu'il ne suffit pas, au malade anémique, de manger davantage et de prendre une
nourriture plus forte, plus énergétique, il faut encore que l'estomac, le foie et certaines glandes fonctionnent
normalement. Les jus de fruits et certains toniques contenant du fer et certains autres éléments chimiques

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peuvent aider à fortifier les cellules sanguines qui, par suite, prendront plus de Noüs et seront mieux
vitalisées. Mais la cause réelle de toute déficience doit être corrigée en tout premier lieu, et cela ne peut se
faire qu'en améliorant le processus de la digestion et le fonctionnement des glandes et du foie.

Lorsque les cellules sanguines ont reçu, dans les poumons, leur charge magnétique de Noüs, elles
passent dans le coeur et, du coeur, sont envoyées dans la crosse aortique dont nous avons parlé
précédemment. C'est de cette crosse aortique que part le sang rouge vitalisé pour être distribué dans tout le
corps en passant par les artères. Il frotte contre la membranes de ces artères à certains points desquels le
courant sanguin bifurque dans de plus petits vaisseaux qui, à leur tour, écoulent le courant dans des vaisseaux
plus petits encore. Tout au long de leur voyage, les petites cellules rouges abandonnent et déchargent une
partie de la charge de Noüs qu'elles ont prise dans les poumons, ainsi que certains éléments chimiques
provenant de la nourriture et de la boisson. C'est ainsi que les éléments chimiques et la vitalité sont fournis à
toutes les parties du corps par les cellules sanguines qui les ont reçus par la voie de la nourriture et du Noüs
qu'elles ont absorbés.

Ceci constitue l'un des processus les plus merveilleux et les plus étonnants de la Nature. On trouve
cette même méthode de circulation dans toutes les espèces végétales et animales et, en fait, en tout ce qui vit.
A l'extrémité de chaque artère se trouve un réseau de vaisseaux très fins : les capillaires. Lorsque les cellules
sanguines atteignent ces capillaires, elles ne vont pas plus loin et sont arrêtées dans leur mouvement pendant
quelques secondes. Et parce que les membranes de ces vaisseaux sont très fines, les éléments chimiques et le
Noüs du sang sont déchargés au travers des parois et ils se répandent dans les tissus et autres parties
adjacentes. Puis, un moment après, la cellule, plus petite et plus faible, est attirée hors des capillaires et
rejetée vers un autre vaisseau, la veine. Toutes ces veines s'unissent en plusieurs plus grands vaisseaux, qui
se joignent à leur tour à d'autres vaisseaux jusqu'à ce que le sang dévitalisé et bleuâtre ou légèrement violacé
retourne vers le côté droit du coeur. Là, le coeur pompe ce sang dévitalisé des veines pour le porter de
nouveau dans les poumons, où il reçoit une fois de plus une charge de Noüs. En même temps, la composition
chimique du sang est améliorée dans les veines par l'addition de nouveau éléments de nature chimique, de
sorte que lorsqu'il atteint les poumons les cellules ont une forte qualité négative, prête à recevoir la qualité
positive de Noüs.

Nous voyons maintenant, par ce processus, que tout aussi bien que le côté chimique, le côté
physique doit être convenablement alimenté par une bonne nourriture, par le bon fonctionnement du système
digestif, particulièrement du foie et des glandes, de même le côté positif de la cellule, appelé Noüs, doit être
convenablement fourni par une respiration suffisante et complète. Quel que soit le soin que nous apportions,
par la nourriture, à donner la qualité négative aux cellules, à moins que nous ne respirions convenablement,
celles-ci ne peuvent être parfaitement rechargées de Noüs et revitalisées. Comme nous l'avons déjà dit, d'un
autre côté, sans une bonne alimentation, la respiration ne suffit pas au bon fonctionnement de l'organisme et
un affaiblissement de la qualité négative amène infailliblement un affaiblissement personnel de la qualité
positive. Vous comprendrez ainsi que certaines méthodes orientales de respiration, pendant des heures avec
peu de nourriture et moins encore d'exercice, ne peuvent donner que de piètres résultats pour le maintien de
la santé.

Nous avons déjà attiré votre attention sur le danger d'un long séjour de l'air vicié qui peut rester
dans les poumons. Lorsque les cellules sanguines reviennent dans les poumons pour y recevoir l'énergie de
Noüs, elles y abandonnent aussi une partie des gaz viciés résultant de leur composition chimique. Car ces
cellules sont soumises à une constante usure au fur et à mesure de la réaction chimique des éléments les uns
sur les autres, de leur fermentation, de leur désintégration, et elles émettent des oxydes ou des gaz viciés qui
restent dans les parties inférieures des poumons. A moins que nous ne respirions profondément, que nous
n'exhalions complètement l'air qui peut se trouver dans les lobes inférieurs, et que nous ne le remplacions par
de l'air pur, cet air vicié, y restant pendant des heures, altère la composition des cellules sanguines et
empêche leur parfaite revitalisation, ce qui provoque de la somnolence, de la nervosité, et favorise la
maladie, parfois pour des causes très légères.

Rappelez-vous que les gaz toxiques et certains oxydes sont des gaz lourds qui, par leur propre
poids, sont maintenus dans les lobes inférieurs des poumons où ils accomplissent leur travail néfaste, heure

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après heure. C'est pourquoi il est bon, par l'exercice, par de profondes respirations et des exhalations
complètes plusieurs fois par jour, d'amener les poumons à leur plein développement, à leur pleine capacité et
ainsi, de forcer l'évacuation des gaz toxiques. Ce mode de respiration, à l'air libre, accompagné de
mouvement de la partie supérieure du corps, favorise l'expansion des poumons, est beaucoup plus efficace et
important pour le développement mental, physique et spirituel de l'être humain que des exercices de
respiration faits dans la position assise et dans une chambre close ou règne un air vicié et, peut être, de
mauvaises odeurs. C'est pourquoi l'air vicié, exhalé par plusieurs êtres humains dans une chambre, devrait
être chassé aussi souvent que possible et remplacé par de l'air frais, rempli de l'élément Noüs. Une personne,
enfermée dans un espace très étroit où l'air pur ne pourrait pénétrer, serait rapidement empoisonnée par celui
qu'elle aurait respiré pendant un certain temps. les voitures des transports en commun, les salles de théâtre,
les lieux de réunion qui sont remplis de la respiration de nombreuses personnes, d'odeurs de transpiration, de
fumée, d'éléments chimiques de toutes sortes, sont causes de nombreuses formes de maladies et
particulièrement de maux de tête, de somnolence, d'un appauvrissement du sang.

LA CELLULE, CONSCIENCE CREATRICE

Nous tenons à préciser que selon les anciens rosicruciens les cellules rouges ont un noyau; ce qui
est contraire à l'enseignement d'autres écoles. Il y a là une importante distinction. N'en pas tenir compte serait
faire perdre à nos principes fondamentaux une grande partie de leur valeur. Si l'on ne veut pas reconnaître
qu'il y a un noyau positif dans le corps de chaque cellule, on ferme la porte à la compréhension d'un principe
essentiel relatif à la nature de la vie, à son origine, à la nature et à la cause des maladies et aussi aux
possibilités de guérison.

Nous insistons aussi sur un autre point au sujet des globules rouges : c'est qu'il y a en chacun d'eux
une forme créatrice de conscience, ou une énergie créatrice qui est de nature divine et totalement
indépendante de la qualité chimique qui réside dans la partie physique et négative de la cellule. Ce n'est pas
la seule qualité positive de Noüs qui vitalise la cellule ou est importante dans le maintien de la vie, il y a
aussi cette conscience dans chaque cellule, qui a un pouvoir créateur. C'est une énergie instinctive dont le
seul but, la seule activité, est de créer, de construire et cette énergie n'existe pas seulement dans les cellules
sanguines mais dans toutes les cellules du corps.

Comme il y a un certain nombre de cellules différentes ou de catégories de cellules dans le corps,


chaque catégorie a cet instinct, cette conscience ou ce pouvoir créateur, qui diffère légèrement en chacune
d'elles. C'est-à-dire que ce qui fait la différence entre une cellule des os et une cellule des tissus, des cheveux,
des nerfs, ne vient pas seulement de la composition chimique, ou partie négative de la cellule, mais aussi de
la conscience créatrice de la cellule-même. Cette conscience tend à amener toutes les cellules de même genre
à s'assembler, à se rechercher, à s'aider l'une l'autre dans la manifestation de leur instinct créateur. Pour cette
raison les cellules qui composent les cheveux, ou les racines des cheveux, tendront à s'assembler et
travailleront ensemble comme le feraient les ouvriers d'une fabrique, qui unissent leurs efforts et leur habileté
pour produire une chose définie. Par conséquent, les cellules qui composent les tissus et les membranes sont
différentes et s'unissent avec leurs semblables. De même les cellules qui créent les larmes, ou le liquide de la
partie transparente de l'oeil sont toutes de types différant un peu par leur composition chimique, mais aussi
par leur conscience créatrice.

Cette conscience, dans chaque cellule, est d'origine psychique ou autrement dit métaphysique ou
cosmique. Les matérialistes, qui nient l'existence de l'âme ou de toute forme de conscience ou d'élément
divin en l'homme et en la matière vivante, attribuent cette conscience à une simple réaction de ses éléments
chimiques. Ils essaient de réduire toutes choses à une affaire d'action et de réaction matérielle et physique. Ils
éliminent la « conscience » qu'ils appellent la « mécanique d'action et de réaction ». Mais on ne peut changer
la nature d'une chose par le seul fait qu'on lui donne un nom diffèrent et, en dernière analyse, ces
matérialistes devront admettre que toute forme automatique d'action et de réaction, de la part de ces diverses
cellules, doit être une forme d'intelligence, car nous ne pouvons concevoir qu'elles agissent et réagissent en
accord avec certaines lois définies sans qu'il y ait en elles une sorte d'intelligence ou de conscience

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intellectuelle; et même si l'on nie l'existence de la Divinité on doit admettre que cette forme de conscience
intelligente dans les cellules diffère distinctement de celle qu'exerce l'homme par le moyen de sa conscience
objective ou de son raisonnement objectif.

A ce point de votre étude de la communication, nous vous demandons de vous pencher quelques
instants sur la signification du mot « conscience ». Vous rédigerez un rapport de cette réflexion qui fera la
synthèse de ce que ce terme vous aura inspiré, et vous nous l’enverrez. La communication suivante pourra
alors vous être expédiée pour peu que le délai fixé entre ces deux communications soit révolu.

Lorsqu'une démonstration fut faite il y a quelques années, que des grains de blé trouvés dans une
ancienne tombe égyptienne et incontestablement vieux de plus de mille ans, pouvaient être rendus à la vie,
les scientifiques plaçaient leur foi en la permanente et immortelle existence de cette étrange conscience
créatrice qui est en toutes cellules de matière. Un grain de blé est composé de milliers de ces petites cellules,
et quoiqu'il ait été desséché pendant des centaines d'années, cette conscience créatrice qui, à l'origine, s'est
développée dans les cellules du grain de blé, doit y être restée, car elle peut être endormie mais n'est jamais
détruite. Et même si le grain de blé est moulu et réduit en farine, et tellement transformé qu'il ne puisse
germer, il restera dans chaque petite particule de farine une conscience créatrice. Par cette réduction en
poudre, ou en. farine, certains des éléments matériels peuvent être altérés, mais la conscience reste, bien
qu'on ne puisse planter cette farine ni la faire croître parce que les particules ont été tellement séparées que
l'action chimique du grain, en sa forme originale, a été détruite.

Ainsi, lorsque les grains de blé trouvés dans la tombe égyptienne furent plantés, non seulement
l'humidité et les éléments chimiques de la terre entrèrent en action sur les grains, mais aussi le magnétisme
terrestre. De cette façon, le pouvoir créateur, dans chaque cellule, pouvait diriger et contrôler cette action
chimique terrestre, obliger le grain à croître et à former une plante de l'espèce du blé. Cette plante à son tour
pouvait produire du blé selon sa propre nature. C'est cette même conscience créatrice qui empêche le grain
de blé de produire une autre plante, tomate, pomme de terre, vigne, ou autre; tout comme c'est la conscience
propre de chaque cellule du sang ou des tissus, qui les pousse à s'assembler selon leur espèce et à produire
une réplique de ce que représente leur propre conscience. La cellule du cheveu, par exemple, à la conscience
du cheveu, et la cellule de la matière osseuse à la conscience de l'os; et toutes tendront à se reproduire selon
leur type, quel que soit l'endroit où elles se trouvent.

On trouve une remarquable démonstration de ce fait dans le déséquilibre particulier de l'organisme


que l'on appelle un kyste. Lorsqu'on trouve un kyste dans le corps humain, il a généralement la forme d'une
sorte de poche ou excroissance artificielle de divers tissus. Au centre on peut souvent trouver des fragments
d'os, de membranes ou de tissus provenant de diverses parties du corps, parfois aussi de dents, de cheveux ou
autres formes de matière humaine. Ces kystes sont formés par certaines cellules différentes du corps qui se
sont égarées et qui au lieu d'aller à l'endroit où elles devraient être, lorsqu'elles passent par le courant
sanguin, s'en vont par l'espace qui leur est ainsi ouvert entre des couches de tissus si elles trouvent une sortie
ou un petit orifice dans les vaisseaux artériels. D'autres cellules de même nature sont attirées par ces cellules
errantes, puis d'autres encore par suite de l'énergie créatrice qui est ainsi mise en mouvement. Il se produit la
même chose que lorsque plusieurs personnes se groupent dans une rue. D'autres s'approcheront pour
connaître la raison de l'excitation des premières. Ainsi procèdent les cellules, passant par la même voie que
les premières cellules errantes; certaines seront des cellules de nature osseuses, d'autres seront celles
spécifiquement destinées à former les cheveux, d'autres les dents, et, ainsi de suite.

Dès l'instant que des cellules s'assemblent ainsi, la nature se rend compte qu'il se passe quelque
chose d'anormal et les cellules normales environnantes commencent à réagir contre ces cellules capillaires ou
osseuses et elles cherchent à se protéger. Elles créent alors une sorte spéciale de tissu organique pour
entourer le groupe de travailleurs indésirables. C'est ainsi qu'elles forment un sac, ou poche, et les cellules,
ainsi mises en leur action de défense, travaillent avec vigueur pour établir un mur épais, attirer à elles
d'autres cellules de leur même espèce pour qu'elles les aident, jusque à former une large excroissance, ou
tumeur, au centre de laquelle les cellules errantes continuent leur travail. Le développement de cette tumeur,
ou kyste, continue jusqu'à ce qu'il se produise une douleur par la pression exercée sur les tissus environnants,
et qu'il gène la fonction des organes jusqu'à ce que ce kyste soit éliminé par une intervention chirurgicale.

Deuxième cercle communication n° 6 23


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On a constaté parfois le fait que des personnes de soixante ou soixante-dix ans, ont eu une parfaite
santé toute leur existence puis, soudainement, ont découvert que de nouvelles dents se formaient pour la
troisième fois de leur vie. Lorsque le processus de formation est commencé par quelques cellules dentaires
dans les gencives, ces cellules en attirent d'autres semblables, tout comme elles le firent chez le bébé et
ensuite chez l'enfant lorsque les secondes dents ont été formées. Le résultat est une troisième dentition de
grandeur normale. Dans un organisme où une santé normale a toujours été maintenue, le pouvoir créateur des
diverses cellules du corps est aidé par l'énergie vitalisante contenue dans les globules rouges du sang qui
donnent à ces cellules l'énergie nécessaire à leur continuel travail conscient et créateur.

En un sens, chaque cellule du corps est comme une petite créature vivante et distincte, car chacune
a sa durée individuelle d'existence, travaille et croît. Elle a son propre processus de respiration car elle
absorbe et prend en elle-même sa nourriture et elle s'alimente sur le courant sanguin où elle puise l'énergie
que requiert sa propre conscience. Il est intéressant de noter que ces cellules, dans le corps, ont une
périodicité de sept semaines. A la fin de la sixième semaine elles commencent à perdre de leur vigueur et à
s'affaiblir; leur terme d'activité consciente est donc de sept semaines à la fin desquelles la conscience qui
était en elles ne peut plus se servir de ce corps cellulaire épuisé, et elle attire un nouveau corps chimique
physique et commence à croître de nouveau d'un très minuscule agrégat d'éléments chimiques qui se forme
autour du petit noyau, jusqu'à ce qu'il atteigne la grandeur d'une cellule normale.

Chacune des catégories de cellules est légèrement différente des autres mais toutes sont
entièrement renouvelées au bout de quelques semaines. Il y a environ cinq mille milliards de cellules rouges
qui doivent être recrées, en addition aux globules blancs et en addition aussi à toutes les autres cellules du
corps humain. Les scientifiques sont arrivés à cet étonnant total en calculant le nombre moyen de cellules
sur un millimètre cubique et ensuite faisant la proportion sur la totalité du corps. Il est généralement reconnu
que le sang seul pèse la douzième partie du poids total du corps et que ce poids varie selon l'état de santé et le
milieu dans lequel on vit. Par exemple, ce poids baisse par la déshydratation lorsqu'il y a privation d'eau, de
même qu'en cas de diarrhée, de vomissement, d'hémorragie, de choc opératoire, alors que le volume est
augmenté en cas de fièvre. Il peut y avoir aussi des variations dues à la température, à l'altitude, à la
constitution, à la nutrition, l'âge. Nous voyons ainsi que le nombre de cellules sanguines que nous devons
fabriquer chaque jour dépend de facteurs variables, et nous pouvons nous rendre compte que beaucoup plus
de cellules sont usées en chaque minute, durant les périodes d'exercice physique ou de travail, que durant les
périodes de détente et de sommeil.

Ces cellules usées, avant d'être réduites à leur seul état chimique et d'être évacuées comme déchets,
passent par un stade d'épuisement et de putréfaction. Si les autres cellules sanguines sont dans un état normal
de santé et que le courant sanguin est pur, ces matières usées seront évacuées sans causer de troubles dans
l'organisme et sans créer de maladies. Dans le cas contraire, ces déchets physiques peuvent causer un
empoisonnement du sang.

LA CIRCULATION SANGUINE, SOURCE DE VIE

Chez l'adulte, il y a environ de cinq à sept litres de sang en circulation dans le corps entier, en un
courant continu, partant du coeur, faisant le circuit tout entier et y retournant, environ quatre mille fois par
jour. Autrement dit, le courant sanguin passe par chaque organe et chaque partie du corps, pour y apporter un
sang frais, environ quatre mille fois chaque vingt-quatre heures. Une toxine introduite dans le courant
sanguin, à n'importe quel endroit, circule plus lentement que le reste du courant, parce que chaque cellule
normale de ce courant se rend compte de l'intrusion d'un élément qui lui est étranger et qui apporte une
conscience et des vibrations destructrices, et une bataille s'engage pour empêcher la circulation des cellules
toxiques.

Tout « germe » ou matière dont la conscience ou l'action chimique tend à détruire, rencontre un
féroce antagonisme de la part des autres cellules du courant sanguin, si celui-ci est en état normal. Et la

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guerre est engagée par certaines cellules qui procèdent immédiatement à la dissolution, à l'affaiblissement ou
à la destruction des cellules indésirables. C'est ce qui cause une élévation de la température dans le corps, ou
de la fièvre, par une plus rapide action du coeur, un mouvement plus rapide du sang, et une congestion peut
se produire à l'endroit où la bataille est engagée. Ainsi l'élévation de la température sert souvent de
symptôme pour le diagnostic de la maladie. Certaines formes de cellules destructives, ou « germes »,
provoquent parfois une si violente bataille que la température s'élève à un haut degré; par conséquent, le
degré même de fièvre pourra aider à indiquer la nature de la maladie. Cependant cette forme de diagnostic
n'est ni sûre ni précise, car d'autres symptômes doivent l'infirmer ou la confirmer. Nous pouvons êtres sûrs
que lorsque la température du corps s'élève au-dessus d'un certain degré, il y a quelque chose d'anormal, et
c'est habituellement dans le courant sanguin, où la bataille est engagée contre la maladie. Par conséquent, un
poison injecté dans l'organisme n'atteindra pas chaque organe et chacune des parties du corps en quelques
secondes, comme on le prétend souvent. Pour affecter le coeur et arrêter son fonctionnement, ou pour que le
poison circule dans tout le corps et atteigne le cerveau, il faut plus de quelques secondes : le délai exact
dépend de la nature du poison et de l'endroit où il est introduit dans le corps. S'il est introduit directement
dans le coeur ou dans le cerveau, l'action sera naturellement rapide ou même soudaine.

La circulation du sang, qui fait passer dans le corps entier


plusieurs litres de sang trois ou quatre mille fois par jour, exige une
forte action rythmique du coeur. Si, dans une encyclopédie, vous
étudiez cette question, vous verrez que cette circulation est aidée par la
dilatation de certains vaisseau, qui font passer le sang dans les artères
de façon à ce qu'il y circule plus vite, et par d'autres vaisseaux comme
les veines qui se contractent pour que le flux de retour soit plus lent.
Vous trouverez également nombre de détails intéressants à ce sujet.
Les hémorragies sont causées par la rupture des vaisseaux qui
transportent le sang, et qui en laissent échapper une petite ou grande
quantité dans les tissus ou dans les cavités entre les tissus et les
organes. Lorsque le flux est trop abondant, il y a une rapide perte du
sang en circulation et l'hémorragie peut alors être sérieuse. Certaines
blessures peuvent couper, piquer ou déchirer d'importantes artères et
ainsi causer un afflux interne du sang en certains endroits sans aucun
signe extérieur. Cet afflux trop rapide peut affaiblir ou dévitaliser
l'organisme si rapidement que la mort survient au bout de peu de
temps.

Des ruptures moins importantes de vaisseaux peuvent


produire la congestion et d'autres états dont la nature peu prendre soin
de sa façon toujours constructive, par l'action de la conscience créatrice dans les cellules environnant
l'endroit endommagé, ou bien il peut être nécessaire qu'un praticien aide au processus naturel d'une manière
plus active. Lorsque la rupture se produit près du cerveau et qu'un caillot, ou plusieurs caillots de sang se
forment près du cerveau et y font pression, cette région cérébrale est alors affectée et il y a inhibition de
l'action de cette partie qui, souvent, cause une forme de paralysie partielle du corps. Car chaque hémisphère
cérébral est divisé comme le plan d'une ville et chaque section a la charge d'une partie du corps dans son
action musculaire, de quelque organe dans son fonctionnement, ou de quelque faculté comme celle de le
parole, de l'ouïe, du toucher, du goût ou de l'odorat. Lorsque cette pression sur le cerveau, que l'on appelle
souvent une « attaque » continue à s'exercer sans qu'il y soit porté remède, elle tend à s'accroître en force et
en efficacité jusqu'à anéantissement de la vie dans le corps tout entier.
Des exercices de respiration et une certaine action musculaire aident à la circulation du sang, en
forçant la contraction des vaisseaux et en les comprimant, aidant ainsi à une accélération de son action. C'est
ainsi que le corps s'échauffe par un exercice assez violent et qu'il se refroidit durant le repos ou le sommeil.
Pour cette raison, on a souvent recours aux massages et à certains exercices pour aider le courant sanguin
lorsqu'il est trop lent.

A l'extrémité des artères se trouvent de petits réseaux, ou petits vaisseaux, appelés capillaires.
Lorsque les cellules sanguines vitalisées atteignent ces capillaires, dont les membranes, autour des parois,

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sont extrêmement fines, toute l'énergie ou la vitalité contenue dans les cellules rouges traverse ces
membranes et est transmise à l'organe, au tissu, à l'os, aux racines des cheveux , ou à l'une quelconque des
parties entourées par ces capillaires.

Nous avons parlé de la conscience qui existe en chacune des cellules du corps, et il doit être évident
pour vous que les milliers de cellules qui composent les muscles du coeur ont une conscience, qui est
spécifiquement celle qui correspond à leur travail cardiaque et que, par conséquent, la masse entière de
matière qui forme le coeur a une conscience qui est comme l'intelligence du coeur. Le foie est composé de
cellules qui ont une conscience et une intelligence pour la fonction qui correspond au foie, ou. conscience
hépatique, et il en est des même pour tous les organes et pour toutes les parties du corps. La corps humain,
par conséquent, est une masse de cellules, chacune ayant sa conscience propre, qui cependant s'unit en une
conscience combinée, ou unité de conscience, et cette combinaison constitue la conscience psychique ou
cosmique de l'homme. Celle-ci est distinctement indépendante du cerveau, qui, de son côté, a l'intelligence
objective.

Cependant le cerveau est lui-même composé de cellules qui ont en elles la conscience psychique et
nous pouvons donc considérer le cerveau comme un organe important ayant deux formes de conscience :
premièrement la conscience psychique qui permet au cerveau de fonctionner normalement, et deuxièmement
la conscience objective qui résulte de la conscience psychique et est aidée par les cinq facultés : la vue,
l'ouïe, l'odorat, le toucher et le goût. Le résultat de ce fonctionnement du cerveau est ce que nous appelons la
pensée. Une autre fonction du cerveau consiste à diriger et à contrôler une partie de l'énergie nerveuse utilisé
dans le corps.

Ceci nous amène maintenant à une autre et très importante partie de notre étude métaphysique de
l'homme : nous allons nous occuper de son corps psychique et du fonctionnement de l'énergie nerveuse
employée aussi bien physiquement que psychiquement par l'être humain.

LE ROLE DU CORPS PSYCHIQUE

Considérant l'homme d'une façon générale, nous voyons donc en lui une dualité. Nous avons en
premier lieu une partie importante, physique et chimique, contrôlée par la conscience cérébrale; en second
lieu nous notons une autre partie aussi importante, psychique, composée de la conscience psychique de
toutes les cellules de son corps. Cette partie psychique de l'homme est comme un corps complet mais
invisible, qui occupe l'intérieur de son corps physique. Imaginez un corps invisible à l'intérieur d'un solide
corps physique et vous comprendrez ce que nous voulons dire. Vous pouvez penser à une sphère d'acier, à
peu près de la grosseur d'un ballon ordinaire, composée de façon apparente d'un métal rigide, et cependant
remplie de magnétisme à un tel point que chaque électron et chaque atome qui la compose est pleinement
imprégnée de magnétisme, et que ces atomes, unis ensemble, forment un corps intérieur dans la petite sphère
solide. Ceci illustre comment le corps physique de l'homme se double d'un corps psychique qui a des organes
et des parties psychiques, car la conscience psychique des cellules composant le foie constitue le foie
psychique et la conscience psychique des cellules composant l'estomac constitue l'estomac psychique; et de
même il y a un coeur psychique, un cerveau psychique, une vésicule biliaire psychique, des intestins
psychiques, des poumons psychiques et ainsi de suite pour les autres parties du corps. Chacun de ces deux
corps, le physique et le psychique, a sa fonction définie, contrôlée par une intelligence ou une conscience
définie, par un système nerveux dont l'énergie et l'intelligence particulières sont dirigées dans tout le corps.
C'est le rôle de la thérapeutique métaphysique de travailler avec le corps psychique dans la prévention ou la
guérison de la maladie, car c'est le corps psychique, en l'homme, qui contient, dirige et contrôle les actions
créatrices divines et constructives du corps physique tout entier.

Nous arrivons maintenant à une partie de nos études, où de grands mystères nous sont révélés et, si
nous nous arrêtons un moment à considérer que des années se sont écoulées depuis que l'homme a
commencé à analyser son corps, à chercher les moyens de coopérer avec les lois de la nature, ou à prévenir la
maladie, nous sommes surpris de constater qu'il puisse y avoir encore à l'époque actuelle, tant de mystères

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importants relatifs au corps humain. C'est un fait, cependant, que l'une des plus importantes fonctions du
corps est celle relative à l'activité du système nerveux, et à l'activité spécifique de l'énergie nerveuse qui
circule ou qui se transmet par le réseau qui constitue ce système nerveux.

Si un temps considérable a été consacré à l'étude et à l'analyse de la nature et de l'activité du sang


dans l'organisme humain, nous sommes loin de tout connaître sur l'énergie nerveuse. De nombreuses
hypothèses ont naturellement été émises à son sujet, et les philosophes et les mystiques primitifs supposaient
qu'elle était identique à la force vitale et que, par conséquent, elle était cet esprit divin invisible en l'homme,
au moyen duquel il prenait conscience de lui-même et qui lui donnait la possibilité et la force nécessaire pour
se mouvoir et contrôler les diverses parties de son corps.

Durant des siècles, cette énergie invisible fut considérée comme le secret réel de la force vitale et
nerveuse du corps et on n'alla pas plus loin. Cependant, lorsque l'on commença à faire de sérieuses
recherches, on constata que cette énergie était un mystérieux « quelque chose » que l'on pouvait appeler
« Esprit Divin », et cette énergie de l'esprit, est une description passablement exacte de ce pouvoir qui existe
dans le corps humain aussi bien que dans le corps des animaux et même dans les végétaux.

D'une façon générale, nous pouvons dire que l'absorption et la digestion de la nourriture amène
dans le corps les éléments chimiques, nécessaires à la formation de la partie chimique de la structure
physique. L'élaboration des cellules, qui sont ensuite vitalisées par les énergies cosmiques invisibles de l'air
que nous respirons, constitue une partie de ce processus. Ces cellules vitalisées circulent ensuite dans tout le
corps, où elles distribuent aussi bien les éléments chimiques qui servent à former la structure physique du
corps, que l'énergie vitale qui maintient la vie et est mise en action par la conscience cosmique de chaque
cellule. Ceci ne nous donne qu'un corps vivant où chaque cellule est
également vivante et fonctionne en harmonie avec sa vitalité et sa
conscience particulière, mais afin que toutes ces cellules puissent
travailler ensemble en parfait accord, afin que les diverses parties du
corps puissent fonctionner normalement, et aussi pour qu'il y ait un
contrôle central de toutes leurs activités ou de toutes leurs fonctions,
il faut, au-dessus d'elles, une énergie ou intelligence centralisatrice.

Le cerveau

Si nous comparons l'ensemble des cellules à une école composée de mille enfants, chaque cellule
étant un enfant normal, en bonne santé, bien vivant, nous nous rendons compte que si chaque petite unité
vivante peut être parfaite, avoir une vitalité et une conscience qui lui permette de poursuivre son existence, il
n'existe qu'une seule manière par laquelle ce groupe de mille enfants peut être conduit à travailler d'une façon
harmonieuse et uniforme, et c'est par un organe central ou une force gouvernante qui ait un contrôle parfait à
la fois sur chaque unité et sur leur ensemble.

Si nous réfléchissons sur le fait que chaque centimètre carré du corps est composé de milliers de
cellules, dont chacune a une conscience et une vitalité propres, et que chaque organe, ou section
fonctionnelle du corps, est également composée d'une masse de cellules qui travaillent comme une seule
unité, et que chacun de ces organes ou unités est capable de travailler d'une façon indépendante, nous nous
rendons compte que le corps de l'homme est constitué par l'ensemble d'un grand nombre d'unités, tout
comme une automobile, un avion ou quelque autre appareil mécanique complexe. Le coeur, les poumons, les
reins, le foie, la vésicule biliaire, les intestins et même de petits organes tels que les amygdales, les glandes
lacrymales , les glandes salivaires, et nombre d'autres qui ont une fonction spéciale, pourraient être vitalisés
ou pourraient fonctionner d'une façon plus ou moins indépendante s'il n'y avait pas, pour leur ensemble, un
système de surveillance et de contrôle général.

En outre, plusieurs de ces organes sont mis en action par une énergie autre que celle qui maintient
la vie dans le corps. Prenons le coeur, par exemple : c'est une masse de cellules qui ont une conscience et
énergie vitale propres, qui forment les tissus et la partie charnue du coeur et lui donnent la vie, de sorte que

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cet organe - en tant que masse de chair - est un organe vivant. Mais, en outre, s'il est animé par cette vitalité,
il doit également se mouvoir et battre, contracter ou dilater ses parois, pour pouvoir faire le même travail
qu'une pompe. Ceci demande donc une forme additionnelle d'énergie, d'énergie motrice. De même un muscle
dans le bras est composé de cellules vivantes qui ont une conscience et une vitalité qui leur est propre. Ceci,
seul, ne constituerait qu'une masse de chair.

Afin que le muscle puisse se contracter ou se détendre et, par là, permettre au bras de se mouvoir
et, éventuellement, de lever un poids considérable, une énergie spéciale, énergie motrice, est nécessaire. Nos
yeux ou nos mâchoires doivent aussi se mouvoir pour voir ou pour mastiquer les aliments, beaucoup d'autres
muscles doivent travailler pour que nous puissions marcher et porter notre propre corps. Il n'est pas jusqu'à
l'action de tenir un stylo dans la main, pour écrire, qui n'exige un travail continuel de contraction et de
détente des muscles du bras et des doigts. Toute cette activité motrice constante dans le corps, dans les plus
petites parties comme dans les plus grandes, requiert une somme d'énergie, laquelle est la résultante de cette
énergie nerveuse qui circule, dans un flux et un reflux incessant, en toutes parties du corps, en accord avec
une intelligence directrice et un contrôle central.

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LES DEUX SYSTEMES NERVEUX ET LEUR ROLE

Les deux systèmes nerveux en l'homme (système cérébro-spinal et système grand sympathique)
sont des appareils de contrôle et d'énergie qui constituent un très important et très mystérieux sujet d'étude.

L'action de ces systèmes nerveux est aussi importante, pour le maintien de la santé, que la
nourriture ou la boisson que nous absorbons, que l'élaboration du sang ou l'approvisionnement du Noüs dans
les poumons, et c'est là précisément l'un des principes fondamentaux des enseignements rosicruciens.
L'homme est autre chose qu'une simple masse de cellules vivantes et vitalisées par le Noüs. Tout son
organisme fonctionne sous le contrôle d'une intelligence. Sa santé dépend du travail normal de chacune des
parties de son corps, de chacun de ses organes; la maladie, en lui, résulte soit de la déficience de certaines de
ses parties, soit d'une négligence dans l'approvisionnement des éléments propres au maintien de la vie. Si une
gêne se produit dans l'opération normale et naturelle de l'énergie nerveuse, il se produira également un
trouble correspondant dans le fonctionnement de l'une quelconque des parties du corps, d'où maladie ou
douleur, ou les deux à la fois.

Il est bon de se rendre compte que l'homme possède ces deux systèmes nerveux complets, bien
qu'en général, lorsqu'on parle des nerfs ou du système nerveux, on ne pense qu'à l'un des deux, et on ignore
totalement l'autre. En fait, jusqu'à une date assez récente, disons au début du vingtième siècle, on connaissait
à peine le second des deux systèmes, les scientifiques ou les médecins ne s'en occupaient généralement pas,
et les ouvrages classiques, sur la médecine ou l'anatomie, n'en parlaient que très peu.

Etablissons donc la classification de ces systèmes nerveux. L'un est appelé système nerveux
cérébro-spinal, ou central, parce que son principal cordon passe par les vertèbres de l'épine dorsale, en venant
du cerveau, pour prolonger ses filaments nerveux dans toutes les parties du corps, les mettant ainsi en
communication avec le cerveau. C'est celui qui est le plus généralement connu, et c'est à lui que se référent
les anciens auteurs scientifiques. L'autre système, le plus mystérieux des deux, est le grand sympathique,
dont le rôle et l'action sont assez étranges chez certains animaux et particulièrement chez l'homme. Pendant
longtemps on ne s'est pas rendu compte de l'importance de cette partie de l'organisme humain, Nous vous
avons déjà dit qu'il y a une dualité en l'homme, c'est-à-dire qu'il a un corps physique visible, et un corps
psychique, invisible. Nous vous avons également dit qu'il y a, dans le corps physique, des organes physiques
et qu'en chacun d'eux il y a une réplique invisible, psychique.

Nous ajouterons, brièvement, mais c'est là un point fondamental, que les deux systèmes nerveux,
en l'homme, révèlent et démontrent sa double fonction, en son existence terrestre. Le système nerveux
cérébro-spinal appartient à sa partie physique et c'est en cette partie qu'il fonctionne presque exclusivement.
D'un autre coté le système nerveux grand sympathique appartient au corps psychique de l'homme et y
fonctionne principalement. Les deux systèmes, cérébro-spinal et grand sympathique, sont donc reliés avec
chaque organe, chaque muscle et chacune des plus petites parties du corps On pourrait en déduire qu'il y a
ainsi deux formes rivales de contrôle sur chacune des parties de ce corps, mais en réalité le système central
ou cérébro-spinal ne contrôle que certaines activités ou fonctions limitées, alors que le travail du grand
sympathique s'exerce sur la partie psychologique, psychique, émotionnelle et cosmique du corps. Il n'y a
donc aucune intervention d'un système dans l'autre, ni rivalité entre eux. Pendant de longues années l'une des
grandes erreurs de la science médicale et de la thérapeutique a été de ne considérer comme important que le
système nerveux cérébro-spinal; on avait alors tendance à mésestimer le rôle plus sérieux et plus important
du grand sympathique.

Au cours des âges, les mystiques et les métaphysiciens se sont rendu compte de l'intérêt que l'on
devait attacher aux fonctions du système grand sympathique dans le corps humain, car ils savaient qu'il y
distribue l'énergie et l'intelligence psychique qui permettent à tous les organes, à toutes les parties du corps
de fonctionner en accord avec le rythme et l'harmonie des lois Cosmiques. C'est en outre le système nerveux
grand sympathique qui envoie dans toutes les parties du corps l'énergie créatrice, curative et réparatrice qui
permet la guérison des maladies, des blessures, et maintient l'organisme en bon état durant la plus grande
partie de son existence.

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Nous revenons maintenant à la question relative à la nature de cette merveilleuse énergie qui est
ainsi distribuée dans tout le corps par deux systèmes nerveux distinctement différents. La seule réponse que
nous puissions donner pour le moment, en accord avec notre compréhension des lois et principes universels,
est que cette énergie est identique à celle des rayons cosmiques, qui est semblable à l'énergie électrique. C'est
pourquoi les mystiques ont trouvé que cette appellation convenait parfaitement et l'emploient depuis fort
longtemps. D'ailleurs, dans les milieux scientifiques ce terme a été également adopté, pour la plus grande
facilité de nos étude. Autrefois, les médecins ne se rendaient pas toujours compte que l'énergie nerveuse
était de nature magnétique et électrique et qu'elle avait un rapport avec les radiations émanant du soleil et
celles que l'on peut trouver dans les rayons cosmiques et dans le Noüs.

A la suite d'examens et d'expériences de toutes sortes, nous avons pu apprendre que l'énergie
nerveuse, dans les deux systèmes nerveux, s'écoule comme un courant électrique de nature vibratoire, c'est-à-
dire sous forme d'ondes et que ces ondes ou radiations sont positives et négatives. Nous avons appris
également que cette énergie s'irradie et forme certains champs magnétiques dans le corps humain, et que c'est
ce courant électrique et magnétique qui crée autour du corps l'aura que nous pouvons percevoir, de
différentes couleurs, selon l'état de santé. Nous savons également que ce courant est en harmonie vibratoire
avec les énergies cosmiques de même nature. Ce même courant électromagnétique, circulant dans le système
grand sympathique, est d'une fréquence de vibration supérieure à celui circulant dans le système cérébro-
spinal. Par conséquent, le système nerveux grand sympathique fournit à toutes les parties psychiques du
corps l’énergie psychique qui leur est propre, alors que le système cérébro-spinal fournit à la partie physique
du corps l'énergie électrique, d'une fréquence de vibration inférieure, dont il a besoin pour se mouvoir et pour
contrôler ses activités physiques.

Les précédents postulats de nos enseignements nous permettent de nous rendre compte que les
principes fondamentaux de l'ontologie rosicrucienne peuvent être brièvement résumés par les termes mêmes
que nous retrouvons, tant dans la Bible que dans les anciens ouvrages sacrés : « Dieu forma l'homme du
limon de la terre et répandit sur son visage le souffle de vie et l'homme devint vivant et animé. » Dans cette
seule phrase nous avons l'image du corps physique et chimique de l'homme, vitalisé par les radiations de
nature physique, mais complété par l'autre partie de sa double nature, par le souffle de vie, et devenu ainsi
conscient de lui-même, par l'entrée de l'âme qui lui apporte les hautes vibrations cosmiques et la Divine
Intelligence.

Si notre méthode Rosicrucienne de guérison et de traitement des maladies était semblable à celle
enseignée en diverses écoles de médecine, nous arrêterions nos leçons à ce point, nous nous bornerions à une
étude de la nature chimique de l'homme, et nous essaierions de démontrer que toute maladie ou toute douleur
n'est que le résultat d'un déséquilibre dans la composition chimique de l'être humain. Notre étude porterait
principalement sur le système nerveux cérébro-spinal délaissant le système grand sympathique. Mais la
méthode rosicrucienne participe d’une approche différente. Nous n'allons donc pas nous occuper des causes,
de la nature, ou du traitement chimiques de la maladie; et même si, à l'origine de celle-ci, on pouvait
retrouver une cause chimique, cela ne résoudrait pas la question, et nous n'aurions pas encore la cause
fondamentale de ce trouble chimique. Ce n'est pas l'étude des manifestations et des symptômes de la maladie
qui permettra d'obtenir la guérison. La méthode métaphysique rosicrucienne tient tout d'abord compte du
côté psychique et divin de l'homme et de la nature et de la cause psychiques de la maladie et de la douleur.

Dans le traitement des maladies par la médecine officielle, on se borne en général à l'emploi de
médicaments basés sur la chimie ou les éléments chimiques de la terre. La méthode métaphysique, au
contraire, se sert du pouvoir créateur, curatif et réparateur, qui vient de la partie psychique de l'homme, pour
remédier aux déficiences de l'organisme.

Lorsque, par exemple, vous vous faites une coupure au bout du doigt, le sang coule pendant un
moment, que vous vous laviez la main sous l'eau froide ou que vous y mettiez une solution antiseptique.
Mais si vous serrez le doigt, au-dessus de la coupure, vous empêchez ainsi le sang de couler trop rapidement
et graduellement il s'arrête et il se forme une croûte; un nouveau tissu recouvre la blessure et en retient
ensemble les deux bords: elle est ainsi réparée. La Nature a commencé son travail par son processus normal
curatif dès le moment où la coupure était faite. Nous pensons inutile de vous dire comment opère ce

Deuxième cercle communication n° 6 30


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processus. Vous saurez probablement que lorsque le sang arrive au contact de l'air dans une plaie ouverte, il
se coagule et obture, par le caillot, toutes les petites artères et les petites veines, fermant ainsi le trop libre
passage du courant sanguin. A la coagulation succède le processus de formation de nouveaux tissus et donc
de cicatrisation.

Si vous vous brûlez légèrement la peau, vous remarquerez qu'il se forme une ampoule. Il s’agit
d’un groupe de cellules contenant une forme de lymphe ou matière liquide qui est dirigée sur la partie brûlée
pour la séparer des tissus adjacent, pour rafraîchir cette partie brûlée et la guérir. L'eau restera jusqu'à ce que
le nouveau tissu ait été parfaitement formé en dessous; alors l'ampoule se dessèche, la pellicule au-dessus de
l'ampoule disparaît et, dessous, vous avez une nouvelle peau en parfait état. Si une écharde pénètre dans la
chair, vous constaterez que, de suite, certaines cellules de matière protectrice sont envoyées vers l'endroit
endommagé pour entourer l'écharde, de façon à empêcher les impuretés provenant de cette écharde de
pénétrer plus avant dans le courant sanguin et de le contaminer, et aussi pour essayer de chasser l'écharde. La
suppuration et la douleur ressentie autour du corps étranger constitue la méthode de la nature pour s’en
débarrasser, vous n'avez pas à concentrez votre esprit pour que ce travail constructif se fasse et, que vous
soyez éveillé ou endormi, la nature s'en charge et le fait convenablement.

Tous ces processus de réparation, et il y en a constamment en action dans le corps, sont régularisés
et contrôlés par le système nerveux grand sympathique dont c'est le rôle. Avez-vous jamais vu un bébé,
lorsqu'il mange et que les aliments n'ont pas été convenablement préparés, ou bien sont indigestes ? Il
régurgitera chaque bouchée ou gorgée qu'il aura avalée. Ce n'est donc pas par un contrôle de la pensée du
bébé que cela se produit, sinon par une action automatique et intelligente, curative et protectrice de son être
intérieur. Lorsque la poussière entre dans les yeux, les glandes lacrymales secrètent immédiatement des
larmes, pour laver l'oeil, et le protéger contre tout frottement ou toute lésion provenant des parties agressives
de la poussière ou du sable. De même si une toxine pénètre dans l'organisme des millions de cellules de
défense, dont c'est le travail, se précipitent vers l'endroit ou se loge le poison et commencent une bataille
pour détruire les cellules toxiques. Tout ceci fait partie du divin système curatif dans l'homme.

Ainsi se termine cette communication qui n’est qu’une préparation à la suivante au cours de
laquelle nous aborderons les techniques rosicruciennes curatives qui viennent d’être évoquées.

Deuxième cercle communication n° 6 31


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

TABLE DES MATIERES

AVERTISSEMENT ................................................................................................................................ 1
L’HOMME, ANIMAL AQUATIQUE.................................................................................................... 2
CORPS PHYSIQUE ET CORPS SPIRITUEL ....................................................................................... 4
LA DIGESTION : RYTHME ET HARMONIE ..................................................................................... 7
LES MYSTERES DU METABOLISME.............................................................................................. 10
EAU ET ALIMENTATION.................................................................................................................. 13
L’AIR, SOUFFLE DE VIE ................................................................................................................... 17
LE GLOBULE ROUGE, MESSAGER D’ENERGIE .......................................................................... 19
LA CELLULE, CONSCIENCE CREATRICE..................................................................................... 22
LA CIRCULATION SANGUINE, SOURCE DE VIE......................................................................... 24
LE ROLE DU CORPS PSYCHIQUE ................................................................................................... 26
LES DEUX SYSTEMES NERVEUX ET LEUR ROLE...................................................................... 29
TABLE DES MATIERES..................................................................................................................... 32
INDEX DES NOTIONS ABORDEES.................................................................................................. 33

Deuxième cercle communication n° 6 32


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

DEUXIEME CERCLE

COMMUNICATION N° 7

Cénacle de la Rose+Croix

S.E.T.I. Cénacle de la Rose+Croix BP 374 87010 LIMOGES Cedex 1 France


LA TECHNIQUE CURATIVE ROSICRUCIENNE

A ce point de notre travail, nous allons commencer l'étude des techniques curatives rosicruciennes

En ce qui concerne la technique de notre travail curatif, nous devons avant tout comprendre que la
méthode rosicrucienne s'appuie principalement sur le système nerveux grand sympathique et sur la partie
psychique de l'être humain. Les rosicruciens ont été parmi les premiers, en occident, à s'intéresser au système
nerveux grand sympathique et à ses effets subtils, mais importants, sur la santé humaine et sur nos activités
mentales et émotionnelles. Ainsi que nous vous l'avons déjà fait remarquer, on ne connaissait que peu de
choses auparavant sur cette question, dans le monde occidental, et on ne se rendait pas exactement compte de
l'influence de ce système nerveux sur notre vie quotidienne.

De nos jours la médecine semble attacher de plus en plus d'intérêt au but réel du système nerveux
sympathique et des centres psychiques dans l'organisme humain.

A titre d'indication sur les perceptions du monde scientifique, nous nous permettons d'attirer votre
attention sur le fait suivant : peu après 1930, lorsque les médecins et les savants commencèrent à s'intéresser
à l'étude du fonctionnement de ces glandes, ils s'imaginèrent que l'on pouvait les fortifier, en régulariser les
fonctions et exercer un contrôle sur les centres psychiques, tout comme sur les autres parties du corps, et cela
par des moyens purement matériels. Ils en vinrent à la conclusion que si les glandes (sièges des centres
psychiques) n'avaient qu'une faible activité, si elles fonctionnaient au ralenti, on pouvait les fortifier au
moyen de substances glandulaires. ils pensaient que si la glande thyroïde, par exemple, ne fonctionnait pas
bien, en administrant au patient de la glande thyroïde réduite en poudre, provenant soit d'animaux, soit
d'êtres humains, l'activité de cette glande pouvait ainsi être réveillée et stimulée. De nombreuses substances
glandulaires apparurent sur le marché, toutes sortes d'expériences furent conduites dans le but d'activer ou de
contrôler les fonctions glandulaires chez les humains. Cela était aussi absurde que de penser que lorsque le
cerveau est insuffisamment développé, on pourrait suppléer ces carences en lui donnant des extraits
desséchés de substance cérébrale.

Nous savons tous que l'activité mentale, cérébrale, est due à d'invisibles et intangibles substances,
à une énergie psychique, mentale, et à d'autres choses qui ne peuvent être réduites en poudre ou en liquide.
Ceci est également vrai pour toute glande ou centre psychique, car son fonctionnement ne dépend pas tant
d'une qualité matérielle que d'une force ou énergie psychique et invisible. Par conséquent, la méthode
rosicrucienne, employée pour les traitements de la partie émotionnelle et psychique de l'homme, est unique
en son genre et n'est guère comprise et employée que par des rosicruciens. En effet, en 1929 ou peu de temps
après, on commença à utiliser une méthode thérapeutique par magnétisme et pression sur certains nerfs, afin
de fortifier diverses parties du corps pour faire cesser le mal. Ces méthodes étaient basées sur les seuls effets
produits sur le système nerveux cérébro-spinal mais elles ne s'occupaient pas des centres psychiques en
l'homme.

Nous vous rappelons ce que nous vous avons déjà dit à maintes reprises : à savoir qu'il y a dualité
en l'homme. Nous avons tout d'abord l'homme physique, dont le corps est en partie de composition chimique,
et chez qui la maladie se manifeste par divers avertissements ou symptômes. Puis, nous avons l'autre homme,
l'homme intérieur, psychique, en qui tout déséquilibre ou toute maladie a son origine, tout aussi bien que son
moyen de guérison. Nous nous rendons compte, naturellement que cette partie de l'homme est parfaite en soi
parce qu'elle est d'essence Divine. Cependant son fonctionnement, sa relation harmonieuse avec le corps
physique peut être troublée de diverses manières qui vous seront expliquées. Lorsque ce déséquilibre se
produit, certains désordres organiques peuvent se manifester. Si, par exemple, il y a un ulcère et que les
cellules commencent à se détériorer, à s'affaiblir, qu'elles provoquent des toxines nuisibles à l'organisme tout
entier, il serait ridicule de préconiser une méthode ou un traitement qui n'atteindrait que les cellules ou les
tissus malades ; on ne ferait ainsi que traiter les manifestations ou le symptôme, mais non le trouble réel ou
sa cause. Longtemps avant que l'ulcère ou la petite tumeur n'ait commencé à se manifester, longtemps avant
que l'on ne sente une douleur ou un mal sur une partie quelconque du corps, quelque chose était entré en
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action dans l'homme intérieur et, à moins que ce « quelque chose » ne soit corrigé, l'ulcère, la plaie ou la
douleur continuera. II y a naturellement des médicaments qui peuvent affecter le système nerveux et le
cerveau à un tel point que la douleur est comme assoupie, que les nerfs sont insensibles et que le cerveau n'a
plus conscience du mal, mais cela ne guérit rien, on ne fait que tromper le patient et le soulager
momentanément alors que la cause réelle existe toujours et continue son oeuvre destructrice.

Pour prendre un exemple, ce serait la même chose que si la canalisation amenant l'eau dans votre
cuisine avait une fuite par suite d'une usure profonde du tuyau. II serait raisonnable d'éponger l'eau sur le sol
afin d'éviter de plus grands dégâts et, au besoin, d'obturer le trou par lequel passe l'eau ; mais cette mesure
d'urgence ne remédierait pas à l'usure du tuyau, et même si la fuite était bouchée, ce serait encore insuffisant.
Toute personne connaissant un peu ce genre de travail comprendrait que le tuyau lui-même doit être plus
profondément détérioré que la fissure ne semble l'indiquer, qu'il doit être rongé à l'intérieur, que des
obturations successives ne seraient qu'un remède temporaire et que tôt ou tard le tuyau tout entier serait
irrémédiablement détruit. Un ouvrier consciencieux ferait une recherche approfondie, sur toute la
canalisation, jusqu'à ce qu'il ait trouvé la cause de la fuite ou des fuites. De même le rosicrucien recherche
essentiellement la cause d'une maladie et n'essaie pas seulement de remédier à la manifestation douloureuse.

LE RÔLE DU SYSTÈME NERVEUX SYMPATHIQUE

Chaque fois que la maladie se déclare dans une partie quelconque du corps, il y a là manifestation
extérieure d'un trouble ou d'une cause intérieure. La maladie se manifeste à l'extérieur, la douleur ou le mal
que vous sentez en votre corps est le dernier stade d'un travail qui s'est fait à l'intérieur ; et si vous ne traitez
que ce dernier stade d'un état anormal, vous ne pouvez recouvrer la santé et prévenir le retour du même
trouble. Or, la partie intérieure de l'homme est son corps psychique. Ce corps psychique dont toutes les
manifestations se font par l'intermédiaire du système nerveux grand sympathique, avec ses diverses parties,
ses centres et ses glandes. Ainsi que nous vous l'avons indiqué précédemment, vous n'avez pas seulement un
coeur physique, vous avez aussi sa contrepartie psychique. Lorsque le chirurgien dissèque cet organe, il n'en
voit pas la partie psychique puisqu'elle est invisible. De même il y a une partie psychique des reins, des
poumons, des yeux, de l'ouïe, etc... Chaque partie de votre corps a sa réplique, qui en est la partie véritable en
l'homme psychique.

Le système nerveux sympathique a donc une connexion avec toutes les parties psychiques du
corps, ce que nous pourrions appeler un branchement, qui fonctionne d'une façon similaire aux branchements
électriques ou magnétiques. C'est comme un grand système électrique dont les fils atteindraient toutes les
parties du corps, seraient reliés ensemble en différents endroits et finalement seraient rattachés au câble
principal, que l'on appelle le tronc. A l'endroit où les ramifications partent du tronc et où sont reliées
certaines d'entre-elles, nous avons les ganglions, qui sont comme de petites stations centrales du système
nerveux grand sympathique.

Comme nous vous l'avons déjà expliqué, à l'extrémité de chacune des ramifications du système
sympathique il y a un petit réseau de nerfs appelé plexus : c'est là que se passe l'action, que se fait la
distribution de l'énergie nerveuse; tout ceci est démontré dans le schéma n°1 que nous vous recommandons
d'étudier attentivement.

Le système nerveux cérébro-spinal est celui que l'on connaît le mieux, en général. Son cordon
principal part du cerveau, passe par l'épine dorsale et, de chaque vertèbre sortent des filaments nerveux qui le
relient à chaque partie du corps.

Ce système cérébro-spinal remplit une double fonction : il envoie une énergie ou impulsion
motrice aux divers muscles, organes ou parties du corps, pour permettre le mouvement, et il porte également,
des diverses parties du corps au cerveau, les impressions ou sensation reçues. Lorsque vous touchez une
chose avec votre doigt, vous avez une sensation de chaud ou de froid, de dur ou de mou qui provient de ce
que les impressions faites sur les nerfs, au bout de votre doigt, sont transmises par ondes par les filaments

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nerveux tout le long du bras jusqu'au cordon spinal, et, par ce cordon, jusqu'au cerveau où les impressions
sont enregistrées dans votre conscience. Lorsque vous voulez prendre un livre ou un crayon, la pensée
partant du cerveau transmet une impulsion ou énergie motrice, par le même système cérébro-spinal, aux
muscles et aux tendons de votre bras et de votre main, permettant ainsi aux muscles du bras et de la main de
saisir la chose désirée. L'envoi de cette énergie et la réception des impressions sont deux très importantes
fonctions du système cérébro-spinal.

Les filets nerveux du système grand sympathique, quant à eux, parcourent tout le corps, de la
même manière que ceux du système cérébro-spinal. Cependant, le cordon principal n'est pas relié
directement avec le cerveau. Il n'est d'ailleurs pas simple comme celui du système central et ne passe pas par
le centre de la colonne vertébrale. Il forme une double chaîne de ganglions, l'une à droite, l'autre à gauche
des vertèbres dorsales. Cette partie du système nerveux n'a rien à voir avec la transmission du pouvoir
moteur aux muscles ou aux autres parties du corps. La force ou énergie qu'il transmet est d'origine divine,
elle est vitalisante, créatrice, curative et elle porte l'intelligence de la Conscience Divine et de la conscience
psychique à toutes les parties de l'organisme pour que celles-ci puissent travailler et fonctionner
intelligemment.

Alors que c'est par le système cérébro-spinal que se transmet l'intelligence objective aux diverses
parties du corps, c'est par le système grand sympathique que se transmet la conscience psychique ou
intérieure, de la conscience subjective. C'est également lui qui, par l'intermédiaire des centres psychiques,
régit les activités involontaires, tels que les battements du coeur, la circulation du sang, les mouvements
péristaltiques des intestins, l'opération de filtrage de la rate et des reins, l'élaboration du sang par suite de la
digestion de la nourriture, la répartition des graisses et de la lymphe, l'envoi des cellules de défense du sang
aux parties lésées du corps, à celles qui ont besoin d'une purification, l'envoi également de cellules curatives
à ces mêmes endroits de l'organisme, etc..

C'est encore le système grand sympathique qui permet la cicatrisation des blessures et la formation
du nouveau tissu, qui provoque la formation de pus autour d'une écharde de façon à l'isoler et à la rejeter. Si
nous n'avions pas ce système si parfait, nous ne serions que de simples machines. Nous pourrions penser,
mais nos pensées n'affecteraient que nos actes ; nous pourrions nous mouvoir, mais seulement pour certaines
parties de notre corps : les pieds, les mains, la bouche, les yeux. Tout le reste des importantes activités
internes de toutes les cellules et de tous les organes serait paralysé, et ceux-ci s'affaibliraient, se
désagrégeraient, s'intoxiqueraient parce qu'il n'y aurait plus sur eux aucun contrôle intelligent, pas de pouvoir
curatif pour réparer les dommages ou les lésions, ou pour remplacer les parties usées ou blessées.

La ligne centrale du système sympathique pourrait être comparés à un câble dont les branchements
donneraient, dans une maison, la lumière, la chaleur, la force motrice, le tout formant comme un circuit
électrique. En étudiant le schéma n°1 vous remarquerez, dans la partie en haut à gauche, le dessin qui
représenterait le câble et ses ramifications. Nous supposerons que la zone marquée A, est la centrale
électrique, source de force pour l'approvisionnement en électricité. Vous savez tous que deux fils sont
nécessaires pour tout circuit électrique, un fil positif et un fil négatif, et que tout arrangement ou dispositif
électrique doit être relié aux deux fils, afin que le courant positif et le courant négatif de l'énergie soient
séparés jusqu'au moment où ils s'unissent dans une ampoule ou dans tout autre appareil pour y produire le
résultat désiré : lumière ou force.

Nous avons donc deux câbles venant de la centrale A et ils sont enroulés l'un sur l'autre, ne
semblant faire qu'un seul câble. A l'endroit marqué B ils se séparent en deux fils; au point marqué C nous
voyons que les deux fils du câble ont été renoués, jusqu'à l'endroit marqué D, où se forment de nouveaux
branchements. L'un de ces branchements, s'en allant vers la droite, se divise à l'endroit marqué F, alors que
vers E nous remarquons d'autres ramifications. En G nous notons d'autres connexions partant d'une petite
place, comme si, à celle-ci, les fils étaient attachés ou soudés. De même qu'en H, sur le point I, nous voyons
qu'une ligne se divise en six autres directions, et en J un autre branchement se termine et se divise en fils
positifs et négatifs, de même qu'en K et qu'en L.

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Reportez maintenant votre attention sur le dessin qui se trouve immédiatement au-dessous de
celle-ci. Il représente une partie de l'épine dorsale et du système grand sympathique. Les petits carrés
marqués M représentent les vertèbres et le cordon marqué N est l'une des chaînes du système grand
sympathique passant le long de la colonne vertébrale. Nous voyons, entre la chaîne du grand sympathique et
les vertèbres, de petits cordons marqués P ; ce sont les filaments nerveux qui sont reliés au cordon du
système central cérébro-spinal.

Nous devrons étudier ces filaments qui permettent au système grand sympathique de travailler sur
le système nerveux central, car ce dernier a lui-même besoin, comme toute autre partie du corps, d'être
rajeuni, revitalisé ou remis en état, s'il y a eu lésion, affaiblissement ou grande fatigue. Veuillez noter
cependant, qu'à certains endroits du cordon central grand sympathique, il y a de petits élargissements que
nous avons marqués sur le diagramme avec la lettre G ; nous les trouvons juste à l'endroit où les fils se
séparent du cordon central. Ils sont similaires aux petites connexions où vous voyez les lettres B, D, E, G, H
et ainsi de suite.

En résumé et comme nous l'avons dit précédemment, le système cérébro-spinal n'a qu'un cordon
central qui passe par les vertèbres et il se borne à envoyer dans une direction la force motrice vers toutes les
parties du corps, et dans une autre direction à recevoir les impressions, de ces mêmes parties, qui s'en vont
vers le cerveau. Le système nerveux grand sympathique, lui, comme nous vous l'avons dit également, a une
double chaîne qui envoie des ondes positives et négatives dans tout le corps, afin de permettre à la force
curative de Noüs, à l'énergie divine et aux forces cosmiques d'y accomplir leur travail. La chaîne négative est
sur la gauche de l'épine dorsale, et la chaîne positive, sur sa droite.

Dans le système nerveux sympathique ces petits élargissements aident à la distribution de l'énergie
dans les branchements, et agissent comme transformateurs pour accroître ou intensifier le flux de l'énergie
qui passe par le grand sympathique et pour envoyer un plus fort courant dans les ramifications. Nous en
avons marqué quelques-unes et vous noterez qu'elles ont chacune un de ces petits transformateurs d'énergie
qui sont en réalité les « ganglions ». Chacun d'eux est situé dans un endroit particulier et a un travail
important à accomplir, travail que nous étudierons graduellement dans cette communication. Vous les
trouverez aux endroits marqués Q, R et G.

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A I

B
D
A
C
B
F C
E
J D
G
I E
H K

M
L
N

F
C
S

SCHEMA n° 1
Q
P
R G

T
J

H
U
V
Explications relatives au schéma de droite :

A - Glande pituitaire B - Ganglion de Ribes


C - Ganglion cervical supérieur D - Ganglion cervical moyen
E - Ganglion cervical inférieur F - Chaîne de nerf du grand sympathique
G - Plexus solaire H - Plexus pelvien
I - Glande pinéale J - cordon de la moelle épinière

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PLEXUS ET FORCE VITALE

A l'extrémité de l'une des ramifications, vous noterez un petit groupe de nerfs, en forme d'éventail,
marqué S sur le diagramme. S représente un « plexus », dont le but est de distribuer l'énergie nerveuse sur
une plus grande surface. Par exemple, les nerfs sympathiques qui vont au coeur ou aux muscles du coeur, ne
se terminent pas par un simple contact d'un petit point des muscles mais s'étendent en une sorte de réseau ou
toile d'araignée sur ces muscles, afin que l'énergie nerveuse puisse avoir une plus large action.

A titre d'illustration, dans le troisième diagramme, à gauche et en bas du schéma vous pouvez voir
le dessin d'un plexus. Supposons que le muscle soit représenté par cette grande partie marquée U et que le
filament nerveux du système grand sympathique soit indiqué par la lettre T, vous remarquerez que, lorsque
le nerf atteint le muscle, l'organe ou la partie du corps qu'il doit influencer, il se divise comme un réseau ou
comme une toile qui entoure complètement le muscle ou l'enserre afin que l'énergie nerveuse passant par le
nerf T puisse couvrir une plus grande surface. Nous avons marqué une partie de ce « plexus », sur le muscle,
par la lettre V.

Rappelez-vous que chaque muscle, chaque organe ou chaque partie du corps qui doit se mouvoir,
ou qui a quelque fonction à accomplir, est relié à un plexus du système nerveux cérébro-spinal afin d'en
recevoir l'énergie motrice, ou pour renvoyer au cerveau les diverses impressions reçues. Mais ces diverses
parties du corps sont également reliées par des plexus au système nerveux grand sympathique qui y distribue
le pouvoir créateur, la mystérieuse force vitale et permet à l'intelligence divine d'y fonctionner normalement.
Il y a dans tout le corps des millions de nerfs du système grand sympathique et un grand nombre de plexus.
Chacune même des plus délicates parties de l'oeil a un plexus qui la recouvre.

Nous avons parlé du plexus solaire, qui est un important centre psychique, où se rejoignent les
nombreuses ramifications, couvrant une grande partie du corps, mais il y a de nombreux autres plexus du
système nerveux grand sympathique dans tout l'organisme, jusqu'aux racines de chaque dent, à la base des
ongles et aux racines des cheveux.

Sur le coté droit du schéma, vous verrez un diagramme représentant le crâne supporté par l'épine
dorsale. Rappelez-vous que le cordon central du système cérébro-spinal passe à l'intérieur de la colonne
vertébrale et que nous ne pouvons le voir de l'extérieur. Nous n'avons pas dessiné toutes les connexions du
système sympathique car cela exigerait un immense schéma, et il vous serait difficile de suivre tous les
détails parce que ce schéma apparaîtrait comme un réseau extrêmement compliqué, couvrant tout le corps.
Nous vous montrons cependant, sur le diagramme, chacun des plus importants ganglions et sa relation avec
la partie correspondante de l'épine dorsale. Vous remarquerez que, de certains ganglions, partent de petits
filaments qui s'insinuent entre les vertèbres jusqu'au grand cordon central, alors que d'autres filaments s'en
vont de chaque ganglion vers les diverses parties du corps pour y accomplir leur important travail. Vous
noterez aussi que la partie supérieure de la chaîne du grand sympathique est située très près de la glande
pituitaire et de la glande pinéale, centres psychiques auxquels sont assignés la distribution et le contrôle
intelligent de l'énergie du système nerveux grand sympathique.

Au moyen âge, les médecins et les savants pensaient que l'énergie, la force vitale provenait
uniquement de l'eau et des aliments absorbés. II y eut ensuite une évolution graduelle de la pensée, et selon la
nouvelle conception, c'était l'oxygène qui possédait ce mystérieux pouvoir vital, entrant dans le corps par la
respiration. La majorité de nos contemporains pensent que la nourriture, l'eau et l'air sont les seules sources
de Vie. Cependant, seuls, ils ne pourraient fournir au corps la force vitale ni l'intelligence directrice dont il a
besoin. La très haute qualité de l'Essence divine et universelle entre dans le corps par la respiration, mais
aussi par des influences magnétiques sur le système nerveux, et le grand sympathique en effectue la
répartition aux endroits du corps où elle est la plus nécessaire. Chaque organe et chaque partie du corps doit
recevoir cette énergie vitalisante et créatrice de façon régulière. S'il n'en était pas ainsi, un certain
déséquilibre se manifesterait et ni la nourriture que nous absorbons, ni l'eau que nous buvons ou l'air que
nous respirons ne pourraient maintenir le corps en bonne santé.

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ÉQUILIBRER LES ÉNERGIES

Nous vous avons déjà dit qu'à l'origine de toute maladie, de toute douleur, de tout déséquilibre, il
existe une cause dans la partie psychique de l'homme. Si celle-ci ne fonctionne pas harmonieusement, s'il y a
en elle quelque trouble, l'effet s'en fera bientôt sentir sur l'une ou plusieurs des parties du corps, et il y aura
manifestation extérieure par une douleur ou quelque autre symptôme. Ceci est le signal d'alarme, par lequel
le cerveau est averti que quelque chose ne fonctionne pas normalement à l'intérieur du corps et que quelque
remède doit y être apporté. Le cerveau doit alors examiner la raison du trouble : mauvaise alimentation,
absorption de liquides toxiques, respiration insuffisante, surmenage, ou bien encore insuffisance d'exercice,
hyper ou hypotension, en résumé, violation de quelque loi naturelle relative à l'organisme. II incombe au
cerveau d'apporter un remède immédiat, mais le pouvoir curatif et créateur du système nerveux psychique est
indispensable pour guérir la partie psychique avant que le déséquilibre ne soit trop fortement établi dans la
partie physique correspondante de l'organisme.

Prendre un médicament pour enrayer la douleur équivaudrait à arrêter le signal d'alarme, et elle ne
ferait qu'augmenter si, jour après jour on n'essayait que de la calmer. Par contre, elle cesserait
immédiatement si la raison du trouble, la cause réelle, disparaissait. II est aisé de prendre des médicaments
pour calmer la souffrance ; il est moins facile, par les seuls médicaments, d'obtenir la guérison qui est faite
par la nature elle-même. Mais s'ils sont judicieusement choisis, ils sont des adjuvants dans le processus
naturel de guérison.

Nous avons dit que la méthode rosicrucienne ne nie pas que la médecine ou la chirurgie puissent
donner de bons résultats, mais une des erreurs de l'homme, cause de déséquilibre ou de troubles dans son
organisme, c'est de ne pas se rendre compte de la valeur des choses qu'il absorbe dans sa nourriture, de la
qualité nutritive de ses aliments. Certains médicaments pourront parfois remédier à ces déficiences et aider la
nature à ramener la santé et l'harmonie dans les diverses fonctions organiques. Si par suite d'une alimentation
strictement végétarienne à base de crudités, certains éléments semblent manquer, comme la pepsine, par
exemple, on peut y suppléer temporairement par un peu d'essence de menthe, ou des pastilles de menthes.
Cependant, dans ce cas, le régime alimentaire devrait être immédiatement corrigé, afin de donner à
l'organisme les éléments chimiques qui lui sont nécessaires, et notamment la pepsine qui est l'un des
éléments les plus importants des sucs gastriques.

II n'y a pas deux personnes qui soient absolument semblables en ce qui concerne le chimisme du
corps et les besoins en éléments chimiques. Tout dépend du travail de chaque individu et de sa dépense
vitale. Par conséquent, les mêmes médicaments ou un même régime ne saurait convenir que si les conditions
de vie sont absolument semblables en tout point. L'une des faiblesses de la science médicale est de supposer
que si un certain extrait chimique des produits de la nature peut permettre à une personne de surmonter ses
faiblesses ou certains troubles organiques, le même médicament pourra être employé par une autre personne
dont les symptômes, ou l'état physique est similaire. A moins qu'il n'y ait chez les deux personnes, similitude
parfaite en ce qui concerne leur état mental et physique, leur tempérament, la composition chimique de leur
corps, leur âge, leur travail, l'exercice qu'elles peuvent prendre, la durée et la qualité de leur sommeil, de
leurs périodes de repos, l'usure de toutes les parties de leur corps, etc., les mêmes médicaments ne produiront
pas les mêmes résultats.

II ne nous appartient pas de discuter de la science médicale, de sa grande valeur, de ses qualités, de
son efficacité ou de son mode de fonctionnement. Elle est à la fois un art et une science, et tout ce qui s'y
rapporte est constamment perfectionné et amélioré. Tout bon médecin moderne qui a une expérience
suffisante sera capable de traiter avec efficacité l'ensemble de ses patients. II étudiera les habitudes de ses
malades, leur nature, leur emploi, leur régime alimentaire et il fera souvent des recommandations et donnera
des traitements légers ou conseillera un changement d'habitudes ou de climat qui favoriserait le travail de la
nature.

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La méthode de guérison rosicrucienne est basée sur le fait que le système nerveux grand
sympathique transporte dans tout le corps et y distribue une force vitale intangible de nature positive et
négative, qui revitalise les organes et les cellules, en crée de nouvelles, corrige certaines erreurs, détruit les
germes nocifs, et redonne une énergie et une vie nouvelles à toutes les cellules en général. L'aide qui, par
conséquent, est apportée au système grand sympathique pour la distribution de cette énergie, tend à accélérer
la guérison ou bien à corriger les troubles ou anomalies organiques.

Dès qu'il y a déséquilibre, en quelque partie du corps humain, les fonctions du système nerveux
grand sympathique en sont affectées, et cela pour deux raisons. La première est qu'il peut exister une certaine
pression sur l'un des nerfs de ce système, pression qui gêne le flux d'énergie vitale dans son cours vers
certaines parties du corps.

LA COLONNE VERTÉBRALE VÉHICULE LES ÉNERGIES

Nous vous avons montré, sur le schéma n°1, que le système nerveux sympathique a de petites
ramifications qui le relient au système cérébro-spinal et que ces petites ramifications sont elles mêmes liées
au système grand sympathique, en différents endroits, tout le long de l'épine dorsale et entre les vertèbres.
Ces petits nerfs qui servent de connexion entre les deux parties du système nerveux humain sont appelés
rameaux ; ils sont de deux sortes : les rameaux gris et les rameaux blancs. Les rameaux blancs sont attachés
aux ganglions ou « nœuds » du cordon principal du système sympathique. Ils transmettent les impressions,
aller et retour, du système nerveux grand sympathique au système cérébro-spinal, et ils fournissent
également quelque énergie au système grand sympathique, dont ils aident à régulariser le flux et le contrôle.
Un étranglement, une pression ou un choc peuvent aisément se manifester sur ces rameaux, à la suite d'une
posture anormale de l'épine dorsale, d'une lésion, ou bien d'une luxation, car les vertèbres sont mobiles, et
c'est pourquoi un pincement ou une lésion peuvent facilement se produire lorsque par suite de leur mobilité,
elles se déplacent.

Ceux qui pratiquent la chiropractie prétendent que les vertèbres peuvent produire des pressions
plus ou moins fortes sur les nerfs du système central cérébro-spinal et que ce serait la cause possible de
toutes sortes de maladies. Nous ne sommes pas tout à fait d'accord avec cette généralisation de la cause des
maladies et notre propre méthode n'a d'ailleurs rien à voir avec la chiropractie. Elle lui est d'ailleurs
antérieure de plusieurs siècles et nous pensons que les médecins ou les chirurgiens trouveront d'utiles
informations dans nos enseignements. Cependant, si l'un quelconque des nerfs du système grand
sympathique, ou l'un des petits rameaux est pincé, heurté ou subit une lésion, même légère, il y a de- suite
interférence dans le flux d'énergie vers la partie correspondante du corps, particulièrement celles qui sont en
rapport avec les ganglions. C'est à dire, comme nous vous l'avons déjà fait remarquer, que chaque ganglion a
des ramifications vers certaines parties du corps, et s'il y a anomalie fonctionnelle en ce ganglion, la partie du
corps qu'il doit alimenter en énergie nerveuse ne sera plus convenablement vitalisée et ne recevra pas le
pouvoir créateur dont elle a besoin.

Si par exemple nous étudions le ganglion dont les ramifications partent vers le plexus stomacal,
nous voyons qu'il permet à l'estomac de fonctionner normalement, en lui fournissant l'énergie vitale, le
pouvoir créateur, l'intelligence cosmique dont il a besoin.

II y a deux nerfs qui, du grand sympathique, vont vers l'estomac : l'un transmet l'énergie négative,
l'autre l'énergie ou vibrations positives. Si l'une de ces ramifications était coupée, l'une des phases du travail
stomacal en serait affectée, car l'organe ne recevrait plus que la moitié de l'énergie dont il a besoin. Si les
ramifications positives et négatives étaient toutes deux coupées et qu'aucun nerf de substitution ne les
remplaçait (comme cela se fait souvent par un processus naturel), les fonctions de l'estomac ne se feraient
plus normalement : la nourriture n'y serait pas suffisamment brassée, elle y séjournerait trop longtemps,
fermenterait et l'émission d'acides serait trop abondante ; de même l'ouverture et la fermeture du sphincter du
pylore ne se feraient plus normalement. II en résulterait des troubles digestifs et circulatoires, car le sang lui-
même serait affecté par suite des toxines accumulées dans l'estomac et dans les intestins, des fermentations et

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de la flatulence. Dans ces conditions, les médicaments ne seraient guère efficaces. Ils ne pourraient qu'aider
la digestion si les sucs gastriques n'étaient pas suffisamment abondants pour permettre la transformation du
bol alimentaire.
D'un autre côté si la ramification nerveuse, reliant le système cérébro-spinal au ganglion
sympathique, qui est lui-même en connexion avec l'estomac, était lésée de quelque façon que ce soit, par
pression ou lésion même temporaire, le même trouble se manifesterait, jusqu'à un certain point, dans
l'estomac. II en va de même pour toutes les autres parties du corps.

Vertèbre vue de dessus

Nerf spinal ou Disque Nous devons nous rappeler que la structure des
rachidien vertèbres de l'épine dorsale est très délicate. Celle-ci est faite de
nombreux petits os, entre lesquels se trouvent de petits disques
Moelle fibro cartilagineux, dont le centre consiste en une sorte de pulpe
épinière fluidique incompressible, qui leur permet une grande flexibilité et
une grande élasticité. Ces disques servent en quelque sorte de
coussins pour empêcher un trop vif frottement entre les vertèbres
(ce qui pourrait causer de la douleur), la compression ou le
pincement des nerfs qui passent entre les vertèbres. Si, pendant de
Ganglions longues heures durant le jour, nous ne nous tenons pas
Rameaux suffisamment droits, dans la position assise, la colonne vertébrale
Apophyse épineuse est courbée, tordue, ce qui peut donner une position anormale à
chacune des vertèbres, et par suite comprimer certains des nerfs et réduire ainsi le flux d'énergie nerveuse, du
pouvoir intelligent qui devrait être fourni à différentes parties du corps. De même, par suite d'une fausse
position dans le lit, la nuit, et pendant plusieurs heures, la colonne vertébrale peut être une source de troubles
du système nerveux.

Des traumatismes, à la suite de chutes ou de coups, peuvent provoquer le déplacement, plus ou


moins sensible, de certaines vertèbres et, après plusieurs semaines, des troubles peuvent se développer dans
certains organes, ou parties du corps. La personne ainsi affectée pourrait ne pas se rendre compte qu'il y a
une relation avec la blessure ou le coup reçu sur la colonne vertébrale. La trépidation, même les secousses ou
les cahots en train ou en automobile, peuvent parfois causer un déplacement de vertèbres, pendant
longtemps, jusqu'à ce qu'une grande perturbation se fasse sentir dans l'organisme. Si l'on essayait de remédier
aux malaises par des médicaments, on ne traiterait que la douleur ou la manifestation chimique, sans
s'attaquer à la cause qui serait, en ce cas, la compression d'un nerf ou le déplacement d'une vertèbre. Seule la
remise en place de la vertèbre ou la libération du nerf comprimé pourra amener la guérison. A cet égard, le
massage de l'épine dorsale est parfois excellent, même pour les personnes en bonne santé. Certains exercices
physiques, comme par exemple les flexions en avant, en arrière et de côté, pendant quelques minutes chaque
matin, maintiendront la souplesse de l'épine dorsale, sa mobilité, et seront susceptibles de prévenir tout
déplacement des vertèbres. Il est vrai qu'aucune des vertèbres ne peut être fortement déplacée, car elle est
solidement maintenue par les ligaments qui entourent les points où chacune d'elles se joint à la suivante,
mais, comme nous l'avons dit plus haut, elle peut cependant être légèrement déplacée et rester dans une
mauvaise position par suite de coup ou de blessure. Ceci peut provoquer une compression de deux ou trois
nerfs affectant plusieurs parties du corps, puisque, comme nous vous l'avons indiqué, des nerfs partent du
cordon spinal central, allant vers tous les organes, en passant par les ouvertures latérales entre les vertèbres.

Une lésion à l'une quelconque des parties du système grand sympathique, ou bien la compression
d'un nerf, empêchent la force vitalisante, créatrice et curative, d'atteindre l'organe attaqué, pouvant même
causer à la longue des troubles gaves, tels que les ulcères de l'estomac.

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L'IMPORTANCE DE LA PENSÉE

La seconde cause de troubles dans la partie psychique de l'homme, est la mauvaise habitude de
penser : en effet, certaines pensées sont toxiques, telles que la colère, la haine, la jalousie et autres
dispositions ou attitude inharmonieuses qui affectent le système sympathique et psychique, modifient sa
fréquence de vibration et entravent le flux de force intelligente et vitalisante. Jusqu'à ce qu'elles aient appris
certaines leçons par d'amères expériences, peu de personnes se rendent compte à quel point le système
nerveux grand sympathique peut être affecté par les émotions et l'attitude mentale. Nous savons tous qu'une
grande frayeur peut causer des troubles dans l'estomac, l'intestin et d'autres parties du corps, et même
provoquer des nausées et des maux de tête. La peur a une grosse influence sur la nature émotionnelle, donc
sur le système sympathique et particulièrement sur le plexus solaire, dont les ramifications transmettent
ensuite les effets de l'émotion à l'estomac et aux autres parties du corps, causant ainsi une sensation fort
pénible. Par contre, le rire et les émotions joyeuses produisent un effet tout à fait contraire à celui résultant de
la frayeur. Un sourire, une heureuse disposition, une excitation joyeuse sont en harmonie avec le système
sympathique et la partie psychique de l'homme et tendent à augmenter son énergie vitale, agissant sur lui
comme une sorte de tonique.

Nous devons nous rappeler que chaque ganglion du système nerveux grand sympathique est un
centre de distribution de l'énergie, de l'intelligence et de la force créatrice, et que certains de ces centres, ou
ganglions, peuvent subir l'influence de nos émotions, et par suite être partiellement paralysés ou gênés,
fonctionner d'une façon anormale et ainsi affecter tous les nerfs ou ramifications qui partent de ces mêmes
ganglions. II en résulterait un déséquilibre en l'une quelconque des parties du corps, déséquilibre que nous
appellerions maladie. Et lorsque la perturbation dure très longtemps, les cellules commencent à s'affaiblir, à
s'user, et dans ce cas l'énergie créatrice faisant défaut, il n'y a pas création de nouvelles cellules pour
remplacer celles usées et la désintégration est plus rapide que la formation de nouveaux tissus. Une infection
se déclare alors, contre laquelle le courant sanguin doit lutter. II s'ensuit de la fièvre, des douleurs, et
l'irrégularité du pouls est le symptôme de l'anomalie fonctionnelle.

La méthode Rosicrucienne indique comment on peut redonner la vigueur au système nerveux


grand sympathique, et particulièrement revitaliser l'un des ganglions, en cas de besoin. Elle nous enseigne
aussi que la fréquence de vibration de l'énergie de ce système peut être temporairement accélérée, qu'elle
peut devenir plus spécialement active afin de hâter la guérison ou de corriger un état anormal.

Revenant a la question d'un désordre stomacal supposé, si par exemple le ganglion ou le centre qui
fournit l'énergie, l'intelligence divine à l'estomac a été partiellement paralysé, s'il y a quelque lenteur en son
action, la digestion se fait plus lentement et donne une sensation de lourdeur ou de douleur très pénible. Si
l'on peut remédier à cette paresse du ganglion en le revitalisant, à son tour il transmettra, par les ramifications
nerveuses qui vont vers l'estomac, une plus grande force créatrice et un flux plus actif. Cela activera les
fonctions stomacales qui seront alors rapides et efficaces. Les cellules affaiblies reprendront de la force,
celles qui sont réellement usées seront évacuées, les sucs gastriques agiront normalement et l'action
musculaire sera elle-même revigorée. Ainsi, la cause initiale de l'indigestion disparaîtra, tout simplement en
revitalisant le ganglion qu'il était nécessaire de fortifier.

II est possible à une personne, par la méthode rosicrucienne, de donner à une autre personne ce que
nous appellerions un peu de sa force magnétique, de sa force vibratoire, de permettre à son propre fluide
d'accroître le flux d'énergie du système grand sympathique de la personne malade. Ainsi une personne en
bonne santé peut augmenter, chez le malade, l'activité de son système ganglionnaire et redresser un état
défectueux.

Nous arrivons à un point crucial de nos études, en ce qui concerne la méthode rosicrucienne pour
redonner au corps la santé ou la vitalité et le remettre en état d'harmonie.

Précédemment, nous avons fait allusion à la dualité de nature de l'énergie vitale, créatrice, curative
et reconstructive qui constitue la force invisible de vie. Elle est en effet à la fois positive et négative. Ceci est

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si important que nous devrons insister sur certains détails et principes fondamentaux que nos membres
devront comprendre parfaitement.

Par suite de la nourriture et de l'eau que nous absorbons, ainsi que par les courants énergétiques
terrestres avec lesquels nous sommes en contact, la partie chimique et physique des cellules est
essentiellement négative, en sa nature électronique et vibratoire. C'est-à-dire que si nous pouvions prendre
une partie de la nourriture et des liquides que nous consommons chaque jour et les réduire en petites pilules
ou en tablettes pour représenter les cellules, à I 'analyse, il en résulterait une qualité chimique et négative. Il
n'y aurait pas, dans ces petites cellules, la vitalité du Noüs; elles ne seraient donc pas une matière vivante
prête à donner la force vitale et créatrice comme le font les cellules sanguines dans le système circulatoire du
corps animal ou humain, ou même dans les cellules des végétaux.

DES PROPORTIONS HARMONIEUSES

Dans nos communications précédentes, nous vous avons montré que la cellule idéal est celle ou les
éléments positifs et négatifs sont à peu près égaux. Nous basant sur le principe que les qualités positives et
négatives s'attirent l'une l'autre, la cellule parfaite et idéale serait donc celle où il y aurait une égale quantité
d'éléments, ou de vibrations positives et négatives. Mais nous devons nous souvenir que ceci n'est pas ce que
nous devons chercher, comme condition idéale, pour le corps humain. Alors que beaucoup de cellules sont
ainsi constituées qu'elles ont une quantité égale d'éléments positifs et négatifs, ce n'est cependant pas le cas
pour toutes.

Vous avez compris qu'il y a de nombreuses classifications de cellules dans le corps humain. Leur
différence consiste en deux choses, en premier lieu en la conscience qui est distincte entre chacune des
catégories : c'est la conscience divine ou psychique qui permet de remplir le rôle qui lui a été assigné, à rester
elle-même, à ne faire aucun autre travail que celui auquel elle est destinée. Nous vous avons expliqué la
formation d'un kyste et comment certaines cellules, se déplaçant dans le corps, gardent néanmoins leur
caractère, leur nature et leurs tendances. Les cellules des cheveux, si elles sont accidentellement logées entre
les muscles ou les tissus inférieurs de l'organisme, continueront à produire des cheveux; quel que soit
l'endroit où elles sont situées, de même que celles qui doivent produire ou nourrir les os continueront leur
mission, même si elles se trouvent dans une partie molle et camée, ou musculaire. Une loi générale et tout à
fait merveilleuse empêche ces cellules d'errer dans le corps, mais elles le font accidentellement parfois et il
en résulte toujours certains troubles.

La seconde différence entre les cellules provient de la polarité et consiste en une différente relation
harmonieuse entre les potentiels positif et négatif de la cellule. II faut que nous comprenions parfaitement ce
point, car c'est l'un des grands secrets que nous devrons étudier dans le travail futur de ce cercle.

Chacune des cellules du corps, y compris celles du courant sanguin, a une force différente en sa
qualité positive ou négative lorsqu'elle est en état normal. Nous allons supposer que nous devons diviser les
différentes cellules du corps, et particulièrement celles du courant sanguin, en différentes classes A, B, C, et
ainsi de suite. Mais rappelez-vous que ceci n'est donné qu'à titre d'exemple, pour vous faciliter la
compréhension, car en réalité elles ne sont naturellement pas ainsi classées par ordre alphabétique.

Supposons donc que la classe A représente les cellules dans lesquelles les qualités, la force, la
potentialité en qualités positive et négative sont égales et équilibrées, c'est-à-dire qu'en elles il y a une même
quantité de vibrations, ou d'énergie positive et d'énergie négative. Lorsqu'il en est ainsi, leur état est
harmonieux, normal. Mais par contre, dès qu'elles perdent un peu de leur qualité positive, il y a inharmonie.
Si nous leur fournissons un peu de vibrations positives, elles redeviennent harmonieuses, équilibrées, et elles
fonctionnent donc normalement ; dans ce cas, nous ne pourrions leur redonner plus de qualité positive que
leur nature ou leur conscience propre n'en nécessite. C'est-à-dire que nous ne pourrions leur ajouter plus de
qualité positive qu'il n'est nécessaire, parce qu'alors l'équilibre serait de nouveau rompu et la cellule puiserait
dans la nourriture et dans le magnétisme terrestre la qualité négative dont elle aurait besoin pour redevenir

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normale. II est intéressant de noter, en effet, que si la cellule peut aisément reprendre rapidement des
vibrations négatives, de la nourriture, de l'eau et du courant électrique terrestre, il n'en est pas de même pour
les vibrations positives, qu'elle ne peut récupérer si aisément et elle doit donc y être aidée.

Supposons maintenant que, dans la classe B de cellules, nous trouvons celles qui normalement,
sont approximativement soixante pour cent négatives et quarante pour cent positives. Ceci donnerait à ces
cellules une polarité essentiellement négative. Par suite du travail qu'elles ont à faire, du caractère de leur
conscience fonctionnelle, elles sont en parfait état d'équilibre lorsqu'elles ont en elles cette proportion de
vibrations. Si, pour une raison quelconque, leur qualité positive tombait à trente-cinq pour cent, ce serait des
cellules affaiblies, en état de déséquilibre et anormales en leur fonctionnement. Notre travail consisterait
alors en un apport approximatif de cinq pour cent de qualité positive, pour les ramener à un état normal, dans
lequel le positif et le négatif seraient en harmonie.
La classe C pourrait regrouper les cellules dans laquelle l'état normal serait soixante pour cent
positif et quarante pour cent négatif, c'est-à-dire exactement le contraire des cellules de la classe B. II y a
dans le corps humain, de nombreuses cellules de ce genre, auxquelles il serait facile de donner une plus forte
puissance négative, en la puisant dans la nourriture, la boisson ou dans certains courants, mais la conscience
cosmique de ces cellules ne le permet pas, parce qu'elles ne doivent pas avoir plus de quarante pour cent de
qualité négative et qu'elles doivent garder leur polarité essentiellement positive.

Une cellule de cette sorte pourrait perdre cinq pour cent de sa qualité négative et n'en avoir que
trente-cinq pour cent, pour soixante pour cent de qualité positive, mais ce serait assez rare et inhabituel, car
les cellules peuvent aisément récupérer la déficience négative dans les aliments, la boisson et les courants
terrestres, comme nous vous l'avons fait remarquer précédemment, et cela se fait automatiquement, en
général, de sorte que la qualité négative manque rarement. Dans les cellules, cela peut cependant se produire
lorsque la digestion ne se fait pas normalement, et dans ce cas, les cellules n'obtiennent pas de la nourriture et
des liquides, suffisamment de force négative, ou bien encore lorsqu'une personne est soumise à un régime
restrictif, ou qu'elle vit dans un milieu où l'on ne peut trouver certains aliments essentiels, ou parce que l'eau
est mauvaise, que les courants magnétiques terrestres sont défectueux. Dans ces cas, les cellules, et tout
particulièrement les cellules sanguines, ne recevraient pas la qualité négative dont elles auraient besoin et
elle devait leur être fournie par d'autres moyens spéciaux, comme le changement de milieu ou de mode de
vie, par exemple.

Toutes autres catégories de cellules, telles que celles que nous pourrions appeler D, E ou F, etc.,
pourraient comporter des proportions variables de qualités positives et négatives, mais les deux formant
toujours un parfait équilibre pour la cellule, à quelque classe qu'elle appartienne.

Une cellule, que ce soit dans le courant sanguin ou dans m'importe quelle partie du corps, ne peut
être normale et en condition d'harmonie que si elle a une juste proportion de qualité positive et de qualité
négative, en accord avec sa conscience particulière et les buts de la fonction qui lui a été assignée.

Dans chaque catégorie, les cellules sont en harmonie lorsqu'elles sont exactement semblables ou
tout au moins presque semblables, mais les cellules d'une classe peuvent différer de celles d'autres classes et
en réalité elles diffèrent généralement, car l'harmonie entre toutes les cellules ne dépend pas d'une similitude
exacte des quantités positives et négatives, sinon de la quantité individuelle appropriée. Autrement dit, toutes
les cellules de la classe A seront en harmonie si elles ont une même proportion positive et négative, et les
cellules de la classe C seront également en harmonie si elles ont la quantité appropriée en positif et en
négatif, même si les proportions de la classe C diffèrent de celles de la classe A.

Lorsque toutes les différentes cellules du corps ont une juste proportion de positif et de négatif, le
corps se trouve donc dans un état d'euphorie que les rosicruciens appellent harmonie. Mais dès que certaines
des cellules, dans l'une ou l'autre des classifications, ou en plusieurs d'entre elles, devient anormale par
déficience soit de positif soit de négatif, un état d'inharmonie est créé dans cette classe particulière de
cellules, et finalement cet état se propage dans le corps tout entier. C'est alors qu'apparaît une forme
quelconque de maladie, de douleurs, et la partie du corps ou l'organe où s'est produite cette rupture
d'équilibre commencera à fonctionner de façon anormale.

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Lorsqu'une anomalie se produit dans les cellules, dans n'importe quelle partie du corps, pendant
environ sept heures, elles ont tendance à s'affaiblir en qualité et en nature, à s'user et à se corrompre
rapidement, et si l'altération se prolonge pendant sept heures encore, une partie des déchets cellulaires entrera
dans le courant sanguin, dont elle attaquera la qualité et détruira l'harmonie. Le processus de reconstruction,
ou plus exactement de rénovation du courant sanguin, commence immédiatement par l'envoi de cellules
spéciales vers la région contaminée, où les cellules malades sont en activité, et c'est le commencement de la
lutte pour la vie. II en résulte un travail plus rapide du coeur, qui amène ce que l'on appelle communément la
fièvre, la lassitude, une sensation de douleur et un affaiblissement général.
Les scientifiques ont donné différents noms aux divers résultats de l'altération et du déclin des
cellules. Nous ne nous occuperons pas, pour le moment, de ces différents noms, car en réalité il n'y a aucune
différence fondamentale entre les formes diverses que peut revêtir la maladie. Nous ne voulons pas dire par
là qu'il n'y a pas différentes manifestations de maladies, car il y en a. Ce que nous voulons dire, c'est que
selon nos principes, il y a, derrière toutes ces manifestations, une cause fondamentale similaire.

Le problème qui se pose au rosicrucien, c'est de ramener l'harmonie dans le corps, et la première
chose à faire, c'est de la rétablir dans la partie du corps, ou dans l'organe affecté par une faiblesse ou une
décomposition des cellules ; c'est dire qu'il faut redonner aux cellules altérées la force vibratoire dont elles
manquent, soit en positif, soit en négatif, selon le cas. En ramenant immédiatement ces cellules à un parfait
état d'équilibre, elles auront automatiquement le pouvoir de guérir et de redonner la santé.

Dans presque tous les mauvais états de santé, lorsqu'ils ont duré plus de sept ou de quatorze
heures, le courant sanguin a été perturbé et affaibli, et on peut amener la guérison en renforçant sa qualité
positive ou bien négative, afin qu'il puisse lutter efficacement contre la maladie et rétablir l'équilibre. II est
un fait certain, c'est que lorsque la maladie est combattue dès le début, c'est-à-dire si elle n'a pas atteint trop
profondément l'organisme et les cellules, elle peut être maîtrisée et arrêtée dès que le courant sanguin est
ramené lui-même à une condition normale d'harmonie.

La santé peut donc être restaurée et l'harmonie rétablie dans le corps de deux façons. La première,
en fortifiant et en revitalisant le courant sanguin ; la seconde, en envoyant, par le système nerveux grand
sympathique, des vibrations positives ou négatives, directement vers la partie ou l'organe affecté. Nous vous
avons expliqué comment ce système nerveux commande chaque partie du corps, depuis la racine des
cheveux jusqu'à la plante des pieds. Si nous nous en servons, il peut, par son propre travail de contrôle et de
direction des forces constructives et créatrices de la nature, atteindre toutes les parties du corps affectées par
la maladie et leur transmettre les radiations positives ou négatives dont elles peuvent avoir besoin. Par le
coeur et le courant sanguin, les cellules atteintes peuvent ainsi être revitalisées et remises en état d'équilibre
et d'harmonie.

Nous aurons donc à étudier le travail du grand sympathique et apprendre comment, par lui, nous
pouvons envoyer les radiations appropriées aux différentes parties de corps.

L'IMPORTANCE DE LA RESPIRATION

Nous entrons maintenant dans la seconde partie du travail de ce cercle, que nous pourrions appeler
la « technique curative rosicrucienne » .

Toute la vitalité et l'énergie dont le corps humain a besoin pour sa santé et pour la conservation de
la vie, lui est fournie par la nourriture, l'eau, les éléments de la terre et l'air que nous respirons. Nous devons
cependant admettre que nous avons accordé plus d'attention au coté chimique de notre vitalité qu'à l'autre
coté. Alors que les diététiciens s'occupent beaucoup, avec juste raison, de notre régime alimentaire, de la
nature et de la qualité chimique des aliments ou des liquides que nous absorbons et d'autres choses du
domaine terrestre qui affectent notre organisme, il a été fait très peu de chose en ce qui concerne l'analyse de
l'air que nous respirons, et pour découvrir ce qui, dans l'air, produit la vie. Nous savons que, pour aussi
important qu'il soit, ce n'est pas l'oxygène. Nous savons aussi que ce n'est pas l'humidité, bien qu'elle ait

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aussi son importance ; ce n'est pas non plus le vent, bien que les mouvements de l'air, dans l'atmosphère,
soient à considérer ; ce n'est pas la lumière du soleil ou ses imitations sous forme d'électricité ou de lumières
colorées, bien qu'elles aient aussi leur importance.

Qu'est-ce donc ? Pouvez-vous demander, que cette étrange et invisible énergie, dans l'air que nous
respirons, qui nous donne ce que nous appelons notre force vitale ? La seule réponse que nous pouvons faire
est que nous ne savons pas exactement ce que c'est, mais nous savons comment elle opère, et cela est très
important. Si le corps médical considère qu'il est nécessaire d'analyser avec soin l'eau que nous buvons, afin
que nous sachions ce qu'il y a en elle, si l'on nous dit que nous devons faire attention à ce que nous buvons,
que nous devons filtrer l'eau si elle vient de lieux qui peuvent être contaminés, que nous devons faire
attention au lait et à tous les liquides que nous pouvons absorber, particulièrement à certains breuvages
chimiquement colorés, plaisants au goût mais dangereux pour l'organisme, pourquoi les scientifiques ne
peuvent-ils nous renseigner plus exactement sur l'air que nous respirons ? Si cet air qui entre dans nos
narines constitue cinquante pour cent de la vitalité de notre corps, et s'il est une des forces secrètes que
l'homme ne peut obtenir d'aucune autre façon, il nous apparaît que nous devrions consacrer plus de temps à
découvrir quel air est le meilleur pour nous, et comment nous devons faire pour respirer convenablement.

Si nous pouvons filtrer l'eau, faire bouillir et même pasteuriser le lait, pourquoi ne pouvons-nous
filtrer et purifier l'air que nous respirons ? Nous savons tous que l'air n'est pas pur partout et que nous
pouvons malheureusement être sérieusement affectés si nous respirons un air vicié, ou bien l'air de la
chambre d'un malade. Heureusement, depuis 1950, des procédés ont été mis au point pour « climatiser » l'air
: on a découvert qu'il n'est pas nécessaire que la température reste élevée dans les pièces où nous vivons, que
nous pouvons éviter une atmosphère viciée si nous le désirons et que nous pouvons, en quelque sorte, laver
l'air et le purifier, et même le parfumer pour l'absorber à l'état pur, aussi pur que l'eau que nous buvons et,
ainsi, en tirer plus de vitalité que d'un air vicié.

Nous n'allons pas nous arrêter longuement sur la question de la meilleure façon de respirer, mais il
y a certainement deux manières de le faire, l'une bonne et l'autre mauvaise. Quelle que soit la vitalisation de
l'atmosphère en n'importe quelle partie du monde, ce n'est pas l'air qui touche nos corps qui nous donne la
vitalité, c'est celui qui entre par les narines ou par la bouche et va, par les bronches jusque dans les poumons,
et, de là, va dans toutes les petites cellules pulmonaires et donne ensuite au sang et au reste du corps cette
mystérieuse et divine force vitale qui reste encore de nos jours, le grand secret de Dieu.

Par conséquent notre action, lorsque nous faisons entrer l'air dans les poumons, est importante. En
premier lieu les poumons occupent une assez grande place et ils contiennent des milliers de cellules, dans
lesquelles l'air doit pénétrer et remplir tout l'espace afin que le sang soit convenablement vitalité. Si vous ne
remplissez qu'à moitié les poumons, chaque fois que vous respirez, vous ne prenez que la moitié de l'énergie
que vous devriez prendre. Une respiration courte, ne remplissant que le tiers ou le quart de la capacité
pulmonaire, ne donne également que le tiers ou le quart de vitalité. Mais ce n'est pas tout. Si votre respiration
est courte, donc incomplète, vous ne vous privez pas seulement d'une bonne partie de la vitalité que vous
pourriez avoir, mais encore vous vous empoisonnez lentement en gardant de l'air vicié dans les poumons, au
lieu d'y faire pénétrer de l'air pur.

Ainsi, nous voyons que la respiration comporte deux fonctions mécaniques importantes

a) obliger l'air vicié, qui a abandonné toute sa vitalité, à sortir des poumons et à l'expulser par
les narines, puisqu'il est devenu inutile, voire dangereux.

b) aspirer dans les poumons tout l'air pur qu'ils peuvent contenir, après que nous en avons
chassé l'air vicié. Après tout, le processus tout entier n'est pas autre chose qu'un problème mécanique
comparable à celui du soufflet du forgeron. Celui-ci actionne le soufflet de haut en bas, aspirant l'air dans le
soufflet et l'en faisant ressortir pour animer son feu. Nos poumons sont comme une paire de soufflets, et,
dans une certaine mesure, nous pouvons en contrôler le fonctionnement. Nous pouvons les actionner
rapidement, par une courte respiration et n'y faire pénétrer qu'un peu d'air dans le sommet des poumons, puis
le chasser immédiatement, y laissant ainsi séjourner longtemps un air dévitalisé ; ou bien nous pouvons faire

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de longues et profondes aspirations, pour forcer l'entrée de l'air dans toutes les petites cellules, dans toutes les
petites cavités, et ensuite l'expulser énergiquement jusqu'à ce qu'il n'en reste plus du tout, et que les poumons
soient comme un aspirateur attendant l'entrée d'une autre provision d'air.

Dieu a heureusement établi une mesure de précaution contre toute négligence de notre part, contre
notre ignorance ou notre indifférence. Lorsqu'il y a trop d'air vicié dans nos poumons et si nous négligeons
de faire quelques aspirations profondes, une loi fondamentale et divine, nous fait sentir le besoin de bâiller,
et à chaque bâillement l'air toxique est expulsé de nos poumons et nous sommes obligés de respirer
profondément.

De même, si nous restons dans une pièce où l'air est vicié par la fumée du tabac, les odeurs de la
transpiration, ou bien par la peinture, le vernis, parfois aussi des fuites de gaz, et particulièrement dans une
pièce où beaucoup de personnes respirent continuellement le même air, nous faisons entrer dans le sang
certaines toxines, et nous sentons alors le besoin de bâiller et de remplacer l'air vicié par un autre plus pur.
Mais naturellement, si nous restons dans la même pièce le bâillement n'est d'aucun secours puisque nous
remplaçons instantanément le mauvais air par d'autre air mauvais, ou seulement partiellement bon. Vous ne
verrez jamais une personne bâiller à l'air libre, dehors dans la campagne, à moins qu'elle ne soit si fatiguée et
si ensommeillée que sa respiration ne devienne trop rapide : la nature proteste alors et oblige la personne à
faire de profondes aspirations par le bâillement.

Tous les anciens exercices mystiques de respiration, tant prônés par les Hindous et par la méthode
Yoga, que certains étudient encore de nos jours, étaient basés sur cette respiration profonde. Ils servaient à
remédier aux conditions peu hygiéniques de vie des peuplades de l'Inde. Toutes les méthodes orientales
employées il y a des centaines d'années et que, de nos jours, on essaye de faire revivre comme
particulièrement mystiques, étaient destinées à obliger les parias et les pauvres à sortir de leurs huttes de
terre, des caves dans lesquelles ils vivaient dans des conditions extrêmement malsaines, afin qu'ils puissent, à
l'air libre, respirer profondément pendant une heure ou deux et pour les aider à se maintenir en bonne santé.
Cette respiration profonde n'avait rien à voir avec le développement de la spiritualité. Vous ne pouvez
naturellement pas être hautement spiritualisé si vous n'êtes pas en bonne santé. Mais, en purifiant leur corps,
par la respiration profonde, un développement spirituel s'opérait cependant chez ces peuples orientaux. Mais
ce n'est pas une raison pour que les occidentaux, qui vivent dans des conditions infiniment supérieures au
point de vue de l'hygiène, dans des maisons propres et dans des lieux aérés, se voient obligés de s'asseoir
dans des postures spéciales , tout le long du jour et en faisant d'étranges exercices de respiration, pour
essayer de se rapprocher de Dieu. Ce n'est pas non plus ce qui amènera à votre porte les Maîtres du
Mysticisme. II faut pour cela autre chose que l'entrée d'un air salubre dans les poumons.

Chaque fois cependant que vous faites une aspiration profonde et que vos poumons sont remplis de
cet air pur, un merveilleux processus est aussitôt amorcé. Environ trois secondes après que l'air est entré dans
les poumons, le sang commence à être vitalisé, et plus profonde est l'aspiration, plus longtemps vous gardez
l'air dans les poumons, plus de vitalité passera dans les cellules sanguines. II y a donc deux manières
d'augmenter la vitalité du sang ; la première consiste à faire pénétrer un volume d'air aussi grand que possible
dans les poumons afin que toutes les parties en soient remplies ; la seconde c'est de retenir l'air dans les
poumons aussi longtemps que possible, une minute ou plus si possible.

Cela ne sert à rien si vous faites une profonde aspiration pour remplir parfaitement les poumons et
si vous chassez l'air immédiatement, ou après quelques secondes seulement. II faut environ quarante-cinq
secondes pour que la vitalité qui est dans l'air puisse passer dans le sang et y déposer son énergie. Par
conséquent, une respiration courte qui ne dure que quelques secondes, ne donne pas au sang sa pleine charge
de vitalité. Plus longtemps vous retenez l'air pur dans les poumons, plus le sang absorbe d'énergie. C'est une
chose parfaitement naturelle et il est surprenant que si peu de personnes s'en rendent compte. La respiration
profonde et la rétention de l'air constituent les deux seuls secrets relatifs aux méthodes respiratoires. Nous
n'avons pas à insister sur la manière de chasser l'air vicié, car si vous faites une très profonde aspiration et
que vous retenez l'air pendant une minute, ou même si possible une minute et demie, vous êtes forcés ensuite
de l'exhaler complètement. II n'est pas nécessaire, par conséquent, qu'on vous le recommande.

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Lorsqu'une personne a une santé à peu près normale, qu'elle n'a aucun symptôme de maladie, elle
pourra se trouver étourdie, ou avoir une sensation bizarre dans la tête ou dans le corps si elle fait un certain
nombre de très profondes aspirations et les retient pendant une minute et demie, ou plus, jusqu'à ce qu'elle se
voie forcée de rechasser l'air. Ceci provient de ce qu'elle a forcé le sang à absorber plus de vitalité, plus
d'énergie créatrice qu'il n'était besoin. Après quatre ou cinq minutes de cette respiration profonde, le corps est
si chargé des qualités électriques, magnétiques et vitalisé de l'atmosphère que cela provoque ces sensations
étranges qui cessent aussitôt que la respiration est redevenue normale.

Rappelez-vous que ce qui, pour une personne, constitue la respiration normale, peut ne pas l'être
pour une autre. Plus forte est la constitution, plus lourd est le corps, plus il doit dépenser de forces, et plus il
sera nécessaire de lui fournir l'énergie de l'air. Un homme grand et fort, en pleine vitalité, aura besoin, de
temps en temps, de faire de profondes aspirations et de garder l'air pendant une minute, ou bien au moins
quarante secondes avant de l'exhaler. Des hommes de moindre stature, plus minces et plus légers, les femmes
et les enfants ne nécessitent pas autant de vitalité, à moins qu'ils ne fassent des exercices physiques, qu'ils
courent ou qu'ils sautent. Vous remarquerez que lorsque vous levez de lourds objets, ou bien si vous courez,
si vous montez un escalier et que vous dépensez plus de force physique, vous vous voyez obligé de respirer
plus rapidement, à faire pénétrer plus d'air dans les poumons et ainsi acquérir plus de vitalité, pour
compenser celle que vous dépensez. Nous ne pouvons fixer la quantité normale d'air pour chaque personne,
ou combien de temps elle devrait le retenir normalement dans les poumons, car cela dépend de la capacité
pulmonaire individuelle, de la grandeur, du poids, du volume, de la constitution, des occupations et de
l'activité physique.

Un avertissement est nécessaire : alors que les exercices de respiration que nous venons de
suggérer seront salutaires pour une personne normale, il pourrait n'en être pas de même pour celles qui
souffrent de certaines maladies. Nous conseillons donc, à toutes les personnes qui souffrent d'affections
pulmonaires ou cardiaques, de s'abstenir des exercices que nous avons recommandés. Nous savons tous
qu'une marche rapide, à l'air libre, revitalisera une personne normale mais que ceux qui souffrent d'un trouble
cardiaque ne pourraient se permettre ce genre d'exercice qui pour d'autres est sain et salutaire.

L'un des principaux secrets de là méthode curative Rosicrucienne est basé sur le fait que nous
pouvons surcharger la vitalité de notre organisme par la rétention de l'air dans les poumons. C'est-à-dire que
si, à chaque fois que nous respirons, nous retenons notre respiration plus longtemps qu'il n'est normal de le
faire, nous rechargeons aussi la vitalité de notre corps pendant quelques minutes. C'est cette surcharge de
vitalité, ce surplus d'énergie, que les rosicruciens emploient lorsqu'ils donnent des traitements curatifs à
d'autres personnes.

UTILISER LE SURPLUS D'ÉNERGIE

Voyons maintenant quels sont les principes réels et secrets de la méthode curative rosicrucienne.
Nous pouvons dire que cette méthode, dont nous nous servons, nous appartient en propre, que c'est les
rosicruciens qui l'ont inventée et créée. En effet, nous ne trouvons aucune autre organisation où elle ait été
employée. Nous pouvons aussi affirmer qu'elle est remarquable en certains points dont la démonstration est
facile à faire, et qui ne peuvent être niés même par les plus sceptiques et les plus acharnés détracteurs du
rosicrucianisme. Celui qui se sert de notre méthode n'a pas à perdre sont temps en vaines discussions : deux
ou trois minutes de démonstration lui suffisent à réfuter tous les arguments. C'est dire que la méthode
rosicrucienne agit, et agit d'une façon sûre, en tous les cas, et avec des résultats uniformes. Celui obtenu sur
une personne sera le même sur une autre personne, en quelque lieu que ce soit, du moment que notre
méthode est employée d'une façon identique pour toutes les personnes.

Revenons maintenant à la question de l'énergie supplémentaire fournie au corps par la respiration


profonde et par sa rétention dans les poumons. Que devient cette énergie supplémentaire ? II est évident que
le coeur ne peut battre à un rythme plus accéléré pour l'employer, pas plus que vous ne pouvez courir tout le
temps lorsque vous êtes dans la rue, que vous ne pouvez faire constamment de violent exercices comme le

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font certains petits singes qui ont besoin de beaucoup se dépenser, ou les jeunes enfants qui, dans leurs jeux
essayent de brûler l'excès de vitalité produite en eux par la bonne nourriture et la respiration active. Mais
cette énergie supplémentaire que vous avez absorbée par la respiration profonde, se dégage graduellement du
corps, en radiations, comme la chaleur rayonne petit à petit d'un fer chaud et le refroidit. Si cette vitalité
supplémentaire ne rayonnait pas du corps, si elle n'en émanait pas en ondes magnétiques invisibles, il n'y
aurait pas de méthode rosicrucienne secrète et curative. Mais cette vitalité supplémentaire rayonne en effet
par certains endroits spéciaux du corps, et ceci nous amène à une autre partie intéressante de nos études.

Il a été constaté que ce sont les trois premiers doigts de chaque main, c'est à dire le pouce, l'index
et le médius (ou majeur) qui, étant reliés au grand sympathique par les nerfs radiaux, à leurs extrémités,
constituent les principaux centre de radiation de l'énergie vitalisante dont nous nous servons dans les
traitements rosicruciens.

Des trois doigts de la main droite émane une forme positive de l'énergie supplémentaire du corps,
et les doigts de la main gauche en émettent la forme négative. Aussi, lorsque par la respiration profonde,
vous avez accumulé une certaine quantité d'énergie vitale, elle commence immédiatement à rayonner dans
l'espace par les doigts de la main droite. Mais s'il y a en votre corps déficience de certaines cellules, ou bien
d'un organe, la radiation, de la pointe des doigts, sera très faible et l'énergie sera dirigée vers la partie
déficiente de votre organisme, et ce n'est que lorsque l'équilibre sera rétabli et que votre vitalité aura atteint
un niveau à peu près normal, que l'énergie rayonnera de nouveau des pointes des doigts.

Les rosicruciens ont toujours eu, parmi leurs membres, des médecins de différents pays, et nous en
avons encore actuellement. Ceux qui étudient ces communications seront probablement d'accord avec nous
sur les principes essentiels que nous avons évoqués pour le maintien de la santé, mais ce que nous expliquons
actuellement les surprendra, notamment ce qui concerne l'énergie qui émane de la pointe des doigts et de
laquelle nous affirmons qu'elle est vitalisante, créatrice, constructive et curative.

Des rosicruciens américains ont mis en évidence, grâce à des galvanomètres spéciaux d'une
extrême précision, un certain nombre de règles concernant l'énergie émanant des mains et qui furent par
ailleurs mises en évidences par la photo Kirlian (du nom du photographe russe).

1) Les ondes électriques qui rayonnent des mains sont en synchronisation avec les battements
du coeur, c'est à dire soixante à quatre-vingts pulsations à la minute en moyenne chez l'adulte en bonne santé,
ces ondes ou radiations pouvant être décelées à environ sept ou huit centimètres de la surface extrême du
corps. A la distance de sept ou huit centimètres, l'onde est aussi forte qu'à la pointe du doigt.

2) Les observations indiquent que le voltage de ces ondes est nettement affecté lorsque
l'individu fait de la respiration, soit positive, soit négative. Le voltage de la main varie de vingt-cinq à cent
cinquante millivolts.

3) La même sorte d'onde, toujours en synchronisation avec les battements du coeur, émane des
pieds ; cependant ces ondes sont beaucoup plus faibles, d'autres perturbations électriques se superposant aux
battements du coeur, les affectent et par la suite elles sont plus floues, moins nettes, plus compliquées et leur
voltage en est affaibli.

4) L'énergie électrique qui se dégage des cellules corticales cérébrales se propage, partant de la
tête, en ondes qui varient de six à vingt pulsations à la seconde, chaque onde ayant un voltage de cinq à
soixante-quinze millivolts.

5) Les ondes qui émanent de la région médiane de la langue, sont des ondes sinusoïdales, à
caractère lent et assez peu défini, sans prédominance positive ou négative. Elles apparaissent comme des
ondes cérébrales excessivement amorties. On peut en dire autant des ondes émanant de la région médiane
génitale : là encore, il n'y a pas de pulsations nettement positives ou négatives. Le diagramme de ces ondes
présente, apparemment sans raison, de nombreuses petites irrégularités, pointes et fuseaux.

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Les pulsations électriques qui passent dans les mains ne viennent pas de la circulation du sang, car
le garrot du sphygmomanomètre a été placé autour du bras, chez plusieurs sujets, pour arrêter la circulation
du sang entre le bras et la main, et cependant, la pulsation nerveuse électrique n'était pas interrompue.

Mais la meilleure démonstration de cette énergie rayonnante que vous puissiez faire, c'est de vous
en servir en donnant des traitements. II faudra naturellement, au début, une certaine foi, aux médecins qui ont
déjà quelque expérience, pour qu'ils puissent faire abstraction d'une partie de leurs croyances antérieures et,
sans idée préconçue, faire un essai loyal et impartial de nos principes en donnant un traitement à l'un de leurs
proches ou de leurs amis, mais nous devons savoir avant tout que l'on ne peut généralement sentir ses propres
radiations, des pointes des doigts. Nous devons aussi signaler qu'il est plus difficile de se donner des
traitements de l'un à l'autre pour les personnes qui vivent ensemble, comme mari et femme par exemple, ou
enfants et parents, dont la composition cellulaire ou les qualités mentales et psychiques sont alors en très
étroite relation. Les praticiens ont en effet constaté, il y a des siècles, qu'il leur était parfois plus difficile de
soigner leur femme ou leurs enfants que toute autre personne, et il en est de même en ce qui concerne la
méthode rosicrucienne.

II n'en reste pas moins vrai que si vous faites deux ou trois aspirations profondes et successives,
que vous teniez la respiration pendant une minute environ, à la fin de la troisième aspiration, ou de la
troisième ou quatrième minute, votre sang et votre système nerveux sympathique seront chargés d'un
supplément d'énergie vitale qui, si aucun organe ou aucun endroit de votre corps n'en a besoin, commencera
à s'écouler, à se dégager par les bouts des trois premiers doigts de chaque main. Comme nous l'avons fait
remarquer, l'énergie positive émanera de la main droite et l'énergie négative de la main gauche, sauf pour les
personnes qui, au point de vue physiologique, sont réellement gauchères, et dont certaines zones cérébrales
sont inversées, auquel cas la main gauche émettra l'énergie positive et la main droite l'énergie négative. C'est
par l'expérience que chaque individu pourra déterminer à quelle catégorie il appartient.

APPLICATIONS PRATIQUES

Le fameux guérisseur Mesmer avait fait quelques découvertes sur cette énergie rayonnante qu'il
appelait un « fluide » et, à l'époque, il étonna le monde médical européen par les explications qu'il donnait
sur ce fluide, émanant de son corps. Comme il n'en avait pas une parfaite compréhension, ses démonstrations
n'avaient pas des résultats aussi uniformes qu'il eût été souhaitable, et ses explications étaient plus ou moins
fantaisistes. Bien qu'il ait fait quelques cures remarquables, les savants et les médecins de son temps
abandonnèrent peu à peu ses idées. Nous avons ici un nouvel exemple de ce qui peut se produire lorsqu'une
conception nouvelle, devançant son époque, n'est encore qu'imparfaitement comprise. Nous pouvons, dans
les siècles passés, relever de nombreux cas de ce genre en médecine et en diverses branches de la science.
Ceux qui sont tentés d'ironiser lorsqu'on leur dit que certaines personnes sont des « guérisseurs nés », qu'il
émane d'elles un « fluide curatif », devraient en premier lieu essayer les principes exposés dans cette
communication et, impartialement, en noter les effets. Certains infirmiers ou infirmières, ou bien des
masseurs, ont une santé si bien équilibrée qu'un fluide magnétique émane de leurs mains, dont leurs patients
sentent les effluves bienfaisants.

Que devons nous faire de cette énergie rayonnante qui sort de nos mains ? Nous ne voulons
naturellement pas qu'elle soit perdue, et si nous en avons accumulé un excès par la respiration profonde, c'est
certainement pour nous en servir. Nous vous avons dit que parfois une partie de cette énergie supplémentaire
se dégage du côté gauche de la tête, juste au-dessus de l'oreille gauche. Nous avons vu des photographies
colorées et des pellicules prises avec une lumière spéciale, et sur lesquelles les radiations du coté gauche de
la tête apparaissent, de couleur rougeâtre, lorsque la respiration profonde est retenue dans les poumons
pendant un moment. Vous apprendrez plus tard que cette zone du coté gauche de la tête constitue un centre
psychique. L'énergie supplémentaire acquise par la respiration profonde se dégage aussi parfois du plexus
solaire et de certains centres ou glandes dont nous vous reparlerons.

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Parmi les premières expériences que vous pouvez faire au sujet de cette vitalité ou énergie
supplémentaire, il en est une qui consiste à pratiquer assis ou debout une très profonde aspiration ; retenez
l'air aussi longtemps que vous pourrez, jusqu'à ce que vous soyez forcé de l'exhaler; rejetez-le lentement et
sans secousses, puis faites une autre profonde aspiration, que vous retiendrez aussi longtemps que possible
et, une fois de plus, rejetez lentement l'air. Faites de même une troisième fois. Rappelez-vous que, chaque
fois, vous devez respirer et rejeter l'air par le nez, et non par la bouche. Après cet exercice, les doigts de votre
main droite seront chargés de force positive et ceux de votre main gauche de force négative. Mais vous savez
que deux fils électriques, l'un positif et l'autre négatif, ne donneront de résultat que lorsqu'ils seront amenés
en contact l'un avec l'autre. Aussi, pendant que vous êtes assis, ou debout, amenez lentement les bouts des
trois doigts de la main droite vers ceux des trois doigts de la main gauche. Si en vous tenant tranquille, vous
faites cette opération dans une obscurité suffisamment profonde, vous remarquerez que, lorsque les pointes
des doigts arrivent à environ un centimètre ou un centimètre et demi les unes des autres, une lueur bleuâtre
apparaît entre elles, s'accentue au fur et à mesure que les doigts s'approchent, puis disparaît subitement.

On peut aussi prouver cette radiation d'une autre manière, après avoir fait quelques aspirations
profondes comme indiqué ci-dessus, en approchant rapidement les six doigts les uns des autres, et en repliant
les deux autres doigts de chaque main, c'est-à-dire les annulaires et les auriculaires à l'intérieur de la main.
Vous sentirez une sorte de rapide frémissement, qui passe des doigts d'une main dans ceux de l'autre main en
même temps qu'une certaine chaleur, d'abord dans les pointes des doigts puis jusque dans l'avant-bras. Vous
pouvez aussi magnétiser de l'eau en tenant un verre d'eau entre les mains et en pratiquant la respiration
profonde. Vous pourrez alors boire cette eau qui sera particulièrement bienfaisante.

Une autre expérience consiste, si vos yeux sont fatigués et douloureux le soir, à faire des exercices
de respiration comme indiqué plus haut, et, au moment ou l'énergie se dégage des pointes des doigts, à placer
le bout de l'index droit sur la paupière fermée de l'oeil droit et le bout de l'index gauche sur la paupière
gauche. Appuyez légèrement sur le globe oculaire et vous noterez une certaine chaleur dans chaque oeil
Après avoir maintenu les pointes des doigts pendant environ deux minutes sur les yeux, vous sentirez une
certaine détente et une certaine revitalisation.

Vous pouvez aussi, lorsque vos yeux sont fatigués, faire de profondes aspirations et, pendant que
l'énergie supplémentaire se dégage des doigts, placer les trois premiers doigts de la main gauche à même la
peau, sur le plexus solaire, ou vers le nombril, et ensuite mettre la pointe du pouce et de l'index de la main
droite sur les paupières fermées, c'est-à-dire le bout du pouce sur une paupière et le bout de l'index sur l'autre
paupière. Cela formera un court-circuit par les yeux et le système nerveux grand sympathique vers le plexus
solaire, par la main gauche, le bras gauche, le côté négatif du système grand sympathique. Puis de nouveau
par le coté droit et le bras droit, maintenez les doigts dans cette position pendant environ quatre ou cinq
minutes, vous ressentirez une certaine chaleur dans les globes oculaires puis dans le plexus solaire. Vos yeux
seront revitalisés et probablement plus brillants, comme s'ils avaient été lavés avec une lotion spéciale.

Les expériences que nous venons de vous donner sont des exercices pratiques qui forment les
principes fondamentaux de la technique curative rosicrucienne. Mais la réussite que vous pouvez en obtenir
dépend de votre façon de faire la respiration profonde et de la retenir dans les poumons. Ne retenez jamais
l'air jusqu'à ce que vous ressentiez une douleur dans les poumons. Retenez-le simplement jusqu'à ce que vous
ne puissiez le garder plus longtemps et que vous soyez obligé de l'exhaler lentement. Parfois, lorsque vous
aurez absorbé cette énergie supplémentaire, vous vous sentirez plus léger, comme si vous pouviez vous
élever dans l'air et faire de la lévitation ; vous apprendrez d'ailleurs plus tard qu'il y a une relation entre la
lévitation et cette manière spéciale de respirer.

En ce qui concerne la technique d'application des principes ésotériques et cosmiques par les
traitements rosicruciens, nous appelons votre attention sur les points suivants, qui sont très importants.

1) Nous vous avons indiqué qu'en faisant pénétrer dans les poumons, par la respiration
profonde, de grandes quantités d'air pur, en retenant cet air aussi longtemps que vous le pouvez, vous mettez
dans votre sang une pleine charge de vitalité cosmique.

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Nous affirmons aussi que si votre santé est bonne, que si la vitalité n'est déficiente en aucune
partie de votre corps, par la respiration profonde et la vitalité supplémentaire qui en découle, des
radiations seront émises par les pointes de vos doigts. Autrement dit, si vous n'avez pas besoin de la
vitalité supplémentaire fournie par la respiration profonde, elle s'échappera par les pointes des trois
premiers doigts de chaque main : le pouce, l'index et le médius.
3) Au lieu de permettre à cette vitalité supplémentaire de s'échapper dans l'espace, sans aucun
profit, vous pouvez vous en servir pour soulager ou guérir d'autres personnes, ou pour remédier à tout état
anormal de leur organisme. Cette vitalité supplémentaire peut donc suppléer au manque de vitalité ou de
pouvoir créateur chez une autre personne.

4) II est important de se rappeler que, dans certains états anormaux, pour certains malaises, c'est
plutôt le courant positif de vitalité des doigts qui doit être donné que le courant négatif, alors que dans
d'autres cas c'est le contraire : il faut alors redonner plus de force négative que de force positive. Par
conséquent, pour que le traitement soit efficace, pour redonner à la personne la qualité de vitalité dont elle a
besoin, vous devez chercher en premier lieu si la déficience est positive ou négative.

Ces quelques points constituent la base fondamentale de la technique de travail curatif. Et le


dernier est le plus important, c'est celui dont vous devez tenir compte en premier lieu, parce que si vous ne
savez pas de quelles radiations, positives ou négatives, a besoin la personne que vous désirez traiter, vous ne
pouvez lui donner le traitement approprié. Mais heureusement, si, avec la méthode rosicrucienne, vous faites
une erreur et donnez un traitement de vibrations négatives au lieu de vibrations positives, votre patient n'en
souffrira pas et ne ressentira aucun trouble sérieux, mais son état ne s'améliorera pas. D'autre part, si les
radiations que vous avez transmises au patient ne sont pas tout à fait suffisantes, l'amélioration sera
seulement légère et votre traitement, qu'il soit tout à fait correct, ou partiellement erroné, n'entravera pas le
processus curatif de la nature, pas plus que l'effet d'un traitement médical traditionnel.

II est cependant évident que si vous faites un diagnostic correct sur les besoins du patient, c'est-à-
dire si vous déterminez exactement ce qu'il lui faut, soit en vibrations positives, soit en vibrations négatives,
après quelques traitements donnés suivant les indications de cette communication, la déficience devrait être
compensée et corrigée. Un traitement parfaitement approprié devrait vous donner, tout aussi bien qu'au
patient qui en bénéficierait, une grande satisfaction et une grande joie, car vous pourriez ainsi vous rendre
compte de la façon dont opèrent les lois cosmiques, et que leur application est plus efficace que celle d'autres
méthodes thérapeutiques.

Un autre point est également intéressant : c'est que vous pouvez voir les effets de votre traitement
pendant que vous le donnez et que le patient peut aussi les sentir. Si donc il a quelques doutes sur la qualité
de ces traitements et sur leur efficacité, il est rapidement convaincu, car pendant les trois minutes que dure
votre travail, et pendant les cinq ou dix minutes qui suivent, il en ressent les bienfaits et a plus de preuves
que par tout autre procédé qui ait jamais pu être employé.

Ce qui est important à noter, c'est que tous les patients auront les mêmes résultats, ressentiront les
mêmes effets pour un même traitement. Cette uniformité dans les sensations perçues, la précision exacte des
résultats et le bienfait que produit la méthode, en tous les cas, vous aideront à comprendre le bien que l'on
peut tirer de la méthode rosicrucienne et la grande valeur des principes cosmiques, en même temps que le
patient pourra lui même s'en rendre compte.

Un des aspects très agréables de la méthode rosicrucienne réside dans le fait que les malades que
vous pourriez avoir à traiter ne seront jamais gênés, que ce soit des hommes ou des femmes, des enfants ou
des vieillards, car ils n'auront pas à se dévêtir, totalement ou partiellement, pas plus que vous n'aurez à poser
les mains ou aucun instrument sur leur corps d'une façon qui pourrait les gêner. En fait, la plupart des
traitements rosicruciens peuvent être donnés au malade lorsqu'il est assis et en présence d'autres personnes,
sans même que les autres personnes puissent se rendre compte de ce que vous faites. Les rosicruciens ne sont
pas partisans de certains traitements « magnétiques » où l'opérateur doit placer la paume des mains ou les
pointes des doigts à même la peau.

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AIDER LA NATURE

Précédemment, à l'aide d'un diagramme, nous avons attiré votre attention sur le fait que des
ganglions sont situés en différents endroits du système nerveux grand sympathique, et qu'ils ont des
ramifications en différentes parties du corps ou en différents organes. Comme nous vous l'avons expliqué
alors, ces ramifications ont, vers l'extrémité, une sorte de réseau qui couvre le muscle, le tissu, ou bien une
partie d'un organe, comme indiqué par la lettre « V » dans le coin à gauche et en bas du dessin. Reprenez le
diagramme et étudiez-le attentivement. Nous vous avons expliqué que, par le système nerveux grand
sympathique, par les ganglions et leurs ramifications, la force créatrice et vitalisante est envoyée à chaque
muscle, à chaque organe, à chaque partie du corps. Les deux parties de la colonne du grand sympathique,
avec les ramifications qui en partent, sont les lignes principales venant d'une centrale électrique, et qui
entourent les murs d'une maison et alimentent le courant dans toutes lès lampes, dans les moteurs ou dans
l'équipement électrique. Par ces deux fils principaux (les deux côtés du système sympathique) l'électricité
positive et négative est transmise à chaque lampe ou a chaque appareil électrique. De la même façon, par les
ramifications du système sympathique, la vitalité qui est générée dans le sang par la respiration est transférée
directement à toutes les parties du corps.

Nous vous rappelons aussi que la vitalité puisée par le sang dans les poumons, lorsque vous
retenez la respiration, est transférée dans le système nerveux grand sympathique. Les transformateurs de
cette énergie sont les diverses glandes que nous avons dans le corps et en particulier la glande pituitaire et la
glande pinéale, ces dernières se trouvant dans la tête. Lorsque l'énergie atteint le système grand sympathique,
elle est propulsée dans le corps tout entier, mais elle va principalement vers les parties qui en ont le plus
besoin. Vous vous rappellerez que l'énergie motrice qui fait battre le coeur, agir les poumons, mouvoir les
bras et les jambes, est une autre sorte d'énergie qui se transmet par le système nerveux cérébro-spinal à toutes
les parties de l'organisme ; mais celle qui reforme de nouvelles cellules, revitalise les cellules et les tissus
affaiblis et leur redonne la vigueur, est d'origine cosmique. Aussi à chaque fois que vous faites une
aspiration, elle vitalise les cellules sanguines, qui à leur tour vitalisent le système nerveux grand
sympathique, et, ainsi, engage la lutte contre la maladie et les divers troubles de l'organisme. Lorsque vous
donnez un traitement, c'est votre propre vitalité supplémentaire, votre propre pouvoir créateur que vous
transférez, votre énergie cosmique, mais elle ne va pas au corps tout entier du patient, mais à la partie
déficiente. Ce flux de vitalité commence la reconstruction des cellules affaiblies ou détruites et peu à peu
rétablit l'équilibre.

Souvenez-vous que jour après jour, tout le long de l'année, les cellules de votre corps s'usent, sont
contaminées ou détruites, et doivent être régénérées ou remplacées. Tous les germes que nous absorbons, par
l'air que nous respirons, par la boisson ou par la nourriture, doivent être détruits. La rénovation des cellules et
la revitalisation des parties affaiblies ou malades se continue jour et nuit par le moyen des lois curatives de la
nature, par l'énergie que nous absorbons lorsque nous respirons. Si l'on veut bien y prêter attention, il est
facile de se rendre compte que c'est en effet la nature elle-même qui guérit quatre-vingt-dix-neuf pour cent de
nos troubles physiques. S'il n'en était pas ainsi, notre vie serait considérablement écourtée. Le mieux que
peut donc faire le médecin, c'est d'aider, par les médicaments ou par tout autre moyen, le processus
régénérateur de la nature.

Lorsque, par la méthode Rosicrucienne, vous traitez un patient, vous n'aidez pas le travail de la
nature par un médicament ou par quelque remède externe ou interne, vous ajoutez seulement votre propre
force créatrice et régénératrice à celle qui existe dans l'organisme de votre patient, et il n'y a aucun mélange
de deux sortes de pouvoir créateur ou revitalisant, mais seulement un supplément de ce même pouvoir qui est
transmis à la partie malade ou affaiblie ; et cette énergie supplémentaire y détruira simplement les cellules
affaiblies ou anormales et les chassera afin que soit hâté dans toute la mesure possible, le travail curatif,
naturel. La meilleure et la plus rapide manière de transmettre l'énergie supplémentaire à la partie malade ou
affaiblie, est de l'amener directement vers le ganglion correspondant, dans le système nerveux grand
sympathique. Si donc vous transmettez votre propre pouvoir curatif directement dans le ganglion qui
correspond à la partie malade, il ne se répandra pas dans tout le corps du patient, mais ira directement à la

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partie déficiente où le besoin s'en fait sentir, et s'il y a surabondance d'énergie vitalisante, celle-ci ira
graduellement dans l'organisme et agira comme une sorte de tonique général.
Vous devez vous rappelez que lorsque la maladie attaque un organe, un muscle, un tissu ou une
section quelconque du corps, c'est qu'il y a généralement surabondance de polarité négative à cet endroit. Par
conséquent, la partie malade aspire à recevoir l'énergie vitalisante positive pour que l'équilibre soit rétabli
entre le positif et le négatif. C'est-à-dire que cette même partie est comme le pôle négatif d'un aimant qui
cherche à attirer la polarité ou énergie positive. Lorsque la condition d'équilibre est remplie, les cellules de
l'organe, du tissu ou du sang sont alors convenablement vitalisées et elles peuvent continuer normalement
leur travail de reconstruction ou de rénovation. La maladie, l'affaiblissement ne peuvent exister dans aucune
partie du corps où il y a équilibre des polarités positives et négatives.

Nous vous avons en effet dit, dans une communication précédente, que tout trouble ou toute
anomalie de l'organisme est causée par un déséquilibre dans les polarités de l'énergie qui maintient la vie
dans les cellules. Si le noyau positif d'une cellule sanguine est affaibli, la cellule tout entière en sera de même
affaiblie et la maladie peut s'établir dans le sang et dans tous les tissus qu'il alimente. Mais si la polarité
positive est renforcée pour équilibrer la polarité négative, la cellule sanguine est alors si pleine de santé, de
vitalité, que lorsque ce sang atteint la partie malade, il détruit les cellules malades et reforme du tissu
nouveau, de nouvelles cellules de matière vivante.

Certaines maladies ou états anormaux de l'organisme peuvent aussi avoir pour cause un manque de
polarité ou énergie négative, et une surabondance d'énergie positive. L'expérience que vous devez,
maintenant, mettre en pratique, c'est de trouver le ganglion que vous devez traiter. Si vous étudiez le
diagramme que nous vous avons donné au début de cette communication, vous verrez que ces ganglions se
trouvent de chaque côté de la colonne vertébrale, et que si vous placez les pointes des doigts sur le coté des
protubérances, ou vertèbres, les pointes de vos doigts seront juste sur les ganglions et n'en seront séparées
que par l'épiderme, ou par un peu de chair ou de ligaments. Pendant que vous ferez de profondes inspirations,
que vous retiendrez l'air dans les poumons, l'énergie cosmique vitalisante passera abondamment par les
pointes de vos doigts pour pénétrer, à travers le muscle ou le ligament, jusque dans le ganglion de la
personne traitée, ainsi qu'il a été décrit précédemment.

Ceci est prouvé par le fait que le patient sentira immédiatement la chaleur ou l'énergie électrique
vibrant dans le ganglion. Quelques minutes après, il sentira, dans la partie malade, la même chaleur et le
même fourmillement, et lorsque cette partie sera elle-même remplie d'énergie, la force régénératrice sera
transmise dans tout le corps et jusque dans les pointes des doigts du patient. II sentira cette énergie, dans les
trois premiers doigts, comme une sorte de faible courant électrique.

C'est cette sensation ressentie par chaque patient, qui lui permet de se rendre compte de l'action de
votre traitement et de l'énergie cosmique que vous lui redonnez. II n'a jamais été découvert rien d'autre qui
puisse produire ce fourmillement dans les pointes des doigts, au bout seulement de trois minutes, et le patient
vous dira qu'il l'a ressenti, si vous le lui demandez, et si le traitement a été correctement donné.

LE TRAITEMENT PAR CONTACT

Ces traitements rosicruciens, dont nous parlons constituent « la méthode rosicrucienne de


traitement par contact ». Nous disons « par contact » parce que la personne qui donne le traitement doit
réellement être en contact avec le patient. II ne s'agit pas là de traitement à distance selon les principes
métaphysiques.

II est bon également que nous commencions par définir certains des termes que nous allons
employer. Lorsque nous nous référons à la personne qui doit recevoir un traitement nous l'appelons toujours
le patient. Quant à celle qui donne le traitement nous la désignerons sous le nom général d'opérateur, qu'il
s'agisse d'un médecin diplômé ou bien d'un guérisseur. Nous ne voudrions d'ailleurs pas que nos membres se
disent médecins s'ils n'ont pas réellement les diplômes de la Faculté, et de plus, fidèle à la gratuité, le

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Cénacle de la Rose+Croix recommande à ses membres de ne tirer aucun profit personnel des soins qu'ils
peuvent être amenés à donner.
Ils devront également se souvenir que le Cénacle de la Rose+Croix n'est pas une école destinée à
préparer des magnétiseurs, des médecins ou des guérisseurs. Le travail que nous vous donnons à faire n'est
qu'un des éléments d'instruction ou d'aide à nos membres et bien que nous ne voyions aucun inconvénient à
ce que ceux-ci se servent de notre méthode rosicrucienne de traitement par contact, non seulement pour leur
famille ou pour leurs amis, mais aussi pour d'autres personnes dans certains cas urgents, le travail ne doit être
fait que dans un esprit de fraternité et d'humanité et sans qu'il puisse être question d'une compensation
financière. Ceux qui étudient avec nous devront faire leur travail d'une façon discrète, ils ne devront pas
attirer l'attention sur eux ni se faire appeler guérisseurs. Les enseignements rosicruciens ont un caractère
sacré et nous les tenons en trop haute estime pour permettre qu'ils soient commercialisés.

Les médecins ou les praticiens, à quelque école qu'ils appartiennent, trouveront une aide dans cette
méthode par contact, et particulièrement en certains cas pathologiques où la médecine usuelle n'a pu déceler
l'origine du mal, ou bien encore dans des états chroniques ou à évolution lente. Cette méthode peut être
employée conjointement à d'autres formes de traitement et, si le médecin est suffisamment habile, en
l'appliquant en même temps que son traitement habituel, le patient ne s'en rendra même pas compte. De
nombreux praticiens ont pu témoigner de son efficacité réelle en presque tous les cas qui leur ont été soumis,
mais en général ils n'en parlent pas ; ils font leur travail en silence, avec la seule satisfaction d'avoir aidé
leurs patients plus qu'ils n'auraient pu le faire s'ils s'étaient bornés à employer les médicaments habituels.
Que cette sorte de récompense cosmique vous suffise, lorsque vous aurez l'occasion de vous servir des
instructions que nous vous donnons.

Rappelez-vous que lorsque vous donnez un traitement par contact, il est indispensable que le
pouce,, de la main droite ou de la main gauche, soit placé aussi prés que possible de la colonne vertébrale du
patient ou près de l'une des vertèbres, mais entre les protubérances qui marquent chaque vertèbre. Si vous
examinez le dos d'une personne pas trop forte de votre famille, vous remarquerez qu'à partir du cou, juste
sous la racine des cheveux et tout le long de l'épine dorsale, il existe de petites protubérances osseuses que
l'on nomme apophyses, qui marquent chaque vertèbre et peuvent être senties sous la chair ou sous la peau.
Nous éviterons autant que possible certains termes médicaux employés en physiologie et en anatomie afin
que vous puissiez comprendre clairement ce que nous voulons dire, mais nous vous recommandons
cependant de vous reporter à un ouvrage, dans une bibliothèque, ou dans une librairie spécialisée, afin
d'étudier les dessins ou les explications données relativement à l'épine dorsale et au squelette.

En faisant glisser les doigts le long de la colonne vertébrale, vous remarquerez qu'il y a un petit
espace entre chaque apophyse ou entre chaque vertèbre. S'il n'en était pas ainsi, l'épine dorsale formerait une
colonne solide qui ne laisserait aucune souplesse, aucune liberté d'action au corps car elle ne pourrait se plier.

Si vous voulez bien regarder le diagramme du début de cette communication, vous verrez que des
ramifications nerveuses partent entre chaque segment des vertèbres. Ces ramifications relient le système
nerveux central ou cérébro-spinal, au système grand sympathique qui, lui, est en dehors de la colonne
vertébrale. C'est-à-dire qu'il y a, au milieu du segment osseux de la colonne vertébrale, un orifice par lequel
passent les principaux nerfs, tout comme au centre d'un tube ou d'un conduit métallique qui la protège, passe
la canalisation électrique d'une maison. Rappelez-vous qu'au milieu du dos de chaque être humain se
trouvent trois lignes nerveuses principales : l'une est le système nerveux cérébro-spinal, relié au cerveau, qui
passe par les vertèbres, juste au milieu de la colonne vertébrale. Les deux autres constituent les colonnes
droite et gauche du système nerveux grand sympathique, et se trouvent donc placées de chaque côté de la
colonne vertébrale. Ainsi que nous vous l'avons dit précédemment, de petites ramifications nerveuses relient
le système sympathique au système central en passant entre les vertèbres.

Nous ne nous occuperons pas, pour le moment, de ces ramifications et nous ne nous en servons
d'ailleurs pas souvent dans nos traitements. Ce sont les ganglions des lignes principales du système grand
sympathique qui, pour l'instant, nous intéressent. Veuillez revoir le diagramme, ainsi que la description des
ganglions qui y est donnée. Le fait que les ramifications sont reliées au système cérébro-spinal est important
pour nous, car il nous montre l'action de ce système, dans la direction de l'énergie, lorsque nous donnons un

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traitement. Cependant, l'effet principal du traitement se manifeste par le ganglion du système sympathique
sur lequel les doigts sont appliqués.

Par conséquent, lorsque vous donnez un traitement pour une maladie définie, intéressant une partie
définie de l'organisme, vous devez placer le pouce, de la main droite ou de la main gauche, selon le cas,
directement sur l'endroit où se trouve le ganglion correspondant ; vos radiations pénétreront dans ce ganglion
et, par ses ramifications, atteindront la partie du corps qui en a besoin. Une très petite partie de vos radiations
passera du ganglion vers le système nerveux central, mais environ quatre-vingt-dix pour cent de votre
énergie vibratoire ira du ganglion, par le nerf le plus proche, directement vers le plexus sympathique
couvrant l'endroit du corps qui, doit être traité.

Quatre ramifications relient le premier ganglion au grand sympathique. Ce ganglion est celui qui
se trouve placé à la partie supérieure du nerf principal du grand sympathique puis de ce ganglion partent, au
nombre de neuf, les nerfs commandant différents plexus qui, tous, sont en contact avec quelque organe, tissu
ou partie du corps. L'énergie vibratoire qui passera par ce ganglion régénérera les parties reliées à ces neuf
plexus. Ceci signifie que si vous désirez traiter les parties du corps en contact avec ces plexus vous devrez
donner le traitement en plaçant votre pouce, droit ou gauche selon le cas, sur ce premier ganglion, que l'on
nomme ganglion cervical supérieur et qui est relié non seulement au grand sympathique mais aussi au
système nerveux cérébro-spinal.

Le ganglion suivant, ou cervical moyen, est en relation avec deux plexus dont une ramification
nerveuse est en connexion aussi avec le système central (cérébro-spinal). Tout le long de la colonne
vertébrale on peut trouver d'autres ganglions et, sur le diagramme que vous trouverez inclus, nous vous
donnons le nom des différentes vertèbres. La première d'entre elles, que l'on nomme Atlas, en analogie avec
Atlas qui supportait le monde, supporte la tête ; c'est la première du groupe des vertèbres cervicales qui sont
au nombre de sept. La seconde est appelée Axis : c'est l'axe autour duquel roule l'atlas et elle permet les
mouvements du cou. La septième est la vertèbre proéminente; viennent ensuite douze vertèbres thoraciques
ou dorsales, précédant les cinq vertèbres de la section lombaire, puis cinq également appartenant à la région
sacrée, et les quatre de la région coccygienne.

Le traitement rosicrucien est rarement appliqué sur ces deux dernières zones. S'il doit être donné
sur cette partie de l'épine dorsale, il est préférable que ce soit par un praticien ou un médecin compétent qui
peut aisément déterminer la place des vertèbres et par conséquent est à même de traiter de façon plus
efficace. Mais heureusement, cependant, on ne trouve guère qu'un cas sur environ 500 patients où cette partie
de l'organisme doit être soignée. Et il est intéressant de noter que, pour environ quatre-vingt-dix pour cent
des patients le traitement par contact doit être effectué sur la région comprise entre la région médiane
cervicale et la région médiane thoracique, parce que les ganglions, dans cette partie du système nerveux
sympathique atteignent de nombreuses parties du corps, en relation avec d'autres ganglions qui, de leur côté
sont en relation avec d'autres parties encore. Il est donc rarement nécessaire, pour l'opérateur, de placer le
pouce ou la main, sur le dos du patient, sur une partie inférieure, ou bien au-dessous du centre de la colonne
vertébrale.

Il est également intéressant de noter que le troisième ganglion en partant du sommet du système
nerveux sympathique, et qui est situé tout près de la septième vertèbre cervicale et de la première vertèbre
thoracique, ou juste entre les deux, est le plus important de tous les ganglions. Environ soixante à soixante-
dix pour cent des traitements, pour la plupart des troubles auxquels vous désirerez remédier, peuvent être
donnés par ce troisième ganglion. II est facile à trouver et facile à traiter.

Les deux premiers ganglions sont situés à la nuque, à la base du cervelet. Certains états
pathologiques peuvent être traités par ces deux ganglions, tels que douleurs d'oreilles, du nez, des yeux, de la
langue et des amygdales. On peut également, par eux ; soulager de fortes douleurs névralgiques, et ainsi
amorcer un travail curatif. Cependant, chaque ganglion a d'importantes connexions dont nous allons parler
dans les paragraphes qui vont suivre afin que vous sachiez comment donner les traitements.

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II importe tout particulièrement de savoir comment placer le


Vertèbres pouce, aussi près que possible du ganglion. II ne faut pas le mettre sur
cervicales la vertèbre, mais assez près ou légèrement entre chaque vertèbre, soit à
droite soit à gauche, mais pas à plus de deux centimètres environ du
centre de la colonne vertébrale. Rappelez-vous que les traitements
négatifs sont donnés avec le pouce gauche, appliqué sur le dos du
patient, à droite de l'apophyse, à environ deux centimètres. Le
traitement positif se donne en plaçant le pouce droit à environ deux
centimètres, à gauche de l'apophyse.
Vertèbres
thoraciques Il vous sera peut être plus facile de trouver les ganglions si
vous vous rendez compte d'où se trouve la septième vertèbre cervicale,
que l'on appelle proéminente et qui est juste avec la première vertèbre
thoracique. C'est en somme la base du col. Chez les personnes fortes
elle peut être plus difficile à localiser que chez les personnes maigres, et
il faudra faire glisser les doigts sur les vertèbres pour la trouver. Elle est
de toute façon la plus proéminente de toutes, comme l'indique son nom.
C'est juste à cet endroit, à deux centimètres environ, à droite et à
Vertèbres gauche, que se trouve le troisième ganglion, l'un des plus importants.
lombaires Sur le côté droit de la première vertèbre thoracique du patient se trouve
le ganglion positif et, sur le coté gauche, le ganglion négatif.

C'est en posant le pouce droit sur le troisième ganglion, dont


nous venons de parler, c'est-à-dire sur le côté gauche de la première
Sacrum vertèbre thoracique, que l'on donne les traitements toniques, pour
produire un rapide effet vitalisant sur l'organisme tout entier, sur le
coccyx courant sanguin, sur le coeur en cas de faiblesse ou d'hémorragie,
d'accident, de longue maladie, de chocs ou de toutes autres causes de
déficience chez le patient. En maintenant le pouce dans cette position en même temps que vous faites une
profonde inspiration, que vous retenez l'air pendant un moment en vos poumons, puis que vous l'exhalez
lentement, ainsi que nous vous l'avons expliqué, vous rechargez votre corps d'une abondante énergie
cosmique. Cette énergie s'écoulera par votre pouce, juste dans le ganglion du patient, et elle ira directement,
par les nerfs et les plexus, vers la partie du corps qui est déficiente et elle y produira un effet tonique. Nous
désirons attirer votre attention à nouveau sur l'importance de ce ganglion dont vous aurez à vous servir
fréquemment. Lorsque ce traitement tonique est donné, ou bien un traitement positif, quel qu'il soit, sur la
colonne négative du système nerveux, c'est à dire sur le coté gauche de la colonne vertébrale du patient, votre
main gauche doit toujours être éloignée du corps du patient, qu'elle ne doit jamais toucher; un seul pouce,
d'une seule main, doit être en contact avec le patient au moment où vous donnez un traitement sur les
ganglions.

Si vous donnez un traitement positif pendant environ trois minutes, avec le pouce droit sur le côté
gauche du patient, un fourmillement d'énergie et de vitalité lui redonnera le calme. En certains cas, il est
nécessaire de donner un traitement positif pendant trois minutes, d'attendre trois minutes, puis de donner
ensuite un traitement négatif de trois minutes également sur un ganglion du côté droit du patient. Vous
apprendrez aussi que parfois un traitement négatif doit être donné en premier lieu (toujours avec le pouce
gauche sur le côté droit) et ensuite, après une période d'arrêt de trois minutes, un traitement positif de trois
minutes avec le pouce droit sur le coté gauche des vertèbres. Mais en général, un seul traitement, positif ou
négatif, devrait être appliqué pendant trois minutes, et le patient devrait rester tranquille pendant une heure
au moins. Cependant, en cas d'accident ou d'urgence, un second traitement positif peut être donné après une
pause de huit ou dix minutes.

Dans la plupart des cas, un traitement positif le matin et un autre le soir, avec le pouce droit sur le
côté gauche des vertèbres du patient, devrait être suffisant pour vingt-quatre heures. Si cette méthode est

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suivie pendant quatre ou cinq jours, un remarquable changement se produit dans la partie du corps
correspondante au ganglion traité.

Dans le diagramme ci-dessus, vous avez une représentation exacte de l'épine dorsale. Rappelez-
vous qu'il y a de chaque côté de cette épine dorsale une chaîne de ganglions et que ces chaînes sont liées au
système cérébro-spinal par des filets nerveux, ou ramifications, et que des ganglions partent de longs cordons
nerveux allant vers toutes les parties du corps. Comme nous vous l'avons fait remarquer, certains de ces nerfs
sont attachés aux muscles, d'autres à des organes, d'autres à des vaisseaux sanguins, glandes, etc., et
l'extrémité de ces nerfs est formée de fins réseaux qui semblent entourer ou couvrir certains vaisseaux
comme le ferait une main qui se fermerait sur un objet.

LE SYSTEME GRAND SYMPATHIQUE

Comme nous l'avons dit précédemment ces réseaux à l'extrémité des nerfs sont les plexus, et
chaque nerf du grand sympathique se termine ainsi en un plexus, petit ou grand selon sa destination et selon
le volume de l'organe, du muscle ou du vaisseau qu'il recouvre. L'énergie nerveuse se propage des chaînes du
grand sympathique, par les ganglions, vers le nerf individuel et, de ce nerf, jusqu'à son plexus. A cet endroit
le flux nerveux quitte le nerf ou provoque une action dans le plexus qui, à son tour, produit un effet soit sur
le muscle, l'organe ou le vaisseau qui lui correspond. Lorsqu'un plexus couvre un muscle il influe sur sa
contraction ou sur sa détente. Rappelez-vous que tout mouvement, toute action d'une partie quelconque du
corps, est la résultante de l'énergie qui est transmise par la pensée aux nerfs qui obligent les muscles à se
contracter ou à se détendre. Le battement du coeur est causé de la même façon, par le moyen des nerfs qui en
couvrent les différents muscles, et il en est de même pour les poumons dans leur action.

Les rosicruciens ont découvert il y a fort longtemps, et ce fait peut être ou n'être pas connu, qu'il y
a certains nerfs, avec leurs plexus, appartenant au système grand sympathique, qui envoient à plusieurs
parties du corps un influx vitalisant, que quelques-uns de ces plexus couvrent des vaisseaux sanguins, dont le
sang peut être rapidement vitalisé, et ainsi remédier à une déficience, une affection ou un affaiblissement de
l'endroit où ces vaisseaux sont localisés dans l'organisme.

LES CONNEXIONS DES GANGLIONS SYMPATHIQUES

Dans un premier temps, nous allons étudier les diverses connexions du système grand
sympathique, en commençant, comme il est logique de le faire, par le premier ganglion du système grand
sympathique, des deux côtés de la colonne vertébrale.

Premier ganglion cervical supérieur.

II se trouve situé de chaque côté du cou, juste derrière les oreilles, au niveau de la bouche. II est en
liaison, par ses ramifications, comme suit : avec le nerf hypoglosse (ou 12ème nerf cérébral), nerf
vasomoteur de la langue et des muscles adjacents, qui exerce aussi son action tonifiante sur tous les muscles,
les artères et les tissus du visage. Avec les gènes et 10ème nerfs crâniens, avec le nerf jugulaire qui se
termine au plexus gastrique, dans l'estomac et dont l'action porte sur les sucs gastriques ; avec le nerf
carotide interne, qui se termine par un plexus couvrant l'artère carotide interne, par laquelle passe le sang
vitalisé, allant vers d'importants centres cérébraux, les orbites, l'oreille interne, le nez, le front et est aussi
relié aux nerfs ciliaires et à l'iris de l'oeil ; au nerf carotide externe, qui se termine par un plexus sur l'artère
carotide externe, celle-ci alimentant tout le cou, le visage, les deux côtés de la tête, l'oreille moyenne, la
langue, les amygdales, la glande thyroïde et la trachée ; et aux nerfs pharyngo-laryngiens qui conduisent aux
plexus pharyngien et laryngien et donnent le mouvement, la sensation et la vitalité aux muscles du larynx et
du pharynx.

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Deuxième ganglion cervical moyen.

II se trouve placé juste au-dessous du ganglion cervical supérieur, de chaque coté du cou (mais à
peu près au niveau de la pomme d'Adam). II est lié, par ses ramifications, avec les 4éme, 5ème et 6ème nerfs
cervicaux du système cérébro-spinal. Branches au nerf cardiaque moyen qui passe par et autour de l'aorte,
tonifie et influe sur le sang lorsqu'il quitte le coeur pour aller dans tout l'organisme; de petites ramifications
au plexus carotide primitif, qui est en rapport avec les nerfs carotides interne et externe.

Troisième ganglion cervical inférieur.

II se trouve au centre du cou, où celui-ci se rattache au corps. II est lié par une anse au ganglion
cervical moyen, de sorte que ce qui affectera l'un affectera l'autre ; aux 6ème, 7ème et 8ème nerfs cervicaux
du système cérébro-spinal et au premier nerf thoracique de ce même système. Branches au nerf cardiaque
inférieur, le plexus du coeur ayant une connexion avec le nerf du premier ganglion thoracique. Ce plexus
cardiaque alimente les muscles aussi bien que le sang, dans le coeur, les fortifie et les tonifie. On peut s'en
servir dans le but de stimuler le coeur lorsqu'il est affaibli ; au plexus sous-clavier de l'aorte, qui fournit le
sang au cou et au thorax, à la partie supérieure du cordon spinal, la partie postérieure du cerveau, les bras, les
épaules et la région cervicale ; aux nerfs cubital, radial et moyen des bras et des mains. C'est le nerf radial, de
la main et des doigts, dont nous nous servons pour appliquer notre traitement rosicrucien et pour transmettre
les vibrations.

Premier ganglion thoracique.

II est situé entre la première et la seconde vertèbre thoracique. II est relié aux nerfs conduisant à un
plexus sur l'aorte, aux artères du cou et de la partie supérieure du thorax, aux artères qui fournissent le sang à
l'abdomen et aux extrémités inférieures ; au nerf pneumogastrique, au plexus gastrique, au pharynx, au
larynx, à la membrane muqueuse, aux cordes vocales et aux poumons, aux reins ainsi qu'à un plexus de
l'estomac.

Deuxième ganglion thoracique.

II est situé entre la 2ème et la 3ème vertèbre thoracique et a les mêmes connexions que le premier
Ganglion Thoracique.

Troisième ganglion thoracique.


II est situé entre la 4ème et la 5ème vertèbre thoracique ; mêmes connexions également que le
premier ganglion thoracique.

Quatrième ganglion thoracique.

II est situé entre la 4ème et la 5ème vertèbre thoracique ; mêmes connexions que le premier
ganglion thoracique.

Cinquième -ganglion thoracique.

II est situé entre , la 5ème et la 6ème vertèbre thoracique. Il se rattache à une ramification en
rapport avec le sixième ganglion thoracique, aussi bien qu'avec les autres qui précèdent. II complète le
groupe de quatre ganglions ayant les mêmes connexions. Le cinquième ganglion thoracique est employé
spécialement par suite de son rapport avec les plexus pulmonaires, aussi bien postérieurs qu'antérieurs ; ces
plexus fournissent l'énergie à la substance pulmonaire.

Sixième ganglion thoracique.


Entre les 6ème et 7ème vertèbres thoraciques.

Septième ganglion thoracique.

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Entre les 7ème et 8ème vertèbres thoraciques.

Huitième ganglion thoracique.

Entre les 8ème et 9ème vertèbres thoraciques.

Neuvième ganglion thoracique.

Entre les 9ème et 10ème vertèbres thoraciques.

Les quatre ganglions qui précédent sont en rapport avec les plexus reliés aux nerfs splanchnique et
rénal, à l'artère rénale, qui fournit le sang aux reins, également au nerf splanchnique inférieur.

Dixième ganglion thoracique.

Entre la 10éme et la 11ème vertèbre thoracique.

Onzième ganglion thoracique.

Entre la 11éme et la 12ème vertèbre thoracique.

Ces deux derniers ganglions (dixième et onzième) ont les connexions suivantes : une connexion
avec les sixième, septième et huitième ganglions thoraciques, une connexion également avec le petit nerf
splanchnique et le nerf splanchnique inférieur, et également, ce qui est très important, avec le nerf conduisant
au plexus solaire qui couvre tous les organes abdominaux, avec branches partant vers les yeux, les oreilles, la
gorge, les poumons, l'estomac, le coeur.

Douzième ganglion thoracique.

Entre la 12ème vertèbre thoracique et la première vertèbre lombaire. II possède une connexion
avec le onzième ganglion thoracique.

Premier et second ganglions lombaires.

Entre la 1ère, 2ème et Sème vertèbres lombaires. Ils sont en liaison avec le nerf ilio-hypogastrique,
le nerf ilio-inguinal et le 12éme ganglion thoracique.
Troisième ganglion lombaire.

Entre la 3ème et la 4ème vertèbres lombaires. II est en liaison avec le second ganglion lombaire, et
a une connexion indépendante avec le nerf génito-crural. Tous les ganglions lombaires sont en rapport avec
les organes génitaux et avec les cuisses.

Quatrième et cinquième ganglions lombaires.

Entre la 4ème et la 5ème vertèbre lombaire et la 1ère vertèbre du sacrum. Ce ganglion a une
importance capitale lorsqu'on veut établir un contact avec les nerfs sciatiques.

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LES PRINCIPES DE LA MÉTHODE

Les points suivants doivent aussi être considérés comme des parties très importantes de notre
technique.

L'application de radiation ou vibrations positives exige que la respiration soit faite comme suit :
faire une très longue inspiration, retenir l'air dans les poumons aussi longtemps que possible et expirer
lentement. En même temps, le pouce droit doit être appliqué sur le côté gauche du patient.

Pour les radiations négatives, procédez comme suit : après avoir fait une inspiration normale,
retenez l'air, cessez de respirer pendant quelques secondes puis exhalez lentement tout l'air que vous pouvez
avoir dans les poumons, gardez ensuite les poumons vides d'air pendant autant de secondes que vous pouvez
le supporter. Appliquez en même temps la main gauche sur le côté droit du patient.

Nous rappelons donc que les traitements positifs doivent être donnés sur le côté gauche du patient,
c'est-à-dire le côté gauche du cou ou bien de l'épine dorsale, avec la main droite, et que les traitements
négatifs doivent être donnés sur le côté droit du patient, avec la main gauche.

Les doigts qui doivent être employés, soit pour la main droite, soit pour la main gauche, sont le
pouce de préférence, l'index et le majeur. Le quatrième et le cinquième doigts, de l'une ou l'autre main, ne
doivent jamais être employés, ceci parce que les terminaisons du nerf radial, qui transmet les vibrations dans
les doigts, ne vont que dans le pouce, l'index et le majeur.

La pression des doigts ne devrait être ni dure ni trop appuyée, mais simplement ferme et régulière.
Sur les personnes plus grasses, la pression ne devrait être un peu plus forte que là où il y a plus de chair,
comme par exemple sur le cou. Une touche légère du pouce est généralement suffisante pour un traitement
positif.

Pour tout traitement, la pression du pouce et des deuxième et troisième doigts devrait commencer
en même temps que de longues aspirations (ou la rétention de la première aspiration) et devrait être
maintenue pendant au moins trois minutes même si le processus respiratoire du traitement ne dure pas
pendant ce laps de temps.

Les mains et les pieds du patient doivent rester séparés pendant toute la durée du traitement. Que le
traitement soit positif ou négatif, le patient devrait sentir un fourmillement ou un léger frémissement, dans
les pointes des doigts des deux mains, dans les trois minutes après la fin du traitement. Si le patient ne
ressent aucun fourmillement, si léger soit-il, le traitement doit être répété toutes les cinq minutes jusqu'à ce
qu'il se produise.

Si le fourmillement est ressenti au bout des doigts, le traitement suffit pour la journée et ne devrait
pas être répété avant que cinq heures au moins ne se soient écoulés, sauf si l'état du malade est grave.
Ceci constitue les points techniques de l'application des traitements. Nous allons maintenant en
faire quelques essais.

Rappelez-vous avant tout que nos traitements sont donnés par la transmission de vibrations
positives ou négatives aux ganglions du système nerveux grand sympathique.

II importe tout d'abord que le patient soit confortablement assis et qu'il se sente à l'aise. Dans tous
les cas, comme nous l'avons dit plus haut, les mains et les pieds doivent rester séparés. Sans qu'il soit trop
tendu, le regard du patient devrait être fixé sur un endroit bien éclairé, ou sur quelque objet, dans la pièce,
dans un but de concentration, ou bien le patient devrait fermer les yeux afin que les sens objectifs ne soient
pas trop actifs. Nous allons maintenant vous donner un traitement tonique ou stimulant dans le but de
vitaliser le système nerveux et le sang dans la partie supérieure du corps. Pour tout traitement tonique en
général, et particulièrement pour soulager de légers malaises ou douleurs, nous nous servons de vibrations

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positives. Par conséquent, l'opérateur placera son pouce droit sur le ganglion cervical moyen, sur le cou du
patient, à gauche pour le traitement positif, et il pratiquera la respiration profonde, requise pour ce genre de
traitement.

Le ganglion cervical moyen est situé sur le côté du cou, au niveau de la pomme d'Adam.
L'opérateur placera son pouce droit sur le coté gauche du cou du patient. Nous vous avons expliqué plus haut
comment vous devez respirer pour donner un traitement positif. L'opérateur maintiendra donc son pouce en
pression sur le ganglion en même temps qu'il fera une très profonde inspiration, qu'il retiendra l'air aussi
longtemps qu'il pourra, en concentrant sa pensée sur ce qu'il fait. Lorsque vous ne pourrez garder l'air plus
longtemps, chassez-le très lentement, mais maintenez le pouce en place. Répétez deux fois encore cette
opération. Puis, aussitôt que vous aurez exhalé l'air pour la troisième fois, continuez à respirer normalement,
le pouce toujours au même endroit, pendant environ trois minutes. Nous vous avons déjà dit que tout
traitement devrait durer trois minutes avec pression sur le ganglion : cette durée n'est qu'approximative et
vous apprendrez rapidement à évaluer le nombre de minutes.

Pour résumer, vous vous rappellerez que la respiration profonde est indispensable, que vous devez
retenir l'air dans les poumons, puis ensuite l'exhaler lentement, ce qui, jusqu'à ce que vous ayez appris à
retenir l'air pendant une minute ou peut-être plus, ne vous prendra probablement pas trois minutes entières.
Aussi, dans le cas où, après trois aspirations profondes, trois périodes de longue rétention et trois
d'expiration, les trois minutes ne sont pas écoulées, vous devrez malgré tout, laisser le pouce en place, en
douce pression, et continuer à respirer normalement jusqu'au bout de ces trois minutes.

A quelle époque peut remonter la méthode curative rosicrucienne ? Son ancienneté n'ajoute rien à
son efficacité. Ce qui importe avant tout c'est qu'elle remplisse exactement les buts proposés. En beaucoup de
cas cette question d'ancienneté est primordiale, c'est comme une sorte de référence, mais il n'en est pas de
même pour le traitement des maladies. De nouvelles lois naturelles, jusqu'à là inconnues, peuvent donner des
résultats apparemment miraculeux, et toute personne intelligente acceptera d'en faire l'essai, malgré leur
caractère de nouveauté. Nous devons dire cependant que la technique rosicrucienne remonte, en ses
applications, à une époque très lointaine, mais notre méthode actuelle est le résultat d'un processus évolutif,
grâce à la constante recherche qui a été effectuée par les rosicruciens et bien qu'elle soit très ancienne, les
principes sur lesquels elle est basée l'ont précédée de longue date. En effet, les principes curatifs
fondamentaux, et particulièrement cette absorption en nous de l'essence vitale, de la divine force de vie, ou
comme nous disons, de la polarité positive du Noüs, pour nous guérir ou guérir autrui, étaient en usage à une
époque que l'on nomme communément celle du moyen empire égyptien, qui représentait l'âge féodal de ce
pays, c'est à dire vers 2000 avant J.C..

Les lois de la nature et les éléments de la connaissance générale n'étaient transmis au peuple que
par le moyen de la religion et de certains rites magiques. II est bien évident qu'à cette époque la véritable
connaissance ne pouvait être l'apanage que d'une élite très restreinte, c'est-à-dire de ceux qui,
intellectuellement, étaient préparés à la recevoir par un éveil de l'être intérieur. C'était ceux-là qui
composaient les anciennes écoles de mystère, où l'art de la guérison était déjà très développé. Une
connaissance assez étendue de l'anatomie humaine, de la fonction du coeur, du système nerveux, du cerveau
aussi bien que de la physiologie, c'est-à-dire des fonctions de la vie, était consignée sur le papyrus et certains
de ces écrits sont encore aujourd'hui en la possession de quelques musées dans le monde.

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Connexion avec : le nerf hypoglosse, nerf vasomoteur de la langue et muscles adja-


cents. Yeux, oreilles et fosses nasales. Tissus et les muscles du visage. Amygdales et
1er ganglion cervical
gorge. Pharynx . Larynx . Artère carotide interne. Muscles et tissus du cou. Aorte.
Glande thyroïde et la trachée. Nez, front .
2er ganglion cervical
Connexion avec : nerf cardiaque qui suit l’artère aorte, plexus carotide primitif en
relation avec les nerfs carotides internes et externes.
3er ganglion cervical
Connexion avec : le nerf cardiaque qui suit l’artère aorte, plexus carotide primitif en
1er ganglion thoracique
relation avec les nerfs carotides internes et externes. Muscles et tissus du cou. Aorte.
Glande thyroïde et cœur. Partie postérieure du cerveau. Epaules , bras, avant bras et
2éme ganglion thoracique les mains.

Premier ganglion thoracique : connexion avec : les artères du cou et la partie supé-
3éme ganglion thoracique rieure du thorax. Nerf pneumogastique, plexus gastrique, pharynx, larynx, cordes
vocales, poumons et riens. Plexus de l’estomac.

Mêmes connexions que le 1er ganglions thoracique. Influence particulière sur la


4éme ganglion thoracique circulation sanguine cardio-pulmonaire.

Mêmes connexions que les trois ganglions précédents. Plexux pulmonaires.


5éme ganglion thoracique

1ére vertèbre thoracique


éme
6 ganglion thoracique

7éme ganglion thoracique


Connexion avec : les plexus reliés aux nerfs splanchnique et rénal.
éme
8 ganglion thoracique

9éme ganglion thoracique

10éme ganglion thoracique Connexion avec : les quatre ganglions précédents. Organes abdominaux. Bran-
ches vers les yeux, oreilles, gorge, poumons, estomac, cœur.

11éme ganglion thoracique


Connexion avec : le onzième ganglion.
éme
12 ganglion thoracique
1ére vertèbre lombaire
Connexion avec : le nerf, ilio-hypogastrique, ilio-inguinal et le douzième gan-
1éme ganglion lombaire
glion thoracique.

2éme ganglion lombaire Connexion avec : le nerf génito-crural. Les ganglions lombaires sont en rapport
avec les organes génitaux et les cuisses.

3éme ganglion lombaire

Connexion avec : le nerf sciatique.


4éme ganglion lombaire

5éme ganglion lombaire

1ére vertèbre sacrée


éme
1 ganglion sacré
RELATION ENTRE LES GANGLIONS OR-
2éme ganglion sacré THOSYMPATHIQUES ET LES ORGANES

3éme ganglion sacré

-  Coté positif de la colonne vertébrale

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L'ORIGINE ÉGYPTIENNE DE LA MÉTHODE

Le pharaon, selon la conception traditionnelle de ses sujets, était doué de puissants pouvoirs
curatifs. On pensait alors qu'il les tenait du dieu Osiris, lequel représentait Ra, l'énergie créatrice de l'univers.
Et puisque le pharaon était lui-même d'origine divine, il s'ensuivait que ses vertus et ses pouvoirs étaient
également d'essence divine. Mais en général il était plus occupé des affaires de l'état, il participait
fréquemment à des guerres de conquête ou de défense et, par conséquent, n'avait que peu de temps à
consacrer à la guérison de ses sujets ; c'est pourquoi il déléguait ses pouvoirs aux grands prêtres, à ceux que
l'on connaissait sous le nom de Kheri-Hebs.

C'est dans des temples splendides, que l'on transformait périodiquement en cliniques, que les
traitements étaient donnés aux malades. Mais, selon les récits laissés par les égyptiens eux-mêmes, un prêtre
devait recevoir du dieu une mesure de la divine essence vitale sans laquelle il ne pouvait efficacement
remplir ses devoirs. Ainsi les Kheri-Hebs, avant de traiter les malades, en lieu et place du pharaon, se
rendaient silencieusement le soir dans les grands temples où les statues représentant les divinités, en
impressionnant appareil, étaient alignées le long des murs couverts de hiéroglyphes. Là, dans le lourd silence
de la nuit du désert, ils pratiquaient certains exercices mystiques et récitaient des prières, puis, devant les
grandes figures qui représentaient les forces universelles, et qui les dominaient de toute leur hauteur, chacun
des grands prêtres tournait le dos au dieu qui aussitôt commençait les passes magiques depuis la nuque
jusqu'au bas de la colonne vertébrale. Par les passes, l'essence vitale magique, ou « Saankh » du dieu, était
transférée au corps du Khéri-Hebs. Après cette cérémonie, le roi, ou le Khéri-Hebs, pouvait accomplir
efficacement tout ce qui avait trait au don de vie, c'est-à-dire de guérison.

Cette méthode curative était aussi connue sous le nom de « substitution ». C'est-à-dire que le dieu,
de son énergie animique (le « Sa »), transmettait les forces curatives à d'autres. Cette force curative était
appliquée sur le corps du patient à qui le fluide protecteur était accordé à quatre intervalles. En résumé, une
méthode était employée par les Khéri-Hebs et les maîtres des écoles de mystères pour se revitaliser eux-
mêmes. Ils comprenaient que cette énergie de nature divine, « Saankh » ou essence vitale, qu'ils recevaient,
pouvait être appliquée de la nuque jusqu'au bas de la colonne vertébrale du patient, produisant ainsi des
résultats remarquables. Ils se rendaient également compte que ce n'était pas eux qui effectuaient la guérison,
mais qu'ils servaient de « substituts » aux dieux, pour transmettre à autrui la force qu'ils recevaient en eux.

Si nous voulons croire qu'il y avait là une sorte de superstition de leur part, une simple hypothèse
de l'existence d'une énergie vitale universelle, nous devons cependant admettre qu'en associant ainsi le
système nerveux et les vertèbres avec la force vitale, il ne s'agissait pas d'une simple conjecture ou d'une
coïncidence. En outre, la similitude de cette méthode avec la technique rosicrucienne, bien que celle-ci soit
infiniment plus développée, ne doit pas non plus être considérée comme une pure coïncidence.

L'une des plus intéressantes questions qui, certainement, se sont posées à votre esprit, pour
l'application des expériences données précédemment, est celle relative au moyen de déterminer si ce sont des
vibrations positives ou négatives qui doivent être données. Cette question nous amène directement à l'une des
parties les plus importantes du travail curatif, c'est-à-dire au diagnostic.

En toute méthode thérapeutique ou curative, un temps considérable est accordé à ce qui a trait au
diagnostic. II est également indispensable de savoir ce qui doit être fait pour chaque patient, et comment le
faire.

Notre processus de diagnostic nous conduit de suite vers le domaine psychique. Nos membres
auront peut-être pensé que nos enseignements s'occupaient principalement du côté matériel, ou des choses
matérielles de l'univers, au point de n'accorder aucune attention à ce qui est spirituel et immatériel. Si, en
effet, les rosicruciens traitent de la matière dans leurs enseignements, c'est parce que si on la connaît bien et
si on a une juste compréhension des éléments matériels de l'univers, on peut en devenir maître et les utiliser
au lieu d'en être esclave.

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Nous traitons cependant à fond les questions psychiques, chaque fois que cela devient nécessaire,
et nous allons maintenant aborder l'un des principes fondamentaux de ce domaine, c'est-à-dire la perception
des radiations des autres personnes et de l'aura de ceux que nous rencontrons.

II a toujours été dit que l'on naît « psychique » et que l'on ne développe pas, dans ce domaine, des
facultés qui ne sont pas innées. Cela est inexact. II est incontestable que certaines personnes ont des facultés
psychiques remarquables, dès leur naissance, de même que certaines autres personnes naissent artistes,
musiciennes ou écrivains. Mais il est également vrai que chacun de nous peut, jusqu'à un certain degré, après
un entraînement persévérant, avoir un sens psychique très développé.

Nous allons vous démontrer comment, en d'autres domaines, se fait l'entraînement, et pourquoi il
est utile aussi au point de vue psychique. Voyez le jeune homme qui commence à étudier les arts : avant
même de commencer ce travail, son sens visuel peut être excellent ; le médecin ou l'oculiste examinera ses
yeux et les trouvera en parfait état. II peut en effet voir clairement a de grandes distances et lire facilement de
petits caractères, et cependant, lorsqu'il étudie les arts, il commence à voir, à observer les choses sous un
angle différent, sa vue devient plus aiguë, acquiert plus de sensibilité. Après avoir fait certaines expérience,
après avoir reçu un enseignement spécial et des conseils, lorsqu'il regardera une prairie avec des arbres, du
gazon, des fleurs, le ciel au-dessus de lui, il percevra des couleurs, des effets de lumières, une perspective, un
relief dont il ne s'était jamais rendu compte, autrefois. En regardant diverses teintes de vert, il y remarquera
des nuances de bleu et de jaune, si différemment mélangées que chacune donne une impression différente de
vert. Toutes les teintes rouges, oranges, brunes lui apparaissent maintenant en leur véritable composition,
c'est-à-dire qu'il « voit » avec un sens visuel plus fin et plus développé.

Le musicien ou le chanteur, de leur côté, lorsqu'ils écoutent la musique, entendent des notes ou
certaines harmonies, certaines qualités musicales que l'oreille non exercée ne peut saisir ou comprendre.
L'homme qui, étant devenu aveugle, lit en se servant de l'impression Braille, acquiert peu à peu une
sensibilité du toucher, au bout des doigts, qui lui permet de sentir et de distinguer certaines qualités qu'il ne
reconnaissait pas auparavant.

Nous pouvons trouver beaucoup d'autres exemples relatifs au développement des facultés
objectives, à l'acquisition d'une plus fine perception des impressions reçues par le cerveau. S'il est nécessaire,
au point de vue physique, de développer les facultés objectives, nous devons apprendre aussi à reconnaître
les impressions et comprendre leurs plus subtiles qualités, perçues par la pensée. L'artiste, qui voit
maintenant des couleurs et des nuances différentes, n'a pas développé sa vue au sens physique et il n'a pas
amélioré sa vue; il a simplement appris, par les leçons et par la pratique, à voir quelque chose de plus dans
ses impressions et à les interpréter. Le sens physique du toucher, au bout des doigts de l'homme aveugle, ne
s'est pas développé, mais il a appris à concentrer son attention sur ce qu'il perçoit. II s'exerce à mieux
comprendre ce qu'il sent, ce qu'il sentait autrefois et ce qu'il pourrait sentir, mais il ne savait pas, auparavant,
comment l'interpréter. Le même raisonnement s'applique au musicien, à l'accordeur de pianos, qui, au milieu
de plusieurs sons sait distinguer les sons harmoniques supérieurs et les sons harmoniques inférieurs, et sait
aussi interpréter ce qu'il entend.

De même, en ce qui concerne notre développement psychique, chacun de nous sent constamment
les vibrations d'autrui, mais nous ne les comprenons pas, parce que nous ne savons pas ce qu'elles sont, que
nous ne concentrons pas notre pensée sur elles à l'exclusion de toutes autres impressions. L'homme aveugle
doit oublier tout le monde matériel qui l'entoure lorsqu'il « lit » avec les pointes des doigts, sur lesquelles son
esprit doit se concentrer. L'artiste ne doit pas penser à autre chose lorsqu'il contemple un beau paysage, et le
musicien ne doit pas penser à ceux qui l'entourent, à l'origine de la chanson qu'il interprète, s'il veut percevoir
chaque nuance, chaque qualité de la musique qu'il doit exécuter.

Dans notre travail nous devons donc mettre en pratique les meilleures méthodes de concentration
sur les impressions psychiques. Nous devons naturellement avoir un moyen de transmission de ces
impressions et, pour le débutant, nous avons une méthode que nous considérerons comme unique en son
genre et que l'on ne trouve pas dans d'autres organisations. II est possible que certains d'entre vous en aient
perçu le principe, bien qu'il n'ait pas été publié jusqu'à maintenant. La première chose à faire, pour

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déterminer le traitement qui doit être donné au patient, c'est de prendre contact avec ses radiations. S'il a une
souffrance quelconque, c'est qu'il y a dans son corps un état que nous appelons inharmonique, que le flux
d'énergie vitale dans le sang et dans les nerfs sera inharmonieux et le patient sera en état de déséquilibre, tout
comme un instrument de musique peut être désaccordé, en rapport avec un autre instrument, ou même avec
la fréquence de vibrations avec laquelle il devrait être en accord.

Ainsi que nous vous l'avons déjà dit, l'ancienne méthode pour entrer en contact avec les radiations
d'un patient, est simple et facile. Voici en quoi elle consiste : faîtes asseoir le patient, prenez sa main droite
de façon que la paume de votre main soit en parfait contact avec la paume de la sienne. Ensuite fermez bien
les yeux afin de ne percevoir aucune lumière, mais en concentrant votre pensée sur ce que, les yeux fermés,
vous pourriez voir. Il faut attendre patiemment jusqu'à ce que, dans ces conditions, vous commenciez à
apercevoir quelques faibles lueurs ou lumières. Celles-ci vous paraîtront faibles et un peu floues ou d'une
nuance très douce et paraîtront être à l'intérieur des paupières. Parfois il vous semblera que vous regardez
dans un grand miroir sur lequel passe lentement une faible lumière ou une lueur vague. II faudra, au début,
environ trois minutes avant que vous ne perceviez même la plus faible trace de lumière, et il est possible que
vous ne voyiez ces lumières qu'après plusieurs jours d'exercice. Quelques-uns, parmi nos membres, pourront
les voir dès l'instant qu'ils toucheront la main du patient, même si leurs yeux ne sont que partiellement
fermés, tout comme le musicien, au toucher d'une seule note sur le piano, peut dire si elle est juste ou
désaccordée. Mais beaucoup de membres pourront cependant, après un certain temps, devenir experts en
cette méthode pour établir le diagnostic.

Les couleurs ou lumières qui apparaîtront ainsi, les yeux fermés, sont celles du spectre solaire,
causées par les radiations de la main du patient dans votre main et passant le long du nerf radial, dans le bras,
pour se propager jusqu'au système nerveux sympathique. Vous en comprendrez la cause physique au fur et à
mesure que vous vous développerez, en faisant ce travail. Pour le moment cette cause importe peu.

Les couleurs que vous pourrez toujours voir, lorsqu'elles apparaîtront, sont les suivantes : rouge,
orange, jaune, vert, bleu et violet. L'une d'elles peut être perçue en même temps dans les deux yeux, ou bien
une couleur dans un oeil et une autre couleur dans l'autre oeil, ou bien encore deux couleurs à la fois, ou
même parfois trois. II est assez rare cependant que l'on perçoive plus d'une couleur, mais on peut aussi voir
une grand lumière blanche. Pour le diagnostic, les règles suivantes doivent être notées

Lorsque la couleur perçue est le bleue, le vert ou le jaune, cela indique que le patient a besoin d'un
traitement négatif. Lorsqu'il s'agit de l'orange, du rouge ou du violet, c'est le traitement positif qu'il faut
appliquer. Ceci vous permet de déterminer si les vibrations que vous devez donner, dans votre traitement,
sont positives ou négatives. Lorsqu'une lumière blanche apparaîtra, sous les paupières, vous saurez que la
personne a besoin de radiations aussi bien négatives que positives, et qu'elle se trouve dans un certain état de
faiblesse en ce qui concerne l'énergie nerveuse. Le traitement positif devra alors être donné en dernier, en
laissant un intervalle de dix minutes après le négatif. Presque toutes les personnes que vous pouvez
rencontrer, et dont vous pourriez tenir les mains, seraient susceptibles d'être de bons sujets, sur lesquels vous
pourriez pratiquer. En effet, bien qu'elles ne soient pas malades, vous verriez cependant des lumières car il
existe à peine une personne sur cent dont la santé puisse être jugée parfaite.

Rappelez-vous aussi que, plus tard, il vous sera possible, par l'intensité des couleurs que vous
percevez, de juger de la force de la maladie et de l'état de déficience du patient. Au début, les couleurs vous
paraîtront faibles, mais au fur et à mesure que vous vous développerez, les couleurs seront mieux
déterminées. Cinq minutes sont grandement suffisantes, en tenant les mains du malade, pour voir ces
couleurs, et si vous ne voyez ni couleurs ni lumière blanche, vous saurez que votre concentration n'a pas été
bien conduite.

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LA SUGGESTION COMME AUXILIAIRE DE LA GUÉRISON

Nous allons maintenant vous donner une définition de la suggestion : « c'est un ordre habilement
donné et indirect, c'est une requête, un souhait, un ordre ou une loi de la conscience objective donné à la
conscience subjective »..

Vous remarquerez que cette suggestion peut être faite par la conscience objective d'un individu à
sa propre conscience subjective, mais elle peut également être faite à la conscience subjective d'une autre
personne. Ce qui est important, et doit être noté, c'est que la suggestion doit atteindre la conscience
subjective, que ce soit la vôtre ou celle d'une autre personne. Le fait de maintenir une suggestion dans votre
conscience objective ou bien de la transmettre à la conscience objective d'une autre personne, ne la transfère
pas nécessairement. Vous devez, de toutes façons, la libérer de votre propre conscience objective et la faire
passer dans la conscience subjective, ou bien si elle est simplement passée de votre conscience objective à la
conscience objective d'une autre personne, c'est cette dernière qui devra accomplir le même processus, c'est-
à-dire transférer l'ordre, la requête ou le souhait à sa propre conscience subjective.

A ce point de notre Communication nous vous demandons de réfléchir au terme « suggestion » et


comme vous en avez maintenant pris l'habitude de nous faire parvenir vos commentaire à ce sujet .Comme
beaucoup d'entre vous l'ont compris, une simple définition n'est plus suffisante à ce stade de votre
progression, vous devez plutôt nous faire part d'une véritable réflexion sur ce mot. Nous vous rappelons que
sans participation à ce travail vous ne recevrez pas la suite de notre enseignement.

Ce processus de suggestion, bien qu'apparemment complexe, est constamment en action entre les
deux consciences d'un individu, ou bien entre les consciences de deux individus et, la plupart du temps, tout
à fait « inconsciemment », sinon involontairement, puisque, dans chaque cas, un certain élément de volonté
doit intervenir pour que le résultat soit atteint.

Cependant, si dans ce processus de suggestion, il y a un certain élément d'inconscience, cela n'est


pas toujours dû à de l'indifférence relative à ce qui se produit ou à un manque de direction dans le processus
même. Vous remarquerez que la définition par laquelle commence cette partie de la communication indique
que la « suggestion est un ordre habilement donné, etc ». Le mot « habile » indique exactement l'idée qui
forme la base fondamentale de la loi psychique. L'habileté à laquelle nous nous référons indique aussi une
subtilité dont nous reparlerons plus tard, dans une autre communication, car elle se rapporte à l'équilibre qui
doit exister entre votre conscience objective et votre conscience subjective.

On interprète si souvent ces mots « habile », ou « subtil » avec un sens péjoratif, comme une sorte
de malice à tendance égoïste, que nous devons donner une explication et indiquer exactement ce que nous
entendons par ces mots. Lorsque les rosicruciens se référent à la suggestion et aux qualificatifs qu'on peut lui
ajouter, et lorsqu'ils la recommandent dans leurs enseignements, il s'agit toujours d'une action bienfaisante,
bonne et dépourvue de tout mal.

Le principe important relatif à la loi psychique que vous allez étudier, en vous donnant à vous-
mêmes des traitements ou bien en les donnant à d'autres personnes, repose sur le fait qu'il se passe une action
extrêmement subtile, habile, lorsque la conscience objective transmet une suggestion, qu'elle la libère, la
laisse aller. Remarquez ceci ! Elle la laisse aller, ou la fait passer, pour ainsi dire, dans le domaine cosmique,
c'est-à-dire vers un intermédiaire entre la conscience objective de l'individu lui-même et sa propre conscience
subjective, ou bien de la conscience objective de celui qui fait la suggestion à la conscience subjective de
celui qui la reçoit. Par ce moyen, la conscience subjective macrocosmique, d'une façon bienfaisante et
subtile, transmet la suggestion de la conscience objective à la conscience subjective. Ceci doit être démontré
et beaucoup de nos membres en feront sans doute l'expérience en suivant notre méthode.

Nous allons maintenant nous servir d'une illustration très simple et très familière afin que vous
compreniez bien que lorsque vous faites une suggestion, vous devez la laissez aller. Mais, étant donné qu'il
n'est guère possible d'établir une analogie entre des choses matérielles et les choses psychiques, vous voudrez

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bien tenir compte que cette illustration ne montre qu'un point de la question, et un point seulement. Imaginez
alors le Cosmos comme étant un sol psychique dans lequel la semence de la suggestion mentale doit être
placée. Vous comprendrez qu'après avoir planté la semence dans ce sol, elle ne doit plus être dérangée, et
que d'autres semences ne doivent pas être mises autour d'elle, que le sol où elle se trouve ne doit pas être
fouillé ou bêché de temps en temps, mais qu'au contraire on doit la laisser parfaitement tranquille afin qu'elle
puisse germer grâce aux parfaites conditions que lui fournissent l'atmosphère, l'humidité et le soi. La
semence est faite pour le sol et le sol est fait pour la semence, et dans des conditions normales, la graine
croîtra dans le sol, si on la laisse faire. Certaines semences, ou graines, auront peut-être une vitalité déficiente
et ne pousseront pas, mais les pensées sont toujours vitales, justement parce que ce sont des pensés et
comiquement, elles ne peuvent pas ne pas être vitales. Le soi, l'humidité, la chaleur et la lumière peuvent ne
pas être toujours suffisants pour une semence matérielle, car ce sont aussi des facteurs matériels, mais le
grand domaine cosmique, étant de nature cosmique, a toujours une énergie vitalisante, et les pensées, qui
plongent dans ce domaine, ont toujours une puissance vitale. Ceci ne fait aucun doute ! Matériellement, nous
récoltons ce que nous semons, si ce que nous semons germe, croît et mûrit. Psychiquement nous récoltons
toujours ce que nous semons ; il n'existe pas de « si » conditionnel ou limitatif à ce sujet.

C'est sur la subtilité dans le transfert qui a lieu entre la conscience objective de celui qui donne le
traitement et la conscience subjective du patient, c'est-à-dire de celui qui reçoit ce traitement, que nous
voulons attirer votre attention pour rester en harmonie avec le but de cette 7ème communication du 2ème
Cercle. C'est dans d'autres communications que nous étudierons d'autres phases de la suggestion, au moment
où votre développement individuel nous le permettra. Nous allons donc nous limiter, pour l'instant, à la
question de la suggestion de la conscience objective d'un individu, à la conscience subjective d'une autre
personne.

Un autre principe fondamental doit être également gravé en notre esprit : c'est que la suggestion est
toujours en harmonie avec certaines lois psychiques et qu'elle y est toujours soumise. Ce que nous venons de
dire paraîtra superflu à certains de nos membres, mais l'expérience nous a démontré que tous ceux qui ont
atteint ce niveau ne sont pas entièrement convaincus que la loi gouverne aussi bien le domaine psychique et
le plan spirituel, dans la relation qui existe entre la conscience objective et la conscience subjective, que le
domaine matériel et les relations extérieures des choses matérielles. Par conséquent, n'oublions pas que nous
devons toujours obéir à une loi si nous voulons que notre travail soit efficace, et que nous devons en avoir
une compréhension parfaite, en tous les détails : ceci est une condition préalable sine qua non à l'emploi de la
suggestion comme auxiliaire de la méthode curative.

Aucune suggestion curative ne peut être faite si elle n'est pas en harmonie avec les lois cosmiques,
ou si elle n'est pas de nature constructive, si elle n'est pas parfaitement naturelle et faite avec amour. Une
suggestion subtile ou une vibrations curative ne peut être destructive, ni même faite avec mauvaise intention,
pas plus qu'elle ne peut être miraculeuse dans le sens que l'on accorde généralement à ce mot. La suggestion
doit être de nature et de caractère cosmique, et elle doit être scientifique aussi bien que pleine d'amour
fraternel. C'est-à-dire que pour que votre pensée puisse faire impression sur l'esprit du malade, vous réussirez
à guérir si vous gardez en votre esprit la pensée du processus reconstructif des cellules sanguines et des
tissus, en même temps que la force cosmique, et si vous parvenez à donner à votre suggestion une expression
de pur amour, fraternel et impersonnel. Si ces deux conditions sont remplies, pour compléter la trinité, vous
ajouterez inévitablement le résultat final, troisième point de la trinité qui doit s'accomplir par l'action du
processus naturel que vous avez employé. Et immanquablement vous devez réussir, puisque le succès
dépend du caractère inéluctable de la loi cosmique et non de vous-même.

Et ce mot de suggestion est en parfait accord avec les conditions à remplir ! En effet, si vous faites
un effort pour essayer de la renforcer ou pour l'imposer, ce n'est plus alors une suggestion, et elle perd son
caractère normal, allant ainsi à l'encontre du but visé, et perdant toute efficacité. Ce doit être une suggestion
simple et non une suggestion avec quelque chose en plus.

Si vous comprenez bien la subtilité de la méthode, vous ne penserez pas : « Vous devez accepter
cette suggestion », pas plus que vous ne songerez à y introduire un élément de responsabilité personnelle ou
de crainte: « C'est à vous de l'accepter ou de ne pas l'accepter ». En éliminant, en votre esprit, cet élément

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personnel vis-à-vis de la personne qui doit recevoir la suggestion, celle-ci prend un caractère de conviction et
vous pensez alors : « Vous recevez cette suggestion » et allant plus loin encore, vous ajoutez un caractère
d'imminence, d'urgence : « Vous l'avez acceptée ».

Si, en outre, vous appliquez le principe de l'abandon de la pensée, si vous la « laissez aller », afin
qu'elle puisse fructifier, le résultat ne peut manquer de se produire, et la puissance de la pensée, sa
potentialité, s'accomplit immédiatement et une réalité, ou réalisation, doit immédiatement manifester l'idéal
potentiel.

En ce qui concerne l'hypnose, c'est un état de subjectivité dans lequel le sujet se place
volontairement, état dans lequel la conscience objective n'offre aucune résistance, et, étant donnée la loi qui
régit la conscience subjective, où celle-ci accepte la suggestion sans raisonnement et sans protestation et,
partant des prémisses de cette suggestion, arrive à la conclusion désirée pour atteindre le résultat escompté.

L'hypnose, partielle ou complète, est assez similaire à l'état de demi-sommeil, c'est-à-dire le


moment où le patient n'est pas tout à fait endormi, mais où il n'est déjà plus éveillé. A ce moment-là, une
suggestion peut être faite sans éveiller le sujet. Ainsi, très souvent des réponses peuvent être obtenues aux
questions posés à la personne qui se trouve en état d'hypnose, et ces réponses seront toujours véridiques,
mais le sujet n'en aura que peu ou pas connaissance lorsqu'il se réveillera.

Nous devons nous rappeler que si le sujet arrive à l'état d'hypnose, nos suggestions doivent être
parfaitement et strictement morales, car aucune suggestion ne sera acceptée par lui si elle n'est pas en accord
avec ses propres conceptions morales, dans sa vie objective. Et, étant donné que, dans ce domaine, il
approche du cosmos, elle ne peut être que d'un niveau plus élevé que son code moral habituel au fur et à
mesure qu'il approche de la parfaite passivité ou subjectivité. C'est là un des plus encourageants aspects de la
loi cosmique : dans l'état subjectif, nous tendons toujours à être meilleur, du point de vue moral, que dans
l'état objectif.

Cependant, nous ne considérons ici l'hypnose qu'au point de vue scientifique et dans le but
d'illustrer la relativité des états subjectifs, et nos membres ne doivent pas tenter de faire des expériences sur
les patients qui leur seraient confiés.

« La Nature est le meilleur des guérisseurs ». Si nous sommes bien pénétrés de cette idée, les
suggestions que nous pourrions faire habilement, et d'une façon subtile, porteraient leurs fruits et elles
atteindraient la conscience de notre patient. Nous pourrions en même temps donner certains conseils ou des
instructions sur une manière de vivre plus normale. La nécessité et la logique de ces conseils vous
apparaîtront de suite. En effet, si la suggestion apporte un soulagement ou la guérison d'un état anormal ou
pathologique, mais que les habitudes anormales de vie ne sont pas modifiées, il y aura rechute du patient.
Des instructions sur les meilleures conditions d'hygiène à observer sont nécessaires, ou bien le traitement ne
pourra apporter qu'un soulagement momentané et non pas la guérison.

Ceci nous amène à étudier la relation qui existe entre l'action mentale et l'action physiologique.
Pour la bien comprendre, nous devons nous rappeler que l'homme, dans la voie évolutionnaire qu'il poursuit,
en est arrivé au point où il est devenu une âme vivante, dès l'instant que Dieu insuffla sur son visage le
souffle de Vie. Ceci, pour chaque individu, s'accomplit au moment de la naissance, c'est-à-dire lorsque le
fonctionnement de l'homme, qui auparavant, n'était qu'en puissance, qui n'était encore que le genus homo en
passe de devenir un humain, a reçu la direction cosmique sans intervention de la conscience objective.

Lorsque l'homme a été crée à l'image de Dieu, sa conscience fut individualisée, personnalisée
segmentairement, et d'une façon relative sur la conscience de Dieu, et c'est alors que lui fut accordé le
privilège du libre arbitre, c'est-à-dire du choix entre le bien et le mal. Si nous considérons attentivement ce
fait, nous voyons que pour que l'action physiologique soit parfaitement normale dans le corps de l'homme,
cette action, avec le consentement, l'assentiment de la conscience objective, doit toujours rester sous le
contrôle de la conscience subjective, celle-ci étant un segment de la Conscience Cosmique. Ceci nous donne

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une idée exacte de la loi ou du principe qui gouverne la relation entre l'action mentale et l'action
physiologique.
Cette considération nous révèle également en quoi consiste l'erreur de la méthode qui fut appelée
en son temps « Pensée Nouvelle ». Si on affirme objectivement, en la répétant et en la réitérant, une
indécision de la conscience objective, il y a évidement suggestion faite à la conscience subjective. Mais, dans
ce cas, cette suggestion dépourvue de tout élément de subtilité ou d'habileté ne tient pas compte que la
faculté de choisir éloigne du résultat désiré plutôt qu'elle n'y conduit. La méthode dite de la « Pensée
Nouvelle » repose sur l'objectivité et entrave plutôt qu'elle n'aide au succès cosmique. La pensée, la
conscience peut et doit contrôler le corps mais si l'on veut obtenir, d'un point de vue thérapeutique de bons
résultats et la parfaite harmonie dans l'action physiologique, c'est la conscience subjective et cosmique qui
doit dominer, et non la conscience objective personnelle et individuelle.

On dit souvent et c'est généralement vrai, que les désordres mentaux peuvent être mentalement
guéris, aussi bien que les autres maladies causées par une mentalité objective et non cosmique. Cependant,
en chaque cas, ce doit être la mentalité de la conscience subjective et non celle de la conscience objective.
Ceci fait partie d'une technique de la psychothérapie, ou thérapeutique de la suggestion, sur laquelle ont été
écrits de si nombreux ouvrages, pour la plus grande confusion de nombreux étudiants.

II doit être bien compris que toute méthode thérapeutique à base de suggestion, et qui se laisse
aller à la tromperie, porte en elle des ferments d'échec. En tant que thérapeutes, nous devons toujours dire la
vérité et éviter tout subterfuge. La philosophie de la méthode rosicrucienne de traitement est basée sur la
parfaite sincérité et la déception doit en être exclue. Il vous est impossible de vous tromper vous-mêmes,
votre conscience ne vous permettant pas de vous abuser volontairement et votre propre attitude vous
qualifiera ou vous disqualifiera moralement, pour tout traitement curatif que vous pourriez entreprendre et
pour les suggestions que vous feriez passer de votre conscience subjective dans celle de votre patient.

La méthode des contraires tient compte de l'antagonisme caractéristique entre les consciences
objectives chez la plupart des gens. Cette méthode agit, mais seulement dans certains cas bien déterminés, et
ne devrait jamais être employée à moins que la suggestion n'ait pas réussi à atteindre la conscience subjective
du patient par les méthodes usuelles. A ceux qui ont généralement et habituellement l'esprit de contradiction
(et ils sont nombreux), il peut être bon de dire « Vous êtes malade, vous ne pouvez pas faire ceci ou cela », et
il en résulte que le patient répond « Je vais bien, je peux faire ceci ou cela ».. La puissance subtile de
l'affirmation positive contre la négative, et l'habile suggestion et cosmique sur la conscience subjective du
contradicteur, accomplit le résultat par un processus d'inhibition des contraires.

Le casuiste peut éprouver un léger amusement, s'il essaye de mettre en balance ce que nous venons
de dire avec certains postulats précédents condamnant la déception, mais après mûre réflexion, il comprendra
la différence et la distinction que nous avons établies.

Cependant, tout ce que nous venons de dire dans cette communication, en ce qui concerne la
suggestion, avait pour but d'instruire nos membres sur la base réelle de toute action curative, qui est d'ordre
cosmique, comme nous avons pu le voir ; et afin que, par une plus parfaite compréhension, il nous devienne
possible de remédier à certains états pour lesquels on ne croit pas aux méthodes curatives mystiques et
cosmiques. Lorsqu'on se sert de la suggestion ce ne devrait être que comme une méthode auxiliaire et non
pas au point de mettre de coté tout système tendant à capter du domaine cosmique les radiations positives ou
négatives pour polariser certains états spécifiques et aider à la guérison.

REVITALISATION PAR LE NOÜS

Nous allons maintenant étudier certains points concernant le fonctionnement de diverses glandes
dont nous avons indiqué la situation et la nature générale de celles les plus importantes, et il est bon, à ce
point de nos études, que nous essayions de mieux comprendre ce que fait chaque glande, par son

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fonctionnement normal, et de quelle façon nous pouvons nous servir de ce fonctionnement dans les
traitements de cas pathologiques.

Dans les traitements par contact, selon la méthode rosicrucienne, qui consiste à faire passer les
radiations et l'énergie du Noüs dans l'organisme humain, il est nécessaire d'appliquer les radiations aux
places convenables, selon le processus technique que nous avons indiqué, sur le cordon sympathique, c'est-à-
dire sur le ganglion correspondant à l'état pathologique à soigner.

II serait bon que vous vous reportiez aux indications que nous vous avons données afin de bien
localiser les ganglions. Rappelez-vous cependant qu'ils sont tous plus ou moins reliés par des filaments
nerveux spéciaux qui unissent, en quelque sorte, le fonctionnement de chaque ganglion. Bien que chaque
ganglion ait une fonction distincte et séparée, et contrôle des parties ou organes différents du corps, ces
deniers ne sont pas réellement indépendants les uns des autres et ils travaillent à l'unisson et, puisque les
ganglions qui sont en liaison avec chacun de ces organes ou chacune des ces parties sont eux mêmes reliés
par des nerfs, l'excitation donnée à l'un d'eux aidera les autres ganglion auxquels il est associé, et par suite,
diverses parties du corps recevront aussi cette excitation, ou stimulant. De même, ce qui trouble un organe ou
une partie du corps provoquera une action réflexe, ou sympathique, sur une autre partie ou un autre organe.

Par exemple, le travail de l'estomac n'est pas indépendant de celui des intestins, et il serait ridicule
de penser que le fonctionnement de l'estomac pourrait continuer normalement, dans la préparation et la pré
digestion des aliments, si les intestins ne fonctionnaient pas du tout. En fait, dès l'instant où l'estomac
commence son travail, les intestins et les autres organes, tels que le foie, la vésicule biliaire, commencent
également le leur. Ils doivent travailler à l'unisson pour que la digestion se fasse normalement et
systématiquement. Et si plusieurs ganglions contrôlent le fonctionnement des intestins, de l'estomac, de la
bile et autres activités relatives à la digestion, telles que le flux de la salive dans la bouche, l'émission de tous
les sucs gastriques et autres, chacune de ces fonctions séparées n'est pas moins une partie de processus
digestif tout entier; et c'est pourquoi les divers ganglions dont nous parlons ci-dessus sont reliés par des
cordons nerveux spéciaux qui assurent l'unité de fonctionnement, et si l'un d'eux reçoit une excitation, tous
les ganglions connexes en sentiront l'effet.

Dans leur ensemble, ils sont assez similaires aux diverses parties d'une machine. II peut y avoir
divers commutateurs, des disjoncteurs, des leviers de commande de divers côtés, mais tout l'ensemble doit
travailler à l'unisson, ou bien la machine ne pourra être mise en marche. Si on applique les radiations du
Noüs sur l'un des ganglions, l'organe ou la partie correspondante en reçoit la majeure partie, et une petite
partie seulement est dirigée sur le, ou les ganglions connexes.

Ceci, par exemple, nous permet de donner un traitement spécial et une quantité supplémentaire
d'énergie à l'estomac, alors qu'une petite partie seulement de radiations va vers les intestins ou vers le foie ou
d'autres organes de la digestion. Cependant si les intestins ont besoin, plus que l'estomac, d'un traitement
curatif, celui-ci devra être appliqué sur le ganglion correspondant aux intestins qui recevra la plus grande
partie des radiations, alors qu'une petite partie seulement sera dirigée vers l'estomac.

C'est pour cette raison qu'il importe de savoir quels ganglions contrôlent les diverses parties de
l'organisme, et à quel endroit chacun d'eux se trouve. Néanmoins aucune excitation excessive n'est à
craindre, et si l'on traite un ganglion qui ne devrait pas être traité, rien de mal ne peut lui arriver ; aucun
organe ne peut être stimulé dangereusement ou gravement par l'application des radiations du Noüs. S'il y a
erreur sur le ganglion, le traitement est inutile et c'est tout. II n'en est pas de même des excitants
médicamenteux, qui ne sont pas naturels et peuvent, en certains cas, être dangereux. Chaque partie du corps
ou chaque organe n'absorbera que la quantité d'énergie qui lui est nécessaire, jamais plus.

Comme nous vous l'avons fait remarquer déjà, ces traitements des divers ganglions n'offrent
aucune incompatibilité avec toute autre méthode de traitement que peut recevoir le patient, et, nous le
répétons, n'allez surtout pas croire que toutes les méthodes médicales sont mauvaises ou erronées. Si l'on
corrige certaines déficiences physiques par des moyens chimiques, ceux-ci peuvent parfois amener une
grande amélioration, surtout si le patient n'a pas un régime alimentaire approprié, qui contienne les éléments

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chimiques indispensables à l'organisme, ou bien les vitamines nécessaires, en quantité ou en qualité : dans ce
cas les médicaments peuvent suppléer à la carence en vitamines. Si, en addition à ce genre de traitement, on
fournit du Noüs aux diverses parties déficientes de l'organisme, le patient guérira plus rapidement, et, nous le
répétons, le supplément de Noüs ainsi donné n'est jamais incompatible avec d'autres médications et il ne peut
les gêner, pas plus d'ailleurs que s'il s'agit de traitements électriques ou de massages.

Voyons donc quelle est l'action des ganglions dans le contrôle ou la revitalisation des diverses
parties du corps. Nous vous avons déjà donné une liste de leurs diverses connexions, aussi traiterons-nous
maintenant de quelques détails importants et spéciaux.

Premier ganglion thoracique

Un traitement de vibrations positives appliqué sur ce ganglion est excellent comme tonique général
du sang, qu'il revitalise promptement. II ramène les cellules sanguines à une polarité presque normale et il est
un très bon stimulant de l'action du coeur. Ce ganglion a également une connexion avec les nerfs vagues, ou
nerfs pneumogastriques, avec les plexus nodaux, avec le plexus gastrique, le larynx, le pharynx, la
membrane muqueuse, les cordes vocales et les poumons. Par conséquent, ce ganglion devrait être traité par
les vibrations négatives lorsqu'il y a rhume, congestion, catarrhe ou extinction de voix, également dans le cas
de fièvres ou d'état fiévreux, dans ou autour des parties ou organes que nous venons de nommer. Ce même
ganglion a également une connexion avec les plexus de l'intestin grêle et du gros intestin, du foie, des reins,
de la rate, et des vibrations négatives devraient être données s'il y a inflammation des intestins ou des parties
qui viennent d'être nommées.
Comme ce même ganglion a aussi une connexion avec un plexus de l'estomac, des vibrations
positives devraient lui être appliquées pour activer le flux du suc gastrique et l'action du fluide pancréatique
lorsque l'estomac ne produit pas suffisamment d'acides ou qu'il n'est pas préparé à recevoir la nourriture.

Premier, deuxième, troisième, quatrième et cinquième ganglions thoraciques

Ces cinq ganglions, par suite de leurs connexions, devraient être traités dans les cas
d'empoisonnement du sang si le traitement peut être appliqué dès les premiers symptômes, ou bien si le sang
a été contaminé pour quelque cause inconnue (mais un médecin compétent devra être consulté afin qu'il soit
remédié à l'empoisonnement du sang).

En donnant un traitement positif sur le cinquième ganglion thoracique, le sang sera revitalisé à
l'endroit où il vient en contact avec l'air dans les poumons, et cette revitalisation sera particulièrement
efficace pour aider à détruire les toxines du sang. En même temps, ces vibrations positives maintiendront les
tissus et la substance pulmonaire en bonne santé de sorte que les toxines venant du sang n'atteindront pas ou
ne contamineront pas les membranes et les tissus pulmonaires, et ainsi le sang venant aux poumons sera
normalement vitalisé par le processus respiratoire.

Nous revenons à nouveau sur un point très important : si nous avons un régime alimentaire normal,
sain et suffisant, et si nous respirons convenablement, nous avons toutes les chances de nous maintenir en
bonne santé et de permettre au sang, par le travail qui lui est naturel de surmonter la maladie. Mais si la
maladie ou un état pathologique étend ses ravages au point que la nourriture n'est plus normalement digérée
et que le sang perd ses qualités négatives, ou bien si les poumons sont affectés par quelque impureté du sang
au point que l'air que nous respirons ne puisse plus redonner au sang les qualités positives ; celui-ci ne peut
plus alors maintenir sa propre polarité et nous nous affaiblissons.

Par conséquent, chaque fois que l'on constate un état d'affaiblissement, un traitement devrait être
donné pour maintenir des fonctions digestives normales, et en même temps, pour préserver les membranes,
les tissus et la substance pulmonaires contre tout affaiblissement ou contamination. Il sera alors possible au
sang d'être revitalisé par le Noüs de l'air que nous respirons, et la nature fera le reste.

Nous attirons votre attention sur un point qui concerne le troisième ganglion thoracique. Outre ses
effets physiques et son association avec notre organisme physique, ce troisième ganglion thoracique, situé

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entre la troisième et la quatrième vertèbre thoracique, est en subtile liaison avec cet organisme nerveux très
délicat qui a trait aux interprétations psychiques des hautes vibrations dont nous devons nous occuper dans
notre travail mystique. C'est à dire que lorsque ce troisième ganglion thoracique est maintenu constamment
en charge normale de vitalité, il envoie, par ses connexions avec certains plexus définis, des vibrations qui
sensibilisent fortement quelques organes comme les yeux, les oreilles et le sens du toucher et leur permettent
de percevoir certaines hautes vibrations que nous ne pourrions reconnaître ou recevoir autrement. Par
conséquent, il serait bon, pour la personne qui subit un entraînement psychique, de recevoir de temps en
temps, un traitement positif sur ce troisième ganglion thoracique, soit par contact, soit par traitement à
distance la nuit.

Les connaissances sur ce même ganglion sont, jusqu'à présent, assez peu étendues, mais les
anciens rosicruciens affirmaient que ce que nous venons de dire est l'exacte vérité. Nous avons l'espoir et le
désir de faire dès expériences suffisamment approfondies pour trouver un jour les lois qui régissent ce
ganglion que nous devrions appeler le ganglion psychique.

Sixième, septième, huitième et neuvième ganglions thoraciques

Les connexions de ces quatre ganglions sont telles qu'ils se terminent pour ainsi dire en un seul
plexus. Par conséquent, ils peuvent tous être employés pour traiter les reins, en ce qui concerne l'alimentation
en sang et la circulation relative à ces organes.

Dixième et onzième ganglions thoraciques

Ces deux ganglions ayant des connexions avec les quatre précédents et une également avec le
cinquième ganglion thoracique et les petits nerfs splanchniques inférieurs, aussi bien qu'une importante
connexion avec le nerf conduisant au plexus solaire qui couvre tous les organes abdominaux et a des
ramifications vers les yeux, les oreilles, la gorge, le coeur, les poumons et l'estomac, il apparaît que tous ces
ganglions avec leurs nombreuses ramifications et connexions, couvrant de si larges parties ou organes du
corps, peuvent être utilisés pour la plupart des traitements. Cependant un point important doit être noté : ces
ganglions, par le plexus solaire et ses diverses connexions, ne fournissent que l'énergie nerveuse aux yeux,
aux oreilles, à la gorge, au coeur, aux poumons, à l'estomac, et leur seule connexion avec le sang se fait par
le nerf splanchnique qui les relie au plexus rénal par l'artère du même nom.

Chaque ganglion de la région cervicale ou thoracique supérieure doit être employé dans les
traitements où un effet doit être produit sur l'afflux du sang vers les yeux, les oreilles, la gorge, le coeur, les
poumons ou l'estomac, puisque, ainsi que nous venons de le dire, les dixième et onzième ganglions
thoraciques n'ont d'effet que sur l'énergie nerveuse de ces organes. Ceci signifie que lorsque l'un quelconque
des organes couvert par ces ganglions est inactif, par suite de paralysie partielle, de névralgie, de
rhumatismes, de désordres nerveux, ou tout état anormal résultant d'une lésion, en donnant des vibrations
positives par l'intermédiaire des dixième et onzième ganglions thoraciques, les nerfs qui conduisent ces
organes seront stimulés ou excités, et ils reprendront leur activité. Ceci est particulièrement vrai en ce qui
concerne les traitements des yeux et des oreilles.

Premier, deuxième et troisième -ganglions lombaires

On devra remarquer que les nerfs de ces trois ganglions transmettent le mouvement et les
sensations. Quelques-uns des plexus que nous avons étudiés dans les leçons précédente couvraient certaines
parties du système circulatoire, particulièrement le coeur et les principales artères, et ces plexus, avec leurs
nerfs correspondants , transmettent au sang les vibrations qui le stimulent et le revitalise ; d'autres nerfs, dans
le corps, ont leurs plexus sur des muscles ou des organes dans le but de transmettre le mouvement ou
l'énergie aux muscles pour qu'ils puissent se mouvoir, ou aux organes afin qu'ils puissent fonctionner.

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ÉTAT DE CONSCIENCE OBJECTIVE ET SUBJECTIVE

Les nerfs qui permettent le mouvement ne transmettent pas de vibrations pour vitaliser le sang ou
les tissus et nous avons une troisième catégorie de nerfs qui n'ont d'autre but que de transmettre les
impressions des organes, des tissus, des muscles au cerveau, mais ne transmettent, en retour, aucune
impression du cerveau vers ces mêmes organes, tissus ou muscles. Ils ne servent qu'à faire parvenir au
cerveau des sensations, telles que celle de la douleur, ou bien une sorte de message de ce qui se passe dans
certaines parties du corps. Par exemple, lorsque la nourriture passe de la bouche vers l'estomac, certains nerfs
de la bouche très délicats et extrêmement sensibles, de la langue, aussi bien que de l'estomac, transmettent au
cerveau le message relatif au passage, sur, eux, de cette nourriture. Ils donnent aux centres cérébraux
l'impression que la nourriture entre dans le corps, le processus digestif doit commencer, et au moment où les
aliments passent par la bouche, par la gorge et dans l'estomac, la salivation commence ainsi que le flux des
sucs gastriques. Ceci est un exemple de ce que nous voulons dire au sujet du troisième ganglion lombaire et
des nerfs qui transmettent au cerveau les sensations éprouvées par certains organes ou parties du corps.

II arrive parfois que, par suite de maladie ou troubles physiologiques, ces nerfs qui transmettent les
sensations ou l'énergie, se paralysent partiellement ou bien soient affectés de telle façon qu'ils ne
transmettent plus normalement les impressions aux centres cérébraux, ou bien les déforment dans la
transmission. II en résulte que les organes auxquels ils sont reliés ne peuvent plus fonctionner normalement,
alors que par certaines méthodes thérapeutiques usuelles on essaierait de remédier à la déficience, en traitant
l'organe lui-même. Nous savons qu'en stimulant ou en revitalisant les nerfs qui vont de cet organe au
cerveau, et en rétablissant la relation entre l'organe et le cerveau, afin que ce dernier puisse diriger l'énergie
appropriée vers l'organe, une amélioration ou même la guérison sera aisément et rapidement amenée.

Par conséquent, au cas où certains organes ne fonctionneraient pas normalement ou ne


répondraient pas aux excitations nerveuses, particulièrement ceux des organes qui sont en relation avec ces
trois ganglions, nous pouvons aisément revitaliser les nerfs qui, à leur tour, redonneront l'activité aux organes
correspondants, ceci par l'application de vibrations positives sur les ganglions.

Nous allons vous donner maintenant certaines règles concernant le travail général de traitement, et
l'emploi de ce que vous avez appris dans cette communication, car il y a deux ou trois points encore dont
nous ne nous sommes pas occupés et qu'il est nécessaire que vous connaissiez pour donner des traitements et
soigner ceux qui souffrent de certaines déficiences physiques.

Vous remarquerez en premier lieu que, dans tout le travail de ce cercle, nous n'avons fait aucune
allusion aux troubles mentaux et nous ne conseillons pas à nos membres, en général, d'essayer de traiter les
maladies mentales. En effet, il y a deux états dans l'homme : l'un physiologique et l'autre psychologique. La
combinaison des deux en forme, pourrait-on dire, une troisième. Autrement dit, l'homme est normalement
dans une condition objective à l'état de veille ; à d'autres moments, lorsqu'il est tranquille et parfaitement
détendu, il se trouve plus ou moins dans une condition subjective. Le troisième état a lieu lorsqu'un l'homme,
dans un moment de loisir, de détente, se trouve dans une condition mi-objective mi-subjective, lorsque sa
conscience mentale se trouve à la limite des deux, c'est-à-dire entre l'état de veille et de sommeil.

Vous devrez vous rappeler le point suivant : lorsqu'un homme est entièrement et complètement
dans l'état objectif, chacune de ses facultés objectives n'est pas seulement active, vivante, mais encore elle
fonctionne normalement et complètement. Mais dès l'instant où l'une de ses facultés objectives s'assoupit ou
entre dans le sommeil, même partiellement, l'homme commence à devenir subjectif. II ne peut être
complètement et normalement en état objectif s'il est aveugle, ou bien s'il ne peut entendre, s'il n'a pas le sens
du goût, du toucher ou de l'odorat. Ceci est vrai lorsque la faculté dormante est temporairement suspendue ou
paralysée, ou bien si elle a été détruite de façon permanente. Celui qui est sourd par suite de blessure aux
oreilles ne peut jamais être dans une condition objective aussi complète qu'une personne dont toutes les
facultés sont parfaitement normales. Par conséquent, un homme qui serait sourd et muet serait constamment
à mi-chemin de l'état subjectif alors que, dans une certaine mesure, il vivrait objectivement. En effet, bien
qu'il soit capable de voir, de sentir, de goûter et que son odorat soit normal, sa surdité et l'insuffisance de

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fonctionnement de cet attribut de la conscience objective qu'est l'ouïe, le placeraient dans un monde où tout
est calme et moins actif au sens objectif, et il lui serait souvent possible, au milieu de ses activités objectives,
de s'asseoir et de se plonger dans la méditation, dans un état tel qu'il serait alors plus sensible aux influences
subjectives qu'aux impressions objectives.

A ce sujet, nous notons donc que la maladie, et d'autre influences aussi bien intérieures
qu'extérieures, peuvent changer l'état normalement objectif de l'homme et déterminer un certain degré de
subjectivité. Un homme en état d'ébriété, ou sous l'influence de l'alcool, a le cerveau en partie paralysé et
certains centres objectifs deviennent inactifs. II en est de même pour les personnes qui se trouvent sous
l'action de stupéfiants ou d'anesthésiques. L'effet produit est le même que si, pour une raison ou pour une
autre, les facultés objectives sont en sommeil, et au point de vue psychologique, la personne se trouve alors
dans un état subjectif plus ou moins prononcé. Les autres symptômes d'intoxication qui se manifestent sont
dus au fait que les facultés directives, de raisonnement et autres fonctions similaires du cerveau, sont
troublées, et déterminent un état de déséquilibre physique en addition à celui, psychologique, de subjectivité
partielle.

Dans diverses formes de démence ou de troubles mentaux, il arrive qu'un ou plusieurs centres
nerveux du cerveau ont, soit de l'hyperactivité, soit de l'hypoactivité, en sorte que, du point de vue
psychologique, l'homme est plus ou moins en état subjectif, bien qu'il soit parfaitement éveillé, c'est-à-dire
que son activité objective prédomine, et certaines fonctions physiques du cerveau ne répondent pas ou
n'agissent pas normalement. Par conséquent, la démence ou tout trouble mental peut être produit de
différentes manières qui, toutes étant des facteurs psychologiques qui affectent le cerveau en tant qu'organe,
produisent un état psychologique dont l'influence se fait sentir dans, une certaine mesure sur les actes
subjectifs et objectifs.

Vous avez appris que la conscience subjective raisonne déductivement, qu'elle apprend certaines
choses par des moyens qui lui sont propres, que lorsqu'une suggestion, un ordre ou une idée lui est transmise,
elle agit en conséquence, sans raisonnement inductif d'aucune sorte ; que lorsqu'une idée, ou une suggestion
est fermement implantée dans la conscience subjective, elle se manifeste immédiatement en une obsession de
la pensée et par l'action de la conscience, et jusqu'à ce que cette idée soit retirée de la conscience, elle devient
le facteur dominant et directeur des manifestations psychologiques de l'homme, et elle a une grande
influence sur son état psychologique et sur son comportement.

Les désordres mentaux liés à des maladies affectant le cerveau, ou à des traumatismes sur la tête,
des surmenages, à une tension excessive, peuvent causer des troubles physiologiques en certains centres
cérébraux, comme par exemple l'inflammation ou la rupture d'un vaisseau sanguin dans cette partie du
cerveau dont le travail a été trop intense, ou dont le repos a été insuffisant. La personne qui a ainsi abusé de
sa santé peut être soudainement ou lentement affectée dans la faculté physique ou objective et dans le
fonctionnement de la partie intéressée du cerveau. Lorsque le trouble physiologique est établi, cette personne
entre dans un état plus ou moins subjectif, et il est alors possible à certaines idées, qui à d'autres moments
auraient été repoussés par un cerveau normal et parfaitement objectif, de passer dans la conscience
subjective, de s'y enraciner et d'en devenir les facteurs dominants. Ce sont ces idées, qui prédominent dans la
conscience subjective en cet état anormal, qui différencient les diverses formes de troubles mentaux ou de
démence.

Pour le traitement de ces sortes d'états pathologiques, il est tout d'abord nécessaire de déterminer
s'ils proviennent d'un trouble physique créé dans le cerveau, c'est-à-dire s'il y a eu maladie ou blessure d'un
tissu, d'un nerf ou d'un vaisseau sanguin cérébral. Lorsqu'il y a destruction physique complète, il est
impossible de changer quoi que ce soit ou d'apporter une amélioration, mais lorsqu'un centre nerveux ou une
partie du cerveau n'est que partiellement paralysée, ou bien n'est qu'inactive sans qu'il y ait lésion, s'il s'agit
simplement d'un fonctionnement anormal provoquant un état subjectif trop prononcé, vous pourriez dans ce
cas donner un traitement pour stimuler les facultés objectives afin que le cerveau, à son tour stimulé, puisse
redonner au centre nerveux affecté une activité normale. Vous devrez alors donner des vibrations,
alternativement négatives et positives, au ganglion cervical moyen, pendant 5 à 10 minutes, chaque jour,
durant 2 à 3 semaines. Après chaque traitement, vous vous assoirez devant le patient et, en concentrant

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profondément votre pensée, vous dirigerez votre regard, très fermement, vers la racine du nez du patient,
c'est-à-dire vers un point situé entre les deux yeux, au niveau d'une ligne passant juste en dessous des
sourcils. Votre visage ne devra pas être à moins de quarante-cinq ou cinquante centimètres du sujet, et à plus
de quatre-vingt-dix centimètres environ, afin que vous puissiez vous concentrer sans difficulté sur ce point
de la figure du patient, et sans qu'il en soit incommodé. Essayez alors d'engager une conversation plaisante
ou familière avec lui, y ajoutant à l'occasion quelques phrases comme celles-ci : « vous allez mieux. »,
« Vous avez eu accumulé une grande tension nerveuse, dernièrement, mais tout cela va s'arranger, il y a déjà
de l'amélioration. », « Vous voilà redevenu fort et actif. ». Par ces suggestions, et d'autres similaires, sans
qu'il soit jamais fait allusion à un état anormal d'aucune sorte, vous constaterez que votre patient se soumet
lentement à ces mêmes suggestions et que son état général s'améliore. De temps à autre, un traitement
tonique de vibrations positives sur le ganglion situé entre la septième vertèbre cervicale et la première
vertèbre thoracique, sur le côté gauche, aidera le patient à recouvrer la santé. Mais il devra avoir une bonne
alimentation, boire beaucoup d'eau, faire beaucoup d'exercice et veiller au bon fonctionnement de ses
intestins.

Les chocs nerveux ou mentaux de toutes sortes peuvent être au début traités de cette façon, mais
s'ils ont dépassé les premiers stades, d'autres traitements psychiques, d'une nature entièrement différente,
devront être donnés, ainsi que nous vous l'expliquerons ultérieurement.

Dans tous les traitements en général, ayez toujours bien présent à l'esprit que votre propre attitude
mentale, la manière dont vous vous approchez du patient, la confiance que vous avez en votre travail, la
force positive de vos paroles et de vos arguments, la simplicité même de votre façon de faire, la certitude que
vous réussirez dans votre entreprise, compteront pour beaucoup, plus que toute autre chose, dans la réussite
de votre traitement. Vous devrez également vous rappeler que, lorsque vous donnerez des traitements après
18 heures, il sera nécessaire que votre patient boive un verre d'eau fraîche, aussi fraîche que possible, au
moment où il se couchera, quelle que soit l'heure. Assurez-vous aussi qu'il aura soin de ne pas prendre froid
durant la nuit, ou que quelqu'un d'autre y veillera, particulièrement entre deux heures et quatre heures du
matin, ou bien entre trois heures et six heures, lorsque la température montera et qu'il aura l'impression qu'il
doit se découvrir pour avoir davantage d'air. Un refroidissement à ce moment là serait mauvais, et si le
patient reste couvert, la température redescendra avant six ou sept heures et, en même temps, s'en iront en
grande partie les troubles au sujet desquels vous traitez le patient.

LA LOI DE LA POLARISATION

Nous devons admettre, vivant dans un monde physique, qu'il nous faut tenir compte de notre corps
physique et écarter toute négation de son existence. Tous les guérisseurs métaphysiques qui veulent fermer
les yeux sur ce fait oublient aussi que la guérison qu'ils cherchent se manifestera sur le plan matériel et
physique, donc en contradiction avec leur refus d'admettre ce même plan. Nous ne devons pas oublier que,
même si la maladie a une origine métaphysique, sa manifestation est physique. C'est une nécessité logique,
scientifique et raisonnable, que toute compréhension parfaite et complète devrait prendre en considération les
lois de l'immatériel et du matériel, et la relation qui est établie entre les deux. Voilà pourquoi nous devons
regarder les choses en face et admettre la réalité physique aussi bien que la réalité non physique, la première
étant la contrepartie physique de la seconde qui, elle, est spirituelle, les deux ayant leur plan de
manifestations.

En tant que rosicruciens, nous devons affirmer que, selon nos enseignements et après des siècles
d'expérimentation, le moyen qualifié de relation entre le métaphysique et le physique s'établit par la
vibration, avec sa loi essentielle et caractéristique que nous connaissons sous le nom de polarisation. Aussi,
sans vouloir jeter aucun discrédit sur la valeur et l'efficacité du domaine métaphysique, puisque nous
employons nous-mêmes pleinement son influence créatrice, et d'une façon plus scientifique que ceux qui
nient la sphère dans laquelle ils puisent pour leurs manifestations curatives, nous nous servons de vibrations,

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dirigées selon la loi de polarité que, comme nous l'avons dit plus haut, nous reconnaissons comme
l'intermédiaire qualifié entre la pensée (idée), et le résultat désiré (physique), c'est-à-dire physique plus idée
et non, comme certains voudraient le faire croire, idée moins physique.
A l'arrière-plan de notre pensée de la partie métaphysique en nous, la loi de polarisation existe et
agit. La polarisation de la pensée, le contrôle de la polarisation de la matière, des cellules du sang, agissent
comme un moyen de redonner au corps tout entier sa polarité normale. S'il y a une chose qui, plus que toutes
les autres, est en parfaite harmonie avec l'unité de l'être, loi agissant dans tous les domaines, c'est la polarité,
puisqu'elle est la première loi de manifestation et le point de relation entre l'unité de l'être et toutes ses
manifestations.

Nous voyons donc par cette leçon, si elle est bien comprise, que dans la maladie, nous devons
avant tout corriger la polarité, car elle est un facteur primordial en tout traitement, et cela est si vrai que nous
pouvons dire que l'efficacité et le succès de toutes les méthodes de traitement sont dus au changement de
polarité qui est effectué, quel que soit ce changement.

Le rosicrucianisme enseigne que la santé et l'état normal de tout corps physique, ou de toute
manifestation matérielle, dépend de la vibration harmonieuse des qualités positives et négatives qui
constituent ce corps physique ou cette manifestation matérielle. Nous appelons cet état, harmonie, et tout
trouble de l'équilibre de polarité du corps physique ou de la manifestation de la matière, produit, selon la
fréquence de vibrations constituant sa polarité, ce que nous appelons inharmonie.

Nous avons, durant de longues années, maintenu ce point de vue et il est très encourageant de
noter que certaines personnalités faisant autorité dans le monde médical l'ont récemment adopté. Certains,
d'une façon empirique et par expérience inductive, sont arrivés aux mêmes conclusions que nous. Nous n'en
citerons que deux: « La maladie et la mauvaise santé sont des manifestations d'un trouble électronique de
l'équilibre. », et, ce qui est encore plus frappant, « Rien ne peut plus aisément remettre en état la matière
constituée qu'un changement de polarisation ». Cependant, nous connaissons la loi, et il y a longtemps que
nous sommes arrivés déductivement aux mêmes conclusions.

Rappelez-vous une vérité rosicrucienne que nous retrouvons aisément premièrement, l'unité de
l'être ; deuxièmement, la dualité de nature ; troisièmement, la trinité de manifestation ; et quatrièmement, les
quatre principes. Nous nous y sommes référés afin que vous puissiez remarquer la proportion croissante de
différenciation. Ce que nous désignions par la lettre E dans un diagramme précédent est cellulaire, et par
conséquent a une dualité de nature, ou bien ce ne pourrait être une cellule. L'esprit et la force vitale sont
également doubles en nature, c'est-à-dire positifs et négatifs. L'électron qui se manifeste comme une particule
d'esprit a également cette dualité de nature; de même l'atome, la molécule, les composés de nature organique,
les 144 éléments, dont plusieurs restent à découvrir par les scientifiques. Cependant, dans l'atome et la
molécule, dans les éléments simples et composés, nous découvrons, en tous, la loi ou principe de polarité,
qui est la relation d'équilibre de la dualité essentielle de tout être, déterminée par la proportion de positif et de
négatif dans le simple et dans le composé, dans les manifestations élémentaires ou complexes de l'être. Nous
allons donc graver profondément en notre conscience, non seulement pour que nous ne l'oubliions pas, mais
aussi pour que nous en fassions la base de toute notre pensée, que le fait primordial et fondamental de la loi
de polarité est évident, intégralement et essentiellement, en toutes les manifestations et en toutes les relations
de manifestations, qu'elles soient simples ou complexes. Toute modification structurelle, qu'il s'agisse de
croissance ou de déclin, de création ou de transmutation, d'un fonctionnement normal ou anormal,
s'accomplit par, et selon la loi de polarité.

Au point de vue pratique, nous trouvons comme extrême opposé de la nature négative de polarité,
l'air qui est tout autour de nous, et constitue l'intermédiaire le plus pratique et le mieux à notre portée,
manifestation de polarité positive extrême. D'un autre côté, nous avons l'eau qui est relativement l'extrême
négatif, parce qu'elle est si proche de l'autre extrémité de l'échelle des polarités.

Plus positives encore que l'air, sont les radiations du soleil et ces autres vibrations qui partent du
centre du soleil - ou de ce centre qui est au-delà du soleil - et dont les vibrations sont autres que celles de la

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lumière, et même de l'électricité, telle qu'on la comprend du point de vue scientifique. Ce sont ces vibrations
dont nous nous servons et que nous dirigeons par notre respiration, selon les indications qui nous ont été
données dans les instructions relatives aux traitements.
D'un autre côté, plus négative encore que l'eau, est la terre, et aussi la nourriture que nous prenons,
qui vient de la terre en état pour ainsi dire prédigéré dans la matière organique, végétale et animale. Mais
l'eau, que l'on peut obtenir si facilement et dont l'application est si aisée, par suite de son état fluide, constitue
un élément de valeur pour obtenir une polarisation négative, que les vibrations soient mises ou non en
mouvement par l'emploi des exercices négatifs de respiration qui nous ont été indiqués.

En tant que rosicruciens, nous déclarons que, puisque la loi de polarité est l'important facteur
déterminant de toutes les manifestations, et de la relation entre les manifestations, toutes les guérisons qui
ont jamais été effectuées, qui sont ou seront effectués, sont le résultat de la modification des polarités dans le
domaine des manifestations spirituelles, mentales et physiques, ou dans la relation qui existe entre celles-ci.
Ceci, comme une méthode dans la manipulation des choses matérielles, est amené par sympathie ou
antipathie, croissance ou choc, semblables ou contraires.

Si nous nous reportons en arrière, à l'époque des premiers essais de guérison, lorsque la conscience
de l'homme était encore dans une sorte de gangue grossière et que son organisme physique était relativement
beaucoup plus fruste et plus primitif qu'il ne l'est de nos jours, nous retrouvons l'emploi de nombreuses
méthodes qui diffèrent grandement de nos méthodes actuelles, et qui cependant, en leur essence, étaient les
mêmes. On peut constater en elles une unité en ce qui concerne les principes fondamentaux employés. Les
mesures archaïques au moyen desquelles on obtenait la guérison, dans un lointain passé, auraient peut-être eu
comme résultat une augmentation de la maladie ou des troubles pathologiques chez l'homme plus sensible et
beaucoup plus évolué des temps modernes. II est possible aussi, et il peut être vrai, que les cruelles brûlures,
les opérations dans la chair vive, les rudes méthodes de torture physique, les incantations, la sorcellerie et les
superstitions des guérisseurs primitifs, aussi bien que les plus précis dosages médicamenteux, ou les
méthodes chirurgicales les plus modernes, aient tous eu un résultat réparateur et curatif, par une modification
de la polarité, lorsqu'ils étaient bien compris.

II est vrai qu'il n'y a pas, dans la matière dont sont fait les médicaments, de panacée universelle et
que, par suite de la diversité des cas, elle ne peut tout guérir ni être un remède général pour toutes les
maladies, mais nous avons, nous rosicruciens, ce remède efficace et général en la direction de la loi de
polarités. Ceci, dans notre méthode curative, peut être comparé à la pierre philosophale de l'alchimiste, avec
laquelle, du point de vue de la transmutation, il y a une certaine relation médico-scientifique.

Un scientifique vous dira que l'homme a besoin de certaines combinaisons d'oxygène,


d'hydrogène, d'azote, de carbone, etc., et partant de cette base, il vous fera une savante démonstration en
mettant l'organisme humain en pièces et en le réduisant à ses parties composantes chimiques. Mais il n'a
jamais pu, jusqu'à présent, donner une preuve à l'appui de sa thèse, en remettant en place les parties
composantes qui ont été séparées.

Les scientifiques peuvent mettre un corps en pièces, mais ce faisant, ils détruisent la vie, c'est-à-
dire la manifestation de la force vitale, polarisation beaucoup plus proche de la source de l'être, que ne
peuvent l'être les parties composantes d'un corps. La chimie synthétique pourrait peut-être faire du pain, de la
roche, mais ce pain ne pourrait pas être mangé, il ne serait pas nourrissant. La chimie synthétique pourrait
faire un grain de blé, mais celui-ci ne germerait pas. Le mieux qu'elle puisse faire, ce serait une synthèse et
non pas une transmutation, ou une vitalisation. La synthèse dirige la polarisation sur le plan de la matière. La
transmutation la dirige sur le plan de la relation de la manifestation de la matière. Mais ce qui est nécessaire,
c'est la direction de la polarisation sur le plan du corps physique, du corps mental, du corps psychique, et ceci
ne peut être accompli que sur le plan de la force vitale, directement du Cosmos, et par l'intervention d'une
conscience subjective dirigeante, en tenant compte de la loi du genre - le négatif et le positif - qui constitue la
loi de polarité.

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Ceci, nous l'avons vu, est la loi qui gouverne tout être, aussi bien que la relation de tout être. C'est
la loi infinie et omnipotente qui agit en toute manifestation, que celle-ci soit psychique, mentale, physique ou
matérielle, et c'est la loi dont se servent les rosicruciens dans leurs méthodes curatives.
Voici maintenant la dernière partie de cette communication, qui termine notre introduction à de
très anciennes méthodes curatives rosicruciennes. Vous y aurez trouvé des enseignements de valeur ; que
vous pouvez employer à titre personnel, et non pas seulement pour guérir autrui. Nous devons vous rappeler
que le Cénacle de la Rose+Croix n'est pas et n'a jamais été une organisation de « guérisseurs » et que nous ne
nous sommes jamais consacrés à faire des miracles du point de vue curatif. S'il est vrai que certains serments
rosicruciens exigeaient que tous les membres fassent leurs efforts pour guérir ceux qui étaient malades ou qui
souffraient, et, qu'ils soient reconnus par leurs amis et leurs relations comme représentants d'une école
thérapeutique, d'un autre côté il ne s'agissait pas pour eux de guérir seulement la douleur ou les maux
physiques ou bien encore les désordres mentaux, mais aussi certains troubles moraux et spirituels. La
Rose+Croix n'est pas actuellement une institution ou un mouvement qui tente de former des multitudes de
« guérisseurs » ou de praticiens, ce n'est pas non plus une école qui s'attache à renverser ou à contredire les
autres méthodes de travail thérapeutique.

Mais n'allez pas croire non plus, parce que le travail de ce cercle a été modernisé et qu'il se réfère,
dans sa terminologie, à certaines des souffrances ou des états pathologiques de notre temps, que c'est un
élément nouveau apporté à notre travail et qu'il ne faisait pas partie, autrefois, des anciens enseignements
rosicruciens. De très anciens ouvrages publiés au XVIème et au XVIIème siècles, qui contiennent un aperçu
des diverses connaissances des rosicruciens en ce qui concerne la santé, la maladie et la meilleure manière de
soulager et de guérir les troubles physiques et mentaux, n'avaient été imprimés qu'en de très rares
exemplaires et n'ont jamais été portés à la connaissance du public. Ils contiennent des illustrations et des
diagrammes et l'auteur de ces communications a pu y voir, entre autres choses, que ce que nous appelons
maintenant l'appendicite, était connu des anciens rosicruciens. Ces ouvrages nous prouvent aussi qu'on
n'ignorait pas la méthode qui consiste à employer les couleurs ou les lumières comme moyens de guérison,
pas plus que la musicothérapie, et à ce sujet, ces livres nous donnent même certains passages musicaux qui
étaient employés à l'époque. II est bien évident qu'au cours des âges, les rosicruciens ont apporté de
nouvelles contributions à l'anatomie, à la physiologie, à la biologie et, en un mot, à toutes les branches de la
science qui servent à l'homme pour s'améliorer, pour mieux comprendre son corps et sa propre existence. En
réalité, un grand nombre de scientifiques tout aussi bien en biologie, en pathologie, qu'en toutes autres
sciences, étaient des rosicruciens et ils donnèrent leurs premiers rapports scientifiques à leurs frères,
longtemps avant que le public en général n'en soit informé. Nous n'avons heureusement pas eu à éliminer de
nos enseignements certaines conceptions ou idées fausses, ou erreurs dans les méthodes curatives, car les
rosicruciens ont toujours eu grand soin de rester très précis en ce qui concerne les détails qu'ils donnaient
dans leurs enseignements et ils n'ont jamais accepté à la légère certaines théories qui paraissaient justes et
qui, par la suite, se sont révélées fausses.

Que vous croyiez ou non ce que nous vous avons dit ne change rien à la vérité de nos assertions.
Nous savons que beaucoup de médecins se refuseront à en admettre certaines, mais cela n'a pas d'importance
: les faits demeurent, que l'on y croit ou non, et cela est heureux pour le genre humain. Mais toute personne à
l'esprit ouvert, sans prévention injustifiée, admettra qu'il existe des vérités, en contradiction apparente avec
ce qu'elles connaissent déjà, mais qui peuvent facilement être démontrées et prouvées.

II serait bon que nous terminions cette communication par une étude de certains des principes
cosmiques fondamentaux et divins dont nous avons parlé au sujet de nos méthodes curatives.

Une étude attentive des procédés dont se servait le Maître Jésus lui-même, et qu'il a enseignés à
ses disciples, nous indiquera certains points qui, soutenus par notre propre inspiration et par les résultats du
raisonnement déductif de certains principes déjà prouvés, nous permettra une plus grande efficacité et un
succès plus uniforme dans notre travail.

II envoyait ses disciples deux par deux, munis de certaines instructions et, entre autres choses,
celle de guérir les malades. II s'est également référé au travail que deux disciples devaient faire ensemble, en

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termes tels, que nous pouvons en déduire que la coopération de deux personnes pouvait être nécessaire en
certains cas pour les guérisons. Cependant cela peut n'être qu'une hypothèse ayant besoin d'être confirmée et
cela nous amène à revoir la loi du triangle, selon laquelle, pour avoir un maximum de manifestation, il est
nécessaire d'avoir deux points du triangle sur le plan divin ou positif, ce qui ne manquera jamais de produire
une manifestation sur le plan physique.

C 'est ce qui se produit lorsqu'un rosicrucien donne un traitement : le Cosmique est l'un des points
du triangle, sur le plan spirituel ; l'opérateur est le second point du triangle sur ce même plan, et le patient est
le troisième point du triangle, en lequel la manifestation sur le plan physique est désirée.

C'est la raison pour laquelle, lorsque des traitements sont donnés, une parfaite confiance est
nécessaire de la part de celui ou celle qui donne les traitements, c'est-à-dire une reconnaissance ou une mise
en harmonie avec le plan cosmique. Mais si vous n'avez pas en même temps la confiance du malade, il
manque l'un des points du triangle.

Cependant, la réponse cosmique vient toujours, directement par l'intermédiaire. Il a été démontré
par l'expérience que l'application d'un traitement, par personne interposée entre le domaine cosmique et le
patient, réussit lorsqu'il s'agit de ramener certains états pathologiques à la normale, et particulièrement
lorsque des résultats immédiats ou presque immédiats sont nécessaires.

II semblerait donc préférable aussi que s'il y avait deux rosicruciens, l'un devrait être un frère et
l'autre une soeur, afin que lorsque tous deux donneraient des vibrations propres à amener une amélioration,
l'un des deux servirait de moyen de transmission d'une polarité positive-positive, et l'autre d'une polarité
positive-négative.

Par cette méthode de contact, nous avons la compréhension la plus sainte et la plus mystique de la
génération, et par conséquent, de la régénération. L'expérience démontre que cette méthode est la meilleure
pour chacun des opérateurs, en tenant compte des instructions générales qui ont été données dans cette
communication. II devrait être tenu compte, comme principe essentiel, que les deux personnes donnant le
traitement ne devraient rien donner d'autre qu'un traitement positif. En certains cas, lorsque le trouble est
nettement localisé, l'une des deux personnes pourrait établir le contact et appliquer le traitement aussitôt que
possible, et directement sur l'endroit où le trouble est localisé : très probablement il y aurait un résultat
immédiat, selon nos méthodes rosicruciennes. Ce que d'autres obtiennent, par d'autres méthodes, nous
pouvons, nous-aussi, l'obtenir par les nôtres.

De toute façon, l'hypothèse que nous avons émise - que Jésus demandait à ses disciples de
procéder aux guérisons deux par deux, et que cette méthode est plus efficace - est assez bien fondée par ce
que nous venons de dire, et l'expérience mérite d'en être faite, dès que l'occasion s'en présentera.

Puisque nous avons parlé de la relation de sympathie entre l'opérateur et le patient, nous devons
attirer votre attention sur un autre point. II vous arrivera souvent, lorsque vous souffrez d'un léger rhume ou
d'une autre indisposition passagère, de penser qu'il ne serait pas bon que vous donniez un traitement de
vibrations curatives, au motif que vous pourriez passer votre indisposition au patient. Si réellement vous êtes
sérieusement indisposé, ou si votre souffrance physique peut être décelée par votre patient, ou encore si vous
souffrez vous-même d'un trouble pour lequel le patient cherche une amélioration, il est préférable de ne pas
donner de traitements aussi longtemps que vous ne serez pas en bonne santé. Mais il s'agit là beaucoup plus
de l'influence mentale que vous pouvez avoir sur le patient, que d'une inefficacité cosmique, ou de votre
impuissance à donner des vibrations curatives. Le public, en général, attend du médecin qu'il se guérisse lui-
même et s'il ne le fait pas, la confiance des malades peut en être diminuée.

Mais ce dont vous devez vous rappeler constamment, c'est que ce n'est pas vous qui opérez la
guérison. Vous ne faites que capter et diriger les forces cosmiques qui amèneront la guérison, par des
moyens parfaitement naturels. Vous n'êtes que l'intermédiaire, le canal par où passe l'énergie ; vous n'êtes
pas cette énergie. Par conséquent, vous ne devez pas penser à vous-même lorsque vous donnez un traitement,
mais aux forces cosmiques qui passent par vous et, dans ces conditions, vous ne transmettrez pas votre

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propre malaise ou votre indisposition à votre patient, mais seulement des vibrations d'origine cosmique. Et,
vous oubliant ainsi, le remède que vous cherchez pour ce patient sera aussi sûrement votre propre remède.

Ce que nous disons là est parfaitement exact, et vous pouvez constater l'action de la loi dans une
large mesure. En supposant que vous soyez malade vous-même, au point de n'être plus capable de visualiser
pour vous l'image de la santé, si, par un concours de circonstances, un appel est fait pour que vous aidiez une
autre personne, ce sera l'occasion offerte de vous guérir vous-même. La confiance en la loi cosmique et sa
mise en action pour autrui, vous mettra dans l'état exact d'harmonie dont vous avez besoin.

Parfois, en donnant un traitement, il pourra vous arriver de ressentir la douleur dont souffre le
patient et dont vous essayez de le guérir. Un peu de réflexion vous donnera l'explication de ce fait. Cela n'est
possible que parce que vous étiez dans un état négatif au moment où vous donniez le traitement. Un grand
nombre de nos étudiants, au moment où ils faisaient les premières expériences de guérison, imaginaient que
la meilleure façon et la plus naturelle de guérir le patient était de prendre en eux-même son mal, puis de s'en
débarrasser ensuite. II est infiniment meilleur de garder une attitude positive, et de directement donner la
polarisation convenable. Une fois de plus, nous vous le rappelons, vous n'êtes qu'un intermédiaire, ce sont les
radiations du Noüs qui passent par vous, et le contact établit, par vous, un état Cosmique. Vous ne faites
qu'établir la connexion entre la force cosmique et le patient, et lorsque vous donnez des traitements, ce doit
être dans le but de former chez votre patient une habitude de contact cosmique, d'équilibre de polarité
cosmique.

Si cependant vous ressentez le malaise de votre patient, pratiquer la respiration profonde et


positive, retenue- aussi longtemps que possible et exhalée lentement, en pensant que le malaise s'en va avec
l'air que vous expirez, vous soulagera immédiatement. La polarité positive en vous, aussi bien d'un point de
vue mental que d'un point de vue physique, empêchera le retour du mal.

Ceci nous amène à l'étude d'une des meilleures méthodes de traitement pour nous-mêmes. II s'agit
de faire une sorte de suggestion au cosmique, et de nous placer dans une attitude négative. Par négative, nous
voulons dire passive et réceptive. Les forces cosmiques, étant constructives et curatives, répondront à la
suggestion, puisqu'elles ne rencontreront pas d'obstacles qui pourraient être créés par un état objectif de la
pensée ou de la conscience, et qu'au contraire elles seront dirigées par cette suggestion.

II existe une autre méthode de traitement qui donne de bons résultats et devrait être essayée par
nos frères et nos soeurs. Certains d'entre eux constateront qu'elle est particulièrement efficace. Par cette
méthode, il n'y a pas le contact polarisé habituel de vibrations positives, appliquées sur le côté négatif du
patient, ou vice-versa, mais une harmonisation, ou plutôt une égalisation des polarités de celui qui donne et
de celui qui reçoit le traitement. Ceci se fait en croisant les mains, et en prenant la main droite du patient
dans votre main droite, et sa main gauche dans votre main gauche, en recevant et transférant les vibrations du
Noüs, par la méthode de respiration et l'attitude mentale appropriées.

Ceci termine les enseignements rosicruciens de cette communication, relatifs à la guérison de la


maladie. Quelques autres méthodes additionnelles se rapportent au travail de futures communications et elles
vous seront donc données ultérieurement. Cependant, nous devons dire que la sincérité de l'intention et un
pur désir de guérir conduiront ceux d'entre-vous, qui auront suivi loyalement et consciencieusement les
instructions, à se servir intuitivement de ces méthodes, avant même que la technique ne leur en soit
expliquée, ceci étant un résultat direct d'impulsion cosmique en chaque cas particulier et individuel.

Dans notre correspondance ou dans nos causeries avec certains des membres de ce cercle, nous
avons constaté chez eux l'idée prédominante qu'ils ne pouvaient se guérir eux-mêmes. Ils croient qu'il est
nécessaire d'être aidé par un autre membre pour pouvoir se débarrasser des troubles dont ils souffrent. II est
vrai que, lorsque nous sommes réellement malades, il nous devient difficile de faire de la concentration, dans
les cas de souffrance extrême, de forte douleur, d'excitation nerveuse intense, ou d'accident. II est alors bon
de demander l'appui de nos frères et de nos soeurs, ou bien de notre comité d'entraide spirituelle.
Généralement, cependant, pour le plus léger malaise, la plus petite gêne, beaucoup de nos
membres appellent à l'aide. Ceci est une attitude négative qui retarde le développement de nos facultés. Il y a

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à cela deux raisons : la première est que le membre ignore réellement le moyen de se guérir lui-même, parce
qu'il a lu les communications dans le seul but d'acquérir une connaissance intellectuelle, qu'il suppose être
suffisante pour son avancement spirituel ou pour son progrès général. L'autre raison, c'est que le membre
connaît les principes dont il doit se servir, mais qu'il ne tient pas à les appliquer. II adopte cette attitude parce
que, dit-il, cela prend trop de temps, mais aussi parce qu'il est plus facile de faire le travail par un autre
membre ou encore parce que ces membres n'ont pas confiance eux-mêmes.

Nous devons comprendre que ces façons de penser purement négatives ne peuvent aider l'étudiant
dans son développement. Le processus curatif est basé sur l'harmonie, la communion de l'individu avec les
forces créatrices cosmiques. Cette communion est un acte positif : c'est la volonté de recevoir l'énergie dont
nous avons besoin, pour rétablir l'équilibre en notre organisme, et pour cela nous devons nous préparer nous-
mêmes, par une détente de tout notre être, et par la purification de notre esprit que nous devons débarrasser
de tout souci.

Nous avons indiqué, au début de nos enseignements, certaines lois qui permettent de se guérir
personnellement, mais nos membres semblent y accorder peu d'attention, car ils s'imaginent qu'elles sont trop
simples. Nous pensons qu'il est bon de faire remarquer que c'est justement dans leur simplicité que réside
leur valeur et leur efficacité. Elles sont simples, parce que les lois cosmiques, justement, sont simples aussi.
Notre raisonnement objectif nous mène parfois à croire que plus une loi ou un processus curatif est
compliqué, plus il est efficace. Mais il n'en est pas toujours ainsi.

Il est bon de se souvenir aussi que certaines maladies ou troubles pathologiques, causés par la
violation de lois cosmiques durant de longues périodes, exigent l'intervention d'un agent extérieur, parfois le
médecin, parfois même le chirurgien, pour que notre organisme puisse retrouver son équilibre normal, mais
cela vous a déjà été souligné précédemment.

Notre intention, en citant les paragraphes qui précèdent, n'est pas de décourager l'étudiant en lui
exposant certaines attitudes négatives qu'il adopte parfois, mais seulement de bien faire remarquer les
faiblesses qui peuvent retarder son développement.

Ainsi s'achève cette septième communication du deuxième cercle.

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TABLES DES MATIERES

LA TECHNIQUE CURATIVE ROSICRUCIENNE.............................................................................. 1


LE RÔLE DU SYSTÈME NERVEUX SYMPATHIQUE ..................................................................... 2
PLEXUS ET FORCE VITALE............................................................................................................... 5
ÉQUILIBRER LES ÉNERGIES ............................................................................................................. 7
LA COLONNE VERTÉBRALE VÉHICULE LES ÉNERGIES............................................................ 8
L'IMPORTANCE DE LA PENSÉE...................................................................................................... 10
DES PROPORTIONS HARMONIEUSES ........................................................................................... 11
L'IMPORTANCE DE LA RESPIRATION .......................................................................................... 13
UTILISER LE SURPLUS D'ÉNERGIE ............................................................................................... 16
APPLICATIONS PRATIQUES............................................................................................................ 18
AIDER LA NATURE ........................................................................................................................... 21
LE TRAITEMENT PAR CONTACT ................................................................................................... 22
LE SYSTEME GRAND SYMPATHIQUE .......................................................................................... 26
LES CONNEXIONS DES GANGLIONS SYMPATHIQUES ............................................................ 26
LES PRINCIPES DE LA MÉTHODE.................................................................................................. 29
L'ORIGINE ÉGYPTIENNE DE LA MÉTHODE................................................................................. 32
LA SUGGESTION COMME AUXILIAIRE DE LA GUÉRISON...................................................... 35
REVITALISATION PAR LE NOÜS.................................................................................................... 38
ÉTAT DE CONSCIENCE OBJECTIVE ET SUBJECTIVE................................................................ 42
LA LOI DE LA POLARISATION ....................................................................................................... 44
TABLES DES MATIERES .................................................................................................................. 51
INDEX DES NOTIONS ABORDES ...................................................................................................... 2

© CE/YG//03/02

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DEUXIEME CERCLE

COMMUNICATION N° 8

Cénacle de la Rose+Croix

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SUR LE SEUIL D’UN MONDE NOUVEAU

Nous allons commencer aujourd’hui une étude approfondie de la nature psychique et spirituelle de
l'homme. Nous nous sommes jusqu'ici occupés de sa manifestation physique et de ses caractéristiques
psychologiques, telles que les habitudes, l'imagination, la volonté, le processus du raisonnement, etc., mais
nous allons maintenant explorer le domaine que l'on définit généralement sous l'appellation d'ésotérique ou
spirituelle.
Nous constaterons que des règles cosmiques bien définies gouvernent les fonctions de ce domaine,
tout aussi bien que celles de la nature physique de l'homme. Nous trouverons en outre que, par sa nature
intérieure, il est plus facilement en contact avec la sagesse Infinie qu'il ne peut l'être en la cherchant, comme
il l'a toujours fait, en dehors de lui-même.

Paracelse, médecin, métaphysicien et alchimiste rosicrucien appelait ce pouvoir intérieur « La


Médecine Divine », « dont les germes existent dans le coeur humain et doivent être développés aux rayons
du soleil de la divine sagesse ». Car, poursuivait-il, « ce n’est pas dans les livres que nous trouverons la
sagesse, pas plus que dans les choses extérieures; nous ne pouvons la trouver qu'en nous mêmes. L'homme
ne peut créer ni le jour ni la nuit; il ne peut davantage créer la sagesse mais elle doit lui venir d'en haut.
Celui qui la cherche dans la fontaine de sagesse est le vrai disciple; mais celui qui la cherche où elle n'existe
pas, la cherchera en vain. »

Ancien symbole représentant la dualité de nature de l’homme.

Deuxième cercle communication n° 8 1


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LE MAITRE DU TEMPLE

Les chercheurs engagés sur la voie mystique ont souvent lu ou entendu qu’ils devaient devenir les
« Maîtres du Temple » et à ce point de nos études, nous devrions avoir compris que ce Temple est le corps de
l’homme que Dieu a voulu parfait afin d'y abriter un puissant maître qui n’est autre que le « Dieu Intérieur »
qui habite dans le sanctuaire du coeur humain, et qui trouve sa puissance dans la conscience humaine.

« Le Maître réside dans le Temple ! »

Voilà une très belle et très noble pensée, digne de nous inspirer. Mais ce Maître a été emprisonné et
beaucoup plus que cela encore, nous ne pouvons croire que le Maître, dans son temple parfait, aura jamais le
désir de le quitter aussi longtemps qu'il pourra lui servir, et le bien servir pour le travail qu'il a à accomplir.
Mais lorsque ce Temple ne lui conviendra plus, qu'il ne sera plus une demeure digne de lui, il en quittera les
murs et il en cherchera une nouvelle et meilleure. Ainsi par son départ, l'âme quittera ce Temple vieux et
imparfait, ce corps qui ne lui servira plus et le Maître entrera dans un nouveau temple, avec de nouvelles et
plus vastes possibilités.

L’ENFANCE DU TEMPLE

Quand l’âme divine entre, avec le premier souffle, dans l'enfant, c’est la conscience cosmique du
Maître qui doit régner en l'homme intérieur et gouverner l'homme extérieur qui pénètre dans ce nouveau
temple.

La conscience de ce Maître fait partie de la conscience cosmique, son âme et sa vie font partie de la
vie et de l'âme de divines, ses pouvoirs sont infinis parce qu'ils sont ceux du Dieu infini qui lui inspire ses
ambitions, ses buts et ses mobiles, nobles et bons; sa connaissance, son jugement et son intellect sont parfaits
et merveilleux parce qu'ils ont été accumulés par des années d'expérience, au cours de nombreuses
incarnations et de contacts avec les problèmes matériels.

Considérons ce jeune Temple. Il est non seulement petit, mais incomplet et peu développé. Sa
structure est faible, incomplète et loin d'être arrivée à maturité. L'action mécanique qui l'anime et son
assujettissement au cerceau et à la conscience, par suite de son inexpérience, sont lents et imparfaits.

Le Maître intérieur voudrait parler et commander mais le fonctionnement du Temple ne répond que
lentement et imparfaitement. Il voudrait remplir sa mission sur terre, mais le temple ne lui en offre que peu
d'occasions et ne répond pas à ses désirs. Il ne peut que contempler autrui par ses yeux de bébé, et révéler
l'amour qui habite en lui, par les fenêtres du Temple, par des expressions que peu de gens comprennent et
reconnaissent.

Le Maître doit patienter en attendant que le nouveau temple apprenne à le servir. Il en préserve la
santé, il apprend au coeur à être aimable, au cerveau à penser et à raisonner. Il attend l'heure, le moment où le
cerveau et le coeur lui diront : « Maître, ce Temple est le tien, qu'il en soit fait selon Ta volonté ! »

UN RENDEZ-VOUS MANQUÉ

Bien trop souvent, cependant, le Maître intérieur se voit déçu dans ses aspirations. En effet, dès que
le petit cerveau peut raisonner et comprendre, que les yeux - ces fenêtres du Temple - sont suffisamment
aguerris pour apporter la lumière de la connaissance, dès que les oreilles apportent les messages au cerveau
et à la pensée, dès que la bouche veut proférer les paroles qui lui viennent de l'intérieur, l'homme, dans son
ignorance et sa vanité, décrète que le Temple de l'enfant deviendra le Temple de Mammon et de l'Ignorance,

Deuxième cercle communication n° 8 2


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du matérialisme et du doute, la chambre obscure de la superstition et du mensonge, ce qui constitue la plus


grave de ses erreurs.

Qui pourrait dire combien de ces temples sont tombés dans l'oubli, ont été lentement ébranlés,
détruits alors qu'ils étaient encore jeunes, parce que la main de l'homme et un esprit diabolique ont voulu les
reconstruire à leur manière, corriger leurs tendances naturelles et empêcher leur communion avec le Divin.

Alors que le Maître intérieur attend, il voit le trône-même sur lequel Dieu l'a placé, s'écrouler sous
lui. Il voit détruit et mal dirigé, l'ordre que Dieu a instauré dans le temple; il voit le jeune et merveilleux
cerveau que Dieu y avait placé, libre de toute connaissance, rempli d'un faux et inutile savoir; il voit l'esprit
aux merveilleuses facultés de raisonnement partir lentement sur des bases différentes, illogiques et
dénaturées. Il voit le corps lui-même, malmené par ceux qui prétendent en savoir plus que Dieu sur sa
composition et les soins qui doivent lui être donnés, et au fur et à mesure que le cerveau de l'enfant se
fortifie, qu'il devient plus conscient, on ne lui dit rien de ce qui concerne la vérité de ce Temple, mais au
contraire on le maintient dans l'ignorance et dans l'erreur sur sa nature, ses buts et les soins qu'il doit en
prendre...

UNE ABUSIVE SUPREMATIE DU MATERIALISME

Au fur et à mesure que passent les jours et les années, le temple humain devient plus fort. Chacun
des organes et des facultés créés pour manifester les souhaits du Maître est consacré à la manifestation de
l'ignorance humaine. Sa conscience se développe toujours plus dans l'interprétation et l'accomplissement de
son subtil travail d'assistance au système nerveux, dans sa compréhension, sa finesse de perception et
d'interprétation, mais toujours au point de vue matérialiste.

Ainsi l'oeil physique subit un entraînement et on y ajoute même des microscopes ou des télescopes
pour lui permettre de dépasser les limites naturelles de vision sans que l'oeil psychique du Maître, à
l'intérieur, ne soit développé ou qu’on reconnaisse au moins son existence.
De même, on cultive l’acuité auditive de l’enfant qui reçoit toute l'aide possible pour lui permettre
d'entendre à de plus grandes distances à l’aide de téléphones, de radios... Parallèlement, l'oreille psychique
du Maître intérieur reste à l’abandon et on nie son existence.

La voix du maître reste elle-aussi silencieuse, cette voix psychique qui s'efforce si souvent de
murmurer son message, que l'on refuse d'écouter et à laquelle on ne permet pas de parler, préférant laisser
l’exclusivité à cette voix physique qui prononce les voyelles d’une certaine façon en omettant certains sons
rauques ou peu euphoniques.

Le maître intérieur est donc aveugle, sourd et muet ce qui ne constitue certainement pas la maîtrise
! Et cependant Dieu, notre Dieu, a placé ce Maître en nous pour y régner, pour diriger, pour guider, pour
parler et être entendu, pour voir et comprendre, pour entendre et percevoir par les facultés psychiques, qui
avaient le même développement et le même pouvoir que les facultés objectives à notre naissance mais qui se
sont paralysées, auxquelles des limites ont été imposées, qui ont même été niées par le majestueux homme
matériel.

Il nous appartient donc de rendre la vue à l'oeil psychique, l'ouïe à l'oreille psychique, la parole à la
langue psychique en restant en paix et en harmonie jusqu'à ce que le Maître intérieur redevienne vraiment
Maître, et non esclave de nos folies, jouet de notre ignorance, ou automate de nos fausses créations.

Seules la miséricorde et la bonté en nos coeurs nous permettront d’atteindre ce but et d’encourager
le maître à nous sauver du péché et des ténèbres envahissantes.

Deuxième cercle communication n° 8 3


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UNE INTERESSANTE ILLUSTRATION

Le récit qui va suivre relate une expérience d’Harvey Spencer Lewis, qui peut projeter quelque
lumière sur les questions que nous venons d’aborder.

Une enfant de douze ans lui fut amenée parce qu'elle souffrait encore des effets d'une chute qu'elle
avait faite lorsqu'elle avait cinq ans. Son système nerveux avait été ébranlé et son développement mental
avait été arrêté par cette chute. Elle n'avait pas de mémoire, s'exprimait difficilement et d'une façon
inintelligible; elle était si nerveuse et si impressionnable qu’elle ne pouvait rester tranquille ou dormir
paisiblement plus de quelques minutes.

Après quelques traitements donnés par le Harvey Spencer Lewis et d'autres qu'elle reçut d'un
ostéopathe, l'état physique de la petite fille s'améliora presque jusqu'à la perfection et toute nervosité
disparut. L'enfant redevint vive et gaie, anxieuse d'apprendre et de savoir et elle posait continuellement
d'intéressantes questions.

A ceux qui ne la connaissaient pas auparavant, elle semblait être ce que l'on appelle « mentalement
déficiente ». Autrement dit, au point de vue mental, elle semblait quelque peu arriérée et déficiente dans ses
raisonnements et sa compréhension. Mais à vrai dire, elle était mentalement aussi vive et fine que n'importe
quelle enfant de douze ans, les traitements ayant ramené son cerveau et son système nerveux à une action
normale. Mais sept années manquaient dans l’intellect de l’enfant.
Pendant sept ans, elle n'avait rien appris de nouveau et n'avait pas progressé, de sorte qu'à douze
ans elle se trouvait dans le même état mental, en ce qui concerne son intellect, qu'au moment de sa chute, à
l'âge de cinq ans.
Considérée comme une enfant de cinq ans, mentalement, elle était vive et normale; mais,
considérée comme une enfant de douze ans, elle était déficiente. Il était donc nécessaire de la faire progresser
lentement, par petites étapes jusqu'à ce qu'elle atteigne un niveau normal.

En ce qui concerne notre nature intérieure, nous nous trouvons dans le même état que cette enfant.
Physiquement, nous pouvons avoir vingt, trente ou quarante ans, mais notre intellect psychique n'est guère
plus avancé que celui de bébés, à moins que nous n'ayons étudié, raisonné et permis à notre être intérieur de
progresser et de se développer par la méditation comme nous avons entrepris de le faire depuis que nous
participons à l’oeuvre rosicrucienne du Cénacle de la Rose+Croix.
Seules les personnes qui n'ont jamais accordé une pensée à Dieu, un moment d'attention aux
questions psychiques ou mentales, qui n'ont jamais rien lu au sujet de l'âme ou de l'être intérieur, n'en ont
jamais entendu parler, ou qui ne savent pas ce qu'est la méditation ou l'état subjectif, peuvent demeurer à un
stade assez fruste de développement psychique. Mais l'enfant, en général tout enfant normal, quelles que
soient les croyances de ses parents, a plus de développement psychique durant les deux premières années de
sa vie, que durant les autres années de son existence - en réalité, jusqu'à ce qu'il commence à fréquenter
d'autres enfants, qu'on lui apprenne, à l'école maternelle ou ailleurs, à lire et à ne dépendre entièrement que
de ses facultés objectives.

Les enfants de deux ou trois ans voient des formes psychiques ou entendent des voix, et beaucoup
d'entre eux peuvent conter les merveilles qu'ils perçoivent ou qu'ils sentent dans une chambre quelque peu
obscure alors que les adultes ne verront ou n'entendront rien.

Nous devons donc repartir du moment où notre développement s'est arrêté, que ce soit au berceau
ou plus tard. Nous avons beaucoup à faire pour revenir à la normale. Mais nos enfants peuvent cependant
disposer d’un certain avantage si nous veillons à leur dispenser une éducation respectueuse de leur
intériorité, de sorte qu'au lieu de rester dans un état de stagnation psychique, ils peuvent progresser à cet
égard au fur et à mesure de leur développement objectif.

Deuxième cercle communication n° 8 4


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L’EMERGENCE DE LA PERSONNALITE

L'homme naît essentiellement sans avoir choisi, mais avec le pouvoir de choisir, la possibilité d'être
libre ou d'être esclave.
Dès l'instant de sa naissance, cette condition commence à se modifier. Dans l'enfance, il est esclave
des règles autocratiques de deux esprits, de deux consciences, celle de ses parents et celle de la conscience
cosmique, plus communément appelée lois de la nature. La régularité avec laquelle l'enfant en général, et
dans un état normal, se nourrit, dort, avec laquelle aussi fonctionnent son coeur, son estomac, ses intestins et
les autres organes, prouve qu'une loi naturelle ou cosmique veille autocratiquement à ses intérêts. Les
parents, cependant, exercent aussi une influence autocratique dans le choix de la nourriture qui doit lui être
donnée, le moment où il doit être baigné, où il devra dormir et autres questions relatives à la vie du bébé.

Au fur et à mesure qu'il grandit, il commence de nombreuses manières, à exercer son pouvoir de
choisir. Ce privilège de choix se manifeste de bonne heure dans la préférence pour certains aliments, pour
certaines périodes de sommeil, certaines positions du corps durant ce sommeil, et divers éléments de sa petite
vie.

Une étude fort intéressante peut être faite de la vie de l'enfant, ou de son éducation, qui
s’attacherait entre autres à son développement graduel, du « non-choix » à la liberté de choix.
Presque toutes les méthodes éducatives sont basées sur les principes fondamentaux de cette
psychologie qui démontrent que l'enfant moyen manifeste certains choix ou préférences qu'il développe, et
qui s'ajoutent ou se modifient de semaine en semaine. A un certain âge, il préférera la couleur rouge à n'
importe quelle autre couleur; les objets brillants ou faiblement lumineux aux objets sombres ou ternes, le
mouvement à l'immobilité.

A une certaine époque, aisément déterminée en chaque enfant, il commence à témoigner non
seulement d'une préférence ou d'un choix volontaire pour certaines choses, mais d'une puissance de volition
pour demander ce qu'il a choisi ou ce qu’il pense préférer.

A partir de ce moment, l'enfant, devenant adulte, est doué du libre arbitre, avec le droit, le pouvoir
et la faculté de choisir ou de refuser, de demander ou d'accepter, d'agir ou de ne pas agir. C'est ce qu'en
dernière analyse on pourrait appeler la liberté de penser.

LE LIBRE ARBITRE

Imaginons qu'un enfant de cinq ans préfère, à toute autre sorte de musique, les sons mélodieux du
violon, et que cette préférence s’affirme d'années en année en sa conscience jusqu'à ce qu'il demande à jouer
exclusivement du violon bien qu’il ait été élevé dans une famille où le père et la mère jouaient d’un autre
instrument - supposons qu’il s’agit du piano. Les deux parents insistent pour lui apprendre le piano, le
punissent même pour l'obliger à aimer ou à choisir cet instrument; ce que l'enfant n'accepte cependant pas.

Plus tard, étant devenu un violoniste accompli, il serait certainement amené à se dire qu’en insistant
pour apprendre le violon et rien d'autre, il avait revendiqué et manifesté une liberté certaine.

La philosophie rosicrucienne nous dit cependant que nous ne devons pas prendre en considération
le fait que l'enfant a exprimé et réalisé une préférence pour le violon, sinon que cette préférence est venue en
sa conscience.
D'où est-elle venue ? Si elle est venue d'une compréhension ou d'un ordre dans sa jeune âme, si
l'amour du violon lui est venu du domaine cosmique, alors l'enfant n'a pas été libre dans sa direction comme
il le supposait. autrement dit, les idées ou les préférences viennent du dedans ou du dehors et forment la
direction ou l’impulsion en la conscience et en la pensée. Si nous acceptons ces impulsions, si nous nous y

Deuxième cercle communication n° 8 5


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abandonnons, nous prouvons ainsi que nous avons la liberté de choisir entre des impulsions de diverses
sortes, mais nous restons les esclaves - de véritables esclaves - des impulsions et des désirs.

Dieu a accordé à l’homme la faculté de raisonner afin qu'il puisse porter un jugement sur ses
impulsions, les étudier et faire un choix approprié. Pour l'aider dans ce raisonnement, Dieu lui a également
donné la mémoire afin qu'il puisse y enregistrer ses expériences ou les principes qu’il a appris afin de s'en
servir ou s'y référer, pour en projeter la lumière sur quelque problème à résoudre. Ainsi l'enfant qui s'est
brûlé les doigts, enregistre cet incident dans sa mémoire, et lorsqu'il voit le feu, le souvenir de l'expérience
passée et son raisonnement l'avertissent qu'il doit faire attention.

Le Maître intérieur est là comme le représentant personnel de Dieu, comme une entité partielle de
Dieu, résidant en l'homme. L'homme est alors libre de choisir entre ce que lui suggère ce directeur et ce qu'il
désire lui-même. Toutefois, l'éducation de l'homme ayant été faussée de façon matérielle comme nous
l’avons précédemment expliqué, il tend à n’écouter que les appels du monde extérieur et à baser son choix,
en presque toutes choses, sur ce qu'il a appris du dehors.
Par conséquent, quel que soit son choix, il reste trop souvent l'esclave du matérialisme et n’est pas
aussi libre qu'il le pense.

LE CORPS PSYCHIQUE

Dans les premiers chapitres de cette communication, nous avons été frappés par l'idée qu'il y a en
chacun de nous, encore à l'état latent, une conscience appelée le maître intérieur qui possède certaines
fonctions malheureusement trop souvent inhibées.
Ce Maître dispose d’une personnalité, résultat d'incarnations précédentes ou d'expériences passées,
et, en outre, d’une conscience et d’un intellect divins. Cependant nous n’avons étudié jusqu’à maintenant les
attributs mentaux et la personnalité de ce Maître intérieur que d’un point de vue purement psychologique.
Nous allons maintenant étudier ce que nous pouvons considérer comme son corps.

Un des principes essentiels qu’il nous faut retenir, c’est que le corps psychique en nous possède
sa propre organisation, ou son propre organisme, en étroite relation avec l'âme, la conscience subjective, la
force vitale et les autres attributs psychiques de l'homme.

Un merveilleux lien, désigné parfois comme un « cordon d'argent », relie cet organisme psychique
de l'homme à son organisme physique, en sorte que les deux, l'homme intérieur et l'homme extérieur,
peuvent travailler en coopération.

Si nous n’étudierons pas dans cette communication la nature de ce cordon, on peut raisonnablement
conjecturer qu’il s’apparente à ce qui relie les deux consciences objective et subjective, qu’il peut se
manifester dans cet état qui forme la ligne de séparation entre ces deux consciences - c'est-à-dire entre l'état
de veille et celui de demi-sommeil - et qu’il se rompt au moment de la mort comme l’évoque ce passage du
Livre de l’Ecclésiaste 12, 6-7 :

« Car l’homme s’en va vers la maison de son éternité - et les pleureurs parcourent les rues;
Avant que se rompe le cordon d’argent, et que se brise l’ampoule d’or,
Et que la cruche se casse à la fontaine - et que la poulie se brise dans la citerne,
Et que la poussière retourne à la terre comme auparavant - et que le souffle retourne à Dieu qui l’a donné. »

Si nous considérons le système nerveux central de l'homme comme le moyen de transmission des
ordres de la conscience objective au cerveau, nous pouvons penser que le système nerveux sympathique est
l'intermédiaire qui transmet les ordres de la conscience subjective, ou psychique, au corps psychique.
En d'autres termes, dans le corps physique, nous avons la conscience objective, ou le cerveau, et
dans le corps psychique il y a la conscience subjective.

Deuxième cercle communication n° 8 6


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Dans le corps physique le système nerveux central travaille pour le cerveau, dans le corps
psychique, le système nerveux sympathique travaille pour la conscience subjective ou Cosmique.
Dans le corps physique le système nerveux objectif étend ses ramifications dans tous les organes,
dans chaque partie des tissus, de la chair et du sang. De même, dans le corps psychique, le système nerveux
sympathique est en contact avec chaque organe, chaque partie des tissus, de la chair et du sang. De cette
façon, le système nerveux qui est en relation directe avec le cerveau et le système nerveux qui est en relation
avec la conscience subjective, sont tous deux en contact avec toutes les parties du corps humain, le système
nerveux objectif transmettant une énergie matérielle et les impressions correspondantes à tous les organes,
tissus et sang, le système nerveux sympathique transmettant à ces mêmes organes, tissus et sang, une énergie
psychique aux vibrations plus subtiles, d'une fréquence vibratoire plus élevée.

Néanmoins, à chaque vertèbre de l'épine dorsale, le système nerveux sympathique est en contact
avec le système nerveux central au travers de courtes ramifications qui établissent une importante et délicate
liaison entre l'organisme matériel de l'homme et son organisme psychique. La connexion ainsi établie est de
nature à permettre de merveilleuses manifestations psychiques et occultes en relation avec le plan cosmique.

Par conséquent, il faut admettre, comme les anciens mystiques, qu'un état psychique, aussi bien que
matériel, peut être créé dans les diverses parties de l'organisme. Autrement dit, le corps de l’homme peut
souffrir de maladies, de désordres ou d’anomalies tout aussi bien psychiques que physiques.
L'homme n'est donc parfaitement normal, en parfait état de santé, que lorsqu'il est à la fois
physiquement et psychiquement normal, c'est à dire lorsqu'il y a parfaite harmonie en lui.

Ceci projette une certaine lumière sur les grands principes d'influences astrologiques et planétaires.
Certains mystiques disent avoir observé de telles influences qui pourraient induire certains états anormaux.
Cette croyance fut maintenue jusqu'à ce que l'homme réduise l’étude de sa constitution à un angle purement
matériel, oubliant complètement son être intérieur.

Une telle approche permet difficilement de comprendre comment les planètes pourraient avoir une
influence sur le coeur, les poumons, les intestins, les reins, le système nerveux, le sang, etc. Mais si nous
admettons qu'il y a aussi en l'homme un être intérieur, en étroite relation avec le domaine cosmique par son
âme et par l'énergie divine et infinie, il devient plus facile de comprendre que les subtiles influences des
planètes, affectant les vibrations cosmiques, puissent également affecter le psychisme de l'homme ou les
organes de son système nerveux.

Deuxième cercle communication n° 8 7


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LES PERCEPTIONS SUBJECTIVES

En relation avec ce qui précède, nous avions vu dans la deuxième communication de ce présent
cercle, que la conscience subjective dispose de ses propres moyens de perception, indépendants de la
conscience objective. Ainsi, l'oeil subjectif peut voir, l'oreille subjective peut entendre, le sens subjectif du
toucher ou de l'odorat peut sentir, même si la conscience objective n'a pas connaissance de ces sensations
diverses.

On prétend même - et nous ne devons pas ignorer cet argument - que l'oeil objectif ne voit pas
réellement toutes les fois que nous le pensons, mais qu’à certains moments l’oeil subjectif voit et perçoit des
impressions d'une nature plus élevée qui s'impriment non pas sur les nerfs ordinaires de la rétine, mais sur
des nerfs sensoriels spéciaux, conçus pour recevoir ou percevoir une plus haute fréquence de vibrations.
Ces impressions ainsi reçues seraient transférées à la conscience subjective, pour être y
emmagasinées à l’insu de la conscience objective en attendant de pouvoir traverser la frontière entre ces
deux consciences et d’être ainsi, pendant un moment, portée à la connaissance de la conscience objective.

La philosophie rosicrucienne considère une grande partie de cette explication comme


fondamentalement vraie, arguant que notre conscience objective peut recevoir certaines impressions de la
conscience subjective tout aussi facilement que celle-ci en reçoit pratiquement sans arrêt de la conscience
objective et comme en témoignent certaines formes, obsessionnelles ou autres, d'aliénation mentale.

Toute personne normale, avec un entraînement psychique et subjectif convenable, devrait pouvoir
faire appel aux vastes possibilités de la conscience subjective, où sont emmagasinées les idées, et en faire
passer exactement ce qu’elle désire dans la conscience objective. A l’inverse, elle devrait être à même, à tout
instant, de contrôler l'afflux de ces idées et de s'en tenir fermement à sa conscience objective et à son
raisonnement.

Les déments sont incapables d’y parvenir parce qu'ils souffrent d’une conscience objective
déficiente et qu'ils ont perdu l'usage de la volonté, par laquelle ils pourraient contrôler tout état psychique. Ils
reçoivent continuellement, certes des impressions nouvelles, mais également, ce qui est moins
communément admis, d'anciennes, si anciennes même qu'elles peuvent se rapporter à une incarnation passée.
La « réserve » de leur mémoire étant ainsi toute grande ouverte, avec son chaos d'impressions plus
ou moins cohérentes atteignant la conscience objective, celle-ci en devient instable, incohérente en ses
sentiments ou en ses idées, ou bien, comme disent les psychiatres, dérangée ou démente.
Si on y ajoute aussi les nouvelles impressions que la conscience subjective reçoit constamment du
domaine Cosmique, impressions qui peuvent ainsi franchir la « frontière » et s'emparer de la conscience
objective, on trouve là une nouvelle explication à l'instabilité et à l'incohérence des déments, en pensées et en
actes.

LA FRONTIÈRE

Le fait que la conscience subjective peut recevoir des impressions de sources extérieures et les y
maintenir en son domaine, à l'insu de la conscience objective, nous ouvre un vaste horizon.
Lorsque nous sommes entièrement plongés dans le domaine subjectif, comme pendant le sommeil,
nous ne percevons pas immédiatement ce que reçoit la conscience subjective et nous devons revenir à la
« frontière » entre les deux consciences pour percevoir objectivement l'idée ou l'impression qui a été reçue
par la conscience subjective.

Le seul but la méditation et de la concentration est de nous amener vers cette frontière. Car lorsque
la conscience objective devient inactive, nous nous approchons de la conscience subjective et, lorsque nous
sommes totalement inconscients objectivement, nous sommes alors pleinement actifs, subjectivement. Mais

Deuxième cercle communication n° 8 8


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il existe un point entre les deux états, moment pendant lequel les deux consciences sont également actives, et
ce fait nous remet en mémoire l'équilibre de la balance, auquel nous avons fait allusion dans la deuxième
communication du second cercle. C’est à ce point d’équilibre que la transmission de pensées et d'impressions
et la communion sont possibles entre les deux consciences.

Cet état d'équilibre, comme celui des deux plateaux de la balance, offre divers degrés. Il y a
d'autres états que celui produit par la zone de frontière. Nous pouvons facilement nous plonger dans un
assoupissement partiel objectif en fermant les yeux, en restant dans le silence, ne goûtant rien et ne sentant
rien, en paralysant autant que possible notre faculté de raisonnement.
A ce moment là, pratiquement, la seule phase ou attitude de notre conscience objective qui reste
active est celle du sens du toucher. Peut-être sommes-nous aussi légèrement conscients de notre propre
existence. Nous sommes, dans ce cas, approximativement aux 4/5èmes inactifs au point de vue objectif, et
aux 4/5èmes actifs subjectivement. Nous sommes donc davantage dans un état subjectif que ne le comporte
le moment de passage à la « frontière », mais cette condition ne conduit pas à une communion aussi
fructueuse entre les deux consciences.

L’AURA

L'aura humaine est le résultat des radiations de l'esprit qui émanent


du corps humain. Ces radiations proviennent à la fois de l'âme et du corps
physique, et sont un mélange des deux.
Si nous étudions le magnétisme, nous constatons que tous les corps
magnétiques sont entourés d'une aura qu’on désigne en électricité comme un
champ magnétique, parce qu'elle couvre une certaine surface ou espace autour
du corps. Le corps humain est chargé de magnétisme, et comme tel émet des
radiations dans l'espace qui l'entoure, et c'est ce que nous appelons « l'aura ».

Ce magnétisme augmente au fur et à mesure que nous fortifions les


éléments matériels de l'organisme et que nous leur ajoutons la force des
vibrations positives du Noüs.
Lorsqu'il y a maladie, c'est à-dire déplétion de la force physique,
l'aura est affaiblie. En effet, le magnétisme est moins fort, particulièrement
dans sa phase négative qui s'affaiblit, alors que la qualité positive, ou cette partie qui émane du corps
psychique, reste forte. C'est pourquoi, dans certains états anormaux, l'aura n'est vue que sur le plan
psychique, et y déploie certaines couleurs que l'on ne voit pas lorsque le corps est dans un état normal, et que
les émanations du corps physique et celles du corps psychique sont bien mélangées et bien équilibrées.

Tout comme les facultés mentales peuvent être développées par certains exercices
mnémotechniques ou mentaux, que les muscles peuvent être fortifiés et développés par des exercices
musculaires, de même nous pouvons développer l'aura en concentrant sa force et sa qualité en un petit espace
afin que ses différentes couleurs et ses deux qualités soient bien mélangées, même si nous devons souligner,
naturellement, que le développement de l'aura dépend principalement de la santé du corps et de l'esprit. Pour
ce faire, nous devrons exercer notre volonté afin de déterminer laquelle des deux polarités de notre aura
prédominera.

Si vous êtes l'esclave de conditions matérielles, qu’il s’agisse de pensées malsaines ou de maux
corporels, l'aura négative du corps, c'est-à-dire l'énergie de l'esprit, prédominera en vous, compromettant
certaines opérations de votre être spirituel .
En revanche, si nous pouvons développer la qualité positive de l'aura, associée au corps psychique,
un grand nombre de réalisations seront facilitées car nos visualisations, nos perceptions seront pour ainsi dire
portées depuis notre conscience, vers le Cosmique, par l’intermédiaire des émanations de cette aura de l'être
psychique.

Deuxième cercle communication n° 8 9


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On peut juger des caractéristiques de l'aura humaine à l’observation de sa couleur qui témoigne de
l'état du corps et de la conscience de l'individu. Selon cette couleur, on peut déduire les causes de l'état de
l'aura, ce qui nous permet donc, si nous le désirons, d’en corriger les imperfections en modifiant par exemple
notre milieu ou encore notre façon de penser.

Les auras ne sont cependant pas toujours visibles. Paradoxalement, nous pouvons même affirmer
que nous ne les voyons pas directement et réellement. En fait, les auras n’ont pas de couleur mais elles en
produisent à une fréquence vibratoire considérablement supérieure à celles du spectre lumineux, si bien que
les nerfs optiques ne sont pas suffisamment sensibles pour produire, à partir de ces vibrations, des sensations
que nous appelons couleurs.

Par contre, une première méthode permet d’en obtenir une perception indirecte : il s’agit
d’interférer avec la fréquence de l'aura, à l’aide d’une autre fréquence obtenue à partir d'une source vibratoire
quelconque : Il se produit alors un « battement » dont nous pouvons observer les effets, parce que sa
fréquence s’inscrit dans la gamme des vibrations perçues dans les conditions normales de vision.
Nous retrouvons ici une application de la loi du triangle où la combinaison de deux facteurs en
produit un troisième de nature différente.

Une autre méthode par laquelle nous pouvons percevoir la couleur de l’aura existe, mais elle exige
une telle détente et une telle harmonisation de notre être psychique avec l’aura d'autrui, qu’elle présente une
réelle difficulté. Voici, brièvement, en quoi elle consiste : quand l'aura d'une autre personne entre en contact
avec le champ de la nôtre, ses radiations sont transmises à notre système nerveux grand sympathique, qui
agit alors comme une antenne réceptrice en les retransmettant au système nerveux central où elles produisent
une interférence sur les basses fréquences de l'énergie nerveuse. Cette interférence produit des vibrations
d'une autre fréquence associée dans la conscience objective à une sensation similaire à celle de la couleur. En
réalité, cependant, la couleur s'est produite en notre propre conscience et n'existe pas, extérieurement à nous,
mais par cette méthode, naturellement, on peut fermer les yeux et « voir » les couleurs de l'aura de la
personne qui est en notre présence.

PROJECTION PSYCHIQUE

Cette étude sommaire de l’aura étant terminée, nous allons pouvoir aborder un sujet qui lui est
directement lié : il concerne l’art de projeter la conscience et le corps psychiques dans l'espace et de les
diriger. Mais avant d’entamer cet intéressant exposé, commençons par observer ce qui se passe au moment
de la mort, quand l'âme quitte le corps.

Suite à la décomposition chimique du corps physique, l'émanation du magnétisme de l'esprit dans


la matière n'étant plus en harmonie avec les émanations du corps psychique, ces deux corps ne ressentent
plus aucune attraction et se séparent. C'est seulement par cette attraction que ces deux corps maintenaient
leur relation, qui sitôt rompue, permet à chacun d’eux retourner à sa propre source originelle : le corps
psychique, au plan divin, d'une nature positive d'esprit, et le corps physique au « limon de la terre », polarité
matérielle négative de l'esprit. Cette observation démontre que chacune des polarités de la dualité humaine
tend naturellement à manifester ses qualités sur le plan auquel il appartient.

D’une façon plus générale, on peut dire que lorsqu'une manifestation va se produire, les qualités
négatives de la manifestation cherchent à obtenir cette manifestation sur le plan terrestre ou négatif, tandis
que l'élément positif vise à la produire sur le plan positif ou Cosmique.
Ainsi, les manifestations du corps physique se font aisément sur le plan matériel, parce que ses
diverses activités n’y rencontrent que peu d’entraves. Il y a bien dans le corps physique des vibrations
positives et négatives de l'esprit, mais par suite de la prédominance de l'élément négatif, cette dernière
polarité prévaut.

Deuxième cercle communication n° 8 10


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

Parallèlement, le corps psychique, tout en étant imprégné de l'élément négatif, compte davantage de
vibrations positives par suite de la prédominance de la qualité positive de l'essence animique; par conséquent
il tend à demeurer caché sous le manteau du corps physique où ses activités sont rarement perceptibles. C’est
lorsqu'il manifeste son activité sur son propre plan qu’il domine alors le corps physique ou matériel et s'en
sert comme d'un instrument, d'un moyen, s'il en a besoin.

Si donc le corps psychique doit se manifester, le corps physique doit lui être soumis pour lui
permettre de s’exprimer sur le plan cosmique, en accord avec sa nature illimitée et infinie, et d’autant mieux
que nous aurons su exalter, à l’aide d’exercices adaptés, sa nature positive. Une prochaine communication
vous instruira précisément des techniques à mettre en oeuvre, et avant de pouvoir la recevoir, vous devrez
nous avoir adressé, comme vous le faites régulièrement, un rapport qui portera en la circonstance, non pas
sur un mot, mais sur une image, celle que vous avez pu découvrir sur la première page de cette
communication. Il s’agit d’un symbole ancien dont la belle allégorie est en harmonie avec les sujets traités
dans nos présents exposés. Méditez-le quand vous aurez achevé l’étude de cette communication et faites-
nous savoir ce qui a pu vous être inspiré.

ANALYSE D’UN FASCINANT PHENOMENE

Lorsque nous disons qu’il nous est possible de projeter notre corps psychique hors du corps
physique, nous ne devons pas croire que ce corps psychique serait comme un corps matériel qui lentement et
tranquillement s'en irait flotter dans l’espace vers l'endroit désiré.

C'est notre conscience ou, en quelque sorte, les radiations mentales du corps psychique que nous
projetons hors de notre corps physique. Lorsque cette conscience, ou ces radiations, sont visibles, la
projection psychique prend quelquefois la forme d'un corps. Cependant il lui arrive de se présenter sous
l’aspect d’une sorte de brume légère, de vapeur, de forme ovale, comme l'aura qui entoure le corps humain;
d'autres fois encore, on peut distinguer comme une sorte de sphère d’un blanc lumineux, assez étendue et
flottant dans l'espace; quelquefois seules la tête ou une partie du corps sont visibles. Mais ce que nous
pouvons voir est toujours transparent et jamais de nature matérielle, suggérant la subtile évanescence d’une
gaze légère d’où s’irradie en général une lumière blanc violet ou d'une teinte très douce équivalente.

Lorsque nous nous exerçons à l’art de la projection, nous projetons en fait notre pensée, notre
conscience, vers les radiations que projette de son côté la réalité que nous voulons atteindre, tout comme
nous le faisons naturellement, lors d’une projection cinématographique, jusqu’à nous sentir présent à
l’endroit où fut prise la scène. Il s’agit d’une question si profonde que la psychologie classique préfère
souvent l’ignorer en raison de son caractère prétendument excessivement mystique.

Les rapports de ceux qui parvinrent avec succès à se projeter concordent en un point : si la
personne qui conduit la projection n’a pas décidé de quelle façon elle apparaîtra à la personne réceptrice,
c’est-à-dire déterminé quelle sera son apparence physique (tenue vestimentaire, attitude, mimique, posture et
gestuelle...), le destinataire la verra dans une sorte de nuage blanchâtre, avec le visage et la personnalité de sa
dernière incarnation. Autrement dit, la personne qui conduit la projection apparaîtra telle qu’en sa
jeunesse, mais dans sa dernière incarnation, si elle n'a pas clairement décidé qu'elle devra avoir son
apparence actuelle.

Il s’agit là d’une démonstration de plusieurs lois occultes dont nous parlerons dans d'autres
communications, mais ce que nous pouvons noter c'est que la conscience objective de chaque individu est
encore sous l'impression de la personnalité de sa dernière incarnation qui lui est plus familière que celle de sa
vie présente, plus nouvelle pour elle. Mais si le même individu prend de l'âge, et qu’il s’adonne à de
régulières projections, inconsciemment, elle finira par projeter sa personnalité actuelle à laquelle sa
conscience subjective s'est graduellement accoutumée.

Deuxième cercle communication n° 8 11


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Il faut toutefois comprendre que chaque projection est toujours accompagnée de la personnalité de
celui qui la conduit, personnalité qui reste la même, quels que soient les vêtements ou l'apparence extérieure.
C'est le corps psychique qui est projeté, et ce corps n'a ni vêtements, ni forme matérielle mais doit cependant
apparaître sous une forme quelque peu matérialisée. Par conséquent, bien que nous ayons eu le même corps
psychique durant nos diverses incarnations, avec la même conscience subjective au cours de chacune d'elles,
nous disposons d’un nouveau corps physique, d’une nouvelle conscience objective, de nouvelles
particularités physiques, en bref d’une nouvelle individualité, à chacun de nos passages sur cette terre, dont il
nous appartient d’associer à la projection de notre être psychique, pour que son immuable et intangible
singularité puisse être aisément identifiée.

PROJECTION ET TELEPATHIE

Il existe une différence essentielle entre les expériences télépathiques et celles liées à la projection.

Dans la simple télépathie, on peut tout aussi bien atteindre d'autres personnes que celle à laquelle
on pense, et de surcroît, le contact peut rester ignorant de l’identité de l’émetteur. Parfois, ce message est
interprété par celui qui le perçoit comme une idée propre, une impression intérieure, même comme une
inspiration divine, au lieu d'un message défini nous venant d'une autre personne. Il est parfois préférable de
recevoir des messages de cette manière, de ne savoir ni comment, ni par qui ils sont envoyés, mais d'autres
fois il vaut mieux savoir d’où ils émanent, particulièrement lorsque teneur appelle une réponse en retour.

Les avantages que l'on peut retirer de communications clairement comprises, reconnues de suite, et
appréciées comme venant d'une personne connue et qui ne peuvent être perçues par d'autres - avantages sur
les simples messages télépathiques - nous démontrent clairement que la méthode de projection vaut la peine
d'une étude approfondie et de l'application de certaines expériences. Un simple message télépathique peut
être comparé à une communication par radio, qui peut aussi bien être captée par tous ceux qui écoutent sur
une même longueur d'onde, que par celui à qui il est destiné; et vous ne pouvez être sûr qu'il atteint vraiment
ce dernier, ni qu'il saura qui le lui a envoyé.

La méthode de projection, par contre, peut être comparée à l'envoi d'une lettre sous enveloppe,
fermée, et qui est remise exclusivement à celui à qui elle est destinée. Cette méthode comporte d'autres
avantages, qui font défaut à la télépathie.
Ainsi, en même temps que la projection de vous-même et de votre message, vous pouvez
transmettre le parfum de fleurs, l'odeur de l'encens, de la musique des images et de nombreux autres détails;
tout ceci peut être transmis si clairement que chaque détail sera perçu non pas tant comme une impression
mentale que comme une sensation matérielle. Il est possible de transmettre, par exemple, une odeur d'encens
ou de fleurs de telle façon que non seulement le destinataire la percevra, mais également les autres personnes
qui peuvent se trouver dans la même pièce, et qui, ne sachant ce qui se passe, percevront une légère odeur.

Dans un rapport conservé par Harvey Spencer Lewis, un rosicrucien relatait comment une page
musicale avait été transmise tard dans la nuit à une maman qui dormait dans sa propre chambre. Elle entendit
parfaitement la transmission et reçut le message, tout comme le petit bébé, qui, dormant près d'elle, fut
réveillé par cette musique.

PROJECTION ET SPIRITISME

Dans les enseignements mystiques, la thèse est souvent avancée que lorsque quatre ou cinq
personnes, parfois davantage, sont réunies dans une salle, et concentrent leur attention sur quelque principe,
désir ou espoir commun, leurs auras et leurs pouvoirs conjugués établissent un état psychique, au moyen
duquel des forces invisibles et inconnues sont révélés et des manifestations particulières se produisent.

Deuxième cercle communication n° 8 12


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L’influence causée par cet état psychique est telle, chez certaines personnes, que leur conscience
objective est ouverte à toutes sortes d'illusions et d'erreurs d'interprétation des impressions reçues. Ceci est
particulièrement vrai pour les réunions spirites où trop souvent pas une seule personne dans le groupe ne
connaît les lois relatives à ces phénomènes, et dont pas même le médium n'est à même de contrôler ou de
diriger les manifestations psychiques. Il y a là une sorte d'intrusion aventureuse tout autant qu’immorale,
dans un domaine réservé.

En outre, le but avoué de ces réunions spirites est d'entrer en contact avec les âmes désincarnées, ou
la conscience psychique de ceux qui sont supposés vivre sur un autre plan en l'attente d'une nouvelle
incarnation sur le plan terrestre, ou bien du « Jugement dernier » dont parle la Bible, mais dans ces réunions
se sont souvent les personnalités ou les projections de ceux qui sont encore sur le plan terrestre qui se
manifestent. Comment, dans ces groupes, les assistants pourraient-ils discerner si la manifestation vient
réellement d'une personne désincarnée ou bien si elle ne résulte que d'une simple projection en astral d'un
vivant ?
Par les déclarations qui leur sont faites ?
Cela équivaudrait à accepter la parole de n’importe quel individu qui entrerait dans votre maison.
Pourriez-vous et devriez-vous vous y fier ?

Certains peuvent prétendre que la personnalité susceptible de se projeter de cette manière ne


mentirait pas, et ne serait pas capable de se présenter ainsi sous un faux jour. Cela serait vrai si l'art de la
projection était l’apanage de ceux qui en sont dignes, qui sont parvenus à un certain degré d'évolution et sont
en même temps sincères et vrais, mais ce n'est pas le cas.

Un grand nombre de personnes sombrent dans un état de détente tel, particulièrement la nuit, que
leur corps psychique s'échappe et erre dans l'espace, sans but, sans méthode ni raison, tout en gardant un lien
avec la conscience objective. Si cette conscience objective est celle d'une personne mal intentionnée, fausse,
malhonnête, prompte à mentir, alors cette projection errante mentira facilement et habilement à tout propos,
pour s’enrichir de quelque expérience, pour satisfaire quelque désir.

De même, lorsqu'une personne est plongée dans un sommeil artificiel, à l’occasion d’une opération
chirurgicale, par suite d'un traumatisme cérébral, ou sous l'emprise de certaines drogues, elle a parfois de si
merveilleuses visions que son corps psychique divague au sens propre du terme, prêt à entrer par toute porte
cosmique qui pourrait être ouverte.

Auriez vous confiance en la personnalité de ceux qui trouvent leur seule joie ou leur seule détente
dans la stupeur provoquée par l’héroïne ou la boisson ? Et cependant, en certains cas, nous risquons de les y
inviter nous-mêmes, si la stupeur psychique dans laquelle nous plonge certaines réunions spirites nous amène
à accepter les corps psychiques errants de ce genre de personnes, abusivement assimilés à des âmes divines
et saintes résidant sur le plan Cosmique avec Dieu, et à les prier de communier avec nous en croyant tout ce
qu'elles nous diront.

Deuxième cercle communication n° 8 13


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L’AVERTISSEMENT DU GARDIEN DU SEUIL

Si nous pensons qu’il était de notre devoir de vous avertir ainsi de l’irréfléchie hardiesse qu'il y
aurait à assister à certaines réunions ayant pour objet d’évoquer de prétendus « esprits » et d'ouvrir toutes
grandes les portes de votre domaine saint et sacré, nous estimons qu’il est tout aussi important d’attirer votre
attention sur les risques encourus par ceux tentés d’utiliser les techniques de projection dans quelque but
ignominieux.

Vous devez vous rendre compte que si la morale doit être observée sur le plan matériel de notre
vie terrestre, en relation avec nos affaires matérielles, à plus forte raison est-elle indispensable dans les
oeuvres des plans spirituels. Si les règles de la morale n'ont parfois qu'une grossière expression sur le plan
physique, nous devons nous souvenir que, sur le plan Cosmique, la vanité, l'hypocrisie et le mensonge ne
sont plus de mise et ne servent à rien.

Dans une certaine initiation rosicrucienne, l’impétrant était confronté à ce qu’on avait coutume de
désigner comme la « terreur du seuil », qui revêtait l’aspect menaçant d’un gardien sur le seuil du temple. Ce
gardien représentait la Vie, la Lumière et la Vérité, et vous avertissait que si vous écoutiez sa voix - celle de
votre conscience - le passage du seuil vous serait doux, paisible et glorieux, et que votre conduite vous
libérerait de la condamnation et des peines que la mort est toujours prête à apporter à ceux qui font le mal...
Dans une de nos communications, vous avez appris que ce gardien, sentinelle de la conscience
subjective, agit comme votre guide et votre protecteur, toujours prêt à protéger votre existence par la voix de
l'instinct de conservation, à vous guider et à maîtriser vos actes en cas de crise, afin que votre vie et vos
intérêts soient sauvegardés.
Il faut aussi que vous sachiez que ce « Gardien du Seuil » se tient aussi au seuil de l’invisible
domaine cosmique, au seuil de chaque âme et de tout ce que nous considérons comme notre domaine privé,
depuis notre conscience et notre coeur, jusqu’à notre maison.

« Malheur à vous ! - tonnait le gardien du seuil au cours l’ancienne initiation - si jamais vous vous
serviez de la Rose+Croix dans un but de tromperie. La mort vous a fait entendre que si vous vous serviez de
la Rose+Croix pour couvrir le mensonge, pour cacher la tromperie ou pour faire le mal sous couvert de sa
gloire, elle saurait revendiquer son droit sur vous ».

Vous devriez donc comprendre que vous ne pouvez vous servir de des principes, des règles, des
méthodes rosicruciens, pour couvrir la mal ou le mensonge. Si vous vous laissiez aller à de tels actes, vous
arrêteriez votre progrès, vous paralyseriez votre évolution et le développement de votre personnalité
animique et seriez contraint à un terrible retour en arrière. Ce faisant, ce n'est pas à autrui que vous feriez du
mal, mais à vous-même, car vous devriez vous soumettre à la loi de Compensation, à votre propre Karma !

Nous avons tous notre invisible gardien du seuil, au seuil intérieur de la conscience subjective, pour
nous garder, pour nous protéger dans nos plus chers intérêts, et pour écarter de nous les forces destructives
envoyées par les puissances des ténèbres.
Chacun de nous dispose d’un gardien secret et sacré au seuil du domaine de la volonté pour
l’avertir et le garder éternellement dans ses actes, pour le protéger des manœuvres déloyales ou mesquines,
des tentations, d’une trop fréquente inconduite.

Cet invisible gardien de nos chambres secrètes veille sur le seuil aux circonstances dans lesquelles
nous pouvons nous trouver, lorsque nous nous livrons à la méditation ou à la concentration, pour que nos
auras et notre entourage immédiat soient à l'abri des forces du mal qui passent et de l'intrusion d'éléments
destructifs ou peu souhaitables.

Il n’est pas dans notre intention de vouloir vous effrayer, et de vous plonger dans un état de
suspicion et d’appréhension qui ne se justifierait pas, car chaque demeure sacrée, chaque chambre, chaque
retraite, temple où se trouve une créature tolérante, aimant Dieu, et où prévalent des radiations de bonté et de

Deuxième cercle communication n° 8 14


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compréhension mystique, est sous la surveillance de cet invisible gardien qui écarte toute intrusion et nous
fait entendre un avertissement très clair lorsque le mal ou le danger s'approche.
En fait, nous voulions simplement vous responsabiliser, vous éviter la rigueur d’une lourde
compensation, si l’ignorance vous décidait à passer outre les avertissements du gardien.

PEURS ET PRUDENCE

La crainte est un obstacle au succès de nos expériences mystiques. Elle est causée
psychologiquement par une présomption des effets que peut produire l'inconnu sur nous. Nous ne craignons
que ce que nous ne connaissons pas, que nous ne pouvons percevoir ni comprendre facilement, aussi étrange
que cela puisse paraître.

Cette crainte de ce que nous imaginons comme pouvant se produire, provient d'une conclusion
erronée déduite de ce que nous méconnaissons, et puisque les choses que nous craignons n'existent pas
encore réellement, si nous nous appesantissons sur cette crainte, nous paralysons notre conscience, nos actes
et notre liberté d'agir, pour des choses ou des conditions inexistantes.

Lorsque nous sommes confrontés à une situation qui présente la probabilité d'un résultat semblable
à celui dont nous avons déjà eu à pâtir, nous sommes amenés à nous montrer raisonnablement et
légitimement prudents, à nous entourer de précautions.
Par exemple, si nous avons eu le malheur de provoquer un début d’incendie dans notre foyer, en
plaçant une bouteille de liquide inflammable près d’une source de chaleur, il est fort probable que si nous
voyions un peintre nettoyer ses pinceaux à l’essence tout en fumant négligemment quelque cigarette, nous
craindrions le retour de mêmes conséquences et que nous nous hâterions de lui conseiller de l’éteindre. Cela
ne serait cependant pas réellement de la « crainte », mais la similitude des conditions observées, avec celles
dans lesquelles nous nous trouvions lorsque l'incendie a éclaté, nous laisse présager les mêmes résultats à
défaut des précautions idoines.

Nous vérifions qu'il existe donc une grande différence entre la connaissance de circonstances qui
nous obligent à être prudents, c’est-à-dire qui nous indiquent une démarche inspirée par l’expérience, et la
crainte de faire ou ne pas faire quelque chose, parce que nous ne comprenons pas ce qui pourrait en résulter
ou parce que la chose à faire nous paraît étrange. La première attitude est la manifestation de l’intelligence, la
seconde, une sorte de timidité sans fondement et aliénant.

Si vous avez besoin d'être rassuré à ce sujet, sachez qu’au travers de vos études rosicruciennes vous
ne mettez en action des lois qu’exclusivement cosmiques, issues de la Conscience Divine. Il est tout naturel
qu'elles puissent vous paraître étranges et que certaines expériences soient nouvelles pour vous, mais les lois
qui les sous-tendent, elles, ne sont pas nouvelles, et n'ont rien que de naturel, du point de vue cosmique ou
humain en général. Si vous considérez toujours ces expériences sous cet angle, vous n'en aurez plus de
crainte, et lorsque vous en aurez recueilli les remarquables fruits, vous vous rendrez compte qu'il était puéril
d'éprouver de la frayeur quant aux processus mis en oeuvre ou des résultats à escompter.

PRIMAT DE L’EXPERIENCE

Les connaissances que nous pouvons acquérir par une assimilation consciente de lois comme celles
que nous venons d’étudier dans cette communication, nous donne un pourvoir qui, cependant, ne peut être
comparé à celui acquis par l'expérience.
Aussi parfaite que soit la présentation des faits, ou la manière de les exprimer clairement et
exactement, rien ne vaut l'impression sur notre conscience, que donne l'expérience de ces mêmes faits.
Mieux encore, si dans notre étude ou notre expérimentation, nous cherchons à développer cet élément subtil

Deuxième cercle communication n° 8 15


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que nous appelons psychisme, alors seule l'épreuve personnelle peut nous permettre d'obtenir le résultat
désiré.
Lorsque nous avons personnellement une expérience quelconque, que nous nous en rendons
compte par la sensation ou par notre perception consciente, certaines cellules nerveuses du cerveau, certains
centres du système nerveux et les cellules spécifiques de notre conscience, sont stimulés par l'expérience, et
la répétition de la sensation ou du stimulant développe ces cellules spécifiques ou ces centres nerveux, au
sens physique aussi bien qu'au sens psychique.

Si l'on regarde fixement une lumière brillante de façon périodique et répétée, certains centres de la
rétine et du cerveau seront stimulés et, par la répétition, ils se développeront en force et en rapidité
d'ajustement à l'intensité de la lumière, et nous pourrons constater que le choc, devant la forte lumière,
devient de moins en moins prononcé par suite de l'accoutumance. Ces centres se seront mis en harmonie
avec la brillante lumière, alors qu'auparavant, confrontés brusquement à cette même lumière, la surprise les
paralysait partiellement.

De même les exercices de gammes, au piano ou au violon, ou bien simplement pour étudier un
clavier d’ordinateur, stimulent certaines cellules ou centres nerveux et ceux-ci se fortifient et se développent
tant physiquement que physiquement, pour percevoir plus rapidement les impressions directrices du cerveau,
et pour permettre une exécution plus rapide des muscles des doigts.

Si nous concentrons notre faculté auditive sur certaines nuances délicates de sons, nous
développons centaines fonctions de l'oreille et un accord psychique de cet organe avec les subtiles variations
d'harmoniques ou de vibrations de sons.

De la même façon, les expériences répétées, dans le domaine psychique, développeront certains
centres et cellules de conscience, les harmonisant à des manifestations ou des conditions qui ne peuvent être
appréciées ou perçues par une conscience non évoluée ou non développée. Nous pouvons donc tirer un
double profit de nos expériences personnelles : en premier lieu elles nous apprennent à saisir et à comprendre
certaines lois ou principes que nous ne pourrions comprendre ou dont nous pourrions nous souvenir que
d'une façon imparfaite et partielle ; et en second lieu elles développent graduellement des fonctions qui
doivent permettre de percevoir intensément certaines manifestations subtiles.

Chacune des expériences qui vous sera indiquée dans notre prochaine communication concourra à
développer et à maintenir en bon état certaines fonctions de votre être psychique. Vous pourrez juger alors
de vos progrès à l’aune du lent et silencieux progrès de votre conscience psychique, tandis que votre cerveau
et ses facultés intellectuelles se développeront par notre exposé raisonné des lois et des principes
rosicruciens.

ILLUMINATION

Cet éveil graduel de divers centres cellulaires associés à la compréhension psychique, s’étend à tout
ou partie de la conscience psychique, et c'est alors que nous pénètre, comme par un influx de lumière lorsque
les yeux s'ouvrent le matin, le grand courant d’illumination.

Notre conscience a certainement déjà pu faire l’expérience soudaine de sa propre existence, au


terme d’un assoupissement qu’un éblouissant jet de lumière, pénétrant dans les chambres obscures des yeux,
interrompait. Ainsi, au fur et à mesure que l'être psychique se développe cellule par cellule, centre nerveux
par centre nerveux, et prend conscience, nous l'amenons graduellement à une parfaite conscience. De cette
manière l'ouïe psychique arrive à son parfait développement par nos expériences, de même que notre vue
psychique se développe lentement et pleinement.

Deuxième cercle communication n° 8 16


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Chaque essai, chaque épreuve, éveille et développe également nos sens du toucher, du goût, de
l'odorat, et finalement nous nous rendons compte que nos cinq sens fonctionnent en un groupe actif et uni.
Cette activité du groupe tout entier constitue la conscience psychique complète où les cinq sens
agissent en coopération, en harmonieuse collaboration. Lorsque la dernière minute de ce développement
arrive, lorsque le parfait éveil et la parfaite coopération parviennent à ce stade ultime, alors le disciple
s'éveille en son corps psychique et il trouve l'illumination.

La compréhension de la parole perdue, la communion avec Dieu et l'influx de pouvoir mystique, ne


viennent qu'à l'heure de l’illumination. Cette heure n'est pas annoncée à l'avance comme l'heure du réveil le
matin, mais elle est inattendue, brusque et soudaine. Elle se manifeste inévitablement et sûrement à la
conscience du mystique sincère et persévérant qu’elle invite à vivre constamment dans sa lumière pour
autant qu’il ne ferme pas les yeux et ne la repousse pas volontairement.

Nos communications ne sont pas comme les cartes d'un grand jeu cosmique de patience, par lequel,
lorsque vous recevriez l’ultime fascicule, vous compléteriez le puzzle en parvenant ainsi soudainement à la
Conscience Cosmique. Il y a dans les divers cercles de notre enseignement une série de lois qui produiront, si
vous savez en profiter, un enchaînement d'effets en vous. Certaines causes auront un effet immédiat, d'autres
ne seront pas si rapides en leur action et cela pour deux raisons majeures.

La première est la volition, c'est à dire que certains membres peuvent ne pas avoir la même force de
volonté, ni la même ténacité que d'autres, pour s'appliquer et persévérer. Ils peuvent parcourir nos
communications à la recherche des points les plus intéressants, de ceux qui, dans l'instant, leur plaisent
davantage. Ils ne tiennent pas compte des sujets qui ne flattent par leur fantaisie du moment; ils peuvent aussi
être simplement paresseux, aimer à remettre tout au lendemain. Le placard où ils rangent leurs affaires, leurs
casiers ou le tiroir de leur bureau, peut contenir davantage de Rosicrucianisme qu'ils ne l'imaginent souvent,
caché dans des communications qu’ils n’ont fait que survoler.

La seconde est qu'il existe une telle inégalité de développement chez les hommes qu’il est difficile
de trouver deux personnes, même parmi celles ayant reçu la même instruction, qui possèdent la même
compréhension des choses. Les divisions qui opposent trop souvent les fidèles d’une même religion en sont
souvent une saisissante illustration.

L’Illumination Cosmique est ce pur influx de Lumière Divine qui, s'il a été éprouvé pendant un
moment, même fugitif, donne à l'homme un aperçu du Tout, avec lequel il le met en communion. Cette
expérience peut ne jamais être éprouvée par certains membres durant cette vie. Il existe cependant des
récompenses, des réalisations, certes accessoires, mais qui peuvent diminuer les difficultés de la vie, pour
rendre celle-ci plus agréable, longtemps avant que l'on ne puisse parvenir à l'Illumination Cosmique. Nous
pouvons par exemple, en stimulant notre pouvoir imaginatif, en l'appliquant aux réalités de ce monde,
arranger notre existence d'une façon plus satisfaisante, obtenir ce dont nous avons besoin, nous projeter en
astral, soigner nos proches...

On ne peut fixer la date de cette illumination et nul ne peut dire quand elle se produira dans la vie
de qui que ce soit. Lorsqu'elle viendra, ce sera soudainement. Il se produira alors en vous un bouleversement
tel, que vous ne pourrez jamais l'oublier; le souffle divin vous pénétrera et produira une impression
ineffaçable. En outre, lorsque la Voie aura été ouverte et que les centres psychiques travailleront en harmonie
pour permettre cet événement, ce que vous aurez ainsi obtenu vous restera à jamais acquis.

La formation politique, financière ou social, le niveau intellectuel, n'ont rien à voir avec le
développement des facultés psychiques. Une personne peut être considérée comme très modeste du point de
vue social ou financier et s’avérer cependant un sage qui a reçu quelque Illumination. Ainsi en fut-il pour
nombre d'éminentes personnalités des Saintes Ecritures ou pour certains grands mystiques des temps passés,
comme Jacob Boehme, le cordonnier. Ils ne jouissaient que d'une humble situation, ne possédaient pas de
grands biens et souvent même vivaient dans la plus extrême pauvreté. Il ne faut cependant pas se méprendre :
il n'est pas nécessaire de pratiquer un ascétisme extrême, de s'imposer des mortifications corporelles ou
autres, pour recevoir l'Illumination Cosmique. Simplement, le fait d’afficher une très modeste situation ne

Deuxième cercle communication n° 8 17


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

ferme à personne les portails de l'illumination, mais permet d’esquiver l’écueil que représente souvent la
richesse.

EVOLUTION ET PERFECTION

Selon les paroles d’un des anciens mystiques : « La perfection de l'être humain consiste en son
absorption en l'infini, comme la vague qui finit en mourant sur la surface des eaux du Nil ». Cette allégorie
exprime une loi aussi absolue que toute loi de la chimie ou de la physique.

La perfection de l’être humain ! Les expériences de projection devraient vous permettre de vérifier
que l'être qui se réalise dans le corps humain est le corps psychique. Ce qu'il y a de réel en l'homme est l'âme
dont l’expression se manifeste en notre corps au travers de la personnalité animique, du corps psychique
immortel. L’Être n'est pas parfait et c'est pour cela que de nombreuses traditions présentent la réincarnation
comme une nécessité. Grâce au passage en différents corps et toute une série d'épreuves, d'essais, par des
cycles de manifestations différentes, avec leurs expériences variées dont la lutte contre le mal associée à une
mise en harmonie avec le bien, la personnalité animique continue son avancement progressif et son
évolution.

Nous retrouvons dans le monde divin et cosmique, dans l'essence immatérielle de l'homme, la
contrepartie des lois et des principes observés et manifestés dans le monde matériel et mortel, à savoir la
purification de la matière par un processus d'élimination, et la survivance des expressions les mieux adaptées
de l'évolution matérielle, ce qu’un scientifique résumait ainsi dans un ouvrage consacré à l’évolution : « Il
semble que toutes les espèces animales et végétales puissent être classées en une série, de telle sorte que, par
degrés, insensiblement, le minerai passerait dans le règne végétal, le végétal dans le polype, et ainsi de suite
par les diverses formes de la vie animale, jusqu'à l'homme, sommet du monde matériel animé ». Autrement
dit, l’expression matérielle de la vie animale atteint l'apogée dans la forme humaine.

Or, si dans le processus d'évolution sur le plan physique, les corps matériels atteignent la perfection
à l’apogée de leur cycle de progression, est-il surprenant que, sur le plan cosmique et spirituel, le corps
immatériel de la vie animale atteigne la perfection au sommet de la progression de son propre élément ?

Le plus haut point d'évolution du monde animal se trouve en l'homme ; l'élément divin en l'homme
ou dans la vie animale trouverait donc son plus haut point, la perfection de son évolution, en la plus haute
expression que nous connaissions sur ce plan divin, qui est Dieu lui-même. Nous pouvons par conséquent
mieux comprendre ce que signifiaient les paroles du mystique lorsqu'il disait : « La perfection de l'être
humain est dans son absorption en l'infini », car cette absorption ne peut rien signifier d'autre que la
communion finale, l'harmonie et la fusion complètes et absolues de la personnalité animique, du corps
psychique dans l'Âme pure de Dieu, duquel il émane et de l'essence duquel il est composé. De même que la
vague sur l'eau est une partie agitée, troublée, donc inharmonieuse de l'élément eau dont elle est composée,
de la même manière l'être animique, le corps psychique de l'homme est une partie agitée, séparée, bien que
non isolée, de l'âme Divine. Tout comme la vague vient mourir et s'harmoniser dans la masse d'eau dont elle
n'est jamais complètement isolée, ainsi l'être psychique tirera profit des leçons et des expériences, se
soumettra à la loi d'évolution et de purification, pour être finalement absorbé par la Conscience Cosmique et
ainsi atteindre à la perfection de son expression et de sa manifestation.

Vous conviendrez qu’il s’agit là d’une merveilleuse leçon que celle qui clôt cette présente
communication, d’une inspirante image que d’ici notre prochain envoi vous gagnerez à méditer.

Deuxième cercle communication n° 8 18


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

TABLE DES MATIERES

SUR LE SEUIL D’UN MONDE NOUVEAU ........................................................................................................1


LE MAITRE DU TEMPLE.....................................................................................................................................2
L’ENFANCE DU TEMPLE....................................................................................................................................2
UN RENDEZ-VOUS MANQUÉ ............................................................................................................................2
UNE ABUSIVE SUPREMATIE DU MATERIALISME .......................................................................................3
UNE INTERESSANTE ILLUSTRATION .............................................................................................................4
L’EMERGENCE DE LA PERSONNALITE ..........................................................................................................5
LE LIBRE ARBITRE..............................................................................................................................................5
LE CORPS PSYCHIQUE .......................................................................................................................................6
LES PERCEPTIONS SUBJECTIVES ....................................................................................................................8
LA FRONTIÈRE .....................................................................................................................................................8
L’AURA ..................................................................................................................................................................9
PROJECTION PSYCHIQUE ................................................................................................................................10
ANALYSE D’UN FASCINANT PHENOMENE .................................................................................................11
PROJECTION ET TELEPATHIE.........................................................................................................................12
PROJECTION ET SPIRITISME...........................................................................................................................12
L’AVERTISSEMENT DU GARDIEN DU SEUIL ..............................................................................................14
PEURS ET PRUDENCE .......................................................................................................................................15
PRIMAT DE L’EXPERIENCE.............................................................................................................................15
ILLUMINATION ..................................................................................................................................................16
EVOLUTION ET PERFECTION .........................................................................................................................18
TABLE DES MATIERES .....................................................................................................................................19
INDEX DES NOTIONS ABORDEES..................................................................................................................20

Deuxième cercle communication n° 8 19


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

DEUXIEME CERCLE

COMMUNICATION N° 9

Cénacle de la Rose+Croix

S.E.T.I. Cénacle de la Rose+Croix BP 374 87010 LIMOGES Cedex 1 France


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

MISE EN PRATIQUE DES EXERCICES MYSTIQUES

Cette communication spéciale est entièrement consacrée à des exercices simples, destinés à
démontrer la véracité des principes, développés dans la communication précédente du deuxième cercle de
réflexion.

Toutes ces expériences sont intéressantes et sont strictement sans dommage tant sur le plan
physique que psychique. Néanmoins, pour des raisons évidentes d’efficacité, nous vous conseillons de les
aborder l’une après l’autre, en vous imposant un rythme adapté à votre personnalité, mais en respectant entre
chaque exercice des pauses de plusieurs jours si possible.

Étant donné la subtilité des plans sur lesquels ces expériences sont destinées à être conduites,
compte tenu également des inhibitions généralement imposées par une éducation trop souvent positiviste et
matérialiste, vous devrez peut-être témoigner d’une certaine persévérance pour escompter quelque résultat
probant.

Nous vous précisons, une fois encore, que le fait de ne pas accomplir ou de ne pas réussir ces
exercices, ne constitue pas une entrave à votre développement personnel. La réalisation intérieure permet
d’accéder progressivement aux facultés psychiques, mais l’efficacité de certaines personnes dans ce domaine
ne démontre pas forcément leur valeur sur le plan spirituel. De plus, il se peut que vous n’ayez pas
immédiatement conscience de la réussite de tel ou tel exercice, alors qu’en réalité le but que vous recherchiez
est déjà atteint.

Vous pourrez reprendre par la suite, si vous le souhaitez ou si vous en éprouvez le besoin, l’une ou
l’autre de ces applications pratiques, à un moment quelconque de votre quête mystique, ce document restant
un outil de travail permanent.

Deuxième cercle communication n° 9 1


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

I - PUISSANCE DE LA PAROLE

La première expérience devrait permettre de nous placer en état d'harmonie et de communion, pour
que nos facultés intérieures puissent s'étendre en dehors du corps. Dans ce but, nous nous servirons de
certaines des voyelles qui appartiennent à ce que la tradition rosicrucienne désigne comme la Parole Perdue,
et dont la prochaine communication fera le thème central de son exposé.

Nous vous invitons à vous asseoir commodément, et à demeurer ainsi, toutes lumières éteintes,
dans le silence et l’obscurité, pendant quelques minutes. Ensuite, vous entonnerez les sons suivants,
lentement : THA - RA - THA (le son TH se prononçant Z en plaçant la langue entre les dents). Vous resterez
tranquilles pendant une dizaine de minutes après avoir prononcé ces sons, en observant quels effets ils
produisent sur votre être.

Cela pourra prendre la forme d’une expérience auditive ou visuelle, ou celle d’une modification de
votre énergie nerveuse, de vos facultés cérébrales, ou de votre sensibilité aux impressions, c'est-à-dire un
changement intérieur très subtil. Ceci indiquera que les sons associés à votre communion, votre
harmonisation, auront provoqué un léger éveil en vous. Si légère que soit la sensation, elle aidera à votre
développement, qui s’affirmera d’autant plus que vous répéterez régulièrement cette expérience.

Deuxième cercle communication n° 9 2


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

II - AURA ET ALCHIMIE DU FEU

Pour cette expérience, vous devrez préparer dans un récipient qui puisse résister à une vive
chaleur, un mélange d’un quart environ d’une cuiller à café de salpêtre, mêlé à la même quantité de
sulfate de cuivre, de 50 grammes d'alcool à brûler et enfin d’un peu d'encens en poudre.

Asseyez-vous le plus commodément possible, après avoir plongé la pièce où vous vous
trouvez dans la pénombre, et placé le récipient qui contient le mélange inflammable devant vous, sur
votre table de travail ou votre bureau ( attention ! Le récipient, porté à une température élevée, risque
de brûler le bois du meuble sur lequel il se trouve, ou la nappe qui le recouvre).

A l’aide d’une allumette, enflammez le mélange. Dans un premier temps, entonnez le son
RA, trois fois, puis au bout de trois minutes, tandis que le feu brûle encore, prononcez, trois fois
encore, le son ZA. Ensuite, étendez votre main ouverte vers le feu. Tout en la maintenant à une
distance raisonnable de sécurité, placez-la de telle façon que le reflet de la flamme en éclaire le tour et
que vous continuiez aussi à voir ce reflet. Pendant que vous tenez votre main dans cette position, faites
très attention aux couleurs de l'aura qui, dans la plupart des cas, deviennent visibles, sans qu’elles
correspondent nécessairement à celles de la flamme. Essayez d'abord avec la main droite, puis avec la
main gauche.

Lorsque le feu s'éteindra, demeurez en silence pendant environ dix minutes au bout
desquelles vous pourrez considérer votre expérience comme achevée.

Deuxième cercle communication n° 9 3


III - AURA ET ALCHIMIE DE L’EAU

La formule chimique de l'eau, comme beaucoup d'entre-vous le savent, est H20, ce qui
signifie que, dans sa composition, il entre deux parties d'hydrogène et une partie d'oxygène ou encore
que pour chaque volume d'oxygène, il y a deux fois plus d'hydrogène. Si nous examinions l'hydrogène
au point de vue de la fréquence vibratoire, nous verrions qu’il correspond à la première note de la
première octave du clavier cosmique, et l'oxygène à la sixième ; autrement dit, l'hydrogène est comme
la note UT (DO) et l'oxygène le LA de la même octave ; ces deux notes frappées ensemble donnent ce
qui, en musique, est appelé un harmonieux intervalle de sixte majeure où chaque ton renvoie aux
qualités positives et éthérées, et aux qualités négatives.
Pour cette raison, lorsque nous tenons un verre d'eau entre nos deux mains et que nous nous
concentrons sur lui, fournissant à notre aura une attraction magnétique puissante, la nature négative de
l'eau, attirant la nature positive de l'aura, et la nature positive de l'eau, attirant la nature négative de
l'aura, cette dernière se soumet lentement aux forces attractives du liquide et, finalement, devient
visible et s’intensifie autour du verre, tandis qu’elle diminue partiellement ou totalement autour du
corps.

Voici comment concrètement vous pratiquerez :

Remplissez un verre d'eau, asseyez-vous dans une chambre obscure, où vous serez seul et
tranquille, et tenez ce verre d'eau fraîche entre vos mains afin que celles-ci entourent parfaitement le
verre. Placez vos mains, tenant ainsi le verre, devant vous, sur vos genoux si la position n'est pas
incommode, ou devant le plexus solaire, et concentrez votre regard sur le verre d'eau jusqu'à ce que le
magnétisme de vos mains produise une sorte de halo bleu ou violet autour du verre, puis, finalement
autour de vos mains et de vos bras. Répétez chaque soir jusqu'à ce que l'aura augmente graduellement
en force et en volume. Vous gagneriez à répéter cet exercice conjointement avec l’expérience de
projection qu’il devra précéder d’au moins vingt minutes, et sans le prolonger au-delà d’un quart
d’heure.

Les principaux résultats généralement observés sont l’apparition de petits globules ou bulles
de lumière ou d'air qui flottent à la surface, autour du verre, se mouvant parfois très rapidement ou
tremblant en une sorte de vibration, ou celle de bulles d'air qui remontent sur les cotés jusqu’aux
points d’appui des doigts.
Parfois, des rayons de lumière semblent s’irradier du verre et se diriger, soit vers le plafond,
soit vers le sol, et quelques raies lumineuses convergent vers l’expérimentateur.

Une lueur peut également entourer le verre ou dans certains cas les doigts, voire les mains.
Cette lumière peut prendre une teinte violette, plus ou moins intense, et aller jusqu’à gagner les bras.
Enfin, il arrive que la seule réponse à notre expérience consiste en un léger fourmillement ou
picotement dans nos membres supérieurs, sans pour autant que l’aura devienne perceptible. Vous ne
devez pas vous décourager pour autant, mais plutôt escompter quelque progrès au prix d’une pratique
régulière.
Si vous désirez vous rendre compte de l'effet merveilleux de votre expérimentation sur l'eau,
nous vous proposons de faire un soir l'essai suivant.

Commencez tout d'abord par réaliser l'expérience avec le verre d'eau jusqu'à ce que vous
aperceviez autour, quelque lumière. Préparez-vous ensuite à vous coucher et, dès que vous serez au lit,
buvez l'eau dont vous vous êtes servi et remarquez immédiatement son effet vivifiant : elle produira
rapidement dans l'estomac une sensation de picotement ou de fourmillement qui se propagera
finalement dans tout l'organisme, comme si vous aviez absorbé un verre « d’électricité fluide ». La
sensation sera à la fois apaisante et vivifiante, et lorsque vous vous endormirez vous éprouverez une
impression de repos et de détente plus parfaite que jamais.
Il ne serait pas étonnant que vous connaissiez quelque expérience psychique durant la nuit,
démontrant ainsi que vous avez véritablement magnétisé l'eau du verre durant vos quelques minutes de
concentration.
IV - METHODE DE PROJECTION

Nous allons vous livrer la marche à suivre pour projeter votre corps psychique : vous devez,
dans un premier temps, vous asseoir, bien à l’aise, dans une pièce obscure ou à demie obscure.

Attendez ensuite un moment, jusqu'à ce que vous soyez parfaitement détendu, sans aucune
tension dans les membres et aucune pression sur aucune partie du corps et demeurez ainsi pendant
quelques minutes.

Commencez alors à concentrer votre attention sur la conscience dans vos pieds, jusqu'au
bout des orteils. Passez ensuite en vous concentrant vers les chevilles, les mollets, les genoux, les
cuisses, les hanches, l'abdomen, la poitrine, les mains, les bras, les épaules, le cou, la figure, la tête et
finalement les cheveux et le cuir chevelu. A chaque point sur lequel vous vous concentrez, vous
éveillez une sensation, qui vous permet de prendre conscience de toutes les parties de votre corps, de
ressentir la vie qui parcoure votre sang. Ceci a pour objet d'éveiller la conscience psychique dans
toutes les parties de votre organisme, et vous devriez y consacrer au moins cinq minutes.

Faites suivre cette période de concentration d’une inspiration profonde que vous retiendrez
aussi longtemps que possible, puis exhalez lentement jusqu'à ce que les poumons soient revenus à leur
capacité normale, et pendant que vous exhalerez l'air, dites lentement : « RA ». Ayez soin d'aspirer
l'air par le nez et de le rejeter par la bouche.

Enfin, tandis que vous rejetterez l'air par la bouche et que vous finirez de dire « RA »,
exercez votre volonté à libérer votre corps psychique, à l’expulser de votre corps physique.

Vous sentirez quelque chose, ou peut être verrez-vous quelque chose bouger devant vous,
hors de votre corps, peut être légèrement au-dessus, quelques minutes plus tard, vous sentirez
retourner à votre corps. Si vous ne voyez ou n'éprouvez rien ce sera parce que vous n'aurez pas réussi
l'expérience.

Les résultats obtenus lors de telles expériences, peuvent se classer sommairement ainsi :

Certains auront eu sommeil ou bien se seront réellement endormis durant l'expérience. Ceci
indique que, physiquement, ils étaient trop fatigués.

D’autres auront simplement éprouvé un fourmillement ou un engourdissement des bras ou


des jambes, sans autre impression. Ceci indique que la concentration sur toutes les parties du corps n'a
pas été suffisante avant de pratiquer la respiration, et qu'ils n'ont par conséquent, éveillé que les bras et
les jambes du corps psychique.

D’autres encore auront senti qu'ils n'étaient que légèrement hors de leur corps physique, puis
sont revenus rapidement à la conscience physique ou objective. Ceci signifie qu'ils n'ont pas été plus
loin que leur propre aura, et que la nouveauté de cette expérience les a fait ramener leur corps
psychique, par suite de crainte ou de timidité.

Quelques-uns connaissent un succès partiel et se rendent compte que quelque chose semble
quitter le corps physique mais rester tout près, avec ou sans impressions mentales. Ceci veut dire que
le corps psychique n'a pas été plus loin que l'aura qui entoure le corps humain, par suite de la brièveté
de la concentration sur le corps psychique avant de faire la respiration profonde et de la retenir.

Parfois, le corps psychique semble avoir quitté le corps physique mais y est retourné si
soudainement, qu'il s’en est suivi un choc mental de quelques secondes, dû généralement à la peur ou
à une sensation de froid sur le corps psychique, qui s'est transmise au corps physique, conduisant le
système nerveux et la conscience objective à terminer rapidement l'expérience. Il ne devrait pas y
avoir de crainte quant à cet exercice, car il n'y a aucun danger pour le corps, la conscience ou le
système nerveux pour lesquels elle constitue au contraire un repos et un bienfait.
Moins nombreux sont ceux qui réussissent la projection, qui voient ou sentent le corps
psychique quitter le corps et y retourner, mais qui n’ont que peu d'impressions de scènes ou de
messages. Ils peuvent toutefois raisonnablement espérer que graduellement le corps psychique se
mettra en résonance pour recevoir de telles impressions.

Enfin, certains ont si bien réussi qu'ils ont effectué la projection, ou dédoublement pendant
un temps relativement long, en percevant peu ou beaucoup d'impressions, témoignant d'un bon
développement.

L’échec, total ou partiel, ne doit pas vous décourager. Il est nécessaire de montrer de la
patience et de la persévérance. Continuez les expériences, mais si, après quelques autres essais
infructueux vous n'avez pas davantage de résultats, vous pouvez tenter d’améliorer l’efficacité de notre
technique en pratiquant votre respiration profonde avec vos mains, doigts soigneusement croisés, près
de l’abdomen, afin qu’elles restent ainsi près du plexus solaire.

Vous demeurerez dans cette posture tout le temps de l’exercice.


V - CREATION PSYCHIQUE

Une parfaite maîtrise de la véritable méthode de visualisation devrait nous permettre


d’améliorer les résultats de nos expériences de projection et de garantir l’efficacité de notre technique.
Nous avons déjà beaucoup appris à ce sujet et si nous devons croire ce qui nous a été dit, il
semblerait que la seule chose que nous ayons à faire, pour cette visualisation, soit de fermer les yeux et
de voir ce que nous voulons voir. Mais à la pratique, nous constatons que si cela est parfois aisé pour
certaines choses, cela n'est pas toujours aussi facile que nous le désirerions.

Supposons que nous fermions maintenant les yeux et que nous nous concentrions, en pensée,
sur la pièce principale de notre maison. Au bout de quelques minutes, chacun de nous arrivera
probablement à visualiser cette pièce dans ses moindres détails au point d’en voir les couleurs du
papier, celles des livres sur les rayons et chaque objet ou meuble, avec sa forme, son style, etc..
Nous pouvons en effet voir tout cela et penser que nous avons atteint un haut degré de
perfection en ce genre de travail; et cependant ce ne serait que le premier pas en cet art de la
visualisation psychique, car comparons cette chambre, dans notre maison, que nous voyons si
clairement en notre image mentale, avec la même chambre vue en rêve. Quelle est la différence ?
Si la chambre que nous voyons en rêve ne bénéficie pas de toute la minutie de détails que
nous percevons en notre image mentale, il y a cependant en elle plus de vie, plus de notre conscience,
au point de nous y sentir réellement.

Il y a donc cette différence essentielle qui constitue l'élément que nous devons insuffler dans
une véritable visualisation. Dans les deux cas la chambre paraît réelle mais ne l'est pas. Toutefois
notre conscience sait que, dans l'un des cas, il s'agit d’une simple image mentale, sans impression ou
sens du réel ; dans l'autre cas, notre conscience est pleinement persuadée que ce qu'elle perçoit est réel
pour le moment, et est si impressionnée par cette apparente matérialité qu'elle donne de la vie et de la
réalité à l’image. C'est pourquoi nous pouvons tomber d'une chaise en rêve et sentir l'impression
physique de la chute et que nous pouvons monter un escalier en courant et éprouver un tel sentiment
d'excitation, qu'en nous réveillant nous éprouverons une sensation de fatigue et des signes de
transpiration. Ces mêmes expériences ne peuvent être ressenties par l'effet d'une image mentale, par la
simple visualisation, si parfaite soit-elle...

Autrement dit, dans la véritable visualisation psychique, telle que nous nous efforcerons de
la pratiquer, nous devons mettre une conscience de réalité dans l’image visualisée. C'est ce que les
anciens mystiques appelaient création psychique, que nous pourrions appeler création d’une réalité,
qui permet, à partir d’une conception ou d’une impression ne reposant éventuellement sur aucune
réalité, d’en faire quelque chose de réel, du point de vue de notre propre conscience.
Ceci peut vous paraître confus, voire impossible, mais nous pouvons cependant en trouver de
nombreux exemples, comme en premier lieu, celui d’une concentration sur un état mental ou physique
qui n'existe pas réellement, mais que nous arrivons finalement à éprouver, transformant par ce biais
notre impression ou notre conception en une réalité tant physique que mentale.

Choisissons l'image que nous allons visualiser. Il est bon, pour un début, de choisir un
endroit que nous connaissons bien, pour en faire une image nette. Commençons donc par nous asseoir
dans une pièce obscure, éclairée seulement d'une faible lumière, les yeux fermés, et pensons au cadre
d'un grand tableau, d'un mètre vingt environ sur un mètre quatre-vingts et, dans ce cadre, au lieu d'une
image, imaginons un velours noir bien tendu, offrant une surface solide et douce.

Voyons en pensée cette toile avec le centre noir, en nous concentrant sur son cadre
imaginaire, constitué de quelconques moulures jusqu'à ce que nous le voyions parfaitement ;
concentrons ensuite notre pensée sur l'espace vide et noir à l'intérieur du cadre jusqu'à ce que nous ne
voyions plus que ce cadre et l'espace vide. Ensuite, un après l'autre, plaçons dans l'espace noir, à
l'intérieur du cadre, les objets de la pièce que nous désirons visualiser, comme si nous placions des
images découpées d'objets sur un carton noir.
Au début, nous pouvons perdre de vue le premier objet lorsque nous aurons placé le second
et le troisième mais, après un certain nombre d'essais, nous pourrons avoir huit ou dix objets placés
dans notre cadre et les voir tous. Nous pouvons ensuite ajouter le papier mural, les tableaux fixés aux
murs, les tapis, et ainsi de suite.

Dans l’image que nous visualisons, nous devons alors mettre cet élément de vie qui donnera
du relief aux objets de votre tableau. Si difficile que cela paraisse au début, cela est faisable : aussitôt
que tous les objets sont placés dans notre image mentale, continuons à la regarder avec ce que nous
pourrions appeler « notre oeil mental » jusqu'à ce que, finalement, le relief et l'atmosphère
apparaissent dans notre tableau.

Supposons que cette chambre soit celle d'un(e) ami(e) à qui nous désirons envoyer un
message en nous projetant vers elle. Visualisons sa chambre selon la méthode ci-dessus expliquée, à
l'heure à laquelle nous pensons qu'elle y sera endormie, et visualisons-la, en personne, plongée dans un
profond sommeil, si clairement que nous l'entendons respirer. Nous devons maintenant nous mettre
tout entier dans l'image, comme si nous y vivions.

Notre projection vers la personne que nous désirons atteindre dépend de la perfection avec
laquelle nous nous placerons nous-mêmes dans l'image au point de nous sentir dans la pièce, comme si
nous y étions réellement, personnellement.

La meilleure méthode consiste à choisir un endroit, dans l'image visualisée, où nous


pourrons nous tenir debout, et ensuite à nous concentrer jusqu'à ce que nous nous y sentions et que
nous nous y voyions. Pour faciliter cet exercice et nous voir nous-mêmes, nous pouvons nous placer
en face d'un miroir, pendant quelques secondes, avant de tenter la projection et, avec une faible
lumière dans la pièce, nous regarder fixement dans le miroir jusqu'à ce que nous ayons en quelque
sorte photographié cette impression de nous-mêmes, dans la lumière atténuée, sur notre conscience
objective.

Fermons ensuite les yeux et visualisons la même image que celle perçue dans le miroir, avec
notre visage tourné vers la personne endormie pour que lorsqu'elle sera lentement éveillée par le
sentiment d'une présence, elle regarde naturellement vers le pied du lit et nous voit plus rapidement.
Ensuite, appelons le destinataire par son nom, étendons notre main droite, arrêtons-nous et visualisons-
nous pendant l'instant où nous tendons la main d'une façon naturelle, comme si nous allions donner
une poignée de main. Nous pouvons enchaîner alors par quelque autre geste, comme marcher vers la
personne à laquelle nous voulons nous adresser, lui toucher l'épaule.
.
Il pourra être utile de nous lever de notre chaise, tandis que nous transformerons notre réalité
visuelle en une réalité imaginaire, comme si la personne que nous désirons atteindre se trouvait dans la
même pièce que nous et que nous fassions les mêmes gestes et les mêmes choses que si nous étions
réellement près d’elle.
Nous devrons cependant, tout le temps, rester jusqu'à un certain point dans un état subjectif,
retenant l'image en notre esprit et sans plus nous sentir chez nous ou dans notre chambre, mais au
contraire, réellement dans le lieu où nous prétendons nous projeter.

Après que nous aurons maintenu cette image de nous-mêmes pendant environ une demi-
minute, commençons alors à parler mentalement. Si nous sommes seuls, nous pouvons prononcer le
message tout haut et en même temps le visualiser sous forme d'image.

Notre méthode a ceci de particulier que nous ne pouvons vous donner de règles précises pour
ce que vous pouvez désirer faire. Dés que vous aurez commencé à expérimenter cette sorte de travail,
vous adopterez votre propre méthode, qui pourra différer grandement de celles d'autres personnes.
Certaines personnes visualiseront les paroles du message comme si elles étaient écrites sur le
mur de la chambre de l'autre, en caractères lumineux. D'autres se visualiseront touchant le bras de la
personne en lui murmurant les paroles à l'oreille. D'autres encore n'essaieront pas de se servir de mots
mais enverront simplement une image du message.
Vous pouvez désirer que quelqu'un vous écrive et vous visualiserez aisément cette personne
mettant une lettre à la poste, et vous-même recevant cette lettre, cette image que vous aurez en l'esprit
transmettant le message.
Celui-ci peut ne pas être aussi clair, pour le récepteur, que le seraient des paroles, mais il
prend moins de temps et produit une impression plus indélébile dans l'esprit de la personne réceptrice.

La première chose à faire, lorsque vous allez donner un message à la personne que vous
voulez atteindre par la projection, c'est de vous arrêter dès l'instant où vous vous trouvez en sa
présence, et de faire attention à ce que le gardien du seuil, votre sentinelle intérieure, va vous dire.
Elle vous fera savoir si elle a reçu un avertissement du gardien de la personne que vous voulez visiter ;
elle vous dira si vous risquez d'enfreindre les lois morales, les règles de la bienséance et de la bonté. Et
si vous devez continuer, que votre conscience qui est toujours en résonance avec le corps psychique
sur le plan cosmique vous permet de rendre la visite que vous désirez faire, alors, doucement, appelez
cette personne par son nom ou son prénom, selon le degré d’intimité qui vous unit, en lui indiquant qui
vous êtes, et lui disant vous même votre prénom.

Présentez-vous d'une façon aimable et répétez votre avertissement plusieurs fois,


distinctement et lentement, jusqu'à ce que vous sentiez, dans votre projection, que la personne à qui
vous parlez vous regarde et qu'elle vous reconnaît. Servez-vous de votre volonté pour que votre action
et vos paroles soient projetées en même temps que votre corps psychique.

C'est seulement par la pratique de ces expériences que vous pourrez comprendre comment
vous devez faire, car dès la première réussite, vous constaterez l'action de la loi. Ne vous laissez pas
décourager par les premiers échecs, soyez suffisamment opiniâtres pour surmonter les obstacles qui
s’opposent à votre réussite, sur le métier, remettez cent fois l’ouvrage, et réjouissez-vous des progrès
réguliers qui récompenseront vos efforts et votre assiduité.
VI - RENDRE L’AURA VISIBLE

Nous vous proposons de construire un appareil qui vous permettra, pour un investissement
modique, de tester les couleurs de votre aura.

N’importe quelle quincaillerie ou magasin de bricolage pourra vous fournir les divers
éléments qui le constituent. L'assemblage de ses différentes parties est simple au point que n'importe
quel écolier de treize ou quatorze ans pourrait aisément en venir à bout pour peu qu’il suive
attentivement les instructions. Si vous fréquentez un cercle de réflexion, demandez à son animateur
s’il ne dispose pas d’un appareil déjà monté dont un de ses compagnons aurait fait don. Dans la
négative, peut-être pourrez-vous y remédier en réalisant un exemplaire de cet appareil qui pourra être
mis au service de vos frères et soeurs qui fréquentent le même cercle de réflexion.

VOICI LES ARTICLES DONT VOUS AUREZ BESOIN

1. Une bonne boîte en bois mince, ou bien en carton solide, ayant environ 37
centimètres de long sur 23 centimètres de large, et si possible 20 centimètres de haut.

2. Une planche lisse de 5 ou 6 millimètres d'épaisseur, de 20 centimètres de long et


15 de large.

3. Deux douilles de lampes électriques, qui devront être vissées droites sur la
planche et qui pourront recevoir les ampoules électriques (Voir Fig. F).

4. Une prise de courant ordinaire et environ cinq mètres de fil souple électrique.

5. Dix feuilles de papier blanc, à peu près de la grandeur de cette feuille (environ 21
x 27 cm).

6. Un tube de colle, et un petit rouleau de ruban adhésif (d'environ deux centimètres


et demi de large).

7. Quatre vis à bois de longueur et de diamètre suffisants pour fixer les douilles des
lampes.

8. Des punaises ordinaires.

9. Une feuille de carton, souple, mais cependant solide, d'environ 25 centimètres par
40.

10. Trois ampoules électriques pouvant fonctionner sur votre courant électrique et
pouvant s'adapter aux douilles indiquées plus haut. La couleur et la puissance de ces lampes
devraient être comme suit :

a) Une ampoule donnant une lumière rouge clair, de 20 watts


b) Une ampoule donnant une lumière bleu clair, de 60 watts
c) Une ampoule donnant une couleur vert clair, de 20 watts

11. Un drap de lit ou un grand morceau d'étoffe parfaitement blanche et un miroir


ordinaire d'environ 30 centimètres par 35.
ASSEMBLAGE

1. Placez la boite de façon à ce qu'elle soit debout sur sa plus grande hauteur, c'est-à-
dire sur 37 centimètres environ. Arrangez-vous pour que la partie la plus haute soit celle de
l'ouverture, ainsi qu'il est indiqué sur la figure A.

2. Prenez les feuilles de papier blanc et habillez-en l’intérieur des différents côtés de
la boîte (vous pouvez vous servir de papier adhésif). Ne collez pas de papier sur le côté
ouvert de la boîte.

3. Mettez le fil à nu en grattant la matière isolante de chaque brin, sur une longueur
d'environ trois centimètres. Fixez le fil en l'enroulant sur la borne de l’une des douilles et
assujettissez-le avec l'écrou pour qu'il soit solidement fixé. Faites de même avec l'autre brin
sur la borne opposée de la même douille (voir figure B). Fixez l'un des fils électriques sur la
borne de la seconde douille, les deux douilles devant être distantes d'environ 12 ou 13
centimètres et le fil étant naturellement mis à nu à l'endroit où il sera enroulé sur la borne.
Fixez ensuite l'autre brin de fil, sur le côté opposé de la seconde douille (voir figure B).

4. Prenez l'autre extrémité de chacun des fils, et mettez-les à nu, sur environ deux
centimètres.

5. Prenez votre feuille de carton et avec un cutter ou une lame de rasoir, faites-y une
ouverture nette, ainsi qu'il est indiqué sur la figure C.

Cette ouverture, ainsi que le montre l'illustration, devrait ressembler au contour général du
torse et de la tête du corps humain...Assurez-vous que le découpage de la tête soit à environ 7 ou 8
centimètres du bord supérieur du carton et la partie inférieure à environ 3 centimètres et demi, ou 4
centimètres tout au plus, du bord inférieur. L'importance de la découpure est montrée sur la figure C.
FIGURE C
De 7 ou 8 cm au sommet

10 cm au bord

15 cm au bord

Un peu moins de 13 cm
cm
3,5 cm du fond inférieur

6. Veuillez maintenant fixer les douilles sur la planche en prenant soin au préalable
de placer la planche dans la boite comme indiqué sur la figure D. C'est l'un des côtés de 20
centimètres de large qui doit entrer dans la boite, l'autre coté de même largeur étant du coté
de l'ouverture. La planche devrait aisément glisser d'avant en arrière, et vis-versa.

La planche étant dans la boîte, placez le carton de la figure C, juste devant l'ouverture de la
boîte, ainsi qu'il est indiqué sur la figure E. Vous pouvez vous servir des punaises pour le maintenir en
place, mais si votre boîte est en carton, servez-vous de ruban de papier adhésif.

Mettez les deux douilles à l'intérieur de la boîte, côte à côte, (et non pas l'une derrière
l'autre), en face et aussi près de l'ouverture que possible; maintenez-les à environ un demi-centimètre
ou trois quarts de centimètre sur le devant de la planche, c'est-à-dire l'extrémité de la planche qui se
trouve juste devant l'ouverture de la boite. Assurez-vous que les deux douilles sont aussi devant le
centre de la partie inférieure de la découpure, afin que la lumière des ampoules puisse éclairer à
l'extérieur. Prenez ensuite un crayon et, en passant la main par l'ouverture de la boite, dessinez autour
de la base des douilles une ligne pour marquer l'endroit où elles devront être fixées. Puis enlevez le
carton devant la boîte, sortez la planche et fixez-y les douilles avec les vis à bois ainsi qu'il est indiqué
sur la figure F.

7. Lorsque les douilles sont fixées sur la planche en une position convenable,
remettez la planche dans la boîte, les douilles se trouvant face à l'ouverture de la boîte.
Remettez le carton sur le devant de la boîte, soit avec les punaises si elle est en bois ou bien
avec du papier adhésif si elle est en carton, ainsi qu'il est montré par la figure E. Faites bien
attention à ce que le carton soit hermétiquement fixé sur les bords de la boîte, afin que la
lumière ne sorte que par la découpure et que des rais de lumière ne puissent filtrer par des
fissures.
8. Placez les ampoules bleue et rouge dans les douilles : l'ampoule rouge peut être
placé dans n'importe quelle douille. En passant la main dans la boîte et en poussant
légèrement les ampoules vous pouvez faire glisser légèrement la planche tout entière dans la
boîte, en avant ou en arrière.

9. Percez maintenant un trou à l'arrière de la boîte, d'une dimension suffisante pour y


passer le fil électrique, et lorsque cela sera fait, le fil sortira en arrière de la boîte, comme
indiqué sur la figure E. Vous fixerez ensuite les deux bouts séparés du fil, chacun sur une
des vis de la prise de courant mâle que vous vous êtes procurée, cela naturellement lorsqu'ils
ont été dénudés, mais faites bien attention à chacun des fils nus ne touche que son écrou ou
sa vis respective, et qu'ils ne se touchent pas l'un et l'autre. Votre appareil de lecture d’aura
est maintenant prêt.

PROCEDURE

Choisissez un mur, dans votre chambre, près d'une prise de courant femelle et placez-y le
drap blanc à plat, suspendez-le de façon qu'un des bords du drap touche le sol ; mettez ensuite un
tabouret ou une petite table de la hauteur du siège de votre chaise devant le drap (voir figure G). Sur ce
tabouret ou cette petite table, dressez la boîte que vous venez de fabriquer, c'est à dire debout sur sa
grande hauteur, comme dans figure E, l'ouverture de la boîte devant se trouver exactement devant le
drap ou écran, comme nous l'appellerons maintenant.
Branchez le courant et les ampoules devraient s'allumer. Placez ensuite votre chaise juste
devant le tabouret ou la petite table, à environ 30 cm, comme indiqué par la figure H. Faites
l'obscurité. Il ne doit pas y avoir d'autres lumières dans la pièce que celle qui vient des ampoules par
l'ouverture de la boite.
Si un peu de lumière passe par le trou de la boite, à l'arrière, où vous avez passé le fil
conducteur, bouchez la fissure soit avec du papier gommé ou fixez un papier avec de l'adhésif.

Regardez votre écran : vous y verrez projeté un contour illuminé correspondant à l'ouverture
dans la boite, mais peut être plus étendu (voir figure G), mélange des couleurs bleu et rouge, donnant
une teinte violette.
Asseyez-vous maintenant sur la chaise le dos à l'écran, et tenez le miroir devant vous pour
que vous puissiez y voir la silhouette de votre tête et de vos épaules (voir figure H). Si vous désirez
avoir les mains libres durant l'expérience, il vous sera peut être possible de placer un plus grand miroir
sur une chaise, à distance convenable, devant vous.

Vous devriez voir, autour de votre tête et de vos épaules, et réfléchi dans le miroir, le halo
qui apparaîtra sur l'écran. Le contour de la lumière ne devrait pas s'étendre à plus de vingt centimètres
des lignes de votre silhouette dans le miroir. Si le contour est plus grand, rapprochez la boîte sur le
tabouret ou sur la table, un peu plus prêt de l'écran, pour réduire la zone de réflexion de la lumière à la
dimension convenable.
Vous pouvez aussi repousser votre chaise en arrière, c'est-à-dire un peu plus prêt du tabouret
qui supporte l'appareil d'essai. Si vous n'arrivez pas encore à la distance requise, faites glisser la
planche, à l'intérieur de la boîte, en avant ou en arrière, jusqu'à ce que vous l'ayez convenablement
ajustée.

Après chaque tentative d'ajustement, asseyez-vous et prenez le miroir pour voir si vous avez
une grandeur de halo convenable. Par l'un de ces trois modes d'ajustement, vous devez pouvoir arriver
à régler la lumière sur vous.

Lorsque vous avez parfaitement réglé la lumière, observez bien les bords de la silhouette de
votre corps, de votre tête et de vos épaules, et voyez si votre aura rayonne au-delà du contour de
lumière colorée. Votre aura peut n'avoir que deux centimètres environ, mais elle devrait faire un
contraste avec le contour de lumière et pouvoir être perçue facilement. Si vous ne réussissez pas avec
les deux ampoules, l'une rouge et l'autre bleue, essayez avec l'une des deux seulement, ou alors
enlevez-en une et remplacez-la par l'ampoule verte. Essayez les différentes combinaisons de lumière
colorée.

Pour conduire cette expérience avec les meilleures chances de réussite, asseyez-vous sur une
chaise, et détendez-vous. Restez tranquillement assis, posez vos pieds à plat sur le sol, séparés l'un de
l'autre d'environ huit à dix centimètres. Laissez les mains sur les genoux, sans les fermer, faites une
profonde aspiration et retenez l’air aussi longtemps que possible, gardant en vos poumons autant que
vous le pourrez d’énergie positive du Noüs, puis exhalez lentement. Regardez ensuite dans le miroir,
comme indiqué plus haut, puis fixez votre regard avec attention sur la réflexion de votre propre tête et
de vos épaules.

Observez bien si autour d’elles, vous voyez une aura telle que le halo observable autour des
lumières, dans la rue, par une nuit de brouillard.
Si vous voyez une aura, regardez ses couleurs avec une attention soutenue; voyez si elles
sont uniformes en teinte et en intensité, ou bien si l'aura est plus prononcée, plus grande, au sommet de
la tête, autour des épaules, ou bien d'un côté. Fixez-la pendant deux ou trois minutes, et gravez bien en
votre pensée ses couleurs et sa forme, l'étendue de son rayonnement.

Allumez alors les lumières dans la pièce et reportez-vous au référentiel qui suit pour
interpréter vos observations. Voyez si l'une des principales couleurs évoquées correspond à votre aura.
Vous apprendrez ainsi si votre aura est fondamentalement négative, c'est-à-dire vient principalement
de l'énergie de l'esprit de votre corps, ou bien si elle est de la polarité positive du corps psychique. Si
la qualité positive de l'aura prédomine, vous pouvez alors pratiquer l'expérience de projection.
Visualisez-vous dans l'image mentale la méthode que nous vous avons expliquée. D'un autre côté, si
votre aura est à prédominance négative, reportez votre projection à un autre jour, où vous observerez
une couleur favorable. Si l'aura persistait à présenter une couleur négative, vous devriez essayer, par
une auto-analyse, d'en découvrir la raison, ce que personne ne peut faire pour vous.

N'essayez pas de penser à une couleur lorsque vous faites l'expérience, gardez-vous de toute
auto-suggestion. Cette sorte d'expérience doit être conduite de façon absolument sincère et rationnelle,
et doit même, en votre esprit, revêtir un caractère sacré. Elle peut être répétée autant de fois que vous
le désirez.
PRINCIPALES COULEURS DE L’AURA

COULEURS INTERPRETATION POLARITE


Très passionné et matérialiste; malveillant; sensuel, bestial.
Rouge sombre Personne qui vit par la matière seule Négative

Très désagréable, hargneux, revêche, intolérant, mesquin,


Rouge brun ladre. État le plus souvent provoqué par la mauvaise santé. Négative
Hardi, parfois indiscret, exceptionnellement agressif,
Rouge vif querelleur, batailleur. Instable, tendances strictement Négative
matérielles et physiques.
Douceur, amabilité mais volonté hésitante; un peu timide et
Rose vif embarrassé; sujet aux inhibitions. Négative

Douceur, amabilité, grande affection pour les amis, amour


Rose humain et pur; rêveur, poète, artiste, esthète. Positive

Subtil, sagesse relative aux choses de ce monde; bien élevé.


Brun orangé Ne croit pas aux choses spirituelles, souvent agnostique. Négative

Marque de l’adolescence. Compréhension, aspirations


Jaune orangé enthousiastes, aimant la vie, haut idéal mais impétueux. Positive

Sagesse intuitive. Mystique, philosophe, aimable mais ferme.


Jaune Nobles principes. Positive

Mystique, poète, rêveur, clairvoyant, puissamment intéressé


Jaune pâle par l’étude des lois naturelles et des choses spirituelles. Positive

Virginité, hautes aspirations, espoir. Développement


Vert spirituel; candeur, ingénuité. Positive

Haine, envie, jalousie, dépit. Aura causée par de mauvaises


Vert foncé pensées qui peuvent affecter la santé. Négative

Bleu marine Aime l’occulte, les choses psychiques, aimant le mysticisme. Positive

Bleu pâle Raisonnable, bon, tempéré, tolérant, aimable. Positive

Bien décidé dans ses desseins, impulsif. Entreprenant mais


Mauve juste et aimable. Positive
Aimant la vérité, le bien; conservateur, humble. Tendances et
Violet ardeur spirituelles marquées. Mystique, haut développement Positive
des facultés psychiques.
Indice de celui qui tente de pratiquer la magie noire et qui est
Violet très foncé attiré par de basses superstitions. Négative
Attraction magnétique, gloire, honneur succès, véracité. Les
Pourpre tendances ne sont pas nécessairement spirituelles mais la Positive
personne est habituellement très juste et très circonspecte.
Nous espérons que cette communication consacrée à la mise en pratique des lois mystiques
vous a intéressé et vous apportera une aide pratique dans votre vie quotidienne. N’hésitez pas à vous
reporter de temps à autre à l’un de ces six exercices, selon vos besoins.

La prochaine communication qui vous sera adressée après que vous nous aurez fait parvenir
un rapport ou un commentaire concernant l’un ou l’autre des exercices qui vous ont été proposés, nous
permettra de communier à ce que la tradition rosicrucienne compte de plus ésotérique.

En attendant de vous lire, nous restons unis en pensée avec vous dans les liens de la paix, de
l’amour et de la solidarité humaine, et formulons cette prière :

Dieu de mon Coeur,


Commandez-moi et je servirai,
Indiquez-moi où l’on a besoin de moi,
Montrez-moi le chemin et je travaillerai pour apporter
La Vie, la Lumière et l’Amour
Sur cette voie que vous me ferez prendre.
Ainsi soit-il !
TABLE DES MATIERES

MISE EN PRATIQUE DES EXERCICES MYSTIQUES ..................................................................... 1


I - PUISSANCE DE LA PAROLE ......................................................................................................... 2
II - AURA ET ALCHIMIE DU FEU ...................................................................................................... 3
III - AURA ET ALCHIMIE DE L’EAU................................................................................................. 1
IV - METHODE DE PROJECTION....................................................................................................... 3
V - CREATION PSYCHIQUE ............................................................................................................... 5
VI - RENDRE L’AURA VISIBLE ......................................................................................................... 8
TABLE DES MATIERES..................................................................................................................... 16

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Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

DEUXIEME CERCLE

COMMUNICATION N° 10

Cénacle de la Rose+Croix

S.E.T.I. Cénacle de la Rose+Croix BP 374 87010 LIMOGES Cedex 1 France


PROLÉGOMÈNES

Cher frère, Chère soeur,

Nous avons la joie de vous adresser une communication spéciale dont vous ne manquerez
pas d’apprécier la valeur spirituelle et le sublime ésotérisme. Le sujet qui y est traité constitue un motif
essentiel de notre tradition ; il s’agit en effet d’évoquer ce que les rosicruciens désignent comme La
Parole Perdue.

Vous avez pu rencontrer, au travers de quelque ligne de nos précédentes communications,


certaines allusions à cette Parole Perdue, comme, par exemple, lors de notre étude des principes
développés par le Manuscrit de Nodin (Quatrième communication de notre deuxième cercle) ou
encore dans les instructions relatives à certaines expériences proposées dans notre dernier fascicule.

Nous aurions pu développer ce sujet sans pour autant le rattacher à ce que l’héritage
rosicrucien transmet au sujet de sa fabuleuse origine, mais il nous a paru important d’aller aujourd’hui
plus avant dans la révélation des merveilleux arcanes relatifs au mystère du Verbe Primordial, en vous
faisant profiter du dépôt sacré dont la Providence nous a désignés comme les gardiens. Pour ce faire
nous avons puisé aux sources du fonds H.S.L. C’est dans la liturgie des initiations rosicruciennes qu’il
sauvegarde que le Cénacle de la Rose+Croix a recueilli pour vous les lignes qui suivent et qui
constituent l’essentiel de ce qu’il nous semble devoir être dit pour l’instant de cet intéressant sujet.

Le Cénacle de la Rose+Croix n’entretient pas par goût le mystère, et il a dès ses premières
communications affirmé sa volonté de voir partager sa connaissance avec le plus grand nombre. Pour
la question qui nous intéresse présentement, il en va de même, mais nous croyons tout de même devoir
vous inviter à une saine circonspection dans la diffusion que vous pourriez être enclin d’assurer à ce
qui va vous être révélé, vous conformant ainsi à la prescription évangélique qui recommande « de ne
pas jeter les perles aux pourceaux ». N’en devenez pas pour autant ni élitiste, ni superstitieux, mais
plutôt respectueux et responsable, sachez autrement dit faire preuve de discernement afin que la
connaissance rosicrucienne demeure au service de l’Amour et la Lumière.

Dans les écrits sacrés, il est écrit qu’au commencement Dieu créa le monde et tout ce qu’il
renferme, et qu’au commencement était le Verbe. C’est ce verbe, commencement de toutes choses,
qu’en tant que rosicruciens nous cherchons, lui qui était perdu, est perdu, et doit être à jamais perdu
pour ceux qui ne le cherchent pas. Allons, et, dans la paix et la joie, trouvons ce qui est, et n’est pas !
ORIGINE DE LA PAROLE PERDUE

Le verbe ou la parole perdus, viennent de l’Atlantide. Ce grand pays, d’où vint tant de
compréhension et de connaissances des lois divines, était situé à l’ouest, ainsi que le savaient les
fondateurs de l’Ordre de la Rose+Croix.

En Atlantide, il y avait une grande montagne, la plus haute connue de l’homme. Sa cîme, à
ce jour, s’élève au dessus de la mer, et a pour nom Pico. C’est l’une des îles qui fait partie du groupe
connu sous le nom d’Açores. Sur cette montagne, un grand autel fut placé à l’est, et il reçut un nom
que notre langage moderne traduirait par MATHREM (prononcer MAZREM) et qui constitue la
Parole Perdue. C’est à cet autel que le disciple sincère et dévoué se rendait une fois l’an pour adorer.
On approchait du sommet de la montagne par sept plans. Chaque plan nécessitait généralement un jour
de voyage, et, à la fin de chaque voyage, un service d’adoration et d’instruction avait lieu.

Le verbe perdu, la parole perdue, est formée de cinq lettres, dans la langue atlantéenne
originale. Si ce mot, traduit en français, comporte six lettres alors que nous n’en prenons que cinq en
considération, c’est que les troisièmes et quatrième lettre doivent être associées pour produire un son
ressemblant au son Z.

Chacune de ces lettres revêt une signification distincte et indépendante que nous allons
apprendre à connaître l’une après l’autre, nous aidant de mots dont elles sont respectivement l’initiale,
pour mieux mémoriser la nature de leur pouvoir.

De plus vous devez d’ores et déjà savoir que le verbe lui-même, c’est-à-dire la combinaison
ordonnée de ces cinq lettres possède sa propre signification qui explique une grande loi que nous
découvrirons. Il vous faudra cependant attendre encore quelque temps, une communication future,
avant qu’elle ne nous soit révélée.
DÉCOMPOSITION SYMBOLIQUE DE LA PAROLE PERDUE

MAT
HRA

La première lettre, M, représente l’influence protectrice et maturante de la pensée et du


corps, la mère ou l’intelligence première, et nous l’associerons au mot Mathra qui est le verbe, la
parole sacrée longtemps perdue. Il doit être considéré par tous avec le plus sincère respect. Sa seule
prononciation attire vers l’âme de celui qui le dit avec dévotion, les vibrations de pouvoir, de succès,
d’amour et de paix qui émanent des maîtres à travers tout l’univers.

Ses vibrations sonores sont d’une nature et d’une fréquence qui neutralisent toutes les
vibrations opposées et qui établissent l’harmonie avec les vibrations mystiques de l’univers. Mais
encore plus merveilleuses que tout cela, sont les vibrations que ce mot éveille dans la pensée de celui
qui, lentement, le prononce mentalement.

Si vous sentez qu’un désastre, un souci ou un malheur est proche, arrêtez-vous et, en silence,
les yeux regardant fermement devant vous, dites mentalement le mot Mathra, trois fois, lentement.
Tout sera neutralisé, et vous sentirez l’amour, l’harmonie et la paix descendre en votre pensée et en
votre âme. Si jamais quelqu’un cherche à commettre envers vous une injustice, s’il parle mal de vous,
ou bien menace le bonheur de vos proches ou de vous-mêmes, regardez-le fermement et dites le mot
de la manière indiquée précédemment. Cette personne sera immédiatement impuissante et cela
l’empêchera de dire ce qui devait faire du tort à ceux que vous protégez ou à vous-mêmes. Si ce mot
était employé par vous dans une intention mauvaise, il vous ferait du mal, car il n’y a pas d’autre mot
au monde, quelle que soit la langue, qui soit aussi fort magnétiquement et aussi puissant pour le bien
que celui-là. C’est le mot divin, qui, à l’origine, mit en mouvement les vibrations qui établirent le
monde et, en lui, la vie, l’amour, la puissance, la force, la bonté, la vérité et la paix.
Puissions-nous toujours vénérer Dieu, conformément à cette loi de Mathra !

AS
TR
O

La seconde lettre de la parole est A, associée au mot Astro qui désigne les vibrations
génératrices qui viennent des cieux, les influences stellaires. Son association à la lettre M permet de
composer la première syllabe de la parole perdue qui met en oeuvre un grand pouvoir vitalisant,
efficace pour fortifier le faible et guérir le malade. Vous devez garder cette syllabe toujours secrète
lorsque vous voudrez produire des vibrations vitalisantes ou une influence protectrice.

THO
KAT
H

Ce mot commence par les lettres TH, qui combinées forment la troisième lettre de Parole
Perdue. En langue atlantéenne originelle, cette combinaison donne le son Z, prononcé avec la langue
entre les dents. Ce mot désigne la puissance reçue ou acquise, pondérée, l'énergie du Père, la main
avec l'épée, qu’on peut associer à l’épée flamboyante dont il est dit qu’ « elle ne sera pas tirée sans
justice, et ne sera pas rengainée sans honneur ». Les émanations dynamiques énergétiques du son TH
entraînent toutes les autres forces et leur donnent un élan irrésistible.

REG
ULUS
La lettre suivante de la parole perdue est R. C’est l’une des plus puissante de cette parole.
Elle représente les forces créatrices et positives de l’univers. le mot Regulus fait allusion à
l’ajustement de la pensée et de la conscience à un plan plus élevé. Il se rapporte aussi à la mise au
point de nos affaires et de nos pensées d’une manière telle que notre conscience ne soit pas tout le
temps attachée à un seul plan.
EMI
NE
O

Ce mot signifie que la lettre E, dans la parole perdue, ajoute au pouvoir de cette parole, celui
de se libérer, de se séparer, c’est-à-dire de se distinguer et de s’élever de manière telle que l’on est au-
dessus et à l’écart de tous les autres, et, en particulier, de ce qui est grossier, commun et matériel.
Autrement dit, cette lettre donne le pouvoir de s’élever, de se libérer et de se désassocier de toutes les
chaînes matérielles qui nous lient à l’existence terrestre.

Nous devrons donc prochainement compléter le mot à nouveau par la lettre M et nous
étudierons alors son pouvoir complet avec tous ses usages mystiques. Le mot Mathra formé à partir de
la parole perdue, a son propre pouvoir, et il en est de même de tout formé à partir de Mathrem et des
multiples combinaisons obtenues par associations de deux lettres ou plus de la Parole Perdue.
Nous verrons, dans notre analyse finale de la Parole Perdue, qui sera développée dans une
prochaine communication, que quelles que soient les forces ou énergies libérées, ou les conditions
établies par les autres lettres de la Parole Perdue, la lettre R fournit la clef de contrôle et de direction
de ces forces.

La première lettre du mot Astro fournit l'énergie émanant du monde cosmique ou Astral.
Lorsqu'il est employé et proféré comme un son, A apporte toujours à la manifestation du moment un
peu des subtiles mais puissantes forces astrales. Ainsi, dans la plus mystique des syllabes, RA, nous
avons une combinaison des forces astrales contrôlées et dirigées par la lettre R.

Quand M et A sont combinées dans le son MA ou le son AM, l'amour maternel et le pouvoir
apaisant de M est régularisé par la lettre A fournissant ainsi une vibration agréable et particulièrement
apaisante.

Il est remarquable que ces deux sons aux vibrations si puissantes, constituent, lorsqu’ils sont
combinés, les mots mystiques d’AMRA et de RAMA que vous connaissez bien pour les avoir
rencontrés respectivement dans notre brochure consacrée à la Cathédrale de l’Ame qui l’associe à une
certaine loi qui porte ce nom, et dans une communication spéciale où il désigne le royaume mystique
qui nous est promis.

Vous allez bénéficier d’un rare privilège, puisque nous allons maintenant vous révéler un
peu de ce que la Tradition rosicrucienne transmet oralement de ses origines les plus lointaines et les
plus secrètes. Par delà la question de l’authenticité historique, nous ne saurions trop vous conseiller de
vous attacher plutôt à la fabuleuse signification allégorique du récit qui va vous être ici retracé et où
vous trouverez évoquées la Loi d’AMRA et la Parole Perdue.
RECIT ROSICRUCIEN

Notre vénéré Akhenaton cherchait la plus grande lumière et cette paix qui dépasse toute
compréhension. Il passait des heures en prière et en méditation et, bien qu’il fût jeune, viril et investi
des plus hauts pouvoirs politiques en Egypte, il était préparé à mener une vie plus spirituelle que les
sages les plus nobles et les plus âgés qui l’entouraient dans le temple. Le jour mémorable de sa
transition, il délaissa toutes les choses terrestres et retrouva avec joie, le saint sanctum qui, dans son
palais, était contigu à sa chambre à coucher. Là, au cours de sa méditation, il fut poussé à invoquer la
loi d’AMRA. Il était seul et sans personne qui aurait pu l’amener à une plus grande prudence, mais si
grand était son désir, qu’il plaça toute sa vie dans les mains d’une force inconnue. Levant les deux
mains, en salutation à AMRA, il prononça le verbe, la « parole perdue » ; puis, comme la paix et le
calme descendaient dans son âme affamé, il s’agenouilla à la pointe du triangle et pria Dieu, à genou
sur le genou gauche, pour symboliser l’humilité de son coeur, et les deux mains placées sur l’autel,
pour symboliser qu’elles étaient libres pour servir, selon la volonté de Dieu. Dans cette position, il prit
finalement ses engagements solennels envers Dieu et envers tous les hommes qui l’avaient précédé,
pour la connaissance qu’ils avaient donnée au monde. Puis il leva les deux bras vers le cosmique, pour
que celui-ci puisse venir à lui et l’élever jusqu’aux hauteurs les plus sublimes.

Ce fut, en vérité, une heure des plus sacrées et des plus tristes pour notre fraternité, et les
archives qu’on peut compulser à ce sujet révèlent que Dieu était réellement présent sur l’autel
triangulaire devant lequel il était agenouillé, car des mains étreignirent les siennes, et non seulement il
fut soulevé physiquement alors qu’il était ainsi à genoux, dans l’attitude de la prière, mais encore son
âme fut élevée simultanément vers le royaume où Dieu et la lumière demeurent à jamais. Tandis qu’il
était élevé, les mystiques du temple tout proche chantaient, la lumière de l’autel s’éteignit et dans sa
main fut placée la clé de la chambre secrète, afin qu’il puisse y entrer et demeurer dans la paix
profonde.
CONFESSIO TRADITIONNELLE

Nous pouvons méditer quelques instants ce récit, avant que de conclure cette
communication qui marque la fin du deuxième cercle de l’enseignement sauvegardé et diffusé par le
Cénacle de la Rose+Croix

Maintenant, nous voudrions que vous vous conformiez à une ancienne tradition
rosicrucienne, qui exige de l’étudiant de la philosophie R+C qu'il fasse ce qu’on appelle sa
CONFESSIO. Harvey Spencer Lewis lui-même, en 1918, rédigea sous ce titre un opuscule, ce pliant
ainsi au joug de l’antique tradition qui déjà en 1615 avait accouché d’une CONFESSIO traduite et
diffusée dans plusieurs langues européennes.

Il s’agit pour l’étudiant rosicrucien, tandis qu’il est seul et dans des conditions compatibles
avec la solennité du moment, d’exprimer à voix douce mais suffisamment perceptible un témoignage
d'appréciation de la philosophie rosicrucienne et de faire état des raisons pour lesquelles il désire
continuer son étude. Il pourra, si telle est son désir, mettre en place un décorum et un fond sonore qui
l’inspire, s’aider des vibrations mystiques de quelques vapeurs d’encens, ménager un éclairage propice
à sa méditation, etc., ou au contraire choisir le dépouillement le plus total, pour observer cette
ancienne tradition.

Rappelez-vous, que le Gardien du Seuil de votre conscience ne vous permettra pas de dire ce
qui ne représente pas vraiment votre conviction et vos sentiments intimes, percevez la présence
invisible et collégiale de tous ceux, qui par delà le temps et l’espace ont communié à ces mêmes
moments essentiellement mystiques.

Ainsi donc, réfléchissez à chaque mot que vous prononcez, et en même temps rendez-vous
bien compte de sa signification, assurez-vous qu'il exprime la vérité sur vos croyances et vos désirs.
Lorsque vous aurez fini, retranscrivez immédiatement votre CONFESSIO sur une feuille de papier
libre que vous aurez préparée à cette intention, et à l’entête de laquelle vous aurez inscrit :
« CONFESSIO ROSICRUCIENNE DE (vos noms et prénoms) ».

Signez-la en indiquant la date et l’heure à laquelle vous aurez ainsi conclut cette cérémonie,
joignez-la, pour que nous l’archivions, au commentaire de cette communication qui portera sur la
devise rosicrucienne associée à ce deuxième cercle (« Le joug de la Loi ») et faites parvenir ces deux
documents à notre Conseil de l’Ethique.

Notre communication s’achève et avec elle ce deuxième cercle de réflexion.


TABLE DES MATIERES

PROLÉGOMÈNES ............................................................................................................................................1
ORIGINE DE LA PAROLE PERDUE..............................................................................................................2
DÉCOMPOSITION SYMBOLIQUE DE LA PAROLE PERDUE...................................................................3
RECIT ROSICRUCIEN.....................................................................................................................................6
CONFESSIO TRADITIONNELLE...................................................................................................................8
TABLE DES MATIERES..................................................................................................................................9

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Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

TROISIEME CERCLE

COMMUNICATION N° 1

Cénacle de la Rose+Croix

S.E.T.I. Cénacle de la Rose+Croix BP 374 87010 LIMOGES Cedex 1 France


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

Chers Sœurs, chers Frères,

Vous voici maintenant arrivés au seuil du troisième cercle de réflexion individuelle de notre
Cénacle qui associera à son travail la nouvelle devise « Libertas Evangeli » - La Liberté de l’Évangile.

Au cours des dernières communications, vous avez appris la méthode par laquelle vous pouvez
libérer graduellement le Maître Intérieur de son emprisonnement et lui permettre de s’élancer vers le
Cosmique. Vous n’êtes peut-être pas encore parvenus à donner au Maître Psychique toute la liberté dont il
devrait jouir, mais vous continuerez à lui permettre de s’évader dans l’espace afin qu’il y retrouve sa liberté,
les connaissances et le pouvoir dont il jouissait autrefois.

Cependant, tout en continuant ce travail expérimental, vous aborderez également de nouveaux


sujets propres à ce cercle qu’il nous semble raisonnable, à ce moment de votre étude, d’expliquer afin que
vous sachiez vers quel but vous allez et ce pour quoi nous désirons vous voir perfectionner vos
connaissances et votre pouvoir.

Vous êtes peut-être posé quelques questions concernant le mystérieux sujet de l’âme et vous vous
êtes sans doute étonnés de ce que ce sujet n’ait pas davantage été développé dans nos communications. Si
nous avons donné la préférence à l’étude du corps physique de l’homme, c’est qu’en fait il est le temple dans
lequel réside l’âme, ce qui lui a valu de mériter la primeur de notre réflexion bien que l ‘âme humaine soit ce
qu’il y a de plus divin en l’homme.

En outre, vous avez appris, dès nos premières communications, que l’élément divin se manifeste
non seulement dans l’homme mais en toute matière, organique ou inorganique, que vous êtes un avec
l’univers tout entier, avec les arbres, les fleurs, les oiseaux, les mers, les montagnes. Vous devez avoir appris
à vous montrer tolérants, à manifester une certaine largeur d’esprit. Vous avez réalisé que Dieu n’est pas
égoïste, que vous n’êtes pas seuls dans son immense création, mais que néanmoins vous faites partie de son
vaste et divin plan qui embrasse tout ce qui existe. Vous voici donc maintenant prêts à comprendre d’une
façon plus complète l’âme qui est en vous, qui vous permet de faire l’expérience de votre unité avec Dieu.

Troisième cercle communication n° 1 1


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

CONSCIENCE DE SOI

Nous avons déjà évoqué à plusieurs reprises, dans nos fascicules, la réincarnation et l’évolution de
la personnalité, ce reflet intime de l’âme. Beaucoup de nos compagnons, sans doute, sont désireux
d’approfondir le mystère complexe de ces sujets qui embrassent les lois fondamentales de l’épanouissement
de l’âme, les principes de base de la réincarnation et d’autres phases similaires du plan divin.

Le grand mystère de l’immortalité de l’âme, de sa nature véritable et de la place qu’elle occupe


dans notre vie quotidienne, demande une étude approfondie. Rappelez-vous de ce qui a été dit dans l’une de
nos dernières communications du deuxième cercle de réflexion individuelle. Vous y avez appris que « la
perfection de l’âme humaine consiste en son absorption en l’infini ». Vous allez donc essayer d’accéder à
une compréhension sinon absolument parfaite, tout au moins assez complète de l’âme, de sa conscience et de
ses fonctions. Peut-être pourrez-vous vous rapprocher d’une vision mystique et de la compréhension de Dieu
jusqu’à communier plus rapidement et plus intensément avec lui et le Cosmos qu’il ne vous avait été possible
de le faire jusqu’alors.

Et qu’est-ce qu’en réalité qu’un mystique si ce n’est celui qui parvient à une harmonie consciente
avec la divinité et le Cosmos du fait de sa connaissance et son aptitude à appliquer et à utiliser les lois
divines et naturelles d’une façon constructive ? En étudiant les principes rosicruciens et en les mettant en
pratique, vous finirez, nous l’espérons, par éprouver vous-même un jour aussi cette suprême exaltation, cette
joie paisible qui élève le vrai mystique au-dessus du plan terrestre, en toutes ses manifestations, à
l’exception, peut-être, de son corps physique.

Si vous vous reportez de nouveau aux diagrammes présentés par la deuxième communication du
deuxième cercle, vous y verrez que l’âme humaine se manifeste sous deux formes de conscience : la
conscience mentale ou purement intellectuelle, ou bien par cette plus haute manifestation qualifiée de
cosmique. C’est par la phase intellectuelle ou mentale que débutera votre étude jusqu’à ce que vous trouviez
sa relation avec la conscience cosmique.

Le premier principe que vous devriez analyser est que la conscience de soi, ou de l’individualité
personnelle, dépend de la distinction qu’opère la conscience entre le monde extérieur et objectif et le monde
subjectif. Vous ne sauriez vous contenter d’apporter à l’étude de cet admirable principe une attention
purement superficielle, comme le font généralement ceux dont l’esprit n’est pas enclin au mysticisme, mais
en mener une analyse approfondie qui vous révélera une importante somme de connaissances.

Dans une communication consacrée à l’application pratique des principes développés dans nos
communications, nous vous avions demandé de vous asseoir confortablement, de vous détendre et de
concentrer votre pensée sur les diverses parties de votre corps, en commençant par les pieds et en terminant
par la tête, jusqu’à ce que vous ayez conscience de toutes les parties de votre corps.
Que percevait votre conscience lorsque vous vous concentriez sur ces diverses parties ? Lorsque
votre pensée était concentrée sur votre genou gauche, par exemple, et que vous commenciez à en sentir
l’existence, avec ses os et ses tissus, et qu’il paraissait être une partie séparée de votre corps, ce genou avait-
il acquis soudainement une conscience qui lui était propre ? Pouvez-vous dire ce qui, à ce moment là, était
animé de conscience ? La philosophie rosicrucienne répond que c’était l’Ego, le Moi, qui prenait conscience
de lui-même.

Le principe dont nous parlons explique, en outre, que la conscience de Soi dépend de la distinction
qu’opère la conscience entre le monde objectif extérieur, et le monde subjectif. Or, si vous tenez un crayon
ou une pièce de monnaie entre le pouce et l’index et que vous concentriez votre pensée sur les pointes des
doigts et l’objet qu’ils tiennent, il y aura dualité de conscience. Vous aurez conscience, en premier lieu, de
l’objet que vous tenez et quand bien même vous fermeriez les yeux, vous vous rendriez encore compte qu’il
y a entre vos doigts quelque chose qui appartient au monde extérieur tout en discernant aussi les pointes de
vos doigts sur cet objet extérieur. Vous sentez une différence entre les phases des deux formes de conscience
et cette différence, cette distinction vous informe que le doigt fait partie de vous-même, de votre être, et que
l’objet qu’il tient n’en fait pas partie, mais appartient au monde extérieur. Par le moyen de cette différence en

Troisième cercle communication n° 1 2


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

votre conscience, vous vous rendez compte que « l’être en vous » existe et qu’un monde objectif, en dehors
de vous-même, existe également.
Vous ne savez pas si l’objet que vous tenez entre vos doigts a conscience de sa propre existence, ou
de la vôtre, mais par contre, vous savez que vous percevez une différence entre la conscience que vous avez
de l’objet et celle que vous avez des doigts qui le touchent. Vous voyez par là que coexistent deux
consciences : conscience objective du monde extérieur et conscience du monde subjectif.

Prenez un autre exemple. Supposez que vous êtes assis en face d’une autre personne, que vous
regardez et qui vous regarde. Vous découvrez l’autre personne, son corps, ses vêtements, une masse
matérielle que vous pouvez photographier, toucher, dont vous pourriez évaluer le poids, la taille ou l’âge,
mais en cela vous ne faites que percevoir sa personne objective ; vous ne percevez pas le Soi, l’être intérieur
de cette personne. Elle-même vous voit de la même façon et n’a également conscience que de votre être
objectif.
Cependant, tout en regardant l’autre personne, vous avez aussi conscience de vous-même. Vous
savez que vous êtes assis en face d’elle, qu’elle n’est pas vous-même et que vous n’êtes pas elle, parce que
vous avez conscience de vous-même et d’elle en même temps. Vous avez doublement conscience : du corps
objectif qui est devant vous et de votre être propre. Le fait que vous sachiez que vous n’êtes pas cette autre
personne prouve que vous distinguez l’objectif du subjectif.

Une question importante se pose : qu’est-ce qui perçoit cette différence entre le Moi et le « Non-
Moi » ? Qu’est-ce qui, en vous, vous permet de vous distinguer des choses extérieures ? Qu’est-ce qui vous
permet d’affirmer : « Je suis moi-même et il est lui-même » ? Par le raisonnement, vous comprenez que votre
conscience vous permet de dire : « Je suis, j’existe, je sais que j’existe ». La question suivante est celle-ci :
« Comment sais-je que je suis, qu’il existe une chose qui est moi-même ?

Certains seraient tentés d’associer le cerveau à cette conscience, car c’est l’organe par lequel toutes
les émotions et tous les désirs sont perçus consciemment et trouvent le pouvoir de se manifester
extérieurement. Une blessure qui attaquerait ce fonctionnement cérébral affecterait la perception consciente
et objective des faits ou des impressions, mais là se bornerait son action. Il est possible de fermer ou de
barrer le chemin qui mène de la chambre intérieure subjective à la chambre objective, mais si nous fermons
ainsi le libre passage de la pensée, nous ne détruisons pas autant la pensée elle-même. De la même manière,
une telle obstruction ne prouve pas la non-existence d’une chambre intérieure au-delà de la chambre
objective. Si la mémoire est paralysée et qu’elle ne se manifeste plus par suite d’une blessure faite au
cerveau, cela ne prouve nullement qu’elle réside dans une partie matérielle du cerveau humain. La paralysie
peut suspendre l’activité de tout organe, faculté physique, ou de tout muscle au point qu’il n’y ait plus signe
d’intelligence, mais l’esprit et la conscience n’en continueront pas moins leur travail, bien que la pensée ne
puisse se manifester objectivement.

On pourrait tenter encore de prouver que, puisque la vie dépend d’un organisme matériel, toute
pensée est fonction du cerveau, et que la conscience que nous appelons l’âme n’est que la somme totale
d’états mentaux et par conséquent, que la désintégration du corps provoque la cessation de la conscience.
Établir son raisonnement sur cette prémisse, « que la vie dépend d’un organisme matériel », c’est
partir d’un postulat non seulement partial, mais inexact et incomplet. La vie, cette force vitale qui anime
toute matière, est un élément inconnu de l’école matérialiste. Si cette force ou énergie se manifeste sur un
plan matériel d’existence cela démontre simplement qu’elle doit avoir un organisme matériel comme moyen
de manifestation matérielle. Cette nécessité ne détermine nullement la nature de la force vitale, pas plus
qu’elle ne démontre que cette même force vitale ne puisse pas exister indépendamment d’un organisme
matériel. Elle peut se manifester d’autres manières et dans d’autres conditions. Si la science ne l’admet pas,
des mystiques de certaines écoles traditionnelles prétendent le savoir et pouvoir le démontrer.

Si l’on tient à ce que toutes les manifestations de la vie soient éprouvées ou démontrées selon les
protocoles et les principes de la science matérialiste, sur un plan purement matériel, mécanique et physique,
alors la seule manifestation de vie qui puisse être connue par des sens physiques doit s’exprimer au travers
d’un organisme matériel. Dans ce cas, l’école matérialiste peut avec raison déclarer que les seules
manifestations de la vie qu’elle puisse reconnaître comme telles sont celles qu’elle découvre par le moyen
des organismes matériels, mais elle n’admettra jamais que cette assertion est partiale et trompeuse.
D’autre part, lorsque la doctrine matérialiste affirme que « la pensée est une fonction du cerveau »,
et que « la conscience est la somme totale d’états mentaux », cette sorte d’argument ne peut naturellement

Troisième cercle communication n° 1 3


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satisfaire le mystique puisque si l’on devait considérer la pensée comme dépendant exclusivement du
cerveau, il faudrait admettre qu’elle est de nature matérielle, conclusion qui apparaît à l’évidence illogique et
absurde.

Il est vrai que le fonctionnement du cerveau produit ou libère une énergie matérielle, pour affecter
de minuscules parties du corps. C’est le fonctionnement du cerveau qui par le nerf radial du bras, par
exemple, envoie par un courant nerveux une énergie suffisante pour permettre au bras et à la main d’asséner
un puissant coup de poing. L’énergie nerveuse ainsi transmise, motivée par la naissance d’une pensée dans
ce cerveau, est une énergie mesurable matériellement par des moyens mécaniques et physiques bien définis.
D’autre part, force est de constater que l’activité du cerveau est inhibée par un coup ou une blessure
cérébrale. Mais la conscience cesse-t-elle vraiment ? Il semblerait que ce soit bien le cas pour une personne
blessée ou commotionnée, devenue de ce fait incapable, par le cerveau, de se rendre compte de sa propre
existence. Cependant, un tel diagnostic ne peut être déduit qu’en mettant à l’épreuve les actions matérielles
réflexes du cerveau et il s’agit d’un examen matériel et mécanique sur une réalité qui peut être ou peut ne pas
être de nature matérielle. Rappelez-vous qu’il existe une considérable différence entre ce que nous appelons
la mort et un état inconscient du corps. Lorsque l’inconscience est totale, le coeur, les poumons, l’estomac,
les reins et les autres organes n’en continuent pas moins leur action mécanique et ils répondent à divers
stimuli par une sorte de conscience. Quelle est cette conscience qui continue à se manifester ? C’est la
conscience qui est associée à la force vitale ou qui en est un attribut. Cette conscience ne cesse que lorsque la
force vitale elle-même quitte le corps.

Des matérialistes font remarquer que « la désintégration du corps cause une cessation de
conscience » ce qui est aussi absurde. Si par désintégration nous entendons ce travail qui se rapporte aux
éléments matériels du corps, de nombreuses preuves montrent que cela est inexact puisque la dissolution ou
la désintégration peut exister et se développer en plusieurs parties du corps alors que la conscience subsiste.
Si par dissolution il faut entendre la complète désintégration de l’harmonieux assemblage des
diverses parties du corps où se manifeste la force vitale, on doit opposer que la conscience cesse
généralement avant que n’ait commencé la dissolution des différentes parties du corps. Même si vous deviez
tout de même admettre un tel postulat, celui-ci prouverait seulement que la conscience cesse lorsque la vie
quitte le corps au moment de la mort, au moment du départ de l’âme avec la force vitale. Sir Oliver Lodge
expliquait cette question lorsqu’il écrivait que « la vie peut être quelque-chose non seulement d’ultra-
terrestre, mais même immatériel, quelque-chose en dehors des catégories actuelles de matières et d’énergie ;
aussi réelle qu’elles mais différente et s’en servant dans ses propres buts ». Le philosophe américain
William James (1842-1910), fondateur du pragmatisme, tourne en dérision l’idée que « la pensée puisse être
une fonction du cerveau », lorsqu’il soutient que bien que la pensée ait besoin du cerveau comme organe
d’expression, il peut ne pas en être toujours ainsi d’une façon générale, ou en particulier dans certaines
formes de manifestation ou d’expression. Vous devez aussi vous souvenir des paroles de Kant : « La mort du
corps peut vraiment être la fin de l’emploi sensoriel de notre esprit, mais seulement le commencement de son
emploi intellectuel ».

Pour en terminer avec cette question il paraît approprié de citer quelques paroles d’Aristote :
« Chaque homme n’est une substance, comme n’importe quelle autre, que parce qu’il est une individualité
séparée. Comme toute substance naturelle il est composé de matière et d’essence immatérielle. Mais les
substances naturelles sont inorganiques et organiques et l’homme est une substance organique composée
d’un corps organique (la matière) et d’une âme (l’essence) qui est la réalité première de tout corps
organique capable de vie. Cependant, l’homme n’est pas le seul organisme, et chaque organisme possède
une âme. Ce qui différencie l’homme des substances naturelles et organiques, et le rapproche d’une
substance surnaturelle, de Dieu, c’est la raison, l’intelligence. Et bien que l’intelligence ne soit qu’un des
pouvoirs de l’âme, c’est le seul des pouvoirs de l’homme qui n’ait pas d’organe corporel ; c’est le seul
immortel, le seul divin ».

Troisième cercle communication n° 1 4


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L’ÂME ET LE SOUFFLE

Des scientifiques ont tenté de prouver par des expériences répétées, que la vie ne dépendait que
d’une action chimique, qu’elle résultait de l’action de plusieurs groupes d’éléments les uns sur les autres
dans des circonstances données cette théorie que soutiennent un certain nombre d ’entre-eux écarte, dans la
question de la force vitale, tout principe de divinité. L’intelligence, l’intellect serait simplement le résultat de
réactions chimiques du cerveau, organe physique de l’homme, et la conscience une action réflexe due au
stimulus matériel des éléments chimiques. La vie ne viendrait que de l’air respiré, apportant par les poumons
certains éléments vitalisants de nature chimique, également tout comme un courant électrique anime un
moteur, sans qu’il y ait la moindre intervention Divine. Dans cette théorie exclusivement matérialiste, qui ne
tient compte que de la chimie, l’âme n’a pas sa place et n’entre pas dans le plan universel par conséquent,
toujours selon cette théorie, l’âme n’existe pas puisqu’elle n’est pas nécessaire.

L’explication théologique relative à l’existence de l’âme n’explique pas non plus le but qu’elle
remplit dans le corps humain, elle n’en fait pas un attribut indispensable à la vie terrestre de l’homme ni à
son développement. Si elle n’était placée en son organisme que pour lui conférer un certain degré de divinité,
pour faire de lui une image de Dieu, ou bien elle n’aurait aucun effet sur la moralité de l’homme et son
développement, ou bien elle ne ferait qu’accomplir des buts inconnus décrétés par Dieu. De même si elle
n’était en l’homme que pour lui donner un certain attribut d’immortalité, pour vivre après la mort de
l’homme et attendre une existence spirituelle, elle ne servirait à aucun but pratique. Dans ce cas, la seule
explication plausible de l’existence de l’âme serait celle relative au jugement dernier, selon l’idée
théologique par laquelle les âmes libérées de la terre pendant des millions d’années, se réuniraient un jour
toutes ensemble pour être jugées, être punies ou recevoir la récompense de leurs actes. Pouvez-vous vous
satisfaire d’un tel postulat et ne pouvez-vous pas envisager une autre justification de l’existence de l’âme ?

L’âme n’est pas d’une nature si matérielle que vous puissiez espérer la percevoir d’une manière
objective, comme vous percevez la matière ou le corps physique. Vous avez pu voir que même le sang, bien
que visible pour nous d’une manière objective, contient un élément que vous ne pouvez ni voir, ni percevoir
objectivement. Vous avez compris que les cellules sanguines et le plasma, c’est-à-dire ce que vous
connaissez comme constituant le sang humain, ne sont après tout qu’un moyen de transmission, dans
l’organisme, d’une force ou d’une énergie qui ne peut être vue.

Un fait essentiel est que vous ne pouvez connaître l’âme et la comprendre qu’au travers de ses
fonctions et de ses manifestations. Mais ces fonctions et ces manifestations sont si définies, si distinctes que
vous ne pouvez vous y tromper. Vous pouvez aussi aisément démarquer et définir quelles sont les fonctions
de l’existence humaine qui appartiennent exclusivement à l’âme, que vous pouvez définir celles qui
appartiennent au coeur de l’homme. En outre, ces fonctions parfaitement claires et évidentes de l’âme ne
peuvent renvoyer à aucun autre aspect de l’existence de l’homme. En fait, ainsi que l’a dit autrefois un grand
mystique : « Si l’on ne nous avait jamais parlé de l’âme, si nous n’avions jamais rien lu à ce sujet, nos
études et les expériences relatives à l’existence de l’homme, avec ses multiples fonctions, nous auraient
conduits à créer ou à inventer une âme pour expliquer ce que nous observons et que nous connaissons. »

Rappelez-vous maintenant le tout premier principe de l’ontologie rosicrucienne qui déclare que :
« Dieu créa l’homme du limon de la terre et il souffla sur son visage le souffle de vie, et l’homme devint · une
âme Vivante. ». Harvey Spencer Lewis pensait qu’il fallait accepter littéralement cette assertion. La science a
prouvé que le corps de l’homme est formé d’éléments terrestres et que l’homme, physiquement et
matériellement, tire son existence des éléments négatifs de la terre ou autrement dit, ainsi que le dit la
Genèse, qu’il est formé du limon de la terre et pourrait être comparé à une image d’argile, dont le sculpteur
serait Dieu.
Dans une de nos premières communications, nous avions établi une comparaison entre un corps
sans vie et celui d’un homme couché et endormi. Quelle était la différence ? D’un point de vue strictement
objectif, les deux corps étaient semblables : les mêmes organes, les mêmes formes matérielles se trouvaient
dans les deux, en chacun d’eux il y avait le courant vibratoire de l’esprit dans la matière. Cependant il y avait
de la vie en l’un et cette vie n’était pas dans l’autre. Dans l’un la respiration était manifeste, elle n’était plus
dans l’autre. Vous aviez aussi remarqué un principe immatériel en l’un, principe qui était absent dans l’autre
et votre conclusion fut que l’âme avait quitté le corps sans vie.

Troisième cercle communication n° 1 5


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De ces faits vous aviez tout naturellement déduit que selon les lois ontologiques, la vie, l’âme et le
souffle entretiennent une relation. De la même manière, plus tard dans votre étude des doctrines
rosicruciennes vous avez réalisé qu’il existe une étroite relation entre la respiration et l’aura psychique, c’est-
à-dire entre la respiration et le corps psychique de l’homme.

Cette relation est clairement établie dans les écrits des anciens philosophes et des mystiques, depuis
l’aube même de la civilisation. Si vous vous référez aux langues les plus anciennes, au Zend-Avesta, à la
langue des Atlantes et à celles qui les ont suivies, comme le sanskrit, le grec, le latin et nombre d’autres
langues très anciennes, vous constaterez que les mots Âme, Respir ou Souffle de Vie sont synonymes, qu’ils
possèdent la même racine. Vous verrez aussi que lorsque les instructeurs les plus évolués des anciennes
peuplades désiraient exprimer la qualité animique de l’être, ils se servaient du même mot que pour indiquer
le souffle et l’âme comme quoi ces anciens philosophes savaient qu’il existe une relation entre l’existence
même de l’homme et sa respiration.

Par exemple, les stoïques affirmaient que le principe divin, ou cause première de l’univers même
était le Pneuma, ou Souffle de Dieu, qui pénètre en toutes choses. Ce souffle se manifestait dans la matière
par une série de lois créatrices, ce qui correspond à ce que les rosicruciens désignent comme l’Esprit. Ces
lois sont devenues les lois physiques qu’étudie la Science. Dans l’homme, ce Souffle, encore appelé Logos,
(ce qui signifie « la Loi »), est devenu l’âme, qui anime l’homme au sens spirituel.

Mais, même si vous vous accordez à reconnaître que l’âme et le Respir, ou Souffle, sont en étroite
relation, d’une façon concrète, vous n’avez pas encore découvert grand chose concernant cette âme. Vous
pouvez seulement espérer arriver à connaître l’âme. Vous ne pouvez rien exiger en ce domaine, car elle est
cette partie de vous-mêmes qui demeure étrangère à votre vie matérielle et objective. Puisque les
connaissances que vous pouvez acquérir ne peuvent être basées que sur les perceptions de nos sens objectifs,
vous ne pouvez percevoir l’âme que subjectivement, en son essence, par ses manifestations.

Ce que vous découvrez en premier lieu, c’est sa nature divine. Vous pouvez être sûrs qu’elle vous
vient de Dieu, conçu comme le divin pouvoir, l’intelligence qui anime tout l’univers. Vous comprenez
facilement que l’âme est partie intégrante de cette intelligence, de ce pouvoir. Dieu et l’Âme sont divins
parce qu’ils représentent la cause première, suprême et originel principe de toute création. Pour les
rosicruciens, tout ce qui est suprême et infini renvoie à la cause première, et est par conséquent divin.
Autrement dit, l’âme de l’homme fait partie de la Divinité.

CONCEPTIONS ANTIQUES DE L’ÂME

Pour poursuivre sur ce sujet de l’âme, il a été dit que la doctrine religieuse des Égyptiens, fertile en
théories et en explications relatives à l’existence spirituelle et physique de l’homme, ne contenait rien qui
puisse être interprété comme une croyance en l’existence ou en la possibilité d’une âme. Ceci n’est vrai que
pour les croyances ou les principes religieux du peuple mais s’avère inexact en ce qui concerne les doctrines
ou les croyances de plusieurs cultes religieux qui existaient en Égypte vers 1500 avant l’ère chrétienne et
plus tard. Ces cultes ou mouvements religieux furent les précurseurs de tous les cultes modernes et des
sociétés secrètes de nature semi-religieuse ou philosophique, et dans leurs cérémonies ou rites particuliers,
qui ont été copiés ou adoptés de nos jours, on trouve de nombreuses preuves non seulement de la croyance
en l’âme, mais aussi d’une compréhension profonde de son origine, de sa nature et de ses buts. En fait, les
égyptiens cultivés reconnaissaient nettement la dualité de l’être humain.
Sa nature intérieure, ou divine, autrement dit, son âme, était connue sous le nom de Ba. Elle était
représentée sous la forme symbolique d’un oiseau, qui évoquait l’envol de l’âme dans l’éternité, après la
mort physique. Parfois, l’âme était aussi symbolisée par la fleur de lotus, qui fleurissait dans les riches terres
alluvionnaires de la vallée du Nil.

Dans les cultes orphiques, au VIème siècle avant l’ère chrétienne, l’âme était considérée comme un
élément divin qui se développait par le moyen des expériences terrestres. La doctrine de cette école déclarait
que « l’âme humaine est une partie de l’âme divine universelle, pour laquelle le corps (de l’homme), dans
son état mortel et limité, n’est pas un organe convenable, sinon une tombe ou une prison. L’existence

Troisième cercle communication n° 1 6


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continuelle de l’âme dans le corps est le châtiment des péchés d’un état antérieur ». Les principes et les rites
orphiques tendaient à établir une croyance en l’homogénéité de toutes choses vivantes, en la doctrine du
péché originel et en la transmigration des âmes. John Milton Wade, dans son ouvrage sur « Les Lois Secrètes
des Rites Orphiques » écrit : « Il était enseigné que l’âme était emprisonnée dans le corps animal terrestre,
pendant un laps de temps suffisant pour lui permettre d’atteindre la perfection au prix d’épreuves,
d’expériences et d’états matériels et terrestres. Lorsque l’âme avait atteint la perfection désirée, elle était
libérée du cercle des générations et il n’était plus nécessaire pour elle de répéter ces expériences et ces
épreuves et d’être à nouveau emprisonnée dans un corps humain. A la fin de ce « cercle » et de son
évolution, elle redevenait pure et retournait à sa divine source, comme avant son premier emprisonnement ».

Un examen des plus anciens ouvrages des premiers philosophes montre que la croyance en l’âme
faisait partie des principes de la culture primitive. En outre, la croyance a toujours existé, dans presque toutes
les doctrines philosophiques, religieuses ou mystiques, des temps primitifs comme des temps modernes, que
l’âme est d’essence divine, qu’elle entretient une vague relation avec le premier souffle et qu’elle n’est que
temporairement associée avec le corps physique. On retrouve cette pensée dans les écrits de Cléanthe, le
philosophe stoïcien, né à Assos en Troade vers 301 avant l’ère chrétienne qui prétendait que le soleil était la
demeure de Dieu, et que de cet astre émanait la divine essence-même de Dieu. Cette âme emplissait tout
l’espace dont des segments inséparables entraient dans les corps humains qui étaient nés sur terre. L’essence
de l’âme, ou Dieu-Soleil, était le feu vivifiant, un éther de l’univers, émanation « du Dieu intelligent et
prévoyant ». Cléanthe ajoutait une idée originale, à savoir que le degré de la vitalité de l’âme après la mort
dépend de son degré de vitalité alors qu’elle vit dans le corps.

L’existence de l’âme humaine étant admise et acceptée comme entretenant une relation avec
l’intelligence, la conscience et la force vitale, vous avez toutes les raisons d’admettre que l’âme est d’essence
divine, que sa source-même est Dieu, et que son existence continue après qu’elle a quitté le corps. Si ces
principes concernant l’âme humaine sont acceptés comme raisonnables, logiques et vraisemblables, les
arguments qui en découlent et vont être dans quelques instants développés plaident pour la recevabilité de la
doctrine de la réincarnation.
Il paraît donc impossible d’étudier l’âme sans revenir immédiatement à une étude de Dieu et sans
se demander qui il est, qu’est-ce qu’il est, où il est. Chacun de vous peut y apporter une réponse qu’il
considérera personnellement satisfaisante mais qu’il lui sera certainement presque impossible d’exprimer
verbalement.

LE « DIEU DU COEUR » DES ROSICRUCIENS

L’un des points peut-être sur lequel les Rosicruciens sont universellement d’accord, c’est que Dieu
est impersonnel. La conception que certaines religions proposent de Dieu semble non seulement impossible,
mais également contradictoire, illogique et en complet désaccord avec le plan universel de la création tel
qu’on peut le comprendre.
Dieu étant la cause première, la première expression, le commencement, comment pourrait-il être
de quelque façon personnel, puisqu’il ne peut avoir été limité en forme ou en manifestation ?
À moins d’admettre qu’il n’y ait eu une cause précédente et responsable de la création de Dieu et
des restrictions qui le limiteraient à une manifestation personnelle nous devons plutôt considérer que Dieu,
au commencement, maintenant et à jamais doit représenter l’inconnu, l’inconcevable, l’incomparable, le
pouvoir intelligent qui existe et a toujours existé par sa propre et mystérieuse force. Ceci ne fait pas de Dieu
une incompréhensible Divinité, parce que si nous reconnaissons qu’il est un mystère que nous ne pouvons
définir, nous pouvons cependant dire en restant dans la vérité que nous, rosicruciens, nous connaissons Dieu.

Dieu est partout, dit-on, mais l‘homme ne cherche pas toujours Dieu. La nature magnifique entoure
l’homme, mais celui-ci n’est pas satisfait de toujours voir la nature. Cela peut paraître étrange aux
rosicruciens, mais il est néanmoins vrai que Dieu a, de tout temps, semblé appartenir à quelque église ou
religion. Pour la plupart des hommes, l’idée de Dieu est intimement liée à la Bible ou à quelque religion.
Ceci est tellement vrai, que lors d’un recensement entrepris par un mouvement religieux, on trouva que sur
un millier d’hommes et de femmes ne fréquentant aucune église ou mouvement religieux, dix-huit personnes
seulement admirent s’intéresser à Dieu, à ses oeuvres ou à ses manifestations. Presque tous convinrent avoir

Troisième cercle communication n° 1 7


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entendu parler de Dieu, sans plus. Sur un millier de pratiquants, y compris ceux n’allant à l’église qu’une fois
de temps en temps, tous, sauf quatre dirent qu’ils connaissaient Dieu, qu’ils savaient comment il oeuvre,
puisqu’ils assistaient aux réunions religieuses. En d’autres termes, ces personnes pensaient que la
fréquentation d’une église, ne serait-ce qu’une fois de temps à autre, suffit pour avoir une connaissance de
Dieu, et que ne pas aller à l’église signifie que l’on ne désire pas connaître Dieu. Mais, pour les rosicruciens,
Dieu et l’église sont deux entités séparées et distinctes.

Vous avez sans nul doute remarqué, que dans leurs invocations et leurs chants, les rosicruciens
emploient les mots « Dieu de nos coeurs ». C’est le seul Dieu qu’ils connaissent, qu’ils peuvent trouver dans
les églises comme dans les champs, les temples, les automobiles et les wagons, les montagnes et les vallées...
Il est le Dieu qu’ils comprennent, le Dieu de leur amour le Dieu qu’ils perçoivent intimement, une partie
d’eux-mêmes, le Dieu qui est en eux.

Nous pouvons connaître Dieu par ce qui le distingue, par son caractère particulier. Nous pouvons le
concevoir comme étant inexpression. Nous connaissons les ténèbres, l’obscurité, non pas parce que nous
savons ce qu’elles sont, mais parce que nous savons ce qu’elles ne sont pas. Autrement dit nous connaissons
la lumière parce qu’elle n’est pas l’obscurité et l’obscurité parce qu’elle n’est pas la lumière. En outre, nous
connaissons la lumière parce que qu’elle peut permettre d’accomplir, ce qu’elle fait et comment elle se
manifeste à nous.

Ainsi les rosicruciens connaissent-ils leur Dieu, par ce qu’il est, par ce qu’il accomplit, par ses
manifestations. Nous pouvons percevoir Dieu par les moyens occultes, secrets, immatériels, qu’il nous
révèle. Nous ne pouvons percevoir les vibrations de couleurs par le moyen de notre goût ou de notre ouïe, car
c’est par leur propre agent ou moyen d’expression que nous pouvons en percevoir les subtiles vibrations ;
celles-ci doivent donc être mesurées, perçues et appréciées par leur mode spécial d'appréhension. De la
même manière, Dieu devant nécessairement être un pouvoir, une intelligence infinie et immatérielle de la
nature vibratoire la plus subtile et la plus pure, puisqu’il est la force première qui a créé toutes les autres
forces et les autres énergies, nous devons par conséquent percevoir et apprécier ce pouvoir infini par un
moyen sympathique, harmonisé pour la réception et la perception de vibrations si différentes. Par conséquent
aucune de nos facultés objectives, harmonisées et construites pour la perception de vibrations matérielles, ne
peut appréhender la nature subtile et l’existence de Dieu.

D’autre part vous vous souvenez certainement que nos facultés objectives ne peuvent même pas
percevoir toute la gamme des vibrations des manifestations matérielles. Dès que ces vibrations atteignent une
si haute fréquence, un niveau si pur, si infini par sa nature qu’elles approchent de la pureté des vibrations des
émanations originelles de Dieu, vous ne pouvez plus ni les percevoir, ni les comprendre. C’est ainsi que les
vibrations lumineuses qui dépassent le violet du spectre ne peuvent plus être perçues par nos yeux, par suite
de leur haute fréquence quoique de telles vibrations de couleurs ou de sons s’inscrivent dans les octaves des
manifestations matérielles. Dans ces conditions, comment avec vos perceptions et votre entendement si
limités, pourriez-vous comprendre et percevoir l’essence même de Dieu ?
Dieu doit être essentiellement intelligence et pouvoir. Vous ne pouvez le concevoir autrement.
Vous ne pouvez penser que Dieu ait une forme matérielle, car ce serait non seulement illogique mais inutile
dans le plan universel, car toutes les choses objectives évoluant de la première forme de création, Dieu ne
saurait être conçu sous une forme matérielle grossière telle que nous en connaissons sur ce plan terrestre. Le
pouvoir créateur émanant de Dieu, à l’origine, doit être de la haute et infinie fréquence de vibrations et de la
nature de ce que nous trouvons au commencement de toute création et de tout pouvoir. Par conséquent,
l’intelligence et le pouvoir de Dieu doivent être d’une nature qui se situe au-dessus et au-delà de la nature
matérielle pour laquelle nos facultés objectives ont été créées.

Mais nous avons un corps ou une conscience psychique, subjective, qui a été créée ou qui existe en
nous pour la perception et la compréhension de ces plus hautes vibrations qui ne sont pas celles du monde
objectif et c’est avec cette conscience subjective, cette intelligence subtile, en harmonie avec les plus hautes
vibrations et tout ce qui est divin, que vous devez comprendre Dieu. Ainsi vous voyez que vous ne pouvez
concevoir Dieu que par votre être psychique, par votre conscience psychique, et de cette façon, Dieu, tel que
les rosicruciens ou les vrais mystiques parviennent à le connaître, est un Dieu de la conscience infinie, de la
compréhension subjective, une intelligence et un pouvoir infinis qui ne peuvent être vus, perçus et connus
que de cette seule et unique manière. Pour alimenter votre réflexion à ce sujet, il est bon de rappeler ce que
disait Spinoza, ce grand philosophe rosicrucien : il affirmait que lorsque l’homme prend conscience de lui-

Troisième cercle communication n° 1 8


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même, c’est-à-dire lorsqu’il se rend compte de sa propre existence, perception que son âme lui rend possible,
alors Dieu se réalise en lui, parce que l’être réel en l’homme est l’être de Dieu lui-même. C’est ce principe
que développent les inspirantes paroles des officiants de notre rituel symbolique de réflexion commune.
L’âme se définit alors comme le moyen, la conscience harmonisée par lesquels nous pouvons
percevoir et comprendre Dieu.

EXPRESSIONS DE L’ÂME

L’analyse que vous menez de la nature et des buts de l’âme humaine vous conduit à comparer
maintenant ce que l’on considère comme ses qualités et ses attributs, et d’opérer pour ce faire une distinction
entre les termes suivants, ou attributs de l’homme : Caractère - Personnalité - Âme.
Les enseignements rosicruciens sont clairs et définis à cet égard, et permettent de mieux
comprendre ce qu’est l’individualité.

Le caractère est tout à fait distinct de la personnalité. Le Dr. A. Alder de Vienne dans son étude sur
la psychologie individuelle comparée, déclarait : « Si les diverses aptitudes ou tendances de l’individu,
contribuent à la formation de la personnalité, dans un but déterminé, alors nous pouvons considérer chaque
manifestation de la vie, comme si dans son passé, dans son présent et son avenir, il y avait des traces d’une
idée directrice et prédominante. cette idée directrice et prédominante qui est réellement une idée complexe,
ou « unité de personnalité », est le caractère en l’homme. Je veux dire par là que le caractère d’un individu
est la manifestation idéale de la personnalité en formation. »

On peut dire que le caractère est « fait » ou en « formation » de la même manière que le philosophe
grec Héraclite déclarait que la matière est en perpétuel devenir. Le caractère peut toujours être modifié et ne
sembler jamais achevé ou parfait, car une seule expérience, si brève soit-elle, dans la vie, peut toujours venir
le modifier ou l’affecter. La personnalité est cette représentation de chaque être qui est soumise aux diverses
expériences de la vie qu’elle analyse et assimile, tandis que le caractère est inspiré par les leçons tirées de ces
mêmes expériences, qui le forment et le font évoluer vers un idéal de vie. Le Dr. Adler disait avec raison que
chaque manifestation de la vie - tout acte de commission ou d’omission - porte les traces d’une idée
directrice, prédominante. Si cette idée ou cet idéal de la personnalité est comparativement empreint d’un
élément mauvais, grossier, avaricieux, égoïste, immoral, amoral, tyrannique ou de tendance nettement basse
et vile, les pensées et les actes de la personne seront alors en accord avec cet élément. Par contre, si l’idéal
est noble et élevé, les pensées et les actions porteront la marque de cette tendance.

Vous devez noter un autre point très important. Chaque pensée ou chaque acte, qui se trouve en
accord avec l’idéal d’une personnalité, forme son caractère et l’élève d’un degré vers son point de perfection.
Atteindre cet idéal dans toute sa perfection peut naturellement exiger plus que le court laps de temps d’une
existence terrestre, notamment du fait que les idées humaines, en général, se modifient ou se perfectionnent
de jour en jour, cette versatilité rendant plus difficile la réalisation de l’idéal. Nous éprouverions quelque
doute si une personne, au moment de fermer les yeux à cette vie, quel que soit son âge, venait nous dire :
« J’ai atteint un point de développement, mental et spirituel, qui me satisfait pleinement ! ». De même que
l’amour attire l’amour, la personnalité animique et tout développement mental appelle un désir toujours
croissant de s’élever et d’atteindre un plus haut degré. Les idéaux de notre enfance s’effacent lentement ou se
modifient au fur et à mesure que nous avançons en âge et ceux de notre maturité se modifient lorsque
s’approche la vieillesse.
Il s’ensuit que le caractère est toujours en formation. Il évolue selon un rythme plus ou moins
rapide, selon nos expériences, nos épreuves et il va toujours de l’avant. Le caractère idéal auquel nous
aspirons est comme un guide ou un porte-drapeau dans les pas duquel nous voudrions marcher.

C’est parce qu’elles vous obligent à progresser vers cet idéal, que les expériences et les épreuves de
cette vie sont constructives et bénéfiques. Chaque fois que l’intégrité de votre caractère ou la loyauté envers
vos principes sont éprouvés, et que vous triomphez d’une potentielle faiblesse ou du mal, alors votre
caractère en ressort fortifié, avec un supplément de confiance en soi, de force mentale et spirituelle, source
de joie qui vous communique un nouvel élan pour l’accomplissement de l’idéal auquel vous aspirez.

Troisième cercle communication n° 1 9


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Par contre, tout échec pour vaincre la tentation, chaque faux pas ou chute sur le sentier qui mène à
l’idéal, peut retarder pour un temps le progrès, mais les leçons apprises, les expériences enregistrées dans ce
qui constitue les archives de la personnalité, la force qui peut être acquise pour surmonter de semblables
tentations futures, aussi bien que le prix, qui inévitablement, devra être payé en vertu de la « loi de
compensation », peuvent transformer ces échecs ou ces chutes en de puissants moyens d’aide pour la
réalisation de l’état de perfection désiré.

Cependant, lorsque les obligations raisonnables, que l’idéal a imposées en vue de la formation du
caractère, sont délibérément violées, lorsque consciemment, l’on choisit la voie mauvaise, lorsque après
avoir entendu la voix de la conscience, le code établi par l’idéal est abandonné, lorsqu’en toute connaissance
de cause l’on se refuse à relever le défi de la tentation, alors, et alors seulement, l’évolution du caractère est
retardée, la force morale et la confiance sont ébranlées et affaiblies, et l’évolution de la personnalité
animique est différée.
Lorsque toutes les tendances d’une personne la portent vers le mal, une impulsion pour faire
quelque chose de bien, habituellement, soulève en elle une opposition et la détermination de ne pas se laisser
aller vers ce bien, opposition et détermination aussi fortes et aussi logiques que lorsqu’une personne aux
tendances nobles se voit tentée de faire le mal.

Si un caractère mauvais, qui s’abandonne consciemment et constamment à ses mauvaises idées,


reçoit parfois une impulsion à faire le bien, à faire une action noble en complet désaccord avec la sorte
d’idéal qu’il nourrit constamment, cela prouve que « dans le coeur de chaque homme il y a une étincelle
divine », que l’âme humaine est essentiellement bonne et qu’elle a tendance sinon le désir de manifester une
nature noble, bonne et divine

C’est la volonté humaine qui contrecarre les tendances naturelles, les impulsions fondamentales et
essentielles de l’âme qui portent à la noblesse plutôt qu’à la bassesse, à la bonté plutôt qu’à la méchanceté, à
l’honnêteté plutôt qu’à la malhonnêteté. Sur un plan psychologique et psychique vous comprenez alors
pourquoi celui qui s’efforce vers les plus hauts accomplissements, qui pense généreusement et avec bonté,
qui agit noblement, éprouve un étrange sentiment de paix et de bonheur. Une telle personnalité, dotée d’un
tel caractère, est psychiquement et cosmiquement en harmonie avec les forces constructives et harmonieuses
de la nature. Pour elle, la nature tout entière semble bonne. Le souffle du vent, la pluie, la neige, le soleil, la
verdure, les arbres, les fleurs, les chants des oiseaux, tout comme le sourire d’un enfant, lui apparaissent
comme autant de merveilleuses manifestations de la nature. Elle en perçoit la grandeur, la noblesse, la joie et
l’harmonie et elles lui sont une source d’inspiration.
Le caractère est donc ce qui constitue pour chacun son code conscient de pensées et d’actions,
d’émotions et de pratique journalière, que la personnalité a petit à petit établi, et dont les traits particuliers
agissent et stimulent comme un idéal.
Vous devez vous rappeler aussi que si ce code, cet idéal vers lequel l’homme progresse, peut être
consciemment perçu, les actes qui portent vers cet idéal peuvent être commis inconsciemment. Chez celui
dont le caractère est noble, qui poursuit un noble idéal, la tendance à agir, à penser noblement, à estimer la
noblesse elle-même, est très souvent inconsciente et ne nécessite pas l’intervention de la volonté. Il lui parait
naturel, en toute occasion, de choisir la manière la plus belle et la plus digne d’agir, et n’a aucun effort à
produire pour cela, car il suit la ligne de moindre résistance pour faire ce qui est bon, noble et divin.

De même, chez la personne dont les tendances sont mauvaises, le code subjectif modèle
inconsciemment les pensées et les actes. On ne peut guère la blâmer pour ses mauvaises inclinations, pas
plus que pour son apparente indifférence aux résultats de ses actes, car son attitude n’est qu’un abandon
inconscient, une soumission logique au code qu’elle a adopté. Pour elle, le mal est aussi logique, aussi
normal et aussi facile à pratiquer que la bonté l’est pour un caractère noble.

Ceci nous permet de considérer le méchant et ses actes sous un angle particulier. Nous entendons
souvent dire que certaines personnes ne devraient pas être louées de leurs bonnes pensées ou de leurs bonnes
actions, car elles n’auraient logiquement pu agir autrement dans la mesure où elles n’ont fait qu’agir selon
une tendance presque inconsciente. Ce qui est vrai pour elles l’est certainement aussi pour celles qui sont
esclaves d’un idéal dévoyé. D’où il ressort que les punir de leurs erreurs est aussi absurde que d’élever un
monument pour chaque belle action accomplie par un noble caractère. Nous devons, dans les deux cas, rester
équitables et cohérents dans notre jugement.

Troisième cercle communication n° 1 10


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Ceux qui ont érigé et idolâtrent de faux dieux, qui ont opté pour des règles de vie avilissantes ou
crapuleuses, sont simplement hors d’harmonie avec la nature et souffrent généralement davantage dans le
progrès qu’ils font vers leur but erroné, que nous ne pouvons les faire souffrir par une punition mentale ou
physique. Ils peuvent même ne pas se rendre compte de leur souffrance tant mentale que physique. Ce serait
ignorer la phase psychique de leur nature humaine et le but des leçons apprises et des expériences vécues qui
restent emmagasinées dans les « archives » de leur personnalité, que de supposer que leur souffrance de la
manière dont elle est éprouvée, est moins effective qu’un châtiment ou qu’elle peut être moins instructive
parce qu’elle n’est pas perçue consciemment par le cerveau ou les facultés objectives.
Vous devez donc comprendre que votre caractère est ce que vous le faites, selon votre
compréhension, votre éducation, vos expériences et selon le degré d’harmonie dans lequel vous vivez. Vous
devriez éprouver de la compassion plutôt qu’un sentiment de réprobation pour ceux que leurs mauvaises
tendances portent vers le mal, car celles-ci proviennent d’une mauvaise compréhension ou d’un manque de
développement. Il serait préférable de les diriger et d’essayer de les remettre en harmonie avec les lois
naturelles plutôt que de les condamner et les punir. Une violation consciente et volontaire des principes
cosmiques résulte d’une déformation de la personnalité qui devrait recevoir un traitement mental et subir un
redressement éducatif jusqu’à ce que son raisonnement soit mieux équilibré. Comme nous l’avons déjà dit
précédemment, la personne qui jouit d’une noble nature, d’un caractère fort, est généralement en harmonie
avec les forces cosmiques et elle pense et agit en accord avec les divines injonctions de son âme. Elle n’a pas
de mérite à suivre une voie idéale puisque toutes ses tendances l’inclinent vers le bien. C’est pourquoi il n’y
a pas lieu de la glorifier ou de lui faire miroiter l’espoir d’une récompense autre qu’une divine paix et un état
ineffable d’harmonie.

INDIVIDUALITÉ ET PERSONNALITÉ

Vous aller maintenant établir la différence entre la personnalité et l’individualité que l’on a trop
souvent le tort de confondre, ces deux termes ayant parfois la même acception. Il y a cependant une réelle
distinction entre les deux. Si nous consultons une encyclopédie nous lisons que la « personnalité est ce qui
est propre à la personne, qui la caractérise et la distingue » tandis que l’individualité « est ce qui constitue
l’individu et fait qu’il jouit d’une existence propre ». Considérons maintenant ces définitions à la lumière de
ce que le mystique connaît de la personnalité.
La personnalité ne se rapporte ni seulement, ni même partiellement à l’expression physique ou à
l’apparence matérielle. La personnalité peut être révélée par les vêtements que l’on porte habituellement, par
des manières particulières ou au contraire être justement voilée par ces mêmes attributs extérieurs. De même,
la maison, avec ses meubles, son ambiance, les livres entreposés sur les rayonnages de la bibliothèque, les
amis que l’on y invite, les passe-temps ou les plaisirs auxquels on s’adonne peuvent révéler ou voiler la
personnalité du maître de maison. La personnalité est cette qualité subtile de l’être intérieur qui parfois se
révèle par des éléments matériels de la manifestation humaine sur terre, considérés comme caractéristiques et
regroupés sous le nom d’individualité. Cette individualité relève exclusivement du domaine matériel. Elle
constitue cette manifestation extérieure de la personnalité à laquelle il faut ajouter, l’éducation, les habitudes,
la manière de penser, les croyances. C’est le vêtement que vous portez pour cacher la nudité de votre corps et
de même que vous changez de vêtement, vous pouvez changer aussi cette expression individuelle de temps
en temps, selon les occasions et, ce qui est triste à dire, selon les changements de la mode. Pour poursuivre
cette métaphore, on pourrait dire que la personnalité est le corps nu sous le vêtement variable de
l’individualité.

Cependant c’est à la personnalité de l’homme, encore appelée « personnalité animique » que vous
allez à nouveau accorder toute votre attention, car c’est elle la plus affectée par les existences terrestres et par
les réincarnations de l’âme. La réincarnation de l’âme a pour but l’évolution de la personnalité animique afin
que celle-ci parvienne à un certain niveau de perfection. Les leçons qu’elle apprend au cours de son
évolution ne servent à l’homme que par le moyen de la personnalité sous laquelle il se manifeste dans chaque
incarnation, En peu de mots, on pourrait dire que la personnalité est la conscience de la manifestation de
l’âme, tout comme l’individualité est l’expression du cerveau du corps physique.

Le principal élément de la personnalité est ce qui constitue la réserve de la mémoire, où sont


emmagasinés tous les souvenirs recueillis par l’âme. Si vous admettez ou si vous croyez fermement que les
leçons apprises aujourd’hui peuvent vous servir demain, dans une année ou dans dix ans, vous devez

Troisième cercle communication n° 1 11


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admettre aussi que la mémoire possède sa réserve où sont emmagasinés certains faits, certaines expériences,
des images, des impressions. Le matérialiste considérera cette mémoire avec son éventuelle réserve comme
une faculté du cerveau, une de ses fonctions, que c’est une réalité physique associée à une partie de la
conscience ou à une « âme inconnaissable ». Il fera remarquer l’indiscutable fait qu’un coup asséné sur la
tête, ou un caillot de sang dans le cerveau supprimera le souvenir d’impressions passées. De la même
manière, ce coup violent sur la tête aurait pu tout autant affecter ou annihiler tout désir de boire et de manger.
Cependant, dans ce cas, le matérialiste lui-même ne pourrait pas prétendre que la blessure au cerveau a
supprimé ou détruit complètement la faim ou la soif.

Si vous admettez l’existence possible de cette réserve de la mémoire, où tous les faits ou les
impressions dont vous avez eu conscience sont emmagasinés pour pouvoir éventuellement être utilisés, il ne
reste qu’un très petit pas à franchir pour admettre également que cette archive secrète, temple des
expériences, réceptacle des plaisirs et des peines, école des leçons apprises avec ses sympathies et ses
antipathies, cette encyclopédie des faits, cette cour de justice et de jugement, ce tribunal des décisions entre
le bien et le mal, cette combinaison d’impressions enfin, constitue en chaque existence la personnalité de
l’être humain.
La question qui peut maintenant se poser à notre esprit est de savoir si après la transition d’un être
humain et pendant le séjour de son âme sur le plan divin, celle-ci perd son identité ou tout au moins son
entité ? Si, en revenant sur le plan divin, cette âme retourne à sa source et fait à nouveau partie de l’âme et de
l’esprit cosmiques, il peut sembler que l’individualité de l’être doive s’y fondre à tel point que sa
personnalité propre soit totalement perdue. S’il en est ainsi, qu’advient-il alors de cette personnalité et
comment peut-elle continuer à évoluer, à se réincarner ?

Ce qu’il ne faut pas oublier, c’est que l’âme ne perd jamais son intime liaison avec l’âme cosmique,
même lorsqu’elle réside dans le corps physique sur le plan terrestre. Elle n’est jamais séparée de l’âme
Cosmique mais en fait toujours partie en tant qu’essence vibratoire. C’est le caractère vibratoire de cette âme
qui permet la mise en harmonie, la communion avec le cosmique, ce qui est démontré en tant de
circonstances. Si l’âme qui réside en l’homme n’était pas de tout temps une partie de l’âme Cosmique, elle
ne pourrait fonctionner comme elle le fait.
L’air que nous inspirons dans nos poumons fait toujours « un » avec l’air du cosmique. Il a été
prouvé scientifiquement qu’il est impossible de garder dans les poumons une quelconque quantité d’air,
parfaitement isolée de l’atmosphère ambiante. Celle-ci qui exerce une forte pression sur le corps et entre par
la bouche, les narines et les pores de la peau, est toujours en contact avec l’air des poumons. Il en est de
même de l’âme. De par sa nature hautement vibratoire, une portion de l’âme peut très bien résider à
l’intérieur du corps et cependant maintenir sa liaison psychique vibratoire avec l’âme cosmique.

Comparez l’âme cosmique avec un autre phénomène de nature vibratoire : la lumière blanche
venant du soleil est constituée en fait par de nombreuses couleurs qui se fondent toutes en la couleur blanche
et lorsqu’on les regarde ainsi combinées seule la lumière blanche est perceptible. Cependant, il est possible
d’isoler bon nombre des couleurs composant la lumière blanche à l’aide de prismes ou simplement du verre
coupé à angles vifs, qui décomposeront le rayon de lumière blanche en ses couleurs élémentaires. Le spectre
parfait de la lumière du soleil vous montrera des couleurs de toutes nuances, natures et intensités, chacune
d’elles se fondant graduellement dans la nuance contiguë sans discontinuité, et cependant chaque couleur
peut-être distinguée de ses voisines immédiates sauf pour certaines couleurs du spectre que l’oeil humain
ordinaire ne peut voir.

Prenez le spectre solaire et isolez une couleur qui sera par exemple le jaune. Vous percevez une
couleur distincte, une entité. Si vous replacez ce jaune dans le spectre, il conserve toujours sa personnalité
distincte pendant qu’en même temps il se fond dans la nuance citron d’un côté et orange clair de l’autre. Ce
jaune ne perd pas sa personnalité, ou son entité, parce qu’il est revenu à sa place et fait à nouveau partie d’un
tout.
Chaque âme, avec sa personnalité, est comparable à une teinte élémentaire, à une nuance de
couleur distincte dans le spectre. Tout comme, dans le spectre solaire, on pourrait extraire plus d’une
centaine de diverses teintes de jaune, chacune différente, mais chacune faisant néanmoins partie du spectre
complet. De la même manière, en ce qui concerne l’âme humaine et de sa connexion au cosmique, des
millions d’entités peuvent être isolées, en apparence séparées ou distinctes de l’âme cosmique, tels les
segments d’un grand cercle où chaque segment appartient néanmoins au cercle intégral.

Troisième cercle communication n° 1 12


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Quand une âme retourne au plan cosmique ou divin, elle doit se fondre naturellement dans l’âme
totale, mais il n’est pas indispensable qu’elle perde son identité pour ce faire.
Qu’est-ce qui rend la couleur jaune différente de la bleue dans le spectre solaire ? Ces deux
couleurs y sont largement séparées, beaucoup d’autres teintes les séparent. Toutes deux cependant, le bleu et
le jaune, comme toutes les autres couleurs, sont faites de la même chose : de vibrations. La différence entre
le jaune et le bleu n’est pas la différence de la chose en soi, mais la différence dans ses manifestations par
l’intermédiaire de ses vibrations. La preuve que le jaune et le bleu sont faits de la même chose, qu’ils sont
exactement de même essence, c’est le fait que lorsque toutes les couleurs se combinent, elles forment la pure
lumière blanche, elles s’y fondent toutes harmonieusement, sans heurt, ni discordance. Seules les choses
partageant une même essence et elles seules, agissent ainsi. Mais c’est seulement lorsque vous permettez à la
lumière blanche de se manifester par l’intermédiaire d’un élément matériel terrestre, prisme de verre ou tout
autre corps réfringent, que les différentes personnalités de ce spectre apparaissent. C’est alors que vous
découvrez chacune d’elles séparément. Le jaune et le bleu ne perdent jamais leur personnalité, quelle que
soit la façon dont vous les combinez. Chacune d’elles est toujours là, toujours prête à se manifester comme
entité séparée.

Harvey Spencer Lewis s’aida d’une inspirante analogie pour étayer la doctrine rosicrucienne
concernant l’âme humaine, en s’appuyant sur les progrès accomplis à son époque par l’art
cinématographique qui commençait à filmer en couleurs naturelles. Comment cela était-il devenu possible ?
Simplement grâce au fait que les couleurs ne perdent pas leur personnalité lorsqu’elles sont combinées
principe sans lequel il eut été impossible de réaliser des photogrammes couleur. Ainsi, dans le cas de l’herbe
verte, on conviendra aisément que le vert, sous toutes ses formes, est la combinaison de deux autres
couleurs : le bleu et le jaune. Les diverses teintes de vert dépendent en premier lieu des proportions
respectives de jaune et de bleu mélangés. L’observation du vert pourrait laisser penser qu’il s’agit d’une
couleur simple alors qu’il s’agit en fait, comme il vient d’être dit, d’une couleur composée.

Lorsqu’on filme l’herbe verte et qu’on en projette l’image sur l’écran, il n’y a pas de couleur verte
sur la pellicule mais les deux couleurs composantes, bleu et jaune, ont été filtrées et ce sont elles que nous
avons sur le film au lieu du vert ; on ne pourrait pas les photographier autrement. Mais les lentilles du
projecteur envoient les deux couleurs sur l’écran de telle façon qu’elles y semblent à nouveau confondues, et
les nerfs de la rétine les mélangent encore mieux, formant ainsi le vert. Cependant, la nature n’est pas
trompée comme l’est notre conscience des choses. Elle opère une distinction entre la réalité dans l’esprit et la
réalité matérielle, autrement dit entre l’actualité et la réalité, comme il vous a été expliqué dans une
précédente communication. La conscience réalise la couleur verte, dont on découvre, dès qu’on essaye de la
photographier, de l’analyser, de découvrir sa personnalité, que ce n’est pas une personnalité simple, mais
double. Donc, quelle que soit la façon dont se combinent les couleurs bleu et jaune pour perdre leur
personnalité, l’utilisation de filtres colorés comme dans la photographie couleur ou encore d’un prisme
comme dans le procédé Technicolor, fait émerger du vert les personnalités du jaune et du bleu, qui se
montrent distinctement et proclament leur existence en tant qu’entités distinctes.

De même, l’âme humaine reste distincte avec sa personnalité qu’elle ne perd jamais, tandis que son
essence appartient toujours à l’âme cosmique. Dans les pages précédentes, on a fait la distinction entre la
personnalité, le caractère et l’âme. Si vous comparez l’essence de l’âme aux couleurs contenues dans la
lumière blanche, vous avez une idée très nette de toute la question. La vibration de la lumière solaire est
l’essence de la lumière qui reste la même pour toutes les couleurs. Ainsi, il n’y a essentiellement aucune
différence entre du jaune et du bleu. Mais, alors que cette essence reste toujours la même, il y a une
différente personnalité ou expression extérieure pour chaque couleur. Il en est de même de l’âme, dont
l’essence est la vibration divine émanant de l’esprit divin par la puissance vibratoire du Noüs. Cette essence
se manifeste en millions d’expressions représentant chacune une personnalité, et qui ne saurait être perdue
par le fait que l’essence des personnalités se fond dans une âme cosmique intégrale.

Ainsi, sur le plan Cosmique ou Divin où toutes les âmes se fondent en leur essence, les
personnalités sommeillent-elles, prêtes à se manifester à chaque occasion possible. Les personnalités de
l’âme ne peuvent se manifester que par quelque moyen objectif, conscient, par quelque canal d’expression
sur le plan terrestre. Ceci explique pourquoi peuvent se produire beaucoup de manifestations singulières à de
soi-disant séances spirites ou encore lorsque nous permettons à nos corps physiques d’entrer en communion
harmonique avec le Cosmique.

Troisième cercle communication n° 1 13


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BUTS DE L’ÂME

Si la science se refuse à reconnaître l’âme ou même à admettre qu’elle peut exister en l’homme,
cela n’a aucune importance pour le mystique et ne devrait revêtir aucune signification pour le penseur
sincère. Le savant qui, froidement et délibérément, exhorte ses élèves à écarter la possibilité d’une âme, ou
qui les avertit que la science ne tolère aucune discussion sur cette possibilité, peut être le même homme qui,
dans ses heures inquiètes de méditation, d’étude ou de réflexion, chez lui ou dans son laboratoire, trouve une
certaine joie et un encouragement en cette croyance grandissante que dans le corps existe un élément divin et
immortel.

Nombre de savants modernes qui, dans leurs laboratoires, dans leurs discussions ou dans leurs
recherches sur des phénomènes de toutes natures, se refusent à parler de l’âme, en viennent à convenir, avec
Spinoza, hors de leur domaine scientifique, que « la conscience, la pensée humaine ne peut être entièrement
détruite avec le corps, et qu’il y a en elles quelque chose d’éternel ». Le même Spinoza ajoutait encore : « Et
ce quelque chose appartient à l’essence de la conscience ; il est conçu par une certaine éternelle nécessité,
par l’essence même de Dieu. »
Platon exprimait la même idée en ces mots : « De la même façon évidente que l’âme de l’homme
est liée par ses sens à la vie présente, elle est aussi manifestement attachée à Dieu et à l’éternité par la
raison, par les conceptions, par toutes les conclusions et les efforts de cette même raison. »
Ainsi l’esprit humain non seulement conçoit l’existence d’une âme, mais la dualité de l’existence
terrestre de l’homme découle évidemment de l’admission de ces conceptions relatives à l’Âme. Après mûre
réflexion, il est impossible de concevoir que l’homme possède une âme sans convenir en même temps que sa
manifestation sur la terre se fait sous la double forme d’un corps et d’une âme, d’une forme matérielle
enfermant l’immatérielle. Considérant l’âme comme la partie séparée et immatérielle de la dualité humaine,
la pensée en vient, tout naturellement, à concevoir cette entité immatérielle comme étant immortelle, divine,
comme une émanation de Dieu.

Dans l’étude de toute philosophie basée sur un examen approfondi de l’existence spirituelle et
mentale de l’homme, nous notons que la conscience est associée, comme attribut, à l’âme. Logiquement, le
cerveau ne fait partie du corps de l’homme que si nous admettons que la conscience est un attribut de l’âme.
Cette distinction entre le cerveau et la conscience devient apparente au fur et à mesure que nous étudions les
activités mentales des êtres humains et, avec Spinoza et quantité d’autres penseurs prudents et impartiaux,
nous sommes d’accord que la conscience humaine ne peut être complètement détruite avec le corps.

Si l’attribut divin qu’est l’âme, entrait dans le corps de chaque nouveau-né, venant directement du
royaume de Dieu, inexpérimentée en ce qui concerne les choses de la terre, sans connaissance d’aucun des
problèmes de l’existence matérielle, puis au moment de la mort, retournait aux célestes régions pour y
demeurer éternellement, alors les raisons d’être de l’âme poseraient un problème complexe au point d’en être
irrésoluble. Vous vous souvenez d’avoir lu dans les pages précédentes que d’un point de vue matérialiste et
chimique, l’âme n’est pas nécessaire au nouveau-né pour le maintien de sa vie. Elle doit donc avoir quelque
autre fonction que celle de la vitalisation du corps.

Si l’âme, dans chaque corps, à chaque incarnation, est une entité séparée, « un nouvel élève » placé
dans ce corps pour y subir les tribulations et les expériences de la vie pour la première fois, et si après avoir
subi les épreuves d’une incarnation, en avoir appris les leçons, elle s’en va dans un lieu ou bien se trouve en
état d’attente indéfinie du jour de jugement, alors l’évolution possible des attributs de chaque âme
commencerait à sa venue dans le corps, au moment de la naissance, et se terminerait pour toujours au
moment de la mort de ce corps.

Pouvez-vous imaginer que de si courtes périodes d’évolution et de développement de la


personnalité, pour des millions et des millions d’âmes individuelles, toutes attendant le jugement dernier,
serviraient à quelque dessein pratique, pour l’homme et pour Dieu ? Cette conception ne vous semble-t-elle
pas en contradiction avec le plan constructif de Dieu et de la nature, tel que vous pouvez l’observer dans tout
l’univers ? Devriez-vous conclure que le processus d’évolution observé dans le monde matériel, n’existe que
pour ce seul monde matériel ?

Troisième cercle communication n° 1 14


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Si les attributs de conscience spirituelle et de personnalité de l’âme apprennent, dans un corps


humain et l’espace d’une seule incarnation, toutes les leçons qu’elles ont à apprendre, et parviennent à un
degré quelconque d’évolution, ne devrait-ce pas pour se préparer à de plus grands desseins ou à un meilleur
service par d’autres épreuves ou expériences nouvelles dans des conditions semblables ? Si un élément divin
doit souffrir les épreuves terrestres, ne devrait-ce pas être dans un but qui en vaille la peine ? L’âme divine,
lorsqu’elle est dans un corps humain et en contact avec la dure matière, est réellement exilée et détrônée de
sa sphère et de son royaume surnaturel. Pourquoi devrait-
elle subir l’épreuve du corps humain si ce n’était pas un
dans but utile et pratique ? De même, pourquoi votre
conscience objective serait-elle harmonisée et construite
avec certaines facultés objectives pour percevoir les
impressions objectives si ce n’est pour tirer partie de ces
AME UNIVERSELLE
impressions ? Pourquoi Dieu aurait-il construit les bouts
de vos doigts et votre système nerveux de telle façon que
vous puissiez sentir et souffrir de la brûlure du feu, si
cette expérience n’avait aucune valeur pratique ?

Si l’âme entrait dans le nouveau-né, venant du


AME HUMAINE AME PERSONNALITE domaine spirituel, pour une seule incarnation et, après
une moyenne de quatre-vingts années de souffrances ou
d’épreuves, y retournait pour y demeurer, sans autre
période terrestre, quelle serait pour l’âme l’utilité de cette
expérience de quatre-vingts années ? Les connaissances
que l’âme acquiert pendant son séjour terrestre ont-elles
une valeur ? Les attributs de l’âme, tels que la
personnalité, peuvent-ils évoluer suffisamment en une existence terrestre pour que les souffrances et les
épreuves en vaillent la peine ? N’est-il pas exact que pour la majorité des gens les leçons que peut apporter la
vie ne sont bien apprises qu’à la maturité ou bien après quarante-cinq ans ? Si à cet âge nous avions profité
des leçons de ces mêmes épreuves, la personnalité animique aurait-elle pu avancer son évolution et dans les
dernières années de sa vie atteindre un certain degré de perfection ? Si depuis le berceau jusqu’à quarante ou
quarante-cinq ans, l’âme et son attribut, la personnalité, ont appris certaines leçons et les ont emmagasinées,
peuvent-elles s’en servir et parfaire leur développement à l’âge de soixante-quinze ou quatre-vingts ans ?
Même si vous convenez que l’âme peut avoir accru le développement de sa personnalité au moment où se
termine la vie, à quoi cela aurait-il servi ? Si la perfection, le parfait développement de la personnalité n’est
atteint qu’à la fin de la vie et si ce développement se termine ainsi sans perspective d’utilisation par la suite,
le processus de l’évolution humaine vaudrait-il la peine d’être vécu, et à quoi servirait-il dans le plan
universel de l’évolution ?

Vous devriez réfléchir à ces questions, tout comme le firent les anciens philosophes. Votre progrès
dans la philosophie mystique et votre développement personnel dépendent de la façon dont vous y
répondrez. C’est de cette façon, par la recherche personnelle et par la réflexion, que vous parviendrez à une
connaissance étendue de ces sujets d’importance vitale. Les points d’interrogation qui précèdent jalonnent
une étude, une recherche qui doit finalement vous conduire à la révélation. C’est dans cet esprit que nous
vous demandons comme habituellement de nous faire parvenir un commentaire personnel du mot
« évolution ». Ne vous contentez pas d’une simple synthèse de ce que nos communications expliquent de ce
principe, mais efforcez-vous d’en livrer votre plus intime perception. Nous vous rappelons que l’envoi de
votre prochaine communication reste subordonné à la réception de ce commentaire.

Une réponse à toutes ces questions vient immédiatement à l’esprit : les expériences de la
personnalité animique accumulées au cours des épreuves et des tribulations, durant les soixante-dix ou
quatre-vingts années d’une vie terrestre, pourraient avoir pour but de la préparer aux expériences d’une autre
incarnation.
L’âme qui quitte le corps au moment de la mort pour retourner dans le domaine cosmique emporte
en sa conscience, en sa personnalité et en son caractère, les leçons qu’elle a apprises au cours de ce que nous
appelons souvent « d’amères expériences ». Celles-ci n’ont de valeur et ne peuvent servir à l’âme que
lorsqu’elle se trouve de nouveau dans le domaine spirituel, quelles qu’aient été les études philosophiques ou
autres, le degré d’instruction ou d’éducation sur le plan terrestre, les divers talents, les acquisitions
religieuses, sociales, ou le travail altruiste. Chaque expérience de l’âme sur le plan terrestre la prépare, par la

Troisième cercle communication n° 1 15


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

personnalité en laquelle est incarnée, à mieux surmonter les obstacles sur ce même plan et non sur le plan
cosmique. Certaines personnes pourraient vous faire remarquer que l’âme, sur le plan cosmique, pourrait se
servir de ses expériences terrestres pour aider ceux avec qui, sur terre, elle pourrait entrer en contact. Si cet
argument contient une part de vérité, il ne répond pas complètement à la question, comme vous le verrez plus
tard, dans vos communications et au cours des expériences que vous aurez à pratiquer.

Sans aller jusqu’à se reporter aux vies des anciens maîtres, on remarque parfois des jeunes gens ou
des jeunes filles qui, de bonne heure, et bien avant leurs quarante-cinq ans, montrent clairement que leur
personnalité, reflet de leurs qualités essentielles, a fait de grands pas sur le chemin de l’évolution. Ils
possèdent à l’évidence un rayonnement naturel, une brillante aura et un fort magnétisme personnel qui se
traduisent par des mouvements chaleureux du coeur, par de la tendresse, de la bonté et de la considération
pour leurs semblables. Ils sont altruistes, désintéressés et chaque année leur apporte un plus grand degré de
développement spirituel, un plus grand élan vers le divin, un caractère et une personnalité de plus en plus
marquants. La dernière moitié de leur vie s’écoulera dans un joyeux partage avec autrui des gloires de la
nature et des bienfaits divins. Mais avez-vous remarqué que dans la plupart de ces cas, le développement de
l’âme s’est clairement manifesté dès leur plus jeune âge, et que certains indices attestaient que ces personnes
avaient eu auparavant des contacts avec les problèmes de la vie, qu’elles tiraient parti d’une expérience bien
au-dessus de leur âge ?
Vous ne devez pas manquer d’examiner les faits que révèlent la psychologie et la psychiatrie
modernes dont certaines découvertes font ressortir plus particulièrement certaines lois, dont voici quelques-
unes parmi les plus importantes.
Chaque expérience, grande ou petite, qui dans la vie met à l’épreuve la force morale, les
restrictions volontaires ou les conventions humaines, ou qui fait appel au pouvoir subtil de l’être intérieur et
du raisonnement, apporte en chaque individu une plus grande force dans l’essence ou qualité de ce qui est
désigné comme l’âme. Le développement graduel de ce pouvoir et de ces tendances naturelles de l’essence
animique et du raisonnement, amène l’individu à un plus haut degré d’évolution spirituelle et mentale, et lui
permet aussi un plus rapide progrès en toutes les affaires de ce monde.

Ceci tendrait donc à prouver que le but de l’existence de l’âme dans un corps terrestre, est de
développer en l’homme une entité immatérielle qui tirerait profit de chaque leçon et influencerait l’homme
dans ses pensées et ses actes afin qu’il coopère inconsciemment avec les forces constructives de la nature.
C’est là que réside l’explication de ces réponses extérieures, que sont la culture et le raffinement de
l’éducation, aux problèmes relatifs à la vie en général. C’est là encore que se trouve l’explication du
pourquoi et du comment de certains traits caractéristiques comme les dons et les goûts qui se développent
chez l’individu pour devenir des idées dominantes et des forces inhibitives dans ses pensées et ses actes.

Ainsi le témoignage de la recherche psychologique apporte la preuve que les attributs de l’âme
humaine évoluent lentement, et que cette évolution ne se manifeste pas dans la sphère spirituelle à laquelle
l’âme appartient, mais bien ici, sur terre, alors que l’âme habite le corps ; que l’évolution et le progrès de
l’homme, conscients et inconscients, sont objectivement les résultats naturels du développement subjectif de
ces attributs de l’âme. Une nette réponse à la question du but de l’existence de l’âme et de son utilité dans le
corps peut être ici découverte. Ce but est en relation avec l’existence terrestre de l’homme et non avec une
existence future et indéfinie sur le plan spirituel.

EVOLUTION ET PERFECTIONNEMENT DE L’ÂME-PERSONNALITÉ


SUR LE PLAN TERRESTRE

Certains d’entre vous peuvent légitimement se demander si l’âme, en tant que force divine, évolue
et se perfectionne, ou bien si c’est la personnalité, ou encore la conscience spirituelle en l’homme, qui
évolue.
Si l’on y réfléchit, lorsqu'on dit que « les âmes évoluent », la phrase n’est pas correcte. En premier
lieu, il faut rappeler que l’âme, par contraste avec le corps mortel de l’homme, est absolument divine. Ceci
ne veut pas dire que le corps physique est vil et n’a pas d’importance, car, après tout, les lois selon lesquelles
il a été conçu, qui ont permis son existence, sont des lois divines dont il est une divine manifestation.
L’homme, cependant, peut avilir son corps, il peut affecter son état, il peut contribuer à l’affaiblir et le rendre

Troisième cercle communication n° 1 16


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malade, à le blesser ou à l’empêcher de se développer. Il en va tout autrement de l’âme. Presque toutes les
religions ou les philosophies qui reconnaissent l’existence de l’âme, considèrent qu’elle est l’essence divine
en l’homme c’est-à-dire qu’elle se différencie absolument de sa nature matérielle.

Par conséquent, si l’âme est divine, peut-il y avoir des degrés en sa divinité, une progression dans
ses perfections ? Autrement dit, certaines âmes peuvent-elles n’être que partiellement divines ? Répondre par
l’affirmative serait absurde car comment, dans la mesure où vous reconnaissez Dieu comme le seul modèle
de perfection selon lequel toutes choses sont mesurées, se pourrait-il que ce qui est Divin ne soit pas
complètement parfait ? N’y aurait-il pas motif à confusion ?

En fait, quels que soient l’héritage physique ou moral d’un individu, sa naissance, l’endroit où il
vit, ses inclinations et sa conduite, son âme tout au moins est parfaite et divine. Ceci étant posé, vous devez
en déduire qu’elle ne peut évoluer puisqu'on ne peut rien ajouter à ce qui est parfait. En outre, si l’âme,
d’essence divine, nous vient de Dieu, ne paraîtrait-il pas étrange que l’homme ait reçu le pourvoir de
perfectionner ce qui vient de Dieu ? Si l’humanité pouvait perfectionner ce qui est divin et lui ajouter
quelque chose, alors elle serait plus puissante et plus grande que Dieu. En dernière analyse, ce raisonnement
amène à la conclusion logique que c’est autre chose que l’âme que l’homme fait évoluer.
L’étincelle divine existe au même titre en chaque homme, non pas comme un segment séparé mais
plutôt comme un flux continu s’exprimant depuis sa source en toute l’humanité. Cependant, il apparaît que
les humains réagissent différemment et que lorsque certains se montrent réellement des êtres spirituels,
d’autres tendent à le devenir, tandis que d’autres encore échouent à reconnaître l’essence divine qui est en
eux. D’où vient cela ? De ce que la volonté a été accordée à l’homme, avec le pouvoir de s’en servir, lui
permettant de reconnaître les mandements de son âme et les suivre, ou bien de les ignorer et de s’avilir lui-
même, objectivement et physiquement.

Imaginez un certain nombre de lampes électriques donnant une belle lumière blanche et pure. Cette
blancheur et cette pureté de la lumière représentent la perfection et la divinité de l’âme. Imaginez aussi que,
devant chacune de ces blanches lumières, directement reliées à la source divine qui leur dispense leur
luminosité soient placés des écrans de verre de diverses tailles. Vous constaterez, en regardant ces verres
devant les lampes électriques, que certains donnent une lumière floue parce qu’ils ne sont pas propres, qu’ils
semblent graisseux ou couverts de peinture ou de boue. Certains donnent une lumière jaune, d’autres une
lumière verdâtre, ou une lumière rouge, et certains aussi donnent une lumière si claire, si pure de toute
souillure, que la lumière blanche et brillante les traverse sans difficulté, comme si nous regardions la lampe
électrique elle-même.

Vous pouvez comparer ces morceaux de verre qui sont devant les lampes électriques aux corps
physiques, et la lumière particulière qu’ils donnent, à la personnalité. Nous voyons donc que chaque verre a
derrière lui la même pure lumière blanche, mais que certains d’entre-eux ont été salis et ne donnent qu’une
faible partie de la lumière qu’ils déforment et colorent. Cependant si vous prenez un chiffon et que vous les
essuyiez pour en enlever la saleté, vous verrez qu’un rayon de lumière, d’une éblouissante clarté, perce au
milieu du verre. Si vous continuez à nettoyer le verre et élargissez l’endroit propre, au fur et à mesure, la
lumière passera de plus en plus jusqu’à ce que, finalement, rien n’empêche plus la lumière de répandre sa
clarté et que le panneau de verre ne forme plus obstacle à son éclat.

Si vous assimilez le nettoyage du verre au développement de la personnalité et à l’obéissance aux


suggestions de l’être intérieur, vous comprendrez que plus vous agirez dans ce sens, plus vite votre être
spirituel se manifestera pour que votre âme finisse par dominer votre être tout entier. Ainsi, dans chaque
incarnation, vous n’essayez pas de faire évoluer la « lumière-âme » qui est déjà parfaite, mais vous
reconnaissez ses appels et ses directives, et par là vous activez l’évolution de votre personnalité. Si vous
établissez votre conduite selon ces directives, votre personnalité se transformera, et deviendra plus éclairée
et, finalement, se manifestera en vous, dans toute sa pureté, de toute sa puissance et sa splendeur.
Ainsi donc, en réalité, ce n’est pas votre âme qui évolue, mais votre personnalité animique, jusqu’à
ce qu’elle soit en harmonie avec votre âme, et qu’alors comme avec le panneau de verre devant l’ampoule
électrique, elle connaisse plus ni obscurité ni déformation.

Troisième cercle communication n° 1 17


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MISSION TERRESTRE

Si l’homme est placé sur le plan terrestre, avec ses pouvoirs et l’unique combinaison des éléments
terrestres et spirituels dont il est composé, pour accomplir une mission, quelle est donc cette mission ?
Comment deviner intelligemment ce qu’il doit faire pendant cette incarnation pour le développement de son
âme-personnalité, son moi intérieur ? La doctrine rosicrucienne répond à ces questions et peut-être l’exposé
de cette philosophie tranquillisera-t-elle votre esprit quant à la question de savoir si vous vivez votre vie en
accord avec les desseins cosmiques de votre existence d’ici-bas.
A part les appétits et les désirs physiques impératifs de la satisfaction desquels dépend notre
existence elle-même, il y a dans la vie deux tendances principales qui font agir l’homme : la première est
constituée par les obligations, la seconde par notre idéal. Ce que vos concepts moraux personnels et les
principes éthiques par vous adoptés vous font sentir comme devant être observé, constituent vos obligations
car si vous ne respectiez pas celles-ci, votre esprit ne saurait être en paix. Elles sont aussi variées quant à leur
nature et à leur forme que vos intérêts et vos activités. Ce que l’on considère comme une obligation sacrée
peut très bien ne rien représenter pour un autre. De telles obligations peuvent consister en des soins à donner
aux parents, en une éducation supérieure à assurer à chacun de vos enfants, en la réparation des torts causés à
un proche ou enfin, dans le remboursement d’une dette pour éviter une tache à votre réputation.
D’autre part, les idéaux peuvent être des objectifs que l’individu aspire à atteindre en tant que buts
dans sa vie, la raison-même pour laquelle il veut vivre et d’où il tire une joie ou un plaisir positif. Les idéaux
peuvent, grosso-modo, être assimilés aux ambitions de l’individu.

Naturellement, remplir une obligation procure aussi une satisfaction, mais elle est de nature
négative. Vous vous sentez soulagés lorsque vous avez accompli une tâche longue et fatigante ou accompli
votre devoir, mais ce n’est pas la même exaltation que lorsque vous réalisez votre idéal. Accomplir une
obligation équivaut à faire disparaître une irritation ou une condition douloureuse. Mais la réalisation d’un
idéal possède en plus un stimulant. Vous n’avez pas fait qu’enlever quelque chose mais vous avez gagné
quelque chose. En conséquence, en raison de leur sens moral, les gens sont souvent forcés de choisir comme
mission dans leur vie un objectif qui ne correspond pas exactement à ce qu’ils auraient aimé faire mais que la
pression des circonstances les contraint d’adopter.

On peut se demander ce qu’il faut choisir pour mission correcte, de l’idéal ou de l’obligation, en
supposant que les deux s’offrent à vous ? La réponse rosicrucienne est « le juste milieu » : s’efforcer
raisonnablement d’accomplir une obligation raisonnable et chercher de même à atteindre un idéal.
Vous savez parfaitement que dans de nombreuses circonstances une dispersion des efforts n’est pas
à recommander. Mais, si l’individu a en même temps des idéaux et des obligations impératives, il lui faudra
emprunter une voie médiane, sinon il ne remplira pas sa mission dans la vie. Il faut bien vous rendre compte
que les obligations que vous assumez et même créez pour vous-mêmes ne sont pas réellement aussi vitales
que vous le pensez quelquefois.
Cependant, il existe certains standards arbitraires qui déterminent ce que devrait être votre mission
dans la vie. C’est un dosage d’obligations cosmiques et de satisfactions personnelles. Tous les livres sacrés
contenant les écritures inspirées des mystiques, des sages, et leurs révélations cosmiques - que ces livres
soient la base de préceptes religieux ou de discours philosophiques - contiennent habituellement un
avertissement concernant le devoir de l’homme envers l’homme.

Ils stipulent que l’homme doit reconnaître la fraternité des hommes, qu’il lui faut réaliser qu’il
possède un héritage divin, le droit en tant qu’homme de fournir la plus haute l’expression, sous la forme
matérielle, du divin qui est en lui. Il ne doit jamais profaner ce crédit que Dieu fonde sur lui, comme il le fait
si fréquemment. Il lui faut, comme dit Platon, créer autour de lui, dans la matière, des formes qui expriment
l’idée de beauté qu’il perçoit intérieurement. Il lui faut créer sur terre ces choses qui refléteront le royaume
spirituel. Son comportement doit répondre à cette même volonté.

Il ne faut donc pas que l’homme travaille contre les autres hommes, mais avec eux, sans pour
autant perdre ou abandonner son individualité. Bien que la civilisation ne soit pas exempte de laideurs, si on
la regarde comme un tout, on admet que l’homme a assez bien réussi. Il convient que chacun contribue de
quelque façon à l’avancement de la société, petitement ou largement, ainsi qu’au bien-être humain, et non
que chacun travaille pour lui seul. Celui qui balaie les rues et les balaie bien en comprenant l’importance de
sa tâche dans sa relation avec l’humanité, et non pas en travaillant juste assez pour que son supérieur soit

Troisième cercle communication n° 1 18


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content, fait tout autant pour l’humanité, à son humble manière, que le bactériologiste cherchant dans son
laboratoire le moyen d’enrayer la propagation d’une maladie.

Celui qui cherche un travail ou une position uniquement pour les avantages, l’ascendant qu’ils
peuvent lui procurer, viole évidemment cette loi cosmique car il conçoit que sa mission dans la vie est
d’atteindre exclusivement ce qui le sert, sans aucune considération pour le reste de l’humanité. On devrait
toujours essayer de ne travailler que dans des occupations, professions ou commerces que l’on aime et qui
apportent du plaisir, parce que l’on y met alors le meilleur de soi, on donne toute la mesure de son talent,
sans restriction inconsciente. Cependant, si l’on persiste à faire les choses que l’on aime, même quand on
n’est pas qualifié ou préparé pour elles, empêchant ainsi quelqu’un de qualifié d’avoir du travail, on ne
poursuit plus sa vraie mission dans la vie, parce que l’on agit égoïstement en pensant à sa seule satisfaction
personnelle. On ne prend pas en considération les résultats de son travail et on ne cherche pas à savoir s’ils
sont une réelle contribution à la société.
On a trouvé sa vraie mission dans la vie lorsqu’on est capable de donner son effort de tout son
coeur, quand celui sonne de joie avec chaque heure passée au travail, quelque celui-ci puisse être et quand,
en même temps, d’autres en profitent également.
Ne confondez pas grandeur et distinction avec votre mission dans la vie. Si vous désirez travailler à
quelque tâche subalterne mais constructive que vous savez pouvoir très bien accomplir, faites, et tant pis si
votre nom n’est pas sur toutes les lèvres. Aujourd’hui il y a beaucoup de personnes occupant des places
éminentes sans qu’elles remplissent - en toute connaissance de cause - leur vraie mission dans la vie. Leur
égo les poussa à rejeter leurs sentiments les plus nobles et les plus élevés.

Certes, quand le monde est en désordre ou qu’il y règne un chaos économique, on ne peut
évidemment pas toujours suivre tout de suite le chemin qui mène à la vraie mission de sa vie. On ne peut pas
toujours trouver le travail idéal mais il faut attendre le bon moment et ne jamais oublier que si l’homme est
mû par des obligations et des idéaux, ses instincts très puissants doivent toutefois souvent être servis les
premiers. Il faut manger, boire et abriter sa famille et soi-même avant de songer à remplir la moindre mission
dans sa vie.
Dans le passé on a beaucoup parlé et on parle encore de cette condition merveilleuse appelée
illumination et dont quelques-uns ont fait l’expérience soudaine après s’être consacrés au mysticisme ou au
développement spirituel. On y apprend comment et pourquoi dans le passé les grands prophètes et les sages
trouvèrent la mission de leur vie, grâce à une illumination qui vint à eux sur le sommet d’une montagne, dans
une vallée, dans un temple pendant leurs prières, ou lors d’une rêverie dans la soirée.

Toutes les descriptions de telles illuminations s’accordent en ceci que « la méditation et un désir
sincère précédent toujours l’illumination ». Toujours, la personne illuminée cherche une connaissance
plus complète, voulant se consacrer à un service désintéressé et a maintenir un contact spirituel avec les
choses les plus hautes de la vie. Toujours l’illumination survient au moment où la personne en a le plus
besoin, quoique cela semble soudain et inattendu. Aux peintres elle se manifeste quand ils sont prêts à
produire quelque grand chef-d’œuvre après beaucoup d’essais et d’expériences, beaucoup de préparation
dans la maîtrise technique de la peinture. Aux musiciens elle se présente quand ils sont prêts à composer un
grand thème, lequel demeurera à jamais dans l’esprit de millions de personnes. Aux écrivains elle se
manifeste également au moment où ils sont prêts à envoyer à des milliers et des milliers de lecteurs un
message qui les fera penser, les élèvera, et qui leur donnera une connaissance de la personnalité et de la
bonté de Dieu.

DEVENIR DE L’ÂME APRÈS LA TRANSITION

Les scientifiques ont démontré, il y a fort longtemps, qu’il existe une loi ou principe naturel appelé
conservation de la matière et de l’énergie. Ils ont constaté que rien, dans la nature, pas même le plus petit
atome, n’est jamais détruit ou perdu, et qu’aucune vibration de l’énergie n’est jamais si complètement usée
qu’elle puisse être détruite. Toute chose change, en sa forme de manifestation, mais non en son existence. La
matière demeure à jamais tout comme l’énergie, quels que soient les changements que vous puissiez donner
à leurs manifestations.

Troisième cercle communication n° 1 19


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Les mystiques des temps passés connaissaient ces principes qu’ils n’exprimaient cependant pas de
manière aussi froidement rationnelle que ces scientifiques. Ils déclaraient pour leur part que « toute matière
ou création matérielle est continuellement soumise à des cycles d’évolution ». Ils auraient pu ajouter que ces
cycles sont symbolisés par le cercle ou le triangle et que chaque atome, formé de cette essence que nous
appelons maintenant des électrons, parcourt également des cycles d’évolution individuelle, passant de l’un à
l’autre sans pause ni interruption. En fait, ils résumaient ce processus tout entier par cette simple phrase :
« toute matière est en état de perpétuel devenir ». La matière n’est jamais quoi que ce soit mais elle devient
toujours quelque chose d’autre. L’espace d’un instant, chaque atome et chaque molécule de matière peuvent
se manifester en une forme définie, mais ce n’est pas un état fixe ni une manifestation définitive. Même
pendant que vous l’examinez, chaque atome et chaque molécule de matière se transforme et évolue soit vers
un état de manifestations plus élevé, soit vers sa désintégration, tout en se préparant à un nouveau cycle
d’évolution.
Vous ne devriez pas être surpris de constater que les attributs-mêmes de l’âme évoluent en
l’homme, ce qui confère un caractère sacré à ces lois et donne un inspirant exemple illustrant que tout ce que
fait la nature, à commencer par ses manifestations les plus sublimes, suit les mêmes les lois de l’évolution.

En premier lieu, l’attribut de l’âme, sa conscience propre, sa personnalité, doivent accomplir leur
cycle d’évolution. Il y a une loi et un système dans le procédé d’évolution, et ces lois et systèmes gouvernent
aussi strictement les attributs de l’âme que les éléments matériels de l’homme. Il y a un nombre défini
d’années, de jours et d’heures indispensables à l’évolution des éléments matériels du corps de l’homme.
Depuis la première heure où l’âme quitte le corps, un cycle nouveau commence. D’abord la désagrégation où
chaque élément du corps humain commence à changer. La force spirituelle de la matière est toujours
présente mais transforme ses actions et opérations afin de permettre aux éléments de se séparer. L’adhésion
et la cohésion se changent en répulsion, les molécules sont réduites en atomes, et ces atomes à leur tour
deviennent incomplets. Les cellules des tissus se dissolvent en éléments primaires et ce processus continue
jusqu’au moment où, à la place d’une masse complète et parfaite, comme l’est le corps humain dans sa
perfection, il ne reste que différentes formes de matières tant animales que végétales, de la nature la plus
élémentaire.
Le corps retourne à la poussière, d’où il est sorti. Et comme il l’a déjà été dit, il faut un certain
nombre d’heures, de jours, d’années, avant que toutes ces particules du corps désagrégé de l’homme soient
réunies de nouveau, ou développent des éléments appropriés à la composition de nouveaux corps humains.
Elles s’assimileront à des manifestations de la vie végétale puis animale et de cette évolution sortira la
nourriture de l’homme, pour qu’en d’autres formes humaines en voie de développement entrent ainsi les
éléments primaires d’un corps primitivement désagrégé. Et un cycle sera de nouveau accompli.

Dans ces conditions, ne pouvez-vous admettre comme vraisemblable que la personnalité, ou


conscience de l’âme puisse suivre le même plan d’évolution que cette entité que l’on appelle l’homme ?
sachant qu’au moment de cette transition qu’est la mort, chaque cellule du corps, chaque atome est
immédiatement libéré des liens de l’attraction et de la cohésion pour retourner à son état individuel et pour
commencer un nouveau cycle de manifestation pourquoi ce même privilège serait-il refusé à la conscience
spirituelle de l’âme, à l’intelligence maîtresse et à l’essence réelle, seules parties qui justifient l’existence de
l’homme ?
Ne lui serait-il pas permis de se libérer d’une association qui lui a été utile, afin de se renouveler,
de choisir un nouveau corps pour s’élever vers une forme plus élevée de manifestation et continuer à
évoluer ? Sachant que les éléments matériels du corps de l’homme survivent à leurs propres manifestations et
continuent à se perfectionner par le moyen de nouvelles et plus hautes manifestations, pourriez-vous croire
que les attributs de l’âme humaine devraient se contenter d’une seule manifestation, d’une seule possibilité
de perfectionnement ? Que les attributs de l’âme laisseraient le corps matériel avancer, alors qu’ils
retourneraient dans le domaine cosmique, sans changement, éternellement les mêmes et sans avoir la
possibilité de progresser et d’évoluer vers un cycle plus élevé ?

La libération de l’âme du corps humain au moment de la soi-disant mort ne remet en rien en cause
la vie. Elle est simplement libérée d’une sphère pour entrer dans une autre. Cette libération ne termine pas
l’existence des attributs de l’âme, telle que sa personnalité, pas plus que la soi-disant mort ne termine la
nature du corps. Au moment de la soi-disant mort, une moitié de la dualité de l’homme retourne à sa source
originelle, la terre de laquelle elle provient, et se mêle aux éléments de cette sphère. En fait, on peut formuler
ainsi la réalité du processus de la transition : l’âme retourne dans le domaine spirituel et le corps physique
redevient poussière.

Troisième cercle communication n° 1 20


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La loi naturelle de la conservation de l’énergie et son corollaire, la loi de la conservation de la


matière, sont responsables de ce qui se manifeste à la séparation de l’âme et du corps. Le corps physique
avec tous ses éléments matériels retourne dans la sphère matérielle et, bien qu’il ne perde pas son identité
dans la masse matérielle de cette sphère, il fonctionne avec elle et existe comme une partie de cette sphère
physique matérielle jusqu’au moment de sa régénération où il redevient, une fois de plus, une entité distincte
dans la forme d’un nouveau corps. Il en va de même pour l’âme personnalité. Elle retourne naturellement et
automatiquement dans cette région où elle peut fonctionner comme une partie de la sphère cosmique
jusqu’au moment de la régénération et de la réincarnation. Alors l’âme avec ses attributs, sa personnalité, se
combine avec un corps régénéré, s’unit avec lui pour accomplir une manifestation parfaite dans l’homme.

Tout ceci peut paraître inutile. Il peut sembler que Dieu dans sa sagesse infinie aurait pu simplifier
les choses de façon à ce qu’une seule incarnation terrestre de l’âme suffise pour remplir tous ses buts. Mais
ceci aurait engendré d’autres problèmes qui auraient sûrement provoqué de la part de l’homme, beaucoup
plus de critiques et de commentaires que la réincarnation ne lui en a jamais inspirés ou ne lui en inspirera
jamais. La raison pour laquelle la doctrine de l’immortalité de l’âme semble préférable, est qu’il paraît
inconcevable qu’une essence divine, comme celle de l’âme, soit susceptible de désintégration ou de
destruction. Même un enfant qui entendrait parler de l’âme pour la première fois, de sa nature immatérielle et
de ses qualités divines, penserait qu’elle doit être immortelle, qu’elle doit vivre pour toujours. C’est
pourquoi, si une seule incarnation s’avérait suffisante, il faudrait alors admettre qu’après la transition l’âme
reste dans une condition de repos, inutile et sans but, pendant un temps indéfini ou qu’alors elle cesse
graduellement d’exister. Combien parmi ceux qui trouvent difficile d’adopter la doctrine de la réincarnation,
accepteraient les autres explications ? Est-ce que le moi intérieur ne se rebelle pas à l’idée que l’âme finirait
ainsi après sa seule et unique incarnation ?

Les grands principes de la théologie moderne, pour chaque confession, sont les résultats de
méditations semblables à celles auxquelles vous venez de vous livrer. Les réponses apportées à ces questions
ont servi à établir la théologie et les dogmes des diverses croyances religieuses, que pendant des siècles des
hommes ont admis parce qu’ils répondaient aux questions qui les préoccupaient. Ne serait-ce que pour cette
raison, vous avez droit à formuler des questions analogues à celles qui viennent d’être exposées, et aussi à
donner vos réponses, si conjecturales qu’elles puissent être, pour affirmer le pouvoir de la loi et de la vérité.
Mais cela n’est pas nécessaire : vous pouvez aisément découvrir, d’une manière plus concrète et plus
satisfaisante, la preuve que ce que votre coeur et votre raisonnement vous indiquent est la vérité et la réalité.

LE CYCLE DES INCARNATIONS

Pour mieux comprendre le cycle d’évolution du monde matériel, considérez le cycle de l’évolution
physique de l’homme, c’est-à-dire le cycle d’évolution de son corps. Pour ce faire, visualisez un cercle de
huit à dix centimètres de diamètre ; dans ce cercle, visualisez ensuite un triangle, pointe en haut, chaque
pointe touchant le cercle. Ceci vous donne trois points dans le cercle, l’un au sommet du cercle, un sur la
droite et l’autre sur la gauche. En considérant ce cercle avec ses trois points, supposez que le point de gauche
(à votre gauche), soit le point de la naissance du corps humain, un corps parfaitement formé. Au fur et à
mesure que le corps grandit, il s’avance vers le point du sommet du cercle, point de maturité, alors il est
parfait en forme, en force et en capacité. Puis il descend vers le côté droit du cercle, commence à s’affaiblir
jusqu’au moment où il atteint le point de droite du cercle. C’est le moment de la transition, de la mort, où
l’âme se sépare du corps et où dans celui-ci, chaque atome perd le contact avec tous les autres. Ce point, la
mort, est exactement à l’opposé de celui de la naissance. La manifestation corporelle de l’homme a parcouru,
dans le cercle, les deux-tiers du chemin.

Après la mort, le corps et l’âme sont séparés. Le corps, passant par le bas du cercle, parcourt le
troisième tiers de son voyage qui est la période de désintégration. Nous pouvons, par exemple, diviser le
cercle en 144 sections, ou en parties égales à 12 fois 12. Ceci nous donnera 48 sections ou parties pour
chacune des trois divisions. En effet, la philosophie rosicrucienne explique que le cycle d’évolution humaine
sur terre est de 144 années, la période suivant la mort étant incluse dans cette période. Autrement dit, le cycle
de l’âme, ou de son incarnation d’un corps en un autre, est de 144 ans. Si ce cycle est représenté comme il l’a
été suggéré par le symbole du triangle inscrit dans le cercle, il semblerait qu’il en faille en déduire que l’âme

Troisième cercle communication n° 1 21


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

attend durant une troisième période de 48 années, couvrant la période de séparation de l’âme du corps, la
possibilité de revêtir une nouvelle enveloppe corporelle.
Il y a de nombreux indices à appui des affirmations des anciens mystiques, selon lesquelles le cycle
d’évolution de la conscience de l’âme, ou de la personnalité, est de 144 ans. De cette croyance les anciens
déduisaient que la véritable période de vie de l’homme sur terre devrait aussi être de 144 années. Nous
pouvons comprendre que si l’homme vivait dans des conditions convenables, en prenant soin de son corps,
en observant une bonne méthode de vie et de pensée, il pourrait aisément passer 144 années sur terre en un
seul corps. Il a été souvent fait mention de personnes qui ont vécu jusqu’à cet âge, et de nos jours nous
entendons parler de personnes dans certains pays, qui ont dépassé 100 ans et même 125 ans. Selon d’autres
témoignages, des hommes ou des femmes auraient dépassé 144 ans dans un seul corps sans séparation de
l’âme. Si cela était vrai, les lois qui vous sont proposées ne seraient pas exactes. Autant qu’il lui fut possible,
aidé de rosicruciens américains, Harvey Spencer Lewis mena de nombreuses recherches à ce sujet mais ne
découvrit rien qui puisse confirmer le fait que certaines personnes aient vécu plus de 144 ans, les
témoignages à ce sujet provenant de simples on-dit pour lesquels on ne trouva jamais d’enregistrements de
naissance ni de décès, signés par des témoins, ou autrement prouvés.

Aucun compte n’est naturellement tenu des récits bibliques ou de livres très anciens, où la longueur
de l’année ne pouvait être comparée à celle de notre année actuelle ; nous ne tenons pas compte non plus de
ce qu’affirment quelques sociétés occultes ou philosophiques en ce qui concerne l’âge des grands maîtres
dont la plupart étaient supposés avoir vécu, ou vivre des milliers d’années. En premier lieu, s’il était
vraiment prouvé que quelques grandes personnalités, hautement évoluées, du passé, ont réussi à vivre mille
ans, cela n’aurait aucun effet sur l’application générale de la loi du cycle naturel de vie de 144 années, de la
même manière que la foi en l’Immaculée Conception de Jésus ne remet en rien en cause la loi naturelle de
procréation.
L’âme personnalité demeure dans la sphère Cosmique durant les années, les jours et heures qui lui
sont nécessaires pour terminer son cycle de 144 ans, et alors, de nouveau, elle s’incarne en entrant dans le
corps d’un nouveau-né. L’âme existe donc dans la sphère cosmique durant des périodes d’années , de mois,
de jours, fonctions du temps passé sur la terre. Ainsi lorsque l’âme quitte le corps d’un enfant de 4 ans, son
âme passera 140 ans dans les demeures cosmiques pour terminer son cycle de 144 ans, avant qu’elle puisse
se réincarner de nouveau. Ceux qui meurent à 30 ans restent dans les sphères divines 114 ans. Cela explique
la différence dans la longueur du temps que les âmes passent dans les sphères cosmiques. Certaines âmes,
qui n’entrent dans le corps d’un enfant que pour quelques minutes et sont à nouveau libérées, passeront les
144 ans dans le cosmique en attendant l’heure fixée pour leur prochaine incarnation.

La loi fondamentale de l’ontologie Rosicrucienne, que nous vous avons présentée dans de
précédentes communications, explique que l’âme entre dans le corps du nouveau-né avec la première
respiration, le premier souffle d’air divin que l’enfant respire.
L’étude des lois naturelles et divines apprend que rien n’arrive fortuitement. On ne peut donc pas
dire que l’âme entre dans un corps par hasard mais au contraire qu’elle y entre suivant un système ou une loi
définie. De même l’on ne peut dire que l’âme quitte le corps par hasard. Ces événements, l’arrivée et le
départ de l’âme, la naissance et la désagrégation du corps physique, surviennent suivant une loi et un plan
défini dans lesquels chaque âme-personnalité, chaque corps humain, a une part importante et déterminée. Il y
a de nombreuses raisons de croire qu’il y a une heure et une raison pour que la soi-disant mort survienne à
un moment déterminé, et cette raison expliquera pourquoi il est nécessaire que l’âme quitte le corps d’une
personne à 25 ans et celui d’une autre à 60 ans. C’est dans ce but qu’il vous faut étudier maintenant les lois et
principes qui gouvernent ce processus pour que vous déduisiez de cette étude ce que fait l’âme dans la sphère
cosmique entre l’intervalle des incarnations.

Les anciens mystiques connaissaient la formule spéciale qui leur permettait de déterminer, suivant
la date d’une incarnation, à quel endroit et à quel moment la personnalité de cette âme s’incarnerait de
nouveau. Ceci tendrait à laisser penser qu’il y a une date définie pour chaque incarnation. Cette date, ainsi
que l’heure exacte, est déterminée par la répétition de certaines conditions cosmiques, astrologiques et
planétaires établies au moment de la première incarnation de l’âme dans un corps physique, en quelque lieu
qu’elle ait pu se faire, pour revêtir une nouvelle personnalité. Cette exactitude de la périodicité des
réincarnations ne fait qu’accentuer le fait qu’il y a par conséquent une partie de chaque cycle de l’incarnation
de l’âme et de la personnalité qui se déroule sur une sphère autre que la terre, l’âme-personnalité s’incarnant
dans un corps physique chaque 144 ans seulement mais la moyenne de la vie humaine n’étant qu’environ de

Troisième cercle communication n° 1 22


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80 ans. Une question essentielle se pose : où est l’âme et que fait-elle après la mort durant les 64 ans pendant
lesquels elle attend l’heure et l’année de sa réincarnation ?

RÔLE DES MALADIES DANS L’ÉCONOMIE


DU CYCLE DES INCARNATIONS

Il s’agit maintenant de prêter attention au sujet des maladies et autres causes non naturelles de la
transition en se rappelant que s’il existe une heure décrétée pour la transition dans la vie terrestre de chaque
individu, il faut conclure que lorsque la fin de la vie terrestre semble arriver prématurément il y a peut être
aussi une raison et un but cosmique à cela.

S’il y a une raison pour la courte période d’existence de l’âme-personnalité sur le plan spirituel
entre les réincarnations, vous devez de même sentir qu’il y a une raison et un but pour la période d’existence
de l’âme-personnalité sur le plan terrestre.

Si la période d’existence de l’âme-personnalité sur deux plans a quelque but, il doit y avoir, dans le
cycle complet de chaque âme personnalité, un changement d’un plan à l’autre, une transition où non
seulement l’âme est libérée de son existence terrestre mais ou elle est placée sur le plan le plus élevé afin
d’accomplir ce qui doit être fait sur ce plan.

Il faut comprendre que l’évolution des attributs de l’âme est une affaire personnelle et que la
marche d’une telle évolution est strictement individuelle. Le moment dans le cycle de chaque incarnation de
l’âme, où ses attributs ont terminé leur évolution sur le plan terrestre et où ils doivent exister sur le plan
spirituel, n’est pas le même pour chaque personne. Il n’y a pas deux âmes-personnalités si exactement
semblables dans leur évolution, si exactement semblables dans leur développement, si semblables dans leurs
expériences terrestres, qu’elles seraient identiques et qu’elles viendraient dans un corps terrestre et en
sortiraient au même moment.

Si l’on admet que le cycle complet d’évolution de l’âme-personnalité pour une incarnation est de
144 ans, il nous faut réaliser que quelques âmes-personnalité subissent plus d’expériences, tests et épreuves,
apprennent plus de leçons de la vie, pendant leurs premières vingt années d’existence terrestre, que d’autres.
Pour certaines personnes, la vie ici-bas est vraiment surchargée d’expériences de toutes sortes, les plus
révélatrices, les plus utiles à l’avancement de leur personnalité, les plus inspiratrices, de celles qui éveillent
toutes les émotions, jouent avec chaque sentiment, touchent chaque phase de l’existence terrestre.
Pour d’autres, les premières 20 années de vie terrestre peuvent se passer dans une paresse
somptueuse, sans même aucun souci des expériences les plus communes de la vie qui forgent l’âme-
personnalité, le coeur et l’esprit, sans le moindre désir contrarié, sans la moindre maladie physique, sans le
moindre tourment mental. De telles âmes personnalités suivent leur voie d’évolution qui diffère de celles
d’autres personnes qui souffrent et apprennent des leçons immensément différentes.
Donc, le moment de la transition des diverses âmes-personnalités varie selon leurs besoins dans
leur marche évolutive. Il se peut que pour quelques-uns la transition soit nécessaire de bonne heure et pour
d’autres très tard. Ainsi il y a un moment et un lieu, ou une condition, où la suprême intelligence divine, qui
projette toutes choses, trouve qu’il est recommandé ou nécessaire de décréter la transition du plan
d’existence sur lequel l’âme est en train de se développer. La question de savoir si le moment de la transition
peut être changé par telles ou telles conditions n’est pas encore résolue. Il se peut que la recherche
d’expériences nouvelles, le choix de sa vocation, la manière de vivre et de penser, influent sur la date
probable de transition. Il se peut que nous puissions concentrer en 30 ou 40 ans ces expériences pour
lesquelles la nature nous a donné 144 ans afin de s’assurer de leur maîtrise dans des conditions normales
d’existence et ainsi avancer le moment de la transition. D’autre part, il est possible par le bien que nous
faisons, par notre ligne de conduite, par l’altruisme de nos efforts, par notre bonté envers l’humanité,
d’allonger la période de l’existence terrestre et de retarder le moment de la transition.
Voila pourquoi on peut considérer la maladie comme moyen d’amener des conditions favorables à
la transition. Ceci peut paraître une idée fataliste. Traiter la maladie dans le but de la guérir peut donc
sembler vain dans la mesure ou selon ce principe cela reviendrait à empêcher une condition inévitable suivie
naturellement par la transition. Mais ce point de vue n’est pas correct. Toutes les maladies ne sont pas

Troisième cercle communication n° 1 23


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ordonnées cosmiquement dans le but de provoquer la transition, et chaque maladie ne constitue pas une
cause directe ou indirecte de la transition.
La philosophie rosicrucienne soutient depuis des années voire des siècles que dans presque tous les
cas où la maladie du corps cause apparemment la transition, il y avait aussi une maladie, une condition
anormale dans le corps psychique qui fut en réalité la cause de la transition.

Vous devriez avoir réalisé que le corps psychique de l’homme est aussi parfait dans son
organisation que le corps physique. On s’est déjà référé au fait que, dans les projections, le corps psychique
apparaît posséder le sens du toucher et même une voix pour parler, ainsi que des jambes et des bras, des
pieds et des mains ; en fait, un corps avec tous ses membres. La vérité est que si l’on examine le corps
psychique, comme il est possible de le faire en prolongeant la projection dans ce but, nous découvrons dans
le torse et l’abdomen psychique des doubles contretypes exacts de tous les organes physiques. Il y a un coeur
psychique, un estomac psychique, des poumons, des reins, une rate, un cerveau psychiques et même de
toutes petites glandes psychiques. Ce sont de simples ombres des organes physiques qui possèdent leurs
fonctions et leurs buts. Ces organes psychiques sont destinés à servir uniquement lorsqu’ils sont à l’intérieur
du corps et non lorsqu’ils sont à l’extérieur.

Le monde médical en est venu à réaliser que dans un très grand nombre de cas de maladies, ou de
conditions anormales, l’examen le plus minutieux des organes par les rayons X ou quelques autres moyens
ne révèle aucun état physique anormal et la seule chose que l’on trouve est que ces organes ne présentent pas
les résultats fonctionnels qu’il devraient donner, mais une action particulière étrange, dont la cause n’est pas
une condition physique mais une origine que la science moderne a qualifiée de « psychosomatique »
traduisant l’interrelation des corps physiques et psychiques par un terme qui signifie littéralement : âme et
corps.

PROBLEMES SOULEVÉS PAR LES VARIATIONS DÉMOGRAPHIQUES

Voici une autre question qui intrigue quelques-uns de nos compagnons. Si la durée de la vie
terrestre est de 144 ans, dont une partie passée dans les demeures cosmiques, et si à la fin de cette période
nous nous réincarnons dans un nouveau corps, comment expliquer le surcroît de la population mondiale ? Y
a-t-il de nouvelles âmes ? La question se résume ainsi : entre l’accroissement de nouveaux êtres humains et
la réincarnation continuelle des personnalités, d’où viennent les âmes des humains en surnombre ?
Premièrement vous devez admettre qu’il ne peut y avoir de nouvelles âmes puisque, comme il l’a
été dit et répété de diverses manières dans nos communications, l’âme de l’homme est une partie de l’âme
universelle - La grande, l’éternelle âme cosmique -. Les âmes des hommes ne sont pas individuelles, elles ne
constituent pas des segments de l’âme universelle mais une extension de l’ âme universelle passant à travers,
ou plutôt infusant tous les hommes de son essence divine. Puisque la force divine est inépuisable aussi bien
qu’indestructible, il peut y avoir autant de personnalités, d’expressions de cette force dans les formes
humaines, qu’il y a de corps prêts à la recevoir.

S’il y a comme pour l’instant un accroissement de la population mondiale, que se passe-t-il ? Y


aurait-il plus de corps que d’âmes pour s’incarner ? Une extension de force divine limitée se manifesterait,
non par des âmes nouvelles, mais comme des personnalités nouvelles commençant leur première
manifestation. Dans chaque nouveau-né, l’âme est essentiellement la même, mais la personnalité connaît
différents degrés de développement et de perfection selon qu’elle a subi des incarnations diverses ou qu’elle
s’incarne pour la première fois. La personnalité a existé maintes fois pour bien des personnes, pour d’autres,
une fois encore, elle se manifeste pour la première fois. Vous comprenez alors qu’il y a de nouvelles
personnalités mais pas de nouvelles âmes. Selon son plan, ou plutôt selon sa loi inhérente, le cosmique
choisit la forme humaine qui convient le mieux aux besoins de la personnalité qui désire s’incarner, ou crée
une personnalité pour la première fois.
Quand la démographie connaît une récession, il y a par conséquent moins de nouvelles
personnalités sur terre. De plus, certaines âmes atteignent un degré de perfection tel qu’il n’est plus
nécessaire pour la personnalité d’occuper un corps humain et de se réincarner. S’il n’en était pas ainsi, aucun
homme n’atteindrait jamais la perfection. Que resterait-il à espérer et quel serait alors le but à atteindre ?

Troisième cercle communication n° 1 24


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PROBLÈME DU SUICIDE

Naturellement il y a bien d’autres sujets qui prêtent à discussion dans les principes énoncés dans
ces chapitres. Après celle qui pose la question de la mort comme loi cosmique ou condition que l’homme
s’attire par ignorance, négligence ou entêtement, vient celle du suicide qui semble inconciliable avec l’idée
que la mort est déterminée par une loi cosmique.
Aujourd’hui, le sentiment général ou l’attitude habituelle qui prévaut est que l’homme ne possède
pas à lui seul le droit de fixer le moment de sa transition, de prendre cette « affaire » dans ses propres mains
et d’accomplir ce qui amènera la fin de sa vie sur cette terre. Le principe fondamental sur lequel se base cette
attitude est peut-être que l’existence n’est pas une chose que l’homme possède à lui seul mais que la nation à
laquelle il appartient possède aussi quelques droits sur son existence, la plus grande richesse d’une nation
étant l’ensemble de ses citoyens.
On mesure et on juge une nation de plusieurs façons par sa population. Ce n’est pas l’argent,
heureusement, mais les vies humaines, qui constituent la richesse d’un pays. Aujourd’hui, la façon dont sont
conduites civilement et socialement nos affaires montre que nous portons plus d’intérêt à la disparition d’une
vie humaine qu’à son arrivée. Autrement dit, les lois sociales modernes ne considèrent pas que plus d’intérêt
devrait être accordé à chaque enfant au moment de sa naissance, comme, par exemple, aux influences
émotionnelles prénatales, à son éducation et à son environnement des premiers âges, plutôt qu’à son pouvoir
et à sa liberté dans les actions générales de sa vie par la suite.

C’est précisément pour cette raison que les lois disent que le suicide, ou la tentative de suicide, est
une mauvaise action, non pas au sens moral ou dans le sens d’un péché contre Dieu ou l’homme, mais
simplement mauvaise politiquement. D’autre part la théologie déclare que le suicide est mauvais parce que
l’homme ne peut choisir son arrivée sur cette terre et son départ d’ici-bas ; sa vie ne lui appartient pas et par
conséquent il ne peut la contrôler, la raccourcir ou la terminer. La théologie dit que le suicide est une
usurpation des prérogatives divines et par conséquent un péché. Elle condamne le suicide ou la tentative de
suicide tout comme elle condamne tout autre péché contre la divinité, l’omnipotence et la bonté de Dieu.
Pour le mystique, cependant, il y a plusieurs points qui sont étrangement intéressants et d’une
certaine valeur.
Premièrement, le mystique sait qu’il est impossible de frustrer la nature d’aucune de ses intentions
ou d’aucun de ses buts, ou d’altérer l’opération d’aucune de ses lois ; le suicide est une tentative de couper
court aux expériences terrestres de l’âme. Personne ne se suicidera pour se débarrasser de la chair, s’il croit
que l’âme-personnalité doit ensuite continuer à exister consciemment sur le plan terrestre. On peut dire que
sur 1 000 personnes qui se suicident, 999 (la proportion est peut être plus grande) tentent de le faire afin de
se libérer de quelque souffrance terrestre. Ils pensent ainsi mettre fin aux tourments dont ils souffrent. C’est
pourquoi nous pouvons dire que, d’une façon générale, le suicide est une tentative d’empêcher la conscience
de l’âme de subir certaines expériences dont le but est le développement de la personnalité.

Or, le suicide n’est pas un de ces actes que nous pouvons compenser et par conséquent justifier. Ce
n’est pas un péché contre notre Karma comme l’est une violation de l’une des lois de la nature mais c’est
l’abus d’un privilège que la nature nous a donné, c’est l’usurpation du privilège de Dieu, c’est une action
contre-nature. Le suicide est la fin prématurée de la période d’existence de l’âme-personnalité dans ce cycle
d’incarnation et par conséquent, il crée une situation très compliquée, car l’âme ne peut être frustrée de ses
expériences et elle devra remplir son but d’une façon qui sera exposée par la suite .
Maintenant, si l’âme s’incarne réellement dans un être humain dans le seul but d’avoir certaines
expériences nécessaires à son développement, nous reconnaissons alors immédiatement que l’homme ne peut
pas plus frustrer l’âme de ses expériences qui lui sont destinées qu’il ne peut régir le mouvement des planètes
ou les autres manifestations de cosmos ; d’autant plus qu’il a appris de plusieurs façons qu’il ne peut, sans en
souffrir, interférer avec l’opération des lois naturelles.

En essayant de se suicider, l’homme tente de mettre un terme à sa souffrance, à une difficulté ou à ses
responsabilités physiques ; ce faisant, il se peut qu’il réalise, qu’il agit en même temps sur une condition de
son âme, mais qu’il le sache ou non, cette action se produit. Peut-être libère-t-il le corps physique de la
souffrance perçue par la conscience objective, mais il sépare aussi volontairement l’âme-personnalité de son
contact physique avec le plan terrestre, il la libère de sa conscience objective et termine prématurément la
période d’existence terrestre qui lui fut allouée et décrétée dans ce cycle particulier de l’incarnation. Un tel

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acte, comme tous les autres actes humains, agit et met en opération la loi de compensation, ou comme nous
disons en termes plus populaires, la loi de Karma.

ACTIVITÉ DE L’ÂME SUR LE PLAN COSMIQUE

Revenant à la périodicité de la réincarnation de l’âme, du constat que l’homme en moyenne ne vit


pas sur terre 144 ans, on peut déduire comme nous l’avons dit précédemment qu’il existe une période entre
les incarnations où l’âme-personnalité ne se trouve pas dans un corps physique et il faut se demander où
l’âme se trouve durant cet intervalle et que fait-elle ? De nombreux rosicruciens prétendent qu’elle demeure
dans les régions spirituelles et cosmiques, attendant l’heure de la réincarnation.
Mais quelles sont les choses dont l’âme, avec sa personnalité, s’occupe tant sur le plan Divin ?
Parmi les nombreuses choses importantes occupant l’âme sur le plan divin, on note le fait de
projeter sa personnalité vers d’autres personnalités du plan terrestre.

Vous remarquerez qu’il n’est pas dit que ces âmes existant sur le plan divin, descendent pour vivre
temporairement sur le plan terrestre et s’y manifester. Ces âmes ne quittent jamais le plan divin, sauf pour se
réincarner, mais elles peuvent très aisément, projeter leur personnalité à ceux qui sont sur le plan physique.
En d’autres termes, la personnalité de l’âme est ce que le corps psychique est au corps physique. En fait, la
personnalité est le corps psychique, et exactement comme vous pouvez projeter votre corps psychique à
d’autres personnalités ici-bas, l’âme peut projeter sa personnalité, son moi psychique, sur ce même plan...
La Première Guerre Mondiale a fourni plus preuves frappantes quant à l’existence du plan
psychique que n’aurait pu donner la même période en temps de paix et sans qu’on puisse soupçonner les
témoignages ainsi recueillis du moindre parti-pris.

Si depuis de nombreuses années on recherche en vain la preuve que les deux guerres mondiales ont
pu de quelque manière contribuer effectivement à supprimer les barrières faisant obstacle à l’établissement
d’une fraternité universelle, on ne cherchera pas en vain la preuve de ce qu’elles apprirent à l’homme
beaucoup de grandes leçons dont la plus importante peut-être est que l’homme vit éternellement. Sur les
champs de bataille, dans les casemates et les hôtels, dans les camps et les casernes, en plein air ou à l’abri,
dans les instants de détente ou les moments des souffrances, au repos ou à l’action, des milliers et des
milliers d’esprits trouvèrent la manifestation de Dieu et de l’éternité comme jamais ils n’auraient pu les voir
se manifester dans la vie normale.

Des milliers de personnes en Europe, en Asie et en Afrique, durant leurs heures de solitude et de
sérieuse contemplation, découvrirent beaucoup de lois de la nature, la plus grande peut-être étant que leurs
pensées pouvaient atteindre d’autres personnes et que les pensées de ceux qui étaient loin d’eux pouvaient
aussi les atteindre. Un nouveau monde leur était ouvert. Ils découvraient qu’ils n’étaient jamais seuls, mais
continuellement entourés par des éléments invisibles - quelquefois des personnalités - d’autres fois des
pensées ou des « choses spirituelles ».
Des centaines de personnes, de retour des champs de bataille, ont raconté, à la maison, au coin du
feu, l’histoire, toujours la même, de l’aide qu’ils reçurent à l’heure la plus terrible, au moment de la plus
grande souffrance ou de la solitude la plus déprimante. Á ces moments-là, quelque invisible ou vague figure
arrivait, leur parlait, les encourageait, les calmait, leur montrait un danger, leur suggérait quelque
soulagement, leur donnait quelque idée ou quelque aide importante. Dans beaucoup de cas, les hommes qui
parlaient de ces expériences étaient ceux qui, avant la guerre, n’accordèrent pas la moindre attention à de tels
sujets et qui rarement, sinon jamais, avaient entendu parler de tels événements et ne recherchaient pas de
telles expériences. Parfois encore, ils étaient si opposés à de telles croyances qu’ils se moquaient de ceux qui
suggéraient que de telle chose pouvaient être vraies.

Un capitaine aviateur, as de la première guerre mondiale, et par la suite directeur d’une grande
compagnie aérienne et inventeur d’avions modernes, se trouva maintes fois au seuil de la mort. Au cours de
la guerre, il fut envoyé en mission spéciale pour inspecter les forces aériennes lointaines. L’avion tomba en
mer, et pendant des jours, lui et les membres de son équipage flottèrent sur un minuscule radeau en
caoutchouc. Ils étaient loin de toute terre ou de toute ligne de navigation. De plus ils étaient sans nourriture et
n’avaient que peu d’eau. Par la suite, après s’être remis de son épreuve, il déclara à la presse qu’en cette

Troisième cercle communication n° 1 26


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occasion, comme en d’autres, lorsque la mort lui semblait inévitable, il entendit une musique céleste des
plus magnifiques et se sentit tout près de Dieu.

S’il n’est pas question de prendre les expériences de quelques êtres humains de n’importe quel âge
ou condition pour en déduire des lois ou principes définis, on doit bien remarquer le grand changement dans
la façon de penser de ceux qui passèrent par ces expériences, dans des lieux et conditions où la nature
déployait toutes ses forces à la fois. Dans les mêmes proportions qu’elle troublait les conditions sur la terre et
faisait jouer sur le plan terrestre des forces naturelles en sommeil depuis si longtemps, la guerre éveilla et
amena à une active manifestation sur le plan cosmique des conditions nouvelles assoupies. Tout mystique
s’étant livré à des projections dans le cosmique pendant la guerre, a remarqué la grande activité régnant sur
ce plan. Toute personne sensible aux vibrations les plus subtiles de la nature a senti l’étrange pouvoir
croissant journellement au fur et à mesure que le besoin s’en faisait sentir et que des hommes dans la peine,
des femmes au désespoir et des coeurs dans la douleur appelaient Dieu et le cosmique en implorant leur
secours.

On rapporte parfois que de soi-disant « esprits maléfiques » tentent les hommes et les femmes,
mais ceci n’est qu’une explication donnée par des êtres malfaisants pour justifier leurs actes. Tout comme
autrefois les gens disaient que le diable, en tant que personne ou personnalité, les poussait à faire le mal, de
même aujourd’hui certains prétendent que des esprits malfaisants planent autour d’eux et les tentent parfois.
Cependant de telles déclarations ne sont jamais prouvées et il y a peu de faits pour les appuyer. On découvre
habituellement que la personne qui fait le mal et en fait porter la responsabilité à des forces maléfiques, est
une personne ayant des dispositions naturelles à mal agir.
Dans chaque démonstration où un mystique avancé contacte le cosmique, les projections d’âmes-
personnalités qui ne sont pas sur le plan terrestre viennent à l’évidence à nous dans un but très pur, dans un
esprit de grande bonté aimante, avec la plus grande bienveillance désintéressée. Lorsqu’on les questionne,
elles disent que leur plus grand désir est d’aider ceux qui, sur le plan terrestre, ont besoin de leur secours, et
d’utiliser leurs expériences terrestres précédentes ainsi que leurs présentes possibilités extraordinaires de voir
clairement, de comprendre clairement, de travailler librement pour le bénéfice de ceux qui sont encore en
train de lutter avec les difficultés terrestres.

Ainsi, les preuves qu’on peut rassembler démontrent que les âmes personnalités ayant quitté le plan
terrestre et habitant temporairement le plan cosmique entre deux incarnations, passent une partie de leur
temps à projeter des pensées et des leçons, des avis et de l’aide à ceux avec qui, sur la terre, ils peuvent
rapidement entrer en contact. Ceci, comme nous l’avons déjà dit, n’est qu’une partie des occupations de ces
âmes-personnalités, mais c’en est une partie très importante. Naturellement ce qui intéresse l’esprit moyen ce
sont les choses pratiques que ces personnalités peuvent faire, mais dans la vie, il y a beaucoup plus que le
coté pratique.
L’un des premiers membres de l’organisation d’Harvey Spencer Lewis avait quitté le plan terrestre
en 1917, et ses restes terrestres, sous forme de cendres, furent dispersés dans un petit ruisseau à l’occasion de
la première convention annuelle de cet Ordre à Pittsburgh, en Pennsylvanie. Il avait été membre du Conseil
de la Loge suprême, et étudiant de l’occultisme pendant de nombreuses années. Ce rosicrucien s’exprima à
l’occasion d’une projection, d’une manière qui vous sera expliquée plus tard, et vous trouverez ci-dessous
l’essentiel de ce qu’il exprima, alors qu’il demeurait sur les plans supérieurs de l’âme, à propos de l’activité
de l’âme humaine sur les plans divins.

« Exactement comme il semble naturel à la personne normale et de bonne santé habitant le plan
terrestre de s’occuper à faire quelque chose, de travailler à quelque occupation constructive, nous-mêmes,
en prenant conscience de ce que nous sommes et du lieu où nous nous trouvons, cherchons à faire de telles
choses qui nous tiendront occupés et le plus naturellement, nous cherchons du travail constructif. Je
contacte souvent les projections de ceux, peu nombreux, qui ont appris à sortir de leur corps physique et à
entrer dans le Cosmique. Ces projections, venant du plan terrestre, ne peuvent atteindre notre plan de repos,
parce qu’il est trop subtil pour leur basse fréquence vibratoire et aussi parce qu’elles sont encore reliées au
corps physique par un fil ténu de conscience matérielle, mais nous pouvons nous projeter vers le bas vers
cette limite entre les plans cosmiques supérieurs et inférieurs. Là nous pouvons communiquer et sentir les
projections qui sont hors de leurs corps physiques ».

Naturellement, il nous est facile d’atteindre le plan terrestre avec nos projections et ceci est l’une
des premières choses que nous sentons être une obligation en tant que notre part du travail constructif à

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accomplir. Il nous semble le faire, après un certain temps, aussi naturellement que l’oiseau vole dans
l’espace après quelque hésitation. Il y a quelques minutes, je parlais des plans cosmiques inférieurs et
supérieurs, mais je ne voudrais pas que vous pensiez qu’il existât deux plans : il n’y en a qu’un, mais il a une
moitié supérieure et une moitié inférieure. Votre conscience terrestre et votre corps physique empêchent vos
projections d’atteindre la moitié supérieure, mais nous, nous ne sommes plus liés à quoi que ce soit. Nous
pouvons passer dans un corps sans âme quand nous le désirons. Souvent, quand nous nous projetons sur le
plan terrestre, nous nous trouvons en présence d’un corps sans vie, encore chaud, et quand nous voyons la
douleur et les pleurs des parents ou des proches, nous désirons entrer dans ce corps, le faire revenir à la vie,
afin de les rendre heureux. Mais la personnalité serait différente et ils ne reconnaîtraient plus celui qui
maintenant est défunt, ce qui leur semblerait étrange. L’âme partie ne revient pas, parce que le corps ne peut
plus servir en vue du but à atteindre. Quelquefois, une âme retourne dans le corps quelques minutes après
l’avoir quitté parce qu’elle a découvert qu’elle pouvait travailler encore un peu dans ce corps, et vous
bonnes gens du plan terrestre vous appelez cela un miracle.

De telles projections sont une partie du travail constructif que nous pouvons faire quand nous
sommes ici. Également nous essayons de contacter ceux qui sont en danger ; nous faisons alors le maximum
pour les avertir, pour leur parler au besoin en provoquant un événement pour attirer leur attention vers le
danger. Mais bien peu de personnes écoutent ou prêtent attention.

Puis, nous avons un travail choisi. Quelques-uns parmi nous se tiennent auprès de l’artiste et
guident sa main, ou s’assoient auprès du musicien pour l’aider lorsqu’il essaie d’interpréter quelque chant
divin, ou encore nous parlons intérieurement à l’écrivain et l’aidons dans quelques-unes de ses pensées »
Naturellement, le moment vient où il nous faut quitter ce plan et entrer une fois de plus dans un
corps sur le plan terrestre. Quand ce moment vient, nous nous préparons jusqu’à la dernière minute et
pendant plusieurs heures avant l’instant fatidique, nous planons sur certaines parties du plan terrestre où
nous sentons qu’un enfant va naître. Puis, au moment exact, nous nous tenons auprès de la mère, attendant
que le corps passe le seuil de la nuit pour entrer dans la lumière. Nous nous glissons paisiblement. dans le
corps avec la première inspiration des vibrations cosmiques et là, nous commençons une lutte qui devient,
dit-on, de plus en plus facile en raison du développement intérieur de l‘homme. Je ne me souviens pas bien
distinctement de ma dernière entrée dans le corps que je viens juste de rejeter, mais je me souviens que
longtemps après l’entrée, je luttais encore contre le cerveau du corps afin de pouvoir exprimer mon Moi.
Enfin, le corps et le cerveau apprirent leur leçon et moi, l’homme intérieur, j’eus enfin l’occasion de parler
et d’agir ; et l’homme extérieur m’écoutait et même s’asseyait en silence au moment des méditations afin de
me donner une plus grande liberté de parole et d’action. Si cet homme extérieur avait seulement appris à se
projeter sans l’espace, j’aurais alors été capable de faire tant de choses. Oui, la projection sur le plan
terrestre n’est que l’une des choses que nous faisons ici et je vous entretiendrai d’autres choses encore. »

LA LOI DU KARMA

Harvey Spencer Lewis rappelait souvent sous forme d’axiome un grand principe mystique dont
aujourd’hui le Cénacle de la Rose+Croix souhaiterait que tous ses compagnons soient bien pénétrés. Ce
pourrait être une devise inscrite sur le mur de votre maison ; ce devrait être la première et la dernière pensée
dans votre esprit soir et matin ; ce devrait être la base de vos prières et de votre travail en aidant les autres,
une règle et un guide pour mener une vie droite, votre dogme et votre croyance, votre complet décalogue :
« le péché contre le Dieu de la théologie trouve son équivalent en mysticisme dans le péché contre le
karma individuel »
Cette loi du karma stipule que chaque action, chaque pensée, chaque contemplation, chaque pensée
fugitive ou chaque méditation doit avoir et aura sa compensation. Ce fut grâce à la perception consciente de
cette loi que l’homme en vint à croire au principe de l’expiation. Ce principe, que la théologie s’est
approprié, est une tentative vaine de l’homme d’interpréter objectivement ce qu’il pressent subjectivement.
Dans toutes les théologies se perçoit dans l’idée de l’expiation qu’exprime leurs croyances et leurs dogmes,
une réflexion des lois de la compensation et des principes du karma. Par exemple, on vous dira que
l’expiation est le moyen par lequel la faveur de dieu peut être rendue à l’homme, et ceci est généralement
effectué par une compensation des erreurs commises consistant en sacrifices et autres offrandes. On note que
dans toutes les explications théologiques de l’expiation il y a l’idée, continue et persistante, que les maux ou

Troisième cercle communication n° 1 28


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les péchés commis doivent être compensés. Ainsi la loi de compensation est-elle révélée ou réfléchie dans
ce raisonnement indirect de l’homme.

La nature exige une compensation pour la violation de ses lois, tout comme elle proteste à chaque
tentative de violation. Elle s’exprime individuellement dans chaque personne au moyen de la conscience
intérieure ; l’âme cosmique s’exprime individuellement dans chaque homme grâce à son essence : l’âme de
l’homme est la conscience intelligente des forces de la nature. Ainsi quand la nature proteste ou quand elle
exige une compensation pour des violations ou des péchés commis contre elle, elle proteste ou exige au
moyen de l’âme cosmique et de l’essence de l’âme en l’homme.

Voilà pourquoi, aux yeux du mystique, l’homme ne peut commettre de plus grand péché que le
péché contre le karma individuel. Il n’y a pas de plus grand péché contre le karma national que celui commis
par une nation ; il n’y a pas de plus grand péché contre la famille ou le groupe, que celui commis par la
famille ou le groupe ; il y a un karma collectif et un karma individuel tout comme il y a des péchés collectifs
et individuels.
La compensation exigée par la nature, conformément au karma, est toujours logiquement
proportionnelle au péché. Moins grand est le mal, moindre est la compensation. Plus le mal est fait
inconsciemment, plus inconsciente, et par conséquent moins sévère, est la compensation. Plus l’erreur est
personnelle, plus la compensation est personnelle. Plus volontaire est le péché contre la voix de la
conscience, plus la nature est déterminée à créer une inquiétude tourmentant l’individu pour obtenir une
compensation équitable. Plus l’erreur est réalisée et comme assumée consciemment et objectivement, plus la
compensation sera réalisée consciemment et objectivement, même en ce qui concerne l’arrangement
conscient de nos affaires dans la vie en vue de nous aider effectivement à mettre en oeuvre une telle
compensation, comme lorsque arguant que vous commettriez volontiers telle erreur consciente si, ce faisant,
vous pouviez tirer parti de l’expérience, vous consentez par avance à payer par la suite la compensation juste
et inévitable ; quand désirant réellement faire ce que défend la loi conçue par l’homme, quoique vous sachiez
que vous aurez à payer une compensation si Dieu et la nature jugent que cet acte est un péché contre le
Karma, vous décidez de passer outre ou enfin, lorsque vous voulez bien payer une compensation très
coûteuse pour quelque action que vous désirez commettre, parce que cette action amènera joie et bonheur,
aise et confort, amour et paix à quelqu’un d’autre, en sacrifiant par avance un peu de votre bonheur en
compensation de cette action.

THÉORIES SPIRITES

Nous avons peu parlé, pour l’instant, d’une question qui exerce pourtant une sorte de fascination
sur l’esprit de beaucoup : nous voulons parler du spiritisme. Un article qu’avait écrit autrefois le défunt Dr.
H.S. Lewis semblait nier l’existence de tout phénomène spirite, mais en réalité cet article attirait prudemment
l’attention sur le peu de foi que l’on pouvait accorder aux rapports des séances spirites et sur le fait
important que les théories établies par les adeptes sincères du spiritisme ne présentaient pas d’intérêt pour
l’étudiant de la philosophie rosicrucienne. Cela incita un grand nombre des lecteurs de cet article, sinon la
plupart, à laisser complètement de côté la question du spiritisme et de patienter jusqu’à ce qu’ils apprennent
ce qu’enseigne la philosophie rosicrucienne de ce sujet ; ce qui était précisément le but escompté.

La question du spiritisme a suscité bien des commentaires. Il semble que la propagation, pendant
de nombreuses années, des principes populaires du spiritisme ait créé une base solide pour cette doctrine et
qu’il est difficile à l’esprit moyen s’intéressant à ces idées de penser que ces principes puissent être différents
de ceux qui lui ont été enseignés depuis si longtemps. Cependant, tout homme de science, tout esprit
investigateur qui sonde ces phénomènes soi-disant spirites, trouve des faits contradictoires. Depuis plusieurs
décennies, surtout depuis le commencement de la première guerre mondiale, des centaines de livres savants
ont été écrits sur ce sujet, la plupart par des auteurs éminents, des professeurs et des hommes de science.

La religion du spiritisme a ainsi gagné du prestige et de nos jours est devenue un sujet qui suscite
l’intérêt de beaucoup. Ses idées ont été considérablement éclaircies par de nombreux livres dont la majorité
fut écrite par des personnes sans préjugés, qui cherchèrent à analyser cette doctrine très soigneusement. Si la
plupart s’accordent à reconnaître, et ont essayé de prouver, que la communication entre les âmes des défunts
et celles de ceux qui vivent encore sur cette terre est possible, il n’en reste pas moins que les expériences sur

Troisième cercle communication n° 1 29


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

lesquelles ils se fondent sont si vagues à certains points de vue qu’il est à peine possible aujourd’hui à
quelqu’un de s’avancer pour soutenir que les essais présentés comme convaincants par ces auteurs ont un
caractère de preuve d’une loi quelconque.
Une des vieilles croyances concernant les phénomènes spirites est qu’un médium, personne ayant
quelque personnalité particulière, est absolument nécessaire comme intermédiaire entre les âmes des morts et
celui qui recherche la communication. Ce fut pendant longtemps un des principes ou lois enseignés par les
maîtres du spiritisme mais aujourd’hui chacun s’accorde à reconnaître qu’un médium n’est pas une nécessité.
Un autre principe longtemps énoncé est que le médium doit aussi avoir ce que l’on appelle un
« guide » ; cependant, des expériences donnant les mêmes résultats, sinon meilleurs, se produisent lorsqu’il
n’y a aucun médium régulier et lorsque la personne recevant les soi-disant messages n’a aucun guide.

Un autre principe encore est que la personne qui veut recevoir des messages doit entrer en transe
mentale, spirituelle et physique, or de nombreux livres écrits par des auteurs renommés relatent des
expériences où ils reçurent ces soi-disant messages sans entrer en transe spirituelle ou physique.
Pourquoi faut-il alors que ceux qui se font les ardents apôtres de la possibilité du communiquer
avec les esprits, insistent tant sur le fait que seules les vieilles méthodes et les vieilles règles sont valables ?
Puisque tant de changements sont survenus dans leur « modus operandi » pourquoi penser que des principes
plus récents soient sans garantie, inefficaces comme l’ont parfois soutenu certains de nos compagnons entrés
dans notre cénacle avec une croyance arrêtée en de vieux principes spirites, refusant de les voir modifiés.

Un membre de l’Ordre de la Rose+Croix d’Amérique du Nord et du Sud écrivit à Harvey Spencer


Lewis : « Les enseignements [...] sont merveilleux mais ils m’ont dépouillé de mon cher spiritisme ! ».
Harvey Spencer Lewis répondit : « De quoi avez-vous été dépouillé ? Certainement pas des faits du
spiritisme, car ni un Imperator, ni personne d’autre que Dieu ne peut détruire les faits. Les résultats, obtenus
par les expériences faites dans ce sens ne peuvent être enlevés à ceux qui les ont cherchés, et aucune loi
réelle ne peut être escamotée. Ce sont peut-être des erreurs d’opinion, des fausses croyances, des faux
postulats, des fausses méthodes dont on vous a débarrassé, mais cela le regrettez-vous ? Est-ce simplement
parce que vous vous y êtes attachés que vous tenez aux fausses règles et aux faux principes ? Si vous avez
étudié les soi-disant phénomènes spirites dans le but d’apprendre la vérité, vous ne rejetterez certainement
pas celle-ci pour la seule raison qu’elle n’est pas ce que vous comptiez qu’elle fût. Si les enseignements
rosicruciens concernant le spiritisme ne sont pas corrects, vous le découvrirez bientôt, car l’erreur ne peut
longtemps s’étayer d’elle-même, et à ce moment là, vous serez libre de choisir entre la vérité et l’erreur.
Mais tant que vous n’aurez pas appris exactement ce que les enseignements rosicruciens ont à enseigner à
ce sujet comment pouvez-vous juger ? »
Cet avertissement d’Harvey Spencer Lewis reste toujours d’actualité et vaut pour la doctrine de la
réincarnation et de la compensation aussi bien que pour les autres doctrines que peuvent présenter nos
différentes communications.

IMPERSONNALITÉ ET UNIVERSALITÉ
DES PRINCIPES ROSICRUCIENS

Vous remarquerez que rien dans ces enseignements ne vous est présenté comme étant la croyance
personnelle d’un officier quelconque de notre Cénacle.
Dans beaucoup d’autres organisations on vous donne des instructions qu’on affirme être des
découvertes ou des révélations de quelque Maître. On vous demande de suivre ce Maître pas à pas et de
croire ce qu’il ou elle croit.
Il n’en est pas ainsi avec ces communications. Le président de notre Cénacle, les membres de son
Conseil de l’Éthique, ou tout autre responsable à quelque niveau que ce soit de notre organisation, n’a pas de
préférence personnelle pour les principes contenus dans nos enseignements. Peu lui importe ce que ces
principes puissent être, dès l’instant qu’ils sont vrais. Mais certains compagnons préféreraient voir leurs
croyances personnelles vérifiées plutôt que d’apprendre la vérité. Parfois, des membres diront, après un
exposé sur un principe défini : « Mais, ce n’est pas ce que je crois ». Ils veulent dire que si le principe avait
correspondu à ce qu’ils croyaient, ils l’auraient considéré comme vrai, mais comme il n’est pas ce qu’ils
pensaient, il ne saurait donc être vrai.

Troisième cercle communication n° 1 30


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

En 1915, en Amérique, quand Harvey Spencer Lewis réunit à New-York la première classe du
premier degré de l’Ancien et Mystique Ordre Rosae+Crucis pour leur exposer ses études sur la composition
de la matière (le système de monographies, développé plus tard par cette organisation n’existait pas pour ces
degrés du Temple, dont les enseignements étaient dispensés oralement dans des Loges), de nombreux
chimistes lui répliquèrent que ce qu’enseignait son organisation en ce qui concerne la formation des atomes
par des électrons positifs et des électrons négatifs, était complètement faux.

Ils ne croyaient pas en cet enseignement parce qu’à l’école ou au collège, on leur avait inculqué des
conceptions différentes. Il leur fut demandé de soumettre les lois à l’épreuve et d’attendre l’enseignement
des degrés supérieurs avant de se prononcer définitivement. Plus tard, certains d’entre-eux firent des essais et
constatèrent que ces lois et principes étaient vrais, mais même ceux qui ne firent pas d’expérience doivent
avoir été surpris, et peut-être contents, de trouver dans quelque livre moderne de physique et chimie que les
plus grands hommes de science dans ce champ de recherches avaient établi qu’il y avait des électrons positifs
aussi bien que des électrons négatifs ; les électrons positifs avaient simplement reçu un autre nom.

Sans doute fut-il aussi agréable à ces rosicruciens de lire dans le « supplément scientifique
américain » en date du 11 octobre 1919 que le grand chimiste Irving Langmuir, dans un discours lors d’une
importante réunion de chimistes de ce même mois, annonça qu’il avait fait certaines découvertes au sujet des
électrons et des atomes montrant que les idées et principes antérieurs étaient faux. Puis il montra qu’après
tout, « les lois des proportions » de Dalton étaient exactes. Ce dernier avançant des enseignements en de
nombreux points semblables à ceux développés par les rosicruciens en ce qui concerne la composition de la
matière, on pourrait dire positivement que la science avait prouvé des faits dont elle s’était moquée en 1916.

Naturellement beaucoup d’autres exemples similaires pourraient être cités. À Rome, un homme de
science découvrit en 1920 certains faits étonnants sur la gravitation et le Cosmos qui cependant étaient
présentés depuis des années aux membres de la première classe de membres du 9ème degré de l’organisation
d’Harvey Spencer Lewis, qui lui-même détenait les sources de cet enseignement depuis 1909. De nombreux
rosicruciens new-yorkais, membres des degrés supérieurs de l’organisation de Lewis, ont maintes fois
constaté que beaucoup de principes qui leur furent donnés il y a longtemps furent redécouverts par la
science. Cela ne devrait-il pas inciter les compagnons du Cénacle de la Rose+Croix à faire très attention
avant de dire qu’une loi donnée par les enseignements que celui-ci sauvegarde et transmet peut être fausse ?

Notre Cénacle invite ses compagnons à vérifier la validité de ses enseignements dans les
découvertes que la science fait chaque jour. Lisez donc chaque nouvelle découverte que la science publie.
Laissez les vieilles théories, les vieilles idées et les points de vue extrémistes. Lisez les découvertes et les
trouvailles des savants les plus éminents du monde entier et, chaque fois que ceux-ci parlent réellement d’un
nouveau fait ou d’une nouvelle loi, vous trouverez que ce fait ou cette loi est en accord avec les principes de
nos enseignements.
Peut-on en dire autant de tous les autres mouvements ? Le Spiritisme peut-il parler ainsi ? Est-ce
que la « Christian Science », la Théosophie, la « Nouvelle Pensée » ou n’importe quel autre mouvement
peuvent dire à leurs membres : « Si vous voulez des preuves de chaque loi et de chaque fait que nous vous
présentons, lisez les compte-rendus des découvertes des savants qui ne sont pas membres de notre
fraternité ».

Peut-être quelques-uns de nos compagnons pensent-ils que nos instructions ne s’accordent pas non
plus avec leurs croyances théologiques ou religieuses. Rapportons ce que déclara également Harvey Spencer
Lewis à ce sujet : « Partout dans les diverses loges de notre Ordre nous avons beaucoup d’ecclésiastiques. Il
y a seulement quelques années, le maître de l’une de ces loges dans l’IOWA, lequel maître était un prêtre
anglican, se déclara enchanté des lois et principes de nos enseignements les plus élevés parce qu’ils
n’entraient pas en conflit avec les principes de son église et avec les lois et les oeuvres de Dieu comme il les
connaissait. A Boston et dans d’autres villes, il y a des ecclésiastiques bien connus qui diront que, que vous
soyez Juif ou Gentil, Méthodiste ou Baptiste, il n’y a rien dans les enseignements rosicruciens qui fera
changer votre connaissance religieuse de Dieu et vos principes religieux. »

Harvey Spencer Lewis s’accordait très souvent de longues périodes de communion avec l’Esprit
Cosmique. Pendant ces périodes il recevait de l’aide et une direction spirituelle. Il était dirigé dans son travail
ici-bas sur le plan matériel par les maîtres qui avaient terminé leur incarnation sur la terre. Il connaissait leur
existence parce qu’il connaissait les moyens de se mettre en communion harmonique avec eux, et ces

Troisième cercle communication n° 1 31


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

Maîtres étaient tout aussi conscients de lui et de son travail que s’ils étaient avec lui-même sur le plan
terrestre.
Peut-être serez-vous intéressés également de savoir que lorsque vous approcherez de la fin de ce
troisième cercle, vous commencerez à prendre la Bible comme votre seul livre d’étude, aussi naturellement
qu’un enfant prend des livres d’images comme le seul moyen de comprendre les lettres et les mots.

La Bible, pour tous les rosicruciens avancés, devient non seulement un guide dans la vie, donnant
la façon correcte de vivre, mais est aussi en vérité le verbe inspiré de Dieu. Ces membres avancés ne lisent
pas la Bible dans un esprit critique, ils ne la lisent pas non plus pour y trouver des preuves de leurs
croyances, ni en traduisant chaque phrase selon leur goût personnel, comme cela arrive si souvent. Ils la
lisent selon le sens fixé par les traducteurs, pour en tirer sa signification frappante, remarquable. Ils la lisent
en l’approuvant et non en la critiquant. Ils la lisent pour en tirer une consolation. Ils la suivent dans son
esprit, et elle devient leur livre de chevet. Ses passages deviennent des références et le plaisir de la lire
dépasse celui que l’on a généralement en lisant la littérature populaire ou les quotidiens. Tel est le cas de
ceux qui avancent vers les degrés supérieurs. Cependant, lire la Bible n’est pas un ordre contenu dans les
instructions qui vous sont ou seront proposées. Cela vient à l’idée de chaque membre, individuellement. La
réalisation descendra dans sa conscience que, pour communier avec Dieu, il faut connaître tous « les mots et
pensées inspirés par Dieu ».
Vous trouverez quelque intérêt à savoir que les enseignements rosicruciens et les pratiques qui leur
sont associées conduisirent plus de compagnons à fréquenter leur église pour la méditation et la prière, qu’ils
n’en conduisirent d’autres à cesser leurs dévotions pour des buts moins dignes. Plus vous avancerez, plus
vous désirerez vous mettre en communion avec Dieu et la nature, plus vous sentirez le besoin pour votre
corps et votre âme de se trouver dans urne ambiance spirituelle et sacrée. Dans les villes où un cercle de
réflexion propose aux compagnons du Cénacle de la Rose+Croix de participer à ses rituels et autres activités,
les membres viennent s’y asseoir pour, entre autres, se livrer à une méditation tranquille. Cette habitude les
conduit bientôt à chercher une église où ils puissent entendre un bon exposé de la Bible, écouter de la
musique sacrée et s’unir à leurs semblables dans la prière.

INCARNATIONS DE SIR FRANCIS BACON

Jusqu’à présent, les références furent rares à ce que d’autres mystiques ou d’autres personnes ont
pu accomplir dans le passé. Plutôt que de citer la vie des autres comme modèle, les enseignements
rosicruciens vous expliqueront comment vous devez agir pour que vos expériences soient un modèle.

Dans beaucoup d’autres écoles d’enseignement philosophique on ne donne pas d’instructions


pratiques aux étudiants, mais on cite constamment les exemples du passé et l’on ajoute que ce que d’autres
ont fait, vous pouvez également le faire. En de tels cas, il faut admettre que la personne dont il s’agit à
réellement fait ce qu’on en dit, qu’elle avait réellement atteint les connaissances énoncées, et pouvait
manifester objectivement certaines lois comme cela lui est imputé. Il vous faut alors accepter que l’on
connaît exactement comment les gens du passé arrivèrent à leur connaissance et que l’on vous donne les
mêmes lois et principes qu’ils utilisèrent. Ceci rend ces enseignements trop vagues, trop théoriques et trop
difficile à pratiquer.
Le christianisme en tant qu’école de philosophie a échoué dans ce grand travail, qu’il aurait pu
mener à son terme s’il n’avait pas commis cette erreur de se référer continuellement à ce que fit le grand
maître jésus, et de demander d’en faire autant sans expliquer comment, ou sans donner les lois et principes
qui permettent de le faire. On vous présente la vie de Jésus comme la vie d’un grand Maître, et l’on vous dit :
« copiez ce modèle ! »
La naissance de Jésus, sa crucifixion et un certain nombre d’incidents entre ces deux grands
événements constituent les exemples que le christianisme met en face de vous pour que vous les copiiez et
les imitiez. Cependant ni la naissance, ni la crucifixion de cette vie, ne sont aisément imitées de nos jours,
ceci parce que l’une et l’autre sont entourées d’un mystère que le christianisme n’essaie pas d’expliquer, ou
même d’apprécier. Beaucoup d’exemples du travail de ce maître durant sa vie, restent également entourés de
mystère, si bien que le chrétien dévoué, quelque sincère que soit son désir, trouve impossible d’imiter ou de
répéter même la plus simple manifestation et démonstration que ce grand maître donna autrefois. C’est
pourquoi dans les enseignements rosicruciens on s’abstient de commettre la même erreur. La plupart d’entre-

Troisième cercle communication n° 1 32


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

vous ont rejoint notre Cénacle pour étudier non pas ce que d’autres ont fait, mais comment il est possible de
faire ce qu’ils ont fait, et il leur importe peu de savoir si d’autres dans le passé ont accompli de grands
miracles, du moment que vous puissiez personnellement en faire autant.

Cependant, cette communication va déroger à cette règle en vous citant le cas d’un grand homme
du passé, non pas parce que vous êtes supposé imiter ce qu’il a fait, mais parce que sa vie révèle certaines
lois et certains principes qui seront expliqués.

L’homme dont il est question est Sir Francis Bacon. Nous ignorerons le fait que quelques
institutions de son pays, faites par l’homme, l’honorèrent du titre de « Sir ». Francis Bacon était un grand
homme, et tout ce que son pays put lui conférer n’ajouta rien à sa grandeur. C’était un être humain terrestre,
mais l’homme intérieur était mystiquement divin. En tant qu’être humain il commit des fautes, mais Dieu
était à l’intérieur de lui. Sa vie, si on l’étudie minutieusement, révèle qu’il y avait toujours une bataille entre
l’homme intérieur et l’homme extérieur. Heureusement pour la postérité, l’homme intérieur laissa une oeuvre
monumentale derrière lui sous la forme d’écrits et d’enseignement, tandis que l’homme matériel n’était rien
d’autre qu’humain et reste peu connu. L’histoire de l’homme intérieur est ce que vous allez analyser
maintenant, car elle s’avère extrêmement intéressante.

Le cycle de l’incarnation de l’homme, avez-vous appris, est de 144 ans. Ceci est le cycle parfait, la
règle et le principe par lequel la personnalité, ou réflexion de l’âme, évolue de période en période. Mais il
existe de légères modifications à cette règle, comme du reste à toutes les règles crées pour la perfection de la
création. En d’autres termes, la période de 144 ans constitue le cycle d’incarnation de l’âme et si cette loi
n’avait pas du tout d’exception, l’homme vivrait alors 144 ans sur cette terre, et la personnalité de l’âme-
personnalité transiterait d’un corps à l’autre, avec peut être une minute d’intervalle entre les deux
incarnations. Or, à cause de certaines conditions, à cause d’un certain travail qui doit être fait, à cause de
certaines expériences non encore apprises et nécessaires à la perfection de l’expression de l’âme, celle-ci
quitte généralement le corps matériel bien avant que les 144 ne soient révolus. Inversement dans certains cas,
la personnalité de l’âme est restée un an ou deux encore après la fin de cette période de 144 ans. Cependant,
si une personnalité reste ainsi un certain temps en plus des 144 ans dans un corps sur le plan terrestre, dans
l’incarnation suivante, elle y passera ce temps en moins. Autrement dit, en 1440 ans, une âme personnalité
aura atteint dix incarnations complètes mais chacune de celles-ci peut ne pas être exactement de 144 ans.
Généralement il existe cette période entre deux renaissances, mais dans un cas ou deux il peut en être
autrement.
La raison pour laquelle il existe de telles légères déviations à la règle, est, une fois encore, que
l’âme personnalité a un certain travail à accomplir et qu’elle ne quittera pas le corps terrestre tant que ce
travail ne sera pas complété, ou au contraire un travail spécial à mener à bien sur le plan cosmique, lequel
doit commencer à un moment déterminé et ne doit pas être retardé.

La vie et les réincarnations de Francis Bacon vous donneront un très bel exemple de telles
opérations et des modifications de la loi de réincarnation, et en même temps illustreront comment et
pourquoi il en fut ainsi.

Francis Bacon naquit à Londres, le 22 janvier 1561. Il avait un désir inné de connaissance, car il
disait que « la connaissance est pouvoir ». Il disait aussi que la meilleure façon d’améliorer la condition
humaine était de mieux connaître le monde dans lequel l’homme doit vivre. Il énonça que les être humains
ne vivaient peut-être pas sur le côté extérieur de la terre, que l’espace n’était peut être pas sans limites, et que
beaucoup de théories de Copernic étaient de simples spéculations non appuyées par les faits ou des
démonstrations.

Francis Bacon cherchait la connaissance. Il écrivit des livres pour montrer que la vraie
connaissance consiste en expériences et en faits pouvant être démontrés. Il disait que connaître les causes et
les lois des manifestions de la nature devait constituer le seul but de nos recherches. Il croyait que les
hommes de science d’autrefois possédaient la clef des secrets de la nature et leurs philosophies finirent par
l’intéresser au point qu’il demanda à être admis dans l’ordre des Rose+Croix. Il devint par la suite l’un des
plus silencieux mais sincères travailleurs de cet Ordre, donnant le résultat de ses études et de ses recherches
dans de nombreux écrits étranges et merveilleux. Dans cet ordre d’idée il écrivit un grand livre appelé « La
Sagesse des Anciens », lequel fut publié en privé en 1609. Entre 1616 et 1624 il compléta en partie cet autre
grand travail « La Nouvelle Atlantide » (disponible dans une édition de poche peu onéreuse - Note du Conseil

Troisième cercle communication n° 1 33


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

de l’Ethique) dans lequel il décrivit comment les rosicruciens établiraient des communautés et des villes, et
un gouvernement par le peuple pour le propre avancement de celui-ci. Il se battit contre les puissances
politiques de l’église, et même il écrivit contre celle-ci. Il était essentiellement un homme de science et un
éducateur ainsi qu’un homme de loi et un psychologue très capable. Dans sa jeunesse il démontra que
l’étrange connaissance mystique qu’il possédait était innée en lui, ce que corroborent les écrits et les registres
de son temps.

Étant donné sa date de naissance, Francis Bacon devrait avoir eu sa précédente incarnation en l’an
1477, soit 144 ans auparavant. Mais certains documents attestent qu’il naquit en 1451, seulement 110 ans
avant sa date de naissance à Londres et 34 ans de moins que le cycle complet, quelque part en Aragon, un
ancien royaume du nord-est de l’Espagne. En tant que moine séparé de l’église il (cet homme qui plus tard
devint F. Bacon) aida à réunir l’Aragon avec la Castille en 1497. Sa vie à ce moment là fut très
mouvementée, et elle fut même plus intéressante que le fut celle de Francis Bacon ou celle de ses
incarnations précédentes. Cependant cet homme, ce moine, prêchant les mêmes idées qu’il développera plus
tard dans ses incarnations ultérieures, quitta l’Espagne et sa transition arriva en 1531. Puis après une période
de 30 ans seulement sur le plan cosmique, il se réincarna en 1561 et devint alors Francis Bacon.

Entre sa naissance en Aragon en 1451, et sa naissance à Londres en 1561, il n’y eut que 110 ans au
lieu des 144 ans. La raison de ceci s’explique dans beaucoup d’incidents de sa vie. Il naquit à un moment où
son âme-personnalité, avec ses précédentes expériences, son accumulation de connaissance et son instruction
spéciale, devait être de la plus grande valeur à quelque peuple, à quelque pays ou à quelque circonstance sur
le point d’arriver. L’étude de ses incarnations antérieures montre qu’une fois seulement et lors d’une très
ancienne réincarnation, il connut une autre légère exception à la période de 144 ans. Étant donné qu’il naquit
à Londres en 1561, son incarnation suivante aurait dû naître en 1705, mais la période précédente de
réincarnation ayant été de 110 ans seulement, c’est à dire 34 ans plus courte que le cycle normal, sa
réincarnation cette fois-ci arriva 34 ans plus tard que 1705, soit en 1739.

En 1739, l’âme-personnalité de Francis Bacon, le vieux moine, le mystique égyptien, fut réincarnée
à Amsterdam en Hollande, dans une famille du nom de Pauw. Son nom fut plus tard changé et devint
Cornélis van Pauw. Il fit des études à l’université de Gottingen, et grâce à l’influence de sa famille, il entra
dans l’ordre des franciscains et devint finalement chanoine de Xan, dans le duché de Clèves. Son esprit
brillant, ses recherches qui apparaissaient comme une grande lumière de son âme amenèrent Frédéric II de
Prusse à le choisir pour être son précepteur. Mais il refusa de limiter ainsi ses capacités, et même refusa
l’évêché de Breslau.

Portrait de Francis Bacon

A nouveau son esprit se tournait contre l’église et les


limites qu’elle imposait, et il demanda pour lui-même la liberté
de la parole et la permission d’écrire sur les sujets qui
semblaient lui venir de son être intérieur et de son âme. Ceci
provoqua l’antipathie de l’église et des mesures furent prises
pour l’empêcher de prêcher publiquement des idées non
conformes aux enseignements de l’église. Á la fin, il coupa les
liens avec celle-ci et fut heureux d’être libéré.

Dans ses premiers ouvrages, il parle de ses recherches


parmi les philosophies grecques anciennes, mais son premier
grand ouvrage publié en 1774, se rapporte à ses études sur les
enseignements des égyptiens. Ces livres ressemblent à ceux
qu’il écrivit en tant que Francis Bacon, et furent plus tard
traduits en anglais et publiés par Rochdale à Londres en 1793,
1795 et 1806. Il n’y eut que ces trois éditions parce que, comme
le disait un critique fameux, ses ouvrages contenaient des
informations curieuses et beaucoup d’assertions bizarres faites
dans un esprit dogmatique. On aurait pu en dire autant, et
effectivement on en dit autant des ouvrages de Bacon, lesquels

Troisième cercle communication n° 1 34


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

parurent si étranges aux non-initiés. En 1795, une édition complète des livres de Van Pauw parut à Paris, et
là nous pouvons voir comment cette âme personnalité apporta beaucoup de connaissance au monde dans ses
livres écrits en trois langues.

On peut encore se procurer ces livres en Europe et la Bibliothèque de notre Cénacle en possède
personnellement un volume intitulé « Recherches Philosophiques sur les Américains ».

En tant que Cornélis van Pauw il mourut en 1799, à 60 ans. Étant donné sa dernière date de
naissance, 1739 son incarnation suivante aurait dû avoir lieu en 1883, c’est à dire 144 ans plus tard. Il est
donc vraisemblable que son âme-personnalité se soit incarnée à ce moment-là afin de remplir les mêmes
missions que dans les incarnations précédentes, répandre les mêmes idées, mener de semblables recherches,
manifester les mêmes tendances, les mêmes goûts, avec peut-être quelques améliorations dans l’homme
physique, quelques défauts vaincus et d’autres restant à vaincre, d’où le besoin d’autres incarnations afin de
rendre parfaite son évolution.

Maintenant, pensez à l’âme-personnalité de celui qui fut Francis Bacon. Elle connut beaucoup
d’incarnations avant de prendre le nom de Bacon, et elle en eut deux autres par la suite. Pensez aux leçons
qu’une telle âme-personnalité apprit, aux expériences qu’elle vécut. Deux fois, elle fut dans le corps d’un
prêtre et moine de l’église catholique romaine et se rendit compte du pouvoir et des faiblesses qu’imposaient
de telles limitations. Elle fut une fois dans le corps d’un prêtre égyptien du temps d’Amenhotep, une fois
dans celui d’un juif de Palestine, une autre fois encore dans celui d’un peintre célèbre, puis dans celui d’un
avocat et homme d’état aux pouvoirs politiques étendus mais dont il se lassa. Plusieurs fois, elle fut
réincarnée comme maître et écrivain. Souvent, elle se rappela de ses expériences en Égypte, plusieurs fois
l’homme visita ce pays écrivant à son propos et il devint initié de l’ordre rosicrucien. Beaucoup de livres
originaux de Francis Bacon, conservés dans des musées britanniques, ont en filigrane des symboles
rosicruciens.

A plusieurs reprises dans ses incarnations différentes, il écrivit sur les philosophies et les
enseignements égyptiens. Dans toute la série de ses incarnations, il revint aux expériences, aux croyances et
aux idées de ses vies précédentes, tout comme les hommes de science, en étudiant la vie des cellules et des
espèces animales, retournent continuellement au type et à l’espèce.

Que pourriez-vous attendre de Francis Bacon s’il se réincarnait de nos jours ? Où, et dans quel
oeuvre verriez-vous sa personnalité si celle-ci était aujourd’hui dans un corps ? Pensez-vous qu’elle ferait
autre chose que ce qu’elle fit dans le passé ?

Ne faudrait-il pas s’attendre à trouver toutes les qualités du prêtre, du moine, du précepteur, de
l’écrivain, de l’artiste, du diplomate, du psychologue, de l’homme d’état et de l’homme spirituel, le tout
combiné en un être étrange, utilisant ses capacités au gré des circonstances ?
Ne faudrait-il pas s’attendre à voir cette âme-personnalité étudier aisément les règles et les
principes, se rappelant facilement ce qui devrait être fait pour régler une affaire légale, diplomatique,
gouvernementale, éducative ou spirituelle ?

Et un jour, de cette présente incarnation ou de celle qui débuta en 1883, alors que le corps serait
encore celui d’un jeune homme, alors qu’extérieurement il serait plein de jeunesse mais qu’intérieurement
résiderait une vielle âme-personnalité, il viendrait un moment où son être intérieur, si riche d’expériences, se
révélerait à la conscience de l’homme extérieur. Alors lui viendrait ce que l’on appelle « l’illumination ». Il
semblerait que Dieu ait touché son esprit. Il serait inspiré et écrirait, parlerait, et ferait toutes ces choses qui
seraient neuves pour lui en tant qu’homme, mais si naturelles et si familières à son âme.

Ce court exposé des incarnations de l’homme connu autrefois comme Francis Bacon, illustre une
méthode par laquelle l’illumination peut nous arriver. Il y a d’autres méthodes, mais celle-ci est la plus
commune. Cela vous explique la source de vos possibilités et de vos talents naturels que vous découvrez
soudainement en vous-mêmes, soit en face du piano ou du chevet du peintre, soit à la tribune du conférencier
ou au bureau du professeur.

Troisième cercle communication n° 1 35


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

L’illustre Francis Bacon fit ressortir dans son livre renommé appelé « L’Avancement du Savoir »,
les grandes erreurs que commettent beaucoup de personnes dans leur recherche de la connaissance et y
explique pourquoi ces personnes n’ont jamais reçu l’illumination.

« Mais la plus grande erreur qui puisse être commise consiste à se méprendre sur le but de la
connaissance ; certains ne sont poussés vers elle que par une curiosité naturelle et un tempérament avide de
savoir. Parfois par simple vanité d’esprit, parfois pour acquérir une réputation brillante, parfois pour
assurer la victoire de leur intelligence, mais la plupart du temps, pour en retirer un profit et y gagner un
métier ; c’est très rarement qu’ils le font pour rendre service à l’humanité. C’est comme s’ils cherchaient en
la connaissance une couche pour reposer leur esprit agité, ou une terrasse sur laquelle se promènerait leur
esprit émerveillé et changeant, la face d’un paysage magnifique, ou une place forte et avantageuse pour la
lutte et la dispute, un magasin pour ventes et profits, et non un entrepôt pour la gloire du créateur et le
soulagement de la condition humaine. Cependant, quand je parle de l’usage ci-dessus mentionné de la
connaissance pour le profit et la profession, je ne veux pas dire que c’est une action méprisable, car je
n’ignore pas combien l’ignorance divise et ralentit la poursuite et l’avancement de la connaissance, comme
dans l’histoire de la pomme en or lancée en face d’Atalante, quand celle-ci perdit la course parce qu’elle
dévia de son chemin, et s’arrêta pour la ramasser.

Mais comme le ciel et la terre à la fois contribuent à l’avancement de l’homme, de même le but des
philosophies naturelles et morales devrait être de séparer et rejeter les spéculations vaines et tout ce qui est
creux et vide, et de préserver et augmenter tout ce qui est solide et fructueux

Approchez avec humilité et vénération pour dérouler le volume de la création, attardez-vous y et


méditez, et avec l’esprit libre de toute opinion, étudiez en toute pureté et en toute intégrité. »

LE JARDIN MYSTIQUE

Chers frères et chères soeurs, le but de notre Cénacle se trouve à l’intérieur du « Jardin de la
Vérité ». C’est son travail de vous conduire le long de ce chemin, de vous amener jusqu’aux grands portails
de ce jardin et, si possible, de vous aider à « traverser le Seuil » et à entrer. Les Maîtres et les fondateurs de
ce Cénacle ne seront pas satisfaits de leur travail tant que vous ne serez pas tous à l’intérieur du jardin où les
fleurs de vérité s’épanouissent constamment et d’où les mauvaises herbes de la fausseté ont été arrachées.

Dans ce jardin, il n y a pas les fleurs pourpres de l’opinion personnelle ; il n’y a pas les fleurs
jaunes des désirs égoïstes ; il n’y a pas les fleurs rouge sang des préjugés passionnés et de la déception de
soi-même. On y trouve seulement les fleurs bleues et blanches, sans tache, de la vérité, de la pureté et de la
connaissance symbolisées. Nous nous sommes réunis pour pouvoir voyager ensemble et atteindre ce jardin.
Que nul d’entre-vous n’ait l’impression, cependant, que sans ses fleurs aux couleurs favorites, il se sentira
solitaire et qu’à titre préventif, nul n’emporte donc quelques graines pour les semer au cours de son voyage
et, les éparpillant ça et là, afin d’en chérir la floraison familière comme des enfants de ses chimères.

Dans les liens de la Lumière,


Lumière, de la Vie, et de l’Amour !

Troisième cercle communication n° 1 36


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

TABLE DES MATIÉRES

CONSCIENCE DE SOI .......................................................................................................................... 2


L’ÂME ET LE SOUFFLE ...................................................................................................................... 5
CONCEPTIONS ANTIQUES DE L’ÂME............................................................................................. 6
LE « DIEU DU COEUR » DES ROSICRUCIENS ................................................................................ 7
EXPRESSIONS DE L’ÂME................................................................................................................... 9
INDIVIDUALITÉ ET PERSONNALITÉ............................................................................................. 11
BUTS DE L’ÂME................................................................................................................................. 14
EVOLUTION ET PERFECTIONNEMENT DE L’ÂME-PERSONNALITÉ ..................................... 16
SUR LE PLAN TERRESTRE............................................................................................................... 16
MISSION TERRESTRE ....................................................................................................................... 18
DEVENIR DE L’ÂME APRÈS LA TRANSITION ............................................................................. 19
LE CYCLE DES INCARNATIONS..................................................................................................... 21
RÔLE DES MALADIES DANS L’ÉCONOMIE................................................................................. 23
DU CYCLE DES INCARNATIONS.................................................................................................... 23
PROBLEMES SOULEVÉS PAR LES VARIATIONS DÉMOGRAPHIQUES .................................. 24
PROBLÈME DU SUICIDE .................................................................................................................. 25
ACTIVITÉ DE L’ÂME SUR LE PLAN COSMIQUE......................................................................... 26
LA LOI DU KARMA ........................................................................................................................... 28
THÉORIES SPIRITES.......................................................................................................................... 29
IMPERSONNALITÉ ET UNIVERSALITÉ......................................................................................... 30
DES PRINCIPES ROSICRUCIENS..................................................................................................... 30
INCARNATIONS DE SIR FRANCIS BACON................................................................................... 32
LE JARDIN MYSTIQUE ..................................................................................................................... 36
TABLE DES MATIÉRES..................................................................................................................... 37
INDEX DES NOTIONS ABORDÉES.................................................................................................. 38

Troisième cercle communication n° 1 37


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

TROISIEME CERCLE

COMMUNICATION N° 2

Cénacle de la Rose+Croix

S.E.T.I. Cénacle de la Rose+Croix BP 374 87010 LIMOGES Cedex 1 France


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

L'EAU

Arrivés là où vous êtes dans votre étude des principes rosicruciens, il vous faut revenir à la Parole
Perdue, celle dont vous avez commencé l'étude dans la dixième communication du précédent cercle.
Rappelez-vous que vous aurez très prochainement atteint la complète compréhension de ce mot, et qu'alors,
dans les cercles supérieurs, vous apprendrez pourquoi elle fut perdue pour le monde en général et réservée
seulement aux adeptes et aux vrais mystiques.

Prenez le son dé voyelle ou la lettre que notre tradition rosicrucienne associe au travail auquel vous
vous consacrez depuis la précédente communication : c'est la lettre E qu'on doit prononcer EH. Dans la
langue atlante d'où la Parole Perdue tire son origine, ainsi que dans le Sanscrit qui dérive aussi de l'atlante
originel mais qui évolua au travers d'autres langues, cet E était prononcé longuement comme dans « bée ».
La langue mystique originelle d'où dérivèrent la langue parlée en Atlantide et le Sanscrit, s'appelait l'Avesta,
qui permit aux prêtres mystiques des temples zoroastriens de rédiger des écrits sacrés. Chaque lettre et
chaque son de cette langue furent soigneusement choisis en fonction de leurs propriétés occultes et
vibratoires. On découvrit ainsi bientôt que la lettre E, prononcée EH, avait un pouvoir sur l'élément eau de la
nature ce qui conduisit à user de la lettre E comme d'un symbole d'un Dieu - le Dieu de l'eau -.
Plus tard ceci fut mal interprété par la population babylonienne qui crut qu'il y avait un Dieu
appelé E. Ils lui bâtirent des Temples et l'adorèrent comme il se doit pour un Dieu, au lieu de ne voir en ce E,
comme le faisaient les mystiques, qu'un simple principe.
Ainsi tandis que les adeptes adorèrent l'eau en tant qu'élément Sacré, et de ce fait, eurent toujours
un étang auprès de chaque temple et un grand vase rempli d'eau à l'intérieur du temple-même, tradition qui
s'est perpétuée jusque dans le rituel chrétien du baptême, les ignorants appelèrent un dieu, E, et le dirent Dieu
de l'océan, Dieu des profondeurs, Dieu régnant sur toutes les eaux...

En fait un certain nombre d'anciennes divinités tirent justement leur origine de telles
interprétations erronées des principes mystiques. Le Dieu dont parla cet illustre Maître que fut Amenhotep, le
Dieu UN, le Dieu de toutes choses, fut incompris des ignorants qui constataient que les mystiques avaient
dans leurs temples des alcôves dédiées à certains principes pour chacun desquels on bâtit des Temples, les
ayant de façon tout erronée assimilés à autant de dieux différents.

GRAND INTERVALLE

Dans certains manuscrits Rosicruciens il est fait référence au GRAND INTERVALLE de


l'évolution de l'âme. Cette expression renvoie à l'intervalle qui sépare deux incarnations successives où
l'opportunité est donnée à l'âme-personnalité de s'enrichir des expériences de la sphère cosmique et d'aider
les autres dans leur travail comme jamais elle ne pourrait le faire sur le plan matériel car, vous l'avez appris
dans la précédente communication, l'âme, durant son séjour dans la sphère Cosmique, peut projeter sa
personnalité vers la sphère terrestre et s'y manifester. Cela n'est pas sans vous rappeler ce que vous avez pu
lire concernant les manifestations spirites et qui vous a peut-être laissé sceptique, simplement parce que vous
n'en compreniez pas les principes.

Une multitude de livres et de pamphlets circulèrent entre les années 1914 et 1918, alors que
quelques savants et penseurs du monde entier exposaient leurs convictions personnelles concernant la
continuité de la vie et la survivance de la personnalité. Dans tout ce qui fut dit et écrit à cette époque, on
relève un credo récurrent : l'âme ne perd pas sa personnalité par ce changement appelé « Mort », mais survit
et peut communiquer avec nous. Bien entendu, c'était ce que ces grands savants désiraient prouver par leurs
expériences qui laissèrent trop de champ libre aux fantaisies de l'imagination des ignorants, et trop de facilité
pour les tricheries des charlatans. Leurs rapports ont laissé la porte ouverte à trop de mystificateurs qui
avancèrent que tout ce qu'ils avançaient concernant les manifestations spirites avait été prouvé par les savants
les plus éminents. Or, ce que les savantes investigations de ces derniers conclurent, fut simplement qu'ils
avaient trouvé la preuve que la personnalité de l'homme survivait après cet état appelé « mort » et que cette

Troisième cercle communication n° 2 1


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

personnalité pouvait communiquer avec les personnes vivant sur terre, ce qui ne constitue qu'une partielle et
maigre preuve de toutes les prétentions et affirmations du spiritisme.

Depuis longtemps le chercheur s'est rendu à l'évidence que la seule preuve réelle sur laquelle on
pourrait s'appuyer pour prouver la survivance de l'âme après la mort ne pourrait être indéniablement établie
qu'à la condition de la survie de la personnalité qui lui est associée. Ce n'est que dans la manifestation d'une
personnalité définie et connue qu'on a trouvé la preuve de l'existence de l'âme. Les personnalités sont des
expressions définies, véritables. Deux personnes ne se ressemblent pas et un être ne peut en imiter un autre
parfaitement et constamment. Durant chaque séance, chaque expérience conduite par ces savants, les traits et
particularités qui se manifestaient à eux furent examinés longuement et avec grand soin. Par exemple, Sir
Oliver Lodge fut convaincu de la survivance de l'âme, non pas parce qu'il avait vu une âme après sa mort, ni
un esprit marcher, non pas non plus qu'il entendît des esprits lui dire qu'ils étaient les âmes de personnes
mortes, mais par la manifestation de la personnalité de son fils. Cette personnalité se révéla à son père
comme nulle autre ne pouvait le faire. Sir Oliver Lodge avait retrouvé dans les manières, les traits de
caractère, les habitudes et la mémoire de la personnalité, la preuve que c'était bien celle de son fils. Et quand
toutes ses expériences furent terminées et qu'il fut convaincu, de quels faits fut-il réellement en possession ?
Qu'avait-il découvert ? Simplement qu'il était en communication avec la personnalité de son fils et rien de
plus.

Sir Conan Doyle, outre qu'il fut le génial créateur de Sherlock Holmes, fut aussi de ces éminents
savants convaincus de la survivance de l'âme-personnalité. Il ne vit pas des revenants qui circulaient autour
de lui, pas plus que des esprits ne sortirent d'une de ses armoires pour accomplir de folles et étranges
manifestations. Il ne vit pas d'âmes planant au-dessus des chambres de séances. II ne vit rien dans ces
expériences qui puisse le convaincre définitivement, mais il reçut une communication d'une personnalité
invisible, qu'il ne put ni voir ni toucher, mais qu'il reconnut comme une personnalité n'étant plus sur cette
terre.

Il est donc évident pour le chercheur doué d'un minimum de bon sens, que ce n'est pas parce
qu'une personnalité survit à la soi-disant mort et communique avec celles qui sont ici-bas, que toutes les
prétentions inconsistantes et étranges du spiritisme populaire sont prouvées pour autant. En effet, qu'une
personnalité vive après la mort et puisse atteindre l'esprit de plusieurs personnes, n'établit pas indéniablement
que l'âme de l'homme vit et vivra continuellement quelque part en tant qu'esprit avec la possibilité de revenir
sur terre, d'y revêtir une forme matérielle et d'accomplir des actes humains. Il y a une grande différence entre
la personnalité évoluant dans la sphère cosmique et essayant de nous atteindre pour une communication, et
un « esprit » (tel que l'entend le spiritisme populaire) qui marche autour de nous, prêt à accomplir des choses
matérielles. Vous pourriez alors aussi bien dire d'une personne écoutant au téléphone la voix d'une autre
vivant à des centaines de kilomètres, que cette personne s'est projetée en esprit et s'est manifestée
matériellement ? Supposez encore que dans l'obscurité d'une de nos chambres de réflexion commune soit
placée une source sonore transmettant la voix d'un orateur très connu donnant un de ses discours les plus
caractéristiques. En l'écoutant, ceux d'entre-vous qui le connaissent et l'ont entendu parler, ne serait-ce qu'une
fois, seraient profondément intéressés. Vous reconnaîtriez le ton et la portée de sa voix, le maniérisme de ses
discours, les pauses sommaires, les violences subites, la force et l'emphase données à chaque mot, à chaque
phrase, les caractéristiques de la diction, le soupir occasionnel, le changement de voix rendant la phrase plus
impressionnante, les quelques mots prononcés très lentement afin qu'on ne puisse les oublier. Toutes ces
caractéristiques vous permettraient d'identifier le fameux orateur, car elles font partie de sa personnalité.
Cette personnalité serait parmi vous, se révélant par ses pensées, ses croyances, ses traits et son maniérisme.
Mais pourriez-vous pour autant prétendre que c'était l'âme et l'esprit de ce grand homme qui se manifestaient
à vous, sous prétexte qu'il semblait être réellement parmi vous ? Cela prouverait-il que son âme
accompagnait sa personnalité ?

Tout ce que la science a été capable d'expliquer, c'est le procédé employé par les personnalités
résidant dans les sphères cosmiques pour nous atteindre et se manifester à nous. Pouvez-vous vous dire que
c'est une chose étrange et fantastique pour la personnalité de l'homme terrestre de se projeter d'un endroit à
un autre et de s'y manifester comme vous avez appris à le faire dans de précédentes communications ? Si
vous pouvez être assis chez vous et permettre à votre personnalité de se projeter dans l'espace pour atteindre

Troisième cercle communication n° 2 2


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

quelque personne dans sa maison, et lui donner un message, pendant que votre âme, votre corps et tout ce qui
est esprit en vous demeurent où vous êtes en réalité ; si vous pouvez faire cela en étant sur terre, pourquoi
serait-il étrange que vous puissiez faire la même chose depuis « la sphère cosmique » ? Et quand votre
personnalité s'étend de votre âme à une autre, dans sa maison, sans pour cela l'entraîner avec elle, pourquoi
penser que lorsque la personnalité s'étend du Cosmique vers la terre, elle entraîne avec elle son âme ? Les
manifestations ne sont-elles pas identiques ? Où se trouve la différence ?

INTELLIGENCES SUPÉRIEURES

Il peut sembler à beaucoup d'entre-vous que les expériences qui vous ont été proposées jusqu'alors
dans nos communications sont d'un abord aisé et qu'il n'y a pas lieu de manifester d'enthousiasme spécial ou
d'en être émerveillé. Pourtant la science et les esprits scientifiques doutent parfois encore de la réalité des
phénomènes que vous expérimentez et de la possibilité de les maîtriser ou de les reproduire à volonté. Si tant
de chercheurs qui se consacrent aux recherches psychiques pouvaient obtenir une démonstration d'un seul
cas de projection qu'ils puissent vérifier, ils penseraient qu'ils ont découvert quelque chose digne d'une
longue et méticuleuse considération. Pour votre part, vous accomplissez ces choses sans vous arrêter
longuement à penser combien elles sont étranges, fantastiques, merveilleuses et prodigieuses. Vous ne
devriez pas pour autant penser que tout ceci est naturel et mésestimer votre habilité et l'étendue de vos
connaissances.
Ainsi, un frère d'une loge américaine, dans l'une de ses expériences, essaya de se projeter vers
l'Impérator Harvey Spencer Lewis qui résidait en Californie. Non seulement il réussit à l'atteindre et à s'en
faire reconnaître, mais plus tard il fut capable de décrire exactement le costume porté par l'imperator, la pièce
dans laquelle il se trouvait, le pupitre devant lequel il était assis, tout comme il put lire la lettre qu'il écrivait,
commençant par ces mots « cher Robert ». Tous ces détails furent vérifiés, car à cette heure précise,
l'Impérator écrivait une telle lettre, la première et seule lettre écrite à son destinataire depuis plusieurs mois,
ce qui rendait le fait plus facilement vérifiable.

Pourtant l'expérience de ce frère est seulement un exemple parmi d'autres de ce qui peut être
accompli par tous nos compagnons, qui à l'instar de ceux qui n'ont pas abordé l'étude de la philosophie
mystique auraient douté il y a seulement quelques mois encore que d'autres personnes puissent réussir de tels
prodiges et auraient affirmé cela impossible pour eux-mêmes. Aujourd'hui, ils ne trouvent plus rien d'étrange
à ces projections, et n'y voient rien de plus que le résultat de leurs études.

Lors de l'initiation au 1er degré du Temple, les néophytes rosicruciens se tenaient debout devant le
Maître qui leur expliquait les bienfaits et bénédictions qu'en retour de leurs promesses et obligations, la
Rose+Croix s'engageait à leur dispenser. Voilà ce qu'étaient ses paroles

« Vous allez apprendre à commander à toute la nature; Dieu sera votre inspiration, les philosophes seuls
seront vos égaux, les intelligences suprêmes auront l'ambition d'obéir à vos ordres, les démons n'oseront
pas approcher de l'endroit où vous êtes, votre voix les fera trembler dans les profonds abîmes où ils sont
enfouis, tous les éléments s'uniront pour vous aider à accomplir vos désirs »

Cette promesse merveilleuse et sincère, notre Cénacle s'exerce encore à l'exaucer au travers, entre
autres, de ses communications où vous avez commencé d'apprendre à commander la nature avec vos
connaissances des lois, enseignements et principes exposés dans les communications précédentes. Dans les
communications plus récentes, si ce n'est auparavant, vous avez réalisé que Dieu est l'inspiration qui vous
pousse, comme mystiques, a faire le bien que vous avez le désir de répandre. Sans l'inspiration Divine, vous
n'auriez aucun but dans ce que vous cherchez à accomplir et à moins que votre motif ne soit toujours
désintéressé, généreux et constructif, vous ne pouvez espérer que la nature coopère avec vous et vous prête
ses pouvoirs. Vous pouvez arriver à égaler les anciens philosophes, les Sages de l'Antiquité, pour peu que
vous enseigniez et appliquiez les lois qui vous ont été révélées, car c'est là tout le travail de la vie des
philosophes.

Troisième cercle communication n° 2 3


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

Votre voix peut vraiment chasser les démons, les forces du mal qui n'oseront approcher de l'endroit
où vous vous trouvez. Vous avez déjà appris comment vous servir du son de quelques voyelles, lesquelles
dites ou même murmurées, forment comme une barrière à l'approche des forces du mal. Le seul mot de
« MATHRA » est une protection contre le mal. Les sons de ce grand mot, de ce mot perdu, mettent toutes les
forces de la Nature en mouvement et peuvent servir à vous assurer la protection des forces divines car la voix
du mystique est la voix du pouvoir. La partie la plus intéressante de l'antique promesse est contenue dans
cette phrase: « les intelligences suprêmes auront l'ambition de vous servir ».

C'est l'accomplissement de cette promesse que vous devez espérer à la fin des premières
communications de ce troisième cercle. Vous allez apprendre comment vous pouvez faire de cette promesse
une entente prophétique entre Dieu, la Nature et votre propre Moi Intérieur.

Pourquoi ces intelligences suprêmes seraient-elles prêtes à obéir à vos désirs ? D'où viennent-elles
? Qu'est-ce qui constitue un degré d'intelligence supérieure ? Même si vous examinez le cerveau matériel des
universitaires ayant étudié dans les grandes universités, vous devrez admettre que la grande sagesse qu'ils ont
acquise, les grandes connaissances qui leur ont été révélées, les leçons qu'ils ont apprises, les lois et principes
qu'ils ont expérimentés, sont tous des éléments obtenus avec la permission de Dieu... Cependant vous ne
pouvez considérer ces érudits comme les intelligences les plus sublimes. Du point de vue mystique bien
d'autres qualités sont exigées pour constituer une intelligence supérieure. Ces intelligences suprêmes
embrassent tout ce qu'il y a à comprendre comme lois et principes dans leur véritable interrelation et peuvent
comprendre aussi bien toutes les lois édictées que celles qui sont inconnues, les spirituelles comme les
matérielles, l'intérieur comme l'extérieur, l'abstrait et le concret. Une intelligence vraiment développée
partage la tolérance avec le droit, la bonté avec la justice, l'amour avec la fermeté, la gentillesse avec la
volonté, la faiblesse avec la force. L'intelligence la plus parfaite est celle qui peut être aussi bien subjective
qu'objective dans sa compréhension et ses méditations. Elle peut également méditer sur le Divin et l'Infini
comme sur le fini, être en contact intime avec Dieu et le Cosmique et cependant comprendre les besoins
matériels des hommes, leurs lois, leurs us et coutumes terrestres.

Où se trouvent de telles intelligences ? Vous pouvez en trouver sur terre à l'état de développement
et d'évolution, mais les intelligences arrivées au degré suprême sont celles qui sont temporairement délivrées
des limitations étroites de la terre et peuvent s'exprimer et raisonner, agir et penser librement sans avoir à se
servir d'une manifestation physique ou d'un corps imparfait. Au développement d'une telle intelligence avec
les diverses qualités et conditions qui lui sont associées ne peut suffire une seule incarnation terrestre.
C'est pour cela qu'il est absolument nécessaire de vivre plusieurs incarnations sur notre planète,
avec des intervalles dans les sphères cosmiques. De cette façon les périodes de développement intellectuel
peuvent être divisées entre les leçons apprises sur terre et celles apprises dans le cosmique. L'esprit et la
conscience de l'homme ne peuvent jamais devenir parfaits, complètement développés car aussitôt que
l'homme atteint un degré plus élevé dans son développement intellectuel, il crée de nouvelles et
merveilleuses conditions de compréhension et d'analyse. L'homme ne peut jamais atteindre la perfection de
l'intelligence Divine, parce qu'à mesure qu'il approche le degré d'intelligence attribué à Dieu, ce dernier élève
sa propre intelligence et l'homme doit de nouveau se perfectionner pour chercher à égaler la sagesse divine.
Mais dans ce processus d'évolution de l'intelligence humaine, nous remarquons ceux dont le développement
est au-dessus des autres, et dont le degré de perfection et d'intelligence est beaucoup plus élevé. Pour cette
raison, dans notre vie actuelle, ceux qui sont les plus avancés dans leur développement servent comme les
intelligences suprêmes, et ce sont ces intelligences dont il est fait mention dans la promesse faite aux
néophytes rosicruciens.

Comment ces intelligences peuvent-elles vous servir ? En projetant vers la terre, leur esprit, leur
personnalité, et avec le pouvoir de leur esprit, de leurs grandes connaissances, les expériences accumulées
pendant maintes incarnations, leur habilité à tout voir, à tout entendre, à atteindre toutes les sphères et à
pouvoir rester invisibles aux yeux de ceux qui ne sont pas suffisamment développés. Les intelligences
supérieures peuvent vous servir, mais pour recevoir le bénéfice de leur assistance et de leurs services, vous
devez aussi posséder une certaine habileté, certains pouvoirs qui sont les résultats d'un avancement et d'un
développement définis. Vous ne pouvez demander à ces intelligences de vous servir, d'écouter vos appels et
de satisfaire vos désirs, à moins que vous n'ayez d'abord prouvé par votre vie et vos actions que vous êtes

Troisième cercle communication n° 2 4


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

débarrassé de tout égoïsme pour une vie, qui d'une manière prédominante, doit être désintéressée et
consacrée toujours à l'avancement de l'Humanité.

De quelle manière Dieu pourrait-il se révéler à l'homme et lui révéler de même ses lois et ses
principes, si ce n'était par le désintéressement de quelques personnes ? Dieu n'inspire pas tous les esprits, car
ce ne sont pas tous les esprits qui permettent à Dieu de les conseiller et d'agir par eux. L'homme n'écoute pas
Dieu avec la même facilité qu'il écoute ses semblables. Il cherche toujours l'inspiration et le savoir de la plus
étrange façon. Il a une plus grande foi dans la sagesse des hommes qu'il n'en a dans l'ineffable sagesse du
Dieu invisible. Le sceptique cherche ce qui a été écrit, les démonstrations matérielles de la loi et son
application pratique. II n'écoute pas la voix intérieure qui l'inspire, qui lui murmure des pensées élevées avec
le calme et la tranquillité de l'esprit Divin se manifestant. Mais quand certains hommes ont été illuminés par
cet Esprit, et ont généreusement donné d'eux-mêmes pour accomplir le travail de Dieu et des hommes, alors
ils deviennent son intermédiaire, sa lumière sur terre, pour éclairer les esprits des autres humains. Et vous
constaterez que ces âmes, ces esprits, ayant appris des leçons de service envers leur prochain et à remplir les
desseins Divins, continuent ce magnifique travail dans l'autre sphère, aussi bien, et même plus efficacement,
qu'ici-bas.

Une intelligence et un esprit très évolués n'ont pas besoin d'être poussés pour aider les autres, c'est
d'ailleurs ce qui, justement, en fait des intermédiaires travaillant au bénéfice de l'humanité. Seul un esprit
partiellement développé permet au mal de se manifester par lui. Celui qui a vraiment évolué n'a ni le temps
ni le désir de pensées mauvaises. Il lui est aussi naturel d'observer les lois Divines, de témoigner de bonté et
de charité et de servir l'humanité de toutes les manières possibles, qu'il est facile pour l'ignorant de
dégringoler dans l'abîme du mal.

Aussi dans le domaine Cosmique trouvez-vous des intelligences suprêmes vraiment désireuses de
vous servir. Elles ont l'ambition de le faire parce qu'elles essayent de remplir la mission qui vibre dans
chaque élément de leur conscience et répondent à l'appel de l'esprit honnête, sincère et évolué.

Avez-vous jamais assisté à un grand congrès d'hommes et de femmes, où des questions sérieuses
étaient débattues ? C'est l'occasion d'une étude intéressante du travail de l'esprit psychologique humain. Vous
voyez les mêmes lois en action dans les réunions politiques, les assemblées publiques et même au Sénat et à
la Chambre des Députés. Dans ces réunions, si quelqu'un demande la parole et discute une question sordide,
sarcastique, critiquable, désobligeante ou ayant trait aux instincts les plus bas, vous remarquerez que la
discussion sera limitée entre les hommes qui ont accoutumé leurs pensées à s'associer à de tels sujets. Les
autres personnes présentes qui n'éprouvent aucun intérêt pour ces sortes de débats, ne prennent aucune part à
la discussion ou dans des cas extrêmes manifestent seulement leur désapprobation. Si au contraire un homme
se lève pour parler d'un sujet sublime, d'autres de ses semblables ayant le même idéal et les mêmes pensées
continueront à entretenir la discussion, se réjouissant de la coordination de leurs pensées et de leur
concentration sur de tels sujets. De même, si quelqu'un a permis à son esprit de s'abaisser, en se servant
d'expressions vulgaires ou profanes, ceux qui répondent ou prennent part à la discussion se serviront des
mêmes mots et des mêmes expressions. Que l'esprit très évolué d'une âme inspirée discute d'un sujet
religieux, vous observerez et sentirez le changement qui se produit parmi les personnes composant
l'assemblée, et ceux qui parleront et discuteront ne feront qu'ajouter à la noblesse des pensées émises. Une
étude des rapports de telles réunions démontre que chaque orateur, chaque personne demandant une
explication ou une réponse recevra l'information du type d'esprit avec lequel elle est en communion d'idées.
C'est parce qu'une grande loi est en action et que cette loi se manifeste elle-même dans le domaine spirituel
et cosmique plus rapidement encore, que l'homme ou la femme qui en méditation cherchent à communiquer
avec les esprits invisibles obtiendront des résultats reflétant le niveau d'élévation de leurs pensées.
Vous apprendrez ainsi que si vous désirez recevoir les pensées les plus nobles, les plus pures, des
intelligences supérieures, vous devez les demander avec un esprit pur et un coeur droit. Ces intelligences
seront heureuses de vous aider suivant la pureté de vos pensées, l'intention, la noblesse, le but de vos désirs.
Tout ceci vous prépare aux procédés dont vous vous servirez dans de prochaines leçons où vous apprendrez à
vous mettre en contact avec les intelligences supérieures. Vous êtes maintenant à la veille de l'heure où les
esprits supérieurs des domaines cosmiques, aussi bien que ceux qui sont sur terre, se révéleront à vous durant

Troisième cercle communication n° 2 5


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

vos méditations ; vous les verrez et parlerez avec eux et ils vous inspireront et vous serviront suivant vos
besoins et suivant les buts que vous avez à l'esprit.

A cet effet vous pourrez vous préparer cette future étape en récitant cette prière du matin suivante
dans le calme de votre chambre, juste avant votre lever ou aussitôt que vous vous serez levé :

« Dieu de mon coeur, je vous rends grâce du retour de mon intelligence, du privilège d'avoir à
accomplir vos lois un jour de plus, de l'évolution constante de la personnalité de mon âme sur cette
sphère. Gardez-moi sans cesse en communion avec votre Esprit Divin afin de recevoir plus facilement les
inspirations Divines »

COMMUNION

Dans le travail de projection, tel qu'il fut défini dans le cercle de réflexion précédent, vous vous
êtes préparés à atteindre d'autres parties du monde matériel ou à faire venir à vous d'autres entités du plan
terrestre. Autrement dit, vous avez étudié ce travail de projection en appréciant parfaitement le fait que vous
vous occupiez du domaine psychique depuis le plan terrestre où les conditions physiques devaient être
correctes afin d'aider à atteindre le but désiré. Vous n'avez peut-être pas du tout pensé au côté spirituel de
cette question auquel vous allez devoir maintenant porter toute votre attention. Afin d'entrer en contact avec
ces personnalités spirituelles qui résident sur le seuil cosmique, ces personnalités qui maintenant n'habitent
plus un corps, mais attendent la renaissance, vivant en attendant dans une sainteté ineffable et un jour
sublime, doit-on tenter la même approche que celle d'un corps psychique encore uni au corps physique ?
Les anciens mystiques, l'adepte d'aujourd'hui, le moine dans sa cellule, l'ermite dans sa vieille
hutte sur la colline, le prêtre dans son jardin et le Maître dans le sanctum privé de son temple, tous savaient
que par des heures de pieuse préparation dans un but pur et digne, et au moment opportun, les plus grandes
âmes-personnalités du cosmique pouvaient être attirées vers la Terre.

Au contraire, ainsi que nous vous l'avons déjà expliqué, si individuellement ou en groupe, vous
méditez en silence sans la préparation nécessaire, dans le but d'obtenir des manifestations de la part du
cosmique, vous ouvrez toute grande la porte aux entités psychiques et les invitez à venir parmi vous pendant
un certain temps. Or, sur le plan le plus rapproché de la Terre, il y a toujours, errant, les corps psychiques de
ceux dont l'esprit et le corps sont impurs, corps psychiques qui peuvent temporairement être libérés par des
drogues, des poisons, la boisson, le Mal, une blessure et encore de nombreuses autres causes. Ces corps
psychiques, les plus indésirables de tous, flottant dans l'espace comme des vagabonds repoussés de toutes
parts, cherchent toujours la porte ouverte et entrent à la première occasion; ces personnalités trouvent la
bienvenue au milieu de ceux qui s'assemblent pour ordonner à des manifestations d'apparaître alors qu'ils ne
savent pas ce qu'ils font. De tels visiteurs psychiques mentent, trompent, dupent et induisent en erreur
l'honnête mais ignorante personne qui cherche les manifestations et par ces tromperies, elles découragent
l'étudiant sincère.

Pensez-vous que les choses soient très différentes sur le plan supérieur du Cosmique ? Ne doit-il
pas y avoir les âmes-personnalités hautement évoluées et celles qui ne le sont pas ? Toutes les âmes
personnalités passant du plan terrestre au plan cosmique à la transition ne sont pas dans le même état de
développement. Il doit y avoir la même différence d'évolution sur ce dernier plan que celle existant ici-bas
entre les divers esprits et personnalités. Toutes les âmes-personnalités du plan cosmique reposent dans la
chambre du Grand Intervalle, comme on l'appelle, et y apprennent de merveilleuses leçons les aidant à
évoluer et les préparant pour la prochaine incarnation ; et ainsi dans une forme d'expression plus récente elles
se développeront vers un plan plus élevé.

Quelles sont les âmes-personnalités qu'en tant que mystiques vous désirez contacter et avec
lesquelles vous souhaitez communier ? Pouvez-vous gagner quoi que ce soit en contactant celles qui sont
moins développées que votre propre personnalité ? Et, mis à part l'élément personnel et égoïste, pouvez-vous
aider de telles âmes-personnalités en communiant avec elles ? Très certainement vous ne le pouvez pas.

Troisième cercle communication n° 2 6


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

Vous n'avez aucune leçon à leur apprendre, sinon elles ne seraient pas là-bas, mais ici-même. La transition
du plan terrestre au plan cosmique ne survient que lorsque le plan terrestre n'a plus rien, pour un temps, à
apprendre à l'âme-personnalité mais que cette dernière a besoin de l'aide des autres âmes résidant sur le plan
cosmique. Par conséquent, on ne saurait prétendre qu'on puisse aider des âmes-personnalités insuffisamment
développées lorsqu'on leur demande de communier ici-bas avec nous. Mais lorsque vous attirerez celles qui
sont plus avancées que la vôtre, alors vous vous conformerez aux décrets divins et au travail que ces
personnalités ont à accomplir : c'est-à-dire continuer leur propre évolution en aidant ceux qui ont besoin
d'être aidés. Elles cherchent toute occasion d'entrer en contact avec les êtres humains ayant besoin d'aide.
Mais lorsque vous désirez communier consciemment avec elles, lorsque vous souhaitez qu'elles viennent
demeurer avec vous pendant un certain temps, lorsque vous voulez les voir, les entendre et constater leur
immortalité, vous demandez alors ce qui est un rare privilège.

Dieu est notre Père Suprême, notre Suprême Maître, Guide et Directeur. Vous savez que Dieu se
souvient toujours de vous, qu'il désire vivement vous aider, qu'il est toujours prêt à vous servir. Mais quand
vous demandez à Dieu, dont c'est le devoir, de par sa propre loi, de vous aider, de venir vous donner une
manifestation de son existence, de venir habiter avec vous, de demeurer en votre présence pour un certain
but, vous le demandez en toute humilité sachant que ce que vous demandez n'est pas un droit mais un rare
privilège.

Tous les grands êtres du plan cosmique, habitant là-bas, dans la conscience de Dieu, hautement
évolués et préparés pour aider l'humanité, sont, pourrait-on dire, les anges de Dieu. Vous ne pouvez pas leur
demander de faire ce que vous hésiteriez à demander à Dieu de faire pour vous ; mais vous ne devriez pas
hésiter à leur demander ces choses pour lesquelles vous loueriez Dieu s'il les accomplissait pour vous. Dieu
se sert de chacune des âmes-personnalités pour accomplir ses buts merveilleux. Ils sont ses messagers de
Lumière, ses enfants de Lumière sur le plan Cosmique, tout comme de nobles êtres sont des enfants de
Lumière sur le plan terrestre. Parmi ces âmes-personnalités hautement évoluées du plan cosmique, il y a
beaucoup de maîtres et de mystiques qui ont atteint le sommet ici-bas et ont regagné le plan cosmique pour
continuer leur évolution. Ces esprits des grands maîtres du mysticisme - Avatars sur la Terre - sont désireux
de vous servir, ambitionnent de vous donner, et ce sont ceux-là que vous désirerez attirer et avec lesquels
vous souhaiterez communier. Mais comment les attirer, comment demander ? Vous assoirez-vous en silence
et avec l'esprit impur, un coeur non préparé et de froides paroles, enjoindrez-vous à ces êtres de descendre
jusqu'à vous ? Si vous agissez ainsi, qui recevrez-vous ? Qui répondra ? Le Maître ? Jamais. Des
personnalités hautement évoluées ? Non, seulement des personnalités primitives qui ne comprennent pas.

Si vous allez là où certaines personnes s'assemblent dans le but de communiquer avec d'autres
âmes comme à ces séances où l'on paie pour entrer et où l'on vient poser des questions sur sa situation
financière ou ses affaires mondaines, quelques-uns questionnant, quoique fort sceptiques, d'autres dans le but
de ridiculiser, quelles sortes de personnalités pensez-vous contacter ? Les plus hautes intelligences ?
Certainement pas.
Voudriez-vous que Dieu, tel qu'il existe dans votre idéal, descende et se manifeste au milieu d'une
telle assemblée où l'on ne trouve que des pensées sordides et chaotiques ? Pourquoi alors vouloir que les
anges de Dieu descendent là où Dieu ne descendrait pas ? Et plus exactement, pourquoi s'assembler et
demander la venue de l'esprit des maîtres dans un endroit et dans des circonstances ne concordant pas avec
les principes de la Divine Intelligence. Non, chers Frères et chères Soeurs, à moins que votre âme-
personnalité ne vibre d'amour et de pureté, à moins que votre motif, votre désir, vos buts et votre attitude
d'esprit, en cherchant la communion, ne soient tels que Dieu lui-même puisse y répondre, ne vous attendez
pas à ce que les hautes intelligences viennent à vous.

Ainsi il vous faudra apprendre comment vous préparer à la venue des esprits des maîtres. Le
premier pas sera de vous assurer qu'au moment où vous cherchez la communion, vos mains et votre coeur
soient purs de tout péché. Si dans votre conscience persistait la connaissance de ce que vous avez fait de mal
sans l'avoir réparé, si vous refusez de donner à quelqu'un ce que vous devriez lui donner, si vous ne donnez
pas à boire à celui qui a soif, à manger à celui qui a faim, de la chaleur à celui qui a froid, de la santé au
malade, du courage à celui qui est triste, alors ne vous n'approchez pas du seuil du cosmique sans vous être
purifié de tout péché, comme on invitait le candidat à le faire lorsqu'il traversait le seuil pour la première

Troisième cercle communication n° 2 7


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fois, lors de l'initiation au premier degré du Temple. On avertissait plus précisément que si l'on venait avec sa
personnalité purgée de tous ses péchés, la traversée serait douce et glorieuse, et il en est ainsi lorsque l'on
approche la traversée du seuil cosmique.

Ainsi devons-nous en premier lieu frapper à la porte de la chambre extérieure avec une conscience
non coupable. Cela n'implique pas que vous soyez exempts de péchés commis par ignorance, car ceci est
pratiquement impossible, mais cela signifie que vous devez être libre de toute faute et de toute erreur
reposant lourdement sur votre conscience.

Naturellement, cette condition préalable signifie qu'il faudra toujours faire très attention à votre
conduite et à vos pensées. Il ne faudra pas manquer une occasion de réparer un mal, d'effacer une tache, un
péché, une malveillance que vous aurez commise. Chaque jour, chaque heure, il vous faut compenser vos
fautes, et avant d'entrer dans le sanctum du silence, la sainte place de la méditation, avec le désir de
communier avec les anges de l'espace, les enfants de la lumière, il faudra d'abord laver votre conscience de
ces choses que vous savez être vues par Dieu et que les maîtres percevraient en vous. C'est pour cette raison
que lorsque vous vous asseyez pour méditer, pour communier avec les esprits des maîtres prêts à communier
avec vous, il vous faut d'abord méditer sur votre mérite. Etant ainsi sûr que l'Épée de la conscience n'est pas
suspendue au-dessus de votre tête, qu'aucune faute ne pèse lourdement sur vous, qu'aucun péché n'est caché,
vous direz alors cette prière :

« Ô ! Merveilleux royaume de lumière, répands sur cette âme humble, le rayon de la conscience
cosmique Descends toucher cette âme qui attend et attise son esprit avec des pensées divines. Jette tout
mal et tout péché, et emporte dans ton monde d'amour, mon coeur et mon moi psychique de façon à ce
que je ne fasse plus qu'un avec Dieu ! »

SUPRRESSION DE « JE »

Vous devez maintenant préparer l'absorption de votre moi extérieur dans le cosmique. Vous vous
souviendrez de ce que dans l'une de nos précédentes communications, il était exposé que vous deviez fondre
votre moi personnel dans la conscience cosmique, de la même manière que les cours d'eau perdent leur
identité originelle lorsqu'ils se jettent dans la mer ou l'océan, ou d'une façon comparable à la ride, à surface
de la mer, qui se mêle au reste des eaux et disparaît à la vue. Ce n'est que lorsque vous sentez que vous êtes
réellement une partie de la conscience cosmique et que vous êtes conscients, que vous ne pouvez plus être
sûr d'être en harmonie avec cette conscience. Ceci amène tout de suite au sujet de l'individualité qui a déjà
été abordé à maintes occasions.

Pouvez-vous faire autre chose que vous efforcer de sentir pleinement votre parfaite union avec le
cosmique, de réaliser que vous n'êtes nullement des individus séparés, sans autre lien que ceux que vous vous
créez à vous-mêmes ? C'est dans ce sens que vous devez agir en tout premier lieu, de façon à anéantir la
fausse impression selon laquelle vous possédez une individualité distincte. Ceci est naturellement en
contradiction avec ce qu'enseignent d'autres philosophies qui encouragent non seulement à maintenir, mais
encore à accroître et à proclamer continuellement l'individualité. Dans leurs enseignements ou dans les
revues qu'elles publient dans le but, disent-elles, de propager une philosophie de large fraternité, on peut lire
que l'on doit dire : « Je suis » ou « Je suis moi » ou encore « je suis Dieu individualisé ». Des milliers et des
milliers de personnes qui recherchent l'unité avec le cosmique vont ainsi, répétant intérieurement ou à haute
voix : « Je suis » Une telle attitude et une telle façon de penser les maintiennent à jamais éloignées du
cosmique et élargissent encore le fossé entre elles et lui. Si, au lieu de parler comme elles le font, ces
personnes répétaient toujours « Je ne suis pas moi, ce qui parait être moi est une partie du Moi Cosmique ;
ce qui parait être la conscience de moi-même est à l'intérieur de moi », alors ces personnes trouveraient, en
toute vérité, l'unité qu'elles recherchent. Elles espèrent le pouvoir en développant l'idée du moi individualisé.
On leur dit qu'en pensant continuellement : « Je suis », elles acquerront une forte personnalité et un grand
pouvoir sur elles-mêmes. Mais quelle erreur ! Une portion peut-elle être plus grande que le tout ? Un
segment de conscience cosmique peut-il être plus grand que la conscience cosmique tout entière ? Un

Troisième cercle communication n° 2 8


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élément de pouvoir, séparé de sa source, peut-il être plus grand que le pouvoir à la source ? Comment le moi
peut-il être plus grand que le pouvoir qui est derrière lui et dont il est composé ? Dans un sens matériel et
politique, un individu peut-il proclamer son indépendance au sein de sa nation et être aussi puissant que
lorsqu'il était uni à des milliers d'autres ?

Que devons-nous faire, alors, pour chasser de notre pensée cette première personne, le « JE » ? Il y
a très heureusement une méthode simple ou plus exactement qui devient simple après quelque temps. Cette
méthode vous aidera essentiellement à penser continuellement à votre parenté cosmique et à éviter que votre
notion courante du « Moi » ne prenne trop d'ampleur. Elle vous permettra, d'autre part, de penser au « Moi »
d'une manière différente. Cette méthode est la suivante : à l'avenir, dans toutes vos conversations, vous vous
efforcerez d'éviter l'emploi du mot « JE ». Ceci vous paraîtra difficile au début, mais vous y parviendrez
rapidement et vous noterez alors le changement intervenu à la suite de cette élimination du moi dans toutes
vos pensées.

Vous agirez donc comme suit: chaque fois que vous serez sur le point d'employer une phrase qui
devrait normalement commencer par le mot « JE » ou le contenir, vous vous arrêterez, vous réfléchirez un
instant et vous changerez la tournure de la phrase de manière à éviter l'usage de ce mot. Si par exemple, l'un
de vous à l'intention de dire : « Je vais à notre réunion ce soir », il pourra facilement tourner sa phrase et dire
: « Notre réunion à lieu ce soir et il est indispensable d’y assister » . Si l'on vous demande : « Avez-vous
l'intention d’y aller ? », au lieu de répondre : « Oui, j'irai » vous pourrez, après avoir tranquillement réfléchi,
dire tout simplement « Oui » ou encore : « Il est indispensable que nous soyons tous présents » .
De même, dans les magasins, ou pour demander quelque chose, il est courant de dire : « Je
voudrais ceci ou cela », alors que d'autres expressions conviendraient tout autant, comme par exemple :
« Ceci est mieux », « Ceci est plus approprié », « Ceci fera » , « Servez-moi ceci ou cela, s'il vous plaît », ou
encore « Donnez-moi ceci ou cela » s'il est absolument nécessaire de dire « Moi ». Vous devez toutefois vous
efforcer d'éviter, dans toute la mesure du possible, l'emploi du mot « Moi », bien que ceci ne soit pas aussi
important, au début, que de se défaire de l'usage continuel de « Je ».

De la même manière, remarquez que des expressions telles que « Mon attention », « Mon intérêt »
n'ont rien à voir avec l'usage du mot « Je » auquel ils peuvent se substituer et dont ils ne sont pas tout à fait
équivalent. Votre attention et votre intérêt sont des choses individuelles parce qu'elles sont du domaine de
votre moi objectif et matériel, agissant par votre cerveau individualisé et ses facultés, alors que le mot « Je »
se rapporte à votre Ego, à vous- même et ceci n'est pas individualisé.

Il vous sera naturellement difficile d'éviter toujours l'emploi du mot « Je » et vous vous en servirez
probablement très souvent encore, mais pas autant que vous aviez l'habitude de le faire. En vous
accoutumant à penser toujours et avant tout à chasser ce mot de vos conversations, vous garderez présentes à
votre esprit votre réelle parenté cosmique et la raison pour laquelle vous avez renoncé à employer le « je »
Cette habitude remettra en mémoire des centaines de fois par semaine que vous devez briser votre
individualité pour devenir une partie du Tout cosmique.

En tant qu'engagé à éliminer, dans la mesure du possible, le « Je » de vos conversations, de


manière à ne plus confondre votre moi avec vos intérêts et vos désirs physiques, vous êtes ainsi conduit, une
fois de plus, à examiner brièvement la différence entre le Moi, l'Individualité et la Personnalité. Vous êtes,
par ailleurs, amené à étudier comment il vous est possible d'obtenir une réalisation bien déterminée de votre
existence sans le concours de l'individualité.

Quand les rosicruciens parlent du vrai Moi, ils entendent le Moi intérieur, l'Ego, par opposition au
corps physique et à son apparence mortelle, l'Individualité. Ils avancent que ce Moi intérieur est la
conscience spirituelle séjournant dans le corps physique. En d'autres termes, qu'il est la conscience de la
source spirituelle ou divine que l'on peut appeler Dieu ou Esprit Divin. Les rosicruciens, de plus, affirment
qu'il n'y a pas simplement un corps physique dans lequel réside une conscience spirituelle se manifestant
d'une double manière (à un moment objectivement et à un autre, subjectivement) mais plutôt, qu'il y a deux
corps, deux substances. Les rosicruciens adhérent donc à la doctrine de la dualité et proclament que

Troisième cercle communication n° 2 9


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l'homme possède deux consciences, la Conscience intérieure ou Moi d'une part, la Conscience extérieure ou
physique, d'autre part, et qu'il y a entre elles une parenté, car ce sont des attributs de la dualité.

Nous déclarons encore que le Moi n'est pas limité, qu'il n'est pas confiné. Il peut s'étendre
n'importe où à travers tout l'univers, ce qui paraît parfaitement fondé dès qu'on comprend que le moi fait
partie de la Conscience Divine qui est universelle. Dans son absolu, le Moi est l'âme. Il n'est donc pas limité
au seul corps physique et astreint comme lui à ne se mouvoir que dans un espace réduit. C'est pourquoi,
aussi, il est parfait. Il ne peut être souillé, corrompu ou dégradé. Il est parfait parce qu'il appartient au divin et
que le divin est l'ultime type de perfection: il n'y a pas de degré dans la perfection, une chose est parfaite ou
elle ne l'est pas, et pour nous, le divin est perfection. Le Moi n'est donc pas plus affecté par l'environnement
qu'il ne l'est par les actions de l'homme. Il n'est pas non plus affecté ni profané par l'immoralité ou par la
maladie. D'autre part, rien ne peut lui être ajouté ni par l'éducation, l'instruction ou la culture, qui n'affectent
que la seule individualité.

Votre conscience du moi, les limites dans lesquelles vous le comprenez et lui répondez, constituent
votre personnalité. Cette conscience du moi dépend des distinctions qu'opère votre conscience. Plus ces
distinctions sont définies, plus votre conscience du Moi est exacte. En d'autres termes, la conscience doit
faire une distinction rigoureuse entre le monde externe, extérieur et le monde subjectif, intérieur de l'homme.
Elle doit reconnaître ces deux sortes d'existence, elle doit, pour arriver à connaître le Moi, percevoir avec
précision la dualité de l'être en l'homme. Il est judicieux de créer cette familiarité avec le Moi psychique, le
Moi intérieur, car plus vous le faites, plus vous existez pour vous-mêmes. De plus, cela vous évite d'éprouver
ces résultats changeants et éphémères qui découlent de la tentative de développer l'Ego avec ostentation et
pompe.

Celui qui par ses pensées vit presque exclusivement dans le monde objectif, juge nécessaire de
faire un vaste étalage de lui-même, afin d'attirer l'attention. Plus il réussit à se faire remarquer et à capter
l'attention d'autrui, plus il réalise sa propre existence. L'homme objectif croit que lorsqu'il n'est pas très
remarqué et qu'on ne lui prête que peu d'attention, il est perdu pour lui-même. Il se considère, de son propre
avis, comme déchu.

Le mystique réalise qu'une telle attitude est une erreur. II grandit en lui-même dans la mesure où
son contact avec le Divin au-dedans de lui est plus étroit, plus intime. Il devient ainsi plus réel pour lui-
même. Peu de personnes l'acclament et encore moins lui prêtent attention, mais il sait que ceci ne le rendrait
pas plus réel à lui-même qu'il ne l'est. Son état d'unité avec le moi le conduirait plutôt à rejeter dans le monde
objectif ces idées et idéaux que certains considèrent comme une fin en soi et comme le plus haut but à
atteindre.

Troisième cercle communication n° 2 10


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INFLUENCE DE LA PENSÉE

Si, dans les semaines qui viennent, vous parvenez un tant soit peu à éliminer de vos conversations
l'usage du « Je » et si, en le faisant, vous pouvez éliminer aussi le sentiment que vous êtes des entités
individualisées, alors vous vous serez grandement aidés vous-mêmes et vous aurez commencé à purger votre
conscience de l'une de ses pires habitudes de penser. Si, à l'aide d'une méthode quelconque, vous pouvez
rappeler plusieurs fois par jour à votre conscience que vous êtes une partie de la Conscience Cosmique, vous
aurez accompli un grand pas vers l'unité avec le Cosmique.

C'est un lieu commun de dire qu'un homme est ce qu'il pense, et pourtant rien n'est plus vrai.
L'étude des personnes anormales considérées comme aliénées, qui souffrent de quelque forme d'obsession,
révèle nombre de lois, d'une manière intéressante et convaincante. La psychologie et la psychiatrie ne sont
pas d'accord sur la nature des obsessions et elles n'ont pas défini si leur cause était toujours interne ou
externe. Elles ne savent pas si l'idée qui s'est ensuite transformée en obsession a eu son origine dans la
pensée objective de la personne ou dans sa pensée subjective. Si vous analysez les actes d'un homme obsédé
par la pensée qu'il est Roi d'un petit pays - celui qui entoure l'asile dans lequel il est enfermé -, vous
constaterez que, très logiquement, il considère l'asile comme son palais officiel et les autres malades comme
ses sujets et ses serviteurs.

Il est obsédé par l'unique pensée qu'il est Roi. Ainsi, si vous lui demandiez pourquoi il est enfermé,
il serait étonné d'une telle question et il répondrait qu'il n'est pas enfermé, qu'il n'est pas prisonnier,
expliquant qu'il s'enferme lui-même tout à fait volontairement et limite son activité à une seule pièce dont les
portes sont soigneusement verrouillées, parce que, en tant que Roi, il doit se protéger contre ceux qui veulent
l'attaquer.
Pourquoi d'autres veulent-ils l'attaquer ? Parce qu'ils désirent devenir rois en le détrônant. II vous
dira que leur ridicule, leurs dénégations, leur façon de l'appeler par un autre nom, en bref, tout ce qui, dans
leurs agissements, est incompatible avec l'idée qu'il est roi, s'explique par leur démence qui les rend
incapables de comprendre sa véritable condition. Aucun argument ne pourra le confondre ou l'embarrasser,
car il reviendra toujours à sa seule idée fixe, en raisonnant avec autant d'habileté que vous ou moi pourrions
le faire. Observez-le soigneusement, qu'il soit ou non conscient de votre attention. Etudiez sa manière de
manger, sa démarche, ses actes, sa conversation, sa correspondance et les incidents sans nombre de sa vie
quotidienne. Vous remarquerez que tout en lui est très logiquement compatible avec l'idée qu'il est roi à la
fois par le rang, le pouvoir, la gloire et la culture. Si, avant que l'obsession ne s'empare de lui, il ne s'était
jamais particulièrement soucié de son apparence personnelle, vous le trouverez maintenant extrêmement
préoccupé de la propreté de son corps et de ses vêtements. Il sera toujours sur ses gardes et ne répondra
jamais à un appel ou à une question impolie incompatible avec sa haute position ; il démontrera de toutes les
manières possibles qu'aussi bien intérieurement, qu'extérieurement, il est ce qu'il pense être.

Que prouve ceci ? Cela prouve que le fait de penser à des choses définies, d'avoir une idée fixe et
d'en faire une partie de toute la pensée, conduit l'esprit et l'âme à se mettre à l'unisson de cette condition, à
devenir une partie de ce qui a été ainsi créé.

Ainsi vous constaterez qu'en établissant dans votre esprit la pensée très réelle et profitable que
vous êtes une partie du cosmique, un segment de la Conscience Cosmique, exactement comme le sang de la
mère et l'héritage du père sont dans le corps physique de leurs enfants, même si ces enfants sont séparés par
de grandes distances, vous agirez et penserez peu à peu en conséquence et le temps viendra où vous ne ferez
rien qui ne soit logiquement en accord avec l'idée que vous êtes une partie de la Conscience Cosmique. Faire
du tort à autrui, le frustrer, lui nuire ou le mépriser, ne sera plus possible. Vous prêterez attention à ceux que
vous considériez jusqu'ici comme des ennemis et vous comprendrez qu'ils ne sont pas à l'unisson du
cosmique. Vous vous intéresserez aux personnes que votre esprit considérait comme mauvaises et vous
verrez qu'elles ne sont pas mauvaises mais simplement différentes de vous par leur mode de penser et dons,
différentes par leurs, actes. Vous comprendrez que le monde n'est composé que de personnes qui sont bonnes
en elles-mêmes, bien qu'elles n'en soient pas encore toutes venues à réaliser leur bonté et soient différentes
les unes des autres par leur façon de penser. Vous aurez une vive réalisation du fait que fondamentalement,

Troisième cercle communication n° 2 11


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essentiellement, moralement et psychiquement, chaque être humain est votre frère, car, à l'intérieur de
chacun de vous, est la même essence, la même âme, le même Dieu, seule la pensée objective n'étant pas la
même.

Vous deviendrez heureux parce que le cosmique est toujours joyeux dans son action harmonieuse ;
vous deviendrez pacifiques parce qu'il n'y a pas de lutte dans le cosmique. Vous deviendrez religieux d'esprit
parce que le cosmique est Divin Vous deviendrez propres de corps parce que l'âme ne peut remplir ses
fonctions dans un corps malpropre. Vous deviendrez tolérants simplement parce que vous reconnaîtrez le fait
que si le cosmique n'avait pas été tolérant, vos actions inconséquentes vous auraient valu d'être rejeté loin de
lui. Vous deviendrez bons parce que le cosmique est bon et miséricordieux. Vous deviendrez doux, parce que
le cosmique est aussi tendre envers la plus sauvage des bêtes de la forêt, qu'il l'est envers la plus petite fleur
des champs. Vous deviendrez aimants, parce que c'est à l'Amour de Dieu, répandu dans le Cosmique, que
vous devez votre existence. Ainsi, votre pensée et votre action deviendront-elles une partie de la pensée et de
l'action du Cosmique, et vous connaîtrez Dieu, parce que Dieu sera dans votre coeur et dans votre esprit.

Vous deviendrez ce que vous pensez que vous êtes: telle est la loi. C'est pourquoi une méthode
vous a été indiquée pour vous permettre, dans le présent et l'avenir, de contraindre votre esprit à se souvenir
qu'il n'y a pas de Moi individuel, mais, à sa place, une partie non séparée du Cosmique dans le corps. Si vous
persistez quelques semaines encore dans cette méthode de penser, elle deviendra subjective, subconsciente,
et demeurera alors en vous comme idée fixe. Ayant pris racine, elle deviendra une idée dominante affectant
toute votre pensée et toutes vos actions, et, faisant suite à cette transformation, un merveilleux changement se
produira dans votre existence tout entière.

PROPRIÉTÉ

Nous en venons maintenant à une autre idée qui se rattache étroitement aux questions qui viennent
d'être évoquées. II s'agit d'une conception erronée qui guide encore l'humanité entière et qui doit s'éteindre
dans le coeur et l'âme de l'homme qui aspire à s'unir d'une manière plus complète au cosmique. Cette idée
erronée peut-être résumée d'un mot que nous employons tous sans avoir jamais le droit de le faire; ce mot est
sous ses diverses formes et genres, le possessif personnel « Mon » L'idée fausse selon laquelle nous pouvons
véritablement posséder quelque chose est peut-être due aux lois établies par l'homme en un temps où sa
pensée primitive le conduisait à croire qu'il pouvait de plein droit s'approprier ce qu'il avait sous sa garde.
Nous avons un terrible et extrême exemple de ce fait dans une affaire que les tribunaux américains eurent à
résoudre, il y a de nombreuses années. Un homme extrêmement riche qui cherchait à s'assurer le contrôle de
nombreuses mines de charbon fut interrogé en justice sur la manière dont il était devenu l'unique propriétaire
et directeur de tant de produits de la Nature. Sa réponse, célèbre à cette époque par son effronterie et parce
qu'elle reconnaissait implicitement le vaste pouvoir personnel de cet homme fut qu'il possédait tous ces biens
« de droit divin ». Ce fut là, certes, un cas extrême mais il en est beaucoup d'autres semblables. Cependant,
dans son principe et son côté éthique, nous sommes tout autant coupables de l'idée erronée du pouvoir et de
possession que l'était cet homme.

Un homme se rend en justice pour démontrer qu'il est, sans contestation possible, propriétaire d'un
terrain évalué, dans sa superficie, à quelques ares. II s'efforce de le prouver en présentant un acte de vente et
le reçu de l'argent versé à fin d'acquisition. L'acte établit que le vendeur avait lui-même reçu contre espèces,
un acte identique d'un autre homme; ce dernier, d'un autre encore, et ainsi de suite jusqu'à un point, dans
l'historique de cette vente, où quelqu'un dut s'installer sur ce terrain en proclamant simplement : « Il est à
moi. Je le revendique de plein droit ». Si le premier propriétaire de ce terrain avait pu être traduit en justice,
il n'aurait pu présenter aucun acte de vente. II n'aurait pu davantage prouver qu'il avait versé à Dieu ou à la
Nature le moindre centime pour l'acquérir. Peut-être même ne remercia-t-il jamais Dieu de lui avoir permis
de s'installer sur ce terrain et de dire : « il est à moi ».

Le droit foncier, établi conformément à la coutume et aux anciennes lois romaines, ne traite pas de
ce que l'on appelle la propriété et ne la reconnaît pas explicitement. Il s'intéresse à la seule légalité de la

Troisième cercle communication n° 2 12


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possession, ce qui ne signifie pas qu'il admette la propriété. Lorsqu'une personne achète un bien foncier, elle
exige qu'un acte précis et valable lui soit remis afin de pouvoir ensuite prouver son droit légal à posséder ce
bien, mais elle ne peut en tout cas, le reconnaître comme sa propriété.

Prenez un autre exemple. Considérez le cas d'un homme qui possède un peu de terrain sur lequel il
entreprend de construire une maison. Il achète le bois, le métal, la pierre, le sable, le ciment, la chaux et les
autres matériaux nécessaires à la réalisation de son projet.

La construction achevée, il paie encore les ouvriers. En échange de tout l'argent ainsi dépensé, il
revendique alors la possession et la propriété de la maison, et à l'appui de ses dires, présente les factures
acquittées. Devant les tribunaux et aux yeux des hommes, il en est bien le propriétaire. Mais, du point de vue
du mystique, il ne l'est pas. Pourquoi ?
Le bois dont la charpente de cette maison est faite vient des arbres qui croissent dans la Nature, sur
la terre, dont Dieu est le seul propriétaire ! L'usine qui lui vendit le bois se l'était elle-même procuré auprès
des marchands spécialisés qui achètent les arbres sur pied et paient des bûcherons en vue de les abattre.
Puisque, aux yeux des hommes et de leurs diverses lois, personne ne peut prétendre à la propriété d'une
chose achetée à un autre qu'à la condition expresse crue cet autre en soit lui-même légalement le propriétaire,
comment, alors, un homme peut-il revendiquer la propriété d'une parcelle de terre et des arbres qui y
croissent ? La nature, seule, pourrait, à juste titre, prétendre avoir un droit de propriété sur ces arbres, mais
elle n'a jamais été payée pour les arbres qu'elle produit et elle ne pourra jamais l'être !
C'est aussi du sol de la terre que sont extraits le métal, le minerai, la chaux et le sable qui entrent
dans la construction de cette maison. L'homme paie le travail d'extraction et de transformation des produits
de la nature qu'il destine à son usage, mais comment cette rémunération du travail peut-elle donner à
l'homme le droit de se dire propriétaire de ce que la Nature produit, de ce que Dieu a donné à la terre pour
que l'homme l'utilise et non pas pour qu'il le possède avec un sentiment absolu de propriété ?

Voici un autre homme assis devant une merveilleuse machine à écrire. Elle anticipe presque sur
ses pensées. Elle devient l'outil de son esprit. II l'a achetée au fabricant et dit fièrement: « Elle est mienne ».
Le fabricant a bien entendu payé les ouvriers qui ont transformé la matière grossière en un délicat
mécanisme, et l'homme qui a fourni la matière brute a été, lui aussi, payé pour son travail. Les factures se
rapportant aux dépenses nécessitées par la construction de la machine à écrire sont parfaitement détaillées et
en règle. Mais il est aussi un autre point à considérer: celui de l'inventeur. II travailla des années à sa grande
idée. Il conçut sa machine pièce par pièce et finalement vendit son modèle et ses idées au fabricant qui devint
ainsi entièrement propriétaire de l'invention...
Mais là, le mystique se dresse comme un fantôme. Il déchire le voile de l'illusion que l'homme s'est
tissé et il s'écrie : « L'inventeur a-t-il payé Dieu et l'Intelligence Cosmique pour l'idée qu'ils lui inspirèrent ?
A-t-il payé Dieu, ou a-t-il même simplement remercié Dieu du privilège d'avoir été inspiré ? ». Où peut-on
trouver une réponse à cette question ? Certainement pas dans les tribunaux humains, mais à la Cour de
Justice mystique qui siège dans le coeur de l'homme. C'est là que nous apprenons comment payer Dieu pour
les choses que nous avons ou que nous pouvons posséder, mais dont on ne pourra jamais être propriétaire au
sens qu'on donne généralement à ce mot.

Les habits que vous portez sont faits de la laine de ces petits animaux que Dieu créa pour courir
dans les champs et jouir de la vie, ou bien encore de ce que produit le ver à soie en filant son logis qui est
aussi sa chambre de transition. Ni le mouton ni le ver à soie ne sont payés par l'homme pour ce qu'ils lui
donnent, et ils sacrifient souvent leur vie à l'avidité humaine. La nourriture que vous absorbez trouve son
origine dans les principes de production de la nature pour lesquels la Nature n'est pas payée. Elle ne retient
pas sa production et ne réserve pas le droit de la vendre et d'en faire commerce avec qui bon lui semble, mais
elle donne généreusement le meilleur d'elle-même sans se préoccuper de savoir qui profitera de ses bienfaits
et en ne connaissant qu'une seule loi : donner ce qu'elle a et ce qu'elle fait.

L'eau que vous buvez ne suit pas un itinéraire précis pour parvenir à l'homme et lui permettre de la
contrôler à son gré, mais elle va son chemin, avec pour seule loi de nourrir tout ce qui vit: animaux et
végétaux, sans aucune réserve, sans considération de temps et de lieu, de personne ou de droit et sans
paiement d'aucune sorte. L'air que vous respirez n'exerce pas de discrimination parmi ceux qu'il vitalise. Il ne

Troisième cercle communication n° 2 13


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dit pas « je suis le plus grand des pouvoirs. Comme il me serait facile d'avoir le monde à mes pieds en
contrôlant mon abondante substance pour ne réserver qu'à ceux qui sont riches le droit de jouir de la vie ! ».
Les graines des plus belles fleurs, sur le point de jaillir du sein de la terre, ne projettent pas leur âme vers le
lieu dans lequel elles doivent croître, pour voir s'il s'agit du jardin d'un riche, d'une serre ou d'une impasse.
La graine ne connaît qu'une seule loi : employer le pouvoir qui est en elle, l'air qu'elle respire, l'humidité
qu'elle retire de la terre, à exprimer au cours de son existence l'âme que Dieu a placée en elle.

Dieu et la nature se servent d'une mesure identique envers tous ; ils ne vendent ni ne marchandent.
L'homme ne peut donc acheter les produits de Dieu et de la nature ni en être propriétaire, mais il peut par
privilège divin, se servir de ce que Dieu lui a donné et il ne peut faire autrement que remercier Dieu, car c'est
le seul moyen par lequel l'homme puisse justifier la possession et l'usage de tout ce qu'il a.
Et comment devrait-il remercier Dieu ? En appréciant ce qu'il a Chaque fois qu'il pose sa tête sur
l'oreiller et retrouve les conditions dont son corps fatigué a besoin pour s'endormir, il devrait dire : « je rends
grâce à Dieu pour ce privilège. Qu'il bénisse l'homme qui fut inspiré pour inventer le lit ! »
Chaque fois qu'un homme boit un verre d'eau fraîche, il devrait dire: « merci, mon Dieu, pour ce
privilège ». Chaque fois qu'il rentre dans son foyer ou qu'il retrouve un asile pour son corps et son esprit, il
ne devrait pas regarder autour de lui avec la vaine fierté qu'il peut en jouir grâce au pouvoir exclusif de son
argent, et dire : « Tout ceci est mien », mais il devrait plutôt s'écrier: « je rends grâce à Dieu de ce que j'ai
eu ma part des dons que la nature réserve à l'homme. Je le remercie de la bonté qu'il a mon égard, en
m'accordant le privilège de me servir de ce qui appartient à toute la nature, à toute l'humanité ».

Gardez ainsi à l'esprit que ce dont vous vous servez, ce dont vous profitez et dont vous avez un
semblant de possession, appartient en réalité à tous, mais que Dieu vous a accordé le privilège d'en jouir,
bien qu'il puisse vous le retirer à n'importe quel moment, car la propriété en reste éternellement à Dieu. Vous
ne devriez plus dire: « ceci est mien », mais « ceci est la propriété de tous, de chaque homme sur la terre, et
je suis privilégié de pouvoir m'en .servir ». Vous ne devriez jamais dire : « Mon pays, mes fleurs, mes
vêtements, mes livres, mes biens », mais « les dons de Dieu, ces dons accordés à tous les hommes et dont j'ai
le privilège de pouvoir me servir ». Si vous maintenez cette idée dans votre esprit conjointement à votre
volonté d'éliminer le « je » personnel et individualisé, vous parviendrez bientôt à une réelle compréhension
du merveilleux privilège qui est le vôtre sur cette terre et qui consiste à jouir de la bonté de Dieu et des
produits de la Nature.

Vous devriez réaliser que ce qui vous rend réellement riche, ce n'est pas l'abondance d'argent, pas
plus que ce n'est le montant de votre compte en banque ou les trésors que vous amassez, mais que ce sont les
privilèges de Dieu. Lorsque vous aurez compris que l'argent ne peut remplir sa mission que si vous
l'employez à aider les autres, en partageant avec eux ce que vous avez et qu'ils n'ont pas ; lorsque vous aurez
réalisé qu'en refusant à celui qui n'a rien, alors que vous avez plus que les autres, vous exigez plus que votre
part des privilèges de Dieu ; lorsque vous aurez saisi que tout ce dont vous êtes à même de vous servir
appartient également à tous ; alors, vous serez parvenu à une plus vive réalisation de votre parenté avec le
Cosmique et avec Dieu.

Peut-être ne pourrez-vous pas maintenant, ni même dans toute votre vie, partager avec les autres
comme vous le voudriez, mais, au moins, pourrez-vous apprendre à changer votre façon de penser, de
manière à ne pas rompre votre unité avec la Nature, en croyant, à tort, que vous êtes propriétaire de ce que
vous achetez et payez. Vous pourrez aussi apprécier ce que vous avez et rendre grâce, compensant ainsi les
privilèges que Dieu et la nature vous ont permis de partager. Enfin, une telle transformation dans votre
pensée, vous permettra de réaliser l'une des plus grandes vérités que Dieu ait mise dans votre coeur.

SERVICE ALTRUISTE

Peut-être ne réalisez-vous pas pleinement la portée de la maîtrise que vous êtes en train d'acquérir,
peut-être encore n'en appréciez-vous pas les saintes merveilles. Vous rendez-vous compte que peu d'écoles
ou de système d'occultisme peuvent prétendre aujourd'hui enseigner les lois se rapportant à ces expériences ?

Troisième cercle communication n° 2 14


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Que rares sont les membres d'autres organisations qui peuvent affirmer les avoir éprouvées ? Certains
mouvements occultes ou mystiques actuels disent à leurs disciples que les fondateurs de l'organisation firent
tout cela dans le passé et que les puissances invisibles peuvent le faire. En ce qui les concerne, c'est donc une
question de simple croyance et de foi pour leurs membres que d'admettre que ces choses ont été accomplies
autrefois et peuvent l'être à nouveau.

Pensez que vous avez accompli en quelques mois ce que d'autres recherchèrent vainement pendant
leur vie entière. Des investigateurs du psychisme passent toute leur existence à chercher la confirmation du
fait que certains, dans le passé, se projetèrent dans l'espace. N'ayant confiance dans aucune école, ils se
refusent à étudier et à s'unir à ceux qui connaissent les méthodes. Aussi continuent-ils à solliciter une preuve
d'autrui et vous savez qu'une telle preuve n'est jamais satisfaisante, l'expérience personnelle, seule, pouvant,
en cette matière, donner satisfaction.

Puis il y a les lois derrière le travail proprement dit; au moment où vous êtes peut-être près d'avoir
atteint le succès dans l'oeuvre entreprise, réalisez-vous combien glorieux est le fait que vous sachiez
comment accomplir ce travail, simplement parce que vous connaissez les lois de la nature et celles qui
gouvernent l'homme, physiquement et psychiquement ? Si donc vous vous arrêtez aujourd'hui pour revoir le
travail que vous avez réalisé, si vous interrompez votre voyage le long du sentier pour regarder en arrière et
évaluer le chemin parcouru, que voyez-vous ? Fermez les yeux et contemplez le tableau qui s'esquisse en
vous.

Vous sentez tout de suite que vous êtes sur le flanc d'une montagne en un point précis du sentier
que vous êtes occupé à gravir et dont vous apercevez, en bas, dans la vallée, les contours et les premiers
lacets. Le soleil est éblouissant à l'endroit où vous êtes et des fleurs vous entourent. Vous respirez un air
étrangement exaltant qui vous enivre. Vous voyez à peine la partie du sentier que vous avez encore à franchir
et celle que vous venez de parcourir se dissimule derrière de gros rochers sur lesquels vous vous souvenez
avoir grimpé quand vous étiez presque découragé. Mais regardez plus bas. Vous voyez parfaitement, au loin,
l'immense portail que vous avez franchi au début de votre voyage. Il est surmonté d'une enseigne qu'il vous
est impossible de lire à une telle distance mais vous vous rappelez qu'il y était question d'un Sentier de
Lumière, d'une route conduisant au pouvoir et au succès. Vous fûtes, autrefois, attiré par cette enseigne,
comme ceux que vous apercevez maintenant dans la vallée, sur les routes des affaires matérielles, car, voyez,
beaucoup d'entre-eux s'arrêtent pour jeter un coup d'oeil à ce même portail et à cette même enseigne.
Certains ne s'arrêtent qu'un instant, le temps de passer la tête par la porte pour regarder le sentier étroit, ardu,
pierreux et rude et, ne voyant aucune richesse à proximité, aucun palais magnifique et somptueux, nul
étrange surhomme près du portail, pour les attendre et leur donner les clefs de la richesse et de la santé
perpétuelles, aucune route semée de perles à parcourir, ils poursuivent leur chemin, étonnés et perplexes.
Vous vous souvenez que d'autres murmuraient, alors que vous franchissiez le portail, il y a bien
longtemps : « Si ce qu'offre ce Royaume est si loin, tout au haut de cette montagne, comment peut-on
s'attendre à ce que nous entreprenions un voyage aussi long et aussi pénible ? N'y a-t-il pas une route plus
courte ? N'y a-t-il pas quelque sentier secret conduisant directement au sommet sans nécessiter autant de
jours et, peut-être, autant d'années? Celui-ci semble si sombre, si isolé ; aucune foule ne s y presse, comme
cela serait le cas s'il y cavait réellement quelque richesse et quelque pouvoir à partager dans une partie
quelconque de ce Royaume » Voilà ce qu'ils disaient... Ils ne se seraient arrêtés que s'il s'était agi de visiter
un lieu tout proche où quelqu'un étant venu à bout du sentier, ou le prétendant, leur aurait enseigné tous ces
mystères, pendant qu'ils seraient assis confortablement au coin du feu dans quelque agréable logis. Ou bien,
auraient-ils préféré pouvoir acheter quelque livre et, dans la douceur de leur foyer, étendu sur leur lit, dans
des moments de délassement, acquérir de cette manière tout ce que le sommet de la montagne avait à leur
offrir.
Si vous regardez plus longuement en direction de la grande route, vous voyez passer des milliers
de personnes qui souffrent ou tombent dans les pièges tendus par les forces mauvaises.
Vous voyez que beaucoup, souffrant de la perte d'un de leurs bien-aimés, se rendent par la grande
route à un petit cimetière afin d'y vénérer dans la peine et le coeur brisé, la tombe froide et sans vie de celui
qui n'est plus là, mais qui semble y être toujours pour ceux qui ne connaissent pas la vérité. Quelle peine et
quelle tristesse inutiles, dues à l'ignorance des lois de la nature ! Comme elle fait pitié, cette pauvre vieille
mère à la santé chancelante qui, ayant peu de loisirs et peu de biens, entasse à la hâte de simples fleurs sur

Troisième cercle communication n° 2 15


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une tombe ! Le coeur usé par la tristesse et l'affliction, elle pleure l'absence et la perte d'un enfant qui,
planant actuellement au-dessus du royaume, par delà le sommet de la montagne, essaie de lui dire
« Mère, ton fils vit! ». Tout près de là, est un humble foyer. Tous y sont dans la peine et pleurent,
car l'un des leur souffre d'une condition inharmonieuse qui laisse la science perplexe et embarrasse ces
esprits ingénus qui s'efforcent de retenir la vie chez leur bien-aimé, cette vie qui signifie tant pour eux.
Autour d'eux, dans la pièce-même où ils sont assis dans l'angoisse et le désespoir, il y a cet abondant pouvoir
que Dieu a créé et qui pourrait restaurer la santé chez le malade, apportant joie et bonheur à tous ceux qui
sont là. Cependant, ces derniers passent à côté des grandes portes du Royaume de Lumière et vont leur
chemin, continuant à vivre dans les ténèbres mentales et spirituelles, continuant à souffrir...

En un autre endroit de la grande route, vous voyez un homme qui avance péniblement, courbé sous
un trop lourd fardeau. Il abrège sa vie inutilement en acceptant de porter une grande croix dont son âme n'a
pas à se glorifier. Vous êtes surpris d'une telle charge qui semble beaucoup trop lourde pour un être humain.
Cet homme se fait vieux ; il devient impotent par sa propre faute ; il ruine la beauté de son corps et la
démarche altière que Dieu lui avait accordées, en persistant à porter le très lourd fardeau qu'il s'est lui-même,
volontairement, imposé. Ceux qui passent près de lui, insouciants et jouissant de la vie autant qu'ils le
peuvent, se moquent d'un pas aussi lent et d'une charge aussi déplaisante. Que fait-il donc ? Tout
naturellement, il s'efforce d'emmener avec lui des richesses accumulées pendant des années d'avidité et
d'égoïsme, pensant peut-être pouvoir déposer à une grande banque éternelle ce qu'il dit être son éternelle
propriété. Il semble qu'on puisse voir avancer derrière lui l'invisible cortège de tous ceux qui ont souffert par
sa faute. Pour remplir ses immenses coffres, il leur a pris jusqu'à leur dernier centime. Voyez cet enfant : son
père n'ayant plus d'argent, cet homme refusa de lui donner le lait nécessaire à sa vie et l'âme dût quitter ce
petit corps affamé.
Voyez cette pauvre vieille femme aux cheveux gris, toute ridée, faible et en haillons. Elle a été
mère et chérie des siens. Elle fut, pendant un temps, dans le bien-être, partageant ce que Dieu et la nature ont
mis, sur terre, à la disposition de l’homme. Mais elle va maintenant, trottinant le long de la route, souhaitant
atteindre bientôt le terme de son voyage, parce que cet homme la contraignit à sacrifier tout ce qu'elle avait
pour payer sa nourriture, ses vêtements et ce dont elle avait le plus strict besoin. Voyez encore cet homme
prématurément blanchi et vieilli qui ne se soucie plus de vivre ou non. Son sort a été des plus tristes. Il fut
autrefois heureux au côté de sa femme et de ses enfants, dans un foyer uni. Il accomplissait paisiblement sa
tâche, surmontant les pires difficultés pour conserver aux siens la paix et la santé. Mais il dût peu à peu tout
sacrifier à l'avidité inhumaine de cet homme aux buts sordides qui, dans le seul souci d'accroître toujours ses
richesses, ruina le foyer heureux, y amenant le désastre et la pauvreté, allant jusqu'à exiger plus tard du père
qu'il lui verse jusqu'à son dernier centime, pour enterrer les enfants morts de faim. Cependant cet homme va
son chemin, espérant atteindre le grand lendemain où il pourra se reposer et se réjouir, grâce à son or, et où il
pourra satisfaire tous ses caprices, grâce à ce qu'il a retiré de la bouche de ces enfants et du coeur de
l'homme. Oh ! Si vous pouviez seulement l'arrêter à temps pour le prévenir que lorsque demain viendra et
qu'il se présentera devant le Grand Portail, son âme personnalité sera rejetée, qu'elle sera torturée, comme il a
torturé les autres !
Si vous pouviez seulement lui dire que la joie et le bonheur auxquels il aspire ne peuvent être
achetés avec de l'or et ne sont obtenus que par les larmes de regret pour les erreurs commises et par la
restitution du mal acquis non pas dans l'avenir, au-delà du grand portail, mais maintenant, ici-même sur la
grande route de la vie humaine, dans chacun des humbles logis qu'il rencontre ! S'il voulait seulement poser
son fardeau, donner aux autres ce dont ils manquent et qu'il a, lui, par surcroît, il libérerait son corps d'un
poids trop lourd, il se tiendrait à nouveau très droit parmi ses frères et surtout il déchargerait son âme de la
croix qu'il avait façonnée de ses propres mains, mettant fin à sa propre crucifixion pour ressusciter ici et
maintenant et atteindre ainsi la vie éternelle et la paix profonde !
Oui, si vous pouviez seulement contribuer à cela ! De ce point de la montagne où vous êtes arrêté,
vous voyez que là-bas, dans la vallée, le soleil ne brille pas autant qu'ici, dans cet air si étrangement pur qui
vous entoure et les fleurs n'y ont pas le même charme prenant. Alors qu'autour de vous, les oiseaux
chantonnent gaiement, vous savez qu'en bas, ils ne poussent que des cris d'agonie, de déception ou de
douleur, gémissant et se plaignant de leur abandon. Apercevez-vous vers le fond, le clocher de la petite
église, nichée si gentiment dans les feuillages et la verdure ? Des centaines, des milliers, des millions parmi
ceux qui souffrent dans la vallée, considèrent ce clocher comme le symbole de l'aide dont ils ont besoin.
Vous savez que les coeurs douloureux et découragés accourent vers ce symbole pour trouver consolation et

Troisième cercle communication n° 2 16


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courage. Vous savez que les âmes en peine, à la recherche de la vérité révélée par Dieu, demeurent quelques
heures le dimanche, en prière sous ce clocher, espérant qu'un miracle ou une dispense spéciale de Dieu leur
permettra de se libérer de tous leurs tourments terrestres. Mais vous savez aussi qu'elles rentrent ensuite chez
elles, sans avoir trouvé ce que leur promettait l'altier diadème qui surmonte le clocher. Vous savez que le bon
ministre du culte s'efforce d'aider ceux qui prient avec lui, leur indiquant que la foi et la confiance leur
vaudront d'être récompensés au jour de la transition et vous savez qu'à tout moment, entre les heures
d'exaltation et d'espoir du dimanche, des milliers d'âmes retombent dans le plus amer désespoir et dans le
plus sinistre découragement oubliant leur Dieu et doutant même de sa bonté et de sa miséricorde éternelles.
Que devez-vous faire ? Que pouvez-vous faire ?
Devant vous peu à peu s'élargit le sentier qui vous conduit à une plus grande connaissance et à un
plus grand pouvoir. Vous réalisez que le palais du royaume où le Maître est assis peut être atteint par une
courte marche. Vous êtes résolu à parvenir à ce palais, à vous tenir à côté du trône et à trouver la gloire de
l'accomplissement. Mais que direz-vous aux Maîtres qui y sont réunis ? Ne demanderont-ils pas si vous avez
mérité la position à laquelle vous prétendez ? Que leur répondrez-vous alors ? Pouvez-vous sérieusement
vous contenter de souligner que vous vous êtes effectivement arrêté sur le sentier en une occasion au cours
de laquelle votre guide et maître vous montra la vallée de larmes, avec ses tourments, ses maux, ses péchés et
ses souffrances (dont le souvenir vous fait frissonner) et que cette vision vous conduisit à ne pas vous arrêter
davantage, à hâter au contraire votre marche sur le sentier, de peur de ne jamais atteindre ce que d'autres,
avant vous, avaient obtenu ?

C'est la leçon qu'il vous faut apprendre maintenant. Certains d'entre-vous ont été parfois
amèrement déçus de ne pas recevoir les leçons à l'heure et au jour précis correspondant à leur désir. D'autres
ont pu être choqué et irrité lorsque les leçons étaient différées et qu'ils « perdaient » une semaine dans leur
progression. Avez-vous donc cessé de réaliser que, pendant des années, peut-être 20 ou 30 ans, vous avez
erré vainement dans les ténèbres à la recherche de la lumière ? Et maintenant que vous êtes sur le sentier de
la lumière, vous ne voudriez plus être retardé d'une heure !

Pensez à ceux qui ont interrompu leur voyage pour aider les autres sur le sentier. Maintes et
maintes fois, ils sont retournés au grand portail pour accueillir ceux qui entraient, pleinement conscients du
fait qu'ils différaient leur propre avancement, mais se préparant ainsi à dire plus tard au maître « j'ai
interrompu mon voyage et, trois fois je suis revenu .sur mes pas afin de me présenter devant toi accompagné
de ceux dont j'ai entendu l'appel et à qui j'ai porté secours en Ton nom » . Pensez aux dirigeants locaux et
nationaux du Cénacle de la Rose+Croix qui ne peuvent devancer de beaucoup leurs frères bien-aimés parce
qu'ils doivent souvent rebrousser chemin pour guider et aider ceux qui ont trébuché et sont tombés. Avec
quelle facilité cependant, certains de ces officiers pourraient-ils prendre le temps de progresser, rejetant les
devoirs qu'ils assument volontairement pour atteindre plus rapidement les sommets ! Le côté humain de leur
nature les a souvent tentés d'agir de la sorte. En abandonnant ceux qui sont à leurs côtés, pour s'élancer seuls
sur le sentier, ils pourraient aisément maîtriser leurs propres souffrances et régler les problèmes qui leur sont
strictement personnels. Mais tel n'est pas l'esprit du vrai mystique, ni du frère qui aime son frère comme lui-
même. Que ce soit donc l'une de vos joies sur le sentier de vous arrêter un instant, de retourner dans la vallée,
prés du portail, et d'y demeurer un moment avec ceux qui luttent et cherchent, afin de leur montrer la route
glorieuse, leur permettant ainsi de découvrir les Enfants du Royaume de la Lumière.

Vous serez bientôt en vue des jardins intérieurs de ce royaume où il vous sera alors permis d'errer
à votre gré. Vous pourrez en parcourir les sentiers et les allées, au milieu d'une verdure et de fleurs éternelles.
Mais auparavant vous devrez pouvoir prouver au jardinier que vous êtes bien les porteurs des graines grâce
auxquelles le royaume est continuellement enrichi. N’oubliez jamais le tableau que vous avez contemplé ce
soir, cette représentation de la grande route de la vie, là-bas, dans la vallée de la nuit et de l'affliction. Ne
perdez jamais le contact humain et votre unité mystique avec les malheureux de Dieu qui sont, après tout,
vos semblables.
Certains parmi nos frères et soeurs comprennent mal le conseil de s'inquiéter de ces malheureux
qui sont encore dans la vallée qu'eux-mêmes ont quittée, il y a des années. Ils pensent qu'il s'agit, pour eux,
de cesser tout progrès personnel pendant le temps qu'ils s'occupent d'autrui, soit en abandonnant
complètement leurs études, soit en se contentant de revoir les leçons déjà apprises dans le passé.

Troisième cercle communication n° 2 17


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Agir de la sorte ne serait nullement aider ceux qui demeurent dans la vallée des larmes et de la
confusion. Ce que vous devez faire, consiste à descendre parfois de votre sublime promontoire pour aller
dans la vallée et discuter avec autrui et lui tendre une main secourable. Vous accomplirez très facilement
l'aller et le retour de ce voyage, car le chemin est connu de vous.

Connaissez-vous quelqu'un dont la vie a été grandement affectée par la perte physique de la
compagnie d'un être cher ? Dans l'affirmative, expliquez-lui en quelques mots comment les trépassés
continuent à vivre. Dites-lui que la mort n'est qu'une transition et qu'il peut éventuellement parvenir à créer
une intime association avec la conscience de son bien-aimé.
Connaissez-vous quelqu'un qui ayant fait des biens matériels le seul but de sa vie, trouve
maintenant que le bonheur qu'il en retire n'est que de courte durée, de sorte que sa vie lui parait tristement
vide ? Expliquez-lui comment il peut employer les buts matériels qu'il poursuit à contribuer à résoudre les
problèmes de sa propre existence. Intéressez-le à certains aspects de la science, de la philosophie, des
voyages et autres sujets de même nature. Montrez-lui que les buts matériels doivent s'appliquer à quelque
chose qui satisfasse l'esprit pour que le bonheur puisse atteindre un certain degré de permanence.

SONS DE VOYELLES

Vous devez aborder cette nouvelle phase de vos études avec circonspection. Avant que
l'enseignement rosicrucien ne soit couché par écrit, un grand nombre d'expériences et d'essais furent
accomplis par l'impérator Harvey Spencer Lewis, seul dans un des temples rosicruciens ; il voulait être sûr
que ce qu'il enseignait soit tout à fait dans les possibilités des frères et soeurs rosicruciens qui devaient suivre
cet enseignement. De telles leçons, comme celles que vous lisez présentement, doivent être préparées de telle
manière, que même incomprises et mal appliquées, elles ne puissent nuire aux étudiants qui ne suivraient pas
avec soin, les premières fois, les directives données, et il ne doit pas y avoir de possibilité d'effets
discordants.
Vous allez appeler, diriger et contrôler la force et l'énergie qui sont emmagasinées dans les
manifestations naturelles. II a été prouvé qu'en animant, mettant en action et dirigeant l'énergie latente d'un
seul atome, on pouvait manipuler l'une des plus puissantes forces de la nature capable d'animer des machines
énormes. Vous allez commencer maintenant à étudier les lois et les principes qui dirigent et contrôlent cette
même énergie omniprésente, mais demandant une direction exacte afin d'accomplir le résultat désiré, dans la
manifestation qui existait auparavant.

Récapitulons quelques faits concernant la Parole Perdue. Vous avez la lettre et le son de M qui
vous a été donné dans une communication précédente. Cette lettre ouvre et clôt le mot MATHREM, mais les
deux sons sont différents. Le premier M est prononcé par l'ouverture spontanée des lèvres, comme lorsque
vous dites le son MA ; le M final est prononcé en fermant les lèvres. La lettre ou son de M dont on se sert au
début du mot possède le pouvoir maternel, celui de protéger la semence de la vie après l'avoir reçue, la
soigner, la protéger, la rendre vivace et forte, vigoureuse. Pour cette raison il est appelé l'élément mère de la
Parole Perdue.

Vient ensuite la lettre A ; ce A doit être prononcé longuement, pleinement, comme dans le mot art.
Cette lettre quand elle est prononcée exactement, avec le son retenu aussi longtemps que possible, comme si
c'était ,AHHHHHHHHH met en mouvement dans l'air certaines vibrations qui affectent les vibrations de
l'énergie de l'esprit dans notre entourage immédiat. Tout comme le son de la voix qui circule sur une
distance, dans toutes les directions, de la même manière, les vibrations que vous mettez en mouvement en
entonnant certaines voyelles circulent ou se prolongent autour de vous en produisant certains effets. Vous
savez que dans quelques édifices à travers le monde, il y a des effets d'échos qui sont surprenants. Parfois un
simple murmure parcourt une grande distance et peut se trouver répété plusieurs fois ; cinq ou six échos
peuvent en effet être entendus. Un tel effet est produit par les vibrations dans l'air.

La lettre A exprime le pouvoir des vibrations planétaires, ces vibrations spéciales d'un degré défini
qui sont reflétées par la polarité de la planète. On ne s'arrêtera pas à discuter ici le pourquoi et le comment

Troisième cercle communication n° 2 18


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des vibrations planétaires, mais la lettre A les affecte parce que ses vibrations sont à l'unisson avec elles et
les mettent en mouvement. Ces vibrations planétaires mises en mouvement sont très subtiles par nature et
affecteront difficilement quelque chose au sens matériel ; mais elles affecteront la couleur des choses, les
instruments musicaux délicatement accordés, causeront de petites vagues dans l'eau ou encore briseront des
verres. Elles affectent le système nerveux sympathique, l'aura humaine et le corps psychique. Ajoutez
maintenant la lettre M à A et vous obtiendrez le son MA. Avec cette combinaison, c'est comme si l'effet de
A était planté dans la matrice cosmique où l'effet maternel de M le garde, le fortifie et le développe.

Ensuite vient la lettre R. Cette lettre ou son devrait être trillé légèrement. L'effet de R sur les
vibrations qui vous entourent a pour but de les régler. Le son de R produit des vibrations qui se propagent et
poursuivent les autres vibrations afin de les garder en ordre, d'une manière difficile à expliquer par des mots.
Mais vous remarquerez une différence quand vous direz simplement MA et ensuite MAR. II faut que le R
soit toujours prolongé comme dans MARRRRR.

Vous n'allez pas continuer à étudier pour l'instant les autres lettres, mais vous allez considérer un
fait intéressant que peu d'entre-vous ont réalisé auparavant. Avez-vous jamais remarqué une personne qui
téléphone et parle en tenant l'appareil dans une main ? Avez-vous constaté que si cette personne désire dire
quelque chose de particulier à une autre personne se trouvant avec elle dans la pièce, elle garde parfois alors
le combiné contre sa poitrine afin que ses remarques ne puissent être entendues par son correspondant ? Et
bien, dans un tel cas, ce correspondant peut entendre aussi bien que si on parlait dans le téléphone même.
Afin de prouver ceci, essayez l'expérience suivante la prochaine fois que vous téléphonerez. Pendant que
vous continuerez à parler, vous placerez le téléphone sur votre poitrine. L'embouchure devra être posée
contre la chair ou une partie de la poitrine très légèrement couverte : votre correspondant vous entendra aussi
nettement qu'auparavant. Avec certains sujets, particulièrement les chanteurs, le son sera plus clair, venant de
la poitrine. Les pilotes d'avions se sont servis de ce principe dans leurs communications avec les membres de
l'équipage. Auparavant, ils se servaient d'un microphone dans lequel ils parlaient avec leurs lèvres. Ils
dépendaient, comme avec le téléphone, des vibrations de l'air mues par celles de la voix, pour affecter le
courant électrique du microphone. Mais en même temps, les vibrations des propulseurs frappant l'air ainsi
que le bruit des moteurs étaient eux-aussi reçus par le microphone et de ce fait, celui qui écoutait pouvait à
peine entendre la conversation à cause de ces bruits parasites. Ce principe connu depuis longtemps par les
rosicruciens servit à inventer ce qui est connu populairement sous le nom de « microphone du larynx ». Cet
instrument, fermement fixé contre la gorge du pilote, dans la région située juste au-dessous de la pomme
d'Adam, reçoit les vibrations de la « boîte de la voix humaine », c'est-à-dire le larynx, directement par ce
microphone et toutes les vibrations extérieures, assorties de leurs bruits indésirables, en sont exclues.
Ceci est possible parce que les sons peuvent être exprimés par le mouvement des lèvres, de la
bouche, de la gorge, alors que les vibrations, elles, sont projetées dans la poitrine qui fonctionne comme une
boîte sonore. L'objectif de ces explications est de vous amener à cette constatation : quand vous prononcez le
son de certaines voyelles, vous affectez non seulement l'air ambiant, mais aussi les vibrations psychiques de
l'homme intérieur, l'homme psychique. C'est pourquoi vous êtes invité à vous servir de certains sons pour
produire certains effets dans votre travail psychique.
Si le son des voyelles affecte l'intérieur aussi bien que l'extérieur, leur plus grand effet s'accomplit
dans l'intérieur de l'homme, son système nerveux, son aura et son corps psychique. Ces vibrations ne sont pas
celles de l'air, ce sont les vibrations des solides. Elles sont transmises de l'intérieur, c'est-à-dire de la poitrine
ou de la gorge. Des instruments de mesure révèlent que lorsque nous parlons ou entonnons une voyelle par
exemple, ses vibrations affectent les nerfs, les organes et les glandes dans notre intérieur, aussi bien que l'air
extérieur autour de nous.

DÉVELOPPEMENT DE LA CONSCIENCE PSYCHIQUE

Il n'est pas suffisant de consacrer une et même trois ou quatre semaines à l'exercice de quelques-
uns de ces sons pour connaître leurs effets. Vous hâter, en ce domaine, risquerait de vous faire échouer en
partie dans le travail que vous avez entrepris. Souvenez vous qu'il n'est pas simplement question, dans votre
étude des sons, de retenir ce qu'ils signifient et de noter leur effet. Il s'agit surtout de donner le temps à votre

Troisième cercle communication n° 2 19


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

corps psychique et à votre aura de se développer grâce à ces exercices. Chaque fois que, dans un état de
parfaite relaxation, vous employez ces sons convenablement, vous rendez possible un léger changement
évolutif des conditions psychiques dans votre corps, de sorte que, plus vous vous occupez à expérimenter
chaque son, plus vous vous développez psychiquement. Il vous serait certes facile d'apprendre en une heure
comment prononcer chaque lettre ou chaque son, mais ce n'est pas en une heure que vous pourriez atteindre
le développement psychique que procurent de tels exercices. Vous ne pouvez prétendre à ce développement
qu'en consacrant une semaine et même un mois à l'étude des sons et à la mise en action des vibrations
correspondantes.
Si vous interrompiez, cette semaine, vos études rosicruciennes pour une durée indéterminée - un an
ou cinq ans, par exemple -, ne recevant plus de communications à étudier ni d'exercices à accomplir pendant
toute cette période, vous n'en continueriez pas moins à vous développer psychiquement aussi longtemps
qu'assis quelques instants dans une parfaite quiétude, vous répéteriez ces sons une fois par jour; car le
développement psychique se poursuit de lui-même dès l'instant qu'on lui a donné un bon départ. C'est
pourquoi vous éprouveriez, en vous, à mesure que s'écouleraient les jours et les mois, un étrange sentiment
d'éveil intérieur en même temps que vous verriez vos expériences psychiques obtenir de meilleurs et plus
probants résultats, à quelque domaine qu'elles appartiennent: guérison, projection ou autre.

Il est à présent nécessaire que votre attention soit attirée sur quelques points importants concernant
le développement psychique. Les faits qui vont vous être révélés n'avaient jamais été enseignés dans le passé
avant qu'Harvey Spencer Lewis ne les révèlent, et il est probable qu'encore peu de gens, ici ou ailleurs, se
doutent de l'exactitude de la connaissance rosicrucienne en cette matière.

Dans les leçons antérieures, il vous a été indiqué que l'homme est non seulement double en ce sens
qu'il est à la fois matériel et immatériel - corps et âme - mais il vous a été en outre précisé que le corps lui-
même est double puisque l'homme est formé d'un corps matériel et d'un corps psychique, et que ce dernier
possède un coeur, un estomac, des poumons, des reins, un foie et autres organes psychiques, tout comme le
corps physique possède des organes physiques. Il vous a été enfin exposé que, très souvent, la maladie se
déclare dans le corps humain postérieurement à un désordre ou à un manque d'harmonie dans l'un ou l'autre
des organes du corps psychique.
Examinez à nouveau ce que l'on entend exactement par corps psychique. L'essence psychique de
votre être est la conscience cosmique, l'Esprit Divin qui existe et fonctionne en tant qu'intelligence dans
chacune des cellules de chaque os, tissu, organe, nerf ou muscle de votre corps. L'intelligence, en chacune
des cellules, poursuit un but très défini le travail qu'elle doit accomplir - et qui est, chez les unes, d'édifier les
os, chez les autres, de former les cheveux, le sang, la chair ou la peau. Chaque cellule n'a à s'occuper que du
travail qui lui est assigné. Mais la conscience cosmique fait converger l'activité de l'ensemble des cellules
vers un but unique : faire de l'homme un être normal et conscient. Donc, bien que chaque cellule paraisse
travailler indépendamment, son action particulière cadre parfaitement avec l'ensemble du plan qui est de
créer l'homme. En conséquence, toute partie du corps physique - la main, par exemple - possède sa
contrepartie psychique qui est l'agrégat, la somme totale de l'intelligence qui réside en chacune des cellules
qui composent cette partie. En d'autres termes, dans notre exemple, l'ensemble de l'intelligence psychique
des cellules de la main forme la main psychique. La somme totale de l'intelligence et de la conscience
psychiques des cellules du corps physique tout entier constitue le corps psychique, exactement comme les
organes et les membres composent le corps physique.

La conscience cosmique, ou intelligence psychique, est parfaite en compréhension, puisqu'elle est


d'origine divine. Elle ne peut en elle-même devenir malade ou être la cause de la maladie. Mais une manière
défectueuse de penser et de vivre, due à notre esprit objectif mortel, aussi bien qu'un mépris obstiné des lois
naturelles et des principes cosmiques, contrarient souvent l'harmonieuse relation qui existe entre chacun des
organes et chacune des parties du corps psychique. II est fait ainsi obstacle au plan cosmique et il en résulte
dans le corps psychique, une inharmonie qui peut, en définitive, se traduire - et, en fait, se traduit souvent -
par un désordre dans le corps physique. C'est alors que vous connaissez ce que l'on appelle une indisposition
ou une douleur. Il vous a été aussi indiqué peut-être incidemment - que le système nerveux sympathique est
chargé de veiller à l'harmonie des divers organes psychiques de la même manière que le système nerveux
spinal doit maintenir l'union et un accord parfait entre les organes et les parties du corps physique.

Troisième cercle communication n° 2 20


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Considérez que le système nerveux sympathique aussi bien que le système nerveux spinal ont tous
les deux leurs connexions terminales dans le cerveau. Cette constatation devrait vous conduire
immédiatement à réaliser que le cerveau doit, lui aussi, être double, à la fois physique et psychique dans son
action. En d'autres termes, comme il vous a été enseigné dans les écoles que le système nerveux spinal a ses
divers centres nerveux dans le cerveau, puisque le système nerveux sympathique est, lui aussi, relié au
cerveau, vous devriez peut-être en déduire que le système nerveux sympathique y a également ses propres
centres nerveux.

Le fait est qu'il y a des centres dans le cerveau et que certains y sont consacrés aux fonctions du
système nerveux sympathique - fonctions qui se rapportent à tout ce qui a trait au psychisme. Les parties
réservées à ce système n'ont pas subi, depuis l'enfance, un développement aussi rapide que les autres, du fait
que l'homme néglige de se servir de ses facultés psychiques dont l'emploi favoriserait un tel développement.
Si à dix-huit ans un homme attachait son bras gauche de manière à ne plus pouvoir s'en servir pendant vingt
ans, non seulement les muscles, les nerfs, les artères, les veines, les tissus et les os de ce bras cesseraient
rapidement de se développer, mais, plusieurs centres nerveux, dans l'une des parties du cerveau, feraient de
même. Chez l'enfant qui, tôt dans la vie, devient aveugle et le reste, on constate plus tard que certaines
parties du cerveau ne se sont pas développées et que ce sont précisément les parties qui, dans le cerveau, se
rapportent à la fonction des nerfs optiques.

En renonçant très jeune à se servir de ses facultés psychiques, l'homme contrarie en même temps le
développement normal des parties du cerveau qui se rapportent à la fonction psychique. Chez l'enfant
normal, toutes les facultés psychiques sont aussi développées que les facultés matérielles, compte tenu,
naturellement, de son âge. Mais à mesure qu'il grandit et qu'on lui enseigne à ne se servir que de ses facultés
matérielles, au détriment de ses facultés psychiques, un déséquilibre se produit dans le développement des
zones du cerveau réservées à ces facultés, au seul profit des parties rattachées aux fonctions physiques.

Après les expériences qui vous ont été proposées dans les communications précédentes, nombreux
sont ceux qui, parmi vous, ont ressenti des douleurs ou des sensations singulières dans la tête, éprouvant
parfois, le matin, quelque vertige ou encore quelque engourdissement dans le bras gauche, le bras droit ou
dans un membre quelconque, quelquefois même, une étrange pression sur le sommet de la tête. Certains ont
senti aussi une soudaine activité du sang dans une partie bien délimitée du cerveau. Ces symptômes étaient
l'indication que certaines parties du cerveau - jusque-là inemployées - étaient ramenées à une activité
normale. Chez l'homme qui évolue psychiquement, ces parties se développent à un point tel que des talents et
des pouvoirs nouveaux et insoupçonnés lui échoient. C'est ce à quoi vous vous efforcerez d'arriver dans de
prochaines communications.

Vous devez en premier lieu savoir que la conscience, c'est-à-dire le moyen par lequel vous
connaissez votre moi et votre personnalité, est située dans les lobes frontaux du cerveau. Ce fait est exposé
brièvement mais il est aussi absolu que d'énoncer l'existence, dans le cerveau, d'une partie réservée aux
centres nerveux de la vue.

La conscience n'est pas un élément matériel de votre existence. Elle est un élément absolument
psychique qui est grandement sous-développé chez ceux qui n'ont aucune évolution psychique. Chez
l'homme moyen, la conscience n'est développée que sous sa forme matérielle - la seule qu'il réalise - alors
qu'elle devrait l'être doublement sous ses deux formes de manifestation: matérielle et psychique.

Votre travail consistera à développer cette conscience psychique en vous, en réveillant les centres
endormis sur le côté gauche des lobes frontaux. C'est à une communication ultérieure qu'il appartiendra de
traiter des termes scientifiques et des principes mis enjeu, après que vous aurez commencé à manifester un
certain développement.

Troisième cercle communication n° 2 21


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

LA GLANDE PINÉALE

A ce stade de leurs études nos compagnons qui ont effectué avec fidélité et régularité les
expériences prescrites, auront atteint un certain degré de perfection dans leur travail et leur développement.
Grâce aux rapports reçus et à d'autres moyens d'information, notre Conseil de l'Éthique aura pu suivre cette
progression. Ce n'est pas simplement pour une question de parfaite compréhension intellectuelle que les
leçons de ce cercle couvrent une période de temps plus longue que de coutume ; c'est plutôt parce qu'une
telle période de temps est absolument nécessaire pour que le développement de chaque membre s'effectue le
plus rapidement possible. Les communications de ce cercle pourraient être aisément résumées, au point de
pouvoir les répartir sur une vingtaine de page, si la seule compréhension intellectuelle était en cause ; mais
les quelques mois nécessaires à leur étude représentent une période de temps trop courte pour que le membre
le plus évolué atteigne l'expérience et de développement nécessaires auxquels doit conduire le travail de ce
cercle.

Entre chaque période d'étude, nombre d'étranges changements se produisent en chacun de nos
membres et, très souvent, les changements intervenus au cours d'une semaine ou deux sont à peine
perceptibles. Ce n'est que lorsqu'un certain point bien défini a été atteint que vous êtes à même de réaliser le
lent et inconscient développement intervenu en quelques mois. Les quelques leçons que vous avez encore à
étudier dans ce cercle vous conduiront à effectuer des expériences très simples mais dont l'importance est
extrême, en raison de leurs effets sur votre système psychique. Elles devront être soigneusement réalisées
avec la plus profonde sincérité et le plus grand respect.

Nombreux sont ceux qui, parmi vous, ont déjà entendu parler de deux parties du corps qui sont en
fait relativement peu connues et encore moins comprises. Il s'agit de la glande pinéale et de la glande
pituitaire. La science n'a entrepris qu'assez récemment des recherches dignes de ce nom sur ces deux corps
ou organes et cependant elle ne connaît et n'admet encore que peu de choses en ce qui les concerne. Mais
pour nous, la glande pinéale est importante actuellement et les faits suivants vous seront incontestablement
d'un grand intérêt.

En tout premier lieu la glande pinéale telle qu'elle est généralement observée chez l'homme ou la
femme est insignifiante et difficile à comprendre parce que sa taille aussi bien que sa condition sont en
dessous de la normale et ne sont pas plus grosse que chez l'enfant. En fait des enfants de 10 ans ont souvent
un corps pinéal plus développé que les adultes ; de plus, proportionnellement à la taille du corps, elle est plus
grosse chez les animaux les plus petits qu'elle ne l'est chez l'homme. Pourquoi ? Parce qu'elle est devenue
atrophiée, ratatinée, endormie et inutile ; si le corps pinéal s'était développé convenablement depuis l’enfance
comme il aurait dû le faire, il serait, chez l'adulte, plus gros qu'il ne l'est effectivement; Mais du fait qu'il n'est
que rarement utilisé après l'enfance, sa croissance cesse graduellement et il devient un organe inutile dans le
corps humain.

Un autre fait important est que le corps pinéal n'est pas simplement une glande mais un organe du
corps. Toutefois il est si atrophié qu'on le prend pour une glande. Mais il est véritablement un organe, au
même titre que le cerveau, le coeur, les yeux.

Un fait encore à souligner réside en ce que, chez les animaux, mêmes les plus inférieurs, on a
constaté que le corps pinéal avait un fonctionnement identique à celui de l'œil. Il a une quelconque relation
avec le sens de la perception, dit la science, en se basant sur l'examen du corps pinéal chez les plus petits
animaux, ce qui semble une des ultimes conclusions à laquelle ses investigations lui auront permis d'aboutir.

Mais l'entière vérité est que le corps pinéal est le lien reliant le système nerveux sympathique du
corps psychique au système nerveux spinal du cerveau. C'est l'organe qui traduit les impressions reçues par
le corps psychique en impressions grossières que le cerveau est à même de comprendre. Dans l'embryon
humain, le corps pinéal poursuit sa croissance et demeure aussi important que dans n'importe quelle autre
partie du cerveau. Même après la naissance il est, chez l'enfant, un organe de taille normale qui continue à
croître et à se fortifier comme s'il devait devenir un organe important dans la tête de l'homme. Mais ensuite, à

Troisième cercle communication n° 2 22


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

mesure que l'enfant reçoit l'éducation matérialiste prodiguée par les écoles, où on lui apprend à ignorer toutes
les impressions et expériences psychiques pour ne dépendre que du cerveau et des sens objectifs, le corps
pinéal voit son activité normale enrayée, comme toutes les parties du corps inemployées, il devient bientôt
sub-normal en taille et en condition.

Le travail des dernières communications a été spécialement prévu pour permettre à cet organe de
se réveiller et de reprendre une activité normale. C'est la raison pour laquelle vous avez éprouvé nombre de
sensations particulières dans la tête et le cerveau. Le troisième ganglion thoracique du système sympathique -
appelé ganglion psychique - fournit l'énergie nerveuse et sanguine au corps pinéal d'une manière indirecte, et
c'est pourquoi nous vous avons demandé, dans une communication du cercle précédent, de vous concentrer
sur ce ganglion et de lui donner quelquefois des traitements positifs. Les liens importants qui relient le
cerveau au corps pinéal sont situés dans les lobes frontaux du cerveau, légèrement à gauche. C'est la raison
pour laquelle ceux qui travaillent assidûment aux principes exposés dans ces leçons éprouvent des sensations
particulières sur le coté gauche de la tête.

Ces sensations spéciales que certains membres ressentent dans la tête résultent de ces expériences
et ne doivent pas être considérées comme des douleurs. En d'autres termes, de telles sensations ne sont pas
des douleurs indiquant que quelque chose d'anormal se produit dans le corps et qu'il y a lieu de s'en inquiéter.
Les musiciens qui étudient le violon pendant plusieurs heures chaque jour, expérimentant les différentes
notes et la valeur des tons, éprouvent, à certains moments, après quelques jours d'un tel travail, des
sensations particulières dans la tête, dont la durée ne dépasse pas une minute ou deux. Elles sont dues au
développement, dans le cerveau, de certains centres de sensation qui se développent et deviennent plus actifs
dans leur fonctionnement. Toutes ces sensations se terminent assez rapidement, au bout d'une ou deux
semaines et elles ne se produisent plus ensuite dans aucune partie du corps. Il est impossible de développer
ou de rendre normale une partie du corps qui a manqué de développement sans causer des sensations
étranges dans cette partie pendant au moins quelque temps. Le développement psychique inclut le
développement de quelques centres fonctionnels du cerveau et du système nerveux et c'est pourquoi des
livres ou des méthodes abrégées relatifs au développement rapide de l'être psychique en l'homme ne sont ni
sûrs, ni prudents: ils ne laissent pas un temps suffisant pour permettre le développement convenable
correspondant à chaque expérience.

Troisième cercle communication n° 2 23


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RÉALITÉ DES PERCEPTIONS VISUELLES

Toutefois, avant que vous puissiez expérimenter personnellement dans une prochaine
communication ces exercices pratiques, vous devriez réfléchir un instant sur la question des vibrations des
couleurs.
Si les couleurs sont dues aux vibrations de la lumière du soleil ou des objets qui la reflètent,
comment, les yeux fermés, pouvez-vous voir des couleurs ? Vous découvrirez rapidement que les couleurs
que vous voyez les yeux fermés sont aussi naturelles dans leurs nuances, aussi brillantes, aussi facilement
reconnaissables que celles que vous percevez les yeux ouverts. Vous découvrirez que les couleurs que vous
voyez les yeux fermés sont aussi réelles pour votre conscience que si vous aviez les yeux ouverts et les
regardiez. Qu'est-ce alors que la couleur ? Qu'est-ce qui produit réellement la sensation de couleur ? Est-ce
une chose matérielle, par instants, quand vos yeux sont ouverts, et une chose psychique, à d'autres moments,
quand vos yeux sont fermés ? Ou bien la couleur est-elle toujours une sensation psychique ? Si vous réalisez
que les couleurs sont toujours une réalisation psychique, vous pourrez alors développer le sens de la vue à un
degré plus élevé qu'auparavant. Autrement dit, si les exercices à venir vous apprennent que la réalisation et la
sensation de la couleur sont de nature psychique, vous aurez appris alors la première grande leçon relative au
corps psychique et à ses fonctions, et vous comprendrez que vous avez fait un pas sur le seuil d'une nouvelle
chambre où vous vous tenez debout avec respect et appréhension devant un monde nouveau d'expérience et
de connaissance.

Ces pensées mènent encore plus loin. En premier lieu, elles conduisent à rappeler les explications
sur la réalité avancées dans une communication précédente.

Le moment est propice pour considérer la notion de relativité avec laquelle ce sujet a un rapport
direct. Vous êtes peut-être porté à croire que la relativité est quelque chose d'étrange et d'une nature
extrêmement compliquée que seuls les génies peuvent comprendre. Vous vous devez d'admettre que la
notion de relativité, quand elle est appliquée à certains aspects des phénomènes naturels, est difficile à
comprendre du fait qu'elle ne peut être présentée qu'au moyen d'équations mathématiques complexes. Vous
avez parallèlement de simples démonstrations de la relativité dans vos affaires journalières, mais vous n'êtes
pas habitué à leur reconnaître cette nature. Mais si vous acceptez de reconnaître qu'en tant qu'êtres humains
vous êtes incapable de discerner la nature absolue de toute chose, alors la relativité vous paraît importante et
plus compréhensible.

Tout ce que vous identifiez par son nom, sa forme, ses qualités et qui semble précisément le même
chaque jour et chaque siècle, vous est réellement inconnu dans son état pur et absolu. Avant que vous
deveniez conscient de quelque chose, il y a un ou plusieurs média constituant le ou les agent(s)
intermédiaire(s) par le(s)quel(s) passe cette chose.
Par exemple, vous dites qu'une pomme est rouge, ronde, bonne et parfumée. Chacune de ces
qualités forme un tout : c'est l'idée que vous en avez dans votre esprit. Mais qu'est-ce vraiment qu'une
pomme ? Peut-être ne le saurez-vous jamais. Vous ne percevez pas une pomme directement. Entre vous-
mêmes et les impulsions, les vibrations de la pomme, qui influencent les yeux, le sens de l'odorat et du goût,
se trouvent vos sensations. Pour un homme affecté de daltonisme la même pomme peut être verte. Pour un
chien elle est grise ou sans couleur réelle.

Tout ce dont vous avez connaissance est perçu, connu ou compris partiellement ou entièrement à
travers quelque chose d'autre. Rien n'est en rapport direct avec votre conscience. Vous n'expérimentez
personnellement aucune forme matérielle de l'univers dans son absolu. Chaque chose vous paraît telle qu'elle
est, en raison de ceci, de cela ou par comparaison avec quelque chose d'autre. Si vous changez la relation des
choses et des conditions, vous altérez leur nature, tout au moins pour vous-mêmes. Elles deviennent quelque
chose de tout à fait différent pour votre compréhension.

Un rosicrucien posa cette question à Harvey Spencer Lewis: « S'il n'y a pas de son quand un arbre
tombe, à moins que quelqu'un ne soit présent pour l'entendre, comme nos enseignements l'expliquent, n'ai-je
pas raison de supposer aussi qu'un arbre n'est visible que si quelqu'un est présent pour le regarder ? » Cette

Troisième cercle communication n° 2 24


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

supposition est exacte. Il n'y aurait pas d'arbre tel que l'oeil humain le perçoit, si l'oeil n'était pas là. L'oeil
reçoit les impressions visuelles et les ondes de lumière qui se traduisent dans sa conscience en forme,
dimension et couleur. Il y a dans la forêt quelque réalité, quelque substance, quelque chose ou quelque
condition - peu importe le terme que vous préférez employer - qui est la cause des vibrations, qui filtre et
reflète les ondes de lumière, vous conduisant à percevoir visuellement un arbre quand l'oeil est là pour les
recevoir. Que l'oeil soit absent et la réalité - quelle qu'elle soit - persiste encore mais sans que vous puissiez
jamais savoir ce qu'elle est dans son état absolu ou si même elle possède une telle nature absolue.

Quand par exemple la lumière diminue dans la forêt, quand le crépuscule approche ou quand la
forêt devient plus dense, l'arbre individuel semble perdre ses couleurs, l'ensemble devient plus ou moins une
silhouette. Quelques-unes des branches de l'arbre ne sont même plus visibles. Ceci prouve en outre que vos
différentes images mentales de l'arbre dépendent de diverses conditions. Vous ne pouvez connaître avec
certitude quelle perception est l'arbre réel ou si véritablement il y a un état réel qui représente la nature
véritable de l'arbre. Par conséquent, vos perceptions mentales et psychiques constituent la majeure partie de
votre monde.

PSYCHOMÉTRIE

Le travail consacré au développement des pouvoirs et des fonctions du corps psychique de


l'homme est basé sur le système nerveux sympathique. Souvenez-vous, en effet, de ce qui vous a été
enseigné antérieurement. Le système nerveux spinal a trait au corps physique, alors que le système nerveux
sympathique est rattaché au corps psychique et rien ne peut être fait pour développer ce corps psychique sans
l'aide des nerfs sympathiques et de leur fonctionnement, de même que la force physique ne peut être obtenue
dans le corps sans l'emploi et le développement du système nerveux spinal. Certaines expériences qui vous
seront indiquées au cours de futures leçons auront pour but d'agir localement sur les parties de la tête et des
yeux car les nerfs sympathiques de ces parties sont reliés au ganglion principal du système nerveux
sympathique, de sorte que le système entier sera affecté et que l'ensemble de l'organisme psychique du corps
humain sera stimulé. On ne peut fortifier une partie du corps psychique sans provoquer une légère excitation
de l'ensemble de ce corps. De même, une certaine partie du corps psychique ne peut fonctionner si elle est
endormie ou si elle manque de développement; c'est le corps psychique tout entier qui ne peut alors
fonctionner d'une manière normale.

II est une faculté particulièrement étrange que vous aurez à développer. Cette faculté constitue le
dernier stade du développement initial du corps psychique. Il s'agit de cette qualité psychique généralement
connue, parmi les mystiques, sous le nom de psychométrie. Beaucoup d'étudiants du mysticisme ont
interprété ce mot d'une manière défectueuse parce qu'ils ne comprenaient pas les lois et les principes qu'il
renferme. Autrefois les anciens désignaient cet art sous le nom de Thaumaturgie. Ce mot est dérivé du mot
Thaumas, extrait de la mythologie grecque où il désignait le père d'Isis et indiquait l'art d'acquérir les
connaissances et les miraculeux pouvoirs cosmiques. Ce n'est que ces dernières années que le mot
« psychométrie » a remplacé celui de « thaumaturgie ». Il serait mieux, d'après nous, de nommer cet art
vibroturgie ou vibrométrie. La faculté à laquelle nous nous référons et dont vous allez vous servir, se
rattache aux vibrations et n'implique aucun pouvoir miraculeux. C'est pourquoi vous emploierez le mot
« vibroturgie » dans votre étude de cet art, de manière à éviter toute confusion avec d'autres appellations. La
faculté de vibroturgie consiste à ressentir les vibrations d'un objet, d'une chose ou d'un lieu. Nous pouvons
dire, à présent, que vous approchez de l'étude de la Quatrième Dimension, telle qu'elle est connue et
comprise par d'autres écoles scientifiques ou occultes. Mais il ne vous est pas possible encore d'entreprendre
cette étude et vous devez d'abord vous limiter à la faculté psychique qui permet de ressentir les vibrations,
sans commencer la très longue étude de ces vibrations, de ce qu'elles sont et de leur origine. Il est pour
l'instant suffisant de savoir que, comme chaque être humain, chaque plante, chaque animal possède une aura
psychique, de même chaque objet inanimé dispose lui aussi de son aura qui résulte de la condition
magnétique des atomes qui le composent, à laquelle s'adjoint le magnétisme de la personne ou des personnes
dont les auras se sont mêlées à l'aura de l'objet.

Troisième cercle communication n° 2 25


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

Prenons, à titre d'exemple, une médaille qui a été portée par une personne pendant un temps assez
long en guise de souvenir. Son métal est composé de certains atomes ayant des électrons d'un certain taux
vibratoire. Les vibrations magnétiques de la pièce créeront donc une aura autour de cette pièce. Ceci n'est pas
une théorie, ni du mysticisme, mais un fait scientifique qui a été étudié et prouvé. Si une pièce de monnaie
est bien enveloppée et placée sur une plaque photographique non exposée, pendant plusieurs jours dans une
chambre obscure, le développement révélera l'empreinte de la pièce sur la plaque et autour de l'empreinte,
une trace semblable à un brouillard. Cette trace plus au moins large indiquera la force de l'aura de la pièce.
Les savants ont souvent tenté d'expliquer ce phénomène, mais ils n'ont pu parvenir à un accord et leurs
explications ne les satisfont pas eux-mêmes. Les feuilles des fleurs elles-mêmes laissent l'empreinte de leur
aura sur les plaques photographiques et si l'on utilise, par exemple, les feuilles vertes d'un rosier, ce sont les
nervures qui impressionnent le plus la plaque, ce qui prouve que les vibrations de l'aura émanent des veines.

En plus de l'aura qu'elle possède, une pièce de monnaie a son propre esprit, sa propre composition
d'électrons. A son magnétisme, s'ajoute celui de la personne qui a porté cette pièce pendant un temps assez
long et ainsi deux pièces de monnaie portées par des personnes différentes n'auront pas la même aura. Si la
personne qui a porté la pièce était en bonne santé et forte physiquement, magnétique, la pièce l'indiquera.
dans sa propre aura. Par contre, si la personne était malade, la pièce l'indiquera aussi. De plus, le sexe des
personnes ayant porté ces pièces apparaîtra également dans les différentes auras des pièces de monnaie. Le
même principe s'applique à d'autres objets tels que les gants, les porte-monnaie, les broches, les bagues, les
pierres, les stylos, les lettres et les enveloppes portés quelque temps par quelqu'un dans ses poches, etc. Les
diverses pièces d'une maison se chargent des auras ou des conditions magnétiques liées aux personnes qui y
vivent. Deux pièces occupées constamment par des personnes différentes n'auront pas les mêmes conditions
vibratoires ; Bien longtemps après qu'une personne aura eu un objet entre ses mains ou aura habité une pièce,
l'objet ou la pièce retiendront encore un peu de l'aura et de la qualité magnétique de la personne qui aura
touché l'objet ou vécu dans la pièce. C'est justement sur cette notion de magnétisme que nous vous invitons
cette fois à méditer et à réfléchir afin que vous puissiez nous faire part de votre propre compréhension de ce
sujet sous la forme habituelle d'un rapport écrit dont la réception déclenchera l'envoi de la prochaine
communication.

Pour résumer, on peut dire que la faculté de vibroturgie est l'aptitude psychique à sentir l'aura des
choses ou des lieux et de se mettre immédiatement à leur unisson. Cette faculté est très utile dans nombre de
cas. En percevant toutes ces conditions immédiatement, vous vous mettez en contact avec les personnes que
vous désirez atteindre en connaissant ce qu'il faut faire ou ne pas faire à leur égard selon les circonstances

La question de la vibroturgie a intrigué l'esprit des hommes pendant des siècles et elle a été le sujet
de nombreuses investigations sous des noms différents. Des recherches psychiques ont aussi été entreprises
dans ce domaine. Ce qui a été découvert n'a fait que confirmer ce que les rosicruciens connaissent depuis des
siècles, à savoir que la vibroturgie est l'expression d'une loi naturelle qui n'a sa source ni dans l'imagination,
ni dans une croyance superstitieuse. Au cours du siècle écoulé, les recherches de la physique et les
investigations scientifiques relatives aux divers phénomènes psychiques ont enregistré de considérables
progrès, bien que certains de ceux qui effectuent ce genre de recherches souffrent encore d'une attitude
étroite et peu libérale. Nombreux sont les excellents exemples qui ont été rapportés par ces chercheurs et qui
sont une source de connaissances. La science les admet, mais elle est incapable d'en trouver d'explication
dans les expériences rigides qu'elle entreprend. Dans le domaine des recherches psychiques l'opinion reste
divisée sur le sujet appelé cryptesthésie. Techniquement ce mot signifie, percevoir des choses, des personnes
et des lieux par un autre moyen que celui des sens physiques habituels. « Cryptesthésie pragmatique » est
une autre expression pour désigner la psychométrie ou vibroturgie. Plusieurs expériences sont rapportées
dans le livre du Dr Richet consacré aux recherches psychiques. Voici, avant d'entreprendre toute autre
explication, quelques cas extraits de cet ouvrage : « Mademoiselle X rapporte à la Société des Recherches
Psychiques Mai 1895) que certains papiers lui furent montrés qui semblaient n'avoir aucune importance
spéciale mais qu'elle ressentit aussitôt une réaction intense d'horreur et de sang. Les papiers avaient été pris
sur le champ de bataille de Sedan.
Une autre personne, Madame Piper, après avoir tenu des cheveux ou autres objets dans sa main
donnait des détails précis sur les personnes à qui ils appartenaient.

Troisième cercle communication n° 2 26


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

Mademoiselle Edith Hawthorne a rapporté un cas excellent de vibroturgie. Monsieur Samuel


Jones lui avait envoyé un fossile trouvé par un mineur dans une mine de charbon. Le père de ce mineur avait
été tué dans une explosion de grisou. Mlle Hawthorne rapporte qu'elle eut la vision horrible d'un homme
mort, recroquevillé sur le sol avec du sang lui sortant de la bouche et du nez. »

Vous avez tous fait l'expérience d'entrer dans une chambre d'hôtel qui était plaisante et aérée avec
le soleil entrant par la fenêtre. Il n'y avait aucune sensation visuelle ou olfactive. Les meubles, la tapisserie,
le dessin de la chambre n'étaient ni laids, ni choquants pour l'oeil et il n'y avait aucune odeur désagréable.
Cependant, malgré cela vous avez pu éprouver un sentiment de malaise, une tension et une crainte vague à
l'idée de rester dans cette chambre. Pourquoi ? Simplement parce que quelque incident désagréable s'était
produit alors que cette chambre était occupée par d'autres. Ils pouvaient être sous l'influence d'une grande
émotion. Peut-être même quelqu'un y était-il mort dans des circonstances tragiques. Un crime avait pu être
perpétré dans cette pièce. Ou bien encore, quelqu'un avait pu éprouver là une grande douleur. Les vibrations
des auras provenant de ces personnes avaient affecté la relation atomique des substances matérielles de la
chambre.

Les vibrations psychiques de l'aura n'altèrent pas la structure des atomes et des molécules des
objets car alors leur nature serait changée. Le fait réel est que ces vibrations psychiques émanent des
vibrations humaines emmurées - si vous voulez - dans les champs magnétiques des atomes. Elles amènent les
vibrations de la matière, par lesquelles nous discernons leur existence, à nous affecter psychiquement. Pour
être plus clair: de même que les vibrations des atomes qui composent les murs sont apportées par des rayons
de lumière jusqu'à la rétine de vos yeux, de sorte que vous devenez conscient d'une telle réalité du mur par
exemple, de même il s'en dégagera dans certains cas, des radiations imprégnées, dans leur substance
atomique, par les auras humaines. C'est alors que ces vibrations affectent votre système nerveux
sympathique. Vous devenez conscient de certaines impressions psychiques concernant les personnalités dont
les auras ont été en contact avec la substance matérielle du mur.
Des milliers de personnes ont connu ces expériences sans être des étudiants rosicruciens, mais la
plupart d'entre-elles n'avaient aucune connaissances de ces lois naturelles et elle furent effrayées, par
ignorance. Ainsi, chaque objet avec lequel vous venez en contact est, à un certain degré, affecté par votre
aura. En d'autres termes, votre aura se mêle à l'aura atomique de la substance de l'objet. Une personne peut
choisir un objet ayant appartenu à un inconnu dont elle ignore même le sexe, la race ou la nationalité et elle
peut éventuellement, grâce aux vibrations de nature psychique, recevoir des impressions surprenantes sur la
personnalité de l'ancien propriétaire.

Mais une question peut être soulevée : en supposant que les objets inanimés puissent retenir dans
leurs champs atomiques les vibrations émanant d'êtres humains qui les touchent ou les tiennent dans leurs
mains, si d'autres personnes peuvent recevoir de telles vibrations, qu'est-ce qui leur permet d'interpréter les
vibrations de manière à déclarer une personne malade ou en bonne santé, vieille ou jeune, etc. ? Mais, d'un
autre côté, qu'est-ce qui vous permet d'interpréter les vibrations de la lumière qui sont filtrées par la
substance des choses, comme les couleurs vert, bleu, rouge, rose, etc. En d'autres termes, pourquoi
interprétons-nous les vibrations de la lumière comme couleurs ? Vous pouvez répondre que votre oeil
comprend certains liens qui relient les nerfs optiques au cerveau et que c'est ce qui vous permet d'avoir de
telles perceptions. Mais, en fait, vous avez précisément de tels centres psychiques pour recevoir et
transformer les délicates impressions psychiques que vous recevez en impressions plus grossières qui, à leur
tour, vous permettent d'en avoir conscience comme de réalités dues à votre expérience, ou en d'autres termes
comme des « choses » ou des « conditions ».

Si, par exemple, vous êtes en présence d'une personne malade - que vous vous en aperceviez ou
non - l'aura de cette personne produit un effet sur vous et provoque en vous certaines sensations. Par la suite,
chaque fois que vous serez en présence d'une autre personne malade, même si elle vous donne l'impression
d'être en bonne santé, vous ressentirez encore ces mêmes impressions ou sensations qui proviennent de l'aura
et surgissent dans votre conscience par association avec le souvenir des personnes malades que vous avez
rencontrées et des sensations que vous avez alors éprouvées. Les mêmes impressions peuvent être ressenties
lors d'un contact avec des personnes malades mentalement ou avec des personnes ayant une santé éclatante
ou bien encore avec celles qui sont déprimées ou celles qui sont très développées spirituellement. Quand, par

Troisième cercle communication n° 2 27


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

la vibroturgie, vous prenez un objet et que vous en recevez ses vibrations, cela fait naître en vous le souvenir
d'expériences antérieures ayant causé des sensations similaires qui viennent alors à votre conscience. Ainsi se
forment des images mentales relatives à l'âge moyen, l'état mental et la santé de l'ancien propriétaire de
l'objet.

Pour réussir des expériences de ce genre, on doit avoir, bien


entendu, une certaine sensibilité psychique à de telles vibrations. C'est
cette sensibilité que vous essayez de développer. La callosité des
mains ou des doigts n'a aucune influence sur ces expériences. Lorsque
vous faites des expériences de vibroturgie, il est toujours préférable de
les effectuer au début à l'aide d'un objet ayant appartenu à quelqu'un
que vous ne connaissez pas, afin d'éviter toute illusion par
autosuggestion ou par imagination. D'autre part, il est bon de choisir un objet ayant eu un contact intime avec
la personne, c'est-à-dire un objet quia été porté par cette personne ou qui lui a beaucoup servi et qu'elle a pu
garder avec elle dans toutes les circonstances de la vie quotidienne, un collier par exemple, une bague, une
montre, une plume ou un crayon: les vibrations en seront plus intenses.

Certains individus, en tenant des articles dans leurs mains, sont capables de donner, en détail et
avec exactitude, la description de leur ancien propriétaire. Mais ceci n'est pas toujours une expérience de
vibroturgie, surtout si le propriétaire précèdent vit encore. De tels résultats signifient, en réalité, que la
personne qui fait cette expérience de vibroturgie a le plus souvent réussi, qu'elle le sache au non, à se mettre
à l'unisson de l'esprit de l'ancien propriétaire au moyen des vibrations de l'objet. Par conséquent, ce qu'elle
effectue n'est qu'une projection de sa conscience vers l'autre personne.
Harvey Spencer Lewis connu une telle expérience de vibroturgie en aidant le conservateur du
musée égyptien du parc rosicrucien de San José, le frère K. Brower, à déballer un envoi d'antiquités
égyptiennes très rares et authentiques. Comme il est toujours nécessaire de le faire, frère Brower devait
restaurer quelques-unes de ces pièces avant de les exposer, c'est-à-dire qu'il devait les traiter chimiquement et
les classer suivant leur nature et leur histoire. L'inventaire de ces antiquités était établi mais Harvey Spencer
Lewis ne l'avait pas encore consulté. Il aidait à mettre les différents articles sur les tables. Finalement, il en
prit un, petit et assez épais, en ébène. Il était rond et avait environ deux fois la grandeur d'un louis d'or. En le
prenant dans sa main droite, il ressentit une sensation de répulsion étrange et indescriptible. C'était comme la
sensation d'avoir marché les pieds nus sur un serpent caché dans l'herbe. Il reposa rapidement l'objet sur la
table et l'examina: c'était une amulette hideuse ayant une apparence démoniaque.
L'inventaire fut alors consulté. Il décrivait l'amulette comme provenant d'une dynastie très
ancienne, vieille de plusieurs milliers d'années. C'était un fétiche dont se servaient les prêtres comme
symbole des forces mauvaises de l'univers, dont ils admettaient l'existence. C'était un symbole de haine et de
malédiction qu'on utilisait contre certaines personnes. Nul ne sait combien d'années cet objet dût servir à des
individus nourrissant une terrible haine envers d'autres personnes et qui pensaient faussement que ce fétiche
transmettait, de quelque manière, leur haine à ceux qu'ils voulaient faire périr. Il est bien entendu que ce
fétiche ne pouvait en aucune manière irradier un tel pouvoir capable de blesser ou de faire périr quelqu'un.
C'était un symbole de magie noire, une superstition ridicule. Néanmoins, l'objet lui-même avait absorbé, dans
sa structure atomique, les vibrations des auras humaines et c'était ces vibrations qu'Harvey Spencer Lewis
avait ressenties immédiatement en prenant l'objet dans ses mains. Ceci fut confirmé par d'autres personnes
qui touchèrent l'objet sans connaître l'expérience personnelle d'Harvey Spencer Lewis.

L'énergie mesurée par l'individu qui fait l'expérience de la vibroturgie est d'une nature
extrêmement subtile que les instruments les plus délicats peuvent à peine enregistrer. En fait, aucune
invention ne permettra. jamais d'enregistrer ou de mesurer ces vibrations aussi complètement et avec autant
d'exactitude que le fait le système nerveux psychique de l'homme. Comme il vous l'a été indiqué, ce système
nerveux sympathique n'a pas d'autres fonctions ni d'autre but, dans le corps humain, que de précisément
recevoir, d'utiliser, d'interpréter et de transformer les très pures et très subtiles vibrations psychiques ou
cosmiques.
Vous avez appris que les deux très importantes branches du système nerveux sympathique ont des
prolongements dans les deux mains. Les nerfs radiaux ont leurs terminaisons dans le pouce, le premier doigt
et la moitié du second doigt de chacune des mains. Dans la main droite, ces nerfs sont reliés à la partie droite

Troisième cercle communication n° 2 28


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

du système nerveux sympathique ; ils reçoivent et transmettent les vibrations positives, alors que ceux de la
main gauche, reliés à la partie gauche du système, reçoivent et transmettent les vibrations négatives.
Si vous tenez un certain temps une pièce de monnaie dans la main gauche vous la chargez donc
abondamment de vibrations négatives. En la prenant ensuite, dans la main droite, la différence existant entre
la polarité de la pièce et celle des nerfs radiaux qui aboutissent aux doigts de cette main, vous fait sentir les
vibrations. Autrement dit, au moment où la pièce passe de la main gauche à la main droite, elle est chargée
de polarité négative alors que les trois premiers doigts de la main droite, le premier surtout, sont chargés de
polarité positive, de sorte que les nerfs positifs de la main droite, une fois mis en contact avec les vibrations
négatives de la pièce, il s'établit une petite batterie magnétique entre les doigts, et le mélange des vibrations
positives et négatives provoque alors une manifestation électrique ou psychique que vous pouvez sentir.

Si une pièce chargée de vibrations positives est placée quelques minutes dans la main gauche, le
magnétisme négatif de cette main neutralisera les vibrations positives de la pièce, de sorte que si vous la
prenez ensuite dans la main droite, vous ne sentirez pratiquement rien.

Toutefois, la plupart des objets que vous emploierez plus tard dans vos expériences auront été
manipulés par d'autres personnes et pourront contenir, en quantités égales, des vibrations à la fois positives et
négatives et pour pouvoir sentir ces vibrations, vous devez, dans ces exercices, vous servir de vos deux
mains.
Mais, si vous placez un tel objet dans votre main gauche pendant un certain temps, vous lui
communiquez rapidement vos propres vibrations négatives et en le prenant ensuite dans la main droite, vous
lui donnez quelques-unes de vos vibrations positives, de sorte que dans les deux cas, vous détruisez les
délicates vibrations que l'objet avait à l'origine. Pour éviter ceci, vous devez donc tenir cet objet avec les
doigts des deux mains en même temps. En d'autres termes, le pouce et le premier doigt de chacune de vos
mains devront tenir l'objet en même temps, recevant ainsi simultanément les vibrations à la fois positives et
négatives de l'objet.

Naturellement, au moment où vous touchez un objet avec vos mains, vous commencez aussitôt à le
magnétiser avec vos propres vibrations et, au bout de deux ou trois minutes, les vibrations primitives de
l'objet sont mêlées aux vôtres. En conséquence, plus vous tenez cet objet longtemps, plus vous affaiblissez
les vibrations que cet objet avait à l'origine. C'est pourquoi vos essais sur un objet doivent être effectués aussi
rapidement que possible. C'est pendant la première minute que vous devez avoir les impressions les plus
nettes. Elles seront moins sûres à la deuxième, et à la troisième, plus ou moins erronées. Le grand problème
est donc, pour vous, de faire essais et expériences jusqu'à ce que vous puissiez instantanément sentir les
vibrations dès que vous avez touché l'objet et commencé votre concentration.

Deux choses sont nécessaires pour développer en vous une sensibilité aussi vive et subtile. Vous
devez, tout d'abord, vous familiariser avec la nature des vibrations dans les objets, en général. En second
lieu, vous devez éveiller et accroître la sensibilité des nerfs de vos doigts. Même si vos doigts sont à ce point
rugueux qu'ils ne sont nullement affectés par la brûlure d'une petite flamme ou par la piqûre d'une aiguille,
vous sentirez cependant les vibrations avec autant de facilité qu'une autre personne aux mains douces et
soignées. Pour vérifier cette hypothèse, Harvey Spencer Lewis effectua personnellement une expérience avec
le concours d'une femme âgée et sans éducation, qui toute sa vie, s'était adonnée à un travail exclusivement
manuel, mais qui était grandement développée psychiquement. et, elle était capable de sentir rapidement et
avec exactitude les plus subtiles vibrations d'un objet quelconque, bien que ses doigts et ses mains fussent
rugueux, rouges et ridés.

Certaines conditions dans lesquelles le corps peut se trouver sont toutefois susceptibles d'empêcher
quelqu'un de sentir ces vibrations avec toute la facilité et toute la précision souhaitables. Ces conditions ont
trait à la santé générale de la personne. Si les reins, le foie et les intestins ne fonctionnent pas comme ils le
devraient, si l'on est dans un état bilieux, ou sujet aux vertiges, ou encore, si quelque organe du corps connaît
quelque défaillance, alors, les conditions magnétiques générales du système nerveux psychique ne sont pas
bonnes et les nerfs ne sentiront pas les vibrations émanant de l'objet qui est tenu dans la main. Le chagrin, la
frayeur, la dépression mentale, la peur, la maladie en quelque partie du corps, l'intoxication sont autant
d'obstacles à une convenable sensibilité aux vibrations. Mais toute personne se trouvant dans urne condition

Troisième cercle communication n° 2 29


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physique normale, quel que soit l'état de ses doigts, pourra sentir ces vibrations, même au travers de gants,
excepté s'ils sont en cuir épais ou en grosse toile.
Les atomes ont des auras qui les entourent. La science n'emploie pas le mot d'aura mais de champ
magnétique de l'atome. Une molécule, quelle que soit sa nature, et l'aura de cette molécule, sont formées des
divers atomes de la molécule et de leur aura. Les auras qui entourent chaque atome et chaque molécule de
matière, peuvent être affectées de la même façon que l'aura humaine est affectée par les conditions
vibratoires qui l'entourent. Quand l'aura d'une chose est légèrement changée ou affectée, les conditions ainsi
changées le restent pour un certain temps. C'est ce changement de conditions que nous ressentons et que
nous reconnaissons quand nous tenons un objet dans nos mains. La matière, sous toutes ses formes, a son
aura naturelle, mais cette aura ne contient pas les vibrations élevées de la conscience, comme l'aura d'un
animal (et celle surtout de l'être humain). Lorsque, de plus, les vibrations de l'aura humaine, l'aura de la
conscience, se mêlent à l'aura de la matière, elle laisse un effet distinct qui peut être discerné de la même
manière que lorsque des notes basses sont jouées sur un orgue, une seule note haute s'y ajoutant est
facilement reconnue: quel que soit le nombre des notes basses jouées, la note haute ressort toujours.

LE JEÛNE

On a beaucoup parlé, dans les philosophies de diverses écoles, de la question du jeûne, à tel point
que l'on serait porté à croire qu'il suffit de jeûner pour se développer spirituellement à un tel degré qu'une
grande illumination en résultera.

Le corps humain est un mécanisme, une machine merveilleuse, à la grande complexité. Il a les
moyens, si l'on n'en abuse pas, de réparer ses détériorations et de restaurer l'énergie qu'il dépense dans cette
opération. Sa capacité est maintenue à son plus haut degré si bien qu'il peut être réparé plus rapidement qu'il
ne se détériore. Ceci est accompli par le repos ou par un ralentissement d'activité, notamment en délivrant
l'organisme de la fatigue. Pour parvenir à ce but, la nature a prévu une fonction naturelle qui est le sommeil.
Pendant cette période, toutes les opérations du corps fonctionnent au ralenti. Il se produit une sorte
d'abstinence dans certaines de nos activités physiques et mentales qui généralement exigent
considérablement de la machine humaine. Si la nature trouve le procédé du sommeil nécessaire, pourquoi, en
tant qu'être rationnel, ne collaboreriez-vous pas avec elle ? En d'autres termes, un jeûne intelligent et
périodique donne au système digestif et aux organes, un excédent de repos, une opportunité de récupération.
Si vous ne mangiez pas à l'excès comme le font la plupart d'entre-nous, un tel jeûne, au point de vue
physique, ne serait ni nécessaire, ni judicieux. Le jeûne ne doit pas excéder un jour ou deux.

Tous ceux qui travaillent mentalement savent que l'excès de table et des repas trop copieux les
influence défavorablement, qu'ils acceptent ou non la leçon de cette expérience. Un conférencier ou une
personne devant parler en public ne montera jamais sur scène pour prononcer un discours qui demande toute
son intelligence et toute son habileté mentale, sous l'influence d'un estomac trop plein, sous peine de
léthargie, d'assoupissement et d'indolence d'esprit. Une grande quantité de nourriture dans l'estomac draine
un énorme flot de sang vers cet organe pour l'aider dans le processus de digestion. Le sang s'éloignant des
cellules du cerveau ou des neurones épuise leur provision d'oxygène et leur polarité psychique, de sorte que
penser devient un travail laborieux. De même un écrivain, un homme ou une femme d'affaire,
n'entreprendront aucun travail demandant un esprit vif et clair après un repas copieux.

Le jeûne est aussi une coutume et un rite religieux, magique et irrationnel. Il est quelquefois
pratiqué dans un but de pénitence, de propitiation ou encore comme rite préparatoire à un sacrement ou à une
initiation. Pendant des milliers d'années, le jeûne obligatoire a existé chez différents peuples pour des raisons
variées. Selon toute probabilité, il fut au début la conséquence de la disette qui sévissait chez les peuples
primitifs aux époques difficiles des anciennes civilisations.
Ce jeûne forcé produisit de tels effets sur leur esprit et leur corps qu'ils eurent le désir de le
renouveler. Une personne presque morte d'inanition ou qui reçoit une nourriture insuffisante, peut s'écrouler
à demi-inconsciente et, à ce moment, éprouver des rêves étranges, en raison de la condition anormale de
faiblesse dans laquelle se trouve le corps. De tels rêves peuvent être interprétés par elle comme provenant de

Troisième cercle communication n° 2 30


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

forces surnaturelles lui révélant une connaissance unique. Cette expérience, tout au moins en ce qui concerne
l'état de rêve proprement dit, peut avoir été très agréable, Naturellement, pour la renouveler encore, cette
personne sera tentée d'avoir de nouveau recours au jeûne : c'est de cette manière que le jeûne devint,
autrefois, partie intégrante des cérémonies magiques.

De même, certains aliments, quoique plaisants au goût, produisent quelquefois de mauvais effets.
De tels aliments étaient déclarés tabou lorsque les dévots primitifs devaient participer à une cérémonie
religieuse.
Pour certaines raisons qui nous sont inconnues aujourd'hui, les peuples anciens considéraient
certains aliments comme profanes et il était interdit d'en consommer avant les rites religieux. Les anciens
égyptiens, par exemple, défendaient aux prêtres des écoles secrètes de Memphis de manger certaines qualités
de poissons et de haricots et Pythagore lui-même défendait à ses disciples la consommation des fèves et de
certains autres aliments. Enfin, parmi certaines peuplades aborigènes de la nouvelle Guinée, une femme,
pendant sa grossesse, doit s'abstenir de manger certains poissons.

Dans la plupart des écoles de mystères, le jeune était un rite de préparation précédent l'initiation.
On croyait (et en un sens rien n'est plus vrai) que la nourriture peut transmettre certaines impuretés au corps.
Ces impuretés peuvent demeurer plusieurs heures dans le corps avant d'en être rejetées dans la dernière phase
de la digestion. C'est pourquoi l'on prétendait dans ces écoles secrètes que de telles impuretés pouvaient
affecter l'harmonie du corps ou pouvaient être un obstacle à la réception des pouvoirs divins qui étaient
transmis pendant le rituel de l'initiation. Le jeûne constituait vraiment un acte de purification avant l'initiation
et peut-être cette croyance reposait-elle sur une très bonne base physiologique qui était déjà comprise ; il est
reconnu que certains aliments produisent de faibles poisons toxiques qui affectent la clarté de l'esprit.

Un exemple excellent du rite de préparation relatif au jeûne peut être trouvé dans les mystères
d'Éleusis de l'ancienne Grèce. Ces mystères avaient trait à la vie de personnages mythologiques,
principalement à Demeter et à sa fille Perséphone. On rapportait que Demeter fut conduite à prendre quelque
nourriture après un jeûne de neuf jours. Et ce jeûne était imité par tous les initiés avant de recevoir leur
propre initiation dans les mystères dÉleusis. Selon une ancienne formule qui a été préservée, chaque initié
devait s'écrier, après son jeûne : « J'ai jeûné, j'ai bu le Cycéon ». Ce dernier était un breuvage quelque peu
fortifiant et considéré comme sacré, parce qu'on supposait que Demeter avait terminé son jeûne en le buvant.

Il faut le répéter, la pénitence est la raison de bien des jeûnes religieux. Le pénitent croit qu'il fait
acte d'humilité en jeûnant. Il s'inflige une souffrance à lui-même et pense que, par ce moyen, il pourra
s'attirer une sympathie spirituelle et des égards pour l'état dans lequel il se trouve. Le jeûne, dans l'Égypte
ancienne, aussi bien que dans des temps plus récents, était pratiqué en expiation des péchés. Dans la
Babylone ancienne, un tel jeûne accompli dans le but d'expiation était accompagné de lamentations, de
plaintes et de confession. .

Une cérémonie tibétaine, accomplie par les moines et les lamas, est connue sous le nom de « jeûne
continu ». Il dure quatre jours, les deux premiers étant préparatoires et réservés aux prières, confessions et
lectures pieuses. Le troisième jour est un jeûne complet où en fait la permission d'avaler sa salive est refusée.
Le quatrième jour est encore réservé aux prières et confessions. Le jeûne se poursuit jusqu'au coucher du
soleil du quatrième jour,

Bien que le Christ ait jeûné pendant quarante jours, avant de commencer son ministère, il ne laissa
pas de règles définies en la matière. Le jeûne, en tant que rite, existait dans les premiers dogmes chrétiens. II
fut particulièrement mis en relief en l'an 230, par le grand théologien Tertullien qui latinisa les Écritures.
La spiritualité n'est pas une qualité ou une propriété du corps physique. On ne peut améliorer son
état spirituel par la nourriture. Il n'y a pas de nourriture psychique à cet effet. Aucun régime spécial ne peut
assurer le développement psychique. Tout régime bien équilibré qui contribue à maintenir la santé, le bien
être et l'harmonie du corps et de d'esprit, rend possible un plus rapide développement psychique. Mais dans
un tel régime, ce n'est pas la nourriture par elle-même qui affecte la nature spirituelle, c'est la santé qui en
résulte qui contribue au développement normal des pouvoirs psychiques et à leur fonctionnement.

Troisième cercle communication n° 2 31


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

C'est une idée fausse et une pratique d'ascétisme pervertie que de s'efforcer de supprimer tout désir
pour la nourriture sous prétexte que la dégradation du corps par l'abstinence et le jeûne favorisera l'éveil et le
développement de la spiritualité. Parce que l'excès de nourriture, peut provoquer la maladie et des
souffrances physiques, il ne faut absolument pas conclure qu'un jeûne sévère accroîtra le pouvoir de la nature
spirituelle.. Aucune substance matérielle ne peut altérer ni affecter le pouvoir spirituel de l'homme. Les
choses matérielles peuvent affecter seulement ce qui est de leur nature (le corps par exemple). Une grave
maladie du corps n'altère pas la spiritualité qui est immuable, mais elle l'empêche d'utiliser l'intermédiaire
qui lui est nécessaire pour s'exprimer.

Il y a un autre point à considérer. Votre sang améliorera ses qualités négatives et de ce fait,
absorbera davantage de NOÜS, davantage de qualités positives si vous avez faim quand vous mangerez.
Pendant les heures où le corps a faim, chaque cellule sanguine reçoit son plus haut degré de vitalité et de
nourriture, attirant dans une mesure beaucoup plus grande la vitalité de l'air dans les poumons. Dans ces
périodes de jeûne qui prennent place entre le repas du soir et le repas de midi le lendemain, vous deviendrez
hautement vitalisé, à tel point qu'on notera facilement ce fait. A mesure que les après-midi et les soirées
s'écouleront, on pourra apprécier l'accroissement de votre forcé et de votre vitalité. Jeûner quand le corps est
fatigué est une erreur, mais jeûner depuis le soir jusqu'au lendemain midi est une idée merveilleusement
bienfaisante. Chacun de vous s'en rendra compte grâce à quelques simples expériences.

EN ROUTE POUR L'ILLUMINATION

« A moins que vous ne deveniez comme des petits enfants, vous n'entrerez pas dans le
Royaume des Cieux ».

Comme cet enseignement est admirable ! Pensez à la simplicité, à la foi, à la confiance absolue
d'un enfant. Pensez avec quelle facilité et quelle perfection l'esprit de l'enfant est modelé par des impressions
définies.
Pensez aux qualités d'assimilation de l'âme de l'enfant, à sa franchise, à son intrépidité et, par
surcroît, à sa parfaite résignation à la direction supérieure des esprits et des coeurs qui l'aiment. Avec quelle
rapidité ne perd-on pas sa confiance et son assurance à mesure que l'on devient adulte ! Quel choc pour la foi
qu'il accorde toutes choses, quand l'enfant découvre que ses yeux peuvent le décevoir et spécialement qu'il
peut dépendre de la vue, de l'ouïe et du toucher. Vous êtes maintenant parvenus à réaliser que vous pouvez
voir, entendre et sentir indépendamment de vos sens objectifs. II est vrai que vous ne pouvez pas voir,
entendre ni sentir avec vos sens psychiques autant ni aussi souvent que vous le faites avec vos sens objectifs.
Mais c'est parfois fort heureux. Songez en effet à l'énorme quantité d'impressions qui défilent devant vos
yeux toutes les vingt-quatre heures. De toutes ces impressions que vous voyez, combien ont une valeur réelle
? De combien d'entre-elles aimeriez-vous vous souvenir ? Supposez qu'il soit nécessaire d'enregistrer chaque
impression que vous recevez par l'intermédiaire de vos yeux au cours d'une seule journée, qu'il faille les
noter et établir une table des matières, afin de les conserver. Ne vous fatigueriez-vous pas de ce travail dès la
première heure et ne commenceriez-vous pas à éliminer et à laisser de côté toutes les impressions sans valeur
? Supposez que chaque soir, avant de vous coucher, vous deviez vous asseoir pour noter sur le papier toutes
les impressions perçues par vos yeux pendant cette journée et celle que vous désirez conserver. N'en
rejetteriez-vous pas 90% ?

A titre d'expérience, un rosicrucien décida de noter la plus grande quantité possible d'impressions
visuelles, de nature différente, qu'il recevait depuis le moment où il quittait sa maison, le matin, jusqu'à son
arrivée à son bureau. Avant qu'il ne soit à mi-chemin, il avait déjà enregistré 168 impressions visuelles
distinctes et différentes et le tout en 18 minutes. Multipliez ce résultat par les minutes et les heures d'une
seule journée et vous réaliserez quelle masse d'impressions est enregistrée, chaque jour, par le seul sens de la
vue. Plus de 90% des choses que vous voyez chaque jour ont certainement quelque importance pour vous au
moment où vous les regardez, mais une minute après, elles n'ont plus la même valeur, à plus forte raison
lorsque des jours, des semaines et des mois se sont écoulés. Songez aussi à la multitude de sons qui
parviennent à vos oreilles et vous impressionnent pendant toute la journée. Pensez par exemple à la quantité

Troisième cercle communication n° 2 32


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

de choses sans aucune valeur que vous percevez en écoutant la radio. Mais vous voulez que vos sens
psychiques ne reçoivent et ne conservent que les impressions qui vous seront utiles dans des circonstances
importantes.

Mais justement : « Quelles sont les choses essentielles à la vie qui valent la peine d'être
enregistrées et retenues par notre conscience ? » Au premier rang, ce sont les faits relatifs à nous-mêmes, à
Dieu et à notre existence. Tout ce qui vous instruit véritablement sur ces questions vaut la peine d'être retenu
et vous parvient ainsi d'une manière subjective grâce à votre conscience intérieure, de sorte que de telles
impressions sont une partie de votre moi profond et immortel, De tels faits et de telles expériences ne vous
parviennent pas à chaque minute de chaque jour. Ils doivent nécessairement être intermittents, isolés,
frappants et assez rares afin d'attirer immédiatement votre attention.

Aussi ce cercle a-t-il pour but de développer lentement, patiemment et avec soin, certains éléments
ou qualités de vos sens et de votre corps psychique de manière à ce qu'un réveil se produise en vous et qu'un
niveau défini de compréhension en résulte. Le travail et le développement ainsi initiés se poursuivront
pendant des mois, des années. Tous les compagnons de ce cercle n'ont pas subi un développement identique,
mais en chacun d'eux, un certain éveil et un certain développement se sont produits: quelques-uns ne le
réalisent pas encore objectivement ou peut-être qu'imparfaitement et à de rares moments. D'autres, par
contre, ont pu noter un grand changement dans leur vie et dans leur compréhension des choses en général.
Un jour ou l'autre, si ce n'est pas dans ce cercle, dans un cercle ultérieur, la réalisation de cette immense
transformation intérieure apparaîtra soudainement chez tous et d'une manière évidente. Mais l'esprit objectif
se refuse souvent à admettre une telle transformation car, comme un grand mystique rosicrucien l'a dit : « la
renaissance de l'âme signifie la mort du corps. L'éveil de l'homme psychique signifie le renversement de
l'homme matériel ». Mais bien entendu l'homme matériel hésite, refuse presque et se rebelle à l'idée de
perdre le pouvoir de dominer et de contrôle qui ont été les siens.

Dans une certaine mesure, les impressions de nos sens psychiques et celles de nos facultés
objectives sont en conflit. Toutes s'efforcent de dominer notre conscience objective. Les impressions
psychiques sont cependant nettement désavantagées quand nous sommes dans un état objectif conscient. Les
impressions reçues par les sens objectifs de la vue, de l'ouïe par exemple, sont d'une nature très grossière.
Les organes de ces sens sont directement reliés au cerveau par un réseau de nerfs et le cerveau est le siège de
la conscience objective. Aussi, plus vous exercerez votre observation objectivement, plus les impressions
extérieures vous envahiront. Les impressions de nature psychique telles que celles de l'aura des personnes ou
des choses sont d'une nature vibratoire très élevée. Elles sont extrêmement délicates et elles contrastent avec
celles que vous recevez au moyen de vos sens objectifs. Avant que vous puissiez les réaliser objectivement,
elles doivent être transformées en vibrations susceptibles d'être enregistrées comme sensations que le cerveau
peut comprendre. Par conséquent, du point de vue physique ou objectif, les impressions psychiques n'ont pas
la même puissance que celles reçues au moyen de la vue, de l'ouïe et du toucher par exemple. Il est évident
que certaines conditions idéales doivent être établies pour que ces importantes impressions psychiques
puissent être enregistrées par votre conscience objective.

Peut-être comprendrez-vous mieux ces principes à l'aide d'une analogie simple. Imaginez que vous
désiriez entendre les sons les plus doux d'un violon sur lequel un grand artiste est en train de jouer dans votre
maison. Vos fenêtres sont ouvertes et dans la maison voisine quelques jeunes gens étudient des instruments
de cuivre ou de percussion. Il est évident que le bruit de ces instruments dominera dans votre entendement au
point qu'il vous sera impossible d'entendre les sons plus doux du violon. Par conséquent, pour entendre le
violon, vous seriez obligé de fermer vos fenêtres pour éliminer toute impression indésirable. De même il ne
serait d'aucune utilité pour vous de poursuivre les exercices destinés à développer vos organes et vos
fonctions psychiques alors que vous êtes dans un milieu tel qu'il vous est impossible de percevoir les
impressions psychiques.

A ce stade de vos études, vous devriez pleinement comprendre la signification et l'utilité de


disposer d'un sanctum personnel. Il s'agit pour vous de réserver quelque emplacement d'une de vos pièces
d'habitation, que vous ameublerez et décorerez pour pouvoir vous y consacrer à vos périodes d'étude de la
philosophie rosicrucienne dans un cadre inspirant. Le temps que vous y passerez aura pour but de vous

Troisième cercle communication n° 2 33


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

permettre, le plus régulièrement possible, d'éliminer le monde objectif et de mettre la conscience objective à
l'unisson de la conscience psychique intérieure. Chez les compagnons qui ont simplement lu et étudié les
communications sans observer les périodes de méditation, les grandes vérités enseignées par les rosicruciens
ont été semées en terre stérile. Lorsque vous voudrez effectuer une période de méditation dans votre
sanctum, faites toujours en sorte d'éliminer toutes les conditions susceptibles d'être la source d'impressions
objectives. Le soir est le meilleur moment pour méditer. A la seule lueur de bougies, il y aura moins de
possibilités de distractions visuelles. En d'autres termes, la chambre dans laquelle vous aurez vos périodes de
méditation devra être dans une demi-obscurité. De cette façon, les différents objets s'estompent dans la
pénombre et rien de ce qui vous entoure ne peut détourner votre attention. Pendant de telles périodes, vous
devrez éviter toute conversation et tout bruit extérieur. Il en va de même des températures extrêmes qui vous
rendraient conscients de votre environnement et vous empêcheraient de recevoir les impressions psychiques
les plus délicates.

Le livre de Thomas a Kempis, « L'imitation de Jésus-Christ » est celui qui, après la Bible, a été
traduit dans le plus grand nombre de langues. Une telle attention, un tel succès sont mérités. Cet ouvrage est
rempli d'instructions et d'inspirations d'une extraordinaire utilité pour celui qui étudie la philosophie
mystique.
Empruntez ce livre à une bibliothèque publique ou à un ami, au cas où vous n'en posséderiez pas
vous-même un exemplaire. Lisez-le chaque fois que vous en aurez le temps. Il convient parfaitement à vos
lectures et à vos méditations dans votre sanctum, car il contient des passages sublimes et magnifiques, et
exprime les sentiments mystiques les plus purs.

Chaque rosicrucien aspire à servir de toutes les facultés qui lui ont été données ou qu'il a acquises
au service de l'humanité et pour la plus grande gloire de Dieu. Le pouvoir et l'amour divins doivent prendre
possession de vous de manière à ce que vous puissiez vibrer à l'unisson du cosmique et devenir l'instrument
de ses desseins et de sa volonté. Il est donc bien à propos d'extraire du merveilleux livre de sagesse et de
préceptes intitulé « C'est à toi que je confie ! » les lignes qui suivent. Cet ouvrage est dû au génie inspiré
d'Amenhotep IV, pharaon en l'année 1350 avant J.C. et fondateur d'une grande école de mysticisme où la
Rose+Croix moderne trouve sa plus lointaine origine. Ce livre est donc une source d'inspiration pour les
rosicruciens de tous les pays du monde.

« Apprends qu'il n y a qu'un seul Dieu, l'auteur, le créateur, le maître du monde; il est tout
puissant, éternel et incompréhensible.
Il est Ô ! homme, celui qui t'a créé ; ta situation présente sur terre a été fixée par ses lois; les
pouvoirs de ton esprit sont des dons de sa bonté; les merveilles de ton corps sont le travail de ses mains;
ton âme est Son Âme, ta conscience, Sa Conscience.
Ecoute sa voix parce qu'elle est clémente et celui qui lui obéit créera dans son esprit la paix
profonde et s'élèvera, en une croissance éternelle, l'âme qui réside en son corps ;
Dieu est bon et généreux. II a créé le monde par amour et par miséricorde. Sa bonté est
évidente, dans toutes ses oeuvres. Il est la fontaine d'excellence, le centre de perfection.
Mais toi, Ô ! homme, il t'a marqué de faveurs particulières et il t'a placé dans une position
élevée au-dessus de toutes les autres créature
Il t'a doté de la raison pour maintenir ta suprématie; il t'a accordé le langage pour rendre ta
compagnie plus agréable et il a exalté ton esprit en lui concédant le pouvoir de méditer, de contempler et
d'adorer ses inimitables perfections.
Et dans les lois qu'il a établies comme règles de ta vie, il a, avec une telle bienveillance, si bien
adapté ton devoir à ta nature, que l'obéissance à ses préceptes est un bonheur en lui-même. Donc, Ô !
homme, respecte Dieu tous les jours de ta vie et marche dans les sentiers qu'il a tracés devant toi. Que la
prudence soit ton conseiller, que la tempérance te dirige, que la justice guide ta main, que la bienveillance
réchauffe ton coeur et que ta gratitude envers les cieux t'inspire la dévotion. Tout ceci te donnera le
bonheur dans ton état présent aussi bien que dans ton état futur et te conduira à des demeures de félicité
éternelle, dans le Paradis de Dieu.

Telle est la vraie science de la vie humaine »

Troisième cercle communication n° 2 34


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Pour comprendre et apprécier ce que sera l'importante étude des communications à venir, vous
devrez découvrir les différentes clefs mystiques dont vous aurez à vous servir.

Si vous jetez un regard en arrière sur cette communication qui maintenant s'achève, vous réaliserez
que la plus grande clef ou principe que vous ayez appris est celle qui vous a été indiquée en dernier lieu:
celle de la vibroturgie. En réalité, vous n'avez encore que peu de connaissances à ce sujet mais le fait
demeure que c'est une grande clef qui démontre, aussi simples qu'aient été vos expériences de vibroturgie,
quel que soit le temps que vous passerez à les effectuer selon la méthode indiquée dans de futures
communications, que l'homme affecte les choses qu'il touche. Il le fait inconsciemment, sans avoir l'intention
de le faire et sans savoir comment. Même lorsque l'homme sait ce qu'il fait, il ne peut ni l'empêcher ni le
modifier, à moins qu'il n'apprenne aussi les lois qui s'y rattachent et se serve alors de son esprit et de
certaines autres fonctions pour transformer scientifiquement le processus naturel de cette loi.
L'effet que l'homme laisse sur les choses matérielles est non seulement psychique, mais aussi de
nature matérielle. Cet effet peut être mesuré, expérimenté et démontré à l'aide d'instruments scientifiques. Il
n'est pas uniquement perçu par l'esprit d'une personne psychique. Les instruments matériels le ressentent
aussi et peuvent le mettre en évidence.
Quel que soit l'effet qu'une personne laisse sur ce qu'elle touche, l'indication du sexe est également
retenue car cette chose étrange et mystique qui se dégage de votre corps et s'attache aux choses matérielles
que vous touchez est reliée à cette qualité qui, en chacun de vous, constitue votre sexe, aussi bien que votre
force vitale. Cet effet étrange, que vous l'appeliez essence vibratoire ou autrement, s'accroît et s'accumule sur
la chose que vous touchez, aussi longtemps que vous êtes en contact avec elle.

Ce phénomène doit donc avoir un rapport au côté involontaire de votre vie et sa relation avec la
nature du sexe démontre qu'il entretient un lien avec l'énergie ou force vitale et cela prouve encore qu'il a un
rapport avec le côté involontaire de la vie.
Puisque l'homme peut contrôler ce phénomène une fois qu'il en connaît les lois, il ne s'agit pas de
quelque chose qui est étranger au pouvoir de l'esprit, mais d'autre part du fait que l'homme a certaines choses
à faire pour contrôler ces faits, cela prouve qu'ils ont une relation avec le côté subjectif de l'esprit, avec le
Moi psychique.
Vous verrez que rien de ce qui a été touché par un être humain n'est à l'abri de cet étrange pouvoir
de vibrations qui émane de l'homme ou de la femme. Vous verrez ainsi que notre haleine elle-même en est
chargée et aussi quelque chose d'autre qui indique de quel sexe nous sommes.
On doit noter ici que la différence entre le corps d'un homme et celui d'une femme ne réside pas
seulement dans les organes propres à chaque sexe. Il n'y a pas seulement une différence entre les corps
matériels et physiques, mais il y en a une aussi dans leur énergie vibratoire.
Cette différence est apparente, même dans les plus petites cellules où il n'y a aucun organe et
aucune partie du corps pour différencier une cellule de l'autre, comme celles du sang, où se retrouve donc le
grand mystère du sexe.

Méditez maintenant la question suivante : si un homme peut provoquer un changement ou créer


une condition dans les vibrations des choses matérielles au point que les choses matérielles lui deviennent en
quelque sorte semblables en qualité, n'est-il pas possible que l'homme soit lui aussi affecté par les choses ?
En d'autres termes, l'homme a-t-il seul la faculté et le pouvoir de rendre les choses d'une nature semblable à
la sienne ? Si un mouchoir peut perdre ses propres vibrations naturelles et se charger des vibrations de
l'homme ou de la femme qui le touche, au point que le mouchoir devient d'une nature masculine ou féminine,
n'est-il pas alors possible que l'homme lui aussi se charge des vibrations de ce qu'il touche, de ce qu'il aime et
des choses avec lesquelles il est en contact ?
Tout ceci est une question d'harmonie. Un mouchoir, un morceau de papier ou un bout de bois
tenus pendant quelques minutes par un homme ou par une femme, se mettent en harmonie avec les vibrations
de leur possesseur. Qu'est-ce qui se met en harmonie avec ces vibrations dans l'étoffe, le papier, le bois, dans
le morceau de verre, dans, l'or, dans le fer ou dans l'eau ? Les rosicruciens avancent que c'est l'essence
vibratoire, l'essence de l'esprit de la chose matérielle qui est affectée. L'homme est, de son côté, chargé lui
aussi d'essence vibratoire, de l'essence spirituelle. Son âme est tout entière essence en vibration. Son corps en
est composé car chaque cellule de son corps est remplie de l'esprit vibratoire. Alors comment ne pas admettre

Troisième cercle communication n° 2 35


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

que l'homme comme toutes les autres choses de cette planète puisse être affecté par les choses avec
lesquelles il vient en contact ?

Que sont les couleurs ? La science admet aujourd'hui ce que les mystiques rosicruciens affirmaient
depuis de longtemps, que les couleurs sont simplement des ondes de lumière de différentes longueurs, ayant
des degrés de vibrations différents qui émanent des choses matérielles. Si les couleurs sont des vibrations,
alors, quand vous êtes assis dans une lumière violette par exemple, votre corps est affecté par ces vibrations.
Vous pouvez ou non en sentir l'effet, mais certainement il doit exister. Si vous êtes assis ou debout, dans un
lieu où une lumière orange vous entoure, les vibrations de la couleur orange produisent un effet sur les
vibrations de votre corps. Si vous portez des vêtements rouges ou verts, vous vous enfermez dans un
véritable écrin de vibrations rouges ou vertes. Ces vibrations n'auront-elles aucun effet sur les vibrations
particulières de votre corps et sur votre aura ?

Il est encore un fait plus important que celui-ci. Pensez que l'homme vit sur une planète chargée de
vibrations négatives et qu'il respire le Noüs rempli de vibrations positives. Il reçoit ainsi la force et l'énergie
vitales. Vous comprenez ceci mais il y a encore un autre point, et celui-ci constitue réellement le secret de la
grande clef. Ce point est celui-ci : l'homme peut se mettre en harmonie avec le cosmique et à un degré
tel qu'il se charge de la nature du cosmique et lui devient semblable.

Quelle est la nature principale et la qualité essentielle du cosmique ? Qu'est-ce donc que vous
reconnaissez dans le Cosmique et que vous admirez ? Pourquoi regardez-vous le cosmique comme une
condition idéale ? N'est-ce pas parce que vous savez qu'il est idéalement harmonieux, parfait dans son
pouvoir créatif, divin dans son essence et pacifique dans sa nature ? Dans cette dernière question, toutes les
qualités du Cosmique ne sont-elles pas groupées ? Pensez que vous avez en vous-même les mêmes qualités,
les mêmes attributs et la même nature.

Les choses matérielles de ce monde (le verre, le fer, le cuir... ) n'ont pas le pouvoir de se mettre en
harmonie avec l'homme, mais l'homme peut se mettre à leur unisson et les contraindre à adopter la qualité de
ses vibrations. D'un autre côté, le cosmique est toujours prêt à permettre à son influx de prendre possession
de l'homme et de mettre l'homme en harmonie avec lui, jusqu'à ce qu'il vibre selon la nature du cosmique, de
la même manière que les choses matérielles vibrent selon la nature de l'homme et de la femme avec lesquels
elles sont en contact.

L'homme se trouve à mi-chemin entre la sphère cosmique qui est au-dessus de lui et la sphère
terrestre qui est au-dessous. Son intelligence, ses pouvoirs et ses fonctions sont disposés de telle manière
qu'il a la faculté et la liberté de s'unir soit au plan qui est au-dessous de lui, soit à celui qui est au-dessus de
lui. Il a choisi de s'unir au plan qui est au-dessous de lui, celui qui ne peut que se soumettre, qui ne peut
qu'agir sans intelligence, sans direction, sans d'autre possibilité que d'aider à pourvoir aux besoins matériels
de l'homme. L'homme cependant doit élever son esprit très haut, regarder au-delà de ce plan inférieur et
s'unir au cosmique au-dessus de lui. De la même manière que toutes choses matérielles adoptent rapidement
et facilement les qualités de l'homme, de même, l'homme peut aisément adopter les qualités cosmiques et
appartenir à la nature cosmique

Souvenez-vous de cette vérité biblique : Dieu créa l'homme à sa propre image, à son image
spirituelle. Ainsi, la Grande Clef, grâce à laquelle vous allez vous préparer à ouvrir les portes d'un nouveau
portail, est la clef qui vous ouvre la voie de l'union avec le Cosmique. Vous apprendrez comment vous
mettre en harmonie avec lui. Grâce à cette harmonie vous participerez à sa nature. Vous rayonnerez de santé
et de pouvoir spirituel. Vous serez puissants en force créative et en énergie, heureux dans un système d'action
harmonieux, riche du pouvoir de trouver, de posséder et de créer tout ce dont vous avez besoin, tout ce qui
vous est essentiel, et tout ce qui existe. Vous deviendrez alors ce que Dieu désirait que vous fussiez. Les
communications qui vont suivre vous exposeront les plus grandes lois qui puissent être enseignées dans ce
cercle trois fois illuminé, que symbolise le triple triangle du pouvoir.

Troisième cercle communication n° 2 36


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

TABLE DES MATIERES

L'EAU...................................................................................................................................................... 1
GRAND INTERVALLE ......................................................................................................................... 1
INTELLIGENCES SUPÉRIEURES....................................................................................................... 3
COMMUNION........................................................................................................................................ 6
SUPRRESSION DE « JE » ..................................................................................................................... 8
INFLUENCE DE LA PENSÉE............................................................................................................. 11
PROPRIÉTÉ.......................................................................................................................................... 12
SERVICE ALTRUISTE........................................................................................................................ 14
SONS DE VOYELLES......................................................................................................................... 18
DÉVELOPPEMENT DE LA CONSCIENCE PSYCHIQUE............................................................... 19
LA GLANDE PINÉALE....................................................................................................................... 22
RÉALITÉ DES PERCEPTIONS VISUELLES .................................................................................... 24
PSYCHOMÉTRIE ................................................................................................................................ 25
LE JEÛNE............................................................................................................................................. 30
EN ROUTE POUR L'ILLUMINATION .............................................................................................. 32
TABLE DES MATIERES..................................................................................................................... 37
INDEX DES NOTIONS ABORDEES.................................................................................................. 38

Troisième cercle communication n° 2 37


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

TROISIEME CERCLE

COMMUNICATION N° 3

Cénacle de la Rose+Croix

S.E.T.I. Cénacle de la Rose+Croix BP 374 87010 LIMOGES Cedex 1 France


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

MISE EN PRATIQUE DES EXERCICES MYSTIQUES

Cette communication spéciale est entièrement consacrée à des exercices simples, destinés à
démontrer la véracité des principes développés dans les deux communications précédentes du troisième
cercle de réflexion. Vous devrez relire ces deux documents pour réaliser de quels exposés mystiques ces
expériences sont les applications pratiques, quels principes elles mettent en oeuvre, quels buts spirituels elles
peuvent servir et quelles réalisations et maîtrises elle permettent de s'assurer.

Toutes ces expériences sont intéressantes et sont strictement sans dommage tant sur le plan
physique que psychique. Néanmoins, pour des raisons évidentes d'efficacité, nous vous conseillons de les
aborder l'une après l'autre, en vous imposant un rythme adapté à votre personnalité qui respecte les délais
impartis à chacune d'entre-elles.

Etant donné la subtilité des plans sur lesquels ces expériences sont destinées à être conduites,
compte tenu également des inhibitions généralement imposées par une éducation trop souvent positiviste et
matérialiste, vous devrez peut-être témoigner d'une certaine persévérance pour escompter quelque résultat
probant.
Nous vous précisons, une fois encore, que le fait de ne pas accomplir ou de ne pas réussir ces
exercices, ne constitue pas une entrave à votre développement personnel. La réalisation intérieure permet
d'accéder progressivement aux facultés psychiques, mais l'efficacité de certaines personnes dans ce domaine
ne démontre pas forcément leur valeur sur le plan spirituel. De plus, il se peut que vous n'ayez pas
immédiatement conscience de la réussite de tel ou tel exercice, alors qu'en réalité le but que vous recherchiez
est déjà atteint.

Vous pourrez reprendre par la suite, si vous le souhaitez ou si vous en éprouvez le besoin, l'une ou
l'autre de ces applications pratiques, à un moment quelconque de votre quête mystique, ce document restant
un outil de travail permanent.

Troisième cercle communication n° 3 1


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

DEVELOPPEMENT DE LA RECEPTIVITE PSYCHIQUE

Outre la mise en pratique de la méthode mentionnée ci-dessus, chacun de vous devra faire
l'expérience suivante, autant de fois qu'il le pourra, dans les jours à venir, soit le matin au lever, avant tout
autre action, soit le soir, avant de se coucher, comme le dernier acte de la journée et même, si possible, une
fois dans l'après-midi.

Pour faire cette expérience, vous pouvez vous tenir debout ou vous asseoir, la position assise
restant préférable. Demeurer immobile et calme dans l'attitude choisie et concentrez votre conscience et votre
attention sur votre épine dorsale, en un point situé entre les épaules, à environ sept centimètres au-dessous de
la vertèbre proéminente, c'est à dire près de l'endroit où se trouve le troisième ganglion thoracique (souvenez
vous que ce ganglion a une mission particulière à remplir en liaison avec la condition psychique de
l'homme). En concentrant votre conscience et votre attention en ce point de l'épine dorsale pendant trois
minutes ou plus, chaque fois, vous remarquerez qu'au bout de peu de temps il se produit, en cette partie de
l'épine dorsale, une certaine chaleur et des picotements avec vibrations. Pendant toute la durée de
l'expérience, vos mains devront être éloignées l'une de l'autre et vos yeux clos. Quand ces picotements la
chaleur et une sensation de vie ont lieu vers l'épine dorsale, maintenez votre concentration encore quelques
minutes avant de clore l'expérience.

Vous ressentirez pendant plusieurs heures l'effet bénéfique de cet exercice et, en le renouvelant,
vous ressentirez chaque fois, un effet accru. Cette expérience vous aidera à parvenir à l'état de conscience
favorable à la fois à la projection de votre moi psychique et à la réception d'autres projections qu'il s'agisse
du moi psychique d'autrui ou de la conscience des grandes intelligences du plan cosmique.

Interrompez pendant quelques temps, les expériences sur l'eau et toutes les expériences psychiques
autres que celles concernant le contact avec les grandes intelligences. Au bout d'une semaine, vous
remarquerez certains effets définis, à la suite de l'expérience qui vient de vous être indiquée dont il sera
discuté ultérieurement.

ALCHIMIE DE L'EAU

Vous allez maintenant faire une expérience, en vous servant d'un ancien principe mystique. Prenez
un grand bol en verre de 20 à 25 centimètres de diamètre et de 8 à 10 centimètres de profondeur. Les
dimensions exactes ne sont pas très importantes, il suffit que le bol ne soit pas trop petit. Remplissez le avec
de l'eau ordinaire, froide et propre. Placez ensuite ce bol plein d'eau sur le plancher, juste devant votre
sanctum si vous avez répondu à notre suggestion d'en installer un chez vous. Asseyez-vous à 60 centimètres
du bol en faisant face à votre autel. Le bol doit donc être placé à mi-chemin entre vous et votre autel.
Eteignez tout encens ainsi que toute lumière qui éclairerait la pièce où vous vous trouvez après que vous
aurez lu les instructions ci-dessous de façon à savoir ce que vous devrez faire quand la chambre sera obscure.

Après vous être assis devant votre autel et dans l'obscurité pendant trois minutes environ, entonnez
le son « E » trois fois. Rappelez-vous comment il faut la prononcer. Attendez tranquillement deux minutes et
répétez cinq fois l'intonation de « E », Puis restez tranquille pendant deux minutes de plus et finalement
recommencez l'intonation sept fois.

Restez ensuite assis silencieusement pendant cinq minutes et attendez une manifestation possible.
L'expérience la plus commune est un changement dans les vibrations à l'intérieur de la chambre : celles-ci
deviennent très intenses. Ensuite si l'expérience réussit, vous sentirez comme de l'humidité dans l'air ; ce sera
une humidité véritable qui durera pendant quelques minutes. Elle est beaucoup plus importante que ce que le
volume de l'eau contenue dans le bol produirait normalement. Cela est dû à l'effet sur l'eau des vibrations

Troisième cercle communication n° 3 2


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

produites par votre intonation. Si vous restez silencieux pendant environ dix minutes et qu'ensuite vous
allumiez une bougie, vous devriez voir apparaître un brouillard léger mais réel, accompagné quelquefois
d'une odeur de fleurs et d'ozone.

Répétez cette expérience plusieurs fois dans les semaines à venir, en vous rappelant que plus grand
est le bol contenant l'eau, plus importants sont les effets le l'intonation. On peut se servir d'une grande cuvette
mais naturellement un grand bol en verre présente mieux et va tout aussi bien. L'eau doit être de l'eau
ordinaire et froide venant du robinet.

Cette expérience peut être menée collectivement dans le cadre d'un atelier de réflexion partagée
auquel cas on disposera le récipient rempli d'eau entre la chaise et l'autel circulaire, la chambre de réflexion
étant préparée comme pour une convocation normale de réflexion commune L'animateur du cercle veillera
cependant à ce qu'aucun encens ne soit allumé afin de ne pas parasiter les éventuelles perceptions psychiques
tant visuelles qu'olfactives induites par cette expérience. II conduira l'expérience en invitant les différents
compagnons rassemblés dans la chambre de réflexion à entonner à l'unisson le son « E », selon les
séquences et les rythmes prévus, à la suite de quoi il allumera la bougie du sanctuaire qui repose sur la
colonne dorique. En aucun cas cette expérience ne doit conduire les compagnons à échanger leurs
impressions sur ce qu'ils ont pu éprouver, ces dernières devant rester strictement personnelles et ne devant
prêter à aucun commentaire.

PUISSANCE DE LA PAROLE « MAR »

Vous allez maintenant essayer de nouvelles combinaisons de sons de voyelles. Vous allez entonner
le son « MA » comme ceci : MAHHHHHH. Répétez au moins dix fois. Servez-vous du ton du LA naturel
dans la première octave que vous pouvez obtenir soit à l'aide d'un diapason ou d'un quelconque instrument de
musique, soit en vous aidant de la tonalité du téléphone qui est accordée exactement sur cette note
particulière. Ne chantez pas le son « MA » mais dites-le sur le même ton que le LA naturel. Répétez dix fois.
Ajoutez ensuite la lettre R pour désormais entonner MARRRRR en vous servant du même ton de
voix et répétez dix fois.
Maintenant changez et dites RA comme RAHHHHHH, vous servant de la même note que pour les
précédents sons vocaux. Répétez dix fois.
Dans le cadre d'un atelier de réflexion partagée, l'animateur peut conduire collectivement un
expérience similaire en invitant les quelques membres se trouvant à sa gauche de dire « M » , les suivants
« A » et les derniers « R ». A son signal, chacun des trois groupes de compagnons entonnent ensemble le son
qui leur est dévolu, chacun gardant le son aussi longtemps que possible. Ceci devra être répété dix fois avec
une légère pause entre chaque chant.
Ensuite, les membres se trouvant du côté gauche de la chambre de réflexion entonneront « AR » 1,
2, 3, et 4 fois tandis que ceux du côté droit diront « MA » de la même manière, en omettant les 2ème et 4ème
temps, c'est à dire que tous diront « AR » et « MA »ensemble sur le 1er et le 3ème temps, avec le « AR »
chanté seul sur le 2ème et 4ème temps comme indiqué dans le tableau ci-dessous. Répétez dix fois.
Sans aucun doute, vous sentirez l'effet de ces sons et vous devrez les pratiquer régulièrement dans
le ton exact. Faites ces exercices le soir avant d'essayer toute autre expérience psychique et remarquez I 'aide
que vous recevrez.

Cadence 1er Temps 2 éme


3 éme
4 éme

Temps Temps Temps


Groupe 1 AR AR AR AR
Groupe 2 MA Silence MA Silence

Troisième cercle communication n° 3 3


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PUISSANCE DE LA PAROLE: SON « TH »

Vous vous souvenez qu'il vous fut expliqué que « TH » voulait dire « doué de pouvoir » ou
« pouvoir acquis ». Ce son signifie, en effet « pouvoir développé, atteint, contrôlé ». II a trait au pouvoir
de la conscience psychique. La conscience psychique de l'univers est appelée conscience cosmique. Cette
même conscience mystique, cette divine conscience, en l'homme, est appelée conscience psychique. Pour la
développer vous ne devez vous servir que d'une seule formule au cours de la quinzaine à venir - une
quinzaine sera suffisante - puis vous adopterez une autre formule pour l'étape suivante. Donc pendant toute
cette quinzaine, après votre prière, chaque matin et soir, vous aspirerez profondément et retiendront votre
souffle pendant une seconde seulement, puis vous chasserez l'air de vos poumons en disant « TH » qu'il faut
prononcer comme un son sifflant mais doux, et la langue placée entre les dents (vous devez obtenir un son
intermédiaire entre « ZEEE... » et « SEE... »). Après une minute d'interruption, vous recommencerez et,
après une autre minute de pause, une troisième fois, soit au total trois fois, le matin et le soir. Au bout du
deuxième ou troisième jour, vous pouvez être sûr de constater un étrange changement dans votre conscience
et peut-être aussi dans votre tête. Aucun autre exercice que celui qui vient de vous être indiqué ne doit être
effectué cette quinzaine.

DÉVELOPPEMENT DES CENTRES PSYCHIQUES

Placez les doigts de la main gauche contre le côté gauche de la tête, juste au-dessus de l'oreille
gauche, en pressant légèrement, le pouce gauche étant posé plus bas, avec également une légère pression sur
le cou, à l'endroit où est situé le ganglion cervical moyen.

Faites la même chose avec la main droite sur le côté droit de la tête.
A présent, tout en maintenant cette pression des deux mains, comme il vient de vous être indiqué,
vous aller dire le mot « EHM » qui doit être prononcé comme « AIM », mais en traînant longtemps sur le
« M » . Faites ceci trois fois, avec les mains en position indiquée. Ensuite, faites une aspiration profonde et
retenez votre souffle, puis exhalez lentement laissez tomber vos mains et ne recommencez pas cette
expérience avant douze heures.

Le soir et le matin sont les meilleurs moments pour procéder à cet exercice. Pratiquez-le
soigneusement au cours de la semaine prochaine, de telle sorte que vous soyez à même de commencer de
nouvelles et importantes expériences dans les semaines à venir.

Troisième cercle communication n° 3 4


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

DÉVELOPPEMENT DE LA VISION PSYCHIQUE

Au cours de cette quinzaine, votre expérience sera effectuée de la manière suivante : chaque fois
qu'il vous sera possible d'être seul pendant cinq minutes environ, que ce soit la journée ou le soir, vous
effectuerez une ou deux fois cet exercice.

Restez debout ou asseyez-vous confortablement. Placez le pouce et l'index de la main droite sur la
paupière fermée de l'oeil droit, et le pouce et l'index de la main gauche sur la paupière fermée de l'oeil
gauche. Appliquez une légère pression sur chacun des yeux que vous devinez à travers vos paupières. Tout
en maintenant cette pression, aspirez profondément et gardez l'air dans vos poumons aussi longtemps que
possible. Puis exhalez lentement, les doigts toujours sur les paupières, mais en diminuant progressivement la
pression, jusqu'à ce qu'elle devienne extrêmement légère.

Immédiatement après avoir aspiré profondément et gardé l'air dans vos poumons, certaines
couleurs, partant dans diverses directions, devraient apparaître devant vos yeux fermés. Certaines couleurs
apparaîtront peut-être dès que vous toucherez, les paupières et avant de respirer profondément, mais ces
couleurs devraient commencer à changer aussitôt que vous retiendrez votre respiration. D'autre part, certains
parmi vous peuvent, les premières fois, n'apercevoir aucune couleur quand ils effectueront cette expérience.
Mais l'exercice devra être renouvelé avec persistance jusqu'à ce que les couleurs apparaissent. Le résultat
sans doute le plus intéressant sera éprouvé par ceux qui, au moment où les doigts touchent pour la première
fois les paupières avec une légère pression, voient se former un brouillard pourpre foncé qui devient ensuite,
au moment où l'air est maintenu dans les poumons, plus lumineux et plus éclatant pour prendre finalement
une couleur orange ou jaune quand l'air est exhalé.

Nombreux sont ceux qui pourront éprouver cette impression la première fois qu'ils effectueront cet
exercice mais, même dans ce cas, l'exercice indiqué ce soir devra être poursuivi une ou deux fois par jour,
jusqu'à ce que ce ne soit pas seulement un simple nuage qui apparaisse devant les yeux mais différentes
couleurs se dirigeant dans des directions différentes. Certains résultats définis doivent être éventuellement
réalisés au moyen de cet exercice et il semble préférable qu'ils vous soient expliqués dans une autre
communication. Cet exercice a entre autres buts celui de régler les nerfs de la rétine de l'oeil pour lui
permettre la réception, l'appréciation et l'interprétation des couleurs plus délicates qui sont de nature
psychique.

DÉVELOPPEMENT DE L'OUÏE PSYCHIQUE

La dernière expérience consacrée aux yeux devrait avoir, sans aucun doute, provoqué une grande
stimulation dans l'ensemble de votre corps psychique et été certainement, à plus d'un titre, profitable à votre
vue.

Vous allez maintenant poursuivre vos exercices, mais cette fois-ci en vous occupant du
développement de l'oreille psychique.

Asseyez-vous dans votre sanctum ou dans un endroit absolument tranquille, où vous ne pourrez
entendre ni, musique, ni les différents bruits de la maison ou de la rue. Pendant que vous êtes assis
silencieusement dans cette position de détente, dites-vous à vous-même mentalement, sans remuer vos lèvres
et sans émettre de son : « Que dois-je faire demain? « ou « Quelle heure est-il? ». Si vous vous posez ces
questions une ou deux fois pendant cette période de silence, en restant parfaitement immobile et en vous
concentrant sur un son susceptible de vous atteindre mentalement, non par l'intermédiaire de vos oreilles ou
de vos sens physiques, mais intérieurement, vous entendrez ou sentirez quelque impression qui sera la
réponse à la question posée.

Troisième cercle communication n° 3 5


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Rappelez-vous qu'entendre psychiquement, sentir psychiquement ou voir psychiquement est


parfois déconcertant, parce que l'on est incapable de dire si la réponse que l'on reçoit est réellement la
sensation psychique d'entendre, de voir ou de sentir. Mais cela n'a aucune importance dès l'instant que vous
avez l'impression d'une réponse. Plus tard, vous apprendrez que ces impressions sont réellement des sons
psychiques.

PRATIQUE DE LA VIBROTURGIE (1)

Procurez vous quelques petites pièces de menue monnaie, puis asseyez vous dans un endroit
tranquille où vous pourrez être seul et prenez l'une de ces pièces. Tenez la serrée dans la paume gauche, les
doigts fermés sur la pièce, fermement, comme si vous serriez le poing. Gardez la pièce dans votre main
gauche et tenez-en votre main droite éloignée. La pièce aura bientôt une certaine chaleur et elle recevra un
effet défini des radiations émanant de vos doigts, spécialement de ceux dont vous vous servez en donnant des
traitements. Après avoir gardé la pièce de cette manière pendant trois à cinq minutes, mettez la pièce dans la
paume de la main droite et fermez les doigts très légèrement de manière que vos doigts et la paume de votre
main touchent légèrement le métal.

Fermez les yeux et concentrez votre esprit sur la pièce que vous avez dans la main droite. Certaines
couleurs apparaîtront. S'il n'y en a aucune, efforcez vous de sentir les vibrations qui traversent votre bras
droit ou les autres impressions qui pourraient provenir de la pièce de monnaie.

Prenez ensuite une autre pièce et sans la tenir dans la main gauche, placez la dans votre main droite
en la tenant serrée comme vous l'avez fait pour la première. Fermez de nouveau les yeux et notez la
différence que vous pouvez remarquer entre les impressions de la première et de la deuxième pièce.
Effectuez cette expérience avec toutes les autres pièces, en les tenant dans votre main droite, après les avoir
gardées dans la gauche pendant cinq minutes.

En une autre circonstance, demandez à quelqu'un de tenir une pièce de monnaie dans sa main
gauche et après l'avoir prise dans votre main droite, notez les différentes vibrations. Faites cette expérience
chaque jour avec les différentes pièces de monnaie ou avec des pièces provenant d'autres personnes. Ne
faites pas ces expériences avec des pièces de monnaie que d'autres personnes ont portées très longtemps
jusqu'à ce que vous soient transmise d'autres instructions. N'effectuez ces expériences qu'avec des pièces que
vous aurez tenues dans vos mains plusieurs minutes. Si vous faites cette expérience avec une pièce qu'un
enfant aura tenue dans sa main pendant la durée requise, vous noterez la différence en comparant ses
résultats avec ceux obtenus avec une pièce tenue par une personne âgée.

Troisième cercle communication n° 3 6


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PRATIQUE DE LA VIBROTURGIE (2)

Pour effectuer vos expériences, au cours de la prochaine quinzaine, vous vous servirez de pièces de
monnaie qui vous auront été remises par autrui et que vous aurez à peine touchées, celles, par exemple, qui
vous sont rendues au cours de vos achats dans les magasins ; en un mot, toutes celles qui seront venues à
vous par le truchement d'autrui feront l'affaire. Aussitôt qu'elles vous auront été remises, placez les dans un
morceau de papier ou de tissu de manière à éviter qu'elles puissent être en contact avec les mains avant le
moment où vous ferez l'expérience. Asseyez-vous alors confortablement, détendez-vous et prenez une pièce
de monnaie à la fois. Tenez-la de façon à ce que le pouce et l'index de chacune de vos mains la touchent
légèrement, et fermez les yeux. Employez, pour chaque expérience, une pièce de monnaie différente.

UTILISATION DE LA PAROLE PERDUE

Avant que vous ne puissiez recevoir une nouvelle communication, vous devrez effectuer une fois
par jour, durant une semaine, l'exercice suivant destiné à favoriser la progression de votre développement. A
l'issue de cette semaine, vous nous ferez parvenir un rapport relatant le(s) résultats) obtenu(s). Ce n'est
qu'après avoir reçu ce rapport que nous vous ferons parvenir la suite des communications de ce Cercle.

Tenez-vous debout dans un endroit tranquille, avec une lumière douce de préférence, les bras
étendus au même niveau que les épaules, de manière à ce que votre corps forme une croix, comme notre
Rose+Croix. Faites ensuite une respiration profonde et maintenez l'air dans vos poumons. A ce moment,
concentrez toute la force de votre esprit sur le plexus solaire, avec le désir que le grand pouvoir qu'est votre
souffle fasse grandir votre aura au niveau de votre plexus solaire et émette une grande lumière ou radiation
depuis cette source. Puis exhalez lentement en disant « MATHREM », de cette manière « MATH RAY
EHM ». Le « MATH » doit avoir le son profond de « A » dans « ART ». Le son « EHM » doit avoir le son
de « AI » dans « AIMER ».

Faites cela une fois seulement et laissez tomber vos bras quand vous avez fini de prononcer le mot.
Vous devriez faire cet exercice avant toute projection et avant toute autre expérience. Après la troisième ou
quatrième fois, effectuez-la dans l'obscurité complète, afin de voir l'effet sur votre aura.

Troisième cercle communication n° 3 7


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SUR LE SEUIL DE LA NEUVIÈME CHAMBRE

Vous voilà arrivé à ce qui constitue certainement un moment capital de votre cheminement sur le
sentier mystique et la prochaine communication qui vous sera adressée constituera sans doute une des plus
grandes leçons qui vous ait été donné de recevoir en matière de philosophie rosicrucienne.

Vous vous tenez sur le seuil de la chambre du palais sacré au milieu du jardin divin. Sur la porte de
cette chambre, appelée neuvième chambre ou chambre de la trinité des triangles, sont gravés dans le granit,
trois triangles enlacés. Le chambranle est soutenu par deux piliers de granit sur lesquels sont gravés des
hiéroglyphes signifiant respectivement « courage » et « silence » , la rare association de ces qualités étant la
baguette du mystique, le vrai pouvoir du maître. Sur le seuil, se tient le gardien extérieur, une épée
flamboyante à la main, qui vous rappelle que, selon l'ancienne coutume, vous devez faire votre profession de
foi avant de pouvoir entrer.

Aussi, dans le silence de votre sanctum et le temple de votre coeur, vous voudrez bien, après avoir
procédé une dernière fois à l'expérience qui vous est donnée à la page précédente, vous rallier à cette requête
qui fut formulée jadis, à la porte du temple d'Aton, à Tell-el-Amarna en Egypte, par un humble postulant à la
troisième chambre

« Je ne viens pas poussé par un désir égoïste, par besoin personnel ou par une nécessité d'ordre
terrestre. Je viens poussé par mon âme et par le pouvoir du Dieu de tous les Dieux, l'Aton du jour, l'Aton
de la nuit, l'Aton qui donne la vie, l'Aton qui est le fondement de tout ce qui est créé et qui est le
rédempteur de toutes choses. C'est par Aton, l'Amen du Saint des Saints, que je viens à ce portail, que je
Te salue parle mot PAIX et lève la main en signe d'adoration, tandis que mon âme irradie son aura et me
baigne dans sa splendeur la plus pure, afin de se révéler à Toi, et, par sa place dans le diadème des
couleurs de la nature, d'être accueillie dans le vide où sa couleur n'est pas, et cependant doit être, afin que
Ton travail soit complet et que mon moi prenne place dans l'harmonieux éventail de fleurs du jardin du
maître ».

Sur le seuil de plus grands mystères, de plus grandes réalisations assorties de plus grands devoirs
envers Dieu, sa création et vos frères humains, nous vous réitérons notre volonté d'avec vous

Servir Ensemble une Terre idéale.

Troisième cercle communication n° 3 8


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TABLE DES MATIERES

MISE EN PRATIQUE DES EXERCICES MYSTIQUES ..................................................................... 1


DEVELOPPEMENT DE LA RECEPTIVITE PSYCHIQUE................................................................. 2
ALCHIMIE DE L'EAU........................................................................................................................... 2
PUISSANCE DE LA PAROLE: « MAR » ............................................................................................. 3
PUISSANCE DE LA PAROLE: SON « TH »........................................................................................ 4
DÉVELOPPEMENT DES CENTRES PSYCHIQUES .......................................................................... 4
DÉVELOPPEMENT DE LA VISION PSYCHIQUE ............................................................................ 5
DÉVELOPPEMENT DE L'OUÏE PSYCHIQUE.................................................................................... 5
PRATIQUE DE LA VIBROTURGIE (1) ............................................................................................... 6
PRATIQUE DE LA VIBROTURGIE (2) ............................................................................................... 7
UTILISATION DE LA PAROLE PERDUE .......................................................................................... 7
SUR LE SEUIL DE LA NEUVIÈME CHAMBRE ................................................................................ 8
TABLE DES MATIERES....................................................................................................................... 9

© CE/YG//03/02

Troisième cercle communication n° 3 9


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TROISIEME CERCLE

COMMUNICATION N° 4

Cénacle de la Rose+Croix

S.E.T.I. Cénacle de la Rose+Croix BP 374 87010 LIMOGES Cedex 1 France


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SALUTEM PUNCTIS TRIANGULI !

C'est sous les auspices de cette antique salutation rosicrucienne « Salutation sur les points du
Triangle ! ») que nous ouvrons les travaux de la présente communication qui doit vous permettre de
parcourir ce troisième cercle que nous vous avons présenté lors d'une de nos précédentes communications
comme le cercle trois fois illuminé, que symbolise le triple triangle du pouvoir. Vous aurez l'opportunité au
cours des communications qui vont suivre, et dès le présent manuscrit, d'explorer et d'appréhender le
symbolisme de la trinité des lumières et vous réaliserez combien il était judicieux de choisir comme
ouverture pour cette série de réflexions sur les sujets mystiques les plus profonds, cette formule
traditionnelle.

La trinité des Lumières au cœur d'un


des premiers temples rosicruciens américains

Depuis que vous avez émis le voeu de rejoindre notre


Cénacle et d'étudier la philosophie rosicrucienne dont il s'est fait la
sentinelle et le promoteur, vous avez posé des fondations... mais les
fondations de quoi ? Si l'un de vous s'approchait d'un inconnu, dans
la rue et lui disait : « Pendant deux à trois ans j'ai assisté à des
réunions mensuelles, j'ai étudié des communications, j'ai mis
quotidiennement en pratique certaines règles occultes, mentales et
psychiques, certains principes et certains procédés secrets, et j'ai
appris à fond quelques grandes lois fondamentales » ; l'inconnu
répondrait: « Vous avez posé les fondements de quelque chose, quel
est donc l'édifice que vous devez construire sur ces fondations ? »

Frères et soeurs, cela est vrai. Qu'allez-vous faire de la


connaissance que vous avez acquise ? Vous n'avez pas l'intention de continuer toute votre vie à ajouter de
nouvelles pierres aux fondations existantes. Vous souhaitez sûrement construire quelque superstructure sur
ces fondements et il semble presque temps de commencer ce grand édifice qui s'élèvera sur les principes de
base dont vous vous êtes rendus maîtres.

Les anciens philosophes conseillaient à l'homme de se connaître lui-même! Assurément, par l'étude
des communications de nos différents cercles de réflexion, vous en êtes venus à une connaissance infiniment
plus étendue qu'auparavant sur vous-mêmes, sur vos actes et vos pouvoirs mentaux et sur votre relation avec
l'univers. Une telle connaissance - quel que puisse être son degré de perfection - ne peut être le but de vos
efforts ni satisfaire votre mission dans la vie: il vous reste à utiliser cette connaissance.

Le plus grand travail que vous avez à faire a trait à l'acquisition de la maîtrise: tout au long des divers
cercles il vous a été insufflé l'espoir que la grande parole perdue en viendrait à être pour vous une réalité et
qu'avec elle vous trouveriez la maîtrise de toutes les lois que vous avez apprises. Pas à pas, vous en êtes
venus à quelque vague compréhension de la parole perdue et, cependant, sa signification véritable ou plutôt
le secret qui se trouve derrière elle, semble vous échapper encore et se voiler sous de trop nombreux
principes, sous de trop nombreuses lois. Quelquefois vous sentez que la parole perdue n'est pas un mot, une
parole en elle-même, mais un composé de lois et de principes qu'elle ne fait que représenter, comme si elle
était un grand symbole mystique, un cryptogramme, un acronyme, un quelconque hiéroglyphe, destiné à
cacher, à voiler le secret plutôt qu'à le révéler, et en pensant ainsi, vous êtes plus prés de la vérité que jamais.
Le temps est venu pour vous de comprendre ce symbole, de connaître son secret et de posséder cette
connaissance sous une forme si simple qu'il vous sera impossible de vous tromper ensuite. En cette occasion,
vous allez découvrir le secret de la signification la plus mystique de la parole perdue, sur le plan mental, et
ce, pour la première fois, d'une manière simple et compréhensible.

Troisième cercle communication n° 4 1


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

Quelque part, au cours du deuxième cercle, il vous a été dit que le secret du succès en toutes choses
avait un fondement mental, celui de la confiance.

Ainsi dans les communications 6 et 7 de ce cercle, il vous fut expliqué que dans les traitements que
vous donnez à autrui, le succès repose sur votre confiance et non pas sur la foi de la personne soignée.
Cependant, pour obtenir les meilleurs résultats, celui qui reçoit un traitement doit avoir lui-même confiance.
Tout le long des communications qui vous ont été envoyées, il vous a été rappelé que si vous manquiez de
confiance, si vous aviez quelque doute, quelque crainte, quelque hésitation ou si vous vous arrêtiez pour
analyser, vous échoueriez dans toutes les expériences que vous tenteriez de réaliser.

Ce n'est pas là un principe nouveau. Sans doute, avez-vous entendu, depuis votre enfance, répéter la
maxime: « ayez confiance et vous aurez le pouvoir », ou quelque maxime équivalente, mais la confiance n'est
pas une chose si simple que l'on puisse se l'attribuer et la revêtir comme un manteau. Feindre un simple
sentiment de confiance lorsqu'on désire faire quelque chose, c'est se tromper soi-même et ne rien obtenir.
Quand il est dit dans la Bible qu'avec la foi on peut remuer les montagnes, c'est le même principe qui est
voilé, car la foi implique la confiance. Mais il y a une grande différence entre la foi aveugle et la réelle
confiance. La confiance qui doit être la vôtre est la confiance qui découle de la connaissance et non pas de
l'espoir, ou d'une simple attente. Habituellement, la foi n'est qu'espoir - attente - elle manque de pouvoir.
Vous n'êtes pas convaincus ; vous espérez et c'est tout.

Les alchimistes, les anciens mystiques savaient que le plus dangereux obstacle à un usage heureux
des pouvoirs mentaux et psychiques était le manque de foi. L'homme ne connaissait pas ses pouvoirs; il
n'avait aucune confiance en eux et il ne pouvait donc pas les utiliser avec le pouvoir qui en découle lorsque la
connaissance donne la confiance. Le problème était alors - et il est encore - de trouver comment établir la
véritable confiance.

L'homme de la rue qui ne s'intéresse pas aux pouvoirs psychiques et mentaux tels que nous les
connaissons - ou qui s'en moque - ne peut employer les grands pouvoirs de son esprit en raison de son
manque de confiance. Ce n'est pas parce qu'il ne connaît pas les lois... cela est une chose secondaire.
Nombreux sont ceux qui ont la plus extrême confiance dans ces pouvoirs et les utilisent souvent sans savoir
comment, sans connaître à l'avance mais parfois après coup, les lois qui sont mises en action. Mais en même
temps quand ils essaient d'agir, ils ont une immense confiance en quelque pouvoir à l'intérieur d'eux-mêmes
pour accomplir leurs désirs. Ce n'est pas la connaissance, mais la confiance qui les met à même de réaliser ce
qu'ils désirent.

LE SECRET DE LA CONFIANCE

II y a un principe particulier derrière ce secret qu'est la confiance. II est aussi peu compris par ceux
qui en parlent beaucoup que le sont les grandes lois psychiques. Tout ecclésiastique, dans ses sermons,
insiste sur la nécessité d'avoir confiance en l'Amour, en la Bonté et en la Justice de Dieu, mais il nous
demande d'assumer et de revêtir un masque de confiance. Or, une telle méthode, un tel symbole ne peuvent
agir. Ils ne sont pas justes psychologiquement. Vous doutez, vous êtes hésitants et vous devez assumer une
attitude de confiance simplement pour voiler le véritable état dans lequel se trouve votre esprit. Cela peut
tromper votre moi objectif, mais ne peut duper votre moi intérieur qui continue à douter quel que soit le
masque que vous revêtez objectivement.

Quelle est la méthode secrète concernant la confiance ? Comment profite-telle au pouvoir ? Qu'y a t-
il derrière la force de la confiance ? Ce sont ces questions que vous avez maintenant à éclaircir en découvrant
le secret de la parole Perdue.
Vous avez tout d'abord à considérer une question préliminaire: comment pouvez vous avoir une
réelle confiance ? Cela a été et sera toujours le grand problème. Le premier Impérator de l'Ordre
Rosae+Crucis pour la juridiction d'Amérique le savait si bien que, depuis les premières leçons que son

Troisième cercle communication n° 4 2


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

organisation dispensait, il conduisait ses membres d'un principe à un autre, pas à pas et d'expérience en
expérience, de démonstration en démonstration jusqu'à ce que, dans leur moi intérieur, soient posées les
fondations d'une réelle confiance. II savait que ce serait une mauvaise méthode que d'exiger d'avoir
confiance ou de feindre cette confiance. II savait aussi, grâce au secret de la parole perdue, que la véritable
confiance doit être acquise. II s'attachait ainsi à conduire les chercheurs sincères qui avaient rejoint les rangs
de sa fraternité à la maîtrise par la confiance. C'est cette même démarche que nous prétendons suivre au
Cénacle de la Rose+Croix, en tant que fidèles successeurs travaillant avec intégrité à poursuivre l'oeuvre de
cet admirable mystique que d'autres ont trahie ou abandonnée.

II vous avait été dit, dès les premières communications, que toutes les lois et que tous les secrets du
travail que vous auriez à apprendre dans les divers cercles seraient contenus dans quelques principes donnés
dans les deuxième et troisième cercles. II vous avait été dit aussi que lorsque vous auriez parcouru tous les
cercles de réflexion de notre Fraternité, vous découvriez un jour que tout était en fait contenu dans les
premiers manuscrits ; à la fin du premier cercle, vous pouvez avoir eu un aperçu complet de toutes nos lois et
de tous nos principes, mais vous n'aviez aucune réelle confiance en eux. II se peut que vous les ayez crus
vrais, que vous comptiez suffisamment sur eux pour les utiliser, pour baser sur eux vos actions, pour en faire
votre règle et votre guide dans la vie, mais cela était de la foi, de l'espoir, de l'attente et non pas de la
confiance. Jusqu'à ce que chaque loi vous ait été prouvée à diverses reprises et jusqu'à ce qu'il ait été
démontré plusieurs fois à votre moi en éveil que ces lois étaient vraies, pouviez-vous avoir confiance, la
confiance qui est indiquée par la parole perdue ?

Dans les propres mots de l'ancien impérator Harvey Spencer Lewis, il vous sera maintenant expliqué
comment il gardait pour lui-même, un secret très simple, une loi et un principe d'une grande simplicité qu'il
aurait pu confier à chacun de vous dès le cercle préliminaire, dans la première communication même de ce
premier cercle. Ce secret aurait pu vous être dévoilé au cours de votre première réception ; un officiant, au
cours de cette inspirante cérémonie délivrée à l'occasion de notre assemblée générale annuelle, dans les
premières paroles qu'il vous adresse au seuil de notre temple, aurait pu vous le murmurer en quelques mots
brefs et cela aurait sans doute répondu à l'espoir de beaucoup d'entre vous que ce secret, cette loi
soudainement révélés en quelques mots. Mais la loi, le principe, n'aurait été pour vous d'aucune utilité, il lui
aurait manqué le pouvoir et la force parce que, même si vous aviez cru en cette loi, même si vous aviez eu
suffisamment de foi pour l'utiliser, vous n'auriez eu aucune confiance en elle. Elle a été donc gardée secrète
jour après jour, semaine après semaine pendant plusieurs années jusqu'à cette minute, jusqu'à ce jour de votre
développement et de votre compréhension.

Vous serez en cela d'accord avec Impérator Harvey Spencer Lewis dont vous allez devenir de par la
possession et la compréhension de cette loi un véritable pair. Le mystère de toutes les démonstrations qu'il a
effectuées, le pouvoir qu'il a pu posséder et toute la puissance d'action qui était la sienne et qui a pu vous
sembler une énigme vous seront entièrement expliqués. Naturellement ceux d'entre-vous qui posséderont
maintenant ce secret le considéreront comme sacré et comme véritablement rosicrucien et il sera pour vous
aussi cher que tout autre secret que vous pourriez avoir. Vous avez été mis longtemps à l'épreuve, vous avez
pu être retardé, arrêté, tenté de quitter notre Cénacle, tenté d'essayer quelque chose d'autre. Ceux qui n'étaient
pas sincères sont tombés sur le bord du sentier. Les infidèles sont sortis de nos rangs, et tout cela arrive au
moment même où cette leçon est donnée à ceux qui nous sont restés loyaux. Pour ceux qui sont restés en
arrière dans leur marche sur le Sentier, le long de la montagne, le secret ne signifiera rien ; Pour vous
seulement qui êtes « arrivés », il signifiera quelque chose; c'est pourquoi ceux qui étaient parvenus à ce point
de l'étude des manuscrits rosicruciens portaient le titre de Mage.

II aurait été facile de garder pour nous-mêmes cette petite formule, ce principe, ce secret et vous
admettrez aisément dès que vous l'aurez compris qu'il n'y aurait eu aucun inconvénient à ce que vous ne le
connaissiez pas et que vous auriez pu, sans lui, poursuivre votre route, réaliser un grand travail, posséder un
immense pouvoir, parvenir à un développement de plus en plus grand - mais votre pouvoir aurait été moindre
que ce qu'il sera maintenant, votre travail aurait nécessité plus de peine, vos heures de labeur auraient été
plus longues, votre degré de connaissance n'aurait jamais été aussi développé qu'il le sera désormais. Tout
cela cependant à une condition.

Troisième cercle communication n° 4 3


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

LA LOI D'AMOUR

II y a toujours une nécessité et toujours une condition à chaque manifestation. Dans le cas qui nous
préoccupe, votre pouvoir, votre succès, le degré que vous atteindrez dans la connaissance de ce secret ne
reposera que sur cette seule condition :

Vous continuerez à manifester un esprit ouvert, une vision large et tolérante de la


vie et de ceux qui vivent, et vous ne permettrez pas aux chaînes de la croyance et
des dogmes, du formalisme et des pensées étroites et conventionnelles de vous lier
à la terre et à une existence de fanatisme.

Votre esprit et votre coeur doivent être aussi larges, aussi tolérants, aussi bienveillants, aussi
généreux et aussi attentifs que l'est le Cosmique. Vous devez être prêt à pardonner, à comprendre les
faiblesses et les erreurs, à tendre une main secourable à ceux qui semblent faiblir, dans un esprit comparable
à celui qui anime le corps et l'âme des Maîtres à qui vous ferez maintenant appel et avec qui, désormais, vous
vous mettrez à l'unisson comme jamais auparavant. Vous devez à jamais être conscients du fait, de la loi, que
l'amour est la seule essence de toute existence, la force la plus dynamique de l'univers, la seule règle et le
seul guide pour juger, donner, recevoir, examiner, analyser, sentir et comprendre autrui et tout ce qui existe.
Grâce à cette attitude, vous demeurez puissants, autrement vous venez votre pouvoir s'affaiblir
continuellement et la loi de réponse, autre grande loi qui vous sera expliquée dans cette communication,
cessera de travailler pour vous.

Vous approchez donc maintenant du secret, du symbole de la parole perdue, de son mystère; La
parole perdue sous sa forme brève est MATHRA, et sous sa forme complète MATHREM. Vous avez
encore à étudier la dernière lettre du mot, le M final; mais vous avez déjà pratiqué les sons MA, THA, TH,
RA, etc. La plupart d'entre-vous ont incontestablement trouvé que les vibrations de quelque partie de la
parole perdue étaient profondément intéressantes et toujours puissantes dans leur effet vibratoire ; mais en
réalité cela ne constitue pas le secret du mot. II est en réalité le symbole d'une loi ; Souvenez vous qu'il vous
fut dit que les sons MA, RA, indiquent les vibrations masculines et féminines qui s'unissent pour créer la vie
et l'énergie de la vie; que MA représente l'énergie féminine et maternelle et RA l'énergie masculine et
fraternelle. Vous êtes conscients du fait que quelque son semblable doit avoir été le son qui fut lancé dans
l'espace comme la grande parole au commencement de toutes choses, lors de la genèse des mondes. Tout
cela, vous pouvez le comprendre dans l'abstrait, comme un théorème, un principe ou une loi ; mais il dut y
avoir un Esprit derrière ce premier mot, et dans cet Esprit, il dut y avoir la conception intelligente de ce qui
devait être créé.

Lorsque vous lisez ces mots « au commencement était la parole » , vous pouvez comprendre
maintenant que lorsque, au début, les choses commencèrent à être manifestées, la première manifestation fut
la Parole, mais avant qu'il y ait quelque manifestation, il y eut conception, idéal pensé, image de la création à
accomplir par l'esprit dans l'espace au moyen des vibrations de la parole. Ainsi la parole perdue fut le mot
qui fut lancé dans l'espace et se perdit dans le monde créé et dans le monde manifesté. II s'est perdu dans la
complexité des choses qui par ses vibrations, se répandent et se propagent dans toute la nature. Vous pouvez
répéter la parole, en répéter le son, mais vous ne pourrez jamais retrouver la parole originelle. Tel est le sens
de l'adjectif « perdu ». La parole ne peut jamais être perdue, mais lorsque la parole fut prononcée pour la
première fois, elle le fut avec la même attitude d'esprit que lorsque vous la prononcerez maintenant à
l'occasion de quelque expérience ou en vue d'un certain but; c'est à dire dans une attitude de confiance.
L'Esprit suprême, divin, omnipotent, au commencement savait et avait confiance et quand vous acquérez la
parole perdue, lorsque vous devenez Maître, vous savez pourquoi les mystiques disaient que la parole perdue
doit être obtenue. Comme vous avez vu souvent cette phrase vous demandant ce qu'elle signifiait ! N'est-elle
pas claire à présent ? Regardez alors derrière ce symbole et voyez comment travaille la confiance et
découvrez par-là le secret qui doit vous être révélé dans cette communication.

Au commencement, il y avait, dans l'esprit Divin, la conception. Vous vous souvenez qu'il vous fut
enseigné, à visualiser la condition, le lieu ou la personne que vous désiriez atteindre mentalement ou

Troisième cercle communication n° 4 4


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

psychiquement. Vous avez alors appris, plus exactement vous devriez avoir appris, qu'à moins d'avoir dans
votre esprit un tableau ou une idée claire, vous ne pouvez transmettre la chose à travers l'espace ou atteindre
le lieu que vous avez choisi. Cela avait pour but de vous renseigner qu'avant toute manifestation ou création
extérieure, il doit y avoir une conception mentale et psychique très claire.

C'est ainsi que fit le Dieu de toute création, le créateur du créé: il conçut d'abord. La suprême
Intelligence Divine créa d'abord, de cette manière, dans l'essence de l'esprit, la chose qui devait être ensuite
manifestée extérieurement et objectivement. Or, l'homme possède le même esprit à l'intérieur de lui. Qu'est-
ce que l'âme ? L'esprit divin avec la divine essence. Qu'est-ce que L'Esprit ? L'Esprit de Dieu. est-ce que
Dieu ? L'Esprit Divin, l'esprit qui est à l'intérieur de l'homme, et non pas dans les cieux, non pas dans
quelque lieu éloigné. Dieu devient ainsi, non pas une entité résidant en un lieu éloigné, non pas une divinité
personnifiée dans quelque lieu abstrait, mais un Dieu vivant à l'intérieur de tout homme. En d'autres termes,
l'âme qui réside dans tous les hommes est, dans son ensemble, le seul Dieu de l'univers. Lorsque
l'intelligence Divine conçut l'homme à son image et le créa à son image, son essence se répandit dans toute la
création et Dieu, maintenant, réside comme efficacité, cette efficacité appelée âme, dans tous les hommes.
Tout homme a donc le pouvoir, l'essence de Dieu et est Dieu personnifié.

De là, l'homme a le pouvoir de créer, avec son esprit, de la même manière que Dieu lorsque la parole
perdue fut prononcée pour la première fois. Tout cela vous est indiqué pour que vous puissiez comprendre la
formule simple, la règle secrète qui vous est maintenant révélée. Voici cette règle

Quand vous vous asseyez dans le silence en vue d'envoyer un traitement à quelqu'un, vous
commencez comme il l'a été indiqué à visualiser la personne ou la partie du corps à soigner. Puis vous faites
une respiration profonde s'il s'agit d'un traitement positif ou une respiration normale pour un traitement
négatif et vous visualisez le traitement agissant comme si votre pouce était placé sur la personne. De même,
si vous désirez que quelqu'un reçoive un message, vous avez appris qu'il fallait visualiser ce message, le
maintenir dans votre esprit, puis vous concentrer sur lui et le répéter, en ayant confiance qu'il parviendra à
son destinataire. Tout cela vous a été expliqué.

Vous devez maintenant apprendre que tout ceci n'est plus nécessaire. La respiration telle qu'elle est
décrite ci-dessus n'est plus nécessaire; penser aux parties malades n'est plus nécessaire; penser aux ganglions,
aux conditions positives ou négatives est inutile et se concentrer sur la personne que l'on désire atteindre est
inutile aussi. Faire tout cela n'est plus nécessaire du tout, aussi bien que d'entrer dans le silence et s'asseoir.
Vous n'avez pas à penser au moment où vous voulez que le traitement atteigne la personne malade et
comment il doit l'atteindre. Vous n'avez pas à vous visualiser en présence de la personne que vous voulez
atteindre, vous n'avez même pas à rester éveillés de nuit, à moins que vous désiriez être conscients. Vous
pouvez aller dormir et tout s'accomplira sans autre intervention de votre part. Quelle est donc la méthode ?
Écoutez attentivement.

LE PRINCIPE SECRET

Tout d'abord, décidez de ce que vous voulez faire, envoyer un traitement, envoyer un message, ou
voir une chose inhabituelle se produire, en quelque lieu, mais pour le bien et en accord avec les principes
constructifs de la nature, et ayez dans votre esprit une idée, une conception très claire de ce que vous avez
décidé. II n'est nul besoin de visualiser quoi que ce soit si vous pouvez vous en faire une simple idée. II n'est
nul besoin de vous concentrer plus d'une fraction de seconde. Dès que vous avez réalisé l'idée ou la
conception, et que vous y pensé un bref instant, sans autre action, pensée ou condition, dites vous
simplement à vous-même, à votre moi intérieur, à l'esprit Divin en vous : « S'il plaît aux Maîtres, c'est fait! »

Relisez tout ce paragraphe, et maintenant, veuillez noter que les derniers mots sont « C'est fait » et
non pas « Cela doit être fait » qui remettrait l'action à une échéance future. Dites toujours « C'est fait ».
Opérer ainsi fait passer immédiatement la chose de votre esprit objectif, de vos mains dans les mains des
Maîtres, dans le domaine de l'Esprit Divin, pour être immédiatement inscrite dans les archives akashiques

Troisième cercle communication n° 4 5


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gardées par les Maîtres dans la conscience cosmique, pour être sortie de ces archives et accomplie au
moment le plus propice pour sa meilleure réalisation, que vous soyez endormis ou éveillés, livrés à d'autres
occupations ou, de quelque manière, inconscients de votre désir.

A présent vous connaissez le secret, la loi, le principe qui se trouve derrière la Parole perdue qui n'en
est que le symbole: conception avant tout, puis propagation dans le domaine divin.

Plus vous y penserez, plus ce principe vous paraîtra merveilleux. II signifie que votre pouvoir de
réaliser vos désirs, d'obtenir ce que vous voulez, doit être illimité si comme il vous l'a été indiqué plus haut
vous continuez à être tolérants, bienveillants, compatissants et ainsi unis à l'esprit des Maîtres, à la
Conscience Cosmique et à Dieu.

Le point suivant qu'il vous faut maintenant étudier et comprendre en liaison avec cette formule
secrète, a trait à la façon dont l'esprit subjectif accomplit le merveilleux travail qui lui est assigné par l'esprit
objectif.

II doit tout d'abord être parfaitement compris que l'esprit subjectif n'est pas l'esclave du cerveau,
l'esprit objectif n'est pas le maître des pouvoirs subjectifs. L'esprit objectif, le cerveau et notre moi conscient
peuvent assigner, suggérer et confier au subjectif certaines choses à faire, mais cet esprit ne peut pas être
contraint à faire ce que vous désirez, pas plus que vous ne pouvez user de séduction pour qu'il l'accomplisse,
tant qu'un certain rapport confiant et loyal ne sera pas établi entre l'objectif et le subjectif.

L'ASSOCIATION IDÉALE

Ces deux parties, dans leur rapport et leur coopération, peuvent être comparées à deux hommes
travaillant dans et pour la même grosse usine commerciale. L'un deux est le propriétaire et le seul directeur
de la firme. II connaît la fonction de chacun des services. II sait ce qu'il est bon de faire entrer dans
l'entreprise et ce qu'il est bon de refuser. II n'ignore pas que les buts de la firme sont la réputation qu'il désire
maintenir, sa ligne de conduite envers l'extérieur et ce qui permettra à l'entreprise de conserver sa bonne
marche. II a engagé un jeune homme inexpérimenté qui n'est pas du tout au courant du travail de l'entreprise
et qui ne sait même rien des divers services, de leurs activités et du véritable but de l'affaire, mais il désire
l'éduquer, lui apprendre ce métier. II veut, en fin de compte, l'élever du bas de l'échelle à un rang égal au sien
et le nommer directeur. Plusieurs années s'écoulent, le jeune homme commet des erreurs et apprend des
leçons. il devient familier de la ligne de conduite de l'entreprise, de ses méthodes et de ses intentions. Le
travail n'a bientôt pour lui plus aucun secret. II est une aide de plus en plus précieuse pour le directeur qui
l'observe.

Puis le directeur suggère que le jeune homme entreprenne une étude systématique des méthodes de
l'entreprise. II veut qu'il apprenne comment les machines sont constituées et comment elles fonctionnent,
comment le pouvoir moteur est généré et contrôlé, comment une affaire; commerciale dans ses buts et son
fonctionnement, est basée sur la confiance et de bonnes relations réciproques, comment entrer en contact et
communiquer avec les gens extérieurs à l'usine, et comment retenir leur intérêt et conserver leur fidélité, et
ainsi de suite !

A mesure que l'homme est instruit de ces détails, il devient un auxiliaire de plus en plus efficace pour
le directeur et finalement vient le moment où le directeur lui permet de suggérer son opinion et même
d'effectuer certaines choses de sa propre initiative. Le directeur en est venu au point où il se dit à lui-même:
« Cet homme possède maintenant l'expérience de mes méthodes, il connaît ce que je veux, ce qui doit être
fait pour maintenir notre travail et il m'a prouvé que l'on pouvait lui faire confiance. Je ne risque donc rien à
lui permettre de diriger les divers services. Je vais lui accorder une autorité égale à la mienne. Il sera
directeur comme moi et nous travaillerons en parfait accord ». Ceci constituera une véritable association au
sein de cette affaire.

Troisième cercle communication n° 4 6


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Nos deux esprits objectifs et subjectifs travaillent presque de la même manière. C'est ici que réside le
secret de votre étude et des différents cercles de préparation. L'esprit subjectif est depuis la naissance le chef
exécutif de votre corps. Il connaît chaque département d'activité, chaque organe du corps et ce qu'il lui faut.
Il a certaines règles et prescriptions à suivre, l'intégrité, l'honnêteté d'intention, un but et une certaine mission
à remplir. Peu après sa naissance il s'aperçoit qu'il travaille avec un autre directeur, un esprit ou cerveau qui
est jeune, effroyablement jeune, ne sachant rien, pas plus de ce qui s'opère à l'intérieur du corps, que de ce
qui se fait à l'extérieur, dans le monde et ses habitants. II tente par des impressions et des messages
silencieux et au moyen de la petite voix intérieure, d'inspirer la connaissance à ce directeur objectif encore si
jeune et pendant un temps il y réussit, jusqu'à ce que le jeune esprit entreprenne des études erronées qui lui
suggéreront qu'il est le Maître réel, le directeur du corps et que ce qu'il ne peut contrôler à l'intérieur et à
l'extérieur de lui-même ne peut pas être contrôlé du tout.

On ne lui dit même rien du véritable directeur qui est en lui. Par conséquent, n'ayant aucune
connaissance des choses importantes, qu'une connaissance parcellaire ou erronée des choses secondaires, et
un faux sens du moi, ce qu'il accomplit n'est pas en harmonie avec ce que le directeur intérieur désire. Tel est
l'état dans lequel se trouvent la plupart des membres au moment où ils entrent dans notre Cénacle. Il y a
souvent un conflit entre le directeur objectif extérieur et le directeur subjectif intérieur.

Puis viennent les leçons et les principes, pas à pas, le jeune esprit prend connaissance de son moi
objectif. II en arrive à réaliser que la chair et la partie matérielle qui le composent sont de la terre et, par
conséquent, sont subordonnées à une plus haute forme d'énergie et d'esprit dans le monde. Le
fonctionnement des diverses parties de son organisme tout entier lui est révélé par des leçons et des
expériences semblables à celles qui vous sont proposées dans nos communications. II devient convaincu qu'il
y a un maître, un principe et un pouvoir en lui qui peuvent agir indépendamment de lui et obtenir des
résultats que son propre esprit objectif considérerait comme impossible à réaliser. Ce fait souvent effraie
certaines personnes comme s'il constituait une atteinte à leur ego, mais grâce à la préparation attentive de
notre travail, cette crainte n'affecte ainsi que de rares personnes. Les autres retirent plutôt une certaine
satisfaction de cette connaissance.

Puis, il y eut l'expérience - même accidentelle et peu importante - de projection du corps psychique,
qui convainquit l'esprit objectif qu'il existe un maître intérieur possédant un plus grand pouvoir, une plus
grande connaissance, de plus grandes possibilités que l'homme extérieur. Au cours de toute cette étude et de
toutes ces expériences, l'homme extérieur fait connaissance avec l'homme intérieur et, ce qui est plus
important que tout, l'homme intérieur, le maître réel, trouve que l'homme extérieur parvient peu à peu à un
certain degré d'harmonie, d'accord et de compréhension avec lui-même. L'homme extérieur commence à
partager et à admirer le haut idéal de l'homme intérieur. II élève sa pensée vers les mêmes hauteurs, vers le
même idéal de vie, vers le même plan de désir et d'efforts ardents qui sont ceux de l'homme intérieur et nous
avons là une fois de plus un exemple d'association idéale.

Ainsi le but de vos diverses études et expériences a été double: tout d'abord, rendre l'esprit objectif et
l'homme objectif tout à fait familier avec l'organisme humain et les fonctions du corps, grâce à une étude
soigneuse. En second lieu, mettre l'homme extérieur en harmonie avec l'homme intérieur et établir entre eux
des relations harmonieuses conduisant à l'établissement de cette condition que nous avons appelée confiance,
grâce à des expériences et diverses périodes de méditation et de concentration. C'est pourquoi la confiance de
la part de l'homme intérieur envers la compréhension et les hauts idéaux de l'homme extérieur, représente
pour l'homme intérieur la garantie dont il a besoin pour écouter et agréer les suggestions de l'homme
extérieur, et c'est cette confiance que porte l'homme extérieur à l'homme intérieur qui fait placer tout l'espoir
et toute la confiance de l'homme extérieur dans le royaume psychique et qui brise son scepticisme antérieur.

Pouvez-vous maintenant comprendre ce que signifie l'établissement d'une telle confiance ? Vous
voyez combien elle est différente de la foi et de la croyance. Vous voudrez bien nous envoyer un compte-
rendu de votre réflexion sur la confiance. Comme d'habitude, nous ne vous adresserons la prochaine
communication qu'à réception de ce commentaire et qu'après que le délai fixé par le conseil de l'éthique entre
ces deux communications successives sera révolu.

Troisième cercle communication n° 4 7


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S'il est possible à l'homme extérieur d'avoir une croyance et une foi suffisantes pour lui permettre de
remettre quelques problèmes dans les mains de l'esprit intérieur divin, une telle foi de sa part n'a rien à voir
avec la confiance de l'homme intérieur envers l'homme extérieur. L'homme intérieur pouvait dire à juste titre:
« l'homme extérieur ne sait pas; il espère seulement et il a une foi aveugle, basée sur la croyance ; il n'est
pas sûr. II manque de confiance. Je sais qu'il ne sait pas et je ne peux donc avoir confiance en ses opinions
et ses actions. II ne peut pas travailler avec moi car il a toujours en son coeur le doute qui vient de
l'ignorance des faits et le scepticisme qui est dû au manque de preuve ». De là, tout système religieux ou
autre, qui tente d'établir en l'homme un rapport entre l'intérieur et l'extérieur, en demandant à l'homme
extérieur de feindre d'avoir la foi, est faux dans son principe fondamental même.

Considérez maintenant cet homme intérieur qui, par un lent processus couvrant plusieurs années, en
est venu à réaliser que l'homme extérieur travaille avec lui. Cet homme intérieur a toujours eu un moyen
secret et personnel de communication avec tous les autres maîtres et esprits intérieurs. II a aussi le moyen de
communiquer instantanément avec les plus hauts plans et avec Dieu, car l'essence de Dieu est en lui.
L'homme extérieur ne possède pas de tels moyens de communication. Il n'était pas nécessaire qu'il les ait car
ils n'ont rien à voir avec le véritable travail que l'homme extérieur doit accomplir dans le monde. Cependant,
l'homme intérieur maintient sa communion intérieure de manière à être informé et aidé, assisté et maintenu
au courant de la marche de l'évolution, tout comme l'homme extérieur maintient ses moyens matériels de
communication avec le monde au moyen de lettres, de téléphone, de la radio, de la télévision ou d'internet,
de manière à marcher avec son temps, secourir les autres, recevoir leur aide et ne pas être isolé. Chacun, dans
son propre domaine, possède de merveilleux moyens de communication.

Vous avez donc devant vous l'image intensément intéressante de deux grands maîtres, chacun d'eux
étant puissant dans son propre domaine, qui travaillent dans la plus grande harmonie. Tel est l'état idéal et
chacun de vous doit avoir, à quelque degré, atteint cette condition. L'homme extérieur est maître dans le
monde matériel. II possède la puissance musculaire, l'énergie physique et la faculté de diriger l'électricité, la
vapeur, l'eau et bien d'autres pouvoirs. II peut aller et venir, accompagné de son corps physique et de ses
facultés et pouvoirs matériels. II peut inventer des moyens et des méthodes pour l'aider encore dans le
pouvoir matériel qu'il possède et pour l'assister dans ses moyens physiques que constituent les cinq sens.
Grâce à la bienveillance, aux principes humanitaires et à d'autres méthodes, il peut s'assurer, emprunter et à
d'autres égards, obtenir l'assistance d'autres hommes extérieurs. Pour ceux qui n'ont pas développé une
relation harmonieuse entre l'homme extérieur et l'homme intérieur, c'est là tout le pouvoir que l'homme
extérieur possède, les seuls pouvoirs matériels et l'aide d'autres êtres physiques. Tous ceux qui, comme vous,
ont établi des relations intérieures harmonieuses, bénéficient de l'aide des forces puissantes à leur disposition,
quoique, littéralement, il s'agisse plutôt d'être dignes bénéficiaires de la bonne volonté des forces
universelles.

L'homme intérieur peut aisément, librement et sans se sentir présomptueux, en appeler au monde des
maîtres invisibles, à ceux qui, comme lui-même, vivent actuellement sur le plan physique dans un corps
physique, et à ceux qui sont libres sur le plus haut plan, travaillant altruistement pour l'humanité.

II n'est nul besoin pour l'homme de s'asseoir en silence pendant des heures ou même simplement
quelques minutes, pour lutter avec l'autorité psychique et avec le royaume mystique de manière à leur faire
exécuter ses plans objectifs. II a un ami plus véritable que son propre esprit comme conseiller, un meilleur
pouvoir à diriger que sa propre volonté, une énergie plus forte que sa vitalité la plus concentrée, un ouvrier
plus habile dans le royaume invisible que son propre esprit. II lui suffit de communiquer, d'exprimer, de
demander, de chercher, de souhaiter et de prier, et le désir, le souhait, la prière seront exaucés, aussi
longtemps, comme il vous l'a été dit, que l'homme extérieur demeure tolérant, aimant, élevé dans son idéal et
désintéressé, car cette attitude d'esprit maintient une association agréable et harmonieuse.

Ceci, mes frères et mes soeurs, constitue le second point du secret, le second point de la trinité des
lumières: c'est le principe de l'unité, de l'unité de l'homme avec Dieu car l'homme intérieur est le Dieu de
l'Univers.

Troisième cercle communication n° 4 8


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Venons-en enfin au troisième point de la Trinité des lumières qui vous permettra de comprendre
réellement le but de ce cercle.

UN HOMME A L'IMAGE DE DIEU. UN DIEU A L'IMAGE DE L'HOMME

Comme il l'a déjà été dit, le but de votre étude est de développer l'homme extérieur jusqu'au moment
où, objectivement, dans son raisonnement, dans sa compréhension et dans sa connaissance des choses, il est
en accord avec l'homme intérieur qui possède les facultés psychiques subjectives et peut voir l'au-delà,
entendre sans limitation, sentir quelle que soit la distance et comprendre la réalité des choses
indépendamment de leur apparence matérielle.

Lorsque l'homme extérieur atteint le point où il peut faire ce qu'un mystique rosicrucien du passé
appelait « voir au travers du voile des apparences », il est, en ce qui concerne la seule fonction de
compréhension, l'égal de l'homme intérieur. L'homme extérieur ne peut jamais être aussi puissant dans
l'accomplissement des choses, mais il peut être presque aussi grand et parfait en compréhension, car il peut
apprendre à voir, à la fois extérieurement, à l'aide de ses yeux objectifs, et intérieurement, au moyen de ses
yeux subjectifs comme il le peut avec l'ouïe, le toucher et tous les autres sens. Il peut alors faire appel aux
deux mondes. Ceci a fait l'objet des leçons et des exercices des communications pratiques que vous avez pu
étudier. L'homme extérieur a un grand progrès à accomplir et il continuera à se développer au cours des
années à venir, mais la voie lui a été ouverte: il s'est engagé sur le sentier qui s'étend devant lui.

Et quoi maintenant ? Quel est le point suivant dans le processus de développement mystique ? Celui
qui a étudié pendant des années peut à ce point du sentier en venir à penser qu'il a un peu plus à apprendre en
ce qui concerne les lois et les principes. Le reste semble n'être que l'application de ces lois. Quelles nouvelles
choses peuvent être apprises et quels nouveaux exercices permettent-elles ?

Vous vous tenez à un carrefour très important de ce sentier. C'est le point où beaucoup ont cessé leur
progression. Bien qu'il leur ait semblé avancer lentement, ils ont en réalité reculé, parce que l'évolution de
ceux qui les entouraient était beaucoup plus rapide. Vous en venez à un point où les livres, la lecture et
l'étude intenses, la méditation et les exercices - tout cela dans la solitude - seront de peu de secours, excepté
pour maintenir l'homme extérieur en étroit contact avec les leçons qu'il a apprises.

Vous en arrivez vraiment à un point du développement où aucune autre personne ne peut vous aider,
où vous devez agir seul et où cependant vous ne pouvez abandonner le monde, où vous ne pouvez vous
permettre de rompre le contact avec ceux de vos Frères et Soeurs qui marchent à vos côtés et d'être séparés
de vos guides et de vos Maîtres, qu'ils soient visibles ou invisibles. Trois fois vous avez marché autour des
points de la trinité des lumières qui trône au centre de l'autel circulaire de notre Chambre de Réflexion
Commune.

Vous avez tant entendu parler, et vous avez tant appris sur l'évolution qu'il vous semble bien
connaître ce sujet et le comprendre parfaitement et cependant, après analyse, il semble que vous ne le
compreniez pas du tout et que, peut-être, vous ne pourrez jamais le comprendre. Mais ceci n'est pas exact. Ce
sujet peut devenir une chose très simple. Vous réalisez que, fondamentalement, l'âme a certains attributs qui
lui sont toujours associés, en toutes ses incarnations, de même que par exemple les attributs de lumière,
couleur et chaleur sont toujours associés à la flamme d'une bougie.

Le principal attribut de l'âme est sa conscience d'elle-même, qui se manifeste comme conscience
intérieure - le vrai moi - et la personnalité de tout être vivant. Vous savez donc que cette personnalité, cette
conscience de l'âme, évolue au cours de ses cycles de naissance et de renaissance, tout comme le corps
individuel de l'homme évolue de l'enfance à la puissance de l'âge adulte. Cependant, tandis que le corps
humain renouvelle son expression, à chaque naissance, l'âme-personnalité, de son côté, d'une incarnation à
une autre, commence toujours son évolution là où elle avait été laissée dans sa phase précédente. Souvenez
vous de ce qui a été dit dans une récente communication à propos de la nécessité de la renaissance de l'âme-

Troisième cercle communication n° 4 9


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

personnalité. Elle vient dans le corps humain avec toutes les leçons et toutes les expériences de ses vies
passées, mais elle est retenue prisonnière du corps et ne peut, ainsi, utiliser et appliquer l'expérience dont elle
a pu profiter à aider les autres. Le corps et sa pensée limitée empêchent l'âme-personnalité de se servir des
connaissances acquises dans ses précédentes incarnations. Pour cette raison, les dernières communications se
proposaient de libérer l'âme-personnalité de cette captivité, d'élargir la compréhension objective de l'homme,
c'est à-dire de réveiller la conscience de son âme et de le mettre ainsi au courant de sa mission terrestre. En
d'autres termes, elles avaient pour but de permettre à l'âme-personnalité d'évoluer.

La mission de l'âme dans le corps doit être l'une des plus importantes leçons que vous aurez à étudier
dans les communications à venir, mais vous comprenez que, fondamentalement, la mission de l'âme dans ses
diverses incarnations est d'amener l'âme-personnalité - votre conscience - et votre compréhension de la
nature de l'âme à évoluer et à devenir parfaite.

Etudiez maintenant cette question très sérieusement et accordez la plus grande attention aux quelques
points suivants. Ces quelques mots doivent contenir la clef de votre travail futur. Commencez votre
raisonnement par cette question : « Pourquoi est-il nécessaire que la conscience de l'âme, que !a
personnalité, évoluent ? » Elle vient de Dieu. Elle est l'esprit et l'essence de Dieu. Elle est toujours parfaite.
L'homme, semble-t-il, devrait toujours posséder une conscience parfaite de cette Divine Essence de son être.
Pourquoi cette conscience du Divin en lui doit-elle graduellement évoluer et pourquoi la compréhension qu'a
l'homme des pouvoirs de son âme ne vient-elle qu'après de nombreuses incarnations ?

II vous a été dit que l'âme en l'homme est Dieu et aussi que Dieu est l'ultime perfection. Vous pouvez
donc légitimement vous demander pourquoi il est nécessaire que vous n'ayez pas une connaissance parfaite
de Dieu en vous dès que vous êtes devenus des êtres conscients et pensants ? Pour comprendre ces questions,
essayez tout d'abord de comprendre davantage Dieu.

Après que le monde fut créé, l'homme atteignit, dans le processus d'évolution, l'état de
développement animal et physique où il devint le maître des choses de ce monde. L'homme fut alors l'image
spirituelle de Dieu. II y a une autre façon de se représenter cet état de fait. L'exposé biblique selon lequel
Dieu créa l'homme à son image spirituelle. Si vous substituez le mot âme à image spirituelle, vous pourrez
dire qu'au commencement et jusqu'à ce que soit atteint l'état d'homme, toute vie animale suivait une double
évolution : une évolution physique et une évolution de la conscience de l'âme. II n'est alors pas exagéré de
dire que l'évolution de la conscience de l'âme-personnalité ne dépassait qu'à peine l'évolution physique et
matérielle du corps animal. En fait, vous en trouvez la preuve dans l'étude du progrès de l'homme et de la
civilisation tout comme dans l'étude de l'évolution des animaux pensants. De la même manière que la pensée,
le raisonnement, la compréhension, l'avancement mental et spirituel se sont développés, le corps physique est
devenu plus complexe et certaines nouvelles fonctions s'y sont ajoutées ; d'autres, qui n'étaient plus
nécessaires, ont été éliminées

Ainsi à mesure que l'être simple et primitif qu'était l'homme évoluait, au cours de l'époque très
importante où toute vie animale était une vie aquatique, quand les animaux vivaient dans l'eau, la conscience
de l'âme, de la divine essence intérieure évoluait également. Ceci résulta en une expression extérieure de
l'âme, la personnalité. Cette personnalité se manifestait comme un plus parfait idéalisme, fondé sur la
compréhension de l'esprit de Dieu, l'âme en l'homme. Donc, lorsque l'homme eut réalisé sa propre nature
spirituelle, il parvint à l'image spirituelle de Dieu.

Comment l'homme parvint-il à ce degré de conscience de l'âme ? Qu'arriva-t-il dans le processus de


l'évolution humaine, soit physiquement, soit spirituellement, ou les deux réunis, qui amena brusquement ou
lentement l'homme à devenir spirituellement l'image de Dieu ? C'est une question profonde et elle n'est pas
seulement philosophique. La réponse est celle-ci : lorsque l'homme commença à écouter la petite voix
intérieure et permit à l'âme de parler et de se révéler, il découvrit Dieu. Ce n'est pas dans son esprit objectif
qu'il fit une telle découverte car son cerveau et sa matière primitive de penser ne lui donnaient aucune
compréhension définie d'une divinité intérieure et il ne sut jamais qu'une voix intérieure révélait le fait qu'il y
avait un Dieu, mais il conçut une idée, qu'il y avait un Dieu, un être au pouvoir supérieur et que cet être
supérieur le gouvernait, le dirigeait et qu'il était donc le plus puissant et le plus majestueux. En méditant sur

Troisième cercle communication n° 4 10


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

la possibilité de cette révélation il commença à craindre ce Dieu inconnu et invisible. II accorda à Dieu des
attributs, des fonctions et des conditions qu'il ressentait quand la voix intérieure murmurait sa réalisation d'un
grand créateur, d'un directeur suprême. C'est là que l'homme fut créé à l'image spirituelle de Dieu, car
l'homme devint immédiatement, mentalement et en son âme, la personnification de Dieu.

La propre essence spirituelle de Dieu était déjà dans le corps de l'homme, mais ce n'est qu'en
comprenant, en sentant et en réalisant l'existence d'un Dieu que l'homme Le créa dans le monde de ses
réalités. N'oubliez pas ce point. L'essence de Dieu était dans l'univers, partout, un Dieu incréé, comme les
vieilles Bibles et les anciens manuscrits le disent, mais quand la conscience de l'âme humaine se développa à
un point où elle établit en l'homme une compréhension de l'essence divine, celui-ci ajouta à l'essence le
concept d'un esprit suprême, des attributs suprêmes et un idéal de perfection, un très haut but à atteindre: ce
fut la création de Dieu dans le monde des réalités.

A partir de ce moment, l'homme et Dieu furent en harmonie. L'essence de Dieu était la vie de
l'organisme physique de l'homme, la conscience de Dieu était dans la conscience de l'homme. L'homme
devint une âme vivante et consciente au lieu d'un corps vivant avec une âme inconsciente. Cependant, aussi
important que fût ceci dans le cours de l'évolution humaine, ce n'était qu'un seul pas dans cette évolution !
L'homme ne connaissait pas encore Dieu comme il le devait, car il ne connaissait pas l'entière étendue de son
être intérieur. L'homme n'avait pas encore donné un domaine à Dieu, car l'homme ne comprenait pas encore
les activités de Dieu et il ne connaissait pas l'univers et la relation de l'homme à cet univers. A mesure que
les siècles s'écoulaient et que l'homme écoutait la conscience de Dieu, il modifia sa pensée et sa vie terrestre.
Chaque événement, dans son existence, révélait vivement à l'homme son incapacité à résoudre les problèmes
de la vie sans l'aide de l'esprit, de la pensée, du pouvoir invisible et de l'intelligence au-dedans de lui-même.
Cette confiance en une intelligence invisible amena l'homme à attribuer au Dieu qu'il créait des attributs
toujours plus merveilleux et l'homme développa ainsi sa conception de Dieu. II continua à développer l'idée
qu'il avait de Dieu et son âme personnalité évoluait aussi.

Quelques hommes plus prêts à entendre la voix intérieure et qui passaient plus de temps à la
contemplation de Dieu et à écouter les murmures venus de l'âme, trouvèrent la Lumière. II y eut de tels
hommes, des avatars, à toutes les époques. Ils firent davantage de découvertes sur Dieu et ils allèrent les
enseigner aux autres; et l'homme en vint finalement à savoir que quelque partie de Dieu était en lui, que
l'essence, l'amour, l'esprit de Dieu étaient en son corps. C'est ainsi que l'homme Jésus était divinement fils de
Dieu, car il honora Dieu, créa pour les hommes une plus parfaite réalité de Dieu et donna à leur
compréhension le Dieu qu'ils recherchaient.

Comme il l'a été exposé, grâce à tout ceci, l'âme-personnalité de l'homme, c'est à-dire sa conscience,
en lui, évoluait. Les plus hautes pensées qu'il pouvait avoir, l'homme les attribuait à Dieu, car elles
semblaient trop belles, trop merveilleuses pour être dues à l'homme qui était faible et qui succombait à la
tentation et au péché. En ajoutant aux attributs de Dieu, l'homme ajoutait à la perfection de son expression
spirituelle, l'âme-personnalité. Plus il accordait d'attributs à Dieu, plus il recueillait de preuves de l'évolution
de son âme personnalité.

II doit maintenant paraître évident à nos Frères et à nos Soeurs, qu'il y a une vaste possibilité pour
l'âme-personnalité, car elle est l'évolution de la conception que l'homme a de Dieu. Vous êtes informés par
maints passages de la Bible que Dieu n'est pas encore venu, et ceci est vrai. Le Dieu que nous comprenons et
dont nous avons conscience aujourd'hui, ne sera pas le Dieu de l'année prochaine, car Dieu évolue à mesure
qu'évolue la conscience de l'homme. Cette évolution se poursuivra jusqu'à ce que l'homme devienne
pleinement conscient de la conscience de Dieu et alors la dualité de conscience se résoudra dans l'unité avec
Dieu. Tel est le troisième point de la trinité des Lumières : L'unité avec Dieu dont Jésus a dit une fois

« Mon Père et moi sommes Un ».

Troisième cercle communication n° 4 11


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NOURRITURES DE L'ÂME

Le fait que nous puissions, en fin de compte, parvenir à une réalisation de l'essence Divine et devenir
par-là une image spirituelle de Dieu n'a pas expliqué pourquoi il doit y avoir une évolution pour atteindre ce
but.

On peut distinguer deux moyens par lesquels vous êtes à même d'apprécier un attribut ou un
privilège. Le premier est négatif. II consiste à nier brusquement et à rejeter ce qui vous a été accordé et que
vous aviez accepté. Si ceci a été un important facteur pour votre bien-être et a contribué à votre bonheur,
aussitôt que vous l'avez éloigné et que ses effets diminuent graduellement, vous apprenez d'une manière
correspondante toute la valeur passée que ceci avait pour vous. Le second moyen est positif : il consiste à
acquérir brusquement ou graduellement quelque chose que vous n'aviez pas auparavant et à prendre
conscience qu'elle apporte une nouvelle munificence et un nouveau plaisir à votre vie

II a semblé bon à la sagesse cosmique d'appliquer le moyen positif pour vous amener à apprécier la
divine essence, l'âme en vous. Ceci ne signifie pas que l'essence de l'âme est implantée en vous
graduellement et en petites quantités, mais plutôt qu'il est permis à la conscience que vous en avez d'évoluer
graduellement et d'agir en accord avec ce que vous réalisez. Votre réponse, c'est à dire votre réaction à la
conscience que vous avez de l'âme devient votre âme-personnalité.

II est tout à fait possible qu'une réalisation soudaine et complète de votre âme puisse vous aveugler
de la même façon que, lorsque physiquement venant de l'obscurité et entrant en un lieu brillamment éclairé,
votre vue est paralysée, ce qui vous déconcerte. Ceci montre à nouveau toute la sagesse dont a fait preuve le
cosmique en contraignant la conscience de l'âme à évoluer. N'oubliez pas que c'est une loi cosmique qui veut
que l'homme parvienne à Dieu; il n'y aurait autrement aucune nécessité pour l'esprit de Dieu en tant qu'âme,
à se répandre dans ce qui est connu comme la matière. Quand l'esprit de Dieu se répand dans la matière et
devient l'âme du corps humain, Dieu prend conscience de lui-même. La conscience que Dieu a de lui-même
se trouve donc dans la conscience qu'a l'homme de sa propre âme.
Ainsi aujourd'hui vous qui êtes un peu plus avancés que ceux qui n'ont pas encore atteint le point de
conscience avec Dieu, vous devez faire quelques nouveaux pas en avant dans l'évolution de votre âme-
personnalité. Quelle doit être cette marche en avant ?

Votre esprit objectif et votre compréhension ont évolué à un point où vous êtes donc en accord avec
l'esprit subjectif de votre âme et où vous le comprenez. Vous ne vous opposez plus à votre moi intérieur.
Ceci a été expliqué plusieurs fois de différentes façons. Votre esprit physique continuera à évoluer en chacun
de vous par la poursuite des expériences, des lois et des principes qui vous ont été transmis. Cependant,
maintenant, vous devez faire progresser plus rapidement votre conscience de l'âme, car à mesure qu'elle
progressera, vous vous spiritualiserez vous-mêmes, par le développement de la personnalité de l'âme,
l'expression de l'âme à travers vous. Ceci vous conduit immédiatement à un sujet intéressant.

L'esprit humain peut grandement influencer et grandement aider par des leçons et il peut trouver un
profond intérêt aux rituels et aux cérémonies tels que vous les avez rencontrés depuis votre adhésion à notre
Cénacle, mais vous comprenez maintenant que le but réel des cérémonies et des rituels symboliques des
divers cercles est de donner à l'homme intérieur la seule réalité et le seul monde d'expression qu'il connaisse:
le monde de la sensation. Ainsi, tous les rituels et toutes les cérémonies de réception ou d'initiation ont eu
pour but de permettre à l'homme intérieur, à l'âme de l'homme, au Dieu intérieur, de vivre, de respirer, de
s'exprimer et de se plonger dans le monde des réalités symboliques, des images, des impressions qui ne sont
pas perçues par l'esprit objectif, des messages intuitifs apportés à l'âme intérieure grâce à l'encens, les
lumières, les sons, les mouvements, les périodes d'attente; de concentration, etc. Ainsi, l'âme a t-elle été
nourrie de la compréhension qui constitue sa conscience.

Troisième cercle communication n° 4 12


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

C'est pourquoi, lorsque le membre sincère accomplit une initiation, il a l'impression d'avoir déjà,
quelque part et à quelque moment, connu cette cérémonie et ces mêmes symboles. Ceci arrive quand l'âme,
la conscience Divine, reconnaît les éléments de paix, d'amour, d'harmonie, de loi, d'ordre, de méthode, de
symboles qu'elle a toujours éprouvés et qu'elle a toujours utilisés dans son travail créatif. L'âme se réjouit en
de telles cérémonies et la Conscience de Dieu évolue en vivant dans un tel monde de réalités symboliques.
En conséquence vous ajouterez à votre âme-personnalité en procurant à l'âme toutes les réalités sur lesquelles
elle bâtit sa conscience.

Dans notre prochaine communication vous commencerez donc un cycle qui consistera à revoir toutes
les cérémonies que l'âme, le Dieu intérieur, a connues et dont elle s'est réjouie au cours des siècles passés.
Jamais auparavant un cycle d'évolution aussi merveilleux et aussi étrange n'a été offert aux adeptes et vous
verrez qu'il rapproche plus intensément le Dieu intérieur du moi extérieur. Vous percevrez ainsi le mystère
de la parole perdue, du mot MATHREM, qui signifie MÈRE - PERE - ÂME - ESPRIT - HOMME, le
tout uni en un seul mot qui contient l'essence et la conscience de Dieu.

Troisième cercle communication n° 4 13


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TABLE DES MATIERES

SALUTEM PUNCTIS TRIANGULI !.................................................................................................... 1


LE SECRET DE LA CONFIANCE........................................................................................................ 2
LA LOI D'AMOUR................................................................................................................................. 4
LE PRINCIPE SECRET.......................................................................................................................... 5
L'ASSOCIATION IDÉALE.................................................................................................................... 6
UN HOMME A L'IMAGE DE DIEU. UN DIEU A L'IMAGE DE L'HOMME .................................... 9
NOURRITURES DE L'ÂME................................................................................................................ 12
TABLE DES MATIERES..................................................................................................................... 14

© CE/YG//03/02

Troisième cercle communication n° 4 14


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TROISIEME CERCLE

COMMUNICATION N° 5

Cénacle de la Rose+Croix

S.E.T.I. Cénacle de la Rose+Croix BP 374 87010 LIMOGES Cedex 1 France


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

« II y a parmi nous un grand nombre de faux prophètes et le seul moyen de les découvrir est
l'amour. II est la pierre de touche, comme le feu l'est pour l'or. II y a encore d'autres catégories : les
mangeurs de livres qui prétendent obtenir l'initiation par la lecture d'une masse de livres anciens et
récents. Je ne peux pas dire que la connaissance ne peut être accrue en lisant de bons livres, mais je
prétends que l'évolution spirituelle ne peut être acquise par la seule lecture. Nombreux sont les occultistes
qui se glorifient de leurs vastes bibliothèques et de la sagesse qu'ils en ont retirée, mais ils n'osent jamais
toucher les cordes de l'instrument le plus parfait qui leur ait été donné par le Créateur, pour pouvoir en
tirer les plus sublimes symphonies et la véritable musique des sphères pythagoriciennes.

Le corps humain est cet instrument et l'âme de l'homme en est le musicien, à la fois compositeur
et créateur de l'instrument.

II est ridicule pour l'homme qui n'a jamais fait le premier pas sur le sentier de juger les résultats
obtenus, grâce à une réelle expérience, par des adeptes ayant sacrifié la moitié de leur vie à ce but, tels
Jacob Boehme, Pordage, Jane Leade, Gichtel, Eckartshausen, Kerning et un grand nombre d'autres qui
ont suivi la même voie que celle empruntée autrefois et de nos jours par les membres de la plus sublime
fraternité de la Terre, celle que forment les rosicruciens, et connue sous le nom de Fraternité Rose+Croix.

La voie mystique est le désir d'atteindre Dieu et de percevoir l'esprit de Dieu à la fois dans
l'univers et à l'intérieur de soi-même. En même temps, elle est le désir de pénétrer le mystère de l'âme
humaine pour s'élever jusqu'aux divins sommets. Elle est le désir de se racheter, de se délivrer de la
matière et d'atteindre Jésus-Christ (La conscience Christique) qui demeure à l'intérieur de notre Moi ».

Karel Weinfurter, Le plus haut but de l'homme.

Troisième cercle communication n° 5 1


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PRIVILÈGES DES PROPHÈTES VOILÉS

Peut-être certains d'entre vous ont-ils déjà noté, que s'ils avaient sérieusement prédit quelque
événement concernant les petites questions de la vie journalière, aussi bien les nôtres que celles des autres,
cet événement se produisait exactement comme ils l'avaient prédit.

Vous serez surpris d'apprendre que, dans la plupart des cas, vous avez été responsable de
l'accomplissement de la prédiction. En d'autres termes, vous serez surpris d'apprendre que dans la plupart des
cas, vous avez non seulement fait la prédiction, mais aussi que vous l'avez amenée à se réaliser et que rien ne
serait arrivé si vous n'aviez pas d'abord conçu la prédiction, si ensuite vous ne l'aviez pas énoncée, et si vous
ne l'aviez pas ainsi réalisée, ou tout au moins mis les lois en action pour qu'elle se réalise. En réalité toutes
les prédictions ne s'accomplissent pas de cette manière. Quelquefois votre prédiction est le résultat d'une
prescience, en d'autres cas, il en est autrement.

C'est pourquoi vous ne pouvez pas toujours avoir la certitude quand vous prédisez sincèrement un
événement et que vous énoncez cette prédiction s'il s'agit de l'annonce d'une chose déjà décrétée ou si au
contraire c'est en énonçant cette chose que vous ordonnez et décrétez sa réalisation, qui, autrement, n'aurait
pas lieu.

Chacun de vous a-t-il le pouvoir de faire ceci ? Pas du tout, pas plus que le fait d'avoir ce pouvoir
maintenant indique que vous l'ayez toujours eu. II vous est venu seulement avec le développement,
l'avancement et l'harmonie cosmique que vous avez atteints dans vos expériences mystiques. Lorsque vous
êtes parvenus aux présents sujets d'étude à travers les communications, vous êtes devenus de facto ce que les
rosicruciens désignent comme un « prophète voilé » et vous jouirez des privilèges attachés à cet état aussi
longtemps que vous étudierez et mettrez à l'épreuve les fondements de la philosophie rosicrucienne.

Ce terme de « prophète voilé » est fondé sur le symbolisme traditionnel de ce qui constituait
l'initiation au neuvième Degré de l'Ancien et Mystique Ordre Rosae+Crucis, et viendra le moment où vous
pourrez la recevoir pour le plus grand plaisir de votre âme. Dans le même esprit, quand les enseignements
rosicruciens de ce degré n'étaient délivrés que de façon orale, au coeur du temple des loges, le Maître qui
donnait lecture de l'entretien au membres assemblés étaient généralement soustrait à leur regard, à l'aide d'un
écran interposé entre lui et eux, conformément au symbolisme traditionnel des « prophètes voilé ».

Comme « prophète voilé » vous devrez vous-même conduire un rituel spécial pour l'ouverture et la
clôture de chaque période d'étude de la présente communication, rituel qui nécessitera quelques simples
préparatifs, et qui gagnera à être conduit dans le sanctum que dans la deuxième communication de ce
troisième cercle nous vous avions conseillé d'aménager en quelqu'endroit de votre demeure.

Vous placerez une unique bougie sur votre autel devant laquelle vous pourrez placer la
reproduction de la rose-croix hermétique que nous vous joignons en fin de communication.

Allumez la bougie et brûlez de l'encens.

Votre sanctum devra être aussi sombre que possible. L'éclairage ne devrait être fourni que par la
seule bougie sur l'autel et à défaut par une petite lampe de lecture additionnelle. Cette lampe devra être
ajustée de telle manière qu'elle projette une lumière suffisante sans pour autant être trop vive.

Si votre période d'étude doit nécessairement avoir lieu pendant la journée, efforcez vous d'exclure
toute la clarté possible, en fermant les volets, par exemple, mais en maintenant la pièce suffisamment aérée
pour que vous vous sentiez parfaitement à l'aise. Souvenez-vous que la valeur des enseignements de cette
communication ne réside pas seulement dans sa simple étude mais aussi dans la création d'une ambiance

2
Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

favorable à un éveil et à une stimulation de la conscience de l'âme. C'est par ce moyen que la personnalité,
l'expression de l'âme, doit évoluer davantage.

Vous vous avancerez jusqu'à un endroit situé directement devant « l'autel » de votre sanctum. Vous
tenant debout, vous ferez le signe de croix, de la manière qu'il vous est indiqué ci-après, puis, vous direz de
mémoire ou lirez à voix basse ce qui suit

« Bien-aimé de mon Coeur, je me prépare maintenant, sous la protection du voile de l'obscurité, à


communier avec ceux qui, comme moi, sont prophètes voilés. Que mes pensées et mes actes rendent
témoignage de nos obligations sacrées et de nos traditions séculaires ».

Vous éteindrez ensuite la bougie à l'aide d'un moucheur ou avec vos doigts préalablement humectés
de salive. Ne soufflez en aucun cas sur la flamme de la bougie.

Vous reculerez jusqu'à votre chaise et vous vous assoirez. Après vous être détendu, vous fermerez
les yeux et méditerez deux minutes sur l'importance du travail auquel vous participez actuellement dans le
présent cercle de réflexion, vous mettant à l'unisson du cosmique et des autres prophètes voilés. Après ces
deux minutes de méditation, vous vous lèverez, avancerez jusqu'à votre autel et à nouveau, allumerez
l'unique bougie. Enfin, vous vous rassoirez et commencerez l'étude des enseignements de la présente
communication.

Pour clore votre période d'étude, vous vous lèverez, avancerez jusqu'à l'autel de votre sanctum. Lui
faisant face, vous direz de mémoire ou lirez à voix basse ce qui suit :

« Comme Prophète voilé, je clos cette convocation Sacrée en invoquant la bénédiction du signe de
la croix et la protection du voile de l'obscurité ».

Vous ferez alors le signe de croix rosicrucien puis éteindrez la flamme de la bougie comme il vous
l'a été indiqué précédemment, avant de quitter votre sanctum.

Comment tracer le signe de croix rosicrucien.

3
Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

UNE HISTOIRE DE L'AME

Le but de cette communication est de retracer l'évolution de l'âme-personnalité de l'homme depuis


son cycle primitif jusqu'aux temps présents. Pour vos périodes d'étude, vous vous assemblerez donc dans une
douce lumière, de manière à pouvoir être conscients du fait que le voile de l'obscurité vous enveloppe et à ne
pas être autant conscients de votre existence présente.
Pendant la lecture de chaque chapitre, vous devrez vous efforcez de vous fondre dans les images du
passé. Vous pourrez même contribuer à cela en fermant occasionnellement les yeux au cours de cette
convocation et en permettant à votre moi psychique, à votre esprit subjectif, à votre âme, de se plonger dans
les délices d'expériences passées, expériences que chacun de vous a très certainement traversées.

Comme il l'était exposé dans la cérémonie d'initiation évoquée plus haut, vous devrez éveiller et
vivifier la conscience de l'âme, en amenant sur le plan de la conscience, les expériences que l'âme-
personnalité a traversées dans les premiers stades de son évolution. Vous savez déjà, par les communications
que vous avez précédemment étudiées et par les articles de vulgarisation scientifique que vous avez pu lire,
comment le corps humain a évolué d'une forme primitive pour atteindre sa puissance et à sa perfection
présente. Cependant l'évolution de l'âme-personnalité ne vous a pas été complètement présentée du point de
vue mystique et vous n'avez entrepris jusqu'ici aucune des merveilleuses expériences qui contribueront à la
faire évoluer vers un degré plus haut de perfection.

Tel sera, en effet, l'un des buts du travail du véritable prophète voilé. Chacun de vous doit
commencer, maintenant, à perfectionner sa propre âme-personnalité dans ce cycle de son évolution et la
diriger sur la phase suivante. Ainsi vous vous préparerez à un plus grand travail, ici, dans cette incarnation, et
à un plus grand travail encore dans la prochaine, en atteignant un plus haut degré d'évolution, de
compréhension et d'harmonie avec les forces et les intelligences étranges qui agissent maintenant du plan
cosmique sur le nôtre. A tous les âges, en tout temps, et en tous pays, il y a eu des prophète voilés, de ces
hommes et de ces femmes appelés avatars, dont les âme-personnalités évoluèrent au-delà du cycle
d'existence et qui, prévoyant la grande lumière de l'âge ou du cycle à venir, la révélèrent au monde. Telle
sera votre mission dans cette vie et dans la prochaine.

Cependant, comme il l'a déjà été exposé, afin que l'âme puisse trouver sa propre inspiration, son
propre ravissement et sa propre expression, vous devez éveiller et rappeler dans l'esprit de l'âme les
expériences de l'évolution passée de sa personnalité. Cette méthode peut vous sembler étrange et mystique,
son efficacité et peut-être sa faisabilité, peuvent vous paraître contestable ou au-delà de vos forces, mais le
temps seul établira le fait et vous en viendrez à réaliser que vous êtes vraiment occupé à éveiller la
conscience de l'âme et à faire évoluer son expression, l'âme-personnalité.

Ainsi aujourd'hui, enveloppé de l'obscurité comme votre visage est recouvert du voile du prophète,
vous devez faire le premier pas dans l'histoire de l'évolution de votre âme-personnalité. Vous devez révéler à
votre compréhension intérieure qu'elle fut la première leçon apprise par l'âme-personnalité quand elle
commença le cours de son évolution ; et à mesure que vous apprendrez les expériences qu'elle traversa chez
l'homme primitif, vous devrez laisser votre esprit intérieur vous visualiser, vous voir vous-même, passant par
ces expériences ; écoutez-donc attentivement cette histoire et les révélations qu'elle vous apporte.

L'une des dernières communications expliquait comment l'homme en vint à être une image crée à la
ressemblance de Dieu. Quand l'homme devint pour la première fois conscient du fait qu'il avait en lui et
autour de lui quelque chose d'immatériel, il réalisa l'existence de Dieu et cette impression de conscience
divine en fit immédiatement un être créé à l'image de Dieu, car il eut alors conscience de Dieu en lui ; de là,
l'homme atteignit par une évolution purement mentale et physique, un état où son intellect et sa conscience
conçurent le divin autour de lui et en lui, et à ce point, l'homme d'animal qu'il était, devint l'homme avec une
conscience créée à l'image de Dieu. A ce moment, le Dieu à l'intérieur de l'homme était né, et l'homme
devint une âme vivante. Physiquement, il était formé de la poussière de la terre, mais spirituellement, il était

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Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

fait de la conscience de Dieu. L'homme, à partir de cet instant, cessa d'évoluer primitivement comme un
animal et poursuivit son évolution comme âme vivante et consciente. Telle est la première phase de cette
évolution de l'âme-personnalité qui va vous être maintenant retracée.

Ainsi, à l'aube de l'évolution de l'homme, trouvez-vous un lieu allégorique appelé Eden - Le jardin
d'Eden - En un sens, vous devez comprendre que ce jardin est un lieu représentatif de tout ce que Dieu créa
et de tout ce qui précéda l'homme dans le cours de son évolution physique. L'homme se tenait là comme le
plus haut type de vie créée et évoluée. Autour de lui, étaient toutes les choses desquelles il provenait, plantes,
fleurs, animaux, terre, feu, eau, air, le soleil et la lune ; il s'agissait vraiment d'un jardin si vous donnez à ce
mot son sens réel. II était semblable à un musée, à un amphithéâtre. Eden est un mot hébreux signifiant
« délices » : un lieu agréable de divertissement, de rétrospection et d'introspection. Vous devez donc
considérer le « Jardin dEden » comme une condition, non comme un lieu, car partout où il s'est trouvé que
l'homme devint conscient de son moi profond et divin, vous devez regarder la terre autour de lui, les choses
vivantes, le monde de création matérielle comme un véritable jardin et un musée de délices. L'homme se
tenait là comme la perfection de ce jardin et, dit-on, il fallut créer pour le premier homme, une femme.

La forme la plus populaire de cette histoire, relayée par la Bible, raconte d'une manière allégorique
que la femme fut faite d'une partie de l'homme. Le mot ADAM, en hébreu, signifie « homme » et devrait être
traduit ainsi. Dans la plupart des anciennes traditions hébreuses, persannes et égyptiennes la femme fut faite
d'une partie de l'homme, non d'une côte ou de quelqu'autre partie de son corps physique, mais d'une partie de
son âme. En d'autres termes, si vous combinez les thèses de toutes les traditions anciennes et si vous les
considérez à la lumière de votre propre esprit et en tant que mystiques, vous constaterez que l'interprétation
rosicrucienne de la création de la femme est incontestablement correcte.

Elle dit que la conscience de l'homme avait au début un caractère de dualité. Elle n'était pas
nécessairement mâle et femelle, mais d'une polarité également positive et négative. Vous possédez de
nombreuses preuves que la forme primitive de vie animale sur cette terre est d'une nature sexuelle double, et
il y a aujourd'hui de nombreuses espèces d'animaux qui sont bisexuées. A des fins de reproduction et pour un
plus grand avancement de la civilisation, les travaux humains et les fonctions sexuelles de l'homme furent
divisées de sorte que l'homme puisse travailler dans le monde physique et construire le royaume matériel
sans que les soins à donner aux enfants, et l'éducation à inculquer à la jeunesse, soient négligés. C'est ainsi
que comme l'établissent les traditions anciennes, il apparut sage que l'homme ait une compagne, une associée
; et la femme fut faite des matériaux de la terre, comme le disent les vieux documents hébreux et en son
corps fut placée la polarité négative, passive, paisible de l'homme. La femme devint alors, sur le champ, la
partie complémentaire de l'homme, la moitié de lui-même, l'élément nécessaire à une vie paisible, bonne,
spirituelle et utile, sur le plan terrestre. II n'y a que raison logique et principe excellent en tout cela, du point
de vue biologique physiologique, cosmique et terrestre. Le mot hébreux pour la femme d'Adam, est
CHAWAH, qui désigne l'élément silencieux et passif de la nature. Ce mot est abrégé et transformé en Eve.
De là, l'homme positif devint ADAM et la nature passive, négative, féminine devint ÈVE et vous voyez
Adam et Eve, prototypes de toutes les générations futures, régner sur le jardin d'Eden et commencer à
évoluer en ce grand monde et à en devenir les Maîtres.

C'est pendant la vie d'Adam et Eve que l'âme-personnalité de l'humanité traversa la première phase
de son évolution. Ainsi, vous reverrez la grande leçon ou la série de leçons qu'apprit cette âme-personnalité
de l'homme dans sa première incarnation comme homme. Vous trouverez dans cette révision un souvenir
intérieur de ce que votre âme-personnalité a appris à quelque moment dans le passé.

Parmi toutes les créatures vivantes de ce jardin d'Eden, l'une d'entre-elles représentait plus
qu'aucune autre la nature et la vie matérielles du monde terrestre : c'était le serpent. Dans tous les anciens
documents, vous verrez le serpent employé comme symbole pour représenter les éléments terrestres, les
plaisirs, les attraits et les charmes du monde inférieur et de la matière grossière. Adam et Eve en vinrent ainsi
à regarder le serpent visqueux, hideux et perfide comme la personnification du monde de la matière,
représentant la sagesse du monde matériel.

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Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

La sagesse du serpent attirait l'admiration de la femme. Ceci est allégorique, naturellement, mais
signifie que la femme négative, passive, fut choisie par l'habile représentant du monde pour être tentée. Si
vous considérez l'histoire telle qu'elle est contée dans les bibles orthodoxes, vous la trouverez à ce moment
riche d'enseignements. Vous noterez que ce fut le serpent qui rappela à l'esprit et à la conscience de la femme
qu'il y avait un ordre interdisant de prendre du fruit de l'arbre de la connaissance. Cet exposé est symbolique
et aussi vrai qu'il l'était alors. Ce n'est pas l'arbre, c'est le fruit de l'arbre qui est dangereux, ce c'est pas la
connaissance, c'est son fruit qui est l'élément à considérer quand on prend pour soi-même les choses
matérielles du monde. Quand elle tenta de raisonner avec le serpent, cet habile représentant du monde lui dit:
« Vous ne mourrez pas en mangeant ce fruit. Dieu sait que manger du fruit de la connaissance ouvrira vos
yeux et vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal ». C'était une chose tentante que cette offre
de sagesse terrestre et la même sorte d'offre est faite aujourd'hui encore à chaque àme-personnalité dans son
processus d'évolution: la sagesse de ce monde donnant le pouvoir terrestre. Notez maintenant ce qu'Eve
découvrit. Selon la tradition, elle goûta le fruit et, comme il l'est dit, allégoriquement, elle vit que « l'arbre
était bon à manger, qu'il était agréable à la vue et qu'il était précieux pour ouvrir l'intelligence ». Observez
en cela l'appel aux sens physiques. C'était une bonne nourriture qui en appelait au corps physique, lui
procurait la force et lui donnait la puissance. L'arbre en appelait aux yeux comme tableau, illusion, fantaisie
de bonté et de beauté, et il promettait la connaissance, la sagesse. N'avez-vous pas aujourd'hui à lutter contre
ces mêmes attraits ?

Donc Eve, représentant la moitié passive, tendre et innocente de l'humanité, fut tentée par les
choses agréables, par la force et le pouvoir que l'habile représentant du monde matériel lui désignait et elle
trouva un plaisir physique dans le fruit de l'Arbre de la connaissance terrestre. Elle en donna à Adam, son
mari, l'autre moitié de l'humanité. Ceci est symbolique et doit être expliqué.
Vous avez appris comment l'esprit négatif et objectif de l'homme transmet la pensée à l'esprit
positif subjectif, comment les impressions terrestres sont transférées à l'esprit intérieur. Ceci est symbolisé
par Eve, l'esprit négatif, objectif, terrestre, transmettant la connaissance matérielle et transférant ses
impressions à l'autre esprit, l'esprit qui ne savait rien de l'arbre de la connaissance terrestre. Voyez
maintenant quel fut le résultat. La toute première réalisation terrestre qui pénétra ces deux êtres fut celle de
leur condition matérielle, de leur Moi. Ils virent qu'ils étaient nus, nus non seulement de leurs corps, mais
aussi nus dans la conscience. Chacun d'eux s'aperçut que sa conscience et son corps matériels étaient sans
voile et dénudés. Le fait que leur Moi était mis à nu par la connaissance des choses de ce monde fit sur eux
une impression si profonde qu'ils éprouvèrent de la honte, de la timidité et de la peur. Tel est la véritable
chute de l'homme. C'est ici que son âme-personnalité commença son évolution. Par l'acte volontaire de
manger du fruit de la connaissance terrestre, il établit la première loi du Karma contre lui-même, une
condition karmique dont il avait à triompher et que peu seulement ont encore surmontée.

Vous voyez ainsi que la première phase d'évolution de l'âme-personnalité de l'homme est l'éveil en
lui de la conscience de sa chute, d'un état pur de connaissance spirituelle, à une soumission aux pouvoirs et
aux impressions terrestres. L'homme ne fut donc pas fait Maître du monde, Maître du jardin d'Eden, mais son
esclave. II fut fait pour souffrir et lutter, soumis aux conditions du monde au lieu d'être au-dessus d'elles
comme il l'était au commencement. Aussi longtemps que l'homme ne connut pas d'autre monde que le
monde des réalités, il demeura libre de toute souffrance physique, mais au moment où il goûta de l'arbre de la
connaissance terrestre, il connut les actualités (réalités du moment) grossières du monde, et dans la crainte, la
honte et la découverte de son erreur, il eut à souffrir de ce monde des actualité. L'homme substitua
volontairement ses sens terrestres au sens intérieur: il substitua les impressions et les plaisirs, les pouvoirs et
les attraits du monde matériel à ceux du monde spirituel et intérieur dans lequel il était né et créé. Son
problème depuis ce moment fut d'évoluer à partir de cette chute jusqu'au moment où les choses soient
renversées et où l'homme s'élèvera au-dessus du monde des actualités vers un monde de réalité. Comment
l'homme progressa-t-il au cours de cette évolution et comment il progresse encore, forme l'histoire des
nombreux degrés de son évolution.
A partir de ce jardin des actualités, l'homme commença à traverser sa première phase consciente de
réalités mêlées encore aux actualités grossières, et l'homme, dans cette phase d'éveil et de développement
graduels, évolua à la fois en sa pensée objective et en sa compréhension spirituelle.

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Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

Que vous acceptiez la théorie scientifique, - l'homme évoluant physiquement à travers toutes les
formes de vie animale, depuis la plus basse, jusqu'à son corps physique actuel -, ou que vous la refusiez le
fait demeure que, dans la première phase d'évolution de son âme-personnalité comme Image de Dieu,
l'homme primitif commença par mener une vie matérielle proche de celle des animaux les plus sauvages.
L'homme primitif, juste après l'éveil de la conscience personnelle chez l'être humain, vécut en un temps que
la science appelle l'âge Paléolithique. L'existence humaine était, à cette période, hautement significative pour
les mystiques.

Quel que soit l'angle sous lequel vous considériez l'existence de l'homme sur ce plan terrestre,
aujourd'hui, - à partir des faits biologiques les plus hardis, à partir des faits d'anatomie humaine, de la
physiologie, des fonctions mentales ou de la soumission involontaire à certains éléments et à certaines règles
- vous trouverez qu'elle est gouvernée par certains principes établis quand, comme animal de type primitif, il
était affecté par un milieu aquatique. Vous trouverez ceci caractérisé par le fait qu'à l'âge Paléolithique,
l'homme vivait presque exclusivement le long des rivières et autres cours d'eau. A cette époque, l'homme
vivait dans des cavernes, des grottes et dans des demeures cachées et protégées, proches de l'eau, tout comme
les animaux les plus sauvages auraient vécu et comme ils vivaient en fait quand l'homme n'était pas à
proximité.

L'homme vivait de baies, de racines, de poissons et de tout le petit gibier qu'il pouvait tuer avec des
coups. II ne faisait pas cuire sa nourriture, mais il la dévorait crue comme le font les bêtes sauvages. Il
n'enterrait pas ses morts. II n'avait aucune loi exceptée celle de sa propre sauvegarde. Sa principale
occupation était la fabrication d'instruments informes en pierre et en bois, destinés à tuer les animaux et à se
protéger lui-même. II craignait les animaux qu'il ne pouvait vaincre et il ne faisait aucune tentative pour les
apprivoiser. Lui et sa famille demeuraient très à l'écart d'autrui en qui il n'avait aucune confiance. Il ne
plantait rien et ne préparait rien dans la saison productive pour les mois futurs. Lorsque la nourriture était
rare dans une localité, il errait jusqu'à ce qu'il en trouve en abondance. II possédait peu de choses et ce qu'il
avait était de peu de valeur car il pouvait facilement le remplacer par son seul travail.

L'homme vivait sur le bord des rivières pour plusieurs raisons. D'abord, parce qu'il pouvait ainsi
voyager d'un point à un autre beaucoup plus en sécurité, en empruntant les berges, à une époque où il n'y
avait aucun chemin dans des forêts, des bois et des champs infestés d'animaux sauvages. En second lieu, il
pouvait se déplacer le long des fleuves sur des troncs d'arbres charriés par le courant, beaucoup plus
rapidement et sur un territoire de plus vaste étendue. En troisième lieu, ses lieux de retraite étaient plus sûrs
le long des rives des cours d'eau. Et enfin, il pouvait nager et se servir de l'eau qui devint une partie très
importante de sa nourriture, surtout à partir du moment où il prit une nourriture crue et beaucoup d'aliments
secs et salés.

Ce milieu aquatique dans lequel l'homme vécut pendant des milliers d'années, eut un effet sur sa
nature. C'était un milieu auquel il avait à s'adapter et les influences de cette adaptation furent lentement
établies et éliminées plus lentement encore. De plus, si le corps physique de l'homme évolua véritablement
depuis des espèces animales inférieures, le milieu aquatique était alors pour lui le plus naturel. En outre, on
sait que la vie cellulaire composant le corps physique a évolué à partir de la vie aquatique. De là, vous
pouvez parfaitement comprendre pourquoi, intérieurement et dans un sens intuitif, l'homme trouva l'eau
attirante et symbolique.

On ignore combien de temps exactement l'homme demeura dans ce milieu sauvage, avec trois
seulement des éléments principaux, - l'eau, la terre et l'air -, à son service. Cependant, assurément un grand
changement se produisit dans sa vie grâce à une découverte qui amena dans son existence une révolution et
une phase d'évolution plus grande qu'aucune autre depuis lors. Ce fut la découverte du feu, le dernier des
quatre principaux éléments à la disposition, au contrôle et au service de l'homme.

Dès le moment où l'homme découvrit le feu, il commença à évoluer d'un mode grossier de vie à un
état légèrement plus avancé appelé par la science « Âge Néolithique ». L'homme, au cours de cet âge,

7
Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

changea graduellement le lieu de sa résidence, où il vivait caché: des bandes de terre qui longent les rivières,
il s'éleva jusqu'aux hautes falaises et pour cette raison, on se référa parfois à cette période comme à l'âge de
l'homme des falaises. Là, le vent, l'air et finalement le feu devinrent les plus grands auxiliaires de sa vie,
tandis qu'il délaissait le sable et la terre, l'eau et les endroits peu élevés. Il ne se souciait plus de passer son
temps à lutter contre les bêtes mais, avec moins de risques à cet égard, il voulait maîtriser et combattre le
vents et les autres conditions de vie sur les hauts rochers presque complètement arides. II y passait son temps
à préparer soigneusement des armes de pierre qu'il travaillait et aiguisait, polissant des manches pour les
attacher. De plus en plus apte à se servir de pierres polies d'une manière intelligente, l'homme devint un
constructeur. Cette partie de son évolution est caractérisée par les pierres travaillées dont il utilisait la surface
égalisée et façonnée en cubes. C'est cette phase de l'évolution humaine qui est souvent symbolisée par le
cube de pierre partiellement poli.

Cet âge fut rapidement suivi par un autre au cours duquel l'emploi du métal fut rendu possible par
la découverte du feu et qui pour cela est souvent appelé « Âge de Bronze ». L'homme commença alors à
fabriquer des outils tranchants, cordeaux et autres inventions pour tuer les animaux et couper sa nourriture, et
un changement physique intervint en lui lorsqu'il commença à se servir du feu pour cuire certains aliments et
de couteaux pour couper et préparer sa nourriture. La civilisation humaine fit alors de rapides progrès. Avec
la hache, il put abattre des arbres et en utiliser de plus grands qu'auparavant et il put ainsi construire une
habitation plus sûre pour lui-même et pour sa famille, éliminant aussi de son esprit un peu de l'obscurité et de
l'invisible qui en faisait véritablement en esclave. Il fut dès lors possible à l'homme de vivre à l'intérieur
d'une caverne close ou de se construire une demeure faite de grosses pièces de bois, et il put ainsi renoncer à
toute surveillance la nuit et dormir dans une parfaite détente - privilège que n'ont pas les animaux qui doivent
toujours être sur leurs gardes et que l'homme, jusqu'à ce moment, avait ignoré. Grâce à la détente dans le
sommeil, grâce à la possibilité de méditer sans se préoccuper du bruit et du mouvement extérieur, l'homme
permit pour la première fois à son esprit et son âme d'exprimer la Paix et le Pouvoir. Aussi n'est-il pas
surprenant que vous notiez en même temps que la venue de l'âge du métal, un changement marqué dans le
développement mental de l'homme. Tous les vestiges et toutes les preuves incontestables qui viennent de
cette période, montrent que l'esprit et l'attitude mentale de l'homme subit, au cours de l'âge du métal, une
grande transformation, et que celle-ci est due au seul usage du métal qui lui permit de se libérer d'une attitude
de crainte et de vigilance, semblable à celle des animaux, qui, jusqu'ici, ne lui laissait jamais aucune détente.

Du fait que l'homme pouvait alors protéger sa demeure contre toute intrusion, il ne chercha plus à
vivre séparé d'autrui. Peu à peu, il construisit des cabanes faites de troncs d'arbres et des huttes de bois et il
les édifia plus près de celles d'autrui de sorte qu'on vit bientôt une forme primitive de village et de hameau se
développer.
Il dressa quelques animaux et les domestiqua. Maintenant qu'il pouvait façonner des instruments en
métal, il commença à travailler le sol. Mais plus important encore que l'établissement de demeures
permanentes et sûres, que la formation de groupes de maisons ou de petits villages, que le travail du soi et la
nécessité de protéger à la fois leur foyer et les terres qu'ils cultivaient, les hommes commencèrent à suivre
certaines tendances qui leur étaient inspirées et à formuler des lois et des règles définies au sujet de l'usage et
de l'abus de la propriété et des biens d'autrui. Une certaine forme de législation, un certain ordre, s'établirent
ainsi. C'est là que nous avons la véritable inception de la civilisation qui coïncide avec la disparition de la
crainte chez l'homme, l'éveil de la confiance en soi et la connaissance de la loi et de l'ordre. Ces choses ne
pouvaient affecter seulement l'existence physique et matérielle de l'homme, elles affectèrent tout autant la
conscience de son âme, l'évolution de sa personnalité, le moi intérieur.
Elles expliquèrent sa compréhension de certains principes fondamentaux, comme vous le verrez
plus tard. Cependant, comme il l'a été dit antérieurement, la découverte du feu eut le plus grand effet sur le
véritable développement culturel et mental de l'homme, sinon sur son développement et son progrès
physiques. Non seulement le feu eut un effet sur la vie active de l'homme mais il influença aussi sa vie
passive et paisible. Ce fut là, peut-être, l'effet le plus important. Le feu fut employé à donner la chaleur, aussi
bien qu'à préparer les métaux et les instruments en bois, et à faire cuire les aliments. L'homme put se
construire une demeure ou une hutte plus permanente, car le feu pouvait la réchauffer lorsque le temps était
froid et inclément. Le feu donnait aussi la lumière, permettant ainsi à l'homme de rester au dedans pendant de

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Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

longues heures et, en même temps, à employer les longues heures de la nuit d'une manière utile à la maison.
Pendant les heures nocturnes qui n'avaient de valeur que dans les foyers où il y avait la lumière et la chaleur,
l'esprit de l'homme avait la possibilité de fonctionner et de commencer à penser, méditer et étudier d'une
manière primitive.
Ainsi, l'âtre devint le premier sanctum de l'homme sur ce plan terrestre. Ceci ne fait aucun doute, il
n'y a aucune autre manière de l'exprimer. Le feu révolutionna le mode de vie de l'homme et sa plus grande
influence à cet égard, concerne la femme qui n'eut plus à se fatiguer avec l'homme dans des régions
sauvages, ni à travailler dans les champs. En raison des difficultés rencontrées pour allumer du feu, il était
nécessaire de veiller à ce qu'il ne s'éteigne jamais : la femme fut chargée de cette surveillance et elle devint la
gardienne du foyer. Son rôle fut de s'occuper du feu, de cuire les aliments, d'employer le feu à des fins
diverses pendant que l'homme chassait, travaillait dans les champs et à d'autres ouvrages.
L'importance du feu dans le foyer, le mystère de son origine, sa chaleur, sa lumière agréable et
l'atmosphère amicale presque sacrée qu'il instaurait, rendirent le feu sacré pour l'homme qui l'adorait presque
et qui, dans une des phases de son évolution, l'employa comme symbole d'adoration. De là, l'évolution
mentale de l'homme et sa compréhension spirituelle se développèrent à partir d'une admiration et d'un amour
sacré pour le feu, de la même manière que ses instincts physiques s'étaient accoutumés aux effets de l'eau.

Tout ceci constitue un cycle complet de l'évolution humaine, un cycle qui laissa une impression
indélébile sur l'homme à trois points de vue: du point de vue spirituel, du point de vue physique et du point
de vue social et politique. Ces impressions et ces influences élémentaires et fondamentales que ce cycle
exerça sur l'homme ne pouvaient pas être éliminées. Elles ne pouvaient être que lentement modifiées.
Aujourd'hui encore, il existe au plus profond de la conscience de l'homme, l'amour et l'admiration pour les
choses qui furent à un moment aussi saintes et sacrées pour son existence que la plupart des choses
d'aujourd'hui : l'instinct de conservation, la maîtrise des éléments et des dangers matériels, le désir de
construire et de posséder une habitation sûre, le goût du repos et de la méditation, la paix retirée de la chaleur
et de la lumière du feu, le soir venu, voilà autant d'éléments fondamentaux de l'évolution humaine aussi bien
physiquement que spirituellement. Tout comme l'homme s'adapta physiquement à ces conditions
élémentaires, tout comme chacune d'elles amena la nature à affecter le corps humain et le milieu dans lequel
vivait l'homme, de même elles affectèrent la conscience de l'âme.

Il est tout à fait compréhensible que les choses et les conditions qui touchent intimement à votre vie
reçoivent de votre part une considération particulière. La forme que prend cette considération dépend
entièrement de ses effets sur vous. S'il s'agit de quelque chose qui vous est réellement nuisible ou qui vous
semble l'être, vous adoptez une attitude de respect mêlée de terreur. Toute la férocité que vous pouvez lui
associer s'exprime dans votre conception. Si ce qu'un homme primitif craignait était intangible, telle une
force inconnue, son imagination le concevait souvent comme ayant la forme la plus grotesque. C'est pour
cette raison que les idoles et les images qui représentaient jadis les forces redoutables de la nature revêtaient
souvent une apparence aussi hideuse et que réciproquement, ce qui semblait être bienfaisant était dépeint
comme puissant mais aussi comme bienveillant.

Lorsqu'il était question des éléments de la nature, parmi les peuples primitifs, ils étaient souvent
représentés comme étant d'une humeur double, féroce d'une part, bienveillante de l'autre. Ceci est dû au fait
que l'homme primitif observa que le feu, par exemple, semblait parfois servir son bien-être, alors qu'à
d'autres moments, où il était hors de son contrôle, il apparaissait comme un grand dévastateur. L'esprit
primitif, de très bonne heure, et surtout pendant la période Néolithique, érigea en quelque sorte le feu en une
apothéose, c'est à dire qu'il fit un Dieu dû feu. Quoique cette conception du feu puisse paraître fruste à votre
point de vue avancé d'aujourd'hui, elle contribua grandement comme on le verra à l'évolution des principes
moraux, spirituels et mystiques qui font maintenant partie de la plupart des grandes religions du monde, y
compris la chrétienté.
Pendant le recul de l'épaisseur de glace du Pôle Nord, après la troisième période glaciaire il y a près
de 100 000 ans, l'humanité était physiquement plus ou moins semblable sur toute la surface du globe. Elle
n'avait pas encore connu cette dispersion et cette séparation qui en fin de compte, mènerait les différents
peuples. Du point de vue de l'anthropologie, l'homme de ce temps peut être considéré comme du type de

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Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

Néanderthal. La conscience de son âme était extrêmement élémentaire et la phase spirituelle de son évolution
ne faisait en réalité que commencer. Du point de vue physique, c'est à dire dans la mesure où les apparences
sont en jeu, il se montre n'avoir été rien de plus qu'un animal intelligent. II n'avait aucun ou que très peu de
ce raffinement de caractère et de ces marques de sens moral que l'on attribue aujourd'hui à l'âme-personnalité
évoluée.
En vertu des changements climatiques que la terre subissait, deux importantes divisions
commencèrent à se produire dans l'humanité. Un grand nombre de ces hommes primitifs émigrèrent vers les
vertes prairies qui bornent l'extrémité Nord de la Péninsule d'Arabie et l'extrémité Est de la Mer
Méditerranée. Cette bordure est souvent appelée par les historiens « le grand croissant fertile », en raison de
sa forme. C'est de cette branche de l'humanité que descendirent les divers peuples sémitiques et les
civilisations qui en découlent tels les Babyloniens, les Chaldéens et les ancêtres des Juifs.

Plus tard, l'autre division formée par le reste des hommes primitifs se dispersa à travers l'Europe et
l'Asie le long d'une ligne allant de l'Angleterre à travers les steppes de Russie jusqu'au Nord de l'Inde. Ces
peuples suivirent une ligne traversant les herbages du Nord, en d'autres termes les pâturages nordiques et ils
poussèrent leurs troupeaux devant eux de cette verte région à une autre.

Ces peuples, au début, ne devaient s'exprimer qu'en une seule langue commune. Vous pouvez, en
effet, retrouver une parenté entre certains mots appartenant à divers langages, à l'Anglais, au Latin, à
l'Allemand, au Grec, au Perse, par exemple. Peu à peu, les tribus de cette ligne du Nord, se séparèrent de plus
en plus. Les dialectes devinrent si différents qu'en fin de compte, ces peuples ne se comprirent plus et qu'ils
ne se souvinrent même plus qu'ils partageaient une origine commune.

Nombre de ces tribus nordiques vinrent s'établir dans une région située à l'Est de la Mer Caspienne.
C'était une contrée fertile et ces peuplades y prospérèrent. Ils domestiquèrent des moutons et autre bétail. Les
membres de l'une de ces tribus se donnèrent le nom d'aryens et domestiquèrent aussi pour la première fois le
cheval. Ils l'employaient pour chevaucher ou pour traîner des chariots à roues. Ils formaient un peuple
particulièrement intelligent et hautement imaginatif. Bien qu'ils n'aient pas su encore lire et écrire, la
conscience de l'âme était éveillée en eux à un point avancé. Ils considéraient la bonne conduite, une vie
droite et une manière juste d'agir, comme les principes fondamentaux de leur religion. Pour ce peuple, le feu
était le symbole de la force divine et par conséquent un élément important de leur religion primitive. C'était
la source inspiratrice d'une bonne conduite et de nobles actions. En un sens, ils révéraient le feu exactement
comme les chrétiens d'aujourd'hui révèrent la croix latine qui est aussi un symbole. Ces aryens développèrent
donc des rites et des cérémonies dans lesquels le feu jouait le rôle le plus éminent. Ils érigèrent de grands
autels sur lesquels une flamme perpétuelle était entretenue. Ils entretenaient des prêtres dont l'unique devoir
était de prendre soin du feu.

Encore plus tard, ces tribus qui s'étaient établies dans la région Est de la Mer Caspienne, se
divisèrent en deux groupes. La cause en est due, peut-être, aux conditions climatiques et à la température de
plus en plus froide. L'un de ces groupes se dirigea vers le sud-est, atteignant l'Inde par la région de Punjak.
Ils conservèrent le nom d'Aryens. L'autre groupe se dirigea vers le Sud-ouest descendant le long de la chaîne
de montagnes et du plateau qui lui est parallèle, à l'Est du fleuve appelé Tigre. II s'établit finalement dans la
région connue maintenant sous le nom de Perse ou d'Iran. Ce groupe se divisa encore en deux grandes tribus
: les Mèdes et les Perses qui appelèrent le pays « Iran », nom dérivé du mot « Aryen ». Vers l'an mille avant
Jésus-Christ, naquit sur la péninsule iranienne celui que nous connaissons aujourd'hui comme Zoroastre. II
devint évident à Zoroastre que son peuple avait grandement besoin d'une religion qui l'équiperait contre les
épreuves et les expériences de la vie. De ses observations personnelles, il déduisit que l'homme luttait
continuellement en lui-même et dans son milieu contre deux forces: l'une était le bien et l'autre le mal.
Zoroastre croyait que ce n'est que lorsque le bien domine que l'homme peut être assuré du bonheur.

Il entreprit donc de diviniser le bien. En d'autres termes, le principe du bien devint pour lui un Dieu
qu'il nomma « Ahura Mazda » ce qui signifie « le Maître de la Sagesse ». De plus, il emprunta le
symbolisme du feu aux vieilles coutumes religieuses qui étaient celles de son peuple alors qu'il résidait dans

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Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

la région de la Mer Caspienne. Le feu fut choisi alors pour symbole d'Ahura Mazda. Il représentait l'étincelle
divine en l'homme. II dépeignait spécialement la lumière de compréhension qui vient à ceux qui suivent le
bien. Le feu était donc le symbole terrestre du Divin.

D'autre part, la force du mal fut personnifiée par un être que Zoroastre nomma « Ahrima »». Ce
dernier était l'équivalent de Satan. En fait, la conception Hébreuse de Satan comme être des ténèbres et du
mal, fut empruntée à la religion de Zoroastre. Cette conception religieuse contraignit donc l'homme à choisir
comme règle à suivre dans sa vie entre la lumière et la bonté d'une part, et l'obscurité et le mal d'autre part.
Les actions commises par l'homme, le résultat de son choix devaient être jugés dans le monde à venir après
la mort. Cette conception religieuse hautement avancée se répandit dans toutes les tribus formées par les
Perses et les Mèdes, grâce à un effort considérable teinté parfois de découragement de la part de Zoroastre.
Dans les Temples des zoroastriens, il y avait toujours sur les autels ce feu perpétuel, symbole de la Lumière
et de la Bonté divine. Toute religion avancée continue de nos jours à allier en un sens symbolique la lumière
à la Divinité et à la Sagesse. Les bougies dont on se sert dans les églises chrétiennes ne sont qu'un autre
mode d'expression de ce symbolisme mystique du feu.

Considérez, par ailleurs, de quelle manière le feu influa sur la formation de nos propres rituels
mystiques et de nos cérémonies rosicruciennes.

Les anciens Grecs furent plus tard des descendants des peuples Indo-européens, c'est à dire des
tribus établies dans les herbages du Nord et desquelles les Aryens étaient issus. Les Grecs héritèrent par
conséquent de la plupart des coutumes de ces peuples. Dans l'ancienne Attique - la Grèce l'âtre était un lieu
vénéré parce qu'il contenait le feu. Pour les Grecs, Hestia était la Déesse du Feu Sacré. Dans leur mythologie,
c'était elle qui avait pour devoir de veiller sur lui. Dans chaque communauté de l'Attique, c'est à dire dans
l'hôtel de ville de chacune des cités, mêmes des plus petites, se trouvait un feu communal consacré à Hestia,
la Déesse du Feu Sacré. En fait, c'était là le principal ornement de cet édifice. Ce feu dans l'âtre était
perpétuel. Tous les nouveaux feux destinés à d'autres Temples et à d'autres demeures devaient être allumés
au Feu de la communauté.

La mythologie grecque déclare que la Déesse Hestia fit solennellement voeu de


chasteté. Par conséquent aucun mot profane ne pouvait être dit et aucune action profane ne
pouvait être accomplie devant le feu. C'était devant le feu que des rites solennels étaient
accomplis et les serments prononcés. Même de nos jours, dans certaines régions du monde
occidental, bien des cérémonies de mariage sont accomplies devant l'âtre où brûle le feu de la
maison. Pour ceux qui y participent, il ne s'agit naturellement que d'une coutume. Ils n'ont
plus connaissance de l'ancienne origine - dite païenne - de cette cérémonie. L'âtre était encore
un asile, c'est à dire un lieu de refuge pour ceux qui se trouvaient physiquement en danger. Si
quelqu'un s'élançait devant le feu, dans une attitude de supplication, l'immunité lui était
accordée aussi longtemps qu'il demeurait là. Autrement dit, personne n'osait lui faire de mal. Ceci signifie
qu'il s'était mis sous la protection de la divinité et de la Déesse, que les flammes du foyer symbolisaient.

La déesse romaine du Feu Sacré était appelée Vesta. Elle était une perpétuation de la déesse
grecque Hestia. Dans l'ancienne Rome, toute habitation avait un feu qui était connu sous le nom de « Foyer »
(Focus). II était ainsi appelé parce qu'il était véritablement le point focal de la vie familiale. Les repas étaient
servis sur de longues tables de réfectoire placées devant lui. Une petite quantité des aliments de chaque repas
était jetée dans le feu en signe d'oblation, c'est à dire d'offrande sacrée en appréciation des grâces reçues. Le
feu n'était pas adoré en lui-même. Il n'était que le symbole de la Lumière et de la Sagesse.

Dans le Forum romain, un grand temple fut érigé à la déesse Vesta. II ne contenait absolument rien
à l'exception d'un feu brûlant perpétuellement. A proximité se trouvait un grand édifice dans lequel résidaient
de chastes jeunes filles, d'excellente réputation, et issues de familles nobles, dont le devoir était de veiller à
ces feux symboliques pendant un nombre limité d'années. Elles demeuraient pendant cette période de temps
sous la tutelle et sous l'excellente protection de certaines femmes. Ils leur était enseigné des arts divers. Leur

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Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

vie, pendant les quelques années au cours desquelles elles servaient comme vestales ou colombes, était
consacrée à l'étude de la beauté dans la vie et à la manifestation du côté spirituel et créatif de leur nature.
Elles étaient isolées de toutes les actions et de toutes coutumes profanes du monde, tout le temps pendant
lequel elles servaient et cette pratique survit encore aujourd'hui, dans certains temples rosicruciens, où une
colombe exerce comme jadis ce rôle de gardienne de la flamme sacrée. Le feu, dans un temple rosicrucien;
représente la Lumière de la Compréhension que, tous, nous recherchons. La Colombe représente la lumière,
la Vie, l'Amour et la Conscience des rosicruciens assemblés dans le Temple.

II n'est certainement pas exagéré de dire que les méditations de l'homme au cours de ces heures
longues et solennelles de la nuit, à cette époque de pensée primitive et d'éveil de la compréhension, firent sur
son âme-personnalité, son esprit et son moi intérieur une impression qui durera éternellement. Nombreuses
ont dû être les questions qui s'élevèrent dans son esprit et auxquelles il ne pouvait répondre, ce qui
l'embarrassait et le troublait. II suffit de visiter aujourd'hui quelques unes des tribus dites primitives des Iles
de la Mer du Sud pour comprendre les conditions qui entouraient l'homme dans les stades primitifs de
civilisation. Vous verrez ces tribus primitives méditer sur le mystère du feu qui brûle et détruit ou transforme
la nature des choses, sur l'eau qui accomplit tant de miracles, sur l'air qui est invisible et cependant
quelquefois si puissant qu'il devient un grand ennemi pour les demeures de l'homme, alors qu'à d'autres
moments il est une bénédiction. La terre, le sol, les grains de sable, en apparence sans vie, et qui pourtant
donnent la vie à la végétation et apportent à l'homme sa nourriture, constituent véritablement un mystère
incompréhensible. Ils méditent sur tout ceci et se questionnent les uns les autres, comparant les faits qu'ils
ont découverts et cherchant à comprendre les mêmes éléments dont ils se servent chaque jour. Ainsi aux
stades primitifs de votre évolution, recherchiez-vous la connaissance. Vous vous questionniez les uns les
autres, vous méditiez, vous réfléchissiez et vous deveniez les élèves, non seulement des manifestations
propres à la nature, mais les élèves de celui qui, parmi vous, semblait avoir davantage de connaissance que
vous-même sur les choses qui vous embarrassaient et celui qui passait plus de temps à penser, possédait la
connaissance qui découle de l'intuition, de l'inspiration, de la direction cosmique, connaissance que vous
n'aviez pas. Les écrits les plus anciens, les signes sur les totems, les sculptures sur les antiques murailles
indiquent que très tôt, au cours de son évolution, l'homme chercha la connaissance auprès de ces quelques
esprits qui étaient plus illuminés que le reste de l'humanité et que l'on considérait alors comme des
instructeurs, comme des conseillers, comme des hommes saints et sages. C'est de cette manière que se forma
le premier système d'éducation humaine et parce qu'il en vint à adorer et à diviniser ces hommes sages,
l'homme établit bientôt les fondements d'une religion.

Maintenant, bien aimés prophètes voilés, vous ne devriez pas être surpris de constater qu'à mesure
de l'avancement de la civilisation, le désir de connaître ait grandi en l'homme en même temps que
grandissaient ses exigences. Il réclamait les moyens d'avancer, de s'élever au-dessus des obstacles vers le
bonheur et le pouvoir. II réclamait la solution à tous ses problèmes de manière à pouvoir instruire ses enfants
et à les aider à progresser sur le chemin du pouvoir et de la prospérité.

En de telles conditions, il est tout à fait naturel de voir l'homme systématiser sa connaissance et les
moyens de l'acquérir. Pour cela, vous voyez aussi dans les temps les plus primitifs, un lieu et une période
réservés à dispenser la connaissance à ceux qui la recherchaient. Ceci ouvrit la voie à quelques hommes et à
quelques femmes qui s'établirent dans toutes les communautés comme instructeurs et illuminés. Ces
instructeurs se réunirent bientôt pour discourir dans l'intérêt de leur évolution personnelle et ils décidèrent ce
qui devrait être expliqué et enseigné, ce qui devrait être discrètement dissimulé et ce qui devrait être
activement promulgué. Telle fut l'origine des anciennes écoles et des anciens temples de mystère.

II existe actuellement dans les ruines d'orient la preuve indiscutable qu'à l'époque de la civilisation
primitive l'homme ne trouva l'instruction et la nourriture mentales que dans les temples de mystères. Pour
des esprits qui s'éveillaient, toutes les lois de la nature apparaissaient comme de grands mystères. L'homme
ne se considérait pas comme ignorant des vérités de la nature, mais il considérait la nature comme
mystérieuse, voilant ses lois et cachant à la multitude ses grands secrets. Tout homme en mesure d'expliquer
ces secrets et ces mystères était donc marqué par le destin et mystiquement illuminé. Le lieu où une telle

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Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

instruction était dispensée, était secret et réservé à ceux qui étaient assez sages et assez avancés pour
comprendre les explications données, car, assurément, la nature dissimulait ses secrets dans le but de ne les
révéler qu'à quelques-uns et de maintenir le reste de l'humanité dans l'ignorance. C'était du moins le
raisonnement de l'homme primitif et on en retrouve quelque écho aujourd'hui encore dans le raisonnement de
beaucoup; cependant, pour l'esprit primitif, il en résultait l'édification de vastes lieux de réunions secrets et
mystérieux pour répandre la vérité parmi ceux qui pouvaient prouver leur parfaite dignité à connaître ses
secrets, alors que, de nos jours, vous voyez la plupart des grands édifices, consacrés à voiler les secrets de la
nature et à répandre l'erreur et le mensonge.

Vous en êtes maintenant venus à un point, dans l'histoire de votre évolution passée, où vous étiez
occupé à rechercher la connaissance d'une manière primitive et vous vous trouvez à l'époque des temples et
des mystères en Egypte, dans l'Atlantide et dans certaines parties des Indes. Vous étiez alors des chercheurs
comme vous l'êtes maintenant. Vous manifestiez une profonde appréciation du fait que les lois de la nature
pouvaient vous être révélées et que vous pouviez les comprendre. Vous aviez soif de lumière, de vie et
d'amour, de cet amour qui partagèrent vos épreuves et vos ennuis, vos craintes et vos joies. Vous aviez soif
de ces choses véritables qui unissent l'humanité en un grand royaume de progrès.

Il en résulta l'établissement, sous sa forme primitive, de la prêtrise. A l'époque où vous vous


réunîtes pour la première fois en vue d'un important travail consistant à apprendre, à raisonner et à agir, la
prêtrise était formée d'hommes et de femmes d'une grande sagesse, possédant une plus grande lumière, une
plus grande connaissance et une plus vive appréciation des lois de la nature et consacrant leur vie à enseigner
et à instruire. Ils devinrent puissants, grâce à la connaissance: les rois eux-mêmes et les chefs les plus
puissants se soumettaient à leur sagesse et à leur pouvoir. C'est pourquoi les prêtres réussirent à disposer de
temples, de sanctuaires et de grottes, édifiés en vue de leur travail, et placés sous la protection du roi ou du
chef de leur pays. Le roi considérait l'avancement de la connaissance comme une source de progrès et de
force pour son pays. Nombreuses sont les preuves qui indiquent clairement et sans doute possible que les
chefs des nations primitives ne craignaient pas de voir la connaissance se répandre parmi leurs sujets, mais
au contraire qu'ils l'encourageaient. Ce ne fut qu'au Moyen âge, ou juste avant l'âge des Ténèbres, que les
rois et les potentats cherchèrent à maintenir leurs sujets dans l'ignorance, croyant qu'ils accroîtraient ainsi
leur puissance et renforceraient leur position.

Ainsi les Temples de mystère s'édifièrent parce que chacun de vous, à cette époque lointaine, quand
vous étiez des chercheurs, désirait un lieu pour y étudier les vérités qui vous étaient révélées. Tous ceux qui
vivaient près de vous et dans votre milieu ne désiraient pas cette connaissance et peut-être la majorité ne se
souciait elle que peu d'avancer mentalement ou d'une autre manière. Quelques-uns n'auraient-ils pas encore
voulu profiter de la connaissance pour détruire la loi et l'ordre et parvenir à des fins égoïstes ? II y avait donc
un type d'esprit profane, indifférent, dangereux, égoïste et destructif à qui il n'était jamais permis d'entrer
dans les temples pour profiter du privilège des enseignements dispensés par les prêtres.

Le choix de ceux qui pouvaient prétendre recevoir les enseignements, était arrêté selon certaines
règles et comportait certaines épreuves. II est aisé de retrouver, grâce aux écrits qui sont parvenus jusqu'à
aujourd'hui, les méthodes par lesquelles les épreuves et les règles furent établies et progressèrent. Un homme
et une femme de cette époque, - vous peut-être -, jugèrent nécessaire de solliciter instamment leur admission
au temple de mystère. Vous pouviez n'avoir qu'une faible idée de leur existence réelle; vous pouviez ne
connaître personne appartenant au groupe d'étudiants de ces temples ; mais vous vous informiez vous
cherchiez, vous exprimiez le désir de connaître, de vous réaliser, d'avancer. Et un jour vous rencontrâtes
quelqu'un qui était au courant de votre quête. II l'écouta et finalement, il vous recommanda aux Prêtres.
C'était alors une pratique courante. Un comité composé de plusieurs responsables vous convoqua alors,
examina votre demande et vous questionna. Puis un jour, vous fûtes escorté jusqu'à l'étrange entrée du
temple dans lequel vous n'aviez jamais pénétré, parce que vous supposiez que ce temple était l'un des palais
privés du roi, à jamais fermé aux habitants du pays, comme c'était alors la coutume. Lorsque vous arrivâtes
près des grands piliers situés à l'entrée extérieure, vous fûtes étonné de voir autant de symbolisme, autant
d'éléments au-delà de votre connaissance. Vous posiez des questions et vous étiez impressionné. On vous

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Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

soumit aussi à un examen attentif. La prochaine communication vous permettra de repasser par cette même
expérience que vous connûtes il y a bien longtemps, mais auparavant, vous devez maintenant demeurer,
pendant un certain temps, dans diverses chambres, le long du Sentier, jusqu'à ce que chacun de vous trouve
en lui cette chambre et ce travail qui lui seront révélés comme la mission de sa vie.

LA CHAMBRE DE LA DECOUVERTE

Les échelons que vous avez gravis, au cours des mois qui viennent de s'écouler, vous ont préparé à
une meilleure compréhension de ce qui vous sera expliqué dans toutes les communications à venir, et, dès le
début, vous découvrirez que votre préparation particulière donne à chacun de vous une interprétation
nettement personnelle des faits et des lois présentés. Il doit précisément en être ainsi, car le temps est
maintenant proche où vous poursuivrez votre voyage le long du Sentier, d'une manière individuelle en un
sens et, dans l'autre, d'une manière collective. A mesure que vous avancerez, vous comprendrez ce que cela
signifie exactement.

La première chambre rencontrée le long du Sentier est la chambre très sacrée que nous pouvons
appeler « Chambre de la Méditation », bien qu'il lui ait été donné d'autres noms : Chambre du Silence,
Chambre de l'Isolement, de la Séparation ou de la Découverte, par exemple. « Découverte » est le terme le
plus proche de la vérité, car, par la méditation et la séparation, certaines découvertes seront faites. Cette
chambre fut, indubitablement, la première école à être connue des premiers mystiques qui trouvèrent le
Sentier. Tous, nous devons, à quelque degré et à certains moments, demeurer dans cette chambre, quel que
puisse être notre avancement sur le Sentier et quelle que puisse être, en définitive, notre mission dans la vie.

Les premiers mystiques découvrirent cette école, ou « Chambre », non par accident, mais par la
force de circonstances semblables à celles avec lesquelles vous avez à compter dans votre vie de chaque jour.
En effet, tous ceux qui, parmi vous, se consacrent avec sincérité à leurs études et à leur avancement, trouvent
utile et nécessaire de s'écarter, pour un temps, des choses matérielles et de s'arrêter dans cette chambre de
silence et de méditation.

Les mystiques qui faisaient de cette chambre une pratique régulière pour leur vie établirent bientôt
certains rites ou cérémonies auxquels ils s'attachèrent étroitement dans leur développement. Vous pourriez
considérer ces rites comme de simples pratiques, mais il est temps, pour vous, de les désigner et de les
reconnaître sous le nom plus approprié de rites.

C'est là le premier point où l'interprétation individuelle entre en jeu, car chacun de vous aura une
compréhension légèrement différente d'autrui concernant ces rites, leur nécessité, leur usage, leur application
et leurs bienfaits, et c'est à la mesure de votre compréhension à leur sujet et de l'usage que vous en ferez, que
vous en retirerez, individuellement, certains avantages.

Le mot rite vient d'un mot sanscrit qui signifie « marche, Voie », issu de la racine aryenne « ri »,
« couler ». C'est dans ce sens que nous l'employons, car les rites sont une aide dans la Voie, tant ils semblent
nous faire « couler » vers le résultat. Les rites modernes, inventés par l'homme dans le seul but d'instituer
une cérémonie, ne peuvent pas avoir le même résultat qu'un véritable rite. Aussi, aucune comparaison ne
devrait être tentée et vous devez tous vous souvenir que le mystique employait ces rites dans la solitude ou
en présence de rares privilégiés, de manière qu'aucune idée de pompe, de cérémonie superficielle et
d'ostentation ne puisse venir à l'esprit. Vous entrerez donc dans cette « chambre de méditation » pour y
demeurer quelques temps, puis vous passerez à une autre. Mais certains d'entre vous - pour ne pas dire tous
retourneront souvent à cette chambre, pendant quelques minutes, lorsqu'ils en éprouveront le besoin.

Le but de cette chambre est de vous séparer des contingences matérielles. Ici, précisément, un autre
point d'interprétation individuelle apparaît. Vous devez avoir, à cet égard, la compréhension correcte du

14
Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

mystique. II ne s'éloigne pas de la matière, avec l'idée de nier le monde, pas plus qu'il pense ainsi se rendre
supérieur au monde et ce qui en dépend. De telles tentatives ont été faites par certains ermites et fanatiques,
en raison de leur propre échec dans la vie mystique à la fois comme mystiques et comme « ouvriers du
vignoble. » La « séparation », au sens que le mystique donne à ce mot, désigne une scission temporaire entre
la pensée et l'action sans détachement de tous les autres êtres, en essence et en communion mentale, car il
sait que, dans la « chambre de méditation », il percevra avec plus d'intensité l'unité de tout ce qui existe et les
liens mentaux et spirituels qui l'unissent à l'esprit universel. Mais il se sépare des devoirs journaliers et des
questions liées au monde matériel pour un temps et en agissant de cette manière précise, il adopte l'attitude
du spectateur qui s'écarte de la présence des foules et, d'une position éloignée, examine le monde et ses
activités d'un point de vue plus large et avec une compréhension meilleure. Cette attitude est la véritable
façon d'entrer dans le silence et vous devrez donc l'adopter dans des exercices quotidiens.

On doit garder à l'esprit cette loi fondamentale du mysticisme, dite d'analogie, qui déclare que « ce
qui est en haut est comme ce qui est en bas ». On doit réaliser que toutes les planètes dans leurs courses sont
des éléments indépendants du monde planétaire, séparés dans leurs mouvements et qui agissent cependant en
harmonie avec la loi, et que l'homme remplit mieux sa mission dans la vie quand il se consacre à la tâche
précise qui lui est impartie sans devenir une exception aux règles et aux lois d'harmonie et de coopération.

Ensuite, il faut s'attacher à la centralisation du pouvoir, car tel est le but de la méditation et de la
séparation. Le mystique désire que le pouvoir soit centralisé en lui. Il désire être le point focal du pouvoir qui
descend en lui pour devenir, en retour, un centre qui irradie ce pouvoir, d'où s'écoule ce pouvoir. II accomplit
donc un rite pour établir une telle condition. II prend en considération une autre loi fondamentale d'après
laquelle le soleil est le centre du pouvoir universel et tout être, sur terre, le centre d'un pouvoir universel plus
petit. Les termes microcosme et macrocosme expriment cette idée. L'homme, par nature, l'homme par ses
possibilités, l'homme, par ses fonctions spirituelles et mentales, est un univers en miniature dès qu'il permet
volontairement à cette condition de s'établir consciemment en lui à défaut de quoi ce principe reste dormant.
Ainsi, le mystique se conçoit comme le centre d'un univers en miniature quand il commence à s'éloigner pour
entrer en méditation. Les anciens mystiques agissaient de cette manière et c'est de leurs coutumes à ce sujet,
que vous tirerez votre leçon dans cette première chambre.

Vous devez réaliser que les chambres dont nous parlons ne sont pas des salles matérielles, qu'elles
ne sont pas des lieux, mais des états. Dans certains des exercices qu'ont pu vous proposer de précédentes
communications, vous vous êtes aperçu qu'il était absolument nécessaire de vous retirer dans une pièce
isolée, pour être seul, à l'écart de tout bruit, de toute lumière et de tout contact avec autrui pour demeurer
dans le silence et ne plus voir votre environnement. Mais ceci ne doit pas être le cas maintenant. Certes, un
sanctum, une pièce, un lieu réservé à la méditation et à la pratique de toutes les lois mystiques constitue une
aide, mais cette pièce ne doit pas être considérée comme chambre de séparation et d'isolement, car, pour un
autre travail, vous pouvez avoir besoin d'utiliser cette pièce comme chambre de la Sainte Assemblée ou Salle
des Illuminés, c'est à dire virtuellement occupée par un certain nombre de personnes, bien qu'elles ne s'y
trouvent pas d'une manière physique. A d'autres moments, elle peut devenir un Tabernacle de Musique, un
Temple de lumière, et ainsi de suite... Vous n'aurez donc aucun lieu physique appelé « chambre de la
méditation », mais vous établirez une condition qui sera cette chambre.

LE RÔLE DE L'HYPOPHYSE

La présente communication, et celles à venir qui sont associées comme elle au travail des prophètes
voilés, poursuit certains objectifs tout à fait définis. Tout d'abord, elle prétend vous faire connaître de
nombreux points de connaissance très importants, toutefois sans rapport apparents, et des principes
mystiques. Ensuite, il vous faudra intégrer ces principes dans certaines fonctions par lesquelles vous pourrez
faire l'application de vos propres pouvoirs et forces cosmiques pour accomplir des actes tout à fait positifs.

15
Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

Lorsque vous poursuivez le premier objectif,


notamment l'étude de principes indépendants, il peut vous
paraître que vous êtes en train de sauter d'un sujet différent à un
autre. Finalement, cependant, vous arriverez à comprendre que
cela était nécessaire pour la réalisation de l'objectif final de ce
cercle. Par analogie, si vous n'êtes pas familier avec les
matériaux employés dans la construction d'un immeuble
moderne, vous pourriez être très surpris si vous vous tenez en
bordure du terrain où sera construit l'immeuble, lorsque les
matériaux seront livrés. Il y aura des sacs de ce qui vous
semblera être de la poudre blanche, puis des tas de longues poutres d'acier, des balles de substance couleur
d'argile, des bobines et des caisses d'autres matériaux que vous n'aurez peut-être jamais vus auparavant.
Actuellement, dans l'immeuble achevé, beaucoup de ces matériaux peuvent être cachés dans les murs ou les
fondations, invisibles à l'occupant ou au visiteur. Cependant toutes ces fournitures dépareillées, sans rapport
en apparence, sont unies, selon un plan déterminé, pour rendre possible l'apparence de l'immeuble attirante et
ordonnée. Par conséquent, avec cette communication, vous vous mettrez à étudier, pratiquer et expérimenter
ces principes différents qui, plus tard, rendront possible la grande réalisation mystique et pratique de ce degré
des prophètes voilés.
Vous allez d'abord revenir au fonctionnement et à l'usage de l'hypophyse. Dans les leçons des
cercles précédents, vous vous êtes déjà rapporté à cette glande et à sa fonction dans le corps humain.
L'hypophyse est divisée en deux lobes ou parties, tout à fait comme le cerveau et ces deux lobes sont reliés
au système nerveux exactement sous le cerveau. Ceci est un point tellement important que vous devez en
noter certains détails.

De ces deux lobes ou parties de la glande, l'une est une partie de la matière cervicale dont il est
formé, avec le même structure dans une forme beaucoup plus élevée ; pendant que l'autre lobe est une partie
de la cavité buccale (région de la bouche) dont il est formé. Ces deux faits sont tout à fait évidents d'après
l'étude de la croissance et du développement du corps humain avant la naissance. Après la naissance et dans
les premiers jours de l'enfance, l'hypophyse semble perdre son attache avec la cavité buccale et apparaît être
uniquement une partie du cerveau. L'extension minime du corps qui sert à le relier au cerveau est en réalité
une sorte de pédoncule dans lequel passe quelques vaisseaux sanguins et deux nerfs importants. L'un de
ceux-ci est en connexion avec le cerveau et le système nerveux vertébral, et l'autre avec le sympathique.
Vous pouvez donc comparer l'hypophyse à une petite lampe incandescente accrochée à deux fils, un négatif
et un positif, et chacun de ces fils fournissant de l'énergie aux deux parties du corps ou de la lampe. En fait,
les deux nerfs sont essentiellement en potentialité, négatif et positif - celui qui va au système nerveux
sympathique étant positif, et négatif, celui qui fait connexion avec le cerveau.
Toutefois, le corps lui-même est divisé dans un autre but que celui d'avoir simplement une
connexion avec les parties du système nerveux. La partie qui est formée des mêmes cellules et tissus que la
cavité buccale est affectée par votre respiration et vous est réceptive - ce qui est son véritable but. Vous allez
vous rapporter maintenant uniquement à l'un des lobes. Ce lobe est relié d'une telle façon avec le dispositif
de la circulation artérielle du système circulatoire et du coeur, qu'il en affecte la pression sanguine et sert de
frein de sécurité ; au même moment, votre respiration affecte ce lobe de la glande et le stimule.

Ces deux lobes ou parties de la glande hypophyse peuvent être comparés aux deux parties d'un
transformateur électrique par lequel l'énergie est transférée d'une partie à l'autre par induction, en une
expression plus ou moins intense. Car ceci est exactement ce qui arrive dans l'hypophyse. La partie qui est
affectée par la respiration reçoit l'énergie du Noüs, et la transfère à l'autre lobe avec une intensité plus élevée,
et cette énergie induite est fournie au système nerveux sympathique. Du fait qu'un lobe est relié avec le
cerveau, il fournit de l'énergie nerveuse au système nerveux vertébral, pendant que l'autre lobe le fournit au
système nerveux sympathique. Et dans un autre sens, l'hypophyse est un transformateur, car elle transfère des
impressions du système nerveux sympathique au système nerveux vertébral, et vice-versa. En d'autres mots,
l'hypophyse est le pivot par lequel le système psychique ou sympathique est relié avec le système vertébral
ou objectif.

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Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

LA CONSCIENCE COSMIQUE

II était souvent nécessaire aux mystiques d'autrefois d'entrer dans la « chambre de méditation »,
alors qu'ils se trouvaient en public et au milieu de la foule. A vous aussi, ceci pourra paraître nécessaire ;
vous apprendrez donc dans une prochaine communication à utiliser le rite qui permet d'établir cette condition
et vous l'emploierez même quand vous serez physiquement seul, elle vous permettra d'entrer en contact avec
un autre plan de conscience qui n'a pas fait, jusqu'ici, l'objet d'explications vraiment détaillées.

Ce plan de conscience a pourtant été très souvent mentionné dans les différentes communications
que vous avez pu étudier, et son nom ne vous est pas inconnu. Mais contacter ce plan sera une expérience
nouvelle pour vous et les principes qui entourent ses manifestations vous paraîtront, eux aussi, quelque peu
nouveaux.

Nous nous référons en fait au plan de la Conscience Cosmique. Chaque fois que vous aurez la
possibilité de le faire, ne manquez pas de vous reporter aux exposés et schémas de la deuxième
communication du deuxième cercle. Vous y trouverez un diagramme qui illustre la relation entre la
conscience cosmique et la conscience physique, d'une part, et entre l'esprit objectif et l'esprit subjectif,
d'autre part. L'étude de ce diagramme vous permet de noter que l'esprit objectif conduit, par l'intermédiaire
de la conscience physique, à l'esprit Divin indiqué par la lettre « J » et que l'esprit subjectif conduit, par
l'intermédiaire de la Conscience Cosmique, au même esprit Divin. A à ce point du triangle, nous trouvons
l'Immortalité et la Réincarnation. Parmi toutes les lettres des schémas proposés dans ce fascicule, il en est
une qui n'est pas expliquée : c'est la lettre « I ». Nous allons maintenant étudier cette lettre et sa véritable
signification.

Nos exposés passés ne se rapportaient qu'à deux plans, le matériel et l'immatériel, le physique et le
psychique, le matériel et le spirituel. Mais certains, plus attentifs sans doute, ont observé qu'un autre plan
semblait impliqué ou indiqué dans nos développements. II vous a été dit, par exemple, que, comme
l'explique Nodin dans son manuscrit étudié dans le cercle précédent, lorsqu'une manifestation que vous avez
dirigée se produit sur le plan psychique, elle est due au fait que vous vous êtes élevé à ce plan et que vous y
avez mené un certain degré du pouvoir et de l'esprit du plan objectif ; que, d'autre part, lorsqu'une
manifestation psychique se produit sur terre, sur le plan objectif, elle est occasionnée par la descente de
l'esprit et du pouvoir, du plan psychique jusqu'au plan objectif. Mais ceci n'a jeté aucune lumière sur cette
troisième catégorie de phénomènes que nous avons évité d'étudier ou que nous avons abordés d'une manière
extrêmement succincte: les manifestations sur le plan physique qui ne sont pas dirigées par vous à
partir de ce plan. D'où viennent ces phénomènes ?

Concernant les soi-disant phénomènes spirites tels que les apparitions, les matérialisations et autres
manifestations prétendues être des émanations venues du plan spirituel au plan physique, la philosophie
rosicrucienne déclare qu'une âme partie du plan physique ne revient pas à ce plan et ne se revêt pas d'une
essence ou d'une forme visible. D'un autre côté, il existe cette classe de manifestations dont la plupart d'entre
vous ont au moins entendu parler, qui signale des apparitions parfaitement visibles de personnes qui ont
quitté le plan physique pour l'au-delà.
Cette contradiction apparente est elle due à un manque de compréhension de notre part des faits et
des lois, ou à une conception erronée que véhiculerait la philosophie rosicrucienne ? Nous maintenons
cependant qu'effectivement l'âme d'un disparu ne revient pas sur le plan physique si ce n'est au moment de
son éventuelle réincarnation dans un nouveau corps physique, au moment de la naissance, mais que,
paradoxalement, ce fait n'exclut pas la possibilité, soit de voir ceux qui sont partis pour l'au-delà, soit de
communiquer avec eux.

Pour vous aider à comprendre ce que nous voulons exposer au sujet du plan de la Conscience
Cosmique, nous voudrions que vous vous reportiez au schéma qui suit :

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Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

Plan matériel

Absolu

Conscience Plan psychique


Cosmique

Diagramme 1

Commencez par considérer le point central. Autour de ce point, vous observez un petit cercle : ce
cercle est le plan de la Conscience Cosmique. Immédiatement au-delà, se trouve un autre cercle, un peu plus
grand que le premier. Vous l'appellerez le plan de la conscience psychique ou esprit subjectif. Le dernier des
trois cercles, le plus grand, vous le nommerez plan de la conscience physique ou esprit objectif. Vous avez
ainsi trois cercles concentriques et un point dans le plus petit.
Ce point représente l'Absolu et vous devez l'interpréter comme Dieu, l'Esprit Divin, dans son
pouvoir focalisé, ou comme « l'oeil qui voit tout ». Quoi qu'il en soit, vous pouvez placer sur ce point la lettre
« I », la lettre mystérieuse de l'alphabet des schémas de la deuxième communication du deuxième Cercle, à
laquelle vous associerez « l'oeil qui voit tout », ou encore le « Je Suis » et l'Absolu, le Logos qui était au
commencement de toutes choses.

II y a donc trois plans de conscience : l'objectif ou matériel, le subjectif ou psychique, et le


Cosmique. Ces trois plans sont progressifs, c'est à dire qu'ils découlent l'un de l'autre. Le plan Cosmique est
une émanation, un produit de l'Absolu, du centre. Le plan psychique est une émanation du Cosmique parce
que le Cosmique projette certaines de ses manifestations vers un plan plus petit, à un octave inférieur. Le
plan physique, matériel, objectif, est une émanation du plan psychique, parce que le psychique projette un
peu de lui-même à un octave inférieur, vers un plan plus petit et est perçu sur le plan matériel. Lorsque vous
qui vivez avec votre corps physique sur le plan inférieur - le plan objectif - désirez entrer en contact avec le
plan immédiatement supérieur, vous mettez votre conscience subjective en harmonie avec le plan psychique,
vous vous élevez à lui.

La dualité de la conscience humaine, la dualité de son être, sa dualité d'essence, lui permettent donc
de fonctionner sur les deux plans de conscience, l'inférieur et le supérieur. II y a quelques lois fondamentales
en liaison avec ces plans de conscience qui doivent être expliquées maintenant.

1. L'homme peut fonctionner entièrement sur le plan matériel objectif, en pensée et en


sensation, s'il le veut ainsi et ferme la porte à tout contact psychique.
2. L'homme peut fonctionner uniquement et complètement sur le plan psychique, s'il le
veut ainsi et s'il se met en harmonie avec le plan psychique.
3. Mais l'homme ne peut pas fonctionner complètement et uniquement sur le plan
cosmique, excepté au moment de la transition, lorsqu'il quitte le corps physique.

18
Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

Ces trois lois nécessitent une explication, car présentées ainsi, leur formulation est par trop
laconique. Vous considérerez tout d'abord la troisième, puisque c'est elle surtout qui est en jeu. Par une
longue préparation assortie d'une patiente pratique, l'homme peut se mettre en harmonie avec la conscience
cosmique, la percevoir, voire lui permettre parfois d'entrer en lui-même pour un certain temps, mais il ne
peut pas fonctionner complètement sur ce plan jusqu'à ce qu'il soit affranchi des conditions du plan matériel.
En d'autres termes, vous pouvez dire que l'homme peut volontairement et sciemment se mettre en harmonie
avec le plan psychique et, tandis qu'il s'y trouve, s'élever jusqu'au cosmique et entrer, pour un temps, en
contact avec lui ou recevoir en lui son influx divin, mais il ne peut s'agir là d'une condition permanente. II en
est de même en ce qui concerne ceux qui vivent sur le plan cosmique, après avoir complètement quitté la
terre : ils ne peuvent redescendre et fonctionner entièrement sur le plan matériel excepté par une nouvelle
naissance dans un corps physique.

Quel champ merveilleux de connaissance est contenu dans la phrase précédente ! Réalisez vous que
la loi de résurrection, de renaissance est pleinement révélée dans ces mots ? Ne sentez vous pas, que grâce à
eux, les miracles de la Bible; dans leur signification mystique, apparaissent maintenant parfaitement clairs ?
Mais vous n'aborderez pas ces sujets élevés à ce point de vos études, nous préférerons poursuivre les
explications commencées.

Tandis qu'il est sur le plan matériel, sur le plan terrestre, dans un corps physique, l'homme
fonctionne essentiellement sur le plan objectif de conscience, non parce qu'il le doit ou ne peut le faire
autrement, mais en raison de la nature même du plan sur lequel il a été placé. Vous ne devez jamais oublier
que l'homme n'arrache pas au Cosmique l'âme qui est la sienne pour la confiner volontairement dans son
corps physique. L'homme, en tant qu'être physique, est d'une substance matérielle, une expression physique,
et toutes les choses que son corps physique peut percevoir sont d'expression matérielle. Ceci ne signifie pas
qu'elles sont véritablement matérielles ou faites de matière, ou bien encore que la matière a une existence
réelle, mais la matière s'exprime par la conscience de la matière, et sans la conscience de la matière, la
matière ne pourrait pas se manifester. De même, les expressions de création psychique ne se manifesteraient
pas à l'homme ou à son esprit s'il n'avait pas la conscience psychique.

Cependant, précisément parce que l'homme possède une dualité de conscience, autrement dit parce
qu'il a conscience de la matière et qu'il peut se mettre en contact avec la conscience psychique, il est dans la
position particulière d'être une réalité pour l'une et de ne pas être une entité pour l'autre. Dans le monde
chimique de la conscience de la matière, l'homme est un fait biologique, une réalité biologique, et il n'est pas
une entité psychique ou divine. Mais, sur le plan psychique, l'homme est une réalité, un être ontologique et il
n'est pas, matériellement, une entité.

La possibilité, pour l'homme, de s'élever au plan psychique où la Conscience Cosmique peut


pénétrer son esprit, la possibilité, pour ceux qui se trouvent sur le plan Cosmique, de se projeter et de
descendre jusqu'au plan psychique, et, à partir de ce plan, de percevoir le plan matériel et objectif, nous
permettent de comprendre que le plan psychique - la conscience psychique - constitue réellement un plan
intermédiaire qui joue le rôle de médiateur entre les plans inférieur et supérieur, ce qui est illustré dans le
diagramme qui suit. En réalité, au sens Cosmique, il n'y a ni haut, ni bas, mais plutôt changement d'un plan
de conscience à un autre. Les mots haut et bas ne sont que relatifs et ont pour but d'exprimer ce principe. La
ligne pointillée qui entoure les différents plans dans le diagramme montre que ces plans sont des gradations
d'un tout, de l'unique conscience de Dieu. Tout comme le plan matériel a ses étranges limitations - que nous
reconnaissons aisément comme étranges lorsque nous sommes sur le plan psychique - et tout comme il a
aussi ses dimensions, ses expressions, de même le plan cosmique possède certaines qualités qu'on ne peut
définir autrement qu'en les opposant à tout ce que l'on trouve sur le plan matériel. Tout ce qu'est le plan
matériel, le plan cosmique ne l'est pas et vice versa. Cependant tout a eu son origine dans le Cosmique - au
centre de ce plan - au point ou lieu de l'absolu.

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Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

Plan cosmique

Plan psychique

Plan matériel

Diagramme 2

Permettez-nous d'attirer votre attention maintenant sur le sujet de l'intuition. Il peut vous sembler
que vous avez déjà longuement abordé ce sujet, au cours des précédents cercles, et les expériences de ces
cercles vous ont aidé à développer cette faculté. Mais il vous reste beaucoup à apprendre à ce sujet et aucun
d'entre vous n'est sans doute développé intuitivement au point de refuser le moindre conseil supplémentaire.

L'une des premières questions que posent habituellement ceux qui réfléchissent attentivement sur
ce sujet est celle-ci : « De quelle manière l'intuition se manifeste t elle à nous ? ». La réponse à cette question
constitue une source importante d'enseignement.

Aucun d'entre vous ne reçoit les impressions intuitives de la même manière et les messages intuitifs
ne semblent pas vous venir à tous par une voie identique. Nombreux - la majorité peut-être -sont ceux qui
affirment que l'intuition se manifeste à eux sous forme d'une sorte de voix intérieure. Ils déclarent qu'aux
périodes critiques de leur existence ou à des moments cruciaux, une voix leur murmure : « Ne fais pas ceci »
ou « En avant! » ou bien encore « Sois prudent » et d'autres indications similaires, d'une nature définie.
D'autre part, un grand nombre de personnes connaissent ce qu'elles appellent généralement un
« choc ». Elles n'entendent aucune parole et elles ne peuvent définir de quelle manière ce « choc » leur est
transmis, mais elles éprouvent soudain l'impression, le sentiment qu'elles devraient agir d'une manière
différente ou faire quelque chose qu'elles n'avaient pas prévu, etc. Certains parmi ceux qui sont bien
développés psychiquement voient souvent une image mentale qui leur montre clairement ce qu'ils doivent
faire ou ne pas faire, ou bien ils voient un message écrit ou une personne qui leur donne ces mêmes
explications.

Tout ceci illustre la diversité des moyens par lesquels l'intuition peut agir sur vous. Le point
important est maintenant de savoir comment il en est ainsi et de rechercher l'origine des impressions
intuitives.

II a déjà été fait mention dans le passé du Maître intérieur, du Moi intérieur, appelé aussi
conscience. II vous a été expliqué que ce moi intérieur possède sa propre intelligence: l'esprit subjectif en
l'homme. Revenez maintenant plus en détail sur ces différents points.

L'esprit subjectif de l'homme n'est pas autre chose que l'intelligence psychique ou divine en
l'homme. Comme vous l'avez appris dans le passé, c'est l'esprit qui renferme les réserves complètes de la
mémoire, qui raisonne déductivement sans commettre d'erreur et qui est toujours en contact avec l'intelli-
gence Cosmique. Souvenez vous d'une des toutes premières communications dans laquelle on évoquait le
« chef mécanicien ». Cette leçon devrait toujours être présente à votre esprit. II y était exposé que les cinq
facultés de l'esprit objectif de l'homme sont semblables aux cinq membres d'un conseil d'administration

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Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

chargés de diriger cette grande entreprise appelée « Homme ». Derrière ces cinq personnes, caché et peu
connu, se tient le travailleur silencieux, le chef mécanicien. Mais il n'est pas toujours silencieux et s'il l'est si
souvent, ceci est dû au fait que les cinq membres du bureau objectif ne laissent pas parler le sixième homme
ou ne tiennent pas compte de ses avis quand il parle.

S'il est vrai que ce sixième homme - le chef mécanicien - est supposé recevoir certaines instructions
et certaines directives des cinq directeurs de l'esprit objectif, Dieu et la nature n'ont pas voulu qu'il soit sourd,
muet et aveugle. En fait, il n'a pas été chargé par la nature d'être l'esclave des cinq directeurs et de ne rien
faire d'autre que leur obéir. A chaque heure du jour, il accomplit, sur sa seule initiative et sous sa propre
responsabilité, maintes fonctions dont les cinq directeurs ne savent rien et qu'ils ne pourraient même pas
comprendre. Quelqu'un a t-il jamais - d'une manière parfaite - compris comment le chef mécanicien
transforme la nourriture en ce sang merveilleux qui s'élance à travers son corps ? Quelqu'un peut il affirmer
avoir entièrement saisi comment le chef mécanicien peut maintenir une température constante à l'intérieur du
corps, quel que soit le froid ou la chaleur ambiants ? Quelqu'un a t-il jamais découvert le secret du processus
qui s'opère au cours de la digestion, dans l'estomac et dans les intestins ? Ou comment le simple fait de
penser à lever le bras en l'air amène un influx nerveux vers certains muscles pour que le bras s'élève ? Telles
sont quelques-unes seulement des opérations qui sont accomplies dans le service du chef mécanicien sous sa
surveillance personnelle.

Les cinq hommes du bureau objectif et le cerveau s'imaginent pourtant qu'ils font vraiment, à eux
seuls, marcher toute l'entreprise et ils ne se contentent pas d'ignorer le chef mécanicien, mais ils vont jusqu'à
s'opposer obstinément à son action en persistant dans certains actes qui sont nuisibles au corps, nuisibles à sa
santé, à sa croissance, à sa sécurité. Le matérialiste est celui qui place toute sa foi dans le contrôle et la
suprême sagesse des cinq directeurs objectifs. Le mystique est l'homme plus évolué qui se dit: « Ces cinq
directeurs objectifs ont sans aucun doute d'importantes tâches à accomplir, mais il en est de même du
sixième homme, de l'homme intérieur, et je veillerai à ce que cet homme intérieur ait également l'occasion de
diriger, de contrôler et de parler quand il sent que les cinq autres responsables agissent ou sont sur le point
d'agir d'une manière erronée. »

Réalisez vous que le simple fait de vous asseoir dans la quiétude de votre chambre et d'avoir une
conversation intime et personnelle avec votre homme intérieur donne aussitôt plus de force à ses facultés et
ajoute à sa puissance ?

Supposez qu'un homme ait édifié une grande usine et nommé cinq administrateurs qui constituent
la direction générale de l'entreprise, et supposez qu'il ait aussi engagé un grand expert dont le rôle, dans
l'usine, est d'aller de service en service et d'un bureau à l'autre, pour examiner jusqu'au plus petit rouage,
veiller que tout soit en ordre et prévenir toute fuite, tout dégât, toute panne, etc. Mais imaginez que le
propriétaire de l'usine oublie pendant un certain nombre d'années la présence de ce grand expert, qu'il omette
de lui demander d'exprimer son avis et ne confère jamais avec lui au sujet de l'entreprise. II est clair que, si
un jour le propriétaire de l'usine convoquait l'expert dans son bureau privé pour lui dire
« Travaillons ensemble... » celui-ci serait aussitôt encouragé et à partir de ce moment, considérerait
de son devoir de parler au propriétaire et de le tenir informé.

C'est exactement ce qu'il faut que vous fassiez pour encourager et développer la faculté d'intuition.
Laissez l'homme intérieur, la voix intérieure, le moi intérieur, vous parler souvent et pendant de longs
instants, jusqu'à ce que vous vous accoutumiez à sa manière de vous informer. II se peut que votre directeur
intérieur trouve plus commode de vous parler doucement à vos moments de repos, de détente ou lorsque
vous êtes dans un état passif, songeur. Il se peut aussi qu'il se soit aperçu, au cours des dix ou vingt années
passées, qu'il ne pouvait imprimer ses pensées, ses désirs et ses avertissements en votre esprit que la nuit, au
moment où vous dormiez profondément et où vos cinq sens directeurs objectifs étaient, eux aussi, à l'état de
sommeil ; et vous vous souveniez d'une manière floue, le lendemain, de ces idées, vous demandant d'où elles
pouvaient venir. Votre directeur intérieur a pu encore déduire d'une longue expérience que ce n'est qu'au
moment où vous êtes indécis et dans une situation très difficile, que vous vous arrêtez assez longtemps pour

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Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

permettre à une impression venue de lui, de parvenir à votre esprit et vous considérez ce fait comme une
sorte de « choc ». Quel qu'ait pu être votre cas dans le passé, vous devez maintenant donner à ce moi
intérieur, à ce plus grand esprit, des possibilités plus grandes de s'exprimer, d'imprimer en vous images et
pensées. En un sens, il ne s'agit pas là d'une chose simple, mais elle n'est pas davantage ennuyeuse et
compliquée. Elle réclame, en premier lieu, de la détermination et d'autre part, un réel abandon au moi
intérieur. Les moments où vous déciderez de laisser à l'intuition l'occasion de s'exprimer en vous,
deviendront des périodes de joie et de possibilités. Car souvenez vous toujours que l'intuition est une
fonction naturelle, et qu'à ce titre elle n'a rien d'une faculté rare ou contraire à la nature, que seules, certaines
personnes, posséderaient de naissance et qui devrait alors être cultivée comme un privilège additionnel et
particulier. Cette faculté est bien développée chez les enfants et ils n'en perdent le libre emploi qu'en
l'étouffant. Vous devez maintenant lui permettre de se réveiller et lui rendre sa liberté.

Si vous vous asseyez pour analyser ce que vous avez fait au cours des heures précédentes et si en
même temps, vous vous détendez et faites une pause, après avoir examiné chaque action accomplie dans les
dix dernières heures, vous constaterez qu'il vous vient une impression en liaison avec chacune d'elles.
Supposez qu'au cours de votre examen vous en veniez au fait que ce matin, à six heures, vous avez
écrit une lettre à Monsieur Dupont. Arrêtez vous un instant et, dans un état de parfaite détente, maintenez
votre pensée sur cette lettre pendant une minute complète. Vous constaterez qu'il vous vient une impression,
celle, peut-être, que vous avez omis de mentionner un fait important ou que vous avez écrit une information
erronée, ou bien encore qu'il aurait été mieux de ne pas écrire du tout. Vous pouvez également avoir
l'impression que la lettre s'est perdue et qu'elle n'atteindra jamais son destinataire. Telles sont, à titre
d'exemple, les diverses impressions qui peuvent vous venir au sujet de la lettre que vous avez écrite.
Continuant votre analyse, il se peut que vous en arriviez à la promesse faite, à midi, à Monsieur Durand, de
déjeuner demain avec lui. Arrêtez vous à nouveau, une minute. Vous pourrez éprouver l'impression qu'il est
préférable d'annuler immédiatement l'engagement pris car vous aurez à faire quelque chose d'autre et il sera
trop tard, demain, pour prévenir Monsieur Durand de votre absence.
II est possible aussi que vous ayez l'impression qu'il est mieux de différer le jour ou l'heure du
déjeuner. Poursuivant votre examen, vous vous souvenez, maintenant, que vous avez pris les dispositions
nécessaires pour acheter un certain meuble. Ce meuble vous tentait et la description donnée par le vendeur
vous à conduit à donner votre accord pour l'acquérir. Vous allez, à présent, laisser votre moi intérieur vous
dire ce qu'il est mieux de faire. Vous cessez de considérer le problème, vous vous détendez, fermez les yeux,
et vous permettez aux impressions intérieures de se présenter à vous. L'impression très nette que vous
ressentez est peut-être: « Ne l'achète pas! ». Une telle impression peut vous paraître tout à fait naturelle et
vous vous dites qu'elle n'est dictée que par le souci d'être prudent, conservateur, économe... Vous tentez de
supplanter cette indication par celle de vos cinq directeurs objectifs et vous mettez de côté l'impression
intuitive. Vous pouvez le faire, mais intérieurement, quelque part en vous, vous sentez que l'impression
intuitive constitue un avertissement. La question est de savoir si vous allez écouter le sixième directeur, le
directeur silencieux, ou la voix puissante des cinq tentateurs.

Dans toute action importante chacun de vous a connu l'épreuve de l'hésitation et du doute. II
semble y avoir une partie de vous-même qui dit, « en avant! », alors qu'une autre partie, d'une voix aussi
forte s'écrie « Non ! », et vous oscillez entre ces deux impulsions, entre ces deux impressions et pendant un
certain temps, vous êtes la proie de l'indécision. Puis, vous prenez votre décision. Très souvent, vous ne
pouvez définir, avec certitude, si vous l'avez prise en accord avec l'intuition ou avec vos propres désirs
objectifs.
Ceci n'est vrai que de ceux qui ne se sont pas soigneusement entraînés à comprendre les
impressions intuitives. On ne peut se méprendre sur la voix de l'intuition et ses impressions une fois que l'on
s'est bien familiarisé avec la méthode. Naturellement, une erreur pourra parfois être commise, même par
l'adepte le plus avancé, mais le profit que l'on retire globalement de cette méthode est si grand qu'elle vaut
vraiment la peine d'être entièrement observée.

D'une manière générale, l'impression ou expression intuitive est conservatrice, raisonnable,


soigneuse et naturellement, toujours bienveillante, tolérante, juste et compréhensive. Un petit facteur vous

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Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

permettra parfois de déterminer si c'est votre conscience intuitive qui parle ou si c'est votre conscience
objective qui cherche à vous convaincre. La conscience intuitive vous pousse toujours à considérer les
choses du point de vue de leurs effets sur les hommes et les conditions - et d'une manière désintéressée. Son
raisonnement suit toujours un cours déductif : il part de l'acte tel que vous devriez l'accomplir et présente la
suite logique d'événements et de conséquences qui en découlera, de sorte qu'un film des événements se
déroule rapidement devant vous, vous montrant ce qui suivra votre acte ou votre décision. La conscience
objective, pour sa part, en essayant de décider pour vous, oscillera du raisonnement déductif au raisonnement
inductif, syllogistique. Votre conscience objective dépeindra la suite d'événements qui découlera de votre
décision jusqu'à une conclusion que vous pourriez ne pas souhaiter ; puis, elle ne se préoccupera plus de cette
conclusion, et d'abord par raisonnement inductif, ensuite par raisonnement syllogistique, elle tentera de vous
montrer comment vous pouvez éviter, esquiver, la situation indésirable.

II peut être intéressant de noter que l'éducation moderne tend à vous encourager dans le procédé de
raisonnement inductif et syllogistique, à un point tel que vous pouvez vaincre votre conscience par le
raisonnement et étouffer la petite voix intérieure par des pensées suffisantes en elles-mêmes sur la manière
dont vous pouvez agir pour échapper à la condamnation ou du moins à l'accusation de notre conscience
lorsque vous faites quelque chose de mal. Le criminel, très souvent, souffre atrocement, lorsqu'il est seul, en
entendant la voix de sa conscience, la faculté intuitive, qui l'accuse, mais il a tellement pris l'habitude de
permettre à son esprit objectif de raisonner inductivement et par syllogismes, à l'aide d'arguments de
complaisance, qu'il juge finalement pouvoir gagner la partie et une fois pris dans ses propres filets il peut
surmonter la situation et s'en tirer parfaitement. II persévère donc dans ses décisions et ses actes criminels,
certain de pouvoir renforcer son cerveau et ses facultés mentales contre les plus hautes lois et surtout contre
l'action logique des lois du Karma. Le criminel endurci est connu des criminologistes comme un individu qui
a tué ou étouffé sa conscience et ceci signifie, simplement, qu'il a si souvent étouffé ou ignoré la voix
intérieure de l'intuition qu'il ne lui porte plus aucune attention.

Par conséquent, si vous voulez être de véritables adeptes de la façon de penser et de vivre
rosicrucienne, vous commencerez immédiatement à consacrer quelques minutes, plusieurs fois par jour, à
écouter la présentation intuitive des faits et les avertissements de la conscience intérieure qui vous guidera
toujours dans la bonne voie.

LA QUETE DE L'ILLUMINATION

II peut sembler difficile à quelques-uns d'entre vous d'abandonner leurs opinions préconçues sur la
relation existant entre l'homme et le plan de la Conscience Cosmique, mais ils doivent se souvenir qu'ils se
tiennent à présent dans la « Chambre de la Découverte » aussi bien que de la méditation, ainsi qu'il l'a été
expliqué plus haut, et ils feront, en effet, un certain nombre de découvertes dans cette chambre qui pourront
les étonner et sembler contredire leurs opinions antérieures. Celui qui est vraiment illuminé du contact
cosmique apprend ainsi que le sentier qui y conduit est long, pénible, impossible à réduire à de simples
leçons facilement comprises et rapidement assimilées. Les mystiques de tous les temps nous ont donné
maints éclaircissements sur cette question, les plus intéressants étant de brefs exposés sur leur propre
expérience, avant et pendant leur contact avec le Cosmique, contact appelé par eux, d'un commun accord,
Illumination.

Si nous analysons leurs déclarations, nous voyons que leurs explications concernant cette
expérience peuvent se résumer ainsi : L'Illumination - ou contact avec la Conscience Cosmique - suit
toujours une certaine préparation, physique, mentale et spirituelle. Elle se produit toujours après quelques
années d'étude et de dévotion, après que l'esprit et l'être se sont mis en harmonie avec les choses les plus
belles et les plus élevées de la vie.

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Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

Généralement, le moment effectif de l'Illumination est précédé par la concentration ou la


méditation - quelquefois les deux - qui conduisent à l'état de passivité physique dans lequel la conscience
objective s'efface pour un temps et où l'être tout entier semble se trouver sur le plan psychique et spirituel,
quels que soient les noms donnés à ce merveilleux état.

L'illumination vient alors, brusquement, comme un influx de lumière, comme le contact d'une
conscience extérieure qui pénètre l'être, le baigne d'une gloire resplendissante et le rend sensible aux
impressions qui descendent en lui. A aucun moment, la personne ne pense avoir atteint un plan plus élevé
mais il lui semble plutôt que quelque chose est venu à elle et a pris contact avec elle.

Peut-être vous demandez vous ce que signifie exactement la lumière dans l'Illumination, s'il s'agit
d'une sensation purement visuelle ou de la simple expérience d'une Grande lumière. En d'autres termes, nous
semble t il être baigné seulement dans une irradiation lumineuse ? Le mot illumination doit il être identifié à
connaissance ? Doit il être considéré comme désignant une accumulation de faits, comme la révélation
soudaine de quelque étonnante information ? Afin de vous assurer une parfaite compréhension des termes et
des expressions mystiques, de manière à pouvoir, au moment de vos expériences, les identifier et les décrire
sous leur nom exact, nous examinerons brièvement le sens mystique de la lumière dans l'Illumination.
Dans l'Ancien Testament, au Livre de la Genèse, il est écrit: « Que la lumière soit! ». Puis il nous
est dit que Dieu sépara la lumière de l'ombre. Ceci indique, d'une manière évidente, que l'ombre et la lumière
étaient considérées par les anciens Hébreux comme des créations séparées et que la lumière du jour était
considérée comme condition physique et mentionnée dans ce sens. La grande Lumière n'avait donc aucune
signification mystique ou allégorique dans cet exposé; il nous est déclaré, en effet, un peu plus tard, que Dieu
dit : « Que la Lumière soit dans le firmament des cieux ! », et ceci se réfère aux étoiles et à la lune, la plus
petite lumière. II s'agissait donc bien de la lumière physique et non d'une métaphore ou d'une allégorie.

Le symbolisme de la lumière et de l'ombre - employés dans un sens moral - n'apparaît d'une


manière définie, dans la Bible, qu'à partir du Nouveau Testament, plusieurs siècles après les livres de
l'Ancien Testament. Là, l'ombre est censée représenter la dissimulation. C'est sous le couvert de l'ombre que
la plupart des péchés sont commis. L'ombre prend donc la valeur morale du mal. Par contre, la lumière
représente l'action au grand jour - accomplie franchement et honnêtement - et elle est ainsi symboliquement
liée à la bonté et à la vertu. II nous est dit, ensuite, que nos yeux peuvent être ouverts, et notre vue bonne et
que nous pouvons ne pas voir. Ceci implique que l'intellect est fermé, que l'esprit est dans l'ombre. C'est
pourquoi l'ignorance est liée à l'ombre. La sagesse est associée à la lumière, à l'esprit ouvert et inquisiteur.
On dit souvent que ceux qui recherchent la connaissance et l'instruction demeurent dans la lumière. II
s'ensuit naturellement que la lumière est généralement considérée comme synonyme d'instruction et de
connaissance.

En fait, de nos jours, un certain nombre d'organisations fraternelles n'admettent les postulants que
sous réserve qu'ils déclarent, dans leur demande d'adhésion, chercher la lumière, en d'autres termes, qu'ils
aspirent à l'instruction et à une plus grande connaissance. Harvey Spencer Lewis lui-même relate dans son
« Voyage d'un Pèlerin vers l'Est » qu'alors qu'il cherchait à prendre contact avec les rosicruciens français en
1909, il fut reçu par un intermédiaire parisien chargé d'éprouver ses motivations et que ce dernier abandonna
son revêche ton inquisitorial lorsque Lewis lui assura qu'il se voulait « un chercheur de la Lumière ».
« Quand j'eus prononcé ces mots », continue t-il, « son visage prit une expression plus amène, plus
particulièrement à l'écoute des derniers qui s'imposèrent à moi par l'effet d'un pouvoir étrange ; alors je vis
s'effacer la barrière qui nous séparait. Ces mots furent tels une formule magique. II me semblait pourtant sur
le coup ne prononcer qu'une banale métaphore, exprimant classiquement le désir de la connaissance qui
vient de L'Est. Mais les années qui se sont écoulées depuis mont démontré que je n'aurais pu utiliser de
meilleur symbole, ni de mots plus appropriés. La Lumière ! La clef du rosicrucianisme le mot de passe du
royaume secret. » 1.

1
Traduction du Conseil de l'Éthique de l'ouvrage A Pilgrim's journey to the Fast de H. Spencer LEWIS, Ph.
D., FR.C.

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Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

La conception qu'ont les mystiques de la lumière leur est particulière. Pour les rosicruciens elle ne
désigne pas simplement la connaissance et l'instruction car ils opèrent une nette distinction entre lumière et
illumination. La différence entre les deux termes est subtile, mais digne de notre compréhension. Nos yeux
peuvent être ouverts, notre vue peut être bonne et nous pouvons découvrir des choses que nous n'avons
jamais vues auparavant. Par conséquent, nous avons connaissance de leur existence, et cependant, les ayant
vues et sachant qu'elles sont, elles n'ont pour nous aucun intérêt. Nous sommes encore embarrassés et nous
sommes toujours dans le doute à leur sujet de sorte que notre expérience visuelle n'a pour nous que peu de
valeur. II peut par exemple nous être montré une grande machine compliquée ou un appareil de laboratoire.
La vision que nous en avons est parfaitement claire. Nous pouvons décrire ce que nous voyons, aussi bien
que celui qui nous montre la machine, et cependant, tout ceci peut encore nous paraître embarrassant, nous
laisser dans la confusion. Nous pouvons donc bénéficier d'une lumière intellectuelle sous la forme d'une
accumulation de faits, et cependant rester mentalement dans l'ombre. Pour les mystiques, illumination
signifie donc compréhension.

On peut voyager dans la lumière. C'est ainsi qu'on peut être à la recherche de la connaissance, de
faits nouveaux et étranges, d'informations inédites et scruter de nombreux livres sans que ceci soit encore
suffisant. II faut, avec toute cette lumière, parvenir finalement à l'illumination, à la compréhension. La
Confessio Fraternitatis, l'un des premiers ouvrages publié par l'ordre rosicrucien au dix-septième siècle -
déclarait que « le monde doit se réveiller de sa stupeur et s'avancer vers le soleil du matin ». II existait, à
cette époque, un grand intérêt pour la connaissance et l'instruction. Les hommes avaient la vision, ils
pouvaient voir, et beaucoup d'entre eux cherchaient la lumière. Mais la Confessio avait un sens plus grand
encore: se réveillant de sa stupeur, le monde aura un jour la compréhension de lui-même et de ses buts.
L'humanité, de nos jours, a certainement encore grand besoin de compréhension, malgré toute la lumière et la
connaissance qui sont les siennes.

La philosophie rosicrucienne assure que l'illumination suit une période de méditation qui consiste à
examiner la connaissance acquise au cours des différents cercles. Ceci prouve, par conséquent, que
l'illumination est compréhension - phénomène qui doit suivre la connaissance. La Rose+Croix s'est
longtemps référée à la classe des Illuminati qui était censée regrouper ceux de ses compagnons dont la
conscience était imprégnée de la compréhension de ce qu'ils avaient étudié. A l'instar de ces Illuminati, vous
tenterez donc d'atteindre dans votre vie une profonde compréhension du but de votre existence et pas
seulement une grande connaissance, au sens d'une grande accumulation de faits et d'impressions extérieures.
Lumière doit signifier pour vous Illumination.

L'ASCENSION DE LA MONTAGNE SACREE

L'un des faits les plus significatifs et les plus symboliques rapportés dans les récits de nombreux
mystiques ayant connu l'Illumination, a trait à la Montagne Sacrée. Dans la plupart des cas, ces mots ont
leur pleine signification. L'illuminé sentit ou perçut de toute autre manière qu'il se trouvait sur une haute
montagne au moment de l'illumination ou de la haute initiation.

Ce point est, en général, si invariable dans l'expérience du contact avec la Conscience Cosmique,
que nous le voyons considéré comme une règle dans le processus à suivre. Il nous est enjoint,
symboliquement, de gravir la montagne de l'Initiation pour y recevoir l'Illumination, ce qui doit être presque
admis au sens littéral. Non seulement Moïse reçut l'Illumination, l'Initiation et l'Instruction sur le Mont Sinaï,
mais tous les Maîtres, avant et après lui, trouvèrent qu'une montagne constituait le lieu idéal pour un tel
contact.

Nous n'en devons pas pour autant gravir réellement et physiquement une montagne car les
expériences qui nous ont été enseignées dans certaines de nos communications ont partiellement pour but de

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Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

nous permettre de nous isoler et de nous élever au-dessus du monde physique au cours de nos exercices et de
nos méditations au point d'avoir parfois physiquement l'impression de monter, de s'élever au-dessus de la
terre.

Si nous en revenons au récit de Moïse, qui constitue une excellente illustration de ces faits, nous
lisons qu'il eut le sentiment d'un grand feu, d'une lumière sans aucune ressemblance avec les feux terrestres.
Le chroniqueur insiste sur ce point, en déclarant que Moise remarqua sur la montagne que le buisson entouré
de flammes n'était ni consumé ni affecté, en aucune manière, par le feu. Si nous considérons le buisson
comme le symbole de la partie matérielle de la vie terrestre, nous comprendrons que ce feu n'était pas de
ceux qui pouvaient ôter la vie à Moïse ou porter atteinte à une partie quelconque de son corps physique. La
surprise se mêlait à d'autres impressions dans l'expérience de Moise, dont on nous dit qu'il « eut peur de lever
les yeux vers Dieu », puis - sentiment si courant quand l'Illumination se produit - qu'il éprouva la mesure de
son indignité. « Qui suis je pour aller chez Pharaon ? », en d'autres termes « Pourquoi suis je choisi pour
accomplir cette grande mission que l'Illumination me révèle ? » s'écria t-il. Et Moïse, tout comme le font
dans ce cas beaucoup d'adeptes, commença à analyser son expérience. D'où venait la voix qui lui parlait ?
Quelle était cette voix ? Etait ce réellement une voix ou simplement une impression ? L'expérience de Moïse
fut suivie d'un sentiment profond de grande expansion intellectuelle et morale qui constitue un résultat
typique du Contact Cosmique et est le seul effet qui demeure quand nous ne pouvons plus nous rappeler ce
qui fut dit ou fait.

Dans beaucoup d'anciens manuscrits, il est fait mention de la Montagne d'Initiation. Cette
indication est toujours liée à une expérience exceptionnelle de nature sainte et illuminatrice, le mot initiation
désignant une introduction à une forme plus nouvelle d'expression et d'expérience. Le Cercle Sacré ou Cercle
Magique et la Montagne sont toujours associés. Dans la dernière communication du deuxième cercle, le
Mont Pico est mentionné comme la seule montagne utilisée par les peuples de l'Atlantide pour leurs rites et
leurs cérémonies sacrés, et la philosophie rosicrucienne prétend que, de nos jours, le sommet en est atteint
après que l'on est demeuré pendant un temps sur certains plans de conscience.

A certains peuples, les montagnes semblaient réellement proches de Dieu et, pour d'autres, elles
n'étaient que le symbole de l'élévation de la conscience spirituelle vers le divin, vers le haut état cosmique
auquel il fallait parvenir. II devait, dès lors, en résulter chez certains peuples, l'idée qu'il était nécessaire de
construire, dans toute la mesure du possible, les lieux de dévotion, les sanctuaires et les temples sur des
montagnes ou en des endroits élevés.

Nous souhaitons être avec ce que nous aimons ou, tout au moins, nous désirons nous en rapprocher
autant que possible. Des milliers d'années avant Jésus-Christ, les anciens sumériens descendirent de pays
montagneux jusqu'aux plaines de Shinar, connues maintenant sous le nom de Babylone. Dans leur pays
d'origine, ils avaient construit, au sommet des montagnes, des Temples à la gloire du Dieu Enlil. Ils
entreprirent donc de construire dans leur nouveau pays une montagne artificielle, au sommet de laquelle ils
pourraient ériger un temple à leur dieu, ce qui donna naissance au récit biblique de la Tour de Babel.

Les Esséniens édifièrent leur temple de mystère et de Lumière sur le Mont Carmel. Les ascètes et
ceux qui renonçaient au monde jugeaient approprié de se retirer au sommet d'une montagne ou en tout autre
lieu élevé, s'il n'y avait aucune montagne dans leur région. On était vraiment attaché à l'idée erronée que plus
on monterait haut dans le ciel physiquement, plus l'élévation de la conscience spirituelle serait possible. Pour
s'exprimer simplement, l'état extatique semblait plus aisé à obtenir à une haute altitude. Il y a, à un tel
phénomène et à un tel raisonnement, une explication physique. La raréfaction de l'oxygène aux altitudes
élevées affecte les processus mentaux habituels, elle réduit l'efficacité de la conscience objective et des sens,
mais accroît certaines fonctions psychiques. Une altitude plus élevée a pour effet d'intensifier l'activité de
l'esprit subjectif et de rendre plus alertes les hautes facultés de l'esprit.

Les aviateurs ont parfois parlé de l'étrange phénomène mental dont ils ont fait l'expérience au cours
de missions à haute altitude - 10 000 mètres et plus - même munis d'inhalateurs d'oxygène. Les différents

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Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

membres de l'équipage communiquaient entre eux très aisément et sans même le vouloir, par une sorte de
télépathie mentale. Leurs pensées étaient très souvent devancées par leurs camarades. Toute dépression, tout
ennui, toute crainte cessaient. L'indifférence de tous aux questions exceptionnellement importantes était
apparente. II était à noter surtout l'exaltation et l'inspiration ressenties, l'imagination étant stimulée de même
que les processus de création mentale. Nombreux sont ceux qui recevaient à ce moment d'utiles « chocs »
leur inspirant la solution de problèmes qui, auparavant, les embarrassaient ou submergeaient leur conscience.
II y avait aussi des résultats moraux quand certains, à haute altitude, se sentaient parfois contrits de leur
conduite passée et faisaient alors le voeu de s'amender.

Ces mêmes conditions physiques et psychologiques ont été, en toute probabilité, communément
éprouvées par les adeptes et les ascètes qui, autrefois, gravissaient de hautes montagnes pour y demeurer une
période de temps plus ou moins longue. Leurs expériences, à ce moment, durent les fortifier dans leur
croyance et confirmer leur supposition que le sommet des montagnes constituait de véritables sanctuaires.
Les néophytes, humbles et confiants, qui se rendaient à ces sanctuaires pour y consulter les sages et les
maîtres, ont dû souvent être convertis par de semblables effets. Ils attribuaient leur métamorphose spirituelle
à l'influence divine que l'on supposait aussi liée à la montagne qu'à l'air dont elle est entourée. Ils relataient,
naturellement, leurs visions et leurs réactions personnelles, à leur retour, ce qui encouragea les sectes
religieuses à se retirer elles-mêmes dans les régions montagneuses.

II faut, cependant, tenir compte aussi du facteur de sécurité et de stabilité qu'offrait la montagne.
On ne pouvait trouver que peu de solitude dans les plaines, les jungles étaient propres aux fièvres et les forêts
primitives regorgeaient d'animaux sauvages. Pour toutes ces raisons, nombreuses sont les sectes et les
fraternités qui cherchèrent refuge dans les régions les plus montagneuses du monde et qui s'y développèrent,
en sécurité, pendant des siècles. Là, leurs membres purent concentrer leur attention sur certains aspects de
leur propre nature, qui devint exceptionnellement développée. Que certaines peuplades de l'Himalaya et
d'autres forteresses montagneuses du Tibet aient développé certains pouvoirs latents peu employés ailleurs,
est plus que probable. Ces hommes sont devenus des spécialistes de l'introspection, de l'extase, de la
contemplation et de certaines pratiques mystiques. Cependant, il est naïf de supposer que tous ceux qui
résident au Tibet sont des maîtres de l'ésotérisme. Si on place le fanatisme et la perversité en un lieu de
solitude et de retraite - une montagne par exemple - le fanatisme et la perversité y demeureront et pourront
même s'y intensifier encore. En fait, nombre de ceux qui s'établirent dans ces régions montagneuses étaient
des fanatiques et leur fanatisme s'accrut à un point tel qu'ils perdirent tout contact avec le monde du dehors et
tout sens de la mesure et du raisonnable.

Comme les mêmes effets psychologiques qu'autrefois sont ressentis de nos jours, par ceux qui
gravissent une montagne, cette expérience leur semble confirmer certains contes répandus. Ainsi, il est des
personnes qui se sentent toujours sous la surveillance de quelque être invisible, en raison de leur sentiment
d'humilité, quand elles se trouvent à la base d'une grande montagne. Cette expérience satisfait leur sentiment
intérieur et stimule leur imagination au point qu'elles croient que toute grande montagne est le refuge
d'humains d'autant plus spirituels qu'il s'agit d'une partie isolée du monde.

Le recours à l'imagination est extrêmement agréable car stimulant et aussi illimité que nos pensées.
C'est pourquoi, lorsque la réalité nous déconcerte, nous sommes souvent portés à renforcer notre moral
vacillant à l'aide des merveilles de la fantaisie. C'est ainsi que, par exemple, des incursions ont été menées au
Tibet au cours des premières décennies de ce siècle. Le Tibet n'est plus le pays défendu qu'il était autrefois.
Des lignes aériennes civiles et militaires survolent chaque jour le toit du monde. La route est connue sous le
nom de Ligne Trans-Himalaya. L'existence de beaucoup des lieux étranges attribuée, autrefois, à certaines
régions du Tibet n'a pas été confirmée. Que répondre à ceci ? On doit alors admettre que les anciennes
croyances étaient erronées ou bien recourir à nouveau à l'imagination pour justifier la contradiction, et c'est
trop souvent cette dernière solution qui est adoptée, comme ce fut le cas par exemple lorsque ceux qui
partageaient de telles croyances expliquèrent que le Dalaï Lama et d'autres grands chefs spirituels s'étaient
réfugiés à l'intérieur des Andes. Alors, peu à peu, dans la littérature moderne de certains cercles ésotériques,

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Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

la Cordillère des Andes fut choisie pour remplacer l'Himalaya comme nouveau séjour mystérieux de
« maîtres invisibles ».

Pour sa part, la philosophie rosicrucienne prétend que si nous devons gravir des montagnes pour
rendre hommage à nos dieux, ces montagnes sont des plans de conscience et non pas, simplement, des
excroissances de la surface terrestre habillées d'envolées fantaisistes.

IMPORTANCE ET PUISSANCE DU COLLECTIF

Vous pouvez faire usage de l'intelligence et du contact cosmiques pour parvenir, dans votre vie
quotidienne, à un résultat désirable et approuvé. Ces deux derniers qualificatifs soulignent qu'en premier lieu,
à moins que vous ne désiriez vraiment ce résultat, et que vous le désiriez comme une nécessité, vous ne
pouvez espérer l'obtenir. II ne peut donc être question d'une fantaisie passagère, ou d'un désir que vous ne
feriez pas votre possible pour réaliser. S'il s'agit d'un désir que vous seriez disposés à abandonner, et si pour
le matérialiser, vous alliez au-devant de beaucoup d'ennuis, alors vous ne pouvez compter sur l'aide
cosmique. D'autre part, le résultat doit être approuvé. Il doit pouvoir rencontrer l'accueil favorable,
l'acceptation, du cosmique, ce qui veut dire qu'il doit être à cinquante pour cent désintéressé, à cinquante
pour cent constructif et il doit être, en définitive, une source de satisfaction aussi bien pour autrui que pour
vous-mêmes. II n'est pas nécessaire que tous vos désirs soient entièrement désintéressés. Le Cosmique ne
nous limite pas aux choses purement impersonnelles, car nous sommes une partie du mystère et il souhaite
répandre sur nous autant de bienfaits qu'il en accorde à d'autres. Mais il est une chose certaine : pour
rencontrer la coopération cosmique, vos désirs ne doivent contenir aucun élément qui soit pour autrui une
source de souffrance, de peine ou de chagrin.
L'homme doit toujours se souvenir de cette grande loi : tout être vivant, est une partie de
l'Intelligence Cosmique. En fait, c'est l'assemblée, l'union, la masse, l'accumulation de toute l'intelligence
vibrant en chaque homme et chaque femme qui constitue l'Intelligence Cosmique. L'Intelligence Cosmique
est l'esprit universel, et c'est le segment de l'esprit Universel en vous, qui vibre et envoie dans le Cosmique
les pensées, les impressions et les principes sur lesquels vous vous concentrez.

Pour cette raison, vous devez vous souvenir que les choses sont ce que la majorité des hommes et
des femmes les pensent. Si tous les esprits qui vibrent sur terre envoyaient des pensées de paix et d'harmonie
pendant vingt-quatre heures seulement, toute dissension, toute querelle et toute inharmonie prendraient fin
aussitôt non pas parce que de telles pensées de paix ne laisseraient chez l'homme aucune place pour des
pensées de guerre ou de querelle, mais parce que cette unité de pensée créerait, dans l'esprit universel, un
pouvoir de paix qui réagirait sur tous les esprits, sur toutes les choses vivantes et même sur les conditions
chimiques et électriques, à la surface de la terre et dans ce qu'on appelle éther ou espace. Pas un seul des
éléments cosmiques ou cosmologiques n'agirait autrement que d'une manière constructive pendant toute cette
période.

Nous voyons donc que la solution des problèmes mondiaux ne repose pas dans les mains d'un chef
suprême séparé de l'esprit humain. L'homme a créé Dieu en établissant cosmiquement la pensée et la
reconnaissance de l'esprit Divin qui conçut, au début, les lois de l'univers, et aussi longtemps que, dans leur
majorité, les hommes et les femmes recréeront Dieu, dans leurs pensées, leurs prières et leur vénération
quotidienne, le Dieu de l'univers, le « Dieu de nos cÍurs » comme l'appellent les rosicruciens, régnera.

Si peu que la civilisation avance dans le monde, c'est simplement parce que la majorité des esprits
qui pensent et vibrent s'accordent sur certains principes constructifs et progressifs. Tout avancement de la
civilisation est entièrement, dans son degré et son étendue, fonction de la pensée humaine.
Supposons que le Cosmique soit une assemblée d'hommes et de femmes à l'esprit noble, qui se
réunissent chaque jour dans quelque grand édifice pour décider des bénédictions quotidiennes qui seront
accordées à l'humanité. Supposons qu'il constitue, en somme, le grand congrès de ceux qui dirigent avec

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Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

bienveillance et amour le monde et ses activités, et imaginons que l'un de vous, comme membre du congrès,
se lève brusquement et exprime le souhait qu'il soit d'un commun accord accordé à chacun de nous la
réalisation d'un désir purement personnel et égoïste : vous comprendriez alors quelle serait la réaction du
cosmique, de l'esprit Universel si nous lui demandions de matérialiser un tel souhait. Les nobles âmes du
congrès répondraient que leur idéal est la paix et la bonté pour tous et que faire une exception et transgresser
cette règle serait les humilier et affaiblir leur pouvoir. Celui qui exprimerait un tel souhait deviendrait un
proscrit et tout nouveau contact avec le congrès lui serait interdit. Subissant une réaction à la mesure de son
désir, il s'isolerait du pouvoir de création et de direction pour n'être plus qu'un vassal sous l'autorité d'autres.
C'est précisément ce qui arrive lorsque nous nous concentrons sur des désirs bassement égoïstes et nuisibles
à autrui.

RÉALITÉ COSMIQUE ET APPARENCES

Vous devez écarter de votre conscience l'idée que le Cosmique est un lieu. Cette recommandation
peut paraître inutile à certains, mais nous savons que beaucoup ont encore l'impression que le plan cosmique,
comme le ciel dont parle le catéchisme, est un lieu déterminé. Nous ne devons pas non plus substituer l'idée
d'une condition à l'idée d'un lieu, car le plan Cosmique est plus qu'une condition. En fait, ce terme devrait
être aussi éliminé de nos pensées lorsque nous nous référons au plan Cosmique. Le mot condition implique
relativement l'idée de limitation et il est naturel d'associer les limitations au plan matériel, mais non au plan
Cosmique.

Ayant ainsi établi, dans un sens négatif, ce qu'est le plan Cosmique, essayons maintenant de
comprendre ce qu'il est dans son sens positif. En fait, c'est uniquement dans le sens positif que nous pouvons
comprendre le Cosmique. Pour autant que le côté positif d'une chose est, d'une manière définie l'opposé de ce
qui est négatif, le plan cosmique est également, d'une manière définie, l'opposé de toutes les choses des plans
de conscience ou d'impression qui existent ou se manifestent ailleurs. Ce qui n'est pas du plan terrestre est de
nature cosmique. Pour cette seule raison, nous ne devons pas penser du cosmique qu'il est ici, là, ou même
partout. Nous ne devons pas dire qu'il a comme propriété l'extension, ou qu'il a une existence, mais plutôt
qu'il possède une intention et une insistance. Le Cosmique est ; tout le reste n'est que sa projection.

Nous pouvons comparer le Cosmique et ses impressions sur notre conscience, aux images que nous
voyons sur l'écran d'un cinéma. Nous nous asseyons, nous regardons les images qui se déroulent sous nos
yeux et cette vision peut même nous conduire à un tel état psychique, que nous nous associons à la scène qui
nous est présentée. En réalité, il y a seulement interruption de notre état objectif, et, seule, notre conscience
psychique ou subjective est absorbée par l'image. L'image sur l'écran est une projection ; elle n'est pas une
réalité. Les magnifiques collines et les beaux paysages qui sont devant nous ne sont pas réels, mais dès que
notre conscience psychique se fond dans le tableau projeté sur l'écran, nous percevons alors une réalité
subjective.

Cependant, derrière l'image projetée sur l'écran, il y a la cause de la projection. Cette cause est la
petite image qui se trouve sur la bobine du film, jointe à la grande lumière qui la traverse. Quand nous
voyons l'image sur l'écran avec notre conscience objective, il ne s'agit que d'une image. Quand nous nous
assimilons à l'image au point d'oublier où nous sommes, alors il s'agit d'un état psychique, d'une condition
subjective. Mais, dans cet état psychique ou subjectif, nous sommes simplement en harmonie avec la
projection et non avec la cause réelle, car nous n'avons aucune perception du film lui même, et de la série de
petites images qu'il renferme. Ceci est vrai de tous les états psychiques : nous nous mettons en harmonie avec
la vision ou la condition projetée, mais nous ne sommes pas en contact avec la véritable cause, la cause
première, le Cosmique. Cette terre, sur laquelle nous vivons, est simplement une projection du Cosmique.
Elle a eu son commencement, son existence première, dans le cosmique duquel elle procède.

29
Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

Vous pouvez considérer toutes les manifestations terrestres comme une projection du Cosmique,
comme si toutes les choses que vous voyez, touchez, sentez, goûtez ou entendez étaient des projections sur
un écran. On attribue à Shakespeare la célèbre formule : « The whole world is a stage » qu'on peut traduire
comme « le monde entier est un théâtre ». Si nous paraphrasions cette sentence et disions que le monde
entier, c'est à dire tout le monde matériel, est un tableau projeté sur un écran, nous aurions alors une idée plus
exacte de la relation qui existe entre le monde matériel et le Cosmique. La Nature a travaillé sans relâche à
créer une image qui semble vivante à nos sens objectifs. Les efforts entrepris par les producteurs de cinéma,
pour nous présenter sur l'écran des scènes profondément vivantes, des couleurs naturelles, des sons réalistes
et même des effets de relief, au point qu'il nous semble contempler la nature elle-même, n'aboutissent pas à
tromper nos sens d'une manière aussi considérable que le fait la nature avec ses ruses et ses artifices. Mais
nous avons encouragé la nature à nous induire en erreur, en permettant à nos sens objectifs d'être les seuls
interprètes, les seuls récepteurs de nos impressions. C'est pourquoi la nature a développé ces sens objectifs à
un si haut degré que l'acceptation de leurs perceptions paraît incontestable. Nous avons établi pour nous-
mêmes la loi que « voir, c'est croire ». Étant donné que cette loi nous est agréable, la nature s'est simplement
conformée à notre désir, et elle a donné aux choses une fausse réalité de couleur, de forme et d'essence. Tout
comme un enfant voyant pour la première fois quelques belles images coloriées, sur un écran de cinéma, peut
croire qu'il regarde et qu'il entend une réalité vivante et non pas qu'il assiste à une simple projection, tout
comme il peut ne jamais chercher à apprendre d'où viennent ces images, et quelle est leur cause, de même
nous avons développé notre état d'acceptation à un point tel que les images irréelles appelées vie sont
considérées par nous comme des réalités, et nous n'observons ni ne découvrons jamais la véritable cause
derrière les images, les manifestations et les incidents que nous rassemblons sous l'expression « vie
terrestre ».

En supposant que l'image enregistrée sur la petite bobine du film dans l'appareil de projection
représente l'intelligence Cosmique dans laquelle toutes réalités sont créées et se développent, alors nous
sommes à même de comprendre qu'en nous mettant en harmonie avec ce point créateur, nous nous mettrons
vraiment en relation avec le plan des choses. Aussi longtemps que nous serons tout à fait satisfaits de
regarder l'image et de nous mettre en harmonie avec elle seulement, nous ne serons pas autre chose qu'une
partie de cette image. Ceci nous permet de voir qu'il existe un certain nombre d'états, ou de variations d'états
mystiques par lesquels nous pouvons passer au cours de notre vie journalière. Nous pouvons continuer à
considérer simplement d'une manière matérielle l'image de la vie comme le font la plupart des humains, ou
bien nous pouvons nous asseoir, et, nous mettant en état de concentration, exclure une partie de l'image et
projeter notre conscience vers une partie de celle-ci. C'est ce que nous avons fait dans nos expériences
psychiques et mystiques passées où nous nous sommes mis en harmonie avec la réalité subjective de l'image.
Aussi merveilleux que cela puisse paraître, nous ne nous sommes cependant pas rapprochés de la cause
première, de l'Intelligence Cosmique où l'image et toutes les réalités sont créées.

Ne perdez pas de vue que l'analogie employée dans le paragraphe ci-dessus ne reste qu'une image,
car l'Intelligence Cosmique ne saurait être limitée à un simple film. Le Cosmique est illimité et il ne peut par
conséquent être comparé à aucune chose matérielle dans la création.
Répétons que le cosmique est quand tout le reste semble exister. Darnell, un grand mystique du
moyen âge, a dit à propos du Cosmique : « J'inclus dans le Cosmique tout ce qu'est Dieu, et tout ce qu'il a
rendu manifeste. Je n'inclus dans ce monde que ce que le cosmique en moi appréhende comme une réalité,
car je n'accepte plus que mes sens physiques conduisent mon cerveau à percevoir comme réalité ce qui n'est
qu'illusion ».
Nous sommes immédiatement confrontés à un autre problème. Comment pouvons-nous nous
harmoniser avec le Cosmique en ayant la certitude que nous ne devenons pas simplement subjectifs et en
contact avec l'impression, au lieu de l'être avec la cause ?... En nous séparant, en nous isolant de l'ensemble
du monde matériel ou monde psychique et subjectif, et en demeurant complètement dans l'essence ou
« Esprit du Cosmique »..

Doran, le seul mystique de souche purement irlandaise qui ait jamais atteint les plus hauts sommets
du mysticisme au moyen âge, avait l'habitude de dire « Je demeure dans la Paix et la Vie, tandis que, par la

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Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

force des choses, je vis en Irlande et dans l'illusion ». II voulait dire qu'il était à même de vivre
consciemment en harmonie avec le Cosmique, alors que, physiquement, il vivait dans un monde d'illusions.
Notre étude, dans les communications précédentes, nous a sans aucun doute appris combien nous sommes
aisément trompés par nos impressions physiques, par nos sens, et plus encore par les interprétations que
notre esprit objectif donne à notre conscience.

A L'ENTRÉE DU SENTIER

A ce point de vos études, nous devons aborder un point de la plus haute importance, en l'occurrence
concernant la méthode qui nous permettra d'accéder à ce point très désirable : l'entrée du sentier. Tout
étudiant de la doctrine mystique, tout adepte, tout chercheur, a le désir d'arriver au seuil de l'étrange voyage
qui le conduira le long de cette route appelée, depuis des centaines d'années, le sentier.

Chacun d'entre-vous connaît le terme sentier. Vous l'avez entendu souvent et il revêtait,
généralement, une signification différente. Aussi, en préambule, avant que vous ne commenciez votre
voyage sur le Sentier, vous devez vous consacrer un certain temps à l'étude de sa nature et ses buts. En tout
premier lieu, comprenons bien que dans les écrits mystiques du passé et dans certains ouvrages plus récents,
le Sentier est mentionné sous des noms différents comme le Sentier Divin, la Route Divine, le Chemin, par
exemple.

Un vieux dicton mystique déclare : « La vie est individuelle. Pour chacun il y a donc un sentier
donné. II est tel qu'il doit être et au moment où il doit être ». Dans cette déclaration, nous trouvons un point
très important qui explique pourquoi il semble qu'il y ait de si nombreux sentiers. De même que nous
observons dans ce monde une grande diversité parmi les individus, cette diversité semblant se multiplier à
l'infini, de même il paraît y avoir un nombre infini de sentiers. Nous voudrions bien pénétrer de ce fait nos
frères et soeurs rosicruciens, pour élargir leur compréhension d'autrui : Le sentier que chacun de vous est sur
le point de suivre, sous la direction de notre fraternité, n'est pas le seul sentier qui conduise au grand but.
Tout comme il existe une multitude de Sentiers pour une personne en particulier, il y a aussi beaucoup,
beaucoup de sentiers utilisés par les nombreuses écoles de philosophie mystique. Mais tous ces sentiers
conduisent au centre, à ce grand portail, d'où ne part qu'un seul sentier, le sentier de la réalisation.

On peut comparer les nombreux sentiers aux rayons d'une roue en considérant le moyeu comme le
grand Portail. Vous pouvez atteindre ce portail et entrer sur le sentier par beaucoup de routes et par des
chemins détournés. Les voies qui y conduisent peuvent s'exprimer en des langages divers pour être à la
portée de nombreux esprits, et il peut y avoir des philosophies orientales aussi bien que des philosophies
occidentales. Ces voies peuvent avoir différents noms, Théosophie, Soufisme, Bouddhisme, Cabale, etc. ou
aussi se trouver sous la conduite de divers cultes anciens tels que ceux des parsis, des sipasiens, des
rosicruciens, des mahabads, du samradian, de Zoroastre, du védantisme, du sankhya, du manac et une
douzaine d'autres. Toutes ces écoles avec leurs sentiers particuliers mènent au même but, l'entrée du Sentier
de tous les sentiers.

En fait, nous allons entreprendre un court voyage sur plusieurs de ces chemins, de manière à nous
familiariser avec les principes fondamentaux de chacune de ces écoles, et aussi pour avoir une meilleure
compréhension de la manière dont chacune d'entre elles s'efforce d'avancer vers le même but, se place, à un
certain degré, au service de l'humanité et tend aux chercheurs une main secourable. L'ordre Rosicrucien est
peut être de nos jours légèrement différent de ce qu'il était dans le passé pour la raison suivante: il tend la
main à tous ceux qui sont sur l'une des voies conduisant au Sentier, et il inclut dans ses plus hauts
enseignements les grandes vérités et les grands principes enseignés par la plupart des autres écoles. Mais
même ces autres écoles, qui semblent limiter leur aide à ceux qui adhèrent strictement à leur propre
philosophie, ne veulent pas pour autant enseigner ou pratiquer l'intolérance. Elles veulent seulement

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Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

imprimer la dévotion et l'unité d'intention dans l'esprit de leurs disciples, et nous pouvons aussi retirer un
certain profit d'une telle règle.

Ainsi, nous approchons du portail, de l'entrée du Sentier, via la voie Rosicrucienne. II peut vous
paraître surprenant que le vrai Sentier ne soit pas un sentier de crucifixion, car il s'agit là d'une idée erronée,
communément répandue. Ceux qui, comme vous-mêmes, sont sur le point de commencer le voyage, pensent
qu'au moment ou ils auront atteint le Sentier, ils se trouveront sur un Sentier d'épreuves continuelles.
Remarquez que ce voyage est destiné à la partie psychique de l'homme, à l'homme spirituel. Or, l'âme et
l'homme psychique trouvent la vie le long du Sentier, non l'épreuve ! L'épreuve est du domaine de la partie
mortelle de l'homme, de sa partie matérielle, de cette partie qui n'est pas du voyage le long du Sentier. Tandis
que vous voyagerez ainsi, votre être entier vibrera de la joie éprouvée par votre âme personnalité, dans sa
marche en avant vers la Lumière, la Vie et l'Amour. II n'y aura donc aucune perception de conditions
mortelles.

Nous pouvons comprendre ceci en examinant d'un point de vue légèrement différent le grand
symbole d'une véritable crucifixion, et d'un voyage sur le Sentier: l'histoire de la vie, de la crucifixion et
ensuite de la résurrection du Maître Jésus.

Notez tout d'abord que l'histoire enseigne que la crucifixion prit fin à la neuvième heure. Cette
indication est hautement mystique, elle signifie l'heure culminante, l'heure du passage au travers du portail,
l'heure de l'avancement. II ne s'agissait pas de la douzième heure, qui serait l'heure de la fin du voyage.
Notez aussi que cette neuvième heure, avec tous ses événements étranges, ses changements en relation avec
la vie de l'homme, ne fut pas suivie de l'obscurcissement ni de l'effacement. Elle ne marqua pas la fin de sa
carrière, la fin du travail de sa vie, mais simplement un changement dans sa direction et dans ses
applications. Avant la venue de cette neuvième heure, la vie du Maître Jésus fut consacrée à la préparation, à
l'étude, à l'expérience, à l'épreuve, puis à la prédication, et au service suprême de l'homme. La neuvième
heure représenta l'apogée des nombreuses années consacrées à la mission qui lui était impartie. Elle amena
avec elle la crucifixion de tout ce qui était mortel en Lui et tout ce qui n'avait pas été expurgé de son être
mortel fut transmué au moment de sa crucifixion. Ainsi, le Maître délivré de toutes ses limites mortelles, de
toutes sensations mortelles, devint libre : il apparut comme un homme psychique, une âme-personnalité prête
à partir pour un plus grand voyage sur le Sentier.

Sa vie, ensuite, fut consacrée à ce grand travail spirituel qui n'était pas possible avant la crucifixion.
Cette crucifixion fut le portail, l'entrée ouvrant sur le Sentier de la Réalisation, le long duquel il voyagea
ensuite. En vérité, comme sa mission était des plus grandes, sa préparation, ses études, son dévouement, son
oeuvre au profit de l'humanité furent des plus grands. Pour la même raison, sa crucifixion fut plus prononcée,
l'expulsion de tout ce qui était mortel fut plus parfaite, sa souffrance plus vive, sa transmutation plus affirmée
dans son processus et sa résurrection plus complète et plus en harmonie avec la Conscience Infinie.

A un moindre degré, selon sa mission dans la vie, chacun de vous doit étudier, se préparer, rendre
service, passer par des épreuves et en dernier ressort, comme facteur culminant quand vous l'aurez mérité et
gagné, viendra alors la crucifixion de ces éléments qui dans votre être mortel sont trop grossiers, trop
prédominants, inutiles à la vie. Chacun de nous, doit tôt ou tard et selon ses besoins, passer par cette
crucifixion. La neuvième heure de la crucifixion viendra à chacun de vous, au moment où vous aspirerez à
atteindre le grand portail qui donne sur le sentier. Vous êtes maintenant dans la neuvième chambre, attendant
l'heure de la résurrection où la pierre symbolique qui obstrue l'entrée sera ôtée et où nous irons vers la
lumière, sur la voie, sur le grand Sentier.

Tous les sentiers individuels le long desquels vous avez été préparé, sur lesquels vous avez
entrepris vos études, rencontré vos expériences, surmonté vos épreuves, rendu service à l'homme, vous ont
amené à ce point. Tous les Sentiers que nous avons suivis individuellement nous ont conduits à ce grand
centre: la neuvième chambre, à la neuvième heure, car au sens cosmique, tous les sentiers individuels n'en
forment qu'un.

32
Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

Le sentier individuel que le Maître Jésus a pris au début de sa préparation était un sentier différent
de ceux suivis par ses successeurs et disciples, et différent également de ceux suivis par ses prédécesseurs,
grands mystiques et grands maîtres d'autrefois, mais tous ces sentiers mènent au centre d'où part le Sentier
sans fin de la Réalisation.
Sur ce Sentier, nous verrons le boiteux et le paralytique, le faible et le malade, le fort et l'homme en
bonne santé. Certains infirmes chemineront lentement, à pas chancelants et en faisant de grands efforts.
L'homme fort passera peut-être rapidement, comme le ferait un cavalier sur son cheval. Ceci nous amène
aussitôt à un antique symbole utilisé dans beaucoup d'écrits anciens et auquel se référa Harvey Spencer
Lewis dans certains de ses avis spéciaux adressés aux membres de son organisation qui avaient atteint un
point avancé de leurs études.

Regardez venir le cavalier sur son cheval. II approche rapidement, il est près de vous, avant que
vous ne le réalisiez, et en moins d'une seconde il a disparu. II ne s'arrête pas, il ne parle pas, mais il est prêt à
faire les deux. Quand il approche de vous, il semble y avoir dans son expression, le désir de venir vers vous,
de vous parler. II ressemble à un messager venant vers vous, porteur d'un message, mais il vous dépasse et va
son chemin. Quelquefois, vous ne voyez pas clairement son visage, quelquefois sa main semble s'étendre
vers vous comme pour un salut, mais il ne prononce aucun mot. C'est une étrange expérience qu'éprouvent
plusieurs fois ceux qui sont en méditation, dans le silence, devant le portail, devant l'entrée du Sentier. Vous
recevrez d'autres indications sur le Cavalier, mais en attendant, chacun de vous doit s'efforcer d'obtenir la
force au moyen de l'amour, de ne plus être paralysé par l'intolérance et la peur, de se tenir droit, prêt à
marcher ou à chevaucher, prêt à voyager avec sérénité le long du sentier qui s'étend devant chacun de vous.

VOIE ET CRUCIFIXION

Comme nous l'avons dit, la crucifixion nous délivre de toutes les caractéristiques, habitudes,
tendances et qualités mortelles ou physiques qui ne sont pas nécessaires à notre avancement. Pour cette
raison, la crucifixion ne devrait jamais être considérée comme une expérience glorieuse, ni comme une
punition ou comme une épreuve douloureuse. Depuis toujours, depuis l'aube de son évolution, la nature a
mis constamment en pratique les principes de la crucifixion, ceci de la manière qui lui est propre et dans son
propre domaine. L'évolution physique de l'homme est un processus continuel de crucifixion des attributs
physiques et matériels inutiles. Un par un, les organes ou parties d'organes, les parties du corps, les
habitudes, les possibilités et les, tendances qui n'étaient pas nécessaires ont été « crucifiés » et expulsés du
corps de l'homme.

II ne s'est pas agi là d'un processus douloureux, il ne s'agit pas d'un processus que nous devons
déifier, glorifier, ou dont nous devons faire la base d'un culte sacré. Si vous analysez ce processus, en
étudiant le travail de l'évolution, vous pouvez admirer les lois ainsi manifestées, et apprécier avec
reconnaissance le fait qu'il y ait une telle sagesse dans les lois divines, mais vous ne regarderez pas les
résultats de l'évolution comme quelque chose que vous devriez vénérer et honorer. Ne considérez pas le
corps physique comme une partie de vous-mêmes si importante que vous deviez glorifier les changements
graduels qui se produisent en lui. Les anciens alchimistes qui transmuaient des métaux grossiers en d'autres
plus précieux, mettaient en pratique le processus de la crucifixion, mais s'ils respectaient les lois mises en
action et appréciaient hautement le métal épuré qui en était le résultat, ils ne rendaient pas un hommage sacré
au feu qui brûlait au-dessous du creuset.

Vous ne devez pas davantage considérer les expériences qui contribuent à amener une
transmutation comme des choses qui méritent d'être vénérées, mais vous devez plutôt penser au résultat à
atteindre. Si la crucifixion ne fait rien de plus qu'ôter de votre être mortel ce qui n'est pas nécessaire, alors, en
vous étendant sur l'expérience de la crucifixion, vous attribuez beaucoup trop d'importance à la
caractéristique la plus insignifiante de votre développement psychique.

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Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

C'est sur la renaissance qui suit la crucifixion que vous devez mettre l'accent dans toutes vos
pensées et dans tous vos actes. Elle constitue la résurrection et elle est beaucoup plus importante que la
crucifixion car elle est en effet, le nouveau commencement, le départ sur le Sentier.

L'ancien mysticisme chrétien attachait une grande importance à l'existence du Sentier, de la voie,
comme l'appelle la Bible. A l'époque de la naissance du christianisme, il était accordé au côté mystique de la
pensée religieuse, beaucoup plus d'attention qu'il ne lui en est accordé aujourd'hui. En fait, les écoles
religieuses et les églises étaient, à ce moment, divisées en deux sections. L'une était une congrégation
profane, extérieure ; l'autre était la section secrète intérieure, ésotérique. Ceux qui appartenaient à cette
dernière étaient choisis avec soin, parmi les membres de la congrégation extérieure et profane. Ce fait fut,
plus tard, exploité par ceux qui attaquèrent ces institutions religieuses, car ils ne voyaient pas la raison
nécessitant des sections secrètes dans l'église, particulièrement quand ils découvrirent que la section secrète
et ésotérique avait failli à son idéalisme, et était devenue un simple prétexte pour voiler des machinations
politiques ou autres.

Très souvent, le rituel public de l'église et les sermons présentés à la foule, comprenaient des
éléments qui ne pouvaient être compris par le profane et que seuls saisissaient certains membres de la section
ésotérique, et les novices préparant leur initiation à la section ésotérique intérieure. Cette division de l'église
était une coutume dans le passé, quand, en Égypte, aux Indes, en Perse et dans certaines parties de la
Palestine, le clergé maintenait une école mystique ésotérique et secrète pour les penseurs les plus avancés en
même temps que d'autres enseignements pour les membres extérieurs ou profanes.

Aux premiers jours de l'église chrétienne, cette coutume était presque universelle et dans l'église
catholique romaine, il en reste un vestige sous la forme d'une section de l'église où ceux qui ont été soumis à
l'épreuve reçoivent un enseignement spécial et secret qui n'est pas donné aux laïcs. Dans cette école secrète
et ésotérique de l'église, les sujets les plus profonds du mysticisme et de l'occultisme sont abordés, et ceux
qui appartiennent à cette section deviennent experts dans la pratique de ces lois si souvent niées et
ridiculisées par les membres extérieurs. La plupart des livres et des manuscrits les plus rares des anciennes
philosophies mystiques ont été recueillis par cette école secrète qui les a tenus à l'écart de toutes les autres
écoles. Mais, finalement, les plus importants de ces livres ont pu être recouvrés par la Grande Loge Blanche,
et l'on peut penser qu'ils seront bientôt de nouveau accessibles à ceux qui peuvent légitimement les consulter.
Quoi qu'il en soit les enseignements que nous avons reçus en héritage et que nous diffusons sous la forme de
ces communications présentent un certain nombre de ces enseignements, tenus jusqu'ici cachés.

Dans toute la littérature chrétienne dont l'inexpressivité peut sans doute être attribuée à une
traduction défectueuse, nous constatons que le Sentier est appelé la voie. On voit, par exemple, Jésus
s'adresser à ses disciples, en qualité de Maître, et dire : « Étroite est la porte, et étroite est la voie qui conduit
à la vie, et peu nombreux sont ceux qui la trouve ».
L'emploi du mot voie dans ces paroles ne constitue pas une simple coïncidence comme le prouve
l'idée similaire que nous trouvons dans Isaïe 30, 21, sous ces mots mystiques et très significatifs :
« Tes oreilles entendront une voix, derrière toi, dire : ceci est la voie, suis-la... »
Que ceux qui étaient sur le Sentier - sur la voie - fussent des Maîtres, des chefs et des hommes
d'exception, voilà ce qui est indiqué dans cette phrase mystique de Saint-Paul, au livre des Actes des
Apôtres : « S'il trouve quelqu'un sur la voie, homme ou femme à amener à Jérusalem ». Dans le même livre,
nous lisons ceci : « Et, à peu près à cette époque, il ne s'élèvera pas la moindre agitation concernant la
voie ».

Naturellement, nous avons encore cette autre déclaration merveilleuse et inspirante du Grand
Maître, parlant cette fois comme Christ ressuscité : « Nul ne peut venir au Père si ce n'est par moi ». Notre
connaissance du Grand Maître est suffisante pour nous permettre de réaliser qu'il ne donnait à cette
déclaration aucun sens personnel, et qu'il ne parlait pas en tant que Jésus l'homme, ou en tant que guide
divin, mais plutôt en tant que messager divin, parlant à ceux qui comprendraient comment II était la voie. A
cette époque la voie était une école mystique ésotérique et secrète telle que ceux qui travaillaient à guider les

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Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

autres sur la voie étaient persécutés. Nous trouvons, à cet égard un incident intéressant. Paul fut accusé, par
les membres du clergé, de prêcher devant de petits groupes dans l'un des temples, au sujet du sentier secret,
et il fut finalement amené devant le Gouverneur Félix, pour être jugé. Le gouverneur demanda à Paul de
parler, et voici sa réponse, telle que nous la trouvons au chapitre 24 du livre des Actes des Apôtres.

« Pour autant que je le sache, tu es depuis de nombreuses années le juge de cette nation, et c'est
pourquoi je fais plus joyeusement la réponse que tu me demandes : parce que tu peux comprendre qu'il y a
seulement douze jours que je suis venu à Jérusalem pour adorer et ils ne m'ont jamais trouvé dans le Temple
argumentant avec quelqu'un, ou excitant le peuple, pas plus dans la synagogue que dans !a cité. lis ne
peuvent pas davantage prouver les choses dont ils m'accusent maintenant. Mais, je te le confesse : c'est selon
la voie qu'ils appellent hérésie que j'adore le Dieu de mes pères. Car je crois toutes les choses qui ont été
écrites dans la loi et annoncées par les prophètes ».
Paul justifiait de cette manière ses actions, montrant que tout ce qu'il faisait consistait simplement à
prêcher et à enseigner à quelques-uns, et non à la multitude, la vérité concernant la voie, doctrine que les
autres appelaient hérésie. Quand il eut achevé son long récit au gouverneur Félix, celui-ci rendit un jugement
relativement favorable à Paul parce que, dit la Bible, le gouverneur avait une certaine connaissance de la voie
et du bien qui y était accompli. Le point intéressant à souligner ici est que, dans ces temps anciens comme de
nos jours, l'école mystique et ses enseignements étaient considérés comme une hérésie par les écoles
orthodoxes. C'est ce fait qui fut à l'origine des accusations dirigées contre le Maître Jésus et contre beaucoup
de ses disciples depuis lors.

Aujourd'hui, dans de nombreux pays, une plus grande liberté est donnée à ceux qui étudient la
philosophie et à tous les penseurs religieux sincères. A beaucoup de points de vue, il est devenu plus facile
d'accéder le long de la voie ou de voyager sur le sentier mais, à d'autres égards, ceci est devenu plus difficile,
pour la simple et bonne raison que nous sommes remplis de croyances erronées, de conceptions défectueuses
et de mauvaises habitudes. Ceci, plus encore peut-être que nos erreurs de conduite, doit être « crucifié » et
expurgé de notre être, avant que nous réalisions que la renaissance est venue et que nous franchissions le
portail pour cheminer sur la voie étroite. Après tout, une conduite erronée est généralement, sinon toujours,
le résultat de l'ignorance ou d'une mauvaise compréhension. Nous péchons aveuglément parce que nous
voyageons dans la nuit.

En changeant notre manière de penser, nous changeons aussi notre façon d'agir. Nos actions sont le
résultat de nos conceptions, de notre compréhension. Nous savons aujourd'hui que beaucoup de nos actes,
considérés comme des péchés il y a des siècles, ne le sont plus, ne déplaisent pas à Dieu, et ne font aucun tort
à notre progrès psychique pas plus qu'ils ne sont nuisibles à autrui. D'un autre côté, beaucoup de nos actes
d'aujourd'hui qui dans le passé ne furent jamais considérés comme des péchés et qui ne le sont toujours pas,
sont pourtant coupables à la Lumière mystique, bien que nous ignorions les lois mises en action, leurs tristes
ou dangereux effets sur autrui, et leur influence sur notre propre progrès psychique. Pour cette raison, il doit
y avoir après l'épuration, une renaissance, et avec la renaissance, doit venir l'illumination qui nous mettra à
même d'avancer le long du sentier, de voyager sur la voie et d'aider autrui à trouver le même sentier.

TROUVER SA MISSION

Tous ceux qui voyagent le long du Sentier atteindront finalement la même destination, mais de
même qu'il existe des motivations et des ambitions différentes dans l'esprit de ceux qui voyagent, de même il
existe des raisons différentes qui attisent le désir d'atteindre ce but, et des missions différentes dans la vie,
pour ceux qui entreprennent le voyage. Tous ne seront pas de grands dirigeants ou de grands professeurs ;
tous ne seront pas de grands écrivains et tous n'entreprendront pas de grandes recherches; tous ne seront pas
guérisseurs, médecins, chirurgiens ou alchimistes, et tous ne seront pas musiciens, chanteurs ou artistes.
Certains s'apercevront que leur véritable mission dans la vie n'est pas un travail public, mais un travail privé.
Quelques-uns, comme notre bien-aimé frère Louis Claude de Saint Martin, se mêleront en tant que mystiques

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Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

rosicruciens ou travailleurs silencieux, aux hautes sphères de la société, et, en toute occasion, glisseront en
elle quelques bribes de vérité mystique et aideront des centaines d'autres personnes qui ne réaliseront que
plus tard dans la vie, qu'elles ont été guidées par quelqu'un qui était près d'elles. D'autres trouveront
l'occasion de se consacrer à la vie des humbles, alors que d'autres encore appliqueront les grands principes
dans leur travail et leurs rapports sociaux, contribuant, de cette manière, à faire avancer le progrès humain.

Peu d'entre vous à cette heure, savent quelle peut être leur véritable mission dans la vie. Certains
parents peuvent croire que leur mission est d'amener dans le monde, d'élever et d'instruire convenablement
de jeunes intelligences, et ce à juste titre quand on sait qu'il peut arriver qu'un tel travail aboutisse à donner
au monde un fils ou une fille qui deviendra un grand dirigeant. Pouvons-nous mettre en doute le fait que la
véritable mission de la mère de Lincoln, par exemple, était de donner au monde l'homme qu'il devint ? Vous
pouvez avoir, actuellement, une occupation, un travail, un emploi. Vous pouvez avoir à faire aujourd'hui un
travail qui requiert toute votre attention, et vous pouvez faire ce travail convenablement et avec un peu
d'égoïsme, mais il peut ne pas être la véritable grande mission de votre vie. Vous pouvez ne vous apercevoir
qu'à la fin de votre vie ce qu'était votre grande mission, la raison de votre présence dans cette incarnation, et
définir dans quelle mesure vous avez atteint ce but, sans cependant l'avoir réalisé complètement. Mais pour
la plupart d'entre-vous, il viendra un moment où vous réaliserez clairement que vous devez accomplir
quelque autre travail, quelque autre service qui constitue votre véritable mission. Pour certains, ceci peut ne
représenter qu'un travail d'une heure et même moins, pour d'autres, ceci peut être l'oeuvre d'un jour, d'une
semaine ou d'un mois, et pour d'autres encore un tel travail peut être celui qui occupera une partie de leur
temps pour le restant de leur vie.

Unité de But

Comment peut-on découvrir cette mission? En étant préparé et prêt à servir lorsque l'appel
surviendra, et, en étant suffisamment tolérant, suffisamment ouvert, pour s'arrêter à chaque porte, à chaque
appel, pour écouter toute demande, écouter tout le temps, la petite voix calme au-dedans de soi.

Etudiez le diagramme ci dessus. Nous dirons que le cercle symbolise le soleil. Les triangles, partant
de lui, représentent ses rayons. Les rayons se dirigent vers l'extérieur et ils sont innombrables. Mais chaque
rayon, s'il est suivi jusqu'à son origine, convergera de nouveau vers la source dont il émane, le soleil.
Considérons maintenant le soleil représenté par le cercle, à partir du but ou de la fonction cosmique de
l'humanité sur terre. Comme chacun de vous aspire, selon sa conscience individuelle du Cosmique, à
accomplir une mission utile dans la vie, vous poursuivez tous quelque travail, quelque profession ou quelque
activité qui contribue à l'ultime fonction cosmique de l'humanité. Comme les rayons du soleil, chacun de
vous peut suivre différents sentiers dans la vie, mais si vous êtes animé par un idéalisme approprié, vos
activités dans la société humaine contribueront à servir et finalement à accomplir l'unité de but cosmique.

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Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

LA NATURE VERITABLE DU KARMA

A ce point de notre réflexion il paraît important de prêter attention à la loi de compensation


appelée aussi loi du karma.
La loi du karma ne déviera jamais du but qui est le sien et qui consiste à nous enseigner une leçon
et à nous aider par là à évoluer. Ceux qui ont pu croire que l'action karmique a pour dessein de sanctionner
leurs actes par une punition ou une récompense, selon le cas, doivent être à même, maintenant, de réaliser
que toute punition et toute souffrance, toute récompense et tout bienfait résultant de l'action karmique, n'ont
qu'un caractère secondaire par rapport au but réel de la loi du karma. II ne s'agit pas, en effet, d'une loi de
ressentiment, de récompense ou de représailles ; elle ne cherche pas à amener une souffrance équivalente à
celle qui a été causée, elle ne cherche pas à vous donner une joie égale à celle que vous avez pu dispenser à
autrui, mais elle procure à votre conscience une vive réalisation de la nature de vos actes. Chez certains, elle
peut n'amener une telle réalisation que par la souffrance, chez d'autres, elle peut la faire naître d'une autre
façon. Son objectif réel reste cependant toujours de nous rendre conscients de ce que nous avons fait, de la
portée de nos actes et de leur influence. Sa plus grande conséquence est de nous amener à compenser les
erreurs que nous avons commises ou à tirer profit du bien que nous avons accompli. Dès que nous parvenons
à une vive réalisation de notre erreur, que nous la regrettons et prenons la décision de ne pas la renouveler, la
loi du karma a atteint son but et ne nous imposera pas plus longtemps son action. De même, sitôt que nous
parvenons à une vive réalisation du bien que nous avons retiré d'une bonne action et que nous constatons la
récompense qu'il en est résulté, la loi du karma cessera d'opérer dans ce cas particulier jusqu'à ce que nous
accomplissions à nouveau un acte de même nature.

La crainte qu'inspire trop souvent le karma réside principalement dans la croyance qu'il n'agit que
dans une seule direction, que son but est exclusivement disciplinaire et punitif, manifesté sous forme de
chagrin, de tourment, de lutte et de souffrance mentale ou physique.

II n'est qu'à voir les personnes instruites de l'existence d'une loi mystique et cosmique du karma :
combien ont jamais dit, lorsqu'elles étaient très heureuses de quelque événement agréable.
« Ceci est mon karma ». Elles font plutôt référence à leurs efforts passés, à leur talent et à leur
initiative, auxquels doit être imputé le résultat obtenu. Elles éprouvent une fierté particulière à s'attribuer à
elles-mêmes l'honneur du bienfait éprouvé. Peut-être, en certains cas, sont-elles plus impersonnelles et un
peu moins vaines au point d'en rendre alors hommage à d'autres, à ceux qui, à leur avis, sont l'unique origine
de leur bonheur. II est vraiment extrêmement rare que l'une quelconque de ces personnes proclame : « Je suis
profondément reconnaissante de l'action juste et bonne de la loi karmique, grâce à laquelle je puis être
récompensée d'un acte méritoire que j'ai accompli dans le passé et dont je ne suis plus, maintenant,
consciente ».

Cependant, que le malheur s'abatte sur celui qui a une certaine connaissance du karma, et s'il est
incapable d'entrevoir immédiatement la cause naturelle de son adversité, il l'attribuera aussitôt à la loi du
karma. Le mot karma en vient donc à être de mauvaise augure pour beaucoup de ces personnes. II est
toujours pour elles un présage de calamité.

En tant que rosicruciens et étudiants du mysticisme, ne faites pas du karma un monstre redoutable.
Ne l'imaginez pas comme un esprit malveillant qui s'efforce d'attenter à votre vie, sans que vous puissiez
jamais avoir le moindre espoir de salut. Considérez le plutôt sous son véritable jour. Le karma n'est pas une
intelligence ou une sorte de génie qui observe constamment les hommes et les femmes, prêt à se précipiter
sur eux pour leur infliger, avec un plaisir satanique, le châtiment qu'ils ont mérité en raison de leurs
négligences. Le karma, comme toute loi cosmique, est impersonnel et agit selon sa nature inhérente. Pour
user d'une analogie, il n'a pas plus de conscience personnelle que la loi de gravitation. II a son but à remplir
sous la direction de la Conscience Cosmique. Les conditions que la loi impose aux humains dépendent de la
manière dont ils réagissent à son égard, puisqu'ils la mettent en action par leur propre conduite.

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Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

Revenons à l'analogie avec la loi de gravitation. Si vous jetez imprudemment et avec insouciance
une grosse pierre en l'air, la soumettant ainsi à l'éternelle loi de gravitation et si, ensuite, avec ignorance ou
avec indifférence, vous avancez dans le champ de chute de la pierre, quel sera le résultat ? Un désastre n'est-
ce pas ? Pourriez vous raisonnablement, après une telle expérience, accorder à la loi de gravitation l'intention
personnelle et consciente de vous infliger une blessure ? Tourneriez vous tout autour de la pierre comme le
ferait un quelconque animiste pour la frapper et vociférer contre elle, ou tendriez vous le poing vers le ciel ?
Si, ensuite, quelqu'un mentionnait devant vous le mot gravitation, seriez vous portés à frissonner de peur,
comme s'il s'agissait d'une chose terrifiante ? Nous savons tous, par expérience courante, que la loi de
gravitation nous est utile de bien des manières, à chaque heure de la journée. En fait, si vous êtes réfléchi,
vous réaliserez que les bienfaits que vous pouvez retirer - et retirez effectivement - de la gravitation,
dépassent de loin toute l'adversité qui peut en provenir et, en même temps, permettent de la prévoir et de
l'éviter.

Le karma est aussi impersonnel que toute autre loi cosmique. Bien de vos joies inexpliquées sont la
conséquence karmique d'actions accomplies par vous-mêmes et il en est ainsi de toutes les circonstances qui
semblent dues à la chance et qu'une personne superstitieuse ou ignorante a coutume de rattacher à la chance
seulement. Elles résultent de quelque marque d'affection accordée par vous dans le passé, de quelque acte de
générosité, de compassion, d'altruisme, ou encore de quelque manifestation de vertu. Lorsqu'en une occasion,
vous avez de la chance, vous êtes alors, en raison de la loi même, rendus conscients de l'effet produit par un
bienfait à un moment ou celui-ci aura le plus de signification pour vous.

On emploie souvent le terme « compensation » comme substitut à l'expression « loi du karma ».


Cette loi peut être représentée sous forme du symbole de la balance. Sur cette balance, sera pesé tout ce que
nous y placerons, intentionnellement ou non, en matière de pensée ou de conduite. Nous plaçons la haine, la
cruauté, la jalousie ou l'envie, sur l'un des plateaux de la balance du karma, et les conséquences sur l'autre
plateau en une mesure identique, pour rétablir l'équilibre. En d'autres termes, au cours de notre vie, à quelque
moment et en quelque lieu, il nous faudra apprendre la leçon qui doit être retirée d'une telle inconduite.

Le karma est impersonnel lorsqu'il effectue cette pesée. II n'est animé ni par l'animosité ni par la
méchanceté. Aussitôt que nous avons été contraints de devenir conscients de notre manière erronée d'agir, si
nous décidons aussitôt tout au moins en nous-mêmes de nous amender, les plateaux s'équilibrent alors, et
nous cessons de connaître l'infortune. Nous ne sommes pas punis par le karma : son but est de nous enseigner
le poids de nos actes. Lorsque vous violez les lois naturelles et les inspirations du moi, l'un des plateaux de la
balance karmique commence à s'incliner. Si vous modifiez immédiatement et judicieusement votre conduite,
la balance s'équilibre à nouveau. Si vous persistez et affectez d'ignorer les conséquences de votre erreur, vous
ajoutez encore au poids existant. Plus la charge d'un des plateaux de la balance sera importante, plus la
compensation nécessaire au retour de l'équilibre devra être forte sur l'autre plateau.

C'est ce que confirme le constat de certaines personnes, qui après avoir péché contre leur moi et
contre la loi divine, ont connu un karma excessivement clair, alors que d'autres, en des circonstances
similaires, ont eu à souffrir de nombreux malheurs. Les unes ont discerné leurs erreurs à la première
inclinaison de la balance et éprouvé un repentir à leur mesure tandis que les autres ont été provocantes ou
indifférentes envers la loi au point qu'il en est résulté des expériences plus énergiques, pour que la leçon soit
profitable. Voici comment s'explique la différence de compensation entre elles.

Comment pouvez vous savoir que vous mettez en action la loi karmique ? Le discernement moral,
les directives de la conscience, les impulsions du moi intérieur, tels sont vos conseillers permanents, si vous
voulez bien les écouter. Que nul ne cherche à se tromper lui même ou à tromper autrui en disant qu'il ignore
toujours si un de ses projets ou actes est motivé par autre chose que le bien. Vous savez tous s'il en est ainsi
ou non. Si vous étouffez ces impulsions morales, vous mettez aussitôt en action la loi du karma, vous
commencez à mettre en mouvement les plateaux de la balance. Six mois, six ans, ou seize années plus tard,
vous aurez pu oublier l'incident, mais le Cosmique ne l'aura pas oublié. Le karma, incessant comme le temps

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Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

et précepteur céleste et éternel, exposera, de la manière la plus efficace, la leçon que vous devez apprendre,
de telle façon que vous ne puissiez l'oublier.

En d'autres termes, le karma n'inflige pas de longues périodes de souffrance, sauf si l'intéressé ne
réalise pas parfaitement la leçon qu'il lui faut apprendre, ou ne tente pas de réparer ce qu'il a fait. Tant de
personnes endurent ainsi de réelles souffrances que, souvent, nous sommes amenés à nous forger une opinion
erronée et à penser que, si elles souffrent autant, elles ont dû autrefois créer à autrui bien des heures, des
jours et des semaines de douleur, alors qu'il se peut que de telles personnes n'aient causé à d'autres qu'un
moment seulement de souffrance, mais que l'action karmique se prolonge pendant des semaines ou des mois
parce qu'elles ne comprennent pas la leçon ou ne cherchent pas à réparer leur faute.

II se trouve également des personnes qui supportent leur souffrance karmique et qui expriment
franchement leur opinion sous cette forme : « Ma foi, je suis sûr que ma souffrance est une punition
karmique pour le mal que j'ai fait, et je dois donc supporter cette souffrance jusqu'à ce qu'elle s'achève ». De
telles personnes n'apprennent pas plus de la moitié de la leçon qui leur est destinée. Avec un tel état d'esprit,
la souffrance se poursuit jusqu'à ce que cette personne tente de réparer, de compenser ce qu'elle a fait, par
des actes altruistes, causant à autrui quelque grande joie ou faisant le bien autour d'elle. La souffrance peut
alors s'arrêter, libérant l'individu du poids karmique sur ce point particulier.

Dans votre vie personnelle vous ne devez pas essayer de donner à l'action karmique un but autre
que le sien, mais vous efforcer plutôt de coopérer avec elle. Si, en liaison avec vos affaires personnelles,
vous réalisez qu'une leçon vous est donnée par application de la loi de compensation, vous pouvez utiliser
d'une manière appropriée, les lois et les principes de direction, de manière à changer le cours de l'action
karmique et à le diriger vers quelque voie ou quelque phase de manifestation qui vous aidera à réparer et à
amener tôt ou tard le dénouement. Si, en tant que mystique, vous réalisez au cours de votre vie quotidienne,
qu'une bonne action que vous avez accomplie, se prépare à produire, dans un proche avenir, sa leçon et
récompense karmique, vous pouvez commencer à diriger, d'une manière qui vous sera enseignée
ultérieurement, l'action du karma et réduire la période d'attente. Si, d'un autre côté, vous avez provoqué
quelque peine à autrui ou commis un acte qui, sans aucun doute, ne manquera pas d'occasionner une action et
une leçon karmiques, vous pouvez alors entreprendre d'amener l'action karmique à atteindre son point
culminant un peu plus tôt ou un peu plus tard.

II n'y a aucune main mystérieuse qui écrit votre destinée sur un rouleau de papier, avant votre
naissance, ou au moment de votre naissance, en dehors de la main mystique de vos propres actes. Vous
créez, chaque jour, le destin du lendemain et de l'année suivante, et, tout au long de cette vie, si la théorie de
la réincarnation vous convainc, vous pouvez penser que vous préparez le destin de votre prochaine
incarnation. Mais, même ce qui est ainsi écrit et décrété peut être changé et modifié par une création nouvelle
et incessante. Chacun de vos actes constitue un décret qui sera appliqué, un jour, dans l'avenir. L'action
karmique se chargera de cette question et, en compensant un grand nombre de vos actes, vous changerez
votre destin.

II se peut qu'aujourd'hui vous commettiez un acte qui, aussitôt, s'inscrira dans les archives comme
un jour de souffrance pour l'avenir. Vous aurez ainsi créé, pour vous-même, un jour de souffrance et bâti
votre propre destin. Mais, demain, vous pouvez réaliser l'erreur que vous avez commise et la réparer aussitôt
ou bien vous pouvez sentir l'approche de l'action karmique et la diriger de manière à la rapprocher et par
compensation effacer le destin que vous avez forgé et recréer votre avenir sous ce rapport.

Vous pouvez ainsi examiner les semaines, les mois et les années passés et rechercher si vous avez
commis une mauvaise action importante ou peut-être un acte nuisible à autrui et pour lequel aucun effet
karmique ne semble s'être encore exprimé, et à faire en sorte que l'action de la loi de compensation se
produise maintenant tandis que vous réparez en accomplissant une bonne action envers une autre personne.
Ceci éliminera aussitôt un problème futur qui pourrait se poser si vous ne le devanciez pas. D'un autre côté
vous pouvez choisir aussi quelque bonne action pour laquelle aucune récompense karmique n'a été éprouvée

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Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

et faire en sorte qu'une telle récompense se produise bientôt, au moment choisi par vous, et amenant ainsi
dans votre vie quelque bienfait que votre propre destin a décrété. De cette manière, vous n'essayez pas
d'éliminer ou de détourner l'action de la loi karmique, mais plutôt de la diriger de manière qu'elle prenne
effet au moment que vous aurez vous-même choisi.

RÉUSSITE DANS LES EXPÉRIENCES

Votre étude attentive de nos communications vous rapproche d'une compréhension plus parfaite de
la Parole Perdue et de son pouvoir, quand elle est utilisée d'une manière correcte, ainsi que de nombreux
autres principes hautement mystiques. Cependant, sans doute tous nos compagnons n'ont ils pas obtenu, dans
leur expérimentation de ces principes, un succès aussi complet que d'autres membres, et nous avons à coeur
de leur adresser quelques encouragements.

Pouvoir s'asseoir sur une chaise et demeurer dans le silence à toute heure du jour et de la nuit, et
après quelques minutes d'essai, pouvoir démontrer l'une des lois ou des principes énoncés, voilà qui peut être
à la portée de certains de nos compagnons. D'autres ne sont pas à même de le faire, mais une telle facilité
dans l'essai et la démonstration des lois n'indique pas un développement psychique plus grand, mais
simplement une plus grande aisance due à une plus grande pratique. De plus, le fait que vous ne puissiez pas
toujours amener une manifestation ou une démonstration parfaite d'une loi chaque fois que vous le désirez,
ne veut pas dire que vous n'avez pas appris le principe, que vous n'avez pas compris la loi ni que vous n'êtes
pas suffisamment développés pour parvenir à la réussite. Il y a un point très important que vous devez garder
présent à l'esprit. Généralement, quand vous vous asseyez pour mettre une Loi à l'épreuve, ou pour obtenir
une manifestation, vous n'avez pas d'autres motifs ni d'autres raisons pour le faire, que le désir de voir la loi
se manifester à titre de simple expérience. Ce fait même empêche souvent d'arriver au résultat souhaité.
Beaucoup de principes occultes ou psychiques dont nous nous occupons sont étroitement liés à l'attitude
mentale du moi psychique et toutes les lois et tous les principes font partie de la loi et de la Conscience
Cosmiques. La conscience psychique de l'homme doit être en accord avec la Conscience Cosmique pour qu'il
y ait une expérience et une démonstration parfaites de la loi. Le cosmique n'est pas enclin à révéler ses lois
ou à les mettre en action quand les essais et les expériences sont conduits avec légèreté et sans une intention
ou un motif sérieux.

Quelle doit être alors l'attitude appropriée quand vous désirez mettre les lois en action? Une attitude
de scepticisme, de doute, ne permettra certainement pas d'obtenir le moindre résultat, mais sans aller jusque
là, si vous mettez quelque loi à l'épreuve, sans tolérer le moindre doute dans votre esprit, trop souvent vous
entreprenez l'expérience en vous disant : « Je me demande si je pourrai rendre cette loi manifeste et si elle se
mettra en action pour moi », ou encore « Je tenterai de mettre cette loi à l'essai et voir simplement ce qu'elle
peut donner ». Vous procédez ensuite à l'expérience à propos d'une question sans importance, avec une
attitude qui tient pour moitié du défi et pour moitié de la curiosité. Vos résultats, en de tels cas, sont
généralement décevants, en raison tout d'abord de votre attitude mentale et ensuite parce que la question dont
il s'agit est si peu importante que même si la loi se manifestait, ses résultats ne seraient ni suffisamment
concluants ni assez nets et importants pour faire impression sur votre esprit. Ceci reviendrait à ajouter une
goutte d'encre dans un lac pour voir si la loi amène vraiment la couleur de l'eau à changer, s'il y a addition
d'encre noire. Le résultat de l'expérience ne serait pas suffisamment impressionnant pour être convaincant.
La bonne attitude consiste à entreprendre chaque expérience avec la sublime conviction qu'on s'approche
d'un principe divin, et à solliciter, avec humilité, la démonstration d'une loi, non pour se délivrer du doute,
non pour avoir la preuve que la loi agira, mais seulement pour étudier la loi, la connaître et la glorifier.

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Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

LA VÉRITABLE HUMILITÉ

L'analyse de cette attitude qui se doit d'être la vôtre nous amène à discuter la nature de l'humilité.
En premier lieu, l'humilité ne doit pas être confondue avec une pratique ascétique de pure
abnégation. Parmi certains fanatiques religieux, il est d'usage de renoncer au monde et de vivre comme un
reclus dans une caverne ou dans une grotte. Une telle coutume repose sur deux raisons : La première est de
témoigner le mépris des choses de ce monde, l'autre est une attitude d'éloignement du monde. Souvent ces
ascètes considèrent toutes les choses de ce monde - jusqu'au corps lui-même comme mauvaises, et, par
conséquent, comme méprisables. En second lieu, ces ascètes, conduits à une interprétation erronée, craignent
souvent les désirs et les besoins normaux. Ils les considèrent comme des tentations qui doivent être
combattues. N'ayant pas trop confiance dans leur force intérieure, ils estiment plus sûr de s'isoler de la
société humaine ou au moins de supprimer tout désir normal, même s'ils risquent ainsi de parvenir à un point
où la mort peut se produire. Ils considèrent parfois l'humanité comme une forme modifiée de l'abnégation. Ils
se refusent à sourire, à montrer leur joie dans les circonstances les plus appropriées et ils en viennent même à
porter des vêtements tachés et en lambeaux.
Ils provoquent et endurent les pires insultes, vivent dans la malpropreté alors qu'elle n'est pas
nécessaire, et ils refusent d'améliorer leur position sociale ou économique, regardant comme un vice la fierté
instinctive et normale due à une réussite personnelle.

Une telle conduite qu'ils justifient au nom de l'humilité est, en fait, une perversion des vrais
principes mystiques. Elle aboutit, de plus, à la violation de beaucoup d'autres principes cosmiques.
Il est normal pour un homme d'être heureux. II est juste pour lui d'aspirer à un meilleur statut
économique, intellectuel et social. En fait, la manière de vivre, au nom d'une humilité mal comprise, est
hypocrite, donc en désaccord avec les principes cosmiques, quel qu'en puisse être le motif, puisque fondée
sur l'erreur.

Poursuivant notre examen de l'aspect négatif de l'humilité, disons aussi que celle-ci ne désigne pas
l'attitude de celui qui veut se concilier les bonnes grâces d'autrui. Cette conception erronée conduit à sortir
continuellement de sa propre manière d'agir, pour servir les caprices et les fantaisies des autres. Quelqu'un
qui s'empresse toujours d'aller chercher une chaise pour quelqu'un qui est capable de se la procurer lui-même
ou qui papillonne autour d'autres personnes, faisant des arrangements ou des ajustements sans importance,
afin de devancer de manière apparente leurs plus petits désirs, cherche à se concilier leurs bonnes grâces et
fait oeuvre de courtisan. De tels actes produisent souvent exactement l'effet contraire, les véritables motifs
intéressés à l'origine d'une telle prévenance se trouvant démasqués.

Une autre fausse conception de l'humilité est l'obséquiosité. Celle-ci consiste à revêtir une attitude
servile et rampante. L'obséquieux, en présence d'autrui, baisse la tête, ne parle pas, à moins qu'on ne
l'interroge. II prend l'attitude de quelqu'un qui doit être commandé et qui ne peut faire usage de sa propre
volonté. En parlant de lui-même, il se présente comme inférieur, indigne de l'attention courtoise que toute
personne normale doit témoigner à une autre. Une telle attitude ne saurait être assimilée à l'humilité
mystique.

Considérons maintenant ce que l'humilité est vraiment. Elle consiste tout d'abord en une vénération
sincère pour toutes les manifestations et tous les préceptes spirituels et divins. Quel que soit le caractère
étrange ou différent d'une coutume religieuse, elle sera respectée comme la croyance de celui qui la pratique.
On retirera son chapeau, on s'agenouillera, on se courbera et on fera tout ce qu'exige la coutume, en entrant
dans le temple ou l'église d'une religion quelconque, non dans l'intention d'endosser la croyance ou les
préceptes de cette église, mais afin de respecter ce qui est sacré pour un autre. L'humilité consiste à ne pas
dépasser les limites de ses convictions personnelles, de manière à ne pas les asséner d'une façon offensante
pour autrui. La véritable humilité mystique exige qu'on soit toujours conscient du fait que la réussite
personnelle dans les affaires ou dans la vie professionnelle n'est pas tout à fait, ni uniquement la conséquence
d'une érudition ou d'efforts personnels. Quels que soient les talents qu'on puisse posséder et les facultés qu'on

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Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

ait pu développer, ils sont dûs à l'usage de principes naturels cosmiques. Nous sommes donc les obligés de
ces pouvoirs et de ces principes. Vous ne pourrez jamais vous tenir quittes de ce que vous possédez. Vous
serez toujours redevables à la nature de ses ressources, et au Cosmique, du privilège de la vie. L'humilité
mystique exige qu'à l'occasion d'une réussite, vous ne fassiez pas preuve d'égoïsme, mais au contraire du
désir d'aider une personne moins heureuse, selon ce qu'exige la loi d'Amra. Vous ne devez pas critiquer
quelqu'un ou devenir servile et diminuer la dignité de votre propre personnalité, mais vous efforcer d'aider
autrui de quelque manière à atteindre un résultat identique au vôtre. Vous ne devez pas aider autrui à
accomplir ce qu'il est capable de faire par lui-même. Vous devez plutôt l'aider à comprendre ses problèmes
pour qu'il puisse lui-même les résoudre.

Quand vous parvenez à quelque succès, soit à propos d'une expérience mystique, soit dans une
entreprise commerciale ou autre, vous devez considérer votre réussite d'un point de vue impersonnel. Vous
n'êtes pas parvenu au succès tout seul. II vous a été donné la connaissance, la compréhension et l'opportunité
de servir. Vous êtes heureux et vous pouvez exprimer votre joie d'avoir réussi mais vous devez admettre que
vous avez été aidé. Quel que soit le courage dont vous faites preuve, quelle que soit l'ardeur avec laquelle
vous étudiez et travaillez pour arriver au succès final, vous êtes toujours l'obligé du cosmique. Témoignez de
votre reconnaissance car l'humilité mystique est cette attitude qui manifeste une sincère révérence, la
gratitude et la tolérance.

Pour revenir au succès dans notre pratique des exercices mystiques, peut-être cela vous
encouragera t il de savoir que chaque fois qu'il existe une nécessité réelle d'utiliser leurs lois, chaque fois
qu'il existe un besoin sincère et profond d'être aidé au moyen de ces lois, alors aucun échec n'est à craindre,
même pour celui qui n'a obtenu que peu de succès dans les expériences simples présentées dans les diverses
séries de communications. Une soudaine et urgente nécessité d'aider quelqu'un ou de vous aider vous-mêmes
d'une manière conforme aux exigences cosmiques, assortie de votre foi et toute votre confiance en ce que
vous avez appris, vous récompensera d'une démonstration pleine et parfaite. Cela est dû au fait qu'en addition
à un désir sincère, à un besoin réel et à un juste motif, vous avez la connaissance de ce qu'il y a à faire ainsi
que la confiance en des lois et des principes que vous avez attentivement étudiés, les expliquant sous des
angles différents. Comme vous ne pouvez pas savoir quand vous aurez besoin d'utiliser une de ces lois et que
vous ne pouvez pas dire quand apparaîtra la nécessité de la compréhension mentale des lois simples et
fondamentales de la nature, vous devez vous tenir prêt, entraîné par l'étude et l'exercice de vos facultés
mentales, psychiques ou spirituelles.

LA MAITIRISE

Les rosicruciens n'utilisent pas l'expression « maîtrise de soi », car ils la considèrent comme
inappropriée. Elle n'explique pas de façon exacte ce qu'ils ont à l'esprit. Quand ils emploient le terme
« moi », ils parlent du moi intérieur, du moi réel, du moi le plus élevé. On ne peut pas devenir maître du moi,
car ceci reviendrait à s'assurer la maîtrise du moi intérieur. Qui pourrait tenter d'être le maître du Maître
intérieur ? Par conséquent, l'expression « maîtrise de soi », si elle n'est expliquée en détail, pourrait manquer
de clarté.

Ce qu'on entend, en fait, par maîtrise, est que nous désirons devenir maîtres de notre expression
extérieure, de notre être objectif et du monde objectif. En d'autres termes, nous voulons permettre au moi
intérieur, en tant que maître, de diriger tout ce qui est dans le monde de la manifestation objective.

Nous commencerons notre étude d'une telle maîtrise par une loi très ancienne et peu comprise qui
était donnée aux initiés de la dernière chambre. Elle était inscrite sur la porte d'entrée de cette chambre, dans
la plupart des Temples du passé et on la trouve encore aujourd'hui dans nombre d'écrits anciens, comme une
devise. C'est à la fois une loi, un principe et peut-être une clé.

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Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

« Tout ce que l'homme est est infini


Tout ce que l'homme a est fini ! »

Prenons ce principe très simple et entreprenons son analyse. C'est un fait remarquable ! II est
étonnant dans sa simplicité et cependant tout aussi puissant dans la place définie qu'il occupe parmi les lois et
les manifestations.

Une première traduction de ce vieil adage était celle-ci : « Tout ce que l'homme est, est spirituel.
Tout ce que l'homme a, est matériel ». Cette manière de dire la même chose peut faire l'objet de contestations
puisque nous savons maintenant que toutes les choses matérielles ont en elles un élément de l'énergie de
l'esprit, de sorte qu'il est impossible de séparer jamais l'esprit de la matière. Mais pour beaucoup d'entre nous,
même présenté de cette manière, le principe est révélé : « tout ce que l'homme est, est spirituel, divin, infini.
Tout ce que l'homme a, est matériel, objectif et fini ».

Vous avez rencontré, dès nos premières communications, cette loi ontologique : « Dieu insuffla
dans les narines de l'homme, le souffle de vie et l'homme devint une âme vivante ». Nous considérons cette
loi comme l'idée maîtresse de toute l'ontologie du rosicrucianisme, 'homme n'est pas un être vivant, une
expression éternelle vivante, mais une âme vivante. Tout ce qui est réel en l'homme est l'âme. II en résulte
que la nouvelle expression ou pensée selon laquelle l'âme est infinie, est très compréhensible. L'accent doit
être mis sur le mot est. L'homme est infini. Tout ce qu'est l'homme, est infini. II faut mettre l'accent d'une
manière correcte. Vous êtes familiarisé avec l'affirmation simple : Dieu est ! Elle revient à dire Dieu existe.
La véritable essence de l'être est ainsi mise en évidence par l'accent placé sur le mot est. Et lorsque ce mot est
utilisé dans la loi simple que nous examinons en ce moment, nous employons le mot « est » employé en
opposition avec le mot « a ». Dès que nous analysons la signification de ces deux mots tels qu'ils sont utilisés
dans la loi, nous constatons, qu'inconsciemment, un autre mot s'élève dans notre esprit avec une grande force
: le mot « de » . L'homme est fait d'éléments terrestres et du souffle de vie. L'homme est une expression
double de matière et d'âme.

L'homme est fait de la conscience de Dieu et aussi de la manifestation de la matière. En l'homme, il


y a deux parties, l'âme et la matière, le divin et le terrestre, l'immatériel et le matériel. Tout ce qui est du
domaine de l'homme est donc de l'ordre de l'infini. Tout autre chose ne peut être qu'une addition, une
possession, un attribut, un privilège, un don et un auxiliaire qui vient. L'homme a toutes ces choses en
surplus.

La seconde partie de la loi est aussi intéressante que la première. Tout ce que l'homme a est fini.
Ceci signifie que tout ce qui appartient au corps de l'homme, toutes ses qualités et ses attributs objectifs,
toute son expression objective terrestre, toutes ses possessions objectives, tout ce qui est lié à lui et tout ce
qui l'entoure est du domaine du fini. Tout ceci est logique et s'accorde avec le principe ontologique qui
déclare « Dieu forma l'homme de la poussière de la terre, puis il insuffla dans le corps le Souffle de vie et
l'homme devint une âme vivante ». Le corps matériel de l'homme n'était qu'un réceptacle, une coquille pour
l'homme réel intérieur. Ceci constitue non seulement la base de notre compréhension de la dualité de
l'homme, mais aussi la base de notre compréhension de la maîtrise.

La question importante qui se pose est de savoir quelle définition il faut donner au mot homme.
Nous sommes encore confrontés à une traduction défectueuse du mot original. Non seulement il n'y a aucune
indication de sexe dans le mot utilisé à l'origine pour désigner l'homme, mais on n'y trouve aucun élément
d'expression matérielle non plus. Quand Dieu conçut l'homme, il le conçut à son image, sans sexe,
immatériel dans sa forme, non objectif dans son expression. Quel mot pourrions-nous employer pour
désigner l'homme ? Si vous pouvez découvrir ou imaginer un mot qui signifiera pour vous ce qu'il doit
exactement représenter, alors gardez le à l'esprit et utilisez le chaque fois que vous penserez à cette loi. Pour
ce qui nous concerne tous, l'homme est le concept, l'être que Dieu avait à l'esprit quand le Logos fut insufflé
dans l'espace.

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Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

Une seule âme fut insufflée dans la création et c'était l'âme divine. Ce Souffle de vie et de
conscience pénétrant tout dans l'univers, remplit les narines de tous les corps matériels et les anima. II y avait
- il y a aujourd'hui - des milliards de corps humains objectifs et matériels dans l'univers, mais il n'y a qu'une
seule âme dans tous ces corps: l'âme de Dieu. Par conséquent, quand nous utilisons le mot homme, nous
voulons désigner l'expression de l'âme divine qui est sur le plan terrestre. Ainsi, cette âme qu'est l'homme est
entièrement infinie. Ce point était digne d'une longue et attentive discussion et vous éprouverez beaucoup de
plaisir et même une réelle joie dans sa contemplation chaque fois que vous consacrerez un moment à méditer
sur sa signification.

Quelle relation avec la maîtrise ? Si vous examinez la signification correcte du mot homme tel qu'il
est utilisé dans cette loi, vous constatez qu'il désigne en réalité l'ego, le moi intérieur. Comme il l'a été
exposé, cet ego, ce moi intérieur, est un maître. Un tel moi n'a pas besoin d'une maîtrise de la part de l'esprit
objectif, ou de la conscience finie, même si cette maîtrise était possible. II n'y a donc qu'une seule maîtrise
possible, la maîtrise du moi réel sur les choses extérieures et matérielles dans la vie.
Ceci nous amène à une seconde loi :

« Par sa domination du Fini


l'homme atteint la maîtrise de l'Infini »

En fait, pour pouvoir disposer d'une traduction appropriée, cette loi devrait littéralement être
traduite de la façon suivante : « Par sa domination sur le monde matériel, l'homme atteint la maîtrise
spirituelle ». Cette manière d'exprimer l'idée dont nous nous occupons révèle, il est vrai, un autre angle de la
loi et peut-être, après tout, constitue t-elle une traduction meilleure. Cependant, pour que la seconde loi soit
cohérente avec la première dans l'emploi des termes, nous en resterons à l'expression la plus moderne donnée
plus haut.

Inutile de dire que cette formule, en tant que formule, est entièrement opposée à la conception
populaire, si souvent exprimée sans analyse appropriée et sans tenir compte des termes, parce qu'une telle
conception populaire suppose que le moi, l'ego, l'infini en nous peut être maîtrisé.

Toute la vérité incluse dans cette loi ne sera réalisée qu'au moment où nous la mettrons à l'épreuve,
et, pour le faire, vous devez devenir efficients en ce qui concerne les premiers principes qu'elle implique.
Ceci est ce que vous avez fait au cours des expériences des communications précédentes et bientôt, vous
progresserez d'une manière plus précise, en vue d'exercer votre maîtrise sur les expressions les plus simples
mais les plus fondamentales du monde matériel.

Dans le sens le plus exact, toute réalité, toute expression de l'être est infinie. Après avoir réduit
toute chose à leur commun dénominateur, mers, montagnes, formes vivantes, objets inanimés, elles doivent
nécessairement être infinies. Tous les rosicruciens et les métaphysiciens sont d'accord sur le fait que les
formes ont une apparence finie, uniquement pour les facultés réceptives et objectives de l'homme. Un arbre
n'est pas séparé d'un rocher malgré les apparences qui résultent de nos sens de la vue et du toucher. D'une
manière immanente, ils sont reliés l'un à l'autre dans la même énergie de l'esprit et les mêmes qualités
électroniques fondamentales. De même, le rouge n'est pas séparé du bleu : ces deux couleurs sont des
longueurs d'onde du spectre oculaire. Le fini, alors, n'est que la perception humaine limitée d'une expression
de l'infini.

La matière est un attribut de l'infini. Elle est une partie d'un tout. Elle est finie en ce qu'elle peut
être, mais elle est infinie dans sa source. L'esprit, dont la matière est composée, est l'attribut négatif du Noüs
infini. Dans un sens quantitatif, il ne peut y avoir aucune limite à l'esprit. En qualité, cependant, l'esprit est
limité et fini. Il peut se manifester uniquement dans ce que nous désignons comme la matière. Pour mieux
comprendre ceci, utilisons l'analogie de la mer : si nous étions dans un petit bateau, au milieu de la mer,
celle-ci nous semblerait s'étendre dans toutes les directions à partir du point ou nous nous trouvons, tout au
moins aussi loin que l'horizon nous entourant. En surface et en quantité, son immensité pourrait nous faire

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Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

croire qu'elle est infinie. Cependant, en substance, dans sa manifestation particulière, dans ce qu'elle nous
paraît être, elle serait finie car elle conserverait constamment pour votre vue, une nature générale identique.
En essence, donc, toutes les choses qui existent sont infinies. Si elles ne l'étaient pas, avec la destruction
d'une forme quelconque, nous détruirions réellement la matière. Mystiques et métaphysiciens ont depuis
longtemps exposé l'indestructibilité de la matière. La science moderne mentionne le même principe sous le
nom de principe de la conservation de l'énergie et de la matière.

L'homme est réellement composé d'une âme et d'un corps. Les éléments immatériels qui le
composent sont l'âme et ses attributs d'esprit et de conscience cellulaire. Les éléments matériels sont les
propriétés chimiques et organiques de son corps. Ces dernières qualités, nous les appellerons finies, d'une
part parce qu'elles ne sont perçues qu'au moyen des cinq sens physiques de l'homme et d'autre part, parce
qu'elles apparaissent, à notre conscience, comme limitées. Nous pouvons accomplir au moyen du corps et de
ses éléments, certaines fonctions seulement et pas davantage. Le corps semble être limité à des propriétés
telles que la masse et la substance. II ne semble se mouvoir que dans les limitations que nos qualités
objectives définissent comme l'espace et le temps. Personne ne niera cependant que les qualités inhérentes de
notre corps sont d'une source infinie.

Ce dont vous êtes composé, en tant qu'être mortel, est infini en essence. Même le corps dans un
sens très large est infini, comme nous l'avons montré. Ce que vous faites en tant qu'être mortel, vos
fonctions, votre manière de vivre, votre appréciation du monde, est d'une manière déterminée, finie. Ce que
vous appelez votre milieu, votre monde de tous les jours, votre pays, votre cercle social, les choses que vous
voyez, que vous sentez, que vous dites posséder, tout ceci est fini. Les sensations telles que la peine et le
plaisir et les diverses qualités attribuées aux objets par nos sens - la couleur, la taille le volume - sont
également finies.
Il y a un certain nombre de qualités qui viennent directement de cette union que nous appelons
homme et qui, en elles-mêmes, ne sont pas infinies mais finies. Imagination, mémoire, réflexion, toutes ces
qualités sont le produit de l'homme et sont fonction de la continuation de cette union qu'est l'homme.
Quand l'union cesse, quand l'âme est libérée, ces qualités dont dispose l'homme en tant qu'homme
cessent d'être. Elles sont comme les notes produites par un instrument de musique. Elles sont liées à la nature
de l'instrument composé de cordes ou d'autres accessoires qui forment sa structure. Quand l'instrument est
brisé et ne peut plus fonctionner comme instrument, les notes qu'il produisait disparaissent également. Tout
ce qui vient de l'homme doit être fini dans sa manifestation. Tout ce qu'il acquiert dans ce monde, tout ce
qu'il a, est fini. Personne ne peut créer. Tout ce que nous pouvons réellement faire, c'est assembler ce qui est
déjà. Cet assemblage est moindre que l'essence dont il est composé et, ainsi, les choses que l'homme
assemble ou produit et qu'en tant qu'homme il a, par le fait même qu'il est homme, sont finies.

ALTRUISME ET IMPERSONNALITÉ

Lorsque vous décidez d'appliquer certaines lois, l'un des premiers problèmes que vous ayez à
résoudre est celui-ci : dans quelle mesure pouvez vous mettre ces lois en action pour votre profit personnel ?

Prétendre que vous deviez être absolument désintéressé en désir et en actes reviendrait à dire que
vous devez vous libérer complètement de l'égoïsme. Vous ne pouvez pas être entièrement désintéressé dans
tout ce que vous désirez, car les désirs les plus altruistes sont en même temps égoïstes. Ne retirez-vous pas
du plaisir, de la joie, et souvent même un très grand bonheur à accomplir un acte altruiste en faveur d'une
d'autre personne ? Pouvez-vous affirmer que celui qui consacre beaucoup de son temps à porter secours et à
rendre service à autrui, éprouvant, en le faisant, le plus grand plaisir de son existence, est tout à fait
désintéressé dans ses actes et dans ses buts ? II serait difficile à quiconque d'entre-vous de déterminer où
commence le désintéressement et où l'égoïsme s'achève dans ses actes et ses pensées. Mais il vous est aisé de
savoir ce qui est purement égoïste et c'est précisément l'acte purement égoïste qui doit être évité.

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Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

Du point de vue mystique, la loi est parfaitement claire et définie. Tout acte et toute pensée doivent
être considérés sous un double aspect. En premier lieu, ils ne doivent comporter aucun élément susceptible
d'occasionner inutilement du tort ou de la peine à autrui ; en second lieu, ils doivent constituer, pour une ou
plusieurs personnes en dehors de vous-même, une source de joie et de bonheur. Ce double aspect vous
permettra de définir si la plupart des actes que vous accomplissez comme mystique sont en accord avec la loi
et si, en conséquence, vous pouvez à juste titre faire usage de lois et de principes qui amèneront la réalisation
de désirs ou de buts conformes à la règle.

D'un point de vue pratique, vous devrez donc toujours tenir compte de cette loi et avoir pour but un
avantage matériel qui soit à la fois nécessaire à votre existence et qui s'avère aussi profitable à autrui. Il peut
s'agir d'un besoin d'argent, d'un accroissement d'affaires, d'une question de santé, de terrain, de logement ou
de tout autre problème de nature similaire, mais vous devez être sûr que ceci peut être légitimement vôtre et
qu'autrui en partagera les bienfaits.

L'opération consiste à porter votre choix, parmi vos désirs, sur celui qui remplit les conditions
exigées par la loi mystique, à le visualiser et à le créer comme une possibilité cosmique, décrétant par là qu'il
doit finalement se manifester, et à déterminer alors le mois ou l'année au cours duquel vous souhaitez qu'il se
réalise. En même temps, vous ordonnerez qu'il se manifeste au moment fixé, en déclarant qu'il le sera. En
d'autres termes, après avoir créé l'événement dans le Cosmique, entreprenez de diminuer la période de temps
comprise entre cette création et le moment où elle se manifestera, en fixant la date de la réalisation. Ne
pensez pas à cette date au moment où vous visualisez et créez l'événement. Le moment de la manifestation
ne doit être établi qu'après la création. Si vous consacrez une demi-heure à une concentration et à une
méditation sérieuses sur l'événement souhaité avant d'ordonner le moment de sa manifestation, votre création
sera beaucoup plus proche de la perfection. L'élément temps sera donc considéré comme un point secondaire.
Faites ceci une seule fois pour chaque événement désiré ; puis, confiant en sa prochaine réalisation, n'y
pensez pas davantage ; soyez simplement sûr de sa manifestation. Une analyse attentive de cette expérience
et des lois qui s'y rapportent révélera nombre de points et de faits intéressants.

Certains frères et certaines soeurs sont excessivement déçus lorsqu'ayant suivi consciencieusement
les instructions qui viennent d'être données, les désirs qu'ils cherchent à réaliser ne se matérialisent pas. La
loi, dans un tel cas, a t elle échoué ? les explications données dans nos communications n'auraient elles qu'un
but purement spéculatif ou bien l'échec est il dû à l'intéressé lui-même, dans sa mise en application de la loi ?

Une loi naturelle ou cosmique est immuable. Elle est une loi en raison même de sa continuité, de
ses effets uniformes et infaillibles, lorsqu'elle est employée convenablement. Si certaines forces et certains
pouvoirs de la nature ne se manifestaient que pour certaines personnes - à l'exception de toutes les autres - ou
bien s'ils ne pouvaient agir que sous certaines conditions, aujourd'hui, mais non demain, ils ne posséderaient
pas cette qualité d'ordre et de certitude qu'on attribue à la loi cosmique. Par conséquent, un échec dans la
mise en action de la loi ne peut être imputé qu'à celui qui s'en sert. L'intéressé ignore souvent qu'il commet
une erreur dans la manière d'utiliser la loi. C'est pourquoi il semble bon de citer quelques exemples, parmi les
erreurs généralement commises, de manière à ce que vous les évitiez pour n'éprouver aucune déception.

Un homme travaille dans les bureaux d'une grande entreprise commerciale. Peut-être est il tout
juste dans sa trentième année. En raison de son âge, il est possible qu'un grand avenir s'ouvre devant lui. Ses
occupations quotidiennes ne sont que routine ; elles n'ont pas nécessité un travail d'adaptation considérable et
elles ne le contraignent pas à assumer des responsabilités importantes. Son salaire est proportionnel à son
travail, mais nécessairement peu élevé en raison de la nature même de ce travail. Dans le même bureau se
trouve un autre jeune homme dont l'apparence est identique et qui ne semble pas doué d'une personnalité et
d'une intelligence supérieures à celles de son collègue. Cependant, il obtient de l'avancement. II parait
toujours parfaitement apte à toutes les fonctions qui lui sont offertes. Il assume intelligemment ses nouvelles
charges et il s'en acquitte très bien. Le premier jeune homme envie l'avancement et l'augmentation
considérable du salaire de son collègue.

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Supposez que le premier jeune homme ait une certaine connaissance des principes mystiques qui
ont trait à la création mentale. II désire être promu pour une autre fonction dans son bureau et il en visualise
clairement les détails. En fait, il se voit mentalement assis à un bureau, assumant ses nouvelles
responsabilités. II voit même la somme plus importante de ses émoluments inscrite sur la fiche de paie qui
lui est remise à la fin de chaque mois. Puis il achève sa méditation en fixant une date, comme il l'est indiqué
dans cette communication, en d'autres termes, il établit le jour exact où son désir de promotion se réalisera.

Le jour arrive, mais son désir ne s'accomplit pas. II revoit le processus qu'il a suivi. Son but était il
égoïste ? En lui-même, honnêtement, il peut affirmer que non. S'il avait obtenu satisfaction, il aurait consacré
une partie de son augmentation de salaire à quelque juste cause. Où résidait donc la raison de l'échec ? La
voici : du point de vue cosmique, le jeune homme n'avait pas le droit de voir son désir réalisé. II n'était pas
préparé et il n'avait rien fait pour l'être. II demandait une promotion, une responsabilité plus grande et un
salaire plus important, mais il ne s'était pas préparé à les mériter. II agissait ainsi d'une manière égoïste
puisque il n'offrait aucune possibilité nouvelle en échange de l'avantage qu'il souhaitait. Chaque soir, une fois
rentré chez lui, il oubliait tout ce qui touchait à son travail, à l'exception de son désir d'avancement. II ne
s'efforça pas un seul instant d'étudier ou de suivre les cours du soir pour acquérir les connaissances exigées
dans les nouvelles fonctions qu'il désirait remplir. II consacrait toutes ses heures de loisir à la distraction et
aux plaisirs. L'autre jeune homme, au contraire, étudiait trois fois par semaine la haute comptabilité,
acquérant une masse de connaissances qu'il pouvait offrir à son employeur en échange de l'avancement dont
il était l'objet et des avantages matériels qui en résultaient. II ne s'attendait pas à un salaire que son mérite ne
justifierait pas. II donnait son temps et ses efforts pour pouvoir recevoir. Il est donc évident que le désir du
premier jeune homme ne pouvait cosmiquement s'accomplir, car, dans ce cas, l'autre eût été lésé. Une telle
promotion aurait été injustifiée en raison de l'inexpérience de l'intéressé et l'impossibilité où il se trouvait
d'accomplir un travail satisfaisant.

Analysez vos désirs avant d'en entreprendre la réalisation. Avez vous le droit de les exprimer et de
vous attendre à ce qu'il s'accomplissent ? A titre d'exemple, vous pourriez encore considérer le cas de celui
qui aspire à une bonne santé et qui, dans ce but, met en application les principes mentaux, mais sans résultat.
Dans quelle mesure agit il en conformité avec ce dont il a vraiment besoin ? D'une part, il désire une bonne
santé, et d'autre part, il refuse de changer le mode de vie qui participe à sa santé déficiente. Si une personne
ne se nourrit pas d'une manière convenable, si elle mène une vie désordonnée et se surmène en toute
connaissance de cause, elle ne peut s'attendre à ce que les lois cosmiques s'accomplissent en sa faveur, alors
qu'elle viole volontairement d'autres principes cosmiques. Il est un vieil adage selon lequel celui qui se
présente en justice avec les mains sales, pour demander réparation de quelque préjudice, n'est pas lui-même
sans reproche. Un tel adage demeure valable lorsqu'il s'agit d'entreprendre la réalisation de vos désirs. Ne
demandez pas et n'attendez pas du cosmique qu'il se montre généreux, si vous violez ses principes.

Comme l'établit l'histoire complète de la métaphysique, dès que l'homme eut pris à un certain degré
conscience de lui-même et de son milieu, il en vint à réaliser que toutes les choses matérielles du monde
étaient à sa disposition pour qu'il en jouisse. II se peut qu'il ait prétendu, au début, que ceci était à lui en vertu
de quelque droit divin ou peut-être en raison de ses pouvoirs physiques et mentaux. Mais, à mesure
qu'évoluait sa conscience, sa conception à ce sujet se transformait et il considéra bientôt les choses
matérielles comme un privilège. Ce point de vue différent ne modifia pas, cependant, sa détermination de se
servir de ce qui était ainsi mis à sa disposition, de désirer plus encore et de chercher à découvrir ou à inventer
des ressources nouvelles.

En admettant que tout, dans votre vie, y compris la vie elle-même, est à votre disposition pour que
vous en jouissiez à titre de privilège, il apparaît tout à fait évident que la matière est abondante, que le
privilège est universel et que les obligations sont peu nombreuses. Tel est le point de vue qui place le
mystique et plus spécialement le rosicrucien, dans une position particulière et distincte et ils savent que leur
compréhension est absolument exacte. Ils réalisent que la matière est abondante ; la nature leur démontre
qu'elle est excessivement féconde, elle crée et recrée sans cesse ; elle ne permet jamais que ce qui est
nécessaire à l'existence de l'homme s'épuise complètement. Elle renouvelle toutes choses plus rapidement

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Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

que l'homme ne peut les consommer, et quel que soit l'accroissement de la population. II est certes dans le
monde matériel des produits qui, peu à peu, disparaissent ou qui ne semblent exister qu'en très petite
quantité, mais une analyse sérieuse prouvera que ceux-ci constituent vraiment un luxe, non pas en raison de
leur rareté, mais parce qu'ils ne sont pas absolument nécessaires à la vie et au maintien de la santé.
L'abondance de la nature est illustrée aussi par les lois naturelles. Aucun élément matériel et aucune forme
d'énergie ne sont à jamais détruits ou complètement absorbés, quelle que soit la forme qui leur est donnée ou
l'usage qui en est fait. Leur nuance, leur nature, leur état et d'autres qualités en eux, peuvent être changés par
l'homme, mais dans son essence primaire, toute matière est indestructible. Cette loi de physique vous
enseigne à vous, mystique, une leçon remarquable: c'est à dessein que la nature conserve tous ses privilèges
et tous ses bienfaits car elle veut que ses produits servent à plus d'une personne et à plus d'une génération.
S'il était possible à l'homme de retirer de cette abondance un seul élément, de l'employer pour son propre
bien et de le supprimer à jamais, il pourrait penser à juste titre que la nature lui a fait personnellement don de
cet élément particulier qui lui appartient de droit divin. Mais l'homme ne peut trouver un seul exemple de
privilège personnel accordé par la nature. Dès lors, que devez vous conclure? Simplement que, si vous vivez
en harmonie avec les lois et les principes de la nature, vous mènerez une vie impersonnelle.

C'est la conception impersonnelle qui doit être adoptée par le véritable mystique, même lorsqu'il
projette et entreprend d'obtenir pour lui-même quelque privilège ou quelque don des dieux pour la
satisfaction de ses besoins présents. C'est ce même point que nous avons abordé dans les paragraphes
précédents lorsqu'il était écrit que vous ne deviez pas croire que tous les désirs sont égoïstes et qu'en dernière
analyse, vous pouvez mener une vie purement désintéressée. II est possible et hautement désirable de mener
une existence impersonnelle.

En partant du principe que toutes les choses matérielles sont mises à votre disposition pour être
utilement employées, vous admettrez que vous ne faites qu'accepter un privilège généreux et intelligent
lorsque vous désirez obtenir ce qui paraît vraiment nécessaire à votre existence présente. II était dit à l'instant
que l'homme a donné diverses formes aux choses que la nature renferme en abondance, quelques exemples
monteront qu'il en est bien ainsi. Considérez tout ce que l'homme crée à partir du fer. La nature fournit le fer
sous bien des formes, y compris celle qui se trouve dans les aliments, en raison de la nécessité du fer pour le
corps humain. Les diverses utilisations du fer par l'homme sont en réalité à classer parmi les choses que la
nature met à votre disposition. D'autres fabrications humaines nécessitent le bois, la laine, le coton et la soie ;
certaines, enfin, ne sont que le symbole d'autres éléments et tel est le cas de l'argent. Son but était à l'origine,
de symboliser un élément complètement terminé et beaucoup plus encombrant. De nos jours, il est le
symbole du travail, de l'effort intellectuel, de la production et du mérite. En ce sens, l'argent, comme symbole
des choses matérielles, entre dans la catégorie des éléments fournis en abondance par la nature. En tant que
tel, il peut, à juste titre, être lui aussi désiré et recherché par le mystique, lorsqu'il lui est nécessaire et
nullement opposé aux principes de la vie impersonnelle. Mais nous aurons l'occasion de revenir plus tard sur
le sujet de l'argent, dans une communication qui lui sera entièrement consacrée.

Souvenez vous cependant, que tout ce qui est mis à votre disposition par la nature ne doit pas
cesser de servir et ne doit jamais appartenir à un seul individu. Croire que le seul fait de posséder quelque
bien matériel constitue un droit absolu et définitif à le posséder toujours, vous place aussitôt dans une
position d'incompatibilité et d'inharmonie avec ce qui a été mis à votre disposition. L'attitude correcte
consiste donc, à comprendre et à être toujours conscient du fait que tous les privilèges matériels dont vous
profitez aujourd'hui ont été, avant vous, partagés par d'autres, sous une forme peut-être plus élémentaire, et le
seront aussi, après vous, par d'autres encore. Vous réalisez particulièrement ce fait en ce qui concerne les
biens immobiliers. Vous savez que le pays dans lequel vous vivez a été habité par d'autres : que peut-être, sur
ce même terrain où votre demeure est construite, de nombreuses générations se sont succédé, depuis les
peuplades les plus primaires. Vous savez qu'après votre départ pour le grand Au-delà, d'autres vivront sur ce
terrain dont vous avez le privilège de vous servir maintenant. Vous comprenez aisément ceci, tant qu'il ne
s'agit que de la terre. Mais examinez le cas de ce qui semble avoir une existence nettement limitée.
Considérons un objet de luxe, une automobile de prix, par exemple. Celle-ci atteint rapidement un état qui
semble prouver combien son existence est éphémère et combien est limitée l'utilité qu'elle offre comme

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privilège naturel. Cet assemblage de produits de la nature, construit par l'homme, devient une automobile que
l'argent, symbole d'un autre don de la nature, permet de se procurer. L'homme peut croire qu'il est
propriétaire de cette automobile qu'il utilise, jusqu'au moment ou épuisée, elle devient inutile. Mais il est
dans l'erreur. Les éléments qui entrent dans la fabrication de cette automobile ont servi à d'autres avant lui.
Les arbres, donc le bois provient, peuvent avoir abrité et protégé bien d'autres personnes dans le passé. Les
métaux peuvent avoir, à quelque moment, servi sous une autre forme, car l'acier employé dans la fabrication
de l'automobile n'a pas été retiré du sol à l'état pur. Dans sa plus grande partie, il a déjà servi sous d'autres
formes ; il a été réduit en fragments, puis, à nouveau, employé sous sa forme actuelle. Lorsque l'automobile
est mise au rebut et considérée seulement comme un tas de ferraille, elle est alors prête à être réduite, une
nouvelle fois, en ses éléments primaires, qui constitueront la matière de nouveaux produits dont d'autres se
serviront dans l'avenir. Une partie de l'acier dont est faite automobile, aujourd'hui au rebut, peut être un jour
utilisée dans la fabrication d'un avion de transport et servir ainsi dans l'avenir à d'autres personnes, sous une
forme différente. La même chose peut être dite du caoutchouc, du cuivre, du verre, du laiton, du cuir, du drap
et de tous les autres éléments qui composent une automobile. Ceci est vrai aussi de tout ce que vous utilisez
et de tout ce dont vous avez besoin. La nature conserve et utilise d'une manière incessante les éléments
primaires qu'elle possède pour que, de génération en génération, l'homme puisse avoir le privilège de s'en
servir.

Vous ne pouvez donc posséder aucun privilège de façon exclusive. Vous devez toujours partager
avec autrui comme la nature elle-même le fait. Que vous partagiez volontairement ou non un privilège alors
qu'il est en votre possession, voilà qui est sans importance pour la nature, mais d'une grande portée pour vos
rapports harmonieux avec les lois cosmiques. Lorsque vous ne serez plus assez fort pour maintenir votre
emprise égoïste sur les privilèges dont vous jouissez, la nature vous les retirera pour les transmettre, sous une
forme différente, à ceux qui sont prêts à en faire profiter autrui. En attendant, vous êtes perdant, car en
adoptant une, attitude purement égoïste dans vos désirs et dans votre manière de jouir des bienfaits reçus,
vous faites un sacrifice disproportionné par rapport au faible gain réalisé. Vous profitez, à titre provisoire,
d'un seul privilège et vous excluez à jamais des dons et des bienfaits encore plus grands.

Chacun reçoit dans la mesure où il donne et vos biens seront plus grands encore si vous en faites
profiter les autres et s'ils apportent à autrui autant de bonheur qu'à vous-mêmes. Il ne s'agit pas là d'une règle
mystique ou d'un principe utopique, mais d'une loi naturelle, qui peut être démontrée et devrait être
appliquée.

Un examen attentif de ces principes prouve combien il est juste et combien il est raisonnable de
désirer et de demander ce qui est nécessaire à une plus grande expression et à une plus vive appréciation de
la vie. Vous agissons donc d'une manière conséquente en vous concentrant et en mettant en pratique d'autres
moyens métaphysiques pour vous unir au Cosmique et exprimer vos désirs ou exposer vos besoins. Vous
pouvez, d'une manière aussi conséquente, vous servir des méthodes qui vous ont été enseignées récemment,
pour contribuer à changer le cours des événements de manière à obtenir ce qui est nécessaire à votre
existence mais, en même temps, il faut vous conformer strictement à une autre règle établie par la nature: il
faut mériter ce dont vous avez besoin et ne pas espérer que le Cosmique répandra ses bienfaits sur vous sans
autre effort de votre part, que le travail mental de sollicitation et de concentration.

Vous avez lu que les ressources de la nature sont inépuisables. D'autre part, vous savez par
expérience, que certaines ressources naturelles semblent se raréfier. Ceci ne signifie pas toujours que
l'homme a complètement épuisé ce que la nature a mis à sa disposition, mais plutôt que les possibilités
d'accès à ce qui subsiste de cette ressource sont extrêmement précaires. La distance peut être si grande que le
transport du produit naturel à la raffinerie où doit s'opérer la transformation en marchandises courantes,
coûterait une somme fabuleuse.
Cependant, lorsque l'homme, grâce à son ingéniosité, et en raison des nécessités de son mode de
vie, semble épuiser les produits accessibles de la nature, il apparaît alors des produits de remplacement . Par
exemple, avec le développement de l'âge de la machine, des moteurs à explosion ont remplacé les machines à
vapeur. L'avenir verra probablement les ressources de pétrole s'épuiser et la propulsion électronique et

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Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

chimique se développera pour se substituer à celle qui était utilisée jusqu'ici. La terre renferme des ressources
innombrables. Certaines, dont nous avons connaissance, nous semblent, pour le moment, sans intérêt.
Lorsque notre intelligence devra affronter des exigences nouvelles nous reviendrons, alors, à comprendre
l'importance de ces ressources et leur possibilité d'utilisation.

Si une personne - ou un groupe de personnes - pouvait monopoliser et contrôler entièrement une


denrée qui semble, actuellement, de première nécessité, le cosmique exercerait des représailles en ne révélant
aucun autre produit lorsque celle-ci paraîtrait s'épuiser. Ce n'est qu'en utilisant pleinement les ressources de
la nature et en permettant à autrui de s'en servir selon les règles de l'économie et de la coopération, que
certains produits paraissent, relativement, s'épuiser ; le plein emploi d'une telle ressource fait progresser,
d'une manière impersonnelle, la connaissance et l'expérience humaine. L'humanité se trouve alors à la veille
d'une grande découverte et elle sait bientôt comment utiliser une énergie ou une ressource considérée
jusqu'ici comme négligeable.

La vie impersonnelle n'exige pas des efforts incessants au bénéfice d'autrui, au détriment de votre
propre bien être physique et matériel. Une telle attitude d'ascétisme et d'abstinence touche au fanatisme
oriental. Selon la conception mystique, la vie impersonnelle consiste cependant à inclure autrui d'une
manière directe et parfois indirecte dans les bienfaits qui vous échoient. Quelqu'un peut réellement devenir
très riche et même multimillionnaire, et demeurer, dans le même temps, un bienfaiteur de l'humanité dans la
conduite de ses affaires. Le vieil adage concernant la construction d'une souricière plus efficace illustre
parfaitement ce principe : si le monde avait besoin de souricières plus efficaces et si vous parveniez à les
inventer, votre réussite serait réellement assurée. En raison de la demande dont votre découverte serait
l'objet, vous deviendriez riche. Mais vous auriez, par ailleurs, donné à l'humanité quelque chose dont elle
avait besoin. Voilà l'exemple d'un échange honnête où le consommateur et le fabricant trouvent un avantage
mutuel. La vie égoïste, à l'opposé, est celle où quelqu'un s'efforce d'arriver à un résultat ou d'obtenir un
avantage de manière à en être le seul bénéficiaire.

Un célèbre constructeur d'automobile américain est devenu extrêmement riche en fabriquant de


petites automobiles à un prix raisonnable. Grâce à son génie d'organisation, il parvint à placer virtuellement
le monde ouvrier sur roues. II mit en vogue la locomotion automobile à bon marché, ce qui s'est avéré d'un
profit immense pour des millions de personnes. Au sens cosmique, c'est là une vie impersonnelle, une vie
conduite de manière à procurer le bonheur à autrui. Ce principe cosmique possède une application pratique:
que vous soyez producteur, vendeur ou au service d'autrui, assurez vous toujours que votre activité est d'une
réelle valeur pour votre client ou votre employeur. S'il n'est pas aussi satisfait de votre service que vous l'êtes
de votre côté, votre transaction n'a pas, du point de vue cosmique, un caractère impersonnel.

POUVOIR DE LA VOLONTÉ

Si vous voulez bien vous rappeler certaines expériences sur l'aura incluses dans le travail d'une
précédente communication, vous vous souviendrez qu'il était mentionné qu'après de telles expériences,
beaucoup de compagnons notaient une teinte légèrement rougeâtre dans leur aura, semblable à un rayon de
lumière rouge, sortant du côté gauche de la tête, en un point situé près de la tempe, ou juste au dessus de
l'oreille gauche. Vous vous souviendrez aussi, que dans nombre de ces expériences, surtout dans celles
relatives à l'art de la projection, nos compagnons percevaient une sensation particulière sur le côté gauche du
cerveau. Il ne s'agissait pas d'une douleur ni d'une condition de nature particulièrement désagréable. II
semblait plutôt qu'une partie du cerveau subissait un changement.

C'est la, précisément, ce qui se produisait. Les exercices qui vous ont été proposés sont,
probablement, les premiers de tous ceux enseignés par les écoles d'occultisme, à développer cette région du
cerveau, car vous ne trouverez aucune mention de cette condition étrange dans les enseignements secrets les

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Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

plus anciens et les plus authentiques des écoles antiques, et, naturellement, rien n'apparaît à ce sujet dans les
enseignements modernes d'autres organisations, car elles approfondissement rarement de telles questions.

Vous trouverez cependant, dans les vieux manuscrits rosicruciens, de nombreuses références au
développement du pouvoir directeur du cerveau. Une analyse plus poussée de ces ouvrages révèle que les
rosicruciens ont toujours su que le pouvoir qu'on appelle maintenant volonté, était crée dans la conscience
subjective et dirigée par le cerveau lorsqu'il était employé à des fins objectives.

Vous n'examinerez pas quelle était la connaissance des anciens à ce sujet, car notre compréhension
en physiologie et en anatomie a atteint un point où vous êtes à même d'expliquer ces questions d'une manière
bien supérieure à eux, mais une analyse complète du sujet vous conduira aux constatations suivantes

Il y a dans le corps animal, un certain pouvoir dont vous vous servez comme force motrice, force
musculaire ou force nerveuse, quelle que soit l'expression employée pour le rendre plus compréhensible. Le
corps animal, en tant que mécanisme, ne pourrait se mouvoir par lui-même, s'il n'avait en lui ce pouvoir.
C'est en effet ce pouvoir qui permet à l'homme d'élever son propre corps au-dessus du sol, en se tenant à des
anneaux ou à des barres, comme le font les acrobates, de grimper le long d'une corde ou de mouvoir d'autres
corps aussi lourds ou plus lourds que lui-même.

Ce même pouvoir est utilisé à l'intérieur du corps, d'une autre manière, dans l'action musculaire qui
n'est pas toujours visible à autrui. Certains peuvent, par exemple, prendre une noix dans leur main fermée et
par une simple contraction musculaire, la presser jusqu'à ce qu'elle se fende, alors qu'un marteau de fer est
généralement nécessaire pour parvenir à la briser. D'autres sont capables de tordre de lourdes barres de fer et
même de rompre de pesantes chaînes par la force de leurs mains. Ceci est rendu possible par l'exercice et le
développement d'un tel pouvoir dans le corps, en y ajoutant l'art de concentrer ce pouvoir en un seul point.
L'homme qui, par exemple, brise une noix dans sa main, concentre toute la force dont il est capable dans les
quelques muscles de cette main. Ceci constitue un pouvoir énorme en ce point précis de son corps. La
pratique continuelle de cette action développe bientôt les muscles de la main et inaugure un nouveau centre
de circulation sanguine dans cette partie du corps. Certains peuvent cogner de leur poing fermé une lourde
porte de bois et la fendre comme si un marteau de forgeron l'avait frappée. II ne s'agit pas d'un tour d'adresse.
Ceci exige de la pratique et la concentration de tout le pouvoir du corps vers l'accomplissement de cette seule
action, juste à ce moment.

Dans les deux paragraphes ci-dessus, nous avons parlé de ce qui peut être appelé la forme grossière
du pouvoir contenu dans le corps. Le pouvoir du corps humain ou animal n'est pas cependant toujours utilisé
à des fins aussi ordinaires. Une petite partie de ce pouvoir est affinée par le processus mental pour devenir
très délicate dans son action et servir à mouvoir l'oeil dans son orbite au cours d'une lecture. Cette action est
presque inconsciente. Une petite quantité de ce pouvoir est aussi employée pour ouvrir et fermer les
paupières. C'est un pouvoir d'une action délicate et rapide. Une faible quantité de ce pouvoir est encore
employée pour ouvrir et fermer l'orifice de l'estomac, ou pour produire le mouvement harmonieux qui
s'établit le long des parois intestinales au cours du processus de la digestion. Toutes les heures, des milliers
de petites actions de ce genre ont lieu à l'intérieur du corps humain, même lorsque vous êtes endormi et que
vous n'avez rien à voir avec l'accomplissement de telles actions. Tout ce pouvoir est affiné et son action est
rendue très délicate.

Une forme plus subtile encore de ce pouvoir est utilisée dans l'action mentale. Votre cerveau ne
subit aucun mouvement lorsque vous pensez du moins il ne se meut pas dans son ensemble. L'action a lieu,
cependant, dans les cellules du cerveau et elle est très minutieuse et très importante. Toute action mentale -
celle qui consiste, par exemple, à lire et à penser, pour retenir, se rappeler quelque chose, contraindre l'esprit
et le cerveau à cesser une habitude définie de penser ou d'agir utilise un pouvoir de nature subtile, et il en est
ainsi dans les centaines et les centaines d'actions mentales.

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Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

Que ce pouvoir soit de forme grossière et commune ou qu'il soit affiné et subtil, sa source est
toujours la même. Tout pouvoir dans le corps animal, découle de l'action de la nourriture que nous
absorbons, de l'eau que nous buvons, de l'air que nous respirons, et en plus, de l'esprit. Vous pourriez prendre
la même nourriture, la même boisson, la même quantité d'air, les mélanger, et ne rien obtenir d'autre qu'une
action chimique ordinaire. Une intelligence doit diriger l'action chimique d'une manière telle que la force
vitale soit engendrée. C'est l'intelligence divine, la divine sagesse, la conscience de Dieu dans le corps, qui
créé ce pouvoir dans le corps. L'homme dans tous ses laboratoires, n'a jamais pu le produire par aucun
processus chimique ou électrique. Il ne peut lui insuffler l'esprit.

Dès que ce pouvoir est engendré et emmagasiné dans le corps, prêt à être normalement employé,
avec une réserve suffisamment abondante pour parer immédiatement à tout besoin urgent ou surmonter toute
perte soudaine, un autre processus entre en jeu. II y a un processus par lequel une partie du pouvoir
emmagasiné est convertie en une forme ou nature plus subtile. C'est toujours le même pouvoir provenant de
la même source, mais il est rajusté en force et en qualité, exactement de la même manière que vous pouvez
capter la puissance électrique dans le filament conducteur et le transformer en un pouvoir plus faible et plus
subtil. Cependant, dans le cas examiné maintenant, un pouvoir grossier est transformé en une forme plus
subtile qu'on appellera pouvoir psychique. Certains scientifiques l'appellent également psychique, car ils
savent que ce pouvoir a trait à l'esprit en l'homme et non au cerveau.

Ce « pouvoir psychique » en l'homme est un pouvoir subtil, d'une nature très affinée. II est
semblable à la note la plus élevée du violon, comparée aux notes les plus basses du violoncelle. C'est ce
pouvoir psychique qui est employé par le système nerveux sympathique, alors que le pouvoir plus grossier
est utilisé par le système nerveux spinal.

Le pouvoir psychique est employé dans les actions mentales les plus subtiles : la pensée, le
souvenir, l'imagination, le rêve, la visualisation, la projection et les autres expériences psychiques. Ce
pouvoir psychique peut être concentré et son action réduite à un seul point à la fois, tout comme le pouvoir
plus grossier du corps est concentré et dirigé en un seul point par l'homme qui brise une noix dans sa main ou
qui plie une barre de fer. Dans les deux cas, l'esprit décide de l'endroit où doit se concentrer le pouvoir. II
s'agit là d'une action volontaire.

L'endroit où le pouvoir grossier est transformé en un pouvoir plus subtil est la glande pituitaire.
Cette glande se trouve à la base du cerveau, derrière la racine du nez. Elle est reliée à la colonne vertébrale,
au cerveau et au système sympathique. C'est l'élément glandulaire le plus important du corps animal. Vous
vous souviendrez qu'il a déjà été fait mention de la glande pinéale et de la glande pituitaire. Reportez vous
aux passages concernés de vos communications pour les détails concernant la glande pituitaire. II apparaît
que la glande pituitaire a pour principale fonction d'élever ou d'abaisser la pression sanguine, selon les
besoins du corps. C'est là l'une seulement de ses actions dans le travail de transformation et d'épuration
qu'elle accomplit sur une partie du pouvoir contenu dans le corps et celle-ci est naturellement liée à la
circulation et à la pression sanguine. La glande pituitaire est très grosse et bien développée chez l'enfant qui
va naître, et sa taille, à la naissance, demeure stationnaire. Cependant, elle ne se développe pas, ensuite, en
proportion avec le reste du corps, et ceci est uniquement dû au fait que l'homme a oublié la manière d'utiliser
cet organe pour l'exercice du pouvoir psychique. Comme tout autre organe du corps humain, plus la glande
pituitaire a de pouvoir psychique à développer et à transformer, plus elle se fortifie, grossit et devient
puissante dans sa production de pouvoir.

II est, dans le cerveau de l'homme, un endroit où le pouvoir transformé par la glande pituitaire est
transmis au cerveau pour être dirigé par lui. Ceci vous conduit à un autre sujet, digne de beaucoup
d'attention. Chacun de vous sait, sans aucun doute, que le cerveau est divisé en sections, chacune de ces
sections ayant une certaine fonction à remplir, un acte particulier à accomplir. Une section a trait à la lecture,
une autre à l'ouïe, une autre encore à l'odorat; l'une d'elles est en rapport avec le mouvement des jambes,
l'autre avec celui des bras ou avec certaines parties définies du corps, avec le souvenir, avec la mémoire etc.
Chacune des sections du cerveau possède sa fonction spéciale, bien que toutes soient en liaison et il est

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Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

difficile, même pour la science moderne, de discerner où une section finit et où une autre commence. Les
rosicruciens ont toujours connu ces sections et ils y ont fait allusion des centaines de fois dans leurs divers
écrits. Lorsqu'une personne est blessée à la tête et qu'une partie quelconque du cerveau subit une pression, le
fonctionnement normal de cette partie du cerveau est entravé. Si la blessure ne provoque pas la mort, et
n'occasionne qu'une complète inconscience, cette personne s'en relèvera sauf en ce qui concerne la section
particulière du cerveau qui a été touchée. Il peut en résulter une paralysie des mains si la blessure atteint la
partie du cerveau qui contrôle l'action des bras ; si c'est une autre section qui a été touchée, il pourra en
résulter l'amnésie, la perte de la parole, de l'ouïe, ou de la sensation en quelque partie du corps et ainsi de
suite... Les différentes sections du cerveau sont divisées avec tant de précision, d'après les multiples
fonctions que le cerveau doit remplir, qu'une seule d'entre elles a trait à la mémoire du langage, une autre aux
souvenirs purement personnels, ces deux zones étant absolument distinctes de toutes les autres. Dès lors, il
ne doit pas paraître étrange qu'une petite section du cerveau ait trait uniquement aux fonctions psychiques.
Les anciens avaient coutume d'appeler cette section « le siège de l'intuition » mais aujourd'hui il apparaît
clairement qu'elle a trait à davantage qu'à l'intuition : elle couvre en fait l'ensemble des phénomènes
psychiques.

Lorsque vous vous servez de la volonté pour concentrer l'esprit l'action mentale sur quelque sujet,
ou lorsque vous l'employez pour diriger quelque action psychique, vous utilisez cette petite section du
cerveau qu'on appelle « section psychique ». La volonté est réellement d'une double nature. Elle est, en
partie, action cérébrale et en cela, elle a trait au raisonnement qui aboutit à une conclusion, à une
détermination. Détermination, décision et conclusion sont les facteurs mentaux, cérébraux, liés à la volonté.
Lorsque vous voulez faire une chose, c'est généralement après être parvenu à une décision, à une conclusion.
Mais ceci précède simplement l'usage de la volonté dans le domaine de l'action. Après avoir déterminé ce
que vous voulez, vous dirigez alors l'action d'une manière presque inconsciente. Vous pouvez prendre une
décision soudaine au retour d'une promenade et vouloir faire demi-tour pour aller dans une direction
opposée. Cette pensée et cette décision dépendent purement du cerveau, mais elles sont immédiatement
suivies d'une direction intérieure mentale donnée à vos muscles pour exercer le pouvoir de la volonté et faire
usage de la force du corps, par l'intermédiaire du cerveau, pour mouvoir les muscles, faire effectuer demi-
tour au corps et recommencer à marcher. La fonction de direction appartient à la « section psychique » dont
vous venez d'entendre parler. Elle dirige, commande et contrôle l'afflux de pouvoir vers le point qui à
l'intérieur ou à l'extérieur du corps, aura à accomplir la décision de la volonté.

Le fait que vous devez retenir est que la volonté en l'homme peut s'exercer à l'extérieur du corps, ce
qui prouve un point très important qu'il s'agissait d'établir : la volonté est un pouvoir, une force, et elle peut
être employée dans une direction donnée.

DÉSIRS MENTAUX

Dès que vous aurez réalisé que le pouvoir de la volonté est une énergie dirigée par l'esprit, vous
aurez appris un fait très important qui permet de résoudre bien des questions : tout d'abord, il explique le
pouvoir qui réside parfois dans le regard de certaines personnes. Vous avez entendu dire que certaines
personnes peuvent agir sur autrui par leur regard. Il vous est maintenant possible d'admettre ce fait, de le
comprendre et d'en vérifier l'exactitude par vos propres expériences. D'autre part, vous voyez que bien des
affirmations avancées autrefois par Mesmer étaient également vraies.
II prétendait qu'il existait dans le corps humain une énergie magnétique qui pouvait être dirigée
hors du corps. Il prétendait aussi qu'il avait appris à la diriger à travers l'extrémité de ses doigts vers les
mains ou le corps d'une autre personne, à des fins curatives. II accomplit de nombreuses et étonnantes
démonstrations que la science n'a jamais pu expliquer, mais il vivait à une époque de crainte et de
superstition, et les savants qui ne pouvaient comprendre ce qu'il faisait, le firent finalement emprisonner.
C'était à cette époque le sort souvent réservé aux grands pionniers de la pensée. Vous éprouverez beaucoup
d'intérêt à lire, dans une bonne encyclopédie, ce qui concerne Mesmer.

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Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

Vous êtes vous jamais demandé à quelles fins vous vous serviez de ce pouvoir de la volonté, de
cette énergie ? Ce qui, en d'autres termes, motivait votre usage de la volonté ? Vous n'ignorez pas que vous
avez maintes fois exercé votre volonté dans l'accomplissement d'actions désagréables ou fatigantes. Vous
avez, par exemple, fait usage de la volonté pour lutter contre des habitudes ou résister à des tentations. Vous
vous êtes souvent contraint, par la seule action de la volonté, à quitter la fraîcheur et le confort de votre
maison pour accomplir, par une chaleur lourde, quelque pénible tâche. On pourrait dire que vous ne désiriez
pas quitter l'ombre et le confort, mais que vous vous êtes volontairement astreint à le faire. Mais pourquoi
faites vous ainsi usage de la volonté ? Vous devez réaliser qu'il y a toujours une cause déterminante à
l'origine de vos actions volontaires. Vous devez boire pour satisfaire la soif qui vous étreint, manger, pour
apaiser votre faim. De même, vous cherchez un abri, de l'ombrage, de la chaleur ou de la compagnie, dans le
but de satisfaire vos besoins naturels. Ces besoins sont des impulsions qui résultent de l'action de la force
vitale en votre être. Ces impulsions sont telles que vous êtes contraint de les satisfaire pour que votre
organisme continue à fonctionner d'une manière harmonieuse. S'opposer à de tels besoins conduirait à les
amplifier encore, et persister dans la répression de ces besoins naturels provoquerait de graves désordres
physiques, mentaux et quelquefois psychiques.

Malgré l'utilité de ces besoins physiques, comme l'appétit et autres instincts, vous leur résistez
fréquemment et vous le devez même. En vous opposant à eux, vous causez un conflit. Vous sentez qu'une
lutte s'établit entre les impulsions et quelque chose d'autre. Ce « quelque chose d'autre » n'est pas votre
volonté mais c'est ce qui précède l'application du pouvoir de votre volonté. C'est un désir mental. En de telles
occasions, vous créez dans votre conscience objective, par raisonnement objectif, une image mentale de ce
que vous désirez accomplir. Cette image, telle que vous la voyez dans votre conscience, vous suggère la
possibilité d'une satisfaction ou d'un plaisir très grand, si vous parvenez à la réaliser. La satisfaction ou le
plaisir peuvent ne pas concerner uniquement le corps, comme c'est le cas lorsqu'il s'agit d'assouvir votre soif
ou votre faim. Ce peut être une satisfaction de la partie mentale, morale ou psychique de votre être. On dira
donc que ces parties de votre être ont leurs désirs propres, tout aussi bien que le corps. Tout ce qui peut être
visualisé par l'esprit objectif et toute image mentale créée par le raisonnement, deviennent souvent des désirs
extrêmement puissants, et certains n'hésiteront pas à braver l'instinct de conservation qui est généralement
très fort, pour affronter délibérément la mort et réaliser un idéal qui s'est transformé, chez eux, en un désir
intense. Ils se sont suggéré si fortement cet idéal à eux-mêmes, qu'il est devenu, pour eux, plus puissant que
le désir de vivre et l'instinct de préservation, et ils sont tendus et malheureux jusqu'à ce qu'ils soient parvenus
à leurs fins.

Souvent, comme vous le savez, vous éprouvez des désirs mentaux qui supplantent vos désirs
physiques. Quelquefois ces désirs mentaux n'entrent pas en conflit avec les désirs physiques : ils en sont
indépendants. Pour satisfaire les désirs mentaux, vous faites usage du pouvoir de la volonté. Vous concentrez
votre pouvoir psychique intérieur pour faire prévaloir ces désirs sur les appétits et les désirs du corps. En
d'autres termes, vous faites prédominer le désir mental. Si vous ne possédiez pas la volonté, vous seriez
complètement esclave des désirs du corps. Vous ne pourriez jamais vous servir de vos pouvoirs mentaux car
vous ne pourriez jamais les faire prévaloir, en cas de conflit avec les désirs physiques. Ce qui précède vous
montre que la volonté suit le désir mental, désir qui, souvent, jaillit de votre sens moral ou de vos impulsions
psychiques. Par contraste avec les désirs physiques, les désirs mentaux sont artificiels : en d'autres termes,
vous les créez vous-même.

De toute évidence, il est important de ne pas agir d'une manière impulsive d'après nos désirs
mentaux. Nous devons les examiner soigneusement, les visualiser parfaitement et approfondir tous leurs
détails, afin de déterminer s'ils valent vraiment la peine d'être retenus. II est mieux, aussi, de savoir s'ils
apparaîtront au début en contraste avec les désirs du corps. Des désirs mentaux inadéquats peuvent, et c'est
souvent le cas, mettre en action le pouvoir de la volonté et amener ainsi des résultats malheureux. Une
volonté mal dirigée peut donc conduire à des conséquences nuisibles pour l'homme. L'obstination est un
exemple fréquent de volonté mal dirigée.

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Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

L'hystérie est souvent causée par un désir dont la nature ne s'harmonise pas avec la personnalité -
ou moi - et qui, par conséquent, tend à l'inhiber. Pour expliquer ceci, usons d'une analogie.

Prenez comme exemple un jeune garçon de constitution plutôt faible, de nature émotive, quelque
peu instable, de parents pauvres, vivant dans un entourage n'offrant que les nécessités les plus élémentaires.
Supposons qu'il soit obligé, chaque jour, en allant à l'école, de passer devant une riche demeure, bâtie sur une
propriété magnifique. II entend des rires d'enfants qui jouent de l'autre côté des hauts murs qui entourent le
parc et qui, de toute évidence, sont extrêmement heureux. II est aisé de comprendre que, chaque jour, en
prenant ce même chemin, il ait envie d'escalader ce mur pour regarder ce monde splendide, si différent de
celui qu'il connaît. II contemple les étages supérieurs de cette maison somptueuse - les seuls qu'il puisse
apercevoir au-delà des murs - et il se demande quels trésors renferment toutes ces chambres. II n'ose pas
franchir la grille qui donne sur le parc ni grimper sur le mur car il craint de ne pas être compris et d'encourir
une punition.

Chaque jour, en passant devant cette demeure, il se sent de plus en plus intrigué et de plus en plus
ému jusqu'à ce que finalement, en s'approchant de la rue où est située la propriété, il en vienne à être troublé
presque physiquement. Pourtant, il réprime le désir qui le pousse à en savoir davantage sur cette maison et il
le rejette dans son esprit subjectif. Ce désir, dans l'esprit objectif, ne perd rien de sa force dynamique. II se
confond avec d'autres idées subjectives, avec d'autres concepts pour finalement surgir de nouveau dans la
conscience objective, sous la forme déguisée d'une autre impression qui ne peut être reconnue et semble une
force différente, un besoin nouveau d'agir. Ce nouveau désir - du moins son apparence nouvelle - l'emporte
sur les autres émotions et le jeune garçon veut pénétrer à l'intérieur du domaine, peut-être entrer par
effraction dans la maison elle-même et y commettre un crime, alors qu'il n'avait jamais rien conçu de pareil
en réprimant le désir naturel de regarder à l'intérieur de la propriété. C'est au moment où ce désir déguisé
l'emporte chez un individu, que se manifestent les symptômes de l'hystérie.

Une chose est sûre : le pouvoir de la volonté est lié à une certaine section du cerveau et celle-ci
semble se développer par l'exercice répété de la volonté. C'est au développement de cette section du cerveau
que vous êtes actuellement occupé. Des exercices vous seront indiqués dans une prochaine communication
de manière à obtenir le meilleur développement possible pendant que vous étudiez tout particulièrement le
sujet de la volonté. En attendant cette nouvelle occasion d'expérimenter les principes rosicruciens nous vous
invitons à nous faire parvenir un commentaire, selon les modalités habituelles, consacré à cette notion de
volonté. Nous vous ferons parvenir ensuite notre prochaine communication.

VOLONTÉ et MAÎTRISE

Le pouvoir de la volonté est fréquemment associé à la maîtrise. L'habitude a été prise de penser que
pour déployer sa maîtrise, il faut faire usage de sa volonté. Pensez vous qu'il soit possible de devenir maître
des circonstances sans employer votre volonté ?

II n'y a pas plus de puissance inhérente dans la volonté qu'il n'y en a dans l'électricité. Si l'électricité
se manifeste sous la forme d'un pouvoir, ceci est dû au fait que l'électricité a été dirigée dans des conduits et
des intermédiaires qui expriment son pouvoir. Si notre volonté se manifeste comme pouvoir, c'est au moment
où elle a été dirigée dans une voie déterminée, l'association de celle-ci créant une troisième manifestation
sous la forme du pouvoir.

Ceci conduit à se poser la question de la nature de la volonté. Cette question a été attentivement
analysée et examinée minutieusement par des rosicruciens qui ont dressé un constat qui peut paraître
surprenant : la volonté est une émotion ! Si étonnant que cela puisse sembler, prenons le temps de vérifier si
cette assertion ne contient pas quelque germe de vérité.

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Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

Il a été dit que l'homme, dans sa vie objective, est une créature d'émotions, ce qui signifie qu'il est
plus ou moins esclave de ses émotions. Vous savez que pour les animaux inférieurs, ceci est très vrai et le
devient seulement moins à un certain degré pour l'homme, à mesure qu'il évolue vers une plus haute
compréhension, vers un plan plus élevé de développement et de maîtrise. La science nous dira la même
chose d'une manière légèrement différente et soulignera le fait que de la plus petite cellule consciente
jusqu'au plus grand groupe de cellules composant l'homme, toutes sont esclaves de leur milieu. Mais, dans la
mesure où il s'agit de notre conscience individuelle, le milieu affecte nos émotions et nos émotions nous
régissent. En ce sens, il est vrai que nous sommes esclaves de nos émotions jusqu'au moment où nous
sommes parvenus à la maîtrise de ce qui nous entoure.

Nous le disons à nouveau, le pouvoir de la volonté n'est que la conséquence de nos émotions. Nous
aimons à penser que l'exercice de la volonté résulte toujours d'une réflexion attentive. Nous aimons à penser
qu'en voulant faire quelque chose, nous avons simplement décidé d'accomplir quelque action qui a son
origine dans la réflexion. II n'en est pas nécessairement ainsi cependant. Toutes les actions ne sont pas le
résultat de la réflexion et de l'analyse. Toutes les pensées et toute analyse n'exigent pas l'exercice de la
volonté. Nous pensons, à juste titre, que ce qu'on appelle le pouvoir de la volonté est employé pour accomplir
une action extrêmement difficile, pénible ou ennuyeuse, nous croyons aussi que la volonté est utilisée si
l'action que nous nous proposons de faire se heurte à des obstacles. Nous n'avons pas à exercer notre volonté
pour accomplir des actes qui sont plaisants, justes, simples et sans difficulté. Un homme fait le plus grand
usage de sa volonté, quand son action rencontre, dans son exécution, des difficultés tenaces.

Quel est alors, dans la plupart des cas, le principal mobile dans l'exercice de la volonté ? II n'y a
qu'une seule réponse : l'émotion ! Quel est le principe fondamental assez puissant pour nous faire désirer une
chose au point que nous serons amenés à exercer cette farouche détermination appelée volonté ? toujours
l'émotion.

Nos émotions créent nos désirs qui nous font alors agir, et nous croyons que c'est notre pensée et
notre raisonnement qui sont les motifs de notre action. Même notre pensée et notre raisonnement sont
influencés par nos émotions, ce que la psychologie assimile à une forme de préjugé. Les émotions peuvent
donc intervenir dans un raisonnement vraiment logique et amener à marquer une préférence, à exprimer un
puissant désir auquel nous cédons avec une telle force, une telle ferveur, qu'il nous semble faire usage du
pouvoir de la volonté.

Le soldat qui se rue sans hésitation vers un extrême danger pour accomplir un acte d'héroïsme peut
sembler exercer une volonté puissante. II n'est cependant que l'esclave d'une émotion qui plus que la froide
raison, lui donne le désir d'agir. L'homme ou la femme qui persévère dans l'accomplissement de quelque
tâche remplie de difficultés et d'obstacles, et qui s'efforce sans cesse de parvenir à son but, peut sembler
exercer un grand pouvoir de volonté ; cependant, là encore, le désir émotionnel de réussir est vraiment le
principe directeur de l'action.

II n'est pas dans notre intention de vous faire comprendre que la volonté d'agir n'existe pas mais
plutôt de vous convaincre que la volonté est une détermination de l'esprit objectif et qu'elle n'est pas un
principe aussi puissant que l'émotion.
Si la volonté est motivée par l'émotion ou le désir et si, par conséquent, elle n'est pas le produit de
la raison, comme nous aimons à le croire, alors notre volonté n'est pas aussi libre que nous avons pris
l'habitude de le penser.
L'homme accomplit beaucoup par la volonté, par sa propre détermination, par le fait qu'il puisse
consentir à certaines choses et non à certaines autres, et qu'il soit ainsi animé constamment par ce qu'il désire.
Toutefois, l'homme, comme les autres choses dans la nature, ne peut éviter de faire ce choix. Ce choix est
pour lui une simple nécessité et il ne signifie pas qu'il possède le libre arbitre. Ou bien nous nous conformons
à l'aspect positif de notre nature et sommes ainsi en meilleure santé et plus en harmonie, et il se peut que
nous vivions alors plus longtemps, ou bien nous choisissons l'aspect négatif, ne nous conformons pas à notre

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Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

nature et nous nous exposons ainsi à l'expérience, non seulement de la souffrance, mais aussi à celle d'une
mort prématurée.

L'homme est continuellement soumis à ses émotions, à ses instincts, aux impulsions psychiques et
aux forces et aux pouvoirs du monde physique. L'homme ne peut échapper à ces impulsions. II ne peut s'en
séparer et il est donc obligé de faire état de ses préférences quand il réagit à ces impulsions. Ces préférences
constituent une sorte de réponse à ces influences sur son être. Elles constituent des choix et ces choix font
partie intégrante de sa nature, tout comme le fait de manger, de respirer et de boire sont nécessairement une
partie de notre nature physique. Chacun de nous choisit réellement ce qui plaît à sa nature. Nous n'avons
donc pas notre libre arbitre. Bien que nous puissions choisir et que nous y soyons contraints par la nécessité
de notre propre nature, il est des préférences que nous devons formuler, des choix que nous devons et
pouvons faire. Nous devons toujours faire notre choix conformément aux meilleures qualités de notre nature,
conformément à ce qui, en nous, est le mieux. Un tel choix nous rapproche de la nature de Dieu. Plus nous
serons près de notre moi réel, de la nature complète de notre être, plus nous serons près de l'absolu, de Dieu.

CONTRÔLE ET DIRECTION

En fait, maîtrise signifie direction et non pas contrôle. De prime abord, chacun peut penser que
diriger une chose, signifie la contrôler et que le fait de contrôler une chose revient à la diriger. II a été déclaré
qu'un commutateur sur un circuit électrique contrôlait le flux du courant, mais une analyse attentive
démontra que le commutateur ne faisait que diriger le courant. L'eau d'un ruisseau peut être arrêtée et
contrainte à couler dans une roue hydraulique. Ceci revient simplement à diriger le flot du courant et non à le
contrôler. Nous devons garder à l'esprit cette distinction, afin de comprendre l'énoncé d'un nouveau principe
qui s'exprime ainsi :

Toutes les Lois sont en direction.


Tout mouvement est énergie en direction.
Le contrôle est une action arrêtée.
Le contrôle est donc négatif et destructif.
La direction est positive et constructive.

Ce principe offre une clé merveilleuse qui conduit au premier échelon expérimental de la maîtrise.
S'il ne vous est pas possible de réaliser comment au contrôle s'associe presque toujours la destruction, alors
arrêtez un moment votre raisonnement et pensez à ceci : un mystique ou un maître s'efforce t-il de contrôler
les lois de la nature ou entreprend-il de les diriger ? Ne rencontrerait-il pas une opposition s'il tentait de les
contrôler et, au contraire, ne trouverait-il pas une coopération en essayant de les diriger ? Les divers emplois
industriels du pouvoir atomique constituent-ils un contrôle de l'énergie de l'atome, ou tentent-ils de diriger
cette énergie ?

Ne serait-il pas plus aisé d'entreprendre de diriger nos émotions dans le droit chemin plutôt que de
chercher à les contrôler ? N'atteindrions-nous pas une réelle maîtrise sur les conditions finies qui nous
entourent, si nous agissions avec la pensée d'utiliser maintenant la méthode positive et constructive qui
consiste à diriger, à amener, certaines actions plutôt que d'avoir l'idée d'un contrôle négatif et destructif ?
Plus nous réfléchissons à ce sujet, plus nous arrivons à réaliser que les véritables maîtres dirigent et ne
contrôlent pas. Moïse, durant l'Exode, amena les eaux à se diviser et établit, au milieu d'elles, un passage sûr,
en dirigeant leur action, plutôt qu'en la contrôlant.

Les mystiques des temps passés se demandaient si la pensée ou la conception mentale qui prévaut
au moment où s'exerce la maîtrise était importante. En d'autres termes, s'il fallait procéder avec en notre
esprit une direction positive et constructive, ou avec une idée destructive de contrôle négatif.

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Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

Une fois de plus, les premiers mots de la Bible permettront de jeter les bases d'une réponse en
établissant ce principe en ces termes : « Au commencement, Dieu conçut le monde et tout ce qu'il contient » .
Tout ce qui suivit, plus tard, dans la manifestation, fut d'abord conçu et vint en existence, de manière
cosmique, avec la conception. C'est la conception qui était bonne et le motif qui l'accompagnait était bon.
Tout ce qui résulta de cette conception était donc bon et le sera à jamais. Quelle que soit la largesse de vue
avec laquelle vous considérez la création du monde, et quelle que soit l'attention avec laquelle vous analysez
chaque phase de cette création, vous ne pouvez trouver qu'une seule phase marquante, la phase positive. II
n'y a rien de négatif dans aucune des lois actives de la création. Toujours en progression, toujours en avant,
comme le flux incontrôlable de la mer, telle est l'action de la création. Et il en est ainsi uniquement parce
que, au commencement, la conception et le motif qui l'animaient étaient une création positive.

Les prémices sur lesquelles vous bâtissez vos activités créatrices, comme les prémices sur
lesquelles vous édifiez les suites logiques de votre raisonnement, détermineront la structure de ce que vous
créez. La fin est déterminée par le commencement, le résultat est fixé par la cause, l'oeuvre est fonction du
désir. Ceci est vrai tout au long de la vie, et encore plus quand vous abordez la pratique des lois de la
maîtrise. De nouveau se pose la question. Devez vous procéder avec, en votre esprit, une action constructive
et positive ou avec la pensée négative et destructive de contrôle ?

La répression et la suppression sont négatives,


puisque la pensée (la conception, le motif) constitue un contrôle.
Il en résulte toujours une réaction qui est destructive et négative
dans sa relation avec le but que l'on désire atteindre.

Voilà une merveilleuse leçon. Vous constaterez que la plupart de vos efforts en vue de contrôler
quelque loi, quelque principe, quelque action ou quelque pensée, sont en dernière analyse des tentatives
tendant à réprimer ou à supprimer. Pensez à ceci pendant un moment, en relation avec d'importantes
affaires internationales. Une tentative systématique quelconque, en vue de supprimer toute expression
naturelle de la part d'êtres humains a t-elle jamais réussi ? Toute tentative de ce genre n'a t-elle pas eu
pour résultat une réaction ? Quelque chef, quelque maître du peuple, quelque roi, quelque parlement ou
congrès a t-il jamais été à même de réprimer les instincts naturels ou les droits inhérents d'un peuple, sans
finalement échouer dans ses desseins et sans qu'une réaction prenne la place du résultat souhaité ?

Tout ce qui a été entrepris pour supprimer le crime a t-il pu empêcher le crime ? Les plans qui
ont été maintes fois discutés en vue de supprimer les tendances criminelles se sont-ils avérés efficaces ?
D'un autre côté, toute tentative destinée à diriger l'activité mentale, la finesse, l'habileté d'individus aux
penchants criminels n'a t-elle pas eu comme résultat de faire d'eux de meilleurs citoyens ? Les quelques
exceptions à cette règle rendent évidente la faiblesse de certains détails de la méthode de direction, mais
elles ne démentent pas le fait que diriger et non pas contrôler constitue la bonne méthode, et que
l'expression positive est plus souhaitable que la répression négative.

Aucune force n'est mauvaise


si ce n'est dans son application défectueuse
et dans la mauvaise direction qui lui est donnée.

Ceci confirme la déclaration d'un rosicrucien de longue date, que connaissait bien Harvey
Spencer Lewis, qui disait et qui répétait sans cesse que l'expérience qu'il avait retirée de ses contacts avec
nombre d'hommes et de femmes de bien des pays, l'avait amené à la ferme conviction qu'il n'y avait pas,
dans le monde, d'hommes et de femmes mauvais, ou d'hommes et de femmes bons, mais simplement des
êtres différents les uns des autres.

La philosophie rosicrucienne prétend qu'une force destructive opère par l'intermédiaire de


l'homme quand il détruit quelque chose, sans qu'il s'agisse pour autant d'une force mauvaise, d'une force

58
Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

destructive, mais d'une force bonne et constructive dirigée d'une manière erronée vers une action
destructive. Lorsqu'il dirige mal une force ou une action quelconque, lorsqu'il applique de façon erronée
une loi ou un principe, les résultats qu'obtient l'homme sont destructifs, tout comme si une force mauvaise
était effectivement en action.

Vous pouvez prendre le plus bénéfique des pouvoirs dont jouisse la terre - les rayons du soleil -
et en en faisant un mauvais usage, détruire la vie, détruire la végétation, détruire les choses mêmes qui,
une heure auparavant, tenaient leur vie et leur vitalité de ce même pouvoir. Ceci ne veut pas dire qu'il y
ait des forces destructives dans le soleil ou ses rayons, mais seulement que vous les utilisez mal, que vous
les dirigez d'une manière erronée.

II n'y a pas d'élément destructif dans le pouvoir de la pensée, mais l'homme peut si mal diriger ses
pensées que leur force et leur pouvoir naturels réagiront sur lui jusqu'à le détruire.
Si inconsciemment, un pouvoir est utilisé d'une manière erronée, de sorte qu'il devient contraire
ou destructif, il est tout aussi destructif dans son action que s'il était employé volontairement, bien que
l'auteur soit ignorant de son acte. Cependant, si cet acte est accompli volontairement ou en toute
connaissance de la loi, l'auteur en est responsable, et c'est alors qu'intervient la loi du karma.

En d'autres termes, chacun doit assumer le principe de la responsabilité. Vous qui prendriez à
la légère l'injonction d'après laquelle chacun est le gardien de son frère, vous qui pourriez ignorer l'ordre
de ne pas faire aux autres ce que vous ne voudriez pas qu'on vous fasse, sachez qu'il s'agit ici d'un décret
cosmique qui ne peut être nié, écarté ou modifié.

OBLIGATIONS DE L'ADEPTE PARVENU A LA MAÎTRISE

Il est dit que la loi de responsabilité établira une distinction entre les actes accomplis
volontairement et avec une pleine connaissance des lois, et les actes commis en ignorant la loi. Mais notez
maintenant la distinction encore plus subtile qui est faite dans les termes que voici :

En tant qu'humains, nous sommes des agents libres,


comme maîtres, nous sommes obligés de coopérer avec les lois de la nature
et d'être constructifs dans toutes nos pensées et dans tous nos actes.

L'énoncé de ce principe brise les espoirs caressés par ceux qui auraient cru que la connaissance
ou le développement mystique pourraient leur procurer une sorte d'indépendance vis à vis de la loi et les
libérer de toute responsabilité. Nous avons souvent entendu parler de ces personnes peu réfléchies qui se
disent des âmes libres. Elles pensent s'être élevées non seulement au-dessus des lois humaines, mais aussi
au-dessus des lois de Dieu et de la nature au point de les délivrer de toute responsabilité vis à vis de
l'homme, de Dieu ou de la nature. Vous devriez mesurer désormais l'étendue de leur aveuglement, vous
qui approchez des sommets du travail rosicrucien. Vous devriez être pénétrés de la joie, de la paix et du
pouvoir qui naît de la complète réalisation de la beauté et de la force du principe ainsi défini : en tant
qu'êtres humains, en tant qu'êtres vivants purement objectifs et matériels, vous êtes des agents libres de
choisir entre le bien et le mal et de vous occuper de lois et de principes méconnus, mais vous qui,
maintenant, connaissez de ces lois et avez été mis au courant de ces principes, vous n'avez plus la liberté
d'agir mais êtes obligés de les utiliser dans la direction voulue. Vous êtes devenus une partie du plan
créateur et vous devez être tenus pour strictement responsables.

59
Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

Ainsi la connaissance impose t-elle ses décrets. En ce sens, vous êtes les collaborateurs des
« maîtres cosmiques ». Plus vous accroissez votre connaissance des lois les plus hautes, plus vos
responsabilités et vos obligations deviennent grandes.

Dans tout rassemblement de personnes, si les circonstances l'exigent, un médecin est tenu, en
raison de sa connaissance et de ses capacités, de donner les premiers soins. II ne peut échapper à cette
obligation qui lui revient comme un attribut de ses connaissances. De la même manière, le fait d'acquérir
la connaissance des lois cosmiques s'accompagne de la responsabilité et de l'obligation d'être constructif
dans tout acte de maîtrise, et du poids d'être pour cette raison tenu pour plus responsable que n'importe
quelle catégorie d'êtres humains. Accomplissez donc chaque pas dans votre première leçon concernant
l'art de diriger avec beaucoup de réflexion et avec le plus grand soin en vous pénétrant bien de chaque loi
et des principes qui lui sont liés. Plus puissants que n'importe quel explosif, plus efficaces que n'importe
quelle énergie radiante, tels sont les pouvoirs dont nous avons à nous occuper, même dans les plus
simples exercices de la maîtrise.

POSSIBILITÉS ET LIMITES DE LA MAÎTRISE

La véritable maîtrise consistant en une ferme coopération avec la nature


dans la direction constructive de toute action,
nous devons tout d'abord apprendre que la Conscience Cosmique ou Divine
n'est jamais dans l'erreur.

La tendance à admettre de telles erreurs et la possibilité de les corriger est née de la croyance ou de
la foi en une intervention spéciale. Ceux qui ont été conduits à croire que des prières sincères sont
susceptibles de justifier une intercession spéciale et amener un tel résultat, s'offusqueront peut-être de ce que
la tradition rosicrucienne déclare. Cependant, une analyse très approfondie du but véritable de la prière
révélera, tout d'abord, qu'il ne nous a pas été enseigné à prier correctement, et, d'autre part, que nous n'avons
pas accordé assez d'attention aux limitations entourant le pouvoir de Dieu et des maîtres vers qui la prière est
dirigée.

Semble t il erroné de dire que Dieu est limité dans ses pouvoirs ? S'il n'en était pas ainsi, alors nous
pourrions affirmer que les lois et les décrets de Dieu ne sont pas les lois et les principes merveilleux que nous
avions pensés, car les lois que Dieu a décrétées ne peuvent pas être changées car elles sont immuables, et
Dieu - la conscience Divine, la Conscience Cosmique - est soumis à ces mêmes lois et c'est ce qui les rend
aussi merveilleuses. Dès que les lois furent décrétées, elles devinrent immuables. C'est l'élément qui, dans
toutes les grandes lois, ne faillit jamais, qui ne change jamais, qui gagne (admiration des mystiques et rend
possible les choses qu'ils sont à même d'accomplir. Ceci s'applique également aux savants qui oeuvrent sur la
matière à l'aide des lois matérielles. Qu'adviendrait-il des plans et des méthodes mis au point par le chimiste,
le physicien et le biologiste, par exemple, si l'une quelconque des lois dont il se sert était sujette à des
exceptions, changeait ou variait, même de façon insignifiante ?

A ce point même, il faut opérer une distinction entre les lois et les principes, et leurs
manifestations. Les lois ne changent jamais, mais les manifestations de chaque loi peuvent varier, selon les
circonstances, les conditions, les motifs et les buts envisagés. Ces variations dans les manifestations des
grandes lois sont elles-mêmes en accord avec les lois et les principes secondaires. Nos expériences dans la
vie font donc apparaître une variation dans la manifestation des grandes lois, et dans notre examen hâtif ou
superficiel des manifestations, nous pensons que les lois ont varié. L'électricité produit de nombreuses
manifestations différentes, de lumière, de chaleur, de rayons curatifs invisibles, de rayons destructifs invisi-
bles et ainsi de suite. II ne s'agit pas là de la manifestation de plusieurs lois, mais de multiples manifestations
d'une seule loi. La science découvre chaque mois de nouvelles manifestations de cette seule loi, et, de
l'analyse de ces manifestations, elle déduit des lois ou principes secondaires, que l'étudiant occasionnel

60
Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

considère comme des variations de la loi fondamentale. II en va de même - et peut-être d'une façon plus
marquée encore - des manifestations cosmiques ou divines où la grande variété des manifestations
déconcerte ainsi que notre incapacité à saisir les lois ou principes secondaires. II en est résulté la croyance
générale que l'une quelconque des lois ou des principes cosmiques peut changer son cours selon la volonté de
dieu ou la volonté des maîtres. Si une telle croyance est vraie en un certain sens, elle n'est pas exacte au sens
où on l'entend généralement. Dans les questions objectives, par notre propre volonté, nous pouvons changer
le cours de la manifestation d'une loi ou d'un principe quelconque, mais nous le faisons en prenant avantage
de l'une ou de plusieurs des lois ou principes secondaires et non pas en changeant la loi fondamentale. Si l'on
se réfère à nouveau à l'exemple de l'électricité, on peut imaginer une installation dotée d'un commutateur
multiple au moyen duquel le courant électrique dans un couple de fils est changé dans sa manifestation
produisant depuis la lumière jusqu'à la chaleur ou l'énergie. A notre gré, nous pouvons amener le courant
électrique à cesser de produire de la lumière et à produire à la place de l'énergie. Nous ne changeons
cependant pas la loi fondamentale selon laquelle lorsque les polarités positive et négative s'unissent, il en
résulte une manifestation de ces deux polarités. Même si nous tournons le commutateur au point où aucune
manifestation n'a lieu, nous ne changerons pas la loi fondamentale, mais nous la dirigerons dans une
direction différente.

La possibilité qu'une loi, une fois mise en action, puisse se manifester d'une ou de plusieurs
manières différentes, ou puisse changer sa manifestation, a incité beaucoup de personnes à croire qu'une loi
en action ou une loi sur le point d'agir peut être changée. Nombreux sont ceux qui pensent que la possibilité
ou le pouvoir de changer ou de modifier ainsi une loi fondamentale est l'apanage de la Conscience Divine.
D'autres pensent que ce même pouvoir est à un certain degré du ressort de certains maîtres visibles ou
invisibles, d'où des prières, des adjurations et des requêtes. Mais nous voyons que ces prières ou ces requêtes
exprimées à partir d'une telle croyance n'amènent généralement pas le but désiré, ce qui a pu briser la foi de
beaucoup de personnes dans l'efficacité de la prière.

Le mystique sait bien que Dieu ne révoquera jamais et ne modifiera pas, si légèrement soit il, une
seule des lois fondamentales existant dans l'univers. II ne demande donc jamais à Dieu d'écarter l'une d'entre
elles ou d'en arrêter les effets, mais il peut prier, et se fera un devoir de prier, pour obtenir autrement une
forme différente de manifestation de la loi, une forme compatible avec le but et le motif qui sont à la base de
la raison et de l'action de cette loi.

L'homme qui découvrit que chaque fois que l'éclair frappait le paratonnerre sur le toit de sa maison,
l'eau, dans son puits, était purifiée parce que le paratonnerre avait un léger contact avec les tuyaux d'eau,
amena seulement un changement dans la manifestation de la loi fondamentale, en disposant le paratonnerre
de manière qu'il aboutisse au puits lui-même, pour que toute l'eau soit purifiée par l'action de l'éclair. La loi
fondamentale était que l'éclair devait aller au sol et s'y perdre sans faire de dégâts, mais cet homme dirigea
cette loi, non seulement de manière que l'éclair se perde sans faire de mal, mais encore de manière que, de
façon constructive, il purifie l'eau.

Changeait-il ainsi la loi fondamentale, ou dirigeait-il cette loi vers une manifestation différente en
tenant compte des principes secondaires en jeu, et en les dirigeant ? Quand l'homme découvrit que le poids
de l'eau tombant d'une falaise avait le pouvoir de détruire les choses, il inventa la roue hydraulique de
manière que la loi d'action exercée par la chute d'eau se manifeste différemment de façon constructive au lieu
de se manifester de façon destructive. Aucune loi ne fut changée, mais d'autres lois furent appliquées de
manière appropriée à la loi fondamentale. Tel est le travail qu'accomplit le mystique et tel est le travail que
vous devez accomplir dans l'acquisition de la maîtrise sur la partie finie de votre existence.

L'idée que la prière amènera une intercession de la part de Dieu, du Cosmique ou des Maîtres est
une idée erronée si nous nous attendons à voir une loi quelconque ou son action différée, voire suspendue à
la suite de la prière. Si, par contre, nous concevons toute condition comme une expression ou une
manifestation d'une loi fondamentale, et si nous pouvons réaliser de façon appropriée que cette loi a d'autres

61
Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

manifestations possibles, alors, et alors seulement, nous pouvons prier pour demander que la forme de
manifestation soit autre que celle qui est apparente.

Considérons l'explication ci-dessus du point de vue de la santé. Supposons que quelqu'un est
malade par suite de la violation de quelque loi naturelle, par exemple pour avoir mangé quelque chose qui
contenait du poison, et supposons que ce poison ait commencé à causer ses résultats logiques dans
l'organisme. Nous savons qu'une loi fondamentale est sur le point de se manifester, que cette loi suivra son
cours et qu'elle aura les conséquences naturelles auxquelles on doit s'attendre lorsqu'un poison est introduit
dans l'organisme. En ce cas, prier pour que toutes les lois soient écartées et pour que le poison cesse ses
effets sur l' organisme de la personne en cause, est inutile. Ni les maîtres visibles ou invisibles, ni Dieu avec
toute sa puissance, ne changeront la loi fondamentale, faisant ainsi une exception. Cependant, la mort du
corps n'est pas nécessairement la seule manifestation de la loi en action, car alors que la destruction complète
du corps peut être l'un des résultats, elle n'est pas nécessairement la manifestation finale. Aussi le mystique
n'abandonnera t-il pas tout espoir d'aider, pas plus qu'il ne mettra toute son espérance dans une intercession.
Il agira de manière à diriger l'action de la loi vers une manifestation différente de celle de la mort. Il
raisonnera ainsi : le poison, dans l'organisme, est un élément étranger et inharmonieux et il obéit à une loi
parfaitement naturelle en commençant par produire sur son passage certaines actions et réactions chimiques
qui sont destructives pour certaines autres conditions chimiques du corps. La loi fondamentale en action dans
le corps fera de son mieux pour rejeter le poison. Par suite de ces deux lois et leur action respective, le mal
ou la maladie s'établira.

Plusieurs manifestations peuvent donc se produire : en premier lieu, le corps peut rejeter
complètement le poison et restaurer de lui-même sa santé ; en second lieu, certaines parties du corps peuvent
être détruites avant qu'on ait le temps d'intervenir, mais l'état peut être amélioré en dirigeant l'action du
poison dans d'autres directions de manière qu'il laisse le corps en parfait état de santé ; en troisième lieu, le
corps et sa vitalité peuvent être complètement détruits, la mort étant ainsi le résultat.

On commencera donc immédiatement par diriger l'action des lois, de manière que leurs
manifestations soient le moins destructives possible. Aucune loi ne sera écartée, il sera simplement permis à
la loi d'agir sous direction. Que ce soit l'homme qui effectue cette direction ou que ce soit Dieu, il s'agit d'une
direction et non d'une intercession.

LES MAÎTRES INVISIBLES

Chacun de vous doit savoir qu'après avoir mis en pratique des principes exposés dans nos dernières
communications et avoir amené votre moi psychique à un point où l'harmonie avec la conscience Cosmique
est plus ou moins aisée, votre prochain pas en avant consistera à devenir l'élève, le compagnon de l'un des
maîtres invisibles. Ce maître vous prendra spécialement en charge et vous aidera, vous dirigera, vous
instruira, et tôt ou tard vous initiera individuellement aux mystères les plus élevés.

En d'autres termes, vous aurez l'aide et la direction spéciales d'un maître invisible. Vous pourrez le
voir, parler avec lui librement et devenir intimement lié avec lui, mais vous ne saurez rien de lui, vous
ignorerez qui il est et où il est, jusqu'au moment où vous aurez atteint un certain point dans votre voyage.
Quand il se rendra compte que vous êtes prêt pour de plus grands arcanes, c'est lui qui vous amènera
psychiquement à quelque point éloigné et qui dans un temple secret vous conduira à l'Initiation, en même
temps que d'autres et leurs maîtres venus de lieux différents.

Tout ceci, vous le réalisez, est le but suprême de tous ceux qui entrent dans la voie de l'illumination
et du mysticisme divin : être le compagnon et l'élève d'un grand Maître et la première chose pour y parvenir
est de se placer dans la « chambre » où il sera possible de rencontrer le maître invisible et indiquer que l'on
est prêt et que l'on cherche à s'élever encore.

62
Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

Les maîtres invisibles ne doivent pas être considérés comme des génies toujours dans l'attente de
pouvoir vous servir de la même manière que le génie de la lampe d'Aladin. Le maître invisible ne va pas
diriger toutes vos affaires personnelles, et supplanter vos facultés innées. Vous possédez diverses facultés de
l'esprit au moyen desquelles vous pouvez percevoir et concevoir. Vous avez appris comment diriger votre
volonté, c'est à-dire comment choisir certains désirs que vous devez réaliser. Vous avez appris aussi que la
maîtrise signifie direction et que vous devez établir certains objectifs qu'il faut vous efforcer d'atteindre.
Vous devez donc comprendre qu'un maître invisible est une intelligence, une personnalité que vous devez
simplement consulter. Une fois que vous aurez perçu intuitivement sa présence, que vous aurez reçu sa
réponse ou ses directives, le reste dépendra de vous. Le maître ne vous donnera pas le succès si ce que vous
entreprenez n'est pas convenable. Il ne vous guérira pas davantage si vous tombez malade par suite d'une vie
anormale ou de la violation de lois naturelles. Vous devez d'abord être constamment positifs, constructifs et
actifs à tous égards, avant de faire appel à un maître Invisible.

Le maître invisible vous inspirera une idée lumineuse, quand vous serez dans la confusion. II vous
indiquera le chemin que vous devez prendre, mais seulement après que vous aurez d'abord fait exercice
de tous les pouvoirs qui sont en vous. Celui qui devient passif, tente de nier ses propres responsabilités et
prend position en disant : « il n'est pas nécessaire que je fasse quoi que ce soit ; je me contenterai d'attendre,
et tout sera fait pour moi par mon Maître » aura un réveil très pénible.
De plus, entrer en contact avec un maître invisible constitue une expérience intime. Le maître sera
surtout perçu intérieurement. Ce que vous entendrez à propos de la direction à prendre sera également
exprimé sous la forme d'une instruction intérieure. Par conséquent, toute personne d'apparence bienveillante
que vous pouvez rencontrer dans votre vie journalière et toute parole de sagesse que vous pouvez entendre
objectivement n'indiquent pas que vous êtes en présence d'un maître ni qu'une telle personne ne soit votre
maître. Faire l'expérience d'un maître invisible alors que vous êtes en méditation est une expérience sacrée
qui mérite toute votre vénération et dont vous ne devez pas parler d'une manière vaine ou orgueilleuse, ni
comme d'un pouvoir dont vous pourriez vous servir envers autrui. En fait, vous devez faire peu d'allusion,
même aucune, au maître, dans vos conversations avec autrui sous peine de briser le contact et voir la porte se
fermer à jamais pour vous.

UNE DÉCLARATION SOLENNELLE

Cette déclaration n'a jamais été faite auparavant autrement qu'à ceux qui, à notre époque,
appartiennent à l'ordre R+C. La voici : au cours de vos prochaines convocations, vous accomplirez d'une
manière complète les anciennes cérémonies telles qu'elles se déroulaient autrefois en Egypte, dans les
temples de mystère de notre ordre. Après que chacun de vous sera passé par ces cérémonies et visualisé le
rôle qu'il y joua jadis ou qu’il y joue maintenant, vous aurez été pleinement initié au symbolisme des anciens
idéaux de l'ordre. Vous êtes donc à présent sur le seuil d'un ancien temple de notre ordre, sur le point de
participer à la plus étrange de toutes les cérémonies de mystère et de devenir membre de l'ordre, aussi
parfaitement initié et aussi pleinement reconnu comme tel que si vous aviez fait individuellement un voyage
réel en Egypte et que si vous étiez entré là dans l'ordre. Vous vous trouvez donc maintenant entre les deux
grand piliers, les deux hautes tours situées devant l'entrée principale qui donne sur les domaines de cet ancien
temple. Visualisez cette scène. Devant vous s'étend ce que l'on appellerai aujourd'hui « un long boulevard »
mais qu'on désignait à cette époque comme le Sentier. II conduit à l'entrée du Temple.

Sur chacun des côtés, sont alignés 144 grands Sphinx entre lesquels se trouvent des fleurs. II y a
tous les douze sphinx un petit obélisque. En franchissant ce sentier, vous demandez à vos guides le nom de
ce Temple merveilleux et on vous répond qu'il se nomme Karnak. II ne vous est pas permis de vous arrêter
pour examiner tous les symboles et toutes les sculptures gravées sur les premiers piliers et sur les arches de
l'entrée principale. Vous êtes entraîné à travers deux portes d'airain massif jusqu'à une salle aux murs de
pierre, où règnent une grande fraîcheur et un parfum d'encens. Puis, tandis que les portes intérieures
s'ouvrent devant un homme vêtu d'étranges vêtements mystiques qui vient se placer à vos cotés, vous

63
Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

entendez un chant merveilleux. On vous demande de déposer votre nom et votre sceau ; puis vous êtes dirigé
vers une salle supérieure dans laquelle vous devrez rester vingt-quatre heures en méditation pendant que vos
ancêtres, votre histoire et votre personnalité présente seront vérifiés et que votre scarabée ou sceau sera
examiné. Vous dormirez sur un lit de pierre, couvert de splendides draps garnis de laine. Vous attendrez ainsi
la suite de votre étrange admission dans le grand Temple du Mystère.
C'est ici que s'achève la présente communication, et vous devez permettre à votre esprit d'entrer en
méditation jusqu'à ce que dans la suivante vous puissiez franchir la porte secrète et entrer dans la chambre
des épreuves.

Vous avez appris dans de précédentes communications l'importance de la suggestion. La


suggestion peut ouvrir dans votre esprit subjectif une voie à travers laquelle les expériences secrètes du moi -
celles d'incarnations passées - peuvent plus aisément s'échapper vers l'esprit objectif. Si cela se produit -
peut-être pendant que vous serez endormi - vous pourrez vous rappeler comme s'il s'agissait d'un rêve de
quelque initiation que vous avez traversée autrefois. Donc, pour créer cet état suggestif, lisez, en addition à
l'étude de cette communication, les chapitres de quelque livre où l'auteur relate sous l'aspect du documentaire
ou bien de la fiction, l'histoire des peuples de l'ancienne Egypte au temps des écoles de mystères.

Ainsi, vous saisirez mieux comment ils vivaient, comment ils s'habillaient et quelles étaient leurs
croyances. Lisez quelques pages de cette histoire, chaque soir, juste avant de vous coucher, relisez aussi une
fois ou deux au cours des semaines à venir le dernier chapitre de cette communication. Puis, juste avant de
vous endormir, alors que vous vous trouvez à la limite de l'état de veille, dites vous à vous-même : « Puisse
le Cosmique me transporter au-delà du voile mystique du passé de manière que je puisse éprouver à
nouveau ce que mon moi apprit autrefois ».

Puisse le voile des prophètes s'écarter au cours de votre sommeil, pendant que vous êtes isolé, de
sorte que vous puissiez revoir avec l'âme les degrés que vous êtes sur le point de franchir.

Puisse la Paix Profonde demeurer en vous.

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Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

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Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

TABLES DES MATIERES

PRIVILÈGES DES PROPHÈTES VOILÉS ........................................................................................... 2


UNE HISTOIRE DE L'ÂME .................................................................................................................. 4
LA CHAMBRE DE LA DECOUVERTE............................................................................................. 14
LE RÔLE DE L'HYPOPHYSE............................................................................................................. 15
LA CONSCIENCE COSMIQUE.......................................................................................................... 17
LA QUETE DE L'ILLUMINATION .................................................................................................... 23
L'ASCENSION DE LA MONTAGNE SACREE................................................................................. 25
IMPORTANCE ET PUISSANCE DU COLLECTIF ........................................................................... 28
RÉALITÉ COSMIQUE ET APPARENCES ........................................................................................ 29
A L'ENTRÉE DU SENTIER................................................................................................................. 31
VOIE ET CRUCIFIXION ..................................................................................................................... 33
TROUVER SA MISSION..................................................................................................................... 35
LA NATURE VERITABLE DU KARMA........................................................................................... 37
RÉUSSITE DANS LES EXPÉRIENCES ............................................................................................. 40
LA VÉRITABLE HUMILITÉ .............................................................................................................. 41
LA MAITIRISE..................................................................................................................................... 42
ALTRUISME ET IMPERSONNALITÉ............................................................................................... 45
POUVOIR DE LA VOLONTÉ............................................................................................................. 50
DÉSIRS MENTAUX ............................................................................................................................ 53
VOLONTÉ ET MAÎTRISE .................................................................................................................. 55
CONTRÔLE ET DIRECTION ............................................................................................................. 57
OBLIGATIONS DE L'ADEPTE PARVENU A LA MAÎTRISE......................................................... 59
POSSIBILITÉS ET LIMITES DE LA MAÎTRISE .............................................................................. 60
LES MAÎTRES INVISIBLES............................................................................................................... 62
UNE DÉCLARATION SOLENNELLE ............................................................................................... 63
TABLES DES MATIERES .................................................................................................................. 66
INDEX DES NOTIONS ABORDEES.................................................................................................. 67

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Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

TROISIEME CERCLE

COMMUNICATION N° 6

Cénacle de la Rose+Croix

S.E.T.I. Cénacle de la Rose+Croix BP 374 87010 LIMOGES Cedex 1 France


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

Chères sœurs, chers Frères,

Dans la présente communication, vous aller traverser une initiation allégorique, c'est-à-dire revivre
un souvenir du passé qui produira un effet défini sur votre vie quotidienne. Si en esprit vous manifestez
suffisamment de courage dans cette initiation, vous constaterez que vous aurez aussi développé en vous un
courage suffisant pour endurer les épreuves de la vie quotidienne que vous évitiez et qui vous effrayaient
auparavant. De plus, lorsque vous aurez confiance en vous-même au point d’être mentalement déterminé à
affronter les conditions de l'initiation telles qu'elles sont décrites dans cette communication, vous serez
surpris de constater qu'une confiance identique vous a, d'une façon ou de l'autre, envahi, pour accomplir dans
votre travail et vos affaires domestiques, ce que vous jugiez auparavant impossible. Il y a une raison à ceci :
le moi intérieur se réjouira de revivre ses expériences passées et il sera rajeuni dans sa force. Ce
rajeunissement du moi intérieur raffermira également votre volonté et clarifiera les décisions que votre esprit
objectif doit prendre chaque jour.

Pour vous aider à mieux visualiser les épreuves par laquelle vous devez passer dans le temple de
l'initiation et sur laquelle vous aurez à méditer, vous trouverez ici la reproduction d'une peinture mystique
qui est appelée à juste titre « Le Courage ». Elle dépeint un mystique subissant une initiation de la vie,
similaire à celle que va relater cette communication et fait partie d'une série de grandes peintures à l'huile
d'une haute portée mystique. Cette série a pour titre « L'Aube d'un nouvel âge ». Ces peintures sont l’œuvre
du frère Léopold de Postels, célèbre artiste américain et, au cours d'une exposition tenue à New-York avant
sa transition, ces toiles mystiques trouvèrent auprès de la critique un accueil très favorable. Analysez-en
l’inspirant message.

Le néophyte ne s'est
pas contenté de son contact
avec le monde, le monde de
son ignorance et de ses
questions sans réponses, mais
il s'est risqué à scruter le
mystère de son existence. Son
esprit agressif et curieux l'a
amené près du grand
précipice des limites de la
connaissance ordinaire au-
delà duquel se tient l'Inconnu,
ce royaume que beaucoup
n'osent pas sonder et
cherchent à éviter. Au-
dessous de lui, est un abîme
de ténèbres qui renferme les
superstitions, les mensonges et les nombreuses et fausses traditions que les hommes ont inventées sur la vie,
la naissance, la mort, l'immortalité et autres mystères. Osera-t-il réfuter ces choses en allant derrière les
montagnes lugubres de l'ignorance qui se dressent devant lui et en découvrant la grande lumière qui y est
cachée ? Toutes les terreurs et toutes les craintes que les hommes ont connues par ignorance semblent
vouloir le terrasser. Dans la peinture, comme vous le remarquerez, ceci est représenté par les éléments ; un
éclair aveuglant et la pluie battante par exemple. Un moins sincère que lui reviendrait sur ses pas, mais grâce
au courage, il se tient sur le bord du précipice dans l'attente d'un signe ou d'une influence directrice qui lui
montrera le chemin à suive. Son esprit courageux est plus fort que toutes les forces qui le défient.

Troisième cercle communication n° 6 1


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

L’INITIATION DU NÉOPHYTE

Vous êtes réveillé au lever du soleil, vous vous levez de votre lit de pierre et vous vous préparez à
entrer dans le Temple pour y être initié. Vous devez maintenant prendre part aux épreuves préliminaires de la
première initiation, qui est identique à celle en usage depuis des siècles.

Vous êtes introduit dans une petite salle au plafond bas et aux murs couverts d'emblèmes de couleurs
délicates et de peintures symboliques. De grands vases de cuivre recouverts de magnifiques dessins sont
placés à chaque coin de la pièce et produisent une douce lumière, d'une manière que vous ne pouvez
comprendre. Vous remarquez que le sol est carrelé en triangles et en cercles et que la place où vous devez
vous tenir est marquée. A l'extrémité opposée sont de lourdes portes de bronze qui s'encastrent si
profondément dans le mur que vous pouvez en réaliser l'importante épaisseur. Il règne dans cette salle un
grand calme. Il n'y fait ni chaud ni froid. D'un encensoir suspendu, d'un coté de la pièce, il se dégage une
délicieuse odeur et à proximité, d'une petite fontaine sculptée, l'eau jaillit gazouillante. Le gardien qui vous a
introduit dans la salle vous a quitté pour franchir les lourdes portes qui vous font face et vous vous retrouvez
seuls. Vous attendez avec patience. Vous aimeriez faire le tour de la salle et examiner les symboles sur les
murs, mais vous devez regarder du côté des lourdes portes en face de vous. Vous voyez quelques
hiéroglyphes sur ces portes mais vous ne pouvez les lire. Les portes s'ouvrent alors et il entre un autre
gardien. Il se tient à l'entrée, sur le seuil, et une douce lumière venue du haut de la salle voisine lui éclaire la
tête et les épaules. Il attend et vous retenez presque votre haleine. Puis retentissent ces mots :

« Souviens-toi, bien-aimé néophyte, que le groupe de Templiers qui viendra à toi, s'occupera de toi
et t'aidera. A leurs robes, tu les reconnaîtras. Au premier rang, le maître, en blanc ; au second, les prophètes
avec leurs voiles noirs ; au troisième, les stolistes, en robes grises qui surveilleront les sacrifices pendant les
épreuves au quatrième, les scribes, en bleu, qui conservent sur leurs registres tes mots, tes actes et même tes
pensées ; au cinquième les astrologues en bleu et en blanc ; au sixième, les musiciens, en jaune ; et au
septième, les médecins, en marron. »

Il y a une pause, un silence absolu, et vous pensez aux robes et aux fonctions de ceux que vous devez
rencontrer. Puis, vous remarquez que la main du gardien est levée, indiquant les hiéroglyphes sur la porte
près de laquelle il se tient et maintenant ces étranges symboles prennent d'eux-mêmes la forme de lettres, de
mots et de pensées pleines de sens et, intérieurement tout au moins, vous comprenez cet avertissement :

« L'âme courageuse qui voyage seule sur cet effrayant chemin, sans hésitation ni timidité sera, après
purification par la terre, le feu, l'eau et l'air, illuminée par les mystères glorieux. »

Vous reconnaissez ceci comme un solennel avertissement et, presque intuitivement, vous sentez que
derrière vous les grandes portes sont ouvertes pour vous permettre de revenir sur vos pas si vous désirez
échapper aux épreuves qui vous attendent, mais vous demeurez calmes, braves et forts et peu à peu vous
sentez un divin pouvoir vous envahir. Vous vous trouvez léger ; vous pourriez presque flotter ; vous vous
sentez plus grand, plus fort, plus brave, plus heureux, glorieux. Vous sentez que vous avez conquis quelque
chose et en même temps que cette impression vous pénètre, vous entendez du bruit et vous savez que les
grandes portes, derrière vous, se ferment vraiment et qu'elles étaient ouvertes pour vous tenter à revenir sur
vos pas et perdre tout ce que vous pouvez acquérir.
Le gardien, devant vous, s'éloigne, hors de la portée de votre vue, dans la grande salle au-delà des
portes. Cette salle baignée dans une douce lumière orange et vous entendez tinter un carillon de cloches,
accompagné d'une étrange musique. Vous attendez quelque signal. C'est alors que, devant vous, apparaissent
deux hommes à tête de chacal, vêtus de robes semblables à celles que vous voyez dans les gravures
égyptiennes. Ils déclarent être les gardiens des portes de la mort et se tiennent de chaque côté de la porte qu'il
vous est ordonné maintenant de franchir.

Troisième cercle communication n° 6 2


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

Il vous est presque impossible de voir où vous marchez car la grande salle est très sombre et vous ne
pouvez pas en voir l’extrémité opposée. Vous vous arrêtez juste au-delà des portes et vous remarquez
qu'elles sont en partie fermées derrière vous. Vous remarquez aussi que la salle devient chaude, très chaude
et soudain de grandes flammes jaillissent de petites fenêtres percées dans le mur, tandis que vous voyez
s'étendre en bas une grande nappe de feu et que vous constatez que le sol est fait de barres de fer accolées les
unes aux autres. La chaleur les rend presque rouges vifs. Un vent très fort souffle de diverses directions
poussant vers vous les flammes du mur et du sol et faisant de la salle une fournaise rugissante. Après la
douce lumière dans laquelle vous étiez plongés, l'intensité de la chaleur et l'extraordinaire clarté des flammes
colorées vous éblouissent. Les flammes menaçantes, sur le point de brûler vos vêtements, et les nuages de
fumée vous font vous demander combien de temps encore vous aurez à supporter cette épreuve : encore une
minute ou deux et personne ne pourra survivre dans cette salle. Vous pensez aux portes entrouvertes derrière
vous, mais vous ne vous retournez pas pour les regarder. Elles seront prêtes à vous accueillir si, ne pouvant
plus rester là, vous voulez vous en retourner. Pendant que cet espoir, cette consolation tentante vous vient,
les flammes paraissent se précipiter sur vous avec furie pour vous faire reculer en même temps qu'éclate un
rire hideux, sarcastique et railleur. Vous chassez la pensée de reculer. Vous ne devez pas abandonner, pas
encore ! Jusqu'à ce que vous tombiez d'épuisement, vous ne manifesterez aucun signe de crainte ou de
souffrance. Ceci doit être une épreuve et vous demeurerez là, près des portes ouvertes. Mais il est dit que
vous n'aurez pas beaucoup de chance dans cette épreuve. Au loin, dans la partie de la salle qui vous fait face,
vous voyez une porte s'ouvrir sur un nouveau gardien qui s’avance et dit d'une voix profonde : « Si vous
voulez parvenir au maître et au temple, il vous faut franchir cette porte : pour franchir cette porte vous devez
traverser la salle, vous devez marcher sur les barres de fer rougies par le feu. Si vous cherchez le Maître,
venez ! »

Vous regardez les barres de fer rougies et les flammes jaillissantes. Une grande chaleur vous aveugle
et vous assaille. Que devez-vous faire ? Hésiter signifie la mort de vos espoirs et avancer signifiera la mort
de…

De quoi …?

De votre corps physique seulement, ce qui peut vouloir dire développement, avancement, progrès.
Vous ne craindrez pas cela ! Non, vous risquerez votre corps et vous sauverez votre âme, sincère dans ses
désirs. Vous irez, avec l'aide de Dieu ! Telle est votre résolution et avec fermeté, avec foi, irrévocablement
décidé, vous vous encouragez : « En avant, en avant, EN AVANT ! ». Aussitôt, vous sentez la crainte vous
quitter comme un manteau. Vous avancez sur le fer brûlant, au milieu des flammes jaillissantes. Vous êtes
entouré par le feu et cependant vous ne sentez pas la chaleur; vous n'avez pas peur et vous n'hésitez pas un
seul instant. Vous approchez du centre de la salle. De grandes flammes jaillissent brusquement devant vous,
mais vous poursuivez votre marche au milieu d'elles, sans même fermer les yeux. Vous étendez vos mains et
vos bras devant vous comme une salutation à la porte vers laquelle vous approchez et vous voyez les
flammes entourer vos bras, mais vous ne sentez rien, ni feu, ni douleur, ni brûlure. Comme en extase, vous
ne cessez d'avancer jusqu'à 'à ce que vous parveniez à la porte qui vous fait face. Vous montez les quelques
marches du seuil et vous vous retournez pour regarder la salle en feu que vous venez de traverser. Ceci
semble un miracle. Comment ceci a-t-il pu se faire ? Vous examinez votre robe et elle n’est pas brûlée.
Aucune douleur, aucune souffrance, aucun changement, aucun effet ! Vous vous retournez vers la porte près
de laquelle vous vous tenez et vous êtes sur le point de demander comment un tel miracle a pu se produire,
mais avant que vous ayez pu parler, un mot retentit, répondant à votre question « COURAGE ».

Vous franchissez le seuil et vous vous retrouvez dans une nouvelle et très vaste salle. Une fois de
plus, les portes, derrière vous, restent entrouvertes et vous êtes seul. Vous attendez de nouvelles instructions.
Vous vous attendez à quelque signe, à quelque épreuve. Il n'y a ni lumière, ni chaleur, ni flamme, ni feu, ni
apparence d’épreuve devant vous. La salle est fraîche, très fraîche, de même que l'air que vous respirez. Que
devez-vous faire ? Cette question, à peine posée, trouve sa réponse. Un rayon de lumière bleu pâle, venant
d'en haut, éclaire le centre de la salle et vous voyez qu'il se réfléchit et scintille sur de l'eau. Des rides, puis
de petites et enfin de grosses vagues en agitent la surface. D'autres lumières jaillissent de chaque cotés de la

Troisième cercle communication n° 6 3


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

salle et vous voyez qu’elle est remplie d'eau d'un mur à l'autre. Vous ne pouvez pas savoir quelle en est la
profondeur, mais les grandes vagues permettent de l'évaluer à plusieurs mètres. De chaque côté des diverses
colonnes qui soutiennent le plafond, l'eau s'écoule maintenant en jets charmants mais, dans la salle, son
niveau ne cesse de s'élever. Les portes derrière vous se referment et la salle à présent retient tout à fait l'eau.
A coté de vous se trouve une échelle donnant accès à une fenêtre près du toit. Dans quelques minutes, l'eau
sera à la hauteur de la plate-forme sur laquelle vous vous tenez, toujours près des portes. Une vapeur remplit
la salle, rendant tous les murs humides. Vous vous trouvez en face d'un torrent furieux..
Les portes du côté opposé à celui où vous vous tenez s'ouvrent et un gardien apparaît qui s'écrie: « Si
vous voulez voir le Maître et entrer dans le temple saint, vous devez atteindre cette porte et la franchir. Pour
franchir cette porte, vous devez traverser cette étendue d'eau. »

Comment y parvenir ? Aucune crainte ne vous domine cette fois, mais le doute s'empare de vous : il
n'y a aucun danger - vous savez nager - mais les vagues, le courant, le mouvement rapide et impétueux de
l'eau ne vous le permettraient pas. Comment alors atteindre autrement l'autre côté ? Doute, hésitation,
scepticisme, défi. Ces émotions vous envahissent fortement alors que vous restez dans l'attente, et que l’autre
eau ne cesse de monter jusqu'à ce que vos pieds soient baignés par les vagues. Les portes, de l'autre côté,
commencent à se fermer. Vous êtes perdu cette fois-ci, car vous êtes incapables de tenir tête à la situation.

Vous échapper à l'aide de l'échelle qui est près de vous est tentant, et il y a encore les portes qui
certes ont été refermées sur vous pour avoir hésité si longtemps, mais vous êtes sûr que si vous pouviez
atteindre l'autre côté et cogner à la porte, elle vous serait ouverte et rien ne serait perdu. Devez-vous vraiment
nager ? Cette idée vous suggère un moyen possible de parvenir aux portes, mais à l'instant précis où vous
pensez à cette éventualité, vous voyez de grands remous se former en tous les points de l'eau, se réunir en
tourbillons profonds : être pris dans l'un d'eux signifierait la mort instantanée. Votre attente vous a ôté toute
possibilité de nager et maintenant tout autre moyen est peut-être perdu pour vous.

Mais votre foi, qu'est-elle devenue ? Rien ne s'est produit jusqu'à cette minute qui aurait pu vous
l'ôter… Et la détermination que vous avez exprimée et manifestée, qu'est-elle devenue ? Etes-vous en train
de faiblir ? Vous en venez maintenant à réaliser pourquoi vous êtes ici et quel est le but de ces épreuves.
Vous voulez persévérer, car vous avez encore la foi. Votre foi peut être tentée, votre persévérance défiée,
mais votre force grandira de plus en plus à travers chacune de ces épreuves et vous vaincrez cet élément,
l'eau, comme vous avez vaincu l'épreuve du feu.

Avec cette détermination vous sentez une force vous pénétrer. Par intuition, il vous semble que
quelque part l’on vous murmure quelle décision vous devez prendre et qu’un guide invisible vous montre le
chemin. Vous avancez, vous descendez une à une les marches de l'escalier recouvert d'eau, jusqu'à ce que
vous ayez bientôt de l'eau au-dessus des chevilles. Un autre pas en avant et vous serez dans l'eau jusqu'aux
genoux; mais alors que, sans aucun doute, vous décidez d'avancer, vous voyez, devant vous, dans l'eau, un
étroit sentier de lumière qui conduit aux portes, là-bas. Il semble indiquer la voie que vous devez prendre.
Vous avancez et vous vous attendez à vous enfoncer, mais vous vous apercevez que vous restez à un niveau
constant, dans une profondeur d'eau de quelques centimètres seulement. Vous avancez, demeurant dans le
sentier et en atteignant le centre de la salle, qui est aussi le centre de la profonde étendue d'eau. Vous voyez
les tourbillons de chaque côté de vous et les vagues se briser avec furie contre votre sentier. Vous ne cessez
cependant d'aller de l'avant en toute sécurité et sans que l'eau devienne plus profonde. Vous êtes à proximité
du côté opposé et vous approchez des portes. Vous vous demandez ce qui vous a permis d'avancer dans une
étendue d'eau d'une telle profondeur sans vous enfoncer plus de quelques centimètres. Vous vous arrêtez,
vous regardez à vos pieds et vous trouvez la réponse à votre question : une grande digue de métal d'environ
cinquante centimètres de large et de la couleur de l'aluminium s'est élevée du fond de l'eau de sorte que vous
pouvez avancer comme sur un pont qui ne serait que légèrement en dessous de la surface d'une rivière. Vous
comprenez maintenant que, jusqu'au moment où vous avez pris la détermination d'avancer et de tout risquer,
le sentier restait au fond de l'eau, inutilisable. Votre foi et votre détermination suscitèrent le moyen de
franchir l'étendue d'eau et vous êtes maintenant parvenu à destination.

Troisième cercle communication n° 6 4


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

Vous avez atteint les portes qui, à votre approche, s'ouvrent silencieusement et vous voyez qu'un
garde se tient près d'elles qui vous salue et dit :
« Une fois de plus la persévérance t'a amené jusqu'au seuil d'une autre chambre, la dernière
chambre qui soit devant toi, la dernière moitié de ton voyage contre les éléments. Triomphe de cette épreuve
finale de ta détermination et là bas dans ce sanctum te sera révélé le but de tes recherches. »

En prononçant ces mots, il désigne une longue salle à colonnes, d'environ cent mètres de longueur,
où vous voyez de grandes portes de bronze. Il ne semble pas que franchir cette salle dallée soit bien difficile
et vous vous apprêtez à avancer. Il vous rappelle qu’à la fin, votre voyage doit être effectué seul et vous vous
souvenez que quelque part, le long du sentier, vous avez été avertis que vous deviez marcher seuls. Il vous
intime l’ordre de le suivre.
Vous avancez jusqu'à un point de la salle où vous tournez à angle droit et franchissez une porte qui
se referme à nouveau sur vous, vous laissant seul, sans le garde, dans les ténèbres extérieures. Il fait froid ;
vous entendez souffler le vent ; vous levez les yeux et vous voyez qu'il n'y a pas de mur à la chambre. C'est
une cour sans toit et les murs sont presque impossibles à voir. Vous apercevez les étoiles dans le ciel. Il
commence à faire très sombre, car beaucoup de temps s'est écoulé depuis que vous êtes entré dans cet
étrange temple aux nombreuses chambres. Vous attendez très patiemment pendant que le vent continue à
souffler, mugissant avec plus de force et devenant de plus en plus fort, au point que, parfois, il vous pousse et
vous fait presque basculer. Puis un nuage passe et le clair de lune semble envoyer un rayon de lumière
devant vous dans la cour à ciel ouvert et vous voyez un peu plus loin des murs et les grandes portes, tout
comme dans les autres chambres. Mais à votre grande surprise et à votre anxiété, s'ajoute maintenant le
doute. Il vous est impossible de parvenir de l'autre côté, à l'endroit où se trouvent les portes, car il n'y a ni
plancher ni sol à cette cour qui semble apparemment sans fond. C'est un puits d'une profondeur de plusieurs
dizaines de mètres et d'une grande largeur.

Vous essayez de percer l'obscurité de l'abîme qui est devant vous, mais vous ne pouvez rien voir.
Aucune marche ne conduit de l'endroit où vous êtes, jusqu'au fond ; aucune ne mène au côté opposé ; c'est
comme si vous vous trouviez sur le bord d'un gouffre immense, des profondeurs duquel jaillit un air glacial,
pendant qu'autour et au-dessus de vous le vent souffle avec plus de violence à chaque seconde qui passe.
Vous vous tenez fermement aux grandes poignées de la porte pour maintenir votre point d'appui. Un autre
rayon de lune vous effleure et vous voyez que vous êtes sur un rebord étroit devant un à-pic de plusieurs
dizaines de mètres. L'air devient encore plus frais. En soufflant, vous voyez une légère vapeur se former ; vos
mains s'engourdissent, vos oreilles sont rougies par le froid, le vent vous fait balancer de tous côtés. Aucune
suggestion ne vous vient à l'esprit. Seul le doute et la crainte vous envahissent. Vous vous retenez de penser à
cela car vous ne voulez pas regretter d'être venu si loin. Serait-il possible que vous deviez être laissé près de
cette porte et que vous ne puissiez aller jusqu'au but ? Vous êtes de plus en plus transi et vous sentez que
vous allez vous laisser tomber.

Vous regardez au-dessus et autour de vous pour essayer de trouver quelque chose de plus sûr où vous
tenir et vous apercevez deux barres de fer suspendues au-dessus de votre tête, juste derrière vous. Elles
paraissent attachées à la porte et vous pouvez les saisir, l'une dans chaque main et tenir bon, pendant que
votre corps devient froid et insensible même au fer glacial dont sont faites les barres. Alors, juste au moment
où vous paraissez perdre conscience, vous sentez que vous vous déplacez de la porte : vos pieds ont quitté le
rebord sur lequel vous vous trouviez et vous flottez maintenant dans l'espace. Puis votre mouvement
s'arrête…vous êtes apparemment suspendu dans l'espace et ceci vous redonne courage. De vos lèvres
s'échappe faiblement cet engagement : « Je n'ai pas perdu la foi, je prends la détermination d'aller toujours de
l'avant ! » Avant que le son de votre voix ne soit éteint, vous vous apercevez que vous avancez de nouveau
au-dessus de l'immense abîme dans l'espace obscur de la cour, au milieu des vents impétueux alors qu'au loin
les portes sont éclairées par une pâle lueur venue d'en haut. Vous approchez lentement des portes. Il ne vous
est pas possible de voir par quel moyen vous êtes poussé en avant ; vous sentez qu'aucun dispositif ne vous
fait avancer et cependant vous réalisez que vous devez bien être protégé de quelque manière pour passer sur
ce gouffre sans fond. Enfin les portes sont atteintes et vos pieds touchent à nouveau un rebord. Vous essayez

Troisième cercle communication n° 6 5


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

de vous tenir droit mais vous êtes roide et transi et vous ne pouvez qu'à peine vous redresser. Vous fermez
les yeux en rendant grâce et vous priez de vous aider à rester conscient jusqu'au bout.
Après quelques minutes, qui vous paraissent des heures, vous réalisez que vous avez plus chaud et
vous ouvrez vos yeux pour regarder l'endroit où vous êtes. Il fait toujours sombre, mais il y a moins de vent.
L'air est moins froid et votre corps moins engourdi. Vous ne desserrez pas l'étreinte de vos mains sur les
barres de fer de la porte auxquelles vous êtes toujours agrippé fermement, tout en vous tenant debout. Vous
bougez un peu et vous découvrez deux grands boutons sur la porte. Vous les tournez, les portes s'ouvrent
légèrement et vous découvrez une salle bien éclairée d'où s'irradie une chaleur et une énergie vivifiantes.
Vous ouvrez davantage les portes et vous vous apprêtez à entrer. Un Garde à nouveau s'approche et, avec un
salut de bienvenue, dit d'une voix sympathique : « Par le dernier portail des épreuves des éléments tu
passeras, et tu trouveras confort et repos. »

Vous entrez et vous voyez près de vous un grand divan oriental couvert de peaux et de draperies
rares et magnifiques. Vous vous y laissez tomber d'épuisement mais vous sentez une vitalité nouvelle vous
pénétrer avec chacune de vos aspirations. Le gardien s'éloigne et un jeune homme apparaît maintenant qui,
avec un salut cérémonieux et comme un héraut porteur de nouvelles officielles, se présente à vous avec un
parchemin que vous ouvrez et sur lequel vous lisez cet étrange message :

« Paix et Salutations du Maître du Temple, par ordre du Grand Prêtre et par l'intermédiaire des
Gardes qui t'ont servi et qui ont veillé sur toi. En gage de ta persévérance, de ta foi et de ton désir tels que
tu les as manifestés dans les Chambres Extérieures, tu es autorisé à entrer dans le sanctuaire suivant pour
y attendre et y préparer ton admission dans le Saint des Saints après trois jours de sanctification et de
purification. Ton nombre sera 777, ta lettre R ; ta salutation AUM ; ton livre sera celui qui a la lettre M ;
ton joyau, le jaspe vert sous la forme d'un Scarabée ; et ton heure sera la neuvième. Repose-toi
patiemment et attends l'heure, le nombre et le signe ! »

De cette manière se termine l'initiation préliminaire du néophyte. Dans les trois jours de préparation
qui précèdent l'entrée dans le lieu saint de l'initiation, vous voyez une ancienne coutume. Moïse lui-même
quand il se rendit à nouveau au mont du Sinaï, le troisième mois qui suivit la sortie d'Egypte des Israélites,
revint avec des instructions de Jéhovah disant que les enfants d'Israël, qui campaient au pied de la montagne,
devraient se préparer pendant trois jours, se sanctifier et se purifier avant d'avancer jusqu'au pied du mont
Sinaï et alors l'illumination descendrait sur eux et les lois de l'alliance seraient révélées.

Ceci achève donc cette phase de votre initiation. Il est maintenant possible d'annoncer à tous les
Prophètes Voilés que par autorisation et par privilège spécial du Conseil Suprême de l'Ordre Rosae Crucis
dans d'autres pays, il pourra vous être transmis certaines des anciennes cérémonies et des anciens rituels de
plus de trente ordres ésotériques et sociétés secrètes du passé. A mesure qu'un principe mystique ou qu’une
loi ésotérique sera révélée dans les communications à venir, vous serez instruit des lois, des principes, des
idéaux les plus anciens et les plus sacrés de même que des mystères de toutes les cérémonies et de tous les
enseignements du passé. Ceci inclura les enseignements des Esséniens, des Chevaliers de Saint Jean, des
Chevaliers de Jérusalem, des Mithras, du Saint-Graal et de tous les ordres égyptiens, aussi bien que perses,
indiens, hébreux, français et autres...

L’HÉRITAGE DE LA F.U.D.O.S.I.

Bien-aimé prophète voilé, vous allez maintenant recevoir votre première introduction à cette vie des
cérémonies mystérieuses en la plus vieille forme de l'initiation secrète connue en Egypte. Par cette
cérémonie, chacun de vous pénétrera les initiations, et commencera à entrevoir les ordres secrets anciens. La
plupart des éléments de ces anciennes initiations étaient et sont encore pour l’essentiel conservés par les
ordres ésotériques qui formaient la F.U.D.O.S.I. dont vous avez peut être déjà entendu parler. Ces lettres sont
l'abréviation de « Fédération Universelle des Ordres et Sociétés Initiatiques ».

Troisième cercle communication n° 6 6


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

Les Ordres véritablement historiques et mystiques dans le monde, ont perpétué les anciens rites
d'initiation grâce auxquels la conscience de l'individu est élevée et son moi rencontre certaines expériences
qu'aucun mot ne peut exprimer pour permettre de les interpréter objectivement. Le candidat ou l’initié de tels
ordres est obligé d'accomplir certains rites. Ceux-ci, au moyen du symbolisme, sont édifiés de manière à lui
transmettre une certaine connaissance, le plus souvent une instruction morale. A d'autres moments, les
initiations sont arrangées pour représenter allégoriquement l'histoire traditionnelle dudit ordre ou de ladite
société. De telles initiations cependant, n'affectent pas la conscience psychique de l'individu. Elles n'éveillent
pas la mémoire de l'âme et ne créent pas l'unité avec le cosmique. Pour réaliser cette dernière condition, une
initiation doit inclure certains éléments qui dépassent l'intelligence et dont la mise en oeuvre permet
d'atteindre l'esprit subliminal du candidat. Seuls les ordres qui ont été autorisés à posséder ces secrets comme
un héritage sacré les ont réellement inclus dans leurs rites. En conséquence, eux seuls provoquent vraiment
une transition dans la conscience de leurs candidats.

Sigle de la F.U.D.O.S.I.
dessiné par H.S.LEWIS
Ces rites et ces initiations ayant été souvent copiés et plagiés par
des mouvements clandestins qui cependant ne réussirent pas à en découvrir
les principes cachés, une fédération fut formée il y a plusieurs décades pour
assurer leur protection et en même temps protéger les intérêts de ceux qui
cherchent la véritable Lumière. Cette fédération comprenait l’ordre de la
Rose+Croix fondé par Harvey Spencer Lewis et plusieurs autres sociétés
vénérables telles que l'ordre occulte d'Hermès Trimegiste ; l'ordre
Martiniste; l'ordre Kabbalistique de la Rose+Croix, l'ordre des Samaritains
Inconnus, etc. Seuls les Ordres et les sociétés dont les rites contenaient les
éléments mystiques de la vraie initiation et dont les documents
démontraient l'origine authentique et leur relation à la Grande Fraternité
Blanche étaient autorisés à s'affilier. De simples affirmations emphatiques
d'une société quant à ses origines et à ses attaches n'étaient pas acceptables.
Les dignitaires des ordres de cette fédération connaissaient le début
authentique et l'histoire des ordres véritables et par conséquent
n’acceptaient pas de simples affirmations d’authenticité. Seuls les documents contenant les signatures
voulues et les attestations exigées permettaient à un ordre ou à une société d'être admis comme membre de la
F.U.D.O.S.I.

Périodiquement, les délégués et les hauts dignitaires de ces nombreux ordres se réunissaient en
conclave en Europe. Depuis 1934, les conclaves étaient tenus à Bruxelles, en Belgique mais la deuxième
guerre mondiale interrompit cette activité. L’ordre de la Rose+Croix fut d'abord représenté par son premier
Imperator, Harvey Spencer Lewis, puis par son successeur, Ralph Maxwell Lewis, accompagnés de certains
autres dignitaires à chacun de ces importants conclaves. Pendant des années, il y eut un libre échange de
certains enseignements et initiations entre les plus hauts dignitaires des ordres représentés.
En Belgique, au cours de l'année 1951, les Imperators de la F.U.D.O.S.I., y compris Ralph Maxwell
Lewis, se réunirent à nouveau en conclave secret. Ils passèrent en revue les réalisations de la F.U.D.O.S.I.
depuis sa création et ils furent satisfaits des résultats qui avaient été obtenus. A l'origine, comme vous l'avez
lu, les ordres ésotériques authentiques isolés s'étaient unis pour protéger l'héritage de leur ancien symbolisme
initiatique et des vérités qu'ils enseignaient et également pour démasquer les organisations clandestines. Les
Imperators furent d'accord sur le fait que le but de la F.U.D.O.S.I. était maintenant atteint. Une proclamation
fut alors préparée par le Chancelier et signée par les dignitaires exécutifs de la F.U.D.O.S.I. qui annonçait
officiellement la dissolution de cette organisation.

Chacun des ordres ésotériques qui avaient composé la F.U.D.O.S.I. devait désormais, aux termes de
cette proclamation, fonctionner d'une manière autonome et distincte dans l'avenir, de la même manière qu'ils
l'avaient fait antérieurement. Cependant, en cas de nouvelle menace pour la sécurité de leur dépôt sacré, ils
se réuniraient de nouveau en fédération pour défendre leurs causes respectives. Sur le plan international, les

Troisième cercle communication n° 6 7


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

divers ordres continueraient à maintenir entre eux des relations fraternelles. Ceci aurait pour effet une
continuation de l'échange de connaissances, telles par exemple, celui de rares enseignements et rituels
ésotériques pour le plus grand bien des membres de chacun de ces ordres.

LE POUVOIR DE LA CHYMIA

Maintenant, une autorisation supplémentaire vous vient du Maître de l'ordre et lorsque sonnent neuf
heures, des chars vous entraînent au clair de lune à travers les sables du pays, jusqu'au pied d'une grande
pyramide. La lune est déjà haute lorsque vous atteignez votre but et vous avez suivi des avenues bordées de
palmiers, d'obélisques, de sphinx et autres symboles de pierre. Une fois rassemblé en file indienne avec
d’autres qui comme vous ont su triompher des épreuves précédentes, au milieu de gardiens et hérauts, vous
gravissez quelques marches de pierre jusqu'à un endroit, à dix mètres environ du pied de la pyramide. Là, sur
le côté de la pyramide, une pierre se déplace, semble-t-il par des moyens invisibles et un passage s'ouvre à
vous pour entrer. Vous suivez en silence un couloir très long, étroit, obscur, aux murs de pierre sculptés de
motifs mystiques. Quelques torches, seules, vous éclairent. Aucun mot n'est prononcé, et vous êtes dans une
attente bien grande. Vous ignoriez que l'on pouvait pénétrer dans la grande pyramide de cette façon, et vous
pouvez avoir vécu de nombreuses années tout près autour de cette pyramide sans qu’il vous fût jamais
permis d'examiner ses murs intérieurement. Vous ne soupçonniez pas qu'elle fût aussi accessible, pas plus
que vous réalisiez que les pierres brutes à un endroit de l'extérieur étaient des marches menant à une pierre
mobile et une entrée.

Vous sentez la faveur de cette permission de pénétrer dans la pyramide, sachant également que c'est
dans le but d'y être ensuite initié, aussi êtes vous rempli de gratitude et de vénération.

Voici qu'un héraut surgit du fond du couloir noir et froid et appelle certains nombres et fait certaines
salutations; Quelqu’un de votre groupe de candidats disparaît à sa suite dans l'obscurité. Tout ce que vous
pouvez entendre est l'ouverture et la fermeture de pesantes portes de fer, de lourdes serrures et finalement un
grand silence se fait.

Enfin votre tour vient…

Par un long couloir et des portes de fer, vous suivez le Héraut jusqu'à une petite chambre assez bien
éclairée par des torches et chandelles d'une force particulière. Trois autres dignitaires s'avancent pour vous
parler. Ils vous demandent votre lettre, votre mot, votre salutation, votre bijou et autres signes dans le but de
leur prouver que vous avez bien subi les épreuves préliminaires.

Ils vous demandent alors si vous avez quelques questions à leur poser. Vous hésitez. Serait-ce aussi
une épreuve ? Vous ne pouvez penser à rien se rapportant à vos épreuves précédentes, sauf peut-être ce qui
risque être considérée comme impertinent, et que cependant vous osez poser de cette manière : « Dans
chaque épreuve du feu et de l'eau, je peux comprendre le moyen de parvenir à atteindre la porte du coté
opposé de la salle, mais dans le cas de l'épreuve de l'air, je ne peux comprendre comment j'atteins la porte à
travers cet intense abîme. Voilà ce que j'aimerai savoir. Pourriez-vous me l 'expliquer ? »

L'un des dignitaires vous parle pendant qu'un autre écrit votre question. Voilà la réponse que vous
recevez :

« Votre question est juste et très importante. Elle prouve que vous passerez la troisième et dernière
épreuve; et qu'en conséquence vous avez passé la première et la deuxième. Les moyens qui vous ont permis
de traverser l'espace libre deviennent votre signe et votre amulette. Vous vous souvenez lorsque vous
tombiez de torpeur et de fatigue et étiez sur le point d'abandonner tout espoir d'atteindre l'autre côté, qu'une
énergie soudaine monta en vous et qu’avec une foi renouvelée, croyance, confiance et volonté vous avez

Troisième cercle communication n° 6 8


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

saisi deux anneaux au-dessus de votre tête, vous tenant bon à ceux-ci avec la détermination de ne pas
descendre jusqu'à la surface afin qu'il vous soit impossible de sombrer dans l'abîme. Alors il vous a semblé
perdre la conscience objective en raison du froid et du vent et soudain vous vous êtes retrouvé suspendu
dans l'espace en train d’avancer ; vous ne pouviez le voir, vous ne pouviez le sentir, il n'y avait aucune
possibilité pour vous, à ce moment, de percevoir que les deux anneaux auxquels vous vous cramponniez,
étaient entraînés par un câble à travers l'espace qui vous amenait lentement à votre but. Auriez-vous perçu
que seule votre prise sur les deux anneaux vous soutenait, que vous seriez devenu craintif et anxieux. Une
seule pensée vous habitait, votre confiance que dans une telle épreuve vous triompheriez aussi en vous en
remettant à des pouvoirs et des méthodes plus élevés, invisibles et inconnus. Vous avez ainsi supprimé la
crainte et fait disparaître le danger d'hésitation et de doute. Que cet enseignement vous soit une grande
leçon ! »

Maintenant, de cette façon, êtes-vous informé de ce que deux anneaux entrelacés doivent être votre
symbole. Désormais, deux cercles entrelacés comme deux mailles d'une chaîne sont votre symbole cette
initiation. On vous prie maintenant de signer votre nom et de marquer l'empreinte de votre pouce sur une
page d'un papier spécial, attachée avec d'autres à un morceau de bois, et ensuite, conduit jusqu'à une porte,
repoussé légèrement et prié de donner votre lettre et votre nombre, ce que vous faites, vous êtes
immédiatement introduit dans une longue salle, à l'extrémité lointaine, de laquelle vous pouvez voir un grand
autel autour duquel circulent plusieurs personnes et un certain nombre d’alcôves de chaque côté de la salle
qui abritent des groupes d'hommes et de femmes revêtus de robes étranges, tous occupés à des tables ou des
bancs. Vous entendez de la douce musique et des chants lorsque vous pénétrez dans la salle, mais maintenant
cela devient trop bas pour vous permettre d'entendre distinctement, cela semble provenir de quelque
profonde niche. Une grande amphore de cuivre ou de métal dégage des flammes de feu et une fumée épaisse.
Les portes, derrière vous, se ferment et vous êtes conduit par deux hommes qui vous mènent jusqu'à un angle
de la salle à l'opposé de votre entrée. Vous demeurez dans l'attente, cela évidemment est le commencement
de votre initiation. Un air de mystère, mystère égyptien, flotte tout autour.

Vous êtes maintenant prié de vous placer derrière un grand écran doré, et là deux dignitaires vous
revêtent d'une ample robe bleue. Alors on recouvre votre tête d'un voile jaune ou doré et on place dans votre
main une croix d'ébène sur laquelle se trouve une rose rouge. Alors, un dignitaire vient à vous et vous
annonce qu'il est votre guide. Il porte une robe et une capuche noires, car les robes habituelles (de couleurs
prescrites) ne sont pas utilisées dans cette cérémonie. Il prend votre bras droit et vous tourne de telle façon
que vous puissiez pénétrer de derrière l'écran, à nouveau dans le temple ou la salle. A ce moment un grand
concert de sonneries commence à faire retentir leurs notes et semble annoncer votre entrée. Vous pénétrez
dans le temple, tenant par le bras votre guide, et vous prenez place au centre dans le fond. Alors la cérémonie
commence que vous ne devrez jamais oublier, car c'est la cérémonie sacrée de l'Egypte.

Votre guide parle d'abord, disant « Par la rose et la croix mystique ». Un dignitaire répond : « Par le
pouvoir de Chymia ».Votre guide reprend : « Lorsque la lumière de la raison commence à paraître ». Un
autre dignitaire enfin rétorque : « Alors Hermès vous prie d'entrer ». Alors votre guide vous fait traverser un
côté du temple jusqu'à l'extrémité opposée à travers toute la salle, de l'autre côté du grand autel, où vous
faites des salutations pour ensuite retraverser la salle. Pendant tout ce temps, des membres ou frères chantent
dans l'une des nombreuses niches et vous notez leurs mots, qui peuvent se traduire ainsi :

« Victorieux Hermès,
Rends-nous tous glorieux.
Que ta volonté toute puissante,
Fasse retourner aux noirs abîmes
Tous nos malheurs.
Que les peines si tristes,
S'évanouissent à l'ombre de la nuit,
Disparaissent devant les lumières d'Hermès.
Ecoute ! La cloche qui teinte,

Troisième cercle communication n° 6 9


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Le doux chant des anges.


Il règne orgueilleusement sur la mort,
Domptant toutes nos peines et malheurs.
Le mystère se termine ici.
L'homme n'a pas peur de la mort.
La vie est maintenant éternelle,
Et l'esprit suprême. »

Ayant atteint de nouveau l'extrémité du temple, vous êtes conduit maintenant au milieu et un
dignitaire pose une grande croix sur votre tête après que vous vous êtes agenouillé, trois sonneries éclatent
après. Alors de l'Est du temple, un Maître, de pourpre vêtu, s'approche de vous, portant une grande croix
ansée égyptienne. Il tient celle-ci sur votre tête à la place de l'autre pendant que quelques dignitaires se
tiennent à vos côtés en vous disant : « Sous la croix de l'immortalité et de la vie éternelle vous êtes béni ».
Alors le maître récite l'invocation suivante comme une prière :

« Vous qui êtes le révélateur de tous les secrets du monde intérieur et extérieur, vous qui accordez à
l'homme les pouvoirs de l'esprit et de la raison et lui enseignez comment dégager dans les royaumes variés
de la science, le bienfaisant et salutaire de la substance brute et matérielle - béni soit le Postulant – donnez-
lui une plus grande compréhension et une sagesse abondante. Accordez à ses instructeurs la lumière
nécessaire pour lui inculquer les saints secrets cachés et que vous soyez tout de gloire. Amen. »

Alors tous les dignitaires et la foule à l'intérieur du temple répètent la phrase suivante : « Que toute la
gloire soit sur vous ! ». Alors vous vous relevez et parmi les autres candidats qui ont suivi la même
cérémonie, vous êtes prié de vous tenir devant le chef des scribes et mage du travail laborieux du Temple. Il
est vêtu de jaune et tient dans sa main une tige de lotus surmontée d'une lumineuse fleur. Il vous parle en ces
termes :

« C'est mon devoir de vous expliquer la raison de cette cérémonie et de ce degré immédiat de votre
initiation ; vous êtes maintenant parvenu au commencement des leçons hermétiques et des systèmes des
initiations rosicruciennes. La signification de ce terme et le rapport de la Rose et de la Croix aux mystères
vous seront expliqués avant que vous ayez terminé votre introduction. Il faut présumer d'après certaines
indications que vous n'avez pas été éprouvés convenablement et justement dignes de cette initiation, mais
qu'antérieurement à de telles épreuves, vous avez poursuivi une suite convenable et suffisante d'étude des
principes élémentaires et profonds, des enseignements mystérieux de la vie. Dans ce travail plus élevé, vous
êtes prêts à plonger au plus profond de l'alchimie et de l'hermétique aussi loin que vous serez capables sous
nos formes brèves et services symboliques de nous communiquer la même chose. Nous pouvons au mieux
placer dans vos mains la trame sur laquelle vous devrez tisser le fil que nous vous donnerons également (les
uns noirs et sombres ; d'autres brillants et dorés) faisant un dessin agréable aux yeux de l'Eternel, qui
planera au-dessus de votre ouvrage. L'alchimie est ainsi appelée, car elle est le moyen de séparer le bon du
mauvais et ce qui n’est pas mûr, mûrira. C'est un pouvoir élémentaire, pur et intègre, c'est pourquoi les
premières leçons auront rapport au procédé alchimique de séparer du cosmique les éléments qui
constitueront une forme matérielle transformant l'invisible en visible, le petit en gros, l'infini en fini et le
spirituel en matériel, vous allez maintenant retourner à vos sièges assignés pour vos premières lectures et
vous préparer à une illumination inhabituelle et à une grande sagesse. Maintenant vous allez vous plonger
dans la méditation pendant que le maître alchimiste est amené de son laboratoire jouxtant le temple, pour
vous donner les leçons secrètes, cachées de notre royaume. Que chacun regagne sa place ! »

Alors vous êtes conduit à un siège particulier, au premier rang du temple, et demeurez quelques
moments, attendant l'arrivée de l'alchimiste. Celui-ci ne tarde pas à arriver et prend la parole…

Troisième cercle communication n° 6 10


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LE DISCOURS DE L’ALCHIMISTE

De tous temps, ceux qui ont été versé dans les sciences de l’Alchimie et de la transmutation des
éléments en manifestations diverses, ont exposé ces lois et principes qui étonnèrent le monde et servirent une
excellente cause. Ces manifestations font l’objet des démonstrations suivantes :

1°) – tirer de l’éther de la matière invisible pour créer de la lumière et des formes visibles ;
2°) – tirer de l’éther ou de l’air des éléments nécessaires pour créer et former à volonté des choses
visibles ;
3°) – se servir de certains éléments de l’éther ou de l’air pour rendre son être physiquement invisible
aux autres que l’on pourra également, ainsi que les choses, rendre invisibles.

Vous allez, maintenant, commencer l'enseignement des lois qui rendent ces choses possibles. Ce sont
des lois absolues se rapportant non seulement à des pouvoirs mystiques, mais aussi physiques. Ces lois sont
les secrets les plus profonds des alchimistes et philosophes. Elles ne sont jamais révélées, sauf aux initiés les
plus confiants et les mieux préparés, mais sont encore parfois démontrées aujourd'hui dans certains pays
comme l'Inde où vous voyez les mystiques avancés se servir de ces lois pour se rendre invisibles à une foule
de personnes tout en se tenant autour d'eux pour témoigner de la démonstration, ou encore pour produire
l’épanouissement des fleurs et d’autres choses au milieu de l'espace. La façon dont ceci peut être réalisé fera
l'objet de votre étude actuelle et vous allez parvenir à un certain degré d'efficacité dans ce travail. Toutefois,
ayez présent à l'esprit que les premiers enseignements qui vous seront donnés doivent être appliqués avec: le
plus grand soin et dans le secret le plus absolu. Ces instructions ne sont pas données en dehors de nos
temples et ne doivent pas être révélés aux autres sauf sur autorisation du Maître de l 'Ordre.

La première loi ou principe que vous pourrez bien comprendre est que chaque chose a été créée au
commencement par le Grand Verbe ou Logos. Le Créateur de tout était et est l'Être unique suprême dont
vous ne saurez jamais le nom, car tout et chaque nom serait profane; mais l'Être suprême avait et a toujours
une Volonté suprême, une volonté que vous appellerez Râ. Vous adorez Râ dont est gravé au-dessus des
autels sacrés dans le temple, l'hymne sacré de Sed-Hetep :

« Que toute adoration soit à toi Râ dont les rayons pénètrent toutes choses, atteignent tous les
rivages et remplissent tous les êtres d'énergie. »

Aux yeux profanes, le secret de cette salutation n'est pas évident. Elle apparaît comme une forme
d'adoration à un Dieu, mais vous verrez par les leçons qui ne vous ont pas encore été données, qu'un grand
principe a été seulement à demi-révélé par cette adoration à Râ..

Mais l'Être suprême a aussi la conscience, la compréhension, l'entendement et la réceptivité de la


pensée, qui constituent l'élément mystérieux de l'Être suprême. Cette conscience réceptive est nommée
« Ma » qui signifie la conception, la réception et le développement de l'énergie, l'élément nourricier et
originel de tout ce que Râ dégage. De là, sans Ma, le pouvoir de Râ serait impuissant et sans manifestation.
Pour cette raison, le mot Ma n'est jamais employé dans le cadre des salutations à Râ car lorsque vous
réunissez ensemble ces deux mots avec leur énergie, vous établissez immédiatement une relation par laquelle
l'un s'unit à l'autre et une manifestation se produit. Dans votre travail secret, essais et expériences toutefois,
vous n'avez pas employé encore les mots sacrés RA-MA. C'est pourquoi votre premier pas sera d'apprendre à
vous servir de ce puissant mot. Le mot RA-MA est un vieux mot. Il fut appris et compris par les premiers
mystiques et vous trouvez des traces de son emploi dans la plupart des anciennes écritures sacrées.
Cependant, ce mot profane ne réalisera jamais sa signification et son pouvoir et il ne sera jamais employé
avec succès, sauf par ceux qui s'en approcheront pas à pas. Pour s'en servir, il sera toujours le mot caché, le
mot derrière tous les autres mots, le mot à enchaîner à l'intérieur de vos cœurs et âmes.

Aussi, au commencement, toutes les choses furent créées grâce à RA-MA. Dans l'espace, l'énergie de
RA-MA fut projetée et vous trouvez l'énergie où, comme pour le commencement et la fin de tous temps et

Troisième cercle communication n° 6 11


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dans l'espace, il y a et y aura toujours les radiations de RA-MA. Vous ne voyez pas cette énergie, car elle est
invisible si elle n'est pas contrôlée. Vous ne sentez pas cette énergie, sauf si vous la dirigez sur un point
déterminé objectivement. Vous ne savez pas qu'une énergie quelconque existe dans l'espace en dehors de l'air
et du vent et cependant dans l'air, le vent, l'humidité, les rayons du soleil, dans l'obscurité de la nuit, il existe
une telle énergie. Alchimiquement, on accorde à l'air et à l'espace d'être occupés par l'éther, mais dans l'éther
existe la grande énergie créative au moyen de laquelle le créateur créa toutes choses et, au moyen de
laquelle, vous aussi, créerez, grâce à RA-MA, ce qui est dépourvu de forme, invisible et impalpable.

C'est pourquoi, il est bon de préciser pour une bonne compréhension, que l'Être suprême est des deux
sexes, à la fois père et mère : RA est l'élément père, MA l'élément mère. Par leur réunion, une fois amenés à
une relation consciente, la création commence.
Dans l'énergie de RA-MA réside la possibilité. Non seulement toutes les matières terrestres, mais
aussi toutes les choses vivantes sur et au-dessus de la terre procèdent également de l'essence de RA-MA.
RA-MA est l'essence spirituelle par qui toutes les choses visibles sont faites et, de cette essence, vous pouvez
diriger la matérialisation de toutes choses vivantes et inanimées. Au commencement, tout l'espace était vide
de formes ou de choses et grâce à RA-MA les choses furent formées dans l'espace et suspendues là. De la
même façon, vous formerez des choses dans l'espace et les trouverez suspendues là, dans l'attente de votre
commandement et de vos instructions.

LA NUÉE MYSTIQUE

Maintenant, considérez l'accomplissement du premier pas dans le processus. Vous êtes face à
l'espace libre dans le Temple. Devant vos yeux, sur une surface de quelques centimètres, rien n'apparaît, sauf
l'espace. Comment amènerez-vous dans l'espace s'offrant à vos yeux une manifestation de forme, une
création, qui, jusqu'à présent, n'est pas créée ou ne s'est pas manifestée ?

Tout d'abord, lorsque l'occasion est propice, le désir pur et sain, la cause élevée et noble, alors, que
vous soyez debout ou assis, seul dans un coin ou parmi une nombreuse assemblée, commence le premier pas
de votre succès dont les premiers essais seront plus fructueux, si vous pratiquez seul, dans une pièce ou un
endroit éclairé d'une douce lumière ou même dans la pénombre, ou à l'extérieur, au clair de Lune. Si vous
vous asseyez confortablement et restez au calme quelques instants et regardez alors dans l'espace comme si
vous fixiez un point distant, perdu à l’horizon, vos yeux vous paraîtront se reposer et particulièrement à
l’aise.

Il est important que vos yeux se reposent paisiblement pour deux raisons. D'abord, l’œil perçoit plus
rapidement s'il n'est pas fixé sur un point particulier. Ensuite, l’œil ne transmet pas d’énergie dans l’espace
lorsqu’il est passif (clos) tandis qu’une concentration trop tendue de l’œil sur un point empêche l'énergie de
se propager dans l'espace. Tous ceux qui essaient de dégager de l'énergie en un point donné par une
concentration tendue risquent de ne pas réussir. C'est seulement lorsque l'expérience est délaissée,
abandonnée ou oubliée, et que les yeux cessent d'être concentrés avec tension, qu'un résultat se manifestera.
C'est pourquoi vous devez apprendre à vous asseoir tranquillement, décontracté, et à regarder dans l'espace
avec aisance, comme si vous contempliez nonchalamment une scène à quelque distance, ou plongé dans une
profonde méditation.

Après vous être assis de cette manière, pendant quelques minutes, prenez une profonde inspiration,
remplissez-vous les poumons d'air.

Ensuite, expirez lentement et après avoir expiré, dites une fois RA-MA. La façon de proférer ce mot
sacré est de prononcer à la fois les lettres A comme le  de Âme, en d'autres termes, comme si le mot RA-
MA était épelé RAH-MAH et prononcé comme « Raaaaah-Maaaaah ». Plus longue sera la prononciation de

Troisième cercle communication n° 6 12


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chaque syllabe, meilleur sera le résultat. Un entraînement devra être consacré à la longue et lente
prononciation de « Raaaaah-Maaaaah ».

Quelques sons de voyelles sont employés pour l'éveil de certains centres de perception mystique de
la conscience humaine, certains le sont pour l'animation de certains centres assoupis du cerveau. D'autres le
sont pour mettre en mouvement certaines vibrations vous entourant dans l'air, et d'autres sons comme RA-
MA sont employés pour réunir certaines forces en votre présence immédiate. Du soin et de la pratique sont
nécessaires pour l'emploi de ce mot de deux syllabes et les résultats obtenus seront proportionnels à la
perfection de sa prononciation et de la force avec laquelle il est proféré.

Ainsi chaque fois avant de prononcer le mot RA-MA une profonde inspiration devra être prise,
maintenue quelques minutes, et ensuite vous expirerez doucement : ceci préparera le système du corps à
l'usage du mot RA-MA et donnera un complet emploi de la respiration pour prononcer ce mot.
Naturellement, après avoir inspiré et retenu votre souffle et expiré, vous devez respirer à nouveau
normalement avant de prononcer le mot RA-MA, sans quoi il ne pourrait être prolongé suffisamment.

Après vous être assis, décontracté, passif et fixant l'espace devant vous sans but, faites une profonde
inspiration, retenez votre souffle quelques secondes et expirez doucement. Aussitôt cette expiration, respirez
normalement, et avant d'expirer à nouveau, dites « Raaaaah-Maaaaah ». Arrêtez-vous alors quelques
secondes, prenez à nouveau une profonde inspiration, expirez doucement et inspirez encore une fois d'une
façon normale et naturelle et sans expirer auparavant dites à nouveau « Raaaah-Maaaah ». En d'autres
termes, après avoir inspiré normalement, expirez en disant « Raaaah-Maaaaah ». Cela devra être fait huit à
dix fois et même jusqu'à quinze fois. Habituellement, environ à la douzième fois, ou après avoir dit
« Raaaah-Maaaaah » une douzième fois, vous verrez un léger nuage se former au milieu de l'espace à trois
ou quatre mètres devant vous. Il ne peut être rien qu'une légère décoloration de l'atmosphère, de taille
modeste, ne touchant ni le sol ni le plafond.

Souvenez-vous que si vous fixez vos yeux et essayez de vous concentrer sur le nuage, vous ne le
verrez pas, car vous le détruirez dès que vous fixerez les yeux sur lui. Dans cette phase de votre travail, vos
yeux doivent rester passifs, décontractés et regardant négligemment devant vous. Vous pouvez même fermer
légèrement vos yeux lorsque vous voyez le nuage de telle façon que vos yeux ne soient pas trop largement
ouverts. Si le nuage n'apparaît pas devant vous après avoir prononcé les mots douze fois, cessez de les
employer pendant cinq minutes. Décontractez-vous et respirez normalement pendant ces cinq minutes de
pause. Recommencez alors tout depuis le début. Le jour viendra où, avec entraînement et pratique, vous
pourrez faire apparaître le nuage après la troisième ou quatrième invocation des mots « Raaaaah-Maaaaah ».
Toutefois, si après deux ou trois essais séparés d'intervalles de cinq minutes, vous n'aviez aucun succès,
abandonnez l’expérience quelques jours.

Concernant la couleur du nuage, si le fond de la pièce est de couleur très claire, ocrée ou même d'un
bleu azur, le nuage apparaîtra noir devant vous ; si la pièce et les murs sont d'une couleur très foncée, le
nuage apparaîtra blanchâtre, gris blanc, légèrement bleuâtre ou blanc argent. Si vous pouvez vous asseoir
d'une telle façon que vous faites face à un mur très foncé ou à un espace libre, un corridor très noir menant à
une pièce non éclairée, ce sera encore mieux ; mais même au crépuscule, regardant vers le ciel, on peut faire
apparaître le nuage. Plus tard, quand vous verrez le nuage, n'essayez pas d'analyser sa couleur, sa forme, car
alors vous concentreriez vos yeux sur lui et il disparaîtrait. Vous devez vous arranger de telle façon que vos
yeux semblent regarder au-delà du nuage dans l'espace infini.

Aussitôt que le nuage se forme devant vos yeux, qu'importe l'intensité de sa coloration et de sa
densité, vous pouvez alors arrêter votre respiration spéciale et reprendre un rythme normal. Cependant, vous
ne devez pas concentrer votre regard sur le nuage qui vient de se former, mais vous maintenir dans un état
physique détendu et passif, laissant votre regard s'étendre aussi loin qu'il peut.

Troisième cercle communication n° 6 13


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

QUELQUES EXPLICATIONS

La perception visuelle passive ou l'absence de concentration de la vue sur une chose que vous
souhaitez voir est souvent difficile et pourtant, c'est si important pour l'expérience du nuage, et pour d’autres
qui suivront, qu’il convient de vous suggérer quelques principes qui devraient vous aider à y parvenir. Le
premier principe est de considérer vos yeux comme un organe réceptif, ce qu'ils sont vraiment. En d'autres
termes, vos yeux sont des organes qui reçoivent des impulsions de lumière et vous devenez alors conscient
d'objets visuels, c'est pourquoi la concentration de votre vue ne produit réellement rien. Donc, pourquoi vous
efforceriez-vous de voir ? S'il y a quelque chose de nature visuelle à enregistrer sur vos yeux, il le sera ; s'il
n'y a rien, rien ne se présentera quelle que soit l'intensité de votre concentration. Etant passif vous attendrez
que des choses se présentent à votre vue, vous n'essaierez pas de les créer vous-mêmes avec vos yeux. Par
exemple, lorsque vous allez au cinéma, vous ne vous concentrez pas sur l'écran avec vos yeux avec la
volonté de créer sur lui des images qui seront réfléchies sur votre vue. Vous demeurez plutôt passif, vous
regardez l'écran, attendant que les interruptions du faisceau lumineux de l'appareil de projection soient
réfléchies jusqu'à vos organes visuels récepteurs, vos yeux ; vous ne savez pas ce qui va venir, donc vous
n'essayez pas de le chercher sur l'écran. Vous attendez, littéralement, que ceci soit enregistré dans votre
conscience grâce à vos yeux.

Ce qui va suivre sont des exercices destinés à créer cet état visuel passif et nécessaire :

Procurez-vous deux crayons de même longueur. Tenez-en un verticalement dans votre main gauche
et l'autre dans votre main droite. Etendez vos bras parallèlement devant votre corps. Tenez les crayons
verticalement, séparés d’une distance de deux à quatre centimètres. Maintenant fixez vos yeux sur les
crayons, vous voyez chacun d'eux naturellement très distinctement. Regardez maintenant assez loin derrière
les crayons sans rien fixer de particulier, aussi les crayons disparaîtront à l'arrière plan du foyer visuel,
paraissant se dédoubler en trois ou quatre crayons, ou se chevaucher. Lorsque cela de produira, votre foyer
visuel ne sera plus en état de fonctionner et se trouvera ainsi au repos. Ceci est l'état de la perception visuelle
passive à laquelle cette communication fait fréquemment allusion et qui s’avère d’une grande utilité pour les
expériences d'alchimie.

Vous obtiendrez un résultat similaire en fixant, selon les directives indiquées par sa légende, l’image
qui suit. Cet exercice ne s’inscrivait pas à l’origine dans le cadre des documents envoyés par Harvey Spencer
Lewis aux rosicruciens de sa fraternité, mais le Conseil de l’Ethique du Cénacle de la Rose+Croix a décidé
de l’inclure à ses communications, persuadé qu’il pourra aider les étudiants de la philosophie rosicrucienne à
mieux comprendre et réaliser ce qu’il faut entendre par vue passive.

Troisième cercle communication n° 6 14


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

Cet antique symbole était jadis exécuté à la main avec de l’or et de vives couleurs sur un parchemin
en peau d’agneau, pour être accroché au mur du sanctum des mystiques hermétistes. La double paire d’yeux
représente les yeux physiques et psychiques de l’homme. Une intéressante illusion d’optique sera notée si
l’on tient cette image à environ cinquante centimètres du visage et que l’on fixe la racine triangulaire du nez.
Les paires d’yeux se mettront alors à bouger. Les Anciens pensaient que ce symbole permettait
l’harmonisation avec le Cosmique.

A L’IMAGE DU CRÉATEUR

Déplacez ensuite le point de votre vision, ou regardez au-dessus du niveau de vos yeux, comme si
vous regardiez au plafond de la pièce, à environ trente à quarante pas de vos yeux. Alors, laissez votre regard
descendre lentement vers le nuage face à vous, et au même moment usez de votre volonté ou détermination
de volonté, de telle façon que lorsque vos yeux s'affaiblissent dans leur vision, l'essence qui était dans la
partie supérieure de la pièce soit dirigée vers le nuage. Tournez maintenant vos yeux vers la gauche, vers le
mur, et ramenez-les horizontalement vers le nuage au centre, et servez-vous de votre volonté pour qu'en
même temps l'essence se dirige du côté gauche de la pièce vers le centre. Puis dirigez vos yeux de manière à
ce qu'ils regardent vers le côté droit de la pièce, et de la même façon ramenez-les à nouveau vers le centre,
avec la même détermination qui fasse que l'essence se trouvant du côté droit de la pièce, soit ramenée vers le
nuage au centre. Dirigez enfin votre regard vers le plancher, et remontez le lentement vers le nuage, voulant
en cet instant que l'essence dans la partie la plus basse de la pièce s'élève avec votre regard jusqu'au nuage.

Troisième cercle communication n° 6 15


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

Répétez ce même processus cinq ou six fois, entraînant constamment avec le pouvoir de votre regard
et de votre volonté, l'essence des quatre coins de la pièce vers le centre du nuage. De cette façon vous vous
apercevrez que vous ajouterez quelque chose à la densité, l'épaisseur ou même à la grosseur du nuage en face
de vous. Peut-être, les tous premiers temps, ne pourrez-vous noter la différence ; mais la pratique vous
amènera peu à peu à mesurer cet accroissement, que ce soit dans son éclat, sa luminosité, sa couleur, sa
densité ou son volume. Peut-être arrivera-t-il que le nuage disparaîtra complètement lorsque vos yeux
commenceront à se diriger du plafond, ou des côtés de la pièce vers le centre, vous n'aurez plus alors qu'à
tout recommencer en regardant des exercices de respiration comme il a été indiqué dans les dernières
monographies, car cela signifie que votre passivité n'a pas été assez grande de même que la concentration de
votre regard sur le centre du nuage et qu'ainsi il a disparu. Vous verrez que lorsque vous vous concentrerez
pour la seconde fois il apparaîtra beaucoup plus facilement. Toutefois, si le nuage ne disparaît pas et que
vous ayez réussi à lui ajouter quelque chose venant des quatre coins de la pièce, le but suivant sera alors de le
mettre en mouvement. Ce but ne pourra être atteint, avant que vous n'ayez ajouté à ce nuage votre maximum,
provenant des quatre coins de la pièce, à quatre ou cinq reprises pour le moins. Alors, lorsque le nuage est
d'une bonne dimension, de 70 centimètres à un mètre de diamètre, ou pour le moins de 70 centimètres de
large, vous pourrez commencer de la regarder calmement, vos yeux à de mi-fermés comme si vous louchiez,
respirant normalement et au même moment vous servant de votre volonté pour obliger mentalement le
nuage, devant vous, à se mettre en mouvement Faites que le nuage se dirige vers la gauche.

Cela signifie que le sommet du nuage devra se diriger vers la gauche, ensuite se renverser, revenir
vers la droite et finalement reprendre sa position initiale, ceci un certain nombre de fois, de plus en plus
rapidement jusqu'à ce que sa cadence de révolution ait atteint un rythme assez rapide.

Vous remarquerez peut-être une chose dans vos premières expériences d'animation du nuage, à
savoir qu'il semblera se rediriger dans la direction opposée au sens des aiguilles d'une montre dès que vous
cesserez de diriger ce mouvement vers la gauche. Ainsi vous constaterez qu’en rapport avec une loi
naturelle, le nuage tend à se diriger naturellement vers la droite, si vous ne le contrôlez pas ; mais la
transmutation de ce nuage en de nombreuses formes d'expression dépendra de votre pouvoir de l'animer d'un
mouvement tourbillonnant vers la gauche. Lorsqu'il tourbillonne, il peut aussi bien se rapetisser que s'élargir.
De tout cela vous prendrez note dans vos prochaines expériences.

Lorsque vous dirigez la force créative de « Ra » et la forcez à se joindre à son opposé, l'aspect
réfléchi de « Ma », vous ne faites que suivre l'exemple divin de l'univers. Par votre intonation de ces voyelles
et par votre concentration passive, vous vous servez des lois de l'alchimie mentale pour former un nuage
d'une énergie immatérielle et d'une substance invisible à votre entourage. Ensuite, vous commencez à faire
tourner cette énergie pour lui donner ce mouvement qui lui permettra de prendre des formes visibles, en
général elliptiques ou sphériques. Ce processus mystique et alchimique correspond aux théories
astronomiques modernes expliquant comment l’univers physique et d'autres immenses galaxies sont formés.
Tout d'abord ces astrophysiciens et astronomes admettent qu'il existe une énergie primaire fondamentale
pénétrant ce qu’on appelle généralement l'espace. Dans son état absolu, ils affirment qu'elle présente deux
polarités, l'une négative, l'autre positive. Cela correspond exactement à la doctrine rosicrucienne qui enseigne
que l’esprit, avec ses deux polarités est l'énergie fondamentale de toute matière.

D'où vint cette énergie primaire et où trouver la raison de sa dualité ? L'astronomie n’en donne
aucune explication et laisse le soin aux métaphysiciens de répondre à la question de ces causes premières. La
métaphysique va au-delà de la physique et ses sujets intéressent grandement les rosicruciens. Il est
intéressant de noter avec quel grand mystère sont éludées ces causes premières, ces commencements de
l'univers physique. Un astronome éminent a dit avec respect pour cette énergie primaire : « les unités
positives et négatives de l'électricité sont donc la fondation de toutes choses. Ces unités s'attirent
puissamment et si elles se repoussent, le résultat est l'annihilation. Les créer, en les séparant du néant, est un
acte qui dépasse notre compréhension. De cela découle la naissance de l'univers ».
L'astronome se réfère aux électrons positifs et négatifs. Mais derrière eux il y a encore deux autres
forces ou plutôt attributs d'une force. L'une est personnifiée par « Ra », l'esprit de Dieu qui est positif, et

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l'autre par « Ma », la substance de l'être de Dieu, qui, par contraste, est négative. C'est avec ces deux forces
que vous êtes aux prises dans vos exercices pour former un nuage. Maintenant, examinez comment les
astronomes expliquent la formation des étoiles et des astres grâce aux lois physiques. Vous noterez alors la
similitude entre vos tentatives de former le nuage par les principes alchimiques et la force divine de « Ra » et
de « Ma ».

Dans les cieux les systèmes stellaires présentent une graduation ordonnée de qualités. En d'autres
mots, en volume, luminosité, spectre, densité, température, nébulosité, il y a assez de rapport pour vous faire
comprendre la dépendance ordonnée, sous certaines conditions. Tout d'abord, elles sont des masses gazeuses
informes. Ces masses gazeuses sont les premières substances issues de l'énergie pure, unités positives et
négatives de l'électricité auxquelles se réfèrent les astronomes. La gravitation fixe dans une sphère les masses
gazeuses. De cette manière, l'énergie est accumulée, concentrée, si vous préférez, sur une étendue qui devient
si compacte qu'elle se transforme en substance et ensuite en nébuleuse. Une nébuleuse apparaît comme une
substance transparente et argentée, semblant flotter dans les étendues de l'espace. Ensuite, la rotation allonge
cette masse ; cela est, semble-t-il, pour aplatir deux de ses côtés et lui procurer aussi, deux extrémités
pointues. La rotation s'accélère au fur et à mesure que l'énergie devient plus concentrée et compressée. Cela
tend à produire des formes allongées, ressemblant à de longues baguettes tournoyantes. Finalement ces
fuseaux accroissent leur rapidité d'une façon démesurée. Peut-être y a-t-il un certain nombre de nébuleuses
assez rapprochées pour s'attirer mutuellement. Astronomiquement, cette force s'appelle force attractive. Cette
force attractive amène à soi la substance des nébuleuses et forment deux branches en forme de spirales. Ces
branches augmentent de volume et à la longue se séparent en étoiles. Il en est de même dans le divin que
dans le physique, au-dessus comme au-dessous, car dans une étude du mouvement des fluides ou liquides en
révolution, vous trouvez les mêmes lois s'appliquant à leur formation et à leur désintégration.

L'astronomie affirme que toute la matière dans l'espace, les étoiles et l'univers, se composent, à
l'origine, de ces nébuleuses effilées, de forme sphérique. Ces énormes nébuleuses en forme de boule, étaient
à l'origine animées d'une faible rotation. Au fur et à mesure que leur rotation s'accélérait, leur température
s'élevait et la lumière qu'elles dégageaient changeait de couleur. Leurs équateurs se bombaient en raison de
l'accélération. Comme comparaison, imaginez une pièce de monnaie tournant rapidement sur son fil comme
une roue. Plus vite elle tournera, plus son centre se bombera de l'autre côté. Eventuellement, elle ressemblera
à une roue avec un moyeu de l'autre côté. La gravitation des nébuleuses est neutralisée par la vitesse de leur
mouvement, exactement comme des gouttes d'eau adhèrent aux côtés d'une pierre à meuler au lieu de tomber
sur le sol, Eventuellement, l'attraction d'autres corps élargit la forme des nébuleuses semblable à une roue. La
matière commence à s'envoler de la jante. C'est comme les gouttes d'eau jaillissant du flux comme d'un nez.
Ces particules détachées de matière forment des étoiles. en elles-mêmes. Des millions d'entre elles
s'agglomèrent comme des gouttes d'eau sur les brins d'herbe d'une pelouse qui vient d'être arrosée.

Lorsque vous poursuivez vos expériences alchimiques, votre esprit devient une cause première qui
vous sert à ordonner aux forces premières de « Ra » et de « Ma » de faire tourbillonner le nuage de plus en
plus rapidement. Vous ferez alors séparer et se dilater le nuage et devenir comme un fuseau. En allant encore
plus loin, du premier nuage vous en créerez de plus petits et vous arriverez à l'amener à varier de
température, à un tel point que lorsqu'il viendra en contact avec votre corps, vous sentirez la chaleur ou le
froid qu'il émettra. Vous serez capable de changer la lumière qu'il semble dégager en variant son accélération
et sa température. Vous changerez le nuage en une substance à partir de laquelle vous créerez des
manifestations plus compliquées, exactement comme des nébuleuses proviennent les mondes et leurs mers,
leurs montagnes et leurs minéraux, car ce nuage flou est vraiment rempli et chargé d'une énergie ou esprit
vibratoire qui peut former de la matière, et il est possible de transformer ce nuage mentalement en n'importe
quelle forme ou couleur et de le faire se manifester en une fleur, une image, une chose matérielle de
n'importe quelle taille nature ou condition.

Quelle que soit l'exiguïté de la pièce dans laquelle vous vous tenez, il y a toujours assez d'énergie
spirituelle pour former un très grand nuage, car il ne faut pas beaucoup de cette énergie pour en faire un
suffisamment gros et dense qu’il enveloppe et cache complètement votre corps. Il y a, cependant, un

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avantage à exercer dans une pièce plus grande, d’environ trois à quatre mètres carrés ; Vous pouvez, en effet,
vous y asseoir dans un coin et avoir devant vous un espace de deux à trois mètres dans lequel vous formerez
votre nuage et surveillerez son action. Comme il l’a été expliqué auparavant, il est préférable que la pièce
soit éclairée faiblement et de faire face à un mur noir, rouge ou marron, de préférence à un mur clair ou
blanc. Si vous pouvez vous asseoir et faire face à des rideaux noirs, vous serez d'autant plus capable de voir
le nuage dès ses premières manifestations.

Votre esprit n’est pas habitué à diriger des choses à l'extérieur de votre corps physique et vous avez
jusqu'ici plutôt privilégié le développement de votre esprit dans le contrôle et la direction de choses à
l'intérieur de votre corps. Vous avez cru qu'un grand pouvoir physique était nécessaire pour déplacer ou
atteindre des choses à distance. Vous avez cru que vous deviez toucher physiquement quelque chose à
l'extérieur de votre corps pour le faire se déplacer ou répondre à vos désirs. De bien des façons, vous avez
cru que le pouvoir de l'esprit était limité à une très petite région, circonscrite à l’immédiate périphérie de
votre corps. Tout ceci, vous devez le modifier et le réapprendre dans un nouveau sens. Il faudra du temps
pour que l'esprit comprenne que vous êtes en train de renverser des barrières qui avaient été dressées tout
autour de lui, et que maintenant vous allez devenir maître de toutes choses que vos sens percevront. Pour
cette raison, vous devez persévérer dans vos efforts pour former la première substance connue de l'alchimie,
les vibrations spirituelles qui entrent dans la formation de toute chose matérielle.

Dans l'univers entier, la matière est formée par la réunion dans un endroit de l'énergie spirituelle qui
est la véritable base de la matière. En de nombreux endroits, simultanément, cette énergie se réunit pour
former une masse floue au même moment, et cette masse floue se condense et épaissit jusqu'à ce qu'elle
forme une substance matérielle élémentaire, qui évolue en une espèce plus solide jusqu'à devenir de la
matière se manifestant dans les premières formes des minéraux, métaux, de la vie animale aquatique, etc.
L'esprit divin dirige et contrôle la réunion de ces masses d'énergie selon des lois établies. Ces lois
fondamentales sont maintenant un principe de la nature. Ce que vous essayez de faire, c’est de vous servir du
même esprit divin, résidant en vous, pour obliger le principe à se manifester ou à agir à un moment donné,
dans un endroit désigné. Vous n'essayez pas de contrecarrer quelque loi de la nature ; vous ne cherchez pas à
établir une nouvelle loi ou principe, pas plus que vous n'essayez de faire une exception au grand principe. De
toutes manières, vous ne pourriez faire ces choses même si vous le désiriez.

Vous amenez la vie humaine à se manifester par le rapprochement volontaire des deux grands pôles
de la nature : les forces créatives mâles et femelles. En vous servant de votre esprit pour diriger ces deux
éléments, ces deux graines du pouvoir, vers un endroit, vous mettez en action un grand principe fondamental
de la nature. Vous pouvez le faire quand et comme vous le voulez, et n'avez besoin d'aucune attente de la
nature pour le diriger. En semant une graine dans le sol pour faire pousser une fleur, vous vous servez de
l'esprit pour diriger la réunion de deux grandes forces de la nature, de telle façon que l'une agisse sur l'autre
et fasse se manifester la matière sous une nouvelle forme. Vous accomplissez ces choses avec l'approbation
de la nature et sa coopération, en vous servant de ses lois et non des vôtres. De la même manière, vous vous
servez de l'esprit pour obliger certaines forces et éléments à se manifester à vos sens d'une façon matérielle.
Ceci est de l'alchimie dont les résultats n’ont rien de miraculeux, de quelque manière qu'ils vous
impressionnent sur le moment et combien étranges ils peuvent vous paraître.

Cette mise au point étant faite, revenons-en à notre expérimentation. Aussitôt que vous faites tourner
votre nuage vers la gauche et ceci assez rapidement, gardez vos yeux fixés sur lui d'un regard détendu, les
paupières à demi fermées. Si le nuage se condense en une masse très petite lorsqu'il tourbillonne, ajoutez-lui
quelque chose pendant qu'il tourne, en élevant votre regard, en lui insufflant plus d'énergie de bas en haut,
ensuite à partir de la gauche, puis de la droite et finalement de nouveau du bas, comme il vous a été indiqué.
Lorsque le nuage commence à se développer, revenez à nouveau à la direction de son mouvement,
continuant à le faire tourner. Lorsqu'il aura tourbillonné ainsi pendant quelques minutes, vous pourrez faire
votre premier essai pour lui donner une forme. La forme la plus facile à donner au nuage tourbillonnant est
celle d’un triangle. Commencez par ne pas penser plus longtemps au tourbillonnement, et commencez à
rendre la partie supérieure du nuage plate afin qu'elle devienne la base d’un triangle au sommet dirigé vers le

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bas. Aplanissez ensuite le côté gauche, puis le côté droit. Servez-vous de votre esprit et de votre volonté,
répétant en vous-même : « Deviens plat ; transforme-toi pour que tes côtés, ton sommet soient plats, etc. ! »,
mais ne vous occupez que d'un côté à la fois. Lorsque vous verrez le nuage s'aplanir sur un de ses côtés,
essayez d'aplanir ensuite le second, et enfin le troisième. Si, après avoir aplani le deuxième côté, le premier
redevient bombé, revenez à lui, ou passez au troisième et revenez à nouveau au premier. Bientôt vous
constaterez que chaque côté demeure plat et que vous avez obtenu un triangle, dont le centre est formé d'un
nuage flou, animé d'un mouvement tourbillonnant. Il vous sera facile de former un triangle visible d'une
teinte claire, chaque côté mesurant au moins trente centimètres et au plus cinquante. Vous serez également
capable de vous asseoir à nouveau sur votre chaise et de contempler ce triangle scintillant pendant dix
bonnes minutes avant qu'il ne commence à disparaître

Après avoir réussi cela, formez un nouveau nuage et faites le triangle d'une taille ou d’une
orientation différentes, ou mieux essayez alors un double triangle, une étoile a six branches. Ténacité et
confiance seront les grands facteurs qui vous permettront de réussir et de constater les lois en Paix et
Pouvoir.

(Nous vous conseillons d’interrompre ici votre lecture pour vous appliquer à expérimenter les
principes qui viennent de vous être expliqués ; ne reprenez votre lecture que d’ici quelques jours.)

DUALITÉ DE TOUTE CRÉATION

Certaines paroles de l'alchimiste, dans la partie précédente de cette communication, se référent a un


grand principe sur lequel il convient de revenir.

« En semant une graine pour faire pousser une fleur, vous vous servez de l'esprit pour diriger la
réunion de deux grandes forces de la nature de telle façon que l'une agisse sur l'autre et fasse se manifester
la matière sous une nouvelle expression. Vous accomplissez ces choses avec l'approbation de la nature, sa
coopération, en vous servant de ses lois et non des vôtres. »

L'essence de cette pensée est que la substance, l'énergie, la matière employées et le procédé de
formation du nuage, ne sont pas une conception de l'homme. Ces éléments sont la conséquence de la
nécessité du Divin ce qui veut dire qu'ils sont de nature divine. Par conséquent, la cause première de tels
résultats alchimiques et mystiques que vous désirez accomplir existe dans le divin. Le divin, cependant, ne
forme pas ces nuages de sa propre autorité, mais vous, mortels, le faites. Il est évident, alors, que si de tels
nuages et formes comme vous en produisez finalement, peuvent se manifester, c'est qu'ils dépendent de vos
esprit et autorité. Ceci fait donc de vous, mortels, une cause. Cela prouve que ces manifestations nécessitent
deux causes s'unissant ou agissant l'une sur l'autre.

Tout événement dans la nature, tout phénomène physique, le fracas de la foudre, la chute d'une
étoile, le bourgeonnement d'une fleur, le flux et le reflux de la mer, dépendent de deux causes. Vous êtes
habitué à penser à tort que ces résultats ou effets sont le fait d'une seule cause, autrement dit qu'une telle
cause, qu'elle soit une force spirituelle ou physique, produit seule l'effet.

Considérez maintenant les causes actives. Elles sont ainsi nommées par comparaison envers celles
sur lesquelles elles agissent. Une pierre qui roule, est identifiée de la sorte, par exemple, parce qu'elle change
sa position plus rapidement pour vos sens, que les autres pierres dans le voisinage. Si une telle pierre ne vient
jamais en contact avec un autre objet, même avec l'air, quelque puisse être la rapidité de son mouvement,
aucun effet ou résultat ne pourra être constaté. A l’inverse, lorsqu'une telle pierre en heurte une autre ou un
objet quelconque, certains effets peuvent être notés. Cela peut être un son bruyant, une étincelle, ou des
éclats de matière peuvent s'envoler dans les airs. Quels que soient les résultats, ils sont la conséquence
qu’une cause, la passive, la pierre immobile, s'est opposée à celle qui est active. La cause active est la

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positive. La cause passive est la négative. Par conséquent, tout effet ou résultat est la réunion de deux causes,
l'une positive, l’autre négative. Une cause peut être positive par rapport à quelque substance ou condition, et
cependant négative par rapport à une autre. Par analogie, un athlète courant seul peut paraître excessivement
rapide dans un sprint sur une piste, tandis que par comparaison à un coureur motocycliste qui le dépasse
soudainement comme l’éclair, il apparaît désormais comme presque immobile.

L'énergie de l'esprit qui pénètre tout l'univers et l'espace, est, vous le savez, beaucoup plus une cause
active ou plutôt vous pourriez dire une cause double, ayant une polarité négative et positive. Mais l'énergie
spirituelle et les lois divines dont elle est composée, n'amènent pas seules la formation du nuage alchimique.
En elles, comme on vous l'a expliqué, existent le potentiel, l'énergie et la substance d'une telle formation,
mais l'idée de la forme réside dans votre esprit et doit agir sur cette énergie spirituelle. Vous devez obliger
les lois de l'esprit à faire jaillir de sa substance ce qui se conformera à l'idée que vous avez dans la
conscience. Ainsi, par vos pensées, votre volonté, vous devenez la cause la plus active. Vous êtes plus actif
que l'énergie spirituelle de toute la matière, aussi loin que cela concerne la formation des nuages. Vous
forcez cette énergie spirituelle, la considérant comme un tout, à se façonner elle-même selon l'influence que
vous exercez sur elle.

Nous nous sommes engagés dans nos premières communications à ce que les anciennes lois
mystiques de la nature ayant obéi à vos ordres, soient invoquées en votre nom. Maintenant, vous voyez que
c'est une réalité. Dans le passé, beaucoup de gens interprétèrent mal le sens d'une telle promesse et pensèrent
que sa réalisation serait vraiment improbable. Ils croyaient que cela signifiait que les hommes seraient
instruits dans l'art de créer quelque chose dont les éléments n'existaient pas. Or, même l'esprit divin ne crée
pas vraiment quelque chose d'entièrement neuf à tous points de vue. Ce qui est dit être créé est vraiment une
nouvelle forme, une nouvelle combinaison, mais d’éléments qui trouvent leur existence dans cette substance
dont le Divin et le Cosmique sont formés. Quand vous dites, en tant que mystiques, que vous créez,
considérez que vous devenez une cause active par le pouvoir de votre esprit, de ce fait influençant d'autres
causes plus passives, que sont les éléments et forces existant dans la nature ; par leur combinaison et leur
transformation vous arriverez à réaliser des manifestations qui seront entièrement neuves à votre expérience.

Considérez une autre analogie ordinaire. Vous avez devant vous un petit tas de sculptures en argile.
C'est une substance, car elle est composée d'électrons et d'atomes d'énergie spirituelle. Quoique à la vue elle
paraisse inerte, vous savez, grâce à vos études de la philosophie rosicrucienne, que cette masse entière
d'argile tournoie, palpitant d'une énergie vibratoire. C'est la vibration de la substance qui lui donne sa forme
physique que vous identifiez comme de l'argile. Vous continuez à la modeler avec vos mains et à l’aide
d’outils destinés à ce genre de travail. Votre esprit et vos mains qui suivent la direction donnée deviennent
une cause. Ils sont une cause plus active que l'argile, parce que vous exercez une influence sur l'argile dont
elle ne peut se dégager. Donc vous voyez que cela nécessite deux causes, respectivement passive et active,
que sont l'argile et votre esprit, pour arriver au résultat, la forme idéale, la sculpture achevée. Vous n'avez pas
produit véritablement une création neuve, car vous n'avez pas créé les éléments dont est formée l'argile.
Ainsi, en réalité, si vous parlez souvent de création mentale, c'est par extension, analogie vague, que vous
pensez diriger mentalement et conduire les forces et pouvoirs de la nature, à se conformer à l'idéal et aux
idées que vous en avez.

Les causes, éléments et forces de la nature sont infinis comme sans doute le sont les idées de l'esprit.
Ainsi, en vous-mêmes, vous avez les moyens d'employer d'innombrables causes, des idées pour influer sur
les causes de la nature et amener d'innombrables résultats. La plupart des hommes et des femmes sont des
causes passives en contraste avec la nature. Physiquement, naturellement, ils sont le résultat de causes
naturelles agissant l'une sur l'autre ; ceci est l'explication de leur corps, de sa formation et de son
développement. Tout le long de leur vie, cependant, ils continuent à demeurer passifs par rapport à leur
entourage et aux forces de la nature, en et autour d'eux. La cause divine qui renferme ces forces de la nature
et qui leur donne vie, fait son possible pour qu'elles deviennent des causes positives ou actives en leur
conférant l'esprit qui doit les rendre capables de diriger les forces en eux-mêmes et autour d'eux.
Malheureusement, ils ne savent pas comment accomplir cela et ainsi ils sont toujours à la merci de causes

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plus actives, et donc leurs vies ne sont pas vraiment les leurs. Des personnes pourraient tirer avantage à
naître arbre ou pierre autant que cela les intéresse de devenir des causes actives dans la vie et d'autant plus
que cela leur permettait d'être influencées par les forces externes. Vous, comme Prophète Voilé, allez
maintenant apprendre comment devenir alchimiquement et mystiquement la cause active que le Cosmique
entend que vous deveniez.

Si vous êtes parvenu à réussir, même partiellement, les expériences qui vous ont été suggérées dans
les précédentes instructions, vous aurez remarqué que le nuage que vous êtes capable de former, est d'une
façon très sensible en accord avec votre esprit et qu'après très peu de temps, sa forme, son mouvement et sa
couleur correspondent aux ordres de votre esprit. Vous aurez toujours présent à l'esprit que le nuage est
entièrement formé par le pouvoir de vos directives mentales. Son existence réelle en tant que chose pouvant
se manifester, est due à la force ou au potentiel unifiant de votre volonté mentale concentrée. Bien que, pour
la simplicité de l'explication, le terme nuage ait été retenu, vous n'allez pas former des nuages maintenant
dans le sens matériel ordinaire auquel vous pensez en les voyant au milieu d'un ciel d'été. Ce que vous faites
réellement consiste, avec votre esprit pour cause, à réunir les propriétés de l'esprit en un noyau intense
d'énergie. C'est cette énergie vibratoire concentrée qui vous devient visible et fait apparaître à vos yeux ce
qui ressemble à un nuage. Vous pouvez disperser les éléments de ce noyau, aussi rapidement que les grains
de sable sur une vitre en soufflant dessus.

Le mouvement est une des lois fondamentales de toutes manifestations de la nature ; les lois
physiques vous apprennent que toutes les manifestations matérielles sont le fait du mouvement des éléments
formant la masse. Les pierres du carrelage de ce temple où nous nous tenons sont les masses d'une
manifestation concrète et matérielle ; elles sont des pierres, uniquement en raison de ce que les éléments qui
les composent sont en mouvement, un mouvement distinctif et particulier. Pour changer cette pierre, en verre
ou en bois, il est seulement nécessaire de changer le mouvement de leurs éléments, changement qui affectera
la fréquence de vibration de la masse. Ainsi, si vous voulez maintenir le nuage en une manifestation active,
pendant le processus de formation, vous devez lui ajouter le mouvement comme à une masse, exactement
comme s'il y avait un mouvement individuel dans les éléments, électrons et atomes formant le nuage. Mais
aussitôt que vous avez amené le nuage à la taille voulue, vous devez cesser de le faire tourbillonner en tant
que masse. Individuellement, chaque élément composant le nuage continuera à se mouvoir, mais le nuage en
tant que masse restera immobile, exactement comme les pierres sous vos pieds ne sont plus en mouvement
en tant que masse.

Vous vous apercevrez, en continuant sans cesse vos expériences, que vous pourrez former non
seulement des triangles dans le nuage, mais aussi des carrés, des cercles et d'autres symboles, simplement en
faisant prendre au nuage la forme que vous désirez, exactement comme si vous façonniez la masse d'argile
dont le potier se sert. Ceci n'est pas de la transmutation, car chaque chose que vous pourrez façonner sera
composée de la même matière que le nuage. Plus tard, dans le processus de l’initiation et de l'instruction, il
vous sera enseigné comment transmuter le nuage en une autre matière.

L’ALCHISMISTE REPREND SON DISCOURS : DE L’INVISIBILITÉ…

A ce moment de votre étude, cependant, une expérience plus intéressante va être ajoutée à celles qui
vous ont jusqu’alors été suggérées. C'est une méthode pour transformer le nuage en une enveloppe vous
permettant de vous cacher ou de masquer n'importe quel objet que vous pourriez souhaiter ne pas être vu.
Une pratique assidue, ne serait ce que de quelques minutes chaque jour, est nécessaire pour
l'accomplissement de cette expérience, car le progrès ne peut être rapidement atteint dans n'importe laquelle
de ces expériences. Ne soyez pas impatient d'arriver au succès, car chaque heure passée à tenter de franchir
un degré quelconque de réalisation vous rendra le suivant plus facile.

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Pour vous rendre invisible aux autres, vous devez pour commencer former un nuage à quelques pas
devant vous, exactement comme précédemment. Vous devez poursuivre en faisant tourbillonner le nuage, en
vous attachant à l'accroître des deux côtés, du dessus, du dessous, comme auparavant. Lorsque le nuage sera
devenu suffisamment conséquent pour affleurer le sol et vraiment dense, arrêtez le mouvement
tourbillonnant et, le fixant des yeux, servez-vous de votre volonté mentale pour changer sa couleur ou son
intensité jusqu'à ce qu'il apparaisse d'une couleur grise ou indigo ; cela enlèvera de sa blancheur ou de son
éclat au nuage, et tout d'abord il pourra vous sembler que le nuage a presque disparu, ou est devenu moins
intense ou lourd, ce qui ne devra pas vous décevoir. C'est seulement la couleur qui vous le fait paraître moins
lourd. Si vous essayez cette expérience dans une pièce éclairée faiblement, le nuage sera en rapport avec la
lumière de la pièce. S’il règne une douce lumière bleue dans la pièce où vous pratiquez votre expérience,
faites alors la lumière du nuage d'un bleu pâle. Si la pièce est d'une teinte rouge, faites-la d'un rouge foncé.
En accordant la couleur du nuage à celle de la pièce, vous vous rendrez plus invisible de près. Aussitôt que le
nuage est devenu de la couleur attendue, servez-vous alors de votre volonté mentale pour l’attirer vers vous
jusqu’à ce qu’il soit environ à trente centimètres.

Il peut être difficile de voir le nuage à cette distance, mais vous remarquerez que quelque chose
semble cacher ou estomper ce qui se trouve dans la pièce ; vous saurez alors le que le nuage est près de vous.
Vous pouvez le maintenir dans cette position, pendant une durée de cinq minutes, par le seul fait de rester
assis passivement, le regard posé sur lui calmement, usant de votre volonté pour le contraindre à rester là. Si
une personne venait à entrer dans votre pièce à ce moment, elle ne pourrait pas vous voir, à moins qu’elle ne
se rapproche du nuage au point de s’introduire partiellement en lui ou qu’une vive lumière ne s’abatte sur
vous ; à ce stade de votre expérimentation, ne demandez à personne de venir dans la pièce pour vérifier s’il
peut vous voir. Attendez pour ce faire de recevoir de nouvelles instructions.

Depuis que l'homme a cherché la maîtrise de son existence, il y a un certain nombre de phénomènes
mystérieux qui l'ont particulièrement défié. Le moindre de ceux-ci n'était pas de se rendre invisible. A travers
les siècles, des récits se sont transmis, par la parole et comme début des mentions arcaniennes, rapportant
que des hommes étaient capables d'accomplir ce prodige à discrétion. Le monde en entier, les matérialistes,
les sceptiques, parce qu'ils ne pouvaient les connaître par aucun moyen, parce qu'ils ne pouvaient accomplir
de tels exploits semblant incroyables, ravalèrent ces prétentions à des absurdités fantastiques. Cependant ces
histoires persistent encore. Le plus souvent, il s’agit d’une personne qui n'étant pas initiée, a eu la possibilité
d'assister de visu à 1'exploit de la transformation d'un humain en un état d'invisibilité. Les explications ont
été cachées au témoin non initié, et tout ce qu'il peut raconter aux autres est ce qu'il a vu. Ces autres lui
répondent alors qu'il a été hypnotisé et a imaginé qu'une personne s'est rendue invisible. D'autres encore lui
disent qu'il a été abusé par quelque habile illusion d’optique habile à l’instar de celles qui sont employées
dans les spectacles de prestidigitation.

Il n'y a pas de si nombreuses années encore, les récits des alchimistes anciens et médiévaux ayant
découvert le moyen de transformer certaines formes de la matière en d'autres formes, en changeant la
composition de leurs éléments fondamentaux - c’est-à-dire les vibrations de leur énergie spirituelle - étaient
tournés en ridicule par la science orthodoxe. En fait, la science de cette époque refusait d'examiner, d'un
point de vue sérieux, scientifique, les postulats de l'alchimiste. La science a maintenant fait de la prétention
de l'alchimiste un fait moderne largement prouvé, même si le cyclotron employé par les physiciens des temps
modernes, pour dissocier l'atome et réarranger les électrons en des éléments distincts de matière, est
complètement différent des moyens employés par l'alchimiste. Cela prouve cependant que les alchimistes
n'étaient pas complètement extravagants dans leurs prétentions et qu'ils ne s'occupaient que de lois et
principes tout à fait naturels.

Pourquoi ne serait-il pas possible à un être humain, ou à toute autre substance de se rendre invisible ?
Il n'y a certainement pas de réponse car cela n'a jamais été fait par des masses de gens. Certainement ce n'est
pas au mépris d'une loi naturelle. Vous savez qu'il y a beaucoup de choses dans l'existence qui vous sont
invisibles selon une condition et tout à fait visibles selon une autre. Qu'est ce qui vous rend une chose
invisible ? Principalement l'absence de ces vibrations d'énergie légère que vos yeux peuvent discerner et qui

Troisième cercle communication n° 6 22


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peuvent être réfléchies d'un objet vers vous. Dans une pièce obscure, les objets n'ont pas réellement disparu.
C'est plutôt parce qu'ils n'ont pas de longueurs d'onde à réfléchir qu’ils vous paraissent invisibles. Vous savez
aussi, et cela est démontré physiquement, qu'un objet foncé ou noir est un de ceux dont la substance a
absorbé toutes les longueurs d'onde dont la couleur est formée. Une matière translucide comme le verre
semble invisible par moments en raison des longueurs d'onde qui la traversent pratiquement sans absorption.
Une personne peut être invisible dans une pièce courante plongée dans l’obscurité car il n'y a aucune
réflexion de lumière de sa personne que les yeux des humains puissent détecter normalement. Une lumière
infrarouge que la vision ordinaire ne peut discerner sans l'emploi d'instruments, le fera apparaître
parfaitement visible dans la même pièce noire.

L'étendue du spectre visible qui est produit par un rayon de lumière blanche traversant un prisme de
quartz, représente une étendue de vibrations électromagnétiques d'une longueur d'onde s‘échelonnant entre
4000 et 8000 angstrœms. Cela ne constitue toutefois qu’un octave sur les 62 qui ont été étudiés. C'est
pourquoi il est scientifiquement inadapté d'appliquer uniquement le terme couleur à la gamme perceptible
par l’œil. Toute substance qui produit une absorption sélective dans n'importe quel endroit de l'étendue des
vibrations électromagnétiques est également une couleur, bien que l'aide d'instruments soit nécessaire pour sa
détection. Il y a donc des couleurs visibles et des couleurs invisibles. Par exemple l'hydrocarbone de benzine
apparaît sans couleur à l’œil sous une lumière réfléchie mais, lorsque son spectre est photographié en se
servant d'un film sensible, il présente une absorption ou couleur très visible dans la zone ultraviolette
(longueur d'onde invisible à l’œil nu).

Tout, parmi ces explications plutôt techniques, établit le fait que la visibilité est purement relative.
Elle dépend de certains facteurs en relation avec l’œil humain et la conscience. Une substance vous devient
visible ou invisible selon que vous réalisez visuellement ou non son existence. Dans un sens matériel ou
scientifique, une substance, même un homme, pourrait devenir invisible, si son corps par exemple pouvait
être fait de telle sorte que toutes les longueurs d'onde de la lumière puissent le traverser de la même façon
qu'un morceau parfait de verre ; ou encore si le corps pouvait être fait pour absorber toutes les longueurs
d'onde de la lumière. Il apparaîtrait alors, comme une masse sombre ou noire et s'il se trouvait dans une pièce
pleine d'ombre, il serait presque ou complètement invisible.

Lorsque vous formez la nébuleuse d'énergie spirituelle, par l'emploi des principes mystiques que
vous êtes en train d'apprendre, vous suscitez des changements qui contribuent à l'invisibilité. Vous savez que
si vous placez certains filtres de verre devant une lumière blanche, vous absorberez toutes les longueurs
d'onde de la lumière et amènerez des objets qui normalement sont colorés, lorsque placés sur le chemin de la
lumière, à paraître noirs. Par conséquent, en vous situant vous-mêmes dans le cadre convenable de certaines
couleurs et en vous servant des principes alchimiques, vous travaillerez alors à la fois mystiquement et
scientifiquement avec les lois cosmiques. L'invisibilité, une fois le nuage formé, n'est pas difficile. En fait, la
formation convenable du nuage lui-même est ce qui nécessite le plus de pratique.

Franchissons une étape supplémentaire. Aussitôt que le nuage a atteint une densité suffisante et
cependant légère pour vous permettre de le distinguer, au lieu de le faire tourbillonner ou d'augmenter son
volume, regardez-le seulement calmement, les yeux à demi-fermés, vous servant de votre volonté pour vous
projeter dans le nuage. Lorsque vous lisez « vous projeter », vous comprendrez, naturellement qu’il s’agit de
votre être psychique, la partie spirituelle de vous-même. Aussitôt que vous sentez la sensation étrange de
votre conscience se dégageant de votre corps pour aller vers le nuage, fermez les yeux et demeurez aussi
passif que vous le pourrez. Ceci fait, laissez-vous aller dans cet état que d'autres penseraient être de l'extase
légère ou un demi-sommeil. Ce ne sera pas une extase, pas plus que du sommeil, mais un état de votre
conscience qui vous permettra de vous dégager pour un temps des contingences matérielles. Vous vous
réveillerez bientôt dans ce nouvel état, mais non au sens matériel : ce sera comme si vous veniez lentement
de l'obscurité à la lumière et que dans cette lumière vous voyiez de nombreuses choses magnifiques et aviez
une expérience inhabituelle. Ces moments de l'expérience seront de la plus grande importance pour vous, et
ils ne peuvent même pas vous être ne serait-ce qu’esquissés. Ils auront une grande signification pour votre
développement psychique futur. Après quelques minutes, peut-être cinq, peut-être dix, vous constaterez que

Troisième cercle communication n° 6 23


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

ces visions ou expériences s'estomperont et lentement vous reviendrez à nouveau à votre conscience
terrestre, reposé et enchanté.

Aucune des instructions que vous avez reçues jusqu'ici n’auront été aussi utiles au côté psychique de
votre développement que celles qui vous ont été données dans la présente communication. Elles servent à
deux fins ; elles accroissent votre capacité de création de pensée et elles vous aident à harmoniser votre moi
psychique, votre moi réel avec le Cosmique.

A partir de maintenant, il vous sera utile de prendre des notes des expériences que vous pourrez avoir
grâce à ces pratiques, de les dater, de faire un bref canevas de chacune de telle façon que vous puissiez
comprendre vos notes, et de les conserver. Vous voudrez bien nous faire parvenir un compte-rendu de ces
premières expériences dont la réception déclenchera l’envoi de la prochaine communication, selon la règle
de fonctionnement que vous connaissez bien désormais.

(Ceci marque la fin du discours de l’alchimiste)

CHEMINEMENT EN SOLITAIRE

Il peut être bon maintenant de vous apprendre de ce qui était intimé à celui qui parcourt le sentier
lorsqu'il pénétrait dans la neuvième chambre : « Il vient un moment où chaque chercheur qui chemine sur le
sentier doit voyager seul ». Ce fait est si bien connu des occultistes en général, qu'il a été spontanément
commenté même par ceux qui ne n’appartiennent pas à l'Ordre, mais qui ont entendu quelques allusions à ce
sujet. En fait, nombreux sont ceux qui ne s'initièrent jamais aux travaux les plus élevés du mysticisme en
raison d'une interprétation fausse de ces allégations. Cela signifie qu'ils ont cru que lorsque quelqu'un
approchait des hauts sommets il devait s'isoler de son foyer, de sa famille et de ses amis, pour s'exiler dans
des lieux sauvages de la nature et devenir un reclus. Cela n'est pas vrai, mais la grande vérité est que
quelqu'un doit, tôt ou tard, travailler seul à son évolution, et ne peut plus dépendre d'un professeur, d'un
maître, d'un ami ou d'un compagnon de Cercle de réflexion pour l'aider, comme cela était possible dans les
degrés inférieurs d'étude.

Lorsque quelqu'un parvient à ce point, il l'apprend, le sait, grâce à une certaine expérience ou à un
ensemble d'expériences réussies à quelques jours d’intervalles. Il n'y a pas moyen de faire erreur sur le
message, les instructions et l'illumination qui en découlent. D'ailleurs quelqu'un peut procéder d'une façon
différente. Tout le cosmique devient sa propre école, et le Cercle de réflexion son champ d'action avec les
autres qui l'aident. Tous ceux qui atteignent ce point sont sous la supervision des maîtres du cosmique qui
leur délivrent leur l'instruction. Le Cercle et votre Cénacle deviennent plus chers à votre cœur et pour tous
ceux qui parviennent à ce point, Loyauté, Amour et Service deviennent des mots de passe. Ceci est la
signification du voyage seul sur le Sentier.

L'exercice donné précédemment peut ouvrir la porte à ceux qui ne sont pas engagés sur le sentier.
Les exercices préliminaires, avec leurs expériences, ont ouvert la porte à un petit nombre ; la porte peut être
plus ouverte maintenant, mais ne soyez pas impatient. Il y a un moment et une condition pour chaque
personne ; en pratiquant régulièrement, vous finirez par atteindre ce point exact. Alors, ensuite, il pourra en
être dit plus, mais pas maintenant. Par conséquent, gardez les notes de toutes vos expériences et lorsque vous
serez averti de les communiquer à notre Conseil de l’Ethique, faites-le immédiatement

Finalement, c'est l'intention et peut-être un des buts finals du Cénacle R+C que de vous donner la
possibilité, ainsi qu'aux autres compagnons, de vous construire une philosophie personnelle de la vie. Cela
consistera à poursuivre certains buts qui vous apporteront, en tant qu'individu, le plus grand bonheur, en
conformité avec vos talents personnellement éveillés et vos facultés et pouvoirs révélés. Se construire une
philosophie personnelle, cependant, ne signifie pas s'écarter de tous les principes cosmiques connus et

Troisième cercle communication n° 6 24


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étudiés auparavant. Aucun mortel ne peut être assez indépendant, différent, unique dans sa façon de vivre, au
point de se placer en deçà des limites des lois cosmiques. Un ingénieur, peut décider de construire un moteur
électrique qui, dans son aspect et ses résultats ultimes, sera différent de tous ceux qui ont déjà été construits.
Il peut réussir dans la construction d'un tel appareil, mais s'il y parvient, vous pourrez être certain que son
moteur dépendra des mêmes lois fondamentales de l'électricité, du magnétisme et de la mécanique que tous
les autres moteurs. Il n’a pas créé une force ou une énergie nouvelle. Il s'est seulement servi de celles qui
existaient déjà d'une autre façon. Vous vous en rendrez compte lorsque vous serez prêt à travailler seul. Voilà
ce qu’il faut comprendre par « travailler avec les lois cosmiques selon l'illumination que vous aurez reçue ».
Cela signifiera aussi une alliance plus étroite que jamais avec l'Ordre R+C et les principes développés, car
vous aurez besoin de tous les deux dans votre travail.

LE NIRVANA

Lorsque vous abandonnez votre conscience dans le nuage vous n’abandonnez pas votre conscience
objective, car celle-ci doit être abandonnée avant le commencement de l'expérience, mais votre conscience
psychique ou subjective. C’est donc cela que les hindous ont appelé de noms étranges et que les Bouddhistes
nomment Nirvana dans leurs écritures sacrées où vous trouvez cette explication de cet état sublime :

« Nirvana n'est pas l'annihilation de soi-même, mais l'anéantissement de l'être mortel, pêcheur, égaré
; ce n'est pas ne pas être, mais la suspension de l'égoïsme ; ce n'est pas l'anéantissement de son être dans le
néant, mais la réalisation par soi-même de la vérité ; ce n'est pas une résignation permanente, mais une
félicité et une paix temporaires. »

Voici une excellente description de l'état qui envahit votre être réel lorsque vous êtes absorbé dans le
nuage ou que le nuage vous absorbe. Il vous sera conseillé, à la fin de cette leçon, de lire dans la Sainte Bible
le premier chapitre du Livre des Actes et de noter comment ce véritable nuage entoure le maître Jésus,
comment une voix descend du nuage et comment il monte au ciel dans le nuage. Lisez toute l'histoire de la
transfiguration à la lumière de vos dernières expériences. Vous trouverez l'histoire tout à fait mystique et
illuminée.

La signification réelle du nuage par rapport à des travaux variés et sacrés est perdue pour le lecteur
accidentel et non préparé mystiquement. Pour une telle personne il apparaît comme une allégorie mystérieuse
et une superstition des peuples aux anciennes époques. Votre entraînement mystique, cependant, vous
procure un avantage marqué. Vous savez maintenant que le nuage ne dénote pas une particularité physique,
dans le sens ordinaire du mot, mais une énergie cosmique nucléaire, un point focal de cet esprit divin qui
pénètre tout. Avec cette compréhension profonde, il est opportun que vous relisiez quelques traits se
rapportant au nuage, qui apparaissent dans la Bible. Pour votre convenance, vous trouverez quelques
citations ci-dessous. Relisez donc toute autre littérature sacrée ou arcane que vous savez se rapporter au
nuage. Vous tirerez maintenant beaucoup plus de profit de cette deuxième lecture, votre point de vue étant
éclairé.

« Et la gloire du seigneur demeure sur le Mont Sinaï: , et le nuage le recouvrit pendant six jours; et le
septième il apparut à Moïse au milieu du nuage. » - Exode, 24: 16.

« Et voici la gloire du seigneur apparaissant dans le nuage. » - Exode, 16:10.

« Et le seigneur dit à Moise : voici, je viens à vous dans un gros nuage pour que le peuple puisse
entendre lorsque je vous parle, et vous croit à jamais. » - Exode, 19:9.

« De telle sorte que les prêtres ne puissent se tenir à leur office, car la gloire du Seigneur a remplit sa
maison ? » - Les Rois, 8:11.

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Naturellement, les Anciens étaient tentés de passer une grande partie de leur vie en cet état
bienheureux ; de là il devint un important degré dans beaucoup d'anciennes religions. C'était pour beaucoup
d'entre-elles le Paradis. Atteindre un degré d'anéantissement physique où l'esprit aussi bien que le corps
étaient en repos et ou l'être intérieur demeurait pendant des heures ou des jours dans l'état du Nirvana, était
considéré comme étant idéal et spirituel. Vous savez maintenant qu'il en est autrement, mais au même
moment vous trouvez bientôt le véritable avantage d'être en harmonie avec le Cosmique pendant quelques
minutes. Vous ne faites pas cela pour vous évader de ce monde terrestre et de ses obligations, mais pour
donner à votre personnalité spirituelle, à votre moi psychique, cette même poussée de joie, de volonté, de
connaissance et d'opportunité pour évoluer et servir, comme vous la donnez à vos esprits et êtres physiques.

Voilà qui vous permet de réorienter votre expérimentation du nuage, et il s’agira maintenant de
décider d'un certain travail que vous aimeriez aider quelqu'un à accomplir, ou d'un message quelconque que
vous souhaiteriez transmettre à un être psychique ou à un individu d'ici-bas, ou d’un endroit où vous
voudriez que votre être psychique se rende ou soit apprécié.

Ensuite, avec la résolution dans l'esprit, préparez-vous à former le nuage en procédant comme il vous
a été appris, et aussitôt qu'il l'est et que vous êtes prêt à vous projeter en lui, dites-le mot « Aum ».
Maintenant ce mot devra être prononcé sans hâte, prolongé, et énoncé doucement d'une voix aussi basse que
vous le pourrez. Il est prononcé comme le « - ao - » dans le mot « cacao », en lui ajoutant un « m ». Le « au »
devra être soutenu pendant un certain temps avant de prononcer le « m » ; alors, le mot devra s'affaiblir avec
le son « m » sur vos lèvres. Un peu de pratique vous rendra cela évident. Le dire une seule fois, en le faisant
durer aussi longtemps que possible, au moment où vous vous projetez dans le nuage avec votre esprit
concentré sur ce que vous avez souhaité qu'il arrive, vous apportera des résultats étrangement bénéfiques

Troisième cercle communication n° 6 26


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UNE EXPÉRIENCE ESSENTIELLE DU CORPUS ROSICRUCIEN

De quelque façon que vous considériez ce que vous avez appris dans cette communication, une
chose est sûre c’est qu’il vous a été expliqué les véritables lois fondamentales de l'un des plus vieux et plus
intéressants de tous les processus psychiques. Chaque expérience que vous pouvez avoir grâce à la mise en
pratique des lois qui viennent de vous être enseignées, vous démontrera combien est vraiment merveilleux le
coté psychique de l'homme et combien magnifiques sont les lois psychiques.

Vous comprenez, naturellement, que tous les principes et lois qui vous ont été enseignés furent
expérimentés vraiment et qu'il a été prouvé qu'ils étaient exacts. Non seulement ils ont été expérimentés par
les anciens et vous ont été indiqués avec leur cautionnement, mais ils l'ont été également ici-même en
Amérique par Harvey Spencer Lewis, ses collaborateurs immédiats et les membres avancés des Loges et
Chapitres divers placés sous sa juridiction. Tous ceux qui ont expérimenté ces principes ont découvert, dans
des expériences très variées, que, fondamentalement, ces lois étaient exactes et efficaces. Cependant, vous
n'obtiendrez pas tous exactement le même résultat à chaque fois. Ceci est le premier des points à discuter
avant que de clore la présente communication ; et à nouveau, vous vous apercevrez que les différences dans
les résultats sont dues à l'une des deux causes suivantes, et peut-être en quelques cas aux deux conjuguées :
premièrement, à l'application différente des lois, et deuxièmement, à la différence dans le développement
psychique de chaque personne.

Revoyez maintenant quelques-uns des points qui peuvent vous gêner dans vos expériences avec le
nuage. .

Tout d'abord, il y a la difficulté de former le nuage lui-même. Il apparaît, d'après des lettres et
certains compte-rendus, que des membres s’attendent à ce que le nuage soit une masse volumineuse, blanche
et lumineuse comme les nuages des cieux. Or, seulement dans quelques rares cas, le nuage apparaîtra comme
tel. Dans l'espace de la pièce, le nuage apparaîtra beaucoup plus comme une sorte d'ombre sur, ou devant
l'endroit que vous êtes en train de regarder. Si vous êtes en train de former un nuage pour cacher une
personne, celle-ci semblera disparaître lentement dans une brume grise devant vous et vous ne verrez pas un
nuage, mais plutôt vous ne verrez plus la personne. En d'autres mots, ce n'est pas parce que vous voyez un
nuage que vous savez que vous avez réussi, mais plutôt parce que vous ne voyez plus la personne que cela
prouve que le nuage est là. Dans presque tous les cas, le nuage prendra naturellement la même couleur ou
nuance que celle de la pièce ou de la lumière dans laquelle vous êtes en train de travailler, et donc, le nuage
sera à peine visible, mais il masquera ou cachera les choses devant ou derrière lui, et vous saurez alors qu’il
est bien là. Si vous étiez en train d'essayer de former un nuage épais, légèrement coloré, cessez de penser à
lui sous cette forme et essayez simplement de former une chose ombreuse qui cache une partie de la pièce ou
de l'espace devant vous. Dans quelques expériences menées par Harvey Spencer Lewis dans la pièce de la
Loge où il donnait ces leçons, les membres de l'un des côtés du Temple formèrent des nuages pour cacher les
individus du côté opposé, et ceci avec le plus grand succès. A l'église, quelques-uns rosicruciens ont
dissimulé les autres personnes. Ils ont masqué l'horloge du mur, etc. Dans presque tous ces cas, le nuage était
si léger qu'il n'en était pas visible alors que le grand vide ou espace ombreux était tout à fait distinct.

Une autre expérience intéressante dans cet ordre fut faite lorsque quelques membres du neuvième
degré de l’organisation d’Harvey Spencer Lewis formèrent des nuages devant la tête de celui qui se levait
pour parler, de telle sorte que la tête n'était plus visible alors que le reste du corps le demeurait. Cela était
étrange, naturellement, et il faut en convenir sans aucune autre valeur pratique que de prouver que le nuage
pouvait être concentré pour couvrir uniquement un petit espace.

Un autre point important qui fut expérimenté - et que chaque étudiant pourra expérimenter également
- consiste en ce que lorsqu'une personne forme un nuage pour en cacher une autre, celle-ci le perçoit par une

Troisième cercle communication n° 6 27


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sensation de froid comme si du brouillard ou une bruine humide l’entourait ou était près d'elle. Ceci fournit
un point intéressant à expérimenter dans un Cercle de Réflexion ou à la maison en compagnie de quelqu'un.
Lorsque le moment vient de vous projeter dans le nuage, vous vous apercevrez que l'usage du mot
« Aum » est d'un grand secours. Souvenez-vous en prononçant ce mot, de prononcer le son « -m- » environ
trois ou quatre fois plus long que le « -au- ». Un point qui gêne de nombreuses personnes en se projetant
dans le nuage est que juste au moment où elles s'en vont dans celui-ci, elles disent qu'il semble disparaître, et
rompent le charme en tressautant de tout leur être ce qui constitue une erreur. Aussitôt que vous vous sentez
partir dans le nuage, ou plutôt que vous êtes sur le point d’y partir, si celui-ci disparaît de votre vue, vous
saurez que vous êtes dans le nuage avec votre conscience et que cela est la raison pour laquelle vous ne le
voyez plus comme auparavant. En d'autres mots, aussitôt que vous pensez que le moment est proche de vous
projeter dans le nuage, si celui-ci semble disparaître, cessez d'y penser plus longtemps et devenez passif, que
vous vous soyez servi du mot « Aum » ou non. Restez passif aussi longtemps que vous le pourrez et ne
recherchez pas d'autre expérience, ne soyez pas anxieux et curieux comme vous l'êtes en faisant d'autres
projections. Maintenez la condition passive subjective aussi longtemps qu'elle se maintient, et lorsque vous
serez sorti de cet état pensez alors seulement à ce qui vient d'arriver.

Il est tout à fait normal que vous puissiez vous demander comment la formation du nuage peut être
employée à des fins pratiques. Il convient d'envisager cette question du point de vue métaphysique.

En métaphysique il existe les causes finales et les causes efficientes. Les causes finales se rapportent
au but, à l'intention derrière toute manifestation. Pour être plus précis, vous pouvez dire que les causes
finales sont les véritables fins que l’esprit cosmique cherche à atteindre. D'un autre côté, les causes
efficientes ou causes motrices, comme elles sont souvent appelées, se rapportent aux mécanismes de
l'opération, lois physiques qui produisent les effets matériels. Ce sont ces causes efficientes dont la science
physique s'occupe tant dans ses laboratoires. Une analogie simple vous permettra de mieux comprendre la
relation entre les causes finales et efficientes. Vous concevez l'idée de construire des étagères pour vos livres
dans votre sanctum. La fin de cette cause, son accomplissement serait la réalisation des étagères actuellement
confectionnées et posées le long du mur de votre sanctum, exactement comme vous les conceviez dans votre
imagination. Cette sorte de cause, une fin spécifique désirée par vous, est une cause finale. Cependant vous
admettez qu'il y a un fossé considérable entre la simple idée et les étagères terminées le long du mur. Avant
de pouvoir transformer votre idée en réalité, quelque chose peut changer la pensée que vous en aviez, à
savoir les étagères actuelles. Cette transformation nécessite des moyens efficients. Vous avez à amener votre
volonté et vos forces physiques à soutenir les substances matérielles qui vous entourent. En d'autres mots,
vous avez à scier les planches, à les raboter, à les ajuster et à les clouer ; ensuite vous devrez les poncer et les
fendre avant d'obtenir les étagères actuelles comme vous vous les représentiez. Par conséquent, vous devez
employer des causes efficientes ou motrices pour que la cause finale puise être réalisée. Ainsi les lois
physiques de l'univers sont des causes efficientes par rapport aux causes finales ou buts du cosmique. Les
premières sont utiles aux dernières.

Donc, vous pouvez dire que jusqu'ici dans cette communication, vous vous êtes intéressé seulement
aux causes finales en formant le nuage. Vous avez appris que concentrer de l'énergie comique en un noyau
était possible à l'homme et que ce qui était projeté par le cosmique, il devait le faire. Cependant une question
se pose : comment cette alchimie psychique peut-elle contribuer à votre bonheur dans votre vie quotidienne ?
Quand devrez-vous l'appliquer et dans quelles circonstances ? La méthode alors par laquelle la formation du
nuage peut vous aider dans vos affaires quotidiennes constituera la cause efficiente de ces principes
alchimique psychiques. Voici quelques exemples de ce que peut être cette cause efficiente :

a) Supposez que vous soyez appelé à parler, à jouer de la musique ou à chanter en public ou devant
des auditeurs exigeants. Il se peut que vous soyez extrêmement nerveux, soit du fait que c'est votre première
expérience, ou de la grande importance de votre réussite. Quelques minutes avant de monter sur la scène ou
sur l'estrade, ou de vous lever pour parler, commencez à former le nuage. Attirez l'énergie de toutes les
directions, comme vous l'avez appris, et alors faites-le tourbillonner. Ensuite, silencieusement et
mentalement, prononcez les voyelles. Puis, projetez-vous, c'est-à-dire votre conscience, de telle façon que

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vous ne formiez plus qu'un avec le nuage. En agissant ainsi, ayez à l'esprit que vous serez calmé et inspiré. Si
vous arrivez à vous projeter dans le nuage pendant quelques secondes, il vous semblera vous évader de la
vigilance de votre entourage, de la raison même de votre projection. Pour ceux qui vous entourent, vous
paraîtrez être assis tranquillement, naturellement, les yeux ouverts. Aussitôt que le nuage aura disparu et que
vous vous rendrez compte que l’expérience est terminée, faites une profonde inspiration que vous
maintiendrez aussi longtemps que vous le pourrez facilement. Votre réaction ou sensation personnelle
consistera en un sursaut de force et de détermination. Votre esprit sera à l'aise et vous serez stimulé. Vous
aurez de la prestance et de la confiance en vous-même.

b) Supposons encore qu'en raison de circonstances indépendantes de votre volonté, vous soyez
obligé de travailler dans un milieu hostile, ou pour le moins tout à fait déplaisant. Peut-être sera-ce que vous
êtes en association avec des personnes d'un niveau moral peu élevé. Quoique vous ne soyez ni collet monté,
ni bégueule, le 1angage vulgaire et impie, heure après heure, vous devient très pénible au point de provoquer
chez vous de la fatigue, suite au combat que vous devez mener pour chasser de votre esprit ce que vous
voyez et entendez. Formez alors le nuage de telle façon qu'il descende et enveloppe les épaules et la tête de
ceux qui auprès de vous sont les plus coutumiers de ce fait. Pendant quelques secondes, les têtes de ces
individus paraîtront être dans une brume ou complètement invisibles. A ce moment, ayez à 1'esprit cette
pensée que lorsque vous dirigez le nuage dans leur direction, 1'entourage est purifié. Si vous y parvenez,
vous vous apercevrez que les individus, soit soudainement deviendront calmes et s’occuperont de leur
travail, soit amèneront leur conversation sur un sujet bien moins désagréable.

c) Vous pouvez aussi vous servir du nuage comme bouclier protecteur. Vous pouvez vous enfermer
dans l'énergie cosmique que vous avez concentrée pour vous protéger contre un danger imminent. Tout
d'abord, comprenez que vous ne pouvez vous servir de la formation du nuage pour camoufler votre violation
d'une loi cosmique, c’est-à-dire que le nuage ne peut être employé pour servir n'importe quel but immoral ou
contraire aux lois divines. Par exemple, vous ne pouvez espérer que le nuage dissimulera des actes infâmes,
des crimes et ce qui pourrait porter tort à autrui de n'importe quelle façon ; le Cosmique ne permet pas à ses
lois de devenir un sanctuaire pour ceux qui les transgressent.. Lorsque, cependant, vous êtes une victime
innocente des circonstances et que vous désirez, justement, la protection cosmique, vous pouvez former le
nuage et vous projeter en lui où vous trouverez refuge et sanctuaire.

Troisième cercle communication n° 6 29


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TABLE DES MATIERES

L’INITIATION DU NÉOPHYTE..................................................................................................................... 2
L’HÉRITAGE DE LA F.U.D.O.S.I. ................................................................................................................. 6
LE POUVOIR DE LA CHYMIA...................................................................................................................... 8
LE DISCOURS DE L’ALCHIMISTE ............................................................................................................ 11
LA NUÉE MYSTIQUE .................................................................................................................................. 12
QUELQUES EXPLICATIONS ...................................................................................................................... 14
A L’IMAGE DU CRÉATEUR........................................................................................................................ 15
DUALITÉ DE TOUTE CRÉATION .............................................................................................................. 19
L’ALCHISMISTE REPREND SON DISCOURS : DE L’INVISIBILITÉ… ................................................ 21
CHEMINEMENT EN SOLITAIRE................................................................................................................ 24
LE NIRVANA................................................................................................................................................. 25
UNE EXPÉRIENCE ESSENTIELLE DU CORPUS ROSICRUCIEN .......................................................... 27
TABLE DES MATIERES............................................................................................................................... 29

© CE/YG//03/02

Troisième cercle communication n° 6 30


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

TROISIEME CERCLE
COMMUNICATION N° 7

Cénacle de la Rose+Croix

S.E.T.I. Cénacle de la Rose+Croix BP 374 87010 LIMOGES Cedex 1 France


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

Chère sœur, cher frère,

La communication que vous avez entre les mains revêt une importance toute particulière.
On vous y propose en effet une collection d’exercices et d’applications des hauts principes qui vous
ont été exposés dans les deux dernières communications, principes qui constituent sans conteste le
summum bonum de la philosophie rosicrucienne.
En inscrivant ces pratiques dans votre quotidien, vous glisserez vos pas plus avant encore
sur le sentier de la Réalisation, de la Régénération et de la Rédemption et vous mériterez bien
ainsi du titre de F.R.C. ou S.R.C. qui sera incessamment votre privilège, selon une antique
coutume.
Ce titre marquera bientôt que vous n’êtes plus un simple étudiant et nous espérons bien
que vous prendrez pleinement conscience des devoirs qui seront désormais les vôtres, en tant
qu’Héritier de la Lumière Spirituelle Rosicrucienne.
Pour notre part, nous sommes fiers d’avoir pu tenir notre promesse de mettre à la
disposition de l’étudiant sincère et assidu, l’intégralité de la connaissance R+C, telle que la
Fraternité réveillée et réorganisée par Harvey Spencer Lewis la proposait à ses adeptes, et ce sans
nécessaire contrepartie d’aucune sorte.
La prochaine communication que vous recevrez consistera en un recueil de textes
hermétiques dont la lecture a de tous temps été réservée aux prophètes voilés et qui parachèvera
votre triple voyage autour des trois points du triangle. Ensuite, vous aurez à franchir un nouveau
seuil où votre candidature devra être soumise à l’épreuve et la probation du Conseil de l’Ethique.
Mais en attendant ces jours futurs nous vous laissons poursuivre votre cheminement dans
cette neuvième chambre des plus grands mystères.

Troisième cercle communication n° 7 1


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

LE CADRAN ROSICRUCIEN

En premier lieu, reproduisez le cadran rosicrucien dessiné ci-dessous, sur une feuille de papier fort
puis découpez-le. Faites de même pour la flèche. Si le cadran et la flèche sont trop légers, collez-les sur un
support plus rigide.

Ensuite, piquez une aiguille ordinaire au centre du


cadran, de manière qu'elle dépasse d'un centimètre ou d’un
centimètre et demi le niveau du cadran. Placez le cadran sur un
verre ordinaire, rempli d'eau jusqu'au niveau de l'aiguille. Pliez
légèrement la flèche et placez-la de manière qu'elle repose en
équilibre sur la pointe de l'aiguille. Les extrémités de la flèche ne
doivent pas toucher le cadran ; au besoin, diminuez-en légèrement
la longueur du côté le plus lourd afin de rétablir l'équilibre. Pour
bien comprendre ces directives, reportez-vous aux diagrammes ci-
dessous.

Placez le verre d'eau et le cadran sur une table, et mettez un livre


ou un écran de carton devant vous pour éviter que votre respiration ne
puisse agir sur la flèche. Concentrez alors votre regard sur la flèche, et
utilisez le pouvoir de votre volonté pour faire tourner la flèche sur l'aiguille,
jusqu'à ce qu'elle s’arrête à des chiffres différents du cadran. Veillez à ce
que votre respiration - ou un courant d'air - n'agisse pas sur la flèche. Cinq
minutes de concentration sont parfois nécessaires pour parvenir à faire
tourner la flèche. Ne prolongez pas cette expérience au-delà des cinq
minutes, et ne la répétez pas plus de deux fois dans la même journée.
Renouvelez-la pendant deux ou trois jours seulement.

Des expériences de laboratoire ont démontré que bien des


personnes peuvent faire tourner la flèche sur une petite partie du cadran et,
avec un peu de pratique, d'autres sont parvenues à lui faire parcourir la moitié et même la presque totalité de
la circonférence.

Vous vous apercevrez rapidement qu'il existe un pouvoir moteur qui émane de vous en direction
du papier. Ceci prouvera ce qui vous a été expliqué dans une communication précédente : la volonté et la
« section psychique » peuvent être employées pour diriger le pouvoir à l’intérieur aussi bien qu'à l’extérieur
du corps.
Si, cependant, vous n'obteniez aucun résultat après plusieurs essais, renoncez à l'expérience et
passez à une autre expérience. L'échec, dans cette expérience, ne signifie en aucune façon que le pouvoir de
la volonté vous fasse défaut. Votre degré de volonté pourra vous être démontré d'une autre manière, dans de
futures expériences.

Troisième cercle communication n° 7 2


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

INTUITION

L’expérience suivante est à effectuer dans le but de développer la faculté d'intuition et il serait bon
que vous l’exécutiez plusieurs fois par jour. Il n'est pas nécessaire que ce soit le soir ou le moment du
coucher, mais à chaque fois que vous aurez l'occasion de pouvoir vous asseoir, de vous détendre un instant
et de vous accorder un peu de repos physique et mental. Trois ou quatre minutes consacrées, plusieurs fois
par jour, à cette expérience, seront fructueuses par le repos et le réconfort que vous en retirerez, aussi bien
que par le perfectionnement dont bénéficieront vos facultés.

Après vous être détendu pendant une minute environ et avoir libéré, pour un temps, votre esprit de
tout problème pouvant à ce moment retenir votre attention, entreprenez un examen attentif de ce qui s'est
produit dans votre vie au cours des dernières vingt-quatre heures ou sur une période de temps un peu moins
longue, si vous le désirez. Attardez-vous une minute ou deux sur chaque action, sur chaque décision et sur
chaque problème ayant quelque importance et, alors, dirigez votre esprit au-dedans de vous-même, comme si
vous cherchiez à découvrir quelle réponse ou quelle décision pourrait vous être donnée par votre conscience
intérieure. Vos premières tentatives seront probablement une source d'émotions diverses et de perplexité.
Vous vous apercevrez, sans doute, que votre esprit est submergé par votre décision ou votre compréhension
objective antérieure, et il vous semblera qu'il n'y avait qu'une seule réponse à votre question, celle
précisément que vous lui avez précédemment donnée quand le problème retenait votre attention pour la
première fois.

Mais si vous vous attachez suffisamment longtemps à chaque problème et parvenez à mettre de
côté votre décision ou votre action précédente, et si vous réfléchissez au problème comme s'il surgissait à
l'instant même sans avoir fait l'objet d'une solution antérieure, vous constaterez alors qu'il y a deux solutions
possibles, deux méthodes d'action, deux points de vue opposés à la question que vous examinez. Et vous
vous apercevrez que l'un de ces points de vue est celui de votre esprit objectif, alors que l'autre semble venir
de l'arrière-plan d'une personnalité secondaire, d'une conscience différente de votre propre conscience
objective. Naturellement, en certains cas, la réponse venue de l'intérieur concordera avec celle de votre
esprit objectif et dans ce cas, vous saurez que votre décision était en accord avec la solution intuitive. Ce
n'est que lorsque vous noterez un désaccord entre les deux réponses soumises à votre conscience que vous
devrez réfléchir attentivement pour déterminer si vous avez agi conformément à une décision objective ou
d'après une indication intuitive.

D'une manière générale, l'impression ou expression intuitive est conservatrice, raisonnable,


soigneuse et naturellement, toujours bienveillante, tolérante, juste et compréhensive. Un petit facteur vous
permettra parfois de déterminer si c'est votre conscience intuitive qui parle, ou si c'est votre conscience
objective qui cherche à vous convaincre. La conscience intuitive nous pousse toujours à considération les
choses du point de vue de leurs effets sur les hommes et les conditions - et d'une manière désintéressée. Son
raisonnement suit toujours un cours déductif; il part de l'acte tel que vous devriez l'accomplir et présente la
suite logique d'événements et de conséquences qui en découlera, ainsi qu'un film des événements qui se
déroulerait rapidement devant vous pour vous montrer ce qui suivra votre acte ou votre décision. La
conscience objective, d'autre part, en essayant de décider pour vous, oscillera du raisonnement déductif au
raisonnement inductif, syllogistique. Par ceci, il faut entendre que votre conscience objective dépeindra la
suite d'événements qui découlera de votre décision jusqu'à une conclusion que vous pourriez ne pas
souhaiter; puis, elle ne se préoccupera plus de cette conclusion et, d'abord par raisonnement inductif, ensuite
par raisonnement syllogistique, elle tentera de vous montrer comment vous pouvez éviter, esquiver, la
situation indésirable.

Il peut être intéressant de noter que l'éducation moderne tend à encourager tout un chacun dans le
procédé de raisonnement inductif et syllogistique, à un point tel qu’il peut vaincre sa conscience par le
raisonnement et étouffer la petite voix intérieure par des pensées suffisantes en elles-mêmes sur la manière
dont il peut agir pour échapper à la condamnation - ou du moins à l'accusation - de notre conscience lorsque
quelque chose de mal a été perpétré. Le criminel, très souvent, souffre atrocement, lorsqu'il est seul, en

Troisième cercle communication n° 7 3


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entendant la voix de sa conscience, la faculté intuitive, qui l'accuse ; mais il a tellement pris l'habitude de
permettre à son esprit objectif de raisonner inductivement et par syllogismes, à l'aide d'arguments de
complaisance, qu'il juge finalement pouvoir gagner la partie et, une fois pris dans ses propres filets, il peut
surmonter la situation et s'en tirer parfaitement. Il persévère donc dans ses décisions et ses actes criminels,
certain de pouvoir renforcer son cerveau et ses facultés mentales contre les plus hautes lois et surtout contre
l'action logique des lois du karma. Le criminel endurci est connu des criminologistes comme un individu qui
a tué ou étouffé sa conscience et ceci signifie, simplement, qu'il a si souvent étouffé ou ignoré la voix
intérieure de l'intuition qu'il ne lui porte plus aucune attention.

Par conséquent, si nous voulons être de véritables adeptes de la façon de penser - et de vivre -
rosicrucienne, nous commencerons immédiatement à consacrer quelques minutes, plusieurs fois par jour, à
écouter la présentation intuitive des faits et les avertissements de la conscience intérieure qui nous guidera
toujours dans la bonne voie.

PREMIER PAS DANS LA CHAMBRE DE LA MEDITATION

L’exercice suivant consiste à adopter une attitude de pouvoir centralisé et focalisé en se plaçant au
centre d’un petit univers. Cela renvoie ainsi à un très ancien symbole - le cercle ayant un point en son centre
- qui représente l'univers, avec son soleil, symbole de pouvoir centralisé, symbole de la cellule primitive
dans toute matière vivante et de la structure atomique dans les éléments. Ce symbole exprime aussi l'idée de
l'individu dans sa relation à l'âme universelle, le point représentant l'homme en tant qu'individu et l'espace
dans le cercle étant l'âme universelle en chacun de nous ; il y a ce point unique - notre moi intérieur - ce
centre ou point focal de l'âme universelle, avec toutes les autres personnes qui sont comme des millions de
points à l'intérieur du cercle.

Procédez de cette manière : debout ou assis, où que vous puissiez être, tracez autour de vous un
cercle imaginaire de deux mètres de diamètre environ. Vous devez imaginer ce cercle tracé sur le plancher
ou sur le sol et vous-mêmes situé exactement en son centre. S'il vous est possible de dessiner ce cercle à la
craie ou à l'aide d'une ficelle blanche placée sur le sol de manière, au début, à vous aider à le visualiser, vous
pouvez le faire : mais vous devrez prendre l'habitude de visualiser le cercle, et, dès qu'il est achevé, à sentir
que vous êtes enfermé au centre d'un petit univers.

La visualisation du cercle peut sembler une opération très simple. En fait, presque tout le monde
peut, les yeux fermés, visualiser un cercle, et imaginer un petit cercle blanc sur un fond noir. Il est un peu
plus difficile de visualiser ce cercle sur le plancher, et plus encore, de lui donner une forme parfaite. Il
semble que le plus délicat soit de voir un cercle complet. On a tendance à le voir partiellement, et le
visualiser comme un grand cercle de ligne continue, est difficile, inutile de le nier. Les anciens utilisaient
une expérience de visualisation que vous pouvez facilement adopter aujourd'hui. Voici comment, à leur
façon, vous devez opérer : asseyez-vous à une table, une feuille de papier et un crayon devant vous ; sur la
feuille de papier, tracez une ligne droite pointillée, faite de dix gros points, chaque point se trouvant
approximativement à un centimètre du suivant (cf. illustration). Les points doivent avoir à peu près la taille
d'une tête d'épingle.

         

Placez maintenant la pointe du crayon sur le premier point, à l'extrémité droite ou gauche. Puis
levez le crayon, sautez un point et placez la pointe du crayon sur le troisième point, levez-le à nouveau et
placez sa pointe sur le cinquième point, ensuite sur le septième et enfin sur le neuvième. Placez alors la
pointe du crayon sur le dixième point et effectuez la même opération dans le sens opposé, en sautant chaque
fois un point et en levant le crayon. Répétez la même opération jusqu'à ce qu'il vous soit facile de sauter un

Troisième cercle communication n° 7 4


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ou deux points chaque fois avec régularité. Puis, mettez la feuille de papier de côté et visualisez les dix
points sur une autre feuille, sur un morceau de tissu foncé ou sur quelque chose que la pointe du crayon ne
marquera pas facilement. Alors, n'ayant devant vous que la visualisation des dix points, commencez à
frapper sur chacun d'eux, allant de gauche à droite et de droite à gauche, ensuite, sautez un point, puis deux
et ainsi de suite.

Si cette petite expérience de visualisation est effectuée de dix à quinze minutes, une fois par jour,
elle constituera une aide importante pour d'autres formes de visualisation. Vous constaterez qu'elle est un
repos, un divertissement pour l'esprit et qu'elle est la source d'une concentration et d'une relaxation
excellentes. En vous perfectionnant dans cet exercice, vous pourrez bientôt visualiser un cercle complet,
puis trois cercles au lieu d'un seul à la fois.

Naturellement, lorsque vous en viendrez à visualiser un grand cercle sur le plancher, il ne vous
sera pas possible de voir ou de visualiser le cercle complet. Tandis que vous serez en son centre, vous ne
pourrez voir, du cercle créé par vous, que la partie située devant vous. Mais vous devriez pouvoir tourner
dans le cercle et voir, sur le plancher, le cercle tout entier, dans toutes les directions.

Aussitôt que vous avez établi cette attitude mentale en vous, vous devez rester debout, ou assis, au
centre du cercle, mais face à l'est géographique. Alors les yeux clos, pendant une seconde ou deux, dites
mentalement le mot « Mathra », une fois seulement. Il n'est pas nécessaire de prononcer ce mot d'une
manière audible, à moins que vous ne soyez seul, mais même dans ce cas, il est préférable de le dire
mentalement de manière à prendre l'habitude de le prononcer mentalement, ainsi que d'autres sons de
voyelle. Le Son de « A », dans ce mot, doit être net et allongé, comme dans « Ah ». En traçant mentalement
ce cercle et en vous tenant en son centre pendant que vous dites le mot « Mathra », vous accomplissez vos
premiers pas dans les rites de la « Chambre de la Méditation ».

Après avoir prononcé le mot indiqué, vous pouvez ouvrir les yeux et aussitôt, vous vous sentirez
dans un état d'harmonie différent de celui que vous éprouviez auparavant, si, bien entendu, vous avez gardé
à l'esprit le principe que vous êtes le point central - le point focal - du pouvoir entrant en vous. Pendant
quelques minutes, alors que vous vous tiendrez debout ou assis, l'harmonie nouvelle que vous connaîtrez
après avoir dit le mot « Mathra », vous permettra de voir, d'entendre et de penser plus clairement. En d'autres
termes, vous vous trouverez dans un état où la clairaudience et la clairvoyance sont possibles. Ceci ne
durera que quelques minutes car il y a d'autres indications à suivre qui vous seront données dans un
prochain chapitre. Par conséquent, durant une semaine, accomplissez ce travail chaque fois que vous désirez
penser clairement, connaître une inspiration, voir ou entendre ce qui n'est pas autrement perceptible à l’œil
ou à l'oreille. Effectué une fois ou deux par jour, surtout le matin ou le soir, cet exercice s'avérera l'une des
connaissances les plus utiles que vous aurez acquises récemment.

DEUXIEME PAS DANS LA CHAMBRE DE LA MEDITATION

Vous allez accomplir maintenant un nouveau pas en avant. Après que vous aurez formé un cercle
selon le processus indiqué dans le chapitre précédent, et que le mot - ou le son de voyelle – aura été
prononcé et que votre corps aura atteint l'état de passivité nécessaire, assis ou debout face à l'est,
commencez le processus de projection, tel qu'il vous l’a été expliqué dans une communication précédente.
Dans cette expérience vous devrez projeter votre corps psychique à un point situé à côté de votre corps
physique, dans le cercle. Ce sera là chose facile, après quelques essais, car la condition que vous avez
établie dans le cercle rend aisées les projections psychiques.

Par la visualisation et la volonté, vous devez amener le corps psychique à sortir du corps physique
et à se tenir à ses côtés, à environ trente centimètres. Ceci aura pour résultat de vous faire sentir, voir ou
percevoir de toute autre manière le corps psychique à côté du corps physique. Vous sentirez aussi la dualité
des deux corps, ou la double conscience, mais vous ne devez pas penser à cela, vous ne devez pas essayer de

Troisième cercle communication n° 7 5


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l'analyser, ni faire autre chose que garder à l'esprit, une seule pensée : tenir la conscience psychique hors du
corps physique.

Après avoir maintenu cette condition pendant quelques minutes, vous devrez permettre aux deux
corps de s'unir lentement à nouveau et revenir à l'état normal. Puis, assis ou debout, pendant quelques
minutes dans une attitude passive, vous aurez une vive réalisation de ce que le corps psychique a éprouvé
tandis qu'il était à côté de vous dans le cercle. Vous ne devez pas penser à ceci au moment où vous effectuez
l'expérience ; vous devez n’y penser qu’après. La position assise, pour cette expérience, est certainement
meilleure que la position debout.

Vous vous apercevrez, après avoir fait plusieurs fois cette expérience, qu'au cours de la projection,
votre corps psychique entre en contact avec le plan cosmique, parvient à l'illumination et qu'il se produit un
influx de connaissance. Vous pourrez sentir qu'il se forme, autour de vous, une grande sphère à peu près de
la dimension du cercle que vous avez tracé, comme si vous étiez à l'intérieur d'un globe de cristal et vous
pourrez connaître le poids d'une grande lumière. Mais ne tentez pas d'analyser tout ceci avant la fin de
l'expérience. Cette expérience est importante et devrait être effectuée au moins deux fois par jour.

TROISIEME PAS DANS LA CHAMBRE DE LA MEDITATION

L’étape suivante va consister à tracer un autre cercle autour de vous, légèrement plus petit que le
premier, d'un mètre cinquante de diamètre et à environ soixante-quinze centimètres de vous.

Vous opérerez comme avec l'autre cercle. Vous vous assoirez confortablement sur une chaise et,
après avoir terminé le premier cercle et l'avoir visualisé, vous continuerez avec le second, plus petit. Au
moment où vous visualiserez ce dernier, vous aurez, autour de vous, deux cercles : l'un d'environ un mètre
de rayon et l'autre, concentrique, à environ vingt-cinq centimètres du premier et à soixante-quinze
centimètres de vous. Avec un peu de pratique, il vous sera facile de voir ou de sentir l'existence de ces deux
cercles autour de vous. Vous devez considérer le premier cercle comme une séparation d’avec le monde qui
vous mettra en contact avec le plan psychique de conscience. Le second cercle vous amènera à l'intérieur du
plan psychique, vous rapprochant ainsi du troisième plan : le plan cosmique ; vous ne devez cependant en
aucune façon, penser à un troisième cercle ou à un troisième plan. Vous devez penser simplement au fait que
vous êtes dans le plan psychique et non près de lui ou en dehors de lui.

Oubliant alors les cercles et ne les visualisant plus, mais pensant seulement que vous êtes à
l'intérieur d'un sanctum, dans votre chambre personnelle de méditation, vous demeurerez calme et détendu.
A ce moment-là, vous deviendrez réceptif à de nombreuses impressions, et vous pourrez être sûr d'une
chose : toutes ces impressions viendront soit de votre propre esprit psychique et divin, soit du Cosmique,
mais jamais de personnes se trouvant sur le plan terrestre.

Pour favoriser la venue d'impression au cours de notre sommeil nocturne, vous pouvez faire ceci :
après avoir établi les deux cercles autour de vous et commencé à sentir que la séparation est complète, au
lieu de rester assis où vous vous trouvez, vous pouvez aller au lit en pensant que vous emmenez avec vous
les cercles et l'état qu'ils établissent, de manière que, couché, vous soyez encore au centre des cercles et dans
la condition qu'ils créent. Il est donc bon d'effectuer cette expérience le soir, juste avant d'aller au lit, lorsque
vous êtes déshabillé et prêt à vous coucher ; puis, assis ou même debout au milieu de la chambre, vous
commencerez à former les cercles et après cela, vous irez au lit sans briser la condition établie. Pendant
votre sommeil votre esprit recevra alors des impressions cosmiques et vous vous souviendrez de beaucoup
d'entre elles, le matin venu.

Troisième cercle communication n° 7 6


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UNE APPLICATION PRATIQUE

Pour vous prouver à vous-même avec quel empressement le Cosmique - l'Esprit Universel -
coopère lorsqu'un désir désintéressé est exprimé, conformez-vous, dans les jours qui viennent, aux
indications suivantes.

Après avoir formé le second cercle, de bonne heure le matin, au lieu du soir, et de la manière
décrite précédemment, asseyez-vous et demeurez calme et détendu. Puis, alors que vous êtes en harmonie
avec le plan cosmique, pensez à la chose dont vous désireriez le plus la réalisation dans vos affaires
quotidiennes ; ensuite, une fois ce désir bien déterminé dans votre esprit, projetez-le au moyen de la volonté
dans l'Esprit Universel ou Cosmique qui vous entoure. Puis, comme si vous parliez vraiment à des esprits
assemblés en votre présence, exprimez votre désir d'une manière très positive ; il ne doit pas s'agir d'une
demande, mais d'un désir impératif, et en fait, ce désir doit être tel ; s'il y a une chose que vous devez faire
au cours de la journée, une chose que vous devez accomplir, une chose que vous souhaitez faire ou voir
faire, votre désir devrait s'y rapporter, avec l'idée qu'elle sera bonne, juste, honnête et, en fin de compte,
aussi avantageuse pour autrui que pour vous-même. Après quelques minutes d'une telle concentration vous
pourrez vous rendre à votre travail et vous verrez que vous obtiendrez la réalisation de votre désir de ce jour.

LA VÉRITABLE SOLITUDE MYSTIQUE

Visualisez tout d'abord un grand cercle autour de vous d'environ deux mètres de diamètre, ou en
d'autres termes, distant de votre corps d’un mètre dans toutes les directions. Vous ne devez pas essayer de
voir un cercle blanc ou bleu ou même une ligne définie, mais vous devez former mentalement sur le sol une
sorte de contour équivalent à un cercle. Vous devez le sentir autant que le voir, et même davantage. En
d'autres termes, vous ne devez pas simplement essayer de voir une ligne sur le sol, mais plutôt la sentir et
savoir qu'elle est formée. La visualiser sans pour autant réaliser qu’elle est là reviendrait simplement à avoir
l'illusion du cercle et ceci naturellement n’est pas le résultat recherché. Si l'on sent et sait qu'on a établi
autour de soi un cercle, une ligne ou un état d'isolement, ceci est suffisant. Après que le premier grand cercle
a été formé, commencez alors à en tracer un plus petit à l'intérieur du premier, distant environ de soixante
centimètres autour de votre corps. Lorsque ce cercle plus petit aura été bien établi, entreprenez la formation
d'un troisième cercle encore plus petit, situé à peu près à trente centimètres de votre corps, vous-même vous
tenant en son centre. Au moment où vous faites le deuxième cercle, ne prêtez plus aucune attention au
premier, et quand vous tracez le troisième, ne pensez plus au second.

Après avoir tracé le troisième cercle autour de vous et avoir senti qu'il est établi et qu'il existe
autour de vous, demeurez alors en son centre, pendant deux ou trois minutes, dans une attitude passive,
debout ou assis, puis laissez simplement tous les cercles se dissoudre : de cette manière votre exercice
prendra fin.

En faisant cet exercice, vous connaîtrez certaines


expériences, dans la mesure où vous l'aurez réalisé avec
succès. Après avoir tracé le premier et plus grand des
cercles et vous être placé en son centre, vous ne vous
sentirez en liberté que dans l'espace qu’il délimite. Quand,
consciemment, vous approcherez de la ligne du cercle, dans
n'importe quelle direction, vous aurez connaissance d'une
certaine restriction, comme s'il y avait un mur invisible, ou
quelque autre obstacle que vous ne pouviez franchir.
Partout, à l'intérieur de ce cercle, vous pourrez vous
mouvoir à volonté et de façon absolument libre, avec la
sensation de flotter dans l'air. Si vous avez réussi à créer ce

Troisième cercle communication n° 7 7


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cercle, vous y serez confiné, et vous saurez ainsi qu'il constitue véritablement une influence protectrice ;
c'est ce qu’il faut comprendre par « sentir » aussi bien que visualiser le cercle.

Naturellement, à mesure que vous créerez un cercle plus petit, l'espace dans lequel vous conservez
votre liberté de mouvement se restreindra. En fait, avec le dernier cercle, votre liberté semblera consister
seulement à tourner lentement sur vous-mêmes, en son centre. Comme chaque cercle restreint votre
conscience de l'extérieur, en d'autres termes, comme il vous devient impossible alors de réaliser qu'il existe
un espace au-delà du cercle, vous serez ramené d'une manière plus étroite vers vous-mêmes. Vous
commencerez à sentir votre propre existence et vous deviendrez de plus en plus conscient du moi, puisque
les cercles éliminent toute autre réalité. Si le troisième cercle peut être visualisé et établi au point qu'il
semble toucher votre corps de tous côtés, vous en viendrez, alors, à n'être plus conscient de rien, si ce n’est
de vous-même. Ce sera peut-être la sensation du moi la plus intime que vous aurez jamais ressentie. Cet
exercice a donc l'avantage de vous procurer un état véritable de solitude mystique. Ainsi, quand vous désirez
être uniquement vous-même, expérimenter seulement la partie psychique de votre être, cet exercice
constitue la méthode à suivre pour arriver à ce résultat.
Pour être mystiquement seul, ne visualisez pas en premier lieu le plus petit des cercles.
Commencez toujours par le cercle d'au moins deux mètres de diamètre. Puis passez aux cercles plus petits,
comme indiqué ci-dessus. Ce changement graduel du plus grand au plus petit cercle, aide à l'introversion,
qui consiste à diriger la conscience au-dedans de soi-même, pour parvenir à la réalisation du moi.

SALUTATION MATINALE

Vous allez maintenant vous attacher à placer votre être psychique en harmonie avec la grande
Intelligence cosmique, l'école universelle, l'ordre sacré. A ce seuil très élevé, vous avez à chercher le contact
avec les forces les plus hautes et avec l'intelligence de l'univers.

Pour arriver à ce but, vous devez pratiquer un certain nombre d'exercices, chaque pas en avant
étant expliqué à mesure que vous progressez, et chacun amenant des résultats définis.

Le premier pas doit être accompli chaque matin, au réveil.

Si certains d'entre-vous peuvent le faire juste avant de s'habiller, ou juste après, cela constituera la
meilleure méthode. En tout état de cause, il doit être effectué avant que l'une quelconque de vos occupations
routinière ne soit entreprise. Placez-vous devant une fenêtre qui, si le temps le permet, devra être ouverte et
aspirez plusieurs fois l'air pur puis expirez l'air vicié ; procédez ensuite à une profonde inspiration et retenez
l'air dans vos poumons pendant quelques secondes. Tout en vous dressant sur la pointe des pieds, étendez les
deux bras au-dessus de la tête en continuant à faire face au soleil. Vos mains et vos bras doivent être bien en
l'air et légèrement en direction du soleil, car c'est le point magnétique qu’il occupe qui est important, quelle
que soit l'heure à laquelle l'expérience est pratiquée.

Tout en vous maintenant sur la pointe des pieds, les mains et les bras dans la position indiquée,
retenez votre respiration pendant quelques secondes, expirez doucement et dites, d'une façon distincte, les
deux syllabes, les deux sons, « RA – MA ».

Un manuscrit ancien des archives rosicruciennes, rapporte que les derniers mots prononcés par le
Maître Jésus, alors qu'il était sur la croix, furent précisément les syllabes « RA – MA ». Il existe de
nombreuses autres versions de ce que le Maître a dit à ce moment, les deux plus populaires étant « Mon
Père, je remets mon âme entre tes mains » et « Le Père et moi ne sommes qu'un ». Dans un autre récit
ancien, nous trouvons cette version : « Père - Mère - Esprit, je m'absorbe en Toi ». Certains documents
précisent que les phrases « Tout est terminé » ou « Tout est consommé » furent ajoutées à l'autre, mais le fait
est que les deux mots prononcés par Jésus - « RA – MA » - signifient toutes ces choses.

Troisième cercle communication n° 7 8


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Vous avez appris, au cours de leçons précédentes, que « RA » était le son et le mot représentant le
principe créateur - père - de la conscience de Dieu, et que « MA » en représentait le principe féminin. La
combinaison de sons « RA – MA » signifie « Père – Mère – Esprit, ou Essence ». Les anciens savaient ceci
bien avant l'époque de Jésus, et l'emploi du mot « RA », dans le sens de Dieu, par les Egyptiens, est très
significatif : ce sont les émanations du père masculin et positif que les Égyptiens attribuaient au soleil.
« MA » est la mère féminine, d’essence négative. Les Atlantes se servaient de ces sons dans ce sens et le
Zend-Avesta ou langue Zend de Zoroastre employait ces mêmes sons avec le même sens. Le mot
« MATHRA », mot vraiment remarquable, est une combinaison d'essence masculine positive et d'essence
féminine négative où le son « TH » résulte de la combinaison de « MA » et de « RA » qui produit un effet
bienfaisant sur le corps pituitaire.

LE Maître Jésus s'attendait à entrer au Paradis, comme en témoignent ses autres paroles, et c'est
pourquoi, lorsque vint la neuvième heure, il se résigna et s'écria « RA – MA ! ». Ces sons doivent être
prononcés de la même manière, en rejetant l'air des poumons et ils doivent être prononcés comme un ordre,
comme une décision, comme un cri et comme un appel.
Ecartant alors toutes vos pensées, comme si vous vouliez que tout votre être s'absorbe dans le
cosmique, laissez tomber vos mains, remettez-vous à plat sur vos pieds, courbez un instant la tête avec
respect, en signe de gratitude, puis, sachant que vous êtes en harmonie avec le cosmique pour la journée,
vaquez à vos affaires. Répétez ceci chaque matin pendant quelques jours, en attendant que dans le prochain
chapitre, il vous soit donné de plus amples détails. Lisez de nouveau ces instructions de manière à les
comprendre parfaitement.

ORIENTER SON KARMA

L'exercice simple à mettre maintenant en pratique consiste à examiner les semaines, les mois et les
années passés pour y rechercher si vous avez commis une mauvaise action importante ou peut-être un acte
nuisible à autrui et pour lequel aucun effet karmique ne semble s'être encore exprimé, et à faire en sorte que
l'action de la loi de compensation se produise maintenant tandis que vous réparerez sous une forme
quelconque en accomplissant une bonne action envers une autre personne. Ceci éliminera aussitôt un
problème futur qui pourrait se poser si vous ne le devanciez pas. D'un autre côté, vous pouvez tout autant
choisir quelque bonne action pour laquelle aucune récompense karmique n'a été éprouvée et demander
qu'une telle récompense se produise à quelque moment choisi par vous, afin d’amener ainsi dans votre vie
quelque bienfait que votre propre destin a décrété pour vous. De cette manière, vous n'essayez pas d'éliminer
ou de détourner l'action de la loi karmique, mais plutôt de la diriger.

Pour amener cet événement à se produire, événement dont vous êtes certain qu'il devrait arriver à
quelque moment dans l'avenir, choisissez d'abord le moment où vous aimeriez qu'il se produise, puis
utilisant une méthode désormais bien connue, asseyez-vous quelques instants et visualisez l'événement se
produisant dans tous ses détails, en y associant le jour et même l'heure où vous désirez qu'il se manifeste.
Ceci terminé, décrétez qu'il en sera ainsi à ce moment et, aussitôt, chassez cette question de votre esprit en
déclarant intérieurement qu'elle est accomplie sur le plan cosmique. Ceci placera aussitôt la question sur ce
plan et lui donnera force de loi, et elle sera réalisée. Le seul autre point à garder présent à l'esprit est celui-ci
: par vos propres actions, vous pouvez modifier ce décret en établissant, dans l'intervalle, un autre décret, ou
bien le décret que vous avez pris peut être en désaccord avec les autres plans ou décrets que vous avez
établis. Vous pouvez constater alors que votre direction l'amène à se manifester d'une manière légèrement
différente de celle que vous aviez espérée. Autrement, si vous franchissez chaque étape comme il est indiqué
ci-dessus, vous pouvez être assuré de rencontrer le succès.

Troisième cercle communication n° 7 9


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LE MYSTERE DE LA TRINITÉ

Il vous a été enseigné de projeter votre conscience dans le Cosmique au point que votre conscience
objective et psychique se fondent dans la grande conscience Cosmique et que, pendant un certain temps,
vous y soyez réellement absorbé. Ceci devrait être pour chacun de vous une chose simple à accomplir
chaque fois que vous avez l'occasion de vous placer en état de relaxation, à l'aise et dans l'attitude mentale
appropriée. Ce que vous devez maintenant vous efforcer de faire au cours de la semaine à venir ne doit être
entrepris qu'à une heure ou à un moment où vous vous sentez dans la disposition spirituelle voulue.
Au moment où vous sentez que votre attitude mentale est telle que vous éprouveriez un grand
bonheur à connaître la présence d'un Maître Invisible, s'il venait à vous, effectuez alors un nouveau pas en
avant. Certains se retireront dans leur sanctum privé ; d'autres sortiront en solitaire dans la campagne ;
d'autres encore brûleront de l'encens et se livreront pendant un certain temps à la méditation et à la prière,
chacun selon sa préparation pour une si merveilleuse expérience.
En tout cas, lorsque vous sentirez que le moment est propice et lorsque vous serez en état de
relaxation, prêt à projeter votre conscience dans le Cosmique, comme les leçons antérieures vous l'ont
expliqué, juste avant la projection, gardez à l'esprit cette pensée :
« tandis que je suis dans le cosmique, je désire avoir la réponse à cette question : « quelle est la
signification de la trinité ? »

Visualisez alors le triangle sur le plan matériel avec une Bougie allumée à chaque pointe du
triangle pour symboliser la trinité des lumières.
Si vous entrez dans le cosmique avec à l'esprit cette question et cette image, deux choses se
produiront : tout d'abord vous verrez le triangle tourner peu à peu, pour se placer sur le plan spirituel et vous
saurez alors que vous êtes en présence de quelque pouvoir mystique. Vous entendrez ensuite une voix qui
s'adressera à votre moi intérieur sans qu'il y ait un son émis et répondra à votre question. Puis vous
reviendrez à la conscience objective et cette expérience sera terminée.

Plusieurs faits sont à noter. A votre première tentative il se peut que vous entendiez une ou
plusieurs voix, ou que vous ayez l'impression d'une ou plusieurs personnalités répondant à votre question ;
vous saurez qu'aucune de ces personnalités n'est le Maître invisible mais plutôt d'autres âmes personnalités
cherchant à répondre à la question. Vous n'aurez aucun doute sur le véritable Maître Invisible, quand il vous
parlera. S'il y a quelque doute dans votre esprit, une fois que vous êtes revenu à la conscience objective,
alors, vous pouvez être sûr que vous n’avez pas entendu la voix du Maître lui-même, ni reçu la réponse
correcte. La réponse devra être convaincante. Si elle est indéfinie, incomplète, insuffisante, vous saurez que
vous n'avez pas reçu la réponse correcte de la véritable personnalité du Maître Invisible. Il peut donc être
nécessaire de tenter plus d'une fois cette expérience jusqu’à ce que vous rencontriez le succès. Un point est à
garder à l’esprit : la réponse que chacun de vous recevra ne sera pas exactement la même que celle de vos
autres compagnons. Chacun de vous recevra une réponse qui signifie quelque chose pour lui et il devra faire
parvenir quelques lignes d’explication à ce sujet – la signification de la trinité – à notre Conseil de l’Ethique
qui pourra alors vous envoyer la communication suivante. Commencez également cette semaine à noter
toutes les expériences inhabituelles que vous pourriez connaître. Indiquez le jour, l'heure, la minute et la nuit
au cours desquels vous avez eu cette expérience, en précisant si vous étiez endormi ou éveillé, quelles
réponses vous avez reçues et ainsi de suite. Peu à peu, certaines couleurs, certains nombres et d'autres faits
vous seront donnés et toutes ces indications devront être notées, car elles se rapportent à des questions très
importantes pour l'avenir.

Souvenez-vous que la trinité n'a pas la même signification, le même symbolisme, ou tout au moins
la même interprétation de ce symbolisme pour tous. Même l'âme de l'homme n'est pas interprétée par tous
les mystiques exactement avec les mêmes mots et les mêmes idées, et, cependant, toutes les interprétations
aussi différentes soient-elles, peuvent être absolument justes. En réalité, l'interprétation du sens de la trinité
ressemble beaucoup à l'interprétation de ce que signifie le mot Dieu. Si vous aviez sous les yeux les
interprétations de cent mystiques hautement avancés, en ce qui concerne leur compréhension personnelle de
Dieu, vous constateriez que la plupart de ces interprétations diffèrent légèrement, et cependant toutes

Troisième cercle communication n° 7 10


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seraient justes. Tout comme l'importance de Dieu réside dans ce qu'il signifie pour vous, de même, la
véritable importance de la trinité est le sens qu'elle a pour vous. N'oubliez pas de noter sur un carnet ou
ailleurs ce que paraît être votre compréhension de la trinité après plusieurs semaines passées à la méditation
et à la contemplation de ce sujet. Alors, plus tard, après avoir encore un peu progressé dans vos études, cette
interprétation trouvera probablement son explication et vous aidera à parvenir à une lumière et à une
compréhension plus grande encore.

LA LOI D’ASSOMPTION

Vous allez aborder l'étude d'un nouveau principe appelé « assomption » que vous voudrez bien ne
pas confondre avec l’une quelconque des cérémonies ou fêtes religieuses appelées de la sorte, car, à
l'origine, l'assomption dont parle l'église était basée sur l'une des lois fondamentales dont il va être question
maintenant. Cette loi fondamentale, aujourd’hui, a été entièrement perdue de vue.

Ce processus de l'assomption ne concerne pas seulement les prophéties et leurs réalisations, mais
aussi beaucoup d'autres lois et principes importants.

En tout premier lieu, la loi d'assomption est le processus qui permet d'opérer un échange de lieu, de
personne et de pouvoir. C'est la plus mystique de toutes les actions ésotériques ; elle doit être expérimentée
et démontrée avant que vous puissiez réellement croire qu'une telle chose est possible. La première chose à
faire est la suivante :

Supposez que vous soyez seul, et prêt pour une période de méditation ; et supposez encore que
vous désiriez voir l'un de vos frères ou sœurs de ce cercle faire, dire ou penser quelque chose. Alors, au lieu
d'envoyer un message mental, en vous concentrant sur les idées qu'il contient et en visualisant la personne
qui doit le recevoir, vous utiliserez le processus d'assomption. Vous commencerez par décidez ce que vous
voulez que votre frère ou notre sœur pense, voit ou sache. Ayez cette pensée clairement établie dans votre
esprit, tout comme s'il agissait de quelque chose que vous désiriez penser, voir, faire ou dire vous-même.
Puis, au lieu d'envoyer cette pensée à la personne de votre choix, mettez-vous en état de passivité et
prétendez que vous avez échangé votre personnalité avec celle du frère ou de la sœur qui est l'objet de votre
expérience, c'est-à-dire, que vous devez assumer et revêtir sa personnalité pendant une minute ou deux, que
vous devez être l'autre personne. Quand vous sentirez que l'échange a eu lieu, alors, pensez ou dites-lui à
voix basse ou mentalement de faire ce que vous désirez et elle le fera. Ce ne sera pas vous qui le ferez, mais
l'autre personne. Puis, après une minute ou deux, vous reviendrez à votre propre personnalité, et vous serez à
nouveau vous-même.

Ne jugez pas ce processus à la simplicité de cette explication. Il renferme beaucoup plus qu'il ne
semble à première vue et des choses beaucoup plus étonnantes encore vous seront données à faire dans le
prochain chapitre. Effectuez cette expérience d'assomption avec foi, de manière que vos progrès puissent
être réalisés en harmonie avec la rapide évolution qui doit accompagner cette phase de votre travail.

Continuez à pénétrer dans le Cosmique pour être renseigné sur la Trinité des Lumières, jusqu'à ce
que vous receviez votre réponse et trouviez votre Maître. Depuis que cette question de la Trinité a été posée
par beaucoup de membres de ce cercle, dans différentes juridictions, un certain nombre ont trouvé le Maître,
le Sentier, et atteint l'initiation au degré supérieur. Chaque semaine, divers membres écrivent pour nous
informer du succès qu'ils ont obtenu, et vous devez tous vous efforcer d'utiliser la méthode indiquée, chaque
jour si possible.

Troisième cercle communication n° 7 11


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

ASSOMPTION DIVINE

Si vous avez obtenu quelque succès dans la première expérience d'assomption, vous saurez que
c'est chose facile d'assumer - de revêtir - la personnalité d'une autre personne, et d'y imprimer la pensée et
l'idée que vous avez à l'esprit.

Dans le processus de divine assomption, vous allez procéder cependant d'une manière un peu
différente. En tout premier lieu, il faut entreprendre l'expérience avec une grande sincérité une grande
dévotion et être prêt. Il ne faut pas la considérer comme une simple expérience ; vous devez l'aborder avec
l'idée que vous désirez accomplir quelque chose qui, réellement, en vaut la peine. Nombre des autres
expériences que vous avez eues à effectuer peuvent être pratiquées uniquement en vue de vous familiariser
avec les lois qu’elles illustrent. Mais ce nouveau pas en avant doit être accompli dans le seul but de parvenir
à l'harmonie divine, à la communion spirituelle et au développement intérieur.

Vous devrez, pour cette raison, entreprendre chaque expérience de la divine Assomption, avec une
grande pureté de pensée et une minutieuse préparation. Vous devrez être absolument seul, excepté dans les
occasions spéciales où tous les membres ayant atteint ce point précis du troisième cercle sont assemblés
dans une de nos chambres de réflexion, mais les instants où l'on est seul et à l'écart des autres sur le plan
terrestre, constituent le moment le plus propice pour la mise en pratique de cette sainte expérience. Si vous
pouvez être dans une pièce sombre, sans aucun bruit, sans rien qui puisse distraire votre attention objective,
les conditions seront excellentes.

Si vous pouvez vous asseoir pour un temps dans le calme, la méditation et la prière, ceci vous
aidera. Puis quand vous vous sentirez prêt, visualisez le royaume de Dieu comme un état de paix, de bonheur
et d'harmonie divine. Ensuite visualisez Dieu, comme le cœur, l'âme et l'essence de la conscience
universelle, avec tous les pouvoirs créateurs et une sagesse infinie.

Quand Dieu est ainsi clairement dans votre esprit, laissez votre conscience s'élever jusqu'à la
conscience universelle, et assumez que vous échangez votre conscience personnelle et limitée avec la
conscience de Dieu, que vous êtes pour un temps Dieu en puissance et en sagesse, que Dieu est vous. Vous
et Dieu êtes un. Vous êtes en Dieu et vous faites partie de Dieu. Conservez cette attitude pendant plusieurs
minutes jusqu'à ce que vous sentiez peu à peu la paix descendre en vous et, avec elle, une grande vague de
pouvoir et que vous soyez absorbé, objectivement, dans cet échange de conscience.

Vous recevez, à ce moment, une connaissance, une illumination et une aide impossibles à décrire
dans nos communications. Tous ceux qui entreprendront cette expérience plusieurs fois, arriveront à des
résultats qui devront être communiqués à notre Conseil de l’Éthique, et, celui-ci, de son côté, travaillera
avec d'autres à aider tous ceux qui ont pris contact avec lui. Nos compagnons doivent avoir toujours à
l'esprit que leurs rapports, en ce moment, sont très importants.

Troisième cercle communication n° 7 12


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

CLOTURE

Le dernier chapitre de ce fascicule, consacré à l’application des principes qui vous ont été exposés
dans les dernières communications, va prendre la forme inhabituelle d’un rituel que vous allez devoir
conduire seul, dans l’intimité de votre sanctum ou d’une pièce que vous consacrerez pour quelques minutes
aux travaux les plus sacrés. Avant d'entreprendre ce rituel, vous devrez vous procurer les simples accessoires
suivants :

• Trois bougies blanches de vingt à vingt-cinq centimètres de long ;


• Trois bougeoirs.
• Un petit récipient contenant une cuillère à soupe d'eau.
• Un petit récipient contenant trois cuillères à soupe de terre ordinaire comme celle que l'on
trouve dans les jardins.

Avant le rituel que vous devez effectuer, disposez la pièce de cette manière : placez les trois
bougies en triangle sur la table, le bureau ou la planche qui vous sert d'autel. Placez la pointe du triangle du
côté opposé à l'endroit où vous vous trouvez. A côté de la bougie isolée - la plus éloignée de vous - qui
constitue la pointe du triangle, placez le petit récipient d'eau. A côté de la bougie gauche, placez le petit
récipient contenant la terre. N'ayez rien d'autre sur l'autel de votre sanctum ; allumez les bougies avant de
commencer le rituel. Eteignez ensuite toutes les lumières, laissant simplement un éclairage suffisant pour
pouvoir lire (une petite lampe de chevet par exemple). Si vous avez le disque de quelque musique inspirante,
il peut être joué une fois que votre sanctum est dûment préparé. Vous vous assoirez sur la chaise placée en
face de votre autel.

Au cours du rituel, vous serez le néophyte. Le maître est votre instructeur, celui qui vous a conduit
tout au long de ce degré des Prophètes Voilés.

RITUEL

Maître : (Lisez à voix basse)

« Néophyte bien-aimé, la souffrance est le lot de tout mortel ne profitant pas de la perfection qui
est légitimement la sienne. Douleur, angoisse, tourment, tout ceci n'est qu'impureté du corps et de l'esprit et
non de l'âme ! Lorsque l'inharmonie s'instaure entre les trois éléments de la nature humaine, elle se
manifeste en sensations discordantes. Si la tension entre l'harmonie et l'inharmonie s'accroît en l'homme, sa
souffrance redevient plus intense. Il est futile de vouloir supprimer la souffrance en tant que telle, car elle
n'est que l'effet qui doit suivre une cause.

La mauvaise compagne de la souffrance est toujours la distraction. Celle-ci obstrue le sentier de


la méditation, de l'aspiration et de la réalisation. Si votre âme doit renaître, si, dans cette existence
mortelle, elle doit avoir cette liberté d'expression dont elle fait l'expérience dans le Cosmique, votre corps et
votre esprit doivent être crucifiés. Ils doivent être purifiés des pensées, des habitudes, des caractéristiques
et des attributs destructifs et inharmonieux qui sont des causes et amènent la souffrance

« Lève-toi, Néophyte, et fais face à l'est. »

Néophyte : (levez-vous et restez à l'endroit où vous vous trouvez, dans votre sanctum, mais
faites face à l'autel sur lequel se trouvent les bougies allumées. Faites la salutation traditionnelle en
plaçant la main gauche sur votre cœur et la main droite sur la gauche. )

Troisième cercle communication n° 7 13


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

Maître : (Lisez à voix basse)

« Néophyte bien-aimé, le péché consiste à omettre ce qu'il vous a été indiqué de faire ou à
commettre, en pensée ou en acte, ce qui est en violation des directives du Moi. Les péchés sont personnels à
chacun, car il n'y a aucun préjudice, aucun mal à l'exception, de ce qui est contraire à notre propre
conscience du bien. Si tu as été instruit des lois divines ou naturelles et si tu ne t’y es pas conformé, alors tu
as péché. tu as nourri en toi la cause de la souffrance. Tu t’es opposé à une pleine expression de l'âme en
lui faisant obstacle avec l'inharmonie.
Te reconnais-tu coupable d'un tel péché ? »

Néophyte : (Si vous avez négligé de vous conformer à quelque loi cosmique ou naturelle dont
vous avez connaissance, alors, devant le Dieu de votre cœur, déclarez-le franchement. )

Maître : (Lisez à voix basse)

« Tu méditeras maintenant sur les faiblesses de ta volonté et de ton corps, sur les faiblesses que tu
viens de confesser à ton moi. En prêtant attention à l'intuition, à la voix du moi qui parle avec toute la
sagesse du Cosmique, il te viendra une pleine compréhension de tes actions et de tes pensées erronées. Une
telle illumination s'accompagnera aussi de la ferme résolution de purifier ton être de ces erreurs. »

Néophyte : (Asseyez-vous et méditez pendant trois minutes comme indiqué. Vous éprouverez,
au bout d'un moment, un sentiment d'exaltation. Il vous viendra la détermination de changer vos
mauvaises habitudes et de vous purifier des faiblesses de caractère dont vous vous êtes reconnu
coupable).

« De même que le soleil se lève, chaque jour, pour découvrir les splendeurs de Dieu, de même tu te
trouves devant la lumière de cet autel sacré pour que ton esprit réfléchisse sur ce que tu as appris
auparavant. Les sources de ton existence mortelle se trouvent dans les quatre grands principes de la nature,
la terre, le feu, l'eau et l'air. Tu réaffirmeras les liens qui t’unissent à ces principes, à mesure que je te
rappellerai leurs vertus. »

Néophyte : (Trempez le pouce, l'index et le majeur de la main droite dans l'eau et placez-les
ensuite au milieu de votre front.)

Maître : (Lisez à voix basse)

« Ô Eau ! Tu es le flux dans lequel les attributs infinitésimaux de la vie sont rassemblés et unis par
un lien unique. Les cellules de tout ce qui nage, rampe, vole et marche sont drapées du manteau de ta
nature. »

Néophyte : (Avec le pouce, l'index et le majeur de la main gauche, prenez une pincée de
terre, placez-la sur la paume de la main droite et soufflez alors légèrement sur la terre, de manière à
la disperser).

Maître : (Lisez à voix basse)

« Ô terre ! Tes émanations sont à prédominance négative et toute forme matérielle vient de toi.
Aucun joyau aussi rare soit-il, aucune fleur si exotique qu'elle soit, aucun pic, quelle que puisse être sa
majesté, ne peuvent nier que tu es leur mère, ni manquer de retourner à ton sein. »

Néophyte : (Humectez le pouce et l'index de votre main droite. Puis pincez la flamme de la
bougie droite, mais ne l'éteignez pas. )

Troisième cercle communication n° 7 14


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

Maître : (Lisez à voix basse)

« Ô Feu ! Tu es le grand creuset dans lequel toutes les choses sont purifiées de leurs impuretés et
retournent à l'état simple qu'elles avaient à l'origine. Le masque tombe de tout ce que tu étreins et l'essence
des choses est alors révélée. »

Néophyte : (Respirez trois fois profondément, en exhalant lentement. )

Maître : (Lisez à voix basse)

« Ô Air ! Tes émanations sont positives. Sur tes ailes naît la conscience cosmique. Dans ta
substance est le moyen par lequel la matière devient consciente d'elle-même et réalise finalement l'unité
divine. Tu es l'éternel symbole des forces invisibles et toutes pénétrantes de l'univers. »

Néophyte : (Maintenant, placez si possible votre chaise exactement au centre de votre


sanctum et faites face à l'est symbolique représenté par votre autel.)

Maître : (Lisez à voix basse)

« Aucun homme n'est seul, quel que soit le lieu où il se trouve sur la surface de la Terre, car tous
les êtres vibrants sont enfermés dans le grand cercle de la Conscience Cosmique. De même, tout homme,
même au milieu d'une multitude, peut connaître la solitude d'un vaste désert. Notre univers est ce que nous
voulons qu'il soit. Son étendue et sa nature se trouvent dans le cercle de notre conscience. Ton univers peut
être une myriade de choses - formes, énergies, réalités physiques qui captivent constamment tes sens.
D'un autre côté, il peut s'agir d'un univers dans lequel toutes les choses ont disparu, sauf toi. Tu es
alors un être intelligent et conscient de lui-même, seul dans son milieu comme un point au centre d'un
cercle. Le premier cercle est le monde des sens.

Le second est celui de la conscience psychique. Vous exclurez tout d'abord le monde sensible.
Regardez le plus possible à votre gauche vers un point imaginaire situé à environ deux mètres de vous.
Maintenant, chassez consciemment de vous-même tout ce que vous voyez entre ce point et vous. Pensez
qu'un vide complet se tient entre vous et le point. Il ne doit rien y avoir dans votre conscience, à l'exception
de vous-même et du point. Quand vous sentez que vous êtes parvenu à ce résultat, alors étendez
graduellement le point. Tracez lentement une ligne imaginaire à partir de lui, en allant aussi loin vers la
droite que vous le pouvez. Il doit s’agir d'une ligne courbe de deux mètres de rayon, cette ligne formant
devant vous un demi-cercle dont vous êtes le centre, à mesure que vous tracez la ligne, tout ce qui est entre
elle et vous doit se dissoudre.

« Fermez maintenant les yeux, et, sans vous retourner, visualisez le cercle se continuant derrière
vous à la même distance. Finalement, vous ne vous sentirez que vous-même. Vous sentirez les pulsations
rythmiques de votre cœur, vous aurez simplement conscience que vous êtes. Tout, dans le cercle, à
l'exception de vous-même, aura perdu son identité pour vous. Vous aurez ainsi réalisé la séparation au
moyen du cercle mystique. A ce moment, vous prononcerez alors le mot « Mathrem ».

Néophyte : (Après avoir lu ce qui précède, posez alors le rituel et créez le cercle. Puis,
lorsqu'il est réalisé, prononcez le mot comme indiqué.)

Maître : (Lisez à, voix basse)

« Vous devez maintenant créer encore un autre cercle à l'intérieur de l'autre. Vous serez
également situé en son centre, mais son rayon sera de trente centimètres seulement. Vous le tracerez de la
même manière que le premier, mais au lieu d'exclure les choses extérieures et les objets matériels, vous
exclurez maintenant la réalisation du moi. Vous ne serez pas conscient de votre corps et vous oublierez qui

Troisième cercle communication n° 7 15


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

vous êtes. Vous ne garderez à l'esprit qu'une seule pensée : que la Conscience de Dieu réside en vous, que
vous êtes pénétré de son pouvoir créateur et de son infinie sagesse. Vous réaliserez que vous êtes en Dieu,
dans le flux de sa divine conscience.

Si vous réussissez à tracer ce cercle autour de vous, vous vous serez alors élevé à l'état
intermédiaire de conscience psychique et ainsi, l'unité avec le Divin, grâce aux lois de l'assomption, sera
votre récompense.

Ce que vous garderez dans votre conscience psychique et ce qui sera transmis sous forme
d'inspiration à votre conscience objective - en un mot, le résultat de cette expérience - vous le constaterez
lors de votre retour à la conscience objective, ressemblera à un passage à travers plusieurs « chambres »
et, finalement, quand la dernière porte s'ouvrira, les éléments de la pièce où vous vous trouvez vous
apparaîtront à nouveau. Le phénomène tout entier semblera avoir duré un temps assez long, mais, en
réalité, il aura eu lieu en quelques secondes, car, dans la conscience comme dans un rêve, la réalisation des
événements nécessite l'espace d'un éclair, alors qu'il faudrait, objectivement, un temps considérable pour
parvenir au succès.

Néophyte : (Exécutez ce qui est indiqué. Puis, que vous ayez réussi l'expérience ou non, après une
période de dix minutes, levez-vous et avancez vers l'autel de votre sanctum, faites le signe de la croix qui
vous a été enseigné dans une communication précédente et éteignez les bougies à l'aide d'un moucheur ou
de toute autre manière, mais sans souffler sur la flamme. Commencez par la bougie la plus éloignée de
vous, puis éteignez celle qui est à votre gauche et enfin la troisième située à droite.)

Ainsi s'achève votre révision de certains des plus inspirants principes mystiques du degré des
Prophètes Voilés. Puissent-ils demeurer longtemps dans votre conscience pour vous guider tout au long de
votre vie !

Troisième cercle communication n° 7 16


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

TABLE DES MATIERES

LE CADRAN ROSICRUCIEN............................................................................................................... 2
INTUITION............................................................................................................................................. 3
PREMIER PAS DANS LA CHAMBRE DE LA MEDITATION .......................................................... 4
DEUXIEME PAS DANS LA CHAMBRE DE LA MEDITATION ...................................................... 5
TROISIEME PAS DANS LA CHAMBRE DE LA MEDITATION ...................................................... 6
UNE APPLICATION PRATIQUE ......................................................................................................... 7
LA VÉRITABLE SOLITUDE MYSTIQUE........................................................................................... 7
SALUTATION MATINALE .................................................................................................................. 8
ORIENTER SON KARMA .................................................................................................................... 9
LE MYSTERE DE LA TRINITÉ ......................................................................................................... 10
LA LOI D’ASSOMPTION ................................................................................................................... 11
ASSOMPTION DIVINE....................................................................................................................... 12
CLÔTURE............................................................................................................................................. 13
RITUEL................................................................................................................................................. 13
TABLE DES MATIERES..................................................................................................................... 17

© CE/YG//02/02

Troisième cercle communication n° 7 17


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

TROISIEME CERCLE

COMMUNICATION N° 8

Cénacle de la Rose+Croix

S.E.T.I. Cénacle de la Rose+Croix BP 374 87010 LIMOGES Cedex 1 France


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

AUX FRÈRES DU VOILE

Il y a des siècles (l'époque exacte n'a jamais été établie) fut fondé un Ordre des plus exceptionnels :
l'ordre des Illuminati. Les historiens étrangers aux fraternités hermétiques spéculèrent à la fois sur son
origine et sur sa nature. D'après eux, Menendez Pelayo fut le premier à découvrir le nom de cet Ordre en
1942. Il lui attribua une origine gnostique en Espagne d'où le mouvement se serait étendu de Séville à la
France et aurait atteint de vastes proportions. Les historiens relatent encore que l'ordre parvint à son plus haut
sommet en 1537. Ses membres, appelés « les Illuminati », se disaient aussi Rosicruciens et faisaient remonter
leur origine au-delà de 1442.
Richard et Giraud écrivirent, en 1614, un vaste traité sur les activités des Illuminati, prétendant
qu'ils constituaient une société secrète alliant l'étude des plus hauts principes ésotériques à celle des mystères
de l'alchimie. Il est reconnu que l'ordre avait des ramifications dans la plupart des pays civilisés et comptait
des hommes tels que Goethe et Herder aussi bien que des personnes de souche royale ou noble.

Le nom d'Illuminati fut appliqué aux membres de l'Ordre parce qu'ils étaient considérés comme
éclairés ou, comme leur nom l'indique, comme Illuminés, ayant une perception particulière des principes
cosmiques et divins. Selon son histoire véritable, telle qu'elle est connue des Écoles Hermétiques et des
Écoles de Mystères, l'Ordre était surtout composé de rosicruciens, mais il comptait aussi, parmi ses membres,
des personnes affiliées à d'autres organisations humanitaires, ésotériques et spirituelles. On ignore
généralement que seuls ceux qui avaient été illuminés, qui avaient atteint un état de conscience hautement
évolué, qui avaient étudié les mystères de la nature et du cosmique et acquis un certain développement
spirituel, étaient admis comme membres de cet Ordre.
Ainsi, quel que soit l'ordre auquel ils appartenaient et le temps pendant lequel ils en avaient été
membres, s'ils avaient connu le bonheur de l'inspiration, ils pouvaient être admis au sein de cet honorable
mouvement secret que constituaient « les Illuminati ». Tous les rosicruciens qui avaient poursuivi leurs
études avec assiduité et atteint un certain degré dans l'ordre, pouvaient solliciter leur admission parmi les
Illuminati.

L'ordre Hermétique des Illuminati existe encore de nos jours et en temps opportun, vous serez
informé de son existence et vous apprendrez comment celui qui est sincère et humble peut partager sa
connaissance et ses privilèges sacrés.

Il peut vous paraître intéressant de savoir en quoi consiste cette exaltation et cette inspiration
divines que l'on éprouve et qui permettent d'être admis chez les Illuminati. Il ressort, d'une étude conduite par
les dignitaires suprêmes des ordres ésotériques au sujet des révélations cosmiques inspirées à leurs membres,
que les Illuminati connurent souvent de véritables contacts avec l'un des Maîtres Invisibles. Quelquefois, par
leur intermédiaire, furent retransmis des fragments d'une profonde sagesse que l'on redécouvrit, beaucoup
plus tard, dans un manuscrit qu'un Maître éminent avait écrit avant sa transition. D'autres fois, les écrits des
Maîtres, codés et inintelligibles, pouvaient être interprétés grâce à une clé révélée au cours de l'un de ces
contacts cosmiques.

Nos archives renferment un certain nombre de ces fragments de la Sagesse des Maîtres, obtenus
précisément de cette manière. Quelques-uns de ces fragments ont été publiés dans le passé et d'autres ne le
sont pas encore ( Note du Conseil de l’Éthique – ainsi les messages du Maître Amatu furent-ils publiés
mensuellement en 1928 dans la revue rosicrucienne « The Mystic Triangle »). D'autre part, certains, parmi
les Illuminati, n'ont pas, de leur période de contact, ramené à leur esprit conscient les fragments de Vérité
inspirés par les Maîtres du passé. Ils connaissaient plutôt l'expérience divinement extatique de demeurer en
conscience dans le Cosmique. Leurs récits sont si beaux, si exaltants et si transcendants, qu'ils nous élèvent
bien au-delà du monde physique et nous permettent d'entrevoir la splendeur de la Conscience Cosmique.

Il nous est donc agréable de vous transmettre aujourd’hui, comme privilège exclusif des Prophètes
Voilés, certains fragments cosmiquement révélés de la Sagesse des Maîtres et de vous entretenir des
expériences cosmiques de ceux qui ont été illuminés.

Troisième cercle communication n° 8 1


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

Nous espérons sincèrement que ces exposés spéciaux constitueront pour vous un stimulant vers
l'acquisition de cet état de développement personnel qui permet réellement de connaître le ciel sur la terre et
que vous saurez voir plus loin que leur style parfois amphigourique et découvrir la part de vérité éternelle et
illuminatrice qu’ils recèlent.

FRAGMENT I

« Lorsque Dieu ordonna que l'homme, pour apprendre, connaîtrait le malheur,


Il prescrivit aussi le bon Sentier à prendre,
Pour franchir le brouillard qui, à jamais, recouvre les Monts de la douleur,
Et revoir le Soleil que tout chercheur découvre ».

« Un jour, alors, viendra où les mots mélodieux


s'exprimeront d'eux-mêmes et ils seront aussi puissants que le bruit d'une trompette et aussi aigus que le son
d'un clairon.
En ce jour, je serai avec toi et je te bénirai. En toi sera trouvée la droiture. C'est du Verbe que je parle et nul
ne m'arrêtera.
Ils sont Trois, ceux qui demeurent ici. L'homme qui tue son Maître. Le Maître qui sauve l'homme. L'Esprit
dont le Verbe construit. Et ils ne forment qu'Un ».

FRAGMENT II : RITUEL DE L'AUBE

Face à l'Est, inclinez-vous devant le premier rayon qui précède le Seigneur du jour et, élevant les
mains, les paumes vers l'extérieur, en signe de supplication, dites :

« Voici que les Ténèbres fuient devant Toi ; en cet instant même, l'obscurité s'éloigne et disparaît.
Je me tiens ici avec ceux qui m'accompagnent et qui ont, avec moi, attendu toute la nuit. Des Grands, à
jamais, nous sommes les serviteurs.
En ce jour qui succède à l'aube, accorde-nous de comprendre et donne-nous le désir et la volonté
d'accomplir le Plan que Tu as tracé pour Ton jour. Que Ta compréhension demeure en nous et que sur l'Autel
de notre cœur descende Ta Paix. Devant Ta Majesté, que s'effacent les projets moins grands et que tout ce
qui est du "moi" s'enfuie devant Tes Rayons.
Vois la Flamme que nous avons allumée sur Ton Autel et accepte le sacrifice que le moi inférieur
T'offre en toute humilité.
Accorde-nous le courage, la connaissance et la force d'apporter Ta Lumière à l'humanité pour
qu'elle illumine les sentiers obscurcis que les hommes suivent pour parvenir au Christ. Par Lui, nous
approchons de Toi, Ô Divin ! »

Maintenez les mains au-dessus de la tête, puis abaissez-les vers la terre et étendez-les comme si
vous distribuiez ce que vous recevez d'une Haute Source. Ensuite, élevez de la terre vos mains jointes en
forme de coupe, comme si vous éleviez symboliquement la matière vers le ciel pour qu'elle soit vivifiée et
bénie.
Faites le symbole rosicrucien en disant : « Oh ! Maître de la Vie qui nous apporte avec Toi le Jour,
purifie notre cœur et notre esprit et demeure dans le Lieu Saint que nous avons préparé pour Toi ».
Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

FRAGMENT III

Au commencement, une Merveille sans Nom, toute perfection, entièrement suffisante.


D'un équilibre si parfait, que seul son Propre Moi pouvait renfermer Tout.
C'était L'Inconnu, l'Inconnaissable !

D'une Splendeur, d'une Magnificence,


d'une Majesté et d'une Puissance immenses :
Plus que l'Esprit de l'Homme pourra jamais le comprendre !
Au commencement était Dieu ! Puis Dieu prononça le Verbe.
Et le Verbe était avec Dieu, et le Verbe était Dieu.

Toute Splendeur, toute Magnificence, toute Majesté et toute Puissance.


Plus que l'esprit de l'Homme ne pouvait le comprendre !
Et alors le Verbe se fit chair et devint l'Homme, le Christ Vivant,

Toute Splendeur, toute Magnificence et toute Puissance ;


Plus que l'Esprit de l'Homme ne peut maintenant le comprendre!
Le Verbe était Dieu, Dieu en grande Humilité,
Voilé dans le corps de chair d'un petit enfant.
Pouvoir caché dans les faibles mains d'un bébé,
Puissance, Majesté et Splendeur, abandonnées dans les bras d'une Mère ;
Mystère si grand que l'Esprit de l'Homme ne tente pas de le comprendre !

Une Croix ! L'Amour Manifesté, se livrant lui-même,


Pour que l'homme puisse vivre ; un Dieu dressé sur une Croix de Douleur.
Un Roi, portant sur son front une Couronne d'Épines,
Vivant et mourant à nouveau ; une fois encore,
Un Mystère que l'Esprit de l'Homme devrait comprendre !

Devenez comme les petits enfants, que votre esprit soit aussi simple
Et aussi exempt d'artifices que le leur ! Délaissez vos soucis, vos joies, vos activités humaines.
Retirez-vous à l'écart et reposez-vous un instant !

Pensez à tout ce qui est beau, pur et saint !


Et demandez humblement, en toute sincérité, que Dieu prononce le Verbe comme à ce petit enfant,
Et que ce que l'esprit de l'Homme n'a jamais pu comprendre puisse vous être révélé.

Et, dans le silence de votre méditation, une Paix, que seul Dieu peut donner, demeurera
Dans le Temple de votre cœur,
Et Dieu le Père, Dieu le fils
Et Dieu le Saint-Esprit s'y révéleront éternellement !
Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

FRAGMENT IV : LEÇON

Lisez l'Apocalypse sans vous référer aux Périodes du Monde ou aux Déploiements Cosmiques
avec lesquels, dans le concret, l'Homme, comme tel, n'a rien à voir. Elle constitue le grand livre de la
purification et de la lente évolution des sept principes qui sont les Sept Eglises.

Les hommes ont tellement été attirés par l'extérieur qu'ils ont oublié de tenir suffisamment compte
de l'intérieur ; ainsi absorbé par le Non-Moi, ils ont ignoré le Moi. Ainsi aveuglés par l'ignorance, ils ont
délaissé le Grand et le Simple pour s'enfoncer dans le Grossier et le Complexe. " Homme, connais-Toi Toi-
même " se sont écriés les Grands Instructeurs de tous les âges, et ce n'est que ça et là que l'homme est rentré
au-dedans de lui, cherchant vraiment à se connaître lui-même.

Il est une grande vérité qui établit d'une manière simple que l'homme ne peut connaître le Non-Moi
aussi longtemps qu'il ne se connaît pas lui-même. Il ne peut comprendre les manifestations de Dieu jusqu'à
ce qu'il connaisse Dieu.

Il est vrai que l'Apocalypse, dans l'une de ses phases, se réfère aux Périodes Cosmiques, aux
petites et aux grandes, aux cycles et aux éons, mais personne n'est jamais encore parvenu à les interpréter
correctement sans avoir d'abord étudié et trouvé l'interprétation en lui-même. L'homme, étant le Microcosme
du Macrocosme, ne doit chercher à interpréter que son âme, mais par rapport à lui-même et dans ses sept
principes complets qui constituent le don de la Grande et Vivante Intelligence, chaque principe étant divin en
lui-même et accordé à l'homme pour créer en lui l'harmonie et lui venir en aide. Il ne doit pas être supposé
que l'homme peut, sans lutte, obtenir ce qui doit faire de lui plus qu'un homme. C'est ici, par conséquent, que
réside votre étude personnelle. Et je dirai la même chose à ceux qui vous entourent. La prophétie est un
dangereux passe-temps. Elle présuppose la connaissance des lois mises en action par Ceux qui gouvernent le
Karma, Connaissance que l'homme ne partage pas. Lorsqu'un événement est proche et vient en contact avec
son aura, l'homme peut en avoir connaissance et un éclair d'inspiration ou d'intuition peut lui dévoiler la
vérité concernant le fait qui est sur le point de se produire, mais l'interprétation elle-même peut encore être
défectueuse.

S'il s'agit de principes inférieurs, il ne peut les différencier parfaitement. Ne cherchez donc pas une
révélation prophétique. Occupez-vous de ce qui est présenté, chaque jour, à votre conscience. Là est votre
sentier. Etudiez-vous vous-même et étudiez ceux qui vous entourent. La divinité vous deviendra apparente à
mesure que la vôtre se fera jour en vous.
Observez l'esprit de la race au travail. Ecoutez la voix de la mère et placez fermement votre main
dans celle du Père.
Maintenez vos pieds fermement sur le sol. A cette fin, le bâton de Pèlerin vous a été donné pour
vous y appuyer solidement et venir en aide à vos pieds et à vos genoux.

Maintenir les pieds fermement sur le sol ne signifie pas que vous deviez vous identifier à la
passion et au désir, à l'ambition et à l'orgueil, manifestations terrestres d'attributs élevés qui n'ont rien à voir
avec cette compréhension que symbolisent les pieds et les membres inférieurs. De telles manifestations naît
une fausse identification du Moi avec le Principe du Désir : " la Mer ". Etudiez les manifestations de la
nature en vous-même et chez les autres. Vous pouvez, à l'occasion, considérer les écrits anciens pour y
chercher l'inspiration ou une direction, mais il vous est donné d'appréhender de nouvelles vérités que vous
rapporterez en des termes qui vous seront propres et qui devront être trouvées au-dedans de vous-même,
mais non pas dans quelque traduction défectueuse de mots écrits depuis longtemps. Et il vous est donné de
revêtir d'anciennes vérités d'une forme nouvelle pour aider les autres âmes à venir. Servez-vous des vieux
livres pour le repos et le délassement. Le Moi Intérieur les connaît tous mais n’œuvre pas d'après eux, sauf
s'ils peuvent aider le Moi extérieur à approcher l'idée Divine. Vous êtes en formation ; tout ceci n'est pas
l’œuvre d'un moment ou d'une seule vie. Toute l'étude que vous pouvez poursuivre afin de former votre
esprit inférieur, tout ce que vous pouvez accomplir pour venir à bout de l'égoïsme et purifier les véhicules
intérieurs que la pensée doit traverser pour s'exprimer en termes concrets, tous les devoirs quotidiens que
Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

vous pouvez strictement remplir, tout le respect et la compassion que vous pouvez manifester à ceux qui sont
près de vous et liés à vous dans l'évolution, tout cela aidera au Grand Oeuvre. Ne mêlez jamais votre propre
part de travail à celles qui reviennent à d'autres. Chacune d'elles est nécessaire. C'est à travers chacune d'elles
qu’œuvrent les Maîtres de l'évolution humaine.

Etudiez donc, sans passion, les manifestations de la vie telles que vous les trouvez en vous-même
et chez les autres. Retenez-vous, par négligence, d'attribuer à un principe une manifestation qui a sa véritable
raison d'être dans un autre. Du plus haut jusqu'au plus bas, tout est UN. Commencez, par conséquent, avec ce
qui est proche de vous.

L'Apocalypse devrait être examinée, par la génération présente, du point de vue des différentes
manifestations du principe créateur divin dans le domaine particulier de l'expression sexuelle. Observez
donc, dans ce sens, les erreurs commises ( non les péchés, car le péché est conscient ). L'homme s'instruit et
ses erreurs naissent de son ignorance et de son incapacité à diriger la force mise à sa disposition. Observez
les erreurs dans lesquelles tombe et est tombé l'homme et examinez l'action du Karma en liaison avec ces
faits. Ne vous condamnez jamais vous-même et ne condamnez pas les autres ; observez simplement,
déduisez, enregistrez et apprenez.

C'est par la connaissance que le monde sera sauvé et que les Grands pourront reprendre leur place
sur la terre comme par le passé. Suivez, dans le ciel, la trajectoire du Scorpion (au moment où il apparaît et
devient reconnaissable pour ce qu'il est) pendant sa chute dans la mer qui devient de sang. Quand le Scorpion
est dans la terre, il est alors le Principe du Père au-dedans de la Mère. Veille à ne rien dire. Ainsi, l'arbre
produit, la sève monte, les feuilles naissent, les fleurs apparaissent et le fruit vient ensuite. Et de même que la
plante produit sa fleur, de même l'animal, qui est aussi de la terre, met au monde sa progéniture.

Mais le Scorpion quittera la Terre et la Mer pour s'élever dans l'espace, emportant avec lui sa
couronne étincelante, la rédemption de l'humanité.

LA PERSONNALITÉ DU MAÎTRE AMATU

Le Maître Amatu a été connu pendant quelque temps d’Harvey Spencer et Ralph Maxwell Lewis.
Pendant des années, ses profonds messages d'une grande sagesse ont été prodigués à quelques élus, toujours
d'une manière indirecte, et par de nombreux intermédiaires, mais peu d'entre-eux réalisaient la source de la
connaissance qu'ils transmettaient à d'autres.

Cependant, assez récemment, le Maître Amatu exprima volontairement le désir de préparer


quelques messages spéciaux qui seraient dispensés aux membres avancés dans l’étude de la philosophie
rosicrucienne, dans des leçons confidentielles de la manière qui semblerait la meilleure. Ces messages sont
transmis à nos membres, mais avec de légers changements quant à la langue particulière dont le Maître se
servait.

Nous aimerions vous parler davantage de lui, mais comme il n’a jamais permis de révéler de plus
amples détails à son sujet, vous pouvez seulement savoir qu'il occupe un haut rang dans le monde occulte,
que sa connaissance est extrême en maints domaines, qu'il est Docteur éminent diplômé de nombreuses
écoles anciennes et modernes, qu'il a eu une vie longue et réussie et qu'il est maintenant retiré du monde.

Un certain nombre d‘entre-nous en viendront peut-être à le connaître tel qu'il est dans son
expression ésotérique, au moyen d'expériences diverses ; en fait il semblerait qu'il a été souvent connu par
certains rosicruciens, mais nous demandons instamment à nos membres de ne pas écrire pour nous demander
de plus amples informations à son sujet. Pas plus que nous ne pouvons interpréter pour vous vos expériences,
nous ne pouvons dire actuellement davantage que ce qui est exposé ici.
Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

Aucune autre organisation métaphysique du passé n'a sans doute jamais publié de textes aussi
importants que ces Messages du Maître excepté les écrits du Maître K. H., mais ces deux grands Maîtres sont
vraiment liés par leurs pensées comme ils ont été liés par les questions terrestres et célestes pendant de
nombreuses années.

Ceux de nos membres qui ont lu ce livre rare et sublime intitulé « C'est à toi que je Confie... »
noteront une similitude considérable de pensée en lisant les articles du Maître Amatu. Les auteurs de ces
différents textes appartenaient incontestablement à la même Ecole du Passé.

Le premier message du Maître Amatu qui suit cette introduction rapporte avec enthousiasme
l'origine de l'ordre de la Rose-Croix telle qu'elle lui est connue grâce aux archives secrètes qui sont à sa
disposition.

Note du Conseil de l’Éthique – L’étude des volumineuses archives rosicruciennes qui sont à
notre disposition nous permet aujourd’hui d’associer un nom à la mystérieuse personnalité du Maître
Amatu. Selon toutes probabilités, il s’agirait du docteur James W. Ward (1861-1933), « éminent disciple
d’écoles monastiques orientales », ainsi que le présentait Wishar S. Cervé dans le chapitre VI de son
ouvrage « La Lémurie, continent perdu du Pacifique » (Wishar S. Cervé n’était autre que Harvey Spencer
Lewis). Une comparaison entre les textes signés du nom d’« Amatu » et ceux écrits par le Dr James W.
Ward (comme par exemple dans l’édition de mars 1930 de la revue « American Digest ») révèle des
similitudes de style et de référence qui tendent à prouver qu’il s’agit bien d’une seule et même personne. De
plus, nous avons pu constater que Gary Lee Stewart identifie de la même manière le Maître Amatu au
docteur James W. Ward comme suite à une rencontre avec un rosicrucien de longue date nommé Peterson
qui avait été le disciple personnel de J. W. Ward dans le domaine de l’Alchimie.

FRAGMENT V : L'ORIGINE DE L'ORDRE DE LA ROSE-CROIX


par AMATU ( Le Voilé )

L'origine des rosicruciens remonte à une antiquité peu connue, sauf de ceux qui gardent les secrets
de la Vie et de la Mort. Leurs enseignements furent dispensés pour la première fois à l'humanité bien
longtemps avant la formation des civilisations maintenant connues.

Quand l'Atlan ( l'Atlantide comme on l'appelle maintenant ) existait, ce pays se présentait sous
plusieurs formes. Tout d'abord, il y eut les races qui n'étaient pas sur terre, comme à présent, mais dont la
nature était alors plus nébuleuse. La précipitation des parties les plus froides produisit, dans la masse en
évolution, une sédimentation qui se cristallisa plus tard en ce qui est maintenant connu comme la terre.
Lorsque celle-ci se refroidit davantage – devint plus condensée – et que l'éther cessa d'être visible,
apparurent certaines formes de vie qui étaient adaptées à ce changement d'état.

Où il y avait auparavant un éther, s'instaurèrent une autre forme et d'autres conditions dont il sera
traité dans ce manuscrit. Antérieurement au refroidissement, à la sédimentation, à la précipitation et à la
cristallisation, les rosicruciens existaient déjà. Nous prendrons donc la Terre telle qu'elle est aujourd'hui et
nous extrairons de son sein l'histoire de ces enseignements.

Le Pôle Nord actuel était, alors, favorisé à de nombreux points de vue. Il constituait un haut degré
de civilisation, un haut degré d'Illumination, un haut degré de Compréhension, basés sur une Conception
aussi haute que la Hauteur, aussi profonde que la Profondeur et aussi large que la Largeur. Les trois
dimensions existaient alors, comme maintenant, mais, par surcroît, il y avait la quatrième dimension
maintenant « perdue » et qui est la compréhension de ce que nous appelons aujourd'hui « l'impossibilité ».
Où les trois sont maintenant connues, les quatre l'étaient alors, comme le sont aujourd'hui les trois, et elles
servaient aux fins de Profondeur, de Hauteur, de Largeur et de Compréhension. Les dimensions étaient
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symbolisées et, en un sens, représentées par les races qui formèrent les premiers Atlans et les castes
« philosophiques » et « guerrières ».

Chacune d'elles comprenait les peuplades jaunes, bleues, blanches et vertes et toutes étaient
supervisées par la race dorée. La croix symbolisait les castes guerrières et la rose, dans son épanouissement,
les castes philosophiques. Alors que le SOLEIL, dans sa Hauteur, s'élevait le long de son Sentier, la Rose et
la Croix demeuraient comme les symboles terrestres des plus anciens sacrifices aux DIEUX DU FEU. Les
deux castes étaient distinctes l'une de l'autre, mais comme elle étaient d'égale Hauteur, elles profitaient, l'une
de l'autre, de l'Illumination et elles connurent ainsi le Pouvoir du Feu et l'influence du Soleil. C'est pourquoi,
aujourd'hui, l'ordre de la Rose-Croix porte sur ses armes les symboles du passé : le Feu, le Soleil et la Rose.
Du Soleil vient le Feu, du Feu, la Croix et de la Croix, la Rose. Ces symboles sont rosicruciens et pour les
rosicruciens, ils sont la Vérité ; dans ces symboles se trouve enclose la Sagesse du Passé et elle attend que
l'humanité la mette dans une position symétrique pour être vue de ceux qui sont illuminés.

De même que le Cercle symbolise le Soleil et que la Croix symbolise l'Homme, de même
l'humanité représente quelques-uns de ces faits : l'Egypte, dans sa Perspicacité et dans sa Sagesse, tenta de
les dépeindre dans les images qu'elle a laissées à l'incompréhension des modernes qui ne sont que les
naufragés d'un puissant passé qui repose sur la plage du temps.

Pendant huit cent mille années, venant de la région où se situe maintenant le Pôle Nord, se répandit
lentement cette civilisation qui atteignit son apogée dans quelques îles à l'est de la côte atlantique de
l'Amérique.

Les volcans et d'autres perturbations chassaient ceux de ce temps. L'âge des glaciers avec ses
destructions de nombreuses civilisations, agissait de son côté et finalement, le centre de la civilisation
s'exprima dans l'histoire légendaire de l'Atlantide qui se composait de quelques îles, la plus grande étant à
peu près de la taille du Nouveau Mexique.

Deux lignées fusionnèrent, dans une certaine mesure, par le mariage. Dans un important volume
des archives secrètes, l'histoire complète de cette descendance est rapportée, avec celle de toute sa
civilisation et de sa spiritualité, de sorte qu'il est inutile d'y revenir ici. Dans les millénaires de l'histoire des
Atlans, réside l'histoire de la Rose et de la Croix.

Les Egyptiens de l'histoire et de la légende étaient Atlans de naissance. A eux appartient la grande
civilisation et à eux, sous tous rapports, revient la conduite de cet ancien pays d'Egypte. Au moment où Les
Atlans sont terrassés, sont terrassés aussi les Atlans d'Egypte et leur chute constitue la fin de la culture et de
la grandeur de l'Egypte. Leur postérité est retracée dans le même rare volume.

En suivant cette généalogie à travers l'altération de leur postérité – le sang des monarques se
mêlant à un sang inférieur – nous voyons la lente mais définitive extinction de la grandeur de l'Egypte.
Quelques points de repère demeurent encore comme des images du passé et l'un des plus hauts, et cependant
des moins connus, est le Pharaon Amenemhat le Troisième. Ce nom est mal prononcé et mal compris, mais il
fut celui d'un être qui extirpa le pouvoir corrupteur d'un clergé corrompu, édifié sur les ruines de la race
déchue. Ceci aussi est pleinement expliqué dans les archives secrètes, mais n'a pas été encore imprimé pour
le public.

Le « Temple de Concorde », érigé en vue de la plus haute initiation, se dressa pendant des siècles
et dans ses sanctuaires vint celui qui est connu comme le chef le plus puissant qui ait jamais été. Plus tard, y
vint aussi le Christ. Il reçut et ensuite donna ce qu'Il y avait trouvé, car il apprit mais Il enseigna aussi. Lui
aussi était rosicrucien, comme le fut auparavant Bouddha. Nous ne donnons·ainsi que des points de repère
historiques, mais pour le faire, il est parfois nécessaire d'être prudent dans ses paroles.

Tous les secrets de la nature peuvent être vus dans la couleur. Ce mot est employé ici à la fois dans
un seul sens et en plusieurs sens. Le grand rubis sur ma main est autant une couleur que le rouge de la Rose.
La couleur en appelle aux sens par sa lumière. Il en est de même du diamant et de la rose blanche. La
Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

couleur, pour le rosicrucien, est aussi la conception de celui qui l'examine. Si vraiment par la Rose et par la
Croix, sa signification est révélée, si pour ceux qui cherchent et n'ont pas encore trouvé, ces emblèmes sont
des formes qui n'intéressent que le chercheur, vous qui pouvez lire, souvenez-vous que vous avancez par vos
aspirations ; si elles sont pures, la lumière est reçue des emblèmes, enregistrée sur un récepteur sensitif et là,
accumulée pour les années ou les incarnations futures.

A la Rose, à la Croix, au Soleil, au Feu et à tous ceux qui en sont issus, nous offrons cette prière :

« Ô Emblème dont la forme est comme le Récepteur, nous nous inclinons devant Toi, conception
pure comme la pureté, radieuse, sainte comme l'Émanation et aussi douce que l'Effusion de la Gloire. »

De même que le Dieu a donné, vous tous pouvez recevoir.

AMATU - Le Voilé.
( Tu - l'Esprit supérieur ). Ainsi nous écrivons AMATU :
l'Esprit du Voilé soit avec Vous.
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FRAGMENT VI : ANCIENS MYSTERES


par AMATU (le Voilé)

Les Hébreux ne sont pas des Juifs. Ils sont autant distincts des Juifs que le sont beaucoup
d'autres peuples. Ils ne proviennent pas de la même source ethnologique. Ils ne suivent pas la même
évolution. Ils n'habitèrent pas le même pays au cours de leurs premiers âges d'existence.
Ils n'existent plus en tant que tels, mais ils se réincarnent quelquefois dans la communauté juive.
Les « Prophètes » étaient Hébreux mais pas dans tous les cas. Les Hébreux étaient apparentés aux
Atlans (Atlantes), mais non d'une manière étroite. Leur pays d'origine se trouve maintenant sous les eaux de
l'océan - on ne le voit et on ne le sait plus.
L'existence du peuple hébraïque remonte loin dans le temps - si loin que les historiens ne la
connaissent pas et la confondent avec l’ancien peuple juif.
Le peuple juif est un mélange de nombreuses ethnies sémitiques et autres. Les Hébreux constituent
un mélange de quelques ethnies seulement et ils sont d'une nature très élevée. Ils sont à la fois jaunes, blancs
et noirs - ni le noir, ni le blanc d'aujourd'hui. Ils ont, en eux, de l’ethnie bleue qui n'est plus maintenant
connue des historiens, malgré leurs efforts pour retracer l'histoire de l’humanité.
Au temps du Christ, les Hébreux vivaient encore, mais moins importants en nombre, et même à
cette époque, ils se confondaient dans l'esprit de beaucoup, avec les juifs. Les Hébreux tentèrent de révéler
aux derniers venus, leur religion, mais elle fut recueillie indifféremment par ceux qui s'arrogeaient le nom
d'Hébreux sans pouvoir mener leur mode de vie. Le Grand Prêtre, à ce moment, était Juif et non pas Hébreu.
Les Hébreux soutenaient le Christ dans tout ce qu'il disait et faisait.
Le Christ enseignait la foi hébraïque qui était essentiellement celle des mystères. Certaines des
figures du Nouveau Testament, telles qu'elles sont décrites dans le Livre étaient hébraïques, mais toutes ne le
sont pas.
Les Hébreux étaient d'une structure plus solide que les Juifs. Ils avaient une grand force de
caractère - ils étaient purs en action et en pensées - intrépides dans leurs actes - justes en toutes choses et ils
oeuvraient vers un but de grandeur morale et intellectuelle qui les rendaient, à maints égards, semblables à
des géants. Leur chute fut lente, couvrant plusieurs siècles. Pendant leur captivité à Babylone, ils avaient
commencé à décroître en nombre et en intelligence. Dans leur majorité, ils n'étaient pas alors Hébreux, mais
Juifs. Ceux qui, parmi eux, étaient Hébreux, étaient l'objet de la plus grande considération de la part des
vainqueurs. Ils n'étaient pas considérés comme des captifs, mais comme des hôtes au pays du soleil. Ils
étaient libres d'aller et venir comme il leur plaisait et ils se répandirent dans de nombreux pays.
Les Juifs étaient tenus captifs sous prétexte d’être d’une extraction inférieure qui, à ce moment,
était détestée par beaucoup et respectée par personne.
Les Hébreux n'étaient jamais esclaves - jamais tenus en servitude, toujours honorés pour leurs
réalisations scientifiques. Médecins hautement compétents, versés aussi dans nombre d'autres sciences, ils
étaient, à ce titre, l'objet de tous les égards. Quand leur histoire fut, pour la première fois, écrite telle qu'on la
connaît aujourd'hui, ils étaient en décadence numériquement et les Juifs grandement en vue.
Ceux qui étaient Juifs cessèrent leur mouvement décroissant. Leur dispersion avait été pour eux un
stimulant, car, au contact de la persécution, ils s'étaient élevés dans l'échelle de l'évolution.
Après cette introduction, nous en venons à présent aux enseignements des Hébreux et non pas à
ceux des Juifs car ils sont suffisamment exposés dans les ouvrages maintenant imprimés.

FRAGMENT VII : LES MYSTERES HEBREUX


par AMATU (le Voilé)

Au Commencement était Dieu qui était UN, mais contenait beaucoup de Dieux qui procédaient du
UN.
Je vois qu'en bas, dit le UN, on a besoin d'assistance.
Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

Descends vers eux, Ô MOI, et attire-les à MOI et mets tout en oeuvre pour les délivrer, car ils
procèdent de MOI. Les Dieux se séparèrent du MOI et descendirent.
Leur descente fut verticale et ils se scindèrent en deux branches, formant ainsi l'ossature et
l'origine de ce qui devint ensuite les races et les espèces multiples. Certains restèrent debout et d'autres non.
Plus tard, les Dieux dirent : « Nous ne pouvons accomplir notre mission s'il n'y a pas de
reproduction », et les sexes furent ainsi formés.
Les sexes déclarèrent : « Nous ne pouvons agir sans une force stimulante » et la pensée fut formée
comme l'agent par lequel les forces devraient opérer.
Le réceptacle à travers lequel la pensée agit est appelé le cerveau, mais on vit que pour lui donner
toute efficacité, il devait y avoir des centres subsidiaires maintenant appelés par certains « ganglions ». Mais,
pour maintenir ceux-ci en rapport, ils doivent pouvoir communiquer, et les nerfs furent formés ; et pour les
protéger, pour leur permettre aussi d'agir, d'autres nerfs de soutien furent créés. Ainsi nous comprenons, par
cette petite explication, comment furent établies les nombreuses espèces. Certaines forment l'humanité et
certaines sont appelées de divers autres noms.
L'esprit, ayant désormais un moyen d'expression, dit : « Je ne puis accomplir les opérations
nécessaires qu'il me faut faire ». C'est pourquoi, au-dessus de lui, fut créée l'Âme, de manière qu'il soit à
même de communiquer avec ce qui est en haut mais, pour qu'il puisse le faire parfaitement et en permanence,
quelque chose d'autre devint nécessaire et la MORT fut établie, car la matière doit avoir quelque chose à
laquelle elle puisse aspirer.
Ainsi la MORT créa pour la matière, le Ciel et l'Enfer, mais l'Enfer n'apparut pas jusqu'à ce que
l'humanité ne déchut encore davantage.

La Mort montre la distance et la permanence qui résident entre elle-même, le Ciel et, plus tard,
l'Enfer. La Mort dit : « De même que je tue tout en-bas, de même je donne naissance en-haut. Ainsi la Vie et
la Mort restèrent UN et ne se séparèrent pas, comme il le fut nécessaire dans la formation des sexes.»
L'esprit dit : « Je ne puis accomplir, car je représente un retrait et non un progrès ». Il fut donc
donné à l'Âme la possibilité et le devoir de prendre à l'esprit tout ce qui est digne d'avancer : l'Esprit règne
maintenant sur ce qui descend et l'Âme sur ce qui s'élève.
Vous connaissez maintenant l'origine des nombreuses espèces placées devant vous. Aussi vous
expliquerons-nous à présent le système d'après lequel nous devons agir.

FRAGMENT VIII : LA LOI DE L'ACTION


par AMATU (Le Voilé)

De même que nous avons été créés pour nous conformer à tout ce dont nous ne sommes qu'une partie,
de même il nous est donné quelque chose au moyen duquel nous pouvons agir.
La Pensée est une émanation de l'Esprit. Sans lui, nous ne pouvons penser, et le cerveau n'est qu'un
organe physique avec lequel nous agissons.

Le cerveau n'est pas l'esprit, ni la pensée ; mais sans lui ou ce qui dépend de sa fonction, le physique
ne pourrait rien faire.

Le cerveau étant imparfait, imparfaite devient la pensée. Le physique est dirigé, dans un sens élevé,
par la pensée qui devient l'action dans un sens inférieur. L'Esprit étant impur, impures sont les pensées et
l'action. La conception étant plus haute que l'esprit, est combattue par l'Esprit et la confusion règne ainsi très
souvent au sein de l'humanité, de sorte que ses actions elles-mêmes sont confuses ; mais la conception
s'efforce toujours de donner l'Esprit et finalement elle y parvient en tout.

La Loi est faite pour chaque partie et pour le tout, dans celui qui est appelé l'Homme et les autres
espèces.
Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

Toutes les lois sont réunies en un faisceau et chacune opère dans sa propre sphère, dans une demi-
indépendance. Mais, par ailleurs, elles sont toutes liées si étroitement qu'elles doivent souvent agir en
harmonie.

Les moyens de communication entre elles n'étant pas intimes, ni bien définis, la confusion est toujours
présente - de là vient la confusion en pensée et en acte.
Le corps physique n'est qu'une image de l'esprit, l'esprit n'est qu'une image de l'Âme, et l'Âme n'est
qu'une image d'En-Haut.

L'esprit dit : « Une image a une forme et doit agir en conformité avec son entourage. Le Souffle d'En-
Haut doit donc l'animer, même si les autres parties ne peuvent être à même de bien le comprendre ». Ainsi
l'air fut insufflé dans le physique et les fonctions furent créées à un degré de perfection identique à celui du
physique.

L'homme et les autres espèces doivent maintenant être compris, et, dans une certaine mesure, connus.
Les Dieux, qui quittèrent le UN étant différents dans leurs fonctions, leurs créations furent différentes.
Ainsi, nous avons la multitude dans l'unité et le UN en tout.

L'union des Dieux en tout rend apparent le fait qu'il doit y avoir autant de diversité qu'il y a de
différence dans les Dieux ; et les parties composantes étant influencées par le déploiement des Dieux qui
forment les parties composantes en une autre tout à fait différente, nous avons beaucoup – réellement
beaucoup – de différences, non seulement dans l'ensemble, mais aussi en chacun sur terre.
La matière étant incapable de concevoir l'En-Haut, un En-Haut adapté aux besoins de la terre, la mort
fut créée ; et l'esprit de l'homme l'appela Ciel. Ceux qui tombèrent plus bas appelèrent l'atmosphère de la
terre, ciel, et ainsi le Ciel ne constitue qu'un progrès.
Le ciel pour les uns est l'enfer pour les autres, de sorte qu'en progressant, nous devons avancer le long
des pentes attirantes et grimper, mais selon une ligne verticale.
La verticale est représentée en l'homme par la colonne vertébrale, les différents plans de la terre étant
esquissés par les côtes. Le cerveau est l'accumulation d'actes d'une forme encore plus inférieure et il est
considéré comme l'organe physique dominant chez l'homme et dans nombre d'autres espèces.

La respiration étant dans une certaine mesure plus éthérée, on voit ainsi un pouvoir plus élevé animer
un pouvoir plus inférieur.

Ce qui vient d'être dit en ce qui concerne l'anatomie et l'humanité présentes est suffisant.

FRAGMENT IX : LES LOIS HEBRAIQUES DE MYSTERE


par AMATU (le Voilé)

Ces lois sont rapportées par les archives pour s'appliquer plus étroitement à l'humanité et à ses
parties composantes qui sont limitées.

1. Tu prendras avec toi une femme dont le moi spirituel sera à toi. Tu seras pour elle son
propre Moi, car de toi elle est, et elle est toi indissolublement - vous serez un et en Eternité
UN et non pas DEUX. Ta femme sera ton moi et toi, son moi, et comme tel, tu seras à
jamais un, mais en deux corps.
Note - Le Mariage est une union sans fissure, deux égaux s'unissant en un.

2. Tu prendras avec toi les enfants de ton mariage et tu les élèveras comme les tiens, leur
donnant ton propre Moi et ils seront toi.
Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

Note - Les enfant sont la progéniture du Spirituel et les actions du Spirituel sont comme
l'origine de toutes choses. Deux parties s'unissant en une seule ont réduit les Dieux
créateurs en nombre - les dissemblables sont devenus semblables et l'unité du Très-Haut a
été réalisée.

3. Tu prendras l'inférieur et tu en feras le supérieur, et l'inférieur devenant le supérieur, ceci


rapprochera la fin qui est la rédemption de l'inférieur transformé en supérieur.
Note - L'inférieur désigne le moins évolué et, par son action, il retarde l'avancement du
supérieur jusqu'à ce que l'inférieur devienne le supérieur et alors c'est avec une force accrue
que le progrès est accompli.

4. Tu considéreras tous les êtres comme des frères et des sœurs en toutes choses, mais tu ne
réserveras à ton Moi que ce qui est ton semblable car tu as été fait semblable au Très-Haut.
Note - Tous sont frères du fait qu'ils viennent d'une même source et qu'ils retournent à elle.
En tous, il y a certaines parties qui ne sont pas soumises à l'avancement et qui sont
similaires en ce qu'elles procèdent de la Pureté originelle.

5. Tu vénéreras tous les Rédempteurs et tu leur donneras le meilleur de toi-même. Tous les
rédempteurs procèdent du Très-Haut, même celui qui pèche pour toi et les tiens.
Note - Tous les rédempteurs sont grands et viennent d'en haut en sacrifices offerts pour le
bien de ceux qui sont inférieurs en évolution.

6. Tu seras libre et non pas esclave, mais tu agiras envers l'Esclave comme le fait celui qui est
libre envers l'inférieur.
Note - Celui qui est libre est au-dessus des nuages de l'erreur. L'esclave, au-dessous, est
incapable de comprendre. Inculquer la liberté signifie supprimer l'esclavage de l'erreur et
de l'avilissement et se libérer de ses chaînes.

7. Tu connaîtras les bons et les mauvais et tu les réuniras en UN.


Note - Les bons sont les avancés et les mauvais, les plus petits des deux. Par leurs actions,
les plus petits se transforment en plus grands. La rédemption s'accomplit par le sacrifice.

8. Tu diras « Je vous aime », mais en cela il ne devra y avoir aucun tort, car l'Amour est l'un
des Dieux Créateurs.
Note - Les Dieux Créateurs sont toujours près du limité et l'assistent par tous les moyens.
Ainsi, tu dois, sinon être eux-mêmes, du moins procéder d'eux.

9. Tu connaîtras ta réflexion et, en le faisant, tu ne seras plus une illusion pour toi-même,
même si tu l'es pour d'autres qui se méprennent sur toi.
Note - La réflexion est la source vue comme l'original par le réfléchi. L'illusion est
l'original vu par l'intermédiaire d'yeux sans vision, connu d'une manière erronée et
exprimée par une conception fausse. (Tous les Rosicruciens devraient comprendre le sens
ésotérique du mot « réflexion ».)

10. Tu connaîtras ton créateur et tu seras LUI par cette connaissance. Tu connaîtras mon Dieu
et ton Dieu et tu seras libre.
Note - Ton Dieu et mon Dieu sont les mêmes, lorsque nous sommes libres et non plus
esclaves.

Ces lois doivent être considérées comme fondamentales dans tout ce qui se rapporte à l'Humanité.
L'humanité est le Spirituel revêtu de la forme et, par là, de la limitation. Le signe de ta liberté est ceci : la
pierre blanche de la vérité et de la spiritualité placée sur le front - la réceptivité - de l'humanité.
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FRAGMENT X : PRINCIPES MYSTIQUES


par AMATU (Le Voilé)

Une autre partie de la Loi fut donnée par Moïse dans les règles qu'il promulgua à la place des Dix
Commandements. Les Dix Commandements étaient trop élevés pour être compris ou même connus des Juifs,
et c'est pourquoi il en fut défini d'autres qui consistent en négations : « Tu ne dois pas » ; mais, comme ils ne
constituaient, en un sens, que des négations positives, ils renferment aussi des règles secrètes - le Bleu cache
le Blanc - le Rouge, le Vert - le Jaune, le Pourpre - l'Or, le Polaire.

Ces peuples furent mis en contact et agirent l'un sur l'autre.

Il en résulta la création de beaucoup d'autres civilisations et parmi celles-ci, les Hébreux. De même
que les étincelles jaillissent de corps en friction, de même des étincelles jaillirent du contact des civilisations
dont il vient d'être question. Le mélange de ces étincelles fut à l'origine des cultures, et, ces cultures, à leur
tour, en se mêlant, en produisirent d'autres, les unes se supportant, d'autres ne se supportant pas. Certaines
périrent en accomplissant leurs oeuvres - d'autres par manque d'harmonie avec le cours des évènements –
d'autres encore, parce que leur fonction était achevée, ce qui fut le cas des Hébreux. La signification des Dix
Commandements est voilée par le manteau qui dissimule ce qu'ils sont, afin de duper ceux qui ne sont pas
prêts et de n'en révéler le sens qu'à ceux qui ont atteint le niveau auquel ils sont réservés.

Otez la négation et le positif apparaît, ce qui donne : - Otez ceci, et les civilisations, telles qu'elles
sont, semblent faites d'un mélange beaucoup plus complexe. Seules les étincelles vous sont données ici. Les
principes sont encore à venir.

Le grand principe fondamental de la Loi est la compréhension, renforcée par la capacité de


l'accomplir en accord avec la Loi d'égalité, qui est la Sagesse. Sans la Sagesse, rien ne peut être accompli, ni
pour le meilleur ni pour le pire.
Lorsque les Hébreux virent les civilisations tomber en décadence, ils leur envoyèrent ce message :
« Nous vous donnons des chefs pour vous conduire mais si vous les tuez, vous tomberez en esclavage et,
alors, nous devrons vous envoyer des rédempteurs de toutes sortes .»
Le Christ représentait les aspirations des Hébreux pour la rédemption des lignées inférieures. Ces
aspirations prirent corps dans le Christ et Il se consacra à ceux pour lesquels les Hébreux priaient - le Christ
était l'incarnation agissante des prières du passé pour la rédemption des générations inférieures ; mais comme
celles-ci manquaient de compréhension, elles sacrifièrent le supérieur à l'inférieur et, ce faisant, elles
sacrifièrent le Moi, immolant inconsciemment leur Moi le meilleur aux Dieux du Moi inférieur.

Lorsque les Juifs devinrent captifs, les Hébreux leur dirent : « Nous vous libérerons si vous agissez
d'après les commandements du Dieu que vous adorez mais que vous ne connaissez que d'une manière
formelle. Retournez à vos aspirations les plus hautes et vous serez libérés de tout mal ». Les Juifs donnèrent
cette promesse et leur libération s'effectua peu après, mais ils devinrent aussitôt pires qu'auparavant, jusqu'à
leur conquête par les Romains qui exercèrent la domination la plus éclairée que les Juifs aient jamais connue.
Les Hébreux étaient intimement alliés aux Romains, car ils les considéraient comme de bons chefs et justes
au point de vue exécutif.
Les Hébreux connaissaient ton Dieu et mon Dieu. Les Juifs ne connurent jamais leur Dieu et ils ne
pouvaient admettre pour toi un Dieu qui ne soit pas le leur.
Comme les Juifs ne pouvaient comprendre le Dieu affirmatif ou positif, ils reçurent le Dieu négatif
dans les Dix Commandements que leur donna celui qui était appelé Moïse et qui était un initié égyptien de
notre grand Ordre. C'était le mieux qui pouvait être fait en leur faveur, et ce fut trop élevé pour eux.

L'extinction de la population hébraïque laissa les Juifs en pleine possession du nom d'Hébreux.

L'Ancien Testament est un document de Mysticisme, sous forme écrite, dont le sens réel est
caché. L'origine de la Terre est voilée et fragmentaire. L'histoire des Juifs est dissimulée de diverses
manières, certaines actions étant relatées d'une façon fragmentaire, en vue de la Nuit de l'Ignorance qui était
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prévue, et ne peut être lue et comprise que par ceux qui appartiennent aux mystères. Ceci fut accompli par les
Hébreux au profit de ceux qui les suivraient. Ce livre est de la plus grande valeur pour ceux qui savent, mais
il demeure une énigme pour ceux qui n'ont pas la compréhension.
Moïse, le maître égyptien, fut ôté du cours de la vie et élevé au Royaume de la Sagesse qu'il utilisa en
faveur du progrès humain en se consacrant aux hommes d'une lignée inférieure dans le but de les mettre en
relation avec ceux de leurs frères qui les avaient rejetés.
Sur les tablettes de pureté ne pouvait être gravée la sagesse des temps. Elles furent donc brisées, car
elles étaient trop élevées en raison de la dégénérescence de la classe humaine pour qui elles avaient été
gravées. Elles n'étaient pas vraiment sur la pierre, mais sur « le rocher du souvenir » pour ceux qui ne
savaient pas.

Moïse disparut au haut de la « Montagne de l'Initiation » et vers de plus hauts sommets, et il ne fut
pas revu de l'humanité, ni des Juifs, ni des Hébreux.
Il n'est pas dans l'intention de ce manuscrit, de donner au lecteur la solution du Nouveau Testament,
mais de placer devant lui certains faits qu'il est bon de considérer toujours comme supérieurs à celui qui lit.
Comme l'Ancien Testament est fragmentaire, nous ne nous arrêterons pas à sa sagesse cachée dans le but de
la révéler, mais nous retournerons aux enseignements hébraïques qui furent fidèlement suivis par les
Hébreux dans toute la mesure où les conditions de leur milieu le leur permettaient.

Dans les premiers temps de leur vie, ils les suivirent aussi bien en esprit qu'à la lettre. Plus tard, alors
qu'ils déclinaient, au point de vue national, en nombre et en importance, ils agirent de leur mieux. Pendant de
nombreux siècles, ils se conformèrent aux préceptes, aux enseignements et à la sagesse d'une manière telle
que rien ne se perdit. Mais plus tard, beaucoup se perdit en raison de la corruption de la lignée qui s'éteignait.
Au temps du Christ, presque tout était perdu et le Christ rendit tout ce qu'Il put à la fois aux Hébreux et aux
Juifs. N'étant pas capables de beaucoup d'assimilation, les Hébreux le traitèrent cependant toujours bien et
avec courtoisie, mais il ne leur était pas possible de comprendre tout ce qu'il enseignait.
Les Hébreux des siècles suivants, considéraient l'Orient comme une grande source, mais ils avaient
presque tout oublié.
Lorsque Jérusalem fut assiégée par les Romains, ils abandonnèrent en grand nombre le pays, laissant
aux Juifs le soin de se battre. Ces derniers le firent lorsqu'ils furent acculés dans l'enceinte de la ville. Il
restait peu d'Hébreux dans la cité et ils n'y étaient pas par décision personnelle, mais parce qu'il furent surpris
par le siège de celle-ci.
Lors de la dispersion finale de la lignée, les hébreux n'engendraient pas suffisamment et la civilisation
disparut.
Quelques-uns se sont réincarnés, de temps à autres, dans la race juive, mais ils ne sont pas nombreux
à l'avoir fait.
Les Grands Commandements donnés aux Hébreux furent perdus de vue. Leur découverte de nos jours
nous fait comprendre un peu de leur grandeur. Les Hébreux étaient un peuple pastoral, – aux sens propre et
figuré –. Au sens propre, parce qu'ils possédaient des troupeaux de bétail, et au sens figuré, du fait qu'ils
suivaient un plan spirituel toujours en mouvement, semblable à la rivière qui coule de sa source vers un but,
la mer, qui est à la fois la source et la conclusion.

Pour approfondir quelque peu la question des Hébreux, il est nécessaire de retourner aux Atlantes.

Bien qu'ils n'aient pas été étroitement apparentés à ceux-ci, ils l'étaient néanmoins, ils en avaient la
grandeur. Cette grandeur provenait du sang atlante qui était très proche des égyptiens de classe supérieure,
car ils étaient tous Atlantes d'une façon ou de l'autre.
Ces grands ancêtres, parmi les plus élevés, étaient toujours en désaccord entre eux. Les Hébreux de
cette période primitive virent venir la tempête des événements futurs et se dirent : « Puisse-t-il être en notre
pouvoir de sauver de ses erreurs l'humanité dégénérée. » Le Noir était en eux et ce sang fut le facteur
déterminant pour beaucoup, car le sang de la lignée noire fut toujours le plus élevé dans la chair. Ils furent
grands en toutes choses - suprêmement. Au noir vint s'ajouter le jaune de la grande sagesse et le blanc de la
pureté en toute chose. Ce mélange de sang et de lignée produisit l'une des plus grandes qui ait vécu sur terre :
les Hébreux.
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FRAGMENT XI : LES MYSTERES GOBIENS

Nous quitterons maintenant les Hébreux, pour nous pencher sur une autre civilisation avec laquelle
les Hébreux étaient en contact.

Voici l'influence que les Gobiens – de ce qui est maintenant le désert de Gobi – eurent sur la
civilisation de leur temps. Les Hébreux existaient encore à cette époque et leur importance, dans le monde,
était toujours grande.

Les Gobiens étaient très évolués, comme le prouvent les livres que nous avons à notre disposition.
Le Gobiens étaient, dans une certaine mesure, séparés de tous et ils fraternisaient peu avec autrui, mais ils
entretenaient des relations amicales avec tous ceux qui étaient, eux aussi, très évolués.

Etant plus ou moins de la même lignée que les Hébreux, ils étaient apparentés au point de vue du
sang et du spirituel. Leur amitié n'était pas intime sur le plan humain, mais elle était très forte sur les
questions de leur origine qui était très élevée. Lorsque les Gobiens quittèrent la terre, ils le firent de la
manière que j'ai indiquée dans un autre manuscrit. Les Hébreux disaient : « Ils sont partis, mais ils sont
toujours des nôtres ». Aussi, un jour, lorsque l'un d'eux revint et dit : « Je suis Gobien, me
connaissez-vous ? », il lui fut répondu : « Nous savons que tu es de ceux qui ont disparu à nos yeux ».

Le Gobien fut reconnu comme tel par ceux qui étaient doués de perception. Salué comme
quelqu'un parti depuis longtemps, il enseigna ce qui suit :

1. Faites vôtre cette leçon et conformez-vous à mes paroles, car je suis envoyé auprès de
vous uniquement dans ce but, et je dois repartir aussitôt ma mission accomplie.

2. Inscrivez sur les tablettes de votre souvenir conscient qu'il n'y a qu'un seul Dieu. Il dirige
toutes choses terrestres et célestes, mais il se manifeste de diverses manières. Pour vous,
il est unique – pour un autre, d'évolution différente, il est multiple. A l'un, Il se révèle
dans une fleur, dans l'herbe, dans l'eau ou dans l'océan ; pour un autre, il est dans le chant
de l'oiseau ; mais pour tous, il est dans ce qui les conduit à Lui.

3. Pour une mère, son nouveau-né représente le Ciel ; pour un autre, une femme adorée est
la personnification de Dieu, et pour un autre encore, la sagesse est la fin suprême et,
comme telle, est adorée par lui.

4. Le soleil, brillant dans sa gloire, dit aux uns : « Je suis Dieu » et il est adoré comme tel.
Un autre dira : Je ne vois une conception aussi haute, que dans ceci ou cela, et je le
reconnais comme étant mon Dieu. Donc, Ô Hébreux, voyez en tout un Dieu envoyé pour
établir, et appliquez ces paroles à toutes choses.

5. Dans votre grande sagesse, voyez tout, sachez tout, car Dieu est en tout.

6. Je vous ai été envoyé, à vous qui êtes si élevés, afin de vous dire que, comme je suis parti
et comme je suis venu, de même je partirai et je reviendrai, mais sous une forme
différente, et peu nombreux seront ceux qui, m'ayant vu auparavant, me reconnaîtront.

7. Il apparut chez un autre peuple et dit : « Ô peuple ! je suis avec vous aujourd'hui, n'adorez
pas une forme, mais seulement ce qui vous paraît si élevé que vous ne pouvez le
comprendre. Il peut s'agir de beaucoup, d'un seul ou de plusieurs, mais efforcez-vous de
vous mettre en communion avec tout ce qui vous est supérieur.
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8. Si vous voyez un groupe humain très évolué, n'essayez pas de l'abaisser, mais entrez
plutôt en relation avec lui et soyez heureux si vous pouvez dire : « J'ai établi l'amour entre
nous », car cela seul prouve votre grandeur.

9. Une colonne placée devant le Temple de la Sagesse, chez les Juifs, à Jérusalem, était
supposée avoir comme signification : « J'établirai fermement ». La Paix Profonde donne
sa signification au mot « silence profond ». La Paix est forte – puissante –
jamais amère – jamais envieuse – jamais haineuse – mais toujours en accord avec les
conceptions les plus hautes de chacun. »

10. Le Gobien poursuivit son chemin, un chemin maintenant inconnu. Cette courte leçon est
tout ce qui a jamais été rapporté au cours des âges, et l'on n'entendit plus parler de lui
pendant longtemps.
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FRAGMENT XII : MESSAGE AUX ETUDIANTS ROSICRUCIENS

par AMATU (le Voilé)

AMATU ! AMATU ! AMATU ! Ce mot est à jamais présent, à jamais méconnu et à jamais en
action et en repos. Il donne, lorsqu'il est compris, la vie aux morts ; la force aux faibles. Ne le prononcez pas,
car il est sans valeur pour celui qui n'en connaît pas la prononciation, ni la manière et le moment de s'en
servir. Il est sans valeur pour quiconque ne sait pas qu'il est le plus beau rubis, tellement dissimulé sous des
incrustations que sa Lumière ne peut être aperçue. Ce mot était connu en Egypte et son action se joignait à
d'autres et lui – l'unique – emplissait la terre et les autres de sa résonance et de son parfum. En sa présence,
soyez dans la crainte – courbez le front et que votre cœur soit humble - contemplez son ineffabilité et
demandez au Très-Haut de vous venir en aide.

Tout ceci est préservé dans l'univers caché. Et la paix qui découle de l'illumination est la plus
grande. Lentement s'épanouit la Rose - la couleur devient visible - le parfum se sent - et les qualités de
chacune sont connues et comprises, l'âme redevient comme à son origine. Le silence, alors, est compris – le
rubis rouge brille dans toute sa splendeur - l'anneau entoure ce qui Inspire et l'amour comprend. L'aube, qui
illumine tout, sent aussi cette splendeur, et la couleur du rubis baigne de lumière rosée tout ce qui tombe et
tout ce qui se lève. As-tu compris, Ô lecteur ? Tout ce qui est écrit est loin d'être clair, car le langage cache
plus qu'il ne révèle.

Le tressaillement du cœur est inconnu de tous sauf d'un seul – le sourire peut errer sur les lèvres et
la douleur être cachée à tous excepté à un seul !
Les tragédies de la vie ne sont que des instants le long du grand sentier – chacune d'entre elles
servant de leçon, et ceux qui marquent leur passage en descendant de la Montagne, retrouveront ces marques
sur le chemin du retour – alors, l'accomplissement aura commencé, car le fait de reconnaître constitue le
premier pas sur le chemin ascendant. Nous laissons maintenant cette question et nous le faisons en toute
bonté envers ceux qui ne voient et qui ne savent pas. La voix d'un Dieu peut être si puissante qu'elle
assourdit les uns et réveille les autres ; il devient, alors, nécessaire d'employer d'autres moyens que la voix,
bien que ceux-ci lui soient semblables, sous une apparence différente.

Lorsque le lecteur rencontre une assertion qui lui déplaît, il doit, avant tout, en examiner le bien-
fondé. Dans certains cas, il est impossible d'en démontrer l'exactitude à quelqu'un qui présuppose de sa
réceptivité plus ou moins grande. Ce qui est de la folie pour l'un peut être logique pour un autre. Dans de
telles conditions, comme il l'a été établi, la preuve ne peut se faire que lorsque l'esprit et toutes ses facultés
sont réceptifs à la vérité – et pour cela, il est essentiel que toutes préconceptions soient écartées, au moins
momentanément.

Nous abordons maintenant un autre point qui peut se résumer ainsi : il n'est pas toujours possible
de démontrer au lecteur les passions de l'esprit. Il est souvent impossible à un esprit de sonder un autre esprit.
Pour concevoir quelque chose, il faut qu'il y ait un plus haut et un plus bas. Le plus bas ne peut concevoir
complètement le plus haut, mais le plus haut peut concevoir – et conçoit – le plus bas dans ses diverses
parties.
Toute leçon quelque peu élevée sera nécessairement difficile à comprendre par le cerveau, car le
cerveau est une force descendante et non ascendante. L'Esprit – cet attribut de l'âme – dégradé par la chute –
ne peut complètement concevoir l'âme – sa mère. Il est tellement engagé dans cet état inférieur, que pour voir
et pour concevoir, il doit être pénétré par le supérieur – et ceci demande des siècles et des siècles.

Lorsque nous examinons l'Esprit, nous en venons à considérer son ancêtre –cette partie qui a été
abolie de sa maison d'origine et qui est devenue errante. Errant pour trouver son plan d'action, cette partie
s'est réfugiée en bien des endroits dont l'un est l'humanité – employant cet organe d'expression physique
qu'est le cerveau de l'homme avec ses organes accessoires dans d'autres parties du corps. Il existe
nécessairement un lien entre l'esprit humain et celui d'autres espèces. Chez les uns, ce lien est fort ; chez
d'autres, il est faible. Considérons l'esprit humain. L'esprit dit au cerveau : « Je me suis réfugié en toi, Ô
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organe d'expression physique, car il me semble que tu es capable de beaucoup. Je m'arrête le long du Sentier
et tu es mon instrument d'expression, mais, à quelque moment, je devrai te quitter pour aller à un autre, qui
me conviendra mieux, car je ne peux demeurer longtemps avec toi ». L'organe physique lui répond :
« J'accepte d'être ta demeure pendant un certain temps, car moi aussi, je ne dois pas rester sans occupant et le
vide m'est pénible ; quant à toi, fais de moi ce que tu peux, car je suis très limité ».

L'un et l'autre ne sont pas toujours en harmonie car il arrive souvent au cerveau de ne pas
enregistrer et de ne pas transmettre les désirs de l'esprit ; il en résulte alors un conflit qui désorganise à la fois
le physique et l'esprit, ainsi que les nombreux organes qui sont en relation avec eux. Tu as alors ce qu'on
appelle la démence – qui n'est qu'une dissonance d'impulsions, causée par un enregistrement et une
transmission défectueuses. Ceci provoque, entre eux, une condition aux effets très puissants sur les
nombreux organes qui forment l'être humain. Cet enregistrement défectueux est dû, quelquefois, à un
cerveau peu évolué qui dans ses parties les plus périfibrales, conduit et reçoit d'une manière médiocre.
Ajoutez à cela la confusion qui règne dans les hautes parties éthérées et qui amène les nombreuses
impulsions à impressionner le cerveau d'une façon défectueuse. Ceci ne constitue pas tous les éléments qui
doivent être pris en considération dans de tels cas. Il y a, dans l'esprit, un petit élément qui est ascendant,
mais dont l'influence sur l'être humain ne se fait sentir que faiblement jusqu'à ce que l'être humain soit
suffisamment évolué pour le recevoir et il n'en existe que vraiment peu.

Avec ce qui précède comme base, nous entreprendrons de démontrer comment l'humanité lutte
contre une telle adversité et évolue en dépit de tels obstacles. Les nombreuses inégalités forment les traits du
caractère, qui tous, jouent leur rôle. Les uns sont appelés bons, d'autres mauvais. Les différences entre eux
sont la source de nombreuses actions qui sont jugées par leurs semblables comme des crimes, alors que
d'autres le sont sous des qualificatifs divers qui leur sont appropriés. Lorsque les instincts philanthropiques et
criminels se rencontrent, il en résulte le génie. Lorsque ce niveau est atteint et sur un plan élevé, nous avons
des êtres qui ne se réincarneront plus. Ils deviennent des Maîtres, car leur niveau est si élevé qu'ils
fonctionnent d'une manière sereine ; l'équilibre est maintenu. Ils s'élèvent à de plus hauts sommets et
s'émancipent de l'esclavage terrestre. Ils s'élèvent très rapidement car ils ont vaincu l'inertie et atteignent vite
les hauteurs inconnues de l'esprit. L'esprit cesse, alors, d'être la grande partie fonctionnelle et n'occupe qu'une
position subalterne ; il n'est exigé de lui que peu d'actes : ceux qui sont nécessaires à la vie telle que nous la
connaissons sur terre. L'être réceptif n'étant pas homogène, ses actes réceptifs, ou ceux qui sont causés par
eux, ne le sont pas non plus.

Nous nous intéressons moins au cerveau lui-même qu'aux facteurs qui l'influencent. Avant
d'entreprendre l'étude de ce sujet, arrêtons-nous donc un moment et visualisons les êtres nombreux dont les
organes réceptifs et les organes moteurs ne sont pas aussi évolués que ceux de l'être humain. Pour le
moment, il n'y a rien dans les créations inférieures, telles celles qui relèvent de la vie végétale, qui soit, de
quelque manière, semblable au cerveau humain, et pourtant elles accomplissent les mêmes fonctions. La
main qui se tend pour prendre un verre d'eau équivaut à l'action de la plante qui s'efforce de suivre une
méthode qui la conduira au même but. Il y a, dans les feuilles et dans d'autres parties de la plante, un centre,
ou plus exactement des centres de réceptivité et de perception qui accomplissent les mêmes fonctions que
celles qui ont lieu dans le corps humain. L'esprit agit de la même manière dans les deux espèces. Il y a, en
elles, les mêmes différences et les mêmes similitudes. Chacune agit et réagit conformément à la sélectivité
qui lui est propre. La plus élevée agissant à travers la plus inférieure ne peut donner qu'en fonction de la
sélectivité de transmission, qui est aussi la réception. Ceci s'applique à toutes les espèces, indépendamment
de leurs origines et du cours qu'elles suivent. Toutes les espèces, sur la terre, ne sont que des parties de celle-
ci et peuvent changer, le font et le feront, à mesure que change la terre, dans sa continuelle évolution.

L'être humain, dans sa forme, n'est que le conglomérat de nombreuses espèces. De ce fait, il n'est
qu'une partie de celles-ci, et elles, de lui. Celui qui peut découvrir et connaître ceci d'une façon consciente
et non par routine ou par répétition de mots, est devenu une partie de l'Université de la Nature. Ayant
vaincu, il est Maître, et comme Maître, il est une partie consciente du Tout et n'a plus besoin de demeurer
sur terre, excepté par esprit de sacrifice pour accomplir de grandes oeuvres. Ces dernières ne sont que
rarement connues et ne sont guère appréciées de ceux qui, sur terre, ont un niveau différent.
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FRAGMENT XIII : LA FLAMME, LA ROSE ET LA CROIX

par AMATU (Le Voilé)

Les Mystères étaient et sont – les plus Grands Mystères sont encore existants – le réservoir de
toute la Sagesse de la Terre. Bien qu'officiellement détruits, ils vivent cependant ; ils se livrent à tous ceux
qui sont dignes d'eux et ils guident les élus jusqu'à des sommets inconnus de beaucoup.
Ce message, qui n'est qu'un message parmi beaucoup d'autres, est à jamais à la disposition de ceux
qui désirent s'élever et il est donné à tous, conformément à leurs aspirations et à leur mérite. Car le mérite
seul peut ouvrir le portail de la sagesse. Le chiffre 33 n'est que le portail, sous une forme symbolique, mais
ses parties sont séparées : il symbolise, mais il n'est pas compris.

Les Mystères comptent, parmi leurs membres, des êtres tels que le Bouddha, le Christ et l'un des
Apôtres du Christ, THOMAS, son Chef en Sagesse, mais non son Chef au point de vue rang. Il existait en
leur temps, deux Ordres auxquels chacun d'eux était affilié. La « Flamme » et les « Serpents » : « Soyez
sages comme les Serpents et rayonnez comme la Flamme ». Ces deux Ordres – branches de Mystères –
étaient ceux par l'intermédiaire desquels beaucoup fut donné à ceux qui étaient très évolués.

Lorsque, officiellement, les Mystères disparurent, ces deux Ordres demeurèrent, et de nos jours,
les Serpents existent aux Indes sous le couvert d'une secte qui n'en connaît que le nom ; mais quelques
personnes, cependant, comprennent pleinement.

La " Flamme " rendit de grands services en Egypte, après la disparition de ce qu'on appelle
l'Atlantide. Cet ordre fonctionne, aujourd'hui, de la même manière secrète que les Mystères dans leurs
aspects les plus élevés.

L'ordre de la Rose-Croix, dont l'enseignement est de grande valeur, était alors associé à la Franc-
Maçonnerie. Etroitement unis à un moment, les deux Ordres sont maintenant séparés, mais dans leurs buts,
ils sont très près l'un de l'autre et ils sont plus fortement liés que ne le savent les francs-maçons. De nos jours,
le rosicrucien est différent du maçon. Nous ne parlons pas de valeur financière ou politique, ni même de
valeur au point de vue humain, mais bien de valeur en sagesse et en action. Les rosicruciens ne sont pas
nombreux – ils sont rarement connus et les mots qu'ils emploient le sont en pleine connaissance des effets
qu'il produisent sur le maçon et le rosicrucien, car les deux sont très souvent un seul. Le lien entre les maçons
et les rosicruciens est si étroit que rien ne peut se passer entre eux. Ceci ne s'applique qu'aux vrais et ils sont
en petit nombre. La Franc-Maçonnerie et le Rosicrucianisme sont, tous deux, au-dessus de la forme,
au-dessus de la doctrine, et ils sont universels. Ils ont une conception très haute de l'action ; rarement connue
et rarement mentionnée.

Passons maintenant à ceux qui constituent la Franc-Maçonnerie – ceux des « Loges » – qui
remplissent leurs obligations au mieux de leur compréhension et conformément à leurs conceptions
qu'influencent certaines conditions. Ces hommes sont d'une grande valeur pour la communauté dans laquelle
ils vivent, donnant à leurs semblables les sentiments de liberté, d'égalité et de fraternité. Ils constituent une
ossature de valeur dans la société et ils rendent plus heureuse la vie de ceux avec lesquels ils entrent en
contact. Ce sont des bâtisseurs par les efforts qu'ils soutiennent, et tous leur sont redevables.

Une partie du symbolisme des francs-maçons et des rosicruciens est formé de la Rose et de la
Croix, ainsi que d'autres formes. La forme voile – et révèle toujours – à qui recherche vraiment.

Celui qui cherche la Rose n'en voit pas le parfum, mais, en s'approchant, le parfum se reconnaît
comme quelque chose d'intangible – qui exprime l'amour et le sacrifice, la beauté et la grandeur, pour tous
ceux qui prennent soin d'exercer leurs plus hautes activités. Le symbolisme de la Rose attire tous ceux qui
sont d'une grande spiritualité ; alors revient le souvenir d'âges depuis longtemps révolus, et le passé est vu
comme se voit le présent . La sagesse du passé et celle du présent ne font plus qu'une, l'âme est libérée des
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entraves de la terre, elle atteint les sommets d'où elle redescend, comme un sacrifice au bénéfice d'autrui. La
rose d'amour, de liberté, de sacrifice, descend en tous ceux qui comprennent et conçoivent que
l'affranchissement de toute contrainte est basé sur la perception de ce qui est grand dans tous les domaines.

La Croix est aussi ancienne que la Rose ; elle unit, dans les siècles passés, les deux lignées qui,
plus tard, devinrent connues sous le nom d'Atlantes. Les Atlantes furent gouvernés par une lignée du Soleil
dont l'or pénétrait et exerçait cette sagesse qui fit d'eux les plus grands en action que l'Ancien Monde ait
jamais connus, excepté Un. Celui-ci entra en eux et ils fonctionnèrent grâce à lui, au plus haut de leurs
facultés.

La Croix et la Rose sont de nos jours les symboles de la Franc-Maçonnerie, dans leur conception la
plus élevée ; ainsi, deux emblèmes de la Franc-Maçonnerie et du Rosicrucianisme se mêlent
harmonieusement l'un avec l'autre et, à ceux qui comprennent, vient l'amour d'en haut, mais il demeure caché
non seulement pour tous ceux qui ne comprennent pas, mais aussi pour ceux qui comprennent mal. Le cercle
des deux Ordres se voit en chacun d'eux et occupe, en chacun d'eux, une place prépondérante. La Rose décrit
un cercle comme le fait la Croix, et celui qui peut voir, sait, car la signification est cachée à tous excepté à
ceux qui sont prêts et dignes, car nul ne peut être prêt s'il n'est digne.

La Franc-Maçonnerie durera-t-elle ? le Rosicrucianisme durera-t-il ? Peuvent-ils mourir comme


d'autres l'ont fait ? Ils vivront aussi longtemps que la vie dont ils font partie. Ils disparaîtront, parfois, dans
une obscurité telle qu'ils sembleront morts, mais la vie qui anime n'est pas sujette aux lois inférieures ; elle
régit l'inférieur qui, lui, aime à croire qu'il règne. La forme, en chacun d'eux, ne dénote qu'une conception de
la valeur qu'elle représente pour ceux de son temps.

La Cérémonie n'est que la présentation d'une pensée ; la cérémonie prend donc quelque valeur
pour les uns, et n'en a aucune pour les autres, selon la conception et le progrès de chacun.

Le sable du désert préserve – il élève en son sein une lignée humaine. En cela, vous découvrirez
beaucoup dans la Franc-Maçonnerie et dans le Rosicrucianisme. Les conceptions mystiques – les actes qui
en découlent ; et à ceux qui cherchent, il est donné tout ce qui peut être communiqué ; car, souvenez-vous
que ce qui limite, ce sont les limitations de celui qui reçoit.

Partout où abonde la soi-disant civilisation, se développe aussi le stérile, le nuisible, qui répand son
odeur de mort, de lutte et de ténèbres, sous une apparence de beauté, d'amour et d'honneur. Cette classe trop
souvent domine et gouverne aussi bien chez les maçons que dans d'autres groupes. C'est alors que vient cette
période de suspension au cours de laquelle meurt le nuisible et naît le meilleur, le plus pur et le plus saint,
pour régner à nouveau d'une manière bienfaisante. Telle est, Ô lecteur, la conception de la Franc-Maçonnerie
dont l'auteur fait partie.

Ce court essai n'est pas pour ceux qui sont en dehors de la Franc-Maçonnerie et du
Rosicrucianisme, mais seulement pour les membres, et quelles que soient vos croyances, quelle que soit
votre foi, quelles que soient vos pensées, souvenez-vous que ce qui est donné est pris à une source bien
supérieure à celui qui l'exprime.

Nous nous levons pour saluer l'avenir – nous nous inclinons avec vénération vers le Passé, le
Présent et l'Avenir, comme une unité – reconnaissant leur plénitude ; leur accordant ce qui leur est dû.

Que la Rose et la Croix vous couronnent dans la mort. Puissent leur lumière et leur gloire être
vôtres dans l'éternité ; alors l'éternité sera vôtre par la compréhension.

Dans les mystères mithriaques, comme ils sont appelés de nos jours, il y avait de nombreux
portails qu'il fallait franchir pour atteindre la salle de la sagesse. Chacun des degrés était gardé par un portail
et chaque portail était muni de gonds auxquels il était accroché. En s'ouvrant, chaque portail découvrait à
l’œil de l'évolution, les beautés d'un passé depuis longtemps révolu.
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A l'entrée de chaque salle, à l'ouverture de chaque portail, ce qui avait été et ce qui devait à
nouveau être, se dévoilait à tous. Par ces portails pénétraient tous ceux qui franchissaient la longue salle – ou
corridor – conduisant à la vie éternelle sans mélange avec l'inférieur. Chaque portail se refermait comme il
s'était ouvert et, en se fermant, il se rabattait étroitement sur son cadre, se fermant à jamais sur toutes les
malignités passés, sur toutes les erreurs. Et l'ouverture d'un autre portail laissait apercevoir l'avenir, plus
lumineux et plus saint qu'auparavant.

Le corridor était long, et nombreux étaient les portails que devaient franchir tous ceux qui entraient
et voyaient ; chaque portail offrait à la vue le chiffre 33, indiquant que tous ceux qui le franchissaient le
faisaient de l'inférieur au supérieur. Plus les chiffres étaient placés haut, plus le sentier et le voyageur étaient
bas. Les deux trois étaient les gonds des Portails indiquant que le chiffre 3 était venu là avec sa signification,
mais il n'était que la moitié du chiffre 8. Trois est le rejeton inférieur de 2, et en continuant son voyage, le
candidat passait de l'inférieur au supérieur, abandonnant derrière lui la mémoire, n'emmenant pas la mémoire
inférieure avec lui, mais acceptant avec avidité le 2 plus élevé qui dénote un pas en avant vers la source de
toutes les choses inconnues sur terre par ceux qui y vivent ; sauf les sacrifices.

Les gonds représentent le moi divisé en deux parties : le terrestre et le céleste. Le Moi Inférieur
reconnaît l'âme supérieure et l'échelle est toujours en place pour être grimpée afin de pénétrer dans
l'atmosphère la plus haute de l'âme.

Le 33 se retrouve dans les mystères égyptiens, non en chiffres comme indiqué ici, mais sous le
symbole 00. Ici, le serpent est grand car il symbolise non seulement la chute, mais aussi l'ascension. En toute
construction réside la destruction et les deux ne font qu'un.

Les trois soleils réunis représentent la chute, l'ascension et le sentier à parcourir. Alors que nous
voyageons de l'Est à l'Ouest et de l'Ouest à l'Est, nous passons par le Couchant et par le Levant. De même
que du point de vue terrestre, il n'est jamais perçu qu'une des moitiés, de même le trois, aujourd'hui, n'est
qu'un supérieur incomplet ; la dualité, dans ce cas, étant représentée par le chiffre deux ( 2 ).

Lorsque le sommet est atteint, le tout se voit alors ; le 3 incomplet rejoint son frère et ils revêtent la
forme du Serpent, tel qu'il est représenté en Égypte. Pour pénétrer plus avant dans les mystères, nous serons
présentés par un autre, à un autre. Cette présentation doit être courte.

Le Cercle combiné trois fois 000 place le point dans un infini qui limite, par ses imperfections, la
vision de l'Inférieur. Ce cercle répété trois fois n'a ni queue ni tête, ni commencement ni fin. Ainsi un état
incomplet existe : il doit lui être ajouté un complément représenté par l'image de la vérité qui est le symbole
de la source.

La tête triangulaire du Serpent est l'emblème de la source dans son moindre aspect, mais elle
possède, en elle-même, les éléments de constructivité, au point de pouvoir donner à l'humanité au cours des
âges à venir, des leçons qu'il faut non seulement apprendre, mais encore pratiquer ; alors, les gonds se
joindront, et le serpent à deux anneaux sera créé, de même que de nos jours, il est fait de trois.

L'anneau de l'auteur, porté par lui comme symbole de l'autorité, porte les trois cercles et les deux
cercles, avec le symbole du soleil et celui du cobra dans ses trois positions.

La sagesse règne à jamais. Le silence prévaut à l'Est. L'écho est entendu à l'Ouest , il est répété au
Sud et au Nord où il est conservé pour les âges à venir.

A nouveau, nous signons avec le sceau, nous scellons avec le signe et nous saluons tous ceux qui
en sont dignes, avec les nombres sacrés.

Les rapports entre le « mithriaque » et le « Livre des Morts » sont très étroits.
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Ils vinrent de la même source ; à la même source ils retournèrent et chacun d'eux représentait la
même conception tout comme de nos jours, la Franc-Maçonnerie n'est pas toujours d'une forme identique
mais reste la même dans sa conception et dans sa présentation.

Chaque lignée a ses propres particularités, et ceux qui avancent doivent obéir à l'injonction du
sang.

Les Mystères étaient différents, dans leur forme, mais les mystères qui donnèrent naissance à tout
ne changeaient pas. A mesure que le temps s'écoulait, de nouveaux faits s'ajoutaient simplement aux
archives.
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FRAGMENT XIV : UN JUGEMENT DE L'AME HUMAINE

par AMATU (Le Voilé)

La prospérité de toute Institution réside dans l'exécution de ses obligations. La confiance n'est
obtenue et maintenue que par le respect des engagements contractés.

Tout acte crée une obligation certaine pour son créateur et celle-ci est rigidement imposée à tous et
en tout temps. Il est toujours fait miséricorde à tous et à chacun dans l'acquittement de toute dette, mais cette
dette doit être – et sera – payée avec la confiance même qui a présidé – ou préside – au contrat. Tout contrat
implique la foi de la part de ceux qui le font, et l'observation juste et équitable de ses dispositions maintient
la confiance chez ceux qui y ont pris part.

Lors de la création de la terre, un contrat fut établi entre le Créateur et les créatures. Ce contrat est
respecté par tous, dans la mesure des responsabilités de chacun, celles-ci étant en proportion de la place de
chacun dans le Tout. Cette place est déterminée par ceux qui en ont l'autorité et elle est estimée avec une
précision telle qu'il n'y a ni favoritisme ni inimitié, mais Justice, une justice bien tempérée par et avec la
Miséricorde, en tous temps et pour tous. La Terre ne constituant qu'un système parmi de nombreux systèmes
dans le plan général des choses, les parties contractantes agissent sur de nombreux plans d'actions et selon la
manière prescrite dans les articles du contrat.

Pour mettre un contrat en vigueur, il faut qu'il y ait une loi à ce sujet. Cette loi est écrite
clairement, décrétée avec précision et fidèlement enregistrée de manière que tout un chacun puissent la voir
et la lire. Ceci n'implique ni malignité, ni favoritisme, ni critique de la part de ceux de la Lumière. Pour
pouvoir juger, il faut que celui qui juge soit en possession d'une preuve absolue. Dès que cette preuve est
entre les mains de celui qui juge, c'est à lui qu'incombe la responsabilité de venir à bout des détails et de
l'ensemble avant de se prononcer. Lorsqu'il y sera parvenu, il écartera tout jugement et s'en remettra à chacun
pour juger d'après ses propres lumières. Ainsi, la connaissance de tous les articles conduit celui qui est
éclairé à écarter le jugement. A ce point, chacun doit, à quelque moment, accomplir des efforts, et, ayant
atteint son but, il aura acquitté sa dette et il se sera libéré du contrat. Tel est le but de tous ceux qui cherchent,
une fois qu'ils ont obtenu suffisamment de Lumière pour percevoir et concevoir. Ceci posé, nous pouvons
maintenant procéder à l'étude de quelques-uns des articles qui constituent le contrat.

ARTICLE UN

D'en Haut a surgi celui qui se divisa en deux, puis se subdivisa en beaucoup plus. La Haute partie
contractante consent que le créé revienne à un état plus haut que son point de départ. Le contractant
inférieur accepte de faire ce qui lui est proposé, de chercher par tous les moyens à atteindre ce but, de se
soumettre aux lois d'une nature telle qu'il pourra les affronter et aux actions que le Plus-Haut contractant
jugera justes et honorables à tous points de vue, dans le but de la rédemption de l'inférieur, ceci de la
manière jugée la meilleure par une Sagesse Supérieure, ce qui revient, pour celle-ci, à prendre la direction
et la responsabilité de toutes les conditions qui peuvent surgir de l'impossibilité de l'inférieur à agir,
lorsqu'il est de bonne foi. A lui seul, cet article prouve à l'inférieur qu'au départ, il s'engage sur un sentier
plein de périls. Confiant dans l'action et la justice du Plus-Haut contractant, il passe de la conscience à
l'inconscience et remet à la discrétion du Plus-Haut contractant, l'entière direction de tout, hormis quelques
détails qui restent entre les mains de celui qui descend et qui, plus tard, remontera.
Celui qui descend s'aperçoit bientôt que le souvenir du passé l'abandonne et très vite, il a tout
oublié. Lorsque ceci s'est produit, c'est le pouvoir et la justice du Plus-Haut contractant qui entre en action
comme guide. La responsabilité de l'inférieur est diminuée en proportion de l'oubli qui a eu lieu et la
responsabilité du Plus-Haut est accrue dans la même proportion.
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ARTICLE DEUX

Celui qui descend, agissant conformément à la partie de l'Article Un qui lui revient, devient aussi
responsable de ce qui descend plus bas que sa partie la plus haute. Cette partie supérieure chez celui qui
descend reste à un certain niveau. Elle doit agir envers sa partie inférieure sous sa propre responsabilité qui
est semblable à celle assumée par le Plus-Haut Contractant, envers elle-même. Ceci suppose encore, de la
part de la plus haute partie de celui qui descend, une responsabilité égale à celle de la partie originale
lorsqu'elle se mit en route. Ainsi l'Article Deux devient une partie de l'Article Un et assume la même
responsabilité envers tous.

ARTICLE TROIS

Le tribunal qui veille à l'application de ce contrat est Justice, Miséricorde, Honneur et Intelligence
– les rejetons de la Lumière. C'est à ce tribunal que les parties contractantes consentent à se soumettre en
cas de désaccord, et elles acceptent de se plier à ses jugements, les considérant comme justes, sages et
conformes à toute loi morale ou autre. La puissance contractante est celle qui, entrant en accord avec le moi
et assumant la sagesse divine, convient d'agir avec chaque partie, conformément au plus haut que son moi.

Attesté devant Ie trône de la sagesse et par les archives de la sagesse du moi. En l'année de la
création dans la pleine et entière confiance et dans la compréhension mutuelle de toutes les parties
signataires.

Pour le Plus Haut


- Illumination.
Pour le plus bas
- Confiance.
Sceau : Miséricorde – Justice et Egalité
devant le Trône de la Sagesse.

Pour placer ce contrat devant le lecteur, il est absolument nécessaire de déterminer les possibilités
des deux parties et leurs responsabilités respectives. Ceci demande beaucoup de compréhension de la part de
l'auteur, beaucoup, aussi, de la part du lecteur.
La justice qui est divine, et la vérité qui est sa compagne, cherchent à faire de tous une partie de ce
tribunal. La liste du jury étant dressée, le juge qui est le moi, exhorte alors les jurés, qui sont ses pairs –
semblables en toutes choses comme le sont ceux qui sont jugés – et la justice dit à cet effet : « Vous êtes
placés dans la position de juges subalternes afin d'entendre tous ceux qui se présenteront et d'user, dans cette
affaire, de votre pouvoir discrétionnaire, comme des êtres libres qui ont, sur toutes choses, un héritage
commun. Comme instructions, je vous dirai d'écouter, de peser et de rendre le jugement que votre moi
estimera juste et par-dessus tout, miséricordieux. Les témoins sont maintenant prêts à être entendus ;
procédez avec toute la prudence nécessaire, quant aux déclarations et aux conséquences possibles de cette
affaire, car elle sera sans appel, et sur vos conclusions basées sur votre seule certitude, nous devons juger et
nous jugerons.

– « Qu'il plaise à ce tribunal de vouloir bien entendre la défense et les raisons pour lesquelles cette
affaire ne devrait pas être jugée. Mon client s'est éloigné de chez lui, il s'est égaré et ayant oublié le passé, il
ne connaît pas son présent. Cette amnésie a tellement restreint sa mémoire, sa volonté d'agir et de ne pas agir,
qu'il n'est pas responsable. Nous soumettons en toute loyauté son incapacité et nous ne pensons pas qu'il
devrait être jugé comme ceux qui sont normaux et en possession de toutes leurs facultés. »

– « Si votre exposé est exact, l'accusé a vraiment droit à la miséricorde et il l'aura. Votre
présentation est sujette à l'objection. Qu'avez-vous à dire, Ô ! Contestant ? »
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– « Celui qui prétend posséder une mémoire défectueuse, se trouve dans cet état, si vraiment il s'y
trouve, en raison de sa désobéissance à la loi et il ne mérite pas que son cas soit pris en considération ; car
ceux qui enfreignent la loi ne sont pas reconnus par la loi comme sujets à une compassion telle que leurs
délits ne doivent faire l'objet d'aucun examen et d'aucun jugement. L'accusé doit être jugé en fonction des
éléments de l'affaire et il doit pour les lois qu'il a violées, une réparation laissée à la discrétion du Tribunal. »

Alors s'élève la voix du Défenseur :

– « Oh ! pourquoi cette perte de mémoire et cet oubli du passé ? Il descendit, Ô tribunal de


Suprême Sagesse de son plus haut en conformité avec la loi. Obéissant à la loi, il n'est pas en faute. Il ne
viole aucune loi, mais il obéit à la loi, et cette loi fut faite sans son consentement ni sa connaissance. Je
soumets, donc, à votre honorable considération, le fait qu'il ne doit pas être jugé. Le Contestant dit que
l'accusé a violé la loi et que son ignorance de celle-ci ne doit être ni pardonnée ni ignorée. S'il a perdu la
mémoire, tous peuvent plaider comme il le fait, et la justice ne sera plus la sagesse mais la folie sur un
piédestal. En quoi a-t-il accepté la loi et en quoi a-t-il suivi la loi qui n'est, en somme, qu'une règle pour
l'action ? Il a été banni de son foyer d'en-haut, il est parti et il oublia. En ceci il obéit – et ne désobéit point –
car il est écrit dans le contrat que tous seraient traités en conséquence ; et pour lui, ce fut l'oubli. Ce n'est pas
de sa faute, mais la conséquence de l'inévitable. Ô Contestant ! qu'avez-vous à répondre à cela ? »

« Celui qui tombe n'agit pas en accord avec la loi, mais en violation de celle-ci. S'il n'avait pas
violé la loi, il ne serait pas tombé. Il est comme d'autres violateurs et il est responsable devant la loi comme
tous les autres le sont. L'oubli ne peut être pris en considération dans ce jugement. »

« Vous avez soumis votre cause, Défense. Vous, Ô Procureur, avez présenté vos objections. Le
jury est maintenant en possession des faits tels qu'ils sont présentés. Rendez le verdict sur lequel vous vous
êtes mis d'accord. »
« Nous, les jurés, trouvons cet homme, du point de vue de l'accusation, coupable ! Nous trouvons
aussi cet homme, du point de vue de la défense, non-coupable ! Notre verdict est qu'il soit mis dans l'état où
il pourra lui être enseigné les choses oubliées ; qu'en lui, soient insufflés l'Espoir et la Vision de l'Avenir ;
qu'il se trouve dans l'impossibilité de nuire à lui-même ou à autrui jusqu'au moment où ce tribunal jugera
qu'il a fait suffisamment de progrès pour être responsable envers lui-même et envers autrui. Voilà, Ô auguste
tribunal, la décision que nous soumettons à votre haute sagesse. »

« Le verdict est ratifié et il sera appliqué. Veillez Ô Gardien, que l'ordre de ce tribunal, confirmant
le verdict du jury, soit pleinement exécuté. »

Le jugement était terminé, le tribunal avait accompli le devoir qui lui était assigné. Suivons,
maintenant, celui qui en fut l'objet tout au long des nombreuses vies que nous appelons incarnations, les
mineures comme les majeures, et apprenons d'elles, les maintes leçons de la vie et de la mort. Lorsque
l'Unique se sépara de la source, il devint multiple par des divisions répétées. Cette division incessante devint
telle qu'il y eut beaucoup d'enfants, tous descendants, de l'Unique, et, comme tels, de la source. Puisqu'il en
est ainsi, tous sont apparentés et tous, ayant la même origine, ont quelque chose en commun, comme ceci est
visible en chacun. Prenez l'un quelconque d'entre eux, ne le suivez pas d'une manière spécifique, mais d'une
manière générale, et vous verrez qu'il en est ainsi ; comme la descente se poursuivait, il restait une ligne de
communication s'étendant de l'Unique jusqu'au plus petit et au dernier. Chacun, en tombant, abandonnait
quelque chose qui ne descendait pas. Ceci aussi se poursuivit jusqu'à la fin. Ces abandons incessants
peuplèrent l'Espace s'étendant entre les points où ils avaient lieu. Ceci aussi se poursuivit jusqu'au bout.

Les parties qui ne tombent pas, mais qui restent, constituent les assises de l'ascendant et elles ont
eu aussi leurs leçons à apprendre. Elles sont les parties qui élèvent celui qui est tombé. Elles aussi ont reçu
l'assistance du plus-haut qu'elles-mêmes. Dans la suite des temps, ces parties agissant en rédempteurs
amenèrent l'élévation de celui-ci qui tomba. A mesure que l'ascension se poursuivait, les parties s'unirent et
de ce fait, devinrent en plus intime opposition qu'auparavant. A mesure que l'ascension se poursuivait encore,
les parties tombées parvinrent à une plus grande harmonie qu'avant la chute. Lorsqu'elles furent finalement
rachetées, elles étaient dans une condition telle que les parties qui n'étaient pas encore mûres, le devinrent.
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Elles s'étaient rapprochées de ce qui était toujours le plus-haut en toutes choses. A mesure que la rédemption
de l'inférieur se poursuivait, un inférieur était exterminé par l'évolution. La Perfection étant atteinte, la source
chercha son époux et le mariage dans le plus-haut, devint un fait accompli.

Les parties abandonnées au cours de la descente ne furent abaissées que dans la mesure de l'action
et de la réaction des actes de leurs propres parents sur elles-mêmes et sur les autres parties, jusqu'à ce que
l'Harmonie fut atteinte. Cette harmonie permit un plus grand effort dans les évolutions suivantes. Pour
acquérir toutes choses, diverses combinaisons de la même matière sont nécessaires. L'argile peut être
employée pour faire un objet hideux, aussi bien qu'un objet de grande beauté et, cependant la même matière
est utilisée. Ceci se poursuit jusqu'à ce que la masse dont tout est fait, soit utilisée dans toutes les
combinaisons nécessaires ; alors vient le repos qui conduit à une plus haute évolution.
Les articles du contrat ont été suffisamment démontrés pour qu'il ne soit pas nécessaire de nous y
arrêter davantage ; mais, comme il y a beaucoup d'éléments à considérer dans la confection d'une chose
quelconque, nous allons passer à un autre sujet en rapport étroit avec ce qui nous avons déjà dit.

L'intime rapprochement des dissemblables rend chaque partie inharmonieuse. Cette discordance
continuelle provoque une friction constante entre les parties discordantes et les autres, même de nature
semblable. Ceci amène la fragmentation et la dissolution de beaucoup, avec le rapprochement des parties
inférieures dans une union plus étroite ; ceci conduit à la compréhension et de là, à l'harmonie.

Le jugement ayant été rendu dans la cause précédente, une nouvelle affaire est présentée au juge
qui dit : « Cette affaire est quelque peu semblable à la précédente. Quelle est cette cause dont l'importance
justifie qu'elle me soit maintenant présentée? Ne sais-tu pas, Ô Procureur, que le temps est l'essence d'une
grande partie de la Loi ? Pourquoi distrais-tu de ce temps alors qu'il y a tant d'autres affaires dont nous
devons nous occuper ? »

« Ô Juge, celui-ci est amené devant vous aujourd'hui , afin que soit déterminée son aptitude à
continuer sur le sentier. Lui aussi est un de ceux qui se sont liés par contrat avec ce qui est plus-haut et il a
violé ce contrat de bien des manières. Il a été estimé bon de l'amener devant vous afin que vous le jugiez en
conséquence. »

« Amenez l'accusé devant la cour. S'il est juste d'user de clémence, il en sera ainsi ; sinon, toute
clémence sera écartée. Quelle est l'accusation portée contre ce prisonnier, Ô Procureur ? »

« Il est accusé, et la preuve en sera faite. d'avoir failli à sa promesse et aux engagements pris
devant ses semblables ; il a violé ce qu'il avait juré de faire ou de ne pas faire ; il a provoqué la panique de
l'incertitude parmi ses pairs quant à la sagesse des engagements pris par ses semblables ; il a semé la
confusion parmi ses associés; il a enfreint les lois et, pour avoir agi de cette manière, il mérite d'être
condamné. »

« Quels arguments peut présenter la Défense en faveur de son client ? »

« Ô Juge, il n'a violé aucune loi faite par vous ou par le Plus Haut. Il n'a enfreint aucune loi de
Justice. d'honneur ou de principe. Ceux qui, comme lui, se sont imposé volontairement des lois ont pu les
violer ; comme ce sont des lois qu'ils se sont eux-mêmes imposées et qui ne viennent pas d'en haut, mais
d'eux-mêmes ou de l'Inférieur, ils n'ont donc enfreint aucune Loi. La coutume seule a été violée - non la loi.
Nous sollicitons l'acquittement de l'accusé et nous demandons qu'une décision en ce sens soit décrétée par ce
Tribunal. »

« Qu'avez·vous à répondre, O Procureur ? »

« Qu'il a violé la loi du Plus-Haut que ce tribunal doit pendre en considération. Les lois que l'on
s'impose à soi-même sont des lois qui viennent de plus haut, même si elles ne sont pas établies par En-Haut.
L'accusé est responsable devant la loi pour ce délit comme il le serait pour de plus grands. »
Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

« Parlez, Ô Accusé ! Qu'avez·vous à dire pour votre défense ? »

« Non coupable, votre Honneur, non coupable ! Je n'ai pas enfreint votre loi, mais la mienne, une
loi que je me suis imposée à moi-même et qui est sans valeur à vos yeux, Ô Juge, mais valable seulement
pour moi et ceux avec qui je suis en rapport. La punition qui peut m'être imposée est définie dans
l'engagement que j'ai pris. Accomplir certains actes et ne pas en commettre d'autres. J'ai violé cette règle et
j'en suis redevable à elle seule car elle est moi et à moi. Je suis composé de nombreuses parties et toutes
celles envers qui j'ai mal agi doivent être reconnues comme faisant partie de moi-même, dans tout
engagement. Je dois m'acquitter tôt ou tard, et de quelque manière. Je reconnais ma faute, ma faiblesse et
mon acte. J'ai porté atteinte à la réputation de mon frère. Je me déclare coupable de cet acte ; j'ai trouvé que
mon frère était une partie de moi-même et je ne l'ai pas compris. J'ai violé le serment que je m'étais fait à
moi-même en tout ceci et en beaucoup d'autres choses encore. Je plaide coupable, Ô Juge, pour tout ce que je
viens de mentionner, mais je déclare mon innocence vis-à-vis de vous ; je suis coupable envers moi-même, et
envers moi-même seulement. Qu'avez-vous à dire, Ô Jurés ? »

« Il est coupable. comme il le reconnaît, Ô Justice, coupable de tout ce qu'il confesse et plus encore
peut-être ; mais comme il a violé ce qui est lui-même, c'est à lui-même qu'il doit réparation. »

« Le Jugement est confirmé et le processus de purification doit être mis en route. Maintenez-le
confiné en lui-même jusqu'à ce que ceci soit accompli. »

Celui-ci, qui était déchu d'une pureté relative, était coupable de ce dont il était accusé ; il l'avait
confessé ; puis il se tint prêt à se soumettre à la condamnation qui lui était imposée et qu'il s'imposait de lui-
même par sa propre confession et l'exposé qu'il en avait fait. Le Tribunal était son moi supérieur en action,
plaçant dans la partie inférieure de lui-même les prescriptions de la justice. L'accusé, qui s'était confessé,
devenait l'exécuteur.

Le Tribunal mit fin à ses débats et l'accusé, reconnu coupable par le Moi, se tint dans les Corridors
du Moi, s'exprimant en ces termes :

« Je suis tombé et je me suis endormi. J'ai été soulevé par mes propres actions, j'ai été traduit
devant le tribunal du moi et je me suis à la fois accusé et confessé moi-même ; je me place maintenant sous
la contrainte du moi et je suis en même temps geôlier et celui qui punit, juge et jury, le tout combiné. Le petit
monde du moi doit faire de son mieux et, lui qui est moi-même, doit obéir. Devant ce tribunal du moi, je dois
me présenter et demander miséricorde ; si j'ai eu miséricorde et si j'en ai fait preuve envers autrui, il me sera
fait ainsi que j'ai fait à autrui aux jours de ma prospérité »

FRAGMENT XV : CONCLUSION
par AMATU (Le Voilé)

Un instructeur se tenait devant la Classe de ceux qui avaient terminé leurs études. Ils se tenaient
au-dessus de la foule, à l'écart des étudiants et supérieurs à eux de bien des façons. Ceux-ci connaissaient les
nombreuses lois qu'ignorent ceux qui n'avaient pas reçu d'enseignement. L'Instructeur dit à la multitude :
« Qui es-tu, toi qui te trouves ici ? Toi qui as subi des épreuves de toute nature, qui es-tu ? »

Quelqu'un répondit : « Nous sommes ici à ta disposition, Maître, nous attendons ton bon plaisir et
nous agissons selon tes ordres. Il est vrai que nous sommes libérés de beaucoup, Ô Maître, mais de même
que tu nous as enseignés, nous avons nous-mêmes enseigné tout ce que nous savions à autrui, mais, comme
nous ne pouvions leur en apprendre davantage, nous sommes venus à toi pour recevoir de nouveaux
enseignements. Puisses·tu, Ô Maître, nous donner tout ce que nous pouvons comprendre, afin que nous
fassions pour les autres ce que tu auras fait pour nous. »
Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

« Tu as instruit autrui, et, parce que tu as agi de cette manière, je fais de même tout mon possible
pour toi et ta plénitude spirituelle. »

Le Maître enseigna et ceux qui écoutaient apprirent, certains plus que d'autres, mais tous
progressèrent et donnèrent du mieux qu'ils pouvaient ce qui était la plénitude de la compréhension d'autrui.

Quelqu'un se présenta devant l'un de ceux qui avaient été enseignés et lui dit : « Je suis âgé et
j'éprouve l'amertume de l'échec. J'ai échoué en tout. Je me suis tenu, rempli d'orgueil; devant les grands et j'ai
omis d'apprendre que ce n'est pas l'orgueil, mais l'humilité, qui me faisait défaut. Je me suis tenu devant les
puissants, demandant la gloire et je l'ai reçue, mais j'ai échoué, car je n'ai rien. Je suis vieux et je dois bientôt
partir. J'ai obtenu tout ce que la Terre pouvait me donner, mais je vois, maintenant, que je ne puis rien
emporter de ce que j'ai gagné par orgueil, ambition et avarice. Donne-moi, je te prie, un peu de ta Sagesse,
afin que je puisse aller mon chemin. »

Celui à qui ces mots s'adressaient dit de la Terre : « Je n'ai que peu de chose, mais ce que j'ai, je le
partagerai avec toi. J'ai peu de sagesse, mais, d'elle, je te donne tout ce que j'ai. Prends, approche la majesté
de la sagesse et demande qu'elle croisse encore en toi. »

« Que feras-tu sans elle » dit le mendiant. « Si je prends tout ce que tu as, que feras-tu ?
Mendieras-tu comme moi ? Peut-être ne te donnera-t-on pas comme tu m'as donné, car si tu deviens
mendiant, tu seras méprisé comme je le suis et tu seras comme un voleur, et prendras ce que tu pourras
trouver. On te considérera comme un accusé, comme un coupable, même. Reprends donc ce que tu m'as
donné si généreusement : ce n'est pas à moi, mais à toi »

« Non, prends et que la Sagesse, en toi, devienne semblable à ce que je t'ai donné spontanément et
sans considération de valeur monétaire. Ce que je t'ai donné te fera passer le Portail, et si j'en suis digne, et
que tu le dises au Gardien, peut-être me dira·t-il : « Entre, toi aussi. » Sinon, je retournerai à l'Inférieur et je
ferai pour autrui tout ce que je peux. Toi, franchis le Portail : il est à jamais ouvert pour toi ! »

Le Portail s'ouvrit, mais le donateur passa inaperçu car il était de ceux qui se sacrifient et qui
agissent toujours pour autrui et jamais pour eux-mêmes. Il était redescendu pour agir. Lorsque celui à qui il
avait été donné vit ce qui se passait, il dit : « Je ne suis pas digne de rester quand celui qui a donné est
retourné agir envers d'autres comme il a agi envers moi. Permets que je retourne donner à autrui comme il l'a
toujours fait, non seulement à moi, mais à beaucoup d'autres. »

Un sacrifice de plus a été accompli et nombreux sont ceux qui redescendent pour aider les autres ;
et sachez, Ô Lecteur, que les pauvres sont pauvreté et ceci seulement – les pauvres cherchent toujours à
recevoir et ils sont toujours prêts à le faire. Le voleur cherche toujours à tout prendre et il prend tout ce qu'il
peut ; mais ce qu'il prend est spirituel et non matériel, aussi il ne vole personne. Le criminel est celui qui s'est
détruit lui-même afin d'être crucifié pour devenir un autre par la mort. N'as·tu pas appris que celui qui a été
crucifié est celui qui est mort pour tous ? Tout ceci, le Grand Instructeur l'a enseigné et ceux qui l'écoutaient
l'ont appris. Toi, donne comme il t'a été donné. Tu ne dois pas garder ce qui t'a été donné. mais le donner à
ton tour. Cependant, ne donne rien à ceux qui ne peuvent pas comprendre : ils mettraient le joyau dans la
boue et le piétineraient. Donne à ceux seulement qui peuvent comprendre et apprendre davantage encore. »

Le Tribunal fut ajourné et bien des siècles se sont écoulés depuis le moment où il siégea, mais
cette main donne tout comme il fut donné jadis. Atlan – Atlante – il est. Une forme corporelle à la
disposition d'un Atlan vivant dans un autre pays, l'illusion agissant, tout comme l'Image qui se réfléchit dans
le miroir pour n'être visible que le temps nécessaire; car, lorsque le réel quitte la partie qui réfléchit, l'image
n'est plus; ainsi en est-il du corps visible.

Qui est cet atlante ? Un être vivant dans un autre pays, inconnu aujourd'hui des gens de la terre. Il
est très âgé et remonte aux jours lointains où Atlan était un pays dont la lignée était pure, et qui n'est plus
connu aujourd'hui. Lui vit toujours, et il sait tout ce qu'il a écrit. Ne lui demandez ni son âge, ni son histoire,
car vous ne croiriez pas ce qu'il vous répondrait.
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Lorsque Atlan disparut, la race disparut aussi, mais quelques-uns restèrent et leurs descendants
vivent encore, peu nombreux il est vrai, et ils sont aussi sages maintenant que jadis. Leur âge était très grand
si l'on compte comme on le fait de nos jours, mais comme la Sagesse ne vieillit pas, la forme qu'elle anime
ne vieillit pas non plus. La sagesse est immortelle. Il est de nos jours impossible à quiconque de parvenir à
l'âge qui pouvait être atteint jadis, mais celui qui le désire peut, à volonté, faire apparaître l'image. Pensez à
ceci, lecteur, et méditez attentivement sur ces faits.

Quelqu'un se présenta devant sa classe et dit : « Tout est en état de changement et rien n'est
permanent ; tout est transitoire et tout avance de quelque manière vers le but qui est l'immersion, l'absorption
dans le grand réservoir. Une seule goutte de ce réservoir constitue le tout, car, dans cette goutte, se trouve
tout ce que le tout contient. Cette goutte, placée devant un miroir, est vue d'une manière différente : elle peut
sembler un océan ou paraître beaucoup plus petite. Ôtez le miroir et elle n'est plus. »

L'Atlan n'est plus, pourtant il demeure et certains vivent encore, sinon ce document n'aurait pas été
écrit. Avez vous vu le soleil se lever et se coucher ? Quiconque, ayant vécu seulement la période de temps
comprise entre ces deux points, dirait : « Une telle chose n'existe pas car j'ai vécu, je suis vieux et je n'ai
jamais rien vu de semblable, je n'ai jamais vu ce que l'on appelle soleil et il ne vous est pas possible de
prouver son existence. Vous qui ne croyez pas, pouvez raisonner de la sorte ; mais la raison est toujours
trompeuse et le sophisme ne peut inclure la vérité. La vérité, Ô lecteur, c'est l'absence d'erreur, et l'erreur est
l'ombre de la vérité ; et où est l'ombre, existe l'ignorance et l'ignorance est la vérité voilée, le mal étant votre
propre limitation. Ainsi s'achève, pour le moment, cette partie du document.
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Des efforts conséquents ont été réalisés pour la présentation des messages du Maître Amatu. Nous
aimerions donc savoir si vous avez trouvé qu'ils contribuaient à votre développement, s’ils vous aidaient à
vous placer dans un état d'harmonie propre à vous faire connaître par vous-même ce que d'autres ont
éprouvé. Vous voudrez bien nous en informer par l’intermédiaire de votre habituel commentaire où vous
nous préciserez la nature des expériences, inspirations dont ces « Fragments de la Sagesse et Révélations des
Illuminés » auront pu être l’origine.

En attendant de vous lire puis de vous retrouver dans une prochaine communication, nous vous
adressons nos plus fraternels encouragements sur cette voie où nous cheminons ensemble pour, par la Rose,
vers la Croix, vers la Croix, par la Rose

Servir Ensemble une Terre Idéale


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

TABLE DES MATIÈRES

AUX FRÈRES DU VOILE ................................................................................................................... 1

FRAGMENT I ....................................................................................................................................... 2

FRAGMENT II : RITUEL DE L'AUBE............................................................................................. 2

FRAGMENT III .................................................................................................................................... 3

FRAGMENT IV : LEÇON................................................................................................................... 4

LA PERSONNALITÉ DU MAÎTRE AMATU................................................................................... 5

FRAGMENT V : L'ORIGINE DE L'ORDRE DE LA ROSE-CROIX............................................ 6

FRAGMENT VI : ANCIENS MYSTERES ........................................................................................ 9

FRAGMENT VII : LES MYSTERES HEBREUX ............................................................................ 9

FRAGMENT VIII : LA LOI DE L'ACTION................................................................................... 10

FRAGMENT IX : LES LOIS HEBRAIQUES DE MYSTERE ...................................................... 11

FRAGMENT X : PRINCIPES MYSTIQUES .................................................................................. 13

FRAGMENT XI : LES MYSTERES GOBIENS ............................................................................. 15

FRAGMENT XII : MESSAGE AUX ETUDIANTS ROSICRUCIENS......................................... 17

FRAGMENT XIII : LA FLAMME, LA ROSE ET LA CROIX..................................................... 19

FRAGMENT XIV : UN JUGEMENT DE L'AME HUMAINE...................................................... 23

FRAGMENT XV : CONCLUSION................................................................................................... 27

© CE/YG//09/02
Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

TROISIEME CERCLE

COMMUNICATION N° 9

Cénacle de la Rose+Croix

S.E.T.I. Cénacle de la Rose+Croix BP 374 87010 LIMOGES Cedex 1 France


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

MANIFESTE I

CONFESSIO R+C
FRATERNITATIS

Préparée par 1
BRO. PROFUNDIS
1918

Cénacle de la Rose+Croix

1
Vous trouverez reproduits sur cette première couverture des trois fascicules de la Confessio le cartouche égyptien, symbole
officiel de l’Ordre, et l’empreinte du sceau personnel d’Harvey Spencer Lewis. Ces deux symboles ornaient déjà les
couvertures de ces manifestes lors de leur première édition de 1939.
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PROLÉGOMENES

Par Ralph Maxwell Lewis, 1939.

Dans les années 1610 à 1614, parut en Europe une brochure en plusieurs langues qui fit
sensation parmi les lettrés et les érudits de cette époque. Cet opuscule portait le titre latin de Fama
Fraternitatis Rosae Crucis ou son équivalent dans la langue où il paraissait. La plupart des
rosicruciens et les autres historiens sont d’avis que l’opuscule original, publié à Cassel, en
Allemagne, était entièrement en latin et que ceux qui suivirent n’en furent que des traductions dans
les langues appelées profanes des pays dans lesquels il fut répandu.

Selon l’opinion du public, deux facteurs du plus grand intérêt, dans le texte de la brochure,
la rendaient sensationnelle. Le premier était qu’une étrange organisation, connue sous le nom de
Fraternitatis Rosae Crucis ou Fraternité Rosicrucienne ou encore Ordre Rosicrucien, avait pris
naissance au quatorzième siècle sous l’impulsion d’un homme éclairé portant le nom singulier de
Christian Rosenkreuz ou C.R.C. ; que cet homme, à sa transition, avait été enterré dans une tombe
qui venait d’être récemment découverte avec, à l’intérieur, son corps retrouvé intact, et que furent
découverts, avec le corps, de nombreux manifestes et documents étonnants, de grande valeur pour
le monde entier ; et, de plus, il y était déclaré que la découverte de cette tombe marquait le début du
rétablissement ou du nouvel avènement de l’Ordre Rosicrucien. Le second facteur d’intérêt touchait
les deux objectifs présentés par cette Fraternité Rosae Crucis. Dans leur ensemble, ces objectifs
étaient exprimés comme suit :

a) - Elever l’humanité ; amener l’homme à transcender les modes de vie ordinaires ;


amener à la lumière la connaissance qui, par nécessité, avait dû être cachée en raison de
l’intolérance antérieure.
b) - Amener l’homme à s’apprécier à sa juste valeur et à comprendre sa relation avec
l’univers dans lequel il vit.
c) - Distinguer les deux règnes des phénomènes : le matériel et le divin.

La Fama déclarait aussi que le temps de la réforme était venu et que “le Père très Divin et
illuminé, notre Frère C.R.C., le chef à l’origine de notre Fraternité”, était quelqu’un qui avait
ardemment travaillé à cette réforme générale. C’était la première fois, depuis l’origine de l’Ordre
Rosae Crucis au quatorzième siècle (si l’on accepte à la lettre la date d’origine mentionnée dans la
Fama) qu’il se faisait connaître publiquement.

Une tempête de controverses se souleva immédiatement après la parution de la Fama


Fraternitatis dans les nombreuses langues où elle fut publiée. II y eut quantité de conjectures sur
l’identité de l’auteur de l’oeuvre. Autrement dit, on se demanda qui étaient les rosicruciens et qui
avait fait paraître un manifeste aussi sensationnel ?

De nombreux écrivains contemporains et historiens ultérieurs attribuèrent cette qualité


d’auteur à diverses personnalités de l’époque. D’abord, on admit généralement que quelqu’un du
nom de Johann Valentin Andréa avait écrit la Fama. Andréa était né à Herrenberg, dans le
Wüstemberg, le 17 août 1586. II venait d’une riche famille très religieuse. Son oncle fut connu dans
toute l’Allemagne comme un second Luther. Andréa reçut les rudiments de son instruction sous
l’enseignement d’un tuteur privé, comme c’était la coutume à l’époque. II fréquenta plus tard

Troisième cercle communication n° 9 1


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l’université pendant une courte période, mais la quitta en 1610 pour s’être laissé aller à de
mauvaises fréquentations.

On rapporte que, s’étant repenti, il commença une série de voyages en différents pays, afin
d’élargir sa pensée et de parfaire son éducation incomplète. Il écrivit de nombreux ouvrages en
latin. L’un, intitulé La République Chrétienne, suscita de nombreux commentaires en raison de sa
franche critique de la papauté de l’époque. On a dit que c’est à cause de lui qu’Andréa fut accusé
d’être rosicrucien. C’est dans cet ouvrage que nous voyons réellement pour la première fois Andréa
associé au terme Rosicrucianisme. II écrivit, plus tard, de nombreux opuscules au sujet des
rosicruciens et de leurs enseignements, mais son style littéraire est reconnu maintenant comme étant
si différent de celui employé dans la Fama, que même les historiens d’aujourd’hui, pour la plupart,
ne lui attribuent plus le mérite d’être l’auteur de la Fama. L’hypothèse qu’il ait pu être l’auteur de la
Fama s’appuie essentiellement sur le fait qu’il mentionne C.R.C. dans ses opuscules ultérieurs et
parce que certains de ses essais littéraires étaient de nature occulte. Cependant, par le même
raisonnement, nous pourrions supposer n’importe qui membre de l’Ordre Rosicrucien AMORC
pour la seule raison qu’il a mentionné dans un livre dont il est l’auteur le nom de l’Ordre ou parce
qu’il a écrit des ouvrages spécialisés sur la pensée mystique.

Plus que la paternité de la rédaction de la Fama. la question de savoir qui étaient les
rosicruciens souleva la curiosité. Comme les effets de la réforme protestante du siècle précédent,
sous la direction de Martin Luther, se faisaient encore sentir en Europe, en Allemagne en
particulier, beaucoup conclurent, d’après le texte de la Fama qui proclamait une réforme générale
du monde, que c’était un mouvement religieux ou luthérien qui s’apprêtait à renaître. Presque tout
le monde accepta la légende concernant C.R.C., soit comme imaginaire, soit comme réelle. Nul, à
l’exception des frères R.C. de l’époque, n’en saisit le véritable sens. Même de nos jours, il y a de
petites sociétés ou associations rosicruciennes non authentiques et opérant à leur façon, qui
acceptent l’origine de l’Ordre Rosicrucien telle qu’elle est donnée dans la Fama Fraternitatis ; à
savoir que ce fut l’unique conception et création d’un homme nommé Christian Rosenkreuz et que
l’Ordre connut son premier grand développement en Europe, immédiatement après la parution de la
Fama en 1614. La Fama relate que C.R.C. ou Christian Rosenkreuz était né de parents nobles en
1378. Sa famille, cependant, était réputée avoir essuyé de graves revers financiers et à l’âge de cinq
ans, il fut placé dans un cloître en raison de sa pauvreté. Dans sa prime jeunesse, il accompagna un
moine dans un voyage vers la Terre Sainte.

Ce moine mourut sur l’île de Chypre. N’ayant plus d’argent, comme le dit encore la
légende, le jeune homme décida de poursuivre seul son pèlerinage. II parvint à l’ancienne ville de
Damas, mais, en raison de la “faiblesse de son corps”, il dut y rester pendant un bon bout de temps.
L’on dit qu’il impressionna les Turcs de Damas par sa connaissance exceptionnelle de la physique.
Alors qu’il demeurait là, son attention fut attirée par les récits des grandes réalisations des Sages de
Damcar en Arabie. Ces sages étaient réputés versés dans les opérations internes des lois de la
nature. II fut pris d’un tel enthousiasme en assistant à leurs hauts faits et en étudiant avec eux, qu’il
abandonna ses anciens projets de se rendre jusqu’à Jérusalem. On raconte qu’il “négocia avec les
Arabes pour que ceux-ci le transportent jusqu’à Damcar en échange d’une certaine somme.”

Bien qu’il fut épuisé physiquement, sa forte constitution germanique lui permit de tenir et
il atteignit sa destination à l’âge de seize ans. Les Sages, nous rapporte la Fama, avaient
connaissance de sa venue. II n’y eut pas la moindre surprise à son arrivée ou devant sa jeunesse. La
ville était cachée, comme le relate la Fama, et ses entreprises étaient essentiellement centrées autour
de I’Adeptat. II y apprit la maîtrise de la langue arabe, dont il avait déjà certains rudiments, et les
mathématiques supérieures, et il y acquit une connaissance plus approfondie de la physique. On lui

Troisième cercle communication n° 9 2


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

remit un manuscrit secret à traduire en latin. II y est fait allusion dans la Fama, sous le livre “M”.
C’est un fait historique bien connu que les Arabes ont de toute évidence préservé une grande partie
de l’ancienne sagesse des écoles de mystères de Grèce et d’Egypte, qui avaient été supprimées par
un décret de Rome des siècles auparavant. Après un séjour de trois ans à Damcar, il fit un voyage
hâtif en Egypte où il entreprit d’examiner rapidement la vie des plantes et des animaux de ce pays.
Ces sages de Damcar avaient décidé qu’il devait traverser la Méditerranée en bateau et se rendre
finalement à Fez : c’est ce qu’il fit. II apprit là d’autres secrets de la kabbale et des mystères de la
Magie. II crut alors que les érudits d’Europe, les lettrés, pourraient accueillir favorablement la
richesse de sa nouvelle découverte de connaissance. Ainsi, il finit par arriver en Espagne. Là, il
tenta d’introduire sa réforme des Arts et des Sciences, mais les gens instruits étaient soit sceptiques,
soit peu enclins à l’accepter dans leurs rangs, car il ne réussit pas à les intéresser. II médita alors
longtemps sur sa sagesse et ses responsabilités et, finalement, il parvint à la conclusion, comme
nous l’apprend la Fama, qu’il devait retourner dans son Allemagne natale.

II rentra chez lui et, après une période d’intense réflexion, il décida de mettre sa foi,
autrement dit l’héritage de son savoir, par écrit, pour que la mémoire en soit conservée en
permanence. II choisit trois moines pour l’assister, parmi ceux du cloître où il avait habité étant
enfant. Chacun d’eux se lia à C.R.C. par des voeux de fidélité, d’assiduité et de secret. Ils
consacraient beaucoup de temps et d’énormes efforts à la traduction du livre “M”, et ils utilisèrent
une “langue et une écriture magique”. Ceci signifiait évidemment qu’ils employèrent un code ou un
chiffre secret. Finalement C.R.C. commença la construction d’une Domus Spiritus Sancti (Maison
du Saint-Esprit). Une fois achevée l’élaboration des textes, comme le rapporte la Fama, il fallut
répandre l’oeuvre de l’Ordre. Pour cela, cinq autres furent admis, “qui étaient célibataires et de
virginité reconnue !“. A l’exception de deux qui restèrent avec C.R.C., les autres se rendirent en
différentes parties de l’Europe pour répandre les enseignements de l’Ordre. La Fama rapporte qu’ils
se réunissaient en convention annuelle “et procédaient à la délibération plénière de ce qu’ils avaient
fait”. L’un des frères passa en transition en Angleterre et en conséquence, le Maître Christian
Rosenkreuz leur ordonna à tous de revenir à lui. II passa plus tard en transition à l’âge de 106 ans,
mais aucun de ses successeurs ne sut exactement où, ni quand.

La Fama dit ensuite qu’un jeune étudiant qui, au cours de ses études avait fait “le serment
solennel de fidélité et de secret”, apprit de son père spirituel que l’Ordre de la Rose+Croix ne
continuerait pas à rester caché, mais serait, sous peu, dévoilé à nouveau au monde. Ce jeune moine
étudiait aussi l’architecture et se préparait à se lancer à l’aventure dans le monde afin d’améliorer
“sa construction” ce qui a sans doute le même sens que la Domus Spiritus Sancti. Au cours de ses
pérégrinations et de ses travaux, il tomba sur une tablette qui portait l’inscription du nom et des
insignes de l’Ordre Rosicrucien. II pensa qu’une découverte d’une telle valeur devait se voir
attribuer une meilleure place et on rapporte que pendant qu’il la fixait au mur par un crochet, une
grande pierre céda à la poussée et révéla derrière elle une porte secrète, sur laquelle figurait une
inscription latine indiquant que cent vingt ans devraient s’écouler avant qu’elle fût ouverte ; or,
c’était justement l’année, le moment, de l’ouverture de ce caveau voûté ou sanctuaire.
Et ainsi la Fama relate que le moine, en compagnie d’autres, y pénétra, et elle décrit
longuement la disposition de la tombe et du sanctuaire, ses agencements, ses murs et ses
aménagements. Tous suivaient un dessin géométrique symbolique, un symbolisme que nous,
rosicruciens, reconnaîtrons immédiatement. II a trait aux triangles entrelacés, au carré, au cercle et à
leur relation entre eux.
Au centre du caveau ou du sanctuaire se trouvait un magnifique autel, qui lorsqu’ils le
déplacèrent et soulevèrent la plaque de cuivre qui se trouvait en dessous, fit apparaître à leurs yeux
“le corps de notre père sage et prudent, C.R.C.“. II était habillé des vêtements de cérémonie de
l’Ordre et tenait un rouleau de parchemin. Ce caveau ou ce tombeau contenait, rapporte-t-on,

Troisième cercle communication n° 9 3


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

d’autres grands trésors de sagesse, sous forme de rouleaux et d’ouvrages. La Fama s’appesantit
longuement sur la description de ce contenu.

Comme nous l’avons dit, beaucoup pensèrent que tout ceci n’était qu’une légende
hautement fantastique, tandis que d’autres acceptèrent le récit sans hésitation.
En matière de fait historique, cependant, l’existence de la Fama Fraternitatis fut connue en
réalité sous forme de manuscrit avant 1614, année au cours de laquelle elle fut, dit-on, publiée pour
la première fois.
Écrivant en 1615, un dénommé Julius Sperber affirma qu’elle existait depuis 19 ans avant
sa parution publique. Adam Haselmyer, notaire public qui devint plus tard juge impérial sous
l’Archiduc Maximilien, et qui rédigea une réponse à la Fama, prétendait qu’il avait vu la Fama cinq
ans avant qu’elle fut publiée, soit en l’an 1608 ou peut-être en 1609.
Sir Francis Bacon, Lord Chancelier d’Angleterre à l’époque, était en réalité Imperator
secret de l’Ordre Rosicrucien en Angleterre, et c’est lui, qui, comme le sait l’Ordre Rosicrucien
d’après les faits consignés dans ses propres archives, fut le véritable auteur de la Fama Fraternitatis
dans sa version latine. II l’avait fait paraître dans le but de provoquer la résurgence de l’Ordre en
Allemagne. Autrement dit, selon la coutume traditionnelle des périodes cycliques de 108 ans de
l’Ordre, le temps était venu d’une nouvelle période d’activité rosicrucienne en Allemagne. Même
les auteurs périphériques de l’histoire rosicrucienne les plus sceptiques admettent que l’ouvrage de
Bacon, De l’Avancement de la Connaissance, a un style semblable à celui de la Fama, en ce qu’il
propose en particulier l’avancement des arts, des sciences et du savoir par la méthode inductive, par
un minutieux examen des voies propres à la nature, se distinguant des méthodes scolastiques
employées par les moines de l’époque. De plus, la Domus Spiritus Sancti ou Maison du Saint-
Esprit, à laquelle se réfère la Fama et qui se comprend comme étant un état ou une condition
allégorique dans laquelle entre l’homme pour des motifs supérieurs d’instruction, semble être
parallèle à la Maison de Salomon mentionnée dans le récit de Bacon : La Nouvelle Atlantide. Bacon
écrit dans cet ouvrage, en se référant à la maison de Salomon : « C’était la construction, et
l’institution d’un Ordre, d’une société connue sous le nom de Maison de Salomon, la plus noble
fondation (comme nous le pensons) qui fût jamais sur terre ; elle est dédiée à l’étude des oeuvres et
les créatures de Dieu. »1
Les historiens officiels de l’Ordre, les historiens rosicruciens qui ont accès aux archives,
savent que C.R.C. était un nom allégorique ou un pseudonyme attribué à un éminent personnage
rosicrucien du quatorzième siècle. Sa traduction littérale signifie : “Un Chrétien de la Rose+Croix”.
Cet homme, comme beaucoup avant lui, ce remarquable personnage, voyagea vers
l’Orient pour rapporter la sagesse des anciens pays vers une Europe plongée dans l’obscurité.
Arnaud, philosophe du neuvième siècle, fut le premier à ramener en Europe une telle sagesse. Par
conséquent, ce C.R.C. n’établit en aucune façon l’Ordre, car l’Ordre Rosicrucien est mentionné
dans des ouvrages antérieurs à la date légendaire de sa naissance. Quant à l’ouverture de la tombe à
laquelle se réfère la Fama, elle se rapporte à l’ouverture des archives de l’Ordre, qui avaient été
scellées pendant la période des 108 ans d’inactivité de l’Ordre. Ses symboles, soumis à nouveau à
l’attention publique, ses rituels, ses lois et ses principes sacrés, constituent “le corps” que
mentionne la Fama et cela n’a aucun rapport avec le corps physique d’un être humain. En réalité, la
Fama Fraternitatis est donc un manifeste soigneusement rédigé, en langue voilée, pour proclamer
publiquement la résurgence du rosicrucianisme en Allemagne et en d’autres pays du continent
européen.

1
Note du Conseil de l’Éthique : contrairement à ce que d’aucuns ont pu écrire, cette thèse qui identifie l’auteur ou
l’inspirateur des manifestes rosicruciens comme étant Francis Bacon, n’est pas une élucubration d’Harvey Spencer
Lewis mais est aujourd’hui encore défendue et argumentée comme dans l’excellente introduction de Michèle le Dœuff
à l’édition française en livre poche (Garnier-Flammarion, 1995) de La Nouvelle Atlantide, cela en des termes et par des
arguments assez proches d’H.S.L.

Troisième cercle communication n° 9 4


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

Page de garde de l’édition originale de La Nouvelle Atlantide


Le médaillon porte la célèbre devise : « Le Temps est père de Vérité »

L’auteur de la Fama Fraternitatis avait prévu qu’une bonne partie de son contenu ne serait
pas comprise et que d’autres ouvrages explicatifs devraient suivre nécessairement. Ainsi, la Fama
Fraternitatis contient des références à une Confession de l’Ordre Rosicrucien qui devait suivre.
Cette confession devait découvrir et admettre des choses que le manifeste original n’avait pas
pleinement traitées. Elle devait fournir davantage d’informations sur le livre “M”.
Elle devait aussi exprimer trente-sept raisons de faire connaître les faits sur la Fraternité
Rosicrucienne à un monde profane et d’offrir de si hauts mystères à cette époque. La Fama
promettait aussi que cette confession à venir éluciderait le sujet d’un livre appelé la Rota Mundi qui
était l’un des ouvrages auxquels se référait mystérieusement la Fama. Aux environs de l’an 1615, à
Cassel, en Allemagne, ce manifeste proclamé Confessio Fraternitatis R.C. fit son apparition. Le
manuscrit original, comme celui de la France a, dit-on, été publié en latin avec le plein titre de
Fama Fraternitatis Rosae Crucis cum eorum Confessione. II avait une préface à l’adresse du
“lecteur qui a le désir de sagesse”. Comme la Fama, il eut aussi une large diffusion et fut
finalement traduit en plusieurs langues.

Andréas Libavius, auteur contemporain de l’époque, entra pendant plus de vingt ans en
controverse sur l’origine et le contenu de ces manifestes rosicruciens sur 1’Alchimie et la médecine
hermétique. II était l’auteur de volumineux ouvrages. Son plus gros ouvrage : Neoparacelsia, qu’il
fit paraître en 1594 et qui était une attaque des écrits du philosophe grec Claudius Galen et
d’Aristote, attira l’attention sur lui. Dans cet ouvrage, il invoque, comme beaucoup d’autres de son
époque, une rupture avec les écoles de pensée d’Aristote et de Galen. Ce n’était pas nécessairement

Troisième cercle communication n° 9 5


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

une critique d’Aristote et des écrits de Galen, mais une mise en garde pour que les gens ne les
considèrent pas comme dispensant tous les fruits de la connaissance, parce qu’il y avait aussi, sur
l’arbre de la connaissance, beaucoup d’autres fruits à cueillir si l’homme voulait seulement les
atteindre. Notre intérêt est attiré, en particulier, par sa monographie intitulée Analysis Confessionis
Fraternitatis de Rosae Crucis. C’est, à sa propre manière, un extrait du contenu de la Confessio. II
y exprime ses “argumenta”. En bref, il expose les trente-sept raisons qui figurent dans la Confessio
de faire connaître la Fraternité R.C. et qu’il a analysées. En voici le résumé :

 La restauration promise du monde à l’état de paradis qui existait sur terre avant la chute de
l’homme à la suite de la tentation et de sa dégradation.
 Montrer à un monde plus éclairé les défauts existant dans l’art, la science et la religion, ces
défauts étant responsables, pour beaucoup, des adversités de l’homme.
 Montrer comment la Divinité offre librement à l’homme par l’illumination et la pratique de
certains mystères, ce qu’il n’a atteint antérieurement, que par beaucoup de labeur et de
souffrances.
 Faire connaître le baume de guérison (les méthodes de guérison) de l’Ordre Rosicrucien
pour le soulagement de la souffrance physique et mentale.
 L’Ordre offre une voie médiane permettant aux maux du pays, aux difficultés politiques et
sociales, d’être surmontés.
 II connaît les merveilles du Sixième Age. Autrement dit, il connaît ce qui pourrait être fait
pour prendre avantage de l’âge du monde en cours.
 II présente de grands secrets et ouvre les archives de trésors jusqu’ici inconnus.
 II explique pourquoi l’Ordre doit opérer, en ce qui concerne ses enseignements, avec une
grande circonspection et même en secret, à certains moments.
 L’Ordre révèle toujours une vérité nouvelle et s’efforce de construire, dans la pensée et dans
la matière, une arche à cette vérité, pour la postérité.
 Les vérités qu’il avance ne peuvent être acquises qu’en franchissant le portail de l’Ordre
Rosicrucien.
 L’Ordre est un refuge pour ceux qui veulent échapper à la maladie et à l’infirmité.
 L’Ordre est un lieu destiné à ceux qui éprouvent le désir de vivre en harmonie avec les lois
de la nature, telles qu’elles sont depuis le commencement des temps et telles qu’elles seront
à la fin.
 Les frères, où qu’ils vivent, seront à même d’avoir connaissance des choses qui se passent à
une grande distance d’eux, tout en étant conscients en même temps de leur propre
environnement immédiat
 L’Ordre promet la destruction de l’intolérance religieuse.
 II ne recherche pas l’acquisition de la richesse humaine.
 II voudrait que d’autres partagent ses propres bienfaits.
 L’Ordre n’a recours ni aux hypocrisies, ni aux chimères.
 II cherche à expliquer tous les mystères de manière simple et nette.
 II est sous l’impulsion du Saint-Esprit ou Dieu.
 II révèle l’usage des bonnes choses de la terre entière.
 Il ramène l’humanité à la lumière du savoir et de la compréhension
 II reconnaît le Christ comme un Grand Maître et un Adepte.
 Que C.R.C. a vécu 106 ans et a connu de nombreux changements dans le monde.
 Que l’obscurité et la perfidie règnent dans le monde entier.
 Ceux qui cherchent la lumière et la liberté doivent chercher l’Ordre.
 L’Ordre est en possession de certains rites, règles et règlements.
 Le bonheur du présent âge est inhérent à l’Ordre.

Troisième cercle communication n° 9 6


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

 Un bon nombre d’hommes éminents ont beaucoup fait par leurs écrits pour réformer le
monde ; l’Ordre doit faire la même chose.
 Ce dessein de Dieu est d’élever l’humble et d’abaisser l’orgueilleux.
 Dieu envoie ses messages à ceux qui sont secrets et silencieux.
 II abandonne ceux qui savent tout à leurs propres moyens.
 L’homme doit être porteur de ce qui est bon et noble.
 L’homme ne doit pas mépriser les choses ordinaires de la terre, car elles sont aussi des
choses de Dieu.
 Mais ces choses ordinaires ne donnent pas toujours clairement signe de leur valeur dans le
plan de la nature.
 La nature offre beaucoup d’autres choses de valeur, en plus de la médecine pour la guérison
du malade.
 Le premier besoin de l’homme est la connaissance, et la philosophie est le moyen qui y
conduit.
 Les rosicruciens présentent des trésors à l’humanité, venez les partager.

Tout au long de la Fama, il est mentionné que “l’indigne peut réclamer mille fois à grands cris”
mais qu’il ne recevra pas ce que l’Ordre R.C. a à offrir. Cette rectitude et ce juste comportement,
qualifications nécessaires pour atteindre ce que l’Ordre a à offrir, sont exprimés aussi bien dans la
Fama que dans la Confessio. Ce fait nous paraît aujourd’hui important, à nous qui sommes
membres de la Hiérarchie Ésotérique2 de l’Ordre Rosae Crucis, qu’au temps de la résurgence
Rosicrucienne en Allemagne, au 17ème siècle, les faits concernant l’établissement et les objectifs
de l’Ordre ne furent pas tous dévoilés en même temps. La Confessio, comme nous l’avons vu, en fit
savoir davantage à une date ultérieure, puis vinrent des manifestes donnant encore d’autres
révélations en public comme en privé.

Avec le rétablissement de l’Ordre Rosicrucien en Amérique du nord, pour son second cycle, au
cours de la première partie de ce vingtième siècle, par le Dr H. Spencer Lewis, certains manifestes
devaient à nouveau être publiés dans le même dessein que celui de la Fama Fraternitatis. La
“tombe” fut de nouveau ouverte : autrement dit, les archives de l’Ordre, le corps fut ramené à la
lumière, car une nouvelle fois un peuple était prêt pour la connaissance rosicrucienne, et, en accord
avec la loi traditionnelle d’un cycle périodique d’activité, des textes furent publiés et des récits
historiques furent préparés pour que le public les lise, sous forme de livres ainsi que de périodiques.
Cependant, tous les faits concernant le rétablissement de l’Ordre dans cette juridiction ne pouvaient
être divulgués trop rapidement et trop ouvertement. La prudence devait être exercée, de sorte que
bien que les récits actuels soient fondamentalement vrais, ils gardent encore, en fait, un grand
nombre de choses cachées. Le temps a montré la nécessité de cette précaution première car, grâce à
elle, l’Ordre a grandi dans le monde occidental en proportion de ses réalisations et de sa valeur pour
les peuples de cette nouvelle ère. Mais le temps vient de soulever un peu plus haut le rideau, car
dans les recoins du théâtre de la vérité étaient des scènes auxquelles l’assistance maintenant est
prête à assister en toute compréhension. Le temps était propice à une autre Confessio. Celle-ci
cependant doit être différente, en vertu des circonstances, de celle parut à l’origine en l’an 1615.
Elle ne serait pas obligée d’exposer avec tant de détails l’objectif de l’Ordre Rosae Crucis : le
monde en était arrivé à le connaître ; mais elle devait mettre en contact certains frères avec les
expériences cosmiques intérieures de leur Imperator, afin qu’ils puissent être inspirés à accomplir
d’innombrables façons des actes tout aussi importants pour l’humanité. En d’autres termes, cette

2
Comme expliqué dans notre avant-propos, la lecture de ces manifestes secrets fut longtemps le privilège des membres
du 12ème degré de l’Antiquus Mysticusque Ordo Rosae Crucis, qui formaient une classe de membre connue comme sa
Hiérarchie Ésotérique.

Troisième cercle communication n° 9 7


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nouvelle Confessio était nécessaire pour que certains frères puissent accroître leur Domus Spiritus
Sancti. C’est ainsi qu’en 1918 le premier Imperator de l’A.M.O.R.C., le Dr H. Spencer Lewis,
publia, sous forme d’un manuscrit, une nouvelle Confessio Fraternitatis R.C. et je vous en ai donné
ici la reproduction, avec l’espoir que vous puissiez à sa lecture recevoir une illumination cosmique,
telle que vous parveniez à cet état de Conscience Cosmique qu’elle a conféré au grand nombre de
ceux qui ont eu le privilège de le lire jusqu’ici.

Ralph M. Lewis
Imperator AMORC

Portrait de Francis Bacon


par Harvey Spencer Lewis.

Troisième cercle communication n° 9 8


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PREMIERE PARTIE

En ce dimanche matin, je me trouve dans le sud ensoleillé de notre pays d’Amérique, où,
au cours de la semaine, je dois rencontrer ceux qui comme moi ont trouvé la Lumière. Et tout en
laissant mon regard errer à l’extérieur sur le paysage de la Caroline, je prends conscience pour la
première fois de ma vie que ce voyage qui m’a fait “traverser le continent”, me donnant le rare
privilège de passer quelques jours sous le soleil de la Californie et de visiter beaucoup d’autres
endroits attrayants et intéressants de mon pays, est en vérité un évènement dans ma vie, que je
n’oublierai jamais et que j’apprécierai toujours profondément. II m’est ainsi arrivé deux voyages
semblables dans ma vie : le premier pour l’Europe, au cours de l’année 1909, et celui-ci, qui vient
juste de commencer. Tous deux m’ont été permis ou possibles grâce à l’aide financière d’autres
personnes et sans qu’il ne m’en coûte rien personnellement, si ce n’est d’accomplir mon service.
C’est ce fait qui m’amène à une contemplation profonde de la loi qui opère dans ma vie de si
nombreuses façons. Mon voyage en Europe avait pour but de rendre à quelqu’un un service
inhabituel3, sans être entièrement intéressé ni dépourvu d’aspects humanitaires ; ma mission, à cette
époque, était cependant un travail de serviteur employé par une autre personne, et en tant
qu’employé, je reçus une compensation, selon les lois terrestres du service de la compensation.

Mon voyage actuel ne me met plus en situation de tenir une place d’employé au service
d’une ou de plusieurs personnes, mais, comme principal officier exécutif, en compagnie d’autres, je
reste encore cependant dans ma tâche le serviteur d’un grand nombre et j’ai trouvé nécessaire
d’interrompre les joies et les relations de mon foyer, mon travail normal et ses devoirs, non sans
inconvénients, pour consacrer quatre ou cinq semaines de mon temps à voyager, afin de rendre
service à des milliers de personnes, plutôt qu’à une seule. J’ai à maintes reprises constaté, au cours
des neuf années écoulées, que j’étais né pour servir - pour être le serviteur d’autres, exactement
comme mon vieil ami et astrologue Henry Waterhouse me l’a annoncé il y a un peu plus de dix ans,
après une étude minutieuse de mon horoscope de naissance.

Le fait même que neuf années ont passé depuis qu’a commencé l’oeuvre de ma vie, est en
soi significatif, car en juillet de cette année 1918 - dans trois mois d’ici seulement - les neuf
premières années de mon effort particulier en faveur de l’humanité seront à leur terme ; et quel que
soit le maigre travail que j’ai accompli pour atteindre le premier point de mon voyage vers l’ultime
but, qui sera touché par d’autres dans les quelques prochaines années, ce fut un plaisir semé de
souffrances, de sacrifices et de nombreux chagrins au fond de mon coeur.

Naturellement, cette neuvième année est pour moi d’une importance considérable. C’est
ma dernière année, mon année finale de préparation exécutive de travail de l’Ordre Rosae Crucis,
c’est l’année mystique qui arrive dans la vie de tous les hommes qui entrent dans le cycle de ce
travail. L’histoire l’a démontré, les documents laissés par ceux qui, dans le passé, ont consacré leur
vie au même travail, indiquent que nul n’échappe à l’année mystique ; la neuvième, le troisième
point du troisième voyage autour du Triangle. Après cette neuvième année vient le cycle de la
souffrance et de la crucifixion pour la hardiesse qu’il y a à oser assumer le poids de la CROIX.
Pendant neuf ans, la CRUCIFIXION puis, (comme en juillet 1927) un cycle de NEUF ans, de
RESURRECTION, de REGENERATION et d’ASCENSION.

3
Harvey Spencer Lewis y accompagnait son père pour effectuer des recherches généalogiques pour le compte de M.
Percy Rockfeller.

Troisième cercle communication n° 9 9


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Je constate également, exactement comme je fus informé que ce serait le cas, qu’au cours
de cette neuvième année de mon travail, les premiers membres qui sont aussi les plus avancés de la
Loge originale de l’Ordre ont atteint le neuvième degré, le degré qui correspond au principe même
qui opère pour mon avancement à la fonction de chef exécutif spirituel de l’Ordre, dès la fin de
cette neuvième année. C’est l’année et le degré de la réalisation exotérique et de la naissance
ésotérique, de l’accomplissement ésotérique et de l’accomplissement exotérique 4.

J’ai donc saisi cette occasion où je dispose de nombreuses heures pour penser et écrire,
tout en voyageant de ville en ville, pour consigner sur le papier les faits qui doivent former les lois
et les principes fondamentaux sur lesquels les futurs chefs exécutifs de l’Ordre Rosae Crucis
pourront baser leur travail et leurs projets, afin que l’Ordre lui-même ne puisse jamais perdre les
traditions qui constituent son pouvoir et sa personnalité héréditaires et sa conception vraiment
divine et spirituelle. A cet égard. cette CONFESSION est donc semblable aux autres parues dans le
passé ; trois d’entre-elles me sont connues ; celle d’Amenhotep IV, d’Arnaud II de France et de
Christian Rosenkreuz (Francis Bacon) en Allemagne. Depuis celle de Rosenkreuz, il n’y en a pas eu
d’autre que celle-ci ; et bien que mes paroles puissent être moins voilées que celles de mes illustres
et très savants prédécesseurs, l’importance de ce que j’ai à dire, par sa portée sur l’Ordre, n’en est
pas moins évidente et sans doute pas moins nécessaire qu’une CONFESSION au XVIe siècle en
Allemagne.

Mais qu’ai-je donc à confesser ? Devrais-je me pencher sur le fait ou les questions de mon
humble service d’intermédiaire des lois étranges qui ont opéré à travers moi, sans aucun choix
conscient de ma part ? Certainement pas ! A cet égard je me tiendrai tranquille et silencieux pour
éviter toute vantardise possible, conduite qui serait déplacée pour un rosicrucien. Mais ce que je
dois confesser, c’est la vérité concernant la réincarnation mystique de notre Ordre bien-aimé en
Amérique et le caractère divin de ses enseignements et de ses principes.

L’on nous a enseigné que la vérité nous rendra libres. Pourtant j’ai dû cacher la vérité
révélée ici, parce que la vérité, comme d’autres forces et pouvoirs puissants de la nature, exige
d’être exprimée en son temps et en son lieu, pour pouvoir vraiment être bienfaisante et non
destructive. Ces expériences qui me sont arrivées dans le passé, et que je relate en détail ici, auraient
pu m’advenir plus tôt dans la vie (bien que les responsabilités qui en résultent ont été
particulièrement lourdes pour un homme aussi jeune que je l’étais) ; mais le temps, le lieu et les
circonstances étaient prévus et c’est ce que je vais révéler, expliquer et rapporter maintenant dans
tous ses détails pour que quelques membres choisis puissent le lire dès à présent, d’autres à une date
ultérieure et un plus grand nombre d’autres membres encore, dans l’avenir, lorsque l’Ordre se sera
épanoui dans la Rose pleinement éclose de l’immortalité.

L’oeuvre véritable de l’homme dans la vie est rarement reconnue comme telle, jusqu’à ce
qu’il se soit considérablement avancé sur sa voie et découvre que son ou ses mobiles sont
d’inspiration divine, ses résultats vraiment universels et altruistes dans leur effet, et ses obligations,
celles du sacrifice personnel. Quand et comment exactement un homme, un jeune homme même,
peut-il être appelé à commencer ou à entreprendre sa seule grande mission, ce sont là des questions
auxquelles il n’est pas possible de répondre, si ce n’est que c’est peut-être sous l’effet d’une
inspiration cosmique prophétique, dont l’influx d’éveil, comme un appel intérieur, a été
judicieusement appelé une direction cosmique.

4
Les dixième, onzième et douzième degrés n’avaient pas encore été institués par Imperator

Troisième cercle communication n° 9 10


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Dans mon propre cas - si l’on veut bien me pardonner de supposer maintenant que le
travail de ces neuf dernières années a été la base de l’oeuvre de ma vie - je n’étais conscient que
d’une seule idée, à l’époque où je me suis engagé à tenter ce qui semblait être une tâche colossale :
je savais que l’inspiration, l’impulsion, le désir me venaient d’ailleurs et qu’ils étaient libres de tout
égoïsme et sous-entendaient de plus grands sacrifices personnels, si je réussissais ou si j’échouais.
Pénétré de cette pensée, je me résignais à la tâche et trouvais dans ma résignation et ma bonne
volonté un grand enthousiasme, qui ne m’a jamais fait défaut, même au milieu de circonstances les
plus décourageantes et lorsque je fus confronté avec des obstacles apparemment insurmontables.

Je vais donc, sans autre introduction, aborder les plus infimes détails de mon entrée en
rapport avec l’Ordre Rosae Crucis et du rôle que j’ai eu à jouer ou à assumer afin d’obéir à la
volonté des maîtres. Peut-être les ennemis que je me suis faits dans le passé par ce travail et ceux
qui cherchent encore à détruire le Grand Oeuvre de l’Ordre, trouveraient-ils dans les pages
suivantes beaucoup à censurer et à condamner, mais ils seraient bien obligés de se joindre à mes
amis - au grand nombre de mes frères et sœurs loyaux - pour reconnaître que quoi que j’aie
accompli et qui aurait pu ne pas l’être, l’impulsion en a pris naissance dans un cœur désintéressé,
chez une âme altruiste et un serviteur obéissant, s’efforçant seulement d’accomplir les décrets des
Maîtres pour le bien d’autrui, malgré les obstacles d’une instruction très limitée en certaines
données essentielles et forcé à des actes regrettables par ceux-là mêmes qui critiqueraient
maintenant ce qui a dû être fait par un intellect honnête, une nature émotive et une conscience pure,
afin que la Lumière puisse être dispensée à ceux qui sont encore dans les ténèbres.

Profundis XII°.

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UNE ENFANCE MYSTIQUE

Dès que je pris conscience de “l’être” intérieur en moi, lorsque j’étais un jeune garçon
d’entre douze et treize ans, je parvins lentement à la connaissance de degrés extrêmes de valeurs,
qui semblaient produire peu d’impression, sinon aucune, sur les autres. Ces choses pures, nobles et
sacrées de la vie m’affectaient parfois si profondément que je tombais dans une période de
méditation qui provoquait en moi des heures de larmes versées et plus d’un jour d’une tristesse si
douce que je ne pouvais en pénétrer le sens ; je découvris aussi que j’avais un certain don
prophétique dans la mesure où, sans le vouloir et même sans le savoir à l’époque, j’émettais des
déclarations qui se révélaient un peu plus tard d’exactes prédictions. Ceci m’amusait plutôt à cet
âge, bien que je ne me souvienne pas l’avoir jamais pris à la légère, ni avoir aucunement tourné en
dérision l’élément mystique de tels incidents. J’eus d’abord l’impression que mes déclarations
prophétiques provenaient de mon raisonnement, qui était plutôt rapide et logique, combinaison de
dons très rares chez un jeune garçon, mais qu’alors je n’appréciais pas à sa mesure. Je n’arrivais pas
à comprendre pourquoi les autres ne pouvaient pas faire les mêmes prophéties, ou du moins,
percevoir comme moi le processus de développement des choses avec leurs inévitables résultats à
venir. aujourd’hui encore, je me sens parfois envahi d’impatience devant le raisonnement pauvre et
illogique de ceux qui pourraient ou devraient mieux faire ; et je suis incapable de comprendre
pourquoi beaucoup ne prévoient pas des résultats qui semblent logiques d’après les prémisses
établies. mais, avec le passage des années, depuis que j’étais jeune garçon, je suis arrivé à
comprendre et à prendre conscience de ce qui fut pour moi un grand et sérieux problème, dans ma
quatorzième année. Cette année là, je fus soudain illuminé par le fait qu’au moment où, comme je le
croyais, ma propre intelligence ou conscience objective annonçait ou prévoyait des évènements
présentant quelque élément prophétique ou mystique, ce n’était pas vraiment l’oeuvre de ma propre
conscience, mais celle d’un autre être, d’une autre personnalité a l’intérieur de moi ou en contact
mental permanent avec moi.

Mais une telle conclusion de la part d’un tout jeune homme, est destinée à plonger ses plus
sérieuses pensées dans un abîme de méditation et de contemplation ; et si des épreuves et des
expériences constantes ont raffermi sa conviction et en ont changé le caractère étrange en élément
sacré, tout entier contenu dans les limites de sa nature, il ne pouvait donc se produire d’autres effets
que de faire se tourner ce jeune homme, lentement avec grand respect, de toute sa pensée et de
toutes ses études, vers le domaine du mysticisme religieux.

Je pense que l’on me comprendra. Beaucoup d’êtres intelligents trouvent grand intérêt au
mysticisme, beaucoup même, consacrent du temps et de la réflexion à ce sujet, mais peu, en vérité
(et je parle maintenant après un peu plus de neuf ans de contact avec les mystiques les plus avancés
en Amérique et d’autres pays) s’éprennent ou ont conscience de l’existence d’un mysticisme
religieux qui transcende les autres formes, quelles qu’elles puissent être.

Je vous laisse donc apprécier, si vous le désirez, ce jeune homme de quatorze, quinze, puis
seize ans, allant encore à l’école publique, qui devait s’intéresser aux sujets prescrits, limités et
prosaïques des cours de collège, tout en étant intéressé non seulement profondément, mais aussi
avec émotion, religion et enthousiasme aux mystères les plus profonds de la manifestation de la vie.
Tel était pourtant le cas. Plus je méditais sur la possibilité de l’existence d’une autre personnalité
(peut-être même, disais-je “personne” en ces jours-là) au-dedans de moi, plus j’en avais la
conviction.

Troisième cercle communication n° 9 12


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Rappelez-vous qu’à cette époque les profanes en la matière savaient peu de choses sur les
personnalités secondaires, car Hudson et ses collègues n’avaient pas encore publié pour le plus
grand nombre livres traitant de ces sujets inconsciemment le problème, ce qui aurait pu me suggérer
ou m’aurait du moins aidé à le résoudre. Aussi au cours des années 1897, 1898, 1899 ai-je travaillé
seul sur mes problèmes et ce ne fut que la dernière année, celle où j’obtins mon diplôme de fin
d’études et où je me lançais dans le monde pour travailler et étudier, que je tombais sur quelques
ouvrages d’Hudson et découvris en eux un point de départ pour mes recherches ; ce point
commençait là où il achevait ses théories, et ses hypothèses inutiles, qui rejetaient expressément ou
ignoraient les éléments divins ou religieux du mysticisme. Je n’ai pas l’intention de pénétrer trop en
avant dans les détails de ces mois et de ces années de recherche et d’études solennelles et solitaires
sur des phénomènes qui, chaque jour, devenaient plus marquants et plus inconscients.

Je tombai naturellement (où j’y fus plutôt conduit) dans l’habitude ou la pratique, chaque
jour et parfois à chaque heure, de me livrer à la méditation dans le silence où je me trouvais. A
l’école, mes maîtres le remarquèrent ; notre maître de choeur et notre professeur à l’école du
dimanche le virent aussi. Mes parents finirent par s’alarmer pour ma santé et, en de nombreuses
occasions, eurent avec moi des entretiens au sujet des profonds soupirs que je poussais, longtemps
après être allé me coucher, alors que j’aurais dû être profondément endormi. Je donnais tous les
signes d’avoir un poids sérieux et profond sur la conscience alors que j’aurais du être heureux de
me plaire aux jeux et amusements de mon âge et qui ne m’ont en fait jamais intéressé. Aujourd’hui
encore j’ignore tout du baseball, du football, du tennis sur pelouse et autres jeux auxquels mon frère
et nos camarades d’école se montraient très experts.

Mais, dans ce silence et cette méditation solitaires, je trouvais vraiment ce qui me rendait
extrêmement heureux et m’apportait la paix. Je ne peux trouver le meilleur mot pour le décrire.
Même lorsque mes larmes coulaient à flot et que mon coeur semblait sangloter, comme cela
m’arrivait presque toujours au cours de ma contemplation de l’existence de Dieu et des
merveilleuses opérations de la nature, je trouvais la paix dans la tristesse et ma joie dans le monde
mental ou spirituel dans lequel je vivais à de tels moments.

Avec les années, je constatai que j’étais arrivé à une plus grande harmonie, ou, comme je
l’aurais exprimé alors, une plus grande sympathie ou compréhension, du moins, avec cette autre
entité ou personnalité qui me parlait à l’intérieur, même si son existence était extérieure. Je n’ai
jamais fait l’expérience d’aucune vision de ce que d’autres ont appelé des esprits, mais j’ai vraiment
vu, parfois, de très belles lumières, généralement d’un bleu clair, et j’ai souvent entendu la plus
douce des musiques, dans toute son harmonie, mais trop doucement pour que j’aie pu en déterminer
la nature, bien que je connusse la musique, grâce à l’éducation musicale que me donna ma mère et
plus tard, un pianiste russe, un jeune homme de mon âge, dont j’ai toujours attribué le succès ou le
talent phénoménal à une cause mystique.

J’en vins ainsi à devenir membre de l’église méthodiste de la Septième Avenue. Qui
portait le nom de Temple Métropolitain et que présidait le Révérend S. Parks Cadman ; comme
cette église était ouverte chaque jour et à chaque heure, pour ceux qui désiraient venir y méditer,
j’appris la valeur que présente un lieu rendu saint et harmonieux par des vibrations sacrées ; et
comme j’avais été, avec mon frère, le premier membre de l’« école du dimanche » et le premier
aussi à être enfant de chœur avant que l’église ne soit transférée dans la Septième Avenue, je
regardais ce lieu comme mon foyer spirituel et j’y allais méditer à certains moments, au grand
étonnement du portier et en butte à la mauvaise compréhension des autres.

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Ce fut lors d’une de ces périodes de méditation, un mercredi après-midi, après mes heures
de cours, que je fus questionné par le Pasteur assistant et, à lui, j’osai expliquer la joie et la paix que
je trouvais à cette méditation et à cette contemplation sacrées. C’était un homme jeune, d’environ
vingt-cinq ans alors, doté d’une nature vraiment aimable, loyale et sincère, et les jeunes de l’église
l’aimaient autant qu’ils respectaient et réellement vénéraient le Dr Cadman. II me conseilla de venir
souvent prier. II n’y avait rien que je désirais autant, si ce n’est la vie elle-même, car je ne
considérais même pas que c’était l’illumination dont j’avais besoin ; tout simplement je ne savais
pas ce qui m’était nécessaire et, par conséquent, je ne priais pour rien d’autre que pour l’amour et la
paix. L’on m’avait appris à remercier Dieu chaque jour, pour la nourriture et les choses nécessaires
qu’il nous accordait ; mais, pour ma compréhension juvénile, cela ne me paraissait pas utile, car je
sentais que j’étais soutenu ou préparé par Lui pour quelque dessein précis, et puisque c’était le cas,
il m’aurait semblé étrange de remercier Dieu pour ce qu’il me donnait comme si cela m’était offert,
pour ma propre satisfaction égoïste. Aussi, bien que je me sentisse heureux et reconnaissant pour la
vie même que j’avais, je n’ai jamais exprimé cette appréciation sous forme de prières de
remerciements.

Pour ce jeune Pasteur, je fus probablement une énigme et peut-être ne m’a-t-il pas
compris. Mais nous en vînmes à avoir de l’amitié l’un pour l’autre et il venait souvent s’asseoir près
de moi, en silence, pour méditer. Parfois une heure s’écoulait avant que l’un de nous ne prononce
un seul mot ; pourtant nous sentions croître avec joie une certaine harmonie qui semblait nous
entourer alors que nous étions assis au centre de l’église, le regard fixé, dans la concentration, sur
l’autel devant nous. Quelles étaient ses pensées à de tels moments, je ne l’ai jamais su ; peut-être le
saurai-je un jour.

Après avoir terminé mes études en juin 1899, j’entrepris ma carrière dans les affaires de la
même façon que les autres jeunes gens, débutant en diverses branches jusqu’à ce que j’eusse trouvé
celle qui me semblait la bonne. C’est ainsi que je m’éloignais de l’église et même de sa localité et
que, pendant plusieurs années, elle demeura simplement un doux souvenir tandis que mon foyer, ou
une pièce de ma maison devint mon sanctum. Ce bon jeune pasteur passa dans l’autre monde et les
jeunes gens de l’église offrirent à sa mémoire le vitrail aux coloris splendides que l’on peut voir
maintenant au centre du grand cercle de la façade de l’église de la Septième Avenue, près de la
quatorzième rue, à new York City. Ainsi s’achevèrent les jours de mon enfance, qui furent ceux de
mon tout premier développement dans la voie du mysticisme.

Troisième cercle communication n° 9 14


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UN AUTODIDACTE EN QUÊTE DE VÉRITÉ

II me sembla non seulement naturel de me plonger profondément dans les diverses


sciences qui paraissaient avoir eu quelque influence sur le grand travail de ma jeunesse - celui de
résoudre le problème psychique qui semblait me retenir captif - mais j’éprouvais également de
l’intérêt pour les études, et, bien qu’elles fussent astreignantes et pesantes pour quelqu’un de mon
âge, je pris de plus en plus conscience, en pénétrant dans chaque domaine de recherche, que les
principes découverts étaient pour moi d’anciennes connaissances revêtues d’habits nouveaux. Ce fut
ce dernier point qui est sans doute responsable du fait que je n’ai jamais terminé aucune étude
scientifique, ni étudié complètement une partie ou une section des sujets de ce genre qui se
présentaient dans le programme particulier que je suivais. Je n’aimais pas le “nouvel habit” dans
lequel ils étaient présentés, la seule exception fut l’ouvrage intitulé : “Nouvelles Connaissances”
livre semi-scientifique qui tomba entre mes mains en 1917, longtemps après que tous les principes
fondamentaux de l’Ordre Rosae Crucis en Amérique aient été établis dans les enseignements
réguliers du Temple.

Sans cesse, je constatais que les autres ou les compilateurs modernes de manuels
scientifiques perdaient de vue les principes naturels fondamentaux. Après avoir présenté leurs
découvertes ou celles des autres dans les laboratoires de physique ou de chimie, les théories ou les
hypothèses qu’ils offraient comme explications des manifestations ou comme démonstrations, me
semblaient trop ridicules pour forcer mon attention. Celle d’un jeune homme de vingt ans n’ayant
reçu l’instruction d’aucune école scientifique. 5

Près de la fin de mes études scolaires en 1899, nous avions fait, comme partie des
enseignements de l’école, quelques expériences de physique - de simples petites démonstrations qui
étaient sans grand intérêt pour les autres garçons, si ce n’est qu’elles les détendaient des études plus
fastidieuses. Mais pour moi, cependant, ces démonstrations éveillèrent une phase latente de ma
conscience, et dès que je gagnais suffisamment d’argent, lors de mon premier emploi, je consacrais
mon temps libre à rassembler suffisamment de matériel pour refaire les anciennes démonstrations
scolaires et de nombreuses autres expériences qui se présentèrent sans cesse d’elles-mêmes. Je
n’avais pas de livres à volonté et j’ignorais l’existence des salles de lecture des grandes
bibliothèques publiques (n’ayant pénétré dans de telles institutions de valeur, pour la première fois,
qu’en l’an 1910) ; les seuls livres que je pouvais donc consulter comme référence, étaient des
manuels modernes, tels que ceux qui étaient publiés ou mis en vente par la firme des éditeurs Baker
et Taylor, dans la Seizième rue, à l’est de New York City, où j’avais sollicité un emploi de garçon
de bureau pour un salaire de sept dollars par semaine, afin d’avoir de tels livres sous la main à lire
sans qu’il ne m’en coûtât rien.

A dix-huit ans, mes expériences en physique m’avaient conduit à quelques expériences de


chimie et c’est à cela que je dois mon plus grand intérêt à l’art de la photographie, qui comme
peuvent s’en rendre compte certains, combine un grand nombre de lois fondamentales, de physique
comme de chimie, de manière vraiment occulte ou psychique. Mon premier appareil photo fut
entièrement fait de boîtes en bois de cigares et ma pièce noire, mon laboratoire, était une petite
pièce du sous-sol de ma maison, au numéro 72 de la Septième Avenue de New York. Pendant le
cours de ce travail je parvins à prendre conscience d’un principe qui s’était efforcé de s’exprimer

5
Ce fut peu de temps après sa vingtième année que le premier Imperator se plongea dans diverses branches de la
science ou il accomplit beaucoup de choses dont l’importance a été reconnue.

Troisième cercle communication n° 9 15


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dans ma pensée et mes activités, pendant plusieurs années - celui que tout ce que nous voyons,
sentons, goûtons ou connaissons objectivement est le résultat de vibrations qui font impression sur
nous, exactement comme les vibrations passant à travers l’objectif d’un appareil photo bien
qu’invisibles, entraînent un effet matériel, physique et chimique, démontrable dans n’importe quel
laboratoire. Je sais à présent que ceci est vrai ; mais c’était alors un principe vraiment étrange et
remarquable à concevoir et à assimiler pleinement par un jeune homme, sans l’aide des conseils
d’un professionnel et d’un spécialiste.

Désirant éliminer autant que possible l’élément biographique de ce texte, je passerai sur
les autres incidents nombreux de ma jeunesse qui se rapportent à mes efforts pour approfondir et
résoudre les problèmes impliqués dans les prises de conscience dont je faisais constamment
l’expérience, et que je classerais, aujourd’hui, sous l’appellation générale de “psychiques”, pour
éviter d’employer des termes plus profonds et transcendantaux, mais que je comprenais si peu,
alors, que je ne leur donnais pas de nom particulier.

Mes recherches me conduisirent à mettre sérieusement à l’épreuve les doctrines du


mouvement “spirite” si populaire à New York et dans ses environs, entre 1903 et 1905 ; cette
investigation me permit de découvrir que les prétendues manifestations spirites ne pourraient que
fort peu m’aider. Je constatais que la moyenne de ces prétendues manifestations étaient insensées et
absurdes. Ces messages supposés venir d’esprits, par le truchement de médiums professionnels
(sensés être bien exercés et experts en la matière), n’étaient que babillages enfantins comparés aux
messages que j’avais personnellement entendus, ou reçus d’une autre manière à l’intérieur de moi
comme à l’extérieur, sans grande préparation de ma part. Ces démonstrations d’écriture
automatique (ou écriture inconsciente) allaient de pair avec les messages spirites, généralement
donnés comme preuve que les esprits ou les âmes des défunts détenaient une connaissance
particulière et pouvaient communiquer avec les gens d’ici-bas. Les quelques livres et articles que je
lus, sur ce sujet du spiritisme, me convainquirent que leurs auteurs appuyaient entièrement leurs
déclarations sur des balivernes, comme celles que j’avais entendues dans plus d’une centaine de
lieux de séances de la bouche de peut-être soixante-quinze médiums différents. Les théories
exploitées par ces livres et articles, comme celles que présentaient les médiums, avaient beaucoup
de ressemblance avec les théories des auteurs de manuels modernes de physique et de chimie que
j’avais complètement écartés, sans songer plus longtemps à les consulter.

Afin qu’il soit bien entendu que je n’ai pas rejeté à la légère les preuves pouvant
éventuellement se trouver dans le spiritisme, je dois faire savoir que, sitôt après avoir débuté en ce
domaine, je devins membre de la Ligue d’Investigation Psychique de New York, composée
d’hommes et de femmes provenant de tous les milieux, qui s’efforçaient de trouver une preuve, et
non une consolation ou de mystérieuses “activités”. Cette ligue n’avait ni théories ni préjugés. Elle
demandait que les démonstrations se fassent dans des conditions acceptées par ses membres et que
chaque médium soit mis à l’épreuve. Elle organisait des rencontres chaque semaine dans de grandes
et de petites salles d’églises, des maisons particulières, et même dans de prétendues maisons
hantées. La seconde année, j’en fus élu Président, alors que j’étais un jeune homme de seulement
vingt ans, tandis que la plupart des membres avaient de quarante à soixante-dix ans, parce que
j’avais été capable, l’année précédente, de désigner à l’attention de médecins et hommes de science
présents, de nombreux principes qui leur échappaient, et que j’avais également fait usage de mes
aptitudes prophétiques en prédisant ce qui allait se produire, à certains moments des séances et
démontré ainsi que le mental, indépendamment d’un médium ou d’un “esprit” particulier, pouvait
recevoir des impressions de l’intérieur et de l’extérieur de la conscience humaine. Pendant les deux
années où je présidais ce groupement, et au cours de l’année qui suivit, bon nombre d’hommes de
science et de médecins ainsi que d’autres personnes éminentes du public, organisèrent l’Institut

Troisième cercle communication n° 9 16


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pour la Recherche Psychique de New York. J’en fus élu président également, et cet institut
poursuivit son oeuvre en suivant des voies similaires à celles de la Ligue, si ce n’est avec plus de
profondeur, avec une analyse et une recherche plus précises, s’attachant beaucoup à percer à jour et
à éliminer à New York, plus de cinquante médiums frauduleux et criminels agissant ainsi en
parallèle avec les services de police de New York et le journal “Monde de New York”.

C’est pour cette raison que j’ai le sentiment d’avoir le droit de dire que si tous les
médiums consultés et mis à l’épreuve y compris le célèbre Margaret Gaul et d’autres auxquels se
réfèrent constamment les ouvrages sur le spiritisme et les phénomènes psychiques n’ont pas réussi à
projeter la moindre lumière sur les problèmes que j’avais, dans ce cas, le spiritisme, ses théories et
ses phénomènes ont été pour moi inutiles, même en tant que religion. C'est ainsi que comme les
sciences, je l’ai écarté.

Vint ensuite la période de mon étude du mental. Je me mis à nouveau à l’oeuvre, en


commençant par certaines théories de Thomas Jay Hudson, mais je les écartais très vite et trouvai
une nourriture plus substantielle dans un ouvrage intitulé “Penser, Sentir et Agir” écrit par un
professeur de l’université de Yale. Ce livre me conduisit au domaine de la psychologie appliquée,
puis de là, à la psychologie générale. Page après page, je consultais d’énormes et pesants volumes,
sur les rayons de quelques librairies, mais jamais je ne vis un seul paragraphe qui abordait les points
que je souhaitais éclaircir. J’admets que si quelqu’un à cette époque, m’avait demandé quels étaient
ces points, je n’aurais pas été capable de les définir ou même de les classer dans une catégorie
déterminée. L’on peut comprendre dans quelle obscurité je travaillais si j’explique que l’un des
points que je cherchais alors en chimie, puis en physique et ensuite en psychologie, fut résolu et
démontré plus tard, par mes soins, dans mon propre laboratoire privé de télégraphe sans fil, à l’aide
d’instruments que j’avais moi-même conçus et fabriqués dans ce but, pour prouver visiblement la
transmission des vibrations à des récepteurs de sélection de résonance. En l’an 1904, lorsque naquit
mon premier fils Ralph, j’avais dans mon foyer un équipement complet d’opérateur radio.

Finalement en 1906, j’en terminais avec les livres et les théories. Mon dégoût pour ce
genre d’ouvrages et de théories s’étendant aux auteurs qui les écrivaient et aux écoles et collèges
qu’ils représentaient. Ceux qui ont été avec moi associés à l’Ordre Rosae Crucis au cours des trois
dernières années, savent à quel point ce dégoût pour les méthodes modernes d’enseignement des
sciences et les nouvelles approches de lois fondamentales de la nature s’est avéré fondé et je suis
heureux de dire que l’oeuvre de notre Ordre accomplit beaucoup pour dénoncer cette immense
erreur d’éducation aux yeux de milliers de brillants penseurs et a déjà posé les fondements d’un
nouveau et parfait système d’éducation en Amérique.

Pendant un an - de 1906 à 1907 - je ne fis pas autre chose que de réfléchir à fond sur
certains principes qui, progressivement, se formaient dans ma conscience. Pendant tout ce temps,
j’avais continué mes séances presque quotidiennes de méditation et d’harmonisation avec un influx
cosmique particulier, qui m’avait apporté une plus grande compréhension. Je constatais sans cesse
que cette information, telle que je la recevais - généralement de nature semi-scientifique et
religieuse - était pour ainsi dire marquée du sceau d’une personnalité précise qui avait la
particularité d’être logique. Je ne lui ai jamais posé de question, ni n’en ai eu la moindre pensée. Je
ne paraissais pas me rendre compte que cela aurait pu m’aider. Je n’avais conscience que d’une
seule chose : qu’en de telles périodes de relaxation je me sentais en paix, calme et satisfait, et qu’en
revenant à la conscience éveillée j’avais l’impression d’avoir été enseigné ou informé selon quelque
voie, de certains faits, lois et principes se rapportant à Dieu et à la Nature. Ces faits, ces lois et ces
principes n’étaient pas en relation ; ils étaient vagues et ne formaient la base d’aucune philosophie,
ni d’aucun système ; mais ils étaient nettement contraires à ce qui était enseigné dans les diverses

Troisième cercle communication n° 9 17


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

écoles explorant les sujets scientifiques. Je pouvais immédiatement me souvenir de choses que je
comprenais de façon différente, parce que la vérité m’avait été révélée à cet égard à quelque autre
moment. Ce fut de cette façon que les faits acquis pendant mes périodes de méditation furent mis en
lumière, ou plutôt révélés à ma conscience objective, tout en se trouvant contredits par la science
moderne.

Comme on a pu le voir d’après ce qui précède, je n’avais aucune théorie personnelle, ni


n’essayais d’en définir une, quand et comment et pourquoi j’arrivais à recevoir une telle
connaissance peu commune, ou comment et pourquoi il m’était permis d’entrer en contact
harmonieux avec une source occulte d’information et de compréhension. Juste avant la fin de 1907,
je crois, quelqu’un me parla de la théorie de la réincarnation. J’expliquai mon problème et,
immédiatement une solution me fut offerte : mon information me venait de ma conscience, laquelle
avait été dans le corps d’un ou peut-être de deux autres hommes, qui dans le passé, avaient été des
savants d’une ancienne école, sans doute d’un Ordre ou d’une fraternité mystique, etc., etc. Je
rejetais bientôt cette solution, car elle ne prenait pas en considération la paix, la satisfaction et l’état
de communion particulière, religieuse et sacrée, que je sentais si intensément pendant mes périodes
de méditation. Mais au cours de la discussion que j’eus au sujet de cette théorie et de sa relation à
mon problème, il y eut un point qui me fut révélé et qui fait que je me sens très reconnaissant envers
la chère dame âgée qui essaya de son mieux de me faire accepter cette explication. En la
questionnant sur ce qu’avait pu être le groupe ou la fraternité mystique ou scientifique à laquelle
elle pensait que j’avais peut-être appartenu dans mon incarnation antérieure, elle mentionna le nom
des rosicruciens d’Égypte. Je me souviens très nettement qu’au cours des nombreux jours qui
suivirent sa première mention de ce nom, elle ne parla jamais des rosicruciens comme ayant été
autre part qu’en Égypte, malgré le fait que toutes les références que je pouvais trouver, concernant
une telle fraternité, ne parlaient que de sa seule existence en Allemagne.

A partir de ce moment-là, mes diverses recherches gravitèrent autour des enseignements


des anciens mystiques, sans grand résultat. Ces constantes références aux rosicruciens voilaient tout
simplement ce qu’avait été leur connaissance ou leur enseignement. Je n’avais rien lu, ni même
rencontré la moindre allusion dans les manuels publics, qui implique l’existence des secrets des
rosicruciens, me rendant compte que de tels manuels sont nécessairement peu dignes de confiance.
C’est ainsi que l’année 1908 arriva à son terme, avec toute ma pensée fixée sur une seule
détermination : trouver ce qu’enseignaient les anciens mystiques et s’ils avaient la connaissance des
vraies lois de Dieu et de la Nature, telles que je semblais les connaître de façon fragmentaire. Ce fut
ce seul grand désir, cette unique ambition totalement désintéressée, pure, noble et toujours associée
à un sens du sacré, du Divin Privilège et de l’Inspiration Sainte, qui domina ma vie et mes actions à
cette époque, et qui peut dire qu’elle n’a pas influencé, sinon dominé, toute ma vie passée jusqu’à
présent sur cette terre et influencera peut-être celle des temps à venir ?

Troisième cercle communication n° 9 18


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

QUAND LE DISCIPLE EST PRÊT…LE MAÎTRE APPARAÎT !

J’en viens maintenant à ce qui sera du plus grand intérêt pour les quelques membres
avancés de l’Ordre Rosae Crucis qui seront autorisés à lire cette confession. Je crois cependant, que
même ce petit nombre ne manquera pas de trouver dans les pages précédentes beaucoup
d’illumination et de se sentir considérablement touché par tout ce que j’ai dû affronter et subir pour
parvenir au stade où je pourrais voir mon grand désir se matérialiser.

Ce fut au printemps 1908 - j’ai voulu me rappeler la date exacte, car c’est très important -
qu’il m’apparut nécessaire de retourner à l’ancienne église (le Temple Métropolitain) de la
Septième Avenue, où je m’étais rendu de nombreuses fois auparavant, pour m’asseoir une fois de
plus en méditation silencieuse, comme j’en avais eu l’habitude. Je ne pus trouver aucune raison
précise à cette impulsion et j’ai même essayé de me trouver des raisons pour ne pas les suivre. Mais
je m’y rendis tout de même un dimanche de Pâques, pour entendre la musique et les chants pascals
qui caractérisent l’office de Pâques, auquel je prenais toujours part aux jours d’autrefois lorsque
j’étais l’un des jeunes garçons en robe d’enfant de choeur. L’ambiance, la musique, les visages
familiers que j’aperçus, réveillèrent en moi mon ancien intérêt pour l’église, bien que je n’y étais
pas revenu pendant six ou sept ans. Ce fut comme si j’avais retrouvé la vieille maison familiale de
mon enfance, touchant mon coeur et m’offrant un accueil royal. II faut comprendre que ce n’était
pas la particularité religieuse de l’office qui me toucha à ce point à ce moment là, ou même dans le
passé. Ce fut l’influence plus subtile des vibrations sacrées que je sentis dans l’enceinte des murs de
l’endroit. Pour moi, cette église était un foyer spirituel où je pouvais trouver un contact et une
communion avec le Divin ou le Cosmique indépendamment de tout office ou de toute autre
cérémonie. Toutes les émotions de ma nature étaient soulevées par la quiétude de cette ancienne
église et j’aimais m’y asseoir en silence.

C’est ainsi qu’un jeudi après-midi suivant l’office de Pâques, il m’advint de retourner à
l’ancienne église, laissant mon travail à temps pour m’y trouver vers 16 heures 30. Le jeudi n’était
pas un jour que j’avais choisi intentionnellement, car j’avais essayé de m’y rendre depuis le mardi
de cette même semaine et de me libérer dans ce but de mes occupations, mais ce ne fut que le jeudi
que je réussis à trouver le temps suffisant au cours de l’après-midi.

Je me souviens bien de ce qui arriva et c’est tellement important que j’exposerai


soigneusement chaque fait, en bon Ordre et sans commentaire afin que tous puissent juger de la
cause et des effets de chaque incident sans être influencés par ce que je crois.

J’entrai dans la chapelle comme d’habitude en empruntant alors une petite porte latérale
sur la partie arrière du bâtiment de l’église. Avec respect, mais sans cérémonie, j’avançai vers l’aile
centrale, la remontais jusqu’au centre de l’église et là je me glissais sur un banc à ma droite. II n’y
avait personne d’autre dans l’église et je n’avais rencontré personne non plus dans la chapelle. Ce
n’était pas chose inhabituelle, à ce moment de la journée. Les fleurs et les décorations utilisées pour
l’office de Pâques avaient été enlevées, à l’exception de la carcasse en fil de fer, utilisée pour
former une Croix, qui se dressait encore au centre de l’estrade de l’autel, à environ trois mètres
derrière lui.

La carcasse de cette croix avait été recouverte de mousse verte, dans laquelle les lis
avaient été piqués pour le dimanche de Pâques. A présent la croix était simplement verte, les fleurs
ayant été enlevées. La croix avait environ trois mètres de haut et du coin où j’étais assis sur mon
banc, en ce jeudi après-midi, l’autel ne me cachait que la partie inférieure de la croix verte.

Troisième cercle communication n° 9 19


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

Mon regard était tout naturellement fixé sur la croix, alors que je commençais ma période
de méditation, et il est fort probable que je songeais au triste état qu’avait maintenant cette croix,
alors qu’elle avait eu une si belle apparence lors de l’office de Pâques. Mais. je sais cependant, et je
me rappelle très bien, qu’en regardant cette croix et en pensant à sa signification, il me vint à l’idée
que c’était l’un des symboles des rosicruciens et je me laissai aller à diriger à nouveau mes pensées
sur cette étrange fraternité, sur son existence, sur ses enseignements, etc.

Comme je l’ai dit, je n’étais pas venu à l’église pour méditer au sujet des rosicruciens,
mais simplement pour retrouver là l’ancienne paix que j’appréciais si profondément, ainsi que la
satisfaction de la communion divine qui l’accompagnait. En vérité, le sujet des rosicruciens ou
d’autres groupes similaires avait été dans ma pensée presque chaque jour depuis un an mais je
paraissais être objectivement libéré de cette pensée lorsque j’entrais dans l’église. Pourtant, la croix
me remit le sujet en conscience, et je dus perdre toute conscience objective de tout le reste en
entrant dans un état subjectif de paix et de tranquillité sans aucune autre pensée que celle regardant
les rosicruciens. L’église était peu éclairée, si ce n‘est par la lumière tamisée qui filtrait au travers
du vitrail coloré qui avait été offert à la mémoire de mon ancien ami le pasteur-assistant. II y régnait
une quiétude absolue et de profondes vibrations de caractère sacré. Je fermai lentement les yeux et
c’est alors que…

J’entendis une voix claire et distincte, venant non pas de l’intérieur de moi, mais du
dehors. Encore maintenant, en écrivant ceci, tout mon système nerveux réagit sur le plan
émotionnel, car j’entends toujours le ton sur lequel fut prononcé le premier mot. C’était celui de
« Paix ! ». J’ai souvent entendu prononcer ce mot depuis lors, et maintes fois, j’ai essayé d’imiter la
façon dont il le fut à ce moment-là, mais le ton semble impossible à imiter. C’était comme un Ordre
: il n’y avait pas d’erreur à ce sujet, il était prononcé avec bonté, douceur et pourtant avec une telle
signification que je sus qu’il devait dire que je ne devais pas bouger, que je ne devais pas me
troubler ni m’inquiéter, que je ne devais même pas me lever de la place où j’étais.

Pourtant, j’ouvris les yeux, non de façon étonnée, car je ne fus pas surpris, mais me sentais
excessivement calme. Tout d’abord, je ne vis rien ni personne. Je regardais la croix, et bien qu’elle
ne m’apparut pas différente d’auparavant, je distinguais entre elle et moi un léger brouillard comme
si je voyais cette croix au travers d’une sorte de brume. J’essayai donc de fixer mon regard sur le
brouillard et non sur la croix, et alors que je me concentrai sur la blancheur de ce voile de brume, il
me parut devenir plus dense et je me rendis compte que la substance brumeuse se trouvait
seulement de soixante à quatre-vingt-dix centimètres de moi, juste en face de mon propre corps. En
continuant à la fixer, sans regarder au travers, je vis qu’elle avait une forme, que la brume avait un
bord, une limite précise et, en regardant encore son contour de chaque côté, je vis qu’elle avait la
forme d’un personnage aux vêtements flottants. Je fus pris d’une impression de vertige et je fermais
les yeux. Me retrouvant dans l’obscurité, je pensais à ce que j’avais vu et, au bout de quelques
secondes, je rouvris les yeux pour constater que la silhouette était plus dense et plus blanche, bien
que se trouvant à une place légèrement différente et plus proche de moi.
Un bras s’étendait et une main pointa vers l’autel ; je regardai alors au-delà de la silhouette
brumeuse (et non au travers cette fois-ci) et je vis que la croix avait un aspect plus jaune que vert,
comme si la mousse séchait et perdait sa couleur. Je me concentrais sur la croix, non parce que
j’avais la moindre intention en tête, mais simplement parce qu’elle m’attirait, et lentement, la
couleur verte passa et, à sa place, apparût une brillante couleur jaune d’or, jusqu’à ce que la croix
fût pareille à de l’or. Puis, les yeux toujours en attente, mais sans le moindre doute interrogateur, je
vis le centre devenir plus rouge, jusqu’à ce qu’il devienne aussi vif qu’une rose rouge et en prit
l’apparence. J’eus cette conscience d’une rose rouge et c’est alors que je me rendis compte que je
contemplais la Rose-Croix. La Rose-Croix que je n’avais jamais vue auparavant, que je ne

Troisième cercle communication n° 9 20


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

connaissais que par ce que j’avais lu à son sujet. Lentement, je reportais mon regard sur le
personnage, devant moi, et cette fois-ci, sa silhouette était encore plus intense ou plutôt plus
opaque.

Je regardais le visage de cette silhouette. II était indistinct, mais je vis qu’il y avait autour
de longs cheveux blancs ou clairs et une longue barbe de couleur claire. J’estimais les cheveux
blancs ou clairs, parce qu’ils étaient plus blancs que le visage ou le cou et presque comme une
brume blanche ; pourtant, tout l’ensemble de la silhouette était fait d’une brume blanche ou claire,
semblable à une épaisse fumée blanche.

De nouveau, des paroles sortirent des lèvres du personnage et je pus voir les lèvres bouger
et les yeux ciller. Je n’essaierai pas de rapporter mot à mot ce qui me fut dit, car je ne peux me
rappeler les mots exacts. J’aurais souhaité pouvoir le faire ; ils furent prononcés avec bonté, et dans
un langage aussi beau et sublime que les plus admirables versets de la Sainte Bible. Ils me firent
l’impression de provenir d’une Conscience Sainte et Infinie, et je les écoutai avec un sentiment de
respect et de gratitude, mais sans crainte ni perplexité.

Ce qui me fut dit, fut en substance ceci : si je souhaitais en connaître davantage sur les
rosicruciens et leurs enseignements, je devais me préparer à une initiation pour entrer dans la
fraternité qui avait un corps ésotérique immortel ; que pendant plusieurs années j’avais habité sur le
seuil de la fraternité ou de son temple immatériel, mais que je n’avais pas réussi à faire usage de
suffisamment de détermination pour en franchir le seuil, et que je n’étais, par conséquent, pas plus
avancé que ne l’avait été ma propre détermination ; que je ne trouverai rien concernant la fraternité
dans aucun livre ni aucun article, car ses secrets n’avaient jamais été publiés et ne le seraient jamais
; que je devrais découvrir l’illumination au-dedans de moi et non à l’extérieur, que celui qui me
parlait était un AMORCUS de l’ancienne fraternité et avait été choisi pour être mon guide, jusqu’à
ce que je sois prêt à franchir le seuil et à continuer seul ; que le corps exotérique de la fraternité
n’existait plus en Amérique et n’avait pas existé au cours des 101 dernières années, que chaque
corps exotérique existait seulement 108 ans et que ce ne serait pas avant 1915 que le nouveau corps
viendrait à l’existence et que ce serait alors le seul corps exotérique, sur la surface occidentale de la
terre ; et aussi que pendant que j’étais préparé à mon initiation en son sein, le corps exotérique serait
conçu et amené à maturation pour son avènement dans le monde matériel ; que je devais consacrer
chaque soirée du jeudi à me mettre en contact harmonieux pour être guidé ; que le prochain corps
exotérique de la fraternité serait en France, ou s’y trouvait encore, ou quelque chose de ce genre.
II m’en fut dit sans doute bien davantage et peut-être une partie de ce que j’ai rapporté
dans le paragraphe ci-dessus ne m’a pas été dit à ce moment-là ni même par cette personnalité ;
mais ces faits me furent bien révélés soit à ce moment-là, par le discours qui me fut adressé, soit
lors de ma période de méditation de la soirée du jour suivant, où j’entendis une voix me parler chez
moi, mais sans voir de personnage.

J’ai maintenant pleinement conscience, mes frères et soeurs, que ce que j’ai écrit dans les
quelques derniers paragraphes est incontestablement difficile à comprendre et que, pour ceux qui ne
me connaissent pas ou qui ignorent mon oeuvre, ceci pourrait passer pour les divagations d’un
malade mental ou pour la fiction d’un cerveau fertile. C’est pourquoi ceci n’étant ni l’un ni l’autre
et risquant d’être rejeté, j’ai été forcé de cacher la VERITÉ et de présenter à la place une version
différente de ma première introduction dans l’Ordre Rosae Crucis. Poursuivez cette lecture et
rendez-vous compte, si vous le pouvez, de ce qu’a signifié pour moi le fait de savoir et d’être
toujours pénétré de l’idée que les évènements réels et la VERITÉ devaient être voilés et la
FICTION exploitée, parce qu’elle paraissait plus plausible que la Vérité. Moi qui en étais venu à

Troisième cercle communication n° 9 21


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

être dégoûté des théories fictives des scientifiques. alors que ce que je désirais le plus était la vérité,
j’en arrivais à comprendre maintenant pourquoi

LA VERITÉ NOUS REND LIBRE,


UNIQUEMENT QUAND LE MENSONGE
A ÉPUISÉ SON POUVOIR
DE NOUS RENDRE ESCLAVE.

C’est sur cet aphorisme que nous interromprons la relation de cette confession d’Harvey
Spencer Lewis. Vous voudrez bien nous adresser votre commentaire concernant cet aphorisme
après que vous aurez médité quelques temps sur sa signification. A réception de ce commentaire,
nous vous ferons parvenir le second manifeste où se poursuivra cette confession, notamment par un
récit bien plus détaillé que tout ce que vous avez pu lire au sujet de l’initiation d’H.S. Lewis dans la
région de Toulouse en 1909.

H.S. Lewis aux jours de sa jeunesse

© CE/YG//02/03

Troisième cercle communication n° 9 22


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TROISIEME CERCLE

COMMUNICATION N° 10

Cénacle de la Rose+Croix

S.E.T.I. Cénacle de la Rose+Croix BP 374 87010 LIMOGES Cedex 1 France


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

MANIFESTE II

CONFESSIO R+C
FRATERNITATIS

Préparée par
BRO. PROFUNDIS
1918

Cénacle de la Rose+Croix
Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

INITIATION EN TERRE TOULOUSAINE

Comme nous l’avons expliqué précédemment, la première histoire de l’Ordre pour cette
juridiction, préparée pour le public, a dû garder secrets de nombreux faits qui maintenant peuvent
être dévoilés dans ces manifestes privés.

Tout au long de l’année 1908 et au printemps 1909, je continuai mes expériences chaque
jeudi soir dans le calme du sanctum de ma maison. J’avais plusieurs fois changé de domicile,
habitant en différentes parties de la ville depuis 1903, année où j’épousai ma première femme alors
que je poursuivais une carrière agréable et prospère d’artiste, et toujours j’avais réservé une pièce
ou une partie de pièce comme lieu de méditation ; la magnifique expérience que m’avait apportée
cette pratique m’a amené à parler souvent à nos frères et sœurs de la valeur, sinon de la nécessité,
d’avoir un petit sanctum chez soi.

Mes séances du jeudi soir eurent pour effet de m’apporter une grande illumination et
beaucoup d’encouragements. J’appris, peu à peu, que bien qu’une seule personnalité dominait les
conversations et les expériences auxquelles je me livrais si librement, il existait d’autres
personnalités à l’arrière plan pour ainsi dire, à qui ma personnalité plus intime pouvait parfois parler
ou qu’elle pouvait amener à me parler. C’est ainsi que j’en vins à prendre conscience qu’à la
plupart, sinon à toutes, de ces séances, étaient présentes sept consciences de Maîtres, chacune
d’elles s’adressant à moi, à certains moments, chacune d’elles ayant une personnalité très distincte
et une nette orientation de connaissance sur des sujets matériels et spirituels, sans réussir jamais,
cependant, à franchir les limites de la conversation ou de la révélation imposées par la seule
personnalité dominante. J’appris à connaître cette personnalité dominante comme étant d’un
intellect supérieur, réservée et prudente dans son discours, digne et d’harmonie divine, parfaitement
habituée à recevoir hommage et obéissance. Pourtant, cette personnalité tout autant que les autres
semblait faire partie de mon propre être intérieur depuis un lointain passé.

Je ne parvenais pas à m’expliquer cette combinaison de personnalités à l’intérieur et à


l’extérieur de ma propre existence ou conscience, et ce ne fut que récemment au cours de l’une de
mes expériences du troisième degré de la Grande Loge Suprême de notre Ordre, connues
maintenant à leur juste valeur, que je trouvai ou reçu une explication qui est du moins plus logique,
plus plausible et probante que toute explication offerte par d’autres écoles sur l’existence de
personnalités multiples comme celles-ci.

II apparaît donc et ceci doit être prouvé un jour, que chacune de ces personnalités très
distinctes est l’une des incarnations antérieures de mon âme et de ma conscience présentes et que
dans les recoins de la conscience - qui est en constante et perpétuelle association avec l’âme dans
toutes ses incarnations - se trouvent des niches ou des chambres dans lesquelles est mise en réserve
et toujours préservée, l’entité personnelle de chaque existence consciente d’incarnation. A cet
égard, je conçois plutôt l’âme comme comparable au planisphère qu’utilisent les astrologues pour
établir leurs cartes du ciel de naissance, possédant douze divisions ou maisons. Ainsi, l’âme peut
avoir douze chambres semblables chacune représentant une incarnation possible de l’âme dans
laquelle est enregistré et préservé de façon immortelle le souvenir “emmagasiné” de chaque
personnalité incarnée. Par conséquent, la conscience de l’homme en chaque incarnation est une
conscience cumulative, résultant de l’addition ou de la combinaison de toutes les consciences des
personnalités passées. Dans mon propre cas, il y avait seulement sept phases de l’âme précédentes,
en d’autres termes sept chambres dans le cycle de l’âme déjà achevé, et ma personnalité ou
conscience présente oeuvrait à l’achèvement de la huitième. II existe de bonnes raisons de croire

Troisième cercle communication n° 10 1


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

qu’il y a seulement douze chambres semblables dans le cycle de l’âme, ce qui indiquerait
évidemment que chaque âme doit passer par douze incarnations avant qu’elle puisse atteindre cette
perfection pour laquelle elle s’est trouvée placée dans le cycle d’évolution par la Conscience
Suprême. Ce qui advient ensuite, ou ce que peuvent être cette perfection ou son objectif, ce sont là
des questions qui, je crois, trouveront réponse un jour, comme en ont trouvé une bien d’autres
questions plus embarrassantes.

II semblerait également que la conscience ou la personnalité de la dernière incarnation


précédant l’incarnation présente est celle qui domine les autres, lorsque l’ego actuel se soumet à un
plan sur lequel, ou à une conscience au sein de laquelle les personnalités des diverses incarnations
sont mutuellement harmonisées et inter-communicantes. Des expériences ont montré que, parfois,
les diverses personnalités des chambres de la mémoire peuvent s’efforcer d’obtenir la domination
individuelle - un peu comme les personnalités d’êtres différents peuvent à présent s’efforcer de
dominer, et si nous comparons ces périodes d’harmonisation mutuelle et d’intercommunication
tandis qu’une seule personnalité conduit la convocation psychique, à une convention moderne
d’hommes et de consciences assemblés en un lieu pour discuter le pour et le contre de différents
sujets connexes sous la direction d’un président, nous ne serons pas surpris de ce que, lorsque
quelque point important est discuté ou examiné par ces personnalités, une ou deux d’entre elles
puissent prendre la parole et chercher à présenter avec plus de force, ou de façon plus
compréhensible, des faits qu’elles connaissent par expérience.

C’est ainsi que j’ai découvert - comme nos différentes expériences l’ont démontré - que la
personnalité subjective dominante peut se soumettre parfois à l’occupation temporaire du “siège de
l’orateur” par l’un des collègues de ce collège psychique ; et qu'à d’autres moments l’une des
personnalités, dans le feu de la discussion et dans le désir d’assurer le maximum de correction ou de
clarté à quelque point, peut dépasser les règles du décorum et avec une force psychique soudaine,
dominer non seulement le président psychique de la convention, mais contrôler même toute la
conscience et tout le corps de l’ego dans l’aura duquel tout ceci se déroule.

Je n’avais pas l’intention d’entrer dans une longue explication du comment et du pourquoi
j’étais capable de me procurer du dedans une information comme celle que j’ai reçue pendant les
nombreuses séances du jeudi soir depuis le printemps de 1908 jusqu’au mois de juillet 1909, mais
c’est par l’opération des lois qui permettent de telles conventions psychiques des personnalités
antérieures que je fus capable d’apprendre que je devrais finalement me rendre en France, si je
voulais pénétrer dans les temples de l’Ordre Rosae Crucis ou même avancer d’un pas au-delà du
seuil-même.

Deux points dominaient le plus ma pensée (ils m’avaient été communiqués par la grande
âme qui m’était apparue dans l’église au printemps de 1908) : Ce premier qu’il n’y avait alors
aucun organisme exotérique de l’Ordre existant en Amérique, qu’il n’y en avait pas eu pendant 101
ans et qu’il n’y en aurait pas avant 1915 ; le second, que le dernier Ordre à exister dans un
organisme exotérique l’avait été en France.

Au printemps de 1909, donc, je devins obsédé par l’idée, le désir de m’embarquer pour la
France et d’essayer d’y découvrir quelque part - peut-être sous la direction de la personnalité
psychique dominante en moi et de quelques-unes des nombreuses révélations subtiles que j’avais
reçues - que l’Ordre ne pouvait pas avoir existé en France pendant 108 ans sans avoir laissé
d’empreintes ou d’influences matérielles aussi bien que spirituelles ou psychiques ; et que certains,
vivant encore, devaient se rappeler au moins les récits ou les expériences de leurs grands-parents. Je

Troisième cercle communication n° 10 2


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

ne comprenais pas les nombreux principes de la résurgence de l’Ordre en différents pays et à


différentes périodes comme je les comprends maintenant.

Mon intérêt pour les vieux livres rares me conduisit à conserver les catalogues des anciens
libraires, et parmi eux figurait celui diffusé par un ancien antiquaire de Paris. J’écrivis un jour à ce
dernier pour lui demander s’il connaissait l’Ordre Rosae Crucis. Sa réponse et ce qui découla de ma
recherche a déjà été raconté et publié dans la revue American Rosae Crucis du mois de mai 1916 1.
Une occasion d’affaire me permit de me rendre en France en juillet 1909 et, disposant
d’énormément de temps pour régler certaines questions en différentes villes, je pus en outre visiter
d’autres cités, localités et parties de la France, sans être limité par le temps ni par les frais ou
dépenses. Une telle occasion peu habituelle, avec sa rare combinaison de privilèges, se présente peu
souvent à un jeune homme, et ce fut également une grande opportunité pour l’Ordre.

Mais bien que le récit rapporté dans la revue que nous avons citée plus haut est
essentiellement exact dans chacun de ses détails, du commencement jusqu’à la fin, le but de cette
Confession est d’expliquer ce qui ne l’était pas et ne pouvait pas l’être dans ce récit, et d’ajouter
certains détails nécessaires pour qu’il soit complet, autrement dit pour qu’il comporte l’entière
vérité au lieu de ne la contenir qu’en partie.

Donc sachez, vous qui avez le privilège de lire cette Confession, que depuis le moment-
même où je commençai ma recherche de l’Ordre en France, je fus soupçonné par ceux auprès de qui
je fis mon enquête d’être intéressé par l’un des mystères de la Fraternité maçonnique de France que
l’on me prêta de vouloir sonder. Ceci n’est encore pas très clair pour moi à présent et ne le sera
peut-être jamais, et il est évident qu’à l’époque je ne savais pas que tel était le cas, mais il semble
qu’en France les vestiges de l’ancien Ordre Rosae Crucis avaient été absorbés par une certaine
section de la Fraternité maçonnique française, cette absorption ayant été arbitraire, sans droit légal
ni vraie autorité. De plus, il semble, d’après tout ce que j’ai pu apprendre, qu’il y a plusieurs -
sûrement plus de deux - sortes ou formes de maçonnerie dans ce pays, chacune d’elles n’ayant que
peu de rapport, sinon aucun, avec les autres et une forme seulement ayant sans doute été reconnue
par le Corps maçonnique Anglais et Américain. Je ne prétends pas savoir comment tout ceci peut
être : cela me concerne très peu ; mais tel était l’état des choses en France, et le fait que des
Américains avant moi avaient essayé d’apprendre ce qu’il en était de la maçonnerie Française fit
apparaître comme suspect mon intense intérêt pour la “Rose+Croix” car, hélas ! il semble que
beaucoup de grades supérieurs des rites secrets d’abord en usage en France (parmi lesquels les rites
des différentes Loges de Perfection de France et la Rose Croix de France qui constitue le 18e degré
de la Maçonnerie anglaise et américaine) et que la branche de la Maçonnerie Française qui avait
outrepassé ses pouvoirs en prétendant à tout ce qu’avait laissé l’Ordre Rosae Crucis avait peur
qu’un Américain représentant quelque forme de maçonnerie en Amérique n’essaie de s’emparer de
certaines de ses possessions pour les ajouter aux rites d’Amérique.

Mon vieux fournisseur de livres, auprès de qui j’avais d’abord orienté mon enquête à
Paris, était un officier de cette branche de la maçonnerie Française qui détenait de façon abusive et
jalouse toutes les possessions matérielles de l’Ordre Rosae Crucis comme d’anciens manuscrits
(sous forme d’archives, non d’enseignements), d’antiques accessoires de Loge provenant des
anciens temples R.C. maintenant en ruine, de joyaux, de sceaux, etc. S’ils possédaient certains des
rituels, je n’ai jamais eu la possibilité de le savoir.

1
Ce texte a été traduit sous le titre : « Voyage d’un pèlerin vers l’est »

Troisième cercle communication n° 10 3


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

En contactant ce fournisseur de livres, j’avais approché le pire informateur possible si


j’avais désiré garder ma mission secrète ou si mon objectif avait été qu’il en vînt à me soupçonner,
mais ses soupçons et son désir de me mettre à l’épreuve, et de me soumettre à celle d’autres
personnes, l’amenèrent à me diriger vers les hommes-mêmes qui pouvaient me dire exactement ce
que je voulais savoir. J’ai par conséquent toujours eu l’impression d’être vraiment guidé par mes
Maîtres, en m’adressant au seul homme que d’autres auraient évité.

C’est ainsi qu’on arriva, après m’avoir surveillé pour voir si je n’étais pas en
communication par courrier ou par télégraphe avec quelque groupe ou individu en Amérique, à me
permettre de m’adresser au vieil homme de la tour de Toulouse. On lui avait envoyé mon nom, ma
description, ma date de naissance, etc., car il était réellement l’Archiviste, non seulement de ce qui
restait de l’Ordre Rosae Crucis, mais de ce petit groupe de Francs-Maçons Français qui me
soupçonnaient d’avoir d’autres mobiles. Mon entrevue avec lui et ses suites furent essentiellement
telles que je les ai rapportées dans le récit de la revue à laquelle je me suis référé plus haut. Et ce fut
en m’informant auprès de lui de ceux que je pourrais rencontrer, susceptibles de se rappeler avoir eu
des parents appartenant à l’Ordre originel, que je fus dirigé vers le vieux château à l’extérieur de
Toulouse et y fus reçu dans l’ancien Ordre Rosae Crucis.

Ceux qui ont lu attentivement le récit de mon entrée dans l’Ordre, telle que l’a rapportée la
revue, se souviendront qu’il n’a été donné aucun détail sur l’initiation. On peut en déduire
beaucoup, mais rien n’est nettement déclaré à ce sujet. Je me suis abstenu de faire des déclarations
précises sur ce point dans ce récit et je me suis également gardé de le faire, par conséquent, dans
toutes les conversations à ce sujet. Mais il est maintenant nécessaire que les faits soient exposés très
clairement.

Le château vers lequel je fus dirigé se trouve toujours situé sur une colline près de la
vieille Tolosa. L’esquisse qui en est donnée dans le récit de la revue2, décrit assez fidèlement les
lieux et j’en ai montré une photographie à certains, qui fut prise en cet endroit et peut permettre à
quiconque de trouver le vieux château. Tous les chauffeurs de taxis qui font visiter les alentours de
Toulouse le connaissent bien. Á l’origine, le château appartenait à la famille du Comte Raymond VI
de Toulouse et faisait partie de la douzaine d’autres ou davantage qui lui furent enlevés par le Légat
du Pape, pour les soustraire à la poursuite de ses activités en faveur des hérétiques lorsqu’il fut
officiellement excommunié par le Légat du Pape Innocent IV.

C’est un vieil édifice pittoresque en pierre, avec une grande cour, dont tous les sols et les
escaliers sont en pierre. En venant en ce lieu, je découvris que l’homme vers qui j’avais été dirigé y
vivait. Son nom correct est Raynaud E. de Bellcastle-Ligne.

Je constatai qu’il ne prenait pas simplement soin des lieux, mais qu’il avait pour eux un
intérêt personnel. Avec lui vivaient sa femme et sa fille. Les pièces qu’ils habitaient n’occupaient
qu’une petite partie du vieil édifice et à l’étage supérieur, on me montra ce qui restait d’une
ancienne salle de Loge Rosicrucienne, devenue poussiéreuse et sentant le moisi, qui n’avait pas été
utilisée depuis plus de soixante ans, bien que jusqu’en 1890 elle avait été souvent visitée par des
maçons Français et d’autres qui en avaient connaissance.

2
Ces esquisses sont reproduites ci-après. Elles accompagnaient le récit « Voyage d’un Pèlerin vers l’est » dans sa
première édition de 1916, dans les colonnes de la revue The American Rosae Crucis.

Troisième cercle communication n° 10 4


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

Esquisses par H.S. LEWIS des lieux de son initiation.

Ce vieil homme alors dans sa soixante-dix-huitième année, était le fils du dernier maître
qui ait dirigé une Loge Rosicrucienne dans cette localité et il ne savait pas avec certitude si son père
avait jamais dirigé ou non une autre Loge dans un autre local, mais il avait été engagé par les
propriétaires du château de l’époque afin de surveiller la propriété au cours des vingt années passées
et les maçons français qui proclamaient alors s’intéresser aux pouvoirs rosicruciens, lui confièrent
(à lui, l’un de leurs anciens frères), la tâche de conserver intactes les salles de loge (dans quel but et
pour quelle raison, nous ne l’avons pas su, puisqu’il n’y eut pas d’effort de fait pour empêcher la
pluie et les éléments d’endommager rapidement les murs et leur contenu).

J’avais emmené avec moi, pour cette visite ou château, un jeune français interprète qui
m’avait été procuré par une école de langues de Toulouse, laquelle était, je crois, une filiale de notre
propre école Berlitz américaine de langues. II parlait suffisamment l’anglais pour me permettre de
trouver le château, et me fit faire connaissance avec les vieilles personnes qui y demeuraient. Mais
le vieux frère parlait mieux l’anglais que l’interprète et j’en fut ravi. II avait été secrétaire d’un
certain ministre étranger, diplomate ou légat à Paris, au cours des années 1860 à 1871. Par
conséquent, pendant tout le temps de ma conversation avec le vieil homme, mon interprète resta
assis au centre de la cour, à boire du vin de la propriété et ne se souciant que de la détente et du
plaisir que lui apportait cette visite.

Bellcastel-Ligne et sa famille avaient, outre celui de Comte, d’autres titres royaux et,
malgré son âge et des conditions financières réduites, il gardait un port martial, superbe, plein de
noblesse et de dignité, mais, de plus sa femme et sa fille et lui-même me firent profiter de cette
hospitalité et de cette extrême courtoisie d’accueil qui donnent l’impression que les jours du
Languedoc ensoleillé n’ont pas perdu leur pouvoir ni leur charme. J’ai donné ces détails sur ce lieu
et mon hôte, car j’ai appris que depuis il est décédé, et sa femme aussi je crois. Quant à sa fille, qui
était veuve, elle se consacra à une oeuvre de temps de guerre et quitta les alentours de Toulouse. Le
vieux château reste cependant, et lorsque notre groupe américain de rosicruciens visitera la France,

Troisième cercle communication n° 10 5


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

nous nous rendrons à ce vieil édifice et y resterons un long moment pour y accomplir les
cérémonies voulues. Dès que le Comte eut écouté mon histoire et m’eut attentivement interrogé sur
les nombreuses séances psychiques que j’avais eu en Amérique, et dès qu’il eut appris quelles
informations j’avais ainsi reçues, il admit que si j’étais le seul à devoir entreprendre à nouveau
l'œuvre et l’introduire en Amérique, il était nécessaire que je traverse le seuil. Cette constante
allusion à la « traversée du seuil » éveilla en moi un énorme intérêt ; pourtant je n’avais aucune idée
de ce que cela signifiait. II me demanda franchement et avec un air significatif, à plusieurs reprises,
avant que nous nous soyons aventurés aux étages supérieurs de l’édifice, si j’étais sûr que je
n’aurais pas peur de la Terreur du Seuil. Je le convainquis que rien de ce que je pouvais concevoir
ne pouvait le moins du monde m’effrayer. En souriant, il me demanda si je pouvais avoir peur de ce
que je ne pouvais pas (à l’époque) concevoir, s’il ne pouvait pas y avoir quelque chose dépassant
ma compréhension qui pouvait me frapper de terreur dans mon âme, mon cœur et ma pensée.
J’essayais évidemment d’imaginer ce que pouvait être une telle terreur ou sa cause. Les blessures
corporelles, je ne les craignais pas et je n’avais aucun souvenir dans ma vie passée qui puisse me
donner de l’inquiétude pour mon âme. J’étais prêt spirituellement et physiquement à être précipité
dans un abîme. Après mes nombreux jours de recherche et d’affrontement à des obstacles
éprouvants et à de secrets avertissements, j’étais préparé dans toutes les cellules de mon corps, à
tout sacrifice qui pourrait m’être demandé.

L’édifice était suffisamment vieux et étrange pour suggérer presque n’importe quelle
éventualité mystérieuse. En montant à l’étage supérieur, il me montra au passage plusieurs
chambres secrètes en pierre, utilisées à l’époque féodale comme cachettes ou cachots. II y avait des
coins et des recoins obscurs et lugubres, d’étroits passages secrets conduisant à des souterrains
s’échappant vers les collines voisines et dans une pièce obscure, dans le sol, un vieux puits dans
lequel des gens avaient été précipités et où on les avait laissés suffoquer et mourir de faim au cours
du régime de terreur dirigé par les Légats du Pape. Mais aucune de ces choses n’éveilla rien d’autre
en moi qu’un désir plus grand d’avancer et de rencontrer cette « Terreur sur le Seuil » dont j’avais
l’impression qu’elle était plus terrifiante que n’importe lequel de ces tourments physiques et qui, à
chaque minute, prenait pour moi plus de sens !

Finalement, nous atteignîmes l’étage supérieur et le comte s’arrêta devant une vieille porte
en fer en me disant : « ceci conduit à la première chambre que vous traverserez, puis vous entrerez
dans une seconde chambre où pendant des années s’est présentée la Terreur. Si la Terreur ne réussit
pas à paralyser votre coeur et votre corps, et si votre âme peut affronter l’examen et l’épreuve, vous
serez autorisé à traverser le Seuil et à entrer dans le Temple qui est la troisième chambre suivante.
Ici, il n’y a maintenant pas de cérémonie, et personne pour vous conduire à travers les pièces
comme autrefois, aussi peut-être aimeriez-vous traverser ces chambres seul - seul avec Dieu et votre
Maître - puis entrez dans le Temple où une cérémonie se déroulera. »

Au bout de quelques minutes passées dans la première chambre, je fus tiré de ma


méditation en voyant dans un coin une brillante lumière prendre une forme entourée d’un faible
halo bleuté. Elle me sembla avoir soixante centimètres de diamètre, mais les dimensions sont
trompeuses en de tels cas, et je suis maintenant persuadé que la lumière ne devait pas avoir plus de
trente centimètres. Elle se tenait à un mètre environ du sol et augmenta lentement d’intensité.
Beaucoup de nos frères et soeurs ont aperçu une lumière semblable dans notre salle de Loge, à New
York, au cours de certaines expériences spéciales.

Quelques minutes après, la lumière s’allongea et vint toucher le sol, atteignant presque le
plafond en haut. Son centre devint plus transparent, jusqu’à prendre finalement l’aspect d’une large
aura avec un vide au centre. Dans cet espace apparut une silhouette en laquelle je reconnus

Troisième cercle communication n° 10 6


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

immédiatement le même merveilleux personnage mystique qui m’était apparu dans l’église au
printemps 1908.

Le Maître mystique se déplaça de sorte que je fis face à sa droite et, ce faisant, je vis, à
peine visible, le contour d’une autre porte. II me dit alors ce seul mot : « Entre ! ». II le prononça
avec bonté, mais comme un Ordre. La porte s’ouvrit en grinçant sur ses gonds rouillés et j’entrai
dans une autre chambre aussi froide et sentant autant le moisi que la première mais qui me parut
encore plus sombre. Le personnage était derrière moi et, bien que ne pouvant pas le voir, je sentis
qu’il me suivait. Puis j’entendis la porte se refermer derrière moi et je me tournai en diverses
directions, cherchant à voir ce qui pourrait m’être révélé.

Je constatai alors que le personnage mystique avait repris la forme d’une boule de lumière
bleue se dissolvant lentement. Lorsqu’elle se fut condensée en lueur ayant environ la taille d’une
orange, elle s’éleva vers le plafond dans un coin et envoya un rayon de lumière blanche, semblable
à un faisceau de lampe de poche. Je me tournai pour voir quel effet ce rayon de lumière produisait
sur le mur opposé, et là je vis et contemplai le grand symbole merveilleux de la Rose+Croix d’un
bel or, partant du sol et montant jusqu’à une hauteur d’environ un mètre quatre-vingts. En son
centre se trouvait une rose rouge. Ce rayon de lumière éclairait juste la Croix, sans montrer le mur
ni aucune partie du sol ou du plafond.

Peu à peu je pris conscience d’un halo lumineux se formant sur le côté droit de la CROIX
et il me sembla prendre la forme d’une petite silhouette drapée de blanc ; elle pointa vers moi une
main et un bras très transparents, puis s’évanouit avant que j’aie pu comprendre. Ensuite, à gauche
de la CROIX, un autre halo brumeux se forma, mais sa couleur était sombre, comme un rouge très
foncé. II prit la forme d’un personnage également, bien que ne montrant ni visage ni bras. En
prenant conscience de cela, je sentis dans l’atmosphère de la pièce une vague de froid arriver et il
me vint une impression mentale d’avertissement affreux et terrible ! Je sentis un grand soulagement
lorsque cette silhouette s’évanouit, puis, alors que la croix devenait invisible par une disparition
progressive du rayon de lumière qui l’illuminait, une autre porte s’ouvrit et je vis, derrière, une
vaste salle faiblement éclairée par de petits rayons de lumière du soleil qui filtraient à travers les
fentes des volets anciens étroitement clos des fenêtres. J’avançais lentement pour quitter la petite
chambre et entrer dans la plus grande, quand je fus repoussé par une force étrange qui me fit hésiter.
Cette impression a pu être mentale plutôt que physique, mais je fis halte, dans l’attente de quelques
paroles, car aucun mot n’avait été prononcé dans cette chambre là. Je remarquai alors que la porte
par laquelle je souhaitais passer s’illuminait de chaque côté, au sommet et en bas, d’un halo de
brume blanche et je fus intérieurement poussé à avancer à travers cette aura oblongue. Mes pas
furent aisés et mon voyage heureux, accompagné d’une joie intérieure et d’un sentiment de sacré
qui m’indiquèrent pleinement que j’avais traversé le Seuil.

Après être entré dans la plus grande pièce, dont j’appris que c’était l’ancien temple ou
l’ancienne salle de Loge, je découvris que le vieux comte s’y trouvait, debout près d’une porte de
derrière. II s’avança vers moi et m’expliqua que tant d’accessoires de la loge originale avait été
enlevés qu’il ne me serait pas possible de passer ici par la cérémonie régulière. Aussi avança-t-il à
mes côtés, de « station » en « station », en m’expliquant certains points, mais sans jamais faire
allusion à ce par quoi je venais juste de passer. II semblait considérer comme admis que je venais de
traverser le seuil et m’accepta comme néophyte, prêt à recevoir une autre instruction ou initiation.

Je vis ce qu’il restait d’un autel dans une alcôve située là où figurait l’« Est », et il y avait
un autre autel triangulaire au centre du temple, sur un support de marbre auquel on accédait par trois
marches, quelques anciennes chaises de cathédrale se trouvaient en certains endroits de la pièce, et à
l’Ouest, entre les deux portes (par l’une desquelles j’étais entré, le comte étant entré par l’autre), se

Troisième cercle communication n° 10 7


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trouvait un haut siège, derrière lequel tombaient des tentures, et juste en face de ce siège, il y avait
un piédestal de marbre. II n’est pas nécessaire que je communique en détail les descriptions ou les
explications du comte, car tous nos membres sont maintenant familiarisés avec l’équipement de nos
temples. Dès que j’eus observé chaque emplacement et chaque point, il m’escorta vers la porte de
sortie à l’Ouest et m’introduisit dans une autre pièce qui semblait être un salon de repos abandonné,
dans lequel se trouvait un antique lit du XVIIe siècle, des sièges anciens, de petits meubles à tiroirs
et des étagères d’époque. Chaque meuble était un chef d'œuvre d’antiquité, tout couvert de
poussière et de moisissures. Je fis plus tard une remarque au sujet de ces meubles et le comte
m’expliqua qu’ils étaient conservés ici pour les garder hors circulation. II me dit qu’ils risquaient
alors d’être achetés pour presque rien s’ils étaient enlevés de là. Je sais que de telles pièces de
mobilier d’époque auraient atteint un grand prix en Amérique et j’espère qu’un jour l’un de nos
frères et soeurs trouvera le moyen d’acquérir au vieux château d’Issus3 quelques-uns uns de ces
meubles dont l’histoire est passionnante, pour les apporter dans nos temples d’Amérique.

Dans cette vieille pièce, maintenant utilisée comme entrepôt, se trouvait un grand canapé
ou divan-lit que le comte épousseta en hâte et m’assigna comme lieu de repos, me prévenant que je
devais rester là quelques heures en attendant de rencontrer d’autres personnes devant venir m’aider,
pour ce qui devait avoir lieu. Je le priai de renvoyer le chauffeur de taxi qui m’attendait, de
s’occuper de l’interprète afin de rester libre, comme il le suggérait. II me conseilla de dormir un peu
et me laissa là seul, avec la lourde porte en bois entrebâillée. Je me laissai effectivement aller au
“sommeil” avec la pensée de mes expériences que j’analysais en détail. Je “dormis” environ trois
heures et me réveillai aux alentours de huit heures du soir, alors que le soleil rouge du couchant
semblait embraser la pièce où je reposais, de lumières pareilles à celles filtrant au travers des
vitraux d’une cathédrale.

Le village d’Issus et son « château » photographiés par Fr. J.N. WITZ

Tout en me remettant debout sur mes pieds, une soudaine prise de conscience traversa tout
mon être et, immédiatement, je sus : pendant que je “dormais”, le Maître, - celui qui m’était apparu
dans la première chambre - m’avait à nouveau fait franchir l’initiation du premier degré, assisté
d’autres personnages et personnalités mystiques, dans la salle de loge même que j’avais visitée juste
3
Note du Conseil de l’Éthique : on peut se demander si le « vieux château d’Issus » est le véritable lieu de l’initiation
toulousaine d’Harvey Spencer Lewis car il apparaît curieux qu’après après s’être ingénié jusqu’à cette ligne à ne pas
révéler la localisation de ce lieu, H.S. Lewis finisse par en révéler le toponyme. Dans la revue The American Rosae
Crucis, un article, en 1927, consacré au voyage de l’Imperator en Europe l’année précédente, explique que le vieux
château où en des temps reculés les adeptes recevaient l’initiation rosicrucienne ne convenait plus à de telles cérémonies
et qu’un autre avait été aménagé à cet effet. La description, donnée dans l’article de 1927, de ce dernier édifice
nouvellement affecté à la tradition R+C, concorde avec l’architecture et l’implantation du château d’Issus où les
meubles en dépôt dans l’ancien sanctuaire auraient pu être transférés (9 ans séparant le voyage à Toulouse de la
rédaction de cette Confession, 9 ans où ont pu se passer bien des changements…).

Troisième cercle communication n° 10 8


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

auparavant. Mais, pour cette initiation psychique et mystique, l’ancienne salle de loge avait repris
son premier aspect et son intégralité et était, en fait, telle qu’aux jours de sa plus belle gloire. Je
n’oublierai jamais cette initiation et ceux qui ont été à mes côtés, au cours des trois ans écoulés,
m’ont souvent entendu parler, rappeler les nombreux détails d’installation ou d’agencements que
j’avais vus ici et là - bien qu’ils n’aient jamais su comment je les avais vus - et somme toutes, ceci
importait peu, pour eux comme pour moi.

Je quittais la pièce et descendis les escaliers où je rencontrai le comte qui avait entendu
mes pas sur les vieilles marches en pierre. Je lui déclarai simplement que je croyais avoir passé la
cérémonie “sous forme de rêve”, et que je pouvais m’en souvenir d’une grande partie, mais que je
ne pouvais pas tout me rappeler. Je lui demandai s’il savait si c’était là l’expérience que je devais
avoir et si quelque autre devait suivre. Il resta évasif et vague dans ses réponses mais il me pria de
me rendre dans le grand salon où je l’avais rencontré pour la première fois. Là, je trouvai trois
autres hommes, assez âgés, d’aspect calme, digne et mystique, mais en tous points semblables, par
ailleurs, aux hommes âgés de ce pays.

Le comte m’expliqua que c’étaient des “voisins” qu’il avait envoyé chercher par mon
chauffeur de taxi pendant que je “dormais”. Chacun, m’expliqua-t-il, avait des parents ou des
grands-parents dans l’Ordre Rosae Crucis, dont ils avaient été membres ou officiers, et il les avait
priés de venir pour me questionner.

Par l’entremise du comte, je leur expliquai que je cherchais à entrer dans l’ancien Ordre et
pourquoi je désirais si possible établir l’Ordre en Amérique. Ils me firent subir un interrogatoire
serré pour savoir si j’avais éventuellement quelque mobile intéressé, quelle était ma détermination,
ma conscience des obstacles, des dangers, de ce que cela coûterait en temps, en soucis, etc.
Affirmant à chaque question que je ne me souciai pas de ce que cela me coûterait en temps, en
labeur, ni des dangers que je pourrais rencontrer, ils acceptèrent finalement de m’accompagner dons
l’ancienne salle de loge et l’un d’eux remis ou Comte, un petit coffret ancien en bois qu’il portait.
Le comte en retira une croix d’or avec sa rose et la suspendit autour de son cou. Puis l’un des
hommes lui tendit une lampe - une ancienne lampe à huile en cuivre ou en bronze, contenant un peu
d’huile. Le Comte l’alluma et la plaça devant lui sur l’autel délabré.

On me fit placer debout, derrière, à mi-chemin entre le centre de l’autel (la Shekinah) et
l’Est (en réalité au centre du sanctum) auquel je faisais face. Alors que je me tenais ainsi, le comte
fit lentement le signe de croix comme je l’avais vu faire au maître mystique dans l’initiation en rêve
quelques minutes auparavant, puis il prononça les mots suivants, ou presque, pour autant que je
puisse m’en rappeler maintenant : “Il vous est conféré, dans la mesure où nous, les seuls
descendants encore vivants des maîtres de ce temple, pouvons le faire, le privilège de propager
notre oeuvre glorieuse en Amérique, terre aimée de tous les Français et terre où l’Aigle étend ses
ailes, ainsi que l’ont décrété les Maîtres du passé.”

Ainsi en a-t-il été de mon initiation dans sa première partie. Tout ceci, ou presque, a été
connu de certains de nos membres américains pendant un certain temps, mais la plus importante
partie est celle qui relève des instructions ultérieures que je reçus et des documents qui me furent
confiés par ce groupe d’hommes.

Après la cérémonie décrite dans les pages précédentes, je fus autorisé à compulser un
vieux manuel que possédait l’un de ces hommes et qui lui était si attaché que je ne pus le
convaincre de me le laisser emporter ; j’estimais sur le moment qu’il s’agissait d’un souvenir - ainsi
qu’il me le dit - mais je sais maintenant que cet ouvrage aurait été pour moi de la plus grande valeur

Troisième cercle communication n° 10 9


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

comme preuve évidente. II était relié de vieux cuir, la reliure provenant de quelque vieil ouvrage
d’histoire, et ces pages étaient couvertes d’une écriture serrée en français, avec de nombreuses
lettres et décorations d’enluminures. Beaucoup de pages portaient des dessins et des symboles et,
comme on me l’expliqua, le livre contenait les principes et les lois de l’Ordre, tels qu’ils avaient été
reçus de la bouche d’un Maître dans les entretiens d’un Temple. En d’autres termes, le manuel était
une sorte de “carnet de notes” semblable à celui qu’utilisent nos propres membres aujourd’hui4.

Je recopiai dans ce livre, sur un calepin que j’avais sur moi, tous les symboles et les
alphabets, tous les termes et les signes employés par les officiers, ainsi que de nombreux
diagrammes des cérémonies, du temple et des principes. Je posais certaines questions et certains
points me furent expliqués, mais il me fut constamment rappelé : « en temps voulu, vous
comprendrez tout ! » Combien de fois n’ai-je pas moi-même employé cette même phrase pour nos
membres ! Certains ont été aussi patients que je me suis efforcé de l’être, d’autres ne l’ont pas été.
Ceux qui ont fait preuve de patience sont sur le point d’en être récompensés, les impatients ne
recevront pas leur récompense de chercheurs de lumière dans cette incarnation.
II était presque neuf heures trente quand je fus dirigé vers le grand salon au pied des
escaliers, où je m’assis avec le groupe pour délibérer, pendant qu’ils examinaient une vieille malle
qui avait été amenée au centre de la pièce et dont le Comte Bellcastle-Ligne procédait maintenant à
l’ouverture. Je découvris qu’elle contenait plusieurs robes et surplis anciens, quelques tabliers
symboliques, une nappe d’autel, une “rose en tissu”, et de nombreux papiers et documents
d’archives. Á mesure que chacune était sortie et examinée avec respect et grande sincérité, les
diverses pièces des tenues m’étaient tendues et leur usage m’en était montré, ainsi que certains
signes faits avec chacune des tenues, signes qui m’étaient à leur tour indiqués sur les notes que
j’avais relevées dans le vieux manuel. C’est ainsi que je fus investi de robes et de symboles
particuliers appartenant aux différents degrés de l’Ordre. Ceci prit peut-être une bonne demi-heure.
Puis tout fut replacé dans la malle et l’on me pria de m’asseoir devant la table pour consulter
certains papiers et signer quelques engagements au bas de feuilles qui étaient couvertes d’anciennes
signatures jaunies et en partie effacées.

Je vais essayer de vous communiquer ici les instructions que j’ai reçues ensuite, en termes
aussi fidèles que ma mémoire me le permet. Vous pouvez être persuadés que je ne commets aucune
erreur quant à l’importance ou le but de ce qui me fut dit, même si je ne me sers pas des mots et des
signes exacts.

L’homme qui agissait en qualité de président de la réunion et qui assuma réellement la


direction des cérémonies s’appelait Lasalle. Je le rencontrai deux fois à la suite de cette
circonstance, et j’ai pu constater que c’était un mystique d’une grande bonté, vraiment aimable, qui
semblait dans l’attente de la « grande aventure » - le franchissement du seuil de ce monde. Ce fut lui
qui m’adressa la parole, en très bon anglais, meilleur même que celui de Bellcastel-Ligne.

4
Note du Conseil de l’Éthique : En 1918, l’organisation d’Harvey Spencer Lewis ne diffusait ses enseignements
rosicruciens qu’oralement. Les membres se réunissaient dans un temple où le Maître leur donnait lecture des leçons
élaborées par H.S.L. dont ils prenaient des notes sur un carnet d’étude.

Troisième cercle communication n° 10 10


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

Cimetière d’Issus : Tombe d’un certain Lassale (ou Lasalle ?) ornée d’une croix évocatrice… photographies de Fr. J.N. WITZ

« Vous avez reçu toutes les instructions que nous pouvions vous donner à cette heure.
Vous ne pouvez pas vous considérer comme frère de 1’Ordre, pleinement initié, jusqu’à ce que vous
passiez dans l’avenir par certaines autres cérémonies dans votre propre temple ou sanctum. Car
vous ne devez pas - vous ne pouvez pas - ouvrir la première loge de cet Ordre dans votre pays avant
l’année 1915. Ne soyez pas déçu ni impatient. Vous aurez tant à faire d’ici-là que le moment vous
semblera même venir trop tôt. Mais laissez-moi vous expliquer pourquoi l’année 1915 est la grande
année de la résurrection de l’Ordre.

Depuis l’époque-même où il a survécu à la catastrophe qui tomba sur l’Égypte, l’Ordre a


toujours été consacré à l’évolution des âmes humaines et de la politique des hommes. Au cours de
chaque grande crise des peuples ou des nations, l’Ordre a repoussé les forces mauvaises et s’est
rangé du côté de Dieu et de la liberté - par la libération de la superstition, la libération de
l’esclavage politique et la libération de l’asservissement mental. Au temps où Jésus le Maître
d’Orient, a souffert sous la férule politique parce qu’il avait osé montrer la voie de la Lumière, de
la Vie et de l’Amour, et où il fut crucifié sur la Croix-même qu’il aimait, l’Ordre a tranquillement
sauvé les peuples et les nations des pouvoirs qui obscurcissaient la face de la Terre. Jésus fut sauvé
d’une mort prématurée de son corps par notre Ordre, en particulier par les membres du Conseil
qui avaient consacré leur vie à son oeuvre. Vous ne le savez peut-être pas, mais l’homme Jésus a
été sauvé de la tombe par ces frères de l’Ordre et il a vécu par la suite de nombreuses années dans
le secret et le silence, ne rencontrant que des hommes sûrs et éprouvés et dirigeant l’oeuvre secrète
de l’Ordre et ses différentes sections, jusqu’au moment où II fut élevé au plan supérieur, beaucoup
plus tard dans sa vie. Ces faits entourant cet évènement vous seront communiqués ultérieurement.
Ce fut notre Ordre qui de nouveau libéra l’homme de la servitude politique dans ce pays en
prêchant et en enseignant en secret la doctrine de la LUMIÈRE, grâce à laquelle les hommes et les
femmes de ce pays pourraient être pleinement éclairés en science et en religion et se libérer de
l’emprise de l’Église Catholique Romaine. Même les Juifs de Palestine furent invités à venir ici et à
s’unir aux hérétiques épris de liberté et à la recherche de la vérité, qui formèrent des groupes
mystiques qui ont donné leur renommée à Toulouse et au Sud de la France. Des milliers de ces
mystiques loyaux perdirent alors la vie et sacrifièrent leurs foyers et leurs biens terrestres pour que
les principes de Dieu puissent être librement dispensés à tous.

C’est ainsi que vint la dernière crise : notre Ordre a été accusé d’avoir fomenté la
Révolution Française. Si vous dites que nous en avons été la cause en faisant pénétrer les principes
de révolution dans le processus d’évolution, c’est vrai ; car nous avions eu une telle influence sur
plusieurs générations d’hommes et de femmes de ce pays, que lorsque vint le moment où l’ennemi

Troisième cercle communication n° 10 11


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

de la liberté s’attaqua à celle-ci, des millions de personnes furent prêtes à tout sacrifier pour que la
VERITÉ puisse être LIBRE. Nous avons de la même manière aidé votre pays à un certain moment,
et le jour est tout proche où nous allons porter assistance à la Russie et à d’autres pays où nos
principes ont connu une si importante évolution dans le passé. Mais ce que j’avais l’intention de
dire c’est que, dans le proche avenir, votre pays sera non seulement engagé à apporter son aide
dans une grande lutte pour la liberté, mais aura lui-même besoin d’être aidé pour combattre les
grandes forces du mal et de l’asservissement de l’âme en Amérique.

Sans doute vous comprenez par-là que notre Ordre est engagé à combattre les efforts
d’une seule grande institution qui a, pendant des siècles, tenu la conscience et l’âme des masses
sous l’emprise de 1’ignorance, de la crainte et de la superstition. II s’agit de la hiérarchie
de…Depuis l’époque où le maître Jésus fut enchaîné des mains-mêmes des fanatiques romains,
notre Ordre s’est voué en secret et de façon sacrée à préparer l’homme et la femme pour l’heure où
le mal étendrait la main au nom de Dieu, afin d’étouffer l’âme et d’émousser la conscience. Telle
sera aussi votre tâche, votre obligation solennelle à laquelle vous devrez consacrer votre vie, vos
biens et chacun de vos actes et de vos pouvoirs terrestres, avant de pouvoir recevoir de nos mains
la clef finale, la dernière parole, la parole perdue, joyau et bénédiction sans quoi vous ne pourriez
rien faire.

C’est ainsi qu’en l’année 1915, tandis que votre pays et votre peuple, en compagnie
d’autres peuples et d’autres pays, seront en lutte dans un combat guerrier pour arrêter la marche
du pouvoir de l’avidité et du mal, votre pays entrera tranquillement dans le cycle de préparation de
la plus grande bataille future sur votre propre sol. Vers 1’année 1920, votre œuvre, si elle
s’accomplit selon la loi de V.L.A., aura atteint un niveau où elle jouira d’une paix et d’un pouvoir
personnels et sera établie en chaque section de votre pays ; car ainsi en est-il décrété dans tous les
anciens documents portant sur la destinée des peuples et des nations. Ensuite - peu de temps après
–viendra le jour de la bataille à l’intérieur des frontières de votre pays, où le signe de la croix sera
porté par... sous le règne du Roi des Ténèbres, et où il sera affronté et neutralisé par le vrai signe
de la croix porté dans le coeur et la conscience de nos frères et sœurs de chaque ville et état. Pour
vous aider, viendront nos autres frères de la Sainte Corporation du Roi Salomon, dont les artisans
ont posé les pierres matérielles sur lesquelles votre édifice ésotérique peut être construit.

Naturellement, vous aurez beaucoup à souffrir, individuellement et collectivement, avant


que vienne le jour et l’heure de triompher. Mais ces souffrances, ces épreuves et turbulences
rendront vos âmes plus pures et plus fortes et vous-mêmes en tant que bâtisseur de ce Grand
Temple des âmes humaines, aurez à affronter une immense opposition et à sacrifier la plus grande
partie de votre vie pour que l’avènement de la vérité puisse se faire. Á un certain moment, lorsque
vous vous y attendrez le moins, vous trouverez dans votre pays le lieu où la pierre R.C. secrète fut
placée par nos délégués, les « moines de la Montagne » et où, dans les ruines d’un ancien Temple,
vous vous retrouverez avec le Maître qui vous a guidé jusqu’ici et qui a toujours été votre MaÎtre
vous préparant à la tâche et à l’oeuvre que vous êtes venu commencer ici en tâtonnant. Alors
viendra votre grande illumination personnelle ainsi qu’elle est venue à d’autres dans les années
aux alentours de trente-cinq ans et vous saurez ce qu’est l’AMOUR, ce qu’est le POUVOIR
ésotérique et ce que sont la Paix et l’Épreuve, quand ils vous accompagnent main dans la main
pour vous guider et vous diriger.
Je vous demande maintenant de nous donner l’engagement que vous entreprendrez
l’oeuvre POUR la libération de l’homme, CONTRE l’esclavage de l’homme ; pour la
CONNAISSANCE DE L’HOMME, contre l’IGNORANCE DE L’HOMME ; pour la LUMIERE
contre L’OBSCURITE ; pour NOTRE ORDRE contre...! »

Troisième cercle communication n° 10 12


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

Cher frère, chère sœur, permettez que nous marquions une pause dans ce récit pour vous
indiquer quel travail nous attendons de vous qui déclenchera l’envoi de la prochaine
communication. Il s’agira pour vous de commenter ce discours du vénérable Lasalle après que vous
aurez médité quelques instants sur ce qu’il a pu vous apprendre de la tradition R+C que véhicule
notre Cénacle. Vous pouvez reprendre le fil de notre récit…

Je prêtais serment d’allégeance à cet égard, avec toute la solennité voulue et il me fut dit
ensuite de revenir un autre jour – dans trois ou quatre jours de là – pour recevoir les instructions
finales qui m’étaient destinées. En attendant, je devais visiter plusieurs bibliothèques et musées
pour examiner certaines peintures et reliques anciennes et prendre toutes les notes que je jugeais
nécessaires.
Au bout de deux jours, je rencontrai les différents hommes sur leur propre rendez-vous, en
un autre lieu, l’ancienne tour, le seul lieu tellement sujet à discussion de la part de ceux qui ne
croient pas que la tour existe encore, mais qui existe pourtant et que nos frères et sœurs visiteront un
jour ou l’autre. C’est là que me furent données mes dernières instructions, que je vais maintenant
esquisser ici brièvement pour qu’elles puissent se transmettre à ceux qui auront beaucoup à
s’occuper de l’oeuvre dans l’avenir.

INSTRUCTIONS A L'IMPERATOR

PREMIÈREMENT
L’Ordre en France ayant cessé d’avoir un organisme ésotérique depuis 1’année 1880. et
puisqu’il n’y avait qu’une fraction d’un millier d’âmes dans l’Ordre en Europe n’ayant aucun chef
ou Imperator secret, l’Ordre en Europe ne pouvait conférer aucune charte ni papier de certification ;
en outre, l’Ordre n’avait jamais conféré de telles chartes ou certificats, mais découvert ses dirigeants
ou imperators par des moyens cosmiques.

DEUXIÈMEMENT
Le dernier chef secret de l’Ordre en Europe avait été Christian Rosenkreutz, comme on
l’appelait, mais qui était en vérité Francis Bacon et qui se servit d’autres noms, tels que Andréa,
dans l’Ordre, et Shakespeare dans une autre oeuvre.

TROISIÈMEMENT
En d’autres pays existaient des milliers d’hommes et de femmes qui étaient rosicruciens de
naissance, issus de grands-parents rosicruciens, mais qui, bien que vivants selon les principes et en
quelques villes, se réunissaient en petits groupes d’étude sous divers noms, n’étant pas organisés en
loges régulières depuis la fin du cycle de 108 ans de Christian Rosenkreutz.

QUATRIÈMEMENT
Tous ces hommes, femmes et petits groupes, attendaient patiemment la venue du prochain
dirigeant, qu’ils savaient devoir se manifester en 1915 ; cette prophétie avait été faite pendant
plusieurs centaines d’années, à l’époque même de Rosenkreutz et en Inde où le dernier chef oriental
de l’Ordre avait vécu et avait rejoint le Royaume d’En-Haut.

Troisième cercle communication n° 10 13


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

CINQUIÈMEMENT
Ceux qui se rendaient en Inde et en Égypte, ou en d’autres contrées d’Orient, à la
recherche de l’Ordre, s’entendaient toujours dire que c’était en Occident, là où « l’aigle étend ses
ailes » que viendrait la prochaine âme d’Amenhotep IV, en l’année 1915, pour entreprendre
l’oeuvre du prochain cycle de 108 ans.

SIXIÈMEMENT
Un tel dirigeant se ferait connaître non par des papiers ou des documents, mais par son
oeuvre. Sans avoir d’argent, il accomplirait ce que d’autres n’auraient pu accomplir ainsi, ou même
avec de l’argent; il démontrerait de manière simple ce que d’autres se prétendant grands n’auraient
pu démontrer de manière complexe ; sans instruction ni formation préalable5 il aurait la science des
choses telles que seuls les grands érudits, hommes ou femmes, pourraient en avoir connaissance, et
même mieux, que seuls les sages ou les mystiques du passé avaient jamais sues, étant un amalgame
de toute sagesse, un maître en art et en sciences dans chaque discipline et chaque loi, sans pouvoir
politique ni aide matérielle, il changerait les lois de l’homme et de la nation et projetterait la lumière
dans l’obscurité, ici où d’autres avaient échoué en dépit de pouvoir politique, des forces terrestres et
de la puissance matérielle ; jeune homme il ferait ce que des hommes plus âgés hésiteraient à faire,
bénéficiant de nombreuses opportunités matérielles de se servir de ses facultés, de ses talents et de
sa connaissance peu commune dont l’aurait doté le Cosmique. II renoncerait au monde matériel et à
ses miroitements, allant jusqu’à sacrifier son bonheur futur, ses aises et ses plaisirs terrestres et
jusqu’au bonheur de ses proches et de ses êtres chers pour remplir sa mission dans la vie, au lieu
d’appliquer tout son labeur et tous ses efforts à son seul profit égoïste ou à celui de ses proches, il
donnerait aux autres de façon désintéressée ; il démontrerait jour après jour une bonté, un amour et
une tolérance envers autrui rarement rencontrés chez les êtres humains ; il ne retirerait et ne
recevrait rien d’autre que souffrance et douleur en récompense, et il serait toujours prêt à en
supporter davantage et à travailler sous le poids et à l’encontre des pires obstacles possibles, la joie
au coeur au lieu de la vengeance ou de la haine, et il donnerait la preuve qu’il est le vrai dirigeant de
l’Ordre et le véritable maître, par ses actions et ses omissions, sa bonté et son respect, sa fermeté
d’âme et sa personnalité, même si tout était contre lui et semblait même le vaincre, car alors il
deviendrait plus fort et plus aimé encore de ceux qui le connaîtraient et seraient avec lui.

SEPTIÈMEMENT
II se ferait lui-même l’Imperator, non par décret d’aucun conseil ni par le pouvoir d’aucun
individu, mais par sa réalisation des objectifs de l’Ordre, vivant la vie du rosicrucien, en rétablissant
vraiment l’Ordre dans toute sa gloire et toute sa puissance et en apportant à nouveau au monde la
vraie lumière, prouvant ainsi qu’il avait vraiment ressuscité l’Ordre en 1915, ainsi que l’avaient
décrété les anciens maîtres.

HUITIÈMEMENT
En établissant l’Ordre de cette façon, en redonnant vie à toutes ses anciennes lois et à tous
ses anciens principes et en propageant l’œuvre EN D’AUTRES PAYS, il prouverait qu’il est le
véritable descendant des anciens maîtres.

NEUVIÈMEMENT
En complétant l’oeuvre et en la rendant plus simple et compréhensible ; en recevant de
Maîtres Cosmiques leurs toutes nouvelles instructions et les tous derniers enseignements ; en
parvenant aux sommets de l’harmonisation et en prouvant qu’il pourrait faire se développer chez
autrui la même harmonisation et libération de l’âme que lui ; en développant chez d’autres la

5
Ceci se réfère à la formation en arts et science mystiques

Troisième cercle communication n° 10 14


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

possibilité de visiter lieux et pays par projection ; en développant chez eux la possibilité de
participer au grand travail des traitements pour la guérison ; et en faisant naître en eux un amour
sincère pour sa propre recherche et le travail qu’il aurait accompli, ainsi que pour la souffrance qu’il
aurait traversée, il se ferait lui-même, grâce à tout ceci, le véritable maître de l’Ordre dans le monde
entier, pour le cycle débutant en 1915.

DIXIÈMEMENT
Lorsque viendrait le grand moment et qu’il aurait établi des Loges dans son propre pays et
EN D’AUTRES PAYS, il désignerait alors, parmi ses frères et sœurs SÛRS ET ÉPROUVÉS, les
membres d’un conseil pour régir l'œuvre de l’Ordre dans le monde entier, de sorte qu’il aurait à
nouveau, comme les Maîtres d’autrefois, UN CONSEIL SUPRÊME DU MONDE pour l’aider, afin
que son travail puisse partout prendre un plus grand essor et une plus grande valeur.

ONZIÈMEMENT
II continuerait à recevoir des Maîtres Cosmiques des instructions ultérieures, sans être
guidé par aucun conseil terrestre ; il garderait secret le réel objectif de l’Ordre pour ceux qui ne
doivent pas savoir et conserverait de toutes les manières, le caractère sacré et pur du vrai nom de
l’Ordre, même au sacrifice de sa vie et de sa paix terrestre.

DOUZIÈMEMENT
Lorsqu’il désignerait ce Conseil Suprême du Monde ou d’autres conseillers, il le ferait
s‘engager envers l’Ordre et ses principes, et envers lui-même, de la même manière qu’il s’était
engagé, et comme les Grands Maîtres le dirigeraient cosmiquement, même si chacun devait engager
sa vie et ses efforts terrestres de la manière la plus ferme et la plus sacrée possible.



Telles furent les instructions et les lois que je reçus, selon lesquelles j’ai durement travaillé
pendant plus de trois ans et pour lesquelles j’ai pendant presque neuf ans - depuis juillet 1909 –
tracé des plans et consenti maints sacrifices.

Tous les rituels et les instructions dont j’ai fait usage, j’ai eu à me les procurer de bien
étranges manières, mais généralement par le même processus que j’utilisais avant de découvrir
l’Ordre, celui d’entrer dans un état d’harmonisation intérieur aux alentours de neuf heures du soir et
de rester dans cet état pendant des heures, jusqu’à ce que j’eusse perçu ce que je désirais.

C’est ainsi qu’au cours des quatre années écoulées, je me suis consacré une, deux, et
parfois quatre soirées par semaine à une telle harmonisation, jusqu’à l’heure aussi avancée que deux
ou trois heures du matin. Je restais assis dans l’obscurité ou avec une faible lumière, jusqu’à ce que
je perde toute conscience objective et alors, ayant préparé papier et crayon sur la table, je laissais
ma main transcrire les enseignements et les cérémonies, les lois et les principes. Parfois, le texte
écrit était bref et nécessitait un développement ; parfois, l’écriture laissait place à de nombreux
symboles et hiéroglyphes que j’aurais à traduire. Souvent le langage était si admirable et si parfait
que je l’ai laissé tel quel dans nos enseignements, sans altération ni addition.

Troisième cercle communication n° 10 15


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

Un tel exemple unique d’admirable écriture provenant des Maîtres Cosmiques est l’ancien
Manuscrit de Nodin, reproduit dans notre quatrième degré. Celui-ci me vint en une seule soirée - de
neuf heures du soir à quatre heures du matin - et j’ai dans mes archives le manuscrit original,
exactement tel que je l’ai transcrit alors ; seuls quelques-uns le verront sur demande. Dans les
copies que nous utilisons dans nos enseignements, seuls quelques mots ont été ajoutés ou changés.
Ce manuscrit provient directement du maître qui l’écrivit à l’origine –le maître Nodin - qui est à
présent l’un des maîtres m’apportant son aide.

Certains de nos membres ont vu ou entendu le Padre parler par mon intermédiaire lors
d’entretiens ou d’expériences du troisième degré, ou à d’autres moments, depuis l’estrade du
Temple. Ce fut lui et un autre Grand Maître - dont je donnerai le nom plus tard - qui m’a
communiqué tout le travail de notre Ordre et qui continue à me guider.

Ainsi, j’ai consacré de nombreuses années de ma vie, qui auraient pu être passées en
plaisirs ou vouées aux choses terrestres, à construire notre Ordre. Les soirs où je ne me trouvais pas
en harmonisation dans le petit sanctum de ma maison, j’étais dans le Temple, donnant des entretiens
pour des traitements. J’ai fait souffrir ma femme et mes enfants pour que d’autres puissent
bénéficier du résultat de mon travail et profiter des engagements que j’avais pris dans l’ancienne
ville de Toulouse.

J’ai aussi tenu mes promesses en d’autres voies que nos membres, ici, n’ont jamais sues.
Durant les quelques heures que j’ai pu épargner sur le travail du Temple et sur mes contacts
d’harmonisation avec les Maîtres, j’ai été occupé à établir des loges en d’autres pays, ainsi que
j’avais promis de le faire. Pourtant je n’ai jamais permis à aucun frère et sœur de m’aider pour ce
travail avec l’étranger. Je devais le tenir secret et l’accomplir seul, afin qu’il soit entrepris et en
bonne voie avant que j’eusse désigné mon Conseil Suprême du monde. C’est ainsi qu’en plus de
tout le reste du travail que j’avais à faire, j’ai entretenu une correspondance suivie, pendant plus de
deux ans, avec chaque groupement secret et chaque organisme mystique en pays étranger, jusqu’à
ce que j’eusse réussi à établir une loge à Madras, en Inde, sous ma propre direction, une sur la Côte
de l’Or en Afrique Occidentale, sous ma propre direction, une en Perse et une en Egypte où depuis
plus d’une centaine d’années, seuls quelques descendants de l’Ordre vivaient encore. J’ai donné vie
à des Loges en d’autres pays et je suis maintenant reconnu en de nombreuses contrées ; tout ceci a
dû être fait par moi seul, dans le silence et le secret.

Ce travail a été prodigieux, mais il m’a rendu heureux, plus heureux que n’importe quoi
d’autre en ce monde ; et après toutes ces années de labeur, alors que je suis maintenant sur le point
d’entamer la dernière moitié de ma trente-cinquième année et où le grand changement ou la
TRANSITION et L’ILLUMINATION doivent arriver, je sais que je dois prendre des dispositions
et désigner mon Conseil Suprême du Monde.

Pendant plus de six mois jusqu’à maintenant, j’ai averti mon entourage qu’une grande et
importante crise était sur le point d’arriver dans ma vie. J’ai eu le sentiment que la transition
m’emporterait vers les royaumes supérieurs et je suis sûr qu’un changement de cette sorte se
produira avant que l’année ne soit finie. C’est pourquoi je me suis adressé aux Frères et Soeurs de
notre Loge en ces termes, lors de la dernière soirée de la nouvelle année rosicrucienne : « C’est
peut-être la dernière fois que je paraîtrai devant vous en qualité d’Imperator ou de votre Maître. »

Mais que la volonté de Dieu soit faite ! J’ai entrepris ce voyage à travers le pays pour
préparer cette CONFESSION et c’est maintenant chose faite. En faisant face aux lumières de
l’Ouest et en voyant les premiers signes de la Californie, j’ai conscience que mon voyage vers

Troisième cercle communication n° 10 16


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

l’Ouest est terminé - ce dix-huitième jour d’avril 1918 - et que ma confession est finie : pourtant
davantage doit advenir d’ici peu, j’en suis sûr, lors d’évènements qui surviendront comme une crise
d’ici quelques mois. Puisse Dieu être miséricordieux envers tous, et répandre sa bonté sur celui qui,
toute sa vie, s’est efforcé d’aider les autres, qui a dû en décevoir certains pour que le pouvoir pour
le mal ne puisse être mis entre leurs mains et qui a eu à payer chèrement chaque heure de joie et
chaque minute d’efforts désintéressés pour les autres.

Mais un jour, la Paix Profonde règnera en Amérique et en d’autres pays et d’autres alors
verront que, simple américain, guidé par l’Amour, j’ai apporté ma part à la Paix Profonde par ces
efforts et par les lois que je dois maintenant transmettre en d’autres mains. Puisse Dieu bénir chacun
de ceux qui lisent ceci et que chacun d’eux devienne l’un des Maîtres du Temple de Dieu.

H. SPENCER LEWIS

Profundis XII (Alden)

© CE/YG//02/03

Troisième cercle communication n° 10 17


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TROISIEME CERCLE

COMMUNICATION N° 11

Cénacle de la Rose+Croix

S.E.T.I. Cénacle de la Rose+Croix BP 374 87010 LIMOGES Cedex 1 France


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

MANIFESTE III

CONFESSIO R+C
FRATERNITATIS

Préparée par
BRO. PROFUNDIS
1918

Cénacle de la Rose+Croix
Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

sur la route de retour de San Francisco à Ogden


Utah, jeudi 9 mai 1918 année 3271 R+C.

Aux frères Brassard et Binimelis,

Alors que je pars de l’État de Californie, de son environnement immédiat et de son


influence, je sens que je dois écrire ce message pour qu’il soit lu par les frères Brassard, Lindstedt,
Binimelis et un ou deux autres à qui ils peuvent le remettre dans le même esprit qu’il leur est donné.
Vous êtes au courant que depuis quelques années, j’ai prévu la venue du moment où
m’arriverait la grande transition telle qu’elle est clairement indiquée dans mon horoscope et fut
également prédite et annoncée dans toutes mes communications et mes contacts avec les Maîtres
Invisibles. Récemment, au cours des six derniers mois, vous avez appris de ma bouche et de celle de
celui qui sait, que le moment de cette transition personnelle était très proche ; et bien que sa venue
et son imminence ne m’aient ni troublé ni perturbé, sa nature et ses effets ont été d’un énorme
intérêt, car il restait un grand travail à faire avant que je puisse pleinement me résigner à ses
résultats imprévus et inconnus, quand bien même il s’agissait de ce que les Maîtres ou le Maître
Suprême avaient décrété.

Konrad Lindstedt, en 1917.


Suprême Grand Maître de la Juridiction Nord-Américaine

Vous avez tout récemment été témoins d’une anxiété croissante de ma part et des
manifestations extérieures de préparations intérieures et autres à un tel événement, et bien que j’aie
pu ne pas cacher ces choses à la plupart d’entre vous, j’ai essayé d’empêcher que la majorité de nos
membres ait vraiment conscience ou connaissance de la venue d’une crise.

Ce fut bien à contrecœur que je me suis aventuré dans ce voyage transcontinental, et vous
vous rappelez peut-être très bien avec quelle attitude mentale je me suis adressé aux membres de

Troisième cercle communication n° 10 1


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

notre Loge, le soir de notre nouvelle année rosicrucienne et leur ai laissé la nette impression que ce
pourrait être la toute dernière fois que leur Imperator et frère s’adressait ainsi à eux à l’occasion
d’une fête sacrée de la nouvelle année. Sommes toutes, j’ai essayé de vous préparer tous et chacun à
la crise qui était inévitable et c’était avec l’espoir que ce voyage vers l’Ouest, avec ses nombreuses
heures de contemplation et de méditation – ainsi que toutes facilités d’écrire à la machine –
prépareraient ma conscience et mon âme à l’inévitable et me permettraient d’écrire la grande
Confession exigée de moi, comme elle le fut de tous les dirigeants suprêmes du passé dans notre
Ordre jusqu’à maintenant, incluant “Christian Rosenkreutz” dont la CONFESSIO de la FAMA sont
des documents sacrés pour les maîtres secrets de notre Ordre.

Et il est maintenant heureux que ma Confession soit présentement achevée, couvrant de


nombreuses pages de caractères serrés, tapés à la machine à écrire, car la fin arrive et l’objet de ce
message destiné à l’un et l’autre, est de vous faire savoir que l’Imperator du passé que vous avez si
bien connu, qui vous chérissait et estimait grandement, n’est plus désormais. Sa conscience et son
âme, à défaut de son corps, sont passées par la grande transition, bien que ce corps ait été également
transmuté d’une manière que tous les vrais mystiques sauront discerner et comprendre d’ici peu.
C’est ainsi qu’il s’est trouvé que je n’ai pas parlé plus tôt à chacun d’entre vous de ce qui concerne
cette question et qu’il est maintenant nécessaire que je vous prépare à ce qui est et sera.

J’aurais aimé pouvoir vous donner tous les détails de ce grand évènement, mais je dois les
réserver pour en faire les derniers mots de la grande Confession que j’ai terminée avant d’arriver en
Californie, à laquelle ce dernier événement de ma vie et de l’histoire de notre Ordre est plus
justement et logiquement relié. Quelques points doivent cependant être communiqués clairement à
présent, pour que chacun de vous puisse se préparer aux changements qui se produiront à mon
retour et à la façon de vivre que j’aurai, à partir de maintenant, pendant un nombre précis d’années.

L’heure est donc venue de la grande transition ; instants des plus propices qui ne prennent
ni mon âme ni ma conscience au dépourvu mais me trouvent conscient de la nécessité à me résigner
complètement aux sacrifices, aux conditions et aux conséquences qu’elle implique.

Ce fut le dimanche après-midi du 21 avril (exactement un mois après la fête de la nouvelle


année rosicrucienne) à 15h35, heure du Pacifique (18h35 pour l’Est américain), ou une heure plus
tôt selon l’heure solaire réelle, que la transition commença avec le premier son que j’entonnai sur la
scène de la salle où je parlais pour la première fois, dans l’État de Californie. Accompagnant les
vibrations de ma voix qui tremblèrent tout autour de moi jusqu’à ce que tout mon être lui-même
tremblât, comme le fait une corde de piano que l’on frappe, se produisirent des vibrations du monde
cosmique et terrestre, jusqu’à ce que la terre se fût mise à trembler, les bâtiments à craquer et à
bouger sur leurs fondations ; et alors que l’auditoire, effrayé, s’enfuyait rapidement, je ne pus que
me sentir tranquille, serein, car je ne pouvais pas bouger. J’étais cloué au sol, sans voix, sans rien
sentir et seulement conscient d’une chose :

« LÁ, EN FACE DE MOI, AU CENTRE DE L’AUDITORIUM ET SEULEMENT


LÉGÈREMENT AU-DESSUS DU NIVEAU DE LA SCÈNE SUR LAQUELLE JE ME
TROUVAIS, SE TENAIT LE PLUS BEAU PERSONNAGE, LE PLUS BEAU VISAGE, QUE
J’AI JAMAIS VUS. »

C’était une personnalité, un personnage de très grande taille, qui me regardait fixement et
autour de lui se dessinait la plus parfaite aura violette qu’il m’ait été donné de voir. II ne bougea
pas, mais le sourire d’encouragement dont il me gratifia m’apprit que le moment était venu et je sus

Troisième cercle communication n° 11 2


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

que l’heure avait sonné et que toutes les forces de la nature étaient accordées, oeuvrant à la
manifestation de la transition que j’attendais.

II n’est pas nécessaire d’entrer maintenant dans ce qui suivit cette avant-crise. Je continuai
à m’adresser à ceux qui finirent par regagner leur siège, tandis que larmes, sanglots et prières
jaillissaient, ou étaient murmurés de tous les coins de la salle. Mes paroles étaient douces, je fus
inspiré et attentif au message de PAIX qui s’écoula par mes lèvres en provenance de l’être divin
toujours devant moi.

Les journaux du lendemain matin déclarèrent qu’un tremblement de terre étrange et peu
commun avait traversé la Californie du sud et que, bien que les immeubles aient vacillé, certains
s’étant écroulés, et que les rails de chemin de fer et les lignes télégraphiques aient été dévastés, on
ne déplorait la perte d’aucune vie ni d’aucune âme. Ah! S’ils avaient su ! « La perte d’aucune vie ni
d’aucune âme » n’était qu’une bien faible partie de la vérité, car UNE ÂME AVAIT ÉTÉ
TRANSFORMÉE ET UNE NOUVELLE PERSONNALITÉ ÉTAIT NÉE .

Dans les temps anciens, l’âme du Grand Maître fut libérée tandis qu’une multitude
regardait son corps crucifié sur la croix de l’Amour et du Service, tandis que la terre tremblait et
que les forces cosmiques vibraient et atteignaient leur point culminant. II se retira ensuite pendant
un temps dans le désert pour revenir en être ressuscité. Ainsi en a-t-il été pour votre Imperator, qui
établit, en toute humilité, la comparaison de sa transition avec celle du Grand Maître, conscient de
la différence d’âme, d’être et de personnalité entre eux.

Le dimanche soir, j’étais dans une transe profonde tout en parlant aux membres de la Loge
de Los Angeles en séance privée, et mes démonstrations furent de nature peu commune, dépassant
toute compréhension. Mon corps et mon âme passaient alors de plus en plus par une transmutation
et une transition. Vint le mardi, où je me rendis à San Diego où je pris à nouveau la parole avec une
conscience et une puissance encore plus extraordinaires, et, le mercredi matin, je me trouvai
tellement à la frontière d’une toute nouvelle conscience qu’en allant me promener seul dans les
rues, je perdis mon chemin et, pendant des heures, me mis à errer dans San Diego, sans arriver à me
rappeler mon nom, celui de mon hôte et même son adresse. Mais avec moi, pourtant, et de façon
continuelle depuis l’heure du grand bouleversement du dimanche précédent, se trouvait le saint
personnage divin, rayonnant continuellement de lumière, l’âme qui est mon guide et mon
inspiration depuis lors.

Pendant toute la semaine, j’ai assisté à d’autres réunions de nos membres, prenant la
parole ici où là, puis je me rendis à San Francisco pour parler, en cet autre dimanche après-midi (du
28 avril) et à nouveau le soir, à des membres en séance privée. Je ne fus pas l’homme qu’ils
attendaient - mais bien davantage - car avec moi et parlant à travers moi il y avait le spectre
mystérieux de l’âme de mon bien-aimé maître, dont tout l’être et toute l’essence me préparaient
lentement, par son contact harmonieux, à ce qui allait suivre.

Vint alors la réunion d’Osteland, en Californie, le lundi 29 avril au soir, où les mystères de
la transition se manifestèrent à nouveau d’une manière qui fit naître les commentaires les plus
extraordinaires que j’eusse entendus dans toutes mes réunions et que j’ajouterai ou rapporterai sans
doute à la fin de ma Confessio. Au cours de cette journée, j’avais acheté mes billets de chemin de
fer et retenu une “couchette” pour mon voyage de San Francisco à Ogden, Utah. J’avais
consciemment tout planifié pour quitter San Francisco le mardi 30 avril, bien que je doive confesser
qu’il me fallait exercer un gros effort pour garder une parfaite conscience de mes actes objectifs.

Troisième cercle communication n° 11 3


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

Après la réunion du lundi soir, alors que je revenais à San Francisco par bateau entre 11
heures et minuit, je laissais un instant la soirée à laquelle j’assistais pour m’isoler à l’extrémité du
bateau et contempler le jeu de lumières sur les eaux sombres de la grande baie. Soudain, je fus
fasciné, figé sur place et indubitablement impressionné d’une étrange manière par le personnage
que je voyais maintenant marcher à la surface de l’eau et qui m’invitait à le suivre ou à venir vers
lui. Mais je ne me risquai pas à le faire, parce que je vis en cette invitation un symbole plutôt qu’un
geste à interpréter littéralement. Je revins au bout d’un moment vers le groupe qui m’attendait et ils
me raccompagnèrent à mon hôtel à San Francisco, où je rangeai mon sac de voyage et fis mes
bagages pour être prêt à partir de bonne heure à Ogden, Utah, le lendemain matin.

II est probablement inutile que j’essaie d’expliquer ou même de souligner les événements
qui suivirent ce profond sommeil nocturne. C’est en priant le maître de me guider dans la voie
droite et conscient de la présence de la grande et belle âme m’invitant toujours à la suivre, que je
m’endormis. II était minuit passé quand je perdis conscience, minuit du 29 avril, à l’aube du mardi
30 avril, mais à quelques heures du pays des roses et des pavots où la vie est dans tout son éclat et
l’air source d’inspiration pour celui qui cherche la plénitude de l’existence terrestre.

Lorsque je m’éveillais, que je revins à la conscience de mon être et de mon


environnement, je n’étais plus dans la même pièce, la même ville ni, apparemment, dans le même
pays. Je me trouvais dans un très ancien bâtiment où le calme et la paix étaient si évidents qu’ils
semblaient comme une musique dans l’air ; où le parfum des roses et des fleurs sauvages
m’enveloppait comme un invisible manteau et où le soleil brillait d’un éclat plus éblouissant que
dans tous les pays que j’avais jamais visités. Je ne savais pas – je ne pouvais pas savoir – où j’étais,
et le fait de l’ignorer ne suscitait en moi aucune inquiétude. Je savais que j’étais en la présence – le
complet et parfait royaume – de l’âme mystique qui lentement émergeait en mon âme et absorbait
tout aussi lentement ce qui, jusqu’ici, avait été mon âme. La Grande transition était en voie de
réalisation. J’avais juste franchi la frontière intermédiaire et ne pouvais avoir qu’une faible
conscience du monde objectif.

Je découvris dans la pièce toutes mes affaires personnelles sorties de mes bagages et
rangées comme pour un long séjour. Je découvris aussi de nombreux objets d’adoration, de nature
rosicrucienne et, devant moi, en face d’un grand miroir, se dressait une splendide Rose+Croix d’Or.
M’étant levé, je levais les mains vers le ciel et m’écriais à voix haute : « Merci, mon dieu ! l’Aube
est venue. Dieu soit loué ! ». Je tombais à genoux en murmurant : « Qu’il en soit ainsi ! » et
j’entendis de douces voix le répéter après moi. Me relevant, j’entendis à mes côtés une voix claire,
au ton solennel, qui me fit tressaillir par ces paroles, prononcées lentement et avec douceur :
« LÈVE-TOI DE LA TOMBE DANS LAQUELLE TU ÉTAIS ET AVANCE DANS LE MONDE
OÚ, PAR TA RÉSURRECTION DE LA CROIX, TU SERAS CONNU SOUS LE NOM
D’ALDEN ! »
J’avançais comme dans un rêve, mais je savais que tout était une actualité et non une
perception consciente en rêve. Je découvris ce jour-là que je me trouvai sur une colline,
surplombant une grande baie dans un lieu qui m’était inconnu, mais que maintenant je connais et
que je ne nommerai pas pour des raisons qui doivent être évidentes. Je découvris aussi que ce jour
était le mercredi 1er mai et que tout le mardi 30 avril avait passé sans que j’en eusse le moins du
monde conscience et qu’en ce mardi fantôme, j’avais, en fait, quitté San Francisco non pour Ogden,
mais pour ce lieu étrange, étant arrivé à cette destination mystique tard dans la nuit de mardi, en
n’ayant jamais eu connaissance de ces réalités jusqu’à mercredi matin.

Ensuite, je vécus pendant quelques jours dans cette maison mystérieuse, où je mangeais et
dormis, allant me promener sur d’étranges rivages au bord de l’océan impétueux, faisant de petits

Troisième cercle communication n° 11 4


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

sommes sur les dunes de sable ou me baignant du chaud soleil sur les rocs sauvages du rivage. Je ne
vis personne que je connaissais ou que je connais maintenant, à l’exception de l’âme du maître qui
était mon constant compagnon. Je passais des heures en prières et en méditation ; je me découvris
capable de me projeter en tous lieux, avec aisance et dans la paix. J’entrais en communication avec
de nombreux grands maîtres invisibles et je reçus des instructions pour mon futur travail et mes
futures obligations. Je pus apercevoir les âmes de ceux qui étaient associés avec moi dans l'œuvre
de l’Ordre et je connais maintenant chacun d’eux comme jamais je n’aurais pu les connaître
autrement. Je connais le vrai du faux et je vous envoie cette lettre pour que vous soyez avertis de ce
fait.

Photo prise en 1918 par H.S. Lewis


des ruines du temple d’Alden (voir note).

Ce vendredi 3 mai, je fus conduit par mon Maître en un lieu situé entre deux des grandes
collines que marquait une énorme croix blanche, le lieu où la pierre rosicrucienne fut amenée et
enterrée dans le sol américain avant que les hommes blancs n’y vivent. En ce même lieu, j’entrais
en adoration dans les ruines d’un vieux temple1 élevé à notre œuvre, longtemps avant qu’il y eut
quelque autre temple en Amérique, ainsi que les Maîtres me l’avaient dit à Toulouse. Je pus
photographier tout cela et prendre des notes et je les montrerai un jour. Les journées commençaient
et se passaient de façon si radieuse que lorsque vint le dernier jour et que ma transition fut achevée,
je ne pus que pleurer en demandant qu’il me soit permis de revenir. C’est ainsi qu’une date fut
décidée pour mon retour. Une date et un événement pour lesquels tous mes frères et sœurs de notre
Loge de New York doivent m’aider à me préparer.

1
Note du Conseil de l’Éthique : cette référence à un ancien temple, situé sur la côte ouest des Etats-Unis, renvoie à l’un
des aspects les plus méconnus de la tradition rosicrucienne véhiculée par H.S. Lewis. Ce dernier a mentionné ou fait
allusion dans de nombreux écrits à l’implantation en 1603 d’un petit groupe de rosicruciens dans la vallée californienne
du Carmel. Notre Cénacle possède en ses archives une intéressante étude à ce sujet, de la plume du rosicrucien Alberto
Lacava d’Oldan. Une photo prise par H.S. Lewis y est reproduite, montrant ce qui serait l’ancien temple R+C en ruines,
aujourd’hui démoli pour l’essentiel et dont quelques maçonneries subsistantes ont été intégrées aux fondations d’un
bâtiment d’une mission franciscaine. C’est cette photo que nous reproduisons sur la page précédente.

Troisième cercle communication n° 11 5


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

C’est ainsi qu’après plusieurs jours d’absence de San Francisco, alors que personne ne
savait où j’étais, à part ceux qui avaient projeté cette période mystique, je me trouvai à nouveau
conscient du monde à une gare de chemin de fer en route vers San Francisco.

J’ai conscience que ce récit risque d’être pris pour un conte mystique, mais les faits sont
vrais et ma vie le prouvera par la suite.

Je resterai dans cette existence de nombreuses années et mon grand travail vient juste de
commencer. Je demande que les sœurs Mitchell et Sanderson ainsi que Sounlinhe soient autorisées
à lire ceci, car un groupe de cinq membres et quelques autres, comprenant les frères Richter et
Lindotedt, atteindront avec moi à de grands sommets et je souhaite qu’ils soient préparés. Aucun de
ceux dont je n’ai mentionné les noms ne devra lire ces lignes, et quand tous les auront lues, ces
pages devront être conservées pour moi, car je dois les garder selon les instructions et les ajouter à
ma Confessio.

Puissent tous ceux qui les liront, être illuminés, avertis, et bénis afin qu’ils puissent se
préparer au grand éveil qui leur adviendra sûrement, et puissent-ils regarder avec amour, tendresse
et une profonde considération les efforts présents et futurs de leur frère Imperator pour les aider.

ALDEN

Harvey Spencer Lewis

Vous avez maintenant achevé la lecture de la Confessio d’Harvey Spencer Lewis, et ce


faisant, l’étude de ce troisième cercle de réflexion commune. Nous espérons que ce document vous
aura inspiré. Nous ne saurions trop vous recommander de vous y reporter de temps en temps, à
l’avenir, pour y puiser une compréhension toujours renouvelée de l’œuvre rosicrucienne et un
surcroît d’enthousiasme dans votre cheminement le long de la voie mystique.

Bien des événements rapportés par ce manuscrit demeurent obscurs, travestis qu’ils sont
du voile d’un mystère savamment entretenu par de sibyllines allusions. Une future communication,
rédigée par l’un des membres de notre Conseil de l’Éthique, s’attachera à lever quelques-uns de ces
masques, vous permettant de vous faire une idée plus précise du contexte dans lequel s’enracine
notre tradition.

Troisième cercle communication n° 11 6


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

Vous allez maintenant lire les instructions qui suivent. Elles vous permettront de réaliser
une expérience dont vous nous adresserez un compte-rendu. A réception de ce rapport, nous vous
ferons parvenir la prochaine communication.

Cette expérience doit s’effectuer impérativement un jeudi soir, entre dix-huit heures et
minuit. Arrangez-vous pour réserver une telle soirée et prévenez votre entourage que vous ne
désirez être dérangé sous aucun prétexte à cette occasion. Vous devrez veiller à ce que la pièce où
vous vous retirerez soit plongée dans une douce pénombre et le plus parfait silence possible.

Veuillez ensuite vous installer confortablement sur un siège. Séparez vos pieds, faites une
profonde inspiration et exhalez lentement. Détournez les yeux ou le visage de toute source
lumineuse. Placez la paume des mains sur vos jambes, de façon naturelle. Fermez les yeux, comme
si, vu de l’extérieur, vous sembliez faire un petit somme. Ainsi détendu, repassez vous, sur l’écran
de votre conscience, le film des différentes péripéties traversées par Harvey Spencer Lewis dans sa
quête de la tradition rosicrucienne.

Ceci étant fait, répétez-vous intérieurement, lentement, de façon silencieuse, et trois fois
de suite, le nom mystique suivant : ALDEN, ALDEN, ALDEN, puis restez assis ainsi, jusqu’à ce
que vous sentiez un fourmillement de vibrations traverser tout votre corps. Vous éprouverez tout
d’abord une sensation de chaleur, comme si la pièce où vous demeurez était trop chauffée. Ensuite,
vous sentirez une sorte de tension dans la région du plexus solaire, comme si une certaine énergie
s’y trouvait concentrée. Finalement, cette énergie semblera rayonner comme un courant électrique,
allant du plexus solaire au sommet de votre tête et jusqu’à l’extrémité de vos orteils. Elle paraîtra,
en fait, s’irradier vers toutes les parties de votre corps. Immédiatement après, une expérience
cosmique instantanée se produira, qui ne durera sans doute pas plus de dix à quinze secondes. Nous
ne pouvons dire quelle sera cette expérience. Elle pourra être différente pour chacun de ceux qui la
connaissent. Vous saurez, cependant, qu’elle est de nature spirituelle. Il est possible que vous
n’éprouviez aucune impression visuelle ou auditive. Autrement dit, vous ne verrez ou n’entendrez
peut-être rien. Vous pourriez avoir simplement le sentiment d’être libérés de toutes tribulations, et
ressentir une grande quiétude et une immense paix.

Transcrivez vos impressions sur le papier, et envoyez-nous en une copie signée de votre
main que vous aurez fait suivre de la mention de l’heure, du jour, du mois et de l’année de cette
expérience. Nous classerons ce document parmi les archives de notre fraternité.

En attendant de vous lire, nous vous adressons nos sincères vœux de Paix Profonde.

© CE/YG//02/03

Troisième cercle communication n° 11 7


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

QUATRIEME CERCLE

COMMUNICATION N° 1

PERSPECTIVE ROSICURIENNE

Cénacle de la Rose+Croix

S.E.T.I. Cénacle de la Rose+Croix BP 374 87010 LIMOGES Cedex 1 France


A consommer avant le …
A consommer avant le …
Nombre de produits de consommation courante portent aujourd’hui un tel avertissement
quant à la date limite d’utilisation et, une fois cette date passée, plus question de savourer le yaourt ou
la tranche de jambon convoité sans un éventuel risque d’intoxication.
Pour ce genre de produit, inutile donc, de faire d’excessives réserves, sous peine, le jour de
péremption atteint, d’être contraint de consommer à l’excès, de jeter ou de donner…

Imaginons un instant qu’il en soit de même pour l’argent !

Imaginons que demain, l’argent que l’on gagne, que l’on hérite ou que l’on s’approprie
d’une quelconque manière soit classé denrée périssable !

Imaginons que chaque pièce, chaque billet chaque tirelire toute sonnante et trébuchante, de
même que chaque compte ou livret, virtuels à souhait grâce au pouvoir des nouvelles technologies,
porte cette recommandation, ou plus exactement cette obligation : « A consommer avant le … » !

Imaginons, que toute somme méritée, acquise et donc disponible, doive impérativement être
dépensée, au bout de… un an, par exemple !

Imaginons, ou tentons d’imaginer, le changement radical que cela imposerait dans nos
comportements quotidiens, dans nos rapports avec l’argent et…avec les autres !

Mais, avant d’aller plus loin dans notre réflexion, commençons par nous rappeler, le
véritable rôle que l’argent était appelé à jouer, lorsqu’il fut inventé : à une époque où le troc était le
seul moyen d’acquérir un bien que l’on était incapable de produire soi-même, où quelques mesures de
céréales compensaient quelques coudées d’étoffe, où une paire de poulets valait paire de sabots,
l’argent fut imaginé, inventé, créé et mis en circulation pour faciliter les échanges tout en les rendant
universels, plus sûrement quantifiables et facilement exportables. L’idée, sans doute, partait d’un bon
sentiment ou, du moins, ne relevait pas forcément d’une mauvaise intention… à condition… à la
condition bien sûr, que l’on s’appliquât à donner aux choses et aux services rendus des valeurs égales
selon leur équivalente utilité…

Sans aller jusqu’à faire l’apologie de cette invention et, moins encore, sans aller jusqu’à la
trouver géniale, force est de reconnaître que, sans elle, dans un monde aujourd’hui aussi complexe et
aussi diversifié que le nôtre, il serait assurément impossible de revenir au trop simpliste, bien qu’au
demeurant fort sympathique, principe du troc.
Comment imaginer en effet, faire nos courses de la semaine en parcourant les kilomètres
indispensables pour trouver, qui le cultivateur de pommes de terre, qui le fabriquant de produit à
vaisselle, le vigneron de bourgogne ou le boulanger ; et ne parlons même pas du constructeur de
téléviseurs, ou de l’assembleur de voitures automobiles… Quant au balluchon à transporter pour
troquer ces biens de consommation courante : imaginons la charrette ou le camion semi-remorque, en
guise de porte-monnaie, pour celui qui, par exemple, serait pâtissier… et encore, faudrait-il que le
vendeur de voiture ait besoin de quelques mètres cube de pâte à chou ou de quelques hectolitres de
crème anglaise pour accepter de fournir la petite dernière décapotable à la mode…
Nous voyons bien, dans cette image, où le sophisme le dispute à l’absurde, les limites
indiscutables du simple troc et encore ne rentrons-nous pas dans les détails qui font, qu’aujourd’hui,
une machine à laver ne se fabrique plus comme une paire de sabot ou un soc de charrue… il faut s’y
mettre nombreux pour qu’au bout du compte le linge sorte blanc de notre caisse en tôle émaillée. Pour
la payer en poulets, ou en litres de lait frais tirés, il faudrait servir du monde : de l’ingénieur qui

Quatrième cercle communication n° 1 1


conçoit à l’électricien qui apporte l’énergie, sans compter les mineurs qui ont extrait les matières
premières, les poseurs de canalisations et de robinets qui apportent l’eau et les concepteurs ou
fabriquants de détergents… bref la liste serait quasi-interminable pour énumérer les participants à nos
lessives familiales… S’il en était encore besoin, la preuve serait semble-t-il établie des limites d’un
troc dont les problèmes induits seraient aujourd’hui devenus totalement insurmontables.

Alors, bien sûr, il en est certains, parmi les plus radicaux, qui objecteront que l’on n'est pas
obligé d’acheter des voitures, des télévisions, ni aucun de tous ces produits, gros consommateurs
d’énergie et… d’argent. Il en est même, parmi ces partisans de la privation volontaire érigée en non-
système économique, qui justifieront leur refus des progrès techniques, au nom de la protection de
notre environnement, au nom de ce qu’il est convenu d’appeler l’écologie. Ces adeptes de la marche à
pieds et de la pierre à feu, qui refuseraient bien sûr de s’habiller avec la peau des ours ! Tout
respectables qu’ils soient ne font en rien progresser le débat car, quoiqu’ils pensent ou disent, les
voitures roulent, la télévision diffuse et des quantités de machines fonctionnent au service des
hommes… en un mot le monde évolue, techniquement parlant, avec ses avantages et ses
inconvénients. Pour les inconvénients, liés à notre société de consommation, et notamment les
problèmes écologiques, ce serait un autre débat, assurément intéressant à aborder dans le cadre d’une
autre réflexion, quant aux avantages, pour en profiter il faut acquérir des biens de consommation et
pour les acquérir il faut les payer, et les payer avec de l’argent… et nous voilà revenus, après ce
pittoresque détour, à notre sujet principal : l’argent !

L’argent, indispensable ou non, mais en tout cas actuellement présent dans toutes les
relations humaines. Toutes ou presque car il y a bien eu, et il y a encore, ici ou là, quelques tentatives
ou expériences réhabilitant un troc qui n’en est pas vraiment un, ou un système de monnaie qui n’ose
dire son nom. Tous ces essais, toutes ces démarches ont leurs mérites et assurément d’incontestables
avantages, et tous ont en commun l’intention louable de vouloir trouver une alternative à l’actuelle et
exclusive suprématie de l’argent. Cependant, et bien que le propos ne soit pas ici de développer les
avantages même nombreux, ni les inconvénients même mineurs, de ces systèmes et moins encore de
démériter les valeureux pionniers qui tentent de les mettre en œuvre, force est de constater que tous
ont également en commun l’inconvénient majeur de la démarche intimiste ou, pour le moins limitative
quant à sa portée et donc à sa véritable capacité à supplanter le système actuel. Car il faut bien le
reconnaître, l’argent est aujourd’hui un système universel. Il s’est répandu et imposé partout… Il est
même étonnant de constater combien c’est un bel exemple d’une acclimatation réussie sous toutes les
latitudes, à travers tous les climats et sans limitation aucune quant aux races ou aux cultures qu’il
colonise. C’est l’indigène idéal et universel, le mutant parfait qui sait se cloner en fonction de toutes
les habitudes et de tous les us et coutumes de notre humanité pourtant si diverse, pour ne pas dire si
hétéroclite…
L’argent, moyen d’échange tout autant que valeur en lui-même, aujourd’hui reconnu et
accepté de façon quasi-unanime.
L’argent passeport universel pour assouvir toutes les convoitises, calmer tous les appétits et
convertir toutes les envies en plaisir. L’argent, grand liant des innombrables activités humaines et
solvant absolu de leurs différences, disparités ou oppositions.
L’argent, seule valeur unanimement et universellement reconnue par tous les peuples de la
terre, quels que soient leur système politique, leur religion, leur niveau économique, leurs coutumes
sociales et leurs ambitions, légitimes ou illicites… L’argent donc, un magicien, qui semble mettre tout
le monde d’accord… En effet, si d’aucuns refusent, au nom de leur foi, de manger du porc, que
d’autres, au nom de leur idéal politique s’entêtent à rejeter certaines règles économiques, que quelques
plus rares s’interdisent d’absorber certaines médecines au nom de leurs convictions spirituelles ou
métaphysiques et que même d’autres encore, plus nombreux et surtout plus à la mode, s’imposent des
régimes draconiens pour approcher les canons de l’esthétique actuelle, canons prônés et illustrés tout
autant par des artistes que par des fous, les uns et les autres nostalgiques, sans doute, des jeûnes
bibliques ou des famines d’antan…
Même… même l’insolite société des Amish, vertueux adeptes de privations en tous genres,
cultivant l’austérité tout autant que la tolérance et refusant la violence tout autant que les plaisirs
terrestres, même ces réfugiés d’un autre monde ou d’un autre temps qui contrastent singulièrement,

Quatrième cercle communication n° 1 2


par leurs sages coutumes, avec les mœurs épicuriennes et débridées de la folle Amérique, même ces
adeptes de la rigueur morale érigée en système social, ces intégristes du christianisme le plus radical,
refusant pêle-mêle, l’électricité, l’automobile, les machines, la télévision, les plaisirs du sexe ou ceux
des sens, les distractions superficielles ou les jeux, ces naufragés du vingtième siècle, qu’ils soient
jugés ou trop sages ou trop fous, acceptent… oui acceptent normalement et absolument l’usage de
l’argent ! Ils accueillent dans leurs demeures dépouillées la présence du billet vert en bonne place
entre les images religieuses et les grands principes ! Ils ouvrent leurs portes et leurs coutumes sans
sourciller à ce produit de nos sociétés modernes ; ils l’acceptent et l’utilisent comme tout un chacun et
maîtrisent parfaitement son usage à des fins d’acquisitions foncières : achats de terrains et propriétés
qui, sous couvert du développement indispensable de l’agriculture, servent en fait à réaliser une
surproduction que la communauté ne peut absorber et qui sera donc échangée contre de nouveaux
billets verts, lesquels serviront, à leur tour, à de nouvelles acquisitions foncières… Dans le langage
amish, on n’appelle sans doute pas cela s’enrichir mais pour monsieur tout-le-monde cela y ressemble
étrangement…
Alors voilà ! La boucle est bouclée, le tour est joué, et sans aucun doute le plaisir de
posséder y gagne largement ce que la foi y perd assurément… En effet, ces champions de l’application
stricte des écritures, qui prennent à la lettre les versets de la Bible, ont-ils sans doute une astuce ou
mieux quelque dérogation divine pour interpréter et appliquer certaines paroles de JESUS :

« Il ne faut pas accumuler de trésors sur la terre, où la rouille et les mites rongent, où les
voleurs percent et dérobent. Car où est ton trésor, là sera ton cœur…
…Nul ne peut servir deux maîtres ; ou bien il faut haïr l’un et aimer l’autre, ou bien se
vouer à l’un et faire fi de l’autre. Vous ne pouvez servir Dieu et Mammon. C’est pourquoi je vous
dis : ne vous tracasser pas pour votre vie, de ce que vous mangerez ou boirez ; ni pour votre corps, de
quoi vous le vêtirez. La vie n’est-elle pas plus que la nourriture, le corps plus que le vêtement ?
Regardez les oiseaux : ils ne sèment pas, ne moissonnent pas n’engrangent pas, et votre Père céleste
les nourrit. Ne valez-vous pas beaucoup plus qu’eux ? Qui de vous peut, à force de soucis, prolonger
d’une seule coudée la longueur de sa vie ? Et pourquoi vous tracasser pour vos vêtements ? Observez
comment poussent les lis des champs : ils ne travaillent ni ne filent. Cependant, je vous le dis :
Salomon lui-même, au comble de l’opulence, n’était pas vêtu comme l’un d’eux. Si Dieu donne tant
d’élégance à la plante champêtre qui pousse aujourd’hui et sera jetée au feu demain, n’en fera-t-il pas
bien davantage pour vous, gens de peu de foi ? Il ne faut donc pas vous tracasser en disant : que
manger ? Que boire ? Comment nous vêtir ? Tout cela, se sont les préoccupations des païens ; mais
votre Père céleste sait bien que vous en avez besoin. Cherchez d’abord le royaume de Dieu et sa
justice, et l’on vous donnera tout le reste par-dessus le marché. N’ayez donc point de souci du
lendemain, demain aura souci de lui-même. A chaque jour suffit sa peine. »
(Matthieu 6.19-34)

Avec cet exemple extrême de cette société des Amish, pourtant exemplaire à bien des
égards, on constate, non sans une certaine perplexité, que personne…
…personne !
…vraiment personne !
…ne refuse l’usage de l’argent, dès lors qu’il passe à sa portée…

L’argent… point de convergence de toutes les cultures, de tous les systèmes politiques, de
toutes les religions, l’argent le seul plat commun aux appétits si divers de tous les hommes, recette
unique, rebaptisée au dialecte local pour faire dîner ensemble les amateurs de poissons crus,
d’escargots ébouillantés, de tartes aux poireaux, de larves vivantes et même… les amateurs de régimes
et, tout autant, les goulus de l’amour à tout prix, ou les friands des horreurs de la guerre…
L’argent, une sacrée panacée, pour ne pas dire une panacée sacrée !
Cependant, l’argent, c’est aussi autre chose.

L’argent c’est aussi la richesse !


L’argent, moyen d’échange entre les hommes, c’est l’argent dépensé…

Quatrième cercle communication n° 1 3


Quant à l’argent-richesse, c’est l’argent gardé, amassé, conservé sans aucune envie de s’en
servir, sans la moindre perspective d’en jouir, sans même l’intention de l’échanger contre un besoin
raisonnable, un rêve fou, un projet démesuré ou une dérisoire tentation…
La richesse, c’est l’argent pour l’argent, c’est constituer et conserver une somme d’argent
pour elle-même et ce, quelle que soit la somme ; car la richesse ne s’évalue pas en fonction de la
quantité d’argent, si colossale soit-elle, que l’on utilise mais en fonction de celle, même minime, que
l’on économise. La richesse n’est pas dépendante de la quantité des valeurs monétaires brassées, mais
bien du rapport que l’on a avec ces valeurs…
En effet, le flambeur impénitent, même exubérant ou provocateur, qui dépense sans compter,
à la recherche de plaisirs toujours nouveaux et toujours insuffisants, ce flambeur-là ne peut être
considéré que comme un insouciant, un prodigue, voire un indélicat … alors que l’économe, celui qui
garde, celui qui conserve et compte, qui amasse et occulte, sans autre but que de posséder pour
posséder, sans autre joie que celle d’accumuler pour accumuler, sans autre justification qu’un
éventuel, mais inimaginable besoin, et qui éprouve quelque jouissance, licite mais grotesque, de cette
illégitime et dangereuse liaison avec l’artificiel, le virtuel, le factice, celui-là est un avare égoïste, un
coquin imbécile ou un malade mental trop souvent incurable.
En effet le prodigue, tout critiquable, voire ridicule qu’il soit dans ses outrances ou sa
démesure, utilise l’argent pour ce qu’il est : un moyen d’échange pour concrétiser ses envies, convertir
ses espoirs, consommer du plaisir, s’accomplir ou se fourvoyer mais avec l’élan du désir avec
l’indispensable griserie du mouvement qui caractérise la vie et le vivant ; alors que l’autre, l’économe,
détourne de façon gravissime le but de l’argent. Il en stoppe la circulation, en fige la destinée, il en fait
une valeur en soi, une valeur sans véritable utilité, un moyen pervers d’être heureux sans accéder au
plaisir, une justification scandaleuse de la cupidité, une apologie de l’immobilisme. Celui-là devient le
valet de ces gourous nouveaux, que sont les détenteurs du pouvoir économique, il se fait l’adepte de la
plus ridicule des religions jamais inventées par les hommes : celle qui suggère par ses rites, la
vénération de la richesse ; implique par son dogme, la soumission aux grands prêtres de la finance et
ordonne par ses nouvelles tables des lois économiques, l’aliénation quasi–inconditionnelle au Dieu-
argent.
Et cette religion, où l’intégrisme fait rage plus que dans aucune des sectes les plus radicales
de la planète, compte des adeptes par millions dans nos sociétés modernes argentisées et banquiérisées
à souhait. Si bien qu’aujourd’hui, celui qui dépense le fruit de son travail, celui qui utilise tous ses
revenus, même modestes voire ridiculement insignifiants, celui-là est montré du doigt, considéré
comme un imprévoyant, un inadapté, un coupable même… coupable de ne pas faire de l’argent,
l’objet principal de ses désirs, de sa convoitise, de ses espoirs ; coupable de cette hérésie qui le
détourne du culte en vigueur chez les peuples civilisés… Et si, par surcroît, il se satisfait, se contente
d’un maigre gain, dans un travail peu rémunérateur, alors que la possibilité pourrait s’offrir à lui de
monter dans l’échelle sociale, alors là, il est véritablement regardé comme un marginal, un anormal,
un spécimen devant susciter le soupçon du bien-pensant, la méfiance du bien-faisant et la répulsion du
bien-étant… civilisation oblige… ont est un homme, un vrai : un terrien reconnu et reconnaissable…
un possédant vertueux… ou l’on n’est rien !
Par contre, celui, qui brasse les gains par millions, qui bosse comme un forcené, au détriment
de son propre confort, de sa vie familiale et parfois même de sa santé, celui-là est cité en exemple et si,
de surcroît, il consomme toute cette énergie pour gagner un argent qu’il se refuse à dépenser, alors là,
il devient véritablement le héros moderne, l’exemple à suivre, le terrien de premier choix, le
prétendant à une canonisation posthume par les milieux autorisés de la nouvelle et incontournable
religion…
Car, le fin du fin, le summum de la délicatesse, le nec plus ultra de l’homme réalisé, c’est
d’être attentif, et, bien sûr, de succomber aux tentations que les banquiers exposent comme des
friandises, tout au long d’interminables et luxueux comptoirs. C’est de redevenir, devant ses
invitations à la privation obligée, comme de petits enfants, convoitant les « CODEVI », ou les
« P.E.A. », les « livrets d’épargnes » ou les « plans d’actions », les « dépôts rémunérés » ou les
« comptes bloqués »… de la même manière que de frais bambins convoiteraient les joujoux répandus
par leur mère attentionnée, en de délicieuses guirlandes, sur les branches de l’arbre de Noël. Mais ce
Noël nouveau, célébré par médias interposés, n’appelle pas à la fête, au partage, à la communion et au
plaisir, il invite à l’égoïsme, à l’oubli de l’autre et même au reniement de soi-même et jusqu’à

Quatrième cercle communication n° 1 4


l’ennui… l’ennui obligé, institutionnalisé et prescrit à volonté par ces généralistes de la nouvelle
médecine de l’âme que sont tous les gestionnaires de nos revenus, ou mieux, par ces spécialistes que
sont les grands financiers et les économistes de tous poils. Il arrive même que parmi ces spécialistes,
certains se voient attribuer un prix Nobel, sans doute pour leur enthousiasme à plaider pour la lente
euthanasie des pauvres, au profit d’une santé toujours meilleure du portefeuille des plus riches ! Ces
Nobel qui dénaturent assurément l’esprit d’initiative et la volonté de progrès qu’ils se devraient
d’honorer caractérisent bien l’absurdité de la mentalité ambiante à notre époque et célèbrent ce Noël
nouveau qui commémore la naissance, dans quelque inviolable coffre-fort, d’un messie aux allures de
gadget, un messie que sa généalogie ferait sans doute remonter à l’antique veau d’or, un messie en
forme de grigri plein de promesses non tenues, d’espoirs déçus, de projets avortés, d’illusions, de
tromperies et de mensonges.

L’homo-superioritus d’aujourd’hui c’est celui qui sait sacrifier au rite sacro-saint de


l’épargne diversifiée, protégée et honorée, comme le très archaïque homo-érectus d’antan pouvait jadis
sacrifier aux multiples Dieux et Déesses que quelques sorciers, rusés ou imbéciles, savaient lui
présenter…

Et c’est là, le début de l’histoire : l’argent inutile mais productif, l’argent bloqué mais
valorisé, l’argent immobilisé mais idéalisé, l’argent dénaturé mais déifié… ainsi débute l’histoire mais
déjà la fin est connue, et le rêve s’arrête, là où la réalité rattrape l’iconoclaste cauchemar …
Un cauchemar dans lequel se morfond l’argent-roi, recroquevillé dans l’estomac surchargé
des banques, parmi les fermentations putrides de tous les espoirs inutiles, de toutes les envies
écartées, de tous les regrets étouffés et de ces innombrables et exécrables remords. Et, de ce ventre
rebondi et distendu par les nauséabondes flatulences qu’engendre cette trop noble pourriture, ne
sortent que de répugnantes illusions et de fugaces sensations, où le surprenant le dispute à
l’insupportable…

L’argent-roi est là, invisible mais omniprésent, virtuel mais tout puissant, illusoire mais
souverain, mourant d’ennui dans des coffres froids, silencieux et obscurs comme des tombeaux ou,
errant, fantômisé dans des labyrinthes électriques et des pièges électroniques muets, aveugles et
stupides. L’argent virtuel, l’argent mort est là, partout mais nulle part, présent comme une mauvaise
plaisanterie, obsédant comme une maladie, ennuyeux comme un secret, redoutable comme une erreur,
dangereux comme un préjugé, coupable comme… un banquier !

Bien sûr, on nous dira que les banques sont utiles, voire indispensables pour réguler
l’économie mondiale, préserver le système monétaire international, et puis, pour construire les routes,
les ponts, les voies ferrées, les navires qui vont sur les océans, les fusées qui partent dans l’espace, et
encore, les écoles, les hôpitaux, les théâtres et les cinémas, les crèches et les centres culturels… et l’on
voudra nous faire croire que les banques sont comme l’air ou l’eau, ou le soleil ou les arbres,
indispensables à la survie de l’humanité… Enfin on voudra nous convaincre que, sans les banques,
nous serions condamnés à retourner dans les cavernes avec chasse et pêche de rigueur et retour
imminent à la barbarie… c’est faux !
C’est faux parce que les routes, les ponts, les voies ferrées et les millions d’autres travaux
dont pourrait bénéficier l’humanité, ne sont pas entrepris, ni même envisagés par les banquiers selon
les vrais besoins de l’humanité, mais selon d’irrévocables règles économiques dont la mathématique
obéit au sacro-saint postulat de la rentabilité…
La rentabilité ?…mais quelle rentabilité ?
Existerait-il une autre rentabilité que celle consistant à satisfaire au bonheur de l’humanité ?
Les êtres doués de raison et à l’intelligence aussi développée que la nôtre pourraient-ils
envisager une rentabilité favorisant de fantaisistes règles de calcul édictées par eux-mêmes, au
détriment…d’eux-mêmes ?
Quelle peut-être cette rentabilité dont parlent les plus érudits d’entre-nous lorsque, bardés de
diplômes à donner le vertige aux anges, ils sortent de nos grandes institutions avec l’outrageante fierté
de savoir mettre la souffrance en équation, et de pouvoir chiffrer la maladie, en s’offusquant tout haut
contre le prix excessif d’une appendicite ou l’inadmissible coût d’un cancer du foie !… De quelle

Quatrième cercle communication n° 1 5


rentabilité parle-t-on quand il est question de soulager les souffrances et de soigner les maladies de
l’humanité, les maladies dont ces champions de la règle à calcul auront peut-être eux-mêmes à souffrir
et… à mourir ?
Quelle est cette rentabilité qui interdit, le soulagement des souffrances physiques ou
mentales puisque aujourd’hui l’acte de soin, le devoir de combattre la souffrance doit rentrer dans le
cadre des lois de la finance pour ne pas dire de la loi de finance ?… Doit-on se faire une raison et
accepter de dilapider des vies humaines plutôt que d’envisager un hypothétique et par trop virtuel
gaspillage d’argent ?
Quelle est cette rentabilité qui interdit la construction de routes ou de ponts dans ces pays où
les habitants marchent pieds nus sur des pistes pierreuses et ensablées, ces pays dits pauvres… mais au
fait, pauvres de quoi ?… alors que pour la plupart d’entre eux, leur sol est jusqu’encombré de
richesses naturelles et que leur sous-sol regorge des matières premières indispensables à notre…
économie ?
Quelle est cette rentabilité qui interdit la plus élémentaire justice sociale puisque aux plus
riches on versera dividendes et plus-values, alors que des plus pauvres on exigera intérêts et
pénalités ?… Est-ce une sinistre plaisanterie ou une épouvantable réalité que d’accepter, comme un
principe acquis, que le milliardaire paye sa voiture, luxueuse comme une cathédrale, avec un
substantiel rabais, alors que l’ouvrier moyen devra consacrer une part excessive de son budget familial
durant des années pour finalement débourser une somme bien plus qu’immorale pour payer quelque
tacot plus insalubre qu’une sacristie de campagne à l’abandon ?
Quelle est cette rentabilité qui oblige tant et interdit plus encore ?… et peut-on imaginer,
dans de si perverses obligations ou de si odieuses interdictions, autre chose que les idées
machiavéliques de quelque esprit malin, voire la toute nouvelle invention du Diable lui-même ?
Qu’y a-t-il, en effet actuellement, sur la planète Terre, de plus diabolique que l’argent pour
exiger des hommes, même de ceux qui se pensent vertueux, qu’ils lui sacrifient autant de confort, de
bonheur et des vies humaines par millions ?

Excessive la remarque ? Abusive l’argumentation ?


Certes, d’aucuns répondront spontanément oui ! et trouveront dans cette réponse trop rapide
pour être lucide, une manière simple mais efficace d’évacuer le trouble que leur conscience pourrait
connaître. D’autres, trop intoxiqués par leur confort et leurs certitudes, évacueront tout à la fois la
question et le problème.
Alors, pour éclairer, soutenir et garantir la question, posons d’autres questions, des questions
simples, de simples questions… de bon sens :
- aujourd’hui, on sait éviter ou enrayer nombre de maladies et d’épidémies, et pourtant, toute
une partie de l’humanité reste à l’abri de nos techniques modernes et paye un lourd tribut à des
pandémies moyenâgeuses… au nom de quoi ?
- aujourd’hui, on sait, construire des habitations fonctionnelles confortables et pourtant, tous
les ans, même dans nos pays à la pointe du progrès, des hommes, des femmes et des enfants vivent, et
surtout meurent, dehors… au nom de quoi ?
- aujourd’hui, on sait produire de la nourriture en abondance sans même la limitation des
saisons ou des climats, et pourtant, partout dans le monde, des hommes, des femmes et des enfants
meurent de faim… au nom de quoi ?
- aujourd’hui, on sait dessaler l’eau de mer pour produire de l’eau douce ou dépolluer l’eau
sale jusqu’à en faire une boisson limpide et claire, et pourtant la plus grande partie de la planète
souffre de famine et de fléaux insupportables par manque d'eau... au nom de quoi ?
- aujourd’hui on sait produire de la chaleur tellement que l’on craint de trop réchauffer notre
atmosphère tout entière et pourtant des êtres humains meurent de froid… au nom de quoi ?
- aujourd’hui on sait réduire le travail des hommes, le rendre facile voire agréable par
l’utilisation de machines et de robots et pourtant, des milliers d’êtres humains de par le monde triment
comme des esclaves et parmi eux… des milliers d’enfants traités moins bien que de simples bêtes de
somme… au nom de quoi ?

Aujourd’hui… une minorité d’être humains détenteurs de toutes les richesses impose la
misère, la maladie, la souffrance et la mort à une grande majorité de démunis, au nom de la

Quatrième cercle communication n° 1 6


rentabilité ; au nom de cette rentabilité qui n’est qu’un culte satanique du Dieu argent ; un culte à ce
Dieu qui exige toujours, et toujours plus, de sacrifices humains ; ce Dieu perpétuellement insatisfait du
nombre de ses victimes et jamais rassasié du sang de l’humanité !

Pour mieux comprendre l’absurdité de notre culte de la rentabilité, imaginons un instant la


réaction de nos enfants, si, dans leurs salles de classe, au détour de quelque livre d’Histoire, ils
savaient découvrir une antique civilisation vouant un culte sans limite à un Dieu qui imposerait chaque
année qu’on lui sacrifiât des millions de vies humaines… Imaginons leur écœurement, leur indignation
et leur révolte face à de telles pratiques… Imaginons combien ils jugeraient immature, ridicule et sous-
développé un tel peuple. Imaginons la vigueur et la passion avec lesquelles ils sauraient, à posteriori,
condamner une telle civilisation… Imaginons tout cela et nous saurons, avec une absolue certitude,
comment les enfants de nos enfants, ou leurs enfants, ou d’autres enfants peut-être plus lointains,
sauront nous considérer, nous juger et nous condamner en nous reléguant plus loin, bien plus loin,
dans l’évolution morale que les Indiens d’Amérique, les antiques royaumes de Perse, de Grèce ou
d’Egypte et même, les archaïques tribus préhistoriques !

Et puis non…
Il n’y a rien d’excessif dans la remarque !
Non..
Il n’y a rien d’abusif dans l’argumentation !
Il n’y a, malheureusement, qu’un éclairage trop direct porté sur une réalité trop apparente, un
examen trop réaliste d’une actualité trop présente, une analyse trop pertinente sur un aspect trop
méprisable de la race humaine. Un aspect de notre propre nature qui nous montre à quel point notre
conscience à tendance au sommeil, combien notre intelligence est embryonnaire et combien, même
notre instinct animal de conservation de l’espèce reste fragile, face à nos propres erreurs. Des erreurs,
regardées comme d’incontournables vérités, considérées comme d’essentiels progrès, élevées en
institutions et érigées en postulats quasi-divins…

Alors… si seulement l’argent faisait le bonheur de quelques-uns !


Si la richesse procurait à la minorité coupable de se l’accaparer, une vie immensément
heureuse ! une vie que nul superlatif ne pourrait désigner ni qualifier…
Alors, on pourrait comprendre, on pourrait tenter, sinon d’excuser, du moins de plaider
l’indulgence !
Cependant, l’argent, s’il apporte un certain confort de vie, s’il permet l’accès à quelques
plaisirs appréciables, ne peut ni éloigner, ni éradiquer la maladie, la souffrance et la mort ; la richesse
ne permet d’échapper à aucun des tourments auquel l’homme peut être confronté. Le riche comme le
pauvre, péri dans les tremblements de terre, sous la lave des volcans ou par l’éclair de l’orage. Le riche
comme le pauvre, connaît l’inconfort du chagrin, la douleur de la séparation, et la tristesse de la
solitude. Le riche comme le pauvre, éprouve les affres de la vieillesse et l’ultime sentence de la mort.
Et même, de temps en temps, le riche se suicide et, du coup, échappe à sa fortune, comme le pauvre,
parfois, aspire par la mort, à échapper à sa misère… !

Alors !
Alors pourquoi cette quête de la richesse, pourquoi ce culte de l’argent, pourquoi cet
intégrisme du profit à outrance ?

L’argent serait-il à classer dans la catégorie des nouveaux stupéfiants ? Serait-il une drogue à
laquelle on peu goûter incidemment ou accidentellement et à laquelle on s’accoutume au point d’en
devenir totalement dépendant ? Et les banquiers ne seraient-ils alors que de dangereux et
condamnables trafiquants, pourvoyeurs de souffrances inutiles et de malheurs inventés ?

L’argent : médicament universel capable de guérir bien des maux de notre monde, ou arme
du crime mise entre les mains de respectables délinquants, coupables du trafic terrible mais licite de
stupéfiants mortels mais autorisés ?
Car en effet, comme une drogue, l’argent préoccupe et la richesse accapare !

Quatrième cercle communication n° 1 7


Celui qui vit trop en compagnie de la fortune s’y accoutume et s’en accoutume au point de
ne plus s’intéresser à rien d’autre… au point de vivre seul sans le savoir… au point d’adopter la
solitude et d’en être satisfait… au point de n’être plus qu’un pauvre orphelin ! Orphelin des autres
qu’il ne voit plus, orphelins d’idées, de besoins, d’incertitudes, orphelin de lui-même ou du moins de
sa propre mort qu’il n’envisage même plus à force de s’inventer des besoins d’immortel…Orphelin
surtout du vrai bonheur de ce bonheur qui vient des choses incertaines, imprévisibles et éphémères de
ces choses insignifiantes mais capables d’envahir l’esprit d’accaparer le cœur et d’animer le corps ; ce
bonheur qui fait bouger, qui fait se disperser vers l’insignifiant, se consacrer au négligeable ; ce
bonheur qui sait reconnaître tout l’attrait de l’accessoire, du superflu, de l’inutile et qui sait gaspiller le
temps, l’espace, l’énergie et jusqu’à l’imagination ; ce bonheur qui sait gâcher le confort durable au
profit du plaisir fugitif, comme la nature sait gâcher son talent en d’insaisissables et sublimes
moments… comme ces soirs d’automne où les cieux, trop luxueusement colorés ne peuvent plus
éclairer le monde, et que le soleil, trop porté à l’incandescence ne sait plus réchauffer la vie… de ces
moments tellement magiques qu’on les voudrait éternels et que, soudain, sans le moindre remords ni le
moindre sentiment de culpabilité, la nuit efface ; ou encore, comme ces printemps prodigues, où la
lumière revenue gaspille par milliards ses pollens, par milliers ses oiseaux et sans retenue ses chants,
ses couleurs, ses battements d’ailes, de bras et de cœurs, et tous ses impudiques élans de vie pour que
s’embellisse jusqu’à l’extase une nature ivre de désirs et coupable d’excès éloquents, superbes et
finalement productifs…

Mais, ni un coucher de soleil, ni un printemps, ne s’achètent !


Même si sur les marchés du monde ou sur le web, le confort, l’évasion, le vice, la
respectabilité, l’air pur, l’eau potable et jusqu’aux enfants… tout ou presque se monnaye ; même si
aujourd’hui, sur les marchés du monde ou sur le web, le plaisir est à vendre, sous toutes ses formes, le
bonheur, lui, n’est pas en vitrine… Sans doute n’est il pas assez rentable pour mériter quelque
commerce ; sans doute, est-il d’une valeur trop subtile et trop volatile pour intéresser les banquiers. Ce
bonheur, si peu en vitrine ou en vedette dans les pubs, est pourtant un authentique produit de
consommation dont il faut user et abuser sans retenue car s’il boude souvent les marchés à la mode, il
nourrit, fortifie et enrichit le corps, le cœur et l’âme de ceux qui s’en nourrissent.

Le problème cependant, c’est que le bonheur n’est pas consommable en prison…Quels que
soient le lieu ou l’époque, notre caractère ou notre force d’âme, il demeure bien difficile, voir
impossible d’être heureux en prison, dans un cachot, ou au fond d’une oubliette !
Il demeure bien difficile d’être heureux là…
… où la nourriture manque…
… où la liberté n’est qu’un souvenir…
… où la mort, vaguement repoussée par instinct, est secrètement attendue comme une
délivrance…
… où le temps renie les calendriers…
… où l’espace ignore les d’horizons…
… là où le monde n’est plus…
… là où l’on est, sans le savoir…
… où l’on est, sans le vouloir…
… où l’on est sans domicile !
… sans papiers !
… sans identité !
… sans espoir !
… là où, hier encore, nos bons rois, héritiers des trônes de père en fils et de droit divin,
savaient mettre les coupables, ou les gêneurs, ou les dénoncés, ou les trop courageux ou les pas assez
comme il faut… là, où aujourd’hui, nos tout aussi bons banquiers, également héritiers de père en fils et
issus, pareillement de droit quasi divin, savent reléguer les oisifs, les improductifs, les trop babas-cool
et les pas assez battants… là où se retrouvent tous ceux qui sont coupables de n’avoir pas réussi,
professionnellement ou socialement, et tous ceux qui sont trop innocents des crimes imposés par les
codes immoraux qui régissent notre jungle acceptée, reconnue et protégée…

Quatrième cercle communication n° 1 8


Hier l’horreur des cachots sordides, humides et obscurs que des murs épais rendaient
inviolables ; aujourd’hui des prisons à ciel ouvert, sans cloisons ni barreaux ni geôliers où
disparaissent en plein jour et au milieu de nous, des êtres humains que le manque d’argent pousse dans
la pauvreté, que la pauvreté condamne à la misère et que la misère emprisonne encore bien plus
sûrement que les cachots…
Hier, les bien-pensants avaient quelques excuses de laisser faire nos bons rois tout puissants
car ils pouvaient oublier, à force de ne plus les voir, tous les prisonniers que la faim décharnait, que
l’obscurité faisait blême, que la saleté affaiblissait et que la solitude salvatrice finissait par tuer.
Aujourd’hui, le quidam n’a plus cette excuse… Nous ! Nous n’avons plus cette excuse !… puisque
désormais le manque d’argent est montré du doigt… puisque la pauvreté s’institutionnalise et que la
misère elle-même devient un juteux marché pour tous les désœuvrés en mal de bonne conscience et
tous les biens nés qu’un semblant de culture morale ou religieuse tenaille.
Aujourd’hui, on meurt toujours de faim et de misère et d’abandon mais ce n’est plus la
solitude salvatrice qui donne le coup de grâce proprement sans que l’on en prenne garde ; aujourd’hui
c’est la fréquentation du monde indifférent qui consacre la fin des miséreux ; aujourd’hui la mort
s’affiche en public et nous interpelle comme un spectacle insolent mais fort prisé ; aujourd’hui la mort
de ceux que les puissants condamnent, nous rappelle que Rome n’est pas si loin avec ses combats dans
l’arène et qu’Auschwitz ou Buchenwald sont tout près avec leurs vaincus sans bataille ni adversaires.
Certes le rendement est moins bon que sous le pouce renversé des Romains ou que dans les camps de
la mort, mais sans doute les victimes pourraient témoigner que l’efficacité demeure, pour décharner
leur corps, vider leur esprit et finalement inviter la mort au chevet de leur fantôme ; ceux qui sont les
désignés de nos sociétés ; ceux qui sont les nouveaux élus de l’arène ; ceux qui sont les porteurs d’une
mauvaise étoile… même pas jaune ; ceux qui ont faim, qui ont froid, qui sont maltraités par nos
institutions, ou dorlotés par notre indifférence, en un mot : les oubliés !

Le propos est exagéré ? Le jugement démesuré ?


Eh bien non, le propos n’est pas exagéré, non le jugement n’est pas démesuré… et même si
le trop commun technocrate, centralien comme à l’évidence, osait dénoncer quelque mensonge ou une
caricature de la vérité… même si le number-one d’une quelconque très grande puissance mondiale, ou
le très en vogue grand capitaine d’industrie – énarque de surcroît –, osait crier au scandale ou à la
mystification… le vulgaire représentant de la race humaine, lui, homme ou femme des plus communs
de son état, ne pourrait, sans se reconnaître dénaturé, repousser cette trop juste vérité et rendra sans
doute justice à ce propos tout aussi douloureux qu’infamant pour notre époque, notre civilisation et
finalement… notre race !
Sans doute oui !… le quidam rendra justice à ce propos !

Justice ?
Mais au fait quelle justice ?
Et à propos de justice, quelle est sa place, quelle est son opinion, quelle est sa fonction face
au rôle pour le moins envahissant que tient l’argent dans nos sociétés aujourd’hui ?
Quelle position adopte-t-elle, notre justice en robes et en bonnets, face aux crimes commis
journellement, contre l’humanité des pauvres, par l’humanité des riches ?
Cette justice, notre justice, se targue aujourd’hui de progrès moraux et s’abrite derrière les
équitables règles du droit pour ignorer, en vérité, les lettres de cachets d’antan et s’interdire, il est vrai,
les jugements iniques portés autrefois sous les chênes ou les branches de lauriers… Elle s’honore
désormais, de poursuivre avec application tous les contrevenants, les délinquants et autres criminels
qui polluent le monde… sans oublier, dans son zèle notable, tel ou telle qui à eu l’imprudence de se
trouver, en bonne compagnie, sur le passage d’une avalanche ou au milieu d’une imprévisible crue de
rivière et, si un avion s’écrase ou qu’un train déraille, ou qu’un pont s’écroule, ou qu’un tunnel
s’embrase… nos magistrats, compétents et zélés n’auront de cesse, de débusquer quelques
responsables et, de mises en examens en gardes à vue, de procédures judiciaires en incarcérations
préventives, nul doute que quelque coupable sortira du chapeau de la vertu… coupable fort
heureusement vaincu par notre équitable, impartiale et non moins très intègre justice, en robes et en
bonnets !

Quatrième cercle communication n° 1 9


Mais au fait… notre justice, fleuron de notre conscience collective, étendard vénéré de notre
civilisation et fer de lance acéré de notre démocratie, reconnaît-elle la pauvreté comme une
catastrophe naturelle ou comme un inadmissible accident, assurément plus provoqué que subi ? Notre
justice, si zélée à débusquer la responsabilité de tel ou telle dans le déclenchement d’une coulée de
neige, l’explosion d’un volcan ou la rupture de l’arche d’un pont, est-elle aussi opiniâtre et efficace
pour traquer et débusquer les responsables de la pauvreté ? De cette pauvreté qui afflige, mutile et
extermine bien plus fréquemment et bien plus efficacement que toutes les avalanches, les volcans, les
crues de rivières ou les écroulements d’édifices, et que toute autre catastrophe, naturelle ou non, sur
notre planète ! Nos juristes, en robes et en bonnets, si respectables et redoutables et tellement respectés
et craints, savent-ils reconnaître, poursuivre et condamner les infractions, les délits, voire les crimes
commis par de trop riches envers d’autres bien trop pauvres ? Des infractions, des délits et des crimes
ayant pour mobile unique et largement avoué : la recherche outrancière de l’enrichissement personnel,
et pour arme toujours identique et depuis longtemps identifiée : l’argent !
Eh bien non !
Le pauvre n’est pas considéré par notre justice comme une victime !
La pauvreté, quel que soit le nombre de victimes qu’elle puisse faire ne fait jamais l’objet
d’une enquête !
La recherche du profit, même excessif, abusif ou insolent, la confiscation à des fins
purement égoïste de la richesse collective et la privation d’autrui de son minimum vital, ne sont pas
passibles des assises, ni seulement d’un tribunal correctionnel, pas même d’une enquête de simple
police ! Il n’y a pas seulement un semblant de petite infraction au code de bonne conduite pour excès
de richesse, comme il en existe au code le route pour excès de vitesse !
Jamais, dans nos sociétés modernes aucun aréopage de bien jugeants, en robes et en bonnets,
n’a été tenté de considérer la misère voulue et provoquée comme un délit, les pauvres comme des
victimes, les richissimes comme des coupables et les banquiers comme leurs complices, voire les
véritables instigateurs !
Et pourtant… qu’y aurait-il de si choquant à considérer l’excès de richesse comme une
infraction… au même titre que l’excès de vitesse sur la route ?…Où serait l’incohérence si l’on
poursuivait les trop riches et leurs complices de banquiers, pour non assistance à personne en danger,
lorsque meurent par dizaines les démunis… au même titre que l’on poursuit, et parfois condamne,
quelque gringalet, témoin de l’agression d’un voyageur par un troupeau de brutes épaisses dans un
wagon de métro ? Ne serait-il pas légitime, pour tous les êtres humains que la misère traque, d’être en
mesure et en droit de demander l’asile économique aux banques… au même titre que les victimes de
dictatures ou d’impostures politiques, sont en mesure, et en droit, de demander l’asile politique à nos
démocraties !

« Les richesses sont un tort que l'on a à réparer, et l'on pourrait dire : Excusez-moi si je suis
riche » Charles de Montesquieu.
… En effet, bien qu’aujourd’hui on puisse naître riche ou pauvre, ni la richesse, ni la
pauvreté ne sont des attributs naturels de l’individu. On naît riche parce que des hommes nous ont fait
riches avant même notre conception. On naît pauvre parque que l’essentiel et jusqu’à l’indispensable a
été confisqué à nos parents avant même notre naissance. Et sur cette différence artificielle, primordiale
et ultime, la justice ne dit rien. La justice ne se prononce pas, la justice n’investigue même pas.
Comme si la pauvreté était une maladie génétiquement transmise et que la responsabilité devait, de
bon droit, échapper totalement à la responsabilité des hommes… Qu’une certaine ou quelques certains
soient responsables, de près ou de plus loin, dans le déclenchement d’une avalanche ou le déraillement
d’un train : oui ! Mais que l’on puisse soupçonner le moindre d’entre nous lorsqu’un nourrisson meurt
de faim au sein de nos cités modernes : non !

Juste notre justice ?


Comment peut-on parler de justice lorsque nos tribunaux font appel à un poussiéreux code
pénal pour juger le délinquant mineur, victime de la misère, dont la seule façon de monter sur un vélo
est d’en voler un, cet enfant-voleur déjà coupable au regard de notre société mais qui, avant d’être
condamné par les autorités compétentes en robes et en bonnets, servira de travaux pratiques à quelque
juvénile du barreau à peine sorti de la faculté ; et lorsque ces mêmes tribunaux font appel au même

Quatrième cercle communication n° 1 10


poussiéreux code pénal pour recevoir, avec une diligence proche de l’obséquiosité, la plainte de
l’opulent embourgeoisé déjà possesseur de quatre ou cinq berlines haut de gamme qui porte plainte
pour le vol de son vélo (!) et qui prétend, sans le moindre embarras voir avec une ostentation proche
du burlesque, être la victime du dit délinquant mineur, de cet enfant-voleur qui bien entendu, lui a
porté un préjudice intolérable (?), il est un fait que l’honorable notable n’aurait sans doute pas posé
son cigare ni sa respectabilité pour voler un vélo ? Et quand même l’aurait-il fait, par jeu, par
provocation ou par vice, que quelque virtuose du barreau aurait mis un point d’honneur à expliquer la
méprise tout en soignant sa propre image de ténor du barreau et la bonne santé de son compte en
banque… Ce n’est pas tout à fait du Jean Valjean… mais ça lui ressemble !
Comment peut-on parler de justice lorsque arrêté pour excès de vitesse sur l’autoroute des
vacances, le smicard se voit verbalisé au même tarif que le milliardaire… le premier, voyant mis en
cause ses vacances familiales et l’autre puisant dans sa menue monnaie pour s’acquitter de l’amende,
lorsqu’il ne se sert pas de ses relations pour la faire annuler ? Ce n’est pas du Grand Guignol… mais
ça lui ressemble !
Comment peut-on parler de justice lorsque repu jusqu'à l’indigestion et sur le point de
sombrer dans un salvateur sommeil digestif, un éminent magistrat en robe et en bonnet, parvenant
difficilement à dissimuler ses rots plus gras que le dernier menu de son prévenu, prétend pouvoir dans
son bon droit, condamner une mère de famille misérable qui eut le courage de voler quelques
victuailles pour nourrir ses enfants ? Ce n’est pas de l’Ubu… mais ça lui ressemble !

Tant que, trop forte de son bon droit, et s’appuyant sur un code trop unique pour être
crédible et trop rigide pour être efficace, notre justice continuera à appliquer bêtement les mêmes
règles pour juger des êtres qui ne sont que différences, oppositions ou complémentarités, elle ne
pourra que s’abaisser au rang de l’imbécile qui, arrivant de la chasse au sanglier, se servirait de son
arme pour tuer une tique sur le dos de son chien….ou pire, à celui du charlatan qui organiserait, sans
vergogne, dans les rues de nos villes, des combats de boxe entre de redoutables champions et quelques
gamins rachitiques et qui, fièrement, annoncerait des scores sans surprise avec une satisfaction non
feinte et cependant empreinte d’une ignoble mais incontestable légitimité, à un public tellement idiot
qu’il saurait accepter le verdict sans broncher et même y trouver quelque légitimité et de bonnes
raisons d’être satisfait…

Tant que, dans nos démocraties modernes, notre justice sera, comme le dénonçait déjà La
Fontaine, différente selon que l’on est puissant ou misérable ; tant que la justice se contentera, comme
le dénonçait déjà JESUS, d’obéir à la règle, en ignorant l’esprit de la loi ; tant que l’argent ne sera pas
considéré comme une arme à part entière tout aussi capable de tuer qu’un couteau ou un pistolet ; tant
que la richesse insolente ne sera pas considérée comme l’ennemi public numéro un ; tant que les
banquiers suffisants et arrogants ne seront pas poursuivis comme de dangereux trafiquants, au même
titre que sont poursuivis les trafiquants de drogue ; tant que les miséreux ne seront pas considérés
comme d’innocentes et inadmissibles victimes ; enfin, tant que la richesse incommensurable,
démesurée, insolente et inutile ne sera pas pourchassée et punie pour entrave au bon droit
international… les pauvres… tous les pauvres… pourront, de bon droit, se considérer comme
sauvagement agressés, mis en grand et réel danger de mort immédiat et donc en position de légitime
défense, face à ceux… à tous ceux… qui les regardent souffrir et qui acceptent de les voir mourir…
« La pauvreté ne sera plus séditieuse, lorsque l'opulence ne sera plus oppressive ». Napoléon III…
déjà…

Outrancier l’argument ? Subversif le propos ?…


Pour l’imbécile, sans doute, car, sur le ferment stérile de la pensée unique, il tente de cultiver
les vérités définitives qui sont une insulte à l’intelligence humaine. Mais nullement outrancier
l’argument et pas le moins du monde subversif le propos pour celui qui pense, réfléchit et tente de se
projeter vers le devenir de notre civilisation.
Non, l’argument n’est pas excessif, car nul ne peut nier que partout dans le monde la richesse
est outrageusement accumulée par quelques-uns qui ne peuvent même pas prétendre en jouir à sa
mesure et que, dans le même temps, partout dans le monde, à côté de ces excès, la misère opprime,
torture et tue…

Quatrième cercle communication n° 1 11


Non, le propos n’est pas subversif, car, quoi qu’il en soit et même si l’on se refuse à
envisager de tels arguments, il est inévitable, qu’un jour proche ou un peu plus lointain, l’histoire de
l’humanité s’enrichira d’une nouvelle page tragique où l’on pourra lire toute la souffrance, le
désespoir et la révolte des condamnés à l’oubli qui, n’ayant plus rien à perdre, sinon leur lot quotidien
de souffrance et de désespoir, sauront se rappeler au souvenir de ceux qui se croient définitivement
installés dans l’aisance, le confort et la sécurité…
Ni outrancier, ni subversif, ce terrible constat de fait… pas plus en tout cas que l’illusoire
certitude d’une incontournable fatalité méthodiquement répandue et savamment entretenue par la
pensée unique de tous ceux qui, trop occupés à compter l’argent ne pensent plus… à penser aux autres.
« L'argent n'a pas d'idées » disait Jean-Paul Sartre. Pas d’idées assurément, en tout cas pas assez pour
envisager une autre solution à la marche du monde que celle déjà en place… pas assez d’idées pour
envisager un monde où les banques seraient à visiter comme d’anciens temples rendus inutiles et où
les banquiers ne seraient plus d’incontestés monarques, pas assez d’idées pour imaginer un autre
système de valeur où l’argent ne serait plus le maître du monde mais son humble serviteur, pas assez
d’idées pour mettre en place d’autres règles, pour construire un autre modèle de société, en un mot,
pas assez d’idées pour entreprendre de… changer le monde !
Cependant, si l’épargnant moyen, si le boursicoteur maladif ou occasionnel, si le conquérant
des grands marchés financiers, si le banquier de vocation, l’adepte de l’économie de marché ou
l’inconditionnel des arts de la finance peuvent s’insurger et appeler le monde à se scandaliser contre le
caractère subversif de ce propos, le mystique lui, me semble condamné à une incontournable
compréhension de cette évidente et presque trop simpliste réalité !
Si les détenteurs de l’argent, si les possesseurs de la richesse, outre leur atavique arrogance
n’ont d’autre argument que de diaboliser les pauvres et la pauvreté, les mystiques eux n’ont d’autre
alternative que d’avouer l’hypocrisie de leur quête ou de crier que c’est l’argent et la richesse que l’on
se doit de diaboliser !
Si les grands argentiers du monde font répéter à l’excès par tous les trop respectables médias,
que l’économie se mondialise, les mystiques eux savent et devraient répondre comme en écho, que la
cour des miracles elle aussi, se mondialise !
Alors comment ne pas envisager qu’un jour, proche ou plus lointain, cette cour des miracles,
non plus cantonnée à l'ombre de quelque cathédrale ou naufragée de quelque capitale avant-gardiste,
ou chantée par un poète, ou mise en scène par une mode, serait générée par cette institution nouvelle,
par ce culte nouveau, par cette religion universelle de l’argent, et qu’elle ne sache se faire la caisse de
résonance d’un sentiment légitime d’injustice ; et comment ne pas envisager que cette majorité
souffrante de l’humanité, soumise par une minorité tout aux ordres de ces nouveaux docteurs de la loi
que sont les grands argentiers du monde, ne se soulève et mette à bas les symboles, les icônes et
jusqu’aux saints de cette religion caricaturale, comme jadis, une poignée de progressistes surent rejeter
et mettre à bas le Veau d’or, symbole de la toute puissance des dynasties en place…

Il est vrai que dans la bouche du commun des mortels, comme sous la plume des faiseurs
d’information ou dans l’esprit des dirigeants du monde, les mots : guerre économique, ne font pas plus
d’effet que les annonces météo par un paisible après-midi d’été… Cependant, la guerre économique
est bel et bien déclarée, les hostilités ont bel et bien commencé et, déjà, les victimes se comptent par
millions. De plus, la paix n’est pas en vue et aucun armistice n’est même envisagé, et pourtant cela ne
semble effrayer personne… personne, en tout cas, dans les rangs des états-majors guerriers, pas plus
d’ailleurs que dans la populace qui, dans sa part la plus en vue et la plus bruyante, se croit
définitivement à l’abri des coups… et pourtant….
Et pourtant, la guerre économique est une vraie guerre ! Une guerre d’invasion, de conquête
illégitime, une guerre qu’enjolive la barbarie aveugle, une guerre qui fait des victimes, une guerre qui
détruit des familles et fait pleurer des enfants, une guerre où, comme dans toutes les guerres, on
invente et teste des armes plus ou moins redoutables et efficaces, une guerre d’aujourd’hui, une guerre
tellement moderne que l’on semble tout prêt de toucher à la perfection en matière d’arme de
destruction massive. Arme d’autant plus redoutable qu’elle est propre bien plus que l’arme atomique ;
silencieuse, bien plus que l’arme biologique ; non rémanente, bien plus que l’arme chimique et
sélective, bien plus que la petite merveille de technologie qu’est notre toute dernière bombe à
neutrons… Car s’il est satisfaisant de constater combien la bombe à neutron est merveilleusement

Quatrième cercle communication n° 1 12


capable de détruire les êtres vivants sans endommager le matériel ou l’environnement, il est encore
bien plus fabuleux de savoir combien la toute dernière arme de la guerre économique est capable, sans
toucher au matériel ou à l’environnement, de détruire certains êtres vivants et pas certains autres…
seulement certains êtres vivants et nullement certains autres… Une arme redoutable, une arme
merveilleuse, une arme proche de la perfection, car elle sait détruire, à l’unité prés, tous ceux qui sont
à exterminer, en épargnant de façon infaillible tous ceux qui sont à épargner et notamment bien sûr,
ceux qui la possèdent, qui s‘en servent, et qui la déclenchent ! Une merveille !
Et puis, avec cette arme-là, pas de risque de riposte, pas même le risque, mineur il est vrai,
d’un semblant de remords pour celui qui appuie sur le fatidique bouton, puisque cette arme, si
redoutable soit-elle, se trouve au service exclusif du bon droit ; une arme morale en quelque sorte,
toujours entre les mains de gens comme il faut et qui ne fait, comme victimes, que les marginaux, les
inadaptés, les exclus, ceux qui sont la fange de l’humanité, ceux qui sont des coupables ou du moins
des mis en examen par le bon droit… droit économique bien sûr, ceux de la cour des miracles ! Un
seul inconvénient cependant, c’est que si l’arme est propre, elle ne tue pas toujours proprement… elle
est en tout cas mois rapide qu’une chambre à gaz ou une guillotine… elle torture un tantinet, mutile
parfois, occis à petit feu, bref, elle fait parfois durer le déplaisir de la mourance un peu trop longtemps
au goût des âmes sensibles qui appuient sur le bouton.
Mais, s’il est tout en l’honneur de nos généraux de la finance que de s’apitoyer sur la qualité
du passage dans l’au-delà de leurs victimes, femmes, vieillards ou enfants, que ces généreux
humanistes se rassurent car, même dans le cas, assez improbable il est vrai, d’un hypothétique retour à
la paix, leurs actes ne tomberaient en aucun cas sous le coup des règles internationales de la guerre et
donc, ils ne courraient aucun risque de poursuites par un tribunal international, pour crime contre
l’humanité ou un quelconque autre chef d’inculpation, puisqu’en effet, cette arme là ne figure pas sur
la liste des armes interdites, ni même déconseillées, comme par exemple, les armes chimiques,
bactériologiques, atomiques ou même les mines antipersonnel tant dénoncées, à juste titre, en ces jours
de paix et de bienveillance qui caractérisent notre époque… !
A l’inverse, on pourrait même dire qu’elle est inscrite, sinon dans les constitutions du monde
civilisé, du moins dans les textes de lois des grandes démocraties avancées de la planète et, même si
elle prend parfois de sympathiques dénominations pour mieux s’adapter aux victimes qu’elle vise,
même si aux licenciements massifs on préfère le terme civilisé de plans de restructuration, même si
plutôt que de fermetures d’entreprises on préfère parler de délocalisations, même si au lieu de mise en
retraite anticipée, on parle de refonte de l’arbre des âges… la déflagration reste la même et l’effet
destructeur porte toujours le même nom : chômage… avec son inévitable onde de choc nommée
précarité, misère, exclusion, sans domicile fixe et finalement sans identité et sans droit… sans aucun
droit, pas même le droit à la vie !
Quasiment l’arme absolue ! Assurément ! Efficace, propre, silencieuse, sélective et surtout
légitime, morale, voire recommandable… Le diable lui-même n’aurait pu faire beaucoup mieux !

Le Diable lui-même n’en espérait sans doute pas tant. Assurément avait-il sous-estimé le
zèle de ses serviteurs : les hommes. Les hommes, appuyeurs de bouton, qui, après leur redoutable
office, connaissent de la part d’autres hommes, les honneurs de la télévision, se voient présentés aux
foules comme des héros pour leurs exploits et cités en exemple, pour tous ceux qui rêvent de devenir
de grands Capitaines… d’industrie, ou d’un quelconque autre régiment de la grande armée du profit…
Quel office ! Et quel exploit, en vérité ! Une belle brassée de milliards, d’euros ou de dollars, on ne
sait plus trop, mais en tout cas de bénéfices, et… comme tribut payé au système, comme rituel
consenti au dogme, comme sacrifice offert au Dieu de la finance, quelques milliers de licenciements…
quelques milliers de familles honnêtes, laborieuses, familles tout simplement normales, brusquement
plongées dans la précarité, la misère, la souffrance… Le régiment a perdu des soldats mais la victoire
et là, l’exploit est accompli… gloire à la nouvelle religion, gloire aux évêques de l’économie, gloire à
la toute puissance de l’information qui les canonise de leur vivant, gloire au Dieu-Argent qui réclame,
obtient et dévore des vies humaines ! Et tant pis pour les anonymes victimes de la guerre économique
qui n’auront même pas leurs noms sur une plaque commémorative comme les poilus ou les
maquisards !

Quatrième cercle communication n° 1 13


Alors…
Alors, face à une telle agression massive, face à un danger aussi réel et permanent, face à ce
retour admis et même encouragé de la barbarie sur notre planète, face à une telle légitimation de la
violence la plus sournoise et la plus féroce, et face à un risque aussi grand de voir notre monde tomber
sous la dictature de l’argent et sombrer dans le chaos exquis de la misère institutionnalisée, faut-il
capituler ou réagir ?
Face à la reconnaissance de l’immoralité financière, faut-il se soumettre ou se soulever ?
Face à l’invasion destructrice de l’argent dans les plus nobles aspects de la vie humaine faut-
il collaborer ou résister ?
On le sait ! Tout le monde le sait ! L’argent est la cause de quatre vingt dix pour cent des
crimes dans notre monde : l’argent, c’est la drogue et son trafic rémunérateur ; c’est la propagation des
armes dites conventionnelles et ses juteux marchés ; c’est la prostitution, le proxénétisme et l’ignoble
commerce pédophile ; c’est la quête quasi-mystique de la rentabilité et son inévitable corollaire qu‘est
la course à la productivité, l’une et l’autre génératrice d’exclusions ; c’est la progression galopante de
la délinquance et du crime pour jouer placé dans la course au profit ; c’est la corruption en tous genres
et au plus haut niveau, pour la recherche du pouvoir et de la célébrité ; c’est la spéculation financière
qui ronge, tel un cancer, tous les tissus de la société et étend ses mortelles métastases jusque dans les
relations humaines les plus sacrées, faussant les rapports commerciaux, amicaux, familiaux, voire
amoureux, en un mot, tous les rapports des hommes avec les hommes…
L’argent c’est l’envahisseur mal intentionné, l’extra-terrestre belliqueux, l’ennemi public
numéro un, c’est l’animal sauvage résolument prédateur de l’homme et, face à sa fatale intrusion, à sa
domination grandissante, à sa détermination inébranlable et à sa malveillance absolue envers la race
humaine, il n’y a qu’une alternative : ou l’on se soumet et l’on se fait les collabos de la bête… ou l’on
engage la lutte et l’on devient les résistants nécessaires et indispensables pour que triomphe l’homme
face à l’animal…
Collabo ou résistant, le choix est incontournable !
Vertueux ou regrettable, le combat est inévitable !
Risquée ou audacieuse, la battue doit être sans quartier !
Rapide ou laborieuse, la victoire se devra d’être totale !

Inadmissible l’incitation ? Insurrectionnelle l’exhortation ?


Sans doute inadmissible l’incitation à se défendre, pour celui qui possède trop et ne veut pas
partager ; assurément insurrectionnelle l’exhortation pour tous ceux qui, bien installés dans leur
confort, n’acceptent de voir la misère qu’à travers la lunette de leur téléviseur, regrettant une option
qui leur permettrait d’y installer une chasse d’eau, comme sur celle de leurs toilettes.
Inadmissible l’incitation et insurrectionnelle l’exhortation ? Oui, pour tous ceux qui sont des
amputés du cœur ou qui ont le cœur si atrophiés qu’ils sont obligés d’aimer avec leur portefeuille, et
qu’ils ne savent s’intéresser à l’humanité souffrante que par associations caritatives interposées. Tous
ceux qui se croient bons parce qu’ils donnent leur obole lors des grand-messes qu’organisent nos
évêques de la finances au profit du tiers-monde, du quart-monde, des victimes de génocides, des
malades en tous genres et aussi des biens-portants qui tiennent la sébile pour la quête… comme
autrefois les bigots pensaient sauver leur âme en achetant des indulgences aux prélats du culte en
vigueur. Tous ceux-là qui se croient animés de bons sentiments parce que les banquiers leurs sourient
et qui s’imaginent possédés par une belle sensibilité parce qu’ils coulent une larme devant une œuvre
d’art, ou… devant son prix ; et qui se croient capables d’aimer parce qu’ils aiment leur chien ou qu’ils
cotisent à la secte des adorateurs de l’oignon !
Mais pour les autres, pour ceux qui ont un cœur et qui le sentent battre pour tout, ou pour
presque rien ; pour ceux qui apprécient l’autre sans être obligé de prendre des cours ; pour ceux qui
aiment les autres jusqu’à la rencontre, jusqu’à l’échange, parfois même jusqu’à la confrontation et à
l’affrontement ; pour ceux qui sont naturellement capables d’éprouver un plaisir vrai simplement parce
qu’ils sont avec l’autre, avec les autres ; pour ceux qui savent naturellement aimer et qui aiment
aimer ; pour tous ceux-là, l’incitation n’est pas inadmissible, elle est légitime ; l’exhortation n’est pas
insurrectionnelle, elle est courageuse parce que toujours, l’amour vrai sait légitimer les actes
accomplis en son nom et donner le courage nécessaire pour les accomplir.

Quatrième cercle communication n° 1 14


Nullement inadmissible l’incitation, puisqu’elle n’est dictée que par une impérieuse
nécessité de gagner une guerre qui pourrait s’avérer fatale à toute l’humanité !
Nullement insurrectionnelle l’exhortation puisqu’il ne s’agit pas de renverser le monde mais
de le changer !
Changer le monde par de petites choses simples qui aujourd’hui semblent aberrantes mais
qui demain seront sans doute considérées comme évidentes. Par exemple assurer la gratuité pour le
logement, la nourriture, l’habillement et les soins… Comment en effet pouvons-nous supporter que
des personnes puissent aujourd’hui mourir de froid dans la rue par manque de logement alors qu’on se
refuse à construire ou de restaurer selon nos vrais besoins et ce, malgré un chômage omniprésent
légitimé par le fallacieux prétexte de l’exigence économique et absout par l’immorale excuse de
l’insuffisance des budgets ? Comment pouvons-nous supporter que des enfants aient faim alors que
par tonnes la nourriture est produite en trop et gaspillée pour sacrifier à l’incontournable priorité de la
bonne gestion financière de notre agriculture ? Comment pouvons-nous supporter que certains soins
soient interdits à des hommes ou des femmes ou des enfants par le seul prétexte qu’ils n’ont pas les
moyens financiers pour assurer la rentabilité de notre appareil sanitaire ?
Comment pouvons-nous encore nous interroger quant à la possibilité de franchir le pas en
rendant véritablement gratuits toutes ces nécessités que nos républiques se doivent de fournir à tous
leurs citoyens ?
Que l’on comprenne bien que nous n’avons pas à argumenter pour énoncer de telles
évidences ; aucune justification ne nous semble nécessaire pour exiger le minimum, l’essentiel, le vital
auquel chacun et chacune de nous a légitimement droit… nous préférons laisser aux éventuels
opposants ou détracteurs le soin d’aligner leurs arguments pour justifier leur refus et cautionner le
système actuel et son cortège d’ignominies, de souffrances et de morts.
Ces mêmes opposants ou détracteurs n’oseraient sans doute plus aujourd’hui plaider pour un
retour à l’école payante… Ne serait-il pas tout aussi important de nourrir le corps que l’esprit ? Ne
serait-il pas tout aussi primordial d’assurer une véritable intégrité physique que de se gausser d’une
certaine liberté d’éducation, de culture et d’accès à la connaissance ?
Mais rien ne vaut l’expérience vécue… alors faudrait-il sans doute faire jeûner sévèrement,
durant plusieurs mois, nos courageux voteurs de lois avant qu’ils ne soient appelés à se prononcer sur
de tels besoins de nos sociétés, alors… sans doute… se jetteraient-ils en priorité sur quelque bonne
nourriture avant que de rentrer dans l’hémicycle et sans doute trouveraient-ils plus facilement
l’inspiration qui leur manque pour proposer de vraies mesures… de ces mesures qui ne sont ni
politiques, ni même sociales mais tout simplement... humaines !
La gratuité, la vraie, pour les besoins vitaux des êtres humains ne devrait même pas avoir
besoin d’être discutée. Elle devrait découler, comme une évidence, du bon sens de tous nos dirigeants,
de quelque appartenance politique fussent-ils.
Au lieu de cela, nos sociétés imaginent de complexes mécanismes pour parer au plus pressé.
On accepte que quelques-uns prennent en charge le fardeau de la misère et, de centres d’hébergements
en associations caritatives, de collectes nationales en séances de show-biz charitables, on colmate les
brèches, on replâtre, on étaye, on camoufle la misère, on fait taire les consciences des nantis et on
incite les miséreux à dire merci… un comble !
Tout cela bien sûr, avec l’omniprésent souci de la rentabilité pour faire tourner ces
associations et autres initiatives.
Loin de nous l’idée de porter un jugement négatif sur tous ces bénévoles qui, à leur manière,
luttent pour combattre la misère, l’injustice et l’indifférence ambiante. Au contraire, il est juste et
mérité de leur rendre un vibrant hommage en reconnaissant qu’ils sont aujourd’hui malheureusement
indispensables… malheureusement certes car, les plus sincères et les plus lucides de ces bénévoles
demeurent persuadés que le véritable objectif de toute association caritative est de disparaître… leur
finalité est, en fait, de ne pas exister… alors, à ce moment-là, et à ce moment-là seulement, leur
honorable combat sera gagné !
Mais, à coté de ces systèmes, forts louables, d’aide aux plus démunis, on commence à voir
apparaître aujourd’hui d’autres procédés, bien moins louables ceux-là, et qui, sous les apparences
alléchantes de la générosité, ne fonctionnent que pour entretenir la misère et la propager ; des procédés
qui poussent l’immoralité jusqu’à ce paroxysme difficilement imaginable qui consiste à… rentabiliser
la misère elle-même !

Quatrième cercle communication n° 1 15


Il fallait y penser…
Et bien c’est fait !
Les hommes, certains hommes y ont pensé !
Ces odieux systèmes bien dissimulés sous le banal déguisement de la normalité, ne sont
autres que les « nouveaux grands magasins » ces magasins qui vendent à des prix plancher, des prix
imbattables, des prix pour… les pauvres !
Ces magasins, par leur existence même, reconnaissent acceptent, cautionnent et protègent la
misère. Ils protègent cette misère qui les justifie, les légitime et… les fait vivre.
Déguisés en authentiques bienfaiteurs, camouflés derrière de fausses bonnes intentions, ils
ouvrent leurs portes aux plus pauvres jusqu’à leurs faire oublier leur pauvreté, mais simultanément, ils
ouvrent leurs tiroirs-caisses pour soutirer aux plus démunis le peu dont ils disposent, ce trop peu qui
devrait leur permettre de vivre mieux et non pas simplement de survivre…
Et puis ces sous-boutiques, qui distribuent des sous-produits ont le condamnable démérite
d’habituer la populace à la non-qualité : un meuble dont ont se sert six mois et qui tombe en ruine,
c’est bien suffisant pour les pauvres… des appareils ménagers qui ne remplissent qu’en partie leurs
fonctions, qui sont trop bruyants et bien trop gros consommateurs d’énergie, c’est suffisant pour les
pauvres… Quant à la nourriture : le goût, la valeur nutritive et jusqu’à la sécurité sanitaire sont trop
souvent sacrifiés pour tirer une marge, pour réaliser un bénéfice, en fin de compte, pour faire du
profit ! Et, le plus regrettable c’est que les clients de ces « nouveaux grands magasins » finissent par
accepter les habitudes de consommation qu’on leurs impose et ne doutons pas, qu’à la lecture de cette
argumentation, ils se mettent à protester, criant à l’exagération ou au mensonge et se faisant les
avocats zélés et bénévoles des brocanteurs et autres marchands de mauvaise soupe qui les
chouchoutent, comme les fourmis chouchoutent les pucerons aux seules fins de s’engraisser à leur
dépend. Ces « nouveaux grands magasins » n’ont donc même pas besoin de consacrer un gros budget
à leur publicité car, les conditions économiques savamment entretenues et la clientèle intelligemment
dorlotée, se chargent de faire leur promotion !
Enfin, ne perdons pas de vue que, si ces vitrines exposent des prix cassés, leur but unique et
constant demeure exactement identique à celui des plus luxueuses boutiques ayant pignon sur rue aux
champs Elysées ou place Vendôme et ce but, avoué ou non, est de faire des profits !
Ces magasins-là, exactement comme ceux qui vendent des voitures de luxes ou des pierres
précieuses, n’ont été créés que dans un seul et unique but : enrichir leurs propriétaires ! L’originalité
de ces « nouveaux grands magasins », leur seule originalité est qu’ils se doivent de réaliser leurs
profits sur le maigre budget des plus pauvres… il leur faut enrichir leurs propriétaires en curant le fond
des poches des plus miséreux… et, contre toute attente… ça marche !
Ça marche, parce qu’aujourd’hui, les pauvres n’ont pas le choix et que, s’ils veulent manger
un temps soit peu et se donner l’illusion qu’ils existent dans notre société de consommation, ils
doivent payer… tout payer… exactement comme ceux qui ont des moyens démesurés…
Ça marche, parce que pour vendre au plus bas prix, ces nouveaux marchands ne reculent
devant aucun sacrifice : le sacrifice des prix certes, mais aussi le sacrifice de la qualité… le sacrifice
de leurs salariés qui sont exploités sans vergogne y compris le week-end et jours de fête… le sacrifice
de ces enfants du bout du monde que l’on sait condamnés au travail et honteusement rémunérés pour
que chez nous, on puisse payer un peu moins cher… le sacrifice, finalement du confort, voire de la vie
de toute une partie de l’humanité au service d’une minorité de P.D.G. sans scrupule et de financiers
avisés qui ne sont en fait qu’une nouvelle race de souteneurs, les souteneurs de la misère qu’ils
surveillent et protègent parce qu’elle les fait vivre et bien vivre, sans entacher le moins du monde leur
honorabilité et leur respectabilité…
Ça marche aussi parce qu’en plus des pauvres qui n’ont pas le choix et sont tenus en otages
par ces nouveaux marchands, par ces gigolos de la finance, il y a les autres, tous les autres, ceux qui
ont les moyens d’aller ailleurs et qui, par soucis d’économie de bouts de chandelles, vont cautionner le
système, lui conférer une existence légale, mieux… une honorabilité authentique, même si cette
dernière demeure indécente et dégradante pour notre société tout entière !
Ça marche enfin parce que des êtres humains parviennent à garder bonne conscience en
exploitant d’autres êtres humains parmi les plus démunis, les plus vulnérables et les plus fragiles !
Notre honorable société de consommation ne reculant devant aucun sacrifice lorsqu’il s’agit
d’aller de l’avant, il ne serait pas surprenant qu’un jour prochain, quelque prix Nobel d’économie soit

Quatrième cercle communication n° 1 16


glorieusement attribué pour couronner cette idée de génie qui consiste à cultiver la misère pour
récolter l’abondance !

Changer le monde, la tâche reste certes immense mais au moins nous savons par où
commencer…
Changer le monde en commençant par retirer à l’argent le pouvoir qu’il a acquis sur les
hommes. En pourchassant le Dieu-argent, en le traquant pour le débusquer, le faire sortir de ses
cathédrales que sont les banques, afin de priver les monnaies, toutes les monnaies, de la protection des
coffres-forts virtuels que sont les grandes places financières, et les contraindre à re-circuler au grand
jour, entre les hommes, les obliger à redevenir ce qu’elles n’auraient jamais dû cesser d’être : un
moyen d’échange, un simple moyen d’échange au service des hommes, de tous les hommes.

Pour cela, il va nous falloir une fois encore renverser le Veau d’or et nous remettre en route
vers la terre promise, une terre promise depuis notre lointain départ du jardin d’Eden une terre qui
appartient aux hommes, qui leur est due mais qu’ils se doivent de rejoindre un jour… par leurs propres
moyens. Certes cette terre est impropre à la culture des devises et autres valeurs monétaires mais elle
est fertile pour le bon grain, pour la vertu, la joie et le bonheur…Alors il faut nous mettre en route,
éclairés par la Tradition, la vraie, et soutenus par la Rose-Croix, la vraie ! Et même si nous ne sommes
qu’une poignée, même si notre force parait dérisoire, et même si cette terre que nous cherchons est
encore loin, et si nul ne sait exactement où la trouver, l’important c’est de se mettre en route car,
comme le disait ce mystique, et non moins grand aventurier, Saint Exupéry : « Seule compte la
démarche, car c’est elle qui dure et non le but qui n’est que l’illusion du voyageur ».

Alors en route ! pour… refaire le monde !

Utopique l’injonction ? Révolutionnaire l’instigation ?


Soit !
Soit, il faut bien accepter quelque objection de nos détracteurs leurs donner l’impression
d’entendre leur indignation, de comprendre leurs doutes, de se mettre à la portée de leur argumentation
conservatrice. Il faut bien donner le change à une tolérance reconnue comme la qualité suprême et
érigée en barrage contre les remords que la lâcheté génère.
Révolutionnaire le programme, oui résolument, d’autant que ce terme est depuis toujours
accepté par les Rosicruciens ! Revendiqué même, en sachant qu’il n’a rien d’infamant ni de
destructeur. Il n’y a rien de plus naturel pour des hommes de progrès que de s’inscrire dans une
mouvance de changement, de progrès, de révolution ! Et la philosophie Rose-Croix s’est toujours
située dans une authentique et légitime mouvance révolutionnaire !
Révolutionnaire ne signifiant pas nécessairement guerrier mais novateur. Etre
révolutionnaire n’implique pas uniquement le droit de prendre les armes mais aussi et surtout le devoir
de trouver les moyens d’éviter le recours aux armes. Etre révolutionnaire c’est avoir le courage
d’accepter de combattre au service du bien en évitant les pièges bien trompeurs de la faiblesse qui
saurait infléchir notre détermination à exterminer le mal : « Il n'y a pas cinquante manières de
combattre, il n'y en a qu'une, c'est d'être vainqueur. Ni la révolution ni la guerre ne consistent à se
plaire à soi-même… que la victoire demeure avec ceux qui auront fait la guerre sans l'aimer » André
Malraux.

Alors oui, soyons résolument révolutionnaires ! Alors oui, faisons la guerre à l’argent ! Alors
oui, accompagnons la révolution qui vient, comme l’écrivait Harvey Spencer LEWIS ; accompagnons
et favorisons cette révolution qui verra les pouvoirs de l’argent destitués et ceux des hommes rétablis !
Certes, d’aucuns dans nos propres rangs, d’aucuns qui revendiquent le titre de Rosicruciens
et brandissent, plus ou moins ostensiblement, le symbole sacré de la Rose-Croix, d’aucuns trouveront
sans doute le propos trop profane pour être mystique ou trop avant-gardiste pour s’inscrire dans la
Tradition alors, à ceux-là, je réclame quelques instants d’attention, durant lesquels je vais me faire
l’interprète de ce grand précurseur, de ce Rosicrucien authentique qui sut, tout en s’inscrivant dans une
indéniable démarche mystique et en s’appuyant sur la Tradition la plus authentique, qui sut

Quatrième cercle communication n° 1 17


révolutionner la philosophie Rose-Croix en prolongeant son message universel jusqu’à notre monde
moderne nous permettant, aujourd’hui, d’être les Rosicruciens que nous sommes.
En effet, voilà ce qu’écrivait Harvey Spencer LEWIS, dans le « Rosicrucian Digest », en
1933, à l’occasion d’un article intitulé : La Révolution qui vient :

« … Mais il y a une autre révolution qui vient et qui est différente de toutes celles que nous
avons eu dans le passé, et qui sera constructive aussi bien que partiellement destructive, d’autant
plus qu’elle éliminera beaucoup des différents éléments de la vie tout comme elle créera de
nombreuses et magnifiques choses…
… Les Rosicruciens ont compris depuis de nombreux siècles que l’un des maux de la
présente forme de civilisation est l’établissement arbitraire de la monnaie, sous forme de billets et de
pièce, pour être employé comme un moyen de compensation du travail, des services et de l’efficacité
mentale. Dans cette revue et nos autres publications, d’autres écrivains que moi ont parlé de ce mal
qu’est l’argent et au cours des trois ou quatre dernières années j’ai dit un certain nombre de fois que
l’un des grands problèmes de l’avenir sera la suppression du présent système monétaire…
… Le grand problème auquel nous devrons faire face dans l’avenir est celui de la
découverte d’un moyen de rémunérer les services de l’homme. L’usage de l’argent permet trop de
crimes et donne trop d’élasticité à l’évaluation artificielle des choses. L’argent, en lui-même et par
lui-même, n’aurait aucun pouvoir, mais aujourd’hui il a du pouvoir et quand ce pouvoir est entre les
mains de mauvaises personnes il devient dangereux. Il n’est pas conforme à la loi Karmique que
l’homme soit payé pour ses services, son travail et sa dévotion en recevant quelque chose
d’entièrement artificiel et qu’il peut employer pour nuire aux autres. Pensez à ceux qui n’ont pas du
tout travaillé mais qui vivent de la récompense artificielle accumulée par leurs parents ou leurs
ancêtres, et qui ont maintenant entre les mains ce pouvoir qu’ils n’ont pas gagné et mérité et qu’ils
peuvent employer pour vivre une vie d’oisiveté tandis que d’autres qui travaillent le font sans
recevoir la récompense appropriée, ou bien encore, ils peuvent employer ce pouvoir pour détruire
leurs amis et leurs ennemis. Les Rosicruciens préconisent depuis longtemps que d’autres moyens de
récompense soient trouvés… »

Je citerai encore de courts extraits des enseignements issus de la tradition rosicrucienne,


enseignements qu’Harvey Spencer LEWIS a retranscrits au début du siècle dernier. Ces
enseignements étaient proposés à tous les Rosicruciens et je sais que leur caractère extraordinaire et
novateur pour l’époque, n’échappera à aucun d’entre vous.
A n’en pas douter, ils étaient sûrement considérés comme excessivement révolutionnaires
voire, dangereusement provocateurs par nombre de défenseurs du système moral de l’époque et,
aujourd’hui encore ils ne manqueraient pas d’offusquer, voire de choquer nombre de nos concitoyens :

« Les Rosicruciens s’efforcent de présenter un code de morale supérieur même à ce que


l’homme a arbitrairement inventé sous forme de lois pour sa gouverne. Nous savons que beaucoup de
ces lois humaines sont injustes, inadéquates et peu susceptibles d’engendrer le bien… Les lois
humaines disent que si un homme vole même une miche de pain alors que ses enfants meurent de
faim, il doit être envoyé en prison et puni pour vol. Les lois cosmiques désapprouvent de telles lois ;
c’est pourquoi le code terrestre de vie ne peut garantir une vie parfaite… Si l’homme n’avait jamais
inventé l’idée d’argent comme moyen d’échange pour se procurer les choses nécessaires à sa vie,
beaucoup de nos peines auraient été éliminées… Vous savez bien que le riche qui consacre une partie
de ses richesses aux pauvres sous forme de charité, simplement pour paraître un bienfaiteur de
l’humanité aimant ses semblables, ne peut tromper Dieu ou éviter les lois karmiques sous quelques
formes… »

Et, Harvey Spencer LEWIS de citer la Première Epître à Timothée de la Bible :

« Car l’amour de l’argent est la racine de tous les maux »

Quatrième cercle communication n° 1 18


Je ne ferai aucun commentaire de ses extraits des enseignements officiels issus de notre
tradition ancestrale, retranscrits par Harvey Spencer LEWIS et sauvegardés par le Cénacle de la
Rose+Croix, de crainte d’en minimiser la pertinence voire d’en amoindrir l’impertinence !

Révolutionnaire, Harvey Spencer LEWIS l’était assurément par les nombreuses idées qu’il
avança pour faire progresser la Tradition mais, en cela il ne faisait que suivre l’exemple de tous ceux
qui se sont inscrits dans la Tradition, tous ceux qui ont FAIT la Tradition !

Au XVII° siècle, Johann Valentin ANDREAE, initiateur du mouvement rosicrucien actuel,


proposait déjà, dans sa Christianopolis un modèle de société résolument révolutionnaire puisqu’il était
basé sur la morale et la foi, contrairement aux schémas en place à l’époque et qui, eux, faisaient déjà la
part belle à la politique et à l’économie..

JESUS lui-même, fut de son temps considéré, craint et combattu comme un authentique
révolutionnaire, tellement il sut bousculer les idées reçues, les dogmes établis et, déjà, les méfaits
pervers de l’argent et les pouvoirs que donne la richesse. JESUS qui demandait de tendre la joue
gauche si l’on vous frappe sur la droite et qui recommandait d’aimer ses ennemis, n’hésita pas à
pourchasser jusqu’à l’affrontement physique les marchands du Temple qui prétendaient justifier leur
banal mais lucratif commerce par quelque pirouette politico-mystique.

« …Nul ne peut servir deux maîtres ; ou bien il faut haïr l’un et aimer l’autre, ou bien se
vouer à l’un et faire fi de l’autre. Vous ne pouvez servir Dieu et Mammon. »

En remontant plus loin encore dans le temps, on voit que Moïse, lui aussi provoque et
accompagne une véritable révolution en fuyant les rîtes païens de l’Egypte décadente ; en détruisant le
Veau d’or, symbole de la richesse temporelle et corrompue, pour offrir à son peuple un nouvel espoir
et une nouvelle voie de progrès pour l’humanité.

Avant Moïse, l’histoire de la tradition cite, le Pharaon AKHENATON, que certains


n’hésitent pas à reconnaître comme étant le premier vrai Rosicrucien. A une époque ou l’Egypte était
confortablement installée dans l’adoration de ses multiples divinités, il eut le courage et jusqu’à
l’iconoclaste audace de détrôner les séculaires idoles païennes pour proclamer le culte d’un Dieu
unique. Premier homme à oser l’idée d’une religion monothéiste, le Pharaon AKHENATON fut sans
doute le tout premier vrai révolutionnaire de l’histoire spirituelle de l’humanité.

Il est une évidence, c’est que ceux qui FONT la tradition sont naturellement et
incontestablement de grands révolutionnaires et, tous ceux qui prétendent, à des degrés divers,
s’inscrire dans cette Tradition se doivent d’échapper au conservatisme paralysant du monde profane en
épousant résolument cette démarche révolutionnaire.

Il appartient à chacun de mesurer son enthousiasme et sa sincérité face à la quête mystique et


à son incontournable esprit révolutionnaire et de déterminer, en conscience, jusqu’où il peut suivre,
accompagner, voire susciter des idées telles que celles développées par Harvey Spencer LEWIS au
début du vingtième siècle.
Des idées suffisamment explicites pour que tous les esprits ouverts sachent y découvrir le
courage de l’auteur et y décrypter toute la violence positive du propos, son caractère définitif quant à
la condamnation de l’argent et sa revendication de l’action révolutionnaire qui reste à accomplir.
Notre frère aîné qui été connu pour son grand amour de l’humanité, son sens de la mesure et
sa réelle tolérance, n’hésite pas ici, dans son argumentation à avancer des idées ou à dénoncer des
problèmes tel que : « une révolution partiellement destructive … l’élimination d’éléments de la vie …
le mal qu’est l’argent … la suppression du présent système monétaire … le grand problème pour
l’avenir … les crimes commis avec l’argent … les pouvoirs de l’argent … l’argent dangereux … la
récompense artificielle liée à l’héritage … la récompense inappropriée pour ceux qui travaillent… »
etc.

Quatrième cercle communication n° 1 19


On sait qu’Harvey Spencer LEWIS était un visionnaire et aujourd’hui, son intuition au sujet
de l’argent se voit totalement avérée. Quant au coté révolutionnaire du propos, il n’est qu’à reprendre
la conclusion de son article pour finir de s’en convaincre :

« … Une telle révolution dans notre système économique est sûre de se produire. C’est la
révolution dont j’ai parlée et dont on peut voir clairement qu’elle n’arrivera pas soudainement et
qu’elle ne transformera pas nos conditions de vie en une nuit. »

Comprenne qui pourra, mais le message est clair pour les Rosicruciens qui se doivent de
travailler à cette révolution qui, pour n’être pas soudaine, n’en sera probablement pas moins difficile,
profonde et peut-être redoutable avant que d’apporter ses inévitables bienfaits. Dans son article,
Harvey Spencer LEWIS propose de créer ce qu’il appelait des « unités de service » dont tout le monde
pourrait bénéficier, y compris « la maîtresse de maison… du fait des services qu’elle rend dans son
foyer » disait-il et, ces unités de service qui pourraient en quelques sorte servir de monnaie, seraient
nominatives et ne pourraient donc être employées que par les personnes qui les auraient reçues. De
plus, il ajoute comme principe de fonctionnement, ce qui semble aujourd’hui encore résolument
révolutionnaire :
« …Ce titre (l’unité de service) ne pourrait ni être donné, ni être épargné en banque, ni être
stocké, conservé ou gardé pour l’avenir… »

Sans rien renier du caractère à la fois prophétique et révolutionnaire du constat et des


propositions, force est de constater que si Harvey Spencer LEWIS s’est un tant soit peu trompé, c’est
sur l’ampleur de la catastrophe qu’il prévoyait, sur les proportions fantastiques que le pouvoir de
l’argent a pris aujourd’hui dans notre monde.
En effet, ce que n’avait sans doute pas pris en compte notre frère, dans son regard lucide
mais charitable sur l’humanité, c’est que l’homme serait si zélé à promouvoir et à disproportionner la
catastrophe !
Que le Diable en cette fin de millénaire se soit manifesté à travers tous les attraits, les
charmes et les pouvoirs de l’argent, comme à d’autres époques il a pu utiliser l’obscurantisme, la
religion, ou l’esprit de conquête, cela Harvey Spencer LEWIS l’avait bien compris, mais que
l’homme, dans ce domaine, se soit mis au service des forces du mal avec une telle énergie et une
efficacité si remarquable, le diable lui-même ne l’avait sans doute pas espéré !

Certes, la prévision était juste, mais assurément sous-estimée…


Certes, la réponse au fléau sous la forme des Unités de service était appropriée mais semble
aujourd’hui bien difficile à mettre en œuvre, aux vues de la place considérable que l’argent occupe
dans notre monde…

Alors, imaginons un instant que l’argent devienne une denrée périssable, imaginons qu’il soit
soumis à une date de péremption, comme les yaourts, les conserves et nombre de produits de
consommation courante. La permanence de son pouvoir disparaîtrait aussitôt et avec elle la fascination
surréaliste qu’il exerce sur le monde. Les hommes cesseraient de lui vouer un culte aussi
déraisonnable que dangereux et, ipso facto, il retrouverait sa véritable place : une monnaie d’échange,
et seulement une monnaie d’échange !

A consommer avant le …
Cet avertissement proposé au début de notre entretien, s’il était appliqué à l’argent, à toutes
les monnaies, aurait le mérite de répondre aux multiples préoccupations qui inquiétaient notre frère
Harvey Spencer LEWIS il y a presque un siècle et, de plus, il aurait l’avantage, tout en changeant
profondément notre monde, de ne pas bouleverser brusquement le système actuel, certes une vraie
révolution se produirait, mais en douceur : « elle ne transformera pas nos conditions de vie en une
nuit… »

Quatrième cercle communication n° 1 20


En effet, l’argent étant partout, il pourrait rester partout. Les monnaies étant ce qu’elles sont,
elles pourraient rester ce qu’elles sont. Ceux qui possèdent aujourd’hui la fortune et le pouvoir
pourraient continuer, pour un temps du moins, à posséder et l’une et l’autre. Même les différences,
outrageusement injustes, de fortunes et de gains pourraient être conservées durant un certain temps,
sans aucun changement. Car, en effet, la péremption de l’argent pourrait être mise en place de façon
progressive : une date limite de consommation d’abord fixée à dix ans puis, progressivement
raccourcie jusqu’à une année, ce qui semble une durée tout à fait raisonnable et suffisante pour
ramener l’argent à sa véritable place dans la vaste et complexe société des hommes.
Les avantages d’un tel système seraient multiples et quasi-immédiats. En effet, puisqu’il n’y
aurait plus d’intérêt à garder l’argent excédentaire, la course aux profits s’arrêterait progressivement, il
deviendrait inutile d’épargner donc facile de dépenser ou… de donner. Les inégalités tendraient à se
résorber et la consommation serait progressivement dopée, permettant ainsi à la machine économique
de tourner à plein régime et autorisant enfin le monde civilisé à enterrer sa hache de guerre : le
chômage. Une vraie révolution, toute lente et pacifique qu’elle soit, n’en serait pas moins : « sûre de se
produire … »

Le but ici n’est pas de nous lancer dans une explication d’économie-fiction qui, de toute
manière, ne pourrait être qu’approximative, voire totalement erronée, et l’on sait bien que de
nombreuses difficultés seraient à résoudre pour mettre en place un tel système, notamment pour
convaincre l’ensemble des nations d’adopter les mêmes principes en même temps…
On sait aussi qu’un tel progrès ne peut se produire sous l’effet d’une baguette magique sortie
d’un conte de fée, et que les incantations de quelques mystiques en mal de renommée ou de sensations
fortes ne seraient guère plus efficaces…
On sait encore que la raison impose le probable alors que le rêve s’apparente au délire…
On sait surtout que les prévisions les plus sages s’appuient sur l’existant si bancal soit-il,
alors que les espoirs les plus neufs plantent leurs racines dans l’avenir et sont souvent des victimes
faciles pour les frileux, ou des proies toutes désignées pour les timorés…
On sait enfin que le calcul est une valeur sûre alors que le rêve n’est qu’utopie…

Alors soit… l’injonction est utopique…


Acceptons ce jugement qui se veut sage de la part des réalistes sans imagination, faisons face
à cette condamnation qui se veut infamante de la part des pragmatiques sans audace…Mais nous
savons bien que c’est le propre de toute véritable idée que de passer par l’inévitable stade de l’utopie
avant de devenir une réalité indéniable et incontournable. Et puis, le propos n’est pas ici de
prophétiser, avec ou sans marc de café, ou de laisser croire que l’on connaît l’avenir avec ou sans titre
de gourou, notre intention n’est pas de faire des pronostics avec une surenchère d’originalité ou de
fantastique mais, plutôt, d’ouvrir des voies de réflexion pour qu’enfin l’on puisse commencer à
envisager la suppression de l’argent sous sa forme actuelle.
En effet, comme l’affirmait Harvey Spencer LEWIS au début du siècle, la suppression de
l’argent sous sa forme actuelle est devenue une impérieuse nécessité. Et il est maintenant du devoir
des Rosicruciens d’envisager un autre système de valeur et, de commencer par… donner l’exemple !

Envisager un autre système de valeur !


C’est tout simple !

Imaginons que nous parvenions à nous convaincre nous-mêmes du véritable pouvoir


diabolique de l’argent et de l’influence destructrice qu’il exerce sur l’humanité !
Mais sommes-nous capable de percevoir ce danger ?

Imaginons que nous soyons véritablement décidés à faire de l’argent une denrée périssable…
Mais sommes-nous prêts à accepter cette nécessité ?

Imaginons que nous parvenions à convaincre des hommes, des femmes et surtout des enfants
de l’intérêt de cette démarche ?
Mais sommes-nous décidés à convaincre qui que ce soit ?

Quatrième cercle communication n° 1 21


Imaginons que nous réussissions à ébranler, un tant soit peu, les convictions quasi religieuses
de tous les prélats de la finance et les certitudes sectaires de tous les détenteurs du pouvoir financier !
Mais aurons-nous le courage indispensable à cette démarche ?

Imaginons que notre conviction rassemble, entraîne et enthousiasme au point de mettre un


terme à la pensée unique en matière d’économie, au point de laisser entrevoir au monde que d’autres
schémas économiques sont possibles ; que rien n’est inéluctable ; que les lois de la finance, les règles
du marché et les politiques des grandes démocraties sont toutes des créations humaines et qu’elles
peuvent donc être reconsidérées, modifiées et changées par les hommes eux-mêmes !
Mais aurons-nous la volonté d’unir et la force d’entreprendre une telle croisade ?

Imaginons un monde refait sans argent !


Mais sommes-nous capables d’imaginer un monde si nouveau ?
Imaginons… Imaginons…
Mais sommes-nous capables d’imaginer, sommes-nous capables de nier des évidences
déguisées en certitudes et de désobéir à des dogmes érigés en vérités ?

Si nous étions véritablement capables d’imaginer ce monde nouveau !


Si ce monde nouveau devenait l’objet de tous nos espoirs !
Si nos espoirs savaient forcer notre volonté !
Si notre volonté parvenait à puiser sa force dans le pouvoir divin qui est en nous !
Alors…
Alors, la vraie révolution serait réellement en marche… car toutes les révolutions, qu’elles
soient bienfaitrices ou destructrices, toutes ont la même mère : l’imagination !
C’est par l’imagination et uniquement par elle que l’homme détient une partie du pouvoir
créateur de Dieu ; c’est par l’imagination qu’il impose peu à peu sa volonté au cours inexorable des
choses ; c’est par l’imagination que finalement il impose sa propre histoire à l’Histoire !
Alors imaginons et déjà le passé se craquelle…
Imaginons et, sans le savoir, l’historien commence à rédiger…
Imaginons et, bien qu’invisible, le futur est déjà écrit…
Puisque Dieu nous a fait à son image, puisqu’Il nous a donné ce pouvoir formidable de
l’imagination, sachons le mettre à profit, sachons en faire une arme efficace au service du bien, une
arme fatale pour réduire à l’impuissance l’inertie des tièdes, la torpeur des repus, l’immobilisme des
résignés, et toutes les idéologies passéistes des conservateurs avoués ou déguisés.

Commencer par donner l’exemple !


Si l’imagination créatrice est indispensable à tout véritable progrès, elle n’est pas suffisante
car l’action doit inévitablement suivre la pensée.
Nous avons un cerveau pour penser, entrevoir, concevoir, mais nous avons aussi un corps
pour agir, pour prolonger nos intentions, pour concrétiser nos idées. S’il est indispensable de ré-
adopter l’idée même d’avoir des idées, il est tout aussi important de passer à l‘action, d’entreprendre,
d’oser, de surprendre et même de risquer au service d’une idée… oui, accepter l’effort et surtout les
risques car une idée qui n’est pas dangereuse n’est pas une véritable idée !
Alors, œuvrons au service de la révolution qui vient.
Agissons pour que cette révolution s’accomplisse.
Soyons acteur de premier plan dans cette lutte contre le pouvoir de l’argent, lutte qui n’en
doutons pas, sera décisive pour l’histoire de l’humanité.

Pour engager le combat, nul besoin de s’armer car notre détermination sera une épée et notre
certitude un bouclier. Chacun saura trouver un terrain de bataille à sa portée et des adversaires à la
hauteur de son propre courage. Les coups portés seront la générosité, l’entraide, l’amour de l’autre et
surtout… surtout cet intérêt particulier pour l’argent, cet intérêt que tous les mystiques d’où qu’ils
viennent et où qu’ils croient aller, devraient toujours avoir en commun et partager activement, cet
intérêt que MONTESQUIEU à si bien désigné : « l'argent est très estimable, quand on le méprise. »

Quatrième cercle communication n° 1 22


Et puis, pour les mystiques que nous sommes, il deviendrait ainsi plus facile de donner !
Donner de l’argent ! Donner tout l’argent que nous avons en trop ! Car il est essentiel de nous souvenir
que le don, dans la tradition rosicrucienne, occupe une place importante voire primordiale…
Pour s’en convaincre, il n’est qu’à s’arrêter un instant sur la toute première des très
anciennes initiations rosicruciennes. Cette très importante cérémonie n’était rien d’autre qu’une
illustration de la grande loi d’AMRA, loi qui impose à tout mystique de donner… donner de son
temps, donner de ses talents donner une partie de ses possessions personnelles, donner parfois, jusqu’à
sa propre personne !
Ainsi, le Maître de Loge rappelait-il aux candidats à l’initiation :

« …la richesse, la renommée, la position sociale, la puissance matérielle et l’abondance de


biens terrestres ne sont pas des choses vraiment nécessaires à une existence de compréhension, car
ceux dont la renommée est grande et ceux dont la puissance politique est importante, viennent
humblement à nos portails, chercher ce qui ne s’achète pas avec de l’or, ce qui ne se donne pas à
quelqu’un en raison du nom qu’il porte et ce qui ne se transmet pas sur simple demande… »

Puis une fois transmise l’initiation à ceux qui l’avaient sollicitée, le Maître de Loge concluait
ainsi cette cérémonie, en s’adressant aux anciens qui avaient officié avec lui pour conférer l’initiation
aux nouveaux venus :

« Et maintenant, frères et sœurs, nous avons installé, dans notre fraternité, ceux qui
attendaient aux portails, au moment où nous allions commencer notre convocation sacrée. Nous
avons sacrifié notre propre travail et notre étude de ce soir, pour aider ceux qui se tenaient sur le
seuil, à entrer dans le saint des saints, dans le sanctum du temple. Mais l’heure est tardive et nous ne
pouvons poursuivre ce qui aurait été un bienfait pour nous seuls ; et par ce sacrifice volontaire de
notre intérêt personnel en faveur d’autrui, ces néophytes auront connu la première leçon de service
désintéressé… »

La loi d’AMRA était ainsi clairement illustrée dès l’admission dans la fraternité et cette loi
devait impérativement être comprise, acceptée et mise en application par tout adepte qui souhaitait
poursuivre son cheminement sur le Sentier Rosicrucien.

Ainsi, chacun comprendra qu’aujourd’hui, c’est à nous, les mystiques, et particulièrement les
Rosicruciens, qu’appartient le devoir de réhabiliter la vertu du don qui est mis à mal par
l’individualisme et l’égoïsme ambiant. C’est à nous qu’il appartient de légitimer la générosité dans un
monde d’économie et d’avarice. C’est à nous qu’il appartient de ranimer les vrais pouvoirs du partage,
dans ce monde où l’abandon, l’isolement et le racket institutionnalisés sont autant de maux considérés
comme une fatalité, voire une nécessité.

Alors, puisqu’il nous faut donner, si nous commencions, en tout premier lieu, par donner…
l’exemple !
Si nous mettions en pratique, ne serait-ce que partiellement, ce principe que le monde devra
sans doute adopter un jour, de l’argent-denrée-périssable !
Si nous donnions quelque peu de cet argent dont nous n’avons pas l’utilité, sinon celle, bien
dérisoire, d’aller grossir l’ego des banquiers ; si nous donnions quelque peu de cet argent à ceux qui
nous sont proches et qui en ont l’usage ; un usage pressant, voire vital ou même, pourquoi pas, un
simple usage ludique !
Si nous sacrifiions, sans remords, une part, même minime, de notre actif inutile, au profit du
passif, parfois mortel, de quelque voisin, ami ou parent !
Si nous nous efforcions d’écouter les besoins réels et présents de nos frères plutôt que nos
hypothétiques craintes de manquer dans un futur tellement imprévisible.
Si nous savions entendre l’amour qui est en nous et qui nous incite à donner, plutôt que les
slogans à la mode qui, de par le monde et par la voie des matons de la fortune, nous suggèrent de
garder, d’amasser de conserver. Si nous faisions la sourde oreille à tous ces gardes-chiourme qui nous

Quatrième cercle communication n° 1 23


exhortent à épargner pour quelques fins inutiles voire sordides et même pas personnelles puisque, dans
la plupart des cas, elles ne sont destinées à servir aucun besoin, aucun projet ni aucune envie…

Frères et sœurs, vous le savez, le Cénacle de la Rose+Croix et ses dirigeants se veulent un


exemple dans ce domaine.
En effet, en s’interdisant, toute possession matérielle, bâtiments, propriétés, véhicules et
autres valeurs qui font un patrimoine, le Cénacle de la Rose+Croix se conforme à cette grande loi
mystique qui affirme que rien en ce monde n’appartient à personne, et que toutes choses nous sont
seulement prêtées, un temps, pour notre survie, notre confort ou notre plaisir.
En refusant que tout dirigeant ou membre de l’association ne soit salarié ou rémunéré d’une
quelconque manière et si peu que se soit, le Cénacle de la Rose+Croix se conforme à son idéal qui
veut que soient définitivement séparées la quête mystique et les affaires.
En s’imposant, comme une règle incontournable le refus de toute cotisation obligatoire pour
ses membres et la gratuité totale pour tous les avantages qu’il procure à ses adhérents, le Cénacle de
La Rose+Croix donne l’exemple du désintéressement en pariant résolument sur la générosité contre
l’égoïsme.
En pratiquant largement le don de soi, de ses talents, de son temps et de son argent au service
de l’association et de tous ses membres, chacun des dirigeants se conforme à cette grande loi d’AMRA
qui est la clef de voûte de tout édifice spirituel.
En utilisant la totalité des dons qu’il reçoit pour faire vivre et progresser l’association, sans
succomber à la tentation de l’épargne ou du placement profitable, le Cénacle de la Rose+Croix met en
pratique le principe de l’argent-denrée-périssable.

Alors, à vous, frères et sœurs, de ne pas vous trouver en décalage de pensées, de certitudes et
d’actions avec votre association. A vous de faire aussi bien, voire beaucoup mieux, pour mettre en
pratique ce que vous prétendez défendre par votre appartenance à la Fraternité Rose-Croix, à savoir,
les authentiques principes mystiques.

Et puis, frères et sœurs, si vous appartenez au Cénacle de la Rose+Croix et que vous lisez
cette communication, c’est que vous êtes parmi nous depuis déjà plusieurs années alors vous êtes en
droit de recevoir quelques confidences mais aussi en devoir d’afficher quelques certitudes.
Et, vous le savez, le Cénacle de la Rose+Croix est gratuit !
Vous le savez, vous qui avez profité jusqu’à aujourd’hui de tous les avantages que nous
avons été en mesure de vous procurer !
Vous le savez, vous qui avez reçu la totalité de la substantifique moelle des enseignements
authentiques et traditionnels, sagement et intelligemment mis au point par notre frère aîné Harvey
Spencer LEWIS et à qui il n’a jamais rien été exigé en retour !
Vous le savez, vous qui êtes sans doute parfaitement au courant que, dans d’autres
organisations, dites fraternelles, considérées comme traditionnelles et prétendues authentiques, vous
auriez dû, pour recevoir bien moins que toute la Connaissance Rosicrucienne dont vous êtes
aujourd’hui détenteur, vous acquitter sans faiblesse d’un droit d’entrée, de cotisations annuelles ou
mensuelles et répondre en sus à de multiples sollicitations financières ou commerciales qui vous
auraient été présentées comme d’inévitables sacrifices à consentir sur le sentier de votre évolution
personnelle…(!)
Vous le savez et pourtant vous auriez pu en douter au moment de votre adhésion, tellement
la gratuité est chose rare et cache parfois de sournoises manœuvres pour attirer l’argent !
Vous le savez et peut-être en avez-vous douté à certains moments de votre parcours à nos
côtés, tellement les ignorants, les sceptiques ou les jaloux n’ont pas dû manquer de vous répéter que
tout cela était trop beau pour être vrai et que vous alliez immanquablement tomber dans quelque
piège-à-fric !
Vous le savez et aujourd’hui, vous pouvez en témoigner !
Vous le savez et désormais vous devez en témoigner !

Vous êtes maintenant en possession de l’essence même de la sagesse Rose-Croix et,


conformément à la Tradition, celle-ci vous a été transmise gratuitement, et pour cet immense privilège

Quatrième cercle communication n° 1 24


dont vous avez bénéficié, vous n’êtes aujourd’hui redevable en rien ni à personne, sinon à vous-même
pour votre persévérance, votre constance et votre fidélité à l’idéal Rose+Croix.
Cependant, si vous n’êtes redevable en rien, ni à personne, vous aurez sans doute pris
conscience de l’énorme responsabilité qui désormais est la vôtre face à tous ceux qui sont encore des
profanes, des chercheurs ou des néophytes, tous ceux qui, aspirent peut-être, ou aspireront sans doute
un jour, à regarder le monde autrement qu’à travers le prisme trompeur du matérialisme ; tous ceux qui
souhaitent ou souhaiteront peut-être ouvrir les yeux sur les subtiles réalités spirituelles afin d’en
percevoir toute la dimension mystique et toute la divine beauté.
Face à ceux-là, face à tous les autres, face au monde entier, votre responsabilité est grande
d’aider à propager la Lumière Rosicrucienne…
Devant la richesse que vous avez reçue et face à ce devoir de donner qui est désormais le
vôtre, une des innombrables possibilités qui s’offrent à vous est d’aider le Cénacle de la Rose+Croix à
continuer son œuvre ; nous aider à poursuivre notre mission de Lumière parmi les hommes… car en
effet, aujourd’hui nous avons besoin de vous, nous avons besoin de pouvoir compter sur votre
adhésion déjà ancienne, sur votre fidélité sans doute fervente, et sur votre généreuse sincérité.
Bien sûr, pour notre part, nous continuerons à vous procurer bien des avantages, puisque
vous serez prochainement appelé à recevoir la seule et unique véritable Initiation Rosicrucienne que
confère le Cénacle de la Rose+Croix.
Vous continuerez également à recevoir les informations relatives à notre mouvement et
toutes nos publications occasionnelles.
Enfin, si vous le souhaitez, vous recevrez de nouvelles communications qui compléteront
utilement votre savoir rosicrucien et votre connaissance mystique. En effet, toutes les communications
que vous avez déjà reçues et qui représentent l’essentiel, voir la totalité de la Connaissance
Rosicrucienne, ne sont en fait qu’une petite partie des documents légués par Harvey Spencer LEWIS.
Nous nous proposons donc de vous faire parvenir, comme nous l’avons fait jusque-là, à un
rythme choisi par nous, la totalité de l’œuvre de notre frère aîné.
Nous pouvons vous assurer qu’il ne s’agit en aucun cas de redites, de répétitions ou de
rabâchages mais, au contraire de compléments utiles qui illustrent parfaitement toute la connaissance
acquise, donnent des clefs précieuses pour la maîtrise de cette connaissance et révèlent d’étonnantes et
bouleversantes vérités.
Selon notre méthode, désormais bien connue de vous, il vous faudra, pour déclencher nos
envois, nous confirmer que vous désirez continuer votre route à nos côtés par le retour de votre
commentaire sur le manuscrit que vous aurez étudié avec en plus, et c’est-là une exigence nouvelle,
l’obligation de joindre à votre envoi… un don !

Un don !
Voilà qui est nouveau !
Voilà qui ne ressemble pas aux méthodes mises en œuvre par le Cénacle de la Rose+Croix !
Voilà qui semble en décalage avec notre philosophie et notre discours !
Voilà qui va sans doute étonner, surprendre, voire contrarier quelques-uns d’entre vous !

Nous en sommes conscients et nous prenons le risque de mécontenter ceux qui sont passés à
côté de l’essence de notre message, ceux qui en ont déjà oublié l’esprit pour n’en retenir que la
lettre…
Nous acceptons ce risque parce que nous espérons pouvoir compter sur les autres, sur ceux
qui ont compris que ce n’est, pour nous, ni un désaveux, ni un déshonneur que de demander une aide
financière à ceux à qui nous avons confié un véritable trésor, et ce, pour continuer notre œuvre au
service de l’humanité, et uniquement pour cela…
Nous assumons ce risque par notre attitude mentale qui demeure inchangée face à l’argent et
par notre engagement spirituel que nous savons réellement et totalement déconnectés des servitudes
liées aux problèmes matériels…
Nous sommes même fiers de savoir prendre ce risque car c’est pour nous, une occasion de
vous dire que vous êtes désormais mystiquement adulte si vous avez assimilé toute la quintessence de
la Connaissance Rosicrucienne et que vous êtes, par conséquent, en mesure de prendre la main que

Quatrième cercle communication n° 1 25


nous vous tendons afin qu’ensemble, nous soyons plus forts, pour aller plus loin, dans notre quête
commune de la Lumière.

C’est là une vérité essentielle. Nous avons besoin de vous et, aujourd’hui, vous devez être
réellement des nôtres. Vous n’êtes plus un simple étudiant mais vous êtes un sachant, vous n’êtes plus
un simple membre d’une association, vous êtes un Rosicrucien. Votre vocation, en tant que mystique,
n’est pas de vous complaire dans d’éternelles études comme le laissent parfois penser de petits
gourous ou de prétendus grands maîtres qui croient pouvoir faire commerce du savoir tout comme
quelque stupide moulin à vent saurait prétendre vendre les bourrasques d’air pur qui font tourner ses
ailes. Votre objectif, désormais doit être de mettre en pratique toute la connaissance acquise et de
commencer réellement à vous mettre au service de l’idéal Rose-Croix, au service du bien, au service
de l’humanité…
Oui, vous êtes aujourd’hui un mystique adulte.
Oui, être adulte donne assurément quelques droits mais cela impose avant tout des devoirs.
Oui, nous avons désormais besoin de vous.
Oui, nous sommes heureux de vous le dire.

Nous avons besoin de vous pour que vive le Cénacle de la Rose+Croix !


Nous avons besoin de vous pour que progresse le pouvoir spirituel de la Rose+Croix en ce
monde !
Nous avons besoin de vous pour faire reculer la pauvreté afin que l’humanité avance !
Nous avons besoin de vous pour réduire les pouvoirs de l’argent afin que le diable lui-même
soit affaibli !
Nous avons besoin de vous pour gagner le pari de la gratuité !
Nous avons besoin de vous pour imaginer et visualiser un monde sans argent !
Nous avons besoin de vous, tout simplement parce que vous êtes à nos côtés !
Nous avons besoin de vous pour affirmer notre désintérêt pour l’argent !

Plusieurs fois, au cours de votre affiliation, nous avons tenté de vous faire prendre
conscience que la gratuité ne pouvait qu’aller de paire avec la solidarité. Plusieurs fois nous avons
souligné que plus de la moitié des frais de fonctionnement de notre association était assumée par les
seuls dirigeants et fondateurs. Plusieurs fois nous avons craint d’être obligés de cesser les activités du
Cénacle de la Rose+Croix, faute de moyens matériels. C’est pour cela qu’aujourd’hui, nous n’avons
aucune pudeur ni aucune gêne à demander aux plus anciens de nos membres, ceux qui lisent cette
communication, de nous aider à poursuivre notre travail de gratuité absolue au service des plus jeunes.

Nous savons qu’il est toujours plus difficile de demander que de donner mais nous savons
aussi que, lorsque l’on est vraiment convaincu de la dimension insignifiante de l’argent, il faut certes
savoir le donner, mais il faut aussi être capable de le recevoir et de l’accepter avec simplicité et
authenticité en se souvenant que c’est toujours celui qui donne qui se devrait, en toute simplicité et en
toute authenticité, de remercier celui à qui il donne !

Voilà pourquoi, c’est en toute simplicité et en toute authenticité que, face à nos principes de
générosité et de gratuité nous osons aujourd’hui demander et que nous en sommes fiers…

Bien sûr, et selon nos principes fondamentaux, vous ne répondrez à notre demande que si
vous le voulez et selon vos propres possibilités financières. Toujours selon nos principes
fondamentaux, si vous étiez dans une situation telle, que le plus petit don vous serait impossible, nous
accueillerions avec bienveillance, vos explications et notre Conseil de l’Ethique ne manquerait pas
d’examiner votre situation et prendrait une fraternelle décision concernant chacun de nos envois. Mais
qui ? Lequel d’entre nous ne peut, quelques fois par an, faire un don si petit soit-il ? Qui ne peut offrir
aux autres le prix d’un paquet de cigarettes, d’une place de cinéma ou même un peu plus encore ?

Quatrième cercle communication n° 1 26


« Levant les yeux, Jésus voyait les riches verser leurs offrandes dans le trésor. Il aperçut
aussi une pauvre veuve y verser deux sous, et il dit : je vous le déclare en vérité, cette pauvre veuve a
mis plus que tous les autres. C’est de leur superflu que tous ceux-là ont donné comme offrande ; mais
cette femme a donné de son nécessaire, tout ce qu’elle avait pour vivre »
(Luc 21.1-4)

Il y a don et don, nous dit JESUS dans ce passage de l’évangile. Il y a le don-formalité et le


don-partage, le don illustrant et éclairant la loi d’AMRA, le don mystique qui va au-delà du simple
geste de donner et qui sert bien plus celui qui donne que celui qui reçoit.

Nous pouvons tromper les autres, nous pouvons même nous mentir à nous-mêmes, mais
Dieu n’est pas dupe de nos stratagèmes ou de nos aveuglements ; c’est aussi cela que tente de nous
dire JESUS dans ce cours message. A nous d’ouvrir les yeux et de faire preuve d’intégrité morale pour
nous déterminer face au choix qui est le nôtre dans cette nouvelle phase de notre travail rosicrucien.

Frères et sœurs, voilà ce que nous avions à vous dire à travers cette communication. Nous
espérons que vous aurez pris conscience de l’importance du sujet traité car nous savons qu’il
marque une étape décisive dans votre parcours mystique. Nous vous demandons maintenant, de
nous dire si vous souhaiter recevoir notre prochaine communication en nous envoyant votre
commentaire se rapportant à l’un quelconque des points traités précédemment et, bien sûr, en y
joignant votre don !

Frères et sœurs, souvenez-vous que si vous n’êtes redevables envers quiconque pour les
immenses avantages dont vous avez bénéficié jusqu’à présents, le Cénacle de la Rose+Croix, lui non
plus ne vous sera pas redevable si vous décidez aujourd’hui de l’aider à poursuivre son œuvre ; si vous
participer à retirer une partie de ses pouvoirs à l’argent en banalisant son usage; et si, concernant cet
usage, vous faites vôtre cette recommandation audacieuse :

à consommer avant le …

Le Conseil de l’Ethique

© CE/YG/12/02

Quatrième cercle communication n° 1 27


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

QUATRIEME CERCLE

COMMUNICATION N° 2

Cénacle de la Rose+Croix

Quatrième cercle communication n° 2 4


A l’attention du Conseil de l’Ethique

INTRODUCTION PAR L‘IMPERATOR HARVEY SPENCER LEWIS

Vous remarquerez que l’introduction aux enseignements supérieurs de notre Fraternité est
composée d’un extrait d’une communication spéciale, signée de feu notre bien-aimé Imperator, le Dr H.
Spencer Lewis, qui propose une explication au sujet des enseignements mystiques, arcanes et ésotériques du
rosicrucianisme. Elle est le résultat de sa compilation de données extraites de manuscrits se trouvant dans ses
archives et d’œuvres ayant appartenu autrefois à des juridictions beaucoup plus anciennes. Il tira de ces
diverses sources les principes et lois qu'il savait être les plus utiles pour chacun.

Ses propres manuscrits furent dictés personnellement par lui, dans son style si intime et si bien
connu, comme si vous étiez assis devant lui, ainsi que le montre la phraséologie même. Il était donc
parfaitement approprié que nous laissions intacte, sur ce point, son oeuvre magistrale qui n'a besoin d'aucun
embellissement, de manière que son nom soit associé à cette communication.
Note du Conseil de l’Éthique : Nous avons toutefois substitué, autant que faire se pouvait, les mots
de « culture », « peuplade », « peuple », « ethnie » ou « civilisation » à celui de « race » qui ne recouvre
aucune réalité scientifique et véhicule de plus une idéologie contraire aux principes du rosicrucianisme,
d’autant plus lorsque ces mots sont associés à l’adjectif « aryen(ne) » .

Mes Frères et mes Sœurs, je vous salue !

Je viens aujourd'hui à vous avec l'un des messages les plus importants qui n’ait jamais été donné
aux membres de cette juridiction1. En fait, son importance est telle, qu'il pourrait remplacer tout ce qui a pu
être jusqu'ici divulgué au monde occidental par toute autre organisation occulte ou mystique.

Tous ceux d'entre vous, qui ont progressé à travers les précédents cercles de notre Cénacle et qui
ont été loyaux et fermes dans les engagements pris envers sa constitution et ses principes, ont attendu
patiemment pendant des années le jour à venir où certaines données secrètes concernant la situation des
rosicruciens et l'enseignement supérieur de l’Ordre pourraient être confiées, enfin, à ceux qui en sont dignes,

Je n'ai pas besoin de vous dire que pratiquement toutes les données qui vous seront présentées dans
ce cercle sont depuis de nombreuses années déjà en ma possession et qu'elles me sont donc accessibles d'une
manière tout à fait personnelle, pour mon étude privée et mon propre avancement spirituel. Il est inutile aussi
que je précise qu'elles ont été pour moi une aide incalculable, illimitée, non seulement en regard de mes
études et de mon développement personnel (car je suis encore et toujours un étudiant comme tout rosicrucien
doit l'être), mais aussi pour assister les membres de notre fraternité dans leurs problèmes personnels, en
utilisant et en démontrant des lois et des principes qui ne leur avaient pas été enseignés, et, enfin, pour
protéger notre organisation contre les attaques, les critiques et les complots de beaucoup de personnes et
groupes de personnes qui ont cherché à nuire à la Rose+Croix et anéantir sa puissance.

Ayant donc ces données en ma possession, et connaissant les appels et les sollicitations de certains
de nos de membres très dignes qui cherchaient - et cherchent encore - ces données, je me trouvais placé dans
une position difficile ; mais je me sentais aussi pénétré de l'espoir et du désir de parvenir à réaliser
pleinement les conditions dans lesquelles et en raison desquelles il me serait permis de transmettre aux
chercheurs véritables ce qu'ils avaient jusque-là tenté en vain de découvrir. La tentation a été très grande
d'oublier les limitations et les conditions que requiert l'enseignement de ces principes élevés. D'une part, il y
avait, parmi nous, un nombre toujours croissant de membres loyaux, que des études approfondies et une
dévotion méritoire avaient pleinement rendus capables et dignes de recevoir ces enseignements. Il y avait,
d'autre part, les attaques, les critiques, les provocations et les déclarations de personnes ou de groupes de
personnes, hors de notre organisation, qui avaient hâte d'imprimer et de mettre dans le commerce, des livres,
des pamphlets, des articles de revues ou des cours payants et qui prétendaient posséder les enseignements
secrets des Maîtres d'Orient ou des Grands-Maîtres d'Egypte, voire les principes mystiques connus des
véritables Rosicruciens.

1
Ndlr – il s’agit de la juridiction américaine.

1
Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

Ces personnes et ces groupes de personnes ont inondé le monde occidental de toutes sortes
d'informations erronées, trompant ainsi les vrais chercheurs et semant la souffrance et la douleur dans la vie
de ces étudiants. Ces personnes sans conscience et sans scrupules n'ont point manqué de souligner dans leurs
écrits le silence de l'amorc au sujet des véritables enseignements tibétains et elles ont dit, aussi bien en public
qu'en privé : « Si l’organisation d’Harvey Spencer Lewis, en Amérique et ailleurs, possède aussi les
enseignements promulgués au Tibet, ou ceux d'autres maîtres orientaux, pourquoi ne les publie-t-elle pas et
ne les donne-t-elle pas à ses étudiants ? » Je n'ai pu répondre à aucune de ces provocations et j'ai dû me
résigner à ne rien dire de plus que ce qui est indiqué dans la dernière partie de notre manuel rosicrucien. Je
devais rester silencieux et voir beaucoup de nos membres s'égarer du droit chemin vers les sentiers détournés
de la spéculation et des instructions erronées, ceci en dépit des articles que je préparais avec prudence et avec
beaucoup de soin pour conseiller à nos membres avancés d'attendre et de croire que notre organisation avait
des raisons supérieures pour rester silencieuse.

Je suis heureux de pouvoir dire que la majorité de nos membres des degrés avancés ont attendu
avec la loyauté et la foi qui, en tout véritable rosicrucien, éclosent de l'être intérieur qu'il développe sans
cesse et de l'intuition qui lui murmure de ne pas écouter les histoires de tous ces faux prétendants à la
sagesse. Je regrette d'avoir à dire que beaucoup de ceux qui ont été tentés de se joindre à d'autres
mouvements, ou d'acheter des cours privés ou semi-publics d'étude, se sont aperçus, mais hélas trop tard,
qu'ils avaient dépensé beaucoup d'argent pour ne rien recevoir de valable en retour. Nombre de ces personnes
hésitaient à revenir au sein de notre fraternité, parce qu'elles sentaient qu'elles s'étaient montrées indignes en
cédant à la tentation et par conséquent elles ne connaîtront jamais la riche récompense que nous procurent la
foi et la patience. Vous voyez donc clairement quelle tentation fut toujours la mienne. Un seul article dans le
Rosicrucian Digest, révélant juste quelques petits détails des connaissances que nous possédons, et indiquant
ce qui arriverait un jour, aurait suffi pour sauver la situation.

Des lettres personnelles, écrites par moi à quelques autres revues, ou à quelques groupes de
personnes, leur expliquant ce que contenaient, en vérité, nos archives, et quels faits nous devions présenter
un jour à nos membres, auraient décidé beaucoup de ces personnes ou de ces groupes de personnes à
interrompre leurs enseignements commerciaux erronés. Mais j'avais fait une promesse, comme vous tous
avez fait une promesse ; or nos promesses à l'Ordre, et aux principes de l'Ordre, sont sacrées pour nous, et,
dans le passé, elles se sont avérées être la véritable « clé magique » qui, en définitive, ouvrait plus de portes
scellées donnant sur des chambres secrètes que l'une quelconque des tentations qui nous étaient offertes par
des personnes en dehors de notre Ordre.

Ce degré spécial d'instruction est donc maintenant préparé et il sera réservé à ceux de nos membres
que nous croyons être absolument loyaux et dignes de confiance : que, dans l'avenir, certains parmi vous
puissent succomber à la tentation, oublier leurs promesses et manquer à quelque égard de loyauté envers
l’Ordre, voilà qui est possible. Vous pouvez oublier vos promesses dans un moment d'extrême tentation,
dans un moment d'enthousiasme, dans un moment de colère ou de regret. Vous pouvez oublier vos
promesses à la suite de quelque chose qui arrive au sein de l'Ordre ou en liaison avec ses activités, chose que
vous pouvez ne pas comprendre et que votre manque de compréhension vous conduira à ne pas approuver et
à ne pas admettre. Souvenez-vous cependant toujours d'une chose : souvenez-vous qu'à un certain moment,
l'Ordre et son chef exécutif eurent suffisamment foi en vous, suffisamment confiance en votre loyauté pour
vous offrir, en dehors de tout commercialisme, sans aucune dépense additionnelle ou cotisation spéciale, ces
leçons et cette instruction qui a été – et qui sera toujours – tenue rigoureusement secrète au bénéfice de ceux
qui nous avaient assurés de leur loyauté et de leur confiance. Si vous vous souvenez de ceci, vous ne pourrez
jamais trouver aucune justification à quelque acte déloyal. Si, pourtant, vous deviez un jour succomber à la
tentation, sachez alors que vous avez trahi la foi de ceux qui avaient le plus confiance en vous et que vous
avez été déloyal envers ceux qui, précisément, s'attendaient à la plus grande loyauté de votre part.

Aucun homme et aucune femme ne peuvent être heureux dans la vie en sachant que, sans aucune
excuse possible, ils ont rejeté la foi et la confiance, ignoré l'amitié et la loyauté et adopté une attitude injuste.
Assurément, si aucune des tentations troublantes, tortueuses, et coûteuses qu'a connues votre Imperator n'a
jamais réussi à le faire dévier de sa route et à le conduire à mésuser des enseignements supérieurs, ou à les
procurer à des personnes ne les méritant pas, il devrait alors en être de même dans votre cas et aucune

Quatrième cercle communication n° 2 2


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

tentation, si grande fût-elle, ne pourra jamais justifier le fait d'avoir transmis ces enseignements à des
étrangers ou à des personnes indignes. Jamais non plus, vous ne devrez permettre qu'elles soient rendues
publiques, qu'elles soient publiées sous forme de livre et vendues ou qu'elles soient employées pour nuire à
l’Ordre, aux Grands-Maîtres et à leurs oeuvres, ou à tout autre personne. Vous devrez les brûler plutôt que de
les laisser tomber dans des mains indignes. Vous devrez faire le sacrifice de votre vie plutôt que de permettre
qu'il en soit fait usage pour nuire à l'Ordre et finalement à vous-même.
[…]
Puisse donc cette petite introduction vous faire comprendre pleinement que nous allons, dès
maintenant, entreprendre des études qui peuvent durer de longs mois, sinon des années, et qui vous
conduiront très loin. J'entreprends, par conséquent, de vous donner de plus amples instructions et ceci avec
un sentiment accru de la fraternité qui nous unit et de la dévotion qui nous lie à la grande organisation des
rosicruciens. En préparant ces leçons, j'ai préféré les présenter comme une instruction personnelle, vous
parlant à la première personne et me référant à des faits qui sont connus de moi. Je vous présenterai les lois
et les principes tels que moi-même je les ai reçus, faisant ainsi de vous mon étudiant personnel pour cet
enseignement et en assumant l'entière responsabilité de tout énoncé, de toute explication concernant les
principes, et de tout résultat auquel vous pouvez parvenir grâce à ces études.

Je serai heureux de recevoir une lettre de vous, exprimant votre appréciation ainsi que votre
loyauté, votre dévotion constante et votre degré d’enthousiasme à propos de cette étude.
Avec mes meilleurs sentiments et mes salutations fraternelles, je suis

Votre Frère éternel

H. SPENCER LEWIS F.R C.

LE VOILE SE LÈVE !

Avant d'entreprendre l'étude de ces enseignements, il nous faut faire connaissance avec les
instructeurs. Mais avant tout, il nous faut parvenir aux grands temples du pays mystique ou résident ces
Grands Maîtres et où des écoles secrètes préservent cette connaissance depuis de nombreux siècles. Pour
atteindre les grandes écoles et ces grand temples, nous devons partir pour un pays étranger, parcourir
d'immenses distances, surmonter de nombreux obstacles et découvrir des montagnes et des vallées nouvelles.
Entreprendre un tel voyage requiert une préparation minutieuse ; pouvoir le mener à bonne fin
nécessite, parfois, un repos ou une halte, et une préparation continue.

La meilleure préparation, la plus importante, dans ce cas particulier et en regard du but spécial que
nous nous proposons d'atteindre, consiste à ôter de notre esprit, toute cliché poussiéreux, tout ce qui est
nébuleux, toute cause d'obscurité, toutes opinion erronée et toute mauvaise interprétation, écartant ainsi le
voile qui cache à jamais au chercheur indigne et fortuit, la grande lumière. Mon tout premier devoir – et avec
quel plaisir je l'entreprends ! – est donc d'éloigner de votre esprit toutes les fausses connaissances que vous
pouvez avoir au sujet de la Grande Loge Blanche, de la Grande Fraternité Blanche et des temples et écoles
du Tibet. Commençons donc immédiatement à remplacer ces notions erronées par les faits réels.

Sachez, tout d'abord, qu'il y a plusieurs écoles occultes ou mystiques ayant leurs temples et leur
siège suprême au Tibet, ou sur les hauteurs de l'Himalaya. Des auteurs populaires et aussi certains
explorateurs, qui ont atteint ce pays, ont parlé de ces écoles ou ont écrit à leur sujet ; mais ceux qui sont
réellement parvenus aux temples du Tibet et qui ont eu, là-bas, des contacts effectifs avec la grande
Fraternité Blanche, n'ont jamais écrit de livres ni d’articles de revues et ils ont encore bien moins mis en
vente des cours d'instruction révélant ce qu'ils avaient vu. La plupart des explorateurs qui sont allés dans ce
pays n'ont pris contact qu'avec des écoles de mystiques de moindre importance ou avec des groupes qui
n'étaient nullement des écoles de mystère, sans avoir jamais la possibilité de faire la différence nécessaire.
Les histoires qu'ils ont racontées dans leurs livres, ou dans leurs cours commercialisés, ont toujours été

Quatrième cercle communication n° 2 3


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

erronées quoique ces auteurs eux-mêmes puissent ne pas savoir la plupart du temps qu'ils donnent à leurs
lecteurs de fausses informations. Ce qu'il est pour nous du plus grand intérêt de savoir est le fait important
que tout comme il existe au Tibet une seule Grande Fraternité Blanche qui a préservé avec succès ses secrets
et son haut degré d'illumination et de maîtrise, il existe aussi, dans ce pays, la grande Fraternité Noire, qui
intentionnellement cherche à induire en erreur ceux qui cherchent la grande école blanche et qui a permis à
ces fausses informations de se propager dans le monde entier pour tenter de nuire à la grande puissance et au
succès de la Grande Fraternité Blanche. J'aurais pu, depuis longtemps, préciser ce fait dans les revues mais,
comme je l'ai écrit dans mon introduction, je ne pouvais pas le faire de la manière voulue tant que le moment
n'était pas venu et je devais encore réserver cette connaissance à ceux qui en étaient dignes. Par conséquent,
vous devez vous-même considérer ces faits comme secrets.

En tout premier lieu, il pourra vous paraître intéressant de savoir que dans l'histoire de l'Angleterre,
de la Russie et de la Chine, les plus anciens documents diplomatiques et ceux des ministères de la Guerre
nous révèlent qu'à diverses époques au cours des premiers siècles de l'ère chrétienne, certains envoyés
vinrent du Tibet rendre visite aux personnalités diplomatiques d'Angleterre et à l'empereur de Chine, pour
leur présenter des plans, des projets, des traités et des ultimatums ; ils cherchaient le pouvoir politique,
brandissant le spectre de la guerre et s'appuyaient sur des alliances secrètes avec des pays entretenant des
sentiments inamicaux envers ceux où ils se rendaient. Ils tentèrent, aidés en cela par la Russie, de forcer
l'Angleterre à agréer, sous menace de guerre, certaines conditions en faveur du Tibet, et d'autres projets
politiques similaires que quiconque ayant une compréhension réelle des principes mystiques des Grands-
Maîtres aurait deviné ne pouvoir venir de quelque diplomate ou groupe d'officiels représentant la Grande
Loge Blanche.
Il n'est pas nécessaire de vous référer simplement dans une grande encyclopédie à ce qui est dit au
sujet de l'histoire du Tibet, pour savoir que des personnages se réclamant des grands monastères tibétains se
sont rendus en divers pays pour prendre part à la politique et aux projets militaires.
Dans beaucoup de conférences avec projections et dans beaucoup de films récents s'adressant au
grand public, on a montré des scènes de ce que l'on présentait comme l'extérieur et l'intérieur des monastères
mystiques et des temples du Tibet. Même dans certains numéros du Geographical Magazine on a donné des
articles sur les temples du Tibet et ces articles ont beaucoup ému un grand nombre de nos membres. La
plupart d'entre eux semblent croire que les seuls temples et monastères du Tibet sont ceux que possède et
dirige la Grande Fraternité Blanche, et pourtant, dans ces films, ces conférences et ces articles, ils ont vu des
temples à l'état de ruines, avec des milliers d'hommes qui y vivaient comme moines et étudiants dans un
grand état d'émaciation et qui y pratiquaient beaucoup de croyances étranges et superstitieuses.

Or la vérité est que ces temples et ces moines que l'on connaît sous le nom de lamas, et qui
apparaissent dans ces films et ces projections, appartiennent à une autre fraternité. Il s'agit de sectes qui ne
sont nullement reliées à la Grande Fraternité Blanche. Les différentes sectes de moines bouddhistes du Tibet
partagent collectivement une croyance religieuse connue sous le nom de Lamaïsme. Cependant, avant le
septième siècle de l'ère chrétienne, le Tibet suivait la religion du Bon qui est quelque peu semblable au
Taôisme en Chine. Jusqu'au huitième siècle, il n'y eut pas de monastères bouddhistes ni de lamas au Tibet. A
ce moment, un certain Lori-Srong monta sur le trône. Né d'une mère chinoise qui appartenait à la religion
bouddhiste, il fut converti à cette foi par un moine venu de l'Inde. Etant impressionné par le Bouddhisme,
Srong demanda en Inde un missionnaire qui introduirait cette religion au Tibet.

Vers l'an 747 de notre ère, un certain Padmasambhava répondit à l'appel missionnaire. Il
connaissait bien « les exorcismes et les charmes magiques ». Ces charmes magiques et ces pratiques plurent
à l'esprit superstitieux des peuples mongols du Tibet. Padmasambhava établit la première lamaserie du Tibet.
Les érudits bouddhistes qui suivirent adaptèrent le bouddhisme aux coutumes indigènes et aux croyances du
Tibétain. Cela eut pour résultat une forme corrompue de Bouddhisme que l'on connaît maintenant sous le
nom de Lamaïsme. En fait, le lamaïsme a été défini comme un « mélange sacerdotal de mysticisme sivaïte
(Siva faisant partie de la trinité des dieux hindous) et de magie de la démonologie indo-tibétaine, recouvert
d'un mince vernis de bouddhisme mahayana ». Avec tout cela, vous pouvez voir que le lamaïsme, tel qu'il est
enseigné dans les lamaseries et dans presque tous les monastères du Tibet, est tout à fait différent de ce qui a
été présenté et conservé par la Grande Fraternité Blanche du Tibet.

Quatrième cercle communication n° 2 4


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

Il y a deux grandes divisions dans le bouddhisme : l'une d'elles est connue sous le nom de
Mahayana. Ce mot, traduit littéralement du sanscrit, veut dire Le Grand Véhicule. On le connaît
populairement sous le nom de Bouddhisme du Nord parce qu'il domine en Chine et au Japon. Ce n'est
pourtant qu'une branche des doctrines bouddhistes primitives. Il commença de se répandre vers le 2ème
siècle de notre ère, comme forme théiste du Bouddhisme, c'est-à-dire qu'il reconnaît généralement Bouddha
comme une divinité et qu'il comprend un panthéon de divinités inférieures. Celles-ci sont connues sous le
nom de Bodhisattvas. Cette forme de bouddhisme fleurit encore en Chine, au Japon et dans le Nord de l'Inde.
C'est cette forme qui se mélangea avec le culte des démons et la religion de Bon au Tibet pour devenir le
Lamaïsme.

L'autre branche du Bouddhisme, qui est peut-être la plus pure, est le Hinayana. Ce mot, traduit de
la langue Pali – langue utilisée par Bouddha – veut dire Le Petit Véhicule. Cette branche est essentiellement
non-théiste et monastique. Cela veut dire que le Hinayana ne déifie ni Bouddha ni aucune autre personnalité.
De plus il conseille une vie de retraite, c'est-à-dire de séparation des appels sensuels et des tentations.
Les moines ou Bhikkus vivent dans des monastères qui ressemblent à de petites colonies. Cette
branche du bouddhisme est actuellement florissante à Ceylan, en Birmanie, au Siam et dans le sud de l'Inde.
Ses enseignements sont dans l'ensemble métaphysiques et philosophiques, et ils sont dignes d'être étudiés.
Mais là encore, ils ne doivent pas être confondus avec les doctrines de la Grande Fraternité Blanche.

Le chef religieux du Tibet est le Dalaï-Lama. Il n'est pas simplement le chef spirituel du Lamaïsme
du Tibet. Il est aussi le chef temporel du pays. En d'autres termes il est le chef d'une théocratie, d'une forme
religieuse de gouvernement. Parfois le rôle du Dalaï-Lama a été usurpé, comme résultat de l'invasion de
forces étrangères. Le titre de « Dalaï » a été conféré pour la première fois à l'un des Grands Lamas par un
conquérant qu'il avait favorisé. Traduit littéralement, ce mot veut dire « vaste comme ». Pour les Tibétains de
Dalaï-Lama est en fait connu sous le nom de Gyalwa Rin-Po-Che, ce qui veut dire Grande Gemme de
Majesté. Son palais est connu sous le nom de Potala. Sa situation, temporelle et religieuse, par rapport au
Lamaïsme peut se comparer à celle du Pape par rapport au Catholicisme romain et à l'Etat du Vatican.
L'existence de la Grande Fraternité Blanche est connue du Dalaï-Lama et, naturellement, de quelques-uns de
ses conseillers, mais ni lui ni eux n'occupent aucun rang dans cette organisation illustre. Toute affirmation
qu'ils en sont les chefs est fausse. Les mystères et les pratiques de la Grande Fraternité Blanche ne sont
bouddhistes à aucun point de vue. Il ne faut pas conclure de cette affirmation que nous critiquons les
nombreuses vérités pleines de noblesse que l'on trouve dans les formes les plus pures du Bouddhisme.

Ceux d'entre vous qui ont lu notre livre intitulé « C'est à toi que je confie… » auront quelque idée
des merveilleux enseignements qui sont contenus dans certains des manuscrits
des temples de la Grande Loge Blanche du Tibet. A coup sûr, des
enseignements tels que ceux-ci ne seraient pas mis en pratique par des
personnes aussi superstitieuses et abandonnées que celles qui forment les
sectes du lamaïsme. L'histoire qui se trouve au début de ce livre révèle
comment le manuscrit fut acquis et comment il fallut obtenir la permission du
Dalaï-Lama pour en faire des copies, parce que, comme je l'ai expliqué, en
tant que chef, il a autorité sur tout le pays et les étrangers qui pénètrent sur son
territoire doivent respecter ses instructions et obtenir sa permission pour tout
ce qu'ils désirent faire. Si ce manuscrit avait été transmis uniquement dans des
mains rosicruciennes, il ne serait pas venu au pouvoir du Dalaï-Lama. Mais
un étranger venu d'Angleterre et qui visitait les lamaseries du Tibet fut
remarqué par le Dalaï-Lama et, dès lors, il lui fallut obtenir l'autorisation du
Dalaï-Lama pour tout ce qu'il voulait faire.
Sans aucun doute, tout vrai mystique s'est bien douté que l'organisation du Tibet, dirigée par ce
Dalaï-Lama que l'on a souvent supposé être le chef du Grand Monastère Blanc à Lhassa, ne pouvait pas être
le temple et le monastère secret de la véritable Fraternité Blanche, puisque son chef pouvait entrer en contact
avec des diplomates de divers pays dans le but de comploter avec eux pour obtenir un pouvoir politique, pour
conquérir d'autres nations, faire la guerre, répandre le sang, détruire la vie et anéantir des biens précieux.
Cependant, des milliers d'étudiants mystiques de tous les pays, croyant aux histoires populaires qu'ils ont
lues et aux informations présentées par des cours payants, sont persuadés que le Dalaï-Lama de Lhassa,

Quatrième cercle communication n° 2 5


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

représente réellement la Grande Fraternité Blanche et constitue le chef secret de toutes les magnifiques
organisations mystiques du monde.

Ces personnes ne savent pas, par exemple, qu'il n'y a pas seulement, au Tibet, La Grande Fraternité
Blanche et une Grande Fraternité Noire, mais aussi une Fraternité Rouge et une Fraternité Jaune, et que
toutes celles-ci, sauf la Fraternité Blanche, sont constamment en guerre entre elles et avec des nations et des
peuples étrangers, et ont des lois et des principes si bas, si inhumains et si éloignés des idéaux de la
Fraternité Blanche qu'elles sont même indignes du nom de Fraternité. Permettez-moi maintenant de vous dire
certains faits sur l'origine des diverses organisations.
Il nous faut, pour cela, remonter tout d'abord jusqu'à une époque lointaine – à de nombreux siècles
avant l'ère chrétienne. Nos leçons à venir montreront que l'Egypte et d'autres pays possédaient de grandes
écoles de mystères longtemps avant que la Grande Fraternité Blanche fût fondée au Tibet et elles montreront
aussi que, dans la haute antiquité, l'Egypte devint le grand centre de toute la connaissance, non seulement
dans le champ du mysticisme, mais également dans le domaine des sciences et des arts. Puis vint le grand
exode d'israélites qui les conduisit d'Egypte en Palestine; à la même époque, les grands instructeurs
représentant la Fraternité mystique s'en allèrent vers diverses parties du monde pour enseigner et établir
partout les grandes lois de la vérité.

Plusieurs siècles avant l'ère chrétienne, il se produisit deux événements remarquables dont
l'histoire ne nous rapporte que peu de chose. Le premier fut la fondation de la Fraternité Essénienne qui fut
établie dans le but de continuer secrètement en Palestine, l’œuvre mystique commencée en Egypte ; le
second fut la division des diverses « Tribus d'Israël » et leur dispersion en divers pays, pour y établir des
royaumes et des centres de haute civilisation humaine. On perdit la trace de la plupart de ces « Tribus
d'Israël » au cours de leur émigration et de leurs efforts pour atteindre les régions les plus éloignées du
monde.
Mais, en réalité, elles ne furent pas « perdues » et elles ne diminuèrent pas en nombre comme
l'histoire profane nous le dit, et dans ces leçons, nous allons apprendre où nombre d'entre-elles se sont
établies en définitive, pour fonder de nouvelles nations. Nous allons étudier aussi leurs enseignements et
montrer les liens qui les unissaient avec la Grande Fraternité Blanche.

Le fait le plus important que nous ayions à apprendre est qu'une de ces tribus se rendit sur les
hauteurs de l'Himalaya, y établit un nouveau royaume, et par le mariage, se mêla au sang turc, russe et
chinois, fondant ainsi la première nation du Tibet. Ceux des membres de cette tribu qui ne se marièrent pas
avec des indigènes, devinrent les fondateurs de la véritable Fraternité Blanche, qui se tenait strictement à
l'écart, dans une certaine vallée des monts de l'Himalaya. Ceux qu’on allait appeler les Aryens étaient donc
une nation où se mêlaient des origines israélites et égyptiennes et qui possédait de très hautes connaissances
mystiques et une grande compréhension. Par sa puissance même, par sa pureté de pensée, par sa situation
géographique idéale, ce groupe attira vers lui les Maîtres et les Adeptes de la Grande Fraternité Blanche qui
résidaient en d'autres pays et qui vinrent s'établir dans cette vallée pour prêter leur concours à la construction
d'édifices sacrés, de temples et de monastères secrets sur les hauteurs environnantes dont ils firent leurs
domiciles permanents pendant nombre de leurs incarnations. Telle fut l'origine de la Grande Loge Branche
des Grands Monastères Blancs qui existent encore et sont peuplés aujourd'hui d'élus de nombreuses nations.

Nous pensons qu'il est nécessaire de dire quelques mots à propos du peuple aryen. Dans la
littérature mystique, il est fait souvent mention de ce peuple et il est utile de remarquer que beaucoup
entretiennent des notions assez confuses à son sujet. Certains historiens et certains auteurs lui ont
malencontreusement donné l'appellation de «Caucasien», mais en réalité ce terme est largement insuffisant
pour définir précisément l'origine de cette nation. L’étymologie même du mot « aryen » est obscure et
difficile à analyser. Nous trouvons ce mot employé dans la langue sanskrite, mais d'une manière qui laisse
penser qu'il fut probablement emprunté à des langues beaucoup plus anciennes que ce sanskrit et maintenant
totalement oubliées. Quoi qu’il en soit, en langue sanskrite, le mot Arya a le sens de « noble ».

Nous constatons également, dans les plus anciens de tous les écrits mystiques qui ont pu être
préservés – les poèmes et oeuvres philosophiques de l'Avesta, mieux connus sous le nom de Zend Avesta ou
Avesta Zend – que les mots « Aryen » et « non-Aryen » (Airya, Anairya), indiquaient les classes supérieures

Quatrième cercle communication n° 2 6


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et inférieures chez certains peuples, et dans les hymnes les plus anciens de l’Inde – le Rig-Veda – le mot
Aryen Arya était employé pour désigner les membres du peuple qui était maître de l'Inde septentrionale. Tout
ceci indique que, dès l’origine de l'humanité, les Aryens formaient une classe de dirigeants à la noblesse
reconnue, et tenaient cette position non par quelque privilège royal comme c’est le cas pour la noblesse
aujourd’hui encore, mais par suite d'une supériorité physique, psychique et spirituelle. Aujourd'hui, le terme
Aryen est employé la plupart du temps pour désigner un grand nombre de peuples européens et asiatiques,
issus des nations aryennes originelles. On a découvert récemment la langue aryenne originale – en d'autres
termes, la langue employée par les aryens quand ils formaient une seule tribu unie – et elle est appelée la
langue Tocharish ; jusqu'à présent cependant, la science n'a pas été capable de donner à cette langue une
classification définie.

Nos archives rosicruciennes, qui sont bien plus complètes que tous les ouvrages historiques sur les
nations antiques, leurs peuples, leurs enseignements, leurs croyances et leurs coutumes, nous montrent que
les Aryens commencèrent leur grande carrière de nation gouvernante, sur le continent perdu d'Atlantide. Plus
tard, nous donnerons dans les grandes lignes un aperçu de leurs us et coutumes, de leurs religions et de leurs
pratiques mystiques durant leur séjour sur ce continent et cet aperçu prouvera leur supériorité. Puis, survint le
Grand Déluge, dont toutes les écritures sacrées du monde font mention, suivi de la migration des survivants
de la race aryenne vers diverses parties du monde oriental. Plus tard, nous étudierons aussi divers récits de ce
Déluge et l'histoire du développement de la nation aryenne dans les nouveaux pays où elle émigra, après la
disparition de l'Atlantide. Nous constatons que dans leur migration, les Aryens se dirigèrent vers une contrée
localisée entre la Mer du Nord, la mer Caspienne et un grand massif montagneux du sud de la Russie. Les
Aryens y demeurèrent pendant plusieurs siècles, créant et accumulant un trésor considérable de
connaissances mystiques, pour reprendre, une fois devenue une nation puissante et en quelque sorte
« surdéveloppée », leur migration vers diverses parties du monde, comme nous le verrons un peu plus loin.

En tout cas, il est un fait absolument certain : les aryens conservaient jalousement la pureté de
leurs origines, non pas par orgueil, mais en raison de principes concernant le développement de la
personnalité et des pouvoirs mystiques. Les mariages entre tribus de langue légèrement différente ou d'une
autre contrée n'étaient certes pas interdits, mais une interdiction rigoureuse empêchait le mariage avec des
personnes qui ne partageaient pas les mêmes origines et qui, ainsi, n'étaient pas fondamentalement
d’ascendance strictement aryenne. Dans leur désir de connaître la nature et de s'imprégner de sagesse, les
chefs de cette nation, et avec eux, toute leur tribu, allèrent de pays en pays. Mais, de ce parcours, l'histoire ne
nous dit pas grand chose. Nous trouvons finalement les Aryens aux Indes et plus tard en Égypte. Il est fort
probable que son premier arrêt aux Indes fut d'assez courte durée et constitua simplement une pause
temporaire pendant son long voyage vers l'Égypte où elle resta établie longtemps avant de retourner et de
séjourner, d'une manière plus permanente et plus longue, aux Indes.

En allant ainsi de pays en pays, se déplaçant environ tous les cent ans, il se joignit à la nation
aryenne quantité de personnes de caste et de rang inférieur qui jouèrent en son sein le rôle de serviteurs et
d'esclaves. Il faut remarquer cependant qu'à cette époque, le mot « esclave » avait un sens différent de celui
que nous lui prêtons aujourd'hui. En fait, le mot « esclave » n’est pas le mot précis qui était alors employé
mais il renvoie à l'interprétation la plus proche du mot original que nous puissions utiliser actuellement. En
raison de la coutume aryenne qui défendait les mariages interethniques, ceux qui se joignaient à la
communauté aryenne devaient rester en dehors, car bien qu'il leur fût donné toute l'aide possible et qu'ils
fussent même acceptés comme étudiants du système d’enseignement aryen, ceux-ci tenaient strictement à
l'écart de leur vie privée et en dehors de leur propre clan, ces membres étrangers à leur nation. Nous voyons
ainsi qu'au moment de son entrée en Égypte, la nation aryenne était formée d'environ dix ou douze mille
personnes hautement développées d’origine exclusivement aryenne et de plusieurs milliers de personnes
d’origines diverses. Ce fut ce métissage qui donna naissance aux « tribus » dont l'histoire égyptienne nous dit
qu'elles quittèrent finalement l'Egypte pour aller en Palestine, sous le nom de « Tribus d'Israël ».
Aujourd'hui, le terme Israël signifie pour beaucoup, « Hébreu » ou « Juif », mais il avait une tout autre
signification à l'origine. Le mot Israël était un terme – un titre – que porta le patriarche Jacob et qui signifiait
« Prince aux yeux de Dieu » ; en d'autres termes, il s'agissait donc d'un titre de noblesse. Il apparaît que cette
grande nation aryenne de dix tribus, dont une seule était d’origine exclusivement aryenne, les neuf d’autres

Quatrième cercle communication n° 2 7


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étant un mélange de diverses ethnies, devinrent « les dix tribus d'Israël » dont parlent la Bible et d’autres
récits et qui, plus tard, se « perdirent », comme nous allons l'expliquer plus loin.

Dès que les Aryens furent entrés en Égypte, ils devinrent bientôt les promoteurs d'écoles de
philosophie mystique qui étaient en contradiction avec celles déjà établies dans ce pays et qui y enseignaient
l'idolâtrie, et avec les systèmes religieux païens qui s'y étaient développés à partir de l'ignorance et ·de la
superstition. Les esclaves – ou serviteurs et travailleurs d’origine étrangère – qui faisaient partie de la nation
aryenne, étaient employés à la construction de temples et d'autres grands édifices. Nous trouvons des
références à une ou deux de ces tribus qui, au sein de la nation aryenne, se consacraient presque
exclusivement à la fabrication des briques et à la taille de la pierre, selon les méthodes aryennes, pour la
construction de pacifiques édifices.

Les faits suivants intéresseront sans aucun doute tout autant les rosicruciens. Après que les chefs
aryens eurent réussi à faire profonde impression sur les plus savants et les plus avancés des Égyptiens et
qu’ils eurent établi que leur généalogie remontait jusqu’à une souche commune en des temps reculés, une
alliance fut conclue entre ces Égyptiens avancés et les Aryens pour l'établissement et le maintien de collèges,
d'écoles et de palais pouvant dispenser une grande culture et c'est ainsi que l'Egypte devint, dans le monde, et
pendant de longs siècles, un important centre d'instruction.

Au cours des premières étapes de cette alliance, Thothmès III et Thothmès IV devinrent des chefs
et des promoteurs de ces écoles. Ils furent sans aucun doute initiés ou admis d'une façon ou d'une autre dans
les écoles aryennes secrètes et ils furent consacrés membres de la nation aryenne. A partir de ce moment, le
peuple aryen et certains des Pharaons égyptiens furent unis pour faire avancer d’une manière lente et secrète
le pouvoir intellectuel et le développement mystique de la nation égyptienne. Cet effort, bien entendu,
rencontrait de grands obstacles de la part de la toute puissante prêtrise qui, depuis longtemps, maintenait en
Egypte, dans les classes ignorantes, une croyance caractérisée par la superstition et par l'idolâtrie.

La mère de notre Grand-Maître Amenhotep IV – son nom était Tia - était une des femmes très
belles et hautement développées de la nation aryenne établie en Egypte et ses ancêtres avaient fait partie de
la tribu qui était venue, à l'origine, dans ce pays. Elle devint reine et l'histoire proclame hautement la
grandeur et la beauté de son âme et de son caractère. Nous connaissons un grand nombre d'histoires
pittoresques, romantiques et traditionnelles sur la façon dont la reine Tia et les initiés des grandes écoles
mirent ensemble en application, tous les principes mystiques, pour que cette reine puisse se préparer, en toute
connaissance de cause à donner naissance à un fils destiné à devenir le plus grand monarque de son pays et le
chef des écoles égyptiennes de mysticisme. A cette époque, ces écoles secrètes et leurs disciples jouaient
déjà un rôle puissant en Egypte et leurs connaissances avaient largement dépassé les frontières de ce pays,
grâce à leurs messagers et à ceux qui venaient de contrées lointaines étudier dans ce pays hautement évolué.
Ce fut donc grâce à l'emploi de principes prénatals et de lois mystiques appropriées – les principes et les lois
que nous connaissons aujourd'hui et certains qui nous sont encore inconnus – que la reine Tia put, en effet,
donner naissance à un fils qui devint l'homme le plus remarquable que l'Egypte, et peut-être le monde
antique entier, aient jamais connu. Il s'agit d'Amenhotep IV qui, plus tard, devint le célèbre Akhnaton. Il n'est
pas surprenant que des hommes tels Breasted et d'autres grands égyptologues modernes appellent
Amenhotep IV le « premier grand citoyen du monde ».

Dans cette communication, nous n'entrerons pas dans les détails concernant les incidents de la vie
de cet homme, qui devint le premier Grand-Maître de l'Ordre secret à la base de la Grande Fraternité Blanche
et des frères de la Rose+Croix. Sa victoire complète sur la prêtrise païenne d'Egypte, la fondation de la
première religion monothéiste du monde, proclamant l'existence d'un « Dieu unique, véritable et éternel »
résidant dans les cieux, et la construction, par Amenhotep IV d'une grande cité mystique au bord du Nil,
après qu'il eût quitté son palais royal de Thèbes, sont des faits si connus dans l'histoire égyptienne que nous
n'insisterons pas ici, les diverses grandes encyclopédies pouvant fournir à ceux de nos membres qui le
désirent, toutes les informations voulues à ce sujet. Mais gardez toujours à l'esprit que certaines de ces
encyclopédies, tout en admettant la grandeur de ce pharaon, tendent à amoindrir, en raison de leur manque de
compréhension, le succès de ses projets et de ses créations.

Quatrième cercle communication n° 2 8


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Au cours des dernières cinquantaines d'années, cependant, les fouilles entreprises et la traduction
de beaucoup de manuscrits découverts dans les anciens temples ont révélé au monde les faits réels au sujet
de ce grand homme et on peut trouver maintenant plusieurs livres traitant uniquement de sa personne et de
ses réalisations.

Pour résumer la situation, à cette époque de l'histoire, nous constaterons qu'au temps où la
puissance d'Amenhotep était à son apogée – c'est-à-dire en l'an 1350 avant Jésus-christ – la race aryenne
vivait en Égypte, disséminée dans les villes principales de ce pays et qu'elle était considérée par les
Egyptiens idolâtres comme des étrangers tolérés, mais constamment soupçonnés par eux d'avoir des pouvoirs
et des alliances qui les effrayaient. Nous trouvons aussi, en Egypte, les neuf tribus métissées qui y étaient
venues avec les aryens et qui continuaient à vivre dans ce pays, dans des régions plus ou moins isolées, à
divers travaux et à l'agriculture. Les membres de ces neuf tribus étaient considérés comme les étrangers les
plus indésirables par les Egyptiens païens – ceci parce que ces derniers ne voulaient pas admettre les
mariages des membres de leurs familles avec des personnes faisant partie de ces neuf tribus. Aussi les
chargeaient-ils de tous les travaux dont eux-mêmes ne voulaient pas et leur faisaient-ils habiter uniquement
les endroits que les Egyptiens refusaient pour eux-mêmes. C'est ainsi que les membres de ces neuf tribus
devinrent des esclaves au sens généralement accepté de nos jours et qu'ils furent contraints d'exécuter les
travaux manuels les plus bas et les plus durs, au détriment de leur développement mental. Ce fut sans aucun
doute sur ces tribus dont les membres s'étaient accrus au cours des siècles que reposa le dur labeur de
construire les grands édifices d'Egypte.

UN PEU D’ÉTYMOLOGIE

Si, anticipant un peu, nous franchissons quelques années dans l'histoire, nous voyons ces tribus
appelées « Tribus d'Israël » chercher à quitter l'Égypte et nous nous rapprochons du grand événement connu
sous le nom d 'Exode. Je présume que vous savez tous que la version la plus connue de l'histoire de l'Exode
se trouve dans la Bible chrétienne, dans le livre éponyme et je dois vous demander de le lire en même temps
que l'exposé que je présente dans cette communication, de sorte que vous puissiez comparer les faits d'une
manière judicieuse, et, en même temps, comprendre certains points restés obscurs dans l'histoire biblique.
Bien entendu, outre la Bible, un certain nombre d'autres écrits mentionnent l'histoire de l'Exode, mais la
plupart du temps, ces livres sont pratiquement introuvables.

L'une des premières choses que vous devez noter est l'emploi du mot Israël, à propos du peuple qui
entra en Egypte en tant qu'étranger et qui, nous le savons, faisait partie de la nation aryenne. Le mot même
d'Israël renferme pour nous une clé importante. Au moment où nous cherchons à en faire l'analyse, nous
trouvons qu'à l'origine, dans les archives de la Grande Fraternité Blanche, ce nom était employé d'une
manière appropriée et précise. A partir de maintenant, nous désignerons les archives de la grande fraternité
sous l'expression d'archives G.T. Dans ces divers documents, nous trouvons le mot Israël écrit Is-Ra-El. De
cette façon, vous remarquerez de suite que le mot est égyptien et non pas juif. Les lettres « I » et « J », dans
les langues anciennes, et même dans la langue romane, ne constituaient qu’une seule et même lettre. En
d'autres termes, il n'y avait alors ni de « I », ni de « J », mais juste une seule lettre qui était écrite comme la
lettre « I » avec un point au-dessus. Plus tard, quand le "J" fut inventé, ou quand on voulut indiquer un son
différent, une petite boucle fut ajoutée au bas du « I », ce qui en fit un « J ». Ayant ceci à l'esprit, nous
trouvons de nombreux mots égyptiens commencent par "IS" ou ayant "IS" comme consonance principale,
consonance à partir de laquelle fut formé, plus tard, le terme Jésus. Et nous trouvons une quantité de
références anciennes à Jésus orthographiée Isus. C'était une pratique commune en Egypte, et, plus tard, en
Palestine, d'omettre les voyelles, ceci parce que la langue égyptienne, avec ses hiéroglyphes, se servait
presque exclusivement de consonnes. Jésus s'épelait donc Isus, le « E » était omis, et, d'autre part, la lettre
« J » étant la même que la lettre « I », on obtint ainsi des mots comme Isus, Isis, etc... Le mot « Ra » était le
nom égyptien représentant la conception la plus élevée de Dieu. Plus tard, le mot « El » devint un autre nom
sacré du Seigneur ou du Maître.
Nous voyons ainsi que le mot Is-Ra-El- était un nom sacré et qu'il était appliqué au Peuple Saint
aux dix tribus étrangères d'Egypte qui avaient une conception de Dieu différente de celle de la prêtrise

Quatrième cercle communication n° 2 9


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païenne d'Egypte. En fait, certains des plus anciens documents de la Fraternité et d'Egypte, appelaient les
enfants d'Israël, les « Fils d'El », ce qui veut dire, les « Fils de Dieu ».

D'après l'histoire biblique, Dieu entendit les plaintes et les lamentations du peuple israélite et Il
choisit, dans ce peuple, un chef du nom de Moïse pour délivrer Israël de son asservissement et l'emmener
hors d’Egypte. Lisez attentivement les quelques premiers chapitres de l'Exode dans la Bible, vous y
remarquerez que Dieu dit à Moïse : « Je suis celui qui est » et aussi : « Tu diras donc aux enfants d’Israël,
c'est JE SUIS qui m'a envoyé vers vous. »

Pour contribuer à vous faire comprendre ce que ceci signifie exactement, permettez-moi de vous
expliquer que, parmi les mystiques avancés d'Egypte, le nom donné à Dieu était « Nuk pa
Nuk » qui veut dire : « Je suis celui qui est ». Ce terme était aussi celui employé par les
Aryens pour désigner Dieu. Il est en fait fort probable que ce furent les mystiques
aryens qui s'en servirent les premiers et que c'est seulement plus tard qu'il fut utilisé
également par ceux des Egyptiens qui avaient quitté l'ancienne prêtrise. Ce terme
était très sacré parmi les Égyptiens initiés et il devint aussi sacré pour toutes les
tribus d’Israël et, plus tard, après l'Exode, pour le peuple hébreu.
Un autre exemple de l'emploi de consonnes sans voyelle nous est donné dans un autre mot
égyptien adopté par les Hébreux pour désigner leur Dieu. Ils l'appelaient le mot imprononçable ou « le nom
qui ne pouvait jamais être prononcé », ceci parce que les Hébreux ne pouvaient réellement le prononcer
puisqu’il ne contenait aucune voyelle ; ils n'étaient donc pas susceptibles de spéculer sur les sons inconnus
intercalés entre les consonnes hiéroglyphiques. Ces consonnes, telles qu'elles étaient écrites par les
Egyptiens, étaient les suivantes : Y - H - W – H. Les Hébreux ajoutèrent finalement quelques lettres pour
tenter de rendre ce mot plus compréhensible. Plus tard, il fut abrégé et, plus tard encore, le mot devint, bien
entendu, Yahvé et, finalement, Jéhovah ou. Jéhovah. Il est donc écrit de nombreuses manières dans les divers
documents, et je veux préciser ceci simplement pour que vous ne vous en étonniez pas, si vous le voyez écrit
de plusieurs façons. Ce qu'il faut toujours faire, c'est chercher à comprendre le sens réel de tous les termes
mystiques trouvés dans les diverses archives anciennes.

Ceci nous conduit à l'un des mystères importants que la Fraternité mystique fut la première à
développer. Aussitôt que l'homme fut à même de s'exprimer d'une manière intelligente, il souhaita
naturellement pouvoir transmettre ses idées. Pour y parvenir convenablement, les hommes les plus instruits,
au sein de chaque nation, se réunirent pour décider quels devaient être les mots employés pour exprimer
certaines idées et comment ces mots seraient prononcés. C'est ainsi que le langage apparut et il va de soi
qu'un groupe d'hommes qualifiés dut, pour chaque tribu et chaque nation, être choisi et revêtu d'une autorité
incontestée pour uniformiser la langue. Les Archives de la Grande Fraternité – les archives G.T. – abondent
en faits intéressants concernant les premières tentatives de l'homme pour créer une langue de valeur. Parmi
les premières langues ainsi uniformisées figurent le Sanskrit et le Zend. Je pense que vous apprécierez, à leur
juste valeur, les données suivantes qui sont extraites des archives G.T. et je suis certain que vous ne les
oublierez jamais, car elles vous aideront à comprendre maints principes importants du mysticisme.

Quand les langues Sanskrite et Zend furent uniformisées, l'alphabet fut employé comme la clé des
idées qu'elles voulaient exprimer. Aujourd'hui, l'alphabet est la clé de l'orthographe et les lettres de notre
alphabet actuel – spécialement en anglais – n'ont plus aucun rapport avec les idées exprimées. Dans les mots
employés par l'humanité, à l'origine, deux grands principes furent découverts : d'abord, que tous les sons
produits par la voix humaine causent certains effets vibratoires ; en second lieu, que les vibrations ainsi
produites n'affectent pas seulement les mots, mais certaines parties du psychisme humain. Ainsi, certains
sons furent employés uniquement pour exprimer des notions d'ordre spirituel ou religieux et beaucoup
d'autres pour désigner les choses courantes ; la lettre « R », par exemple, était seulement employée dans les
mots se rapportant à la royauté, à l'autorité ou aux cérémonies religieuses, conduites sous la direction d'un
maître. C'est pourquoi chaque fois qu'on voulut créer un mot nouveau dans cet ordre d'idées, il commençait
toujours par la lettre "R" ou tout au moins, il incluait le « R » comme son saillant ; il en résulte qu'encore
aujourd'hui, nous avons des mots tels Royauté, Règle, Rite, par exemple. Quand il était question d'exprimer
une idée se rapportant à la divinité, au Dieu Suprême ou à la Puissance divine, la lettre « D » était utilisée
comme première partie du mot.

Quatrième cercle communication n° 2 10


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Nous trouvons aussi des mots étrangers, tels que Dits, Deus, Dios, et en français, Divinité, Divin,
etc. Même le mot Zeus, nom d'une divinité mythologique, est une corruption de Deus. L'usage du son « A »
était limité aux mots exprimant la force de vie qui s'irradie de Dieu. Ainsi, le mot égyptien « RA » étant une
combinaison de « R » et de « A », désignait une force vitale « gouvernante » et il en était le symbole. « R »
exprimait toujours la notion de pouvoir masculin et la lettre « M », au contraire, celle de pouvoir féminin, de
pouvoir matériel. Nous avons ainsi le mot « MA » qui désigne une force « maternelle » se manifestant
« souverainement » dans l'univers et, du mot MA sont venus Mère, Maternel et d'autres termes exprimant
précisément la même idée.

Quand un mot contenait certaines des lettres saintes ou certains des sons divins, ces lettres et ces
sons étaient omis dans l'écriture et on employait uniquement les lettres qui n'avaient aucune puissance divine
ou mystique. Il était en effet considéré comme irrespectueux d'employer les sons divins trop librement et trop
souvent et c'est pourquoi, pour écrire le nom de Dieu, seules les lettres Y-H-W-H ou leur abréviation J-ao et
I-ao étaient utilisées.

MOÏSE, L’EXODE ET LES FRÈRES EN BLANC

Revenons maintenant à la situation en Egypte au moment de l'Exode. Nous constatons qu'à ce


moment les tribus avaient à subir, en Egypte, divers fléaux et une douloureuse oppression, de sorte qu'elles
ne souhaitaient qu'une seule chose : quitter le pays et partir pour d'autres contrées. Les archives G.T.
rapportent que, finalement, elles en appelèrent à Amenhotep qui avait une connaissance très avancée des
principes mystiques. Celui-ci se montra très aimable envers leurs chefs et il proposa de les aider, à condition
qu'ils dissimulent à la prêtrise égyptienne le concours qu'il leur apportait, pour que celle-ci ne s'y oppose pas.
Parmi les miracles décrits dans la Bible, il en est certains qui nécessitent quelques explications. Nous voyons,
par exemple, qu'il est fait mention d'une colonne de feu qui illuminait les tribus pendant la nuit, d'une
colonne de nuée qui les gardait le jour et, également, d'un bâton avec lequel certains miracles étaient obtenus.
Selon nos archives, ces mêmes démonstrations furent accomplies plus tard et en d'autres lieux.
C'est ainsi que les rites de Bacchus qui sont d'origine égyptienne nous apprennent que Bacchus, lui
aussi, avait un bâton avec lequel il accomplissait des miracles et qu'il changeait parfois en un serpent. Nous
trouvons d'autres indications établissant que Bacchus traversa aussi à pied la Mer Rouge, à la tête de son
armée. Ces données, dans les écrits anciens, portent le nom d’« Hymnes d'Orphée ». Nous apprenons
également que Bacchus divisa les eaux des rivières d'Oronthe et d'Hydaspus, en les touchant de son bâton.
Dans la Bible elle-même, au second chapitre, verset huit, du Livre des Rois, il est dit que les eaux du
Jourdain se divisèrent pour laisser passer Elie. D'autres documents nous apprennent que Bacchus fit sortir de
l'eau et du vin d'un rocher, tout comme Moïse le fit lui-même.
Ici, dans ma bibliothèque, il y a des documents montrant que nombre de grands chefs mystiques de
l'antiquité accomplirent de semblables démonstrations des lois et nous constatons que de telles
démonstrations étaient tout à fait courantes de la part des Maîtres de la Grande Fraternité. Vous verrez plus
tard que les Maîtres de la grande Fraternité Blanche, de nos jours, accomplissent encore de tels miracles.

Nous remarquons également, dans l'histoire de Moise, qu'il était supposé avoir deux mères, l'une
naturelle, l'autre adoptive et nous notons le même fait à propos de Bacchus. Vous comprendrez mieux ceci
lorsque vous saurez que par la première, on entendait une mère physique et par la seconde, une mère
mystique, celle-ci étant celle qui était adoptée et, en réalité, la mère souveraine de chaque individu. Car,
comme vous le verrez, chacun des Frères de la Grande Loge Blanche a un Grand Maître comme père
mystique et un autre Grand Maître féminin comme mère mystique. Il existe beaucoup de documents qui se
réfèrent au fait qu'une grande plaie, se présentant sous la forme d'une épidémie de peste, s'abattit sur l'Egypte
pendant la période dont nous parlons et qu'il se produisit, à la suite de cette plaie, un grand exode. Nous
savons également que la grande Cité du Soleil d'Amenhotep fut abandonnée juste à ce moment, et les fouilles
entreprises dans cette ville montrent qu'elle dut être quittée en hâte et que ses habitants ne prirent pas le
temps d’emmener tous leurs biens avec eux ou de penser à sauver leurs maisons et leur situation.

Quatrième cercle communication n° 2 11


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Il peut être intéressant, pour vous, de savoir ce que nos documents nous rapportent au sujet du
culte de la propreté des tribus mystiques dont nous parlons car celui-ci est l'une des raisons pour lesquelles
elles souhaitaient autant quitter un pays infecté par une épidémie. Les documents G.T. nous apprennent qu'on
se moqua des tribus en question à cause de ce culte de la propreté et de leur stricte manière de vivre. Leurs
membres ne se baignaient pas seulement deux ou trois fois par jour dans ce pays chaud et malpropre, mais
souvent encore la nuit aussi, même quand le temps était très frais, ce qui étonnait sans cesse les natifs du
pays car aucun d'eux n'aurait pensé un seul instant à se baigner après le coucher du soleil et encore moins à le
faire quand l'air et l'eau étaient froids. Les membres de ces tribus se rasèrent aussi la tête, après qu'ils se
furent aperçus que la chevelure facilitait l'infection et ils allèrent jusqu'à s'épiler le corps tous les trois jours.
Leurs vêtements étaient faits de lin blanc car celui-ci était considéré comme plus hygiénique que les
vêtements faits en poils d'animaux, tous les animaux étant couverts de vermine. Chaque fois qu'ils portaient
quelque chose en laine, comme, par exemple, un manteau ou un autre vêtement destiné à les protéger du
froid ou de l'ardeur du soleil, ils l'enlevaient avant d’entrer chez eux ou dans le temple. Ils s'assuraient
toujours avant d'y entrer qu'aucune poussière n'adhérait à leurs vêtements, et que leurs mains étaient propres
et c'est dans le même esprit qu'ils établirent la coutume d'enlever leurs sandales avant d'entrer dans un édifice
quelconque. La toile de lin employée était toujours de couleur blanche, parce que le fait de la teindre lui
aurait ajouté des éléments impurs qui auraient pu infecter leur peau et, par suite de la transpiration,
occasionner des maladies de la peau. Les natifs égyptiens, au contraire, portaient des vêtements qui étaient
non seulement en laine ou en poils d’animaux – de chameau par exemple – mais qui étaient aussi teints de
différentes couleurs et embellis de motifs décoratifs. Or, les matières colorantes furent les causes de la
plupart de leurs maladies de la peau. Ces vêtements qui devenaient très sales après plusieurs mois d'usage,
contaminaient aussi leur corps. A jours fixes, les mystiques détruisaient, en les brûlant dans un feu
communautaire, tous ceux des vêtements qui étaient sales au point de ne plus pouvoir être lavés proprement.
C'est, pourquoi les membres de ces tribus que l'on voyait toujours vêtus de vêtements très blancs étaient
appelés par les natifs égyptiens les "Frères vêtus de blanc" ou "les Enfants en blanc". Ce nom devint pour
eux un titre distinctif, et nous le trouvons dans maints documents. Nous remarquons également que le blanc,
étant devenu une couleur distinctive, ils continuèrent à le porter après leur exode et même jusqu'à nos jours.

Vous comprendrez mieux ainsi les noms de « Grande fraternité Blanche », de « Fraternité du
Blanc », etc. Il y a des références dans la Bible et dans d'autres écrits qui indiquent que les natifs égyptiens
considéraient les tribus mystiques comme malpropres. D'autres documents déclarent que les Israélites
« étaient si malpropres qu'ils furent forcés de quitter l'Egypte ». Mais ceci nous prouve simplement que la
prêtrise égyptienne ne craignait pas de falsifier les faits, dans ses archives, pour faire croire que le peuple
égyptien était très propre et que seuls les étrangers vivant parmi eux ne l'étaient pas.

Nous voyons donc ces tribus mystiques – dorénavant appelées les Fils d'Is-Ra-El – arriver enfin
saines et sauves dans un nouveau pays. Elles étaient accompagnées de leur grand chef et de quelques autres
dont nous n'avons pas fait mention cette fois-ci. Dans une prochaine communication, nous aurons à parler de
l'un d'entre eux qui devint peut-être plus grand que tous les autres, au cours de son passage parmi les tribus,
en Egypte. Nous ne devons jamais oublier, naturellement, que parmi le peuple qui quitta l'Egypte, il y avait
des personnes qui s'étaient associées à lui en Egypte, qui s'étaient converties à ses coutumes et à ses
enseignements, mais dont la bonne foi et la dignité devaient encore être éprouvées. Ceux-ci furent
probablement les premiers initiés de la Grande Fraternité Blanche. Ils avaient découvert, dans les tribus d'Is-
Ra-El, une religion nouvelle et meilleure, et aussi un meilleur mode de vie et de pensée. Ils avaient promis
obéissance aux chefs de ces tribus et ils les avaient assurés de leur désir de devenir de dignes disciples des
Frères en Blanc. Tout comme ceux qui, aujourd'hui, s'unissent à notre organisation en se prétendant prêts et
pleinement préparés, il y avait, à cette époque, parmi ceux qui rejoignaient les tribus d'Israël, des personnes à
demi-convaincues ou converties, peut-être même sans sincérité. Sans aucun doute, certains de ces nouveaux
convertis étaient poussés par des motifs égoïstes ; tous les nouveaux membres devaient donc être
soigneusement observés et continuellement éprouvés, afin de déterminer leur degré de sincérité. Les
documents nous apprennent que certains de ces disciples mal préparés se découragèrent et finirent par perdre
la foi dans les principes mystiques. Ils commencèrent à douter de la puissance de la Fraternité et de la Bonté
et de la Grandeur du Dieu unique, que la Fraternité adorait. Quelques-uns parmi eux retournèrent alors aux
formes païennes d'adoration et tentèrent de convaincre d'autres membres que la Fraternité Blanche était dans
l'erreur en regard de ses croyances, créant ainsi des difficultés considérables à un moment précisément où

Quatrième cercle communication n° 2 12


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leur foi aurait pu les aider le plus. Ceci doit nous faire comprendre que nous pouvons tous connaître de telles
tentations et que, si nous y succombons, nous sommes alors perdus.

DES ORIGINES DE LA GRANDE FRATERNITÉ BLANCHE

Nombre des Maîtres actuels de la Grande Loge Blanche n'étaient tout au plus, aux 13éme et 14éme
siècles avant Jésus-Christ, que des étudiants sincères et des travailleurs loyaux, au sein de l'organisation en
Egypte. En d'autres termes, pendant la centaine d'années au cours desquelles la Grande Loge Blanche fut
organisée par la réunion de tant de mystiques avancés, nombre de ceux qui étaient à cette époque de simples
chefs de l'Ordre devinrent en puissance les Grands Maîtres à venir. Jusque-là, ils avaient été des penseurs
avancés, des chercheurs et des investigateurs dans le champ des lois
cachées de la nature. La formation de la Grande Fraternité Blanche réunit
ces personnes, et nos archives montrent que la sélection des personnes
admises à cette époque dans les divers cercles de la Grande Fraternité
Blanche, était bien plus grande que celle dont nous faisons preuve
aujourd'hui dans le choix de ceux qui sont susceptibles de devenir
membres de notre Cénacle. La raison de cette prudence, dans le passé,
réside dans le fait qu'on n'avait pas alors les moyens et les facilités qui
nous permettent maintenant de communiquer avec les membres et de les
mettre à l'épreuve et qu'on n'avait pas encore les règles strictes et bien établies que nous avons aujourd'hui.

Souvenez-vous que les véritables fondateurs de la Grande Loge Blanche furent les chefs du peuple
aryen. Il se peut que vous n'ayez pas encore une idée très nette de la situation telle que nous la trouvons en
Egypte autour de l'an 1350 avant Jésus-Christ. Il y avait, en premier lieu, la grande masse du peuple
égyptien : quatre-vingt-dix-neuf pour cent de celle-ci était illettrés, sans la plus petite instruction et tenue
mentalement et spirituellement en esclavage par la prêtrise du pays qui s'efforçait de tenir également la
nation en servitude au point de vue physique et financier.
Le pharaon, ou roi, et tous les membres de sa cour étaient également dominés par la prêtrise et il
pouvait en coûter la vie de critiquer ou d'attaquer celle-ci. Le pharaon, pas plus que le plus humble esclave,
ne pouvait exprimer ses idées ou ses opinions sur la prêtrise ou sur ses pratiques, sans faire preuve de la plus
grande prudence. Les natifs égyptiens étaient fréquemment métissés car ils se mariaient très souvent avec les
membres des tribus des pays environnants, engendrant ainsi une nation d'idolâtres et de superstitieux.
C'est cette triste situation que les tribus aryennes trouvèrent à leur arrivée. Elles construisirent une
grande nation étrangère, venue s'établir dans un pays où tous ses membres étaient considérés comme
suspects, indésirables et constamment surveillés. Les tribus aryennes se décomposaient en diverses castes. Il
y avait d'abord ceux de stricte ascendance aryenne dont nous ignorons le nombre exact ; on croit savoir qu'ils
étaient de dix à douze mille. Des milliers d'autres, cependant, dont les origines renvoyaient à des unions
inter-communautaires et qui faisaient partie des tribus aryennes, vinrent en Egypte où ils s'installèrent.
Certaines de ces tribus aryennes étaient originaires de l'Atlantide, d'autres de la Lémurie. Quelques-unes
étaient sans doute originaires de l'extrême nord du continent européen et d'autres venaient de régions qui
nous sont inconnues. Des dix tribus qui constituaient la nation aryenne, une seule s’était limitée à des unions
intra-communautaires, les neuf autres ayant contracté des mariages avec des indigènes aux origines diverses.
Ces dix tribus formaient une nation dont les membres étaient mentalement et spirituellement très avancés,
physiquement sains et bien bâtis, tous se caractérisant par leur esprit de progrès. Il y avait d'autres personnes
avec eux, qui étaient de simples esclaves, et qui s'étaient jointes aux tribus aryennes, parce qu'elles
souhaitaient profiter des avantages d'un milieu instruit et désiraient servir tout en faisant leur possible pour
développer leur propre personnalité. Il y eut quelques mariages entre des membres de la tribu strictement
aryenne et ceux des neuf autres et c'est pourquoi une certaine forme de réglementation fut adoptée à propos
du mariage. Cette réglementation était basée sur ce que nous appellerions aujourd'hui le mariage eugénique.
Les archives rapportent qu'aucun mariage ne pouvait être conclu parmi les dix tribus aryennes sans que
certains fonctionnaires ou représentants des tribus eussent donné leur accord. Ceci avait pour but essentiel
d'empêcher, non seulement un regrettable mélange de lignage, mais aussi les mariages inharmonieux ou ceux
qui pourraient affaiblir la constitution physique de la race.

Quatrième cercle communication n° 2 13


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Ces dix tribus que nous désignons sous l'expression de peuple aryen ne vivaient pas ensemble en
Egypte. Elles semblent s'être considérablement disséminées en Egypte quelques années après leur arrivée
dans ce pays, car nous trouvons des membres des différentes tribus dans les diverses parties du pays. Nous
voyons la tribu d’extraction strictement aryenne s'établir près des grandes cités - spécialement près du Caire
et de Thèbes - et le long des rives du Nil. Quant aux membres des neuf autres tribus, ils se rencontraient un
peu partout en Egypte. Bien que les tribus fussent mêlées en toute liberté aux natifs d'Egypte, elles
demeuraient étroitement unies et restaient indépendantes à divers égards. Cette indépendance de leur part et,
en plus, leur grande connaissance, toute leur science, leur santé et leur esprit progressiste inquiétaient
fortement la prêtrise égyptienne, car celle-ci savait que, si l'un des grands chefs de ces tribus devenait un jour
haut fonctionnaire dans le gouvernement, ceci signifierait la ruine de la prêtrise. Nous voyons ici la même
attitude de jalousie que nous trouvons, plus tard, au temps de Jésus. La prêtrise et les hommes politiques
d'Egypte craignaient que les savants chefs aryens ne cherchent à obtenir le pouvoir politique, tout comme les
politiciens romains et une grande partie de la prêtrise juive crurent, plus tard, que Jésus allait obtenir le
pouvoir politique sous une forme ou sous une autre et devenir ainsi un rival dangereux. Dans les deux cas,
ces esprits jaloux avaient tort. Jésus ne rechercha aucunement le pouvoir politique et n'eut jamais une telle
pensée et il en fut de même des chefs aryens. Ils croyaient – comme les Rosicruciens aujourd'hui – qu'on
arrive plus aisément à contrôler, à diriger et à obtenir le soutien et la coopération d'un peuple en l'éduquant et
en l'aidant à évoluer qu'en assumant un pouvoir politique et en forçait ce peuple à obéir et à faire certaines
choses.

Les Rosicruciens, en tant que groupe, dans le monde, ne s'intéressent pas activement à la politique
et ils ne l'ont jamais fait. Cependant, si un rosicrucien devait un jour devenir maire d'une petite ville,
Président des Etats-Unis ou roi d'un pays, par suite du désir de milliers de personnes qui l'auraient choisi
pour occuper ce poste, il lui faudrait accepter cette charge officielle en faisant bien comprendre qu’il gardera
toujours les mains libres, qu'il n'obéira jamais à des groupes ou à des partis politiques et qu'il accomplira ses
devoirs comme un rosicrucien doit le faire. Mais tout Rosicrucien, qu'il se trouve dans une petite ville ou
dans une grande, sait qu'il peut faire plus pour influencer autrui et faire du bien à la communauté ou à la
nation, par l'application des principes rosicruciens, par l'éducation et par l'évolution, que par des moyens
politiques purement humains.

Pendant longtemps, les rosicruciens ont été accusés d'être responsables de la Révolution Française.
Ceux qui ignorent les faits ont toujours cru que ceci voulait dire que l'Ordre Rosicrucien, en France, opéra en
tant que société secrète et qu'il contrôla les projets politiques qui conduisirent à la Révolution. Mais ceux qui
ont soigneusement étudié les faits ont déclaré en maints documents historiques, que le véritable pouvoir des
Rosicruciens, à cet égard, s'exprime dans l'évolution qu'ils amenèrent dans l'esprit des penseurs français au
cours des siècles qui précédèrent la Révolution. Celle-ci ne fut donc pas entretenue par des politiciens, ni
graduellement imposée à la nation par des déclarations de guerre ou par d'autres moyens de même nature ;
elle résulta, en fait, de l'élévation progressive de la pensée de personnes hautement évoluées. C’est
précisément cette sorte de pouvoir que les rosicruciens désirent toujours exercer et exercent en fait de nos
jours. Nous en voyons maintes preuves, en maints endroits. Un seul rosicrucien hautement développé et
convenablement préparé, associé à quelque institution, à quelque organisation ou à quelque oeuvre
importante de ce pays, pourra faire infiniment plus pour y changer des conditions malsaines que n'importe
quel politicien. De plus, le rosicrucien le fera sans causer aucune difficulté, aucune peine, sans avoir jamais à
verser le sang et sans avoir à recourir aux moyens habituels des politiciens.

Il en fut ainsi en Egypte. Les chefs des tribus aryennes qui étaient très instruits et constituaient de
grands étudiants des lois mystiques de l'Univers, ne recherchèrent ni ne désirèrent jamais le pouvoir politique
dans ce pays. Ils ne critiquaient et n'attaquaient même pas la prêtrise et ils ne protestaient jamais ouvertement
contre les choses que faisaient cette prêtrise ou les politiciens. Mais, au cours de leurs séances secrètes, dans
les grottes qui leur servaient de temples et pendant leurs assemblées secrètes dans la vallée, ils instruisaient
leurs propres tribus et quelques-uns des natifs en qui ils pouvaient avoir confiance et qui désiraient acquérir
des modes plus élevés de pensée et de vie. De cette manière, ils enseignaient graduellement non seulement
leur propre peuple, mais aussi certains natifs égyptiens, à voir au-delà des superstitions de la prêtrise et au-
delà des croyances ignorantes des politiciens. Vous et moi, nous savons ce qui arrive quand une personne
commence à élargir son champ de vision et à développer sa compréhension de la vie. Sans être forcée à le

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faire et sans qu'on ait besoin de le lui dire, une telle personne, d'une manière naturelle et tranquille, cessera
de commettre les actions erronées dont elle était coutumière ; elle cessera aussi de mal penser et elle
commencera à vivre de façon différente. Après cinquante ou cent ans d'un bon travail éducatif en Egypte, les
tribus aryennes avaient attiré vers elles certaines des plus brillantes intelligences d'Egypte. Les archives nous
révèlent que parmi les tribus aryennes et spécialement parmi celles d’extraction strictement aryenne, il se
trouvait quatre ou cinq chefs vraiment éminents. Elles nous apprennent également qu'après plusieurs
centaines d'années d'activité en Egypte, un certain nombre de natifs égyptiens de toutes conditions devinrent
également de grands mystiques et des guides vers une vie plus haute.

Parmi ces Egyptiens les plus brillants, se trouvaient les prédécesseurs d'Amenhotep IV,
Amenhotep lui-même et ses sept filles, qui recevaient leur instruction du pharaon lui-même. Sa mère Tia
était aryenne de naissance. Nous connaissons tous l'histoire d'Amenhotep et nous savons qu'il osa transférer
sa capitale, de Thèbes, dans une nouvelle ville qu'il fit construire sur les bords du Nil. Thèbes avait été la
capitale et la résidence royale d'un grand nombre de pharaons et elle était ce qu'est à présent Washington
pour les Etats-Unis. Thèbes n'était pas seulement la ville gouvernementale et résidentielle du souverain, mais
elle était aussi le lieu d'habitation de tous les politiciens et presque toutes les branches de l'activité politique
étaient aminées par la prêtrise qui, elle aussi, avait son quartier général secret à Thèbes. Les parents
d'Amenhotep découvrirent vite que chacun de leurs faits et gestes était observé par des espions et par des
représentants de la prêtrise qui vivaient comme serviteurs ou comme employés dans leur palais. Amenhotep,
encore tout jeune pharaon, le découvrit également et il sut qu'ainsi, à chaque instant, sa vie était en danger.
Non seulement on l'empêchait de prendre soin de l'instruction de sa famille, mais les politiciens et les
représentants de la prêtrise faisaient également obstacle aux sessions de la Fraternité Blanche récemment
constituée. C'est pour cette raison qu'il transféra son palais de Thèbes dans la nouvelle ville de El-Amarna.
Là, il construisit un grand temple où nulle intrusion n'était possible et qui était protégé par des centaines de
disciples loyaux et de gardes qui étaient en même temps des néophytes du grand mouvement qui commençait
alors à devenir une puissance de plus en plus importante en Egypte. Dans ce temple étaient tenues les
diverses classes d'instruction, les cérémonies d'initiation, les épreuves par l'eau, le feu et l'air, et également,
les séances secrètes du grand Conseil des chefs qui se réunissaient souvent pour décider des questions
importantes.

Quand les grands chefs de la tribu exclusivement aryenne décidèrent de fonder une véritable
société secrète, formée des personnes les plus évoluées de leurs dix tribus et d'y admettre les plus avancés
des natifs égyptiens, ils furent naturellement contraints d'instituer des épreuves pour ceux qu'ils croyaient
être qualifiés pour devenir membres. Dans l’une des communications du précédent cercle, nous avons parlé
un peu de ces épreuves par l'eau, le feu et l'air que devaient passer les candidats. Cependant, ils n'y étaient
pas admis avant d'avoir été soigneusement observés et étudiés pendant plusieurs années par de nombreux
chefs. C'est ici que nous trouvons l'origine de toutes les cérémonies initiatiques actuelles dont se servent les
organisations secrètes et également l'origine des rituels des diverses religions. Il n'est peut-être pas hors de
propos de dire ici que les multiples formes hautement symboliques et si belles des cérémonies célébrées par
l'Église Catholique Romaine aujourd'hui, ne sont pas des créations de celle-ci et elle admet d'ailleurs qu'elles
existaient déjà, bien avant notre ère.

DE L’ORIGINE DES CÉRÉMONIES RELIGIEUSES

Je crois bien faire d'entrer, ici, dans quelques détails extrêmement intéressants pour tout étudiant
du mysticisme, quelles que soient sa religion et ses croyances, et surtout pour ceux qui font partie de l’Église
Catholique. Nous savons tous, naturellement, que les principales cérémonies de la Haute Église Episcopale
ou Église anglicane ont pour origine celles de l'Église Catholique romaine et nous n'ignorons pas non plus
que nombre de cérémonies en cours dans les Églises Protestantes dérivent des cérémonies catholiques
romaines. Par conséquent, en remontant à l'origine des cérémonies catholiques romaines et juives, nous
trouvons la source de toutes les cérémonies d'ordre ecclésiastique.

Saint Thomas d'Aquin, l'une des grandes lumières de l’Église Catholique Romaine, a expliqué en
quelques mots la signification réelle de toutes les cérémonies religieuses. Il disait que la cérémonie est le

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fruit naturel de la double nature de l'homme – nature intellectuelle et nature sensible – par suite de laquelle il
doit vouer à Dieu une double adoration : la première qui est d'ordre spirituel et qui consiste en une dévotion
toute intérieure de la part de l'âme, la seconde, qui est d'ordre corporel et qui se manifeste dans des formes
extérieures d'adoration, car il n'existe aucun sentiment intérieur que l'homme n'exprime pas extérieurement
de façon toute naturelle par des gestes ou des actions appropriées. Saint-Thomas se réfère spécifiquement en
ceci à la liturgie, aux gestes et aux mouvements qui accompagnent les prières, aux exercices spirituels et aux
bénédictions ; il pense aussi à ce qui se rapporte aux lumières, aux vêtements, à l'encens, etc. Une référence
hautement mystique est faite à propos de la lumière : pour l’église de Rome, toute Lumière, qu'elle soit
produite par des cierges, des bougies, des feux d'autel, etc., est le symbole de l'esprit du Christ, de la lumière
du monde.

Le mot cérémonie lui-même est d'origine sanscrite. Le mot Karman signifiée


« action » et « travail » et nous constatons que le mot karman est un nom dérivé du
verbe sancrit « KAR » qui signifie « faire ou créer ». Si vous cherchez le mot cérémonie
dans un bon dictionnaire, vous verrez que son origine sanscrite est pleinement indiquée.
Je vous ai déjà dit que dans les langues anciennes, et spécialement dans le sanscrit,
chaque lettre d'un mot possède une signification définie. Considérons donc le mot
« Kar » à partir de ce point de vue et voyons si nous pouvons découvrir ainsi son
véritable sens mystique. La lettre « A » indique la force créatrice masculine. La lettre
« K » désigne l'action ou le processus de réalisation, de la part de l'homme. Nous avons
dit que « R » et « A », unis sous la forme « RA » désignent le grand pouvoir des forces créatrices masculines
ou le pouvoir créateur royal et c'est la raison pour laquelle les Egyptiens appelaient le soleil Ra et donnaient
aussi aux dieux masculins le nom de A. Si nous prenons maintenant le mot « kar » en le considérant comme
« AR » ou « RA » unis au « K » placé devant lui, nous obtenons un mot qui signifie l'application, la direction
ou l'emploi par l'homme de la grande force créatrice de l'univers. C'était donc une combinaison parfaitement
appropriée pour former un mot signifiant cérémonie et se rapportant particulièrement aux cérémonies au
cours desquelles étaient créées ou mises en application des forces et des pouvoirs mystiques sur le plan
terrestre, au profit de l'homme. Les lettre K et C furent souvent employées comme si elles étaient une seule et
même lettre, surtout par des traducteurs plus récents de la langue sanscrite. Le mot Karman pouvait ainsi
devenir Carman et c'est de ce mot que vient le terme « cérémonie » dont l’orthographie en latin est
« caeremonia ».

ESOTÉRISME/EXOTERISME

Je désire vous expliquer, un peu plus en détail, les idées et idéaux des deux formes de
congrégations instituées dans les premières sociétés secrètes et, plus tard, dans les églises juives et
chrétiennes. Je ne mentionnerai pas les autres mouvements religieux ni les autres églises, telle l’église
islamique parce que je crois que vous savez tous que ces religions orientales suivirent de très près les
méthodes des premières sociétés mystiques et maintinrent un cercle intérieur et secret en même temps qu’un
cercle extérieur. En fait, même de nos jours, les églises et les religions orientales se conforment encore
strictement à ce même système. Malheureusement, le monde occidental juge aujourd'hui ces anciennes
religions orientales par ce qu'il apprend au sujet de leur congrégation extérieure, c’est-à-dire de leur champ
extérieur d'activité et nul, en Occident, exception faite de ceux qui rejoignent une organisation comme la
Rose+Croix, ne connaît leurs véritables enseignements cachés. Quand, par exemple, un Européen entreprend
un voyage en Orient et entre superficiellement en contact avec les natifs de ces pays, il ne voit et n'apprend
que les coutumes du seul cercle extérieur de leurs institutions religieuses, et il juge ces religions uniquement
d'après ce qu'il a vu. Aux Indes, par exemple, on trouve parmi les membres extérieurs des mouvements
religieux, ceux qu'on appelle « fakirs ». Ils ne connaissent que fort peu de choses concernant les
enseignements vraiment secrets de leur religion ; ils sont toujours la proie de nombreuses superstitions et ils
s'efforcent de démontrer ces croyances superstitieuses à l'aide de toutes sortes de trucs et de performances
étonnantes. Si les enseignements religieux de l'Inde sont jugés d'après de telles démonstrations ou d'après ce
que l'on a vu et entendu pendant les offices publics dans les temples ou bien encore d'après la littérature
destinée à la masse, on se forme inévitablement une idée complètement erronée des véritables enseignements
religieux de ce pays.

Quatrième cercle communication n° 2 16


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Comme nous l'avons déjà déclaré, l'humanité, généralement parlant, passe constamment par divers
stades de l'évolution. S'il est permis de dire qu'une nation entière peut être plus évoluée qu'elle ne l'a été dans
les générations antérieures, il n'en reste pas moins que le summun du progrès et de l'évolution ne sera
l'apanage que d'un petit nombre de ses membres, tandis que la majorité d'entre eux n'atteindra qu'un degré
d'évolution considérablement moindre.
Quelque chose doit donc être entrepris pour obtenir un développement rapide de ceux qui sont
réellement capables de progresser; mais en même temps, il faut contrôler soigneusement ceux qui n'ont pas
d'aussi grandes possibilités. Ce fait est d'une grande importance pour nous dans notre travail actuel et il
deviendra d'un intérêt plus considérable encore, avant que nous n'ayons achevé les leçons des trois ou quatre
prochaines communications. Il est par conséquent nécessaire, à ce point de nos études, d'entrer dans quelques
détails au sujet de problèmes liés à un fait de cette nature.
Prenons un exemple hypothétique : supposons qu'à une certaine époque de l'histoire, cent mille
hommes, femmes et enfants, constituent le peuple de quelque pays d'orient. Supposons d'autre part que,
conformément à la loi des moyennes, cinquante mille citoyens de ce pays sont en retard d'un échelon au
point de vue du développement intellectuel, mental et spirituel. Ils sont, en d'autres termes, encore très
primitifs dans leur manière de penser et ils ne sont guidés que par les croyances superstitieuses de leurs
aïeux. Ils sont méfiants à l’égard de ce qui est moderne ou nouveau, pleins de doute à l'égard de la plupart
des importantes croyances spirituelles et religieuses de l’église et ils n'ont foi, en fait, que dans le credo de
quelque doctrine païenne ancienne qu'ils pensent être parfaitement bonne et satisfaisante.

Parmi ces cinquante mille personnes, il peut y avoir des riches qui pour des motifs égoïstes ou des
raisons de prévoyance veulent tenir la masse du peuple dans l’ignorance et retarder son développement. Mais
ces cinquante mille personnes appartiennent pour la plupart aux classes moyennes et elles sont
financièrement parlant très pauvres. Leur santé en général est mauvaise, et elles souffrent d'autant plus des
épidémies, qu'elles recourent le plus souvent à des pratiques superstitieuses car elles rejettent la médecine
moderne et les méthodes scientifiques. Quoiqu'elles soient laborieuses – ceci d'une façon primitive – et
consentent à travailler très dur pour un petit salaire, elles ferment les yeux sur toute méthode qui améliorerait
leur manière de vivre. En raison de leurs méthodes primitives et superstitieuses de penser, la seule forme de
religion à laquelle elles veulent en général adhérer, est celle qui est d'ordre purement rituel, qui ne demande
aucune étude et qui ne requiert rien d'autre que d'aller à quelque lieu de culte une fois par semaine, de faire
quelques gestes rituels, de brûler de l'encens et d'être bénies. Après cela, elles rentrent chez elles pour
s'occuper le reste de la semaine de leurs affaires, sans avoir aucune compréhension des principes religieux.
Parmi les cinquante mille autres personnes, trente cinq mille environ sont plus modernes dans leur façon de
vivre et de penser. Elles représentent le stade actuel du progrès et de l'évolution dans leur pays. Elles ont
généralement des maisons confortables et profitent davantage de la vie ; elles ont des revenus suffisants,
souffrent moins des maladies et le taux de mortalité est, chez elles, bien moindre.

Elles sont en général ouvertes aux nouveaux courants de pensées et attirées par les idées nouvelles
des conférenciers, des instructeurs et des auteurs avancés de leur temps ; elles constituent un corps social
digne de confiance, très solide et enthousiaste en face de la vie. Les cinquante mille autres personnes, d'un
développement inférieur, les appellent les modernes. Ces trente cinq mille citoyens ne sont cependant que
des chercheurs qui ne sont pas entièrement satisfaits de la vie qu'ils mènent. C'est parce que leur esprit et leur
coeur sont perpétuellement agités, qu'ils se sont élevés au-dessus des cinquante mille autres et connaissent
maintenant des conditions meilleures. Ils ne cesseront de vouloir acquérir ce qui est nouveau et meilleur. Ils
achètent constamment des livres et lisent la meilleure littérature possible. Ce sont eux qui patronnent les
conférenciers et prêtent l'oreille aux conseils des divers instructeurs. Ils inventent et améliorent constamment
; ils font tout pour rendre meilleure qu'elle ne l’est, leur position dans la vie.
C'est naturellement parmi les gens de leur propre classe qu'ils cherchent leurs chefs, leurs
instructeurs et leurs guides, et chaque fois qu'ils ne trouvent pas parmi eux, ceux qui peuvent les conduire à
de meilleures conditions, ils commencent à regarder hors de leur propre classe et, éventuellement, hors de
leur propre pays et même parmi d'autres cultures, si la nécessité s'en fait sentir. Mais ils ont tôt fait de
repérer, parmi leurs pairs, les intelligences supérieures. Lorsque quelques centaines d'entre eux habitent au
même endroit, ils reconnaissent vite une ou deux personnes parmi eux, qui sont généralement plus
développées qu'eux-mêmes au point de vue intellectuel ou spirituel. Ils se groupent alors autour de ces

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personnes pour les questionner et ils forment des groupements ou des sociétés pour discuter des grands
problèmes, s'organisant ainsi en groupes d'étudiants, d'investigateurs et de chercheurs. Ils sont réellement
heureux quand quelqu'un d'un autre pays, d'une autre culture ou d'un plus haut degré de développement,
entre en contact avec eux, leur offre des livres à étudier ou leur fait connaître les moyens de s'améliorer.

Nous trouvons donc, jusqu'à présent, deux catégories de gens dans ce pays imaginaire d'orient : la
catégorie A, constituée par cinquante mille personnes qui sont en retard d'au moins un échelon dans leur
développement et leurs progrès ; la catégorie B, formée par trente cinq mille personnes actuellement en
pleine évolution et sans cesse désireuses de se développer davantage. Et nous avons enfin la catégorie C,
constituée par les autres quinze mille personnes. Ces trois catégories forment l'ensemble des cent mille
personnes qui constituent le pays que nous imaginons.

Dans cette dernière catégorie C, nous avons quinze mille personnes en avance d'un ou plusieurs
degrés sur toutes les autres. Elles constituent les ultra-modernes. Les gens de la catégorie A les appelleraient
des visionnaires, et ceux de la catégorie B, des génies. Les personnes de la catégorie C ont atteint un haut
degré d'évolution en beaucoup de choses ; d'abord parce qu’en raison de leur haut développement dans leurs
incarnations antérieures, elles appartenaient probablement dans une vie précédente à la catégorie B ou C, que
ce soit dans ce même pays ou dans un autre. Puis, par hérédité, elles sont devenues des membres de la
catégorie C. Très vraisemblablement, leurs pères et leurs mères étaient membres de la catégorie B et
hautement développés. Dans cette catégorie C, nous trouvons environ cinq mille personnes en avance de
deux ou trois degrés dans leur évolution. Elles sont très mystiques dans leurs considérations religieuses. Elles
sont intuitives dans leur raisonnement et elles sont, par nature, des chefs. Elles constituent l'avant-garde de
toute civilisation, de toute nation et de tout pays. Ce sont elles qui sont en état d'étudier les besoins des gens
des catégories A et B et de déterminer ce dont ces deux classes ont besoin pour s'améliorer. Elles
entreprennent ainsi d'amener les changements nécessaires dans la vie de celles-ci et dans leur mode de
pensée. Elles organisent des sociétés savantes, fondent des écoles et des collèges spéciaux, et font tout ce
qu'elles peuvent, non seulement pour s'améliorer elles-mêmes, mais pour améliorer ceux qui appartiennent
aux deux autres catégories.

Ayant cet exemple à l'esprit, permettez-moi de vous demander de vous placer pour un temps dans
la catégorie C, car c'est la catégorie à laquelle vous appartenez vraiment aujourd'hui dans ce monde, en tant
que rosicrucien et du fait de l'intérêt que vous portez à vos présentes études. Réfléchissez maintenant aux
problèmes que vous auriez à résoudre si vous deviez tenter de découvrir le moyen d'aider ceux qui
appartiennent aux catégories A et B. En tout premier lieu, vous réaliseriez que vous avez besoin d'aide et de
coopération. Vous rechercheriez celles-ci dans votre propre catégorie, parmi des personnes partageant des
idées semblables aux vôtres, à qui vous demanderiez de s'unir à vous pour aider, éduquer et développer les
gens des deux autres catégories.

Le premier problème qui se poserait à vous, serait celui des deux grands pouvoirs dont vous auriez
à tenir compte. En premier lieu, vous auriez à affronter la mentalité bornée et soupçonneuse de la catégorie A
qui est supérieure en nombre à la vôtre, qui mettrait en doute vos motifs et s'opposerait à vous, sous prétexte
que vous allez l'écraser pour mieux vous élever. Vous auriez ainsi contre vous tous les adorateurs païens de
la catégorie A et leurs chefs religieux qui clameraient que vous n'êtes pas dans l'orthodoxie, que vous êtes
athée, et par conséquent un grand pécheur parmi les hommes. Vous rencontreriez beaucoup de gens de la
catégorie A, prêts à vous lapider ou à vous cracher au visage, persuadés qu'ils serviraient leur Dieu en vous
tuant. Vous constateriez que la mentalité ignorante de la catégorie A dénature, interprète et utilise d'une
manière erronée tout ce que vous lui dites et tout ce que vous faites pour elle. Aussi, vous et votre groupe
d'assistants ne devriez jamais perdre de vue le fait qu'il vous faut vous approcher des gens de la catégorie A
de façon très prudente et avec d'infinies précautions. Vous ne devriez jamais leur faire connaître toutes vos
intentions ni le but que vous poursuivez, vous auriez à gagner lentement et graduellement leur confiance en
leur donnant l'instruction, la lumière et l'aide nécessaires, d'une manière tout à fait progressive.

D'un autre côté, vous auriez aussi à tenir compte d'un grand nombre d'autres personnes : celles de
la catégorie B. Les gens les plus progressifs, les plus agités et les plus avides d'avancer parmi cette classe en
viendraient à assaillir votre groupe et vous-même, réclamant avec insistance que vous leur communiquiez de

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suite, et sans réserve, toutes vos connaissances, de sorte que vous seriez réduits en pièces – pour parler d'une
manière figurée – par de telles exigences.

Comment vous faudrait-il alors opérer avec les deux grandes catégories A et B ? Si vous
réfléchissez un instant, vous réaliserez aussitôt qu'il n'y aurait que deux manières de réussir dans votre tâche
et que l'organisation de votre travail devrait revêtir un double aspect : d'une part, l'aspect A qui constituerait
le cercle ou mouvement extérieur et qui ne comprendrait qu'une petite partie de la connaissance et de la
grande lumière, le strict nécessaire pour intéresser certaines personnes de la catégorie A sans éveiller trop
leurs soupçons et leur antagonisme ; d'autre part, l'aspect B qui constituerait le cercle intérieur et secret,
destiné aux personnes de la catégorie B. Vous auriez à faire tout votre possible pour empêcher les personnes
de la catégorie A de connaître jamais l'existence de ce cercle intérieur.

Cependant, vous constateriez que certains membres de la catégorie A ont atteint un degré
convenable de compréhension, de tolérance et de sympathie qui les rendent dignes d'entrer dans le cercle
intérieur. Votre grand espoir ne devrait pas être d'amener beaucoup de personnes de la catégorie A dans le
cercle intérieur de la catégorie B, mais de former un nombre suffisant de membres de la catégorie A dont la
mission serait d'aider ceux de leur propre catégorie à s'élever un peu plus haut, de sorte que leurs enfants et
petits-enfants en viennent finalement à être prêts à entrer dans le cercle intérieur B. D'autre part, vous vous
efforceriez de faire avancer le plus de personnes possible du cercle intérieur de la catégorie B, de manière à
les amener aux portails de votre propre groupe exécutif et secret qui serait l'élément le plus élevé de tout le
pays.

Or, c'est exactement ce que les anciennes tribus aryennes et les penseurs avancés d'Orient ont fait
dans chaque pays. Vous sourirez peut-être quand nous vous dirons que c'est ce que fait – ou tente de faire –
la Rose+Croix en ce vingt-et-unième siècle, même dans un pays aussi progressiste que le nôtre et dans
nombre d'autres pays, tout comme elle l'a fait pendant de nombreux siècles.

Vous qui avez été admis dans ce quatrième cercle, vous êtes ceux qui ont été acceptés parmi les
Illuminati depuis quelques semaines ou plus, et à ce titre vous faites à présent partie des leaders de la classe
C. Maintenant, vous avancez lentement hors de la catégorie C pour vous intégrer parmi les chefs exécutifs du
mouvement progressiste. Vous constaterez donc que, comme conséquence de votre avancement, vous aurez
endossé une responsabilité de chef. Vous aurez à devenir une partie de la section la plus élevée du cercle
intérieur, de cette section où s'effectue le travail créateur et où des voies nouvelles sont tracées pour la
marche en avant de tous les peuples progressistes.

Vous comprendrez mieux aussi la raison pour laquelle les rosicruciens et les organisations
similaires qui s'efforcent d'aider les catégories B et C rencontrent constamment un grand antagonisme et
pourquoi elles sont critiquées et condamnées. Vous réaliserez pourquoi il a fallu un ces quelques d'années
pour que se sélectionnent soigneusement ceux à qui il serait permis de continuer et d'avancer vers les
enseignements plus poussés, jusqu'au troisième cercle, et pourquoi nous avons mis si longtemps à déterminer
qui serait autorisé à entrer dans le cercle des Illuminati. Vous comprendrez aussi pourquoi nous organisons
tant de conférences publiques, pourquoi nous publions tant de petits prospectus et pourquoi nous utilisons la
propagande sous toutes ses formes, à l'intention de la seule catégorie A, dans le but de donner à ses membres
ne serait-ce que quelques informations ou qu’un peu d'aide.
Vous comprendrez pourquoi nous avons les leçons par correspondance des trois degrés
préliminaires2 pour les personnes de la catégorie B. De telles personnes sont plus ou moins progressistes et
avancées et il ne faut qu'une courte période d'épreuves pour déterminer nettement si elles appartiennent à la
catégorie A ou B. Vous comprendrez pourquoi ceux de la catégorie B qui en sont jugés dignes, sont autorisés
à aborder les enseignements supérieurs et à atteindre finalement, après avoir été éprouvés et préparés pendant
un certain nombre de mois, les hauteurs sur lesquelles vous vous trouvez en ce moment. Vous réaliserez

2
Note du Conseil de l’Éthique : le présent texte fut écrit par H.S.L. à une époque où le système de monographies ne concernait que
les enseignement de la section dite « des néophytes » et où l’enseignement des différents degrés successifs dits du « Temple »
n’étaient délivrés qu’en Loge, de façon orale. Ces trois degrés des néophytes correspondent grosso modo à nos communications
préliminaires.

Quatrième cercle communication n° 2 19


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aussi pourquoi les personnes des catégories A et B n’ont jamais été informées – et ne sont pas supposées
l’être – au sujet de l'existence d'une catégorie C ou des cercles les plus élevés. Il existe peut-être des
personnes de la catégorie B qui souhaitent dire à celles de la catégorie A que de tels cercles intérieurs
existent, mais ce faisant, elles ne récolteront qu'antagonisme et méfiance. Tant que la catégorie C, en quelque
pays, n'est pas devenue assez puissante avec ses pouvoirs d'ordre intellectuel, psychique et mystique pour
contrôler les mauvaises actions de la catégorie A, les membres de la catégorie C ne devront pas tenter de se
faire reconnaître. Ils devront tenir rigoureusement secrète l'existence du cercle intérieur.

Nous devons nous souvenir que les personnes qui rejoignaient la congrégation extérieure ou qui
étaient admises dans le cercle intérieur des écoles de mystères, étaient des chercheurs en quête de lumière et
de connaissance, comme nous le sommes aujourd'hui. Le motif de leur recherche n'était pas d'ordre social ou
récréatif et c'est la raison pour laquelle la Rose+Croix est, aujourd'hui une des seules sociétés secrètes et des
organisations fraternelles, dans le monde, dont les activités sociales et les programmes récréatifs ne
constituent pas une partie prépondérante du travail. Il est vrai que beaucoup de nos cercles organisent en été
des pique-niques, ou, occasionnellement, des réunions sociales en hiver, mais personne, dans notre
organisation, ne croit que ces activités ont pour but de fournir à nos membres le degré de distraction et
d'amusement qu'il leur serait impossible de trouver, d'une manière complète, par d'autres moyens.
Habituellement, quand les rosicruciens organisent quelque réunion de société, c'est dans le but de
réunir les membres, afin qu'ils puissent mieux se connaître, ou dans celui de faciliter la rencontre des
personnes en quête de spiritualité et des membres potentiels avec les membres réguliers, afin de leur faire lier
connaissance. Notre organisation se donne pour but essentiel d'importantes et sérieuses études et il en était de
même dans le passé.
Naturellement, une organisation qui n'a rien fait et ne fait rien – ou si peu – pour distraire ses
membres, n'a jamais rencontré l’intérêt particulier de beaucoup de gens et c'est sans doute pourquoi de nos
jours la Rose+Croix n'est pas dans le monde une organisation largement connue de la masse et ne présente
aucun intérêt pour tous ceux qui aiment s'affilier à des organisations sociales ou à des organisations dont les
buts sont plutôt ludiques et sociaux.

LA MÉTHODE ANALOGIQUE

Aujourd'hui, nous pensons que nous avons beaucoup de sujets profonds à discuter et un grand
nombre de questions importantes à poser, au sujet de la vie et de ses mystères. Il se peut que nous pensions
qu'en raison de notre avancement et de notre degré de civilisation, il est sans cesse plus nécessaire de trouver
la réponse à presque tous les problèmes que la vie soulève ; mais j'ose dire qu'aucun d'entre nous n'a entrepris
le présent travail avec à l'esprit des questions plus importantes que celles auxquelles songeaient les anciens
membres, quand ils étaient à la recherche des écoles de mystères en Égypte et dans les pays orientaux, il y a
de cela de nombreux siècles.
La nature humaine n'a pratiquement pas changé au cours de ses divers stades d'évolution et ceci est
incontestablement vrai en ce qui concerne les penseurs. Aussi ne devrions-nous pas être étonnés de constater
que les premières questions importantes que posaient les nouveaux membres des écoles secrètes, étaient
presque identiques à celles formulées aujourd'hui et seront probablement les mêmes dans mille ans. D'autre
part, en considérant à nouveau les tendances de la nature humaine, et en gardant à l'esprit la possibilité, pour
l’homme moyen, de saisir les faits et de comprendre les principes, nous réalisons tous que les premières
explications données au nouvel étudiant et les premiers principes exposés au débutant, doivent être formulés
et imagés, de telle manière que la mentalité du chercheur puisse les comprendre pleinement, grâce à cette
forme particulière de raisonnement que constitue la méthode de comparaison. Dès que nous nous
familiarisons avec quelque principe ou avec quelque idée de la nature, et que nous les comprenons
pleinement, nous sommes tentés de comparer nos nouvelles pensées à celles déjà solidement établies en
notre esprit.
Cette méthode comparative – ou analogique – doit être employée avec les enfants aussi bien
qu'avec les adultes. Si nous voulions expliquer à un enfant que le soleil est rond et que cet enfant n'ait jamais
contemplé ni le soleil ni la lune, mais ait vu une orange ou une pomme, nous comparerions naturellement la
rondeur du soleil à celle de l'orange ou de la pomme afin que son esprit puisse établir une comparaison et une
association d'idées appropriée. Si ceci est vrai de nos jours, songez quelle a dû être l'importance des

Quatrième cercle communication n° 2 20


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comparaisons et des analogies pour les anciens qui vivaient de façon toute primitive dans des pays où
l'éducation était encore si limitée, où il n’existait ni livres, ni conférences, ni aucun autre moyen d’instruction
et qui devaient penser, à l'aide des notions mentales les plus primitives. Ces anciens, cependant, posaient les
même questions profondes que nous, aujourd'hui. Ayant ceci à l'esprit et également le fait constaté plus haut,
qu'il faut commencer avec des principes et des idées simples lorsqu'il s'agit d'un nouveau chercheur ou d'un
nouvel étudiant, vous comprendrez maintenant pourquoi l'enseignement destiné aux membres de la
congrégation extérieure des écoles de mystères devait être donné sous forme d'allégories, d'analogies, de
comparaisons et de théories simples. Je suis sûr que ceci vous paraît maintenant éminemment logique.

Les archives G.T. nous apprennent que dans la congrégation extérieure des anciennes écoles de
mystères, on consacrait beaucoup de temps à expliquer aux chercheurs le grand problème que chacun d'eux
considérait, évidement, comme le plus important de tous, à savoir qui créa le monde et tout ce qui est sur
terre, la vie animale, l'homme y compris. Je ne crois pas me tromper en disant que vous tous qui lisez ces
communications seriez fort embarrassés si un de vos enfants vous posait cette question et si vous n'aviez pas
sous la main une Bible à laquelle vous référer, ou quelque autre document vous permettant de donner une
explication valable. De nos jours, vous pourriez certes répondre brièvement à la question de votre enfant en
disant que Dieu créa toutes choses ; il reconnaîtrait le nom « Dieu » et cela lui suffirait. Supposez, cependant,
que votre enfant n'ait jamais entendu parler de Dieu ou n'ait aucune notion de ce que signifie le mot « Dieu ».
Supposez de plus que vous n'ayez pas de Bible, que vous n'ayez jamais lu le récit de la Création dans ce
Livre Saint et que votre enfant n'ait jamais entendu aucun récit de la Création. Que feriez-vous ? Cet état de
fait exigerait, en tout premier lieu, que vous implantiez dans l'intelligence de votre enfant, la notion de
l'existence de Dieu ; ensuite, vous auriez à convaincre l'enfant que Dieu peut tout créer et alors seulement,
vous pourriez commencer à lui donner, dans les grandes lignes, une idée logique de la création du monde par
ce même Dieu. Supposez que vous ayez à quelques kilomètres de chez vous, un ami à qui son enfant poserait
les mêmes questions. Supposez que ce voisin ne sache pas que vous avez déjà entrepris la tache énorme
d'expliquer tout ceci à votre enfant et qu'il ait entrepris de son côté d'expliquer Dieu et ses créations à son
enfant. Je suis sûr que vous conviendrez avec moi que si les deux enfants en parlaient ensuite ensemble, ils
découvriraient quelques différences entre les deux explications ; très probablement, votre enfant dirait à celui
de votre ami que son Dieu est un Dieu différent du sien. Vous entendriez bientôt ces deux enfants parler
entre eux de "mon Dieu". Ceci vous ferait comprendre immédiatement qu'ils se réfèrent au Dieu de leur
conception ou de leur compréhension personnelles et il vous paraîtrait étrange, sans aucun doute, que malgré
l'existence d'un seul Dieu de l'Univers et dans l'Univers, chacun des deux enfants ait créé pour lui-même un
Dieu unique et particulier.

Si ces deux enfants se rencontraient assez souvent pour discuter de leur Dieu individuel et en
venaient finalement à se mettre d'accord en concluant que Dieu doit être semblable pour tous, puisqu'il n'y en
a qu'un seul, vous trouveriez que leur conclusion différerait non seulement de votre propre conception, mais
aussi de celles de votre enfant, de votre voisin et de son enfant, et vous constateriez que dans ces conditions,
il existerait maintenant un cinquième Dieu, acceptable pour les deux enfants, mais inacceptable pour leurs
parents. En multipliant ceci par le nombre de personnes qui tentent de parvenir à une conception de Dieu,
vous arriveriez simplement à un nombre de dieux équivalent à celui de tous ces gens.
Des conceptions aussi diverses de Dieu ont existé depuis le jour où l'homme commença à penser et
il n'en est pas autrement de nos jours. Nous avons, par ailleurs, toutes les discussions qui ont lieu entre les
personnes, les groupes de personnes et les diverses sectes, chacun s’efforçant de faire accepter ses
conceptions particulières à tous les autres et allant jusqu'à persécuter et ridiculiser ceux qui s'y opposent. S'il
y eut tant de difficultés dans le passé, et s'il y en a encore autant de nos jours, pensez aux problèmes qui
furent soulevés par les efforts entrepris pour établir une histoire universelle de la Création du monde et de
tout ce qu'il contient.

En premier lieu, toute explication sur la manière dont Dieu créa le monde, dépend beaucoup de la
façon dont on conçoit Dieu et Sa nature. Puisqu'il existe tant de conceptions différentes de Dieu, il doit
nécessairement y avoir maintes histoires et idées différentes sur la manière dont le monde fut créé. Si le Dieu
conçu par l'homme était un Être Suprême vivant sur Terre, avec des pouvoirs illimités, alors l'histoire de la
Création prenait la forme d’un Dieu visible ou invisible marchant sur la. terre, plantant des arbres, labourant
des champs, soufflant sur l'eau pour soulever des tempêtes, frappant dans ses mains pour faire retentir le

Quatrième cercle communication n° 2 21


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tonnerre et modelant le corps de l’homme au moyen de l'argile pour l'animer, et ainsi de suite. Si au
contraire, Dieu était un Être Suprême vivant comme esprit dans les cieux, alors l'histoire du processus de la
Création du monde prenait une tout autre forme. Naturellement, il existait, entre ces deux versions opposées,
des centaines de récits qui différaient légèrement les uns des autres. En prenant une fois de plus en
considération l'ancienne éducation et la compréhension primitive de l'homme, spécialement du type
d'hommes et de femmes admis dans la congrégation extérieure, vous réaliserez que les histoires et les
explications qui leur étaient donnés au sujet de Dieu et de la Création, devaient nécessairement être de nature
extrêmement simple et enfantine.

Parce que l’homme a toujours eu tendance à comparer les choses inconnues avec les choses
connues, les premières histoires exposées aux membres de la congrégation extérieure concernant la Création
du monde devaient être présentées de telle manière que les divers événements puissent être comparés à des
choses qui leur étaient familières. Les maîtres de ces congrégations extérieures ne pouvaient pas dire à leurs
étudiants que la Conscience de Dieu s'irradie dans l'espace ; d'abord, parce que leur mentalité primitive était
encore incapable de concevoir la notion de conscience et qu'ils ne pouvaient donc pas comparer ce mot avec
quoi que ce soit qui leur fût familier ; ensuite, parce qu'ils ne pouvaient pas comprendre encore ce que
signifiait le terme « irradier ». Aujourd'hui, il nous est facile de comparer les radiations de l'espace avec les
ondes radio, avec celles du soleil, etc. Mais si nous n'avions jamais connu la véritable nature de la lumière
solaire, et si nous n'avions jamais su qu'elle est formée d'ondes et si nous n'avions jamais vu ni entendu le
miracle moderne qu'est la radio, nous aurions en fait de grandes difficultés à comprendre que la Conscience
de Dieu peut s'irradier dans l'espace.

LES SEPT JOURS DE LA CRÉATION

Après cette explication, voyons maintenant ce que nous apprennent les archives G.T. concernant
l'enseignement donné aux membres des anciennes congrégations extérieures au sujet de Dieu et de la
Création. On voit que les maîtres, qui étaient de grands mystiques, se rendirent compte qu'il était impossible
aux esprits primitifs de l'époque de concevoir Dieu ou l'existence de Dieu d'une façon convenable ; aussi ne
tentèrent-ils pas de décrire Dieu dès le début de leur explication. Ils laissèrent plutôt l'histoire même de la
création leur révéler Dieu dans ses diverses manifestations.

Nous devons convenir que c'est bien là la meilleure manière de faire et c'est cette manière qui est
toujours employée dans l’enseignement rosicrucien. L'histoire de la Création qui finalement devint officielle
ne diffère que légèrement de celle que nous présente la Bible chrétienne dans le Livre de la Genèse. Je
présume que tout étudiant de la Bible et tous les théologiens admettent que l'histoire présentée dans le Livre
de la Genèse est traditionnelle, et si vieille qu'il est presque impossible de remonter jusqu'à ses origines. Je
vous recommande de lire ou relire ce livre de la Genèse en même temps que cette communication.
Vous noterez de quelle manière splendide cette histoire a été condensée et arrangée, afin de
pouvoir être comprise par tout le monde, et vous remarquerez aussi que tous les faits qu'elle contient peuvent
être aisément comparés avec des choses que les esprits primitifs de cette époque pouvaient comprendre et
observer dans leur vie de tous les jours.

Tout d'abord, il y a l'établissement de la lumière et leur nom est donné au jour et à la nuit ; ce fut
alors la fin du premier jour de travail. Veuillez noter qu'un esprit primitif aurait immédiatement demandé si
Dieu ne devait pas s'arrêter à la fin de chaque jour pour se reposer pendant un certain temps et c'est pourquoi
l'histoire de la Création devait être divisée en périodes appelées jours, afin que l'esprit humain puisse
concevoir que la Création progressait par stades, de la même façon que leur propre travail. Aucune tentative
ne fut faite, cependant, pour leur expliquer ce qui constituait un jour pour Dieu et je suis certain que pas un
seul de ces esprits dits primitifs n'aurait exigé que la durée d'un jour divin soit traduite en années et en mois,
en semaines et en minutes. Tous se rendaient compte du fait que personne ne savait exactement à quoi
ressemblait un « jour divin ».
Aussi, cela ne vous fait-il pas sourire de voir qu'aujourd'hui les savants et les prêtres discutent – et
se disputent – sur ce point sans aucune importance et essayent de prouver l'exactitude du récit biblique ou
bien son caractère illogique, simplement en discutant de la longueur ou de la brièveté du jour divin ? Sans

Quatrième cercle communication n° 2 22


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

aucun doute, vous ne pourriez vous empêcher de sourire en pensant à ces membres du clergé qui se disent
fondamentalistes et qui affirment que puisque le mot « jour » est employé dans l'histoire primitive de la
Création, il s'agit réellement d'un jour de vingt-quatre heures, tel que nous le connaissons aujourd'hui. Ils
disent que toute chose est possible à Dieu et que nous n'avons donc aucune raison de douter que Dieu ait pu
créer le monde entier en sept jours de vingt-quatre heures, donc en une de nos semaines actuelles. Il est vrai
que ceci est possible et qu'il a pu en être ainsi, mais il n'y a rien dans le récit lui-même qui oblige une
personne saine d'esprit à croire que ceux qui jadis donnèrent cette explication, pensaient réellement à un jour
de vingt-quatre heures tel que le nôtre. . . .

En lisant ce récit, dans la Genèse, vous remarquerez que les animaux cités étaient tous bien connus
en Orient et que les arbres et les arbustes qui y figurent étaient familiers aux personnes qui recevaient cet
enseignement ; rien n'y était mentionné qu'ils n’eussent jamais vu ou qui ne leur fût vraiment familier. Ce
récit ne contient, par exemple, aucune référence aux icebergs ou aux lacs revêtus de glace et cependant,
quelque part dans le monde, la glace existait sans doute au moment même où fut donnée cette explication.
La pomme est mentionnée comme l'un des fruits créés, mais il y a beaucoup d'autres sortes de
fruits qui ne le furent pas, et nous pourrions donner des centaines d'exemples similaires. Ainsi, la nature
même du récit situe son origine.

Avant d'entreprendre l'étude de la création de l'homme, nous voudrions nous arrêter un instant sur
le fait que le récit est divisé en sept périodes – ou sept jours – car ceci pourrait faire croire que le
calendrier de sept jours constituant une semaine tire son origine dans ces temps
anciens. Souvenons-nous que les plus anciens documents montrent qu'il n'y
avait pas, à cette époque, d'autre calendrier que les cycles lunaires. Le
chiffre sept était un chiffre mystique pour les écoles de mystères, car il est
la combinaison du trois du triangle et du quatre du carré ; or, quand le
triangle est placé sur le carré, cette figure symbolise le travail achevé, la
chose parfaite. Trois est depuis toujours le symbole de la création parfaite
et le carré représente la base sur laquelle le triangle est placé, ou repose,
pour que son équilibre soit parfaitement maintenu.
Pour cette raison, il fallait que le carré existe auparavant ; il était
simplement d'ordre préparatoire et il n'était pas une chose en soi et par elle-
même, sauf dans un sens purement matériel. Sur ce carré, le triangle devait être placé, pour jouer en quelque
sorte le rôle d'abri pendant les pluies et pour symboliser que tout ce qui est au-dessous de lui doit s'élever
jusqu’en un seul point de manifestation infinie et se dissoudre dans cet infini.
Si vous relisez une fois de plus l'histoire de la Genèse, vous noterez que les quatre premiers jours
de la Création établirent les fondements du monde purement matériel. Le premier jour se divisait en une
partie lumineuse et en une partie obscure. Ensuite, le second jour, le firmament fut édifié. Le troisième, l'eau
et la terre furent créées. Vous remarquerez que les eaux sont appelées « mers », mot qui désignait, à l'origine,
une étendue d'eaux plus petite que celle appelée océan de nos jours. Le terme océan était inconnu de la
majorité des gens de cette époque et les Maîtres ne voulaient rien inclure qui soit incompréhensible. Le
quatrième jour, le soleil, la lune et les étoiles furent créés. Ces quatre jours établirent sans aucun doute un des
fondements excellents pour l'univers matériel tel qu'il pouvait être vu par les étudiants. Avec le cinquième
jour commença la création des choses vivantes, en d'autres termes, le premier point du triangle qui confère
quelque chose de plus que les choses purement matérielles.
Ainsi, le cinquième jour, les choses vivant dans l'eau et celles vivant dans les airs furent créées. Au
cours du sixième jour, les choses vivant sur la face même de la terre – l'homme y compris – furent créées. Le
septième jour, Dieu acheva le triangle par Sa sainte bénédiction de ce qu'il avait créé, faisant ainsi descendre
dans et sur Sa création le Saint-Esprit et la douant de conscience.

L'histoire biblique dit simplement que le septième jour, Dieu termina Son oeuvre et Se reposa et
qu'Il bénit ce jour et le sanctifia. Les anciennes archives G. T. rapportent que le récit original disait qu'au
lever du soleil du septième jour, Dieu commença à répandre Sa conscience dans toutes les créatures vivantes
et donna finalement sa bénédiction à l'homme qui devait être son vivant représentant sur la surface de la
terre. Les archives rapportaient aussi que tout le septième jour, Dieu ne fit pas que se reposer, mais passa ce
jour en méditation, de sorte qu'il fut un jour de communion sacrée. Les anciennes écoles de mystère

Quatrième cercle communication n° 2 23


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

établirent ainsi les bases d’un jour, uniquement consacré aux cérémonies sacrées et à la communion. C'est là
que se trouve, en réalité, l'origine de notre dimanche ecclésiastique.
Les prêtres et les pasteurs qui tendent à critiquer les païens et les premiers mystiques égyptiens
pour leur ignorance et leur forme impie d'adoration, devraient se rendre compte que ces « païens » sont en
réalité à l'origine des offices, des communions et des méditations dominicaux.

L’ANDROGYNAT PRIMITIF

Il était tout naturel pour les chercheurs de vouloir se connaître eux-mêmes avant de connaître la
nature sous la forme de montagnes, de terre, de mer, de ciel et d'arbres. C'est pourquoi, dans les anciens
enseignements des écoles de mystères, on passait plus de temps à tenter d'expliquer à l'homme sa propre
existence, qu'on en consacrait à l’étude de l'origine et de la manifestation de l'Univers. En fait, pendant de
nombreux siècles, les lois naturelles de l'univers furent très délaissées au bénéfice de l'étude de l'homme lui-
même. L'homme étant véritablement une grande énigme, il n'est pas surprenant que peu à peu il fut élaboré
bien des théories, des philosophies et des spéculations sur la création de l'être humain, alors que la
connaissance qu'il était beaucoup plus facile d'acquérir – la botanique et la cosmogonie, par exemples – était
pratiquement laissée de côté.

La création de l’homme fit l'objet d'études très poussées de la part des anciennes écoles de
mystères, selon une méthode qui, comme nous le réalisons maintenant, était parfaitement scientifique, alors
qu'en dehors de ces écoles, les spéculateurs et les idées superstitieuses concernant l'origine de l'homme et sa
création étaient si fantastiques qu'elles en devenaient absurdes et de peu de valeur.
En fait, il apparaît que parmi les personnes étrangères aux écoles de mystère, toute découverte de
nature scientifique ou semi-scientifique nécessitait une modification des conceptions concernant l'origine de
l'homme, car de telles découvertes bouleversaient immédiatement certaines de leurs opinions ou
contredisaient quelques-unes de leurs croyances.

Dans les écoles de mystère, par contre, et parmi les mystiques, une situation de ce genre n'existait
pas. Il est vrai qu'ils ne possédaient probablement pas de moyens perfectionnés pour l'étude de la vie
cellulaire et connaissaient très peu de choses de la biologie, par comparaison avec ce que nous en savons
aujourd'hui, mais leurs sources d'information étaient très sûres. Je me réfère au fait que les chefs et les
mystiques les plus évolués recevaient de la Conscience Cosmique des éclairs d'illumination qui leur
révélaient certains des grands principes fondamentaux concernant l'origine de l'homme en tant qu'espèce. Il y
eut donc une première forme d'enseignement, sur l'origine de l'homme, qui déclarait nettement qu'au
commencement, l'homme, en tant que type le plus évolué du règne animal, était androgyne. Autrement dit, il
était à la fois mâle et femelle et chaque être de l'espèce humaine avait donc la possibilité de féconder ses
propres oeufs et, par ce moyen, de se reproduire.

Des notes que nous avons entre les mains, il ressort que cette idée embarrassa beaucoup les
étudiants des écoles de mystères, car à leur époque, ils ne connaissaient aucun animal androgyne et ne
pouvaient concevoir une telle chose. Ils avaient évidemment une doctrine religieuse sur cette question et
cette doctrine était pour eux un mystère aussi grand que l'est aujourd'hui l'idée de l'Immaculée Conception
pour le chrétien moyen. Leur ancienne doctrine religieuse sur l'origine de l'homme déclarait que l'homme
étant, dans sa forme première, de cette nature particulière, le processus consistant à donner naissance aux
enfants résultait d'une « conception personnelle » et nous trouvons cette expression mentionnée chez certains
mystiques pour désigner un processus de conception ou de création mentale. Nous savons aujourd'hui que
cette idée n'était pas exacte, sauf dans un sens philosophique ; cependant, je réalise pleinement que pour les
instructeurs de l'époque, il n'existait pas d'autres mots ou idées capables de présenter plus clairement l'image
de la conception androgyne et c'est pourquoi cette expression devait être utilisée. Je puis dire, en passant, que
si nous admettons l’histoire véritable de la conception de Jésus, l'expression « Immaculée Conception » est
aussi singulière et erronée que l'était l’expression « conception personnelle » ou « conception mentale ». Le
terme « Immaculée Conception » appliqué à la conception de Jésus dans le sein de Marie donne à entendre et
laisse supposer que toutes les autres formes de conception – ou au moins celle qui est usuelle, normale et
naturelle – ne sont pas immaculée, mais impures, malsaines et impies. Il est certain qu'une telle assertion

Quatrième cercle communication n° 2 24


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

nous est odieuse et elle est, de plus, incompatible avec tous les autres enseignements de la Sainte Bible. Le
terme de « divine conception » ou « conception cosmique » serait plus compréhensible et plus en harmonie
avec l'idée réelle que les saints écrivains avaient à l'esprit, et c'est pourquoi nous pourrions dire qu'au lieu
d'utiliser l'expression « conception personnelle », les anciens maîtres mystiques auraient pu utiliser
quelqu'autre terme pour rendre plus clair ce qu'ils avaient l'intention de dire. Nous devons nous souvenir
cependant que s'il nous est assez facile aujourd'hui de dire de telles choses et de réaliser qu'il aurait été
possible d'employer une expression meilleure, c'est en regardant en arrière à partir de notre conception plus
avancée et plus évoluée et avec l'avantage d'une somme très étendue de connaissances concernant les lois de
la nature.

Comme je l'ai dit, les anciens étudiants des écoles de mystères savaient peu de choses - voire
absolument rien - des animaux androgynes et ils ignoraient comment de tels animaux pouvaient être à la fois
mâle et femelle et fonctionner avec les organes des deux sexes.
Ainsi, l'ancienne tradition de l'origine de l'homme rapporte une très vieille histoire qui devint
pendant des siècles un principe fondamental pour les écoles de mystères, et qui, légèrement modifiée, devint
en définitive l'histoire sacrée de l'origine de l'homme.
Permettez-moi d'esquisser brièvement devant vous cette histoire telle que les mystiques la
comprenaient à leur époque, et je pense que vous serez d'accord avec moi pour dire qu'elle est digne de
prendre place dans notre littérature mystique actuelle et qu'elle est digne de considération, même dans notre
littérature scientifique moderne. Voici cette histoire :

Après que Dieu eut créé les cieux et la terre et toutes les choses matérielles qui étaient sans vie
apparente, il décida de créer, pour Le représenter sur le plan terrestre, des êtres à Sa propre image spirituelle
et créatrice qui pourraient exécuter le grand oeuvre dans son royaume, amener progressivement les
personnalités et les créatures des nations du monde qu’il avait préconçues à croître et se multiplier. Dieu lui-
même n'était ni mâle ni femelle, mais contenait en Son être et en Sa conscience le pouvoir créateur de tous
les animaux et Il était donc androgyne. Pour créer l'homme – Son représentant – Il tira des éléments de la
terre, ceux qui étaient le plus raffinés et le plus hautement évolués en nature vibratoire, et ceux-ci, une fois
réunis, formèrent un corps d'une contexture plus délicate, d'une nature plus sensible et d'une forme plus belle
que tout autre corps dans le règne animal. Cette forme matérielle formée des éléments de la terre n'était pas
une réplique de la forme divine, puisque Dieu n’a pas de forme au sens matériel du terme.

Après que Dieu eut modelé le corps physique de Son représentant humain sur terre, Il insuffla dans
son corps Ses pouvoirs créateurs et une essence de nature spirituelle ; Il donna ainsi à cette forme inanimée,
non seulement la vie, mais un peu de la conscience qu’il possédait Lui-même. L'homme devint aussitôt un
être vivant et spirituel avec un corps matériel pour se mouvoir et avec des pouvoirs androgyne pour se
reproduire. Pendant des siècles – ce qui ramené à l’échelle de l’infini peut être considéré comme un jour –
l'homme continua à vivre comme une créature bisexuée, reproduisant sa propre espèce. Or, il vint un moment
où Dieu pensa que l’homme serait amené à manifester une plus grande tendresse, à mettre en œuvre
davantage des forces et des pouvoirs de la nature, et à s’adonner à une plus grande activité dans de nombreux
domaines, si les deux natures de son être étaient séparées pour former deux corps au lieu d'un seul. Ainsi,
Dieu forma un autre corps à partir des éléments de la terre, créant cette fois un être plus beau de formes, plus
doux et plus délicat dans son comportement physique, plus sensible aux plus hautes vibrations et aux
impulsions de Sa conscience. En même temps, Il rendit le corps originel de l'homme un peu plus fort, un peu
plus rude, un peu plus grand et mieux préparé aux dures tâches de la terre.

En présence de ces deux corps, Il tira de celui de l'homme originel cette partie de son sexe dont la
nature était femelle et Il la plaça dans ce corps nouveau, plus doux, plus petit et plus beau, qu'il venait de
concevoir, puis Il insuffla la vie et la conscience dans ce corps qu’il appela « Femme ». Le corps le plus
vigoureux, qui était maintenant privé d'une partie de lui-même, Il l'appela « Homme ». De cette façon Dieu
créa l'homme et la femme, après avoir, à l'origine créé l'homme androgyne. Dieu dit que ces deux corps
étaient des compagnons et des parties nécessaires l'une à l'autre, qu'ils devaient toujours vivre unis et que s'ils
étaient séparés, ils devaient se rechercher l'un l'autre. Il dit aussi que, pour chaque homme, il y aurait une
femme distincte qui, à l'origine, avait été une partie de lui-même et que, pour chaque femme, il y aurait un

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homme particulier qui, à l'origine, avait été une partie d'elle-même; qu'ils devaient vivre ensemble, se
multiplier et engendrer leur propre espèce.
C'est ce qu'ils firent. Et leurs rejetons, comme eux, s’unirent en couples; les femmes devaient
chercher des compagnons masculins et les hommes des compagnes féminines et quand ils se rencontraient et
s'accordaient, ils vivaient ensemble, ne permettant à rien de les séparer.

Ceci constitue une partie des premiers enseignements mystiques concernant la création du monde.
Il y a d'autres détails, quelque peu philosophiques, éthiques et même moraux, indiquant comment ils devaient
vivre ensemble comme mari et femme, comment l'âme de l'un d'eux, après la transition, cherchait encore la
compagnie de l'autre, et comment, dans de futures naissances, le couple originel se rencontrerait à nouveau et
s'unirait et ainsi de suite ; mais nous n'entrerons pas maintenant dans tous ces détails. Je désire simplement
attirer votre attention sur les points essentiels de l'histoire qui précède et vous demander de la comparer avec
le récit donné dans le livre de la Genèse au sujet de la création de l'homme. Vous vous souviendrez qu'il y a
toujours eu une discussion considérable sur l'authenticité ou l'exactitude de l'histoire rapportée par la Sainte
Bible, parce que dans le livre de la Genèse, il semble qu'il y a deux histoires apparemment contradictoires
concernant la création de l'homme. Dans la première histoire, il est déclaré qu'après la création de tous les
autres animaux, l'homme fut créé mâle et femelle, à l'image de Dieu.

Dans la seconde, nous lisons que l'homme fut créé le premier et que plus tard, tandis que l'homme
était plongé dans un profond sommeil, Dieu lui prit une côte dont Il créa la femme. Qu'on examine ces deux
histoires d'un point de vue purement superficiel, ou qu'on les considère avec sérieux en accordant une foi
entière à chaque mot tel qu'il est écrit, on est obligé de remarquer une différence considérable entre les deux
versions.
Cependant, à la lumière de l'histoire originelle d'où les récits bibliques sont indubitablement tirés, à
cause de leur immense audience parmi toutes les anciennes nations de la terre, nous voyons que les deux
récits de la Genèse sont exacts et ne contiennent aucune contradiction. Dieu, à l'origine, créa l'homme mâle
et femelle comme il est dit dans le premier récit de la Genèse. Plus tard, Dieu provoqua chez l'homme, pour
opérer en lui cette phase d'évolution, un profond soleil, un coma, ou une suspension de la vie consciente au
cours de laquelle un changement fut accompli ; son corps fut reformé avec des caractéristiques fortement
masculines, afin de lui permettre d'effectuer le pénible travail qui lui était assigné et, en même temps, une
partie de sa nature androgyne lui fut retirée même si nous ignorons s'il s'agit ou non d’une côte. Avec cette
ablation, la nature sexuelle distincte de la femme fut séparée de l'homme et placée dans un corps féminin et
nous avons ainsi deux créatures au lieu d'une seule. A mesure que nous avançons dans la lecture de la
Genèse, nous trouvons l'histoire plus illuminante, plus intéressante et plus profitable. Je vous suggère de la
lire dans le livre de la Genèse; en fait, lisez-la en entier et efforcez-vous de saisir les images et les idées qui
ont dû pénétrer l'esprit de ces anciens étudiants du mysticisme, quand ils écoutaient de telles explications
concernant la création de l'homme.

Selon d’anciens documents, il est tout à fait évident que les anciens mystiques comprenaient
parfaitement que l'homme est double dans sa nature psychique. En d'autres termes, les écoles antiques de
mysticisme enseignaient que l'homme est à la fois mâle et femelle dans sa nature psychique. Ils affirmaient
que l'homme est approximativement à 75 % mâle et que de son côté, la complexion féminine est inverse. En
d'autres termes, chaque être humain a dans sa nature psychique un fort pourcentage de polarité d'un certain
sexe et un faible pourcentage de l'autre. C'est cette dualité de nature de la partie psychique de l'homme qui
conduit l'homme et la femme à chercher un compagnon et qui est responsable de l'attraction qui existe entre
les sexes. En analysant cela, nous voyons donc qu’une attraction réelle existant entre un homme et une
femme qui sont convenablement attirés l'un vers l'autre n'est pas une attraction physique, mais une attraction
psychique ; que l'homme recherche une quantité plus grande de polarité féminine à harmoniser avec sa
nature psychique et que la femme recherche une quantité plus grande de polarité masculine. Les anciens
croyaient que, quand un homme et une femme convenablement appariés vivaient ensemble, il y avait un
mélange de leurs natures psychiques par le contact de leur aura et par le fait qu'ils vivaient dans l'aura l'un de
l'autre. Ce mélange donnait à chacun d'eux une quantité égale des deux polarités sexuelles dans sa
constitution individuelle.

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Les enseignements anciens affirmaient également que cette dualité de sexe dans la nature
psychique permet à celle-ci de se développer et d'évoluer. Il est intéressant de remarquer que ces mystiques
furent très près de découvrir l'une des grandes lois fondamentales de la biologie, bien que leur connaissance
de la vie de la cellule, telle qu'on la voit maintenant au microscope fût limitée. Nous savons aujourd'hui que
ces cellules qui sont doubles ou bisexuées, se propagent plus rapidement et évoluent vers des espèces
supérieures plus rapidement que celles qui n'ont qu'un seul sexe, qu'une seule polarité. Les mystiques anciens
croyaient que la nature psychique de l'homme est bisexuée et qu'elle est, par conséquent, capable de se
régénérer et de se perpétuer en tant qu'entité. Cela explique pourquoi la partie psychique de l'homme est
immortelle, tandis que la partie physique est mortelle et ne se perpétue pas en tant qu'entité. Ils disaient
également que la dualité de la nature psychique explique la faculté « féminine » d'intuition que l'on trouve
chez l'homme et la faculté « virile » de prudence que l'on trouve chez la femme. Cela explique aussi
pourquoi, à mesure que l'homme primitif continuait de vivre, il devenait moins sauvage et plus tendre : la
polarité féminine en lui tendait à se marquer de plus en plus fortement et à le rendre conscient des choses
plus douces et plus hautes de la vie. Cela explique également pourquoi la femme s'est transformée peu à
peu pour mieux comprendre les traits masculins et, finalement, pour adopter, à un degré considérable
ce point de vue masculin.

Il est intéressant maintenant, après deux mille ans ou plus, de regarder ces anciennes idées et de
voir combien elles étaient vraiment prophétiques. Si nous étudions les progrès réalisés par la civilisation au
cours des deux mille dernières années, nous verrons que l'homme est peu à peu devenu moins sauvage,
moins brutal et qu'il s'est intéressé davantage aux choses les plus belles, les meilleures de la vie. En d'autres
termes, sa façon de penser est devenue plus féminine qu'elle ne l'était auparavant. Il convient que nous
remarquions également que la femme aussi a changé. Elle est devenue de plus en plus masculine dans sa
façon de penser et dans son jugement, et dans son désir de faire des choses masculines, sans perdre
réellement aucune des qualités féminines qu'elle possédait à l'origine. Nous penchons à croire que la plupart
de ces changements se sont produits au cours de ces dernières années, et tout particulièrement depuis que les
femmes ont reçu le droit de vote et de participation aux affaires. Le fait est que, dans chaque cycle de
civilisation, au cours des deux mille dernières années, il y a un changement tout aussi grand dans la nature
masculine et féminine de tous les êtres humains que celui qui s'est produit au cours des trente dernières
années. Quant à savoir où conduiront ces changements et où ces changements s'arrêteront, nous ne le savons
pas actuellement.

Un bref examen des civilisations passées révèle qu'il y eut un temps ou ce développement de
l'instinct féminin chez l'homme devint si manifeste qu'il s'exprima dans son vêtement. Il y a eu des périodes
de la civilisation où les hommes portaient presque autant de soie et de dentelle que les femmes, et il y a eu,
également, des périodes où les femmes portaient des vêtements très masculins. Cela disparut peu à peu, à
mesure que les hommes et les femmes comprirent que le changement qui se produisait en eux ne concernait
pas tant le moi extérieur que le moi intérieur ; peu à peu, les vêtements prirent une allure plus nettement
masculine ou féminine selon le sexe, et le développement de la polarité sexuelle opposée commença se
manifester autrement que par le vêtement. Nous savons tous, naturellement, que chez les hommes et les
femmes primitifs, l'effort d'attraction du sexe opposé s'exprime chez l'homme de bien des façons : tout
d'abord, celui par la force brutale et la domination de la puissance de l'esprit ou du corps, et, plus tard, ce fut
par le raffinement personnel.

Nous voyons qu'à un certain moment, l'homme, comme le paon ou le mâle de beaucoup d'espèces
animales, adoptait toutes les méthodes naturelles ou non pour se rendre attirant aux yeux de la femme, tandis
que la femme attendait passivement soit d'être prise de force, soit d'être attirée par ses charmes. Après cela
vint une période où ce fut la femme qui entreprit de rechercher un compagnon et où les hommes attendaient
passivement d'être séduits ou tentés. Puis, un autre changement se produisit : la femme cessa de rechercher
l'homme, mais adopta la méthode qui consistait à se montrer pleine d'attraits et à développer ses pouvoirs de
séduction et où l'homme commença de faire sa cour. Ainsi nous voyons comment la partie psychique des
êtres humains a modifié les coutumes et les habitudes extérieures de l'homme.

La Grande Fraternité Blanche a toujours enseigné que l'homme pouvait progresser plus rapidement
dans la civilisation en développant ses facultés et les qualités de sa nature psychique, au lieu de consacrer

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tant de pensées et de temps au développement de ses facultés et de ses pouvoirs physiques. A mesure que les
siècles passaient et que les différentes sciences et les différents arts se développaient, l'homme commença
d'oublier ce qui se rapportait à la partie psychique et spirituelle de lui-même et il concentra sa pensée sur son
développement physique.

Quand le cycle du Verseau a commencé (approximativement en l'an 1900), il se produisit un réveil


dans la conscience de l'homme qui commença à comprendre que, avec toutes ses prouesses physiques, il ne
pouvait pas accomplir autant de choses pour lui-même qu'il ne le pourrait par le développement de ses
facultés psychiques. C'est alors que se produisit la formation de tant de mouvements métaphysiques, occultes
et spirituels et de différentes formes de religion. Aujourd'hui, tandis que le cycle du Verseau se poursuit,
nous voyons que les hommes et les femmes s'intéressent plus au côté psychique et spirituel de la vie qu'au
côté purement religieux.

Il faut que vous compreniez que le mot religion, à l'origine, ne se rapportait pas à des notions
spirituelles, mais à la connaissance des grandes vérités fondamentales. Il signifiait, sous sa forme primitive,
la lecture et l'étude des grands faits, conduisant les hommes à s'unir pour l'acquisition d'une certaine
connaissance. Généralement, cette connaissance touchait aux faits de notre existence sur Terre ; à la question
de savoir d'où nous venons et où nous allons. A partir de là se développa une étude de Dieu et des lois de
Dieu. C'est ainsi que nous avons aujourd'hui pour le mot « religion » un sens limité à l'étude d'une certaine
direction de pensée limitée et bien définie. Or, les hommes et les femmes dans le monde entier commencent
à comprendre que la grande étude de la religion, qui intéressait toute l'humanité il y a des siècles, s'est
rétrécie pour devenir l'étude de diverses doctrines et croyances de différentes sectes et que ce n'est plus
l'étude vaste et universelle des lois et principes cosmiques qui formaient autrefois son sujet. En conséquence,
afin de nous livrer à l'étude large et afin de posséder la grande connaissance du Cosmique et des relations qui
lient l'homme au Cosmique et à toutes les lois universelles, nous devons sortir de la stricte religion et
pénétrer dans le domaine métaphysique, occulte et mystique. C'est pourquoi nous remarquons aujourd'hui un
intérêt si grand, si universel pour ces sujets.

Ainsi, nous voyons que la Grande Fraternité Blanche a établi de belles fondations il y a des siècles,
quand elle a établi la première école destinée à enseigner les études cosmiques universelles au lieu
d'enseigner une religion étroite et sectaire. Et, bien que l'humanité ait été forcée de rétrécir ses études
religieuses et de se limiter à un sectarisme étroit, l'Ère du Verseau a amené une réaction et aujourd'hui,
l'homme et la femme doués d'une intelligence moyenne veulent connaître les grandes vérités religieuses au
sens large, des vérités qui ne se limitent pas aux sujets présentés par les différentes sectes religieuses. Ce fait
montre clairement que l'homme n'est pas devenu moins religieux, mais au contraire plus religieux et le
résultat en sera une race humaine aux vies plus larges et meilleures à la fin de l'ère du Verseau que toutes
celles qui n’ont jamais existé.

Nous, qui appartenons à la Rose+Croix, sommes, sans aucun doute, des guides dans cette grande
révolution à l'échelle mondiale de la pensée et de l'étude. La plupart de ceux qui vivent actuellement vivront
assez pour voir le jour où les choses que nous étudions seront apprises de façon presque universelle par tous
les hommes, toutes les femmes qui pensent. Beaucoup de principes qui sont actuellement enseignés de façon
intime dans nos leçons seront un jour au programme des lycées et des universités et seront prêchés dans les
églises. Nous aurons l'avantage d'être en avance sur les autres et d'avoir préparé nos enfants et ceux qui
dépendent de nous pour ce grand changement qui va survenir dans la civilisation. En conséquence, nous
sommes les pionniers et les porte-flambeaux d'un nouvel âge et d’une nouvelle civilisation

Quatrième cercle communication n° 2 28


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L’ÉVOLUTION HUMAINE
Nous savons que les récits de la Bible, tels qu'ils sont présentés dans le livre de la Genèse, sont des
histoires légendaires qui viennent des écoles mystiques, car nous trouvons presque les mêmes termes que
ceux de la Genèse, dans nombre d'écrits mystiques de divers pays. Si nous lisons par exemple le livre de
Bunsen intitulé l' « Ange Messie », nous remarquons qu'Ormuzd, le dieu des dieux persans, a prononcé cette
phrase dans sa doctrine sacrée : « faisons l'homme à notre propre image ». De même, dans beaucoup d'autres
écrits anciens des peuples d'orient, nous trouvons une histoire similaire sur les dieux mythologiques ou les
dieux des tribus païennes superstitieuses ; ces dieux créent l’homme à leur propre image et, à l'origine, à la
fois mâle et femelle. Naturellement, l'histoire de la création de l'homme se répandit en dehors des écoles de
mystère et elle fut comprise et acceptée par la masse. Elle fut répétée et exportée en d'autres pays et
finalement dans chaque pays, de sorte que toutes les nations disaient : « Si le Dieu des Aryens ou le Dieu des
Egyptiens a créé l'homme à Son image et l'a créé mâle et femelle, alors notre Dieu doit nous avoir créés de la
même façon. »
Nous voyons ainsi les tribus païennes d'orient attribuer à leurs dieux mythologiques et à leurs
idoles une création de l'homme et de la femme identique à celle que le Dieu des mystiques avait opérée. De
cette manière, la même histoire, légèrement modifiée quant à la nature de Dieu et à certains autres détails,
devint universelle; et c'est de cette histoire universelle que le récit du Livre de la Genèse fut tiré de la
littérature sacrée par les anciens scribes, pour être finalement intégré à notre Bible actuelle.
Je sais parfaitement que dans le monde actuel règne un désaccord considérable à propos des
doctrines d'évolution défendues par Darwin et enseignées encore dans certaines écoles modernes. Un grand
nombre de personnes ne s'est pas encore rendu compte que Darwin lui-même avait abandonné quelques-unes
de ses idées les plus radicales avant son décès, et qu'aujourd'hui les véritables doctrines scientifiques de
l'évolution n'incluent pas en l’état l'idée que Darwin avança dans un de ses premiers livres, uniquement à titre
d'explication hypothétique et spéculative de l'évolution. Au cours de l'un des plus célèbres procès sur
l'évolution qui ait été débattu devant les tribunaux américains, on s'aperçut que nombre des fanatiques
religieux qui s'opposaient aux enseignements basés sur l'évolution n'avaient pas lu un seul des livres qui
avaient paru à ce sujet au cours des vingt dernières années. Ils admettaient franchement qu'ils avaient
seulement lu un ou deux livres sur cette question du temps où ils étaient étudiants, à savoir de nombreuses
années plus tôt, et que leurs opinions actuelles, à propos de l'évolution, étaient uniquement fondées sur ce
qu'ils avaient lu autrefois. Ils étaient à ce point prévenus à cet égard et ils avaient tant de préjugés sur le sujet
de l'évolution qu'ils refusaient de lire tout livre récent traitant de cette question. Aussi furent-ils extrêmement
étonnés d'apprendre que les enseignements les plus avancés sur l'évolution n'incluaient pas l'idée difficile à
accepter du singe, l'idée justement à partir de laquelle ils combattaient les enseignements scientifiques
modernes. Ceci, bien entendu, les plaça dans une situation aussi difficile que ridicule, car ils apportaient ainsi
la preuve qu'ils s’opposaient à quelque chose qu'ils ne connaissaient pas entièrement.

Pendant de longs siècles, les mystiques ont cru en l'évolution et ils enseignaient certains fait la
concernant, mais à partir du moment où le terme « évolution » est employé dans les enseignements
mystiques, quantité de gens refusent immédiatement de lire quoi que ce soit à ce sujet. Ils sont aussi
ignorants des doctrines mystiques de l'évolution que le sont certaines personnes d'une orthodoxie religieuse
absolue à propos des enseignements scientifiques modernes sur ce même sujet. Il convient donc de vous dire
maintenant que les anciens mystiques, aussi bien que ceux de notre temps, n'ont jamais cessé d'enseigner que
l'évolution est un fait indiscutable, que toute vie animale et toute la nature sont en état permanent de lente
évolution. Mais les mystiques enseignent que l'homme a toujours évolué en tant qu'homme et jamais à partir
d'un animal inférieur. En d'autres termes, selon les mystiques, aussi loin que l'on remonte dans le temps,
même si son corps et sa physionomie pouvaient à une époque ressembler à ceux d'un singe, l'homme
commença sa vie terrestre comme espèce humaine, à partir du moment où, dans l'évolution, Dieu
perfectionna son corps et l'appela homme. Les mystiques disent que lorsque Dieu créa la forme humaine, Il
devait nécessairement la former à l'aide d'autres éléments de la vie terrestre ; mais jusqu’à ce que Dieu eut
créé une image ou une forme parfaite qu’il appela homme, l'espèce humaine n'existait pas.

De la même façon, la femme n'eut pas son origine dans quelque forme inférieure de vie animale,
mais dans la division du corps de l’homme en deux sexes. Depuis lors, l'homme n'a jamais cessé d'évoluer en
tant que créature humaine et non en tant que créature animale ; il n'a jamais cessé de se perfectionner à
travers tous les stades de l'existence humaine. Ainsi l'homme et la femme représentèrent, dès leur création,

Quatrième cercle communication n° 2 29


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l'expression de la plus haute forme animale sur terre, et ils sont si supérieurs à toutes les autres créatures
créées par Dieu, que toute comparaison n’est pas seulement inutile, mais encore sans fondement scientifique
et, à tous égards, ridicule. Il est vrai que bien des parties du corps humain ressemblent à celles de certains
animaux, mais ceci n'implique, en aucune manière que l'homme descend d'eux. Une chaise et une table
peuvent avoir beaucoup de choses en commun – le bois, les pieds et les sculptures qui leur donnent leur
beauté, leur style et leur caractère propre, par exemples – mais il serait insensé de dire que la table est le
résultat de l'évolution d'une chaise ou vice-versa.

J'ai inclus, dans cette leçon, cette courte référence à l'évolution, parce que les documents G.T. nous
apprennent que dans les temps anciens, l'homme s'efforça beaucoup de découvrir les raisons et les secrets de
l'évolution de sa propre espèce. Quand il rencontrait des hommes et des femmes moins évolués que lui, il
s'étonnait tout naturellement de la grande différence entre eux et lui. Même dans les temps modernes, quand
des explorateurs découvrent dans quelque île perdue, une nouvelle tribu sauvage, ou quand les fouilles
archéologiques mettent à jour des corps humains préhistoriques, d'une forme grossière par rapport au corps
merveilleux de l'homme actuel, on se demande immédiatement de quelle manière et combien de temps
l'homme a pu se développer jusqu'à son stade présent et nous pensons aussi, naturellement, aux possibles
changements qui se produiront dans l'avenir par suite d'une incessante évolution.

LA TENTATION ET LA PRÉVARICATION

C'est précisément parce que les mystiques des anciennes écoles arcanes se rendaient compte de ce
perfectionnement sans fin, qu'ils cherchèrent à pénétrer les secrets de l'évolution humaine. Cependant, ils
étaient placés devant un problème qui, de nos jours, ne se pose plus avec la même acuité. Quand l'ancien
mystique, qui était dans sa tribu une personne hautement évoluée, voyait occasionnellement un homme
grossier et sans culture d'une autre tribu vivre presque comme un animal, incapable de s'exprimer autrement
qu'à l'aide de sons rauques, il était alors tout naturel qu'il posât à ceux qui dans les écoles de mystères,
pouvaient lui répondre, la question suivante : « Si Dieu a créé l'homme et la femme parfaits, à Son image, et
comme une partie de Lui-même, comment alors cet homme et cette femme ont-ils pu tomber si bas, au point
de ressembler aux animaux sauvages ? » Il est impossible de blâmer l'étudiant intelligent et hautement évolué
des écoles de mystères, pour une telle question qui, sans aucun doute, fut posée souvent et avec le plus grand
sérieux. Les enseignements anciens incluaient une réponse à cette question et cette explication est pour nous
du plus haut intérêt. Elle constitue un principe fondamental des doctrines mystiques anciennes et modernes,
et elle constitue en même temps un principe sur lequel furent fondées plus tard des doctrines théologiques.
Voyons donc de plus près, traduites en langage moderne, la réponse et l'explication données dans les
anciennes écoles mystiques.

Ainsi que nous l'avons dit, Dieu créa l’homme et la femme en les douant, non seulement de Ses
propres pouvoirs créateurs et de Sa propre conscience, mais aussi de la faculté de choisir volontairement et
de porter la responsabilité de leurs actes. Dieu créa l'homme et la femme pour poursuivre l'oeuvre de création
matérielle sur la surface de la Terre et se multiplier. Ils étaient, à l'origine, exempts de tout mal et exempts de
tout péché, mais ils avaient le droit et le privilège de choisir leur manière de vivre et ce qu'ils voulaient faire.
Leurs expériences devaient non seulement leur servir d'enseignement, mais développer leur
compréhension et leur maîtrise des problèmes de la vie terrestre. Dieu ne créa pas seulement en opposition le
jour et la nuit, mais également le bien et le mal, la vie et la mort, ces pouvoirs opposés étant nécessaires pour
permettre la manifestation des facteurs créateurs de l'existence. L’homme et la femme en vinrent peu à peu à
choisir de vivre plus librement, et à préférer les choses matérielles de la vie aux richesses spirituelles. Il se
développa graduellement en eux une préférence volontaire pour les plaisirs matériels et charnels au détriment
des satisfactions plus spirituelles. Pour illustrer cette idée, les anciens mystiques firent une fois de plus, usage
de leur méthode fondamentale d'instruction, celle de l’analogie. Deux exemples marquants furent employés
dans ce but et ces exemples devinrent d'importants symboles ; on les trouve gravés dans la pierre, dès la plus
haute antiquité. Ces deux symboles sont le serpent et l'arbre de vie.

Quatrième cercle communication n° 2 30


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

Le serpent représentait les sensations matérielles terrestres et tentantes et les plaisirs du monde,
tentations séduisantes, insidieuses et sournoises de la Terre. Nous pouvons aisément comprendre pourquoi
les anciens mystiques, cherchant une analogie qui pouvait symboliser ces conditions, choisirent l'animal qui
leur causait tant de souffrances et d'ennuis. Vivant dans des maisons primitives et sans aucune protection,
situées souvent en pleine campagne ou le long des rivières, ils avaient découvert que le serpent était leur plus
grand ennemi. Les grands animaux de la terre pouvaient être détectés beaucoup plus facilement, à cause du
bruit qu'ils faisaient en s'approchant et de leur corps bien visible. Le serpent, au contraire, ne pouvait être en
général découvert qu'au moment où il était trop tard pour se protéger de son attaque et il était vraiment
difficile de construire une maison qui lui soit inaccessible, ou de s'arranger de telle façon qu'il ne puisse se
glisser dans les champs où l'on travaillait. Ainsi, dans tous les anciens documents mystiques, le serpent était
le symbole des dangers de la vie, des tentations, des épreuves et des problèmes matériels. Il était le symbole
de tout ce qui est vil, sordide et répréhensible. Même de nos jours, en diverses parties d'Europe, nous voyons
dans des Cathédrales, le serpent enroulé au pied de la Croix sur laquelle est crucifié le Christ; nous y
trouvons encore le serpent représenté dans des motifs décoratifs pour symboliser tout ce qui doit être piétiné
en raison de ses qualités viles et matérielles. Dans tout le symbolisme religieux, de l'Antiquité jusqu'à nos
jours, le serpent, en tant que symbole des tentations terrestres de l'homme, a occupé une place prépondérante,
place qui trouve son origine dans l’enseignement des plus anciennes écoles mystiques.

L'arbre de vie, de son côté, fut adopté comme symbole parce qu'il représente ce qui porte les fruits
de l'expérience. L'homme, en apprenant les leçons de la vie et en évoluant grâce à ses expériences terrestres,
croît comme un arbre et les expériences qu'il traverse ainsi sont, dans le même sens, symbolisées par les
fruits de cet arbre qui ne cesse de croître. Nous retrouvons ce même symbolisme dans la Bible et dans la
littérature sacrée de nombreux pays. Souvenons-nous de textes bien connus, celui-ci par exemple : « C'est à
leurs fruits que vous les reconnaîtrez ». Et combien de sculptures et de dessins antiques ne nous montrent-ils
pas l'esquisse grossière d'un arbre dont les branches sont lourdes de fruits. Cet arbre est toujours et partout
appelé « l'arbre de vie ».
Dans un livre très intéressant mais devenu très rare de M. Georges Smith, rédigé en allemand et
intitulé « Le Récit chaldéen de la Genèse », on trouve la reproduction de l'une de ces anciennes sculptures
qui représente l'arbre et le serpent avec plusieurs figures humaines près de l'arbre. M. Smith dans son livre la
commente de cette manière : « L'un des plus importants et des plus frappants spécimens de caractère ancien
se trouve dans les collections du British Muséum ; il montre deux personnages humains assis de chaque côté
d'un arbre, élevant leurs mains vers les fruits, tandis qu’en retrait, est sculpté un serpent. Nous savons que
dans ces anciennes sculptures, aucune figure ne se trouve là par hasard mais que toutes représentent des
événements ou des événements supposés et des traits caractéristiques des premiers enseignements mystiques
; ainsi, il est évident que la première forme du récit de la chute de l’homme, tel qu'il est connu par le Livre
de la Genèse, était connu à Babylone à une période très reculée. »

Poursuivant notre examen des enseignements mystiques, nous voyons qu'en


goûtant les diverses expériences que lui offrait la vie, en se familiarisant avec les fruits de
l'arbre de vie – ou en d'autres termes, en développant sa compréhension des choses de
l'existence – l’homme commença à choisir de plus en plus souvent les plaisirs charnels et
terrestres, au lieu de retourner vers le domaine de la spiritualité. Il prêta donc l'oreille aux
tentations du serpent au lieu d'écouter la voix du Saint-Esprit. Finalement, il s'enfonça si
profondément dans la matière qu'il se dégrada et perdit sa condition supérieure. Ainsi se
produisit sa chute des hauteurs spirituelles sur lesquelles il avait commencé son existence.
Les enseignements mystiques exposent en outre qu'il devint alors nécessaire
pour l'homme de se racheter, d'étudier et de méditer sur les questions élevées de
l'existence, pour pouvoir, par la même sélection volontaire, choisir alors un mode de vie plus élevé. La
Rédemption doit être donnée par la régénération, et la régénération non seulement avec le coeur repentant et
une pleine reconnaissance des erreurs commises, mais elle doit être suivie pour une cérémonie constituée par
une immersion dans les eaux de la purification – le baptême – afin que le Saint-Esprit puisse descendre à
nouveau en l'homme et lui donner une vie nouvelle.

Il est difficile de dire à quelle époque fut ajoutée l'idée que le serpent tenta tout d'abord la femme,
qui, à son tour, poussa l’homme à manger du fruit de l'arbre. Cependant, une chose est certaine : cette notion

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ne trouve pas son origine dans les premières écoles de mystères, mais date de bien plus tard, quand la
théologie devint une étude systématique et que certaines doctrines furent établies par des églises qui n'étaient
pas entièrement familiarisées avec les véritables enseignements mystiques. Il peut être intéressant pour vous
d'apprendre que, tandis que les premiers instructeurs mystiques ne faisaient aucune distinction au sens
spirituel entre l'homme et la femme, mais proclamaient très clairement et d'une manière définie l'égalité des
sexes aussi bien dans le domaine spirituel que dans le domine matériel, les pères des diverses doctrines
religieuses et ecclésiastiques adoptèrent un point de vue nettement opposé. D'après ces théologiens, qui
n'avaient qu'une connaissance minime des principes mystiques essentiels et qui se préoccupaient bien plus de
l'édification d'un système ecclésiastique dont ils pourraient se servir librement à leur propre avantage,
l'homme était la seule des créatures humaines qui possédât une vie immortelle, laquelle devait retourner à
Dieu au moment du décès. Selon eux, l'âme de la femme faisait toujours partie de l'homme et n'était jamais
une entité séparée ; bien que Dieu ait séparé le corps de la femme de celui de l'homme, l'âme n'avait pas été
séparée. Au moment du décès de la femme, son âme ne retournait donc pas au Ciel, mais elle continuait à
résider dans le corps de l'homme et, ainsi, seule l'âme de celui-ci retournait à Dieu, devenant un ange quand
elle était bonne, un diable quand elle était mauvaise. C'est la raison pour laquelle tous les anges tels que nous
les montre l'art moyenâgeux, aussi bien en sculpture qu'en peinture, dans toutes les églises et cathédrales
d'Europe ou d'Orient, sont uniquement de sexe masculin. Jamais on ne voit un seul ange de sexe féminin.

Si on étudie l'origine des mots, dans les diverses langues, comme nous l'avons fait précédemment,
on remarquera qu'en latin et dans d'autres langues, le mot « ange » est toujours du genre masculin. Nous
voyons ainsi clairement que l'idée selon laquelle la femme fut la première à succomber et à écouter le serpent
pour devenir ensuite la véritable tentatrice de l'homme, tire son origine chez les premiers théologiens,
longtemps après que les écoles mystiques eurent enseigné le contraire. Cette idée peu aimable et sans
fondement concernant la femme et le serpent nous est venue par l'intermédiaire des églises et de la religion,
mais ne trouve point son origine dans le mysticisme pur. Pour vous permettre de connaître la version
opposée du récit, je vous rapporterai, d'après nos documents G. T., l'histoire telle qu'elle était enseignée
parmi certains des peuples antiques. La voici :

« Epimetheus reçut un don de Zeus, sous la forme d'une femme splendide (Pandora). Elle apporta
avec elle un vase dont le couvercle devait rester fermé par ordre de Dieu. Mais son mari, poussé par la
curiosité l'ouvrit et il s'échappa de ce vase les peines, les fatigues et les maladies dont jamais l'humanité ne
s'est libérée depuis. Tout ce qui restait, était l'espoir du salut. » Le même récit se trouve dans le livre
« Mythologie » de Murray qui montre que c'est l'homme, et non pas la femme qui était considéré comme le
pécheur originel, par suite de sa curiosité et pour avoir désobéi volontairement aux ordres de Dieu.

Le Dr Kalish, éminent écrivain et spécialiste des traditions juives et des textes bibliques, a écrit un
intéressant ouvrage dans lequel il commente l'Ancien Testament et montre que les Persans connaissaient, sur
la chute de l'homme, un récit extrêmement intéressant qui fut adopté par les Hébreux. Dans ce récit persan, le
lieu originel où naquirent l'homme et la femme était appelé Heden ; ce lieu était plus beau que tout le reste du
monde et il était traversé par un fleuve puissant. C'est là que se trouvait le premier lieu d'habitation de
l'homme avant que celui-ci ne fût poussé par l'esprit du mal, caché sous la forme du serpent, à goutter au fruit
de l’arbre défendu, lequel arbre était appelé Hom.

Des égyptiens profanes, ayant appris par des membres de la congrégation extérieure des écoles de
mystères de leur pays quelques bribes des enseignements mystiques, établirent une légende à eux qui
différait un peu de celle enseignée dans les écoles mystiques. On trouve cette légende égyptienne dans
nombre de documents anciens et surtout dans les livres sacrés de leurs dieux et déesses. Ces livres nous
apprennent qu'Osiris ordonne que les noms de certaines âmes soient écrits sur l'arbre de vie, dont les fruits
permettaient à ceux qui en mangeaient de devenir comme les dieux. Il est dit, de plus, dans ces mêmes livres,
que le fruit de l'arbre de vie représentant toutes les expériences de la vie, celles-ci rendraient l’homme aussi
sage que Dieu. Nous remarquerons que cette idée est identique à celle que nous donne la Bible, sous forme
d'une promesse rusée faite par le serpent à l'homme. Les Hindous adoptèrent plus tard une histoire similaire,
faisant état d'un arbre de vie qu'ils désignèrent sous un nom tiré du sanskrit : soma. D'après leur légende, le
jus des fruits de cet arbre et la sève-même de celui-ci, conféraient à ceux qui l’absorbaient, immortalité ou
divinité. Le serpent y était remplacé par un dragon, qui s'accordait mieux avec leurs idées.

Quatrième cercle communication n° 2 32


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

Comme je vous l'ai déjà dit, vous devez toujours vous souvenir que la seule façon, pour l'esprit de
l'homme, et spécialement pour l'esprit de l’homme primitif et sans culture, de comprendre de nouvelles
vérités, est de les comparer aux vérités anciennes. Ainsi, pour de tels esprits, la seule manière de comprendre
de nouveaux faits ou de nouvelles idées est de les comparer avec les idées qu'ils avaient jusqu'à ce moment.

Il est probable que vous connaissez l'histoire de l'explorateur qui a voyagé en diverses parties du
monde. Lors de son premier voyage dans une partie sauvage d'Afrique, il est le premier blanc qui n’ait
jamais parlé aux noirs des régions écartées. Après avoir quelque peu appris leur langage, il tente de les
intéresser au reste du monde et il constate à tout instant qu’il est difficile de leur faire réaliser et comprendre
certaines de ses idées. Il illustre ses difficultés en expliquant le mal qu'il avait à essayer de leur faire
comprendre quoi que ce soit au sujet de la glace qu'ils n'avaient naturellement jamais vue et que, par voie de
conséquence, ils ne pouvaient comprendre, même du seul point de vue du froid et de la dureté. Ils n'avaient
jamais entendu parler de rien qui fût très froid, et c'est pourquoi ils ne pouvaient comprendre par
comparaison.
Il tenta de leur dire qu'en certaines parties du monde, l'eau était un solide gelé appelé glace. Ils ne
comprenaient pas ce que signifiait le terme « gelé » ; ils ne pouvaient comprendre à quoi ressemblait l'eau
solide et, finalement, quand il leur dit que l'eau pouvait être assez dure pour permettre à un de leurs éléphants
de marcher sans enfoncer, ils furent persuadés qu'il se moquait d'eux. Cependant, il s'aperçut plus tard qu'ils
avaient accepté une partie de ses déclarations et qu’ils avaient ajouté à leurs croyances l'idée qu'en certaines
parties du monde l'eau était dure comme de la pierre et différente de l'eau de leurs rivières tropicales. Vous et
moi pouvons sourire à la pensée de l'eau aussi dure que de la pierre, mais il ne faut pas oublier qu'ils
essayaient simplement de trouver une analogie capable de leur donner une vague idée de la chose. Nous
utilisons toujours ce système d'analogie pour instruire nos enfants, que ce soit à l'école ou à la maison. Vous
savez que bien des professeurs disent aux enfants que la terre est ronde comme une pomme orange ou une
balle. Vous ne serez donc pas surpris par le petit garçon qui demande au professeur sur quel bout de la terre
se trouve la queue, parce qu'il a toujours vu une queue sur une pomme.

Dans tous les pays orientaux, au cours des siècles antérieurs à l'ère chrétienne, les captifs soumis à
l'influence de diverses prêtrises adoptèrent des religions qui variaient grandement dans leurs conceptions de
Dieu, des dieux et des déesses, dans leurs conceptions sur la création du monde et sur ce qui était la cause
principale des manifestations naturelles. Dans quelques pays, la religion présentait aux indigènes un cortège
sans fin de dieux et de déesses, chacun d'eux ayant une autorité sur certaines lois ou manifestations de la
nature. Il y avait même un dieu qui faisait éternuer ; celui-ci faisait sourire, celui-là faisait pleuvoir ; un autre
encore provoquait le vent. Tous étaient appelés si diversement qu'il faudrait une très grande encyclopédie de
noms, de titres et de définitions pour classifier avec précision les milliers de dieux et déesses que les hommes
et les femmes adorèrent pendant des siècles avant l'ère chrétienne. Naturellement, la conception que les
hommes et les femmes avaient de leur dieu principal ou de leurs dieux les plus importants variait également
beaucoup. Généralement, il y avait un dieu prépondérant qui gouvernait tous les autres, dont il était plus ou
moins composé. Pour représenter ou dépeindre ce dieu principal, que ce soit en pierre, en bois ou en terre
glaise, on lui donnait toujours un visage terrible où les qualités mauvaises et destructives apparaissaient
beaucoup plus nettement que les bonnes qualités. Il en résultait un aspect si terrible que même un enfant
d'aujourd'hui serait effrayé en le regardant.

UNIVERSALITÉ DES MOTIFS RELIGIEUX

De telles conditions existant dans la pensée religieuse, vous pouvez réaliser parfaitement à quelles
difficultés se heurtaient les maîtres des écoles mystiques pour promulguer des idées plus nouvelles et plus
élevées. Il est impossible aujourd'hui, et il devait être encore plus impossible à cette époque, d'extirper chez
quelqu'un une idée pour la remplacer par une idée nouvelle sans lui faire voir au préalable que son idée
première était fausse et le convaincre que la nouvelle idée était meilleure. Il était vraiment difficile pour les
anciens mystiques d'amener les penseurs avancés et ceux qui cherchaient la lumière à renoncer entièrement à
leurs anciennes idées et à en accepter de nouvelles. La seule façon de le faire avec succès était d'intégrer
graduellement les nouvelles idées dans les vieilles. C'est pourquoi mous pouvons constater dans les

Quatrième cercle communication n° 2 33


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

enseignements des autres pays orientaux, un changement qui s'opéra graduellement pour atteindre peu à peu
les pensées mystiques plus élevées prônées par les écoles secrètes de la Grande Fraternité Blanche.

Nous avons déjà attiré votre attention sur le fait que l’une des langues les plus anciennes est le
sanscrit. Parmi les plus anciens écrits, nous trouvons ceux qui sont rédigés dans la langue spéciale appelée
Avesta et les textes sacrés écrits en cette langue qui sont appelés Zend-Avesta. Dans ces textes qui ont été
traduits en langage moderne, nous voyons comment quelques-unes des vieilles nations orientales acceptèrent
les nouveaux enseignements mystiques et les modifièrent pour les adapter à leur forme de compréhension
concernant les choses sacrées. Si dans les enseignements qui leur étaient envoyés d'Egypte par un Grand-
Maître de la Fraternité Blanche d'Egypte figurait un récit des actions du dieu Râ, les peuples des autres
régions changeaient le nom de ce Dieu par celui de leur propre Dieu et transformaient les faits pour les
adapter à leurs croyances antérieures. Ainsi, nous trouvons trace dans tous les anciens écrits sacrés d'idées
similaires remontant toutes aux enseignements originaux de la Fraternité Blanche, mais avec des
modifications typiquement nationales.
Je vais maintenant vous donner quelques exemples de ces faits, afin de vous familiariser avec la
manière dont les principes évoqués dans nos derniers chapitres ont été universellement adoptés. Nous
constatons par les écrits Zend-Avesta des Parsis que ces derniers finirent par adopter l'idée mystique d'un être
suprême unique qui remplaça leurs nombreux dieux ; ils donnèrent à ce dieu suprême le nom d 'Ahura
Mazda ou Ormuzd. Le premier nom porte en lui l'idée d'une grande lumière et c'est d’ailleurs de ce mot que
vient la marque moderne Mazda choisie pour désigner une d’ampoule électrique Les Parsis adoptèrent
également dans leurs enseignements, l'idée que leur être suprême créa le monde en six périodes d'activité. Ils
n'appelèrent pas ces périodes jours, mois ni années car ils n'avaient pas de calendrier qui contint une telle
terminologie. D'après eux, l'homme fut créé au cours de la sixième période et leur dieu acheva son oeuvre et
se reposa au cours de la septième. De plus, ils déclaraient que leur dieu créa le premier homme et la première
femme unis par le dos, et qu’il les divisa plus tard et indiqua à chacun la grande loi mystique des Parsis :
« Être humble de cœur ; observer La loi ; être pur en pensée, en parole et en action. »
Ainsi furent créés l'homme et la femme, appelés Mashya et Mashyana. Tous les autres humains,
selon la conception des Parsis, descendirent de ce couple. Nous voyons, dans cette croyance religieuse et
mystique, de quelle manière admirable cette nation accepta les enseignements de la Grande Fraternité
Blanche, moyennant quelques modifications peu nombreuses, afin d'emporter l'adhésion de ses
ressortissants.

Dans les écrits étrusques, l'histoire est la même que celle des Persans. Ils enseignaient que Dieu
créa le monde en six mille ans. Pour eux, le plus grand cycle de chaque période temps était de mille ans. En
d'autres termes, ils croyaient que Dieu consacra mille ans à chaque cycle de Création. Selon leurs
enseignements, les créations accomplies dans chaque période étaient les mêmes que celles qui figurent dans
les récits que nous avons donnés, l'homme étant seul créé dans la 6éme période. Les Persans adoptèrent aussi
l'idée que l’homme, une fois créé, fut tenté par les choses matérielles de la vie et sombra dans le mal. Selon
leur adaptation mystique des enseignements originaux, le premier homme et la première femme vivaient
ensemble dans une pureté et une innocence absolues et un bonheur perpétuel leur avait été promis par le
Créateur s'ils persévéraient dans leur vertu.

Les enseignements persans montrent pleinement qu'ils adoptèrent l'idée qu'un démon malin se
présenta au premier couple sous la forme d’un serpent. Ce serpent, d'après leur histoire, était envoyé par
Ahriman, le prince des démons. Cette petite addition à l'histoire était nécessaire pour les Persans, car ils
avaient déjà adopté l'idée d'un démon supérieur régnant sur beaucoup d'autres démons et de qui venait tout le
mal. Puisque l'histoire mystique enseignée par la Grande Loge Blanche ne comprenait aucun texte expliquant
ce qui inspira au serpent de tenter le premier homme et la première femme, ils prétendirent naturellement que
ce devait être le prince des démons. C'est pour cette raison qu'ils ajoutèrent ce point à l'histoire primitive.
D'après l'histoire, le serpent leur donna le fruit d'un arbre merveilleux dont il prétendait qu'il leur donnerait la
vie éternelle. Des penchants et des idées mauvais pénétrèrent ainsi leur conscience, ce qui détruisit leur
excellent état moral. Par voie de conséquence, ils perdirent leur pureté et furent déchus de l'éternel bonheur
qui leur avait été promis. Ils se mirent à tuer des bêtes et à se vêtir de peaux. Ceci était considéré par les
Persans comme une faute terrible car ceux-ci ne croyaient pas qu'on pût tuer les animaux. Puis se
développèrent en eux les grands péchés d'envie, de haine, de discorde et de rébellion qui d'après les

Quatrième cercle communication n° 2 34


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enseignements persans, constituent les quatre péchés élémentaires du Monde. M. Georges Smith, l'éminent
historien du British Museum de Londres, a découvert des inscriptions cunéiformes qui montrent de manière
concluante que l'histoire de la Création de l'Univers et de l'Homme, ainsi que la chute de ce dernier, furent
également enseignés par les Babyloniens environ deux mille ans avant que les Hébreux ne l'adoptent. Bien
qu'incomplètes, ces inscriptions sont suffisamment claires pour montrer qu'un arbre de vie servait de
symbole des plaisirs terrestres aux Babyloniens.

Parmi les Phéniciens, des enseignements similaires existaient, comme le prouvent des traductions
faites en grec par Philon de Byblos. Dans ces enseignements, quelques modifications étaient apportées et
c'est ainsi que pour les Phéniciens le premier homme et la première femme perdirent la grâce parce qu'ils
avaient découvert comment se nourrir du fruit de l'arbre de vie.
Dans l'ancienne mythologie grecque, certains enseignements mystiques furent adoptés, moyennant
quelques modifications. Ils donnèrent le nom de Zeus à leur Dieu suprême qui créa le premier homme et la
première femme à l'image des divers dieux qu'ils adoraient déjà, quand ils adoptèrent l'histoire. Leur histoire
comprenait une autre modification légère et elle établissait qu'après la création de l'homme, l'Être suprême
créa le corps d'une vierge avec de la terre glaise et lui communiqua le souffle de vie.

Il est naturel qu'après l'acception de ces enseignements dans le monde occidental, à propos de la
Création de l'Univers, de l'homme et de la femme, et qu'après leur dissémination pendant un siècle ou
davantage, les nouvelles générations de jeunes penseurs aient commencé à exiger une information plus
précise, tout comme l'homme évolué d'aujourd'hui demande une information plus poussée sur beaucoup de
doctrines théologiques et religieuses. Ainsi, en Orient, la nouvelle génération de penseurs demanda où était
la demeure du premier homme et de la première femme et le lieu de leurs premières expériences sur terre.
Une réponse fut aussitôt préparée par le conseil des mystiques de la Grande Loge Blanche pour constituer
l'explication officielle à cette question. Cette explication, adaptée et basée sur des faits compatibles avec les
conditions existantes, était que la demeure originelle du premier homme et de la première femme était située
dans un beau jardin rempli d'arbres portant toutes sortes de fruits, afin que l'homme puisse avoir l'entière
possibilité de choisir sa nourriture, sans avoir jamais à la retirer du seul arbre qui portait le fruit du mal. Bien
entendu, pour permettre à ce beau jardin d'être irrigué, l'histoire mentionnait une, voire plusieurs, belle(s)
rivière(s). Il est clair que l'histoire même de l'emplacement n'était pas une question importante, c'est pourquoi
elle ne fut pas traitée en détail comme les autres explications données. Peut-être fut-il réalisé qu'il serait
inutile d'essayer de décrire trop minutieusement le jardin originel, parce qu’une végétation et des types
d'arbres pouvaient, par exemple, être semblables à ceux d'Egypte et très différents de ceux de l'Inde, de la
Perse et d'autres pays. En conséquence, ces détails ne furent pas précisés pour que chaque pays puisse lui-
même ajouter à l'histoire la description du jardin et l'adapter à sa propre compréhension. Si dans l'un de ces
pays, les cyprès étaient les arbres les plus courants, il était naturel à ses habitants de penser que le jardin
originel était rempli de cyprès, et non de chênes, de palmiers ou d'autres arbres. L'histoire fut volontiers
acceptée et adoptée avec quelques légères modifications, par les diverses écoles mystiques dans les différents
pays orientaux.
Comme nous l'avons dit dans une page précédente, les Persans appelaient ce jardin originel
« Heden » ils déclaraient que c'était l'endroit le plus beau du monde, qu'il était traversé par une puissante
rivière, qu'il était habité par un énorme serpent et qu'un grand arbre de vie portait un fruit interdit, cet arbre
étant appelé « Hom ».
Les Grecs situèrent le jardin sur une île qui faisait partie d'un archipel par-delà les Piliers d'Hercule
qu’ils appelèrent « Îles des Bienheureux ». Il est très intéressant de noter que ces îles constituent encore une
grande attraction pour les touristes et à bien des égards un mystère pour ceux qui les visitent. Le célèbre
artiste suisse Boeckling a rendu l'une de ces îles immortelle dans sa peinture appelée « L'Île de la Mort »,
reproduite dans un exemplaire du Rosicrucian Digest. Il est certain que ces îles sont fantastiques et qu'elles
suggèrent le mystère. Dans les premiers jours de la civilisation grecque, elles n'étaient approchées qu'avec
crainte et respect. C'est pourquoi il était naturel, pour les Grecs, de situer le jardin originel sur ces îles,
comme s'il n'y avait pas d'autres endroits au monde où le placer. Leur histoire rapporte que le jardin originel
était gardé par trois nymphes et par le serpent tentateur – ou dragon – qui était appelé « le Ladon à jamais
vigilant ». Toujours d'après leur histoire, Hercule eut un jour mission particulière de cueillir les pommes du
fameux arbre de vie qui croissait dans le jardin situé sur l’une de ces îles ; et tandis qu'il cueillait des pommes

Quatrième cercle communication n° 2 35


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

sur l'arbre du mal, il se heurta à l'opposition d'un grand serpent. L'intéressante histoire des aventures
d'Hercule dans le jardin constitue l'une des traditions sacrées de la Grèce.

La nation hindoue adopta l'histoire et plaça son jardin sur la montagne sacrée appelée Meru, qui
était perpétuellement couverte des rayons dorés du soleil, et dont le plus haut sommet atteignait le ciel. Selon
eux, cette montagne était gardée par un dragon ou un serpent terrible. Le jardin était orné de plantes et
d'arbres célestes ; il était arrosé par quatre rivières qui séparaient les quatre points cardinaux de la Terre et
coulaient dans leur direction. Il est intéressant de noter que pour les Hindous, cette idée de rivières dans le
jardin sacré leur suggérait que les rivières devaient elles-mêmes être ce qu'il y avait de plus pur dans le jardin
car l'eau pure des rivières étant inconnue des Hindous, ils exagéraient sa valeur, croyant qu'elle devait être
sainte et constituer un élément nécessaire à la création de l'homme et de la femme.
Plus tard, les mystiques de l'école ionique, au moment de Thalès – qui était un grand mystique,
membre de la Grande Fraternité Blanche – adoptèrent cette croyance selon laquelle l'eau était la première de
toutes les choses saintes contenues dans le jardin.
Depuis cette époque, l'eau devint une chose très sacrée pour les mystiques hindous. Leur histoire
incluait l'idée que l'Être suprême qu'ils appelaient Siva, le troisième Dieu de la trinité hindoue, désirait tenter
Brama, le premier homme créé par l'Être suprême. Dans ce but, Siva laissa tomber du ciel dans le jardin une
fleur du figuier sacré. Ici, le figuier était introduit dans l'histoire en raison de son importance pour les
Hindous. Brahma, après être devenu un homme dans le jardin, porta le nouveau nom de « Swayambhura ». Il
fut encouragé par sa femme, Satarupa, à se saisir de la fleur et après avoir obtempéré, il fut poursuivit par
Siva et condamné à la misère et à la souffrance.
Après l'adoption de cette histoire, le figuier fut doté d'une signification mystérieuse, comme le fruit
ou l'intelligence de l'arbre de la connaissance. Dans l'histoire de la Genèse concernant le jardin du Paradis, ce
sont les chérubins qui servaient de gardes à la place du dragon ou du serpent. Le jardin fut appelé Eden au
lieu de Heden. Á l'heure actuelle, nous sommes arrivés à croire que chérubin signifie ange. Ceci est dû au fait
que les traducteurs des textes sacrés originaux ont donné cette interprétation à l'ancien mot « cherub ». Le
seul chérubin connu des auteurs de l'histoire de la Genèse et d'autres écrits similaires, était le Chérubin
d'Assyrie, en Égypte, ou de Babylone. Ce chérubin était le chérubin oriental typique, c'est-à-dire un animal
mythologique à tête parfois humaine mais présentant toujours la forme d'un animal sauvage avec des ailes. Il
était toujours un symbole d’une créature terrestre maléfique. Ce chérubin fut spécialement conçu par les
diverses nations d'Orient pour donner l'impression de quelque créature inconnue et que personne n'avait
jamais vue. Il n'y eut certainement rien d'angélique ou de spirituel dans l'invention du chérubin. Finalement,
quelques-unes des nations orientales changèrent la forme du chérubin : à la place d'un corps de serpent ou de
dragon, ils lui donnèrent diverses formes comme par exemples, le corps d'un lion avec la tête de quelque
autre animal, ou même avec la tête d'un homme et quelquefois avec les ailes d'un oiseau. Ce sont les
écrivains religieux juifs et les anciens Pères de l’Église Chrétienne qui conçurent l’idée de faire un ange du
chérubin. Ces écrivains ne savaient pas que l'origine du chérubin parmi les anciennes nations antiques était le
dragon ou le serpent.

Dans leurs anciennes écoles mystiques, les Chinois se référaient à un jardin et à un dragon très
semblables à ceux que nous venons de décrire.

Les habitants de Madagascar adoptèrent l'histoire avec peu de modifications. Selon eux, le premier
homme fut créé de la poussière de la Terre et placé dans un jardin où il devait être perpétuellement heureux.
Bien qu'absolument libre de manger, de boire et de se livrer à ses appétits corporels, bien qu'entouré d'arbres
portant de beaux fruits et au voisinage de rivières aux eaux limpides, il n'était pas tenté d'en profiter. Alors le
grand ennemi du bien, le prince de tout mal, vint à lui et le tenta en lui parlant de la douceur de la pomme, du
goût délicieux de la datte, de la succulence de l'orange et du pouvoir fortifiant de l'eau. L'homme vint ainsi à
en goûter et il perdit par là sa pureté. Nous voyons ici que le peuple de Madagascar donna au fruit de la
légende des noms divers qui correspondaient à ce qu'ils pensait être les fruits les plus tentateurs du monde :
la pomme, la datte et l'orange. Pour une raison ou pour une autre, ils ne donnèrent aucun nom et aucune
description au démon qui tenta l'homme. Il est probable qu'ils n'adoptèrent pas l'idée du serpent, soit parce
qu'ils adoraient le serpent comme symbole du bien, soit parce qu'ils n'étaient pas familiarisés avec de grands
serpents ou des dragons.

Quatrième cercle communication n° 2 36


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Chez les Tahitiens, l'histoire fut finalement adoptée dans sa version suivante : Taaroa était l'Être
suprême qui forma le monde. Il créa l'homme avec de la terre rouge qui était qui aussi l'aliment dont il devait
se nourrir jusqu’à ce que le pain soit inventé. Un jour, le dieu Taaroa vint au jardin et fit tomber l'homme
dans un profond sommeil ; pendant son sommeil, il lui prit un de ses os appelé « Ivi » et il en fit une femme
qui devait devenir la femme de l'homme et la mère du reste du monde. La femme fut nommé « Ivi », du nom
de l'os qui lui a donné naissance.

Nous pourrions poursuivre encore ces citations prises aux anciens enseignements de nombreux
pays qui vous prouvent que les anciens enseignements mystiques avaient une seule source, émanaient d’un
seul foyer où ils étaient préparés, rédigés, créés et établis et d'où ils étaient répandus dans d'autres pays par la
bouche des maîtres mystiques qui parcouraient le monde entier en tant que grands avatars. Ceci contredit les
affirmations qui sont actuellement promulguées par certains instructeurs et par certaines écoles religieuses ou
théologiques. Les athées et les personnes à l'esprit peu religieux proclament que les récits de la Bible
chrétienne et ceux des autres écritures saintes présentent de tels désaccords, de telles contradictions parfois,
qu'ils semblent inventés de toutes pièces par l'homme et n'auraient ainsi aucune origine valable. D'autre part,
ceux qui acceptent la Bible chrétienne comme l'expression de la parole de Dieu, qui la lisent et la
comprennent d'une manière étroite, déclarent que ses récits n'ont pas un simple caractère traditionnel, mais
constituent la véritable histoire de Dieu, de Sa création, de tous Ses actes et que l'homme n'a jamais eu rien à
voir dans l'élaboration de tels récits.
En réalité, les récits des divers écrits sacrés et des divers documents des anciennes écoles
mystiques ne sont pas aussi contradictoires et aussi différents que les théologiens et les modernistes veulent
nous le faire croire. Vous avez pu constater le peu de différences, d'ailleurs sans conséquence, qu'il y a entre
toutes celles que je vous ai déjà citées. Je vous ai dit pourquoi il y avait des différences de ce genre : les
principales étaient nécessaires pour que les différents peuples puissent accepter le récit qui leur était donné et
le comprendre. Le nom du Dieu suprême était changé et remplacé par celui du Dieu que tel ou tel peuple
avait adopté et pouvait comprendre. Partout, le nombre de jours, d'années ou de périodes que durait la
création est le même : six périodes de création et une période de repos, la septième. La création de l'homme
et de la femme, et la « chute » faisant suite à la tentation, sont partout presque identiques, exception faite
pour ce qui concerne le nom de l'homme et l'animal ou la créature qui était le tentateur. L'arbre de vie, avec
ses fruits, apparaît dans tous les récits. Les descriptions du jardin présentent trop de similitudes pour être
considérées comme n'ayant aucune relation entre elles. Tout cela montre décidément que ces histoires
avaient une seule origine, une seule source originelle.

LE LOGOS, LA PAROLE DE DIEU

Examinons cette origine, cette source. Le récit de la Création, celui se rapportant à l'homme et à la
femme, celui de la chute de leur pureté originelle et celui du jardin d'Eden, tels que nous les avons étudiés
jusqu'à présent, ont, de toute évidence, pour but de révéler Dieu d'une manière admirable et de faire
comprendre un grand principe mystique : Au commencement Dieu créa tout ce qui est. Il créa aussi
l’homme bon, pur et noble et celui-ci avait le privilège de choisir entre le bien et le mal. L'homme commit
une faute pour laquelle il a dû endurer un châtiment karmique, mais toutes ses souffrances actuelles ne sont
en aucune façon des injustices divines, ni la conséquence d'une nature et d'une conscience originellement
mauvaises. Les souffrances que connaît l'homme de nos jours sont donc le résultat de ses
propres actions et elles ne sont pas celui d'un décret divin dont il n'est pas
responsable. Ceci ne constitue-t-il pas une merveilleuse présentation mystique
des faits ? Pouvez-vous, par conséquent, penser qu'un beau récit et une
philosophie aussi profonde que celle-ci auraient pu être créés par un groupe
d'hommes autre que celui qui n'a jamais cessé d'aider l’homme à comprendre
les raisons de sa condition présente et, en même temps de lui indiquer les
possibilités de Rédemption et de Salut ?
Comme nous verrons plus loin, il fut enseigné graduellement à l'homme que si
ses souffrances, ses épreuves et ses tribulations présentes résultent de sa chute de l'état de grâce et de pureté
– chute dont il est responsable – il peut, de la même manière, se racheter par ses propres actes et parvenir une
nouvelle fois au bonheur parfait, dans la vie. Ce principe donna ainsi à l'homme un but à atteindre par son

Quatrième cercle communication n° 2 37


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travail et ses efforts et délivra sa conscience de l'idée de fatalisme. Et, une fois de plus, je vous demande si
ceci ne constitue pas une merveilleuse philosophie mystique et si vous ne pensez pas qu'une telle philosophie
doit avoir constitué l'aide la plus importante du monde pour les anciennes civilisations désireuses d'améliorer
leur milieu, leur mode de vie et leur bonheur individuel ?

Les mystiques ont dit, à toute époque, que tout ce que la conscience humaine peut concevoir de
bon est divin et vient de Dieu. Quelqu'un peut-il en douter ? Ils disent de plus que si l'homme conçoit une
belle pensée et peut l'exprimer de façon élevée, au point qu'elle ait un effet profond sur les autres et les
encourage à faire le bien, alors c'est Dieu qui inspira cette pensée à l’homme qui le premier l'énonça. C'est
pourquoi les maîtres mystiques de la Grande Fraternité Blanche ont proclamé, dès le début, que les
enseignements donnés aux étudiants étaient les paroles mêmes de Dieu et c'est pourquoi plus tard ces
enseignements furent écrits ou gravés comme représentant les lois mystiques de Dieu, ou la parole de Dieu,
et qu'ils furent plus tard encore classés sous un seul titre : Logos.

Le mystique ou la personne pieuse qui déclare que les récits de la Bible sont les paroles de Dieu,
dit par conséquent la vérité. Cependant, pour être absolument loyal et juste, il faut consentir à dire la même
chose de tous les récits similaires inclus dans les écritures sacrées d'autres peuples, longtemps avant que la
Bible chrétienne n’ait été élaborée à l'aide de ces anciens documents et de ces anciens récits.

En poursuivant notre étude de la Grande Loge Blanche et de ses activités en divers pays, nous
verrons que celle-ci énonça en nombre toujours plus grand, ses explications et ses enseignements sacrés de
manière à aider les hommes à comprendre beaucoup d'autres problèmes de la vie. Nous présenterons à ce
propos des citations extraites des anciens enseignements de diverses nations et des explications prises
directement dans les archives G.T.

Un point très important doit demeurer présent à l'esprit des membres de ce cercle : ils vont
maintenant aborder l'étude des écrits les plus sacrés qui soient connus du monde. Peut-être vous rendez-vous
compte que l'histoire que vous lisez actuellement et les faits qui vous sont présentés ne sont connus, dans le
monde entier, que d'un très petit nombre de personnes. Naturellement, vous et moi sommes d'accord sur le
fait que des enseignements de cette nature devraient être révélés dans toutes les églises, car nombre de jeunes
et même de personnes plus âgées pourraient les comprendre tels que nous les présentons et avoir ainsi une
compréhension bien plus large et bien meilleure de l'Univers divin, du développement de l'esprit de l'homme
et de sa capacité à vaincre et à maîtriser toutes choses. Mais nous serons également d'accord sur le fait
qu'aujourd'hui tout au plus une ou deux personnes sur mille sont prêtes à entendre, à étudier et à comprendre
ces enseignements. Il en était exactement de même au moment de la fondation de la Grande Loge Blanche.

Nos archives G.T. nous apprennent que la Grande Loge Blanche commença ses activités avec tout
au plus douze grands chefs ou instructeurs formant le conseil du cercle intérieur et que le cercle extérieur
n'était constitué que par quelques centaines de personnes. Nous ignorons combien de personnes assistaient
régulièrement aux réunions du cercle extérieur mais nous savons que douze chefs composant le conseil se
réunissaient à date fixe, en privé, pour discuter longuement des nouveaux enseignements et des nouvelles
explications à donner aux étudiants. Ils ne devaient pas perdre de vue que parmi ces derniers, certains
quitteraient le pays où avaient lieu les réunions pour aller en d'autres contrées et y devenir missionnaires ou
avatars. Il fallait donc que tous les enseignements soient aussi larges, aussi clairs et aussi utiles que possible
pour pouvoir répondre aux besoins et aux conditions de nombres autres peuples.

Il n'existe plus aujourd'hui aucun document sur ces premières réunions du conseil ; les plus anciens
connus datent du 4ème siècle avant Jésus-Christ. Nous savons seulement quelles étaient les matières choisies
et enseignées, mais, grâce à elles, nous pouvons voir pleinement que le conseil avait dû tenir très souvent ses
réunions dont le caractère était profondément sacré puisqu'un tel enseignement était nécessairement le fruit
de la méditation, de la concentration et du contact cosmique les plus intenses. Il est également établi que
souvent, un grand principe était révélé aux membres assemblés du conseil par la voix même de Dieu ou par
le Saint-Esprit qui se tenait au milieu d’eux et leur parlait. En d'autres termes, leurs réunions se
caractérisaient surtout par une très grande dévotion et s'accompagnaient sans aucun doute d'un certain rituel ;
elles étaient, en outre, précédées souvent par des jours de jeûne et de préparation. Ceci, donc, constitue

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l'origine des sessions régulières de la Fraternité Blanche. De telles sessions ont toujours eu lieu, ensuite, dans
les temples sacrés de la Grande Fraternité Blanche, situés dans les divers pays où cette organisation avait
autrefois son monastère principal et son quartier général international.
Quand on y réfléchit bien, il est remarquable que ces anciens mystiques, depuis leurs propres
temples, aient dû s'appuyer dans une large mesure sur la connaissance scientifique pour pouvoir approfondir
nombre de faits importants concernant l'Univers, la Terre, ce qui y croît et les peuples qui y vivent. Quand
nous réalisons qu'ils n'avaient ni télescopes, ni microscopes, nous sommes souvent amenés à nous demander
comment ils en vinrent à acquérir une telle connaissance des planètes et des cieux et à recueillir autant
d'informations concernant les microbes et la vie cellulaire. Aucun des faits importants qu'ils considéraient
comme des lois scientifiques ou naturelles ne s'est jadis avéré faux à la lumière des nouvelles découvertes de
la science. Les savants ont toujours prétendu que ces mystiques du passé ne faisaient pas autre chose que
deviner ce qu'ils enseignaient ou promulguaient, mais nous savons que cela n'est pas vrai. Il n'existe aucune
méthode de divination permettant d'établir des faits aussi nombreux et aussi précis concernant des questions
auxquelles nul n'avait jamais réfléchi ou même simplement pensé auparavant.

Les mystiques ont toujours proclamé que leurs connaissances n'étaient pas le résultat de
conjectures. Ils considéraient d'ailleurs la spéculation comme une fâcheuse perte de temps. Ils ont toujours
soutenu que leur illumination venait du Cosmique et que pour apprendre des faits nouveaux et importants, ils
méditaient longuement avant de recevoir une réponse directe de la Conscience Cosmique. Ceci,
naturellement, concernait leurs guides les plus avancés, ceux qui avaient passé de longues années à la
recherche et à l'acquisition de l'harmonie avec le Cosmique. Cependant, ils menèrent, à leur manière, une
intense recherche scientifique ; tout comme les savants le font de nos jours dans leurs laboratoires, ils avaient
leurs propres moyens d'observation, d'étude, d'analyse et d'expérience pour saisir les phénomènes et les
manifestations de la Nature.

LE DÉLUGE

L'une des plus importantes constatations qui aient été faites par les anciens mystiques et auxquelles
se réfèrent tous leurs enseignements en de nombreux pays et en diverses langues, se rapporte au grand déluge
qui recouvrit, à une époque, une grande partie de la surface terrestre.
L'histoire, telle que nous la rapportent les anciens mystiques, n'est pas exactement semblable à
celle relatée dans la Bible chrétienne. Dans un prochain chapitre, je vous montrerai les variantes dont ce récit
fait l'objet et je vous dirai comment et pourquoi celles-ci se produisirent. Les anciens mystiques découvrirent
rapidement, par leurs propres recherches, qu'il y avait eu un grand changement à la surface de la Terre, l'eau
recouvrant peu à peu de vastes étendues tandis qu'ailleurs de nouvelles terres émergeaient. En d'autres
termes, ils considéraient que si l'ancien continent de l'Atlantide avait bien disparu sous les eaux, d'autres
continents, à d'autres époques, avaient eux aussi disparu et de nouveau avaient réapparus après ce grand
changement. Ils enseignaient que ce dernier ne s'était pas produit d'un seul coup, mais qu'il s'était au
contraire prolongé pendant une longue période.
Leurs propres observations leur montraient que ce changement avait duré plusieurs centaines
d'années et qu'il représentait simplement un cycle dans l'évolution de la Terre. Ils ne s'y référaient pas,
cependant, comme à une série de déluges dont chacun aurait duré un siècle ou davantage, et en aucune
manière comme à une suite d'événements. Ils en parlaient au contraire comme d'un seul événement.

Je suis sûr que vous en comprendrez la raison. Nous-mêmes, aujourd'hui, parlons souvent des
grands événements du passé, lointain ou proche, comme s'ils constituaient un seul et unique événement. Par
exemple, nous parlons couramment aujourd'hui de la Première Guerre mondiale. Or, en réalité, celle-ci
n'était pas une seule guerre. De quelque façon que l'on considère cette période, il est impossible de dire qu'il
s'agissait d'une seule guerre. Cependant, nous l'appelons tous "Première Guerre mondiale" comme s'il
s'agissait d'une seule guerre ayant eu lieu dans un seul endroit et ayant connu, d'un bout à l'autre, les mêmes
adversaires. En fait, il y avait autant de guerres qu'il y avait de fronts différents dans le monde, et les
adversaires sur chaque front n'étaient pas les mêmes. De la même façon, les anciens mystiques enseignaient à
leurs disciples un grand événement qui s'était produit dans un lointain passé, en fait, à une période si reculée
qu'aucun être vivant ne pouvait en parler. Il n'y avait aucun document historique se rapportant à ce fait et il

Quatrième cercle communication n° 2 39


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ne pouvait être prouvé que par les traces qu'il avait laissées à la surface de la terre. Les mystiques parlaient
de cet événement comme du déluge. Si l'on s'en tenait à ce terme, on pourrait croire que le déluge fut une
seule grande inondation couvrant la terre entière au même moment et transformant son aspect en un clin
d’œil.
En réalité, le déluge dura de nombreux siècles et se produisit en différentes parties du monde, à des
époques différentes. Il fut, en fait, formé d'une série de déluges et d'inondations n'ayant généralement aucun
rapport direct entre eux, sauf à mesure que le temps passait.
C'est en considérant l'époque à laquelle ces transformations se produisirent que nous groupons
toutes celles-ci pour en faire un événement unique. C'est pourquoi les anciens mystiques enseignèrent
simplement à leurs disciples qu'un grand déluge avait considérablement changé la surface de la Terre et avait
détruit en grande partie, aussi bien la vie animale que la vie humaine. Les mystiques en vinrent à connaître
ces faits grâce à une étude de la surface de la Terre, tout comme le font les géologues de nos jours. Par ses
études géologiques de la surface de la Terre, la science a prouvé que les anciens récits à propos d'un grand
déluge ou, comme ce fut réellement le cas, d'une série de déluges, étaient vrais. Il existe toutes les preuves
voulues à l'appui du fait qu'à un moment de l'histoire de la Terre, une partie des rochers et des pierres qui se
trouvent aujourd'hui au sommet de hautes montagnes étaient, autrefois, sous l'eau et qu'une partie des terres
maintenant sous les eaux des mers et des océans étaient, à cette époque reculée, complètement à l'air libre.
Il existe également toutes les preuves voulues à l'appui du fait que ces inondations et ces
transformations s'opérèrent selon un processus très lent en divers points, et très brusquement ailleurs. On a
pu également déterminer les espèces animales et végétales qui furent détruites au cours de ces
transformations.

Les anciens récits concernant un grand déluge, tels qu'on les trouve dans tous les documents
historiques de chaque civilisation et de chaque tribu, sont donc vrais et il ne s'agit pas là de doctrines
religieuses ou de fictions sans fondements. Ce qui est particulièrement remarquable en tout ceci, est le fait
que si les anciens mystiques n'avaient pas enseigné l'histoire de ce grand déluge et expliqué comment et
pourquoi il se produisit, le monde ne l'aurait pas connu avant les découvertes scientifiques modernes. C'est là
une preuve seulement parmi celles que la science moderne apporte à l'appui des constatations relatées par les
peuples et les tribus du passé.

Je désire attirer dès maintenant votre attention sur le point intéressant que voici : la Terre subit
continuellement des changements et nous sommes probablement, en ce qui concerne la surface de la Terre,
juste au milieu de changements aussi importants que ceux connus par les peuples de l'Antiquité au moment
du grand déluge. Peut-être ne verrons-nous pas la disparition soudaine de continents entiers, mais il est
absolument certain que dans bien des parties du monde des terres disparaissent lentement sous les eaux alors
que d'autres émergent peu à peu. Plus importants encore sont les changements qui ont lieu actuellement dans
les conditions climatiques.
La science a montré qu'à une époque, dans le passé et probablement avant le déluge, une grande
partie de l'Amérique du Nord qui est maintenant dans la zone tempérée était alors couverte de glaces et
faisait partie de la zone arctique. Cela indiquerait que les pôles de la terre se trouvent maintenant dans une
position différente de celles qu'ils occupaient alors. Si ce fait vous surprend, pensez au fait plus surprenant
encore que les pôles, en ce moment-même, changent à nouveau de position et qu'il ne fait aucun doute que
les températures très basses du Nord et celles des zones tempérées deviennent plus élevées. En diverses
parties d'Amérique du Nord où il commençait à geler et à neiger tôt à l'automne et en hiver, ces deux saisons
sont à présent très douces, avec juste un peu de neige un peu avant le premier janvier, la période la plus
froide se trouvant à la fin de l'hiver ou au début du printemps.

Nombre de personnes encore en vie ont remarqué ce changement graduel et la science a fait
beaucoup d'observations à cet égard. Il est donc bien établi que les zones climatiques de la surface terrestre
sont en cours de changement. Il se pourrait donc, comme la science l'a dit, qu'un jour lointain, New-York soit
dans la zone tropicale et qu'à une époque plus lointaine encore, cette même ville se trouve au centre-même de
la zone arctique.
Pourquoi la terre ne connaîtrait-elle pas comme tout ce qui vit et tout ce qui existe dans l'Univers
des périodes de changements évolutionnaires ? La grande question est cependant la suivante : « Comment
comprendre ces changements et comment les exposer à ceux qui ne les comprennent pas ? »

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Les difficultés que vous éprouverez à faire comprendre ces changements graduels de la Terre à un
enfant de dix ou douze ans sont comparables à celles que connurent les anciens mystiques pour expliquer aux
esprits primitifs de leur époque comment la Terre se transforma au cours des siècles écoulés à la suite d'un
grand déluge et d'autres conditions exceptionnelles.

Si nous lisons la Bible chrétienne, nous voyons qu'après la chute de l'homme, la terre se peupla
rapidement. Les hommes prirent femmes et la terre se remplit de géants et d'hommes d'une grande force.
Nous devons expliquer qu'il y a évidement une raison à l'introduction du mot « géant » dans cette partie de
l'histoire et plus tard, nous essayerons de montrer ce que signifie ce mot dans l'histoire biblique. Il ne désigne
nullement des hommes grands et gros, comme le croient tant de prêtres et d'étudiants de la Bible. En fait,
toutes les recherches scientifiques, l'exhumation de corps momifiés ou de squelettes et l'examen de meubles
et d'ustensiles domestiques, d'armures, etc., prouvent que l'homme d'autrefois était en général beaucoup plus
petit que celui d'aujourd'hui. Dans la Tour de Londres, par exemple, ou dans les vieux châteaux d'Europe, où
l'on peut voir des armures et d'anciens vêtements, il y en a peu qui soient assez grands pour l'homme
moderne.
Nous constatons aussi, par certains documents très anciens, qu'à l'époque dont nous parlons,
beaucoup croyaient que dans un passé plus lointain les hommes étaient des géants. En d'autres termes, dans
les temps anciens, l'histoire traditionnelle se référait déjà aux géants d'une époque depuis longtemps révolue.
De tels récits reposaient sur la découverte de squelettes d'énormes animaux préhistoriques, les hommes
supposant qu'il devait y avoir eu des géants humains puisqu'il avait existé des animaux géants.

Pour en revenir à l'histoire biblique selon laquelle Dieu estima que la race humaine devenait très
mauvaise, on note que d'après l’Ancien Testament, le Créateur se repentit d'avoir fait l'homme et décida de
détruire ce qu'il avait fait, hommes et bêtes, animaux rampants et oiseaux, à l'exception de quelques
spécimens de chaque espèce. Il décida donc de provoquer une grande inondation, un déluge, d'en recouvrir
toute la surface de la terre et de tout supprimer sauf le meilleur élément de chaque genre et de permettre ainsi
aux survivants de procréer une nouvelle race ou une nouvelle famille de leur propre espèce. Une grande
arche fut construite à cet effet, dans laquelle les survivants devaient être mis à l'abri du Déluge. Sept de ces
éléments de chaque espèce furent sauvés et ici encore, le nombre mystique sept est présenté pour la
deuxième fois. Il fut d'abord utilisé en liaison avec les sept périodes de la Création et on le retrouve
maintenant en relation avec les sept spécimens survivants de chaque espèce.

Il paraît évident à tous ceux qui lisent l'histoire biblique du déluge qu'il existe de très nettes
contradictions dans ce récit. Il est dit tout d'abord que Noé conserva des éléments de chaque espèce ; puis
ensuite, quand l'arche fut terminée, il est dit qu'il conserva sept spécimens de
chaque espèce vivante. Nous lisons à peu plus loin que lorsque Noé exécuta
les commandements de Dieu, il ne conserva que deux éléments de chaque
espèce. Manifestement, le paragraphe qui se réfère aux sept éléments de
chaque espèce a été ajouté à l'histoire originelle par quelqu'un qui fit preuve
d'assez de négligence dans la compilation des textes et qui ne réalisa pas qu'il
introduisait là un passage d'une histoire similaire provenant d'un autre
document et d'un autre pays. Cela nous conduit aussitôt à une importante
analyse.
L'histoire d'un grand déluge venant détruire la totalité d'une humanité devenue mauvaise, tire son
origine des conclaves G.T. du Conseil de la Grande Loge Blanche et fut transmise à divers pays par les
représentants de l'organisation, qui durent modifier quelque peu ce récit, afin de l'adapter au enseignements
religieux, philosophiques et mystiques de leurs tribus ou de leurs peuples. Par exemple, l'image d'Osiris, en
Égypte, fut enfermée dans une arche sacrée le jour et le mois où Noé est dit être entré dans son arche. Ainsi
la prêtrise intérieure d'Égypte adopta le récit de la Grande Loge Blanche, mais changea le nom de Noé en
celui d'Osiris, afin de l'adapter à ses doctrines et à ses enseignements religieux. Nous pouvons également
trouver des références à cette similitude des récits dans des livres tels que celui de Bonwick intitulé « Des
Croyances Égyptiennes ».
Nous lisons également dans le texte biblique que la pluie tomba sur la Terre pendant quarante jours
et quarante nuits. Il est intéressant de noter que c'est la première fois ici que le nombre mystique de « 40 »
figure dans les documents bibliques, et nous remarquerons qu'il est mentionné à diverses reprises dans la

Quatrième cercle communication n° 2 41


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Bible chrétienne, tout comme le nombre sept et le nombre trois, de sorte que nous ne pouvons manquer de
penser qu'il s'agit d'un nombre mystique ayant une signification spéciale. A la fin des quarante jours, Noé fit
partir une colombe – et nous voyons ici la colombe figurer pour la première fois dans le récit en tant
qu'emblème ou symbole mystique, puis nous lisons qu'à la fin d'une autre période de sept jours Noé renvoya
une nouvelle fois la colombe ; il mentionne donc le nombre sept une fois de plus. Après une nouvelle période
de sept jours, la colombe fut lâchée une troisième fois. Nous lisons ensuite que l'arche se posa sur le Mont
Ararat le dix-septième jour du septième mois. Il y eut, après cela, l'édification d'un grand feu destiné à un
autel, ce qui introduit dans l'histoire l’élément mystique du feu.

Tout ce symbolisme mêlé à un simple événement historique nous donne l'intéressante occasion
d'approfondir le récit et de pénétrer les buts que poursuivait la Grande Loge Blanche dans son explication du
déluge.
Une fois de plus, un grand problème avait surgi pour le Conseil des Sages de la grande Loge
Blanche ; en fait, tout ce qui dans le travail de ce Cercle de notre Ordre, constitue nos enseignements et nos
principes, provient d'importantes questions qui ont été soumises, dans le: passé, aux sessions du grand
Conseil de la Grande Loge Blanche pour examen et pour obtenir des réponses officielles. Naturellement,
vous savez qu'il en est de même aujourd'hui avec le collège des cardinaux et des conseillers ecclésiastiques
de l'Eglise Catholique Romaine.
Depuis la naissance de cette Eglise, au début de l'ère chrétienne, d'importants problèmes nés dans
l'esprit des hommes ont été portés devant ses conseillers et ceux-ci, après avoir médité sur chaque question,
ont fourni une réponse officielle qui est devenue une partie des enseignements doctrinaux de cette institution
religieuse. Les sessions du Conseil de la Grande Loge Blanche auxquelles nous faisons allusion furent tenues
des centaines d'années avant que l'église Catholique romaine ne soit instituée. En conséquence, ces sessions
furent les instigatrices des enseignements officiels qui sont pour l'homme une aide et une source de
satisfaction, ou, pour le moins, une contribution à sa paix intérieure et à son bonheur.

Cependant, la différence qui existe entre les sessions du Conseil de la Grande Loge blanche et les
sessions du Conseil d'une Eglise quelconque réside dans le fait que la Grande Loge Blanche ne fut liée par
aucun précédent ni aucune tradition ou doctrine anciennes qu'elle devait garder à l'esprit pour formuler les
réponses et les explications officielles. En second lieu la grande Loge Blanche, dans ses sessions, recourait
pieusement au contact cosmique pour obtenir de la Conscience Cosmique des explications justes et des
réponses exactes, tandis que dans les sessions du Conseil de L'Eglise Catholique Romaine les grands
théologiens et les conseillers ecclésiastiques ont recours à leurs livres de traditions, à leurs ouvrages
d'enseignements et à leur logique objective pour chaque réponse qu'ils doivent faire officiellement. Il en
résulte que les enseignements et les explications donnés par le Conseil de La Grande Loge Blanche étaient
vraiment originaux dans leur spiritualité, dans leur source et dans leur application. Ces explications étaient
destinées à introduire dans la conscience de l'homme les germes de vérité et la semence de la connaissance
cosmique.

A l'un de ces grands conseils de la Grande Loge Blanche, la question suivante fut posée : « Nos
peuples demandent comment il est possible d'être bon et aimé de Dieu, de trouver grâce devant Lui, si nous
sommes tous des descendants du premier homme et de la première femme qui ont perdu Sa faveur et sont
tombés de l'état de grâce dans le mal ? »
Vous et moi pouvons réaliser aujourd'hui que c'était là une question vraiment sérieuse, à laquelle il
fallait répondre, et répondre selon la vérité. N'avez-vous jamais rencontré un individu qui, engagé sur une
mauvaise pente ou dans une mauvaise vie, avance en guise d'explication qu'il est né de parents indignes, dans
un entourage mauvais, qu'il n'a dans tout son être que de la méchanceté et que par conséquent il lui est inutile
d'essayer d'être bon ?
J'ai rencontré beaucoup de personnes de ce genre et j'ai lu dans des journaux et dans des revues
qu'il y en avait un grand nombre. A titre d'exemple, une jeune fille de dix-sept ans qui avait tué sa mère et
gravement blessé son frère, déclara, pour résumer, que depuis sa plus tendre enfance jusqu'à ce jour-là, elle
avait entendu parler uniquement de meurtres, assisté à des actes criminels dans sa propre maison et avait été
ainsi élevée avec des instincts criminels, dans un entourage criminel. Elle demanda donc au juge et au
procureur comment ils pouvaient s'attendre à ce qu'elle soit bonne.

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S'il existe actuellement des êtres qui posent de telles questions et professent de telles opinions,
pensez aux questions qui, à une époque reculée, venaient à l'esprit des hommes qui, dans divers pays,
assistaient aux réunions des congrégations extérieures de la Grande Loge Blanche et écoutaient ses sermons
sur la manière de vivre mieux et de mener une vie meilleure. Beaucoup d'entre eux ne connaissaient rien
d'autre que le mal et pensaient sans aucun doute que si le mal, dans le monde, résultait de la chute de
l'homme, alors tout homme devait posséder des instincts mauvais dont il ne pouvait se libérer.
Après mûres réflexions, le Conseil de la Grande Loge Blanche proposa l'explication suivante
comme enseignement officiel et il lui donna la forme de ce que nous appellerions aujourd'hui une doctrine
religieuse. L'histoire, telle qu'elle fut originellement préparée par la Grande Loge Blanche et préservée
ensuite dans les archives secrètes est en substance la suivante :

« Après que la terre eut été peuplée d'hommes et de femmes de tribus et de couleurs différentes,
tous vivant dans le péché et le mal, à la suite de la chute de l'homme, il s'éleva parmi eux des géants à
l'esprit mauvais ou des hommes et des femmes puissants, rusés et méchants, imaginant de nouvelles et
séduisantes tentations afin d'amener les multitudes au péché. Ces géants du mal menaçaient de conduire
irrémédiablement la race humaine au péché. Dieu jugea alors qu'une purification et une épuration devaient
avoir lieu. Il provoqua donc un nouveau cycle de changements sur la surface de la terre pour compléter Son
travail créateur. La surface de la terre tomba à nouveau dans un chaos semblable à celui qui existait quand
Dieu créa le Ciel, la Terre et tout ce qu'ils contiennent. Ce cycle de changement se composa de sept périodes
et chaque période de quarante jours. Au cours de la première période, les eaux se levèrent, inondant toute la
surface de la terre et détruisant toute trace de vie à l'exception d'un mâle et d'une femelle de chaque espèce.
Chaque espèce fut accouplée afin de pouvoir procréer et se multiplier. Les espèces survivantes furent mises
à l'abri dans une grande arche qui flotta à la surface de l'eau jusqu'à ce que l'esprit de paix, la colombe de
la Conscience Divine Universelle apaise les eaux troublées. Ainsi se terminèrent les quarante jours de la
première période.

Dans la seconde période, d'autres changements eurent lieu sur la surface de la Terre et de la
même façon, dans les troisième, quatrième, cinquième, sixième et septième périodes du cycle. Au cours des
périodes qui suivirent la seconde, l'arche reposa sur la montagne de l'illumination où Dieu inculqua dans
l'esprit et la conscience de tout ce qui vivait et qui avait été sauvé, Sa grâce, Sa sagesse et l'esprit du bien, de
manière que, recréés et par-là purifiés, les survivants puissent reproduire leur propre espèce dans le bien et
non dans le mal. Durant la sixième période du cycle, tous les êtres vivants qui avaient survécu et qui avaient
été illuminés sur le sommet de la montagne, descendirent dans les vallées des nouvelles terres qui
apparurent au-dessus de l'eau, et là, ils commencèrent le grand oeuvre qui consistait à peupler une nouvelle
fois la Terre. Au cours de la septième période, Dieu Se reposa dans la paix et le contentement, en raison de
la survivance des plus dignes de Ses créatures et du rétablissement de Son royaume sur la Terre. Ainsi, à
l'heure actuelle, toutes les créatures vivantes sont des descendantes de la nouvelle race qui succéda au
déluge. Nous sommes donc libérés des mauvais instincts et nous avons maintenant en nous en sommeil
l'instinct de bonté et de paix. »

Il n'est pas besoin de dire que cette explication fut, non seulement une grande source d'espoir et
d'inspiration pour ceux qui luttaient contre les tentations du mal, mais qu'elle offrit aussi aux Grands Maîtres
et Instructeurs une occasion de graver dans l'esprit de leurs disciples de nombreux points doctrinaux
importants. Nous remarquons, par exemple, que ce récit parle pour la première fois de la montagne de
l'illumination. Dans toute la Bible chrétienne, il y a maintes allusions aux Maîtres inspirés qui gravirent la
montagne pour parler avec Dieu et recevoir la Divine Sagesse. « Montagne de l'illumination » est encore
aujourd'hui une expression très sacrée pour la Grande Loge Blanche et pour les mystiques érudits. Nous
savons maintenant qu'elle n'a aucun rapport avec une montagne physique, comme une lecture superficielle de
la Bible a pu le faire croire et comme quelques ecclésiastiques l'ont prétendu. Elle désigne plutôt l'ascension
de sommets si élevés aux points de vue physique et mental qu'il nous est alors permis de sortir des choses
matérielles de la vie et de nous mettre en contact direct avec la Conscience Cosmique. Nous savons qu'il est
possible à chacun d'entre nous de s'asseoir chez lui comme vous le faites maintenant, et, par la lecture, la
méditation et les contacts sacrés, de s'élever sur la Montagne de l'Illumination et d’y recevoir la Lumière
Cosmique. Nous avons ici l'origine de la montagne sur laquelle l'arche s'échoua, et où beaucoup d'autres
choses se produisirent, selon les textes sacrés. Nous avons aussi, dans le texte précédent, les sept jours et les

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Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

quarante jours, les sept créatures de chaque espèce et leur accouplement deux par deux, expliqués clairement,
et nous voyons que le traducteur du récit qui apparaît dans la Bible chrétienne a commis une confusion
regrettable en ce qui concerne les nombres et les idées. L'explication contient également la clef du salut par
l'eau, en accord avec l'idée de baptême et elle présente aussi beaucoup d'autres points mystiques importants
qui seront éclaircis par d'autres précisions émanant de la Grande Loge Blanche. Cette explication officielle
devait être transmise à de nombreux pays par les divers représentants du Conseil, comme nous l'avons déjà
dit, à charge pour eux, dans chaque pays, de modifier quelque peu l'histoire.

Par exemple, nous trouvons qu'en Chaldée, l'histoire prit la forme d'un grand Déluge : le Dieu des
Chaldéens, Cronos, apparut à l'un des grands chefs du pays et l'avertit que le quinzième jour du mois de
Desius, il y aurait un déluge qui détruirait l'humanité. Il l'engagea à écrire une histoire sur le commencement
de la race humaine et à l'enfouir dans la cité du Soleil à Sippara, de construire un bateau et de prendre avec
lui ses amis et ses proches ainsi que différents animaux et tout ce qui était nécessaire à leur subsistance.
Quand celui qui était ainsi averti demanda à Cronos où il devait conduire le bateau, il lui fut répondu qu'il
devait l'amener « vers les dieux ». Il fit ce qui lui était commandé et, après que les eaux eurent recouvert la
Terre et se furent à nouveau apaisées, il libéra à plusieurs reprises des oiseaux du bateau jusqu'à ce que
finalement ils reviennent avec de la boue sur leurs pattes ; ensuite, il les renvoya une fois encore, et ils ne
revinrent plus. Il pratiqua alors une ouverture dans le bateau et regardant à l'extérieur, il constata que
l'embarcation était échouée sur une montagne. Lui et les siens descendirent de la montagne dans la vallée,
construisirent un autel et offrirent des sacrifices aux dieux. Cette histoire est tellement plus ancienne que la
Bible chrétienne que l'historien juif Joseph lui-même disait que tous les écrits babyloniens parlaient déjà de
ce déluge et de l'arche. Je vous laisserai comparer les deux histoires et déterminer vous-même les points de
ressemblance qui existent entre le récit babylonien et celui de la Bible chrétienne.

D'autres versions de l'histoire du déluge sont très proches de celles-ci. Ainsi d'après les anciens
écrits hindous que l'on peut trouver dans leurs livres sacrés aussi bien que dans les plus anciens et
authentiques ouvrages de leur temps, une grande arche fut faite par un Menu qui eut trois fils, tout comme
Noé. Par d'autres détails, le récit hindou est très proche des précédents. De même, dans leurs écrits sacrés, les
Bhattias, qui vivaient entre Delhi et le Penjab, insistent sur le fait qu'ils descendent d'un certain roi appelé
Salivahana, qui eut trois fils sauvés au cours d'un grand déluge. En fait, seize pays différents possédaient
dans leurs traditions un récit d'après lequel leur peuplade ou tribu particulière descendait d'un grand chef, roi
ou maître qui eut trois fils, tous sauvés par un bateau spécial lors d'un grand déluge. Il n'y a qu'une seule
exception dans l'universalité de l'histoire du déluge. Elle est donnée par la prêtrise extérieure égyptienne, la
prêtrise païenne de ce pays. Celle-ci, en effet, n'adopta pas l'histoire et nulle part, dans ses écrits, on ne
trouve d'allusion à un grand déluge et au salut de la race par son intermédiaire.

Ceux qui en Egypte, étaient les disciples de la congrégation extérieure de la Grande Fraternité
Blanche connaissaient l'histoire par les enseignements qui leur étaient donnés mais, pour une raison ou pour
une autre, la grande masse d'Egypte, qui suivait la prêtrise païenne, ne l'accepta pas. Il ne peut y avoir qu'une
seule raison à cela : le peuple égyptien savait d'une manière scientifique que la bande de terre sur laquelle ils
vivaient n'était pas sujette à d'autres inondations que celles, régulières, du Nil ; par conséquent, ils n'auraient
pas cru à l'histoire d'une inondation totale ayant duré très longtemps. De plus, dans les traditions égyptiennes,
figuraient des idées religieuses comme le culte des ancêtres et le peuple égyptien était très fier du fait qu'il
pouvait faire remonter sa généalogie royale à trois cent quarante et une générations qui couvraient environ
dix mille ans sur la base de trois générations par période de cent ans. L'adoption de l'histoire du déluge aurait
ainsi effacé de nombreuses générations de rois qu'ils honoraient. En outre, ils croyaient fermement que le
Pharaon Kheops construisit sa pyramide à une époque qui correspondait à celle du plein milieu de
l'inondation.
Dans les enseignements des Brahmanes, l'histoire fut transformée et on peut y lire que, quelques
siècles après que Bras eut créé le monde, il résolut, en raison de la méchanceté du peuple, de le détruire au
moyen d'un déluge. Il choisit un homme de bien et lui enjoignit de préserver de la destruction une espèce
bonne de toutes les choses créées. Il lui commanda de se procurer un grand bateau afin d'y mettre les
créatures à préserver et la nourriture nécessaire à leur subsistance ; il devait être accompagné de sept saints et
entouré d'un couple de tous les animaux sauvages. Le déluge s'apaisa avec le temps, et par suite de
l'illumination spéciale qu'il avait reçue dans le bateau pendant le déluge, l'homme de bien obtint la faveur de

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Vishnou et devint le septième Menu. Puis il offrit à Brahma un sacrifice en allumant un feu, après avoir
quitté le bateau.

Chez les peuples chinois, les vieux écrits indiquent qu'ils enseignèrent une histoire semblable.
Selon eux, toute la terre fut recouverte d'eau, ce qui sépara l'âge le plus ancien de l'homme, de l'âge le plus
récent. Ils appelèrent cette inondation Hun-Shwuv. L'histoire peut être trouvée dans l'un de leurs livres sacrés
appelé Shoo-king.
Chez les Parsis, l'histoire relate que Dieu détruisit les peuples de la terre parce qu'ils étaient
devenus mauvais mais que quelques-uns furent sauvés du grand déluge et repeuplèrent le monde.
Si nous nous tournons vers le Zend-Avesta, dans lequel nous trouvons la forme la plus pure du
récit, parce qu'il faisait partie des documents officiels de la Grande Fraternité Blanche, nous voyons que les
Persans opérèrent très peu de changement à la forme originelle de l'explication. Les Parsis prétendaient être
les descendants les plus directs de ceux qui furent sauvés dans l'arche, et leurs documents déclarent
qu'Ormuzd, le Dieu suprême, donna aux survivants aryens seize pays où ils pourraient vivre. Ces pays étaient
décrits comme des « terres de délices ».

La science nous indique qu'au cours de l'époque Champlain de l'histoire du Monde qui suivit la
période glaciaire, le climat devint plus chaud et que bien des continents disparurent ; par voie de
conséquence, des inondations prolongées eurent lieu, qui détruisirent presque complètement la vie animale.
Nous trouvons ainsi, dans ce fait, une vérification de l'ancienne histoire. Comme je l'ai dit auparavant, bien
que les chefs de la Grande Loge Blanche n'aient pas connu scientifiquement un tel grand changement dans
l’histoire de la Terre, ils tirèrent indubitablement cette information du Cosmique et l'utilisèrent comme une
explication.

Nous ne devons pas supposer que seul l'homme instruit cherche la connaissance. Nous devons
toujours nous souvenir qu'aussi ignorante ou illettrée que puisse être une personne en notre temps ou à toute
autre époque, elle pense, cependant, aux grands problèmes de la vie et spécule à leur sujet, ne fut-ce qu'à un
faible degré. N'oublions pas que de tout temps et pour toutes les classes sociales il y a eu des questions qui
exigeaient toujours une réponse quelconque. Si nous remontons le cours de l'histoire de la pensée
philosophique et religieuse, nous constatons que même parmi les tribus les plus primitives et les peuples les
plus ignorants, il y eut des hommes qui se réunirent de temps en temps pour discuter des faits inconnus de
l'existence. Naturellement, les questions posées par les ignorants et les illettrés étaient souvent mal exprimées
et plus souvent encore ne traduisaient pas la pensée véritable qu'ils avaient à l'esprit, car il est certain que
pour bien poser une question et y répondre valablement, il faut avoir déjà acquis un certain degré de sagesse,
d'intelligence et de logique. L'histoire de la philosophie et de la religion nous montre que les êtres primitifs
dévouaient une partie de leur temps libre à l'investigation de problèmes qui, par rapport aux faits réels de la
vie, n'avaient qu'une importance tout à fait secondaire. Toutefois, étant donné leur inexpérience et leur
ignorance de la vie, ces mêmes problèmes avaient au contraire pour eux une grande importance.

Nous remarquons que les peuples ignorants dont nous parlons posaient des questions du genre de
celles-ci : « Si Dieu a créé l'homme, quel Dieu créa le chameau, le rat, le serpent et les autres animaux ? S'il
existe un Dieu de l'humanité, il doit exister un Dieu des arbres, des montagnes et des rivières. Si tout ce que
crée Dieu est bon, alors tout ce qui est mauvais doit être crée par quelque autre Dieu ou par une créature
quelconque qui n'est pas Dieu. Si Dieu a fait les vents pour que leur souffle nous donne la fraîcheur en plein
soleil, alors il faut que ce soit un Dieu mauvais qui les fait souffler si fort qu'ils causent les tempêtes. »
Le résultat de telles questions fut le culte spéculatif d'un grand nombre de Dieux, chacun d'eux
régnant particulièrement sur certains animaux certaines créatures ou certaines manifestations de la nature.
Telle est l'origine de la multiplicité des dieux que nous trouvons parmi toutes les races primitives. Quand ces
personnes commencèrent à penser à l'âme, à la mort ou à l'existence spirituelle, leurs pensées devinrent très
confuses et elles posèrent des questions illogiques auxquelles, naturellement, des réponses illogiques furent
données.

Combien de fois nous, parents, ne donnons-nous pas de réponses illogiques à nos enfants lorsqu'ils
nous posent des questions illogiques ? La plupart du temps, nous formulons une réponse qui s'accommode
avec la question posée, avec l'idée bien arrêtée de satisfaire les pensées de l'enfant de telle façon qu'il ne se

Quatrième cercle communication n° 2 45


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

voit plus obligé de poser d'autres questions et peut-être pour déconcerter son esprit si simple. C'est là, sans
aucun doute, une manière d'agir détestable et erronée et pourtant, pour ne pas perdre de temps et pour plus de
commodités, de paix et de tranquillité personnelle, nous donnons de telles réponses aux enfants et il faut
qu'ils attendent d'être plus âgés et plus instruits pour se rendre compte par eux-mêmes du caractère erroné de
ces réponses et de la nécessité de rechercher une information plus correcte.

Les prêtrises, les écoles de sagesse et les chefs des peuplades primitives firent pratiquement la
même chose. La grande masse de personnes sans instruction s'adonnait à de folles superstitions et leurs
croyances grotesques et illogiques au sujet des choses les plus simples et les plus naturelles étaient telles qu'il
aurait été désastreux et même impossible d'essayer de les éclairer brutalement. La plupart d'entre eux
auraient assurément refusé de croire à la sagesse supérieure qui leur était offerte et ils auraient mis en doute
l'intégrité de leurs instructeurs. Ils auraient perdu toute confiance dans leurs chefs. Ils se seraient tournés
contre eux et il en aurait résulté une régression et davantage encore de croyances chimériques et ridicules.
Les chefs ecclésiastiques, s'ils étaient vraiment instruits et possédaient des connaissances réelles, ne
pouvaient donc les communiquer entièrement aux masses et devaient, au contraire, se mettre à leur niveau
intellectuel, primitif et souvent illogique pour maintenir leur contrôle sur elles. C'est ainsi que s'épanouirent
peu à peu, dans tous ces pays anciens, diverses doctrines religieuses et philosophiques qui calmaient
l'inquiétude des masses. Ces doctrines s'avèrent aujourd'hui un curieux mélange de faits et de croyances, de
connaissance et de foi, de vérité et d'erreur, de logique et de déraisonnable. Pour mille personnes qui
s’abandonnaient à des croyances superstitieuses, probablement une seule était instruite convenablement dans
les congrégations de la Grande Loge Blanche. Il en résultait que même ceux qui étaient illuminés devaient
vivre parmi ces masses ignorantes et adapter leur vie à la leur. Admettre qu'on croyait autre chose que ce qui
était promulgué par une prêtrise superstitieuse et adopté par la grande masse elle-même, présentait souvent
un grand danger. D'intéressants récits nous montrent que les grands illuminés des écoles de mystères
devaient se conformer, en cas de naissance, de maladie et de mort dans leurs familles, à d'anciennes pratiques
superstitieuses.

J'ai pris le temps d'attirer votre attention sur toutes ces questions, parce qu'un peu plus tard nous
inclurons dans ces leçons des extraits des écritures dites saintes de ces écoles de prêtres et d'autres
mouvements analogues de divers pays. Ils sont extrêmement intéressants car ils nous aident à nous rendre
compte du développement de la pensée humaine et ils révèlent en même temps les divers stades d'évolution
de nos multiples doctrines religieuses et philosophiques actuelles.
Tout véritable étudiant du mysticisme doit être aussi familier avec les enseignements donnés aux
grandes masses de cette époque ancienne, qu'il l'est avec les principes de la Grande Loge Blanche. La
comparaison entre les différents systèmes de philosophie et de religion est une étude intensément
intéressante. J'ai l'intention de vous présenter, par exemple, quelques passages du « Livre des morts » des
anciens Egyptiens avec les rituels concernant l'âme et son passage d'un monde à l'autre, de citer les écrits
persans et syriens et de vous donner des extraits de quantité d'autres enseignements de divers pays.
Quelques-unes de ces citations vous seront présentées ici pour la première fois dans leur forme originale et
elles feront ainsi de ces communications une très précieuse encyclopédie de la connaissance mystique.

Revenons maintenant à la question du déluge, mais en le considérant sous un angle différent : nous
prendrons connaissance de ce que d'éminentes personnes de diverses époques ont dit à son sujet. Dans les
pages précédentes, j'ai mentionné le fait que de grands changements eurent lieu à la surface de la terre,
pendant la période appelée « Champlain », période venant après celle dite « Glaciaire ». Selon la science,
divers continents disparurent sous l'eau à cette époque et la surface de la terre changea également d'aspect en
ce qui concerne les climats et d'autres conditions atmosphériques. Certains ont même pu penser que ces
événements se produisirent à une période si reculée de l'évolution terrestre, que l'homme n'avait pas encore
été créé. D'après les spéculations scientifiques basées sur des découvertes faites sous la surface de la terre,
nous pouvons cependant être sûrs que l'homme existait déjà bien avant la période glaciaire. La science a
parfaitement reconstitué l'histoire des animaux inférieurs et surtout de ceux qui possédaient un corps énorme.
La découverte du squelette de tels animaux dans les diverses strates de la surface terrestre a permis à la
science d'établir le plan des différents âges jusqu'à une période extrêmement reculée où il n'est plus possible
de déterminer exactement les cycles.

Quatrième cercle communication n° 2 46


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

La science a ainsi constitué le plan complet de la Création et du développement de nombreuses


espèces animales et de temps en temps, on a pu découvrir, dans certaines excavations, des éléments humains
mêlés aux restes d'animaux anciens. Cela prouve clairement que l'homme existait déjà au temps des
premières formes de vie animale et c'est pour cette raison qu'il est possible que le grand déluge se soit
produit dans le monde entier et ait sans aucun doute détruit ou changé la plupart des choses vivantes de la
surface de la Terre.

LE SYMBOLISME DES NOMBRES : LE CHIFFRE 7

Il nous faut considérer maintenant un autre point intéressant, celui de l'emploi des nombres
symboliques ou mystiques dans les explications données par la Grande Loge Blanche. Nous en avons déjà
parlé, mais l'importance de ce sujet dans le travail du quatrième cercle nécessite que nous y revenions
constamment. Nous avons mentionné l'ordre que reçut Noé d'embarquer dans l'arche les animaux et les
volatiles par sept à la fois et nous avons vu aussi qu'en diverses périodes de sept jours, la colombe de paix fut
lâchée de l'arche. Nous avons également rencontré les expressions « septième période », « septième mois »
et « septième jour ».

Avant de commencer, nous croyons amusant de mentionner ici qu'un auteur actuellement très
connu et spécialiste des fausses informations mystiques, prétend que le nombre sept fut décrété nombre
mystique, parce que sept joue an rôle très important en astronomie et en astrologie. Cet étudiant si superficiel
de la philosophie ne semble pas se rendre compte que le nombre sept avait déjà une signification immense
bien avant que l'astronomie et l'astrologie ne soient découvertes et, bien mieux, il semble ignorer
complètement le fait que l'astrologie a emprunté le nombre sept aux anciens enseignements mystiques.
Quand un instructeur moderne dit que le nombre sept fut adopté parce que les anciens ne
trouvèrent que sept planètes dans le ciel, il ne sait pas qu'au moment de la fondation des premières écoles
mystiques de la Grande Loge Blanche, les seules planètes connues d'elles, étaient les sept corps célestes
apparemment mouvants – Soleil, Lune, Vénus, Jupiter, Mars, Mercure et Saturne – par opposition aux étoiles
fixes. Ce n'est que des centaines d'années après la fondation de ces premières écoles de mystères que la
Grande Loge Blanche et ses maîtres commencèrent à élaborer la science de l'astrologie et le nombre sept
était déjà pour eux très significatif, longtemps avant qu'ils eussent découvert qu'il y avait sept planètes.
En outre, ce même spécialiste des nombres mystiques ne sait pas que la Grande Loge Blanche
avait découvert plus que sept planètes. Quand l'astrologie fut élaborée, les anciens enseignements en
incluaient douze. Nous avons perdu le nom de quelques-unes d'entre elles dans l'astrologie moderne ;
cependant, l'une d'elles était appelée « Vulcain ». Dans les dernières cent cinquante années, on a découvert
les planètes Uranus, Neptune et Pluton et il est possible que l'une d'elles, peut-être Pluton, soit la planète
nommée jadis Vulcain. Sans doute, trouvera-t-on à l'aide de grands télescopes modernes, d'autres planètes.
Donc, il n'y avait pas sept planètes en astrologie mais douze, ce qui prouve que le nombre mystique sept ne
saurait dériver de l'astrologie.

Toute chose devait avoir un nombre défini. Le nombre sept fut donné par la Grande Loge Blanche
à la table de périodicité des manifestations dans la nature et cela pour diverses raisons que nous
comprendrons après avoir vu de plus près ses enseignements. Le nombre sept était donc le symbole sacré des
lois harmoniques de la nature. C'est pour cette raison que les anciens utilisaient sept lumières dans leurs lieux
de réunions et dans leurs convocations sacrées, et on retrouve là, l'origine de l'emploi
des chandeliers à sept branches tels qu'on les voit dans les synagogues juives, les églises
catholiques et quelques temples protestants. Les premiers temples construits
par la Grande Loge Blanche avaient sept enceintes. Les rituels mithraïques nous parlent
de sept portes donnant sur les cavernes ou encore mentionnent sept autels. La Tour de
Babel avait sept étages. La ville de Thèbes avait sept portes. La flûte avait sept tuyaux,
comme le montrent les images de Pan jouant de cet instrument. La lyre d'Apollon
avait sept cordes. Le fameux « Livres des Destins » comportait sept sections. Les bagues prophétiques des
Brahmanes étaient au nombre de sept. En Laconie, il fut érigé sept pierres sacrées dans la vallée où fut
fondée l'école de mystères. Les Hindous et les Egyptiens divisaient leur système de castes en sept sections.
Les Persans avaient sept grands esprits qu'ils invoquaient pendant leurs cérémonies. Les Chaldéens comme
les Juifs avaient sept archanges. L'église Chrétienne a suivi cette coutume en instituant sept sacrements et les

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Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

Babyloniens choisirent sept esprits malins pour bien montrer leur dédain des sept bons esprits des autres
pays, qu'ils considéraient comme ridicules.
Dans quelques-uns des rituels égyptiens, parce que la masse ignorante avait déjà appris qu'il y
avait quelque chose de mystique dans le chiffre sept, le sang était répandu sept fois sur l'autel pour des
pratiques superstitieuses. Les hymnes égyptiens, établis d'après ceux de la Grande Loge Blanche,
employaient sept voyelles. Les croyances superstitieuses représentaient beaucoup d'animaux avec sept têtes
comme le Cheval de Sura, par exemple, Sura étant le dieu soleil des Hindous. Agni, autre dieu hindou, est
représenté également avec sept têtes. Dans beaucoup de tableaux anciens du Christ Jésus, celui-ci est
représenté avec sept doigts à chaque main et à chaque pied.
L'Apocalypse parle de sept Eglises. Balaam construisit sept autels et sur chacun d'eux, il offrit sept
bœufs et sept béliers en holocauste. Le pharaon vit sept sortes d'animaux dans ses rêves comme le rapporte la
littérature biblique. Le prêtre Madianite avait sept filles. Jacob servit pendant sept années. Samson fut lié à
l'aide de sept branches d'osier et sa fête nuptiale dura sept jours.

Je pourrais continuer longtemps et prendre encore des centaines d'exemples dans la littérature
chrétienne et dans d'autres écrits. Tous montreraient que c'était un nombre sacré, invariablement employé en
liaison avec les questions religieuses. Avant de terminer, permettez-moi, de vous dire encore que pour la
Grande Loge Blanche, le nombre sept était un nombre composé. Les maîtres de la Loge savaient que sept
était un nombre sacré, et pourquoi ils avaient décidé qu'il en serait ainsi. Mais ceux qui étaient en dehors de
la Loge et qui avaient adopté cette idée pensèrent que le nombre sept était une unité, ignorant qu'il s'agissait
là d'un nombre composé. Pour la Loge, par contre, sept était la combinaison de quatre et de trois : le triangle
sur le carré, ou la pyramide sur une base. Il en résulte que la Grande Pyramide symbolisait elle-même le
nombre sept. Le carré, qui symbolisait le nombre quatre, représentait le fondement de la terre. Étant donné
que quatre est d'une unité plus grande que trois, il signifiait que quelque chose avait été complété jusqu'au
troisième point et qu'ensuite quelque chose de plus avait été entrepris pour un nouveau stade de construction,
amenant le travail au quatrième point, qui ne serait pas achevé avant que le point suivant de perfection ne
soit atteint. Le triangle, ou le nombre trois, désigne une construction complète, une manifestation parfaite.
Ainsi quatre est une fondation édifiée pour pourvoir soutenir quelque chose d'autre. Le triangle posé sur le
créé signifiait que l’œuvre était achevée et représentait une manifestation parfaite dont le symbole était le
nombre sept.

LA TOUR DE BABEL

Il apparut à la population d'Egypte et de la région dans laquelle la Grande Loge Blanche dirigeait
les congrégations extérieures, que si Dieu avait créé tous les êtres comme Ses enfants et que si, en
conséquence, tous les êtres relevaient de Sa conscience et étaient à Son image, il devait y avoir une raison à
la diversité des langues. Nous savons que la plupart des gens instruits d'Egypte, à l'apogée de sa culture,
étaient très déçus et considérablement attristés de ce que, en raison du grand nombre des peuples et de leurs
langues particulières, il était presque impossible d'échanges convenablement des idées et d'établir à ce sujet
des règles définies dans leur pays. Naturellement, pour les gens illettrés, l'existence de nombreux dialectes et
de diverses langues avait peu d'importance car, même au sein d'une petite communauté, ceux qui étaient sans
instruction créaient des versions personnelles du vrai dialecte utilisé et créaient la confusion de ce fait. Par
contre pour les personnes instruites, et spécialement pour les chefs, les directeurs, les conseillers et les
autorités politiques et sociales, l'existence d'un si grand nombre de langues de nature distincte rendait
vraiment difficile la protection des intérêts les plus immédiats de l'Egypte et toute communication officielle
avec les tribus et les nations des terres voisines.

Même à l'époque d'Amenhotep IV, en 1550 avant J. C., nous constatons qu'il était très difficile à ce
pharaon de communiquer ses idées de paix universelle aux chefs de guerre des nations avoisinantes. La
plupart de ses prédécesseurs, pharaons d'Égypte, faisaient aux nations voisines des guerres acharnées de
nature généralement défensive. De son côté, Amenhotep essaya d'établir son royaume sur des bases
pacifiques car, comme véritable mystique et comme rosicrucien, il avait la guerre en horreur. Il entretint une
grande armée à des fins défensives, et pendant un certain temps, il réussit d'une manière remarquable à
défendre son royaume contre les invasions, Parce qu'il n'opérait pas de contre-attaque et n'entretenait aucune
armée spéciale pour l'invasion des autres pays, bien des nations et des tribus en conclurent qu'Amenhotep

Quatrième cercle communication n° 2 48


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avait peur de combattre ou était incapable de conduire une guerre. Il en résulta, pour l'Egypte, maintes
invasions, et l'attitude pacifique d'Amenhotep fut pour beaucoup dans l'état de faiblesse qui s'instaura peu à
peu dans son pays et se poursuivit pendant plusieurs siècles. A bien des égards son extrême désir de
maintenir la paix fut une erreur. Nous verrons que dans l'histoire, toutes les fois qu'une telle attitude a été
adoptée par une nation, et toutes les fois que l'armement d'un pays a été réduit au point de le rendre trop
faible pour se défendre contre des attaques soudaines, d'autres nations ont tiré avantage de cette situation et,
oubliant toutes leurs protestations de fraternité, d'amour et de paix, ont attaqué soudainement et causé de
grands dommages à la nation éprise de paix.
Dans les célèbres lettres qu'il envoya, durant son règne, à toutes les nations de son royaume,
Amenhotep eut du mal à se faire comprendre, en raison de la multitude des dialectes existants. La plupart de
ces lettres furent retrouvées lors de la découverte des tablettes de Tell-El-Amarna dont Amenhotep avait fait,
à l'origine, la ville mystique du soleil.

Il était donc naturel que les membres des congrégations extérieures et les étudiants de la
philosophie générale de la Grande Loge Blanche aient souvent porté la question de la diversité des langues
devant les maîtres et les instructeurs, afin qu'il y soit répondu comme aux autres questions importantes.
Pourquoi les homes avaient-ils de si nombreux langages, puisqu'ils étaient les fils d'un seul Père et d'une
seule Conscience Universelle ? Nos documents ne révèlent pas clairement à quelle époque cette question fut
examinée pour la première fois par la Grande Loge Blanche, ni quelle explication complète fut donnée, mais
il apparaît nettement que cette explication originelle était très différente de celle présentée par la Bible
chrétienne. Nous trouvons, dans le onzième chapitre de La Genèse, l'histoire de la Tour de Babel que je
conseille à nos compagnons de (re)lire attentivement. Selon ce récit, dès que Dieu se fut rendu compte que la
peur avait poussé les peuples de la Terre à construire une grande tour qui devait s'élever jusqu'au ciel, Il alla
voir la cité et la tour et il en résulta que ces peuples furent dispersés sur toute la Terre et se mirent à parler
diverses langues.
D'après une autre version, légèrement différente de cette histoire, alors que les peuples de la Terre
ne parlaient encore qu'une seule langue, ils craignirent qu'un moment vienne où ils seraient dispersés en
diverses nations de langues différentes ; pour prévenir cette éventualité, ils décidèrent
de construire une grande cité, dans laquelle ils pourraient vivre comme une seule
nation et d'édifier en son centre, une énorme tour qui serait un monument à la solidarité
de leur existence.
Cependant, après que la tour fut construite et que Dieu eut perçu l'intention
des hommes, Il vint au milieu d'eux, les dispersa sur la surface de la Terre et changea
leur langage en des dialectes différents, de manière qu'ils ne puissent se comprendre
les uns les autres. Avant d'aborder les idées mystiques cachées dans la véritable
explication donnée par la Grande Loge Blanche, laissez-moi vous dire que l'explication
précédente, telle qu'elle est donnée dans la Genèse, n'a jamais été acceptée, même par
les plus grandes autorités de l'Eglise. Par exemple, l'évêque Colenso écrit dans son
livre intitulé « Examen du Pentateuque » : « l'histoire de la dispersion des langues est rattachée par l'écrivain
jéhovistique au célèbre temple inachevé de Belus, dont vraisemblablement certains récits merveilleux lui
étaient parvenus. […] Le fait de dériver le nom de Babel du mot hébreu Babel (confondre) qui semble être le
point de contact entre l'histoire et la Tour de Babel, est tout à fait inexact.
Le mot Babel, tel qu'il est employé par les anciens écrivains et mystiques, signifie littéralement
« la maison », « la cour » ou « les portes » de Bel, en d'autres termes, « les portes de Dieu », comme l'ont
compris les nations païennes pendant des siècles, avant que l'explication de l'origine des langages eut été
donnée au public. Le véritable nom de Babel est Bab-il. Celui qui a décrit l'histoire hébraïque originelle telle
qu'elle apparaît dans la Genèse, a commis l'erreur de rattacher le mot « Bab-i1 » au mot hébreu « Babel » qui
signifie « confondre » ou « rendre confus », c’est pourquoi il a cru que la cité originelle et la tour de Bab-il
furent le lieu de la confusion et de la division des langues. C'est sur cette conception erronée que repose le
récit qui apparaît dans la Genèse et qui a été élargi au point de constituer une explication complète.

Si maintenant nous commençons à analyser les explications de l'origine des langues telle qu'elles
sont rapportées dans les divers enseignements des différentes nations de l'époque pré-chrétienne, nous
constatons tout de suite que l'histoire varie considérablement, mais présente toujours une signification
intéressante. Tout d'abord, nous voyons que, pour les Chaldéens qui étaient très instruits et plus ou moins

Quatrième cercle communication n° 2 49


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

scientifiques dans leurs recherches historiques, le récit reposait sur la construction d'une grande tour à
Babylone, dont on dit que les ruines existent encore aujourd'hui. Cette tour fut construite sous la forme d'un
monument qui devait atteindre le ciel. Au cours de la construction, comme les nombreux travailleurs
approchaient du sommet, des vents puissants rendirent la communication verbale difficile, et après bien des
années, les ouvriers créèrent une sorte de code, de manière à pouvoir crier messages et instructions à d'autres
travailleurs situés loin au-dessous d’eux, dans quelque autre partie de la tour. Ces mots uniques en leur genre
et ces phrases abrégées, furent adoptés comme une forme nouvelle de leur propre langage et à partir de là,
d'autres changements se produisirent de sorte que plusieurs dialectes naquirent avant que la tour ne fût
achevée.

Un point intéressant peut être ajouté ici, qui provient d'une expérience personnelle. Il y a quelques
années, j'avais plaisir à passer quelques heures dans et autour d'un grand bâtiment en acier qui était en
construction dans une grande ville américaine. La raison de ma visite était d'observer le processus de certains
problèmes mathématiques tels que la mesure et la disposition dans la construction de certains éléments en
acier préalablement désignés. Je notais bientôt que ceux qui travaillaient à la structure d'acier
communiquaient entre eux, de différents points du bâtiment, par de simples et très courtes phrases
composées de mots aux significations diverses et qui ressemblaient beaucoup à quelque code mystérieux. Il
m'était difficile de comprendre ce que l'un des ouvriers voulait dire par tel de ces mots ou de ces phrases et
pourtant, tous les autres ouvriers qui l'entouraient, savaient instantanément ce qu'il voulait dire. Ils avaient un
langage bien à eux, encore qu'il fut aisé de constater que la plupart des mots étaient des mots anglais.
J'ai remarqué depuis que dans beaucoup de commerces et de professions, on utilise des mots et des
phrases de nature semi-technique et semi-argotique, qui rapidement et commodément servent à exprimer un
grand nombre d'idées. C'est pourquoi l'explication chaldéenne apparaît logique.

Josèphe, l'éminent historien juif, dans une autre version de l'origine de la diversification des
langues, est très affirmatif quand il déclare que c'est Nimrod qui construisit la tour originelle. D'après lui,
Nimrod, homme très méchant, construisit la tour pour le cas où Dieu déciderait de submerger le monde par
un second déluge. Continuant son explication (qui est de toute évidence l'explication acceptée par le peuple
pensant de son temps), Josèphe déclare que des milliers de travailleurs furent employés à l'édification et à la
construction de la tour, et qu'il fallut de nombreuses années pour faire d'elle une merveilleuse réalisation. Ils
élevèrent la tour à une telle hauteur et la construisirent de telle façon qu'elle pût résister aux effets de l'eau ;
ces deux conditions irritèrent Dieu, qui Se rendit compte qu'Il était frustré de la possibilité de submerger
toutes les personnes mauvaises qui pouvaient s'abriter dans cet édifice. Il embarrassa donc leur langue de
sorte qu'il leur devint difficile de prononcer leurs mots et finalement il fut impossible à la plupart de ceux qui
étaient dans la tour de se comprendre entre eux ; cela amena leur dispersion et leur rapide dissémination en
diverses régions, par suite de la peur qu'ils s'inspiraient les uns les autres. La tour fut construite à Babylone,
et les nations qui se dispersèrent sont à l'origine des populations de ce monde. Cette histoire, bien qu'elle soit
considérée, dans sa majeure partie, comme imaginaire, satisfait plus que les autres, les croyances
superstitieuses des peuples.

Revenons maintenant aux faits réels, et voyons si nous pouvons trouver quelque information
réellement utile. D'après les documents G.T., la grande tour dont il est question dans les seize versions
différentes de l'histoire de Babel, fut édifiée, à l'origine, par les premiers maîtres et instructeurs de la
connaissance scientifique et secrète d'Orient, et elle le fut à des fins astronomiques. Nous trouvons même
dans les écrits de Diodorus, des références sur cette grande tour ou temple appelé par lui « Belus », et utilisé
comme observatoire scientifique par les Chaldéens. Certaines des plus anciennes gravures et certains dessins
grossièrement tracés de cette tour, montrent qu'elle fut construite avec sept étages. Il est fait allusion dans les
archives G.T. au fait que la tour fut édifiée en étages de sept sphères, chaque étage ou sphère de la tour étant
consacré à l'étude d'un des sept plans d'observation céleste et astronomique. La tour est désignée, dans les
documents G.T., comme la Tour de « Borsippa », « « Borsippa » ayant le même sens que le mot Babel.
Selon les archives G T., pendant des centaines d'années, beaucoup de Chaldéens les plus instruits et maintes
personnes appartenant aux écoles égyptiennes de mystère, furent employés dans cette tour à la préparation de
données scientifiques qu'ils gravèrent sur des tablettes dans une forme hiéroglyphique, afin de pouvoir 1es
utiliser dans leurs écoles comme tablettes d'instruction. De nouveaux termes techniques durent être inventés
pour rapporter les informations recueillies dans cette grande tour d'observation scientifique, et ces termes

Quatrième cercle communication n° 2 50


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

devinrent le fondement d'un nouveau langage scientifique, pour les personnes ignorantes ou partiellement
instruites qui entendaient parler occasionnellement des faits révélés par ce groupe de travailleurs.

Nous trouvons également ce bref commentaire dans les documents G.T. : il était communément
reconnu dans les écoles de mystère que le langage de l'homme se développa grâce à l'édification de ce grand
observatoire, car c'est là que les premiers termes scientifiques furent introduits dans la langue courante. Nous
pouvons aisément imaginer le raisonnement de beaucoup de personnes des congrégations extérieures des
écoles de mystère, quand elles écoutaient un de leurs maîtres exposer quelques-uns des faits révélés par les
travailleurs de l'observatoire, et utiliser pour cela des termes si spéciaux qu'ils apparaissaient aux étudiants
incomplètement préparés comme un nouveau langage. Lorsque ces étudiants parlaient à leurs amis de la
nouvelle connaissance qui leur était dispensée et essayaient d'employer quelques-unes des phrases qu'ils
avaient entendues, nous pouvons aisément comprendre qu'ils donnaient l'impression, aux ignorants, de se
servir d'un nouveau langage ou d'un nouveau dialecte. Tout cela tendrait à prouver qu'à partir de la tour de
Babel, il se développa une diversité de langues et de dialectes qui se répandirent rapidement à travers le
monde. N'oublions pas que, cette nouvelle connaissance étant préparée et donnée officiellement aux divers
représentants officiels de la Grande Loge Blanche, ceux-ci la transmirent à d'autres pays, de sorte que les
expressions et les mots nouveaux furent, de cette manière, introduits dans d'autres langues et dialectes. C'est
ainsi que le langage de nombreux peuples fut vraiment diversifié.

Cependant, nous ne savons pas exactement quelle explication fut donnée par la Grande Loge
Blanche à la question relative à l'origine de si nombreuses langues dans le monde. Il est évident que cette
question ne fut pas considérée comme une affaire assez importante pour être transmise aux générations
futures, car, s'il fut donné une explication qui était apparemment satisfaisante et acceptable pour les étudiants
de la Grand Loge Blanche et pour les congrégations extérieures, elle ne constituait pas un principe mystique
ni une chose de valeur suffisante, dans la vie des hommes, pour être incluse dans les enseignements
traditionnels. Nous ne pouvons pas dire, de nos jours, que l'origine des diverses langues est d'une importance
essentielle pour la compréhension des lois mystiques. L'origine de nombreux mots importants est pourtant
d'un intérêt considérable pour celui qui étudie le mysticisme et nous avons parlé de cette question dans des
chapitres précédents ; nous avons dit, en effet, que les mots qui sont importants – pour le mystique, par
exemple, les mots qui se rapportent à l'esprit, à l'âme, à l'intelligence, au corps, à Dieu, à la vie, au souffle,
etc. – sont très similaires dans toutes les langues, et nous avons montré qu'en dépit de la diversité des
langues, les mots importants n'ont pas beaucoup varié.

QUELQUES MOTS SUR L’ASTROLOGIE

De très éminents érudits en matière biblique ont prétendu que dans quelques-uns des écrits grecs et
hébreux originaux d'où la Bible fut traduite, le Livre de la Genèse occupait une place bien plus importante
que celle qui lui est dévolue dans la Bible chrétienne actuelle. Quelques-uns d'entre eux déclarent que le
dernier chapitre, voire les deux derniers chapitres, du Livre de la Genèse ont été éliminés. D'autres affirment
que dans les originaux qu'ils ont vus, ils ont constaté que deux chapitres avaient été supprimés au milieu du
Livre de la Genèse. De ces déclarations, il semblerait résulter qu'il y a plusieurs versions du Livre de la
Genèse en grec original (version des Septante), ou en hébreu, que toutes furent examinées par les traducteurs
et que c'est en partant d'elles que la version actuelle de la Bible chrétienne fut rédigée. Pour quelque raison,
ces traducteurs préférèrent ignorer ou éliminer un ou deux chapitres qui figuraient à la fin d'autres versions.
Les autorités bibliques dont il est fait mention plus haut, ont déclaré que la partie ainsi éliminée se rapportait
à un sujet qui était une pure superstition et n'avait aucune place en théologie et spécialement en théologie
chrétienne.

Nous savons aujourd'hui ce qui a été supprimé et pourquoi. Comme nous l'avons dit
précédemment, les traducteurs ne l'ont pas complètement éliminé de la Bible, parce qu'on trouve de courtes
phrases ou de brefs paragraphes, dans diverses parties de la Bible, qui indiquent que le sujet ainsi écarté du
Livre de la Genèse était d'une compréhension courante. La partie éliminée n'avait aucun rapport avec la
superstition, mais elle constituait une explication scientifique enseignée par la Grande Loge Blanche et,

Quatrième cercle communication n° 2 51


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

comme je l'ai dit auparavant, acceptée par les diverses nations du monde, et très universellement adoptée
comme une chose importante.

Le sujet traité dans les parties de la Bible ainsi éliminées constituait une réponse à la question
posée par les étudiants de la Grande Loge Banche et elle représentait la position officielle du Conseil de la
Loge. La question était la suivante : « Qui ou quoi est responsable de la diversité des natures et de la
complexité des tendances et des caractéristiques des enfants de Dieu ? ». Nous voyons immédiatement que
cette question suivait de façon toute naturelle la discussion et l'étude des problèmes relatifs aux si nombreux
dialectes et aux langues si diverses parmi les peuples de la terre, puisqu'ils étaient nés d'un seul père et
étaient les enfants d'un même Dieu.

Les archives G.T. indiquent clairement que cette question avait été soumise à un examen et à une
étude prolongés avant même d'être posée par la congrégation. Indubitablement, les dirigeants et les
instructeurs de la Grande Loge Blanche avaient soulevé cette question d'eux-mêmes, et, sans aucun doute, ils
avaient trouvé qu'elle nécessitait une étude et une recherche très soigneuses. Nos archives montrent que,
lorsqu'ils en vinrent à l'examiner officiellement au cours de l'une des réunions du Conseil, ils étaient déjà
pourvus d'une grande masse de données et ainsi d'une explication scientifique fort poussée. La réponse
officielle qui, avec tous ses détails, pourrait faire l'objet d'un gros volume, représentant le travail de longues
années, serait trop longue à présenter ici. En quelques mots, la réponse fut celle-ci : « au moment de sa
naissance, chaque individu est associé, d'une manière alchimique, à l'une des grandes planètes de l'univers,
au moyen de l'essence vibratoire et chimique qui est insufflée dans le corps au moment de la naissance et qui
établit une affinité chimique avec la nature et les caractéristiques de cette planète. »

Cette réponse était simplement l'exposé d'une loi. Naturellement, elle


demandait une explication complète, et, en définitive une ou plusieurs
modifications. Les modifications introduites permirent une réponse plus
détaillée et plus compréhensible qui peut s'exprimer ainsi : « A l'heure de la
naissance, certaines combinaisons chimiques d'énergie vibratoire sont
insufflées dans le corps de l'enfant, en concordance avec celles des différentes
planètes dans le ciel, et, pendant toute son existence, chacun de nous est lié à
ces planètes en accord avec la nature alchimique de sa composition physique.
Bien entendu, l'explication détaillée, qui couvrait de nombreuses pages, relatait
comment chaque planète régit certaines caractéristiques chimiques qui,
implantées dans le corps humain, affectaient les émotions, les désirs et les
tendances de chaque être humain. L'explication incluait l'effet de ces planètes
et de leurs caractéristiques sur les marées, la vie des plantes et toute forme de
vie animale. Elle comprenait aussi une explication des tendances générales et des caractéristiques de chaque
planète ainsi que l'exposé des diverses relations entre celles-ci.
Elle se terminait par la liste des douze types fondamentaux représentés par les douze signes du
Zodiaque, des huit types de mentalités représentés par les huit planètes connues, et des diverses natures
complexes résultant des influences combinées des planètes et des signes du Zodiaque.

Cette explication et la présentation scientifique des faits constituaient réellement le fondement de


la future science de l'astrologie. De toutes façons, je crois à peine nécessaire de dire ici que l'astrologie de ces
grands instructeurs de la Grande Loge Blanche était plus sublime, plus exacte et plus belle que l'astrologie
dont se réclament aujourd'hui tant de non-initiés pour l'utilisation de cette science à des fins purement
commerciales. .

Nous devons nous souvenir qu'il n'y a, dans les archives G·. T., aucune indication qui permette
d'affirmer que les anciens mystiques et saints de la Grande Loge Blanche disposaient de télescopes, de sorte
que leurs observations des planètes n'étaient pas mécanisées, comme elles le sont de nos jours. Nous ne
savons pas avec certitude si les anciens mystiques connaissaient ou ne virent jamais la planète Saturne, ne
serait-ce que comme une trace de lumière dans le ciel, mais la plupart d'entre eux connaissaient son existence
et celle d'autres planètes par l'effet qu'elles produisaient sur la nature humaine.

Quatrième cercle communication n° 2 52


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

Jamais personne n'a vu l'électricité, même aujourd'hui. Nous connaissons seulement son existence,
nous savons où elle est et où elle n'est pas, par l'effet qu'elle produit. Ce que les anciens mystiques savaient
des planètes et du ciel, était basé uniquement sur l'observation des effets des planètes dans leurs
mouvements. Cependant, tous les anciens documents montrent que ces mystiques étaient si familiarisés avec
les mouvements des planètes et leur nature, qu'ils étaient à même de noter facilement la position et les
grandes manifestations des comètes et des planètes ; c'est ainsi que l'astronomie naquit de l'astrologie. En
d'autres termes, à mesure que les siècles s'écoulèrent et que l'homme devenait de plus en plus instruit dans ce
domaine, un grand nombre de savants matérialistes commencèrent à mettre en doute les déclarations des
écoles mystiques au sujet de l'existence des planètes et de leurs effets sur les conditions matérielles, telles
que les vents, les tempêtes, les marées, la vie des plantes et la vie animale. Ces savants matérialistes disaient
: « nous ne pouvons voir aucune planète, nous ne savons même pas si elles existent ou non et, malgré cela,
ces mystiques parlent avec tant de verve de ces planètes et des signes du Zodiaque qu'on pourrait croire
qu'ils les ont vues réellement et ont une connaissance intime de chacune d'entre elles. Voyons d'abord si
nous pouvons localiser et détecter ces planètes ; ensuite, nous déciderons s'il y a lieu d'approuver ou de
rejeter les déclarations que les mystiques ont faites pendant tant de siècles ! » Ainsi furent inventés les petits
télescopes et les cieux furent scrutés par ces savants jusqu'à ce que finalement, ils puissent situer l'une des
plus grandes planètes et observer ses mouvements et ses effets.

Comme le temps passait, de plus grands télescopes étaient inventés et les planètes les plus
éloignées purent ainsi être observées. La science astronomique se développa à un point tel que chacune des
planètes mentionnées par les anciens mystiques fut finalement localisée et on constata que toutes
correspondaient bien à ce qu'avaient indiqué les mystiques. Cette science, avec tout son matériel compliqué
et coûteux, ne fit rien d'autre que de prouver ce que les anciens mystiques savaient déjà. Cependant, le point
le plus important, le plus marquant et le plus négligé par nombre de personnes aujourd'hui, est celui-ci : la
science astronomique dit maintenant que, si elle connaît l'existence de chaque planète et surveille de près
tous ses mouvements, elle ne peut pas croire, et ne croit pas, que les planètes ont un effet sur la vie humaine,
sur la vie des plantes et sur la vie animale. Les savants prétendent que les déclarations des mystiques à cet
égard ne sont que pures superstitions et ignorance. Posons-leur cette unique question : si les planètes
n'avaient aucun effet sur la vie humaine, la vie des plantes et la vie animale, et si les anciens mystiques des
premiers âges n'avaient ni télescopes ni matériel scientifique leur permettant de voir les planètes, comment
alors purent-ils établir une liste complète des planètes, de leurs mouvements et de leurs caractéristiques ?
Raisonnant à nouveau par analogie et comparant les manifestations de l'électricité à celles des vibrations des
planètes, nous demanderons de même, en supposant que la science prétende qu'un courant électrique ne peut
pas produire d'effet sur quoi que ce soit : « comment alors pouvons-nous être à même de savoir qu'il y a
vraiment de l'électricité dans certains fils ou en certains endroits ? » Le simple fait que les anciens
mystiques aient été familiers avec les planètes, leurs mouvements et leur nature pendant des centaines
d'années avant que le premier télescope ne soit imaginé, prouve que leurs arguments doivent être vrais, qu'ils
ont étudié les planètes, leur nature et leurs mouvements, non pas en regardant les planètes elles-mêmes, mais
en examinait les effets produits par elles sur les gens et sur les conditions terrestres.

C'est donc la question relative à la diversité des natures planétaires qui fut éliminée du Livre de la
Genèse. Cependant, dans tout le reste de la Bible, nous trouvons d'innombrables références aux effets des
planètes et à la nature des influences des diverses comètes qui, souvent, sont appelées étoiles. L'astronomie a
montré, par exemple, que vers l'époque de la naissance de Jésus-Christ, il apparut une comète ayant
l'apparence d'une grande étoile blanche, se mouvant à travers le ciel juste au-dessus de la Palestine. En
d'autres termes, l'analyse des comètes et de la périodicité de leur apparition dans les cieux au cours de
certains siècles et de certaines années, a montré qu'une des plus grandes comètes a dû se mouvoir à travers
les cieux au cours de l'année de la naissance de Jésus. Cela rendrait compréhensible et confirmerait
l'exactitude de l'histoire des sages astrologues et maîtres des écoles mystiques qui, est-il rapporté, suivirent
l'étoile et crurent qu'elle prédisait la naissance d'un éminent personnage. Des documents scientifiques
montrent qu'à diverses reprises, au moment ou certaines grandes comètes sont apparues dans les cieux et se
sont déplacées au-dessus de certains pays, une grande figure de la religion ou de la philosophie est née dans
le pays où la comète semblait passer et se fixer.

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Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

Dans cette communication, nous ne discuterons pas des fondements de l'astrologie ni de la solidité
de ses principes. Cependant, avant d'en avoir terminé avec le quatrième cercle, nous aurons à cet égard
rencontré de nombreuses références aux principes qui entrent dans le cadre des enseignements de la Grande
Loge Blanche et dont certains révèlent la véritable relation existant entre les planètes et l'existence humaine.
Ceux qui sont réellement intéressés par la science astrologique dans ses rapports avec la
composition chimique et mentale du corps et la création de nos tendances et de nos talents, trouveront de
nombreux renseignements à ce sujet dans les pages d'introduction de tout bon livre sur l'astrologie, mais nous
ne recommandons pour l'instant, la lecture d'aucun ouvrage en particulier, sur cette question.

Nous voyons maintenant pourquoi les traducteurs pensèrent qu'il était préférable d'éliminer cette
question de la Bible chrétienne. Elle aurait introduit dans la vie de l'Église, dans les sermons et dans les
discussions, tant d'exposés et d'arguments, que les prêtres et les ecclésiastiques n'auraient pu répondre à
toutes les questions soulevées et auraient pu être amenés à contredire certaines des croyances et certains
articles de foi, ce qui aurait été très gênant à de nombreux égards. Cependant, comme je l'ai dit, il y a dans
toute la Bible chrétienne, de si nombreuses références aux étoiles, aux planètes et à leur effet sur certains
individus ou sur certains événements, que l'on ne peut manquer de voir que la science de l'astrologie était
presque universellement acceptée et comprise, même au cours de la période chrétienne. De ce fait, il est
surprenant que nulle part dans l'Ancien Testament il n'y ait de références à l'astrologie en tant que partie des
règles et des lois régissant la nature et l'homme. Cela rend tout à fait clair le fait qu'elle fut délibérément
éliminée par ceux qui avaient quelque intérêt particulier à le faire.

LE « SACRIFICE » D’ISAAC

Poursuivons notre examen des anciens enseignements mystiques et abordons un autre récit
important et son explication mystique, telle qu'elle est présentée dans la Genèse. Si vous avez une Bible à
portée de la main – et j'espère que tous les membres de ce cercle l'auront à chacune de ces leçons – reportez-
vous au vingt-deuxième chapitre de la Genèse et lisez les versets un à dix-neuf.
Nous avons ici le premier récit, la première parabole donnée originellement à la multitude comme
exemple de l'épreuve de la foi. D'autres documents et d'autres ouvrages nous apprennent que l'histoire telle
que nous la présente la Genèse, et qui a été grandement modifiée, est un exemple des nombreuses épreuves
par lesquelles les mystiques des temples sacrés devaient passer pour prouver qu'ils étaient prêts pour une
initiation supérieure. Chacun de vous se souviendra des épreuves du feu, de l'eau et de l'air décrites dans une
communication du cercle précédent, mais celles-ci avaient lieu à l'intérieur du temple. Il existait aussi
beaucoup d'autres épreuves que devaient traverser les anciens initiés avant qu'il ne leur fût permis de savoir
ou se trouvaient les temples et d'assister à l'une quelconque des cérémonies qui se déroulaient à l'intérieur de
l'enceinte secrète. Parmi ces épreuves, il y avait celles par lesquelles j'ai dû moi-même passer en 1909 quand
je me rendis en France pour demander mon admission dans l'Ordre. Les autorités de l'Ordre me firent alors
traverser les mêmes épreuves que celles en vigueur au Moyen-Âge aussi bien qu'aujourd'hui. Cette épreuve
était de même type que celles appliquées jadis dans les écoles mystiques d'Egypte, aux chercheurs qui étaient
jugés vraiment dignes d'avancer vers plus de connaissance.

Naturellement, tous ceux qui cherchaient sincèrement la Grande Lumière sentaient intuitivement
qu'il existait quelque lieu caché, quelque école ou temple de sagesse secret, où ceux qui étaient dignes
pourraient s'asseoir aux pieds des Maîtres et recevoir une instruction plus profonde. Mais ces lieux étaient
aussi soigneusement cachés du public en général que le sont de nos jours les temples secrets de l'Ordre dans
maints endroits en Europe. Il est amusant de constater que beaucoup de rosicruciens américains qui
n'appartiennent qu'aux degrés inférieurs, après avoir fait un voyage touristique en Europe, rentrent en
Amérique grandement déçus parce qu’ayant demandé dans de nombreuses villes, à l'agent de police, à
l'hôtelier, à un libraire ou au maire où se trouvait la Loge ou le Temple rosicrucien, personne n'en avait
jamais entendu parler. Ces membres semblent croire que le simple fait de posséder une carte de membre de
l'Ordre rosicrucien d'Amérique, doit leur donner le droit d'entrer librement dans un endroit qui est secret et
caché à tous les membres autres que ceux spécialement initiés dans leur propre pays. En d'autres termes, bien
qu'en Europe, les membres européens se soient engagés à ne révéler à aucun étranger et d'une manière

Quatrième cercle communication n° 2 54


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

générale à aucune personne le lieu où se rencontrent les membres de l'organisation, ces touristes croient
qu'une exception devrait être faite pour celui ou celle qui détient une carte de membre de l'Ordre en
Amérique.
Dans mon cas particulier, bien que j'aie été attendu par l'Ordre en Europe et bien que ses
dignitaires n'ignoraient rien de moi et aient déjà décidé entre eux de me permettre de recevoir les plus hautes
initiations, en dépit du fait qu'ils aient déjà décidé un an auparavant, au cours de l'un de leurs conseils, de
m'autoriser à réorganiser le travail dans mon propre pays, oui, malgré tout cela, j'ai dû, dès mon arrivée en
France où j'étais allé après avoir reçu une invitation, envoyée indirectement par l'un des représentants de
l'Ordre, me soumettre aux mêmes épreuves qu’aurait dû subir un chercheur complètement inconnu.
L'une de nos anciennes revues a expliqué comment je fus envoyé de place en place sans aucun
encouragement et cela, comme je le compris plus tard, pour éprouver ma foi, ma détermination et ma
patience. Si j'avais abandonné mes recherches, ne fut ce qu'au sixième ou au septième endroit auquel je fus
envoyé pour rien, j'aurais perdu tout ce qui est mien à présent. Je fus éprouvé durement, amèrement déçu,
souvent tenté par le doute et maintes fois je me demandai si je devais me soumettre à des directions et à des
instructions qui semblaient être aussi déraisonnables qu'illogiques et inutiles. Souvent je me suis dans une
situation où je risquais d'être ridicule, et je me suis certainement fait remarquer en divers endroits par mes
actions étranges. Si la police française avait observé mes multiples déplacements, elle aurait eu quelque
raison de penser que je cherchais à esquiver quelque loi et j'aurais pu être un jour emprisonné comme
individu suspect. Je réalisais parfaitement tout cela, mais ma foi et ma décision restaient à ce moment
inébranlables bien que je n'eusse aucune raison de croire que je traversais alors une épreuve initiatique.

Il en était ainsi dans les temps anciens quand l'un de ceux qui appartenaient aux congrégations
extérieures montrait tant d'intérêt pour le travail de l'Ordre qu'il était noté comme quelqu'un pouvant un jour
être trouvé digne. Quand il parvenait à un point avancé de développement et qu'il osait demander où il
pourrait trouver l'un des temples et entrer en contact avec l'un des Grands Maîtres, il lui était alors donné
d'étranges directives, et il était amené à accomplir nombre d'actions vraiment spéciales. Ces épreuves
n'avaient pas seulement pour but de rendre difficile ses recherches et de le décourager au cas où il n’aurait
pas été absolument sincère et décidé, mais elles tendaient surtout à éprouver sa foi en la bonté et en la
sagesse de ceux qui le dirigeaient. Ceux qui lui donnaient des directives lui commandaient en effet souvent
de faire des choses et d'exécuter des actes qui lui valaient non seulement une perte de temps et un dur travail,
mais très souvent aussi le sacrifice de quelques-unes de ses possessions les plus chères. En particulier, si le
chercheur avait des possessions personnelles ou des objets de valeur qu'il aimait particulièrement, il lui était
ordonné de détruire certaines de ces choses, de les brûler en guise d'offrande, ou de faire d'elles quelque
chose qui prouverait aux mystiques s'il était sincère ou non dans la foi qu'il professait et s'il consentirait à
accomplir et sans poser de questions ce qui serait exigé de lui.

La parabole originale concernant l'épreuve de la foi, telle qu'elle fut promulguée par la Grande
Loge Blanche, est basée sur l'histoire d'un homme âgé dont le fils était la possession la plus chère. Le père
cherchait la haute sagesse de Dieu et l'illumination, et il lui fut ordonné de monter sur une haute montagne,
cette dernière, comme vous le noterez, étant toujours dans les récits mystiques le lieu où l'illumination est
supposée s'accomplir. Là, il devait ériger un autel dans le but d'y sacrifier son bien le plus précieux, c'est-à-
dire son fils, et par cet acte, accéder à l'illumination. Dans le récit original, dans les documents G T., quand le
vieillard gravit la montagne, construisit l'autel et plaça son fils sur le brasier ardent, un grand nuage
enveloppa l'autel. Le vieillard crut qu'il s'agissait là, de la fumée provoquée par le feu et l'incinération du
corps de son fils. Cependant, après que la "fumée" se fut élevée, il aperçut un magnifique autel en pierre sur
lequel se tenait, sans avoir subi aucun mal, son enfant. Le vieillard pénétré de reconnaissance se jeta à
genoux ; le nuage descendit à nouveau sur lui et l'enveloppa et l'homme sut alors que ce nuage était celui du
Saint-Esprit entrant dans son corps spirituel. A partir de ce moment, Dieu et les Maîtres parlèrent avec lui et
le bénirent en raison de sa foi et de sa confiance.

Nous voyons donc que l'histoire a été légèrement modifiée dans le Livre de la Genèse et cela, pour
s'adapter à l'esprit du peuple Juif, car le récit tel que le donne ce livre, provient sans aucun doute d'archives
hébraïques rapportant l'histoire originale. Comme nous vous l'avons dit, toutes les explications originales
préparées par la Grande Loge Blanche étaient immédiatement envoyées par des représentants de la Loge à
divers pays où elles étaient légèrement modifiées afin de s'ajuster aux conditions, à la religion, aux traditions,

Quatrième cercle communication n° 2 55


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

à l'histoire et aux croyances locales. C'est pourquoi ce récit particulier fut quelque peu transformé de manière
à s'adapter à l'esprit du peuple hébreu.
Chez les hindous, l'histoire était également modifiée et se présentait comme suit : Un roi, du Nord
de Hariscandra n'avait pas de fils. Il pria Varuna et promit que si un fils lui naissait, il sacrifierait l'enfant à la
déité. Il eut un fils qui fut appelé Rohita. Quand le fils fut devenu adolescent, son père lui raconta un jour sa
promesse à Varuna et dit que le temps était venu de l'accomplir. Le fils refusa et s'enfuit. Pendant six années,
il erra dans la forêt où il rencontra enfin un brahmane mourant de faim. Il persuada celui-ci de lui vendre l'un
de ses fils, Sasnahsepha. Rohita acheta donc ce garçon et il l'amena au vieillard qui était encore roi. Celui-ci
était sur le point de sacrifier l'enfant acheté à la place de Rohita, mais pendant qu'il priait Varuna, l'enfant fut
délivré. Nous voyons là similitude de cette histoire avec le récit original, les différences apportées ayant pour
seul but de répondre à la mentalité hindoue.

Le récit phénicien constitue une autre version encore. Il établit que Saturne avait un enfant appelé
Jeoud. Comme l'indique le terme Jeoud, il s'agissait d'un fils unique. Une grande guerre éclata, mettant le
pays en danger. Saturne érigea alors un autel et il y plaça son fils .Comme il se préparait à sacrifier l'enfant
pour démontrer sa foi, un miracle se produisit qui empêcha le sacrifice.

Dans certains pays, le récit parle d'une fille et non pas d'un garçon. Le récit grec en est un exemple.
Dans celui-ci, l'Oracle de Delphes transmit un ordre divin selon lequel le père devait sacrifier sa fille, mais
avant que le coup fatal ne lui fût donné, la Déesse Artémis intervint et enleva la fillette. Il y a en Grèce,
plusieurs versions différentes de l'histoire, ce qui prouve que le récit original fut modifié plusieurs fois pour
des raisons mythologiques et religieuses.
L'histoire d'Abraham et d'Isaac, telle qu'elle apparaît dans le Livre de la Genèse, fut adoptée par le
peuple hébreu, ou du moins compilée dans leurs écrits, à l'époque où le peuple de Moïse en Israël s'efforçait
d'abolir l'idolâtrie parmi la population. Etant donné que celle-ci offrait des sacrifices humains à ses dieux,
Moloch, Baal et Chemosh, l’histoire était écrite pour amener le peuple à penser que le seigneur, ou Dieu,
avait aboli de telles offrandes depuis le temps lointain d'Abraham.

Naturellement, vous vous rendez compte qu'à une époque ancienne le sacrifice humain était une
pratique presque universelle ; il constituait l'un des grands crimes et des grands péchés à surmonter non pas
par la législation, mais en convainquant le peuple, d'une façon ou d'une autre, que ce genre de sacrifice était
une erreur.

Je crois inutile de vous faire perdre davantage de temps à vous parler en détail de l'ancienne
pratique du sacrifice humain, mais j‘espère que vous verrez par l'explication que je viens de vous donner, un
exemple typique de la méthode employée par la Grande Loge Blanche pour obtenir une évolution des
peuples à l'aide de paraboles appropriées, présentant d'une manière intéressante les lois importantes et non
pas à l'aide d'une législation ou d'une interdiction quelconque. De nos jours, les Rosicruciens croient que la
méthode qui consiste à instruire et à développer la compréhension humaine de telle manière que l'homme
conçoive lui-même un profond dégoût du péché et du crime, est préférable à tout effort tendant simplement à
interdire à l'homme de commettre des actes immoraux. Le récit concernant le sacrifice d'un enfant sur l’autel
en guise d'offrande et au dernier moment l'intervention de Dieu qui ne voulait pas qu'une telle chose se
commette, mais qui désirait simplement que l'homme exprime sa foi en Lui, fit, sans aucun doute, davantage
pour empêcher l'humanité de continuer la fausse pratique consistant à offrir des sacrifices humains que tous
les sermons et toutes les formes possibles de législation et d'interdiction.

L’ÉCHELLE DE JACOB

J'aimerais que vous lisiez maintenant le chapitre 28 de La Genèse et que vous vous efforciez de
découvrir vous-mêmes le sens mystique de ce récit, avant que je ne vous en parle plus en détail.

Avant de discuter de l'origine et de la version originale de ce récit, nous l'étudierons tel qu'il
apparaît dans la Bible chrétienne pour voir ce que le chrétien orthodoxe pourrait y trouver aujourd'hui, s'il
connaissait les éléments du mysticisme. Je ne doute pas que quelques chrétiens strictement orthodoxes

Quatrième cercle communication n° 2 56


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acceptent l'histoire non pas comme une allégorie, mais comme une compilation de faits absolument exacts. Il
y a quelques jours, juste avant de préparer ma présente causerie, j'ai voulu converser avec un étudiant très
sincère et très orthodoxe du Christianisme, connaissant la Bible d'un bout à l'autre et s'occupant activement
de théologie. Tout comme je le pensais, il était de ceux qui acceptent l'histoire de l'échelle de Jacob de façon
entièrement littérale, et il fit tout son possible pour me faire admettre la possibilité d'échelles futures unissant
la terre aux cieux pour permettre aux anges de descendre du ciel. Une mentalité de cet ordre retire sans aucun
doute quelque profit de sa croyance et, en ce qui me concerne personnellement, je me suis bien gardé de
désabuser mon interlocuteur au point de lui ôter toute sa foi en l'existence d'échelles de cette nature, sans
pouvoir la remplacer par une croyance nouvelle. Comme j'étais convaincu que je ne pourrais pas lui faire
comprendre le sens mystique de ce récit allégorique, je n'ai aucunement essayé de lui enlever la
compréhension théologique qu'il en avait. J'espère qu'aucun de nos membres ne dira et ne fera jamais rien qui
puisse traduire ou changer la foi d'une personne orthodoxe en matière religieuse, s'il n'est pas absolument
certain que cette personne est prête à remplacer ses croyances anciennes par une compréhension mystique
plus grande. Il est sans aucun doute infiniment mieux pour de telles personnes d'admettre l'existence d'une
échelle véritable, que de ne pas croire du tout aux principes et aux idées qui forment le fond d'un récit.

Revenons à ce récit et examinons-le d'une manière très large. Nous constatons qu'un certain
nombre des incidents qu'il rapporte, sont de peu d'importance, alors que quelques autres sont excessivement
importants pour un mystique. En tout premier lieu, nous remarquons que le récit s'étend sur une période de
sommeil nocturne. En second lieu, nous voyons l'histoire prendre la forme d'un rêve, ce qui nous permet de
l'interpréter comme une vision ou un spectacle inspiré. En troisième lieu, nous notons que l'objet qui y joue
le rôle central et significatif est une échelle. En quatrième lieu, nous voyons des anges monter et descendre
cette échelle et nous y voyons enfin Dieu lui-même. En réunissant ces quatre éléments en une seule
expression mystique, nous dirons que Jacob eut une vision dans laquelle il vit ce qu'il appelle l'échelle unir la
terre et les cieux et servir de voie à Dieu et à Ses anges pour venir à lui. Un point d'intérêt secondaire est le
fait que Jacob érigea un autel sur le lieu où il eut sa vision et qu'il appela Ce lieu Beth-el.
Le but de cette histoire, tel qu'il apparaît dans la théologie chrétienne, diffère légèrement du but
original compris par les étudiants des écoles mystiques et adopté en différents pays. Avant de parler de ce but
véritable, permettez-moi de vous indiquer un fait : lorsque la Bible Juive fut préparée, et lorsque l'Église
chrétienne l'accepta en partie, on admit l'histoire de l'échelle de Jacob dans le but essentiel d'imprimer en
l'esprit des gens qu'il existait une vie future dans laquelle tous les bons devenaient des anges et vivaient en
tant que tels dans les cieux. L'histoire fut donc légèrement modifiée et, dans sa forme nouvelle, Jacob pouvait
voir Dieu et les anges monter et descendre le long de l'échelle. Si une personne admet cette histoire telle
qu'elle apparaît dans la Bible chrétienne, elle doit nécessairement accepter de croire en des anges vivant dans
un monde céleste ou spirituel. Et c'est là précisément ce que l'auteur du récit voulait que ses lecteurs
acceptent et croient. Le but de l'histoire était ainsi parfaitement atteint.

En un certain sens, l'histoire originale avait un but tout à fait différent, et, à un autre point de vue,
ce but était similaire. A l'origine, l'histoire de l'échelle fut promulguée par le conseil des mystiques de la
Grande Loge Blanche en réponse à la question « que devient l'âme après la transition ? » La doctrine de la
réincarnation s'établissait alors et cela, non pas en vertu de l'adoption arbitraire de certains principes
théoriques, mais par suite de l'observation et des expériences de personnes suffisamment développées au
point de vue mystique, pour être à même de se souvenir de leurs incarnations passées et d'entrer en contact
avec ceux qui étaient sur le point de se réincarner. Les documents G T. nous montrent qu'à l'époque où
l'histoire de l'échelle fut promulguée, la doctrine de la réincarnation était encore très vague et très
incomplète, parce que les mystiques de la Grande Loge Blanche n'avaient pas encore rassemblé
suffisamment de preuves et d'exemples probants de réincarnation pour être en état de définir clairement la
doctrine dans tous ses détails et telle que nous la connaissons actuellement. Cependant, un fait important et
fondamental était absolument sûr pour eux : au moment de ce qu'on appelle la mort, l'âme était libérée du
corps physique et continuait son existence pendant un certain temps sur les plans spirituels, en attendant de
se réincarner.

Peu à peu, un autre fait put être démontré : pendant que ces âmes se trouvaient sur le plan spirituel
attendant leur réincarnation, il leur était possible, ou bien de projeter une certaine forme de leur conscience

Quatrième cercle communication n° 2 57


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vers la conscience de ceux qui vivaient encore sur Terre, ou bien il était possible à ceux vivant sur le plan
terrestre de projeter leur conscience vers la conscience de ceux qui se trouvaient sur le plan spirituel.
Aucun document en ma possession ni aucune recherche que j'ai demandée à d'éminentes autorités
rosicruciennes de faire pour moi, n'établit que la Grande Loge Blanche, dans son histoire primitive, ait tenté
de déterminer arbitrairement quelle était la méthode correcte. Même si des personnes appartenant à
l'organisation secrète du Temple indiquaient aux Maîtres de la Grande Loge Blanche qu'elles avaient réussi à
entrer en contact avec un être qui avait quitté le plan terrestre et se trouvait dans le monde spirituel, on ne
tranchait pas la question d'une manière définie et on ne disait pas si c'était l'étudiant qui se projetait vers les
plans cosmiques ou spirituels, obtenant ainsi le contact, ou si c'était au contraire la conscience de l'être se
trouvant sur le plan spirituel qui s'était projetée vers la terre pour y établir le contact.

Dans les anciens documents, nous constatons que pour ne pas être dogmatiques dans un sens
arbitraire, les Grands Maîtres et les mystiques, en discutant de leur contact avec des personnes trépassées,
employaient toujours un terme ou phrase indiquant qu'ils ne savaient pas si la projection s'était opérée vers le
haut ou vers le bas, à partir de ce plan, ou vers ce plan. Par conséquent, ils exprimaient le plus souvent leur
expérience à peu près sous cette forme : « dans ma vision, ma conscience et la conscience de celui qui se
trouvait sur le plan spirituel montaient et descendaient l'une vers l'autre ». Cela sauvegardait la vérité à un
double point de vue et n'obligeait pas les personnes ou l'organisation à croire en quelque idée définie
concernant la manière précise dont se faisait la projection. Munie de cette connaissance et dans le but
d'encourager les gens à entrer en contact avec le monde spirituel, la Grande Loge Blanche répondit à la
question concernant ce que devenait l'âme après la mort, ou transition, en déclarant que celle-ci poursuivait
son existence sur un plan spirituel ou cosmique et qu'il était possible à une personne du plan terrestre,
hautement évoluée et mystiquement préparée, de projeter sa conscience de quelque manière vers un point ou
un lieu où elle pouvait voir et sentir la conscience de veux qui attendaient leur réincarnation.

Naturellement, la question suivante devait alors avoir pour objet de savoir quelle était la technique
par laquelle la projection ou ascension de la conscience terrestre vers le Ciel, ou la descente de la conscience
spirituelle vers la Terre, pouvait être obtenue. Nous constatons qu'en réponse à cette question, la Grande
Loge Blanche présenta d'abord la célèbre idée mystique du rayon de lumière. Selon cette explication, quand
le contact harmonieux entre le plan terrestre et le monde spirituel était établi, il semblait y avoir un rayon de
lumière descendant du ciel vers le corps de la personne en état de contact. Le long de ce rayon de lumière, ou
à travers celui-ci, descendait vers la Terre la conscience de ceux qui envoyaient du ciel le rayon ; de plus,
une partie de la conscience de la personne qui avait la vision, montait le long ou à travers ce rayon mystique
vers la personne avec laquelle elle désirait entrer en contact. Plus tard, dans certains écrits mystiques, on
parla de ce rayon de lumière comme d'un fil d'argent unissant l'âme de l'homme à l'âme cosmique d'une
manière telle que l'âme humaine n'est jamais entièrement séparée de l'âme universelle.

Des passages de l'enseignement donné dans quelques-unes des écoles de mystères et plus tard, les
premiers enseignements authentiques de la Grande Loge Blanche au Tibet, juste avant l'ère chrétienne,
indiquent que les étudiants les plus avancés étaient encouragés à méditer, à prier et à chanter à certaines
heures de chaque mois, dans le but de renforcer et d'accroître ce fil d'argent, ce rayon de lumière, de le rendre
assez large pour être très visible et de voir dans sa luminosité les âmes et la conscience des trépassés.

Ayant ceci à l'esprit et nous souvenant de l'idée répandue en divers pays selon laquelle il
descendait du ciel vers l'homme une chose sur laquelle des êtres spirituels montaient et descendaient et grâce
à laquelle Dieu lui-même pouvait descendre dans le coeur de l'homme, il nous est aisé de comprendre
comment le peuple juif modifia légèrement l'histoire et changea le rayon de lumière en une échelle. L'échelle
pouvait être facilement comprise par des gens sans instruction, alors qu'un rayon de lumière ou un rayon de
conscience n'aurait pas été compris du tout. Il était parfaitement logique de désigner des êtres spirituels qui
montaient et descendaient cette échelle sous le nom d'ange, plutôt que sous celui d'âme. Nous comprenons
ainsi le but original de l'histoire de l'échelle et la modification juive que ce récit eut à subir.

Quand cette histoire atteignit les peuples d'autres pays, ils la modifièrent aussi légèrement, comme
le fit le peuple juif, et, en un sens, il est étrange de constater que la plupart d'entre eux remplacèrent le rayon
de lumière par une échelle. Naturellement, je suppose que si l'histoire devait être modifiée aujourd'hui, nous

Quatrième cercle communication n° 2 58


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choisirions un ascenseur ou un escalier mécanique au lieu d'une échelle, mais l'échelle étant alors le seul
objet courant permettant aux gens de monter sur leur toit, sur le sommet des arbres ou en d'autres endroits
élevés, il était logique de leur part de changer le rayon de lumière en une échelle. Nous trouvons encore un
élément particulier dans le récit adopté par certains des peuples étrangers. Plusieurs d'entre eux, en décrivant
l'échelle, disent, en effet, qu'elle avait sept parties, sept portes, ou dans certains cas, sept échelons. Cela
constituait une nouvelle présentation du nombre mystique sept, cette fois-ci dans le but de faire comprendre
qu'il faudra longtemps à une personne – sept heures ou sept jours, sept semaines, sept mois ou sept années –
pour réaliser le contact, parce qu'il lui faudra attendre, pour y parvenir, que sa conscience soit passée par
chacun des sept stades ou des sept Portes - un par un - grâce à la prière et au développement spirituel, ou
attendre que les âmes descendantes soient passées à travers les sept stades, ou sept portes, grâce à leur
maîtrise des conditions terrestres. Les Manichéens, cependant, n'adoptèrent pas l'idée d’une échelle mais ils
gardèrent l'idée originale de la lumière, et dans leurs enseignements, ils déclarèrent que les âmes dûment
purifiées et préparées pour vivre à nouveau sur la Terre, revenaient ici-bas plusieurs fois et se réincarnaient,
leur moyen d'atteindre la Terre étant une colonne de lumière.

Dans certains des tableaux mythologiques et allégoriques des Indiens et d'autres tribus, nous
voyons l'échelle mystique représentée avec les esprits qui la gravissent et en descendent. Dans l'antre du dieu
persan Mithra, il y a un certain nombre de tableaux représentant l'initiation. Nous y voyons des anges et des
esprits monter et descendre des sphères célestes sur une échelle de sept échelons représentant les sept sphères
des planètes. Personnellement, j'ai vu dans la Bibliothèque Royale de France, un volume de superbes
gravures représentant les dieux de l'Inde et dans ces très anciennes gravures mystiques, on peut voir des âmes
humaines gravissant une échelle et en descendant.
Nous attendons de vous que vous nous envoyiez un commentaire personnel où vous nous
présenterez ce que vous inspire ce symbole de l’échelle, commentaire que vous pourrez accompagner
d’éventuelles reproductions d’illustrations où figure ce symbole. Nous vous enverrons la communication
suivante, selon les modalités habituelles, après réception de ce travail
Chez les Egyptiens, cependant, l'échelle était remplacée par un escalier s'étendant du Ciel à la
Terre et des formes spirituelles le gravissaient ou en descendaient également. Ici, pourtant, les fausses
conceptions de la prêtrise extérieure au sujet de la réincarnation étaient introduites. Cette prêtrise égyptienne
extérieure se faisait toujours un devoir de présenter uniquement les enseignements moraux et religieux qui
s'accordaient avec les idées superstitieuses et païennes qu'elle avait adoptées. Elle transforma les doctrines
originales de la réincarnation, celles établies par la Grande Loge Blanche et elle enseigna que tout le monde
vivrait encore après la mort, ou transition, mais que seuls les bons deviendraient à nouveau des humains, les
mauvais étant changés en animaux, et ceux qui avaient maltraité des animaux adoptant l'espèce qu'ils avaient
fait souffrir, pour connaître le sort de l'animal maltraité par les humains. Cet enseignement n'est autre que la
doctrine de la transmigration qui est totalement distincte de la véritable doctrine de la réincarnation.

Dans les peintures et les sculptures des temples païens de la prêtrise extérieure, la doctrine de la
transmigration était illustrée par un escalier gravi par les âmes des méchants sous la forme de créatures
humaines, et descendu ensuite par elles sous la forme d'animaux.

De leur côté, les âmes des bons montaient l'escalier sous forme de prêtres et le descendaient sous
la forme d'anges. Nombre d'érudits, hommes et femmes, de théologiens, d'écrivains et de savants, ignorent la
différence entre la doctrine de la transmigration et celle de la réincarnation. L'un des plus éminents
théologiens d'Amérique, actuellement considéré comme d'une science et d'une sagesse peu communes, nous
demandait, il y a peu de temps si nous croyions que l'homme vivrait de nouveau sur terre après la transition.
Nous lui répondîmes : « oui, nous croyons fermement et sincèrement en la doctrine de la. Réincarnation. » Il
répliqua : « oh ! Alors, mes braves gens, vous croyez donc qu'après cette vie-ci vous pouvez revenir sur terre
sous la forme d'un chien, d'un chat, d'un cheval ou d'une souris, selon votre comportement actuel ? » Quand
je lui eus expliqué qu'il s'agissait là de la doctrine de la transmigration, il me demanda immédiatement quelle
était la différence entre cette croyance et la nôtre. Il n'est donc pas étonnant que des éditeurs de journaux, des
articles de revues et des encyclopédies déclarent souvent que les Rosicruciens croient en la transmigration.
Ils ne connaissent pas la différence entre les deux doctrines et ils commettent ainsi une profonde erreur.

Quatrième cercle communication n° 2 59


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LE CULTE PHALLIQUE

Je ne peux pas en terminer avec cette période de l'Histoire et avec nos documents concernant le
développement des anciennes idées religieuses, sans toucher à un autre sujet que jusqu'à présent j'ai
soigneusement évité dans mes causeries avec vous, mais dont je ne veux pas que l'élimination soit mal
interprétée. Il se pourrait en effet que, dans l'avenir, certains croient que j'ignorais plusieurs faits, ou que je
ne connaissais pas parfaitement mon histoire, ma religion et ma théologie, si j'omettais totalement de parler
d'un sujet de cette importance. Plutôt que d'être ainsi accusé à tort d'ignorer certains sujets, et aussi plutôt que
de vous les laisser ignorer aussi, je dirai quelques mots ici sur ce sujet spécial, afin que tous ceux qui lisent
ces enseignements maintenant ou dans l'avenir, alors que j'aurai quitté ce plan, sachent que je n'ignorais rien
du sujet dont jusqu'à présent j'ai soigneusement évité de parler. Cependant, je ne donne pas à cette question
l'importance primordiale que nombre d'auteurs mystiques actuels lui accordent, afin que leurs enseignements
aient un plus grand attrait pour des esprits moins élevés et d'une moralité plus au moins solide. Ce sujet est
celui de l'ancienne adoration du sexe.
Loin de moi l'idée que parmi les peuples anciens et primitifs, l'adoration du sexe ait été une chose
malsaine et immorale ! Dans quelques instants, je vous montrerai au contraire que dans leur esprit, cette
adoration était une idée noble et très belle.
Cependant, je dis nettement que ceux qui tentent, de nos jours, de faire revivre l'ancienne adoration
du sexe et qui n'hésitent pas à aller aux pires extrémités et à faire des déclarations erronées, ne sont pas
poussés par le désir de révéler la vérité et d'élucider l'histoire d'anciennes idées religieuses, mais par le souci
de parler et d'écrire sur des sujets qui séduisent l'imagination d'esprits primitifs qui se complaisent dans des
questions malsaines et sordides.

L'adoration du sexe, ou adoration phallique comme elle était appelée à l'origine, était absolument
universelle, non seulement parmi les païens, mais même parmi les étudiants avancés et bien informés des
croyances théologiques, dans tous les pays de l'Orient antique. En remontant aux tous débuts de cette forme
d'adoration, nous voyons qu'elle eut son origine en quelque chose de nature idéaliste. Pour l'homme et la
femme qui pensaient, le plus grand mystère était celui du sexe en tant que principe naturel. Veuillez vous
souvenir que cette adoration n'avait rien à voir avec les pratiques et les relations sexuelles, mais concernait
uniquement le processus de reproduction en soi. Nous trouvons, dans les anciens enseignements et dans les
anciens rituels phalliques, des références constantes, non pas à des relations ou à des pratiques sexuelles,
mais au principe même de reproduction, comme étant le plus grand mystère, la plus merveilleuse
démonstration et la plus belle manifestation d'une loi encore inconnue. Pour ces personnes, l'idée que la vie
se reproduisait elle-même à l'aide de graines ou de semences microscopiques et invisibles, ou bien de
quelque nature, était une chose merveilleuse, digne de toutes les formes possibles d'étude et d'adoration.
L'idée qu'une personne noire donnait naissance à un enfant noir et une personne blanche à un
enfant blanc et cela toujours et sans exception, était un chose merveilleuse. Le fait qu'un grain de blé planté
dans la terre donnait du blé et non pas du maïs ou du seigle, était, lui aussi, une chose merveilleuse pour ces
penseurs primitifs.

A mesure qu'ils tentaient d'étudier et d'analyser la loi les principes inconnus en action, ils furent de
plus en plus nettement frappés par le fait que les processus de reproduction chez l'être humain, chez les
animaux et chez toutes les autres créatures, faisaient tous partie des principes créateurs de Dieu, ou des
principes créateurs de cet être inconnu, ou de ce groupe d'êtres, qu'ils adoraient. Le processus de
reproduction était donc sacré pour eux en raison de son importance, de son mystère et de son origine
sublime. Plus tard, ils conçurent aussi l'idée que le processus de reproduction était responsable de la
continuité de la vie et que la vie, qui se reproduisait continuellement elle-même, devait, après tout, être
immortelle. Une étude approfondie de l'adoration phallique nous apprend que les premières doctrines de
l'immortalité résultèrent du développement de l'adoration phallique jusqu'à un point où le fait sexuel en soi
ne jouait plus aucun rôle, et où seul était essentiel le principe de vie incessante, se reproduisant
continuellement, véritable démonstration de l'immortalité de l'existence.

Dans les premiers temps de l'adoration phallique, les organes reproducteurs des êtres humains
étaient considérés comme sacrés, en raison de leur relation possible avec quelque principe divin. En d'autres
termes, dans l'esprit des peuples primitifs, les organes du sexe étaient sacrés, parce qu'ils étaient les organes

Quatrième cercle communication n° 2 60


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

nécessaires à la manifestation d'une loi très sacrée. En ajoutant à cette conception le fait que ces peuples
primitifs ne connaissaient pas l'action physiologique des organes sexuels, ou plutôt les lois physiologiques en
jeu, et qu'ils ne connaissaient presque rien des mystères anatomiques et physiologiques de la reproduction,
nous voyons clairement que dans l'esprit de la plupart de ces gens, les organes sexuels étaient les symboles
de quelque principe sacré.

Nous voyons aussi que la prêtrise de nombre de religions anciennes devait se plier à certains
serments solennels affirmant la sainteté des organes sexuels, et il est vrai que dans certains pays les serments
sacrés étaient faits en plaçant la main sur les organes sexuels et en jurant sur eux la vérité de la déclaration
jurée. Dans la Bible chrétienne actuelle, nous trouvons de nombreuses références aux serments faits de cette
façon, à cette différence que les traducteurs, désireux d'éviter des questions de la part des enfants et des
esprits peu développés, ont changé le texte de manière à indiquer que l’on prêtait serment en plaçant les
mains sur les cuisses. Dans la Bible chrétienne, le mot cuisse est mentionné en plusieurs endroits et toujours
en relation avec un serment sacré. Si vous voulez bien lire ces passages, vous constaterez qu'il était tout à fait
normal, spécialement pour le peuple juif, de prêter serment de cette façon.

L'auteur de l'histoire juive de l'échelle de Jacob, telle qu'elle apparaît dans le Livre de la Genèse,
était sans aucun doute familiarisé avec le culte phallique et avec les habitudes de ceux qui s'adonnaient à ce
culte, et il a inclus dans l'histoire de La Genèse un petit événement d'adoration phallique. Vous verrez à la fin
de cette histoire, telle qu'elle est donnée au vingt-huitième chapitre de La Genèse, qu'après que Jacob se fut
réveillé tôt le matin, il prit la pierre qui lui avait servi d'oreiller, la dressa en guise de colonne, versa de l'huile
sur elle et appela l'endroit « Beth-el ». Or, c'était une pratique courante pour les communautés pratiquant
l'adoration phallique d'ériger, en pleine campagne, des autels qui consistaient en une pierre ronde dressée
perpendiculairement sur une base en pierre : c'était là le symbole de l'adoration phallique. L'histoire est
pleine de découvertes de ces anciens autels symboliques, et nous trouvons de nombreuses références à leur
sujet dans beaucoup d'écrits mystiques. Les Israélites, surtout, avaient coutume de dresser de telles pierres et
ils les appelaient Baety-li, qui est un mot ressemblant à Beth-el.
Les plus travaillés de ces autels, ou monuments phalliques, consistaient en une pierre droite érigée
sur un emblème ou une base ovale et les deux éléments ainsi réunis formaient un autel appelé Ashera, ou
bosquet. C'est à côté de ces autels que les prophètes hébreux élevaient la voix pour leurs déclarations les plus
importantes. Cependant, ce fut à cette époque que le culte phallique dégénéra en adoration du
fonctionnement du sexe, au lieu d'en rester à la vénération du principe, et beaucoup des emblèmes et des
rituels appartenant à l'adoration phallique, aussi bien en Judée qu'en Israël, revêtirent une forme corrompue.
Dans certains temples, les femmes devaient tisser des rideaux de soie qui étaient placés au-dessus de la pierre
phallique située au milieu du temple, et au cours de quelques-uns des rituels, les femmes, et spécialement les
jeunes filles, devaient danser autour de cet emblème dressé, lui rendre hommage et l'adorer, ceci étant une
forme d'adoration sexuelle. C'est de cet ancien système païen consistant à danser autour d'une pierre droite et
couverte de guirlandes de fleurs, que dérive le mât de cocagne, tel qu'il est utilisé aux États-Unis pour la fête
de mai.

Nous voyons donc un grand principe se dégrader peu à peu en une forme basse d'adoration, celle
des organes du sexe et des plaisirs sexuels, et cette dégradation amena la fin de ce culte particulier. D'autre
part, nous voyons ceux qui tentent de ranimer quelque intérêt pour l'adoration phallique, en faisant revivre ce
culte tel qu'il apparaissait dans son dernier stade, au moment de sa condamnation, au lieu de le présenter sous
sa forme originale de vénération d'un principe divin. En vérité, très peu de gens seraient intéressés par le
culte phallique dans sa forme divine et originale, tandis que les masses, en un temps où règne la perversion,
aiment lire les rituels corrompus d'une adoration phallique dégénérée.

Avant d'en finir avec ce sujet, je veux prendre la défense du symbole égyptien appelé crux ansata
(croix ansée) ou clé de la vie. C'était l'un des symboles les plus sacrés, les plus divins et les plus mystiques
employé par les Egyptiens jusqu'à la dernière minute de leur grand règne sur le monde occulte et mystique.
Notre organisation l'emploie pour des raisons décoratives dans certains de ses tableaux et de ses motifs
décoratifs et nous voyons la crux ansata utilisée par beaucoup d'organisations comme un symbole
magnifique. Par ailleurs, beaucoup nous ont critiqués – nous et d'autres – pour l'emploi de ce symbole, parce
qu'il trouve son origine dans les premières formes d'adoration phallique. Pour défendre ce symbole contre

Quatrième cercle communication n° 2 61


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

toute tentative de le classer comme emblème sexuel, je déclare formellement qu'il est faux de prétendre que
la crux ansata, composée d'un ovale au sommet d'une croix, représente les organes sexuels, masculin et
féminin, car la croix était un symbole mystique longtemps avant que l'ovale lui ait été ajouté ; c'était en fait
une croix semblable à la lettre « T », sans partie arrondie au centre, et appelé croix « Tau ». Quand les
Egyptiens en vinrent à réaliser que le principe reproducteur représentait la continuité de la vie et que cette
continuité était la clé de l'immortalité, ils tentèrent de symboliser cette idée par un hiéroglyphe, tout comme
ils avaient symbolisé d'autres conceptions par un hiéroglyphe ou un idéogramme. Ils symbolisèrent donc
l'idée d'immortalité ou de continuité de la vie, en allongeant le bras de la croix, au sommet, sous forme d'un
ovale, afin de donner ainsi une poignée à la clé. Vous verrez en Egypte, sur des centaines de sculptures et sur
des milliers de panneaux décoratifs et de tableaux, des rois, des reines, des grand-prêtres et d'autres
personnages importants, tenir dans une main la crux ansata, un doigt passé dans l'anse. Vous trouverez aussi
dans les rituels des égyptiens et dans leurs enseignements, des références à ce symbole considéré comme la
clé de la vie et la clé de l'immortalité.

Dans nombre de phrases splendides écrites sur les murs du temple de la ville mystique
d'Amenhotep qui, sans aucun doute, était exempte de toute idée impure et de tout principe sexuel blâmable,
nous trouvons la crux ansata utilisée comme symbole de l'existence immortelle. Quand, par exemple, on
voulait à cette époque souhaiter à quelqu'un la joie pour toujours et pour toute éternité, on employait trois
crux ansata placées l'une après l'autre, et c'est bien là le sens donné à cette disposition par les Égyptologues
les plus érudits. Quand dans un écrit on se référait à la vie future, ou à l'immortalité de l'âme, on symbolisait
cette idée par deux de ces symboles hiéroglyphiques. Nous voyons donc qu'il n'y avait absolument aucune
allusion aux organes et aux plaisirs sexuels dans ce symbole particulier.

Quatrième cercle communication n° 2 62


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TABLE DES MATIERES

INTRODUCTION PAR L‘IMPERATOR HARVEY SPENCER LEWIS ....................................................... 1


LE VOILE SE LÈVE ! ...................................................................................................................................... 3
UN PEU D’ÉTYMOLOGIE ............................................................................................................................. 9
MOÏSE, L’EXODE ET LES FRÈRES EN BLANC ...................................................................................... 11
DES ORIGINES DE LA GRANDE FRATERNITÉ BLANCHE .................................................................. 13
DE L’ORIGINE DES CÉRÉMONIES RELIGIEUSES ................................................................................. 15
ESOTÉRISME/EXOTERISME ...................................................................................................................... 16
LA MÉTHODE ANALOGIQUE.................................................................................................................... 20
LES SEPT JOURS DE LA CRÉATION......................................................................................................... 22
L’ANDROGYNAT PRIMITIF ....................................................................................................................... 24
LA TENTATION ET LA PRÉVARICATION............................................................................................... 30
UNIVERSALITÉ DES MOTIFS RELIGIEUX.............................................................................................. 33
LE LOGOS, LA PAROLE DE DIEU ............................................................................................................. 37
LE DÉLUGE ................................................................................................................................................... 39
LA TOUR DE BABEL ................................................................................................................................... 48
QUELQUES MOTS SUR L’ASTROLOGIE ................................................................................................. 51
LE « SACRIFICE » D’ISAAC........................................................................................................................ 54
L’ÉCHELLE DE JACOB................................................................................................................................ 56
LE CULTE PHALLIQUE ............................................................................................................................... 60
TABLE DES MATIERES............................................................................................................................... 63

© CE/YG//01/05

Quatrième cercle communication n° 2 63


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

QUATRIEME CERCLE

COMMUNICATION N° 3

Cénacle de la Rose+Croix

S.E.T.I. Cénacle de la Rose+Croix BP 374 87010 LIMOGES Cedex 1 France


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

MANIFESTATIONS MODERNES ET CONTEMPORAINES


DE LA GRANDE FRATERNITÉ BLANCHE

Au cours des dernières années, il s'est manifesté un peu partout un intérêt des plus vifs pour les
enseignements secrets des maîtres de l'Extrême-Orient, et tout spécialement pour l'œuvre des mystiques qui
ont vécu ou étudié au Tibet. Depuis que Madame Blavatsky a attiré l'attention du public sur l'existence des
Grands Maîtres de la Grande Fraternité Blanche, il s'est manifesté un intérêt universel pour l'histoire, les buts
et les activités de la Grande Loge Blanche. Aujourd'hui, tout homme qui étudie l'occultisme, le mysticisme,
la métaphysique et les sujets connexes, tourne tôt ou tard son attention sur la lecture de tout ce qu'il peut se
procurer qui concerne l’œuvre et les enseignements de la Grande Loge Blanche. Nous trouvons aussi, dans
les revues et autres journaux périodiques qui se consacrent à l'occultisme et au mysticisme, une tendance
marquée à publier, de temps en temps, certaines choses qui touchent à la Grande Fraternité Blanche, en
raison de l'intérêt croissant que manifestent ceux qui étudient ces sujets. Le point important, c'est
qu’aujourd'hui des milliers d'hommes et de femmes, dans tous les pays, rendent une hommage respectueux et
justifié aux activités de la Grande Fraternité Blanche, et que tout ce qui est écrit ou publié sur cette
organisation est saisi et étudié ardemment par ceux qui sont engagés dans ces études.

Je me demande, cependant, combien de personnes, qui considèrent l'histoire de la Grande


Fraternité Blanche comme remarquable et ses activités comme extraordinaires et d'une grande importance, se
rendent compte elles-mêmes aujourd'hui, en leur qualité d'étudiants qui suivent ce chemin, qu'elles peuvent
faire partie d'une seconde Grande Fraternité Blanche en train de se constituer.

En d'autres termes, beaucoup des étudiants de l'occultisme d'aujourd'hui considèrent la Grande


Fraternité Blanche comme une merveilleuse organisation qui a existé jadis et qui a accompli un travail
merveilleux, mais qui ne comprend plus aujourd'hui qu'un groupe retiré et secret de chercheurs poursuivant
les activités qui leur ont été léguées par le passé. Ces étudiants de l'occultisme, qui vénèrent ainsi très
justement l'ancienne Fraternité, expriment souvent l'idée qu'il n'y a jamais eu, dans l'histoire du monde, une
organisation semblable à la Grande Fraternité Blanche, et que, probablement, il n'y en aura jamais. Ces
personnes semblent négliger le fait que, si elles sont membres de la Rose+Croix, ou encore des mystiques
vraiment avancés et très évolués, elles font partie de la Grande Fraternité Blanche d'aujourd'hui, et que, plus
tard, les étudiants et les chercheurs rendront aux mystiques d'aujourd'hui l'hommage qu’ils rendent, eux,
maintenant, aux mystiques du passé. Je veux faire entendre par là que l'organisation actuelle de la Grande
Fraternité Blanche dans toutes ses ramifications et par l'intermédiaire de tous ses groupements de membres
en divers pays, constitue réellement une nouvelle forme de la Grande Fraternité Blanche, qui a de nouvelles
méthodes de travail, de nouveaux champs où travailler et de nouveaux domaines à conquérir et à amener à
une perfection plus haute. Nous avons tous une grande tendance à admirer et à vénérer les choses de l'ancien
temps, avec un respect qui implique que les choses du passé étaient les plus grandes qui aient jamais existé et
que rien de ce que nous avons aujourd'hui ne les égale.

Pendant un voyage en Egypte, me trouvant avec beaucoup de membres de notre expédition au


milieu des temples et des tombes d'autrefois, je me suis moi-même surpris à attirer et à vénérer les
constructions magnifiques, les merveilleuses réalisations architecturales et la puissance extraordinaire des
édifices élevés par les mystiques, comme s'il n'y avait rien de semblable dans les constructions d'aujourd'hui.
Et, soudain, je me souvins qu'en tous nos pays modernes, nous construisons des gratte-ciel et d'autres
bâtiments qui ont plus d'importance, plus de beauté architecturale et certainement plus de puissance et je
pensai qu'un jour, dans un avenir lointain, les races d'hommes à venir admireraient ce que nous construisons
aujourd'hui, tout comme nous admirons les beautés du passé. Naturellement, quand nous considérons les
difficultés auxquelles se heurtaient les peuples d'autrefois et que nous nous rendons compte des moyens
mécaniques limités dont ils disposaient pour leur travail, nous ne pouvons nous empêcher de sentir que leur
réalisation a plus de mérite que la nôtre et que leur travail demande plus d'admiration que le travail des
ouvriers de maintenant. Pourtant, il y a une différence : dans un cas nous admirons les ouvriers et leur travail,
et dans l'autre cas nous admirons les édifices et leur allure, sans considérer aucunement les ouvriers.

Quatrième cercle communication n° 3 1


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

Quand nous rendons hommage à la Grande Fraternité Blanche du passé, nous devons nous
rappeler constamment les difficultés auxquelles se heurtaient ses membres et nous devons considérer leurs
réalisations comme presque miraculeuses dans ces conditions. Pour la Fraternité, il est facile, aujourd'hui,
d'envoyer un de ses messagers d'un lieu à un autre, ou d'un pays dans un autre très éloigné, en quelques jours
ou en une semaine, grâce à tous les moyens de transport physiques qui sont maintenant courants. Mais,
autrefois, il fallait des mois pour atteindre un endroit qui n'est plus maintenant qu'à quelques jours de voyage.
En second lieu, nous avons des moyens modernes de communication ou de transmission des messages par
des moyens physiques qui ont pu être égalés dans le passé par des moyens mystiques, mais qui n'étaient pas
connus dans un sens physique ou matériel. Quand nous lisons dans les documents anciens qu'un message
secret chiffré écrit sur un papyrus, ou gravé dans le bronze ou un autre métal, était envoyé d'Egypte au Tibet,
ou de Palestine en Grèce, et qu'il était porté par des messagers qui se relayaient, mettant six mois ou un an
pour atteindre enfin sa destination, nous admirons la résistance et la persévérance que devaient posséder les
membres de la Fraternité pour accomplir, au cours de leur vie, les grandes tâches qui leur étaient proposées.
Aujourd'hui, notre service de communication à San José en Californie, n'est que l'un des nombreux
points du monde qui entrent dans le système de communications de la Grande Fraternité Blanche, et il est
commode pour nous d'envoyer un câblogramme ou un radiogramme de San José à n'importe quelle partie de
l'Europe, de l'Egypte ou de l'Orient ou dans les pays qui bordent le Pacifique et de recevoir une réponse en
quelques minutes. Au cours des essais de notre ancien système de radio, nous avons envoyé une
communication officielle à un responsable rosicrucien de Sydney, en Australie, et nous avons eu la réponse
au bout de sept minutes et demie. Pendant ces sept minutes et demie, il y avait eu l'envoi de notre message,
sa lecture à l'autre extrémité, et l'envoi d'une réponse. Tout cela se fit sans que le responsable de Sydney ait
été prévenu et sans qu'il y ait eu aucun arrangement spécial. Le point qu'il nous faut considérer, c'est que,
tenant compte de ce qu'ont fait les membres de la Grande Fraternité Blanche du passé dans des conditions si
difficiles, notre travail d'aujourd'hui doit être encore plus grand, plus efficace et plus universel.

Un autre point intéressant que nous devons garder présent à l'esprit à ce point de vue, c'est que,
quand nous lisons des textes qui parlent de l’œuvre accomplie par les Maîtres, les Grands Prêtres et les
Grands Chefs de la Grande Loge Blanche et de la Grande Fraternité Blanche d'autrefois, nous ne devons pas
oublier que leur œuvre aurait été dépourvue de puissance, leur système dépourvu d'efficacité et tous leurs
plans compromis, s'ils n'avaient pu compter sur la coopération sincère, l'aide empressée et le dévouement
inébranlable des milliers et des milliers de fidèles de la Grande Fraternité Blanche dont les noms
n'apparaissent pas dans les documents que l'on voit généralement et qui n'ont laissé, derrière eux, aucun
manuscrit, aucune œuvre écrite décrivant ce qu'ils avaient fait ou comment ils avaient collaboré à cette
grande œuvre. Leur nom est écrit dans les archives cosmiques et akashiques, et chacun d'eux a été dûment
récompensé, au cours des siècles, pour les services rendus, en proportion de la sincérité, de l'esprit de
sacrifice, de l'amour et des efforts qui ont marqué les services qu'il a rendus à l'Ordre.
Comme je l'ai dit dans une précédente leçon, chacun de vous a étudié les sujets occultes et
mystiques, et a essayé de vivre selon les principes de la vie supérieure, et cela depuis plusieurs années, et il
fait vraiment partie de la Grande Fraternité Blanche d'aujourd'hui. Comme membres de cette organisation,
vous avez une place importante dans les plans et dans le travail de cette organisation et c'est le point que je
désire vous soumettre maintenant.

Avez-vous jamais considéré le fait que l'église chrétienne d'aujourd'hui, par exemple, en tant que
mouvement universel, serait un mouvement sans importance et peut-être inconnu, si ce n’est de quelques
étudiants des enseignements anciens et mystiques, si des hommes et des femmes d'autrefois, du Moyen-Âge
et de maintenant encore, n’avaient trouvé dans le christianisme quelque chose qui éveillait leur intérêt et qui
les poussait à lui donner de leur temps, leur foi et leur service, en dépit du fait que cela exigeait d’eux de
grands sacrifices ? L'Église chrétienne (et cela vaut pour l'église juive et d'autres mouvements religieux dans
d'autres parties du monde) garde son pouvoir et accroît le nombre de ses fidèles grâce au dévouement et la
fidélité du petit nombre. Vous savez aussi bien que moi que ce n'est pas le fidèle intermittent de l'église,
celui qui s’y rend seulement le dimanche et qui n'y va que pour y entendre les sermons, la bonne
musique ou les entretiens qui l'inspirent, qui est un membre réel de l'église ; et nous savons bien, vous et
moi, que la puissance de l'église ne dépend pas du nombre de personnes qui se contentent d'assister aux
services, de lire la Bible ou la littérature sacrée, ou qui se déclarent les fidèles de cette religion. La puissance
réelle de l'Église est dans les mains des quelques douzaines de personnes de chaque communauté, des

Quatrième cercle communication n° 3 2


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quelques centaines ou milliers de personnes de chaque pays qui donnent une partie de leur temps libre, de
leurs ressources et de leurs pensées pour faire avancer l’œuvre de l'Église. Ce sont les bons ouvriers qui
vivent vraiment la vie de l'Église, qui pensent à l'Église tous les jours de la semaine et non pas seulement le
dimanche et qui ne manquent aucune occasion de parler de l'Église, de distribuer des livres qui parlent d'elle,
aucune occasion d'essayer de convertir quelqu'un, qui forment le corps réel des fidèles. Ceux-là font parties
intégrantes du mouvement de l'Église, les autres ne sont que des membres qui suivent et qui cherchent.

Si vous étudiez les enseignements occultes, mystiques, métaphysiques et théosophiques depuis


plusieurs années, cela doit être parce que vous y avez trouvé une aide, un guide et une raison qui justifie
votre foi et votre intérêt.
Si tels sont vos intérêts et votre foi, vous devez être quelqu'un qui parle de ces choses et qui désire
faire connaître aux autres cette grande œuvre, cela doit faire de vous un ouvrier ; si vous êtes un ouvrier de
l'organisation à laquelle vous appartenez, c'est alors que vous en faites vraiment partie. Vous êtes membre de
notre Cénacle rosicrucien et puisque vous appartenez aussi à ce quatrième cercle, je vous considère comme
quelqu'un qui a eu largement le temps, au cours de toutes ces années passées, de découvrir si l'enseignement
des rosicruciens, tel que nous le dispensons, mérite que vous lui apportiez votre dévouement et vos services.
Comprenez-vous que c'est un fait réel, que vous retirez de cette organisation des bienfaits en
proportion de ce que vous lui avez donné en services, fidélité et dévouement ?

J'ai été frappé par cette idée au cours d'un des déjeuners habituels des Kiwanis Club de San José. Je
suppose que vous savez que le Kiwanis Club possède des centaines d'associations dans le pays et que c'est un
club d'hommes d'affaires, dont les seules réunions ont lieu une fois par semaine à l'occasion d'un déjeuner.
Bien que leurs membres aient des idéaux élevés en ce qui concerne le caractère, la morale, la
loyauté dans les affaires, ils ne sont tenus à aucune forme de travail humanitaire et ne sont pas tenus de faire
quelque propagande que ce soit. Pourtant, lorsque, l'autre jour, un nouveau membre fut admis au club
pendant le déjeuner, le président du club, dans son allocution d'accueil, insista sur le fait que le membre
pourrait s'attendre à recevoir du club selon ce qu'il lui donnerait comme loyauté, intérêt et services. Tous les
membres présents comprirent que l'esprit de cette affirmation était valable pour les membres du Kiwanis
Club, du Rotary Club et pour les membres de tous les clubs semblables dans tous les pays. S'il en est ainsi
pour des clubs de ce genre, combien plus vrai encore cela doit être pour une organisation telle que la nôtre.
Pensez aux occasions qui se présentent dans le travail de notre Cénacle d'aider les autres, de
répandre l’information et de réaliser les idéaux. Pensez aux nombreux idéaux que les rosicruciens ont en tête
et pour l'établissement desquels, dans le monde, chaque membre est censé apporter sa contribution. Tout
d'abord, il y a la connaissance des lois du karma. En deuxième lieu, il y a la connaissance de la loi de la
bonne vie et de la bonne pensée. En troisième lieu, il y a les principes de tolérance et d'amour. Et puis,
pensez aux services qui peuvent être rendus aux autres, tels que les bons conseils, la consolation donnée aux
découragés, la semence de graines d'espoir et d'aspiration, l'indication des possibilités de triompher des
obstacles de la vie, la guérison de l'esprit et du corps, la conduite du chercheur jusqu'au portail de lumière
afin qu'il trouve le chemin et apprenne à lui aussi aider les autres. Bien peu de ces grands idéaux et de ces
formes de service sont compris dans les autres organisations : par conséquent, les rosicruciens ont plus
d'occasions que les membres de tout autre club, organisation ou société, de servir l'humanité et l'Ordre et
d'aider le monde. Si les plus humbles membres de la Grande Fraternité Blanche du passé ont servi leur
organisation et l'humanité de façon si efficace que l'organisation, ses enseignements et la grande lumière
qu'elle possédait, ont été portés avec efficacité dans les ténèbres d'autres terres, et que le feu de Vie, de
Lumière et d'Amour a continué de briller au travers de toutes les périodes de lutte et de querelles jusqu'à nos
jours, nous avons à coup sûr reçu un grand bienfait des mains des ouvriers silencieux des âges disparus
et il convient que nous perpétuions cet héritage et que nous le gardions saint et frémissant de vie.

Souvent, je suis resté frappé d'une admiration silencieuse en regardant le travail des membres de
l'Armée du Salut, dans leurs défilés dans les rues, leurs réunions aux coins des rues, leurs sollicitations et
leurs activités de maison en maison, de magasin en magasin. Pensez au dévouement, à la foi et à l'adoration
qu'il doit y avoir dans leur cœur pour qu'ils acceptent de porter un uniforme et de proclamer ainsi, aux yeux
de tous, leurs convictions et leurs croyances personnelles.
Et puis, pensez à la foi qu'il faut pour porter cet uniforme et sortir au milieu des gens de la
communauté, bravant le ridicule, la moquerie et souvent la persécution. Voila un service réel, né d'un

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dévouement et d'une adoration sincères. Il ne s'agit pas de l'adoration d'une personne, mais d'un principe. Il
ne s'agit pas de foi en un chef particulier, mais en un mouvement, Avez-vous cette foi et cette adoration ?
Mettez-vous dans notre organisation une simple fraction de ce que vous espérez recevoir d'elle ? Vous savez,
comme je le sais moi-même, que si les dons de nos membres sont une nécessité absolue pour couvrir les
dépenses de fonctionnement de notre organisation, cela, à lui seul, n'est pas suffisant. Nous savons vous et
moi, que l'argent que l'on donne à la quête d’un office et que l'on verse comme une contribution mensuelle
ou annuelle pour les fonds de l'Église, ne ferait en aucune façon de cette église, une puissance dans la
communauté. Vous savez que c'est la conduite personnelle, que ce sont les services rendus, le dévouement et
les sacrifices du petit nombre des fidèles qui font grandir l'Église et qui lui font prendre de l'importance dans
le plan général des choses.

Il est aussi vrai aujourd'hui qu'autrefois que ce ne sont pas les pièces de monnaie et les billets de
banque qui permettront à la Grande Fraternité Blanche de faire pour ceux qui cherchent la vérité, dans le
monde entier, ce que le dévouement et les services personnels feront. Dans le trésor de l'ancienne Fraternité
allaient tous les bijoux, l'or, les métaux précieux, les pierres précieuses que les membres possédaient ou
pouvaient se procurer, afin que ce trésor matériel fournisse les fonds nécessaires pour couvrir les dépenses
matérielles de leur travail. Pourtant, quand nous considérons leur histoire, nous voyons que si toute cette
richesse matérielle était utilisée à de bonnes fins, et était une nécessité absolue, elle tirait son plus grand
bien d'être utilisée par les mains de ceux qui consacraient leur vie, dans un esprit d'abnégation et au
prix de grands sacrifices, au service réel de l'organisation. A coup sûr, si une organisation mérite que
vous lui cédiez une partie de vos biens matériels, elle doit mériter aussi que vous lui offriez vos services et
votre dévouement. Si vous pouvez, en toute confiance et en toute bonne foi, donner un part minime de votre
richesse matérielle ou une fraction de vos biens actuels au « trésor des rosicruciens », vous devez pouvoir
accompagner chaque pièce de monnaie, chaque billet de banque de quelque service, d'un acte de dévouement
à ses activités.
Si une organisation, quelle qu'elle soit, n'est pas digne de vos services et de votre dévouement, si
elle n'est pas digne que vous la souteniez de tout votre cœur, alors elle n'est pas digne que vous lui versiez la
moindre part des biens matériels que vous possédez.

Je peux vous dire ces choses maintenant que vous êtes dans ces hauts degrés et que vous êtes avec
nous depuis assez longtemps pour savoir que cette organisation n'a rien de mercenaire et que ses buts ne se
limitent pas à l'acquisition de la richesse et de biens matériels. Il est difficile, pourtant, de parler de la sorte à
un membre nouveau qui a l'impression que s'il verse régulièrement son obole et qu'il étudie les
enseignements avec application, il fait tout ce qu'on attend de lui. Mais, comme je l'ai dit plus haut, vous êtes
avec nous depuis assez longtemps pour avoir déterminé si, oui ou non, cette grande œuvre méritait votre
dévouement et vos services donnés de tout cœur. Vous devez pouvoir décider, maintenant, si vous allez
devenir partie intégrante de cette grande organisation et être un travailleur dans le silence ou devant le
public, et créer dans les archives cosmiques et dans les archives de l'esprit universel une juste compensation
pour ce que vous faites. Quand le temps viendra, dans cette incarnation ou dans une autre, où vous devrez
faire appel au Cosmique pour avoir l'aide qui vous permettra de mener à bien quelque grande entreprise ou
de traverser une période cruciale de votre vie, vous recevrez une réponse qui reflétera la bonne volonté que
vous aurez manifestée à servir, maintenant que vous en avez l'occasion et que vous connaissez les méthodes
et les moyens qui sont les plus appropriés et les plus efficaces.

L’EXODE

Vous avez maintenant atteint, dans votre étude de l'histoire de la Grande Fraternité Blanche,
l'événement connu comme « l'Exode d'Egypte ». Je dirai tout de suite que si vous avez cru fermement dans
l'histoire de l'Exode telle que nous la présente la Bible chrétienne, vous serez probablement choqué ou
surpris par quelques-unes des déclarations de cette communication ; mais plus tard vous réaliserez, qu'après
tout, les documents G.T. concernant l'Exode ne sont probablement pas seulement plus authentiques que les
diverses traductions qui sont parues dans les différentes versions de la Bible chrétienne, mais que
l'explication G.T. des archives de la Grande Loge Blanche est la plus logique et la plus compréhensible que

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vous ayez jamais entendue et qu'elle rend vraiment claires les explications confuses de la Bible chrétienne.
Toutefois, avant de vous présenter la suite des documents G.T., j'aimerais que vous lisiez très attentivement
et en son entier, le Livre de l'Exode dans la Bible chrétienne. Vous poursuivrez ensuite votre étude en
gardant à portée de main le texte biblique, pour vous y reporter si besoin à des fins de vérification et de
remémoration.

Dès à présent, j'aimerais attirer votre attention sur l'important malentendu qui existe en regard de
ceux qu'on appelle « Enfants d'Israël » - ou les Israélites - et, en fait, de la nation juive ou hébraïque tout
entière. Peut-être devrions nous commencer de suite à vous faire comprendre que tous les Juifs ne sont pas
des Hébreux et que tous les Hébreux ne sont pas des Juifs. Même aujourd'hui, trop de personnes semblent
croire que le terme « juif » se rapporte à la nationalité, au sang ou à des caractéristiques physiques de
quelque nature1. Or, il implique simplement une dénomination, une classification religieuse ; on peut être
juif par religion sans être juif par lien de sang avec les Hébreux. En fait, partout dans le monde actuel, nous
trouvons des Juifs allemands, des Juifs français, des Juifs américains, des Juifs hébraïques, des Juifs russes et
polonais et même des Juifs irlandais. Si vous preniez un Juif dans chacune de ces nations vous verriez, en les
alignant devant vous, que vous avez un Irlandais, un Allemand, un Russe, un Polonais et un Hébreux et vous
pourriez croire que seulement l'un d'eux est juif. D'autre part, à l'époque dont nous parlons, la religion juive
n'avait pas encore été établie et les Enfants d'Israël n'étaient pas des Hébreux dans le même sens qu'ils le
furent plusieurs siècles après. Tous les Enfants d'Israël n'allèrent pas en Palestine et ne devinrent pas des
Hébreux, pas plus qu'ils n'adoptèrent tous la religion juive. Les tribus d'Israël s'éparpillèrent à travers le
monde. Nos documents G.T. prouvent que même les Indiens américains, découverts sur ce continent par
Christophe Colomb et les premiers navigateurs, étaient des descendants de quelques-unes des anciennes
tribus d'Israël.

Nous voyons donc qu'à cette époque de l'Histoire, les Enfants d'Israël, ou les hommes, les femmes
et les enfants qui avaient été amenés par les peuplades aryennes en Egypte, y étaient venus sous une forme
ou sous une autre, sous la férule des grands seigneurs féodaux égyptiens ; mais tous les Enfants d'Israël ne
tombèrent pas dans l'esclavage décrit dans le récit biblique que nous trouvons au livre de l'Exode. Il nous est
dit dans ce livre sacré que les Enfants d'Israël qui étaient en esclavage en Egypte y fabriquaient des briques et
y travaillaient dans les champs, furent considérés avec compassion par le Seigneur qui entendit leurs cris de
détresse, Se souvint de Sa promesse à Abraham, Isaac et Jacob et choisit Moïse pour préparer leur délivrance
et les diriger vers d'autres pays.

La vérité est que parmi les Enfants d'Israël ou parmi ceux des aryens qui vinrent en Egypte avec
des chefs instruits et préparés au point de vue mystique, il y avait beaucoup de gens uniquement capables de
cultiver la terre ou d'exercer de bas travaux manuels. Par exemple, Il y a bien des années, quand on
construisit le métropolitain de New-York, des milliers et des milliers d'immigrants italiens de souche
paysanne furent employés pour creuser les tunnels sous les rues de la ville. Si l'on avait dû juger de leur
situation d'un point de vue purement extérieur, on aurait eu quelque raison de penser que l'Amérique tenait
des milliers d'Italiens en esclavage et les forçait à creuser sous la surface de la terre. Ils étaient peut-être, en
un certain sens, en esclavage, parce que tout travail dur et épuisant est une forme d'esclavage ;
cependant, ces Italiens étaient libres d'accepter ou de refuser leur contrat et par le fait qu'il leur fallait gagner
leur vie, qu'ils ne pouvaient pas faire autre chose, ils acceptaient ce qui leur était offert.

Naturellement, les conditions en Egypte n'étaient pas les mêmes que celles de New-York, car les
ouvriers en Egypte ne recevaient pas d'argent et ils n'étaient pas toujours libres de choisir entre travailler et
ne rien faire. Le gouvernement égyptien et les autorités en place s'assuraient que tous les hommes de leur
nation travaillaient et aidaient à produire et à construire, contribuant ainsi aux activités du pays. Nous savons
bien, par les monuments grandioses construits en Egypte, par les décorations splendides, par les sculptures et
les œuvres d'art trouvées en ce pays, que des milliers de gens faisaient autre chose que labourer les champs et
fabriquer des briques dans des conditions de vie très dures et que, par conséquent, des milliers de personnes

1
Ce passage, écrit bien avant les années trente, devait se trouver sinistrement confirmé par les horreurs du génocide
perpétré à l’encontre des Juifs au cours de la seconde guerre mondiale. Il confirme, si besoin encore était, qu’Harvey
Spencer Lewis n’a jamais développé sur ce sujet d’idéologie haineuse et extrémiste comme d’aucuns l’en ont accusé.

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œuvraient dans des conditions de vie confortables et produisaient un travail de nature artistique et agréable à
accomplir. Cependant, ceux qui ne pouvaient pas sculpter, peindre, graver et qui ne pouvaient pas créer les
plans des grandes constructions, ni être des contremaîtres quand celles-ci étaient exécutées, qui ne pouvaient
pas enseigner aux enfants ni diriger des fermes, étaient obligés de gagner leur vie en labourant le sol, en
fabriquant des briques, en taillant des pierres ou en faisant n'importe quel travail dur et pénible.
Parce qu'ils ne recevaient pas de salaire, on leur donnait ce dont ils avaient besoin pour vivre, en
échange de leurs travaux ; pour obtenir ce nécessaire, ils étaient donc contraints de travailler. Nous voyons
donc clairement que cela constituait bel et bien, en dernière analyse, une forme d'esclavage. Il ne nous
appartient pas de juger, à la lumière de notre civilisation présente, si une telle direction et un tel contrôle
d'hommes et de femmes étaient justes ou non. Nous savons cependant que, dans la mesure où l'homme
progresse mentalement, il se libère de toutes les formes d'esclavage ou de servitude. Nous avons maintes
preuves établissant que plus les Enfants d'Israël développaient leurs facultés mentales, devenaient cultivés et
instruits, aussi bien des lois de la nature que de celles du pays, plus ils cessaient de mener une vie de
servitude, devenant ainsi plus libres et plus indépendants. Aujourd'hui-même, nous nous efforçons tous de
nous libérer d'une forme quelconque d'esclavage. Grâce à l'évolution et à la réincarnation, nous espérons
nous élever vers des plans d'existence toujours plus élevés où nous serons à même de créer et de bâtir sans ce
dur labeur, qui est un état d'asservissement. Je ne plaide pas pour les soi-disant formes d'esclavage ayant eu
cours en Egypte, mais il est certain que si on les avait laissées parfaitement libres, ces milliers de personnes
sans éducation auraient été bien contentes de ne rien faire et de vivre aux dépens d'autrui, au lieu de
contribuer au travail créateur du pays.

UNE BIOGRAPHIE DE MOÏSE

Etant donné que dans notre histoire de l'Exode, Moïse est l'une des figures importantes, il serait
bien, pour vous, de connaître un peu mieux ce personnage et sa vie.

Tout d'abord, il y a l'histoire traditionnelle de sa naissance selon laquelle il était un fils adoptif de
la fille du Pharaon régnant, et qu’il était en réalité un Israélite qui, dans son enfance, avait été caché,
parce que la loi du pays ordonnait alors la mort de tous les enfants mâles des Hébreux. D'après
nos documents, on apprit à Moïse qu'il appartenait aux tribus d'Israël et on le fit alors qu'il était
encore un jeune garçon, de sorte que l'histoire des souffrances, des épreuves et des tribulations de
son peuple éveilla très tôt sa compassion. Nombre de récits rapportent les contacts qu'il noua avec
les tribus d'Israël, dans le but de découvrir de quelle façon elles avaient pu se former et se
développer. Nous avons aussi le récit biblique qui nous relate comment Moïse tua an Egyptien qui
maltraitait un membre des tribus d'Israël et, quoi que son motif fût élevé, il dut néanmoins souffrir
souvent, et de diverses façons, à cause de cet acte inconsidéré. Il commença bientôt à craindre que Pharaon
lui-même n'ait connaissance de son crime et il eut peur non seulement d’être chassé de la cour royale mais de
payer cet acte de sa vie. Cela l’obligea à quitter la maison royale et à s'enfuir dans une péninsule où il devait
vivre avec Ruel ou Raguel, un prêtre madianite. Il épousa finalement une fille de ce prêtre et pendant
quarante années, il vécut dans cette contrée étrangère, y exerçant le métier de berger. Ce fut au cours de ces
quarante années-là que naquit son fils Gershom.

Selon le troisième chapitre de l'Exode, Moïse fut accidentellement placé devant un miracle, qui le
mit en contact cosmique avec Dieu et avec les hôtes célestes ; d'un autre côté, d’après les documents G.T.,
cet événement est très compréhensible et il constitue réellement la clé de bien des problèmes de la vie de
Moise et l'explication de la place qu'il occupe dans le plan des choses. Selon le récit biblique, Moïse arriva
par hasard devant un buisson ardent, devant un buisson qui brûlait sans se consumer, alors qu'il exerçait son
métier de berger, et pendant qu'il contemplait ce miracle, la voix de Dieu lui parla. Les documents G.T.
révèlent que Moïse avait toujours eu un penchant pour le mysticisme, surtout à l'âge adulte ; après le contact
avec le prêtre dont il épousa la fille, ce penchant s'accrut encore car ce prêtre était l'un des Maîtres d’une
organisation mystique. Le Prêtre obtint de Moïse, au moment de son mariage, la promesse que celui-ci
élèverait tous ses enfants au sein de cette fraternité. Selon d'autres documents, le prêtre lui-même, à l'époque
où il était secrètement étudiant au sein de l'organisation mystique, dut se plier en apparence aux exigences de
la prêtrise extérieure pour éviter d'être poursuivi et persécuté par celle-ci. Aussi est-il donné peu

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d'informations au sujet des activités de ce prêtre, à l'exception de celles concernant ses relations régulières
avec la prêtrise. Sa fille, Zipporah, fut élevée sous la tutelle de l'organisation mystique, comme le fut plus
tard Gershom, fils de Moïse et de Zipporah.

Quand ce fils fut assez âgé pour pouvoir comprendre certaines lois et certains principes, Moïse prit
l'habitude de se faire accompagner par lui quand, une fois par mois, il se rendait à l'un des temples de
mystère pour y parfaire son instruction.
D'après les documents G.T., ce fut eu cours d'un de ces voyages que Moïse et son fils arrivèrent
par hasard devant un autel de feu, dans la cour intérieure du temple de mystère. Un autre document dit que
l'autel de feu se trouvait sur une montagne proche du temple de mystère. J'ajouterai que, même si cet autel de
feu se trouvait sur une montagne proche du temple de mystère, il était toujours à l'intérieur des terres sacrées
dépendant du temple. Les deux récits et les deux lieux peuvent donc être corrects au lieu d'être
contradictoires, comme ils le paraissent. Il est cependant tout à fait évident que Moïse et son fils arrivèrent
par hasard devant cet autel de feu après qu'une cérémonie y eut été célébrée, et que les assistants fussent
partis. Ils virent donc les restes d'une cérémonie célébrée dans le but d'entrer en contact avec le Saint-Esprit,
ou avec la voix de l'Esprit Céleste. Nos documents indiquent que Moïse et son fils s'agenouillèrent devant
l'autel de feu et entonnèrent un chant dont ils connaissaient plusieurs strophes ; pendant la méditation qui
suivit le chant, Moïse entra en contact avec le Cosmique et en reçut son premier message inspiré. D'après le
récit biblique, la voix de YHWH s'éleva du bûcher. Vous noterez dans ce récit que le nom de Dieu est donné
sous la forme de YHWH, le nom imprononçable dont nous avons parlé dans la précédente communication.
Cependant, dans les documents G.T., rien n'est dit concernant la voix s'élevant du buisson, ou de tout autre
point particulier, et il est en fait nettement spécifié que ce fut la petite voix silencieuse, plutôt intérieure
qu'extérieure, qui donna à Moïse le message inspiré. Selon les documents G.T. ce message inspiré ordonna à
Moïse de dépenser avec détermination toute son énergie à aider son peuple à fuir vers un pays plus prospère,
plutôt que de l'aider en tuant ceux qui lui faisaient du mal.

Vous noterez cependant une chose particulière dans le récit biblique. Au livre de l'Exode, il est
déclaré qu'à cette occasion le nom de YHWH fut révélé pour la première fois. D'autre part vous vérifierez, en
lisant soigneusement le livre de La Genèse que ce mot était connu de plusieurs personnages mystiques ayant
vécu avant Moïse. D'un autre côté, nos documents établissent que ce fut la première fois que Moïse entendit
ou sentit la voix de Dieu lui parler. Ce fut la première fois que le Saint-Esprit descendit en lui, et cela
l'inspira et le remplit d'un tel enthousiasme qu'il crut que la révélation lui avait donné des pouvoirs sacrés et
secrets pour réaliser le salut de ses tribus. En fait, plus tard, Moïse prétendit qu’en plus de la voix qu'il
entendit, il lui fut donné certains signes ; mais nos documents nous permettent de comprendre que ces signes
apparurent devant ses yeux sous forme d'une vision, lui révélant un emblème grâce auquel il pourrait se faire
connaître en allant à des temples de mystère plus élevés.

Divers autres incidents sont inclus dans le récit biblique, que nous ne retrouvons pas dans les
documents G.T. De toute évidence, ils ont été ajoutés par des auteurs juifs plus récents, dans le but de
prouver quelques-unes de leurs doctrines. Je me réfère, par exemple, à l'événement qui veut que, pendant son
voyage de retour en Egypte, Dieu apparut de nouveau à Moïse pour le tuer et que sa vie fut sauvée par sa
femme qui fit alors circoncire leur fils, cette circoncision apaisant la colère de Dieu et sauvant la vie de
Moïse. Ce petit événement fut ajouté au récit biblique afin de faire bien comprendre plus tard au peuple juif
la nécessité absolue de la circoncision.

JUIFS ET HÉBREUX

Les tribus qui finalement habitèrent l'Egypte, après avoir changé constamment de résidence,
n'erraient plus de pays en pays et d'un endroit à l'autre en cherchant à s'améliorer, ce qui peut avoir été dû à
une impulsion inconsciente de leur part plutôt qu'à une impulsion consciente. En considérant la situation de
ces tribus, j’en arrive à les comparer à des cellules sanguines que j'examinerais au microscope : chacune de

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ces cellules est tirée ou poussée en avant dans le courant sanguin, jusqu'au moment où elles arrivent à un
point où elles hésitent et restent calmes pendant quelques instants pour reprendre ensuite leur course, laissant
partout où elles s'arrêtent un peu de leur force, de leur individualité, de leur nature, jusqu'à ce
qu'elles soient totalement épuisées et cessent d'exister. Ces cellules, au cours de leur voyage,
ont cependant exercé leur effet sur d'autres et, avant de cesser d'exister, elles se sont
reproduites ou données à d'autres cellules qui continueront le même travail. Ces cellules
semblent avoir conscience de leur travail et de leurs devoirs, et les comprendre ; d'autre part, il
est possible qu'elles soient complètement inconscientes de leurs mouvements, de leurs effets
sur les conditions environnantes et de leur vrai but dans la vie ; elles peuvent donc ignorer que
leurs mouvements sont dirigés par une connaissance supérieure, par un pouvoir plus grand que leur
propre conscience.

Alors que nous savons maintenant que les tribus évoquées contribuaient à l'avancement de la
civilisation et alors que nous voyons parfaitement que chaque fois qu'elles s'arrêtaient pendant leur voyage et
entraient en contact avec d'autres peuples, elles aidaient à élaborer une civilisation, en fait, elles donnaient
aussi d'elles-mêmes au point de disparaître finalement en tant que groupes. Il est très possible qu'elles-mêmes
ne comprenaient ni n'appréciaient pleinement le rôle qu'elles jouaient dans l'ordre des choses. Nous devons
croire que les chefs, les instructeurs et les dirigeants qui dans les tribus, préparaient les grands enseignements
mystiques et maintenaient l'unité de ces tribus, avaient, pour leur part, une compréhension considérable de ce
qui était en train de s'accomplir. Mais, en ce qui concerne uniquement les individus composant les tribus, il
est fort douteux qu'ils aient jamais été conscients du fait que leurs voyages à travers divers pays, comme
aussi leur long contact avec l'Egypte et sa science avancée, faisaient partie d'une trame universelle, du
déroulement d'une partie d'échecs où le joueur meut toutes les pièces, d'après un plan connu seulement de
lui-même. Cela nous rappelle le point de vue du grand mystique persan Omar Khayyam, tel qu'il
apparaît, sous une forme poétique, dans certaines parties de son Rubaiyat.

Il est probable que l'explication qui vient de vous être donnée vous permettra de comprendre la
différence entre les mots Hébreux et Juif, et que tous les exposés précédents vous conduiront à réaliser que la
véritable naissance de la nation hébraïque et de la religion juive commença avec l'Exode. C'est là un fait
surprenant dont vous pouvez douter jusqu'à ce que vous l'examiniez plus à fond.
Je tiens à déclarer ici que selon nos documents G.T. et tout ce que m'ont appris et fait comprendre
d'autres documents anciens de grande valeur, il n'existe pas la moindre preuve valable à l'appui du fait qu'il y
aurait eu des Hébreux et une religion juive avant que ne survienne Moïse, qu'il prenne la direction de ces
tribus et les conduise en Palestine.
Beaucoup de passages de la Bible révèlent que les premiers esprits religieux de l'Orient croyaient à
beaucoup de dieux et non pas à un seul. Il est caractéristique que dans la Bible d'aujourd'hui, la présentation
de certains des écrits anciens ait été changée de façon à donner l'impression que les Juifs, et en particulier les
gens réfléchis, ont toujours cru en un seul Dieu.
Prenons le Livre de la Genèse, par exemple, tel qu'il figure dans les versions actuelles de la Bible.
Ce Livre commence par l'affirmation : « Au commencement dieu créa... », etc. Or, la vérité, c'est que les
anciens manuscrits grecs et Hébreux à partir desquels le Livre de la Genèse a été traduit disent : « Au
commencement les dieux créèrent... » le pluriel « dieux » est employé un certain nombre de fois dan les
manuscrits originaux de la Genèse et cela se rapporte aux anciennes croyances primitives que les différents
dieux du tonnerre, des éclairs, de l'orage du vent, de la pluie, des nuages et ainsi de suite, créèrent les Cieux
et la Terre.

En faisant les traductions modernes et en particulier la version du roi Jacques d'Angleterre,


l'histoire chrétienne voulait donner l'impression que le peuple juif avait toujours cru à l'existence d'un seul
Dieu et ainsi on changea le pluriel en « Dieu ». Si vous lisez une partie de la Genèse et de l'Exode et même
certains des livres qui suivent dans l'Ancien Testament, vous remarquerez que si vous gardez présent à
l'esprit le fait que les Juifs croyaient à plus d'un dieu au temps où ces histoires furent écrites, vous
comprendrez pourquoi, en certains endroits, on trouve la description d'un Dieu qu'il faut craindre pour Sa
colère et Sa vengeance et en un autre endroit la description d'un Dieu qui est bon et compatissant.

Quatrième cercle communication n° 3 8


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

Dans certains passages de l'Ancien Testament, vous lirez que Dieu conseilla à certains hommes de
la Terre d'être menteurs et de faire des choses viles et, en certains cas, de voler les autres. Cela est dû au fait
que, dans les manuscrits originaux de ces livres de la Bible, le dieu auquel on faisait allusion était l'un des
dieux païens et non pas le Dieu éternel que l’on connaît dans les religions chrétienne et juive.

Mais, parce que les premiers Pères de l'Église voulaient faire croire que le peuple juif avait
toujours cru en un seul Dieu, ils changèrent le texte, si bien que nous avons maintenant un seul Dieu qui
prend la place de tous les idéaux, principes, notions et règles morales. Je vous conseillerai donc, à ce moment
précis de votre travail, de relire les deux ou trois premiers livres de la Bible et de remarquer les différentes
sortes de dieux qui sont révélés par les diverses qualités attribuées au Dieu unique. Il faut que vous discutiez
de ces points si vous étudiez ce degré avec d'autres membres ; si vous étudiez seul, il convient que vous
analysiez ces points de façon à avoir une meilleure compréhension de ce fait important.

Tout ce qui a été dit à propos des grands patriarches hébreux antérieurs à Moïse est pure tradition,
certains de ces récits ayant été inventés par les Hébreux quelques siècles plus tard afin de pouvoir attribuer à
leur nation et à leurs tribus une longue lignée et de lointains ancêtres. La vérité est qu'il est fort difficile de
dire d'où venaient ces tribus.

Il est certain qu'elles ne vinrent ni d'un seul pays, ni d'une partie déterminée d'un pays, ni en une
seule grande masse, mais qu'elles s'assemblèrent graduellement pendant leurs voyages à travers les diverses
parties du monde et s'unirent dans leur effort conscient ou inconscient pour réaliser un vague but. Alors que
tous leurs membres étaient aryens et avaient des origines communes et un certain type, ils parlaient des
langues ou des dialectes différents et présentaient des physionomies hétérogènes. Après qu'ils se soient
réunis en dix tribus qui restèrent par la suite ensemble dans leurs divers lieux de résidence, les singularités
faciales disparurent jusqu'à se confondre, en raison des mariages successifs entre les membres des différentes
tribus et à mesure de la venue de générations nouvelles. Nous ne savons pas quelles étaient à l'origine leurs
idées religieuses, mais, sans doute, leurs croyances étaient-elles comme on dit très « païennes », c’est-à-dire
plutôt basées sur une interprétation mystique ou mythologique des lois de la nature. Il est tout à fait évident,
cependant, que le premier contact de ces tribus avec un système défini de pensée religieuse ou culturelle,
remonte au temps de leur séjour en Egypte, à un moment où la Grande Loge Blanche était précisément
désireuse de sauver de l'ignorance et de l'obscurité toutes les tribus de ce genre. Comme vous le voyez, vous
êtes maintenant sur le point de commencer l'examen de l'origine et de l'histoire d'une grande religion - la
religion juive -, et l'étude de la naissance d'une grande nation, celle des Hébreux.

« JE SUIS CELUI QUI EST »

Dans les récits bibliques et dans les écrits populaires concernant Moïse et sa position de chef de
ces tribus, il nous est donc dit que le nom de Dieu fut révélé à Moïse comme étant YHWH, prononcé
aujourd'hui Yahwah ou Yahweh.
Cependant, d'après les documents G.T., ce n'est pas ce nom qui fut révélé à Moïse, car le mot
Yahwah devint seulement quelques siècles plut tard le mot hébraïque désignant Dieu. Les récits bibliques
ayant été écrits plusieurs siècles après, le mot Yahwah fut alors employé au lieu du terme original. Le
véritable mot révélé à Moïse comme étant le nom de Dieu, est le nom mystique égyptien qui était employé
par la Grande Loge Blanche et les instructeurs mystiques. Ce mot était « Nuk-Pa-Nuk », ce qui en Egyptien
veut dire, comme cela est expliqué dans tous les anciens écrits G.T., « Je suis celui qui est ». Vous pouvez
vérifier ce fait grâce au célèbre livre de Bonwick sur les croyances égyptiennes. De même, si vous allez un
jour visiter l'Egypte, vous trouverez sur quelques-uns des plus anciens monuments et sur les murs des
temples, les signes hiéroglyphiques de « Nuk-Pa-Nuk ». J'ai étudié attentivement cette question et je me suis
efforcé de déterminer ce que disent plusieurs éminents savants égyptiens au sujet de ces signes
hiéroglyphiques. Higgins dans son livre bien connu, « Anacalypsis », volume deux, page 17, écrit : « Les
mots « Je suis » constituaient un nom divin, compris par tous les initiés égyptiens ; j'ai constaté aussi que
Bunsen, dans son célèbre livre « Les clés de saint Pierre », page trente-huit, déclare : « Le 'Je suis’ des
Hébreux et le ‘Je suis’ des Egyptiens sont identiques. »

Quatrième cercle communication n° 3 9


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

Dans ces mêmes livres, j'ai également trouvé l'intéressante affirmation que le nom de Jehova
adopté par les hébreux fut de tout temps un nom considéré comme sacré par les Egyptiens. Ils l'appelaient Y-
ha-ho ou Yahweh. Nos documents G·.T. disent, en rapport avec certaines cérémonies de la Grande Loge
Blanche en Egypte, que personne n'avait la permission d'entrer dans le Temple de Sérapis sans porter sur le
front ou sur la poitrine, à un endroit rigoureusement précis, l'emblème sacré d'une forme nettement définie et
du nom de Jao, ou en caractères hiéroglyphes, de J-ha-ho. Ce nom équivaut à peu près, au point de vue du
son, à celui du Jehova hébraïque. Il est certain que dans le travail rituel de la Grande Loge Blanche il
n'existait pas de nom plus sacré, et prononcé avec plus de respect, que celui de Jao ou Iao.

Nous voyons ainsi que Moïse connaissait le nom sacré et secret qui équivalait aux clés du temple,
aux mystères les plus hauts, et c'est à cette clé de toutes les clés qu'on se réfère en parlant, dans la littérature
sacrée, des clés qu’obtint Pierre. Avec cette clé en sa possession, Moïse fut aussitôt en contact direct avec les
hautes activités du Cosmique et elle lui permit, en même temps, d'entrer en contact avec les maîtres officiels
de l'organisation mystique.

BACCHUS/DYONISOS

Le récit biblique courant nous dit que Dieu ordonna à Moïse de se présenter devant les dirigeants
égyptiens aussi bien que devant les chefs des tribus habitant l'Egypte afin de leur faire connaître le fait qu'il
était sur le point de délivrer ces tribus de l'esclavage et de les conduire vers un nouveau pays et une nouvelle
civilisation. Si vous lisez le récit tel qu'il est donné au troisième chapitre du Livre de l'Exode, des versets
quinze à dix-huit, vous verrez que le Cosmique inspira à Moïse une grande mission. Nous trouvons, d'autre
part, dans les versets dix-neuf à vingt-deux de ce même chapitre, les instructions supplémentaires qui, selon
la Bible, furent données par Dieu à Moïse, mais dont nous constatons quelles sont incompatibles avec les
idéaux élevés de la foi hébraïque ou juive, avec les idéaux de la Grande Loge blanche et même avec les
commandements que Dieu donna plus tard aux Israélites. Ces versets dix-neuf à vingt-deux pourraient en
effet laisser croire que Dieu dit à Moïse d'informer les tribus qu'elles pouvaient voler, tromper et trahir les
Egyptiens afin de pouvoir faire avec succès un exode profitable hors d'Egypte. Il est tout à fait évident que
cette partie de l'histoire biblique fut ajoutée par quelqu'un qui avait quelque dessein particulier en
introduisant un élément aussi fantaisiste et aussi contradictoire dans le récit.

Le récit biblique montre ensuite comment Moïse se prépara à s'adresser au pharaon et comment
Dieu prépara le coeur de celui-ci. En lisant cette partie de l'histoire, nous voyons immédiatement que quelque
compilateur des documents juifs destinés au peuple hébreux fut sans doute animé de quelque idée rusée en
voulant montrer que Dieu devait avoir recours à toutes sortes de supercheries et de procédés magiques pour
pouvoir aider Moïse à délivrer son peuple d'Egypte. Vous pouvez discerner ce que l'écrivain juif voulait faire
en introduisant ce genre de choses dans son récit sacré. Vous réalisez que les incidents qu'il rapporte ici
comme s'étant déroulés en relation avec l'exode ont été empruntés par lui aux anciennes légendes mystiques
et mythologiques concernant le Dieu-Soleil Bacchus, car sans aucun doute, cet écrivain juif considérait que
Moïse pouvait accomplir exactement les mêmes miracles que ceux dont parlaient ces récits anciens, dont ce
même écrivain pouvait avoir eu facilement connaissance, puisqu'ils étaient de ceux que l'on racontait partout
en son temps. Dans les hymnes d'Orphée qui est supposé être le premier de tous les poètes de la Grèce et
dont on dit qu'il introduisit dans ce pays les rites de Bacchus (Dionysos) qu'il avait importés d'Egypte, vous
constaterez que Bacchus possédait une baguette exactement semblable à celle que l'on prête à Moïse et avec
laquelle il accomplit les mêmes miracles que Moïse était présumé avoir réalisés. Bacchus passa la mer
Rouge, les pieds secs, à la tête de son armée. Il divisa les eaux des rivières Oronte et Hydaspes, en les
touchant avec sa baguette et il les traversa les pieds secs. A l'aide de cette puissante baguette, il fit jaillir de
l'eau d'un rocher et selon le poème, partout ou se trouvaient Bacchus et son armée, coulaient en abondance le
vin, le lait et le miel.

Comme je l'ai dit, ces récits à propos de Bacchus étaient très populaires parmi les personnes
instruites, au moment où les historiens juifs préparèrent les écrits sacrés qui, aujourd'hui, constituent une
partie des livres de la Bible. Il est tout à fait évident que l'écrivain juif du Livre de l'Exode désirait donner
une explication très satisfaisante sur la manière dont Moïse libéra ses tribus de l'esclavage, supposé

Quatrième cercle communication n° 3 10


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

immuable, dont elles souffraient en Egypte. Le récit de l'Exode débute par l'affirmation que les tribus d'Israël
étaient de perpétuels esclaves en Egypte - ce qu'elles n'étaient pas - et il devait donc trouver quelque
explication pour justifier leur fuite sous la conduite de Moïse. Il crut aussi qu'il devait expliquer de quelque
manière le fait que les tribus avaient été capables de sortir d'Egypte pour aller en Palestine à travers des mers
et des pays n'offrant aucun moyen de se nourrir et de se protéger. Pour ce faire, il eut recours à quelques-uns
des anciens récits mythologiques de Bacchus qui, pensait-il, seraient oubliés par les générations futures. C'est
ainsi que ce récit juif devint l'un des écrits sacrés de la vérité et le resta.

Ici, dans ma bibliothèque, j'ai deux volumes d'une oeuvre très rare intitulée « Le Panthéon des
dieux et des héros de l'antiquité ». Son auteur, J. Bell, est un célèbre spécialiste de ces questions et ce livre
contient une liste de tous les dieux, idoles et images adorés dans le monde païen, avec une description de
leurs temples, de leurs prêtres, de leurs autels, de leurs oracles, de leurs fêtes, de leurs symboles, de leurs
costumes, de leurs poésies, de leurs médailles etc... Cet ouvrage fut publié à Londres en 1790 et les deux
volumes que je possède furent achetés à l'origine par le Dr. J. Dalton, célèbre savant rosicrucien, auteur des
« lois de proportion » et d'autres articles scientifiques importants décrits dans les premières communications
de nos enseignements rosicruciens. Ces deux volumes, contenant son nom et son ex-libris, viennent de
l'Ordre rosicrucien d'Europe. Ils sont probablement les livres mystiques les plus rares que l'on puisse trouver
de nos jours en Amérique. De tels livres, dans ma bibliothèque, et il y en a beaucoup, nous mettent à même
de vérifier nombre des points contenus dans les documents G.T. et dans nos enseignements, ce qui nous
permet d'ajouter beaucoup d'éléments intéressants au travail de ce dixième degré. J'espère que nos membres
apprécieront le fait qu'ils reçoivent, de cette manière, des connaissances qui seraient difficiles à obtenir
autrement que par quelques très rares autorités d'Europe.

Dans le panthéon de J. Bell, il nous est révélé un récit fort intéressant concernant les divers
prodiges attribués à Bacchus, dont les plus importants sont le fait d'avoir fait jaillir l'eau d'un rocher à l'aide
de sa baguette magique (la baguette dont se servent les prestidigitateurs actuels trouve son origine dans la
baguette de Bacchus), le fait de changer une tige de lierre en un serpent, de franchir la mer Rouge et diverses
rivières après les avoir asséchées, et de jouir de la lumière du Soleil, quand le reste du pays était plongé dans
l'obscurité, durant la marche entreprise par Bacchus avec son armée à travers les Indes. Bacchus fut appelé
aussi « législateur », tout comme Moïse, et les lois qu'il donna à son peuple furent également gravées sur
deux tablettes de pierre. Bacchus fut représenté avec des cornes comme le fut Moïse ; Bacchus fut trouvé
dans un récipient qui flottait sur l'eau, tout comme Moïse. Nous constatons également avec intérêt que
Bacchus, comme Moïse eut deux mères, l'une de par la nature, l'autre par adoption.

Je pourrais continuer longtemps de cette manière à vous montrer que les similitudes existant entre
l'histoire de Moïse et celle de Bacchus rendent évident le fait que les deux personnages sont identiques et que
l'histoire de l'un dérive de l'histoire de l'autre. Des recherches bibliques récentes font ressortir nettement que
les écrits sacrés de la Bible ancienne et les livres de la Bible chrétienne actuelle furent en grande partie
compilés longtemps après les anciennes histoires mythologiques ; nous avons donc toutes les raisons de
croire que le récit biblique concernant Moïse et ses miracles fut simplement extrait d'ouvrages
mythologiques plus anciens.

DE QUELQUES TEXTES FONDATEURS

Le moment est venu où vous devez revoir, parmi les anciens écrits des diverses écoles mystiques
d'Orient, ceux qui étaient classiques à l'époque dont nous parlons. Afin d'être corrects au point de vue
chronologique, nous supposerons avoir atteint, dans notre étude historique, une période couvrant les années
2000 à 1000 avant J.C. Pour être plus précis encore, nous dirons nous trouver maintenant à l'apogée du règne
d'Amenhotep, au moment où se produisit l'Exode, c'est-à-dire vers 1350 avant J.C.

Comme nous l'avons donné à entendre, la Grande Fraternité Blanche promulguait des
enseignements mystiques depuis plusieurs centaines d'années, au moment où se situe l'Exode, et nombre de
ces enseignements avaient atteint d'autres pays où ils avaient été adoptés avec diverses modifications tenant
compte des traditions locales.

Quatrième cercle communication n° 3 11


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

Vers 1350 avant J.C., nous trouvons divers systèmes de philosophie mystique et religieuse bien
établis en différents pays. Il est impossible de prétendre en toute vérité que ces diverses écoles mystiques,
situées en de nombreuses parties du monde, étaient rivales ou simplement opposées les unes aux autres.
Vous devez vous souvenir que les chefs de chacune de ces écoles étaient directement en rapport avec la
Grande Fraternité Blanche et cet unique fait aurait empêché n’importe lequel d'entre eux, quel que soit le
pays où il exerçait sa fonction, de s'opposer aux autres. Ils étaient tous contraints de présenter les
enseignements mystiques d'une manière légèrement différente, afin de les mettre à la portée de ceux qu'ils
devaient instruire, tenant compte en cela des croyances et des superstitions locales aussi bien que des idées
païennes depuis fort longtemps établies. Toutefois, en ce qui concerne les disciples de ces divers chefs, ils
étaient certainement opposés, à quelque degré, les uns aux autres et ils se considéraient incontestablement
comme des rivaux. Les adeptes de la foi hindoue, par exemple, étaient persuadés que les écoles mystiques de
Perse étaient non seulement dans l'erreur, mais encore opposées à leurs croyances, et, ainsi, les disciples des
écoles situées en Perse et aux Indes se critiquaient-ils les uns les autres, s'accusant mutuellement d'entretenir
de fausse conceptions. Telle était, en fait, la situation dans la plupart des pays parmi les adeptes des diverses
écoles.

Il n'est cependant pas inutile de constater que nous qui sommes des étudiants sincères du
mysticisme et de la philosophie mystique et qui ne subissons pas, il est vrai, l'influence des préjugés locaux
de cette époque ancienne, considérons, avec le recul du temps, les enseignements des diverses écoles
mystiques des différents pays orientaux d'une toute autre manière, en remarquant au contraire la grande
similitude qui existe entre eux. Non seulement, nous sommes aisément convaincus d'une source unique pour
l'ensemble de ces enseignements, mais encore nous ne comprenons pas comment les disciples de ces diverses
écoles auraient pu se regarder comme des rivaux. La seule explication possible, c'est comme nous l'avons dit,
que les adeptes de ces différentes écoles se croyaient opposés les uns aux autres et qu'ils n'étaient pas
toujours pleinement familiarisés avec les enseignements véritables auxquels ils avaient donné leur adhésion.

D'ailleurs, ces disciples eux-mêmes se divisaient en de multiples sectes et en divers groupes dont
certains étaient d'une orthodoxie plus grande que les autres et, très souvent, les chefs et les instructeurs qui
étaient à la tête de certains de ces groupes, entachaient, eux aussi, les enseignements d'opinions personnelles.
Nous avons donc toutes raisons de croire que, dans chaque pays, les enseignements n'étaient pas toujours
présentés dans toute leur pureté aux disciples et que ceux-ci, pas conséquent, n'étaient pas aussi familiarisés
qu'ils auraient dû l'être avec les croyances orthodoxes de leur école particulière. La même chose est vraie en
ce qui concerne le Christianisme actuel : il est en effet douteux que l'adepte moyen de l'une des églises
chrétiennes soit aussi informé qu'il devrait l'être des principes vraiment authentiques du Christianisme. Il ne
fait aucun doute que si tous les chrétiens étaient parfaitement instruits des purs enseignements du Christ, à la
fois dans leur sens mystique et dans leur sens religieux, il n'y aurait pas aujourd'hui, pour une école de
pensée d'origine unique, autant de communautés religieuses aux multiples dénominations et en opposition les
unes avec les autres.

Parmi les plus anciens écrits aryens, se trouvent les magnifiques ouvrages hindous appelés les
Vedas, c'est-à-dire les livres de la connaissance sacrée. Il ne fut jamais permis de changer ne serait-ce qu'un
seul mot dans le texte de ces ouvrages. Chaque terme, chaque phrase et chaque paragraphe des
enseignements des Vedas devaient être connus par coeur et c'est ainsi que les textes sacrés passèrent d'une
génération à l'autre. Bien que les écrits originaux, soigneusement préservés dans les saintes archives, aient
été constamment enrichis par de nouveaux livres, rien ne fut jamais changé dans les ouvrages originaux, De
cette manière, par l'intermédiaire de notre propre organisation, nous avons accès aux textes les plus purs des
Vedas. Dans ce cercle, nous allons donc entreprendre l'étude de certains de ces écrits originaux et nous
familiariser ainsi avec les modifications que subirent aux Indes, chez les Brahmanes, les enseignements
primitifs de la Grande Fraternité Blanche. L'ancienne forme sanscrite fut employée pour la rédaction des
livres originaux dont le nombre est imposant. Si vous éprouvez le désir de compléter ces quelques
informations au sujet des Vedas, je vous suggère de vous reporter à une encyclopédie courante et de la
consulter aux termes Vedas, Rig-Veda et Upanishads. A cet égard, cependant, soyez très prudents et si vous
voulez étudier plus à fond les Vedas ou les Upanishads, ne vous fiez pas entièrement aux récentes éditions
populaires prétendant contenir une abréviation ou un condensé des textes auxquels nous nous référons, car
beaucoup de ce qui est ainsi offert n'est pas valable ; une différence d'un seul mot peut, en effet, changer

Quatrième cercle communication n° 3 12


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

toute la signification d'une merveilleuse pensée. Il est hautement préférable de vous en tenir exactement à ce
que nous vous présentons ici dans cette communication.

Avant de proposer à votre étude les hymnes qui vont suivre, je voudrais attirer votre attention sur
le fait que bien des noms originaux qui les composent sont difficiles à traduire en français.
Il est tout au moins délicat de les exprimer fidèlement sous une forme
parfaitement assimilable par notre conscience moderne. Nous vous conseillons donc de
vous reporter à un dictionnaire ou à tout autre ouvrage sérieux si vous désirez faire une
analyse plus poussée de ces textes. Vous pourrez ainsi parvenir à une idée plus précise de
quelques-uns des personnages sacrés mentionnés dans ces hymnes, bien que vous feriez
tout aussi bien, à mon avis, de les accepter tels qu'ils sont, car ils avaient après tout un
caractère unique seulement pour les gens de l'époque et il n'y a gère d'importance pour nous
sur le point de savoir pourquoi et comment ils en vinrent à être désignés sous cette
appellation particulière.
Nous commencerons aujourd'hui par le Rig-Veda. Il contient les hymnes les plus anciens à propos
de la Création, de l'adoration de Dieu, et d'autres grands principes enseignés par la Grande Loge Blanche et
modifiés par l'école de philosophie hindoue.

HYMNE 1

1. Par ces hymnes, je révère Agni, le grand prêtre du sacrifice, la divinité, le prêtre sacrificatoire qui
offre les oblations aux Dieux et qui est le maître de grandes richesses.

2. Puisse Agni, chanté par les Rishis, anciens et modernes, guider ici les divinités (i.e. dans ce sacrifice)

3. Par Agni, l'adorateur se procure une richesse qui se multiplie chaque jour, qui est une source de
renommée et qui donne la sécurité aux héros.

4. ô Agni, le sacrifice, près duquel tu te tiens, ne rencontre pas d'obstacle et il s'élève jusqu'aux cieux.

5. Puisse Agni, qui présente les oblations, qui parvient au succès dans ses oeuvres, Agni le véritable, le
très illustre réalisateur de nombreuses et nobles actions, le divin, venir ici avec les hôtes célestes.

6. . Tout ce qui est bien, ô Agni, tu peux l'accorder à celui qui offre des oblations qui, en vérité, ô Agni,
t’appartiennent.

7. En te saluant mentalement, ô Agni, nous approchons de toi chaque jour, le matin et le soir.

8. Toi, l'irradiant, le protecteur des sacrifices que ne peux arrêter Rakshasas, ô toi qui procures
perpétuellement la vérité et grandis sans cesse dans ta propre maison.

9. Comme père à son fils, ô Agni, sois facilement accessible pour nous ; sois à jamais avec nous, pour
notre propre bien.

HYMNE 2

1. Daigne venir ici, ô Vayu, toi le très beau. Ces Somas sont prêtes, absorbe-les ; entends notre appel !

2. . ô Vayu, les panégyristes te célèbrent par leurs hymnes, eux qui connaissent les jours de fête et ont
préparé la Soma.

3. Ô Vayu, ton flux rassasiant parvient jusqu'à l'adorateur ; il s'étend très loin, jusqu'à celui qui prépare
la Soma.

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Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

4. Ô Indra et Vayu, ces libations de Soma sont versées ; daignez venir ici par amour de nos offrandes,
car les gouttes de Soma vous attendent.

5. Ô Indra et Vayu, vous qui apercevez les libations, vous qui êtes riches en toutes choses, daignez vite
venir jusqu'ici.

6. Ô Vayu et Indra, approchez-vous vite de l'oeuvre du sacrificateur; telle est ma prière.

7. J'invoque Mitra, douée de la force sainte et Varuna qui anéantit tous les ennemis. J'invoque Mitra et
Varuna qui, tous les deux, exaucent une prière accompagnée de grandes offrandes.

8. De la manière la meilleure, ô Mitra et Varuna, vous avez acquis une grande sagesse, vous qui
accroissez ce qui est juste et aimez ce qui est bien.

9. Ces deux sages, Mitra et Varuna, des chefs très puissants, te donnent la force efficace.

HYMNE 3

1. Asvins, qui chérissez les actions pieuses et avez les mains ouvertes pour accepter les oblations et de
longs bras, agréez ces navets en sacrifice.

2. Asvins aux nombreuses actions, guides de la dévotion, vous qui êtes doués d'intelligence, acceptez
volontiers nos louages.

3. Asvins qui détruisez la maladie, annihilez le mensonge : vous qui êtes à l'avant-garde des héros,
approchez de ces diverses libations de soma déposées en cet endroit où l'herbe a été arrachée.

4. Indra aux splendeurs multiples, approche ; ces libations, à jamais pures et préparées à la main,
t'attendent.

5. Indra, attiré par la dévotion du sacrificateur et invoqué par le prêtre éclairé, approche et accepte les
prières du prêtre qui t'offre les libations.

6. Indra, sur tes chevaux sauvages, viens ici en toute hâte pour recueillir les prières du prêtre ; par ce
sacrifice de sucs extraits de la Soma, accepte la nourriture que nous t'offrons.

7. Visvadevas, protecteurs de l'humanité, ô vous qui accordez les récompenses du sacrifice, approchez du
jus de la Soma de l'adorateur.

8. Puisse les Visvadevas, eux qui donnent la pluie, s'approcher des libations tout comme les rayons du
soleil viennent avec diligence donner le jour.

9. Puissent les Visvadevas, qui sont exempts de toute déchéance, omniscients, dénués de malveillance et
qui procurent la richesse, prendre part à ce sacrifice.

10. Puisse Sarasvati, la purificatrice, celle qui donne la nourriture, accorder la richesse à la mesure de ce
qui est offert en sacrifice et accepter les mets de notre rite sacrificatoire.

11. Sarasvati, celle qui inspire les paroles de vérité, celle qui instruit le Juste, a accepté notre sacrifice.

12. Sarasvati réalise par ses actions une puissante rivière et elle éclaire de sa propre forme toutes ses
entreprises.

Quatrième cercle communication n° 3 14


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

Vous vous doutez qu'il doit y avoir quelque raison pour que ces hymnes anciens du Rig-Veda aient
toujours été considérés, dans toute la littérature mystique et sacrée, comme les plus importants et les plus
beaux des écrits du passé. Les hommes et les femmes de toutes les nations, de toutes les tribus et de toutes
les phases de développement mystique et spirituel, en sont venus tôt ou tard à rendre hommage à ces
hymnes. Cela devrait avoir quelque signification pour vous.

Avant d'analyser plus avant ces anciens écrits, je désire traiter de certains des principes mystiques
qui constitueront le grand travail de ce cercle. Vous aurez à réaliser beaucoup d'expériences, nombre de lois
fondamentales vous seront pleinement expliquées et tout cela provoquera l'épanouissement graduel des
centres psychiques et mystiques de votre conscience.

Il faut cependant que vous compreniez bien la profonde relation symbolique et mystique existant
entre ces grandes expériences ésotériques et certaines des phrases secrètes employées dans les hymnes
donnés plus haut.

LES TROIS MÉTHODES DE COGNITION

Si je pouvais prendre votre main psychique et vous conduire à travers le passé jusqu'à l'époque où
de grandes cérémonies se déroulaient dans les temples d'Egypte et de l'Inde, et si vous pouviez vous tenir
avec moi dans une pièce d'où nous pourrions en observer le spectacle, vous seriez sans doute aussi troublé et
profondément impressionné que moi-même par ce que vous verriez. Sans doute, avant que la cérémonie ne
soit terminée, vous vous seriez tourné vers moi pour me demander ce que signifiaient tous ces chants et ces
paroles étranges que les mystiques étaient occupés psalmodier. Vous me demanderiez également si quelqu'un
pourrait encore comprendre les lois secrètes que ces mystiques employaient au cours de la cérémonie pour
accomplir de tels miracles. Je pourrais alors vous répondre simplement que tous leurs chants, tous leurs mots
et tous leurs signes secrets sont inclus dans les hymnes qui ont été soumis à votre réflexion dans les pages
précédentes.

Il y a, pour parvenir à la connaissance, trois méthodes fondamentales qui sont associées avec le
côté psychique de l'homme. Nous devons leur donner une pleine activité et les développer si nous voulons
faire de grands progrès psychiques dans ce cercle. En d'autres termes, il y a trois méthodes - ou moyens -
pour apprendre les grandes questions de l'existence et pour atteindre à la connaissance, abstraction faite des
facultés de la conscience objective. Nous disons généralement que les impressions sont dues à la vue, l'ouïe,
au goût, au toucher et à l'odorat. Dans les cours de justice anglo-saxonnes, les lois matérielles sont telles,
qu'il est demandé au témoin, pour satisfaire aux dispositions légales, s'il a ou non entendu ou vu
effectivement certaines choses, et s'il doit admettre qu'il ne les a pas vues de ses yeux vues, ou entendues de
ses oreilles, la Cour décrète alors qu'elle ne peut reconnaître le témoignage. Supposez que vous soyez
témoins dans un tel procès et que vous vous efforciez de décrire quelque chose qui se passe à une distance de
plusieurs milliers de kilomètres. Si la Cour vous demandait si vous étiez ou non à l'endroit indiqué et si vous
aviez effectivement vu ce qui s'y passait, vous seriez forcés d'admettre que vous en étiez très éloigné. La
Cour décréterait alors que vous êtes un témoin incompétent parce que vous ne pouvez rien savoir de ce qui
s'est passé à une distance de plusieurs milliers de kilomètres.

Les lois matérielles de la civilisation humaine sont basées sur la conscience purement objective et
elles ne prennent pas en considération la connaissance psychique. Cependant, dans notre vie privée, nous ne
raisonnons pas ainsi. Si vous et moi nous devions établir pour règle d'accepter uniquement les choses que
nous voyons, entendons, sentons ou goûtons réellement, nous réduirions vite toute notre connaissance à peu
de choses. Pouvez-vous imaginer ce qui se passerait si un maître d'école demandant à l'un de ses plus jeunes
élèves « A quelle date l'Amérique fut-elle découverte ? », celui-ci répondait : « Je ne le sais pas, Monsieur,
parce que je n'étais pas là ! Je n'étais pas encore né et je ne connais personne qui se soit trouvé là en 1492,
année où Christophe Colomb est supposé avoir découvert l'Amérique, de sorte que je ne peux pas répondre à
votre question. » Supposez encore que l'on demande à un enfant où se trouve la capitale des Etats-Unis, et
que celui-ci réponde : « Je ne sais pas où elle se trouve parce que je ne l'ai jamais vue et que je ne suis jamais

Quatrième cercle communication n° 3 15


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

allé où elle est supposée être. » Ces deux questions vous permettent de voir que, dans notre vie privée, dans
notre vie de tous les jours, nous avons recueilli une énorme quantité d'informations et de connaissances qui
ne nous sont pas parvenues par ce que l'on pourrait appeler la source légale et matérielle d'informations.

Si les hommes d'affaires et d'autres personnes devaient dépendre uniquement, dans toutes leurs
affaires, des seules impressions objectives de l'ouïe, de la vue, du goût, de l'odorat, tous découvriraient
bientôt que leur éducation est grandement limitée et ils se trouveraient empêchés de réaliser tout travail
important.

Mais il y a trois autres voies par lesquelles nous pouvons apprendre les faits connus et inconnus.
Toutes trois sont extrêmement importantes et elles sont plus ou moins développées en tout être humain. Elles
doivent, cependant, s'épanouir pleinement en quiconque veut devenir maître de lui-même, maître de sa vie, et
se développer parfaitement psychiquement. Je vais donc vous décrire ces trois voies, ces trois méthodes.
Nous aurons, ensuite, dans un autre chapitre, l'occasion de les expérimenter de diverses façons.

Dans cette communication, nous examinerons une par une ces trois méthodes de cognition et nous
les analyserons. La première est appelée méthode d'analyse psychique. Elle résulte du pouvoir de penser,
d'analyser et de raisonner soigneusement que possède la conscience psychique, le subconscient. Le
subconscient a la faculté de prendre les faits dont il a besoin à toutes les sources possibles d'informations, et
de les employer de façon à former une nouvelle connaissance, des faits nouveau qui n'étaient connus
auparavant, ni de la personne qui effectue cette analyse, ni d'aucune autre. Grâce à un tel raisonnement et à
une telle analyse, la conscience psychique obtient, pendant toute notre vie, des informations très précieuses.
Ce raisonnement et cette analyse se font sans que nous y pensions et très souvent la nouvelle connaissance
que nous acquérons de cette façon nous surprend au point que nous nous demandons d'où elle peut venir.
Par cette méthode, la conscience psychique - le subconscient - prend un ou deux faits connus reçus
par la conscience objective ; elle établit entre ces faits des rapports nouveaux et, à partir d'eux, elle construit
quelques faits tout aussi inédits, inconnus auparavant.

Il est facile de donner quelques exemples très simples de cette analyse psychique. Supposons que
vous soyez, par exemple, engagé comme ouvriers dans un endroit où doit être construite une nouvelle
maison. Vous pourriez être artiste, architecte, plombier, charron, plâtrier, maçon ou avoir une profession qui
vous met tous les jours en contact avec la nouvelle construction. Supposons qu'après avoir travaillé deux ou
trois jours et avoir parcouru un certain nombre de fois l'intérieur de ce nouvel immeuble, de cette
construction inachevée, dans le monte-charge employé pour transporter les ouvriers d'un étage à l'autre, vous
appreniez soudain qu'il y a eu une série d'accidents étranges. C'est ainsi, vous dit-on, qu'un jour, un ouvrier
entra seul dans le monte-charge, tira sur le câble de départ et fut retrouvé électrocuté quelques minutes plus
tard. Personne ne pouvait dire comment cela avait pu se passer et pour tous c'était là une affaire bien
mystérieuse. Supposons maintenant que quelques jours plus tard, un autre homme, entrant dans l'ascenseur à
peu près à la même heure que l'autre, soit électrocuté aussi et que le mystère persiste. Quelques jours plus
tard, environ à la même heure, un troisième homme entrant dans l'ascenseur, tire sur le câble d'acier et est
également électrocuté. Supposons par ailleurs, que ces trois morts mystérieuses aient fait l'objet de
recherches poussées de la part de la police et de tous les autres ouvriers, sans que personne n’en découvre la
cause. Supposez, enfin, que quelques jours plus tard, vous soyez vous-même dans la cave de l'immeuble où
est installé le moteur du monte-charge, à peu près à la même heure que celle où les trois accidents se sont
produits, et que vous remarquiez qu'un électricien travaillant dans le sous-sol est occupé à faire des réglages
sur le tableau électrique. Il vous apprend que chaque jour à la même heure, il fait de même. Vous le voyez
exécuter ses réglages et vous remarquez que l'une des lames en métal d'un des grands commutateurs
s'approche, lorsque celui-ci est ouvert, du câble en acier qui fait fonctionner le monte-charge. Vous pouvez
voir nettement, quoique vous ne l'analysiez pas à ce moment, que si quelqu'un tirait sur le câble en acier pour
faire partir le monte-charge, ce mouvement pousserait nettement le câble contre le bras en cuivre du
commutateur, le chargeant ainsi de centaines de volts.

Ayant vu tout cela, sans raisonner davantage, et étant ensuite remonté à votre travail, si, soudain,
une ou deux heures plus tard, votre subconscient venait à réaliser un fait nouveau et vous criait presque à

Quatrième cercle communication n° 3 16


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haute voix, à l'intérieur de vous-même, que vous avez maintenant l'explication des trois morts mystérieuses,
vous vous diriez alors : « Maintenant je sais comment et pourquoi ces trois hommes ont été électrocutés ! »
Une telle connaissance n'aurait cependant pas été obtenue par l'une quelconque des facultés
objectives. Votre conscience physique, votre subconscient aurait simplement capté certains des faits perçus
par la conscience objective et les aurait mûris, et un fait nouveau aurait été créé par le pouvoir d'analyse et de
raisonnement du subconscient. Ce fait nouveau serait quelque chose que personne d'autre ne connaît. Voilà
ce qui pourrait être appelé la méthode d'analyse psychique.

Des milliers de faits vous parviennent chaque jour de cette manière. Vous pourriez considérer cela
comme une simple question de raisonnement logique, mais si vous voulez bien examiner avec soin ce dont je
parle, vous verrez qu'il s'agit bien, en fait, d'autre chose. Pour pouvoir raisonner sur certaines choses, les faits
doivent être réunis d'une certaine façon et avoir un certain rapport entre eux. Tant que ce rapport n'est pas
établi, vous ne pouvez pas faire d’analyse correcte et de raisonnement valable. C'est le travail de la
conscience psychique de réunir ces faits et de les relier entre eux de différentes manières. Vous ne vous êtes
peut-être pas rendu compte jusqu'ici que quelques notions très simples et connues de vous peuvent être
réunies et combinées de mille façons différentes.

Un historien m'a dit, un jour, qu'il est possible d'arranger une bibliothèque de cinq cents livres de
plusieurs millions de façons différentes. Je sais que si l'on prend seulement dix livres différents et si on les
met sur une étagère, il est possible de les arranger de tant de manières différentes qu'après une semaine d'un
tel travail, on se sentirait épuisé de fatigue ! Tout d'abord, en pourrait numéroter tous les livres de un à dix et
les ranger dans l'ordre numérique. Cela serait la première combinaison. Ensuite, on pourrait prendre le livre
numéro trois et le mettre avant le livre numéro un et cela serait la seconde combinaison. Puis on pourrait
mettre le livre numéro trois après le livre numéro un et cela serait la troisième combinaison. En plaçant le
livre numéro trois avant le livre numéro deux on aurait une quatrième combinaison, et, en continuant de cette
manière tout le long de la rangée, c'est-à-dire avec les neuf autres livres, on aurait neuf combinaisons, ce qui
ferait dix combinaisons de plus en changeant simplement la position du livre numéro trois ; on pourrait alors
prendre le livre numéro deux, faire la même chose et trouver dix autres combinaisons, prendre ensuite le
livre numéro un, faire la même chose et avoir dix combinaisons de plus. On pourrait continuer ainsi jusqu'à
ce que le dixième livre soit atteint et, à ce moment là, on aurait déjà plus de cent combinaisons différentes.
Par la suite, si on commençait à changer deux livres à la fois on obtiendrait cent combinaisons nouvelles. En
prenant trois livres à la fois, on obtiendrait trois cents combinaisons, et, au moment d'avoir atteint le dixième
livre, on aurait réalisé à nouveau mille combinaisons. Il serait encore possible d'employer le procédé inverse.
On voit donc aisément qu'avec ces dix unités, on pourrait aller jusqu'à poser un problème mathématique
dépassant toute possibilité de calcul immédiat.

Or, à longueur de journée, nous ajoutons constamment des faits à notre connaissance déjà acquise
et cela par le truchement de nos facultés objectives. Ces faits sont comme les livres sur l'étagère, et en les
disposant autrement d'après les rapports qu'ils ont entre eux, nous fabriquons de nouvelles combinaisons et
celles-ci constituent des faits nouveaux. Ces dispositions nouvelles des faits pour créer de nouvelles
impressions dans notre conscience sont l'œuvre de la conscience psychique, du raisonnement psychique et
cela constitue l'une des facultés psychiques par lesquelles nous parvenons à un but nouveau. L'artiste qui
conçoit de nouveaux tableaux et de splendides compositions et qui est ainsi à même de les peindre, est
quelqu'un dont la conscience psychique puise constamment, dans la Nature, des connaissances particulières
et les dispose en de nouvelles formes.

Pensez donc aux combinaisons des notes employées par les musiciens pour composer leurs
oeuvres. Dans une octave il n'y a que sept notes naturelles, et seulement douze notes, si l'on inclut les demi-
tons. Cependant, des milliers et des milliers de mélodies ont été créées et composées avec ces douze notes
détachées de l'ordre naturel et disposées autrement entre elles. De la même manière que les livres sont
arrangés de différentes façons sur l'étagère, cette invention de choses nouvelles, obtenues en arrangeant
d'autres éléments bien connus, constitue le processus d'analyse qu'emploie la conscience psychique. La
conscience psychique agit ainsi d'un bout à l'autre de la journée, mais nous devons apprendre comment
laisser venir à nous cette connaissance et comment l'employer pour qu'elle puisse nous être utile. Nous

Quatrième cercle communication n° 3 17


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devons apprendre à assister la conscience psychique dans ce processus d'analyse. C'est là, précisément, l'une
des choses que nous devons accomplir dans le présent cercle.

Vous noterez que dans les hymnes qui nous ont été présentés plus haut, certains se réfèrent à ces
lois psychiques qui permettent d'apprendre de nouveaux faits. Dans l'hymne numéro un, le second
paragraphe dit qu'une prière est faite et que, par elle, les grandes divinités doivent être conduites en ces lieux
et se réunir pour le sacrifice. En d'autres termes, les dieux puissants de la pensée et du pouvoir mental
doivent se réunir comme pour une parade et être disposés de telle façon qu'ils représentent de nouvelles idées
et nouveaux concepts. Tout au long de l'hymne numéro un vous trouverez cette idée exprimée. C'est la prière
adressée au grand pouvoir, appelé Agni, pour qu'il conduise les grands dieux de la pensée à de nouvelles
combinaisons et à de nouveaux arrangements, nous faisant ainsi découvrir de nouvelles vérités. Dans le
verset huit de l'hymne numéro un, est exprimée la pensée que ce grand dieu créateur de nouvelles pensées,
est celui qui perpétuellement nous illumine de la vérité. Dans le dernier verset de cet hymne, il est exprimé
l'idée que cette grande connaissance et ce grand système dont le siège est la conscience humaine, doit nous
devenir plus accessible, en d'autres termes, qu'il doit parvenir plus aisément jusqu'à notre conscience
objective, de manière que nous puissions être conscients de ce qui se passe dans ce lieu psychique de la
pensée et de l'analyse.

L'hymne numéro deux nous apprend que les pensées nouvelles de la conscience psychique sont
appelées Somas ; cet hymne implore les dieux de la pensée d'emmener de nouvelles pensées dans la
conscience objective pour qu'elles s'y expriment de la même manière que l'on conduirait des danseuses
rituelles de l'antichambre jusqu'au milieu du temple pour les faire danser devant le public et exprimer ainsi
les magnifiques rythmes du mouvement cosmique. Cet hymne se poursuit en exprimant l'idée que le moi
objectif rend hommage aux somas, aux idées nouvelles, et donne à celles-ci comme récompenses, du
breuvage et de la nourriture, pour qu'elles puissent être fortifiées et encouragées à devenir des pensées plus
grandes encore, constituant ainsi une aide précieuse dans notre vie.

Le troisième hymne est un hymne de gratitude envers un autre dieu de la pensée créative, celui qui
permet aux idées nouvelles de se manifester. Le second paragraphe de l'hymne numéro trois explique la
raison de cette gratitude par le fait que les nouvelles pensées ont été produites grâce à la protection du guide
de la dévotion et de la sagesse. Le troisième paragraphe montre que l'on apprécie le fait que ces pensées
nouvelles détruisent la maladie et qu'elles anéantissent l'ignorance et la superstition. Dans le onzième verset
de l'hymne numéro trois, un autre dieu est loué parce qu'il assiste à la production d'idées nouvelles liées aux
grandes vérités et aux enseignements transcendants.

Ainsi, tout au long de ces trois hymnes, nous voyons que les anciens avaient un dieu différent pour
chaque sorte de pensée. L'Asvin mentionné dans l'hymne trois est le dieu de vérité qui a la charge des
pensées pieuses. Indra est le dieu dont les pensées sont grandioses et scintillent de couleurs et dont les doigts
ne cessent de faire de la musique et les pieds de danser. D'autre part, les Visvadevas sont les dieux des
pensées protectrices qui viennent à notre aide avec de nouvelles idées, quand nous sommes en danger, Ainsi,
chacun des dieux de la pensée est présenté, dans ces hymnes, comme s'il était un bibliothécaire chargé
d'arranger des livres sur des étagères et que l'on vénère parce qu'il permet que ces livres soient donnés au
chercheur de la connaissance, aidant celui-ci à accumuler une très grande sagesse,

J'espère que cette courte explication vous conduira à relire ces hymnes, et vous permettra de
réaliser parfaitement que, dans tous ces écrits sacrés et secrets du passé, il y a matière à profonde réflexion.
En voici une nouvelle série :

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HYMNE 39

1. Quand vous projetez ainsi, de loin, votre puissance, comme un jet de flammes, à qui en revient la
sagesse, à qui en est due l'intention ? Chez qui allez vous, oui, chez qui, vous qui ébranlez la terre ?

2. Que vos armes puissent être assez solides pour l'attaque, assez fortes aussi pour la défense. Que le
pouvoir glorieux soit vôtre, mais pas le pouvoir de l'homme mortel et trompeur.

3. Quand vous renversez ce qui est solide et fort, ô hommes, et quand vous faites tourbillonner ce qui est
lourd et pesant, vous passez à travers les arbres de la forêt, à travers les fentes des rochers.

4. Aucun de vos véritables ennemis n'est cornu dans les cieux, ni sur la terre, ô vous qui détruisez tout
ennemi ! Que la puissance soit vôtre et qu’elle appartienne à votre race entière ! Ô Rudras, cette race
peut-elle être défiée ?

5. Ils font trembler les rochers, ils déchirent en deux les rois de la forêt. Venez, Maruts, ô dieux, venez,
comme des fous, avec votre tribu entière.

6. Vous avez attelé les cerfs tachetés à votre char de combat, un cerf fauve en est le chef ; même la terre
a écouté votre approche et les hommes ont été effrayés.

7. Rudras, notre race désire être vite aidée par vous. Venez maintenant à notre secours, comme autrefois
; venez maintenant pour l'amour du Kanva apeuré.

8. Quel que soit l'ennemi qui, mis en colère par vous ou par les hommes, nous attaque, privez-le de sa
puissance, de sa force et de vos faveurs.

9. Car vous, ô sages Maruts chasseurs, vous avez toujours parfaitement protégé Kanva. Venez à nous, ô
Maruts, avec toutes vos faveurs, comme les éclairs vont au-devant de la pluie.

10. Donateurs généreux, porteurs de toute force, de tout pouvoir, vous qui ébranlez le monde, envoyez, ô
Maruts, contre les ennemis irrités des poètes un ennemi qui soit comme une flèche.

HYMNE 64

1. Pour l'hôte viril, pour les joyeux, pour les sages, pour les Maruts, apportez, ô Nodhas, une offrande
pure. Je prépare des chants, comme un prêtre habile et sage prépare l'eau, puissant élément de
sacrifice.

2. Ils sont nés, les grands taureaux de Dyu (les cieux), les jeunes virils de Rudra, les divins, les sans
reproches, purs et brillants comme des soleils ; ils éparpillent des gouttes de pluie, pleins de terribles
projets, comme des géants.
3. Les jeunes Rudras, qui ne vieillissent jamais, les meurtriers du démon ont grandi irrésistiblement
comme des montagnes. Grâce à leur force, ils renversent sur la terre et dans le ciel toutes les
créatures, même les plus fortes.

4. Parés d'ornements scintillants, ils offrent un merveilleux spectacle à nos regards; sur leur poitrine ils
attachent des chaînes d'or pour être plus beaux encore ; les javelots sur leurs épaules peuvent tout
réduire en miettes ; ils sont nés ensemble, d'eux-mêmes, les hommes de Dyu.

5. Eux qui confèrent la puissance, eux dont la voix est grondante, eux qui détruisent tout ennemi, ils font
les vents et les éclairs. Eux qui ébranlent la terre, traient les mamelles célestes (les nuages), ils
répandent le lait (la pluie) sur toute la terre.

Quatrième cercle communication n° 3 19


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6. Les Maruts généreux versent de l'eau, ce puissant élément de sacrifice, ce lait gras des nuages. Ils
semblent mener partout le cheval puissant, le nuage, pour le changer en pluie ; ils traient le printemps
orageux et sans fin.

7. Puissants ils sont, leurs pouvoirs sont grands et leur beauté est éclatante. Forts comme des montagnes,
ils sont, cependant, agiles et rapides ; vous dévorez les forêts comme les éléphants sauvages, quand
vous êtes revêtus de vos pouvoirs parmi les flammes rouges.

8. Comme des lions ils rugissent, les sages Maruts ; ils sont beaux comme des gazelles, eux qui
connaissent tout. La nuit, avec leurs cerfs tachetés (nuages de pluie) et leurs javelots (éclairs), ils
éveillent leurs compagnons, eux dont, grâce à leur force, le courroux est comme celui des serpents.

9. Vous qui marchez par compagnies, vous, les amis de l'homme, vous dont le courroux, grâce à votre
force, est comme celui des serpents, saluez le ciel et la terre ! Sur les sièges de vos chars de combats, ô
Maruts, est placé l'éclair, visible comme la lumière.

10. Connaissant tout, entourés de richesses, doués de pouvoirs, eux, les chanteurs, les hommes de
prouesses sans fin, armés de fortes bagues, eux, les archers, ont pris les flèches dans leurs poignes.

11. Les Maruts qui, à l'aide des bandes dorées de leurs roues, augmentent la pluie, remuent les nuages
comme des vagabonds sur les routes. Ils sont rapides, infatigables, ils se meuvent tout seuls ; ils
renversent ce qui est solide, les Maruts, avec leur lance brillante, ils ébranlent tout.

12. Avec des prières, nous invoquons la progéniture de Rudra, le rapide, le pur, le vénérable et l'actif.
Pour atteindre le bonheur, accrochez-vous aux Maruts, les chasseurs du Ciel, les puissants et les
impétueux.

13. Le mortel que vous, Maruts, avez protégé, surpasse vraiment les gens en force, grâce à votre
protection. Il charge sur ses chevaux le butin acquis ; il enlève avec ses hommes des trésors
inestimables ; il acquiert une sagesse honorable et atteint à la prospérité.

14. Donnez, ô Maruts nos seigneurs, une force glorieuse, faites qu'ils soient invincibles dans le combat,
faites qu'ils soient brillants, faites qu'ils acquièrent des richesses et surtout qu'ils soient dignes,
louables et connus de tous les hommes. Laissez-nous nous occuper de nos amis et de nos parents
pendant cent hivers.

15. Ainsi, voulez-vous nous accorder, ô Maruts, une abondance durable, d'être riches en hommes, pour
défier tout assaut ? Des richesses cent et même mille fois plus grandes, augmentant sans cesse ?
Puisse celui qui est riche en prières (l'armée des Maruts), venir tôt et bientôt !

HYMNE 86

1. Ô Maruts, c'est bien l'homme dans la demeure duquel vous buvez la Soma, vous les puissants fils du
Ciel, qui possède les meilleurs gardiens.

2. Vous qui êtes rendus propices, soit par des sacrifices, soit par les prières des sages,
écoutez notre appel, ô Maruts !

3. Oui, l'homme puissant auquel vous avez accordé d'être un sage, vivra dans une étable pleine de bétail.

4. Sur l'autel de cet homme fort, ici la Soma est versée, en sacrifice quotidien ; on chante des hymnes de
joie et de louange.

Quatrième cercle communication n° 3 20


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

5. Que les puissants Maruts écoutent celui qui surpasse tous les hommes, pendant que les nuages de
pluie passent avec rapidité devant le soleil.

6. Car, ô Maruts, nous avons sacrifié de nombreuses récoltes, par la grâce des dieux rapides (les dieux
de la tempête).

7. Que soit béni, Ô Maruts qui chassez, l'homme dont les offrandes vous ont plu.

8. Vous remarquez la sueur de celui qui vous loue et le désir de celui qui vous supplie,

9. ô vous, hommes à la force véritable.

10. Ô hommes à la force véritable, rendez cela manifeste ! Frappez l'ennemi avec vos éclairs !

11. Eloignez l'hideuse obscurité, détruisez tout ennemi agressif. Faites la lumière que nous désirons
ardemment.

Je suis sûr que ces hymnes qui vous ont été présentés vous permettront de vous faire une très
bonne idée des sujets qui étaient admis et enseignés par les penseurs avancés, les mystiques, les philosophes
et les conseillers spirituels des différents pays et des différentes nations d'avant l'ère chrétienne .

LA COMMUNAUTÉ ESSÉNIENNE ET JÉSUS

Nous allons à présent nous occuper des conditions qui existaient quelques siècles avant la
naissance de Jésus. Nous devons considérer les quatre ou cinq siècles avant sa naissance comme l'ère même
qui servit de berceau au mysticisme et à la philosophie moderne et comme l'une des époques les plus
importantes de l'histoire de la civilisation. La naissance de Jésus fut le sommet grandiose des espoirs, des
aspirations, de l'attente et des conditions cosmiques qui régnaient depuis plusieurs siècles.

Parce qu'il en est ainsi, je crois qu'il est absolument nécessaire de pénétrer davantage dans le détail
des activités de la Fraternité en Egypte et en d'autres pays, entre l'Exode des Juifs d'Egypte et la naissance de
Jésus, période pendant laquelle ces activités atteignirent un sommet dans leurs manifestations.

Tout d'abord, nous constatons que la Grande Fraternité Blanche avait établi son grand monastère et
son école principale à Héliopolis. Il y avait eu une petite école à Thèbes, une autre à Fayoum et il y avait des
organisations plus petites juste aux portes du Caire et en d'autres parties de l'Egypte, mais la Fraternité
finalement construisit et établit son plus grand monastère et son temple suprême à Héliopolis.

Or, si Héliopolis était un centre très ancien de civilisation, ce n'était par ailleurs nullement une
grande cité. Thothmes III y avait érigé quelques obélisques, et le lieu s'appelait la « ville du soleil », d'après
le mot grec hélios qui voulait dire « soleil ». J'ai visité cette ville avec un groupe de responsables de notre
organisation, afin de mieux connaître les hauts lieux antiques et les conditions de cette partie de l'Egypte.
Héliopolis n'est qu'à une heure de route en voiture du Caire, vers le nord. Naturellement il y a là aujourd'hui
une ville moderne qui n'a aucun lien avec l'Héliopolis d'autre fois, qui se trouve en dehors des limites de la
ville actuelle. L'Héliopolis d'autrefois était située juste au centre d'une grande étendue de terres parfaitement
plates. Elle jouissait d'un climat merveilleux et d'un régime élevé de vibrations qui sont encore ressenties par
ceux qui visitent ces lieux. Les prêtres d'Egypte y avaient aussi construit des autels et des temples, Avant que
la Grande Fraternité Blanche n'eût décidé de construire son Temple et son Monastère suprêmes en ce lieu, les
bâtiments sacrés qui y avaient été construits par les prêtres païens d'Egypte donnaient à la ville d'Héliopolis
l'aspect d'une ville qui était uniquement un centre religieux ; en fait, on la connut pour être cela pendant les
siècles qui précédèrent la naissance du Christ et également pendant la période chrétienne. Le nom primitif de
la ville était On ; nous trouvons ce nom cité dans la Bible. Le culte du soleil, d'où la ville tira son nom

Quatrième cercle communication n° 3 21


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

d'Héliopolis était naturellement l'interprétation païenne des relations du soleil avec la puissance divine ; et de
même que partout ailleurs dans le culte des prêtres païens d'Egypte, on adorait à Héliopolis un certain
nombre de formes du dieu-soleil. Ces dieux avaient une tête de faucon, une tête d'homme ou diverses autres
formes. On y adorait même un taureau sacré sous le nom de Mnévis. Le dieu-soleil, Ré ou Ra était
naturellement le dieu royal qui dominait tous les autres dieux adorés en Egypte.

La raison pour laquelle la Grande Fraternité Blanche choisit tout spécialement la ville de On et
rendit populaire le nom d'Héliopolis, c'est que les prêtres païens avaient construit et établi en ce lieu un
édifice des plus grands et des plus beaux pour conserver les anciens documents égyptiens ; en fait, ce
bâtiment merveilleux devint la réserve de tous les documents royaux. Pour cette raison, les prêtres
d'Héliopolis et les membres du clergé qui jouaient le rôle de scribes et d'archivistes et qui vivaient tout près
de ce bâtiment magnifique devinrent les hommes les plus instruits du clergé païen. Ils avaient à leur
disposition tous les documents manuscrits et enseignements anciens, et ils les utilisèrent bientôt en créant
une petite école pour le clergé, où n'étaient admis que ceux des fidèles païens qui avaient l'esprit le plus
brillant.

Selon les documents G.T., la Grande Fraternité Blanche espérait que le jour viendrait où le clergé
païen d'Egypte serait renversé complètement, puisqu'il avait déjà été renversé en partie par Amenhotep IV.
La Grande Fraternité Blanche espérait que, quand ce jour viendrait, elle entrerait en possession de ces
documents précieux, des manuscrits et des autres choses qui étaient conservés dans cette magnifique
bibliothèque, dans ces archives d'Héliopolis. Aussi, considérant le climat, les merveilleuses vibrations du
lieu, la distance qui séparait Héliopolis du Caire et les facilités qu'on avait pour s'y rendre, en même temps
que l'existence de ces archives, nous comprenons que la Grande Fraternité Blanche jugea que Héliopolis était
l'endroit le meilleur pour installer son Temple et son Monastère suprêmes.

Que la Fraternité réussit à faire du nouveau Monastère et du Temple suprême une grande école de
sagesse est attesté par le fait que Platon et d'autres philosophes grecs allèrent y étudier. Ils parlèrent dans leur
oeuvre de la documentation merveilleuse accessible dans ce centre de savoir. Ce fut l'existence de ce centre
qui fit de l'Egypte le pays le plus éclairé du monde, le lieu où tous les grands hommes de nombreux pays se
rendaient afin de parfaire leur éducation et devenir des philosophes, des savants, des guides spirituels et des
mystiques dont nous parle l'histoire.
Quelques siècles plus tard, Alexandrie doubla presque Héliopolis comme centre de savoir, car le
clergé, aussi bien que des particuliers qui n'avaient aucune relation avec le clergé ni avec la Grande
Fraternité Blanche y établirent aussi des écoles. La Grande Fraternité Blanche elle-même finit par y créer une
faculté de sciences supérieures et ainsi les deux villes devinrent rivales. En raison de leur proximité,
l'existence de ces deux centres de savoir fit de l'Egypte du Nord le centre de la science dans cette partie du
monde.
A mesure que les siècles passaient, des étudiants de plus en plus nombreux qui voulaient s'instruire
uniquement dans les sciences et les arts, fréquentèrent les établissements d'Alexandrie. Il ne restait plus
aucun centre d'enseignement à Héliopolis, en dehors du monastère, du temple et des écoles de la Grande
Fraternité Blanche. C'était là une des conditions que la Grande Fraternité Blanche attendait ; cela lui donnait
en effet la solitude, l'isolement et le secret désirés. L'abandon d'Héliopolis par les prêtres et par certains des
mouvements éducatifs laissait beaucoup de temples et de bâtiments magnifiques sans utilité et sans
protection. Nous ne devons donc pas être surpris, quand nous parcourons l'Italie et d'autres pays d'Europe, de
voir que beaucoup des obélisques, des magnifiques colonnes, des autels de marbre, des portes de bronze, des
magnifiques statues et des sculptures précieuses furent pris par les Romains dans les temples abandonnés
d'Héliopolis et ramenés en Europe où l'on peut encore les voir et où beaucoup d'entre elles ont été utilisées
dans un but pratique. Par exemple, des colonnes provenant des temples égyptiens supportent maintenant les
murs et les dômes de mosquées, de cathédrales, d'églises et de musées modernes. Les ruines d'Héliopolis
montrent comment les Romains et d'autres pillèrent ces magnifiques bâtiments pour se procurer des
matériaux de construction pour d'autres villes. Quand on visite Héliopolis aujourd'hui, on voit les murs en
ruines de l'ancienne ville et, à l'intérieur de ces ruines, il n'y a plus que les fondations et des pans de murs des
anciens temples. On est impressionné par le fait que ceux qui détruisirent ces bâtiments pour l'amour de l'art
et de l'architecture dont bénéficieraient d'autres villes, n'avaient au fond aucun amour pour le beau, aucun
respect pour l'antiquité mais pensaient uniquement à la valeur matérielle du produit de leurs rapines.

Quatrième cercle communication n° 3 22


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

Près de ces ruines, se dresse la ville nouvelle d'Héliopolis qui se compose des terrains, des jardins
et des magasins de l'hôtel d'Héliopolis, un des plus grands et des plus beaux du monde. Naturellement les
cultures et l'architecture modernes, la beauté des lieux, ne font que mettre en relief la désolation et les ruines
de l'antique cité ceinte de murailles qui se trouvent à proximité. Des trois obélisques qui se dressaient
autrefois dans l'antique cité, un seul est resté ; un autre se trouve à New-York, dans Central Park et le
troisième à Londres sur les bords de la Tamise.

Le monastère que la Grande Fraternité Blanche construisit à


Héliopolis n'était pas seulement destiné au culte et aux grandes cérémonies,
mais il était utilisé régulièrement pour l'initiation d'un nouveau membre
important de la fraternité, en particulier pour celui qui allait devenir un
grand avatar dans des terres lointaines. La cour intérieure du monastère était
un jardin magnifique, de cent vingt pieds de côté. Autour du monastère
s'élevaient de nombreuses maisons construites pour les grands-prêtres, les
instructeurs et les scribes de la Grande Fraternité Blanche. A côté, se
trouvaient des maisons plus petites et de petites constructions comprenant
une seule pièce, semblable à une cellule de moine, dans lesquelles vivaient les étudiants. Plusieurs jardins et
parcs magnifiques s'étendaient à l'intérieur des murs de la Grande Fraternité Blanche.

C'est pendant les quelques siècles qui précédèrent la naissance de Jésus que l'action de la Grande
Fraternité Blanche se ramifia tellement dans des terres lointaines que différents noms furent adoptés pour les
différentes branches, afin de se conformer au langage et aux habitudes des peuples parmi lesquels s'exerçait
cette activité. C'est ainsi que nous trouvons que la branche de la Grande Fraternité Blanche qui oeuvrait à
Alexandrie prit le nom de Fraternité Essénienne. Le mot essénien dérive de mots grecs et égyptiens qui
veulent dire « secret et sacré » et non pas d'un mot qui veut dire « médecin », comme on le croit
communément. D'autre part, la guérison était une partie si essentielle de l'œuvre entreprise, qu'une autre
branche formée par les Grecs prit le nom de Thérapeutes, ce qui veut dire, naturellement, guérisseurs, ou
fraternité de guérisseurs et de médecins. Nous trouvons là l'origine de la Fraternité Essénienne qui devait
finalement établir son quartier général en Terre Sainte. Il s’agit du début d'une merveilleuse histoire que je
reprendrai après que je vous aurai exposé les quelques faits suivants à propos de Héliopolis.

A mi-chemin entre le Caire et Héliopolis, j'ai visité l'endroit qui a toujours été considéré, aux
temps bibliques, comme l'endroit où Marie et Joseph s'arrêtèrent pendant quelques temps au cours de leur
fuite de Palestine en Egypte et qui est encore désigné comme tel aujourd’hui. En ce lieu se dresse un arbre
très vieux, connu sous le nom d'Arbre de la Vierge, sous lequel notre groupe de responsables rosicruciens se
fit photographier. Sous cet arbre se trouve un gros rocher et tout à côté, une source. D'après les anciens
témoignages, c'est à l'ombre de cet arbre et près de cette source que Marie et Joseph s'arrêtèrent pour se
reposer. La nuit, ils dormaient dans une hutte voisine, faite de terre séchée à la façon ancienne. Le lieu est
aussi adoré comme étant l'endroit où l'enfant Jésus prit contact avec l'Egypte. Il est très significatif que, après
que Jésus eut atteint sa douzième année et qu'il eut commencé ses voyages en d'autres pays pour s'instruire, il
retourna à Héliopolis où il entra au monastère de Grande Fraternité Blanche. Ces faits de la vie de Jésus sont
exposés dans un de mes livres intitulé La Vie Mystique de Jésus que j'ai achevé après mon retour de
Palestine et d'Egypte où j'avais rassemblé les faits définitifs et où j'avais consulté les manuscrits nécessaires à
la reconstitution de l'histoire complète telle qu’elle est racontée dans ce livre.

Au monastère Héliopolis, la Grande Fraternité Blanche entretenait son grand laboratoire, et les
scribes qui s'y trouvaient préparaient les enseignements sous forme de manuscrits pour les distribuer aux
différentes branches des divers pays. Comme je l'ai dit précédemment, les philosophes qui désiraient suivre
les enseignements mystiques de la Grande Fraternité Blanche venaient là de nombreux pays, et après s'être
perfectionnés dans ces études, ils repartaient comme membres de l'Organisation pour répandre ouvertement
une philosophie d'une nature plus générale qui serait utile pour le grand public. En même temps, ils devaient
conduire le travail de la branche ésotérique de l'organisation dans le secret, avec ceux-la seulement qui
étaient qualifiés pour poursuivre des études en ce sens. Nous voyons, que la Grande Fraternité Blanche

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devenait rapidement une organisation vaste et puissante, qui posait des fondations qui serviraient à la
civilisation pendant de nombreux siècles.

Dire avec précision à quel moment la Fraternité Essénienne s'établit en Palestine est chose
difficile, mais il est certain qu'elle y était bien établie longtemps avant l'ère chrétienne. Elisée, qui était un
descendant des écoles de mystère d'Egypte, était allé en Palestine et s'était établi dans les ruines d'un antique
monastère au sommet du mont Carmel. Sous sa direction, le monastère fut reconstruit et d'autres bâtiments
furent élevés.
Nous voyons que les comptes rendus que donne la Bible des expériences d'Elisée sont très
semblables aux comptes rendus qui figurent dans les documents G.T.
Le fait important à noter, c'est que le monastère du mont Carmel était sous la direction d'Elisée.
Quand les premiers esséniens entrèrent en Palestine, ils établirent d'abord une colonie provisoire sur les rives
du Jourdain, puis ils gagnèrent la Galilée où ils établirent une colonie permanente près de la mer de Galilée.
Cette communauté exista tout au cours des siècles qui précédèrent l'ère chrétienne, et elle était à son apogée
au temps du ministère de Jésus ; mais à un certain moment entre l'établissement de la communauté de Galilée
et l'ère chrétienne, la Fraternité Essénienne édifia son Temple ou Monastère suprême pour la Palestine au
sommet du Mont-Carmel, Et c'est là que le quartier général pour toute la Palestine demeura pendant plusieurs
siècles après le début de l'ère chrétienne.

La communauté de Galilée était particulière à bien des points de vue, bien qu'elle fût
caractéristique des idéaux esséniens. Tout d'abord, avant l'ère chrétienne, la Galilée était devenue une terre
pour les hérétiques de toutes espèces. Tout en étant partie intégrante de la Palestine et soumise à la
domination romaine, c'était néanmoins une province ou une région plus ou moins isolée, dans laquelle un
bon nombre de Juifs qui ne pouvaient pas accepter la foi juive dans toute son orthodoxie s'étaient réfugiés.
Des païens et un grand nombre de Grecs, qui apportaient avec eux la mythologie et les rites helléniques
étaient aussi venus en Galilée. Ce mélange faisait de la Galilée une partie non juive caractéristique en
Palestine. C'est pour cette raison que les Esséniens y allèrent aussi.

Nous découvrons, dans d'anciens documents historiques qui ne sont pas exclusivement
rosicruciens et qui n'appartiennent même pas à la Grande Fraternité Blanche, qu'à un certain moment du
développement de la Galilée en pays non-juif, un des grands chefs juifs ordonna à tous les Juifs de quitter la
Galilée et de retourner en Judée. Il était évidemment soucieux de voir les Juifs qui avaient perdu leur foi en
la religion juive quitter un milieu où il n'existait pas de religion juive d'aucune sorte, et retourner dans cette
partie de la Palestine où ils se trouveraient constamment en contact avec des Juifs strictement orthodoxes qui,
peut-être, les amèneraient, par leur influence, à retourner dans les synagogues et à adopter de nouveau la foi
juive. Toutes les histoires de Palestine et de Judée nous parlent du grand exode des Juifs de Galilée, ce qui fit
de la Galilée une région où ne se trouvait aucun Juif d'aucune sorte.
Cet exode des Juifs de Galilée se passa juste au moment où les Esséniens venaient de fonder leur
communauté en ce lieu. Ainsi les Esséniens se trouvaient dans une région où ils étaient en contact
uniquement avec des Grecs, des Païens, des Arabes et d'autres gens, qui étaient souples et accommodant dans
leurs croyances religieuses et politiques, et qui n'avaient aucune animosité particulière à l'égard de n'importe
cruelle secte ou école de pensée. C'était la une chose très importante pour les Esséniens, car ils formaient une
secte paisible et ils ne cherchaient pas à convertir les gens, demandant seulement qu'on les laisse vivre
tranquillement à leur façon et construire une organisation pour leur peuple, selon leurs propres croyances.
Nous voyons que les Esséniens de Palestine n'étaient pas différents des Rosicruciens ou des
membres de la Grande Fraternité Blanche qui partirent pour d'autres pays, ceux, par exemple, qui partirent
pour la Grèce où ils adoptèrent le nom de « thérapeutes » au lieu de celui d’Essénien. Les noms adoptés par
les branches extérieures de la Grande Fraternité Blanche ne voulaient rien dire de particulier ; c'étaient
simplement des noms qui permettaient aux gens de les connaître. Les Esséniens de Palestine suivaient les
règles de la Grande Fraternité blanche d'Egypte. Comme ils avaient adopté des vêtements blancs, les
Esséniens étaient désignés sous le nom de « Frères en Blanc » dans beaucoup des écrits sacrés qui traitent
des sectes de Palestine.

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En Galilée, ils construisirent beaucoup de maisons et vivaient dans un cadre magnifique. Ils
exerçaient différents métiers qui n'étaient pas destructeurs : par exemple, leurs membres n'étaient jamais
bouchers ; ils n'exerçaient jamais de métier qui détruisît la vie animale ou végétale, mais au contraire, ils
étaient presque tous occupés à des professions constructives comme charpentiers, constructeurs, tisserands,
etc.

Il est erroné de dire que les Esséniens n'avaient pas le droit de se marier. En fait, ils avaient une
très belle cérémonie de mariage qui trouve son écho dans le mariage chrétien d'aujourd'hui ; cependant, ils
insistaient sur le point que seuls devaient se marier ceux qui étaient bien assortis et dont le mariage était
approuvé par la Fraternité. Qu'il y ait eu parmi les Esséniens un grand nombre de chefs qui n'étaient pas
mariés est exact. La seule explication donnée dans les documents esséniens, c'est que ces hommes avaient
consacré leur vie au travail de l'organisation et qu'ils avaient l'intention de devenir les hôtes du grand
monastère où ne vivait aucune femme, et où il n'était pas souhaitable d'avoir des hommes mariés avec leur
famille. Les membres de la Fraternité qui étaient mariés avaient des maisons où ils vivaient avec leur femme.
Les femmes n'avaient pas le droit de recevoir tout les grades d'initiation de la Fraternité
essénienne, parce que cette branche particulière de la Grande Fraternité Blanche en Palestine était organisée
exclusivement comme une organisation masculine, pour des raisons qui ne sont pas données ; en
conséquence, les femmes étaient acceptées dans l'organisation uniquement comme membres associés. En
qualité d'associées, ces femmes avaient le droit d'entrer dans une des branches seulement des activités des
Esséniens, mais n'avaient pas le droit de suivre le cours complet d'études qui était dispensé par la Grande
Fraternité Blanche. Les femmes célibataires de la communauté adoptaient souvent des orphelins afin d'aider
à mener à bien les activités humanitaires.

La Fraternité essénienne poursuivit ses enseignements en secret et en privé pendant son séjour en
Palestine. Ses moines ou membres masculins célibataires, qui vivaient dans le monastère situé au sommet du
Mont Carmel, se consacraient à la traduction et à la rédaction de manuscrits, à la conservation des anciens
documents, aussi bien qu'à la mise à l'épreuve de nouvelles lois, de nouveaux principes, afin de les ajouter au
programme des études.
Il est évident que la fraternité Essénienne découvrit rapidement que l'un des plus grands besoins de
la Palestine, c'était une forme ou une autre d'aide socialiste, probablement à cause des masses de gens qui
vivaient dans la pauvreté, la maladie et les coutumes primitives. Nous devons nous rappeler que la Palestine
avait été un pays presque barbare jusqu'au temps de l'arrivée de Moïse et des enfants d'Israël et que, si les
Juifs avaient une bonne éducation et une civilisation avancée, ils vivaient à l'intérieur de leur clan et ne
faisaient pas grand-chose pour aider ceux qui étaient païens ou étrangers à la foi juive. Il en résulta que
Jérusalem devint une ville bien construite et presque exclusivement juive, une ville ceinte de murs et
réservée à ceux qui avaient adopté les coutumes juives. En dehors des murs de Jérusalem et dans toutes les
petites localités de Palestine, il devait y avoir beaucoup de pauvreté, de maladie de souffrance. Pour cette
raison, les Esséniens ne se consacrèrent pas exclusivement à organiser des écoles pour répandre leurs
principes, mais ils entreprirent d'aider les pauvres et les nécessiteux, par l'application pratique de leurs
principes mystiques.

Au cours des quelques années qui précédèrent la naissance de Jésus, les Esséniens avaient établi un
grand nombre de grottes, de retraites, de maisons ou de lieux retirés où les malades, les nécessiteux et les
étrangers pouvaient trouver soulagement et aide. Certains de ces endroits étaient petits et de peu
d'importance ; ils se trouvaient le long de certaines routes où le voyageur et le pauvre pouvaient s'arrêter pour
la nuit, pour se protéger des orages ou pour trouver des conseils et une main secourable. Cependant,
quelques-uns de leurs établissements étaient vastes et ressemblaient presque à des hôpitaux. En fait, on les
appelait hospices et ils fonctionnaient comme des hospices. C'est dans cette forme de travail que nous
trouvons plus tard dans l'Histoire l'origine des Hospitaliers ou des hommes qui se consacraient à
l'établissement d'hospices et qui formèrent un Ordre de chevalerie et une organisation à part. Juste à
l'extérieur de l'une des portes de Jérusalem, aussi bien qu'à l'extérieur d'une ou deux autres grandes villes, les
Esséniens établirent un refuge. Celui de Jérusalem, appelé la Porte des Esséniens a été récemment découvert
et en partie restauré comme haut lieu historique.

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Ainsi, juste avant la naissance de Jésus, nous trouvons une situation très intéressante en Palestine.
Nous voyons les Juifs de stricte obédience organisés en une seule secte bien définie, mais les Juifs qui
avaient adopté des croyances hérétiques se divisaient en un certain nombre de sectes, chacune essayant de
surpasser les autres et de les dominer. Naturellement, il y avait ceux qu'on appelait les païens, les Grecs, les
Arabes et ceux qui n'avaient aucune croyance religieuse. L'empire romain exerçait sa domination sur tout cet
ensemble. Tous ces gens étaient censés vouer obéissance à l'empereur de Rome. Les Juifs ressentaient
vivement le joug romain et les impôts prélevés par Rome et tout particulièrement les lois romaines qui,
jusqu'à un certain point, s'opposaient à leurs coutumes juives. Considérant la situation de notre point de vue
actuel, pourtant, nous dirions que les Romains avaient une attitude assez loyale à l'égard des Juifs, les
exemptant de faire beaucoup des choses que les autres habitants de Palestine devaient faire. Les Juifs avaient
le droit de fêter le Sabbat le samedi, de fermer leurs magasins et, d'une façon générale, d'interdire toute
activité commerciale ce jour-là. Les chefs juifs avaient le droit de faire certains règlements concernant les
gens qui appartenaient à leur foi, sans que les Romains s'y opposent.
C'est ainsi que les Juifs s'efforcèrent de faire de l'ensemble de la Palestine une puissance juive sans
refuser, d'aucune façon, leur devoir d'obéissance envers l'empereur de Rome. Cela demandait de la
diplomatie des deux côtés et nous pouvons comprendre que les exagérations de tous les fanatiques ne
pouvaient manquer de provoquer des troubles, car Rome veillait toujours soigneusement à ce qu'aucune loi
promulguée par les Juifs ne devînt un obstacle à sa puissance. Rajoutez à cela le fait que les Juifs désiraient
vivement se débarrasser de la domination romaine et qu'ils croyaient que cela ne pouvait se faire que par la
venue d'un grand Messie, d'un grand chef qui sortirait de la Maison de David, pour diriger et gouverner le
peuple élu de Dieu.

Dans toute la liturgie des synagogues, dans toutes leurs prières, les Juifs exprimaient ou
impliquaient toujours l'espoir fervent que le jour n'était pas loin où les Juifs seraient gouvernés par un grand
seigneur ou roi juif, comme dans le passé : alors, ils n'auraient plus à obéir aux lois de l'empire romain. Nous
voyons dans certains documents que les hommes et les femmes de ce temps-là ressemblaient beaucoup à
ceux d'aujourd'hui. Certains comprenaient parfaitement ce pour quoi les Juifs priaient, ce qu'ils attendaient et
ils profitaient de cette situation. Aussi nous voyons que de temps en temps, un personnage peu connu du
peuple juif ou même quelqu'un qui n'appartenait pas à une tribu juive, rassemblait soudain des disciples et se
mettait à se proclamer le héraut qui annonçait la venue du Sauveur ou du Messie qui libérerait les Juifs et qui
leur rendrait leur terre pour leur seul bénéfice, sous leur seule domination. Durant les quelques siècles qui
précédèrent la naissance de Jésus, il se déclencha une centaine ou plus de mouvements semblables, et les
naïfs et les gens sans instruction se rassemblaient autour de ces chefs qui s'étaient désignés tout seuls et les
appuyaient, leur donnant souvent de quoi attirer un nombre plus grand de disciples, et finalement ils
découvraient qu'ils avaient été trompés et que le Messie annoncé ne venait pas ; ou bien, si on leur en
présentait un, il se révélait être fait uniquement de chair, comme ceux qu'il était venu sauver.

Aussi les autorités juives considéraient-elles avec méfiance et dédain toute proclamation, tout
mouvement qui tendait à annoncer la venue d'un Messie, en dépit du fait qu'ils priaient pour que cet
événement se réalise et ils espéraient réellement qu'il se réaliserait. D'autre part, l'empire romain avait tiré
d'amères leçons de l'apparition de ces faux prophètes et de leurs petits groupes de fidèles. Toute tentative de
la part de quelque meneur pour faire accepter au peuple juif un faux Messie, se terminait par des émeutes
parmi les gens de Palestine, par des tentatives pour chasser les fonctionnaires romains locaux. Cet état de
fait, qui durait depuis tant d'années, avait obligé l'empire romain non seulement à maintenir une armée en
Palestine, mais aussi à y avoir des gardes spéciaux et des espions qui avaient pour mission de se mêler au
petit peuple et d'écouter tout ce qui pouvait annoncer le début d'un mouvement, d’une proclamation nouvelle,
la présentation d'un nouveau Messie pour les Juifs. Beaucoup de ces faux prophètes et de ces faux Messies
avaient été persécutés officiellement par les Romains comme des traîtres et comme des meneurs d'émeutes et
de rebellions. Même les Juifs avaient, parfois, lapidé, jusqu'à ce que mort s'en suive, de faux prophètes qui
avaient été la cause d'agitation et de mécontentement parmi leur propre peuple.

Chez les Esséniens on croyait aussi à la venue d'un messie, car les Esséniens savaient que, pour
chaque cycle important dans le processus de l'évolution de la civilisation, un grand Avatar ou messager de
dieu était venu pour apporter aux gens de nouvelles leçons, de nouvelles idées et de nouvelles règles. Ils
savaient aussi, à cause de leur étude des lois naturelles et spirituelles, que le temps n'était pas loin où un

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grand Sauveur apparaîtrait aux générations montantes qui formaient la nouvelle civilisation de cette partie du
monde ; néanmoins ils savaient également qu'un tel grand messager ne sortirait pas nécessairement de la
maison de David, de la foi juive, ni même d’une tribu juive. Ils se rendaient compte qu'un tel Avatar ne serait
limité par aucune croyance, aucune secte, et qu'il appartiendrait plutôt à la civilisation du Monde qu'à la
civilisation de telle ou telle terre. Nous voyons dans cette croyance, qui était celle des Esséniens, une grande
leçon pour les hommes et les femmes d'aujourd'hui. En ce moment même, au vingtième siècle, nous
entendons proclamer qu'un grand sauveur est né pour le monde et qu'il a été formé dans différentes écoles et
qu'il va se manifester comme le nouveau Christ, pour le nouveau cycle. Et pourtant nous apprenons que ce
nouveau sauveur appartient à une certaine secte et qu'il appartient à une certaine école de religion, ses
disciples et ses apôtres ayant été choisis parmi les fidèles d'un mouvement bien déterminé; et il se montrera
comme messager à ceux-là seulement qui partagent certaines croyances.
Comment de telles idées peuvent être acceptées de nos jours, c'est un point qui dépasse notre
entendement. Nous, qui pouvons plonger nos regards dans l'avenir, nous nous rendons compte que le
prochain grand Sauveur du monde, le prochain Christ de l'homme et Fils de Dieu, naîtra libre de toute
attache avec toute organisation, secte et religion ou mouvement qui se limite à certaines personnes, à certains
peuples appartenant à certaines races ou fidèles à certaines croyances.

Cependant, comme je l'ai dit, les Esséniens attendaient en fait un tel Messie, et ils croyaient
fermement qu'il serait la réincarnation de l'un des anciens avatars et qu'il agirait comme eux avaient agi. Ils
croyaient que le nouveau messie viendrait avec un nouveau message, de nouvelles idées et une offrande à
tous les peuples de toutes les croyances, dans tous les pays. C'était absolument le contraire de ce qui était cru
par les chefs juifs. Ceux-ci ne voulaient pas, ils n'auraient pas toléré, un messie venant avec de nouvelles
lois, de nouvelles règles et de nouvelles lumières. Ils avaient assez supporté avec l'élargissement de leur
religion et la rupture de leurs anciennes traditions, de leurs anciens principes. Ils avaient du mal à maintenir
la stricte orthodoxie de leurs fidèles. Ce qu'ils voulaient, ce pour quoi ils priaient, c'était un messie qui
sortirait de leur tribu et de leur sang, un messie qui continuerait à prêcher les anciennes traditions du
judaïsme, à en défendre les lois et les coutumes et qui ramènerait la gloire et la puissance anciennes du
judaïsme primitif.

Telle était la situation du pays lorsque Jésus naquit en Palestine. Juste avant sa naissance, les
Mages de la Grande Fraternité Blanche vinrent de différents pays en Palestine pour annoncer à la Fraternité
Essénienne qu'un décret ou qu'une proclamation lancée par la Grande Fraternité Blanche d'Egypte avait
déclaré que l'heure était venue pour la naissance du nouveau Fils de Dieu. Par l'astrologie et par d'autres
méthodes permettant de déterminer les intentions et les manifestations cosmiques, les Esséniens et les
membres de la Grande Fraternité Blanche savaient quand et où il convenait d'attendre le messie, maintenant
que l'heure de sa naissance était venue. Ainsi les mages étaient-ils en Palestine au moment de la naissance de
Jésus et ils apparurent de bonne heure sur la scène pour rendre hommage à l'enfant. La mère et le père de
Jésus avaient vécu dans la communauté essénienne. Joseph était un membre des plus hauts degrés de la
Fraternité, tandis que Marie était une jeune fille qui exerçait la fonction de Vestale dans l'un des temples de
la Fraternité. C'est ainsi que Jésus naquit au sein de la Fraternité essénienne, mais la Fraternité essénienne ne
constituait pas une religion ni une église, ni même réellement une secte. Si tous les Esséniens appartenaient à
la peuplade aryenne, ils ne constituaient pas une nation composée d'une seule nationalité. Il nous semble tout
à fait évident que, si un messager devait naître, qui représenterait toutes les nations, tous les peuples, toutes
les langues et toutes les croyances religieuses, il ne pouvait manquer de naître parmi les Esséniens, pour
satisfaire à toutes ces conditions. Les Esséniens ne s'étaient jamais opposés à la foi juive, ne l'avaient jamais
condamnée d'aucune façon, et pourtant aucun d'eux n'était Juif, ni par la religion ni par le sang. Les
Esséniens n'avaient pas critiqué les croyances des païens ni des Arabes, et pourtant ils n'appartenaient pas à
ces peuples. Les Esséniens voyaient ce qui était bon dans tous les rites religieux, dans tous les enseignements
religieux, même chez les païens les plus ignorants. En conséquence, il était logique que le grand Messie et
Fils de Dieu naisse parmi un groupe cosmopolite à l'esprit aussi large que les Esséniens.

Il est un certain nombre de points qui touchent à la vie de Jésus qu'il est bon de soumettre à votre
attention. Le premier, c'est le fait que non seulement Jésus naquit de parents qui vivaient dans la
communauté essénienne de Galilée, mais encore, puisque tous les Gentils qui vivaient dans cette
communauté étaient de sang aryen, qu'ils descendaient par conséquent des premiers fondateurs de la Grande

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Fraternité Blanche. C'est un fait qui mérite d'être remarqué que tous les apôtres et disciples choisis par Jésus
vivaient en Galilée ; tous les apôtres, sauf deux, étaient aryens, et ils étaient Gentils de naissance. Les deux
seuls apôtres qui portaient des noms juifs étaient des hommes qui, bien qu'ils fussent nés dans des familles
juives, avaient été élevés comme des Gentils, dans cette Galilée qui était une région de Gentils. Si vous
voulez bien relire les documents ou chercher dans une encyclopédie ce qui concerne les Apôtres de Jésus,
vous verrez, par le portrait biographique que l'on donne de chacun d'eux, qu'ils n'étaient pas des Juifs
pratiquant la religion juive à l'époque où ils participèrent à l'œuvre entreprise par Jésus. Ce fait important a
souvent dérouté les théologiens ; cela a été un grand problème pour ceux qui ont essayé de soutenir que Jésus
était Juif et que tout son grand mouvement et sa grande œuvre sont sortis du judaïsme.

J'ai la certitude que si mes lecteurs veulent bien relire les événements de la vie de Jésus tels qu'on
les présente dans la Bible chrétienne, ils comprendront son travail et ses enseignements d'une façon
différente maintenant qu'ils ont la clé du problème. Considérons d’une façon générale les faits et nous
arriverons à nous rendre compte des points suivants : Jésus n'était pas juif, il n'a pas été élevé comme un Juif
et il ne connaissait que les grands traits des enseignements du judaïsme. En conséquence, il ne venait pas de
la maison de David ou de la Maison d'Israël, ni de la religion juive, mais il était un Gentil, un mystique, un
aryen et un membre de la Grande Fraternité Blanche. En d'autres termes, il apparut comme un Avatar n'ayant
aucun lien avec les religions du passé et prêt à introduire une nouvelle théologie et un ensemble de nouvelles
doctrines mystiques.

En second lieu, ses doctrines et ses enseignements nouveaux n'étaient pas des modifications du
judaïsme ni d'aucune forme antérieure de religion, et d'autre part, ses doctrines et ses enseignements ne
différaient pas du judaïsme et ne s'opposaient pas à lui, ni à aucune autre religion, au point que les chefs des
différentes religions puissent avoir le désir de persécuter Jésus.

La vérité est que la plupart des convertis et la multitude des fidèles qui admiraient et adoraient
Jésus comme un grand instructeur étaient des Juifs. Parmi les milliers d'hommes qui acceptèrent tout ou
partie de ses enseignements, il y avait non seulement des Juifs, mais aussi des hommes qui, précédemment,
avaient suivi d'autres religions. Il n'y a rien dans l'œuvre de Jésus pendant sa vie qui indique que l'Église
juive ou le peuple juif désiraient le persécuter ou le crucifier parce qu'il touchait à leur religion, Il est exact
qu'un ou deux chefs égoïstes, indignes d'être appelés de vrais juifs, occupaient des situations importantes
dans l'Église et que, à tort et par leur influence politique, ils favorisèrent réellement la persécution de Jésus. Il
est certain, cependant, qu'ils ne représentaient pas les véritables dispositions du peuple juif à l'égard de Jésus.
Il est plus que probable que, si l'église juive avait officiellement critiqué et condamné Jésus, la situation
serait devenue sérieuse en Palestine, car il y aurait eu autant de juifs pour défendre Jésus que pour l'attaquer.
Même ceux qui adhéraient à la foi juive et qui étaient des fidèles tout à fait orthodoxes, étaient bien disposés
à l'égard de Jésus, de ses enseignements et de son oeuvre de guérison et ils ne se seraient pas mis du côté de
l'Église si celle-ci avait organisé, sous quelque formule que ce soit, une persécution sans fondement. Comme
je le montre dans mon livre « La Vie Mystique de Jésus », toute la persécution qui frappa Jésus fut une
affaire de politique, et principalement de politique romaine. Les quelques Juifs importants dans la religion
juive ou l'Église juive qui étaient hostiles à Jésus étaient des juifs indignes qui devaient leur haute situation à
des intrigues politiques ; en conséquence, les mêmes intérêts étaient en jeu pour eux, au sens politique, que
pour les romains. Et c'est la raison pour laquelle ils se joignirent aux Romains pour persécuter Jésus.

En troisième lieu, Jésus ne cherchait pas à établir une Église, mais un mouvement englobant toute
la nation pour promouvoir une vie meilleure, une meilleure façon de penser et une meilleure compréhension
mystique des lois naturelles et spirituelles. Son œuvre, par conséquent, n'était pas entachée par le sectarisme
et nous pouvons voir, par tout ce que Jésus a dit, qu'il n'avait pas l'intention de dresser une Église contre une
autre, une religion contre une autre. Et c'est la raison pour laquelle son oeuvre plut à ceux qu'on appelait les
Gentils, qui étudiaient les questions religieuses avec un esprit large et étaient prêts à aider au développement
du nouveau cycle de révélations pour la Grande Fraternité Blanche. Il n'est donc pas surprenant que Jésus ait
choisi ses disciples parmi ceux qui étaient les plus libres de tradition et de doctrines religieuses qui auraient
pu les empêcher d'accepter les nouveaux principes. Si nous suivons l'histoire du travail des disciples et des
apôtres après la fin de la mission publique de Jésus, nous voyons qu'au cours des premier, deuxième,

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troisième et quatrième siècles, les chefs éminents du mouvement chrétien furent des mystiques, qui
appartenaient également à la Grande Fraternité Blanche.

Tout cela vous donne une bonne idée de l'importance du travail accompli par la Grande Fraternité
Blanche. Tout ce qui se passa entre les années 1 et 60 de notre ère, fut caractéristique de ce qui s'était passé, à
un degré moindre, en d'autres siècles, en liaison avec l'oeuvre de la Grande Fraternité Blanche. En d'autres
termes, si nous considérons l'année 1 de notre ère comme le commencement d'un nouveau cycle d'activité
extérieure de la Grande Fraternité Blanche, nous pouvons retrouver, en remontant les siècles qui précèdent
Jésus, des cycles semblables où d'autres grands Avatars sortirent de la Grande Fraternité Blanche pour
apparaître en public et commencer de grandes missions d'instruction de la masse pour le Salut et la
Rédemption des hommes. Nous pouvons remonter ainsi jusqu'à Zoroastre, qui fut le premier des plus
remarquables de ces hommes ; soit dit en passant, certaines écoles orientales affirment que Zoroastre, se
réincarnant plus tard, devint Jésus, le Christ. Beaucoup des autres Avatars avaient accompli autant de choses
relativement, dans leur domaine limité et dans les pays d'autrefois, que Jésus l'a fait dans des temps plus
modernes.
Nous devons nous rappeler que nous avons tendance à considérer l'œuvre de Jésus comme étant
plus grande, plus étonnante et plus universelle dans les pays autour de la Palestine que l'oeuvre des Avatars
précédents. Nous avons cette idée fausse à cause du grand nombre de manuscrits qui ont été écrits et
conservés sur son oeuvre et ses enseignements. Nous oublions que, dans les nombreux cycles qui ont précédé
le temps de Jésus, les grands Avatars ne possédaient pas de scribes capables d'écrire des manuscrits qui
seraient conservés, comme l'ont fait les scribes du temps de Jésus. Dans les temps anciens, les enseignements
des Grands Avatars étaient confiés à la mémoire et ils étaient enregistrés dans la conscience des gens, une
partie seulement de ce qu'ils disaient ou faisaient étant enregistrée d'une façon permanente. Cela était dû au
fait que l'art d'écrire ou les matériaux nécessaires pour écrire n'avaient pas été inventés ou qu'ils n’étaient pas
perfectionnés comme ils l'étaient du temps de Jésus. Les grandes oeuvres de Zoroastre et des disciples qui
vinrent entre lui et Jésus, étaient écrites ou gravées sur les murs des temples, sur des monuments, et le temps
et les agents atmosphériques ont fait disparaître la plupart de ces
témoignages. Les quelques fragments qui restent indiquent clairement que, à
leur façon, en leur temps, et parmi des gens moins nombreux, ils
accomplirent tout autant de bien pour le monde que Jésus. Naturellement,
plus le monde est vaste, plus le nombre de gens influencés est grand, et plus
le bien accompli est grand en étendue, Tel est le cas du Maître Jésus. Il est
exact qu'il a été le plus grand des initiés et des Avatars, parce qu'il est venu
après tous les autres, parce qu'il profitait de toutes leurs expériences
précédentes, de leurs révélations, de leurs enseignements et qu'il est venu
dans le monde à un moment plus propice, ou l'esprit de la masse était mieux
préparé et plus éclairé. De plus, il était, sans aucun doute, la plus complète, la
plus parfaite expression du Messianisme Cosmique que le monde eût jamais connue.

Ainsi nous voyons que depuis bien des siècles la Grande Fraternité Blanche avait apporté son aide
à l'instruction de l'homme et l'évolution de la conscience de l'homme. Dans les intervalles de temps qui
séparaient l'apparition des Avatars, la Grande Fraternité Blanche poursuivait son travail d'instruction des
masses, de construction de l'intellect et des idéaux des hommes de façon qu'ils soient peu à peu préparés pour
la venue du prochain cycle et du prochain Avatar. Aujourd'hui, la Grande Fraternité Blanche poursuit Son
travail à l'échelle mondiale à l'aide des différentes organisations qui lui sont affiliées, telles que les
différentes branches de la Rose+Croix dans le monde. Elle n'attend pas de grand Avatar pour le moment,
mais elle attend quelque chose de plus important encore que la venue d'un nouveau Messie. Elle attend le
début d'un nouveau cycle, qui n'est pas très éloigné, et à ce moment la masse des gens qui ont été préparés
soigneusement et dont la conscience évolue rapidement se lèvera et exigera un grand changement dans
l'enseignement et la pratique des principes religieux. Alors, dans le monde entier, on reconnaîtra les principes
mystiques fondamentaux qui permettent à l'homme de s'améliorer et de parvenir à la maîtrise.
Tous les signes indiquent que l'homme se rapproche peu à peu de ce cycle, et le résultat sera
probablement l'abandon de la plupart des distinctions et groupes religieux d'aujourd'hui et la réunion de tous
les hommes dans une seule école religieuse ou église très vaste.

Quatrième cercle communication n° 3 29


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

Naturellement, elle ne comprendra pas tous les hommes, toutes les femmes, car il y a encore des
millions d'êtres dans le monde qui n'ont pas été préparés et qui ne sont pas prêts pour la grande Lumière,
mais elle comprendra tous ceux qui appartiennent maintenant aux différents groupes qui ont recherché et qui
continuent de rechercher la vraie Lumière. Un résultat secondaire de ce grand changement sera l'abandon de
beaucoup des frontières politiques actuelles et un changement dans d'autres domaines, particulièrement dans
le monde social et économique.
DÉMONSTRATIONS ET MIRACLES

Il faut vous rappeler que la devise de la Grande Fraternité Blanche a toujours été « Évolution et
non pas Révolution ». La Fraternité a toujours soutenu que les révolutions ne laissent pas de changements
permanents et que les seuls changements permanents qui se soient jamais produits dans la civilisation sont
ceux qui sont sortis d'une évolution graduelle. Il est exact que parfois ce qui semble être une révolution n'est
qu'une phase du processus d'évolution ; il est exact aussi que, bien que parfois, un brusque mouvement
révolutionnaire ne réussisse pas à accomplir ce qu'il se proposait, il entraîne l'esprit des gens à penser. Du
moment où la révolution a commencé, l'esprit des gens a éprouvé un changement qui a produit une évolution
qui se poursuit pendant bien des années et, finalement, le résultat est atteint. De tels changements ont souvent
été attribués à la révolution qui s'est produite au début de l'évolution, mais c'est faux de croire que la
révolution a tout résolu.
De la même façon, l'homme évolue actuellement peu à peu mais sûrement. Ce n'est pas tellement
l'effet sur cette génération qui sera important, que le résultat qui se manifestera pour la prochaine génération
et la suivante, car chaque génération recevra en héritage une façon de penser dans un esprit plus large et une
façon de vivre plus vraie, de la génération qui l'aura précédée. C'est une question de trois générations encore,
disons soixante-quinze ou quatre-vingt-quinze ans, et alors les résultats de l'inquiétude actuelle du monde en
ce qui concerne les problèmes religieux et l'inquiétude connexe qui se manifeste à propos de la politique et
de la guerre se termineront pas un vaste sentiment de fraternité, par l'élimination des frontières et des
limitations religieuses, politiques et sociales.

Maintenant, il se peut qu'au moment où ce point sera atteint dans l'évolution de la conscience des
générations, un autre grand Avatar ou un certain nombre d'entre eux, se manifeste. Il est possible que l'un
d'eux apparaisse dans chaque pays pour être le chef du nouveau mouvement et ces Avatars seront comme
s'ils ne faisaient qu'un dans leurs intentions, leurs enseignements et leur façon de conduire les peuples.
Cependant aucun d'entre eux ne jouera le rôle de Sauveur Universel du Monde, comme Jésus l'a fait, même
si telle ou telle école de philosophes essaye de nous le faire croire.
Il n’y aura plus besoin à l'avenir d'un Sauveur Universel, comme cela s'est passé dans les temps
d'autrefois, car l'homme évolue pour atteindre le point où il sera prêt à se racheter tout seul, en dirigeant
convenablement sa pensée et en s'associant avec d'autres hommes qui ont les mêmes dispositions, Tout ce
qui sera nécessaire, ce sera un chef dans chaque pays ou dans chaque nation, un chef qui pourra parler à ces
gens dans leur langue, s'exprimer de la façon qui leur est familière et leur enseigner ce qui est fait par
d'autres peuples dans d'autres parties du monde.

Je n'ai pas encore beaucoup parlé des démonstrations de lois et de principes spirituels que les
anciens Maîtres de la Grande Fraternité Blanche ont données en dehors des assemblées au temple. Les
documents anciens déclarent très clairement que les démonstrations faites par les Maîtres se déroulaient
toujours à l'intérieur des temples, en liaison avec telle conférence ou telle leçon, ou encore en liaison avec un
certain travail accompli par ceux que nous appellerions des assistants sociaux. Jamais les Maîtres,
professeurs ou assistants ne faisaient de telles démonstrations uniquement pour mystifier ou intéresser soit
les étudiants soit les étrangers. Ils considéraient comme sacrilège le fait de pratiquer ces démonstrations pour
répondre à un défi ou pour se soumettre à un contrôle. La même idée se retrouve aujourd'hui dans
l'organisation rosicrucienne et il existe des règles et des règlements très précis quant à l'emploi de l'un des
pouvoirs occultes ou mystiques pour réaliser des démonstrations.
Il y a longtemps, il fut décidé que tout Maître, Imperator ou Chef d'une branche de l'Ordre pourrait
faire une démonstration officielle d'alchimie au cours de sa vie, à condition que cette démonstration fût faite
à l'intérieur du Temple Suprême de sa juridiction, non pour répondre à un défi ou une demande d'une
personne ou d'un groupe de personnes, mais uniquement lorsque seraient présentes des personnes qui

Quatrième cercle communication n° 3 30


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

seraient instruites ou aidées par une telle démonstration. La même règle s'appliquait à la démonstration
d'autres lois et principes. C'est la raison pour laquelle j'ai réalisé une démonstration d'alchimie à la Loge
Suprême de New-York, il y a quelques années, après l'avoir annoncé trois mois d'avance, donnant ainsi à
tous les membres la possibilité d'être présents, ainsi qu'à un certain nombre de savants et d'experts en
métallurgie qui étaient attachés aux Universités et Instituts des villes de l'Est. Cette démonstration et ses
résultats furent enregistrés par un certain nombre de témoins critiques et des comptes-rendus furent publiés
dans la revue « The American Rosae-Crucis » y a quelques années 2, aussi bien que dans des journaux de
New-York, dans des revues scientifiques, et également dans des publications rosicruciennes éditées dans bon
nombre d'autres pays. D'autres démonstrations données par moi dans le Temple Suprême de New-York et,
plus tard, dans le Temple Suprême lorsqu'il fut installé à San Francisco constituèrent les premières
démonstrations de ce genre en Amérique. Je prévenais que chacune de ces démonstrations serait la première
et la seule démonstration de cette nature que je ferais.

On a découvert, dans les temps anciens, que certaines des lois, certains des principes, devaient être
démontrés à l'extérieur des temples, non pas dans le but de faire des démonstrations ou de dispenser un
enseignement, mais afin d'obtenir certains résultats pour l'organisation, comme partie de ses activités
humanitaires. Prenons par exemple le cas de la guérison : il était à peu près possible de limiter toutes les
guérisons qu'il fallait faire aux simples démonstrations réalisées dans les temples d'Egypte ou même dans les
temples de Palestine.
Le développement d'épidémies et la maladie soudaine de beaucoup de personnes qui demandaient
de l'aide et priaient pour qu'on les délivre de leurs souffrances, imposèrent à la fraternité de permettre à ses
guérisseurs et à ses assistants d'appliquer les lois qu'ils avaient apprises, même en faveur d'étrangers, le long
des routes, dans la maison des autres et presque dans n'importe quel endroit à l'extérieur des temples. Ces
démonstrations merveilleuses, qui étaient rarement comprises par les non-initiés et toujours mal interprétées,
et cela volontairement, par les ennemis de la Lumière et de la Vérité, furent la cause de beaucoup de
souffrances que l'organisation a dû supporter ; nous pouvons ainsi voir le prix que l'Ordre, ses Maîtres et ses
assistants ont dû payer pour le bien qu'ils essayaient de faire. Il n'était pas rare que certains des Maîtres ou
des assistants appartenant à l'Ordre fassent le sacrifice de leur vie et soient brûlés sur le bûcher à cause des
choses qu'ils avaient démontrées en public ou du bien qu'ils essayaient de faire.

Nous pouvons considérer le temps des lois contre la sorcellerie en Nouvelle Angleterre comme
ayant été une période extraordinaire de croyance superstitieuse de la part de ceux qui persécutaient les
innocents ouvriers du domaine mystique, mais il y a eu des périodes, dans le passé, où dans chaque pays et
parmi ceux qui avaient reçu l'éducation la plus poussée, on trouvait des gens qui s'opposaient
vigoureusement à toute réalisation mystique et à toute démonstration qu'ils pouvaient qualifier de
miraculeuse. Des guérisseurs et des démonstrateurs de la Fraternité furent souvent emprisonnés et plus
souvent encore lapidés jusqu'à ce que mort s'en suive. Ils voyaient fréquemment leur maison détruite par le
feu ou de toute autre façon, et les membres de leur famille, persécutés, ou enlevés. Il était en outre tout à fait
courant que ces ouvriers du mysticisme soient enchaînés ou enfermés dans quelque enceinte pendant des
jours et des semaines sans recevoir ni nourriture, ni eau, dans l'espoir que ce traitement les découragerait de
faire à l'avenir des démonstrations du même genre. D'autre part, les frères de l'organisation ne pouvaient pas
fermer les yeux et les oreilles aux prières de la multitude, même s'ils savaient que cela leur coûterait peut-être
la vie ou leur apporterait de grandes souffrances personnelles, quand cette multitude demandait à être
soulagée de ses maladies et de ses infirmités.

Nous entendons beaucoup parler aujourd'hui des démonstrations merveilleuses réalisées par les
Maîtres du Tibet ou les Maîtres de l'Extrême-Orient. Quelques livres ont été écrits qui prétendent révéler ces
démonstrations. De tels livres se sont généralement avérés absolument sans valeur, et écrits par des gens qui
n'étaient jamais allés au Tibet et qui n'avaient jamais rien vu des choses qu'ils décrivent. D'autre part, une
bonne partie de la littérature théosophique est remplie des comptes-rendus des démonstrations merveilleuses
réalisées par quelques-uns des Grands Maîtres lorsqu'ils instruisaient Madame Blavatsty. Il y a des gens qui

2
Vous trouverez à la fin de cette communication, en annexe, une traduction inédite du compte-rendu de cette démonstration de
transmutation alchimique, que nous vous livrons dans son intégralité, telle qu’elle parut dans le numéro de Juillet 1916 de la revue
The American Rosae-Crucis.

Quatrième cercle communication n° 3 31


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

ont parcouru l'Inde, l'Egypte, le Tibet et la Perse, observant et étudiant les démonstrations faites par les
occultistes de ces pays, dans l'espoir d'être témoins de certaines des grandes choses décrites dans les livres
qui traitent de l'occulte et de la mystique. Le temps et la période véritables des oracles et des démonstrations
merveilleuses correspondent à l’époque où la fraternité, dans les temps anciens, commença d'étendre ses
activités à la Palestine, à la Grèce et aux autres pays riverains de la Méditerranée. Je ne peux dire, d'après les
documents, que les démonstrations étaient plus grandes, plus intéressantes ou plus révélatrices, par les
principes qui y étaient manifestés, que ne le sont les démonstrations réalisées aujourd'hui par les Maîtres de
La Fraternité. Cependant, à coup sûr, le peuple de ces temps-là les considérait comme des démonstrations
stupéfiantes et surnaturelles, uniquement parce que c'était la première fois qu'ils voyaient de tels phénomènes
et parce que ces démonstrations étaient uniques et qu’en même temps elles avaient un but pratique.

Nous lisons, dans la littérature sacrée, beaucoup de choses sur les nombreux grands Avatars ou
Maîtres qui guérissaient les malades, les aveugles, les boiteux et les infirmes, ou qui guérissaient ceux qui
étaient atteints de la lèpre ou d'autres maladies incurables. Nous voyons même que beaucoup d’entre eux
faisaient se lever les morts ou rappelaient les morts à la vie. Je suppose que mes lecteurs savent que le Maître
Jésus ne fut pas le premier de ces grands Avatars qui guérit les malades de cette façon et qui ressuscita les
morts. De telles démonstrations avaient été accomplies longtemps avant le temps de Jésus, et le fait qu'il
accomplit ces choses ne fut pas le point marquant de sa vie. Ce qui faisait que les multitudes s'intéressaient à
Jésus, c'était la grande variété de Ses pouvoirs, l'étendue de Ses connaissances et l'universalité de Son
développement. Il semblait être capable de faire toutes les choses que les Avatars précédents avaient
accomplies à un degré moindre. De plus, le fait que Jésus enseignait que Ses disciples et Ses fidèles
pouvaient faire les mêmes choses que lui, était la partie la plus surprenante de ses doctrines.

Une des lois que Jésus démontra et qui était absolument neuve pour le public, c'était la possibilité
de marcher à la surface de l'eau. C'était là une chose surprenante et miraculeuse pour ceux qui en étaient
témoins, à l'exception des membres de la fraternité essénienne qui avaient visité l’Égypte. Jusqu'alors, cette
démonstration avait été limitée au secret des temples Egypte et il est douteux que Jésus aurait accompli cette
démonstration en public, s'il n'y avait pas eu nécessité de le faire. Je sais que beaucoup de mes lecteurs se
sont souvent posé des questions à propos de cette démonstrations et désirent savoir quelles lois et quels
principes ont été alors utilisés.
II semble, d'après les anciens témoignages, que l'art de la lévitation ait été un art qui se manifestait
après un développement spirituel très poussé. Beaucoup des étudiants les plus avancés des temples de
mystères d’Égypte et d'Orient travaillaient dur et longtemps, au cours de leurs études et de leurs expériences,
pour acquérir cette preuve unique de leur développement.

La lévitation est le mouvement libre du corps physique réel dans l'espace, sans prendre appui sur la
matière solide qui se trouve sous les pieds pour soutenir le corps. Dans les temps modernes, nous avons vu
des magiciens donner des exemples de lévitation à l'aide de trucages. Généralement, ils font flotter pendant
quelques instants dans l'espace le corps de l'assistant qui se prête à la démonstration. La raison de la position
horizontale est, en général, la preuve de l’imposture. Les installations mécaniques qui permettent au corps de
se déplacer en position horizontale, dans ce qui semble être l'espace vide, ne peuvent fonctionner que si le
corps est horizontal et repose sur deux ou plusieurs supports invisibles. Autrefois, il ne s'est produit que
quelques cas de lévitation, quand le corps du maîtres du temple s'élevait vers le plafond, puis se tournait
horizontalement de façon que la tête et les pieds soient au même niveau, et dans cette position le corps
passait en flottant par une petite fenêtre ménagée au sommet du mur du temple. Dans de tels cas, il état
presque nécessaire que le corps soit horizontal afin de réaliser la démonstration nécessaire. La position noble
du corps dans la lévitation, cependant, était la position verticale, comme lorsqu'on se tient debout sur ses
pieds.

Pour que le corps puisse se soulever par lévitation, deux conditions sont nécessaires : tout d'abord,
le corps doit devenir léger en poids, ce qui est évident ; deuxièmement, l'attraction naturelle entre le corps et
la terre doit être neutralisée ou éliminée. La science d'aujourd'hui affirme que c'est la loi de la gravitation qui
nous oblige à rester fixés à la surface de la Terre, ou qui nous fait revenir sur la Terre si nous nous soulevons
et retombons. Les savants disent que cette gravitation est une attraction magnétique qui s'exerce à partir de la
Terre sur tous les corps qui se trouvent dans l'espace. Les mystiques d'autrefois n'employaient pas le terme de

Quatrième cercle communication n° 3 32


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

gravitation et ils savaient que la gravitation ne représente pas une force qui attire vers la terre. Ils ont toujours
cru que c'était une force qui les poussait d'en haut vers la Terre.
Dans les deux croyances, la démonstration serait la même, mais dans le cas qui fait intervenir une
idée fausse sur la matière, l'étudiant ne pourrait jamais apprendre à reproduire la démonstration. Le corps
doit devenir plus léger en poids qu'il ne l'a été, ou il ne flottera pas dans l'espace dans n'importe quelle
position. Une telle légèreté du corps était acquise par le développement spirituel et tout particulièrement par
des exercices de respiration et par la méditation, car pendant ces moments un influx plus grand du Noüs
permettait au corps de devenir plus léger en poids. Plus il devenait léger, plus il pouvait s'élever facilement
par lévitation. Quand une personne voulait s'élever par lévitation, il était seulement nécessaire de permettre
au corps de devenir léger instantanément et, en même temps, d'utiliser un des principes mystiques pour
neutraliser la poussée qui, en s'exerçant sur le corps, le maintenait contre la Terre.

Quand Jésus marchait à la surface de l'eau, c'était, en fait, un cas de lévitation, et son poids ne
reposait nullement sur l'eau. S'il avait permis à son corps d'avoir un certain poids, ses pieds se seraient
enfoncés dans l'eau et son corps y serait entré, du moins en partie. Jésus ne transforma pas l'eau en un corps
solide, il ne la fit pas devenir différente de ce qu'elle était, mais il fit devenir son corps diffèrent à un point de
vue, celui du poids. Tout mystique apprend, avec le temps, que le poids est une loi naturelle qui affecte
uniquement la partie physique, objective du corps humain, ou de la matière en général, et que la partie
spirituelle de l'homme peut dominer cette condition.
Nous pouvons comprendre pourtant pourquoi le public fut étonné de la démonstration de Jésus et
pourquoi elle est si soigneusement présentée, dans la Bible chrétienne, comme l'une des preuves de la
divinité de Jésus.

Je peux dire que si quelqu'un faisait aujourd'hui une démonstration publique de lévitation, il serait
considéré comme ayant accompli l'un des plus grands miracles de tous les temps. Beaucoup des membres des
degrés supérieurs se sont rendus compte, ces derniers temps, que leur corps atteignait un état particulier au
cours de la méditation et de la concentration. Ils ont senti venir peu à peu cette légèreté du corps.
Naturellement, cela n'a jamais été au point qu'ils puissent vraiment flotter dans l'espace, mais ils se sont
sentis devenir plus légers sur leur chaise ou dans leur lit et ils ont remarqué, quand ils marchaient, qu'ils
n'étaient pas aussi lourds dans leur démarche que précédemment. Il y a des membres de l'organisation en
Afrique qui ont assisté à la démonstration de lévitation que j'ai donnée dans le Temple suprême de New York
et une fois à San Francisco. Dans le cas de San Francisco, dans une pièce plongée dans une demi-obscurité,
mon corps s'est élevé jusqu'au plafond du Temple, et dans cette position j'ai parlé aux membres de façon
qu'ils puissent clairement entendre ma voix qui venait d'au dessus d'eux et qu'ils sachent que je n'étais pas
inconscient, plongé dans un état extatique, ou dans toute autre condition mentale anoxique. D'autres
membres ont vu des fleurs et des objets inanimés flotter dans l'espace, tandis que le démonstrateur dirigeait
son doigt vers eux et leur donnait la légèreté spirituelle grâce à laquelle ils triomphaient de la poussée et de
l'attraction de la gravitation.
En conséquence nous ne devons pas considérer ce qu'on dit des Maîtres actuels de l'Extrême-
Orient qui, à l'occasion, soulèvent leur corps par la lévitation comme un miracle extraordinaire qui doit
provoquer notre vénération. Je sais, en fait, que ces prêtres ne cherchent pas à être vénérés par qui que ce
soit, uniquement parce qu'ils sont capables de démontrer la loi ; et vous pouvez être certains que si l’un de
ces auteurs de livres à succès sur les maîtres du Tibet ou de l'Extrême Orient avait réussi à pénétrer dans les
temples du Tibet ou de l'Inde, il n’aurait pas réussi à amener l'un de ces Grands Maîtres à flotter dans
l'espace, uniquement pour lui faire une démonstration, parce qu'il avait l'intention de vendre son livre et de
gagner ainsi de l'argent à son retour.

Dans quelques-uns de ces livres récents qui prétendent révéler le travail et les enseignements des
Maîtres d'Extrême-Orient, l'accent est mis sur un autre pouvoir particulier que ces Maîtres sont supposés
posséder et qui consiste à créer à partir du néant le pain dont ils nourrissent leur corps psychique. La manière
dont des centaines de soi-disant étudiants de l'occultisme lisent les récits de ce que les Maîtres d'Extrême-
Orient sont supposés accomplir, et la manière dont ils pérorent sur leurs démonstrations merveilleuses,
miraculeuses et extraordinaires de pouvoirs occultes, doit certainement vous écœurer comme cela m'écœure
moi-même Il est étrange que des étudiants de l'occulte ou du mysticisme acceptent aussi aisément de tels
récits de la part d'un auteur inconnu, et voient, dans les faits rapportés une démonstration merveilleuse de

Quatrième cercle communication n° 3 33


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quelque loi ou de quelque principe vraiment extraordinaires. Cela montre simplement la crédulité de ces
étudiants. En fait, ils ne retireront jamais aucun profit de leur lecture et ils ne trouveront jamais la clé
donnant accès aux véritables enseignements, aussi longtemps qu'ils se laisseront aisément convaincre par de
tels récits. Réfléchissez ! Parce que l’un de ces Grands Maîtres du Tibet a pu, selon ces ouvrages, créer
quelques pains, tous les étudiants de l'occultisme devraient donc tomber à genou, frappés de terreur devant
une démonstration aussi remarquable ? N'est-il pas déclaré dans la Bible cependant, que Jésus créa, en une
seule occasion, un nombre considérable de pains ? Quand les Juifs, dans leur traversée du désert, mouraient
de faim, ne s'adressèrent-ils pas à Moïse pour avoir de la nourriture et Moïse, après avoir invoqué Dieu, ne
produisit-il pas la manne, l'aliment dont son peuple se nourrit pendant de longs jours ? En fait, dans toute la
littérature sacrée du passé, nous trouvons de nombreux récits rapportant la création de la nourriture à un
moment où la nécessité s'en faisait sentir.

Le plus étrange, dans les ouvrages concernant les Maîtres d'Extrême-Orient, c'est que les faits dont
on nous fait part impliquent nécessairement que ces Maîtres puissent être affamés au point de devoir faire du
pain. S'ils sont capables des grandes réalisations spirituelles que décrivent les auteurs de ces livres, on ne
comprend pas pourquoi ils attendraient aussi longtemps pour calmer leur faim. On ne comprend pas
davantage pourquoi ils ne l'apaiseraient pas d'une manière spirituelle ou mystique, sans avoir à s'occuper de
faire du pain. Nous n'avons jamais vu Jésus interrompre son apostolat pour faire un peu de pain pour lui-
même. Si, effectivement, il créa du pain, du poisson et d'autres aliments, pour la multitude affamée, c'est
parce que ceux qui composaient cette foule n'étaient pas capables de satisfaire leur faim ou de modifier leurs
propres besoins physiques.

Vous voudrez bien noter que je ne dis pas que les Maîtres d'Extrême-Orient, du Tibet ou d'ailleurs
ne peuvent accomplir des choses remarquables, et, en fait, je ne doute pas qu'ils en sont capables, mais je
déclare que les récits colportés au sujet de ces Maîtres, dans la plupart des livres vendus dans le commerce,
montrent clairement que les auteurs ne connaissent rien des Maîtres et ne les ont jamais vus à l’œuvre. Si l'un
quelconque des auteurs de ces ouvrages avait été réellement en présence d'un Grand Maître pendant un jour,
une semaine ou un mois, il aurait à relater, à leur sujet, des faits autrement importants que leur pouvoir de
créer du pain, ou de faire tomber la poussière de leurs vêtements lorsque ceux-ci deviennent sales, et d'autres
réalisations similaires.

J'ai passé trois jours en présence de deux des plus grands de ces Maîtres à la Convention
Internationale Européenne de 1926. J’y ai vu de merveilleuses démonstrations que j'avais l'intention de
rapporter en détail dans notre revue appelée alors The Triangle. Cependant, comme les membres les plus
anciens de l'Ordre s'en souviendront, mon récit de ce voyage et de cette Convention furent brusquement
interrompus dans la revue, juste au moment où je commençais à décrire ce que firent et dirent les Maîtres.
J'avais, en effet, reçu d'Europe une note me disant qu'il serait préférable de ne plus publier aucun détail sur
les Maîtres et leur activité à la Convention, parce que cela mettait notre publication sur le même pied que
certains des livres fantaisistes publiés en Amérique au sujet de ces Maîtres. En effet, mon récit, bien que
véridique, aurait pu être jugé d'une nature similaire à ces ouvrages, par ceux qui ne connaissaient pas notre
Ordre, ou qui ne pouvaient contrôler l'exactitude de mon rapport sur la Convention. Qui plus est, cela aurait
pu faire croire que les Maîtres pouvaient se donner en spectacle, en utilisant des lois de nature exceptionnelle
et ce n'était pas là, assurément, un compliment. Cependant, je le répète, je les ai vus accomplir des choses qui
étaient entièrement différentes et beaucoup plus sublimes que tout ce qui a pu leur être attribué par nombre
d'ouvrages répandus dans le public.

Le point important que je désire souligner ici, c'est que parmi les nombreuses lois que les anciens
Maîtres de la Fraternité avaient à appliquer, l'une des plus importantes était celle de la matérialisation :
j'entends par là le fait de matérialiser les choses qui étaient nécessaires pour obtenir certains résultats précis.
Ces Grands Maîtres, pourtant, ne matérialisaient pas des roses sur l'autel du temple, ni de l'encens
ni du parfum, dans le but de montrer à chacun des assistants ce qu'ils pouvaient faire. En fait, les nombreuses
choses qu'ils matérialisaient étaient nécessaires à leurs travaux. La matérialisation ou la création de choses de
nature matérielle, à partir de l'essence électronique qui existe partout dans l'espace, était, dans le passé, une
chose courante parmi les Maîtres et elle l'est encore pour eux dans le présent. L'art de l'alchimie mentale et

Quatrième cercle communication n° 3 34


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

l'art de la matérialisation sont étroitement liés. Un peu plus tard, ce sujet sera traité dans ces communications
d'une façon très intéressante.

Les archives anciennes révèlent que, très souvent, les Maîtres matérialisaient de l'or. Nous nous
rendons compte, naturellement, que dans la plupart des cas, ils le faisaient par un procédé d'alchimie, mais
une fois ou deux, d'importants morceaux de plomb ou d'autres métaux ordinaires furent instantanément
transmutés en or dans le but d'employer ce métal à certains usages bien définis, comme la fabrication de
certains instruments ou de certains mécanismes délicats nécessaires à la construction de quelque dispositif
expérimental qui devait pouvoir résister à l'épreuve de la rouille. D'autre part, ils matérialisaient de la pluie
dans certaines régions arides dans le but de faciliter certains travaux qu'ils tentaient de réaliser. Dans un autre
cas, on note la matérialisation de fils ou de cordes d'argent destinés à la confection d'un bel instrument de
musique qui devait être utilisé en une certaine occasion. La plupart de ces démonstrations de matérialisation
étaient réalisées dans un temple, et non pas devant des étrangers. Elles ne l'étaient même pas au bénéfice des
étudiants les plus avancés, leur unique but étant de produire quelque chose qui était absolument nécessaire.

Un autre genre de matérialisation était exécuté à d'autres moments. Elle consistait en l'apparition
graduelle, au milieu d'un groupe, d'une personne vivant dans un corps physique, en quelque lieu éloigné.
Nous ne considérons pas cette sorte d'expérience comme une démonstration de matérialisation, parce que le
terne matérialisation, employé en relation avec l'apparition d'un être humain, est devenu un terme spirite, or
comme nous ne voulons pas qu'il y ait la moindre confusion dans l'esprit de nos membres, nous employons
un autre terme. De cela je parlerai longuement plus tard.

Un autre principe couramment appliqué, était celui de la transmutation mentale. C'est à partir de
cette pratique très courante que furent établies les premières leçons concernant le problème de la réalité. Si
vous avez consulté vos notes sur les lois et les principes présentés dans ces monographies, vous constaterez
que les longues explications qui ont été données dans nos leçons, au sujet de la réalité, peuvent vous aider à
comprendre les transmutations accomplies autrefois par les Maîtres. Par exemple, changer de l'eau en vin
comme le fit Jésus et comme beaucoup d'autres Maîtres le firent avant et après lui, peut avoir été une
véritable transmutation physique dans la nature atomique du liquide, ou bien elle peut n'avoir été qu'une
transmutation mentale. Dans ce cas, l'eau n'avait été nullement changée, mais ceux qui la buvaient eurent à
ce moment leur esprit et leur conscience en harmonie avec le goût et l'odeur du vin. Ils eurent une impression
de vin et non d'eau. En d'autres termes, la transmutation se serait produite dans la conscience mentale de
celui qui buvait et aurait consisté en un changement dans sa réalisation des choses, sans qu'il y ait un
changement réel dans la nature de l'eau. Beaucoup de démonstrations de ce genre avaient lieu dans les
temples anciens et même, très souvent, en dehors des temples, parmi la foule. Une telle démonstration n'était
pas difficile, et, même de nos jours, elle a pu être réalisée en maintes occasions à La Grande Loge Suprême
de notre Ordre en Amérique, aussi bien qu'en d'autres lieux, mais jamais pour relever un défi, et jamais aussi,
dans le seul but de distraire et d'amuser nos membres.

Nous voyons ainsi que les Maîtres du passé s'intéressaient beaucoup à ce que quelques philosophes
ont appelé magie blanche. Il était naturel que de telles démonstrations aient pu faire l'objet de conversations
parmi la foule et que ceux qui étaient superstitieux ou ignorants des lois et des principes mystiques aient pu
penser que ces Maîtres étaient de grands magiciens. En fait, c'est là que le mot « mage » trouve son origine,
car tout mage était supposé capable d'accomplir des démonstrations magiques. C'est ainsi qu'en Perse et en
d'autres pays, il est fait mention de groupes portant le nom de mages.

Il y a une grande différence entre la magie blanche, la magie ordinaire et la magie dite noire. La
magie ordinaire, à notre époque, n'est que truquage et le Magicien ou l'illusionniste dit franchement à son
auditoire qu'il le trompe et que rien de ce qu'il fait n'est réel. L'assistance sait qu'elle est trompée, elle paie
pour l'être, et elle serait déçue si elle ne l'était pas.

Telle est la différence entre les tours du magicien ou de l'illusionniste d'aujourd'hui, et le travail
des magiciens ou mages du passé. La magie blanche n'est jamais une supercherie. Elle est simplement
l'application de lois naturelles ou spirituelles que tout homme peut utiliser, mais que seuls quelques-uns
comprennent assez pour pouvoir les contrôler et les diriger convenablement. D'un autre côté, la magie noire

Quatrième cercle communication n° 3 35


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

n'est pas du tout de la magie. C'est seulement un terme pour désigner une série de démonstrations
imaginaires de quelque nature, que personne n'a jamais vu faire, mais que beaucoup craignent. La seule
chose réelle en ce qui concerne la magie noire, c'est la crainte qu'elle inspire.

PÉCHÉ ET KARMA

La Grande Fraternité Blanche a conservé dans ses archives beaucoup d'écrits importants en ce qui
concerne la doctrine du péché. Ces écrits ont exercé une influence considérable sur cette doctrine telle qu'elle
a été adoptée par l'Église Catholique Romaine et, plus tard, par les Églises Protestantes ; ils ont probablement
eu une grande influence sur la religion juive et les autres religions quant à leurs enseignements sur ce sujet. Il
est naturellement tout à fait évident pour tout mystique ou étudiant du mysticisme et des anciennes religions,
que l'Église Catholique Romaine et certaines autres Églises ont considérablement modifié leurs
enseignements originaux en ce qui concerne le péché, et qu'elles ont adopté un système de croyances
entièrement arbitraires et sans aucun rapport avec les lois et les principes cosmiques.

Je suppose qu'il n'y a pas de meilleure façon d'aborder le sujet que de s'arrêter un moment aux
arguments et affirmations avancées par les Maîtres de la Grande Loge Blanche sans quelques-uns de leurs
très vieux écrits. Vous y trouverez des points de vue très différents, et je peux dire également les points de
vue corrects, quant au péché.
Afin que vous compreniez mieux la discussion, nous devons tout d'abord nous rendre compte du
fait qu'il y a un côté positif et un côté négatif à toute chose qui existe. Ou bien les choses existent, ou bien
elles n'existent pas. Quand nous disons que les choses existent, nous présentons le côté positif de la
discussion, et quand nous disons qu'elles n'existent pas, nous présentons le côté négatif de la discussion. Les
choses qui n'existent pas, ou en d'autres termes l'absence de ces choses, ne doivent pas être considérées
comme des choses. Je vous montrerai pourtant dans un moment que nous avons bien pris l'habitude de
transformer les conditions négatives en conditions positives, et à faire de l'absence des choses un état positif.
Prenons, par exemple, la lumière du soleil. Cette lumière donne la vie et la vitalité à tout l'univers,
mais, plus particulièrement, elle donne la joie, le bonheur et le pouvoir de voir et d'accomplir des choses : en
conséquence, c'est la manifestation positive, créatrice du soleil. La nuit est simplement l'absence du soleil.
C'est la phase négative de la lumière du soleil. Ce n'est pas quelque chose en soi, c'est l'absence de quelque
chose. Ce n'est pas quelque chose qui a un pouvoir, c'est simplement une absence de pouvoir. Par
conséquent, la phase négative du soleil n'existe pas et elle ne mérite donc pas qu'on s'attache à la considérer,
à discuter à son sujet ou à lui accorder des pensées profondes.

Puisqu'il s'agit d'une absence de pouvoir, nous ne devons pas attribuer à l'obscurité la possibilité ou
la force de faire quoi que ce soit, ni la craindre, ni lui attribuer la cause de quoi que ce soit, car une chose qui
n'existe pas et qui n'a pas de pouvoir, ne peut opposer ni créer quoi que ce soit. Et pourtant, vous savez qu'il
y a des gens, particulièrement des enfants et des personnes sans instruction, qui croient que l'obscurité est la
cause de chagrins, de tristesses, de maux mystérieux et d'états qu'ils croient créés par l'obscurité et issus de
l'obscurité. Cela veut dire, en d'autres termes, que ces personnes accordent à l'obscurité un pouvoir vivant
qu'elle ne possède pas, puisque l'obscurité n'est que l'absence de tout ce qui a la puissance, ou la vie, ou la
capacité de créer.

Or les anciens mystiques enseignaient et les mystiques modernes croient encore à la suite de leurs
études et de leurs expériences, que l'amour, la vérité et les manifestations créatrices, constructrices de
l'Univers sont les manifestations positives de la conscience de Dieu. Toute absence de choses n'est que le
côté négatif de la conscience de Dieu, et ce côté négatif ne possède aucun pouvoir, ne possède rien de
tangible, rien qui existe. Si nous sommes dans une pièce vivement éclairée et si nous tournons l'interrupteur
de façon à plonger la pièce dans l'obscurité, nous ne créons pas quelque chose, nous n'établissons pas un
nouvel état en faisant l'obscurité, nous enlevons tout simplement quelque chose de positif qui existait et qui,
maintenant, n'existe plus. Ainsi, l'obscurité n'est que l'absence de quelque chose qui se trouvait là, ce n'est
pas une chose nouvelle que nous ayons créée en faisant disparaître la lumière positive. Si la vérité ou l'amour
sont absents d'un certain endroit, alors cet endroit est dépourvu d'amour et de vérité, et se trouve dans un état
que nous avons pris l'habitude d'appeler un état mauvais. Ce mal n'est pas quelque chose de positif, n'est pas

Quatrième cercle communication n° 3 36


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

quelque chose de réel, c'est l'absence de quelque chose. En conséquence, regarder et considérer le mal
comme une chose réelle, positive qu'il faut traiter, contrôler, faire disparaître ou modifier en quelque façon,
est la mauvaise façon de provoquer la réalisation de l'état juste.

Les Églises d'aujourd'hui et la plupart des lois édictées par l'homme considèrent le mal comme une
chose réelle, positive. A cause de ce point de vue, les doctrines des Églises ont conduit les hommes à des
controverses sérieuses, et beaucoup des enseignements théologiques sont déformés de façon à donner
satisfaction aux deux côtés d'une proposition qui ne tient pas debout. Si la bonté est une chose positive et
réelle, le mal doit être son contraire, l'absence de bonté. La chose réelle et son contraire ne peuvent être l'une
et l'autre positives ; par exemple, l'absence de lumière ne peut pas être une manifestation positive. Quelque
chose qui existe vraiment peut seul être positif, et quelque chose qui n'existe pas ne peut être positif ou réel.

Vous trouverez dans ces enseignements anciens des mystiques, une base pour les idées présentées
dans La Science Chrétienne par Mary Baker Eddy. On savait que Mme Eddy avait étudié avec M. Quimby,
qui se consacrait à l'étude du mysticisme. M. Quimby eut connaissance de certains enseignements de la
Grande Loge Blanche, par l'intermédiaire d'une relation européenne. M. Quimby possédait un manuscrit très
précieux, constitué par une compilation des enseignements anciens qui lui avaient été confiés, manuscrit qu'il
n'avait pas le droit de vendre et qu'il ne vendit pas. Fidèle aux règles mystiques de l'antiquité, il accueillit
quelques élèves qui avaient les qualifications voulues et leur prêta ce manuscrit afin qu'ils le copient, mais il
ne le fit jamais imprimer sous forme de livre ni ne le vendit jamais. C'est de ce manuscrit et des études
qu'elle poursuivit avec M. Quimby pendant un certain nombre d'années que Mme Eddy reçut les principes
fondamentaux dont elle tira plus tard la doctrine de La Science Chrétienne. Quant à savoir si c'est ou non
sous l'effet d'une inspiration qu'elle fit cela, si elle « découvrit » ou non d'autres principes qu'elle ajouta à sa
doctrine de La Science Chrétienne, ce sont là des choses qui ne nous intéressent point. Que son oeuvre ait
accompli beaucoup de bien et qu'elle ait mis sur pied un système unique pour présenter des principes
fondamentaux est absolument vrai. Nous devons, naturellement, reconnaître que son livre contenait des
affirmations qui n'étaient pas absolument conformes aux enseignements mystiques et qui ne sont pas
présentées de façon à pouvoir subir victorieusement l'épreuve comme le font les principes fondamentaux qui
sont enseignés dans l'œuvre de la Grande Loge Blanche par la philosophie rosicrucienne.

Or, selon les anciens, tout mal qui existe dans le monde est simplement l'absence de bien. Selon
ces doctrines, l'homme devrait mener une vie de bien continu et positif, afin de pouvoir être constamment en
harmonie avec la bonté qui existe dans tout l'Univers. Quand il ne réussit pas à se maintenir en harmonie
avec le bien et à manifester le bien, il manque tout simplement de faire quelque chose et ne fait pas
réellement quelque chose. En d'autres termes, les doctrines des Églises et les lois faites par l'homme
affirment que toutes les fois que l'homme ne réalise pas l'harmonie avec la bonté et qu'il manifeste le mal,
non seulement il manque à son devoir de faire quelque chose, mais il fait positivement et réellement quelque
chose d'autre. Les mystiques, eux, disent que, quand l'homme manifeste le mal, il ne fait pas vraiment
quelque chose, mais qu'il manque simplement à son devoir de faire quelque chose et que, par conséquent, le
mal qu'il manifestait n'est pas réellement une chose, mais que c'est l'absence de quelque chose.

Le point important de tout cela se rattache à la loi du karma. Selon le karma, nous sommes punis
pour les choses que nous faisons vraiment, ou pour les choses positives de notre vie et non pas pour les
choses négatives. Lorsque nous manifestons le mal, ou que nous semblons faire ce qui est mal, la loi
karmique, ou cosmique, n'écrit pas dans ses registres que nous avons commis un acte mauvais, mais elle écrit
que nous avons manqué à notre devoir de faire un acte positif et bon. Ainsi, 1a loi karmique prend note de
notre impuissance à maintenir l'harmonie avec le bien, au lieu de noter un acte mauvais apparemment positif.
En d'autres termes, les lois cosmiques ne reconnaissent pas le mal comme une chose positive et réelle, mais
seulement comme l'absence du bien ou de l'amour réel qui devrait se manifester constamment.
Revenons à la lampe électrique qui se trouve dans la pièce et disons que toutes les fois que nous
éteignons cette lampe et que nous nous plongeons dans l'obscurité, la loi cosmique ne nous punit pas parce
que nous sommes dans l'obscurité, comme si cela était une chose positive et réelle, mais qu'elle nous punit
pour avoir éteint la lumière positive, la chassant ainsi de notre être. Vous pouvez penser que c'est là une
différence sans grande importance à apporter dans un principe, mais si vous voulez bien l'analyser
soigneusement, vous verrez que c’est un des principes cosmiques les plus importants que l'homme ait jamais

Quatrième cercle communication n° 3 37


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découvert, et qu'il est la source d'une grande différence dans notre vie, et tout particulièrement en ce qui
concerne notre compréhension du péché.

L'absence de bonté et d'amour nous laisse dépourvu de la force, de la loi et des principes qui
maintiennent la santé, le bonheur, la paix et la puissance. Pour cette raison, nous sommes faibles, nous
souffrons et nous sommes plongés dans diverses sortes d'ennuis qui appartiennent tous à la partie physique
ou mentale de notre être et non pas à la partie psychique. Quand nous chassons la bonté et l'amour, nous ne
les chassons pas du corps psychique, mais du corps extérieur, physique, et cela conduit le corps physique à
supporter des conditions qu'il pourrait éviter en restant on harmonie avec l'amour et la bonté du corps
psychique. C'est comme lorsqu'on éteint la lumière électrique qui se trouve dans une pièce : cela ne supprime
pas toute la lumière qui se trouve dans l'univers ou dans la maison mais cela plonge simplement dans
l'obscurité cette partie de la maison ou cette pièce, alors que le reste peut être encore éclairé. Quand la bonté
et l'amour sont absents de la conscience physique objective, celle-ci ne peut manquer de commettre des
fautes, de tomber dans l'erreur et de commettre ce qu'on appelle le péché.

Les anciens enseignaient que, par le péché, ou par le séjour dans les ténèbres, comme ils disaient,
nous apprenons de précieuses leçons, que nous apprenons à apprécier les choses supérieures de la vie. Je suis
persuadé que chacun de vous reconnaîtra que c'est en quittant la lumière pour pénétrer dans l'obscurité, ou en
nous trouvant parfois privé de lumière, que nous apprécions la valeur de la véritable lumière. A maintes
reprises, lorsque notre groupe se trouvait en Egypte et en Palestine, en train de visiter des grottes situées dans
les profondeurs de la terre, des grottes où il y avait beaucoup de choses rares à voir, nous ne disposions pas
de lumière électrique, nous n'avions pas d'autre moyen de nous éclairer que les petites lampes que nous
transportions avec nous. Quand, pendant plusieurs jours, nous avions été déçus parce qu'il nous était
impossible de voir les choses que nous désirions voir, nous nous rendions compte de la valeur de la lumière
électrique ou du soleil. Toutes les fois que nous vivons dans les ténèbres, moralement, ou cosmiquement,
nous « vivons dans le péché » et cet état nous enseigne des leçons. Il est possible que nous n'ayons pas
besoin de ces leçons, personnellement, mais nous ne pouvons continuer à servir le reste du monde et à aider
les autres qui vivent dans les ténèbres si nous ne connaissons pas plus ou moins les problèmes qui se posent
au monde et aux gens qui vivent dans les ténèbres. Je suis persuadé que si les Grands Maîtres du passé
n'avaient pas appris beaucoup de leçons précieuses par leur propre expérience de la vie dans les ténèbres, ils
n'auraient jamais vu la nécessité ou l'avantage d'écrire les leçons qu'ils avaient apprises et de former une
organisation qui enseignerait aux autres la façon de mettre plus de lumière dans leur vie et de vivre
davantage dans l'illumination de la compréhension cosmique.

Le fait essentiel de cette leçon est que le péché est un état du moi extérieur physique et non pas du
moi psychique. L'âme ne peut pas pécher, car elle est toujours bonté positive et aimante.

J'aimerais mettre au clair quelques autres points importants, après quoi je passerai au sujet suivant.
Il est important que nous traitions ce sujet car, comme vous vous en rendez probablement compte, le péché
ou la transgression est l'un des points fondamentaux de toutes les théologies d'aujourd'hui, et il a pris, à tort,
une place importante dans toutes les religions. Considérons simplement ce point pendant un moment : si
vous lui enlevez la doctrine du péché originel de l'homme ou la perte de la grâce, vous faites disparaître 75%
des lois, principes règles, rites, cérémonies et sacrements de la théologie chrétienne actuelle. Un des
fondements de l'idée théologique est que l'homme naît dans le péché dont il a hérité par la faute d’Adam, le
premier homme, et que quelles que soient les circonstances qui entourent sa naissance, quelle que soit la
façon dont il est élevé ou dont il vit et se comporte à l'égard des autres, il est un pécheur rejeté par Dieu qui
lui refuse toute récompense céleste jusqu'à ce qu'il soit purifié de ce péché originel. En conséquence, l'Église
se met en devoir de nous dire comment nous pouvons être rachetés, comment nous pouvons être sauvés, et
comment nous pouvons nous purifier du péché originel dont nous avons hérité. S'il n'y avait pas de péché
originel et si nous ne naissions pas tous pécheurs, alors nous n'aurions pas besoin d'être rachetés ni sauvés, et
tout le système, toute la doctrine seraient changés et considérablement différents.
Je vous laisse le soin d'examiner si la doctrine du péché originel est vraie ou fausse, et combien
d'autres doctrines fausses ont été construites sur cette base erronée. Si vous admettez que la chute d’Adam a
été un péché, en premier lieu, et que, deuxièmement, ce péché a été transmis à tout être humain qui naît

Quatrième cercle communication n° 3 38


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même aujourd'hui, alors il vous faudra croire aux doctrines chrétiennes d'aujourd'hui. Permettez-moi d'attirer
votre attention sur le fait que, dans tous les écrits anciens, le mot péché dans les langues originales est
toujours l'équivalent d'un mot qui veut dire « ce qui est défendu » ; il n'est pas associé distinctement à
quelque chose qui est mauvais. Dans les anciens textes religieux des nations qui existaient au temps où fut
constitué la Grande Loge Blanche, nous voyons qu'un acte peut être un péché, sans être un acte mauvais. Le
mal veut dire quelque chose qui est le contraire du bien et qui est par conséquent nocif, malpropre, trompeur,
sordide, répréhensible, destructeur, nuisible et honni de tous. Pourtant tous les péchés n'avaient pas cette
nature horrible, et les anciens écrits sacrés le montrent clairement : beaucoup de choses étaient défendues par
la religion ou étaient présentées comme ayant été défendues par Dieu, et faire ces choses, c'était « commettre
un péché », mais cela ne voulait nullement dire que la chose ainsi faite était une chose mauvaise. Dans
l'allégorie d'Adam et d'Ève, même comme elle est présentée dans la Bible Chrétienne d'aujourd'hui, quand
Ève goûta du fruit, elle ne fit pas une chose mauvaise, mais une chose défendue.

En d'autres termes, Si Dieu n'avait pas défendu à Adam et Ève de goûter à ce fruit, ou s'il n'y avait
pas eu une interdiction spécifique s'opposant à la consommation de ce fruit, leur acte n'aurait pas été un acte
de péché. Ainsi, chez les Juifs, il avait été interdit par Moïse de manger de la viande de porc, et celui qui en
mangeait commettait donc un péché. Nous savons que Moïse considérait cela comme un péché à l'égard du
corps humain, parce que les gens provoquaient des maladies dans leur corps en mangeant trop abondamment
une nourriture grasse et souvent corrompue. Il inscrivit tout simplement dans ses proclamations religieuses
que c'était un péché que de manger de la viande de porc, et cela fut considéré par les Juifs comme un « péché
envers Dieu », et c'est ainsi que les Juifs orthodoxes le considèrent encore aujourd'hui. Ainsi, nous voyons
dans ce cas que le fait de manger de la viande de porc (ce que les Juifs orthodoxes évitent de faire, car ils
considèrent cela comme un péché terrible) n'est pas du tout en soi une mauvaise chose.

Tout au cours des siècles, les différentes sectes religieuses ont établi des prescriptions fixant
quelles choses étaient interdites selon leurs lumières et leur compréhension ; toute action qui n'était pas
conforme à l'une de ces prescriptions était appelé un péché. Si nous examinons un certain nombre de choses
interdites, choisies au hasard dans les règles des différentes sectes religieuses du monde, nous trouverions en
vérité que très peu d'entre elles sont vraiment mauvaises. Prenez, par exemple, des choses interdites comme
celles-ci :
Le fait de se couper les cheveux ou la barbe ; de se couper les ongles ; de tuer ses poux ; de
marcher sur des insectes ; de manger lors de certaines phases du soleil ou de la lune ; le fait pour un homme à
l'âge de la puberté de manger de la nourriture préparée par une femme ; au Tibet, le fait de boire du thé sans
en verser quelques gouttes sur le sol en les consacrant aux dieux invisibles qui habitent sur la terre ; le fait de
passer devant un autel païen sans s'agenouiller et dire une prière ; prier Allah sans se laver les main ; entrer
dans une mosquée sans retirer ses souliers ; tuer un homme sans demander le pardon d'Allah ; mettre du sel
dans le beurre ; s'embrasser avant le mariage ; permettre que les yeux du marié se posent sur la mariée avant
que le mariage n'ait réellement eu lieu ; découvrir le visage d'une femme devant quelqu'un qui n'était ni son
mari ni son frère ; et d'innombrables règles établies il y a des siècles sous forme de lois religieuses pour des
millions de gens. La violation volontaire, et même la violation involontaire de l'une quelconque de ces règles
était considérée comme un péché grave, impliquant dans certains cas, un châtiment horrible.

Les mystiques de la Grande Loge Blanche se rendirent compte du caractère illogique de ces
règles : ce qui était considéré comme un péché dans certaines sectes religieuses n'était pas un péché pour
d'autres. En d'autres termes, une analyse de tous les actes interdits des différents peuples de différentes
contrées leur montra que toutes ces interdictions découlaient de lois faites par les hommes et sans aucun
rapport avec les lois cosmiques. En conséquence un homme commettait des péchés uniquement lorsqu'il
violait une loi que les hommes avaient faite. Ce fut à ce moment que fut écrite l'antique loi mystique : « La
seule loi que l'homme viole est la loi que l'homme fait. » Il est impossible à l'homme de violer une loi
spirituelle naturelle ou cosmique. L'homme peut vivre sans respecter une loi cosmique ou naturelle, mais il
ne peut absolument pas la violer. S'il vit sans rechercher l'harmonie avec la loi, il attire sur lui certains
châtiments qui sont inévitables. Telle fut la fondation de la doctrine du Karma. Pourtant, l'homme pouvait
être pécheur sans faire de mal ; l'homme pouvait recevoir le pardon de ses péchés et pouvait facilement les
racheter sans ternir son âme ou sans faire intervenir dans sa vie le terrible karma. Il pouvait même être
pécheur et être puni pour son péché et, pourtant, tirer un profit du péché qu'il avait commis en apprenant une

Quatrième cercle communication n° 3 39


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précieuse leçon et, en conséquence, il pouvait s'améliorer même en péchant, tant que les péchés qu'il
commettait n'étaient pas des choses mauvaises.

Voyons maintenant ce que les mystiques reconnurent comme péchés. Comme je l'ai dit plus haut,
dans toutes les langues anciennes, y compris le sanscrit, le zend avesta et les anciens langages rustiques de
l'Égypte et de la Palestine, le mot péché est un mot qui veut dire « chose défendue ». Par conséquent, le
péché, selon la fraternité mystique, était l'accomplissement de choses qui étaient interdites, et il était établi
que la chose pouvait être interdite par soi-même ou par quelqu'un d'autre. Par exemple, je peux décider, ou
quelqu'un d'autre peut décider pour moi, que c'est un péché de faire une certaine chose ; si donc je fais cette
chose, je commets un péché. Je peux décider que, en raison de ma santé, et à cause d'autres choses tenant à
mon corps et à ma personnalité, il est mal pour moi de boire des boissons alcoolisées. J'arrive à cette
conclusion et je l'établis comme une règle pour moi. En conséquence le fait de boire des boissons alcoolisées
devient une chose interdite, et c'est une chose marquée par le péché, selon l'ancien sens du mot et les
anciennes règles mystiques. Chaque fois que je viole cette règle, je « commets donc un péché », Il pourrait se
faire qu'il n'y ait aucun mal dans mon acte, ou qu'il ne résulte aucun mal pour mon corps du fait que j'aurais
bu, néanmoins je commettrais un péché.

Nous autres, qui habitons des pays civilisés, avons décidé, d'un commun accord, que le fait de
s'emparer du bien d'un autre, sans justifier cet acte par des transactions, est un péché. Cet accord a été
enregistré dans les règlements de pays sous forme de lois; et par conséquent cet acte n'est pas seulement un
péché, il est illégal. Si, par conséquent, je vole quelque chose, je commets un péché, bien qu'il puisse se faire
que je ne commette pas par là un acte mauvais. Je peux voler un objet sans utilité, ne faisant ainsi de tort à
personne ; il se peut qu'il n'y ait aucun mal dans mon acte ; il n'en sera pas moins un péché, car ce serait là
commettre une chose défendue. Dans tous les pays civilisés nous avons certains règlements que nous
appelons coutumiers, habitudes et lois ; d'un commun accord nous essayons d'obéir à ces règlements, et le
fait de les violer constitue un péché.
Il se peut qu'il n'y ait aucun mal dans cet acte. Il constitue néanmoins un péché. Beaucoup de nos
lois morales d'aujourd'hui, tout particulièrement dans les pays les plus civilisés, sont basées sur d'anciens
règlements de choses interdites qui ne contiennent pas en elles le moindre mal.

Du point de vue mystique, nous devons suivre tout règlement que nous acceptons pour notre
amélioration et comme guide de vie. Du moment où nous violons ce règlement, nous commettons un péché.
Si nous pensons que certaines choses sont "interdites" dans notre vie, alors, quand nous faisons ces choses
interdites, nous commettons des péchés.
Du point de vue cosmique, faire ce qui, à la suite d'un consentement unanime, est interdit,
constitue un abus de confiance à l'égard de la Conscience Cosmique. Cela, qui n'est peut-être pas mauvais,
est un péché.

Il me faut reconnaître que cette doctrine n'est pas de celles que l'on peut diffuser largement, car il
s'en faut que tous les jeunes, et même tous les adultes de nos jours soient prêts à recevoir une telle doctrine.
Elle se rapproche trop du principe très large, très doux et commode qui dit : « Que votre conscience soit
votre guide ». Pourtant, chez des hommes qui ont reçu une formation solide, particulièrement ceux qui ont
suivi un entraînement mystique qui leur permet de comprendre la loi du Karma, cette compréhension du
péché et du mal donne un code de vie plus naturel que tous les codes artificiels qui ont été établis dans le
passé. Une chose est certaine : la contrepartie de tout ce qui précède nous fait comprendre clairement
comment un mystique doit vivre. Si le fait de faire quelque chose qui n'est pas mauvais est un péché, pensez
à ce que doit être la perpétration de choses mauvaises. Si, dans les siècles passés, ou même maintenant, les
églises et les différentes sectes religieuses considèrent que le fait de commettre des péchés qui ne renferment
aucun mal en eux est assez grave pour nous priver de la grâce divine, pensez alors à ce que doit être le
résultat lorsque nous commettons des actions mauvaises. Le mal, comme nous l'avons dit, est une condition
négative, et nous le commettons en supprimant ou en oubliant de mettre en pratique l'élément de bonté dans
notre existence. Pensez au grave état de Karma que nous attirons sur nous quand, volontairement, nous
rejetons la bonté et l'amour de notre être et que nous nous livrons à un acte destructeur à l'égard d'une chose
vivante ou de la nature. Un acte mauvais de ce genre apportera une conséquence beaucoup plus grave que les
actes que l'on considère généralement comme des péchés.

Quatrième cercle communication n° 3 40


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

J'aimerais à présent attirer votre attention sur quelques-uns des premiers écrits mystiques publiés
par la Grande Fraternité Blanche. Nous trouvons dans le Zend-Avesta quelques-uns des meilleurs passages
se rapportant à la doctrine du péché, telle qu'elle était traitée dans les réunions du conseil de la Grande
Fraternité Blanche.
Ces écrits du Zend-Avesta traitent de toute la vie de l'homme et de toute l'histoire de la civilisation,
comme s'il s'agissait d'un combat spirituel. Ils commencent en expliquant que lors de sa naissance, l'homme
reçoit le libre arbitre. Dès qu'il est conscient de la moindre chose, il comprend qu'il vit, en fait, une grande
bataille qui se livre, pour ainsi dire, entre deux armées, celle du bien et celle du mal, ou des impulsions qui
proviennent de ces deux sources, les bonnes impulsions et les mauvaises impulsions. Ces armées sont
personnifiées : l'une s'appelle l'armée du Dieu, ou des dieux, et l'autre l'armée de Satan ou des méchants.
Vous remarquerez dans les idées que nous venons de mentionner, la base de beaucoup des choses
que vous avez eus dans nos premiers enseignements, et je pense que chacun d'entre vous pourrait continuer
tout seul et réciter le paragraphe qui suit. Cela montre quelle belle compréhension vous êtes en train de
développer concernant les premiers principes mystiques qui sont encore les vrais principes mystiques de
l'Univers.

En d'autres termes, si l'homme disposant de son libre-arbitre a le pouvoir de choisir et s'il est
poussé par deux grandes forces, ou par deux armées de forces, il n'y a aucun doute qu'il choisira en tous
temps une direction ou une autre et que, parfois, il choisira mal, tandis qu'à d'autres moments il choisira bien.
Par conséquent, s'il est vrai que l'homme dispose de son libre arbitre, il est en même temps victime
d'impulsions, ou soumis à des impulsions, et il récoltera selon son choix.
N'avez-vous pas lu cela à maintes reprises dans nos communications et cela ne contient-il pas une
base importante pour la compréhension du péché et du karma ? Les antiques écrits du Zend-Avesta affirment
que toute la vie de l'homme est une guerre ou une lutte continuelle dans le choix entre le bien et le mal. Le
mystique, lui, affirme que si l'homme cède à l'impulsion des forces négatives, il s'accorde à ce qui est
destructeur ou dépourvu de tendresse aimante ou d'harmonie, et qu'il se place en dehors de l'état de paix avec
l'Univers et qu'il fait descendre sur lui un état karmique qu'il devra racheter plus tard. C'est ce qu'on appelle
commettre un péché. À partir de cette idée se développe la doctrine du karma. Les écrits mystiques affirment
que, dès que l'homme cède à l'une des impulsions ou des conditions négatives du monde, il se rejette hors de
l'harmonie avec les forces positives, constructrices et avec l'amour. Tout se passe comme si, volontairement,
l'homme sortait de la lumière pour entrer dans les ténèbres. Les ténèbres ne sont pas un état positif, mais
l'absence d'un état positif et, par conséquent, elles sont purement négatives. Les ténèbres ne détruisent point,
mais, puisqu'elles sont dépourvues de pouvoir constructeur, des conditions destructrices peuvent s'y faire
sentir ou s'y établir. Aussi longtemps qu'un homme est dans les ténèbres, il n'est pas en harmonie avec
l'Univers, il est plongé dans le mal ou dans la maladie. En d'autres termes, il est mal à l'aise, ou il est dans un
état désagréable, non-constructeur et malheureux. Telle est l'origine du mot maladie, sous sa forme originale.

Et bien, pour revenir à la lumière, pour se remettre en harmonie avec les lois naturelles et
spirituelles de l'Univers, l'homme doit faire quelque chose par son propre effort. Tout ce qu'il doit faire pour
retrouver cette harmonie et la lumière s'appelle un acte karmique, ou un acte de compensation. Voyons ce
principe comme les mystiques essayaient de l'expliquer d'une façon simple à leurs étudiants. Si une personne
descendait une route dans une vive lumière et quittait cette route pour se plonger dans les ténèbres, si elle
découvrait alors qu'elle se trouve dans la tristesse, la douleur et le péché et si elle désirait revenir à la route de
lumière, elle pourrait avoir à fournir l'effort de dix ou douze pas pour quitter les ténèbres et revenir à la
lumière. Antérieurement, cette personne avait fait ces dix ou douze pas pour passer de la lumière aux
ténèbres, et il lui faudrait maintenant refaire ces pas et produire le même effort, faisant le même nombre de
pas supplémentaires pour racheter les pas fautifs qu'elle avait faits pour passer de la lumière aux ténèbres.
Si, d'autre part, en quittant la lumière pour se plonger dans les ténèbres, un homme avait descendu
le flanc d'une montagne hérissée de rocs et de buissons touffus pendant une heure ou plus, il lui faudrait
regrimper tout cela s'il voulait se retrouver à la lumière et il lui faudrait escalader les mêmes rocs, traverser
les mêmes buissons pour revenir à cette lumière.
Il découvrirait alors, peut-être, qu'il est plus difficile, plus fatigant, plus dangereux de gravir la
montagne pour retrouver la lumière que de descendre la montagne pour aller dans les ténèbres et que cela
demande beaucoup plus d'efforts. En conséquence, son voyage de retour vers la lumière pourrait lui prendre

Quatrième cercle communication n° 3 41


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

plus de temps et être très différent du trajet qu'il avait fait pour s'éloigner de la lumière. En d'autres termes, il
lui faudrait compenser par un effort supplémentaire et peut-être par des fatigues et des souffrances plus
grandes la faute commise. Si cet homme avait fait des kilomètres pour passer de la lumière aux ténèbres, il
aurait peut-être perdu son chemin et se serait égaré dans des lieux dangereux. Après avoir découvert son
erreur et quand il serait prêt à revenir à la lumière, il découvrirait qu'il lui faut voyager pendant des jours, des
semaines ou des mois, et supporter beaucoup de privations et de grosses pertes afin de racheter son erreur.

C’est pourquoi les mystiques disaient que toutes les fois qu'on choisissait mal et que, de sa propre
volonté, on commettait le péché consistant à détruire l'harmonie avec la loi naturelle, on ne pouvait se
trouver bien de nouveau avant d'avoir retrouvé cette harmonie, et que pour retrouver cette harmonie il fallait
expier par quelque chose qui demandait un effort, qui coûtait de la souffrance, de la peine, des sacrifices, des
privations ou de l'anxiété. Ce n'est qu'après avoir expié, après avoir subi une certaine quantité de souffrance
karmique que l'on peut défaire ce qu'on a fait de mal. Ici vous remarquerez qu'il n'y a rien de
particulièrement mystique dans cette sorte de compensation ; elle est si logique et si raisonnable que les
étudiants de la Grande Fraternité Blanche l'acceptèrent facilement. C'était là quelque chose qu'ils pouvaient
se prouver et se démontrer à toute heure de leur vie. Vous remarquerez également qu'il n'y a rien dans cette
explication qui implique la colère personnelle de Dieu ou Sa vengeance. Les enseignements ne disent pas
que si l'on quittait la lumière pour pénétrer dans les ténèbres et si l'on trouvait les ténèbres désagréables,
pleines de malheur et de tristesse et si, partant de là, on désirait retourner dans la lumière, Dieu faisait
souffrir le coupable avant de le laisser retourner dans la lumière. La doctrine disait simplement que Dieu
avait mis une certaine quantité de lumière dans le monde afin que chacun y vive et en jouisse et qu'il donnait
à chaque être humain le libre arbitre lui permettant de choisir s'il voulait être dans la lumière ou dans les
ténèbres. Le karma était tout simplement la rectification de conditions que l'on avait provoquées
volontairement ou que l'on avait attirées sur soi et qui devaient être corrigées si l'on voulait revenir à des
conditions normales ou convenables.

Nous voyons aussi dans cette explication que le péché était considéré par les premiers mystiques
comme une violation volontaire des lois naturelles. Dans divers pays, à des moments différents et chez des
peuples différents, les idées sur ce qui constituait le péché étaient très diverses et divergentes et ce n'est pas
avant que la religion juive, et plus tard, la religion catholique romaine aient essayé de déterminer ce qu'on
devait considérer comme des péchés contre Dieu, que nous trouvons une liste officielle des péchés religieux
ou spirituels. Rappelez-vous que ce fut bien des années plus tard que l'idée du péché originel causé par la
chute de l'homme fut adoptée. Les peuples primitifs et tous les premiers mystiques ignoraient tout d'un péché
originel qui aurait été l'héritage de tout homme et qui est, sans aucun doute, le principe théologique ou
spirituel le plus ridicule qu'aucune religion ait jamais inventé.

Pour finir, il est une idée dont je voudrais vous faire part sur ce sujet. Les premiers mystiques
allaient un peu plus loin et disaient que, quand la fin de la vie approchait, ceux qui se trouvaient encore dans
les ténèbres et qui n'étaient pas encore revenus dans la lumière, n'ayant pas réparé toutes leurs erreurs,
auraient l'occasion dans le royaume spirituel de faire expiation et de revenir dans la lumière avant de
connaître la réincarnation. Il n'y aurait dans le monde spirituel aucune tentative pour les forcer à faire
expiation, et ils ne seraient punis d'aucune autre façon qu'en continuant à vivre dans les ténèbres jusqu'à ce
qu'ils fussent prêts à accepter la lumière ; mais pour revenir dans la lumière dans le monde spirituel, il leur
faudrait faire des efforts et expier tout, comme ils auraient pu le faire sur le plan terrestre. Tout cela était
logique et raisonnable aux yeux des premiers étudiants du mysticisme, mais nous voyons que bien des siècles
plus tard, l'Eglise Catholique Romaine ou d'autres ont repris cette idée de la compensation karmique dans le
monde spirituel et l'ont changé en quelque chose d'obligatoire, et c'est ainsi que l'idée d'un « enfer » et d'un
« purgatoire » s'est introduite dans les doctrines religieuses. I'Enfer est devenu un endroit où devaient aller
les plus grands pécheurs, sans aucune possibilité de se racheter ou d'expier le mal qu'ils avaient fait et de
revenir à la lumière. D'autre part, le purgatoire était un lieu de passage où pénétraient après la transition les
gens qui n'étaient pas destinés à l'enfer éternel et où ils pouvaient se purger de leurs péchés et de leurs erreurs
véniels, expier et ainsi revenir à la lumière. Plus tard, s'ajouta l'idée que, par des prières faites par les prêtres,
ou par des messes célébrées à l'église, ou par d'autres cérémonies du même genre, on pouvait aider le disparu
qui se trouvait au purgatoire à racheter ses fautes, à rectifier son karma et à retrouver la lumière rapidement
et facilement. D'un point de vue mystique, cela semble certainement ridicule, mais nous savons tous qu'il y a

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aujourd'hui des millions de personnes qui acceptent cette croyance, et ce n'est pas notre affaire de discuter et
de critiquer les religions et les doctrines, mais c'est simplement de montrer ce que les mystiques savent et
comprennent.

Nous voulons vous dire franchement que, tous, nous sommes souvent déconcertés quant à la
manière dont agit la loi du karma, tout simplement parce que, quand nous tentons de la comprendre, nous
essayons de saisir les pensées de l'Esprit Infini, et c'est là chose difficile à faire pour un esprit fini. Il est
beaucoup de choses que nous avons apprises sur le Karma par l'observation. Avant de vous les expliquer,
nous vous parlerons de l'idée originale du Karma, telle qu'elle fut présentée par les mystiques de la Grande
Fraternité Blanche, au début de leurs enseignements.

Ils commencèrent évidemment leur investigation de la loi du Kama en remarquant qu'il y avait
toujours une cause à un effet. Cela semble une chose très simple à observer et à admettre, et pourtant c'est le
seul point qui soit négligé par ceux qui ne comprennent pas le Karma ou qui ne veulent pas accepter cette
doctrine. L'homme a toujours eu à affronter le problème qui consista à s'occuper des effets ou des résultats
qui se manifestent si clairement dans la vie. S'il met un doigt dans une flamme, ressent une douleur et voit
une ampoule se former, il se trouve devant un résultat, un effet. Cela l'intéresse plus que la cause. La chose,
quelle qu'elle soit, qui a pu être la cause de la brûlure produite par la flamme est du passé, mais l'effet
demeure, dont il faut s'occuper. Il est tout naturel que l'esprit de l'homme se préoccupe plus des effets que
des causes. Quand des tremblements de terre secouent le sol, causant de grands dommages, l'homme primitif
et l'homme moderne se trouvent tous deux devant un problème : s'occuper des effets du séisme. De tels
problèmes ont toujours été plus sérieux que toute spéculation quant à la cause de ces phénomènes. On peut
en dire autant de la maladie, de la mauvaise fortune, des accidents et de toutes les manifestations naturelles.
Seuls le savant, le philosophe et le mystique prennent le temps de s'arrêter dans leurs travaux pour se poser
des questions sur les causes.

Les documents que nous possédons montrent que l'homme primitif avait tendance à attribuer tous
les effets à des causes mythologiques ou superstitieuses. Étant incapable de découvrir la cause réelle de
beaucoup de choses qui se produisaient tous les jours, n'ayant aucune connaissance scientifique, il inventait
des causes artificielles ou de remplacement. C'était bien pour l'homme primitif une réaction d'enfant que de
dire que les tremblements de terre, avec les grondements, les bruits de tonnerre qui les accompagnaient,
étaient causés par le mécontentement d'un de ces « dieux » à propos de quelque faute que l'homme avait
commise. Quand les vents soufflaient trop fort, on considérait que c'était l'un des dieux qui soufflait.
Quand la foudre s'abattait, on croyait qu'elle était due au feu sorti de la bouche d'un dieu. Tout
phénomène naturel était attribué à l'attitude, favorable ou hostile, d'un dieu. Comme l'homme finit par croire
que tous ces dieux étaient faux, qu'il n'y avait qu'un seul Dieu vivant qui régnait sur tout, il se trouva obligé
d'attribuer toutes les causes naturelles à ce Dieu unique et éternel.
Les premiers enseignements mystiques montrent clairement comment l'homme arriva, par le
raisonnement, à ce nouveau point de vue.
S'il n'y avait qu'un Dieu unique pour tout l'Univers, et s'Il était responsable des bonnes choses aussi
bien que des mauvaises, alors Il devait être un Dieu facile à contenter et tout aussi facile à mécontenter. Si ce
Dieu éternel pouvait provoquer la destruction, la tristesse, le chagrin et la douleur aussi bien que créer de
belles choses et donner la vie, le soleil et le bonheur; Il devait être un Dieu qui est parfois heureux et parfois
malheureux; Il devait avoir des raisons pour être tantôt d'une certaine humeur, tantôt d'une autre et des
raisons pour Ses différentes expressions de bonheur et de malheur. C'est là certainement un raisonnement
primitif, acceptable à des primitifs.
Comme ils se penchaient davantage sur les « Humeurs de Dieu », comme ils appelaient ces
différentes manifestations, ils arrivèrent aux conclusions suivantes : d'abord, que Dieu a créé tous les êtres
pour qu'ils soient parfaits, excepté quand Il était mécontent de certains parents et qu'Il leur donnait des
enfants infirmes, maladifs ou laids.
Deuxièmement, à tous les hommes, à l'exception de ceux qui n'en étaient pas dignes, Dieu voulait
donner le bonheur, la santé et le succès.
Troisièmement, tant qu'ils accomplissaient les choses que Dieu voulait qu'ils fassent, Dieu serait
bon à leur égard ; mais quand ils ne les feraient pas, Il punirait ceux qui agiraient mal.

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Etant donné ces pensées, il était raisonnable que ces primitifs considèrent que toutes les fois que
l'homme devait supporter la douleur, la maladie, un accident ou la tristesse, c'est parce qu'il avait fait quelque
chose qui avait déplu à Dieu, et que Dieu le punissait. Il leur fallait croire également que, bien que ce Dieu
éternel fût bon et aimant, Il recherchait la vengeance et qu'Il était jaloux de Sa puissance et de Son autorité.
Et ainsi se modela une croyance à l'existence d'une espèce particulière de Dieu. Les religions modernes et la
pensée philosophique moderne contiennent des restes de cette ancienne croyance, que Dieu est en même
temps bon et méchant, juste et injuste, indulgent et implacable. Cette nature complexe de Dieu n'a jamais été
éliminée des religions modernes.
Cette croyance est responsable de plus d'idées fausses concernant Dieu, chez les enfants et les
adultes d'aujourd'hui, que n'importe quelle autre doctrine religieuse. La plupart des Églises chrétiennes
enseignent que Dieu est jaloux et animé d'un esprit de vengeance. Cela s'accorde si mal avec la véritable
nature de Dieu que les mystiques ne peuvent pas accepter un tel point de vue religieux.

Les Maîtres de la Grande Loge Blanche, se refusant à accepter la croyance commune en un Dieu
de ce genre, cherchèrent à apprendre la raison réelle de l'existence divine du malheur. Ils ne pouvaient pas
laisser de côté le fait fondamental que Dieu avait créé toutes choses. Les Maîtres de la Grande Loge Blanche
n'acceptaient pas l'idée d'un Satan, d'un Dieu sombre, se dressant en face de Dieu comme une puissance
dominatrice distincte. Cette idée, naturellement, résulte des anciennes croyances en plusieurs dieux. Vous
pouvez être sûrs que les ignorants se saisiront rapidement de cette idée d'un personnage dénommé Satan.
Vous remarquerez également que cette idée d'un Satan établissait l'existence de deux dieux, alors
que l'idée d'un seul Dieu avait déjà été lancée. Tant qu'il y avait beaucoup de dieux, comme dans les
anciennes croyances, il n'y avait nul besoin d'un Satan. Tant qu'on croyait en beaucoup de dieux, il y avait
des dieux bons et des dieux mauvais, et le besoin ne se faisait nullement sentir d'un dieu méchant placé au-
dessus des autres et appelé Satan. Ce fut seulement quand la croyance en un Dieu unique se fut établie que
l'on découvrit qu'il était nécessaire d'inventer un deuxième dieu, appelé Satan, à qui l'on pourrait attribuer
tout le mal qui se trouvait dans le monde. La religion, dans le passé, a changé d'opinion, s'est livrée à des
spéculations sur certains points et a tripatouillé les principes, à tel point qu'elle s'est couverte de ridicule,
croyant en plus d'un dieu alors qu’elle enseignait l'idée d'une Intelligence Suprême qui gouvernait tout.

Un second point important dont les esprits réfléchis se saisirent immédiatement, ce fut que si le
Dieu de bonté avait tout créé, il avait donc fallu qu'Il créât le dieu appelé Satan ; et ainsi, le Dieu de bonté
aurait créé le mal aussi bien que le bien. Cela enlevait à Dieu sa bienveillance et Sa bonté parfaite.
Aujourd'hui encore, les religions se trouvent devant ce problème d'un Dieu aimant, miséricordieux et bon,
qui aurait créé un Dieu du mal qui régnerait avec lui et qui serait un défi constant à Lui-même et à Sa bonté.
Nous autres, en tant que mystiques, savons qu'il n'y a pas de Satan, de diable où de Dieu méchant ; pourtant,
le tiers de l'humanité croit en un tel être, et ce tiers se considère comme appartenant à la religion la plus
éclairée du monde. Ce n'est, après tout, qu'un groupe superstitieux, comme tant d'autres.

Les Maîtres de la Grande Fraternité Blanche se trouvaient donc obligés de nier l'existence d'un
diable, tout comme ils avaient été obligés de nier, petit à petit, l'existence de tous les anciens dieux des
mythologies superstitieuses. Les documents que nous possédons indiquent qu'il fallut plusieurs siècles pour
convertir les esprits réfléchis à l'idée que les dieux des mythologies superstitieuses n'existaient pas, mais il
fallut des centaines de siècles pour essayer de supprimer la croyance à l'existence d'un diable et on n'est
même pas arrivé à un grand succès au cours de ce laps de temps. Les Maîtres de la Grande Fraternité
Blanche se livrèrent à leurs premières attaques contre l'existence d'un Satan en montrant qu'il n'était pas
nécessaire de supposer l'existence d'un Dieu méchant pour expliquer tout le mal qui existait dans le monde.
Rappelez-vous que j'ai déclaré plus haut que la croyance à l'existence d'un diable ou d'un Satan a pris
naissance parce que les gens ne pouvaient pas croire qu'un Dieu bon, aimant et miséricordieux pouvait causer
le mal. Quand ils essayèrent de trouver une cause au mal qui se trouvait dans le monde, il leur fallut inventer
un Dieu qui en était responsable.

Les Grand Maîtres, pourtant, présentèrent une autre explication que nous savons être la vraie
explication que pratiquement les deux tiers de la population du monde ont acceptée aujourd'hui, mais que le
troisième tiers, qui se compose principalement d'Églises chrétiennes n'accepte que peu à peu. Les Maîtres des
premiers temps enseignaient que, lorsque Dieu créa toute chose et établit des règles pour que les hommes

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continuent de vivre en paix, dans l'harmonie, la santé et le bonheur, Il établit des lois qui comportaient une
compensation, une rectification naturelle pour toute violation des lois et des règles. En d'autres termes, Dieu
établit certaines règles de nature positive qui apporteraient les joies et les bienfaits positifs de la vie à tout
homme, et lorsqu'il établit ces règles, le côté négatif de celles-ci s'établit automatiquement. L'homme reçut le
droit de choisir librement entre le bien positif et le mal négatif, et Dieu ne jouait aucun rôle dans le choix de
l'homme ni dans les résultats de son choix. Dieu avait fait des lois permanentes, immuables et éternelles, et Il
ne pouvait pas les changer après les avoir établies, parce que la plus légère modification, le plus petit
changement apporteraient l'injustice, la déloyauté et la perte immédiate de la foi pour ceux qui vivaient
conformément aux règles.

Comparons maintenant une des grandes lois de la vie à une route construite sous le contrôle d'une
commission des Ponts et Chaussées. Cette commission a construit une très belle route goudronnée pour les
voitures et cette route franchit en toute sécurité les montagnes et les gorges ; des ponts solides ont été
construits pour faire passer piétons et voitures au-dessus de dangereux abîmes. La commission a construit
une route permanente et sûre. Au cours de la construction de cette route, la commission n'a eu en tête que des
pensées de bonté, d'amour, de joie, de protection et de sécurité. Elle n'a eu en tête aucune pensée de punition,
de mal ni de douleur; elle a seulement tiré des plans qu'elle a exécutés pour que les hommes et les femmes
évitent ces choses en obéissant aux règles de la circulation routière sur une grande route sûre.
Supposons maintenant que certains voyageurs, désireux d'être indépendants de la grande route,
quittent la grande route, soudain, au sommet d'une montagne, pour se lancer dans les vastes espaces de
l'inconnu, de l'exploration, de l'aventure. S'ils vont loin de le grande route, à une allure rapide, ne tenant pas
compte des bosses, des ennuis et des avertissements de la route mal entretenue sur laquelle ils voyagent, s'ils
refusent d'obéir aux panneaux de signalisation qu'ils voient, aux appels des autres qui leur demandent de
revenir sur la grande route, ils ne manqueront pas d'arriver soudain au bord d'une falaise et, s'ils ne font pas
attention en temps voulu, l'auto passera par dessus le bord de la falaise, dégringolera dans le ravin où elle se
fracassera. Dans un cas semblable, accuserait-on la commission des Ponts et Chaussées d'avoir détruit cette
voiture, et d'avoir apporté la douleur et peut-être la mort à ses occupants, quand ils ont désobéi aux règles de
la circulation ? Pourrait-on dire que le responsable de la Prévention Routière surveillait ces conducteurs ou
ces automobilistes désobéissants et que, volontairement, par vengeance ou par mécontentement, il les a fait
tomber dans le ravin ? Ou bien la réponse logique serait-elle que ces gens avaient le droit de choisir et qu'ils
ont mal choisi, qu'ils ont désobéi aux règles et qu'ils ont amené eux-mêmes le désastre sur eux qui a été le
résultat de cette désobéissance, et que Dieu n'avait rien à voir à cela, pas plus que les membres de la
commission ?

Ainsi, dans les temps anciens, les Maîtres essayaient de montrer à leurs peuples et tout
particulièrement aux étudiants de la Fraternité que si 1'homme violait une loi naturelle, cette violation
amenait automatiquement un résultat avec lequel Dieu n'avait rien à voir et dont l'homme seul était
responsable. Nous voyons donc, dans de tels enseignements, la base de la doctrine du Karma ou de la loi de
compensation. Quand ces étudiants du mysticisme et leurs Maîtres commencèrent à étudier la cause des
divers événements de la vie, ils découvrirent que la cause était toujours une cause naturelle, et non pas une
cause personnelle ; tout ce qui se manifestait arrivait en raison des lois que Dieu avait établies et Dieu ne
surveillait pas et ne dirigeait pas en personne chaque manifestation individuelle.

Nous avons maintenant découvert, par ces anciens enseignements et par l'observation des lois en
cause, que tout ce qui se produit dans la vie de l'homme est le résultat de ce qu'il a gagné et mérité.
A propos de l'exemple simple donné au début de cette leçon, nous dirions que, quand l'homme a
mis son doigt dans la flamme et qu'il a éprouvé de la douleur et que sa chair a souffert, Dieu n'a pas voulu
cette douleur et cette souffrance pour punir l'homme d'avoir fait quelque chose qu'il n'aurait pas dû faire,
mais que la loi est entrée en jeu d'une façon impersonnelle, non pas pour le punir, ni par vengeance, ni par
injustice ou méchanceté, mais vraiment par justice et bonté afin de lui enseigner une leçon précieuse pour
l'avenir. La douleur qu'il a ressentie pour avoir mis son doigt dans la flamme lui est venue automatiquement,
et sans idée consciente de la part de Dieu ou de n'importe qui, en raison d'une loi établie au commencement
des temps et qui opérera d'une façon impersonnelle, immuable, universelle, et sans être soumise à aucun
préjugé, aucune tendance ou préférence, jusqu'à la fin des temps. La loi ne tient pas compte de notre
ignorance des lois et des principes naturels, car si elle le faisait, alors nous n'apprendrions jamais de leçon. Si

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l'homme ou l'enfant qui ignorent que le feu brûle la chair n'éprouvaient jamais les effets de la flamme et du
feu, ils n'apprendraient jamais ce que le feu peut faire à la chair, et en conséquence, ils n'apprendraient pas la
leçon précieuse qui leur est nécessaire quant au danger d’actes semblables. Une fois qu’il a appris la leçon, il
ne doit pas commettre cette faute de nouveau, ni par ignorance, ni volontairement. Mais chaque fois qu'il la
commet, le même résultat se manifeste et, ainsi, la leçon se trouve enseignée continuellement.
Le Karma n'est qu'un moyen d'apprendre à l'homme les grandes lois et les grandes leçons, de les
lui apprendre d'une façon si continue et de l'impressionner de telle façon, qu'un jour il lui faut se soumettre à
la leçon, se rendre compte des faits qui lui sont imposés et se mettre harmonie avec les lois. Il nous est
difficile, dans beaucoup de cas, de dire exactement ce que l'homme à fait pour attirer sur lui certains des
résultats qu'il doit supporter.
Jésus a parlé de l'homme qui était né aveugle et il a fait allusion au fait qu'il avait peut-être attiré
cet état sur lui par les actes qu'il avait commis au cours d'une incarnation antérieure. Je crois, en raison de
certaines expériences dont j'ai été le témoin, que nous transportons dans notre vie le Karma de deux ou trois
incarnations antérieures uniquement parce que au cours de la dernière incarnation, nous n'avons pas appris
les leçons que nous aurions dû connaître, et ces leçons nous sont encore imposées dans l'espoir que nous les
apprendrons et que par là, nous mettrons fin aux souffrances et aux douleurs que nous endurons. Il est
également difficile de dire, dans beaucoup de cas, si nos malheurs présents sont le résultat logique de
quelque chose que nous avons fait au cours de l'incarnation actuelle ou il y a plusieurs siècles, au cours d'une
incarnation antérieure. Peu importe, dans la plupart des cas, à quel moment se produisit la cause première qui
déclencha le Karma, si nous voulons bien comprendre la vérité, à savoir que c'est nous-mêmes qui avons
attiré cet état sur nous, et qu'il ne s'agit pas d'un châtiment que Dieu nous aurait imposé personnellement.
Quand nous nous rendons compte que nous avons mérité l'état dont nous souffrons maintenant, nous
commençons immédiatement à apprendre une partie de la leçon, et cela diminue, sur le champ, le fardeau
que nous avons à supporter.

Je terminerai notre étude du Karma par quelques faits intéressants qui sont enseignés par la Grande
Loge Blanche.
Tout d'abord, les mystiques illustraient le karma par l'image d'un jeune homme tentant de gravir
une route, tracée à flanc de coteau, qui conduisait à une porte portant l'inscription « Succès » ou un mot
semblable ; ce jeune homme portait sur le dos un sac lourdement chargé portant l'étiquette « Karma ». Le
jeune homme avait l'air tendu sous son fardeau ; il était très fatigué et presque désespéré.
Le but de cette image était de représenter la façon dont chacun de nous aborde le voyage réel de la
vie après la dix-huitième année, chargé d'un lourd fardeau qu'il a accumulé quelque part dans le passé.
En considérant la vie comme un voyage qui nous fait gravir une grande colline, voyage difficile,
même sans fardeau à porter, nous comprenons combien est handicapé l'homme moyen qui doit porter un
lourd fardeau karmique. Cela ralentit le voyage et rend la montée plus difficile ; cela donne envie de s'arrêter
et de se reposer et même d'abandonner la tentative d'arriver un jour au sommet de la colline.

J'ai vu une gravure de ce genre, à l'aquarelle et rehaussée d'or, sur un parchemin, dans l'un des
livres d'un monastère du sud de la France. Ce livre avait été composé aux Indes, il y a bien des siècles et il
faisait partie d'un ouvrage magnifique contenant les documents et les écrits des anciens mystiques. Plus tard,
alors que je parlais de cette gravure à l'Archiviste de notre Ordre à Paris, il me montra une version moderne
d'un livre de ce genre avec beaucoup de gravures semblables, et d'autres d'une inspiration plus moderne, qui
illustrent nos idées plus récentes sur le Karma. L'une des gravures montrait un certain nombre de
personnages qui essayaient de gravir la colline avec leur charge de Karma. A différents endroits de la route,
se trouvaient des hommes en blanc qui attendaient patiemment à l'ombre des arbres pour aider les passants.
A l'un de ces arbres, un des personnages qui transportaient une lourde charge, s'était arrêté pour écouter ce
que l'homme en blanc avait à lui dire. Comme il était assis là, à se reposer, méditant et écoutant les paroles
de l'homme en blanc, il posa son sac de karma sur l'herbe à côté de lui.
Tandis qu'il écoutait et méditait ainsi, une forme spirituelle s'approcha du sac, l'ouvrit et enleva du
sac certaines des choses lourdes qui s'y trouvaient. L'esprit portait sur la poitrine un ruban sur lequel était
écrit le mot : « Compréhension ». Cette gravure voulait dire que, quand le voyageur fatigué s'arrêtait pour
écouter les bons conseils et les mots pleins de philosophie du mystique en blanc, il comprenait certaines de
ses erreurs et de ses péchés passés, et que, par la compréhension des erreurs qu'il avait commises, il allégeait
son fardeau karmique. En reprenant son sac pour se remettre en route, il découvrait alors qu'il lui était plus

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facile de poursuivre sa route. La gravure suivante montrait d'autres personnages qui gravissaient la montagne
avec leur lourd fardeau et, sous les arbres, on pouvait voir un voyageur fatigué qui était tombé d'épuisement
sous sa lourde charge. Un autre s'était approché de lui, avait posé son sac et offert un peu d'eau à celui qui
était épuisé. Tandis qu'il donnait cette boisson revivifiante à celui qui était tombé, un autre esprit approchait,
ouvrait son sac et allégeait son fardeau. Cet esprit portait en sautoir un ruban qui portait le mot :
« Compensation ».

Cette gravure était destinée à nous apprendre que, en nous arrêtant dans notre course et dans nos
plans et nos intentions égoïstes, pour aider quelqu'un qui lutte le long de la route, ou pour apporter un certain
soulagement ou une aide à quelqu'un qui en a besoin, ou encore pour donner la joie et le bonheur à quelqu'un
qui est dans la tristesse, nous allégeons automatiquement et immédiatement notre fardeau karmique par la
compensation.

Il y avait une troisième gravure représentant un voyageur fatigué qui avait atteint la porte au
sommet de la montagne et qui était sur le point d'entrer et de jouir de tous les bienfaits d'une route droite et
unie, en ayant toutes les possibilités d'atteindre toutes les grandes choses de la vie. Là, il était arrêté, à
l'entrée, par un personnage en blanc qui représentait « La Loi ». Ce personnage demandait au voyageur
d'ouvrir son sac de Karma et de montrer ce qu'il contenait avant de passer le portail. Le voyageur fatigué
n'avait jamais examiné le contenu de son sac, car il était rempli de péchés, d'erreurs, d'omissions et de choses
qu'il n'aimait pas voir et auxquelles il ne voulait pas penser. Quand il ouvrit son sac pour que « La Loi »
l'examine, une des choses que celle-ci prit dans le sac fut une énorme clé d'or qui convenait à une grosse
serrure ; l'extrémité de la clé était brisée, si bien qu'elle ne put pas ouvrir le portail. Alors le personnage en
blanc que représentait « la Loi » s'adressa ainsi au voyageur fatigué : « Jadis cette clé t'a été donnée et jadis
tu as eu le droit d'entrer, mais tu as refusé; tu as cassé la clé et tu l'as jetée au loin. Car, à ton avis, aucune clé
ne serait nécessaire, et seules ta volonté et ta puissance seraient utiles pour ouvrir toutes les portes que tu
pourrais rencontrer. » Alors le voyageur fatigué découvrait que, parce qu'il avait autrefois rejeté un grand
privilège et une merveilleuse occasion, qu'il avait rejeté cela à la légère, il se trouvait maintenant devant la
seconde occasion, mais qu'il ne pouvait se permettre de passer avant d'avoir refait la route qu'il venait de
parcourir et d'avoir trouvé la partie de la clé qu'il avait jetée.

Le but de cette gravure était de nous enseigner que, très souvent, la raison pour laquelle il nous est
impossible d'atteindre ou de manifester les choses dont nous avons le plus besoin c'est que, à un moment
antérieur, nous avons eu l'occasion de jouir de ces choses que nous demandons maintenant, mais nous les
avons rejetées à la légère parce que nous pensions que notre façon d'agir, notre opinion, nos possibilités de
réalisation étaient bien supérieures à toute loi, à toute clé qui avaient pu nous être données.

Je voudrais que la plupart d'entre vous puissent voir combien cette dernière image est encore vraie
dans l'état actuel du monde. Quand je suis assis à mon bureau et que je lis la volumineuse correspondance de
nos membres, de ceux qui se proposent de devenir membres de notre Ordre ou de ceux qui écrivent
franchement les raisons pour lesquelles ils ne désirent pas entrer dans notre organisation, je lis l'histoire de la
vie de beaucoup de personnes, qui, à un moment ou à un autre, ont refusé la grande clé, quand on la leur a
offerte. Il est encore plus triste de voir, même de nos jours, ceux qui refusent la clé et qui la jettent comme si
elle n'avait aucune valeur. Beaucoup de personnes m'écrivent chaque semaine, dans l'angoisse et la tristesse,
ou pour me présenter des problèmes qui les déconcertent et je peux voir facilement, par ce qu'ils me disent
que, s'ils étaient membres de notre organisation pendant à peu prés un an, tout simplement, ils obtiendraient
une clé qui ouvrirait beaucoup des mystères de leur vie et qui leur ouvrirait le portail conduisant à une grande
route et à un nouveau chemin conduisant au sommet de la montagne. Pourtant, avec légèreté, d'un air
sarcastique et ironique, ils rejettent la clé et disent qu'ils croient pouvoir arriver à cela tout seuls, qu'ils
peuvent atteindre leur but à l'aide de leur volonté et qu'ils n'ont pas besoin d'aide mystique, d'illumination
cosmique ou d'instruction philosophique.

Je sais qu'un jour ils trouveront l'échec dans l'une ou l'autre de leurs ambitions. Quand ils
espéreront passer finalement le portail qui conduit au succès, la loi du karma leur rappellera le fait qu'un jour,
la clé leur a été offerte, qu'ils l'ont rejetée, et que, maintenant, il faut qu'ils retournent en arrière, jusqu'au
début de la route pour retrouver la clé .

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Nous voyons, par ces anciennes gravures, ce que la fraternité mystique enseignait à propos du
Karma. Tandis que nous avançons dans la vie, nous ne cessons d'ajouter des poids à notre fardeau, et,
parfois, nous enlevons une partie du fardeau, le rendant moins lourd.
Nous partons avec une charge de bonne taille et, si nous ne l'allégeons pas plus vite que nous ne
l'augmentons, la charge deviendra vite un lourd fardeau et nous empêchera de poursuivra notre route.
Très peu d'entre nous naissent sans avoir une dette karmique, et, pendant l'enfance, la charge n'est
pas difficile à porter parce qu'elle est légère et qu'elle est proportionnée à notre jugement et à notre capacité à
la porter. À mesure que la force de notre corps s'accroît et que notre intelligence et notre compréhension font
des progrès, la charge karmique devient de plus en plus lourde, et alors si volontairement ou par ignorance
nous ajoutons de nouveaux fardeaux à la charge, elle devient bientôt trop grande pour que nous puissions la
porter. Il n'y a que quelques jours, j'ai reçu une lettre d'un homme âgé de soixante-huit ans qui appartient à
notre organisation depuis un peu plus d'un an. Dans cette lettre, il disait que pendant le temps qu'il avait
passé avec nous, il avait appris à connaître la loi du Karma et appris également comment compenser toutes
les choses mauvaises qu'il avait faites pendant sa vie. Il disait que sa charge karmique avait été si lourde au
cours des vingt dernières années, qu'elle menaçait de le briser et de l'envoyer à la tombe, perdant dans le jeu
de la vie, battu, découragé, repoussé par ses amis. Après avoir appris ce qu'est le Karma et quels sont les
moyens de se racheter, il avait racheté ses fautes si rapidement que sa charge était devenue beaucoup plus
légère. Les derniers mots de sa lettre étaient les suivants : « Si seulement j'avais commencé plus tôt à alléger
mon fardeau suffisamment pour le rendre beaucoup plus léger, au début de ma prochaine incarnation, qu'il ne
l'était au début de celle-ci. »

Le fait de comprendre que nous portons une charge que nous avons établie nous-mêmes, nous aide
certainement à l'alléger. Comme je l'ai dit précédemment, une fois que nous avons compris que nous avons
vécu dans l'erreur et les mauvaises actions et que nous décidons de ne plus vivre ainsi, cette prise de
conscience et cette décision font disparaître beaucoup de choses qui se trouvaient dans ce vieux sac brun que
chacun porte sur le dos. Pourtant, nous avons pour la plupart toujours hésité à admettre que le contenu du sac
se compose des choses que nous y avons mises. Nous avons tendance à penser que le contenu du sac se
compose de choses héritées de nos parents, ou de choses qui nous sont échues par suite du mauvais sort ou
des mauvaises pensées de quelque ennemi, de quelque rival. Mais nous avons beau essayer d'éliminer ainsi le
contenu du sac, nous ne trompons personne, sauf nous-mêmes par un tel raisonnement.

Combien peu d'entre-nous sont prêts à s'asseoir seuls et à ouvrir ce vieux sac brun et à en sortir
tous les squelettes, toutes les choses moisies et certaines choses récentes qui s'y trouvent et à les examiner
une à une. Nous n'aimons pas passer de temps à regarder des choses qui font naître la honte et le regret dans
notre conscience. Nous gardons notre sac fermé et nous essayons d'oublier ce qu'il contient, oubliant ainsi les
fautes qui nous incombent, au lieu de les défaire et de les rejeter hors de notre sac. Pour beaucoup d'entre
nous, nous avons dans notre sac karmique des choses qui, si on les amenait au grand jour pour les examiner
soigneusement, porteraient des signes ou des indications qui nous diraient nettement d'une façon concrète ce
que nous avons fait de mal, et nous verrions immédiatement comment nous pourrions les racheter afin de
nous débarrasser de ce fardeau. C'est là ce qu'il faut faire si nous voulons alléger notre fardeau karmique au
cours de cette incarnation. Il faudra que cela se fasse un jour, et si nous ne le faisons pas maintenant, nous
retardons tout simplement notre avance, nous rendons notre voyage dans cette vie et dans d'autres plus
difficile, en continuant la route avec notre sac fermé, refusant de l'ouvrir pour apprendre les leçons qu'il
contient.

J'espère que cette petite explication sera une grande leçon pour vous tous et que, vous, moi et
d'autres, nous aurons un vrai plaisir, de beaucoup de façons, à examiner notre dette karmique et à découvrir
les moyens de racheter nos fautes en nous mettant d’accord avec la Loi, et qu’ainsi notre sac sera vide quand
nous arriverons au portail, au sommet de la colline.
Avant que de poursuivre la lecture de cette communication, nous vous invitons à méditer et à
réfléchir à cette notion de « karma » dont nous venons de longuement débattre dans les lignes qui précèdent.
Vous voudrez bien coucher par écrit le fruit de votre réflexion et l’adresser au Conseil de l’Éthique comme
vous en avez désormais l’habitude : nous vous ferons parvenir la communication suivante dès réception de
ce commentaire.

Quatrième cercle communication n° 3 48


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

IMMORTALITÉ DE L’ÂME ET APRÈS-VIE

Il semble que les hommes réfléchis de l'Egypte et de l'Inde, et principalement les chefs des tribus
qui composaient la race aryenne, aient eu l'idée que l'Âme de l'homme était immortelle, longtemps avant
qu'une telle doctrine fût enseignée par une Église ou une organisation quelconque. Nous pouvons
comprendre comment le Cosmique a pu illuminer l'esprit des premiers penseurs qui méditaient dans la plus
grande harmonie avec les lois spirituelles, et comment il a pu, ainsi, leur révéler le fait fondamental que l'âme
de l'homme est immortelle.

Cette idée devint une croyance solide dans les tout premiers siècles de l'histoire de l'Égypte et de
l'Inde. Avec cette conception fermement ancrée dans l'esprit, il était
naturel qu'ils se mettent à spéculer sur la raison de ce que l'on
appelle « la mort », et sur la question de savoir comment l'âme
restait immortelle, et où elle se trouvait, non seulement pendant le
sommeil de la mort, mais aussi pendant le sommeil naturel. Le point
capital de leurs écrits et de leurs enseignements est l'idée que si
l'âme de l'homme suspend ses activités pendant le sommeil de la
mort, peut-être aussi est-elle en suspend et dépourvue de contrôle
pendant le sommeil naturel. Or, jusqu'à présent, il n'y a aucun signe
que ces peuples anciens éprouvaient aucune crainte à l'égard du sommeil naturel. En fait, je suis sûr qu'ils
avaient moins de crainte à son égard que beaucoup de personnes d'aujourd'hui, car ces gens, de jour ou de
nuit, dormaient par terre, sans être protégés contre les bêtes féroces, les serpents et les insectes, et ils
semblaient n'avoir aucune crainte de ce qui pouvait leur arriver tandis qu'ils étaient endormis. Des millions
de personnes aujourd'hui ne peuvent s'endormir ni se reposer à l'aise dans leur lit confortable si elles ne sont
pas sûres que toutes les fenêtres et toutes les portes sont fermées à clé, que toutes les sonnettes d'alarme sont
en parfait état et qu'elles disposent de toutes les facilités pour se défendre rapidement en cas d'intrusion
soudaine et inattendue.

Une fois qu'eut pénétré dans l'esprit des peuples anciens l'idée qu'il pouvait y avoir une
ressemblance entre le sommeil de la mort et le sommeil naturel, ils s'intéressèrent fort à ces deux formes de
sommeil. Cet intérêt augmentant, et la peur s'associant aux idées de mort et de sommeil, vous voyez
comment les prêtres de ces pays d'Orient allaient tirer profit de ces recherches continuelles sur la mort et le
sommeil et sur la peur qu’ils qu'inspiraient, pour avancer toutes sortes d'idées qui tendaient à accroître la
peur dans l'esprit des gens. Ainsi, dans les tout premiers temps, nous avons d'une part la fraternité mystique
qui essaie de pénétrer profondément dans la vérité et la connaissance du sommeil et de la mort, et de
répandre des connaissances constructives à leur sujet, et, d'autre part, les êtres qui dans leurs réunions
secrètes, voudraient créer des idées effrayantes au sujet de la mort et du sommeil et répandre ces idées parmi
les ignorants et les superstitieux.

Il est important de se rappeler que le clergé contrôlait la majorité des gens de ces pays. Il y avait
approximativement un esprit mystique et réfléchi qui cherchait la vérité, pour dix mille esprits superstitieux
et ignorants. Le clergé contrôlait la situation politique de ces pays, à un tel point que toute doctrine qu'il
établissait devenait une loi nationale, que toute autre doctrine qui s'opposait à elle était abolie et que toute
personne qui exprimait cette doctrine contraire était condamnée à mort. Cela explique pourquoi tant de
doctrines superstitieuses se sont répandues largement et ont été acceptées par tant de personnes, et pourquoi
la fraternité mystique dut se frayer un chemin dans les ténèbres et dans le secret afin de maintenir en vie la
vérité et de découvrir davantage de choses sur les grands principes de la nature.

En parcourant les écrits anciens et en prenant connaissance des idées de ces premiers mystiques,
nous trouvons tant de points intéressants que vous aimeriez connaître, que je ne sais pas par où commencer
pour vous en parler. Un fait essentiel est que ces anciennes idées des mystiques n'ont jamais été présentées
dans aucun livre ni document, et, par conséquent, beaucoup des points qui y sont contenus sont réellement
intéressants en raison de cette « nouveauté » bien qu'ils soient si anciens. Il est heureux pour nous que les
anciens documents des Esséniens et des Rosicruciens aient été si bien conservés, et que ces choses n'aient

Quatrième cercle communication n° 3 49


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

pas été accessibles aux gens qui écrivent des livres destinés à la masse. Autrement, nous pourrions voir
beaucoup de ces anciennes idées revenir à la vie sous forme d'enseignements nouveaux et vrais, tout comme
certaines personnes essaient perfidement de faire revivre les anciens enseignements superstitieux touchant
aux questions sexuelles comme étant les véritables enseignements mystiques.

Quand ils essayèrent de résoudre les deux points suivants : savoir ce que faisait l'âme et où elle
était pendant la mort et pendant le sommeil naturel, et pourquoi le corps s'endormait chaque jour aussi bien
qu'au moment de la mort, beaucoup d'idées intéressantes se proposèrent à l'esprit des mystiques et certaines
de ces idées contenaient des vérités intéressantes. Le premier grand principe que les mystiques essayèrent
d'analyser, fut le mystère du sommeil naturel. Jusqu'à ce qu'ils se mettent à étudier l'idée que l'âme peut
quitter le corps au moment de la mort, ils n'avaient jamais accordé beaucoup de leur considération à la
condition physiologique ou psychologique du sommeil naturel. Ils avaient remarqué que tous les animaux
avaient une tendance au sommeil ou à se plonger dans une sorte d'état inconscient le soir ou quand ils étaient
fatigués. Comme l'homme faisait cela depuis tant de siècles et qu'il s'était toujours réveillé le matin, à moins
qu'il ne souffrît d'un mal qui devait lui être fatal, ou qu'il n'eût un accident, ils considéraient comme allant de
soi que le sommeil ne posait aucun mystère. Quand ils se mirent à analyser la mort, il semble qu'à chaque
discussion et à chaque recherche sur sa nature d'un point de vue physiologique et psychologique, elle
devenait si semblable au sommeil qu'ils analysèrent ces deux états en même temps. Le premier grand point
sur lequel ils se mirent d'accord, c'est que, au moment de la mort, l'âme se sépare du corps.
Peut-être aimeriez-vous savoir quelle démarche de la pensée les amena à cette conclusion. Cela
apparaît dans les documents comme une affaire de déduction logique, pour autant que je suis capable de lire
entre les lignes. Le fait que l'homme s'endormait d'un sommeil dont il ne se réveillait pas, leur fit croire que
tout ce qui se produisait pendant le sommeil naturel était augmenté et rendu permanent par la mort.
Ils ne connurent l'âme et sa nature, comme nous la connaissons aujourd'hui, que longtemps après
avoir eu de nombreuses discussions, après avoir passé de longues années à étudier, mais ils croyaient, en tout
cas, qu'il existait un homme intérieur, ou une partie intérieure de l'homme, qui vivait continuellement et que
rien ne pouvait détruire ni changer. Ils considéraient la partie extérieure de l'homme comme un deuxième
corps qui était une réplique exacte du corps ou homme intérieur, de même que les cercueils qui contenaient
les momies étaient coupés et façonnés de façon à être comme une enveloppe extérieure sur le corps
physique. Ils ne croyaient pas que le corps physique, à l'état parfait, disparaîtrait jamais et ils considéraient
que seuls la maladie et l'accident provoquaient la ruine du corps physique. Ils croyaient aussi que si un
homme vivait selon la loi et s'il n'avait pas d'accident, le corps physique resterait parfait pendant des années
et des années, des siècles et des siècles, que l'homme intérieur continuerait de rester dans le corps de
l'homme extérieur, parce que l'homme intérieur était immortel et sacré en un certain sens, et qu'il resterait
dans un corps extérieur en bon état aussi longtemps qu'il le pourrait. La mort était donc une condition qui
était nécessaire et elle signifiait simplement que l'homme intérieur était mécontent du corps extérieur et que
le corps intérieur quittait ce corps extérieur pour cette raison et pour nulle autre.

Un raisonnement tel que celui-ci ne pouvait manquer de provoquer une suite infinie de discussions
et de recherches. Je suis sûr que chacun de vous peut imaginer ce qui se passerait aujourd'hui si un
conférencier allait se dresser sur une estrade et faire de semblables affirmations sur la mort, l'âme et le corps.
Chaque auditeur aurait une question différente à poser et, si toutes les questions étaient écrites et si l'on avait
le temps d'étudier chacune d'elle, l'analyse et les recherches ainsi entreprises prendraient bien des années. Il
en fut ainsi pour les premiers mystiques. Ils n'étaient jamais pressés d'arriver à une conclusion, et ils
comprenaient qu'ils disposaient non seulement de leur vie, mais de la vie de leurs enfants et des enfants de
leurs enfants, pour atteindre une réponse correcte à ces problèmes. La chose principale qu'ils avaient dans
l'esprit, c'était d'apprendre la vérité, soit par l'analyse et l'étude, soit par la méditation et la révélation. Les
documents montrent que les principales recherches portèrent sur plusieurs questions importantes telles que
celles-ci : premièrement, quand l'homme intérieur quitte l'homme extérieur, comment et pourquoi décide-t-il
de le faire ? Deuxièmement, où va l'homme intérieur quand il quitte le corps physique ? Troisièmement,
reviendra-t-il jamais occuper un autre corps s'il est immortel ? Quatrièmement, que peut-on faire pour
empêcher que le corps devienne en si mauvais état que le corps intérieur désire le quitter ? Cinquièmement,
que devient l'homme intérieur pendant le sommeil naturel ?

Quatrième cercle communication n° 3 50


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

Les mystiques méditèrent sur la pensée que si l'état d'inconscience de l'homme extérieur après la
mort est dû au fait que l'homme intérieur ou « âme » a quitté le corps, alors peut-être l'état d'inconscience du
corps physique pendant le sommeil est-il dû à la même séparation de l'âme et du corps.
S'il en était ainsi, qu'est-ce qui causait le retour de l'homme intérieur dans le corps physique tous
les matins, ou à n'importe quel autre moment après le sommeil pour ranimer la conscience du corps physique
? Si c'était une tendance naturelle de l'homme intérieur ou « âme » de vouloir toujours revenir dans son
propre corps pour reprendre conscience, ne pouvait-il pas être possible que, après une longue période de
mort, l'âme ou homme intérieur désire revenir dans le vieux corps physique une fois encore pour reprendre
conscience ?
À coup sûr, c'étaient là des questions importantes.
Je voudrais demander à chacun de vous jusqu'où le monde est allé aujourd'hui, dans sa recherche
de réponses véritables à ces questions. N'est-il pas vrai que seules les écoles mystiques d'aujourd'hui
possèdent les réponses à ces questions ? N'est-il pas vrai qu'il y a, à peu près, un esprit mystique qui
comprend ces choses pour dix mille autres esprits qui ne les comprennent point, tout comme dans les temps
anciens ? N'est-il pas vrai également qu'aujourd'hui le clergé contrôle la pensée de la majorité, tandis que les
mystiques doivent faire l'analyse et l'étude de ces grandes questions dans le secret, en étant toujours à la
merci de critiques et des condamnations du clergé ?

Une des premières réponses importantes aux cinq questions importantes données plus haut disait
que le moi intérieur de l'homme, ou âme, allait dans un certain lieu de séjour créé par Dieu pour la résidence
temporaire de l'âme après ce que l'on appelle la mort. On ne trouve pas la moindre indication, dans aucune
des doctrines primitives ou dans les discussions portant sur ces doctrines, que les anciens mystiques
croyaient en un lieu permanent où les âmes restaient indéfiniment. En d'autres termes, on ne trouve pas la
moindre indication d'une croyance à l'existence d'un lieu tel que le « ciel » tel qu'il est défini actuellement par
un si grand nombre des religions modernes. Ces premiers mystiques semblent avoir eu la compréhension
cosmique du fait que, où que l'âme allât ce n'était là qu'un lieu de résidence temporaire, jusqu'à ce que l'âme
retourne sur la terre. Ils allèrent même jusqu'à donner un certain nombre de noms à ce royaume spirituel, et
ces noms, les mystiques les considéraient comme très sacrés et les prononçaient très rarement. Je vous
demande de bien vous rappeler que je suis en train de parler des doctrines dont les mystiques discutaient, et
non pas de celles dont les prêtres discutaient. Tandis que ces discussions se poursuivaient parmi les
mystiques, le clergé, lui aussi, promulguait des théories sur l'âme et son séjour. Je traiterai de ces théories
plus tard.

Les mystiques, cependant, étaient tout à fait sûrs que l'âme retournerait occuper un corps humain et
vivre sur la terre. Cette croyance conduisit naturellement à la croyance que l'âme connaissait ces
changements de nombreuses fois. Si l'âme était immortelle et ne mourait jamais, il fallait qu'elle ait une série
de vies dans des corps terrestres et qu'elle change constamment son moi extérieur. Ces croyances répondaient
à plusieurs des questions importantes, mais il restait à résoudre la question du sommeil et de son mystère, et
il restait à apprendre pourquoi le corps physique s'usait, ou tombait malade, et pourquoi l'âme ne pouvait pas
demeurer continuellement et indéfiniment dans un seul corps.

Ce type de discussion et d'étude conduisit les premiers mystiques à développer une branche de leur
œuvre qui traitait de la médecine et de la chirurgie. Ils croyaient qu'il pouvait être possible de garder le corps
en bonne santé, et ainsi de permettre à l'âme de rester plus longtemps dans le même corps physique. Pendant
près d'un siècle, tout le travail de l'organisation des mystiques fut consacré à la découverte de méthodes
capables de prolonger la vie terrestre dans un corps. Des siècles plus tard, on reprit la même étude ;
cependant, les personnes qui la reprirent pensèrent que les premiers mystiques avaient recherché quelque
élixir ou quelque pierre philosophale qui ferait durer la vie dans un corps physique pendant des siècles.

Ces chercheurs qui vinrent plus tard ne consacrèrent pas leur temps à apprendre comment garder le
corps en bon état, ou à étudier les lois de la nature sur le mode de vie convenable, mais ils se consacrèrent
sottement à la recherche d'un certain matériau mystique ou d'un produit chimique qui renouvellerait
constamment les forces du corps. Ce fut, naturellement, une recherche vaine et stérile, mais elle provoqua
une séparation de l'école des mystiques primitifs et lança une organisation de rêveurs qui n'étaient ni de vrais
mystiques ni de vrais savants, mais simplement des gens qui cherchaient la jeunesse perpétuelle. Ce ne fut

Quatrième cercle communication n° 3 51


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

pas avant le Moyen-Âge, ou du moins du dixième siècle de notre ère, que l'école des chercheurs d'élixir de
longue vie comprit que c'était là une recherche de l'impossible et que c'est une loi naturelle de l'univers qui
veut que tous les corps physiques s'usent et soient rejetés. Aussi, toutes les fois que vous entendez quelqu'un
dire que les mystiques, et tout particulièrement les rosicruciens, cherchaient un élixir de longue vie, il faut lui
faire comprendre clairement qu'il n'y a qu'une branche de certains mystiques qui devint obsédée par cette
idée particulière, et que ces gens là ne représentaient pas les vrais mystiques instruits qui étaient trop sages
pour se lancer dans une telle aventure.

Le clergé, en entretenant les croyances superstitieuses de la grande masse des gens qui vivaient
dans les pays d'Orient, chercha immédiatement de son côté à fabriquer des réponses qui, non seulement,
cacheraient la vérité à propos de l'âme et de la transition, mais qui aideraient à maintenir les masses dans un
état d'esclavage religieux et politique.
Le clergé craignait que, si la masse arrivait jamais à croire que l'âme renaissait dans un autre corps
sous la forme d'une individualité et d'un caractère nouveaux, où l'individu jouirait d'une existence d'un
niveau plus haut, cette masse n'aurait alors plus peur de la mort ni d'aucune forme de châtiment menant à la
mort ; en conséquence, le clergé ne maintiendrait plus son emprise sur la masse et n'aurait plus aucun moyen
de la tenir en esclavage. C'est pour cette raison qu'il était décidé à ce que la vérité sur la mort et la
renaissance reste ignorée de la masse.

Il convient d'avoir présent à l'esprit un tableau des conditions politiques de ces pays en ce temps-là.
Le clergé était généralement associé, en importance, au Pharaon, ou monarque, régnant de chaque pays. Le
roi et la famille royale tiraient leur richesse, leur puissance, leurs palais magnifiques, les ornements d'or et de
métaux précieux de l'esclavage du peuple. Plus le chef pouvait tenir le peuple longtemps dans l'ignorance et
lui faire croire que son seul devoir était de ne rien faire d'autre que du travail manuel, d'extraire et de tailler
les pierres dans les carrières, d'élever des bâtiments et de faire des choses qui donneraient à la famille royale
et aux chefs politiques la puissance et les biens matériels, mieux cela faisait pour la richesse du pays. Le
clergé disposait d'un pouvoir qui était presque égal au pouvoir du roi ou de la reine, et il se composait des
milliers d'hommes qui ne travaillaient pas mais qui vivaient du produit du travail d'un peuple esclave. La
moitié de ce qui était créé par les esclaves allait à la famille royale, et l'autre moitié était partagée entre les
prêtres et le Grand Prêtre de l'Église. C'est de cette façon que des édifices magnifiques si nombreux, des
sculptures si rares, des bijoux si précieux et si nombreux, des métaux rares et d'autres œuvres splendides
s'accumulèrent dans ces pays d'Orient, dans les temps anciens.

Pour cette raison, il était très important de ne pas donner aux gens sans instruction la possibilité de
s'instruire et, à coup sûr, de ne pas les laisser se rendre compte que, par la mort, ils pouvaient échapper à leur
esclavage et renaître dans un autre pays ou un autre milieu, ou dans un corps et des conditions meilleurs. Par
conséquent, le clergé de ces pays orientaux enseignait, depuis des siècles, que la mort signifiait le
commencement d'une série de châtiments terribles dans quelque monde souterrain ou « enfer ». Il disait que,
chaque fois qu'il y avait des tempêtes, des tremblements de terre ou des éruptions volcaniques, que la terre
tremblait et que feu et fumée sortaient des montagnes, cela indiquait qu'une autre grande masse de gens qui
venaient de mourir souffraient dans le feu et le soufre de l'enfer. Ils faisaient remarquer, également, qu'il n'y
avait pas d'autre moyen d'échapper à cela qu'en vivant pour servir l'Église et le roi. Nous pouvons voir, dans
cette idée primitive, la base sur laquelle on a construit, plus tard, l'idée d'un enfer pour tous les méchants. Le
clergé faisait de cet enfer qui suivait la mort un tableau si terrible que même celui qui subissait l'esclavage le
plus dur et qui était le plus cruellement traité préférait vivre comme esclave soumis à n'importe quelle sorte
de torture plutôt que de mourir et d'affronter les tourments horribles qu'on lui avait peints.

Les documents et les écrits anciens montrent que, peu à peu, les idées que possédaient les
mystiques et qu'ils enseignèrent en secret se répandirent dans la masse par des paroles prononcées de bouche
à oreille et que la masse des gens commença à comprendre qu'il y avait une vie après la mort où l'on ne
brûlait pas dans des flammes et le soufre. Cette idée commença de se répandre comme par magie dans tous
les pays orientaux.
Elle devint une idée révolutionnaire dans l'esprit des masses, et le clergé se trouva placé devant le
grave problème de savoir comment abattre cette idée. Pensez aux gens primitifs de ce temps-là, se posant
toujours des questions sur la vie future et essayant de saisir quelques faits, quelque connaissance qu'ils

Quatrième cercle communication n° 3 52


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

puissent comprendre. Vous vous rendrez compte, alors, de la façon dont une nouvelle idée sur la vie future
qui était joyeuse et pleine d'espérance, devait se répandre rapidement, faisant le tour du pays en quelques
années.
Le clergé dut se trouver bien embarrassé quand il se demanda comment combattre la diffusion de
cette nouvelle doctrine d'une vie future faite de paix et de bonheur. L'étude des édits et proclamations
nombreux et fréquents lancés par les prêtres révèle que ceux-ci essayaient de toutes les façons par les
menaces et par les avis publics, de tuer et de jeter dans une fosse de chaux toute personne qui était prise à
diffuser cette nouvelle doctrine des hérétiques. Nous avons là la première image des guerres de religions et
des luttes qui se produisirent des centaines d'années plus tard dans le midi de la France, au moment où les
prêtres menacèrent de nouveau la vie de toute personne qui n'accepterait pas les ordres de l'Église ou qui était
trouvée coupable d'hérésie. Quiconque exprimait même l'idée ou l'opinion que les doctrines religieuses
pouvaient ne pas être vraies était considéré comme hérétique. Les documents de l'Église révèlent que même
ceux qui le croyaient au fond du cœur et n'exprimaient pas leur opinion étaient classés comme « hérétiques
cachés » et qu'ils étaient punis de mort si quelqu'un pouvait prouver qu'ils avaient adopté les idées nouvelles.
Et, à ce point de vue, nous pouvons dire que les choses n'ont pas tellement changé dans les temps modernes !

Les prêtres de ces pays orientaux furent obligés


d'établir une nouvelle idée, une nouvelle doctrine qui
semblerait s'accorder avec l'idée exprimée par la fraternité
mystique et qui, pourtant, n'irait pas trop loin dans la voie qui
amènerait les gens à avoir foi dans une vie future. Les chefs du
clergé tinrent un grand conclave et discutèrent des formes de
quelques nouvelles doctrines qu'ils promulgueraient en
déclarant que c'étaient les nouvelles révélations faites par
Dieu. Ici encore, nous avons une première image de ce qui se
passa des siècles plus tard à Rome, quand la grande Église qui
y avait son centre, tint des réunions pour établir de nouvelles
doctrines arbitraires et essayer ainsi de combattre les doctrines
soutenues par les hérétiques et les protestants. Finalement le clergé des pays d'Orient arriva à une idée qu'il
annonça dans le peuple, par l'intermédiaire des prêtres et des écrits religieux, comme étant la vérité
authentique au sujet de la mort et de la vie future.
Je vais donner les grandes lignes de cette doctrine, aussi brièvement que possible, car il faudrait
une centaine de pages pour donner la doctrine complète, avec le langage et les expressions particuliers que
les prêtres devaient employer pour la rendre claire à l'homme moyen qui n'avait aucune instruction.

Cette nouvelle doctrine, qui était la chose la plus révolutionnaire jamais enseignée par le clergé
d'Egypte et de l'Inde, disait ce qui suit : l'âme de l'homme est immortelle et ne peut pas mourir ce qui était
conforme à l'argument présenté par les mystiques et tendait à donner aux gens sans instruction une foi
considérable dans cette nouvelle doctrine énoncée par le clergé. Puisque l'âme de l'homme est immortelle et
ne peut pas mourir, elle ne peut pas être chagrinée par toute chose qui arrive au corps puisqu'elle n'est pas
une partie du corps physique, mais qu'elle lui est simplement associée. Puisque l'âme est simplement
associée au corps physique et qu'elle peut vivre indépendamment de lui, elle ne peut être forcée à rester
quand le corps physique est très malade ou blessé ou qu'il est enseveli dans la tombe. Par conséquent, au
moment de la mort, l'âme s'échappe du corps physique et vit dans l'espace en dehors de ce corps.
Jusque là, la doctrine s'accorde assez bien avec les affirmations des mystiques et donc elle semblait
conforme à ce que la masse des gens avait appris en secret et adopté. Mais voyez maintenant comment la
doctrine s'accroche à un nouveau point et s'écarte des principes vrais que les mystiques enseignaient.

Puisque l'âme ne peut fonctionner que lorsqu'elle se trouve dans un corps physique et qu'elle ne
peut rien faire ni rien sentir quand elle se trouve en dehors, elle essaiera .de trouver un corps physique à
occuper aussi rapidement que possible après la mort. En conséquence, au moment où l'âme quitte le corps,
lors de la mort, elle flotte dans l'espace autour du corps physique, essayant de saisir la première occasion de
pénétrer dans quelque corps matériel vivant, de façon à avoir une maison, un endroit dans lequel fonctionner.
En conséquence, l'âme quitte le corps physique au moment de la mort et, quelques minutes plus tard, se
précipite dans un autre corps physique, quel qu'il soit, qui se trouve à côté, comme le corps d'un chien, d'un

Quatrième cercle communication n° 3 53


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

chat ou de n'importe quel autre animal qui ne contient pas une âme humaine. Elle ne se lancera pas dans un
autre corps humain, car il ne peut y avoir qu'une âme en chaque homme. Ainsi, au moment de la mort, l'âme
de l'homme peut sauter brusquement dans le corps de quelque animal qui se trouve près de la maison, qui
passe sur la route, ou qui se trouve dans les parages. Elle restera dans ce corps jusqu'à ce que l'animal meure
; alors elle sautera dans un autre corps physique, animal, d'une espèce ou d'une autre. En conséquence, si
vous ne voulez pas que votre âme, votre esprit, votre intelligence devienne un chien, un chat, ou quelque
autre animal inférieur, vous devez être dévoué à l'Église de façon que celle-ci puisse faire entrer votre âme
dans une espèce convenable d'animal, en particulier la vache sacrée, le taureau sacré ou tout autre animal
choisi par le clergé comme étant sacré.

C'était là, assurément une doctrine très étrange. Elle suggérait à l'homme moyen, qu'il valait mieux
vivre en esclavage que mourir et devenir un chien ou un chat. Et l'homme ne trouvait pas une grande
satisfaction à croire que, s'il était bon, très bon, il pourrait devenir une vache ou un taureau sacré. Cette
doctrine que le clergé enseigna pendant des centaines d'années, est à la base du culte des animaux sacrés, qui
étaient choisis par l'Église comme étant les animaux qu'occuperaient les âmes des « saints » qui lui étaient
fidèles. Peut-on donc, devant un tel état de fait, trouver étonnant que l'Église Catholique Romaine, bien des
siècles plus tard, ait jugé nécessaire de tenir de nombreux conclaves pour s'opposer, dans des proclamations,
à beaucoup de ces croyances païennes, et essayer de les changer en des croyances d'une forme plus élevée et
plus spirituelle ? Et n'est-il pas étonnant que, même aujourd'hui, toutes les Églises, y compris l'Église
Catholique Romaine, doivent encore chercher à empêcher que certaines de ces doctrines païennes puissent
être suivies par des millions de personnes dans toutes les parties du monde ?

Heureusement pour les peuples de l'Orient, la fraternité mystique continua de répandre la vraie
doctrine concernant la mort et la vie future, si bien que, finalement, le clergé dut établir d'autres doctrines.
Les mystiques répandirent une autre doctrine qui montrait que la renaissance ne pouvait se faire que sous la
forme d'un corps humain et non pas sous la forme d'un animal, parce que, une fois que l'âme de l'homme
avait atteint une expression humaine, elle ne reculerait jamais pour devenir l'âme d'un animal ou d'un être
inférieur à l'homme. Quand cette idée merveilleuse atteignit les êtres superstitieux et païens, elle les lança de
nouveau dans des dispositions de pensée révolutionnaires, car c'était là une doctrine qui offrait plus
d'espérance et de joie que celle du clergé.
Elle leur fit sentir que la mort était une évasion vers une vie nouvelle et meilleure et non pas vers
une vie pire que l'ancienne. Vous pouvez imaginer l'effet produit sur l'esprit des masses, quand ils apprirent
cette nouvelle doctrine. Ainsi, une fois encore, les prêtres eurent beaucoup de conclaves et établirent une
doctrine susceptible d'affronter cette nouvelle idée. Finalement, ils y réussirent et leur doctrine fut acceptée
en Orient pendant de nombreux siècles.
Cette doctrine disait, en substance, qu’au moment de la mort, l'âme humaine ne pouvait continuer
de vivre si elle ne se trouve pas dans un corps, parce qu'elle a besoin d'un corps physique comme demeure ;
par conséquent, elle ne peut pas vivre dans l'espace vide du ciel comme le proclamait leur première grande
doctrine. Mais tous ceux qui appartiennent à l'Eglise et qui sont très religieux dans leurs pensées, qui
obéissent strictement à l'Église et qui la soutiennent, seront sauvés et ne verront pas leur âme aller dans le
corps d'un animal au moment de la mort. Leur âme ira tout droit dans le même corps d'où elle est sortie, un
certain nombre d'années après la mort, selon les soins avec lesquels le corps physique ancien est traité et
conservé. Puis l'Église continuait en expliquant les rites et les processus longs et compliqués par lesquels elle
aiderait les hommes à conserver le corps physique d'où l'âme s'était échappée.

Ce processus ne comprenait pas seulement un service funèbre compliqué à l'église, que la famille
payait en offrant toute la richesse en or, en argent et en bijoux que le défunt avait pu accumuler durant sa vie,
mais il comprenait également l'embaumement du corps physique après la mort et sa conservation dans une
« tombe magnifique » où il était placé avec certains biens matériels que possédait le défunt. Ce fut là l'une
des plus grandes ruses que le clergé ait jamais imaginées. Tout d'abord, cette doctrine était la garantie qu'un
nombre plus grand de personnes seraient dévouées à l'Église. D'autre part, c'était la garantie que toute
personne qui possédait quelque chose de précieux serait obligée de faire don de ses biens les plus précieux à
l'Église, au moment de sa mort, afin de payer le service funèbre compliqué et l'embaumement. Mais elle
assurait que le reste des biens du défunt, ou tout ce que sa famille et ses amis pourraient trouver, serait mis

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dans une tombe avec la momie. Plus tard, le clergé pourrait piller ces tombes et ajouter à ses coffres la
richesse de la nation.

Voilà donc comment le processus de l'embaumement et de la momification pénétra en Egypte.


Ceux qui avaient assez de biens pour payer les frais de l'embaumement d'un mort croyaient qu'un jour l'âme
disparue reviendrait dans le même corps, apportant vigueur et vitalité nouvelles au corps, et qu'ainsi son âme
n'irait pas dans le corps d'un animal. Cela explique les milliers de tombes d'Egypte et d'autres pays qui
contiennent des cadavres embaumés, des coffrets pleins d'or, d'argent et de bijoux de meubles, de vêtements
et d'autres choses. La tombe du roi. Tout peut servir d'illustration : parce qu'il était roi, fidèle serviteur du
clergé et très riche, il était nécessaire que sa tombe fût très riche et qu'elle contienne toutes les choses
précieuses qu'il avait jamais possédées, afin que, quand son âme retournera dans son corps momifié, elle
retrouve toute la richesse qu'il avait jadis possédée et qu'il puisse en jouir à nouveau.

Naturellement, c'était l'intention du clergé de prendre petit à petit toutes les choses précieuses qui
se trouvaient dans les tombes et de les utiliser pour lui, mais le clergé disparut, les prêtres païens moururent
et passèrent avant que le dixième des tombes d'Egypte ait pu être pillé. Et c'est pourquoi l'on retrouve tant de
ces tombes parfaitement intactes, bien conservées et toujours remplies de choses précieuses. Dans certaines
tombes des pauvres; on ne plaçait que quelques vêtements, des chapelets, un récipient contenant de l'eau et
du vin que l'âme utiliserait quand elle reviendrait dans son corps. Mais plus le défunt et ses parents étaient
riches, plus la tombe était recherchée et plus les choses que l'on y mettait étaient précieuses.

Quand plusieurs centaines d'années eurent passé et que les gens découvrirent des momies dans
lesquelles l'âme n'était pas revenue, ils commencèrent de perdre leur confiance en cette doctrine. Dans
l'intervalle, les enseignements de la fraternité mystique s'étaient tellement développés et s'étaient répandus si
largement dans tous les pays que le clergé constata que ses vieilles doctrines étaient repoussées et que,
finalement il les abandonna pour d'autres tout aussi fausses, mais contenant de nouvelles idées.

Le clergé païen d'Égypte découvrit finalement que la doctrine de la renaissance dans le même
corps physique était accueillie avec une grande joie par la majorité des gens qui ne réfléchissaient pas et
qu'ils l'acceptaient parce qu'elle flattait leur vanité. Je ne crois pas que le clergé ait eu à l'origine cette idée en
tête, car on ne trouve aucune indication qu'il ait essayé de faire appel à la vanité des fidèles. C'était là
quelque chose qu'il avait négligé ou bien qui ne l’intéressait pas. Quand nous nous tournons vers les temps
anciens pour examiner les tendances de la nature humaine en ce temps-là, et que nous nous rendons compte
de ce que d'autres mouvements religieux, d'autres Églises ont institué depuis, il est tout à fait évident que si
le clergé de l'ancienne Égypte avait compris cette grande faiblesse de l'homme que l'on appelle la vanité, il
aurait pu réduire en esclavage le peuple égyptien ou les peuples d'Orient beaucoup plus qu'il ne l'a fait. Il est
évident, pourtant, que ce fut plusieurs siècles après que le clergé eut présenté l'idée que l'âme retournerait
dans le même corps physique, que l'on se rendit compte que les gens ignorants et superstitieux des pays
d'Orient étaient attirés par une telle théorie parce qu'elle flattait leur vanité. Souvenez-vous que c'était un
temps où la supériorité physique était le niveau le plus élevé. L'homme qui avait un corps vigoureux ou un
visage agréable était considéré comme le plus favorisé des hommes. Et cela s'appliquait aux femmes à un
degré encore plus élevé.

La maîtrise ou les qualités intellectuelles ne recevaient pas de considération, parce que peu
nombreux étaient les hommes qui avaient une intelligence assez forte pour contrebalancer les défauts du
corps ou de l'aspect physique. Il était donc naturel que tant les hommes que les femmes soient devenus très
soucieux de leur aspect et des ornements physiques. Naturellement, l'oriental moyen ne portait pas souvent
de beaux vêtements ; tout d'abord parce que ses moyens ne le lui auraient pas permis et d'autre part, parce
que ce n'était pas la coutume. Dans les temps dont nous parlons, l'homme et la femme des classes moyennes
ou pauvres étaient pratiquement nus. Un beau corps, bien construit et bien musclé pour les hommes était
quelque chose de souhaitable, puisque la plus grande partie du corps était visible. Chez les femmes, une
certaine rondeur et une certaine douceur de la silhouette étaient les principaux attraits. Par conséquent, ils
faisaient tout ce qu'ils pouvaient pour avoir un tel corps.

Quatrième cercle communication n° 3 55


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Cela ne fait pas partie de notre travail que de pénétrer bien loin dans ce sujet, mais on dispose de
beaucoup de références qui indiquent jusqu'à quelles cruelles extrémités les hommes et les femmes allaient,
en ce temps-là, pour développer leur corps physique et se rendre attirants les uns aux autres. L'emploi d'huile
d'olive importée, pour le massage et le nettoyage du corps et pour la nourriture des tissus et des muscles, était
l'une des méthodes coûteuses employées par tous les hommes et toutes les femmes qui pouvaient se la
procurer. Le point intéressant, c'est que les hommes et les femmes devinrent très vaniteux, quant à leur corps
et à leur aspect physique. Cela explique pourquoi tous les rois, les grands prêtres, les grandes prêtresses, les
scribes et les membres de la famille royale, ou même certains artisans, désiraient faire peindre leur image ou
la faire sculpter sur les murs des temples.

Or, cette tendance à la vanité ou à l'admiration de soi, liée à la crainte de la mort et de la


décrépitude du corps qui suivait la transition, provoqua certaines pensées chez l'homme moyen de ces pays
d'Orient. Il ne s'efforçait pas tant de maintenir le corps en bonne santé que de lui garder une belle apparence.
Peut-être trouvons-nous une trace de cette tendance transportée par les tribus perdues d'Israël dans des pays
étrangers où les tribus qui vinrent plus tard, comme les Indiens d'Amérique, poussèrent leur vanité à un
niveau très élevé en se peignant le corps de façon à le rendre plus beau. En conséquence, l'affirmation faite
par le clergé que l'âme reviendrait dans le même corps physique plaisait fort à ces gens superstitieux, parce
qu'ils y voyaient tout de suite une occasion de vivre encore dans le même corps qu'ils admiraient et
adoraient. Ils se réjouirent du fait que leur corps ne disparaîtrait pas dans la tombe. Cette croyance et cette
espérance, les conduisirent à économiser tout ce qu'ils pouvaient au cours de leur vie terrestre, de façon à
pouvoir bénéficier des procédés d'embaumement coûteux qui conserveraient leur corps pour l'avenir.
Aujourd'hui, nous avons tendance à croire que seuls les rois, les reines et les personnages importants
d'Égypte étaient embaumés. Les documents montrent que l'embaumement était chose courante, mais, dans le
cas des ouvriers et des pauvres, il se faisait à peu de frais et rapidement.

Sans aucun doute les embaumeurs du clergé trichaient, car la plupart des corps embaumés se
décomposaient en un temps très court. C'est la raison pour laquelle nous ne trouvons pas actuellement
beaucoup de corps embaumés en Egypte. A la différence de ce qui se passait pour les misérables procédés
d'embaumement des gens du commun, les corps des riches ou des personnes importantes étaient traités selon
des procédés d'embaumement compliqués et coûteux. Ce sont les corps de ces derniers que l'on trouve dans
les tombes et que nous voyons aujourd'hui dans les musées.

Pendant de nombreux siècles, les Orientaux restèrent fidèles à l'idée qu'au moment de la transition,
l'âme quittait le corps, et que, après un certain temps, elle reviendrait dans le même corps physique. Pendant
plusieurs siècles il n'y eut ni changements ni additions à cette croyance, jusqu'au moment où l'on se mit à
demander au clergé ce qui se passait pour l'âme entre le moment où elle quittait le corps et celui où elle y
revenait. Il fallut que le clergé invente une histoire plausible sur un monde des esprits, un enfer, susceptible
d'expliquer pourquoi les corps embaumés et les corps momifiés restaient des centaines d'années sans être
occupés de nouveau par l'âme. Quand ces Orientaux découvrirent des corps qui étaient embaumés depuis
cent ans, ou momifiés depuis des centaines d'années, et quand ils virent que ces corps étaient toujours sans
âme, ils se mirent à questionner les prêtres. Naturellement ceux ci furent obligés d'inventer une explication.
Ils décrivaient les enfers comme un endroit où les âmes des hommes et des femmes passaient par plusieurs
cérémonies rituelles, comparables à celles qui s'accomplissaient dans les temples pendant la vie sur terre, afin
qu'elles se repentent et expient les péchés commis; et ce n'était pas avant de s'être purgées de leurs péchés
antérieurs que ces âmes recevaient la permission de retourner dans leur corps.

Cela demandait une autre explication sur le point de savoir qui serait le juge et qui déciderait que
l'âme s'était purifiée de ses péchés. Le clergé inventa une histoire de certains jours de jugement qui arrivaient
certaines années et où toutes les âmes étaient introduites dans les grands tribunaux des enfers pour être
jugées. Cette explication satisfit les foules inquiètes jusqu'au début de l'ère chrétienne, ou juste avant. Ce fut
de cette ancienne croyance que les premiers fidèles de Jésus reçurent l'idée d'un enfer dans lequel brûlaient
les feux destinés à purifier l'âme de ses péchés. Cependant, quand Jésus prêcha le royaume des cieux et qu'il
expliqua qu'il y avait un autre monde spirituel où les bons seraient séparés des pécheurs, il introduisit une
idée qui appartenait à quelques-uns des juifs et à la fraternité mystique comme forme d'enseignements
populaires destinés à encourager les enfants et les jeunes gens au bien. Jésus fut le premier à faire du

Quatrième cercle communication n° 3 56


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royaume des cieux une existence purement spirituelle, et si vous étudiez attentivement la Bible chrétienne
vous découvrirez que l'explication du ciel, telle que la donne Jésus, est très peu nette : le paradis n'est pas
placé dans les cieux, mais il semble exister partout. Jésus expliquait le paradis de cette façon afin d'en faire le
contraire même de l'enfer bien net et concret que le clergé avait toujours décrit comme existant dans les
entrailles de la terre.

Dans l'intervalle, pourtant, les fraternités mystiques avaient répandu la doctrine hautement évoluée
de la réincarnation dans tous les pays d'Orient, parmi les hommes instruits et intelligents, montrant que
l'homme payait ses péchés ici-bas, sur Terre, au cours de chaque vie et que, lors de chaque incarnation, il
renaissait dans un corps nouveau au lieu de renaître dans son vieux corps.
Un point intéressant à traiter ici, c'est que, quand l'Église chrétienne forma ses doctrines,
longtemps après le début de l'ère chrétienne, elle retourna à l'une des anciennes croyances païennes du clergé
en affirmant que, quand le jour du jugement viendrait, le vieux corps physique que l'homme avait dépouillé
se lèverait de la tombe, ou de son état d'embaumement et qu'il serait de nouveau habité.

Ainsi la doctrine de la « résurrection des corps » fut inventée, et une fois de plus fut établie l'idée
que le corps physique de l'homme serait habité par l'âme qui l'avait quitté. Aujourd'hui, nous avons la
situation particulière de milliers et de milliers de chrétiens intelligents et réfléchis qui répètent les formules
rituelles de leur Église et qui déclarent qu'ils croient à la résurrection du corps. Alors que je pensais aux
points que je développerais dans cet entretien que je devais avoir avec vous, je demandai à un prêtre très
conformiste de la religion chrétienne s'il croyait à la résurrection du corps et comment celle-ci était possible.
Voici ce qu'il me dit : « La Bible dit que, quand ce grand jour viendra pour le jugement des vivants et des
morts, nos corps se lèveront de la tombe et qu'ils vivront de nouveau. Je crois entièrement à cela. Je ne me
soucie pas de ce que vous pouvez dire sur la décomposition du corps dans la tombe par des processus
naturels, je ne me soucie pas de ce que vous pouvez me dire sur le fait que les corps incinérés ont perdu leur
forme et que leur substance s'est changée en cendres ; tout ce que je sais est que Dieu réunira toutes ces
cendres et tous les éléments du corps en décomposition et qu'il leur redonnera l'aspect du corps primitif et
que mon corps se lèvera de la tombe en même temps que tous les autres.

Quand je lui demandais s'il trouvait un certain réconfort à penser qu'un corps décomposé ou
incinéré pouvait être façonné à nouveau pour que son âme pure et saine y entre, il me répondit : « Bien sûr
que oui, car j'aime ce corps qui est le mien. Je me suis habitué à lui ; il m'a plu et je serais heureux de l'avoir
dans la Vie à venir ». Ainsi, nous voyons dans sa réponse l'élément ancien et presque universel de vanité.
Nous voyons ici, chez un homme moderne et intelligent, le même instinct de vaine admiration pour son corps
physique que nous avons trouvé dans la nature des hommes superstitieux et sans éducation d'autrefois. Cela
montre combien la nature humaine a peu changé et combien nous sommes encore proches des hommes
primitifs dans notre façon de penser et dans nos sentiments. Cela explique aussi pourquoi il est difficile de
faire pénétrer dans la conscience de l'homme de nouvelles idées, de nouvelles espérances et de nouvelles
aspirations Ce n'est que lorsque l'homme commencera à montrer plus d'intérêt pour la partie spirituelle ou
intellectuelle de son être qu'il n'en montre pour la partie physique de lui-même que nous pourrons sauver
l'humanité des péchés de la chair et des faiblesses du corps.

Nous n'avons pas de témoignages nets nous indiquant quand les premières mesures furent prises
pour établir un quartier général secret de la Grande Fraternité Blanche au Tibet. Ce fut évidement peu de
temps après le développement de la religion chrétienne en Palestine. Je suppose que pour la plupart, vous
savez que la religion chrétienne trouva son premier développement véritable, en ce qui concerne les activités
organisées, dans la propagande qui commença en Égypte. Tous les documents chrétiens font allusion au fait
que le christianisme se développa plus rapidement dans ce pays que dans n'importe lequel des pays étrangers
dans lesquels les Disciples se rendirent. Et pourtant les mêmes doctrines chrétiennes font souvent allusion à
l'Égypte comme étant le pays des païens. On peut trouver la raison pour laquelle le christianisme gagna très
tôt l'Égypte au cours de son développement dans quelques faits importants. Tout d'abord, les Juifs qui étaient
très versés dans le mysticisme et la religion n'avaient jamais oublié que c'était d'Égypte qu'ils avaient reçu
leur grande illumination au sujet du Dieu vivant unique.

Quatrième cercle communication n° 3 57


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AMENHOTEP OU AKENATON

Le penseur Amenhotep IV, Grand Maître par tradition de l'Ordre rosicrucien, fut le premier grand
roi et penseur qui introduisit l'idée du Dieu unique dans le cœur et l'esprit des gens de notre monde. La
fraternité secrète existait depuis quelque temps quand il devint roi ; sa mère et ses grands-parents avaient été
membres de cette fraternité et il avait lui-même été élevé selon les enseignements de la Grande Fraternité
Blanche. Cependant, comme nous l'avons dit dans des leçons antérieures, le clergé d'Égypte continuait de
répandre des enseignements où il était question de beaucoup de dieux et de déesses, comme le faisait le
clergé d'autres pays. Seuls quelques élus faisaient partie de la fraternité mystique, tandis que la majorité des
gens étaient membres des religions et mouvement païens.

Cependant, quand il devint Pharaon, Amenhotep essaya de faire de la religion mystique une
religion nationale. Il ordonna de détruire toutes les statues païennes et d'effacer les noms des dieux païens
partout où ils étaient gravés sur les murs, sur les pierres des temples et sur les monuments. Il réussit son
grand œuvre d'établissement de la nouvelle religion, Mais cela ne dura que quinze ans. Après sa transition,
qui eut lieu de bonne heure, le pays retomba dans la religion païenne qui, en fait, n'était jamais morte dans le
cœur des gens.

Ce fut pendant son règne (certains témoignages peuvent n'être pas d'accord) que Moïse fit sortir
d'Egypte les prétendues tribus d'Israël pour les emmener en Palestine, la terre nouvelle qui devait devenir
leur paradis. Moïse entre en contact avec la fraternité secrète et il se convertit à sa croyance en un Dieu
unique. Comme ses tribus aryennes comptaient des chefs très développés et qu'ils étaient à bien des points de
vue, plus avancés intellectuellement que l'Égyptien moyen, il pensa qu'il pouvait les convaincre de
l'existence du Dieu unique. Les histoires que raconte la Bible de ses
tentatives pour prouver aux Israélites l'existence d'un Dieu unique ne
constituent qu'une partie des nombreuses histoires que l'on rapporte
sur ses efforts en ce sens. Il est intéressant de noter que, selon
l'Écriture, après qu'il eut réussi à donner à son peuple de la nourriture
et à le guider en sûreté au cours de son voyage, et qu'il leur eut
prouvé que toutes ces bénédictions venaient du nouveau Dieu dont il
leur avait parlé, il eut encore beaucoup de soucis pour garder
l'ensemble de son peuple fidèle à cette nouvelle religion.

Vous vous rappellerez qu'au moment où il laissa son peuple dans le désert pour gravir la montagne
de l'illumination et communier avec Dieu - ce qui est simplement un moyen de dire qu'il entra en
consultation avec le Cosmique et avec quelques-uns des chefs de la Grande Fraternité Blanche - il revint
avec de nouvelles lois qu'il appela les Dix Commandements, et il trouva la majorité de son peuple en train
d'adorer des idoles. Pendant son absence, beaucoup de choses s'étaient passées qui avaient soulevé des
doutes dans l'esprit des membres irréfléchis de ses tribus ; ils avaient commencé à se demander si le nouveau
Dieu était aussi bon pour eux que leurs dieux païens l'avaient été. Ainsi il trouva, à son retour, qu'ils avaient
de nouveau dressé des statues aux dieux païens et que près de la moitié de son peuple priait les vieilles
statues païennes comme ils l'avaient fait autrefois. Vous vous rappellerez les histoires traditionnelles qui
racontent les luttes qu'il dut soutenir pour les reconvertir.

Le fait essentiel dans toutes ces histoires, c'est que ce temps constitue vraiment le commencement
de l'établissement pour les masses d'une religion qui parlait du Dieu unique et éternel. Cela prouve aussi que
la nation juive, jusqu'à ce moment-là, avait cru aux dieux païens et, par conséquent, nous pouvons croire que
ce fut là le commencement de la religion juive telle qu'elle existe aujourd'hui. Les documents juifs aiment
nous donner l'idée que les Juifs avaient toujours cru en un seul Dieu depuis le commencement des temps. S'il
en était ainsi, Moïse n'aurait certainement pas eu à discuter, à prêcher et à lutter pour détourner son peuple
des pratiques païennes et pour lui faire admettre ses affirmations concernant le Dieu unique.

Quatrième cercle communication n° 3 58


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

Peu à peu, les Juifs acceptèrent la religion monothéiste et dès lors, leurs auteurs écrivirent d'une
façon recherchée et merveilleuse sur le Dieu éternel. Cela nous indiquerait que toutes les histoires de
l'Ancien Testament furent écrites après la fuite d'Égypte et après que Moïse eut converti son peuple à la
croyance en un seul Dieu ; cela veut dire que ces écrits juifs furent rédigés après 1315 avant J.C. et non pas
des milliers d'années avant, comme certains documents bibliques essaient de l'expliquer.

Depuis le temps de l'Exode jusqu'à maintenant, il n'y a pas de Dieu ni d'idée de Dieu qui soit aussi
sacré et aussi sublime pour les Juifs que leur propre conception. Pour les Juifs, le nom même de Dieu est
ineffable et imprononçable. Leur idée de Dieu est entourée de crainte, d'admiration, d'un honneur et d'un
respect complets. Ils vont presque jusqu'à l'extrême à ce point de vue. Nous verrons, par conséquent, qu'une
telle attitude est exactement le contraire de l'attitude qu'ils avaient eue jusqu'au moment de l'Exode des Juifs
d'Egypte en Palestine. Les Juifs de Palestine, au moment de la naissance du Christ, avaient une considération
profonde pour le fait que la fondation de leur grande religion reposait sur la religion mystique d'Égypte ; Par
conséquent, quand quelques-uns des Juifs convertis au christianisme voulurent répandre le nouvel évangile
de Jésus-Christ, ils pensèrent naturellement à l'Égypte et aux penseurs avancés de ce pays qui seraient
probablement prêts pour cette nouvelle phase, pour cette nouvelle addition à la grande religion monothéiste.

Aussi partirent-ils pour l'Égypte à différents moments pendant la mission de Jésus, et nous voyons
que des centaines de convertis et de disciples, qui s'étaient nommés eux mêmes ainsi, allèrent en Egypte pour
y prêcher le nouvel Évangile. Beaucoup de ces disciples ne sont pas mentionnés dans la Bible chrétienne,
probablement parce que la plupart d'entre eux étaient inconnus et que leur œuvre n'avait pas une grande
importance. Néanmoins, le fait qu'un si grand nombre d'entre eux allèrent en Egypte donna plus de poids à
l'Évangile qu'ils prêchaient que ne le fit l'éloquence de quelques-uns des disciples choisis selon les règles.
Quoi qu'il en soit, nous voyons que la religion chrétienne fut bientôt établie en Égypte et elle y existe encore
aujourd'hui sous la forme que l'on connaît sous le nom de religion copte ; les églises coptes d'Égypte sont,
aujourd'hui, très nombreuses et très belles.

D'autres disciples de Jésus allèrent dans différentes parties de l'Italie et de la Grèce et ils
commencèrent à y répandre le nouvel Évangile qui allait couvrir le monde. En plus de ces disciples, dont la
plupart furent nommés par Jésus et par les premiers Disciples, et dont beaucoup étaient des convertis qui
allaient prêcher de leur propre autorité, il y avait la nouvelle organisation de défenseurs de la religion que
l'on appelait la Militia Crucifera Evangelica. C'était de sorte d'Ordre de chevalerie, qui se composait
d'hommes qui portaient un costume semi-militaire et qui étaient les défenseurs de la croix. Cette organisation
fut le commencement de la chevalerie dans le monde et les membres de ce premier Ordre de chevalerie
allèrent dans beaucoup de pays, non dans le but de prêcher, mais pour protéger les nouvelles Églises et les
nouvelles congrégations qui s'intéressaient rapidement à cette nouvelle religion qui contenait tant de
principes mystiques.

Tandis que tout cela se passait dans de nombreuses parties du monde, la Grande Fraternité Blanche
n'avait nul besoin de garder ses hauts dignitaires occupés à faire des convertis ou à prêcher. Pour cette raison,
il fut décidé que le quartier général de la Grande Fraternité Blanche quitterait le centre de toutes ces activités
chrétiennes et les remous des persécutions et des poursuites auxquelles se livraient les païens et d'autres.
Aussi le quartier général fut-il déplacé du Mont Carmel en Palestine à une montagne isolée du Tibet. Comme
je l'ai dit plus haut, nous n'avons pas de document précis qui dise quand ce changement se produisit et il se fit
sans doute progressivement. Il semble qu'au moment où le premier groupe de dignitaires de la Grande
Fraternité Blanche décida d'aller au Tibet, il y avait déjà un noyau du quartier général qui existait en ce lieu.
Ce qu'était ce noyau, nous ne pouvons que le deviner. Des fouilles et des recherches récentes nous ont
montré que les premiers Aryens du monde étaient, sans aucun doute, installés dans certaines parties du Tibet
des centaines d'années avant d'aller en Egypte ou dans l'Inde.

Vous vous souviendrez que dans les premières leçons de ce degré, j'ai déclaré que les Aryens qui
se réunirent en Égypte et qui devinrent les tribus perdues étaient ceux qui étaient venus de pays nordiques et
qui avaient traversé le Tibet. Des recherches récentes montrent que les Aryens vivaient au Tibet avant d'aller
en Égypte et que beaucoup y restèrent après que la masse se fut déplacée vers les pays d'Orient. Ceux qui
restèrent au Tibet contractèrent des mariages avec plusieurs autres peuplades de la Chine du Sud et leurs

Quatrième cercle communication n° 3 59


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

descendants se développèrent au Tibet pour former une nouvelle ethnie qui est, aujourd'hui, un sujet spécial
d'études et de recherches pour les branches de la science qui s'occupent de leur origine.

Frater Nicholas Roerich, le grand savant et peintre, qui vécut pendant de nombreuses années au
Tibet, et pour qui des centaines de personnes de New York construisirent un beau musée destiné à contenir
les tableaux qu'il avait faits au Tibet et dans d'autres pays, a déclaré dans l'un de ses livres que pendant qu'il
vivait dans ce pays, non seulement il entendit toute l'histoire de la vie de Jésus alors qu'il étudiait dans les
pays orientaux et apprit la façon dont Jésus visita certains des monastères du Tibet, mais encore il remarqua
qu'il y avait une branche des gens au Tibet qui était indiscutablement d'origine aryenne. Il se peut que la
Grande Fraternité Blanche ait décidé de construire son quartier général secret au Tibet parce qu'il y avait là
une branche hautement évoluée de ce peuple et parce qu'il y avait là une sorte de noyau pour les monastères
et les centres d’instruction.

Je pense que c'est là un tableau magnifique. Regarder les faits présentés par les anciens documents
et voir comment la Grande Fraternité Blanche et certaines races se déplacèrent d'un pays à un autre afin de
protéger et de poursuive leurs idéaux et leur mission, soulève en nous la plus grande admiration pour elles.
Quand nous considérons le voyage difficile qui est nécessaire aujourd'hui pour arriver dans n'importe quelle
partie du Tibet et quand nous nous rendons compte que cette migration a dû se faire dans les premières
années des premiers siècles après Jésus, nous ne pouvons nous empêcher de comprendre les difficultés que
ces gens ont dû affronter.

D'après les lettres que j'ai reçues il semble que vous ayez pour la plupart, vous, membres du
quatrième cercle, obtenu d'excellents résultats dans le développement de vos différents centres psychiques. Il
semble que le membre moyen de ce cercle ne s'en rende pas compte, non pas à cause d'une expérience
extraordinaire qui lui serait arrivée récemment, mais par certaines sensations ou impressions particulières
d'une nature douce qui indiquent que son esprit est plus satisfait et plus ouvert aux impressions subtiles, que
sa santé est meilleure et qu'il a un certain sens de l'harmonie cosmique qu'il est difficile de décrire. C'est le
résultat convenable à ce stade de notre processus de développement. Vous devez vous rappeler que l'objet de
notre travail actuellement, est de préparer chacun de vous aux initiations supérieures de notre Ordre qui se
produisent exclusivement par des contacts cosmiques. Si un grand nombre d'entre-vous ont déjà aperçu
certains grands temples dans des pays étrangers et s'ils sont arrivés jusqu'à leur porte, bien peu ont réussi à y
pénétrer et à avoir une forme préliminaire de préparation à l'initiation. C'est mon espérance et mon ambition
de vous préparer de telle sorte, par le développement de vos centres psychiques, que vous recevrez tous les
initiations convenables au cours des mois à venir de vos études.
Cela veut dire que d'ici quelques temps, vous aurez pour la plupart pénétré dans quelque grand
temple pendant votre sommeil ou au cours de vos périodes de méditation et que vous aurez trouvé un gardien
ou quelque autre dignitaire pour vous conduire jusqu'aux premières formes de l'initiation supérieure. Après
cela, vos progrès se feront selon votre développement et vous aurez probablement une initiation tous les six
ou huit mois.

En plus du développement de ses centres psychiques, chacun de vous doit garder un contact avec
le Cosmique en dirigeant ses pensées vers lui pendant une minute ou deux chaque soir avant de se coucher.
Je pense que la méthode la meilleure consiste à vous mettre en harmonie avec le Cosmique après être allé au
lit, et juste avant de vous endormir. En pensant à la Cathédrale de l'Âme, dans le Cosmique, comme à un
grand édifice spirituel et éthéré où tous les esprits des Maîtres se rassemblent en un contact harmonieux,
vous pourrez vous mettre plus facilement en harmonie. Pensez à cette Cathédrale comme à un grand temple
et pensez que votre âme et votre esprit y entrent pour communier, pour trouver le repos, la paix et pour
méditer pendant que vous êtes endormi(e). Cela ouvrira la porte cosmique de l'harmonie et, très
vraisemblablement, vous conduira à un contact avec le Maître ou le gardien qui doit vous conduire à votre
initiation et vous emmener dans le temple voulu pour cette cérémonie. Ce temple sera probablement l'un des
anciens temples de l'Ordre dans quelque pays étranger.

Quatrième cercle communication n° 3 60


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

ANNEXE

Une démonstration d’Alchimie

Compte-rendu d’une Convocation Spéciale de la Grande Loge Suprême.


The American Rosae Crucis, édition de Juillet 1916, pp.17 à 20.

Jeudi Soir, 22 juin 1916, fut donnée aux officiers de Conseillers de la Grande Loge Suprême, en
son temple de New York, une démonstration de l’antique art – ou science – de la transmutation.
C’était la première fois qu’une telle convocation était tenue en Amérique, et il se pourrait bien
qu’il faille attendre de nombreuses années pour qu’un tel événement se reproduise.
Estimant que les temps étaient mûrs pour une démonstration de ce genre devant un public composé
de membres ayant étudié les lois sous-jacentes à toute transmutation, notre Imperator et notre Grand Maître
Général avaient assuré les préparatifs de cette manifestation des plus intéressantes des lois abordées si
exhaustivement dans nos lectures des premier, deuxième, troisième et quatrième degré de notre Ordre.

Ces préparatifs consistaient à écrire sur 15 cartes les six ou sept ingrédients utilisés dans le
processus, et les huit ou neuf accessoires dont une petite paire de pinces à épiler, une soucoupe de porcelaine,
un morceau de gaze, un seau d’eau filtrée, etc. De la même manière, était inscrit sur l’un des cartons « un
morceau de zinc ordinaire, d’un demi-pouce de largeur, d’un pouce de long et d’un trente-deuxième de
pouce d’épaisseur », tandis que sur une autre carte était mentionné « une petite quantité d’acide nitrique pur,
pour tester le zinc. »

Ces cartes avaient été tirées au sort par les membres du quatrième degré le jeudi soir précédent. De
la sorte, quinze des membres du Conseil possédaient réellement, collectivement, la formule complète de
l’expérience, alors qu’individuellement chacun trouva qu’il était facile de se procurer à la maison ou dans la
rue les ingrédients réclamés par chaque carte – à l’exception du zinc et de l’acide nitrique – sans avoir à
engager de dépenses, ou alors de minimes. En fait, chacun attesta que les ingrédients utilisés, en dehors du
zinc et de l’acide nitrique, pouvaient être portés à la bouche et avalés sans aucun risque, et que certains
étaient même utilisés pour cuisiner à la maison.

Chaque membre fit le serment qu’il s’astreindrait au secret, qu’il ne révèlerait à aucun membre ni à
quiconque ce qui était écrit sur ces cartes, et tous s’engagèrent de ne pas réunir les quinze parties de la
formule avant trois ans après la transition du présent Grand Maître Général. Chaque membre avait été invité
à déposer les articles demandés dans des paquets soigneusement emballés et à les stocker en attendant d’être
invités à les amener.
La nuit de la démonstration tous furent rapidement sur le pied de guerre à 20 heures. Pour
satisfaire à l’exigence d’un témoin extérieur et impartial, un responsable de la rédaction du NewYork World
avait été invité. En raison de sa présence, une cérémonie avait été organisée dépouillée des rituels secrets de
notre œuvre.

Le Temple avait été décoré pour la circonstance de bouquets incarnats. A côté du creuset rituel, on
avait dressé une table, recouverte de la nappe d’autel brodée des symboles traditionnels, et d’un drapeau
américain. Tous les officiers avaient revêtu leur régalia complète.
Après une prière d’entrée le Grand Maître Général délivra le message suivant :

« Nous sommes réunis ce soir, en ce Temple, pour une Convocation Sacrée où sera démontrée
pour la première fois dans notre pays la réalisation effective des rêves des nos pères fondateurs. Depuis
peut-être plus de cent ans, les Frères Aînés de notre Ordre ont travaillé en Égypte à leurs fourneaux et se
sont confrontés aux mystères de l’alchimie comme champ d’application des lois fondamentales de notre
philosophie et de notre science. Leurs efforts finirent par être couronnés de succès et la possibilité d’une

Quatrième cercle communication n° 3 61


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

transmutation sur le plan matériel fut établie conformément à la loi du triangle de ce plan matériel. Mais
cela n’avait jamais été démontré en dehors de notre Ordre.
On vous a expliqué ces mêmes lois fondamentales dans le premier, deuxième et troisième degré.
Vous savez quelles véritables lois régissent la composition de toute matière, ses propriétés et sa
classification. Vous savez ce qui différencie véritablement le verre du bois, l’air de l’eau, la chair du
minerai ; vous savez ce qui différencie véritablement un fragment de granite, un morceau de plomb et une
pépite ou une paillette d’or pur. Vous savez qu’en altérant ou modifiant ces différences vous modifierez
également les propriétés physiques, la qualité, l’expression de ces minéraux. Tout cela vous le savez. Vous
avez eu accès à la connaissance intégrale dans nos entretiens et nos démonstrations. Votre compréhension
des grands principes et lois de Dieu et de la Nature s’appuie sur des faits, tandis qu’autour de nous, à
l’extérieur de notre Ordre, dans ces champs d’investigation scientifique, ce ne sont que déclarations et
débats fondés exclusivement sur des théories et des observations superficielles.
Puisque les membres de ce quatrième degré sont aujourd’hui les plus avancés de nos quelques
centaines d’adeptes en Amérique, j’ai voulu saisir l’opportunité qui m’est offerte en tant qu’Imperator et
Grand Maître Suprême de présenter cette démonstration des lois de la transmutation ; et après avoir dûment
réfléchi à l’impact national et à l’effet immédiat que cette démonstration ne manquerait pas d’exercer sur les
esprits de ceux qui révèrent cet Ordre et son Œuvre, j’ai décidé de vous accorder l’insigne privilège
d’observer pour la première fois le saint procédé et le grand art secret de la transmutation.
Puisse la Lumière flamboyer au travers de cette démonstration nocturne tant qu’elle puisse être
discernée depuis les régions les plus éloignées de notre glorieuse nation par des milliers d’âmes assoiffées
qui y trouveront un fanal les guidant jusqu’au royaume de notre Idéal. »

Puis les quinze membres, leur paquet à la main comme ils en avaient été instruits par la carte qu’ils
avaient tirée au sort, furent invités à prendre place à la table installée derrière le creuset, sous le feu des
regards de l’assistance. Juste à côté de cette table avait pris place le reporter du New York World, aguerri aux
techniques d’une observation rapprochée et aussi sceptique que peut l’être un de ses sceptiques qui se font
connaître sous le nom de journaliste. Le New York World avait enquêté sur certains autres mouvements qui
dans notre pays se présentent eux aussi comme rosicruciens et à partir de la correspondance dont il nous
laissa bien volontiers prendre connaissance, émaillée de mensonges évidents, nous ne sommes plus surpris
que ce journaliste d’investigation fût avide de collecter d’éventuelles nouvelles preuves qui viennent
s’ajouter à celles qu’il possédait déjà concernant l’authenticité des prétentions affichées par notre Ordre.
Pour ces raisons, nous lui donnâmes toutes les opportunités possibles de se construire une opinion – ce que
les autres organisations sur lesquelles il enquêtait ne lui avaient jamais permis de faire.
L’un de nos membres - lui-même ingénieur des mines et expert en matière de métaux – tendit alors
le morceau de zinc qui passa de main en main pour que chacun y grave, qui ses initiales, qui un symbole,
afin d’aider à son identification ultérieure.
Le reporter fut l’un des premiers à inscrire ses initiales dans un style particulièrement
reconnaissable sur la pièce de zinc qui fut soumis au test de l’acide nitrique pour attester de sa nature. Les
fumeroles qui se dégagèrent au contact de l’acide et du métal étaient visibles de tous. On coupa alors en deux
le morceau de métal dont une des moitiés – d’environ un demi-pouce carré, à la surface éraflée par les
inscriptions – fut soigneusement pesée au trébuchet. Elle pesait exactement 446 milligrammes.

Le zinc fut tendu ensuite à la Vierge Vestale qui le prit avec les brucelles et l’exhiba à la vue de
tous tandis que le Grand Maître Général saisissait un petit plat de porcelaine – de ceux dont on se sert
comme beurrier – qu’un des quinze membres avait posé sur la table. Dans cette coupelle, chacun vit
clairement le Maître jeter quelques pincées d’une poudre blanche qu’une des sœurs avait fournie. Furent
également déposés dans ce récipient quelques pétales d’une rose rouge fraîchement coupée qu’une autre
sœur avait apportée. La Vierge Vestale déposa alors le morceau de zinc dans la coupelle, puis l’ensemble fut
saupoudré de diverses autres poudres blanches emmenées par certains des frères.
La soucoupe fut soumise aux flammes colorées et aux fumées du creuset tandis que le Maître
battait le mélange avec le seul bout de son index de la main droite.
La main gauche du Maître tenait le récipient au-dessus des flammes et ses doigts étaient à
l’évidence roussis comme on pouvait le voir après les seize minutes qui avaient été imparties à cette
manipulation, mais le Maître ne semblait pas en souffrir à cet instant précis, pas plus que deux heures après,
et le lendemain matin, les séquelles de cette exposition au feu avaient même complètement disparu.

Quatrième cercle communication n° 3 62


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

Au cours de cette démonstration, qui exigeait une concentration sans faille et une série de
manipulations de plats, d’ingrédients, etc. se succédant selon une folle cadence des plus exténuantes, le
Maître jeta dans la coupelle les différents ingrédients fournis par les membres. Le journaliste était sur le qui-
vive et notait quel aspect présentait chaque élément entrant dans la composition du mélange et assurément
rien de l’expérience ne pouvait échapper aux membres de l’assemblée. Nous étions sur des charbons ardents,
retenant notre souffle, nous attendant à tout sans savoir exactement à quoi.
C’était la première fois que le Maître tentait cette expérience, et nous autres, tout autant que lui,
réalisions que si l’un des membres avait failli en n’apportant pas le bon ingrédient, s’il fallait faire face à
quelque circonstance imprévue, tout pouvait tourner au désastre. Un des membres avait apporté une trousse à
pharmacie car à cet instant nous ne craignions pas tant que la démonstration échouât, qu’une blessure
personnelle du Maître qui se tenait très près du creuset et dont les mains et le visage étaient pratiquement
plongés dans les fumées.
Après qu’il eut jeté le dernier pétale de rose dans la coupelle, le Maître annonça qu’il avait mené à
son terme l’expérience telle qu’il en avait connaissance. C’était un moment crucial. Le Maître releva la tête,
cette tête qu’il avait gardée inclinée durant seize minutes. Ceux qui se tenaient au fond se levèrent de leur
siège pour s’attrouper à l’avant du Temple, oubliant jusqu’à son décorum, dans leur impatience de découvrir
le résultat de l’expérimentation.
Alors, paisiblement, avec une grande simplicité le Maître extirpa le morceau de métal de la
coupelle, le présenta à la lumière de la flamme d’une lampe en cristal provenant d’un temple rosicrucien
d’Orient, et après un examen minutieux, il annonça d’une voix digne voire solennelle : « C’est de l’Or ! »
Ceux qui étaient les plus près se tordaient le cou pour voir le métal. Il y eut une légère bousculade
des trente-sept membres présents en direction du Maître qui remit le morceau de métal à celui des frères qui
avait fourni la pièce de zinc et lui dit : « Frère, nous vous serions obliges à vous et à monsieur du New York
World de bien vouloir procéder à la peser de ce morceau de métal et d’en noter la probable augmentation de
masse. »
Avec application, on procéda de nouveau à la pesée du métal sur le même trébuchet. On eut
beau renouveler les essais, on enregistra toujours une augmentation de la masse métallique. Le reporter du
New York World annonça que la pièce de métal portait bien ses initiales et d’autres signes que les autres
reconnurent pour les signes qu’ils y avaient inscrits.
Le métal avait un aspect vif, doré, faisant davantage penser à la couleur lumineuse de l’or pur
plutôt qu’à la teinte plus cuivrée de l’or à 14 ou 18 carats.
Le Maître demanda à ce qu’on procédât immédiatement au test par l’acide nitrique, comme on
l’avait fait pour le zinc – la même pièce de métal – avant la transmutation. Cette fois-ci, il n’y eut aucune
attaque du métal, aucune fumée, bien qu’on répétât à plusieurs reprises l’expérience.

Abasourdis – réalisant à présent ce qui s’était réellement produit et la simplicité d’un phénomène
qu’expliquaient nos enseignements – la plupart d’entre-nous sentaient qu’ils avaient assisté à l’une des
étranges et des plus sacrées démonstrations et expérimentations données jusqu’alors dans notre Temple.

Le Maître devait clore la convocation comme prévu par le rituel, puis tous se réunirent dans le
bureau de l’Imperator, ce dernier ayant amené avec lui les deux pièces de métal – qui à l’origine ne
formaient qu’un seul morceau de zinc – désormais de couleurs, de natures et de poids différents. Le
Secrétaire Général demeura dans le Temple pour détruire tous les ingrédients qui restaient sur la table à côté
du creuset sans avoir été utilisés.

Dans le bureau de l’Imperator, sous la lumière crue des lampes électriques, les deux pièces de
métal furent comparées. Inutile de dire que la quasi-totalité des membres admirent qu’il s’agissait pour l’une
d’or – et du plus fin – et pour l’autre de zinc. De rares personnes se montrèrent moins catégoriques et leur
position ne peut pas mieux être résumée que par la déclaration du journaliste qui dans son compte-rendu
rédigé pour les journaux écrivait :
« S’il y a eu transformation en or pur, je ne saurais le dire. Je ne m’y connais pas
suffisamment en la matière pour formuler une assertion aussi hardie. Mais de ce qui suit, j’en suis sûr et je
me porte garant : un morceau de zinc testé comme tel et frappé de signes permettant de le reconnaître a
assurément été transformé en un autre métal d’une nature, d’une couleur et d’une masse à l’évidence
différente et qui comme l’or passa avec succès le test de l’acide nitrique. De plus, le métal ainsi obtenu avait

Quatrième cercle communication n° 3 63


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

toutes les apparences de l’or. Alors que le métal où j’avais gravé mes initiales et qui avait réagit au contact
de l’acide nitrique avait été à quelque moment du zinc, cela n’en était plus désormais, et cette
transformation s’était opérée sous nos yeux en quinze ou vingt minutes dans des conditions
d’expérimentations honnêtes, transparentes et sans dissimulation. »
Les deux pièces de métal demeureront pour quelques temps dans le bureau de l’Imperator,
dans un écrin, où on pourra les observer. Des journalistes, des éditeurs et plusieurs scientifiques les ont
examinées et sont repartis fort perplexes. On n’a noté aucune altération dans leur aspect ou leur taille depuis
la démonstration – et on n’en attend aucune – si ce n’est qu’un coin de la pièce en or a été prélevé et envoyé
au Conseil Suprême de l’Ordre en France accompagné d’un rapport officiel.
Tandis que cet article est sous presse, nous apprenons que Sir William Ramsey vient de
quitter le monde d’ici-bas. Dans notre prochaine édition, nous reviendrons en détails sur les recherches de cet
illustre scientifique et sur la réelle transmutation des métaux vils en or.

© Traduction du Conseil de l’Éthique du


S.E.T.I., Cénacle de la Rose+Croix.

Novembre 2003.

Quatrième cercle communication n° 3 64


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

TABLE DES MATIERES

MANIFESTATIONS MODERNES ET CONTEMPORAINES ...................................................................... 1


DE LA GRANDE FRATERNITÉ BLANCHE................................................................................................. 1
L’EXODE.......................................................................................................................................................... 4
UNE BIOGRAPHIE DE MOÏSE ...................................................................................................................... 6
JUIFS ET HÉBREUX ....................................................................................................................................... 7
« JE SUIS CELUI QUI EST » .......................................................................................................................... 9
BACCHUS/DYONISOS ................................................................................................................................. 10
DE QUELQUES TEXTES FONDATEURS .................................................................................................. 11
HYMNE 1 ....................................................................................................................................................... 13
HYMNE 2 ....................................................................................................................................................... 13
HYMNE 3 ....................................................................................................................................................... 14
LES TROIS MÉTHODES DE COGNITION ................................................................................................. 15
HYMNE 39 ..................................................................................................................................................... 19
HYMNE 64 ..................................................................................................................................................... 19
HYMNE 86 ..................................................................................................................................................... 20
LA COMMUNAUTÉ ESSÉNIENNE ET JÉSUS .......................................................................................... 21
DÉMONSTRATIONS ET MIRACLES ......................................................................................................... 30
PÉCHÉ ET KARMA....................................................................................................................................... 36
IMMORTALITÉ DE L’ÂME ET APRÈS-VIE .............................................................................................. 49
AMENHOTEP OU AKENATON................................................................................................................... 58
ANNEXE......................................................................................................................................................... 61
UNE DEMONSTRATION D’ALCHIMIE..................................................................................................... 61

© CE/YG//10/04

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Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

QUATRIEME CERCLE

COMMUNICATION N° 4

Cénacle de la Rose+Croix

S.E.T.I. Cénacle de la Rose+Croix BP 374 87010 LIMOGES Cedex 1 France


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

PRÉAMBULE
Les hymnes qui vous ont été présentés dans la précédente communications symbolisent clairement nombre
d'idées qui entrent précisément dans ce qui va constituer notre présent champ d'études. Le jour viendra où vous serez
assez intéressé par ces hymnes pour désirer les relire et les analyser mieux, en notant très soigneusement la façon dont
les anciens y dissimulaient et y révélaient tout à la fois leurs principes et leurs enseignements mystiques.

Nous avons déjà examiné la méthode qui tend à édifier la connaissance au-dedans de nous-mêmes et nous
avons établi que cette méthode résulte de notre pensée analytique. Il est très intéressant de noter que, chez l'homme,
cette faculté analytique est hautement développée. D'un autre côté, certaines des créatures les plus petites sont, elles
aussi, développées à un très haut degré. On a constaté que la fourmi et même la souris blanche sont hautement
analytiques dans leurs pensées ainsi que l'abeille à un degré moindre. Je crois avoir mentionné dans l'une de nos
communications précédentes que de précieux renseignements avaient été donnés au sujet de la fourmi par le célèbre
prisonnier politique français Dreyfus. Alors qu'il était emprisonné, dans une cellule froide, humide et désagréable située
sur une île, il s'aperçut que les fourmis constituaient le plus grand inconvénient qu'il avait à supporter et il entreprit de
découvrir quelque moyen de les empêcher de détruire sa nourriture et de troubler son sommeil. Il se rendit bientôt
compte qu'elles étaient capables de lutter à armes égales avec ses capacités intellectuelles, et à partir de ce moment, il
commença à les étudier et à noter leur manière d'agir et de penser. Il constata qu'elles pouvaient même tenir de petits
conclaves, de petites assemblées, dans le but de discuter du moyen de venir à bout d'un problème nouveau. Pour tenter
de les empêcher de monter sur la table où se trouvait sa nourriture, il plaça les pieds de la table dans de petites coupes
pleines d'eau. Durant les premiers jours, cette eau les empêcha d'approcher des pieds de la table. Finalement, il vit les
fourmis se réunir autour des coupes, très près les unes des autres, comme si elles échangeaient leurs observations et
leurs idées. Après quelques heures de conciliabule, elles se séparèrent en plusieurs groupes, et chaque groupe se disposa
en une chaîne qui, telle une caravane, monta sur le côté de la coupe et entreprit de construire sur l'eau un pont avec leur
propre corps ; franchissant ce pont, les autres parvenaient aux pieds de la table et finalement s'emparaient de la
nourriture. A partir de ce moment, Dreyfus fit des centaines de remarques sur les merveilleux exploits de raisonnement
analytique accomplis par les fourmis, pour surmonter et égaler les idées les plus subtiles qu'il était lui-même capable
d'avoir.

LE SIXIÈME SENS
Les fourmis et les animaux inférieurs de diverses espèces possèdent également une faculté hautement
développée pour obtenir connaissance et information d'une façon absolument indépendante de leurs facultés de la vue et
de l'ouïe ou du toucher et d'une manière générale, de leur conscience objective. L'homme, lui aussi, possède ce sens
psychique, ou sixième sens, et il peut s'en servir pour obtenir la connaissance.

Ce sixième sens est très développé chez l'homme, quand il n'est qu'un enfant, mais dès qu'il commence à
fréquenter l'école et qu'on lui apprend à dépendre principalement de ce qu'il voit, entend et sent avec ses facultés
objectives, il commence à ignorer ce sixième sens et il le laisse peu à peu s'endormir, s'atrophier et dans une inactivité
telle, qu'à l'âge adulte ce sens particulier lui fait défaut ou est devenu une faculté entièrement inutile pour lui. Avec les
animaux inférieurs, cette sorte de chose n'arrive pas. Ces animaux semblent réaliser que la plus grande protection, et le
sens dans lequel ils peuvent avoir le plus confiance, est précisément cette sixième faculté et ils s'en servent
constamment. Personne ne peut vivre très longtemps entouré d'animaux sans remarquer, chez eux, cette faculté
hautement développée.
Ceux qui aiment les chevaux et se plaisent en leur compagnie ou bien ceux qui les ont conduits et se sont
occupés d'eux pendant longtemps, vous conteront de merveilleux récits à leur sujet et mentionneront cette faculté
psychique. On a parfois coutume de dire que les chevaux peuvent voir dans l'obscurité et peut-être peuvent-ils
effectivement, comme les chats, distinguer nombre de nuances et de couleurs que nos yeux ne perçoivent pas. Mais le
cheval et bien d'autres animaux sont surtout capables de sentir dans l'obscurité la présence et l'existence des choses sans
le concours de leurs yeux physiques. Un cheval est très sensible à tous les bruits et à toutes les lumières, mais il est aussi
très sensible à des vibrations de toutes sortes qui ne sont ni visibles ni audibles. Quelles que soient les précautions que
vous puissiez prendre et quel que soit le degré de silence, au moment où vous vous approchez de l'écurie où dort un
cheval normal et en bonne santé, vous l'entendrez se lever brusquement avant que vous n'ayez eu le temps d'être près de
lui. Il sent votre approche ; il sent même l'approche d'un animal marchant le plus furtivement possible, tel un lion, un
tigre, ou tout autre animal qui peut lui faire du mal. J'ai vu ce genre de chose se produire dans un lieu où il y avait un tel
bruit qu'il était presque impossible d'entendre le cheval ruer et se remettre sur pieds dans sa stalle de bois ; le cheval ne
pouvait vraiment pas entendre nos pas très étouffés par l'herbe, au moment où nous approchions de l'écurie et,
cependant, il savait que nous venions et il se mit sur ses pieds, alors que nous étions encore à cent ou deux cents mètres
de lui.

Quatrième cercle communication n° 4 1


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

J'ai conduit de nuit un cheval de trait bien entraîné, qui semblait avoir le sens de sa responsabilité et vouloir
nous amener à bon port, le long d'une route de campagne obscure, longue de quinze kilomètres. Il était à même de sentir
l'approche d'une autre voiture ou d'un autre cheval, il pouvait même sentir la proximité d'une personne silencieuse sur le
bord de la route et tout cela à une distance de plusieurs centaines de mètres ; cependant, il lui aurait été impossible -
comme cela l'était pour nous-mêmes - de voir le cheval, la voiture ou la personne. Souvent de tels chevaux d'une nature
très sensible prendront peur et feront un écart en sentant le long d'une route obscure, quelque chose que nous, humains,
ne pouvons voir. Cela est dû au fait que des vibrations de quelque nature leur donnent une impression de danger. Chats
et chiens développent certaines facultés de perception en rapport avec leur nature. Le vrai chien de garde qui possède le
sens des responsabilités qui lui incombent peut dormir en apparence et être cependant conscient du plus léger bruit
venant de l'extérieur de la maison, même si des conversations et de la musique se font entendre à l'intérieur de la maison
toute proche de lui. Les chiens de police appelés « bergers allemands » et d'autres spécialement dressés semblent
atteindre un haut degré de développement psychique, qui les rend très précieux dans certaines circonstances.

La difficulté, pour l'homme, réside dans le fait qu'on lui apprend à l'école à se fier beaucoup trop à ses sens
physiques et aux possibilités merveilleuses de son cerveau.
L'enfant qui commence juste à aller à l'école est amené à réaliser que son succès dans la vie et ses possibilités
d'atteindre la renommée et la richesse dépendent du développement de son cerveau ; à propos de l'homme qui a réussi,
tout ce qu'il entend dire, c'est qu'un tel succès n'est dû qu’à l'importance de son développement cérébral. Il en vient ainsi
à penser que l'homme est simplement doué d'un corps et d'un cerveau. Sur l'importance des cinq sens physiques, on lui
fait des déclarations stupides du genre de celle-ci : « Ne crois que ce que tu vois », et il entend bien d'autres remarques
similaires. De même, il a constaté, dans sa prime jeunesse, que s'il décrivait quelque chose que son sixième sens
intérieur lui révélait, cela éveillait les rires et le rendait ridicule et il en est venu à penser que, seule, son imagination
était en cause ou bien qu'il était à quelque égard anormal, et il ne désirait pas être considéré comme un phénomène.

Tout enfant, dans ses premières années, a tendance à voir des lumières et des objets mouvants dans une
chambre obscure ou même dans une pièce bien éclairée. Au début, ces choses lui paraissent parfaitement naturelles et il
ne réalise pas qu'il voit quelque chose que l'adulte ne perçoit pas. Néanmoins, quand il commence à en parler et qu'il
décrit ce qu'il voit ou entend, il constate que les adultes ne sont pas d'accord avec lui et lui disent qu'il se trompe, « qu'il
pense seulement qu'il voit ces choses, en un mot qu'il les imagine ». Cela, pour l'enfant, est tout d'abord un choc. Par
conséquent, il décide de garder ces choses pour lui-même, et il n'en parle plus.

Plus tard, quand son éducation scolaire commence, il n'entend pas les autres enfants parler de cela,
probablement pour la même raison qu'il n'en fait pas état lui-même. Par contre, il voit que le professeur est du même
avis que ses parents et il l'entend dire que de telles choses sont irréelles et imaginaires. Progressivement se développe en
lui l'idée que ce qu'il a vu et entendu est le fruit de son imagination et qu'aucun autre enfant et, en fait, aucun être vivant
n'a jamais eu de telles impressions. Cela le conduit à penser qu'il est mentalement une exception ou bien différent des
autres à quelque point de vue et qu'il est préférable pour lui d'ignorer à l'avenir de telles choses et de devenir normal,
comme tout le monde. A partir de ce moment, cette faculté psychique diminue peu à peu en lui jusqu'à, atteindre un
minimum.

Chez l'adulte, nous voyons que la vanité personnelle concernant les facultés humaines du raisonnement est l'un
des plus grands obstacles au développement des sens psychiques. Pendant tout le temps de ses études, on répète à
l'homme de regarder le développement intellectuel comme le plus haut avantage culturel, et on lui fait comprendre que
celui qui utilise le mieux son cerveau, qui pense de la manière la plus analytique, qui possède le raisonnement le plus
méticuleux et le plus habile est celui qui parviendra dans la vie au succès le plus grand. Il lui est indiqué par chaque
professeur, par chaque livre, par chaque système moderne d'enseignement que, si un homme développe son cerveau et
l'utilise à l'exclusion de tout autre moyen de connaissance ou de compréhension, il acquerra un pouvoir dynamique dans
l'avenir ; et il apprend rapidement que tout homme devrait considérer son cerveau comme le plus grand capital du
monde. Je ne peux m'empêcher de penser, en ce moment, à la folle conception qu'avaient autrefois les femmes chinoises
: elles croyaient qu'un pied très petit était le plus grand charme qu'une femme puisse posséder ; elles bandaient donc
leurs pieds et les déformaient, espérant par là attirer l'attention et l'admiration sur elles.

Certes, nous pouvons être porté à sourire devant une telle idée, mais après tout, elle n'est pas plus étrange que
celle d'après laquelle le cerveau est le capital le plus important qu'un homme puisse posséder et devrait avoir une place
prépondérante dans l'existence consciente. D'une telle conception, il résulte que des millions de personnes croient qu'il
suffit de s'asseoir, de raisonner ou d'analyser quelque chose, et d'arriver ainsi à une décision objective, pour que cette
décision soit supérieure à celle d'autrui et constitue le seul guide valable. Vous entendrez des hommes éminents
affirmer, dans leurs discussions, qu'ils font ceci ou cela parce qu'ils ont analysé la question avec soin, et sont arrivés à
une conclusion absolument exacte.

Quatrième cercle communication n° 4 2


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

Selon eux, une telle conclusion doit être acceptée d'emblée par tous, quel que puisse être leur avis sur la même
question. Il existe une catégorie de personnes qui semblent croire que, s'ils s'asseyaient et raisonnaient avec soin sur la
nature de la lune, arrivant à la conclusion qu'elle est faite de fromage blanc, ce serait là une chose réglée une fois pour
toutes, quelle que soit l'opinion d'autrui, et vous pourriez penser, à la façon dont ils insisteraient sur ce sujet, qu'en
dehors de toute considération sur la matière dont la lune aurait été faite avant qu'ils ne parviennent à cette conclusion, le
simple fait qu'ils y seraient parvenus pourrait changer la nature de la lune et la transformer en fromage de façon que leur
conclusion soit juste.

L’INTUITION : LA VOIX DE CASSANDRE ?


Un autre problème que posent les hommes et les femmes d'affaires de toutes situations est leur constante
hésitation à prendre l'avis d'autrui. En général, de l'avis de telles personnes, quel que soit le raisonnement auquel elles se
livrent avec leur propre cerveau, ce raisonnement est supérieur à tout autre. Cela est dû au fait qu'elles ont probablement
tenté d'édifier en elles-mêmes ce qu'elles appellent le pouvoir de la volonté et le pouvoir de la pensée. Généralement,
elles lisent beaucoup, de manière à être familiarisées avec un grand nombre de lois et de principes de vie ; elles lisent
beaucoup de livres de voyages, d'expéditions, d'histoire, etc. Puis, quand elles se trouvent en face d'un problème ou d'un
sujet particulier, elles s'assoient et commencent à y réfléchir. Elles envisagent le problème sous tous ses angles et elles
laissent leurs opinions personnelles dominer en leur conscience. Finalement, elles arrivent à une conclusion que
personne au monde ne pourrait changer. Elles se disent qu'avec leur éducation poussée, et avec le parfait développement
de leur cerveau, elles sont capables de parvenir à une conclusion aussi parfaite que la conclusion de toute autre
personne. Il est aussi difficile de les faire changer d'avis que de remuer une montagne. Seules avec elles-mêmes, elles se
disent : « mon cerveau est clair ; c'est un cerveau apte à bien réfléchir, je sais comment l'utiliser, je ne vois vraiment
pas pourquoi je ne pourrais prendre une décision sur une question, ou arriver à une conclusion, sans consulter
quelqu'un d'autre. »

Quand de telles personnes ont une « inspiration », une impression, une impulsion ou un message de la petite
voix intérieure, elles l'ignorent. J'ai entendu un homme d'affaires déclarer franchement : « Quelque chose au-dedans de
moi semble me dire que je ne devrais pas faire cet investissement, mais j'ai bien réfléchi, j'ai mis en cela mon cerveau et
mon raisonnement analytique à contribution et je suis arrivé à une conclusion. Puisque rien ne peut me faire supposer
que mon raisonnement à ce sujet soit faux, je le suivrai donc de préférence à la voix intérieure ». C'est là un cas typique
de la vanité de tous ceux qui placent leurs facultés cérébrales au-dessus de leurs facultés spirituelles et psychiques.
Pourquoi certaines personnes ne découvrent-elles pas plus rapidement qu'elles sont souvent dans l'erreur en suivant leur
raisonnement ? Voilà un problème bien embarrassant.

Lorsque le grand effondrement boursier d'octobre 1929 se produisit aux Etats-Unis, des milliers et peut-être
des millions d'hommes et de femmes eurent l'occasion de constater que leur raisonnement analytique s'était avéré faux.
Beaucoup plus encore s'aperçurent qu'ils auraient eu tout avantage à suivre leur « inspiration », ou la voix intérieure qui
s'efforçait de les amener à agir différemment. En définitive, sont-ils nombreux ceux à qui cette expérience a servi de
leçon ? La plupart de ceux qui se rendirent compte mais trop tard qu'ils auraient dû écouter la petite voix intérieure
oublièrent en quelques mois leur désastreuse expérience. Ils récidivèrent, firent plusieurs autres placements basés sur
leur magnifique et vain raisonnement et sur leur capacité d'analyse, pour constater un peu plus tard qu'ils avaient
commis une nouvelle erreur. La récession qui se produisit au cours des années 1929, 1930, 1931 et 1932 résulte
simplement de l'absolue confiance que des milliers de personnes ne cessaient de porter à leur raisonnement objectif et
analytique.

Bien que la petite voix intérieure ait de nombreux moyens d'expression et de multiples occasions de se
manifester, je ne m'occuperai pas, pour l'instant, de cette question particulière. Je vous parlerai plutôt de la source de
connaissance à laquelle semble puiser cette petite voix. Sachant que la petite voix de l'intuition nous donne quelquefois
des indications précieuses, la question qui nous vient à l'esprit est en effet celle-ci : « D'où cette connaissance vient-elle

Par l'analyse attentive de la faculté intuitive, de la faculté d'inspiration de la petite voix intérieure, nous
constatons qu'elle est nécessairement une partie de la conscience universelle qui réside au-dedans de nous. Nous
pouvons appeler cette conscience universelle, conscience cosmique, psychique, inspiration ou de tout autre nom qui
peut nous convenir, mais il est bien évident que la source de cette connaissance est en dehors de nous-mêmes. Si nous la
comparons avec l'autre source de connaissance humaine, décrite dans un précédent exposé, nous voyons donc que le
raisonnement analytique a sa source de connaissance dans nos facultés cérébrales, tandis que, de son côté, la petite voix
intérieure a sa source de connaissance en dehors de nous. Nous constatons ainsi qu'il y a deux sources de connaissance

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entièrement différentes et provenant de deux sources elles-mêmes différentes et nous nous rendons compte aussitôt que
ces deux sources sont constamment en lutte pour la suprématie.

A mesure que nous développons cette faculté intérieure d'intuition et que nous apprenons à l'écouter et à nous
laisser guider par elle, nous sentons peu à peu comment elle obtient ses informations. Par ces expériences, nous avons
appris que la source de cette connaissance psychique est la conscience universelle.

LA CONSCIENCE UNIVERSELLE
Cela nous conduit à l'étude importante suivante, à savoir ce qui constitue la conscience universelle. Avant
d'aborder ce sujet, qui est très profond et très intéressant, je désire m'arrêter assez longtemps pour esquisser une façon
simple de commencer, dès maintenant, à fortifier et à développer le fonctionnement de cette voix ou connaissance
psychique, avant qu'il ne soit trop tard, et avant qu'elle ne devienne trop inactive en vous. Heureusement pour nous,
nous avons d'excellents conseils qui nous sont donnés à ce point de vue par les Grands Maîtres du passé. Chacun d’eux,
après de longues expériences et de longues recherches, a découvert le même fait, à savoir que la seule façon de vivifier,
de réveiller et de fortifier l'action de la voix intérieure, c'est de tourner les pensées de l'extérieur vers l'intérieur.

Si nous restons assis, détendu, pendant quelques moments, à penser à nous


comme étant de petites images ou répliques de l'univers, si nous pensons à nous comme
ayant à l'intérieur de notre conscience une petite reproduction de l'univers tout entier, et si
nous continuons à garder cette image en nous, considérant le plexus solaire et nos centres
psychiques comme une partie de la conscience universelle, nous résiderons bientôt à
l'intérieur de nos pensées, ou, en d'autres termes, nous vivrons en dedans au lieu de vivre
en dehors. Nous commencerons par perdre toute conscience de la pièce dans laquelle nous
sommes assis et nous commencerons à avoir l'impression de nous être retourné, de nous
être glissé à l'intérieur de nous-même dans une grande pièce secrète et silencieuse où nous
ne savons absolument rien du monde extérieur.

Si, en même temps que cette image, nous gardons à l'esprit l'idée que, dans cette demeure intérieure, à
l'intérieur de cette chambre et de ce sanctuaire intérieur, se trouvent une partie de la conscience de Dieu, une partie du
grand esprit de Dieu et une partie des forces créatrices divines, nous constaterons alors qu'au dedans de nous se trouve
un lieu de grande puissance, de grande sagesse et de grande connaissance. Il y a aussi en ce lieu la paix et le
contentement et un sentiment harmonieux de sécurité, de repos et de force. Une demi-heure passée à méditer d'une
façon détendue sur le moi intérieur est toujours extrêmement bénéfique : non seulement pour notre corps physique, mais
aussi et tout particulièrement pour notre moi spirituel et psychique. Nous pouvons facilement comprendre qu'il réside
une grande connaissance dans la conscience intérieure parce que tout ce que nous avons à faire lorsque nous sommes
assis dans cette contemplation, c'est de penser à la connaissance et à la sagesse merveilleuse qui guident le
fonctionnement intérieur de notre être.

Pensez à la merveilleuse action mystique du cœur, des intestins, des poumons et des autres organes. Pensez à
l'intelligence merveilleuse qui garde ces parties intérieures de notre être au travail jour et nuit, d'une façon régulière,
harmonieuse et constructrice. Nous n'avons pas besoin de nous arrêter pour penser à la digestion de notre nourriture une
fois que nous l'avons mangée. Nous n'avons pas besoin de nous arrêter pour mettre en oeuvre une force qui pétrira la
nourriture dans notre estomac. Nous n'avons pas à nous arrêter pour calculer si la nourriture est suffisamment pétrie et
pour ouvrir alors le pylore afin de laisser passer une partie de la nourriture dans les intestins. Nous n'avons pas à exercer
la force musculaire voulue, ni à diriger notre intelligence de telle sorte que la nourriture qui se trouve dans les intestins
avance de quelques centimètres à la fois et puis reste stationnaire pendant quelques minutes tandis que le corps tire sa
force et sa nourriture de ce que nous avons avalé. Nous n'avons pas à commander le resserrement et la fermeture des
intestins à intervalles réguliers afin que la nourriture soit poussée en avant, centimètre par centimètre, à travers tout le
tube intestinal, afin que, à chaque point d'arrêt, le corps retire de ce que nous avons mangé, encore de la nourriture,
encore de l'énergie. Nous n'avons pas à veiller à ce que certaines parties de l'intestin retirent la graisse de la nourriture,
que d'autres en retirent la lymphe, d'autres les liquides qu'elles envoient dans les reins et la vessie ; nous n'avons pas à
veiller à ce que certaines parties soient soumises à l'influence d'un acide qui aide à transformer la nourriture de façon
qu'elle soit assimilable par le corps. Tout cela se fait, que nous y pensions ou non, que nous soyons assis, en train de
courir ou plongé dans un profond sommeil pendant lequel nous sommes inconscients. C'est qu'une intelligence est à
l'oeuvre, qui est plus merveilleuse que tout ce que l'homme a pu créer, qui dépasse l'entendement de l'homme et qui
échappe à son contrôle. Pensez aux actions intelligentes et merveilleuses qui se produisent lorsque, consciemment ou
inconsciemment, nous introduisons dans notre nourriture des éléments désagréables ou indésirables.

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Pensez à ce que cette intelligence suprême doit faire subitement et rapidement quand des poisons pénètrent
dans l'estomac et commencent leur travail destructeur au lieu de faire un travail constructeur. Des milliers de petites
actions commencent à se produire en pareils cas : tout d'abord, le poison est détruit, puis ses effets sont combattus, et
ensuite les dommages causés sont réparés. Si les processus de la nature dans l'homme sont troublés par des éléments
nocifs, ceux-ci doivent être vaincus par une intelligence spéciale, par l'action d'un processus de sagesse bien supérieur à
tout ce que les médecins ont découvert. Quand on se coupe un doigt ou n'importe quelle autre partie du corps, il faudrait
pouvoir voir, projeté sur un écran, le travail merveilleux fait par le sang, par l'énergie nerveuse et par les lois secrètes de
la nature, pour comprendre immédiatement quelle intelligence merveilleuse réside en l'homme, toujours prête à le
remettre dans un état normal.
J'aimerais que chacun de vous essaie l'expérience suivante pendant la semaine qui vient :

Restez assis, silencieux et détendu, dans un lieu tranquille et paisible pendant quinze ou vingt minutes
d'affilée, soit le matin, soit le soir ou encore le matin et le soir ; perdez toute pensée du monde qui vous entoure et
dirigez vos pensées vers l'intérieur. Peu à peu, vous commencerez à sentir une conscience en vous qui ressemble à
l'éveil de la vie qu'une mère sent en elle au moment de la grossesse. Il vous semblera qu'il y a un moi intérieur, une
intelligence intérieure, une conscience intérieure qui vous marque de ses qualités supérieures, et en particulier de son
intelligence divine. Bientôt, vous sentirez que ce moi intérieur a des idéaux meilleurs que votre moi extérieur, un
meilleur niveau de justice et de loyauté et ce qui est le plus important de tout, une meilleure compréhension des lois et
des principes universels.

Vous découvrirez que si vous parlez à ce moi intérieur, en négligeant votre moi extérieur et en raisonnant
comme si vous n'en aviez pas, et si vous dites : « est-ce cette chose-ci ou cette chose-là qu'il est le plus juste, le meilleur
et le plus sage de faire ? », ce moi intérieur donnera une réponse à votre question. Naturellement, quand vous faites ces
expériences pour la première fois et que vous posez ces questions, vous aurez beaucoup de mal à empêcher votre esprit
objectif et la vaine opinion qu'il a de lui-même d'intervenir et d'essayer de vous dire l'une des deux choses suivantes : ou
bien que la réponse que vous obtenez de l'intérieur est absolument fausse et déraisonnable, ou bien que la réponse que
vous recevez de l'intérieur est la même réponse que le moi extérieur vous aurait donnée.

Nous ne voulons pas dire que dans tous les cas, la réponse que vous recevez de l'intérieur sera absolument le
contraire de celle que vous auriez reçue de votre moi extérieur ou qu'elle sera entièrement différente de la conclusion à
laquelle vous seriez arrivé par l’analyse. Il n'est guère vraisemblable que dans tous les cas, le jugement de votre moi
extérieur soit entièrement faux et différent de ce que le moi intérieur dirait. Le moi extérieur est correct dans un nombre
de cas suffisants pour que vous ayez foi en lui. S'il se trompait toujours, vous apprendriez en un an ou deux à ne plus
avoir confiance dans vos qualités de jugement et d'analyse, mais il est juste, assez souvent pour vous faire croire, par
suite de la loi des moyennes, que vous pouvez compter sur lui. Néanmoins, quand vous découvrez que la voix intérieure
dit clairement et nettement une chose et que la conscience extérieure en dit une autre, il est alors beaucoup plus sûr de
compter sur la voix intérieure que sur la voix extérieure. La seule façon dont la voix intérieure peut sembler vous mal
conduire ou vous induire en erreur, c'est pour autant que vous compreniez mal ce que la voix intérieure essaye de dire,
ou parce que vous lui avez mal posé la question et que par conséquent, vous recevez une mauvaise réponse. Mais vous
apprendrez bientôt qu'il y a une révélation très précise et intelligente, la communication d'un conseil qui vous viendra de
l'intérieur, à propos de tout problème et de toute question, si vous voulez bien être patient et écouter soigneusement,
interpréter attentivement vos impressions, et les suivre dans l'esprit et la lettre-mêmes de l'impression que vous avez
reçue de l'intérieur.

Par conséquent, lors que vous vous asseyez pour vous concentrer de la sorte, détendez-vous et tournez vos
pensées vers l'intérieur et continuez ainsi pendant quinze, vingt ou trente minutes, jusqu'à ce que vous vous sentiez à
l'intérieur de vous-même et en communication avec une grande conscience qui pénètre le monde entier.

Ce retournement vers l'intérieur est l'une des plus belles pratiques mystiques. Il faut tant de conseils et tant
d'aide pour le mener à bien dans tous les domaines où il se manifeste, que je vais simplement donner à chacun d'entre-
vous l'explication que voici, vous laissant ressentir les différentes impressions et sensations qui découleront de cette
pratique. Chaque fois que vous pratiquerez cet exercice, il vous fascinera davantage. Vous saurez que vous le faites
correctement si, à la fin de votre période de concentration, vous découvrez que vous n'avez rien entendu, rien remarqué
autour de vous qui soit de nature objective, que vous avez perdu tout sentiment de la pièce et de l'endroit où vous étiez
assis, que vous aviez l'impression d'être complètement dans un autre monde. Trente minutes de ce retournement vers
l'intérieur donnent l'un des meilleurs contacts et l'un des meilleurs toniques cosmiques pour le corps et l'esprit que vous
puissiez avoir ; les mystiques d'autrefois disaient que cette pratique amenait le disciple plus près de Dieu et des miracles
de l'univers que n'importe quelle autre pratique.

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Quand vous pratiquez cet exercice, vous devez comprendre qu'il est important de laisser et de maintenir hors
de votre esprit toute personne terrestre, tout lieu terrestre. Quand on est dans un état de méditation ou de concentration,
il est si facile de se rappeler des personnes, de lieux, des spectacles et des scènes de nature terrestre ! Beaucoup de
choses qui se sont passées au cours des dernières vingt-quatre heures essayeront de se précipiter dans notre conscience,
alors que nous sommes assis à nous concentrer et ces impressions venues de l'esprit objectif essayent de construire des
images et des idées. Nous devons écarter celles-ci, si nous voulons réussir cet exercice qui consiste à tourner nos
pensées vers l'intérieur au lieu de les tourner vers l'extérieur. Dès l'instant où nous laissons l'esprit objectif remplir la
période de concentration avec des impressions, nous sommes sujets à établir des contacts avec d'autres personnes qui
pensent peut-être à nous ou avec des personnes à qui nous avons pensé pendant la journée ou encore avec nos
problèmes, nos soucis et nos plans personnels. Dans l'exercice que nous tentons de réaliser, il ne nous servira à rien de
nous concentrer sur ces choses.
Les méthodes de concentration pour atteindre d'autres personnes, d'autres lieux, sont données dans les cercles
moins avancés, en liaison avec la projection et la transmission de pensée. Dans le cas présent, nous essayons quelque
chose d'entièrement différent et notre esprit doit être disposé d'une façon entièrement différente. Tout se passe comme si
notre conscience subjective se trouvait au centre de deux cercles. Reportez-vous à l'illustration ci dessous. Vous
remarquerez qu'il y a trois cercles concentriques : tout d'abord, un petit cercle ; en suite, un cercle plus grand ; et enfin
un cercle encore plus grand autour de ce deuxième cercle. Et bien ! Le cercle du milieu représente votre conscience
subjective ; le cercle extérieur votre conscience objective ; et 1e petit cercle intérieur la Conscience Divine ou
Cosmique. Vous pouvez mener votre conscience subjective à s'étendre à l'intérieur vers le petit cercle et aussi à se
mettre en harmonie avec la Conscience Divine, ou bien votre conscience subjective peut s'étendre vers le cercle
extérieur et ainsi se mettre en harmonie avec la conscience objective du monde. En étendant votre conscience vers
l'intérieur, vous atteignez ce que les mystiques ont appelé le microcosme, la réplique spirituelle de l'univers cosmique
qui demeure en vous.

Voyez quelles impressions vous recueillerez de cette expérience durant la semaine qui vient. Souvenez-vous
que je ne vous recommande pas cela d'une façon oiseuse, comme un simple exercice destiné à vous intéresser en
passant, ou simplement pour allonger quelque peu ces leçons. Bien au contraire, je vous dis la pratique secrète la
plus intime des adeptes, qui vous conduira à recevoir des bienfaits plus merveilleux que tout ce que l'on connaît
dans tous les systèmes occultes et mystiques que le monde ait jamais possédés.

LA MATÉRIALISATION
La matérialisation est une manifestation de principes psychiques dont on est rarement témoin en Amérique, en
Angleterre, en France et dans le monde occidental d'une façon générale. C'est parce que, tout d'abord, bien peu de
personnes se sont entraînées et développées au point de pouvoir produire de telles manifestations ; d'autre part,
beaucoup des états du monde occidental n'ont pas les vibrations raffinées qui sont nécessaires pour de telles
manifestations. Il est presque impossible de produire certaines de ces manifestations psychiques supérieures dans des
villes telles que Londres, New york, Paris, Rio de Janeiro, Sydney ou d'autres lieux où l'on utilise d'énormes quantités
d'électricité et où les maisons et les rues sont parcourues de fils électriques transportant des courants puissants. De plus,
dans ces villes, le groupe moyen de personnes est tellement préoccupé des affaires matérielles de la vie quotidienne que,
dans une région de personnes de ce genre, il faudrait de longues heures de méditation et de détente avant que leurs

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vibrations psychiques prennent le dessus et que la pièce soit débarrassée des pensées et des émotions matérielles et
terrestres afin qu'une manifestation parfaite soit possible.

Même autrefois, de telles manifestations se produisaient plus souvent en pleine campagne, sur les collines ou
dans les vallées éloignées des centres de civilisation, ou dans les anciens temples qui étaient considérés comme très
sacrés. Il est possible, pourtant, d'obtenir des formes modérées de manifestations de matérialisation dans le monde
occidental, dans des conditions et des circonstances qui sont très satisfaisantes. Nous espérons qu’un peu plus tard,
chacun de vous pourra développer ses propres vibrations d'une façon suffisante pour pouvoir, dans le secret de son
sanctum, dans une pièce de sa maison ou bien dans les espaces découverts, attirer beaucoup de phases de manifestations
psychiques.

D'après ce qu'affirment les spirites, qu'on appelle souvent en Amérique et Angleterre des « spiritualistes », la
matérialisation est une chose très simple que l'on peut produire facilement. Le fait qu'ils affirment et prétendent qu'ils
produisent ces manifestations d'une façon si facile et si générale dans toute l’Amérique provoque immédiatement les
doutes du véritable étudiant des phénomènes occultes. Tout étudiant de l'occultisme véritable sait qu'il n'est pas donné à
n'importe qui, sans considération d'évolution spirituelle ou de dignité, de pouvoir dire : « je désire telle ou telle
manifestation », et d'obtenir cette manifestation. La raison pour laquelle tant de personnes croient que les spirites sont
capables de produire des manifestations de matérialisation facilement, toutes les fois qu'ils en ont envie, est la base
fausse que les spirites ont donnée aux principes impliqués. L'idée du spirite, c'est que l'âme de chaque disparu est non
seulement capable mais encore qu'elle est désireuse de revenir sur la Terre pour s'y manifester. En fait, le spirite
suppose que l'âme du disparu continue à s'intéresser tout autant aux affaires de la Terre et de ses habitants qu'elle le
faisait avant de quitter son corps physique. Il semblerait que les âmes des disparus soient toujours proches de la terre et
qu'elles recherchent constamment une pièce obscure où plusieurs personnes sont réunies ou n'importe quel recoin
plongé dans une demi-obscurité où elles pourraient apparaître subitement et marcher, parler et faire tout ce que ferait un
corps physique.

Si nous acceptons comme vraies de telles suppositions, alors tout le reste de ce qu'affirment les spirites est
logique : nous ne devons pas nous étonner de voir des esprits, des âmes et des fantômes se déplacer et parler dans tous
les coins de toutes les maisons, toutes les nuits de la semaine pour se matérialiser dès que des personnes, an nombre de
douze ou plus, sont réunies pour leur demander de se manifester. Pourtant, si nous admettons que les âmes qui ont quitté
ce plan ne s'occupent pas constamment des affaires du monde matériel, qu'elles ne sont pas si près de la terre physique
et qu'elles ne se sont jamais réellement manifestées ici-bas en tant qu'âmes ou que corps spirituels, nous arrivons alors à
une situation différente.

Le spirite croit que l'âme qui quitte le corps au moment de la transition et qui flotte près de la Terre ou qui peut
atteindre la terre facilement, est un corps qui est une réplique du corps physique, mais composé d'une essence spirituelle
invisible constituant quelque chose comme un corps électrique. On affirme que, quand ce corps spirituel pénètre dans
une pièce ou dans un lieu où se trouvent quelques personnes, son essence spirituelle commence à prendre une forme
matérielle. En d'autres termes, l'essence spirituelle se transforme en une essence visible, matérielle et, de cette façon, le
corps de l'âme, éthéré, invisible ou transparent devient opaque, matériel, fort comparable au corps vivant à tous les
points de vue physiques.

J'ai assisté à des centaines de prétendues séances de matérialisation chez les spirites américains1 et j'ai trouvé
qu'ils avaient mis en scène des Indiens et des Indiennes qui marchaient dans une pièce éclairée par une ou deux bougies
; ces Indiens aussi bien que d'autres personnes étaient censés être des corps spirituels matérialisés.
J'ai vu ces corps matérialisés jouer du banjo, prendre des tables et des chaises et les déplacer, et à tous les
points de vue, se comporter comme des corps physiques, humains et vivants. J'ai serré la main de certains d'entre-eux et
j'ai trouvé qu'ils avaient la main ferme, gonflée de muscles et appuyée sur une charpente d'os. J'ai senti la chaleur et la
vibration de la vie dans la chair de leurs mains. Je les ai écoutés parler et j'ai entendu leur voix, rauque ou douce, aux
intonations toutes aussi naturelles que celles de n'importe quelle voix humaine. J'ai vu de prétendus Indiens avec autant
de plumes sur la tête que les Cherokees ou n'importe quelle autre tribu d'Indiens en ont jamais portées, portant aux pieds
des sandales et sur le corps de longues robes flottantes ou de lourdes couvertures faites des mêmes matériaux terrestres
que tous les autres objets de la pièce. A coup sûr, cette sorte de manifestation n'était pas la matérialisation de formes
spirituelles mais une supercherie complète. Et pourtant des milliers et des milliers de gens croient à cette sorte de chose
uniquement parce qu'ils croient qu'il est possible à une âme composée d'essence spirituelle de se revêtir des molécules
et des atomes provenant de l'énergie électrique du lieu et de devenir un corps opaque, matériel et terrestre.

1
Ndlr - Rappelons qu’Harvey Spencer Lewis créa en 1904 le New York Institute for Psychical Research en
collaboration avec le journal Evening Herald de New York aux côtés d’Ella Wheeler Wilcox et du Dr. Isaac Kauffmann
Funk. Cet Institut soumettait à des investigations critiques les démonstrations de ceux qui se prétendaient mediums.

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Ce qu'il y a de remarquable en cela, c'est qu'on emploie certains principes scientifiques réels qui aident à
donner un semblant de certitude à ces manifestations. Et cela explique pourquoi des savants éminents, comme Sir
William Crookes, ont pu croire aux séances et aux démonstrations de matérialisation. Les principes scientifiques qui
sont réellement utilisés sont les suivants : il est possible pour l'énergie électronique contenue dans une pièce de se
rassembler et de former une masse qui devient visible. Nous connaissons tous l'expérience familière qui consiste à faire
passer un rayon de soleil dans une pièce lorsqu'on vient de balayer le tapis ; le soleil rend visibles les millions de
particules de poussière qui flottent dans l'air. Dans les autres parties de la pièce où le rayon de soleil ne parvient pas,
nous ne voyons pas ces particules ; mais, à l'endroit où le rayon de soleil passe à travers elles, elles deviennent visibles à
tel point que le regard ne peut pas voir ce qu'il y a de l'autre côté du rayon de soleil à cause de la masse des particules de
poussière. Une fois que la poussière s'est déposée, le rayon de soleil ne fait plus apparaître la moindre poussière.

Et bien, nous savons que tout l'espace qui nous entoure est rempli d'électrons et d'énergie électronique. Ces
électrons sont tout aussi invisibles que les particules de poussière dans les parties de la pièce où il n'y a pas de soleil.
Cependant, quand cette énergie est concentrée, ou si les électrons sont rassemblés, rapprochés de plus en plus
jusqu'à se trouver dans un état de tension ou de compression, une lumière bleuâtre ou violette apparaît, particulièrement
dans une pièce très sombre. Là plupart de nos membres ont remarqué ces étranges corps mobiles de teinte bleue ou
violette, gros quelquefois comme une bille, quelquefois comme une orange et quelquefois comme un disque qui se
déplacent à travers l'espace.

Naturellement de telles masses d'énergie électronique n'ont pas de contours nets, mais elles semblent s'atténuer
petit à petit vers les bords jusqu'à ce qu'il soit difficile de dire où la masse s'arrête et quelle est sa dimension. Ce que
nous pouvons voir réellement, c'est le centre, ou l'endroit où les électrons sont les plus resserrés et ces centres peuvent
être très petits ou très grands. Nous savons que cette énergie électronique qui se trouve dans une pièce peut être réunie
ou portée à un état de compression qui la rende visible par le pouvoir de l'esprit qui se trouve dans l'homme lorsque
celle-ci se concentre et qu'il élève ses propres vibrations et l'énergie de son aura par la méditation, la concentration et la
respiration convenable. Nous avons parlé de ces expériences dans les cercles précédents.

D'après les anciens enseignements, les adeptes qui avaient atteint un grand développement étaient capables de
régir l'énergie électronique ou l'énergie éthérique contenue dans une pièce en une masse si importante que, quelquefois,
elle était aussi grosse qu'un corps humain ; cependant, elle n'avait pas la forme ni l'aspect d'un corps humain, mais
ressemblait plutôt à un ovale de grande dimension. Une telle masse devenait parfois si brillante si compacte qu'elle avait
un teinte très blanche ou violette. En dépit du fait que de telles masses semblaient être des choses matérielles, très
massives, toutes les démonstrations montraient qu'on pouvait passer la main à travers ou encore qu'on pouvait passer à
travers ; la seule sensation qu'on avait était une sensation de fraîcheur ou de vibrations électriques, parfois une sensation
très agréable sur le visage, comparable à l'effet d'un courant d'air froid provenant d'une glacière ouverte ou de quelque
chose de ce genre. Beaucoup de nos membres ont senti cette fraîcheur passer sur leur visage ou sur leurs mains quand
ils ont fait cette expérience dans le calme de leur chambre ; pourtant il y a une grosse différence entre une masse de
lumière de cette espèce et un corps matériel comme ce que les spirites produisent dans leurs réunions. Même si l'on
pouvait amener l'énergie électronique à prendre la forme d’une personne physique avec une tête, des épaules, des bras et
des jambes. Même si l'un des bras se tendait vers vous et que vous essayiez de l'atteindre et de saisir la main, vous
trouveriez que vous ne saisissez rien, vous ne pouvez pas sentir quelque chose de solide, et à coup sûr, vous ne
trouveriez rien qui ressemble à de la chair, à des os et à des muscles.

Nous savons tous également que, quand l'énergie électronique et les électrons commencent à se rassembler en
une masse et à se déplacer à travers la pièce comme ils le font toujours, – car les électrons ne peuvent rester immobiles
tant qu'ils ne sont que des électrons –, ils commencent à s'organiser en atomes et cette transformation rend les électrons
visibles sous forme de lumière. Ces atomes miniatures composés de groupes d'électrons attirent d'autres atomes qui se
trouvent dans la pièce : et c'est là le grand principe qu'utilisaient les maîtres du passé et qu'utilisent les maîtres actuels
du Tibet, de l'Inde et de l'Egypte afin de produire leurs merveilleuses manifestations. En utilisant les grandes forces de
la volonté et leurs facultés de concentration si développées, ils amènent ces électrons et ces atomes à se grouper selon
leur volonté, tout comme vous pourriez prendre plusieurs billes ou boules de billard et les arranger en groupes de trois,
de cinq, de sept, de neuf ou plus. Ces Maîtres n'ont pas plus de difficulté pour amener les électrons et les atomes à se
rassembler dans l'espace selon des groupes formés d'un certain nombre d’entre–eux, que nous n'en avons pour grouper
sur une table des livres ou d'autres objets solides.

Du moment où ces électrons et ces atomes sont groupés selon certains nombres ou certaines relations, ils
commencent à y avoir des manifestations différentes. J'ai vu une gosse masse d'électrons groupés de la façon habituelle
former une pâle lumière violette, puis, par la concentration, la direction et le contrôle mentaux, beaucoup des électrons
et des atomes du centre de la lumière ou masse violette se groupaient selon des relations différentes si bien qu'il se
produisait une petite boule de lumière rouge, orange, verte ou jaune. Cela peut sembler une chose très simple, et elle

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l'est réellement pour les adeptes. Néanmoins, c'est le premier pas dans une série merveilleuse de manifestations. De
cette façon, les Maîtres sont capables d'amener les électrons et les atomes à se grouper de façon à former une
magnifique rose qui flotte au milieu de la pièce, et qui est douée des pétales, du parfum et des couleurs merveilleuses
d'une rose fraîche. Il ne s'agit pas d'une illusion, mais d'une fleur réelle formée de la même façon que les fleurs qui
poussent sur un véritable rosier dans le sol. Une telle fleur durera pendant des heures et puis se résoudra en ses électrons
originels et disparaîtra.
Quelques-uns des adeptes et des Grands Maîtres ont pu conserver de telles fleurs et les empêcher de se
désintégrer : c'est l'une des rares démonstrations que l'on voit, de temps en temps seulement, dans les grands temples de
l'orient.

MANIFESTATION DES « GRANDS MAÎTRES »


Je sais que vous avez beaucoup de questions en tête, pour lesquelles vous aimeriez recevoir une explication. Je
vous donnerai ces explications à mesure que nous avancerons. Je sais, par exemple, que l'une de ces questions se
rapporte à l'apparition des Grands Maîtres en différents lieux, à différents moments, sous une forme concrète qui leur
permettrait d'accomplir des actions et de parler tout comme une personne physique. Vous vous rappelez peut-être que,
dans de telles manifestations, nous nous occupons d'un autre groupe de principes, entièrement différents. Les Grands
Maîtres tels que Kut-Hu-Mi, Moria El et d'autres sont apparus, et certains apparaissent encore lors de grandes
initiations, de réunions et d'assemblées spéciales dans différentes parties du monde2, où ils se rendent visibles, parlent et
signent même des papiers ou écrivent des lettres.

Ils ne font pas cela du plan spirituel, comme disent les spirites, ni du plan cosmique comme nous disons ; ils
vivent quelque-part sur le plan terrestre dans des corps physiques, avec toute la vitalité, toute la vie de n'importe
quel autre corps physique. Par conséquent, le processus en de tels cas, n'est pas un retour à la terre d'une âme ou d'un
esprit disparu, mais c'est la projection du corps psychique d'un endroit de la Terre à un autre. Dans de tels cas, le corps
psychique qui est projeté, non seulement conserve un lien avec le corps physique du Maître qui réalise la projection,
mais il a une masse plus grande et une composition plus dense que le corps spirituel après la transition. Ce corps plus
dense est capable d'attirer autour de lui une quantité plus grande d'atomes, une quantité plus grande d'essence terrestre
afin de se rendre visible et de se donner le pouvoir d'accomplir des choses que ne pourrait le faire le corps spirituel.

En d'autres termes, avant sa transition, Moria El, par exemple, aurait pu facilement se projeter
de Calcutta, dans l'Inde, à Toulouse en France et non seulement se rendre visible en cet endroit, mais
aussi se faire comprendre quand il parlait, et à tous les points de vue, sembler être pendant quelques
minutes une des personnes qui se trouvaient réellement dans la pièce. Néanmoins, après sa transition,
Moria El3 ne serait pas capable de projeter son corps spirituel et de le faire devenir aussi visible, aussi
tangible et aussi capable de parler clairement que quand il vivait sur la Terre. Le plus qu'il pourrait
faire alors, ce serait de projeter la personnalité de l'âme sous forme d'un corps mental, qui deviendrait
légèrement visible, comme une essence vaporeuse de lumière électronique dans une pièce ou règne
l'obscurité, en rendant simplement légèrement visibles certains des traits, quelques-unes des caractéristiques du corps
physique, mais pourtant en étant d'une substance si légère que l'on pourrait passer la main au travers du corps projeté et
que l'on ne pourrait sentir rien d'autre que l'essence de l'électricité ou un certain froid des vibrations.

Nous voyons ainsi qu'il y a une grande différence entre les matérialisations dont parle le spiritisme et les
matérialisations qui sont réellement possibles.

On dit toujours qu'il n'y a pas de fumée sans feu et que, quand on découvre une croyance
presque universelle en une certaine chose, il doit exister un fait qui explique cette croyance. Si nous
recherchons la raison de l'existence de cette croyance des matérialisations spirites, nous voyons que
l'origine de cette croyance se trouve dans des manifestations réelles de nature psychique. Des milliers
et des milliers de gens qui ne sont pas spirites, qui ne croient pas au spiritisme et qui n'assistent jamais
à des réunions spirites, ont connu des projections brumeuses de personnes qui sont encore vivantes.
C'est cette expérience répandue qu'ont eue tant de gens, qui est responsable de la croissance et du
développement des idées spirites dans le monde.

2
Ndlr – Ce fut le cas lors du Convent auquel H.S. Lewis assista à Toulouse en 1926, si l’on en croit la cinquième partie
du récit de son voyage en Europe, publiée en février 1927 dans la revue Mystic Triangle qui mentionne la manifestation
du Maître K.H.M. à cette occasion.
3
Ndlt - Cette transition fut annoncée par la revue the American Rosae Crucis en février 1917.

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Pendant la première guerre mondiale, alors que tant d'hommes jeunes mouraient sur les champs de bataille,
étaient noyés ou se trouvaient dans des lieux de souffrances intenses, juste avant leur transition, des mères, des pères et
des épouses dans le monde entier ont eu des visions manifestes de leurs enfants ou de leurs maris. Beaucoup de ces
personnes n'avaient jamais auparavant vu de telles choses et elles ne s'étaient pas intéressées aux apparitions et aux
visions, aux réunions spirites et aux fantômes. Et pourtant, soudain, soit pendant la nuit, soit pendant la journée, elles
voyaient la personne qui les aimait le plus ou celle qu'elles aimaient le plus, debout ou couchée dans une position qui
indiquait la souffrance ou la douleur et elles entendaient réellement des messages d'adieu ou des appels au secours.
Nous savons tous que des faits innombrables se sont ainsi produits et que les personnes à qui ils arrivaient se tournaient
vers le spiritisme pour en avoir l'explication.

Il est triste d'avoir à dire que des médiums sans scrupules et des maîtres ignorants des principes spirites
profitèrent de la douleur de ces femmes, de ces pères et de ces mères et les entraînèrent dans les croyances spirites avec
les fausses compréhensions. Ce qui s'était réellement passé n'avait rien à voir du tout avec les principes du spiritisme,
car, tout d'abord, la plupart de ces manifestations – sinon toutes – se produisaient avant la transition de celui qui se
trouvait sur le champ de bataille, dans l'eau ou ailleurs, et par conséquent, il ne s'agissait pas d'esprits ni de disparu(e)s.
Je suppose qu'aucun des affligés n'a jamais réfléchi à ce point. Les enseignements spirites se limitent strictement et
exclusivement à ce qui arrive à l'âme après la transition et il n'y a rien, dans leurs enseignements, qui explique ou
concerne les manifestations de nature psychique par des personnes encore vivantes. Cependant le spiritisme a bénéficié
de ces manifestations uniques et des milliers de convertis ont été attirés dans les rangs du spiritisme alors qu'ils auraient
dû être convertis à nos études ou à des études similaires.

UN EXEMPLE REMARQUABLE
Prenons un exemple représentatif des nombreux cas qui furent étudiés. Pendant la première guerre mondiale,
une maman qui habitait Akron, dans l'Ohio, avait son fils de vingt-et-un ans quelque part en France. Il avait quitté
l'Amérique comme volontaire depuis un an. Bien que dans une lettre que la mère avait reçue bien des mois avant
l'événement que nous allons rapporter, il eût écrit qu'il avait été promu, la mère ne comprenait pas ce qu'une promotion
représentait. Elle n'avait aucune idée de sa situation dans l’Armée, du travail qu'on lui demandait de faire, et ne savait
pas s'il était sur le front ou dans un camp.

Nous vous donnons tous ces détails afin que vous puissiez bien comprendre que cette mère, comme beaucoup
d'autres personnes qui avaient un fils à la guerre, n'aurait pu imaginer où son fils se trouvait ni arriver à cette
connaissance par une déduction logique, pas plus qu'elle n'aurait pu imaginer ce que son fils faisait au moment de
l'événement.

Chaque soir, en se retirant dans sa chambre, elle priait pour que son fils, où qu'il fût, quoi qu'il fût en train de
faire, soit sauvegardé. Elle avait toujours à l'esprit l'idée des blessures qu'il pouvait recevoir ou de la mort qui pouvait le
frapper subitement. La plupart des mères avaient pu rejeter leurs soucis concernant la fin de leur fils ou de leur vie dans
un milieu humide et malsain. Elles avaient confiance que le gouvernement des Etats-Unis et les nombreux organismes
qui œuvraient à proximité des champs de bataille faisaient tout leur possible pour soulager les souffrances inutiles qui
ne découlaient pas de blessures ou de maladies réelles.

Par conséquent, cette mère que nous prenons dans notre exemple ne visualisait pas le lieu où vivait son fils en
ce qui concerne la propreté, la salubrité ou la sécurité, mais elle pensait uniquement à sa protection contre une blessure
et une transition soudaine. La mère moyenne et en particulier celle-ci, n'avait dans l'esprit aucune image réelle des
conditions véritables dans lesquelles les soldats vivaient et se battaient, des boyaux, des tranchées, des abris, des zones
appelées le « no man's land », et des secteurs où se livraient des combats au corps à corps.

Cette mère particulière ne fit donc jamais la moindre tentative pour se représenter les conditions dans
lesquelles son fils vivait en France ni pour ajouter des détails sans importance à l'impression qu'elle avait de lui et du
cadre où il vivait. Elle pensait simplement à lui comme étant quelque part, Dieu seul savait où, avec sa constitution
solide, son courage naturel, faisant tout ce qu'il pouvait pour conserver sa santé et rentrer au pays avec les vainqueurs.
Avec de telles pensées à l'esprit, vous pouvez imaginer sa surprise quand, un soir, comme elle était sur le point de
rentrer dans sa chambre, et se préparait à passer quelques moments en prière avant de se retirer, elle vit un éclair
soudain, une illumination subite qui traversa la pièce sombre comme la foudre, avec un bruit terrible d'explosion. Elle
sut immédiatement que ce qu'elle voyait n'avait pas pu être produit par un court-circuit ou par tout autre incident
électrique, mais que c'était quelque chose qui procédait de l'imagination ou de quelque chose de plus mystérieux. Dans
sa frayeur, elle recula, refermant ainsi la porte entrouverte et faisant disparaître toute lumière de sa chambre où elle resta
non seulement dans l'obscurité totale mais aussi dans un calme profond. Soudain une lumière voilée apparut sur le

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plancher dans un coin de la pièce, à environ quatre mètres d’elle, et cette lumière prit rapidement une forme, devenant
une masse allongée. De cette forme venaient des gémissements qu'elle ne rattachait pas à son fils ou à l'état de guerre.
Ses yeux, cependant, se remplirent de larmes et, en les frottant, elle augmenta le caractère indistinct de la vision qui
sembla disparaître. Quand elle regarda de nouveau avec intensité en direction de ce coin de la pièce, la vague lumière
allongée sur le plancher, qui avait à peu près la taille d'un homme, n'était plus visible. Pendant quelques instants elle fut
tellement décontenancée qu'elle resta immobile ; même alors, elle n'avait pas l'idée que cet événement avait un lien avec
son fils ou avec la guerre. Ce fait est important ici pour montrer que la mère n'avait pas tendance à imaginer ou à
supposer quoi que ce soit.

Lorsque tout fut redevenu calme, elle alluma la lampe électrique et remarqua que tout était en ordre. Seule dans
son appartement, elle se mit à se déshabiller et, en chemise de nuit, s'agenouilla pour prier. Les yeux fermés et son
esprit accordé à sa conception de Dieu et du Ciel, pensant en même temps à son fils quelque part en France, elle pria
pour qu'il revienne sain et sauf, tout comme elle le faisait depuis des mois. Pendant sa prière, ses yeux fermés
commencèrent à voir une image qui se forma rapidement. Elle vit de nouveau une forme vague allongée, ressemblant à
un corps étendu. A l'arrière-plan et autour de cette silhouette elle voyait, de temps en temps, des boules de lumière qui
passaient, tombaient, explosaient et commençaient alors à faire du bruit. En même temps, elle entendit des
gémissements. Petit à petit, la silhouette allongée continua à se former et enfin elle reconnut son fils en uniforme.
Comme elle essuyait son visage pour s'assurer que c'était bien lui, elle remarqua du sang qui coulait sur le côté gauche
de sa figure et qui tombait sur son col et sa poitrine. Elle remarqua que la tête, les épaules et la partie supérieure du
corps se soulevaient un peu du sol ; le corps prenant appui sur la main droite et le bras droit tendu. Comme le visage se
tournait vers elle, elle entendit son fils dire : « Maman, c'est Charley, et je m'en vais, adieu. » Le bras droit se détendit,
laissant le corps retomber sur le sol horizontalement puis tout fut calme.

En quelques instants la vision disparut à sa vue. Frappée de terreur, la mère qui était agenouillée se releva, se
rhabilla en partie et se précipita chez ses voisins pour leur expliquer ce qu'elle avait vu. Dans la famille des voisins se
trouvait un homme qui s'était intéressé aux étranges expériences de nature occulte qu'on lui avait rapportées à propos de
fantômes, d'apparitions et autres choses semblables. Il se risqua à dire que peut-être Charley, le fils, avait été blessé et
qu'il connaissait la transition juste à ce moment, et que son « esprit » était venu vers sa mère. Il suggéra aussi de noter la
minute et l'heure et de les garder pour une vérification ultérieure. On trouva qu'il était à peu près 9 heures 05 quand la
mère avait eu sa vision. En analysant celle-ci, ce voisin curieux réussit à faire dire à la mère qu'elle voyait vaguement à
l'arrière-plan, pendant les éclairs qui pouvaient provenir des projecteurs ou des obus qui éclataient, une voûte avec une
enseigne au dessus dont seul le dernier mot était visible : c'était le mot frères. Ce fait intéressant fut noté par le voisin.
Des mois plus tard, la mère ne pouvait plus se rappeler avoir vu l'enseigne ni la voûte et il lui fallait ajouter foi aux
paroles du voisin quand celle-ci disait qu'elle avait vu ce signe.

Peu de temps après cet événement, la mère apprit officiellement la transition de son fils. Ce ne fut que quand la
guerre fut finie et que certains des camarades de son fils revinrent à Akron et que la mère et le voisin vérifièrent les
autres faits ; à savoir que c'était le même jour et à cette heure précise, (en tenant compte de la différence d'heure avec la
France) que la transition avait eu lieu ; que c'était dans le centre d'une petite ville ou ils étaient au repos que l'attaque
inattendue s'était produite, causant beaucoup de morts. Il y avait une petite taverne, en face du jardin public, tenue par
les "Lasalles Frères". La voûte conduisait à l'entrepôt où les camions, les chevaux et les voitures allaient pour prendre
les tonneaux.

J'ai donné tous ces petits détails, en particulier ceux qui concernent la voûte, parce qu'ils sont très importants
pour défendre les positions rosicruciennes en ce qui concerne des manifestations telles que celles–ci. Selon le voisin,
l'esprit de Charley était venu vers sa mère pour lui apprendre sa transition. De la même façon, un certain nombre de
personnes qui se livrent à des recherches sur les phénomènes dits psychiques et qui étaient des adeptes confirmés des
doctrines du spiritisme plus que des enquêteurs impartiaux, ont aussi proclamé que l'explication donnée par le spiritisme
était l'explication correcte. En fait, les milliers de cas semblables ont été saisis par les fidèles du spiritisme comme
preuves de ce qu'ils avancent. C'est pourquoi nous avons déclaré dans une page précédente que la première guerre
mondiale, avec ses nombreuses manifestations de nature occulte, a fait beaucoup pour augmenter la croyance au
prétendu spiritisme moderne, par suite d'une erreur d'interprétation.

Analysons maintenant cet événement pour voir si l'explication donnée par le spiritisme est justifiée. Tout
d'abord, nous remarquons que la voix de Charley ne dit pas à sa mère : « Je suis parti », « Je suis mort », « Je suis un
esprit », ni « J'ai été tué ». La voix dit distinctement : « Je m'en vais ». Tels étaient les mots exacts ; l'impression faite
sur l'esprit de la mère était que Charley n'avait pas encore subi la transition, mais que la transition suivait ce message.
Par conséquent, le message ne venait pas d'un « esprit », d'une âme disparue mais le message venait d'un être vivant, et
d'une âme qui était encore dans un corps humain. Cela apparemment suffirait à enlever tout cet événement au domaine
des phénomènes de spiritisme, mais les partisans du spiritisme n'allaient pas se laisser dépouiller si facilement de l'un de

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leurs exemples parfaits. Ils soutinrent que, puisque, à ce moment-là, l'âme de Charley s'approchait de la transition, elle
était en communion avec un « esprit » dans le monde des esprits, et que c'était par conséquent cet autre esprit qui avait
communiqué le message.
Une explication de ce genre met en jeu toute la manifestation et fait intervenir, sans nécessité, des éléments
inutiles pour rendre compte de ce qui s'est réellement passé.

Les partisans du spiritisme ne pouvaient pas faire rentrer dans leur explication le fait que la voûte et l'enseigne
étaient visibles. Ce petit point prouvait l'une des deux choses suivantes : ou bien l'esprit de Charley transmettait l'image
de cette enseigne ou bien la mère était en harmonie avec le lieu où se déroulait l’événement et en voyait réellement
l'arrière-plan d'une façon psychique.
Cette petite remarque place immédiatement tout événement dans un système de relations avec l'ensemble des
principes mystiques et occultes que nous étudions dans notre travail.

Et bien, l’explication rosicrucienne est tout simplement celle-ci : nous savons que les soldats passaient souvent
des heures à penser à leurs parents et à essayer de leur faire parvenir l'impression mentale qu'ils étaient bien, sains et
saufs, ou malades ou tout autre chose. En d'autres termes, il y avait une harmonie constante entre la plupart de ces
soldats et les êtres chers qu’ils avaient quittés. Cette harmonie était renforcée dans les cas de blessures graves ou quand
le soldat avait besoin d'aide. Les officiers ont rapporté qu'il était courant qu'un jeune soldat blessé oublie le lieu où il se
trouvait et sa condition présente et qu'il appelle « Maman ! Maman ! », « Papa ! Papa ! » ou « Frère ! » comme si ces
personnes étaient assez près pour venir rapidement à son aide. Psychologiquement, cela nous entraîne dans le domaine
des habitudes instinctives, et ceux qui connaissent bien les instincts primitifs de toute vie animale et la loi de
conservation, savent que pour ceux qui ont des parents proches, le premier appel que l'on lance depuis l'enfance, c'est
l'appel instinctif adressé aux personnes qui peuvent donner une protection en cas de danger et particulièrement aux
parents. Même chez les adultes et chez ceux qui ont en général oublié cette habitude, cet instinct revient au premier plan
et est inconsciemment exprimé aux moments de frayeur ou de blessure grave. Et nous savons aussi que beaucoup de
soldats, sinon la plupart, quand ils étaient blessés ou se trouvaient dans une position où la transition semblait imminente,
pensaient immédiatement aux êtres chers et leur lançaient ce dernier message, ce dernier appel à l'aide. Dans le cas
particulier que nous étudions, le jeune soldat se rendit probablement compte de la gravité de sa blessure et du fait que la
transition était imminente et, pendant de longs moments, pensa à sa mère, entre les gémissements que lui arrachait la
souffrance. C'est cela que la mère entendit d'abord avant de se mettre à prier.

Les principes mis en jeu ici sont identiques à ceux qu'utilisent et qu'utilisaient les mystiques anciens et
modernes de l'Orient pour accomplir certains de leurs étranges miracles. Nous parlons de « miracle » parce que c'est là
le terme qu’emploie le commun des mortels, mais naturellement il n'y a ni mystère ni miracles dans aucune
manifestation ou démonstration, une fois que l'on connaît les lois qui permettent cette manifestation ou cette
démonstration.

Dans le cas de la transmission de l'image et du message du soldat à sa mère, il existait dans son être psychique,
dans son aura et dans son esprit, un état que les mystiques anciens et modernes sont capables d'établir sans les douleurs
subies par le soldat. En d'autres termes, le corps psychique et sa capacité de s'accorder avec le Cosmique, ou l'Esprit
Universel, sont étroitement liés au côté émotif de notre nature. Vous vous en êtes tous peut-être déjà rendus compte,
mais sans voir qu'une loi très importante se révélait en cela.

En d'autres termes, nous pouvons dire assurément que le côté émotif de notre nature est une partie du coté
psychique. Lorsque nous éprouvons des émotions, c'est par l'intermédiaire du système nerveux sympathique et du corps
psychique et non pas par l'intermédiaire du système nerveux cérébro-spinal. Les psychologues, aussi bien que ceux qui
font des recherches dans le domaine de la médecine, commencent tout juste de connaître ce fait. Beaucoup de personnes
qui souffraient de différentes formes de complexes émotifs ont été traitées par la médecine en agissant sur le système
nerveux cérébro-spinal sans aucun succès. On peut calmer le système nerveux central ou cérébro-spinal au point de le
rendre passif en le droguant, sans affecter le côté émotif du sujet, le moins du monde. Ce fait a été prouvé par des
savants au cours d'une série d'expériences menées il y a quelques années dans une clinique dépendant d'un
hôpital de New York, avec ma collaboration. Une femme souffrait d'un complexe émotif depuis un certain nombre de
semaines. Elle était d'une émotivité morbide et ne pouvait pas se contrôler ; elle sanglotait et pleurait parce qu'elle avait
perdu un être cher. Elle fut extérieurement apaisée et calmée par des drogues et par une paralysie partielle du système
nerveux, ce qui lui permit de sombrer dans un profond sommeil où elle ne remua pas même le petit doigt.

Pourtant, à chaque fois qu'elle se réveillait après avoir ainsi eu ce sommeil provoqué, nous découvrions qu'elle
avait souffert de tous les effets émotifs dans ce qu'elle appelait un « rêve », et il était tout à fait évident que son corps
psychique et sa conscience continuaient à ressentir ce complexe émotif, tout comme son corps physique le faisait quand
elle était éveillée.

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Revenons maintenant au soldat. Son état émotif, en raison des souffrances et de l'agonie de son corps physique,
était augmenté par l'état émotif de son corps psychique, parce qu'il pensait aux êtres chers qui souffriraient à cause de sa
transition. Je pense que chacun de vous peut se faire une image mentale des complexes et des émotions qui exaltent la
nature du soldat qui a été blessé et qui pense qu'il va trépasser. D'après les lois et les principes connus, la nature
psychique d'une telle personne, en un tel moment, est stimulée dans toutes ses facultés, dans toutes ses fonctions et se
met très facilement en harmonie avec les vibrations supérieures du Cosmique ou de L'Esprit Universel. En d'autres
termes, à ce moment, la nature psychique de quiconque est en harmonie étroite avec L'Esprit Universel et envoie à
L'Esprit Universel les pensées, les images, les mots et les messages qu'elle veut faire parvenir à d'autres personnes.
Naturellement, le soldat ne pensait pas, en fait, qu'il était en train de communiquer avec sa mère. Il savait seulement
instinctivement qu'en lançant vers elle ses dernières paroles, il les lui ferait entendre et comprendre de quelque façon.

C'est à des moments semblables que l'esprit sceptique, matérialiste et objectif de l'homme ne doute pas,
n'analyse pas, n'essaie pas de s'opposer à la croyance inhérente que toute l'humanité possède naturellement le pouvoir
d'atteindre un être aimé d'une façon mentale ou spirituelle. C'est seulement lorsque l'homme se sent à l'aise et qu'il ne
manque de rien, qu'il commence à douter de ces choses, et qu'il ferme immédiatement la porte à toutes les
manifestations possibles.

Rappelez-vous ce qui est dit dans la Bible, qu'à moins de devenir semblables à de petits enfants, nous
n'entrerons pas dans le Royaume des Cieux. Cette affirmation contient une grande vérité. L'esprit de l'enfant n'a pas
appris à douter ni à analyser, mais il cède à ses émotions instinctives avec une foi qui semble provenir de quelque
conscience intérieure ou d'une conviction intérieure.

Il faut, d'autre part, que la mère, ou la personne qui doit recevoir le message soit en harmonie avec l'esprit
cosmique au moment où le message ou la vision sont envoyés, afin de pouvoir recevoir ce message, cette vision. Une
telle harmonie n'est pas un état positif, actif, mais c'est plutôt un état plus ou moins neutre, passif. Autrement dit, il n'est
pas nécessaire que la personne à qui est destiné le message soit en fait en train de se concentrer et d'essayer de recevoir
un message. Nous avons déclaré à maintes reprises, dans nos leçons, que dans toutes les expériences semblables, plus la
personne essaie de recevoir le message, se concentre et l'attend dans un état d'esprit analytique, plus cette personne gêne
les lois qui rendent l'harmonie possible. Par conséquent, nous voyons que les nombreuses manifestations de réception
de messages impromptus se sont produites alors que la personne à qui le message était destiné n'essayait pas de recevoir
un message de quelque sorte que ce soit. Dans le cas particulier que nous étudions, la mère s'était mise en harmonie
passivement en priant pour son fils et en pensant à lui sans idée particulière bien que ce fût avec une grande intensité
émotive. Elle avait simplement dans l'esprit, l'idée qu'il était quelque part en France ; aussi elle était passive, prête à
recevoir tout message, toute manifestation qui pouvait se produire. Le soldat envoyait inconsciemment dans le
Cosmique des idées sur l'endroit où il se trouvait et souffrait, sur les bâtiments qui se trouvaient à l'arrière-plan et sur la
façon dont on trouverait son corps près du mur de l'usine. Ces pensées atteignirent l'esprit Cosmique et, par l'esprit
Cosmique, elles atteignirent la mère.

Il a été démontré par les anciens et il est démontré par les mystiques d'aujourd'hui que de telles pensées,
envoyées avec beaucoup d'intensité dans le Cosmique, deviennent des formes de pensée, et que ces formes de pensée se
projettent vers la personne qui doit les recevoir. Une fois reçues par cette personne, ces formes de pensée apparaissent
sous forme de visions dans une lumière brumeuse ; c'est ce qu'on appelle une projection. Les anciens Maîtres apprirent
rapidement l'art de la projection et l'employèrent largement. Nous n'avons pas seulement beaucoup d'exemples sur la
façon dont Jésus apparut à ses disciples, alors qu'il était physiquement loin d'eux, mais nous trouvons encore des
manifestations semblables dans d'autres témoignages et d'autres livres sur l'œuvre d'autres Grands Maîtres. Les
chrétiens qui n'ont pas lu d'autres livres de littérature sacrée que la Bible chrétienne, croient que les seules apparitions
miraculeuses d'un être vivant sont celles dont on rapporte qu’elles ont été réalisées par Jésus. L'Èglise chrétienne et
d'autres Èglises ont supprimé une si grande partie de la littérature sacrée d'autres périodes que le public ne se rend pas
compte qu'il y a de nombreux cas de projection qui ont été enregistrés. Nous savons, par nos enseignements et par nos
démonstrations, qu'il nous est possible aujourd'hui de projeter une pensée, ou de projeter un sujet que nous avons dans
l'esprit, d'une façon assez claire pour rendre cette pensée et ce sujet visible aux sens psychiques d'une personne située
loin de nous.

PROJECTION ET PERSONNALITÉ
Je vois, en étudiant certains des documents anciens, que les Grands Maîtres du passé, lorsqu'ils discutaient de
ces principes, soit avec leurs étudiants, soit entre eux, étaient déroutés tout autant que nous le sommes aujourd'hui par
certains des principes en cause. Par exemple, vous vous rappelez probablement que dans le cercle précédent, nous

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n'avons pas pu déterminer parfois si, dans la projection, nous envoyons notre personnalité à l'endroit et à la personne
que nous visitons, ou si nous attirons cette personne et cet endroit à nous. Il n'y a qu'une preuve que nous accomplissons
une projection vers cet endroit et que nous ne l'amenons pas à nous, c'est le fait qu'un certain nombre de personnes
assemblées en un endroit verront notre projection en cet endroit.

Et bien ! Les anciens ont découvert, il y a longtemps, que dès que nous essayons d'envoyer notre corps
psychique à un endroit éloigné, nous envoyons réellement une partie de notre personnalité invisible ou de notre
conscience loin de nous. Les anciens découvrirent que c'est là chose facile car le temps et l'espace n'existent pas dans le
Cosmique. Tandis que je suis assis ici, à écrire cette leçon confidentielle, il m’est facile de fermer les yeux et de me voir
immédiatement dans le temple de Louksor, en Egypte, où se déroula la magnifique cérémonie d'initiation organisée par
nos membres le 14 Février 1929. Je crois qu'il faut moins d'un dixième de seconde pour que ma conscience se trouve
dans ce temple et pour que je sente, moi, que ma conscience se trouve dans ces ruines antiques. Et pourtant, il nous a
fallu de nombreuses semaines pour transporter notre corps physique de Californie jusqu'à ce temple. Et bien, si l'esprit
et la pensée voyagent aussi rapidement que cela, il n'y a pas de raison que le corps psychique ne puisse pas voyager tout
aussi rapidement.

Nous sommes maintenant arrivés à un point de cette histoire où les Maîtres anciens trouvèrent qu'il leur était
nécessaire de se projeter pour faciliter leur travail, et ils tirèrent un grand parti de cette projection.
Des récits de leurs expériences et les communications qu'ils ont faites sur ce qu'ils ont appris nous seront très
utiles, mais il est très important que chacun possède très clairement dans son esprit les principes généraux de la
projection afin qu'il comprenne les communications qui seront faites dans les leçons à venir. La meilleure façon de se
rendre ces principes familiers, c'est de les essayer à nouveau. Vous serez probablement surpris du succès que vous
aurez, en raison du développement de vos capacités psychiques depuis que vous avez mis en pratique les leçons du
cercle précédent.

Choisissez un endroit ou une personne précis en un point éloigné, un soir juste avant de vous retirer dans votre
chambre, ou bien au milieu de la journée, à un moment où vous pouvez être seul pendant quelques instants et utilisez les
méthodes données précédemment pour visualiser un endroit; et puis projetez-vous vers cet endroit. Essayez de vous
projeter vers quelqu'un qui vous connaît et qui pourra vous parler du résultat atteint. Au cours de la semaine qui vient je
me projetterai vers quelques-uns d'entre vous, la semaine suivante vers quelques autres, si bien que, au cours des deux
ou trois semaines à venir j'aurai touché un bon nombre d'entre vous, en particulier le soir et pendant les heures de la
nuit.

Je ne veux pas que vous vous sentiez obligés de m'écrire personnellement pour décrire les contacts que j’aurai
établis avec vous ou que vous aurez établis avec moi. De tels contacts peuvent se produire très fréquemment d'une façon
très vague et, parfois, d'une façon très nette, et, si vous écriviez une lettre ou un rapport à propos de chaque évènement,
ce serait une lourde obligation pour vous d'écrire et pour nous de lire et de classer ces rapports et commentaires.
Pourtant, s'il se révèle dans un tel contact un point qui peut être instructif, ou si vous avez une question à poser, vous
pouvez adresser une lettre au représentant de notre Conseil de l’Ethique.

Les anciens affirmaient qu'une partie de leur essence consciente ou de leur vitalité semblaient accompagner le
corps psychique quand ils commençaient la projection ainsi d'ailleurs qu'une partie des vibrations ou de l'essence de la
pièce ou de l’endroit où ils se trouvaient. Nous avons très souvent remarqué que, si l'un de nos membres s'assied dans
une pièce ou brûle de l'encens, pour se projeter vers une autre personne, la personne qui reçoit la projection sent
quelquefois l'odeur d'encens en même temps qu'elle perçoit la projection.

Dans un certain cas, où la projection fut réalisée dans une pièce où se trouvaient beaucoup de roses fraîches, le
parfum et la couleur des roses accompagnèrent la projection de façon très nette. Je vous dis cela maintenant afin que
vous puissiez l'essayer. Faîtes brûler de l'encens ou bien tenez dans les mains un parfum ou des fleurs fraîches ou encore
mettez des fleurs dans l'eau pendant que vous faites votre projection ; plus tard nous discuterons des raisons qui rendent
une telle projection possible.

J'aimerais que chacun de vous essaie quelques expériences de projection pendant la semaine ou les deux
semaines qui viennent afin que vous soyez préparés à certaines idées des anciens. Je parlerai de celles-ci dans les
chapitres ultérieurs. Je ne désire pas vous en dire davantage pour l'instant en ce qui concerne la projection, car je
déflorerais ce que j'ai l'intention de dire une fois que vous aurez fait les expériences. Aussi il est préférable de ne rien
dire et de vous laisser continuer vos expériences durant quelques jours, puis vous donnerai d'autres expériences à faire
d’ici quelques pages.

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Permettez-moi de répéter un conseil qui vous a déjà été donné dans les Cercles précédents. N'ayez pas peur de
la projection ! L'expérience psychique de la projection est naturellement absolument différente de toute expérience que
nous pouvons avoir objectivement. C'est quelque chose de si étrange, de si différent que, quand elle se produit pour la
première fois, elle nous saisit et elle est susceptible d’être effrayante. Nous sommes constitués de telle façon que,
instinctivement, nous sommes très réticents et hésitants devant quelque chose de complètement différent. Généralement
cette réserve tend à notre bien. Si nous ne nous montrions pas très prudents dans les situations inhabituelles, nous nous
exposerions souvent à des désagréments.

Quand nous sentons que notre conscience quitte notre


corps, quand nous commençons d'avoir conscience d'un Moi distinct
de l'être physique, comme si l'esprit se trouvait séparé du corps, ce
qui est quelquefois le cas, nous éprouvons très souvent la crainte de
ne plus revenir au corps.
Nous nous demandons si la séparation sera permanente.
Cette question, cette crainte font que la conscience du Moi intérieur
se précipite de nouveau dans l'être physique. Et alors, nous sommes
généralement si objectifs qu'il nous est impossible de continuer la pratique de la projection.
Lorsqu'on pratique la projection, par conséquent, il est toujours préférable de repasser certains faits dans son
esprit :
1. Bien que l'expérience de la projection puisse être nouvelle pour vous, elle a été pratiquée par des milliers
de personnes inconnues.
2. Vous agissez selon les lois et les intentions comiques.
3. La projection se rapporte à une manifestation psychique sur un plan supérieur.
4. Le Moi n'est jamais vraiment et complètement séparé du corps ; il y a toujours la corde ou le lien
traditionnel, allégorique. Par conséquent, le Moi reviendra dans le corps.
5. Sur le plan psychique, le temps a une valeur purement relative, tout comme dans un rêve. Une expérience
psychique qui peut sembler très longue, mesurée au sens objectif, n’a souvent duré qu'une seconde ou deux. Par
conséquent, peu importe la longueur de votre expérience au point de vue psychique; en fait le phénomène n'a duré que
quelques secondes de temps objectif. De plus, personne parmi ceux qui ont pratiqué des expériences et des
démonstrations psychiques selon les principes et les enseignements rosicruciens n'a jamais souffert aucun détriment.

Laissez-vous aller quand vous vous livrez à la projection. Certaines sensations physiologiques peuvent se faire
sentir. Vous pouvez avoir une sensation de perte de poids ou une sensation de lourdeur. Vous commencez à avoir
l'impression que vous avez le vertige, mais cela est dû tout simplement au fait que, objectivement, vous perdez
conscience, tout comme cela se passe quand vous vous endormez - les choses semblent devenir vagues et perdre leur
valeur.

Les anciens découvrirent, comme vous le ferez vous-mêmes, que la projection tient plus de l’art que d'une
science. Afin de réussir parfaitement une projection, ou même de la réussir parfaitement en partie, il faut procéder
comme si l'on allait se mettre à peindre un beau tableau ou à jouer un beau morceau de musique. La projection demande
un doigté très délicat, un jugement pénétrant, une compréhension pleine de sympathie et une douceur de coeur et d'âme
qui ne sont pas nécessaires pour beaucoup d'expériences scientifiques. Par conséquent, la projection a reçu le nom d'art,
tout comme la transmutation, puisqu'elle demandait aussi un accord plein de sympathie avec les lois de la nature.

PREMIÈRES PROJECTIONS D’HARVEY SPENCER LEWIS


Selon d'anciens documents, les anciens Maîtres découvrirent bientôt un certain nombre de faits merveilleux qui
se rapportaient à l'art de la projection. Un des plus importants était le fait que, dès qu'ils commençaient à se mettre en
harmonie avec le Cosmique afin de projeter leur pensée, ils se mettaient à recevoir des impressions aussi bien qu'à en
envoyer. Ils ne leur étaient jamais venu à l'esprit, apparemment, que quand ils se mettaient à penser à une personne qui
se trouvait en un lieu éloigné, ils entraient en contact avec des faits, des personnes et des lieux auxquels ils ne pensaient
pas.

Je ne sais pas quelle impression ils eurent quand ils firent cette découverte, mais j'imagine qu'ils eurent la
même impression que moi et que la plupart d'entre vous. Il me semblait que ma concentration était insuffisante et que je
ne chassais pas les pensées inutiles, ou que je ne limitais pas convenablement mon contact à la personne ou à l'endroit
que je désirais atteindre. Je suppose que si je n'avais pas pu me référer à des manuscrits et à des documents, j'aurais fait
comme la plupart d'entre vous : j'aurais écrit une lettre à mon Maître pour lui demander ce qui n'allait pas dans ma
méthode. Je me rappelle le moment où j'ai essayé d'atteindre le vieux Maître de France qui m'avait donné mes premières

Quatrième cercle communication n° 4 15


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

leçons. C'était ma première tentative de projection à si grande distance et vers un personnage si important. Je pouvais le
visualiser facilement, et il me semblait que j'étais tout près d'un contact psychique, mais soudain il se forma dans mon
esprit des images très nettes d'un vieux monastère quelque part au milieu des collines d'un pays étranger. Il me semblait
que beaucoup de vieillards et d'enfants qui se trouvaient devant le monastère me regardaient et, finalement, je me rendis
compte que moi aussi je figurais dans le tableau. J’avais l'air de me tenir sur la porte du monastère et les gens me
regardaient comme s'ils me connaissaient. Cela m'ennuyait, car je ne connaissais pas ce monastère, je ne désirais pas
établir un tel contact à ce moment précis, et j'essayai pendant dix minutes de chasser cette scène hors de mon esprit.
Finalement je fus obligé de cesser de me concentrer et d'abandonner pour cette fois.

Le lendemain, j'essayai de nouveau. Cette fois, je vis un groupe étrange d'hommes et de femmes dans un pays
étranger et portant fort peu de vêtements. Ils semblaient être des membres de quelque tribu. L’image n’était pas nette, à
part les détails des visages et des silhouettes ; mais, quant à savoir qui ils étaient et où ils vivaient, j'étais incapable de le
dire. Je fus gêné cette fois encore et j'essayai de rejeter cette scène de l'image que je créais dans mon esprit. Bien que,
mentalement, je fusse capable de visualiser le vieux Maître de France avec qui je voulais établir un contact, je découvris
que son image à lui n'était qu'un souvenir mental dans mon esprit, tandis que la scène de cette tribu était une image qui
se formait dans la conscience cosmique ou psychique. Cette découverte me fit comprendre les règles de la méthode
convenable de projection : il est nécessaire d'avoir autre chose qu'une simple visualisation mentale de la personne ou de
l'endroit que vous voulez atteindre. Vous devez libérer cette image, la faire passer de la partie mentale de votre être dans
la conscience psychique. Vous voyez, il est possible d'avoir une image mentale dans l'esprit tandis qu'on a aussi une
image psychique dans la conscience psychique. Ces deux images s'opposent l'une à l'autre et l'on ne peut pas réussir la
projection.

Sans aucun doute, la plupart d'entre vous ont connu des problèmes semblables lors des premières expériences
de projection. Le problème est tout simplement le suivant . Nous pouvons nous débarrasser de l'image mentale en
cessant de penser à l'objet ou à la personne que nous avions en tête, mais plutôt que de nous aider, cela arrêtera toute
projection. Nous ne pouvons pas nous débarrasser de l'image psychique si facilement. Naturellement, si nous cessons de
nous concentrer, si nous brisons le charme de l'harmonie, si nous nous levons et nous occupons de notre travail, il y a
des chances que l'image psychique nous quitte immédiatement; mais cela ne nous aide pas davantage si nous essayons
de faire une projection, car il nous faut pour cela rester concentrés.

Le lendemain, je me mis en devoir d'essayer un autre plan, sans me rendre compte que je faisais exactement ce
que devaient me dire des instructions ultérieures.
Vous voyez, je n'avais pas l'avantage d'un contact épistolaire avec un Maître ou un Instructeur, comme c'est
votre cas, et je ne recevais pas de longs écrits où tous les détails étaient soigneusement préparés. Il fallait que je peine
à travers d'innombrables vieux manuscrits, que je fasse des traductions, souvent à partir d'hiéroglyphes au lieu
de mots, et puis que je cherche les mots modernes qui me rendraient clairs ce que voulaient dire toutes les
phrases particulières. Il me fallait mettre à l'épreuve chaque idée que j'avais traduite pour savoir si, oui ou non,
j'avais bien découvert l'idée juste. Voilà comment les nombreuses leçons qui couvrent une période de vingt
années ou plus ont été préparées pour chacun de vous.

Par conséquent, quand je me concentrais de nouveau et qu'une scène particulièrement étrange apparut dans ma
conscience, au lieu d'essayer de me débarrasser d'elle, et de me fixer à celle que j'avais primitivement voulue, j'oubliai
mes désirs et j'acceptai la scène cosmique ou psychique. De la minute où j'agis ainsi, la scène psychique se développa
plus nettement et je fus bientôt perdu dans une histoire intéressante qui était nouvelle pour moi et qui n'avait aucun lien
avec ce que j'avais désiré faire. Puis, aussitôt que l'histoire psychique fut achevée, elle s'évanouit et, en un instant,
l'image de la personne avec qui je voulais établir un contact à l'origine apparut et devint forte et claire, sans aucun effort
de ma part, et ma projection continua facilement.

J'appris ainsi, comme les anciens l'avaient fait avant moi, que dès qu'on se concentre convenablement et qu'on
perd toute conscience objective pendant un moment, on se met en harmonie avec la conscience cosmique. Maintenant,
peu importe qu'on commence la concentration par une image visualisée ou une idée, pour autant qu'on rejette de son
esprit toutes les pensées se rapportant à soi et à son cadre actuel. En d'autres termes, dès qu'on tourne la conscience vers
l'intérieur, on se met peu à peu, et parfois rapidement, en accord avec la conscience cosmique.

Quatrième cercle communication n° 4 16


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

CONTACT AVEC LA CONSCIENCE DIVINE & MEDITATION COSMIQUE


Je désire expliquer ici que cette idée de l'illumination de l'esprit contenue en tournant la conscience vers
l'intérieur n'a été adoptée que par une secte religieuse. C'est la Société des Amis qu'on connaît mieux sous le nom de
Quakers. Le fondateur apprit, par quelque enseignement mystique, l'existence de la « lumière intérieure » qui pouvait
venir du Cosmique, et il se mit à prêcher sa valeur.

Quand ses disciples vinrent en Amérique, ils trouvèrent aide et amitié auprès des premiers rosicruciens qui
s'étaient établis à Philadelphie en 1694. Jusqu'à ce moment la Société n'avait pas eu d'églises en Amérique et pas de
doctrine comme celle qu'elle a aujourd'hui. Les rosicruciens les aidèrent à établir leurs premières églises en Amérique et
à propager leurs doctrines. Beaucoup des premiers quakers américains, qui établirent la religion quaker d'aujourd'hui,
devinrent des rosicruciens. Si, dans une encyclopédie, vous lisez l'histoire de "La Société religieuse des amis" et les
raisons que ces gens avaient d'essayer de trouver un guide religieux dans la « lumière intérieure », vous trouverez
beaucoup de principes rosicruciens présentés d'une façon religieuse. La Société édite aussi beaucoup de petites
brochures qu'elle sera heureuse de vous envoyer.

Etablir un contact avec la conscience cosmique ressemble beaucoup à l'appel d'un numéro de téléphone, quand
on découvre qu'on écoute la conversation qui se tient sur la ligne d’un standard. Nous pouvons avoir un certain numéro
et une certaine personne en tête et nous nous attendons bien à être immédiatement en contact avec cette personne et, au
lieu de cela, nous entendons une conversation animée au téléphone. Il se peut que nous comprenions en partie cette
conversation, il se peut que nous n'en comprenions rien. Cependant, si nous attendons patiemment, la ligne occupée
deviendra libre et nous pourrons entrer an contact avec la personne que nous voulons toucher. Essayer d'établir notre
contact pendant que d'autres personnes sont elles-mêmes en contact, c'est la même chose que d'essayer de poursuivre
notre projection pendant que le Cosmique révèle quelque autre impression.

Nous devons nous rappeler que la Conscience Cosmique est semblable à un grand central téléphonique. Elle
est en contact parfait avec tout ce qui se passe dans le monde ; elle contient aussi les faits du présent et de l'avenir.
Considérez la Conscience Cosmique comme n'ayant ni passé ni avenir, mais toujours le présent.

Du moment où nous entrons en contact avec le Cosmique, nous


trouverons des faits qui semblent être des faits du présent, mais qui peuvent
remonter à des centaines d'années, ou qui deviendront vrais dans l’avenir.
Je compare souvent l'accord cosmique avec l'accord radio : souvent, lorsque
je veux écouter mon poste, je tourne le bouton et immédiatement j'entends
un certain nombre de morceaux de musique et des conférences ou des
informations. Tout d'abord, cela semble très confus, mais si j'écoute
attentivement, il y a une station qui est mieux accordée à mon poste ;
puisque cette station me parvient plus nettement, je peux suivre son
programme plus distinctement que les autres. D'autres fois, le bouton peut
être tourné de telle façon qu'un seul poste émetteur peut être entendu, et la
réception en est très claire et nette. Bien que ce ne soit peut-être pas le poste
que je voulais, je peux entendre des faits surprenants ou intéressants, ou
bien aussi quelque chose qui ne m'intéresse pas. Chaque fois que nous entrons en contact avec le Cosmique, nous
commençons à recevoir des impressions. Elles peuvent être confuses, parce que l'harmonie atteinte n'est pas telle que
nous le voulions ; les faits que nous recevons peuvent nous être inconnus, et nous sembler sans importance. D'autre part,
souvent les faits qui nous arrivent nous sont destinés et ils sont très importants. Nous ne pouvons pas toujours mesurer
immédiatement leur importance. Par conséquent, nous ne devons pas les rejeter; nous devons accepter le message ou
l'illumination, en prendre note dans un carnet et garder cela pour plus tard. Les anciens Maîtres qui enregistraient les
faits qui leur étaient révélés lors de leurs contacts cosmiques découvraient, à mesure que les années passaient, qu'ils
avaient accumulé de grandes vérités. Souvent ces faits étaient prophétiques : accessibles dans le cosmique dès leur
époque bien que concernant l'avenir sur la Terre ; d'autres faits se rapportaient au passé ; d'autres encore au présent.

La raison pour laquelle je me suis mis à expliquer tout cela, c'est que j'ai trouvé dans une note que de cette
manière, les Grands Maîtres apprirent certaines choses sur des hommes de leur peuple qui vivaient dans des pays
éloignés. Au début de leur œuvre au Mont Carmel, en Palestine, les Maîtres de la Grande Loge Blanche apprirent, par le
Cosmique, que certains Aryens, des gens de leur peuple, qui descendaient des tribus de l'Atlantide disparue, vivaient
encore dans une terre lointaine qui s'appelle aujourd'hui le Yucatan. Ils apprirent du Cosmique que, quand le continent
de l'Atlantide disparut dans les flots, beaucoup de gens de leur peuple s'étaient échappés sur des radeaux et étaient allés
vers l'ouest, vers un continent qui fait maintenant partie du Mexique. (En ce temps-là, le Golfe du Mexique n'existait
pas. Tout cet espace était une magnifique vallée de plaines, qui fut plus tard envahie par l'eau.) Ces faits convainquirent

Quatrième cercle communication n° 4 17


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les Maîtres de la somme de connaissance qu'ils pouvaient retirer du Cosmique et dès lors, ils eurent chaque jour des
séances d'harmonie avec le Cosmique pour recevoir la « Lumière Intérieure ». Même lorsqu'ils faisaient des essais de
projection, ils entraient en contact avec des personnes et des lieux autres que ceux qu'ils avaient en tête ; cependant, au
lieu d'essayer de rejeter ces tableaux et ces personnages inconnus, ils les laissaient subsister jusqu'à ce que l'image
s'efface d'elle-même.

Dans mon expérience personnelle j'ai trouvé beaucoup de révélations importantes de la même façon. L'image
du vieux monastère revint souvent, quelquefois deux fois par mois, quelquefois à trois ou quatre mois d'intervalle.
C'était toujours le même vieux monastère, mais il s'y rattachait des événements différents. Je décidai de laisser l'histoire
se dérouler à sa guise. Et, quand le monastère revint dans ma conscience psychique, je me contentait de me laisser aller
dans mon fauteuil, de me détendre complètement et de « laisser venir », comme dit l’un de nos frères. Et cela vint ! Un
événement complet d'une vie antérieure, et j'étais au centre de cet événement. C'était même mon ancien moi et je
compris bientôt que je recevais l'empreinte d'une période ancienne et jadis familière d'une vie antérieure.

Aujourd'hui je connais cette vie si bien que je m'en rappelle tout événement tout aussi facilement que ma vie
d'il y a dix ou vingt ans. Aussi, le point important, c'est que vous devez être patient et tolérant à l'égard des impressions
étranges qui se forment dans votre esprit quand vous commencez à vous concentrer. Ne soyez pas contrarié s'il vous
vient des idées que vous n'avez pas demandées. Si les événements qui se présentent à vous vous semblent sans intérêt,
reprenez votre travail et concentrez vous une autre fois. S'il se présente à vous une histoire ou une image, même « une
idée intérieure de votre propre esprit », laissez-la se développer et, une fois que votre concentration est finie, prenez en
note. Parfois vous trouverez que c'est quelque chose de très utile. Rappelez-vous que souvent vous pouvez définir une
ligne nette de renseignements en commençant par une clé. Prenez par exemple une clé comme: « Jésus alla dans le
désert ». Cette clé vous mettra dans l'esprit la période de la vie de Jésus où après avoir reçu le Baptême de Jean, il se
retira dans le désert pour méditer.

Si vous vous concentrez sur cette idée en guise de clé de méditation et vous représentez Jésus seul dans un
grand désert, le Cosmique révèle à votre conscience beaucoup de faits étranges et de doctrines qui se rattachent à cet
événement. Cela s'appelle la Méditation Cosmique. Prenez quelque événement sacré qui en vaille vraiment la peine,
ou même quelque fait scientifique, quelque loi de la nature et utilisez-le comme clé pour les jours à venir. Nous
attendons de votre part un commentaire sur les résultats de cette expérience de Méditation Cosmique. Nous vous
enverrons la communication suivante après réception de ce travail.

APPRENDRE A REMETTRE EN CAUSE CE QUE NOUS SAVONS


Je sais que ce sujet de la méditation et de l'orientation de l'esprit vers l'intérieur pour trouver la lumière
intérieure va susciter beaucoup de questions et d'idées dans votre esprit parce que les nombreuses lettres que nous
recevons constamment font allusion à ce sujet. Il semble que beaucoup de nos membres ont essayé de se livrer à la
méditation et de pratiquer différentes méthodes pour établir le contact avec le Cosmique au cours de leurs expériences
passées et que pendant ces périodes, ils ont reçu des bribes d'enseignements ou des pensées d'illumination décousues qui
les ont fort déroutés. Généralement un doute se lève dans leur esprit quant à la valeur ou à l'exactitude de
l'enseignement qu'ils reçoivent ainsi. Une question qui revient couramment est la suivante : « Puis-je avoir confiance
dans les pensées qui me viennent de cette façon et comment puis-je savoir que les idées que je reçois ainsi sont vraies et
correctes ? »

Les témoignages des documents anciens, qui donnent les processus employés pour édifier la vaste somme de
connaissances que la Grande Fraternité Blanche a acquise dans le passé, révèlent que les premiers chefs de la Grande
Loge Blanche devaient compter presque exclusivement sur l'illumination cosmique pour atteindre au savoir qu'ils nous
ont transmis. Même avec l'immense compréhension qu'ils avaient des lois cosmiques, il leur arrivait de mettre en doute
à l'occasion certaines des grandes vérités qui leur étaient révélées. Il semble pourtant qu’à mesure que chaque semaine,
chaque mois passaient, des renseignements supplémentaires confirmaient les faits surprenants qui leur avaient été
révélés et, de cette façon, ils rejetaient peu à peu leurs doutes et ils apprenaient à avoir confiance dans la connaissance
qui leur venait lors de la réalisation de cet accord intérieur.

Le problème que nous avons à affronter aujourd'hui est dû à la grande masse d’informations que nous avons
reçues à l'école ou que nous avons trouvées dans les livres et qui n'est pas une connaissance correcte sur laquelle on
puisse se fonder. En d'autres termes, les anciens n'avaient pas une masse d'informations fausses et d'idées erronées qu'il
leur fallait éliminer à mesure que la nouvelle connaissance – la connaissance correcte – leur arrivait. D'autre part, en ce
qui nous concerne, une si grande partie de ces renseignements erronés est couramment acceptée comme vraie et utilisée
dans notre vie de tous les jours que, quand nous recevons un fait différent, même s'il vient d'une personne qui est une

Quatrième cercle communication n° 4 18


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

autorité reconnue, il y a bien des chances pour que nous doutions et que nous hésitions à accepter ce nouvel
enseignement. Si ces enseignements nouveaux coïncident avec ce que nous avons déjà appris ou avec ce que nous
croyons, nous les acceptons sans difficulté ; mais si la nouvelle connaissance est très différente de ce que nous avons
toujours accepté, si elle s'oppose à cela, alors nous hésitons à accepter les faits nouveaux ou bien nous avons tendance à
les modifier pour qu'ils s'accordent à nos anciennes croyances.

Il est facile de voir, par conséquent, que les anciens avaient un grand avantage sur nous. Il leur a peut-être fallu
bien des siècles pour apprendre à méditer et à se mettre en harmonie avec le Cosmique et à recevoir ainsi Sa sublime
connaissance, mais en ce temps-là, ils n'avaient pas acquis beaucoup de connaissances erronées dont ils devaient se
défaire avec les plus grandes difficultés. Je ne veux pas dire par là que pendant les siècles d'évolution de leur système de
pensée, ils ne bâtirent pas certaines croyances, certaines idées à eux mais ces idées étaient simplement des conclusions
auxquelles ils étaient arrivés par l'observation ou à partir de l'expression par d'autres de certaines croyances et une
semblable connaissance ne constituait pas un système de faits. Chacun savait que la plupart des croyances qu'il avait
étaient basées sur des conjectures ou sur des opinions et qu'il ne fallait donc pas leur accorder trop de confiance ni les
conserver contre tout raisonnement ou contre toute nouvelle connaissance qui pouvaient se présenter. Pour cette raison,
le penseur dans les écoles de mystères du passé était toujours prêt à rejeter toute idée qui lui avait été donnée par ses
parents, ses amis ou d'autres personnes, en faveur des faits nouveaux que la Fraternité enseignait.

Aujourd'hui, et cela dure depuis plus d'un siècle, nous sommes dans une situation différente. La plupart des
faits et une bonne partie des connaissances que nous absorbons pendant l'enfance et la jeunesse, nous arrivent par
l'intermédiaire de livres imprimés, par les paroles que prononcent les maîtres que nous avons dans les écoles ou les
conférenciers que nous entendons. Nous avons accepté ces faits, non pas comme représentant simplement l'opinion ou
la croyance d'autres personnes, mais comme étant les faits réels découverts et prouvés par les recherches scientifiques.
En conséquence de quoi nous considérons notre connaissance dans le domaine général comme très sûre et non pas d'une
nature telle que nous puissions la rejeter facilement. Nous faisons là, pourtant, une grossière erreur, car nous voyons
tous les jours que le simple fait qu'une explication soit imprimée dans un livre n'est pas une garantie suffisante de sa
véracité, même partielle.

Quand je dis que nous découvrons cela, je veux dire que nous, dans cette organisation, et peut-être plusieurs
millions d'autres personnes, faisons cette découverte. Mais la masse ne l'a pas faite et elle a encore l'impression que ce
qui est imprimé dans un livre ou un journal, que les affirmations des professeurs contiennent la vérité absolue, que la
personne qui a une autre explication ou une autre connaissance doit, tout d'abord, montrer la fausseté des enseignements
donnés dans les livres ou enseignés par les professeurs avant de pouvoir présenter avec conviction les connaissances
nouvelles qu'elle a à offrir. Si, pourtant, nous analysons la situation, nous voyons qu'il n'y a pas de différence entre le
maître ancien qui se tenait dans un coin de verdure au milieu d'une vallée et qui exprimait ses idées sur la vie et la
nature à un groupe de personnes ignorantes qui étaient prêtes à croire tout ce qu'il disait, et l'homme qui a aujourd'hui
des explications ou des idées à lui et qui peut trouver assez d'argent pour faire imprimer ces idées dans un livre qu'il
vend.

Mêmes les maîtres et les professeurs ont acquis leur connaissance pour la plus grande partie en lisant des livres
écrits par quelqu'un d'autre et, par conséquent, ils sont capables d'exprimer seulement les idées d'un autre. Pour cette
raison, une opinion imprimée n'est pas plus sûre qu'une opinion orale. Ainsi, la seule source sûre de connaissance, c'est
ce qui vient de l'intérieur après que nous nous sommes mis en harmonie avec le Cosmique.

Dans le passé, les instructeurs de la Grande Loge Blanche saisirent et surprirent très souvent leurs étudiants par
la révélation de faits qui n'étaient pas connus des autres ou par la révélation de faits qui étaient contraires à ce qu'on
enseignait couramment. Il est heureux pour nous que la plus grande partie de ceux qui appartenaient à la Grande
Fraternité Blanche et qui reçurent cette connaissance nouvelle l'acceptèrent, la mirent à l'épreuve et la prouvèrent, et
continuèrent à l'enseigner. Autrement, nous n'aurions pas aujourd'hui la quantité de connaissances qui a été conservée
pour nous. Au cours des siècles écoulés, il s'est développé dans l'esprit des gens beaucoup de connaissances erronées en
même temps que des connaissances justes. Nous qui vivons dans le monde actuel, nous avons acquis et hérité une
grande masse de connaissances dont une partie est conjecturale, erronée, douteuse et peu sûre, et une autre partie
absolument correcte et démontrable. Ce que nous essayons de faire, c'est de les séparer l'une de l'autre et de nous
débarrasser de la connaissance fausse, de compléter la connaissance qui est en partie juste et de mettre à l'épreuve la
connaissance qui est douteuse, tandis qu’en même temps, nous ajoutons à notre esprit la connaissance qui a été révélée
vraie et absolument sûre.

Vous reconnaîtrez avec moi que c'est une tâche énorme que de prendre toute la connaissance dont nous, les
gens d'aujourd'hui, avons hérité et de l'analyser, de la mettre à l'épreuve et de séparer le pur métal des scories. C'est la
raison de l'existence d'organisations telles que la nôtre, avec ses règles et ses règlements ; c'est la raison pour laquelle

Quatrième cercle communication n° 4 19


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nous étudions et travaillons ensemble. Nous avons tous, naturellement, de la répugnance à rejeter quelque chose en quoi
nous avons eu foi ou quelque chose que nous croyons depuis des années et que nos pères et nos grands-pères ont crue et
qu'ils ont trouvé intéressante et utile. Nous répugnons tout particulièrement à rejeter une connaissance qui nous semble
vraie et qui semble s'intégrer dans le plan général des choses. Prenez, par exemple, nos idées sur les phases de la lune,
sur les causes de la pleine lune, du premier quartier, de la demi-lune, etc... Il fut un temps où l'homme moyen ne savait
pas ce qui causait les phases de la lune et, naturellement, quand on lui donnait une explication, il était prêt à l'accepter,
car il n'existait pas d'autre idée qui s'opposât à la connaissance nouvelle qu'on lui offrait. Après que des générations
eurent accepté une certaine explication des phases de la lune, et après que des millions de gens eurent trouvé que cette
explication était parfaitement satisfaisante, il est tout naturel que ces gens aient eu de la répugnance à la rejeter.

Il est vrai que, pour tous les cas qui se présentent, l'explication que la science nous donne des phases de la lune
- cette explication que nos parents et nos grands-parents ont étudié en classe - semble être vraie. Puisqu'elle semble
s'accorder avec les autres lois de l'Univers, nous l'acceptons comme vraie et nous hésitons à la rejeter, ou à la voir
bousculée ou contredite par quelqu'un qui aurait une opinion différente.

Permettez-moi de vous poser une question : avons-nous une preuve vraiment convaincante que l'explication
des phases de la lune est correcte ? Le simple fait qu'elle explique les phases de la lune, ou qu'elle nous aide à
comprendre comment la lune peut être obscurcie, chaque mois, à certains moments et le fait que notre explication
s'accorde avec les phases de la lune avec la plus grande exactitude ne constitue vraiment pas une preuve que
l'explication soit correcte. Le fait supplémentaire que nos pères et nos grands-pères ont adopté cette explication et que
des savants éminents l'adoptent aussi n'est pas davantage une preuve de son exactitude. Du moment où nous hésitons à
accepter une connaissance nouvelle parce que la connaissance que nous avons maintenant nous présente des choses
d'une façon satisfaisante, nous fermons notre esprit à l'illumination nous dupant ainsi nous-mêmes. Longtemps avant
que le savant connu du monde sous le nom de Harvey ne découvre la circulation du sang dans le corps, on croyait
couramment de par le monde que le sang ne circulait pas. Cette vieille idée sur le sang avait été enseignée dans toutes
les écoles par les maîtres et les savants à tel point que tout le monde était parfaitement convaincu que le sang restait
immobile dans le corps. Harvey éprouva de grandes difficultés à convaincre que le sang circule. Un autre savant
éprouva de grands ennuis pour prouver au monde que la Terre tourne ; et nous savons tous que Colomb, aussi bien que
les autres, eut de grandes difficultés à convaincre le public que la Terre est ronde.

Certains des enseignements et des croyances que nous trouvons dans toutes les religions sont si parfaitement
absurdes, quand nous nous mettons à les analyser, que nous nous demandons pourquoi nous avons jamais cru à
certaines de ces théories.
Permettez-moi de vous donner un exemple d’une des croyances les plus courantes qui est certainement si
absurde que nous ne pouvons pas nous empêcher d'en sourire. Dans l'enseignement chrétien, des millions de gens ont
accepté comme un fait absolument certain que Dieu créa et peupla la Terre et qu’après qu'il eut mis des gens sur cette
Terre, Il envoya son Fils Jésus ici-bas pour sauver et racheter le monde. Selon cette théorie, la planète appelée Terre est
la seule de l'univers, et tous les gens que Dieu a faits et toutes les autres choses qu'il a créées sont sur cette seule Terre
et, par conséquent, Jésus n'a dû venir que sur cette seule planète pour sauver les gens qui y vivaient. Et pourtant les
ministres du culte, les pasteurs, les prêtres, les professeurs, les Maîtres et tous ceux qui enseignent cette idée chrétienne
admettent qu'il y a d'autres planètes dans l'univers et que la Terre n'est pas la seule planète que Dieu ait faite. S'il en est
ainsi, alors Dieu a dû envoyer Jésus ou quelque autre fils dans les autres planètes pour sauver les gens et améliorer les
conditions sur ces autres planètes, ou bien Dieu a négligé ces autres planètes et Il a simplement envoyé Son Fils sur la
Planète où nous sommes, la Terre, et Il nous a accordé toute Son attention.

Ce qu'il y a de particulier dans cette affaire, c'est que les pasteurs, les ministres de l'Église et toutes ces
personnes instruites reconnaissent apparemment que cette Terre sur laquelle nous vivons est une des planètes les plus
petites et les moins importantes de l'univers ; et pourtant de tout ce que Dieu a fait, elle seule serait peuplée d'êtres
vivants ? S'il en est ainsi, pourquoi le reste de l'univers est-il négligé ? Ou bien, si cette terre est la seule planète de
l'univers que Dieu ait créée, si elle constitue réellement la totalité du monde alors il y a quelque chose qui ne va pas
dans la science de l'astronomie et il faut tout reprendre dans nos idées et notre compréhension de l'univers et des lois de
Dieu. Voila un exemple caractéristique des milliers d'idées universellement acceptées et qui pourtant ne sont nullement
prouvées.
Les anciens de la Grande Loge Blanche ne se heurtaient pas à de tels problèmes. Ils n'avaient ni opinion
personnelle ni opinions d'autres Maîtres ou de savants pour leur remplir l'esprit et fermer le passage aux idées nouvelles.
Ils se plongeaient dans la méditation et l'harmonie avec le Cosmique en ayant l'esprit ouvert, clair et net à l'égard de
toute connaissance; et les faits qui leur venaient par l'intermédiaire de la conscience cosmique leur étaient tout aussi
faciles à croire que le sont pour un petit enfant certains des faits nouveaux que vous lui dites. Si surprenants que ces
faits puissent être, ils n'avaient aucune raison d'en douter et ils ne les rejetaient pas parce qu'ils ne s'accordaient pas avec
leurs opinions antérieures.

Quatrième cercle communication n° 4 20


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

Si vous pouvez vous plonger dans la méditation avec un esprit ouvert, comme le faisaient les anciens et avec
une conscience aussi libre de toute connaissance que si vous n'aviez jamais étudié, lu ou entendu dire quoi que ce soit
sur la vie, alors vous êtes prêt(e) pour l’illumination cosmique. Vous ne devez avoir aucune idée sur qui vous êtes. Vous
ne devez pas savoir pourquoi vous êtes ici, où vous êtes, ni ce que vous êtes. Vous ne devez avoir aucune idée quant à
l'endroit où est le Cosmique, l'endroit où est Dieu, l'endroit où sont le Ciel et l'Enfer et vous devez n'accorder aucune
créance aux choses qui vous ont été enseignées, à moins que vous n'ayez reçu cette connaissance du Cosmique. Si vous
avez l'esprit ouvert et s'il est libre à ce point de vue, alors il sera prêt comme une feuille blanche à recevoir les faits qui
sont vrais. Un philosophe allemand a dit jadis que l'on ne peut pas mettre des choses dans une autre si cette dernière est
déjà remplie de beaucoup d'autres choses. Vous ne pouvez pas remplir une page d'un livre avec une connaissance
nouvelle si elle est déjà bourrée de vieilles connaissances ou de connaissances fausses.

Une si grande partie de notre esprit est prise par des connaissances fausses. Pensez donc ! Vous ne savez même
pas avec certitude qui vous êtes ! L'histoire suivante illustre cette idée avec beaucoup de justesse. Il y a quelques années
seulement un homme jura au tribunal de dire toute la vérité et de ne dire que la vérité. Quand on lui demanda qui il était,
il dit qu'il ne savait pas. Le juge et les jurés et toutes les autres personnes dans la salle furent surpris car tous le
connaissaient comme étant John Smith et il vivait dans leur agglomération avec ses parents depuis bien des années.
Quand on lui demanda des explications il répondit. « Mes parents m'ont dit que je suis né le 10 Octobre 1880. On m'a
dit que mon père était Henry smith et que j'ai été baptisé John Smith. En fait, mon père et ma mère m'ont dit que j'étais
leur fils. Vous m'avez fait jurer de dire la vérité, et puisque je n'ai pas de moyen de savoir que je suis réellement le fils
de mon père, pas de moyen de savoir si il est réellement ou non Henry Smith, pas de moyen de savoir que j'ai été
baptisé John Smith, je dois vous dire, en toute vérité, que je ne sais pas qui je suis ni quel est mon nom. Je peux vous
dire seulement ce que je crois, ou ce que j'ai entendu dire, mais selon la loi je ne suis pas censé donner de simples ouï-
dire, mais seulement la vérité absolue telle que je la connais. » Cet exemple montre que nous avons tous beaucoup de
renseignements qui nous sont venus par ouï-dire et que nous avons acceptés de bonne foi. Si nous ne savons pas que
c'est la vérité, nous devons ouvrir notre esprit et notre cœur à la connaissance nouvelle, sans considération de ce que nos
anciennes idées ont été.

Pendant les jours à venir, si vous voulez bien continuer à méditer et à tourner vos pensées vers l'intérieur au
lieu de les tourner vers l'extérieur, vous commencerez à percevoir des lueurs de connaissance nouvelle.

L’ÂGE DE L’ILLUMINATION
Ici, je dois vous avertir de ne pas rejeter rapidement et facilement les idées les plus surprenantes et
apparemment les plus stupides qui peuvent vous venir. Je me rappelle que la première fois que je me plongeai dans une
méditation profonde, je fus surpris par l'idée qui me vint que je pouvais me lever de ma chaise, traverser la pièce, passer
à travers le mur de briques ; qui était devant moi et passer ainsi dans la pièce voisine. La pensée m'arrivait avec une telle
force que je fus presque tenté de me lever et de me précipiter vers le mur. Pourtant, j'étais constamment retenu sur ma
chaise par l'idée fausse de mon esprit analytique que j'étais un corps physique et que le mur était un corps physique et
qu'un corps physique ne pouvait pas en traverser un autre. Ainsi, l'idée fausse chassa la connaissance nouvelle.

Bien des mois plus tard, je laissai mon esprit ouvert assez longtemps pour que cette nouvelle connaissance me
vienne complètement, s'explique et me montre que j'avais une idée fausse de moi-même et de ce qui me composait, et
du mur de briques et de ce qui le composait. Très peu de temps après cela je découvris qu'il m'était possible de faire la
chose même que la Conscience Cosmique avait essayé de me révéler. Aussi, ne laissez pas votre esprit analyser la
connaissance nouvelle qui vous vient, ni l'associer à d'autres choses. Ne pensez pas qu'un simple petit fait qui vous est
révélé est stupide ou qu'il n'a aucun rapport avec votre vie. Acceptez-le tout simplement et attendez de voir si le
Cosmique n'y ajoute pas quelque chose ou ne l'explique pas de quelque façon ; et puis, une fois que votre méditation est
finie, relevez cela dans un carnet pour pouvoir vous y reporter. Rappelez-vous que Jacob Boehme, le petit cordonnier
d'Allemagne, qui n'avait reçu aucune instruction, aucune formation philosophique, avait l'habitude de méditer tout en
réparant ses souliers. Il écrivait les idées qui lui venaient et, bientôt, le monde reçut l'une des plus belles philosophies de
ce temps. Les écrits de Jacob Boehme sont encore célèbres pour les merveilleuses révélations de la connaissance venue
du Cosmique. S'il avait été un homme instruit, brillant, il est probable qu'il aurait rejeté la plupart des révélations qui lui
vinrent comme étant ridicules, sans importance, fausses et ne valant pas la peine d'être répétées.

Il est décidément vraiment nécessaire de faire des digressions pendant quelque temps pour discuter certains
points, et puis de revenir au thème principal. Nous abordons ainsi beaucoup de sujets qui n'avaient pas de place définie
dans la suite régulière de nos enseignements et qui, par conséquent, s'étaient trouvés éliminées de nos études
précédentes. Naturellement nous abordons dans ce cercle beaucoup de sujets que nous ne voulions et ne pouvions pas

Quatrième cercle communication n° 4 21


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

présenter dans les cercles précédents à des compagnons qui ne s'étaient pas encore révélés assez méritoires pour les
recevoir.

Conformément à une suggestion que j'ai trouvée dans une des


lettres que vous m'avez envoyées, je désire me livrer à un commentaire
sur l'impression générale qui existe quant à l'âge auquel des personnes
qui ont reçu une certaine formation reçoivent naturellement
l'illumination cosmique. Dans le livre du Dr. Richard M. Bucke intitulé
« La Conscience Cosmique » l'argument général était qu'un examen de
la vie de plusieurs illuminés éminents des temps anciens ou modernes
montrait que l'illumination cosmique semblait leur venir en moyenne à
l'âge de trente-cinq ans. L'auteur montrait que l'illumination venait
généralement entre les âges de trente et trente-huit ans. Cependant, il
faut se rappeler que cet auteur examinait la vie de ces grands
personnages de l'extérieur et du point de vue de l'observateur qui
jugeait ces personnages d'après leurs écrits et leurs actes extérieurs.
Evidemment, cela ne saurait révéler qu'un seul côté de la vie réelle de
ces personnes et ne saurait être un indice sûr du côté psychique de leur
existence intime. Quoi qu'il en soit, la ligne générale de sa thèse était correcte, et ses longues recherches dans ce
domaine ont constitué une contribution de valeur à la littérature mystique du point de vue du profane. L'auteur n'avait
pas de moyen de savoir s'il étudiait ou non des personnages qui avaient reçu une formation mystique ou qui étaient
enveloppés dans le domaine psychique. La liste des personnes étudiées comprenait des personnages tels que Jésus,
certains des Apôtres, des poètes, des philosophes, et des hommes en vue qui avaient atteint un haut degré de
développement intellectuel.

Je sais qu'un certain nombre des personnages compris dans cette liste ne s'étaient jamais adonnés à des études
mystiques ou occultes et que l'illumination qui leur vint était le résultat de la méditation individuelle et de la
contemplation des choses les plus élevées de la vie. Vous et moi, naturellement, nous devons avoir la franchise de
reconnaître que l'Illumination Cosmique peut venir et viendra à ceux qui n'ont jamais étudié les enseignements
rosicruciens ou d'autres enseignements occultes et mystiques. Seules les écoles fausses ou vaines de mysticisme ou
d'occultisme prétendent que seul leur système produira la véritable illumination, le contact cosmique véritable et le vrai
développement psychique. Nous savons que si un adulte réfléchi et capable de se livrer à l'analyse était abandonné sur
une île déserte, au milieu de l'océan, sans aucun contact humain, sans livres, et sans aucune école de pensée, une telle
personne trouverait beaucoup d'occasions et de raisons de se livrer à la spéculation, à la méditation et à la
contemplation : inévitablement ses pensées s'élèveraient plus haut, et finalement, elle établirait une sorte de contact
cosmique et constaterait avoir reçu l'Illumination Cosmique.

Ce que nous revendiquons pour les enseignements rosicruciens, et ce qui devrait être revendiqué par toute autre
école occulte ou mystique, c'est que, par un système d'instruction convenablement gradué et par une direction
convenable assurée par ceux qui ont mis à l'épreuve différentes méthodes dans différents pays, chez des espèces de gens
différentes, il est possible de systématiser la tendance naturelle vers le développement psychique qui se trouve en tout
être humain à un tel point que la durée est réduite, la compréhension rendue plus pénétrante et plus complète, et que le
développement est susceptible d'atteindre un degré élevé. La difficulté, ici, c'est que l'école et le système moyens de
formation mystique ne possèdent pas un cours d'instruction gradué semblable à celui que possèdent les rosicruciens, et
qu'on ne trouve chez eux aucune tentative de systématisation de l'oeuvre et de l'enseignement. L'école courante ne
possède pas une longue lignée de maîtres éminents et d'autorités qui ont pratiqué diverses méthodes et qui ont transmis
leurs expériences et leurs résultats pour que différents organismes internationaux de mystiques éminents les
systématisent et les ramènent à des démarches simples. Par conséquent, ces écoles ne peuvent pas avoir les mêmes
prétentions que les rosicruciens.

Revenons à l'âge moyen auquel l'Illumination Cosmique se produit naturellement. Nous trouvons là une
excellente occasion d'aborder un autre sujet ou principe intéressant de l'existence humaine. On a toujours appelé ce
principe la périodicité de la vie. Ils en parlent beaucoup dans leurs écrits mystiques et occultes, ceux qui ne connaissent
que quelques faits sur le rythme de la vie et les cycles de la vie. Nous entendons parler du rythme de la respiration, du
rythme des manifestations cosmiques et d'autres choses semblables. L'auteur moyen a tiré sa petite connaissance de
quelques passages pris ici et là dans le système yogique de respiration. Quelques auteurs se sont étendus sur le sujet
avec intelligence et nous ont donné des philosophies spéculatives sur le rythme de la vie. Il y a manifestement un
rythme de la vie et cela ne comprend pas seulement le système de périodicité qui se rattache à notre développement
physique, mental et psychique, mais aussi des liens intimes avec la périodicité de nos affaires sociales, financières et
autres.

Quatrième cercle communication n° 4 22


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

Selon le déroulement rythmique de toutes les lois qui existent dans l'univers, nous pouvons dire que le
commencement de tout, qu'il s'agisse du commencement d'une nouvelle vie dans un corps physique ou d'une entreprise
commerciale, ou du commencement d'une carrière sociale ou d'un cycle d'études, a un point de départ et un certain
développement, une certaine progression qui conduit à une conclusion. Cette progression se déroule de façon
rythmique : la division en certaines périodes définies constitue la périodicité de cet événement. En d'autres termes, le
début de tout événement de la vie peut se comparer au jet d'une pierre à la surface tranquille d'une nappe d'eau. Du
moment où la pierre pénètre dans l'eau, des ondes commencent à se déplacer du centre vers l'extérieur jusqu'à ce que, ou
bien elles disparaissent après avoir épuisé l'énergie de l'impulsion première ou bien elles atteignent une conclusion, un
point d'arrêt. Ce point d'arrêt, dans le cas de l'eau, peut être la rive ou bien les bateaux ou tout autre objet qui se trouve
dans l'eau et qui empêchera les ondes de poursuivre leur route. Plus la pierre est grosse, plus les ondes de surface
produites seront grosses et plus elles iront loin. En d'autres termes, plus le commencement d'une chose est grand et
important, ou plus est importante la chose qui commence, plus sa course durera et plus longtemps elle continuera
d'exister sous forme d'ondes et à se manifester. Et bien, le temps qui s'écoule entre le passage, en un point donné de
deux crêtes d'ondes successives constituerait la période, la périodicité de ces ondes. Par conséquent, la périodicité du
développement d'un événement est le temps qui sépare les sommets de ses manifestations.

Nous savons qu'au moment de la naissance, quand un être respire pour la première fois et que l'âme pénètre
dans son corps, c'est le commencement d'une ligne de développement dans cette vie, d'une certaine périodicité de
manifestation de l'âme, et également du corps psychique et mental. Quand l'âme a ainsi pénétré dans le corps physique,
on a la même situation que quand la pierre est jetée dans une masse d'eau tranquille : cette âme, comme la pierre,
commence d'émettre des ondes qui la manifestent. Or, on a trouvé, par une observation serrée des temps très anciens et
par une analyse soigneuse des événements de la vie humaine dans des milliers de cas au cours des siècles, que le corps
psychique et physique de l'homme, tel qu'il existe ici-bas, révèle une périodicité composée de périodes de sept
années. Les rosicruciens ne sont pas les seuls à avoir appris que la vie de l'homme est divisée en périodes de sept ans,
car des biologistes, des médecins et des psychologues éminents ont remarqué que la vie de l'homme est divisée en
périodes de sept ans, en raison de quelque principe qu'ils n'ont jamais essayé d'analyser ni de comprendre. Les
rosicruciens ont poussé plus loin l'analyse de ce principe, l'appliquant à de nombreux événements.

Tous les sept ans donc, dans la vie des hommes et des femmes, certains changements caractérisés de nature
physique, psychique et mentale se manifestent. Les manifestations commencent souvent de se produire quelques années
avant que le sommet de la période de sept ans ne soit atteint, et continuent une année ou deux après ce sommet. Nous
comprenons, naturellement, qu'une onde à la surface de l'eau a son commencement, son sommet et son déclin. C'est
comme une petite colline dans une vallée. On ne considère pas uniquement le sommet de la colline comme étant la
colline, mais aussi les flancs qui s'élèvent et contribuent à faire la colline. Beaucoup de changements psychiques
importants se produisent chez tous les enfants normaux et sains à l'âge de sept ans, le changement principal étant celui
qui se produit dans les glandes pituitaire et pinéale. Ces changements se manifestent principalement dans un éveil de
l'esprit et dans un développement des premières phases de la compréhension psychique. C'est à ce moment que l'esprit
de l'enfant devient ouvert à la fonction de l'imagination et de l'intuition, et c'est à ce moment que l'enfant, très souvent,
contracte l'habitude de mentir, en raison de la rapidité avec laquelle il conçoit des conditions imaginaires ou fausses.

Les changements importants suivants se produisent vers la quatorzième année, au moment où d'autres glandes
du corps se mettent à se développer et à fonctionner et où l'état de puberté se manifeste d'une façon physique, entraînant
le développement d'autres manifestations psychiques, telles que le développement de la nature émotive et de la nature
sexuelle. Le troisième stade se trouve à vingt-et-un ans, au moment où l'esprit commence d'utiliser les facultés les plus
hautes du jugement. Entre la quatorzième et la vingt-et-unième années, les différents changements qui se sont produits
commencent de modifier la précipitation et l'imprudence de l'enfant non-développé et l'état adulte commence à se
manifester. Il y a d'autres changements lors de la vingt-huitième, puis de la trente-cinquième années, et ainsi de suite
tous les sept ans. Même les statistiques des compagnies d'assurances démontrent que les périodes de mort ou de
transition se trouvent à certains endroits à l'intérieur de ces périodes de sept ans, et que les années-clés des périodes de
sept ans sont critiques dans la vie, d'une façon générale. La cinquante-sixième année, la soixante-troisième année et la
soixante-dixième année sont aussi des périodes critiques dans les statistiques établies par les compagnies d'assurances et
d'autres organisations.

Si nous ajoutons à ces périodes la loi du triangle, du carré et de la croix, nous découvrons une combinaison
intéressante de conditions qui font ressortir un autre point de la périodicité que l'on appelle le rythme et l'harmonie. Tout
le monde sait que dans les vibrations de la musique ou dans celles du son, il y a certaines notes fortes ou ondulations
amplifiées, et que celles-ci se reproduisent selon une périodicité qui leur est propre par phases de trois, cinq, sept, etc. :
ce sont les harmoniques du rythme.

Quatrième cercle communication n° 4 23


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

Cela fait intervenir la loi du triangle représenté par trois, du carré représenté par quatre, de la croix représentée
par cinq, de la croix ansée représentée par sept et du cercle représenté par neuf. Par conséquent, vous remarquerez que
dans les ondes ou dans le rythme de toute chose de la vie, les troisième, cinquième, septième et neuvième périodes sont
les plus importantes d'un point de vue psychique, tandis que les quatrième, sixième et huitième périodes sont assez
critiques d'un point de vue physique. Nous considérerons plus tard les périodes financières, sociales et autres comme
sujet particulier.

Etant donnée l'importance psychique qu'il faut attribuer aux troisième, cinquième, septième et neuvième
périodes, nous voyons qu'au cours des vingt-et-unième, trente-cinquième, quarante-neuvième et soixante-troisième
années, les changements psychiques qui interviennent dans l'existence humaine sont les plus importants. En glissant sur
les développements psychiques qui s’ajoutent au développement physique vers la vingt-et-unième année, et qui
contribuent à permettre l'acquisition de l'état adulte, nous arrivons à la trente-cinquième année et nous découvrons que
c'est vers la trente-cinquième année que l'Illumination Cosmique ou psychique se manifeste, dans l'ensemble, à l'être
humain qui a qualité pour la recevoir.

C'est un fait que notre éducation, notre milieu et tout particulièrement notre façon de penser et de vivre,
détermineront jusqu'à quel point la trente-cinquième année provoquera un développement psychique très important ou
seulement une légère évolution. Si, au cours des trente premières années de notre vie nous avons étudié suffisamment,
et si nous nous sommes assez livrés à la contemplation de la vie, pour la considérer dans un esprit large et avec
compréhension, nous serons mieux qualifiés pour l'avènement de l'Illumination Cosmique, et mieux qualifiés pour
interpréter cette illumination et comprendre ce qu'elle est. Mais l'homme ou la femme qui a mené une vie grossière, sans
éducation et mauvaise pendant ses trente premières années et qui est vulgaire dans son mode de vie, grossier et commun
dans tout ce qu'il pense ou fait, ne remarquera probablement jamais la légère quantité d'Illumination Cosmique qui se
manifeste vers la trente-cinquième année. Les effets qu'il remarquera peut-être, il ou elle les attribuera probablement à
une imagination surmenée, à une attitude purement spéculative de l'esprit et à un vagabondage inutile et non
intentionnel de ses pensées.

Cela a été le but des rosicruciens dans leurs enseignements de diriger et de contrôler la pensée, la méditation et
la compréhension de la vie, pour chacun de leurs adhérents de façon que lorsque arriveront les périodes critiques des
années comprises entre la trentième et la trente-cinquième années, les adhérents aient une vive perception de
l'Illumination Cosmique ou du contact cosmique. D'autre part, pour ceux qui ont déjà dépassé cette période, l'idée des
enseignements est de provoquer peu à peu une compréhension de ce contact qui s'est déjà produit et de la développer
jusqu'à un tel degré qu'elle puisse être utile. Il est tout-à-fait courant de lire que certains membres se rappellent avoir eu
des expériences, des visions ou des méditations exceptionnelles autour de leur trente-cinquième année.

Pour autant qu'ils ne pouvaient rien faire de précis à propos de ces manifestations ni les comprendre
complètement, ces manifestations avaient presque cessé ou étaient devenues si faibles qu'ils les remarquaient à peine,
Peu à peu ces personnes remarquent, grâce à nos études et à nos expériences, un réveil et un retour de ces expériences
antérieures et ils comprennent que le contact cosmique n'avait jamais été interrompu. Ils recréent leur sensibilité à ce
contact et reçoivent maintenant des impressions et des manifestations, qui deviennent peu à peu plus nettes, de
l'harmonie établie entre eux et le Cosmique.

L’ÉVOLUTION
En continuant notre étude de la périodicité de la vie de l'homme, nous ne pouvons nous empêcher de toucher
au sujet de l'évolution. Comme tout autre sujet scientifique, plus ce sujet devient populaire et plus il est discuté par des
hommes et des femmes de toutes les positions sociales, plus les idées qui s'y rapportent deviennent confuses. Il y a bien
des années, on discutait de l'évolution uniquement dans les salles de cours entre professeurs de sciences avertis et élèves
avancés. Vous pouvez être sûrs, par conséquent, que quand de telles discussions se produisaient, les idées qui
s'exprimaient étaient à peu près correctes et que tous ceux qui participaient à la discussion s'efforçaient d'adhérer aux
véritables principes scientifiques en jeu.
Mais aujourd'hui on entend des poinçonneurs de cars, des plombiers, des employés de bureau, des
ecclésiastiques, des moniteurs des patronages et du catéchisme, et d'autres, se lancer dans des discussions passionnées
sur l'évolution. Il se peut que ces personnes ne connaissent pas grand-chose du sujet. Par conséquent, il n'est pas
surprenant que les discussions que l'on entend généralement sur ce sujet de l'évolution et que toutes les heures qui y sont
consacrées entraînent les participants plus loin des principes véritables. Cette discussion, comme une spirale, commence
en un centre à partir duquel elle se développe, s'étendant toujours plus loin, jusqu'à ce que le dernier tour de la spirale
les trouve plongés au milieu d'un fouillis de faits, avec des idées fausses sur le point central. Par exemple, il y a bien des
années, quand le célèbre débat sur l'évolution se déroula dans l'un des États du sud de l'Amérique avec feu William

Quatrième cercle communication n° 4 24


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

Jennings Bryan4 et ses fidèles d'un côté, et un bon nombre d'avoués d'autre part, les comptes-rendus des journaux et des
revues montrèrent clairement que plus ils discutaient, plus ils s'éloignaient des points essentiels. C'est pour cette raison
que le sujet de l'évolution est véritablement moins bien compris aujourd'hui par la majorité que si on n'en avait pas
discuté si abondamment.

Il est étrange de voir combien de gens croient encore que l'évolution, telle qu'elle est enseignée par des savants
éminents, affirme que l'homme descend directement du singe. Ces gens ne semblent pas savoir que la théorie de
l'existence du singe dans la chaîne de l'évolution a été abandonnée par la science il y a longtemps ; même Darwin, qui
l'envisagea le premier comme possibilité, abandonna cette idée avant de mourir, il y a déjà longtemps. La science
n'enseigne plus, ne laisse même pas supposer depuis de nombreuses années que l'homme est descendu directement du
singe. Et pourtant, M. Bryan et beaucoup d'autres, dans leur ignorance absolue des enseignements véritables, avancent
encore cette vieille hypothèse comme si on l'enseignait encore dans les écoles. La science affirme clairement que si
l'homme descend d'une forme inférieure de vie animale dans laquelle le singe représentait le développement la plus
élevé, alors il y a un grand chaînon manquant dans la chaîne qui va du stade du singe au stade de l'homme. Sans aucun
doute vous avez entendu parler de ce qu'on appelle le « chaînon manquant » : c'est à ce point de l'échelle de l'évolution
que la théorie de l'homme-singe s'effondre, et la science reconnaît cette cassure au lieu d'essayer de n'en pas tenir
compte, comme l'affirment des fanatiques religieux.

Bien que l'on croie généralement que Darwin et quelques-uns des savants contemporains ont été les initiateurs
des théories d'après lesquelles l'homme tire son origine d’espèces inférieures, la vérité, c'est que ce sont les rosicruciens
qui ont enseigné la doctrine de l'évolution longtemps avant qu'aucun de ces savants n'ait la moindre idée à ce sujet.
Néanmoins les enseignements rosicruciens qui venaient de la Grande Loge Blanche présentaient des différences
considérables, et ils sont encore compréhensibles et admissibles pour les ecclésiastiques aussi bien que pour les savants.

Le grand fait essentiel que l'homme moyen a l'air de négliger, c'est que
l'évolution du corps physique est une chose, et que l'évolution de la personnalité
ou de l'âme en est une autre. Les ecclésiastiques éminents qui combattent avec
tant de force les idées de l'évolution n'ont pas l'air de comprendre que la science
parle seulement du corps physique de l'homme et non pas de la personnalité de
l'âme. Ces ecclésiastiques semblent oublier que quand ils disent que l'homme est
la plus haute expression de la conscience de Dieu, ils parlent de la personnalité
de l'âme et non pas du corps physique. Si ces ecclésiastiques voulaient bien se
rappeler que leur défense de l'homme en tant que partie de Dieu, devrait se
limiter uniquement à l'âme, et que la science s'occupe de la partie physique de
l'homme, alors ecclésiastiques et savants pourraient s'entendre. Il n'y a aucun
doute que la partie physique de l'homme évolue constamment à partir des
formes les plus basses de la matière. A chaque heure que nous vivons et où nous
avons une existence consciente sur ce plan terrestre, le corps physique se
construit à partir des éléments inférieurs. La nourriture que nous mangeons et les
liquides que nous buvons donnent un corps qui évolue à toute heure du jour et
de la nuit. Continuellement, nous nous développons à partir de la vie végétale et
de la vie animale, par le processus de la digestion et du métabolisme. Le corps physique que chacun d'entre nous a
aujourd'hui n'est pas le même corps, dans sa composition chimique ou matérielle, que celui d'il y a quelques mois. Non
seulement ce corps physique change constamment, mais encore il évolue vers un état plus parfait dans le domaine
physique et chimique.

Partout où la civilisation est en progrès, nous voyons que le corps physique de l'homme et de la femme
s'améliore et se raffine. Le corps de la femme devient plus délicat, plus raffiné, plus dépouillé des poils qui recouvrent
la peau que le corps de l'homme, et, à tous points de vue, il s'avance vers un état idéal au sens purement physique. Le
corps de l'homme devient plus droit, plus digne et plus doux dans son expression et son action. Si nous considérons les
tribus sauvages de par le monde, en des lieux où les hommes comptent autant de générations et de siècles d'existence
que les hommes de l'hémisphère ouest, nous découvrons une grande différence dans leur état de développement. Alors
que ces tribus existent sur terre depuis peut-être aussi longtemps que les tribus aryennes ou les gens du monde
occidental, leur civilisation ne s'est pas développée au même point. Par conséquent, nous découvrons qu'ils ont encore

4
Ndlr - En 1925, John Scopes, professeur de sciences naturelles dans un lycée du Tennessee, fut accusé d'enseigner
illégalement la théorie de l'évolution. Le Tennessee disposait à l'époque d'une loi antiévolutionniste. Williarn Jennings
Bryan, démocrate populiste trois fois candidat à la présidence, s'empara de l'affaire pour déclencher une croisade
antidarwinienne. La Cour suprême du Tennessee finit par prononcer un non-lieu en raison d'un détail technique dans la
procédure.

Quatrième cercle communication n° 4 25


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

un corps grossier, qu'ils sont gauches dans leurs mouvements, que leur peau et leurs tissus sont grossiers, épais, durs,
qu'ils ont beaucoup de poils sur le corps, le nez large, le menton proéminent, les mâchoires lourdes, le front bas, le crâne
petit, les oreilles grosses, les pieds gauches, les rotules fortes et les mains grandes. Si nous emmenions l'un de ces êtres
gauches en Occident, nous découvririons qu'au bout d'un certain nombre d'années passées au milieu de personnes
civilisées, le changement qui se produit petit à petit en lui commencerait à se manifester extérieurement dans ses
mouvements et son aspect général. Après plusieurs générations, les petits-enfants ou les arrières-petits-enfants de ce
personnage gauche montreraient un haut niveau de raffinement dans leur corps physique, sous la forme d'une peau plus
fine, d'une structure osseuse plus délicate et de traits plus raffinés. Peu à peu, les rejetons de ces enfants deviendraient
plus raffinés dans leur aspect physique. Le milieu, l'éducation et beaucoup d'autres influences provoquent cette
constante amélioration dans le corps physique de l'homme : c'est-à-dire que, par l'évolution physique, l'homme primitif
devient un type d'être supérieur et cela n'a rien voir avec les singes ou les formes inférieures de vie animale.

Nous parlons avec beaucoup de respect des grands mystiques qui ont eu des liens avec les premières activités
de la Grande Loge Blanche en Egypte et dans d'autres pays, mais je suis sûr que si nous pouvions les voir aujourd'hui
sous la forme physique qu'ils avaient il y a des siècles, nous les considérerions comme des corps physiques très
grossiers, relativement non-développés et non-évolués. Les savants ont découvert par l'étude des squelettes des hommes
primitifs que ceux-ci étaient d'une nature très grossière. Cependant, dans le corps de ces mystiques d'autrefois la
personnalité de l'âme avait, sans aucun doute, atteint un haut degré d'évolution, qui leur permit d'être illuminés et en
harmonie étroite avec le plus haut degré de la Conscience Divine, mais leur corps physique n'avait pas évolué jusqu'au
niveau qu'ont atteint les races d'hommes modernes.

La conclusion finale, c'est que l'évolution physique se fait selon une période ou un cycle qui lui est propre et
qui ne dépend pas de l'évolution de la personnalité de l'âme. En fait, les rosicruciens ont toujours soutenu que la
personnalité de l'âme peut progresser beaucoup plus loin que le corps ne l'a fait dans de nombreux cas, alors que dans
d'autres cas l'évolution physique est bien en avance sur l'évolution de la personnalité de l'âme. Le changement de climat
et de milieu physique éprouvé par un indigène des mers du sud accoutumé aux formes de vie les plus primitives
changera peu à peu la partie physique de l’homme mais n'aura pas grande influence sur l'évolution de la personnalité de
l'âme, à moins qu'on ne lui enseigne également à améliorer le moi intérieur. Le confort moderne dont nous jouissons
tend à favoriser l'évolution physique de l'homme, mais l'évolution de la personnalité de l'âme a été négligée au cours des
siècles. C'est pour cette raison que des organisations telles que la Grande Loge Blanche, les rosicruciens et d'autres se
sont consacrés à aider l'homme dans l'évolution de la personnalité de l'âme. Les écoles qui enseignent les principes
convenables de l'hygiène, de la respiration, du régime alimentaire et du sommeil, de la marche, de la course et du
travail, aident toutes à l'évolution physique de l'homme. A l'origine, les Églises avaient été établies pour veiller à
l'évolution de la personnalité de l'âme de l'homme ; cependant, les Églises modernes n'ont pas suivi le plan original des
premières Églises. Elles ont ajouté des doctrines qui n'ont aucun rapport avec son véritable développement intérieur et
éliminé peu à peu les choses sur lesquelles les premières Églises insistaient à l'origine.

FAIBLESSE DES HOMMES & PERFECTION


Ce sera peut-être un réconfort pour vous, une aide qui contribuera à vous rendre plus heureux et qui, en même
temps, vous encouragera à supporter les épreuves et les difficultés de la vie, de savoir que les fautes que l'homme a
faites ont grandement contribué à son progrès. Ce n'est pas l'homme sans péché qui est le plus parfait, mais c'est celui
qui trouve une leçon précieuse dans chaque péché, dans chaque erreur et qui en retire un bénéfice. L'homme a appris
plus de choses sur les soins à donner au corps par les fautes qu'il a faites en ce qui concerne le corps, qu'il n'en a
apprises en lisant des livres ou en écoutant des conférences. Nous avons appris la valeur du bain et de l'hygiène, non pas
tant par les leçons qu'on nous a faites, par les conférences que nous avons entendues que par les souffrances que nous
avons connues quand nous avons négligé d'avoir une hygiène convenable ou quand nous avons négligé de nous occuper
convenablement de notre corps. L'homme en a appris davantage sur le régime alimentaire convenable par les douleurs
que lui causaient de mauvaises habitudes que par la lecture de tous les livres de diététique qui ont jamais été publiés. La
même chose reste vraie en ce qui concerne la respiration et la façon convenable de dormir, de travailler, de se reposer et
de s'amuser Toute épidémie sérieuse apprend à un grand nombre de gens ce qu'il faut éviter et ce qu'il faut faire pour
vivre mieux.

La même chose est absolument vraie en ce qui concerne l'évolution de notre caractère et de la personnalité de
notre âme. Si aucun d'entre nous ne commettait jamais de péché, nous n'aurions aucun moyen d'apprendre les lois du
Karma et de la compensation. Chacun de nous est pécheur, mais par les péchés que nous commettons, nous apprenons à
bien agir, et nous découvrons pour quelle raison nous devons agir ainsi. Nous avons tous des faiblesses dans notre
caractère, et nous leur cédons de temps en temps, et grâce au châtiment que nous subissons et à la leçon que nous
apprenons, nous nous améliorons. Les épreuves et les souffrances qui nous viennent dans le domaine mental, moral et

Quatrième cercle communication n° 4 26


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

éthique nous enseignent des leçons bien meilleures que toutes celles que nous pouvons apprendre dans les livres ou de
la bouche de n'importe quel maître ou prêtre. Le problème a toujours été de comprendre les leçons que nous donnent
nos souffrances intérieures, psychiques. Nous avons des médecins, des savants, des diététiciens et d'autres qui nous
montrent clairement, par l'intermédiaire des journaux, des organismes de la santé publique et des conférences, les leçons
que nous devons tirer des souffrances du corps physique. Il nous est facile d'apprendre ce qui était mauvais, ce que nous
avons fait que nous aurions dû ne pas faire, pendant une épidémie ou à l'occasion d'un accroc de santé.

Dans le passé, qui a consacré sa vie à nous enseigner la façon de profiter des fautes que nous avons commises
moralement, mentalement et spirituellement ? Avons-nous des journaux qui publient des avertissements donnés par des
médecins de l'âme pour nous parler des dangers des épidémies de l'âme, comme nous avons des médecins éminents qui
nous avertissent des dangers des épidémies ? Non, nous n'en avons pas, car ces leçons ne peuvent être apprises qu'en
cherchant nous-mêmes dans les faits du monde spirituel, ou en cherchant quelque conseiller qui connaît ces choses et
qui peut nous les montrer clairement. Nous rencontrons constamment des gens qui sont esclaves de certaines habitudes
de péché de leur moi spirituel ou psychique, des gens qui ne savent pas qu'ils commettent des erreurs, qui ne
comprennent pas les leçons qu'ils ont sous la main et qui ne savent pas comment tirer parti des choses dont ils font
l'expérience. C'est ce que nous autres, les rosicruciens, nous essayons de faire, et cela doit être le grand but de notre vie.

Nous voyons clairement pourquoi les premiers mystiques, y compris les Esséniens, étaient qualifiés de grands
médecins. Ce n'est pas parce qu'ils se consacraient au traitement et à la guérison de l'état physique, mais parce qu'ils
oeuvraient dans l'autre domaine. Ils essayaient de guérir les blessures de la personnalité de l'âme et de donner des leçons
précieuses qui empêcheraient le retour d'erreurs dans la conduite de la vie, erreurs que l'homme avait commises par
ignorance et incompréhension.

La vraie vie rosicrucienne, cela ne veut pas dire que nous devons essayer de vivre absolument sans péché,
d'une façon qui ferait de nous des anges sur la terre. Un vrai rosicrucien n'essaie pas d'imiter un être sans tache ni de
s'élever au-dessus de ses semblables par une fausse attitude de vertu et de supériorité. Un vrai rosicrucien est quelqu'un
qui essaie de vivre aussi bien qu'il le peut et qui accueille toutes les manifestations de faiblesses ou les péchés de son
esprit et de son corps, et qui retire de là des leçons qui lui seront utiles et qui lui permettront de se rendre utile aux
autres à l'avenir. La question n'est pas de savoir combien peu de mal nous faisons chaque jour de notre vie, mais
combien de bien nous faisons et combien nous apprenons à partir du mal que nous faisons. Ne commettre aucun péché
et, par conséquent, n'apprendre aucune leçon, c'est vivre d'une façon inutile et sans aucun profit. Commettre une erreur
ou commettre un péché inconsciemment ou sans le savoir et apprendre alors une leçon précieuse qui nous enseigne une
des grandes lois du monde spirituel et qui nous aide à fortifier, à consolider et à accroître notre résistance au mal et
notre possibilité de nous mettre en accord avec le bien, c'est là vivre une vie utile et tirer un profit de la vie. Vivre de
façon que nous ne puissions pas pécher, même si nous en avons envie, ou vivre de façon que le mal ne puisse
s'approcher de nous, cela n'est pas du tout la façon idéale de vivre. Supprimer toujours tout désir, toujours résister à
toutes les tentations et ainsi ne commettre aucun péché, ne jamais commettre d'erreur et ne jamais faire de faute, tout
cela ferme l'esprit et le moi intérieur à toute occasion d'apprendre des leçons précieuses pour l'avenir.

Après avoir étudié en détail la question du karma, nous constatons que le sujet qui lui est le plus naturellement
rattaché est celui de la réincarnation. Il existe beaucoup de faits intéressants liés à cette doctrine qui n'ont pas été
expliqués au public. Ici même, je désire dire à tous mes frères et sœurs qui étudient ce quatrième cercle, que nous
devons éprouver beaucoup de joie à voir que la doctrine de la réincarnation commence à être mieux connue de jour en
jour. II y a quelques années, quand nous parlions de réincarnation à un membre potentiel ou à des personnes qui
s'intéressaient aux sciences mystiques, il nous fallait le faire en montrant une grande réserve et en nous excusant. Il nous
fallait découvrir avec beaucoup de diplomatie ce que l'autre personne pensait à ce sujet avant d'en dire plus. Il n'y a pas
très longtemps, nous entendions très souvent dire : « La réincarnation ? Qu'est-ce que c'est que cela ? » Toutes les fois
que l'on parlait de ce sujet aux prétendus « sages », cela faisait toujours naître un sourire ou un commentaire moqueur.

Dans le passé, beaucoup de personnes ont confondu les termes de réincarnation et de transmigration. Il arrivait
souvent qu'un journaliste ou un rédacteur brillant fasse paraître un article où il était déclaré que la réincarnation était la
doctrine selon laquelle l'âme humaine pouvait passer dans le corps d'un chien, d'un chat ou de quelque autre animal. Les
conditions ont beaucoup changé au cours des quelques dernières années, et aujourd'hui rares sont les personnes qui n'ont
pas entendu parler de la réincarnation. Nous savons que notre propagande internationale au cours de ces dernières
années est pour une bonne part responsable de cette meilleure compréhension de la réincarnation. J'ai remarqué, dans
les nombreuses coupures de journaux qui arrivent chaque jour sur mon bureau et qui traitent de sujets religieux,
philosophiques, scientifiques et mystiques, que la doctrine de la réincarnation est de plus en plus fréquemment
mentionnée, et cela sans qu'il s'y mêle ni railleries ni sarcasmes.

Quatrième cercle communication n° 4 27


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

Nous avons dit d'ailleurs dans nos enseignements que les deux tiers de la population du monde d'aujourd'hui
croient à la réincarnation et trouvent que cette doctrine est partie intégrante de leur religion. C'est dans la religion
chrétienne seulement que cette doctrine est rejetée. Elle était à l'origine incluse dans la doctrine chrétienne telle que
Jésus la prêchait, et telle qu'elle fut prêchée pendant plusieurs siècles après lui, mais elle fut rejetée plus tard quand on
établit les doctrines chrétiennes d'aujourd'hui. Nous sommes cependant heureux de savoir que beaucoup des lumières de
la religion chrétienne trouvent maintenant que la réincarnation est la meilleure explication de nombre des principes
spirituels qui, dans le passé, étaient considérés comme des mystères.

Je peux vous parler de ces choses à vous, frères et sœurs de ce quatrième cercle, parce que vous constituez
l'une des classes les plus avancées des membres et artisans que nous ayons dans l'Ordre, et que vous êtes au sein de
l'organisation, mes plus proches compagnons. Vous ne savez pas quel soulagement cela a été d'avoir dans ce quatrième
cercle un groupe nombreux de frères et sœurs à qui je peux révéler certains points ou principes qu'il fallait aborder
prudemment dans les cercles inférieurs. L'organisation ne désire pas cacher la moindre chose aux étudiants de ce
quatrième cercle. Personnellement je désire vous dire tout ce que j'ai appris, tout ce qui m'a été enseigné en rapport avec
notre travail.

Je saute d'un sujet à l'autre dans ces leçons, parce que chaque sujet amène dans mon esprit quelque autre point
qui n'a pas été examiné complètement dans les cercles précédents, et que je ne veux pas manquer l'occasion d'en parler
au fur et à mesure qu'ils me viennent à l'esprit. Vraiment, ces leçons sont comme des entretiens cœur à cœur entre le
maître et ses disciples, pour ainsi dire, et pourtant je n'ai nulle envie de me poser en maître, mais tout simplement en
frère aîné, sur la base de l'égalité qui existe entre nous tous. Je désire que chacun de vous parvienne au degré auquel je
suis arrivé et il m'est agréable de penser que je prépare la route, afin de laisser derrière moi, après ma transition, un
grand nombre de frères et sœurs qui seront assez instruits dans nos doctrines et nos principes pour continuer notre
grande oeuvre. C'est là un point de vue différent de celui que nous trouvons dans d'autres organisations où un chef ou
maître qui s'est nommé ainsi lui-même est jaloux des connaissances qu'il possède, et redoute que quelqu'un n'apprenne
tout ce qu'il sait et ne devienne un jour son successeur. Je serais très heureux si l'un de vous devenait bientôt mon
successeur pour me soulager, ainsi que d'autres, de la grande tâche d'enseigner, de rédiger ces doctrines et de les
préparer pour les millions de personnes qui en auront besoin dans l'avenir.

INCARNATIONS PASSÉES D’HARVEY SPENCER LEWIS


Cela m'amène à un autre point auquel je ne pensais pas lorsque j'ai commencé cet exposé, et c'est quelque
chose qui me concerne. De temps en temps, je reçois une lettre de quelqu'un qui est mécontent de quelque aspect du
travail accompli, ou de quelque chose dans sa vie qu'il s'attendait à voir changer comme par miracle dès la minute-
même où il est devenu membre de notre Ordre. Un tel membre m'écrit alors une lettre qui commence par une formule
du type : « Si vous étiez le grand maître mystique, faiseur de miracles que vous prétendez être, vous pourriez connaître
ceci ou cela et les autres choses de ma vie. » Bien des fois dans le passé j'ai été découragé et navré en voyant que l'on
m'écrivait en parlant des prétentions que j'aurais émises. Je veux vous demander très franchement : avez-vous lu en
quelque endroit que je manifestais de telles prétentions, en particulier en ce qui concerne une maîtrise des grandes lois
et une capacité à faire des miracles ? J'ai essayé de parler de ma vie personnelle aussi peu que possible. Je n'ai jamais
spontanément écrit ni dicté une seule ligne relative à mes capacités personnelles d'accomplir quoi que ce soit.

Quelques-uns des maîtres des différentes classes ont parfois écrit à propos des choses que j'ai faites ou essayé
de faire, et de cette façon un certain nombre de nos membres se sont fait une idée du genre de développement que j'ai pu
acquérir. Il est naturel que j’aie acquis un certain développement dans ce travail après avoir étudié pendant tant d'années
et si j'ai fait quelque progrès au cours de mes incarnations précédentes. Cependant ce n'est pas moi qui ai parlé de ces
choses dans aucune des leçons des cercles précédents, parce que je ne voulais pas me placer sur un piédestal ni être
responsable de quelque forme d'adoration personnelle dont certains de nos membres peu réfléchis pourraient profiter
pour établir quelque forme stupide de culte du héros. Je laisse tout cela aux « fakirs » et autres personnages qui s'en font
gloire et qui, à l'occasion, commercialisent leur pouvoir, se faisant ainsi une jolie fortune.

Cependant, je pense qu'à vous, mes compagnons, il est possible de révéler certains points, et je pense qu'il
convient maintenant que je vous dise certaines choses sur moi qui se rapportent à ce sujet de la réincarnation. Je sais
que beaucoup d'entre-vous ont posé bien des fois des questions sur mes incarnations passées et sur ce que j'en sais, non
pas parce qu'ils s'intéressaient à mes affaires personnelles, mais uniquement pour apprendre si, grâce à toutes les leçons
que j'ai apprises et aux connaissances que j'ai acquises au sein de l'Ordre, il m'a été possible de retrouver mes
incarnations d'une façon suffisante pour savoir quelque chose de sûr à leur sujet.

Quatrième cercle communication n° 4 28


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

Un autre point intéressant, c'est que beaucoup d'entre-vous qui m'ont entendu faire des conférences en
différents endroits, ou qui m'ont vu alors que je présidais quelque cérémonie, soit à la Loge Suprême soit dans l'une des
loges subordonnées, m'ont souvent dit qu'il avaient vu mon aspect changer alors que j'étais à la tribune ou à l'autel ;
ceux qui ont remarqué ces changements ont fait alors des commentaires et m'ont parfois posé des questions auxquelles
j'ai évité de répondre, car j'aurais été obligé de raconter certaines choses sur ma vie privée et sur mon passé, choses que
j'essayais de tenir cachées jusqu'à ce que le moment d'en parler arrive.

L'un des commentaires faits le plus fréquemment par de nombreux membres c'est que, très souvent, quand je
parle dans un endroit public où les lumières sont tamisées, ou quand je me projette vers quelque membre qui me voit,
mon aspect semble changer et il semble que je sois d’origine chinoise. Beaucoup de personnes qui ne m'ont rien dit de
cela en ont parlé à ma femme, à mon fils ou à d'autres personnes, dans l'espoir de vérifier l'impression qu'ils avaient eue.
Cette remarque nous a toujours fait sourire et, dans la plupart des cas, nous avons répondu à ceux qui nous faisaient part
de cette impression : « Et bien, c'est très curieux », sans rien de plus. D'autre part, il y a des milliers de personnes qui
m'ont vu prendre l'aspect d'un vieux moine. La description que donnent de ce moine différentes personnes qui vivent
dans différentes parties du pays est toujours la même, et cela a été une des meilleures preuves de l'exactitude de ce que
je sais de mes incarnations passées.

Je suis sûr que vous désirez savoir ce que tout cela signifie, et pourquoi j'apparais parfois sous l'aspect d'un
chinois, parfois sous les traits d'un moine de la religion catholique romaine. Considérant le fait que je vous parle
confidentiellement et que vous comprendrez ce dont je parle, je vous dis ce que j'ai appris de mes incarnations passées,
afin que vous voyiez qu'il est possible de retrouver ses incarnations jusqu'à à un certain point. Mon intention, en vous
disant ces choses, est de vous encourager à creuser les impressions, si vagues soient-elles, qui peuvent vous venir à
propos de votre propre passé. Vous verrez que les impressions qui me sont venues ont été vagues, et qu'il a fallu les
suivre, les étudier, les creuser et les approfondir ; cela est vrai pour tout le monde. Il se peut que vous en sachiez plus
sur votre propre passé que je n'en sais sur le mien. Néanmoins, ce que je vais dire dans cette communication peut vous
aider à mieux comprendre la doctrine de la réincarnation et à voir pourquoi nous ne nous rappelons pas toujours
clairement tous les détails du passé.

En ce qui concerne donc mon propre cas, il y a deux incarnations passées qui semblent exercer une grande
influence sur moi et qui se révèlent à des moments étranges, alors que je suis absolument inconscient de ce qui se
produit. L'une d'elles est une incarnation par laquelle j'ai dû passer il y a des siècles, et dans laquelle j'étais Chinois.
D'après l'aspect que je prends lorsque mon apparence semble devenir celle d'un chinois, j'étais un homme grand, bien
bâti, à l'air raffiné et cultivé, qui a dû connaître la transition vers l'âge de cinquante ou soixante ans. Son allure ne révèle
pas seulement la culture, le raffinement et l'instruction, mais son regard et son attitude générale sont ceux d'un
mystique, d'un caractère fortement évolué. Il semble toujours porter un costume de mandarin d'un genre recherché et il a
toujours un rouleau de parchemin à la main. C'est sous cet aspect que plusieurs milliers de personnes ont vu ce
personnage qui est l'une de mes incarnations passées.

En ce qui concerne la connaissance que j'ai de cette incarnation, je n’en possède que quelques bribes. Tout
d'abord, j'ai une véritable réaction de peur et de crainte en ce qui concerne la Chine et le gouvernement chinois, tandis
que, d'autre part, il semble que j'éprouve un amour inné et profondément enraciné pour les chinois en tant que
civilisation. Ce sentiment particulier si profondément enraciné à l'égard du peuple chinois s'est manifesté dans mon
incarnation actuelle, alors que j'étais un jeune garçon. Dès l'âge de six ou sept ans et jusqu'à l'âge de seize ans, toutes les
fois que je pouvais me détacher des garçons avec lesquels je jouais dans les rues de New-York, je m'en allais vers les
magasins ou les blanchisseries chinois et je parlais avec les chinois qui s'y trouvaient. Longtemps avant de pouvoir lire
l'alphabet correctement ou de pouvoir orthographier des mots anglais convenablement, j'étais fasciné par les livres et les
caractères chinois, ainsi que par la musique de la langue chinoise. Je regardais travailler les chinois et j'observais leurs
actions caractéristiques ; j'avais l'air d'être heureux et de me trouver tout-à-fait à mon aise quand j'étais avec eux. Mes
parents, qui avaient peur de cette situation, me mirent plus d'une fois en garde contre les dangers qu'il y avait à passer
son temps en de tels endroits.

En grandissant, je devins un grand admirateur de l'art chinois et je passais beaucoup de mon temps à copier les
décorations chinoises et à collectionner dans ma chambre des objets, des gravures, des vêtements chinois et d'autres
choses du même genre. Dès que je fus assez âgé pour avoir mon propre foyer – ce qui se produisit assez tôt, puisque je
me suis marié à dix-neuf ans seulement – je m’y créai un espace qui était entièrement décorée dans le style chinois ;
c'était là quelque chose d'unique, car, en ce temps-là, c'est à dire en 1902, ce n'était pas une idée populaire que d'avoir
un coin chinois dans une maison américaine. Je me rappelle que les gens qui venaient me voir ainsi que mes amis se
livraient à des commentaires sur cette pièce particulière, et qu'ils considéraient avec horreur mon habitude de m'installer
dans cette pièce pour lire et pour méditer ou pour poursuivre mon oeuvre littéraire. Si j'éprouvais un grand amour pour
tout ce qui était chinois d'esprit, j'éprouvais en même temps un sentiment de crainte à l'égard de la Chine, même lorsque

Quatrième cercle communication n° 4 29


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

j'étais jeune ; l'idée d'aller dans ce pays ceint de sa muraille, qui se trouvait sous contrôle du gouvernement chinois, me
remplissait d'horreur. Cela me déconcerta pendant plusieurs années et il n'y avait personne que je pusse consulter à ce
sujet. L'amour que j'éprouvais pour les Chinois, leur langue et leur philosophie se développa à mesure que j'étudiais les
oeuvres des grands philosophes chinois, et, en même temps, l'aversion que j'éprouvais pour le gouvernement chinois
augmentait. Alors, peu à peu, une meilleure compréhension de mon incarnation passée se fit jour en moi. Souvent je
restais dans mon coin chinois et je me laissais transporter dans ces jours d'autrefois, des siècles plus tôt, et soudain je
me trouvais en Chine, au milieu des chinois, et je connaissais des expériences horribles.

Ces méditations qui me ramenaient aux temps d'autrefois ont été très fréquentes au cours des vingt-cinq
dernières années. Voici ce que j'ai découvert, grâce à elles, sur mon incarnation chinoise : j'étais évidement, en ce
temps-là, un maître savant et un érudit de quelque sorte. D'autre part, je devais avoir des idées politiques particulières et
uniques de leur espèce sur le gouvernement de la Chine. Je ne sais pas si j'essayais d'enseigner le mysticisme ou
simplement la philosophie chinoise traditionnelle, mais, quoi que ce fût, c'était quelque chose que le gouvernement
chinois n'approuvait pas. Il est probable que je faisais entrer dans la philosophie des idées socialistes qui étaient
contraires aux idées du gouvernement chinois. Le résultat fut que je fus emprisonné et condamné à mort afin que je ne
puisse pas continuer mon oeuvre. Cet emprisonnement avec toutes les horreurs qui se rattachent à cette situation, est
l'une des impressions les plus fortes que je me rappelle toutes les fois que je me laisse aller à méditer sur cette période
de mon incarnation chinoise.
Une autre impression très nette qui me vient souvent est le fait que je pus échapper à cet emprisonnement en
me plaçant dans un coffre. On me fit sortir de prison, comme si j'étais mort, ou bien on me fit prendre la place d'un mort
et des amis me firent passer de longs jours dans des pays mystérieux, me remettant parfois entre les mains d'inconnus
pleins de sympathie qui me nourrissaient et me soignaient, si bien que je pus enfin quitter la Chine.
Alors, je vécus pendant quelques années au milieu de mystiques dans un pays étranger. Les dernières années de
cette incarnation sont très vagues et je peux simplement supposer que je fus transporté au Tibet ou dans quelque endroit
semblable. Il est pourtant un point qui s'est éclairci au cours de ces dernières années : c'est que, pendant le temps où
l’on me fit passer de Chine dans quelque pays étranger, toujours enfermé dans le coffre, j'eus l'occasion de m'entretenir
avec un grand nombre de personnes et d'expliquer la situation dans laquelle je me trouvais ; et chaque fois je fis le
serment que je ne remettrais jamais les pieds sur la terre de Chine. Cela, par conséquent, explique la répugnance que
j'éprouve actuellement à aller en Chine ou même à faire autre chose que la traverser rapidement, et le sentiment
particulier que j'éprouve à l'égard de la Chine et de son gouvernement d'un point de vue politique. D'autre part, je
continue d'éprouver un profond sentiment de respect pour les Chinois, pour leur art, leur littérature et leur philosophie.
J'ai essayé de toutes les façons possibles de découvrir ce que j'avais fait ou essayé de faire, pour attirer sur moi la
condamnation du gouvernement chinois et pourquoi j'étais devenu prisonnier politique, mais je n'ai aucune idée sûre à
ce sujet.
Tout cela s'est passé au cours d'une incarnation qui a eu lieu il y a bien des siècles. Je ne peux même pas en
fixer la date d'une façon approximative dans l'histoire chinoise, et j'espère en apprendre davantage un jour à ce sujet. Il
est tout-à-fait possible que vous, frères et sœurs, qui aurez un jour des révélations plus profondes, puissiez compléter les
renseignements que je possède sur moi-même. J'ai rencontré un frère qui vint spontanément un jour me dire qu'il avait
autrefois vécu en Chine et qu'il m'y avait connu. Les contacts qu'il avait établis avec son passé comprenaient quelques
légers contacts avec mon passé à moi et les faits qu'il me présenta corroboraient ceux que j'avais déjà relevés. Il se peut
que quelque chose de ce genre se produise pour d'autres et qu'ils m'aident à combler les lacunes de cette incarnation
chinoise.

Depuis cette incarnation chinoise, pourtant, j'ai eu la révélation de plusieurs autres, dont je connais peu de
choses. De temps en temps, des éléments de la personnalité ou du caractère de ces autres incarnations se manifestent,
qui me donnent un état psychique particulièrement complexe. Il y a une incarnation qui est pour moi plus complète que
toutes les autres et qui n'est pas tellement lointaine. C'est l'une des trois ou quatre incarnations qui se sont produites
entre l'incarnation chinoise et l'incarnation actuelle, et elle est évidemment très proche de celle-ci. Je vous parlerai de la
merveilleuse histoire de cette incarnation dans un prochain chapitre. Ce que je veux vous faire bien comprendre pour
l'instant, c'est que ces choses nous viennent comme de vagues souvenirs de notre enfance. Je crois avoir une excellente
mémoire et tous ceux qui sont en rapports avec moi savent avec quelle facilité et avec quelle sûreté je me rappelle les
faits dans ma conscience et avec quelle facilité je peux les tirer de la mémoire subconsciente toutes les fois que je le
veux. Parfois, quand je me plonge en esprit dans les mines du magasin de la mémoire, je tombe par hasard sur un petit
livre qui contient une page ou deux de mon enfance dans cette incarnation. En de tels moments, des images très claires
et très nettes de mes jeunes années, de trois à six ans, surgissent.

Heureusement, mes quatrième, cinquième et sixième années ont été marquées par des incidents qui ont fait que
je me suis intéressé au mysticisme, à l'occultisme, à la religion, à la philosophie et aux sujets voisins. Il peut sembler
étrange qu'un enfant de cet âge s'intéresse à de tels sujets, mais cela était dû au fait que mes parents, et tout
particulièrement mon père, étaient d'une nature religieuse strictement orthodoxe. C'est dans cette atmosphère que je fus

Quatrième cercle communication n° 4 30


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

élevé et l'on m'emmena à beaucoup de services religieux, de missions et de conférences où l'on discutait avec
enthousiasme de sujets religieux. Avant de fréquenter l'école à âge de six ans, je passais une année complète dans un
jardin d'enfants dirigé par des méthodistes. Heureusement, les personnes qui avaient conçu ce plan extraordinaire
d'ajouter un jardin public d'enfants à leurs activités religieuses avaient des vues larges sur la vie et leurs principes
religieux étaient très mystiques et philosophiques, si bien que le fait de me trouver de bonne heure en liaison avec
l'Église Méthodiste me mit en contact avec les principes mystiques. Je peux me rappeler clairement beaucoup
d'impressions et d'expériences surprenantes qui se produisirent au cours de mes cinquième et sixième années. D'autres
événements de mon enfance, qui eurent lieu pendant mes troisième et quatrième ou mes septième et huitième années
sont comme les souvenirs vagues d'un vieux rêve. D'autre part, beaucoup des impressions que j'ai gardées de mes
incarnations passées sont à peu près de la même nature, de la même qualité, ayant le même caractère de vie et pourtant
d'imprécision dans certains détails que ces impressions de mon enfance.

Il n'est donc pas surprenant que si nous ne pouvons nous souvenir que vaguement et à la façon d'un rêve de
certains événements de notre enfance au cours de cette incarnation, nous nous rappelions de la même façon certains
événements d'une incarnation précédente. Si l'écoulement de trente ou quarante ans rend notre souvenir quelque peu
vague en ce qui concerne les choses de cette vie, nous pouvons comprendre ce que le passage de quelque cent quarante
ou cent quatre-vingts années peut produire en effaçant les souvenirs de nos incarnations précédentes. Si vous voulez
bien considérer ces points et essayer d'analyser quelques unes de vos impressions quant à votre passé, cela vous
permettra peu à peu de réunir tous ces faits pour provoquer le retour d'une image nette d'une autre incarnation.

J'ai dit qu'il y avait une autre incarnation qui m'est assez bien connue, ainsi qu'à des centaines d'autres
personnes. En fait, ce personnage particulier que j'ai été est connu d'une façon si intime par plusieurs centaines de
personnes que l'on parle de lui avec beaucoup de sérieux en faisant allusion à plusieurs points de ma vie du temps
présent. Il se manifeste dans ce que j'écris, dans ce que je dis, et d'une façon générale, dans toutes mes activités. Il
faudrait un livre pour décrire le personnage dont je vais vous parler, mais je tenterai de condenser toute son histoire
dans ce seul chapitre. L'incarnation dont je parle n'est pas celle qui a précédé immédiatement mon incarnation actuelle ;
elle a eu lieu avant un certain nombre d'autres incarnations, au quatorzième ou au quinzième siècle. Je ne me propose
pas d'être précis quant aux dates, car je ne désire pas que cette partie de ma vie soit identifiée avec une telle précision
que certaines activités de l'Ordre rosicrucien d'aujourd'hui puissent courir certains risques en raison d'une utilisation
faite à tort et à travers de certains renseignements contenus dans ce bref aperçu biographique.

D'après tous les renseignements qui ont été accumulés grâce à la coopération d'un certain nombre des membres
avancés de la Grande Loge de New York au cours des années 1916, 1917 et 1918, et de membres des Grandes Loges de
Floride, de l'Illinois et du Massachusetts, il semble que je suis né pour cette incarnation dans le sud de la France ou le
nord de l'Espagne, qui constituait en ce temps-là un royaume pratiquement indépendant. C'était un pays essentiellement
romain catholique, pourtant il était très avancé en savoir : beaucoup de maîtres éminents venaient se perfectionner dans
les écoles très avancées qui existaient depuis longtemps dans ce pays. Je naquis de parents catholiques et je reçus une
éducation catholique dans les écoles et institutions spéciales du pays. Mes parents étaient riches et étaient apparentés à
la noblesse d'Aragon, certains membres de la famille vivant dans le sud de la France, dans les cités de Toulouse et du
Midi, et en particulier à Montpellier.

Les années de jeunesse au cours de cette incarnation n'ont pas fait l'objet de recherches approfondies, car c'est
une période pendant laquelle j'étais enfermé dans les écoles et chez mes précepteurs. La vie extérieure n’y pénétrait
guère et mon esprit n'était pas impressionné par autre chose que les langues que j'apprenais, parmi lesquelles le latin, le
français, l'espagnol et l'italien et d'autres sujets comme les sciences élémentaires, les mathématiques supérieures, la
philosophie, la chimie au complet, la physique et la logique, en plus de l'éducation ecclésiastique qui se poursuivit de
vingt-deux à trente-neuf ans. J'entrai finalement dans les Ordres et, après avoir servi dans un certain nombre d'églises, je
fus nommé curé d'une très importante paroisse dont dépendaient un certain nombre d'autres églises et environ douze
autres prêtres. Il semblerait que mes connaissances en droit, morale, logique et en langues expliquaient ma nomination à
cette charge importante qui, évidemment, n'était accompagnée que d'une faible rémunération matérielle, mais qui
pouvait procurer beaucoup de gloire si l'on désirait profiter de la positon sociale et politique qui était celle de prêtre
dans une telle communauté.

Il est tout à fait évident, d'après tous les documents qui ont pu être réunis qu’en tant que prêtre important dans
la communauté, j'exigeais que toute personne qui entrait en contact avec moi me témoigne une grande estime et le plus
grand respect. Il semble aussi que, au cours de cette incarnation, j'adoptai une attitude très austère à l'égard du public, en
particulier à l'égard de ceux qui venaient me demander aide ou conseil. Je voulais que l'on me témoigne le respect et les
égards qu'un roi reçoit d'un serf. Il apparaît également, d’après toutes les recherches qui ont été menées, que cette
attitude était à l'origine une pose que je prenais dans le but d'accomplir un certain travail ou de promouvoir certaines
conditions dans cette communauté, alors qu’au fond du coeur, dans mes sentiments intimes et dans ma vie privée, on

Quatrième cercle communication n° 4 31


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

remarquait une absence totale de cette rigueur et de cet morgue royale qui aurait pu m'être transmise par mes parents, en
raison de leurs rapports avec la noblesse et la royauté. Quoi qu'il en soit, il est tout aussi évident que ma situation fit que
de nombreuses personnes vinrent me demander conseil sur des sujets autres que des sujets religieux. Il est bien évident
que l'on me consultait sur des problèmes de droit, de politique, de santé et d'affaires ; en même temps, j'étais considéré
comme une autorité dans les domaines de la physique, de la chimie, de la musique, de l'art et de la littérature.

Je ne peux maintenant imaginer une telle combinaison ailleurs que dans un personnage extraordinaire ou chez
une personne qui ne serait qu'un débutant dans tous ces domaines, à moins que lors de cette incarnation je ne fusse né
en apportant d'incarnations précédentes des connaissances sur certains de ces sujets. J'ai dû occuper cette situation de
conseiller en tous genres pour des milliers de gens pendant de nombreuses années, en raison de la situation élevée que
j'occupais dans l'église de cette communauté. Bref, j'atteignis l'âge mûr en étant tenu en haute estime, et je me
consacrais ardemment à la recherche. Il semble que du fait que l'on m'interrogeait souvent sur ces nombreux sujets et
sur les problèmes qui s'y rapportaient, je me plongeais dans l'alchimie, l'art, la musique et la littérature et que je passais
une bonne partie de mon temps dans mon cabinet et mon laboratoire. En tout cas, nous découvrons ce personnage
étrange à l'âge de cinquante ou cinquante-cinq ans, très aimable quand on le surprenait à l'improviste, seul ou avec des
enfants, mais rigide et drapé dans sa dignité, exigeant le respect et la considération quand il se trouvait en public ou qu'il
participait à quelque manifestation ou cérémonie officielle. Il paraît avoir été très fier de son rôle de moine et de la
cordelière qui ceignait sa taille ; il était extraordinairement net dans sa mise et révélait un fanatique esprit méthodique
dans toutes ses actions, demandant des jugements précis et une étude approfondie de toutes les subtilités, et de tous les
usages de la vie.
Il semble ne s'être jamais marié, observant ainsi les vœux qu'il avait prononcés à cet égard, bien qu'il ne restât
pas homme d'Église toute sa vie, comme nous allons le voir. Il connut évidemment plusieurs aventures amoureuses, ou
fut du moins attiré par des femmes très distinguées dont la personnalité eut une grande influence sur le côté émotif et
artistique de sa nature complexe. Son étude de la philosophie, de l'alchimie et d'autres sujets semblables le conduisirent
au mysticisme et il semble bien qu'il se trouva en contact avec quelques-uns des membres des écoles mystiques du Sud
de la France, qui se développaient fortement en ce temps-là qui était, nous le savons, le temps de la renaissance du
rosicrucianisme dans le midi de la France aussi, il lui parut naturel d'approfondir les enseignements mystiques des
rosicruciens, comme le firent beaucoup de jésuites et d'autres prêtres de l'Église catholique romaine de cette époque. Le
résultat d'un certain nombre d'années passées à étudier dans le domaine mystique fut qu'il abandonna l'Église. Cela
provoqua sans doute la condamnation de ses supérieurs ecclésiastiques et lui valut les critiques de beaucoup de ses amis
catholiques les plus intimes dont il ne cessa pourtant de parler avec bonté ; il n'éleva jamais la voix pour manifester le
moindre ressentiment à l'égard de l'Église Catholique, de ses prêtres et de ses chefs. Il croyait simplement qu'il avait une
œuvre plus grande à accomplir en-dehors de l'Église et dans un champ plus vaste ; et pour soutenir ce qu'il avançait,
autour de sa soixantième année, il quitta cet Aragon qui avait connu ses plus grandes activités et partit pour le Nouveau
Monde.

Il y a dans sa vie une ou deux lacunes qui n'ont pas été comblées probablement parce qu'on n'a pas fait de
grandes recherches dans ce sens, car il s'agit à l’évidence d'années de voyage et d'exploration qui ne nous intéressent pas
beaucoup en ce moment. Nous découvrons, pourtant qu'il se joignit à l'une des premières expéditions qui quitta
l'Espagne pour le Mexique, ou la Nouvelle Espagne, comme on dit plus tard. Il semble qu'il participa à une expédition
avec Vizcaïno dans la Baie de Monterey en Californie où le premier groupe de Rosicruciens venus de l'Ancien Monde
jeta les bases d'un établissement temporaire des principes rosicruciens en Amérique du Nord. C'est cette fondation que
l'on appela plus tard le Temple d'Alden, qui est souvent cité dans nos enseignements, non en raison des liens que ce
vieillard a eu avec lui, mais en raison de l'influence qu’elle a eu dans l'histoire du rosicrucianisme en Amérique. Soit dit
en passant, par un enchaînement étrange de circonstances, la terre sur laquelle ce vieillard et quelques autres membres
venus de l'Ancien Monde se tinrent pour bénir le sol qui portait la première fondation rosicrucienne du Nouveau Monde
me fut donnée en 1919, après que je fus allé là en 1918 et que j'y eus connu une expérience psychique remarquable qui
est enregistrée dans certains documents secrets que j'ai préparés et qui seront publiés après la transition qui terminera
mon incarnation actuelle5.

Le vieillard continua de porter le nom qu'il avait lorsqu'il était prêtre influent en Aragon. Ce nom est Padre
Folio, du mot latin qui veut dire une page. J'ai tendance à croire que ce n'était pas là son vrai nom, mais un nom qu'il
prit lorsqu'il entra dans les ordres ; il semble qu'il renonça en ce temps-là à toutes les relations qu'il avait par le sang ou
le nom avec des familles royales ou nobles. Puisqu'il ne se souciait pas de voir sa famille et le sang royal qui était le
sien mêlés à son oeuvre ou à son nom, ni les enquêteurs ni moi-même n'avons fait de recherches poussées pour
connaître quelque chose de net sur l'histoire de sa famille, mais ce que nous avons appris indique qu'il se cache là une

5
Harvey Spencer Lewis fait allusion ici à sa Confessio, document qui vous a été transmis à la fin du troisième cercle de
réflexion commune. Dans la deuxième partie de ce document, H.S. Lewis explique effectivement quelle expérience
mystique il connut dans les ruines d’un ancien temple rosicrucien situé quelque part sur la côte californienne.

Quatrième cercle communication n° 4 32


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histoire intéressante qui montrerait probablement qu’au cours d'une incarnation précédente le vieillard avait été de sang
royal et qu'il était né de nouveau dans une famille semblable afin de purger une longe lignée de rois et de reines de la
tyrannie qu'ils exerçaient sur la France et l'Espagne. Quoi qu'il en soit, le Padre Folio fit finalement un voyage en
Guyane française, sur la côte nord-est de l'Amérique du Sud.

Après avoir vécu dans la ville de Sinnamarie ou sur son territoire pendant une année ou plus, il fit connaissance
d'un vieux pécheur étrange et illettré qui vivait seul dans une cabane sur une île au large de la côte ; cette île portait
alors le nom d'Ile du Diable et elle se trouve environ à six degrés de latitude nord et cinquante-trois degrés de longitude
ouest. C'est là qu'il passa le reste de sa vie et c'est là qu'il écrivit un grand nombre de manuscrits sur le mysticisme et la
philosophie et qu'il accomplit un grand travail, séparé et ignoré du monde, à part les communications qu'il envoyait au
nord à la ville qui porte maintenant le nom de Mexico, d'où elles étaient envoyées dans différentes parties du monde. Sa
vie en compagnie du vieux pécheur a été dite et révélée dans les plus petits détails. La plupart de nos membres en
différentes villes connaissent bien cette partie de sa vie et c'est la période qui les intéresse le plus. Il enseignait le latin
au vieux pécheur et lui faisait lire la Bible en latin, tandis que le vieux pécheur lui enseignait beaucoup de lois de la
nature ainsi que son propre langage.

Nos membres ont souvent vu ce personnage à la longue barbe, à la haute silhouette, portant une robe brune,
une lourde cordelière brune et, autour du cou, une chaîne à laquelle est accrochée la Rose-Croix. La personnalité qui est
liée à ce personnage est si active dans les traits de mon caractère subconscient que souvent ceux-ci se mêlent à ma
nature actuelle et que, parfois, lorsque je suis dans un état psychique, ou un état passif, en partie subjectif, les traits de
ce personnage tels qu'ils se révélaient dans son langage, sa pensée, son expression et sa façon d'agir, dominent mes
caractéristiques actuelles et un personnage très différent de mon moi habituel apparaît alors.

Le Padre était très habile à s'exprimer avec une poésie parfaite ; cela se manifeste souvent en moi quand je
parle d'une tribune ou que j'écris alors que je suis plongé dans un état passif. Sa connaissance de l'Histoire ancienne de
l'Europe Centrale et des philosophies et des religions me vient en aide, car cette connaissance est semblable à des livres
bien conservés dans mon subconscient, auxquels j'ai accès dans certaines conditions. C'était un musicien accompli et
cette tendance se manifeste souvent ; et à cause de ses études artistiques, bien qu'il ne fût pas lui-même un artiste, cette
facilité à apprécier les qualités d'expression dans l'art se manifeste en moi de bien des façons. Il s'est exprimé par écrit
au cours des années dont j'ai parlé plus haut, pendant lesquelles différents membres faisaient des recherches et, dans ces
écrits, il n'a pas montré seulement une connaissance étendue et merveilleuse de la chimie et de la physique anciennes,
mais aussi de toutes les formes modernes de la chimie et de la physique, avec des connaissances qui dépassent de
beaucoup les sciences modernes. Ce personnage, qui est une partie de ma personnalité, travaille de temps en temps dans
un laboratoire d'alchimie, donne des traitements, étudie différentes théories et idées scientifiques et se rend facilement
dans n'importe quel point du monde par projection pour trouver les renseignements dont il a besoin, ou accomplir tout
« miracle » qu'il lui plaît d'accomplir.

NOS DIFFÉRENTS MOIS

Le Padre Folio expliquait nos personnalités passées de la façon suivante : nous devons considérer nos Mois
subconscients actuels comme si chacun d'eux formait une vaste salle de concert au milieu duquel le Moi psychique ou
subjectif parle, écrit, pense ou s'exprime d'une façon générale. Il disait que cette salle ne comprenait pas uniquement
une seule personnalité, mais un certain nombre de personnalités. Tout se passe comme si, tout autour des murs de cette
salle, il y avait un grand nombre de renfoncements semblables à des cellules de moines. Vous voyez, naturellement, que
le Padre Folio pensait à un couvent du type traditionnel ; en cherchant une comparaison, il était tout naturel qu'il
revienne à quelque chose qui lui était familier. Il disait que chacune de ces cellules, chacun de ces renfoncements,
contenait le caractère ou la personnalité de l'une de nos incarnations. Il y avait un certain nombre de cellules qui
n'étaient pas encore occupées, et dans lesquelles s'installeraient les personnalités à venir. Si nous parcourions toute la
rangée de cellules, nous découvririons qu'elles sont de moins en moins cultivées, de moins en moins éduquées, de
moins en moins développées jusqu'à ce que nous arrivions ainsi à la première cellule.

De temps en temps, nous verrions que l'une de ces personnalités est du sexe opposé. Il rappelait satiriquement
le fait que si nous pouvions visiter chacune de ces cellules et regarder chacune de ces personnalités, il y en aurait
quelques-unes que nous n'admirerions pas beaucoup. Nous trouverions cependant que certaines d'entre elles
représentent des corps physiques et des caractères vigoureux.

Chacune des personnalités qui se trouvent à l'intérieur de ces cellules présente les traits dominants du caractère
précédent; par exemple, la personnalité n°22 est une combinaison des personnalités qui se trouvent dans les cellules 21,
20, 19, 18 et ainsi de suite, les traits les plus marquants du N° 22 étant ceux qui proviennent des n°20 et 21, tandis que

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les plus faibles sont ceux qui viennent des numéros 19, 18 et 17. Il expliquait aussi que les leçons nouvelles apprises par
le n° 22 – leçons s'ajoutant à sa personnalité comme des traits tout neufs, absolument ignorés de toutes les autres
personnalités précédentes – étaient les plus fortes de toutes. En d'autres termes, chaque personnalité dans chaque cellule
était composée des personnalités qui la précédaient et les traits apportés ainsi marquaient la personnalité actuelle selon
la force qu'ils avaient au cours de la période précédente ; mais les traits dominants, ceux qui s'exprimaient le plus
facilement étaient ceux que cette personnalité avait acquise d'elle-même. Ce qui signifie qu’aujourd'hui chacun de nous
a, au milieu de ses traits marqués de caractère, de personnalité, de façons de parler, de penser et d'agir, certains traits qui
proviennent d'incarnations précédentes et des personnalités antérieures, les traits les plus marqués de notre personnalité
d'aujourd'hui étant probablement ceux que nous avons appris au cours des leçons, des épreuves et des expériences de
notre incarnation actuelle, tandis que ceux qui viennent en seconde place, quant à l'importance, sont ceux qui
proviennent des périodes immédiatement antérieures.

Cependant le Padre Folio insistait sur un petit principe que nous devrions tous avoir présent à l'esprit. Les
traits dominants de notre caractère et de notre personnalité d'aujourd'hui doivent être classés comme suit : tout d'abord,
nous avons ces traits objectifs qui appartiennent uniquement au corps physique et à l'esprit objectif, choses telles que
notre langue, notre aspect physique, nos habitudes sensuelles, comme le fait de fumer, de boire et de manger ; et nos
faiblesses, telles que la colère, l'impatience et l'intolérance à l'égard de certaines choses de la vie que nous n'aimons
point. Nous savons que ces caractéristiques objectives changent continuellement à mesure que nous avançons dans la
vie. Elles sont facilement modifiées par notre milieu, par notre conduite avec les autres, par notre humeur et par l'âge. Il
est dangereux de juger quelqu'un par son caractère objectif, car la personne que nous jugeons aujourd'hui peut très bien
ne pas être la même personne demain, ou peut ne pas être telle qu'elle était il y a quelques années.

Quand nous rencontrons une personne que nous n'avons pas vue depuis dix, vingt ou trente ans, comme nous
remarquons vite de nombreux changements dans ses caractéristiques objectives, physiques !
Quelquefois les choses les plus frappantes qui nous permettaient de la reconnaître autrefois se sont modifiées
ou bien ont été éliminées complètement. Il y a quelques mois, j'ai rencontré un homme que j'admirais beaucoup comme
professeur de langue et de logique dans l'une des Universités de New York. Ses caractéristiques frappantes étaient les
suivantes : mise très soignée, propreté parfaite du corps, attitude qui le signalait comme un homme cultivé et raffiné.
Quand je l'ai rencontré récemment, j'ai été stupéfait de voir, au lieu de l'homme soigné qu'il était autrefois, un ivrogne,
un clochard. Ses vêtements sales, son apparence négligée, ses yeux chassieux, sa main tremblante, son mépris complet
de la tenue étaient les caractéristiques qui auraient frappé n'importe qui. L'excès de travail et d'étude, la tentation de
boire et de faire usage de drogues avaient fini par faire disparaître complètement toutes ses caractéristiques objectives.

D'un autre côté, nous avons des caractéristiques subconscientes de notre personnalité qui n'appartiennent ni au
corps ni à l'esprit objectif. Ces caractéristiques ont été acquises de deux façons : en premier lieu, par les expériences par
lesquelles nous passons au cours de cette incarnation, et qui sont généralement des leçons amères ; en second lieu, lors
d'expériences antérieures au cours d'autres incarnations. Ces traits de caractère subconscients ne changent ni rapidement
ni facilement, sauf peut-être en bien. Alors que les traits de caractère objectifs et extérieurs qui sont décrits dans le
paragraphe précédent sont acquis rapidement et au cours des expériences que nous avons dans cette vie-ci, les traits
subconscients sont acquis lentement et ne deviennent une partie du subconscient qu'après avoir été longtemps établis
dans le moi extérieur. Or, la plupart de ces traits subconscients de caractère sont très subtils et très difficiles à analyser
quand on connaît quelqu'un superficiellement. Ce sont les traits que nous devons découvrir chez nos amis par un contact
personnel intime.

Chez les gens cultivés, formés et bien développés, ces caractéristiques subtiles - presque mystiques - du
subconscient sont des éléments qui attirent les autres. En d'autres termes, quand ceux qui sont sensibles aux choses les
plus nobles et les plus délicates de la vie font la connaissance d'une personne et, peu à peu, apprennent à l'aimer, à
l'admirer et à l'accepter comme ami intime, ils le font parce qu'ils ont découvert dans son caractère et sa personnalité des
éléments subtils que les autres n'ont pas remarqués. C'est par ces traits subtils, qui se trouvent sous la surface, que nous
connaissons le mieux nos amis intimes. Peu importe la façon dont ces gens peuvent déguiser leur moi extérieur et
changer leurs caractéristiques et leurs traits de caractère extérieurs, nous les reconnaîtrons toujours par leurs traits
intérieurs. J’en reviens à ce professeur que je n'avais pas vu depuis vingt ans et qui, soudain, se trouva devant moi dans
un état si misérable et honteux. Je remarquai bientôt, en parlant avec lui, qu'il était impossible de se tromper sur son
identité, bien que son aspect eût changé quant à son visage, son attitude et ses vêtements, à tel point qu’à juger par cela
seulement, je n'aurais pu le reconnaître si ne n'avais entendu son nom. Et si, au cours de notre conversation, quelques-
uns des traits réels, profonds, subconscients de son caractère et de sa personnalité ne s’étaient pas révélés, je n'aurais pu
être sûr que l'homme qui affirmait être ce professeur l'était bien réellement.

Nous voyons ainsi que la personnalité de chacun d'entre nous est double, comme toute chose dans la vie. Dans
un écrit antérieur, nous avons expliqué qu'il fallait considérer la personnalité et l'individualité et nous avons dit que la

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personnalité est un élément du moi intérieur alors que l'individualité est un élément du moi extérieur, objectif. Ce
caractère extérieur qu'est l'individualité change si constamment et peut se déguiser si facilement que nous nous
tromperions fort dans notre appréciation des gens si nous ne pouvions pas compter sur l'expression sûre du moi
intérieur. De même que l'acteur et l'actrice sur la scène peuvent en un mois jouer des rôles différents en grand nombre,
les représentant tous parfaitement, de même chacun de nous est un acteur né en ce qui concerne ses traits extérieurs et
les manifestations de sa personnalité. De la même façon que nous pouvons percer le maquillage et le déguisement d'un
acteur ou d'une actrice et savoir qui joue réellement le rôle, nous trouverions difficile de cacher à nos amis les plus
intimes et à ceux qui ont appris à nous connaître, les traits réels de caractère qui marquent notre personnalité.

Un autre point qu’il ne faut pas oublier, c'est que parmi les traits subconscients de la personnalité, les plus forts
sont très souvent ceux que nous avons hérités d'incarnations antérieures, tandis que, dans la personnalité objective ou le
caractère objectif, les traits les plus forts sont ceux que nous avons acquis plus récemment en particulier au cours des
dernières années de notre vie présente. Par exemple, le jeune homme de vingt ans présente comme traits caractéristiques
objectifs les plus forts ceux qu’il a acquis pendant sa dix-neuvième année qui sont, en effet, beaucoup plus puissants
que ceux qu'il a acquis pendant ses dix-huitième et dix-septième années. Chez un homme de trente ans, les traits
caractéristiques les plus forts sont ceux qu'il a acquis au cours de la vingt-neuvième année. Ainsi, nous voyons que les
changements rapides des traits du caractère dans le moi objectif nous donnent constamment un nouveau caractère. Les
acquisitions les plus récentes sont toujours les plus fortes.

Mais, dans la personnalité subconsciente, les traits les plus forts du caractère ne sont pas ceux que nous
avons acquis au cours de cette incarnation, mais ceux que nous avons apportés d'autres incarnations. Le Padre
Folio expliquait, brièvement, que la plupart de nos traits de caractère subconscients s'acquéraient lentement, grâce à
toute une incarnation de leçons et d'expériences qui nous ont marqué pendant tant d'années qu'elles sont devenues
prédominantes dans nos vies. Par exemple, au cours de l'une de nos dernières incarnations, nous avons pu, vous ou moi,
ajouter à notre personnalité un ou deux traits marquants qui sont devenus nôtres à force de longues souffrances, pendant
peut-être vingt, trente, quarante ou cinquante ans ; et une fois que nous les avons bien acquis, ils sont devenus à tel point
partie de la personnalité de notre âme que rien, dans l'incarnation actuelle, ne pourrait les changer. Si nous ajoutons aux
points acquis pendant la dernière incarnation ceux que nous avons acquis pendant l'incarnation antérieure, et pendant les
dix années ou plus qui ont précédé celle-là, nous verrons que nous sommes aujourd'hui un édifice complexe, une
combinaison formée de tous les caractères acquis. Les traits de caractère que nous avons acquis dans une incarnation
qui s'est produite il y a vingt cycles ne se manifestent pas aussi fortement dans notre personnalité d'aujourd'hui que ceux
que nous avons acquis au cours des deux ou trois dernières incarnations. Le Padre Folio nous rappelait que cela n'était
pas dû uniquement à l'écoulement du temps, car en ce qui concerne les expériences de la personnalité de l'âme, le temps
ne fait aucune différence. Il expliquait aussi que ce n'était pas en raison des nombreuses incarnations qui s’étaient
produites depuis lors, à cause des mille ans ou plus qui s'étaient écoulés, depuis que nous avions acquis ces traits de
caractère dans des incarnations antérieures, mais parce que les expériences de ces périodes antérieures ne nous étaient
plus d’une grande utilité.

Il insistait sur cet exemple de la façon suivante : supposons qu’il y a vingt incarnations, l'un de nous ait appris à
être très sensible à une certaine coutume, dominante au cours de la période pendant laquelle nous vivions. Pendant un
certain nombre des incarnations suivantes ce trait de caractère serait encore très fort et il resterait très actif en raison des
applications qu'il trouverait et de l'utilité qu'il aurait. Et puis, à mesure que les incarnations se poursuivraient, et que
nous naîtrions dans différents pays et dans une civilisation plus avancée, ayant des coutumes et des habitudes
différentes, ce trait particulier de caractère serait utilisé de moins en moins fréquemment et peu à peu deviendrait
inactif, sans être pourtant complètement effacé de notre conscience. D'autre part, certains traits de caractère de la
personnalité subconsciente, acquis au cours d'incarnations passées, et qui nous avaient été d'une utilité seulement
moyenne, se sont, au cours d'incarnations récentes, développés puissamment et sont peut-être devenus les traits les plus
remarquables, les traits puissants et dominants de notre incarnation présente en raison du changement des coutumes et
des habitudes. A ce point de vue, je peux dire que l'usage que l'on fait aujourd'hui de la faculté de télépathie mentale,
fait que celle-ci se développe plus vigoureusement qu'elle ne l'a fait dans aucune des incarnations récentes. Il est exact
que dans nos toutes premières incarnations, chacun de nous possédait cette faculté dans un état de grand
développement.

L'homme primitif, dans quelques-uns de ses stades d'incarnation les plus anciens, devait compter sur ce
pouvoir de télépathie mentale pour communiquer ses idées à d'autres êtres humains et à des animaux, et en fait, il était
capable de recevoir des messages télépathiques des animaux les plus inférieurs. Cela se passait probablement avant que
l'homme ait eu la possibilité de parler un langage d'aucune sorte et de faire avec sa voix d'autres sons que de grossiers
grognements. S'il désirait communiquer des idées à d'autres, il faisait des mouvements avec les mains et, en concentrant
profondément son esprit, il essayait de communiquer à un autre esprit l'idée qu'il avait en lui. De cette façon, la faculté
de communication mentale de la pensée se développa énormément. Après un grand nombre d'incarnations, l'homme

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devint plus habile à se servir de sa langue et aussi à écrire ses pensées sur du papier ; la faculté de transmission mentale
de la pensée s'endormit et jusqu'à des années relativement récentes, elle n'était plus du tout utilisée par les hommes, à
l'exception des mystiques du Tibet et de l'Orient. Mais, maintenant, par suite du commencement de l'Âge du Verseau
qui fait jaillir en nous ses grandes forces cosmiques et parce que nous avons été formés et entraînés selon une direction
plus haute, nous commençons à faire revivre et à développer à nouveau ce trait ancien de notre personnalité
subconsciente et à le faire fonctionner, jusqu'à un certain point, comme il fonctionnait il y a des milliers d'années.

Bien que je me sois écarté de mon sujet, qui était la façon dont nos incarnations passées se révèlent à nous, je
crois que vous trouverez tous un énorme intérêt aux points que je viens de traiter. J'espère que chacun de vous
comprend combien il aurait été difficile de présenter ces faits dans les leçons antérieures des cercles précédents. Quelle
merveilleuse occasion vous avez maintenant, vous, membres du quatrième cercle, de mettre à l'épreuve certains
principes et d'apprendre par vous-mêmes combien ils sont vrais. Dans le cas où certains d'entre vous se réunissent dans
des cercles de réflexion, ils ont l'occasion de discuter des points qui sont traités dans ces communications, et, par
conséquent, de projeter sur eux une nouvelle lumière.

NOS DIFFÉRENTES PERSONNALITÉS


Revenons à notre image des traits de caractère qui se trouvaient dans les cellules de la salle. Le Padre Folio
expliquait que dans les circonstances habituelles, la personnalité de l’incarnation actuelle est celle qui généralement
prend la parole dans cette salle de notre conscience psychique. Cependant, il y a des moments où cette partie
subconsciente de nous-mêmes désire utiliser des renseignements qui ont été mis de côté et, dans ce cas, une des
personnalités qui se trouvent dans les cellules s'avance au centre de la salle et s'exprime. Voici un exemple personnel de
ce fait intéressant : toutes les fois que je voulais utiliser le latin dans mes écrits ou dans mes études, je me mettais dans
un état passif et laissait une des personnalités des cellules venir au centre de la salle afin de traduire le latin ou se
rappeler une langue apprise autrefois. De même, toutes les fois où je me mets à un tableau ou que je joue d'un
instrument de musique, je me plonge dans un état passif et laisse une des personnalité antérieures qui était bien eu
courant de l'art de la peinture ou de la musique s'avancer au milieu de la salle, s'exprimer et devenir ainsi la personnalité
dominante du moment.

Ne voyez-vous pas quelle partie intéressante de notre vie cela révèle ? C'est comme si l'on disait que chacun de
nous est composé de vingt, trente, d'innombrables personnalités, chacune d'entre elles connaissant à fond un art, un
métier, une langue, des coutumes, des gens d'il y a longtemps, un certain pays, une certaine ville, des incidents
particuliers de la vie ou de l'histoire. Ainsi, si nous savions simplement comment le faire, nous pourrions facilement
laisser à ces personnalités le soin de penser pour nous ou de se rappeler; et pendant ce moment-là, nous reprendrions
cette personnalité. Voici un exemple : alors que j'écris ou que je réfléchis, je désire revenir à une certaine période en
France, autour des années 1050 à 1125. Je dois alors me mettre dans un état passif et laisser la personnalité qui occupe
l'une des cellules de la salle intérieure et qui vivait dans ce pays pendant ces années là, s'avancer et me dire
intérieurement tout ce qu'elle a fait et tout ce qui était important en ce temps-là. En d'autres termes, je dois demander à
cette personnalité de venir au centre de la salle et d'être moi-même, aussi bien qu'elle-même, pendant un moment.
Immédiatement, cette personnalité revivra tous les événements qui ont marqué son existence terrestre pendant ces
années, et moi, d'autre part, je deviendrai subjectivement cette personne ; tout ce qu'elle se rappellera me viendra aussi à
l'esprit. Pendant ce moment, je pourrai voir, reproduits dans mon esprit, tous les événements qui se sont produits en ce
lieu et en ce temps dans l'histoire du monde. Je pourrai donc les décrire correctement, facilement et d'une façon
pittoresque sur le papier, et ceux qui liraient un article écrit à ce moment penseraient que j'ai fait des recherches très
complètes sur ces faits anciens au cours de mon incarnation actuelle.

Lors de mes premières expériences de projection, après que j'eus atteint avec succès deux ou trois personnes,
elles me dirent après avoir vérifié cette projection quelque chose comme ceci : « Vous savez, Frater Lewis, nous avons
vu une grande lumière qui ressemblait à un nuage se former dans la pièce et puis, vous êtes apparu au milieu. Bien que
nous ayons pu vous reconnaître, vous n'aviez pas la même apparence qu'aujourd'hui. Vous étiez plus grand, plus âgé, et
vous aviez une expression différente sur le visage ; pourtant nous savions que c'était vous, tout comme nous saurions
que l'homme qui incarne un personnage dans une pièce de Shakespeare est en réalité Barrymore, quand bien même il
semblerait complètement différent. » Je fus fort décontenancé par ces remarques et je me demandais comment il se
faisait que dans un cas seulement, quelqu'un déclarait m'avoir vu exactement tel que je suis dans cette vie.

Quand d'autres membres nous eurent écrit pour nous dire qu'ils recevaient la même sorte de rapports, nous
nous mîmes à chercher dans nos documents et nos manuscrits rosicruciens pour trouver quelque explication. La seule
chose que nous pûmes trouver comme clé de cette situation, ce fut cette affirmation unique et très nette, qui est
maintenant incluse dans l'une des communications du troisième cercle : si vous voulez que votre projection ressemble à

Quatrième cercle communication n° 4 36


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

ce que vous êtes aujourd'hui, il faut intentionnellement et volontairement visualiser votre projection de cette façon,
sans quoi votre projection ne vous ressemblera pas.

Ce n'est qu'après avoir mené notre première expérience avec le Padre Folio que nous fûmes capables de
comprendre toute la question et d'ajouter quelques renseignements à l'explication donnée dans le cercle en question. Le
Padre nous raconta que toutes les fois que nous pouvions avoir envie de nous préparer à la projection, nous devions
nous placer dans les conditions convenables pour permettre à nos personnalités psychiques intérieures de s'en aller dans
l'espace ; alors chacune de nos personnalités se revêt de la personnalité d'une incarnation passée et prend ses
caractéristiques, et cela pour chacune des personnalités dominantes. En d'autres termes, au moment où nous
commençons à projeter notre moi psychique, nous projetons quatre-vingt-dix pour cent de ce qui est du passé et dix
pour cent environ de la personnalité présente. La personnalité actuelle est encore jeune ; elle n'est pas encore
développée et elle n'est pas assez mûre pour être quelque chose de net. Nous avons constaté, dans la plupart des cas, que
c'est la personnalité de la dernière incarnation qui se projette dans l'espace. Cependant, dans un ou deux cas, il semble
que c'est la personnalité de l'incarnation qui vient avant la dernière ou même avant celle-là qui se projette, parce qu'il se
trouve qu'elle était plus développée ou qu'elle avait un pouvoir plus grand ou plus dominateur.

MÉTHODES POUR RETROUVER NOS INCARNATIONS PASSÉES


La première des différentes méthodes qui donnent des indications sur notre passé, consiste à s'informer auprès
des personnes qui nous ont vu au cours de nos projections. La seconde méthode lui est assez semblable. Les indications,
dans ce cas, nous viennent de personnes qui nous voient sous une apparence différente alors que nous méditons, que
nous parlons ou que nous lisons dans la lumière douce de la salle du Cercle de Réflexion ou chez nous. Dans les
entretiens que j'ai eus précédemment avec vous, je vous ai fait remarquer qu'un grand nombre de personnes m'ont vu
apparaître sous l'aspect d'un chinois. Les nombreuses communications qui ont été faites pendant une période qui s'étend
sur huit ou dix ans par des centaines de personnes habitant différentes villes, dans des conditions différentes et à des
moments différents, me firent comprendre qu'il devait y avoir quelque état psychique qui expliquait ce que ces
personnes avaient vu. Très souvent, des amis ou des connaissances vous diront : « Savez-vous que l'autre soir, alors que
vous étiez assis en train de lire, à la lumière douce de la lampe, vous aviez l'air complètement différent ; vous aviez l'air
d'un italien (ou d'un Français ou d'un Allemand) d'autrefois. » Ces gens ne savent peut-être rien sur la réincarnation, ni
sur les personnalités intérieures, mais leurs remarques accidentelles vous donneront souvent d'excellentes indications.

La troisième méthode est la plus courante, mais d'autre part, la plus


aléatoire de toutes les méthodes. Dans cette méthode, les indications nous
viennent soit d'images que nous voyons dans un livre, soit de scènes d'un film
qui se passent dans des villes ou des lieux étrangers, et qui nous frappent
immédiatement par leur caractère connu. Cette méthode comprend aussi les
lectures que nous faisons d'événements historiques qui nous rappellent
immédiatement une connaissance antérieure de ces choses ; il peut s'agir aussi
bien de conférences que nous écoutons que de lectures que nous faisons. En
ce qui me concerne, je me rappelle que, alors que j'étais enfant, mes études en
classe m'amenèrent à un certain point des débuts de l'Histoire de France ;
soudain il jaillit dans mon esprit une image complète de cette Histoire de
France qui couvrait une période de près de soixante ans. Je ne savais pas, à ce
moment-là, sur combien d'années la période s'étendait ni quelles dates
exactement étaient comprises dans les images et les souvenirs qui affluaient à
mon esprit, mais cela éveilla en moi un profond intérêt pour l'Histoire de France, et plus tard je découvris qu'il s'agissait
de la période allant de 980 à 11406. C'était le temps des croisades et des pèlerinages en Terre Sainte, et aussi des
magnifiques floralies, de la période romane, et il me semblait que je faisais partie de cette Histoire.

Depuis ce jour, je n'ai jamais cessé d'essayer de lire et de me plonger plus profondément dans les faits les plus
secrets de cette période des débuts de l'Histoire de France. Vous trouverez le résultat des connaissances intimes que j'ai
sur cette période dans les descriptions de situations qui forment une partie de l'histoire de mon livre « Des milliers
d'années de Rétrospection »7. J'ai parlé à beaucoup d'éminents spécialistes de l'Histoire de France ici et à l'étranger, et
ils ont toujours été stupéfaits : tout d'abord de l'intérêt extraordinaire que je manifestais pour les débuts de l'Histoire de

6
On peut penser qu’il s’agit-là d’une coquille et qu’il faut lire 1040 puisque H.S. Lewis nous parle d’une période de 60
ans. Désirant vous restituer le texte original, nous avons cependant conservé cette date de 1140.
7
Cet ouvrage est en cours de traduction par notre Conseil de l’Ethique et sera prochainement disponible pour nos
membres qu’il intéresse.

Quatrième cercle communication n° 4 37


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

France ; de ma connaissance très intime, d'autre part, de faits qui, disaient-ils, demanderaient normalement toute une vie
de lecture de milliers de livres français spécialisés et enfin, du souvenir extraordinaire que je garde de ce que j'ai appris
de l'Histoire de France. Cela me donne une indication très nette qui me conduit à croire que l'une de mes incarnations
eut lieu à ce moment-là et dans ce pays.

Tous, nous nous rendons compte, parfois, que certains événements anciens et étrangers nous sont familiers. Il
arrive que dans des rêves nous revivions certains de ces anciens événements historiques aussi clairement et
complètement que si nous ouvrions un livre de notre existence passée et que nous laissions les mots se transformer en
personnes vivantes qui rejoueraient l'Histoire pour nous, nous-mêmes étant au centre du drame.

Ce sont donc là des méthodes qui ont permis aux mystiques et à d'autres de vérifier certains faits se rapportant
à leur existence antérieure. Soit dit en passant, c'est par ces procédés et ces méthodes que d'innombrables personnes
dans le monde se sont convaincues qu'elles avaient vécu antérieurement à leur vie actuelle. Il n'y a pas d'autre
explication possible. Les savants peuvent discuter, les prêtres peuvent sourire devant les affirmations qui sont contenues
dans les doctrines de la réincarnation, et d'autres peuvent penser que nous sommes bien bizarres de croire que nous
avons vécu avant cette incarnation, mais personne ne peut supprimer ni expliquer les expériences particulières dont
nous avons parlé plus haut. Des personnes innombrables les ont faites, des personnes qui ne connaissaient rien des
doctrines de la réincarnation et qui ne se livraient même pas à l'étude du mysticisme.

Naturellement, il y a un bon nombre d'autres méthodes qui ne sont pas aussi courantes, mais qui ont beaucoup
aidé les savants dans leur étude de la réincarnation. Des mots ou des expressions utilisés par de jeunes enfants et qui
indiquent qu'ils ont parlé autrefois un langage différent ont été les choses les plus déroutantes à expliquer pour les
matérialistes. On signale plusieurs centaines de cas de ce genre, et dans tous ces cas, ceux qui ont quelques
connaissances sur le cas ont dû reconnaître que la seule façon dont un enfant avait pu se familiariser avec les faits qu'il
révélait, les mots qu'il disait et les choses qu'il décrivait, c'était qu'il avait vécu dans une incarnation antérieure.

LE CYCLE DE 144 ANS


L'un des points les plus discutés en ce qui concerne la doctrine de la réincarnation, telle qu'elle est présentée
dans nos communications, est celui qui traite du cycle de 144 ans. C'est à peine s'il s’écoule une semaine où quelqu'un
ne nous envoie pas une coupure de journal ou de revue qui déclare que telle ou telle personne affirme avoir vécu plus de
144 ans. Beaucoup des membres qui nous envoient ces coupures se trouvent dans les premiers cercles et ils ont l'air de
croire que, parce qu'ils ont trouvé une coupure de journal qui déclare qu'une personne est âgée de plus de 144 ans, ils
ont trouvé quelque chose qui contredit avec force nos enseignements. Il faut considérer deux choses en ce qui concerne
ce point : dans tous les cas où nous avons fait des recherches à propos de ces coupures de journaux, nous avons
découvert que les gens qui vivaient dans le voisinage de ces vieilles personnes étaient incapables de donner une preuve
solide de leur date de naissance réelle. En général, ces vieilles personnes reconnaissent très franchement qu'elles n'ont
pas de certificat de naissance, car, au moment de leur naissance, on ne donnait pas de tels certificats. De plus, dans
beaucoup de cas, les guerres ont provoqué la destruction de tous les documents officiels. Beaucoup de personnes aux
Etats-Unis, qui sont nées avant la guerre de Sécession, constatent qu'il leur est difficile de prouver leur date de
naissance. Et nous savons tous, avec certitude, qu'il ne s'est pas écoulé 144 ans depuis cet événement mémorable. Dans
presque tous les cas, nous devons croire sur parole ces vieilles personnes qui nous disent être âgées de plus de 110 ou
120 ans.

Dans un certain cas où un journal fit des recherches approfondies, on découvrit que le vieillard confondait une
date importante de l'histoire avec sa propre date de naissance, parce qu'il l'avait trouvée écrite sur une vieille Bible de
famille. En plus de l'impossibilité de prouver que ces dates de naissance reculées sont exactes, nous devons nous
rappeler que souvent, on ne peut pas faire confiance à la mémoire et à l'esprit objectif d'une personne âgée ; celles-ci ont
des accès de fantaisie au cours desquels elles imaginent des choses qui ne sont pas vraies. Ces vieilles personnes
adorent également raconter aux autres des histoires de leur bon vieux temps, et elles n’hésitent pas à ajouter beaucoup
de détails qui sont de pure imagination. Pour elles, ce n'est qu'un jeu puéril et elles aiment se rendre intéressantes. Nous
avons fait des recherches auprès des bureaux de statistiques de longévité de différentes sociétés d'assurances – elles
possèdent en effet les tables les plus complètes de barème de vieillesse que l'on ait jamais établies – et si leurs
documents montrent qu'il y a eu, au cours des années passées, plusieurs centaines de cas où des gens affirmaient avoir
atteint l'âge de 144 ans, ces sociétés reconnaissent franchement n'avoir jamais trouvé un seul cas où la date de naissance
était irréfutable.

Naturellement, les histoires de la Bible où l'on parle d'âges avancés, ne sont pas sûres, car le calendrier des
mois n'était pas le même ; les années étaient beaucoup plus courtes et ne comportaient pas autant de mois que

Quatrième cercle communication n° 4 38


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

maintenant. La méthode d'évaluation du temps se faisait selon un calendrier religieux qui ne s'accorde pas avec notre
calendrier solaire actuel, d'où il découle que nous ne pouvons accepter aucune des affirmation de la Bible par rapport à
notre calendrier actuel. Le point important, pourtant, c'est que, même s'il était prouvé qu’une personne ici ou là, disons
une personne sur un million, ait vécu réellement au-delà de 144 ans, cela ne contredirait pas l'affirmation qui est faite
dans nos enseignements. Si une personne sur un million dépassait les 144 ans, nous aurions des milliers de personnes
qui se trouveraient dans ce cas, au lieu des quelques centaines dont on a parlé au cours des quelques cent dernières
années ou plus. A coup sûr, un cas sur un million ne prouve pas le fait que le cycle moyen de la vie est de plus de 144
ans, et c'est ce qu'affirment les enseignements rosicruciens. Les enseignements n'ont jamais dit que personne ne pouvait
vivre au-delà de 144 ans.
De la façon dont nous avons présenté notre manière de voir le sujet, le cycle de la vie humaine est de 144 ans,
mais, tout comme il y a des gens qui ne vivent qu'une minute après la naissance, de même il y en a d'autres qui peuvent
vivre, qui vivent peut-être, un peu plus de 144 ans.

Dans toute la nature, les cycles qui règlent ce qu'on appelle les périodes de temps, ou la périodicité des
événements, sont basés sur la loi des moyennes, et il existe quelques exceptions à cette loi.
La chose importante que nous devons garder présente à l'esprit, c'est que l'exception n'est pas une violation
arbitraire ou accidentelle de la loi mais qu'elle est conforme à la loi. Si nous reconnaissons dans le cas d'un enfant qui
naît, qui ne vit qu'une minute pour retourner au monde spirituel, que ce n'est pas un accident, mais que c'est un
événement conforme à quelque loi de la réincarnation que nous ne pouvons comprendre, il nous faudra admettre
également que, quand une personne vit au-delà de la durée moyenne de 144 ans, c'est, de même, en conformité avec
quelque loi et que ce n'est pas un accident. Bien qu'il soit possible pour une personne de vivre plus de 144 ans, nous
n'avons jusqu'à présent aucune preuve que ce fait se soit produit. De plus, le cycle de 144 ans s'accorde si complètement
avec tant d'autres cycles et de périodes de temps dans le plan universel des choses, qu'il ne présente rien de surprenant.

Quand nous voyons un tableau fouillé de tous les cycles des périodes connus dans l'univers, qui règlent le
mouvement des planètes, le mouvement des comètes, les mouvements de la Lune et du Soleil, les révolutions de la
Terre, les cycles ou périodes et la gestation de la vie animale ou végétale, le cycle du temps nécessaire pour le
développement des minéraux dans la terre, les cycles qui sont nécessaires pour qu'un élément chimique se change en un
autre, nous voyons que le cycle de 144 ans, pour la vie humaine, s'accorde parfaitement à ces différents cycles. Nous
savons, pourtant, que même au cours de la gestation de la vie humaine dans le sein de la mère, la période moyenne de
tant de semaines et de jours – approximativement un mois – est très souvent allongée ou raccourcie. Les enfants nés
prématurément ne sont pas rares, et de même il n'est pas rare qu'un enfant naisse bien des jours après la période
approximative de neuf mois. Nous ne pouvons qualifier ces cas d'accidents, ni croire que ces faits sont dûs à un
accident, mais nous croyons qu'ils sont dûs à quelque autre loi que nous ne pouvons pas comprendre.

RÉINCARNATION : PRÉJUGÉS DIVERS


Il faut vous rappeler que notre organisation fut la première à répandre en de nombreux pays les véritables
doctrines de la réincarnation et à renverser les croyances stupides et trompeuses que certaines écoles avaient établies.
Dans les pays orientaux d'autrefois on trouvait, largement répandues, des conceptions erronées sur les doctrines de la
réincarnation chez ceux qui n'avaient pas reçu les enseignements rosicruciens ou de la Grande Fraternité Blanche. Cette
croyance erronée était basée sur l'idée que si quelqu'un n’avait pas mené une vie droite, il pouvait renaître sous la forme
d'un chat, d'un chien, d'un éléphant ou même d'une petite souris.

Voilà l'idée que se faisaient ces gens du fonctionnement de la loi karmique et


de la punition cosmique ! Naturellement, cela était contraire à la loi fondamentale de la
nature qui veut que toutes les formes d'évolution soient progressives et non pas
régressives. Vous ne vous attendiez pas à ce qu'une idée aussi stupide puisse retrouver
créance dans tout un pays. Et pourtant, au cours des cinquante dernières années ou
plus, on a présenté aux Etats-Unis et dans d'autres pays civilisés, dans certains
enseignements présentés comme théosophiques, le canevas de cette antique
superstition. Des gens en quantité innombrable ont cru que la réincarnation comprenait
l'idée que l'on pouvait renaître sous une forme animale inférieure. Quand, en 1916,
nous avons commencé nos activités aux Etats-Unis, dans leur nouveau cycle, nous
avons été surpris de constater que chaque fois que nous parlions de la réincarnation,
nous nous trouvions devant cette vieille croyance superstitieuse. Des ecclésiastiques,
des journalistes et d'autres gens instruits croyaient vraiment que c'était cela ce que nous
essayions d'enseigner, et ils nous faisaient des reproches à ce sujet. On racontait même dans les cercles théosophiques
que Mme Besant affirmait que l'âme de Mme Blavatsky s'était réincarnée dans le petit chat qu'elle avait chez elle. Nous

Quatrième cercle communication n° 4 39


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avons envoyé dans toutes les parties du monde des brochures et des articles exposant ce que sont les véritables doctrines
de la réincarnation. Nous avons envoyé la plus grande partie de tout cela à des rédacteurs en chef de journaux, à des
écrivains, à des ecclésiastiques et à des médecins. Je ne crois pas qu'aucune autre organisation au monde ait jamais
distribué autant d'articles sur un seul sujet. Dans ces brochures nous avons réfuté la vieille idée superstitieuse et nous
avons montré comment la doctrine de la réincarnation est réellement la doctrine d'évolution humaine la plus magnifique
que l'on ait jamais révélé à l'homme. Il y a, sur le marché, peu de livres qui traitent du sujet de la réincarnation et la
plupart de ceux qui existent présentent certaines idées tirées des vieilles superstitions entachées d'erreur ; l'encyclopédie
moyenne ne présente pas davantage l'histoire correcte de la réincarnation. Malgré cela, nous voyons que des
ecclésiastiques, des rédacteurs en chef de journaux, des écrivains et des hommes d'affaires éminents comme feu Henry
Ford, ont maintenant une idée meilleure et plus haute de la réincarnation et qu'ils parlent des doctrines de la
réincarnation dans des articles de journaux et de revues avec plus de respect que précédemment. L'ordre rosicrucien
peut s'attribuer presque tout le mérite de ce changement d'opinion en Amérique. Nous prédisons que dans un laps de
temps assez court, la doctrine de la réincarnation sera discutée en public et qu'on fera allusion à elle presque aussi
librement qu'à la doctrine du salut ou à la doctrine de la redemption.

Je peux dire en passant que le sujet de la réincarnation n'est plus aussi fascinant pour moi qu'il l’était autrefois,
parce qu'il m'apparaît aussi évident que le processus qui consiste à revitaliser le sang humain par la respiration. En fait,
il y a plus de mystère dans ce processus merveilleux qui consiste à insuffler de la vitalité dans les cellules du sang par le
moyen de la respiration qu'il n'y en a dans toute la doctrine de la réincarnation. Cependant, je me rends compte que
jusqu'à ce que l'on atteigne le point où tous les mystères seront résolus, on sera encore fasciné par les éléments subtils et
voilés de cette grande loi.

En tout premier lieu, permettez-moi de redire que je suis fermement convaincu qu'il y a quelque loi ou système
grâce auquel nous pouvons trouver la clé de nos incarnations passées. Il y a quelques années, l'un de nos groupes
subordonnés d'Orient nous a donné une formule, dans l'espoir que nous pourrions la mettre à l’épreuve et peut-être la
perfectionner. Cette formule n'était que la brève esquisse d'un système auquel des centaines de mystiques avaient
travaillé au cours du siècle passé, mais qu'ils n'avaient jamais pu mettre définitivement au point. En fait, les principes
fondamentaux de cette formule venaient des anciens mages d'Orient, qui appartenaient à la Grande Fraternité Blanche
au temps de la naissance du Christ. Sans aucun doute, ils utilisèrent une partie de cette formule pour déterminer quand
et où le Grand Maître devait naître, et qui Il avait été au cours de son incarnation antérieure.

Nous avons travaillé avec cette formule merveilleuse pendant cinq ans et fait près de cinq cents expériences, en
constatant simplement quelques désaccords et un certain pourcentage d'erreurs, en raison du fait que nous ne possédions
pas la formule complète. Notre expérience permit d'ajouter un point à la formule et de supprimer un des points gênants ;
pourtant, c'est là tout ce que nous avons pu faire pour l'instant. Beaucoup de nos membres nous ont écrit pour nous
demander de leur appliquer cette formule pour la recherche de leurs vies passées, mais j'ai constamment refusé de le
faire et je continuerai à agir ainsi tant que je n'aurai pas eu le temps de poursuivre son perfectionnement.

A coup sûr, le moment et l'heure de notre naissance dans notre incarnation actuelle doivent être une clé qui
nous permet de découvrir ce qu’ont été nos incarnations précédentes. Cela est parfaitement logique. Puisque tous les
cycles de la vie se déroulent d'une façon rythmique, il doit être possible de prendre le commencement de n'importe
laquelle des périodes d'un cycle et de revenir en arrière, aux périodes antérieures. Cela peut se faire d'une façon
merveilleuse dans les cycles des éléments chimiques, dans le domaine de la musique et de l'art. Lorsque cette formule
sera perfectionnée, nous serons certainement en mesure de donner à nos membres des renseignements très étonnants et
intéressants sur eux-mêmes. Pour l'instant, la formule ne peut être utile que pour déterminer quelles caractéristiques
importantes l'incarnation actuelle a héritées de l'incarnation précédente. J'ai utilisé des éléments de cette formule en
liaison avec ma propre formule des cycles de la vie, à laquelle j'avais commencé à travailler bien des années avant de
devenir le chef de l'organisation rosicrucienne actuelle et à laquelle j'ai continué de travailler bien des années après.

Un autre point que certains ont soulevé dans leur correspondance est une idée qui se forme dans l'esprit de
chrétiens strictement orthodoxes qui considèrent que la doctrine de la réincarnation est contraire aux enseignements de
Jésus. Je reconnais que la doctrine de la réincarnation ne s'accorde pas avec certains passages de la Bible, alors qu'elle
s'accorde avec d'autres passages d'une façon dont aucune autre doctrine ne peut le faire. Même s'il n'y avait rien dans la
Bible qui appuie la doctrine de la réincarnation, cela ne voudrait pas dire que cette doctrine soit fausse ou qu'elle ne soit
pas conforme à ce que Jésus a enseigné. Il y a beaucoup de choses qu'il a enseignées et pratiquées et données à ses
Disciples qui ne sont pas contenues dans la Bible chrétienne. Comme je vous l'ai dit précédemment, les doctrines
chrétiennes actuelles, telles qu'elles sont promulguées par l'Église chrétienne et par la Bible chrétienne telles qu'elles
existent aujourd'hui, ont été éditées, modifiées, corrigées et altérées par différents groupes d'hommes nommés par des
rois ou des papes pour se réunir en conciles ou assemblées chargés de réviser la Bible. Ces conciles, ces assemblées,

Quatrième cercle communication n° 4 40


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reconnaissent dans leurs propres rapports qu'ils ont dû rejeter un bon nombre d'écrits sacrés, un bon nombre de dogmes,
de doctrines et de croyances qu'ils ne pouvaient pas faire cadrer avec les autres parties de la Bible.

Nous devons donc éliminer le point de vue chrétien, du moins en ce qui concerne l'Église chrétienne
d'aujourd'hui. Pourtant, ces chrétiens orthodoxes, qui ne connaissent même pas les principes élémentaires de la
réincarnation, posent cette question : « Pourquoi Dieu a-t-il considéré comme nécessaire de faire vivre chaque homme,
chaque femme, plus d'une fois sur cette terre, et de les faire renaître à plusieurs reprises ? » Il est difficile de répondre
à cette question, mais nous pouvons nous tourner vers le chrétien qui s'en tient strictement à la Bible et lui poser une
question semblable : « Pourquoi Dieu a-t-il trouvé nécessaire de créer l'homme et le femme sur la Terre ? » Si le
chrétien, qui admet que Dieu a vraiment créé l'homme au commencement, nous montre à partir de n'importe quel
passage de la Bible ou de n'importe quelle doctrine de l'Église chrétienne d'aujourd'hui pourquoi Dieu a créé les êtres
humains sur la Terre, nous pourrons alors répondre à l'autre question et expliquer pourquoi les hommes doivent vivre
plus d'une fois sur cette Terre. Tant que l'on n'a pas de réponse à la première question, il est impossible de répondre à la
seconde ; demander à quelqu'un de répondre à la deuxième question sans donner une réponse à la première, c'est tout
simplement essayer d'éluder le problème.

De plus, il est sot de poser de telles questions et d'essayer d'y répondre. Tout d'abord, quand nous posons de
telles questions et que nous attendons une réponse, nous supposons que quelqu'un ici-bas, sur Terre, a une
compréhension réelle de tout ce qui était dans l’esprit de Dieu au commencement des temps. Savoir pourquoi Dieu a
créé n'importe quelle chose de monde matériel au lieu de garder tout cela en tant que partie de Sa conscience spirituelle,
c'est un point sur lequel nous ne pourrons jamais donner de réponse avec la moindre certitude. Nous pouvons avancer
des hypothèses, selon nos expériences et selon ce que nous avons observé, mais pour proposer une autre réponse que
cela, il nous faudrait supposer que nous sommes aussi sages et aussi intelligents que Dieu, afin de comprendre les
raisons qu'il a eues, à l'origine, de créer la Terre et ce qui y vit.

Cette grande question : « Pourquoi sommes nous ici-bas ? » contient la réponse à celle-ci : « Pourquoi vivons-
nous et pourquoi est-il nécessaire que nous vivions plus d'une fois sur cette Terre ? » On ne peut pas repousser la
doctrine de la réincarnation et dire qu'elle n'a aucune base parce que certaines questions qui s'y rapportent ne peuvent
recevoir de réponse. Cela reviendrait à repousser la croyance selon laquelle chacun de nous a la vie dans son corps.
Chacun de nous considère qu'il possède la vie et en voit des manifestations, mais nous ne savons pas ce qu'est la vie
dans son essence divine. Et pourtant, le fait que nous ne pouvons pas répondre à la question « Qu'est ce que la vie ? »
n'est pas une raison pour que nous supposions qu'il n'y a pas de vie et qu’il s'agit là d'une doctrine erronée.

De toutes les religions qui existent aujourd'hui dans le monde, la religion chrétienne est la seule religion
fondamentale ou établie depuis longtemps qui souffre de questions et de doutes. Cela peut être dû, comme certains
l'avancent, au fait que c'est encore une religion nouvelle, qui n'a que deux mille ans derrière elle, alors que les autres
religions ont derrière elles plusieurs milliers d'années. Mais ce n'est pas là la vraie réponse, car l'ancienneté d'une
religion ne doit rien avoir à faire avec la façon dont notre conscience intérieure et notre esprit spirituel la comprennent
et l'acceptent. Dans la religion juive, musulmane et hindoue, par exemple, il n'y a pas d'attaques, pas de développements
modernes, pas de questions et pas de doutes de la part de ceux qui sont nés dans ces religions et qui ont vécu toute leur
vie dans l'esprit de ces religions. Cela montre ou bien que la religion chrétienne n'est pas parfaite dans la manière dont
elle est présentée aujourd'hui et dont elle a été présentée au cours des neuf cents dernières années, ou bien que c'est une
religion qui s'est façonnée à partir de ses fondations originales en un système qui se compose principalement d'idées qui
ne sont pas acceptables pour le moi intérieur. Les nombreux - très nombreux - changements qui ont été apportés par les
différentes sectes chrétiennes au cours des siècles passés, montrent clairement que la religion chrétienne d'aujourd'hui
est quelque chose qui est encore en cours de création ou de modification par l'homme, et que ce n'est pas une création
spirituelle, donnée à l'homme par Dieu.

Plus nous analysons les enseignements réels de Jésus, même sous la forme où ils sont présentés dans la Bible
chrétienne révisée et modifiée, moins nous avons de difficultés pour accepter ce que Jésus enseigna comme étant le
christianisme. Du moment où nous nous mettons à étudier les doctrines des Églises chrétiennes d'aujourd'hui, nous nous
lançons dans des principes et des lois, enseignements et croyances qui sont difficiles à accepter.

De plus en plus, l'esprit chrétien non-satisfait se tourne vers les enseignements primitifs du Christ et se détache
des enseignements de l'Église. C'est là une situation grave et cela ne veut pas dire, comme l'affirment les gens du clergé,
que les hommes ne s'intéressent plus à la religion, mais cela veut dire, au contraire, que les hommes deviennent plus
sincèrement religieux et qu’ils s'intéressent moins au christianisme de l'Église. Il y a une différence considérable entre le
christianisme et l'enseignement de l'Église d'aujourd'hui, dans la religion chrétienne.

Quatrième cercle communication n° 4 41


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

Aujourd'hui, parmi les étudiants de la théosophie, partout dans le monde, nous voyons une tendance à se
détacher des derniers enseignements de la Société Théosophique et à revenir aux enseignements originaux de Mme
Blavatsky. Il s'est formé dans le monde un mouvement appelé « Mouvement du retour à Blavatsky ». Ses écrits et ses
enseignements originaux constituent les vraies doctrines de la société primitive appelée « La Théosophie », mais ses
doctrines et ses·enseignements ont subi presque autant de modifications et de rejets partiels que les enseignements
chrétiens, si bien qu'aujourd'hui La Société Théosophique présente des doctrines et des enseignements que les étudiants
purement théosophiques hésitent à accepter. Il se produit la même chose pour ceux qui s'intéressent au christianisme. Il
se développera certainement, au cours des quelques décades à venir, un « Mouvement de Retour à Jésus », quand tous
les Chrétiens sincères voudront les enseignements originaux tels que Jésus les a donnés et non pas les modifications que
les sociétés chrétiennes en ont tirées.
Quand vous trouverez un Théosophe qui exige qu'on lui donne les écrits originaux de Mme Blavatsky et qui ne
recule pas devant de grands ennuis pour se les procurer et pour les étudier, vous aurez trouvé un Théosophe vraiment
sincère dans son idéal.

Quand vous trouverez un étudiant du christianisme ou un fidèle de l'Église chrétienne qui cherche à trouver les
enseignements originaux de Jésus et les doctrines originales qu'il a enseignées, et qui ne recule devant aucun ennui pour
se les procurer et les étudier, vous aurez trouvé un chrétien plus sincère que tous ceux que vous pouvez trouver dans les
églises d'aujourd'hui. Et pourtant les membres du clergé et les évêques des églises chrétiennes semblent croire que ce
désir de trouver les enseignements originaux et ce manque d'intérêt pour les églises d'aujourd'hui signifie une
disparition du christianisme ; ils ont peur que des organisations nouvelles et des écoles de philosophie nouvelle
n'absorbent entièrement les membres des Églises chrétiennes au cours des années qui vont venir.

Heureusement, nous ne connaissons pas une telle situation au sein de la Rose+Croix8. Nous ne nous sommes
jamais écartés de nos enseignements fondamentaux, et quels que soient les développements que nous puissions leur
donner, chaque leçon donne toujours accès à des vérités fondamentales originales qui resteront inchangées de toute
éternité. Nous ne croyons ni au modernisme ni au culte de l'antiquité. Nous n'étudions pas les écrits anciens simplement
parce qu'ils sont anciens et historiques mais parce qu'ils sont vrais. Nous ne rejetons aucune chose moderne parce
qu'elle est nouvelle ou moderne, mais parce qu'elle s'écarte des enseignements originaux et qu'elle ne coïncide pas avec
eux. Les rosicruciens ne sont donc pas ce que l'on pourrait appeler des orthodoxes, mais plutôt des fondamentalistes,
bien que ce ne soit pas le sens courant de ce mot. Cela n'empêche pas les rosicruciens de voir le bien que font les
Églises mais ils espèrent que ces Églises découvriront le changement qui se produit dans la nature humaine et qu'elles
modifieront leurs doctrines et leurs enseignements de façon que l'homme puisse continuer à recevoir ces enseignements
dans l'Église au lieu de les recevoir en-dehors d'elle.

La doctrine de la réincarnation est caractéristique de l'un des plus grands changements dans les enseignements
chrétiens. Jésus l'a enseignée, expliquée et acceptée comme la loi établie du monde spirituel. Toutes les autres religions
qui existaient de son temps acceptaient de même la doctrine de la réincarnation sous une forme ou une autre. Qu'est-il
donc advenu d'elle, entre le moment de sa transition et l'établissement des Églises d'aujourd'hui ?
J'ai essayé de reconstituer les doctrines des différentes Églises pour voir à quelle période ou en quelle année on
élimina ou changea la doctrine de la réincarnation, et j'ai découvert que c'était très tôt – au troisième ou au quatrième
siècle après la transition de Jésus – que les fondateurs de l'Église chrétienne commencèrent à éliminer cette doctrine de
la réincarnation, en même temps que plusieurs autres.

DOCTRINES ERRONÉES
Un des problèmes essentiels que nous avons à affronter en tant qu'organisation moderne et authentique, c'est de
lutter contre les affirmations fausses et trompeuses proférées par tant de maîtres en psychologie en ce qui concerne le
développement psychique et spirituel.
Les maîtres et les écrivains populaires ont dit beaucoup de choses sur le plexus solaire et cinq ou six autres
prétendus centres psychiques du corps, mais vous verrez que ces personnes parlent, en fait, de centres nerveux ou de
centres du système nerveux cérébro-spinal et non pas de centres du corps psychique. En un sens semi-matérialiste, la
glande pituitaire est peut-être l'un des centres psychiques les plus importants, mais en un sens purement psychique et
spirituel, elle n'est pas aussi importante que certaines autres. Cela illustre quelques-unes des erreurs de la plupart de ces
maîtres populaires en psychologie.

8
Bien sûr, ce n’est plus le cas aujourd’hui, puisque cette volonté d’un retour aux enseignements transmis à la postérité
par H.S. Lewis, est à l’origine même de la création et de la perpétuation du S.E.T.I., Cénacle de la Rose+Croix.

Quatrième cercle communication n° 4 42


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

Ils ont une honnêteté limitée, ils n'ont pas d'idéal à soutenir, pas d'organisation sur laquelle s'appuyer, et pas de
tradition à transmettre à l'avenir ; ils se trouvent donc libres de faire des promesses et d'avancer des affirmations sans
tenir compte des conséquences.
Ils annoncent qu'ils ont un système susceptible de développer les centres psychiques de n'importe quelle
personne sans aucune considération pour son développement antérieur et sa compréhension.

C'est là quelque chose d'absolument ridicule. On ne peut pas prendre cent personnes dans la rue et trouver
qu'elles sont toutes également développées dans le domaine psychique par les expériences qu'elles ont connues au cours
de leurs incarnations passées, ni qu'elles sont également préparées à recevoir un nouveau degré quelconque de
développement psychique. Si l'on pouvait choisir cent personnes qui ont le même développement psychique et si on leur
donnait à toutes la même formule pour poursuivre leur développement psychique, au bout de six mois, certaines d'entre-
elles se seront développées beaucoup plus rapidement que d'autres. Cela ne veut pas dire que les personnes au
développement plus lent sont inférieures ni qu'elles retireront un bénéfice moins grand du développement psychique qui
se produira plus tard. A titre d'exemple, dans une course à pied, tous les concurrents partent en même temps et du même
point et pourtant, au bout de quelques minutes de courses, on voit que certains coureurs sont en avance sur les autres ;
mais cela ne veut pas dire que les coureurs plus lents n'arriveront pas finalement à la ligne d'arrivée. Ce serait donc une
erreur que de dire que tout le monde peut se développer et faire des progrès dans le domaine psychique à la même
allure.

A l’inverse de ces pseudo-psychologues, nous autres, en tant que rosicruciens, nous


avons toute la somme des anciennes traditions à garder présente à l'esprit et à perpétuer. Nous
avons toujours comme guide et comme règle, les idéaux de l’Ordre. Nous ne pouvons rien
dire, rien faire qui ne soit conforme à ces idéaux.
Si dans nos écrits ou nos conférences, nous faisons une déclaration qui semble un peu
exagérée, ou si une erreur apparaît accidentellement, nous recevons immédiatement un flot de
lettres de personnes qui suivent ces affaires très soigneusement. Ces mêmes personnes
laisseront passer des erreurs semblables dans les journaux, les revues ou les livres, mais non
pas dans l'œuvre rosicrucienne. Leurs critiques sont parfaitement justifiées et nous espérons
qu'elles nous aideront toujours à garder un niveau élevé. Naturellement, les erreurs
typographiques qui peuvent se produire dans nos publications sont corrigées aussitôt que nous les remarquons. Il est
vrai, pourtant, que souvent nous avons voilé nos affirmations de façon qu'elles soient compréhensibles seulement pour
ceux qui en sont dignes et qu'elles soient à l'abri de ceux qui pourraient en mésuser. Dans beaucoup de références
personnelles, j'ai légèrement changé les noms de personnes et de lieux, car je pense avoir le droit de me protéger
et de protéger l'Ordre contre les intrigues et les machinations de ceux qui pourraient utiliser les renseignements
contenus dans nos communications avec de mauvaises intentions. Cependant, de tels changements dans les
affirmations n'ont aucun effet sur les faits importants ou sur la vérité des principes inclus dans ces affirmations.

Je sais que beaucoup d'entre vous, membres du quatrième cercle, ont mené des expériences très sérieuses en
liaison avec le travail des cercles antérieurs. Je sais que certains d'entre-vous ont souvent eu l'impression de n'avoir pas
fait les progrès psychiques qu'ils auraient dû accomplir.
Et pourtant, vous voici dans le quatrième cercle, en compagnie de ceux qui ont fait les progrès les plus
remarquables. Ceux d'entre-vous qui se sont sentis un peu déçus, découvriront plus tard que le développement s'est
continué intérieurement, dans leurs centres psychiques, quelle que soit leur idée à ce sujet. L'une des choses les plus
difficiles au monde, c'est de porter un jugement sur la partie psychique de notre Moi par l'intermédiaire de notre esprit
objectif. C'est un peu comme la tentative stupide de comprendre le Dieu infini en faisant des comparaisons avec les
choses finies de ce monde. Le païen, ou du moins celui qu'on appelle ainsi, essayait d'exprimer son Dieu infini d'une
façon finie ; le résultat, ce furent des idoles et des statues grossières. Nous avons dépassé cette méthode d'interprétation,
mais nous essayons toujours de visualiser et de comprendre les choses divines de la vie par l'intermédiaire de notre
compréhension matérielle.

Je crois que l’une des méthodes les plus belles que j'ai découvertes par mes lectures pour nous aider à
comprendre les choses divines et pour comprendre Dieu et la partie psychique de nous-mêmes, a été exprimée par un
vieux rosicrucien de Russie. Il disait : « Ma conception de Dieu est la suivante : Dieu est tout ce que je ne suis pas.
Son corps est tout ce que mon corps n'est pas ; Son esprit est tout ce que mon esprit n'est pas ; Ses pouvoirs ont les
possibilités illimitées que mes pouvoirs n’ont pas ; Il peut être là où moi je ne peux pas être, et Il peut faire ce que je
ne peux pas faire. Les choses spirituelles de la vie sont le contraire même des choses matérielles. Tout ce qui n'est
pas matière est esprit, tout ce qui est manifestement absent et manquant dans ce monde matériel est l'essentiel dans
le monde spirituel ; tout ce qui, en moi, ne peut être vu, tout ce qui ne peut être compris, est la partie divine et
psychique de moi-même ».

Quatrième cercle communication n° 4 43


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Si nous gardons présente à l'esprit cette compréhension, nous verrons immédiatement que le développement de
la partie psychique de nous-mêmes est une chose dont nous pouvons difficilement juger et que nous pouvons
difficilement mesurer selon nos règles habituelles.
L'absence de toute manifestation de notre nature psychique ne prouve rien. Nous attendons de ces
manifestations qu'elles soient plus ou moins objectives et compréhensibles dans le monde matériel ; cependant, c'est là
la dernière place où chercher de telles manifestations.
D'autre part, il est incontestablement vrai que le développement de nos centres psychiques et de notre nature
psychique provoque réellement certaines manifestations que nous pouvons reconnaître.

Il doit y avoir une amélioration dans notre santé, bien que nous puissions continuer à souffrir de certains
troubles chroniques ou de maladies anciennes. Mais au moins cet état ne doit pas s'aggraver ; il doit, au contraire, nous
donner moins de souci que dans le passé. Nous devons découvrir une paix plus grande, une nature plus sensible, un
développement progressif de l'intuition, un changement dans nos goûts et nos répulsions pour les différentes choses de
la vie, un choix différent de nos compagnons et de nos amis, de nos amusements et même de notre nourriture. Nous
devons découvrir que notre admiration pour la peinture et la musique, et la joie qu'elles nous donnent s'élèvent sur un
plan plus haut. Dans toutes ces choses, nous devons remarquer quelque changement, mais il nous faudra penser et nous
livrer à une analyse sérieuse afin de le remarquer. Le changement le plus grand qui se produit est un changement interne
qui continue d'harmoniser plus complètement notre Moi intérieur avec le Cosmique et de nous placer à un niveau
supérieur de réception des différentes vibrations qui ajoutent quelque chose à notre vie, à notre compréhension et à
notre appréciation des choses les meilleures de la vie. Il se peut que le résultat de ces changements n'affecte pas à moitié
autant notre vie actuelle qu'il nous affectera dans notre incarnation prochaine, en nous préparant à une meilleure
naissance, à une meilleure position dans le monde et à un degré meilleur ou plus haut de bénédictions cosmiques.

Dans la comparaison qu'il a établie avec les cellules des moines, le vieux Padre Folio nous dit que l'un des
centres les plus importants du développement en nous-mêmes, se trouve dans cette vaste salle de réunion où les
différentes personnalités de notre passé s’unissent pour former notre personnalité présente. Cette nouvelle personnalité
ou cette représentation personnelle de votre moi intérieur, qui est en cours de formation actuellement, représente l'argile
du potier que vous modelez, jour après jour, par vos lectures, vos pensées, vos analyses et vos méthodes de vie. C'est
cette nouvelle personnalité, qui contient les éléments marquants de votre personnalité au cours des incarnations
antérieures, que vous développez au cours de l'incarnation actuelle et vous pouvez la former comme vous le voulez.
Vous pouvez la rendre plus grande et meilleure qu'elle ne l'a jamais été dans le passé ou vous pouvez la rendre pire par
vos méthodes d'étude, de pensée et de vie. Toute forme que vous lui donnerez au cours de cette incarnation, sera la clé
de voûte de votre personnalité et de votre caractère dans votre prochaine incarnation. Si vous rendez votre personnalité
meilleure qu'elle ne l'a jamais été, il vous sera plus facile de continuer votre évolution au cours de l'incarnation
prochaine. Et c'est pourquoi nous désirons tellement vous aider.

J'espère vous faire comprendre clairement, dans les quelques chapitres qui suivront, comment nous pouvons
diriger nos pensées vers l'intérieur afin de développer certains points de contact psychique. Beaucoup de philosophes
mystiques du passé ont poussé leurs étudiants à tourner leurs pensées vers l'intérieur. C'est vraiment la une des grandes
clés du développement psychique ; bien qu'il soit très simple d'exprimer cela, c'est un des processus les plus complexes
qui nous soient connus. Si vous pouviez imaginer que vous êtes une grande cellule, votre corps formant une grosse
sphère d’un mètre ou d’un mètre cinquante de diamètre, votre Moi réel, votre Moi spirituel et psychique vivant à
l'intérieur de cette sphère, et vous imaginer qu'au centre de ce système se trouve tout l'univers, y compris toutes les lois
spirituelles et Dieu lui-même, vous comprendriez que, afin de vous mettre en contact avec le Cosmique et Dieu et
l'ensemble des forces spirituelles, il faut regarder vers l'intérieur de votre être au lieu d'essayer de vous tendre vers
l'espace extérieur, vers ce qu'on appelle « le ciel » au-dessus de nous. Tourner vos pensées vers l'intérieur, c'est comme
diriger le projecteur de votre esprit psychique sur les endroits assombris de votre Moi psychique et, grâce à ce rayon qui
provoque l'illumination, amener la Vie, la Lumière et l'Amour en des endroits qui sont restés pendant tant d'années dans
les ténèbres. C'est vraiment une espèce de communion intime. Pendant de nombreux siècles avant que les Églises ou les
religions juives ou chrétienne ne soient établies, les mystiques de la Grande Loge Blanche avaient des services
spéciaux, des assemblées où on leur enseignait l'art de la communion. Tel est l'origine réelle du service de la
communion dans beaucoup d'Églises et de religions. L'idée d'une telle communion était de tourner les pensées vers
l'intérieur de façon que le Moi extérieur puisse communier avec le Moi intérieur ; en d'autres termes, de façon que
l'homme physique puisse communier avec Dieu ou l'homme intérieur.

Quatrième cercle communication n° 4 44


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MÉTHODE DE MÉDITATION

Ce processus a conduit à la seconde merveilleuse méthode de méditation. Aujourd'hui, nous considérons la


méditation comme un système ou un processus qui consiste à rester assis et tout simplement à se concentrer, ou à penser
à quelque sujet et à méditer sur lui. Nous méditons même sur nos affaires, sur notre santé, nos plaisirs, nos épreuves et
les problèmes qui se posent à nous. Dans les temps anciens, la méditation était consacrée exclusivement au processus de
la communion, et elle était destinée uniquement à la méditation et à la réflexion sur le Moi intérieur et le sentiment
qu'on avait de lui. Les anciens mystiques de la Grande Fraternité Blanche proclamaient dans leurs premiers
enseignements que j'ai lus soigneusement, que pendant le processus de la communion, les pensées de l'homme qui se
livrait à l'expérience de la communion se centraient sur quelque principe divin ou sur quelque qualité spirituelle de la
partie psychique ou divine en l'homme. Alors, ce point, cette qualité ou cette idée étaient absorbés par l'esprit et
devenaient sujets de méditation jusqu'à ce qu’ils deviennent des choses vivantes et essentielles dans les pensées. Ainsi,
l'un deux restait assis à méditer, pendant une demi-heure parfois, ne pensant qu'à quelque pensée qui venait au cours de
sa méditation. C’était là une vraie méditation. Le sens primitif du mot méditation, tel que l'on trouve dans les anciens
manuscrits, venait d'un des mots utilisés par les mystiques et d'autres pour dire : « vivre à l'intérieur » ou « vivre au
centre ou au milieu ». Il voulait dire aussi la présence la plus intime du Moi ou le contact le plus étroit que l'on pouvait
établir avec le centre de son être. Il n'avait rien à voir avec la considération des conditions de vie matérielle ou
extérieure.

C'est le premier processus que je recommande pour augmenter votre développement psychique. Essayez de
vous réserver une période de vingt minutes, ou même simplement de dix minutes chaque jour, à un moment où vous
pouvez être seul, et pendant lequel vous rejetterez toutes vos pensées matérielles, pour entrer à l'intérieur de vous-
mêmes, comme si vous rejetiez votre corps extérieur, votre personnalité extérieure, votre nom extérieur et votre milieu
extérieur. Pensez à vous comme si vous étiez un être spirituel sans forme physique, sans nom physique. Pensez à
quelque partie du moi spirituel et concentrez-vous sur elle. Pensez, par exemple, à l'essence divine qui compose la
partie spirituelle de votre moi, mais ne la considérez pas comme étant une partie de vous. Considérez qu'elle est tout
votre Moi. Ne pensez pas à cette essence divine comme étant une partie de l'essence universelle qui habite en vous,
considérez-la comme étant la somme de l'essence divine du monde qui constituera la partie divine ou le Moi divin en
vous.
En d'autres termes, une telle façon de penser vous fera peu à peu sentir par la méditation que l'ensemble de
l'essence divine du monde est vous, que votre moi spirituel est composé de l'ensemble de l'essence divine, qu'il n'y a pas
d'autre être divin que vous et que vous êtes la somme de tous les êtres divins du monde ; que tous sont unis dans leurs
pensées et dans leur méditation. Peu à peu, ajoutez l'idée que vous êtes l'essence de Dieu et que l'essence de Dieu est
vous, et que tous les êtres sont l'essence de Dieu, et que l'essence de Dieu est l'Un et que l'Un est tous les êtres.

Il est très difficile d'exprimer cette idée à l'aide de mots. Rien d'autre qu'une méditation de l'espèce voulue ne
pourra changer ces mots maladroits pour les transformer en la pensée la plus sublime que vous ayez jamais eue dans
l'esprit. C'est cette pensée produite par votre méditation qui deviendra la plus grande consolation et la plus grande
source de pouvoir pour vous. Je vous suggère d'essayer cette communion et cette méditation au cours des jours à venir.

Il nous faut dire que c'est une chose très difficile que de méditer ou de
se concentrer en gardant l'esprit ouvert à toutes les impressions qui peuvent se
présenter. La tendance habituelle, c'est de saisir toute pensée ou impression qui
nous vient à l'esprit et de nous débattre avec elle, soit pour l'examiner et
l'éclaircir, soit pour la rejeter immédiatement. Les pensées semblent être comme
certaines choses qui interviennent dans notre vie : il nous faut lutter longtemps
pour nous en débarrasser. Je sais que toutes les fois que j'essaie, même
maintenant, de rester assis, l'esprit ouvert et de méditer au cours de mes heures
de relaxation chez moi, une idée ou une pensée concernant quelque point qu'il
faudrait traiter dans une conférence ou dans un article de revue me vient à
l'esprit, et plus je veux la repousser, plus elle prend de l'importance, et par sa force et son importance me porterait à
croire que je devrais me rendre dans mon sanctum à la Loge Suprême et parler au dictaphone. Et parce que de telles
idées me sont venues au milieu de la nuit, j'ai finalement fait installer un dictaphone chez moi.

Le point que je veux vous rendre clair, c'est que la méditation et la concentration faites dans le but de faire
venir dans notre esprit quelque pensée que nous puissions examiner avec profit sont différentes de la concentration faite
avec le désir que seules des pensées d'une certaine nature nous viennent. Nous ne pouvons pas toujours diriger ou
contrôler les impressions qui nous viennent. Nous sommes susceptibles de nous mettre en harmonie pour la réception de
quelque impression ou pensée qui n'a rien à voir avec nos incarnations passées.

Quatrième cercle communication n° 4 45


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L'une des meilleures méthodes pour ouvrir la porte à des impressions qui viennent d'une vie passée, c'est peut-
être de lire au hasard des descriptions qui traitent de pays étrangers ou d'autres périodes de l'Histoire du monde. En
supposant que beaucoup d'entre vous ont probablement vécu, au cours de leur dernière incarnation, pendant les années
1750 à 1800, vous auriez intérêt à lire des livres qui traitent de cette période dans l'histoire de France, D'Italie,
d'Allemagne, d'Angleterre, d'Amérique ou de n'importe quels autres pays. Des livres de voyage décrivant les conditions
dans différents pays pendant ces années serviront aussi à ouvrir la porte aux impressions passées. En d'autres termes, en
lisant des œuvres qui traitent de telles périodes de l'Histoire, il se peut que vous vous trouviez soudain devant des
conditions, des descriptions, des personnes ou des événements qui vous semblent familiers, et très souvent un seul
événement suffira pour ouvrir la porte et libérer toute une chaîne de circonstances et d'événements que vous pourrez
suivre en esprit sans grande difficulté.

Beaucoup de romans traitent aussi éloquemment de différentes périodes de l'Histoire et la plupart du temps
contiennent des descriptions intimes de personnages et d'événements de la vie quotidienne qui sont plus près de notre
mémoire que des documents historiques généraux. Je connais un frère qui a lu le roman intitulé « Via crucis » de M.
Marion Crawford. Ce roman traite de la vie intime dans le sud de la France pendant l'une des Croisades. Ses
descriptions des châteaux, des palais et de la vie familiale tant du roi que de ses serfs, étaient si précises et si
personnelles que le frère en question qui lisait ce livre se trouva soudain placé devant un événement qu'il se rappelait. A
ce moment, le livre lui tomba des mains et les yeux fermés, il put deviner tout ce que l'auteur allait dire. Après avoir
médité là-dessus pendant une demi-heure et être arrivé à la fin de sa vision du passé, il reprit le livre et constata que
l'auteur avait imprimé dans le livre une réplique presque exactement conforme de ce qu'il se rappelait. Possédant cette
clé, il chercha d'autres œuvres traitant de cette période de la vie française, qui lui ouvrirent davantage son passé. Des
romans tels que celui de Marion Crawford, qui, soit dit en passant, est un bon livre pour tous nos membres en raison du
fait qu'il traite des Croisades en Terre Sainte, fourniront peut-être plus de clés que de froids témoignages historiques
présentés sous forme de livre. Le mieux, pourtant, serait de commencer par des livres qui traitent de la période se
rapportant à la dernière incarnation et non pas à une incarnation éloignée de plusieurs siècles.

Un autre frère m’a rapporté qu'il a récemment lu une biographie du Colonel Lawrence, qui se rendit célèbre
pendant la Première Guerre Mondiale pour ses activités chez les Arabes. Il me dit qu’en lisant l'histoire et la description
des petites villes et des coutumes des tribus arabes, il se trouva soudain devant la description d'un endroit qui lui était
familier. Il s'arrêta de lire le livre et laissa sa mémoire le ramener en arrière, à partir de ce point, pour le faire passer par
un certain nombre d'expériences qu'il put vérifier plus tard en se plongeant dans des livres qui décrivaient la vie des
Arabes d'il y a un siècle. Beaucoup de romanciers ont un don de mettre la vie dans leurs descriptions des lieux et des
personnages, qui dépasse de beaucoup les capacités de description d'un historien. La plupart des romanciers qui
s'occupent d'un décor historique, ou d'une période ou d'un lieu historique, font de grands efforts de recherches avant de
rédiger leurs descriptions ou leurs romans. Par conséquent, leurs images mentales sont souvent très complètes et traitent
des événements familiers de la vie, dans lesquels nous sentons un contact plus intime avec le milieu humain. De tels
événements sont courants pour l'homme moyen, surtout en certaines périodes, et ils servent de clé pour lui ouvrir les
portes qui lui permettent un contact mental avec le passé.

Comme je l'ai dit une fois, nous n'avons pas tous été des rois et des reines dans le passé. Toutes les femmes qui
vivent aujourd'hui n'ont pas été Cléopâtre en Égypte, et tous les hommes doués d'une forte volonté qui vivent
aujourd'hui n'ont pas été Napoléon en Europe. Beaucoup d'entre nous ont été des esclaves et des serfs ou des gens du
commun dans certaines des incarnations antérieures. Vous pouvez vous rappeler ce que disait Abraham Lincoln :
« Dieu a dû aimer beaucoup les gens du commun, puisqu'il les a faits en si grand nombre ». Si vous cherchez à établir
un contact avec votre moi du passé, il y a beaucoup plus de chances que vous le trouviez dans les événements et les
expériences de gens du commun plutôt que dans les situations élevées. C'est pourquoi le récit d'un romancier qui est
basé sur des recherches est plus susceptible de vous fournir une clé de votre passé que les documents de l'historien.
D'autre part, les récits de voyage présentent souvent à l'esprit une scène qui vous est absolument familière. De telles
histoires donnent souvent de ces scènes des descriptions plus détaillées et plus sûres que ce que peuvent donner le
romancier et l'historien.

Un compagnon m'a écrit que dans une description rédigée par un voyageur voilà soixante-quinze ans, au cours
d'un voyage en Suisse, il a trouvé une excellente description d'une échoppe de cordonnier suisse. La description de
l'intérieur de la boutique et des méthodes de fabrication et de réparation de souliers pour les Suisses semblait rappeler à
notre frère quelque chose qui lui était familier. Avec cette clé, il se plongea dans l'Histoire de la chaussure et de la
fabrication des chaussures en Suisse. Finalement il arriva à la description de quelque chose qui se rapportait à ces
occupations, ce qui lui donna une image très exacte d'un petit village des montagnes de Suisse, qui était à ce moment-là
en train de lancer une grande industrie de la chaussure. Comme il lisait une description du fondateur de cette industrie
moderne de la chaussure, il lui sembla que ce personnage lui devenait plus familier, ainsi que sa maison et son magasin.
Cela fut pour lui une clé qui ouvrit la grande réserve de ses souvenirs. Il découvrit finalement qu'il avait été le fils de ce

Quatrième cercle communication n° 4 46


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vieux cordonnier et qu'il avait vécu dans l'endroit qui était décrit. A partir de ce moment, il lui fut assez facile de
retrouver la trace de cette incarnation passée.

Nous avons dit dans certaines des premières communications qui traitent de la mémoire, qu'il ne faut qu'une
association d'idées ou d'impressions pour ouvrir des pages d'Histoire qui se rapportent à certaines périodes. Tous les
systèmes actuels que l'on a imaginés pour nous permettre de mémoriser et de nous rappeler certaines choses sont basés
sur le principe de l'association d'idées. Nous enregistrons et nous emmagasinons certains faits : ce peut être un numéro
de téléphone, une adresse ou quelque chose que nous voulons faire. En le mettant dans le volume de notre mémoire qui
se rapporte à certaines périodes, nous marquons le fait, sans y penser, en l'associant à quelque chose qu'il est facile de se
rappeler. Plus tard, quand nous voulons utiliser ce fait, nous nous rappelons simplement la clé du symbole ou l'idée
associée qui nous aide à localiser le fait caché et à le ramener à la vie.

Je me rappelle qu'un jour je me promenais avec l’un de nos compagnons le long de Bleecker Street, à New York
; nous étions à la recherche d'une usine où l'on pourrait fabriquer de petites boîtes en bois. Comme nous traversions une
partie en ruines d'un quartier qui avait été un quartier riche de New York, nous remarquâmes un groupe de garçons qui
se tenaient près d'une barrière et qui plongeaient leurs regards dans le sous-sol d'une maison de rapport en mauvais état.
Par une petite fenêtre, on voyait, dans une boutique, un vieillard de type étranger qui polissait un violon ; l'enseigne de
la fenêtre indiquait qu'il était fabricant de violons. Nous restâmes pendant quelques minutes à le regarder faire, en
silence, car mon compagnon était fasciné par cet art. Soudain, il lança ces mots : « Maintenant, je me rappelle que moi
aussi, dans mon temps, j'ai fait cela ! »
Il ne voulut pas quitter les lieux sans descendre dans l'atelier, et, tandis que nous essayions d'expliquer au
vieillard pourquoi nous étions là, mon compagnon découvrit dans les outils, dans les différentes formes de caisses et
d'étuis, dans le pot de colle, dans les morceaux de bois inutilisés et dans d'autres choses qui se trouvaient dans la
boutique, la réplique d'un milieu dans lequel il avait jadis vécu. Cela lui servit de repère pour ouvrir un livre caché de sa
vie passée.

L’ÉVEIL PSYCHIQUE
On a écrit beaucoup de choses dans les publications scientifiques, sur la conscience de la cellule. De plus en
plus, la science s'intéresse à la partie invisible et immatérielle de l'homme. Après avoir passé tant d'années, disons
même de siècles, à essayer d'arriver à la plus petite particule de la partie matérielle de l'homme, la science a découvert
qu'elle ne peut pas aller plus loin dans cette direction et elle tourne maintenant son projecteur sur l'invisible et
l'immatériel. Nous sommes quelquefois surpris quand nous lisons les hypothèses et les résultats de ces investigations.
Nous constatons que quand il s'agit d'étudier la partie immatérielle et invisible de l'homme, la science est encore en
grande partie néophyte ; c'est parce que, pendant tant d'années, la science a repoussé ces aspects de l'être humain.
Beaucoup de personnes qui ne se reconnaissent pas le titre de savants, mais qui ont étudié longtemps la philosophie et le
mysticisme, ont réellement une compréhension plus profonde de ces aspects invisibles de la nature de l'homme que les
savants de formation académique qui ne font que commencer de telles recherches. Cependant, la science désire
maintenant découvrir ce qu'il y a dans chaque cellule du corps humain, dans chaque cellule de la vie végétale, qui fait
garder à cette cellule un certain niveau et lui fait accomplir certaines choses, comme si elle avait une intelligence à elle.

Un savant dit qu'il a été étonné, dérouté et grandement mystifié par le fait que si l'épiderme des doigts est
coupé ou brûlé, la nature fera pousser une nouvelle peau qui prendra la place du tissu meurtri ; qu'une certaine forme de
conscience dans la peau réglera le retour des lignes que nous voyons au bout de chacun de nos doigts, et qui sont
utilisées à des fins d'identification dans les empreintes digitales. Il affirme croire qu'il y a une certaine forme de
conscience dans les cellules du tissu qui les fait insister pour que les marques originales soient reproduites, si bien que,
quel que soit le nombre de fois où les tissus ont été abîmés et où un nouveau tissu s'est formé, les mêmes lignes
particulières et distinctes reviendront, et ainsi chaque cellule individuelle aura toujours les mêmes empreintes, et cela
sans qu'intervienne le nombre de fois que la peau des doigts aura été blessée, reconstruite ou recréée.

Ce n'est pas le seul endroit du corps humain où les cellules du corps témoignent d’une forme d'intelligence ou
que l'intelligence s'exprime à travers elles. Nous savons, par nos enseignements, que la conscience de tout le corps
humain est l'accumulation de la conscience de toutes les cellules individuelles. En ce sens, cela se rapproche beaucoup
des grosses batteries électriques qui sont composées de vingt, trente, quarante ou cinquante éléments réunis par des fils
et placés dans une boîte recouverte de paraffine. Dès que ces petits éléments que l'on appelle piles ou accumulateurs
sont réunis et transformés en une unité, nous n'avons plus trente, quarante ou cinquante éléments, mais une seule
batterie qui nous donne une tension de trente-cinq volts ou plus. Cette tension résulte de l'accumulation ou de
l'agrégation des tensions individuelles des différents éléments.

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Quand nous utilisons cette grosse batterie, nous la considérons comme formant une unité et nous mesurons sa
tension comme venant de la grosse batterie unique, plutôt que des petits éléments. De la même façon, la conscience qui
s'exprime dans le corps humain comme la grande conscience est simplement l'agrégation ou l'accumulation des
consciences des milliards de petites cellules qui constituent chaque partie du corps.

Il y a une grosse différence entre la conscience qui se trouve dans les cellules du corps humain et la tension qui
se trouve dans les éléments d'une batterie électrique. La tension qui existe dans les éléments d'une batterie électrique est
à peu près la même dans tous les éléments et de la même qualité, de la même nature, et possède le même
fonctionnement. Mais, dans le corps humain, il y a beaucoup d'espèces différentes de cellules, et chaque cellule
fonctionne d'une façon légèrement différente, et possède une forme de conscience différente. Les cellules qui
composent les racines des cheveux, par exemple, sont différentes des cellules qui composent les racines des ongles. Les
cellules qui composent l'épiderme sont différentes des cellules qui composent les tissus des muscles ou le tissu minéral
de la partie intérieure des os. Les cellules qui se trouvent dans les muscles des yeux sont différentes des cellules qui se
trouvent dans les muscles de la langue.

Nous pourrions analyser ainsi des milliers de sortes de cellules dans le corps humain. Chacune de ces cellules
possède l'intelligence universelle aussi bien que la conscience universelle, mais son intelligence est entraînée et dirigée
pour faire certaines choses mieux ou plus souvent que certaines autres choses. Par exemple, les cellules qui se trouvent
dans les racines des cheveux sont entraînées, avec leur conscience, à faire des choses différentes de celles que font les
cellules qui se trouvent dans les petits muscles qui font bouger les yeux de droite à gauche. Les cellules qui se trouvent
dans le sang et celles qui se trouvent dans la salive de notre bouche ont un entraînement différent et une compréhension
différente de ce qu'elles doivent faire. Ainsi, nous voyons que les cellules du corps humain sont groupées en différents
secteurs d'activité, et au-dessus de chacun de ces secteurs se trouve un centre de contrôle, que nous appelons maintenant
un centre psychique.

Les anciens ont dû comprendre cela d'une façon très profonde. Souvent, nous sommes surpris de leur
connaissance des cellules du corps humain, et tout particulièrement de leur conscience de la partie psychique de
l'homme. Dans leurs premiers écrits, ils parlaient de certains centres du corps humain et divisaient ces centres en deux
classes : les centres psychiques et les centres nerveux. Les centres nerveux étaient les facteurs du contrôle du système
nerveux, et les centres psychiques étaient les facteurs du contrôle de la conscience dans les cellules du corps. A mesure
que le temps passait, la chimie et la médecine devinrent des sujets importants. Les savants s'intéressèrent davantage aux
centres nerveux qu'aux centres psychiques. C'est pour cette raison que dans nos livres de médecine d'aujourd'hui,
comme dans nos livres de physiologie, d'anatomie, de pathologie et d'histologie, on parle beaucoup plus des centres
nerveux que de n'importe quelle autre sorte de centres du corps, et qu'on ne dit rien des centres psychiques.

Il est étrange de remarquer aussi que beaucoup d'écoles modernes d'occultisme, de mysticisme et de
philosophie ont pris, à tort, les centres nerveux du corps humain pour les centres psychiques. Cela est dû au fait que la
médecine et la chirurgie ont eu tendance à penser que, s'il existe des centres psychiques, ils doivent être associés aux
centres nerveux dans tous les cas. Par conséquent, elles ont considéré les centres nerveux comme étant les seuls centres
qui soient dignes d'étude ou de considération. Pour cette raison, quand ces écoles et des maîtres modernes de
psychologie et de métaphysique ont essayé de trouver dans les livres d'anatomie et de physiologie l'emplacement des
centres psychiques, ils ont choisi les centres nerveux et ont pensé que c'étaient aussi les centres psychiques. Et c'est
pourquoi aussi beaucoup d'adeptes de la psychologie moderne, du mouvement de la New Thought9, beaucoup des
maîtres mystiques actuels donnent tant d'importance au plexus dit plexus solaire. Le plexus solaire est essentiellement
un centre nerveux et s'il possède certaines liaisons en tant que centre psychique, il n'est pas aussi important que
beaucoup d'autres centres psychiques du corps humain, et il est stupide d'utiliser le plexus solaire comme l'endroit
principal sur lequel il faut se concentrer quand on essaie de provoquer un éveil psychique.

A mesure que nous nous progresserons dans la communication suivante, je vous dirai d'autres choses sur ce
que les anciens des pays d'Orient enseignaient pour provoquer l'éveil psychique et je vous donnerai à chacun de nos
chapitres une des vieilles méthodes sûres et vraiment efficaces de développement des véritables centres psychiques.

Aujourd'hui, j'attire votre attention sur le fait que chacune des cellules dans chacune des parties du corps
humain n'a pas seulement la conscience et l'intelligence, mais aussi une certaine quantité de puissance créatrice. En ce

9
Ndlr - Littéralement traduit, le mouvement de La Pensée Nouvelle. On a beaucoup parlé de ce mouvement depuis que
M. Robert Vanloo a souligné dans son ouvrage Les Rosicruciens du Nouveau Monde les ressemblances entre son
enseignement et celui diffusé par H.S. Lewis. Un des chefs de file de ce mouvement fut W.W. Atkinson – alias Yogi
Ramacharaka – qui est l’auteur présumé (ou l’un des auteurs) du Kybalion, ouvrage qui véhicule une doctrine très
proche de la pensée rosicrucienne

Quatrième cercle communication n° 4 48


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sens, chacune de ces cellules est double dans sa nature sexuelle, ou disons plus correctement, dans sa nature
reproductrice. Je ne vais pas enfreindre la règle et la coutume anciennes de notre Ordre en me plongeant dans l'une de
ces communication dans la sexologie, mais nous devons considérer la nature reproductrice de chaque cellule comme
étant associée aux mêmes principes divins que la nature sexuelle du corps humain tout entier.
Comme vous l’avez lu dans une des communications précédentes, chaque corps humain est potentiellement de
sexe mâle ou femelle. Nous devons aussi nous rappeler que le corps masculin a un petit pourcentage de sexe féminin
dans sa constitution. Dans chaque corps humain prédomine un sexe ou l'autre. Pourtant, quand nous en arrivons aux
cellules du corps nous découvrons qu'elles sont également de ce que nous pouvons appeler la nature mâle et la nature
femelle, ou encore de nature négative et de nature positive. En d'autres termes, elles ne sont ni d'un sexe ni de l'autre,
elles sont des deux sexes. Par conséquent elles peuvent se reproduire seules. Cela donne à chaque cellule une puissance
créatrice complète et c'est ce fait qui permet aux cellules du corps humain de construire et de remplacer les cellules
usées, et ainsi de garder le corps en vie et de le rendre plus fort.

Naturellement, il arrive un moment dans la vie de tout être humain où les cellules commencent à perdre leur
puissance créatrice. Quand cela se produit, les cellules ne peuvent pas remplacer rapidement les cellules usées et bientôt
l'usure des cellules du corps devient plus rapide que la création de nouvelles : alors nous voyons le corps humain
devenir plus faible, perdre sa force et ses autres qualités. Les personnes qui arrivent à un âge très avancé sont celles dont
les cellules ont conservé une petite quantité de puissance créatrice et ont fabriqué quelques cellules nouvelles pour
remplacer les vieilles cellules. Il est exact qu'après quarante ou cinquante ans, les relations sexuelles devraient être
diminuées de façon que la puissance créatrice du corps dans son ensemble soit conservée et utilisée par les cellules
individuelles pour la création de nouvelles cellules dans le corps au lieu d'être dépensée autrement. Avant l'âge mûr,
pourtant, il n'est pas nécessaire de veiller à une telle conservation, sauf dans le cas de personnes qui sont faibles
physiquement ou autrement.

Or, la puissance créatrice de chaque cellule du corps humain est si étroitement associée à la puissance
psychique du corps humain que cette énergie créatrice qui existe dans chaque cellule peut être utilisée pour le
développement psychique, et c'est cette sorte de développement que chacun de nous doit rechercher et essayer d'amener
au plus haut degré. Soit dit en passant, c'est ce grand fait qui concerne la puissance sexuelle créatrice de chaque cellule
utilisée pour le développement psychique que nous avons soigneusement éliminé de nos premiers enseignements afin
que personne n'interprète à tort nos principes et ne les présente sous un jour faux à des gens qui ne font pas partie de
l'organisation. Nous avons affirmé dans l'ensemble de nos premiers enseignements que les pensées de l'esprit sont le
résultat des actions des cellules pensantes du cerveau ; par conséquent, chaque pensée contient une partie de l'énergie
potentielle de la cellule dont elle vient. Nous avons aussi déclaré que les pensées peuvent créer, et j'espère qu’avant
d'arriver à la fin de ce groupe de leçons, vous serez capables de déterminer comment il peut en être ainsi.

LE TROISIEME OEIL
On a beaucoup parlé des glandes pituitaire et pinéale, en tant qu'organes et de leur nature psychique. Nous
allons traiter maintenant d’un autre point qui n'est pas généralement abordé par les écoles d'occultisme et les systèmes
mystiques. Je suppose que vous avez, pour la plupart, entendu parler de ces anciens géants que l'on appelait les
cyclopes. Les vieilles histoires racontent que ces êtres étaient caractérisés par le fait qu'ils n'avaient qu'un seul oeil au
centre du front au lieu des deux yeux habituels. Ces légendes mythologiques sont tirées d'une ancienne tradition qui
concerne certaines classes de personne qui avaient acquis un grand développement au sens psychique et qui avaient vu
se développer un troisième oeil au centre du front, oeil qui était si important et si sensible que les autres yeux étaient
rarement utilisés.

De telles légendes sont certes allégoriques, mais elles contiennent aussi le germe
d'un fait merveilleux, à savoir qu'il y a dans tout être humain bien développé cette faculté
latente de voir, qui est localisée dans un centre psychique au milieu du front. Ce centre
psychique est localisé à peu près au milieu de la ligne qui va de la racine du nez aux
cheveux ; en d'autres termes, il se trouve à peu près au beau milieu du front, au-dessus du
nez. Ce centre est par particulièrement sensible aux vibrations qui sont interprétées comme
des sensations ou des impressions visuelles. En d'autres termes, c'est le centre de cette
faculté que l'on appelle « clairvoyance ». Nous n'aimons plus nous servir de ce mot
aujourd'hui parce qu'il est très mal interprété. J'espère qu'aucun de nos membres ne
parlera de clairvoyance après avoir lu cette communication, car ce ne serait pas un terme adéquat, étant donné que dans
l'idée moderne de clairvoyance il y a beaucoup de choses qui n'ont aucun lien avec le véritable développement
psychique. Il y a pourtant un centre de la conscience psychique situé à l'intérieur du crâne, en un point qui se trouve
pratiquement au centre du front. C'est un foyer de la conscience psychique de toute la zone cérébrale de la tête. Vous

Quatrième cercle communication n° 4 49


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

avez probablement remarqué dans les séances publiques que les personnes qui essaient de lire ou de voir quelque chose
qui est écrit et plié tiennent ces objets contre le centre de leur front. Il faut voir l'origine de cela dans la coutume des
anciens qui avaient découvert qu'ils pouvaient concentrer leur attention sur ce centre s'ils tenaient quelque chose contre
leur front. Certains exécutants posent leur front sur leurs mains, ou bien, pendant le processus de concentration, ou de
pensée profonde, ils se couvrent le front des mains. Tous ces mouvements, tous ces gestes sont simplement destinés à
aider l'individu à concentrer son attention sur ce centre particulier du front.

C'est un fait, pourtant, que les personnes les plus sensibles du point de vue psychique et les mystiques les plus
développés ont vite découvert qu'en fermant les yeux et en essayant de se concentrer pour réaliser un contact mental
avec quelque chose qu'ils essaient de voir à distance ou quelque chose qui est dissimulé à la vision ordinaire, la
visualisation reçue semblait commencer non pas dans les yeux ni au sommet de la tête, mais dans cette petite région du
centre du front. Pour cette raison, les étudiants les plus avancés en matière de psychisme, quand ils désirent voir
quelque chose qui se déroule à distance ou recevoir une impression sous forme d'image de quelque chose qui est loin
d'eux, ferment les yeux et restent assis dans une position détendue et concentrent toute leur conscience sur ce point du
front.
Ce centre est également sensible à d'autres conditions. La tension des yeux naturels physiques pendant une
période assez longue semble affecter le centre psychique du front. Au cours de notre voyage en Égypte, pendant l'hiver
et le printemps de 1937, nous avons découvert que les personnes qui étaient légèrement atteintes par le mal de mer
pendant une période de gros temps, éprouvaient un peu de vertige à cet endroit particulier du front. Quand elles
appuyaient avec le pouce sur ce centre, ce léger malaise disparaissait rapidement. Nous avons appris également qu'un
estomac retourné ou un mauvais mélange d'aliments dans l'estomac ont, pendant quelques minutes, un léger effet sur ce
centre psychique. Nous savons aussi que beaucoup de formes de maladies bien déterminées tendent à arrêter pendant
quelque temps le fonctionnement de ce centre psychique. A tous ces exemples, on comprendra que le centre psychique
du front fonctionne le mieux quand la santé est bonne et que tout le corps est dans un état normal et naturel. C'est la
raison pour laquelle j'ai commencé par vous proposer un exercice destiné à donner au corps l'harmonie et une bonne
vitalité.

Dans l'un de ses romans, Marie Corelli montre qu'elle connaît ce fait et elle introduit le fonctionnement de ce
centre d'une façon voilée. Beaucoup d'autres grands mystiques du passé ont également fait allusion à ce centre d'une
façon discrète, mais c'est probablement la première fois que quelque chose qui traite nettement de ce centre psychique
est offert aux gens du monde occidental.

Tous les matins et tous les soirs, et également à midi, si cela vous est possible, il convient que vous vous
asseyez dans un endroit où vous pouvez être tranquille et ne pas être dérangé ; détendez-vous pendant environ cinq
minutes, ou plus, si cela vous est possible. Après vous être détendu, fermez les paupières de façon qu'aucune lumière
vive ne vous dérange ou bien installez-vous dans l'obscurité complète si vous le pouvez, et concentrez votre attention,
votre pensée et toute votre conscience sur ce point à l'intérieur du cerveau au centre du front. Pensez à cette région
comme à quelque chose qui est plein de vitalité et qui est sensible à certaines sortes d'impressions. En concentrant votre
attention sur cette zone, vous sentirez peu à peu la chaleur en cet endroit et vous aurez conscience d'une action nerveuse
ou d'un léger mouvement rythmique qu'il est difficile d'expliquer. Il se peut que vous ne ressentiez pas cela les
premières fois où vous vous concentrez, mais cela viendra peu à peu et ce sera très léger, presque indéfinissable. Que
vous ressentiez ou non quelque chose en cet endroit, vous aurez au moins conscience que toutes vos pensées et toute
votre conscience rayonnent vers l'extérieur à partir de ce point de votre front et, après quelques instants, vous
commencerez à sentir que des impressions reviennent de l'espace qui vous entoure vers votre front pour gagner cette
petite zone.
Après trois ou quatre jours de cette concentration, vous commencerez probablement à y éprouver des
impressions, comme s'il s'agissait d'images. En gardant les paupières fermées et en essayant de voir avec les yeux de la
conscience les images qui se présentent à votre conscience au centre du front, vous découvrirez qu'il vous vient à l'esprit
des impressions vagues de lieux, de scènes ou de tableaux réels. Je ne m'attends pas à ce que quelque chose de très net
ou de très frappant se produise au cours de la première semaine de cette concentration, mais, du moins, vous éveillerez
cette zone et ainsi vous vous rendrez compte qu'il existe un point sensible exactement là où je vous l'ai dit.

L’ODORAT : UN SENS ESSENTIELLEMENT PSYCHIQUE


Il se peut que l'une des plus étranges, des plus mystérieuses de toutes les découvertes faites par les anciens
mystiques, en ce qui concerne les centres psychiques qui existent dans la conscience de l'homme, soit celle qui se
rapporte à un centre psychique dont on parle rarement dans nos enseignement modernes. Je sais que beaucoup d'entre
vous, sinon tous, s'intéresseront à ce point, car il a retenu mon attention pendant de nombreux mois au cours de mes
premières études de nos enseignements, et c'est un point qu'aujourd'hui encore, je ne puis comprendre parfaitement.

Quatrième cercle communication n° 4 50


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

Pourtant, je sais qu'il y a une grande loi, un grand principe en cause dans la découverte des mystiques, découverte qu'ils
ont enseignée dans quelques-uns des tout premiers manuscrits de la Grande Loge Blanche. C'est un autre exemple qui
montre combien les premiers enseignements des mystiques étaient gardés véritablement secrets, et non pas révélés dans
aucun des écrits des écoles de mystère d'autres pays. Pour une raison ou une autre, les premiers mystiques se sont
beaucoup intéressés au sens de l'odorat chez l'être humain, et je vois que cet intérêt, ou bien les a conduits à une étude et
à des recherches sur ce sens chez les animaux inférieurs, ou bien que l'étude de ce sens chez les animaux inférieurs a
précédé son étude chez l'homme. En tout cas, ils se sont enfoncés plus profondément dans ce sujet que la science ne l'a
fait depuis lors. Le jour viendra peut-être ou certains de nos membres ou bien des savants modernes reprendront ces
études et feront des découvertes remarquables.

Tous, nous connaissons bien le fait que chez quelques animaux inférieurs, le sens de l'odorat est souvent pris, à
tort, pour un sens intuitif. Quelquefois les sens psychiques hautement développés des chiens sont confondus avec le
sens de l'odorat. En fait, mes recherches sur ce sujet ont mis en lumière le fait que plusieurs des chercheurs les plus
éminents qui ont étudié les facultés psychiques de chiens bien développées étaient convaincus que le prétendu sens
hautement développé de l'odorat chez le chien n'est pas du tout un sens de l'odorat, mais un sens ou une faculté
psychique. Ces autorités sont allées jusqu'à dire que, quand certaines espèces de chiens essaient de retrouver une
personne dans la campagne à l'aide de ce que nous croyons être le sens de l'odorat, elles agissant uniquement d'après un
sens psychique et non pas d'après le sens de l'odorat. Les mêmes autorités faisaient allusion aux facultés psychiques
hautement développées des chevaux et montraient que le prétendu sens de la vue que les chevaux sont supposés
posséder la nuit est, en réalité, un sens psychique.

Ces anciens mystiques découvrirent, après de longues périodes d'études et de recherches, que le sens de
l'odorat chez l'homme est un sens très limité au sens matériel, mais qu'il est illimité au sens psychique. Ils découvrirent,
en d'autres termes, que le sens de l'odorat chez l'homme, en ce qui concerne les vibrations matérielles des choses
matérielles, ne couvre qu'une très petite partie du clavier des vibrations; mais qu’en ce qui concerne les vibrations
psychiques supérieures, il recouvre une très grande partie du clavier des vibrations. Ils découvrirent, par exemple, qu'il
y avait des milliers d'odeurs dans le monde matériel que l'homme ne sentait pas du tout et qu'il y en avait beaucoup
d'autres qu'il croyait sentir alors qu'il ne les sentait pas. D'autre part, ils découvrirent un autre point dont nous parlons
dans l'une des communications, à savoir que beaucoup des choses que l'homme croit goûter, en réalité, il les sent : c'est
le cas de la vanille, par exemple. Beaucoup de personnes aiment le goût de la glace à la vanille ou d'un bonbon à la
vanille, alors qu’en fait, la vanille ne fait aucune impression sur le sens du goût, mais impressionne fortement le sens de
l'odorat lorsqu'on l'absorbe.

Différentes découvertes faites par les anciens mystiques les conduisirent à étudier l'organe de l'odorat chez
l'homme et, finalement, ils apprirent que le nez a beaucoup de fonctions importantes dont, en dépit de toute notre
physiologie et de toute notre médecine modernes, nous ne savons rien. Il a fallu des siècles à la science pour découvrir
que les organes que nous appelons les oreilles, ou oreilles internes, ont d'autres fonctions que d'entendre les sons et de
traduire les vibrations en sons. La science moderne a découvert que la faculté de l'équilibre, ou possibilité de garder le
corps droit en marchant normalement ou en restant en équilibre sur une corde tendue ou un fil de fer, est une faculté liée
à une partie des organes de cette oreille interne. La science a découvert ce principe de façon purement accidentelle. Les
anciens mystiques connaissaient ce fait et j'en parlerai plus tard, car cela se rapporte à un autre centre psychique. Je
pense que vous aimeriez tous vous procurer un bon livre de physiologie et d'anatomie, afin d'étudier la construction du
nez et ses liaisons nerveuses avec le cerveau et d'autres parties de la tête. Vous pourriez ainsi apprendre certains faits
dont nous nous occuperons plus tard. C'est un fait établi que les anciens mystiques ont découvert que le nez de l'homme
fonctionne constamment au sens psychique, aussi bien qu'au sens physique, par le contact qu'il a avec les vibrations de
l'air que l'on respire par le nez. Même les personnes qui respirent autant par la bouche que par le nez ont une partie de
l'organe nasal qui est constamment en contact avec les vibrations supérieures qui existent dans l'air et, de cette façon,
elles utilisent jusqu'à un certain point, la faculté psychique du nez.

Les mystiques ont découvert qu'en respirant convenablement par le nez - en faisant toujours les grandes
inspirations par le nez et jamais par la bouche - l'organe psychique lié au nez se développe beaucoup et contribue au
développement psychique général de la personne qui respire ainsi. Or, ce petit fait se répandit rapidement parmi les
étudiants des écoles antiques, et dans d'autres pays, et des gens qui ne comprenaient pas l'ensemble des lois et des
principes en cause, établirent une théorie d'après laquelle la respiration profonde par le nez favorisait la spiritualité.
C'est ainsi que commença à se former l'antique système Yoga de respiration (Hatha-yoga). Les Yogis avaient beaucoup
à dire sur l'inspiration du « prana » par le nez. De tels exercices de respiration, s'ils s'y livraient fréquemment chaque
jour, et pendant longtemps à chaque fois, contribuaient plus à leur bonne santé qu’à leur développement spirituel. Mais
la vitalité plus grande ainsi obtenue formait une base pour le développement spirituel que d'autres branches du Yoga, à
savoir le Raja Yoga, le Karma Yoga et le Jnana Yoga, permettaient d'obtenir ; ils continuèrent donc à pratiquer leurs
respirations profondes.

Quatrième cercle communication n° 4 51


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

UNE APPLICATION ÉTONNANTE


Les véritables mystiques d'Egypte et de Palestine enseignaient que la respiration profonde avait autant d'effet
sur la partie psychique du nez et sur ses organes que sur la santé. Comme preuve du fait que le nez était lié à quelque
faculté psychique, ils firent certaines expériences qui provoquèrent une découverte très intéressante, à savoir qu'il leur
était possible de dire le moment de la marée haute ou de la marée basse, par l'effet produit sur leur nez.
Nous voyons par là, que ces premiers mystiques ont dû vivre près de la Méditerranée ou de quelque autre
masse d'eau qui avait des marées dont l'importance était grande pour eux. La science nous dit aujourd'hui que la
Méditerranée est la seule grande mer du monde qui n'ait pas de marées, et que ses différences de niveau au cours de
l'année sont dues à la rapidité de l'évaporation causée par la chaleur en été et à l'absence d'une telle évaporation en
hiver. C'est là une théorie sur laquelle on peut encore faire des recherches. Il se peut que les marées n’y soient pas aussi
fortes que dans les océans et dans d'autres mers, mais elles y sont très régulières.

Au cours de notre voyage en Egypte pendant l'hiver 1929, je décidai d'emmener tout le groupe au célèbre lac
mystique qui s'appelle le Lac Moeris, que l'on connaît aussi sous le nom de Lac Fayoum, perdu dans le désert du district
du Fayoum, où l'un des grands maîtres de la Grande Loge Blanche institua le baptême et où Jean-Baptiste reçut
l'enseignement de la doctrine et de la pratique du baptême avant d'aller en Palestine comme missionnaire de la
Fraternité Essénienne pour baptiser les gens de ce pays. Ce lac sacré n'est indiqué que sur un petit nombre de cartes
d'Egypte ; en fait, différentes agences touristiques d'Egypte me dirent que j'avais tort de vouloir emmener des touristes à
ce lac, car on doutait de son existence. Cela me dérouta tellement que je me mis à faire de longues recherches sur son
histoire et son origine. Bien que depuis des siècles, des savants eussent étudié ce lac particulier et que des hommes
éminents d'autrefois en eussent parlé, et que certains d'entre eux aient vu ses eaux au milieu du désert, les employés des
agences étaient encore sceptiques quant à son existence. D'autres personnes admettaient franchement avoir atteint le lac,
après de grandes difficultés, et avoir été étonnées de son existence. Elles ne pouvaient pas expliquer comment l’eau
douce y parvenait ni où se trouvait l'exutoire du lac. Elles avaient même inventé des explications fantastiques, comme
l'existence d'un canal souterrain conduisant du lac à la Méditerranée qui se trouve à des centaines de kilomètres. Et
pourtant, dans les écrits antiques de Philon et d'autres personnages qui visitèrent l'Egypte au temps de sa puissance
mystique, ce lac est mentionné et il est dit qu'il contient un temple sacré en son milieu, temple utilisé pour les baptêmes.

Notre groupe atteignit le lac et passa un agréable après-midi sur ses rives. Nous découvrîmes qu'il était
immense, magnifiquement situé et loin de la civilisation. Tous, nous reçûmes un baptême symbolique et nous
rapportâmes même des bouteilles de son eau sacrée.
Beaucoup de nos membres nous firent savoir plus tard que l'eau qu'ils avaient rapportée du lac les avait aidés à
effectuer des guérisons remarquables. Le mystère de l'eau qui se trouve dans ce lac est un point dont nous pourrons
nous occuper plus tard. Ce lac présentait des marées comme l'océan, et les mystiques qui avaient construit leurs temples
sur ses rives utilisaient ces montées et ces descentes de l'eau. Ainsi nous pouvons comprendre que les mouvements des
marées avaient une signification et une importance spéciale pour les premiers mystiques.

Nous connaissons un des usages que les mystiques faisaient des mouvements des marées. Il y est fait allusion
dans mon livre intitulé « La Maîtrise de soi et le destin avec les cycles de la vie ». Dans un l'un des derniers chapitres du
livre j'attire l'attention sur l'ancien principe mystique qui consistait à déterminer l'emploi des cycles de la lune dans le
traitement et la guérison des maladies. Or, les cycles de la lune sont liés aux mouvements des marées. Par conséquent,
nous pouvons voir que dans les anciens systèmes de traitement des maladies, les marées aidaient ces anciens mystiques
à constituer des tables exactes des périodes de la lune et, naturellement, les périodes de la lune étaient fort importantes
dans beaucoup d'autres formes de l'oeuvre mystique, en dehors du traitement des maladies.

Les anciens avaient découvert qu’à chaque fois qu'ils inspiraient profondément par le nez, il leur semblait que
l'une des narines absorbait plus d'air que l'autre. Leurs affirmations, qu'ils exprimaient d'une façon particulière, ne font
pas comprendre clairement quelle narine était liée à la marée basse et quelle marine était liée à la marée haute, mais il
semble bien que, quand ils respiraient profondément par le nez et qu'une quantité plus grande d'air passait par la narine
droite, que par la narine gauche, cela indiquait qu'à ce moment-là, la marée était haute ou basse, quelle que puisse être la
loi, et réciproquement. Ainsi, par cette méthode simple qui consistait à respirer profondément, ils pouvaient dire, à
n'importe quelle heure du jour, si la marée était haute ou basse, et, par conséquent, quelle influence due aux cycles de la
lune se faisait sentir à ce moment précis dans le pays. Ils affirmaient que cette sensibilité de la narine aux vibrations
élevées provenant de la lune était due à l'organe psychique qui est lié au nez et non pas à l'organe physique. Plus tard, ils
découvrirent qu'ils pouvaient sentir l'approche de certains animaux et d'autres états ou vibrations en respirant
profondément par le nez. D'autres expériences auxquelles ils se livrèrent leur prouvèrent que la respiration profonde
faite par le nez développait l'un des centres psychiques du corps, et ainsi qu'elle ne favorisait pas seulement une bonne
santé, mais qu'elle provoquait la sensibilité aux impressions psychiques de toutes sortes.

Quatrième cercle communication n° 4 52


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

A coup sûr, c'est là quelque chose dont il convient de se souvenir et c'est là un excellent argument pour
demander à nos membres de pratiquer la respiration voulue. Dans les communications précédentes, nous avons appris
qu'en respirant profondément, et en retenant notre respiration, nous vitalisons le sang qui coule dans notre corps et que
nous lui donnons une charge supplémentaire de vitalité à utiliser dans le travail thérapeutique. Selon les enseignements
antiques, nous ajoutons aussi des vibrations élevées à notre aura psychique en faisant des inspirations profondes par le
nez et cela aide également à traiter des personnes, aussi bien qu'à nous mettre en harmonie avec le Cosmique pour les
impressions qui vont se produire. Je recommande donc à tous nos membres de faire ce que je fais depuis des années :
prenez l'habitude de faire trois ou quatre longues inspirations lentes par le nez avant de vous livrer à une expérience
psychique. Cela est tout particulièrement utile avant la méditation, la concentration ou lorsqu'on recherche l'accord pour
recevoir des impression d'autres personnes ou du Cosmique. Prenez l'habitude de garder la bouche fermée toute la
journée lorsque vous respirez de façon que l'air atteigne les poumons en passant uniquement par le nez et non pas par la
bouche.
Expirez toujours de la même façon. Si vous voulez bien faire l'expérience pendant les jours qui viennent, vous
garderez cette habitude par la suite, en raison des bons résultats que vous aurez acquis

L’OUÏE PSYCHIQUE
En demandant à quelques-uns des membres quelle autre fonction inhabituelle ils connaissaient à l'oreille, en
dehors de sa fonction d'audition, j'ai découvert que la plupart d'entre eux ont compris que l'oreille est tout simplement
un mystère et qu'elle a d'autres fonctions, sur lesquelles la science n'a pas encore pu se faire une idée exacte. L'une de
ces fonctions mystérieuses se rattache au maintien de l'équilibre du corps.
Je suis sûr que la science n'a pas découvert la raison réelle pour laquelle l'oreille à quelque chose à faire dans le
maintien de l'équilibre. Il est exact qu’après avoir réussi à marcher dans une position verticale, sans adopter une position
inclinée pour maintenir son équilibre, l'homme a dû faire fonctionner quelque faculté, quelque sens qu'il n'avait pas
utilisé précédemment. Ce sens apparaît nettement chez une personne qui fait de la bicyclette ou bien qui marche sur une
corde raide, ou encore qui essaie de rester en parfait équilibre debout sur un très petit objet.

Il y a quelques temps, la science affirma que cette faculté était due à la pression de l'air sur le tympan, cela
permettant à l'homme de garder son équilibre. Je me rappelle avoir lu un article amusant qui se rapportait a une
affirmation scientifique d'après laquelle c'était cette même faculté qui était responsable du mal de mer et que, si les
personnes se trouvant à bord d'un bateau qui roulait et tanguait se bourraient du coton dans les oreilles, elles
empêcheraient la pression de l'air d'atteindre le tympan et de modifier constamment sa pression, condition qui affecte le
centre d'équilibre de l'oreille. Tout d'abord, si la science avait raison en ce qui concerne la pression de l'air sur le
tympan, aucune boule de coton au monde n'empêcherait la pression de l'air d'affecter le tympan, car la pression de l'air
qui s'exerce constamment sur l'ensemble du corps est très forte, d'un kilogramme par cm², et cette pression se
transmettrait à travers la légère protection d'une boule de coton et affecterait le tympan et il en serait de même quoi que
nous mettions dans l'oreille. Les milliers de personnes qui ont essayé de se mettre du coton dans les oreilles au cours
d'une traversée ont constaté que mis à part l'influence mentale que cela avait en faisant disparaître la crainte du mal de
mer, il n'y avait absolument aucun effet sensible. Naturellement, la science moderne n'affirme pas de telles choses.

Cela étant dit, il est exact que le sens de l'équilibre dans le corps humain est l'une des facultés de l'oreille
interne. Cette faculté est directement reliée au centre psychique de chaque oreille interne, centre qui est à son tour relié
à un point qui se trouve au centre de la tête. Cette faculté sensible de l'oreille n'a pas grand chose à voir avec la pression
atmosphérique, mais elle est liée à la pression de vibrations d'une nature très élevée. Bien que les vibrations basses du
clavier cosmique produisent le son perçu par l'oreille interne, les vibrations élevées ne sont pas audibles et ne produisent
pas de son, mais elles ont un effet qui touche uniquement la partie psychique de l'homme par l'intermédiaire du système
nerveux sympathique. Comme vous le notez, nous revenons au système nerveux sympathique comme étant la partie
importante du corps psychique de l'homme et nous ne devons pas perdre de vue le fait que tous les centres psychiques,
chez l'être humain, sont reliés au système nerveux sympathique. Si nous essayions de circonscrire l'âme chez l'homme à
une partie du corps, nous aurions raison de dire que l'âme se trouve dans le système nerveux sympathique plus que
partout ailleurs. D'autre part, la réciproque de cette affirmation est également vraie, et nous pouvons dire avec raison
que le système nerveux sympathique se trouve dans l'âme de l'homme.

Une chose intéressante que les anciens ont apprise à propos de l'oreille, c'est que les impressions psychiques
s'intensifient beaucoup, ainsi que la sensibilité au contact psychique, si l'on garde les oreilles très propres. Vous
comprenez sans doute que la cire qui se forme dans les oreilles est une forme de lubrifiant ou de substance qui est
sécrétée afin de protéger l'oreille, de faciliter le fonctionnement du tympan et d'empêcher celui-ci de devenir trop sec et
inefficace. Cependant, bien que la cire soit censée s'écouler de l'oreille quand elle s'y accumule en trop grande quantité,
il faut noter qu'elle ne peut pas toujours le faire. Elle peut s'y accumuler et former un petit revêtement sur le tympan, qui

Quatrième cercle communication n° 4 53


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

diminuera le sens de l'ouïe, ou ne l'affectera que légèrement, mais aura un grand effet sur le fonctionnement psychique
de l'oreille. Ceux qui ont porté des écouteurs pour entendre la radio pendant une période assez longue, ou ceux qui ont
écouté des conversations téléphoniques à un standard, savent que plus les écouteurs restent longtemps sur les oreilles
tandis que l'on écoute une musique forte ou une conversation à haute voix, qui fait vibrer le tympan très rapidement et
très fortement, plus la cire s'écoule de l'oreille.

Cela montre tout simplement que l'écoulement de la cire est fonction de la force ou de l'intensité du
fonctionnement du tympan. Comment les anciens ont découvert ce fait, nous n'en savons rien, mais les mystiques
avaient, en fait, une méthode de lavage des oreilles et d'élimination de la cire et, aujourd'hui, nous avons de petites
poires qui sont utilisées dans le même but. On a démontré que, si les oreilles et les narines sont tenues en bon état de
propreté à l'aide de petites poires (en en utilisant une différente pour le nez et pour les oreilles) il y a un accroissement
de la sensibilité au vibrations supérieures. Dans n'importe quelle pharmacie, on peut se procurer des solutions
convenables pour asperger l'intérieur du nez et le tenir en état de propreté et d'asepsie. Il existe des solutions que l'on
peut utiliser pour se nettoyer les oreilles tous les jours, ou tous les deux jours, ou encore une ou deux fois par semaines
selon les besoins. Ces solutions ne sont pas, en un certain sens, des produits chimiques, car il s'agit seulement de
produits antiseptiques utilisés dans un but de propreté, mais il convient de les utiliser avec la poire convenable et selon
les indications qui peuvent accompagner la solution.

Nous savons tous que l'étendue du domaine audible pour l'oreille humaine équivaut seulement à quelques
octaves, très peu nombreuses, du grand clavier cosmique. Il y a des octaves qui sont inférieures à celles que l'on trouve
sur le clavier d'un piano, et pour lesquelles il n'y a pas de manifestation de son du tout, parce que les vibrations sont trop
peu nombreuses ; et il existe beaucoup d'octaves au-delà des limites du clavier du piano, pour lesquelles aucun son n'est
produit, car les vibrations sont trop nombreuses pour l'oreille humaine. Dans ces octaves supérieures, les manifestations
ne sont pas des manifestations de son, mais de lumière, de chaleur, de couleur et d'essence de l'âme. Le clavier du piano
est à peu près égal à l'étendue des sons audibles à l'oreille humaine, bien que l'on puisse encore ajouter quelques notes
aux deux extrémités. Chez certaines personnes, la sensibilité de l'oreille est un peu plus grande ; chez d'autres elle est un
peu plus faible. L'oreille humaine n'a pas été construite pour entendre les grandes fréquences de vibrations, puisque les
notes extrêmement hautes ne produisent pas de son audible pour une oreille qui est capable d'entendre des notes basses.
C'est pour cette raison que l'oreille humaine a été faite sous la forme d'un organe double ayant une double faculté grâce
à laquelle la partie psychique de l'oreille peut apprécier les vibrations élevées que la partie physique de l'oreille ne peut
pas distinguer.

Il est possible, par des exercices et par la concentration, de développer l'oreille psychique de façon à la rendre
plus sensible qu'elle ne l’est maintenant. La première chose à faire, et la plus importante dans ce processus, en plus du
nettoyage des oreilles dont nous avons parlé, c'est de se concentrer sur l'oreille tandis que l'on est chez soi, occupé à
méditer ou à se concentrer. Accordez environ une ou deux minutes de concentration à vos oreilles chaque jour ; la
pensée que l'on doit avoir dans l'esprit pendant un tel exercice de concentration, c'est que l'on dirige la conscience
psychique du corps humain sur les oreilles et qu'on la concentre en cet endroit afin de provoquer, par cette stimulation,
le fonctionnement et la puissance les plus grands possibles. Cette concentration, si on la poursuit pendant environ deux
minutes, doit causer peu à peu une sensation de chaleur et peut-être un léger chatouillement de la partie intérieure de
l'oreille. Il se peut que l'on n'éprouve pas cette sensation avant la troisième ou la quatrième semaine d'une telle
concentration, mais qu'à partir de ce moment, on sente la chaleur qui gagne l'oreille très facilement dès que l'on
commence à se concentrer ; dès lors, on peut remarquer certains sons légers et des impressions de notes musicales
pleines de douceur dans l'air, ou bien encore un chantonnement très doux semblant venir de l'atmosphère, alors que tout
est tranquille. Lorsque la concentration s'arrête, on n'entend plus ces sons, mais toutes les fois que l'on désire les
entendre, il doit être possible de s'arrêter dans ce que l'on fait, de concentrer son attention sur les oreilles et alors,
immédiatement, d'entendre des sons de notes très hautes, cela indique que la partie psychique de l'oreille s'est mise à
fonctionner. Souvenez-vous qu'une ou deux minutes de concentration et d'attention sur les oreilles, comme si on y
mettait toute sa pensée mentale, sans avoir la moindre conscience du reste du corps, c'est là, tout ce qui est nécessaire.
Plus tard, nous traiterons d'un autre point qui concerne les oreilles.

Après quelques semaines de cette pratique de la concentration, vous pourrez commencer à entendre de très
légers sifflements dans l'air et des bourdonnements qui peuvent vous faire penser au bruit produit par quelque chose qui
tourbillonne dans l'air. Cela peut vous inquiéter pendant quelques jours, parce que vous n'avez pas l'habitude d'entendre
de tels sons ; mais peu à peu, vous cesserez de les remarquer, sauf si vous y faites attention, si vous pensez à eux et si
vous désirez les entendre. Vous entendez ces sons parce que vos oreilles commencent à être impressionnées par des
sons que jusqu'alors vous n'aviez pas entendus. Il peut y avoir aussi, parfois, des bruits particuliers de bourdonnements
ou de sonnerie, au cours des jours où vous perfectionnez votre ouïe, mais vous vous y habituerez et vous ne les
remarquerez pas très longtemps. Finalement, à mesure que vos oreilles commenceront à se développer convenablement,
vous découvrirez que le soir, et tout particulièrement pendant les nuits de pleine lune, quand vous êtes assis à vous

Quatrième cercle communication n° 4 54


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

concentrer au cours de vos exercices mystiques, vous entendez de très légères notes de musique et d'autres sons
harmonieux, que les mystiques ont toujours appelés « la musique des sphères ». Ces notes musicales, composées des
vibrations du Cosmique qui oeuvrent dans une harmonie rythmique, indiquent que vous avez amené votre sens de l'ouïe
à un très haut degré.

Je connais beaucoup de cas de surdité de l'oreille physique qui ont été grandement améliorés, et finalement
guéris, par des exercices de concentration sur l'oreille interne, matin et soir. Beaucoup de personnes sont un peu plus
sourdes d'une oreille que de l'autre et ne s'en doutent pas. J'ai découvert plusieurs cas où des personnes étaient
complètement sourdes d'une oreille et ne le savaient pas, puisque, apparemment, elles entendaient tout de façon
convenable. Une expérience faite en tenant une montre à quelques centimètres de chaque oreille, l'une après l'autre, et
en écoutant le tic-tac, montrera si l'une des oreilles est plus sensible que l'autre. Après avoir pratiqué la concentration
pendant quelques jours, faites de nouveau cette expérience de la montre, en mettant la montre un peu plus loin et voyez
si vous pouvez entendre le tic-tac aussi nettement. Ainsi, après chaque période de quelques jours de concentration, vous
devez trouver que vous pouvez tenir la montre un peu plus loin que la fois précédente sans cesser d'entendre le tic-tac.
N'essayez pas de faire cette expérience en utilisant une grosse pendule, parce que le tic-tac en est si fort qu'il atteindra
les deux oreilles et qu'ainsi, vous ne pourrez pas dire laquelle de vos deux oreilles entend véritablement . . .

FONCTION ET ORGANE
Nous avons appris, il y a longtemps, que la partie physique de l'homme a traversé plusieurs stades d'évolution,
en plus des changements de nature évolutive qui se sont produits qans son âme personnalité. Le milieu de l'homme et le
comportement qu'il a dans ce milieu, s'il se poursuit de façon suivie pendant une période assez longue, ont un grand
effet sur son évolution physique. Si l'on porte un bras en écharpe et si on ne l'utilise pas pendant une longue période, ce
bras perd peu à peu sa capacité à fonctionner convenablement et, finalement, il devient inutile. Des expériences et des
recherches ont prouvé que si une famille donnée et les générations successives de cette famille portaient ainsi un bras en
écharpe, au bout de quelques générations, les nouveaux-nés auraient un bras plus faible que l'autre. En raison de la
tendance à rendre peu utile ce bras qui était en écharpe dans les générations précédentes, la nature considérerait que
c'est l'intention de cette lignée de se passer de l'usage d'un des bras. Le non-emploi de n'importe quelle partie du corps
ou de n'importe quel organe du corps pendant un bon nombre de générations, a peu à peu éliminé ou modifié
grandement cet organe ou cette partie. De la même façon, l'emploi poussé à l'extrême de n'importe quelle partie produit
un développement plus fort et provoque des réponses plus rapides.

Les pieds de l'homme comprennent beaucoup d'os qui semblent inutiles ; en fait, il y a plus d'os dans les pieds
que dans les mains. C'est tout simplement parce que les pieds sont plus gros et qu’à l'origine, ils étaient assez flexibles
pour se courber autour d'une branche et pour saisir la branche, tout comme nos mains peuvent le faire à présent.
L'histoire nous prouve abondamment que l'homme primitif pouvait se servir de ses pieds de cette façon. Quand il cessa
de construire sa demeure dans les arbres et qu'il commença à construire sur le sol, la nature produisit un changement
dans le fonctionnement des pieds et, aujourd'hui, l'homme civilisé est incapable de courber son pied comme le faisait
l'homme primitif. Il y a beaucoup de parties du corps de l'homme, soit intérieures soit extérieures, qui se sont
grandement modifiées au cours des progrès de la civilisation et par suite de la diminution graduelle de l'usage de ces
parties.

L'homme primitif devait compter beaucoup sur son intuition et sur sa capacité à recevoir psychiquement des
impressions. Il lui fallait être capable d'entendre les bruits lointains beaucoup plus clairement que nous ne le pouvons, et
il fallait qu'il soit à même de déceler, par la vue, le toucher et l'ouïe, l'aura ou les vibrations des animaux de toutes sortes
aussi bien que des êtres humains. En ce temps-là, la partie psychique de l'oreille était probablement beaucoup plus
développée que la partie physique, mais à mesure que les générations passaient, la partie physique de l'oreille se
développa davantage et devint plus sensible alors que la partie psychique devenait, elle, moins sensible.

Quatrième cercle communication n° 4 55


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COSMOLOGIE ARCANE
Beaucoup de membres du quatrième cercle ont demandé qu'il leur en soit dit davantage sur la cosmologie qui
est traitée dans certains des exposés supplémentaires de notre travail10. Ils désirent savoir ce que les anciens mystiques
croyaient quant à la forme et à l'aspect de l'univers. J'effleurerai donc brièvement ce sujet dans cette leçon, car c'est là
une question très intéressante et très importante.
Pour autant que nous puissions le retrouver, il semble que certains des premiers mystiques avaient conçu l'idée
que la terre était une cellule, en fait, ils considéraient que l'ensemble de l'univers ne formait qu’une seule cellule, et que
cette cellule était celle dans laquelle nous vivons. Ils n'avaient pas la moindre idée qu'il y avait peut-être d'autres terres
ou d'autres planètes habitées. L'idée de la cellule leur était naturelle, parce qu'ils étaient déjà arrivés à comprendre que
chaque forme de vie commençait par une cellule et que tout était contenu en soi et à l'intérieur de limites très nettes. Ils
n'avaient pas l'idée vague d'un espace infini, d'un univers infini, avec un nombre incalculable de planètes et de mondes.
Nous pouvons comprendre pourquoi ils ne pouvaient pas penser à de telles choses si nous considérons que nous-mêmes,
aujourd'hui, ne pouvons pas en avoir une idée bien définie. Il est beaucoup plus facile de comprendre l'existence de
Dieu, tout invisible qu'Il soit que de comprendre l'existence d'un espace avec un nombre incalculable de planètes toutes
habitées et constituant un univers infini.

Bien que cette conception d'un univers ayant la forme d'une cellule fut celle qu'avaient adoptée les mystiques et
les philosophes, la masse des gens n'avait que très peu d'idées sur l'univers ou sur la Terre, et ne s'en souciait guère. Les
gens croyaient généralement que la terre était plate, que le pays dans lequel ils vivaient était le plus important à la
surface de cette étendue plate et qu’au-delà de l'horizon, il n'y avait rien d'autre à trouver. Ainsi, l'Egypte, la Palestine et
la Mer Rouge constituèrent le centre du monde pendant de nombreux siècles.

Les peuples apprirent, peu a peu, qu'il y avait beaucoup de gens éclairés qui vivaient dans des terres situées à
l'est de leur pays et, peu à peu, ils firent connaissance avec la Perse et l'Inde. C'étaient là, à peu près, les limites de leur
géographie et, par conséquent, les limites du monde auquel ils pensaient. Finalement, ils découvrirent que la Mer
Méditerranée était entourée de terre, du côté de l'ouest, jusqu'à ce que l'on connaît aujourd'hui sous le nom de Gibraltar.
Si nous considérons leurs idées en gros, nous voyons que l'étendue de terre qui existait pour eux était égale à
peu près à un tiers ou un quart de la surface du globe. Ils croyaient que, plus loin, il y avait une limite qui s'étendait à
l'horizon et que, si quelqu'un s'aventurait trop près de cette limite de l'horizon, il disparaîtrait dans l'oubli.
Naturellement, ils pensaient que la surface de la terre était plate, compte tenu des montagnes, des collines et des vallées
; les étoiles qu'ils voyaient au-dessus d'eux étaient mystérieuses, mais elles n'étaient pas assez intéressantes pour qu'on
les considère d'une façon scientifique.

Nous savons que les mystiques savants et les Egyptiens hautement évolués prirent connaissance de toute la
géographie de la terre entière de quelque façon, car ils savaient mesurer toute la superficie de la terre et la grande
pyramide qui se trouve aux portes du Caire fut construite au centre de ce qui est aujourd'hui l'ensemble des parties
émergées de la Terre. Ils avaient en fait une idée correcte sur la rotondité de la terre et sur le fait que celle-ci avait la
forme d'une cellule, mais ils n'essayèrent nullement de mettre sur pied une cosmologie complète. Il y a, pourtant, des
signes qu'ils considéraient que nous vivons à l'intérieur de cette cellule et non pas à l'extérieur, que le soleil se
trouvait au centre ainsi que toutes les étoiles et les autres astres brillants auxquels ils donnèrent les noms mythologiques
que nous utilisons encore aujourd'hui.

Au cours de ces dernières années, notre Ordre a mentionné cette idée de la forme cellulaire de la Terre, et nous
avons montré quelques preuves intéressantes qui tendent à soutenir une telle idée. Nous n'avons jamais eu l'intention de
pousser ce point pour en faire une théorie complète, car nous ne nous soucions point d'établir une nouvelle cosmologie,
ni d'essayer de prouver ou de réfuter quoi que ce soit à ce sujet.
Nous n'avions pas d'autre idée que de montrer qu'il y a, d'une part, autant de preuves en faveur de la théorie
selon laquelle nous vivons à l'intérieur de la Terre qu'il y en a, d'autre part, en faveur de la théorie qui dit que nous
vivons à l'extérieur; par conséquent, personne ne doit se sentir obligé d'accepter l'une ou l'autre de ces théories sans faire
quelques réserves. C'est la raison pour laquelle nous ne sommes pas allés plus avant dans ce sujet. Nous voulions
simplement démontrer que la théorie présentée par Copernic n'était pas absolue, et qu'il fallait encore des recherches et
des études avant que nous puissions avoir le sentiment de tout connaître quant à la forme et à la nature de la Terre et de
l'univers.
Les mystiques trouveront, dans la théorie cellulaire, une base meilleure pour tous les phénomènes psychiques
de la vie que dans l'autre théorie de la Terre ; par conséquent, ils auront tendance à accepter l'idée cellulaire.

10
Ces entretiens supplémentaires sont traduits et publiés dans notre revue Imagine.

Quatrième cercle communication n° 4 56


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Nous ne devons pas oublier, au cours de ces entretiens, que nous nous occupons encore des différents lois et
principes fondamentaux des enseignements occultes et mystiques tels qu'ils ont été transmis et présentés par les anciens
mystiques au temps où la Fraternité secrète se cristallisait en un mouvement très bien organisé et connaissait une grande
expansion. En d'autres termes, nous continuons notre examen de l'ancienne histoire de la Grande Fraternité Blanche, et
nous étudions les grandes vérités fondamentales qu'elle fut la première à découvrir et à présenter au monde. J'ai écouté,
une fois, un exposé très savant fait à la radio par un Jésuite dont l'éducation avait été très poussée. Je n'ai pas besoin de
vous rappeler que le Jésuite moyen a une éducation fort poussée et que ceux d'entre eux qui ont atteint l'âge mûr et qui
ont eu l'occasion de pousser leur éducation, comptent parmi les hommes les plus savants du monde d'aujourd'hui. Je ne
cherche pas à leur faire des compliments, car leurs machinations politiques dans le monde entier sont trop connues.
Pourtant, leur mission dans la vie est d'accomplir de grandes oeuvres dans le public en faveur de leur église, et pour
cette mission ils sont mieux préparés que tout autre personne ayant une occupation semblable.

Soit dit en passant, leur éducation ne comprend pas seulement la Théologie, les Beaux-Arts, le Droit et la
Médecine, mais aussi les langues, la Philosophie, la Psychologie et le mysticisme. Certains d'entre eux sont très au
courant de nos enseignements et des enseignements de toutes les anciennes écoles d'occultisme, ce qui rend l'application
de leurs connaissances d'autant plus regrettable. C'est un plaisir pourtant que d'écouter parler ces hommes toutes les fois
que l'on en a l'occasion ; ils parlent, en effet, toujours en utilisant des connaissances sûres, authentiques et évidentes, et
ils s'expriment toujours avec une grande précision. En diplomates entraînés qu'ils sont, bien qu'ils baignent dans
l'équivoque, toutes les fois qu'ils s'adressent en public à un auditoire composé de personnes qui n'appartiennent pas à
l’Eglise Catholique Romaine, jamais ils n'attaquent ni ne critiquent les autres religions, ni ne s'efforcent d'attirer les
gens vers leur Eglise. En écoutant parler ce jésuite, je remarquai qu'il attirait notre attention sur les première oeuvres des
Disciples et des fondateurs de la religion au cours des premiers siècles du christianisme. Il rendit hommage aux écoles
de mysticisme et à l'influence qu’elles avaient eue sur l'établissement de nombreux principes mystiques, qui, depuis,
sont devenus des principes moraux, éthiques et religieux. Il montra que beaucoup des principes que l'on trouve
actuellement dans les croyances religieuses et philosophiques venaient de ceux qu'enseignaient ces premiers mystiques.

En examinant l'oeuvre des mystiques de la Grande Loge Blanche dans ces leçons du quatrième cercle, nous
pouvons remarquer comment beaucoup de leurs enseignements fondamentaux, donnés pendant les années qui ont
précédé l'ère chrétienne, sont depuis devenus des lois universelles dans notre vie moderne.
Même la règle d'or qui veut que nous fassions aux autres ce que nous voudrions qu'il nous fissent, n'est pas un
principe religieux ni un principe moral, c'est tout simplement un principe éthique. Les mystiques des premiers temps
enseignaient cette règle comme une partie de la loi du karma ou loi de compensation. Je pourrais citer des centaines de
règles aussi simples qu'aujourd'hui nous acceptons tous comme des lois de fait et non comme une théorie.
Cela est vrai également en ce qui concerne beaucoup des principes qui traitent des soins à donner à notre corps
et à la nourriture que nous absorbons, à l'air que nous respirons, et à nos périodes de travail, d'exercices et de sommeil.

LA MYTHOLOGIE
Il semble qu'il se manifeste un intérêt général quant à
l'origine de quelques-uns des personnages mythologiques et
astrologiques. La plupart des membres de ce cercle désirent connaître
quelque chose sur l'origine des idées mystiques qui sont associées à
ces personnages. En ce qui concerne nos anciens documents, très peu
de choses y sont dites sur les personnages mythologiques. Je fais
allusion à des personnages tels que Psyché, Thot, Diane et d'autres.
Ces personnages et une centaine d'autres personnages mythologiques,
généralement appelés dieux et déesses, étaient de simples créations
arbitraires faites par des peuples superstitieux et ignorants qui furent
poussés à adopter ces croyances et ces histoires par les prêtres de
l'Orient. Pendant des centaines d'années, les histoires de ces
personnages mythologiques ne se racontèrent qu'oralement, tout
comme nos contes de fées et nos récits populaires se racontaient
autrefois. On n'en gardait pas de récits précis et les histoires variaient d'un siècle à l'autre, en raison du fait que, tout
naturellement, on ajoutait à chaque personnage de nouveau pouvoirs et de nouvelles capacités, selon le désir des
conteurs qui voulaient rendre leurs histoires plus intéressantes.

Il convient de nous rappeler le point intéressant que nous avons expliqué au début de ce quatrième cercle, à
savoir que, tout au cours des âges et encore de nos jours, il y eut dans chaque pays, deux classes distinctes de gens avec
lesquels nous sommes en rapport en ce qui concerne la philosophie, la religion et la science. Il y a le grand cercle

Quatrième cercle communication n° 4 57


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extérieur qui se compose de la masse des êtres humains qui demandent leurs connaissances et la religion sous une forme
qui soit facile à comprendre, tout cela découpé et préparé pour eux sous forme de brèves affirmations dogmatiques
constituant un credo - credo qui ne demande aucune recherche ni rien d'autre qu'une foi aveugle pour être accepté. Et
puis, il y a le petit cercle intérieur des esprits progressistes, analytiques et pénétrants qui exigent une sorte de
connaissance entièrement différente et quelque chose de plus substantiel que la foi pour tout ce qu'ils acceptent. Aux
premiers temps de l'Orient, le clergé qui représentait les religions populaires de ces pays pourvoyait uniquement aux
besoins du cercle extérieur et les prêtres inventaient sans cesse et distribuaient à leurs fidèles sans discernement une
connaissance qui était puérile, sous forme de récits allégoriques, facilement compréhensibles. A côté de cela il y avait
aussi la possibilité de conduire les gens du cercle extérieur par le bout du nez, pour ainsi dire, et de les rendre esclaves
de la religion, prêts à remplir d'or les coffres du clergé. La même situation existe aujourd'hui. Dans la plupart des pays il
existe un clergé puissant qui pourvoit à la foi simple et aux croyances puériles de la masse. Les maîtres et les ouvriers
du cercle extérieur doivent lutter contre l'interférence et la puissance politique de ce cercle extérieur afin de promouvoir
une nouvelle connaissance et une meilleure compréhension des conditions générales. Les histoires mythologiques
étaient généralement les récits répandus par les prêtres de l'Orient, et l'on peut facilement voir dans chacune des
histoires de la mythologie ce souci de satisfaire l'ignorance et la superstition du public, tandis qu’en même temps, le
clergé trouvait là l'occasion d'avoir beaucoup de dieux et de déesses auxquels les fidèles devaient faire des sacrifices,
tout particulièrement des sacrifices d'or et d'autres biens matériels.

Nous ne voulons pas nous lancer dans des controverses religieuses dans ce quatrième cercle, mais il faut bien
reconnaître, après tout, que nous ne sommes pas beaucoup éloignés des dieux et des déesses mythologiques et des
histoires simples demandant une foi aveugle qui étaient celles des orientaux. Aujourd'hui, certaines églises, dans tous
les pays, ont un grand nombre de statues de prétendus saints, statues auxquelles on fait des offrandes, que l'on adore et
auxquelles on donne de l'or et des choses matérielles - tout comme cela se passait pour Diane, Thot et bien d'autres
statues représentant des personnages mythologiques. Il y a toujours eu, chez les personnes dont l'éducation laisse à
désirer, une tendance à adorer des idoles ou des personnages saints d'une race ou d'une période inconnue, et cela se
manifeste encore autant dans toutes les religions de tous les pays que chez les orientaux. A ce point de vue, la
mythologie s'est transformée en théologie. La théologie veut dire, réellement, l'étude de Dieu, mais elle semble devenir
hélas, l'étude des dieux et des déesses, ou encore d'un dieu et d'une armée de saints. La théologie aujourd'hui contient
tout autant d'articles dogmatiques de croyance qu'il faut accepter par la grâce de la foi que la mythologie en avait
autrefois. Il fut un temps où la religion égyptienne avait personnifié prés de trois mille dieux et déesses, selon les
documents que nous possédons, et il y en avait probablement des milliers d'autres qui n'étaient connus que dans des
régions bien délimitées. Vous seriez surpris d'apprendre combien de saints sont vénérés dans certaines églises
chrétiennes d'aujourd'hui. La liste en comprendrait des centaines, mais il n'entre pas dans le cadre de notre travail actuel
de les nommer tous ni même de pénétrer profondément dans ce sujet. Chez les Juifs du temps du Christ Jésus, il y avait
des centaines de dieux et de déesses personnifiés, et nous voyons qu'ils avaient même personnifié des piliers, des arbres
et des pierres sacrés, qui avaient été en rapport avec leurs saints prophètes ou leurs grands maîtres du passé.

Les compagnons du Cénacle de la Rose+Croix doivent noter avec plaisir le fait que les enseignements
rosicruciens ont réussi, au cours des siècles, à tenir à l'écart de leur dévotion et de leur culte la déification de toute
personnalité. Même Aménoteph IV, qui pourrait, à juste titre, être honoré comme un personnage sacré par tous les
Rosicruciens, est désigné, dans les rites, par le titre de grand maître seulement, et il reçoit nos hommages uniquement en
tant que fondateur et ouvrier de l'organisation, tout comme Louis-Claude de Saint-Martin pendant sa période d'activité
rosicrucienne, et beaucoup d'autres. Nulle part dans nos rituels ou dans nos enseignements on ne trouve des personnages
terrestres désignés comme des personnages à qui l'on doit rendre un culte en raison de leur sainteté. En passant, nous
pouvons dire que les doctrines rosicruciennes sont parmi celles qui nous sont parvenues du passé qui ne contiennent
aucun culte de la personnalité ni l'adoration de nombreux dieux.

LE MYSTICISME
Cela nous amène à un autre point important qui est étroitement relié au sujet des doctrines et de la philosophie
religieuse. Nous pouvons considérer cette question : « Quand les enseignements secrets de la fraternité secrète de
l'Orient ont-ils été connus sous le nom de mysticisme ?" Il y a beaucoup de personnes aujourd'hui qui pensent que le
mot mysticisme se rapporte à des choses mystérieuses et que ce n'est pas le mot qui convient pour parler de nos
enseignements rosicruciens.
L'ennui, c'est que le mot mysticisme s'est trouvé placé sous des éclairages différents. Tout d'abord, on l'a
rattaché au mot mystère et à l'étude des choses étranges, du spiritisme, des fantômes et des choses qui sont difficiles à
expliquer et à comprendre. C'est malheureusement l'interprétation la plus courante du mot mysticisme. Parmi les
personnes instruites, pourtant, le mot est rattaché au mot latin mysticus qui désigne les expériences immédiates tirées
d'un entretien et d'une liaison entre l'homme et Dieu. C'est là le sens véritable sous lequel le mot doit être compris, en ce

Quatrième cercle communication n° 4 58


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qui concerne nos études rosicruciennes. Comme un ancien auteur l'a expliqué, le mysticisme des doctrines
rosicruciennes se rapporte à la liaison et à l'union virtuelle de l'âme humaine avec l'ultime réalité.
Certainement, c'est là une définition excellente. Je vous demande de vous rappeler que, tout au cours des
premières leçons de nos enseignements, et dans tous nos ouvrages, nous avons insisté sur le fait que la connaissance
réelle doit être objet d'expérience, qu'elle ne doit pas devenir partie de nous-mêmes par la foi seule, et que l'expérience
mystique constitue la seule connaissance réelle et sûre qui soit au monde.

C'est ce point de l'expérience mystique qui est devenu réellement la partie fondamentale de la religion
chrétienne. Dans ses principes primitifs, la religion, telle que l'avaient présentée Jésus et ses disciples, était pur
mysticisme, pour autant que tout ce qui était enseigné était destiné à conduire à des expériences mystiques. L'Eglise
chrétienne s'est malheureusement égarée bien loin de ces principes et ce n'est qu'au cours de ces dernières années que
nous avons vu quelques-unes des Lumières les plus grandes de l'Eglise chrétienne déclarer, dans les congrès et les
assemblées de leur Eglise particulière que la seule façon dont l'Eglise chrétienne pouvait continuer d'intéresser les
fidèles dans l'avenir, c'était de revenir aux principes mystiques qui, à l'origine constituaient sa base même.

Peut-être n'avez-vous jamais pensé au mysticisme idéal et pur qui s'est exprimé dans la vie de Jésus, et que les
Eglises chrétiennes d'aujourd'hui et les formes actuelles de la religion chrétienne semblent avoir oublié ou sciemment
rejeté. Permettez-moi d'attirer votre attention sur quelques points du mysticisme et des expériences mystiques de Jésus,
de façon que vous puissiez les juger du point de vue rosicrucien.

Par exemple, le royaume qui doit venir et que Jésus a annoncé si souvent, est décrit par Lui comme un
royaume qui nous échoira en tant qu'expérience réalisée par la prière ou par l'harmonie avec la conscience de Dieu.
C'est là la forme la plus pure du mysticisme et de l'expérience mystique, et c'est certainement la pierre de fondation de
la mission du Christ Jésus et de tous Ses enseignements. D'autre part, quand Jésus enseignait à Ses disciples la façon de
prier et qu'il insistait sur la nécessité de la prière, il leur enseignait la nécessité d'augmenter l'harmonisation du
commerce de l'homme ou de la conscience humaine avec un monde de forces supérieures et de conditions plus
parfaites. C'est là, encore, mysticisme et expérience mystique à l'état pur et cela constitue une autre pierre de fondation.
Quand nous considérons quelques unes des affirmations de Jésus, nous voyons qu'Il était un mystique à tous
points de vue. Par exemple, une affirmation telle que : « Voyez, Je suis toujours avec vous » ou « Là ou deux ou trois
sont rassemblés en Mon nom, Je suis au milieu d'eux », les réunions dans ce qui est appelé la chambre haute font
allusion à un isolement destiné à favoriser une harmonie supérieure et plus haute avec la Conscience Cosmique par la
prière, la dévotion et la méditation lors de la recherche de l'illumination, aussi bien qu'à des réunions de l'école secrète
de Jésus.

Je pourrais citer des centaines de points, dans les doctrines de Jésus, et tout particulièrement en ce qui concerne
ses entretiens avec les Disciples, pour montrer que dans nos enseignements rosicruciens d'aujourd'hui, nous faisons
maintenant ce qu'Il conseillait à ses disciples de faire et ce que les Églises chrétiennes d'aujourd'hui ne font pas. Et c'est
la raison pour laquelle des milliers et des milliers de chrétiens autrefois sincères tournent leur attention vers la littérature
sacrée et vers les organisations de nature mystique. Les Eglises déclarent que ces personnes deviennent moins
religieuses, alors que la vérité, c'est qu'elles deviennent au contraire plus religieuses. Vous qui lisez cette leçon, vous
faites exactement ce que Jésus conseillait et ce que tout mystique véritable du passé conseillait : se retirer dans le désert,
ou dans la solitude, comme Jésus le fit, ou sur le sommet d'une montagne, ou dans le silence, pour se mettre en
harmonie avec la puissance Cosmique supérieure, pour communier avec Dieu, pour étudier Ses lois et pour trouver le
Royaume des Cieux en soi ; c'est là la forme la plus pure de religion et cela conduit à cette expérience mystique qui a
toujours constitué la véritable théologie de l'humanité.

Vous verrez que ce sujet est un thème intéressant de méditation ou d'étude personnelle. Vous l'analyserez et
vous le laisserez élever vos pensées un peu plus haut. Je vous propose donc de rester assis pendant une demi-heure au
cours de laquelle vous penserez aux expériences mystiques de la vie, et à la façon dont quelque chose en vous, quelque
chose que l'on appelle l'âme et l'esprit de votre être, peut s'élever, dans la pleine conscience de vos pensées, pour
atteindre un plan supérieur avec lequel il se met en harmonie. Lorsque vos pensées et votre dévotion peuvent ainsi
s'élever plus haut, elles se concentrent en un point cosmique que, dans notre travail rosicrucien, nous appelons la
Cathédrale de l'âme. Nous vous demandons de garder cette idée présente à l'esprit et de vous familiariser avec la
Cathédrale de l'âme autant que vous le pourrez, en vous référant au livret qui lui est consacré, et qui vous a été adressé
lors de la confirmation de votre adhésion à notre Cénacle. Si vous deviez n’avoir pas reçu ce fascicule, faites le nous
savoir que nous vous l’adressions dans les meilleurs délais.

Il peut sembler étrange, en ce vingt-et-unième siècle, de constater que, aussi loin que nous pouvons remonter
dans les enseignements des écoles de mystères, les mystiques et les penseurs d'autrefois n'avaient absolument aucune
peur de la mort. Aujourd'hui, après des milliers d'années de discussions religieuses, philosophiques aussi bien que

Quatrième cercle communication n° 4 59


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scientifiques sur ce sujet, l'homme moyen du monde occidental a plus peur de la mort que de n'importe quel autre
événement de sa vie. Un autre point particulier, c'est le fait que la religion chrétienne qui est censée être une religion de
bonté et de joie spirituelle a malheureusement créé une peur de la mort plus grande dans le cœur des hommes que
n'importe quelle religion connue des païens ou des gens des pays orientaux. Bien qu'elle insiste sur l'idée qu'après la
mort, tous les bons sont récompensés par le fait qu'ils vivent dans un ciel plus beau et plus heureux que n'importe quel
endroit spirituel qu'aient jamais connu les anciens ou les païens, les doctrines de l'Église chrétienne d'aujourd'hui, prises
dans leur sens le plus strict, causent une peur de la mort plus grande que celle que nous trouvons dans toute autre
religion.

Cela ne serait peut-être pas quelque chose de très sérieux, excepté au sens mystique ou spirituel, s'il n'y avait
pas le fait que la peur de la mort éprouvée par le chrétien est une peur dominante qui influence tous les autres actes et
événements importants de sa vie. Il est très étrange, en vérité, et particulièrement si l'on se place du point de vue du
mystique oriental, de lire dans la littérature chrétienne du monde occidental, l'affirmation constante « il n'y a pas de
mort » et puis de remarquer que le chrétien moyen craint la mort plus que n'importe quelle autre chose au monde. Il a
constamment cette peur à l'esprit, depuis le jour où il apprend par le catéchisme qu'il existe un Ciel, un Enfer et un
Jugement dernier, jusqu'aux dernières minutes de sa vie.

Beaucoup d'hommes croient qu'ils ont échoué dans la vie parce qu'ils sont incapables de réaliser les choses
qu'ils voudraient accomplir. Ils ont peur que la mort ne vienne trop tôt les surprendre et mettre à jamais fin à leurs
espoirs et à leurs désirs. Des femmes, craignant des maladies même sans gravité, ont souvent recours à des traitements
médicaux ou chirurgicaux, de peur que la mort ne vienne les surprendre. Beaucoup de grands penseurs hésitent à
réaliser un grand projet ou à se lancer dans un grand travail dans les derniers temps de leur vie, avec l'idée qu'ils sont si
vieux, que la mort viendra peut-être bientôt et qu'elle mettra fin pour toujours à leur carrière.
Ils n'auraient donc pas le temps d'accomplir leur grande mission dans la vie. Il y a aussi la peur que la mort ne
mette brutalement fin à toutes les affections d'un entourage aimé.

Par suite de la peur de la mort, beaucoup d'hommes et de femmes hésitent à s'engager dans une activité qui
semble impliquer un risque de mort, non pas parce qu'ils ont peur de souffrir si un accident se produit, mais parce que la
mort pourrait avoir pour résultat de mettre fin à jamais à leur carrière avant qu'ils aient accompli toutes les choses qu'ils
veulent faire. De plus, la croyance selon laquelle la mort est une chose brusquement et arbitrairement décidée par Dieu -
comme si Celui-ci tendait le doigt, sous le coup d'une impulsion et touchait les individus, les faisant mourir - amène des
millions de personnes à craindre Dieu et Sa colère ou "Son jugement" au lieu de L'aimer. Nous pouvons facilement voir,
par ce bref exposé, que la peur de la mort est l'un des concepts mentaux les plus puissants, dans la vie du Chrétien
moyen.

Et pourquoi en est-il ainsi ? Les prêtres disent que si l'on mène


une vie digne, si l'on suit les enseignements chrétiens, il n'y a pas à
craindre la mort car on méritera alors la récompense de vie au Ciel dans la
joie et le bonheur. Pourtant ces mêmes prêtres prêchent d’autres principes
qui font une vive impression sur l'esprit de tout chrétien. Ces deux autres
points sont les suivants : en premier lieu, si vertueuse que soit le vie du
chrétien, s'il meurt brusquement, une telle mort, comme toutes les autres
d'ailleurs, ne résulte pas des actes de l'homme, mais de la décision
arbitraire de Dieu. Par conséquent, si vertueuse que soit notre vie, cette
vertu ne sera pas une garantie contre la décision de mort prise
soudainement par Dieu. En second lieu, bien qu'un ciel magnifique avec
des anges, de la musique et nombre d'autres privilèges soit présenté comme
la récompense des bons chrétiens, certaines Églises disent également qu’immédiatement après la mort, la conscience et
l'âme de l'homme resteront dans un état d'oubli pendant des millions et des millions d'années, dans l’attente du jour du
Jugement dernier où il sera décidé s'il jouira du bonheur du Ciel ou s'il endurera les souffrances de l'Enfer .

Eh bien, considérons ces données d'une façon sereine et logique. Supposons que les lois d'un pays promettent à
tout homme qui a mené une vie vertueuse pendant un certain nombre d'années ici-bas sur terre, qui a travaillé avec
diligence et dans la paix, et selon les lois morales et éthiques établies, d'être récompensé vers la fin de sa vie. On
l'installera alors dans une belle maison, dans une partie isolée d'un parc appartenant à l’État, et il n'aurait plus à
travailler ni à se faire de soucis ; il recevrait les repas et les vêtements dont il aurait besoin ; il aurait de nombreuses
occasions de faire du bien aux autres et de mener une longue vie de bonheur. Un tel tableau amènerait certainement les
hommes et les femmes à mener une vie meilleure sur terre et, à coup sûr, cela supprimerait toute crainte de la vieillesse,
des souffrances et du besoin. Supposons que, si l'on voulait en savoir davantage sur ces projets pleins de magnanimité,
il soit répondu : « Quand le temps viendra pour vous de cesser vos activités quotidiennes, vous serez prêt pour le grand

Quatrième cercle communication n° 4 60


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changement, pour le grand passage à la belle maison du bonheur perpétuel. Mais entre le moment de votre retraite et le
moment où vous entrerez dans cette magnifique maison, nous ferons descendre sur vous un sommeil au cours duquel
vous existerez, toute activité suspendue, quelque part dans l'éther, inconnu de tous, même de vous, pendant des millions
d'années et jusqu'à ce que le monde qui vous entoure arrive à sa fin ; alors vous retrouverez votre conscience et vous
connaîtrez votre période de bonheur dans cette belle maison, si vous l'avez mérité ». Permettez-moi maintenant de
demander à chacun de vous si une telle image serait attirante ? Puis, pensez aux paroles suivantes qui pourraient aussi
être dites : « Et rappelez-vous que si vertueux que vous soyez ici-bas sur terre, un jour, à l'improviste, il sera décidé que
vos activités terrestres se termineront et que vous entrerez dans cette longue période d'inconscience. Ce grand
changement peut se produire pour vous à n'importe quel moment, et ce sera toujours la volonté de vos dirigeants qui le
provoquera, sans que ceux-ci se préoccupent de savoir si vous avez mené une bonne ou une mauvaise vie.

Croyez-vous que ce point ajouterait quelque chose au bonheur d'un homme ? N'aurions-nous pas tous
l'impression que cela ne vaut guère la peine de tenter quelque grande entreprise, et que cela ne vaut assurément pas la
peine de se priver d'aucune des joies de la vie - même si certaines d'entre elles sont mauvaises, puisque la vie pourrait se
terminer brutalement, nous pourrions n'avoir que quelques années à vivre ici, et alors nous pourrions tout aussi bien
retirer de la vie tout le bien possible. Et puis, pensez à la peur qui serait quotidiennement dans notre esprit alors que
nous voudrions exercer nos activités.
Pensez à la peur que nous causeraient les tremblements de terre, même légers, les épidémies et la famine. A de
tels moments il nous viendrait à l'esprit l'image horrible de la venue soudaine du grand changement qui laisserait ceux
qui sont le plus proches de nous et qui nous sont les plus chers dans une longue période d'inconscience silencieuse et de
ténèbres continuelles. Et voilà, hélas, l'image que la religion chrétienne laisse souvent présenter par certains prêtres et
certaines Églises. C'est plus effrayant que tout ce que les mystiques prétendus païens d'il y a des milliers d'années
croyaient et enseignaient. C’est plus horrible que ce que croient les païens et les tribus sauvages d'aujourd'hui. La
doctrine chrétienne du Salut, qui est censée nous apporter une garantie d'entrée au Ciel, ne modifie pas ce tableau d'une
mort brutale provoquée par la décision arbitraire de Dieu - ce tableau d'une existence pendant des millions d'années
dans des ténèbres silencieuses avant de recevoir la récompense du Salut.

Nous devons maintenant nous rappeler que ces commentaires sur la religion chrétienne ne sont pas des
critiques dirigées contre les enseignements de Jésus-Christ. Les enseignements de Jésus ne contenaient pas d'images
terrifiantes comme celles-ci. Ses enseignements et ses doctrines étaient des messages de joie et d'inspiration. Il voulait
enseigner que la mort n'existe pas et que le royaume des cieux est en nous, ici et maintenant. Pourtant, les doctrines
fallacieuses dont nous avons parlé précédemment ont été ajoutées aux enseignements chrétiens des centaines d'années
après que Jésus eut quitté cette Terre.
C'est une triste affirmation, mais c'est une affirmation exacte que de dire que, comparée aux religions non-
chrétiennes ou aux religions dites païennes, la religion chrétienne est la seule religion qui contienne des images aussi
déprimantes que celles-ci.
Et pourtant on nous dit que la religion chrétienne d'aujourd'hui est la plus belle, la plus parfaite et la seule
authentique. Je ne fais pas ici une attaque contre la religion en général, mais plutôt contre certains aspects du
christianisme officiel actuel.
Personnellement, je continue à soutenir l'Église chrétienne de toutes les façons possibles; avec l'espoir que ses
prêtres cesseront peu à peu d'enseigner ces menaces fantastiques et qu'ils reviendront au pur mysticisme et aux vérités
réelles de Jésus. Naturellement, vous savez pour la plupart que beaucoup des prêtres les plus importants d'aujourd'hui
modifient leurs doctrines et leurs prédications. L'Eglise chrétienne pourrait devenir, et elle le deviendra un jour, la
forme la plus pure du mysticisme occulte.

Jésus et ses disciples connaissaient la doctrine de la réincarnation et ils y croyaient. La doctrine véritable de la
réincarnation, telle qu'elle était et est enseignée par les mystiques anciens et modernes, est une loi religieuse, aussi bien
qu'une loi logique de la nature, qui supprime absolument toute peur de la mort. Elle ne prétend pas que la mort est une
décision brutale et arbitraire d'un Dieu qui est compatissant, juste, aimant et bienveillant. Elle montre que Dieu ne
décide pas brutalement et de façon impulsive de mettre fin à notre carrière. D'après la doctrine de la réincarnation, il
existe un « Grand Plan » des choses, une grande carte de la vie qui est écrite et créée par nos actes à nous, dans le passé
et dans le présent et qui prévoit pour notre transition une date que ni Dieu ni nous-mêmes ne pouvons changer. Car, au
commencement, Dieu décréta que ces périodes de changement seraient établies par notre propre mode de vie et par
notre besoin de certaines expériences à accomplir et à assimiler. La transition n'est pas représentée comme quelque
chose qui détruit, ni comme une fin éternelle à notre carrière, mais uniquement comme un changement temporaire d'un
stade d'activité à un autre, tout comme ce qui se passe quand nous nous mettons au lit le soir, fatigués de corps et
d'esprit et que nous nous réveillons après quelques heures de repos pour nous trouver mieux préparés à poursuivre notre
mission dans la vie. La transition ne met donc pas une fin à nos activités ; nous pouvons continuer à accomplir les
intentions et la mission véritables de notre vie, sans nous soucier de savoir combien de changements temporaires se
produiront, combien il y aura de transitions d'un stade de conscience à un autre. Il n'existe pas de période d'oubli

Quatrième cercle communication n° 4 61


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

complet et de ténèbres silencieuses dans laquelle nous devons pénétrer pour y perdre toute identité, toute conscience
pour des millions d'années.

D'après la doctrine de la réincarnation, il existe, après chaque transition, une période très courte, quelquefois
moins longue qu'une vie sur terre, pendant laquelle nous disposons de la conscience spirituelle et de la conscience de
l'âme pour jouir des expériences illuminatrices de la vie cosmique, en étant en contact avec tous les grands maîtres et
avec ceux que nous aimons, ainsi qu'avec toutes les formes de travail constructif qui est accompli par les lois spirituelles
de l'univers Cette période ressemble à un séjour dans une grande école pour nous préparer au travail que nous allons
avoir à faire. C'est comme si, chaque nuit, pendant notre sommeil, nous entrions dans une grande école d'illumination,
terre heureuse de Lumière, de Vie et d'Amour, pour y trouver l'instruction et l'inspiration pour le travail à accomplir le
lendemain en nous réveillant.

Ces choses ne constituent-elles pas un tableau vraiment plus divin, heureux et logique de la vie que ce que
nous avons décrit précédemment ? Qui peut craindre la mort s'il croit à la doctrine de la réincarnation ? Qu'y a-t-il dans
la doctrine de la réincarnation qui ne conduirait pas une personne à mener une vie plus noble, plus heureuse et sainte ?
Certainement, il n'y a rien, dans cette doctrine, qui puisse faire naître la peur et nous faire sentir que Dieu est vindicatif,
injuste et jaloux.

Discutez du sujet de la mort avec d'autres et remarquez la peur que celle-ci leur inspire. Essayez de découvrir
pourquoi ils ont peur de la mort, et pourquoi ils en craignent le caractère brutal; vous apprendrez vite de cette manière
que le contenu de cette leçon est conforme à la vérité. Il est de notre devoir d'aider à amener un changement graduel
dans la compréhension de ces principes importants.

LES ROSICRUCIENS, PIONNIERS DE LA PROJECTION


L'un des plus intéressants parmi les principes mystiques révélés dans les premiers écrits secrets de la Grande
Loge Blanche touche à un sujet que toutes les autres organisations occultes et mystiques du monde ont essayé d'aborder
au cours de ces dernières années, mais qu'elles n'ont pas réussi à rendre clair et compréhensible. Même les premiers
écrits chrétiens, tels que nous les trouvons dans la Bible d'aujourd'hui et dans les parties de la Bible qui n'ont pas été
traduites montrent que les premiers chrétiens étaient fort déroutés par le principe mystique de la projection psychique
vers un endroit lointain.
Les membres de ce quatrième cercle apprendront avec intérêt qu'au moment où l'Ancien et Mystique Ordre de
la Rose+Croix prit son essor sous ma direction et organisa ses premières réunions de Loge en 1915 et 1916, il n'y avait
aucune organisation occulte, métaphysique ou psychique, dans le monde occidental, qui parlât d'une chose telle que la
projection. Le mot était neuf ; le sens en était entièrement nouveau pour le grand public, et, naturellement, les lois et les
principes qui permettent d'accomplir ce qu'il représente avaient toujours été gardés secrets. En fait, en ce siècle, ce n'est
que dans quelques parties de l'Inde, chez les mystiques avancés, que l'art de la projection était connu en dehors de notre
organisation et, nulle part au monde, excepté dans les grands enseignements secrets des vrais rosicruciens, l'idée de la
projection n'était mentionnée ou même effleurée, sinon en secret et de façon verbale. Aujourd'hui, nous pouvons citer
une douzaine d'organisations et de sociétés occultes, de formation toute récente, qui font allusion aux lois de la
projection dans leur littérature. Elles ont pris ce mot de projection dans nos ouvrages ou dans certaines remarques
formulées par nos membres et elles essaient d'utiliser ce mot nouveau librement sans connaître les lois et les principes
sur lesquels repose la projection.
Ces mêmes organisations utilisent beaucoup d'autres mots et expressions dans leurs ouvrages, qui, nous
pouvons le prouver, sont pris dans nos enseignements. Le point remarquable en cette affaire, c'est qu'une ou deux
organisations, qui s'efforcent constamment d'affirmer qu'elles constituent les seules véritables organisations
rosicruciennes, utilisent maintenant ce mot de projection, qu'elles nous ont emprunté. Je peux le dire très fermement, car
c'est moi qui ai adopté le mot de projection en liaison avec nos monographies. Nous avons, dans nos enseignements, un
certain nombre de mots qui n'ont jamais été utilisés précédemment par les rosicruciens ni par aucune autre organisation.
Il m'a fallu les inventer ou les adopter parce que les mots utilisés dans les pays étrangers étaient souvent des mots latins
ou orientaux que nos membres n'auraient pas compris ; en conséquence de quoi j'ai voulu utiliser des mots qui étaient
bien connus de l'Occident et de la civilisation moderne.

Dans tous les anciens enseignements rosicruciens, jusqu'au moment où j'ai préparé nos monographies sous une
forme nouvelle et modifiée, le mot de projection n'était jamais utilisé. Les termes employés dans les enseignements
rosicruciens des autres pays étaient des mots latins qui signifiaient extension du moi, ou extension du corps psychique.
Selon l'interprétation la meilleure que l'on en puisse donner, si l'on traduisait littéralement, ces mots étrangers auraient
donné à nos membres l'idée erronée que le corps psychique continuait de se développer ou de s'étendre jusqu'à ce qu'il
remplisse tout l'espace et qu'il soit visible partout en même temps, au lieu d'être visible en un seul endroit. L'idée

Quatrième cercle communication n° 4 62


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

correcte, c'est que le corps psychique s'étend le long d'un rayon d'énergie psychique, comparable à un rayon de lumière;
il devient visible au point où le rayon de lumière se concentre en présence de quelque personne, ou dans une maison ou
un lieu précis au lieu de se répandre sur toute la surface de l'univers.

Plus je réfléchissais au sens réel des mots et étudiais les lois qui permettaient ce phénomène, plus je les
comparais au rayon de lumière qui sort d'une lanterne stéréoscopique, dans une pièce obscure, et qui projette l'image sur
l'écran, ou au rayon qui sort d'un projecteur de cinéma et qui fait apparaître les images sur l'écran. Pour moi, le corps
humain et la puissance de volonté humaine ressemblaient à ce projecteur. La puissance psychique intérieure ressemblait
à la lumière puissante qui se trouve dans l'appareil de projection. Quand l'esprit se concentrait et faisait converger le
rayon de cette lumière en un endroit éloigné, l'image ou le moi psychique qui se trouvait à l'intérieur du corps se
déplaçait le long du rayon de lumière pour arriver à l'endroit où la concentration l'amenait à converger. Parce que je
savais que presque tout adulte a vu aujourd'hui des appareils de projection et que, par comparaison, il pouvait
facilement comprendre ce que le mot projection signifiait, j'ai appelé ce processus projection au lieu d'utiliser des
termes latins qui n'étaient pas familiers.

Lorsque nous voyons d'autres organisations utiliser le mot de « projection » nous savons donc qu'elles ne l'ont
pas trouvé dans les enseignements anciens mais qu'elles l'ont pris dans nos ouvrages, et nous sourions quand nous
voyons certaines de ces autres sociétés rosicruciennes affirmer qu'elles sont les seules véritables organisations. Si elles
étaient, elles, les organisations véritables et si nous, nous ne l’étions pas, elles auraient certainement leurs mots à elles à
utiliser au lieu de copier les nôtres. D'ailleurs, très peu de ces organisations comprennent le sens et l'importance de ces
mots et aucune d'entre elles n'a osé copier nos monographies en ce qui concerne la projection; pour le faire, il faudrait
qu'elles emploient pratiquement des mots identiques aux nôtres et cela révélerait le fait qu'elles nous copient. Elles
parlent donc simplement de « projection », mais n'essaient pas d'enseigner à leurs étudiants comment la réaliser.

En étudiant les anciens écrits secrets de la Fraternité, je constate que cet art de la projection du moi psychique
en un point éloigné fut l'une des premières lois mystiques que les anciens découvrirent par l'expérience. Il semble que si
les membres très avancés de la Fraternité consacrèrent de nombreuses années à faire des expériences longues et pénibles
sur ce nouveau principe, c'est parce qu'il leur permettrait d'accomplir beaucoup de choses que nous pouvons faire
aujourd'hui sans avoir recours à la projection. Vous rendez-vous compte de ce que cela représenterait pour nous si nous
étions subitement placés dans une situation où il nous serait impossible d'envoyer des lettres autrement que par
l'intermédiaire d'un messager, une situation où il nous serait impossible d'envoyer des télégrammes, des radiogrammes,
impossible de faire des appels téléphoniques et si, en plus de cela, nous ne pouvions traverser la mer qu'en bateau à
voile ? Supposons qu'il faille deux ans pour faire passer un message de France aux Etats-Unis, ou bien supposons qu'il
faille de nombreux mois pour transmettre un message de la côte atlantique de l'Amérique du Nord à la côte pacifique,
nous tenterions tous de trouver quelque moyen d'envoyer des messages mentaux, ou d'envoyer notre corps psychique en
des endroits éloignés, de façon à voir ce qui s'y passe, à transmettre notre message, à obtenir une réponse et à revenir en
peu de temps.
C'est exactement ce que les anciens maîtres trouvèrent nécessaire de faire. Vous pouvez imaginer que la
découverte de l'art de la projection représentait tant de choses pour eux que cela valait la peine de passer autant d'années
qu'il le fallait à se perfectionner dans cet art.
Bien des siècles plus tard, lorsque les alchimistes découvrirent le processus qui permettait de créer certaines
choses à partir de vils métaux, ils passèrent beaucoup de temps à ce travail particulier parce qu’à ce moment-là, on
pouvait envoyer des messages en un temps relativement court en des lieux éloignés et il n'était plus aussi nécessaire
d'obtenir la perfection dans l'art de la projection, que la perfection dans l'art de la transmutation. Actuellement, nous
avons besoin de nous rendre maîtres de beaucoup d'autres choses plus importantes dans nos affaires quotidiennes que la
projection ou la transmutation des métaux. Pourtant, il n'existe pas d'autres principes mystiques qui soit aussi fascinant
et aussi intéressant que celui de la projection. Parce que nous n'avons pas besoin de lui aujourd'hui, nous ne lui
accordons pas autant d'attention que le faisaient les anciens mystiques et nous nous estimons satisfaits maintenant, si
nous pouvons nous projeter, à l'occasion, lors d'une expérience ou pour nous prouver à nous-mêmes que la projection
est possible.
Il semble que les premiers mystiques en vinrent vite à l'idée qu'un rayon de lumière mystique sortait du corps
humain pour atteindre l'endroit sur lequel on se concentrait pour la projection. J'imagine qu'ils découvrirent cela à peu
près de la même manière que j'en ai, moi-même, fait l'expérience et qu'ils virent que leurs idées étaient justes. Je me
rappelle la première fois où j'étais assis dans une vaste pièce sombre et où j'essayais de me projeter vers quelques
personnes qui se trouvaient au fond de la salle. Au moment où je réussis à faire la projection, je vis une lumière voilée
qui sortait à peu près du plexus solaire de mon corps et qui se dirigeait en ligne droite devant moi, comme le rayon d'un
projecteur. D'autres personnes dans la salle virent la même chose et, alors qu'elles en étaient surprises, je me rendis
compte immédiatement qu'il s'agissait du rayon mystique dont parlaient les anciens manuscrits ; il se peut que les
anciens mystiques aient découvert ce rayon de la même façon.

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Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

Au cours des années 1921 et 1922 je me livrai aux Etats-Unis à des expériences avec plusieurs centaines de nos
membres, pour découvrir la nature de ce rayon, voir ce qui arriverait si deux de ces rayons se croisaient. Je choisis les
membres qui étaient les plus avancés dans notre travail et donnai à chacun un partenaire en un endroit éloigné avec qui
ils devaient travailler à certaines heures, toutes les semaines, envoyer des messages et réaliser des projections. Je
donnai, par exemple, à un membre qui habitait la Floride, un partenaire qui habitait l'Oregon. Le rayon qui voyageait
entre ces deux partenaires traversait les Etats-Unis en diagonale. Puis je choisis des membres du Massachusetts et du
New Hampshire et leur donnai des partenaires de la Californie du sud, de façon que les rayons se croisent en diagonale
dans l'autre direction.
Je choisis d'autres membres en Pennsylvanie et dans l'Arizona, à Chicago et à la Nouvelle Orléans, etc. … A
une heure fixée, tous les jeudis soirs, ces différents partenaires devaient se livrer à des expériences et, lors de certaines
phases de la lune, ils devaient faire d'autres exercices.

Nous dressâmes une carte qui montrait l'emplacement des différents partenaires et nous traçâmes des lignes qui
reliaient les groupes qui travaillaient ensemble. Ces lignes, sur la carte, représentaient les rayons qui voyageaient entre
les équipes de partenaires et, quand la carte fut finie, ces rayons se croisaient de cent façons différentes dans diverses
parties des Etats-Unis. Nous demandâmes alors à d'autres membres de se placer aux endroits où les rayons se coupaient
et de rester là, à se concentrer, afin de voir quelles impressions ils recevraient. Le résultat de ces expériences
poursuivies pendant plus d'un an montra, d'après les rapports des membres qui se trouvaient dans les villes où les rayons
se coupaient, qu'il leur était possible de recevoir les messages envoyés dans les différents sens par les autres membres.
Les membres qui participaient à ces exercices de projection indiquaient que, très souvent, quand leurs rayons croisaient
un autre rayon, ils recevaient des messages des membres qu'ils n'essayaient pas d'atteindre. Ce fut là le travail
expérimental le plus intéressant qui ait jamais été mené dans ce pays. Nous n'avons jamais rien publié à ce sujet jusqu'à
maintenant, car nous aurions été copiés par les autres organisations qui auraient utilisé nos résultats à diverses fins. Il se
peut que nous publiions quelque chose à ce sujet dans notre revue, à un moment ou à un autre, car, maintenant,
beaucoup d'années se sont passées depuis ces expériences et si d'autres organisations se mettent à utiliser ces faits, il
nous sera facile de prouver où elles se les sont procurés.

Je sais que beaucoup d'entre vous, membres du quatrième cercle, n'ont pas eu autant de succès qu'ils l'auraient
aimé au cours de certaines des expériences de projection. D'autre part, vous nous avez dit, pour la plupart, que vous
croyez que des projections se sont produites à des moments où vous n'aviez pas l'intention d'en faire. Les rapports que
nous avons classés de membres du troisième cercle montrent que le membre moyen de ce degré, s'endormait le soir
avec, dans l'esprit, le désir de communiquer avec quelque personne. Très souvent, alors qu'il était endormi, il faisait
inconsciemment une projection en direction de l'autre personne et cette autre personne recevait le message, bien que
celui qui faisait la projection n'en sût rien le matin et fut surpris d'apprendre plus tard, de l'autre personne, que le
message avait été reçu. Tout cela prouve que la projection est possible et qu'elle est conforme à certaines lois bien
définies, et cela prouve aussi que plus nous essayons objectivement d'utiliser le subconscient pour provoquer de force
une projection, plus nous gênons celle-ci. En d'autres termes, les expériences prouvent que la projection s'accomplit le
plus facilement quand nous sommes dans un état purement subconscient.

Si vous voulez bien vous le rappeler, dans les premières leçons du deuxième cercle, nous vous montrions une
balance qui montrait la conscience objective et le subconscient se faisant équilibre selon l'activité des facultés objectives
et des fonctions subconscientes. Nous indiquions que, si les cinq facultés de la conscience objective n'étaient pas
inactives, ce côté de la balance ne basculait pas complètement et ne permettait pas au côté subconscient de la nature
humaine de s'élever pour s'assurer le contrôle complet. Nous insistons sur le fait que, aussi longtemps qu'une seule
faculté de la conscience objective était active, le subconscient serait aux quatre cinquièmes actif et pour un cinquième
inactif; par conséquent il ne pouvait pas y avoir un état complètement subconscient.
En tout cas, pour se concentrer et pour devenir absolument passif pour beaucoup d'expériences mystiques, il est
nécessaire d'être dans un état subconscient à peu près complet. La grande difficulté, c'est que trop de personnes tentent
si fort de se concentrer et de penser uniquement à la chose qu'elles désirent avoir dans l'esprit, qu'elles restent dans un
état où la conscience objective est active au lieu de la laisser devenir passive.

Cela, naturellement, gêne ce qu'elles essaient réellement de faire. En d'autres termes, ces personnes font tant
d'efforts qu'elles restent actives au lieu de devenir passives. Pendant le sommeil, pourtant, il y a généralement un état
subconscient complet et si l'idée dominante qui se trouve dans la conscience objective peut glisser dans l'état
subconscient au moment où nous nous endormons, elle aura alors des chances d'être exécutée par le subconscient selon
nos souhaits. Je suis sûr que, pour la plupart, vous saurez utiliser ce que je vous dis ici et que vous reverrez certains des
exercices qui se rapportent à la projection. La chose principale à faire, c'est d'avoir une idée nette de la personne ou de
l'endroit que vous désirez atteindre par votre projection : visualisez la personne ou l'endroit, puis chassez l'image de
votre esprit et devenez inactif du point de vue objectif et ne pensez plus à l'endroit ni à la personne que vous voulez
atteindre, ni à l'endroit où vous êtes ou bien où vous allez, ni à rien de semblable. Si vous pouvez ainsi faire le vide

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Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

mental et devenir inconscients de vous-mêmes et de ce qui vous entoure, alors vous réussirez votre projection
facilement sans y penser.

Les premiers Chrétiens, en écrivant les livres sacrés de la Bible, ont montré qu'ils connaissaient bien le travail
de projection accompli par les maîtres des fraternités mystiques et ils y font allusion de bien des façons. Par conséquent,
quand Jésus apparaissait à Ses disciples lors de différentes projections, même dans des pièces fermées, ils n'étaient
nullement surpris. Ils s'attendaient à ce qu'un Grand Maître tel que Lui puisse faire cela facilement. D'autres Maîtres,
moins grands que Jésus, l'avaient accompli avant Lui, et cela ne leur semblait pas plus extraordinaire qu'il ne nous
semble extraordinaire à vous et à moi de recevoir l'image mentale de quelqu'un alors que nous rêvons tout éveillés.
Mais, à mesure que le temps passait et que les gens qui appartenaient aux Églises n'étaient plus des étudiants des lois
mystiques et qu'ils ne savaient pas cornent s'accomplissaient les projections, ils commencèrent à considérer les récits de
ces premières projections comme des miracles; et l'on commença de penser que seul un être divin pouvait les accomplir.
Lorsque Mme Blavatsky commença à parler au monde des projections des maîtres qu'elle connaissait, des millions de
gens se mirent à sourire et pensèrent que c'était là les divagations d'une folle. Il y a des millions de gens aujourd'hui qui
croient que, bien que Jésus et quelques autres grands maîtres ont été dans le passé capables de réussir à se projeter
personne ne peut le faire aujourd'hui.

Nous savons tous que vous êtes nombreux dans le quatrième cercle à avoir mené des expériences de projection
facilement à bien, et, naturellement, vous savez, pour la plupart, que je me suis projeté vers vous ou vers d'autres buts
sans faire beaucoup d'embarras à ce propos et sans penser qu'il s'agissait d'un miracle. La chose la plus intéressante sur
ce sujet, c'est qu'il montre que le temps et l'espace sont des choses imaginaires du monde matériel et non pas des choses
réelles du monde psychique ou spirituel. Des milliers de nos membres qui suivront les instructions données pour
atteindre la Cathédrale de l'Âme dans le Cosmique, ont découvert que la projection est possible et que l'on peut
facilement établir quelque forme de contact plusieurs fois par mois. Nous savons, par conséquent, ce que l'on veut dire
quand nous lisons que les Grands Maîtres du Tibet et d'autres pays atteignent instantanément l'Inde, l'Égypte et
l'Amérique et qu'ils sont vus par leurs fidèles.

LE TIBET
Mont-shishapangma Tibet
Dans leur propre intérêt et afin qu'ils aient une meilleure
compréhension de l'ensemble de la question, je demande à tous les membres du
quatrième cercle de lire quelque chose sur le Tibet. Vous trouverez dans
n'importe quelle encyclopédie, dans n'importe quelle bibliothèque un certain
nombre d'articles qui traitent du Tibet, des bouddhistes du Tibet, etc.
Dans ces articles vous trouverez des références à des articles d'autres
volumes et vous pourriez ainsi passer une soirée très profitable à étudier ce
sujet. Si je fais cette recommandation, c'est pour que vous soyez prêt à parler
du Tibet si vous rencontrez un membre de notre ordre ou quelque autre
personne qui a des idées fausses à ce sujet. Il est de votre devoir, et cela doit
être un plaisir pour vous, de corriger les impressions fausses et de défendre la vérité.

Dans beaucoup de conférences avec projection, dans beaucoup de films récents s'adressant au grand public, on
a montré des scènes de ce que l'on présentait comme l'extérieur et l'intérieur des monastères mystiques et des temples du
Tibet. Même dans certains numéros du Géographical Magazine on a donné des articles sur les temples du Tibet et ces
articles ont beaucoup ému un grand nombre de nos membres. La plupart d'entre eux semblent croire que les seuls
temples et monastères du Tibet sont ceux que possède et dirige la Grande Fraternité Blanche, et pourtant, dans ces
films, ces conférences et ces articles ils ont vu des temples à l'état de ruines, avec des milliers d'hommes qui y vivaient
comme moines et étudiants dans un grand état d'émaciation et qui y pratiquaient beaucoup de croyances étranges et
superstitieuses.
Or, la vérité, c'est que ces temples et ces moines que l'on connaît sous le nom de lamas, et qui apparaissent
dans ces films et ces projections, appartiennent à une autre fraternité. Il s'agit de sectes qui ne sont nullement reliées à la
Grande Fraternité Blanche. Les différentes sectes de moines bouddhistes du Tibet partagent collectivement une
croyance religieuse connue sous le nom de Lamaïsme. Cependant, avant le septième siècle de l'ère chrétienne, le Tibet
suivait la religion Bön. Le Bön est quelque peu semblable au Taôisme en Chine. Jusqu'au huitième siècle, il n'y eut pas
de monastères bouddhistes ni de lamas au Tibet. A ce moment, un certain Lori-Srong monta sur le trône. Né d'une mère
chinoise qui appartenait à la religion bouddhiste, il fut converti à cette foi par un moine venu de l'Inde. Etant
impressionné par le Bouddhisme, Srong demanda en Inde un missionnaire qui introduirait cette religion au Tibet.

Quatrième cercle communication n° 4 65


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

Vers l'an 747 de notre ère, un certain Padmasambhava répondit à l'appel missionnaire. Il connaissait bien « les
exorcismes et les charmes magiques ». Ces charmes magiques et ces pratiques plurent à l'esprit superstitieux des
peuples mongols du Tibet. Padmasambhava établit la première lamaserie du Tibet. Les érudits bouddhistes qui suivirent
adaptèrent le bouddhisme aux coutumes indigènes et aux croyances des Tibétains. Cela eut pour résultat une forme
corrompue de Bouddhisme que l'on connaît maintenant sous le nom de Lamaïsme. En fait, le lamaïsme a été défini
comme un « mélange sacerdotal de mysticisme sivaïte, Siva faisant partie de la trinité des dieux hindous, et de magie de
la démonologie indo-tibétaine, recouvert d'un mince vernis de bouddhisme Mahayana ». Avec tout cela, vous pouvez
voir que le lamaïsme, tel qu'il est enseigné dans les lamaseries et dans presque tous les monastères du Tibet, est tout à
fait différent de ce qui a été présenté et conservé par la Grande Fraternité Blanche du Tibet.

Il y a deux grandes divisions dans le bouddhisme ; l'une d'elles est donc connue sous le nom de Mahayana. Ce
mot, traduit littéralement du sanscrit, veut dire le « Grand Véhicule ». On le connaît populairement sous le nom de
Bouddhisme du Nord parce qu'il domine en Chine et au Japon. Ce n'est pourtant qu'une branche des doctrines
bouddhistes primitives. Il commença de se répandre vers le IIème siècle de notre ère, comme forme théiste du
Bouddhisme, c'est-à-dire qu'il reconnaît généralement Bouddha comme une divinité et qu'il comprend un panthéon de
divinités inférieures. Celles-ci sont connues sous le nom de Bodhisattvas. Cette forme de bouddhisme fleurit encore en
Chine, au Japon et dans le Nord de l'Inde, C'est cette forme qui se mélangea avec le culte des démons et la religion Bön
au Tibet pour devenir le Lamaïsme.

L'autre branche du Bouddhisme, qui est peut-être la plus pure, est le Hinayana. Ce mot, traduit de la langue
Palilangue, utilisée par Bouddha, veut dire le « Petit Véhicule ». Cette branche est essentiellement non-théiste et
monastique. Cela veut dire que le Hinayana ne déifie ni Bouddha ni aucune autre personnalité. De plus, il conseille une
vie de retraite, c'est-à-dire de séparation des appels sensuels et des tentations.
Les moines ou Bhikkus vivent dans des monastères qui ressemblent à de petites colonies. Cette branche du
bouddhisme est actuellement florissante à Ceylan, en Birmanie, au Siam et dans le sud de l'Inde. Ses enseignements
sont, dans l'ensemble, métaphysiques et philosophiques et ils sont dignes d'être étudiés. Mais, là encore, ils ne doivent
pas être confondus avec les doctrines de la Grande Fraternité Blanche.

Le chef religieux du Tibet est le Dalaï Lama. Il n'est pas simplement le chef spirituel du Lamaïsme au Tibet. Il
est aussi le chef temporel du pays. En d'autres termes il est le chef d'une théocratie, d'une forme religieuse de
gouvernement. Parfois le rôle du Dalaï lama a été usurpé, comme résultat de l'invasion de forces étrangères. Le titre de
« Dalaï » a été conféré pour la première fois à l'un des Grands Lamas par un conquérant qu'il avait favorisé. Traduit
littéralement, ce mot veut dire « vaste comme ». Pour les Tibétains, le Dalaï Lama est, en fait, connu sous le nom de
Gyalwa Rin-Po-Che, ce qui veut dire « Grande Gemme de Majesté ». Son palais est connu sous le nom de Potala. Sa
situation temporelle et religieuse, par rapport au Lamaïsme, peut se comparer à celle du Pape par rapport au
Catholicisme Romain et à l'état du Vatican. L'existence de la Grande Fraternité Blanche est connue du Dalaï Lama et,
naturellement, de quelques-uns de ses conseillers mais ni lui ni eux n'occupent aucun rang dans cette organisation
illustre. Toute affirmation qu'ils en sont les chefs est fausse. Les mystères et les pratiques de la Grande Fraternité
Blanche ne sont bouddhistes à aucun point de vue. Il ne faut pas conclure de cette affirmation que nous critiquons les
nombreuses vérités pleines de noblesse que l'on trouve dans les formes les plus pures du Bouddhisme.

Le transfert du quartier général de la Grande Loge Blanche, de la Palestine au Tibet, se fit dans les premiers
temps du christianisme et il est probable que le quartier général restera au Tibet pour de nombreux siècles à venir. Ceux
d'entre vous qui ont lu notre livre intitulé « C'est à toi que je confie… » auront quelque idée des merveilleux
enseignements qui sont contenus dans certains des manuscrits des temples de la Grande Loge Blanche du Tibet. A coup
sûr, des enseignements tels que ceux-ci ne seraient pas mis en pratique par des personnes aussi superstitieuses que celles
qui forment les sectes du lamaïsme. L'histoire qui se trouve au début de ce livre révèle comment le manuscrit fut acquis
et comment il fallut obtenir la permission du Dalaï Lama pour en faire des copies, parce que, comme je l'ai dit, en tant
que chef, il a autorité sur tout le pays, et les étrangers qui pénètrent sur son territoire doivent respecter ses instructions et
obtenir sa permission pour tout ce qu'ils désirent faire. Si ce manuscrit avait été transmis uniquement dans des mains
rosicruciennes, il ne serait pas venu au pouvoir du Dalaï Lama. Mais un étranger venu d'Angleterre et qui visitait les
lamaseries du Tibet fut remarqué par le Dalaï Lama et, dès lors, il lui fallut obtenir l'autorisation du Dalaï Lama pour
tout ce qu’il voulait faire.

Maintenant, si chacun de vous veut bien lire quelque chose sur le Tibet au cours des jours à venir, je pense que
nous pouvons laisser ce sujet et continuer avec certains points plus intéressants de notre travail du quatrième cercle.
D'après les lettres que nous avons reçues, il semble que vous ayez, pour la plupart, obtenu d'excellents résultats
dans le développement de vos différents centres psychiques. Il semble que le membre moyen du quatrième cercle s'en
rend compte, non pas à cause d'une expérience extraordinaire qui lui serait arrivée récemment, mais par certaines
sensations ou impressions particulières d'une nature douce, qui indiquent que son esprit est plus satisfait et plus ouvert

Quatrième cercle communication n° 4 66


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

aux impressions subtiles, que sa santé est meilleure et qu'il a un certain sens de l'harmonie cosmique qu'il est difficile de
décrire. C'est le résultat convenable à ce stade de notre processus de développement. Vous devez vous rappeler que
l'objet du travail du quatrième cercle, actuellement, est de préparer chacun de vous aux initiations supérieures de notre
Cénacle qui se produiront exclusivement par des contacts cosmiques. Au-dessus de l’initiation conférée aux
compagnons du cinquième cercle il n'y aura pas d'initiation dans les chambres de réflexion de notre fraternité. Toutes
les initiations ultérieures se feront dans le cosmique. Si un grand nombre d'entre vous ont déjà aperçu certains grands
temples dans des pays étrangers et s'ils sont arrivés jusqu'à leurs portes, bien peu ont réussi à y pénétrer et à recevoir
une forme préliminaire de préparation à l'initiation. C'est mon espérance et mon ambition de vous préparer de telle
sorte, par le développement de vos centres psychiques, que vous recevrez tous les initiations convenables au moment
voulu.
Cela veut dire que, d'ici quelques mois, vous aurez, pour la plupart, pénétré dans quelque grand temple pendant
votre sommeil ou au cours de vos périodes de méditation et que vous aurez trouvé un Gardien ou quelque autre
dignitaire pour vous conduire jusqu'aux premières formes de l'initiation supérieure. Après cela, vos progrès se feront
selon votre développement et vous aurez probablement une initiation tous les six ou huit mois.

Lors du développement de ces centres psychiques, chacun de vous doit garder un contact avec le cosmique en
dirigeant ses pensées vers lui pendant une minute ou deux chaque soir avant de se coucher. Je pense que la méthode la
meilleure consiste à vous mettre en harmonie avec le cosmique après être allé au lit et juste avant de vous endormir. En
pensant à la Cathédrale de l'Âme, dans le Cosmique, comme à un grand édifice spirituel et éthéré où tous les esprits des
Maîtres se rassemblent en un contact harmonieux, vous pourrez vous mettre plus facilement en harmonie. Pensez à cette
Cathédrale comme à un grand temple et pensez que votre âme et votre esprit y entrent pour communier, pour trouver le
repos, la paix et pour méditer pendant que vous êtes endormi. Cela ouvrira la porte cosmique de l'harmonie et, très
vraisemblablement, vous conduira à un contact avec le Maître ou le Gardien qui doit vous conduire à votre initiation et
vous emmener dans le temple voulu pour cette cérémonie. Ce temple sera probablement l'un des anciens temples
rosicrucien dans quelque pays étranger.

LA GLANDE THYROÎDE
Nous allons maintenant reprendre le développement d'un autre centre
psychique du corps humain. Cette fois, nous allons accorder nos pensées et notre
attention à la thyroïde, glande à sécrétion interne qui se trouve à l'avant du cou, juste
au-dessous du larynx. Elle se compose de deux lobes, un de chaque côté de la trachée-
artère, qui sont réunis par un "pont" juste au-dessous de la pomme d'Adam. Cette
glande a beaucoup de caractéristiques et de fonctions importantes dans le corps
humain. Au cours des dernières années, la science et la médecine ont découvert
beaucoup de choses à son sujet, choses qu'elles considèrent comme très importantes.
Elles ont étudié le fonctionnement purement matériel, chimique et physique de cette
glande et elles ont montré qu'elle joue un grand rôle dans notre croissance physique et
dans la taille du corps, son poids et d'autres conditions physiques. Cependant, ces
fonctions ne sont que secondaires et sont un résultat des fonctions primaires de cette
glande. Voici quelques-unes des fonctions psychiques de la glande thyroïde :

Tout d'abord, c'est la glande qui joue un grand rôle dans la transformation de nos pensées en mots et en sons, si
bien que nous pouvons parler et chanter. En d'autres termes, elle nous permet de changer l'énergie de la pensée en
énergie sonore. Cela, vous le comprendrez facilement, fait appel à certaines des forces psychiques et mentales du corps.
En second lieu, elle joue un grand rôle dans la traduction des sons entendus par l'oreille en impression mentales ; En
troisième lieu, elle joue un grand rôle dans la traduction de l'énergie psychique du corps humain en vibrations d'une
fréquence inférieure, qui émanent du corps humain sous la forme de l'aura humaine. En raison de son lien avec l'aura
humaine, la thyroïde a un effet très important sur la vitalité de notre vie et la croissance et le développement des cellules
de tous les tissus du corps. C'est ainsi qu'elle a un effet sur notre croissance et sur la taille du corps. La glande thyroïde
est le centre psychique qui garde les cellules vivantes du corps humain en accord voulu avec les vibrations cosmiques
qui atteignent le corps par l'intermédiaire de l'air, et avec les vibrations terrestres, négatives et magnétiques qui
atteignent le corps, par suite de notre contact avec la Terre et grâce à la nourriture que nous mangeons et à l'eau que
nous buvons.

Chez l'homme moyen, la glande thyroïde est l'un des centres psychiques bien développés, et, quand elle n'est
pas développée, le corps physique de l’homme est de petite stature, ou bien il est très mince et l'homme est mentalement
stupide. Il m'a toujours semblé étrange que les savants et les médecins aient pu, au cours de ces dernières années,
découvrir que la glande thyroïde joue un grand rôle dans le développement mental d'un homme et qu'ils n'aient pas pu

Quatrième cercle communication n° 4 67


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découvrir que cette glande est un centre psychique. Si cette glande était exclusivement physique ou chimique, elle
n'aurait certainement pas d'effet sur la mentalité. La science a remarqué que quand la glande thyroïde est petite ou
insuffisamment développée, ou presque absente, ou qu'elle est touchée d'une façon ou d'une autre, l'individu n'est pas
fou ni déséquilibré, mais qu'il manque de ces qualités mentales qui s'appelle l'intuition, la prévision, le raisonnement
analytique, la pensée logique et l'appréhension rapide. Eh bien ! Si vous voulez bien analyser ces qualités mentales,
vous verrez qu'elles sont presque toutes des opérations de l'esprit subjectif ou de la partie psychique de l'homme, bien
plus que de la partie physique du cerveau de la mentalité de l'homme. Cela devrait prouver à n'importe qui que cette
glande est un point très important de la nature psychique de chaque individu et qu'elle est réellement plus importante à
beaucoup de points de vue que le plexus solaire,

Vous comprendrez maintenant pourquoi nous avons critiqué tant de fois, dans les leçons antérieures et dans les
cercles précédents, l'importance que donnent au plexus solaire quelques-unes des écoles de la nouvelle pensée occulte.
Il y a quelques années, quelques-uns des maîtres de la Pensée Nouvelle avaient l'habitude de faire des conférences et de
la réclame sur le plexus solaire, comme si tout ce que l'on avait à faire, c'était de penser à ce qu'on désirait, puis de se
concentrer sur ce plexus, après quoi on obtiendrait ce qu'on désirait grâce à lui. Peu à peu, le plexus solaire a disparu de
la psychologie populaire et de la littérature de la Pensée Nouvelle et rien de très net n'a pris sa place. Quoi qu'il en soit,
nous ne nous occupons pas de ces autres organisations. J'ai parlé de cela uniquement pour vous montrer combien sont
mal informés les gens qui croient retirer de ces cours populaires d'études des vérités sur eux-mêmes et sur la Nature en
général.

Une autre fonction importante de la glande thyroïde est le contrôle du flux efférent et afférent de l'énergie
psychique ainsi que de l’énergie nerveuse qui se trouve dans toutes les cellules et toutes les ramifications, tant du
système nerveux cérébrospinal que du système nerveux sympathique.
En d'autres termes, elle contrôle l'énergie d'arrivée et de départ de ces nerfs et centres nerveux. Cela fait de la
glande thyroïde le cœur même de l'énergie psychique et nerveuse du corps humain et elle est aussi importante, à ce
point de vue, que l'est le cœur dans le contrôle de la circulation du sang dans le corps humain.

Une autre fonction importante est la liaison entre la thyroïde et la zone du cerveau qui contrôle la parole et la
production des sons. C'est à cause de cette liaison que certains sons de voyelles prononcés de la façon convenable
contrôleront et dirigeront les courants d'entrée et de sortie de l'énergie psychique du corps humain, et, de cette façon,
l'énergie psychique de l'aura peut être augmentée ou diminuée autour du corps humain par l'emploi de certains sons qui
peuvent être soit parlés soit chantés. Cet effet exercé sur l'aura, fait que l'aura se met en harmonie avec l'énergie
cosmique qui nous entoure constamment et, ainsi, nous aide à nous mettre en accord avec les conditions harmoniques et
les vibrations harmoniques du cosmique.

Au cours des jours à venir, il serait bien que chacun de vous pratique la première expérience d'utilisation de la
glande thyroïde pour l'accord et le réglage de son aura. Ce sera là la première étape pour construire une aura en accord
avec le cosmique, de façon à établir de meilleurs contacts cosmiques et à se préparer au contact de l'initiation à venir.
Par conséquent, toutes les fois que vous aurez l'occasion au cours des prochains jours ou à tout autre moment
dans l'avenir, d'être seul(e) pendant une minute ou deux, à un moment où personne ne vous entendra ou ne remarquera
ce que vous faites, procédez ainsi : étant soit debout soit assis, fermez les yeux et visualisez une couleur d'un rouge
intense, et, en même temps, prononcez le son « ah », comme dans le mot « âme ». Essayez de tenir ce son pendant
quinze secondes, puis arrêtez-vous, respirez et redites-le en ouvrant la bouche autant que vous le pourrez.
Prenez toujours une inspiration profonde avant de prononcer le « ah », gardez les yeux fermés et visualisez la
couleur rouge comme celle d'une rose d'un rouge intense. Prononcez le son cinq ou six fois et faites venir le son de
l'arrière de la bouche ou de la gorge autant que possible. Il faut faire cela plusieurs fois, si cela est possible : plus on le
fait souvent, mieux cela vaut. Il convient de le faire aussi environ cinq fois juste avant de s'endormir si possible.
Si quelqu'un vous demande pourquoi vous faites ces exercices, vous pouvez lui donner une réponse très vraie.
Le son prononcé à partir de la gorge stimule les cordes vocales, vitalise la gorge, fortifie la trachée-artère et provoque
dans la gorge et dans la glande thyroïde des vibrations qui débarrassent la gorge des états de catarrhe. La respiration
profonde qui accompagne la prononciation de ce son, aide aussi à favoriser le sommeil la nuit.
Avec cette explication personne ne reliera cet exercice à quoi que ce soit de nature psychique, et on ne vous
adressera pas de critique pour cela.

En liaison avec la glande thyroïde, je vais effleurer un sujet qui a été soigneusement évité dans toutes les
leçons des degrés inférieurs pour des raisons que vous comprendrez. Nous avons volontairement écarté de nos
enseignements toute allusion aux sujets sexuels, afin que rien ne soit mal compris, et que rien ne soit utilisé par d'autres
d'une façon erronée.

Quatrième cercle communication n° 4 68


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Beaucoup des mouvements modernes parlent beaucoup du célibat et du refoulement des instincts sexuels. Vous
savez que la Rose+Croix a toujours considéré que le refoulement de toute fonction naturelle du corps humain est
contraire à la loi naturelle et que, dans le cas ordinaire, rien de bon ne peut sortir d'une pratique aussi contraire à la
nature. Le refoulement du désir de manger, afin de jeûner pendant une longue période, pour favoriser la spiritualité, est
entièrement inapproprié, parce que la spiritualité n'est pas une qualité du corps physique et que la nourriture n'a rien à
voir avec la nature spirituelle de l'homme. Le refoulement du désir de danser, de chanter ou d'aimer les jeux et les sports
est aussi entièrement faux, car l'homme est le seul animal de tout le règne des créatures qui ait été fait pour sourire, rire
et se réjouir de tant de façons. Le rire et la gaieté sont des joies de l'âme et doivent s'exprimer toutes les fois que les
émotions arrivent à un point tel qu'elles demandent à bouillonner et à déborder de bonheur. Nous avons vu les effets du
refoulement de la joie sur le visage et le caractère de ces personnes pieuses qui ont l'air d'être trop religieuses et trop
spirituelles même pour sourire. Leur personnalité devient si particulière qu'elles perdent tout contact avec l'humain ;
leur compagnie devient désagréable et elles ne font pas bonne impression sur des gens raisonnables et sains d'esprit. Le
désir de voyager, d'étudier, de lire ou de faire beaucoup de choses est naturel chez l'être humain normal, et le
refoulement du désir ou de l'instinct n'aide nullement à développer le caractère ou la personnalité de l'âme.

Il est vrai, naturellement, que dans chacun de nous, il y a certains instincts que nous avons apportés de nos
périodes d'évolution antérieures et que ces instincts sont des instincts plus ou moins animaux qui doivent être contrôlés
et peu à peu éliminés. Pourtant, un tel contrôle et une telle élimination ne viennent pas par la suppression volontaire,
mais plutôt par un mode de pensée convenable et par l'élimination graduelle du désir lui-même. L'instinct que l'on
trouve chez tous les jeunes garçons, par exemple, qui les pousse à aller dans l'eau et à nager est un instinct naturel de la
nature inférieure de l'homme. Il ne s'agit pas de l'instinct du désir de se baigner, instinct plus moderne qui s'est
développé au cours de l'évolution culturelle, mais d'un instinct primitif de vouloir être dans l'eau, en particulier dans un
cadre isolé et rustique. L'homme est essentiellement un animal aquatique. Dans les premiers stades de son évolution, il
vivait près des étangs et des rivières ; il reste une créature qui naît dans l'eau et il construit toutes ses villes et ses lieux
de résidence près de l'eau. Supprimer chez les enfants le désir d'être près de l'eau serait une erreur fatale en vérité. La
méthode convenable consiste à modifier peu à peu cet amour de l'eau et de le transformer en un amour du bain et en
l'usage plus moderne de l'eau à des fins de propreté.

Ainsi, nous pouvons trouver dans toute notre nature beaucoup d'instincts qui peuvent être modifiés aussi bien
que quelques-uns qui doivent être éliminés peu à peu par l'éducation et la compréhension convenable des choses de la
vie. Cela est particulièrement vrai en ce qui concerne l'instinct sexuel.
Cependant, à propos de l'instinct sexuel, il y a ce principe important que l'on néglige souvent. Supprimer toute
pensée sexuelle, c'est refuser à la nature l'un de ses grands pouvoirs créateurs. Au lieu de le supprimer, il faut le
transformer ou le diriger de telle sorte que sa grande utilité continuera d'exister dans le corps humain. Quand les forces
créatrices de la puissance sexuelle ne sont ni gaspillées ni supprimées, elles peuvent être conservées dans le corps
humain et on peut les laisser ajouter leur énergie aux autres puissances du corps. La puissance sexuelle est une force
créatrice très grande et, quand elle est convenablement dirigée dans le corps humain, elle jouera un grand rôle pour
maintenir le corps jeune, plein de vie, magnétique et sain. Et ici la glande thyroïde a une fonction importante.

Toutes les fois que la puissance sexuelle du corps humain s'accumule avec un certain degré d'intensité, si cette
puissance n'est pas dépensée ou utilisée pour la procréation, elle sera assimilée par le corps et distribuée à certains
organes et aux autres centres nerveux pour donner de l'énergie nerveuse et vitale. C'est la glande thyroïde qui contrôle
cette distribution de l'énergie sexuelle chez l'homme et chez la femme. Si la glande thyroïde est petite ou peu active, elle
ne travaille pas convenablement ; par conséquent, une grande partie de la puissance sexuelle ou de la puissance créatrice
du corps humain est gaspillée, en ce sens qu'elle n'est pas distribuée dans les différents points où elle pourrait faire le
plus de bien. Si, d'autre part, la glande thyroïde est normalement développée et si elle fonctionne convenablement, elle
veillera à ce que rien de l'énergie sexuelle ne se perde, mais qu'elle soit distribuée convenablement et convenablement
utilisée pour les processus créateurs qui se poursuivent à l'intérieur du corps humain tout au long de notre vie.

Toute personne qui est de taille normale et qui jouit d'une santé normale doit avoir une glande thyroïde qui
travaille de façon voulue. Les nains ou les géants ont des glandes thyroïdes qui sont soit endormies et qui ne
fonctionnent pas, soit des glandes surmenées. Par conséquent, toutes les autres personnes, qui ont une taille normale et
une santé normale ont une glande thyroïde plus ou moins normale. Cela ne veut pas dire, pour autant, que la glande
thyroïde fonctionne avec un rendement de cent pour cent. Si vous trouvez qu'un travail intense, soit mental soit
physique, semble vous épuiser, si vous trouvez qu'à certaines heures de l'après-midi, vous commencez de sentir la
fatigue, ou si vous constatez qu'à votre âge vous commencez de perdre de votre vitesse ou de votre énergie pour
accomplir certaines choses, il y a des chances pour que votre glande thyroïde ne distribue pas dans votre corps assez
d'énergie créatrice pour compenser l'énergie que vous dépensez dans vos activités normales et naturelles. Mais cela ne
veut pas dire que la suppression de n'importe quelle fonction naturelle ou le refus de satisfaire certains désirs va
subitement vous rajeunir ou vous rendre plus fort et plus plein de vie. Il n'y à rien qui prouve que les célibataires soient

Quatrième cercle communication n° 4 69


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plus pleins de santé, plus forts, plus avancés spirituellement ou plus pleins de vie que les gens mariés en général.
D'autre part, il y a beaucoup de témoignages qui prouvent que quelqu'un qui n'a pas amené sa glande thyroïde à avoir
une activité normale n'est pas aussi plein de vie et de santé qu'il devrait l'être. Ces faits sont tout aussi vrais pour les
femmes que pour les hommes. Par conséquent, nous voyons qu'en surveillant les activités de la glande thyroïde, nous
augmentons grandement notre nature physique, vitale et mentale.

A mesure que le fonctionnement de la glande thyroïde s'améliore, l'aura psychique humaine devient plus
grande et plus forte, et le magnétisme personnel est l'un des premiers éléments marquants que des étrangers remarquent
chez de telles personnes. Pour cette raison, je vous donne un certain nombre de méthodes secrètes par lesquelles vous
pouvez amener votre glande thyroïde à vous venir en aide et à vous assister de bien des façons. En plus des exercices
indiqués la dernière fois, je désire vous en indiquer un autre que vous pratiquerez pendant les jours à venir, tout en
prononçant le son "ah". Après avoir prononcé le son "ah" un certain nombre de fois, je vous suggère de rester assis
tranquillement et passivement ou, si vous êtes au lit, de rester étendu sur le dos, en vous détendant, les bras écartés du
corps de façon que l'extrémité de vos doigts ne touche pas le corps, les pieds écartés de façon qu'ils ne se touchent pas.
Puis, pendant quelques minutes, concentrez votre attention et vos pensées sur la glande thyroïde, à l'avant de votre
gorge. Voyez-la comme une boule d'énergie vitale, rayonnante de magnétisme, de vitalité et de puissance créatrice.

Puis, après avoir pensé de cette façon à votre thyroïde, commencez à penser à l'énergie de cette glande qui
descend dans tout votre corps pour atteindre le plexus solaire qui se trouve au creux de l'abdomen. Continuez de penser
à cette énergie qui passe de la glande thyroïde au plexus solaire pendant une minute ou deux, puis concentrez votre
attention sur le plexus solaire, en le voyant se charger de plus en plus de magnétisme et de vitalité jusqu'à ce que vous
sentiez une impression de chaleur ou un tremblement ou quelque autre sensation consciente autour du creux de
l'abdomen. Quand vous commencez de sentir ce magnétisme dans cette partie de l'abdomen, vous pouvez alors fermer
les yeux et vous endormir, en laissant le plexus solaire distribuer l'énergie selon son fonctionnement normal.

Si vous faites cet exercice deux fois par jour, une fois le matin en vous réveillant et une fois le soir, juste avant
de vous endormir, vous verrez que votre corps devient très magnétique, plein de santé et qu'il est rempli d'une grande
force tout au long de la journée. Vous remarquerez qu'un travail qui semblait vous fatiguer ne semble pas utiliser autant
d'énergie que par le passé et vous remarquerez également que votre teint prend une plus belle couleur, que vous avez
meilleur appétit et que vous vous sentez plein d'entrain et de jeunesse .
Essayez cet exercice maintenant pendant les prochains jours en vous rappelant que l'abstention de toute
utilisation des forces créatrices du corps qui n'est pas absolument nécessaire vous aidera à garder une partie de cette
énergie au cours de l'expérience. Je veux dire par là que si vous pouvez vous retenir de faire quelque chose ou
d'accomplir tout acte qui utilise les forces créatrices du corps pendant les prochains jours, vous ajouterez cela à l'énergie
qui sera distribuée par la glande thyroïde. Il ne sera pas nécessaire que vous vous reteniez d'une façon permanente
d'utiliser les forces créatrices de cette façon, mais uniquement pendant les deux ou trois semaines qui viennent, pendant
que nous accomplissons ces expériences.

Avant de vous indiquer un autre exercice pour le développement de la puissance créatrice de la glande
thyroïde, je désire vous donner quelques autres explications sur les différents centres psychiques du corps humain. Dans
la plupart des écrits qui traitent de la pensée et de l'occultisme modernes, nous trouvons des références aux sept centres
psychiques, comme s'il n'y en avait que sept. De plus, ce que nous trouvons là à propos de ces sept centres est très
maigre et très vague, parce que la plupart des auteurs de ces enseignements modernes n'ont jamais eu connaissance des
enseignements secrets des rosicruciens ou d'aucune école orientale, et tout ce qu'ils savent des centres psychiques, c'est
ce qu'ils lisent ou entendent d'une façon accidentelle. La vérité, c'est qu'il y a sept centres principaux et cinq centres
secondaires, douze en tout. Ces douze centres sont responsables du haut niveau de l'évolution de l'homme. Cette idée de
l'évolution de l'homme nous ramène immédiatement à un sujet très important qui est relié à ces centres psychiques et
c'est ce que je vais vous expliquer aujourd'hui.

Vous avez lu, dans des articles religieux et scientifiques, que l'homme est la manifestation ultime et la plus
haute des pouvoirs créateurs de l'Univers. L'homme se développe de plus en plus et il s'élève davantage dans cet état au
sein du règne animal.
Pourtant, l'homme n'a pas atteint ce niveau élevé immédiatement, ni spontanément. C'est une affaire
d'évolution. Cette évolution dont je parle n'a rien à voir avec la théorie évolutionniste qu'enseignent les écoles
matérialistes et qui traite uniquement de l'évolution physique de l'homme. L'évolution physique de l'homme n'est qu'un
côté de l'étude complète et, peut-être, le moins important. Comme nous l'avons souvent dit, peu importe au véritable
rosicrucien que l'homme se soit développé à partir d'une forme animale inférieure ou non. Le fait important c'est que
l'homme est supérieur à toute autre forme animale et qu'il a une personnalité d'âme hautement évoluée que l'on ne
trouve dans aucun autre animal. C'est cela qui fait de l'homme un être important en soi. Je veux maintenant vous dire

Quatrième cercle communication n° 4 70


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

comment la partie psychique de l'homme a atteint le haut degré de développement que nous trouvons aujourd'hui dans
la personne moyenne. La comparaison suivante vous fera comprendre plus facilement cela.

Supposons qu'une organisation semblable à la nôtre ait décidé de tester le développement mental, psychique,
spirituel et physique de l'homme en s'arrangeant pour emmener une centaine d'hommes dans une île très éloignée, où ils
établiraient une nouvelle race et une nouvelle nation. Supposons que nous choisissions une île isolée dans la partie sud
de l'Océan Pacifique, loin de toute civilisation et située de telle sorte qu'il faudrait plusieurs mois de voyage à un bateau
particulier pour atteindre un autre rivage. Supposons que cette île ait une certaine végétation et de l'eau, des animaux
sauvages, des minéraux et des produits naturels. Si nous devions vivre sur cette île pendant cinquante ans ou plus, il
nous faudrait construire des maisons, des ponts et des canaux et créer des milliers de choses dont nous aurions besoin
pour nous protéger et pour nous fournir les choses nécessaires à la vie. Par conséquent, en choisissant les cent personnes
destinées à se rendre dans cette île, il nous faudrait choisir celles qui seraient le plus susceptibles d'aider à l'œuvre
créatrice qu'il faudrait accomplir.

Supposons maintenant que l'idée soit de faire de ces cent personnes une unité. Supposons que ce soit notre
intention de considérer ce nouvel établissement avec ses cent membres non pas comme une colonie formée de cent
personnes séparées, mais comme une communauté unique formée de personnes travaillant dans l'harmonie et la
compréhension mutuelle de telle sorte que cette communauté soit équivalente à une seule personne possédant toutes les
capacités, tous les pouvoirs, toutes les facultés et toute l'habileté des cent personnes. En d'autres termes, supposons
qu’afin de construire une nouvelle race, nous devions considérer ce groupe de cent personnes comme le père et la mère
de la race future. Par conséquent, il nous faudrait penser aux cent cerveaux au lieu de penser à un seul, et à cent
groupements de facultés, de pouvoirs et de capacités.

Ainsi, en choisissant les cent personnes, nous essayerions de trouver des personnes capables, saines, animées
de l'esprit de progrès, à l'intelligence forte et hautement développées. Nous voudrions avoir un membre qui serait un
bon astronome, un autre qui serait un bon chimiste, un autre qui connaîtrait les minéraux et la façon de les extraire de la
Terre ; un autre qui serait habile dans l'art de chauffer les métaux et de leur donner différentes formes, comme fait le
forgeron. Il nous faudrait aussi un membre qui se connaisse à l'agriculture, un autre qui soit bon charpentier, un autre
qui soit bon électricien, et ainsi de suite pour chacun des métiers. Il nous faudrait un artiste, un musicien, un savant, un
philosophe, un chef spirituel, un bon cuisinier, un tisserand, et un représentant de chacun des différents métiers qui se
rapportent à la construction et à la création. Il nous faudrait aussi quelqu'un dont les pouvoirs d'intuition soient très
développés, un autre qui soit capable de projeter sa personnalité en des endroits lointains, un autre qui soit habile à
deviner les caractères. Il faudrait aussi faire une place au médecin, au guérisseur et au chirurgien ainsi qu'à l'infirmière
et au botaniste. Essayez donc de vous imaginer la centaine de sciences, d'arts, de métiers et de qualités importantes qu'il
nous faudrait réunir pour faire que ce groupe de personnes représente l'accumulation la plus forte possible de capacités
créatrices. Après avoir commencé notre voyage, en regardant les cent personnes groupées sur le pont du bateau, nous
pourrions nous dire quelque chose comme ceci :

« Nous avons ici un exemple de la survivance des plus aptes. Nous trouvons ici le sommet du développement
de l'homme dans les domaines mental, spirituel et physique. Nous avons ici, dans un seul groupe, ce que l'évolution
mentale, physique et spirituelle a produit de mieux et ce groupe est, par conséquent, la base du progrès suivant ». Nous
découvririons que les qualités de notre groupe se classeraient en catégories très nettes. Tout d'abord, le type d'homme
musclé, dont le travail serait physique (carriers, forgerons, bûcherons, maçons etc.). Puis nous aurions ceux qui
représenteraient le développement le plus élevé dans la classification de l'esprit purement physique (hommes de loi,
architectes, dessinateurs, ingénieurs, géomètres). D'autres encore représenteraient le développement le plus haut dans
l'étude de la nature (agriculture, botaniste, etc.). Nous aurions le groupe qui représenterait le domaine du raisonnement
analytique (chimiste, savant, philosophe, astronome et d'autres). Il y aurait également ceux qui représenteraient le type
de développement le plus haut dans le domaine de l'harmonie cosmique : le prêtre, le guérisseur, le mystique, le
prophète et d'autres. Tout bien considéré, nous verrions que nous avons le niveau le plus élevé dans chacune des
classifications du développement physique et mental. Tous ces hommes pris dans les différentes couches de la
civilisation humaine se combineraient pour former une seule unité que nous appellerions le surhomme.

Et bien, tout homme moyen d'aujourd'hui ressemble à ce surhomme. Il représente la réunion des réalisations
mentales, physiques et spirituelles de milliers d'hommes et de femmes qui l'ont précédé dans les siècles de l'évolution.
La nature a pris dans les différentes classes de l'expression humaine les facultés les meilleures, les pouvoirs les plus
grands et les capacités les meilleures et les a mis dans la forme humaine que l'on appelle un homme. Par conséquent,
chacun de nous a, dans sa constitution, les réalisations les plus hautes de chaque expression animale. Les cellules qui
composent notre corps ressemblent aux individus du groupe de cent personnes que nous emmenons dans une île.
Chaque groupe de cellules de notre corps a été choisi parmi les réalisations les plus hautes de ces cellules dans d'autres
formes de matière. La forme la plus haute de la vie cellulaire du règne végétal a été ajoutée à notre corps pour nous

Quatrième cercle communication n° 4 71


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

donner la forme d'évolution la plus haute que le règne végétal puisse offrir. Les cellules les plus hautement développées
du règne minéral sont unies dans notre corps pour nous donner la forme d'évolution la plus haute de ce règne. Les
cellules les plus hautement développées du règne animal dans toutes leurs expressions ont été réunies et mises dans
notre corps afin que nous ayons ce qui existe de plus parfait dans ce règne, depuis le plus petit animal aquatique
jusqu'au plus gros corps animal qui ait parcouru la Terre ou volé dans les airs. Nous avons aussi dans notre corps les
cellules qui proviennent du développement le plus poussé du règne spirituel qui se compose de millions de cellules
d'âme qui ont évolué dans le passé et qui se sont unies à l'âme universelle qui pénètre chaque nouveau-né. Ainsi, nous
sommes formés de groupes des cellules les plus hautement évoluées de tout l'univers.

Les cellules de l'âme de toute expression humaine qui se sont ajoutées à l'homme représentent les douze
centres psychiques du corps physique actuel. En d'autres termes, les douze centres psychiques de la nature psychique se
sont ajoutés à un moment ou à un autre au cours des étapes de l'évolution psychique que l'homme a traversées dans les
milliers d'années de son développement. Tout homme qui est normal et qui présente un développement moyen est donc
un ensemble formé des pouvoirs mentaux, physiques, spirituels et psychiques de tous les êtres humains qui ont existé
dans le passé, tout comme la nouvelle race d'hommes qui naîtrait sur l'île serait le résultat des cent natures hautement
évoluées du groupe original qui serait allé dans l'île.

La science nous enseigne que toutes les fois que certaines facultés de notre corps restent inutilisées pendant
plusieurs générations, elles s'atrophient ou ont un fonctionnement inférieur à la normale. Dès que l'homme s'habitue à
porter des vêtements de quelque sorte sur le corps, la nature cesse de couvrir son corps d'une épaisse toison. Dès qu’il a
commencé à marcher sur les pieds et qu'il a cessé de les utiliser pour tenir des objets, leurs muscles et leurs tendons se
sont raidis et leur nature a changé de telle sorte que l'homme trouve qu'il n'est pas pratique d'utiliser ses pieds comme il
utilise ses mains. Si un homme et une femme vivant dans une partie isolée du pays, à l'écart de la civilisation, cessaient
de manger de la viande et se nourrissaient uniquement de fruits et de légumes, et s'ils avaient des enfants qui fassent la
même chose, et si leurs enfants avaient des enfants, qui, à leur tour, fassent la même chose, et si cela continuait pendant
un certain nombre de générations, on découvrirait que les dents des arrière-arrière-petits enfants seraient plus petites et
d'une nature différente de celles des gens qui mangeaient parfois de la viande. Si, pendant plusieurs générations, une
famille cessait de marcher et se déplaçait toujours dans des voitures, la nature raidirait peu à peu les muscles des jambes
de cette famille, et les générations suivantes qui continueraient de vivre de la même façon trouveraient qu'il leur est
impossible de marcher. Beaucoup d'organes de notre corps et beaucoup de parties physiques de notre corps, ont subi de
grands changements au cours des milliers d'années passées, parce qu'ils ont été mal utilisés, ou qu'ils n'ont pas été
utilisés et qu'ils ont été employés à d'autres usages. De cette façon, l'évolution physique se poursuit constamment. La
Nature tend constamment à s'adapter aux exigences et conditions de vie que l'homme lui impose.

La même chose est vraie des parties psychiques de notre être. Quand les hommes vivaient dans les parties les
plus sauvages du pays et qu'il leur fallait écouter toutes sortes de bruits afin de se protéger des attaques, leur ouïe était
plus sensible que maintenant; même leur vue était plus perçante.

En augmentant la quantité de lecture que l'homme fait et en diminuant les occasions de vision de loin, les yeux
de l'homme se modifient peu à peu jusqu'à ce qu'il ne lui soit plus possible de voir clairement à quelques dizaines de
mètres, mais qu'il voie dans les meilleures conditions les objets qui se trouvent à des distances allant de trente-cinq à
cinquante centimètres de ses yeux. Quand l'homme primitif devait compter sur son intuition et sur la télépathie mentale
pour communiquer ses idées et recevoir des impressions, ses centres psychiques étaient plus développés qu'ils ne le sont
aujourd'hui. Depuis des milliers d'années, l'homme et la femme moyens n'ont pas utilisé la plupart de leurs centres
psychiques et ceux-ci se sont assoupis, se sont atrophiés et sont devenus inactifs. On peut rapidement les ramener à un
état normal en les exerçant, tout comme un muscle peut être remis en activité lorsqu'un bras est resté dans le plâtre
pendant de longs mois. C'est pourquoi, dans toutes les parties du monde, des gens nous demandent maintenant de les
instruire et de les aider en ce qui concerne le développement du côté psychique de notre nature. C'est le but du
quatrième cercle que de perfectionner ces facultés et ces centres de telle sorte que chacun de vous puisse les utiliser
comme la nature a voulu qu'ils soient utilisés.

Au cours de la semaine qui vient il convient que vous continuiez à pratiquer l'exercice qui vous a été indiqué
précédemment, mais, en plus, il faut aussi penser au cœur, et tandis que vous faites descendre la puissance créatrice de
la glande thyroïde vers le plexus solaire, il faut vous concentrer pendant un instant sur le cœur de façon que la puissance
créatrice qui vient de la glande thyroïde le réchauffe et, peut-être, augmente un peu le rythme des battements. Puis
passez au plexus solaire et concentrez-vous sur lui pendant une minute ou deux. Le résultat sera que vous vous sentirez
moins fatigué, et que vous trouverez que la qualité de votre sang s'améliore. Cela écartera de vous les rhumes et toute
attaque de maladie, et, en même temps, vous mettra des couleurs plus vives aux joues et aux lèvres, et donnera un
meilleur éclat à vos yeux.

Quatrième cercle communication n° 4 72


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

Il faut pratiquer cet exercice au moins une fois chaque matin et une fois chaque soir, mais cela serait encore
meilleur si, à deux autres reprises au cours d'une période de 24 heures, comme, par exemple, le milieu de la matinée et
le milieu de l'après-midi, vous pouviez consacrer quelques minutes à ces exercices. Si vous pouvez consacrer six
séances chaque jour, de deux ou trois minutes chacune, à cet exercice vous en retireriez un avantage plus grand que
celui que vous donnerait n'importe quelle quantité de minutes consacrées à n'importe quelle autre sorte d'exercice
mental, physique ou psychique. Rappelez-vous que vous éveillez et animez la glande thyroïde en tant que centre
psychique par cet exercice, aussi bien que vous améliorez votre état mental et physique. Par conséquent, ce n'est pas
entièrement un exercice mystique, mais c'est un exercice très pratique et très utile.

PATIENCE ET ASSIDUITE
Je me rappelle une circulaire que l'un de nos membres m'a fait récemment parvenir ; cette circulaire montre que
l'un des conférenciers qui se répandent dans tout le pays pour parler de psychologie et de mysticisme prétend que, que
vous ayez étudié ou non, que vous ayez eu ou non un certain développement antérieurement, il peut développer vos sept
centres psychiques en cinq leçons pour cinquante dollars. En d'autres termes, il prétend qu'en une semaine il peut
développer parfaitement vos sept centres psychiques. Le membre qui m'a fait parvenir cette circulaire me dit que ce
maître donne quatre ou cinq conférences gratuites dans chaque ville qu'il visite et qu'ensuite il sollicite des adhésions
pour son cours privé de cinq leçons, et il semble bien que, dans chaque ville, il attire des centaines de personnes dans
ses classes. Chacun de ces élèves qui lui donne ainsi cinquante dollars apprendra au moins une leçon précieuse. En fait,
à la fin du cours, une de ses facultés psychiques doit être bien développée. Sa faculté d'intuition doit être si bien
stimulée par les résultats auxquels il arrive pour ses cinquante dollars qu'il se dira : « Désormais j'utiliserai mon
intuition et j'écouterai la voix intérieure et je ne lâcherai pas mes cinquante dollars ».

Quelle que soit l'autorité que nous consultions, que ce soit Jacob Boehme, Eliphas Levi, Louis-Claude de
Saint-Martin, Swedenborg, Blavatsky, Raymond Lulle, Paracelse ou n'importe lequel des autres grands maîtres et
enseignants du mysticisme du passé, nous voyons qu'ils disent à maintes reprises dans leurs écrits qu'il faut du temps, de
la patience, des études et des expériences continues pendant un certain nombre d'années pour arriver au développement
psychique et à la maîtrise véritable. Aucun d'eux n'avait à vendre de cours et aucun d'eux ne se souciait de retirer de
l'argent de ses enseignements sublimes ; par conséquent, ils disaient exactement la vérité quant au temps qu'il faut et
aux études qui sont nécessaires pour arriver au développement psychique.
Comparez ce qu'ils disent avec les prétentions de certaines écoles modernes et vous verrez combien ces
prétentions sont vraiment ridicules.

L'autre soir, comme j'écoutais la radio, j'ai entendu un homme qui jouait quelques morceaux bien connus au
piano d'une façon follement syncopée qui faisait penser à la musique que l'on entendait autrefois sortir des dancings de
dernier ordre ; quand ce fut fini, il dit que cela représentait une nouvelle école de musique qui avait des ramifications
dans différentes villes, où l'on promettait d'enseigner à n'importe qui à jouer des airs célèbres en dix leçons pour vingt-
cinq dollars. L'homme prétendait que les professeurs de son école pouvaient apprendre à jouer des morceaux connus en
dix leçons, quel que fût l’âge de l'élève, et que celui-ci connût quelque chose ou qu'il ne connût rien à la musique. Il se
vantait même du fait qu'on n'avait même pas besoin d'étudier les gammes ni d'apprendre à déchiffrer ni de faire de longs
exercices chaque jour. Et bien ! Si sa façon de jouer était un exemple de ce que l'on pouvait jouer après la dixième
leçon, je dirais volontiers que ce n'était rien de plus que de jouer d'oreille et de mêler tellement les accords et les notes
avec tant de bruit et si rapidement que l'on ne pouvait pas deviner quel était véritablement l'air du morceau ; le seul
indice qui permettait de reconnaître cela pour de la musique c'était qu’il marquait le tempo en frappant le plancher du
pied.
Tout homme qui s’y connaît en musique sait que dix leçons d'un véritable enseignement permettraient de lire et
de jouer tout juste quelques notes. Il en est de même de notre travail. Beaucoup de membres nous écrivent qu'ils ont
conscience du grand développement qu'ils ont acquis comme résultat des années qu'ils ont passées à pratiquer les
exercices actuels et les expériences antérieures qui sont données dans les premiers cercles.

Je vous ai dit qu'il y a douze centres psychiques, et pourtant nous lisons constamment dans les œuvres de ces
maîtres modernes qu'il y en a sept. Toutes les fois que je vois les mots « sept centres psychiques » je sais que le maître
sait bien peu de choses, sans quoi il ne dirait pas cela. Certains d'entre vous ont demandé pourquoi il y en a douze, et
quelle relation il y a entre ce nombre douze et les autres nombres au sens mystique. Je suppose que vous vous rappelez
tous l'affirmation célèbre faite par un des anciens mystiques qui disait que l'homme était, dans le microcosme une
réplique du macrocosme. Nous savons que le plan universel des choses dans tout l'univers est divisé en douze parties et
douze états. La seule explication que j'ai trouvée pour ce nombre douze dans le plan universel, c'est que c'est une loi
géométrique. Il faut nous rappeler que Pythagore disait : « Au commencement, Dieu fit de la géométrie ». En d'autres
termes, il est tout à fait manifeste pour toute personne qui étudie la géométrie, et qui étudie également le mysticisme et

Quatrième cercle communication n° 4 73


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

l'occultisme, que les lois merveilleuses de la géométrie se révèlent magnifiquement dans le plan universel. Même les
anciens égyptiens qui construisirent la grande pyramide et d'autres constructions d'Egypte se rendaient compte de cela,
car ils construisirent la pyramide sur la base du nombre douze, et c'est une réalisation géométrique parfaite. Les plus
petits cristaux de sels et de minéraux qui se trouvent dans la terre se conforment aux modèles géométriques qui révèlent
la loi du douze également, Les expériences des cercles antérieurs, dans lesquelles nous faisions flotter des bouchons sur
l'eau avec des aiguilles magnétisées, illustraient également un accord avec certaines lois géométriques.

Les activités humaines, la nature humaine et beaucoup des états de l'esprit, aussi bien que du corps, se divisent
en douze parties ou douze groupes. Le Zodiaque est divisé en douze sections ; il y a douze notes dans la gamme et il y a
douze octaves sur le clavier cosmique ou douze périodes de manifestations des vibrations cosmiques. Douze fois douze
font 144, ce qui est le cycle des incarnations et la base de toutes les grandes constructions géométriques. Les chiffres
qui composent le nombre douze donnent, quand on les ajoute l'un à l'autre, le chiffre trois. Quand on ajoute les uns aux
autres les chiffres qui composent le nombre cent quarante-quatre, on obtient neuf, qui est le carré de trois. Neuf est aussi
le nombre de la croix, ce qui montre la relation qui existe entre la croix et le nombre de base cent quarante-quatre. Par
conséquent, il y a toutes les raisons logiques pour qu'il y ait douze centres psychiques. Il y a douze centres physiques
dans le corps, tels que le cerveau, le cœur, les poumons, etc. Ainsi il y a douze centres psychiques qui se rattachent à la
partie psychique de l'homme, aussi bien qu'aux liaisons avec le corps physique.

LE PERICARDE
Nous allons pour terminer nous intéresser à un autre centre psychique dont nous aurons l’occasion sans doute
de reparler ultérieurement dans ce cercle : il s’agit du sac extérieur qui se trouve autour du cœur - le péricarde. Dans ce
sac, il y a un liquide dans lequel le cœur flotte, pour ainsi dire. En d'autres termes, il y a un espace entre le sac et le côté
extérieur du cœur, espace dans lequel il y a un liquide ou une lymphe, comme disent les médecins. La science a cru que
cette lymphe qui se trouve dans le sac est un lubrifiant destiné à faciliter le fonctionnement et l'action du cœur. Les
rosicruciens ont découvert, quelques années après les travaux sur la circulation du sang dans le corps, menés par
Léonard de Vinci, que la lymphe contenue dans ce sac n'y était pas en tant que lubrifiant mais pour quelque autre
raison. En fait, les rosicruciens n'ont jamais pensé que la lymphe était le moins du monde un lubrifiant. C'est là une idée
entièrement moderne. Les rosicruciens pensaient que le lubrifiant qui se trouvait là avait quelque effet revitalisant et
c'est pourquoi ils se mirent en devoir de le soumettre à des épreuves chimiques et psychiques afin de voir pourquoi ce
liquide se trouvait là.

Il faut vous rappeler que, quand les rosicruciens commencèrent leurs recherches en laboratoire, ils ne partirent
pas avec certaines suppositions et idées préconçues et qu'ils ne laissèrent pas leur opinion affecter leurs découvertes. Le
simple fait que le liquide était composé de petites particules semblables à la lymphe et qu'il contenait des graisses
lymphatiques n'amena pas les rosicruciens à la conclusion rapide que cette lymphe était exactement semblable à la
lymphe que l'on trouve dans toutes les articulations du corps. Et c'est exactement ce qu'ont fait les savants modernes, et,
parce que la lymphe qui se trouve dans toutes les articulations s'y trouve dans un but de lubrification, ils ont conclu que
la lymphe qui se trouve autour du cœur joue le même rôle. Pour les rosicruciens, le fait qu'il y ait des graisses
lymphatiques mélangées au liquide ne signifie rien d'extraordinaire. Ils soumirent le liquide à certaines expériences afin
de trouver ce qu'il pouvait contenir en plus de la lymphe. Et cela, les savants modernes ne l'ont jamais fait.

Le résultat des recherches des rosicruciens fut qu'ils découvrirent que le liquide qui entoure le cœur est un
fluide magnétique chargé d'une énergie spirituelle, éthérée, qui entretient en vérité les battements du cœur. Certains
savants modernes essaient maintenant de dire au monde que le cœur qui fonctionne comme une pompe n'envoie pas le
sang dans tout le système circulatoire, mais que c'est le sang qui passe dans le cœur qui fait fonctionner celui-ci comme
une pompe. Cela montre combien peu ils comprennent l'action réelle du cœur. Pour les premiers rosicruciens, il était
bien évident que le cœur jouait ce rôle de pompe, et que quelque chose qui se trouvait autour du cœur ou dans le cœur
même lui donnait la puissance nécessaire pour agir comme une pompe. C'était là le secret qu'ils recherchaient; ils ne le
trouvèrent pas dans la nature chimique du liquide qui entoure le cœur, mais dans la nature psychique de ce liquide.

Ils affirmèrent même que, chez des personnes qui avaient été tuées de telle façon que le cœur avait
brusquement cessé de fonctionner comme une pompe, il était possible de faire renaître les battements par la stimulation
psychique du liquide qui entoure le cœur, ce qui faisait reprendre au cœur son rôle de pompe et ainsi ramenait la vie
dans le corps. Naturellement, si de nombreuses heures ou de nombreux jours avaient passé depuis la mort, le sang des
vaisseaux se serait coagulé et serait ainsi incapable de circuler. Ils découvrirent aussi que, par le traitement psychique
convenable, le liquide qui entoure le cœur pouvait garder sa vitalité, ce qui permettait de prévenir les maladies de cœur
et les autres défaillances qui auraient pu être graves.

Quatrième cercle communication n° 4 74


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

Dans certains documents, ce liquide qui entoure le cœur est qualifié de centre psychique numéro un, et dans
d'autres, de centre psychique numéro six, dans d'autres encore de centre psychique numéro douze. Il semble qu'on ne se
soit jamais mis d'accord sur le numéro, parce qu’on n’a pas pu décider si, oui ou non, le centre psychique du cœur était
le plus important, ou s'il était le dernier à se développer dans l'embryon avant la naissance. Aujourd'hui, ce point n'a pas
l'importance et il ne mérite pas les longues recherches qui seraient nécessaires pour trouver la réponse exacte.

En bien, pendant la semaine qui vient, vous allez accorder la puissance qui vient de la glande thyroïde au
péricarde qui entoure le cœur. A cet effet, en vous concentrant comme vous l'avez fait au cours des deux semaines
passées, tous les matins et tous les soirs et aussi à d'autres moments, vous devrez penser que la puissance psychique de
la glande thyroïde descend dans la poitrine et qu'elle entoure le cœur. Pensez qu'elle pénètre dans le liquide qui entoure
le cœur et qu'elle produit par là une sensation de chaleur ou de picotement dans la région du cœur. Naturellement, cette
expérience doit être poursuivie une ou deux fois par semaine tout au long de votre vie, mais, pendant la semaine qui
vient, il est bon que vous la fassiez aussi souvent chaque jour - une ou deux minutes chaque fois - qu'il vous sera
possible. De cette façon vous lancerez cette énergie d'une façon naturelle, et après une ou deux semaines de cette
concertation quotidienne, vous n'aurez besoin de faire cette expérience qu'une fois par semaine ou une fois tous les
quinze jours. Poursuivez les autres expériences qui se rattachent à la glande thyroïde en même temps. Même si vous
n'avez que cinq minutes le soir et peut-être une autre séance au milieu de la journée, vous verrez que l'amélioration que
vous ressentirez dans votre santé en vaut la peine...

En visualisant la solution qui entoure le cœur et en vous concentrant sur elle pour la vitaliser, avec la pensée
qu'elle enverra son énergie dans le cœur, qu'elle éveillera son pouvoir et qu'elle donnera une plus grande partie de son
pouvoir au cœur pendant la journée, vous éveillerez un centre d'action et d'énergie qui fera que votre sang semblera plus
chaud pendant une heure à peu près après votre lever, ce qui vous donnera plus de vitalité et plus d'entrain que vous n'en
avez jamais connu. Vous remarquerez avant la fin du jour que votre mémoire et votre intuition sont plus fortes et plus
sensibles.
Cet exercice de concentration donne souvent lieu à des commentaires surprenants. Des membres du quatrième
cercle m'ayant fait un rapport à ce sujet, déclarent en effet que cet exercice leur donne plus de vitalité, un plus grand
bénéfice mental et mystique que toute autre méthode jamais essayée par eux. Chose étrange, deux des quelques
premières lettres reçues exprimaient la même idée, et pourtant elles venaient de différentes parties de notre juridiction.
L'une était d'une sœur et l'autre d'un frère ; l'un et l'autre envisageaient l'achat de l'un de ces appareils qui se composent
de deux poignées sur lesquelles il faut tirer et que l'on utilise matin et soir pour faire travailler les différents muscles du
corps. Ils disaient tous deux que l'exercice indiqué dans la communication les faisait se sentir si pleins d'une nouvelle
vie, d'une nouvelle vitalité, qu'ils voulaient profiter de cette période pour reconstruire tout leur corps. Il n'est pas
nécessaire que nos membres achètent aucun appareil de ce genre, car s'ils font une bonne promenade tous les matins en
reconstruisant leurs centres psychiques, ils découvriront que cet exercice en plein air leur fera plus de bien que
n'importe quelle gymnastique en chambre.

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Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

TABLE DES MATIERES

PRÉAMBULE................................................................................................................................................... 1
LE SIXIÈME SENS .......................................................................................................................................... 1
L’INTUITION : LA VOIX DE CASSANDRE ?.............................................................................................. 3
LA CONSCIENCE UNIVERSELLE................................................................................................................ 4
LA MATÉRIALISATION ................................................................................................................................ 6
MANIFESTATION DES « GRANDS MAÎTRES » ........................................................................................ 9
UN EXEMPLE REMARQUABLE................................................................................................................. 10
PROJECTION ET PERSONNALITÉ............................................................................................................. 13
PREMIÈRES PROJECTIONS D’HARVEY SPENCER LEWIS .................................................................. 15
CONTACT AVEC LA CONSCIENCE DIVINE & MEDITATION COSMIQUE ....................................... 17
APPRENDRE A REMETTRE EN CAUSE CE QUE NOUS SAVONS ....................................................... 18
L’ÂGE DE L’ILLUMINATION..................................................................................................................... 21
L’ÉVOLUTION .............................................................................................................................................. 24
FAIBLESSE DES HOMMES & PERFECTION ............................................................................................ 26
INCARNATIONS PASSÉES D’HARVEY SPENCER LEWIS .................................................................... 28
NOS DIFFÉRENTS MOIS ............................................................................................................................. 33
NOS DIFFÉRENTES PERSONNALITÉS ..................................................................................................... 36
MÉTHODES POUR RETROUVER NOS INCARNATIONS PASSÉES ..................................................... 37
LE CYCLE DE 144 ANS................................................................................................................................ 38
RÉINCARNATION : PRÉJUGÉS DIVERS .................................................................................................. 39
DOCTRINES ERRONÉES ............................................................................................................................. 42
MÉTHODE DE MÉDITATION ..................................................................................................................... 45
L’ÉVEIL PSYCHIQUE .................................................................................................................................. 47
LE TROISIEME OEIL.................................................................................................................................... 49
L’ODORAT : UN SENS ESSENTIELLEMENT PSYCHIQUE.................................................................... 50
UNE APPLICATION ÉTONNANTE............................................................................................................. 52
L’OUÏE PSYCHIQUE .................................................................................................................................... 53
FONCTION ET ORGANE ............................................................................................................................. 55
COSMOLOGIE ARCANE ............................................................................................................................. 56
LA MYTHOLOGIE ........................................................................................................................................ 57
LE MYSTICISME........................................................................................................................................... 58
LES ROSICRUCIENS, PIONNIERS DE LA PROJECTION........................................................................ 62
LE TIBET........................................................................................................................................................ 65
LA GLANDE THYROÎDE ............................................................................................................................. 67
PATIENCE ET ASSIDUITE .......................................................................................................................... 73
LE PERICARDE ............................................................................................................................................. 74

© CE/YG//08/05

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QUATRIEME CERCLE

COMMUNICATION N° 5

Cénacle de la Rose+Croix

Quatrième cercle communication n° 5


ORIGINES DES ENSEIGNEMENTS ROSICRUCIENS

Les lettres que nous avons reçues au cours des dernières semaines, posent des questions et contiennent des
commentaires sur la valeur des communications précédentes qui sous-tendent, si on les analyse sous le même angle,
une unique interrogation qui les chapeaute toutes : « d'où vient cette merveilleuse connaissance que les mystiques
illuminés reçoivent parfois sous forme d'inspiration ? ».

Les points qui provoquent cette question sont naturellement très intéressants. Certains ont vu cette question
se poser à eux comme résultat de leurs méditations sur les nombreuses pensées inspiratrices qui se sont manifestées à
eux au cours des mois où ils ont poursuivi leur développement par les expériences de ce cercle supérieur de notre
œuvre. D'autres ont vu cette question se poser à eux tandis qu'ils lisaient ces communications et qu'ils se rendaient
compte que, dans le passé, certains des points de ces exposés indiquaient que j'avais 1 une certaine méthode de me
procurer des informations qui sortait de l'ordinaire, méthode qu'ils aimeraient connaître eux-mêmes. Ainsi, vous le
voyez, toutes les questions de ce genre se ramènent à une seule question se rapportant à l'origine de l'illumination.

Pour répondre à ces questions, il faut que je touche à divers principes cosmiques, et je suis sûr que cela
donnera lieu à une discussion vraiment très intéressante. Je commencerai en parlant de ma propre expérience et je
continuerai en parlant de ce que d'autres m'ont dit.

Tout d’abord, une bonne partie des connaissances qui sont contenues dans ces communications du quatrième
cercle provient de l'une ou l'autre de deux sources suivantes : en premier lieu, de documents écrits de notre organisation
dont peuvent disposer, à titre de prêt et pour leur usage personnel, les imperators de chaque juridiction et qui sont
envoyés de l'un à l'autre sous forme manuscrite et cryptographique. Toutes les fois que ces manuscrits semblent s'user
ou se salir, ils doivent être recopiés et mis en circulation sous une nouvelle forme, ou sur un papier ou un parchemin
meilleur, ce qui aide à les garder plus longtemps. Chaque fois que l'un de ces manuscrits a été recopié, des
commentaires ont été ajoutés par l'Imperator ou par le Grand Maître Suprême qui a surveillé la copie ou a exécuté cette
copie de sa main. De cette façon, beaucoup de ces manuscrits se sont considérablement augmentés au cours des siècles
passés jusqu’à ressembler beaucoup au manuscrit de Nodin que nous donnons dans le troisième cercle. C'est de cette
façon que beaucoup de papiers de notre organisation qui ont une grande valeur historique ou dialectique ont été
préservés au cours des siècles sans avoir été imprimés et sans être entrés dans une bibliothèque publique, sans être
tombés non plus aux mains de quelque personne qui en aurait fait un usage commercial.

Au cours de l'un de mes voyages en Europe, je suis allé au quartier général de l'Ordre à Paris pour voir un
certain manuscrit que j'attendais et que l'on avait eu des difficultés à m'envoyer. Vous pouvez imaginer ma surprise
quand finalement on m'emmena dans une petite salle qui servait de bibliothèque et que le manuscrit fut tiré d'un coffre-
fort et qu'il me fut montré dans la boîte dans laquelle il avait été envoyé d'Autriche.

Chaque page du manuscrit mesurait environ trente-cinq centimètres sur cinquante ; chaque feuille était d'un
papier très lourd et très lisse, qui ressemblait beaucoup à du papier de registre et qui pesait deux fois plus que le papier
que nous voyons en Amérique, même dans les plus gros livres. Il y avait à peu près deux mille pages de ce genre, ce qui
faisait une épaisseur de dix-sept centimètres. Ces pages étaient fixées les unes aux autres par de gros anneaux qui
ressemblaient beaucoup à ceux que nous utilisons aujourd'hui pour les classeurs, et le dos et les deux couvertures étaient
faits de plaques de bois magnifiquement sculptées, écrits avec une plume à large bec en caractère gothique. Les lettres
étaient grosses et les marges étaient grandes; par conséquent, il n'y avait pas beaucoup à lire dans chaque page. Il est
probable que le texte entier des deux mille pages aurait pu être réduit à une centaine de pages écrites avec des caractères
semblables à ceux de cette communication.

Une page sur deux, pratiquement, portait un grand schéma ou une illustration qui remplissait presque toute la
page. Certaines de ces illustrations étaient en noir ; d'autres portaient des traits de trois ou quatre couleurs afin de
permettre au lecteur de suivre les lignes dans leurs différents dessins. La plupart des illustrations, pourtant, étaient
vraiment des peintures à l'aquarelle, et il avait certainement fallu à un artiste expérimenté bien des jours pour faire
chacune d'elles. La plus grande partie du texte et des illustrations semblait être de la même main, bien que, dans les

1
Les enseignements qui sont ici colligés étaient très souvent rédigés à la première personne. C’est Harvey Spencer Lewis lui-même
qui s’adressait ainsi, dans son style si reconnaissable, aux membres de son organisation. Nous avons délibérément maintenu cette
rédaction à la première personne qui donne l’impression qu’au-delà du temps et du voile de la mort, notre bien-aimé Imperator est
toujours à nos côtés et continue à nous délivrer personnellement cet enseignement rosicrucien si inspirant.

Quatrième cercle communication n° 5 1


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

marges, il y eut des commentaires écrits par peut-être trente ou quarante personnes différentes, entre les mains
desquelles ce manuscrit était passé.

Aussi, je tendrais à penser que quelque grand maître de l'Ordre d'il y a plusieurs siècles avait consacré la plus
grande partie de sa vie à réaliser la partie originale ce grand manuscrit. L'introduction disait qu'il avait été copié sur
quatre autres manuscrits et que beaucoup d'additions avaient été faites, tirées de documents historiques.
Ce manuscrit traitait uniquement d'un seul sujet : les sources originales d'où beaucoup des enseignements
rosicruciens avaient été tirés, après expériences et vérifications. En d'autres termes, ce manuscrit contenait, entre autres
choses, une esquisse de la véritable philosophie yoga, avec des indications montrant quelles parties de cette philosophie
avaient été trouvées exactes et utiles ; ces parties-là avaient été ajoutées aux enseignements rosicruciens de façon à
s'accorder avec le travail graduel de notre organis ation. Il y avait une esquisse des véritables principes de l'astronomie,
avec des indications montrant quels faits astronomiques avaient été trouvés vrais et ajoutés à nos enseignements en
certains endroits. Il y avait aussi une esquisse des philosophies tantriques, soufies et vedanta, et de beaucoup d'autres
qui sont aujourd'hui diffusées par différentes écoles et différents maîtres comme programmes d’études distincts. Il était
surprenant, en vérité, de remarquer quelle grande partie de ces différentes philosophies avait été rejetée en raison de leur
inexactitude ou de leur inutilité. Par exemple, il n'y a que quelques -uns des exercices de respiration yoga qui nous sont
utiles aujourd'hui. C'est la raison pour laquelle la philosophie yoga, dans son ensemble, n'est pas incluse dans nos
enseignements rosicruciens. A l'origine, elle a été préparée pour les gens de l'Inde et des pays d'Orient qui vivent dans
certaines conditions et qui ont besoin d'une certaine forme de développement qui ne nous est plus utile à nous, gens du
monde moderne.

Une très petite partie de la philosophie tantrique fut trouvée digne d'avoir une place dans les enseignements
rosicruciens parce que la plupart des vérités qui sont exprimées dans cette philosophie se trouvent dans d'autres
philosophies ; de plus, beaucoup de ses principes étaient centrés sur l'élément sexuel d'une façon qui est désagréable aux
étudiants rosicruciens. Je comprends parfaitement maintenant pourquoi toutes les fois que quelqu'un a voulu établir une
filiale de l'organisation tantrique ici en Amérique, et où les étudiants ont pratiqué jusqu'au bout cette philosophie, le
résultat a été une intervention de la police et la disparition des chefs qui ont été forcés de se cacher : de telles choses se
sont produites à New-York, à Chicago, et dans d'autres grandes villes. L'ennui, c'est que dès que des fanatiques essaient
de mettre en pratique certains des principes tantriques, la tendance est de pousser jusqu'aux extrêmes et de se livrer à
des pratiques sexuelles qui n'ont probablement jamais été voulues dans le travail de cette organisation.

Il était intéressant de remarquer également que dans la philosophie soufie, les très beaux principes de cette
étude éthique et religieuse sont exprimés sous leur meilleure forme dans le poème que l'on connaît sous le nom du
Rubaiyat d'Omar Khayyâm. Omar Khayyâm, en tant que Persan, a réellement fait entrer les principes généraux des
enseignements soufis dans son poème de façon à les consacrer. L'idée dominante de cette philosophie et de beaucoup de
ses principes, tels qu'on les trouve dans nos enseignements, est magnifiquement exprimée dans ce poème par les lignes
suivantes : « J'ai envoyé mon âme dans l'Invisible, pour lire quelque lettre de l'après-Vie; Et bientôt mon âme m'est
revenue et a répondu : Je suis moi même le Ciel et l'Enfer ».
Si certains d'entre vous n'ont pas lu et étudié attentivement ce poème célèbre, ils s’en procureront
certainement un exemplaire. Veillez bien à vous procurer le texte traduit en anglais par Fitzgerald 2 qui, soit dit en
passant, était membre de l'Ordre rosicrucien d'Angleterre quand il fit cette traduction. De nombreuses heures de belle
méditation peuvent suivre la lecture de n'importe laquelle des strophes de ce très long poème.
Ce grand manuscrit, donc, montrait combien assidûment les maîtres et les grands maîtres des loges de notre
Ordre dans beaucoup de pays avaient travaillé à disséquer laborieusement les philosophies anciennes. Dans certains cas,
ils prolongeaient des discussions de ces philosophies pendant de nombreux mois ; en même temps, avec les membres de
leur loge, ils mettaient à l'épreuve chacun des principes puis établissaient un rapport sur ce qu'ils avaient découvert,
rapport qu'ils communiquaient à quelque secrétaire central ou Grand maît re. C'est à partir de ces rapports que ce
manuscrit avait été préparé. On me permit de copier beaucoup de passages du manuscrit, en particulier certains des
schémas que, depuis, nous avons développés en mots et en illustrations dans quelques -unes de nos leçons. Je m'assurais
de l'aide de l'un des frères de Paris pour recopier à mon intention d'autres passages. L'envoi du manuscrit posait un
problème, en raison de son volume et de son poids, et par le fait qu'il ne pouvait être envoyé par paquet poste, et, par
conséquent, enregistré et protégé contre la perte. Autrement dit, il aurait fallu qu'il soit envoyé en express, sans autre
protection qu'une simple assurance. Naturellement, l'argent n'aurait pu remplacer le manuscrit et par conséquent,
l'assurance ne représentait aucune protection. Un autre problème qui se posait à eux, c'était le fait que, en l'envoyant en
express, l'humidité du voyage par mer ne manquerait pas d'affecter beaucoup les illustrations et soulèverait la peinture
des pages, même si l'envoi était fait dans le paquet scellé le plus moderne ; il est peu vraisemblable, par conséquent, que
ce manuscrit traverse jamais la mer. J'espère avoir, un jour, des reproductions photographiques de ce manuscrit. On a

2
Il existe une traduction en français par Franz Toussaint qu’on peut trouver ici : http://wikilivres.info/wiki/Robaiyat

Quatrième cercle communication n°5 2


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

estimé à Paris que cela reviendrait à environ deux mille dollars, car il faudrait compter environ un dollar la page pour
avoir une reproduction photographique parfaite, faite par un professionnel qu'on puisse surveiller et de telle façon que
l'ouvrage soit à l'abri du vol ou du mauvais usage. Restons-en là en ce qui concerne les anciens manuscrits et les
méthodes par lesquelles la Rose+Croix a conservé jusqu'à aujourd'hui des enseignements qui ne se trouvent dans aucune
autre école moderne de philosophie ou d'occultisme.

La seconde façon dont je me procure des connaissances, à l’instar de beaucoup de nos membres à un
moment ou à un autre, c'est par le contact avec les documents Akasha. Vous l’aurez compris, cela veut dire un contact
avec l'esprit des Maîtres de la Grande Loge Blanche et une acquis ition de certains faits que leur esprit libère au cours de
ces contacts.

INFORMATIONS AUTOBIOGRAPHIQUES D’HARVEY SPENCER LEWIS

Je ne veux pas me vanter ni parler de moi en termes élogieux dans ces communications. Tous, vous me
connaissez suffisamment pour comprendre que j'évite de parler de mon développement personnel comme s'il s'agissait
de quelque chose que l'on pût m'attribuer comme étant une réalisation personnelle, objective.
Je crois pleinement, et chaque jour je suis davantage convaincu de ce fait, que je suis né pour occuper la
situation d'Imperator ou du moins pour faire ce travail. Mes efforts se poursuivraient, même si, en raison de
circonstances extraordinaires, je devais abandonner cette charge. En fait, s'il n'y avait pas le travail pénible et répétitif
qui consiste à préparer des leçons spéciales, des articles de revues, à répondre à des lettres, et à accorder des entrevues à
certaines personnes en qualité d’Imperator de l'Ordre, je disposerais de beaucoup plus de temps pour accomplir les
choses pour lesquelles j'ai l'impression d'être né.

En d'autres termes, je suis venu dans cette vie avec certaines capacités et facultés bien développées et
entraînées au cours de mes incarnations antérieures, et c'est un plaisir que de les utiliser. Un tel usage continuerait
même si je n'étais plus Imperator de l'Ordre, mais simple membre d'un degré élevé de l'organisation.

Prenons, par exemple, mon habileté à peindre. Cela s'est manifesté de bonne heure dans ma vie scolaire et,
pendant un certain temps, ce fut une source grâce à laquelle j'ai subvenu à mes besoins et à ceux de ma famille, bien
que, jusqu'à ce jour, je ne sois jamais allé dans une école des beaux-arts, sauf pendant une année où j'ai été professeur
de dessin décoratif, mais non pas élève. Au cours des années 1906 et 1907 j'ai fait plus de dessins à la plume et à l'encre
qui ont été réellement publiés dans les journaux et les revues américaines que n'importe quel autre artiste de New York ;
le carnet où je conserve des coupures de journaux qui représentent ce travail contient près de deux mille dessins
exécutés au cours de ces deux années. En beaucoup de lieux aujourd'hui, on utilise encore des reproductions de mes
dessins. Par exemple, dans les ouvrages et aux fenêtres de la Postal Telegraph Company, dans toute l'Amérique, on voit
l’image d'un petit télégraphiste en uniforme qui tient un télégramme à la main et qui, enlevant son chapeau, tend le
télégramme à quelqu'un. Ce dessin a été fait par moi en 1907.

Carte professionnelle d’H.S. LEWIS, publiciste,


conservée dans les archives du S.E.T.I., C+R-C

C'est moi qui ai crée le fameux slogan "Voyez d'abord l'Amérique", et qui ai réalisé nombre des illustrations
et des tableaux des lieux historiques les plus importants d'Amérique que les américains devraient visiter. Ces dessins
sont encore utilisés dans les brochures que distribuent différents réseaux de chemin de fer et des agences de voyage.
Des tableaux à l'huile et à l'aquarelle de toutes dimensions peints par moi sont accrochés dans différentes maisons de ce
pays et c'est, parfois, un plaisir que de visiter certains endroits et de voir que certaines de mes premières œuvres sont
encore jugées dignes d'être appréciées comme ayant de la valeur.

Quatrième cercle communication n°5 3


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

« See America First »,


Slogan inventé par H.S. Lewis

Beaucoup des dessins qu'utilisent nos journaux et la plupart des couvertures des premières revues ont été
réalisés par moi lors de mes loisirs du samedi après-midi et parfois le dimanche, j'ai souvent travaillé avec ma peinture à
l'huile et une toile à faire des tableaux pour notre temple, ma maison ou la maison de tel ou tel ami. Il est remarquable
que chez moi, aujourd'hui, je n'ai qu'une seule peinture à huile et trois petites aquarelles qui soient mon œuvre, alors que
j'ai peint, autrefois, au cours des vingt-cinq années passées, plus de cinquante grandes toiles à l'huile et plusieurs
centaines d'aquarelles. J'ai toujours eu beaucoup de plaisir à donner ce que je faisais.

Je n'avais pas l'intention de vous parler de moi ainsi, mais je voulais vous présenter la composition
particulière de la nature d'une personne qui était de toute évidence née pour remplir une certaine position dans la vie. A
côté de cette habilité peu ordinaire à peindre et à dessiner, et à le faire très rapidement, comme si je bénéficiais de
l'expérience de centaines d'années, il faut placer la capacité d'écrire, et de comprendre et d'utiliser les principes de la
mécanique, de la chimie et de la physique. Tous ces talents naturels font une composition particulière et je ne connais
pas plus d'une ou deux situations dans la vie dans lesquelles une combinaison si étrange de facultés et de capacités
pourrait être employée aussi avantageusement. A côté de cela, il faut compter aussi la capacité naturelle à se concentrer
et à établir le contact avec le Cosmique.

Cette capacité naturelle a été développée par nos enseignements et notre travail, si bien qu'il m'est facile de
me mettre en contact avec les documents Akasha et Cosmiques, tout autant qu'il est facile pour l'homme moyen de se
tourner vers une encyclopédie ou un dictionnaire et de se procurer les renseignements désirés. Même dans la
préparation des leçons de ce dixième degré, toutes les fois que quelque point des manuscrits ou des anciens documents
auquel je me rapporte semble vague ou mal défini, ou s'il se présente quelque point qui ne soit pas traité dans ces
documents, je peux m'arrêter un moment dans ma dictée ou dans ma rédaction et me procurer les renseignements dont
j'ai besoin en moins d'une minute. Je connais d'autres personnes qui sont capables de faire de même et je sais que les
grands maîtres du passé le faisaient constamment ; je sais aussi que c'est une capacité qui se développe facilement.

La grande difficulté c'est que, quand l'étudiant moyen qui participe à notre travail est prêt, qu'il est qualifié
pour ces contacts cosmiques et pour se procurer les renseignements désirés, il doute de sa capacité, et qu'ainsi il ne
réussit pas à faire passer dans la conscience objective les faits qui lui sont révélés. Ce doute et cette hésitation font que
les étudiants mettent en cause l'authenticité des faits qui leur sont donnés et qu'ils ont peur que ces faits ne soient
simplement que le résultat de l'imagination de l'esprit objectif. Par conséquent, ils repoussent les faits et demandent
quelque chose de plus positif. De cette façon, les révélations arrivent rapidement à l'esprit et chacune est repoussée par
l'esprit raisonnant comme étant probablement fausse ou peu sûre, et les faits continuent leur route sans être jamais
convenablement enregistrés.

Tout récemment, je travaillais avec l'un des membres de notre ultime degré qui essayait de surmonter cette
tendance à douter de la sûreté des connaissances données par le Cosmique. Tandis qu'il était assis, à penser calmement
et à se mettre en harmonie avec le Cosmique, je lui demandais de se concentrer sur la question : « Quel est l'auteur du
manuscrit Rosicrucien que l'on connaît sous le nom de Livre M ? » Je n'eus pas plus tôt énoncé ma question qu'il
répondit « Eh bien, il me vient immédiatement à l'esprit le nom de Johan Reuss, mais cela ne peut être la réponse car

Quatrième cercle communication n°5 4


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

cela semble venir de mon imagination et je n'ai pas eu le temps d'établir un contact cosmique et de recevoir le nom
d'une source sûre. ». Je lui dis immédiatement que le nom était correct et que cela ne lui venait pas de mon esprit, car je
n'avais pas cette réponse-là en tête. Sa réponse était en effet le nom de l'auteur du Livre M édité en Allemagne comme
manuscrit privé de l'organisation allemande d'il y a bien des années ; alors que j'avais en tête le livre M, écrit en latin
plusieurs siècles plus tôt et qui n'était pas exclusivement Rosicrucien. Je connaissais le livre allemand, mais je ne
pensais pas du tout à lui quand j'avais posé la question. Plus tard, quand il se concentra de nouveau pour trouver l'auteur
du livre primitif latin, il trouva le nom, mais le prononça mal et comprit mal la date à laquelle il avait été édité. Son
argument était qu'il ne pouvait croire que les réponses rapides qui lui venaient à l'esprit étaient dignes de la moindre
considération. Souvent, au cours de ses expériences, il avait demandé des renseignements et, quand les réponses
venaient rapidement, il les rejetait comme étant le pur produit de son imagination, et il attendait longtemps d'autres
réponses qui ne venaient jamais.

J'avais eu les mêmes réactions lors de mes débuts avec ces expériences et aussi je compris très bien le
problème qui se posait à lui. Cela aidera peut-être certains d'entre-vous à surmonter la même difficulté.

Pour résumer, les communications de ce quatrième cercle ont été préparées à partir des sources suivantes :
les faits historiques qui sont contenus dans ces fascicules, et certains des extraits tirés des enseignements anciens ont été
pris directement dans les manuscrits anciens que j'ai copiés ou lus. D'autres points qui se rapportent à des personnages
du passé ont dû être demandés au Cosmique, car beaucoup de manuscrits sont aussi soigneusement voilés quant aux
détails des personnalités que le sont nos propres manuscrits.

Dans ces pages, j'en ai dit plus sur moi et sur certains points de ma vie passée que dans n'importe quelle
autre source d'information venant de notre organisation ; pourtant tous les faits qui concernent ma naissance, ma
préparation première à ce travail, les expériences surprenantes ou décourageantes par lesquelles j'ai dû passer dans mon
enfance, mon adolescence, et plus tard comme homme d'affaires, n'ont pas été révélés et ne le seront pas avant qu'il ne
semble bon de les publier dans une brève biographie, afin que d'autres puissent être aidés par mes expériences passées.
La vie de tous ceux qui ont eu à diriger le travail rosicrucien dans le passé est aussi intéressante pour moi que ma vie à
moi, et la vie de tous ces hommes vous intéresserait si vous la connaissiez. Le grand fait demeure, pourtant, que les
documents rosicruciens, les documents du fonds G.T. et les connaissances accessibles depuis le Cosmique, vers quoi
nous pouvons nous tourner et que nous pouvons nous procurer à différents moments, donnent à la Rose+Croix la plus
merveilleuse bibliothèque de faits et de connaissances que le monde ait jamais disposé. Beaucoup de ces faits sont
maintenant présentés dans les communications de ce quatrième cercle, parce qu'ils ne pouvaient l'être dans les
communications antérieures.

METHODOLOGIE DES CONTACTS COSMIQUES

J'ai l'intention de vous donner maintenant un aperçu de certaines idées particulières et de certaines petites
techniques permettant de mettre convenablement en application les méthodes régissant les contacts cosmiques. Nombre
d'entre nous ont obtenu ces données par expérience, après avoir passé des mois et des années à analyser les phrases
voilées contenues dans certains manuscrits orientaux. Au début, quand je travaillais sur les manuscrits secrets et chiffrés
qui m'étaient communiqués en liaison avec le travail de l'ordre, j'avais coutume de méditer de longues heures sur
quelques -unes des phrases soigneusement voilées qu'ils renfermaient.

De 1909 à 1916, en rentrant de mon bureau, j'avais l'habitude, malgré ma fatigue physique et cérébrale, de
traduire en anglais courant quelques pages des manuscrits secrets qui m'avaient été envoyés de France et des Indes. Je
me souviens très bien avoir ainsi travaillé une semaine entière sur une seule phrase d'environ douze mots que je ne
comprenais que vaguement. Le dictionnaire ne servait à rien ; personne ne pouvait m'aider et je ne pouvais pas poser de
questions à qui que ce soit. La phrase que j'avais devant moi n'était pas seulement voilée, mais, comme toutes les
phrases et tous les paragraphes de ces manuscrits, très condensée et très abrégée, de sorte que plusieurs pensées
pouvaient être exprimées en quelques mots seulement. Très souvent, des mots comme et, de, par, pour et à avaient été
omis des phrases pour les rendre plus brèves. Je n'oublierai jamais l'une des phrases sur laquelle je dus travailler très
longtemp s. Elle était si difficile que j'avais l'habitude de me lever de ma chaise à onze heures ou minuit, de lever les
mains vers le ciel et de dire : « Dieu tout-puissant, si seulement je pouvais parler quelques minutes avec celui qui a écrit
ce manuscrit ! ». Elle traitait, avec d’autres, des méthodes permettant le contact cosmique, et bien sûr, je la trouvais
passionnante et je brûlais du désir de réaliser de tels contacts qui pouvaient m'aider à comprendre d'autres lois et
d'autres principes...

Quatrième cercle communication n°5 5


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

Cette phrase étrange expliquait l'attitude mentale requise pour parvenir au contact cosmique. Je notais avec
intérêt que le principe fondamental qu'elle impliquait, ressemblait à l'idée exprimée par tous les grands mystiques du
passé et en particulier par Jésus sous la forme suivante : « Le royaume des cieux est en vous". Les mystiques ont
toujours déclaré que la conscience cosmique est une partie de notre moi intérieur. L'idée exposée dans le manuscrit était
qu'en cherchant à entrer en contact avec la Conscience Cosmique, nous ne devions pas être influencés par l'idée
religieuse et théologique moderne selon laquelle le ciel et le royaume spirituel sont entièrement extérieurs à nous. Le
manuscrit sur lequel j'étais occupé à travailler avait été écrit au onzième siècle quoique mon exemplaire fût plus récent.
L'auteur implorait les étudiants des principes mystiques d'écarter les principes théologiques qui, à cette époque,
devenaient de plus en plus populaires. Il déplorait l'idée que la religion ait fabriqué un monde artificiel et spirituel
appelé « Ciel » et prétendu dans tous les écrits religieux que ce monde spirituel était un royaume ou un état séparé, situé
dans les cieux ou dans l'espace au-dessus de nous, et que pour parvenir jusqu'à lui, nous devions mourir ou bien si nous
voulions simplement y réfléchir, élever nos pensées hors de nous-mêmes, vers ce lieu céleste. L'auteur attirait l'attention
sur le fait que Jésus n'avait pas prêché de telles idées à ses disciples, mais simplement fait comprendre que le monde
spirituel était quelque chose qui faisait partie de nous-mêmes et n'était point localisé quelque part. Après Jésus, l'Église
inventa progressivement une nouvelle idée du ciel qui influençait la pensée des hommes et des femmes, à tel point qu'il
leur était difficile de saisir la véritable idée d'un royaume spirituel au-dedans d'eux-mêmes. A ce point précis de mon
exposé, j'aimerais ajouter que quelques années après être venu à bout de ce manuscrit et avoir entrepris la lecture des
ouvrages d'autres auteurs rosicruciens célèbres, je m'aperçus que Jacob Boehme, le cordonnier qui devint un si grand
philosophe et un si éminent instructeur rosicrucien, avait saisi l'idée correcte exprimée dans ce manuscrit. Il la présenta
magnifiquement en disant que pour atteindre le monde cosmique ou le monde spirituel, nous devions diriger nos
pensées vers l'intérieur plutôt que vers l'extérieur. En dehors des Quakers, je crois que les mystiques de tous les pays
sont vraiment les seuls, aujourd'hui, à avoir une compréhension correcte de ce que Jésus et les anciens mystiques
voulaient exprimer en disant que le royaume des cieux, le royaume spirituel, était au-dedans de nous.

Le mot « ciel », dans la déclaration faite par Jésus, a été mal interprété par les traducteurs qui avaient pour
intention de soutenir le point de vue ecclésiastique. Il était employé par eux pour figurer le monde spirituel et ils ne
pouvaient s'empêcher de penser que le monde spirituel avait quelque chose à voir avec le ciel au-dessus de nous. Vous
pouvez voir ainsi à quel point leur traduction est inconsistante, puisqu'il est déclaré que les cieux sont au-dedans de
nous alors que ce qu'ils auraient dû écrire, c'est que le royaume divin est au-dedans de nous et non dans les cieux.

Je découvris que la phrase sur laquelle j'avais travaillé si longtemps s'efforçait de suggérer que si nous
pouvions penser à nous-mêmes non pas comme étant deux êtres - un être spirituel et un être physique - mais comme
étant un seul être ayant un pouvoir d'expression extérieure, terrestre, et un pouvoir d'expression intérieure et spirituelle,
nous aurions en quelques sorte le sentiment de porter un manteau au-dessus de notre moi invisible. Extérieurement le
manteau pourrait être raccommodé et parsemé de différentes couleurs, mais il y aurait à l'intérieur une splendide
doublure d'une blancheur éclatante.

Pour pouvoir parvenir à l'harmonie spirituelle au cours de nos méditations et de nos concentrations, nous
devons, pour employer une image, ôter ce manteau et le remettre à l'envers, de manière à être ainsi vêtus de blanc très
pur. Par expérience personnelle, nombre d'entre-nous ont constaté que la façon la plus facile et la plus rapide pour entrer
en contact avec le Cosmique consiste à diriger nos pensées vers l'intérieur, comme si nous nous concentrions non pas
sur quelque royaume céleste, mais sur un point sacré, au centre de l'âme résidant dans notre corps. Il nous faut donc
commencer par nous relaxer et par devenir calmes, passifs et bien à l'aise, en libérant notre esprit de toute idée d'un
monde matériel. Puis, pensant que tout l'univers cosmique et le monde spirituel tout entier sont concentrés au-dedans de
nous, nous commencerons à tourner nos pensées vers l'intérieur, en dirigeant notre conscience au-dedans de nous-
mêmes. Un frère nous a dit qu'il allait même jusqu'à imaginer un espace au centre de son corps assez vaste pour contenir
toutes les planètes, le soleil, la lune et toutes les étoiles de l'univers. Il pense à celles-ci comme se mouvant autour de
leur orbite tout comme si son corps était quelque immense coquille au centre de laquelle se trouverait l'univers entier.
Un autre frère dit obtenir de meilleurs résultats en pensant qu'il grandit au point de pouvoir inclure en lui-même
l'univers tout entier. Ensuite il lui suffit de diriger ses pensées au-dedans de lui-même et ainsi il se met instantanément
en contact avec la conscience Cosmique. Ces deux méthodes aident merveilleusement à établir un contact convenable.

Mon propre cas, et celui de beaucoup de ceux qui ont pu établir souvent le contact voulu, ont permis de
vérifier qu'en tournant la pensée, la conscience, vers le cœur, comme s'il était le centre de l'univers et comme si le
royaume spirituel et la conscience de Dieu l'entouraient, on obtenait les meilleurs résultats. En pensant de cette manière,
au cours de nos concentrations, il se produit en tout premier lieu une perte complète de conscience au sujet de notre
corps physique et du monde qui nous entoure. J'ai remarqué que quel que soit l'endroit où je me trouvais, que ce soit
dans ma chambre, dans un temple, sur un navire ou en pleine campagne, j'oubliais très vite où j'étais et même qui j'étais,
en dirigeant de cette manière mes pensées au-dedans de moi. Les minutes s'écoulent rapidement quand une personne se
concentre ainsi et la seule chose dont elle soit consciente, est le fait qu'elle est à l'intérieur d'elle -même et en contact

Quatrième cercle communication n°5 6


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

avec quelque grand pouvoir cosmique. Pendant une telle concentration, l'esprit semble être en contact avec tous les
points de l'univers et avec d'innombrables personnalités. Nous voyons donc que c'est là un principe très important qui
devrait être mis soigneusement à l'épreuve par chacun de vous, pour bien comprendre ce qu'il signifie.

De tels contacts avec la conscience intérieure ont de très heureux résultats quand on désire obtenir du
Cosmique une inspiration ou la réponse à une question importante. Dans la plupart de mes propres expériences - et
dans celles de ceux qui ont parlé de cette question avec moi - les réponses sont venues d'une manière rapide et
facilement et il semble toujours à ce moment que soudain, au centre du corps, une voix commence à se faire entendre et
à dire quelque chose, d'une manière particulière.

On est sûr alors qu'il doit s'agir d'une réponse correcte, car elle vient du centre de nous-mêmes et n'a jamais
aucun rapport avec quoi que ce soit du monde extérieur et matériel. Je vous recommande donc d'effectuer cette
expérience, pendant vos périodes de concentration : efforcez-vous de garder constamment à l'esprit l'idée que la
conscience cosmique en vous est aussi complète que la conscience cosmique qui pénètre tout l'espace de l'univers entier
et que la conscience en vous, n'est en aucune manière séparée de la conscience de tous les êtres humains.

MISCELLANÉES

Au cours des jours passés, de nombreuses lettres me sont encore parvenues au sujet du travail du quatrième
cercle. Nombre d'entre vous m'ont écrit que les expériences sur la glande thyroïde leur avaient été incontestablement
d'une grande utilité en bien des domaines. Une sœur m'a écrit que depuis qu'elle travaille sur ses centres psychiques, sa
santé s'est améliorée. Elle dort mieux, mange mieux et se sent mieux au cours de la journée. Elle fait, en·particulier,
cette intéressante déclaration : « Si ma santé est meilleure et si mon corps régénéré devient plus vigoureux, je sais que
la partie psychique de mon être doit être elle aussi, dans une condition meilleure, et que ces expériences ont pour
résultat effectif le développement des centres psychiques, car autrement, je n'aurais obtenu aucune amélioration de mon
état de santé. »

C'est là une idée excellente et très vraie. D'autres m'ont affirmé que leur faculté intuitive avait augmenté,
ainsi que leur vitalité. Je suis heureux de pouvoir dire que je n'ai pas reçu une seule lettre de critique de la part des
membres du quatrième cercle de notre juridiction. Tous les membres semblent être extrêmement satisfaits de leurs
études actuelles et ils affirment que la façon dont j'explique ces principes leur plaît beaucoup. Il leur semble en
particulier que je suis assis devant eux, leur expliquant ces principes d'une façon toute personnelle. C'est précisément là
la manière dont je prépare ces enseignements. Je suis assis ici dans mon bureau avec, devant moi, quelques notes se
rapportant au sujet que je veux traiter et je m'adresse à ma secrétaire qui prend cela en sténographie, comme si elle
écoutait un cours personnel que je donnerais à l'un de nos étudiants. De cette façon, la communication possède l'élément
personnel qui est indispensable à une véritable discussion à cœur ouvert entre le maître de classe et ses élèves.

Beaucoup de juridictions étrangères qui ont reçu, depuis trois ou quatre ans, des exemplaires de nos
communications, les ont progressivement traduites dans leur propre langue. Elles ont été très élogieuses en ce qui
concerne la qualité merveilleuse du travail rosicrucien tel qu'il est accompli en Amérique.

Nul n'ignore que les Français avaient généralement l'habitude de considérer le peuple américain comme
inférieur au point de vue culturel. Ils se référaient, naturellement, aux américains plus riches en argent qu'en culture,
ceux qui voyagent en Europe et qu'ils ont pu rencontrer. La plupart d'entre eux, en effet, courent les grandes
bibliothèques, les musées et les galeries d'art, sans même s'arrêter pour regarder de plus près les choses merveilleuses
qui y sont exposées et sans aucune considération pour ceux qui aiment penser profondément, lire avec soin et admirer
une œuvre splendide. Aussi les Français, les Allemands, les Italiens, les Espagnols, les Anglais et d'autres encore
jugeaient-ils les Américains à travers quelques touristes qu'ils avaient vus visiter leur pays. Vous pouvez donc imaginer
leur surprise, quand ils s'aperçurent que nos enseignements rosicruciens étaient, d'un bout à l'autre, pleins de pensées
d'un développement naturel et d'une réalisation spirituelle bien au-dessus de la moyenne des écrits de leur propre pays.

Presque tous ces pays étrangers ont demandé l'autorisation de traduire la plupart de nos documents et
beaucoup de nos livres, parce que cela leur était fort utile pour leur propre travail. Ce qui les frappe le plus dans nos
communications, c'est peut-être la manière complète dont nous considérons une loi ou un principe et dont nous
l'expliquons dans notre travail. Pendant des centaines d'années, les étudiants de ces pays ont lu d'anciens manuscrits et
des écrits mystiques dans lesquels tout était plus ou moins voilé et où chaque idée était présentée une seule fois, puis
laissée de côté pour qu'un nouveau principe puisse être abordé, dans l'espoir que l'étudiant travaillerait assez longtemps
sur chaque petite phrase pour en découvrir personnellement le sens, comme j'ai dû moi-même le faire, au moment où

Quatrième cercle communication n°5 7


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

j'étudiais ces mêmes manuscrits. Ces étudiants admirent la façon dont nous traitons tous ces points et les étudions
chaque fois de diverses façons et sous des angles différents en présentant des expériences pratiques destinées à mettre à
l'épreuve les principes enseignés.

Tout récemment, j'ai reçu une copie du manuel qui est édité par les rosicruciens d'Allemagne et qui couvre
les premiers degrés de notre travail. Il faut bien reconnaître qu'il ne contient pas le nombre d'informations pratiques que
renferme notre propre manuel rosicrucien, bien qu'il s'agisse d'un livre bien plus épais, édité en plus gros caractères et
avec beaucoup d'illustrations. Nous avons remarqué que chacun de leurs degrés possède deux ou trois alphabets secrets,
basés sur le triangle à l'intérieur duquel se trouve une croix - comme notre propre alphabet - ou avec le carré ou encore
le cercle refermant une croix et aussi avec une combinaison de tous ces symboles. Nous n'employons qu'un seul
alphabet pour ne pas compliquer les choses, si l'un de nous désire employer un code secret dans un but quelconque. Ils
donnent les mêmes noms que nous aux divers degrés, par exemple, Zelator, Theoricus et Practicus. Tout au long du
livre prévaut la même idée surannée de voiler nombre des grands principes. Il ne s'agit pas là d'un ancien manuel ; en
fait, il était employé, il y a seulement quelques années, pour préparer la venue du nouveau cycle, mais, en ce qui
concerne sa méthode et sa présentation, elles sont presque identiques à celles des manuscrits rosicruciens vieux de cinq
cents ans.

L’AURA

Après la question de la réincarnation, je crois que c'est le sujet de l'aura qui est le moins connu de tous les
phénomènes mystiques. Et pourtant nous entendons des conférenciers et des instructeurs qui parlent beaucoup de l'aura,
et il y a eu également beaucoup de livres sur ce sujet. La plupart des choses que l'on trouve dans ces conférences ou
dans ces livres sont très amusantes ; elles sont même absolument stupides. Il y a quelques années aux Etats-Unis, un
homme écrivit un livre qui traitait de l'aura et il décrivait un produit chimique merveilleux qu'il avait découvert et qui,
quand on le plaçait entre deux plaques de verre, servait d'écran à travers lequel on pouvait regarder pour observer l'aura
des autres. Cela attira beaucoup l'attention du public et, immédiatement, des milliers d'orateurs qui se rattachaient à de
petits groupes occultes ou mystiques, se mirent à faire des conférences sur l'aura et les revues publièrent de nombreux
articles sur ce sujet. La plupart des auteurs et des conférenciers ne connaissaient absolument rien de l'aura humaine, à
part le fait que, dans certaines circonstances, ils pouvaient à l'occasion voir un peu de l'aura de certaines personnes.

Une des théories les plus stupides sur l'aura se rapporte aux couleurs et à la signification des couleurs. Il est
absurde de dire qu'une aura jaune ou une aura qui contient des teintes jaunes en différents endroits indique que la
personne entretient de mauvaises pensées, qu'elle est malade ou qu'elle est empoisonnée par la jalousie ou d'autres
sentiments mauvais.

Différentes interprétations ont été associées aux différentes couleurs, selon des expressions courantes du
langage, ainsi : le vert pour l'envie, le rouge pour la haine, le bleu pour le découragement ou la mélancolie, et le jaune
pour la jalousie.

Tout cela appartenait entièrement au domaine de l'imagination et était absolument faux. Certaines personnes
parmi les plus magnifiquement évoluées que j'ai connues ont montré des couleurs d'un jaune d'or dans leur aura. Le vert
n'est pas plus une indication de jalousie dans le cœur d'une personne que le blanc, le bleu ou n'importe quelle couleur.

Tant que nous en sommes au sujet des couleurs, je peux également dire que la santé d'une personne est la
cause d'une aura forte ou faible. Une aura faible est toujours de couleur grisâtre et ne s'étend jamais loin du corps, peut-
être à trois ou quatre centimètres seulement ; c'est comme un contour brumeux qui enveloppe le corps. Le blanc pur,
d'autre part, indique probablement l'aura la plus parfaite ou la plus développée que l'on puisse avoir, mais vous
remarquerez, en analysant une aura d'un blanc pur, que sur le bord extérieur de ce blanc, il y a toujours une certaine
quantité de violet brillant.

Quand l'aura blanche se trouve à mi-chemin entre le gris et le blanc, il y a généralement un bord bleu, et cela
indique que l'aura est encore en cours de développement et de croissance. Il y aura probablement des rayons d'autres
couleurs dans différentes parties de l'aura, tout cela dépendant de la santé du corps. Un homme qui est très développé
dans le domaine psychique et qui a une très belle aura blanche peut avoir, dans cette aura, une teinte légèrement
verdâtre près de l'abdomen, si cet homme souffre de quelque ennui de l’estomac ou de l'intestin. Lorsque l'on a un
rhume de cerveau - ou un rhume de poitrine - l'aura, vers la partie supérieure du corps, ne sera pas aussi forte que dans
des conditions normales. Dans le cas de fièvre provoquée par n'importe quelle maladie, l'aura présentera une légère
teinte rougeâtre. Dans toute aura parfaitement développée et qui est blanche avec une bordure violette, on peut être sûr
de trouver une petite teinte rouge qui ressemble à un éclair de couleur rouge qui sort de la partie gauche de la tête, à côté

Quatrième cercle communication n°5 8


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de la tempe et qui traverse toute l'aura comme un rayon de lumière. La raison en est que du côté gauche de la tête il y a
une zone psychique du cerveau qui produit une teinte rouge dans l'aura quand le développement psychique atteint un
niveau élevé. L'illustration ci contre représente la teinte rouge de l'aura qui émane du côté gauche de la tête. Les lignes
obliques qui entourent le corps représentent les radiations auriques générales qui en émanent.

Pourtant, le but réel de l'aura ne concerne pas seulement le développement psychique de la personne. Vous
serez peut-être surpris d'apprendre que l'aura qui enveloppe une personne est la façon qu'a la nature de protéger le corps
des radiations mauvaises ou désagréables qui sont de nature vibratoire et qui causeraient des sensations désagréables,
des maladies ou des blessures à la peau. Ce point important, presque tous les auteurs et conférenciers dont j'ai parlé l'ont
négligé, parce qu'ils n'en ont jamais entendu parler. Il faut que nous connaissions ces faits ; par conséquent, nous allons
maintenant prendre le temps d'étudier l'aura en détail.

Quatrième cercle communication n°5 9


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NATURE ELECTRIQUE DE LA FORCE VITALE

La vitalité du corps humain, comme du corps de tout animal ou de toute plante, est de nature électrique. Les
rosicruciens et les mystiques des temps anciens le savent depuis de nombreux siècles. En fait, les rosicruciens ont fait de
nombreuses expériences pour prouver que l'énergie du corps humain est un très haut niveau d'énergie électrique. Les
expériences de Mesmer en France ont été la continuation d'expériences semblables que l'on faisait depuis plusieurs
siècles. Ses expériences ont prouvé que l'énergie électrique du corps humain pouvait être dirigée et contrôlée, et elles
ont aussi prouvé que la guérison magnétique par l'usage des mains n'était pas seulement un fait scientifique, mais que ce
magnétisme pouvait être tiré d'un corps et transmis à un autre corps. Mesmer prouva tout cela en demandant à un bon
nombre de personnes de s'asseoir en cercle dans une pièce et de placer leurs mains nues sur un fil de cuivre qui faisait le
tour de la pièce en touchant chaque personne. L'extrémité du fil montrait qu'il avait été fortement magnétisé et beaucoup
de démonstrations remarquables furent faites à l'aide du magnétisme qui se trouvait ainsi localisé dans le fil nu. Plus
tard, Mesmer essaya de retirer ce magnétisme du fil et de l'emmagasiner pour l'utiliser à produire des étincelles et
d'autres manifestations. Comme beaucoup d'autres expérimentateurs d'autrefois dans le domaine du mysticisme, il fut
amené à utiliser des mots et des expressions que le public pouvait comprendre mais que les savants n'acceptaient pas.
Par conséquent, les savants déclarèrent bientôt que Mesmer était un charlatan et que ses théories et ses idées étaient
fausses, ce qui, naturellement, eut pour résultat de l'amener à connaître la même condamnation et le même châtiment
que tous les premiers expérimentateurs dans le domaine du mysticisme. Il appelait « fluide magnétique » l'énergie qui
se trouvait dans le corps humain. Il ne voulait pas associer le mot à l'idée de liquide, et pourtant, ce fut là l'interprétation
que lui donnèrent la plupart des gens qui critiquèrent ses idées. Il utilisait le mot magnétique parce qu'il ne pouvait pas
trouver un autre terme à utiliser à la place.

J'ai commis la même erreur dans cette leçon en disant que l'énergie qui se trouve dans le corps humain est
électrique. Si cela vous fait penser à l'électricité ordinaire que nous trouvons dans les fils électriques qui servent à
l'éclairage de nos maisons, alors je suis tout aussi coupable que Mesmer d'affirmer des choses fausses. Pourtant, j'ai
essayé de nuancer mes paroles en disant que cette énergie est d'un niveau d'électricité ou de radiations vibratoires
supérieur.

D'un certain côté j'ai de la chance, car je peux maintenant me tourner vers un ou deux manuels de
physiologie, écrits par des médecins éminents, et montrer qu’au cours des quelques dernières années, ces médecins ont
mené des expériences qui montrent que l'énergie du corps humain s'inscrit sur des appareils de mesure électriques et
qu'ils ont, eux aussi, utilisé le mot électrique comme étant le mot convenable pour l'énergie vitale du corps.

Ils utilisent ce mot parce qu'ils ne peuvent pas trouver dans le langage d'autre mot qui convienne mieux à la
nature de l'énergie vitale, que celui d'électricité. Cependant, les savants insistent pour que nous, qui nous livrons à des
expériences dans le domaine mystique, nous choisissions des mots aussi précis et aussi bien pesés qu'eux. Cela peut
vous faire sourire, comme cela me fait sourire quelquefois, car la science - et tout particulièrement la médecine - a fait
quelques erreurs dans le passé en utilisant certains mots. Par exemple, quand on découvrit un nouveau nerf ou un
nouveau vaisseau dans le corps et qu'on ne put pas lui trouver de nom convenable, on l'appela innominé, ce qui vient
d'un mot latin qui veut dire l'inconnu ou l'innomé ; Et cet organe s'appelle toujours l'innominé, ce qui paradoxalement
lui donne un nom ; mais comment une chose qui a reçu un nom peut elle être innominée ? On a aussi nommé un bon
nombre des os et des vaisseaux nouvellement découverts d'après les hommes qui les avaient trouvés, ce qui est
certainement stupide, puisque de tels noms ne décrivent pas la nature des choses. Beaucoup des maladies dont l'homme
souffre ont reçu des noms scientifiques basés sur le nom des hommes qui les ont découvertes. Que dirait donc la science
si nous appelions l'énergie du corps humain «énergie mystique », parce ce que ce sont les mystiques qui l'ont
découverte, ou « énergie rosicrucienne », parce que quelques rosicruciens ont amené les expériences à un point de
perfection ? Pourtant, le mot électrique semble être le meilleur pour décrire l'énergie du corps humain, parce qu'il s'agit
d'une propriété qui a des caractéristiques semblables à celles de l'énergie électrique.

Cette énergie électrique qui se trouve dans le corps humain rend le corps tout entier très semblable à un
morceau d'acier aimanté. Vous avez appris, dans les premières communications de cercles antérieurs, qu'un morceau
d'acier qui est magnétique a une aura autour de lui, un champ de force magnétique, comme dit la science. Ce champ, ou
cette aura, qui entoure un aimant d'acier est soit large soit étroit, selon les dimensions du morceau de métal et la quantité
de magnétisme qu'il contient. Quand on veut un aimant très grand et très fort, on met davantage d'électricité dans
l'aimant, en renforçant et en agrandissant par là le champ magnétique ou l'aura qui s'étend autour de lui à un tel point
que de tels aimants peuvent soulever des objets extrêmement lourds.

Quatrième cercle communication n°5 10


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J'ai vu des aimants qui étaient assez puissants pour soulever une automobile du sol ; en fait, dans beaucoup
de grandes usines, et en particulier dans les endroits où l'on construit les trains ou les bateaux, d'énormes aimants sont
utilisés pour soulever de lourdes pièces métalliques ou des pièces de machine et pour les transporter d'un endroit de
l'usine d'un autre. De tels aimants commencent à attirer de petites pièces métalliques à une distance de trois, quatre ou
cinq mètres. Cela montre qu'ils ont une aura magnétique, un champ magnétique, de ce diamètre tout autour d'elles.
D'autres aimants peuvent avoir une aura magnétique qui n'a que quelques centimètres, un demi-mètre ou un mètre,
selon leur dimension et leur force.

La force de l'électricité dans le corps, et la force de l'aura magnétique du corps humain, dépendent de la
santé du corps. La santé de tout corps d'homme ou d'animal dépend non seulement de l'état physique, mais aussi de
l'état psychique, parce que la santé parfaite chez l'homme ou la femme est le résultat d'une harmonie convenable entre le
corps psychique à l'intérieur et le corps physique à l'extérieur.

Nous faisons pénétrer cette énergie électrique dans notre corps par l'intermédiaire du Noüs comme nous
vous l'avons enseigné dans le troisième cercle. Cette énergie est transformée dans les poumons en deux sortes d'énergie
électrique : une énergie d'un niveau supérieur qui est utilisée par la partie psychique du corps et une énergie de niveau
inférieur qui est utilisée par la partie physique du corps. L'un de ces niveaux est négatif et l'autre est positif, et c'est la
combinaison de ces deux éléments qui constitue l'énergie de santé et qui constitue l'aura. Si nous ne sommes pas en
harmonie au sens psychique, nous n'aurons pas un mélange parfait de ces deux sortes d'énergie électrique dans le corps
et notre aura sera petite ; en fait, l'énergie du corps sera faible. S'il y a quelque chose qui ne va pas dans le corps
physique, l'énergie et le magnétisme seront réduits de la même manière.

Notre esprit et nos pensées ont beaucoup à voir avec le contrôle de notre énergie psychique, tandis que la
nourriture l'eau, l'exercice, le soleil, la respiration, etc. ont beaucoup à voir avec l'énergie physique du corps. Les
personnes qui ne sont pas développées psychiquement et qui n'ont pas appris à utiliser leur esprit et leurs facultés
psychiques pour penser convenablement et contrôler convenablement leur corps ne possèdent pas une quantité complète
d'énergie vitale en ce qui concerne le côté psychique et, par conséquent, elles ne sont ni en aussi bonne santé, ni aussi
pleines de magnétisme qu'elles devraient l'être.

Quand le corps physique est plein de puissance physique et que, pourtant, le côté psychique n'est pas bien
développé, nous avons un homme qui est rempli d'une énergie électrique négative qui dépasse l'énergie positive. Un tel
homme est négatif dans l'ensemble de son fonctionnement psychique, il a une petite aura et, par conséquent, il est plus
sujet aux maladies et aux ennuis physiques que d'autres personnes, bien que, dans un sens physique, il semble être très
fort. L'homme qui est bien développé au sens psychique a une quantité d'énergie électrique positive supérieure à la
quantité d'énergie négative ; par conséquent, il a une aura très forte, une grande réserve d'énergie vitale ; il est vraiment
en bonne santé et il est capable de combattre et de prévenir les maladies et les ennuis du corps physique.

J'ai déjà dit que l'aura qui entoure le corps humain a pour but de prévenir les maladies et d'arrêter les
radiations extérieures de nature vibratoire qui pourraient nous faire du mal. Tout le monde sait qu'une montre
parfaitement construite est fortement magnétisée de façon que toutes ses pièces marchent sans à-coups, sans être
influencées par les courants magnétiques du corps humain. Si, pourtant, vous vous approchez d'une puissante dynamo
dans une centrale électrique, ou de quelque aimant, votre montre sera immédiatement influencée par ce magnétisme
électrique plus puissant et, bientôt, votre montre ne marchera plus correctement. Un autre fait intéressant qui concerne
les montres c'est qu’à mesure qu'un homme se développe fortement au sens psychique, il découvre que sa montre ne
marche plus convenablement. Ceux de nos membres qui ont fait beaucoup d'expériences dans le domaine psychique, en
particulier dans les deuxième et troisième cercles, ont constaté qu'une montre qu'ils portent au poignet ou dans la poche,
se dérègle au bout de quelques semaines, ce qui leur impose de la mettre de côté pendant quelque temps pour qu'elle se
remette à marcher correctement.

Les horlogers et la plupart des savants nient qu'il en soit ainsi et disent que le magnétisme du corps humain
ne peut affecter une montre. Néanmoins, ce fait est exact, et nous recevons, chaque année, des centaines de lettres de
membres qui se plaignent de leur montre. En ce qui me concerne, j'ai découvert qu'il est préférable d'acheter une montre
très bon marché et de la mettre au rebut chaque année au lieu d'essayer de porter une montre très chère. Même la
meilleure des montres cessera finalement de fonctionner après deux ou trois périodes de démagnétisation. L'aura d'un
homme très développé psychiquement est bien trop forte pour une montre délicate, et même pour n'importe quelle
montre, et il est stupide d'acheter une montre de grande valeur, à moins que sa valeur ne se trouve dans le boîtier, ou en
quelque place autre que le mécanisme.

Certains de nos membres qui nous accompagnaient lors de notre voyage en Egypte achetèrent des montres
très chères alors que nous étions en Suisse. Certaines de ces montres pour lesquelles on fait maintenant tant de réclame

Quatrième cercle communication n°5 11


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(les Gruen, Bulova et autres) sont fabriquées en Suisse et vendues à l'étranger à des prix très élevés, mais on pouvait se
les procurer en Suisse à un prix abordable, Le prix de ces montres n'est pas justifié par un boîtier luxueux, mais plutôt
par le mécanisme délicat qui se trouve à l'intérieur.

Ceux d'entre nous qui achetèrent de ces montres pour eux et pour en faire des cadeaux, découvrirent, avant
d'être rentrés, que ces montres n'étaient pas plus exactes qu'une montre bon marché, ce qui était dû au fait que le
magnétisme de leur corps affectait les montres qu'ils portaient sur eux, alors que celles qui étaient dans leurs malles ou
leurs valises n'étaient pas affectées.

L'aura humaine s'étend normalement jusqu'à environ un mètre autour du corps. Cela est vrai d'une personne
qui est bien développée physiquement. Chez celui qui est développé psychiquement, pourtant, cette aura a une couleur
brillante sur une vingtaine de centimètres autour du corps, tandis que le reste de l'aura est invisible. Chez l'homme qui
n'est pas développé psychiquement, on voit simplement une légère vapeur tout près du contour du corps, tandis que tout
le reste de l'aura est invisible. Le fait que l'aura est invisible ne veut pas dire qu'elle n'existe pas ou qu'elle ne fait pas du
bon travail. L'aura d'un énorme aimant, comme ceux qu'on utilise dans les chantiers de constructions navales, est
complètement invisible, et pourtant sa force est très grande. Cette aura invisible qui entoure le corps humain empêche
d'autres courants électriques ou magnétiques d'exercer une influence trop grande sur notre corps. L'aura agit comme un
champ neutralisant ou comme un état magnétique neutralisant entre notre corps et le monde extérieur.

En ce temps d'applications électriques, où nos maisons sont remplies de fils et d'appareils électriques, nous
vivons dans une atmosphère pleine de courants électriques et de magnétisme électrique, et, s'il n'y avait pas notre aura,
nous serions grandement affectés par ces courants. A mesure que nous vieillissons, que nos corps commencent à faiblir
et que la vitalité qui est en nous commence de s'affaiblir, l'aura magnétique qui nous entoure diminue et, finalement, elle
ne protège plus notre corps comme elle devrait. Il ne faut pourtant pas interpréter cela comme signifiant que tous nos
maux sont en liaison directe avec l'équipement électrique de notre foyer.

LES RAYONS ?X?

Il y a quelques années, on me demanda de m'occuper du cas très particulier d'une bonne vieille dame de
soixante-dix-huit ans, qui ne pouvait pas sortir beaucoup de sa maison. Elle passait la plus grande partie de son temps
dans un fauteuil roulant placé près de la fenêtre de sa chambre au premier étage de sa maison, en face d'un parc
magnifique. Elle commençait de souffrir de différentes maladies de peau, et finalement sa peau se trouva dans un état
qui faisait penser au cancer. Les nombreux médecins qui l'examinèrent étaient fort déroutés par cet état.

Finalement, ils décidèrent que, parce que l'état du devant de son corps et de son visage était plus mauvais
qu'ailleurs, cela pouvait être dû au fait qu'elle restait assise au soleil. Cela provoqua mon attention, car je savais qu'il ne
pouvait en être ainsi. Les bains de soleil sont bons et ils donnent la santé et la force à la peau, et l'on n'a jamais vu
personne devenir malade parce qu'il s’était trop exposé au soleil, à condition qu'il n'y ait pas brûlure. Après examen, je
découvris que le devant de son corps avait l'aspect de la peau qui a été brûlée par une grande chaleur ou par l'électricité.
Je découvris que, quand elle était assise à se fenêtre, elle était tournée vers le parc et le soleil.

Sachant que le soleil ne pouvait pas la brûler de cette façon, en particulier sur les parties du corps qui étaient
recouvertes par des vêtements, j'eus l'impression qu'elle recevait des radiations électriques provenant du dehors à travers
la fenêtre. Même le verre des fenêtres n'est pas une protection contre de telles radiations, pas plus que les murs en
brique d'une maison.

Plus tard, je découvris que de l'autre côté du parc, il y avait un hôpital où l'on utilisait quotidiennement les
rayons X pour le traitement du cancer et d'autres maladies, et que la fenêtre de cette dame se trouvait juste en face de la
fenêtre de la pièce du premier étage de l'hôpital où l’on administrait ces traitements. Il y avait exactement cent quatre-
vingt-six mètres entre les deux fenêtres. Les faisceaux de rayons invisibles provenant du tube à rayons X traversaient
cet espace et atteignaient cette pauvre vieille dame jour après jour. Une enquête ultérieure révéla que quelques autres
personnes du voisinage présentaient des brûlures semblables sur certaines parties du corps. Naturellement, les personnes
qui administraient les traitements aux rayons X s'étaient toujours protégées de telles brûlures parce qu'elles savaient
qu’étant si près des rayons X, elles seraient sérieusement brûlées à la suite d'une exposition constante. Des personnes
qui sont en bonne santé et qui se trouvent à quinze, vingt ou trente mètres de la source des rayons ne seront pas brûlées
par eux ; l'aura qui entoure leur corps agit comme un champ magnétique neutralisant, les protégeant ainsi de telles
brûlures. Quand on installa la vieille dame dans une autre partie de la maison et qu'elle fut installée au soleil à une autre
fenêtre, l'état de sa peau s'améliora peu à peu. Beaucoup d'autres formes de rayons ou de courants nous feraient du mal

Quatrième cercle communication n°5 12


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s'il n'y avait pas le champ neutralisant de notre aura ; nous sommes constamment exposés aux ondes de radio et aux
ondes ultracourtes de la télévision, du radar et autres3 .

Il y a quelques années, j'ai inventé un tube destiné à la radio qui est maintenant utilisé dans tous les meilleurs
postes. Je pensais que si un champ neutralisant était placé autour de chaque tube radio, comme l'aura autour du corps
humain, cela empêcherait les courants électriques et radio de pénétrer dans le tube à partir de l'extérieur et permettrait
ainsi aux électrons du tube de passer de la grille à la plaque sans être attirés vers le côté extérieur du tube et sans être
neutralisés par des électrons positifs. Après quelques mois d'expériences, au cours desquels nous fîmes construire
beaucoup de types de tubes à San Francisco, dans une usine de tubes radio où nous poursuivions d'autres expériences se
rapportant à la radio, nous découvrîmes que notre théorie était exacte. C'est cette simple démonstration relative au tube
radio qui montre combien un champ neutre autour du corps est important en ce qui concerne notre santé.

La respiration profonde et une assimilation convenable de la nourriture construisent la partie négative de


notre énergie électrique et de notre vitalité ; elles aident aussi à attirer vers nous et à nous donner la quantité convenable
d’énergie positive. Un mode de pensée correcte et le développement des facultés psychiques renforcent les quantités
d'énergie positive spéciale qui sont nécessaires au corps psychique qui est en nous. Cette combinaison nous donne une
bonne aura et, en même temps, nous donne la santé et le moyen d'éloigner les maladies ; elle nous aide aussi dans nos
expériences psychiques.

L’AURA : UN SUJET MÉCONNU

Parmi les questions posées à propos de l'aura, beaucoup se rapporteraient à cette seule question : « Pourquoi
a-t-on donné tant de renseignements erronés aux gens en ce qui concerne l'aura ? »

Je crois avoir dit, dans une leçon précédente, que la plus grande partie de ces renseignements erronés était
due aux gens qui parlaient ou écrivaient sur ce sujet sans en rien connaître. Je me rappelle que l'une des nombreuses
personnes qui sont venues me voir à la Loge Suprême était une conférencière spécialiste de psychologie qui faisait
beaucoup de conférences publiques dans l'ouest, qui remplissait de grandes salles d'auditeurs attirés par ses conférences
gratuites et qui avait des centaines d'élèves qui suivaient son cours privé payant. Elle se faisait une fortune en
enseignant à n'importe qui tous les secrets de la nature en cinq leçons pour la moitié du prix généralement demandé.
Elle vint me trouver avec le désir stupide que je lui donne le nom de nos membres qui résidaient dans l'ouest afin qu'elle
puisse leur envoyer ses prospectus.

Elle m'assura que son travail était aussi bon que le nôtre et que, puisque nous nous placions tous deux sur un
pied d'égalité, il ne devait pas y avoir de jalousie entre nous.

Outre le fait que nous ne donnons jamais le nom de nos membres, je ne voulais certainement pas la
recommander sans en savoir davantage sur ses enseignements. Aussi je me mis en devoir de lui poser quelques
questions, et mes premières impressions se trouvèrent parfaitement justifiées. Ce qu'elle savait de la psychologie ou du
mysticisme pouvait se trouver dans n'importe quel livre bon marché que l'on vend dans une librairie courante sur ce
sujet. Elle n'avait rien à vendre à part sa personnalité et son don de langage. En parlant de l'aura, elle me dit
immédiatement qu'elle éliminait ce sujet de ses exposés, car, pour être parfaitement franche, elle n'avait jamais vu d'aura
elle -même, et elle ne pouvait expliquer aux autres ce qu'était l'aura sans en avoir vu. Je lui dis alors : « Eh bien, vous
pourriez au moins illustrer votre exposé sur l'aura en leur parlant de l'aura qui entoure un aimant d'acier ». Elle me
répondit immédiatement : « Mais un morceau d'acier n'a pas d'aura, car seules les âmes vivantes en ont une ».

Je fus tellement stupéfait de cette ignorance des principes fondamentaux de la nature que je ne sus quoi lui
répondre : aussi changeai-je de sujet. Si les gens n'en savent pas assez long sur la nature de la matière et sur ses
propriétés psychiques et sur les lois de la nature pour comprendre qu’un aimant d'acier peut avoir une aura magnétique,
comment peut-on attendre de telles personnes qu'elles comprennent quelque chose à l'aura humaine ? Parmi les
centaines d'autres visiteurs qui nous viennent chaque mois, il y a toujours cinq ou dix personnes qui présentent des
cartes à la porte annonçant « le plus grand psychologue du monde », « le plus célèbre mystique de l'Inde », « la
merveille de l'Europe dans le domaine mental » ou « le grand mystique de Chicago » et ainsi de suite. En regardant
certaines de ces personnes, on a l'impression qu'un bon repas substantiel et des talons neufs à leurs chaussures les
remettraient d'aplomb.

3
Il va sans dire que depuis l’époque où cet exposé fut rédigé, les sources de radiations se sont multipliées : téléphones fixes ou
mobiles, appareils électroménagers et informatiques, lignes à haute tension, etc.

Quatrième cercle communication n°5 13


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D'autres donnent l'impression de pouvoir tout juste lire un livre du cours moyen et de comprendre ce qu'il y a
dedans. D'autres et tout particulièrement des femmes, sont tellement fardées, poudrées et ornées de fanfreluches pour se
donner un aspect dramatique que l'on se demande si l'on parle à une girl de music-hall ou à un véritable instructeur.

De temps en temps, un vrai étudiant du mysticisme ou de la psychologie vient nous voir et plus une personne
de ce genre est intelligente, moins il y a de choses sur sa carte quant à sa grandeur. Presque tous ces maîtres de
psychologie et ces fakirs qui viennent dans l'ouest s'arrangent pour venir à San José afin de nous rendre visite, parce
qu'ils pensent que, s'ils peuvent nous convaincre de leur grandeur, nous parlerons d'eux dans nos loges ou peut-être dans
notre revue, et qu’ainsi nous leur donnerons une caution qui les aidera dans leur œuvre « altruiste ». Si vous, mes bons
frères et sœurs, pouviez rester pendant une semaine dans mon bureau à écouter les entretiens que j'ai avec certaines de
ces personnes, vous finiriez par dire : « Grand Dieu, où va donc l'Amérique ? »

L'un de ces visiteurs était un jeune homme qui n'avait jamais vu l'Inde, bien qu'il fût né de parents hindous. Il
avait fait ses études dans les écoles publiques d'Amérique et il avait passé dix-huit mois dans une université de l'ouest ;
il avait acquis une petite comp réhension purement théorique de la psychologie.

Il se coiffa alors d'un turban, mit des bijoux orientaux, changea de nom et se mit à parcourir l'Amérique en
donnant des conférences gratuites et des cours payants dans le but d'enseigner la psychologie hindoue aux Américains.
Il reconnaissait qu’en quatre ans, il avait acquis une fortune de vingt millions d'anciens francs. L'éducation qu'il avait
reçue en Amérique ne lui avait rien coûté et pourtant, il la revendait vingt millions aux Américains qui la lui avaient
donnée. Il ne donnait pas un produit aussi pur que celui qu'il avait reçu, car, sans aucun doute, sa psychologie était
mêlée de beaucoup d'opinions personnelles, et il faisait constamment allusion à l'esprit objectif comme étant l'esprit qui
dort et qui rêve. A San Francisco, il avait réussi à amener certains de nos membres à lui payer quinze mille anciens
francs pour cinq leçons particulières. Certains d'entre eux réussirent à se faire rendre leur argent à la fin de la deuxième
leçon. En vérité Shakespeare était très sage quand il disait : « Comme ces mortels peuvent être stupides ».

LES AVEUGLES : SENSIBILITÉ A L’AURA

Vous savez que si vous ou moi voulions trouver quelque chose sur la table d'harmonie d'un piano et la façon
dont elle est faite, nous chercherions d'abord dans une encyclopédie ce qui se rapporte aux pianos et à leur construction.

Si nous voulions en savoir davantage et si nous voulions des renseignements sûrs dans ce domaine, nous
serions assez intelligents pour aller trouver un expert en matière de pianos, ou un fabricant, et lui demander la
permission d'entrer dans l'usine et de parler aux ouvriers qui fabriquent les tables d'harmonie.

Je suis absolument sûr que personne, parmi les membres du quatrième cercle, n'irait chez le droguiste ou le
pharmacien, dans un garage ou chez un forgeron pour demander des renseignements sur la table d'harmonie d'un piano.
Et pourtant c'est exactement ce que font beaucoup de gens qui cherchent la vérité dans d'autres domaines. Quand j'ai
commencé de m'intéresser à l'aura, je me suis dit que si les enseignements rosicruciens étaient vrais et si toute personne
vivante avait une aura, et si même les choses inconscientes comme les chaises, les portes, les tables et les encriers en
avaient une alors il devait y avoir une classe de personnes qui seraient plus sensibles à des auras que d'autres.

De telles personnes seraient celles qui pourraient me dire le plus de choses sur l'aura, et non pas les gens qui
ne savaient rien à ce sujet. Mon raisonnement, inspiré par le bon sens, me disait que les aveugles auraient probablement
plus d'occasions et plus de raisons véritables de découvrir ce qui se rapporte à l'aura que n'importe qui d'autre, si les
enseignements rosicruciens étaient vrais. Aussi, après avoir parlé à quelques aveugles, je décidai finalement que je
devais entrer en contact avec Helen Keller.

Quatrième cercle communication n°5 14


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

Helen Keller

Soit dit en passant, je découvris que, parce qu’Helen Keller étudiait la psychologie et les sciences, elle avait
analysé plus à fond ses découvertes en ce qui concerne l'aura. De plus, elle parlait fort bien et elle était un très bon
instructeur. Elle me dit beaucoup de choses qui apparaissent dans quelques -unes des communications des cercles
précédents. Elle me dit qu'il était absolument vrai que les personnes qui sont aveugles depuis longtemps apprennent peu
à peu à éviter de heurter d'autres personnes et les choses en sentant leur aura, en approchant d'elles. Elle me montra
comment, en s'approchant, elle pouvait sentir l'aura avec les mains tendues devant elle avant de se trouver à quarante
centimètre de la chaise. Elle pouvait sentir l'aura des murs, et elle pouvait dire quand elle se trouvait devant une
ouverture pratiquée dans le mur, qu'il s'agisse d'une porte ou d'une fenêtre. Elle me dit qu'elle pouvait également
reconnaître beaucoup de sortes de fruits par leur aura. Cela, elle me le montra en choisissant à volonté une orange ou
une pomme d'après son aura. Elle pouvait indiquer la distance qu'il y avait entre mon mouchoir et son mouchoir placés
à une distance de douze centimètres. Elle me dit que toute chose a des vibrations qui émanent d'elle et que l'on pouvait
rapidement apprendre à reconnaître les objets à leurs vibrations.

Nos cinq sens physiques nous trompent constamment. Nous savons que nous voyons les objets grâce aux
vibrations de la Lumière qui vont des objets à nos yeux. Naturellement, aussi longtemps que nous pouvons voir, nous
comptons sur ces vibrations et nous négligeons toutes les autres. Il y a certains objets que nous reconnaissons à des
odeurs, sans faire intervenir la vue ; il y en a d'autres que nous reconnaissons au toucher, à l'ouïe ou au goût. Des cinq
facultés, l'ouïe et le toucher sont celles qui peuvent être trompées le plus facilement. Nous pouvons entendre des sons
sans pouvoir dire exactement de quelle direction ils viennent et cela nous donne souvent des impressions trompeuses.
La ventriloquie, telle qu'elle se manifeste sur une scène, est un exemple de la façon dont notre ouïe peut être trompée.
Nous entendons les sons et nous voyons les lèvres de la marionnette qui s'agitent, et nos oreilles sont amenées à croire
que le son vient des lèvres de la marionnette au lieu de venir des lèvres ou de la gorge immobiles du ventriloque.

Dans les circonstances normales, le sens du toucher est encore plus facilement trompé. Les impressions de
chaud et de froid nous trompent souvent. Si nous mettons les mains derrière le dos où nous ne pouvons pas les voir, il
nous est difficile de nous en servir ou de dire quelles choses nous touchons. Les deux choses importantes dont toute
personne a besoin et qu'elle utilise le plus pour se déplacer sur terre sont les sens de la vue et du toucher. Grâce à ces
deux facultés, nous pouvons dire où nous sommes, ce que nous faisons, et ce qu'il y a autour de nous.

L'aveugle, vivant dans un monde de ténèbres complètes, doit remplacer la vue qui lui manque par quelque
autre sens. Tout d'abord, il apprend rapidement à améliorer sa faculté du toucher, si bien que ce sens le trompe le moins
possible. Cependant, s'il compte entièrement sur le sens du toucher exercé avec les doigts ou les pieds, si même il
touche réellement les choses, il est sujet à des chutes ou à des accidents très graves. Par conséquent, il lui faut apprendre
à compter sur la faculté de sentir au moyen de l'aura. Les gens qui naissent aveugles développent très tôt dans la vie
cette faculté de sentir les auras, tout comme un jeune enfant apprend vite à comprendre les choses en les voyant.

L'expérience de l'aveugle prouve que du bouton de porte en métal émane une aura différente de l'aura du
bois de la porte. Quand un aveugle se trouve devant une porte, il se rend compte de la présence de la porte par les
vibrations issues du bois et les vibrations de l'espace vide où il n'y a pas de mur. Alors, en avançant les mains un
moment, il commence à sentir les vibrations du bouton de la porte en métal. Cela lui permet de trouver rapidement la

Quatrième cercle communication n°5 15


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

poignée de la porte, de l'ouvrir et d'entrer. Quelques aveugles m'ont cité beaucoup d'exemples merveilleux qui
montraient combien ils étaient devenus sensibles à certaines vibrations.

Un aveugle me raconta comment il avait vécu au dernier étage d'un ancien immeuble newyorkais, partagé en
appartements bon marché. Il avait monté et descendu l'escalier de bois tant de fois pendant toutes ces années et il
connaissait si bien les vibrations qu'il pouvait dire s'il était entré dans la bonne maison ou non. Il me dit qu'un jour,
comme il approchait de la dernière volée de marches pour entrer dans sa petite chambre mansardée, il n'avait pas plus
tôt mis le pied sur la marche du bas qu'il remarqua que les vibrations n'étaient pas comme elles étaient précédemment.
S'arrêtant un instant, il attendit d'avoir une sensation complète des vibrations très faibles et subtiles qui venaient des
escaliers. Celles-ci étaient tellement changées et si différentes qu'il n'était pas sûr d'être en face du bon escalier.
Finalement il fit demi -tour, descendit et demanda au concierge de l'aider. Le concierge monta avec lui et ils
découvrirent qu'une partie de l'escalier était si vieille et si usée qu'elle s'était effondrée et que trois marches manquaient.
S'il était monté, il serait tombé par la petite ouverture et il se serait certainement tué ou bien il aurait été gravement
blessé.

Un autre aveugle me raconta comment il avait été emmené à la campagne par une association de secours
mutuels pour y passer une semaine de vacances, comment il s'était éloigné de la foule pour prendre une route en plein
champs et comment il avançait seul, jouissant de l'effet des nouvelles vibrations qui lui arrivaient des fleurs, des arbres,
de la terre et des autres choses dont il n'avait pas l'habitude. Il me dit qu'il retirait autant de plaisir de l'état de la
campagne que s'il avait réellement vu les couleurs vives, les grands arbres, le ciel bleu, les barrières et les maisons.
Pendant tout ce temps il s'ouvrait à toutes les impressions qui lui venaient des chevaux ou des autres animaux qui
pouvaient s'approcher de lui, afin de pouvoir s'écarter et se mettre sur le bord de la route pour ne pas être blessé. Il me
dit que, finalement, il s'assit sur ce qu'il pensait être un tas de terre, mais il découvrit que c'était une souche au bord de la
route. Il était détendu et il ne pensait plus à comprendre les vibrations qui lui arrivaient parce qu'il croyait qu'il n'était
pas sur un chemin où circulaient des voitures de ferme ou des gens et qu'il rêvait tout simplement aux beautés de la
nature.

Soudain, il sentit des vibrations particulières qui venaient de derrière lui, et un ensemble particulier de
vibrations pénibles se rapprocha de plus en plus de lui par derrière. Bien que la source des vibrations semblât être basse
et tout près de la terre, les vibrations semblaient néanmoins s'élever de plus en plus vers ses genoux et ses cuisses. Il se
leva sur sa souche et agita sa canne et appela les autres personnes qui, il le savait, n'étaient pas trop loin pour venir. Des
dirigeants de la société qui avait offert cette sortie à ces aveugles se précipitèrent et quand il leur dit les impressions
qu'il avait eues, ils regardèrent dans l'herbe et y virent un énorme serpent à sonnette qui se préparait à frapper. Quand ils
eurent réussi à tuer le serpent, tous les aveugles se rassemblèrent à une cinquantaine de centimètres du serpent et
tendirent les mains dans sa direction de façon à pouvoir en sentir les vibrations et à apprendre ainsi comment était un
serpent et à le repérer, éventuellement, à l'avenir. Chacun de ces aveugles enregistra mentalement la sorte de vibrations
particulières et pénibles qui provenaient du corps du serpent et la plupart d'entre eux se rappelleront probablement toute
leur vie l'impression ainsi enregistrée.

Une petite aveugle qui n'avait pas plus de treize ans, dont le cas m'intéressait fort, et qui me rendit beaucoup
de services pendant toute une année dans mes recherches sur la sensibilité des aveugles, pouvait distinguer à leur aura,
une rose d'une violette, et une feuille verte des autres parties d'une plante.

Au cours de l'année où elle resta avec moi, elle apprit à distinguer onze fleurs de différentes sortes et de
différentes couleurs, et six sortes de plantes ordinaires uniquement à leurs vibrations et à leur aura sans les toucher ni les
sentir. L'odorat de cette petite fille était atrophié ou complètement disparu, sauf en ce qui concernait les odeurs très
fortes comme celle de l'oignon ; pour cette raison, elle se préoccupait de distinguer les fleurs par les autres vibrations
qu'elle recevait d'elles.

Une des choses intéressantes que je remarquai dans son cas fut que, depuis deux ans, elle utilisait chez elle
une certaine assiette à table que lui avait donnée sa grand-mère. C'était une assiette qui provenait d'un ancien service
hollandais et qui était décoré de motifs bleus. Parmi ces décorations, il y avait la tête d'une petite hollandaise. On avait
raconté à la petite fille l'histoire de l'assiette, on lui avait parlé de la tête qui était dessinée dessus et elle voulait cette
assiette pour elle toute seule à chaque repas.

Elle s'était tellement habituée à l'aura de cette assiette qu'elle pouvait la retrouver, quel que fût l'endroit de la
table où on l'avait mise, et même au milieu de la vaisselle.

Quand son assiette était dans une pile d'assiettes, sans réellement toucher celles-ci, elle pouvait dire où était
son assiette. Elle était très fière de cette petite démonstration de ses capacités et elle racontait comment on avait essayé

Quatrième cercle communication n°5 16


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de lui faire accepter d'autres assiettes bleues, et comment on avait mis son assiette entre deux autres pendant la nuit et
comment ces deux autres assiettes avaient pris en partie les vibrations de son assiette, à tel point qu'elle pouvait choisir
ces deux assiettes entre toutes les autres, sans jamais être trompée quant à sa propre assiette bleue.

Elle pouvait facilement distinguer un homme d'une femme, ou un enfant d'un adulte, par leur aura, quand
elle se trouvait à moins d’un mètre d'eux. Elle pouvait également dire si un homme ou une femme étaient très vieux ou
s'ils n'avaient que vingt ou vingt-cinq ans, et elle pouvait dire quand les gens souffraient de rhumes ou d'autres
maladies, et quand ils étaient tristes ou heureux, sans les entendre dire un seul mot et sans avoir de contact réel avec
eux. Elle pouvait aussi dire quand ils tendaient les mains en avant de son côté, parce qu'elle disait que les vibrations
devenaient alors plus fortes et qu'elles semblaient se rapprocher d'elle. Elle avait un chat et elle pouvait faire le tour
d’une pièce et dire sous quelle chaise ou dans quelle partie de la pièce le chat se trouvait, couché ou debout. Le chat
l'aimait beaucoup et il sentait, lui aussi, son aura à elle, car, chaque nuit, il couchait dans sa chambre et voulait dormir
sur des vêtements qu'elle avait portés pendant la journée, et refusait de dormir sur tout autre vêtement.

J'ai eu un chien chez moi qui aimait beaucoup la plus jeune de mes filles et qui refusait de dormir la nuit s'il
n'était pas couché sur des vêtements à elle. Il se sentait plus à l'aise s'il était en contact avec quelque chose qui gardait
les vibrations du corps de ma fille. Naturellement, si on l'avait laissé dormir sur le lit, cela lui aurait suffi, mais comme
il ne pouvait pas le faire, il montait sur le divan ou sur la chaise où se trouvaient des vêtements de ma fille et dormait
sur eux. La petite fille s'arrangeait tous les soirs pour que quelque chose qui ne craignait rien reste sur le divan ou sur
une chaise pour que Buddy ait de la compagnie.

Tous ces points révèlent certains principes fondamentaux en ce qui concerne l'aura, principes que les anciens
connaissaient tous et qu'ils ont dû découvrir par l'observation et l'étude. Ils n'avaient pas l'avantage d'avoir un cours ou
des communications valables à lire chez eux comme vous en avez ; par conséquent, il leur fallait établir ces principes
par l'observation et par des recherches méticuleuses.

Une expérience excellente et une façon profitable d'utiliser un peu de votre temps au cours des semaines à
venir, serait de mettre à l'épreuve votre sensibilité aux auras en vous asseyant, les yeux fermés et en essayant de sentir et
d'analyser les vibrations qui vous arrivent. Quand vous êtes debout près de quelqu'un sans le toucher réellement, dans la
rue, à la maison, ou n'importe où, essayez de remarquer les différentes vibrations qui vous arrivent de différentes
personnes. Demandez aux autres de faire ces expériences avec vous et voyez si vous pouvez déterminer les différentes
sortes de vibrations qui viennent tant des objets animés que des objets inanimés.

NATURE DE L’ÉNERGIE DU CORPS HUMAIN

Un éditeur de New-York a édité, au cours de ces dernières années, un livre intitulé : vibrations humaines, la
mécanique de la vie et de l'esprit. Ce livre était censé contenir tout ce qu'on peut dire sur les causes des vibrations, leur
échelle, l'origine de la conscience, la pensée, la raison, la suggestion, le soleil, la nervosité, la foi, la vie, et beaucoup
d'autres sujets. A coup sûr, cela donnait l'impression d'un livre qui pourrait être édité par notre organisation. Cependant
en lisant ce livre, on constate que l'auteur en connait à peu près autant sur les vibrations humaines qu'un élève moyen de
l'école primaire. Pourquoi il a voulu écrire cet ouvrage et ce qu'il essaie d'y traiter, ce sont là les deux plus grands
mystères de tout le volume, et comme les autres mystères, ceux-ci ne sont ni expliqués ni résolus d'aucune façon. Ce
que l'on découvre pourtant en lisant ce livre, c'est que l'auteur et l'éditeur sont soucieux de donner quelque chose qui
intéressera les millions de personnes qui recherchent plus de connaissances sur les vibrations humaines. Sans aucun
doute, le livre a été acheté par des milliers de gens qui s'attendaient à en retirer quelque profit, mais ils ont été
amèrement déçus. De telles déceptions ne les poussent qu'à acheter d'autres livres, et c'est tout ce que l'auteur demande.

On peut s'attendre à ce que beaucoup de livres qui traitent des vibrations humaines apparaissent sur le
marché ; en fait, la science en général admet maintenant qu'il y a, dans le corps humain, de très importantes vibrations et
qu'il y a aussi des vibrations qui en sortent. Il y a quelques années encore, les savants auraient ridiculisé quiconque
aurait eu l'idée d'écrire de tels livres. Aujourd'hui, ils en écrivent mais ils essaient de changer le langage qu'ils utilisent,
de façon à ne pas être obligés d'employer les termes et les expressions que nous utilisons depuis longtemps. Ils
essaieront de vous faire croire que les vibrations dont ils parlent sont différentes de celles dont nous parlons, mais,
quand on lit leurs ouvrages, on constate qu'ils parlent de la même chose, mais qu'ils ne commencent même pas d'en
savoir à moitié autant que nous à ce sujet.

Quatrième cercle communication n°5 17


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Pendant un certain temps, la science a essayé de nous faire croire que tous les pouvoirs et les énergies
importants qui existaient dans le corps humain étaient le résultat de l'action chimique, et ils ont tenté de nous faire croire
que toute cette action chimique était un résultat de la nourriture et de l'eau qui pénétraient dans notre corps et qui étaient
soumises aux processus de la digestion. Ils disaient que la température, la chaleur du corps, étaient le résultat de
combustions chimiques. Ils essayaient de dire que l'énergie nerveuse était de l'énergie chimique, que l'énergie
musculaire et l'énergie mentale étaient le résultat des actions et des réactions chimiques. Si vous lisiez certains de ces
anciens livres, vous penseriez sans doute que tout ce que vous avez de mieux à faire, c'est d'acheter dans une pharmacie
des phosphates, du sodium, de la chaux et de l'eau, d'ajouter un peu d'oxygène, de bien remuer le tout, après quoi le
mélange se mettrait à parler, à penser, à se déplacer et à agir comme un être humain. Pendant de nombreuses années, les
savants ont cru que même l'énergie du corps humain était principalement chimique. Puis, dix ou douze ans plus tard, ils
découvrirent qu'il y avait quelque chose dans l'air qui était nécessaire à la vie, et qu'ils avaient négligé.

Ils établirent cette idée que les énergies et les puissances du corps humain n'étaient qu'en partie chimiques, et
qu'en partie elles résultaient de quelque chose qui se trouvait dans l'oxygène. Si vous avez souri quand j'ai dit qu'on
avait l'impression que, pour eux, l'homme était fait uniquement de produits chimiques, vous pouvez sourire maintenant
de l'idée qu'ils développèrent plus tard, à savoir que, pour maintenir un corps en vie, tout ce qui était nécessaire, c'était
un réservoir d'oxygène à ajouter au corps. Il y a quelques années pourtant, feu le Dr. William H. Howell, physiologue
très éminent et auteur célèbre, fit paraître un manuel qui fut rapidement accepté par tous les médecins et les savants.
Dans ce livre il déclarait que toute l'énergie du corps humain, y compris le système nerveux, n'était pas de nature
chimique, mais de nature électrique.

Aujourd’hui, le monde scientifique, dans sa plus grande partie, est d'accord avec lui. Les savants pensent que
c'est là une grande vérité fondamentale, et maintenant qu'ils en sont arrivés à cette conclusion, ils n'éprouvent pas le
besoin de faire des expériences à ce sujet.

Ainsi, vous voyez que, selon les moments, la science a cru que les vibrations du corps humain étaient de
nature chimique, puis elle a cru qu’elles sont aussi psychiques ou cosmiques. Il faudra longtemps aux savants pour
accepter ce que nous disons maintenant. Ils répugnent à l'idée qu'il y a quelque chose de psychique ou de cosmique dans
le corps humain, et ils hésitent même à admettre l'idée qu'il pourrait exister une chose telle que l'âme.

La chose qui nous intéresse c'est que, quelle que soit la cause de la chaleur et de l'énergie du corps humain,
celui-ci doit émettre des vibrations spontanément ; ces vibrations sont intéressantes à étudier et elles sont responsables
de beaucoup de manifestations merveilleuses. Si nos corps sont purement chimiques, alors les vibrations humaines sont
purement chimiques. Si notre corps a une énergie de nature électrique, alors les vibrations doivent être électriques. Si la
véritable vitalité, le véritable pouvoir énergétique de notre corps sont cosmiques, alors les vibrations doivent être
cosmiques. En d'autres termes, quelle que soit la cause de ces vibrations, le fait demeure qu'elles produisent une aura
autour du corps physique ; cette aura peut se développer, elle est parfois visible et elle est responsable de beaucoup de
manifestations extraordinaires que nous ressentons dans différentes formes d'expériences.

EFFETS DE L’EAU SUR L’AURA

Dans les premiers degrés de notre travail, il y a eu des expériences au cours desquelles l'étudiant prenait un
verre d'eau et, en étant assis, tenait ce verre sur les genoux en l'entourant des deux mains. Puis, en concentrant son
regard sur l'eau pendant trois minutes, il faisait apparaître l'aura du bout des doigts autour du verre, et, dans une pièce
obscurcie, l'eau devenait légèrement visible en émettant une légère lueur bleue. Nous avions proposé que cette
expérience soit conduite juste avant d'aller au lit, indiquant que si l'expérimentateur buvait le verre d'eau cela lui ferait
beaucoup de bien. Des milliers de membres ont bu l'eau et ont refait cette expérience à maintes reprises et toujours avec
le même résultat. Ils ont senti un frémissement et une vibration qui leur parcouraient le corps tandis qu'ils buvaient, et,
dans les vingt-quatre heures qui suivaient, cela avait sur leurs intestins et tout leur organisme un effet qui les purifiait,
accroissait leur vitalité et améliorait même leur sang. L'eau était, sans aucun doute possible, magnétisée par le fait
qu'elle avait été tenue dans les mains et qu'on avait concentré le regard sur elle. La science peut se moquer de cette
expérience et dire que c'est une reproduction de ce que faisait Mesmer. Tout ce que nous savons à ce propos, c'est que
nous pouvons voir l'aura dans l'eau et que nous pouvons sentir le magnétisme quand nous buvons et, ce qui est encore
plus important, nous savons quelle est la cause de cela et comment nous pouvons reproduire cette expérience.

Les résultats sont les mêmes toutes les fois et cela prouve que ce phénomène est régi par une loi. Je crois
vous avoir dit comment les montres de nos membres étaient affectées par leur aura ; il y a beaucoup d'autres choses qui

Quatrième cercle communication n°5 18


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sont affectées par l'aura humaine. L'aura humaine affecte les perles véritables quand on les porte pendant plusieurs jours
de suite sans interruption, ce qui est la preuve d'un effet net qui résulte des vibrations de notre aura.

Quand nous faisions des expériences sur l'aura humaine dans nos laboratoires de San Francisco, il y a
quelques années, nous avions une machine qui mesurait l'aura et ses effets sur les objets portés par différentes
personnes. Nous pouvions dire, en étudiant un mouchoir ou un morceau de papier, s'il avait été dans la poche ou dans
les mains d'un homme ou d'une femme. Nous avons découvert que des cigarettes enveloppées d'une feuille métallique et
scellées dans une boite, révélaient clairement si elles avaient été manipulées à l'usine par un homme ou par une femme,
voire par une machine. Des bonbons, des lanières de cuir, du tissu, du fil, de la laine, et même un verre d'eau montraient
quelle aura les avait touchés en dernier lieu, et si c'était celle d’un homme ou d’une femme. Si un objet avait été
manipulé par une personne pendant quelques minutes seulement, nous trouvions que l'effet de l'aura disparaissait au
bout d'une heure ou deux.

D'autre part, une montre ou une bague qui était dans l'aura d'une personne depuis de nombreux mois gardait
les vibrations masculines ou féminines pendant de nombreux jours. La régularité et l'exactitude de tous les résultats
prouvèrent qu’il s’agissait de la démonstration d'une loi et non pas d’une simple hypothèse. Ainsi, vous le voyez, nous
avons un grand domaine à étudier en relation avec l'aura humaine. J'espère que chacun de vous fera quelques
expériences au cours des jours qui viennent, spontanément et particulièrement l'expérience du verre d'eau.

Vous constaterez, en buvant chaque soir, pendant une semaine, l'eau du verre magnétisé, que votre aura s'est
considérablement agrandie. Vous avez maintenant atteint un point où, si vous avez poursuivi fidèlement vos
expériences sur la thyroïde, votre organisme doit être merveilleusement accordé aux forces cosmiques. Cet accord et
cette puissance psychique accrue doivent se manifester dans votre aura, et il n'y a pas de meilleure façon de le vérifier
qu'en utilisant le verre d'eau. Veillez bien à prendre de l'eau froide du robinet et non pas une eau minérale ou une eau
filtrée ; vous pouvez même lui ajouter un peu de glace si vous le désirez. Le verre doit être un verre ordinaire aux parois
minces, rempli jusqu'à un centimètre ou un centimètre et demi environ du bord. Quand vous le tenez, il faut que
l'extrémité des dix doigts touche le verre. Il faut tenir le verre sur les genoux de façon qu'il soit près du plexus solaire.
En vous concentrant sur le haut du verre sur l’eau, en faisant une inspiration profonde, en retenant votre respiration
pendant quelques secondes, et en recommençant deux ou trois fois tandis que vous vous concentrez sur le verre, vous
verrez peu à peu l'aura se former autour de l'extrémité de vos doigts et autour du verre. Naturellement, si vous êtes dans
une pièce vivement éclairée, vous ne verrez pas l'aura ; aussi veillez à avoir une lumière très adoucie. Inspirez et
exhalez par le nez.

Au début, il se peut que vous ne voyiez pas l'aura parce que vos yeux peuvent ne pas être habitués aux
vibrations supérieures d'une aura bien développée. Une telle aura a, généralement, une teinte d'ultraviolet d'une nature
très délicate.

Cependant, que vous voyiez ou non l'aura clairement, après vous être concentré sur le verre pendant environ
trois minutes, et après avoir fait pendant ce temps dix ou douze respirations profondes en retenant votre respiration,
alors, quand vous boirez l'eau, vous en éprouverez le frémissement et l'effet magnétique. Si cette expérience est faite
juste avant de vous coucher, elle vous procurera un sommeil reposant et aura un effet tonique merveilleux, tout
particulièrement si vous êtes fatigué ou épuisé mentalement. Le matin, vous vous réveillerez en vous sentant plein de
force, comme si vous aviez dormi dans un bain magnétique toute la nuit. Vous remarquerez aussi, le lendemain, l'effet
sur les intestins ; vous constaterez aussi que vous avez plus d'ardeur et d'énergie. Si vous faites cela tous les soirs
pendant une semaine, l'effet sur le teint, la clarté de la peau, la disparition de petits boutons, et l'éclat des yeux, une
teinte plus vive aux lèvres et autour des ongles, indiqueront qu'un grand changement s'est produit dans votre sang.

Je ne prétends pas que l'expérience avec le verre d'eau soit quelque chose de nouveau pour moi ou dans les
enseignements rosicruciens, car il n'en est pas ainsi. Je trouve beaucoup de preuves que les anciens avaient appris à
magnétiser l'eau de cette manière. Dans les temples des saints mystères, ils magnétisaient une coupe d'eau qu'ils
utilisaient pour les bénédictions et les sacrements ; telle fut l'origine du bassin d'eau bénite qui se trouve dans les églises
catholiques d'aujourd'hui. Certains croient que l'eau bénite des églises est un souvenir des anciens fonts baptismaux. Il
n'en est pas ainsi. Dans beaucoup d'églises catholiques il y a des fonts baptismaux aussi bien qu'un bénitier. Dans les
anciens temples de mystères d'Égypte, les fonts baptismaux étaient constitués d'un bassin carré enfoncé dans le sol du
temple juste en face de l'autel, et le bassin destiné aux bénédictions magnétiques se trouvait dans un petit recoin ou une
chapelle sur le côté du temple.

Dans les fouilles que l'on poursuit encore en Égypte, il est courant de trouver dans certains des temples de
mystères l'endroit creusé en face de l'autel où se trouvaient les fonts baptismaux. Nous savons, naturellement, que Jean-
Baptiste commença son œuvre de baptême en Égypte, et nous savons qu'avant lui, le rite du baptême commença au lac

Quatrième cercle communication n°5 19


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sacré du Fayoum. Notre premier groupe qui, d'Amérique, alla visiter ce lac, reçut la bénédiction de son eau sacrée.
Autour de ce lac sacré, vivait un groupe d'étudiants très avancés du mysticisme, et ce sont des pratiques auxquelles ils
se livraient là - et du temple qui jadis était construit sur une île au centre du lac sacré - que sont venues beaucoup des
pratiques religieuses de l'Église catholique et des Églises protestantes d'aujourd'hui. Les chrétiens ont quelque
répugnance, naturellement, à admettre que certaines de ces pratiques ont eu leur origine chez ceux que l'on appelle les
païens, mais c'est néanmoins un fait. L'eau bénite que l'on trouve aujourd'hui dans les églises n'est pas magnétisée mais
elle est « bénite » par une prière que dit le prêtre. Il passe probablement une minute ou une demi-minute à bénir l'eau
une fois qu'elle a été versée dans le récipient de pierre. Naturellement cela ne peut pas avoir sur l'eau l'effet magnétique
que vous avez produit sur l'eau contenue dans le verre. Nous voyons ainsi comment un véritable effet mystique s'est
transformé en une formule religieuse de pure forme, avec le résultat que l'eau qui reste pendant vingt-quatre heures dans
un bassin ouvert perd tout effet qu'elle aurait pu avoir, et, bien entendu, elle ne devrait pas être magnétisée alors qu'elle
est dans un récipient de pierre. De plus, la simple aspersion de cette eau sur la partie extérieure du corps ne peut avoir
d'effet physique ou spirituel. L'emploi de l'eau bénite dans les églises d'aujourd'hui est simplement le symbole de
quelque chose que celui qui utilise cette eau ne comprend généralement pas.

IMMORTALITÉ ET ETERNITÉ DE L’ÂME

Il est important maintenant que nous revoyions quelques points et que nous clarifiions quelques questions
qui concernent les pratiques et les principes mystiques. Des membres si nombreux nous ont demandé des
renseignements en ce qui concerne l'âme, son immortalité et ses autres fonctions possibles. J'ai accumulé une grande
quantité de renseignements sur ce sujet que nous aborderons à différentes reprises. Toutes les anciennes doctrines
mystiques, tous les documents spirituels, déclarent que l'âme est immortelle et qu'elle existe depuis le commencement
des temps et qu'elle existera jusqu'à la fin des temps. L'emploi du mot temps, dans de telles expressions, dans de telles
phrases, est certainement une erreur, mais il montre combien nous sommes gênés dans le choix des mots pour exprimer
nos idées. Du moment où vous essayez de penser à l'éternité comme ayant un commencement et une fin, vous
comprenez immédiatement que cette idée n'est pas conforme à l'idée d'éternité. L'éternité ne doit avoir aucune fin, sans
quoi elle ne serait pas l'éternité. Si elle n'a pas de fin, elle ne saurait avoir de commencement. Par conséquent, l'éternité
n'a rien à voir avec le temps.

Ce qui est éternel est maintenant, a toujours été, et sera toujours. C'est exactement comme un cercle tracé
avec un compas sur une feuille de papier. Une fois que le cercle est achevé et que l'on soulève le crayon de papier, on ne
peut dire où le cercle a commencé ni où il finit. Il faudrait dire que le cercle est continu et si nous mettons le doigt sur
n'importe quelle partie du cercle, nous pouvons dire que c'est le maintenant, le moment présent de l'éternité. Toute la
ligne qui est d’un côté du doigt représente le passé, et toute la ligne qui est de l'autre côté du doigt représente l'avenir ;
mais si vous regardez, vous verrez que le passé se mêle à l'avenir et que l'avenir se mêle au passé du côté opposé à celui
où est le doigt. La seule chose vraie que vous puissiez dire d’un tel cercle, c'est que l'ensemble existe dans le présent et
qu'aucune partie n'est en fait le passé ni l'avenir. C'est la seule façon dont on puisse considérer l'existence de l'âme. Elle
existe tout simplement maintenant, et demain sera encore le présent, et il en sera ainsi dans toute l'éternité.

Les anciens croyaient, longtemps avant de connaître quoi que ce soit de la réincarnation, que l'âme de
l'homme avait toujours existé et, par conséquent, qu'elle existerait toujours. Où elle se trouvait avant de venir dans le
corps de l'homme, ou bien où elle allait après avoir quitté le corps de l'homme, c'était quelque chose qui restait à
trouver, mais ils étaient tout à fait convaincus que l'âme avait toujours existé. Si quelqu'un avait été capable de les
convaincre qu'une âme dans le corps physique était une chose nouvelle qui venait tout juste d'être créée pour ce corps,
alors ils auraient dit que si une âme a un commencement, elle doit avoir une fin. Cela aurait conduit à des complications
très sérieuses dans les religions et les philosophies anciennes. Personne n'avait cette idée sur l'âme et, par conséquent,
nous voyons que, même au commencement de l'ère chrétienne, le point de l'immortalité de l'âme était bien établi et
accepté par tous les peuples. Naturellement, il y avait ceux qui croyaient que l'homme n'avait pas d'âme ou qui disaient
qu'ils ne pouvaient voir aucune preuve de l'existence de l'âme. De tels hommes étaient la minorité. Mais ceux qui étaient
convaincus et qui croyaient que l'homme avait une âme croyaient aussi que cette âme était immortelle et qu'elle existait
et existerait de toute éternité.

Quatrième cercle communication n°5 20


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LE CYCLE DE 144 ANS

De même, la question du cycle de 144 ans a été soulevée par un bon nombre de nos membres.
Personnellement, ce point de nos communications ne m'a jamais inspiré beaucoup de soucis. Je pense honnêtement que
quelques -uns de nos membres s'inquiètent trop de ces 144 ans, et leurs lettres feraient penser qu'ils ont peur de ne pas
vivre assez longtemps si ce cycle n'a que 144 ans. Je n'ai aucune crainte de ce genre, car bien que je sois certainement
loin d'avoir 144 ans, je commence néanmoins à me fatiguer de mon vieux corps et si je pensais qu'il me faut vivre dans
ce même corps ou dans un corps se renouvelant qui aurait la même forme et le même genre pendant encore quatre-
vingts ou quatre-vingt-dix années, je me sentirais très abattu. Je suppose que certains aiment beaucoup leur corps et leur
apparence physique et qu'ils détestent l'idée que ce corps changera ou qu'il leur faudra le quitter.

La chose qui semble tourmenter la plupart de nos membres qui m'écrivent à ce sujet, c'est que de temps en
temps, ils entendent parler d'une personne qui a plus de 144 ans. Pour ma part, je n'ai jamais cru à ces témoignages, et
j'éprouve une certaine satisfaction à lire les documents du gouvernement et les tables de probabilité de vie des
compagnies d'assurance qui disent qu'ils ne possèdent aucun témoignage révélant qu'une personne ait vécu plus de 140
ans.

Tous les cas dont on a parlé n'ont jamais été vérifiés, et les recherches que l'on a conduites ont toujours
montré que de telles personnes étaient très vagues quant à la date de leur naissance et qu'elles commettaient de grosses
erreurs sur les choses qu'elles disaient se rappeler. Je crois savoir assez de choses sur l'histoire d'Egypte et sur l'histoire
de France dans les détails les plus intimes pour pouvoir prétendre que j'ai vécu 700 ans, ce qui mettrait ma date de
naissance au 13ème siècle ; je pourrais raconter à n'importe qui des petites choses familières qui se sont produites en
France ou en Egypte pendant ce 13ème siècle pour donner l'impression que je connais vraiment par exp érience
personnelle ce qui s'y est passé, Et pourtant cela ne serait pas une preuve que j'ai 700 ans.

Même si quelques personnes avaient vécu plus de 144 ans, cela ne changerait pas le fait que le cycle de vie
moyen est de 144 ans.

Il n'y aurait pas de raison pour qu'il n'y ait pas de temps en temps une exception à la règle, bien que jamais
on n'ait pu prouver que de telles exceptions se soient produites. Nos enseignements affirment tout simplement que 144
ans est le cycle normal de la vie humaine entre deux naissances successives. Or, nous savons que dans tous les cycles de
la nature, il y a, de temps en temps, des exceptions dues à des événements ou à des lois et des principes que nous ne
voyons pas ou que nous ne comprenons pas. Tout le monde sait que la période de croissance de l'embryon humain avant
la naissance est approximativement de neuf mois. Cela est affirmé dans tous les manuels de physiologie et de sujets
semblables. C'est la règle normale, une loi que l'on utilise pour juger de la naissance probable des enfants dans toutes les
parties du monde. Et, pourtant, pensez aux milliers d'exceptions à cette règle dans tous les pays. Des enfants naissent
après six, sept, huit ou neuf mois de gestation.

On a aussi des documents qui indiquent que certains enfants sont nés onze mois après la conception.
Personne ne penserait pourtant à changer la loi à cause de ces exceptions. Tout le monde sait que la loi des neuf mois
est la moyenne et que c'est le vrai cycle. Pourquoi y a-t-il des exceptions et quelles sont les causes de ces exceptions, ce
sont là des points qu'il peut être intéressant d'étudier pour certains et il se peut que ces exceptions confirment la règle au
lieu de l'infirmer.

Il en va de même pour le cycle de 144 ans. Nous savons qu'il y a des personnes qui ne vivent qu'un mois
après leur naissance, d'autres un an ou deux et d'autres qui vivent jusqu'à un âge très avancé. La raison de ces variations
se trouve dans beaucoup de conditions que tout le monde comprendra ou dont tout le monde a entendu parler au cours
de conversations. Par conséquent, je ne vois pas pourquoi il nous faudrait passer beaucoup de temps à discuter sur le
cycle de 144 ans. Le point important, c'est que nous renaîtrons à quelque moment, quand le moment sera favorable,
selon une loi que nous pouvons connaître ou ne pas connaître correctement. A coup sûr, nous ne disposons d'aucun
contrôle sur cette loi et la loi agira exactement, ou bien elle agira en présentant une exception à la moyenne, exactement
comme il lui plaît. Certainement, la loi de 144 ans pour le cycle de vie s'accorde avec la loi des moyennes et avec la
période de 144 ans que l'on trouve dans beaucoup d'autres choses. C'est tout ce que nous pouvons dire sur ce sujet pour
l'instant.

Le sujet de l'entrée de l'âme dans le corps physique a également été proposé par quelques -uns des membres
de ce cercle. Je me demande quelquefois si nos membres prennent jamais le temps de raisonner sur le problème en le
prenant en sens inverse. En d'autres termes, s'ils prennent jamais la question à laquelle ils nous demandent de répondre

Quatrième cercle communication n°5 21


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pour la présenter à l'envers. Demandons-nous, par exemple, pourquoi l'âme viendrait dans un petit corps incomplet
avant qu'il soit né ou avant qu'il prenne le premier souffle de vie. C'est ce qu'un grand nombre de personnes croient, et
quand on les met au pied du mur et qu'on leur demande pourquoi elles croient cela, elles n'ont aucune réponse logique à
cette question. Pourquoi donc, une âme qui se trouve dans le Cosmique descendrait-elle dans un petit corps incomplet.
Tout d'abord, il n'y a aucune certitude que le petit corps sera complet. Il y a des milliers de cas enregistrés dans tous les
pays, chaque année, où de petits corps n'ont pas été achevés avant la naissance. Pourquoi, donc, une âme serait-elle
attirée par un état aussi mal déterminé, aussi peu sûr ?

En deuxième lieu, qu'y a-t-il donc dans ce petit corps pour attirer une âme ? Ce n'est qu'une partie du corps
de la mère et ce n'est qu'une composition chimique. Depuis le moment de la conception jusqu'au dernier stade du
développement du corps qui n'est pas encore né, ce n'est qu'un processus biologique touchant à la partie matérielle de la
nature. Tant que la chimie du corps de l'homme et les processus biologiques de la nature n'ont pas fini leur travail
matériel, il n'y a pas de demeure, pas de temple, qui soient prêts pour l'âme. A coup sûr, l'âme du père ne devient pas
une partie du petit corps, pas plus que l'âme de la mère. Il n'y a que les éléments matériels des parents qui entrent dans
la composition du petit enfant. L'âme est une chose séparée et distincte qui vient du Cosmique et elle n'a aucune raison
de s'unir aux processus chimiques qui se déroulent avant la naissance. La rose ne possède pas son parfum avant de
s'épanouir à partir du bourgeon. Tant qu'elle est encore enclose dans sa forme de bourgeon, ce n'est pas une rose, ce
n'est qu'une masse de matière biologique.

Nous remarquons dans notre expérience réelle que l'âme quitte le corps indépendamment de la décrépitude
du corps, et que l'âme ne s'attarde pas dans le corps jusqu'à ce que celui-ci soit réduit en cendres ; alors pourquoi
penserions-nous que l'âme est prête à pénétrer dans la première petite cellule qui se manifeste après la conception et à
rester avec elle pendant tout le processus qui la transforme en un corps physique ? Plus on raisonne sur ce sujet en
l'envisageant sous tous les angles, plus le bon sens dit que la croyance ancienne d'après laquelle l'âme est introduite
dans le corps une fois que le corps est complètement formé est la véritable explication. L'âme est la dernière chose qui
vient dans le corps parfaitement achevé et c'est la première chose à quitter le corps quand il ne peut plus la contenir.
Naturellement, il y avait des raisons religieuses, des raisons de doctrine pour essayer d'amener, au Moyen-âge, les gens
à croire que la future mère avait une autre âme en elle. Cela donnait une base à de nombreuses pratiques religieuses que
les prêtres voulaient faire accepter aux gens, mais il n'y a nulle raison pour que des hommes intelligents et sains d'esprit
d'aujourd'hui se cramponnent à une telle croyance artificielle qui date du Moyen-âge, et qui disparaît rapidement. En
voilà assez sur ce sujet.

L’HÉRÉDITÉ

Cela nous conduit naturellement à une autre question à propos de laquelle un si grand nombre d'entre-vous
nous ont écrit : le sujet de l'hérédité. Il semble que deux ou trois savants stupides et presque insensés ont écrit des livres
qui traitent de ce sujet, et qu'ils essayent de rendre leurs livres populaires en affirmant quelques principes surprenants
qui, disent-ils, sont de nouvelles révélations. J'aimerais que vous connaissiez certains de ces savants comme je les
connais. Je ne parle pas des vrais savants, de ceux qui passent leur vie dans les laboratoires à faire des travaux sur les
cellules et les microbes, en essayant de pénétrer la vie et la nature véritable de toutes choses, mais je parle de ces
"savants" qui sortent d'une université où ils ont suivi des cours tout à fait généraux et qui sont devenus ce qu'ils
appellent des spécialistes dans un champ particulier de la science. Ces gens-là veulent toujours devenir des autorités
dans quelque domaine scientifique.

J'ai parlé à beaucoup de ces gens, parce que toutes les fois qu'ils ont l'occasion de passer dans cette partie du
pays, ils aiment venir me dire ou dire à quelque autre membre de la loge suprême combien ils savent de choses et
combien ils nous sont supérieurs. Quand on les a suivis quelque temps sur leur propre terrain, on les amène à se sentir
assez à l'aise pour qu'ils vous disent la vérité sur leur travail, et généralement ils disent en riant que le public aime être
dupé et que les Américains en particulier, n'aiment rien tant que de lire des choses qu'ils considèrent comme
scientifiques, alors que, en réalité, elles ne le sont pas du tout. On découvre alors que ces individus ont écrit quelques
livres uniquement pour lancer les Américains dans la discussion de certains sujets, et par suite, pour les amener à
acheter d'autres livres et à abandonner leur argent aux auteurs. Plus de la moitié de ces gens vous diront, quand on les
connaît assez bien, qu'ils ne croient pas les choses qu'ils ont écrites dans leurs livres, mais qu'ils espèrent que le public
lira ces livres, qu'il les croie ou non.

Eh bien, les nouveaux livres sur l'hérédité me rappellent les livres que Freud et quelques-uns de ses disciples
ont écrits sur le sujet des rêves et de la psychologie de la vie. Certains d'entre eux essayaient de nous faire croire, et cela
a duré des années, que tout ce que nous faisions dans la vie était inspiré par l'instinct sexuel. On nous disait que

Quatrième cercle communication n°5 22


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l'homme travaillait uniquement à cause du désir qu'il avait en lui de plaire à quelqu'un, et que nulle femme ne travaillait,
ne s'habillait ou n'agissait pour une autre raison que pour plaire à un homme. Cette conception ramenait toutes les
choses de la vie, depuis les religions jusqu'à la nourriture que nous absorbons, aux vêtements que nous portons et au
travail que nous faisons, à l'instinct sexuel. Des centaines de livres ont été écrits qui traitaient de ce sujet ; puis cent
autres furent écrits pour réfuter ce que disaient les premiers, et plus les gens lisaient et discutaient, plus les libraires en
profitaient.

Les auteurs de quelques -uns des nouveaux livres sur l'hérédité, affirment maintenant qu'il n'existe pas de
chose telle que l'hérédité et que tout dépend du milieu. Ils affirment avec force qu'un enfant n'hérite absolument rien de
ses parents par le sang, et que la seule façon dont on hérite quelque chose de ses parents ou de ses grands-parents, c'est
en étant associé à eux après la naissance. Ils vous disent qu'un enfant ne devient pas un grand musicien parce que son
père ou sa mère avait des dispositions pour la musique avant sa naissance, ou parce que son grand-père était lui aussi
musicien, mais parce que l'enfant est né dans une famille où il a entendu de la musique après sa naissance et qu'il a, par
là, été influencé et poussé vers la musique. Ces écrivains soutiennent que les enfants n'héritent pas de l'allure, des
habitudes, des tendances, des appétits, de la religion, de la morale, des faiblesses, des maladies ou de toute autre chose
de leurs parents. Ils soutiennent que si un enfant, en grandissant, ressemble à son père, c'est parce qu'il s'est trouvé en
contact avec son père après sa naissance, que si une petite fille ressemble à sa mère et parle comme sa mère ou si même,
plus tard, elle a une écriture qui ressemble à celle de sa mère, c'est aussi parce qu'elle a toujours eu sa mère auprès d'elle
après sa naissance.

Or, vous et moi, nous pouvons anéantir ces arguments stupides en cinq minutes grâce aux expériences que
nous avons dans notre famille. Et que dire d'un bébé qui, à la suite d'un naufrage, est abandonné sur une île et qui ne
voit pas ses parents depuis l'âge de six mois jusqu'à sa vingt-cinquième année, moment où il les retrouve de nouveau ? Il
se peut qu'un tel enfant ressemble à sa mère ou à son père sans avoir jamais été en leur compagnie. Beaucoup d'enfants
ont été séparés de leurs parents depuis leur tendre enfance jusqu'à ce qu'ils soient adultes et, pourtant, ils ressemblent à
leurs parents et ils ont hérité de certaines de leurs habitudes. Je connais certains des auteurs de ces livres ; l'un d'eux qui
fait des conférences sur ce sujet me fait remarquer avec force que j'ai complètement tort et que je n'ai jamais vu un seul
cas qui prouve qu'il y ait eut héritage par le sang. C'est là une question que vous pourrez discuter entre vous, en faisant
ressortir les exemples qui réfutent des idées aussi stupides. Ce sujet présente une merveilleuse occasion d'étudier et de
réfléchir profondément.

J'essaie de mener ce degré non pas comme s'il s'agissait d'un ensemble de leçons toutes prêtes et pétrifiées,
mais comme s'il s'agissait d'une classe qui se ferait ici dans le temple suprême, tous les membres du quatrième cercle
étant présents, chacun posant une question de temps en temps et désirant des renseignements supplémentaires sur
certains sujets. De cette façon, je fais de ces leçons quelque chose de personnel. Ce quatrième cercle n'est pas destiné à
contenir uniquement une matière nouvelle, mais à présenter cette matière nouvelle en liaison avec une révision des
leçons et des expériences précédentes, de façon que les principes plus élevés contenus dans les nouvelles leçons
puissent être mis au point et équilibrés à l'aide des expériences et des principes passés. Tous, nous ne savons que trop
bien que chaque fois que nous abordons une nouvelle loi, un nouveau principe du Cosmique, nous voyons
immédiatement que cette loi et ce principe sont associés à quelque autre loi, à quelque autre principe, et que nous
devons revenir en arrière un instant afin d'établir la liaison convenable avec les principes antérieurs afin que l'étudiant
ait une compréhension meilleure. De même, toute expérience nouvelle que nous faisons dans ce quatrième cercle aura
une liaison quelconque avec une expérience que nous avons faite dans les cercles précédents, et nous devons nous
assurer que les premières expériences ont été bien comprises avant de passer à la nouvelle. Beaucoup des membres de
ce quatrième cercle se sont trouvés devant quelque difficulté, ou devant quelque petit problème, en liaison avec les
études et les expériences qu'ils ont faites dans les cercles antérieurs et maintenant, quand l'un de ces sujets se présente
de nouveau en liaison avec une expérience nouvelle, ils désirent recevoir quelques renseignements supplémentaires sur
l'ancienne expérience. C'est quelque chose de tout naturel et de tout à fait approprié. Si nous étudions le droit dans une
faculté de droit et que nous ayons atteint la dernière année d'études où nous nous occupons des actes criminels ou de la
procédure, nous pourrions tomber sur quelque loi de l'état dans lequel nous vivons, qui traite de la criminalité, et qui
comprenne pourtant quelque point de loi portant sur les contrats ou les libertés publiques. Immédiatement l'un des
étudiants demanderait au professeur de reprendre les points essentiels des contrats, des libertés publiques, des usages,
etc., afin de faire apparaître clairement le lien qui existe entre l'un des premiers sujets du cours et le sujet plus élevé qui
est maintenant abordé. Il en irait de même dans l'étude de la musique, de l'art, ou de n'importe quelle science. Ce la
imposerait de remonter d'un sujet à un autre à différents moments, afin d'établir les liaisons convenables et d'amener une
compréhension parfaite.

Quatrième cercle communication n°5 23


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LA QUATRIÈME DIMENSION

Nous allons commencer aujourd'hui quelques expériences nouvelles. Tout au début, nous verrons que les
nouveaux principes contenus dans cette communication sont reliés aux principes contenus dans des communications
antérieures que certains d'entre vous ont peut-être négligés comme étant sans importance. Vous allez maintenant
découvrir qu'ils sont importants et vous voudrez qu'on vous rafraîchisse la mémoire à leur propos. Cela nous imposera
de passer d'un sujet nouveau à un sujet ancien, puis de l'ancien au nouveau. Sans aucun doute, la leçon de ce soir nous
vaudra le paquet habituel de lettres contenant des questions auxquelles nos membres attendent des réponses dans une
communication ultérieure traitant des nouveaux points présentés aujourd'hui. Nous n'avons pas complètement oublié
notre arrière -plan historique dans ce quatrième cerc le, mais plutôt que d'écrire seulement une histoire des mouvements
mystiques dans le monde, nous avons pensé qu'il serait mieux d'introduire les événements historiques par petites
quantités à la fois, lorsqu'ils se rapportent à certains sujets que nous étudions.

Prenons le nouveau sujet de cette communication, par exemple. Il traite de la glande pinéale. Vous direz que
c'est là un vieux sujet, et il est exact que dans des communications antérieures, nous avons déjà dit quelque chose, voire
beaucoup de choses, sur la glande pinéale. Je suis sûr que nous en avons dit plus à ce propos que d'autres écoles ou
d'autres groupements philosophiques, parce que bien peu nombreux sont ceux d'entre eux qui savent quoi que ce soit sur
ce sujet, et nous-mêmes nous ne savons pas encore tout. Cela me fait penser au professeur de médecine qui parlait il y a
quelques années du temps où il faisait ses études à Yale ou à Harvard. Il rapportait, qu’un jour, pendant son cours, un
professeur avait dit : « maintenant, messieurs, nous arrivons au foie. Comme nous ne connaissons rien du foie, nous
passons à la vessie ». Nous n'avons pas escamoté la glande pinéale de cette manière, mais vous verrez, par la leçon
d'aujourd'hui, que nous en savons plus sur la glande pinéale que nous n'en avions dit dans les communications
antérieures.

Nous allons aussi nous occuper de la quatrième dimension. Vous direz peut-être que ce n'est pas non plus un
sujet nouveau, mais avant que cette communication ne soit finie, vous verrez probablement que nous avons traité ces
deux sujets d'une façon nouvelle, et que nous nous sommes reportés aux principes antérieurs afin de comprendre les
nouveaux.

Beaucoup de nos membres et, je suppose, des milliers de lecteurs de journaux, furent surpris il y a quelques
années, de lire dans l'une des rubriques d'un journal du dimanche qu'un savant éminent avait découvert que la glande
pinéale était liée à la compréhension de la quatrième dimension. L’article montrait, pourtant, que le savant n'avait fait
qu'effleurer cette grande découverte et que ce qu'il avait appris n'était qu'une petite fraction de ce que connaissent les
membres de l'ordre rosicrucien et cela depuis plusieurs siècles. Tout d'abord, la quatrième dimension est l'une de ces
choses vagues, mal définies, que des conférenciers aux allures d'intellectuels aiment citer dans leurs conférences, mais
sur lesquelles ils ne disent rien que vous puissiez comprendre. C'est aussi le sujet favori des mathématiciens et des
physiciens qui veulent impressionner un auditoire par la connaissance profonde qu'ils possèdent. D'autre part, tous les
étudiants débutants du mysticisme et de l'occultisme aiment parler de la quatrième dimension pour la même raison. Bien
des articles et des livres ont été écrits à ce sujet, et pourtant, quand tout est dit, il semble bien que personne n'est capable
de vous dire ce que c'est. Je crois que les leçons de la philosophie rosicrucienne donnent la meilleure explication de la
quatrième dimension et de ce qu'elle est qui n’ait jamais été donnée; la science n'est pas encore arrivée à ce niveau et
probablement n'arrivera pas à ce niveau avant de longues années encore.

Maintenant, retournons à ce qui a été dit de la quatrième dimension dans notre travail et voyons si nous le
comprenons parfaitement. Nous avons dit que la quatrième dimension est ainsi appelée parce qu’il y en a trois autres, à
savoir : la longueur, la largeur et l'épaisseur qu’on appelle les trois dimensions fondamentales.

Tous les élèves de nos écoles les connaissent bien. Eh bien, la quatrième dimension a été appelée ainsi parce
que c'est une autre dimension semblable aux trois autres. Voyons maintenant si nous pouvons analyser ce que doit être
la quatrième dimension, si elle est comme les trois autres. Les trois premières dimensions longueur, largeur et épaisseur
nous donnent une idée très nette de la dimension et la forme d'un objet. Si je vous dis que j'ai commandé un certain
objet qui mesure sept mètres de long, deux mètres de large et dix centimètres d'épaisseur vous pouvez vous mettre à
réfléchir un moment et arriver à la conclusion que cet objet est une planche qui vient d'une scierie. Pourtant il se peut
que je vous dise qu'il s'agit d'une pièce de fer ou d'une plaque de marbre, ou même d'une plaque de verre. Mais si je
vous dis que j'ai quelque chose qui a dix centimètres de long, cinq centimètres de large et un centimètre d'épaisseur,
vous n'aurez aucune idée de ce que peut être cet objet. Si je dis que j'ai quelque chose qui a la forme d'une sphère et qui
a cinq centimètres de diamètre, vous ne pouvez pas dire d'après les dimensions ce que cela peut être. Nous voyons
immédiatement que les trois dimensions ne sont pas suffisantes pour révéler tous les faits qui se rapportent à un objet et
qui en donnent la description complète. Il fut un temps où les objets étaient considérés seulement selon une ou deux

Quatrième cercle communication n°5 24


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dimensions. Nous voyons cela dans les restes d'objets d'art anciens où les personnes et les objets sont dessinés ou gravés
dans la pierre avec seulement deux dimensions : la largeur et la longueur.

Je suppose que, pour la plupart, vous connaissez bien ce vieil appareil que l'on appelle un stéréoscope. C'est
un appareil que l'on tient dans les mains et qui contient deux lentilles à travers lesquelles on regarde des cartes postales
ou des morceaux de cartons portant des photographies qui semblent exactement identiques. Quand on regarde les deux
images sur la carte sans utiliser le stéréoscope, les photographies donnent une assez bonne impression des objets qui y
sont représentés en ce qui concerne la longueur et la largeur. Mais, dès que l'on regarde à travers les lentilles de
l'appareil, les images semblent n'en faire qu'une et cette image unique prend une troisième dimension : l'épaisseur ou la
profondeur. De cette façon les images prennent du relief.

Cet appareil particulier ajoute une troisième dimension à la conscience que nous avons de l'image. Il modifie
notre conception des objets de façon si importante que cet appareil a été pendant de nombreuses années une source
d'émerveille ment,

Il n'existe pas de moyen qui permette à un artiste de peindre sur une toile ou de dessiner sur du papier une
image d'une scène quelconque et de lui donner cette troisième dimension de la profondeur. On ne peut atteindre le relief
qu'en sculptant dans l'argile, la pierre, le marbre, le bois ou un autre matériau. Eh bien, nos yeux font la même chose
que les deux lentilles du stéréoscope pour les images. Tandis que nous regardons le paysage, nous avons conscience de
la profondeur ou de la distance, de ce qui est réellement l'épaisseur de l'espace qui s'étend devant nous. L'appareil qui
photographie le même paysage de façon ordinaire n'enregistre pas cette troisième dimension particulière que nos yeux
font enregistrer à notre conscience. Il faut qu'il y ait deux images et qu'on les regarde à travers les lentilles du
stéréoscope pour qu’on ait conscience de la troisième dimension.

La quatrième dimension est de même une dimension très subtile qu'il est difficile de photographier, mais que
l'on voit facilement à l'œil nu. La quatrième dimension est la dimension qui nous indique la nature ou la qualité d'une
chose, ou, en d'autres termes, de sa nature électronique ou spirituelle ; la quatrième dimension est la dimension des
fréquences de vibration d'une chose ou émanant d'une chose. Tandis que je suis assis à dicter cette communication, j'ai
sur mon bureau deux gros bouquets de roses de Californie. Elles sont d'un rouge sombre intense et, mélangées aux
roses, il y a plusieurs sortes de fougères vertes. Les fougères présentent plusieurs nuances de vert que je peux analyser
parce que je connais bien les teintures et les couleurs. Les pétales de roses ont plusieurs teintes de rouge et, sur
quelques -unes des tiges, je vois des teintes brunes, de ce qu'on appelle en peinture « Terre de Sienne brûlée ». Je vois
des teintes jaunes sur plusieurs des feuilles vertes. Et bien, les trois dimensions me permettraient de vous décrire, ou de
décrire à n'importe qui la taille de chacune des roses et de chacune des feuilles de fougère, mais rien d'autre que la
quatrième dimension ne me permettra de vous dire la couleur et la nature des roses et des fougères. Il y a, dans chaque
pétale de rose, quelque chose qui lui fait avoir sa couleur rouge. Nous savons que ce quelque chose est la vitesse des
vibrations qui viennent de la surface et nous savons que les qualités du pétale de rose - sa douceur, sa délicatesse et sa
composition réelle - sont dues aux vibrations des électrons qui composent les atomes et les molécules de chaque pétale.
Si je prends un œillet blanc et si je le mets au milieu des roses, j'ai une autre couleur et une autre dimension, ou un autre
ensemble de dimensions, qui me disent qu'il s'agit d'un œillet. La quatrième dimension est donc la vitesse des vibrations
qui existent dans une chose et cette vitesse de vibrations peut s'exprimer en chiffres tout comme les trois autres
dimensions : la longueur, la largeur et l'épaisseur. Les vitesses de vibrations s'expriment généralement dans le système
décimal. C'est-à-dire avec un nombre entier et une partie décimale représentant la fraction. Par conséquent, si je vous
disais que j'ai quelque chose qui mesure trente centimètres sur vingt-sept centimètres sur deux centimètres, vous
pourriez me dire qu'il s'agit d'un morceau de séquoia de Californie sous forme de planche. Si, d'autre part, je vous disais
que j'ai quelque chose qui mesure trente centimètres sur vingt-sept centimètres sur deux centimètres, vous sauriez peut-
être que j'ai un morceau de fer qui a été trempé pour donner de l'acier et qui a les mêmes dimensions que la planche. Si
je vous disais que j'ai quelque chose qui a la forme d'une sphère et qui mesure cinq centimètres de diamètre vous sauriez
peut-être qu'il s'agit d'une balle de caoutchouc massif. Ainsi, vous le voyez, la quatrième dimension nous indiquerait la
nature d'une chose et, les quatre dimensions étant données, nous aurions une description parfaite d'un objet sans avoir
besoin d'utiliser autre chose que des chiffres pour le décrire.

Un dictionnaire complet des fréquences de vibrations de toutes les choses qui existent - les fréquences étant
réduites à une forme décimale - n'a jamais été préparé. C'est l'un des grands problèmes qui se pose à l'ordre rosicrucien,
car nous avons été les premiers, depuis le début du présent cycle d'activité, à commencer ce travail extraordinaire et,
dans les autres pays, en raison des bouleversements qui s'y passent, on n'a jamais pu mettre les laboratoires rosicruciens
au travail sur ce point important. Nous avons réussi jusqu'ici à avoir plusieurs experts en bois, appartenant au service
forestier du gouvernement, qui ont établi un dictionnaire complet qui donne les fréquences vibratoires de tous les bois
importants de l'Amérique du Nord, nous livrant ainsi la quatrième dimension de ces bois. Quelques chimistes travaillent
à décrire par des chiffres les différents éléments chimiques, en se basant sur le travail accompli dans cette partie des

Quatrième cercle communication n°5 25


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sciences physiques et qui a été commencé il y a plusieurs siècles par les rosicruciens du Moyen-âge. Que nous ayons ou
non, pour l'instant, un tel dictionnaire, le fait demeure que la quatrième dimension se rapporte aux dimensions de
vibrations de la nature des choses.

Nous avons fait allusion à tout ce qui précède dans quelques -unes des communications antérieures de notre
travail, et il se peut que la plupart d'entre vous aient passé là-dessus sans y attacher grande importance. Qu'est- ce que
tout cela peut avoir à faire avec la glande pinéale ?

Vous pouvez vous poser cette question et je vais vous donner la réponse, de façon à ne pas être inondé de
lettres à ce sujet. Le savant qui croyait avoir fait une découverte importante à propos de la glande pinéale était au bord
d'une grande vérité, mais il n'a pas poussé ses recherches assez loin. La glande pinéale n'est pas ce qu'il a dit qu'elle
était, car ce n'est pas un œil qui nous permet de voir la quatrième dimension. La glande pinéale ne voit pas les choses
comme le fait un œil, mais elle sent les fréquences de vibrations des choses d'une façon très particulière. La glande
pinéale sent la quatrième dimension des choses dans le monde spirituel et psychique, et non pas dans le monde matériel.
Elle fonctionne tout comme les deux lentilles du stéréoscope. En d'autres termes, la glande pinéale est semblable à deux
lentilles en ce qu'elle change notre conscience de la dimension des choses. Sans le stéréoscope, les photographes
n'auraient pas la troisième dimension. Sans la glande pinéale, notre conscience ne connaîtrait pas la quatrième
dimension des choses spirituelles ou cosmiques.

C'est là un sujet très important qui nous conduira à des expériences intéressantes. Je vous offre ici une clé
pour vos méditations et vos réflexions des jours à venir. La projection psychique et le caractère visible des corps éthérés
ou corps astraux quand ils se projettent dans l'espace sont dus à la compréhension de la quatrième dimension au moyen
de la glande pinéale. Un corps psychique, quand il se projette dans l'espace, n'a plus aucune des trois premières
dimensions, mais il appartient tout entier à la quatrième dimension. C'est pourquoi il est si difficile à l'œil de voir une
projection psychique ou n'importe quelle manifestation spirituelle. De telles manifestations psychiques n'ont pas la
longueur, la largeur et l'épaisseur dont nous avons l'habitude, mais elles possèdent la quatrième dimension, qui est la
matière spirituelle ou la substance de la chose. Et cela doit vous servir de clé merveilleuse pour vous livrer à des
réflexions, à des raisonnements et à des lectures intéressantes au cours des prochains jours. Voyez si vous pouvez
trouver quelque chose dans une encyclopédie ou dans un livre spécialisé sur le sujet de la quatrième dimension.
Rappelez-vous ce livre merveilleux : « Tertium Organum », d'Ouspensky. Cet excellent ouvrage traite à fond de la
quatrième dimension ; vous devez pouvoir vous le procurer dans quelque bibliothèque. Comme vous le savez, nous
avons recommandé ce livre à maintes reprises dans le passé, et nous espérons qu'il figure dans la bibliothèque privée de
tous nos membres.

La radio et la télévision donnent une excellente démonstration de la sensibilité latente que l'on peut trouver
dans une pièce, dans une chambre souterraine, ou encore dans la cabine d'un avion et qui normalement ne fait aucune
impression sur nos sens objectifs. Par exemple, j'ai un petit poste portatif de radio. C'est un petit appareil merveilleux,
assez petit pour qu'on le mette dans une sacoche. Tout ce que j'ai besoin de faire, c'est de le brancher sur une prise et,
sans antenne ni prise de terre ni aucune autre liaison, je peux immédiatement capter un bon nombre de stations, même
lointaines. Ce petit poste est assez puissant pour se faire entendre dans toute une pièce. Je peux emporter ce poste dans
le temple, dans la cave de ma maison, ou dans n'importe quel autre endroit où le silence règne et je peux ainsi changer
soudain le silence en musique et en paroles. Cette musique et ces paroles sont dans l'air de la pièce. Elles sont tout
autour de moi et autour de vous, et le fait que nous avons besoin de quelque appareil pour les traduire, ou les
transformer de façon qu'elles soient audibles montre que nos oreilles ne sont pas aussi sensibles qu'elles pourraient
l'être.

Tandis que je dicte cette communication à ma secrétaire, les vibrations des sons que je forme dans ma gorge
sortent de ma bouche pour se diriger vers ses oreilles sous forme de vibrations invisibles. Les vibrations de chaque mot
ne sont pas visibles et elles ne feraient aucune impression sur quelque chose qui ne serait pas adapté à les recevoir et à
les traduire.

Les oreilles de ma secrétaire, comme vos oreilles et l'oreille de tout homme, ont été faites par la nature pour
traduire les vibrations invisibles de ma voix traversant la pièce pour atteindre ses oreilles ; il y a aussi d'autres vibrations
invisibles comme celles de la radio et de la télévision qui se déplacent dans la pièce. Pourquoi nos oreilles ne peuvent-
elles pas les entendre et les changer en musique et en paroles tout comme nos oreilles changent les vibrations de ma
voix en parole ? Ma voix ne va pas aux tympans de ma secrétaire ou de n'importe qui d'autre sous forme de sons, mais
sous forme de vibrations invisibles. Les vibrations colorées qui proviennent du soleil, comme les vibrations colorées qui
émanent des couleurs que j'utilise pour peindre, se déplacent dans l'espace sous une forme invisible jusqu'à ce qu'elles
atteignent mes yeux et soient alors transcrites par mes yeux en conscience colorée. Il y a des centaines d'autres
vibrations colorées que mes yeux ne voient point. Il y a des vibrations sensorielles que je devrais sentir, mais que je ne

Quatrième cercle communication n°5 26


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sens pas par l'intermédiaire de mes organes physiques du toucher. Mon système nerveux cérébrospinal qui comprend les
nerfs que j'ai dans les doigts et dans le reste de mon corps pour toucher et sentir les objets, ne réagit pas à toutes les
vibrations qui pourraient être senties et qui sont senties par nos facultés psychiques. Il en va de même pour le goût et
l'odorat.

Dans notre travail de projection, nous sommes capables d'envoyer à une personne les vibrations d'un encens
qui brûle ici dans notre temple ou dans notre sanctum. Ces vibrations parcourent des milliers de kilomètres et elles sont
senties par quelques -uns de nos membres qui peuvent être en harmonie avec nous. Les vibrations ordinaires de l'encens
ne peuvent pas parcourir cent cinquante mètres sans devenir trop faibles pour qu'on les sente. Il y a d'autres vibrations
d'agréables odeurs cosmiques qui se trouvent dans cette pièce et que nous pouvons sentir d'une façon psychique mais
que les organes olfactifs de l'homme ne peuvent percevoir.

Eh bien, la quatrième dimension est la dimension des vibrations psychiques ou des vibrations spirituelles qui
existent dans l'univers. La glande pinéale est l'organe qui sent ces phénomènes de la quatrième dimension d'une façon
très subtile. Beaucoup des animaux inférieurs, comme vous le savez, ont une glande pinéale bien développée. Chez le
chien et le cheval la glande pinéale est beaucoup plus grosse, par rapport au cerveau, que celle qui se trouve chez
l'homme. Nous savons que le chien et le cheval peuvent voir, entendre, sentir et flairer des impressions que l'Homme
ordinaire ne peut sentir par ses facultés objectives.

La capacité extraordinaire de quelques animaux à percevoir les sentiments des êtres humains, même des
enfants, et à comprendre par empathie ce qui se passe, à sentir un danger, ou l'approche d'un inconnu de loin, ou à voir
des objets dans l'obscurité alors que l'œil humain ne peut les voir, sont des faits qui ont amené les auteurs à écrire un
bon nombre d'histoires sur la vie animale. Ce qu'il y a au fond de tout cela, c'est que c'est la glande pinéale coopérant
avec la glande pituitaire qui leur permet d'avoir ce haut degré de sens psychique. On croit souvent que ces animaux ont
une âme hautement développée ; pourtant, l'âme chez ces animaux est une âme-personnalité animale comme tous les
animaux en ont, et qui ne ressemble en rien à l'âme -personnalité humaine par son développement.

Nous avons à la page précédente une illustration qui montre l'emplacement de la glande pinéale. Les cercles
concentriques qui sont tracés autour de la tête symbolisent d'une façon schématique les vibrations auxquelles réagit la
glande pinéale. Par conséquent, nous avons alors une compréhension des réalités de l'univers que nos autres sens ne
peuvent pas nous donner. La détection, par la glande pinéale, de ces vibrations d'un niveau supérieur explique le sens
psychique ou la perception extra -sensorielle qui constitue le royaume de la quatrième dimension.

Un autre point intéressant que nous devons garder présent à l'esprit, c'est le fait que les hommes qui
appartiennent à des tribus primitives ont aussi une glande pinéale plus développée que les hommes et les femmes
formés par la culture moderne. Cela est dû au fait qu'ils doivent vivre tout près de la nature et qu'ils comptent plus sur le
fonctionnement de la glande pinéale que nous ne l'avons fait depuis bien des générations. C'est toujours la même vieille
histoire de la non-utilisation d'un certain organe ou d'une certaine fonction qui a pour résultat une atrophie ou une
diminution partielle en dimension et en fonctionnement. Les hommes des tribus de bien des parties de l'Afrique, des îles
des mers du sud et de beaucoup d'autres pays, qui n'ont ni téléphone ni télégraphe, qui sont incapables de lire et d'écrire,
qui n'ont pas d'équipement moderne pour éclairer leur maison, qui peuvent à peine se parler intelligemment les uns aux
autres, même dans leur propre langage, doivent compter sur leur sens psychique pour transmettre et recevoir des
informations. Ces gens deviennent très habiles à lire l'aura des êtres humains et des animaux, et à sentir les choses à de
grandes distances. C'est pourquoi ils réussissent souvent à dresser tellement bien des animaux et même à contrôler des

Quatrième cercle communication n°5 27


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bêtes aussi sensibles et aussi promptes à réagir que les serpents. Le singe aussi a une glande pinéale très développée, et
c'est pour cette raison que vous verrez souvent des hommes primitifs dans des tribus éloignées réussir à parler à des
singes et à les contrôler, même s'il s'agit des singes les plus sauvages. En fait, ces hommes des tribus primitives sont
souvent sur un pied d'égalité, au point de vue mental, avec les singes, pour ce qui concerne l'esprit objectif et le cerveau,
mais ces hommes et ces animaux sont, les uns et les autres, très développés en ce qui concerne leurs fonctions
psychiques.

A mesure que les siècles passaient, et que l'homme en venait à compter de plus en plus sur ses yeux pour
voir, sur ses oreilles pour entendre et sur ses mains pour sentir, la glande pinéale qu'il avait dans le corps, devint de
moins en moins active, et c'est aujourd'hui une glande beaucoup plus petite qu'elle n'était dans le corps de l'homme au
temps des anciens égyptiens ou des premiers mystiques orientaux. La glande pinéale, pourtant, peut se développer. Il en
est d'elle comme des muscles de la gorge que l'on peut entraîner pour chanter ou pour parler, ou encore comme l'oreille
que l'on peut entraîner à saisir différents tons dans la musique, alors qu’autrement elle aurait pu les négliger.

Les vibrations de la quatrième dimension sont les vibrations qui donnent ce que nous pourrions appeler la
nature de ce qui est la sur-âme de toutes choses. La différence entre une rose et un œillet repose moins dans la
composition chimique que dans la nature électronique de leurs vibrations. En d'autres termes, il s'agit d'une différence
de la quatrième dimension qui se rattache à la sur-âme ou au ton supérieur de sa fréquence de vibrations. Vous jugerez
par les mots que j'emploie qu'il est très difficile, en vérité, de décrire exactement ce que je veux dire et de réduire les
pensées à de simples mots. Peut-être serai-je plus heureux en faisant appel à une comparaison avec l'art de la peinture.
Disons que je viens de finir de peindre une toile d'un paysage d'herbe et de fleurs qui se perd, à l'arrière-plan dans un lac
; et supposons que dans le ciel immense au-dessus du lac, j'ai peint de lourds nuages avec un soleil brillant en leur
centre et que j'ai donné à la toile tout entière une tonalité rouge-orange. Cette tonalité supérieure rouge-orange répandue
sur toute l'herbe, sur les reflets dans l'eau et sur les bords des nuages se montrerait clairement et donnerait à la toile tout
entière le caractère évident d'une scène environ une heure avant le coucher du soleil.

Maintenant supposons que je prépare un glacis à l'huile, d'un gris ou d'un bleu neutre et que je recouvre mon
tableau de ce glacis. Il changerait immédiatement le tableau en une scène de clair de lune, et le soleil aurait l'air d'être la
lune qui monte au ciel. Je suppose que vous savez que la scène classique de clair de lune que l'on prend pour le cinéma
n'est nullement prise au clair de lune, parce que la lune ne donne pas assez de lumière pour que l'on puisse prendre des
photos. Toutes les fois que l'on veut une scène de clair de lune, avec la lune dans le ciel et son reflet dans l'eau ou sur
quelque autre chose, on choisit un moment de bonne heure le matin, où le soleil se lève ou bien est à mi -chemin du
zénith ; puis, on emploie un certain filtre de gélatine ou de verre pour recouvrir la pellicule d'une teinte bleue. Cela
donne aux lumières fortes de l'image une teinte d'un bleu léger et change les ombres normales en ombres d'un bleu
sombre. L'effet obtenu sur l'écran ressemble beaucoup à une image de clair de lune.

Dans le cas de mon tableau et dans le cas du film, c'est la couche ajoutée qui distingue le tableau d'une scène
de jour et en fait une scène de clair de lune. La nature même de la scène est changée par ce glacis sans que rien soit
changé à la composition ni aux éléments du tableau. La différence entre la rose et l'œillet est moins un changement dans
la forme des éléments chimiques qui comp osent la plante que dans le glacis ou la qualité de quatrième dimension qui
s'est introduit dans la plante et qui se manifeste dans la fleur. Nous avons des harmoniques en musique qui changent
considérablement la nature d'un morceau de musique. Une mélodie jouée au piano sous forme de simple petite ballade
ou de chanson peut être changée en un hymne grandiose ou en un tableau musical merveilleux par l'adjonction d'une
orchestration qui lui donnera une atmosphère d'une nature différente.

La différence entre les hommes dans le développement de leur âme-personnalité s'exprime par la sur-âme ou
par la nature harmonique supérieure qui se manifeste par les vibrations de la quatrième dimension. C'est cette
harmonisation de la quatrième dimension que nous pouvons sentir l'un chez l'autre par l'intermédiaire de nos sens
psychiques, et c'est ce que les animaux sentent en nous quand ils montrent leur préférence pour une personne ou pour
une autre, ou qu'ils s'attachent à certaines personnes et qu'ils comprennent leur humeur et leurs habitudes.

Les alchimistes firent des expériences sur le processus qui consiste à changer l'harmonie ou la qualité de
quatrième dimension dans les métaux, et, en changeant cette harmonie, ils changèrent un morceau de zinc en un
morceau d'or. L'harmonie changeait un morceau de carbone en un diamant, comme le fit Cagliostro dans son laboratoire
d'alchimie. Nous voyons donc que la qualité de quatrième dimension dans les choses est une affaire très importante et
très intéressante.

Quatrième cercle communication n°5 28


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DEVELOPPEMENT DE LA GLANDE PINÉALE

Nous allons maintenant étudier les expériences qui développent la glande pinéale pour l'amener à un plus
haut degré de fonctionnement. Tout d'abord, la glande pinéale est grandement affectée par certaines drogues. Toute
espèce de drogue qui est un stupéfiant, ou qui a un effet sur les nerfs ou sur le système nerveux, afin de les rendre moins
sensibles, à d.'abord un effet sur la glande pinéale. Je ne parle pas seulement de drogues comme la cocaïne, la morphine,
et d'autres choses semblables, mais même de drogues plus douces que l'on emploie parfois dans des remèdes pour
calmer la douleur ou comme anesthésiques temporaires. Naturellement, un anesthésique utilisé à l'occasion pour traiter
les dents, ou pour une ou deux opérations au cours d'une vie, n'auront pas un effet sérieux sur la glande pinéale, mais il
y a beaucoup de sortes de drogues sur le marché qui sont censées être des analgésiques , et que l'on prend pour calmer
les souffrances ou pour supprimer la nervosité et qui contiennent une drogue d'une sorte ou d'une autre ; si ces drogues
sont utilisées chaque jour ou chaque semaine pendant toute la vie, elles auront un effet sur le développement de la
glande pinéale. Je ne présuppose pas que nos membres utilisent de telles choses , mais il est bon de connaître ce fait. En
arrêtant l'emploi de telles drogues, on donne à la glande pinéale l'occasion de reprendre son développement. Les
opérations du goitre et d'autres organes localisés dans la région du cou et de la gorge sectionnent souvent certains des
nerfs qui vont de la glande pinéale aux différentes parties du corps, et ainsi, font que la glande pinéale est isolée et
limitée dans son fonctionnement, ou que quelquefois elle devient plus petite.

C'est une raison pour laquelle nous conseillons aux gens de ne pas se faire opérer des amygdales à moins que
celles-ci ne soient tellement atteintes que cette opération soit absolument nécessaire. Vous verrez aussi que quand on a
enlevé les amygdales à des enfants de moins de vingt ans, quand ils grandissent, leur glande pinéale ne s'est pas
développée autant qu'elle aurait dû. Pendant quelque temps, il a été de bon ton de se faire enlever les amygdales, et les
docteurs ont fait beaucoup de ces opérations en considérant qu'ils amélioraient certaines conditions. Ils reconnaissaient
franchement qu'ils considéraient que l'ablation des amygdales n'affectait pas le développement de l'enfant ou de l'adulte
de façon sérieuse. C'est pourtant une erreur, que l'on reconnaît maintenant. On a cru aussi que l'ablation de l'appendice
ne causait pas de troubles sérieux, mais actuellement le médecin moyen est mieux renseigné.

Les meilleurs aliments à prendre pour essayer de favoriser le développement de la glande pinéale sont les
orges, les pommes, les pamplemousses et les ananas. Les acides qui y sont contenus aident beaucoup à maintenir la
glande pinéale alimentée en certains acides et en une certaine forme d'énergie qui lui sont nécessaires, et il en est de
même du céleri, de la salade, du cresson et des pissenlits. L'absorption de grandes quantités d'eau est aussi utile en
raison des éléments minéraux que l'eau contient. L'eau que l'on utilise ne doit pas être bouillie; ce doit être de l'eau qui
provient d'une source ou de l'eau qui a parcouru un long trajet à travers les montagnes et dans le sol. La respiration
profonde aide aussi à développer la glande pinéale, et l'on doit éviter l'usage des boissons alcoolisées si l'on veut obtenir
un fonctionnement parfait de la glande pinéale. Boire de temps en temps du vin ou des boissons contenant une certaine
quantité d'alcool n'est pas aussi grave que l'absorption régulière ou habituelle d'alcool. Moins on boit de boissons
alcoolisées, mieux cela vaut pour un tel développement.

Je me propose de vous indiquer quelques exercices constituant les premières étapes de développement d'un
fonctionnement supérieur de la glande pinéale. Je vais supposer que chacun d'entre vous n'a qu'un petit degré de
développement de cette glande. Je sais que beaucoup d'entre vous ont amené le fonctionnement de la glande pinéale à
un niveau presque normal par les exercices des cercles inférieurs ; je sais aussi qu'une grande majorité n'a pas atteint ce
degré normal de fonctionnement, non pas parce qu'ils ont échoué dans leurs expériences, ma is parce que la glande
pinéale se développe en fait très lentement, et que, par conséquent, elle n'a pas encore atteint son bon fonctionnement
chez le membre moyen. En commençant ces exercices comme si la plupart d'entre vous ne disposait d'autre chose que
d'un faible développement de la glande pinéale, nous serons sûrs d'aider tous les membres qui font partie de ce cercle.
La vérité est que le développement rapide la glande pinéale n'est ni possible ni souhaitable.

Je suppose que, pour la plupart, vous avez lu des articles sur différentes sortes de traitements glandulaires,
dans lesquels certaines glandes sont administrées au corps humain par l'absorption de poudres spéciales, qui sont
censées être élaborées à partir des glandes desséchées et pulvérisées de singes ou d'autres animaux. De tels traitements
peuvent être très bien pour des enfants qui naissent avec des glandes atrophiées d'une sorte ou d'une autre, comme, par
exemple, un enfant qui à sa naissance est nain ou qui menace de voir son développement complètement interrompu.
Voici un point qu'il faut bien garder présent à l’esprit : toutes les glandes du corps qui se développent rapidement en
dimension ou sous l'influence de remèdes, de drogues ou de poudres provenant de glandes d'animaux ne deviendront
pas les glandes normales, naturelles, du corps humain. On peut développer la glande thyroïde en prenant des poudres de
glande et la rendre plus importante quant à ses dimensions physiques, mais on ne favorisera pas son fonctionnement
psychique ni son véritable fonctionnement vital en l'alimentant à l'aide de poudres tirées des glandes d'un singe ou de
quelque autre animal qui se trouve plus bas que l'être humain dans l'échelle des créatures. Les glandes du corps humain

Quatrième cercle communication n°5 29


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qui sont liées au système nerveux sympathique ont à manifester une certaine quantité de fonctionnement psychique
aussi bien que de fonctionnement mental et physique, et si l'on construit les glandes physiques à l'aide de glandes
d'animaux, on assure uniquement le fonctionnement physique de la glande et l'on n'ajoute rien à son fonctionnement
psychique.

Ce serait agir comme quelqu'un qui voudrait avoir des muscles puissants sur tout le corps et qui se mettrait à
manger une quantité de nourriture grasse. Cela le couvrirait de couches de grais se, et lui donnerait des formes très
rondes, mais, à coup sûr, cela n'ajouterait rien à sa puissance musculaire réelle. Une glande n'est pas importante à cause
de sa dimension ou de sa puissance physique, mais à cause de son fonctionnement mental, psychique et spirituel, aussi
bien que de son fonctionnement physique. Cela est tout particulièrement vrai de la thyroïde, de la glande pinéale et de la
glande pituitaire.

Tout exercice yoga de respiration profonde prolongé pendant de nombreuses heures chaque jour dans le but
d'augmenter rapidement la dimension de la glande pinéale ne servirait à rien de bon, parce qu’un tel exercice, seul,
développerait uniquement le côté physique de la glande pinéale, sans accroître son fonctionnement psychique. Le
fonctionnement psychique de ces glandes ne se produit que graduellement et par des exercices psychiques plutôt que
par la respiration profonde ou toute autre forme physique de développement. C'est la raison pour laquelle, dans les
premiers degrés, alors que nos membres n'étaient pas prêts pour de véritables exercices psychiques, nous n'avons pas dit
grand chose de la glande pinéale et que nous n'avons pas indiqué d'exercices permettant son développement rapide.

L'un des premiers pas qu'il faut faire pour le développement de la glande pinéale, c'est quelque chose que
nous trouvons cité dans les tout premiers des anciens manuscrits mystiques. En fait, il semble presque impossible d'en
retracer l'histoire et de trouver où cet exercice a été d'abord pratiqué. A coup sûr, il était d'un usage général chez les
mystiques d'avant l'ère chrétienne, parce que, dans certains des manuscrits esséniens, écrits avant la naissance de Jésus,
nous voyons que certains des exercices indiqués pour la glande pinéale étaient inclus dans les exe rcices hebdomadaires
auxquels se livraient les mystiques chez eux et lors des exercices qu'ils pratiquaient au temple. Vous comprendrez
probablement la valeur symbolique de cet antique exercice d'après les images mystiques que vous avez pu voir, dès que
je vous aurai dit quel était cet exercice.

Il semble que les anciens savants mystiques de la Grande Loge Blanche, tout au début de leur étude du corps
humain, découvrirent que la glande pinéale est reliée à deux centres nerveux, un dans chaque oreille. Ces deux centres
nerveux, plus le centre nerveux qui se trouve dans la glande pinéale, forment un triangle : la glande pinéale au milieu de
la tête formant le sommet et les 2 centres nerveux des oreilles déterminant la base du triangle. Ils découvrirent aussi
qu'il y a une certaine relation entre la glande pinéale et la pression de l'air sur le tympan de chaque oreille, ce qui nous
permet de nous tenir en équilibre comme par exemple quand nous nous tenons sur une corde raide, sur une branche
d'arbre, ou quand nous allons à bicyclette. A partir de cette découverte, ils établirent le principe que toute chose qui
affecte le tympan affecte la glande pinéale, et que tout fonctionnement particulier de la glande pinéale affecte les
tympans. Et cela explique immédiatement pourquoi dans certains exercices psychiques, un bourdonnement se forme
dans les oreilles et se prolonge pendant un certain temps. Ce bourdonnement indique qu'une nouvelle énergie est
envoyée dans les tympans à partir de la glande pinéale. Des expériences faites plus tard - en particulier par Paracelse
quand il était professeur de physiologie et de neurologie à l'Université rosicrucienne de Bâle, en Suisse - révélèrent qu'il
était possible d'envoyer une énergie nerveuse supplémentaire à la glande pinéale au moyen des oreilles et des tympans,
et des centres nerveux qui y sont contenus.

Selon ces principes qui furent soigneusement contrôlés et vérifiés pendant de longues années, il est possible
à chaque être humain d'envoyer une plus grande quantité d'énergie nerveuse dans la glande pinéale et, ainsi, d'activer
peu à peu son fonctionnement et d'augmenter sa dimension physique et son activité. Dans les monographies des cercles
antérieurs, vous avez appris que certaines radiations d'énergie bienfaisante, constructrice et revitalisante, émanent du
pouce, de l'index et du médius de chaque main parce que les terminaisons des nerfs radiaux se trouvent dans ces trois
doigts. L'expérience qui consiste à tenir les doigts autour du verre d'eau prouve que les radiations partent du bout des
doigts et vont dans l'eau. Les traitements que l'on pratique avec le pouce, l'index et le médius sur la colonne vertébrale,
ou sur n'importe quelle autre partie du corps, le prouvent également.

La première étape du développement de la glande pinéale utilise ce grand principe fondamental. Par
conséquent, au cours des deux semaines à venir, chacun de vous devrait consacrer trois ou quatre minutes de son temps
chaque soir, avant de se coucher et à la place de tout autre exercice, à pratiquer ce nouvel exercice. Juste avant de vous
endormir, étendez vous sur le dos, parfaitement détendu, et mettez l'index de chaque main aussi profondément que
possible sur l'ouverture de l'oreille sans que cela provoque une pression désagréable. Puis, tandis que les doigts sont
dans cette position dans chaque oreille, inspirez profondément par le nez et retenez-votre respiration aussi longtemps
que possible. Gardez la bouche fermée, et, quand vous ne pouvez plus retenir votre respiration, exhalez lentement par le

Quatrième cercle communication n°5 30


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nez. Gardez les doigts dans les oreilles pendant tout le temps que vous inspirez, que vous gardez votre respiration et que
vous exhalez. Puis, respirez normalement pendant environ une minute, en gardant toujours les doigts dans les oreilles;
ensuite respirez de nouveau profondément par le nez, retenez votre respiration aussi longtemps que possible, puis
exhalez de nouveau lentement. Une fois encore, respirez normalement pendant une ou deux minutes et faites une autre
respiration profonde, en ayant toujours les doigts dans les oreilles ; gardez votre respiration aussi longtemps que
possible et exhalez lentement par le nez, comme précédemment. Gardez encore les doigts dans les oreilles pendant deux
ou trois minutes, puis enlevez les doigts des oreilles. Il n'est pas nécessaire de faire d'autres respirations profondes ce
soir-là.

Les doits doivent rester dans les oreilles pendant les quatre ou cinq minutes que dure l'exercice. Il ne faut pas
retirer les doigts des oreilles quand vous respirez normalement, mais il faut les y laisser depuis le moment où vous
commencez votre première inspiration jusqu'à ce que vous ayez fini la dernière.

L'index droit doit être dans l'oreille droite, et l'index gauche dans l'oreille gauche, les autres doigts étant
refermés sur la paume de la main de façon à ne pas gêner. Vous devez faire trois inspirations profondes, à chaque fois
par le nez, gardant votre respiration aussi longtemps que possible, et exhaler lentement par le nez. Entre les respirations
profondes vous devez respirer normalement pendant une minute ou deux.

Une fois que vous avez exhalé pour la troisième et dernière fois, les doigts doivent rester dans les oreilles
pendant deux ou trois minutes avant que vous ne les retiriez.

Le fait de respirer par le nez lorsque les doigts sont dans les oreilles établit un circuit très net de vibrations
positives venues du Noüs, qui affecte un des centres nerveux du nez, le centre nerveux de la thyroïde et les centres
nerveux qui se trouvent dans les deux doigts. Les radiations émises par ces deux doigts étant autant positives que
négatives, des radiations de grande énergie gagnent par les centres nerveux des oreilles, la glande pinéale ; toute
l'énergie qui est produite dans votre corps par les respirations profondes et par le fait que vous reteniez votre respiration
finit par se centrer dans la glande pinéale. En analysant ce point, vous comprendrez que c'est là, certainement, une
merveilleuse méthode de concentrer une grande puissance sur la glande pinéale. Quand vous saurez que le simple fait
de placer le pouce ou l'index sur l'épine dorsale d'une personne tout en pratiquant la respiration profonde envoie assez
d'énergie dans le corps de cette personne pour que cette énergie se manifeste par des picotements dans ses doigts et ses
orteils, alors vous comprendrez quelle grande quantité d'énergie aussi bien de nature positive que de nature négative
vous envoyez à la glande pinéale par l'index gauche et l'index droit que vous introduisez dans vos oreilles.

Le résultat de cet exercice, si vous le pratiquez comme nous l'indiquons, sera une purification du
fonctionnement du nez dans la respiration, une mise en échec des rhumes, le développement de la nature sensible des
nerfs du nez qui vous permettra de déceler les odeurs plus facile ment, et cela amènera aussi une purification des
oreilles, vous permettant de mieux entendre. En même temps, la glande pinéale deviendra riche d'une vitalité plus
grande, et avant que les deux semaines ne soient écoulées, vous découvrirez à la fin de chaque exercice que vous
ressentez, au centre de la tête, une chaleur qui provient de la glande pinéale. Cela rendra même vos yeux plus clairs et
rendra votre vue plus perçante ; le cerveau et son fonctionnement deviendront aussi plus clairs, les maux de tète,
névralgies et autres douleurs cesseront naturellement. Ces exercices peuvent être répétés matin et soir. Deux fois par
jour, cela doit suffire comme première étape au cours des deux semaines qui viennent. Les autres exercices que nous
avons pratiqués avec le verre d'eau et pour la glande thyroïde, peuvent, à l'occasion, être utilisés entre les exercices
portant sur les oreilles, afin de poursuivre le développement des autres centres. Une ou deux fois par semaine, la
continuation des autres exercices maintiendra les autres centres psychiques au niveau convenable.

Je veux ici m'étendre quelque peu sur un point dont j'ai parlé précédemment et qui me semble avoir éveillé
beaucoup d'intérêt. Il se rapporte à l'aura et à son effet sur les montres que portent nos membres. Une aimable sœur,
rosicrucienne depuis de longues années et qui est médecin, m'a écrit qu'elle se demande pourquoi nous avons gardé
secret pendant tant d'années ce renseignement concernant l'effet de l'aura sur les montres, alors qu'elle-même et son
mari, qui est également membre de l'ordre, ont continuellement blâmé les montres et les horlogers qui les réparaient au
lieu de blâmer leur aura pour le piètre service que leurs montres leur rendaient. Un autre frère m'a écrit qu'il aimerait
avoir d'autres renseignements sur ce point parce que les bijoutiers et d'autres nient le fait que les montres puissent être
affectées par l'aura. Ils disent que c'est pure imagination.

Quatrième cercle communication n°5 31


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EFFET DE L’AURA SUR LES MONTRES ET SUR LES PERLES

Cela me rappelle une histoire qui a été très populaire il y a bien des années et que l'on raconte encore dans
tous les Etats -Unis. L'un de nos bons compagnons était l'agent de publicité officiel de Lillian Russell, actrice célèbre et
l'une des plus belles femmes qui aient jamais paru sur la scène. Elle était aussi extrêmement riche, même quand elle
était toute jeune, et, naturellement, nous savons tous que, quand elle mourut quelques années après la première guerre
mondiale, elle avait atteint une grande célébrité pour sa richesse, sa haute position sociale, sa beauté et son œuvre
humanitaire pendant la guerre. Elle comptait parmi les plus riches collectionneurs d'œuvres d'art chinoises du monde et
elle possédait, chez elle, en Pennsylvanie, un magnifique musée qui était rempli d'œuvres chinoises provenant de toutes
les parties du monde. Dans sa jeunesse, alors qu'elle était encore actrice et qu'elle avait besoin d'un agent de publicité
pour raconter des histoires sur elle dans les journaux de façon continue, de manière que son activité de comédienne
bénéficie des pleins feux de la publicité, elle portait, avec ses toilettes magnifiques, des perles splendides. L'un des
principaux bijoux qu'elle portait était un collier de perles naturelles très rares et très coûteuses qui faisaient plusieurs
fois le tour de son cou et qui retombaient ensuite devant elle d'une bonne longueur. Ces perles avaient attiré l'attention
de ceux qui savaient reconnaître les perles véritables et la publicité qui paraissait de temps en temps dans les journaux
avait appris au public que c'était là un des plus beaux colliers de perles des Etats-Unis. Mais il avait paru tant de choses
sur ces perles et sur les autres bijoux de l'actrice qu'aucun journal ne voulait plus rien publier de ce genre à moins qu'il
ne s'agît de quelque chose de réel. Une demi-douzaine de fois on avait écrit que les perles avaient été perdues ou volées,
puis retrouvées, si bien que les journaux ne voulaient plus d'histoires semblables.

Notre frère, qui était l'agent de publicité de l'actrice, s'intéressait à l'étude des auras et à l'effet que l'aura
avait sur les montres et sur les pierres précieuses ; aussi il inventa l'histoire la plus célèbre que jamais agent de publicité
eût jamais fait paraître dans un journal. Il rédigea une histoire compliquée qui parut dans tous les journaux du dimanche,
déclarant que les perles de Lillian Russel étaient tombées malades et qu'il avait fallu les envoyer dans un hôpital pour
les soigner. L'illustration qui accompagnait l'histoire montrait le collier de perles, grandeur nature; et les montrait
soumises à un examen au microscope, et à certains produits chimiques pour diagnostiquer leur maladie, et tout un tas de
choses de ce genre. L'histoire continuait en disant que, quand les perles ont été portées de longues années, sans se
trouver en contact avec leurs conditions naturelles, elles commencent de perdre leur vitalité, tombent malades, changent
de couleur et perdent leur éclat. Puis l'auteur de l'histoire continuait en expliquant que les perles sont des choses
vivantes, qu'elles sont affectées par l'aura de la personne qui les porte, et que, puisque cette aura n'est pas la même que
l'aura dans laquelle les perles sont nées, elles deviennent malades et que de grands spécialistes doivent les soigner, sans
quoi elles ne seront plus jamais brillantes, pleines de feu et de vie. Cela faisait vraiment une merveilleuse histoire; elle
fut reproduite dans tous les journaux des Etats-Unis, et aussi dans les revues; on en parla dans des nouvelles et dans de
petites histoires si bien que, au bout de quelques semaines, on parlait de Lillian Russell et de ses perles dans le monde
entier.

Aujourd'hui, les journalistes disent qu'il n'y a jamais eu d'histoire d'agent de publicité qui égale celle -là. Le
résultat fut que des milliers de femmes commencèrent de porter leurs perles à des bijoutiers pour qu'ils voient si elles
étaient malades ou non. Tout d'abord, les bijoutiers rirent de cette idée et dirent aux gens de garder leurs perles et de ne
pas croire à cette histoire. Les gens crurent simplement que les bijoutiers n’y connaissaient rien et portèrent leurs perles
à quelqu'un d'autre. Finalement les bijoutiers comprirent qu'ils perdaient beaucoup d'argent et également qu'ils faisaient
du tort à leur réputation en se moquant de cette histoire ; aussi prirent-ils toutes les perles qu'on leur apporta, les
lavèrent dans de l'eau savonneuse, les séchèrent et les enfermèrent dans des coffres forts pendant un mois, et,
finalement, ils annoncèrent aux propriétaires que les perles étaient guéries. L'aspect des perles fit croire aux gens que les
perles étaient réellement guéries et ainsi, ce bon petit jeu continua.

Pendant ce temps, notre bon compagnon, et ses amis les plus intimes parmi les journalistes, riaient beaucoup
et les bijoutiers riaient eux aussi beaucoup. Et puis, brusquement, il se produisit quelque chose. Un savant japonais qui
avait entendu parler de cette histoire se mit à. étudier la nature des perles et l'effet qu'avait sur elles l'aura humaine, et il
découvrit que l'aura du corps féminin affectait, en fait, le magnétisme des perles et neutralisait peu à peu ce
magnétisme, si bien que les perles finissaient par perdre leur éclat et qu'il fallait les soigner en les mettant en contact
avec l'aura d'un homme, afin qu'elles bénéficient des vibrations masculines positives d'une telle aura. Ce savant
découvrit que l'aura d'une femme comprenait trop de vibrations négatives. Il constata que, quand les perles étaient
lavées par des hommes dans les bijouteries, le fait que des hommes les manipulaient les chargeait de véritable
magnétisme, tout particulièrement si elles étaient dans l'eau, et que ce n'était pas l'eau ni le savon qui amélioraient les
perles, mais ce magnétisme. Alors l'histoire reprit depuis le début et, cette fois, ce fut des journalistes et des bijoutiers
qui avaient ri de cette idée que l'on se moqua. Aujourd'hui, tout spécialiste qui a fait une étude sérieuse des perles sait

Quatrième cercle communication n°5 32


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que, quand des perles ont été portées pendant de longues années par une femme, elles perdent de leur éclat et doivent
être rechargées magnétiquement en étant manipulées par un homme.

Eh bien, les perles ne sont pas les seules choses qui soient affectées de cette façon. Un rubis ou une
escarboucle perdent leur éclat d'un rouge sombre s’ils sont portés trop longtemps par une femme, et il faut qu'ils soient
portés pendant quelque temps par un homme pour retrouver leur magnétisme naturel. Les diamants sont les pierres qui
sont le plus rapidement affectées par l'un ou l'autre sexe sous l'influence de l'aura. Aussi délicatement qu'un diamant soit
monté sur une bague ou une épingle, si belle que soit sa qualité, s'il est porté par une personne qui est très négative dans
son attitude ou sa mentalité, ou dont l'aura est souvent remplie de pensée de haine, de jalousie et tout particulièrement
de colère, la pierre se couvre d'une pellicule particulière qui détruit son éclat. Le lavage ne fait disparaître cela que
temporairement, et, quelques minutes ou une heure plus tard, la pierre s'obscurcit de nouveau. De tels diamants doivent
être nettoyés et mis de côté pendant un certain temps afin de recueillir dans l'atmosphère les vibrations libres qui ne sont
pas contenues dans l'aura de la personne. Alors ils resteront brillants pendant longtemps. Les diamants qui sont portés
par des personnes qui sont calmes, douces, nettes dans leurs pensées, et toujours heureuses et satisfaites, arrivent à un
degré élevé d'éclat avec beaucoup de feux merveilleux.

On sait depuis longtemps qu'une montre ne peut manquer d'être affectée par l'aura de celui qui la porte. En
fait, les progrès récents dans le domaine de la recherche électronique ont jeté encore plus de lumière sur la nature
électrique de l'aura. J'ai déjà parlé de mes expériences personnelles avec l'orgue coloré en 19174 et 1918. D'autres,
ailleurs, ont mené des expériences identiques. En 1932, on a pu améliorer beaucoup le travail antérieur et un instrument
appelé le Luxatone a été inventé et perfectionné. Comme il avait été conçu uniquement pour la démonstration de
certaines lois dans le domaine de l'électricité, il fut plus tard démonté.

Le plus intéressant des nombreux instruments qui emploient la force électrique est peut-être celui qui fut
imaginé pour produire de la musique. Il s'appelle le thérémin, du nom de son inventeur russe, le Dr. Leo Theremin. Il a
un peu la forme d'un petit poste de radio et est équipé d'une tige verticale qui part du haut à droite, et d'un cercle
horizontal qui part du côté gauche. Des tubes semblables à ceux que l'on utilise en radio sont amenés à osciller et on
crée ainsi un champ électrique dans la tige et le cercle. Lorsqu’on met les mains dans le champ, la capacité électrique du
circuit change, ce qui modifie les oscillations du tube et produit un son. La main droite de l'opérateur produit la mélodie
par ses différentes positions par rapport à la tige verticale et la main gauche contrôle le volume selon sa position par
rapport au cercle horizontal. On a dit que cet instrument annonce l'arrivée d'une nouvelle civilisation dans le domaine de
la musique. Deux de nos membres possèdent l'un de ces rares appareils qui soient pour le moment sur le marché et on
leur demande constamment d'en faire la démonstration.
Cela m'amène à un autre point qui peut vous intéresser.
Je suppose que, pour la plupart, vous avez entendu parler de l'appareil électrique appelé générateur, qui est
censé produire de l'électricité. Dans certaines langues, les générateurs et les batteries s'appellent accumulateurs. Ce mot
est beaucoup plus correct que celui de générateur. Les gens qui ne prennent pas le temps de réfléchir croient
couramment que les générateurs créent de l'électricité. Si nous allons dans une grande centrale et si nous y voyons un
gros générateur, ou si nous regardons le petit générateur qui se trouve dans une automobile, nous pouvons voir qu'il
tourne et qu'il à l'air de créer ou de produire de l'électricité. Or, un générateur n'engendre rien et ne crée rien. Il
accumule tout simplement de l'électricité qui se trouve dans l'air et la fait entrer le long de plusieurs fils afin qu'elle soit
emmagasinée dans une batterie ou accumulée d'une façon ou d'une autre pour être utilisée plus tard. L'électricité qui
vient du générateur n'est pas une chose nouvelle qui vient d'être crée, mais c'est quelque chose qui se trouve
universellement partout dans le Cosmique, et que le générateur ne fait que recueillir et faire ressortir par deux fils afin
qu'on puisse l'utiliser.

Le corps humain ressemble beaucoup à un générateur. En respirant nous faisons entrer dans notre système
des vibrations d'énergie et de puissance qui sont intangibles, mais notre respiration les fait pénétrer dans notre corps et
le mécanisme du corps fait ressortir ces vibrations. Eh bien, quand ces vibrations venues du Cosmique sont poussées
hors du corps, elles s'en vont en partie dans l'aura, mais elles vont surtout à l'extrémité des doigts, en particulier des
deux ou trois premiers doigts de chaque main. Cette énergie que nous irradions, nous pouvons l'utiliser dans un but de
guérison ou à beaucoup d'autres fins. C'est une partie de l'énergie cosmique qui est descendue dans notre corps par les
conditions cosmiques que nous avons absorbées et que nous pouvons utiliser de différentes façons.

4
Vous trouverez en annexes 1 et 2 de cette communication les traductions inédites de documents relatifs à ces
inventions d’Harvey Spencer Lewis

Quatrième cercle communication n°5 33


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

DE L’INFLUENCE DU RYTHME

L'un de nos compagnons est musicien et veut apprendre quelque chose sur le rythme et les lois harmoniques
en liaison avec les sons et les couleurs. Un autre est israélite et veut savoir quelque chose sur l’emploi du rythme en
liaison avec les sermons dans les synagogues. D'autres veulent des précisions sur le rythme dans ses rapports avec l'aura
et d'autres manifestations psychiques du corps. Il est intéressant de noter que ceux qui ont demandé des informations sur
les sons de voyelles abordent aussi un principe qui se rapporte de très près au rythme. Afin de répondre à quelques-unes
de ces questions, nous allons discuter de l'emploi ancien et moderne du rythme et des vibrations.

Je vois, en feuilletant d’anciens documents, que le rythme a toujours été grandement apprécié par les anciens
mystiques. L'un de leurs premiers commentaires se rapportait au rythme de l'univers et à ses harmonies. Les anciens
mystiques croyaient que le monde, le soleil et les planètes se déplaçaient selon un certain rythme. Ils croyaient que le
rythme produisait de la musique, ou un son qui devait contenir certaines harmoniques.

Ils croyaient également que s'ils pouvaient se déplacer en harmonie avec le rythme de l'univers, ils se
mettraient en accord avec ce rythme. Ce fut l'origine de la danse, et il est intéressant de noter que toutes les races
primitives, si peu éduquées qu'elles soient sur tous les autres plans, ou si peu qu'elles en sachent sur les lois naturelles,
ont des danses rythmées. Quelques-unes de ces danses sont destinées à l'amélioration de la santé ; ou bien elles sont
l'expression de la dévotion et du culte ; d'autres étaient destinées à obtenir certains pouvoirs dont le besoin se faisait
sentir.

Le battement du tam-tam est la forme connue la plus ancienne d'imitation de ce que les anciens croyaient
être le rythme naturel. Il n'y a pas très longtemps, un éminent savant français annonça qu'il était capable de provoquer le
sommeil en battant doucement du tam-tam tandis que le patient était allongé, détendu, sur un divan. Il disait que le
sommeil ainsi produit était semblable au sommeil mesmérien ou hypnotique.

Des milliers de gens dans le monde d'aujourd'hui ne peuvent dormir s'ils n'ont pas une petite pendule qui fait
entendre son tic-tac quelque part dans la chambre à coucher, et c'est un fait que ces gens se réveillent si la pendule
s'arrête, cessant ainsi de faire entendre son tic-tac. Ceux d'entre vous qui ont beaucoup voyagé ont probablement
remarqué dans tous les pays d'Afrique et aussi en Palestine et dans certaines parties d'Europe le sens que les Orientaux
ont du rythme. Les petits enfants, dans les premières classes de l'école primaire, assis sur un sol recouvert de paille,
récitant leur leçon à l'unisson, balancent le corps de gauche à droite selon un rythme continu.

Dans la plus grande université du Caire, les hommes étaient assis sur le plancher à étudier tranquillement
tous seuls et à se balancer d'un côté de l'autre au même rythme. Dans une fabrique de tapis, où l'on enseignait à des
enfants à fabriquer des tapis d'orient, et où ils étudiaient à haute voix quelques leçons en même temps, ils ne se
contentaient pas de balancer le corps d'une façon rythmique, mais encore ils utilisaient leurs mains pour tisser d'un
mouvement rythmique. En Palestine et dans certaines parties d'Europe, nous avons vu des vieillards, hommes et
femmes, lire ou étudier en balançant le corps. C'est un fait que pendant la cérémonie la plus haute et la plus orthodoxe
des Juifs le samedi matin, les assistants se lèvent tous et font face au maître ou rabbin et que pendant toute la cérémonie,
ils balancent le corps, en particulier quand ils chantent ou qu'ils utilisent les sons de voyelles.

Dans les anciens temples d'Egypte, il était habituel, pendant les cérémonies sacrées, de psalmodier quelque
litanie rituelle et non seulement les fidèles, à genoux, balançaient le corps de droite à gauche, mais encore, dans le grand
sanctuaire du temple, au centre des fidèles, dans un grand espace libre, quelques jeunes femmes spécialement choisies,
dansaient selon un rythme parfait. Telle fut l'origine de la danse, et toutes les danses d'aujourd'hui peuvent remonter aux
cérémonies sacrées qui se déroulaient dans les temples.

Vous remarquerez probablement, quand vous verrez des films où il y a des danses de guerre, des danses
sacrées et des danses d'hommes-médecins des Indiens d'Amérique, que le même rythme du tam-tam, le même
mouvement de différentes parties du corps et les mêmes mouvements autour d'un lieu particulier accomplis par
l'ensemble des danseurs ressemblent aux danses accomplie par les tribus des îles des mers du Sud et de la côte ouest de
l'Afrique, ou par les noirs du sud des Etats-Unis lors de leurs réunions spirituelles, ou encore par les musulmans dans
certaines de leurs cérémonies et par beaucoup d'autres peuples. Souvent la science s'est demandé comment ces tribus de
différentes parties du monde, qui ne se sont jamais rencontrées et qui n'ont jamais échangé d'idées au cours des siècles
passés, pouvaient avoir toutes des danses semblables et le même tam-tam pour marquer le rythme.

Quatrième cercle communication n°5 34


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

Quand nous en arrivons aux sons de voyelles, nous retrouvons les mêmes ressemblances, que nous écoutions
le chant particulier des tribus d'Indiens d'Amérique, les descendants des Aztèques d'Amérique Centrale, les tribus des
îles des mers du Sud, ou les chants et les hymnes que l'on entend aujourd'hui dans les services religieux. Cinq sons de
voyelles fondamentaux sont utilisés et ils ressemblent beaucoup aux sons de voyelles de l'alphabet anglais, à savoir A,
E, I, 0, U (prononcés ei, i, aï, o. Dans cette représentation, chaque signe représente un son, quant à la voyelle u, elle se
prononce à peu près comme le son français ou précédé d'un son i). Il y a deux sons de voyelles hautement sacrés, que
l'on connaît comme ah et ueh, qui ne sont pas toujours utilisés, ce qui, quand on les ajoute aux cinq précédents, donne
un total de sept. Les sept sons sont toujours utilisés dans les cérémonies sacrées et les cinq premiers seulement dans les
autres cérémonies. La cérémonie de la guérison dans toutes les tribus est l'une des cérémonies sacrées. L'église
catholique romaine, depuis les quatrième et cinquième siècles jusqu'à nos jours, à utilisé des chants latins avec les cinq
et les sept sons voyelles des anciens temps. L'Église épiscopale a conservé certains de ces chants. Dans toute la bonne
musique que l'on entend dans les églises protestantes d'aujourd'hui, on utilise les mêmes sons de voyelles. Les services
des temples bouddhistes, que ce soit en Amérique ou en Orient, emploient les mêmes sons dans leurs rites.

Ainsi nous voyons qu'il y a une relation en ce qui concerne la partie psychique, spirituelle de l'homme, entre
les sons de voyelles et le rythme. C'est la raison pour laquelle nous avons, dans nos premiers cercles, certains exercices
qui utilisent les sons de voyelles. Nous n'avons pourtant pas utilisé le rythme pour tous les usages que leur donnaient ou
leur donnent les anciens et les tribus de nombreux pays. Le rythme était toujours destiné à mettre l'esprit et le corps en
accord, en harmonie avec l'esprit universel. Dans le monde occidental, nous croyons qu'il est possible d'arriver à cela
par la concentration sans le balancement rythmique du corps.
Pourtant, nous ne comprenons pas quel effet le rythme peut avoir sur notre vie. Il y a beaucoup de fonctions
dans le corps humain qui sont de nature rythmique. Les battements du cœur, le mouvement du sang dans les vaisseaux
sanguins, et la respiration des poumons sont tous des mouvements rythmiques.

Même les mouvements de contraction et de relaxation des intestins sont rythmiques. Le flux de l'énergie
nerveuse est aussi de nature rythmique ; si le mouvement rythmique de n'importe laquelle de ces fonctions est déréglé
ou devient irrégulier, il ne peut manquer de se produire quelque désordre, quelque malaise ou quelque situation dé
désagréable dans le corps. Si nous mettons les mouvements du corps en harmonie avec le rythme intérieur, nous nous
mettons en accord avec les vibrations infinies, et cela produit l'inspiration, la paix, la puissance et la santé.

Les harmoniques offrent un champ d'étude intéressant et nous en parlerons dans un entretien ultérieur. Pour
l'instant, je désire attirer votre attention sur le fait que tout, dans l'univers, vibre et produit une onde vibratoire. Cette
onde qui vient de chaque chose qui vibre, possède un certain rythme dans son mouvement. Retournons à notre vieil
exemple familier de la pierre que l'on laisse tomber à la surface d'un lac. A la surface de l'eau, les ondes se diffusent à
partir du centre.

Si nous appelons « ondes » les vibrations qui viennent de la pierre tombée dans l'eau, nous pouvons aussi
appeler chaque onde et l'espace qui s'étend derrière elle, rythme de l'onde.

Si nous laissons tomber deux pierres différentes dans le lac, deux systèmes d'ondes se produiront. L'espace
qui sépare deux ondes sera différent pour les deux pierres. Par conséquent, nous aurons des formes de vibrations
rythmiques qui se déplacent à la surface de l'eau. Vous savez que s'il y avait au même moment un bouchon en train de
flotter quelque part à la surface du lac, quand les ondes provenant de la pierre atteindraient le bouchon, celui-ci se
mettrait à danser sous l'effet des vagues qui le touchent et le déplacent. Après le passage de chaque onde, le bouchon
retomberait sur l'eau calme pour être soulevé de nouveau, au passage de la vague suivante. Si nous mettons deux
bouchons sur le lac, un de chaque côté, nous verrons que les deux bouchons montent et descendent au même rythme, en
harmonie, parce qu'ils sont soumis aux mêmes vagues. Si nous laissons tomber une autre pierre dans le lac et créons des
vagues différentes et si nous plaçons un troisième bouchon sur le lac dans une position telle qu'il sera atteint par les
vagues provenant des deux pierres, nous verrons que ce troisième bouchon monte et descend à la surface de l'eau, sans
être en harmonie ni avec l'une ni avec l'autre des vagues.

Le bouchon monte et descend follement, sans avoir un rythme parfait, car il n'est pas en harmonie avec les
vagues causées par l'une ou l'autre des pierres.

Nous savons tous que, si certaines notes sont jouées sur un piano, tout objet léger placé en haut du piano se
met à vibrer. Il en est ainsi parce que les vibrations naturelles provenant de l'objet ont été troublées par les vibrations du
son.

Quatrième cercle communication n°5 35


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

Quand vous jouez une note au piano, les ondes sonores voyagent dans l'air et atteignent l'oreille et, par leur
choc rythmé sur le tympan, elles produisent un son. Si l'on joue deux notes en même temps, il peut y avoir soit
harmonie soit discordance.

L'harmonie est produite quand on frappe une deuxième note dont les vibrations se placent entre les
vibrations de la première; en d'autres termes, les ondes de la seconde note ont leurs battements entre les battements de la
première note. Pour chaque note que l'on joue au piano, il y a deux ou trois autres notes que l'on peut jouer de façon que
les ondes se mélangent harmonieusement avec les ondes de la première note. Il y a pourtant quelques autres notes qui
n'ont pas ce résultat; leurs ondes heurtent simplement les ondes de la première et, au lieu de se fondre, elles provoquent
un son discordant. Cela produit une note désagréable, discordante.

Il en va de même pour les mouvements rythmiques à l'intérieur de notre corps. La nature a prévu les choses
de telle façon que, si nous sommes bien et si nous vivons normalement, les battements du cœur et les mouvements des
poumons dans notre corps sont en harmonie avec les mouvements rythmiques des vibrations de l'univers. Si nous
adoptons des habitudes destructrices, si nous nous enfermons dans des pièces où nous nous calfeutrons, si nous
absorbons des aliments qui ne nous conviennent pas, si nous cédons trop aux sollicitations de notre corps ou si, au
contraire, nous le maltraitons au point de n’être plus en harmonie avec le rythme de l'univers, la discorde s'installe en
lui, avec la maladie et les souffrances qui en résultent.

LES ÉLECTRONS : PARTICULES D’ESPRIT

J'ai maintenant un message tout à fait spécial à vous délivrer et, en le recevant, il faut vous souvenir que la
matière importante qui y est contenue a été présentée, pour la première fois au monde occidental, par l'intermédiaire de
nos enseignements.

Cet enseignement apparaîtra aussi dans notre travail régulier, car il sera placé au point voulu des degrés de
préparation, dans l'enseignement général de l'Ordre, mais la première annonce en est faite de cette façon dans ce
quatrième cercle, de manière que nos membres les plus avancés aient l'avantage de cette révélation. Vous savez,
naturellement, qu'en présentant beaucoup de lois et de principes à nos membres, nous sommes guidés par deux règles
très délicates. Tout d'abord, nous avons le désir, difficile à réaliser, d'essayer de grouper à l'endroit convenable tous les
sujets qui sont liés les uns aux autres, dans l'ensemble des communications ; ensuite, nous devons avoir soin de ne pas
donner à nos membres des informations qui seraient trop avancées pour leur développement et pour une parfaite
application.

Par exemple, cet important message dont la substance m'a été communiquée par les laboratoires de
recherche de notre Ordre en d'autres pays traite, en partie, de la question des électrons. Par conséquent, ce nouveau
point important devrait, dans la progression de notre enseignement, se situer dans les communications qui traitent des
électrons et de la composition de la matière. Et cela nous ferait inclure cette nouvelle connaissance dans le premier
cercle. Mais cette leçon est si sérieuse que ce serait vraiment une chose déplacée et dangereuse à un certain point de
vue, que de la mettre dans le premier ou même dans le deuxième cercle. On pourrait la placer troisième cercle, mais il
ne traite pas beaucoup des électrons. Ce sujet n'est donc pas à la place où l'on aurait tendance à le mettre
automatiquement et son importance nécessite de le situer ailleurs. Très souvent, il nous faut recourir au procédé qui
consiste à voiler certains des faits se rattachant à une grande loi, afin de pouvoir introduire, en partie, un sujet dans un
degré inférieur, quitte à l'étudier à nouveau, dans toute son ampleur, plus tard. De temps en temps, nous introduirons de
nouveaux enseignements, découverts dans nos laboratoires ou élaborés par nos membres avancés, par des manifestes
spéciaux5 .

Revenons maintenant à l'importance de cette nouvelle découverte. Je l'appelle une découverte parce que, si
elle n'a pas été accidentelle, elle est le résultat de recherches intensives qui se prolongèrent pendant plusieurs années. Je
suis persuadé que, quand tous nos membres liront ces enseignements et se mettront à pratiquer les principes contenus
dans cette découverte, la science, dans ses recherches, abordera à peine ce sujet mais ce seul fait changera peut-être
certains de ses points de vue.

5
On peut donc en déduire que dans l’esprit d’Harvey Spencer Lewis il n’a jamais été envisagé de modifier les monographies par lui
mises au point, mais qu’il avait opté pour l’addition de documents où auraient été intégrées de nouvelles découvertes ou de
nouveaux points de vue.

Quatrième cercle communication n°5 36


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

La découverte n'a rien à voir avec la composition de la matière en un sens purement matérialiste, mais, en
fait, elle touche à la conscience divine et au pouvoir de l'esprit. Cela convient donc tout à fait à la série actuelle des
leçons de ce quatrième cercle. Je suppose que, tous, vous vous êtes posé une même question des centaines de fois :
« Qu'est-ce qu'un électron ? »

Ce n'est qu'au cours de ces dernières années que la science a commencé de répondre à cette question. Depuis
des années toutes les sciences matérialistes partent de l'électron et construisent la matière à partir de cet élément, en
laissant l'étudiant trouver tout seul, si c'est possible, la nature des électrons.

Actuellement, avec ses hypothèses et ses théories constamment changeantes, la science se rapproche de
l'explication rosicrucienne des électrons. Beaucoup de nos nouveaux membres nous disent que nous ne disons rien de
plus sur ce sujet que ne le fait la science. C'est qu'ils ont négligé le fait que nous nous sommes toujours reportés à la
nature et à la composition de l'électron, alors que c'est tout récemment que la science a tenté une telle chose. Nous
avons dit qu'un électron est une partie de l'essence spirituelle universelle qui émane du Cosmique. Il y a longtemps, l'un
des savants rosicruciens a donné le nom de « Noüs » à cette forme d'essence spirituelle qui émane du cosmique Vous
trouverez cela expliqué dans le célèbre manuscrit de Nodin du deuxième cercle. On pourrait ajouter que bien que le mot
« Noüs » ait été utilisé par les philosophes grecs pour expliquer la cause première de l'univers, l'esprit, il n'en indiquait
ni la fonction ni la polarité. Selon le point de vue rosicrucien, le « Noüs » n'est pas l'esprit cosmique; il en est plutôt une
émanation, une manifestation.

Tout véritable rosicrucien n'est pas satisfait tant qu'il n'a pas une réponse à toutes les questions possibles, et
vous pouvez être sûrs que l'origine de l'électron a été l'un des gros points d'interrogation de tous les laboratoires
expérimentaux de notre Ordre. Les savants rosicruciens, lors d'une convention, il y a quelques années, ou assistaient
uniquement les chercheurs avancés des laboratoires étrangers coopérant avec les maîtres de la Grande Loge Blanche,
annoncèrent qu'ils connaissaient la nature et l'origine de l'électron. Immédiatement après cette annonce, une centaine au
moins de chercheurs avancés qui appliquaient les principes rosicruciens, y compris plusieurs d'entre nous, ici, mirent à
l'épreuve la nouvelle découverte. Quand nous eûmes fait nos rapports, on nous autorisa à diffuser cette nouvelle,
accompagnée de nos vérifications et de nos preuves.

Par conséquent, nous sommes heureux d'annoncer à nos membres qu'il a été prouvé et qu'il peut être
démontré qu'un électron est entièrement et exclusivement un produit du pouvoir de la pensée. En d'autres termes, si
l'essence de l'esprit s’irradie dans toutes les directions à partir du Cosmique, elle est comme la lumière du soleil ou toute
autre énergie entièrement diffusée et elle n'est nullement condensée ou accumulé en segments ou en particules. Un
électron est une condensation minuscule, une masse minuscule de l'énergie de l'esprit sous une forme définie si bien
qu'elle peut avoir une entité distincte. C'est la pensée et le pouvoir de la pensée qui forment les électrons à partir de
l'énergie de l'esprit et qui amène cette énergie à s'accumuler en petites particules ou entités séparées, que nous appelons
électrons. C'est là un point très difficile à expliquer, et il me faudra compter sur votre capacité individuelle à visualiser
et à construire votre propre interprétation de te que je vais tenter de vous exposer. Cependant, on peut comparer ce
principe avec quelque chose d'autre que tous nous connaissons bien. Disons que nous sommes allés à la campagne et
que nous sommes entrés dans un champ couvert d'une neige d'un blanc pur, fraîchement tombée. La neige est étendue
sur tout le champ ; elle est légère et douce, et le vent peut facilement la soulever et la chasser. Elle n'est pas dure ni
compacte et elle est répandue sur le champ tout entier de telle façon que celui-ci n'est plus qu'une grande nappe de
neige. Maintenant, supposons que nous nous penchions sur cette couche douce et floconneuse et que nous en
rassemblions une certaine quantité en grattant la neige de nos mains, que nous en nous fassions un tas et que nous
serrions celui-ci dans nos mains pour en faire une boule serrée et compacte qui ait à peu près la grosseur d'une orange.
Si nous la serrons assez avec nos mains, nous aurons bientôt une boule de neige lourde, dure et compacte, qui
ressemblera presque à une pierre. Nous aurons pris la neige sur une surface d'un mètre carré et nous l'aurons serrée en
une boule ayant la dimension d'une orange. Cette boule sera encore de la neige, mais elle sera plus dure et elle aura une
forme plus nette que la neige qui est étendue sur le champ, parce que c'est une accumulation et une condensation d'une
bonne quantité de neige en une petite entité séparée de celle qui recouvre encore le champ.

Si nous comparons le grand champ plein de neige légère et floconneuse et douce à l'énergie de l'esprit qui
s'irradie dans l'espace par le cosmique, nous pouvons comprendre que l'énergie de l'esprit soit une essence universelle,
répandue partout, qui remplit tout l'espace sans avoir de forme nette. La boule de neige comparée à un électron illustre
la façon dont une partie de cette essence de l'esprit peut être rassemblée ou attirée en un certain point central et rendue
compacte, condensée d'une façon suffisante pour former une petite entité bien définie d'essence. Ce serait un électron.
L'électron se composerait de l'essence de l’esprit.

Quatrième cercle communication n°5 37


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

Tout comme la boule de neige qui a la dimension d'une orange contient toute la neige qui, primitivement,
couvrait un mètre carré de la surface du sol et ne recouvre maintenant que quelques centimètres carrés, de même
l'électron contient dans son tout petit corps assez de l'énergie de l'esprit pour emplir un espace plus grand s'il n'y avait
pas de condensation. Il n'y a qu'une erreur dans cette comparaison. Après avoir réuni la neige pour en faire une boule, il
y a un vide dans le champ de neige et l'on peut voir où l'on a pris la neige pour faire la boule.
Quand un électron se forme dans l'espace, il n'y a pas de vide dans l'essence de l'esprit qui l'entoure, car cet
espace se remplit rapidement d'essence spirituelle, ne laissant aucun vide indiquant qu'une certaine partie a été utilisée
pour faire un électron ; il en découle que l'électron continue de flotter dans l'espace en étant en contact de tous les côtés
avec l'énergie de l'esprit.

Ainsi un électron est une masse condensée d'essence de l'esprit. La puissance utilisée pour le condenser et lui
donner une forme est la puissance de la pensée ; tout comme la puissance musculaire de vos mains a été utilisée pour
rassembler la neige et en faire une boule.

Il y a deux façons définies, et peut-être davantage, dont se forment tous les électrons. Tout d'abord, il y a
ceux qui sont constamment formés par l'esprit cosmique selon sa volonté et sagesse créatrices ; ensuite il y a ceux qui
sont formés par les pensées de l'homme et sa volonté. Ce dernier fait est l'un des points les plus importants de la
découverte. Il a été prouvé, et vous pouvez le prouver, qu'en restant assis à vous concentrer, vous pouvez amener la
puissance de votre pensée à créer des électrons dans l'espace autour de vous, dans votre pièce, ou dans VOTRE
PROPRE CORPS. C'est là, la chose surprenante qui va changer nos façons de penser en liaison avec nombre des
résultats étranges auxquels nous avons pu parvenir grâce aux principes rosicruciens ; et cela va forcer la science à
modifier son attitude particulière à l'égard de la métaphysique et d'autres principes semblables. Avant d'aller plus avant
dans ce sujet, qui occupera plusieurs chapitres, je pense qu'il est bon que nous examinions pendant quelques instants
certains des résultats auxquels nous sommes parvenus et qui prouvent que tout cela est vrai et facilement démontrable.

Je crois pouvoir dire, sans risque d'erreur, que tous les membres de ce quatrième cercle, et pratiquement tous
les membres des cercles précédents, ont remarqué, de temps en temps, quand ils étaient assis dans une pièce sombre
pour se concentrer ou pour essayer d'entrer en contact avec la Cathédrale de l’Âme, ou pour établir un contact quel que
soit son but, et particulièrement quand ils essayaient de former des nuages et de construire des images visualisées, que
de petits points bleus ou violets semblaient flotter dans la pièce.

Généralement, ces points de lumière semblent être une masse de quelque chose de très indéfini ayant à peu
près la grosseur d'une bille ou parfois plus petite ; ils ne sont pas parfaitement ronds comme une balle, ni même
compacts, mais ils font plutôt penser à un flocon de neige très transparent ou à une petite zone de brouillard qui flotte
dans l'air. Il y a longtemps, les rosicruciens apprirent que ces petits corps lumineux se composaient d'électrons. Des
instruments électriques très délicats placés dans une pièce où ces expériences se poursuivaient montraient toujours que
ces petites illuminations bleues ou violettes s'inscrivaient sur les appareils électriques comme étant une forme
quelconque de vibrations électroniques. A partir de là, les rosicruciens proclamèrent, comme nous l'avons expliqué dans
nos leçons, que ces corps lumineux indéfinis étaient composés d'un groupe d'électrons, peut-être de milliers ou de
millions d'électrons groupés ensemble pour former un groupe assez lâche. Ces groupes n'étaient pas compacts ni
massifs, et les électrons ne se touchaient pas, mais ils venaient tous assez près les uns des autres pour former une
combinaison brumeuse, semblable à un brouillard. Il n'est pas besoin d'en dire plus pour une chose qui a été vue par des
centaines de nos membres.

Le point suivant, c'est que nos membres nous ont signalé des centaines de fois que dans leurs périodes de
concentration, ils ne voyaient pas seulement ces corps lumineux traverser la pièce, mais éprouvaient une sensation de
fraîcheur et de picotement sur le visage et les mains. Ce contact vibratoire électrique qui s'établissait avec leur visage à
toujours été expliqué comme étant produit par les électrons qui les atteignaient.

Des centaines de membres nous ont également dit que, quand ils formaient un gros nuage ou bien quand ils
étaient témoins de la projection de quelqu'un ou de quelque vision qui leur venait dans une pièce sombre, il se formait
un nuage, un corps brumeux ou une essence comparable à un brouillard, devant eux ou dans quelque partie de la pièce,
dont la teinte était bleue ou violette. Ceux qui ont vu ce corps brumeux se déplacer de leur côté ont toujours ressenti le
picotement électronique ou vibratoire de l'essence au moment où elle touchait leur corps ou bien venait en contact avec
leur aura.

Toutes les fois qu'ils ont vu les petits flocons de corps lumineux se déplacer dans la pièce comme des
flocons de neige violets ou de petits points bleus ayant à peu près la grosseur d'une tête d'allumette, ils ont toujours
remarqué que ces points se déplaçaient selon une ligne courbe et non pas selon une ligne droite. Si la petite tache de
lumière se déplaçait du plafond vers le plancher, elle le faisait en décrivant une ligne magnifiquement courbe semblable

Quatrième cercle communication n°5 38


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

à un arc de cercle. Si l'une de ces taches se déplaçait à travers la pièce d'un mur à l'autre, elle le faisait en décrivant une
courbe. Quelquefois huit ou dix de ces taches lumineuses se déplaçaient à travers la pièce dans différentes directions
selon des courbes différentes, formant un mouvement fascinant de lumières dans la pièce. L'une des lois fondamentales
des électrons et des atomes, c'est que, quand ils sont libres et peuvent se déplacer librement dans l'espace, ils se
déplacent selon des courbes et non pas selon des droites. Chacun d'eux se déplace selon un cercle parfait et ce cercle est
si grand, dans la plupart des cas, que vous ne pouvez voir qu'un segment du cercle dans la pièce. De là vient que vous
ne voyez qu'un petit arc ou une partie du grand cercle selon lequel les électrons se déplacent. Ils se déplacent tous selon
des cercles ou des ovales qui ressemblent aux orbites des planètes. Une étoile filante tombe aussi selon une courbe ; il
n'existe rien au monde qui soit une ligne droite. La prétendue découverte d'Einstein quant au fait que toutes les lignes
sont courbes est un fait connu de longue date des rosicruciens. Toute ligne que l'on suppose être droite a une légère
courbure. Je n'ai pas l'intention de vous démontrer cela pour l'instant, et si vous n'en êtes pas encore convaincus vous
ferez beaucoup de découvertes en lisant le livre d'Einstein ou tout autre livre moderne qui traite de ce sujet. La seule
explication de cette courbure universelle de toutes lignes, c'est que nous pouvons vivre à l'intérieur de la Terre , comme
le dit la « Cosmogonie Arcane » 6 et que, par conséquent, toutes les lignes doivent être courbes ; autrement toute ligne
qui serait parfaitement droite filerait selon une tangente et pénétrerait dans la surface de la terre. La science a trouvé, il y
a quelques années, que tous les électrons et les atomes se déplacent selon des cercles ou des ovales et que c'est là l'une
des lois fondamentales, l'un des principes fondamentaux de la physique et de la composition de la matière. Le triangle,
le carré et d'autres figures géométriques entrent aussi en jeu en ce qui concerne les relations des électrons les uns avec
les autres. Par exemple, trois électrons ou trois atomes peuvent s'associer en formant un triangle, mais bien qu'ils
forment un triangle par leurs positions respectives, ils continuent tous trois à tourner en cercle.

DÉVELOPPEMENT DU 3ÈME ŒIL

J'avais promis de vous parler de l'usage du pouce pour le développement de ce qu'on appelle le troisième œil
au centre du front. Voici une expérience que vous trouverez intéressante et profitable. Placez le pouce droit au centre du
front juste au-dessus du nez, et placez le reste de la main sur le sommet de la tête, en étroit contact avec les cheveux et
le cuir chevelu ; cela amènera la paume de la main et les doigts sur le côté gauche de la tête. L'extrémité du pouce sera
juste au centre du front au-dessus du nez. Ne pressez pas le pouce trop fortement, mais maintenez une douce pression
contre le front, et veillez à ce que le reste de votre main et vos doigts soient appuyés bien fermement contre les cheveux
et le cuir chevelu. Tout en fais ant cela, fermez les yeux et concentrez-vous sur la région du cerveau qui est juste sous
votre main. Vous vous souviendrez qu'il y a, dans le lobe gauche du cerveau, une petite zone qui est reliée au
fonctionnement psychique. C'est cette zone du cerveau qui produit une petite lumière ou couleur rouge dans l'aura de
tout mystique, et quelle que soit l'intensité de la couleur violette, bleue ou blanche de l'aura d'un adepte tout autour de
son corps, vous trouverez toujours une petite teinte rouge ou rose près du côté gauche de la tête. Cela explique aussi
pourquoi un si grand nombre de nos membres ont éprouvé une sensation particulière de frémissement ou de légère
vibration sur le côté gauche de la tête quand ils débutaient dans leurs expériences de développement psychique.

En mettant le pouce et la main sur le front et en vous concentrant sur le lobe gauche du cerveau pendant
environ cinq minutes chaque soir avant d'aller au lit, ou toutes les fois que vous avez l'occasion de le faire, vous ferez
cesser les maux de tête, vous soulagerez toutes les douleurs que vous pouvez ressentir dans la tête, le cou et les épaules,
et vous apporterez une énergie revitalisante à tout le système nerveux sympathique. En même temps, vous vitaliserez le
troisième œil et vous vous donnerez un développement plus poussé de nature psychique. Cela doit se faire environ une
fois par semaine même plus souvent, et toutes les fois que vous désirez ressentir un bon effet tonique.

6
La « Cosmologie Arcane » était un enseignement supplémentaire proposé aux rosicruciens qu’il intéressait. Cet enseignement
développait la théorie d’une Terre creuse à l’intérieur de laquelle nous vivrions.
Le S.E.T.I., C+R-C à l’intention, dans le futur, de traduire les monographies de la Cosmologie Arcane et de les proposer à ses
affidés sous la forme d’une communication spéciale.

Quatrième cercle communication n°5 39


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L’EXPÉRIENCE DU DR LITTLEFIELD

Dans l'une de nos communications antérieures, nous avons expliqué la découverte que fit le Dr. Littlefield de
façon purement accidentelle alors qu'il regardait au microscope certains produits chimiques en train de réagir les uns sur
les autres. Il observa, dans un microscope puis sant, qu’à mesure que les cristaux de ces produits chimiques se formaient
et se reformaient en nouveaux groupes sous l'influence mutuelle qu'ils exerçaient les uns sur les autres, il se formait
différents objets indéfinis. Je pense que tous ceux qui ont un jour observé des actions chimiques au microscope ont
observé la même chose. Il est merveilleux de voir comment la loi du triangle se manifeste dans les cristaux qui se
forment. Par exemple, si une goutte d'une solution de soude est placée sous l'objectif et si on la laisse s'évaporer, nous
remarquons qu’en quelques minutes, à mesure que l'eau s'évapore et que la solution se dessèche, les cristaux qui étaient
dans la solution commencent à se reformer et nous les voyons prendre forme en différentes combinais ons de triangles.
Littlefield découvrit un jour fortuitement, alors qu'il observait quelques-uns de ces cristaux qui se combinaient pour
donner différents triangles, qu'ils formaient un cercle au lieu de former une figure indéfinie, et il comprit qu'il avait
pensé à un cercle et que, le visualisant, il s'était demandé si les cristaux pouvaient se déposer sous cette forme. L'idée,
alors, se fit jour en lui que, peut-être, l'image qu'il avait dans l'esprit lorsqu'il regardait dans le microscope, affectait le
groupement des cristaux.

En prenant cette idée comme base, il mena d'autres expériences et avant que de nombreux mois se soient
écoulés, il se prouva à lui-même que s'il concentrait son regard sur les cristaux en ayant une certaine image à l'esprit, les
cristaux prenaient une forme qui était presque la réplique de l'image qu'il visualisait. Par exemple, il visualisait un
oiseau et, finalement, les cristaux en séchant sur la plaque, se groupaient en une masse qui ressemblait à un oiseau en
plein vol. Il vis ualisa alors beaucoup d'autres objets : des fleurs, des arbres, des visages, puis une femme vêtue d'un
costume d'autrefois et enfin une croix. Le résultat de sa découverte le convainquit que tous les cristaux, dans tous les
éléments chimiques, étaient rassemblés sous leurs diverses formes par l'effet que l'esprit divin exerçait sur eux. C'est en
effet jusqu'à ce point qu'il poussa sa découverte et ses recherches. Bien que le monde scientifique n'ait jamais accepté
sérieusement ses explications, ses découvertes offraient une contribution importante à la science.

Il n'est que tout naturel que le monde scientifique hésite à accepter de telles affirmations, bien que le Dr.
Littlefield soit connu du monde scientifique en tant que biologiste, chimiste et physicien éminent et jouissant d'une
excellente réputation. La toute dernière découverte, c'est que non seulement les cristaux, mais aussi les électrons qui
composent les atomes des cristaux, sont formés par l'influence de la pensée. Littlefield apprit que si on livre à eux-
mêmes des cristaux et des éléments chimiques, et si on ne les contrôle pas par la pensée, ils suivent une loi universelle
et se groupent selon la pensée de la conscience universelle. Il n'essaya pas de trouver comment l'esprit universel ou la
conscience universelle affectait tous les cristaux de tous les éléments et de tout ce qui existe dans l'univers.

Or, nous savons qu'il existe deux consciences, ou deux manifestations de la conscience universelle, qui
contrôlent tous les éléments de l'univers. Tout d'abord, il y a la conscience universelle avec certaines lois qui furent
établies au commencement de la création et qui sont les lois non-écrites mais immuables de l'univers. Ces lois sont
fixées dans la conscience universelle et, toutes les fois qu'il n'y a pas d'interférence ou pas d'application spéciale de la
conscience universelle, ces lois sont suivies par tous les éléments que nous pouvons trouver dans l'univers. D'autre part,
il y a le pouvoir créateur de la conscience de l'homme, qui est une partie du pouvoir créateur universel et ce pouvoir de
la pensée peut affecter les éléments de l'univers en leur appliquant d'autres lois universelles et en les faisant obéir.

Il faut que nous comprenions cela parfaitement.

Disons que les éléments chimiques sont comme une grosse boule ayant à peu près la grosseur d'un boulet de
canon. Disons que nous nous trouvons sur un terrain de boules ou en quelque endroit où il y a un sol long et uni. Si nous
nous trouvons à une extrémité d'une pièce semblable et si nous faisons rouler la boule rapidement sur le sol, elle ira
probablement en ligne droite jusqu'à l'autre extrémité de la salle. En faisant ainsi, la boule suivra une loi universelle qui
a été établie au commencement des temps et qui est une loi immuable. La loi ne peut pas être changée, mais on peut
appliquer d'autres lois pour modifier cette loi immuable. Si nous mettons un obstacle sur le sol et si nous essayons de
faire rouler la boule en ligne droite, quand la boule frappera l'obstacle, elle sera détournée et s'écartera de sa route. Par
conséquent, cet obstacle serait une interférence dans l'accomplissement de la loi naturelle, et la boule n'irait plus en
ligne droite. En plaçant un obstacle sur le trajet de la boule, nous utiliserions notre pensée pour influencer la loi
universelle ou, en d'autres termes, pour modifier son fonctionnement. Nous ne violerions pas la loi universelle, puisque
aucune de ces lois ne peut être éliminée. Nous appliquerions simplement une loi secondaire pour modifier la première.

Quatrième cercle communication n°5 40


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

Utilisons une autre comparaison : supposons qu'il y ait dans le plancher une rainure dans laquelle la boule
puisse rouler. S'il n'y avait pas d'interférence d'aucune sorte, la boule se mettrait à rouler dans la rainure et continuerait
ainsi, même si la rainure se courbait selon différentes directions. Cette rainure et la boule qui y roule ressembleraient
aux éléments chimiques et à tous les autres éléments de l'univers qui suivent la loi universelle originelle contrôlant leur
développement et leur manifestation. Aussi longtemps qu'il n'y aurait pas d'interférence, chaque élément continuerait de
suivre la rainure dans laquelle il a commencé et où il a été lancé par les lois créatrices de l'univers. Mais si nous
utilisions notre pensée et placions un objet qui ferait rouler la boule hors de la rainure dans une autre direction, nous
n'interférerions pas avec la loi ni avec la rainure ; nous interférerions tout simplement avec la façon dont la boule suit la
loi universelle. En d'autres termes, nous aurions modifié la manifestation qui aurait été naturellement celle de la boule.

Ainsi l'esprit de l'homme peut être utilisé pour amener les éléments à suivre une autre loi ou un autre
principe au lieu d'adhérer à la loi fondamentale de la nature. De cette façon, les cristaux se grouperaient différemment
selon la volonté de l'homme, tout comme la boule pourrait être obligée par l'homme à aller dans une direction
différente. Si vous avez déjà observé un jeu de billard, vous pourrez visualiser cet exemple.

C'est une loi fondamentale de la nature que si une boule - telle qu'une boule de billard - qui se trouve sur une
surface lisse est poussée avec un bâton ou une queue de billard, de telle façon que le coup soit donné juste derrière le
centre de la boule, celle-ci partira en ligne droite. Mais vous pouvez obliger cette boule à décrire une trajectoire qui fait
un angle avec la première ou à aller dans presque n'importe quelle direction en frappant la boule en un autre point. C'est
étrange parfois de voir des champions de billard faire aller la boule sous divers angles et tomber juste dans les trous ou
frapper différentes autres boules qu'ils ont choisies. De la même façon nous voyons qu'il est possible au pouvoir de la
pensée de concevoir des méthodes par lesquelles l'homme peut provoquer des changements dans les tendances
naturelles.

Il est de la nature de l'essence de l'esprit répandue dans tout l'univers de former des électrons
automatiquement d'elle-même, selon la loi universelle. En d'autres termes, c'est une loi universelle de l'esprit divin et de
la conscience divine que, de l'essence de l'esprit qui existe partout, soit formé à chaque heure et à chaque minute un
certain nombre d'électrons. Ces électrons en rencontreront d'autres de même nature et ils se réuniront pour former un
atome. Quand l'atome est formé, il fait la même chose que l'électron : il s'approche de quelque autre atome et même
vient en contact avec lui. Cela se poursuit jusqu'à ce qu'un groupe d'atomes se soit formé selon la loi cosmique ou la
conscience universelle de l'esprit divin et qu'il ait constitué le commencement de quelque élément matériel. Ces atomes
s'associeront peu à peu avec d'autres atomes pour former des molécules et ces molécules se réuniront pour former la
matière brute que nous trouvons dans les entrailles de la terre, dans l'eau, à la surface de la terre ou dans l'air qui nous
entoure. De nouveaux groupes d'atomes et de molécules sont constamment en cours de constitution pour former de la
nouvelle matière. L'homme ne s'occupe de rien et n'a rien à voir avec tout cela, parce que tout est réglé par les lois non-
écrites de la sagesse divine.

Nous devons maintenant nous souvenir que l'homme peut exercer sa pensée de façon à amener d'autres
électrons à se former dans l'essence de l'esprit qui est autour de lui ou en lui, et de cette manière, créer un certain
nombre de nouveaux électrons qu'il peut amener à s'associer avec d'autres électrons pour former le commencement d'un
atome. Une fois que cet atome a commencé à se former, il suivra le cours qui est celui des atomes en général, c'est-à-
dire qu'il provoquera la manifestation de quelque particule de la nature.

Quand l'homme se met en devoir d'utiliser sa pensée créatrice pour former de nouveaux électrons dans
l'essence de l'esprit qui est autour de lui ou en lui, il crée dans l'essence de l'esprit des électrons que la nature ou la
conscience divine n'ont pas formés et n'auraient peut-être pas formés. En d'autres termes, l'homme assume la
responsabilité, le pouvoir de créer quelque chose ; non pas quelque chose qui soit indépendant du cosmique mais qui est
indépendant des plans cosmiques. Il utilise le pouvoir créateur de la conscience cosmique pour créer ces électrons, mais
il les crée à un moment, sous un état, sous une forme ou en groupes déterminés par son esprit. Ces électrons créés par la
puissance de pensée de l'homme auront en eux l'intellect et l'intelligence qui se trouvaient dans la pensée de l'homme
qui les a créés. Ils deviennent donc des électrons ayant un certain degré d'intelligence humaine au lieu d'avoir
uniquement l'intelligence cosmique de sorte que les électrons formés par l'homme sont de nature différente des électrons
habituellement formés par la nature.
Les électrons ainsi formés par l'homme peuvent agir différemment et former des manifestations différentes
de ce qui se passe pour les autres électrons, ou bien ils peuvent se former en accord avec ce que la personne qui les a
créés a dans l'esprit. Comme je l'ai dit précédemment, ces électrons peuvent être créés dans le corps de l'homme aussi
bien qu'à l'extérieur. Par conséquent, il a été prouvé par des expériences récentes que l'homme peut créer de nouveaux
tissus, de la matière osseuse nouvelle et du sang nouveau dans son corps par l'utilisation de sa pensée, tout comme il
peut créer des manifestations matérielles à l'extérieur de son corps en réunissant convenablement des électrons à partir
de l'essence de l'esprit. C'est la partie la plus surprenante et la plus extraordinaire de la nouvelle découverte. Elle

Quatrième cercle communication n°5 41


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

explique beaucoup de miracles merveilleux qui ont été accomplis dans le passé et elle ouvre un nouveau champ de
recherches et d'études scientifiques dans lequel nous espérons que nos membres les plus avancés travailleront pendant
leurs loisirs.

Il y a pourtant une chose à dire sur ce point et la voici. Nous ne pouvons pas vous dire comment il faut
utiliser votre pensée pour créer ces choses. Si cela vous surprend, permettez-moi de vous demander de considérer un
instant combien il vous serait difficile d'expliquer à une autre personne même les choses les plus simples que je vous ai
exposées dans cette communication. Il est difficile de trouver des mots ou des idées pour communiquer ce que je veux
dire et ce que je pense sur ce point. Vous comprendrez alors combien il est difficile pour moi ou pour n'importe qui
d'autre de vous dire comment vous devez penser, et ce que vous devez penser afin de créer des électrons. A coup sûr, il
est nécessaire d'avoir à l'esprit une image de ce que vous voulez faire, de ce que vous voulez créer et la raison pour
laquelle vous le voulez. Vous devez donc utiliser votre propre pouvoir, en restant assis à méditer et en voulant que le
pouvoir créateur qui est en vous se manifeste comme vous l'avez visualisé. Cela veut dire qu'il faut utiliser le pouvoir
mental d'une façon que je ne peux exprimer par des mots, mais que vous comprendrez.

Supposez., par exemple, que vous soyez assis au balcon d'un théâtre et que vous regardiez, au-dessous de
vous, la nuque de quelqu'un qui est assis aux fauteuils d'orchestre ; quelqu'un que vous voudriez voir se retourner pour
vous remarquer. Vous savez qu'il vous faudrait vous concentrer sur lui et vouloir avec le pouvoir de votre pensée qu'il
sente votre concentration. Cet homme alors se retournerait et rechercherait dans votre direction. Je suppose que vous
savez que, toutes les fois que cela est fait sérieusement, le résultat obtenu prouve la loi. Tel étant le cas, vous
comprendrez ce que je veux dire quand je déclare que vous devez vous concentrer avec la puissance de votre volonté
pour faire se produire quelque chose. Vous essayez de faire sortir de votre pensée et de votre conscience un rayon de
puissance, comme si vous le poussiez mentalement pour le faire jaillir de vous et le diriger vers quelque chose.

PUISSANCE DE LA PENSÉE – RÉMANENCE DE CERTAINES VIBRATIONS

Je veux vous donner encore un autre exemple de la puissance de la pensée concentrée et de son influence sur
les forces et les substances qui lui sont extérieures. A Londres, un médecin éminent stupéfia un groupe de journalistes
en dispersant un nuage au-dessus de Hampstead Heath en utilisant la puissance de sa pensée. Ce médecin est le Dr.
Ralph Alexander. Le compte rendu du phénomène, accompagné des photos de cet exploit, a paru dans le numéro du 30
juin 1956 de Picture Post. Il y est rapporté que "le Dr. Alexander s'avança sur la lande et fixa le nuage qui avait été
préalablement choisi par les cameramen qui filmaient l'expérience. En sept minutes - vitesse calculée d'après le film - le
nuage choisi se désintégra complètement tandis que les nuages voisins restaient immobiles et inchangés. Le speaker de
la télévision, Michael Westmore, qui montra le film au cours de son émission, dit que le Dr. Alexander fit ses preuves
sur au moins douze nuages avant que la dispersion ne fut réellement filmée. Alexander réussit à chaque fois

Pour notre première expérience à ce sujet, je vous demande, au cours de vos moments de méditation, tandis
que vous êtes assis confortablement et bien détendus, dans une pièce sombre, de vous efforcer de concentrer votre
pensée sur quelque point de la pièce et de tenter de former, non pas un nuage ou une masse de quoi que ce soit, mais
quelques traits de lumière composés d'électrons que vous créeriez à partir de l'essence de l'esprit. En comprenant que
toute la pièce autour de vous est remplie de l'essence invisible et vibratoire que l'on appelle esprit, vous devez vous
mettre en devoir de vous concentrer, avec la puissance de votre volonté, pour amener certaines parties de cette essence à
se rassembler en une masse compacte composée de myriades d’électrons. A mesure que l'essence de l'énergie de l'esprit
se rassemble dans certaines parties de la pièce devant vous, elle forme des milliers de petits électrons. La masse qu'ils
représentent finira par se réunir et par former de petits points violets ou bleus, que vous verrez scintiller et se déplacer
rapidement dans la pièce selon une ligne courbe. Plus tard, vous pourrez essayer l'expérience dans une pièce en partie
éclairée, mais pas avant d'avoir fait quatre ou cinq expériences couronnées de succès dans la pièce obscure. Une fois
que vous avez formé une petite boule de Lumière qui se déplace dans n'importe quelle direction dans une partie de la
pièce, regardez du côté d'une autre partie de la pièce et commencez à faire apparaître une autre formation. N'utilisez pas
la même partie de la pièce pour les lumières successives que vous voulez produire. Si vous formez une petite lumière,
essayez de créer d'autres électrons autour d'elle de façon que la petite boule de lumière devienne de plus en plus grosse
et visible. Faites cela durant une à deux semaines, en même temps que vos autres exercices pour le développement des
zones et des centres psychiques et je vous dirai alors comment utiliser quelques-uns de ces électrons pour obtenir
certains autres effets et certains autres états.

L'une des questions qui sont soulevées par un grand nombre de membres, c'est de savoir si nous devons
garder à l'esprit la polarité positive et la polarité négative de l'essence de l'esprit et essayer de réunir une quantité égale

Quatrième cercle communication n°5 42


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de l'une et de l'autre afin de créer des électrons positifs et des électrons négatifs. En réponse à cette question, je dirai que
toutes les expériences menées en Europe et celles que j'ai conduites moi-même montrent qu'il n'est pas nécessaire de
penser un instant aux polarités positive et négative ou aux possibilités positive et négative de l'essence de l'esprit, mais
qu'il suffit de penser à former un électron. Cela parce que les processus créateurs mis en route par la pensée agissent
également sur les possibilités positive et négative; et attirent naturellement une quantité égale de l'une et de l'autre, sans
que l'on en ait conscience.

Si je peux me permettre de spéculer ici un instant et d'anticiper convenablement sur ce que nos expériences
rosicruciennes révéleront probablement dans un avenir proche, je dirai que les ondes de la pensée humaine affectent la
possibilité positive de l'essence de l'esprit et en fait, en attirent une partie pour former un petit noyau. Ce noyau positif
attire alors vers lui une quantité égale de possibilité négative, tout comme un atome positif attire un atome négatif, ou
comme le pôle positif d'un aimant attire un pôle négatif. Je suis tout à fait sûr que c'est là ce que nous finirons par
découvrir si nous voyons qu'il est le moins du monde nécessaire d'analyser ce processus. Personnellement, je me
contente de pouvoir former l'électron sans passer beaucoup de temps à essayer de voir si j'ai d'abord formé la partie
négative de cet électron ou la partie positive ou encore si je les ai formées toutes deux en même temps.

Une autre question qui m’a été posée, c'est de savoir si l'on peut former un si grand nombre d'électrons, dans
une pièce, sans que celle-ci en soit trop chargée. Je ne sais pas ce que l'on veut dire par là, mais je sais qu'il est possible
de créer tant d'électrons dans une pièce que celle-ci devient invivable si les électrons ne sont pas de l'espèce convenable.

Alors que nous faisions un voyage en Europe nous avons visité les catacombes de Rome, ces couloirs et ces
cryptes souterrains où des centaines d'êtres humains ont souffert la torture et la mort à cause de leurs convictions
religieuses. Nous avons tous éprouvé en ce lieu l'effet d'électrons déprimants, misérables. Les pensées issues de l'esprit
des personnes qui y souffraient, accompagnées de la concentration de la puissance de leur pensée, de leurs souffrances,
de leurs supplications, de leur haine à l'égard de leurs persécuteurs, tout cela contribuait à former des électrons et à
établir des vibrations électroniques qui demeurent encore après des siècles et que l'on peut sentir si l'on pénètre dans ces
couloirs et si l'on est assez sensible.

Il y a un autre endroit semblable que l'on connaît sous le nom de crypte de l'église St Sernin à Toulouse. J'ai
visité cet endroit un certain nombre de fois dont une fois avec ma femme et d'autres rosicruciens. J'ai observé l'effet
émotif produit sur d'autres visiteurs n'appartenant pas à notre organisation et que je ne connaissais pas. Tout le monde
ressent immédiatement l'effet électrique terrible d'un groupe d'esprits abattus et qui souffrent, et cela éprouve tellement
un homme sensible qu'après quelques minutes passées en ce lieu, il éprouve le besoin d'échapper à ce sentiment
écrasant d'annihilation. Dans cette crypte se trouvent les tombes et des reliques d'hommes et de femmes qui ont souffert,
à cause des persécutions religieuses il y a des siècles, et il y a aussi les tombes de quelques disciples du Christ et les
corps de beaucoup de ceux que l'on appelle des saints. Outre le fait que c'est là le lieu de sépulture de ceux qui ont
beaucoup souffert avant leur transition, ce fut aussi une prison où des centaines d'autres personnes ont été enfermées,
puis persécutées pendant les guerres de religion qui sévirent dans le midi de la France.

C'est là, par exemple, qu'un prédicateur hérétique, mystique de grande renommée, fut attaché vivant et
conscient, au moyen d'une longue corde, aux cornes d'un taureau sauvage ; le taureau fut chassé dans la ville où il se mit
à courir, complètement fou de rage et de peur. Il parcourut les collines tirant après lui le corps de cet hérétique ; cela
dura jusqu'à ce que le corps fût presque réduit en lambeaux; alors on le rapporta à l'église et on le plaça dans cette
crypte7 . Etant donné le nombre de faits semblables qui se sont déroulés là, est-il étonnant que les pensées conscientes
d'amertume, de souffrance et de désespoir de ceux qui y sont morts aient laissé des effets sur les vibrations et les
électrons du lieu ?

J'ai passé une nuit dans une mansarde qui avait été, jadis, occupée par une bohémienne diseuse de bonne
aventure ; elle se livrait là à des essais de pratique de magie noire en allumant des feux particuliers, en y versant
d'étranges liquides et en invoquant l'esprit des méchants en de longues prières et par des cris de haine à l'adresse des
autres. Elle finit par trouver la mort quand l'un de ses feux provoqua une explosion. Cette pièce était tellement remplie
des vibrations déprimantes et mauvaises créées par cette femme pendant tant d'années que je n'ai pas pu dormir de la
nuit, et qu'il me fallut rester éveillé à observer les formes étranges et fantastiques que les vibrations contenues dans la
pièce créaient sous une apparence lumineuse.

7
NDLR : Il s’agit ici du récit du martyr de Saint Saturnin, premier évêque de Toulouse, qui aurait été effectivement attaché au
taureau qu’il refusait de sacrifier comme le lui demandaient des prêtres païens. Le taureau l’aurait trainé sur plusieurs centaines de
mètres, et l’aurait laissé sans vie sur la route de Cahors, devenue « rue du Taur ». C’est dans l’église du Taur que la dépouille du
saint fut ensevelie, puis plus tard (en 402) les reliques du martyr furent transférées dans la basilique Saint Sernin, nouvellement
bâtie.

Quatrième cercle communication n°5 43


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

Nous voyons ainsi qu'il est possible de créer des électrons et des vibrations mauvais aussi bien que des bons.
Nous pouvons créer des électrons tristes par nos souffrances et nos douleurs aussi bien que des bons. Les vibrations
mauvaises ne voyageront pas dans l'espace pour affecter la personne contre laquelle nous formons des pensées
mauvaises (pas plus que les bonnes ne s'éloigneront de nous pour atteindre d'autres personnes, à moins que nous
n'essayions volontairement de leur envoyer de bonnes pensées) car le cosmique ne transporte pas de pensées
destructrices à quelque distance que ce soit. Ces pensées perdront leur force en venant en contact avec les vibrations
constructives de « l'éther » ; mais quand elles restent dans un lieu clos, que ce soit une pièce souterraine ou ailleurs,
elles conservent leurs effets déprimants pendant de longues années, à moins qu'elles ne soient volontairement dispersées
par quelqu'un qui en connaît la cause. C'est là un point dont nous nous occuperons dans un chapitre ultérieur, car il n'a
pas d'effet particulier sur nos études actuelles. Cependant ce fait doit nous rappeler que les pensées mauvaises créent des
vibrations et des électrons mauvais qui réagiront sur ceux qui les créent, tout aussi fortement qu'elles réagiront sur
quiconque d'autre qui pourra se trouver en contact avec elles. Une chose est certaine, c'est que la personne qui crée des
pensées mauvaises et des vibrations mauvaises par ses propres pensées sera celle -là même qui en souffrira. Non
seulement ces pensées réagiront sur celui qui les crée, mais parce qu'il est tout près d'elles et qu'il est étroitement lié à
leur création, il est le premier à les recevoir dans toute leur force ; à cause de son attitude mentale, il est en harmonie
avec elles et par conséquent, c'est lui qui en souffre le plus.

C'est peut-être le moment de toucher brièvement à un autre sujet, le sujet de ce qu'on appelle la magie noire.
J'ai vainement cherché dans tous les manuscrits et tous les documents anciens que j'ai eus dans les mains et j'ai écrit à
beaucoup d'autorités à l'étranger en ce qui concerne les enseignements rosicruciens pour essayer de déterminer quand et
où l'expression « magie noire » est devenue d'un usage général. La seule chose que nous puissions découvrir à ce sujet
c'est que, pendant le Moyen-âge, elle devint très populaire dans le peuple, surtout en relation avec les critiques que l'on
adressait à l'Église et avec celles que faisait l'Église. Pendant un certain temps, les églises affirmèrent que les hérétiques
utilisaient la « magie noire » et les hérétiques déclaraient que c'étaient les jésuites qui l'employaient ; on avait
l'impression que tout le monde traitait les autres de magicien se livrant à la magie noire. Il est bien évident que personne
ne savait exactement ce que cette expression voulait dire. C'est probablement l'une de ces idées qui prend soudain vie
pendant la nuit ou qui est utilisée par quelqu'un dans un discours célèbre et qui est ensuite reprise par des milliers de
personnes en quelques heures. Il n'a jamais existé un vrai système de magie noire qui aurait été enseigné ou présenté par
une école ou un individu, pour autant que nous puissions le savoir, car, aussi loin que nous remontions dans les
croyances anciennes, my stiques même superstitieuses, il semble qu'il y ait eu la conviction solidement établie chez les
chefs et les instructeurs que les pensées mauvaises dirigées contre une autre personne n'auraient aucun effet sur elle.
Naturellement, il se pourrait qu'il y ait eu certains cultes ou certains mouvements de personnes ignorantes qui aient
pratiqué la magie noire ou quelque forme de concentration mauvaise contre leurs ennemis, mais un tel système n'est
jamais devenu populaire et n'a jamais pu démontrer qu'il avait quelque valeur.

Aujourd'hui, pourtant, nous entendons tellement parler de magie noire que l'on pourrait penser qu'il y a un
temps, dans l'histoire de la civilisation, où la magie noire a vraiment été utilisée avec succès. Les études rosicruciennes
nous enseignent qu'il est impossible d'envoyer de mauvaises pensées. Cela ne veut pas dire qu'il est impossible à un
homme d'avoir de mauvaise pensées à l'égard d'un autre et d'amener ces pensées à affecter cette autre personne de
quelque façon. Dieu sait si, personnellement, j'ai senti à plusieurs reprises les pensées mauvaises des deux ou trois
ennemis que je me suis faits dans ma vie pour avoir lancé cette organisation. Un de ces ennemis, qui habitait New-York,
et que j'avais dû chasser de notre organisation en 1917 ou 1918, a remué ciel et terre pendant toutes ces années pour
causer à notre organisation et à moi même tout le mal possible. Dans toutes ces tentatives il a été battu, en ce qui
concerne la possibilité de faire vraiment du mal à notre Ordre. C'est à peine s'il se passe un mois dans l'année où, à un
moment où je suis détendu, je ne sente pas ses pensées sur moi. Elles m'affectent et font que je me sens mal à l'aise,
follement déprimé, parce que j'ai physiquement conscience du fait que quelqu'un a des pensées mauvaises ou critiques à
mon égard.

Je peux immédiatement rejeter ce sentiment en me mettant en accord avec le Cosmique et avec d'autres
impressions de bonté et d'amabilité qui me viennent, car c'est à peine s'il se passe une minute dans la journée où je ne
peux sentir le flot de bonnes pensées et de bons vœux qui me viennent de milliers de membres reconnaissants. Si je me
laissais aller à me sentir déprimé et tourmenté à cause des pensées de cet homme je me laisserais démonter
physiquement et moralement après une heure de tels soucis Dans ce cas on pourrait soutenir que cet homme a fait un
usage couronné de succès de magie noire à mon égard. C'est la une idée ridicule parce que rien qui soit de nature
destructrice n'émane en fait de son esprit pour se diriger vers moi, et tout effet produit dans mon corps ou mon esprit qui
me ferait tomber malade serait le résultat de mes propres idées à l'égard de cet homme et de ses pensées et ne viendrait
pas de lui. Je sais, en fait, que cet homme végète misérablement dans ses affaires et qu'il est maladif au point de souffrir
constamment de crises mentales et physiques. Tout homme qui passe tant de temps chaque mois à penser du mal de moi
- ou de n'importe qui d'autre - et qui consacre tant de temps à écrire des lettres fausses et mesquines sur une autre
personne, comme il le fait, doit vivre dans un monde mental de destruction, de tromperie, de haine et d'envie, et très

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certainement il souffre par conséquent. Il n'y a pas eu de représailles de ma part, je n'ai même pas porté ses lettres au
tribunal, bien que j'en possède plusieurs centaines qu'il a envoyées à différentes personnes qui me les ont fait parvenir,
lettres qui contenaient des affirmations calomnieuses et absolument fausses. Je ne traverserais même pas la rue pour
exercer la moindre vengeance sur lui ou pour le punir d'aucune façon, et je suis bien sûr que je serais le premier à me
porter vers lui et à lui porter secours s'il avait un accident ou s'il se trouvait dans une situation sérieuse. Pourtant, je ne
tends pas continuellement l'autre joue et je n'essaie pas de lui envoyer de bonnes pensées et des pensées de soutien pour
qu'il garde sa santé et pour aider à défaire le mal qu'il se fait à lui-même.

Cela serait interférer avec son karma et atténuerait les leçons qu'il doit tirer de ses propres actions, car il
continuera à faire le mal aussi longtemps qu'il en aura la force et il croit qu'il peut agir ainsi et se garder en bonne santé
et prospérer. Aussi, je reste neutre et je me protège tout simplement moi-même contre mes propres pensées dépourvues
de bonté à son égard. Je veille à ne pas me créer de karma, et je prends soin de défendre l'organisation contre tout mal
qui pourrait lui arriver à cause des lettres qu'il écrit.

Quand j'ai dit, dans un paragraphe précédent, que vous pouvez créer des électrons mauvais, je voulais dire
que vous créez par vos pensées des électrons qui pourraient être d'une nature mauvaise et destructrice. De tels électrons
restent neutres pour ce qui concerne leur activité de création. Ils ne peuvent construire quelque chose puisque leur
nature est d'abattre, et pris entre la loi de construction et leur propre nature, ils restent neutres et ne produisent rien. Ils
continuent tout simplement d'exister pendant quelques temps en tant que combinaisons incomplètes d'électrons
constructifs. En d'autres termes, ils ne se combinent pas librement avec des électrons constructifs, et ils ne vont pas dans
l'espace pour s'associer avec des groupes constructifs d'électrons parce que de tels électrons mauvais vibrent selon un
certain nombre de vibrations et qu'ils sont, par conséquent, en dehors de l'harmonie du Cosmique. Ils restent simplement
dans un état statique dans la pièce ou le milieu où ils ont été créés. Ils restent attachés à la terre, pour ainsi dire. Si une
personne vit dans une pièce où elle a créé de tels électrons de mauvaises pensées pendant de nombreux jours et de
longues semaines et si elle augmente continuellement le nombre de ces électrons, elle remplit une telle pièce, une telle
maison, de ces vibrations et de ces électrons déprimants. Finalement elle commencera d'en être affectée et toute son
aura et sa vitalité ne seront plus en harmonie.

Par là, nous voyons qu'il est possible à une personne de se détruire, d'une façon théorique du moins, en
remplissant une pièce d'électrons mauvais et en vivant dans cette pièce.

Cependant, il est impossible de détruire ou d'affecter quelqu'un d'autre par de tels électrons de pensées
mauvaises à moins que l'autre personne ne soit enfermée dans une telle pièce et forcée de vivre avec ces électrons. Et
même alors, son propre corps, n'étant pas en harmonie avec de telles pensées, lui donnerait probablement une excellente
protection : il pourrait immédiatement se mettre en harmonie avec le royaume cosmique et par là recevoir des vibrations
constructives qui le fortifieraient. Une personne qui a constamment de mauvaises pensées ou qui essaie volontairement
de faire du mal à une autre personne, ne peut se mettre facilement en accord avec le Cosmique et recevoir une telle
protection et une telle force. Il faut, ou bien être entièrement en accord avec le mal, ou bien être entièrement neutre, ou
bien être tout entier en accord avec l'harmonie cosmique. Telles sont les seules attitudes possibles qu'un homme puisse
avoir dans un sens mental et psychique. Il est impossible à un homme de consacrer une partie de la journée à créer des
pensées mauvaises et le reste de la journée à être entièrement en harmonie avec le Cosmique. Un homme peut avoir de
mauvaises pensées pendant quelques minutes, puis les regretter ou les abandonner, et passer plusieurs heures en accord
avec le Cosmique, et par là détruire l'effet des pensées mauvaises, mais une telle oscillation chaque jour entre le bien et
le mal ne peut manquer de diminuer la valeur de tout contact avec l'harmonie cosmique.

Nous ne devons pas oublier qu'en créant des électrons extérieurs - soit bons, soit mauvais - nous les créons
également intérieurement dans notre propre corps. J'ai déjà dit que je traiterais de ce sujet plus tard; et je le réserve pour
un autre chapitre, mais je veux simplement bien marquer dans votre esprit, le fait que pendant que vous essayez de créer
ces électrons dans votre pièce, vos pensées en créent quelques -uns dans votre sang et dans votre énergie nerveuse.

C'est une raison supplémentaire pour expliquer qu'un homme qui se concentre sur l'idée d'envoyer des
vibrations ou des pensées mauvaises vers un autre, souffre tellement lui-même de ce qu'il tente de faire. Il ne peut pas
échapper à l'effet du poison qu'il a créé. Tôt ou tard, ce poison triomphera de lui au lieu d'affecter l'autre. En voilà assez
sur le sujet de la magie noire pour le moment.

Dans les cercles antérieurs de notre travail, on nous a enseigné que l'homme vivant est double dans son corps
et dans son âme. Par nos expériences, nous avons vérifié que l'homme a réellement deux corps : un corps physique et un
corps spirituel. D'autres communications nous ont appris que le corps spirituel ou âme se compose de vibrations
cosmiques du régime le plus élevé et que le corps physique est formé des éléments physiques de la terre qui contiennent
les vibrations de la fréquence la plus basse. L'étude du corps physique seul révèle qu'il s'agit d'une masse chimique

Quatrième cercle communication n°5 45


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formée à partir des éléments de la terre. L’examen de ces éléments chimiques montre que chacun d'eux est formé de
molécules qui sont faites d'atomes et que ces derniers, à leur tour, se composent d'électrons. Par conséquent, le corps
physique est essentiellement une masse d'électrons ayant différents régimes de vibrations. Si nous prenons le corps
spirituel seul, nous constaterons qu'il est formé des vibrations cosmiques les plus hautes s'unissant sous la puissance de
l'esprit divin pour former des électrons.

Ces électrons forment une masse d'essence spirituelle, qui n'est pas assez dense pour être de la matière, mais
une essence éthérée plus ou moins invisible composée d'électrons du régime le plus élevé et ayant, en fait, des
vibrations si hautes qu'ils ne forment pas des atomes et des molécules de matière. Nous voyons donc immédiatement
que le pouvoir et la nature premiers tant du corps spirituel que du corps physique est le résultat de ce groupement
d'électrons Nous pouvons dire, par conséquent, que l'homme est, dans toute son existence terrestre, une merveilleuse
combinaison d'électrons ayant différents régimes de vibrations. Cela nous autorise considérer l'homme comme un être
de nature électronique.

PREMIÈRES MISES A L’ÉPREUVE DES PRINCIPES ROSICRUCIENS PAR H.S. LEWIS

Dans les premiers mois de l'année 1919, nous fîmes des plans pour transférer le quartier général de notre
ordre de New-York à San Francisco. San Francisco n'était pas notre but ; notre but, c'était la Californie. Au début de
cette année, le Cosmique avait œuvré selon ses voies étranges et mystérieuses pour remettre aux mains de l'A.M.O.R.C.
la propriété située près de Monterey et de Carmel en Californie où avait été construit le premier temple rosicrucien
d'Alden sur la Côte du Pacifique. Le temple d'Alden avait été construit au dix-septième siècle par les premiers visiteurs
de la côte du Pacifique qui y construisirent des installations permanentes. La vallée de Carmel fut la première colonie
rosicrucienne sur la côte du Pacifique (Carmel avait reçu ce nom d'après le Mont Carmel en Palestine ou les groupes
rosicruciens et esséniens avaient existé si longtemps). La ville de San José tout à côté fut la première grande ville créée
en Californie et plus tard, elle devint la capitale de cet état

Pendant des centaines d'années, la colline qui domine l'endroit où le premier temple avait été construit fut
considérée par les Indiens comme un lieu sacré ; ils y avaient construit un lieu privé de retraite ou l'on prenait soin des
malades, des nécessiteux et des personnes très âgées de leurs tribus. Lorsque les Indiens eurent abandonné ce lieu et
qu'ils ne l'utilisèrent plus que comme pèlerinage, il ne fut plus jamais occupé et toutes les tentatives faites par des
sociétés immobilières ou par le ministère des finances du gouvernement pour le vendre ou pour en tirer un profit
commercial échouèrent. Finalement il fut décidé que le site très beau et très attirant qui se trouve dans les ombrages du
célèbre Hôtel Del Monte devrait revenir aux rosicruciens, car rien d'autre ne semblait convenable. Le transfert des actes
de propriété à l'Ordre, après que j'eus refusé de les accepter comme don personnel, fut l'une des raisons de ma décision
de transporter son quartier général en Californie. Je savais pourtant qu'il faudrait quelques années avant que nous
puissions construire les bâtiments convenables quelque part en Californie et, par conséquent, nous décidâmes de faire
de la grande ville de San Francisco le centre provisoire de nos bureaux, tout particulièrement parce que nous avions,
dans cette ville, une grande Loge très fréquentée et très active.

Comme nous ne disposions pas de bâtiments ni de bureaux à San Francisco pour nous y installer, il fut
décidé que ma famille et moi-même nous partirions les premiers et que nous organiserions des bureaux provisoires et un
temple. Aussi, en mai 1919, ma famille et moi-même, nous arrivâmes à San Francisco avec une bonne collection de nos
revues et de nos livres et avec ma bibliothèque personnelle, l'équipement que j'utilisais pour mes expériences, des
appareils de laboratoire, quelques machines à écrire et d’autres choses de ce genre. Le Secrétaire Suprême et d'autres
responsables restèrent à New York pour continuer le travail administratif du quartier général depuis cette ville. Ainsi,
pendant la plus grande partie de l'année 1919, le quartier général de l'Ordre fut en fait divisé entre New-York et San
Francisco. Toute la correspondance courante et les lettres administratives étaient rédigées à New-York et seules les
lettres se rapportant aux exposés, au travail d'expériences ou aux conseils personnels m'étaient envoyées à San
francisco. Cela me permit de consacrer la plus grande partie de 1919 et de 1920 à des expériences menées en laboratoire
et aux expériences se rapportant à nos enseignements et à nos principes. Je fis bientôt installer un très beau laboratoire
d'électricité à l'étage supérieur de ma maison et une petite pièce destinée à des expériences à côté de mon bureau au
centre de la ville.

Ce fut là, au cours de cette période, que je commençai à mettre à l'épreuve quelques -uns des principes
fondamentaux de nos enseignements, en liaison avec les sujets même dont nous nous occupons actuellement dans ces
communications.

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Le premier principe auquel je m'intéressais fut la nature électronique de l'être humain. Je pus construire des
appareils électroniques et des instruments qui me permettaient de mesurer non seulement la nature électronique de
l'homme, mais celle de tout être vivant. Naturellement, la plupart des objets que je soumettais à des expériences étaient
de ceux que je pouvais me procurer facilement : de très petits animaux, des poussins, des œufs, et toutes sortes de fruits
et de légumes. Ce fut pendant cette période que je construisis un instrument capable de mesurer les électrons et les
vibrations laissés sur les objets manipulés par des personnes vivantes, si bien qu'il m'était possible de dire si un
mouchoir avait été touché par un homme ou par une femme, et aussi de déterminer l'état physique de cette personne.
L'appareil électrique que je construisis et qui était basé sur ce que je savais déjà des principes de la T. S. F. ou de la
radio m'indiqua bientôt la loi des réactions électroniques.

Un des hommes les plus remarquables de San Francisco qui s'intéressa à notre Ordre et à notre œuvre fut le
Dr. Abrams, médecin très connu dont les manuels portant sur des sujets de médecine générale étaient utilisés dans
différentes parties du pays. Mes entretiens et mes explications personnelles des réactions électroniques le fascinèrent. Il
passa beaucoup de temps à suivre mes expériences. Il se construisit un laboratoire personnel et se mit à étudier la
question des réactions électroniques en liaison avec la santé et la maladie, et il développa mes principes de diagnostic de
la santé et de la maladie par de telles réactions. Ce fut de cette façon qu'il en vint finalement à construire une machine
qui ferait le diagnostic et permettrait de traiter les maladies selon les principes électroniques. Je regrette que les
premiers modèles, bien qu'ils aient été incomplets et plus ou moins imparfaits, aient produit de si bons résultats qu'il fut
tenté d'en fabriquer pour d'autres médecins dans l'espoir qu'ils l'aideraient dans ses expériences. Ces machines furent
envoyées à bon nombre de médecins: qui ne l'aidèrent nullement mais qui en retirèrent un bénéfice commercial faisant
de nombreuses guérisons merveilleuses et, dans certains cas, n'ayant aucun succès 8 .

Diagnostic du Dr Abrams

8
Le docteur Albert Abrams explora l'auscultation par la percussion. Il s'aperçut que les sons obtenus à la percussion se modifiaient
selon les troubles que vivait le patient. Il parvint ainsi à dresser une véritable cartographie des réflexes viscéraux qui, selon lui, sont
des « détecteurs d'énergie » des cellules ou organes en dysfonctionnement, ou lésés. Il crut mettre en évidence que des cellules
malades, au contact d'un sujet sain, produisaient les mêmes réactions. Abrams en déduisit que « des radiations spécifiques, émanant
des atomes et des molécules du tissu malade » produisaient un réflexe de contraction musculaire qui modifiait la qualité du test.Il
chercha le moyen de mesurer cette « énergie de la maladie »... Il interposa un système de résistances variables entre les cellules
malades (disposées sur un plateau en aluminium) et le patient sain sur lequel il pratiquait ses tests de tympanicité. La variation des
potentiomètres jusqu'à ce que le signal soit perçu sur le sujet-test lui permettait d'établir une mesure de la vibration émise par les
cellules malades. De la même façon, il « mesurait » les remèdes qui permettaient le retour à l'équilibre. C'était le début de « la
Radionique Instrumentale du docteur Abrams », nom qui lui sera donné par Ruth Drown, collaboratrice et successeur du Dr
Abrams. Le docteur Abrams, et bien d'autres à sa suite, calculèrent un grand nombre de « longueurs d'onde », ou « rates », ou
« taux vibratoires » concernant aussi bien les « maladies », que les tissus sains, les hormones, les émotions et les « médicaments »...
(rédigé à partir d’un article glané sur Internet)

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Ces machines furent copiées par d'autres et les idées volées si bien que deux ou trois ans après il y avait
vingt-deux sortes différentes d'imitations des machines d'Abrams, ces imitations étant vendues dans différentes parties
du pays sur une grande échelle et beaucoup portant le nom d'Abrams sans présenter aucune des idées originales de
celui-ci. Cela provoqua une condamnation de la machine par le corps médical. Bien que le Dr Abrams continuât ses
expériences et essayât d'améliorer sa machine afin de compenser l'erreur qu'il avait commise, il se surmena, négligea ses
affaires, sa santé, sa famille et toute le reste et, finalement, il décéda sans avoir perfectionné sa machine.

Il y a aujourd'hui un certain nombre de machines sur le marché, qui sont des améliorations du modèle
original d'Abrams et qui font du bon travail. Dans notre laboratoire, nous avons beaucoup perfectionné la machine et
fait deux ou trois modèles parfaits. Ces machines furent envoyées à plusieurs médecins pour qu'ils l'essayent en les
utilisant dans quelques cas extraordinaires afin de voir tout simplement ce que la machine pouvait faire. Comme ni moi
ni l'Ordre rosicrucien nous soucions de commercialiser l'idée ou de nous lancer dans une entreprise de fabrication, nous
n'avons pas permis que ces machines parfaites soient copiées ; par conséquent de quoi l'expérience dans ce domaine est
terminée.

LES ORIGINES ?ELECTRONIQUES? DE LA MALADIE

Je découvris vite que l'énergie radioactive des vibrations de l'essence cosmique pouvait être communiquée
au corps humain pour régénérer la nature électronique du sang et celle de la composition chimique du corps afin de
détruire la maladie et de donner la santé, grâce aux machines que j'avais fabriquées. Je découvris aussi que la puissance
de la pensée pouvait faire la même chose. Lorsque je fus convaincu de l'exactitude de cette découverte, je perdis plus ou
moins l'intérêt que j'avais pour la machine.

Bientôt, pourtant, le reste du personnel qui était resté à New-York arriva à San Francisco avec tout un
chargement d'équipement de bureau. Les bureaux de l'organisation qui était alors nationale furent installés et entrèrent
en activité ; par conséquent, le temps que je pouvais consacrer à mes expériences en laboratoire diminua beaucoup. Ce
n'est que ces dernières années que j'ai eu la possibilité de faire des expériences aussi poussées qu'autrefois, pendant un
an et demi.

Les renseignements que j'ai tirés de mes expériences, en plus des connaissances ultérieures qui nous ont été
récemment communiquées par les laboratoires expérimentaux qui se trouvent en Europe, prouvent que l'esprit de
l'homme peut créer également de bons et de mauvais électrons (pour ainsi dire) dans le corps humain. En d'autres
termes, par la puissance de l'esprit, nous pouvons créer des électrons qui sont destructeurs ou constructeurs par nature ;
et par là, nous pouvons créer la maladie ou la santé. Cela ne veut pas dire que toute maladie est créée par nos pensées.
Je ne vais pas jusqu'aux extrêmes où s'abandonnent des fanatiques et dire qu'ils n'y a pas de microbes, qu'il n'y a pas de
bactéries destructrices pouvant pénétrer dans le corps et y créer des troubles indépendamment de notre pensée. Pourtant,
je n'accepte pas toute la théorie des microbes et je suis sûr que la plupart d'entre vous ne l'acceptent pas non plus
entièrement. J'ai récemment reçu une communication d'un des savants et physiciens les plus distingués du Canada, qui a
prouvé par des expériences de laboratoires irréfutables que beaucoup des microbes prétendus contagieux ne produisent
aucune maladie. N'oubliez pas que la théorie des microbes et la théorie des bactéries ont été considérablement
augmentées et compliquées par plusieurs théories non démontrées offertes au monde médical et au monde savant par M
Koch, un Allemand qui s'est livré à un certain nombre d'expériences. A différentes reprises, il a aussi présenté divers
traitements pour des maladies dont aucune ne s'est révélée être exactement ce qu'il avait diagnostiqué.

Ainsi les théories des microbes et des bactéries sont encore plus ou moins vagues, et l'on ne peut leur
accorder la confiance que la science médicale croit pouvoir leur donner.

Je m'attends parfaitement à voir d'ici quelques années une totale révolution dans les théories sur les microbes
et les bactéries, et en particulier sur la base de l'étude à venir de la nature électronique de l'homme. Même si les théories
sur les microbes et les bactéries étaient absolument vraies, le fait demeure pourtant que, si le corps physique de l'homme
et son corps spirituel étaient en bon état, sains, et parfaitement en harmonie et en tout point normal, aucun microbe et
aucune bactérie d'aucune sorte qui entreraient dans le corps humain ne pourraient produire de maladie, car la nature
prévoit, dans un corps normal et sain, tous les genres de résistance contre ces microbes et de nombreuses méthodes pour
les détruire s'ils s'introduisent dans le corps. La maladie ne commence donc pas avec la pénétration d'un microbe, avec
le contact d'une bactérie ou avec le développement d’une infection ; elle débute par un abaissement antérieur du niveau
normal de santé et par un affaiblissement de la nature électronique du corps. Quand le corps est ainsi affaibli, toute
espèce de maladie peut se développer. Même si une personne était enfermée dans un espace où l'on ait fait le vide ou si
elle était entourée d'écrans qui filtrent l'air et empêchent tout microbe de venir en contact avec elle, la maladie

Quatrième cercle communication n°5 48


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commencerait de l'intérieur par suite de l'état anormal de la condition électronique du corps. Par conséquent,
fondamentalement, nous pouvons dire avec exactitude que la santé et la maladie sont des états de la nature électronique
de l'homme.

Nous pouvons ainsi comprendre combien il est dangereux pour l'homme de créer dans son corps des
électrons destructeurs. C'est comme s'il répartissait une poignée de microbes et de bactéries de diverses sortes dans tout
son système et qu'il les laissait se développer. D'autre part, nous pouvons comprendre combien il est important de
donner à l'organisme des électrons constructeurs. Je désire que vous pensiez tous avec beaucoup de sérieux au grand
principe fondamental que toute maladie et que la santé sont affaires de la nature psychique, spirituelle et électronique de
votre corps. Si votre santé est convenable et normale, aucune sorte de maladie ne peut vous atteindre.

LA LOI D’ÉCONOMIE DE LA VIE

Bien sûr, cela ne veut pas dire que vous ne deviendrez jamais vieux ou que votre corps ne déclinera jamais ;
cela ne veut pas dire non plus que vous arriverez à un point où la transition n'est pas nécessaire. Car c'est un principe
fondamental de la nature que la transition et le rejet du corps usé son inévitables. C'est là une loi de toutes les choses
physiques que l'on connaît sous le nom de « loi d'économie de la vie ». Afin que vous compreniez mieux cela, je vais
faire une comparaison avec une expérience très familière.

Supposons qu'un homme achète une voiture du tout dernier modèle. Le fabricant lui dit que la vie naturelle
de cette voiture est de dix ans. Si vous demandez au fabriquant de vous expliquer ce qu'il veut dire par dix ans de vie
naturelle, il vous dira peut-être qu’en moyenne une voiture parcourt vingt mille kilomètres par an, et qu’après avoir
parcouru deux cents mille kilomètres ou avoir roulé pendant dix ans, la voiture sera usée. Il se peut que l'acheteur de la
voiture roule beaucoup ; il se peut qu'il fasse chaque mois huit ou dix mille kilomètres et même davantage, il verra alors
qu'avant trois ans, il a fait faire à sa voiture les deux cents mille kilomètres et qu'elle commence à montrer des signes de
faiblesse.

Il commence alors à remplacer certaines pièces qui sont usées. Tout d'abord les dépenses ne sont pas très
élevées, il suffit de quelques centaines d’euros par mois pour les réparations, les modifications et les pièces neuves et
maintenir ainsi la voiture en état de marche. Mais , chaque mois, les dépenses augmentent et, finalement, elles sont telles
qu'elles dépassent ce qu'il faudrait payer pour une voiture neuve et pour que les services rendus par la voiture valent les
dépenses engagées. Du point de vue de l'économie, par conséquent, un possesseur de voiture qui raisonne sainement
vend sa vieille voiture et il en achète une neuve simplement par raison d'économie.

Il y a un moment pour toute pièce mécanique, et pour toute chose matérielle qui est en action et se déplace,
où le processus de destruction est plus rapide que tout processus de construction que l'on puisse réaliser de façon
économique et efficace. Et cela est particulièrement vrai du corps humain; par suite du rythme de vie, du surmenage et
de l'excès de plaisirs, la durée de la vie humaine, qui devrait durer pendant un cycle normal de 144 ans se raccourcit si
bien que maintenant les statistiques des compagnies d'assurances montrent qu'en moyenne l'homme ne va pas au-delà
de soixante ans et la femme au-delà de soixante-dix ans9 . Avec le rythme rapide de vie que nous connaissons
aujourd'hui et notre habitude d’accumuler en un an cinq années d'expériences, nous raccourcissons, sans aucun doute,
constamment notre vie en usant le corps beaucoup plus rapidement que la nature ne peut le réparer et le reconstruire. Il
arrive, tôt ou tard, un moment pour tout corps humain où le processus de reconstruction de la nature ne peut compenser
le rythme du processus d'usure. Toute pensée détruit du tissu, des cellules et épuise quelque énergie qui doit être
remplacée. Chaque pas que nous faisons, chaque mouvement du bras ou d'un doigt utilise de l'énergie, du sang, des
tissus qui doivent être remplacés par la nature.

C'est un fait remarquable, par exemple, que les prétendus hommes forts qui passent beaucoup de temps à
accroître leur puissance musculaire n'arrivent pas à un grand âge.

Dans la liste des hommes forts célèbres, depuis Samson jusqu'à nos jours, nous trouvons que s'ils ne cessent
pas leurs activités acharnées, ils raccourcissent leur vie. Chaque mois, ils usent plus de muscle, plus d'énergie, plus de
sang et détruisent plus de tissu que l'homme normal n'en use et n'en détruit en une année. Par conséquent, c'est une loi

9
Il s’agit bien sûr de chiffres relatifs à l’espérance de vie à l’époque de la rédaction de ces enseignements par Harvey Spencer
Lewis

Quatrième cercle communication n°5 49


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

naturelle que, quand le corps humain décline tellement que la nature ne peut se mettre au niveau de la situation, elle
laisse le processus de déclin se poursuivre rapidement, si bien que le résultat est la transition.

Cela ne veut pas dire que la maladie entre nécessairement dans le corps et que l'homme doive subir la
souffrance et la maladie de la chair lors d'un tel processus de déclin et de transition. Nous savons qu'il y a des milliers
de personnes âgées qui sont simplement usées, qui s'endorment un soir et qui, pendant leur sommeil, quittent cette vie
par le fait que l'âme se sépare du corps usé, le laissant retourner à la poussière. Ce qui se passe est comparable à ce que
fait le propriétaire d'une voiture usée qui rentrerait sa voiture dans un garage, déciderait pendant la nuit qu'il ne la veut
plus et la la isserait au garage le lendemain, en utilisant une nouvelle voiture qui pourra lui rendre plus de services en
étant plus économique que l'ancienne qui était usée.

TOUT EST ESPRIT

Nous passons certainement des moments pleins d'intérêt et d’enthousiasme sur ces communications du
quatrième cercle et je voudrais bien pouvoir connaître et vous révéler dès à présent la masse de matériaux que nous
avons encore à examiner et vous donner les titres des nombreux articles, messages, leçons et idées nouvelles que nous
allons rencontrer au fur et à mesure de notre progression. Nous allons bientôt aborder les sujets et les principes de
nature supérieure qui constitueront une nouvelle étape dans notre cheminement. Des archives que nous avons en
Allemagne nous sont arrivés de nombreux manuscrits. Nous avons, en ce moment même, une masse de matériau qu'il
faudrait des années pour analyser et présenter sous forme de leçons si nous nous proposions de les donner dans leur
intégralité comme cela fut fait dans les anciennes juridictions européennes. En fait, nombre de ces matériaux peuvent, à
mon avis, s'exprimer en quelques mots, et nous les condenserons donc en des paragraphes plus courts. Notre expérience
mondiale dans le cadre de l'Ordre nous a maintes fois montré que les Allemands, les Français et tous les Latins, de
même que la plupart des Orientaux, aiment qu'un principe simple leur soit expliqué en de nombreux mots et présenté
sous tous les angles de façon qu'ils puissent y revenir à diverses reprises sous différents points de vue. Ils aiment faire
un véritable livre à propos d'une seule idée. C'est pourquoi nombre de rosicruciens, dans certains pays, passent
beaucoup plus de temps à parcourir chaque degré.

Un manuscrit que j'ai sous les yeux porte comme titre : « Le Cœur du Maître ». Il renferme des extraits des
enseignements secrets des grands maîtres rosicruciens du passé. Et puis il y a d'autres manuscrits avec des titres comme
« Les Mystères de la Rose merveilleuse », ou « La Rose du miracle qui se trouve sur la croix ». Un autre gros manuscrit,
intitulé « Fragments des cercles cosmiques », contient des extraits des carnets de rosicruciens éminents du passé. Ces
carnets traitent du symbolisme et de principes cosmiques ayant une application pratique vérifiée au cours de bien des
siècles passés. Et puis il y a d'autres manuscrits intitulés «Feuilles de l'Alchimie » qui reproduisent des notes
d'alchimistes éminents du passé. D'autres encore traitent des laboratoires mentaux de l'intelligence cosmique et des
principes qui sont utilisés pour créer les conditions qui règlent notre vie. Il y a beaucoup de livres privés qui ont été
édités par d'autres juridictions et jamais vendus au public, et qui contiennent des centaines de leçons précieuses. Quand
nous sera-t-il possible de parcourir en détail tout cela, je ne le sais pas. J'espère seulement que je vivrai assez longtemps
pour voir toute cette somme de connaissance apportée peu à peu des anciennes archives étrangères pour servir notre
travail dans le monde.

Il nous faut pourtant reprendre notre discussion primitive. Je voulais simplement vous donner aujourd'hui un
aperçu de l'avenir parce que la Rose+Croix étend maintenant ses activités dans bien des pays où elle avait été inactive
pendant longtemps et où les manuscrits et les documents précieux étaient conservés dans des cachettes scellées et où on
ne pouvait se les procurer. Une fois encore la tombe symbolique de C.R.C. a été ouverte en Europe et le trésor
« enseveli » a été remis à la disposition de l'Ordre pour des activités désormais mondiales.

En liaison avec la formation des électrons dans une pièce, ce dont nous avons déjà parlé, je veux expliquer
encore que, dans beaucoup de cas, la lumière peut sembler être d'un bleu sombre plutôt que violette. La lumière violette
est ce qu'on appelle l'ultra-violet et les yeux de beaucoup de personnes très développées ne voient pas cet ultra-violet
sous sa vraie couleur mais comme un bleu très sombre, et par conséquent elles peuvent prendre ces petites lumières
bleues pour autre chose que les électrons qu'elles attendaient. Nous devons donc considérer à l'avenir que des électrons
ont soit une couleur bleu sombre ou bleu foncé soit une teinte violette mais, quelle que soit leur couleur, ce seront de
petites taches lumineuses semblables à de petits diamants qui brillent à une certaine distance. C'est uniquement quand
on rassemble un grand nombre de ces électrons qu'ils forment une masse vaporeuse devenant assez importante pour que
l'on commence à en voir la véritable couleur.

Quatrième cercle communication n°5 50


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

Maintenant, en ce qui concerne la nature électronique de l'homme, examinons à nouveau les principes
fondamentaux qui s'y rattachent et souvenons-nous que toute l'énergie nerveuse du corps est semblable au courant
électrique qui anime un mécanisme. Si parfaite que soit la machine, si le courant électrique n'y passe pas, elle ne
fonctionnera pas. Aussi parfaitement développé que soit votre corps, si vous n'avez pas une quantité suffisante de
vitalité pour faire fonctionner votre corps convenablement, vous ne pouvez pas avoir une santé normale. Cette vitalité
provient de l'atmosphère que nous respirons, du souffle de vie que nous faisons entrer dans nos poumons. Nous ne
devons pourtant pas négliger le fait que cela est vrai uniquement parce qu’en tant que masse physique formée
d'éléments matériels en contact avec le magnétisme de la Terre, le corps est un vaste réceptacle négatif dans lequel les
vibrations positives de force vitale trouvent un réservoir qui les absorbe.

Les vibrations positives que nous faisons entrer par la respiration dans nos poumons, si elles n'avaient pas de
contact avec le négatif, ne donneraient pas d'elles-mêmes de la vitalité. Au moment où cet air, avec ses vibrations
positives, vient en contact avec les cellules spécialement disposées et avec la matière absorbante des poumons, les
vibrations positives sont attirées magnétiquement dans les cellules du sang. Là, elles s'unissent avec les vibrations
négatives des éléments physiques, et immédiatement, chaque cellule du sang devient semblable à un atome où une
molécule de puissance.

Les cellules physiques du sang, comme nous l'avons dit dans des leçons antérieures, sont composées
d'éléments chimiques terrestres qui, à leur tour, sont composés d'électrons négatifs. Quand ces cellules du sang
atteignent les poumons, elles sont tellement vidées de leur énergie positive qu'elles sont presque entièrement négatives
et, par conséquent, chacune est semblable au pôle négatif d'un aimant qui étend son aura et essaie d'absorber ou d'attirer
vers lui les vibrations positives afin de redevenir une unité complète formée de négatif et de positif convenablement
équilibrés.

Cela constitue une cellule de sang parfaite, toute vibrante de vie et de vitalité. Cette vie et cette vitalité qui se
trouvent dans les cellules du sang passent dans les terminaisons nerveuses, tandis que les cellules du sang circulent dans
tout le corps, car à chaque contact avec une terminaison nerveuse, une partie de la vitalité qui vient de la cellule
sanguine s'en va et c'est ainsi que le système nerveux reçoit sa charge ou son approvisionnement de puissance et
d'énergie.

Dans toute action, mentale ou physique, nous utilisons une certaine quantité de cette énergie nerveuse et
ainsi, les nerfs et le système nerveux se vident de leur énergie. Ils s'épuisent et ils demandent un nouvel
approvisionnement. Par conséquent, quand une autre cellule sanguine passe près d'une de ces terminaisons nerveuses
qui a besoin d'énergie, la terminaison nerveuse attire un peu de cette énergie comme un animal qui a soif prend de l'eau
dans un abreuvoir.

L'énergie positive que nous faisons entrer dans nos poumons par la respiration est composée presque
entièrement de vibrations positives, ou en d'autres termes, d'électrons positifs. Il y a également des électrons négatifs qui
sont absorbés par nos poumons, mais ils ne sont pas utilisés par eux pour revitaliser le sang. Nous les rejetons à chaque
fois que nous exhalons. S’ils restent dans les poumons, ils meurent et forment des poisons et des gaz, parce que les
électrons négatifs sans contact avec les électrons positifs ne peuvent vivre, et meurent rapidement.

Selon les nouvelles connaissances que nous avons, il semble que chaque fois que nous accomplissons une
action mentale nous prenons, dans les différents centres nerveux du cerveau, une certaine quantité d'énergie contenant
aussi bien des électrons négatifs que des électrons positifs. C'est ce qui fait que nous nous sentons fatigués après avoir
pensé, étudié ou médité. Nous employons-là de l'énergie nerveuse, tout comme nous le faisons pour sauter ou courir.
D'autre part, il nous est possible de diriger ces pensées qui viennent de notre esprit de telle façon que l'énergie nerveuse
qui est libérée par le cerveau puisse être envoyée dans certaines parties du corps pour créer quelque chose, tout comme
nous pouvons réunir les électrons autour de nous dans une pièce pour créer quelque chose dans l'espace. De cette façon,
nous pouvons amener n'importe quelle partie du corps qui est fatiguée à retrouver son état et à être revigorée en
dirigeant vers elle nos pensées créatrices. Nous pouvons aussi faire qu'une partie du corps qui a été blessée par une
coupure, une meurtrissure ou une cassure guérisse plus rapidement en envoyant de nouveaux électrons d'énergie et de
matière à la partie blessée pour reconstruire le sang et la vitalité. C'est la façon dont beaucoup de nos traitements de
guérison sont appliqués et c'est la façon dont nous obtenons des résultats.

Comme nouvelle expérience, je voudrais que chacun de vous essaie le processus de revitalisation et de
régénération d'une partie fatiguée du corps. Si à un moment quelconque de la journée ou de la soirée, vous trouvez
qu'une partie de votre corps est fatiguée, épuisée ou tendue, ou bien si vous avez mal à la tête, ou encore si certains
muscles vous font mal par suite de la fatigue, si vous éprouvez quelque douleur qui résulte d'un manque d'énergie ou de
vitalité, asseyez-vous pendant quelques minutes et concentrez-vous sur cette partie du corps avec l'idée que vous

Quatrième cercle communication n°5 51


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

transmettez, de la conscience de l'esprit en vous à la partie du corps qui en a besoin, un flux d'électrons positifs et
négatifs qui revitaliseront et régénéreront cette partie du corps. Concentrez-vous pendant trois minutes, comme je l'ai
fait souvent ici ces derniers temps, et voyez avec quelle rapidité cette partie du corps se réchauffe ; voyez comme, peu à
peu, la fatigue ou la douleur disparaissent et comment votre corps tout entier recommence de se sentir dispos et actif. Je
vous propose de faire cela aussi souvent qu'il vous sera possible au cours des prochains jours.

Même l'âme de l'homme a une composition électronique. Cela revient à réduire la partie spirituelle et la
partie matérielle de l'homme et de tout l'univers à une seule substance de base : l'esprit. Ce n'est pas là une affirmation
nouvelle ou surprenante pour vous ou pour n'importe quel rosicrucien. Vous seriez surpris de savoir, pourtant, que cette
affirmation simple et logique a été dans le passé un objet de litige, pour ainsi dire, en ce qui concerne notre travail. Je
pense que s'il y a un principe fondamental des enseignements rosicruciens qui ait attiré plus d'hostilités et plus de
critiques à l'égard de notre organisation que n'importe quel autre, c'est bien celui selon lequel tout étant esprit,
l'existence de matière et de tout ce qui est dans l'univers dépend de l'esprit.

TOUT EST ESPRIT. Une telle affirmation a été critiquée par les théologiens, les savants les philosophes et
par tous les esprits qui ont effleuré quantité de sujets et qui pensent qu'ils ont pour cela une connaissance merveilleuse
des principes universels. Des gens très religieux ont essayé de nous assurer que nous avions tort et que nous étions
ridicules de faire une telle déclaration parce qu'ils affirmaient, eux, que l'esprit était l'âme de l'homme et qu'il ne pouvait
pas être dans la matière. Ils utilisaient les mots « esprit » et « âme » comme synonymes. Les savants se moquaient de
nous, disant que dans toute leur chimie et toute leur physique, ils ne trouvaient rien que l'on pût appeler « esprit » et
qu'ils ne reconnaissaient pas l'existence d'une telle chose dans l'univers. Les philosophes et d'autres s'efforçaient de nous
dire que l'esprit pouvait être relié à la matière vivante sous une certaine forme de conscience, mais qu'on ne pouvait
certainement pas le trouver dans un morceau de verre, un morceau de bois ou n'importe quelle autre matière
inconsciente. Ainsi, il nous fallait endurer toutes ces critiques en conservant nos principes fondamentaux.

A PROPOS DE LA SCIENCE CHRÉTIENNE ET MARY BAKER EDDY

Il y a une autre critique de nos enseignements qui nous a causé beaucoup d'ennuis dans le passé et qui sans
aucun doute, à fait entendre à chacun de vous beaucoup de réflexions de personnes à qui vous parliez de notre travail ou
qui commençaient d'étudier nos premiers degrés.

Cette critique s'exprimait à peu près de la façon suivante : « Si vous enseignez une philosophie spirituelle et
si vous vous occupez de la partie métaphysique et divine de l'homme, pourquoi vous occupez-vous tellement de la
composition de la matière et de la partie matérielle de l'homme, et en particulier, pourquoi vous occupez-vous
d'électrons, d'atomes et de molécules ? »

Nous avons même vu des gens à l'esprit développé, de ces gens qui, dit-on, ont des soucis spirituels, quitter
notre organisation dans les premiers cercles parce que nous « reconnaissions l'existence de la matière et que nous
étudiions même sa composition ». La raison de toutes ces critiques se trouve dans les enseignements à vrai dire peu
précis de la Science Chrétienne. Il n'est pas dans mon intention de me livrer ici à un examen critique des écrits de Mary
Baker Eddy parce que ce qu'elle a écrit dans son livre n'est pas en question ici. Je pense surtout à ce que ses milliers de
disciples dans le monde se sont mis en tête après avoir mal interprété ce qu'elle a écrit.

C'est incontestablement une chose difficile que de lire le livre de base de Mary
Baker Eddy qui est utilisé comme manuel dans toutes ses églises aujourd'hui et de
comprendre convenablement chacun de ses principes, si l'on n'est pas soit rosicrucien,
soit un étudiant avancé de la métaphysique.

En général, celui qui fréquente cette Eglise et qui écoute les leçons extraites
du livre ou qui lit le livre lui-même, acquerra beaucoup d'idées fausses. Les membres
moyens de la Science Chrétienne vous diront d'un air désinvolte que la matière n'existe
pas et que ce n'est là qu'une croyance mortelle qu'il faut soit rejeter soit nier. Quand ils
affirment cela, ils ne savent pas ce qu'ils disent. Ils ne prêchent ni la bonne Science
Chrétienne ni le simple bon sens. L'Eglise elle-même est responsable de cette
interprétation fausse parce que le livre de Mrs. Eddy et l'interprétation que l'on en donne
dans ses églises ne présentent pas le sujet de la façon convenable. On a malheureusement
l'impression qu'on laisse les membres avoir n'importe quelle opinion à propos de la
matière et de son existence, et le résultat c'est qu'une grande majorité des membres de la

Mary Baker Eddy


Quatrième cercle communication n°5 52
Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

Science Chrétienne n'en retirent aucun bien en dehors du fait qu'ils ont de meilleures pensées en ce qui concerne la santé
et qu'il pensent moins aux médecins et aux remèdes.

Or, dans nos enseignements, nous affirmons très nettement dans les premiers degrés que la matière n'exis te
pas d’une façon indépendante. C'est là la « clé secrète » de toute la phrase. La matière n'a pas d'existence indépendante,
mais elle dépend de l'esprit qui la fait se manifester. En d'autres termes, ce sont les vibrations de l'esprit dans la matière
qui nous font connaître son existence. La matière existe pour nous uniquement parce que nous nous rendons compte de
son existence par suite des vibrations de l'esprit qui la forment.

Jusqu'ici les membres de la Science Chrétienne ne se sont pas déclarés satisfaits de notre explication parce
qu’en prenant cette déclaration isolément ils ne la comprenaient pas davantage qu'ils comprenaient l'affirmation selon
laquelle la matière n'existe pas du tout. Il faut lire un certain nombre de nos monographies et faire beaucoup
d'expériences pour se convaincre peu à peu de la nature réelle de la matière. Maintenant que nous nous occupons de la
nature électronique de la matière et de la nature électronique de l'homme, cette déclaration est beaucoup plus simple à
comprendre. C'est pourquoi nous nous occupons tellement des électrons dans nos communications.

Le fait important pour notre étude actuelle, c'est que l'homme est une masse d'électrons qui se réassemblent
constamment pour former soit l'énergie spirituelle ou « essence de l'âme » dans le corps, soit la partie matérielle,
physique du corps. Provenant des aliments et des liquides que l'homme absorbe, les électrons d'une basse fréquence de
vibration pénètrent dans le corps et forment de la chair, des tissus, et naturelle ment, les cellules sanguines et les cellules
ayant une autre nature chimique. Avec l'air que l'homme respire, des électrons ayant un régime de vibrations plus élevé,
pénètrent dans le corps pour former l'essence spirituelle ou essence de l'âme qui lui donne la vitalité et maintient sa
conscience. Il nous faut maintenant garder présent à l'esprit d'une façon définitive le fait que tous ces électrons émanent
d'une seule source par les radiations du cosmique et sous la forme de rayons cosmiques mais que c'est l'esprit infini, la
puissance de l'esprit du cosmique qui contrôle et dirige ces électrons dans l'œuvre qu'ils accomplissent.

Cela nous ramène encore une fois à l’affirmation de l'ancien philosophe en ce qui concerne le microcosme et
le macrocosme : « Ce qui est en haut est comme ce qui est en bas ». L'homme est une réplique microcosmique du
macrocosme. C'est un univers en soi dans lequel l'esprit divin qui est en lui ressemble à l'univers avec un esprit qui le
contrôle. Tout ce qui existe dans l'univers en tant qu'élément minéraux et chimiques, existe dans son corps à un degré
plus ou moins grand. Son cœur est le centre de l'univers tout comme le soleil est le centre de l'univers plus grand. Vous
savez peut-être que le symbolisme de l'initiation rosicrucienne dite « du quatrième degré » représente la rose sur la
croix. A ce point de vue, dans ce cercle nous avons appris que le corps de l'homme, avec les bras étendus, ressemblait à
la croix et que le cœur du milieu de la poitrine de l'homme ressemblait à la rose au centre de la croix. Au sens spirituel,
nous voyons que le soleil est comme la rose au centre d'un univers et que, par conséquent, le cœur de l'homme est
comme le soleil dans l'univers, irradiant de l'énergie et de la vitalité dans toutes les parties du petit univers qu'on appelle
le corps de l'homme. Dans ce corps, l'esprit contrôle ou peut contrôler l'action électronique tout comme l'esprit divin la
contrôle dans l'univers. Si l’homme n'utilise pas du tout sa puissance créatrice, il se soumet simplement à l'esprit divin
universel et ne fait rien pour lui-même, se laissant contrôler entièrement par l'esprit universel. Cependant, dans sa vie de
tous les jours et dans ses actions quotidiennes, l'homme agit constamment sur ce contrôle de l'esprit divin et il fait des
choses qui violent ses principes ; par conséquent, il lui faut subir un châtiment.

Dès que l'homme commence à utiliser la puissance de l'esprit qui est en lui et les forces créatives de son
corps, il entre en harmonie avec l'esprit universel à un degré supérieur et, en même temps, il poursuit un travail créateur
dans son propre corps avec des forces que les autres n'utilisent pas.

De cette façon, il peut créer des conditions électroniques ou une santé meilleures. C'est là le grand principe
qui est négligé par les gens qui ne connaissent rien de ces enseignements ou de ces lois. Quand un homme a un rhume,
une congestion en quelque partie du corps, des troubles digestifs ou des douleurs de n'importe quelle sorte, on peut être
sûr que c'est le résultat de la violation de quelque loi. En introduisant des remèdes dans le corps, on n'ajoute que les
vibrations les plus basses des électrons et ce processus n'est pas seulement mauvais; il est aussi très lent à provoquer
quelque amélioration. La façon la meilleure, c'est d'utiliser la puissance de l'esprit pour diriger quelques-uns des
électrons du régime le plus élevé de l'énergie spirituelle vers la partie du corps qui est touchée et de provoquer ainsi une
transformation ou une modification immédiate des conditions. En concentrant ses pensées et son esprit d'une façon
créatrice, et en les chargeant de pensées de santé, de force et de paix. Sur les parties atteintes du corps, les pensées
contrôlent les électrons et en font ce qu'on appelle des atomes, des molécules ou des groupes d'électrons pour former
une condition nouvelle et meilleure à l'intérieur du corps.

Ce que nous disons ne doit pas être considéré comme une attaque ou une critique adressée à Mrs Eddy. Les
faits parlent d'eux-mêmes et vous pouvez tirer la conclusion, vous former l'opinion que vous voudrez. J'ai tout

Quatrième cercle communication n°5 53


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

simplement l'impression que ces faits sont assez intéressants pour nos membres et tellement liés à certaines parties de
notre travail qu'ils doivent être connus. J'espère, pourtant, qu'aucun de nos membres de ce cercle ne relatera à d'autres ce
récit et ces faits avec l'intention de faire du tort à la réputation de Mrs. Eddy ou de son mouvement. Si vous ne pouvez
pas dire quelque chose de bon sur la Science Chrétienne dans les contacts que vous avez avec d'autres membres ou avec
des personnes qui ne sont pas rosicruciennes, ne dites rien du tout. Gardez simplement ces faits pour vous, en les
considérant comme autant de connaissances que vous avez en plus des autres.

Il n'y a aucun doute que, dans sa jeunesse, Mrs Eddy était plus ou moins sensible à l'inspiration cosmique.
Elle fut un exemple des tout premiers stades du développement psychique, même quand elle était enfant. Cela était
probablement dû au fait qu'elle n'avait atteint ce développement qu'au cours des dernières années de sa vie antérieures ;
par conséquent, elle n'emporta pas une grande quantité de connaissances de son incarnation antérieure dans la nouvelle.
Pourtant, cela l'amena toujours à chercher à en connaître davantage sur les choses particulières qu'elle voyait ou
entendait à l'occasion. Malheureusement, elle vivait dans de petites communautés où tout le monde savait tout des
affaires des autres, où toute nouveauté était adoptée comme une lubie qui se développait rapidement ou condamnée
instantanément parce qu'elle dépassait la compréhension générale.

Il est malheureux en un sens, que juste à ce moment de la vie de Mrs. Eddy il y ait eu une incompréhension
générale en Amérique à l'égard des questions psychiques. C'est à ce moment par exemple que se développait le
mouvement moderne du spiritisme, basé sur une interprétation erronée de certains faits particuliers qui se déroulèrent
dans une ville de l'état de New-York (Hydesville), dans la maison de jeunes femmes connues sous le nom des sœurs
Fox.

Ajoutant les manifestations cosmiques évidentes aux anciennes croyances superstitieuses sur les fantômes et
les sorcières, on imagina une philosophie étrange de spiritualisme, le spiritisme qui, bien qu'elle attirât fort les
ignorants, était complètement incomprise des personnes intelligentes. Ces enseignements erronés qui se répandirent
rapidement furent rendus publics par les démonstrations d'un homme qui était venu en Amérique pour expliquer ce qu'il
croyait être le travail fait par Mesmer en France10 . En d'autres termes, il faisait des démonstrations de guérison
magnétique et, d'après les conférences qu'il donna en ce temps-là en Amérique, il semble qu'il savait à peu près autant
ce que faisait Mesmer qu'un bébé en sait sur l'astronomie. C'était un de ces hommes qui aiment parler beaucoup de
quelque chose qui se rapporte à un sujet qu'ils ne connaissent absolument pas. Il accomplit un bon nombre de guérisons
heureuses et comme il n'avait pas de rivaux en Amérique dans ce domaine et que c'était là une nouvelle marotte, il attira
beaucoup d'attention et il eut beaucoup de disciples.

Naturellement Mrs Eddy se lança dans le spiritisme et devint en fait un médium spirite. Il existe encore des
journaux en Amérique qui contiennent les annonces publicitaires qu'elle faisait en tant que médium. Elle organisa des
séances chez différentes personnes et donna des conférences sur des sujets spirituels. Le travail de Mrs. Eddy était
enfantin, parce que ce n'était que le commencement de quelque chose. Puis elle entra en relation avec le conférencier
qui parlait de Mesmer et quitta le spiritisme pour se lancer dans la guérison magnétique. Elle fit paraître des annonces
où elle se présentait sous ce jour et elle fit des traitements pendant plusieurs années avec plus ou moins de succès.
Pourtant elle ne comprenait pas ce qu'elle essayait de faire ni ce qu'elle faisait, en réalité, dans quelques cas.

Pendant tout ce temps Mrs. Eddy avait une santé assez mauvaise et elle n'étudiait pas la Bible très
dévotement pas plus qu'elle n'appartenait à aucune religion. Elle n'avait aucune idée de lancer un mouvement à elle.
Plus tard, quand elle comprit qu'elle avait des ennuis pour comprendre complètement tout ce qu'elle essayait de faire, il
se trouva qu'elle entra en contact avec cette noble âme qu'était Phineas Quimby.

10
Harvey Spencer Lewis fait certainement allusion ici à Charles Poyan, français qui introduisit le mesmérisme en Amérique. C’est à
une conférence qu’animait Charles Poyan que Phineas Quimby découvrit les fondements de sa méthode de guérison

Quatrième cercle communication n°5 54


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

Quimby avait été un disciple de Jacob Boehme, le mystique rosicrucien, et il avait acquis une bonne part des
enseignements de l'Ordre, de façon orale. Etant vraiment une âme illuminée en contact avec le Cosmique, il avait reçu
beaucoup de vérités et il avait travaillé de nombreuses années à préparer un grand manuscrit contenant une philosophie
de la vie qui était vraiment rosicrucienne et certainement nouvelle aux yeux du public. Mais, chose qui est
caractéristique de l'esprit rosicrucien, il était soucieux de diffuser cette œuvre sans la commercialiser. Par
conséquent, il entreprit de réunir des étudiants sans leur demander de droits d'inscription déterminés d'aucune sorte,
pourvu qu'ils l'aident dans son travail et qu'ils participent aux dépenses que cela nécessitait. Une partie de son plan
consistait à demander à chaque étudiant de faire une copie de son manuscrit original pour deux raisons : tout d'abord,
afin que l'étudiant se familiarise avec chacun des mots du manuscrit et ensuite, afin d'avoir d'autres exemplaires qu'il
pourrait donner à d'autres élèves.

Mrs. Eddy devint élève de Quimby. Il n'y a aucun doute à ce sujet, car la preuve en a été faite à un tribunal
de Boston et cela sans aucune discussion possible. Il existe également des exemplaires des copies qu'elle a faites du
manuscrit de Mr. Quimby. Elle correspondait avec lui quand elle fut devenue son élève et beaucoup de ses lettres, dont
certaines furent rendues publiques par elle, louent Quimby pour ce qu'il lui enseigna ; en fait, elle écrivit quelques
poèmes en témoignage de gratitude pour la connaissance qu'il lui avait donnée et elle les fit publier dans un journal sous
sa signature.

Plus tard, elle se mit à avoir des élèves à elle. Elle enseigna le système de Quimby, d'abord en reconnaissant
que c'était son système à lui puis, plus tard, en laissant Quimby entièrement de côté et en laissant croire à ses élèves que
c'était un système à elle. A ce moment, on avait déjà beaucoup parlé d'elle, on l'avait beaucoup critiquée et on l'avait
parfois louée, pour l'attitude bizarre, emphatique, étrange et très marquée qu'elle adoptait à l'égard de certaines choses.

Le fait qu'elle devenait très connue lui fit penser qu'elle devenait populaire et cela, selon toute apparence, dut
lui monter à la tête car, à partir de ce moment, elle aima la notoriété et la popularité et elle commença à proclamer que
tout ce qu'elle faisait et disait était original. A ce moment-là, elle ferma la porte à toute illumination cosmique. Le reste
de sa vie ne fut pas seulement la vie d'une femme qui souffrait profondément et intensément de douleurs et de maladies,
à tel point qu'elle-même et ses compagnons reconnurent qu'il lui fallut prendre des remèdes pour soulager ses
souffrances jusqu'aux derniers jours de sa vie, mais encore elle perdit ses amis et elle était tellement envahie par la peur
que, jour et nuit, il lui fallait autour d'elle des personnes qui veillaient à ce qu'aucun mal ne lui arrive. A l'apogée de sa
carrière et jusqu'à ses derniers jours, elle fut l'exemple caractéristique d'un être rejeté par le Cosmique pour une
violation des lois divines.

Avec l'aide d'un pasteur - un vieillard qui avait prit sa retraite et qui avait une connaissance extraordinaire de
la Bible - elle révisa le manuscrit de Quimby. Elle laissa ce pasteur ajouter beaucoup des passages bibliques que l'on
trouve encore dans le livre de la science Chrétienne, en plus des nombreuses choses qu'elle avait ajoutées elle-même.
C'est ainsi que se développa le système de la Science Chrétienne avec ses nombreuses, très nombreuses, interprétations
erronées des lois et des principes cosmiques fondamentaux et aussi avec beaucoup d'autres principes qui sont
métaphysiquement vrais et qui souvent produisent des résultats parfaits, en dépit du fait que les opérateurs qui
appliquent les principes ne comprennent pas parfaitement ce qu'ils font.

Telle est, brièvement racontée, l'histoire de Mrs. Eddy. Elle mourut après de longues années de pitoyables
souffrances. On reconnut dans beaucoup des séances du tribunal que, pendant les dernières années de sa vie, elle
dormait la nuit et que, le jour, elle se déplaçait dans un fauteuil roulant chez elle, entourée de sept ou huit guérisseurs
expérimentés de son école qui la veillaient et se concentraient constamment pour empêcher qu'elle ne soit atteinte par la
magie noire ou le « magnétisme animal mauvais » ou « M.A.M », comme on l'appelait chez elle d'une façon générale.
Elle était convaincue que ses ennemis et toute autre personne qui la détestait pouvaient envoyer de mauvaises pensées
pour la détruire. Pour toute attaque qu'elle connaissait de sa maladie qui dura toute sa vie, pour toute faiblesse ou toute
journée de maladie, elle rejetait le blâme sur les mauvaises pensées des autres. Elle fut la plus grande victime d'une
condition imaginaire qu'elle avait inventée dans son ignorance.

Elle n'oublia jamais les affirmations erronées faites par le disciple de Mesmer qui disait que le traitement
magnétique pouvait être destructeur aussi bien que constructeur. Plus tard, elle arriva à l'idée que de telles vibrations
destructrices pouvaient être envoyées mentalement aussi bien que communiquées par le contact physique, et depuis ce
jour elle devint la victime de ses obsessions.

Dans ses enseignements, Mrs. Eddy ajouta constamment des avertissements sur le magnétisme animal et,
aujourd'hui, dans toutes ses églises, on prêche encore le danger du M.A.M. avec les mêmes mots qu'elle employa à
l'origine. C'est là une des grandes erreurs de cette église et de tout le système.

Quatrième cercle communication n°5 55


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

Elle illustre le fait que, quand on crée une croyance fausse et que l'on entretient de mauvaises pensées sur les
autres, on devient soi-même la victime de ses mauvaises pensées. Elle exprima une grande amertume pendant toute sa
vie à l'égard de ses premiers critiques et à l'égard de ceux qui, disait-elle, essayaient de détruire son église et son
système aussi bien que sa vie, par leurs mauvaises pensées. Je le répète, elle souffrit d'une façon pitoyable non
seulement mentalement mais aussi physiquement. On est rempli d'horreur quand on pense à ses derniers jours.

L'un des hommes qui la connut et qui essaya de l'aider fut Mr. Dresser, qui avait été disciple de Quimby et
qui était un homme hautement illuminé par la façon dont il appliquait les principes de Quimby, et qui, plus tard, écrivit
nombre de beaux livres sur les principes cosmiques. Mais il fut lui-même condamné par Mrs. Eddy et soupçonné par
elle d'être un de ses ennemis du M.A.M.

Nous avons ainsi un tableau intéressant du commencement et de la fin de ce qui aurait pu être un magnifique
développement cosmique. Mrs Eddy était, sans aucun doute, bien lancée pour développer les talents dont elle avait fait
preuve comme jeune fille et pour développer sa faculté intuitive à un degré élevé jusqu’à atteindre à la Conscience
Cosmique. La tentation de la recherche du pouvoir et de la popularité auprès du public causa sa chute.

L’HARMONIE

Nous allons maintenant discuter d'harmonie et cela semble bien être l'un des nombreux sujets pour lesquels
nos compagnons manifestent le plus grand intérêt. Pourtant, c'est aussi une question à propos de laquelle ils éprouvent
les plus grandes difficultés. En fait, je pense que si l'on met à part le sujet de la concentration, le mot harmonie, plus que
ceux que l'on utilise en métaphysique, a été rendu populaire par les conférenciers qui traitent de la psychologie et par les
auteurs d'ouvrage de vulgarisation. Cependant, il est aussi absolument juste de dire que la masse des gens qui
constituent le grand public sait en réalité très peu de chose sur ces deux mots et sur les lois qui s'y rapportent. Des
centaines de livres et des milliers de conférences ont traité de l'harmonie, mais après avoir lu tous les textes de
vulgarisation parus à ce sujet, l'étudiant moyen se demandera encore : "Qu'est-ce que l'harmonie ?" ou bien "Avec quoi
dois-je me mettre en harmonie ?"

Sans vouloir glorifier trop notre fraternité, et à coup sûr sans qu'intervienne dans mes paroles le moindre
élément de louange personnelle, je peux dire que les enseignements rosicruciens en disent plus sur l'harmonie, sur ce
qu'elle est et sur la façon de l'obtenir que tout ce que nous avons trouvé dans les livres et les conférences publiques. Il y
a quelque temps, une collection de douze livres traitant de la métaphysique populaire fut envoyée à la bibliothèque de la
Grande Loge Suprême. Ces livres étaient édités par une organisation qui fait une propagande très poussée à leur sujet et
qui garantit qu'ils permettront de développer le magnétisme personnel et un caractère fort en quelques semaines. Je
n'avais jamais eu l'occasion d'analyser de tels livres dans une bibliothèque ; l'occasion m'était donc offerte de passer un
dimanche après-midi à feuilleter soigneusement les différents chapitres, en y cherchant quelques instructions nettes
touchant à la concentration, à l'harmonie et à plusieurs autres sujets dont traitaient les auteurs et les conférenciers. Nulle
part dans cette imposante collection de livres je n'ai trouvé quelque chose qui pourrait aider le débutant à comprendre ce
qu'est l'harmonie, ni l'amener à cet état.

Chaque fois que nous parcourons les conférences et les livres d'autres personnes ou d'autres organisations
pour voir ce qu'ils enseignent dans ce domaine, nous constatons que notre travail est beaucoup plus complet que
n'importe quel autre. Je ne veux pas dire par là que la connaissance que nous avons est secrète à un point tel que
personne d'autre ne peut l'acquérir, et à coup sûr quelques -uns de ces auteurs ont pu se procurer nos enseignements et
tirer de notre œuvre assez de renseignements pour être capables d'écrire quelque chose à ce sujet, mais il est
incontes table que ces conférenciers et ces instructeurs qui s'adressent au grand public ne font pas état des principes
vraiment fondamentaux qui sont nécessaires au développement métaphysique ou psychique. Ils écrivent ou parlent en
tournant autour du sujet, mais ils ne vont jamais jusqu'aux principes et aux véritables exercices fondamentaux.

En parlant aujourd'hui d'harmonie, mon but est simplement de revoir quelques -uns des principes déjà
expliqués dans nos communications et de les compléter par quelques considérations nouvelles, pour ouvrir la voie à un
sujet important qui va bientôt se présenter à nous. Tout d'abord, que voulons-nous dire par harmonie ? L'un de nos
membres m'a écrit un jour pour me demander si je pouvais lui dire quelle note il devait jouer sur un violon pour faire
éclater un verre. Il faisait allusion au fait que Caruso, le célèbre ténor, un jour où il se trouvait chez un ami avec
beaucoup d'autres invités, chanta une note qui fit se briser un vase de verre. Le frère qui m'a écrit à ce sujet supposait
que Caruso avait simplement regardé le vase de verre et qu'il avait alors déterminé quelle note il devait entonner, après
quoi il le fit et le vase se brisa. Notre frère supposait aussi que je pourrais lui dire quelle note il fallait jouer afin de

Quatrième cercle communication n°5 56


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

casser un verre sans même voir le verre. S'il était possible d'examiner tout simplement un verre et de déterminer
approximativement quelle note il faut jouer, ce serait une chose merveilleuse et qui conduirait à beaucoup d'expériences
intéressantes. S'il était possible de déterminer la note exacte et précise cela donnerait aux magiciens et artistes qui se
produisent sur scène une occasion merveilleuse d'accomplir des tours extraordinaires. La difficulté réelle c'est de
déterminer la note précise et jusqu'ici tout notre savoir et toutes nos connaissances ne nous ont pas permis - même dans
les laboratoires où nous poursuivons nos expériences - de déterminer avec une certitude absolue le taux précis de
vibrations qui existent dans tout objet déterminé de façon à pouvoir produire une fréquence semblable de vibrations ou
trouver une note qui soit en harmonie avec ces vibrations.

Pour briser un verre ou tout autre objet au moyen des vibrations, il est tout d'abord nécessaire de trouver
quelle fréquence de vibrations s'accorderait avec l'objet, puis de choisir une certaine note inharmonique qui troublerait
l'équilibre des vibrations de cet objet. Vous pouvez imaginer combien il peut être difficile de trouver cette note sur un
violon, un piano, ou tout autre instrument de musique, en vous souvenant que souvent il y a une différence de vingt ou
trente vibrations entre les différentes notes du clavier. Quelquefois, la note précise nécessaire pour briser un verre
possède une fréquence de vibrations qui se situe entre les notes de l'instrument de musique, et il est nécessaire d'avoir
une précision d'une demi -vibration pour parvenir au résultat désiré. Il se trouve que je connais personnellement cette
histoire du vase brisé par Caruso, et je sais que cela se produisit de façon purement accidentelle. Il ne savait absolument
pas quelle était exactement la fréquence vibratoire du verre. Cela surprit évidement les invités, mais ne surprit pas le
monde scientifique, car ce n'était pas la première fois que la chose se produisait.

Vous savez peut-être aussi que, parfois, quand un objet métallique, ou un objet de nature semblable, est
placé sur un piano, une certaine note ou une certaine combinaison de notes jouées sur le piano amène l'objet à produire
une note particulière. Je suis allé un jour dans une maison où il y avait un cadre métallique contenant une photographie
sur un piano droit. L'hôte me dit que, dans cette situation, le cadre donnait une note quand on jouait certains accords sur
le piano. Pendant des mois il avait cherché quelle note particulière jouée sur le piano produirait le chant du cadre. Il
n'avait jamais pu la produire, sauf quand il jouait certains morceaux de musique et que, soudain, un certain accord
faisait chanter le cadre. Chaque fois que cela se produisait, il reprenait le même passage et rejouait certaines notes, mais
il n'arrivait pas à faire chanter le cadre. Le même morceau de musique ne provoquait pas toujours le chant du cadre. Je
fis l'expérience pendant une heure avec toutes sortes de combinaisons d'accords et de notes isolées, et ne réussis pas à
produire le chant du cadre. Une des personnes qui vivait dans la maison joua finalement trois ou quatre morceaux de
musique sans aucun résultat et soudain, la note se fit entendre très fort et très clairement ; une autre heure passée à faire
des expériences avec le même morceau de musique ne réussit pas à produire le moindre résultat.

Dans ce cas, comme dans beaucoup de cas semblables, la note chantée par le cadre était produite non
seulement par les notes qui étaient frappées juste au moment où le son était produit, mais par une combinaison de sons
provenant du piano, qui avaient précédé cette note particulière ; l'ensemble des sons avait eu un effet sur le cadre et la
note finale unique qui en résultait était simplement un effet culminant.

Quelquefois, certaines notes doivent être jouées plus fort ou plus doucement. Elles doivent se suivre plus
rapidement ou se fondre l'une dans l'autre afin de produire l'effet voulu ; c'est chose très difficile que de trouver
exactement l'effet à produire sur la piano. De plus, la température de la pièce ou en d'autres termes la température du
cadre de métal, a un effet important sur le résultat, car si la pièce est tempérée et le métal légèrement chaud, le régime
des vibrations du cadre, qui est basé sur le régime des vibrations des électrons et des atomes qui le composent, est
légèrement différent de ce qu'il est quand il est froid. De même la température de la pièce affecte les cordes du piano, du
violon ou de tout autre instrument de musique à un moment ou à un autre, et cela ajoute à la complication. Ainsi, nous
voyons combien il est difficile d'harmoniser même des objets matériels qui ont un régime de vibrations plus ou moins
défini.

Avez-vous jamais vu un accordeur de piano au travail ? Il commence par une certaine note au milieu du
clavier et accorde cette note sur le son normal que produit un diapason ou un appareil semblable, puis il avance vers le
haut du clavier et revient vers le bas, accordant chaque note de façon qu'elle ait un certain écart de vibrations avec la
première qu'il a accordée. Il est intéressant de noter ici que l'accordeur de piano dispose d'une certaine marge. Les notes
sur un piano ou sur d'autres instruments ont entre elles un écart qui va de huit à vingt vibrations ou plus, et l'accordeur
vous dira franchement que s'il a accordé le piano de façon que les notes présentent un écart de deux ou trois vibrations
avec la normale, cela est très satisfaisant pour la grande majorité des cas. Seule une oreille extraordinairement exercée
pourrait déceler qu'une note n'est pas tout à fait juste quand elle présente un écart de deux ou trois vibrations avec ce
qu'elle devrait être. Amener une note de musique semblable à s'accorder avec un objet qui a un régime bien défini de
vibrations, à une demi -vibration près, est presque impossible, à moins que cela n'arrive purement par accident, à la suite
d'une combinaison heureuse de notes, la température de la pièce étant exactement ce qu'il faut, la note du piano

Quatrième cercle communication n°5 57


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absolument correcte quant à son régime de vibrations et la note correcte ayant été découverte et jouée par hasard, après
qu'un certain nombre d'autres notes ont déjà été jouées.

Si vous voulez essayer une expérience intéressante quant aux vibrations musicales et à leurs effets, placez
une demi -douzaine de verres minces ordinaires en ligne sur une table et mettez de l'eau dans tous. Dans l'un mettez à
peu près un centimètre d'eau, dans un autre cinq centimètres, dans un troisième la moitié du verre, remplissez-en un
autre presque jusqu'en haut, et ainsi de suite. Puis plongez l'extrémité du médius de la main droite dans de l'eau et
frottez de votre doigt, doucement, le bord des verres, en faisant varier la pression et en tournant en rond jusqu'à ce que
le verre, soudain, émette une note. Cette note sera le son argentin le plus doux que l'on connaisse dans le monde de la
musique. Le verre donnera une note correspondant à son épaisseur et à la quantité d'eau qu'il contient. Vous pouvez
modifier la quantité d'eau dans les huit verres jusqu'à ce que vous ayez les huit notes parfaites de l'octave : vous pourrez
alors jouer une petite mélodie. Dans un laboratoire, j'ai vu un expert utiliser quarante verres de différentes formes,
contenant différentes quantités d'eau11 . Cela produisait la musique la plus merveilleuse, la plus céleste que j'ai jamais
entendue.

Il faut un certain nombre d'expériences pour découvrir quelle pression exacte il faut exercer sur le verre
quand on le frotte avec le doigt, pour déterminer à quelle vitesse il faut faire circuler le doigt pour produire une note.
Quelquefois, il faut tenir le pied du verre de la main gauche de façon qu'il ne se renverse pas. Quand la note se fait
entendre, vous remarquerez à la surface de l'eau de petites vagues qui se déplacent. Ces petites vagues montrent les
fréquences vibratoires qui sont émises par la note : plus la note est haute, plus les vibrations qui se transmettent à la
surface sont rapides.

Vous découvrirez, si vous faites cette expérience, que même une seule goutte d'eau ajoutée à l'eau du verre
produit une petite différence dans la note, en particulier dans les notes hautes. Au milieu, il faut presque une cuillerée
d'eau pour changer les notes. Si vous essayez de produire la même note à l'aide de deux verres, vous verrez qu'il faut
beaucoup de tâtonnements pour y arriver ; cependant, même quand vous avez réussi à produire à partir de deux verres
différents deux notes qui semblent être exactement semblables, il y a des chances pour que ces deux notes soient
séparées par six ou sept vibrations au moins, puisque l'oreille humaine peut à peine distinguer une différence si légère
entre deux notes.

Lorsqu'il s'agit d'accord psychique, nous nous occupons de vibrations qui sont si hautes que peu de chose
suffira à produire une différence dans les notes. Je viens de dire que plus la note est basse dans la gamme, plus sont
importantes les variations dans les caractéristiques des objets qui produisent la note. Vous remarquerez que les cordes
du piano pour les notes les plus basses varient beaucoup en longueur d'une note à la suivante tandis que, dans la partie
supérieure du clavier, les cordes ne changent que légèrement de longueur et d'épaisseur.

Plus la fréquence de vibrations est élevée, plus microscopiques ou infinitésimales sont les légères variations
entre deux notes successives. Quand vous considérez que les vibrations psychiques de l'âme et du Cosmique sont dans
des octaves qui se trouvent très éloignées des octaves les plus hautes du clavier d'un piano, vous comprendrez que la
différence entre une note psychique et une autre doit être si mince qu'aucune machine scientifique ne pourrait la
mesurer et qu'aucune faculté humaine ne pourrait déceler la différence.

L'accord psychique, tel que nous le présentons dans les communications, ne signifie pas que nous devons
essayer d'accorder une note de notre corps, ou de notre âme, avec une note du Cosmique, mais plutôt que nous devons
essayer d'accorder tout le clavier de l'âme avec l'ensemble du clavier cosmique, dans les octaves supérieures. En d'autres
termes, nous essayons d'accorder le groupe des hautes octaves de notre être aux octaves encore supérieures du
Cosmique ; cela nous donne un champ plus vaste que si nous voulions réaliser l'accord sur une seule note. Par
conséquent, quand nous parlons d'accord avec le Cosmique, d'accord avec l'esprit divin, ou d'accord psychique, sous
n'importe quelle forme, nous parlons d'accord avec les vibrations cosmiques en général.

Pour établir un tel accord, nous devons envoyer un certain nombre de vibrations, ou un flux de vibrations de
nous-mêmes vers la chose avec laquelle nous voulons nous accorder, tout comme le piano doit envoyer sa note pour
s'accorder avec le vase de verre ou le cadre métallique. Sur les instruments de musique, ces notes sont produites
mécaniquement et les vibrations s'échappent comme résultat de frottement ou de vibrations mécaniques. Dans le corps
humain et dans la partie spirituelle et psychique de notre être, le flot de vibrations est lancé et émis par l'esprit en liaison
avec l'esprit divin qui est en nous. En d'autres termes, nous devons utiliser nos émotions, le pouvoir de notre volonté et

11
Il pourrait s’agir d’un Armonicas (Glassharmonicas) instrument inventé par B. Franklin, en 1761, issu du « Séraphin », mais qui
permettait d'exécuter des accords plus complexes. Très à la mode à partir de 1768 sur " le vieux continent ", les plus grands
compositeurs et poètes classiques et romantiques, sensibles à leurs timbres éthérés, se passionnèrent pour lui. L'interprète y met en
vibration des coupes de cristal (animées par un mouvement de rotation) en les frottant avec les doigts mouillés.

Quatrième cercle communication n°5 58


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la force divine qui est en nous, pour produire les notes psychiques de notre être et pour faire monter les vibrations qui en
découlent vers les vibrations cosmiques.

J'espère que pendant les jours à venir, vous ferez tous des expériences avec certaines notes du piano, du
violon et d'autres instruments de musique et que vous essayerez l'expérience avec le verre d'eau ou que, dans nos
communications, vous reverrez certains points qui traitent des vibrations, de l'harmonie et de l'accord. Il est important
que vous gardiez présente à l'esprit l'idée que, si nous voulons parvenir au véritable accord psychique, nous devons
d'abord faire quelque chose pour mettre les vibrations naturelles de notre moi en liaison avec les vibrations cosmiques
universelles. Chacun de nous a une note naturelle, ou dominante, qui est la note centrale de ses vibrations, tout comme
l'accordeur de piano prend une note centrale par laquelle il commence son travail.

LE THYMUS ET LA CORDE D’ARGENT

Nous allons parler de l'un des organes les plus mystérieux du corps : le thymus. La science médicale sait très
peu de choses sur cette glande, non pas en raison de quelque ignorance de la part des écoles de médecine, mais parce
que cette glande disparaît peu à peu après l'enfance et qu'il est rare qu'elle ait quelque rôle à jouer dans la vie d'un
adolescent ou d'un adulte. Elle a donc si peu d'importance dans le travail de guérison et dans l'étude générale de la
médecine qu'elle ne justifie pas une étude approfondie de la part des médecins et des savants.

Pour nous, le thymus doit présenter un immense intérêt. Parce que les membres des cercles précédents
n'auraient probablement pas consacré beaucoup de temps ni d'attention à ce sujet, nous n'en avons pas parlé d'une façon
détaillée jusqu'à présent.

Depuis de nombreux siècles, chez les mystiques de toutes les écoles, et même chez ceux qui n'étudient pas
un système particulier de pensée supérieure, on parle, d'une façon générale, de l'aspect étrange d'une corde d'argent
qu'en certaines occasions on a vu s'étendre du corps physique au corps psychique au cours d'une projection, ou d'une
séparation des corps physique et psychique. Vous trouverez mention de cette corde d'argent dans beaucoup d'écrits et de
poèmes mystiques. Je vous dirai plus tard comment vous pouvez découvrir d'autres choses à ce sujet.

Le thymus est en réalité un centre psychique grâce auquel un certain accord est établi entre le corps physique
qui n'est pas encore né et l'essence de l'âme cosmique, afin d'attirer ou d'établir un moyen de contact avec le segment
d'âme qui doit venir dans le corps à la naissance. Nous ne pouvons pas trouver de mots qui conviennent exactement
pour parler du processus qui se déroule avant la naissance. C'est quelque chose qui ne peut ni se voir ni s'étudier d'une
façon physique et que l'on ne peut voir que d'une façon psychique. Tout mystique qui a eu beaucoup à s'occuper du
travail de la naissance ou qui a été présent, ou en compagnie d'une future mère, pendant les quelques heures ou les
quelques jours qui précèdent la naissance d'un enfant, a remarqué que, quand la mère était dans une pièce obscure, et en
particulie r lorsqu'elle était détendue, il y avait une sorte de voile lumineux qui planait autour d'elle et que cette lumière
semblait prendre plus d'éclat à mesure que le moment de la naissance approchait. Finalement, juste avant la naissance,
le voile de lumière semblait se transformer en un rayon brillant semblable à un ruban qui descendait de la masse de
lumière qui se trouvait en haut de la pièce, vers l'abdomen de la mère.

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L'illustration ci-dessus représente l'enfant à naître dans l'utérus. Enroulé autour de lui, on voit le cordon
ombilical. En dehors de l'utérus et l'entourant, l'artiste a dessiné une radiation comparable à l'aura. Cela représente le
contact de l'enfant à naître avec l'essence d'âme cosmique, par l'intermédiaire du thymus.
C'est là quelque chose qui est toujours plus ou moins vague, mais néanmoins qui est assez distinct par
moments pour qu'on le voie ; toutes les descriptions qui en ont été données par les personnes qui l'ont vu, concordent.
Même des infirmières et des médecins qui ne savaient rien à ce sujet et qui n'ont jamais étudié le mysticisme ont parlé
parfois de ce voile lumineux et du petit ruban semblable à de l'argent qui semble descendre vers la mère. Dans certains
cas où l'enfant est né brusquement dans une pièce obscure, le ruban et le voile lumineux sont devenus très brillants et
très nets au moment de la naissance, et quand l'enfant lance son premier cri, toute la grosse masse de lumière qui planait
au-dessus de la mère descend soudain le long de ce ruban d'argent pour entrer dans la tête ou la bouche de l'enfant. J'ai
vu cela une fois, alors que j'assistais à une naissance dans les bas-quartiers de New-York ; j'ai entendu d'autres
personnes dire qu'elles ont vu la même chose dans des cas de naissance critique ou soudaine, dans des conditions
semblables. C'est vraiment une chose merveilleuse à voir.

Or, selon les enseignements contenus dans certains des documents rares auxquels j'ai accès, on déclare que
ce thymus, ce centre, est le point où le ruban d'argent se rattache au corps de l'enfant avant la naissance, et qu’au
moment de la naissance, le ruban provoque la première respiration et entre dans la bouche du petit enfant. Cela se
comprend parfaitement quand nous savons que l'âme entre avec la première respiration, mais quant à savoir quel est le
rôle du thymus et quel est son lien avec ce ruban d'argent ou avec l'âme avant la naissance, nous ne le savons pas, à part
le fait que le thymus est relié avec le système nerveux sympathique ; il est probable que par l'intermédiaire du ruban
d'argent qui est en contact avec le thymus, une certaine quantité d'énergie psychique cosmique est envoyée dans le
thymus de l'enfant à naître, de façon que le système nerveux sympathique reçoive un peu de cette énergie et soit
convenablement en harmonie et prêt à l'impulsion soudaine et à la venue de la première respiration. Les recherches
médicales ont montré que peu de temps après la naissance, le thymus cesse de grossir, comme il le faisait tout au cours
du développement du corps avant la naissance. Tout au long des mois de la prime enfance, le thymus diminue peu à peu
de dimension et, dans un corps normal, il est presque impossible à découvrir vers la septième année et il est déjà très
petit après la troisième année. Par conséquent, son fonctionnement est diminué ou pratiquement abandonné après la
naissance. Il se peut que, puisque l'âme entre dans le corps au moment de la naissance, le thymus n'ait plus alors d'objet
et commence ainsi à disparaître lentement.

Le point suivant que nous considérerons en ce qui concerne cette corde d'argent se rattache à toutes les
expériences particulières de la vie où le corps psychique – ou corps spirituel – se sépare du corps physique. Je n'ai pas
besoin de dire à aucun de vous qu'une telle séparation des deux corps se produit dans d'autres cas que ceux de la
projection psychique. Leur séparation la plus fréquente se produit penchant le sommeil. Nous serions surpris si nous
savions combien de fois par an le corps psychique qui est en nous se sépare vraiment du corps physique alors que nous
sommes paisiblement endormis la nuit, bien que nous ne sachions rien de cela le lendemain matin. Nous pouvons nous
rappeler certains rêves que nous avons faits et nous pouvons nous rappeler très nettement certaines expériences que
nous avons eues, pendant lesquelles il nous semblait être dans des endroits lointains ou des villes éloignées, ou même
juste devant notre maison, et en nous rappelant ces rêves le lendemain matin nous n'avons jamais eu le sentiment que
nous étions partagés en deux parties : une psychique et une physique. Il est courant, le matin, de dire que pendant la
nuit, nous avons fait tel ou tel rêve. L'homme moyen dira : « cette nuit, j'ai rêvé que je faisais mes valises et que je
partais pour l'Europe. » Puis il continuera en racontant ce qui s'est passé sur le bateau. Pendant tout le temps où il
rapporte cette expérience, on a l'impression que cet homme a fait ce voyage physiquement, en étant dans son corps, tout
comme cela se passerait à l'état de veille ordinaire. Si cet homme pouvait se voir vraiment de façon psychique pendant
une telle expérience, il serait surpris de découvrir que ce n'est pas son corps physique qui connaissait cette expérience,
mais son corps psychique, et que le corps physique, lui, reposait paisiblement inactif et inconscient sur le lit.

Maintenant, il faut que je précise qu'en utilisant ici le mot « inconscient », je ne veux pas dire sans vie ou
dans un état d'inconscience tel qu'il faudrait un effort quelconque pour ramener la conscience dans le corps
immédiatement et normalement, comme quand nous nous réveillons le matin. Je veux dire tout simplement que le corps
physique est profondément endormi et qu'il est inconscient de toute impression et de toute expérience. En d'autres
termes, toutes les expériences et toutes les sensations du rêve appartiennent à l'esprit et à l'intellect du corps psychique
et non pas au corps physique Dès que le corps psychique retourne dans le corps physique et que le corps physique se
réveille le matin, l'expérience est soit transférée de l'esprit psychique à l'esprit physique objectif, soit conservée par le
corps psychique et, dans ce cas, le corps physique, le matin, ne sait rien de l'expérience. Plus de soixante-quinze pour
cent de nos expériences psychiques de la nuit lorsque nous dormons ne sont jamais transférées à la conscience objective
et même celles qui sont transférées ne sont souvent qu'esquissées pour la conscience objective et elles n'ont plus aucun
lien avec beaucoup d'événements importants qui se sont passés pendant la nuit. Même les rêves qui semblent être
encore très réels et tout à fait familiers quand nous nous réveillons le matin sont très vraisemblablement de simples

Quatrième cercle communication n°5 60


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

fragments d'une longue expérience à laquelle se rattache une histoire bien plus longue que la petite partie que nous nous
rappelons.
D'autres stades d'inconscience de nature semblable sont dus aux accidents qui affectent temporairement le
cerveau ou quelque partie du corps et qui causent l'inconscience, comme un coup sur la tête. Le gaz, les drogues ou les
boissons qui contiennent des drogues qui produisent un état de demi-conscience permettent aussi la séparation graduelle
ou partielle des corps physique et psychique. Les projections soit systématiques et scientifiques soit accidentelles sont
d'autres formes de séparation des corps physique et psychique. Elles sont beaucoup plus naturelles et normales,
puisqu'elles ne laissent aucun choc physique ou nerveux et qu'elles ressemblent aux projections que nous faisons
inconsciemment pendant le sommeil.

Pendant toute la durée de telles séparations des corps physique et psychique, il reste un lien entre le corps
psychique et le corps physique. Le seul moment où ce lien se brise, est le moment de la transition. Vous avez
probablement lu dans les journaux et entendu parler de ces quelques cas où une personne avait été déclarée morte et
considérée comme telle, où on l'avait préparée pour l'enterrement, et même dans certains cas, placée dans un cercueil, et
où elle a été ramenée à la vie par quelque moyen scientifique ou par quelque combinaison de conditions particulières.
Vous savez que de tels cas sont présentés comme des cas où "une personne morte a été ramenée à la vie". Dans tous les
cas semblables, la corde d'argent qui existe entre le corps psychique et le corps physique n'avait pas été rompue. Une
fois que cette rupture se produit, rien ne peut ramener l'âme, la vie ou la conscience, dans le corps physique.

Nous devons noter pourtant que cette corde d'argent, comme quelque chose d'élastique qui s'étendra sur
toute la longueur de l'univers, si cela est nécessaire, ne se casse jamais accidentellement à la suite d'une expérience
menée par le corps psychique. Il n'est pas possible que cette corde se rompe, à moins que quelque bles sure grave ou
quelque maladie n'ait affecté le corps ou que le Cosmique n'ait décrété que le moment de la transition est venu. Si la
séparation se fait à la suite d'un décret du Cosmique, comme cela doit se produire à un certain moment dans la vie de
chacun de nous, alors rien au monde ne peut l'empêcher, même pas l'aide médicale ou chirurgicale la mieux qualifiée, ni
l'appel au Cosmique. Si, d'autre part, une blessure grave ou une longue maladie a affecté le corps et l'a rendu incapable
de garder un lien avec cette corde, alors rien de ce qui peut être fait par un être humain, quel qu'il soit, n'empêchera sa
séparation. Mais si la maladie n'a pas affecté le corps à un tel point et si le cosmique n'a pas décrété que la séparation
devait se produire, alors aucune expérience qui arrivera au corps physique ou au corps psychique ne brisera la corde et
ne séparera les deux corps.

Dans beaucoup de projections que nos membres ont réalisées, ils ont vu cette corde d'argent, dont nous
avons précédemment parlé comme étant un rayon de lumière, former une longue ligne droite qui semblait venir d'un
lointain brumeux vers l'abdomen. Pendant des années, on a remarqué que cette lumière se dirigeait vers cette partie de
l'abdomen où le nombril est situé, et, pour cette raison, on appela cette corde « le cordon ombilical cosmique ». En fait,
la corde d'argent joue à peu près le même rôle que le cordon ombilical qui relie le corps du petit enfant à sa mère.
Quelques psychologues modernes et des étudiants du mysticisme, qui ne sont ni développés, ni instruits
convenablement, se sont fait l'idée stupide que ce rayon de lumière, ou cette corde d'argent, qui sortait de l'abdomen au
cours d'expériences psychiques, était reliée au plexus solaire. Ayant cette notion fausse à l'esprit, nous voyons
rapidement d'autres personnes qui copient l'idée et qui ajoutent à son importance si bien qu’ensuite, nous apprenons que
l'on parle du plexus solaire comme étant l'un des grands centres psychiques du corps, alors qu’en fait, c'est simplement
un centre réflexe pour les émotions et un centre psychique beaucoup moins important que certains autres.

La concentration sur le plexus solaire pour établir l'union cosmique est absolument futile, et pourtant des
étudiants innombrables de la psychologie appliquée se sont mis à pratiquer cette sorte de travail au cours des dernières
décennies.

Comme expérience intéressante pour les semaines qui viennent vous pourriez essayer, toutes les fois où vous
en aurez l'occasion, ou à tout autre moment où vous pourrez être seul(e) dans une pièce obscure, de reprendre quelques -
unes des expériences du troisième cercle à propos de la projection de la conscience hors du corps et dans l'espace.
Essayez d'établir un voile de brume dans votre chambre, puis projetez-vous dans ce voile et voyez si vous ne pouvez
pas remarquez un très léger fil, une mince corde de lumière qui va de cette lumière brumeuse à votre corps. Vous
remarquerez que cette corde vacille, tremble et semble parfois disparaître, puis qu'elle redevient plus brillante à d'autres
moments, mais elle est toujours assez visible pour qu'on la voie si l'on est parfaitement détendu et si on la cherche en
suivant les instructions sur les projections données dans le troisième cercle.

Quatrième cercle communication n°5 61


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ART DE LA PROJECTION – ART DE L’EXTENSION

Il faut tout de même que je vous dise que certains des principes supérieurs qui touchent aux projections et à
des expériences psychiques de même nature, appartiennent, en fait, aux enseignements de ce quatrième cercle que nous
aborderons très prochainement.

J’ai constaté qu'il est impossible de retrouver les premières références à l'art de la projection dans les
enseignements rosicruciens. Tout ce que je peux trouver, c'est que, pendant près d'un siècle dans les temps anciens, l'art
de la projection fut un travail qui semblait être limité exclusivement aux Maîtres de la Grande Loge Blanche. Les
étudiants des degrés inférieurs n'en entendaient jamais parler ; en fait, on ne supposait même pas qu'ils pourraient poser
des questions à ce propos. Il semble que tout ce sujet inspirait non seulement une grande estime, mais aussi une crainte
respectueuse. La première expression que l'on employa pour ce travail fut « l'art de l'extension » ou une expression
équivalente en latin. C'est l’A.M.O.R.C., sous la forme établie par H.S. Lewis, qui fut responsable de l'emploi de
l'expression « art de la projection » et de l'usage du mot « projection » au lieu de « extension ». Le mot extension me
semble donner une idée légèrement erronée de toute la méthode, et j'ai répugné à l'employer quand j'ai rédigé les
premières traductions des écrits anciens. Le mot extension veut dire que l'on commence en un point et que l'on se
déplace vers l'extérieur sans rompre aucun contact avec le point de départ primitif. C'est comme si je prenais un crayon
de papier et, si faisant un point sur une feuille de papier, j'étendais ce point en traçant à partir de lui une ligne allant dans
n'importe quelle direction. La ligne serait toujours reliée au point de départ primitif, si loin que je la poursuive. Mais, en
anglais, en particulier quand il est question d'expédition de marchandises et du mouvement des choses dans le pays, le
mot extension est souvent employé pour dire que quelque chose commence à un certain point et puis se déplace, ma is
en perdant tout contact avec le point de départ primitif. Par conséquent, j'ai choisi le mot projection qui finalement a été
adopté par toutes les langues.

J'avais en tête à ce moment-là l'emploi très courant du mot lorsqu'il s'agit des lanternes stéréoscopiques et
des premiers appareils cinématographiques. En liaison avec cela, l'image est projetée sur un écran sans perdre contact
avec le point de départ primitif. C'est la comparaison la plus simple que nous puissions avoir – et elle est presque
parfaite – avec les projections psychiques.

Pensons un moment à ce qui se passe avec la lanterne stéréoscopique ou l'appareil de cinéma. Dans l'un et
l'autre cas, l'image originale se trouve sur un film ou une plaque de verre et il y a de la lumière derrière l'image dans
l'appareil. Les ondes lumineuses qui rayonnent dans l'espace transportent l'expression de l'image depuis le film ou la
plaque de verre jusqu'à l'écran qui se trouve en un point éloigné. L'image originale ne quitte pas l'appareil, ce n'est
qu'une expression de cette image qui voyage dans l'espace et qui se manifeste sur un écran ou sur un mur blanc. L'image
elle -même ne se déplace pas dans l'espace : ce n'est qu'une expression de cette image. En d'autres termes, l'expression
de l'image est projetée sans que l'image perde son existence réelle au point de départ, et les ondes lumineuses qui
transportent l'expression jusqu'à l'écran maintiennent l'image lointaine qui se trouve sur l'écran en liaison réelle avec
l'image originale. Autrement dit, le long du rayon lumineux qui va de l'appareil à l'écran, l'image est continue et sans
interruption, car on pourrait mettre la main dans le rayon en n'importe quel point et constater que l'image s'y trouve
toujours.

La même chose se produit quand on s'occupe des projections de nature psychique. Ce n'est pas l'âme de la
personne vivante qui se déplace dans l'espace, dans une projection psychique, ni l'esprit de cette personne, ni son corps,
mais c'est une expression de l'âme-personnalité, tout comme dans la lanterne stéréoscopique ce n'est pas le verre où se
trouve l'image, ce n'est pas le film, ni l'émulsion, ni l'image elle -même, mais c'est une expression de cette image qui
voyage dans l'espace.

Dans les projections, il y a aussi un rayon de vibrations psychiques qui se déplace à partir du corps
psychique et du corps physique de la personne pour aller dans l'espace au point ou à l'endroit où l'on sent ou voit la
projection. Ce rayon psychique de vibrations est plus ou moins invisible, bien que, dans certains cas où la personne qui
se projette est assise dans une pièce sombre, elle puisse voir une lumière bleu-violet qui va de son corps dans l'espace.
C'est le rayon des vibrations psychiques qui transporte l'expression de l'âme-personnalité dans l'espace. A l'autre
extrémité, à l'endroit où se fait la manifestation ou la projection, il faut qu'il y ait quelque personne, quelque corps
psychique ou un esprit convenablement accordé (se trouvant dans un état de réceptivité) pour recevoir l'expression, tout
comme il doit y avoir un mur blanc ou un écran de quelque sorte pour recevoir l'image. La personne qui reçoit la
projection n'a pas besoin de savoir d'avance qu'il y aura une projection et elle ne pas besoin de penser à la personne qui
fait la projection, mais elle doit être plus ou mois détendue et plus ou moins réceptive.

Quatrième cercle communication n°5 62


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En d'autres termes, l'esprit de la personne qui doit recevoir la projection doit être un peu vide à ce moment,
tout comme l'écran blanc ou le mur blanc doivent être vides, autrement l'image ne serait que peu distincte ou
reconnaissable. C'est pourquoi la plupart des projections de nature psychique réussissent mieux quand la personne qui
doit les recevoir est soit endormie, soit dans un état détendu, occupée à méditer ou silencieuse et passive sans penser à
quoi que ce soit. Si l'esprit de cette personne est très actif et remplit d’autres impressions qui lui arrivent par les yeux,
par l'imagination ou par les oreilles, l'image projetée fera peu d'impression et il est possible qu'elle ne soit pas du tout
reconnue.

C'est la personne qui fait la projection qui a réellement le plus grand travail et qui doit procéder très
soigneusement. Elle ne doit pas avoir à l'esprit la pensée erronée qu'elle va faire se déplacer son corps depuis la pièce,
dans l'espace, et elle ne doit pas penser qu'une partie réelle d'elle-même, à part sa personnalité, va se projeter. Nous
avons trouvé, dans des centaines de cas que nous avons étudiés, que l'échec que rencontraient nos membres, quand ils
voulaient faire des projections, était lié à leur tentative de rendre le corps et le moi physiques visibles en un point
distant. La vérité, c'est que dans la projection en général, l'aspect physique de la personne ne s'en va nullement dans
l'espace. Rappelez-vous ce que nous avons dit dans les paragraphes ci-dessus : ce n'est pas l'âme, ni l'esprit, ni le corps
de l'homme qui se projettent dans l'espace, c'est l'expression de la personnalité de l'âme.

Notre expérience sur la terre, le but de notre vie ici-bas, ce n'est pas de construire une certaine forme, un
certain genre, un certain aspect du corps ; ce n'est pas non plus de développer et d'améliorer l'âme. Tout d'abord, l'âme
ne peut pas être développée au-delà de ce qu'elle est à la naissance et elle ne peut pas devenir sage d'une sagesse
supérieure à ce qu'elle tient de l'esprit Divin de tout temps. Le but réel de nos incarnations ici, sur cette terre, c'est de
construire la personnalité de l'âme ou, en d'autres termes, le moi intellectuel psychique qui est l'expression de l'âme. La
personnalité que les gens connaissent dans la rue, chez vous et à l'endroit où vous travaillez, n'est pas vraiment une
partie de votre corps, et elle n'est pas davantage l'âme elle-même, mais une expression de l'âme. Vos amis peuvent vous
reconnaître à votre aspect, à votre taille ou d'autres traits de votre corps, mais ceux qui vous connaissent le mieux, vous
connaissent à certains types d'expression.

Par exemple, quand vous parlez au téléphone, il y a des gens qui peuvent vous reconnaître immédiatement,
non seulement au ton de votre voix, mais à certaines façons de parler. D'autres peuvent vous reconnaître à votre
écriture, qui est une autre forme d'expression, par des particularités de l'écriture ou par des particularismes dans votre
usage des mots, etc. D'autres personnes peuvent vous reconnaître aux choses que vous faites, aux pensées que vous
entretenez, ou à vos idéaux. Toutes ces choses sont des expressions de votre personnalité, ce sont les choses que vous
construisez, que vous créez par vos expériences dans la vie, et qui restent avec vous d'une incarnation à l'autre. Vous les
modifiez à mesure que vous lisez, étudiez, pensez et évoluez et cette personnalité que vous construisez de cette façon
devient la véritable partie de vous-mêmes. C'est comme si l'âme était un corps et la personnalité son expression
extérieure due à ses idéaux, à ses expériences, à ses particularités, à ses habitudes, etc. Quand vous essayez de projeter
votre moi psychique dans l'espace, votre corps physique ne prend aucune part à cette expérience. C'est votre vraie
personnalité qui s'exprime psychiquement, et cette personnalité peut sembler différente de votre moi physique.

Si vous voulez bien me permettre une allusion personnelle à mes propres affaires et à mes propres
expériences, je pense que ce point peut être illustré d'une façon convenable. Dans des milliers de cas où je me suis
projeté vers nos membres – et en particulier vers ceux qui ne m'ont pas vu en chair et en os – j'ai souvent semblé
différent de ce que je semble physiquement.

Tous ceux d'entre vous qui m'ont vu physiquement savent que je suis petit et très corpulent, que j'ai les
cheveux gris, une petite barbe et une moustache. Beaucoup qui m'ont vu en projection m'ont écrit ensuite pour me dire
qu'ils connaissaient ma personnalité suffisamment pour me reconnaître, et pourtant ils avaient l'impression que mon
corps était plus grand et que je semblais plus mince et beaucoup plus vieux. Beaucoup d'autres ont dit qu'ils m'avaient
vu dans leur chambre sous les traits d'un moine grand et mince, avec une barbe, une moustache et des cheveux gris. En
fait, je pense que sur mille cas de projections, neuf cents, au moins, ont fait apparaître un grand moine soit en robe
brune, soit en robe noire, avec une grande barbe et des cheveux gris. Les personnes qui ont vu cela disent que je semble
alors avoir au moins quatre-vingts ou quatre-vingt-dix ans. Dans certains cas, on a vu mon visage à peu près comme il
est maintenant, bien que, dans la plupart des cas, mon corps ait semblé plus grand.

La raison de cela, c'est que ces personnes voient la personnalité qui a été construite au cours de ma dernière
incarnation et qu'elles me voient tel que j'étais quand j'ai connu ma dernière transition.

En d'autres termes, j'avais passé soixa nte-dix ou quatre-vingts ans à construire cette autre personnalité et j'ai
passé un peu plus de la moitié de ce temps, dans l'incarnation actuelle, à construire ma personnalité actuelle sur les
bases de la précédente. Ma personnalité actuelle se compose des points forts de la dernière incarnation, plus les points

Quatrième cercle communication n°5 63


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nouveaux que j'ai acquis par de nouvelles expériences et une compréhension meilleure dans l'incarnation présente. Mais
l'expression et la personnalité de mon âme sont plus familières avec la personnalité possédée pendant quatre-vingts ans
qu'avec la nouvelle personnalité modifiée qui n'existe que depuis la moitié de ce temps. Pour cette raison, quand mon
âme s'exprime dans une projection, sa tendance est de projeter la personnalité qui lui est le plus familière. S'il y a des
circonstances où je désire que mon moi actuel s'exprime, il me faut alors attendre que la projection soit établie avec
quelqu'un et alors tenter volontairement de la contrôler en pensant à mon expression présente. Et cela ne réussit pas
toujours. Il faut ainsi que je vous reparle des quelques occasions – peut-être quatre ou cinq pour cent des projections –
pendant lesquelles je ne suis pas apparu sous la forme de mon moi actuel, ni sous la forme du moine de haute taille que
j'étais dans ma précédente incarnation, mais sous la forme que j'ai eu plus tôt au cours de mes vies, quand j'étais
Chinois. Comme je l’ai déjà expliqué, j'étais une très forte personnalité et un personnage important de cette période et
de temps en temps cette personnalité de mon âme s'exprime dans les projections ou quand je suis en train de parler sur
une estrade. Cinq membres au moins, ici en Amérique, qui ont vu très distinctement cette expression chinoise de moi-
même, m'ont écrit comme s'ils étaient les seuls à l'avoir perçue.

1920 : Harvey Spencer en robe traditionnelle


Au Temple bouddhiste de San Francisco

Ils me demandaient pourquoi ils avaient une vision de moi aussi particulière, car c'était quelque chose
d'inattendu et apparemment d'inexplicable. La façon convenable de se projeter c'est tout simplement de faire s'exprimer
le moi intérieur en un point éloigné : ne pensez pas à la forme sous laquelle vous apparaîtrez, à l'aspect que vous aurez,
ni à ce que vous ferez. Gardez présent à l'esprit le message que vous désirez communiquer pendant le contact et,
naturellement, ayez en tête la personne que vous voulez toucher ou que vous désirez être témoin de votre projection.
Vous saurez que vous l'aurez atteinte par un sentiment que vous l'avez touchée d'une façon ou d'une autre. D'autre part,
il se peut que vous voyiez un peu le cadre dans lequel elle se trouve ou que vous la voyiez elle-même. Maintenant,
avant de vous dire autre chose sur ce sujet, je vous propose à tous, au cours des quelques jours qui viennent, de
pratiquer la projection en gardant présente à l'esprit les points dont je viens de parler.

Essayez la projection le soir quand vous savez que la personne que vous voulez atteindre est chez elle en
train de lire ou de se reposer calmement, ou bien à un moment où vous pensez qu'elle vient d'aller au lit ou de
s'endormir.

Quatrième cercle communication n°5 64


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Efforcez-vous de vérifier la projection, si vous le pouvez.

Si vous connaissez d'autres membres, prenez rendez-vous avec l'un d'eux en lui demandant de rester assis,
sans penser à rien de particulier à un moment particulier de la soirée et dites à ce frère ou à cette sœur de rester assis de
cette façon pendant dix minutes à un moment donné pendant que vous essayez de vous projeter vers lui ou vers elle.

Parallèlement, essayez de contacter des personnes sans le leur faire savoir et voyez si vous pouvez sentir leur
contact et voir leur visage, ou sentir leur personnalité. Souvenez-vous qu'il se peut que vous les voyiez légèrement
différents de l'aspect qu'elles ont dans leur corps physique, mais vous saurez toujours que c'est la bonne personne si
vous avez établi le contact recherché. Faites cela au cours des prochains jours et nous verrons ensuite d'autres points
intéressants dans le même domaine.

PROJECTION DANS LES CAS CRITIQUES

Une des choses très importantes qu'il faut garder présentes à l'esprit en ce qui concerne la projection, c'est
que nous ne pouvons pas toujours nous rappeler ce qui s'est produit pendant notre sommeil et que nous pouvons ne pas
être objectivement conscients de ce qui s'est passé en liaison avec nos actions psychiques. Il faut se rappeler que, quand
nous essayons de faire ce travail de projection, nous utilisons la conscience et les facultés de deux parties distinctes de
notre être ; à savoir la partie objective et la partie subconsciente ou psychique. Les facultés objectives sont semblables à
l'ingénieur qui fait fonctionner un gros moteur électrique. Il peut placer certains commutateurs dans une certaine
position, préparer d'autres parties de la machine, puis pousser un bouton et la machine commencera de fonctionner. Dès
que le fonctionnement de la machine commence, la machine continuera de fonctionner jusqu'à ce qu'on l'arrête
volontairement. Or l'ingénieur, dans un cas semblable, peut être parfaitement conscient de tout ce qu'il fait jusqu'au
moment où la machine démarre, mais, à partir de ce moment, il peut très bien ne rien savoir de ce que fait la machine. A
moins qu'une certaine intelligence dans la machine ne lui dise ce qui s'est passé à l'intérieur, il n'en saura rien.

Nos facultés objectives sont semblables à l'ingénieur qui commande une machine dans le processus de la
projection. Nous utilisons ces facultés pour lancer le processus et, à partir de ce moment, nos facultés objectives ne sont
plus liées à ce processus et elles n'y jouent plus aucun rôle. Par conséquent, notre conscience objective ne peut être
complètement familière avec ce qui se passe pendant la projection. Elle peut savoir seulement ce qu'elle apprend
incidemment du moi psychique. Dans la plupart des cas, les projections sont faites si complètement par la partie
psychique de nous-mêmes qu'une très faible partie est transmise de la conscience psychique ou subconsciente à la
conscience objective. Quelquefois, nous pouvons savoir qu'un contact a été établi. Nous pouvons sentir le contact par
une réaction qui va de la conscience psychique à la conscience objective mais nous ne connaissons pas tous les détails, à
moins que, pour une raison ou une autre, la conscience psychique ne les communique à l'esprit objectif.

Cela explique pourquoi tant de projections peuvent être faites sans que nous sachions grand-chose à leur
sujet jusqu'à ce que quelqu'un nous dise qu'il nous a vus ou qu'il a éprouvé le contact de quelque autre façon.

On a constaté que, dans des cas graves où une projection communique à quelqu'un un message d'une
importance extrême, la réaction est ressentie par les facultés objectives et la personne sait exactement ce qu'elle a fait,
mais dans la plupart des cas où l'on se livre à ces expériences, dans les cas où l'on pratique la projection uniquement
pour éprouver une loi ou un principe, les facultés objectives ne savent presque rien, pour autant qu'elles savent quelque
chose, en ce qui concerne le succès ou l'échec de l'expérience. Les facultés objectives sentent généralement que le
contact a été établi, mais jusqu'à quel point il a été établi, ou ce qui s'est passé exactement pendant la projection, cela
n'est pas toujours connu. Cela explique pourquoi vous pouvez penser quelquefois que votre projection a été brève ou
incomplète, ou que vous avez simplement établi un contact rapide avec l'autre personne, et puis, plus tard, vous
apprenez de cette autre personne qu'il s'est passé beaucoup plus que vous ne le pensiez. Il est réconfortant de savoir,
pourtant, que dans des circonstances critiques et pour les choses importantes, le contact est établi très complètement.

Un de nos membres qui appartient au huitième degré, une femme, qui essayait souvent de faire des
projections sans y trouver un grand succès, se trouva, il y a quelques semaines, dans une situation critique. Elle avait
reçu un télégramme qui lui annonçait que son mari avait été blessé dans un accident de chemin de fer et qu'elle devait
d'urgence se rendre en voiture dans une autre ville où il était hospitalisé. Elle était partie de chez elle, en hâte, au
moment où elle se préparait à prendre un bain et elle avait mis en marche un nouveau chauffe-eau qui avait été
récemment installé dans le sous-sol de sa maison, et ce chauffe-eau ne possédait pas de thermostat.

Quatrième cercle communication n°5 65


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Quand elle fut dans la voiture, en route pour l'hôpital, elle se rappela ce fait et comprit que ses enfants
allaient se mettre au lit dans quelques instants, leur chambre se trouvant juste au-dessus du chauffe-eau. S'il explosait
non seulement cela produirait de gros dégâts dans la maison, mais encore blesserait probablement gravement les
enfants. Pendant quelques minutes, elle fut déchirée par des angoisses morales et partagées entre deux désirs : retourner
vers ses enfants ou se précipiter à l'hôpital où se trouvait son mari. Tandis qu'elle continuait sa course en voiture et
qu'elle visualisait les enfants couchés dans leur chambre sombre, avec au-dessous d'eux le chauffe-eau qui devenait trop
chaud, elle s'aperçut soudain qu'elle se trouvait dans la chambre des enfants leur demandant d'éteindre le chauffe-eau.
Le contact qu'elle avait établi avec les enfants dans leur chambre était si réel qu'elle comprit qu'elle avait établi un
contact avec eux et elle fit confiance à ce contact pour les effrayer et pour les avertir qu'ils devaient s'occuper du
chauffe-eau.

Deux jours plus tard, en parlant avec ses enfants , elle découvrit qu'ils étaient bien au lit au moment où elle
roulait dans sa voiture à quelques soixante kilomètres de chez elle, car c'était exactement une heure après qu'elle eut
quitté la maison et il était exactement neuf heures et quart. Les enfants avaient regagné leur chambre à neuf heures,
comme d'habitude.

Tandis qu'ils étaient au lit, pas encore endormis et qu'ils discutaient dans les larmes de l'accident qui était
arrivé à leur père, ils virent soudain une vive lumière dans le coin de la chambre qui se transforma en un nuage et, au
milieu de ce nuage, ils virent leur mère qui leur cria de descendre et d'éteindre le chauffe-eau. Le garçon de douze ans
dit à son petit frère qu'il allait s'occuper de cela et il se précipita en bas ; il vit le chauffe-eau qui commençait à fumer ;
sans n’avoir reçu précédemment aucune instruction sur ce nouveau chauffe-eau dont l'installation n'était pas
complètement terminée, il tourna intuitivement le petit robinet qui commandait l’afflux du gaz sous la chaudière. Il
avait eu immédiatement l'intuition que c'était ce qu'il fallait faire. Après cela il revint à sa chambre et c'est seulement
alors qu'il se demanda comment sa mère avait pu lui dire, d'une façon mystique, ce qu'il fallait faire. Le petit frère
confirma que c'était bien ainsi que les choses s'étaient passée ; le fait que le chauffe-eau avait été éteint juste au bon
moment illustre le pouvoir de la pensée de la mère pour se projeter dans la chambre des enfants. Cet exemple est
caractéristique de bien des milliers d'expériences semblables que nos membres de toutes les parties du monde nous ont
décrites. La mère déclara que son sentiment du contact établi avec ses enfants était plus complet et plus réel qu'aucune
des réactions qu'elle avait eues pour des contacts établis au cours de ses expériences de projection.

Nous avons reçu des rapports de centaines de cas où des personnes mourantes ou blessées ont facilement et
rapidement fait des projections vers quelqu'un à qui elles ont communiqué un message important. Il y a quelques mois,
l'une de nos membres eut à déplorer la perte de sa maison à la suite d'un incendie. Son mari avait été le dernier à quitter
la maison, après avoir sauvé du linge et aussi un petit enfant.^

À moitié étouffé par la fumée et la chaleur, il avait été transporté en ambulance à l'hôpital où, en reprenant
connaissance, il se rappela qu'il n'avait pas eu la possibilité de prendre, au-dessus de la cheminée, un coffret qui
contenait des titres et des papiers importants, quelques bijoux et deux ou trois clés qui, elles aussi, lui étaient
nécessaires. Sachant que son frère et sa femme étaient toujours sur les lieux du sinistre, il les visualisa et essaya de leur
faire comprendre ses pensées à propos de ce coffret de métal. Ils savaient, l'un et l'autre, qu'il possédait un tel coffret,
mais n'avaient jamais su où il le cachait. Dans le portefeuille qu'il portait toujours sur lui, se trouvaient un petit plan et
des instructions permettant de trouver le coffret, mais il ne voulait pas confier cette pièce à un inconnu ; par conséquent,
il essaya d'envoyer le plan et l'image du coffret à son frère et à sa femme par le moyen d'ondes de pensée. Etendu dans
la demi -obscurité de sa chambre d'hôpital, il attendit que l'infirmière sorte et il se mit à se concentrer. Une demi-heure
s'était écoulée depuis qu'on l'avait emmené loin du lieu du sinistre.

Soudain il sentit un contact marqué avec son frère. Il avait souvent fait des expériences de projection avec sa
femme depuis son bureau et il avait réussi en partie, mais il n'avait jamais essayé de se projeter en direction de son frère
qui ne s'intéressait pas à cette sorte d'étude. Il fut donc surpris de trouver un contact si net et si complet avec quelqu'un
qu'il n'avait jamais touché de cette façon avant cela. Il était sûr que son frère avait reçu son message et il s'endormit
paisiblement. Quand il se réveilla plusieurs heures plus tard, son frère était debout près de son lit et il lui montra le
coffret métallique. Il lui expliqua qu’alors qu'il se tenait au milieu des pompiers, à les regarder combattre les flammes, il
avait soudain vu son frère (qui était à l'hôpital) se déplacer sous forme d'une silhouette transparente sur la pelouse se
diriger vers la maison en flammes et crier : « Il faut que je prenne ce coffret dans la cheminée ». Il comprit alors soudain
que le coffret dont ils connaissaient tous l'existence devait être encore dans la maison, et retenant le mot qu'il avait
clairement entendu, il fit le tour de la maison et réussit à pénétrer dans la salle de séjour où il n'y avait que de la fumée
et pas de flammes ; il y trouva le coffret sur une tablette de la cheminée couverte de suie et de quelques morceaux de
ciment qui étaient tombés. Vingt minutes après qu'il eut retiré le coffret, le feu envahit cette partie de la maison et, avant
le matin, toute la maison était détruite.

Quatrième cercle communication n°5 66


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C'est là un autre exemple, caractéristique de la façon rapide et efficace dont la projection fonctionne dans un
cas critique, si l'on veut bien devenir passif et assez calme, dans ces circonstances, pour visualiser convenablement et
pour concentrer ses pensées sur une personne ou un endroit, afin de donner à la loi et aux principes une possibilité
d'agir. Des centaines de mères témoigneront qu'elles ont eu des projections qui leur venaient de leur fils mourant sur le
champ de bataille au cours de la première guerre mondiale, et des milliers de projections semblables se sont produites
quand de jeunes hommes ou d'autres personnes étaient gravement blessés, qu'ils étaient étendus, sans aucune aide, et
que leurs pensées visualisaient leur mère chez eux et la douleur qu'elle aurait en apprenant la mort de celui qu'elle
aimait. Dans beaucoup de cas, ces personnes ne connurent pas la transition, mais au contraire, guérirent ; néanmoins, les
pensées qui avaient été projetées atteignirent la mère, et, plus tard, en comparant ce qui s'était passé pour chacun des
deux êtres en jeu, ceux-ci furent déroutés par ce qui s'était produit.

Par conséquent, le conseil que nous vous donnons c'est de ne pas juger du succès de votre capacité de
projection par le succès que vous avez connu au cours de vos expériences, mais plutôt de juger du succès que vous
pouvez avoir par votre capacité à devenir paisible, calme et passif à un moment critique et en toute circonstance où
d'autres personnes sont frénétiques et déchaînées. Être capable de contrôler ses émotions, devenir calme et équilibré
dans une circonstance critique et, en même temps, concentrer ses pensées sur le problème qui occupe la première place
dans l'esprit, voilà ce qui permet de juger vraiment de la capacité à réaliser la projection. Cela peut se produire d'abord
en plaçant votre confiance dans les lois et les principes que vous étudiez et d'autre part en vous concentrant jusqu'à ce
que vous soyez capable d'éliminer toutes les pensées, sauf une que vous garderez complètement et uniquement dans
l'esprit pendant quelques minutes. Nous vous recommandons donc, pour les quelques jours à venir, de continuer les
expériences de projection en pratiquant la concentration. Pensez, alors que vous êtes détendus, à une chose seulement
ou à une personne seulement, jusqu'à ce que vous sentiez que vous avez établi une sorte de contact léger, puis contrôlez
cela. Que votre contact soit aussi réussi que vous le souhaitez ou non, rappelez-vous que la pratique de la projection et
la pratique de la concentration vous prépareront à la grande crise qui peut se produire à n'importe quel moment et que
cela vous paiera amplement de tout le temps et de toutes les pensées que vous aurez donnés à l'art de la projection.

En expérimentant ainsi au cours des prochains jours, nous serons prêts à revoir les grands moments de notre
travail dans ce cercle, en guise de préparation à la communication suivante.

LE TRAVAIL SUPÉRIEUR

Les personnes qui entrent dans notre organisation et qui trouvent le bonheur et un certain bénéfice dans les
premiers cercles ne sont pas toutes prêtes à entreprendre le travail supérieur.

Dans chacun des cercles antérieurs, quelques membres abandonnent parce qu'ils estiment ne pas pouvoir
demeurer au niveau de développement voulu. Je sais que, pour la plupart, vous avez l'impression que ce développement
ne pas été extraordinairement grand et qu'il n'y a eu d'aucune façon particulière de manifestation merveilleuse de
puissance, mais le seul fait que vous avez suivi ces leçons et que vous êtes restés en contact avec la Rose+Croix, prouve
que vous faites les progrès voulus, même si cela n'est pas toujours aussi apparent pour vous que vous vous y attendiez.

Le développement psychique doit concerner la conscience intérieure aussi bien que le fonctionnement
psychique. La conscience psychique doit être familiarisée avec les lois et les principes qu'elle peut avoir l'occasion
d'employer à un moment ou à un autre. Le fait que, dans ces dernières années, vous n'avez pas eu besoin de faire appel à
vos facultés supérieures et le fait qu'aucune démonstration de leur emploi ne s'est révélée à vous, ne prouvent pas que
votre moi psychique n'a pas été entraîné et qu'il n'a pas été préparé à faire appel subitement, à l'improviste, à beaucoup
de ses possibilités.

Vous avez entendu dire que « connaissance signifie pouvoir ». Cela ne désigne pas la simple puissance
intellectuelle ou mentale du cerveau objectif, car nous voyons dans notre vie de tous les jours des milliers de gens qui
sont passés par l'université et qui ont acquis leurs titres brillamment, mais qui ne sont pas heureux, qui ne réunissent pas
et qui ne disposent pas de la puissance dont ils devraient jouir. Le développement poussé de la mentalité objective est
utile uniquement quand il peut servir au développement supérieur de l'esprit psychique. La plus grande intelligence doit
être emmagasinée dans la mentalité psychique.

Tout au cours de l'histoire, nous trouvons des exemples remarquables, dans tous les siècles et dans tous les
pays, de gens qui n’avaient pas un développement très poussé de la mentalité objective mais qui avaient une grande
compréhension intellectuelle psychique et qui ont trouvé le bonheur et le succès dans la vie. Comme personnage

Quatrième cercle communication n°5 67


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

représentatif, choisissons Jacob Boehme, le cordonnier. Son éducation mentale objective était, en vérité, très limitée et
elle ne lui permettait pas d’autre moyen pour gagner sa vie que la réparation des souliers, mais, en travaillant dans cette
humble position, il se construisit peu à peu une merveilleuse connaissance psychique et bien avant la fin de sa vie il
était considéré comme l’un des hommes le plus magnifiquement illuminé de son temps. Ses écrits prouvent qu’il avait
trouvé l’intelligence suprême dans son esprit psychique ; et avec les autres pouvoirs qui viennent de cette intelligence
psychique, il put devenir un maître parmi les hommes et un chef de la pensée mondiale dans certains domaines.

L’histoire est pleine de milliers de cas semblables, qui montrent la puissance du moi psychique qui se
construit par l’instruction psychique.

La sagesse suprême du monde qui rend possible la marche de l’humanité vers la perfection réside dans la
mentalité psychique de quelques hommes qui sont ainsi illuminés. Dans toutes les communautés du monde, il y a une
personne qui est, psychiquement, en avance sur les autres. Dans chaque état, il y a un groupe de ces chefs et dans
chaque nation un groupe plus important qui est composé de petits groupes. Dans le monde entier, ces groupes nationaux
composent une organisation à l’échelle du monde, d’intelligences développées dont le pouvoir mental, psychique et la
conscience illuminée constituent la grande lumière de la Terre. Ces personnes forment la grande armée des chercheurs
avancés, de ceux qui trouvent le chemin ; l’armée des dirigeants dans le perfectionnement de la vie humaine sur la
Terre. Si, en plus de l’intelligence et du développement psychiques, il existe un certain degré d’éducation objective
voulue, un tel homme en devient d’autant plus à même, par sa puissance et ses capacités, de s’élever aux sommets les
plus hauts et de conduire en avant le reste de l’humanité. C’est pourquoi les enseignements rosicruciens présentent
constamment la connaissance qui illuminera aussi bien l’esprit objectif que l’esprit psychique. Un rosicrucien vraiment
et dûment préparé est hautement intellectuel aussi bien objectivement que psychiquement. Cela ne veut pas dire qu’il
sait tout ce qu’on peut savoir sur les mathématiques, le grec, le latin, l’histoire ancienne ou la rhétorique, car il peut
savoir assez peu de choses sur ces sujets. Mais cela veut dire qu’il doit connaître les points importants de l’histoire de
l’homme et de son développement par la civilisation ; il doit connaître les principales pensées que l'homme a eues dans
le passé et qu'il a dans le présent, pensées qui lui ont permis de persévérer et de comprendre les problèmes de la vie. Il
doit connaître la nature humaine dans toutes ses faiblesses et dans sa force et beaucoup d'autres choses qui sont
enseignées dans notre travail. Un tel homme a vraiment une éducation meilleure, plus vaste et plus utile que celui qui a
été formé dans quelque école selon les habitudes étroites de la langue, de l'histoire, des mathématiques et des sciences
théoriques.

Un nouveau point vous aidera à comprendre un autre des bienfaits que l'on retire des communications de ce
cercle. Non seulement ces enseignements ont ajouté quelque chose à vos connaissances de l'histoire générale de
l'humanité dans le passé et le présent, et vous ont aidé à mieux comprendre la nature humaine et les merveilleuses
philosophies qui ont amené l'homme à des réalisations plus belles, mais encore l'ensemble de ces connaissances, joint à
votre développement psychique, a créé en vous une combinaison d'illumination ou d'intelligence supérieure qui est
différente de l'intelligence de l'homme moyen. Je ne pense pas que vous ayez jamais beaucoup pensé à ce qui constitue
la conscience universelle ou l'esprit cosmique, mais je désire que vous y pensiez maintenant pendant quelques minutes.
La conscience universelle n'est pas exclusivement la conscience de Dieu ou, en d'autres termes, la conscience d'un
individu ou d'une mentalité suprême qui réside dans le monde spirituel.

C'est là l'idée des gens qui ont des vues religieuses orthodoxes et qui voient Dieu comme un être ayant une
mentalité particulière, qui est l'intelligence Suprême. La conscience universelle est la conscience de Dieu fonctionnant
dans tous les êtres humains. C'est ce qui la rend universelle. Cette conscience, cette intelligence, ont été, à l'origine,
placées dans l'homme par la conscience de Dieu pénétrant dans le corps humain, mais l'homme a eu le privilège
d'ajouter à cette grande connaissance et de la rendre plus grande en étendue et en profondeur. La conscience universelle,
par conséquent, est l'accumulation ou l'agrégat de tous les esprits psychiques les plus hautement développés sur le plan
terrestre et de ceux qui résident temporairement sur le plan psychique, en attendant la réincarnation.

Nous pouvons comparer cela à une grande bibliothèque. Par exemple, on reconnaît généralement en Europe
que l'un des plus grands dépôts de connaissance est la Bibliothèque Nationale de Paris. On déclare que cette
bibliothèque contient toute la connaissance du monde. Qu'elle connaît tout et qu'elle enseigne tout. Naturellement, c'est
là une exagération parce qu'il y a beaucoup de connaissances qui n'ont pas encore atteint cette bibliothèque, mais c'est
véritablement l'un des plus grands dépôts de connaissance du monde. Supposons pourtant, pour notre démonstration,
qu'elle contienne tout et permettez-moi de vous poser une question : De quoi la connaissance se compose-t-elle ?

Quand vous allez dans cette bibliothèque pour acquérir une partie de cette connaissance, vous découvrez que
la connaissance elle-même ne se trouve pas dans le bâtiment ni dans sa construction, dans aucune des salles, ni dans
aucun des livres en particulier, mais qu'elle se trouve dans la réunion, dans l'accumulation des livres particuliers qui
composent la bibliothèque.

Quatrième cercle communication n°5 68


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

La même chose est vraie de la conscience universelle. Ce n'est pas une conscience séparée et distincte des
autres ; elle se compose de tous les esprits avancés de l'univers. En d'autres termes, la connaissance possédée par la
conscience universelle est la combinaison de toute la connaissance possédée par les esprits les plus avancés de ce
monde dans lequel nous vivons.

Du moment où un individu devient hautement illuminé et psychiquement développé, l'esprit psychique de


cet individu se met en accord avec la conscience universelle dont il devient une partie et sa connaissance devient une
partie de la connaissance universelle. Ceux qui sont ainsi en accord avec la conscience universelle ont non seulement le
privilège de donner les connaissances à cette conscience universelle, mais aussi d'en recevoir de la connaissance.

C'est comme si tous les esprits les plus brillants de France, dans le domaine du droit, se réunissaient dans
une grande salle de Paris ; ces milliers de personnes assemblées dans une seule salle et ayant l'esprit en harmonie avec
un seul et même sujet pourraient être qualifiées d'esprit ou d'accumulation d'esprits juridiques les plus grands du monde.
Non seulement ces mentalités donneraient leur contribution à la connaissance commune, mais chacune pourrait recevoir
quelque connaissance des autres. De la même façon tout homme psychiquement développé qui est en harmonie avec la
conscience universelle donne sa part de connaissance à cette conscience et, toutes les fois que c'est nécessaire, il peut
retirer d'elle une certaine connaissance.

Afin, pourtant, d'atteindre ce stade d'harmonie et de le perfectionner au plus haut degré, tout homme doit
élargir ses horizons et s'éduquer objectivement et psychiquement en ce qui concerne les principes fondamentaux de la
connaissance universelle. C'est ce que nous avons fait au cours des premiers cercles et c'est ce sur quoi nous avons
insisté dans nos récentes communications, de sorte que vous avez maintenant atteint un point ou vous êtes prêts à
apporter votre contribution à la conscience universelle et, en même temps, à recevoir, en retour, une connaissance
supplémentaire.

LA TOMBE MYSTIQUE DE C.R.C.

Pour conclure la présente communication, nous laisserons la parole à Harvey Spencer Lewis :

« Il y a encore une autre explication relative à la nature du travail du dixième degré12 que j'ai le privilège de
vous révéler maintenant et dont on n'a parlé dans aucune des monographies des degrés antérieurs. Je suppose que
chacun de vous connaît bien le fait que l'ordre Rosicrucien a toujours fonctionné sur une base de 108 années d'activité,
suivies de 108 années de silence, suivies à leur tour de 108 années d'activités et ainsi de suite.

En d'autres termes, l'ordre devient publiquement actif dans tous les pays tous les 216 ans. Quand l'ordre est
inactif dans un pays, il est actif dans un autre, si bien que l'ordre est actif tout le temps dans une partie du monde, selon
les différentes périodes d'activité et d'inactivité des différentes nations. Ceux d'entre vous qui sont dans ce dixième
degré sont membres de l'organisation qui est revenue au jour avec son siège suprême aux Etats-Unis en 1909,
exactement 108 ans après son retrait dans le silence en 1801. Cette organisation se retirera dans le silence dans
l'année 2017. A ce moment-là, toutes les activités publiques de l'organisation cesseront ; tous les membres pratiqueront
leur travail et enseigneront leurs enfants dans le secret de leur maison et ne laisseront connaître à personne d'autre
qu'eux-mêmes et leurs enfants le nom de l'ordre, ses symboles et ses enseignements. Cette période de silence et ce secret
se poursuivront pendant 108 ans. Pendant ce temps, les historiens et les écrivains diront probablement que l'ordre
rosicrucien est mort et a disparu, tout comme ils l'ont dit quand il est entré dans sa période de silence en Allemagne,
vers 1712. Ses traditions, ses enseignements sacrés et ses nobles idéaux seront conservés seulement par les enfants de
ceux qui auront été ses derniers membres et quand l'année 2125 viendra, les petits-enfants de ces personnes seront
prêts à rentrer dans l'Ordre quand l'annonce sera faite par les nouveaux fondateurs.

Quels sont ceux qui sont destinés à être les fondateurs du nouvel Ordre en 2125 ? Avez-vous jamais pensé à
cela ? Cette année-là, la tombe mystique de C.R.C sera de nouveau ouverte et le corps du grand chef sera sorti du
tombeau où il sera resté pendant 108 ans et le grand œuvre recommencera. Vous vous rappellerez qu'en Allemagne, au
cours de la troisième renaissance, l'art de l'imprimerie venait d'être découvert et que, pour la première fois dans
l'histoire rosicrucienne, des livres publics furent imprimés qui donnaient le récit de la résurgence de l'ordre
rosicrucien. Plusieurs de ces livres, en particulier celui qu'on appelle la Fama, contenaient une histoire allégorique
selon laquelle la tombe de C.R.C. avait été ouverte, qu'on y avait trouvé son "corps", et qu'autour de lui on avait

12
Les enseignements du dixième degré vous ont été proposés à travers les premières communications de ce quatrième cercle.

Quatrième cercle communication n°5 69


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

également trouvé les manuscrits, les enseignements et les documents sacrés nécessaires à la renaissance de l'ordre
rosicrucien. Les personnes peu informées de ce pays qui ont essayé de lancer de pseudo mouvements rosicruciens, ou
des mouvements à elles, ont toujours pensé qu'il y avait une personne véritable qui s'appelait C.R.C, que c'est son
"corps" véritable que l'on avait trouvé dans la tombe ainsi que de vrais manuscrits et divers papiers. Vous n'avez
jamais cru à cette histoire et maintenant vous allez en savoir davantage à ce sujet.

Le "corps" de C.R.C n'est ni plus ni moins que le corps des individus réincarnés qui se réuniront et
formeront le corps de la première loge de rosicruciens pour le nouveau cycle, et les manuscrits et les enseignements
secrets trouvés avec le corps seront l'intelligence et la compréhension qui se trouveront dans la mémoire et la
conscience psychique de chacune des personnes composant ce nouveau corps. En d'autres termes, quand l'année 2125
viendra, la tombe de silence et de long sommeil sera ouverte et de cette tombe sortira le corps de C.R-C. Ce corps se
composera d'un groupe, d'une loge ou d'un Conseil Suprême, de plusieurs centaines d'hommes et de femmes qui seront
prêts à être l'organisme suprême du nouveau cycle rosicrucien.

Chacun d'eux apportera, grâce à ses connaissances antérieures dans l'ordre, certains enseignements et
certaines connaissances pour aider au rétablissement de l'ordre. Tel est le secret de l'allégorie du "corps" de C.R-C et
de la tombe.

Eh bien, l'un des buts du dixième degré est de préparer et de former des membres qui participeront plus tard
au rétablissement de notre ordre en l'an 2125. Beaucoup des frères et sœurs qui ont atteint ce degré plus tôt dans le
présent cycle - et dont certains ont déjà connu la transition - ne seront pas, en raison du cycle d'incarnation de 144 ans,
réincarnés à un moment où ils pourront participer à cette grande responsabilité.

C'était leur devoir, pourtant, et c'est le devoir de beaucoup de membres de ce degré, aujourd'hui, de guider
les pas de jeunes néophytes de façon que, quand ils seront réincarnés et qu'ils auront atteint leur majorité en 2125 ou
vers 2125, ils soient qualifiés, en tant que personnes hautement évoluées, pour ramener à la lumière de la tombe du
secret, les traditions et les enseignements de notre ordre bien-aimé. D'autre part, un frère, par exemple, qui sera dans
ce degré en l'an 1960 et qui connaîtra la transition à l'âge de soixante-cinq ans, et dont l'âme restera sur le plan
psychique pendant le reste du cycle d'incarnation de 144 années, soit soixante-dix-neuf ans, renaîtra en l'an 2059.
Quand l'année 2125 arrivera, moment où reprendra le prochain cycle d'activités publiques de l'ordre, ce frère aura
soixante-six ans. Il posséderait le développement de la personnalité et la conscience qu'il aurait acquis dans son
incarnation antérieure grâce à ces enseignements des degrés supérieurs et, en plus, il aurait les soixante-six ans de ses
expériences terrestres d'alors. La combinaison de ces différents éléments le rendrait sage, tout-à-fait illuminé et très
qualifié et prêt pour participer aux responsabilités et aux activités du réveil de l'Ordre.

Les bases ont déjà été posées. Au cours de l'initiation qui se passa au temple de Luxor, en Égypte, le 14
Février 1928, certains membres américains, canadiens et mexicains qui faisaient partie du groupe que nous avons
initié, purent comprendre que cette initiation en Égypte avait pour but d'établir les fondements du rôle important qu'ils
joueraient dans l'ordre rosicrucien, au cours de son prochain cycle, qui commencera en 212513 . Ces membres choisis,
qui étaient au nombre de trente ou quarante, ou leurs enfants, deviendront les principaux responsables de l'Ordre dans
un autre cycle et ils lanceront l'appel pour l'ouverture de la tombe et la réunion de tous ceux et celles qui sont prêts.
Vous qui entrez dans le onzième degré et qui achevez ce travail, vous serez de ceux qui seront appelés et cela veut dire
que pendant toute la période où vous résiderez en tant que corps psychique dans le royaume spirituel en attendant la
réincarnation, vous continuerez d'être associés à la Grande Fraternité Blanche et à recevoir l'illumination, les
instructions et un développement qui vous prépareront à la tâche que vous jouerez dans l'avenir.

Vous comprendrez maintenant à quoi le dixième degré vous a préparés, et vous comprendrez pourquoi sur
des milliers et des milliers de membres de l'Ordre Rosicrucien, le dixième degré ne se compose que d'un nombre
relativement limité de personnes qui ont été soigneusement choisies, soigneusement mises à l'épreuve pour leur
persévérance, leur loyauté et leur dévouement.

En gardant ces faits présents à l'esprit, il convient que vous passiez les quelques jours à venir à résumer
mentalement les points importants du travail du dixième degré et à déterminer quels points ont le plus de force dans
votre esprit. Vous verrez ainsi ce que sera votre développement particulier dans le onzième degré, et grâce à cette
impression vous pourrez avoir quelque idée de la place que vous occuperez dans l'organisation du siècle prochain. »
Ainsi s'achève la présente communication. Que cette fin n'apporte à aucun de vous de la tristesse, mais une
inspiration de grande joie et de paix. Avec la prochaine co mmunication, nous vous proposerons les enseignements du
onzième degré de l’organisation d’Harvey Spencer Lewis.

13
Vous avez là l’explication d’un document qui a fait couler beaucoup d’encre, et que nous vous reproduisons ici en annexe.

Quatrième cercle communication n°5 70


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ANNEXE N°1

LES COULEURS MUSICALES14


Intéressante démonstration à la Loge Suprême.
Par le Secrétaire Suprême

Au cours du mois dernier, l'Imperator a donné aux membres du sixième degré de la Loge Suprême, une
démonstration des couleurs musicales.

Cette façon d'interpréter la musique et de démontrer la correspondance colorée des notes de musique a
depuis tous temps intéressé le monde scientifique. Divers procédés ont été imaginés pour que les vibrations sonores
produisent des couleurs traduisant les qualités de chaque son, en les projetant sur une écran ou en les rendant visibles
par quelque autre moyen. Mais la plupart de ces tentatives ont échoué à démontrer - ou illustrer - les quelques lois
fondamentales qui sont impliquées.

Premièrement, l'objet d'une telle démonstration devrait être de rendre visible à l'oeil nu la relation entre
l'harmonie des couleurs et l'harmonie de la musique, et c'est à ce niveau que les tentatives de la science ont échoué. La
démonstration de l'Imperator proposée aux membres du sixième degré a été tout à fait concluante sur ce plan.

C'est assez récemment que quelques éminents scientifiques ont découvert qu'en chimie la loi des octaves
s'appliquait. Il fut découvert - tout à fait accidentellement - que tous les principaux éléments de matières s'organisaient
selon une échelle semblable à celle du clavier, articulée autour d'octaves de sept degrés. Selon ce
système, tous les huitièmes éléments partageaient d'identiques propriétés chimiques avec le premier.

En extrapolant ce système sans connaître la loi, beaucoup d'erreurs furent commises qui apparaissent
toujours dans les ouvrages scientifiques de chimie. Les scientifiques nommèrent ce système "loi périodique", expression
hautement significative pour les rosicruciens même si c'est aujourd'hui la science qui lui accorde aujourd'hui un
sens similaire.

Les rosicruciens connaissaient cette loi depuis des siècles, oui, même depuis plus de mille ans. Et la même
loi s'applique aux sons musicaux et de toutes origines, aux couleurs et à toutes les manifestations des forces de la nature.
Et les rosicruciens apprennent à faire correspondre les manifestations les unes avec les autres, selon la place qu'elles
occupent dans le clavier des octaves. Par exemple : la troisième note de musique d'un certain octave est en harmonie et
nourrit des affinités avec le troisième élément d'un certain octave de la table des éléments chimiques et avec la troisième
couleur du spectre lumineux et de la même façon avec la troisième expression de cet élément secret dans le corps
humain et l'âme humaine qui est présenté à nos membres par les lettres "E", "H" et "I" de l'alphabet symbolique des
lectures du second degré.

L'Imperator a travaillé plusieurs semaines à dresser les plans et plusieurs jours à minutieusement construire
le complexe appareil utilisé dans le Temple Suprême à New York pour la démonstration. Il est construit, à ce qu'il
paraît, à partir de plans inédits et il consiste en un large globe blanc dépoli, de dix pouces de diamètre, placé en hauteur
sur un mince socle, sur l'autel au centre du Temple. A l'intérieur du globe, un bloc d'encens avait été allumé et se
consumait jusqu'à ce que l'air du globe soit saturé des vibrations de l'encens.

Le globe fut ensuite ainsi maintenu hermétique à l'air. L'Imperator joua alors une musique sur le doux orgue
Mason & Hamlin, et après que toutes les lumières furent éteintes dans le Temple, apparut progressivement une lumière
vacillante dans le globe. L'intensité de cette lumière augmentait proportionnellement au volume de la musique, jusqu'à
ce que finalement chaque note de l'octave produise une lumière différente.

Il fut montré que non seulement chaque note d'une octave produisait sa propre couleur lumineuse mais aussi
que les notes jouées les plus aiguës produisaient une lumière proportionnellement plus intense. La note mi, par exemple,

14
Traduction d’un article paru dans le numéro de novembre 1916 de la revue américaine The American Rosae Crucis.
(pp. 24-25) (traduction par Frère Thomas N. N., C-R+C Fidelis).

Quatrième cercle communication n°5 71


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produisait la même couleur dans chaque octave, mais plus l'octave était haute plus cette note mi produisait une couleur
intense ou vive.

Quand des accords harmonieux étaient jouées, les couleurs se mélangeaient superbement dans le globe,
tandis que des groupes de notes discordantes et inharmonieuses produisaient un mélange de couleurs d'aspect terne et
sans attrait. Mieux encore, il fut montré que lorsque deux notes étaient jouées après deux autres notes , en accord avec
les règles bien établies de la musique, un mélange harmonieux de couleurs se produisait, alors que les mêmes deux
notes, jouées avant les deux autres, en contradiction avec les règles musicales, produisaient un mélange imparfait.
Lorsque certains accords étaient joués - de ceux qui d’habitude suscitent des émotions intenses à cause de leur étrangeté
- au lieu du mélange de deux couleurs et plus comme dans le cas d’autres accords, d'où ressort un mélange à la douce
nuance, deux de ces couleurs se mélangeaient pendant que les troisième et quatrième couleurs prédominaient
alternativement durant quelques fractions de secondes au milieu de la couleur produite par le mélange des deux
premières notes. On obtenait alors une lumière vibrante à l'effet pour le moins étrange qui nous fit comprendre pourquoi
de tels accords stimulent de façon si étrange nos émotions.

Quelques extraits de mélodies simples furent joués, comme "Home sweet home" et "Auld Lang Syne" et il
fut ainsi démontré pourquoi ces morceaux sans prétention avaient un tel impact sur nos émotions, car non seulement
leurs paroles mais aussi leurs notes et les couleurs qui y étaient associées provoquaient un sentiment de calme et de
paix, les couleurs dans le globe étant magnifiquement mélangées et attrayantes lorsqu'elles passaient d'une nuance à une
autre.

Les couleurs elles-mêmes étaient exceptionnelle ment douces, différentes de celles produites par les
ampoules électriques et autres lumières. Elles irradiaient sur une certaine distance à l'extérieur du globe et de temps en
temps projetaient sur le cercle des observateurs assis autour de l'autel de très étranges reflets. Il semblait y avoir une
large aura entourant le globe après que plusieurs mélanges eurent été produits et pendant la demi -heure que dura cette
démonstration, près de soixante nuances ou teintes de couleurs furent probablement produites.

Naturellement les membres du sixième degré furent agréablement surpris par cette démonstration qui
s'intégrait dans l'exposé de philosophie rosicrucienne qui leur était proposé ce soir là. C'est un exemple de plus non
seulement du génie que notre Imperator est capable de mettre en oeuvre dans la conception et la construction
d'instruments comp liqués comme ceux utilisés pour l'occasion, et ce sans l’aide de personne, mais surtout de la méthode
rosicrucienne pour démontrer à nos membres les vérités et les faits présentés au cours de leurs études, éliminant toutes
les théories et spéculations qui règnent sans partage dans quasiment toutes les autres philosophies et sciences.

L'Imperator est occupé actuellement avec un autre instrument encore plus perfectionné qu'il appelle le
« Phonaudion ». Au coeur de celui-ci sera installé un délicat composant du type de ceux utilisés dans la télégraphie sans
fil pour la réception de messages. Ce composant sera relié par l'intermédiaire d'un montage ad hoc inventé par
l'Imperator au pavillon d'un phonographe par lequel la voix humaine, les notes d'un violon, d'une trompette, etc.
pourront être reproduits dans différentes octaves de vibrations, permettant à ces voix et à ces sons instrumentaux d'être
vus, enregistrés voire photographiés dans leur nature vibratoire.

Quatrième cercle communication n°5 72


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ANNEXE N°2

LES ORGUES À COULEURS…15


Par Harvey Spencer Lewis.

Depuis que le philosophe Aristote a émis l’hypothèse d’une relation entre l’harmonie des couleurs et
l’harmonie des sons, dans son ouvrage intitulé De Sensu, les musiciens et les artistes ont toujours tenté, dans de
nombreux pays et à différentes périodes du développement de l’art et de la musique, de créer un instrument qui mettrait
en évidence la synthèse psychologique des couleurs de la nature avec les sons de la nature.

Au début du XVIe siècle, le peintre milanais Arcimboldo créa un système d’harmonie des couleurs fondé sur
une échelle de couleur étroitement liée à l’échelle musicale et il est certain que le Harmonia Mundi de Kepler produisit
une vive impression sur Isaac Newton car lui-même ainsi que de nombreux scientifiques et autant de philosophes
croyaient en l’existence d’une mystérieuse relation fondamentale entre les couleurs et les sons et croyaient qu’il n’était
peut-être pas invraisemblable de penser que l’on pouvait démontrer l’existence de la « Musique des Sphères ».

Newton était fortement marqué par le fait qu’il y avait de toute évidence une relation entre les espaces
respectifs occupés par les couleurs principales sur le spectre solaire et ceux occupés par les taux de fréquence des notes
de musique de la gamme diatonique. Toutes les tentatives pour diviser arbitrairement le spectre solaire en sept couleurs
principales pour en faire une octave échouèrent jusqu’à ce que la science détermine dans ses laboratoires expérimentaux
qu’il y avait bien une relation définie entre les taux de vibration d’une note de musique et les taux de vibration de la
couleur.

Les psychologues, dès la première heure, étaient convaincus que la musique pouvait affecter la conscience
humaine, et pas simplement sur un plan auditif, mais à la manière dont une vibration musicale par sa clé harmonique,
semblable au taux vibratoire que produirait une couleur, agirait sur le fonctionnement de la conscience en produisant
une empreinte mentale qui accompagnerait la stimulation provoquée par le son de la note.

Les musiciens, et tout particulièrement ceux qui consacraient beaucoup de temps à la composition,
réalisaient souvent que lorsqu’ils créaient un thème pour un passage ou un mouvement d’une composition, ils
privilégiaient dans les arrangements de notes ceux qui semblaient se fondre dans la conscience subtile du thème. Ils
s’efforçaient de choisir des éléments de son qui soient en accord avec les éléments de couleur composant l’image
picturale du thème qu’ils avaient à l’esprit au moment où ils composaient. C’est d’ailleurs pour cette raison que de
nombreux et éminents maîtres de musique ont parlé d’images tonales, de symphonies de couleurs et de sons et autres
expressions similaires qui voulaient véhiculer l’idée qu’une composition musicale parfaite, quel que soit son thème
précis, éveillait dans la conscience humaine le reflet du thème pictural que le compositeur avait à l’esprit au moment de
la composition.

De telles idées semblaient pour sûr bien vagues et assez mystiques, elles n’en éveillèrent pas moins la
curiosité non seulement des musiciens et des artistes mais également celle des physiciens. Il fallut attendre que le jésuite
Louis Bertrand Castel, éminent mathématicien, se penche sur le sujet pour qu’une base de travail concrète et réaliste fût
donnée en vue de la démonstration de ces différentes théories. Ses expériences furent éditées en 1720 dans un ouvrage
intitulé La Musique En Couleurs et dans un autre ouvrage publié en 1763, six ans après sa mort. Dans ses ouvrages il
décrit un appareil qu’il a expérimenté et qu’il a appelé « clavecin oculaire ».

S’il est juste de dire qu’Aristote est vraisemblablement le père de l’idée d’une musique en couleurs, Castel
est indubitablement le pionnier des méthodes scientifiques visant à montrer les lois impliquées.

15
Traduction d’une brochure publiée par l’A.M.O.R.C. dans les années 30 dont on peut trouver un exemplaire
numérisé sur le site www.rosicrucians.org (traduction par Sœur Emmanuelle C., C-R+C Fidelis).

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Jusqu’à présent on n’a guère construit ni fait réellement fonctionner plus de dix à douze prototypes d’orgues
à couleurs. Le coût colossal de la réalisation, les nombreux mois et années de recherche expérimentale et l’ampleur des
connaissances scientifiques et artistiques requises, ont empêché toute commercialisation du concept de musique en
couleurs et ont rendu la construction d’orgues à couleurs hors de la portée de ceux qui en avaient reconnu les
possibilités fondamentales.

Parmi les premiers expérimentateurs, un certain D. D. Jameson publia en 1844 un fascicule sur la relation
unissant la musique et les couleurs et par la suite mit au point un petit orgue simplement pour faire la preuve de ses
potentialités.

En 1893 William Schooling publia un court article sur le sujet, suggérant de relier le clavier à des tubes à
vide.

La même année le professeur Alexander Wallace Rimington, professeur des Beaux-Arts au Queen’s College
de Londres, conçut l’idée d’un orgue à couleurs sur des lignes entièrement novatrices et en fit la présentation en 1895 au
St James Hall à Londres. En 1911 il publia le livre « The Art of Mobile Color2 » mais reconnut dans son texte n’avoir
pas trouvé ni utilisé de loi ou principe mettant en relation précise les couleurs individuelles avec les notes de l’échelle
musicale.

Plus récemment, citons Mary Hallock Greenewalt, pianiste américaine et autre expérimentatrice du champ
de la musique en couleurs et le danois Thomas Wilfried qui finalisa en 1919 un instrument qui permettait de projeter
des couleurs sur écran, indépendamment du son. Il présenta son procédé en Amérique puis en 1925 à Paris, Londres et
Copenhague mais cela n’avait plus rien à voir avec la musique en couleurs.

En Australie, Alexandrer Burnett Hector créa un orgue à couleurs utilisant des lampes incandescentes en
association avec des tubes à vide. M. M. Luckiesh, ingénieur américain en éclairage, explora lui aussi d’autres procédés
similaires.

Parmi les autres expérimentateurs, citons MM. Carol-Berard et Valere Berneird, tous deux français. En
Angleterre, Leonard C. Taylor, Claud Bragdon et Adrian Bernard Klein construisirent également des prototypes afin de
tester les théories impliquées.

D’ÉTRANGES LOIS À L’ŒUVRE

En grande majorité, tous ces pionniers échouèrent dans leurs expériences car il leur manquait la
connaissance de la relation précise unissant les couleurs du spectre solaire avec les notes de l’échelle musicale.

Tous ceux qui avaient écrit en théorie sur ce sujet reconnaissaient que si la véritable relation entre couleurs
et sons était établie, jouer un accord harmonieux sur l’orgue produirait alors un fondu harmonieux de couleurs à l’écran
et jouer un accord disharmonieux produirait sur l’écran une projection de couleurs criardes en raison de leur relation
disharmonieuse.

Parmi les quatorze prototypes connus d’orgues à couleurs réalisés depuis qu’Aristote en suggéra l’idée,
aucun ne permit de tester ces deux intéressants aspects de la théorie, à l’exception d’un orgue à couleurs miniature que
réalisa le Dr. Harvey Spencer Lewis en 1916 dans la ville de New-York, où il en fit la présentation pendant trois mois
devant un parterre de scientifiques rosicruciens, de musiciens, d’artistes et de personnalités, comme prélude à l’étude
complète des harmonies entre couleur et musique, pour aller vers un système symphonique des sons et des couleurs
précis.

M. A. Wallace Rimington déclara, alors qu’il était professeur des Beaux-Arts au Queen’s College de
Londres, « Quelle que soit la divergence d’opinion qui existe pour savoir jusqu’où on peut étendre l’analogie entre
couleurs et sons, une chose au moins est avérée, à savoir que la musique en couleurs ouvre un territoire dont la beauté et
la portée reste dans une très large mesure inexplorées. »

Sir Hubert Von Herkomer R. A., une autorité en la matière, écrivit sur ce sujet : « Certains ont pu nier que la
couleur suggère des sons musicaux ou que les sons musicaux appellent la couleur, mais on peut affirmer sans risque que
les artistes et les musiciens ressentent une affinité psychologique entre les sons et la couleur, d’où l’usage d’expressions

Quatrième cercle communication n°5 74


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

qui leur sont communes. Le peintre parle d’une note dans sa peinture et le musicien parle d’un ton pictural.
...Permettez-moi d’ajouter ici que la sensibilité à la couleur est de loin la plus sensible et la plus délicate de toutes les
capacités qui contribuent à faire le cerveau d’un artiste ».

Le grand physicien, le Professeur Albert A. Michelson écrivit ce qui suit en 1903 : « En vérité, ce
phénomène de la couleur me plaît tant que je m’aventure à prédire que dans un proche avenir il y aura peut-être un art
de la couleur analogue à celui du son – une musique en couleurs où l’artiste assis devant une échelle chromatique
littérale pourra jouer les couleurs du spectre dans n’importe quel ordre ou combinaison, faisant apparaître à l’écran
toutes les graduations possibles simultanément ou dans n’importe quelle suite, faisant apparaître à volonté les plus
délicates et les plus subtiles modulations de lumière et de couleur ou bien les accords de couleurs les plus fantastiques
ou les plus contrastés ! Il me semble que nous tenons là une possibilité de rendre compte de toutes les sensations,
humeurs et émotions de l’esprit humain au moins aussi exceptionnelle que dans l’art ancien ».

MUSIQUE PICTURALE

La citation précédente du Professeur Michelson résume la véritable quête et l’objectif de tous ceux qui se
sont essayés à l’orgue à couleurs et avec le Luxatone tel qu’il a été amélioré par le Dr. H. Spencer Lewis, au fil d’années
de recherches, d’études, d’expérimentation et de construction, nous tenons une pièce maîtresse vivante et vibrante de ce
nouvel instrument de l’art. Le musicien assis au Luxatone devient un artiste en couleurs de même qu’en sons, mais il lui
suffit de concentrer ses pensées sur les seules lois de la composition et de l’harmonie.

Quelle que soit son humeur et le thème que sa conscience intérieure visualise, au fur et à mesure de son jeu il
trouvera les tonalités musicales correspondant au thème et à l’humeur, pendant que sur le grand écran de satin devant
lui viendra s’inscrire la représentation picturale du thème exprimé par la musique avec toute la magistrale inspiration
d’un génie de l’art. L’harmonie, le rythme et le mouvement avec toutes les nuances de la progression et du contrepoint
sont rendus manifestes et visibles sur l’écran comme la technique d’un peintre. Si l’organiste joue une marche militaire,
les images peintes sur l’écran par les notes de musique sont celles que la conscience humaine reconnaît et associe de
façon typique avec la guerre, le combat et la lutte. Les images sont aussi revigorantes, inspirantes et stimulantes que
l’est la musique. Une chanson populaire ou exprimant une atmosphère pastorale, jouée sur l’orgue produira des images
suggérant des paysages sereins et paisibles. Des thèmes musicaux évoquant des clapotis d’eau, de douces brises ou des
orages produiront des images similaires sur l’écran.

Les images sont formées par des assemblages de couleurs fixes ou en mouvement, avec des motifs
symboliques et des éléments de forme et de couleur qui se déplacent en mesure avec le rythme. La projection des
couleurs s’effectue automatiquement par les notes de musique, et si la même séquence se joue une deuxième fois d’une
manière identique, les images produites seront identiques. Les images à l’écran se succèdent en général au rythme de
cinq à sept par minute, pendant que d’autres restent fixées plus longtemps avant de se fondre ou dissoudre dans les
autres.

PAS UNE OFFRE COMMERCIALE

Le Luxatone n’est pas une offre commerciale, étant donné qu’il n’est pas à vendre et que le dupliquer n’est
commercialement pas rentable. Il n’a été construit et perfectionné en y consacrant tant de temps et d’argent qu’à la seule
fin de démontrer les faits psychologiques qui s’appliquent à la relation de la couleur avec la musique, comme
l’enseignaient les rosicruciens au Moyen-Âge et à l’heure actuelle en liaison avec leurs enseignements sur la
transmutation, dans lesquels ils ont toujours soutenu que les taux de vibration de toute matière organisée de façon
atomique sont liés par des cycles et des phases harmoniques et qu’en changeant le taux de vibration d’un élément ou
d’une manifestation, l’élément ou la manifestation serait changé dans sa nature. Les évolutions récentes de la science
dans le champ de la métallurgie ont prouvé que les éléments bruts pouvaient être transmués en or, en accord avec la
théorie enseignée par les rosicruciens.
Mais ce procédé n’a aucun intérêt commercial en raison du coût colossal qu’il faudrait pour produire la
moindre paillette.

Quatrième cercle communication n°5 75


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

Une photo du Luxatone

Le Luxatone est aujourd’hui le prototype le plus récent et le plus élaboré pour mettre en évidence la
transmutation du son en couleur. Ceux qui ont assisté aux démonstrations préliminaires de l’orgue à couleurs disent que
les personnes sourdes reconnaissent facilement le thème d’une composition musicale grâce aux images produites à
l’écran. De nombreux et éminents psychologues soulignent le fait que les ondes sonores créent, dans une partie
subjective de la conscience, des images invisibles que nous percevons au moyen d’une faculté encore peu connue et qui
peut être développée ou éveillée d’une certaine façon, par l’interprétation correcte des images sonores obtenues par la
couleur.

Couverture de la brochure Traduite dans cette annexe

Quatrième cercle communication n°5 76


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ANNEXE N°3

La Loge Amenhotep d’Egypte16


Par Harvey Spencer Lewis.

Nombre de nos membres de la juridiction d’Amérique du Nord sont devenus membres honoraires de la loge
Amenhotep17 en Égypte. De temps à autre nous recevons des lettres de ces membres sollicitant davantage de détails sur
son histoire et sa raison d’être. Je souhaite donc répéter ce qui a déjà été dit de différentes façons dans nos ouvrages et
magazines depuis 1929 et peut-être même renforcer ces déclarations.

Lors du voyage en Égypte des membres d’Amérique du Nord en janvier, février et mars 1929, il nous a été
permis de constituer un groupe unique en Égypte, exclusivement formé de membres de l’ordre rosicrucien vivant à
l’extérieur de l’Égypte. Il était prévu que cette nouvelle Loge soit un mémorial permanent en hommage à l’ancienne
pratique des chercheurs de la plus Grande Lumière voyageant depuis le monde entier jusqu’à l’Égypte pour y être
initiés dans les temples des mystères puis retournant dans leur propre pays après des années d’étude pour y devenir des
missionnaires et des chefs dans la grande œuvre des écoles secrètes. En accord avec ce plan, nous débutâmes nos
préparatifs dès que notre bateau entra dans la mer Méditerranée, après avoir récupéré un ou deux membres d’Europe à
Gibraltar.

Nous considérions ce groupe en excursion, formé des plus hauts officiers et des plus sincères chercheurs de
l’Ordre, comme un groupe de pèlerins voyageant vers l’Est à la recherche de la plus Grande Lumière comme aux temps
anciens. Des conférences spéciales eurent lieu à bord pour préparer les membres à ce qui devait suivre. On fit passer
une batterie de tests et d’épreuves et chaque membre qui avait été retenu pour faire partie de cette Loge spéciale fut
classé en fonction de critères spécifiques d’ordre psychique, spirituel ou profane, classement qui devait être conservé de
façon permanente sous forme de duplicata écrit, une copie étant cachée dans une archive secrète d’Égypte, l’autre étant
conservée dans les archives de l’AMORC en Amérique du Nord. Chacun de ceux qui avait été préparé pour cette
admission spéciale fut informé que ce plan comportait une méthode ésotérique grâce à laquelle ces membres pourraient
être capables de se faire reconnaître et de reprendre contact avec le courant rosicrucien dans leurs prochaines
incarnations, pour constituer ainsi une fondation ésotérique pour la renaissance de l’organisation rosicrucienne en
Amérique du Nord et dans d’autres parties du monde dans des temps très lointains.

Quand le groupe de voyageurs atteignit Le Caire après avoir eu de nombreuses expériences mystiques et
ésotériques dans d’autres villes étapes, une cérémonie spéciale, première étape du processus initiatique, se tint aux pieds
du Sphinx au coucher du soleil, à l’endroit même où l’ancien Temple se situait et où la première partie du rituel de
toutes les initiations anciennes démarrait . Là fut pris le premier engagement, fut donnée la première conférence
ésotérique et furent expliqués les premiers principes. Le deuxième stade de l’initiation eut lieu ensuite à minuit sous une
tente dans le désert égyptien sous un ciel éclairé par la lune, avec de la musique égyptienne et toutes les conditions et
vibrations ésotériques associées aux cérémonies d’autrefois. Le troisième stade fut franchi le matin suivant au lever du
soleil lorsque tous les initiés se levèrent de bonne heure et se tinrent dans les sables du désert face au soleil levant,
saluant et rendant le symbole de l’adoration au symbole de La Plus Grande Lumière alors qu’elle se levait dans le ciel
de l’Est. Ces trois cérémonies resteront toujours à la mémoire de ceux qui y participèrent. Puis deux jours plus tard, le
groupe s’achemina par train vers Louxor, et là encore au coucher du soleil le soir du vendredi 14, un rituel spécial
reprenant tous les éléments des initiations des anciennes écoles des mystères fut conduit avec l’assistance et la
coopération de rosicruciens égyptiens vivant dans cette ville et aux alentours, et chacun des membres du groupe qui
avait été soigneusement préparé fut initié et fait membre fondateur de la loge Amenhotep d’Égypte.

Lorsque l’assemblée se dispersa cette nuit là, bien peu gardaient les yeux secs et il est très peu vraisemblable
que l’impression produite par cette cérémonie dans ce très vieux temple aux vibrations extrêmement spirituelles ne
s’efface jamais de la conscience et de la mémoire de l’âme de chaque candidat et membre.
Sur le bateau de retour vers l’Occident d’autres conférences et discours se tinrent, expliquant ce qui s’était
produit ainsi que la raison d’être de la Loge Amenhotep, et chaque initié reçut un beau certificat, signé par les officiers

16
Traduction d’un article paru dans la revue américaine The Rosicrucian Forum (traduction par Sœur Emmanuelle C., C-
R+C Fidelis).
17
A noter que dès novembre 1917, Harvey Spencer Lewis publia le Pronunziamento n°101 qui désignait Thor Kiimalehto, « Grand
Maître de l’Ordre » pour la juridiction de New York, comme « ILLUSTRE SOUVERAIN INSPECTEUR GÉNÉRAL des ANCIENS
ET SOUVERAINS CHAPITRES DES ILLUMINATI AMENHOTEPII ».

Quatrième cercle communication n°5 77


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américains représentant cette nouvelle Loge et par l’Archiviste égyptien et cacheté par eux. Pendant l’une des réunions
que les membres fondateurs tinrent sur le bateau dans la mer Méditerranée, une loi fondamentale de cette loge
Amenhotep d’Égypte fut votée et décrétée, stipulant qu’aucune autre initiation similaire ne serait effectuée par la Loge
en Égypte ou ailleurs pendant les 216 prochaines années et que la Loge ne reconnaîtrait pas d’autres membres
fondateurs. Il fut aussi décidé que de temps à autre l’AMORC d’Amérique du Nord qui avait parrainé cette idée
magnifique recommanderait certains de ses membres ayant atteint certains degrés ou études ou certaines conditions de
développement et de maîtrise de l’œuvre pour être admis à la Loge Amenhotep en tant que membres affiliés de cette
nouvelle Loge et que ces membres seraient autorisés à partager au même titre que les membres fondateurs toutes les
leçons spéciales, les instructions, l’accompagnement ou les bénéfices spirituels que pourraient recevoir chacun des
membres. Il fut aussi décrété qu’il n’y aurait jamais aucun frais d’adhésion régulier de quelque sorte que ce soit en
liaison avec la Loge Amenhotep ainsi créée, et que les membres qui avaient été admis comme membres fondateurs ou
membres honoraires garderaient cette affiliation pendant toute leur vie terrestre et seraient reconnus en tant que tels
dans chaque incarnation future, quel que soit leur lien avec d’autres Loges ou organisations fraternelles, maintenant ou
dans le futur. En d’autres termes, une telle adhésion n’était pas seulement l’affaire d’une vie mais une affiliation
fraternelle afin que lorsque, dans un lointain futur, le moment de la renaissance du rosicrucianisme serait venu, dans
n’importe quel pays, à n’importe quel moment, il y aurait des membres fondateurs ou des membres affiliés prêts à
apporter leur aide. Il apparaissait clairement qu’une telle forme d’appartenance ésotérique, impliquant principalement la
conscience de l’âme et non la personne physique, resterait imprimée de manière indélébile dans la conscience et qu’à un
certain point d’un futur lointain, il suffirait d’un emblème, d’un signe ou d’un indice pour réveiller dans la conscience
de l’individu le souvenir de son rattachement antérieur et pour ouvrir grand les portes de la chambre des mystères de
son passé et le remplir immédiatement d’enthousiasme et d’intérêt à voir la grande œuvre des rosicruciens renaître. En
d’autres termes, le plan de la Loge Amenhotep n’était pas sans rapport avec la fermeture de la tombe de C.R.C. dans des
temps anciens où on ferma et on scella dans la conscience des membres les listes de noms des membres, des
enseignements et des principes fondamentaux et d’autres signes et indices. Cette tombe est destinée à être ouverte à
nouveau dans le futur, comme l’a été la tombe du C.R.C, ainsi que le raconte la tradition de notre organisation.

Depuis 1929 plusieurs centaines de membres partout dans l’Ordre ont reçu une note de l’Archiviste les
informant que sur recommandation de l’AMORC d’Amérique du Nord leur nom avait été ajouté à la liste d’adhésion
particulière en tant que membre affilié de la Loge Amenhotep et qu’à cet effet un petit certificat leur était adressé afin
qu’ils le conservent avec leurs papiers personnels. Ce petit certificat adressé depuis l’Égypte à chaque membre
sélectionné est simplement un souvenir ou rappel du vaste plan d’ensemble. L’AMORC espère que chaque membre
recevant ce certificat d’appartenance le conservera comme souvenir et témoignage et que si il ou elle conserve des
effets personnels susceptibles de traverser les années et d’être retrouvés à un moment du futur, cela aidera à identifier la
personne.

Par ailleurs, chaque (archives du S.E.T.I., C-R+C) membre est assuré que des leçons
ou des cours spéciaux pourront être publiés de temps à autre avec

Quatrième cercle communication n°5 78


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la coopération de l’Archiviste en Égypte ou celle d’autres personnes et que ces leçons spécifiques seront préparées par
l’AMORC en Amérique du Nord et envoyées véritablement aux membres affiliés de la Loge Amenhotep. Les membres
n’auront qu’à verser une petite contribution volontaire pour couvrir les frais de préparation et d’envoi. Il n’y a aucune
obligation de suivre l’un de ces cours proposés et si les membres ne sont pas intéressés il n’y a aucune donation
volontaire ni aucun frais d’aucune sorte et ils continueront toujours d’être membres affiliés de la Loge Amenhotep.
Ceux qui souhaiteraient suivre un ou plusieurs cours au fur et à mesure de leur mise à disposition par l’AMORC
pourront le faire suivant leur choix. Et, que les membres restent à l’AMORC en tant que membres permanents ou
temporaires, ou qu’au bout du compte ils mettent définitivement fin à leur adhésion, ils resteront toujours membres
affiliés de la Loge Amenhotep, car rien n’est susceptible d’interrompre cette appartenance, étant donné qu’il s’agit
d’une adhésion ésotérique et non physique.

Très souvent des membres nous contactent et nous demandent comment il se fait qu’ils n’aient pas encore
reçu de souvenir d’Égypte montrant qu’ils ont été sélectionnés pour adhérer. Tout ce que nous pouvons dire est que le
système de sélection utilisé est dans son esprit-même ésotérique. Un membre d’une famille pourra recevoir ce certificat
alors que d’autres membres ne le recevront pas avant quelque temps, ou même pas du tout. Quatre ou cinq membres
d’un Chapitre ou d’une Loge pourront le recevoir et d’autres ne pas le recevoir avant quelque temps. Ceux qui ne
reçoivent pas un tel certificat ne devraient pas en déduire qu’ils ne font pas les progrès appropriés dans leurs recherches
à la Loge ou dans leur travail de membre du sanctum à la maison. La sélection ne s’appuie pas sur les progrès de la
personne à travers les degrés de l’AMORC ni sur ses accomplissements profanes ou mystiques au travers des études
mais sur quelque chose d’entièrement différent. En définitive, chaque membre qui aura été sincère, loyal et qui sera
passé par le crible du principe ésotérique de sélection recevra un tel certificat. La sélection ne saurait être influencée par
aucune redevance, aucune obligation matérielle, ni aucune donation de quelque nature, pas plus qu’on n’attend des
membres sélectionnés qu’ils effectuent une donation ou une contribution ni qu’ils rendent des services spécifiques, à
moins qu’ils désirent l’un de ces enseignements particuliers qui sont annoncés de temps à autre.

L’un des premiers cours à avoir été proposé aux membres de la Loge Amenhotep est celui qui a trait à
l’étude ancienne de la Kabbale. Ces cours de Kabbale furent spécialement préparés pour ces membres à partir de
données qui nous furent fournies depuis l’Égypte et réécrites dans un style plus actuel par un expert juif qui pouvait
faire comprendre à notre conscience occidentale la signification de ces caractères juifs et des termes liés au système
d’étude de la Kabbale ancienne, qui était entièrement juif dans son symbolisme et entièrement ésotérique dans son
application. Ces leçons spéciales sur la Kabbale révèlent ce qui est vrai et ce qui est faux par rapport à la Kabbale et aux
cartes du tarot. Il y a tant de choses qui ont été écrites ou publiées au sujet de la Kabbale au cours des cinq cent
dernières années et qui sont entièrement fausses, fallacieuses et inutiles, qu’il a semblé préférable de présenter ce cours
spécial proposé par la Loge Amenhotep comme un exposé ou une explication de ce en quoi consistait le symbolisme
originel de la Kabbale au sens ésotérique et de ce qu’il n’était pas.

Parmi les membres reçus en tant que membres affiliés au sein de la Loge Amenhotep, seul un petit nombre
d’entre eux se sont intéressés à ce cours spécial traitant de la Kabbale et ils sont très enthousiastes quant à la vérité de ce
qui leur a été révélé de cette manière. D’autres cours suivent et seront disponibles plus tard.

Comme on pouvait s’y attendre, certains conspirateurs qui ont essayé de porter atteinte à l’intégrité et à la
réputation de l’AMORC ont eu vent de cette organisation ésotérique exceptionnelle fondée en Égypte et ont été
chagrinés que l’AMORC ait ainsi conçu un tel dessein unique et l’ait présenté aux rosicruciens du monde occidental.

Apparemment cela a suscité un peu de jalousie chez une ou deux personnes qui s’estimaient être des experts
de premier plan en matière de rosicrucianisme, tel ce Monsieur de Pennsylvanie, dont nous avons déjà tant eu à dire par
le passé. Cela a produit des critiques sévères et amères de la Loge Amenhotep, exactement comme il y avait eu des
critiques sévères et amères de la part de ces mêmes personnes au sujet de notre institution ésotérique connue sous le
nom de Cathédrale de l’Âme. Au travers de leurs critiques, ils tentent d’éveiller les soupçons dans les esprits de certains
de nos membres, à savoir que la Loge Amenhotep serait une supercherie et un procédé mercantile. Et qu’il s’agirait
simplement d’un stratagème pour récupérer d’importantes sommes d’argent ou donations de nos membres, au prétexte
que la Loge Amenhotep est l’une des plus anciennes loges rosicruciennes d’Égypte au Caire et que nos membres sont
indûment amenés à croire qu’ils reçoivent leurs conférences et leur certificat souvenir de cette ancienne Loge d’Égypte.
Tous nos membres se souviendront que l’histoire de la tournée égyptienne a été publiée en 1929 dans notre magazine
officiel et qu’il était clairement établi que la Loge Amenhotep était formée par nos membres américains sous la
direction de leur Imperator et avec l’aide de quelques rosicruciens en Égypte et qu’il s’agissait d’une forme
d’organisation nouvelle et originale menée par les membres fondateurs le 14 février 1929. Dans chacune des lettres
adressées aux membres qui ont reçu le certificat en provenance d’Égypte, il a été clairement indiqué que la sélection des
noms s’effectue ici à San José et que les noms retenus sont envoyés en Égypte pour être ajoutés aux archives
ésotériques de la Loge et pour permettre à l’Archiviste du Caire d’envoyer le certificat souvenir dans un petit dossier

Quatrième cercle communication n°5 79


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

attractif. Personne ne paie rien pour ces souvenirs et aucun frais n’est facturé. Le dossier et le certificat spécifient sans
équivoque que les conférences sont préparées par l’AMORC à San José et sont envoyées depuis San José, et non
d’Égypte, car il n’y a pas de support physique ou ésotérique en Égypte ayant les moyens nécessaires pour préparer et
envoyer ces conférences dans toutes les parties du monde avec les coûts postaux et le matériel que cela impliquerait. La
difficulté réside ici en ce que ces détracteurs de l’organisation AMORC n’ont pas la capacité, le développement ou la
compréhension qui leur permettraient d’embrasser la vision ésotérique de la Loge Amenhotep. Ils ne la voient que sous
un angle matériel, physique et font semblant d’y voir une forme de mercantilisme. Nous sommes certains que nos
membres, et tout particulièrement ceux qui ont assisté à nos Conventions et qui ont étudié le sujet, verront sans
difficulté que cette approche implique des coûts supplémentaires pour l’AMORC, pour lesquels il n’y a pas de
contrepartie. La faible contribution reçue de la part de nos membres qui suivent les cours spécifiques ne couvre pas les
frais d’impression, le prix du certificat souvenir, de l’enveloppe volumineuse ni les coûteux frais d’acheminement
requis pour expédier le dossier souvenir et le certificat depuis l’Égypte dans toutes les régions d’Amérique du Nord, ni
les autres correspondances échangées entre le quartier général à San José et les membres affiliés de cette Loge. Les
membres fondateurs qui ont aidé à la création de la Loge en Égypte et qui sont souvent intervenus lors de nos
Conventions sur ce grand projet, pourront certifier à chacun que les frais impliqués dans la tenue des cérémonies
d’initiation en Égypte et la poursuite de l’initiation à Louxor, sont une contribution grandiose et magnifique de
l’AMORC, accomplie de façon totalement désintéressée.

J’espère que cette longue explication développée ici dans le Rosicrucian Forum répondra à la controverse
soulevée par certains de nos membres, qui ont été inconsciemment influencés par la propagande subtile des
conspirateurs dont le seul but est de semer des graines de discorde dans l’organisation AMORC et de rabaisser chacune
de ses actions contribuant à sa bonne réputation.

Numérisation du certificat délivré aux membres ayant été initiés en Egypte


par Harvey Spencer Lewis, de 1929 à la fin des années 30. (Archives du S.E.T.I., C+R-C)

Quatrième cercle communication n°5 80


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

ORIGINES DES ENSEIGNEMENTS ROSICRUCIENS..................................................................... 1


INFORMATIONS AUTOBIOGRAPHIQUES D’HARVEY SPENCER LEWIS.................................. 3
METHODOLOGIE DES CONTACTS COSMIQUES ......................................................................... 5
MISCELLANÉES ................................................................................................................................ 7
L’AURA ............................................................................................................................................... 8
NATURE ELECTRIQUE DE LA FORCE VITALE.......................................................................... 10
LES RAYONS ?X?............................................................................................................................. 12
L’AURA : UN SUJET MÉCONNU .................................................................................................... 13
LES AVEUGLES : SENSIBILITÉ A L’AURA................................................................................... 14
NATURE DE L’ÉNERGIE DU CORPS HUMAIN ............................................................................ 17
EFFETS DE L’EAU SUR L’AURA.................................................................................................... 18
IMMORTALITÉ ET ETERNITÉ DE L’ÂME................................................................................... 20
LE CYCLE DE 144 ANS.................................................................................................................... 21
L’HÉRÉDITÉ..................................................................................................................................... 22
LA QUATRIÈME DIMENSION........................................................................................................ 24
DEVELOPPEMENT DE LA GLANDE PINÉALE ............................................................................ 29
EFFET DE L’AURA SUR LES MONTRES ET SUR LES PERLES.................................................. 32
DE L’INFLUENCE DU RYTHME..................................................................................................... 34
LES ÉLECTRONS : PARTICULES D’ESPRIT ................................................................................ 36
DÉVELOPPEMENT DU 3ÈM E ŒIL ................................................................................................ 39
L’EXPÉRIENCE DU DR LITTLEFIELD.......................................................................................... 40
PUISSANCE DE LA PENSÉE – RÉMANENCE DE CERTAINES VIBRATIONS........................... 42
PREMIÈRES MISES A L’ÉPREUVE DES PRINCIPES ROSICRUCIENS PAR H.S. LEWIS......... 46
LES ORIGINES ?ELECTRONIQUES? DE LA MALADIE.............................................................. 48
LA LOI D’ÉCONOMIE DE LA VIE.................................................................................................. 49
TOUT EST ESPRIT........................................................................................................................... 50
A PROPOS DE LA SCIENCE CHRÉTIENNE ET MARY BAKER EDDY....................................... 52
L’HARMONIE................................................................................................................................... 56
LE THYMUS ET LA CORDE D’ARGENT....................................................................................... 59
ART DE LA PROJECTION – ART DE L’EXTENSION ................................................................... 62
PROJECTION DANS LES CAS CRITIQUES................................................................................... 65
LE TRAVAIL SUPÉRIEUR............................................................................................................... 67
LA TOMBE MYSTIQUE DE C.R.C. ................................................................................................. 69
ANNEXE N°1 ..................................................................................................................................... 71
ANNEXE N°2 ..................................................................................................................................... 73
ANNEXE N°3 ..................................................................................................................................... 77

© Directoire/01/09

Quatrième cercle communication n°5 81


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QUATRIÈME CERCLE

COMMUNICATION N° 6

Cénacle de la Rose+Croix
Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

UNE ORGANISATION PHYSIQUE ET SPIRITUELLE.

Ceux qui tentent de critiquer notre fraternité ont affirmé que la véritable organisation
rosicrucienne était spirituelle plutôt que physique et que les initiations sont en réalité psychiques ou
spirituelles plutôt que matérielles. La plupart de ceux qui ont fait ces remarques, que ce soit dans
des articles de revues, des livres ou ailleurs, ne sont pas membres de notre Ordre et sont, par
conséquent, mal informés sur le sujet dont ils parlent. Ils ont recueilli cette maigre information sur
la spiritualité de notre Ordre de quelque lecture d'archives ou de livres anciens. Ils ont déclaré que
le véritable Ordre rosicrucien n'a ni loge ni temple de nature matérielle tels que les nôtres, et ne fait
aucune initiation de nature cérémonielle dans des temples de ce genre et mieux, qu'il n'existe pas
d'organisation réellement physique du tout. Leur insistance sur le côté spirituel de l'organisation
entend impliquer que le côté physique n'a jamais vraiment existé. C'est là où ils sont dans l'erreur.
Le côté physique de l'Ordre rosicrucien a, en effet, toujours été la partie la plus grande et la plus
perceptible de sa communauté et de ses activités, mais le côté spirituel a été sa plus grande force,
dans l'accomplissement de son grand œuvre.

Les livres et manuscrits anciens se référent uniquement au fait que la puissance réelle de
l'Ordre rosicrucien réside dans son organisation spirituelle et dans les réalisations de ses membres
qui représentent cette organisation. Les archives historiques nous montrent l'existence continue et
ininterrompue de l'organisation physique des rosicruciens à travers le monde. Ces mêmes archives,
cependant, ne pouvaient rien dire de plus en ce qui concerne le côté spirituel de l'organisation, si ce
n'est qu'il formait sa partie la plus grande la plus forte et la plus puissante. Plus d'un éminent
rosicrucien, écrivant en des termes enthousiastes sur la philosophie rosicrucienne, a complètement
laissé de côté l'organisation physique pour ne parler d'un ton sublime que de l'assemblée spirituelle
et invisible. Cela a amené les lecteurs occasionnels de tels manuscrits ou archives à penser que
l'organisation physique n'existait pas. Je pense que chacun de nous conviendra que la partie la plus
importante et la plus vitale de la congrégation d'une église repose dans sa puissance spirituelle et,
par conséquent, dans son organisation spirituelle, mais cela ne dément pas le fait que même une
église doit avoir aussi une organisation physique et un temple matériel en tant que base pour un
travail plus grand et plus élevé. Cela dit, il est absolument vrai que la partie la plus importante et la
plus forte des activités de l'Ordre rosicrucien est centrée sur la communauté invisible de
l'organisation spirituelle.

Vous-mêmes, membres de ce quatrième cercle, vous êtes préparés à devenir une partie de
cette organisation spirituelle invisible. Le mot invisible, ici, ne signifie évidemment pas que chacun
de vous soit invisible ou qu'aucun des membres de cette organisation ne le soit ou encore que vous
ne viviez tous qu'en de seuls corps psychiques ou spirituels. Il signifie simplement que ceux qui
sont dans cette branche spirituelle du travail ne se rassemblent pas pour former une Loge ou classe
d'étudiants, d'ordre physique, matériel et visible. Vous comprendrez d'ici peu, que chacun de vous
est bien membre d'une organisation invisible. Mais si cette organisation est invisible, c'est
uniquement parce que ses membres ne se réunissent pas, ne se rencontrent pas l'un l'autre dans des
classes, et n'ont pas de temple ou de Loge distincts, de nature physique, à leur disposition. Cela ne
signifie pas que, parce qu'ils sont une partie de l'organisation spirituelle, ils n'ont rien à voir avec les
choses physiques de l'existence car après tout, le véritable but de tout mouvement spirituel et de tout
développement ou acquisition spirituelle est de fonctionner par l'intermédiaire d'un corps physique
parfait.

Si nous éliminions entièrement notre corps physique ainsi que tout ce qui dans la vie est de
nature matérielle, l'existence du pouvoir et de la connaissance spirituels n'auraient plus aucun but.

Quatrième cercle communication n°6 1


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

Nous pourrions presque aussi bien dire, et d'une manière tout aussi véridique, que si un corps
humain est complètement désagrégé et réduit en poussière puis dispersé au vent, de telle sorte qu'il
n'en reste plus rien sous quelque forme que ce soit, il serait dès lors complètement inutile que
l'entendement et que l'intellect de ce corps existent plus longtemps.

L'intelligence, dans le corps physique, a pour but de gouverner, diriger, contrôler et


améliorer l'existence du corps. L'âme n'habite en l'homme que dans le but de diriger, contrôler et
perfectionner l'évolution du corps physique et de la personnalité et non pour vivre une vie
indépendante et séparée. Si tous les corps physiques des hommes et des femmes de l'univers entier
venaient à cesser d'exister, complètement et pour toujours, aucune expression individuelle de l'âme
et aucun corps spirituel d'aucune sorte, ne seraient nécessaires plus longtemps. En d'autres termes,
un corps spirituel, tel que l'entendement ou l'intellect, n'a pas de but ou de fonction séparé et
indépendant. Il doit assumer certaines obligations et certaines activités, de façon à avoir quelque but
à son existence. La partie spirituelle de l'Ordre rosicrucien en est réellement l'âme, mais nous avons
déjà appris, dans les premiers degrés, que la plus haute manifestation de l'âme et les plus grandes
révélations de son développement et de son achèvement ne peuvent se manifester que par
l'intermédiaire du corps et du monde physiques. Le corps spirituel ou âme de l'Ordre rosicrucien est
celui qui gouverne, contrôle et accomplit le travail le plus grand et le plus élevé de l'organisation
physique.

Dans la dernière communication, un peu de lumière a été faite en ce


qui concerne le "corps" de C.R.C. Vous êtes maintenant à même de comprendre
que le corps de Christian Rosenkreutz, qui fut découvert allégoriquement dans
une tombe en Allemagne au début du XVIIe siècle, et à d'autres époques dans les
tombes d'autres pays, est l'âme ou le corps spirituel de l'organisation
rosicrucienne. Je vous ai expliqué que ce corps de C.R.C. était le corps
d'hommes et de femmes vivant dans le secret et se préparant à la renaissance du
grand œuvre à différentes périodes. Chacun de vous deviendra une partie de ce
corps spirituel, pour la renaissance du grand œuvre dans votre pays, à quelque
moment de l'avenir.

Quand ce temps viendra, le corps de C.R.C. sera plus grand qu'il ne l'a jamais été dans
aucune période précédente où il est sorti de la tombe du silence pour reprendre sa tâche. Il est tout
naturel que le corps spirituel d'un individu ou d'une organisation évolue et grandisse de siècle en
siècle. Quand le corps de C.R.C. fut découvert en Allemagne au XVIIe siècle, il comptait alors
douze membres. Avant cette époque, il en comptait neuf seulement et il en compta trente et un
ensuite ; à une époque plus récente, il comprenait plus d'une centaine de membres. Quand le
moment viendra, où le corps spirituel sera redécouvert en Amérique au XXIIe siècle, il consistera
probablement en un millier environ d'individus soigneusement sélectionnés, bien entraînés et
préparés à cette résurgence. Ils seront en tel accord les uns avec les autres, si bien préparés à
travailler en harmonie, et si parfaitement entraînés à une mutuelle compréhension et coopération de
pensée, qu'ils agiront et accompliront leurs fonctions comme un seul corps parfait, qui sera le corps
spirituel de C.R.C.

Aujourd'hui, vous vous tenez devant le seuil du premier portail du Grand Temple. Il y a de
nombreuses chambres entourant ce temple, que chacun de vous devra traverser avant d'approcher le
seuil du temple intérieur lui-même. Selon nos archives, aussi bien que selon l'ancienne tradition,
certains d'entre vous qui lisez cette communication, feront probablement une partie du chemin
durant sa lecture, et avant de l'avoir achevée, passeront en transition dans un temple plus élevé pour
une préparation ultérieure. Je n'ai aucun moyen de savoir qui ils seront, ni quand, ni comment cela

Quatrième cercle communication n°6 2


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

arrivera, pas plus qu'il ne vous est donné de le savoir. Nous savons bien, cependant, que selon la loi
de probabilité, un petit nombre s'élèvera à ce stade. Cet avancement ne se fera pas subitement, pas
plus qu'il ne sera prolongé par la souffrance ou la misère, mais ce sera plutôt une expérience
paisible. Je suis persuadé qu'aucun de vous n'éprouvera de crainte à l'idée d'un tel passage, car vous
serez informés de sa possibilité suffisamment à l'avance pour vous y préparer et bien recevoir la
suprême initiation.

Naturellement, cette transition peut se produire pour certains, non parce qu'ils viennent
d'entrer dans une nouvelle chambre, mais simplement parce que le temps de leur grande transition
dans leur cycle de vie correspond à la période où ils auront atteint ce degré d'avancement. Vous tous
qui lisez cette communication, atteindrez finalement la grande initiation qui vous conduira au
temple suprême et vous préparera à un travail plus grand encore. Avant cet événement, il est certain
que vous passerez tous par les chambres plus petites qui entourent le temple du quatrième cercle et
entrerez dans le temple intérieur, pour y recevoir certaines instructions qui vous mettront en paix
avec le monde, accroîtront la puissance de vos capacités de manifestation spirituelle, et vous
apporteront en même temps l'illumination cosmique.

Les membres qui se trouvent maintenant sur ce seuil sont destinés à devenir les membres
les plus illuminés spirituellement de tous ceux de l'Ordre rosicrucien. Cela veut dire qu'ils seront
parmi les membres les plus avancés de l'organisation à travers le monde et se trouveront en
harmonie avec les corps spirituels de ceux d'autres pays et d'autres lieux. Ces corps spirituels des
membres de divers pays sont ceux qui se préparent à la résurgence future du grand travail
qu'accomplit la Grande Fraternité Blanche. En d'autres termes, la Grande Fraternité Blanche
d'aujourd'hui consiste en l'ensemble des corps spirituels de nos membres dans chaque pays, unis en
une seule organisation universelle, spirituelle et invisible. La Grande Loge Blanche de cette
fraternité existe sur le plan spirituel ou psychique. Quand chaque membre de la Grande Fraternité
Blanche ou corps spirituel des divers pays, passe en transition et reçoit la plus haute initiation, il
entre dans la Grande Loge Blanche du plan cosmique. Les membres de la Grande Loge Blanche
sont en harmonie et en communication constante avec leurs frères de la Grande Fraternité Blanche
sur ce plan terrestre. C'est cet échange de communication et de contact qui apporte à la Grande
Fraternité Blanche d'ici-bas l'illumination de ses merveilleux messages, les manifestations de
contact cosmique et la direction et l'inspiration dans la préparation de nos enseignements.

LA PREMIÈRE CHAMBRE.

Le gardien du seuil va maintenant vous donner une leçon ancienne et traditionnelle. Vous
devez vous visualiser assis sur un banc de pierre dans les pénombres et la fraîcheur de la salle d'un
temple magnifique. Il règne un calme et un silence absolus. Vous êtes inconscients de ce qui se
passe dans le monde qui vous entoure, qu'il s'agisse des affaires, des bruits de la ville ou toute autre
activité terrestre. Votre maître, qui est le gardien, se tient sur une chaire élevée à un bout de la salle.
Un rayon de soleil filtrant à travers une des petites fenêtres grillagées situées sur la partie supérieure
du mur, l'éclaire. Son aura brille d'un vif éclat. Il s'adresse à vous qui êtes assis dans l'ombre,
comme il l'a fait au cours des siècles passés :

" Le lieu où vous êtes assis en ce moment, représente la première chambre de la série des
salles de préparation. Ce grand édifice où nous sommes installés est de structure carrée. Tout à fait
en son centre, se trouve un temple en forme d'étoile à six branches, formée par l'entrelacement de
deux triangles. Ce temple intérieur se trouve exactement au centre du grand édifice carré. C'est un
temple magnifique où règnent le silence et la paix. Tout autour des côtés de cette étoile à six

Quatrième cercle communication n°6 3


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

branches se trouvent douze petites antichambres ou salles de préparation, tout comme celle-ci, qui
est la première des douze. Cela a été une grande joie pour moi que de vous recevoir sur le portail
extérieur de ce grand édifice et de vous faire franchir le seuil de cette chambre où vous recevez
actuellement vos premières instructions. Et j'aurai toujours autant de joie à garder ce seuil et à
admettre de temps en temps un ou plusieurs autres membres dans cette chambre. Il sera de mon
devoir de refuser à quiconque la permission de quitter ce temple ou de traverser à nouveau le seuil
pour retourner dans le monde, sauf s'il a violé ses obligations ou s’est montré indigne des
bénédictions qui sont descendues sur lui, méritant ainsi de se voir fermer à jamais la porte de son
avancement futur. Les tests et les épreuves décidant de son mérite à continuer seront aussi
fréquents que l'ont été ceux qui décidèrent de son mérite à pénétrer dans cette chambre sacrée.
C'est pourquoi il sera de mon devoir de vous protéger contre vos propres illusions et contre les
tentations du monde extérieur qui peuvent vous inciter à revenir sur vos pas, à quitter ce grand
temple et à abdiquer votre place dans la voie du progrès.

Pendant de nombreuses années, vous avez eu toujours l'opportunité de décider si vous


désiriez continuer à progresser comme vous l'avez fait, et si vous désiriez rester un frère ou une
sœur de la Rose-Croix et suivre le sentier jusqu'à son but ultime. De par votre propre volonté et
selon vos propres désirs, maintes fois exprimés, vous avez continué jusqu'à cette chambre sans
subir d'influence, sans aucune coercition, et sans aucune promesse de récompense autre que celle
dont pourrait bénéficier votre âme et la joie et le bonheur qui entrent dans la vie de chaque adepte
avancé sur le sentier. Comme nous présumons que vous êtes sincères dans votre détermination de
progresser, nous avons le droit d'interpréter tout changement soudain dans votre attitude présente,
comme le résultat de la voix du tentateur de l'extérieur, qui essaie de vous décourager dans votre
sincère décision et de vous entraîner dans l'obscurité. C'est pourquoi il sera de mon devoir de
garder votre sortie comme j'ai gardé votre entrée et c'est pourquoi je m'informerai de vos motifs si
vous désirez retourner sur vos pas, comme je me suis informé de vos désirs de progresser. À partir
de ce jour, vous serez sous la protection des Grands Maîtres, qui veilleront sur chacun de vous
comme sur leurs enfants d'élection. Vous serez connus sous le nom d'Enfants de la Lumière. Comme
un bon père ou un bon parent le ferait, les Maîtres examineront avec intérêt, toute intention de
votre part de quitter cette sainte maison et cette sainte famille. "

Telle est l'ancienne leçon du gardien de la première chambre. Ce n'est pas la dernière fois
que vous entendrez sa voix et écouterez ses paroles. Chaque fois que nous avancerons vers une
autre chambre du grand temple, il nous reparlera de notre progression et de nos obligations. Pendant
toute la durée de notre stage dans chacune des chambres, les Maîtres nous prépareront par un
enseignement d'une profonde sagesse. De cette façon, une série de leçons simplement adaptées au
langage moderne sera transmise à chacun de vous par l'intermédiaire des leçons de la présente
communication et de celles qui vont suivre. Il ne sera pas nécessaire à ce moment-là, que je vous
rappelle qu'elles contiendront les connaissances et enseignements les plus hauts qui soient révélés
par la Grande Fraternité Blanche, sous l'inspiration de la Grande Loge Blanche et qu'ils sont tenus
secrets et considérés comme sacrés par l'organisation spirituelle de l'Ordre rosicrucien. Par
conséquent, chacun de vous devra protéger précieusement ces leçons et considérer pour le moment
comme secret le fait qu'il a progressé jusqu'au portail de ce cercle.

Il y a plusieurs sujets importants qu'il nous faut examiner. Certaines instructions du passé,
que nous possédons, nous donnent un aperçu sur la méthode suivie dans plusieurs juridictions plus
anciennes. Chacune varie légèrement selon les plans personnels du maître. Dans l'une d'elles, les
instructions préliminaires commençaient par expliquer aux membres de ce nouveau cercle,
comment ils devaient procéder pour préparer leur esprit à recevoir la connaissance nouvelle. Dans
une autre, le maître commençait ses instructions préliminaires en esquissant les éléments importants

Quatrième cercle communication n°6 4


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

des premiers pas dans ce cercle, de façon à préparer ses élèves à en recevoir l'enseignement. Dans
une autre encore, le procédé semblait être d'ordre plus métaphysique que mental. La classe
d'étudiants et leurs besoins particuliers devaient être pris en considération lors de la préparation des
leçons. Notre connaissance de l'individualité de chaque membre nous apprend que chacun est
maintenant prêt intellectuellement et spirituellement à étudier la matière qui va suivre.

Nous atteignons maintenant un point de notre travail où les nombreux principes qui seront
abordés au cours de nos études n'ont pas encore été expérimentés entièrement par tous les membres
de l'Ordre rosicrucien, tant ils sont nouveaux et surprenants, aussi bien qu'intéressants. Nous
pouvons discuter certains d'entre eux, sans arriver à aucune conclusion sur le point de savoir si nous
les utiliserons ou non. Certains de ces principes qui nous seront dévoilés, bien qu'étant souvent
acceptés avec enthousiasme, seront aussi reçus avec un certain degré de scepticisme. En d'autres
termes, l'esprit du vrai rosicrucien fera front et vous vous direz en vous-même ; " Il est difficile de
croire à la véracité de ces principes, mais je désire y croire ; c'est pourquoi je vais les mettre à l'essai
pour mon propre compte. "

Vous vous souvenez certainement que, dans les premiers degrés, nous rappelions à nos
étudiants qu'un véritable rosicrucien devait toujours être un vivant point d'interrogation. Nous ne
désirons voir accepter aucun de nos principes comme un simple article de foi, sans expérimentation
personnelle. Naturellement, je sais qu'à l'époque actuelle de nombreuses lois qui ne purent être
prouvées, il y a quelques années, sont maintenant des faits bien établis. Il se peut que vous ne vous
sentiez pas enclins à mettre à l'épreuve et à vous démontrer à vous-mêmes ces principes, parce qu'ils
vous semblent des vérités évidentes, à votre stade actuel de compréhension. Certains principes de
nos leçons ont été indubitablement mis à l'épreuve pendant des jours, des semaines et des mois par
nos membres, il y a de nombreuses années, et aujourd'hui il ne nous viendrait pas à l'idée de les
expérimenter à nouveau sauf pour les mettre en application, car nous savons très bien qu'ils sont
vrais.

Nos expériences avec la radio et les réalisations scientifiques de même ordre nous ont
montré certaines des plus hautes lois, d'une façon bien plus évidente que si nous les avions
expérimentées dans nos propres laboratoires. Tel ne sera pas le cas en ce qui concerne les nombreux
autres principes abordés par cette communication et les suivantes. Il y a quelques années seulement,
il aurait presque été impossible de sélectionner un groupe de membres et de faire confiance à leur
intelligence et à leur capacité pour expérimenter les principes qui se rapportent à ce cercle. Les
quelques dernières années ont apporté à nos plus hauts membres une telle compréhension et un tel
développement psychiques qu'ils sont maintenant prêts à expérimenter des principes qu'ils auraient
été incapables de comprendre, il y a de cela dix ans. Dans les quelques années à venir, le progrès dû
à notre propre travail et le progrès de la réalisation scientifique, à l'extérieur de notre Ordre,
prépareront un nombre de plus en plus grand de membres à comprendre et à utiliser les plus hauts
principes mystiques de nos communications.

Votre progression dans ce cercle dépendra uniquement de l'ardente dévotion dont


témoignera chaque membre. Il n'est pas nécessaire qu'il accepte les choses sur la seule foi sans en
faire la preuve, mais il lui faudra certainement montrer une grande confiance dans l'Ordre, pour
étudier avec le soin nécessaire les nouvelles leçons, en gardant secrète la connaissance reçue et pour
coopérer en tout point avec l'esprit de ce cercle. Cependant, si l'on se reporte à la tradition, un des
membres de ce cercle éprouvera éventuellement le doute et la défiance et devra être écarté ou
recevoir la permission de se retirer. À un autre moment de ce degré, à peu près au milieu du travail,
il y en aura un autre encore qui ne manifestera pas une dévotion aussi sincère et honnête qu'il le
devrait dans l'accomplissement de son travail. Lui aussi se verra refuser tout avancement ultérieur.

Quatrième cercle communication n°6 5


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

Ceux-là mis à part, je me rends compte que ces leçons s'adressent à une classe vraiment dévouée et
confiante.

Nous atteignons un degré, dans notre travail, où chacun de vous est sur le point de devenir
aussi familier avec les hauts principes du rosicrucianisme que je le suis moi-même. En d'autres
termes, vous allez atteindre un stade tel que votre propre maîtrise intellectuelle des enseignements
et votre développement personnel égaleront ceux de votre maître. C'est un fait inévitable dans
n'importe quelle école ou système d'enseignement. Mais au lieu de créer chez votre maître quelque
tristesse ou quelque situation désagréable, cela mettra une grande joie dans son cœur. Tout maître
véritable mûrit toujours l'espoir qu'il aura dans sa classe certains étudiants capables de devenir plus
grands qu'il ne l'est lui-même dans la compréhension et la maîtrise des leçons. C'est en effet le plus
cher désir de tous les grands maîtres, qu'ils enseignent le chant, le piano, le violon, l'art, la loi ou la
science, de voir un jour leurs élèves devenir à leur tour des maîtres plus grands qu’eux. C'est ce
désir désintéressé de la part des maîtres qui a produit les plus grands exécutants du monde et des
spécialistes dans chaque sphère de l'effort. Je sais que ceux qui avancent sur le sentier, en atteignant
inévitablement les plus hauts sommets auxquels je suis moi-même parvenu, aideront à leur tour les
autres à s'élever aux mêmes sommets et par conséquent à promouvoir notre grand œuvre. Après
tout, notre réelle ambition est de voir progresser ce grand travail et d'obtenir l'assurance qu'il sera
perpétué à jamais.

PREPARATION PERSONNELLE ET SANCTUM

Cela nous ramène à nouveau au but de nos activités présentes. Il consiste à nous préparer
pour le cycle futur, où, après de nombreuses années à compter de ce jour, la nouvelle période de
renaissance de l'Ordre rosicrucien devra avoir lieu. Pour que chacun puisse devenir un maître
véritable et un travailleur sincère pour l'avenir, il est nécessaire que vous commenciez par vous
purifier de tout élément qui pourrait vous empêcher d'atteindre une maîtrise pure et sans tache. C'est
pourquoi on peut se demander si, dans cette incarnation terrestre, il nous est possible d'atteindre la
maîtrise parfaite ; ce qui est certainement possible, c'est de s'élever dans cette incarnation à des
hauteurs telles que les dernières touches de notre perfection puissent être apposées après notre
transition, alors que nous demeurons au sein du Cosmique dans l'attente de notre prochaine
réincarnation. Le degré de perfection que nous atteindrons dans cette période d'attente et
l'instruction cosmique qui nous y sera dispensée, dépendront du degré plus ou moins grand de
perfection que nous aurons acquis par nous-mêmes ici-bas, avant notre transition.

Tout d'abord, nous devons éliminer en nous tous ces traits de caractère qui font obstacle à
une grande compréhension et à notre harmonie avec le Cosmique. Cela ne concerne pas les choses
mesquines de la vie, mais celles qui sont les plus grandes et les plus universelles. Cela ne concerne
pas non plus nos anxiétés passagères, ni même nos aversions, nos répugnances et nos colères de
courte durée. Ces choses ne laissent aucune impression définitive ou indélébile sur notre moi
psychique. Elles sont d'ordre purement physique et, à la disparition de la chair, lors de la transition,
elles disparaissent aussi. Nous ne pouvons nous élever au-dessus de l'élément terrestre et cesser
d'être humain avec l'espoir hypothétique que cela pourra rendre parfait, de quelque façon, notre être
psychique. Le moi intérieur est bien mieux aidé quand on permet au moi humain d'étudier ses
leçons et d'apprendre à connaître la vie par l'expérience.

Souvenons-nous aussi du principe rosicrucien selon lequel le fait de se réfugier dans


quelque retraite pour vivre une existence solitaire de méditation et de contemplation spirituelle,
n’apporte aucune connaissance et maîtrise réelle au moi psychique. Celui qui se débat chaque jour

Quatrième cercle communication n°6 6


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

contre les vicissitudes de la vie, supporte toutes ses angoisses et cède à ses nombreuses tentations,
pour ensuite les surmonter une à une, tout en restant pourtant humain constamment en contact avec
le monde, jusqu'à son dernier souffle conscient, celui-là est vraiment l'homme qui acquiert la plus
grande maîtrise de la vie. Chaque expérience et chaque leçon de la vie devraient nous enseigner
deux choses : en premier lieu la faiblesse de notre jugement et de notre volonté ; en second lieu la
nature universelle de toutes expériences et de toutes choses. Considérez, par exemple, l'homme qui,
tout au long de son existence, a été plongé dans des abîmes de douleur, de désespoir et de pauvreté
et qui pourtant sauve sa vie en résistant aux tentations de l'alcoolisme. Non seulement, il atteint un
plus haut degré de maîtrise du point de vue humain que celui qui n'a jamais été soumis à la
tentation, mais encore, grâce à la souffrance et aux problèmes auxquels il a su faire face, si c'est un
mystique, il comprendra plus facilement certaines faiblesses de l'humanité et l'un des problèmes de
la civilisation. C'est cette compréhension universelle, la connaissance compatissante que tous les
êtres humains sont de la sorte tentés afin d'apprendre les leçons de la vie, qui l'empêchera de
considérer avec dédain et cynisme ceux qui cèdent aux multiples tentations de la vie. C'est cet
élargissement de la compréhension, ce sentiment de sympathie vis-à-vis du cœur de ses semblables
et des problèmes auxquels ils doivent faire face dans leur vie quotidienne, qui instaure l'harmonie
avec l'esprit universel et apporte l'illumination.

Par ce qui précède, vous comprendrez que le vrai mystique à la recherche des plus hautes
connaissances n'est pas celui qui devient pieux ou se permet une attitude de supériorité uniquement
pour impressionner sa conscience. Car même s'il peut s'élever au-dessus de son plan inférieur de
pécheur et, par conséquent, atteindre la maîtrise personnelle, il doit toujours se rappeler que ceux
qui ne se sont pas encore dégagés de ce plan inférieur, n'en sont pas moins humains, bons et
probablement sur le point d'apprendre des leçons importantes de la vie. Le mystique doit
comprendre que le péché est seulement ce que l'on sait être le mal et que l'on refuse volontairement
d'effacer de sa vie. Les prostituées et les voyous ne doivent pas être considérés comme indignes et
irrémédiablement exclus de notre considération. Ils n'ont pas à être condamnés comme pécheurs,
mais à être pris en pitié comme étant ceux qui n'ont pas encore appris la maîtrise d'eux-mêmes. Ils
ne sont pas d'une dignité inférieure à la nôtre, pas plus qu'ils ne nous égalent dans notre
accomplissement ; néanmoins, ils sont encore nos frères. Comme un philosophe le disait : " Mais,
c'est par la grâce de Dieu, que je vais là ".

Nous devrions être capables de nous pencher sur le plus bas spécimen du genre humain et
comprendre que c'est par la grâce de l'illumination divine et par notre propre maîtrise que nous ne
sommes pas ce qu'il est. Cette largeur de point de vue sur la vie apporte en nos êtres la conscience
de Dieu et nous fait voir les choses comme Dieu les voit. Elle créera en nous une conscience des
conditions humaines et une compréhension des lois et des principes qu'aucun maître ne peut
transmettre, ni aucun prophète révéler, à moins que celui qui reçoit leur message puisse, grâce à sa
compréhension compatissante, vibrer en harmonie.

Vous apprendrez au cours de ce cercle, ce que les maîtres et les travailleurs de l'Ordre
rosicrucien ont eu à souffrir et à sacrifier pour perpétuer le travail de l'organisation et remplir leurs
promesses. Vous serez ainsi à même de comprendre ce que c'est que d'être le chef ou le responsable
d'une organisation telle que la nôtre et d'avoir fait des promesses enthousiastes tôt dans la vie, que
vous trouverez difficiles et pénibles à remplir au fur et à mesure que les jours passeront. Vous en
viendrez aussi à comprendre la nature humaine et comment il faut la traiter avec diplomatie et
compréhension pour l'aider à surmonter ses faiblesses et à atteindre la maîtrise. Vous comprendrez
pourquoi l'erreur doit affronter l’erreur, et le péché être mis face à face au péché, de façon à éviter
non seulement le moindre conflit, mais encore les plus dramatiques conséquences. Vous verrez
pourquoi il faut, afin de vaincre l'erreur, qu'une autre forme d'erreur lui soit substituée en attendant

Quatrième cercle communication n°6 7


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

que l'autre soit neutralisée et que les yeux de l'esprit s'ouvrent à la vérité. Vous comprendrez aussi
pourquoi ceux qui sont plongés dans l'obscurité ne peuvent d'un coup en être tirés pour entrer dans
la splendeur éblouissante de la Grande Lumière. Ils doivent émerger doucement et progressivement,
d'un certain degré d'obscurité à un degré moindre, et baigner dans une fausse mais douce lumière
avant d'affronter en face la véritable Grande Lumière. Vous saurez pourquoi la vérité doit être
présentée sous une forme et des formules simples à la compréhension de ceux qui sont encore
jeunes pour la recevoir, plutôt que dans toute sa surprenante magnificence. Vous constaterez que
l'adulte n'est qu'un enfant qui a grandi et que les méthodes enfantines de compréhension existent
encore chez lui quand il arrive en face d'une connaissance nouvelle.

Toutes ces choses nous aident à comprendre pourquoi l'homme préfère se plonger dans
l'obscurité plutôt que d'affronter la Grande Lumière, et pourquoi les fausses conceptions sont, pour
beaucoup, d'un plus grand attrait que la vérité. Vous constaterez que bien souvent l'adulte ressemble
à l'enfant quand il préfère garder sa croyance à ses fées, plutôt que de pénétrer d'un pas ferme dans
le monde des réalités et apprendre désormais que celles-ci n'existent pas. Vous en viendrez à savoir
aussi que peu importe la façon dont l'homme peut chercher à connaître la vérité ou quels symboles
il peut employer pour la représenter à sa conscience, car après tout, il rend hommage à la vérité et
l'adore de sa modeste façon personnelle. Vous apprendrez qu'il est mal de juger un homme sur
l'erreur qu'il a commise dans ses symboles, et que l'on devrait plutôt le juger selon les intentions de
son cœur. Il serait injuste de juger le païen comme un barbare parce qu'il a symbolisé son dieu dans
la pierre ; car il a remporté une victoire plus grande que la nôtre en apprenant toute la valeur qu'il y
a à créer un symbole quel qu'il soit. L'intention de son cœur fut de témoigner son adoration à ce qui
lui était supérieur, et par là il exprima sa sincère loyauté, son respect et son obéissance.

Peut-être est-ce là ce qui nous manque dans ces temps modernes où la compréhension
paraît plus grande ? L'homme qui adore l'or dans son cœur, adore ce qu'il considère comme ayant
une plus grande puissance que celle qu'il possède lui-même. Il est dominé par la pensée illusoire
qu'il acquiert ce plus grand pouvoir en possédant de l'or. Mais qu'il reconnaisse véritablement en
son cœur qu'il existe quelque chose de plus grand que la force de ses muscles ou que l'intelligence
de son esprit, c'est là un signe plein d'espoir ; un tel homme est loin de ne pouvoir être racheté. Il
vaut mieux qu'il meure dans la vaine adoration de son or, plutôt qu'il meure sans aucune croyance
en quelque chose qui lui soit supérieur. Mais priver cet homme de son or, lui dérober ce qui
représente pour lui un pouvoir supérieur, et tenter de lui dire qu'il était dans l'erreur, ne lui
apporterait aucun salut mais la perte de tout espoir et la frustration de tout sentiment de salut. Notre
but doit être de sympathiser avec son adoration pour l'or et de substituer graduellement à cet or
quelque chose de bien supérieur. Cette substitution ne peut se faire brutalement car aucune
révolution ne laisse un effet durable. Nous ne devons pas détruire la croyance de son cœur ou la
conviction de son esprit, en l'existence d'une chose qui lui est supérieure, mais plutôt l'encourager et
la laisser mûrir en un symbole plus grand et plus noble, jusqu'à ce que l'or ne devienne pour lui
qu'une simple possession inutile, qu'il mettra volontiers de côté pour le nouveau symbole plus
attirant qui dépassera de beaucoup celui qu'il avait adoré. Après tout, nos péchés et toutes les
tentations de la chair ne font que représenter notre trompeuse adoration ; la condamnation de ces
symboles n'apportera aucun changement dans le cœur. Toutes ces idées et beaucoup d'autres, vous
devez les comprendre si vous voulez vous mettre en harmonie et en sympathie avec le travail de ce
quatrième cercle.

Pendant plusieurs mois, chacun de vous restera dans l'antichambre du grand temple pour
recevoir les instructions préliminaires. Ces instructions seront extrêmement intéressantes et sans
aucun doute vous aideront à établir certains des plus captivants contacts cosmiques dont vous n'ayez
jamais fait l'expérience. De façon que vous restiez toujours conscients de votre présence dans cette

Quatrième cercle communication n°6 8


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

antichambre, je désire que vous y pensiez non seulement tout au long du jour, mais aussi chaque
soir au moment où vous allez au lit. Au moment de vous endormir, vos dernières pensées devront
être que vous-mêmes et tous les autres membres de cette classe d'initiés du quatrième cercle,
demeurez dans un grand temple ou monastère et que chacun de vous s'est vu affecter une petite
cellule, contiguë au temple et tout près de l'antichambre, vous servant de salle d'étude personnelle et
de chambre à coucher. Quand vous êtes sur le point de glisser dans le sommeil, visualisez-vous dans
cette petite pièce aux murs, au plafond et au sol de pierre. Le mobilier comporte simplement une
petite descente de lit, un lavabo, un modeste lit en fer, une table supportant une lampe, deux chaises
et une petite garde-robe. Dans un coin sont suspendues quelques étagères contenant un certain
nombre de livres. À l'un des bouts de la pièce se trouve une petite fenêtre plutôt haute par rapport au
sol, mais suffisamment basse cependant pour que vous puissiez regarder par-dessus l'allège de la
fenêtre et apercevoir les grands espaces qui s'étendent à l'extérieur. À l'opposé de la fenêtre se
trouve une petite entrée voûtée, fermée par une lourde porte en bois portant une gosse serrure et
d'énormes gonds en fer. Tout y est simple, mais propre et net. Il y règne un calme absolu. Une
merveilleuse impression de sécurité et des vibrations apaisantes pénètrent cette pièce. Si vous la
visualisez ainsi chaque nuit avant de vous endormir, vous vous mettrez en harmonie avec les
véritables conditions qui existaient, il y a des années, et existent encore dans les nombreux endroits
où des temples de cette sorte sont en usage.

Quiconque se retire la nuit dans une assomption mentale et spirituelle d'isolement


transcendantal et de séparation physique, éprouve une grande paix spirituelle et reçoit un influx de
conscience christique. Cela vous apparaîtra avec plus de force et d'une façon plus manifeste à
mesure de votre progression dans le travail de ce degré. Votre cellule deviendra progressivement
votre sanctum spirituel et plus encore votre laboratoire métaphysique et votre officine alchimique.
C'est là que vous appliquerez et dirigerez en toute facilité les principes les plus élevés de nos
enseignements. C'est là aussi que le Cosmique se manifestera à vous maintes fois. Vous y serez
baignés dans l'aura des radiations cosmiques, qui feront renaître et se régénérer votre être tout
entier.

Autrement dit, pendant que vous êtes étendus dans votre lit la nuit et que vous vous
préparez à vous endormir, vous vous visualiserez comme étant dans votre petite cellule, et vous
pourrez ainsi obtenir la solitude désirée, quand bien même vous ne seriez pas réellement seuls. Et si,
au moment de vous endormir, vous vous imaginez comme isolés du reste du monde, cela vous
aidera à maintenir pendant votre sommeil une harmonie étroite avec le Cosmique. Cela vous
apportera de nombreuses expériences intéressantes ou des contacts au cours de la nuit, dont vous
vous rappellerez probablement un grand nombre en vous réveillant le matin.

Les membres qui se joignirent à notre première expédition pour l'Égypte et la Terre Sainte
eurent la bonne fortune de voir de semblables cellules dans de vieux monastères. Comme nous
rencontrions quelques difficultés à obtenir un logement à l'hôtel pour un groupe de quatre-vingts
personnes, nous fûmes à l'occasion obligés de trouver le gîte et le couvert dans un couvent ou un
monastère. Dans un de ces monastères, juste à la sortie de la ville de Jérusalem, plusieurs membres
du groupe trouvèrent à se loger pour cinq jours dans de petites cellules en pierre, semblables à celles
qui sont décrites ci-dessus. Et là, de nombreuses expériences cosmiques des plus intéressantes
eurent lieu.

Personnellement, je ne me suis jamais lassé de la fascination de me retrouver seul en


m'enfermant moi aussi dans ma cellule. Très souvent au cours de mes voyages, quand je dois
résider un jour ou deux dans un hôtel, je trouve extrêmement agréable de transformer la pièce en
cellule et de vivre en ce sens la vie d'un rosicrucien. J'ai souvent entendu des personnes me dire
combien cela les dérange d'avoir à dormir chaque nuit dans une chambre différente, en particulier

Quatrième cercle communication n°6 9


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

dans une chambre d'hôtel avec toutes les vibrations gênantes laissées par les précédents occupants
et les bruits distrayants des chambres voisines. Toutes ces subtiles influences s'éliminent aisément
quand on transforme sa chambre en cellule. Comme vous l'étudierez plus tard, toutes les projections
psychiques désirables que vous voudriez recevoir, vous atteindront facilement dans cette chambre
ainsi transformée. Votre pièce peut être entièrement vide, à l'exception de vous, ou remplie de la
présence des amis que vous voudriez voir se manifester psychiquement à votre appel, il en sera fait
selon votre désir.

Tout étudiant avancé dans les plus hauts principes de la vie désire tôt ou tard un lieu de
retraite où il peut jouir de la même stricte intimité que celle dont jouissent les vieux moines ou les
mystiques orientaux. C'est vraiment une chose bénéfique aussi bien que fascinante que de demeurer
absolument seul avec votre aura et les vibrations cosmiques en un lieu où vous pouvez être à l'abri
de toute intrusion ou interruption et contempler, méditer, vous concentrer et vous mettre en
harmonie avec le Cosmique. Même une heure par jour d'un tel isolement est extrêmement
profitable. Naturellement, il n'est pas toujours possible à tous de passer la nuit entière dans un
isolement aussi complet, mais chacun de vous a la possibilité de se réserver une heure spéciale dans
la soirée, dans quelque pièce où toute ingérence extérieure pourra être totalement évitée.

Les anciens mystiques déclaraient que, lorsqu'ils entraient dans l'intimité de leur petite
pièce et en fermaient la porte, ils laissaient à l'extérieur le monde matériel et s'en détachaient. Le
seul moyen pour pénétrer du dehors dans cette pièce était de s'y projeter par l'intermédiaire des
vibrations cosmiques, et seulement après y avoir été sollicité ou invité par la personne à l'intérieur.
Ils voulaient dire par là, que même les autres mystiques des plus hauts degrés d'avancement ne
pouvaient se projeter dans cette pièce et qu'aucun corps psychique ne pouvait y entrer à moins d'être
invité à le faire par la personne qui s'y trouvait. On a pu constater la véracité de ce fait. C'est
pourquoi la petite chambre privée devient non seulement un sanctum pour l'adoration et l'étude,
mais un lieu de paix et de protection contre toutes les intrusions du monde.

Pendant que nous vaquons à nos affaires journalières, et que nous allons çà et là dans les
rues ou dans la campagne, d'autres peuvent nous atteindre par contact psychique, que nous pensions
à eux ou les invitions ou non. Mais il y a deux règles cosmiques fondamentales qui ont été vérifiées
et se sont révélées exactes après des milliers et des milliers d'expériences. Ces règles sont les
suivantes : La première, c'est que personne ne peut se projeter en la présence d'une autre, quand
cette autre personne est absorbée par quelque occupation d'ordre intime, personnel et privé qui ne
saurait être dévoilée au regard ou au contact d'autrui. Ainsi nous avons découvert qu'il est
impossible à quiconque d'établir un tel contact avec une personne pendant que celle-ci se baigne,
écrit une lettre confidentielle et accomplit ou prend part à quelque activité intime, personnelle et
privée, de sa vie individuelle. Celui qui essaie de se projeter vers nous ou de nous atteindre à de tels
moments, constate que son intrusion est arrêtée par une grande lumière brillante qui l'aveugle en
l'empêchant de voir quoi que ce soit et de n’établir aucun contact d'aucune sorte. De cette façon le
Cosmique garantit à chacun d'entre nous une parfaite et complète intimité et des périodes
d'isolement pour la vie privée. La seconde loi établit que, quand le mystique est dans son sanctum,
les portes étant fermées, personne ne peut entrer, sauf sur invitation.

Le seul contact que peut obtenir à ce moment-là une personne qui n'y est pas invitée, est
simplement d'arriver assez près pour se rendre compte que vous êtes dans votre sanctum et devez y
être laissé seul ; mais en effectuant une projection à un tel moment nul ne sera capable de dire ce
que vous êtes en train de faire dans votre sanctum ou quelles pensées vous absorbent. Ils
apprendront simplement que vous êtes dans votre sanctum et fermé à toute intrusion non désirée.

Quatrième cercle communication n°6 10


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

Dans de telles conditions, le petit sanctum privé devient un lieu merveilleusement propice
à la méditation, à l'étude et à l'expérimentation. Cela signifie que vous pouvez vous concentrer sur
quelque individualité ou sur un des grands maîtres et l'inviter à venir dans votre pièce, en étant
parfaitement sûr que personne d'autre ne peut venir si ce n'est celui que vous avez invité. Cela
signifie aussi, que tous les bruits gênants de l'extérieur, même ceux de nature psychique, ne peuvent
s’ingérer dans les expériences de votre pensée. En d'autres termes, la pièce deviendra hautement
chargée de vos propres vibrations, grâce auxquelles vous pourrez effectuer des expériences
meilleures que si elle était remplie de vos vibrations personnelles auxquelles s'ajouteraient celles
d'autres personnes qui peuvent être en train de penser à vous ou d'essayer de vous contacter dans
votre pièce. C'est pourquoi le gardien de la chambre informe tous les néophytes de la nécessité et de
l'importance de cet isolement personnel loin du monde pendant de courtes périodes de temps.

Nous espérons aussi que chaque membre du quatrième cercle s'efforcera de maintenir la
permanence d'un sanctum ou d'une pièce de sa maison, réservée à l'étude, qui soit le moins possible
utilisée par les autres membres de sa famille.

Je suppose que vous savez que dans de nombreux pays, la pièce du logis construite au
milieu de la maison est le lieu sacré de toute la famille. Les occupants de la maison n'entrent dans
cette pièce que le matin de bonne heure pour faire leurs prières ou leurs salutations ou pour se
purifier les mains avant le repas et prier à nouveau ou encore pour s'y livrer à la méditation et aux
pensées religieuses. L'histoire ancienne des juifs nous apprend qu'il y avait des emplacements sacrés
semblables dans leurs maisons. Il est malheureux que dès l'instant où les juifs ont atteint le monde
occidental et les pays de l'Europe, ils aient abandonné ce merveilleux principe presque inconnu dans
le monde occidental actuel. Nous avons accepté l'idée que dans chaque communauté, on doit bâtir
une église où l'on peut se rendre une ou deux fois par semaine pour prier et méditer, au lieu d'avoir
un endroit sacré similaire dans nos propres foyers. On remarque aisément que dès l'instant où l'idée
d'église communautaire commença de s'établir, la véritable sainteté du foyer fût abandonnée et la
pensée religieuse dans la famille diminua jusqu'à ce que, de nos jours, la moyenne des foyers n'en
ait pratiquement aucune. Il n'y a que le service dominical à l'église pour pourvoir à tous nos besoins
religieux. À mesure que l'homme abandonna le sanctum de son foyer et les pratiques religieuses
quotidiennes qui l'accompagnaient, il devint de moins en moins en harmonie avec le Cosmique.
C'est la cause réelle de l'absence d'une compréhension véritable des principes cosmiques et de la
pensée religieuse dans le monde occidental d'aujourd’hui. La construction d'un plus grand nombre
d'églises et la prédication de sermons critiques plus fréquente ne modifieront pas cette situation en
quoi que ce soit. Nos archives personnelles indiquent que chez les membres de l'Ordre rosicrucien,
qui ont leur sanctum d'étude chez eux, on trouve une pensée religieuse et une pratique spirituelle
supérieure à celle des foyers qui comptent uniquement sur l'église comme lieu d'adoration et de
pensée religieuse.

Autrefois quand le gardien des chambres extérieures entretenait les membres de


l'importance de leur petite cellule, il n'avait pas à expliquer tout ce que j'ai dû commenter ici, ni à
critiquer l'absence de sanctum dans leurs foyers, car la plupart d'entre eux, depuis leur plus jeune
enfance, étaient familiarisés avec l'usage des sanctums et la méthode de l'étude religieuse qui s'y
associait. Le gardien imprimait dans l'esprit du néophyte de la première chambre, la nécessité
continue d'un isolement périodique loin du monde et d'une contemplation solitaire. La moyenne de
nos membres a déjà appris toute la valeur de posséder un emplacement sacré dans son foyer, pour
s'y retirer afin de méditer et de se mettre en harmonie avec Dieu, mais, comme nous l'avons précisé
antérieurement, cela est loin d'être vrai pour la moyenne des foyers modernes.

Quatrième cercle communication n°6 11


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

Chez les premiers rosicruciens qui arrivèrent en


Amérique en 1694, deux anciens principes mystiques
furent immédiatement mis en pratique. Au lieu de
construire un nombre donné de petits logements pour
chaque famille, et d'édifier ensuite un grand temple
central pour que tous puissent venir y adorer Dieu, et
étudier ensemble, ils construisirent deux grandes
maisons pour y vivre. L'une d'elles était réservée à tous
les hommes célibataires et l'autre à toutes les femmes
célibataires. Dans chacune de ces maisons, les chambres
à coucher étaient de petite dimension et ressemblaient
La Cave de Kelpius au XIXè siècle aux cellules d'autrefois. Là, les membres pouvaient
photo de Julius Sachse - 1895
dormir et étudier isolément, en accord avec les anciens
principes. La maison des femmes s'élève encore en Pennsylvanie, et c'est l'un des plus anciens
vestiges des activités rosicruciennes d'autrefois. Le second principe, qu'ils appliquèrent, fût de
creuser un certain nombre de petites cavernes dans le flanc de la montagne, où les principaux
dignitaires ou chefs du mouvement pouvaient se retirer pour approfondir leur étude et leur
contemplation, chacun dans sa propre caverne, en imitant ainsi les anciennes autorités qui avaient
coutume de vivre exclusivement dans des cavernes de ce genre, creusées dans le roc ou le flanc des
montagnes. Dans ces cavernes de Pennsylvanie, ces dignitaires avaient coutume de s'asseoir
pendant des heures pour se livrer à l'étude et à la contemplation dans une paix et une quiétude
absolues. La plus grande de ces cavernes, utilisée à l'époque par le maître Kelpius, existe encore et
fait partie des intéressantes curiosités signalées par la société historique de Pennsylvanie, qui la
décrit comme l'un des sites caractéristiques les plus anciens de Pennsylvanie. Beaucoup de nos
membres de l'est des États-Unis ont visité cette caverne. Elle se trouve près du Sentier Mystique au
"Fairmount Park" de Philadelphie et elle est connue sous le nom de Caverne Mystique.

Nous voyons donc que les mystiques ont toujours aimé la solitude et l'isolement loin du
monde. Ce fut cette vieille pratique mystique orientale qui fut à l'origine des premiers monastères et
des couvents construits par l'Église catholique romaine. Les membres de l'Ordre rosicrucien
cependant, ne croient pas que l'on doive commencer de bonne heure à mener une vie entière
enfermé dans la solitude, dans une institution de la sorte, en ne faisant rien d'autre que méditer et
prier sans participer efficacement à la grande tâche du monde. Ils déclarent que chacun de nous a
reçu une mission terrestre à accomplir et que cette mission ne doit pas être négligée. C'est pourquoi
une grande partie de notre temps doit être consacrée à des activités terrestres capables d'aider le
monde et l'humanité, et une autre partie à des pensées religieuses et au développement personnel.

Chacun devra méditer ces suggestions. Arrangez-vous pour avoir quelque isolement
pendant une heure pour une telle méditation, chaque fois que cela vous sera possible. II vous sera
encore suggéré d'autres pensées et principes à méditer et à transmettre au sein du Cosmique, et vous
aurez besoin d'isolement, de paix et de tranquillité pour le faire.

Chacun pourra certainement s’arranger avec sa famille ou régler sa vie au foyer, afin de se
réserver une heure pour lui seul une ou deux fois par semaine, de bonne heure ou tard dans la
soirée, ou encore tôt le matin, et fera tout son possible pour faire aimablement admettre cela chez
lui.

Souvenez-vous aussi que la période du matin, précédant juste le petit déjeuner, est
excellente pour s'adonner à une méditation et une contemplation de cet ordre. Si vous pouvez à
l'occasion vous arranger pour avoir une heure bien à vous, quelques instants avant le petit déjeuner,

Quatrième cercle communication n°6 12


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

ou quand le reste de votre famille dort encore, vous constaterez que votre esprit est plus lucide, le
contact cosmique d'une plus grande acuité et que vous y êtes plus réceptifs. Par conséquent, une
heure à l'occasion ou même une demi-heure passée en réflexion ou à l’étude, de bonne heure le
matin, vous sera très profitable et d'une grande aide dans les expériences et les études qui vont
suivre au cours de ce cercle.

Il sera bien que vous réfléchissiez à toutes ces questions pendant les quelques jours à
venir. Essayez deux ou trois périodes de cette concentration nocturne, dans une parfaite solitude, et
essayez-en une autre le matin ; ainsi vous serez mieux familiarisés avec les questions qui vous
seront expliquées dans le prochain chapitre.

Je remercie ceux d'entre vous qui m'ont écrit pour me dire combien ils ont apprécié leurs
récents progrès. Je peux vous assurer que les vibrations d'harmonie et de paix nous uniront tous plus
encore à l'avenir.

Vous devez tous vous rendre compte combien nous unit étroitement le lien spirituel de la
fraternité au sein de notre Ordre et plus particulièrement chez les membres des plus hauts degrés.
Mon désir est qu'il s'accroisse encore, jusqu'à former une grande puissance de bonheur et de joie
dans la vie de chacun de vous.

PARABOLA

Vous voici à nouveau assemblés dans l'antichambre, pour les instructions et la préparation
particulière qui vous concernent. Cette fois, le gardien qui vous transmet ces instructions, ouvre un
grand livre d'aspect ancien, relié de cuir travaillé à la main, gravé de nombreux symboles et fermé
par une serrure spéciale. Il se tient devant vous, ouvre la serrure, puis le livre lui-même. Vous
apercevez ses pages jaunies, couvertes d'une écriture brune et délavée par endroits, avec au début de
chaque paragraphe, de grandes initiales artistiquement enluminées.

Il commence par nous apprendre que la première leçon des instructions spéciales sera lue
dans les anciennes archives. Il nous dit que le livre qu'il tient entre ses mains fut le premier qui soit
publié au seizième siècle et que des moines rosicruciens en Allemagne, dans l'un des vieux
monastères de l'époque, ayant l'aspect d'un château bâti sur les collines surplombant le Rhin,
préparèrent ce livre en consultant les plus anciens des manuscrits et des écrits sur la tradition, ainsi
que les plus vieux enseignements de l'Ordre, afin qu'ils puissent être sauvegardés pour la postérité.
Ce très vieux livre est celui qui parmi tous les autres a été choisi pour être utilisé dans le travail du
présent cercle.

Le gardien compulse la première partie du livre et le chapitre qui s'intitule "Simple


énumération pour la pratique journalière des disciples". Ce chapitre est signé : "Un frère de la
Fraternité de la Rose-Croix P.F. avec annotation par P.S." Le gardien se prépare maintenant à lire
dans ce livre la première leçon dont le titre est : "Parabola". Ce nom, vous aurez l'occasion de vous
en souvenir fréquemment à l'avenir, et il vous paraîtra d'une haute signification en liaison avec bien
d'autres documents rosicruciens et autres leçons d'époque ancienne, et probablement, vous en
percevrez souvent le sens dans certaines de vos expériences, car c'est un nom symbolique que
certains d'entre vous pourront pénétrer après avoir réalisé son sens primitif.

Avant que le gardien vous en fasse la lecture, ou avant que nous rapportions ici la lecture
que vous en fait le gardien, j'aimerais attirer votre attention sur le fait qu'à certains endroits des
paragraphes de cette leçon, vous trouverez des nombres entre parenthèses. Ces nombres se

Quatrième cercle communication n°6 13


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

rapportent à des points importants de l'histoire, que nous désirons vous voir garder en mémoire.
Quand cette histoire vous aura été présentée en entier dans ces leçons, j'ajouterai quelques
explications et commentaires aux passages qui seront marqués par ces nombres entre parenthèses.
Vous allez essayer de découvrir dans cette histoire quelques messages et leçons, cachés sous une
forme voilée et d'une grande importance. Vous aurez à méditer, cette semaine, sur les paragraphes
de cette histoire et voir si vous pouvez découvrir le merveilleux message secret qu'elle renferme. Le
gardien recommande à tous les membres de sa classe assemblés devant lui, d'avoir à emporter cette
histoire avec eux dans leur cellule et à la méditer individuellement, en tirant de sa lecture leurs
conclusions personnelles, selon l'interprétation de leur intelligence intérieure.

Apprêtons-nous, maintenant, à écouter cette histoire si ancienne et si hautement


intéressante, qui n'a jamais été présentée sous cette forme à nos étudiants, à aucune époque du
passé.

« Pendant que je me promenais dans une belle, verte et jeune forêt, je méditais la pénibilité
de cette vie et déplorais de même la façon dont nous sommes tombé à la suite de la désastreuse
chute de nos premiers parents, héritant une telle misère et si grande détresse. J’étais dans ces
pensées continuant d’avancer sur le chemin principal et j’arrivais, je ne sais comment, sur un étroit
sentier tout à fait rude, non frayé et impraticable qui était tellement envahi par un enchevêtrement
de buissons et de ronces que l'on voyait aisément combien il était peu emprunté. C'est pourquoi
j’eus peur et aurai volontiers fait demi-tour ; mais cela ne fut plus en mon pouvoir, surtout parce
qu'il soufflait derrière moi un vent si violent qu’il était plus facile de faire dix pas en avant qu'un
seul en arrière.(1)

C’est pourquoi je continuais d'avancer, sans tenir compte de la rudesse de la marche.

Après avoir progressé ainsi un bon moment, j'arrivais enfin à une charmante prairie, en
forme de cercle, avec de beaux arbres fruitiers qui poussaient autour, appelée par les gens du pays
Pratum Felicitatis (le pré de la Félicité). J’y rencontrais un groupe de vieillards portant tous une
barbe blanche aux reflets de glace, sauf un, homme assez jeune, avec une barbe noire pointue ; de
même aussi l’un d’entre eux, qui était encore jeune et dont en vérité je connaissais le nom, mais
dont pour le moment je ne pouvais pas encore voir le visage. Ils débattaient de toutes sortes de
choses, en particulier d'un haut et grand secret caché dans la nature que Dieu gardait dissimulé au
vaste monde, ne le révélant qu'à quelques-uns qui L’aimaient.

Je les écoutais longtemps et leurs Discurs me plurent beaucoup, cependant certains d'entre
eux voulaient batailler, non pas en vérité pour ce qui concerne la Materiam ou l’œuvre, mais pour
ce qui portait sur les Parabolas, similitudines1 et autre Parerga2 : En cela, ils suivaient les Aristote,
Pline, et autres figmentis3, qui avaient copié l'un sur l'autre. Là, je ne pus me contenir plus
longtemps et la moutarde m'ayant monté au nez, je réfutais de telles choses si futiles d’après mes
expériences, et la plupart étaient d'accord avec moi. Ils m'étudièrent dans leur Faculté,
m’interrogeant avec vivacité, mais mon fond était si bon que je passais l'examen avec honneur, si
bien qu’ils s'étonnèrent tous et décidèrent à l’unanimité de me recevoir dans leur Collegium, ce dont
mon cœur se réjouit.(2)

Mais, dirent-ils, je ne pouvais pas encore devenir un véritable Collègue tant que je n'avais
pas appris en premier lieu à étudier convenablement leur Lion et ce qu’il connaissait pleinement

1
Similitudines : imitation, représentation, image
2
Parerga : ornements, embellissements ajoutés à un ouvrage.
3
Figmentis : représentation, création, la fiction des poètes.

Quatrième cercle communication n°6 14


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intérieurement aussi bien ce qu'extérieurement il était capable de faire et quelle puissance il


possédait. Par conséquent, je devrais m’employer avec soin à le soumettre à ma volonté. J'avais
raisonnablement confiance en moi et je leur promis d'agir de mon mieux, car leur compagnie me
plaisait si bien que c'eût été vraiment beaucoup me demander de me séparer d'eux. (3)

Ils me conduisirent vers le Lion, me le décrivant très soigneusement : Mais comment je


devrai procéder avec lui au début, aucun ne voulut me le dire ; plusieurs parmi eux émirent
quelques suggestions, mais si confusément, que pas une personne sur des milliers ne pouvait les
comprendre. Cependant je compris que si je l’attachais en premier fermement, et me préservais de
ses griffes aiguisées et de ses dents pointues, ils ne me cacheraient rien d’autre. Or, le Lion était très
vieux, farouche et énorme, sa crinière jaune s’accrochant sur son cou ; il semblait tout à fait
invincible, si bien que je m’effrayais à moitié de ma témérité et j'aurai volontiers de nouveau encore
tourné les talons, n'eût été ma promesse et alors que les anciens autour de moi attendaient de voir ce
que je ferai et comment je commencerai. J'avançais vers le lion jusque dans son fossé en faisant
preuve d'assurance, le glorifiant pour le flatter, mais lui me regarda avec ses yeux brillants d'un si
vif éclat que de crainte je fus tout près d’uriner sur moi ; toutefois, je me rappelais avoir entendu
dire par un des vieillards, pendant que nous nous rendions à la fosse au lion, que beaucoup de
personnes avaient entrepris de contraindre ce lion et que peu d'entre elles avait la faculté d’en venir
à bout. Je ne voulais pas me couvrir de honte et il me revenait en mémoire de nombreux
empoignements que j’avais étudiés avec le plus grand soin dans cette "Athletica" ; en plus de cela
j’étais assez versé dans la "Magia" naturelle, c'est ainsi que, oubliant toute flatterie, je saisis le Lion
si promptement, avec art et subtilité, qu'avant même il s’en rende compte, je fis jaillir le sang hors
de son corps et même hors de son cœur. C’était un sang magnifiquement rouge mais très
cholérique4. J’allais plus avant dans son anatomie et, à mon grand étonnement, je trouvais en
particulier ses os si blancs comme la neige et qui étaient en plus grande quantité que son sang. (4)

Quand tout cela apparut clairement à mes chers aînés, qui se


tenaient au-dessus de moi tout autour de la tanière à me regarder, ils
discutèrent entre eux avec véhémence, pour autant que je pus le déduire
de leurs mouvements, car ce qu'ils disaient, puisque j’étais encore tout
au fond de la fosse, je ne pouvais pas l’entendre : Mais quand ils en sont
venus à prononcer des mots très durs les uns envers les autres, j'entendis
l'un d'eux qui disait : "Il doit le faire revivre, sinon il ne peut être notre
Collega". (5) Je ne voulais pas faire plus de difficultés et me hissais
hors de la fosse me dirigeant vers une grande place et arrivais, je ne sais
comment, sur un mur très haut qui s'élevait à plus de cent aunes en
direction des nuages. Cependant en haut il ne faisait pas plus d'un pied
de large et du début, de l’endroit d’où je partis, jusqu'à la fin, une barre
de fer courait juste au milieu du mur bien fixée par de nombreux supports. Sur ce même mur,
j'avançais, dis-je, et il me sembla que quelqu'un marchait à quelques pas devant moi sur la droite de
la rampe.

Après avoir suivi cette personne pendant un certain temps, j’aperçus derrière moi de
l’autre côté de la barre quelqu'un qui me suivait, si c'était un homme ou une femme je me le
demande encore, qui m'appela et me dit qu'il valait mieux cheminer de son côté plutôt que du mien,
ce que je crus sans peine, car la rampe et le passage étroit rendaient difficile la marche à une telle
hauteur. Je vis même plusieurs personnes qui essayaient d'emprunter cette voie, chuter derrière moi.
C'est pourquoi, je me glissai sous la rampe en m'agrippant fermement avec les mains et continuais

4
Qui tient de la bile. Tempérament cholérique.

Quatrième cercle communication n°6 15


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mon chemin sur l'autre côté. (6) J’arrivais enfin jusqu'à un endroit du mur très dangereux à
descendre. Tout d’abord, je regrettais de n'être pas resté de l'autre côté (7) car je ne pouvais plus
passer sous la rampe et il était impossible de retourner pour trouver un autre chemin. Je
m’aventurais donc, faisant confiance à la solidité de mes prises, me tenant fermement et descendis
sans dommage. Après avoir marché un peu, j’ai regardé et vu qu'il n'y avait plus aucun danger, mais
aussi je ne savais pas ce que le mur et la rampe étaient devenus.

Arrivé en bas, je découvris un magnifique rosier, sur lequel poussaient de splendides roses
rouges et blanches, mais dont les rouges étaient en plus grand nombre que les blanches, et j’en
cueillis quelques-unes que je piquais à mon chapeau. (8) Je remarquais un mur entourant un grand
jardin et dans ce jardin se trouvaient des jeunes hommes ; c’est là que des jeunes filles auraient
apprécié se trouver, mais elles ne voulaient pas faire l’effort de marcher autour du mur pour trouver
la porte. Je les pris en pitié et reprenais le chemin par où j’étais venu, sur la même voie, si
rapidement que j'arrivais bientôt près d’un groupe de maisons parmi lesquelles je m'attendais à
trouver la maison du jardinier. Là, je trouvais toutes sortes de gens, chacun ayant sa propre
chambre, qui travaillaient par deux lentement mais très assidûment : toutefois chacun avait son
travail particulier. Ce qu’ils faisaient, je l'avais déjà fait et y avais travaillé auparavant et tout leur
travail m'était familier ; j’ai surtout pensé : "voici, si tant de personnes font un tel travail vil et
malpropre, une pure illusion selon la perception de chacun n’ayant pourtant aucun "fondement"
dans la Nature, alors à toi aussi il y a à pardonner". C’est pourquoi je souhaitais ne pas m’attarder
ici en vain, parce que je savais que ces métiers partiraient en fumée et je continuais mon chemin.

Alors que je m’approchais de la porte du jardin,


quelques personnes me contemplèrent avec acrimonie, si
bien que je craignis qu’elles ne mettent obstacle à ma
"proposito" (projet) ; mais d'autres dirent : "regardez, il
essaie d’entrer dans le jardin alors qu’il y a si longtemps
que nous assurons tous les services du jardin sans jamais
obtenir d’y entrer, comme nous allons rire de lui s'il
échoue !" Je ne prêtais aucune attention à toutes ces choses
parce que je connaissais mieux qu'eux l’intérieur du jardin
bien que n'y ayant jamais pénétré, mais je marchais droit
vers une porte qui était hermétiquement fermée, si bien que
l'on ne pouvait voir ni trouver de l'extérieur aucun trou de
serrure. Mais je remarquais qu'un trou rond, que l’on ne
pouvait voir avec des yeux ordinaires, se trouvait dans la
porte et j’ai tout de suite pensé qu’on pourrait l’ouvrir à cet
endroit : Pour cela, je pris mon passe-partout, préparé
spécialement pour cette occasion, déverrouillais la porte et
entrais. Une fois passée la porte, je trouvais plusieurs autres
portes verrouillées que j'ouvris sans difficulté. Il y avait
pourtant ce passage, comme on en trouve dans une maison
bien construite, d'environ six pieds de large et vingt de long,
couvert d’un plafond. Et bien que les autres portes fussent toujours fermées, j'ai pu pourtant, de
cette façon-là, puisque la première porte était ouverte, voir suffisamment dans le jardin.

Je me déplaçais au nom de Dieu plus avant dans le jardin ; là, au milieu, j'ai trouvé un tout
petit jardin, de forme carrée, chacun de ses côtés mesurant près de six toises de long, qui était
couvert de rosiers, et des roses magnifiques y fleurissaient. Mais du fait qu'il pleuvait légèrement et
que le soleil brillait, il s'y déployait un ravissant arc-en-ciel. Alors que je m’éloignais du tout petit

Quatrième cercle communication n°6 16


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

jardin et voulais me diriger vers l'endroit où je devais


aider les jeunes filles, je remarquais qu'au lieu du mur,
il n'y avait plus qu'une clôture basse tressée ; et je vis la
jeune fille la plus belle entièrement vêtue de satin blanc
accompagnée du jeune homme le plus beau, vêtu
d'écarlate, traversant le Jardin des Roses, l'un guidant
l'autre par le bras, et portant plein de roses parfumées
dans les mains. Je leur adressais la parole et leur
demandais : "Comment avez-vous pu franchir la
clôture ?" "Voici mon cher fiancé bien-aimé", dit-elle,
"il m'a aidée à la franchir et nous allons maintenant
sortir de ce charmant jardin pour aller dans notre
chambre profiter des plaisirs de l'amour". "Il m’est
cher", dis-je, "que sans que cela m'en coûte plus de
peine, votre volonté soit satisfaite ; mais, voyez
combien je me suis hâté et ai parcouru un si long
chemin, en si peu de temps, dans le seul but de vous
servir". Après cela, j’arrivais à un grand moulin, dont
l’intérieur était en pierres ; il n'y avait pas de farinière
ni aucune autre de ces choses qui se rapportent à la
farine, pourtant on voyait à travers le mur quelques
roues à aubes tournant dans l'eau. Je demandais
pourquoi cela était ainsi, là un vieux meunier me
répondit que le mécanisme du moulin était fermé de
l’autre côté. Alors quand je vis sur le pont du barrage un garçon meunier qui le traversait, je le
suivis. Quand je fus arrivé sur le pont, qui avait à main gauche les roues à eau, je restais silencieux
m’émerveillant de ce que je voyais. Car les roues étaient maintenant au-dessus du pont, l'eau était
noire comme du charbon, mais les gouttes jaillissaient blanches, et, quoique le pont n'eût pas plus
de trois doigts de large, je me hasardais à le traverser à nouveau en me tenant aux poutres en bois, et
ainsi je repassais au-dessus de l’eau sans me mouiller. Alors, j’ai demandé au vieux meunier
combien il avait de roues à eau : « dix », répondit-il. L’aventure m’obnubilait et je voulais savoir
quelle en était la signification. Quand je constatais que le meunier ne voulait rien révéler, je partis et
là, en face du moulin, je vis une haute colline pavée sur laquelle se trouvaient certains des Anciens
mentionnés précédemment, se promenant sous le chaud soleil qui brillait et ils tenaient une lettre,
écrite pour eux par toute la Faculté, au sujet de laquelle ils se consultaient. Je devinais bientôt quel
pouvait être son contenu et qu'il me concernait, c'est pourquoi je m'approchais d'eux et dis :
"Messieurs, est-ce à mon sujet ?" "Oui", dirent-ils, "vous devez garder votre femme que vous avez
récemment prise en mariage, ou nous devrons le signifier à notre Prince". Je répondis que cela ne
me réclamait aucune peine, car j'étais né pour ainsi dire avec elle et nous avions été élevés ensemble
dès l’enfance, et parce que je l’avais acceptée une fois, je tenais à la garder pour toujours et même
la mort ne saurait nous séparer ; car je l'aimais d’un cœur ardent. "Qu’avons-nous alors à nous
plaindre", répondirent-ils, "l’épousée est également satisfaite, et nous avons son consentement ; il
faut bénir votre mariage". "J'en suis heureux", dis-je ; "eh bien", dit l'un d’eux, "ainsi le Lion
renaîtra de nouveau à la vie et sera beaucoup plus puissant et plus fort qu'auparavant". (9)

Je me souvins alors de mes efforts et de mon travail précédents et je pensais en moi-même


que, pour une raison étrange, cela ne me concernait pas, mais quelqu'un d'autre que je connaissais
bien : En cela, je reconnus notre jeune marié avec son épouse, allant dans les mêmes vêtements que
précédemment, prêts et disposés pour la bénédiction nuptiale, ce qui me réjouit fort : car j'étais très
anxieux que ces choses ne me concernent. (10)

Quatrième cercle communication n°6 17


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Sur ces entrefaites, comme attendu, notre jeune marié dans ses resplendissants vêtements
écarlates, avec sa chère épouse, dont la robe en satin blanc resplendissait de rayons éclatants,
s’approchèrent des anciens ; ils reçurent aussitôt tous deux la bénédiction nuptiale et mon
étonnement ne fût pas mince qu’une jeune fille, qui pourtant devait être la mère du marié, était
encore si jeune qu’elle semblait juste venir de naître. (11)

Maintenant, je ne peux savoir : pourquoi ces deux-là avaient péché si ce n’est parce qu'ils
étaient frères et sœurs, liés de façon telle par l'amour qu'ils ne pouvaient se passer l’un de l’autre, et
pour ainsi dire voulaient être accusés d'inceste. Au lieu d’un lit nuptial et de noces passionnées, ils
eurent droit à une perpétuelle et éternelle prison ; toutefois, en raison de leur haute naissance et de
leur noble rang, ils s'engageaient également à l'avenir à n’avoir aucun secret, mais encore
acceptèrent que leur conduite soit sous le regard et la vigilance de l’envoyé chargé de les garder. Ils
ont été établis, condamnés et enfermés dans cette prison parfaitement transparente, claire et
lumineuse comme un cristal, et ronde comme une sphère céleste ; et pour expier leurs fautes, ils se
sont engagés à y verser des larmes en continu et à exprimer des remords véritables. Mais
auparavant, tous les vêtements et ornements extérieurs dont ils étaient parés leurs furent retirés de
sorte qu'ils furent complètement nus dans cette chambre et exposés aux regards de l’autre. Personne
n'était autorisé à pénétrer dans la chambre pour les assister, cependant, la nourriture et la boisson,
puisée à l’eau dont on a déjà parlé auparavant et qui leur était nécessaire, y furent placées. La porte
de la pièce fut très soigneusement verrouillée et fermée, de plus le sceau de la Faculté y fut apposé
et on m’ordonna de les garder céans et de passer l'hiver devant la porte, de veiller à ce que cette
chambre ait une chaleur convenable de façon qu'ils ne gèlent ni ne brûlent et de plus qu’en aucun
cas ils ne sortent ni ne s'échappent : je devrais toutefois m’attendre à quelque préjudice si le
Mandatum5 échouait, je pourrai donc à juste titre recevoir un grand et rude châtiment. La chose ne
me plut guère, mon appréhension et l’assiduité requise me faisant perdre courage : car, pensais-je en
moi-même, ce n'est pas une petite affaire qui m’était ordonnée, de même que je savais aussi que le
"Collegium Sapientiae" n'avait pas l'habitude de mentir, mais au contraire de mettre ses dires en
pratique. Cependant, je n’y pouvais rien changer et de plus cette chambre verrouillée se trouvait au
milieu d'une forte tour qui était de surcroît entourée de forts remparts et de hauts murs ; en ce lieu
on pouvait raisonnablement chauffer toute la chambre avec un feu constant. Je me chargeais de cet
office, et commençais au nom de Dieu à chauffer la chambre et à protéger du froid le couple en
captivité. Mais que se passe-t-il ? Dès qu'ils sentent la moindre chaleur, ils s'embrassent avec tant de
douceur qu'une telle chose n'est pas près de se revoir ; ils demeurent ainsi dans une ardeur telle que
le cœur du jeune marié par un amour fervent se dissout dans son corps, de même que son corps dans
les bras bien-aimés pour ainsi dire fond et se désagrège. Quand elle-même, qui ne l'aimait pas
moins que lui, vit cela, elle se mit à le pleurer de tout son cœur et il fut pour ainsi dire englouti sous
les larmes versées de telle sorte que l'on ne pouvait voir où il était allé. Mais ses pleurs et sa
tristesse ne durèrent qu’un instant et telle était la souffrance en son cœur qu’elle ne voulut pas vivre
plus longtemps et se livra volontairement à la mort. Oh ! Malheur à moi, dans quelle détresse,
chagrin et inquiétude me trouvais-je, en voyant ces deux-là, qu’on m’avait ordonné de garder, se
dissoudre pour ainsi dire en totalité dans l’eau ; alors ma mort devrait être envisagée. Ma ruine
certaine était là devant moi et ce qui était pour moi encore plus accablant, c’était bien plus le mépris
et l’infamie générale auxquels je serai exposé plutôt que le châtiment qu’il me faudra subir. (12)

Alors, après avoir passé quelques jours dans une réflexion tellement attentive et réfléchi
sur la question de savoir comment je pourrais remédier à mes affaires, il me revint finalement la
manière dont Médée avait rendu à la vie le cadavre d’Eson, et je me suis dit : si Médée a pu faire

5
Contrat par lequel quelqu’un se charge d’une affaire et s’engage à la mener à bien.

Quatrième cercle communication n°6 18


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une telle chose, pourquoi n’en serais-je pas capable ? Je commençais à considérer la manière dont je
m'y prendrais pour ce faire : toutefois je ne pus trouver meilleur moyen que de continuer avec la
chaleur constante voulue jusqu'à ce que lentement les eaux diminuent et que je puisse voir à
nouveau les corps morts de nos amants, espérant alors écarter tout danger grâce à mon efficacité et à
mon louable mérite. Par conséquent, je continuai à entretenir la même chaleur et maintins cela
quarante jours entiers, je m'aperçus alors que l'eau diminuait de plus en plus et les corps morts aussi
noirs que le charbon commençaient de nouveau à être visible ; et à la vérité cela aurait été le cas
bien avant si la chambre n’avait été si bien verrouillée et scellée. Chambre que je n’étais pas
autorisé à ouvrir. Je remarquais alors la façon dont l'eau s'évaporait et se formait en nuages qui
s'amassaient au plafond de la chambre et retombaient en pluie ; tandis que rien ne pouvait venir
jusqu'à notre époux et sa bien-aimée épouse morts et en décomposition dégageant une mauvaise
odeur excessivement putride à mes yeux. Pendant ce temps, un arc-en-ciel de toute beauté produit
par les rayons du soleil dans l'atmosphère humide et étalant des couleurs d'une extraordinaire beauté
apparut dans la chambre, ce qui me réjouit un peu dans mon chagrin, mais j’aurais été beaucoup
plus heureux en apercevant mes deux amants étendus devant moi revenir à la vie. Toutefois, il
n'existe pas de joie si grande qui ne soit mêlée de beaucoup de tristesse ; j'éprouvai donc aussi de la
peine en ma joie car, pendant ce temps-là, ceux que l'on avait confiés à mes soins reposaient morts
devant moi sans aucun signe de vie en eux. Mais parce que je savais que leur chambre était faite de
Materia si purs et si denses, si solidement fermée que leur âme et leur esprit ne peuvent s'échapper,
qu’ils restaient enfermés à l'intérieur, alors j'ai continué à entretenir une chaleur constante jour et
nuit, mon devoir m'ordonnant de continuer mon office, tout en étant bien persuadé que le couple ne
pourrait réintégrer les corps aussi longtemps qu'ils seront exposés à l'humidité. Car ils aiment
demeurer dans la nature humide. Comme cela s’observe dans les faits et dans la vérité. Car je
m'aperçus, après une observation attentive, qu'à l'approche du soir, des vapeurs denses s'élevaient de
la terre sous l'effet de l'ardeur du soleil et montaient vers le haut, exactement comme si le soleil
avait attiré l'eau : elle se condensait la nuit en une rosée belle et très fertile, laquelle très tôt le matin
descendait et humidifiait le sol, nettoyant nos cadavres, de sorte que de jour en jour, baignés et lavés
continuellement, ils devenaient de plus en plus blancs. Mais plus ils devenaient beaux et blancs,
plus ils perdaient leur humidité jusqu'à ce que finalement l'air devienne beau et clair tandis que le
temps humide et brumeux cessait ; l'esprit et l'âme de l'Épouse ne purent se maintenir plus
longtemps dans l’atmosphère claire et retournèrent dans le corps transfiguré et maintenant glorifié
de la reine qui aussitôt les reçut et revint immédiatement à la vie. Cela me rendit heureux, comme
vous le jugerez aisément, d'autant plus que je la vis dans une robe très charmante, telle que très peu
de gens sur cette terre ont pu en voir, parée d'une couronne précieuse sertie de diamants limpides, et
je pus la voir se lever et l'entendre parler : "Écoutez, Ô ! Enfants des hommes, et constatez, vous qui
êtes nés de femmes, que le Très-Haut a le pouvoir d’introniser les rois et de les déposer : Il fait les
riches et il fait les pauvres, selon sa volonté. Il fait mourir et il fait revivre". (13)

"Contemplez en moi un exemple vivant et véritable de tout cela. J'étais noble et je fus
abaissée ; mais maintenant je suis, après avoir fait preuve d'humilité, l’unique reine élevée au-
dessus de nombreux royaumes ; j’ai été mise à mort et rendue à la vie ; à nous les pauvres sont
confiés et transmis les grands trésors du Sage et du Puissant".

"C'est pourquoi, à moi aussi il a été donné ce pouvoir : au pauvre le faire devenir riche, à
l’humble donner la miséricorde et au malade amener la santé. Mais je ne suis pas encore comme
mon frère bien-aimé, le roi Très-Puissant, qui attend toujours d'être ramené d'entre les morts :
Quand cela arrivera, alors il prouvera que mes paroles sont les siennes". (14)

Dès qu'elle eut prononcé ces mots, le soleil se mit à briller d'un éclat éblouissant, le jour
devint plus chaud que jamais et on était à la veille d’une canicule. Mais, longtemps auparavant

Quatrième cercle communication n°6 19


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

avaient été préparées pour la chaleureuse et splendide noce de notre nouvelle Reine toute sorte de
robes magnifiques, telles que de velours noir, de damas couleur de cendre, de soie grise, de taffetas
couleur argent, de satin blanc comme neige ; avec même quelques pièces d'argent très belles, des
perles précieuses et de splendides et éclatants diamants apiécés. De même pour le jeune roi
différents vêtements avaient été entretenus et préparés, à savoir de teinte incarnat, de couleurs jaune
orange, des étoffes magnifiques et enfin un habit de velours rouge brodé de rubis et d'escarboucles
précieux en très grandes quantités : Les tailleurs, cependant, qui confectionnaient ces vêtements
étaient complètement invisibles, je m'étonnais alors de voir habits et vêtements préparés l’un après
l’autre et comment cela pouvait se faire, surtout que je savais parfaitement que personne d'autre que
l’Époux et son Épouse n'était entré dans la chambre ; mais ce qui m'a le plus surpris était qu'aussitôt
qu'une robe ou un habit était prêt, le précédent disparaissait immédiatement à mes yeux, de sorte
que je ne savais ni d'où ils venaient ni qui les avaient emmenés. (15)

Quand ce précieux vêtement fut prêt, le roi Tout-Puissant apparut dans toute sa splendeur
et sa gloire, à laquelle rien ne se peut comparer. Et quand il se trouva enfermé, il me demanda avec
des mots très amicaux et courtois de lui ouvrir la porte et lui permettre de sortir, cela se révélerait
pour moi d'une grande utilité. Bien qu'il m'ait été strictement interdit d'ouvrir la chambre, je fus
cependant si impressionné par la grande autorité et sa douce éloquence de roi que je lui ouvris
volontiers. Et quand il sortit, il était si affable, si doux et même si humble, qu'en effet il a témoigné
que rien ne pare si bien les Grands Personnages que toutes ces vertus.

Mais parce qu’il avait passé les jours de canicule dans une chaleur extrême, il était très
assoiffé, faible et fatigué, et m’ordonna de lui apporter de l'eau du courant rapide tirée de sous les
roues de moulin, puis, après m’être exécuté, il en but une grande partie avidement, retourna dans sa
chambre et m’ordonna de fermer solidement la porte derrière lui de sorte que personne ne trouble
son repos ou ne le tire de son sommeil.

Il se reposa en ce lieu quelques jours et


m’appela pour ouvrir la porte : cependant, il me
paraissait bien mieux, vigoureux et resplendissant, ce
qu’il remarqua aussi, et après avoir jugé cette eau
magnifique et saine, en commanda d’autre et en bu plus
que la première fois, si bien que j’ai décidé finalement
de construire la chambre pour la rendre beaucoup plus
spacieuse. Lorsque le Roi eut bu selon sa propre volonté
suffisamment de ce délicieux breuvage, ce dernier
pourtant méprisé par les ignorants, il était devenu si
beau et si glorieux que de toute ma vie je n'ai jamais vu
une personne plus noble, ni plus majestueuse façon
d’être. Puis il me fit entrer dans son royaume et me
montra tous les trésors et les richesses du monde, de
sorte que je dois avouer que non seulement la Reine
proclamait la vérité, mais aussi en décrivait la plus
grande partie et transmettait ce qu’il savait : Parce que
de l’or et de précieuses pierres d’escarboucles étaient là
sans fin, le rajeunissement et la restitution des forces
naturelles ainsi que la restauration de la santé perdue et
la disparition de toutes les maladies étaient une chose
commune en ce lieu. Mais ce qui était le plus précieux,
c'était de voir que les habitants de ce pays connaissaient

Quatrième cercle communication n°6 20


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

leur Créateur, le redoutaient et l'honoraient, ils recevaient de Lui sagesse et intelligence et


finalement après ces gloires temporelles obtenaient la béatitude éternelle. Puisse Dieu le Père, le fils
et le Saint Esprit nous assister. A M E N. » (16)

Nous vous invitons à relire l'histoire en entier, dans les jours qui viennent, la dernière
partie incluse. Voyez si vous pouvez dégager par votre propre intelligence et surtout par votre
conscience intuitive, le mystère et le sens réels de ce message. Vous devriez le méditer,
l'approfondir, et lire certains passages un grand nombre de fois. C'est ce genre d'étude et d'analyse
qui seuls pourront vous apporter une certaine forme d'harmonie cosmique et vous aider dans le
travail qui va suivre.

Je ne vous dirai rien de plus pour l’instant et vous laisse en devoir d'étudier au cours des
jours à venir, ce message très important, cette étrange Parabola qui vous a été lue par le gardien
chargé de votre instruction... J'espère qu'au cours des semaines à venir, vous pourrez demeurer dans
votre petite cellule de méditation et recevoir de votre être intérieur l'interprétation de ce texte.

Il se peut que certains d'entre vous considèrent à la légère cette présentation et pensent que
toute cette histoire et ce qui s'y rapporte ne méritent vraiment pas qu'on y consacre la durée et
l'emplacement de tant de pages. C'est à vous de juger ; si c'est votre conviction et que vous agissiez
en conséquence, en accordant au sujet peu ou pas du tout d'attention, vous récolterez ce que vous
aurez semé, et en porterez seul la responsabilité. Je vous dirai simplement que le moment viendra
où vous regretterez cette attitude ; vous découvrirez alors que vous êtes passés à côté de quelque
chose de très important.

INTERPRÉTATION PERSONNELLE

Dans le but de vous aider à découvrir les passages secrets de cette histoire allégorique et
de vous remettre la clef qui vous permettra de dégager les mystères qu'elle contient, je vais vous
faire part de la compréhension personnelle et moderne que j'en ai, aussi bien que de l'ancienne
interprétation. Je combinerai ces deux interprétations en une seule. Même en procédant ainsi, il
restera dans mon interprétation certains sens et messages encore voilés et vous aurez à les déchiffrer
et à les analyser, chacun, personnellement. Autrement dit, la signification réelle de cette Parabola
sera tout à fait différente pour chacun et je pense que vous parviendrez à découvrir ces petites
différences après avoir médité cette semaine sur l'interprétation que je vais maintenant vous donner.
Le sens particulier qui se trouve dans cette histoire sera la clef de votre travail futur dans ce cercle.
Cette clef se fera probablement jour dans votre esprit quand vous aurez profité de quelques
semaines d'instruction et de méditation complémentaires.

Vous vous rappelez que dans la présentation de la Parabola, telle qu'elle est exposée dans
les pages précédentes, il y avait des nombres entre parenthèses à la fin de certains paragraphes.
Veuillez, je vous prie, vous reporter aux numéros cités au cours de l'interprétation suivante :

À la fin du premier paragraphe de la Parabola, vous remarquerez le chiffre (1) entre


parenthèse. L'auteur de l'histoire commence par conter comment il s'engagea sur le sentier mystique
après avoir médité sur les vanités et les souffrances de la vie. Il raconte combien il trouva ce sentier
étroit, accidenté et, en apparence, impraticable, n'ayant rien d'un sentier fréquenté et bien connu,
pour conduire au but. Il nous apprend comment il fut tenté de le quitter. Le vent qui se mit à souffler
alors est un symbole représentant les puissantes forces cosmiques qui demeurent en chacun de nous
et nous donnent l'impulsion nécessaire pour continuer d'avancer, même quand, par ailleurs, les
conditions de ce monde et les arguments d'amis ou d'autres personnes, tentent de nous faire revenir

Quatrième cercle communication n°6 21


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

sur nos pas. Peut-être discernerez-vous, dans ce symbole du vent, l'Esprit-Saint qui descendit sur
Jésus et que ce dernier "rendit" le jour de sa crucifixion, car on le représente toujours sous la forme
d'une forte bise. C'est l'Esprit-Saint qui doit descendre sur chacun de vous et demeurer en vous, au
moment où vous vous préparez au grand travail qui va suivre. C'est pourquoi inscrivez bien dans
votre conscience que le symbole du vent représente l'Esprit-Saint.

Maintenant, sautons au troisième paragraphe, commençant par les mots : "Je les écoutais
longtemps"(2). Mais nous voyons que l'étudiant vient d'être accepté dans une école mystique,
autrement dit, il a contacté le Collège mystique ou la fraternité secrète, et vous remarquerez qu'il fut
à nouveau éprouvé, sondé, et mis sur le gril de diverses façons ; cependant, il passa toutes ces
épreuves avec honneur, tout comme vous avez passé vous aussi des épreuves nombreuses, au cours
des années et des mois précédents, et en particulier au cours du travail du présent cercle et des
cercles précédents.

Maintenant, lisez le quatrième paragraphe commençant par le mot "Mais"(3). Nous


rencontrons là le symbolisme du Lion.

C'est un autre symbole qu'il vous faut enregistrer dans votre mémoire mystique. Ici le lion
représente l'homme physique extérieur ou le corps physique extérieur, avec sa conscience du monde
ou de la masse, contenant les pensées que la masse a adoptées, ou les idées que les journaux, les
revues et les émissions publiques ont créées dans la conscience physique de la moyenne des êtres
humains. Faire la connaissance du lion signifie prendre conscience de l'homme extérieur comme
étant séparé et bien diffèrent de l'homme intérieur. Le symbolisme contenu dans ce paragraphe est
d'une grande profondeur et mérite d'être soigneusement analysé pour que le message qui s'y cache
puisse en être dégagé.

Prenons maintenant le paragraphe suivant, commençant par la phrase : "Ils me


conduisirent vers le Lion". À la fin de ce dernier, nous trouvons le chiffre (4). Vous noterez que
son début établit que les mystiques et les étudiants de cette école conduisirent ce nouveau membre
vers le lion. Autrement dit, leurs enseignements et leurs instructions, non seulement rendirent
l'étudiant capable de découvrir le Lion, mais encore contribuèrent à leur faire faire une plus étroite
connaissance. Vous vous rendez naturellement compte que toutes nos communications des
précédents cercles ont eu le même but. Au cours de ce paragraphe, nous trouvons certaines allusions
à la magie naturelle, ou, comme nous l'appelons de nos jours, la magie blanche. Et vous
remarquerez aussi l'allusion qui est faite à l'empoignement. L'empoignement, ici, n'est pas un
empoignement qui s'effectue en portant les mains sur le lion, mais l'empoignement secret ou
poignée de main par lequel un membre d'une société secrète se fait connaître à un autre et met ainsi
de son côté l'appui de ceux qui sont en sympathie avec lui. La fosse dans laquelle le lion se trouvait,
représente la conscience de ce monde chez l'homme ; le sang et la neige se rapportent aux principes
mystiques et allégoriques des teintes rouges et blanches, et aussi aux différences biologiques du
mâle et de la femelle. Ce paragraphe est certainement à lui seul une histoire très belle et j'espère que
chacun de vous l'étudiera très attentivement.

Arrivons au paragraphe suivant, qui commence par le mot "Quand". Au milieu de ce


paragraphe, se trouve le chiffre (5). Nous remarquons que tout le paragraphe concerne le meurtre ou
la destruction, dans un sens mystique, de l'homme extérieur : autrement dit du Lion. L'allusion à la
renaissance du lion a trait à la renaissance ou la régénération de l'être extérieur, afin qu'il puisse par
la suite vivre en plus parfait accord avec son être intérieur, comme s'ils formaient ensemble un seul
être parfaitement harmonieux.

Quatrième cercle communication n°6 22


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

Dans le paragraphe suivant, commençant par les mots "après avoir suivi", nous trouvons
les chiffres (6) et (7). Le nombre (6) indique le côté gauche qui, comme vous l'avez probablement
étudié dans les précédentes leçons, est le côté mystique du cerveau physique, et a une grande
importance dans les expériences mystiques. Le nombre (7), au contraire, se rapporte au côté droit,
ce qui devrait vous sembler très significatif.

Dans le paragraphe suivant, commençant par le mot "Arrivé", nous trouvons le chiffre (8).
L'auteur parle des roses rouges qu'il cueillit et piqua à son chapeau. Là, je peux vous fournir une
petite explication qu'il y a seulement quelques années n'aurait pu vous être donnée. Sur nombre de
pages des œuvres de Shakespeare, dans leur forme originelle, contenant les chiffres cachés, ce qui
révèle l'identité de Sir Francis Bacon, se trouvent des dessins ou illustrations, et des décorations
symboliques, à divers emplacements. Dans certains de ces dessins, un personnage représentant sir
Francis Bacon ou Shakespeare, nous apparaît portant un chapeau singulier où sont piquées des
roses. Certaines illustrations nous montrent aussi une rose sur le devant de ses chaussures fantaisies.
Du temps de Bacon, les rosicruciens avaient adopté le symbolisme que l'on trouve dans ce
paragraphe de la Parabola. Dans leurs assemblées générales, où ils portaient un chapeau, ils
arboraient une rose pour s'identifier en secret. La rose a toujours été le symbole des mystères secrets
et de l'épanouissement mystique de l'âme ; elle représente le sentier mystique. À l'époque où cette
Parabola fut écrite, on donnait aux initiés comme explication de la rose, que sa forme pleinement
épanouie est l'attribut, la qualité et la parure de la Vierge Sophia, ou encore l'âme dans son principe
femelle de la divinité.

Pour la première fois, cela introduit dans nos études des degrés élevés, la pensée et le
principe anciens que la divinité est à la fois mâle et femelle, comme il vous l'a déjà été expliqué
dans les leçons des cercles précédents. Les égyptiens symbolisaient cette dualité de principe de
Dieu par les mots rah, représentant le mâle, et mah, représentant la femelle, et le mot composé
Rama pour représenter Dieu en tant que puissance mâle et femelle. Les anciens mystiques
déclaraient que Jésus représente la rose de la vie. Le retour de Jésus au sein de la conscience de
Dieu, au moment de l'ascension, fut appelé le Mariage Chimique par les anciens rosicruciens. Ce
qui précède vous ouvrira de larges horizons de compréhension mystique et il vous faudra l'étudier
plus à fond encore, en vous rappelant tout ce que vous avez lu sur l'ascension de Jésus au Ciel et en
méditant sur sa signification. On considérait aussi la rose comme l'équivalent du lotus blanc
d'Orient, qui croît en toute pureté sur l'eau sale et stagnante des étangs, et symbolise la pureté de
l'âme s'élevant au-dessus des basses conditions terrestres. Une analyse attentive vous fera découvrir
dans ce paragraphe bien d'autres choses encore sur la rose.

Rappelez-vous que je n'entends pas vous voir faire une étude purement intellectuelle de
ces paragraphes, mais plutôt méditer sur une ou deux phrases à la fois et pendant tout le temps qu'il
faudra pour permettre à votre être intérieur de dégager progressivement leurs sens particuliers. J'ai
remarqué, personnellement, qu'il me fallait quelquefois consacrer deux jours à certaines phrases
mystiques pour arriver à entrouvrir la porte à quelque gestation intérieure de ma conscience
profonde, ou âme, et l'amener graduellement à ma conscience extérieure. C'est pourquoi, il vous
faut consacrer à ces paragraphes autant de temps que possible, comme s'ils étaient une formule
secrète contenant le code chiffré capable de résoudre tous les problèmes personnels de votre vie,
d'une façon mystique. Ne soyez pas pressés d'en arriver à une conclusion commune, créée de toutes
pièces par votre être extérieur.

Nous allons maintenant continuer à analyser la seconde partie de la Parabola et mettre en


lumière le sens de ses divers paragraphes. Nous commencerons par le paragraphe commençant par
les mots "Je me déplaçais". À la fin de ce passage se trouve le chiffre (9). Il concerne le jardin dans

Quatrième cercle communication n°6 23


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

lequel pénétra le mystique. Ce jardin, avec sa petite ouverture, représente certaines expériences de
nature mystique qui ne peuvent être comprises qu’après avoir été véritablement pratiquées. La clef
représente une expérience qui ouvrira largement la porte sur les lotus intérieurs. Cela est
symbolique pour les roses contenues dans le jardin. Le point suivant qui nous intéresse dans ce
paragraphe, concerne la première allusion qui soit faite à l’Époux et à l’Épouse, représentés par le
jeune homme et la jeune fille. Dans toute la littérature mystique de nature symbolique, il est fait
allusion à l’Épouse et à l’Epoux. Le moulin où il arriva est le propre laboratoire de la nature
envisagé d’un point de vue transcendantal.

Le secret de l’Épouse et de l’Époux est celui de l’unité de l’âme et de la conscience divine


d’une part et du corps d’autre part. De quelle manière exactement se distinguent l’un de l’autre,
l’Épouse et l’Époux, et quelle est en réalité le vrai symbolisme mystique de ces noms, cela vous
sera expliqué plus à fond ultérieurement. La contemplation et la méditation sur ce principe sublime,
si magnifiquement symbolisé dans toute la littérature mystique par les noces de l’Épouse et de
l’Époux, vous dévoilera alors une leçon qui ne quittera plus jamais votre conscience.

Continuons maintenant par le paragraphe suivant commençant par les mots "Je me souvins
alors". À la fin, nous avons le chiffre . (10). Là, il nous est rappelé certaines luttes psychiques que
chaque mystique doit traverser. Tel est par exemple le problème de l’élévation de la conscience
d’un état inférieur en un état supérieur. Il entraîne toujours luttes et angoisses et, tout au long de son
déroulement, la tentation de revenir en arrière sur le sentier et de renoncer à la tâche parce qu’étant
trop difficile à accomplir. Ce paragraphe nous montre que la première grande tentation qu’éprouve
le mystique en ce point de son développement est celle que lui dicte la voix de l’orgueil, de la vanité
ou de l’amour-propre, qui chuchotent à son oreille et essaient de le convaincre qu’en élevant sa
conscience à son plus haut niveau, il perdra son individualité ou sa personnalité terrestre. Il semble
que ce soit le point crucial où tant d’étudiants cèdent à la voix de leur tentateur et tournent le dos au
progrès. Ils considèrent le "Je suis" physique comme plus important que le moi intérieur.ÀA la
seule idée que le moi extérieur devra s'effacer dans un transfert sublime de sa conscience au moi
intérieur, la vanité et l'orgueil personnels en sont horrifiés. Pourtant, orgueil et vanité sont les deux
grandes pierres d'achoppement qui tiennent des millions de personnes attachées à la terre et les
empêchent d'entrer à jamais dans le royaume spirituel.

Personnellement, je pense que, s'il y a deux points importants à souligner dans l'ensemble
des instructions préparatoires de la Parabola, ce sont ceux qui se rapportent au symbolisme du
mariage du Lion avec la jeune fille, comme il en a été question plus haut, et la mise à l'épreuve
finale de notre orgueil et de notre vanité. Nombre d'anciens manuscrits, d'une nature spirituelle très
élevée, déclarent qu'il n'y a pas de péchés de la chair plus grands que la vanité et l’orgueil. Dans un
de ces anciens manuscrits, il est très nettement exposé que même le péché de luxure, ou l'adultère,
considéré comme la plus grande des tentations charnelles ou la plus grande faiblesse de la chair,
n'enraye pas autant le progrès de celui qui essaie de s'améliorer, que l'abandon à l'orgueil et à la
vanité. L'un est uniquement dû aux émotions physiques de la chair, tandis que l'autre trouve son
plaisir et sa satisfaction dans le côté émotionnel de l'homme, qui est chez lui si étroitement lié au
côté psychique et spirituel. Jésus fait allusion à cette faiblesse de la chair de diverses façons : par
exemple quand il dit que ceux qui ont de grandes richesses ou d'abondantes possessions de ce
monde, doivent s'en défaire afin de pouvoir entrer dans le royaume des cieux. Il ne faisait pas
allusion aux possessions d'absolue nécessité, ni même à la jouissance d'un certain luxe dans la vie,
mais il voulait parler de la complaisance vaniteuse dans les richesses, qui satisfait l'orgueil et la
vanité du moi intérieur.

Quatrième cercle communication n°6 24


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

De même, tous les enseignements enjoignant de ne pas avoir d'autres dieux que le Dieu
unique et suprême, ont trait à la glorification des plaisirs physiques et des choses de la vie, due à la
vanité et à l'orgueil de l'homme. Ils ne concernent pas l'adoration de dieux inférieurs (d'idoles),
comme le faisaient les païens par manque de compréhension de la nature et de l'existence du vrai
Dieu, car Dieu préférait que les ignorants et les gens non instruits adorent ce qu'ils considéraient
comme plus élevé et plus spirituel qu'eux-mêmes, plutôt que d'adorer ce qui leur était inférieur ou
de ne rien adorer du tout. C'est sur ce point particulier que les mystiques ne sont pas toujours
d'accord avec les chrétiens orthodoxes. Alors que ces derniers condamnent les formes primitives
d'adoration, les mystiques, au contraire, disent que les formes primitives d'adoration chez l'homme
furent la base véritable de son éveil spirituel. L'homme inférieur commence à adorer ce qui lui
apportera quelque satisfaction spirituelle ou intérieure et concentre sa foi sur quelque chose d'autre
que lui-même, ce faisant il avance bravement et hardiment sur le sentier menant au développement
spirituel. Après tout, l'homme ne perd pas sa personnalité par la renaissance et le mariage spirituel
de son être extérieur avec son être intérieur ; mais plutôt, il est comme né de nouveau et sa
conscience s'unit à la conscience universelle de Dieu. C'est uniquement par ce moyen que sa
personnalité réelle deviendra immortelle et subsistera éternellement. Le mystère de tout ce
paragraphe est digne de plusieurs semaines de méditation.

Continuons au paragraphe suivant, chiffre (11), commençant par les mots "sur ces
entrefaites". Aussi bref que soit ce paragraphe de la Parabola, son sens est très élevé et d'une grande
importance. Il a trait au système d'évolution du mystique, qui est le plus essentiel de tous les
mystères du monde.

Les mythes anciens, les sagas des héros d'autrefois, les légendes spirituelles et les
allégories voilées des écrits mystiques les plus anciens, se référent tous au même principe
fondamental : à savoir la mort du vieil homme, ce qui naturellement se rapporte à la mort mystique
et à la résurrection ou renaissance finale. Ici, l'auteur de la Parabola dit qu'il fut surpris de constater
que la jeune fille, supposée être la mère de son Époux, était encore si jeune. La renaissance du moi
amène toujours avec elle une réalisation de sa jeunesse et une estimation de cette jeunesse réelle par
rapport au plan universel des choses.

Au paragraphe suivant commençant par le mot "Maintenant", nous trouvons le chiffre


(12) à la fin. Sans aucun doute, vous avez découvert que la chambre secrète de la scène nuptiale
représente l'être intérieur de l'homme où l'Épouse mystique s'unit à l'Epoux. Le réchauffement de la
chambre concerne l'accroissement des vibrations du moi spirituel grâce à la concentration mystique.
Une des plus belles histoires allégoriques sur le développement mystique, est celle qu'écrivit Jane
Leade célèbre dirigeante de la Loge "Philadelphie" de Londres. Ce fut cette dernière,
qu'incidemment, les rosicruciens venant d'Allemagne et d'autres pays visitèrent, pendant quelques
semaines, avant de s'embarquer en Europe pour émigrer en Amérique en 1693-1694, afin d'y établir
la première organisation rosicrucienne du Nouveau-Monde. Dans quelques histoires et écrits qui ont
été conservés de cette merveilleuse femme d'une si haute spiritualité, nous trouvons des allusions à
l'être intérieur de l'homme en tant que poêle qu'il est nécessaire d'entretenir continuellement.

Par conséquent, nous constatons que, même en des temps plus modernes, le symbolisme
ancien était encore employé. L'origine de cette allégorie se base sur le vieux symbole de la
spiritualité : la flamme mystique qui brûle intérieurement. Vous remarquerez combien, fidèle à la
tradition, les rosicruciens ont conservé ses principes rituels, si vous analysez leurs cérémonies du
Temple, telles qu'elles sont établies dans cette juridiction. Dans tous nos temples, à chaque initiation
du premier degré, la vierge pure ou colombe, éteint la flamme virginale pendant la cérémonie. Le
maître explique alors que la flamme brûle maintenant dans nos cœurs au lieu de brûler sur l'autel de

Quatrième cercle communication n°6 25


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

la vestale. Aucune organisation se prétendant rosicrucienne, autre que notre Ordre légitime, ne fait
même la plus petite allusion à ce principe si essentiel. Il est significatif de noter là aussi l'indication
de l'auteur sur le fait que la chaleur, ainsi allumée en son être, dura pendant quarante jours. Je
passerai sur le sens de ce nombre quarante, car vous constaterez aisément à la lecture de la
littérature mystique que quarante est un nombre mystique. Même dans la Bible chrétienne, le
nombre quarante est employé maintes fois en relation avec le déluge et de nombreux autres
événements.

Quand l'étudiant a allumé le grand foyer mystique qui brûle en son être intérieur, et que la
flamme a atteint un certain éclat, la chaleur et le feu continuent pendant quelque temps à se
manifester, même après que l'étudiant a interrompu ses pratiques, mais ensuite, ils s'affaiblissent
progressivement jusqu'à ce que, tôt ou tard, on doive les ranimer. C'est pourquoi nous disons que
l'étudiant, une fois engagé sur le sentier, peut interrompre ses études et ses expériences pendant
quelque temps, mais qu'il doit alors ranimer à nouveau la flamme s'il désire en tirer le plus grand
bienfait. Nous devons nous rappeler cependant que l'histoire significative de la Parabola ne fut pas
écrite pour ceux qui viennent juste de s'engager sur le sentier, ni pour ceux qui viennent à peine
d'allumer une petite et toute nouvelle flamme pour la première fois. Tout au long de ce paragraphe,
l'auteur décrit de nombreuses scènes allégoriques et mystiques. Il le fait sous cette forme, dans le
but d'éviter toute profanation des mystères sacrés. On fait allusion dans ce paragraphe au Collegium
Sapientiae. C'est l'un des plus anciens et des plus purs termes rosicruciens et on ne le trouve dans
aucun autre système de mysticisme. Il signifie : "Collège de la Connaissance" ou "Temple de la
Sagesse". Dans l'ancien temps, tous les temples rosicruciens s’appelaient des collegii.

En fin du paragraphe commençant par ces mots "Alors, après avoir passé", nous trouvons
le chiffre (13). Ce paragraphe décrit plus à fond les phases mystiques qui se succèdent chez
l'étudiant au cours de sa pratique et de son développement. Vous trouverez tous, dans les
expériences de votre propre vie de mystique, quelque point particulier s'accordant avec les
allégories voilées contenues dans ce paragraphe.
Nous sauterons au paragraphe commençant par les mots "C'est pourquoi, à moi aussi il a
été donné". À la fin de ce paragraphe, il y a le chiffre (14). Là, nous rencontrons l'âme qui s'éveille,
ou, ainsi qu'on la nomme, la Vierge Sophia, s'adressant à l'être intérieur de l'étudiant avant son
mariage mystique. C'est là certainement la promesse de ce que chacun de vous sera capable de faire,
après avoir atteint un certain stade de progrès. Vous verrez alors clairement que vous avez été
préparé dans ce but presque depuis le début de votre engagement sur la voie rosicrucienne.
Le paragraphe suivant, commençant par "Dès qu'elle eut prononcé ces mots", porte le
chiffre (15), cela pour attirer votre attention sur le fait que ce paragraphe contient la phrase
particulière et d'allure très moderne qui fait allusion à la canicule. Dans la plupart des pays, cette
canicule survient pendant la plus chaude période d'été. Dans cette Parabola, cependant, elle signifie
quelque chose de différent. L'étoile du Chien (canicule) appelée Sirius était consacrée en Égypte à
Anubis, le Dieu de la mort, qui était symbolisé portant une tête de chien. Chez les Grecs, ce dieu
était connu sous le nom de Cerbère.
Ce dieu était le gardien des enfers et sa présence se manifestera d'une manière infaillible à
chaque mystique qui, au cours de son évolution, descendra aux enfers. Autrement dit, ce gardien
des mondes inférieurs se fera connaître à nous, si nous nous permettons de dégrader notre
développement ou si nous avançons dans une mauvaise direction. C'est le gardien qui empêche le
mystique de s'enfoncer trop profondément dans le monde inférieur, sous la poussée des tentations et
du péché. Notez, au cours de ce paragraphe, combien les choses de ce monde nous présentent de
tentations et combien une chose matérielle que l'on adore devient vite insignifiante quand une chose
terrestre plus tentante s'offre à nous, nous faisant ainsi amorcer une descente ininterrompue sur un

Quatrième cercle communication n°6 26


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

escalier descendant, jusqu'à ce que rien moins que les plus grandes tentations de la terre ne nous
soient agréables.
La Parabola se termine avec le mot "Amen", après quoi nous avons le chiffre » (16). Il
appelle notre attention sur le fait que ce mot employé dans la Bible et par la religion chrétienne, n'a
en vérité pas la signification qu'on lui prête habituellement. Dans le livre de la Révélation, Jésus
Lui-même est appelé l'AMEN. C'est un mot égyptien qui fut, à l'origine, l'un des noms du dieu
suprême d'Égypte. Sa signification véritable repose entièrement dans les sons de voyelles quand on
les prononce correctement, et ces sons de voyelles entraînent ou créent une manifestation parfaite.
Telle fut la manifestation de Jésus.
Quand le mot Amen est prononcé à la fin d'une prière ou d'une invocation, il signifie
qu'après cette expression de nos désirs, les sons de voyelles de Ah-men sont émis pour mettre en
œuvre les lois qui produiront une parfaite manifestation de ce que nous avons demandé. Ainsi, nous
voyons que la Parabola tout entière, est une évocation de l'évolution intérieure du mystique après
qu'il se soit engagé sur le sentier. C'est une parfaite allégorie de l'art hermétique. J'ai laissé bien des
points sans explication, de façon qu'ils vous soient révélés de la seule manière parfaite possible,
c'est-à-dire par votre propre conscience intérieure. Quelques points aussi n'ont pas reçu
d'explications parce que nous ne sommes pas encore prêts pour en connaître le sens réel.
J'espère donc que chacun de vous méditera sur cette Parabola et en particulier sur le sens
des interprétations que je vous ai données de façon à être prêt à recevoir certaines révélations fort
intéressantes.

Quatrième cercle communication n°6 27


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

HENRI KHUNRATH

Il se peut que vous pensiez que ces entretiens dans l'antichambre sont un peu brefs, car ils
sont quelquefois d'apparence réduite et limitée. Mais je suis persuadé que nos membres ont dépassé
le stade où ils jugent l'importance d'une leçon sur le temps que l'on passe à la lire ou sur le nombre
de mots de son texte. Je me souviens, à ce sujet, d'une grande leçon qu’Henri Khunrath, un
rosicrucien mystique réputé du Moyen Âge, donna à un conclave spécial d'adeptes avancés. Cet
homme n'était pas seulement un mystique avancé et un grand dignitaire de l'organisation, mais il
était réputé pour son habileté à résumer ses idées et ses pensées en quelques mots d'une grande
simplicité.

On rapporte qu'il consacrait souvent des jours


entiers à préparer des entretiens spéciaux à l'intention des
membres avancés et que le jour même de leur réunion, il
passait des heures à organiser cette rencontre ; certains
n'hésitaient pas à entreprendre un voyage de plusieurs
heures pour atteindre le petit collège où ces sessions
avaient lieu. Les membres des premiers degrés et les
dignitaires de l'organisation assistaient à une véritable
ruée des étudiants dans le bâtiment du collège. Ils
pouvaient voir Khunrath, enveloppé dans sa longue robe
grise flottante et coiffé de sa singulière toque carrée,
pénétrer en hâte dans le bâtiment, les bras chargés de
livres et de manuscrits. Tout indiquait qu'une session très
longue et d'importance, comprenant des instructions
spéciales, allait se dérouler devant ces frères et sœurs des
hauts degrés. Quelqu’un fermait alors la porte de la salle
de cours, et le silence se faisait au sein de l'édifice. À
l'extérieur, la foule, ayant fait relâche dans son travail, attendait que cette classe de cours spécial
soit terminée, assise sous les arbres, en révisant les leçons précédentes. On rapporte que souvent, il
s'écoulait à peine deux ou trois minutes que la porte s'ouvrait déjà sur le flot des étudiants qui
sortaient, une expression de gravité marquant leur visage, et que Khunrath, de son côté, se hâtait
vers l'un des bâtiments extérieurs lui servant d’habitation. Si l’on arrêtait quelque étudiant pour lui
demander quel genre de cours on avait pu leur faire en un temps si bref, il secouait simplement la
tête en disant : "Merveilleux, étonnant, admirable et profond".

Il semblait à tous les autres que la classe venait à peine d'être appelée à l'ordre ;
certainement, le maître érudit n'avait même pas eu le temps de faire son discours d'introduction que
déjà, la classe se trouvait congédiée et la grande leçon terminée. Mais tous les jeunes étudiants
s'émerveillaient d'avoir reçu une telle instruction en un temps si court, alors que cet enseignement
avait parfois demandé des semaines de méditation et d'analyse.

On raconte en outre, qu'en une autre occasion où Kunrath avait été prié d'enseigner devant
un grand conclave comprenant des membres de tous grades et degrés de l'enseignement rosicrucien,
on lui demanda d'exposer à ce groupe mixte d'étudiants, une de ses remarquables leçons, courte et
pleine d'inspiration, qui faisait sa réputation. Comprenant que le secret de la concision de ses
instructions était ce qui primait dans leur esprit et que tous ceux qui n'avaient jamais assisté à son
cours spécial, désiraient ardemment savoir ce qui pouvait être dit en si peu de mots, tout en
constituant une leçon vraiment importante, il se leva face à l'assistance et dit qu'enfin il était arrivé à

Quatrième cercle communication n°6 28


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

accomplir le grand rêve de sa vie et, qu'après des années de labeur, d'analyse, d'expérience et
d'essais, il avait pu réduire l'une de ses plus grandes leçons en l'exposé le plus bref qui soit possible.
"En fait, dit-il, j'ai maintenant l'honneur et le plaisir de vous communiquer ce qui représente non
seulement le but de mes ambitions dans ce domaine, mais encore la plus courte et la plus brève
leçon qui ait jamais été faite dans un collège rosicrucien ou dans quelque autre. Il m'est en effet
possible, à l'heure présente, de réduire l'un de mes plus grands discours à un seul et unique mot. Ce
mot, je vous le donnerai comme le summum bonum de mon cours, minutieusement préparé. Je vous
donne donc ce mot, en vous demandant d'en percer la vérité, de découvrir ses grands principes,
d'analyser son sens profond et d'en tirer la plus grande leçon de votre vie. Voici donc mon cours
réduit à ce seul mot". Il communiqua ce mot à l'auditoire. C'était un mot allemand qui, traduit aussi
fidèlement que possible, est l'équivalent de : Sur-Ame.

On rapporte que l'effet de ce mot dynamique sur l'auditoire fut celui d'un choc électrique
ou de la foudre qui frappa chaque étudiant. Il n'y avait rien dans le son de voyelles, rien dans la
prononciation du maître, qui dût produire un tel effet, car Khunrath parlait d'une voix douce et sans
aucune sorte d'emphase. Pourtant ce cours resta gravé dans l'histoire rosicrucienne comme la plus
merveilleuse leçon jamais enseignée. J'ai remarqué dans bien des écrits du Moyen Âge que partout
où le terme Sur-Ame était employé, on faisait presque toujours une allusion respectueuse et sacrée
au fait que ce fut Khunrath qui l'employa pour la première fois dans son profond et mémorable
discours.

Nous aussi, nous connaîtrons bientôt le sens de Sur-Ame. Nous comprendrons que ce mot
allemand, ou les deux mots en français, cachent une pensée, et que cette pensée exprime une grande
loi, ou plusieurs grandes lois et principes, et identifie ou met en lumière l'un des plus grands et des
plus magnifiques phénomènes de manifestation cosmique. Vous constaterez que ceux qui l'étudient,
comme tout rosicrucien de n'importe quelle partie du monde, peuvent saisir cette pensée –
qu'exprime ce mot à trait d'union – et la méditer pendant des semaines, car une telle méditation peut
inspirer plus d'une grande conférence ou leçon d'instruction.

C'est pourquoi il nous faut réfléchir à deux fois avant d'estimer la valeur de quelque
instruction sur sa longueur ou sur le nombre de mots qui la composent. Vous vous trouvez
maintenant à un degré de développement et de compréhension, sur la marche du progrès, où un mot,
ou du moins une pensée, peut s'emparer de votre conscience et l'électriser en vous poussant à
chercher la compréhension et l'entendement, ce qui aura pour résultat un accroissement de
connaissance, équivalent à toute une série de leçons et de cours. Tout au long de ce cercle, bien des
exposés seront brefs, du moins quant aux mots, mais profonds et, à première lecture, au-dessus de
toute appréciation humaine.

Nous affrontons deux grands problèmes au cours de la présentation de ces cours. En


premier lieu, nous ne pouvons être aussi clairs et explicites que nous l'aimerions, car notre
organisation s'interdit de mettre noir sur blanc certaines pensées comprises dans ce cercle. Elles sont
présumées n'être révélées qu'à voix basse, de bouche-à-oreille, hors de la vue et de l'entendement de
toute autre personne. En second lieu, il est impossible de traduire en français certaines pensées et
certains enseignements originaux préparés et écrits en latin ou en sanskrit. La pensée semble perdre
tout sens primitif quand on la traduit. Puisque certaines pensées ne peuvent s'exprimer en mots
d'aucune sorte, l'étudiant doit méditer et contempler les mots traduits afin d'en pénétrer le sens réel.
Souvenez-vous que nous n'enseignons pas la vérité, nous ne la publions pas, nous n'en parlons pas ;
car la Vérité doit jaillir de l'intérieur, on doit la sentir d'une manière spirituelle, en dehors des
limitations de mots et de phrases. S'il vous apparaît quelques vérités après l'étude de nos
enseignements, ce ne seront pas des vérités que nous vous aurons transmises, mais elles auront

Quatrième cercle communication n°6 29


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

germé au-dedans de vous grâce aux petites graines que nous avons semées dans votre conscience.
Gardez donc toujours présent à l'esprit que les enseignements rosicruciens ne sont que des graines
de semence et non des vérités, et que notre méthode tout entière repose uniquement sur le choix
d'une semence convenable et sur la meilleure façon de l'enfouir dans un sol fertile où elle pourra
germer en vérités ; car la Vérité est le fruit de l'arbre de la connaissance et non l'arbre lui-
même.

Même dans les paragraphes qui


précèdent, vous pourrez trouver enfouies
quelques leçons importantes. Il y a certaines
grandes vérités qui méritent d'être analysées et
développées pour vous apparaître comme des
principes de haute signification. Prenez par
exemple la phrase " La Vérité est le fruit de
l'arbre de la connaissance et non l'arbre lui-
même ". Si vous réussissez à transformer cette
phrase en un cours, vous feriez alors ce que
faisaient les étudiants de Khunrath. Commencez
par percer le sens de certains mots et de certaines
idées de cette phrase. Tout d'abord, la vérité est
comparée à un fruit ou à des fleurs ou à quelque
chose qui prend naissance par un bourgeon
imperceptible sur l'arbre. Il évolue lentement
jusqu'à sa pleine manifestation et devient alors
une nourriture qui doit être introduite dans le
corps où son individualité se perd quand le corps
ou la conscience l'assimile.

Le point suivant est la connaissance


comparée à un arbre. C'est un véritable symbole,
mais qui prend ici un sens nouveau. La
connaissance comme l'arbre a un tronc principal
et plusieurs branches d'expression. Comme
l'arbre aussi, elle n'est manifeste qu'après avoir
été coordonnée et unifiée en un seul "tronc" préludant à son extension, qui comprendra les diverses
branches de la science et de l'art. Mais nous ne voyons jamais les racines du "tronc", c'est-à-dire du
corps principal de la connaissance. Comme un arbre aussi, la connaissance a ses racines primitives
ou sources originelles, dont elle a recueilli et accumulé les faits ou les éléments nécessaires à
l'édification d'un grand tronc de la vérité. Comme un arbre encore, la connaissance ne montre ni
prévention, ni préjugé quant aux voies qui lui fournissent sa nourriture. Les racines de l'arbre
s'implanteront dans n'importe quel genre de sol et dans n'importe quelles conditions pour obtenir ce
qu'elles veulent ; elles pénétreront dans le sol le plus dur et le plus épais, déplaceront les rochers qui
les gênent sur leur chemin ou les contourneront, traverseront des crevasses de toutes sortes, pour
obtenir ce dont elles ont besoin. Ainsi les racines de l'arbre sont-elles des servantes désintéressées
qui pourvoient aux besoins de la grande connaissance que constitue l'arbre lui-même. Je pourrais
ainsi continuer longtemps à vous montrer quelle grande leçon on peut dégager de ce seul
paragraphe. J'espère que vous procéderez de même avec tous les paragraphes suivants de cette leçon
et de celles qui sont à venir.

Quatrième cercle communication n°6 30


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

LE MARIAGE CHIMIQUE
Nous allons maintenant aborder la première grande leçon qui se dégage du symbolisme de
la Parabola. Nous sommes sur le point d'examiner ce qui fut considéré comme le plus grand mystère
ou l'élément mystique par excellence, dans tous les enseignements mystiques et sacrés. On le
connaît comme le Mariage alchimique ou le Mariage Chimique, et, dans les premiers
enseignements mystiques, on le nommait le mariage spirituel. Nous trouvons le premier
commandement ou loi se rapportant à ce sujet exprimé en ces mots : " Contemplez, l'Époux arrive,
sortez à sa rencontre ". Afin que vous puissiez vous rendre compte combien l'idée est différente
exprimée en latin et combien sa pensée peut se transcrire sous une forme concise, je vous donne ci-
après sa version en latin sous sa forme voilée : Ecce sponsus venit, exite obviam ei. On raconte que
cette phrase trouve son origine dans les écrits de St Matthieu qui l'attribua au Christ Jésus. Sans
doute Jésus enseigna-t-il cette loi à ses disciples, mais il ne fut pas le premier à l'enseigner à des
disciples. Quand Jésus se servit de ces mots, il en usa en tant qu'instructeur, qui plus est, en tant
qu'instructeur humain, parce que l'Époux est le Christ et il ne se serait pas servi de la loi pour
donner à entendre que c'est à lui-même qu'il faisait allusion. Christ, ou la conscience christique, est
l'Époux ; et la nature humaine dans sa manifestation extérieure de ce monde, comprenant sa
conscience humaine, c'est l'Épouse. Voici donc le couple qui doit s'unir dans le plus saint des
mariages. Nous devons souligner dans cette loi, divers commandements et promesses de réaction.
On nous ordonne d'abord de contempler. Le sens réel de ce mot signifie plus que le simple :
regarder ou prenez garde ; il signifie se concentrer attentivement et porter toute son attention sur
une certaine chose ; être absorbé et occupé par cette seule idée, afin de ne pas manquer d'observer
sa manifestation et de nous y trouver prêt. Ainsi nous devons contempler et par conséquent, nous
préparer à la venue de l'Epoux. Il nous faut comprendre la promesse qui nous est faite que l'Époux
viendra jusqu'à nous, près de nous, ou assez près pour nous permettre d'établir le contact avec lui.
L'Époux ne se trouve pas dans quelque lieu lointain vers lequel il nous faudrait voyager pour établir
ce contact. Cela représente un exemple excellent de la difficulté qu'il y a à traduire certaines idées
en mots. Remarquez que le latin utilise le mot : exite. Il nous faut "faire sortir" la nature extérieure
de manière à ce qu'elle puisse entrer en contact avec l'Époux. Autrement dit, il nous faut sortir de la
prison, hors de la coquille, ou hors du mode de vie erroné dans lequel nous avons vécu, afin que le
moi extérieur puisse contacter l'Époux.
La seconde promesse est implicite dans le mot rencontre. Il se fera une rencontre, une
alliance, une union de l'Épouse et de l'Époux, comme résultante finale du reste du commandement.
Vous devriez méditer sur ces mots significatifs et trouver la loi ou le principe qui s'applique à vous
plus particulièrement. Par exemple, vous rendez-
vous compte du genre de prison dont vous devez
sortir pour rencontrer l'Époux ? Votre prison, ma
prison et la prison de tous les affidés sont chacune
bien différentes. Ma prison peut être très grande et
très robuste ; il peut être attrayant et tentant pour
moi d'y rester, car j'ai pu m'y habituer
complètement et penser que c'est le plus beau lieu
de résidence que je n’ai jamais vu. Nos prisons ne
sont pas seulement nos corps, mais nos attitudes
mentales, nos habitudes, nos pensées et nos
croyances bien établies, notre foi, et toutes les
centaines d'autres choses qui nous attachent
solidement à certaines conditions de la vie. Il se
peut que vous ayez à vous passer de certains plaisirs

Quatrième cercle communication n°6 31


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

ou de choses tentantes, ou que vous deviez abandonner certaines croyances qui vous étaient très
chères et d'une grande consolation. Telles sont les choses qui forment la prison d'où vous devrez
sortir. Le corps physique lui-même n'est pas une chose coupable où nous sommes emprisonnés, car
c'est une des créations de Dieu. Ce qui nous lie et nous attache bien plus que tout corps physique,
c'est l'intellect de ce corps et les principes et pensées qu'il a établis en tant que guide et règle de sa
vie.
Ainsi, sortir de votre prison signifiera un problème différent pour chaque membre de ce
quatrième cercle. Aucune personne au monde ne pourra vous dire mieux que vous ce que vous
devez faire à cet égard. C'est à vous de découvrir par la méditation et la concentration, ce qu'est
votre problème et ce qu'il signifie pour vous. Car pour "contempler" la situation, chacun de nous a
son problème particulier ; et aller à la rencontre de l'Époux présente d'autres problèmes. Jusqu'où
est-il nécessaire d'avancer pour rencontrer l'Époux ? Nous avons la promesse que l'Époux viendra
jusqu'à nous, si nous méditons la loi, mais jusqu'à quel point viendra-t-il jusqu'à nous ? Nous ne
pouvons certes pas nous attendre à ce que l'Époux fasse seul tout le chemin, car il nous est
commandé de sortir à sa rencontre. Cela veut dire que nous devons nous aussi faire une partie du
trajet. Sans doute, l'Époux viendra-t-il plus près de nous que des autres en raison du chemin
parcouru jusqu'ici dans notre voyage tout au long du sentier. Il est possible que certains de vous
soient déjà très proches de l'Époux et que d'autres en soient encore loin. Il vous reste toutefois la
consolation que, au fur et à mesure que vous vous approchez et luttez en un effort constant pour
rejoindre l'Époux, celui-ci de son côté s'avance à votre rencontre. Autrement dit, il fera, pour vous
rencontrer, la moitié du chemin ; du moins si vous faites votre part. Rencontrer l'époux peut
signifier, pour certains de vous, une lutte bien déterminée. Telle que dominer certaines de vos
passions, subjuguer et éliminer désirs et ambitions et mettre au-dessus de tout, la seule ambition de
votre rencontre avec l'Époux. Cela veut dire aussi se purifier des qualités indésirables, car vous ne
voudriez pas rencontrer l'Époux en habits misérables, malpropres, peu soignés et sans dignité.
L'Épouse se pare toujours, pour paraître la plus belle, la plus charmante et la plus attirante des
épouses, le jour de ses noces. Ce qui n'a d'autre but que de la rendre vraiment digne de l'époux.
Ainsi doit-il en être pour chacun de vous dans ce mariage.
C'est tout ce que nous dirons pour l'instant au sujet du Mariage Chimique, car vous
trouverez dans votre méditation sur les diverses règles et lois, une nourriture abondante à assimiler.
La loi est une semence ; si vous l'enfouissez dans votre conscience, elle continuera à croître tout le
restant de vos jours. Souvenez-vous que la rencontre avec l'Époux peut se produire lors de quelque
semaine ou de quelque mois de votre proche avenir.
Nous en saurons davantage sur ce mariage et son processus dans le prochain chapitre. Il
est une autre loi qu'il vous faudra en outre examiner et étudier. Il y a certains mystères qui sont
considérés comme des mystères sacrés de la vie ou du monde spirituel, et que l'homme ne peut
finalement ni résoudre, ni comprendre. Le plus grand de tous les mystères, c'est celui de la
conscience de Dieu en l'homme. Le premier pas vers la compréhension de ce mystère, c'est de
cesser de considérer Dieu comme étant à l'extérieur. Dieu n'est pas seulement dans l'univers, mais il
est dans l'homme aussi. La conscience de Dieu est partout, aussi bien que dans l'homme. C'est
l'homme qui est dans l'univers et non au-dessus, ni faisant simplement partie de lui. La conscience
de Dieu c'est la vie, mais elle est plus que cela encore : elle est amour et elle est puissance. De tous
les attributs de cette mystérieuse conscience, le plus grand est l'amour. Car l'amour est créateur
aussi bien que protecteur, et il est source d'inspiration et d'illumination. C'est pourquoi il est Vie et
Lumière. Si l'homme se considérait comme la lumière de la vie dans l'amour de Dieu en lui, il
arriverait à comprendre beaucoup mieux sa propre parenté avec Dieu. Il y a en ces quelques mots, la
clé d'une abondante connaissance, et il me faut nécessairement garder par devers moi toute
instruction plus poussée, pour permettre au "Moi" de se développer grâce à la semence qu'il a reçue
dans ces quelques pages et pour que de grandes vérités puissent germer dans votre conscience.

Quatrième cercle communication n°6 32


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

LA NUIT DES TÉNÈBRES


Alors que nous restions assis en silence, l’intérêt aiguisé, dans l'attente des premières
paroles de notre gardien et instructeur, le voici enfin qui se lève face à nous, et rompt le silence en
prononçant ces mots :
" Frères et Sœurs, nous abordons maintenant la Nuit des Ténèbres. C'est, dans
l'instruction et la direction que vous recevez, une rencontre dont vous vous souviendrez toujours en
tant que Nuit des Ténèbres. Pour que vous puissiez comprendre ce que l'on entend par là, laissez-
moi vous l'expliquer, afin que votre conscience puisse l'enregistrer à jamais. En fait, cela devrait si
bien s'inscrire en vous, que tout au long de cette incarnation, dans la prochaine et dans toutes
celles qui suivront, vous devriez toujours vous rappeler cette rencontre de la Nuit des Ténèbres.
Vous n'êtes pas encore arrivé au Mariage, et vous n'avez pas atteint la pleine compréhension de la
vie intérieure, mais vous avez gravi les premières marches et entrez en ce moment dans les
premières phases de progression y conduisant. Vos études et votre travail présents n'ont pas pour
objet de satisfaire votre désir d'atteindre le Mariage spirituel et l'éveil de votre vie intérieure, mais
simplement de stimuler les activités transcendantales conduisant à ces choses merveilleuses.
Cependant, entre cette stimulation et ces premières marches que vous venez juste de gravir, d'une
part, et, d'autre part, la réalisation de vos désirs, se trouve une période d'obscurité spirituelle que
rencontrent tous ceux qui ont atteint le Grand Sentier.
Cette période d'obscurité fut appelée la Nuit des Ténèbres par les Esséniens et par les
premiers chrétiens. Ils tirèrent sa compréhension et son nom des travaux et des expériences des
premiers mystiques d'Orient. C'est l'équivalent du Mystère Mystique de la Sécheresse, que
mentionnent si fréquemment les écrits spirituels de la théologie latine. On y fait aussi allusion en
tant qu'état de noirceur de la matière des alchimistes. C'est vraiment l'obscurité significative avant
l'aube de l'initiation. C'est le passage de l'âme dans l'Hadès. Dans les enseignements mystiques les
plus élevés, on la symbolise aussi comme la mort du Tartare, que précède l'évolution de la lumière
intérieure et l'instruction de la vanité surmontée. Et même dans bien d'autres fraternités qui ont
imité dans leurs initiations rituelles, l'initiation spirituelle des rosicruciens, cette obscurité de la
Nuit des Ténèbres est symbolisée par le bandeau que l'on place devant les yeux des candidats.
Ainsi, dans tous les écrits mystiques et dans le symbolisme de toutes les époques, et même dans les
écrits classiques des Grecs et des Romains, aussi bien que dans leur mythologie et leur théologie, la
Nuit des Ténèbres est évoquée en termes voilés pour que ceux qui n'en sont pas dignes ne puissent
en comprendre la signification. Dans certains écrits de nature mystique, on la mentionne comme la
découverte soudaine d'un mystère effrayant ou comme une période sombre, illusoire et dangereuse.
Cette Nuit des Ténèbres est un état (ou condition) dans lequel l’œil spirituel se regarde lui-même et
n'a pas encore perçu la grande lumière intérieure. C'est l'introduction pour la première fois dans
un monde inconnu, alors que tout est nécessairement plongé dans le doute, l'obscurité, le danger et
la vaste immensité. »
Dans la citation suivante d'un des plus vieux ouvrages mystiques concernant cette période
si hautement intéressante du développement, on la décrit comme une condition où « se font
entendre le tapage et les voix de nombreuses créatures voraces, dont certaines sont évitées
difficilement, faisant presque chacune un bruit différent. » Cette description est évidemment
symbolique. Le monde où vous pénétrez en ce moment est sans aucun doute très vaste, car son
espace est illimité et son temps éternel. Il y règne une obscurité absolue, plus sombre que toute
obscurité connue de l'homme, car la lumière de ce monde n'y pénètre pas, et la lumière spirituelle
n'y est pas encore discernée. Les bruits et les voix des nombreuses créatures étranges sont les
vibrations de la conscience de toute chose vivante dans l'univers. La nature dévorante de certaines

Quatrième cercle communication n°6 33


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

de ces créatures symbolise la tentation et la préoccupation de certains personnages d'ici-bas qui


essaient de nous entraîner hors du sentier et de nous tenir sous le charme de leur emprise.
Pour entrer dans ces ténèbres et y demeurer quelque temps, il est nécessaire de faire
preuve de fermeté et de force de caractère, aussi bien que de détermination. Ceux qui, par crainte ou
timidité, hésitent soit avant d'entrer dans la Nuit des Ténèbres, soit après leur première heure
d'expérience en son sein, sont parfois appelés les habitants du jardin alchimique. Cette phrase
particulière signifie que ces personnes sont en attente jusqu'à ce qu'elles aient appris le secret des
alchimistes de la transmutation de la crainte en hardiesse, et de l'hésitation en action. Si, donc, vous
entendez jamais parler (ou faites quelque lecture à ce sujet) de ceux qui habitent dans le jardin
alchimique, vous saurez qu'ils n'ont pas encore traversé la Nuit des Ténèbres et n'ont pas trouvé le
soleil levant ou la Grande Lumière de l'Aube Nouvelle.
Ceux qui pénètrent sans crainte et avec enthousiasme dans la première heure de la Nuit
des Ténèbres et cherchent à la traverser pendant toutes les heures suivantes constateront que la
première heure demande le plus grand effort et la plus grande lutte qui soient nécessaires pour cette
traversée de la nuit. Cette heure initiale et ses premières minutes représentent plus de la moitié du
labeur que requiert la traversée de la nuit tout entière, et assure le succès à quiconque manifeste son
audace et son enthousiasme.
Il est par conséquent évident que la Nuit des Ténèbres est la période qui précède
immédiatement l'Aube Nouvelle ou la nouvelle naissance dans la plus grande Lumière. Certains
ouvrages mystiques se réfèrent à cette Aube Nouvelle en tant qu'Aube d'Or et ceux qui demeurent
dans la Lumière d'Or du nouveau jour sont appelés les frères et les sœurs de l'Aube d'Or. Dans
certains écrits mystiques, il semblerait qu'il y eut une organisation entièrement séparée connue sous
le nom de l'Aube d'Or, mentionnée parfois par le sigle : A.O. ou G.D. (Golden Dawn en anglais).
On suppose que c'est une référence au degré de développement le plus élevé de la fraternité
rosicrucienne. Mais pour que ceux qui sont peu familiarisés avec ces activités ne puissent
comprendre, d'après les écrits, ce à quoi le symbolisme fait allusion, on dit souvent que seuls les
membres de l'Ordre ou de la fraternité de l'Aube d'Or, connaissent la tâche réelle des rosicruciens.
De même, certains ouvrages mystiques du passé ont déclaré que la véritable fraternité des
rosicruciens ne pouvait se trouver que dans l'Ordre de l'Aube d'Or, (ou Golden Dawn) autrement
dit, dans l'A.O. (ou G.D.) mais que cette réelle fraternité n'a ni temple fait de main d'homme, ni
aucune organisation visible. C'est ce qui a créé la situation embarrassante qui a amené tant de
personnes à croire que le véritable Ordre rosicrucien n'avait pas d'organisation concrète ni de
fraternité visible, ni de temples ou de loges ici-bas. Bien des écrivains éminents du mysticisme à
notre époque, ont été induits en erreur par ces références voilées et, de ce fait, leurs lecteurs ont
aussi été induits en erreur, à notre grand regret.
D'autre part, de nombreux écrivains mystiques ont voilé de propos délibéré leurs écrits, en
insinuant qu'il n'existait aucune organisation visible, dans le but de décourager le chercheur curieux.
Un de ces grands écrivains fut le rosicrucien Karel Weinfurter qui rédigea un manuscrit très
important sur la "Parole Perdue et Retrouvée"6. Ces dernières années, un de ses ouvrages fut
traduit et publié en anglais. Le livre se trouve très difficilement, car son tirage fut limité, sa
publication n'étant pas destinée au public. Cependant, dans cette traduction, nous pouvons lire les
paroles suivantes : « Beaucoup progressent sur le même sentier qu'empruntèrent et qu'empruntent
les membres de la plus sublime fraternité qui soit sur terre et que l'on connaît sous le nom des
rosicruciens, ou de la fraternité de la Rose-Croix... Les véritables rosicruciens n'ont pas de
fraternité visible, ni de loge où ils peuvent s'assembler, et pourtant, ils existent et il est possible

6
Karel Weinfurter - Mans Highest Purpose (The lost word regained)

Quatrième cercle communication n°6 34


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

d'entrer en contact personnel avec eux. Mais cela est réservé uniquement à ceux qui ont atteint le
véritable baptême intérieur. »7

On constate, à la lecture de cette déclaration, que


son auteur fait preuve de paradoxe. Si réellement, il n'y
avait pas d'organisation visible ou de fraternité
rosicrucienne, alors la seconde déclaration affirmant qu'il
est possible d'entrer en contact avec eux, serait absolument
fausse. Il a rédigé les termes de cette déclaration très
soigneusement en n'utilisant qu'un petit nombre d'adjectifs.
Il dit que les véritables rosicruciens n'ont pas de fraternité
visible, voulant dire par là que les rosicruciens réels des
plus hauts degrés ou du plus haut stade d'avancement, qui
constituent le groupe intérieur et secret, n'ont pas de
temples ou de loges où ils peuvent poursuivre leurs études,
ce qui, vous le verrez, est absolument vrai, puisque vous-
mêmes, qui êtes maintenant dans le quatrième cercle et vous
préparez à entrer dans le cercle intérieur ou sanctuaire,
n'aurez ni temple ni loge visibles où vous réunir pour
l'étude, mais vous pourrez vous rencontrer dans le
sanctuaire psychique invisible. Cependant, il se peut que
vous rencontriez d'autres êtres dans le même sanctuaire, et
que vous entriez en contact personnel avec eux. Vous
remarquerez aussi qu'il dit que pour rencontrer ces
véritables rosicruciens inconnus, il est nécessaire d'avoir
reçu le baptême intérieur. Ici, le mot important est : intérieur. Vous allez le comprendre dans
quelques instants.

Les personnes appartenant au grand public qui lisent des déclarations telles que celles qui
sont mentionnées ci-dessus et ensuite entendent parler de notre organisation et de ses activités dans
le monde, arrivent souvent à cette conclusion que l'organisation matérielle des rosicruciens est
fausse et sans fondement. Ce qui explique pourquoi tant de personnes qui ont occasionnellement lu
des ouvrages mystiques, sont prêtes à soutenir qu'il n'existe aucune organisation rosicrucienne réelle
et visible et que quiconque prétend le contraire est un hypocrite voulant les induire en erreur. Il est
difficile de discuter avec de telles personnes, car on ne peut leur expliquer l'entière vérité ; c'est
pourquoi, tout ce que vous pouvez faire c'est de leur répondre qu'elles sont libres de croire ce qui
leur plaît, mais qu'il se peut qu'un jour elles soient mieux éclairées.

Lors de votre approche de l'heure de l'Aube d'Or, ou du moment de votre nouvelle


naissance, quand vous arriverez face à face avec la Grande Lumière, vous serez alors face à face
avec le Portail du Sanctuaire. Voici un autre terme symbolique avec lequel il vous faudra vous
familiariser. Le Portail du Sanctuaire est la porte d'entrée du grand temple où la Sainte Assemblée
demeure dans la paix, la puissance et le progrès. Passer de la Nuit des Ténèbres, avec ses
nombreuses heures de méditation et de préparation, à ce lieu et cette condition où l'on fait face à la
Lumière nouvelle du nouveau jour au Grand Portail du Sanctuaire, constitue le baptême de
régénération. C'est là qu'auront lieu alors le Mariage Chimique et l'union de l'Épouse et de l'Epoux.

7
Op cité : préface p.15 et 16

Quatrième cercle communication n°6 35


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

Contemplons maintenant, avec un saint respect et une haute appréciation, ce qui se passe
pendant les heures de la Nuit des Ténèbres. Cette nuit est une période d'épreuves et de tentations, où
l'âme doit passer par toute l'amertume du Calvaire, et où le Christ en nous semble être abandonné
par le Père de toutes choses. C'est une nuit pleine de contradictions et de ce conflit particulier que
fait naître l'esprit de perversité du monde. Alors, l’esprit et les sens sont tous deux fortement attirés
par les choses terrestres. Même si l'esprit peut rester fort et si l'ardeur du désir peut brûler
d'enthousiasme, la faiblesse de la chair n'en aura pas moins tendance à céder, et l'esprit et les sens
seront tentés de revenir en arrière, vers les apparences et la nature des choses de ce monde. Nous
pouvons nous comparer au cours de cette sombre nuit, aux enfants d'Israël dans le désert, avec le
côté humain de leur nature aspirant aux nourritures charnelles d'Égypte et se détournant de l'aliment
plus léger de la manne spirituelle, dont ils n'ont pas encore goûté, et dont le pouvoir et les vertus
leur échappent encore. Nous voyons ainsi que cette grande nuit d'obscurité est un tournant
important dans notre acquisition de l'illumination spirituelle. C'est l'instant où se présente la plus
belle occasion d'union intime entre le cœur de l'homme et celui de Dieu, et bien des êtres doués
d'une réelle spiritualité n'ont jamais pu traverser cette nuit, en raison de leur faiblesse de
détermination et de leur facilité à céder à la voix du tentateur. C'est ainsi que de grands mystiques,
comme Cornelius Agrippa même, échouèrent dans cette traversée en raison de leur trop grand
intérêt pour le côté matériel de leur connaissance. D'autre part, des mystiques éminents, tels que
Guillaume Postel et Thomas Vaughan, et des milliers d'autres mystiques, traversèrent la nuit
aisément et en toute sécurité, éprouvant une grande joie en leur cœur. Dans les premiers rituels de
l'Église Catholique Romaine, on fait allusion à cette période Mystique, et le postulant désirant être
admis dans les cercles intérieurs et supérieurs de l'Église apprenait qu'il devait désirer l'agonie
salutaire du feu du purgatoire. Il devait contempler son passage à travers la nuit "sans aucun
sanglot, ni aucune résistance". Ceux qui, comme les enfants d'Israël, continuent à errer dans le
désert de la Nuit des Ténèbres et n'entrent pas dans la terre promise de l'Aube d'Or, ont toujours à
faire face tout au long de leur existence à une lutte amère pour pouvoir accomplir leurs espoirs et
leurs désirs ultimes. Cependant, Dieu ne les laisse pas à l'abandon, car leur acquisition et leur
accomplissement du passé, qui les conduisirent jusqu'à l'heure de la Nuit des Ténèbres, les sauve à
la fin et leur permet de jouir de la santé, du bonheur, et des choses nécessaires de la vie, même s'ils
n'acquièrent pas la parfaite maîtrise et le contrôle des principes universels.

Guillaume Postel Thomas Vaughan

En cette période d'obscurité précédant l'aube, où il nous faut faire face aux épreuves et aux
tentations qui mettront à l'épreuve notre détermination et notre mérite, il est tout naturel que nous
examinions attentivement l'action de la prière et sa valeur. En de tels moments, nos prières
devraient exprimer notre aspiration et nos requêtes en faveur de plus de force, afin que nous

Quatrième cercle communication n°6 36


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

puissions rester fermes dans nos résolutions et ne pas céder à la tentation. Nos prières devraient être
aussi des invocations dans lesquelles l'âme, puisant toutes les forces du Cosmique, les appelle à son
secours afin de pouvoir à son tour fortifier notre nature et nous aider à faire face aux situations qui
surgissent.

Ainsi, nous constatons que la Nuit des Ténèbres fait partie des expériences
transcendantales. C'est le moment où l'ange qui doit se révéler se révélera, et où l'ange qui doit
s'élever s'élèvera. C'est le moment où ces principautés et puissances qu'entourent des anges très
puissants et des hôtes ardents venant à la fois du Cosmique et du monde d'ici-bas, nous sollicitent
intérieurement à nous unir à eux et à profiter de ce qu'ils ont à nous offrir.

C'est pourquoi il vous faut demeurer dans la Nuit des Ténèbres pendant les quelques mois
à venir, consacrant le plus de temps possible à la prière et à la méditation. Régulièrement, dans vos
communications, vous recevrez directives et instructions quant à la façon de vous fortifier, de rester
résolus et de rejeter les tentations, dans le but d'arriver à l'heure de l'Aube d'Or et à la naissance d'un
jour nouveau qui vous apportera une vie nouvelle.

Pendant que vous demeurez au sein de la Nuit des Ténèbres, attendant que se déroulent
certaines conditions et certaines manifestations, et cherchant à déterminer exactement quel est
l'effort individuel qui vous sera demandé à l'avenir, je peux vous apporter un peu d'aide sous la
forme voilée qui fut donnée aux mystiques d'autrefois, alors qu'ils se trouvaient dans la même
période de la Nuit des Ténèbres. Ils s'assemblaient chaque matin au lever du soleil pour leurs
salutations et leurs prières habituelles. Avant de se retirer dans l'intimité de leur cellule, pour
s'adonner à la méditation et à la contemplation, le gardien, debout devant eux, leur lisait certains
textes ou proverbes. C'étaient des paragraphes ou des phrases brèves, transmettant chacun une
grande vérité ou loi fondamentale, voilées sous les mots les plus brefs, si bien qu’ils pouvaient
emporter ces pensées avec eux dans leurs cellules et les utiliser comme "clefs" à méditer pendant la
journée.

L'une des manifestations qui vous apparaîtra tôt ou tard, peut-être au cours de la Nuit des
Ténèbres, consistera en une réalisation aiguë de plusieurs mots, ou d'un seul mot de plusieurs
syllabes, qui sembleront s'imprimer en vous d'une étrange façon. Tout d'abord, laissez-moi vous
dire que ce mot, ou ce groupe de mots, formera ce que les anciens mystiques appelaient la parole
intérieure. Dans les doctrines chrétiennes, on la mentionne comme "le Verbe". L'accent est mis sur
le fait que toute personne dotée de spiritualité en viendra finalement à la croyance qu'au
commencement de toute création, un grand mot fut prononcé : Le Verbe. C'est ce que l'on appelle la
parole perdue. Ce n'est pas la parole perdue cependant, que vous entendrez au cours de votre
développement, mais un mot qui aura pour vous de l'importance tout au long de votre vie, et sera
probablement de peu de valeur pour quelqu'un d'autre.

S'il me fallait parler d'après ma propre expérience et mon propre jugement, j'appellerais
cela la pensée plutôt que le verbe, ou l'idée intérieure plutôt que la parole intérieure, parce que cette
parole intérieure peut être formée simplement d'un seul mot, comme je l'ai dit, ou de plusieurs
mots ; mais quel que soit le cas, le mot ou les mots constituent une idée unique. Naturellement, il
est possible à un seul mot de transmettre une idée à l'esprit d'autrui, alors qu'elle nécessiterait pour
être expliquée un certain nombre de phrases. Prenez le simple mot amour par exemple ; il est assez
facile d'exprimer son idée avec un seul mot, pour autant qu'on ait à la transmettre à la pensée
d'autrui, mais quand on essaie d'analyser l'idée, c'est un grand nombre de mots et non un seul qui
deviennent nécessaires pour esquisser la nature et l'effet de l'amour.

Quatrième cercle communication n°6 37


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Tout être hautement évolué sur le sentier, qui a participé au Mariage chimique, recevra ce
mot ou cette idée en tant que clef secrète pour sa conscience intérieure. Je ne peux vous en dire plus
à ce sujet pour l'instant, parce que le peu même que j'ai dévoilé dans les quelques lignes précédentes
est suffisant pour créer dans votre esprit des suggestions ou des idées capables d'influencer
l'expression du mot, ou de vous entraîner à en créer un artificiellement. J'espère, par conséquent,
que vous ne permettrez pas à votre esprit de se concentrer sur le mot amour ou sur quelque autre
mot que vous auriez choisi arbitrairement, en supprimant de ce fait le mot réel ou le groupe de mots
qui viendraient du Cosmique. Étant donné qu'à cet égard il est trop facile de se tromper soi-même,
j'hésite à vous donner plus ample explication sur la question.

C'est comme si l'on vous avait introduit dans un grand jardin contenant une multitude de
fleurs, en vous disant qu'il vous faut en choisir une qui deviendra la clef de votre vie. Supposez
alors que l'on vous ait dit que le choix judicieux de cette fleur vous serait suggéré par impulsion
cosmique et que vous deviez rester assis parmi les fleurs jusqu'à ce que vous soient venues
l'inspiration et la certitude du genre de fleur à sélectionner. Si l'on ne vous avait rien dit de plus à
son sujet, vous dépendriez probablement de la seule impulsion cosmique. Mais si je me mettais
alors à vous expliquer que la fleur est d'une certaine couleur et pousse à une certaine hauteur sur un
buisson, simplement pour illustrer ce que j'entends par sélectionner une fleur, il y a beaucoup de
chances pour que mes paroles soient cause de ce que vous recherchiez un buisson ou une fleur à peu
près semblables à celle que j'avais décrits, et choisissiez inconsciemment telle ou telle fleur au lieu
d'écouter l'impulsion venue du Cosmique.

Cependant, je peux vous narrer les faits suivants, tirés des plus vieux manuscrits
rosicruciens, sans risque de vous influencer indûment. La parole ou idée intérieure est une
expression du moi divin en chacun de nous. En fait, les premiers mystiques de l'ère chrétienne
proclamaient que c'est la voix du prophète se révélant en notre être. Le fait dominant en cela, c'est
que le mot ou l'idée devient un guide infaillible, incapable d'erreur.8 Relisez s'il vous plaît cette
phrase encore une fois. L'idée ou le mot est pour vous, et pour vous seul. Il est possible que vous
rencontriez à un moment de votre vie, une ou deux personnes ayant reçu le même mot, ou un mot
ou une idée semblable, mais il est plus que probable que vous passerez toute la vie sans jamais
vraiment trouver quelqu'un ayant reçu cette même idée ou ce même mot.

Naturellement, vous ne devrez donner ce mot à personne d'autre si ce n'est à quelqu'un que
vous savez avoir pénétré dans le quatrième cercle, qui est passé par les mêmes étapes de
développement que vous, et qui a également reçu son mot. L'échange de mots avec ces personnes
ne peut être nuisible, étant donné qu'une fois le véritable mot donné, ou une fois le vrai mot
compris, rien de ce que peut dire quelqu'un d'autre ne pourra jamais vous le faire changer.
Autrement dit, si vous avez écouté attentivement et entendu le mot ou l'idée réelle, le fait que
quelqu'un d'autre en a reçu un différent, ou qui lui a semblé plus significatif que le vôtre à vos yeux,
ne vous incitera jamais à rechercher un nouveau mot en échange du vôtre ; car lorsque vous l'aurez
perçu une seule fois avec exactitude, vous saurez que ce mot est bien vôtre et qu'aucun autre ne
pourra jamais le remplacer.

J'ai dit qu'il deviendrait pour vous un guide. Je veux dire par là que ce mot reçu
ressemblera beaucoup à un pouvoir magique. Non en raison d'une réelle vertu magique, mais parce
que vous vous rendrez compte de son pouvoir et de sa signification ; vous lui obéirez et l'écouterez,
comme s'il avait quelque pouvoir magique capable de vous influencer. Vous saurez que ce mot ou
ce groupe de mots, prononcé doucement quand vous êtes seul, ou dans le silence, vous mettra

8
Karel Weinfurter - Mans Highest Purpose : Chapitre VIII; The Inner Word p.206

Quatrième cercle communication n°6 38


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immédiatement en harmonie avec le Cosmique et vous mettra en contact intime avec un des Grands
Maîtres du Cosmique. Vous découvrirez que le mot vous protégera du mal, vous relèvera de
maladie, changera les conditions et les vibrations. Il fera une quantité de choses étonnantes pour
vous, et pas simplement par les vibrations de sa prononciation, mais parce qu'il vous mettra
immédiatement sous la protection et la direction d'un des Grands Maîtres.

Il est important de savoir, cependant, que le gardien avertissait ses élèves de ce que
certains dans le passé avaient désobéi à la parole ou l'avaient ignorée ; en de telles circonstances, ils
avaient appris rapidement qu'un tel acte entraînait peine et chagrin. Nous sommes, bien sûr, tous
humains, et l'élément humain en nous est bien susceptible de nous entraîner parfois à croire que
notre propre raisonnement est supérieur à toute autre pensée pouvant venir de l'extérieur ou de
l'intérieur. Autrement dit, la voix du tentateur essaie souvent de nous porter à ignorer la parole
intérieure et à écouter notre propre raisonnement. Dans ce cas, nous chutons inévitablement,
apprenant, de ce fait, une leçon.

Vous pourrez juger après ce que je vous ai dit là de façon voilée, que cette parole ou idée
intérieure se manifestera en temps voulu, quand vous serez dans le doute ou quand vous aurez
besoin d'être guidé par la petite voix intérieure. Je ne vais pas vous dire cependant, où, quand et
comment : le mot jaillira ainsi en vous quand vous en aurez le plus besoin. Cela, vous devez
l'apprendre par l'expérience.

Nous avons l'excellent exemple, dans les très anciennes histoires mystiques de Moïse
rappelées par la Bible chrétienne, d'une personne qui désobéit un jour à la voix divine et n'accorda
aucune attention à la parole intérieure. Peut-être n'avez-vous jamais compris que l'histoire de Moïse
est plus une allégorie et un symbole qu'un exposé véritable d'événements. C'est une des plus
anciennes histoires à sens voilé que la Bible contienne. Il semblerait parfois que Moïse n'était pas
une, mais plusieurs personnes. Si nous gardons présent à l'esprit le fait que Moïse symbolisait
simplement celui qui a reçu l'Initiation, mais qui hésite successivement entre les tentations terrestres
et l'appel divin, nous comprenons que nous ne lisons pas l'histoire d'un homme en particulier, mais
celle d'une personnalité représentant bien des hommes ou des individualités. La leçon importante
que nous tirons de l'histoire de Moïse, c'est la merveilleuse évidence mystique que, alors que
l'homme est à la fois spirituel et physique et peut entendre en lui la Voix Divine prête et désireuse
de la guider et de le conseiller, Dieu a ordonné que l'homme ait son libre arbitre et soit libre
d'écouter l'appel de la tentation de ce monde, aussi bien que les directives de sa conscience
intérieure. Il a le privilège du choix, selon son bon plaisir.

Cela nous conduit à un point où je peux de façon sûre et confidentielle commenter une des
anciennes lois rosicruciennes dont nous avons supprimé l'usage dans tous les cercles inférieurs,
parce qu'elle a trop tendance à être mal comprise. Cette loi est la suivante :

" Fais ce que tu veux, est la totalité de la loi. L'amour est la loi, mais l'amour est en
dessous de la volonté. "

La première partie de cette loi est la plus significative. "Fais ce que tu veux, est la totalité
de la loi." Cela ne veut pas dire que vous pouvez faire ce qui vous plaît, et qu'il n'y a pas d'autre loi
que celle vous permettant de traverser la vie en faisant toutes les choses, quelles qu'elles soient,
selon votre désir. Vous constateriez à ce moment-là qu'un tel principe ne pourrait aucunement être
une loi. La clef concernant la totalité de la loi repose dans le mot volonté. Ce commandement de
faire les choses que vous voulez faire, signifie faire les choses que vous avez raisonnées, examinées,

Quatrième cercle communication n°6 39


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analysées et finalement agréées en comprenant que vous assumerez la


responsabilité de votre acte et porterez le karma qui en résultera. Vous
voyez, par conséquent, que la loi ressemble beaucoup à cette autre
qu'expriment nos enseignements : " Si vous osez agir, vous aurez le
pouvoir de le faire. "

Après avoir reçu le mot intérieur et fait connaissance avec le


signal d'alarme, ou l'impulsion de l'être intérieur, qui vous prévient
quand vous agissez bien ou mal, alors, si vous voulez faire quoi que ce
soit, ce sera la loi pour vous. Naturellement, je voile à nouveau le sens
de mes paroles. Vous devez analyser chaque mot et chaque pensée
exprimés dans les phrases précédentes, et les méditer de façon à
découvrir les vérités sublimes et transcendantales qu'elles contiennent.
Il y a deux sources de volonté dans l'univers. L'une est la volonté de
Dieu ; l'autre est la volonté de l'homme. Que toutes vos actions
s'effectuent selon la volonté, c'est la totalité de la loi. Vous devez agir
soit selon la volonté de Dieu, soit selon la vôtre propre, car il n'y a pas d'autre alternative.

Je vais maintenant vous citer un très beau passage qui est la pierre marquante des pensées
exprimées dans les plus anciens écrits rosicruciens, traitant exclusivement de ce sujet de la parole
intérieure et essayant de faire sentir et comprendre le son et la nature de la parole. Écoutez ce bel
extrait :

"Les pouvoirs linguaux de la nature sont à l'être intérieur ce que la gamme des tons en
musique est pour le musicien. Les lettres ou sons de voyelles de l'alphabet sont l'école de l'être
intérieur. L'homme doit laisser le véritable esprit de ces sons agir sur lui jusqu'à ce que les
émotions de la vie s'éveillent à un stade d'infaillibilité, de même que l'oreille du musicien s'entraîne
à entendre des sons musicaux d'une manière infaillible. Autrement dit, l'être intérieur doit se
familiariser avec les pouvoirs intimes de l'âme de la parole intérieure, à un point tel que Dieu cesse
d'être quelque chose de lointain et d'étrange et que l'être intérieur soit capable de parler avec Dieu
comme s'il parlait avec l'être extérieur."9

Il existe un autre bel extrait que je crois pouvoir vous donner sans risque à l'heure
actuelle ; il appartient au même manuscrit.

"Dieu est le Verbe, et les lettres sont le Verbe, et l'essence de la parole est exprimée dans
les sons de voyelles ou lettres du langage humain. Au commencement, quand il n'y avait pas encore
de mondes ou d'êtres, ni de créatures, il n'y avait rien d'autre que l'espace. L'espace était rempli
des pouvoirs et des forces de Dieu. Ces pouvoirs devaient être organisés pour pouvoir devenir
constructifs et bienfaisants. Dieu organisa ces pouvoirs en prononçant la parole qui, par les
voyelles et les essences de leurs pouvoirs, contrôla et dirigea les pouvoirs de l'univers."10

Un autre passage encore peut vous guider dans votre méditation.

"Dieu s'est donné lui-même à, ou dans, l'homme, et l'esprit de l'homme ou sa conscience


est une partie de Dieu. Mais plus que cela, par les sons de voyelles de son langage, Dieu a permis

9
Karel Weinfurter - Mans Highest Purpose : Chapitre VIII; The Inner Word; “154” p.211
10
Op. cité : Chapitre VIII; The Inner Word; “156” p.212

Quatrième cercle communication n°6 40


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

que l'homme ait le privilège et la possibilité d'appeler les pouvoirs spirituels de l'univers, et arrive
ainsi à s'identifier à eux, et à mettre son être en contact et en harmonie avec Dieu."11

Il y a encore bien des choses que je pourrai vous dire quand vous aurez trouvé votre mot,
mais je ne me hasarderai pas à en dire plus pour l'instant. Il est inévitable qu'en divers points du
sentier, votre maître doive vous laisser seul pour méditer et réfléchir. Il peut arriver à ces moments-
là que votre cœur et votre âme réclament à grands cris un seul mot d'instruction, ou une réponse
particulière à un grand problème, mais le maître doit rester silencieux, la réponse doit venir de
l'intérieur. Ainsi en sera-t-il pour chacun de vous. Vous devrez demeurer dans le silence, la
méditation et la contemplation, tout au long de votre période de la Nuit des Ténèbres et attendre
l'Aube, où le Mariage aura lieu. En attendant, soyez à l'écoute de la parole intérieure. Ce peut être
un mot familier que vous aurez souvent entendu, ou une phrase composée de deux, trois, quatre
mots courts ressemblant à un proverbe, une parole prophétique, une loi ou un commandement. Je ne
peux vous dire à quoi il ressemblera et Dieu ne permettrait pas que je vous donne un mot qui ne
serait pas le vrai.

Levez-vous, si possible tôt le matin, dès le lever du soleil et, avant ou après le petit
déjeuner, faites vos ablutions, asseyez-vous ou tenez-vous dans une position faisant face au lever du
soleil puis cherchez votre mot. Examinez attentivement le ciel à l'horizon, juste à l'endroit où le
soleil se lève comme si vous vous attendiez à voir s'élever le Fils de l'Homme et arriver le Fils de
Dieu avec le mot inscrit sur un rouleau. Puis mettez-vous à l'écoute intérieurement. Soyez attentifs
au moindre son qui peut se manifester à votre esprit, à chaque mot qui peut surgir dans vos pensées
venant de l'intérieur. Mettez par écrit ceux qui semblent s'imposer à votre conscience, mais ne les
adoptez pas ou ne les acceptez pas, à moins qu'après plusieurs jours de recherches, le même mot
continue à surgir, ou la même pensée à s'imposer. Priez pour que la lumière vous soit donnée et
priez pour que le mot se révèle. Entrez en contemplation à nouveau, après le petit-déjeuner si
possible, ou à midi ou vers le soir, et encore une fois avant de vous endormir.

La période la plus importante de votre vie est à portée de votre main, et chaque moment
qu'il vous sera possible de consacrer à une telle contemplation ou méditation, pendant la Nuit des
Ténèbres, vaudra tout le dérangement, le temps et le refus des plaisirs que vous auriez pu peut-être
consacrer à cette période. Ne demandez pas aux autres quel succès ils ont obtenu avant d'être prêts à
répondre que vous-mêmes avez réussi, et même alors, ne discutez ce sujet avec personne, si ce n'est
avec ceux dont vous pouvez être certains qu'ils sont dans la même situation et au même point de
développement que vous-mêmes. Bien des semaines peuvent s'écouler avant que vous receviez le
mot, ou il peut être à votre portée. Je peux simplement prier pour vous afin qu'il se manifeste
bientôt. En attendant, je vous redonnerai ultérieurement certaines pensées à méditer. Vous devriez
lire cette leçon bien des fois au cours des jours qui viennent, reprenant de temps en temps un de ses
paragraphes comme base de votre contemplation et de votre méditation. Analysez soigneusement
chaque phrase, jusqu'à ce qu'elle fasse partie intégrante de votre être.

Nous allons simplement vous donner maintenant quelques suggestions complémentaires,


susceptibles de vous aider dans votre période de méditation et de contemplation. D'après les
quelques lettres que j'ai reçues, il est tout à fait évident que la plupart d'entre vous commencent à
réaliser pleinement que leur attente dans la nuit des Ténèbres est une période critique de leur
développement.

11
Op. cité : Chapitre VIII; The Inner Word; “175” p.213

Quatrième cercle communication n°6 41


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

Maintenant, je vais vous faire part d'un des brefs messages que le gardien donne
habituellement aux membres de sa classe arrivés à ce stade.

" Soyez toujours attentifs au fait que le tentateur demeure en permanence sur le Seuil. Il y
a de multiples tentateurs et des seuils multiples. Quand nous prenons vie en ce monde à la
naissance, nous franchissons le seuil d'un monde à l'autre, et rencontrons-là le premier tentateur
qui est l'esprit du matérialisme avec toute sa vanité, son ignorance et son grossier manque de
compréhension. Ce tentateur nous tente tout au long de l'enfance et réussit parfaitement à semer ses
graines de mésintelligence et de compréhension erronée dans notre conscience. Quand vous avez
passé le seuil de cet Ordre, vous avez rencontré un autre tentateur dont l'avertissement devrait
toujours rester présent à votre esprit. Il représentait l'esprit du doute et du manque de sincérité, sa
voix proférait des paroles de raillerie spirituelle et religieuse. Sur le seuil de votre premier éveil
spirituel, lors de votre entrée dans les premières phases de votre développement psychique, le
tentateur manifesta à nouveau sa présence pour vous mettre à la question sur vos convictions
intérieures, vous provoquer et se moquer de votre croyance en quelque possibilité de
développement et d'avancement.

Voici qu'à nouveau vous allez rencontrer un autre de ces nombreux tentateurs qui se sont
manifestés à chaque seuil. Ce tentateur a une vielle histoire bien définie à vous conter. J'ai pu
écouter sa voix, alors qu'il s'adressait à tous ceux qui vous précédèrent dans ce même temple. Je
n'ai pas le privilège, ni la compétence de le réduire au silence, car bien que je le désapprouve et
que je connaisse la malignité de ses voies, je sais aussi le pouvoir qui résultera après que sera
surmontée la tentation de ses paroles. Aussi lui ai-je permis de parler dans le passé, comme je vais
lui permettre de le faire aujourd'hui et je surveillerai avec intérêt si vous lui portez quelque
attention ou prouvez votre maîtrise en l'ignorant. Il vous dira que c'est de la folie que d'attendre
quelque pouvoir plus grand que celui que vous possédez maintenant, et que vous n'avez pas besoin
de chercher la signification de quelque Aube à venir, car chaque aube n'est que le commencement
d'un nouveau jour et les jours du mal sont tout aussi beaux que les jours de bonté. Il vous dira que
vous êtes en train de perdre votre temps et des heures précieuses en vous adonnant à vos études et à
la méditation, alors que tout dans le monde vous offre gaieté, bonheur, réjouissance et excitation.

" Il vous dira que si vous persistez à attendre l’Aube d'Or, et trouvez seulement la moindre
indication de quelque changement, cela prouvera que vous attendez beaucoup trop et que rien de
grand ne se produira, si ce n'est ces infimes choses, fruits de votre imagination et qui n'ont aucune
importance. Il essaiera de vous dire que vous avez consacré quatre ans, six ans, ou dix ans de votre
vie à ce travail et à ces études, sans aucun profit, et que les avantages que vous croyez avoir reçus,
sont des créations purement fictives de votre esprit et sont nées de l'espoir plutôt que des faits. Il
vous incitera à chercher des instructions plus pratiques appartenant plus à ce monde, et à vous
servir des lois et des principes matériels, en délaissant les lois spirituelles et psychiques parce
qu'elles ne pourront vous servir comme les autres. Il fera tout son possible pour vous décourager
d'atteindre quelque développement spirituel, car il sait que ce dernier apporte la renaissance et le
commencement d'une vie nouvelle et qu'il vous dévoilera et vous ouvrira le monde matériel en vous
le montrant dans tout son faux éclat, sa trompeuse dorure et son impuissance.

" Vous avez tout loisir de l'écouter, si vous voulez, quoique je vous avertis que ce serait
vraiment gaspiller votre temps et qu'il est débilitant pour le caractère et le moral de laisser le
tentateur occuper votre esprit et votre attention. Mais lui céder signifierait franchir rapidement à
reculons tous les ponts que vous avez traversés et vous ramener en arrière au commencement de
votre voyage. Restez forts dans votre résolution et la maîtrise sera votre récompense. "

Quatrième cercle communication n°6 42


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

Quand vous aurez pénétré dans les jours nouveaux de l'Aube d'Or, vous vous apercevrez
de l'éveil d'un pouvoir créateur nouveau en vous, qui est bien l'une des plus étonnantes facultés
jamais possédées par l'homme. Maintenant, je ne souhaite à aucun de vous de découvrir l'utilisation
de ce pouvoir de la façon choquante dont je l'ai découverte. Je n'ai pu malheureusement recevoir
une instruction de valeur, de la même façon que vous l'avez reçue. Mon instruction fut condensée à
l'extrême et je devais étudier seul, car il n'y avait pas alors en ce pays de maître pour me guider
attentivement. Je recevais des piles de manuscrits de l'étranger que je devais fouiller, traduire, et
mettre en ordre dans les degrés appropriés. Nuit après nuit, et jour après jour, j'essayais de nouvelles
expériences et de nouveaux principes, souvent bien supérieurs à mon propre développement, de
façon à aller au devant des choses à venir et à mieux comprendre comment il me fallait transmettre
l'abondant travail que je me préparais à donner aux nouveaux membres.

De cette façon, je n’ai jamais reçu l'avertissement que je vous donne maintenant, et je
m'aperçus soudain que j'avais éveillé et développé une certaine dose de puissance créatrice dont je
n'avais pas perçu l’existence. Je m'en aperçus en constatant que certaines choses que je désirais
faire, ou pensais faire, se manifestaient soudain d’elles-mêmes. Même cela ne me donnait pas à
entendre ce qui se produisait ou qui était arrivé, jusqu'à ce que, ayant commencé à penser à d'autres
personnes et à leurs problèmes, je comprisse qu'aussitôt après avoir pensé à une chose ou l'avoir
désirée de la manière voulue, elle s'accomplissait. Je découvris ainsi que j'étais capable d'amener
cette manifestation de pouvoir créateur, dans la vie d'autrui.

Quelques-unes des choses que j'accomplissais alors inconsciemment, sans comprendre ce


que je faisais, étaient très choquantes et surprenantes. Il me fallut arrêter l'expression de mes
pensées jusqu’à ce que j'eus rattrapé mon avance psychique et mieux compris ce que je faisais.

C'est pourquoi je désire que vous soyez tous avertis du fait qu'après être passé par la
renaissance et la régénération de l'Aube d'Or, vous commencerez à vous montrer capables de
résultats créateurs en réalisant vos plans comme jamais auparavant. Il sera nécessaire, par
conséquent, de prendre un soin particulier de la direction de vos pouvoirs créateurs, selon des
normes en accord avec le plan cosmique. Pour cette raison, il vous faut choisir quelque projet
important du domaine de la vie que vous désirez voir s'accomplir, et concentrer sur lui votre
pouvoir créateur.

Je ne peux tout vous dire à ce sujet pour le moment, car je dois l'expliquer
progressivement, mais je désire ajouter ceci d'une façon précise ; vous devez commencer
maintenant, pendant vos périodes de réflexion et de repos de la Nuit des Ténèbres, à décider quelles
branches du grand travail que dirige le Cosmique, vous désirez aider le plus, au moyen de votre
pouvoir créateur. Etes-vous intéressés par la politique ? S'il en est ainsi, vous devrez essayer de
découvrir ce que le Cosmique voudrait voir s'accomplir dans le domaine des affaires politiques de
votre ville, département ou état, et, quand vous aurez découvert quel peut être le désir du Cosmique
sur ce point, vous mettre en harmonie avec lui et aider à la condition qu'Il veut voir manifestée.

Si vous êtes attirés par les activités humanitaires, les hôpitaux, les asiles, ou le foyer, vous
devrez employer votre pouvoir créateur dans ce domaine. Si votre intérêt se tourne vers la détresse
des enfants nécessiteux ou malheureux, les aveugles, ou les malades, il vous faudra diriger votre
pouvoir créateur dans cette direction. Avez-vous des projets urbains d'achat, d'aménagement, et de
développement d'un jardin public ou d'une grande salle de théâtre populaire, ou d'exploitation d'un
lac, ou avez-vous quelque autre projet susceptible de profiter au public ? Votre ville ou votre
département projettent-ils d'acquérir un nouvel hôpital, ou une nouvelle maison pour les pauvres ?
Y a-t-il des personnes attachées à votre église ou à quelque autre église qui ont certains projets

Quatrième cercle communication n°6 43


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

d'assistance envers les aveugles et les nécessiteux ? Il y a des centaines de moyens d'utiliser votre
pouvoir créateur pour aider le Cosmique. Quoi que vous fassiez, vous ne devez pas choisir quelque
chose de nature trop strictement personnelle. Cela doit avoir quelque rapport avec la vie, le bonheur
et le bénéfice d'autrui, aussi bien qu'avec vous-mêmes.

Plus tard, quand vous aurez obtenu un certain crédit du Cosmique, en Lui ayant apporté
votre aide dans des problèmes altruistes, vous pourrez mettre à jour l'un de vos problèmes
personnels, mais vous ne devez pas commencer au début par ceux-ci.

Tous ces jours-ci, pendant que vous méditez sur la Nuit des Ténèbres et accordez votre
attention aux suggestions reçues dans les deux ou trois derniers chapitres, gardez présents à l'esprit
et réfléchissez aux grands projets altruistes qui vont être mis à l'étude dans votre ville ou votre
département et auxquels vous pourrez consacrer votre pouvoir créateur.

EN ATTENDANT L’AUBE D’OR

Nous voici à nouveau réunis pour recevoir nos enseignements réguliers et une direction
dans nos contemplations et méditations. Nous allons demeurer encore quelque temps dans la Nuit
des Ténèbres. Selon la tradition, nous devrons rester quarante jours et quarante nuits dans
l'obscurité, attendant l'Aube d'Or. Cette période de quarante jours et de quarante nuits n'est pas une
chose arbitraire, mais elle est en quelque sorte associée à une loi spirituelle qui peut se révéler à
nous juste après notre passage de la nuit au jour.

Tout au long de l'Antiquité, cette période de quarante jours a été associée à la régénération
spirituelle de l'individu et des masses. Plusieurs de ces périodes sont mentionnées dans les ouvrages
sacrés d'Orient. La plus ancienne référence, peut-être, à cette période de quarante jours, concerne le
procédé particulier de l'embaumement. Les Égyptiens soutenaient que, si leur processus unique
d'embaumement n'était pas accompli soigneusement pendant quarante jours, l'âme du défunt ne
pourrait se trouver prête pour la résurrection. Ils considéraient la durée de quarante jours comme la
période pendant laquelle l'âme demeurait dans la Nuit des Ténèbres, attendant la résurrection.

On peut trouver bien d'autres mentions de cette période de quarante jours dans le grand
nombre de lois et de principes traditionnels et spirituels du passé tels que les rapporte l'Ancien
Testament de la Bible Chrétienne. Elie resta quarante jours sur le Mont Horeb dans l'attente de
l'illumination mystique. Pendant quarante jours, Moïse s'isola du monde dans le jeûne et la
méditation, avant de recevoir la grande révélation qui lui vint de son réveil dans un nouveau monde
de réalités ; pendant quarante jours, il resta sur le Mont Sinaï, attendant la résurrection spirituelle et
intellectuelle, l'Égypte pendant quarante jours, traversa une phase de Nuit des Ténèbres, en
attendant la renaissance d'un de ses cycles de développement.

On peut reconnaître cette période de la Nuit des Ténèbres dans les quarante jours où les
enfants d'Israël restèrent aux mains des Philistins : période de souffrance avant qu'ils fussent
capables de comprendre le royaume qui leur avait été préparé. Il fallut quarante jours aux avant-
gardes israélites, envoyées par Moïse, pour traverser le désert et arriver dans la terre promise de
Canaan, puis revenir en rapportant des fruits merveilleux comme preuve de l'immense richesse et de
l’abondance de récoltes de ce pays. Autrement dit, ce fut une période de souffrance, de privation, de
besoin, au cours de laquelle ils s'efforcèrent d'atteindre un lieu spirituel dont Canaan était le
symbole. Cette interprétation plus matérielle que spirituelle est une illustration typique des

Quatrième cercle communication n°6 44


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

nombreuses interprétations erronées de certains passages de la Bible chrétienne, dues au manque de


compréhension des traducteurs aussi bien que l'extrême difficulté qu'il y avait à traduire le sens
subtil, profond et spirituel qui se trouve dans le texte d'origine.

Un autre exemple de fausse interprétation se trouve dans la mention faite à la manne, dont
les enfants d'Israël se nourrirent pendant quarante ans de leur séjour dans le désert. Il y a eu, au
cours du siècle passé, de nombreuses discussions concernant la nature physique de l'aliment qui
tomba du ciel pour nourrir le corps physique de ces Israélites. Il est amusant de voir jusqu'à quelles
extrémités des hommes instruits, comprenant des théologiens, peuvent aller, pour prouver qu'il était
possible à Dieu d'avoir envoyé quelque chose des nuages sous la forme d'un légume ou d'une
substance comestible telle qu'elle aurait pu pousser dans le désert et qui aurait pu sauvegarder la vie
des enfants d'Israël pendant tout ce temps. Des livres nombreux et de longs discours ont été écrits et
prononcés sur cette question d'ordre matériel. Cependant, dans ce cas-là comme dans celui des
interprétations des textes bibliques originaux, ils se sont appesantis sur le sens physique plutôt que
spirituel. Ils ont ignoré complètement le fait que ce n'était pas un aliment matériel destiné aux corps
physiques, mais plutôt une nourriture spirituelle destinée à l'âme qui soutint les enfants d'Israël
pendant quarante ans.

Dans le Nouveau Testament, nous trouvons aussi cette période de quarante jours
mentionnée symboliquement comme une période d'obscurité précédant juste l'Aube d'Or de
l'illumination. Dans le désert, Jésus fut tenté par Satan pendant quarante jours. Là aussi, c'est un
symbole de la Nuit des Ténèbres, au cours de laquelle Jésus se retira du monde pour attendre l'Aube
d'Or du pouvoir spirituel suprême.

Si nous nous remémorons la topographie du pays où vivait Jésus, nous pourrons


comprendre plus facilement que les termes tels que désert et sommet d'une montagne doivent
nécessairement avoir un sens symbolique. Il n'y a pas de grandes montagnes en Palestine, mais
simplement des collines arrondies, qui sont si souvent traversées, que la solitude y aurait été
impossible. De même, il n'y a pas dans ce pays de grands déserts où l'on aurait pu ainsi s'isoler de
l'humanité pendant quarante jours. De ce fait, il apparaît que ces références bibliques sont purement
symboliques. Le faîte de la montagne n'avait rien à voir avec les circonstances ; il signifie plutôt
l'élévation de l'être intérieur aux plus grands sommets. Quand on parle de "l'ascension du mont",
cela signifie monter les degrés nécessaires pour se préparer à l'initiation. Quand on relate le fait
"d'aller dans le désert", cela signifie simplement se retirer dans un lieu de solitude paisible, pour
méditer et se concentrer, dans l'attente de la révélation cosmique.

Nous pourrions citer ainsi de nombreuses autres références à cette période de quarante
jours, mentionnée dans la Bible Chrétienne aussi bien qu'en d'autres sources de la littérature sacrée.
Chaque circonstance a son interprétation mystique et spirituelle. Dans chaque cas, l'individu ou le
groupe d'individus en question, devait demeurer dans une période de ténèbres, de besoin, de
privation ou période négative, en attendant une libération de puissance spirituelle, c'est-à-dire
l'influx de la sagesse ou de la force spirituelle d'un nouveau jour, offrant de nouvelles opportunités ;
en bref, d'un nouveau cycle d'existence. Les interprètes, dans leurs traductions littérales des écrits
sacrés, semblent avoir perdu de vue le fait que cette période de quarante jours se rapporte
symboliquement à la séparation spirituelle et psychique d'avec les choses matérielles de la vie. Quel
monde de différences nous trouvons dans la compréhension pleine d'illumination des traditions
secrètes, une fois que l'on détient la bonne clef ! C'est le but de notre nouvelle rencontre ; le but de
notre entrée dans la Nuit des Ténèbres pour enfin renaître. Nous désirons un plus grand nombre de
ces clefs capables d'ouvrir les portes des mystères de la vie.

Quatrième cercle communication n°6 45


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Revenons maintenant à la période de quarante jours telle qu'elle nous concerne en


particulier. Le gardien nous a appris que nous devons demeurer dans la Nuit des Ténèbres pendant
quarante jours. Cette période, répétons-le, est symbolique. Pour certains, elle peut durer seulement
trois semaines, alors que pour d'autres, elle peut demander un laps de temps plus long, huit
semaines étant le maximum. La durée est déterminée par la période de temps nécessaire pour
assimiler toute la nourriture spirituelle et pour atteindre ce degré supérieur de développement
intérieur. Quand l’Aube sera proche, chacun commencera à sentir qu'un changement s'est opéré en
lui. Cependant, ce grand changement et ce développement intérieur dépendront du degré de
méditation et de réflexion que vous aurez consacré à votre être spirituel pendant votre séjour dans la
Nuit des Ténèbres. Il est nécessaire que vous tourniez vos pensées vers l'intérieur, en vous
concentrant sur votre être spirituel, pour atteindre un grand éveil au seuil de l'Aube d'Or.

Pendant cette période de la Nuit des Ténèbres, certains d'entre vous pourront ressentir
l'impulsion intérieure d'éliminer de leur vie certains plaisirs physiques habituels. Dans ce cas, il
vous faudrait obéir à cette impulsion. Peut-être aurez-vous l'impression qu'il vous faudrait jeûner à
quelque degré, en éliminant les mets les plus lourds ou certains des aliments qui vous font le plus
plaisir. Vous pourrez le faire, mais il ne sera pas nécessaire de supprimer toute nourriture, car il ne
faut rien faire qui affaiblisse votre corps. Un grand nombre d'aliments peuvent être supprimés dans
votre régime sans dommage pour le corps. Ceux d'entre vous qui ont le sentiment que ce sont les
plaisirs charnels qu'ils doivent réfréner, ou les choses qui procurent un plaisir mental et physique,
devraient s'y conformer. Nous pouvons très certainement éliminer bien des plaisirs de ce monde et
jouir quand même de la vie, sous son côté réel. Il est particulièrement recommandé au cours de la
dernière partie de la Nuit des Ténèbres, de sacrifier le plus grand nombre possible de plaisirs
physiques. Chaque jour, voyez si vous pouvez sacrifier sur l'autel symbolique du Temple quelque
chose de nature purement physique dont vous profitez personnellement. Chacun devrait, cependant,
n'agir qu'en accord avec les pensées ou suggestions qui lui viennent de l'intérieur au cours de ses
périodes de méditation.

Dans le terme sacrifice, tel qu'on le trouve dans la littérature sacrée, nous avons un autre
exemple de l'erreur d'interprétation du symbolisme. On utilisait l'agneau dans les rites du sacrifice,
parce qu'il symbolisait l'animal le plus précieux et le plus utile dans la vie. L'agneau fournissait non
seulement sa laine pour les vêtements, mais sa chair comme nourriture. Il demandait une sollicitude
constante et une protection contre l’inclémence du temps, et les attaques des bêtes sauvages. Il lui
fallait des pâturages et des soins spéciaux. On comprend pourquoi l'agneau devait être choisi
comme symbole de sacrifice, de préférence à un autre animal malpropre et commun tel que le porc,
dont toutes les caractéristiques, habitudes, soins, et valeur, sont directement à l'opposé du précieux
agneau.

Le sacrifice de l'agneau signifiait pour les anciens, le sacrifice de ce qu'ils possédaient de


plus important, dans un but spirituel. L'agneau, paisible et humble suivant du berger, signifiait aussi
l'obéissance spirituelle à la volonté du maître. Il symbolisait l'être spirituel intérieur de chacun
d'entre-nous. Grâce à cette clef, il nous est possible de comprendre plus pleinement la signification
des références de l'écriture au sacrifice des agneaux.

Il n'est pas nécessaire de sacrifier sur l'autel, des choses matérielles comme l'argent. Car
l'argent, en tant que tel, n'est d'aucune utilité à Dieu ; en fait, ce serait l'insulter que de penser
pouvoir gagner sa faveur par quelques pièces de monnaie. Mais nous pouvons sacrifier ce qui nous
fait grand plaisir, ou nous passer de ce qui a un grand prix à nos yeux. Nous avons tous quelque
privilège ou possession pouvant être sacrifié. Nous pouvons différer l'acquisition de certaines
choses dont nous avons besoin, jusqu'à ce que la Nuit des Ténèbres soit traversée ; nous pouvons

Quatrième cercle communication n°6 46


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laisser de côté des activités sociales ou nous refuser des plaisirs personnels, comme l'assistance à
des réunions récréatives publiques, ou les dépenses consacrées à l'embellissement de notre
personne. Pendant cette période de la Nuit des Ténèbres, chaque chose sacrifiée dans le domaine
des plaisirs physiques accroîtra votre développement spirituel. Ainsi, par ces sacrifices, nous
pénétrons dans le désert symbolique de la vie, faisant de la dernière partie de la Nuit des Ténèbres,
une période reposante d'isolement, de séparation et de paisible méditation. Nous n'avons pas à nous
refuser les véritables nécessités de la vie, ni à nous détourner de nos devoirs et de nos obligations,
mais nous pouvons y introduire l'activité et le pouvoir spirituels.

Telles sont les pensées qu'il vous faut méditer au cours des quelques jours à venir.

Nous atteignons le terme de nos discussions sur la Nuit des Ténèbres et j'espère que la
plupart d'entre vous ont, en ce moment, fait la moitié de sa traversée. Naturellement ce n'est pas une
chose que l'on peut déterminer pour l'instant, car nous ne saurons pas combien de temps aura duré la
Nuit, avant qu'elle ne soit achevée. Il est évident que pour certains, elle durera plus longtemps que
pour d'autres.

J'espère que certains d'entre vous auront reçu le mot qui doit devenir leur mot sacré. Ne
soyez pas pressés ni impatients à son sujet, car s'il ne vous a pas encore atteint ou si vous n'avez pas
de certitude à son sujet, n'en adoptez pas un de façon arbitraire. Ne croyez pas que ce doive être un
mot qui vous est familier ou qui paraît avoir une signification bien précise, ou encore que vous ayez
lu dans une de vos communications. Ce peut être un mot totalement nouveau pour vous ; il peut être
simple et ne pas avoir de signification spéciale par lui-même ; il peut être en toutes langues et ne
pas se limiter à la vôtre propre.

LES MYSTÈRES DE LA VIE

J'ai attiré votre attention sur le fait qu'une des grandes leçons que nous sommes tous
désireux d'apprendre et d'intégrer à notre personnalité concerne les mystères de la vie. Comme on
use couramment de cette phrase de nos jours ! On lit dans les avis et dans les annonces, on entend
dans les sermons et l'on voit en titre de livres et d'articles de magazine les termes : Les Mystères de
la vie. Cependant, que connaissent tous ces écrivains ou ces orateurs sur les mystères réels de la vie,
et que savez-vous ou que sais-je à leur sujet ? Il n'y a pas deux personnes qui vous donneront avec
précision la même réponse si vous leur posez la question : "Quels sont ces mystères de la vie" ?

Les véritables mystères de la vie ne peuvent faire simplement partie des choses qui nous
intriguent ou nous paraissent mystérieuses, car ces choses-là sont susceptibles de nous être révélées
à tout moment, voyant ainsi leur mystère dissipé. À une certaine époque de notre vie, nous avons
considéré certaines choses comme les grands mystères du jour. Aujourd'hui, nous sommes arrivés à
être si familiarisés avec ces choses, et nous les comprenons si bien, que nous nous étonnons d'avoir
pu un jour les considérer comme des mystères. Il y eut une époque où la nature de la région du pôle
Nord et du Pôle Sud, et les conditions de climat, d'eau et de terrain de ces lieux, étaient considérés
comme l'un des grands mystères de la terre. Pourtant, quelques années après, tous ces mystères
étaient dissipés par quelques expéditions d'exploration qui se rendirent à chacun des pôles. Il y eut
une époque aussi, où de nombreuses personnes furent intriguées par ce qui se passait quand on
jouait de la musique dans une pièce, qu'on la transmettait de façon invisible et qu'on la recevait dans
un grand cornet. Mais au bout de quelques années, les principes radiophoniques devinrent si
familiers, même aux enfants, qu'il n'y eut pas plus longtemps de mystère concernant la radio, et
nous traverserions difficilement la rue pour écouter une conférence intitulée : "Le Mystère de la

Quatrième cercle communication n°6 47


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Radio". C'est devenu un lieu commun, une chose pratique et compréhensible à la plupart d'entre
nous, une chose dont on a supprimé le mystère véritable. Il est certain que toutes connaissances
voilées ou cachées, du genre de celles dont nous vous avons donné des exemples, sont susceptibles
d'être dévoilées et de devenir un lieu commun en peu d'années par l'action des hommes, et elles ne
peuvent ainsi constituer de réels mystères de la vie.

En fait, aucun des problèmes terrestres que voile notre manque de compréhension
objective, ne constitue un mystère. Ces choses incompréhensibles à nos yeux pour la simple raison
que l'esprit humain n'a pas résolu les problèmes qui les concernent, ne peuvent pas être vraiment un
mystère. Ce sont simplement des problèmes terrestres que la civilisation en marche soulève un
certain temps pour en faire ensuite une chose banale. À titre d'exemple, il n'y avait aucun mystère
au sujet de la radio avant qu'elle ne fût inventée. L'homme créa le mystère et le résolut ensuite.
Avant que l'homme se soit mis à expérimenter certaines vibrations et ondes éthériques, il n'y avait
ni radio ni transmission sans fil ; il ne pouvait, par conséquent, y avoir aucun mystère à ce sujet.

L'homme, par sa façon particulière de faire les choses, crée de nombreux mystères
terrestres puis, se trouvant pris au piège des caractères techniques de sa création, il se met en devoir
de résoudre les problèmes qu'il a soulevés. Quand il les a finalement résolus, il est persuadé d'avoir
dévoilé un grand mystère. On peut le comparer à l'araignée qui tisse une grande toile et s'y trouve
ensuite elle-même prise au piège. Dans cette situation embarrassante, il arrive à comprendre qu'il
doit résoudre sa propre perplexité et se dégager du mystère de ce qu'il a inventé. Après s'être libéré
en anéantissant le mystère de son invention, et en le réduisant à un sujet facile à comprendre, il ne
devrait avoir aucune raison de s'enorgueillir de sa réalisation. Il n'existait aucun mystère sur le pôle
Nord et le Pôle Sud avant que l'homme ne commençât à considérer ces parties du globe comme
différentes des autres. Plus il spéculait sur la nature de ces contrées, et accordait d'attention aux
spéculations extravagantes les concernant, plus il créait de mystères artificiels qu'il lui faudrait
résoudre plus tard. L’homme n'a jamais inventé de mystères qu'il ne fût capable de résoudre. Je
parle selon la vérité en disant que l'homme ne résoudra jamais aucun mystère, si ce n'est ceux qu'il a
lui-même fait naître. C'est pourquoi il ne faut jamais s'attendre à ce que les mystères réels de la vie
soient résolus par quelque intervention de notre part, car ces mystères ne sont pas des inventions
dont nous serions l'auteur, mais des choses sublimes bien au-delà de nos facultés objectives
d'analyse et d'explication.

La seule manière dont on puisse savoir à quelque degré ce que sont les mystères réels de la
vie, c'est la révélation. Nous ne pouvons prendre le moindre de ces véritables mystères et nous
asseoir à un bureau avec un crayon et du papier pour le transformer en formules mathématiques,
comme nous le faisons pour un problème de géométrie ou de trigonométrie. Nous ne pouvons
résoudre les mystères de la vie au moyen de notre connaissance objective, comme dans un
laboratoire chimique où l'on utilise des microscopes et autres instruments. Nous ne pouvons
examiner le moindre des mystères dans un laboratoire de physique ou d'électricité, par exemple, et
en tirer une parfaite solution. Nous pouvons seulement considérer ces mystères dans le sanctum de
nos cœurs, dans la conscience de notre être intérieur, et là, laisser Dieu nous révéler un peu de leur
nature. Ces grands mystères ne seront jamais complètement résolus par aucun d'entre nous, cela
parce que chaque révélation qui met en lumière quelque point d'un de ces mystères, ajoute
simplement plus de mystère à l'ensemble. La science n'a pu réussir à apporter la moindre
contribution à leur solution.

Quand un savant essaie de résoudre le mystère de l'origine de la vie, en prenant la plus


petite cellule du protoplasme et en la plaçant sous un microscope pour l'examiner, il peut découvrir
un point du mystère, pour s'apercevoir ensuite qu'il a ajouté au problème dix autres points encore

Quatrième cercle communication n°6 48


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plus mystérieux que le premier qu'il pensait avoir résolu. Sous le microscope, la simple petite
cellule de protoplasme que l'on considère comme l'origine de toute vie sur terre, ne devient pas une
unité ou une chose simple, mais un monde de mystères, car elle apparaît comme une compilation de
mystères dont chacun demanderait des milliers d'années à l'esprit humain pour être compris. Quand
le mystère de la cellule sanguine est mis à l'étude par la science, plus la recherche est poussée, plus
les mystères qui s'y rapportent se multiplient. Alors qu'il y a quelques centaines d’années, le sang
n’était qu’un mystère simple que chaque savant pensait voir résolu facilement, de nos jours une
seule goutte de sang constitue un monde de mystères dont la science s’aperçoit qu’ils ne pourront
jamais être résolus à fond.

Dieu est certainement le plus grand mystère. Il n’est pas une création humaine ; c’est
pourquoi l’homme ne sait même pas comment contempler ou exprimer le mystère de l’existence
divine. Comment pourrait-il alors examiner un tel mystère dans un laboratoire, que ce soit dans un
laboratoire de chimie, de physique, de cosmologie ou bien d’ontologie et même de théologie ? La
seule façon d’arriver à percer le réel mystère de Dieu, c’est de laisser Dieu descendre dans le
sanctum de notre âme-personnalité pour Se révéler Lui-même en nous, peu à peu, degré par degré,
jusqu’à ce que nous ayons enfin une faible appréciation de son existence ; cependant, nul n’osera
jamais espérer comprendre complètement ce mystère.

Nous allons donc contempler les mystères de la vie, au cours de notre progression dans les
études de ce cercle supérieur, mais avant de pouvoir commencer cet examen, nous devons nous
faire une idée personnelle de ce qui constitue les mystères de la vie. C’est pourquoi dans l’attente de
votre Aube d’Or, et dans la période précédant votre passage de la Nuit des Ténèbres, à la brillante
lumière du jour, vous devez examiner en votre esprit les grands mystères de la vie dont vous
aimeriez avoir la révélation, de façon à être prêts pour une telle connaissance et en parfaite
harmonie avec chaque pensée et inspiration cosmiques. Souvenez-vous qu'une révélation de ce
genre ne viendra que progressivement, avec peut-être une seule pensée à la fois, comme un seul
anneau d'une grande chaîne. Bien que chaque anneau puisse être d'or pur, splendide, et à lui seul
d'une grande inspiration, il sera néanmoins incomplet. Cependant, à moins d'estimer chaque anneau
à sa valeur réelle, et de nous familiariser si bien avec lui, que nous soyons prêts à lui ajouter
l'anneau approprié suivant, nous ne pourrons qu'acquérir une collection d'anneaux qui ne formeront
jamais une chaîne parfaite. Il nous faut donc ouvrir notre esprit à chaque pensée qui nous est
révélée, et nous préparer à l'associer convenablement aux autres pensées, en élaborant
graduellement les détails d'une révélation qui peut nous frapper d'étonnement. Par conséquent,
méditez sur tout cela pendant les jours qui viennent, en plus des autres pensées qui vous ont été
données dans les trois ou quatre derniers chapitres. Vous constaterez que la Nuit des Ténèbres sera
pour vous débordante d'activité mentale et de dévotion spirituelle, et à aucun égard une phase
d'inactivité et de solitude.

Très peu seulement de ceux qui demeurent actuellement au sein de la Nuit des Ténèbres
m'ont écrit pour me faire part de la réception de leur mot, ce qui indique nettement que la majorité
des membres de notre classe traverse véritablement une période de préparation très complète et
parfaite dans l'attente de l'Aube d'Or. Si l'opération ne demandait pas autant d'achèvement et de
plénitude, ils auraient probablement reçu quelque mot ou quelque indication au cours des dernières
semaines. Les quelques membres qui ont reçu leur mot sont probablement ceux qui ont passé le plus
de temps en contemplation et en méditation. En général, plus la période précédant la réception de la
parole est longue, et plus on passe de temps en méditation et en contemplation avant de la recevoir,
plus la préparation et le développement qui concernent les expériences futures seront parfaits. Mais
j'espère qu'aussitôt après avoir reçu votre mot, chacun de vous m'en fera part sans tarder. Écrivez
simplement un bref rapport que vous m'adresserez personnellement, comprenant juste quelques

Quatrième cercle communication n°6 49


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mots - dix ou quinze si possible - en me disant quel mot vous avez reçu, quand cela a eu lieu et dans
quelles circonstances. Cela peut être certainement expliqué en vingt-cinq ou trente mots au
maximum et ces courtes lettres seront conservées dans les archives de cette classe12.

Nous approchons tous de la venue de l'Aube, car chaque semaine nous en rapproche
davantage. Mais je ne souhaite pas que l'Aube arrive sans que vous ayez tous reçu votre mot et
soyez passés par toutes les préparations nécessaires.

La principale chose qui devrait occuper votre esprit, c'est la contemplation de ce qui
constitue le grand, le plus grand des mystères de la vie. Parmi les nombreux mystères que nous
avons pu noter d'une façon catégorique, il en est un qui, habituellement, est plus mystérieux que les
autres ou d'une plus grande importance à nos yeux. Ce mystère particulier sera différent dans la
plupart des cas. Pour certains, le mystère de sa parenté avec ses parents, ses frères et ses sœurs, ou
celui de ses relations avec la famille en général, est le plus étonnant, le plus surprenant et le plus
important. Pour d'autres, le grand mystère est de savoir pourquoi ils sont nés dans certaines
conditions sociales ou humaines ; tandis que pour d'autres, le mystère réside dans leur
incompréhension de ce que peut être leur mission dans la vie, ou de ce que devrait être leur place
dans le monde à l'heure présente. Pour d'autres encore, le plus grand mystère concerne les lois
divines ou les lois de la nature. Je pense qu'une liste d'une centaine peut-être de principes généraux
pourrait être établie, comme constituant les mystères de la vie tels que les conçoit la multitude des
êtres. Il existe pour chaque individu, un mystère prédominant de la plus grande importance pour lui
et de peu d'intérêt pour beaucoup d'autres gens.

Si je peux me permettre de citer à nouveau un exemple personnel, je dirai que depuis que
j'ai contemplé les mystères de la vie, il y en a toujours eu un qui a attiré plus que tout autre mon
intérêt et ma pensée. Il a trait à l'opération merveilleuse des lois cosmiques qui firent qu’en plus de
mes contacts passés avec l'Ordre rosicrucien et ma préparation antérieure, je suis né dans une
famille chrétienne de nature vraiment orthodoxe, avec, dans mes veines, le sang d'ancêtres qui
furent en rapport avec la première fondation rosicrucienne d'Amérique entre 1694 et 1801.
Cependant, mes parents actuels ne savaient rien des idées ou des enseignements rosicruciens avant
que, jeune homme, je ne m'intéresse moi-même à l'organisation. Tout au long de ma jeunesse, je fus
mis en contact avec d'éminents professeurs et écrivains religieux, avec des artistes, des philosophes
et des chercheurs, dont l'influence sur ma vie me prépara d’une manière définitive, dans cette
incarnation, à la position que j'occupe maintenant. Le mystère même de ma position actuelle est
digne de méditation et de réflexion.

Nous pouvons tous certainement trouver dans notre vie quelque sujet digne de notre
méditation et l'utiliser comme illustration de la façon dont les lois cosmiques opèrent et dont les
principes divins se manifestent. En réfléchissant sur ce sujet au cours des prochains jours, nous
pouvons nous rapprocher du mot qui nous est destiné, et, en même temps, activer en nous ce qui
pourra nous aider dans notre préparation de l'avènement de l'Aube.

12
Vous pouvez l'adresser à notre Directoire en utilisant le formulaire de notre site internet à l’adresse :
http://www.crc-rose-croix.org/index.php/nous-contacter/2-directoire

Quatrième cercle communication n°6 50


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ÉLÉVATION DE LA CONSCIENCE

En relation avec vos méditations et vos contemplations, il se produira sûrement une


chose : vous allez progressivement perdre le sentiment d'être séparés du reste du monde et celui de
votre relation directe avec le lieu où vous êtes situé et vos intérêts immédiats. Autrement dit, vous
allez peu à peu élargir votre champ de conscience, jusqu'à ce que vous vous rendiez compte que
vous êtes citoyen du monde plutôt que d'un seul pays, et habitant de la terre entière plutôt que d'une
seule ville ou d'une seule localité. Naturellement, vous cesserez d'être Français, Américain, Anglais
ou Allemand, à tous points de vue, sauf en ce qui concerne votre affiliation politique et le lien qui
vous attache à votre pays par la naissance, car votre conscience et votre intellect n'auront plus
aucune désignation, tant au point de vue religieux qu'universel, politique, racial et social ; ce qui
aura tendance à mettre dans votre conscience une grande part d'esprit oriental au lieu de lui
permettre de rester exclusivement occidentale.

Avez-vous jamais réfléchi à des enfants d'une famille nombreuse qui, après leur
adolescence, se dispersent pour aller vivre dans les diverses parties du monde ? Prenons l'exemple
d'un homme et de sa femme, de nationalité américaine, vivant en quelque endroit des États-Unis,
qui auraient dix enfants, cinq garçons et cinq filles. Imaginons que ces enfants, après avoir atteint
l'âge de dix-huit et vingt-et-un ans, se soient éloignés vers diverses parties du monde pour s'y marier
et s'y fixer, en créant leur propre famille. Pensez-vous que le père et la mère de ces dix enfants
pourraient penser à leur fille vivant en France comme à une française, et à leur fils vivant en Italie
comme à un Italien, à une autre fille vivant en Russie comme étant russe ou quelque autre fils
vivant en Allemagne comme à un allemand ? Certes non, car les parents considéreraient leurs
enfants comme étant leurs enfants, tous d'une seule nationalité, d'une seule race, d'une seule langue,
sans tenir compte du lieu actuel où leur corps physique se trouve.

Vous devez par conséquent bien comprendre que Dieu, en nous considérant comme ses
enfants, ne nous conçoit pas en tant que français, allemand, italien, russe ou américain, mais
simplement comme étant ses enfants. Que nous soyons noirs ou blancs, riches ou pauvres, et quelle
que soit notre nationalité, nous sommes tous égaux à ses yeux en tant que ses enfants. Tous les
autres éléments qui nous distinguent et que les intérêts matériels ont suscités et parés de quelque
importance, sont pour Lui quantités négligeables. Ainsi doit-il en être pour chacun de nous dans
notre développement. Nous devons cesser de penser à nous comme parlant des langues différentes,
car nous ne sommes tous unis que par un seul langage, le langage de l'Amour.

Dès que nous aurons commencé à fusionner dans notre conscience, la conscience de l'Est
et de l'Ouest, du Nord et du Sud, de l'ancien et du moderne, nous nous mettrons universellement en
harmonie avec le Cosmique. Vous vous rendrez compte, naturellement, que le Cosmique n'a nul
besoin des points cardinaux d'une boussole. Vous comprendrez progressivement que vous n'êtes pas
du monde ni réellement dans le monde, mais que le monde est en vous. Cela vous conduira à la
première compréhension consciente de ce que signifient le macrocosme et le microcosme, dont
nous aurons à vous entretenir plus longtemps par la suite.

En guise de préparation à notre travail futur, nous allons écouter les commentaires du
gardien, comme on le faisait autrefois, et nous essaierons de visualiser son point de vue.

Du point de vue historique, il nous intéresse de savoir que les tous premiers temples où
l'on dirigeait une préparation similaire, en vue des hauts degrés à atteindre, se situaient en Égypte.
Mais cela ne peut présenter d'intérêt qu'à nos yeux avec le recul du temps. À l'époque où les

Quatrième cercle communication n°6 51


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

premiers temples de mystères furent fondés, et où les premiers rosicruciens passèrent par des
périodes de préparation semblables aux vôtres, ces premiers mystiques ne considéraient pas la terre
d'Égypte comme quelque chose d'extraordinaire, au point de vue universel et international.
Autrement dit, ces premiers mystiques d'Égypte ne prenaient pas du tout la géographie en
considération ; la seule pensée qu'ils avaient à l'esprit, c'était qu'on les initiait alors à des vérités
universelles, qui n'étaient liées à aucune localité ni à aucune nationalité. C'est uniquement notre plus
large perspective d'à présent, qui prête quelque intérêt fascinant au fait que ces premiers mystiques
étaient fixés en Égypte. Pour ces mystiques eux-mêmes, ils ne se considéraient que comme de
simples étudiants dans leur propre pays, dans un temple qui faisait partie de la vérité universelle, et
ils n'accordèrent à aucun moment d'attention à leur position unique ou au fait que leur situation était
en quoi que ce soit inhabituelle.

En écoutant les paroles du gardien qui s'adressait à eux en ce temps-là, nous pouvons
apprécier pleinement l'universalité de son point de vue et de sa conscience. Il pensait que le temple
où ils étaient assemblés était au centre de l'univers, sans lien exclusif avec quelque pays ou ville
particuliers. C'est le point de vue que nous devons adopter et l'attitude que nous devons prendre.
L'un des points le plus important de la philosophie mystique que le gardien essayait de graver dans
l'esprit de chaque candidat était le fait que l'homme ne peut s'élever dans ce monde, plus haut que
son propre niveau de conscience. La merveille de cette pensée, c'est qu'elle est aussi vraie de nos
jours, qu'il y a mille ans de cela. L'homme ne peut s'élever plus haut que le niveau de sa
conscience. Vous savez que c'est un fait établi, que l'eau ne peut s'élever plus haut que sa source. À
notre époque, nous disons, dans le monde des affaires, qu'une entreprise ne peut devenir plus grande
que la conscience de l'homme ou du groupe d'hommes qu'elle représente. C'est un fait réel
qu'aucune affaire, aucun mouvement, aucune activité d'hommes ou d'un groupe d'hommes, ne
peuvent devenir plus grand que l'esprit et la conscience des gens qui sont à la base de ce
mouvement.

Si vous examinez un groupe d'enfants en train de jouer dans un quartier des environs, vous
remarquerez que les jeux auxquels ils s'adonnent, et les choses qu'ils font, ne sont pas plus grands,
ni d'une conception plus haute que la conscience des enfants eux-mêmes. Vous vous attendrez donc
à voir les petits garçons jouer aux billes et avec de petits jouets, et les petites filles à la poupée ou à
quelque jeu semblable. Vous seriez étonnés de voir des enfants de six ou huit ans délaissant leurs
jouets pour rester immobiles à jouer aux échecs. D'autre part, vous seriez surpris en voyant des
enfants de douze ou quatorze ans s'amuser avec des jouets. Vous seriez persuadés que leur
intelligence ne s'est pas développée au-delà du stade de six ou huit ans.

Dans le monde des affaires, on rencontre la même chose. Si vous allez dans une petite
boutique d'épicerie et la voyez pauvrement éclairée, les rayons et les marchandises mal arrangés, la
vitrine et les autres conditions laissées sans soin, vous comprendrez du même coup que le magasin
représente le degré de développement mental de la personne qui le tient. Si vous entriez alors dans
un autre magasin, et que vous aperceviez à votre grande surprise que tous les comptoirs, au lieu
d’être blancs, sont peints en vert, que les rayons au lieu d’être couleur bois naturel, sont également
verts, que les murs sont d'une teinte harmonieuse avec un joli linoléum couvrant le sol, quelques
plantes disposées dans le magasin, et partout une impression générale d'harmonie dans les couleurs,
et jusque dans la disposition de la marchandise sur les rayons, vous comprendriez alors que ce
magasin, avec sa peinture et son arrangement soignés, d'une façon si peu courante, est tout
simplement le reflet de la conscience de ses propriétaires. Si vous vous rendez dans un autre
magasin et faites l'expérience de la tendance générale qu'ont les employés à tricher à votre
désavantage sur la coupe d'un métrage, à ne pas mettre le poids exact en pesant la marchandise, ou à

Quatrième cercle communication n°6 52


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duper les acheteurs à chaque occasion, vous pourrez être sûr que la personne qui est à la tête de
l'établissement, a un état d'esprit et une conscience à l'image de cette façon de gérer ses affaires.

Le médecin, l'homme de loi, le prêtre et le professeur sont dans la même situation. Le


travail qu'ils font en faveur des autres ne peut être plus grand ni meilleur que leur conscience et leur
développement individuels. Quand nous aurons compris cela, nous ne critiquerons plus les actions
des gens, leur façon de mener à bien leur travail, ou leur mode de vie, car nous critiquerions au lieu
de cela le degré de conscience ou de développement qu'ils possèdent – et nous ne pouvons
certainement pas reprocher au simple d'esprit de se conduire selon sa folie. Ce n'est pas que les
actes de telles personnes soient insensés, mais leur degré de développement est inférieur, et notre
critique porterait sur leur développement et leur compréhension. Nous ne devrions critiquer le
développement de la conscience d'une personne qu'avec bonté et sympathie en comprenant que,
jusqu'à ce que nous mettions cette personne à même d'élever sa conscience, nous ne pouvons
espérer la voir élever son niveau de travail ou sa façon d'agir personnelle. Essayer de forcer un
homme à améliorer ses méthodes de travail, ou sa conduite morale et sociale, sans améliorer au
préalable sa conscience et développer sa compréhension, c'est tout simplement perdre son temps.

D'un autre côté, si nous commençons par aider de telles personnes à perfectionner leur être
intérieur, à élever leur conscience et leur compréhension à un degré supérieur, nous n'aurons aucune
difficulté en ce qui concerne leurs habitudes et leur façon de vivre, car le cours de leur vie changera
automatiquement et s'ajustera de lui-même à l'élévation de leur conscience intérieure. C'est la
grande différence qui existe entre le point de vue mystique et le point de vue intellectuel. La totalité
des universités, collèges et écoles de notre époque, agissent selon l'idée que, en entraînant
intellectuellement l'homme à faire les choses selon la manière appropriée, on créera en lui la
capacité de les accomplir. C'est là une grande erreur et je pense qu'il serait bon d'arriver à établir à
ce sujet certains faits dans l'esprit des masses. Entre apprendre à un homme à faire certaines choses
en l'éduquant mentalement, et élever sa conscience jusqu'au désir naturel d'accomplir ces choses, il
y a une différence d'éducation : l’une est de surface, l'autre est intérieure et profonde. Quand la
conscience de l'être intérieur est élevée, la personne améliorera son mode de vie et d'action très
facilement et de manière durable, parce que même si elle n'a pas reçu une instruction intellectuelle
extérieure, elle sera toujours guidée et inspirée cosmiquement dans ses actions et l'on peut compter
sur ce facteur plus que sur toute instruction ou éducation extérieures.

Nous avons donc une bonne raison, dans nos méthodes rosicruciennes, de commencer en
premier lieu à éduquer l'être intérieur et à élever la conscience profonde. Les rosicruciens déclarent
que la moyenne des hommes et des femmes reçoivent, au cours de l'instruction que leur inculquent
l'école, les journaux, les magazines et le travail, une éducation suffisante pour leur permettre d'être
mentalement bien équipés pour toute position qu'ils désirent
occuper dans la vie. Le réel handicap réside en ce qu'ils ne sont
pas développés intérieurement à un degré suffisant pour leur
assurer le pouvoir et la direction infaillible nécessaires à
l'accomplissement de leurs plans.

Prenez, par exemple, la remarquable personnalité de


Jacob Boehme, le cordonnier. Au point de vue mental, il n'avait
eu que le seul apprentissage de cordonnier et ne connaissait aucun
autre métier ni profession, mais sa conscience intérieure ou
Conscience Cosmique était développée à un degré supérieur,
dépassant de beaucoup les capacités d'un simple cordonnier. Il en
résulta que, alors que ses mains et son corps étaient occupés par

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cet humble genre de travail, son être réel s'élevait à de grands sommets. Alors que son honnête
travail d'artisan cordonnier n'avait jamais attiré l'attention, en dehors de la petite ville où il vivait,
son développement spirituel attira celle du monde entier. Aujourd'hui, nous lisons et étudions ses
livres, nous l'admirons et l'aimons pour ce qu'il était intérieurement, en oubliant qu'il n'était qu'un
simple cordonnier.

Autrefois, le Gardien du Seuil avertissait constamment les mystiques qui attendaient la


venue du Jour Nouveau, qu'il leur fallait s'élever au-dessus de leurs limitations physiques et
intellectuelles. Nous devons comprendre que la plupart de ces premiers mystiques étaient beaucoup
moins instruits intellectuellement que ne le sont les enfants des écoles primaires d'aujourd'hui. Il est
douteux et peu probable que le mystique moyen de ce temps-là, fût capable de lire et d'écrire
parfaitement en sa propre langue égyptienne et il ne connaissait certainement rien de la langue et
des conditions des autres parties du monde.

On lui apprenait à oublier qu’il était citoyen d’Égypte, ou membre de la race égyptienne,
ou qu’il vivait dans un pays séparé des autres, et on lui faisait comprendre qu'intérieurement il était
une partie de l'esprit et de la vie universelles, et que, par conséquent, il pouvait étendre sa
conscience à la vaste immensité de l'univers tout entier. En tant que citoyen égyptien, au point de
vue purement physique et mental, il ne pouvait s'élever au-dessus de son entourage local.
Physiquement, il ne pouvait devenir citoyen du monde, ni étendre sa compréhension intellectuelle
au-delà de l'enseignement scolaire et de l'instruction qu'il recevait dans son propre pays, mais en
tant que mystique, intérieurement, il pouvait devenir membre de chaque pays et de chaque race,
sans aucune limite dans son développement cosmique.

Par conséquent, alors que vous demeurez actuellement dans la Nuit des Ténèbres, vous
êtes conscients des limitations qui vous environnent, mais avec la venue de l'Aube, toutes ces
limitations seront surmontées. Nous pouvons comparer cela à la lumière et l'obscurité. Quand nous
sommes dans l'obscurité, notre environnement est limité. Nous ne pouvons voir qu'à une certaine
distance et percevoir les conditions alentour qu'à un certain nombre de mètres. Notre monde est
vraiment petit quand nous sommes en un lieu obscur ou de demi-obscurité. Si nous sortons de nos
maisons et regardons le paysage, notre vision est grandement limitée et nous n'avons aucune idée de
la distance réelle jusqu'où s'étend le monde. Avec la venue du jour, pourtant, notre champ de vision
s'élargit et nous commençons à voir, à des kilomètres de là, des choses qui étaient invisibles dans le
noir, et notre impression est que le monde est plus vaste qu'il ne l'était quand nous étions privés de
la lumière.

Il en sera ainsi lors de la venue de l'Aube d'Or. L'Aube nouvelle ne va pas élargir notre
monde physique, mais notre monde spirituel, et ce sera une aube spirituelle, illuminée par une
lumière spirituelle. Plus nous nous y préparons et allons à ses devants, en percevant avec force ce
que sera sa parfaite signification, plus l'expérience sera captivante. Je suis heureux de dire, d'après
les lettres que j'ai reçues, que bien des membres de ce cercle sont maintenant réellement très émus
dans l'attente de la venue de l'Aube. À l'inverse des nouveaux membres des premiers cercles de
notre enseignement, ils n'attendent pas de manifestations extérieures mais seulement des
manifestations de nature intérieure.

Quand nous fîmes notre voyage en Égypte, je me rappelle que bien des membres qui nous
accompagnaient, n'avaient pas encore atteint les degrés supérieurs de compréhension et ils
s'attendaient pleinement à ce qu'au cours de l'initiation dans le temple égyptien, il se produise des
manifestations de nature extérieure. Ils espéraient que des miracles allaient se produire autour d'eux,
dans l'ombre des colonnes ou dans les niches et les recoins du Grand Temple. Ils furent plus ou

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moins désappointés à cet égard, bien qu'ils fissent l'expérience de bien des choses inattendues. Ceux
des membres qui appartenaient aux degrés supérieurs, cependant, n'attendaient rien de ce genre. Ils
étaient assis au pied de ces grandes colonnes anciennes du Temple d'Amenhotep, et laissaient les
vibrations spirituelles de ce lieu les pénétrer et infuser une vie nouvelle en leur être intérieur. Ces
membres eurent la plus vibrante émotion de leur vie et aussi longtemps qu'ils vivront, ils ne
pourront jamais oublier de qui se passa réellement en eux à cette occasion.

Une émotion frémissante semblable les étreindra et vous étreindra lors de l'avènement de
cette nouvelle Aube spirituelle. Les membres de ce cercle dépassent tellement les expériences
qu'obtiennent les membres les moins avancés, comme je viens de vous le dire, que c'est comme si
l'on comparaît les plus hautes classes universitaires avec celles d'un jardin d'enfants. Tout dépend de
la façon dont vous saurez devenir réceptif et si vous attendez ce qui doit arriver avec le point de vue
qui convient. Si vous vous attendez à un grand changement dans votre vie, vous le recevrez sous
une forme atténuée, car le nouveau jour ne débutera pas de prime abord par de telles manifestations,
mais par la régénération spirituelle. Après la renaissance spirituelle viendra, en temps voulu et selon
ses propres voies, la renaissance physique. Si vous désirez ardemment que le pouvoir et
l'illumination spirituels soient votre récompense, alors c'est ce que vous recevrez.

RÉGÉNÉRATION

Je me demande si chacun de vous apprécie pleinement l'importance de la renaissance et de


la régénération. Il y a bien longtemps, il fut demandé à Jésus si la régénération signifiait que
l'homme devait rentrer à nouveau dans le sein pour renaître. Les gens ne pouvaient penser qu'en
expressions matérielles, et ne pouvaient concevoir le fait de "naître de nouveau" dans cette vie,
d'une aucune autre façon que par la voie matérielle. Bien de ceux qui, de nos jours, se sont arrêtés à
méditer sur cette question, l'envisagent encore sous cet angle matériel.

Dans les anciennes cérémonies d'initiation tenues dans la grande pyramide de Gizeh près
du Caire, une partie de l'initiation exigeait que le candidat pénètre dans la "Fosse de la Mort", y
reste pendant quelque temps, et puis naisse de nouveau. Cela avait lieu quand le candidat avait
presque atteint les dernières phases des processus d'initiation, après avoir été préparé et mis à
l'épreuve pendant de nombreuses années. L'initiation commençait par une cérémonie devant le
sphinx ; les candidats entraient ensuite dans la pyramide en suivant un passage souterrain, et
arrivaient finalement à l'endroit que l'on appelait "La Fosse de la Mort". De là, ils étaient transférés
dans la chambre de la Reine, où ils demeuraient en extase pendant vingt-quatre heures. On les
emmenait ensuite dans une chambre adjacente, appelée "Chambre de la Résurrection". On les
portait de la chambre de la Reine, à cette dernière chambre, dans un cercueil ou sarcophage, et les
hauts dignitaires s'agenouillaient tout autour et dirigeaient une cérémonie jusqu'à minuit, heure à
laquelle le processus de la résurrection commençait. Au lever du soleil, le candidat reprenait
conscience en tant que ressuscité, prêt pour les deux derniers degrés de la grande initiation. Dans les
plus anciennes archives égyptiennes de la pyramide, nous trouvons ce degré d'initiation mentionné
et la chambre de la Reine y est parfois appelée : "La matrice de la vie". Après sa renaissance, le
candidat éprouvait une stimulation de sa conscience psychique, lui permettant de percevoir et de
comprendre les vérités supérieures. C'est à cette antique cérémonie que tous les autres rituels
mystiques et les doctrines religieuses ont emprunté l'idée de la naissance nouvelle et de la
régénération. Et c'est à ce processus mystique et spirituel que Jésus faisait allusion quand Il parlait
de naître à nouveau.

Quatrième cercle communication n°6 55


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Or, que se passe-t-il véritablement dans un tel processus ? Ce n'est pas une manifestation
entièrement spirituelle, car alors elle ne pourrait concerner que l'âme et l'esprit exclusivement. Ce
n'est pas simplement le début soudain d'une vie nouvelle dans la façon de penser et de vivre, car elle
ne pourrait alors qu'être purement mentale et ne concernerait pas du tout l'âme. Les anciens
mystiques émettaient une opinion très nette en ce qui concerne la régénération et la renaissance, et
les rosicruciens sont aujourd'hui convaincus de la véracité de ce qu'ils affirmaient. Ils déclaraient
que chaque cellule vivante de notre corps a une conscience qui lui est propre, indépendante de la
conscience d'ensemble et pourtant toujours en harmonie avec la Conscience Cosmique. Autrement
dit, ils déclaraient qu'un grain de blé pouvait avoir une conscience d'ensemble, ou conscience pour
le grain entier, mais que chacune de ses cellules composantes ou chaque parcelle microscopique de
cellule vivante du grain possédait en elle une conscience propre, bien que cette conscience soit en
harmonie avec toute autre conscience.

Je me demande si je vous rends cela bien évident ou si mon exposé est trop vague. Nous
nous heurtons une fois de plus ici, dans la traduction de nos pensées, aux limitations extrêmes du
langage et aux restrictions générales des mots. Permettez-moi de me servir du corps humain pour
faire une analogie. Nous savons que l'homme a en lui une conscience. C'est vrai, mais c'est une
conscience d'ensemble composée des consciences de toutes les parties de son corps, et de la
Conscience Cosmique en plus. Si l'on ampute le bras d'un homme, les cellules de tous les tissus, os
et sang, composant ce bras, ont encore en elles une conscience, bien que ce bras soit séparé de la
conscience d'ensemble du corps. Si l'on ampute un pied, un doigt ou une oreille, il reste une certaine
conscience dans la masse de matière et cette conscience est formée par la conscience qui réside dans
chaque petite cellule microscopique.

La conscience de toute cellule vivante est une conscience cosmique. Ce n'est pas une
conscience développée sur la terre, car elle est purement spirituelle ou psychique et provient de la
conscience universelle de Dieu. Ces cellules, après s'être intégrées dans une masse de matière, que
cette masse soit un grain de blé, un épi de maïs, un gros melon d'eau, une rose, un morceau de
mousse, un corps d'homme ou d’animal, se mettent à utiliser leur conscience, en harmonie avec la
conscience de toutes les autres cellules, afin d'établir la condition harmonieuse que l'on appelle
"conscience d'ensemble".

Dans notre propre corps, par exemple, il y a des cellules qui composent les cheveux,
d'autres qui composent les os, les tissus, l'épiderme, le sang, la graisse et diverses autres sortes de
cellules. La conscience de chacun de ces différents spécimens de cellules est différente. La
conscience d’une cellule capillaire diffère de celle d'une cellule osseuse, sinon une cellule capillaire
fabriquerait de l'os, ou un tissu osseux et une cellule osseuse pourrait se mettre à fabriquer du sang,
de la graisse ou quelque chose d'autre.

Or, c'est cette conscience qui réside dans l'homme et dans chaque cellule de son corps, qui
renaît de nouveau, grâce au processus de régénération spirituelle. Autrement dit, par le processus de
la renaissance, ces cellules se mettent en harmonie plus parfaite avec la Conscience Cosmique et en
retirent une impulsion nouvelle, un pouvoir nouveau de vie et de vitalité cosmique et, de cette
façon, elles donnent au corps entier une nouvelle forme de conscience spiritualisée, comme celle
qui se trouve dans le corps d'un nouveau-né à la naissance. C'est ce nouveau départ, amenant une
conscience de cette harmonie spirituelle, qui fait comprendre et sentir à l'individu par tous les
moyens possibles qu'il vient de renaître. Cet événement produit son plus grand effet sur l'esprit et
les émotions ; et, naturellement, il entraîne une harmonie plus étroite entre l'âme et l’être extérieur,
et nous avons aussitôt un être nouveau.

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La venue de cette conscience nouvelle dans les cellules, ou la stimulation de cette


conscience lors de la régénération, s'est vue finalement appeler la venue de l'Esprit-Saint et cela
devint un principe important pour les disciples qu'enseignait Jésus, car Il était le premier à faire
cette révélation sous son véritable sens spirituel, à des personnes qui étaient prêtes à recevoir une
telle connaissance. Cette renaissance ne se manifesta pas pour Jésus avant le moment de son
baptême. Le fait d'entrer dans l'eau ne produisit pas la renaissance ; car le temps de cette
renaissance était venu et l'immersion dans l'eau aida simplement le processus à parvenir à un point
précis et à s'établir fermement. Le fait pour l'Esprit-Saint de quitter le corps au moment de la
crucifixion et de l'Ascension, constituait un retrait du haut contact spirituel, laissant Jésus dans sa
simple condition d'homme, comme avant la régénération du baptême.

Bien entendu, la venue de la régénération apporte plus qu'une simple stimulation de


l'esprit, de la perception et du développement des facultés spirituelles et psychiques. Le premier
changement qui se produit, c'est la destruction ou la suppression dans l'organisme physique, de tout
germe de maladie, de tout état pathologique chronique et de toute faiblesse inhérente ou acquise du
système sanguin, du système nerveux, et du corps physique en général. En second lieu, la vitalité du
corps s'accroîtra à tel point, que non seulement la santé sera meilleure et une plus grande énergie
sera donnée au corps, pour lutter contre les affections et contre la maladie, mais encore qu'il se
manifestera une abondance de vie et de vitalité si grande, que le travail de guérison deviendra très
facile, même à grandes distances, et que ceux qui se mettront en simple contact avec l'aura d'une
telle personne, ressentiront immédiatement ses vibrations curatives. L’être devient alors une
dynamo vivante et vibrante de vitalité et de santé. Cette condition naturelle allonge la durée de la
vie et donne une plus grande résistance aux conditions qui pourraient miner la santé ; elle apporte
aussi la possibilité de jeûner ou de vivre avec moins de nourriture à certaines périodes, quand la
nécessité l'exige. Elle rend l’esprit et le cerveau vifs et pénétrants, et entraîne aussi un haut degré
d'intuition et de compréhension prophétique.

Nous voyons donc que la régénération crée réellement un nouvel être sous tous les
rapports, et donne à la personne un avantage sur celui qui vient de naître et qui n'est pas passé par la
régénération. C'est la chose qu'il faut considérer en premier, comme résultant de la venue de l'Aube
Nouvelle, à la fin de la Nuit des Ténèbres. Il est évident que la régénération ne se produit pas en une
heure ou en un jour, comme la régénération symbolique dans une cérémonie initiatique. Elle
commence brusquement à démarrer généralement, juste à l'Aube de la vie nouvelle. Mais le
processus réel de régénération demande des semaines et des mois pour s'accomplir parfaitement, et
en général, son achèvement est symbolisé par un baptême qui est constitué par une immersion du
corps entier dans une lumière resplendissante irradiante d'en haut, comme si une colombe
descendait des cieux et venait illuminer la tête et les épaules.

Je souhaiterais pouvoir vous donner davantage de petits détails sur les sensations et les
expériences que vous aurez pendant le processus de régénération, mais vous transmettre cela
maintenant n'est pas possible. Tout ce que je peux faire, pour vous, c'est vous préparer et vous
avertir, tout comme le gardien d'autrefois le faisait, en parlant face aux candidats lors de leurs
assemblées matinales ou hebdomadaires. Soyez prêts quand viendra l'Aube du nouveau jour, car
avec cette Aube se manifestera la première phase du processus de régénération ou renaissance. Le
premier jour de votre nouvelle vie sera la période nécessaire à l'achèvement du processus de
régénération, et il peut être d'une semaine, d'un mois ou d'un an, mais il durera probablement moins
de six mois. C'est l'Aube d'Or de votre vie, et elle ressemble au premier jour d'existence d'un bébé.
Au moment de la naissance, avec la première respiration, la vie et la vitalité commencent à entrer
dans le corps de l'enfant ; mais c'est pendant le premier jour de la vie terrestre de l'enfant qu'avec la
respiration continue, un peu de nourriture et d'exercice et le fonctionnement des poumons, la vitalité

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réelle se raffermit dans le petit corps. Le premier jour de la vie d'un enfant, par conséquent,
détermine la santé et la force de son corps à l'avenir ; et de la même façon, le premier jour de votre
nouvelle vie sera le plus important. Il peut avoir plus de vingt-quatre heures, comme je vous l'ai dit ;
il peut durer jusqu'à six mois ; mais il n'en restera pas moins le premier jour.

Cela m'amène, pour finir, à la compréhension des sept grands jours ou cycles de la
Création, tels qu'ils sont décrits sous une forme voilée dans le livre de la Genèse de la Bible
chrétienne. Dans un prochain paragraphe, je vous expliquerai ces sept périodes et vous comprendrez
pourquoi dans le plan de l'univers, il y avait un jour différent des autres comme le rapporte
l'Écriture. Souvenez-vous que tourner vos pensées vers l'intérieur, signifie entrer dans le royaume
des cieux, et que c'est là que vous trouverez la parole et arriverez face à face, au jour qui doit être
votre Jour d'Or.

Ceux dont le progrès est apparemment lent en ce moment, sont ceux qui atteignent
habituellement le plus haut sommet, lors de l'épreuve finale. Cela est dû au fait que le
développement éclate brusquement en une abondance de manifestations simultanées, et de tels
membres sont toujours dans une situation difficile pendant quelques jours. C'est pourquoi, ceux qui,
dans cette classe, n'ont encore éprouvé aucune manifestation extérieure ou intérieure, ne devraient
pas se sentir le moins du monde découragés. Toute l'affaire n'est qu'une question de temps et de
patience, et les récompenses sont suffisamment riches pour justifier tout le temps qui peut être
exigé.

En attendant, je continuerai à vous donner les sujets d'information qui pourront alimenter
votre méditation quotidienne. Je ne pourrai jamais trop insister auprès de vous, sur la valeur de
votre retraite quotidienne dans le silence, tous les matins et tous les soirs, plus particulièrement le
soir, et de la méditation pendant cette période des sujets qui sont traités dans mes courtes
allocutions et de toutes les autres questions qui peuvent vous venir à l'esprit ; leur examen doit être
conduit d'une façon analytique, de manière que votre conscience tout entière se mette en harmonie
avec le Cosmique.

Plus nous nous arrêtons sur une pensée, plus notre esprit et notre conscience tout entiers se
mettent en harmonie avec cette pensée et celles qui s'y apparentent. Par exemple, si je vous propose
une rose à examiner et vous dis d'aborder l'examen de cette rose en la détaillant sous tous ses angles
et à tous points de vue, en consacrant au moins une demi-heure à réfléchir à son sujet, vous
constaterez, une fois la demi-heure passée, que vous avez analysé peu à peu de merveilleux sujets.
L'idée première suscitée par la rose vous amènera à considérer sa forme, son parfum et sa couleur.
Vous en arriverez à l'envisager dans ses premières phases et à penser combien au stade où elle
n'était qu'un bouton, toute sa beauté et sa forme sont compactes et étroitement scellées. Réfléchir
sur ce point vous amènera à penser au rosier, à sa croissance et à son développement général et
finalement à ses racines et à la façon dont il puise sa nourriture dans le sol et l'atmosphère. Cela
vous entraînera à penser à toutes les plantes en général, aux principes fondamentaux de botanique et
à la manière dont toutes les graines enfouies dans la terre s'ouvrent finalement, et envoient de divers
côtés des racines et des branches, pour se transformer en plantes. Cela à son tour peut vous amener
à réfléchir sur toutes les graines et cellules vivantes et à leur façon de reproduire leur propre espèce
selon les lois cosmiques.

Chacune des pensées contenues dans ce court entretien devrait être analysée et méditée de
la même manière. Penser à la rose, comme je viens de vous le montrer, pourrait mettre toute votre
conscience en harmonie avec les merveilles de la vie des plantes et des principes cosmiques. Votre
conscience s'ouvrirait ainsi à toute inspiration ou révélation cosmique se rapportant aux lois de

Quatrième cercle communication n°6 58


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reproduction dans la nature. De même, réfléchir sur les points contenus dans mes entretiens, ouvrira
peu à peu votre conscience à l'inspiration cosmique pour des questions en relation avec votre
développement et votre union avec la conscience supérieure.

Je désire vous donner, comme promis, au sujet de la régénération et de la création, en


référence aux récits bibliques, quelques détails qui constituent en réalité un ensemble de sujets
pouvant faire l'objet de votre méditation tout au long des jours prochains. Avez-vous jamais pensé
au fait que, par exemple, le processus réel de la création ne débuta pas comme l'établit l'histoire
biblique ? Cette histoire n'était qu'un simple récit rapportant la manifestation extérieure de la
création. Dans un passage de la Bible, on nous enseigne qu'au commencement était le Verbe. C'est
un des disciples qui le mentionne et il avait une conception réelle des principes mystiques du
Cosmique. Il annonce que ce fut le Verbe jaillissant de la conscience de Dieu qui constitua la parole
originelle, mentionnée dans le récit de la Création, ce qui signifie que nous ne devons pas
considérer le Verbe comme étant simplement le logos ou la loi, mais comme une essence vibratoire
qui jaillit pour manifester la création selon un système et un ordre défini.

Le point important qu'il nous faut examiner, cependant, c'est le fait que, avant que ne
jaillisse cette parole, ou ne commence la création, un concept existait dans la conscience de Dieu ;
autrement dit, la création devait avoir été conçue spirituellement et mentalement avant que le
Créateur n’entreprît de la manifester au monde matériel. Il n'y a rien d'étonnant à ce que certains
savants modernes essaient de nous faire considérer toute vie comme un système mécanique. Ils
nomment leur théorie, le mécanisme de la vie. Si nous nous reportons au récit biblique, il semblerait
que le Créateur émit quelque pouvoir ou loi vibratoire, que ce pouvoir affecta automatiquement
toutes choses dans l'univers et changea le chaos en ordre, et que toutes les choses manifestées furent
le résultat de l'action mécanique et de la libération arbitraire de l'énergie qui lui donna effet. Cela
équivaudrait au comportement d'une personne qui frotterait une allumette sous les feuilles sèches
d'une forêt et s'éloignerait en laissant l'énergie du feu continuer son œuvre. Ce qui s'ensuivrait ne
serait qu'une résultante arbitraire et mécanique de la première flamme, sans aucune direction
mentale et sans contrôle.

Selon notre compréhension, l'univers entier, et tout ce qu'il contient, furent conçus en
premier lieu dans la Conscience de Dieu jusqu'au moindre détail ; et Dieu procéda ensuite à la
manifestation de son plan. Rien n'arriva sous l'effet du hasard, et toutes choses manifestées dans
chaque période de développement de l'univers, ne se produisirent qu'en accord avec un plan
préconçu. C'est pourquoi, le premier jour de la création ne fut pas celui où jaillit le Verbe, mais
celui où la Création fut conçue dans l'Esprit et la Conscience de Dieu. Quand un artiste peint sur
toile un grand tableau, son premier jour de travail à la réalisation de ce tableau n'est pas celui où il
fixe sa toile sur le chevalet, mélange sa première couleur noire et commence à esquisser la
composition de son œuvre. Ce qu'il fait ce jour-là n'est qu'une simple transposition, de son esprit à
la toile vierge, du tableau qu'il voit en imagination, alors que le tableau mental a été élaboré pendant
bien des jours auparavant. Le premier jour de création du tableau fut celui où l'artiste eut sa
première inspiration, puis commença à méditer, à tirer des plans et à construire en détail son œuvre
dans son esprit.

Le premier jour de la Création fut un jour de régénération, parce que, pendant ce jour,
Dieu commença à créer en son esprit un monde nouveau et une période nouvelle. Auparavant il n'y
avait ni temps, ni espace, car tout était dans la conscience de Dieu et par conséquent tout n'était que
dans le présent. Au moment où Dieu commença à projeter sa Création dans l'espace, en la
transformant en manifestation matérielle, Il établit une manifestation continue, une manifestation
relative et une manifestation durable. Ces trois éléments créèrent dans le monde matériel deux

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conditions finies, qui n'avaient jamais existé dans la Conscience Infinie. Ces deux éléments sont le
temps et l'espace. C'est pourquoi le premier jour de la création fut le commencement d'un nouveau
sens de périodicité, le début d'un nouveau cycle et il fut, par conséquent, la renaissance dans le
monde matériel d'une chose qui existait auparavant dans la conscience de Dieu.

La Bible parle de la Création comme ayant été achevée en un nombre de jours donné. Le
mot "jours" a été ainsi traduit pour représenter, dans un sens allégorique seulement, ce que nous
comprenons en général par le mot jour. Ce mot aurait aussi bien pu être traduit en mois, en années
ou en périodes. Mais mêmes ces termes n'auraient rien signifié de plus pour nous que ce que le mot
jours nous suggère. Nous savons que des milliers d'années ont dû s'écouler dans la création de la
Terre et des roches, et qu'il a dû s'écouler plusieurs centaines d'années encore, avant que la vie des
plantes commence à apparaître. Combien de milliers d'années furent nécessaires à l'évolution des
différentes espèces d'animaux, nous ne pouvons même pas l'imaginer. L'homme et la femme,
cependant, furent créés en dernier après toutes choses, pour la seule raison qu'ils étaient le plus haut
concept de l'Esprit de Dieu et le but ultime de Son entière création. Or, ce ne fut pas la dernière des
périodes, mais, de nouveau, la première d'une période nouvelle, car avec l'apparition de l'homme et
de la femme à la surface de la terre, une autre période de vie et de temps commença, et ce fut la
seconde régénération de la conscience de Dieu.

Certains petits détails en rapport avec cette histoire de la création peuvent servir à
alimenter un peu plus votre contemplation et votre méditation. Le lieu originel de la création de
l'homme et de la femme a reçu le nom d'Eden. Le mot hébreu signifie "lieu de plaisir" ou, en
d'autres termes, "lieu de bonheur et de joie". Il ne voulait pas indiquer le nom d'une localité, mais
un état d'esprit. Par conséquent, essayer de localiser quelque partie de la surface terrestre comme
étant le Jardin de l'Eden, est ridicule. En outre, si l'on découvrait un jour l'existence de la vie sur
d'autres planètes, la question se poserait alors de savoir si Dieu créa le premier homme et la
première femme sur l'une des autres planètes, ou sur la Terre. Il est étrange de constater cette façon
que nous avons de penser à la Terre comme au seul endroit habitable dans tout l'univers.
Réfléchissez un moment combien il nous faudrait changer toutes nos doctrines religieuses si la
science découvrait qu'il existe des êtres humains vivant sur Mars ou sur quelque autre planète. Pour
le mystique, cela importerait peu, car il n'aurait aucun principe fondamental à changer ; mais pour
une personne à la religion étroite et orthodoxe, cela révolutionnerait toute sa façon de penser.

Si nous voulons analyser le sens réel de bien des mots utilisés dans les textes hébreux
d'origine, nous découvrons que notre version française de la Bible nous donne de nombreuses
impressions erronées, bien que ces fausses impressions n'aient pas été prévues intentionnellement à
l'origine. Prenons par exemple la façon dont nous nous référons à Adam comme étant le premier
homme. Nous ne pouvons nous empêcher de penser à ce nom comme étant celui d'un individu. Il
n'est donc pas étonnant que les enfants demandent pourquoi Dieu a choisi un tel nom pour le
premier homme. Dans le texte hébreu, le mot Adam ne représente pas le nom d'une personne mais
sa qualité ou sa condition, car il signifie en réalité "terre rouge" ou "poussière rouge tirée de la
terre" ou d'un sol rouge. En conséquence, le premier homme n'ayant aucun nom, ni quoi que ce soit
pour le différencier des autres créatures, fut appelé "terre rouge", en raison de la nature de la
matière qui composait son corps, ce qui le distinguait allégoriquement des autres animaux.

On peut dire la même chose en ce qui concerne Ève, en tant que nom de la femme.
L'histoire relatant qu'Ève fut créée d'une côte d'Adam est basée sur le fait que le récit hébreu
d'origine dit qu'Ève était composée de la matière du corps d'Adam ou, autrement dit, faite de la
même matière. Le récit s'efforce de dire qu'après la création de l'homme, la femme fut créée à partir
de la même matière et les traducteurs ont essayé de personnaliser le processus en disant que la

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femme fut tirée de la côte d'Adam. Souvenez-vous que le livre de la Genèse, dans la Bible, donne
deux versions différentes de la création de l'homme, et toutes les deux sont correctes, mais
expliquent un point de vue différent. À l'origine, la forme humaine avait une nature sexuelle double.
Notre absorption ultime dans le Cosmique réalisera l'union des deux natures du sexe, puis son
entière élimination de telle sorte que l'être spirituel ne peut être ni mâle ni femelle, puisqu'il n'a
aucun besoin des principes reproducteurs et ne se reproduit pas ; l'âme ne se divise jamais, mais
demeure toujours une seule âme universelle.

Maintenant, par la méditation de ces divers principes au cours des jours qui viennent, vous
pourrez ouvrir votre conscience à un influx d'inspiration, révélateur de ce qui se passe au-dedans de
vous. Le mariage alchimique qui nous unit à l'Esprit Christique, sera le commencement de la
régénération ; il éliminera de notre conscience intérieure toute idée de différenciation sexuelle, et
vous ne penserez plus à vous en tant qu'homme ou femme, mais en tant qu'être spirituel, asexué et
partie inséparable de l'âme universelle. Si cette conscience se développe en vous, au cours de votre
méditation, vous serez très près d'obtenir de merveilleuses révélations, impossibles à transmettre
sous forme de mots, mais qui vous viendront du Cosmique. C'est pourquoi je vous incite
sincèrement à marcher sur les traces de tous les Maîtres du passé et à accorder une profonde
réflexion aux sujets de ce bref entretien, car je pense vous avoir donné dans ce message une
abondance d'inspiration, si vous voulez bien travailler à la susciter et à permettre au Cosmique de
vous la dispenser plus largement encore.

J'aimerais que chaque membre de cette classe comprenne que je m'adresse maintenant
personnellement à lui, car je n'ai pas conscience d'un groupe de membres, mais pense à chacun de
vous individuellement. Au moment où je vous prépare ce message, je ne pense pas en effet à un
vaste groupe de membres dispersés dans toutes les parties du monde et occupés à lire cette leçon au
même instant, comme s'ils étaient tous assemblés en une seule congrégation en train d'écouter une
conférence. Je pense à chacun de vous comme étant dans son foyer et son sanctum, ou dans quelque
coin confortable, où il se trouve seul, absorbé par la lecture de ce message, comme si c'était une
lettre personnelle venant de moi. Je sais que vous n'allez pas tous dans votre sanctum la même
soirée pour y lire ces messages ; c'est pourquoi, étant donné la différence de vos jours d’étude et la
différence de temps variant selon le lieu géographique, peu seulement parmi vous, dans certains
secteurs, liront au même instant cette communication. Cela me permet d'établir plus facilement des
contacts et de rester en rapport personnel avec vous. Je m'adresse donc maintenant à vous comme si
j'étais présent dans votre sanctum, vous disant exactement ce que vous devez faire concernant votre
prochaine phase de préparation. Cette phase a trait à la nourriture, à la boisson et à certains autres
détails touchant à vos habitudes personnelles.

PREPARATION PERSONNELLE

Il vous faut entrer maintenant dans une période de demi-jeûne. Certaines périodes se
présenteront à l'avenir où vous vous abstiendrez de toute nourriture pendant vingt-quatre heures,
mais pour l'instant, il ne vous est pas demandé un véritable jeûne, mais simplement de changer de
régime et de réduire la quantité de nourriture absorbée au cours de la semaine qui commence avec
la lecture de ce message jusqu'au moment où vous étudierez le prochain chapitre. Tout d'abord, tout
aliment carné doit être supprimé pendant cette période. Les bouillons ou potages contenant du jus
de viande peuvent être absorbés librement, car, dans ce cas, l'ébullition change énormément la
nature de ces extraits. En fait, ce n'est pas des jus de viande dont nous nous occupons dans cette
phase de régulation de régime, mais de la substance matérielle de la chair ou, autrement dit, du tissu

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carné lui-même. Il existe deux raisons d'écarter l'alimentation carnée : la première pour éliminer de
l'organisme les vibrations propres à cette nourriture, la deuxième pour vous permettre de manger
davantage des autres aliments que nous allons maintenant vous recommander. Il est bien évident
que si votre repas se compose en général d'une bonne part de viande, vous mangez de ce fait bien
moins des autres aliments, mais il y a certaines qualités dans d'autres aliments que je souhaite vous
voir assimiler dans votre organisme pendant la période qui vient. Parmi ces autres aliments, ceux
que vous devez absorber en premier et aussi souvent que possible ou, autrement dit, aux plus grands
nombres de repas que possible au cours de cette période sont les suivants :

Du blé entier, tel celui mis en paquets comme céréale destinée au petit déjeuner, des
paillettes de blé ou de maïs, céréales également préparées pour être absorbé au petit déjeuner, des
fruits frais de toutes sortes préparés comme vous les aimez, des abricots en compote, des compotes
de prunes ou encore des pommes en compote ou cuites au four, du céleri (si l'on en trouve), de la
laitue en abondance, des pissenlits et du cresson – si l'on peut s'en procurer. Les pissenlits et le
cresson doivent être lavés et nettoyés très soigneusement et placés sur de la glace ou conservés au
frais pour les rendre craquants sous la dent, et vous devez en manger un peu chaque jour. Les noix
de toutes sortes sont permises et, pour ce qui est des légumes, les navets et les carottes sont
recommandés, ces dernières crues si vous pouvez les apprécier sous cette forme, sinon prenez au
moins plaisir à en manger un peu crues de temps en temps. Quelle que soit leur préparation, les
pommes de terre ne doivent être consommées qu'avec modération. Cuites au four elles sont
préférables, à condition que leurs pelures soient soigneusement lavées avant la cuisson, et qu'en les
consommant l'on absorbe un peu de pelure avec la chair de la pomme de terre ; car la pelure est la
meilleure partie de la pomme de terre, en particulier la substance qui se trouve juste sous la pelure à
l'intérieur. Les petits pois, les haricots verts les haricots secs – sans sauce de porc comme dans le
cassoulet – le riz, les patates douces, le chou-fleur et pratiquement tous les autres légumes de
consommation courante peuvent être mangés à volonté. Le riz est particulièrement bon sous toutes
ses formes. On peut boire du lait à volonté, chaud ou froid, mais il faudra éviter le café, à moins
qu'il ne s'agisse d'un café dont la substance nuisible a été éliminée. Les cafés décaféinés, la
chicorée, les succédanés composés de céréales feront l’affaire. Toute nourriture comprenant du
poisson et des œufs, comme aussi de la chair de volaille et d'autres animaux, doit être supprimée.
On peut consommer du pain grillé et du fromage aux deux principaux repas ; légumes et fruits
peuvent se préparer sous toutes les formes pour le déjeuner et le dîner.

Il ne faudra prendre que trois repas par jour et lors de chacun, vous ne devrez manger que
ce qu'il faut pour satisfaire votre appétit et vous empêcher de souffrir de la faim au cours de la
journée. Cependant, moins vous mangerez, mieux vous vous sentirez pendant cette période au point
de vue de votre santé et de votre préparation psychique. Mais il ne faudra rien entreprendre qui vous
fasse souffrir de la faim, ni vous astreindre à un jeûne strict. Si, pour une raison quelconque ce
genre de régime s'avérait préjudiciable à votre santé, votre état réclamant par exemple une
alimentation particulière prescrite par le médecin, suivez alors l'avis médical, car il faut veiller à
votre santé avant tout.

Pour vos salades, vous pouvez utiliser des sauces composées d'huile végétale de toutes
sortes, mais proscrivez l'usage de tout ce qui présente une réaction acide, comme le vinaigre par
exemple. Par conséquent, dans la préparation de vos assaisonnements de salade, évitez le vinaigre,
le ketchup, la moutarde ou tout condiment à base de vinaigre et de moutarde. Cependant l'acide des
fruits apparentés au citron est de nature entièrement différente et pourra vous servir. Les ananas en
conserve ou les jus de fruits en bouteilles ou en boîtes sont excellents, mais l'usage excessif de sucre
doit être évité et, par conséquent vous devez éviter les confiseries pendant cette période. Les

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liqueurs ou les vins forts en alcool contenant un fort pourcentage d'alcool doivent aussi être
supprimés. Le jus de raisin vous servira plus judicieusement de boisson.

Quant aux habitudes personnelles, tous les plaisirs de la chair, en particulier les
satisfactions physiques, doivent être écartés pendant cette période et il serait préférable que les
personnes mariées puissent dormir séparément ou éviter l'échange des forces magnétiques avec les
personnes du sexe opposé. Il faudra réduire au minimum l'usage du tabac. Les oreilles seront
nettoyées à fond et débarrassées de leur cérumen ; les dents bien brossées et la gorge gargarisée au
moins une fois par jour. Si le régime est bien suivi, les déchets organiques seront abondants et les
intestins fonctionneront normalement, car il ne doit pas y avoir de constipation. Le péristaltisme
intestinal quotidien doit être normal. Il faut se laver le corps en entier chaque jour et pratiquer la
respiration profonde tôt le matin et tard le soir avant de se coucher, en faisant pénétrer dans les
poumons de l'air frais par inspirations profondes accompagnées de quelques mouvements
respiratoires des bras et du corps pour en renforcer l'effet.

L'esprit devra se meubler le plus possible de pensées, concentrées sur l'introduction dans
le corps d'une force spirituelle qui n'y était pas auparavant. Pour cette raison, lire des romans légers
ou aller au théâtre et assister à des représentations ou parcourir les journaux avec tous leurs
reportages sordides, devra être évité. Il ne faudra rien lire qui ne soit plein d'inspiration pour l'esprit
et à même de diriger les pensées vers les choses spirituelles. Écouter de la belle musique de nature
religieuse ou classique, soit à la radio, sur un électrophone ou au piano sera bienfaisante, alors qu'il
faudra fuir si possible la musique moderne ou du moins l'empêcher de s'imprimer dans votre esprit.
Cela ne veut pas dire qu'il faille négliger de s'occuper de ses affaires ou éviter les conversations
habituelles dans son foyer, mais il faut éliminer dans vos moments de loisir toutes pensées ou
impressions sur l'esprit qui ne sont pas d'une nature supérieure.

Il faut vous coucher tous les soirs le plus tôt possible, vers 22 heures s'il se peut, et laisser
chaque nuit vos pensées intimes se concentrer sur la venue de l'Esprit-Saint sous la forme du
premier influx spirituel ; et il faut vous lever aussi tôt que possible après l'aube et rendre grâce pour
la journée qui s'annonce, faire votre respiration profonde et, par votre attitude d'esprit, inciter la
venue d'une vitalité et d'une vie nouvelles. Si vous suivez ces suggestions pendant une semaine,
vous prendrez conscience qu'un grand changement s'opère en vous.

Le simple fait que vous soyez en Occident et receviez l'enseignement d'un maître
occidental ne doit rien changer à vos impressions et à vos croyances concernant l'efficacité de ces
instructions ou de tout conseil que je vous donne. Toutefois, cela étant dit, il n'en reste pas moins
que je vous confie actuellement ce qui m'a été personnellement confié et l'on peut ainsi remonter
successivement par des sources dignes de foi, jusqu'aux instructeurs les plus éminents en ce
domaine. D'ailleurs, je sais par expérience personnelle l'action qu'ont produite ces principes dans
ma propre vie et les lettres reçues des membres de cette classe me fournissent la preuve
supplémentaire de ce que ces leçons accomplissent pour la plupart d'entre vous qui les suivez.

La valeur de ces instructions ne réside pas dans la source d'où ils vous viennent à l'heure
présente, ni dans leur mode de présentation, mais dans leur nature et leur utilité. C'est pourquoi je
crois que, pour la plupart, vous faites de votre mieux pour vivre selon l'esprit du travail de cette
classe et non simplement selon la lettre de la loi. Si cela est vrai, vous devez tous être capables de
dire en cet instant que vous avez tiré quelque profit du mode de vie qui vous a été indiqué
dernièrement. Naturellement, si vous n'avez pas été en mesure de suivre mes suggestions et mes
instructions complètement ou plus qu'à moitié, vous ne pouvez alors être à même de dire que vous
avez reçu de l'aide ou que vous avez remarqué quelque différence. Mais je sais que si vous avez fait

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au moins les trois-quarts du chemin en suivant les instructions données dans les paragraphes
précédents, vous devez vous sentir aujourd'hui, intérieurement et extérieurement, grandement
revitalisés, purifiés et plus heureux.

La préparation de cette période a établi des bases intérieures qui vous serviront beaucoup
dans les quelques semaines à venir. Je ne vais pas vous ordonner ni simplement vous inciter à
reprendre au cours des quelques jours à venir le même mode de vie auquel vous vous êtes conformé
depuis la dernière leçon. Si vous avez remarqué que la suppression de la viande a affecté en quelque
façon vos forces ou que quelque autre point des instructions vous a fait ressentir l’absence d’une
chose nécessaire, alors pendant les prochains jours, vous pourrez apporter quelques légères
modifications selon l’analyse individuelle de vos besoins ; mais, d’une manière générale, vous
devez essayer de suivre le plus grand nombre possible des principes déjà donnés, pendant les deux
ou trois prochaines semaines. Je répète que l’on peut faire de légères modifications. Vous pouvez
changer votre régime, votre façon de dormir ou de méditer, ou tout genre d’exercice comme vous le
désirez.

Ce que vous avez fait pendant cette période a établi une certaine purification intérieure,
qui aura ses effets sur votre progrès, sans égard à ce que vous ferez les quelques semaines
prochaines, à moins que vous ne vous mettiez à vous complaire en des choses que vous ne devez
pas vous permettre. Si vous vous mettez à manger trop de viande au cours des semaines suivantes
ou à boire en quantité des liqueurs alcoolisées ou du café, ou à manger trop de féculents, vous
pouvez partiellement défaire ce qui a déjà été établi. Mais si vous faites usage d’un peu de raison, et
modifiez légèrement votre nourriture et votre boisson pendant les deux ou trois prochaines semaines
ou même continuez ce que vous avez fait jusqu’ici, vous constaterez un net progrès dans votre
développement et ce progrès sera à la mesure de la fidélité avec laquelle vous aurez repris les
méthodes données dernièrement.

Il est quelques pensées spirituelles que je désire vous proposer comme sujet de méditation
pour les jours qui viennent, car vous commencez maintenant à approcher de la condition favorable à
un contact supérieur, où des messages et des impulsions hautement inspirés peuvent vous parvenir
du Cosmique, implantant souvent dans votre esprit une pensée particulière se rapportant à vos
activités quotidiennes ou à vos affaires dans le domaine du travail ou social ou encore concernant
votre mode de vie. Vous pouvez avoir l’impression, à certains moments, que ces pensées sont de
simples fantaisies illusoires qu’il faut rejeter ou ignorer, mais à d’autres moments, vous constaterez
que ces mêmes pensées se répètent en certaines occasions ou dans vos instants de relaxation,
comme une incitation de l’esprit à les méditer et à leur accorder votre attention. Par conséquent, les
pensées spirituelles suivantes doivent être utilisées comme des pensées clés à méditer et à
contempler en diverses occasions tout au long des jours qui viennent.

Avant tout, je désire aborder le sujet de la foi. De prime abord, vous pouvez penser que
cela n'a rien à voir avec vos présents enseignements et votre travail actuel, mais alors que le sujet de
la foi peut paraître en dehors de notre étude présente, les sujets de la confiance et de l'assurance sont
certainement importants en ce moment. Il y a une différence considérable entre la confiance et la
foi, bien que de nombreuses personnes semblent penser qu'elles sont identiques. Je souhaite
qu'aucun des membres de cette classe n'accepte le travail de ce cercle par pur acte de foi, mais qu'ils
aient tous de la confiance et de l'assurance vis-à-vis des résultats de notre préparation actuelle à la
venue d'un jour nouveau dans leur vie. Nous parlons de la foi parfaite de l'enfant, mais quand nous
qualifions le mot foi par l'adjectif parfait, nous voulons dire en réalité plus que le simple mot foi,
car nous faisons alors allusion à une confiance et une assurance complètes. La foi peut s'ancrer et
s’édifier dans la conscience humaine, même quand il subsiste quelque doute ou quelque hésitation.

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Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

L'expérience engendre confiance et assurance. Si la foi est instruite par l'expérience, elle devient
confiance et assurance. Si l'expérience contrarie la foi, elle change la foi en une croyance boiteuse,
qui se réduit à néant. Je souhaite faire comprendre à nos membres, combien il importe d'accorder
une grande confiance à tout ce qui se rapporte à ces leçons et à cette préparation.

Pensez un instant à ce que Jésus, le grand mystique, disait à ce sujet. Il critiqua un jour
ceux qui doutaient en leur disant qu'Il était venu au nom de Son Père et qu'ils ne L'avaient pas reçu.
Il leur demanda à nouveau : " Ne croyez-vous pas que Je suis dans le Père et que le Père est en
Moi ? Les paroles que je vous dis, je ne les dis pas de Moi-même ; mais c'est le Père qui est en Moi
qui fait Ses œuvres. " Par ces mots, il les incitait à croire en Ses paroles et en Ses actes. Il n'essayait
pas d'établir la foi, car, dans ce cas, il désirait une croyance se manifestant par la confiance et la
conviction, et non une foi semblable à celle qu'ils avaient soutenue pendant des années dans leur
propre religion ayant trait à des choses qu'ils n'avaient jamais mises à l'épreuve et ne pouvaient
démontrer comme vraies. Jésus leur dit plus tard à ce sujet : " Croyez que Je suis dans le Père et
que le Père est en Moi : ou alors croyez en Moi à cause de Mes œuvres ". Nous voyons ici qu'à la
manière typique d'un vrai mystique, Il dit que s'ils ne pouvaient acquérir la conviction que la
conscience de Dieu était en Lui, et qu'Il était une partie de la conscience de Dieu, alors qu'au moins
ils deviennent convaincus de Sa mission Divine par les démonstrations qu'Il faisait et l’œuvre qu'Il
était capable d'accomplir.

Voici maintenant le point même que nous désirons vous voir garder présent à l'esprit.
Nous voulons que chaque matin, quand vous vous éveillez, vous observiez quel sentiment supérieur
et plus élevé de dignité et de régénération sublime vous éprouvez mentalement et physiquement. Je
voudrais attirer votre attention sur le fait que chaque jour vous conduit à un degré plus élevé
d'harmonie, et vous rapproche d'un pas du but très vague et lointain que nous nous efforçons tous
d'atteindre. Toutefois, son éloignement n'est qu'une distance dans le temps et non dans le sentiment
ou la sensation. Bien que l'éternité puisse être nécessaire ou un nombre sans fin d'incarnations pour
que nous atteignions chacun le but ultime de notre développement, et qu'en conséquence le but
puisse paraître vague et lointain dans le temps, néanmoins, chaque jour de notre préparation nous
conduit à un degré d'harmonie et de sentiment ou de sensation plus proches du but. Nous pouvons
commencer dès maintenant à le sentir, à le percevoir et à le comprendre, et surtout à bénéficier des
bénédictions spirituelles de ce but ultime. C'est comme si nous nous tenions sur une des dunes de
sable d'Égypte, debout face à l'Est, juste au lever du soleil. En matière de temps et d'espace le soleil
levant apparaissant à l'horizon peut se trouver à des milliers de kilomètres peut-être, mais grâce à
notre plus large possibilité d'appréciation de ce qu'il représente, nous sommes pénétrés par la
sensation d'être baignés dans sa lumière d'or qui nous illumine de toute part, comme si le soleil
n'était qu'à quelques mètres du lieu où nous nous trouvons. Je voudrais donc vous voir méditer
maintenant sur le thème de votre confiance, et de votre assurance dans le succès final du processus
qui fait actuellement son chemin en vous.

Nos manuscrits rapportent qu'autrefois le gardien, dans son allocution matinale, incitait les
candidats à se retirer dans leur cellule et à s'agenouiller en prière tout le jour, en rendant grâce à
Dieu avec confiance et assurance pour les bienfaits à venir. Ils devaient remercier Dieu comme s'ils
les avaient déjà reçus, symbolisant ainsi leur parfaite expression de confiance et d'assurance. Il n'est
pas nécessaire que vous vous agenouilliez pour prier, car ce n'était qu'un symbole et une salutation
en Orient. Certains de ces peuples s'agenouillent encore sur des tapis pour prier au lever et au
coucher du soleil. Vous n'avez pas besoin d'abaisser humblement votre corps pour élever
intérieurement votre esprit et votre être divin, dans l'adoration et la communion avec Dieu. L'être
extérieur devrait toujours être d'une humilité telle, que l'être spirituel ait une constante suprématie

Quatrième cercle communication n°6 65


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

sur lui, et abonde en richesse d'expression. Mais vous pouvez vous adonner à la prière bien des fois
dans la journée. Vous pouvez passer la semaine entière à faire votre travail, remplir vos obligations
et cependant sentir que chaque minute, chaque heure vous rapproche du moment où soudain se
produira une émotion jaillissant dans tout votre être, des larmes mouillant vos yeux, les accords de
la musique cosmique vous pénétrant, des mots inspirés naissant dans votre cœur, et où, des
balbutiements sur les lèvres, vous clamerez que l'heure est venue, le moment où votre être s'élève
au-dessus de sa croix physique d'épreuves et d'afflictions, pour renaître dans le royaume spirituel à
l'Aube du Jour d'Or. Quand ce temps viendra, vous vous réjouirez en tous points et découvrirez
alors qu'en un clin d’œil, vous venez d'être régénérés, de renaître et qu'un grand et puissant pouvoir
envahit tout votre être, qui vous permettra d'accomplir l’œuvre créatrice de Dieu ou de répondre à
l'appel de la Grande Fraternité Blanche. Réfléchissez à cela tout au long des prochains jours ; j'aurai
à vous transmettre, dans une prochaine leçon, un autre message d'importance capitale.

LE 23ème PSAUME

En accord avec les plus vieilles annales de nos archives, j'appelle maintenant votre
attention sur les psaumes sacrés. Il en est un qui est devenu fort connu dans la religion chrétienne,
bien qu'il soit traduit des manuscrits juifs et fût, à l'origine, tiré des rituels égyptiens par le peuple
juif et légèrement modifié pour s'adapter à la compréhension évoluée de la nouvelle race. Cet
ancien psaume d'action de grâce, de foi, de confiance et d'espérance est connu dans la Bible
chrétienne comme le vingt-troisième psaume.
Vous devrez lire ce psaume, une fois par jour, le matin ou le soir, pendant les sept
prochains jours ; puis vous devrez, aussi souvent que possible, méditer sur les passages, phrases et
pensées symboliques qu'il contient. Je vous cite ci-après le psaume et tiens à attirer votre attention
sur le fait qu'un mot tel que "Seigneur" doit être interprété comme "Dieu", "Père" ou "Maître
Personnel", et de nombreux mots similaires s'y doivent interpréter à la lumière de la compréhension
du peuple juif et des égyptiens qui les précédèrent. En gardant à l'esprit ces quelques suggestions, il
vous faut méditer pendant les sept prochains jours la version suivante du vingt-troisième psaume, en
fonction de sa signification pour vous et de votre progrès.

1. Le Seigneur est mon berger, je ne manquerai de rien.

2. Il me fait reposer dans de verts pâturages, il me conduit auprès des eaux


tranquilles.

3. Il restaure mon âme, il me guide dans les sentiers de la droiture à cause


de son nom.

4. En vérité, dussé-je traverser la vallée de l'ombre de la mort, je ne


craindrai aucun mal, car tu es avec moi ; ton bâton et ta houlette sont
mon réconfort.

5. Tu dresses devant moi une table en face de mes ennemis ; tu oins ma tête
d'huile et ma coupe déborde.

6. Bonté et miséricorde me suivront tous les jours de ma vie et j'habiterai


pour toujours dans la maison du Seigneur.

Quatrième cercle communication n°6 66


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LE TENTATEUR DU SEUIL
Nous voudrions maintenant ajouter un petit commentaire personnel pour le bien de
l'Ordre.

C'est avec joie que je vous salue aujourd'hui, vous qui êtes parvenus à un seuil nouveau,
situé à mi-chemin entre les chambres extérieures d'un grand temple et la chambre intérieure des
nouveaux mystères. Vous avez séjourné pendant longtemps dans les chambres extérieures, vous
préparant à pénétrer dans une chambre plus grande et plus vaste, et vous y avez reçu conseils et
instructions, tout comme autrefois, afin que vos méditations, vos prières et vos contemplations,
vous donnent la qualification nécessaire à la compréhension des grands mystères qui doivent suivre.
Pendant votre préparation, vous avez été les hôtes de la Nuit des Ténèbres, dans l'attente de la venue
de l'Aube, et je me réjouis de ce que la plupart d'entre vous ont déjà perçu à l'horizon la lumière d'or
qui indique la venue d'un jour nouveau. Il se peut qu'un petit nombre d'entre vous ne voit encore
que faiblement ou ne perçoivent pas la lumière devant eux, mais simplement sentent que la nuit est
achevée. Ceux-là aussi se trouvent sur le seuil, tout aussi réellement que ceux qui voient déjà les
premières teintes du soleil levant.

Je me rappelle que lorsque soixante-quinze au moins d'entre nous se rassemblèrent dans le


désert d'Égypte, par un jour glorieux, loin du spectacle et du bruit des villes, dans l'attente de la
venue de la magnificence de l'aube et du lever du soleil à l'Est, prêts à faire les anciennes salutations
mystiques à l'apparition de Râ, nous nous séparâmes et chacun de nous se retira à l'écart des autres
afin de pouvoir rester seul en cet instant sacré pour verser ses larmes, s'exprimer à voix haute,
confesser ses péchés et faire monter ses prières vers Dieu. Nous avions tous manifesté le désir
d'obéir aux anciennes règles et, à la première apparition du disque d'or montrant sa frange vibrante
sur le découpage des dunes de sable à l'Est, d'élever les bras vers le ciel pour les étendre ensuite à
angle droit de chaque côté du corps, formant ainsi une croix de notre être physique en signe de
salutation à Ra. Certains marchèrent pendant des kilomètres depuis le campement où ils avaient
passé la nuit en préparation à cette partie de notre initiation mystique en terre d'Égypte ; quelques-
uns voyagèrent même jusqu'au pied de la pyramide ou grimpèrent en partie sur ses murs de façade
pendant que d'autres allaient vers le Sphinx, certains se tinrent au sommet des dunes de sable,
d'autres encore sur des étendues plates.

D'où j'étais, je pouvais voir nos membres dispersés tout au loin et s'il n'y avait pas eu
l'étrange limpidité mystique de l'atmosphère d'Égypte, nombre d'entre eux auraient été invisibles à
mes yeux, en raison de la grande distance qui nous séparait. Comme j'attendais la venue du disque
solaire, dont la première élévation devait se refléter aussi dans les eaux du Nil qui coulait entre nous
et l'horizon de l'Est, j'apercevais à ma gauche, à ma droite et devant moi, en des points éloignés,
d'autres membres les bras levés et je vis que les salutations à Ra commençaient, avant de pouvoir
moi-même observer la première manifestation du soleil. Pendant un moment ma surprise fut grande,
puis je compris que selon la hauteur des dunes sur lesquelles ils étaient situés, il devait y avoir une
légère différence de quelques secondes, dans le moment où chacun voyait apparaître le disque
solaire. Les quelques membres qui avaient grimpé à une certaine hauteur sur la Pyramide virent
apparaître avant nous le soleil à l'horizon. Ceux qui se trouvaient sur les dunes de sable l'aperçurent
ensuite et ceux d'entre nous qui étaient dans les basses terres du désert le virent en dernier.

Il en est ainsi pour chacun de nous. Nous pouvons tous nous trouver dans l'attente du
même lever de soleil sur le même horizon et le même jour ; à certains d'entre-nous il apparaîtra un
peu plus tôt qu'aux autres, en raison de notre position dans la vie et de l'angle sous lequel nous
l'envisageons mentalement et spirituellement. Ceux qui virent les premiers ce lever du soleil en
Égypte ne contemplèrent pas un spectacle plus beau que ceux d'entre nous qui le virent ensuite ou

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en tout dernier lieu. C'était le moment où ils devaient le voir, comme ce fut le nôtre, et chaque chose
viendra en son temps, selon la loi. C'est pourquoi ceux qui en sont encore à scruter l'obscurité de
l'horizon, cherchant à voir poindre la première lueur de lumière, doivent se garder du sentiment que
ceux qui ont déjà vu l'Aube et son rayonnement symbolique sont plus avancés ou ont quelque
avantage sur eux. Chacun en son temps favorable portera témoignage de la lumière.

Alors que nous sommes tous dans l'attente, soit de la première lueur de lumière, soit de la
plénitude ultérieure de son illumination, nous séjournons sur le seuil. C'est un seuil nouveau pour
chacun de nous et nos prévisions, nos attentes et nos espoirs sont d'un ordre plus élevé sur ce seuil
qu'ils ne l'ont jamais été sur aucun seuil du passé.

En cet instant précis, cependant, je dois vous avertir du fait que bien que ce soit un seuil
différent et d'un aspect spirituel très élevé, il n'en reste pas moins que la loi fondamentale se
manifeste à nouveau et que s'y trouve présente, comme sur chaque autre seuil, l'inévitable terreur
invisible connue comme le Tentateur du Seuil. Vous avez été averti de bonne heure, dans votre
initiation rosicrucienne, que la Terreur du Seuil que vous avez rencontrée à l'occasion de votre
première initiation symbolisait le Tentateur qu'il vous faudrait affronter à chaque seuil, tout au long
de votre vie, et c'est ainsi que vous avez à faire face maintenant, comme il se doit, au Tentateur.

Ce Tentateur n'est pas être à se laisser décourager facilement dans son œuvre défensive
des forces obscures et des pouvoirs malins de l'univers. Peu lui importe qu'à cette heure votre
détermination soit plus forte que sa volonté, et que les témoignages de vos expériences soient plus
attrayants et plus convaincants que tout argument qu'il peut fournir. Cela ne veut rien dire pour lui
que certains d’entre vous aient déjà perçu la venue de l'aube ou les premières teintes de lumière d'or
d'une vie nouvelle et que, par conséquent, ils ont une bonne preuve justifiant leurs efforts à franchir
le seuil de l'obscurité à la lumière. Le Tentateur espère toujours que, sans égard pour vos
expériences et vos convictions, votre foi et votre espérance, il peut être capable d'exprimer quelque
opinion, quelque suggestion, quelque doute ou soulever quelque hésitation dans votre action,
capable de vous arrêter et de vous retenir en arrière. Il représente les forces puissantes du mal,
déterminées à livrer bataille à la lumière, à la vie et à l'amour et n'existant que dans le but de rendre
la lutte continuelle et toujours plus âpre. Le Tentateur personnifie tous les principes et principautés
du mal et, comme tel, sa détermination est à peine moins grande que la détermination suprême des
forces du bien et de l'amour. C'est pourquoi il espère pouvoir trouver en vous la faiblesse et la
complaisance qui vous feraient céder sur un point, l'écouter et douter et ainsi vous entraîneraient à
lâcher prise et à vous détacher du seuil pour vous engloutir dans les ténèbres.

Autrefois, le gardien du seuil insistait nettement et avec un soin particulier sur


l'avertissement ancestral de ne pas écouter la voix du Tentateur. Celui qui se trouvait sur le seuil,
avait toujours le privilège du choix et ainsi le gardien, d'une voix vibrante de sincérité et lourde
d'avertissement, exprimant cependant la liberté de l'âme, lançait cette invitation : "Choisissez votre
voie vers la lumière ou les ténèbres". À partir de ce moment, le gardien n'aurait pas levé le petit
doigt, ni brandit son glaive pour protéger l'habitant du seuil des sollicitations du Tentateur ou des
chuchotements de l'esprit du mal. Il savait bien qu'en chacun de nous demeure la personnification
du bien tout comme du mal et que leur présence intérieure ressemble au murmure d'une douce petite
voix qui nous incite, nous tente, nous avertit ou nous éprouve et qu'en tant qu'êtres divins, nous
avons la capacité et le pouvoir de choisir notre voie et de nous y tenir ensuite éternellement.

C'est pourquoi, à mon tour, assumant la fonction de votre gardien du seuil, je ne puis guère
mieux faire que de lancer l'ancien avertissement : " Prenez garde à la Voix du Tentateur ! "

Quatrième cercle communication n°6 68


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Avant que vous vous décidiez à choisir votre voie, je puis ajouter à mon avertissement une
explication de ce que peut vous dire le Tentateur. Je sais que dans les mots qu'il vous murmurera, il
essaiera de vous expliquer ce que nous avons dit et ce que vous ont dit depuis longtemps les forces
du bien et d'amour. Je trouve que nous avons autant le droit d'expliquer les mots qu'il chuchote et
ses incitations, qu'il le prendra lui-même à expliquer les nôtres.

En premier lieu, il murmurera à voix douce ses incitations à votre oreille au cours de vos
périodes de relaxation et il essaiera de vous donner le sentiment, qu'après tout, vous n'avez pas fait
de grand progrès dans votre voyage jusqu'à ce seuil et que vous avez franchi d'autres seuils dans le
passé avec de grandes espérances et pleins d'attente sans trouver cependant une grande illumination
ni de grande joie ou de grande satisfaction dans le nouveau jour, le nouveau temple ou le nouveau
sanctum. Il vous expliquera que le seuil actuel ressemble exactement à tous les autres et que ce qui
s'étend au-delà n'est chargé que de beaucoup plus d'efforts, d’études, de devoirs ennuyeux,
d'obligations, de plus grands abandons et de plus pénibles sacrifices des plaisirs de la vie, pour ne se
terminer que par plus de désillusion et un plus grand nombre de conceptions fausses.

Il s'agrippera à votre raisonnement et tentera de vous convaincre que vous êtes allés aussi
loin que vous le pouviez dans votre compréhension des lois et des principes mystiques, qu'au cours
de l'année écoulée vous avez ajouté bien peu à ce savoir, et que tout ce qui était dit dans les
instructions et leçons que vous avez reçues, ne consistait qu'en de simples prophéties de ce qui allait
arriver, de simples appâts pour vous entraîner à poursuivre et de simples tentatives pour vous
convaincre, à l'encontre de votre jugement le meilleur, que vous aviez reçu quelque chose alors que
vous n'avez rien reçu.

Le tentateur s'efforcera de vous convaincre que vous gaspillez votre temps, que vos
sacrifices d'argent et d'énergie sont des dons gratuits consacrés à une cause folle et que c'est là une
recherche sans fin de quelque chose qui n'existe pas.

Il affectera un sourire diabolique et vous soulignera que vous n'avez eu aucune expérience
particulière pendant la Nuit des Ténèbres ; que la Parole que vous avez cherchée ne s'est jamais
manifestée du tout ou, si vous avez reçu quelque mot, que c'est une pure création de votre
imagination. Il vous dira que vous ne pouvez voir se lever aucune Aube en deçà du présent horizon,
qu'aucune grande lumière ne doit apparaître si ce n'est celle que vous élaborez fictivement en votre
esprit et que vous vous ferez vous-mêmes illusion en l'acceptant. Il vous dira que vous pouvez rester
sur le seuil pendant des jours, des semaines, des mois ou des années sans avoir aucune expérience.
Il dira à certains qu'ils n'ont eu aucune manifestation, aucun contact spirituel ou cosmique pendant
les quelques semaines écoulées ; qu'ils se trompent eux-mêmes en attendant autre chose de plus que
ce qu'ils ont eu et que ceux qui pensent avoir eu quelque expérience se l'imaginent tout simplement.
Pour tous les autres qui ont ressenti certaines conditions et m'en ont fait part, il s'efforcera de
minimiser ces choses et les interprétera une fois pour toutes comme des illusions.

Ainsi parlera le tentateur à chacun de vous. De son côté, la petite voix douce du moi
cosmique intérieur vous incitera à aller toujours de l'avant dans votre contact progressif avec les
principes spirituels supérieurs de l'univers. Si vous écoutez cette petite voix aussi attentivement, et
aussi souvent que vous l'avez fait pour la voix du tentateur, vous constaterez qu'elle vous rend
évident le fait que nous ne nous développons pas tous uniformément et qu'en somme, nos vies
entières sont inégales depuis le moment de la naissance, jusqu'à l'heure de la transition. Ce qui
semble être un énorme progrès pour l'un, serait insuffisant pour l'autre, ou totalement excessif pour
le propre bien de quelque autre. Le Cosmique essaiera de vous faire sentir que, quel qu'ait été votre
progrès, c'est pour vous le meilleur dans les circonstances présentes et dans les conditions actuelles
de votre vie et de votre développement. C'est après tout un état de fait fondamental que même nos

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besoins ne se ressemblent pas. Nous avons non seulement, chacun, des besoins et des exigences
variées, mais des ambitions et des désirs divers, et nous cherchons plus ou moins à atteindre dans la
vie des objectifs différents.

Bien plus, il y a le grand fait fondamental que nos missions finales dans la vie sont
totalement différentes. Seul le Cosmique sait quelle est la mission particulière de chacun de nous et
il est la seule puissance capable de préparer cette mission.

Le Cosmique a, pour nous y préparer, des moyens et des méthodes de développement nous
donnant des expériences, et nous permettant des progrès tels qu'ils nous conduiront à notre but et à
notre mission, en temps voulu, et de la façon qui convient. Celui qui a le plus grand nombre
d'expériences spirituelles peut n'être pas celui qui s'est le mieux développé et a le plus grandement
progressé vers sa mission dans la vie, car la mission d'une personne peut demander plus
d'expériences spirituelles de quelque nature que n'en requiert la mission d'une autre personne. Les
expériences passées de milliers de gens ont prouvé que ceux qui font les progrès les plus rapides dès
le début de leur développement n'atteignent pas toujours le but les premiers ni ne sont en tête de
ceux dont le développement a été plus lent.

Je ne peux dire quel est votre but, ni quelle mission le Cosmique vous a préparée. Je ne
peux pas dire qui d'entre vous atteindra des sommets, plus grands même, que ceux qui sont atteints
par les chefs de notre organisation. C'est toujours l'ambition de tout véritable maître de voir ses
élèves progresser à un degré de compréhension et de développement plus élevé que celui qu'il a
atteint et c'est ma prière constante, mais il m'est impossible de dire qui des membres de cette classe
atteindra les plus hauts sommets. Il se peut que certains d'entre vous trouvent leur plus grande joie,
leur plus grand bonheur, leur prospérité et leur satisfaction les plus grandes, dans des positions et
des situations que certains considéreraient comme médiocres ou communes, mais que vous
considéreriez, vous, comme le véritable idéal de votre vie.

Il y a des milliers et des milliers d'hommes d'affaires qui regarderaient ma situation


présente dans la vie comme étant loin d'être idéale et bien loin d'être satisfaisante au point de vue
exclusivement professionnel, social ou économique. Nombreux sont mes anciens associés qui
avaient envié mes réalisations de jeunesse, et se rappellent que de bonne heure dans ma vie je fis
des progrès et obtins un développement plus rapide que les leurs dans l'acquisition d'une haute
position dans le monde des affaires. Aujourd'hui, ces mêmes hommes ne changeraient pas leur
place contre la mienne, car, dans un sens purement commercial, ils ont atteint de plus grands
sommets et occupent une position plus prédominante dans le monde des affaires. Ils ont un accès
plus facile à des fonds illimités et, dans tous les domaines, ils ont le sentiment d'avoir atteint le but
de leurs ambitions ; alors qu'au cours des récentes années, je me suis mis en retard et isolé et, pour
quelque étrange raison, choisi de me retirer du monde des affaires et de vivre dans une petite ville
d'une manière presque provinciale et connue seulement de quelques milliers de personnes.
Cependant, même si l'opinion de beaucoup était vraie et si le tableau dépeignant ma position était
correct, je n'échangerais pas ma position avec eux pour toutes les raisons du monde. Je serais encore
heureux si ma maison et mon bureau se trouvaient isolés au sommet d'une montagne loin de la
civilisation, où il faudrait des jours de voyage en char à bœufs et à pied pour atteindre la porte
extérieure de mes jardins.

Ainsi, les ambitions et les désirs des hommes changent et diffèrent tout au long de la vie et
nous ne pouvons mesurer le succès de l'un par le succès de l'autre. Il en est dans cette classe, qui
auraient l'impression d'avoir atteint les plus grands sommets qui soient possibles dans cette vie, s'ils
pouvaient vivre dans un petit bout de jardin et être en contact avec ceux qui sont en harmonie
spirituelle avec eux, en passant leur temps à lire, étudier et méditer sur les choses spirituelles de

Quatrième cercle communication n°6 70


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l'univers. Qu'ils manquent des commodités modernes, théâtres, magasins, journaux quotidiens ou
des choses de ce genre ne signifierait rien pour eux. D'un autre côté, il en est dans cette classe dont
le succès dans la vie dépend du fait d'atteindre à de grands sommets dans le monde des affaires ou
bien dans le monde scientifique ou la société. Les expériences de ces personnes au cours du
processus de leur développement doivent être différentes des expériences de ceux qui ont d'autres
ambitions.

Ainsi les arguments du tentateur sont peu solides et ne prennent pas en considération le
développement individuel de l'âme en chacun de nous. Il pense nous tenter par les aspects de la vie
qui attirent les gens dans leur ensemble ou qui sont agréables à la masse ; il nous suppose
uniquement intéressé par les satisfactions physiques du monde et les désirs sordides propres aux
personnes sans éducation et sans culture. Il suppose qu'à tout instant chacun de nous sacrifierait
volontiers une heure de spiritualité pour une heure de plaisirs physiques. En supposant cela, il est
dans l'erreur et, par conséquent ses arguments sont erronés. Il ne peut voir de beauté, de grandeur,
de profit ou de satisfaction dans les choses de nature spirituelle. Il ne peut croire que quelque être
humain sacrifierait toutes les choses matérielles de la vie pour demeurer dans la paix et le bonheur
spirituels. Il ne peut comprendre que nous continuerions tous à étudier, année après année, même si
nous n'avions jamais d'expérience, jamais de preuve, mais devrions encore dépendre seulement de
la foi et de l'espérance de nous trouver finalement améliorés par ce que nous avons étudié.

Je vous demande donc de réfléchir maintenant aux tentations qui vous sont venues, de
revenir en arrière, d'hésiter ou de vous arrêter, et je vous engage surtout à être consciencieux dans le
jugement analytique de ce qui s'est passé en vous et dans votre examen des conditions, des lois et
des principes qui sont autour de vous et dans l'univers. Écoutez davantage la voix du Cosmique,
raisonnez et méditez sur les choses supérieures de la vie telles, qu'elles sont rappelées dans les
paragraphes ci-dessus ; dans de prochains paragraphes, je reviendrai sur l'analyse des pensées du
Tentateur telles qu'il nous les exprime.

Avant de parler davantage de la voix du tentateur, je désire vous présenter tout d'abord une
lettre que j'ai reçue, car elle reflète l'esprit même du travail et des expériences que connaissent nos
membres de cette classe et le genre de remarque que chacun de vous peut faire, silencieusement
peut-être en lui-même, même s'il ne m'en fait pas part par écrit.

Je ne veux pas dire naturellement que la lettre citée ici doive être pour vous un modèle à
imiter quand vous m'écrivez, car je ne désire pas que vous suiviez un modèle quel qu'il puisse être.
Mais cette lettre représente ce que la plupart d'entre vous ont exprimé de diverses manières et ce
que je suis persuadé que vous pensez presque tous dans l'intimité de votre moi. Voici cette lettre,
qui nous est adressée par E.B.L. de Seattle, État de Washington13 :

" Très illustre Imperator. Je suis très heureux de pouvoir vous envoyer un rapport vous
annonçant le succès que j'ai obtenu en traversant la Nuit des Ténèbres et en discernant les
premières lueurs de l'Aube d'Or, le grand drame de l'âme, comme je désire l'appeler. C'est la nuit
dernière, le 17 que j'ai reçu cette grande bénédiction du Cosmique. J'ai éprouvé des sentiments
merveilleux et je me suis senti plein de joie et de jubilation parce que je pouvais sentir très
distinctement les pulsations de l'énergie nouvelle qui se propageait dans tout mon être et l'éveil

13
Nous avons trouvé cette référence à l'identité de l'expéditeur, dans le texte originel de la monographie, tel que diffusé
notamment par la Confraternité de la Rose+Croix. Notez également que le texte qui suit le courrier fut également
modifié dans les monographies françaises, le nombre neuf étant systématiquement remplacé par le nombre quinze, pour
tenir compte d'un allongement de la durée nécessaire pour parcourir le cycle d'études rosicruciennes. Du coup, la
dimension symbolique de ces neuf ans, à rapprocher notamment de ce qui peut être écrit à ce propos dans la Confessio
d'Harvey Spencer Lewis, n'était plus accessible au lecteur.

Quatrième cercle communication n°6 71


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

d'un pouvoir et de centres que je n'avais jamais perçus auparavant. J'ai reçu des messages et des
inspirations remarquables et j'ai été convaincu, sous tous autres rapports, que c'était bien là le
début de mon premier contact avec l'Aube d'Or. Naturellement, il m'est difficile d'exprimer comme
je le voudrais vraiment toute ma reconnaissance, mais je peux dire combien je suis reconnaissant
d'avoir reçu cette grande bénédiction et je veux aussi exprimer ma profonde gratitude envers vous
et envers l'Ordre pour votre tâche désintéressée à notre égard et pour votre décision de m'avoir
choisi comme l'un des membres de cette classe merveilleuse. Je prie pour que me soit accordé le
privilège de continuer jusqu'au but final. Dans mon immense bonheur d'aujourd'hui, j'ai commencé
à revoir mon développement et mes progrès dans l'Ordre, me rendant pleinement compte du grand
changement qui s'est produit dans ma vie. En jetant un coup d’œil sur mes notes et en revoyant ce
que j'ai accompli, je découvre que c'était hier le neuvième anniversaire de mon affiliation à l'Ordre.
Je me sens heureux et satisfait de cette rétrospection quand je remarque combien je me suis
perfectionné et ai progressé dans tant de domaines et je me sens profondément reconnaissant pour
ce que j'ai reçu. Puissent le moment et l'occasion se présenter bientôt où je pourrai donner à
l'Ordre quelque expression adéquate de mes obligations et de ma gratitude. "

À côté des marques sincères de gratitude et de reconnaissance qu'exprime notre frère parce
qu'il a perçu l'Aube d'Or et a ressenti les changements produits par la régénération dans tout son
être, il y a le fait intéressant que ce contact avec l'Aube d'Or s'est produit pratiquement au neuvième
anniversaire de son affiliation comme rosicrucien. Neuf longues et fastidieuses années de patientes
attentes et d'espoir, de désir et de prière pour quelque chose d'indéterminé. Tableau bien sombre
n'est-ce pas ? Pourtant c'est sous cet angle que certains de nos membres impatients des premiers
cercles l'envisageraient. Ils diraient qu'attendre neuf ans pour obtenir un contact si merveilleux, c'est
vraiment long, et que si l'organisation ne peut amener de grandes manifestations dans notre vie
avant un tel délai, à quoi sert le commencement ? Certaines de ces personnes montrent de
l'impatience parce qu'à la fin du premier trimestre ou de la première année, elles ne sont pas en
contact avec tous les pouvoirs spirituels de l'univers entier.

Notre frère n'exprime aucune idée semblable. Il ne se tracassait même pas ni ne pensait au
nombre d'années écoulées jusqu'au jour où il se mit à revoir ses succès et ses progrès. Sa lettre
dépeint clairement l'idée que, tandis qu'il était assis en cet important anniversaire pour réfléchir à ce
que l'avenir lui réservait au moment de l'Aube d'Or, il ne put s'empêcher de penser aux nombreux
changements et bienfaits merveilleux qui étaient déjà entrés dans sa vie au cours de ses dernières
années. Alors qu'il tournait ses pensées vers le passé, il n'y vit aucun tableau sombre représentant
neuf longues années d'attente et d'études patientes, mais le tableau d'années de joie et de bonheur,
d'avancement et de progrès. De toute façon il aurait vécu ces neuf années, qu'il se soit affilié ou non.
La seule différence eut été que s'il ne s'était pas affilié, il n'aurait pas connu le même avancement ni
le même progrès dont il a bénéficié, ni tous les bienfaits et toutes les bénédictions dont il a reçu le
privilège au cours de ces neuf années et il ne se tiendrait pas à l'heure présente sur le seuil d'une vie
nouvelle et splendide.

Pouvons-nous, en définitive, dire que neuf ans constituent une période bien longue pour
établir quelque grand changement dans notre vie ? Il y a, en Californie, quantité d'universités qui
représentent le type même de l'université moyenne, dans leur effort pour perfectionner les étudiants
aussi rapidement que possible, et leur faire obtenir au plus tôt leur diplôme dans diverses
professions. Il y a cependant aussi dans ce pays une université privée connue sous le nom
d'Université Stanford où l'on accorde à l'élément temps beaucoup moins d'importance. Il y a
quelque temps, je m'entretins avec certains de ses étudiants et fis la connaissance d'un étudiant en
médecine. Il me signala que, si la moyenne des écoles de médecine accordait habituellement le
doctorat à leurs étudiants en quatre ou cinq ans, l'Université Stanford ne remettait jamais leur
diplôme aux médecins ou aux spécialistes d'autres branches dans un temps si court. Il m'apprit

Quatrième cercle communication n°6 72


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

qu'avant d'être passé par toutes les études et tout le travail qu'il devait accomplir pour devenir un
docteur en médecine diplômé de Stanford, cela prendrait pour le moins neuf années pleines de
dévouement et d'études intensives. Quand je lui suggérais que ce temps était long, il sourit et dit :
" Quelle différence cela peut-il faire ? Je suis maintenant un jeune homme et j’espère bien vivre
jusqu'à cinquante, soixante ou soixante-dix ans et de toute façon il me faudra bien vivre pendant
ces neuf prochaines années ! En comparaison avec ce que je serai capable de faire après
l'obtention de mon diplôme et avec les deux fois neuf années que j'ai vécues, neuf années de plus ne
me semblent pas beaucoup ".

Bien des professions demandent au moins huit ou neuf ans pour atteindre à leur maîtrise
et, dans tous les milieux, plus d'une personne a consacré plus de neuf ans à s’efforcer de recouvrer
la santé ou d'arriver au sommet de l'échelle sociale en se risquant dans quelque affaire ou entreprise.
Si nous prenions un homme moyen, ou une femme, qui à l'âge de soixante ans se trouve ne pas
avoir réussi et lui disions : " S’il vous était possible de recommencer votre vie, consacreriez-vous
volontiers neuf ans de vos soixante années à vous perfectionner et à vous développer
progressivement jusqu'à un stade où vous atteindriez une maîtrise et une régénération
complètes ? ", je suis persuadé que chacun d'eux répondrait qu'il consacrerait avec plaisir plus de
neuf ans de sa vie à une telle tâche.

Nous ne pouvons dire aux nouveaux membres qui entrent dans l'Ordre rosicrucien qu'il
peut leur prendre neuf ans pour en arriver à l'heure de la régénération et à l'Aube d'Or, parce qu'ils
éprouveraient du découragement. Il nous faut leur souligner que, dès les tout premiers mois de leurs
études avec nous, ils commencent à récolter certains petits bénéfices et à faire quelques progrès
précis, car tel est bien le cas. Nous devons aussi leur donner l'assurance à la fin de la deuxième ou
troisième année qu'ils constateront, s'ils se consacrent sérieusement à leur travail, avoir beaucoup
accompli. Tout cela est absolument vrai. Mais il est étrange de noter combien la nature humaine est
impatiente et combien elle se décourage vite quand nous spécifions qu'il pourrait falloir neuf ou dix
ans pour arriver à un degré satisfaisant de développement.

Or c'est là un des points faibles dont le tentateur du seuil profite dans son argumentation
avec chacun de nous. Notre frère ne dit pas si le tentateur s'est adressé à lui autrefois et s'est efforcé
de lui démontrer qu'il était resté longtemps au sein de notre Ordre sans arriver à un point déterminé.
Mais nous sommes sûrs que le tentateur lui aurait parlé exactement de cette façon. Un jeune homme
de ma connaissance me dit un jour qu'il aimerait apprendre à jouer du saxophone afin de pouvoir
entrer dans l'orchestre de son collège. Le lendemain de l'achat du saxophone par son père, il prit sa
première leçon. La première semaine, il s'exerça et il prit une deuxième leçon puis il commença à se
plaindre parce que le professeur l'avait averti que pendant trois mois, il lui faudrait travailler
certains exercices à l'exclusion de toute mélodie quelle qu'elle soit. Il consulta certains de ses amis,
essayant de découvrir s'il n'y avait pas un moyen plus rapide d'apprendre à jouer. À l'idée qu'il
devait faire six mois d'exercices avant de pouvoir jouer quelque mélodie très simple, il était
complètement découragé ! N'est-ce pas caractéristique du désir acharné de notre époque de se
précipiter sur les conclusions et d'arriver aux plus hauts sommets dans le plus court laps de temps
possible ?

Le tentateur du seuil connaît nos faiblesses humaines et il joue avec elles. Il les détaille et
les exagère, et l'éloquence de son langage doré les décrit en images splendides. Il s'efforce de nous
faire croire que l'élément temps est l'une des choses les plus importantes de la vie. Il nous fait
presque oublier que nous espérons vivre plus qu'un petit nombre d'années et qu'aussi longtemps que
nous restons sur cette terre, nous avons la possibilité de nous occuper de bien des choses utiles.

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Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

Indéniablement, cette lettre de notre frère est encourageante et elle est typique de toutes
celles que j'ai reçues de cette classe. Quelques-uns attendent encore l'Aube ; d'autres l'ont perçue et
en attendent les futurs développements. Mais vous êtes tous maintenant en présence du tentateur et
le resterez pendant les quelques prochains mois et c'est pourquoi je vais consacrer mon temps dans
les quelques chapitres suivants à signaler les erreurs et les pièges qui vous guettent et à vous dire
comment les éviter. Réfléchissez à leur sujet et priez pour la venue de l'Aube afin qu'elle vous
trouve prêts.

Pendant que la plupart des membres demeurent encore sur le seuil et font l'expérience
d'effets mineurs en leur être, il nous faut nous arrêter et les attendre de façon à pouvoir tous
continuer ensemble. Rien n'est perdu par ceux qui ont atteint l'Aube s'ils attendent ceux qui sont
encore à l'espérer sur le seuil. Notre développement intérieur se poursuit exactement de la même
façon et, indiscutablement, en rapport étroit avec notre compréhension intellectuelle des principes
étudiés. Je peux dire avec certitude que si nous devions tous n'avoir aucune autre leçon ultérieure
pendant longtemps, en fait pendant de nombreux mois, nous ne perdrions pas un iota du
développement intérieur qui s'instaure en nous. Nous avons tous tant à penser, et nous rencontrons
dans nos actes et nos pensées quotidiennes tant d'idées sur lesquelles nous pouvons construire et
nous concentrer à notre propre avantage, aussi bien spirituel que mental, que les leçons ne peuvent
que nous aider dans la direction à donner à certaines de nos réflexions.

Je n'ai pas la prétention, à cette heure, de pouvoir vous apprendre quoi que ce soit que le
Cosmique ne pourrait pas lui-même vous inspirer d'une manière quelconque en votre esprit, et que
vos propres expériences durant le jour ne pourraient vous révéler lors de vos périodes de
contemplation. Je peux simplement espérer au mieux diriger vos pensées vers certains principes ou
certaines idées, et ainsi permettre à votre propre être intérieur de les saisir et de les développer en
leçons réelles pour vous.

C'est pourquoi j'ai parlé si librement des incitations du tentateur. C'est pour les membres
de ce cercle, une de ses périodes active et très remplie, car le tentateur se rend compte que dans la
prochaine période, quand ils auront franchi ce seuil, les membres auront de fortes chances d'avoir de
merveilleuses révélations qui les feront progresser bien plus avant dans leur développement
supérieur, et son pouvoir envers chacun de nous sera alors grandement affaibli. Je reçois
pratiquement chaque semaine des lettres de membres qui me signalent que les expériences qui se
manifestent maintenant dans leur vie, les ont convaincus que le sentier rosicrucien est le seul sentier
valable pour eux dans la vie, et que rien ne pourra jamais les détourner ou les faire s'écarter de ce
sentier. Habituellement, ces lettres se terminent par une offre volontaire et de tout cœur de se
consacrer le restant de leur vie au service de l'Ordre. Ce genre de membre ne pourra jamais être
influencé par le tentateur. La plupart d'entre eux ont acquis cette haute opinion de notre travail et
ont eu de merveilleuses expériences seulement grâce aux tentations que le tentateur leur a fait
affronter dans les premiers degrés. En fait, certains d'entre eux furent à ce point tentés, que pendant
quelque temps, ils se retirèrent du travail et se tinrent en dehors de notre Ordre alors qu'ils étaient
encore dans les premiers cercles. Puis, pendant leur période de séparation d'avec nous, les
promesses du tentateur ne furent pas remplies. La vie ne leur parut pas tout à fait aussi heureuse, et
de nombreuses épreuves et tribulations leur advinrent prouvant que se séparer du sentier n'était pas
un avantage. Après être de nouveau revenus sur le sentier et avoir compris la grande différence
d'état intérieur, ils ne sont plus désormais sensibles aux arguments mielleux du tentateur.

L'un des arguments "massue" dont le tentateur se sert à l'égard des membres des premiers
cercles est très ancien. Il attire leur attention sur le fait qu'ils ont encore de temps en temps des
périodes de maladie, que bien souvent certains de leurs rêves ou de leurs espoirs échouent dans leur

Quatrième cercle communication n°6 74


Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

réalisation, que parfois leur travail est en baisse ou que d'autres circonstances vont de travers et les
affectent sérieusement et, en ricanant, il leur fait remarquer que peut-être certains des ennuis dont
ils font l'expérience sont dus au fait qu'ils se sont "mêlés de science occulte". C'est étrange à dire,
mais ce genre d'arguments convainc souvent les nouveaux membres et même de plus anciens de ce
qu'ils pourraient, sans perdre grand-chose, abandonner le travail rosicrucien. Le tentateur leur dit
qu'ils se sont affiliés à l'Ordre avec l'espoir de grandes transformations dans leur vie et que
maintenant, après y être restés pendant un an, deux ans, cinq ans ou davantage, ils ont encore les
mêmes vieux problèmes à résoudre, ne font preuve d'aucune maîtrise nouvelle ou plus grande, et
par conséquent qu'ils gaspillent leur temps.

Il aime surtout à chuchoter ses insinuations quand les choses vont mal chez nos affidés. Il
lui plaît de surprendre l'un d'eux chez lui, affligé d'un refroidissement ou juste au moment où il
vient de perdre sa place ou encore d'avoir une réduction de salaire. Alors, il se moque du découragé
et lui dit : " Comment pouvez-vous savoir si cet ennui n'est pas le résultat de vos folles études et de
vos curieuses expériences ? " Nous savons comment cela se passe, car de temps en temps nous
recevons des lettres de nos nouveaux affidés ou bel et bien de nos anciens affidés, disant qu'ils ont
peur d'avoir fait une erreur en se ralliant à notre Ordre et ils blâment celui-ci pour leurs nouveaux
ennuis. Comment répondre à ces personnes pour les sauver de l'illusion qu'ils éprouvent en leur
esprit ? Que leur diriez-vous ? À l'égard de la maladie, la seule chose que vous puissiez dire qui soit
vraie et raisonnable, c'est qu'aussi longtemps que nous vivons dans un corps physique et d'une façon
aussi artificielle sous bien des rapports, nous sommes portés à avoir quelque maladie ou des
périodes de mauvaise santé, en tant qu'effets normaux de nos violations des lois naturelles. Le fait
d'être membre de l'Ordre n’empêchera pas les lois d'agir et être membre de l'Ordre ne peut accélérer
l'activité des lois naturelles.

Une personne ne sera pas moins malade simplement parce qu'elle est membre de l'Ordre
rosicrucien, pas plus qu'elle ne le sera davantage. Si elle a quelque maladie, cela est dû en ligne
directe aux violations des lois naturelles et aux effets qui en résultent. La même chose est vraie à
l'égard des conditions de travail ou encore de nos affaires personnelles ou sociales, quelles qu'elles
soient. Je suppose qu'il y aura toujours des milliers de gens qui croiront que, du moment qu'ils sont
acceptés comme membres de l'Ordre rosicrucien, leur "chance" va tourner et qu'en possédant la
carte magique de membre, ils sont protégés contre toutes les maladies et toutes les conditions
malheureuses concernant leurs affaires.

D'autre part, nous savons qu'au moment où nos membres atteignent un certain stade de
développement et de progrès dans leur travail, leur vie en est en quelque sorte bouleversée.
Certaines de leurs amitiés habituelles leur paraissent sans intérêt, et ils oublient ces amis pour en
chercher de nouveaux ayant les mêmes opinions et la même attitude d'esprit que la leur. Également,
notre nouvelle façon de penser nous fait agir d'une manière différente du passé à l'égard de nos
obligations sociales et professionnelles, et cela entraîne certains changements et un renversement de
certaines conditions. Nous nous mettons en harmonie avec des vibrations différentes grâce à notre
développement et à notre progrès, et cela amène normalement certaines modifications dans nos
affaires qui, pendant une courte période, peuvent paraître tout à fait bouleversées et insatisfaisantes.
Cependant, personne ne peut passer d'une certaine ambiance à une autre, d'un certain mode de
pensée à un autre ou d'une certaine façon de vivre à une nouvelle, sans traverser une période
transitoire de transformation, résultant des conditions renversées. C'est alors que le tentateur
apparaît de nouveau et fait remarquer le bouleversement des circonstances en disant : " Regardez ce
qui vous arrive maintenant. Si vous n'étudiiez pas les enseignements de l'Ordre rosicrucien, ces
circonstances adverses ne vous seraient pas arrivées. Quel bien allez vous retirer à transformer
votre vie pour traverser des circonstances contraires telles que celles-ci ? ". Il est difficile de

Quatrième cercle communication n°6 75


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répondre aux personnes qui posent ce genre de questions, sans leur dire tout simplement la vérité et
en faisant confiance à leur propre esprit de logique pour faire le point.

Je me rappelle que, lorsque nous décidâmes finalement de faire nos bagages pour partir de
New York vers la Californie14, après avoir envisagé tous les frais de transport, de train etc. nous
décidâmes de vendre tous les meubles de notre maison, et de n'emporter rien d'autre que nos affaires
personnelles afin de commencer une vie tout à fait nouvelle dans un monde nouveau. Nous nous
sentions tous heureux au cours de notre voyage de quatre ou cinq jours par train, et très heureux
aussi pendant les premiers jours de notre arrivée en Californie, car nous avions laissé un temps froid
et maussade dans le printemps de New York pour trouver un temps estival très doux en Californie.
Le paysage était tout nouveau, l'atmosphère ravigotante, la mentalité des habitants charmante et les
progrès du pays étaient captivants. Nous avions dans cette région peut-être huit à dix connaissances,
faites par correspondance, et certaines d'entre elles se transformèrent en nouvelles amitiés.

Après quelques semaines, nous commençâmes à constater qu'il nous manquait beaucoup
de choses auxquelles nous nous étions habitués. Au lieu d'avoir nos meubles, notre maison et toutes
les commodités dont nous avions profité, nous vivions provisoirement dans un appartement meublé
où beaucoup de choses faisaient défaut. Il nous manquait un grand nombre d'amis que nous avions
rencontrés pendant des années dans les villes où nous avions vécu précédemment ; il nous manquait
les visages familiers et les endroits connus aussi bien que les habitudes qui nous étaient aussi
essentielles. Quand nous connûmes ces changements, nous éprouvâmes une sorte de dépression
pendant un bon bout de temps. Pendant cette période, ma femme et mes enfants furent tentés,
comme moi-même, de penser que cette nouvelle vie dans ce monde nouveau ne nous rendrait peut-
être pas aussi heureux que par le passé. Si nous avions estimé que cela durerait toujours exactement
comme pendant les six premiers mois, je crois que nous n'aurions pas hésité à refaire nos bagages et
à repartir pour la ville d'où nous venions. Le bon sens nous fit remarquer, cependant, que les choses
qui nous déprimaient le plus étaient celles qui nous manquaient et que nous pourrions nous les
procurer dans un proche avenir, et que notre état du moment pouvait être provoqué aussi par un
bouleversement d'habitudes qui ne pourrait durer bien longtemps. Ainsi nous projetions notre vision
dans le futur au lieu de scruter et d'analyser le présent. Peu à peu, les conditions changèrent et, après
une année, nous fûmes des citoyens enthousiastes de ce nouveau monde. Après avoir rendu des
visites annuelles à notre ancienne ville pendant un certain nombre d'années et avoir découvert à
chaque fois que nous étions impatients de retourner vers notre nouvelle résidence, nous
découvrîmes en fin de compte, qu'après tout, le nouvel entourage avait des avantages que l'autre
n'avait pas et que notre période de dépression pendant les quelques premiers mois de changement en
avait valu la peine.

Si nous pouvions tous envisager nos affaires de cette manière, nous comprendrions les
avantages dont nous jouissons maintenant, même sous une forme différente, et nous nous rendrions
compte que ceux-ci peuvent croître jusqu'à des sommets plus grands que tout ce que nous avions
connu par le passé. Le point que la plupart des gens oublient, c'est que les grands bonheurs, les
plaisirs et les choses agréables qu'ils avaient dans la vie avant de se joindre à l'Ordre rosicrucien,
représentaient le summum de ce qu'une telle vie pouvait leur apporter. Pendant des années et des
années, nous adoptons une attitude consistant à rechercher le bonheur et le contentement dans les
choses matérielles de la vie, jusqu'à ce que nous y soyons habitués et en ayons obtenu autant que la
vie pouvait nous en donner. Naturellement, cela nous place dans une situation où nous nous sentons
parfaitement satisfaits. Quand le grand changement prend place dans notre vie, nous devons laisser
tous les plaisirs importants dont nous avons profité, et repartir depuis le commencement pour bâtir à

14
Il s'agit ici de la première installation du siège suprême de l'AMORC en Californie, à San Francisco, qui y restera de
1920 à 1925.

Quatrième cercle communication n°6 76


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nouveau. Pendant le processus d'élaboration de notre nouvelle existence et de notre nouvelle façon
de vivre, nous ne jouissons pas des choses d'une façon aussi absolue qu'auparavant, mais nous
atteignons peu à peu le même point et pouvons le dépasser. C'est un fait que mener une vie nouvelle
et plus haute et une existence plus abondante nous permet d'atteindre des cimes de plaisir et de
bonheur que l'autre manière de vivre n'aurait jamais pu nous dispenser. Étant donné que notre
nouvelle vie a un sentier plus long, conduisant à un champ plus large de satisfaction, il est tout
simplement logique que nous cheminions plus longuement avec une fatigue plus grande.
Cependant, nous ne devons juger de la fin d'après les conditions présentes, pas plus qu'une personne
traversant l'océan pour se rendre en Amérique, ne peut juger de ce que sera pour elle le but de son
voyage d'après les tempêtes et le temps qu'elle peut rencontrer sur l'océan.

Bien des gens voyageant en Californie viennent à San Francisco d'abord, puis se rendent
en auto à Los Angeles. Sur la voie sud venant de San Francisco, ils traversent les magnifiques
faubourgs avec leurs résidences splendides et leurs parcs. En peu de temps ils atteignent Palo Alto,
la fameuse ville où se trouvent l'Université Stanford et la maison de l'ancien président des États-
Unis, Herbert Hoover. Après avoir roulé encore pendant environ cinq minutes ils atteignent la ville
de San José dans la belle vallée de Santa Clara, à juste titre surnommée la "vallée des délices du
cœur" car ses nombreux et beaux arbres fruitiers en font un des premiers jardins du monde.

Ces voyageurs, pendant leur randonnée, sont dans l'attente de la prodigieuse beauté de Los
Angeles et d'Hollywood, dont ils ont tant lu et entendu parler. Certaines personnes ont dans l'idée
que Los Angeles et Hollywood ne comprennent que des parcs, de splendides maisons et des studios
de cinéma. Pour eux, c'est le but final de leur randonnée, mais alors qu'ils continuent à rouler
pendant quelques heures encore vers le sud, ils commencent à aborder des zones désolées et
inexpressives. Ils traversent une région parsemée de puits de pétrole et de baraquements d'ouvriers ;
ces touristes traversent de grandes étendues au paysage dénudé jusqu'à ce qu'ils se sentent déprimés
et se demandent si cette randonnée en valait vraiment la peine. Ils se demandent si quelque belle
ville peut exister au milieu d'un pays si sauvage et dénué de pittoresque. Le tentateur pourrait les
inciter à faire demi-tour, mais ils n'y prennent pas garde, car une fois qu'ils ont traversé ce passage
indésirable et franchi la dernière colline, débouchant dans une vallée, ils découvrent s'étalant devant
eux les splendides environs de Los Angeles et d'Hollywood. En dépit de leur attente, ils constatent
que ces villes diffèrent peu de celles qui leur sont familières. Cependant, ils sont contents d'avoir
résisté à la tentation de faire demi-tour, maintenant qu'ils sont arrivés au terme de leur long voyage.

Nous sommes tous en voyage sur le sentier comme le sont ces touristes. Non seulement
des changements ont lieu en nous, mais ces changements affectent les conditions qui nous entourent
et nous font éprouver de l'agitation et du bouleversement dans toutes nos affaires, dans ces affaires
que le tentateur nous montre comme étant tout ce qu'il y a à connaître de sorte que nous ne devrions
pas éprouver le besoin de chercher au-delà.

Pour poursuivre notre analogie, aucun touriste réel ni aucun vrai mystique sur le sentier,
ne cesse jamais de chercher. Le touriste découragé qui ne cherche pas à pousser plus avant vers sa
destination, ne reste pas à vivre dans l'insatisfaction. Ou bien il revient sur ses pas ou bien il avance
sur un nouveau sentier, toujours à la recherche du paradis qu'il a dans l'esprit. Le chercheur sur le
sentier fait la même chose. Le tentateur est satisfait de lui faire changer de sentier pendant quelques
mois, car ce n'est pas de cette façon, il le sait, que le voyageur atteindra jamais quelque paradis ou
quelque but satisfaisant. Aussi longtemps que nous cherchons et continuons à voyager dans une
certaine direction, pourquoi ne pas rester sur le sentier que nous avons emprunté et faire confiance à
la fraternité et aux bons conseils des milliers de ceux qui nous ont précédés ? Nous avons le choix
entre suivre le tentateur qui nous dit que le sentier ne mène nulle part, et écouter les voix de milliers

Quatrième cercle communication n°6 77


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d'autres personnes qui nous affirment qu'il conduit aux plus grandes réalisations de la vie. Si nous
sommes disposés à continuer le restant de notre vie à chercher et à voyager, pourquoi ne pas
accepter l'avis de ceux qui nous ont précédés et rester sur le sentier où nous avons pris le départ ?

Nous n'emploierons pas plus d'énergie, de temps et de réflexion à demeurer sur le sentier
qui nous a guidés sains et saufs pendant longtemps, que nous en emploierons à changer de sentier et
à aller dans d'autres directions.

Un autre point sur lequel le tentateur s'efforce d'insister, c'est que notre voyage et notre
recherche nous coûtent cher. S'il nous arrive de nous trouver dans des circonstances financières
gênantes, il nous fait remarquer ce que nous coûtent nos études et s'efforce de nous suggérer que
nous pouvons mettre de l'argent de côté en arrêtant tout de suite notre recherche. Si en revanche
nous traversons de bonnes circonstances financières et pouvons assumer facilement le coût de la
modique cotisation, il essaiera de nous montrer que nous gaspillons notre temps et notre énergie et
manquons d'autres plaisirs que nous pourrions nous offrir à la place de ce que nous obtenons. C'est
là aussi un argument spécieux, parce que ceux qui ont la détermination, le désir et le besoin fébrile
de chercher la vérité, continueront partout à le faire, même s'ils se détournent de leur sentier actuel.
Ils continueront à dépenser de l'argent à leur recherche, sans regarder s'ils dépensent de l'argent pour
tel but ou tel autre et ils n'épargneront absolument aucun billet de banque en passant d'un sentier à
un autre. Ils n'épargneront pas davantage du temps ou de l'énergie, et ne manqueront aucun plaisir
réel. Nos archives nous montrent clairement que la moyenne des membres qui se sont affiliés à
notre Ordre dépensait auparavant, chaque année, pour des livres et des conférences qu'ils espéraient
voir leur apporter la connaissance qu'ils désiraient, autant d'argent, sinon davantage, qu'ils n'en
consacrent à leurs études rosicruciennes.

Le tentateur ne vous permettrait pas de penser un instant à la grande vérité fondamentale


selon laquelle : on reçoit dans la mesure où l'on donne. Cette grande vérité le choque et c'est la
seule chose qu'il tentera d'écarter de votre esprit en toute occasion.

Je viens de soumettre bien des choses à votre réflexion et j'espère que certains de ces
points vous aideront à comprendre combien peuvent être fausses les insinuations du tentateur et
combien elles sont destinées à nuire à vos meilleurs intérêts. Après tout, que nous offre le tentateur
qui soit mieux que ce que nous avons maintenant ? Il n'est pas le moins du monde constructif dans
ses critiques et s'il dénigre le travail que nous nous efforçons de faire, il ne nous offre rien à la
place. Il s'efforce de vous faire croire, qu'en retournant à vos intérêts de ce monde, et vers les joies
que vous aviez avant de vous consacrer à vos présentes études et à vos efforts actuels, vous aurez
alors tout ce que la vie peut donner. Il n'avance pas cependant cet argument d'une façon continue ou
trop prometteuse, car il sait combien cette déclaration est fausse et combien elle est faible.

Vous pourriez répondre vivement au tentateur : " Si les choses matérielles et courantes de
la vie procuraient un aussi grand bonheur, pourquoi serais-je jamais devenu un chercheur? C'est
précisément parce que j'étais insatisfait et désirais plus que cela que je le suis devenu ". Et cela est
vrai. Dans leur ensemble, les membres qui se joignent à notre organisation ne sont ni pauvres ni si
misérables dans leur situation sociale et leur condition physique. On ne peut pas dire qu'ils n'ont pas
pu profiter des nombreux avantages matériels de la vie. La plupart de nos membres ont au contraire
joui du plus grand nombre des choses de la vie, pas de tous les luxes peut-être, mais du moins de
tous les plaisirs et bienfaits courants de l'existence ; cela ne les a pas empêchés d'éprouver le besoin
de quelque chose de plus et de se rendre compte qu'ils devaient regarder au-delà des choses
matérielles, de façon à trouver le sentier qui conduit au véritable bonheur et au véritable succès dans
la vie. C'est la raison pour laquelle ils sont devenus des chercheurs mystiques. L'argument du

Quatrième cercle communication n°6 78


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tentateur, lorsqu'il affirme que vous gagneriez à abandonner votre présente recherche et à retourner
à vos conditions primitives de vie, est donc spécieux et faux.

En réfléchissant à toutes ces questions au cours des jours à venir et en les analysant, vous
vous justifierez contre toute réflexion possible de la part du tentateur et vous vous protégerez contre
l'éventualité d'être retardé ou induit en erreur en ce moment crucial.

Nous devons attendre qu'un peu plus de membres encore voient l'Aube d'Or avant de
poursuivre les études de notre classe. Je suis sûr qu'aucun de vous ne répugnera à attendre ceux qui
commencent juste à émerger de l'obscurité, car c'est un esprit de coopération, de bonne volonté, de
camaraderie et de sympathie qui nous lie tous et donne à chacun une plus grande force.

Pendant ce temps, si vous avez constaté que la méthode de régulation de votre régime et
d'un jeûne partiel vous a été favorable au cours des semaines écoulées, permettez-moi de vous
suggérer de la modifier légèrement et la continuer pendant un petit bout de temps, sans égard pour
le fait que vous ayez atteint ou non l'Aube d'Or. Beaucoup nous ont déclaré dans leurs lettres,
qu'après avoir essayé pendant une semaine ou deux leur changement de régime ou la modification
de leur système de jeûne, ils souhaitaient le continuer. J'ai trouvé cela utile et, en fait, plus
énergétique que tout ce que j'avais pu expérimenter par le passé dans ce sens. Si vous trouvez
cependant que continuer le régime modifié ou poursuivre le jeûne partiel vous fait perdre trop de
poids, vous pouvez alors augmenter légèrement votre alimentation de façon à vous maintenir au
poids voulu. Mais efforcez-vous de réduire la quantité de nourriture que vous mangiez autrefois et
continuez cette modification pendant quelques semaines encore. Pendant ce stade d'expériences
psychiques et spirituelles, cela vous aidera tous, sans égard pour le fait que vous soyez encore dans
la nuit des ténèbres, dans l'attente de l'Aube ou que vous vous prépariez maintenant à progresser
davantage.

J'ai déjà mentionné une fois qu'il y aurait des périodes ne comprenant aucune instruction
particulière, car les changements qui ont lieu en vous ne doivent pas être troublés par une nouvelle
matière à réflexion et de nouvelles expériences. J'espère que, lorsque se présentent de telles
occasions, comme celle de ce chapitre dont la leçon est courte, vous ne vous sentirez en aucune
façon délaissés. Après tout, les grandes révélations de vérité et d'illumination que vous devez
recevoir dans ce cercle doivent jaillir de votre moi intérieur et du Cosmique et non de moi. Que je
vous communique ou non une connaissance particulière, vous continuerez à recevoir une plus
grande sagesse à la mesure de votre loyauté, de votre sincérité et de votre état d'harmonie avec cette
classe. Nous sommes tous liés en un seul groupe, et bientôt un autre groupe se formera qui suivra
nos traces et connaîtra les mêmes expériences que cette classe-ci a traversées. Il nous faut lui
montrer que pas un n'abandonnera ou ne renoncera sous l'effet d'une cause quelconque, sauf s'il
passe en transition, et même alors il ne serait pas séparé de notre groupe.

Je n'ai rien de plus à vous dire pour aujourd'hui, car je ne désire pas laisser en arrière ceux
qui sont encore en attente sur le seuil.

Continuez vos périodes de méditation et de concentration et envoyez vos pensées d'amour


et de coopération vers les membres de cette classe, de manière que chacun sente bien qu'il fait partie
d'une sainte assemblée et de que cette façon, il acquière la force de se développer et d'atteindre le
même degré de progrès, auquel les plus avancés de cette classe sont actuellement parvenus.

C'est tout ce que j'ai à vous dire pour l'instant si ce n’est que j'étends vers chacun de vous
mes plus hautes bénédictions.

Quatrième cercle communication n°6 79


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TABLE DES MATIÈRES

UNE ORGANISATION PHYSIQUE ET SPIRITUELLE. ................................................. 1


LA PREMIERE CHAMBRE. ................................................................................................. 3
PREPARATION PERSONNELLE ET SANCTUM ............................................................ 6
PARABOLA ........................................................................................................................... 13
INTERPRETATION PERSONNELLE .............................................................................. 21
HENRI KHUNRATH ............................................................................................................ 28
LE MARIAGE CHIMIQUE ................................................................................................. 31
LA NUIT DES TENEBRES .................................................................................................. 33
EN ATTENDANT L’AUBE D’OR ....................................................................................... 44
LES MYSTERES DE LA VIE .............................................................................................. 47
ELEVATION DE LA CONSCIENCE ................................................................................. 51
REGENERATION ................................................................................................................. 55
PREPARATION PERSONNELLE...................................................................................... 61
LE 23ÈME PSAUME ............................................................................................................... 66
LE TENTATEUR DU SEUIL............................................................................................... 67

© Directoire : 30/01/13

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QUATRIEME CERCLE

COMMUNICATION N° 7

Cénacle de la Rose+Croix
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NOURRITURE ET DEVELOPPEMENT SPIRITUELS

Je constate que nous en sommes arrivés au point où il m’est permis de vous donner quelques
autres extraits supplémentaires, tirés des anciens manuscrits, et se rapportant à votre stade actuel de
développement. Nous devons nous rappeler que même si certains n’ont pas encore atteint la
manifestation de l’Aube, alors que d’autres l’ont perçue depuis quelques semaines, cette différence
parmi les membres dans leurs réalisations extérieures ne signifie pas nécessairement qu’il existe
entre eux une différence considérable en ce qui concerne le développement spirituel intérieur qui
s’est manifesté en eux depuis l’étude de la précédente communication. Il existe donc certains degrés
de développement équivalents chez vous tous, au point de vue purement spirituel et psychique, et ce
développement continue à se manifester et rend chacun de vous prêt à recevoir certaines
instructions nouvelles, qui sustenteront probablement davantage le moi psychique et spirituel que
l’intelligence extérieure.
Cela me confronte avec un problème : comment expliquer un principe intéressant en rapport
avec le développement spirituel et psychique ? Je suis resté une nuit dans mon sanctum à essayer de
tirer une explication complète et compréhensible de ce principe. Après avoir écrit de nombreuses
pages, les avoir déchirées pour de nouveau recommencer, je me rendis finalement compte,
longtemps après minuit, que mes efforts n’aboutissaient à rien. Je n’avais rien écrit qui n’ait déjà été
expliqué dans les Communications et les Cercles précédents. Je suis encore en présence de ce
problème et je vais essayer à cette heure de vous donner une explication aussi compréhensible que
possible en dépit de la limitation du langage. Le problème, en réalité, consiste à faire passer la
pensée de mon esprit au vôtre, et de le faire d’une manière à ne laisser aucune place au doute ou à
une mauvaise compréhension.
Voici ce que je désire vous rendre évident : de même que ce que nous lisons, entendons,
voyons et comprenons d’une façon mentale ajoute constamment à notre développement mental, de
même ce que nous lisons, entendons ou sentons tend à développer le côté spirituel de notre être.
Vous remarquerez maintenant que je fais une distinction entre le développement spirituel ou
psychique. Naturellement, le développement purement physique du corps se poursuit aussi
constamment. Ce que nous mangeons, ce que nous buvons, les exercices physiques, le sommeil, les
exercices respiratoires, la lumière, la chaleur des conditions qui nous entourent, le froid et bien
d’autres conditions magnétiques et subtiles dont nous ne savons pas grand-chose, produisent leur
effet sur notre développement physique. Certaines personnes sont beaucoup plus sensibles aux
conditions particulières qui les entourent que les autres, et c’est pourquoi nous constatons que
certaines personnes doivent faire un voyage en mer, d’autres se rendre en montagne et d’autres dans
la plaine ou dans des endroits secs ou humides, selon les exigences de leur corps physique, pour
qu’il se développe convenablement.
Certaines personnes ne peuvent conserver leur santé si elles travaillent ou vivent près d’une
centrale électrique ou près d’endroits où passent de forts courants magnétiques ou électriques, et
d’autres ne peuvent vivre là où se dégagent certaines odeurs que la plupart d’entre nous ne
percevraient même pas et dont ils ne se rendraient même pas compte. Je ne vais certes pas vous
faire un cours sur les nombreuses choses ou conditions qui peuvent affecter la nature physique ou le
corps. Quand on en arrive au développement mental, nous constatons qu’il y a encore beaucoup

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plus de conditions subtiles ou invisibles, de conditions et d’éléments imperceptibles qui affectent la


forme et le développement mentaux des êtres humains. La plupart du temps, nous sommes
absolument inconscients de la façon dont notre développement mental progresse et de ce qui
l’affecte plus que toute autre chose.
Depuis la vulgarisation de la science de la psychanalyse, nous avons appris de ses
spécialistes combien chacun de nous a été affecté mentalement – et indirectement physiquement –
par des pensées, des impressions, des idées et des éléments du mental, dont nous avons
difficilement pris conscience d’une façon vraiment objective. Parfois nous sommes entourés de
personnes qui ont un fort complexe de crainte ou qui ont une nature dépressive ou pessimiste, et
leurs points de vue et leurs expressions, même s’ils nous semblent sans importance, affectent peu à
peu notre développement mental et laissent sur nous une impression dont nous ignorons l’existence,
jusqu’à ce qu’un expert la découvre et nous montre combien elle nous a affecté pendant une
certaine période. Quand nous en arrivons au développement spirituel ou psychique en nous, il y a
encore des éléments plus subtils et intangibles qui viennent affecter ce développement intérieur, et
font qu’il nous est difficile de découvrir ce qu’ils sont.
Je désire maintenant attirer votre attention sur un ou deux faits parfaitement évidents en eux-
mêmes, auxquels vous pouvez n’avoir jamais accordé une réflexion suffisante. La seule façon dont
nous pouvons juger de notre développement et de notre condition physiques, c’est par des moyens
physiques. Nous ne pouvons juger de la santé et de la condition du corps physique que par des
symptômes et des signes physiques. Autrement dit, il nous faut juger le corps par des moyens et des
tests matériels. Nous devons utiliser la balance pour déterminer le poids du corps et nous devons
nous servir du sens du toucher pour déterminer le pouls. Il nous faut utiliser des processus
chimiques pour analyser le sang et d’autres sérums du corps, et nous constatons qu’il nous faut nous
placer dans une attitude d’esprit matériel, physique, pour pouvoir juger de nos développements
physiques.
Quand on en vient à l’estimation de notre développement intérieur, il nous faut laisser de
côté les moyens matériels et physiques, pour nous servir d’un nouvel ensemble de moyens et d’un
autre genre de principes. Le développement mental peut être déterminé et compris au moyen de
tests mentaux seulement. L’homme possédant le corps le plus robuste, peut avoir un développement
mental des plus faibles et nous constatons souvent qu’une personne qui possède un développement
mental peu ordinaire a négligé son corps physique, si bien qu’un test purement physique le
montrerait au-dessous de la normale, ce qui ne serait nullement une indication de son niveau
mental. Si tout cela est vrai quant à l’esprit et au corps de l’homme, ou à son cerveau et à son corps,
c’est certainement d’autant plus vrai en ce qui concerne sa partie spirituelle et psychique. Il ne nous
est pas possible de juger du développement spirituel et psychique qui a lieu en nous d’un point de
vue purement physique.
Ce sujet devrait avoir été compris de nos affidés dès les premiers Cercles, mais beaucoup
l’ont négligé. Le développement spirituel et psychique qui se poursuit en nous est stimulé, alimenté
et nourri par certaines expériences, et par la connaissance que créent certaines croyances et
convictions dans notre conscience ; cela peut en grande partie se produire sans que notre être en soit
entièrement conscient. Prenez par exemple l’homme qui se découvre un intérêt pour l’histoire
ancienne, et se met en devoir d’acheter ou de lire de nombreux livres traitant de la question. Il
découvre peut-être, à mesure qu’il lit, que son intérêt pour un tel sujet s’accroît et il s’écartera
volontiers de son chemin pour acquérir un nouveau livre ou en trouver un à la bibliothèque, aussi
longtemps qu’il aura la promesse de se voir révéler davantage de faits concernant la vie des gens
d’autrefois ou leurs activités. Il peut agir ainsi pendant un an ou plusieurs années sans rien n’en dire

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à personne, ou sans penser qu’il fait autre chose que trouver plaisir à s’adonner à une activité qui lui
apporte une immense satisfaction.
Quelques années peut-être après avoir lu tout ce qui lui tombait sous la main et l’avoir
analysé, et après avoir lu d’autres livres commentant l’histoire ancienne et ainsi de suite, l’un de ses
amis en conversant avec lui sur l’Histoire, ou quelque professeur d’Histoire à l’université en
discutant sur l’Histoire ancienne avec lui, constateront que cet homme qui a lu tant de livres sur ces
questions a acquis peu à peu à leur sujet une connaissance et une compréhension peu ordinaires et il
se révélera alors que cet homme, qui s’est tant adonné à la lecture pour son seul plaisir, ou pour
passer des heures intéressantes, s’est transformé en une autorité ou en un spécialiste bien informé en
matière d’histoire ancienne. Il se peut qu’en discutant d’Histoire ancienne avec le professeur
d’université, l’homme lui-même soit surpris de constater le nombre considérable de faits qu’il a
emmagasinés dans son esprit et combien ils lui reviennent facilement en mémoire quand il veut les
mentionner ou s’y référer. Et cet homme qui s’est adonné à la lecture pour son seul plaisir, découvre
qu’il a développé en lui l’esprit d’un spécialiste et qu’il possède alors un développement mental
spécial qu’il ignorait avoir élaboré. Beaucoup d’hommes en s’adonnant à leurs marottes en radio,
photographie, chimie ou peut-être en menuiserie ou en choses mécaniques, ne se rendent souvent
pas compte qu’ils se donnent ainsi peu à peu un certain degré de développement mental se
rattachant au sujet.
Cette même chose est vraie pour ce qui concerne le développement spirituel et psychique.
Même quand nous prenons un livre ordinaire contenant une histoire intéressante, tel que le livre
intitulé « Une Etrange Histoire » de Bulwer-Lytton ou un autre comme « La Vie Éternelle » de
Marie Corelli, et que nous le lisons attentivement, il nous est permis de penser que nous acquérons
mentalement certains faits intéressants, et que, par ailleurs nous prenons plaisir à lire une fascinante
histoire qui nous fournit quelque matière à réflexion. Nous ne nous rendons pas compte ou nous ne
prêtons pas attention au fait que, au fur et à mesure que nous lisons, il y aura certains mots ou
phrases, ou bien certaines idées, dont notre esprit s’emparera afin de les transférer à la conscience
intérieure pour nourrir le moi spirituel ou psychique ; ce transfert se fait si inconsciemment, ou
plutôt d’une manière telle, que nous n’en avons pas conscience, et le développement du moi
spirituel se fait si graduellement que nous ne savons pas qu’il s’opère.
Les communications de notre travail sont préparées avec une attention et avec un soin tels
que les étudiants en bénéficieront de trois façons : en premier lieu, grâce aux instructions
concernant les soins et le développement de leur corps physique, la prévention de la maladie, la
prévention de la violation des lois naturelles, qui créeraient le désordre ou la rupture d’harmonie
dans le corps physique, etc. En second lieu, par l’édification de la connaissance mentale et des
niveaux du cerveau et de l’intellect, de telle sorte qu’ils se familiariseront et feront plus ample
connaissance avec les vérités importantes de la vie. Et en troisième lieu, par la nourriture spirituelle
et psychique qu’ils reçoivent dans la partie intérieure de leur être, éveillant, nourrissant et favorisant
ce développement sans aucun effort spécial ou sans aucune difficulté.
Par conséquent, en lisant à fond l’une de nos communications, notre étudiant exerce une
triple forme de développement. Il lui est facile d’examiner le développement physique qui
s’instaure, car s’il soulage une mauvaise condition physique ou améliore sa santé, cela se remarque
facilement. Il ne saura pas, cependant, dans quelle mesure exacte il aura peu à peu amélioré son
corps physique, jusqu’à ce qu’il fasse des tests physiques précis. De la même manière, il est quelque
peu conscient de développer le côté mental de son être, et se trouve tout à fait satisfait de constater
qu’il a acquis certains faits nouveaux s’ajoutant à son bagage de sagesse et que certains d’entre eux
peuvent être pratiquement utilisés dans la vie quotidienne, et d’autres comme source d’inspiration et
de beauté. Mais il ne saura jamais exactement à quel degré de perfection il aura développé la partie

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mentale et intellectuelle de son être, jusqu’à ce qu’il en fasse la preuve par des tests mentaux ou
intellectuels. Cela peut se produire par l’intermédiaire d’un professeur érudit et très documenté en
métaphysique ou en psychologie qu’il connaît. Au cours d’une discussion avec cette personne, il se
rendra compte qu’il a acquis presque autant de connaissances que cet homme qui a consacré de
nombreuses années à l’étude. Ou bien il peut se voir demander un jour de donner une conférence,
d’enseigner dans une classe ou d’écrire quelques articles de magazine, ou peut-être d’écrire un
livre ; et il sera alors surpris de la vaste somme de connaissances qu’il a peu à peu emmagasinée
dans son esprit et sa conscience, grâce aux leçons qu’il a reçues. En attendant que vienne le temps
où sera mis à l’épreuve de manière précise ce qu’il a acquis mentalement, il ne peut avoir la
certitude du bénéfice mental exact dû aux communications.
Quand on en arrive au développement spirituel et psychique qui a lieu chez nos membres,
nous affrontons un problème. C’est seulement quand le membre fait la preuve de ce développement
avec des tests spirituels ou psychiques, qu’il découvre vraiment jusqu’à quel point il s’est
réellement développé intérieurement.
Le développement psychique et spirituel réel d’une personne ne peut être déterminé par des
expériences simplement faites dans le but de se rendre compte de ce qui s’est instauré ; ces genres
de tests ne sont jamais sincères et n’arrivent jamais vraiment à faire apparaître le développement
psychique ou spirituel au premier plan. La partie psychique ou spirituelle de notre être n’est pas
encline à s’extérioriser et à se servir de ses pouvoirs hautement développés dans une quelconque
épreuve manquant de sincérité. Elle n’aime pas être mise à l’épreuve à la légère, pour le seul plaisir
d’obtenir une preuve, pas plus qu’aucun d’entre nous n’aimerait voir entrer quelqu’un pour nous
dire qu’il va opérer sur nous un test et nous poser un tas de questions ou de problèmes mentaux. Ce
genre de test ne nous révélerait vraiment pas plus ce que nous savons par ces tests mentaux qui
figurent dans les journaux quotidiens où un tas de questions nous sont posées sur l’Histoire
ancienne, les mathématiques, l’Histoire moderne, la géographie, etc. Nous pourrions n’être pas
capables de répondre à une question sur dix et cela ne prouverait cependant pas que nous soyons
mentalement sous-développés.
Le seul moment où les vrais pouvoirs psychiques et
spirituels qui sont en nous se manifestent parfaitement,
et se démontrent sérieusement, c’est quand il y a pour
eux nécessité réelle et positive de s’exprimer. Cela peut
se produire dans le cas où l’on éprouve le grand désir
de contacter une personne éloignée qui souffre, ou qui
vient d’être blessée, ou bien quand nous désirons
sauver l’esprit et le corps de quelque personne en
détresse, ou encore dans notre désir de communier avec
Dieu d’une manière sincère et des plus sacrée, et dans tous les cas où c’est absolument nécessaire et
hautement désirable. Dans ce cas, nous recevons une indication digne de foi sur notre
développement intérieur. Mais il ne peut nous être démontré la totalité du développement qui s’est
instauré.
Chaque phase de notre développement psychique et spirituel requiert son propre canal
d’expression, au moment voulu et de la manière voulue, pour se révéler. Je pense que cela sera
évident pour tous nos membres et ils se rendront compte par conséquent qu’ils ne peuvent pas juger
de la partie spirituelle et psychique de nos conférences et de nos leçons, en les considérant d’un
point de vue purement mental, pas plus qu’ils ne peuvent juger de leur côté mental à eux en
exprimant leur côté physique. Nous savons tous aussi que, même si un membre cesse d’étudier les
leçons pendant quelques semaines ou quelques mois, le développement psychique et spirituel

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commencé se poursuivra, mais il nécessitera bientôt plus de nourriture, plus d’assistance et si


l’étudiant ne continue pas ses lectures et son étude, il mettra bientôt un terme à son développement
spirituel et psychique. D’autre part, celui qui se nourrit de livres ou de conférences qui ne traitent
que des explications mentales de principes psychologiques ou métaphysiques, et qui ne contiennent
aucune pensée attentivement dissimulée et adéquatement rédigée pour le développement spirituel et
psychique, s’avérera édifier son intellect avec une masse de faits qui pourront faire de lui un
étudiant brillant en théorie et en philosophie, sans lui apporter aucun développement psychique ou
spirituel réels.
C’est dans cet important domaine que la méthode soigneusement préparée et subtilement
combinée du travail rosicrucien est supérieure à tant d’autres écoles d’étude philosophique ou
métaphysique. Je peux dire cela tout aussi librement et franchement que quiconque d’entre vous
l’ayant constaté peut le dire, car je n’ai pas l’intention de me faire un compliment ou de m’apporter
quelque crédit d’une manière qui manquerait de modestie. Je n’ai pas inventé la méthode
rosicrucienne, pas plus que je ne l’ai découverte incidemment, et je ne suis pas le créateur de
l’Ordre Rosicrucien, ni le seul à avoir préparé l’ébauche originale de toutes les communications et
des leçons graduées. Je leur ai simplement fait quelque apport supplémentaire et les ai
soigneusement rédigées sous une forme moderne, selon une règle et une méthode établies depuis
des siècles, et je ne m’attribue aucune gloire en disant que la méthode rosicrucienne d’instruction
actuelle est l’une des plus éminentes du monde.
Je crois vous avoir donné maintenant matière à réflexion. Méditez sur ces pages et vous
constaterez bientôt qu’elles expliquent pourquoi vous n’avez pas toujours conscience du
développement qui se déroule à l’intérieur de vous, pourquoi les communications sont graduées
comme elles le sont, et comment il se fait qu’en atteignant chaque cercle supérieur, vous découvrez
soudain que vous êtes capables d’accomplir des choses que vous aviez trouvées difficiles à faire
dans les premiers cercles. Vous constaterez aussi que vous avez accumulé en vous une grande
somme de pouvoir psychique et spirituel qui est prête et en réserve pour une application positive,
quand le temps en est venu ou que son besoin s’en fait sentir. C’est pour vous une grande
protection, une grande bénédiction et la chose que vous avez toujours désirée depuis que vous vous
êtes intéressés à ce travail. Il vous incombe, par conséquent, d’être constants dans vos études et
dans les expériences de votre travail, de façon à maintenir ce développement psychique et spirituel
en progrès continu, jusqu’au moment où dans votre développement vous vous trouverez prêts pour
la grande révélation et l’heure de la régénération.
Au début de cette communication, j’avais l’intention de vous donner quelques extraits
supplémentaires d’écrits authentiques, mais je me suis rendu compte combien était nécessaire de
vous faire pleinement comprendre que certaines parties de nos enseignements et de nos instructions
avaient pour but de développer le côté spirituel et psychique de votre être, et pas simplement le côté
mental. Cette explication a été plus longue que je ne l’attendais et contenait tant de sujets de
réflexion, que j’ai décidé de garder pour le présent entretien, les extraits que je souhaitais vous
communiquer initialement.
Laissez-moi maintenant vous donner quelques-uns de ces principes hautement spirituels et
mystiques, tirés des anciens écrits, afin que vous puissiez les méditer et nourrir votre moi spirituel et
psychique d’un véritable festin. Cela peut vous demander plusieurs jours pour découvrir combien
ces extraits sont importants, il peut même se passer des mois avant que vous n’ayez quelque
manifestation de l’effet substantiel qu’ils auront sur la partie spirituelle et psychique de votre être.
Tout d’abord nous avons une très ancienne déclaration, hautement prisée, faite par un
membre du Suprême Conseil Égyptien d’autrefois, qui disait dans une de ses fameuses
communications d’instructions aux élèves :

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" Il y a trois classes de travailleurs dans la fraternité secrète : premièrement, ceux qui sont
de simples néophytes ; deuxièmement, ceux qui ont été acceptés, mis à l’épreuve et jugés dignes
d’avancement ; et troisièmement, ceux qui sont les Maîtres. Ces derniers vivent en communion
personnelle avec les Maîtres Divins ou Cosmiques, et ne sont pas limités à vivre dans la chair
pendant la même période de temps que ceux qui vivent une vie purement terrestre et matérielle. En
fait, leur vie terrestre est déterminée par deux lois. La première, la loi de leur propre volonté qu’ils
peuvent exercer pour se délivrer de leurs corps physiques et s’élever dans le Cosmique par la
transition pour y achever leur tâche. La deuxième, la loi du Cosmique par laquelle ils sont
maintenus sur le plan terrestre aussi longtemps seulement qu’ils sont nécessaires en tant
qu’instructeur.
Quand ils ont achevé leur tâche et que le Cosmique estime qu’elle est terminée, ils sont
élevés au plan cosmique. Ou bien, s’ils décident eux-mêmes qu’ils ont accompli leur mission
terrestre, ils peuvent user de leur volonté pour rompre le contact terrestre et s’élever par la
transition. Très souvent, leur transition et leur ascension, grâce au pouvoir de leur volonté, leur
donne la possibilité de se dématérialiser ou de devenir invisibles et de s’élever en un nuage. De
nombreux grands maîtres ont quitté le plan terrestre de cette manière et le fait de parler dans un
nuage a paru un miracle aux adeptes et aux étudiants. "
Cette très remarquable pensée, nous fait nous demander si le Maître Jésus croyait que sa
mission terrestre était accomplie en raison de Sa crucifixion infligée par la multitude -- et par
conséquent il réunit ses disciples et se dématérialisa devant eux seuls, pour se rematérialiser en
secret quelque part pour les préparer à un travail futur -- ou bien s’il s’agissait d’un décret
cosmique. Mais surtout, cette ancienne déclaration explique comment et pourquoi certains grands
maîtres du passé disparurent dans un nuage ou au beau milieu de leurs plus proches disciple, et ne
nous apparaissent maintenant que comme Maîtres Cosmiques Invisibles.
Dans un autre entretien fait par l’un des grands Maîtres du passé, nous trouvons cette
instruction considérée comme un rare joyau :
" Par la méditation, la contemplation et l’extase, l’esprit humain cherche à se libérer de la
terre et à s’élever vers les plus grandes hauteurs dont il est capable. Mais le cerveau humain est
limité dans ses capacités de s’emparer des pensées spirituelles et de les transmettre dans l’espace,
à moins qu’il ne se mette en harmonie avec un autre esprit capable de vibrer en harmonie avec lui.
La prière est quelque peu différente à cet égard parce que, dirigée vers l’Esprit Suprême qui est
capable d’accord harmonieux avec chaque esprit humain, elle met l’individu en communion directe
avec Dieu et elle éveille et commande certaines forces en notre être qui à d’autres moments sont
endormies. "
Une autre pierre précieuse conseillée comme utile aux étudiants supérieurs est celle-ci :
" Les Maîtres Cosmiques Invisibles passent ou viennent constamment près de nous si nous
progressons sur le Sentier. En passant près de nous, ils nous glissent rapidement leurs messages ou
nous touchent avec leur aura, ou bien ils peuvent descendre près de nous, entraînant purement et
simplement un changement magnétique dans l’atmosphère, de sorte que, pendant un moment, nous
avons conscience de quelque sensation particulière. Leur but est d’accroître le magnétisme de notre
aura et de nous donner la force spirituelle supplémentaire qu’ils pensent nous être nécessaire. Ils
ne sont pas enclins à parler, à moins que les mots soient absolument nécessaires et alors ils
préfèrent le faire d’une manière qui ne nous laisse pas plus de doute sur la provenance de ces mots
que sur l’importance de ce qui a été dit. Car ils répugnent à nous donner des démonstrations ou à
nous convaincre de leur existence.

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Ils préfèrent nous inspirer, nous aider par leur contact, ou nous donner un message dont
nous pouvons ne pas comprendre la provenance, mais dont la valeur est indubitable. Dans les
moments mystérieux et merveilleux de ce genre, ils laissent dans notre conscience un message qui
est divin et nous manquons une grande occasion de progresser et d’accomplir ce qui est pour nous
le meilleur, si nous n’acceptons pas ces messages ou ces impressions et ne les méditons pas.
Cependant, nous perdons la puissance du message et confondons souvent ses termes et son sens en
consacrant notre attention à analyser comment et par qui le message nous est parvenu, au lieu de
méditer sur le message lui-même. Il nous faut tenir nos oreilles à l’écoute, nos yeux grands ouverts
et ne jamais avoir peur des lumières ou autres sensations qui nous pénètrent quand nous sommes
en méditation ou en concentration. Tant que nous gardons nos cœurs et nos esprits en harmonie et
en parfait amour, nous n’avons pas besoin d’avoir peur ni bien sûr de douter. "
Avec ces quelques citations destinées à être méditées au cours des jours qui viennent, je
crois que tous les membres de cette classe, qu’ils aient contacté l’Aube ou non, trouveront quelque
chose d’utile à leur contemplation et à leur méditation, et cela leur sera d’une grande aide et les
préparera à certaines expériences qu’ils peuvent connaître dans un très bref délai.
Nous vous soumettrons encore d’autres citations dans les futurs chapitres.

FRATERNITE INVISIBLE DES ROSICRUCIENS

Nous avons atteint un stade ou certaines


informations spéciales vont vous être données. Il est
nécessaire d’approcher ce sujet avec précaution et je crois
que les membres des différentes parties du monde qui
font partie de cette classe, et qui se réunissent dans le but
d’étudier et de comparer ensemble les expériences,
prendront garde qu’aucune personne de leurs proches ou
de leur entourage ne puisse surprendre aucune partie de
cette présente leçon. Ceux qui étudient chez eux dans
l’intimité et la tranquillité et qui ne sont pas en contact
avec d’autres membres n’ont pas besoin de prendre cette
précaution, car ils n’ont personne auprès d’eux pour
surprendre ce qu’ils peuvent dire à voix haute. Autrement
dit ce que je suis sur le point de vous dire à tous doit être
gardé secret, et ainsi de manière sacrée.
Dans cette classe, par conséquent, nous avons deux sortes de membres à l’heure présente :
ceux qui ont déjà extérieurement et objectivement perçu l’Aube du jour nouveau, et ceux qui sont
encore sur le Seuil ou sur la ligne de démarcation et ne sont cependant pas conscients
extérieurement d’un grand changement s’instaurant intérieurement.
Sans considérer le fait que vous ayez ou non vraiment perçu quelque chose de nature
objective ou ayez eu l’expérience que vous espériez avoir, le fait reste que, si vous vous conformez
aux instructions générales des précédents chapitres, vous éprouverez intérieurement un
développement et un progrès de nature spirituelle et psychique. Si au moment où vous lisez ceci,
vous savez que vous n’avez pas consciencieusement suivi vos études, décidez-vous à le faire
maintenant. Faites un effort pour suivre la progression de vos études ou, si vous êtes en retard, pour

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vous rattraper. Ne sacrifiez pas les bienfaits qui peuvent résulter de l’application des enseignements.
Ne vous trouvez pas d’excuses, comme nous sommes souvent tentés de le faire, en disant : " Je suis
trop occupé " ou " je suis trop fatigué ". Pas un d’entre nous ne pourrait admettre que, quel que soit
le point où il est retenu par ses affaires, il ne pourrait trouver au moins une heure dans toute la
semaine pour étudier, s’il veut vraiment le faire.
Laissez-moi maintenant aborder les principaux points de cette proclamation spéciale ;
ensuite, dans un certain nombre de leçons futures, nous examinerons chacune de ces hautes
connaissances plus en détail, en profitant mieux de la lumière qu’elles révèlent. Je vais me référer,
pour m’en servir, à certains de nos plus anciens faits rosicruciens et vous dire des faits qui ne sont
révélés dans aucun livre imprimé de l’Ordre et dont le public dans son ensemble, et même les
chercheurs les plus avancés de l’histoire rosicrucienne, n’ont jamais reçu la révélation.
Il arrive parfois que quelque nouveau livre traitant de mysticisme ou d’occultisme soit
publié, et alors des centaines de personnes nous écrivent pour nous dire qu’elles ont lu dans ce
genre de livre la déclaration que l’organisation rosicrucienne est une organisation invisible et que,
par conséquent, notre organisation a tort de proclamer qu’elle est l’Ordre véritable. Sans doute
certains d’entre vous ont-ils entendu cette critique, maintes fois répétée et s’en sont étonnés et ils se
sont demandés pourquoi de telles déclarations étaient faites par des écrivains et ce que nous avions
à dire à ce sujet.
Nous pouvons comparer cette déclaration avec certaines autres. Imaginons que quelqu’un
prétende qu’un petit enfant âgé d’un an n’est pas un être humain parce que tous les êtres humains
sont ceux qui ont grandi, qui sont forts et capables de lire, d’écrire, de parler, d’accomplir un grand
travail, de subvenir à leurs besoins et ainsi de suite. Vous diriez à cette personne que la conception
moyenne que l’on a d’un être humain est celle de l’adulte, mais qu’un enfant aussi est un être
humain en cours de développement qui sera plus tard une personne adulte. Vous vous rappelez que
l’un des grands professeurs de religions comparées dit un jour que : " Si les religions primitives
étaient de fausses religions, alors un enfant est un faux homme ". S’il existe une grande et véritable
organisation rosicrucienne qui est totalement invisible, comme tant de milliers de personnes le
croient, alors le simple bon sens devrait leur apprendre qu’il doit y avoir quelque sentier, quelque
méthode, quelque processus conduisant du visible à l’invisible, et que ces membres de la fraternité
invisible des rosicruciens doivent avoir emprunté quelque méthode précise pour devenir membres
de la fraternité invisible. Autrement dit, la fraternité invisible dont ils parlent, n’aurait pas pu naître
du jour au lendemain et n’aurait pas pu faire rentrer des membres dans son corps invisible par pure
absorption et sans préparation. Je pense que même un enfant pourrait demander : " Comment font
les gens pour entrer dans la fraternité invisible des rosicruciens ? " C’est un point qui n’a jamais
été élucidé dans aucun de ces livres.
Je désire maintenant vous déclarer nettement que la vraie fraternité rosicrucienne, ou
autrement dit la vraie fraternité ou assemblée secrète des rosicruciens, EST une organisation
invisible exactement comme l’ont relaté des milliers de livres. Pourquoi et comment en est-il ainsi
c’est ce que nous examinerons en détail dans de futurs chapitres.
Ensuite, je veux vous dire catégoriquement que notre Fraternité, dans toutes ses
manifestations extérieures, objectives et matérielles est une partie de cette fraternité invisible. Il est
extraordinaire de voir combien de personnes cherchent sans cesse à s’affilier à ce qui est vraiment
ancien, authentique et d’origine. Je crois que parmi les milliers de lettres qui nous parvenaient
chaque mois pour demander des brochures de renseignements sur notre organisation, il y en a au
moins trois ou quatre cents qui précisaient distinctement : " J’ai cherché pendant des années les
rosicruciens véritables, anciens et authentiques, et j’espère enfin les avoir trouvés quoique j’aie
toujours entendu dire que l’organisation était une fraternité invisible ". Nous ignorions ces

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déclarations particulières et envoyions nos livres et brochures à ces personnes exactement comme si
elles n’avaient rien dit sur ce qu’elles désiraient ou sur ce qu’elles s’attendaient à trouver. Je
m’imagine souvent en train de dire à ces personnes quelque chose dans ce genre : " Si vous n’avez
pas l’intention d’étudier ou de vous affilier à quoi que ce soit, à moins que ce ne soit l’organisation
rosicrucienne invisible véritable, réelle et authentique, comment serez-vous jamais capable de dire
quelle est la vraie organisation ancienne et authentique et quelle en est alors l’imitation
moderne ? ". J’aimerais demander à ces personnes comment elles espèrent jamais trouver la
fraternité invisible ou l’Ordre Rosicrucien authentique et par quels signes ou symboles elles seraient
capables de distinguer une fausse organisation de la vraie. Si elles croient que l’organisation réelle
est invisible, pourquoi cherchent-elles des brochures et des livres à lire ? Il est certain qu’une
organisation invisible, telle qu’elles l’imaginent, n’aurait aucun livre ou bureau et aucun endroit
déterminé où elles pourraient envoyer leurs lettres ou s’adresser pour devenir membres.
Quand j’ai posé à une personne de ce genre des questions semblables à celles-là, elle m’a
invariablement déclaré qu’elle n’avait jamais bien réfléchi au sujet. Pouvez-vous vous imaginer
quelqu’un vivant sur une des îles du Pacifique et n’ayant jamais vu un diamant de sa vie, mais qui,
examinant quelques perles de verre pour la première fois, dirait : " Je ne veux acheter aucune de ces
pierres ou perles avant de savoir que c’est vraiment un diamant ". Tout le monde demanderait à cet
homme ou à cette femme : " Comment reconnaîtrez-vous le diamant authentique quand vous le
verrez ou si vous en aviez justement un maintenant entre les mains, comment sauriez-vous qu’il est
authentique ? " Voyez-vous, de telles personnes sont à la recherche de quelque chose d’étrange,
d’indéfini, de spécial au sujet de laquelle elles n’ont aucune idée précise à l’esprit, et elles ne font
que répéter certaines déclarations comme des perroquets.
Les arguments de ces personnes sont ridicules d’un autre point de vue encore. Pourquoi de
telles personnes pensent-elles qu’une chose peut être bonne ou bienfaisante seulement si elle est très
ancienne ? Il y a quelques années, j’eus le plaisir d’être invité à me joindre au club Kiwanis de San
José où sont situés nos bureaux généraux et, par le fait, à être presque chaque jour en contact avec
une centaine ou plus de directeurs et propriétaires des principaux magasins ou affaires de la ville.
Les avantages que donne la qualité de membre du Kiwanis pour un homme d’affaires de la
communauté sont illimités, car, au moins une fois par semaine, il est associé sur une base d’égalité
avec tous ces hommes. Les plus gros banquiers, les propriétaires de grands magasins,
l’administrateur de la ville, les officiels du gouvernement, de riches médecins et hommes de loi, et
bien d’autres, s’appellent tous par leur prénom, comparent leurs notes et leurs expériences,
projettent d’améliorer la ville, de s’occuper de certains problèmes de la cité, de s’intéresser aux
pauvres, d’établir de nouvelles règles et de nouveaux règlements au mieux des intérêts des membres
de la communauté et de se montrer vraiment fraternels en toute affaire et occupation sociale. Les
bienfaits d’une telle association sont précis, concrets et ne prêtent pas à confusion. Or, quand je fus
invité à devenir membre de ce club, limité à exactement cent membres, je ne me mis pas à tourner
autour des deux hommes d’affaires qui m’avaient fait cette invitation en leur disant : " Je désire
savoir si ce club est une organisation ancienne ou si c’est quelque chose de nouveau, car si c’est
nouveau, je ne désire pas en faire partie. " Chacun d’eux m’aurait dit alors : " Quelle différence
cela peut-il faire qu’il soit ancien ou non si vous en retirez les bienfaits que vous espérez ! "
On pourrait répondre la même chose à ces chercheurs de la "nouvelle" connaissance, de la
lumière "nouvelle" et de la sagesse "nouvelle".
Si les conférences et les leçons doivent vous être bénéfiques et si être membre de l’Ordre
Rosicrucien doit vous aider, quelle différence cela peut-il faire qu’il s’agisse d’une très vieille et
antique organisation ou qu’il en soit la forme moderne ? Mais vous constaterez que votre
interlocuteur vous répondra généralement qu’il serait désappointé et malheureux de penser que

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l’organisation est précisément nouvelle et non le prolongement d’une très ancienne organisation. Ce
genre de personne considère le fait que si l’Ordre Rosicrucien est aussi ancien, aussi choisi, et qu’il
est aussi difficile d’y entrer qu’elle l’a toujours entendu dire, il doit y avoir quelque méthode de
préparation grâce à laquelle on peut se qualifier et se préparer à devenir ainsi membre. C’est
précisément le but de notre organisation de nos jours. Par conséquent, je répète que notre
fraternité rosicrucienne dans le monde entier est l’organisation préparatoire de la grande
fraternité invisible.
Je peux me tromper, mais je ne pense pas qu’il y ait dans notre présente classe du quatrième
cercle un étudiant rosicrucien ayant plus de quelques vingt années d’ancienneté. Nous avons
quelques membres dans notre Ordre qui ont étudié le Rosicrucianisme sous l’autorité de guides
compétents pendant vingt-cinq ou trente ans, mais ils nous venaient d’autres juridictions et sont
maintenant des membres d’un très haut degré. Cependant, chacun des membres de notre classe
actuelle s’est affilié pratiquement depuis 1915. Cela fait que la période la plus longue, pendant
laquelle chacun de vous s’est préparé ou a étudié pour en arriver jusqu’ici, se situe entre vingt et
vingt-cinq ans. Je sais aussi que certains d’entre vous ont étudié pendant une plus courte période
que celle-là, et que vous êtes tous pourtant dans la même classe que ceux qui ont étudié pendant
longtemps. Cependant, même si vous aviez tous étudié pendant vingt, vingt-cinq ou même trente ans
et qu’on vous disait que vous êtes maintenant prêts à être admis dans la fraternité invisible,
penseriez-vous que ces années écoulées constituent une préparation trop longue pour parvenir à en
devenir membre ? Vous savez que certains des anciens philosophes et mystiques déclarèrent
franchement avoir passé leur vie tout entière à se préparer pour être admis aux premiers portails
extérieurs de la fraternité. Quand vous en arrivez à comprendre que votre qualité de membre de la
fraternité invisible ne durera pas seulement la période de cette incarnation, mais se poursuivra de
nombreuses autres incarnations et aussi longtemps que vous vous en montrerez dignes, alors vingt-
cinq et même trente années de préparation semblent vraiment être un temps très court.1
Par conséquent, je déclare catégoriquement que chacun de vous a été, en tant qu’adepte,
préparé et guidé afin d’être admis dans la fraternité invisible supérieure des Rosicruciens. Le
comment et le pourquoi de cela vous sera expliqué plus tard dans de futurs chapitres.
La déclaration importante que j’ai aussi à vous faire est que cette fraternité invisible a deux
grandes fonctions. Premièrement c’est parmi l’ensemble des membres préparés que sont choisis les
futurs membres de la Grande Fraternité Blanche. Deuxièmement, ceux qui atteignent la fraternité
ou l’assemblée invisible ont un travail déterminé à accomplir sur le double plan terrestre et
cosmique ; ils sont le support moral, spirituel et mystique du travail de l’organisation préparatoire
connue en tant que Cénacle de la Rose+Croix. Tout cela vous sera également expliqué
ultérieurement.
C’est tout ce que j’avais à vous expliquer pour le moment, car je désire que vous
réfléchissiez et que par la prière et la méditation, vous vous purifiiez et vous vous prépariez aux
processus d’admission de la fraternité invisible, car cette admission aura lieu au cours des quelques
prochains mois en relation avec un plan bien précis et après que vous en aurez appris davantage à ce
sujet. J’aimerais que vous vous rappeliez cette communication du quatrième cercle à laquelle vous
aurez à vous reporter de temps en temps de façon à relire encore les déclarations précises que je
viens de faire ici.
Souvenez-vous que vous ne devez rien dire quant à votre admission dans la fraternité
invisible ni même que vous savez beaucoup de détails à son sujet. S’il arrive que l’on vous

1
Ce paragraphe se réfère aux années trente, époque à laquelle le présent texte fut rédigé. Il reste tout-à-fait transposable
à l’histoire de notre Cénacle de la Rose+Croix.

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questionne ou que vous ayez l’occasion d’en faire état, vous pouvez dire aux autres affidés, ou dans
une réunion de Loge, ou dans tout ce que vous serez amené à écrire à quiconque, que vous savez
qu’il existe une fraternité invisible de rosicruciens tout comme il existe une fraternité visible, mais
que vous ne pouvez pas en dire davantage et que quiconque sait quelque chose sur la fraternité
invisible ne vous dira jamais ce qu’il sait. Si l’on vous pose encore des questions, vous pouvez
simplement dire que tout chercheur et toute personne désirant en connaître davantage sur la
fraternité invisible doit d’abord commencer à travailler au sein de la fraternité visible connue sous
le nom de Cénacle de la Rose+Croix. J’espère que cette information vous rendra très heureux et
vous donnera ample matière à réflexion et à discussion en votre propre esprit au cours des jours qui
viennent.
J’ai reçu un certain nombre de télégrammes des membres de cette classe me disant qu’ils ont
été surpris de ces déclarations, quoiqu’ils espèrent et prient pour que le moment vienne où ils
entreront dans la fraternité supérieure à laquelle ils croient pleinement. D’autre part, certains
télégrammes témoignaient que quelques membres avaient effectivement eu l’impression de
l’existence de ces faits, mais qu’ils étaient si imprécis et vagues qu’ils ne pouvaient pas les
comprendre parfaitement. Vous aurez tous d’intéressantes expériences dans un très proche avenir et
vous aurez très souvent le matin le sentiment que vous avez eu quelque rêve (ou vision) particulier,
mais vous serez incapables de vous en rappeler tous les détails. Il ne faudra pas vous en attrister ou
en être profondément consternés, car une grande part du développement psychique qui se déroulera
en vous se rapporte à votre âme et à votre moi intérieur et il n’est nullement destiné au bénéfice de
votre moi extérieur. Il est certain que personne parmi nous ne peut expliquer aucune de ces
expériences à votre intention ni interpréter aucun des symboles que vous êtes susceptibles de
recevoir. La meilleure chose que vous puissiez faire c’est de tenir un carnet de notes où vous
mentionnerez les dates et les vagues faits dont vous vous rappellerez concernant chacune de ces
expériences ou de ces rêves. Conservez alors ces notes afin de pouvoir les comparer et les contrôler
par la suite.
Il vous faut admettre que toute organisation d’êtres humains entendant propager une œuvre
précise dans le monde, sans avoir l’air de vouloir réformer ou prêcher, ni d’essayer de contraindre
autrui à faire certaines choses, doit être une organisation plus ou moins secrète. Autrement dit, vous
ne pouvez pas prendre quatre ou cinq cents femmes ou hommes de chaque pays et les envoyer
dehors en uniformes, avec un brassard, et les faire se rendre dans des sociétés diverses pour se
mettre à expliquer aux gens comment ils doivent vivre, ou ce qu’ils doivent faire, car
immédiatement l’esprit humain, pour la majorité, penserait que ce groupe spécial de travailleurs
essaie de forcer quelque chose en eux, ou de les astreindre à agir d’une certaine façon. La meilleure
manière, comportant le moins de risque pour ces quatre ou cinq cents personnes, c’est de travailler
secrètement et plus ou moins en silence, en diverses voies sans se révéler et sans attirer trop
l’attention. De cette façon ils peuvent parler personnellement à de nombreuses personnes et faire
leurs recommandations ; ils peuvent, de plus, faire certaines choses sans attirer l’attention et
démontrer par leur façon de vivre quelle est la meilleure chose à faire. Je suis sûr que vous êtes tous
de mon avis à cet égard.
Il y a de nombreux services dans chaque pays qui s’emploient activement à accomplir des
réalisations pour l’amélioration du pays, et ces commissions ou groupes travaillent souvent dans le
plus grand secret et le silence le plus complet. Chaque collectivité comprend des personnes
possédant soit la richesse, soit le pouvoir, soit l’intelligence et qui consacrent leurs efforts à aider la
collectivité sans en parler à celle-ci. Ils estiment qu’ils peuvent en faire plus et réussir beaucoup
mieux en restant incognito. Vous serez d’avis avec moi que cette façon de faire est la meilleure. Or,

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les rosicruciens se sont toujours considérés comme étant cosmiquement désignés pour accomplir
certaines choses dans la vie.
Tout membre ayant atteint les plus hauts degrés, et qui était capable de se servir du grand
pouvoir psychique et de diriger certaines lois naturelles pour mener à bien ses souhaits, était admis
dans la fraternité secrète des rosicruciens où il pouvait coopérer avec les autres en accomplissant
une œuvre similaire, et travailler ainsi sans attirer l’attention du public ni soulever d’objection ou de
critique.
Quand l’Ordre Rosicrucien était une très petite organisation des pays d’Orient, il était
entièrement et parfaitement secret. Aucun membre ne reconnaissait qu’il était rosicrucien, pas plus
qu’il ne disait jamais où se trouvaient les lieux de réunion, où il allait ou ce qu’il faisait. Il y avait à
cela plusieurs raisons, la principale étant que le gouvernement était habituellement entre les mains
de la prêtrise ou d’un groupe de personnes égoïstes et tyranniques qui n’aimaient pas que quiconque
puisse prendre le parti du public et aider les gens à connaître les faits réels de la vie. La fraternité
devait faire très attention, par conséquent, en admettant quelqu’un dans ses rangs, d’éviter la
persécution en tombant entre les mains des officiels du pays. Pour cette raison, on choisissait
soigneusement certaines personnes, çà et là, en qui on pouvait avoir toute confiance, et elles étaient
préparées dans le secret et la tranquillité à la grande œuvre, sans qu’on ne leur laisse jamais savoir
ce pour quoi elles étaient préparées. En ces temps-là, la fraternité se devait d’être limitée dans son
extension, car un grand nombre de membres n’aurait été d’aucun avantage, et les masses n’étaient
pas assez intelligentes pour être admises dans aucun cercle extérieur ni aucune école préparatoire.
Par conséquent, nous constatons que pendant plusieurs siècles, la fraternité rosicrucienne fut très
secrète et cacha même son nom et ses symboles. Quand l’œuvre commença à se propager en
d’autres pays, on trouva impensable de maintenir ce secret, car il devenait nécessaire d’élargir
soigneusement la Fraternité pour que soit accompli le grand travail qui devait être réalisé.
En second lieu, il était impossible aux membres les plus avancés de pénétrer dans chaque
collectivité de chaque pays, et d’y vivre assez longtemps pour bien connaître les gens, et savoir
ainsi qui devrait ou qui ne devrait pas être admis. Pour cette raison, la Fraternité autorisa quelques-
uns de ses travailleurs à parler de l’organisation et à le faire de façon à attirer l’attention d’hommes
et de femmes intelligents. Ces personnes étaient ensuite soigneusement mises à l’épreuve, et
qualifiées pour devenir membres. À mesure que les
conditions s’améliorèrent en Orient et en Europe, et que des
prêtres païens et des hommes politiques égoïstes perdirent le
contrôle de ces pays, la fraternité secrète se permit peu à peu
de se faire connaître, car il n’y avait plus de danger de
persécution. De cette manière, l’organisation devint
effectivement connue par une grande partie du public.
Finalement, en 1614, le fameux livre intitulé la Fama
Fraternitatis et d’autres de nature semblable furent publiés,
contenant un message voilé pour toutes les personnes qui se
croyaient qualifiées pour accomplir quelque grand œuvre au nom du Cosmique. Ce fut la première
forme extérieure d’activité et la Fama Fraternitatis fut traduite en de nombreuses langues et
librement distribuée dans de nombreux pays.
Une telle publicité, cependant, amena des milliers de personnes aux portes de l’organisation
dont elles cherchaient à devenir membre, et celle-ci se trouva en face d’un problème du genre de
celui auquel nous avons eu à faire face. Plusieurs centaines de lettres et de cartes postales nous sont
arrivées de personnes qui pensaient qu’elles étaient à juste titre qualifiées pour se joindre à notre
organisation. Il était impossible d’enquêter sur tous ces candidats de manière individuelle, de même

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qu’il était également impossible d’enquêter sur eux autrefois, quand l’organisation devint
publiquement connue en Europe. Aussi nous avons suivi le même plan qui fut adopté en Europe en
1614, quand tous les livres furent traduits et distribués. Une forme extérieure ou publique de
fraternité de membres fut immédiatement établie appelée "l’assemblée extérieure" ou le "cercle
extérieur". Tous les nouveaux chercheurs et candidats étaient introduits dans ce "cercle extérieur"
pour y être soumis à la probation. La plupart de ces chercheurs ne savaient jamais qu’il existait un
cercle intérieur, et ne se souciaient nullement de la partie intérieure de la Fraternité, dès l’instant
que la partie extérieure leur donnait des instructions pouvant les aider et les guidait dans leur
recherche. Peu à peu, le cercle intérieur devint complètement caché au point qu’au début du XIXe
siècle, il était difficile d’en trouver la moindre trace, et qu’au début du XXe siècle, il était presque
impossible de trouver aucun dignitaire réellement élevé du cercle intérieur, dans n’importe quelle
partie d’Europe ou d’Orient, qui eût admis qu’il était dignitaire ou membre du cercle intérieur. De la
sorte, l’œuvre et la puissance secrètes réelles de l’organisation furent préservées. Le cercle extérieur
des membres était le cercle qui devait contacter le monde, essuyer toutes les rebuffades, les
critiques et faire l’essentiel du travail. Il y avait naturellement beaucoup d’agitation et de trouble
dans le cercle extérieur.
Nos archives montrent qu’au cours des XVIIe et XVIIIe siècles, se trouvaient, dans le cercle
extérieur, des hommes et des femmes qui agissaient exactement comme certains de ceux qui sont de
nos jours dans le cercle extérieur de l’Ordre Rosicrucien. Ils avaient le sentiment de ne pas recevoir
assez d’enseignements ou de ne pas développer suffisamment de pouvoir. Ils pensaient que les
principaux dignitaires qu’ils rencontraient ne faisaient pas avancer les étudiants assez vite, etc. Par
conséquent, beaucoup de ces personnes insatisfaites se désistaient et abandonnaient entièrement
leurs études ou, dans certains cas, créaient une organisation rosicrucienne de leur cru, avec l’idée
qu’ils pourraient aider les autres plus que ne le faisait le véritable cercle extérieur.
C’est pour cette raison que nous trouvons trace de centaines de groupements rosicruciens
indépendants existant en Europe et en Orient au cours des XVIIe et XVIIIe siècles. Quelques-uns
d’entre eux prirent le nom de "Rosicrucien", alors qu’un grand nombre d’autres prirent quelque
autre nom ou un nom légèrement différent. Cependant, ces groupements indépendants découvrirent
finalement leur erreur, ou bien leurs dirigeants les abandonnèrent pour fonder quelque chose d’autre
et nous constatons que ces groupes indépendants finirent bientôt par disparaître. Quelques-uns
eurent assez de force et d’intelligence pour persister pendant un certain nombre d’années, mais peu
à peu, ils furent de nouveau absorbés par la véritable organisation. Aucune de ces personnes ne
savait quelque chose du cercle intérieur secret et, en fait, ne croyait pas qu’il existait réellement une
fraternité secrète de l’organisation. Ils considéraient les dignitaires et les membres du cercle
extérieur comme étant tout ce qui existait dans l’organisation rosicrucienne et, pour cette raison, ils
n’hésitaient jamais à sortir de l’Ordre pour s’affilier à quelque chose d’autre. Nous avons
aujourd’hui la même situation à affronter. Dans chaque communauté, nous avons des membres qui
ont le sentiment qu’ils pourraient diriger l’Ordre mieux que nous et, s’ils avaient la moindre chance,
ils se mettraient à fonder des groupes et des mouvements indépendants de leur cru. Deux choses
seulement empêchent un bon nombre d’entre eux de fonder de nouveaux mouvements. Ils savent
premièrement qu’ils n’ont pas le droit d’utiliser les enseignements de l’Ordre Rosicrucien et
deuxièmement, qu’ils n’ont pas le droit d’utiliser aucun de nos symboles. Quelques-uns cependant,
ne se soucient pas de ces choses et se jettent tête baissée dans la formation de ce qu’ils appellent
une vraie fraternité rosicrucienne.
Actuellement le cercle extérieur de l’organisation est évidemment le cercle le plus important
des membres que nous avons. Il est composé de tous les chercheurs et postulants qui pensent qu’ils
sont prêts pour se rallier aux Rosicruciens, étudier avec eux et être préparés. Ils ne savent rien d’un

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cercle intérieur et, par conséquent, ils n’essaient pas de s’efforcer d’y entrer. Ils restent des étudiants
du cercle extérieur et avancent lentement et avec succès ou aussi bien abandonnent le travail. Parmi
ceux qui progressent, qui ont fait preuve de loyauté et de dévouement pendant de nombreuses
années, quelques-uns sont choisis chaque année pour entrer dans le cercle intérieur. Cela devrait
vous rendre, en peu de mots, évident le travail poursuivi dans la branche secrète de notre travail.
Naturellement il faut garder les activités du cercle intérieur silencieuses et secrètes, sinon
chaque membre du cercle extérieur serait de plus en plus impatient, fébrile et désireux de demander
l’initiation au cercle intérieur. Aucun d’entre vous ne se rend probablement compte du nombre
important de lettres que nous recevons chaque semaine des membres du premier ou du second
cercle, disant qu’ils croient posséder une connaissance et une compréhension suffisantes pour entrer
directement dans les cercles supérieurs. Il est vraiment difficile de maintenir certains de ces
membres dans les degrés inférieurs. Quand ils se montrent trop impatients et deviennent trop
insistants en proclamant qu’ils sont trop savants pour être laissés dans les degrés inférieurs, nous
sommes forcés de les exclure de notre organisation, car ils n’étudient pas, n’essaient aucune des
expériences et par conséquent sont indésirables sur tous les points.
D’autre part, l’étudiant vraiment sincère qui nous écrit en disant qu’il pense mériter
d’avancer plus rapidement doit être très soigneusement tenu en mains. Nous désirons aider ces
étudiants à passer dans les degrés supérieurs et en même temps, nous ne désirons pas qu’ils
manquent une seule leçon. Ce serait à leur détriment, et cela arrêterait leur propre développement
intérieur que de leur laisser sauter certaines leçons. Par conséquent, nous avons un lourd problème à
affronter, car il nous faut nous efforcer de les maintenir ferme dans l’étude des leçons des premiers
Cercles, et cependant garder leur intérêt suffisamment éveillé pour qu’ils se développent
volontairement, et soient réellement dignes des enseignements supérieurs. Nous sommes
ordinairement en mesure de dire, après qu’un membre est resté pendant un an avec nous, si cette
personne atteindra jamais le travail supérieur ou non. Quand nous constatons qu’elle est du genre de
ceux qui atteindront les degrés supérieurs, nous avons alors du mal à l’empêcher de vouloir sauter et
dépasser les leçons que nous lui proposons. Si ce n’était qu’une question de lecture des
communications ou de compréhension des leçons, nous pourrions lui proposer huit ou dix
Communications par semaine et les lui laisser lire. Mais, quoique cela nous aiderait
considérablement à élargir notre organisation, et nous empêcherait de perdre de nombreux affidés
impatients, le fait est que, d’autre part, de tels affidés ne se développeraient pas convenablement
intérieurement et ne deviendraient jamais, à aucun égard, d’utiles rosicruciens.
Par conséquent, nous permettons que l’ancienne déclaration disant que la fraternité secrète
est invisible soit faite. Personne ne désire appartenir à quelque chose d’invisible, à moins qu’il ne
comprenne ce que l’on entend par "invisible". Si vous vous adressiez à un membre moyen des
premiers cercles pour lui demander s’il aimerait être placé dans la classe invisible des étudiants, il
serait énormément surpris et dirait probablement qu’il préfère plutôt rester visible et profiter un peu
de la vie. Nous ne faisons pas allusion au "cercle intérieur", car immédiatement les membres
penseraient que ce cercle intérieur est composé simplement de quelques membres, choisis en raison
de leur loyauté ou d’oboles qu’ils ont versées, alors qu’en vérité ils bénéficient de la même gratuité
que les membres du cercle extérieur et qu’aucun droit d’initiation n’est demandé. L’argent ne doit
avoir aucune influence dans le choix des membres susceptibles d’entrer dans le cercle intérieur.
Maintenant, pour ce qui vous concerne, il vous faut faire très attention dans toutes vos
conversations et tous vos entretiens avec d’autres membres, à ne pas faire allusion à aucun cercle
intérieur ou groupe sélectionné d’étudiants avancés. Par conséquent, n’admettez jamais que vous
êtes dans quelque cercle supérieur ou intérieur. Si, d’autre part, quelqu’un vous demande si oui ou
non il est vrai que la véritable fraternité rosicrucienne est une fraternité invisible, vous pouvez

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répondre "oui" sans hésitation. Vous pouvez expliquer que la fraternité invisible est composée des
membres qui poursuivent leur travail dans l’incognito et sans aucun rapport avec une loge et qui ne
font pas partie de l’organisation visible. S’ils posent quelque question sur le groupe visible, vous
pouvez, en toute vérité, dire que l’organisation visible est l’organisation active des travailleurs qui
sont ici sur le plan terrestre pour mener à bien les instructions des travailleurs invisibles, car c’est
exactement la vérité. Comme vous l’étudierez un peu plus tard, tous les dignitaires, les membres et
les travailleurs de l’organisation extérieure d’où vous venez juste d’émerger, accomplissent et
propagent les principes et idéaux de la fraternité invisible. Après avoir pleinement fait connaissance
avec la fraternité invisible, il est de votre devoir de l’aider en faisant des plans et en ordonnant les
détails du travail dans le monde entier, que le cercle extérieur effectuera ensuite.
J’espère que vous lirez ceci très attentivement et avec une parfaite compréhension, de façon
que je n’aie pas à y revenir. Continuez à faire les expériences les plus utiles à votre travail de
méditation afin de vous préparer aux importants changements qui s’opèrent en vous.
Tout cela me conduit à un point important que vous aurez
chacun, je pense, à fixer dans votre esprit avant d’aller plus loin. Ce
point concerne l’origine et l’authenticité de notre organisation
actuelle. Je ne vais pas employer le temps et l’espace de cette leçon
à vous énumérer, frères et sœurs, les documents et les chartes, les
papiers légaux et les manuscrits d’autorité qui sont en notre
possession, prouvant notre authenticité. D’ailleurs, même si nous
n’avions pas la moindre pièce de ce genre, nous serions encore
capables de prouver notre authenticité. On sait que lors de plusieurs
réunions de commissions d’informations formées sur notre
instigation, nous avons présenté nos documents, papiers, chartes et
d’autres preuves incontestables. Lors de nos diverses conventions
internationales à la Grande Loge, des centaines de délégués ont pu
examiner ces preuves. De nombreux comités volontairement
organisés dans le but d’examiner nos documents d’autorité, les ont
examinés et ont établi des rapports établissant que nous possédons
la preuve incontestable de notre origine et de notre authenticité
officielle. Mais à côté de ces papiers, plusieurs facteurs peuvent
prouver que notre Cénacle R+C appartient à l’organisation extérieure visible de la fraternité
intérieure invisible.
En premier lieu, l’organisation rosicrucienne a été connue de milliers et de milliers de
personnes pendant des années et des années. Avant 1902 et 1903, et par la suite, j’étais parfaitement
familiarisé avec le fait que les rosicruciens avaient autrefois existé et qu’ils donnaient de
merveilleux enseignements qui avaient été soigneusement préservés quelque part. Je n’étais pas la
seule personne dans la ville de New York à connaître ces faits, et à la grande bibliothèque de cette
ville, se trouvaient, à cette époque de nombreux livres qui faisaient allusion aux rosicruciens, à leur
histoire et à leur grande mission, et de temps en temps, on trouvait un article de revue qui en parlait.
Je me rappelle très bien que j’étais en contact avec des centaines d’hommes et de femmes qui se
livraient à des investigations sur les lois psychiques, qui étudiaient les principes de la Pensée
Nouvelle et qui entendaient constamment mentionner "Les Rosicruciens". Nous croyions tous que
l’Ordre existait encore quelque part, mais nous ne pouvions pas découvrir comment entrer en
contact avec lui.
Il semble naturellement qu’il doit y avoir quelque raison au fait qu’un individu d’Amérique
fut attiré vers l’organisation rosicrucienne pour, en fin de compte, annoncer qu’il était désigné pour

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rétablir ses activités une nouvelle fois sur le continent américain. Si n’importe qui pouvait faire ce
genre de chose (comme certaines de nos ennemis le disent) et si tout se ramenait à décider
simplement que l’on veut fonder une organisation de son cru sans aucune autorité donnée, sans
aucune aide et sans aucune préparation venant de sources officielles, comment se fait-il que pendant
des années et des années, des milliers de gens en Amérique attendaient et recherchaient l’Ordre
Rosicrucien sans que personne ne le fonde ? Naturellement certains se rendirent en Europe,
tentèrent d’entrer en rapport avec l’Ordre d’origine et trouvèrent effectivement quelques faits
concernant les principes rosicruciens ; ils revinrent en Amérique pour écrire quelques livres qu’ils
proclamèrent tirés des enseignements rosicruciens, mais la différence qu’il y a entre publier
quelques livres et faire démarrer l’organisation, sous sa forme régulière et bien à elle, est vraiment
grande. Même de nos jours, alors que les livres mentionnés ci-dessus se sont vendus en Amérique
pendant un certain nombre d’années, il n’y a encore aucune organisation rosicrucienne authentique
qui en ait découlé.
Comment se fait-il alors qu’un individu comme moi ait pu soudainement surgir et annoncer
qu’il allait établir le véritable Ordre Rosicrucien, créer des Loges, les maintenir et mener à bien le
travail avec un accroissement constant de puissance, sans aucune interruption et sans aucune
interposition sérieuse d’aucune sorte ? Naturellement, s’il existe une organisation authentique de
rosicruciens quelque part dans le monde, visible ou invisible, une telle organisation n’aurait pas
permis que quelque individu crée une fausse organisation en Amérique et établisse des Loges en
proclamant sa parenté avec l’organisation authentique. L’organisation authentique aurait veillé à ce
que son travail échoue, à ce qu’il soit arrêté dans ses trompeuses activités, et à l’empêcher de berner
personne.
S’il n’y avait nulle part dans le monde d’organisation authentique invisible ou visible ne
pouvant empêcher les simulateurs et les faussaires d’établir des loges sur toute l’étendue d’un pays
et même du monde, alors qui que ce soit pourrait en établir une, en Amérique ou ailleurs, qui serait
la seule et unique organisation rosicrucienne dans le monde, et celle-ci aurait le droit d’agir selon
son bon plaisir. Par conséquent, quelle que soit la façon dont vous examiniez la chose, le fait que
notre Organisation débuta, établit des loges, fit son possible pour répandre la lumière et continua à
croître dans le monde entier jusqu’à récemment encore, sans aucun obstacle, sans aucun scandale2,
sans être arrêté dans aucune de ses activités, est une preuve suffisante que cet Ordre fut parrainé par
la vraie organisation invisible ou alors qu’il n’exista aucune organisation invisible rosicrucienne en
Amérique, ni ailleurs, en dehors de cet Ordre.
Mais l’authenticité de notre travail s’appuie sur les résultats que nous obtenons. Le bien ne
peut sortir du mal. Vous ne pouvez projeter et mener à bien un plan frauduleux, intrigant et mauvais
et produire cependant de bons fruits. L’histoire tout entière et la totalité de nos archives accumulées
depuis que je mis sur pied nos premières réunions en 1909 sont absolument claires et approuvées
par chaque membre qui est resté suffisamment longtemps dans l’organisation pour le comprendre.
Voici la chose importante dont chacun de vous doit se souvenir à chaque instant.
Pourquoi le Cénacle R+C fait certaines choses comme il les fait est une autre question.
Je sais que certains de nos membres très conservateurs et solennels ont parfois critiqué notre
publicité. Ils pensent que notre propagande devient un peu trop grandiloquente. Ils disent que quand
nous commençâmes au début, notre publicité, son expression était plus conservatrice et qu’elle
n’était pas si largement répandue. Et bien tout cela est vrai. Les premiers temps, nous faisions

2
Depuis l'époque à laquelle ce texte a été rédigé, l'AMORC a connu de tels scandales, dont notre Cénacle est l'un des
plus récents avatars. Nous laissons le soin à chacun d'en tirer les conclusions qui s'imposent, en adoptant la même
stratégie argumentative que celle exposée dans ces paragraphes, par Harvey Spencer Lewis.

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seulement insérer de courtes annonces publicitaires dans une ou deux revues et je crois que nos
archives montrent que nous reçûmes plus de réponses à la suite de ces deux ou trois petites
annonces que nous n’en recevons aujourd’hui des nombreuses annonces que nous faisons passer
dans diverses revues et journaux chaque mois. Mais il y a cette grande différence : aujourd’hui,
nous constatons que chaque revue sans exception fourmille d’annonces publicitaires pour des
conférences, des professeurs et des écoles proposant leurs cours d’étude dans un style très
emphatique semblable à une publicité de cirque. Chacune de ces organisations et chacun de ces
professeurs et dirigeants font plus de bruit qu’un orchestre de cirque.
Si nous faisions insérer nos anciennes petites annonces publicitaires dans nos revues
d’aujourd’hui, avec tout le bruit de la publicité qui nous entoure, nous serions absolument perdus,
là, au milieu des autres, et personne ne verrait notre annonce. Aussi longtemps que doivent
s’accomplir nos activités extérieures dans le monde, et que nous devons rester une organisation
matérielle physique, notre Cénacle doit opérer de la même manière, pour ainsi dire, que toute
entreprise matérielle physique. Le chercheur doit avoir son attention attirée et c’est ce que nous
essayons de faire avec notre propagande.
L’organisation invisible, dont vous êtes maintenant membres, n’a pas besoin de publicité ou
de propagande parce qu’elle se compose toujours des membres choisis dans l’organisation
extérieure. Cependant, cette organisation extérieure n’a aucun milieu privilégié d’où elle tire ses
membres si ce n’est de la masse de ceux qui cherchent et dont la plupart ne savent pas exactement
ce qu’ils sont en train de chercher. Soixante-quinze pour cent des personnes qui nous écrivent pour
s’informer, déclarent qu’ils sont à la recherche de quelque chose dans la vie, mais qu’ils ne peuvent
ni la nommer ni la décrire. Ils espèrent que la littérature rosicrucienne les aidera à découvrir ce
qu’ils désirent.
Sur les milliers de curieux qui prennent connaissance de la littérature que nous mettons à la
disposition de ceux qui en font la demande, quelques-uns seulement deviennent affidés. Le restant
déclare : soit qu’il ne peut se permettre de devenir affidé, soit qu’il ne sait pas si le travail
rosicrucien est ce qu’il veut ou non. Réfléchissez à cela. Si nous ne faisions pas de battage de cette
manière, pour attirer l’attention de ces nombreuses personnes, nous ne pourrions pas obtenir les
quelques centaines de nouveaux affidés qui cherchent sincèrement ; Si nous n’attirions pas ces
nombreux nouveaux affidés, nous ne pourrions nous accroître, nous ne pourrions pas nous attendre
au seul cours d’une seule vie à gagner suffisamment de personnes pour continuer la tâche.
Vous vous rappelez que la même critique fut faite sur la tâche accomplie par Jésus. Certains
de ses ennemis l’accusaient d’aller parmi les publicains et les pécheurs pour y chercher des
disciples, au lieu de s’en tenir exclusivement aux personnes cultivées et raffinées. Il nous faut
toucher tous les esprits de façon à trouver le peu qui nous cherche. Après tout, ce n’est pas notre
publicité ou notre littérature de propagande qui constitue la base de ce que nous faisons. Mais le
travail que nous faisons pour nos membres, après qu’ils sont entrés dans notre organisation, c’est là
notre grande tâche et c’est la principale chose à prendre en considération.
Vous êtes, par conséquent, des travailleurs dans l’organisation extérieure aussi bien que dans
l’organisation intérieure et vous ne devez vous permettre aucune critique extérieure, car leur
fonctionnement est comparable à celui de l’Armée du Salut et son orchestre qui sort pour prêcher et
jouer de ses instruments au coin des rues. Le but de cet orchestre n’est pas de représenter le très
haut travail spirituel de l’Armée du Salut, mais de se présenter au public avec un prétexte humain
simple et compréhensible, pour que ceux qui cherchent soient facilement rassemblés ; alors, ce
contact une fois établi, il est aisé de les ramener dans les plis du manteau et de leur donner les
vérités spirituelles qu’ils désirent. Si nous devions juger l’Armée du Salut simplement d’après ce
que nous voyons au coin des rues ou à l’entrée et à la sortie des débits de boissons ou des tripots,

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nous dirions que l’Armée du Salut n’est rien de plus qu’un orchestre de cirque accompagné d’un
groupe de personnes mendiant de l’argent. Ce serait une terrible erreur et une énorme injustice.
Aussi, gardez je vous prie ces questions à l’esprit et soyez toujours prêts à défendre les
activités extérieures de notre Cénacle, en les considérant comme des bases purement matérielles
destinées à préparer l’étudiant aux choses spirituelles supérieures. Nous devons commencer avec
tous les débutants de la même manière, comme si c’étaient des enfants apprenant juste à marcher et
à parler, ou des adultes apprenant à marcher sur le droit chemin. Pour attirer l’attention des bébés et
des petits enfants, nous devons faire du bruit et de la musique, employer des couleurs brillantes et
des choses auxquelles ils peuvent rapidement prendre quelque intérêt ; autrement, nous
n’arriverions pas à les captiver. Avec le public, nous devons agir de la même façon pour ce qui
concerne notre travail.
Il nous faut maintenant examiner les points spirituels liés à votre progrès et à votre
développement, sur le nouveau sentier où vous êtes sur le point d’avancer, sur lequel vous avez
même déjà fait quelques pas.

CONTRÔLER SA DESTINEE

Dans toute la littérature de l’Ordre Rosicrucien, vous trouvez mention du fait que quelque
part au cours de vos études et de votre développement de rosicruciens, vous aurez un certain
contrôle et une certaine faculté de direction sur votre future destinée et sur votre véritable mission
dans la vie. En fait, une importance considérable est donnée à la possibilité qu’a chaque rosicrucien
spirituellement développé de créer et de contrôler son sort et sa destinée. Tout au long des
premières leçons et des premiers cercles, de nombreuses méthodes simples sont données grâce
auxquelles l’étudiant rosicrucien peut véritablement établir une ligne de conduite. Sa manière
d’œuvrer dans la vie à un effet défini sur son sort et sa destinée, et chaque rosicrucien apprend, tôt
ou tard, qu’il est dans une large mesure maître de sa propre vie. Le remarquable résultat obtenu par
la plupart de nos membres à cet égard est ce qui a fait d’eux des défenseurs si enthousiastes et si
sincères de notre travail.
Vous, membres de ce quatrième cercle, êtes maintenant en position favorable pour dresser la
carte de votre avenir et créer votre propre destinée. Pour exposer brièvement ce sujet et le séparer
des autres qui vont suivre, j’expliquerai mes idées sur ce cercle de la manière suivante :
Puisque vous êtes tous entrés sur le sentier de la régénération et allez devenir chacun un
travailleur important en liaison avec le cercle intérieur de l’organisation, vous recevrez les méthodes
et le privilège vous permettant de déterminer maintenant quel travail primordial et quelle place
déterminée dans le monde vous souhaitez recevoir et remplir dans votre prochaine incarnation. Cela
ne veut pas dire que vous pouvez décider de choisir tout ce qui vous plaît et que le Cosmique sera
obligé de suivre votre décision et d’accéder à vos souhaits à la lettre. Mais cela signifie que, toute
proportion gardée, si vous maintenez la même dévotion et le même enthousiasme dont vous avez
fait montre au cours des années passées, le Cosmique sera enclin à répondre à vos demandes et à
vos souhaits et que, d’autre part, vous serez capables d’établir les bases mêmes de votre avenir par
ce que vous accomplirez ici et maintenant dans les prochaines années ou entre maintenant et
l’époque de votre transition. Autrement dit, il ne sera pas entièrement question de souhaiter, de
désirer ou de demander que le Cosmique réalise vos souhaits ; ce sera en partie un processus de

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création et d’élaboration de votre avenir, commençant ici, dès maintenant, par la pose des
fondations favorables à cet avenir.
Vous savez que, juste avant la période de réincarnation, notre âme-personnalité est dirigée
vers un corps physique déterminé sur le point de naître, et que nous nous réincarnons dans des
circonstances et sous des conditions telles, qu’elles nous permettront d’une manière des plus
adéquates, d’accomplir le travail que nous sommes destinés à faire, et en même temps, de
compenser tout le mal que nous avons fait et de recevoir nos récompenses pour tout le bien que
nous avons accompli. Autrement dit, quand le temps vient où chacun de nous doit renaître dans un
corps physique sous la forme d’un nouveau-né, le Cosmique dirige cette naissance vers une famille,
des circonstances et des conditions telles qu’elles nous donneront la possibilité d’exécuter les plans
cosmiques. Si nous avons mérité dans cette vie certaines bénédictions et récompenses, le Cosmique
veillera à ce que nous renaissions dans des circonstances et des conditions capables de nous
dispenser dès notre enfance et notre jeunesse les bénédictions et les avantages que nous avons
mérités. Si, d’autre part, nous n’avons pas réussi à accomplir notre travail comme il le fallait, ou à
créer comme nous le devions ni à faire fructifier les choses dont nous avons eu la jouissance, nous
renaîtrons dans des circonstances et des conditions telles que nous serons forcés de travailler et
d’étudier pour subvenir à nos besoins. Nous devrons finalement étudier la leçon de la juste valeur
de la vie et comprendre en quoi consistent les choses dont nous avons besoin.
De la même manière, si l’un d’entre nous qui est homme dans cette incarnation n’apprend
pas la leçon de l’harmonie sympathique avec les femmes, et se refuse à faire cas des problèmes
féminins et de la situation féminine dans le monde, il est fort vraisemblable que dans une quelque
autre incarnation future il renaîtra du sexe féminin au lieu du sexe masculin, de façon à pouvoir
connaître par de nombreuses expériences la leçon importante qu’il n’a pas réussi à apprendre en tant
qu’homme. Si certaines de nos sœurs n’arrivent pas actuellement à accorder au sexe masculin la
valeur, la place et la situation qu’il mérite, il viendra sûrement un moment où le Cosmique décrétera
qu’elle doit renaître du sexe masculin. Ceux qui négligent d’utiliser leur pouvoir politique ou social
convenablement, mais l’emploient à infliger douleur et souffrance aux classes ouvrières et aux
pauvres, se retrouveront eux-mêmes dans une situation semblable de limitation et de souffrance
dans quelque temps à venir. Ainsi, nous constatons parfaitement que, selon la loi de compensation
et d’adaptation, bien des choses que nous faisons et que nous pensons ici et maintenant, sont
destinées à avoir une influence précise sur nos futures expériences. Nous sommes certainement
chaque jour responsable de ce que nous bâtissons et de notre propre avenir en d’autres incarnations.
En prenant tout cela en considération, il est simplement logique, si nous comprenons la loi et
coopérons avec elle, et si nous traçons les plans d’une ligne d’action convenable, d’admettre que
nous aurons très vraisemblablement les résultats que nous désirons. Autrement dit, si nous sommes
destinés à constater que la manière dont nous agissons, pensons et coopérons ou négligeons de
coopérer avec les lois et les principes cosmiques ici et maintenant, conditionnera les conditions de
notre avenir, il n’est que raisonnable de penser et de comprendre que nous pouvons dès à présent
commencer à prendre ces lois et ces principes en considération, et coopérer avec eux consciemment,
au lieu d’agir aussi inconsciemment.
Sans aucun doute, vous avez tous dû accorder au cours des mois et des années passées
quelque réflexion à ce que vous auriez aimé être dans cette vie, et à ce que vous auriez fait pour
votre situation et vos conditions présentes si vous aviez eu la possibilité de revenir à votre enfance
pour reprendre le départ dans la vie. Un ecclésiastique de cette classe m’a écrit que s’il devait
revivre sa vie et s’il pouvait la recommencer depuis sa jeunesse, il se fraierait un chemin menant à
une situation dans la vie différente de celle qu’il occupe maintenant. Il déclare qu’il se préparerait
de toutes les manières pour devenir professeur de science ou de philosophie dans une école

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supérieure, parmi de jeunes garçons et des jeunes filles. Il trouve son travail actuel à l’église
complètement opposé au but qu’il aurait aimé atteindre, et il éprouve le profond désir de s’occuper
d’enfants ou de jeunes gens plutôt que d’adultes, et, de plus, il souhaite travailler avec eux sur des
sujets d’éducation plus larges que ne le permet la religion.
Supposez que vous ayez l’occasion de déterminer ce que vous aimeriez être aujourd’hui ou
devenir dans le proche avenir. Votre souhait ne consisterait-il pas en quelque but précis ou en une
position déterminée dans la vie ? Quelques-uns d’entre vous ne souhaiteraient-ils pas avoir une
position meilleure que celle qu’ils ont maintenant, ni une plus large opportunité de servir et de
travailler que celle qui leur est actuellement donnée ; mais la majorité aurait très certainement un
magnifique souhait à exprimer et je suis tout à fait convaincu que vraiment très peu, pour ne pas
dire aucun des membres de cette classe ne souhaiterait avoir, plus que tout autre chose, la richesse
et une situation sociale élevées. Au lieu d’une reine des fées venant vers vous pour vous annoncer
que votre souhait sera exaucé, le Cosmique promet que, si vous réglez soigneusement le plan de
votre vie et essayez de le consacrer plus ou moins généreusement au bénéfice des autres, ou si vous
vous efforcez de découvrir quelques lignes d’action où vous rencontreriez le plus grand succès en
contribuant davantage au bonheur d’autrui, il est possible et même fortement probable qu’Il vous
aidera à réaliser ce souhait ou ces désirs. Il se peut aussi que certains de ces souhaits soient exaucés
dès maintenant dans cette présente existence terrestre et que vous pouvez même être en train de
progresser vers cette chose ou la réalisation de ces désirs. Le Cosmique veillera sûrement à ce que
vos désirs nobles et altruistes soient accomplis dès le début de votre prochaine incarnation et il fera
en sorte de vous faire renaître dans un milieu, dans une famille et avec des relations et des
associations tels que tout contribuera aux nécessités matérielles et physiques de vos désirs.
Par conséquent, en considérant largement la question, nous voyons ce très beau tableau
spirituel se dévoiler aux membres de cette classe qui sont sur le point de pénétrer dans le grand
temple intérieur et d’étudier les plus hautes lois et les plus hauts principes connus dans notre
organisation. C’est un tableau de votre avenir à tous, non seulement de votre avenir dans cette vie
présente, mais de l’avenir de votre prochaine incarnation et ce tableau peut être peint, coloré et
parachevé par vos propres souhaits et désirs, ici et maintenant. Ce tableau inclut le fait que vous
êtes maintenant sur le point de pénétrer dans le cercle le plus intérieur de l’Ordre Rosicrucien et que
vous ferez partie des dirigeants et des principaux collaborateurs du grand travail de cette
communauté fraternelle au cours de votre prochaine incarnation. Il inclut aussi, en tant que partie
intégrante de lui-même, le fait que vous pouvez également choisir et préparer les autres activités
générales et quotidiennes de votre vie future, créant par là le milieu familial, la nationalité, les
conditions sociales, financières et autres qui constitueront votre position dans le monde.
Il est important pour vous de réfléchir au cours des prochains jours à ce dont vous avez fait
l’expérience dans cette vie présente côté travail, labeur, étude, efforts dans vos affaires, efforts
sociaux, éducation et ainsi de suite – en d’autres termes à ce dont vous avez eu la jouissance et ce
que vous n’avez pas eu. Vous devriez prendre une feuille de papier et un crayon, vous installer un
soir prochain à votre table de travail ou à votre bureau, et analyser vos années passées, vos années
présentes, et les années à venir éventuelles de votre incarnation présente. Voyez si vous avez choisi
la niche la mieux adaptée à votre personne et comment vous voudriez l’améliorer ou la changer si
vous aviez le pouvoir de vous créer une vie nouvelle qui commencerait dès demain. Ensuite,
établissez les conclusions de ce que vous estimez être la position la meilleure pour vous dans la
prochaine incarnation. Pensez-vous que vous réussiriez en tant qu’ecclésiastique, homme de loi,
professeur, charpentier, médecin, expert en chimie, chercheur, homme chargé de l’amélioration des
conditions sociales, industriel ou vendeur ?

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Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

Vous devez vous rappeler que quel que soit le genre d’occupation ou la position sociale que
vous pouvez choisir, vous vous préparez aussi à être un travailleur silencieux ou plus ou moins
secret des plus hauts rangs de l’Ordre Rosicrucien, mais cela ne signifie pas que vous ne serez pas
capable de mener à bien certaines de vos affaires du monde avec grand succès, grand bonheur et
grand profit pour vous-mêmes et pour autrui. Réfléchissez sur ces questions, et essayez de découvrir
si vous seriez meilleurs dans une position sociale autre que celle que vous occupez maintenant et
quel genre d’activités vous donnerait la plus grande occasion de contacter les gens, de les étudier et
de travailler avec eux. Efforcez-vous d’arriver à une conclusion au cours des prochains jours en
examinant ces points de façon que, pour les prochains chapitres, vous soyez prêts à bien voir les
divers angles de cette question et compreniez qu’elle est bien la première étape vers ce qui amènera
vos souhaits à réalisation. Il est certain qu’une telle analyse de vos expériences passées et présentes,
jointe à une mise en évidence de ce que vous aimeriez être dans l’avenir, est la façon la plus
intéressante et la plus profitable d’employer plusieurs de vos soirées. Ne vous hâtez pas, écartez
tout sentiment d’égoïsme, ne manquez pas de sens pratique. Essayez de choisir pour vous quelque
vie pratique et positive pour l’avenir où vous pourrez en même temps aider à perpétuer notre grande
tâche.

CONSCIENCE CHRISTIQUE ET ESPRIT-SAINT

Au moment où les membres des plus hauts degrés de nos enseignements se plongent dans
l’étude des anciens manuscrits secrets du cercle intérieur de notre Ordre, ils sont surpris d’y
rencontrer un nombre aussi important d’illustrations et de références concernant le Christ. De prime
abord, on a l’impression que les rosicruciens étudièrent à fond les doctrines chrétiennes et qu’ils
analysèrent la vie et les enseignements de Jésus d’une façon purement orthodoxe. Mais, après
réflexion, et en examinant mieux ces manuscrits, l’étudiant constate que les rosicruciens traitent du
Christ et non de Jésus et qu’il y a en cela une différence considérable. Rappelons à cette occasion
que le concept du Christ, qui inclut la Conscience Christique, fut connu des mystiques bien des
siècles avant la naissance de Jésus. En fait, les manuscrits
rosicruciens parlent du Christ sans associer exclusivement la
Conscience Christique à Jésus. Cela tendrait à démontrer que les
rosicruciens ont toujours étudié le Christ ou les enseignements du
Christ – mais pas nécessairement les enseignements chrétiens
actuels basés exclusivement sur ce que dit ou fit Jésus.
Pour les mystiques, Jésus fut indubitablement l’expression
la plus parfaite et le maître le plus grand de la Conscience
Christique. Les écrits mystiques parus du temps de Jésus ou après
sa vie, établissent tous distinctement que Jésus fut le plus récent et
le plus grand des Initiés. En nous penchant sur ce sujet très
objectivement et honnêtement, nous voyons que les premiers pères
de l’Église chrétienne commirent la grosse erreur d’établir les
enseignements du Christ sur un système gravitant exclusivement
autour de Jésus en tant qu’homme. Les mystiques ont toujours su
que de grands Avatars ou "Fils de Dieu" exceptionnels, sont nés dans des circonstances qualifiées
de naissance virginale et ils ne furent aucunement surpris quand on annonça que Jésus était né d’une

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vierge. Là où les premiers Pères de l’Église chrétienne commirent leur erreur, ce fut quand, n’étant
pas familiarisés avec toute l’histoire et les doctrines mystiques, ils crurent que Jésus était le premier
et l’unique Fils de Dieu qui soit né sur terre et par conséquent le seul qui fût jamais né d’une vierge.
Cela leur servant de fil directeur, ils édifièrent une série de doctrines détaillées basées sur cette
présomption ou croyance.
Du point de vue mystique, la Conscience Christique habite, à quelque degré, chacun de
nous. C’est cette conscience qui fait de nous l’image vivante de Dieu. Il est certain que beaucoup
atteignent par leur développement de plus hauts degrés de Conscience Christique et que pas un
d’entre nous n’est à cet égard sur un même pied d’égalité.
Tous les mystiques acceptent et comprennent le fait que Jésus ait atteint le degré le plus haut
de développement. Mais choisir l’un des grands Avatars, tel que Jésus et le décrire comme étant le
seul à avoir atteint une telle qualité christique est une grave erreur. L’église chrétienne insiste sur le
fait que le chrétien orthodoxe doit souscrire à l’idée que Jésus fut le Fils unique de Dieu, ce que le
mystique ne peut accepter en raison de sa connaissance supérieure.
La Conscience Christique est le cœur et l’essence de l’âme humaine. C’est la conscience ou
personnalité autour de laquelle l’âme de l’homme accumule sa connaissance additionnelle et
élabore sa force supérieure. Grâce aux enseignements et aux exercices de ces derniers mois, vous
avez pu développer en vous la Conscience Christique et, d’autre part, vous avez également élaboré
une conscience ou puissance d’action encore supérieure que l’on peut difficilement envisager à
l’heure présente. Jusqu’à ce que ces pouvoirs additionnels soient prêts à se manifester, ils doivent
rester inconnus et non entachés d’une spéculation ou tentative quelconque pour les forcer à se
manifester.
Souvenez-vous de ce qui a déjà été dit au sujet du mariage du moi avec la Conscience
Christique, et rappelez-vous que de nombreuses références alchimiques des premières leçons et des
anciens manuscrits étaient allégoriques et se rapportaient à l’harmonie spirituelle plutôt qu’à une
concordance harmonique physique ou chimique. Ne parlez à personne de vos expériences à venir, et
ne m’écrivez rien à leur sujet avant que vous n’ayez quelque chose d’important à me dire ou à me
demander les concernant. Je veux dire par là que je serai très heureux que vous me communiquiez,
si elle se présente, une expérience inaccoutumée, mais que d’autre part vous ne devez pas chercher
à avoir prématurément de contacts personnels avec qui que ce soit. Les tout prochains jours doivent
constituer pour vous une période d’observation et d’attente, dans la méditation et la prière, et une
période très profitable pour votre être intérieur même si vous le percevez peu objectivement.
C’est donc tout ce que je vous dirai pour l’instant. Il n’y a rien que vous puissiez faire de
mieux que continuer les exercices les plus appropriés parmi ceux qui vous ont été donnés au courant
de l’année et attendre que le Cosmique mette au point les diverses conditions actuelles afin que
vous soyez dans les meilleures dispositions pour toutes vos activités et tous vos projets.
Souvenez-vous que vous êtes sur le point d’obtenir une meilleure compréhension de la
Conscience Christique, de la nature réelle de celui qui fut Jésus et de ceux qui furent aussi des "Fils
de Dieu".
Une lecture attentive de la Bible met en évidence le fait que la descente du Saint-Esprit sur
Jésus au moment de son baptême ne fut pas une manifestation unique de cette grande loi. Elle avait
eu lieu dans la vie d’autres personnes mentionnées dans les textes sacrés.
En fait, le même événement est très clairement décrit plus tard quand Jésus dit à ses
disciples que le temps était proche où ils recevraient le pouvoir et la préparation nécessaire pour
continuer Son œuvre et faire encore de plus grandes choses que Lui. Il le leur déclare alors qu’ils

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Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

étaient assemblés avec Lui dans une petite salle et dans une stricte intimité. Nous savons, en lisant
entre les lignes des Évangiles, que les disciples étaient dans l’attente impatiente de la venue du
Saint-Esprit, du pouvoir cosmique. Or, plus tard, quand Jésus fut prêt à s’élever symboliquement
au-dessus de toutes les activités terrestres, les disciples s’attendaient à ce que la descente de ce
pouvoir cosmique en leur être coïncide avec l’ascension de ce dernier hors de Jésus. Selon les
paroles de Jésus, cet événement ne constituait pas pourtant un transfert de son pouvoir aux
disciples, mais la venue d’un nouveau pouvoir cosmique parmi les disciples, ce pouvoir leur
apportant la qualification voulue pour prendre en charge sa grande tâche et la poursuivre.
Quelques siècles plus tard, quand les fondateurs de l’Église Romaine cherchèrent quelque
autorité biblique pour établir leur organisation, ils se servirent de la descente du pouvoir cosmique
sur les disciples pour prouver que ceux-ci étaient divinement investis pour fonder une nouvelle
religion. Pierre fut considéré comme leur chef et, par conséquent, comme le premier pape ou vicaire
de Jésus, mais tous les étudiants du mysticisme, et la plupart des étudiants en théologie, hésitent à
affirmer que Pierre fut investi d’une autorité, ou puissance cosmique plus grande que les autres
disciples. Il est vrai qu’un membre du groupe devait obligatoirement être le chef ou le dirigeant
principal, et il fut probablement judicieux de choisir Pierre pour cet honneur traditionnel. Cela
naturellement ne fut fait que longtemps après que les disciples eurent passé en transition.
Cependant, nous lisons dans l’histoire de l’Église, que Paul et Jean étaient considérés comme égaux
avec Pierre et les autres quant au pouvoir et à l’autorité, et de nos jours bien des églises chrétiennes
ont reçu les noms de Saint-Pierre, de Saint-Paul et de Saint-Jean. Pourquoi les noms des autres
disciples ne sont-ils pas eux aussi attribués, comme il serait juste, à des églises et des cathédrales ?
Cela s’explique par le fait que Saint-Jean et Saint-Paul furent particulièrement brillants dans leur
interprétation des principes chrétiens. Saint-Jean fut tout spécialement mystique dans sa relation des
enseignements de Jésus. Il y a aussi bien des églises baptisées du nom de Saint-Matthieu, de Saint-
Marc et de Saint-Luc. Vous comprenez naturellement que ces hommes furent canonisés ou honorés
par le titre de "saint" bien des siècles après leur transition et non à l’époque où ils reçurent le Saint-
Esprit.
Le point que je désire établir, c’est que la descente du pouvoir cosmique sur Jésus, ou dans
Sa conscience, au moment de Son baptême, n’était pas l’unique manifestation de ce genre à être
relatée dans l’histoire sacrée. La même chose arriva à nombre de grands avatars du passé et Jean-
Baptiste même, qui baptisa Jésus, reçut ainsi ce pouvoir avant que Jésus ait reçu la bénédiction du
Saint-Esprit. Il vous faut naturellement comprendre aussi que le terme Saint-Esprit est en réalité un
terme symbolique.
Le texte original est traduit d’une façon correcte par l’expression Esprit-Saint. Nous devons
nous rappeler cependant qu’en latin le mot esprit est pratiquement le même que celui employé pour
"souffle de vie" et pour "âme" et encore pour l’aura de l’âme. Seule une interprétation puérile de
l’aura de l’âme traduirait le mot en ce terme déplaisant d’esprit (au sens de fantôme). Dans la
Vulgate (version latine de la Bible), le mot est "spiritus", et dans le texte hébreu le mot est "ruach".
D’après l’origine étymologique, nous avons l’idée de « l’action de souffler » se rapportant
naturellement à la respiration et à la première entrée du souffle de vie dans le corps de l’homme à
l’époque de la création originelle. Il est cependant intéressant de noter, en étudiant à fond les écrits
théologiques hébreux, que le mot "ruach" devint en fin de compte un terme théologique hébreu
traduisant exclusivement l’énergie personnelle ou la conscience personnelle de Dieu. Le mot grec
équivalant à ruach était pneuma et, dans la philosophie grecque et la science médicale, ce terme se
transforma progressivement en l’idée exclusive d’un pouvoir pénétrant, tout comme de nos jours
notre mot : Ether. Le mot latin "spiritus" devint l’équivalent des mots hébreux et grecs et c’est par

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Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

conséquent le plus moderne des trois ; il a pris peu à peu un sens religieux exclusif d’où nous tenons
maintenant le mot esprit.
Je m’attarde maintenant aussi longuement que possible sur ce sujet, car j’ai le sentiment que
chacun de vous est sensiblement dans le même état d’esprit qui fut le mien au temps où je me
plongeais pour la première fois dans les enseignements de l’Ordre Rosicrucien. Je fus fasciné par la
manière logique et scientifique avec laquelle les rosicruciens choisissaient leurs termes et leurs
mots. J’étais aussi intéressé par les nombreuses explications des raisons pour lesquelles les
rosicruciens avaient décidé d’adopter certains termes ou mots. Ces explications me donnèrent
souvent une meilleure idée des principes mystiques que tout ce que j’avais pu lire ailleurs.
Je considère les membres de cette classe du quatrième cercle comme appartenant à une
catégorie supérieurement intelligente dont l’esprit saisit les idées les plus profondes de nos
enseignements comme une personne affamée s’empare d’une portion de nourriture ou comme une
personne mourant de soif tend une main avide vers une boisson. L’attitude typique du rosicrucien
de demander toujours et encore : « Pourquoi ? » conduit constamment vers une meilleure
compréhension des choses. Puisque nous traitons d’un sujet que l’Église Chrétienne et certaines
autres considèrent comme l’un des plus sacrés aussi bien que comme l’un des plus mystérieux
présents fait à l’homme par Dieu, je pense que nous, qui sommes sur le sentier menant à la
réception de ce même présent sacré, devons en savoir à son sujet autant qu’il nous est possible d’en
apprendre d’après l’héritage que nous avons reçu du passé. Pour cette raison, je vais continuer à
vous entretenir de ce que l’on entend par le Saint-Esprit.
Il est particulièrement intéressant pour les membres de l’Ordre Rosicrucien de savoir que
nos enseignements mystiques connurent une haute phase de développement au temps d’Amenhotep
IV, le pharaon régnant en Égypte pendant l’exode des tribus d’Israël hors d’Égypte. Un peu plus tôt
dans ce quatrième cercle, il a été fait allusion historiquement à ce peuple, mais je désire maintenant
appeler votre attention sur le fait que jusqu’au moment où ces tribus d’Aryens à tendances
mystiques entrèrent en contact avec les enseignements des écoles égyptiennes de mystères, ils
n’avaient pas encore organisé ou systématisé leurs croyances mystiques ou religieuses. Nous les
voyons donc assimiler aisément les enseignements qu’Amenhotep promulguait alors parmi les
auditeurs et les étudiants sympathisants de son pays. Naturellement, la prêtrise païenne était
également très active et puissante en Égypte et essayait d’imposer ses enseignements à tout le
monde. Mais sous le règne du pharaon, ceux qui ne désiraient pas accepter les principes païens
pouvaient accepter les principes plus récents, qu’il avait ouvertement prônés à la suite de ses
ancêtres qui, eux, les avaient enseignés secrètement et personnellement d’une façon restreinte.
À la même époque, dans les contrées de Palestine et de Syrie, il y avait aussi des peuples qui
partageaient d’autres croyances religieuses. Quand les tribus d’Israël quittèrent l’Égypte et se
mirent en marche vers la Palestine, elles emportèrent avec elles les éléments d’une nouvelle religion
et vous devez vous rappeler que leur chef suprême eut vraiment des difficultés à maintenir la
nouvelle conception de Dieu et les nouveaux principes religieux parmi ses tribus, même après
l’accomplissement des miracles qui leur permirent de quitter l’Égypte et d’atteindre la Palestine.
Une majorité voulait retourner aux religions et aux pratiques païennes qu’ils avaient vues en Égypte
et, pendant l’absence de leur chef isolé au sommet d’une montagne pour recevoir une nouvelle
inspiration, ils entreprirent de dresser des idoles en or et d’adorer à la manière païenne. Mais, depuis
ce temps-là, l’idée nouvelle d’un "Dieu unique et toujours vivant" comme l’avait promulgué
Amenhotep fut peu à peu établie en Palestine par les Israélites et c’est alors que prit naissance une
nouvelle religion hébraïque. Or, il est un fait notoire que, dans les tous premiers écrits hébraïques, le
mot "ruach" n’est en aucune façon employé pour désigner le processus de la respiration humaine ou
dans un rapport quelconque avec l’énergie psychique, mystique ou divine. Dans ces premiers écrits,

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le mot "ruach" se rapporte exclusivement au vent et au souffle du vent, avec l’idée que c’était là
une force mystérieuse.
Je suis sûr que vous pouvez comprendre pourquoi ils devaient considérer les vents violents
comme l’effet de quelque puissance très mystérieuse et invisible. Même nos hommes de science
furent longtemps très intrigués à ce sujet. Cependant, après la propagation des enseignements
d’Amenhotep parmi les Hébreux, le mot ruach cessa de se rapporter au souffle des vents terrestres
et fut employé exclusivement pour définir une énergie surhumaine et divine de l’esprit qui entrait
dans le corps par le processus de la respiration. Cela, par conséquent, marque définitivement le
début d’une compréhension des principes mystiques. Le développement dans la religion hébraïque
de l’idée de l’existence d’un seul Dieu toujours vivant dont procédait cette énergie, coïncide avec
cette compréhension et ce Dieu fut appelé Yahweh. L’énergie fut par conséquent désignée comme
sainte étant donné qu’elle procédait d’une source sacrée.
Par la traduction des mots en d’autres langues, le mot latin spiritus supplanta le mot hébreu
ruach, car le latin devenait et devint finalement la langue internationale. Venant de "spiritus", nous
avons le mot esprit et c’est ainsi qu’Esprit-Saint est aujourd’hui une traduction pure et simple du
mot hébreu originel ruach, qui lui-même fut choisi dans le langage hébreu pour expliquer cette
conception que les Égyptiens enseignaient dans leurs écoles secrètes d’où l’Ordre Rosicrucien tire
ses origines. En poussant notre analyse des écrits sacrés d’Orient d’où furent choisis les principaux
livres et passages maintenant réunis dans l’Ancien Testament de la Bible Chrétienne, nous trouvons
maintes références à cet Esprit-Saint ou pouvoir cosmique comme nous l’appelons maintenant,
descendant sur les personnes qui furent, par la prière, leur mode de vie correct ou autrement
qualifiées pour être spécialement investies de ce pouvoir. La lecture du livre des Juges, chapitre 14,
versets 6 à 193, et Chapitre 15, verset 144, et d’Ézéchiel, chapitre 36, versets 26 et 275, nous permet

3
- 6 Et l’Esprit de l’Éternel le saisit : et il le déchira, comme on déchire un chevreau, quoiqu’il n’eût rien en sa main ;
et il ne déclara point à son père ni à sa mère ce qu’il avait fait.
-7 Et il descendit, et parla à la femme, et elle plut aux yeux de Samson.
- 8 Et il retourna quelque temps après pour la prendre, et se détourna pour voir le cadavre du lion ; et voici, il y avait
dans le corps du lion un essaim d’abeilles, et du miel ;
- 9 et il en prit dans ses mains, et s’en alla, mangeant en chemin ; et il alla vers son père et vers sa mère, et leur en
donna, et ils en mangèrent ; mais il ne leur raconta pas qu’il avait tiré le miel du corps du lion.
- 10 Et son père descendit vers la femme, et Samson fit là un festin ; car c’est ainsi que les jeunes gens avaient
l’habitude de faire.
- 11 Et il arriva que, quand ils le virent, ils prirent trente compagnons, et ils furent avec lui.
- 12 Et Samson leur dit : « Je vous proposerai, s’il vous plaît, une énigme ; si vous me l’expliquez dans les sept jours
du festin et si vous la trouvez, je vous donnerai trente chemises, et trente vêtements de rechange. »
- 13 « Mais si vous ne pouvez pas me l’expliquer, c’est vous qui me donnerez trente chemises, et trente vêtements de
rechange. » Et ils lui dirent : « Propose ton énigme, et nous l’entendrons. »
- 14 Et il leur dit :
« De celui qui mange est sorti le manger, et du fort est sortie la douceur. »
Et pendant trois jours ils ne purent expliquer l’énigme.
- 15 Et il arriva, le septième jour, qu’ils dirent à la femme de Samson : « Persuade ton mari, et il nous expliquera
l’énigme, de peur que nous ne te brûlions au feu, toi et la maison de ton père. C’est pour nous dépouiller que vous nous
avez appelés, n’est-ce pas ? »
- 16 Et la femme de Samson pleura auprès de lui, et dit : « Tu n’as pour moi que de la haine, et tu ne m’aimes pas ; tu
as proposé une énigme aux fils de mon peuple, et tu ne me l’as pas expliquée. » Et il lui dit : « Voici, je ne l’ai pas
expliquée à mon père et à ma mère, et je te l’expliquerais à toi ? »
- 17 Et elle pleura auprès de lui pendant les sept jours qu’ils eurent le festin ; et il arriva, le septième jour, qu’il la lui
expliqua, parce qu’elle le tourmentait ; et elle expliqua l’énigme aux fils de son peuple.
- 18 Et le septième jour, avant que le soleil se couchât, les hommes de la ville lui dirent : « Qu’y a-t-il de plus doux
que le miel, et qu’y a-t-il de plus fort que le lion ? » Et il leur dit : « Si vous n’aviez pas labouré avec ma génisse, vous
n’auriez pas trouvé mon énigme. »

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Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

de constater que même les changements du cœur, dans un sens moral, furent des manifestations de
ce pouvoir cosmique amenant réellement un nouveau degré de Conscience Cosmique. On trouvera
une autre allusion à cette Conscience Cosmique et à la faculté de prophétiser qu’elle entraîne dans
le Premier Livre de Samuel chapitre 19, versets 18 à 246 et dans le livre de Joël, chapitre 2, versets
28 et 297 (ou chapitre 3, versets 1 et 28) et aussi dans Jérémie chapitre 31, versets 31 à 349.
En lisant la Bible, nous devons cependant nous rappeler que les traducteurs, volontairement
ou inconsciemment, commirent de nombreuses erreurs et employèrent souvent le mot esprit dans un
sens qui n’avait aucune relation avec ruach ou avec ce que l’on entendait par Esprit-Saint et partout
où le mot esprit est employé dans ce sens erroné, nous ne devons pas l’interpréter comme ayant
quelque rapport avec l’Esprit-Saint ou Pouvoir Cosmique.
À l’époque de l’avènement de Jésus, le peuple Juif attendait un grand Messie qui devait être
abondamment pourvu du pouvoir cosmique de l’Esprit-Saint. Bien qu’ils aient constaté que des
dirigeants éminents et érudits le possédaient à un certain degré, ils s’attendaient à ce que le véritable
Messie, ou chef du monde, possède une telle abondance de ce pouvoir cosmique, qu’il serait

- 19 Et l’Esprit de l’Éternel le saisit ; et il descendit à Askalon, et en tua trente hommes, et prit leurs dépouilles, et
donna les vêtements de rechange à ceux qui avaient expliqué l’énigme. Et sa colère s’embrasa, et il monta à la maison
de son père.
4
- 14 Il vint jusqu’à Lékhi, et les Philistins poussèrent des cris à sa rencontre. Et l’Esprit de l’Éternel le saisit ; et les
cordes qui étaient à ses bras devinrent comme de l’étoupe qui brûle au feu, et ses liens coulèrent de dessus ses mains.
5
- 26 Et je vous donnerai un cœur nouveau, et je mettrai au dedans de vous un esprit nouveau ; et j’ôterai de votre chair
le cœur de pierre, et je vous donnerai un cœur de chair ;
- 27 et je mettrai mon Esprit au dedans de vous, et je ferai que vous marchiez dans mes statuts, et que vous gardiez
mes ordonnances et les pratiquiez.
6
- 18 Et David s’enfuit, et il échappa ; et il vint vers Samuel à Rama, et lui rapporta tout ce que Saül lui avait fait. Et ils
s’en allèrent, lui et Samuel, et ils habitèrent à Naïoth.
- 19 Et on le rapporta à Saül, disant : « Voici, David est à Naïoth, en Rama. »
- 20 Et Saül envoya des messagers pour prendre David ; et ils virent une assemblée de prophètes qui prophétisaient, et
Samuel se tenait là, les présidant. Et l’Esprit de Dieu vint sur les messagers de Saül, et eux aussi ils prophétisèrent.
- 21 Et on le rapporta à Saül, et il envoya d’autres messagers ; et eux aussi ils prophétisèrent. Et Saül envoya encore
des messagers, pour la troisième fois, et eux aussi ils prophétisèrent.
- 22 Et il alla, lui aussi, à Rama, et vint jusqu’au grand puits qui est à Sécu ; et il s’informa, disant : « Où sont Samuel
et David ? » Et on lui dit : « Voici, ils sont à Naïoth, en Rama. »
- 23 Et il se rendit là, à Naïoth, en Rama. Et l’Esprit de Dieu vint sur lui aussi, et, continuant son chemin, il prophétisa,
jusqu’à ce qu’il fut venu à Naïoth, en Rama.
- 24 Et lui aussi, il se dépouilla de ses vêtements, et prophétisa, lui aussi, devant Samuel, et tomba nu par terre, tout ce
jour-là et toute la nuit. C’est pourquoi on dit : « Saül aussi est-il parmi les prophètes ? »
7
- 28 Et il arrivera, après cela, que je répandrai mon Esprit sur toute chair, et vos fils et vos filles prophétiseront, vos
vieillards songeront des songes, vos jeunes hommes verront des visions ;
- 29 et aussi sur les serviteurs et sur les servantes, en ces jours-là, je répandrai mon Esprit.
8
- 1 Car voici, en ces jours-là et en ce temps-là où je rétablirai les captifs de Juda et de Jérusalem,
- 2 je rassemblerai toutes les nations, et je les ferai descendre dans la vallée de Josaphat, et là j’entrerai en jugement
avec elles au sujet de mon peuple et de mon héritage, Israël, qu’elles ont dispersé parmi les nations ; et elles ont partagé
mon pays,
9
- 31 Voici, des jours viennent, dit l’Éternel, et j’établirai avec la maison d’Israël et avec la maison de Juda une
nouvelle alliance,
- 32 non selon l’alliance que je fis avec leurs pères, au jour où je les pris par la main pour les faire sortir du pays
d’Égypte, mon alliance qu’ils ont rompue, quoique je les eusse épousés, dit l’Éternel.
- 33 Car c’est ici l’alliance que j’établirai avec la maison d’Israël, après ces jours-là, dit l’Éternel : Je mettrai ma loi au
dedans d’eux, et je l’écrirai sur leur cœur, et je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple ;
- 34 et ils n’enseigneront plus chacun son prochain, et chacun son frère, disant : Connaissez l’Éternel ; car ils me
connaîtront tous, depuis le petit d’entre eux jusqu’au grand, dit l’Éternel ; car je pardonnerai leur iniquité, et je ne me
souviendrai plus de leur péché.

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Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

semblable à un dieu sur la terre. Cela est parfaitement exprimé dans des passages tels que ceux du
Livre d’Isaïe au chapitre 11, versets 1 et 210.
Par conséquent, quand Jésus apparut parmi ces gens après ses études et sa préparation dans
tous les domaines dans les écoles de mystères, le fait que beaucoup crurent qu’Il était l’Élu rempli
de l’Esprit-Saint ne peut nous surprendre. Cette croyance fut encore renforcée par l’assertion faite
par ceux qui furent témoins de son baptême proclamant qu’ils avaient vu pendant le déroulement de
cette cérémonie mystique descendre sur Lui l’Esprit-Saint.
Nous découvrirons certains points intéressants à ce sujet en examinant comment l’Église
Chrétienne se saisit des principes métaphysiques impliqués, pour les traduire en principes purement
dogmatiques sans en avoir jamais réellement compris l’origine ou la nature. Après qu’on se fût
référé pendant de nombreuses années à la descente de l’Esprit-Saint sur les disciples de Jésus et sur
ceux qui Le suivaient, l’idée se développa que l’Esprit-Saint était une bénédiction accordée à tous
les croyants. Cela fit peu à peu naître une discussion dans l’Église Chrétienne primitive pour
déterminer si tous les croyants devaient vraiment recevoir l’Esprit-Saint ou non et il fut finalement
objecté que cela ne pouvait être vrai parce qu’il y aurait alors d’innombrables personnes à être
investies du pouvoir cosmique ou pouvoir surhumain et que cela deviendrait tellement commun
qu’il n’aurait plus aucun caractère d’honorabilité ou de distinction.
Les chefs de l’Église n’étaient évidemment pas satisfaits de l’idée que tout homme ou toute
femme pouvait être sanctifié et gratifié du pouvoir cosmique, car ils désiraient réserver cet honneur
pour eux ou pour ceux qu’ils désiraient canoniser. Ils commencèrent donc à en limiter le sens et à
faire de l’Esprit-Saint un pouvoir exclusif comme si c’était une chose sous leur contrôle qu’ils
pouvaient accorder à quelqu’un de la même façon que l’on épingle une médaille ou une croix sur la
poitrine d’un soldat. Cela illustre encore une fois les faiblesses du dogmatisme religieux, au nom
duquel des hommes se permettent de faire des interprétations, des limitations et des distinctions
purement arbitraires à l’égard de choses dont la nature est cosmique. Nous voyons par conséquent,
que dans un désir de garder la pensée et l’idée de l’Esprit-Saint mystérieuse et tout à fait hors de la
portée des gens moyens, le grand Concile de Nicée en 325 après J.-C. consacra beaucoup de temps
à préparer les définitions de ce que signifiaient le Père et le Fils dans la Trinité, mais ne donna
aucune définition de ce que signifie le troisième point de la Trinité, connu sous le nom d’Esprit-
Saint. En fait, le troisième point est simplement mentionné et laissé sans aucune description ou
définition.
Cependant, au seizième siècle, le Concile de Trente décida qu’il fallait dire quelque chose
sur la nature et le pouvoir de l’Esprit-Saint. Il détermina que l’Esprit-Saint, quand Il est présent dans
un être, inspirait cet être à parler avec une autorité et une sagesse égales à celles qui sont incluses
dans les Écritures Saintes. Autrement dit, au sens métaphysique, quand une personne était
réellement pénétrée de l’Esprit-Saint ou Conscience Cosmique, cette personne était un représentant
inspiré de Dieu en harmonie avec Lui et ce qu’elle disait ou pensait, ou ce qui était implanté dans sa
conscience grâce à cette harmonie intérieure, devait être accepté à l’égal de ce qui avait été écrit ou
inspiré dans les Saints Évangiles aux siècles passés. En métaphysique, cela signifiait que tout
homme ou toute femme qui recevait l’Esprit-Saint, et était ainsi en harmonie cosmique avec Dieu,
pouvait parfois sous l’effet de l’inspiration parler avec une sainte autorité et une sagesse telles que
cela équivaudrait à tout ce qui avait été dit dans le passé par des êtres semblablement inspirés. En

10
- 1 Et il sortira un rejeton du tronc d’Isaïe, et une branche de ses racines fructifiera ;
- 2 et l’Esprit de l’Éternel reposera sur lui, l’esprit de sagesse et d’intelligence, l’esprit de conseil et de force, l’esprit
de connaissance et de crainte de l’Éternel.

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d’autres termes, la vérité prononcée par de telles personnes inspirées était toujours la vérité et
égalait toute vérité jamais prononcée par les êtres inspirés des époques antérieures.
Nous sommes tous d’avis que c’était une excellente compréhension, mais les chefs de
l’Église restreignirent bientôt cette définition, car elle permettait à certains de leurs saints dirigeants
de se lever pour dire que, puisque l’Église les avait reconnus comme saints, l’Église devait accepter
tout ce qu’ils disaient comme étant d’autorité divine. Ainsi, certains papes obligèrent l’Église à
accepter leurs déclarations comme étant de même valeur que tout ce que Jésus ou tout chef inspiré
avait dit, même si c’était contradictoire ou inconsistant ou même au détriment de l’Église. Nous
voyons une fois de plus que toute tentative de l’homme pour donner un sens limité aux pouvoirs et
aux qualités cosmiques était futile. Cependant, selon l’ultime interprétation de l’Esprit-Saint, par les
mystiques du Moyen-âge, lorsque celui-ci descendait sur un être humain qui le méritait et l’avait
obtenu par harmonie cosmique, il établissait chez le récipiendaire la présence de Dieu, grâce à une
soumission totale de la volonté humaine à la sienne.
Alors que nous en sommes encore à la question de l’esprit, notons combien ce mot
s’applique parfaitement à la source profonde de toute matière. Souvenez-vous que dans le premier
cercle, nous avons établi que les électrons sont des particules d’"esprit". En recherchant l’origine
première du mot esprit, comme nous l’avons fait dans cette Communication, vous avez remarqué
qu’il possède un sens analogue à énergie. La science d’aujourd’hui est à la recherche de l’énergie
fondamentale, source de toutes les radiations. Nous avons donc raison d’appeler une pareille
énergie de base : esprit.
Nous avons ainsi atteint le premier palier de la véritable compréhension mystique de ce qui
est sur le point de se manifester en chacun de vous qui vous efforcez d’obtenir ce pouvoir
régénérateur et qui vous offrez comme un canal à son expression. À partir de maintenant, nos
prochaines pages traiteront des processus et des principes capables de vous aider à vous mettre en
harmonie plus intime encore avec ce pouvoir cosmique.
Il serait bon que nous nous arrêtions un moment pour considérer le contraire même de cette
bénédiction sublime et transcendantale.

POSSESSION

Il y a toujours un contraire à tous les effets et à toutes les conditions de l’homme et de


l’univers. Très souvent, nous en apprenons davantage sur le côté positif d’une condition, d’un
argument ou d’une discussion quelconque, en étudiant momentanément la phase négative.
L’homme apprend plus de choses sur la lumière en analysant l’obscurité. On a découvert beaucoup
plus de choses sur la santé grâce à une étude attentive de la maladie et de ses causes et de ses
manifestations.
La venue de l’Esprit-Saint est considérée comme une manifestation positive du pouvoir
cosmique. Par conséquent, nous devons considérer les hommes et les femmes qui ne possèdent pas
cet Esprit-Saint comme étant en position neutre par rapport au pouvoir cosmique ou spirituel.
Cependant, c’est le pouvoir négatif qu’il nous faut considérer pendant quelques instants. Le côté
négatif serait le contraire même du côté positif et impliquerait donc une sorte de pouvoir ou de

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condition, dans le corps humain, de nature diamétralement opposée à celle qui existe quand l’Esprit-
Saint y est présent.
Cette condition négative est mise en évidence dans tous les documents anciens et dans les
écrits sacrés de tous les pays, de tous les peuples et de toutes les religions. Elle se manifesterait dans
autant de voies différentes que la condition positive ; c’est pourquoi autrefois elle était décrite de
diverses manières et divers noms lui étaient attribués. L’une des expressions les plus courantes
concernant la condition négative, découverte dans l’Ancien Testament de la Bible Chrétienne, est
celle d’être possédé. Elle est illustrée dans les nombreux cas où Jésus chassa le mauvais esprit des
personnes possédées.
Chez tous les anciens peuples et dans tous les pays, nous trouvons de constantes allusions
aux mauvaises influences, aux pouvoirs mauvais et aux mauvaises conditions, qui s’emparaient des
corps et des esprits des gens et les dominaient totalement. Naturellement, plus nous remontons dans
le temps, plus les impressions sont étranges, exagérées et fausses. L’homme primitif avait tendance
à personnifier comme dieux les vents et les orages, la chaleur et le froid, et d’autres conditions
encore de l’univers et de la vie humaine. Il est bien naturel, alors, de constater cette tendance à
personnifier le pouvoir mauvais qui semblait envahir certains corps humains et entraîner toutes
sortes de troubles. C’est de là que vient l’origine des dieux et des personnages divers de nature
mythologique ayant finalement pour effet l’adoption universelle du nom de "diable" pour
personnifier les forces du mal à l’œuvre dans l’homme.
Ce pouvoir mauvais en l’homme se manifestait de diverses façons, comme je l’ai dit. Tout
d’abord, les hommes et les femmes primitifs attribuèrent toutes les circonstances malheureuses de
leur vie à cette puissance mauvaise. Ils considéraient que ce pouvoir mauvais, non seulement
existait dans l’univers et pouvait causer des orages, des cyclones, des tremblements de terre, des
inondations, des incendies, des famines et des désastres universels, mais encore, qu’après avoir
pénétré dans un corps humain, il était responsable de la maladie – et en particulier de maladies
extraordinaires et inconnues – ou de toutes les afflictions malheureuses du corps humain, telles
qu’une cécité ou une surdité soudaine, ou encore l’éruption de furoncles et les maladies de la peau,
ou enfin la naissance des enfants mort-nés. Des conditions mentales et physiques telles que
l’épilepsie, les crises nerveuses, la folie et les hallucinations, étaient des signes certains de mauvaise
influence, d’après leurs conceptions primitives.
L’homme, avec le temps, fit plus ample connaissance avec les lois et les principes de
l’univers et la cause réelle de bien des choses. En connaissant mieux les lois de la santé et de la
maladie, il ôta tout crédit à ce pouvoir mauvais et aux nombreux effets qui lui étaient attribués. Par
exemple, il apprit bientôt que les incendies de forêt n’étaient pas causés par ce pouvoir mauvais,
mais étaient dus à d’autres agents naturels ; que la famine pouvait être attribuée au pouvoir
destructif des insectes qui ravageaient ses récoltes ; que les furoncles et les maladies de la peau
résultaient d’une négligence dans les soins du corps. Malgré tout, des millions de personnes
attribuent encore à ce pouvoir mauvais en elles, la cause des malaises physiques et mentaux que la
science médicale n’a pas pu classer exactement. Par conséquent, même si la liste des choses
terribles dont le pouvoir du mal était rendu responsable a été progressivement réduite à bien peu de
choses par rapport aux croyances primitives, il n’en reste pas moins que des conditions ou des
maladies étranges comme l’épilepsie, les crises nerveuses, certaines maladies de la peau comme la
lèpre et certaines formes de folie, sont toujours attribuées par ignorance à l’existence du pouvoir
mauvais dans le corps humain.
Une analyse de l’œuvre de Jésus montre que nombre de ses guérisons consistaient
simplement à chasser cette influence mauvaise de la vie des gens, modifiant ainsi leurs afflictions.
Jésus faisait allusion avec grand sérieux à cette possession par le pouvoir malin. On a prétendu que

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seules ces personnes croyaient qu’elles étaient "possédées", qu’il n’y avait aucun pouvoir réel les
affectant, et que Jésus, sachant cela, se prêtait simplement à leur fausse croyance de façon à utiliser
les méthodes psychologiques voulues pour supprimer leurs croyances. On prétend que s’il leur avait
dit qu’une telle influence mauvaise n’existait pas en eux, ils n’auraient pas eu foi en Lui et
n’auraient aucunement bénéficié de Son œuvre.
Cet argument réduit le pouvoir curatif et l’œuvre de
guérison de Jésus à des méthodes purement psychologiques ou à
des processus de suggestions ; il soustrait totalement Sa grande
œuvre au champ de guérison divine par le pouvoir divin. Si vous
admettez que Jésus possédait quelque pouvoir divin supérieur à
l’action psychologique de l’esprit, alors il est absurde de prétendre
qu’il trouva nécessaire de se prêter à de fausses croyances. Il aurait
facilement pu dire que les maladies et les troubles n’étaient pas dus
à un pouvoir mauvais et, sans égard à un manque de foi en Lui, Il
aurait encore pu guérir. Le fait que Jésus admit que ces personnes
souffrantes étaient "possédées" et sous l’effet de quelque mauvaise
influence qu’il fallait chasser, paraît une preuve positive de
l’existence réelle d’une telle condition. De plus, nous ne pouvons
concevoir que ce grand Avatar eût pu faire de fausses assertions ou
consentir à de fausses croyances simplement pour jouer un tour à l’esprit humain. L’une des
conditions inhabituelles, physique ou nerveuse, attribuées généralement aux effets d’un pouvoir
malin dans le corps humain est la paralysie. Il est à noter que la paralysie, l’épilepsie et les
affections de ce genre ont échappé aux esprits scientifiques et médicaux pendant des siècles.
Les mystiques soutiennent que ce que l’on appelle pouvoir malin dans le corps humain est
entièrement opposé à l’Esprit-Saint. Il est négatif, destructif, désorganisé, spasmodique,
dévitalisant ; il entraîne le découragement et la rupture de l’harmonie dans le corps ; il produit une
mauvaise façon de penser et l’incompréhension du droit et de la justice ; il crée le désir de mal faire,
une complaisance pour les choses sordides et malheureuses de la vie, et une attitude d’esprit
générale inhumaine, dénuée de spiritualité. Il est certainement très heureux pour la civilisation
humaine qu’il y ait une condition neutre entre le fait d’être "possédé" du pouvoir mauvais et celui
d’être possédé de l’Esprit-Saint. Autrement, toute l’humanité serait soit dans la catégorie négative,
soit dans la positive et, par conséquent serait soit entièrement mauvaise, malade, déséquilibrée et
pécheresse, soit totalement spirituelle et florissante. Tel que le monde est de nos jours, la grande
majorité est en position neutre ; cependant, si on prend la civilisation entière du monde dans son
ensemble, nous constatons qu’il y a davantage d’individus possédant l’Esprit-Saint à quelque degré
qu’il n’y en a possédant de l’esprit du mal.
Si nous comprenons ce que peut faire à un individu ce que l’on appelle le pouvoir mauvais,
nous pouvons comprendre ce que son opposé, sous la forme de l’Esprit-Saint, peut faire également.
Nous devons nous rappeler que certaines personnes n’ont qu’un faible degré de cet esprit du mal en
eux. Dans ces cas-là, il peut être insuffisant pour affecter leur santé très sérieusement, mais il peut
entraîner une mauvaise façon de penser et de mauvais désirs et, par conséquent, produire certaines
manifestations occasionnelles de mauvaise santé. De telles personnes sont très difficiles à distinguer
de celles qui sont en position pratiquement neutre, qui ne sont pas plus possédées par l’esprit du mal
que par celui du bien. D’autre part, il y a des millions de personnes possédant à l’état latent quelque
faible degré d’Esprit-Saint qui les guide dans leurs affaires. Ces personnes ont une santé assez
bonne et une position plutôt satisfaisante dans la vie. On ne peut formuler qu’une critique à l’égard
de ce genre de personne. Elles ont juste assez d’Esprit-Saint ou d’esprit du bien et de pouvoir

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cosmique éveillé en elles pour leur permettre de jouir à l’occasion des bienfaits cosmiques et pour
les garder en assez bonne santé et suffisamment heureuses.
Elles se considèrent par conséquent comme favorisées et parfaitement satisfaites ; elles ne
cherchent aucun bienfait cosmique supplémentaire. En fait, quand elles se comparent à ceux qui
sont sans cesse malades et dans l’embarras, elles s’estiment des êtres supérieurs et ne cherchent
donc jamais à s’améliorer. Puisque ces personnes ne comprennent pas que tous les bienfaits qu’elles
possèdent ne sont qu’une fraction seulement de ce qui est possible, il est difficile de les intéresser à
certaines méthodes d’amélioration ou de plus grand développement spirituel. Nous constatons, en
effet, que ceux qui empruntent le sentier du développement accroissent peu à peu le pouvoir
spirituel et l’esprit cosmique en eux, d’une manière telle qu’ils ne remarquent pas facilement ce
développement. Ils ne se rendent pas compte qu’un changement très progressif s’opère et que, ce
changement une fois assez avancé, leur être entier prêt pour un soudain déploiement de pouvoir, ils
commenceront alors à jouir de la véritable vie de régénération et de renaissance.
Chacun de vous est exactement dans cette même situation. Pendant des mois et des années,
jusqu’à ce jour, vous vous êtes peu à peu mis en harmonie de plus en plus grande avec l’Esprit-
Saint. Il a purifié votre corps, régénérant bien des fonctions et des organes de votre être et préparant
le temple où aura lieu la manifestation d’éveil du pouvoir qui se déploiera alors soudain et prendra
complètement possession de vous. Ce changement progressif prépare à la venue d’une vie nouvelle,
d’un pouvoir nouveau qui établira en vous des possibilités illimitées.

L’HÉRITAGE DIVIN

Je voudrais attirer votre attention sur le fait que les paroles de Jésus à ses disciples n’étaient
pas exclusivement destinées à ceux-ci, car dans ce cas, Il se serait adressé à quelques-uns seulement
et aurait limité la continuité de son œuvre à la seule période de sa vie. Il est certain que rien, dans ce
que Jésus disait, n’impliquait que sa grande tâche et la lumière nouvelle qu’Il apportait aux êtres
humains devaient éclairer le monde pour une ou deux générations seulement, puis cesser de
l’illuminer. Il savait, comme ses disciples, que son nouveau message et ses interprétations nouvelles
des lois spirituelles étaient destinés à demeurer pendant des siècles, jusqu’à ce qu’une lumière plus
grande leur fût ajoutée par d’autres révélations de Dieu et qu’ils soient ainsi rendus encore plus
vastes.
Par conséquent, quand Jésus disait à ses disciples et à ses fidèles qu’ils pourraient faire de
plus grandes choses que Lui, il ne voulait pas dire que seuls ces quelques travailleurs entraînés
pourraient en être capables, mais que tous ceux qui le suivaient ou suivraient les principes
christiques dans toutes les générations et les siècles à venir, pourraient faire ce qu’Il avait fait et
même de plus grandes choses encore.
Je n’aime pas citer les paroles de Jésus avec des points de repère de citation, comme si de
tels mots étaient précisément les seuls qu’Il ait prononcés, car c’est un fait que nous avons
seulement comme référence des documents établis d’après mémoire et que Jésus n’écrivit jamais
rien ni n’autorisa jamais que l’on écrivit quoi que ce soit pour Lui sous la forme définie de
manuscrit. Certains prêtres et autorités éminentes de l’Église expliquent souvent ce fait en disant
qu’en raison de l’ancienneté de cette époque, et de l’âge précoce de la civilisation, il n’y avait aucun
document écrit et que les documents que nous possédons sur Jésus présentent la même exactitude

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que ceux que nous possédons de toute autre personne. Mais cela est entièrement faux, et c’est une
telle erreur qu’il est absurde d’employer un tel argument. Nous avons, par exemple, les déclarations
précises d’Amenhotep qui vécut et régna treize siècles avant l’époque de Jésus. Ces écrits et
pensées d’Amenhotep furent bien conservés. Ils furent écrits et gravés pendant sa vie, sous sa
propre autorité et sous sa direction, avec son approbation et son appui, et nous savons par
conséquent qu’ils représentent avec précision ses idées. Les prières d’adoration qu’Amenhotep
autorisa à faire graver sur les murs de son temple et sur les grands pylônes et les obélisques,
représentent en hiéroglyphes ses pensées exactes. Ils traduisent ses opinions, aussi fidèlement que
s’il les avait écrites sous forme manuscrite.
Jésus n’autorisa rien de ce genre. Il nous faut dépendre de la mémoire de son entourage pour
toute déclaration précise qu’il a faite. Paul, un des plus enthousiastes défenseurs de Jésus, n’a
jamais vu ni entendu parler Jésus ; il relate ce que dit et fit le Maître d’après les explications d’une
tierce personne. Vous voyez donc que nous ne pouvons nous attendre à avoir des déclarations
directes de Jésus Lui-même. Mais même dans le cas où les comptes-rendus furent autorisés et faits
du temps où le personnage vivait, comme c’est le cas d’Amenhotep, nous avons le facteur
additionnel de la traduction et de l’interprétation. En dépit du fait que les déclarations et les pensées
d’Amenhotep sont gravées de façon indélébile dans la pierre, sont restées inaltérées pendant plus de
trente siècles et se conserveront probablement pendant trente siècles encore, les meilleures autorités
dans l’étude de la langue égyptienne ne sont pas d’accord sur l’interprétation et la traduction
exactes de certaines déclarations de l’auteur. Cela est dû au fait que nous ne possédons aucun
dictionnaire complet des termes égyptiens ni d’interprétation parfaite de l’alphabet égyptien. Par
exemple, l’alphabet égyptien tel qu’il est gravé dans la pierre ne comprenait pas toujours de
voyelles. Aussi, existe-t-il un désaccord considérable sur le point de savoir si Amenhotep changea
son nom en celui d’Akhnaton ou d’Ikhnaten ou encore de Chunaten. L’absence de voyelles entraîne
parfois un problème pour l’interprétation précise du sens nuancé de certains des termes employés.
Par conséquent, ce à quoi nous devons simplement nous fier, c’est à une description d’ensemble ou
à une interprétation générale du sens réel.
Sauf dans quelques cas, c’est une erreur d’accepter des citations comme étant les mots
exacts de Jésus. Le mieux que nous puissions faire est de donner une interprétation large à cette
traduction. Les penseurs orthodoxes interprètent le mot voie de façon tout à fait différente des
mystiques, bien que tous soient d’accord sur la traduction du terme original par le mot voie.
Les mystiques, d’une manière très logique, veulent interpréter ce mot avec le sens de
"sentier". Dans de nombreux écrits mystiques et sacrés de l’époque de Jésus et d’avant, on trouve
des allusions au "sentier" et à la "voie", ce qui montre bien que les deux termes étaient employés
comme synonymes. Cependant, les membres strictement orthodoxes de l’Église n’interpréteront pas
le mot voie dans le sens de "sentier", car ils savent très bien qu’une telle interprétation transfère
immédiatement la pensée de Jésus hors de l’interprétation purement religieuse et doctrinale, en une
interprétation large, mystique et métaphysique. Ils proclament que, quand Jésus disait : "Je suis la
voie" cela signifiait que l’accepter comme un sauveur personnel, accepter son sang comme un
pouvoir rédempteur et accepter les autres doctrines de l’Église, constituait la seule voie de salut.
Pour les mystiques, cependant, la phrase "Je suis le sentier" a un sens entièrement différent qui
n’est associé à aucune acceptation personnelle de Jésus comme Sauveur individuel. Le sens
mystique de "Je suis le sentier" est : "Je suis le Chef ou le Pionnier d’une voie que Je vous montre
et par où vous pouvez marcher sur Mes traces, le long du même sentier ou encore, en vivant la
même vie que la Mienne, vous pouvez atteindre ce que J’ai atteint".

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En fait, l’interprétation mystique refuserait l’acceptation de Jésus en tant que Dieu dans le
sens d’unique Sauveur divin envoyé aux hommes. Tandis que la déclaration orthodoxe dans le sens
doctrinal est juste le contraire.
Je vous ai expliqué tout cela, dans le seul but de vous aider à comprendre qu’en lisant les
passages de la Bible chrétienne se rapportant aux déclarations de Jésus, vous ne devriez accepter
aucune de ces déclarations ou de ces paroles comme étant d’une exactitude absolue et exemptes de
toute interprétation ou traduction individuelle. Vous devez simplement dégager le sens des mots
cités, et ne pas essayer d’accrocher votre raisonnement ou d’épingler votre foi sur chaque terme
comme s’il était précis. Il est à déplorer que, dans le passé, des guerres séculaires aient été menées
et que des millions de personnes aient laissé leur vie, des centaines étant brûlées sur le bûcher, pour
des arguments portant sur le sens exact de certains mots isolés dans les déclarations attribuées à
Jésus. Au cours des cent dernières années, les experts les plus éminents sont tombés d’accord sur le
fait que bien des mots de la Bible ont été mal traduits ou mal interprétés et pourtant, des milliers de
personnes sont mortes dans les siècles passés, parce que l’Église insistait sur le fait que pas un point
d’une seule lettre d’un seul mot ne devait être traduit d’une façon différente de celle de la Bible.
Cela étant considéré, je désire vous rappeler une déclaration faite par Jésus : " Je suis le fruit
de ceux qui dorment ". Telle que je l’ai citée, ce n’est pas la terminologie exacte de la Bible, pas
plus que ce ne sont les termes précis dont Jésus se servit. Je ne me soucie pas de ce que ces mots se
trouvent dans les Bibles actuelles ou dans les anciens manuscrits d’où elles furent traduites, car dans
tous les cas, les mots furent écrits d’après mémoire par quelqu’un qui entendit dire à Jésus quelque
chose de ce genre, mais la pensée subsiste et cette pensée est ancienne et fut, sans aucun doute, une
de celles que formula Jésus en s’adressant à ses disciples. Le point qui nous intéresse, c’est ce que
Jésus entendait dire en exprimant cette pensée, quels que soient les termes qu’il employa.
En premier lieu, comme je viens de le dire, la pensée est ancienne. Autrement dit, nous
avons dans notre langage une très ancienne coutume : celle de parler des conséquences des actes ou
des choses comme étant le fruit de ces derniers. Une ancienne règle rosicrucienne déclare : " Vous
les reconnaîtrez à leurs fruits ". C’est une citation de quelque œuvre biblique ou sacrée qui indique
parfaitement ce que signifie le mot fruit. Par conséquent, quand Jésus dit qu’il était le fruit de ceux
qui dorment, il voulait dire exactement ce que d’autres Avatars entendaient par là quand ils disaient
que leur travail, leur développement, leur progrès, étaient la conséquence du grand travail et du
grand développement des Avatars qui les précédèrent. Jésus fut sans nul doute le point culminant du
développement des centaines de grands mystiques et êtres inspirés des siècles précédents. Par "ceux
qui dorment" il désignait ceux qui étaient passés dans l’au-delà, et qui étaient à ce moment-là dans
un état spirituel et non en activité sur le plan terrestre. C’était là une allusion directe à Son
développement dans les écoles de mystère entre les mains de Ses maîtres, et en particulier à Son
développement par l’étude des enseignements et des principes légués par les grands enseignants des
époques passées. Il n’y a pas d’autre façon d’expliquer logiquement et raisonnablement la pensée
contenue dans une telle déclaration.
Le point significatif, cependant, c’est que cette phrase illustre clairement aujourd’hui un
autre principe que l’Église a adopté dans un sens purement matérialiste, tandis qu’elle laisse
s’échapper le sens mystique ou métaphysique. Ce principe est celui de la succession divine ou,
comme l’Église l’appelle, la succession apostolique. L’Église déclare aujourd’hui que tous ses
papes, tous ses évêques, et tous ses cardinaux, même les évêques des églises protestantes, ont reçu
leur autorité divine, leur pouvoir ecclésiastique à la suite de l’héritage divin donné à Saint Pierre par
Jésus, lequel s’est transmis successivement à tous les apôtres jusqu’aux autorités actuelles de
l’Église, exactement comme le droit de propriété d’un état ou d’un château passe de père en fils, et

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Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

de fils au frère ou au cousin, tout cela par une ligne plus ou moins droite du côté mâle de la famille.
Il est certain que c’est interpréter un grand principe en un sens purement matérialiste.
Du point de vue métaphysique, l’héritage divin est le pouvoir de Dieu donné à l’homme par
l’intermédiaire de ses Avatars et de Ses messagers spécialement choisis. Si Jésus reçut Son divin
héritage et si Sa vie et Ses actes furent le fruit des efforts des Avatars, alors les disciples de Jésus et
tous ceux qui Lui succédèrent, doivent recevoir ce pouvoir comme héritage divin. Il n’y a aucune
raison de penser que Dieu entendait que ce divin héritage soit valable uniquement pendant le temps
de la vie de Jésus. Des centaines de pensées exprimées par Jésus sont contraires à cette idée, car sa
mission tout entière était centrée sur le but d’éveiller les esprits des individus au fait que chacun
pouvait se spiritualiser et recevoir l’Esprit-Saint tout comme Lui. Sa mission aurait été vaine s’Il
avait cru qu’avec sa transition la transmission de l’héritage aurait pris fin ou que, lorsque le Saint-
Esprit descendit en ses disciples et ceux de sa suite au temps de
son ascension, il n’irait jamais bien plus loin que ces quelques
hommes vivant à cette époque. Il est certain qu’une cinquantaine
d’années de plus aurait effacé cet héritage s’il avait été limité à
ce groupe de disciples. De plus, nous avons maints passages des
écritures sacrées qui proclament que nous sommes tous
conjointement les héritiers de Dieu. L’emploi d’un mot ayant le
sens d’ "héritier" implique qu’il y a bien un héritage dont on
doit bénéficier. Il ne peut y avoir aucun héritier s’il n’existe
aucun bien. Une personne peut laisser après elle des parents, des
enfants et d’autres successeurs qui peuvent maintenir son nom,
mais dans le véritable sens du mot, il ne peut y avoir aucun
héritier à moins qu’il n’y ait quelque chose de précis à recevoir.
Il est certain que nous ne pourrions pas être des héritiers de Dieu
si nous ne devions pas hériter de Ses divins biens ou de quelque
chose Lui appartenant. Il existe beaucoup de belles références,
dans toute la littérature sacrée à côté de la Bible chrétienne, qui
expriment l’idée que nous pouvons hériter de la puissance divine
considérée comme le don le plus sublime jamais fait par Dieu.
Personnellement, j’aime à croire que le but de ma création individuelle, qui autorisa ma
conception par le Cosmique, ma naissance et ma vie ici-bas au travers de maintes expériences,
d’épreuves et de tribulations, réside dans le fait que je puisse obtenir quelque héritage divin que je
ne pouvais atteindre autrement. Je pense qu’on pourrait écrire un beau sermon basé sur une analogie
avec l’histoire du fils prodigue, en dépeignant Dieu comme le père sage, bienfaisant et suprême,
permettant à un enfant de sa conscience de naître dans un monde matériel dans le but de gagner le
grand trésor qu’il peut acquérir ainsi, s’il s’en montre digne. L’histoire ressemblerait à celle d’un roi
ayant un enfant, mais qui immédiatement après la naissance l’aurait envoyé à quelques pauvres
gens loin de son royaume parce que l’enfant devait être élevé et éduqué sans savoir pendant
longtemps qu’il était fils de roi ; et l’enfant aurait passé par chaque condition et expérience de
pauvreté, de maladie, de souffrance, d’épreuve, de test qui auraient développé ses meilleures
facultés et prouvé qu’il était digne de son héritage naturel. Après que l’enfant aura montré qu’il peut
se frayer son propre chemin dans la vie, pourvoir à ses propres besoins, connaître la valeur de
l’argent et du pouvoir, être tolérant, bon, capable de sympathie et aimant, prouver qu’il a appris à
connaître le point de vue de la foule envers l’autorité et le privilège, alors, quand toutes ces
expériences auront été accomplies, le roi enverra chercher son fils et le couronnera comme tel et
comme héritier du trône.

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Sauvegarde des Enseignements Traditionnels et Initiatiques

C’est exactement la position où nous nous trouvons nous-mêmes aujourd’hui. C’est l’image
que j’aime à contempler en ce qui me concerne. J’aime penser que je suis constamment mis à
l’épreuve, que quelque jour je parviendrai à un degré d’avancement plus proche de la perfection,
puis que je passerai en transition vers une autre étape où j’en apprendrai davantage pour finalement
en quelque incarnation, si ce n’est dans celle-ci, devenir vraiment un sentier du royaume divin avec
toute sa puissance, toute sa beauté et toute sa bonté. Cela me donne le courage d’affronter les
obstacles et les conditions de cette vie et illustre parfaitement la raison de mon existence.
Je vous invite donc à garder ces pensées à l’esprit et à méditer sur l’avantage que nous avons
maintenant d’entrer en contact avec la manifestation de l’Esprit-Saint, cela sera la première prise de
conscience de notre héritage. Il ne nous apportera pas le don final qui doit être le nôtre, mais il
ressemblera à ce que fit le roi envoyant chercher le fils, le reconnaissant comme tel et lui disant :
« Maintenant que vous avez fait connaissance avec l’existence de votre héritage et que vous
jouissez d’un peu de mon pouvoir et de mes bénédictions, le reste est entre vos mains et vous êtes
désormais sur le sentier, sur la voie, conduisant au temps où tout sera vôtre ».

MESSIES

Avant la naissance de Jésus, la nation juive tout entière était dans l’attente d’un Messie.
Messie en hébreu veut dire Christ. Il signifie l’Oint ou celui qui est consacré. Le fait d’être oint ne
se rapporte à aucune consécration matérielle, mais à une consécration ou pouvoir spirituel qui
baigne, enveloppe et remplit le corps d’une personnalité pure et noble. Les juifs attendaient donc un
Messie. Le fait qu’ils l’attendaient parmi leur propre peuple ou qu’Il devait être pour eux un
descendant d’Abraham ou de leur peuple d’origine, ne signifie rien, car chaque peuple, à des
époques différentes du passé, a attendu l’oint de sa propre race. L’histoire montre qu’ils avaient le
droit de concevoir une telle espérance, car il était apparu à diverses époques, dans chaque race et
dans chaque pays, un Messager de Dieu qui démontra qu’il avait été spécialement consacré par
l’Esprit-Saint pour servir son peuple à l’époque où il vivait.
La seule erreur que commit le peuple juif fut d’attendre une personnalité précise, d’une
qualité et d’une nature données, pour être le Messie. Ils s’étaient mis en tête que le Messie prévu
serait exactement ce qu’ils attendaient et cela les rendait aveugles à la possibilité d’un autre genre
d’Envoyé. C’est presque la même attitude qu’emprunte ceux qui de nos jours demandent au
Cosmique de les aider à sortir de leurs problèmes et qui, avant de présenter leur demande au
Cosmique, visualisent les moyens par lesquels leur problème peut être résolu et la manière dont le
Cosmique peut les assister. Après avoir demandé son aide au Cosmique, ils ne cherchent et
n’attendent que le seul genre d’aide qu’ils ont visualisée et prévue, ignorant tout autre forme
d’assistance qui pourrait se présenter sur leur chemin ou qui pourrait être à portée de leur main, si
elle n’est pas conforme à leurs prévisions. Nous négligeons presque tous de merveilleuses occasions
que le Cosmique nous offre journellement, simplement parce que nous attendons autre chose et ne
comprenons pas que ce que nous attendons peut-être entièrement différent de ce que le Cosmique a
projeté ; aussi est-ce en vain que nous attendons, nous ne verrons jamais la réalisation de ce qui est
établi pour nous.
Il est douteux que nous puissions jamais dire avec exactitude ce que le peuple juif attendait,
car il ne laissa aucun écrit concernant ses vœux ou ses désirs. Il est plus que vraisemblable que,

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dans les diverses synagogues et parmi les diverses sectes juives, existait une différence d’opinion
sur le genre de Messie qui devait venir. De plus, les individus eux-mêmes peuvent avoir interprété
très différemment ce que les Rabbins érudits leur disaient au cours de leurs convocations sacrées. Il
est donc plus que vraisemblable, que si nous devions faire le point des opinions soutenues par le
peuple juif sur le genre de Messie qu’il attendait, nous découvririons une personnalité vraiment très
complexe ; une nature, une personnalité et un individu si complexes, que le Cosmique n’aurait
jamais pu leur donner à tous satisfaction.
Une autre difficulté importante fut peut-être que le peuple juif en était arrivé à être ligoté par
les traditions. C’est une question digne d’intérêt qui nous affecte d’ailleurs tous. De nos jours, la
plupart des religions et des confessions religieuses sont limitées par les traditions. Le fait que
certains événements importants de l’histoire religieuse se produisirent à une certaine époque, d’une
manière particulière et étrange, a incité les chefs de religions à croire que le fait devait se répéter de
la même façon. Ils ont adopté l’histoire traditionnelle du premier événement comme étant le
prototype d’une loi ou méthode de périodicité pour un événement semblable. Si l’événement ne se
reproduit pas en accord avec les traditions, il est rejeté comme n’étant pas vrai. Nous entendons
l’Église parler beaucoup ces temps-ci de la seconde venue de Jésus, basée sur la déclaration qu’il
devait revenir en ce monde pour demeurer à jamais avec nous. L’Église a accepté la façon dont Il
est venu la première fois comme une base traditionnelle pour la venue d’un Christ comme Jésus, et
nous constaterons que le peuple chrétien de nos jours attend un second Jésus venant de la même
manière que la première fois, ou le même Jésus venant une seconde fois de la même manière
précise et avec le même cadre et le même lieu d’existence terrestre.
Si demain le Cosmique devait nous envoyer un Jésus d’une personnalité différente, et d’une
autre manière que celle rapportée dans la Bible sur la venue du premier Jésus, il est bien certain que
la majorité du peuple chrétien repousserait ce second Jésus en le considérant comme faux. Ils
s’attendraient à ce que la venue du deuxième Jésus se fasse par immaculée conception, par
naissance virginale, qu’Il naisse dans un foyer très pauvre et simple, et qu’il ressemble
physiquement au premier Jésus. Ils oublient que le premier Jésus, né à Jérusalem, était de son temps
aussi contraire à ce que l’on attendait que le pouvait être un Messie, et que Sa naissance, Sa parenté
très modeste, Sa façon de parler, Son apparence générale et Son habillement, étaient quelque chose
de nouveau et d’entièrement différent de ce que l’on escomptait, et ce fut pourquoi la majorité des
gens ne l’acceptèrent pas.
Jésus eut souvent à discuter ce point et à établir l’évidence qu’Il n’était pas venu pour Se
conformer à toutes les anciennes traditions et croyances, mais pour révéler au monde la nouvelle
religion établie sur les bases de l’ancienne, et cependant, apportant une lumière nouvelle, Il fit
preuve de modernisme dans le plein sens du mot, et son modernisme consista à maintenir les
chargements qui avaient été accomplis par les gens progressistes du monde. C’était une personnalité
d’avant-garde, un chef, et non un suiveur, et il devançait de beaucoup la civilisation dans sa marche
vers le progrès. Pour cette raison, il faut nous attendre à ce qu’aucun nouveau Messie à venir dans
ce monde, aujourd’hui ou demain, ne ressemble en quoi que ce soit à ceux qui sont venus. Le
nouveau Messie aurait une nature moderne et serait en fait bien en avance sur la civilisation
moderne dans son évolution progressive, de telle sorte qu’il serait capable de nous guider, au lieu
d’être avec nous ou de nous suivre. Par conséquent, nous pourrions nous attendre à ce qu’il naisse
dans n’importe quel genre de famille, même riche et d’une position élevée. Nous pourrions nous
attendre à ce qu’il soit vêtu de n’importe quelle façon et se serve de n’importe quelle langue et
méthode pour démontrer ce qu’il viendrait enseigner. Cependant, la tradition est tellement
implantée dans le cœur et l’esprit des gens moyens, qu’ils ne peuvent pas concevoir qu’un tel Christ
ou Messie puisse vraiment être un Envoyé !

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Le peuple juif attendait un nouveau Messie, car au cours des générations antérieures il y eut
divers messagers de Dieu, chacun apparaissant quand le monde en avait sérieusement besoin.
Naturellement, la Bible chrétienne fait très peu état des autres messies ou messagers de Dieu qui
précédèrent Jésus. En fait, si nous lisons la Bible chrétienne exclusivement, nous sommes très près
d’avoir l’opinion qu’avant la venue de Jésus, une grande partie du monde était dans le péché et qu’il
n’y avait jamais eu de grande lumière religieuse qui soit venue sur terre pour sauver l’humanité.
Même un caractère aussi éminent qu’Amenhotep IV, qui fit sans aucun doute en son temps
pour son peuple ce que tout messager de Dieu pouvait faire, n’est pas mentionné dans la Bible
Chrétienne bien que beaucoup soit dit sur l’Égypte et les diverses religions de cette époque. En fait,
l’Ancien Testament de la Bible chrétienne aurait pu dire beaucoup
sur Amenhotep IV, car il établit la première religion monothéiste
et fut réellement le fondateur de la religion juive. Tout étudiant de
la religion juive, qui remonte à la source de ses croyances et de
son développement religieux, constate que les tribus d’Israël
vécurent en tant qu’esclaves en Égypte et étaient pour la plupart
païennes dans leurs croyances, sinon totalement ignorantes de
toute croyance déterminée. Puis, peu à peu, elles entrèrent en
contact avec les croyances païennes et barbares du clergé
d’Égypte, et il aurait pu y avoir cent pour cent de païens s’il
n’était pas advenu que Moïse entre en contact avec les
enseignements de la Fraternité d’Égypte et apprenne les nouvelles
révélations d’Amenhotep sur l’existence d’ "Un seul Dieu vivant".
Alors commença le difficile travail qu’entreprit Moïse pour
essayer d’amener le peuple à abandonner ses pratiques païennes,
pour adopter la nouvelle croyance en l’existence d’un seul Dieu. À partir du moment où il
commença à faire sortir son peuple d’Égypte, pour le conduire dans la Terre de Canaan, sa vie tout
entière fut consacrée à montrer aux juifs le pouvoir de ce Dieu Unique ; cependant, quand il lui
arriva de s’éloigner de son peuple pour se consacrer quelque temps à la méditation, une majorité
d’entre eux retomba dans la religion païenne, érigea des statues des dieux païens et adora ces idoles.
Toute l’histoire du grand œuvre de Moïse, qui convertit son peuple du paganisme à
l’adoration d’un "Seul Dieu vivant", est contée de façon intéressante dans l’Ancien Testament, et
pourtant, ce récit complet a été volontairement mutilé pour cacher le fait qu’Amenhotep fut le
premier à enseigner cette religion. La Bible chrétienne nous donne l’impression que Moïse fut le
premier à découvrir l’existence d’un tel Dieu. Nous savons naturellement que de nombreux livres
des Écritures sacrées ne furent pas inclus parmi ceux que l’on choisit pour l’Ancien Testament et
que beaucoup de lumière véritable sur ce sujet a été éliminé de la Bible chrétienne pour diverses
raisons. Mais quand nous étudions la religion en marge de la Bible chrétienne et examinons les
écrits et récits anciens, nous découvrons qu’il y eut divers Messies ou Messagers de Dieu qui furent
remplis du Saint-Esprit à diverses époques. Nous pouvons certainement tous admettre que pas un
d’entre eux ne fut aussi grand que Jésus, probablement parce que les demandes ou les nécessités
antérieures de révélation n’étaient pas si grandes et parce que l’homme n’était pas préparé à en
recevoir une plus grande avant la venue de Jésus. Chacun des messagers précédents amenait
uniquement au monde ce que celui-ci pouvait recevoir et comprendre.
Nous voyons, dans le cas d’Amenhotep, qu’avec tout son pouvoir royal, avec toute la
richesse et avec toutes les facilités qui lui étaient offertes, il aurait pu forcer la race entière des
Égyptiens à accepter la religion nouvelle, mais il ne put répandre ces nouvelles idées et cette
compréhension correcte de Dieu qu’auprès de peu de personnes seulement, et ces quelques élus

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formèrent la Fraternité Secrète des penseurs d’avant-garde qui étaient prêts pour une nouvelle
révélation. Amenhotep fut donc le premier messager, en remontant à Rama et en descendant jusqu’à
Jean-Baptiste, qui précéda Jésus. Tous, selon leur propre voie, en leur propre temps, et selon la
préparation et l’évolution du peuple pour ce qu’ils devaient révéler, transmirent une nouvelle
lumière et une nouvelle compréhension. Chacun établit une base pour le suivant, jusqu’à ce que,
lorsque vint Jésus, une grande partie du monde fût prête à recevoir Son message. La Bible
chrétienne limite les explications de l’œuvre de Jésus presque exclusivement à ce qu’Il fit en Terre
Sainte. Nous savons bien, cependant, que ses disciples se rendirent dans des pays étrangers et nous
savons, par exemple, que les premières églises chrétiennes furent établies en Égypte et y demeurent
encore. Mais peu de chose est mentionné dans la Bible chrétienne sur le fait que des messagers
accomplirent leur œuvre en Inde, en Perse et en d’autres pays, et que ces pays étaient dans une
certaine mesure prêts pour la lumière nouvelle.
On nous demande souvent : pourquoi n’y eut-il pas d’autres disciples de Jésus pour propager
encore plus loin son œuvre ? Les personnes qui posent cette question oublient que maintenant que le
monde est si largement peuplé, et que la civilisation a atteint tant de pays, un seul Messie, un seul
chef vivant dans un seul pays, pourrait difficilement transmettre le message à toutes les parties du
monde, aussi efficacement que si le Cosmique sélectionnait un groupe d’individus vivant dans
diverses parties du monde pour partager entre eux la grande tâche. Selon certains documents
anciens, il est dit qu’après l’an 1000 après J-C., quand de grands changements étaient attendus, la
Conscience Cosmique et le pouvoir de l’Esprit-Saint se séparèrent afin que celui-ci puisse se
répandre en de nombreuses personnes et laisser chacun d’eux diffuser un peu de la grande lumière
selon des lignes déterminées. L’un avait pour tâche de répandre la lumière parmi les artistes, un
autre parmi les musiciens, un autre encore parmi les savants ; d’autres devaient répandre la lumière
parmi les riches d’une manière très prudente. L’un d’eux devait la répandre parmi les nobles et la
royauté, un autre parmi les chercheurs des principes purement spirituels, un autre parmi ceux qui
cherchaient des modes pratiques de vie plus proche de la perfection, un autre parmi ceux qui
recherchaient l’évolution personnelle et un autre encore parmi ceux qui n’avaient aucune foi du tout
en un quelconque développement. Ainsi la tâche d’un grand Messie pourrait être à notre époque
partagée entre un certain nombre de personnes ou une foule de travailleurs inspirés ; pas un seul
d’entre eux ne pourrait en aucune façon être aussi grand que Jésus, mais la fusion de leurs pouvoirs
et de leurs œuvres, concentrée en un seul individu, serait plus grande encore que la tâche accomplie
par Jésus. Voilà quelque chose qui vous donnera à penser et qui montre qu’il est possible qu’il y ait
de nos jours dans le monde de nombreux Messies, divinement désignés, qui propagent l’œuvre
cosmique selon leurs voies individuelles sous la direction divine, et qui répandent ainsi de nouveau
sur terre la Conscience Christique sous une forme multiple au lieu d’une forme concentrée.
Le Saint-Esprit n’est pas limité a un seul individu, ni centralisé seulement dans la vie de
Jésus. Un autre point à garder en mémoire, c’est que nous pouvons obtenir un certain degré de cet
Esprit-Saint, pénétrer exactement dans son grand rayon de lumière et en être baignés grâce à nos
propres efforts. Il ne nous est pas nécessaire de vivre une vie purement passive, spirituelle et
d’attendre dans la prière, avec l’espoir qu’un jour le Cosmique puisse penser que nous sommes
assez bons pour recevoir l’influx du Saint-Esprit et servir quelque grand dessein. Nous pouvons
volontairement, et avec détermination, nous mettre dans cette condition spirituelle en nous
développant le long de certaines voies et d’une certaine manière, et chercher à obtenir et à mériter la
venue du Saint-Esprit jusqu’à ce que nous nous soyons élevés nous-mêmes à cette position, en
soyons dignes et le recevions réellement.
C’est la position de chacun de vous à l’heure présente. Vous pouvez penser que cela
donnerait dans l’ensemble une foule de personnes hautement développées, et que toutes ne

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pourraient pas recevoir le Saint-Esprit et devenir des lumières parmi les hommes, ou qu’il y en
aurait alors plus que le monde en a jamais connu auparavant. Mais vous devez vous rappeler que la
population du globe s’est énormément accrue et que si chaque personne actuellement sur le Sentier
de l’évolution spirituelle, dans quelque école ou système d’une partie quelconque du monde, devait
en fin de compte recevoir l’Esprit-Saint, cela équivaudrait seulement à un million ou deux de
personnes ainsi illuminées. Un million ou deux parmi des centaines de millions ne représente
qu’une petite fraction de l’ensemble et cela ne fait pas un pourcentage plus grand que celui du
temps de Jésus, seul Grand Instructeur parmi les peuples du monde à son époque, aidé par des
disciples qui propageaient son message dans tous les pays.
En méditant ces pensées au cours des prochains jours, je suis sûr que vous découvrirez entre
les lignes bien des points à même de vous apprendre ce que l’Ordre Rosicrucien poursuit sous les
auspices et la direction de la Grande Fraternité Blanche. Je suis également persuadé que votre
conscience pourra bientôt percevoir quelle est la place réelle que vous pourrez occuper très bientôt
par rapport au grand œuvre de Dieu parmi les hommes.

PROGRESSION DANS LES ENSEIGNEMENTS

Je me souviens parfaitement de nos premiers degrés dans la première loge qui fut établie lors
de la résurgence de notre Ordre. Lorsque les membres de la classe où j’enseignais personnellement
eurent atteint le quatrième degré, nous avons établi quelques autres loges. Tous les membres récents
pensaient que ceux du quatrième degré avaient atteint les sommets
importants et continuaient à progresser sur le Sentier. Je crois qu’il
y eut une trentaine de membres de cette classe que je m’étais
offert à diriger personnellement du premier degré aux degrés
supérieurs. Si je le fis, ce n’est pas parce que je voulais montrer
quelque préférence à ce premier groupe de membres affiliés à
notre Ordre, mais parce que moi aussi j’avais beaucoup à
apprendre ; et bien que chacune des leçons ait été aussi
parfaitement enregistrée dans mon esprit que si je les avais toutes
composées complètement d’un bout à l’autre, je savais, par
expérience antérieure après avoir enseigné dans d’autres
conditions semblables, qu’un instructeur gagne beaucoup à
enseigner une classe, à écouter les questions, à préparer les
réponses et à diriger les discussions. C’est un fait certain que cela
m’aida énormément tout au long des deux ou trois années où je
dirigeais une classe chaque jeudi soir et visitais de temps en temps
d’autres classes d’autres degrés.
Cependant, mes membres du quatrième degré virent finalement leurs ambitions satisfaites et
ils attinrent le neuvième degré. Vous savez comment sont les nouveaux membres. Ils sont toujours
impatients de passer d’un Cercle au suivant, s’imaginant que leur progression réelle est en relation
avec ces Cercles. Vous vous rappelez le temps où vous étiez dans le deuxième ou le troisième cercle
et où vous vouliez revenir en arrière pour réviser les premières leçons afin d’assimiler les points que
vous aviez l’impression d’avoir omis. Au-dessus du troisième cercle, les membres ne sont pas aussi
impatients d’avancer, mais au-dessous, la seule chose dont chaque maître de groupe doit tenir

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rigoureusement compte, c’est le maintien d’une progression aussi rapide que possible de façon que
les membres ne puissent pas se décourager. C’est pourquoi la classe demanda même à avoir des
conférences au cours de la saison des vacances d’été et je ne pus m’éloigner que deux ou trois
jeudis soirs seulement pendant tout l’été ; ils voulaient se réunir même si le jeudi soir tombait une
veille de Noël ou de Nouvel an. Cependant, la classe atteignit le neuvième degré avant que le
transfert de la Grande Loge à une autre ville ait eu lieu. Je fus vraiment très embarrassé pour savoir
ce que je devais faire avec ces membres. Le travail du dixième degré et des degrés supérieurs ne
m’avait pas été communiqué parce que dans la juridiction des autres pays les classes ne se
réunissaient qu’une fois par mois seulement au lieu d’une fois par semaine, et on nous avait notifié
qu’aucun des membres de cette juridiction ne devait atteindre le neuvième degré avant les années
1923 ou 1924. Ce ne fut pas avant 1922 que j’eus en ma possession le travail complet du dixième
degré et pus éclaircir rapidement bien des points encore sommaires de mon progrès et de ma
compréhension propres, car j’avais travaillé personnellement selon une instruction et des leçons
spéciales reçues par la poste sous une forme brève. Mais j’ambitionnais toujours d’atteindre le jour
où les membres qui étudiaient sous ma direction progresseraient au-delà du dixième degré et
parviendraient à ce but supérieur qui est le point de départ d’une nouvelle vie. J’étais à ce sujet
aussi impatient que l’est une mère qui languit de voir son fils atteindre sa maturité, arriver à ses
vingt et un ans et être capable de faire face à la vie comme un homme.
Je me souviens de ce que déclarèrent plusieurs de mes intimes collaborateurs : « Quand un
grand nombre de vos membres auront atteint ce point culminant, ils seront vos égaux en progrès et
en développement, ou du moins dans la maîtrise des leçons, et alors que pourrez-vous faire avec
eux ? Ils auront le sentiment qu’ils ont autant le droit de diriger et de contrôler l’Ordre que vous-
mêmes et voudront être des dirigeants individuels dans toutes leurs communautés et leurs villes ».
Cela ne parut jamais me faire aucune impression d’aucune sorte. Je ne pouvais pas penser
qu’un être vivant puisse atteindre un certain degré de développement et de maîtrise des principes et
avoir cependant l’idée de détruire ou d’interrompre le travail de l’Ordre par désir personnel de
devenir un dirigeant indépendant et de se séparer de l’Ordre qui l’avait aidé à atteindre ce niveau.
La seule chose qui me semblait mériter tous mes soins, c’était que les membres atteignent ce
but supérieur, supérieur même à celui que j’avais atteint, et me donnent la joie et la satisfaction de
savoir que, quelle que fut leur réalisation et les sommets atteints, c’était le résultat du travail que
j’avais entrepris. Je n’avais aucun sentiment de jalousie ni d’envie, ni aucun désir de laisser les
étudiants en arrière pour les empêcher de devenir bien plus grands que moi dans le développement
ou la réalisation psychique. Mais réfléchissez à cela ! Ces membres qui passèrent dans le neuvième
degré en 1919 à New-York durent attendre jusqu’à 1926 avant que le premier d’entre eux puisse
entrer dans le travail du dixième degré et certains d’entre eux ne purent le faire avant 1927 et 1928 !
Dans l’intervalle, ils révisèrent leurs leçons, aidèrent les autres, méditèrent et firent tout ce qu’ils
purent pour conserver leurs acquis et progresser un tout petit peu plus encore par une pratique
constante des enseignements et par leur effort personnel. Mais, après que j’eus revu soigneusement
les monographies du dixième degré, que je les eus arrangées sous une forme qui respectait les
anciens originaux et que je les eues peu à peu remises aux membres prêts à les recevoir, je
commençai à éprouver la profonde satisfaction d’avoir accompli la tâche que j’avais commencée en
1909.
Aujourd’hui, j’ai la satisfaction de savoir que plusieurs centaines de membres ont passé du
neuvième au dixième degré et que tout en gardant ce fait secret et confidentiel, ils accomplissent
beaucoup pour les autres et satisfont à toutes les exigences de notre Ordre. Vous tous qui êtes dans
le quatrième cercle, représentez ces membres qui m’ont rendu si heureux grâce à leur réussite dans
leur progrès.

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Et maintenant je vais vous entretenir des points les plus élevés de nos enseignements ; en
fait, il s’agit des principes les plus hauts qui soient connus de tous les grands mystiques ou
conseillers spirituels de n’importe quelle partie du monde. Je vous considère chacun comme mes
égaux en progrès et en développement, aussi bien que mes égaux en filiation divine. Je crois que,
dans ce quatrième cercle, chacun de vous en particulier sera capable de faire toutes les choses que
j’ai faites en tant qu’Imperator de notre Ordre. Je sais, d’autre part, que chacun de vous est
suffisamment humble et sensitif pour savoir que, parce que vous avez atteint le même point de
développement que j’ai moi-même atteint, ou parce que vous comprenez comme je les comprends
un plus grand nombre de principes, pas un d’entre vous n’aurait la présomption ou la prétention de
croire que la Grande Fraternité Blanche vous a choisi pour être Imperator ou Grand Maître, ou quoi
que ce soit de ce genre. Je sais que si vous étiez appelé à servir sous ce titre, vous en accepteriez
joyeusement les obligations et les responsabilités et que, d’une manière quelconque, le Cosmique
vous aiderait à faire de votre mieux. Je sais que vous savez tout cela, et je sais aussi que vos
ambitions ne sont pas d’une nature personnelle ou égoïste pouvant vous donner à penser que vous
n’avez rien à gagner de plus par vos études. J’étudie encore moi-même et je peux m’imaginer que je
pourrai acquérir toujours plus de connaissance par l’étude, car plus j’étudie les enseignements, plus
je sens ce qu’il reste à apprendre. Chaque fois que je me plonge dans les manuscrits rosicruciens
pour préparer quelque matière supplémentaire pour ce quatrième cercle, je suis tout aussi
profondément intéressé qu’un étudiant des premiers cercles ou que vous l’êtes quand vous attendez
l’arrivée d’une autre communication de ce cercle. Chaque ligne nouvelle, chaque nouvelle pensée
me font sentir qu’il reste encore tant à faire comprendre, tant encore à révéler, que ce que nous
avons acquis est semblable au travail accompli dans un jardin d’enfants.
C’est pour cette raison que je veux croire que chacun de vous va devenir, sur le Sentier, un
mystique plus grand et un étudiant plus hautement évolué que moi-même. Pourquoi ne penserais-je
pas ainsi ? N’était-il pas de mon devoir de répandre cette lumière, et cela ne fait-il pas partie de ce
devoir que de constater que ceux qui peuvent le faire atteignent les plus hauts sommets possibles
sans se préoccuper de mon propre développement ? Je dois penser à moi en dernier et désirer faire
tous les sacrifices quant à mon évolution personnelle de manière à aider les autres à atteindre le
même point.
Et vous avez maintenant atteint ce point suprême où nous progressons tous individuellement
en accord avec nos propres exigences individuelles. Il n’y a rien que quiconque puisse faire pour
vous à ce stade, ou à partir de maintenant, si ce n’est vous révéler les principes et vous donner les
suggestions qui peuvent vous aider. Je sais que, tout en progressant dans ce quatrième cercle, nous
allons être en si étroite harmonie, en si étroite unité de pensée et d’action, que nous percevrons
pleinement l’esprit de fraternité qui existe entre nous tous, car cet esprit est de nature divine et ne
peut être autre chose qu’une nourriture pour notre moi spirituel.
Je me demande si vous vous rendez compte que ceux qui parmi nous ont atteint les plus
hauts degrés de nos enseignements, avaient probablement progressé déjà dans notre travail, au cours
d’une incarnation antérieure, et que par quelque loi cosmique, ils furent incités à s’y adonner à
nouveau dans cette incarnation pour atteindre un niveau supérieur à celui précédemment obtenu. Ne
l’avez-vous pas perçu quand vous avez lu les leçons et remarqué combien nous arrivions à être
étroitement en harmonie ? C’est pourquoi j’ai reçu des lettres de nombreux membres de cette classe,
disant qu’ils sentent ou ont souvent l’impression que je leur dicte l’une de ces communications du
quatrième cercle et qu’ils savent presque toujours à l’avance ce qui sera contenu dans la suivante.
D’autre part, très souvent, je sens à l’avance ce que certains de vous vont m’écrire et quelques jours
plus tard, quand la lettre arrive à mon bureau, je ne suis pas le moins du monde surpris de constater
que les pensées que vous avez exprimées sont pratiquement les mêmes que celles que j’ai perçues.

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Naturellement, je m’attends à ce que ce développement de notre harmonie intérieure se poursuive et


j’imagine le jour où nous serons tous en si parfaite harmonie qu’il nous sera possible d’accomplir de
remarquables expériences. En attendant, soyons si intimement unis que nous, membres du
quatrième cercle, pensions et vivions tous de la même manière à l’égard des idéaux rosicruciens ;
alors, nous aurons établi les fondations les plus solides qui soient, pour l’existence future de cette
œuvre glorieuse.
Il y a quelques points importants qui, je crois, doivent vous être expliqués à ce stade de votre
développement et de votre progression dans le travail, car ce sont des problèmes susceptibles de
surgir et que vous pourriez difficilement résoudre, ou bien des problèmes théoriques que vous seriez
incapables d’analyser à moins d’en avoir reçu quelques aperçus.

MANIFESTATION DE POUVOIR PSYCHIQUE

Il y a de nombreuses années de cela, quand mon intérêt fut pour la première fois captivé par
ce qu’on appelle la recherche psychique et que je fus élu président du plus important de ce genre de
groupes d’hommes et de femmes à New-York, je fus amené à lire les divers rapports d’autres
groupes de recherche travaillant le long de lignes d’activité semblables au Canada, en Angleterre,
en France et en Allemagne. Ayant une tournure d’esprit mystique et percevant profondément le côté
spirituel de tous les sujets psychiques, j’étais sans cesse exaspéré, alors que je lisais les rapports de
ces groupes de recherche et les commentaires des savants qui les dirigeaient, parce qu’ils
semblaient incapables de comprendre la nature du sujet sur lequel ils conduisaient des recherches.
Des hommes, tel que Sir Oliver Lodge, par exemple, et beaucoup d’autres encore comme lui en
Amérique et en d’autres pays, étaient les principaux investigateurs à s’occuper de toutes les preuves
que l’on recherchait pour démontrer le pouvoir psychique.
Sir Oliver Lodge était un éminent physicien, autrement dit un homme profondément plongé
dans l’étude des lois matérielles de la nature, et c’est ainsi qu’étaient presque tous ces autres
savants. En fait, à cette époque, les savants les plus éminents et les plus avancés, qui désiraient se
voir reconnus comme tels, semblaient croire qu’ils devaient adopter le fait ou le point de vue qu’il
n’existait rien qui ressemble à un pouvoir surnaturel dans le monde. Naturellement, de tels savants
ne se seraient pas hasardés à discuter des lois et des pouvoirs spirituels, ou de tout sujet de nature
religieuse, car ils auraient immédiatement été condamnés, ce faisant, aux yeux du public, comme
n’étant pas de véritables hommes de science. Mais, même s’ils étaient enclins à s’intéresser à ce
genre de choses, et étaient plus ou moins développés au point de vue religieux, ils semblaient
n’avoir aucune croyance dans le fait que le travail des médiums psychiques, qui effectuaient des
démonstrations à leur intention, pouvait avoir quelque chose de commun avec des lois spirituelles.
Ils étaient constamment à la recherche de forces et d’énergies matérielles. Ils étaient bien sûr sans
cesse désappointés ; ils attribuaient leur déception à l’habileté du médium et ils suspectaient
toujours la personne qui faisait les démonstrations d’utiliser quelque supercherie.
Ce qui me surprit et m’indigna le plus, fut le fait que ces savants, en tentant de mesurer le
pouvoir psychique qui s’irradiait des mains ou du bout des doigts de certains de ces médiums,
voulaient employer des instruments et des appareils qui étaient exclusivement utilisés pour tester ou
mesurer les énergies matérielles ou terrestres, et quand ces instruments n’arrivaient à enregistrer
aucun pouvoir ni aucune énergie irradiant des mains des médiums ou du pourtour de leur corps, les

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savants proclamaient immédiatement que ces mediums ne possédaient aucun pouvoir tel qu’ils le
prétendaient. Vous pouvez imaginer combien c’était ridicule, car avec votre connaissance actuelle,
vous pouvez juger à quel point leurs méthodes étaient insensées. C’est exactement comme si nous
voulions essayer de mesurer l’aura que nous voyons autour d’un corps humain avec un appareil à
enregistrer la quantité de lumière émise par une ampoule électrique. Pouvez-vous imaginer d’autre
part que nous puissions tenter de mesurer la quantité de puissance se trouvant dans la main d’une
personne, en attachant un gros compteur à enregistrer la lumière électrique au bout de ses doigts, et
en s’attendant à ce que le cadran ou le mouvement d’horlogerie du compteur enregistre le nombre
de volts, de watts ou d’ampères arrivant au compteur ? Un tel compteur pourrait mesurer le courant
d’un fil électrique et même être un appareil si précis qu’il mesurerait la plus petite charge électrique
de la plus minuscule batterie, mais cela ne prouve pas qu’un tel instrument puisse mesurer l’énergie
d’une personne en train de donner un traitement curatif.
Naturellement, Sir Oliver Lodge et certains de ces savants découvrirent leur erreur plus tard
et, pour finir, durent admettre qu’il existait dans le monde d’autres énergies situées au-delà des
énergies physiques. Sir Oliver Lodge écrivit un livre sur ce sujet, intitulé : Au-delà de la physique.
Cependant, la majorité des gens de notre monde d’aujourd’hui, qui pensent être éveillés et capables
d’investigation sur les sujets mystiques, spirituels et psychiques, empruntent la même attitude que
celle prise par ces savants. Ils tentent de juger les valeurs spirituelles ou cosmiques du point de vue
de notre éducation matérielle. Cela, naturellement, est impossible. Nous ne pouvons comprendre le
monde spirituel si ce n’est d’un point de vue spirituel, et nous ne pouvons pas davantage estimer la
nature de chaque qualité spirituelle dont nous nous occupons, à moins que nous ne nous mettions en
harmonie avec ces qualités et ne les interprétions sous l’angle entièrement différent de celui sous
lequel nous interprétons les choses du monde matériel.
Ces savants, qui tentaient d’analyser les forces cosmiques à l’œuvre dans l’être et dans
l’esprit humains, découvrirent bientôt qu’il leur fallait aborder le sujet en adoptant une attitude
spirituelle, et ils découvrirent bientôt cette loi importante : "Les lois spirituelles et cosmiques ne
sont pas soumises aux exigences de l’esprit humain, ni ne se prêtent à la satisfaction de sa
curiosité".
Vous serez évidemment d’accord avec cette importante déclaration. Nous ne pouvons
imaginer les lois cosmiques prêtes à tout moment à nous donner une démonstration pour chercher
simplement à prouver qu’elles existent, qu’elles peuvent accomplir certaines choses, ou pour
chercher à satisfaire notre curiosité. Ces savants eux-mêmes n’accepteraient pas de se prêter
personnellement à des démonstrations pour répondre à la curiosité publique Allez dans quelque
grand laboratoire scientifique d’aujourd’hui. Demandez à être introduit auprès de certains de leurs
grands savants, et quand vous serez en leur présence, demandez-leur s’ils pourraient vous donner
certains éclaircissements, vous prouver ou vous démontrer que les choses physiques ou chimiques
sur lesquelles ils écrivent sont vraies. Vous verrez chacun d’eux se retrancher derrière la position
que ce qu’ils ont dit dans leurs rapports et leurs mémoires, ou ce dont ils ont discuté entre eux, ou
avec d’autres savants dans leurs sessions privées et exclusives, doit être accepté par les profanes en
raison de l’intégrité des hommes qui en firent la démonstration et en raison aussi de l’honnêteté du
but qu’ils poursuivent. Chacun de ces savants se sentirait insulté si vous lui disiez : "Vous avez
peut-être les facultés cérébrales et la puissance voulues pour produire certains résultats dans une
éprouvette, mais je me refuse à le croire tant que vous ne me l’aurez pas démontré".
Ils vous demanderaient de quel droit vous vous permettez de contester leurs déclarations, et
vous diraient ensuite qu’ils ont autre chose à faire que de perdre leur temps à donner des
démonstrations à tout profane affichant un tel air de défi à leur égard.

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Cependant, ces mêmes savants mettent au défi le Cosmique et le monde spirituel de leur
donner des démonstrations en certains lieux, sous certaines conditions et à certains moments afin de
satisfaire leur propre fantaisie. Imaginez que l’on dise au Cosmique quelque chose de ce genre :
"Certaines personnes prétendent que vous pouvez produire la vie là où elle n’existe pas et que vous
avez le pouvoir de créer de la matière vivante à partir de la matière non vivante. Soit ! Vous pouvez
faire cela avec de petites cellules de protoplasme ou de germe de plasma, ou vous pouvez le faire
avec d’autres cellules de matière sur le sol, dans les plantes, ou en d’autres lieux où nous ne
pouvons voir ce qui se passe, mais je ne veux croire à rien de tout cela avant que vous
n’accomplissiez un processus de création semblable dans les conditions que j’établis. Par
conséquent, au lieu de créer la vie à votre manière habituelle et dans des conditions naturelles
semblables à celles dont vous vous serviez jusqu’ici, je désire que vous le fassiez exactement ici,
dans ce plat en verre, sur ma table de laboratoire, et si vous ne le faites pas, je ne croirai pas que
vous en êtes capable".
Cette déclaration peut vous faire sourire, mais le Dr. Loeb, le fameux savant, adopta
réellement une telle attitude pendant des années. Le Cosmique peut dire que, pour pouvoir produire
la vie, il lui faut un certain degré de chaleur, du magnétisme terrestre, de l’humidité tout autour et
certaines autres conditions qu’il peut créer et maintenir ; le Cosmique peut dire aussi qu’il ne peut
produire la vie dans un plat sale, qui a été lavé dans une eau malpropre, dans lequel de l’air vicié
pénètre à chaque instant et où il n’y a pas la température convenable ni le magnétisme et d’autres
conditions appropriées ; mais le savant ne ferait que se moquer de tout cela, et continuerait à
demander au Cosmique de démontrer son pouvoir de la manière qu’il a choisie ou alors pas du tout.
Or, nous constatons que certaines personnes prennent la même attitude à l’égard de leur
développement spirituel et psychique. Elles s’attendent à ce que le développement spirituel qui a
lieu en elles jaillisse constamment sous une forme quelconque de manifestation extérieure
matérielle. Elles espèrent que, à mesure que le pouvoir psychique
et cosmique se développe en elles, les rides de leurs visage vont
disparaître, leurs bajoues vont s’effacer, les manifestations dues à
l’âge dans leur corps vont s’annihiler et que leur teint va reprendre
des couleurs fraîches et éclatantes. Elles s’attendent à ce que leurs
cheveux gris redeviennent foncés, que leurs os perclus de
rhumatismes recouvrent la vigueur de la jeunesse ; en bref, elles
espèrent un rajeunissement total qui s’instaurerait et continuerait à
s’accroître jusqu’à ce que chacun dans l’entourage remarque
qu’elles deviennent de plus en plus jeunes au lieu de prendre de
l’âge. Pour un peu, elles souhaiteraient bientôt ressembler à un
jeune enfant désinvolte voulant courir et sauter les clôtures, jouer à
sauter à la corde ou s’amuser à patiner. Et ce n’est pas tout. Elles
veulent posséder en elles un pouvoir cosmique si puissant que s’il
leur arrivait de pointer le doigt en direction d’une personne
pendant que celle-ci leur parle, l’énergie qui jaillirait du bout de ce
doigt assommerait quiconque se tiendrait dans l’entourage. Elles désirent que leur pouvoir
cosmique et psychique soit si puissant qu’elles n’auraient pas besoin d’absorber autre chose qu’un
petit jus d’orange et quelques légumes, tout en restant cependant fortes et en pleine santé, et ce n’est
pas tout encore. Elles ne veulent pas que la moindre souffrance ou le moindre mal les atteignent
dans leur corps, sans considération pour les nombreuses violations des lois naturelles qu’elles
seraient susceptibles de commettre.

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Elles pensent que si elles ont acquis la spiritualité, elles doivent être capables de maintenir
leurs doigts au travers d’une flamme ardente tout en ne sentant aucune douleur. Elles ont lu que
certains saints durent par force marcher sur des charbons ardents ou des cendres brûlantes en n’étant
cependant pas brûlés, et elles ne voient pas pourquoi elles ne peuvent pas se démontrer à elles-
mêmes des prouesses du même genre ou les démontrer à quelque voisin incrédule qui ne croit pas
au pouvoir spirituel, mais qui pourrait en être convaincu s’il voyait une démonstration semblable. Et
ce n’est pas tout encore. Elles s’attendent à ce que le Cosmique garde leurs poches remplies de
billets de banque, ou du moins elles espèrent que le facteur va leur apporter des lettres inattendues
provenant de personnes inconnues et contenant des chèques surprises, ou des dons en argent
sonnant et trébuchant, venant d’une personne dotée d’un bon naturel que le Cosmique utiliserait en
tant que canal pour leur apporter la richesse. Elles pensent que, aussi longtemps qu’elles seront dans
cet état de spiritualité, elles seront à même de dépenser tout l’argent qu’elles possèdent en toute
liberté et elles ne pensent jamais à épargner un sou, car demain le Cosmique leur rendra le double
pour chaque billet de cinq euros qu’elles auront dépensé, sans regarder si elles l’ont dépensé d’une
façon insensée, égoïste, humainement ou comment. Voilà tout ce qu’elles attendent du Cosmique
comme preuve ; autrement elles ne croiront pas qu’elles font un progrès spirituel quelconque.
Il ne vient pas à l’idée de ces personnes que le développement spirituel et psychique peut se
dérouler en elles jusqu’à un point tel qu’aucune manifestation d’aucune sorte ne se produit et
qu’aucune démonstration extérieure n’est possible, à moins que le Cosmique ne voie le moment
convenable venu pour les utiliser comme canaux dans quelque but spécial. Il est vrai qu’un
musicien qui se développe dans la pratique de ses exercices, révèle certains de ses progrès par
l’amélioration de sa technique, mais je n’irai pas jusqu’à dire que vous serez jamais capables de dire
réellement à quel point la voix d’une personne s’est développée ou à quel point exact son esprit et
ses mains se sont développés en jouant d’un instrument, si vous jugiez entièrement par ce que vous
avez entendu d’elle au cours de ses heures d’exercices. Mais il se peut qu’un jour, quand il lui sera
nécessaire de jouer devant un public, vous ayez la surprise de constater quel est le résultat de son
développement.
Mais tout ce que j’ai affirmé dans mes précédentes déclarations ne faisait que préparer ce
que je désire vous dire maintenant. J’ai eu récemment une rencontre avec un des membres de ce
cercle, qui avait attendu et espéré une manifestation particulière, sur le plan physique ou terrestre,
du développement qui s’était déroulé en lui. C’est un médecin praticien de la faculté de médecine,
un docteur en médecine diplômé. Il est bien naturel qu’il ait éprouvé le sentiment que le pouvoir
spirituel croissant au-dedans de lui doive se manifester d’une façon quelconque.
Il m’écrivit, il n’y a pas longtemps, juste après avoir commencé le quatrième cercle, que,
bien que sa santé se soit améliorée, qu’il soit plus heureux, plus paisible, plus assuré, et bien qu’il
profite grandement et avec joie de ses leçons et soit à chaque instant prêt à faire n’importe quoi pour
aider tout homme ou toute femme sur terre, en raison de son estime pour le grand travail
rosicrucien, il se sentait pourtant déçu, car il ne semblait se produire aucun signe extérieur qui aurait
pu prouver aux autres ou à lui-même qu’il recevait l’influx croissant de quelque pouvoir ou d’un
plus grand développement psychique. Il disait que c’était peut-être simplement parce qu’il pensait à
son développement ininterrompu, que cette croyance de sa part le rendait plus heureux et plus
assuré, et qu’après tout, il avait seulement l’illusion d’avoir fait quelque réel progrès. Pourtant, il ne
perdait pas la foi dans les principes, et chaque semaine, chaque mois, il devenait plus occupé dans
sa profession, son revenu s’améliorait chaque fois un peu, et en général il était plus satisfait de sa
vie. Tant que cela dura, il eut l’impression qu’il tirait bien profit du travail et recevait certainement
quelques bénédictions cosmiques. Pourtant, y avait-il là un signe de pouvoir personnel qui se
développait en lui ? A quoi bon le nouveau développement spirituel croissant qui devait s’instaurer

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pour lui et les autres, s’il ne pouvait le voir, l’utiliser ou en faire la démonstration ? Ainsi raisonna-
t-il pendant des semaines et des mois. Puis un jour, il vint me voir, très excité, et voici l’histoire
qu’il me raconta :
« Pendant quelques mois, j’ai eu à soigner une petite patiente, une jeune fille d’environ
seize ans, qui commençait à devenir aveugle à la suite d’une maladie particulière qu’elle avait
contractée à l’âge de cinq ans. D’abord, un seul de ses yeux se voila et de nombreux docteurs
examinèrent ses yeux, mais ne purent rien trouver. Après qu’elle eût presque perdu l’usage de l’œil
gauche, l’œil droit commença peu à peu à s’obscurcir dans ses impressions visuelles. Les parents,
qui étaient pauvres, se lamentèrent et se mirent à courir d’une clinique ophtalmologiste à l’autre ;
finalement, quelques spécialistes fort connus s’intéressèrent à son cas, car il était unique et leur
apportait l’occasion d’étudier une nouvelle affection oculaire qu’ils n’avaient jamais rencontrée
auparavant. Pendant tout ce temps, les parents continuaient à m’amener la jeune fille pour
surveiller sa santé et pour accroître peu à peu ses forces et son énergie afin d’aider à
l’amélioration de sa vue. Fort heureusement, aucun de ces spécialistes de la vue ne suggéra
d’opération sur les yeux, car il n’y avait réellement rien, à leur avis, qui pouvait être tenté du côté
chirurgical. Aussi ses yeux ne furent en aucune façon lésés par une opération.
« Au cours de l’année dernière, sa vue était devenue si basse qu’elle pouvait difficilement
voir quoi que ce soit à part les lumières très brillantes que l’on agitait près de ses yeux. Quelques
semaines avant, un spécialiste des yeux déclara qu’il n’y avait rien de plus à faire qu’à mettre
l’enfant dans une institution pour aveugles où elle pourrait apprendre à lire au moyen de points en
relief perforés sur papier, et où elle pourrait aussi apprendre comment se diriger seule, et se
préserver, en se déplaçant dans son monde de ténèbres. Il faut quelques mois à peine pour une
personne qui a eu une vision normale pour s’habituer aux impressions et aux sensations très
subtiles dont elle doit dépendre quand elle a perdu la vue. La seule manière dont une telle personne
peut être éduquée dans ce but, c’est de la placer dans une institution parmi d’autres aveugles et
sous la direction de professeurs compétents.
« Afin que cette jeune fille puisse être placée dans une institution d’état pour aveugle, ses
parents, étant pauvres, durent recourir à la nécessité de me faire signer certains papiers de
recommandation établissant que l’enfant avait besoin d’une telle assistance dans une institution de
ce genre. La semaine dernière l’enfant se trouvait dans mon cabinet avec ses deux parents qui
pleuraient beaucoup parce que leur jeune fille devait s’éloigner d’eux le jour même pour rentrer à
l’institution. Il y avait aussi présents mes deux infirmières et un représentant de l’institution qui
devait accompagner l’enfant aux bureaux et aux bâtiments de l’institution pour aveugles. J’étais
juste sur le point de signer les papiers qui auraient pour toujours placé la jeune fille dans un monde
d’obscurité, car cela aurait mis fin à toute étude ultérieure éventuelle de son cas et à toute autre
tentative de la soigner à l’avenir.
« Réfléchissant à la gravité du papier que j’allais signer et au fait que moi, rosicrucien,
serait la dernière personne à signer un papier établissant qu’il n’y avait aucune assistance
ultérieure possible pour une telle enfant, je demandais aux parents la permission d’emmener
l’enfant dans mon cabinet de consultation voisin afin d’examiner une fois encore ses yeux. Ils
consentirent, et nous pénétrâmes tous deux dans ma petite salle d’examen. Je demandai à la fillette
de s’asseoir en face de moi et, pendant qu’elle demeurait ainsi assise, j’élevais mes mains vers le
ciel et chuchotais une prière ; j’implorais le Cosmique et les grands maîtres invisibles de me laisser
faire office de canal dans ce seul cas précis, et de permettre au développement spirituel qui se
déroulait en moi de faire cette unique démonstration, non parce que je doutais, non par défi, mais
dans le seul but pur et sincère d’aider cette pauvre petite jeune fille. Des larmes jaillirent de mes
yeux alors que je parlais et la jeune fille se mit à pleurer, mais resta silencieuse. Je sentis mon

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corps tout entier se mettre à frémir sous l’effet d’une certaine énergie ou pouvoir au-dedans de moi,
et j’eus l’impression que mes vêtements matériels et mon corps matériel étaient devenus
transparents ou pénétrés, en quelque sorte, comme si je n’étais plus qu’une masse d’énergie sans
forme et sans contour, ou rien de plus qu’un corps spirituel se tenant devant elle. Alors, je plaçai
l’extrémité de mon pouce droit et de mon index droit sur ses yeux fermés et je dis : "Maintenant que
la lumière soit !"
« Au moment où j’enlevai mes doigts de ses yeux, elle ouvrit ses paupières et poussa un
hurlement de joie, car elle pouvait me voir et voir tout ce qu’il y avait dans la pièce ; elle se leva
pour s’élancer hors de mon cabinet, mais dans la mauvaise direction et je lui fis faire demi-tour la
dirigeant vers la porte conduisant à la salle d’attente. Ses parents s’étaient déjà précipités vers la
porte après avoir entendu son hurlement. Les lumières plus brillantes de la salle d’attente
l’aveuglèrent un instant et elle dut se couvrir les yeux. Nous baissâmes les stores légèrement et
alors, dans cette lumière tamisée, elle put voir chacun de nous et chaque chose ; l’homme de
l’institution ouvrit un grand magazine sur la table et désigna certaines lignes et certains caractères
que la fillette ne pouvait lire intelligemment, en raison de son éducation négligée, mais dont elle fut
capable d’épeler chaque lettre de l’alphabet, même dans les caractères les plus fins et chacune des
couleurs qu’elle annonça fut absolument correcte. Je lui donnai une paire de lunettes teintées en
jaune dont je m’étais servi pour conduire en automobile et lui permis de les porter temporairement,
jusqu’à ce que ses yeux se soient habitués à la lumière ; dois-je vous dire que ce fut une famille
heureuse et un groupe de personnes tout surpris qui quitta mon cabinet ? Mais, pour moi, la
démonstration la plus remarquable de toutes fut le fait que le Cosmique accomplit ses
démonstrations et ses manifestations à sa manière et au moment voulu. Je sais que j’aurais pu
plaider en vain pendant des heures auprès du Cosmique pour qu’il me donne une démonstration,
quand j’étais dans mon sanctum, dans le seul but de lever mes doutes et de satisfaire ma curiosité.
Mais c’est là que, en la circonstance, mon pouvoir et mon développement spirituels reçurent
l’occasion d’être utilisés par le Cosmique d’une manière pratique et cela se manifesta en réponse à
ma foi et aux larmes de la jeune fille.
« Après cette démonstration, les conditions me concernant redevinrent normales. Des
reporters de journaux me rendirent visite dans l’après-midi et voulurent écrire un récit
extraordinaire sur le fait que j’avais rendu la vue à une aveugle. Je leur refusai la permission de
dire que j’avais fait quoi que ce soit et je refusai de dire ce qui s’était passé dans ma petite salle
d’examen ; je dis simplement que c’était Dieu qui avait accompli la guérison et personne d’autre et
que je n’avais rien fait. Un des journalistes me dit : "Nous ne pouvons parler de Dieu ayant fait une
guérison, car cela ne constituerait pas des nouvelles. Dieu n’est pas un sujet d’informations dans
aucun journal". Ainsi se passa mon histoire et j’espère que tous les membres du quatrième cercle se
rendront compte, comme moi maintenant, que nous pouvons développer intérieurement un pouvoir
et une force dont nous avons peu conscience, mais que lorsqu’arrive le moment voulu, que l’instant
favorable est à notre portée et que le Cosmique est prêt à se servir de nous, le pouvoir se manifeste
à ce moment précis. »
Je crois que l’histoire de notre frère nous donne la plus belle leçon que nous pourrions
recevoir à ce stade de notre travail. Cependant, il y a beaucoup d’autres points en rapport avec ce
sujet que je désire discuter avec vous, mais je vous laisse à cette histoire et à l’introduction que je
lui ai apportée, comme sujets parfaitement adaptés à votre méditation des jours prochains.
Réfléchissez aux nombreuses et importantes leçons que vous pouvez tirer de ce seul
entretien. Voyez si vous pouvez trouver les lois et les principes remarquables qui sont contenus
dans ce message actuellement entre vos mains.

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Chacun de nous doit se réjouir de ce qu’un membre de cette classe ait déjà été choisi par le
Cosmique pour accomplir des miracles tels que seule la conscience cosmique en nous peut le faire.
Il est extrêmement douteux que Jésus se soit rendu compte, dans la première phase de sa
mission, qu’il possédait en lui un pouvoir de guérison tel qu’il était capable de le démontrer.
Rappelez-vous que le pouvoir curatif que Jésus manifesta ne fut qu’une seule des remarquables
facultés dont il se servit. Cependant, il avait vu accomplir un travail de guérison par les Grands
Maîtres dans les écoles de mystères, et entendu parler des démonstrations faites par ceux qui
l’avaient précédé. Il était donc très naturel qu’il s’attende à ce qu’un jour des pouvoirs semblables
se développent en lui, puisqu’il avait consacré sa vie à l’œuvre du Cosmique et s’était offert comme
canal pour accomplir tout ce que le Cosmique pouvait désirer lui voir accomplir. Mais nous ne
pouvons imaginer Jésus s’asseyant seul quelque part pour se demander s’il possédait de tels
pouvoirs, et faisant des expériences uniquement dans le but de faire la preuve de ces pouvoirs.
L’image, dans l’ensemble, serait inconséquente si nous imaginions Jésus assis sur un rocher
quelque part dans le désert, ou dans un endroit ombragé de quelque vallée, essayant là de changer le
rocher en quelque chose d’autre, ou d’en faire jaillir de l’eau. Nous ne pouvons pas davantage
l’imaginer se rendant dans sa maison, remplissant un récipient d’eau jusqu’au bord et, debout
devant lui, tenter de voir s’il pourrait changer l’eau en vin, simplement pour faire la preuve d’une
des lois divines. Jésus devait savoir que le moment viendrait où il serait nécessaire qu’un miracle
soit accompli, et que ce serait alors qu’il devrait mettre sa croyance et sa foi dans les divins
principes à mettre en action.
Nous savons que Jésus n’eut pas toujours à recourir aux miracles pour servir ses desseins,
car il a dû constater que la plupart de ses miracles étaient des exceptions aux lois habituelles de la
nature. Il devait savoir que ce n’était que dans des circonstances extraordinaires, quand aucune des
lois habituelles de la nature n’était capable de servir, qu’il pouvait espérer qu’un miracle
s’accomplisse. Même s’il avait pu croire que, si la nécessité se présentait, il aurait pu se mouvoir à
travers l’espace très rapidement, faisant ainsi une démonstration impressionnante, il n’aurait pas
voulu se servir de cette méthode chaque fois qu’il se trouvait en public. Nous voyons qu’il marchait
jusqu’à ce qu’il soit fatigué, exactement comme les autres êtres humains. De même il recherchait de
l’eau pour boire quand il avait soif, bien qu’il ait pu savoir qu’en certaines circonstances une loi
particulière aurait pu être invoquée pour que sa soif soit sur le champ étanchée. Nous savons qu’il
endura la fatigue physique, car même quand il transporta sa croix, il fut sujet à toutes les lois
ordinaires qui affectent l’être humain et il n’essaya pas, même à ce moment-là, d’invoquer quelque
loi spirituelle ou divine pouvant alléger le poids de sa croix ou lui donnant une force plus grande. Il
ne tenta pas d’alléger sa propre douleur quand il était sur la croix parce que, ayant conscience que le
Cosmique avait une bonne raison de permettre qu’il fût crucifié, il était de son devoir d’accepter
tout ce qui faisait partie de la crucifixion. Même après avoir constaté qu’il pouvait marcher à la
surface de l’eau, il ne fit pas cette démonstration chaque fois qu’il se trouvait au bord du Jourdain
ou de la mer de Galilée, ou d’autres fleuves de Palestine et de Syrie. Il est douteux même que Jésus
se soit rendu compte quand il a dit à la servante de retourner chez elle pour dire à l’homme malade
d’avoir la foi et qu’il irait bien, que par ces mots précis l’homme se lèverait de son lit de malade
parfaitement guéri.
Je conçois aisément combien Jésus pouvait être surpris bien souvent quand il voyait les
résultats qu’il avait produits. Beaucoup d’entre eux ont dû être tout à fait inattendus, surtout par la
forme sous laquelle ils se manifestaient. Il fut probablement aussi étonné que le fut la femme qui
toucha le bord de son vêtement et fut instantanément guérie ; il la regarda et lui dit que c’était sa foi
qui avait tout fait. Je crois que ces mots qu’il lui adressa en cette occasion, étaient une tentative
d’explication, pour cette dernière et pour lui-même, de la chose surprenante qui était arrivée. Il

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n’était pas averti qu’elle allait toucher son vêtement dans le but d’être guérie, et ne sut pas ce
qu’elle faisait, jusqu’à ce qu’elle eût réellement touché le vêtement. La transformation soudaine de
son aura, qu’il ressentit à son contact, et le changement soudain de l’état de la femme, ont dû le
surprendre énormément, et sa première pensée fut que la foi de cette femme l’avait mise en
harmonie et en accord avec lui et son pouvoir divin, et avait ainsi fait jaillir l’influx de sa grande
puissance de Christ, qui passa dans l’être de la femme par ce contact. Ce fut certainement la foi de
cette femme qui fut la clef rendant l’accord harmonieux possible et, par conséquent, la sauva et la
guérit.
Prenez par exemple le miracle des miches de pain pour la nourriture donnée à la multitude et
le changement de l’eau en vin. Ce ne furent pas des démonstrations préméditées ou attendues. Elles
furent spontanées et se produisirent soudainement dans une circonstance inattendue où les lois
naturelles habituelles n’auraient pu être utilisées, et je suis sûr que Jésus fut tout aussi satisfait
intérieurement et tout aussi surpris en son esprit devant ce qui arrivait, que le furent ses disciples.
Mais son attitude était différente de la leur. Il avait été préparé à croire que de telles choses quand
elles arrivaient n’étaient pas surnaturelles, mais divines par nature, et bien qu’elles fussent
surprenantes, il ne restait pas stupéfait à chercher quelque explication, quelque schéma scientifique
pour expliquer ce qui était arrivé, ou quelque théorie plausible pour le justifier. Il acceptait ces
choses comme des faits démontrés devant lui et il ne pouvait rien faire d’autre que les accepter, car
il savait qu’« avec le Père toutes choses sont possibles ».
Cela devrait nous pénétrer du fait que la tentative moderne pour analyser tous les miracles
de la Bible et tous les miracles qui se produisent de nos jours, pour les réduire à une compréhension
scientifique commune, n’est qu’une perte de temps. Nous entendons beaucoup de personnes
argumenter contre le récit biblique de l’Immaculée Conception. Des savants érudits nous disent
qu’une telle chose n’a pas pu se produire, puisque Dieu a décrété que toutes les conceptions
devaient avoir lieu d’une manière déterminée et que tous les êtres humains sont nés selon certaines
lois. Ils disent que Dieu n’aurait pu faire aucune exception à la moindre de Ses lois et que, par
conséquent, l’histoire de l’Immaculée Conception est fausse et purement mythologique ou
symbolique. Un tel argument est faux, car il prend comme point de départ l’unique présomption que
toutes les lois que Dieu a décrétées pour les êtres humains ordinaires et pour les processus
ordinaires de la civilisation pèsent de la même contrainte sur Lui et sur Ses représentants. Il n’y a
aucune raison valable pour une telle présomption si ce n’est notre manque de compréhension des
desseins de Dieu.
De plus, la présomption que Dieu ne peut faire aucune exception à aucune de Ses lois est
insensée, d’autant plus que cette présomption est basée sur une autre présomption, à savoir que
Dieu n’a fait aucune autre loi à part celles qui ont trait aux mondes physique et matériel terrestres.
Comment pouvons-nous savoir si, quand Dieu établit ces lois physiques matérielles qui doivent
s’appliquer à toutes les conditions terrestres, Il n’établit pas en même temps une autre loi par
laquelle certaines choses pourraient être accomplies d’une manière spirituelle et divine entièrement
différente de la façon dont elles sont accomplies par les principes de la nature ? Il est certain que si
Dieu a le pouvoir de créer l’homme physique et toutes les choses vivantes hors du chaos du néant, Il
a aussi le pouvoir de créer n’importe quelle chose aujourd’hui ou à n’importe quel moment sans être
soumis à aucune des lois physiques de la matière. Si la conscience de Dieu est créatrice, je ne vois
pas pourquoi une conception de l’esprit et de la conscience de Dieu ne peut pénétrer dans la matière
physique et entraîner la matière à former une réplique, une ressemblance, ou une image de cette
conception divine.
En tout cas, il est insensé de notre part, avec notre entendement fini et notre compréhension
limitée des lois divines, de laisser notre compréhension limitée des nombreuses lois de la nature

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décider seule si Dieu peut faire une chose ou une autre, ou ne le peut pas. Des miracles
s’accomplissent chaque jour qui sont au-delà de la compréhension humaine. Chaque fois que nous
sentons un léger tremblement de terre – juste assez fort peut-être pour faire vibrer légèrement les
carreaux d’une fenêtre – nous nous remémorons les nombreux autres tremblements de terre qui se
sont produits au cours des récentes années dans chaque partie du monde. Parfois l’un d’eux fut très
destructif, envisagé de notre point de vue humain. D’un autre côté, nous en sommes arrivés à
constater que, dans plusieurs cas, le tremblement de terre et les changements qui en résultent dans la
topographie d’un pays, font partie d’un processus évolutif de changement pour quelque chose de
meilleur. Nous devons soit avoir l’opinion que la terre possède une conscience qui lui est propre, et
qui décide parfois d’une façon purement arbitraire de trembler et de changer quelque peu sa forme,
ou alors nous devons croire qu’un esprit et une intelligence divines modèlent et transforment sans
cesse la forme de la surface de la terre.
Nous voyons donc dans notre étude des pouvoirs de Dieu, que ceux-ci peuvent être
partiellement accordés à l’homme, mais que ce don n’est pas accordé à ceux qui en sont indignes ou
ne sont pas prêts, et qu’il ne doit pas davantage être utilisé expérimentalement et fortuitement
comme une chose commune ne méritant aucune considération sacrée. En chacun de nous, qui nous
efforçons de nous mettre en plus étroite harmonie avec le Cosmique, se développe un degré plus
grand et plus merveilleux de ces divins pouvoirs, et il en résulte qu’il nous est rarement possible
d’apprécier le degré de ce pouvoir qui réside en nous et est prêt à se manifester pour la grande
démonstration qui peut être nécessaire à quelque moment crucial. Le fait qu’il ne se révèle pas
quotidiennement ou à chaque instant, qu’il ne nous revêt pas de quelque apparence inhabituelle, et
ne nous laisse pas moins assujettis aux lois naturelles, n’est pas une preuve ou un indice de la non-
existence en nous de ce grand pouvoir cosmique. Nous ne devons pas douter, ni davantage nous
interroger sur son existence si nous en sommes dignes, et nous devons être persuadés que lorsque le
temps viendra, et de la manière la plus appropriée, nous serons utilisés comme canal pour
l’expression de ce pouvoir, et la bénédiction que nous recevrons alors, sera précisément de servir
d’agent intermédiaire.
Réfléchissez à tout cela au cours des prochains jours et méditez à ce sujet ; faites votre
propre examen pour voir si vous ne vous êtes posé aucune question sur votre progrès et votre
développement, en essayant de les estimer d’après les miracles qui vous sont arrivés dans la vie.
Changez votre attitude en celle confiante de foi parfaite et vous constaterez que cela même accroîtra
en vous le pouvoir et vous apportera une impression de sécurité, un sentiment d’unité avec Dieu,
une impression d’être protégé et guidé qui vous aideront avec autant de force à maîtriser vos
problèmes personnels que tout pouvoir spécial pourrait jamais le faire en quelque circonstance que
ce soit.

CROISSANCE DE LA CONSCIENCE PSYCHIQUE ET PERSONNALITE

Vous vous rappelez qu’en certains passages des Communications du premier Cercle, nous
mentionnions le fait que la conscience objective de l’esprit humain pouvait être concentrée en
divers points du corps par l’emploi du pouvoir de la volonté. Souvenez-vous d’un exercice
particulier à ce sujet11 qui comprenait la concentration de l’esprit et de la volonté sur les pieds, puis

11
Premier Cercle, Communication n°2 ; chapitre IV

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faisait mouvoir ce centre de conscience à travers les membres et l’intérieur du corps pour arriver
finalement à la tête. Vous vous rappelez qu’alors que la conscience, ou centre de concentration, se
mouvait au travers des différentes parties du corps, ces parties s’animaient, étaient stimulées et se
chargeaient davantage d’une sensation de conscience.
Nous sommes maintenant arrivés à un point de notre travail où nous avons considéré la
conscience psychique comme étant une chose presque séparée de la conscience purement objective.
Notre conscience objective appartient à notre cerveau et à la partie physique de notre être.
C’est cette conscience objective que nous sentons quand nous sommes assis ou debout dans une
position inconfortable, quand une partie quelconque de notre vêtement nous serre trop étroitement,
quand notre peau est coupée ou blessée, que nous avons un os brisé ou que nous souffrons d’un mal
de dents. Quand nous essayons de nous relaxer, de soumettre, d’annihiler ou d’endormir cette
conscience objective, mais que quelque lumière brillante nous aveugle et nous incommode, elle se
centrera autour de notre vue et nous importunera. Si nous sommes assis sur une chaise inconfortable
de sorte qu’une partie de notre corps est mal à l’aise, nous ressentons cette condition inconfortable
et elle nous empêche de nous relaxer complètement. Si la pièce est trop chauffée ou trop froide ou
s’il y a du bruit, nous serons incommodés en ce sens. C’est seulement quand aucune de nos facultés
objectives n’est active que nous nous sentons relaxés et réellement inconscients au sens objectif.
Cependant, durant tout ce temps, nous pouvons être tout à fait inconscients de notre être intérieur.
Autrement dit, la conscience intérieure peut avoir une activité intense et cependant, en raison d’un
certain degré de conscience extérieure qui nous gêne et nous empêche de nous relaxer, nous ne
sentons à aucun degré notre conscience intérieure. C’est seulement quand nous commençons à nous
sentir parfaitement relaxés extérieurement, et que notre conscience extérieure est complètement
passive, que nous prenons enfin contact avec notre conscience intérieure.
Or, cette conscience intérieure est une conscience qui, non seulement emplit chaque partie
du moi intérieur, mais qui, aussi, peut mouvoir le centre de son existence d’une partie du corps à
une autre, exactement comme nous faisons passer le centre de notre conscience objective de notre
main à notre pied ou à notre cou, grâce à notre faculté de concentration de pensée. La conscience
intérieure peut, de la même façon, être déplacée. Bien de nos expériences psychiques furent faites
dans le but de centrer la conscience psychique intérieure autour du cœur ou des centres émotifs, ou
encore autour des centres que l’on nomme psychiques comme les glandes pinéale ou pituitaire,
voire sur le plexus solaire.
Ce dont je désire vous entretenir maintenant, ce n’est pas du mouvement de notre conscience
intérieure dans sa relation avec les parties physiques de notre être, mais dans ses rapports avec
l’âme en nous. La conscience intérieure de l’homme se meut, se développe et se concentre, selon
l’évolution de l’homme. C’est le mouvement et le développement de cette conscience intérieure qui
constitue l’évolution, la croissance et le développement d’un être humain. Quand nous disons de la
conscience psychique qu’elle croît et se développe, nous ne voulons pas dire que chacune de ses
parties change. Nous voulons dire qu’une partie de la conscience reste exactement telle qu’elle était,
mais qu’il lui est ajouté un peu plus, et qu’ainsi l’ancienne conscience reste avec une partie nouvelle
qui lui a été ajoutée, l’ensemble formant une continuité parfaite.
A titre de simple analogie, prenons par exemple un élastique comme celui que l’on utilise
pour mettre autour d’un paquet. Imaginons que cet élastique ait seulement cinq centimètres de long,
mais que nous voulions le mettre autour d’un paquet faisant dix centimètres de long. Afin d’y
arriver, nous devons étirer l’élastique. Or, en étirant l’élastique, nous accroissons sa longueur et l’on
peut dire sommairement que nous avons développé l’élastique, ou que l’avons fait croître en
l’étirant. En réalité, nous n’avons rien ajouté à l’élastique par cette méthode d’agrandissement. En
l’étirant en longueur, nous avons réduit son diamètre, mais il reste la même quantité d’élément ou

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de matière. Nous avons un élastique plus long, mais nous n’avons pas plus d’élastique qu’au début.
Ce n’est pas de cette façon que la conscience psychique croît en nous. Elle croît par addition, en
devenant en ce sens plus grande. C’est exactement comme si nous prenions l’élastique de cinq
centimètres, et lui ajoutions un autre élastique de cinq centimètres, de façon à faire dix centimètres
de long, au lieu d’étirer les cinq centimètres du début. Ainsi la conscience psychique ajoute à elle-
même et s’étend en avançant vers de nouveaux contacts ultérieurs, et en éveillant de nouvelles
fonctions, tandis que la conscience originelle élémentaire avec laquelle nous sommes nés demeure
exactement comme elle était auparavant. L’homme croît et évolue vers l’âge adulte, laissant son
enfance derrière lui, d’après ce qu’il croit. Mais la vérité, c’est que son développement n’a été
qu’une addition continue à sa nature d’enfant, et non un changement de cette nature. Il y a en
chaque adulte un léger degré de nature élémentaire enfantine qui persiste, et chez l’adulte
normalement développé et bien équilibré, la nature enfantine se manifeste avec évidence dans ses
instants de relaxation, ou quand la vraie nature de l’individu est autorisée à s’exprimer.
Toutes nos dernières leçons ont continué ce qui avait débuté dans les premières
Communications de notre travail. Le but a été d’étendre la conscience du moi intérieur, par
addition, mais non par étirement ou élargissement en surfaces plus grandes, car c’eût été un
processus de dilution progressive et appauvrissante, et il y aurait eu des limites à une croissance ou
à un développement de ce genre. En fait, on ne gagnerait rien par ce procédé. Quand le mystique
constate que sa conscience des choses supérieures développe en lui, par exemple, une conscience
des valeurs spirituelles ou de façon plus spécifique, une conscience des couleurs supérieures et de
leur haute fréquence de vibrations, cela ne signifie pas que sa conscience originale s’est étendue
jusqu’à inclure le fonctionnement des couleurs psychiques, mais qu’il a éveillé et stimulé un
nouveau degré de conscience en lui, qui perçoit ces couleurs, et ajoute cette faculté aux facultés
d’origine. Par conséquent, nous voyons que l’évolution du moi psychique n’est pas un processus
d’expansion de la conscience originale, mais un processus de croissance réelle, résultant de la
formation de nouvelles fonctions psychiques et de nouvelles facultés.
Nous pouvons dire que quand un enfant croît vers l’âge adulte, son centre de conscience
objective se déplace ou se meut vers différents points extérieurs à lui. Le petit enfant reposant dans
son berceau a son centre de conscience dirigé vers des objets brillants et, pendant de nombreuses
semaines et de nombreux mois, seules les choses les plus brillantes et les plus colorées attireront
son attention, et il en deviendra hautement conscient ; puis, peu à peu, il commence à apprécier la
variété des sons, et en tout premier lieu, il reconnaît la voix de celui qui est envers lui le plus tendre
et le plus proche, c’est-à-dire sa mère habituellement. Après cela, sa conscience est en partie divisée
entre les sons et les choses vues, et à certaines périodes du jour et de la nuit sa conscience tout
entière est centrée sur les sons. Vous remarquerez que le petit enfant qui s’éveille pendant la nuit, et
pleure pour attirer l’attention, est profondément attentif au moindre mouvement dans la maison,
indiquant que ses pleurs ont été entendus. Très souvent, au moment où la mère se réveille et fait le
premier mouvement de sauter à bas du lit pour se rendre vers l’enfant, il s’arrêtera de pleurer dans
l’attente de sa venue auprès de lui. On a souvent remarqué que la perception du son et du bruit par
l’enfant est parfois très aiguë, et cela est dû au fait que l’enfant, étant habituellement dans une pièce
obscure, et ne pouvant voir les choses, sa conscience tout entière est centrée sur le son. Il y a des
périodes de la journée où la conscience de l’enfant est centrée sur la sensation particulière de faim
qu’il ressent, et rien, à part la satisfaction apaisant cette sensation de faim, ne pourra le mettre à
l’aise et le calmer.
Ensuite, quand l’enfant grandit et devient capable de jouer, sa conscience se déplace en bien
des sens. Tout d’abord, son attention est dirigée vers certaines sortes de jouets ou de jeux. Plus tard,
son attention est attirée vers les uniformes chamarrés des policiers, du pompier, du soldat et ils

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occupent le centre de son attention pendant assez longtemps. Plus tard, sa conscience est dirigée
vers certains jeux de risque et d’audace, montrant son éveil au sens de l’aventure qui est une partie
primitive de la conscience objective de l’homme. A mesure que passent les années, la conscience
sexuelle entre en action, par un centrage de la conscience sur une connaissance des relations
sexuelles. Puis les émotions occupent le centre de sa conscience, et finalement la conscience est
axée sur la faculté de travailler, de gagner de l’argent et d’obtenir le succès. A partir de ce moment,
le centre de conscience chez l’homme se meut selon son éducation, son entourage et les choses
auxquelles il croit. Nous voyons tel homme, dont la conscience objective est centrée presque
entièrement sur la musique, un autre sur l’art, un autre sur la recherche d’objets anciens et un autre
encore sur la bonne marche de ses affaires. Aimer surveiller un grand nombre de personnes, gagner
de l’argent, voyager et mille autres choses, peuvent constituer des centres de conscience pour
l’homme moyen d’aujourd’hui. En même temps que change le centre de conscience de l’homme, il
en subit les conséquences intérieurement et extérieurement, et transforme ainsi sa vie.
Or, la conscience intérieure peut mouvoir son centre de la même manière. L’homme peut
brusquement éveiller sa faculté de percevoir les couleurs psychiques, et pendant longtemps sa
conscience intérieure sera centrée sur cette nouvelle faculté, jusqu’à ce que celle-ci évolue par
croissance et s’ajoute à la conscience intérieure première. Puis elle peut se déplacer vers d’autres
manifestations psychiques, vers la santé, vers le désir de plus de connaissance, ou vers l’obtention
d’une plus parfaite harmonie. Peu à peu, la conscience psychique se centre sur les valeurs
spirituelles et l’harmonie intérieure, et c’est alors qu’elle fait sa plus importante croissance, car sa
faculté dans ce domaine est illimitée. C’est cette grande croissance qui constitue les premières
étapes de la régénération de l’homme.
La personnalité de l’homme est aussi mystérieuse que l’âme elle-même ; en fait, l’une est le
reflet de l’autre, et il n’y a aucune méthode nous permettant de distinguer l’une de l’autre, si ce
n’est par leur définition.
Certains mystiques anciens mentionnaient la personnalité comme étant l’enfant de l’âme,
alors que d’autres appelaient l’âme, le père ou la mère de la personnalité, mais la seule manière
d’illustrer ce rapport de parenté, est de l’imaginer sous l’aspect d’un enfant pas encore né se
trouvant dans le sein de sa mère. En matière de conscience extérieure, nous pouvons distinguer ce
fœtus comme étant séparé des forces vitales et naturelles de la mère, mais en tant qu’expressions de
vie essentielle, les deux sont inséparables. Cependant, l’un est modelé par l’autre et survivra à
l’autre dans les graduations de la séparation, sans jamais perdre la relation fondamentale.
La personnalité de chaque individu doit toujours être considérée comme une unité ou une
union harmonieuse. Elle est toujours la somme ou la combinaison des divers éléments œuvrant
harmonieusement et en unité en une seule grande manifestation de coopération. Essayer d’illustrer
ou d’ébaucher les parties composantes de la personnalité humaine ressemblerait à essayer de faire
une carte du cerveau humain avec les différentes zones où sont situées les multiples fonctions de
l’activité cérébrale. Les zones cérébrales sont si nombreuses et si minuscules, elles se chevauchent
tellement et empiètent tant l’une sur l’autre, que la carte du cerveau la plus soigneusement dressée
ne pourrait faire apparaître avec précision une représentation picturale des zones en question. En
outre, de nouvelles zones se développent constamment dans chaque cerveau humain ; plus
exactement, des zones inactives ou des portions de zones sont éveillées, stimulées et entrent en
fonction sous l’effet des expériences de la vie, de la connaissance obtenue, et des faits enregistrés
dans la mémoire.

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L’acquisition d’une nouvelle langue, ou même l’acquisition de quelques centaines de mots


d’une langue étrangère, ouvrent dans l’esprit une nouvelle zone liée à la maîtrise et au contrôle de
l’expression en mots de la pensée. L’acquisition de la faculté de jouer de quelque instrument de
musique éveille peu à peu, ou stimule, une autre zone du cerveau et établit un nouveau
fonctionnement. Les expériences uniques qui établissent un contrôle culturel particulier de notre
moi normal forment une nouvelle zone du cerveau. Nous pouvons dire, par conséquent, qu’une
carte du cerveau serait comme une carte du monde sur laquelle de nombreux états ou pays sont
délimités de façon définie, et étiquetés, mais qui comprend un grand espace non défini, sans
dénomination, qui attend les résultats de l’exploration scientifique, chaque exploration entraînant en
conséquence la définition précise et l’attribution d’un nom à une nouvelle petite zone.
La personnalité de l’homme ressemble beaucoup à celle du cerveau à cet égard, d’autant
plus qu’elle n’est jamais pleinement développée, mais toujours en cours de développement. A la
naissance, très peu des possibilités latentes de la personnalité sont développées. Si nous pouvions
considérer la personnalité de l’homme de la même manière que nous considérons la carte des zones
du cerveau, nous constaterions qu’à la naissance, quelques-unes de ces zones ou sections de zones
ont été partiellement établies par notre héritage caractériel provenant de nos parents ou ancêtres, et
que quelques autres sont entrées en fonctionnement actif à la suite de nos expériences d’une
incarnation antérieure. Certaines de ces zones héréditaires, ou de ces zones préétablies, peuvent être
assez importantes pour constituer des éléments dominants dans l’unité globale de la personnalité,
tandis que d’autres peuvent être de moindre importance et révèlent rarement leur valeur, ou même
leur existence, sauf sous tension émotive.
Le point important dont il faut nous souvenir, c’est que l’unité de la personnalité n’est pas
une chose préétablie ou qui existe en tant que facteur de contrôle, et recueille d’autres qualités ou
fonctions qui viendront se coordonner à elle. L’unité de la personnalité est une conséquence
entièrement automatique de la nature de toutes les parties qui la composent. Par conséquent, quand
un changement se produit dans une quelconque des unités composantes de la personnalité, ou quand
de nouvelles unités différentes sont ajoutées à la personnalité, l’unité d’ensemble de la personnalité
change en conséquence. C’est exactement comme si nous prenions un jeu de dames et le désignions
sous le nom de personnalité en puissance. Chacune des cases
représenterait une possibilité latente de la personnalité. Tant qu’un
pion n’est pas placé sur une des cases, faisant ainsi entrer en
fonction et en activité cette case, elle reste en sommeil et ne
contribue en rien à l’unité de la personnalité. Si nous avons placé
trois pions sur le jeu de dames, l’unité de la personnalité n’est pas
plus grande que les trois pions qui la composent. Le restant de la
personnalité est latent, inactif et sans expression. L’unité de la
personnalité est composée de trois pions. À la naissance nous
pouvons nous trouver avec un tel jeu de dames ayant en activité
trois, quatre ou cinq de ses cases, résultant de l’héritage ou des
expériences passées, et elles constituent notre personnalité à la naissance. À mesure que nous
progressons dans la vie, nous ajoutons d’autres pions sur les cases, et augmentons le
fonctionnement de la personnalité. Nous continuons à avoir une unité représentant le nombre de
pions qui sont sur l’échiquier.
La personnalité n’évolue ni ne croît sous l’effet d’une méthode d’étirement des éléments qui
la composent, mais par augmentation du nombre des éléments. C’est une croissance réelle et non
une simple expansion. Nous ne pouvons pas, par exemple, prendre quatre ou cinq pions sur le jeu de
dames et les étaler de telle sorte qu’ils arrivent à couvrir tout l’échiquier pour ensuite appeler cela

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une croissance de personnalité. Nous aurions encore exactement les mêmes éléments dans notre
personnalité et rien de plus.
La croissance et l’évolution de la personnalité, par conséquent, sont dues à l’activité
croissante des pouvoirs latents qui la composent. Ajouter davantage de pions sur le jeu de dames
jusqu’à ce que pratiquement toutes les cases soient couvertes se rapprocheraient de la parfaite
évolution de notre personnalité.
Nous devons nous rappeler cependant, que tandis que l’échiquier du jeu de dames est limité
et ne possède qu’un nombre déterminé de cases pouvant être utilisées, la personnalité d’un individu
n’est pas limitée dans son champ de potentialité et nous n’avons aucun moyen de déterminer où et
dans quelles circonstances la limite de croissance de la personnalité peut être atteinte. C’est
exactement comme si la personnalité en nous était un jeu de dames illimité, grand comme le monde,
avec une quantité non définie de millions de cases à utiliser. Fouiller les possibilités latentes de la
personnalité ressemble à fouiller les cieux au-dessus de nous et essayer de découvrir combien
d’étoiles il peut y avoir dans ces cieux et quelle est la limite de ces derniers.
L’édification du caractère est étroitement liée à l’évolution de la personnalité, mais il nous
faut nous rappeler que le caractère n’est que la simple représentation extérieure de la personnalité
profonde et silencieuse. Le caractère que les hommes manifestent extérieurement n’est jamais une
indication réelle de la personnalité intérieure. Quoi qu’il soit vrai que la personnalité commence
avec une ardoise vierge ou un échiquier neuf dans chaque incarnation et ne conserve simplement
que quelques-uns des fonctionnements d’une vie antérieure, néanmoins, ce n’est pas une chose
soumise à fluctuation au cours de chaque incarnation, car elle reste plus ou moins ferme quant à ses
fondations et n’est modifiée que par les additions continues qu’entraînent les expériences de la vie.
Sans doute certains des fonctionnements de la personnalité sont un peu mis en doute par
beaucoup d’entre nous et nous avons une idée bien faible du pouvoir énorme qui réside en certains
d’entre eux. Nous apprenons, cependant, que ce n’est que par l’éveil des zones ou des parties
dormantes de notre personnalité que nous atteignons un pouvoir et une maîtrise réels et approchons
d’une vie vraiment spirituelle où nous nous élevons au-dessus et au-delà des limitations d’une
existence matérielle.
Les zones de la personnalité sont nombreuses. Il est impossible après avoir réfléchi à une
unité de nature spirituelle, telle que l’est la personnalité, de supposer que la majorité de ses parties
composantes appartient au domaine plus matériel que spirituel. Le fait que chacune de ses parties
survit aux limites de l’existence matérielle, indique que la majeure partie des possibilités latentes de
la personnalité est liée aux pouvoirs et aux fonctionnements psychiques et spirituels.
L’homme s’est élevé au-dessus des conceptions matérielles et primitives de l’existence, il
s’est élevé au-dessus des désirs grossiers et bestiaux et il jouit de la vie grâce à l’évolution
progressive de sa personnalité ; et à mesure de cette évolution, il trouve une plus grande joie et une
plus grande paix, le bonheur et le pouvoir, en des choses qui transcendent le matérialisme grossier
et sont d’une nature purement psychique ou spirituelle.
Vous avez certainement rencontré, comme cela m’est arrivé, ce genre de personne qui
éprouvent une joie plus grande à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit, à écouter un beau
morceau de musique ou à étudier une belle peinture, qu’ils ne l’éprouveraient en aucun des plaisirs
de la chair, dans la sensualité ou les satisfactions de ce monde. Nous savons que ce sont des
personnes qui n’hésiteront pas à voyager pour contempler un merveilleux ou bel ensemble
d’architecture. Des milliers et des milliers de personnes ont fait un voyage s’écartant énormément
de leur route, ont dépensé beaucoup d’argent, ont risqué leur sécurité physique et mentale
simplement pour visiter et contempler le fameux édifice indien connu sous le nom de Taj Mahal. Il

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est vrai que beaucoup y allèrent par curiosité, mais même dans ce cas, il est important que la
curiosité de voir une chose de ce genre puisse les inciter à dépenser autant de temps et d’argent
plutôt que de se procurer une chose de nature plus terre à terre. D’autre part, beaucoup de ceux qui
ont vu des photos de l’endroit ont rêvé pendant des années de s’y rendre et ont fait de grands
sacrifices pour le voir et, ensuite, l’expérience est toujours restée vivante en eux, comme la marque
d’une grande et magnifique bénédiction.
Comparez cet exemple avec celui de la personne qui dépensera du temps ou de l’argent, et
risquera ses intérêts professionnels pour s’évader de son travail et de sa vie familiale pendant un
mois, pour se rendre en voyage jusqu’à un endroit comme La Havane ou certaines villes du
Mexique ou d’ailleurs, et cela afin de se complaire dans la libre jouissance des boissons alcooliques,
du jeu, et de la débauche avec les femmes. Au cours de mes voyages, j’ai rencontré sur les
paquebots transatlantiques et dans les trains, des hommes et aussi des femmes qui ont admis
franchement que leur seul but en faisant ce voyage était de se rendre dans certaines villes ou en
certains endroits pour s’offrir le luxe d’une vie tapageuse et s’adonner aux plaisirs de la chair. Ceux
qui peuvent trouver un grand bonheur et une grande émotion en ce qui est beau, source
d’inspiration, anoblissant et entièrement dégagé de la sensualité, sont ceux qui ont développé
certains fonctionnements spirituels importants de leur personnalité.
Il est certain qu’en développant ces côtés spirituels de notre personnalité, nous nous élevons
au-dessus de nous-mêmes et au-dessus des lieux communs, des choses sordides, inconséquentes et
matérielles de cette existence. Nous commençons à apprécier les vraies valeurs spirituelles et à
trouver, à notre personnalité et à notre âme, une nourriture stimulante et encourageante, et le
pouvoir dont elle a besoin. Chaque jour consacré à un tel développement élargit l’horizon de la vie
et déploie notre conscience en augmentant sa croissance. Cela, en soi, doit conduire à la
régénération, d’autant plus que l’immortalité dépend de la continuité de la vie spirituelle et non de
la vie matérielle. Puisque c’est la partie spirituelle de notre être qui, seule, peut revivre et continuer
à exister année près année, siècle après siècle, et éon après éon, il s’ensuit qu’en renforçant, en
développant et en favorisant la croissance et l’évolution de la partie spirituelle de notre être, nous
affermissons l’existence spirituelle de l’âme et de la personnalité au-dedans de nous.
Je pense que vous allez méditer sur ces questions et en profiter pour analyser ce qui pour
vous présente dans la vie le plus grand intérêt et est réellement une joie pour votre âme.
Efforcez-vous de découvrir quelles sont les choses belles et nobles de l’existence humaine
dont vous n’avez pas profité, ou dont vous n’avez pas fait l’expérience. Dressez-en la liste et
essayez de trouver l’occasion de les stimuler en votre conscience. Aimez-vous la musique et êtes-
vous capable de vous exprimer dans cet art ? Aimez-vous l’art, et pouvez-vous vous exprimer par
ce moyen ? Aimez-vous les belles pensées imprimées dans les livres, et les idées spirituelles ?
Pensez aux milliers de choses qui peuvent apporter la joie à la partie spirituelle de votre être et que
vous n’avez peut-être pas réalisées, ou mises en action dans le passé, en tant que partie de votre
conscience. En développant ces choses et en les rendant partie intégrante de votre être, vous
accroîtrez la régénération de votre existence spirituelle et de votre personnalité.

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INSTINCTS ET IMPULSIONS NATURELS

Je me demande s’il vous est arrivé souvent de réfléchir aux tentatives que vous avez faites
dans votre vie pour supprimer certaines tendances et certains instincts naturels, ou disons-le,
certaines impulsions qui vous assaillent intérieurement. Les premiers chrétiens essayèrent de
répandre une ancienne conception païenne disant que c’est le démon ou le diable en nous qui nous
incite à faire quelque chose de mal chaque fois que nous ressentons une forte impulsion à faire une
chose qui plus tard s’avère être malheureuse, mauvaise ou désastreuse pour nous ou pour les autres.
Le point de vue particulier de leur philosophie était qu’ils pouvaient déterminer le mal de
l’impulsion par le résultat de son action. C’est exactement comme si nous déterminions l’illégalité
de tous nos actes actuels par le fait ou non d’être pris en faute dans notre action et d’être arrêtés. Je
pourrais dérober l’argent de quelqu’un et si je n’étais pas surpris ce ne serait pas illégal ; mais si
l’on m’attrapait sur le fait, alors mon impulsion serait illégale ou démoniaque.
Comme on peut le supposer, bien des impulsions païennes venant du dedans de l’être étaient
alors considérées comme parfaitement bonnes, même si aujourd’hui nous les considérons comme
mauvaises. Cela parce que jadis le résultat de certains actes n’était pas toujours considérés comme
mauvais. De façon courante, les peuples anciens avaient l’habitude de céder à toute impulsion
venant du dedans, « à toute incitation de la chair », et si les conséquences ne se manifestaient pas en
complications, qui soulevaient la colère de quelque autre personne ou entraînaient la souffrance, la
peine, la maladie ou le chagrin de quelqu’un, alors l’impulsion était considérée comme parfaitement
justifiée. Mais, si le résultat consécutif à l’impulsion se trouvait être désagréable, alors il était à
coup sûr attribué à une tentation du diable.
Quand les gens tombaient malades sous l’effet de causes qu’ils ne comprenaient pas, ils
attribuaient cela aux choses qu’ils avaient faites récemment. Par exemple, si en explorant une partie
d’un nouveau pays ils tombaient sur quelque espèce de fruit et, poussés par la faim ou la curiosité,
se laissaient tenter à en goûter, et si un peu plus tard ils devenaient malades, sans aucune raison
probante, ils attribuaient la maladie au fruit qu’ils venaient juste de manger et ensuite blâmaient le
diable de les avoir tentés à goûter au fruit mauvais. De cette conception est issue la croyance que le
diable pouvait prendre possession de nous, pénétrer en notre nature d’une façon quelconque et y
rester. Une manifestation de tentation diabolique ayant pour résultat la peine, la douleur ou le
chagrin, était sûre de convaincre le païen qu’il était possédé d’un esprit du mal et devait être
débarrassé de cet esprit malin avant de pouvoir retrouver de nouveau le bonheur ou la santé.
Comme nous l’avons mentionné précédemment, les chefs de la chrétienté, après la venue de
Jésus, trouvèrent avantage à ces croyances et les encouragèrent beaucoup. Ils trouvèrent une
justification à cela dans le langage symbolique de Jésus, où ce dernier faisait allusion au fait que
l’esprit mauvais en certaines personnes les entraînait à commettre le mal. Jésus naturellement ne se
référait à aucune entité ayant pris réellement possession des gens, mais seulement à une mauvaise
façon de penser, à une conception du mal qui avait été adoptée par les gens comme leur guide dans
la vie.
Cependant, pour en revenir à notre sujet concernant la suppression des instincts et des
impulsions, nous voyons que tout au long du développement de la civilisation l’homme a essayé de
rectifier sa façon de vivre en adoptant ce qui pourrait être appelé une direction négative. Celle-ci
consistant à éliminer les éléments indésirables plutôt qu’à développer les éléments solides de qualité
positive. L’esprit primitif de ces hommes et de ces femmes ne parut jamais se rendre compte, dans
le processus d’évolution, que le développement des bonnes tendances aurait naturellement laissé

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moins de place aux tendances mauvaises. Beaucoup de temps, de prières, de sacrifices et d’efforts
étaient consacrés à tenter d’éliminer les diables imaginaires du dedans de l’être en croyant que si
ceux-ci étaient chassés l’individu deviendrait bon sur le champ comme conséquence automatique de
l’élimination du mal.
Dans ce processus d’élimination des éléments indésirables une grande marge était laissée à
l’appréciation de ce qui était bon ou de ce qui était mal. Je ne peux m’empêcher de penser que nous
avons fait de nos jours très peu de progrès à cet égard, car nous voyons beaucoup de personnes
fanatiques, intolérantes, à l’esprit étroit, qui sont tout pareillement prêtes à proclamer que certaines
choses, que vous et moi considérons comme bonnes, sont mauvaises et devraient être éliminées ou
supprimées. Il existe une grande quantité de cultes et de mouvements dans le monde d’aujourd’hui
qui considèrent les questions sexuelles comme un très grand péché qui doit certainement être
supprimé. Parmi ces cultes et mouvements nous constatons qu’il n’existe aucune tentative en faveur
du mariage ni aucun essai de régler les relations sexuelles, mais une tentative bien déterminée et
vaine d’éliminer toute conscience du sexe. Or, voilà qui est typique de la mauvaise méthode
d’édification de la personnalité et d’évolution du caractère d’un être humain. Cela est dû bien sûr à
une mauvaise compréhension de ce qui est naturel et de ce qui ne l’est pas. Il vaudrait peut-être
mieux dire que cela est dû à une incompréhension de la place relative qu’ont certaines émotions et
certaines conditions dans notre vie.
Une fois que nous en sommes venus à comprendre que le sexe et toutes les discriminations
sexuelles font uniquement partie du côté physique et matériel de notre être, et n’ont rien à voir avec
le côté spirituel et psychique, nous sommes à même de comprendre aussitôt les instincts sexuels
naturels et de les contrôler plutôt que de tenter de les supprimer. En considérant toutes les questions
sexuelles comme du domaine de la chair et du côté matériel du monde, nous voyons que
l’impulsion et l’instinct sexuels sont des choses parfaitement naturelles de la part de notre nature
matérielle. Nous remarquons tout d’abord, que la distinction entre les sexes et leur fonction fait
partie du processus universel de reproduction et que chaque catégorie de la nature possède un
processus analogue.
Nous voyons par exemple chez les plantes, les mâles et les femelles produire chacune leurs
graines extrêmement sensibles et magnétiques qui sont ensuite réunies par les vents ; puis en
conséquence de cette union de polarités opposées, commence le processus de reproduction. C’est un
processus de la nature et l’homme combattrait certainement les plus grandes forces de l’univers s’il
essayait d’empêcher les plantes et les fleurs de reproduire leur propre espèce d’une façon naturelle.
Si nous en venons à la vie animale, nous voyons que l’instinct sexuel y est si hautement développé
et si automatique qu’il représente réellement la plus haute forme de conscience des animaux
inférieurs. Voyez la façon dont le saumon luttera pour remonter les courants et meurtrira son corps
en franchissant de dangereuses chûtes d’eau dans son effort pour retourner en certaines frayères.
C’est un processus de sacrifice individuel auquel le poisson cède sans hésitation et avec tous les
éléments de son être. L’impulsion chez ces animaux et chez toutes les espèces est, en fait, aussi
forte que l’instinct d’auto-préservation et même que la volonté de se nourrir quand ils ont faim.
C’est seulement chez les êtres humains, occupant dans l’évolution une certaine position d’être se
disant cultivé, que nous voyons les questions sexuelles considérées comme manquant aux
conventions, comme impolies, obscènes, vulgaires et peut être inutiles. Ceux qui voyagent
beaucoup s’étonnent toujours en certains pays de voir la complète absence de conscience sexuelle.
Voir des milliers d’hommes et de femmes en certaines tribus se côtoyer jour et nuit et à chaque
instant les uns les autres, absolument nus et avec une inconscience absolue de toute condition
amorale ou peu conventionnelle, enseigne à coup sûr une grande leçon aux occidentaux.

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Nous en sommes arrivés à croire dans le monde occidental, que pour régulariser, contrôler
ou adopter une attitude naturelle envers les questions sexuelles, nous devons présumer en tout
premier lieu que toutes ces questions sont impolies, non conventionnelles, et amorales, sinon peut-
être immorales. Nous ne voulons pas que les enfants en parlent, nous ne voulons pas que l’on se
fasse voir le corps nu et nous ne voulons pas qu’une connaissance intime des questions sexuelles
soit enseignée aux jeunes esprits. Nous croyons de cette manière contrôler l’impulsion et l’instinct
sexuels ; cependant, je crois que nous commençons à comprendre, de nos jours, que nous n’avons
obtenu aucun résultat avec une telle attitude. D’autre part, il y a moins d’unions faites au hasard,
moins d’immoralité et moins de violation des lois sexuelles naturelles chez les peuples non civilisés
que l’on en rencontre ici, dans le monde occidental, étant donné le fait que tout ce qui appartient au
sexe et ses distinctions est chez eux non dissimulé, sans voile et associé à aucun mystère.
Nous essayons de supprimer nos impulsions naturelles, présumant qu’elles ne sont que des
tentations du diable. Nous suivons aussi les coutumes du pays et en particulier les coutumes des
réformateurs étroits et ignorants qui généralement nous poussent à nos actes de suppression. Nous
nous efforçons d’éliminer de notre être physique et de nos émotions corporelles ce que la nature y a
mis, et en même temps nous pensons qu’en éliminant quelque élément du corps physique nous
allons élever la conscience de notre moi spirituel. Nous nous efforçons aussi de supprimer nos
désirs à l’égard de la nourriture ou de la boisson, du tabac, de la complaisance en des plaisirs variés
et ainsi de suite. Nous adoptons en dernière analyse un code éthique et un code de vie aussi
contraire à la nature qu’ils peuvent l’être et ensuite nous essayons de les rendre naturels.
De nos jours, les occidentaux sont très intéressés par les sujets de diététique. A notre
connaissance, il y a presque trente méthodes diététiques parfaitement définies et entièrement
différentes qui sont diffusées dans le monde et chacune d’elle proclame que son régime éliminera
peu à peu tout manque d’harmonie dans le corps, toute maladie et toutes caractéristiques non
naturelles, telles que la maigreur ou l’obésité. Pour les orientaux, une étude aussi fantaisiste que la
diététique doit sembler amusante. En premier lieu, ils nous diraient que si nous vivions d’une façon
naturelle nous n’aurions pas à étudier la diététique. Ils nous feraient probablement remarquer que
notre civilisation hautement développée et notre prospérité excessive nous ont fait inventer un grand
nombre d’aliments artificiels que les pauvres peuples orientaux n’ont jamais vus, réduits qu’ils sont
à un seul repas. De cette alimentation artificielle nous advient beaucoup de maladies et nous nous
mettons aussitôt à éliminer la cause de la maladie par un régime. Les méthodes diététiques les plus
efficaces que l’on trouve de nos jours ne recommandent aucun de ces aliments spéciaux ; elles ne
recommandent pas davantage une préparation culinaire spéciale des aliments habituels ; par contre
elles préconisent le retour à une alimentation naturelle. Nous faisons un culte de cette méthode
diététique, alors que pour les peuples d’Orient, ou ceux qui vivent d’une façon naturelle, notre
régime fantaisiste ou érigé en culte n’est rien d’autre que leur régime habituel qu’ils ont utilisé et
compris depuis bien des siècles. Cependant, nous aimons tant supprimer quelque chose que nous
avons l’impression qu’il nous faut éliminer les aliments que nous préférons pour nous nourrir de
ceux que nous n’aimons pas.
En définitive, le caractère et la personnalité ne peuvent s’édifier par le seul fait de réussir ces
suppressions, mais il s’édifie grâce au développement que nous obtenons en buvant jusqu’à la
dernière goutte la coupe de la vie et en étudiant les leçons qui en résultent. Individuellement, chacun
de nous doit faire l’expérience de certaines choses dès à présent sur ce plan terrestre. Supprimer un
désir ou supprimer une habitude qui peut ou peut ne pas être mauvaise c’est progresser bien peu
dans la voie qui peut nous aider à nous améliorer nous-mêmes. La suppression ne nous enseignera
rien. Profiter librement avec un esprit sain et le concours de la raison de ce que Dieu et la nature
nous ont prodigués et réglementer nos sources de satisfaction selon les leçons que nous a enseigné

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l’expérience est la seule méthode qui peut nous permettre d’évoluer et d’employer sagement les lois
naturelles.
Nous n’avons pas à céder à tous nos instincts naturels, car le bon sens nous apprend que
certaines conditions qui nous entourent peuvent nous faire éprouver un désir peu naturel pour
certaines choses en certains moments. Il nous incombe, puisque nous sommes des gens de bon sens,
de régler nos affaires compte tenu de cette compréhension. J’espère maintenant que chacun de vous
prendra à cœur le point que j’essaie de vous inculquer ; à savoir : tenir ferme aux principes naturels
et bons qui ne nuisent à personne, et se permettre librement les choses qui sont constructives et
bonnes. Il nous faut très certainement nous méfier des processus erronés de suppression, car nous ne
gagnons rien de cette manière et ne faisons alors que rompre notre harmonie avec l’univers.
Revoyez votre propre vie et examinez quels éléments de caractère et quelles expressions de
votre personnalité vous avez volontairement supprimé et dompté en une fausse compréhension de
leur importance. Le caractère et la personnalité sont formés à partir d’éléments d’origine ; nous
sommes tous différents cet égard, et devons être différents. Si nous devions tous suivre le même
code et nous modeler nous-mêmes sur ce code, il nous faudrait découper notre propre caractère
comme on découpe un patron sur une feuille de papier ; de cette manière nous nous ressemblerions
tous exactement et la vie serait monotone.
Les complaisances qui sont nuisibles à la santé parce qu’elles sont excessives ou mal
comprises ou celles qui sont purement du domaine de la chair, cette dernière recevant trop de plaisir
et trop de pouvoir par leur satisfaction, ou encore celles qui font du mal à autrui ou rendent les
autres malheureux doivent être réglementées, contrôlées ou mises entièrement de côté. De cette
façon, nous pouvons édifier notre caractère, élaborer notre personnalité et exprimer ainsi les
qualités réelles dont ils sont composés.
En premier lieu, si nous éprouvons certains désirs mauvais, ils sont la conséquence non d’un
esprit malin au-dedans de nous mais de notre mauvaise compréhension et de notre harmonie
défectueuse avec les conditions qui nous entourent. Plus nous nous mettrons en harmonie avec les
choses supérieures et belles de la vie, moins nous nous sentirons attirés par les choses laides et
sordides. Celui qui est en harmonie supérieure ne se laissera pas tenter à céder aux choses les plus
grossières de la vie, et il n’aura pas à tenter de supprimer le désir. Si vous constatez qu’il y a dans
votre personnalité des impulsions ou des tendances qui sont vraiment indésirables du point de vue
cosmique, n’essayez pas de les supprimer, car cela revient purement et simplement à suspendre un
drap contre l’ouverture de la fenêtre pour empêcher la lumière d’entrer. Aussi longtemps que vous
tenterez de supprimer la lumière il se peut que vous n’en ayez pas du tout, mais vous n’affectez pas
la lumière d’un iota en vous mettant à l’abri derrière un écran, car elle ne diminue jamais ni en
qualité, ni en force en étant masquée de la sorte. Plutôt que de supprimer des tendances indésirables,
ne leur accordez aucune pensée. Ne leur cédez pas, mais ne les combattez pas non plus. Centrez
simplement votre esprit sur les choses les plus désirables de la vie et laissez-les devenir si fortes et
si grandes qu’elles vous tiendront occupés et seront au centre de votre attention.
Analysez maintenant votre moi actuel et voyez s’il y a de petits traits de caractère, de légers
traits de votre personnalité que vous essayez de supprimer. Sortez-les du coffre où vous avez tenté
de les garder prisonniers, aérez-les bien et regardez-les attentivement ; et puis, au lieu de les
remettre dans le coffre de suppression, envoyez-les suivre leur propre voie hors de votre vie,
exactement comme vous le feriez avec tout intrus qui serait entré dans votre maison. Si vous
trouviez votre maison tout à coup occupée par certaines personnes indésirables, qui seraient
l’apparence de vos mauvaises tendances intérieure, vous ne penseriez pas à les enfermer dans une
penderie pour essayer de supprimer leurs activités pendant que vous iriez vaquer à vos affaires,
mais vous vous efforceriez de découvrir pourquoi ces tendances sont entrées dans votre maison et

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ensuite après avoir fait leur connaissance ou peut-être établi avec évidence qu’ils sont indésirables,
vous les soustrairiez à votre présence et leur feriez filer leur chemin.
Je crois qu’en suivant cette méthode, les quelques jours qui viennent pourraient être d’un
excellent profit pour chacun de vous.
Les rapports que j’ai reçus des membres de cette classe me montrent que vous êtes presque
tous prêts maintenant pour certains exercices qui vous aideront dans votre stade actuel de
développement.

ETHIQUE

J’ai été très près d’employer le terme expériences au lieu d’exercices dans le paragraphe ci-
dessus. Dans les Communications précédentes nous avions l’habitude d’appeler beaucoup de ces
exercices expériences. La plupart d’entre eux étaient des expériences mais un grand nombre ne
l’étaient pas, et même ceux qui étaient des expériences étaient également des exercices. Beaucoup
de nos nouveaux membres et de nos plus jeunes membres furent induits en erreur par le mot
expérience parce qu’à leur avis il signifiait quelque chose devant conduire à une démonstration
déterminée au moment précis où l’exercice était accompli. Cette conception les amenait toujours à
nous écrire pour nous signaler qu’ils avaient attentivement suivi les instructions et avaient fait
exactement ce qu’on leur demandait, mais qu’ils n’avaient pu constater aucun résultat extérieur. Ils
ne semblaient pas se rendre compte que des exercices tels que les expériences pouvaient produire
des résultats intérieurs même s’ils ne produisaient aucun résultat extérieur. Après tout, la plupart de
ces exercices étaient destinés à développer en eux certains centres psychiques, et ce développement
se traduisait, que l’étudiant ait ou non des résultats objectifs.
Donc, j’emploie aujourd’hui le nom d’exercices et ne vous dirai rien du tout les concernant
en tant qu’expériences. En fait, nous qui sommes sur ce sentier supérieur ne devons faire aucune
expérience d’aucune sorte. Il est éthiquement mauvais dans le mysticisme supérieur ou dans le
travail ésotérique dont nous nous occupons, de toujours accomplir une expérience dans le seul but
d’expérimenter. En fait, aucune loi ne devrait jamais être invoquée,
utilisée ou appliquée, si ce n’est dans une circonstance sérieuse et
utile où quelque bienfait peut être accompli et où il y a nécessité de
le faire dans un but qui ne soit pas purement expérimental. Je suis
persuadé que chacun de vous comprendra exactement ce que je
veux dire. Il est certain qu’aucun étudiant en ésotérisme ne se
permettra jamais de répondre à l’invitation de quelqu’un à s’asseoir
et se concentrer sur la flamme d’une bougie pour changer son aura
dans le seul but de faire une expérience ou de prouver à quelque
étudiant que cela est possible. Si l’un de nous dirige une classe dans
une loge ou s’occupe de l’instruction d’un groupe de membres et que l’on y traite d’une leçon qui se
rattache aux changements de vibrations, alors il est permis de procéder à une expérience devant le
groupe car il se trouve à ce point de notre travail où il faut démontrer logiquement les principes que
nous enseignons. Mais le faire à un autre moment ou dans un but différent revient à jouer purement
et simplement avec les lois supérieures et à retomber dans l’enfance à l’égard de matières dont le

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caractère est très sérieux. Le Cosmique considère cela comme contraire à toute éthique et il ne faut
assurément pas agir en opposition avec ce principe de base.
Il existe de nombreux règlements dans l’ordre qui interdisent ce genre de démonstrations
faites dans le but de divertir les gens ou de leur prouver ce qui peut être fait. Par exemple, la loi de
notre organisation autorise l’Imperator à démontrer les principes de la transmutation une fois
seulement au cours de toute la durée de sa fonction. J’ai donné ma démonstration à New-York entre
1916 et 1918, devant plus d’une centaine de membres et de spectateurs intéressés, comprenant des
journalistes. A cette époque nous nous occupions beaucoup des vibrations et des principes de
transmutation. La démonstration fut accomplie avec succès et un rapport circonstancié fut rédigé.
Depuis lors je n’ai jamais tenté de reproduire cette expérience. Je me suis prouvé à moi-même que
cela pouvait être accompli, et j’ai démontré à plus d’une centaine de personnes que la chose était
réalisable, et la démonstration se trouve consignée de façon précise par écrit, attestée par des
témoignages indiscutables. Par conséquent, en ce qui concerne la preuve, c’est une preuve
suffisante. En ce qui concerne ma propre conviction, j’en ai retiré aussi une conviction suffisante.
En ce qui concerne le bénéfice de nos membres, le fait que ce fut accompli est pour eux aussi
suffisant. Des démonstrations supplémentaires ou ultérieures ne pourraient nullement ajouter à leur
conviction.
Les étudiants sincères de notre travail ésotérique savent que la transmutation est possible,
car même certains services officiels et certaines sections consacrées à la métallurgie dans de
grandes universités du monde entier ont aussi démontré que la transmutation des métaux est
possible. Par conséquent, nous n’avons aucune raison d’en douter et, ce qui est plus important,
d’autres démonstrations ultérieures n’auraient aucun effet direct sur nos études. Nous avons
beaucoup plus à nous occuper de la transmutation de notre nature et de sa transformation en or pur,
plutôt que d’essayer de changer un petit morceau de zinc en une petite quantité d’or qui serait
absolument sans valeur en ce qui concerne son utilisation pratique. Même si vous pouviez le
vendre, vous n’en obtiendriez pas grand chose pour une aussi faible quantité. Il coûterait dix fois
plus de temps et de matériaux qu’il ne vaudrait. La transmutation d’un seul de nos éléments
individuels de base aura pour chacun de nous beaucoup plus de valeur que la transmutation de
plusieurs livres d’or. Le point à noter, cependant, c’est que dans toutes les questions ésotériques
nous devons nous rappeler que l’éthique est très importante et beaucoup plus rigide que toutes les
règles et réglementations de la vie que l’homme a jamais inventées.
Je suis sûr que certains d’entre vous doivent parfois sourire devant le code moral et éthique
de l’homme. Voyez combien l’éthique et la morale des pays civilisés ont changé depuis la première
guerre mondiale. Avant la guerre, la bonne société (quelle qu’elle soit) et les principes éthiques de
l’homme ne permettaient pas que l’on reconnaisse une femme qui s’était donnée à un homme sans
même l’excuse d’une émotion amoureuse passagère, et qui avait donné naissance à un enfant qui
non seulement était né sans nom mais encore sans amour. Cependant, au cours de la guerre, ce
genre d’opinion fut absolument mis de côté et le désir sexuel s’exprima librement ; l’église alla
même jusqu’à baptiser et donner des noms d’emprunt à ces milliers d’enfants nés en dehors du
mariage. Aussi, depuis la guerre, bien des sujets, bien des conceptions qui étaient seulement agités à
voix basse dans l’intimité du foyer devinrent publiquement discutés ; la personnalité humaine
apparut plus à nue à la vue du public et bien des façons d’agir qui n’étaient pas tolérées par les
parents quelques années auparavant, et qui étaient hautement condamnées par la "bonne société",
sont maintenant acceptées comme principes du jour. Il n’est pas nécessaire que je vous illustre ma
pensée, car chacun peut se rendre compte avec évidence dans la rue ou les lieux publics de ce que je
veux dire.

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Mais comment une guerre pouvait-elle réellement affecter des principes éthiques ? La
réponse est, naturellement, que les principes n’étaient pas réels et n’étaient pas vraiment éthiques.
Ils étaient hypocrites, faux et superficiels. Nous avions enduit notre vie d’un vernis de culture et de
morale que le premier boulet envoyé lors de la première guerre mondiale a craquelé et finalement
troué jusqu’à ce que le vernis ressemble à une écumoire. D’autre part, réfléchissez à cette éthique
qui est due aux circonstances ou à la situation géographique. Pensez à cet homme qui refusait
d’avoir la moindre liqueur chez lui ou de se permettre d’être vu absorbant une liqueur quelque part
aux Etats-Unis pendant la prohibition, mais qui ne voyait pas d’inconvénient à se rendre à Mexico,
au Canada, à la Havane ou en Europe à cette période, et là, en dehors des limites des Etats-Unis, à
s’adonner à ce genre de boisson alors que l’idée ne lui serait pas venue de le faire dans son foyer.
Nous constatons tout de suite que sa raison de ne pas boire chez lui n’avait rien d’éthique, mais
qu’elle était purement simulée, formaliste, en rapport seulement avec des conditions et des
circonstances géographiques et politiques.
Nous comprenons ce que Bulwer-Lytton voulait dire quand il écrivait dans son introduction
à son livre Zanoni que la morale, les habitudes et le modus vivendi des Rosicruciens étaient plus
exigeants que ceux de l’ordre monastique ou de la fraternité les plus stricts. Cela est peut-être
difficile à apprécier avant que l’on ait voyagé à travers l’Europe et visité certains monastères, en
Palestine en particulier, où de nombreux moines et membres d’ordres monastiques ont la charge de
certains sanctuaires chrétiens et font office de guide pour montrer ces lieux aux visiteurs. Certains
d’entre eux discréditent certainement les ordres monastiques auxquels ils appartiennent, car ils font
parfois des remarques sacrilèges au sujet de certains des sanctuaires. Ils font parfois des
plaisanteries choquantes à l’égard de certains lieux hautement sérieux et sacrés et agissent encore de
façon telle qu’ils montrent combien leurs robes marron, noires ou grises couvrent une multitude de
contradictions.
L’étudiant en ésotérisme qui est d’une sincérité absolue ressemble probablement au moine
idéal en ce qui concerne sa vie. Il ne songerait pas à faire dans l’intimité de son propre foyer des
choses contraires à l’éthique, ou immorales, qu’il aurait honte d’accomplir si le public le savait ;
autrement dit, derrière des portes closes, il est tout aussi sincère qu’il l’est quand le public
l’observe. Quels que soient les principes éthiques, moraux, religieux, scientifiques ou autres qu’il
adopte, il y adhère avec une sincérité et une honnêteté absolues, et ni le lieu géographique ni les
circonstances ne peut les altérer. Si jamais ils viennent à être modifiés, ils sont complètement
abandonnés et non gardés en réserve pour être repris en certaines occasions et être à nouveau
écartés à d’autres. Pour cette raison, le vrai étudiant en ésotérisme n’adopte pas une quantité de
principes éthiques et moraux insensés comme ceux que l’homme a inventés, ou dit avoir inventés. Il
sait que la plupart d’entre eux, sinon tous, ne sont destinés qu’aux apparences et mis en pratique
sans sincérité en certaines circonstances, en certains lieux et à certaines époques, et ne tendent pas à
être pratiqués d’une façon universelle et continue. Puisqu’il ne peut pas être hypocrite mais doit
rester vrai envers lui-même, il ne les adopte pas du tout, ce qui a souvent conduit les autres à penser
qu’un étudiant en ésotérisme est en quelque sorte un bohème. Un critique sévère des étudiants de
l’ésotérisme en Europe disait que s’ils n’étaient pas immoraux du moins étaient-ils amoraux et ne
semblaient adhérer à aucun des principes courants des codes moraux. J’aurais aimé pouvoir
demander à ce genre de personne ce que sont exactement les principes courants du code moral !

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Par exemple, le grand décalogue, les dix commandements que Moïse présenta à son peuple
en son temps, est récité comme le font les perroquets – comme on le voit dans les églises
chrétiennes de nos jours. D’abord, il y a celui qui dit : "Tu ne tueras point". Il ne fait aucune
réserve en aucun domaine et, par conséquent, s’applique très certainement à la destruction de la vie
de toutes les choses vivantes. A quel point les chrétiens en général sont-ils sincères à cet égard et à
quel point le peuple juif l’est-il lui aussi ? Les chrétiens hésitent-ils à tuer le bétail pour manger ?
Hésitent-ils à tuer un cambrioleur ou un intrus ? Hésitent-ils ou refusent-ils d’aller à la guerre pour
tuer des personnes qui ne leur ont jamais causé le moindre mal, ni ne les ont même insultés par une
remarque un peu désinvolte ? Ils ne connaissent même pas le nom ou l’identité de la majorité des
personnes qu’ils aident à exterminer. Quel genre de principe moral ou éthique est-ce là ? Tournez
votre regard, cependant, vers le bouddhiste absolument sincère. Je n’entends pas par la le
bouddhiste qui, dans certains pays adore simplement une statue de Bouddha et brûle un peu
d’encens qui noircit la face dorée de cette reproduction horrible à regarder et qu’ils nomment
Bouddha, mais j’entends le véritable étudiant de la religion et des lois éthiques bouddhiques, celui
qui réellement vit la vie d’adepte. Il existe une loi dans ses enseignements qui interdit de détruire la
vie et vous constaterez qu’il ne tuera pas même une mouche ou un insecte qui l’importune, qu’il ne
tolérera pas que l’on abatte des animaux pour s’en nourrir et ne participera à aucune bataille, à
aucune discussion et à aucune affaire où la moindre forme de vie risque d’être détruite. Ce n’est pas
une croyance religieuse pour lui mais un credo ou une loi éthique et, en tant qu’étudiant en
ésotérisme, il est tout à fait sincère et logique dans sa façon de suivre cette loi.
Un autre des dix commandements déclare : "Tu ne déroberas pas". Il ne comporte
également aucune réserve et ne fait pas allusion au portefeuille de quelqu’un, à une caisse
enregistreuse ou à une forte somme d’argent dans une banque. Selon les cours de justice humaine, il
semble que cette loi s’applique seulement aux miches de pain dérobées par quelqu’un sous la
contrainte d’une terrible tentation, mais elle ne peut jamais s’appliquer aux présidents de banque,
aux caissiers, à la corporation des hommes de loi, aux fonctionnaires ou aux hommes d’affaires de
Wall-Street et d’ailleurs. Il y a des milliers de chrétiens convaincus, vrais, sincères et fidèles qui ne
pensent pas de mal de la mêlée de Wall-Street, pourtant les activités de Wall-Street sont sans aucun
doute mauvaises et ne sont en sorte qu’un jeu de chapardage, de fraude et de prise d’avantages sur
les affaires d’autrui. Du point de vue ésotérique et mystique Wall-Street est exactement aussi
condamnable que toute action frauduleuse connue de l’homme, et l’individu qui en entrant place
quelques billets et ressort avec plus d’argent qu’il en a placé commet un vol et une fraude du point
de vue mystique, ésotérique et éthique et on ne peut arriver à d’autre conclusion à ce sujet. Le
mystique sait que dans toute partie de jeu, ce qu’une personne gagne une autre le perd et qu’il
n’arrive jamais que tout le monde gagne et que personne ne perde. Le mystique sait aussi qu’obtenir
quelque chose que l’on n’a pas gagné et qui ne vous a pas été librement donné par quelqu’un,
volontairement et avec joie, c’est posséder une chose à laquelle on n’a pas droit et qui augmentera
notre obligation karmique. Par conséquent le jeu est contraire à l’éthique pour l’étudiant de
l’ésotérisme. S’il s’y adonne par passe-temps ou divertissement et dépense ce qu’il gagne en
redonnant quelque chose d’autre tel que rafraîchissements, plaisir, divertissements ou un don en
échange et de la sorte contrebalance l’obligation, c’est différent. Mais jouer de façon sérieuse et
miser peu ou rien pour emporter beaucoup sans en aucune façon rembourser ceux qui ont perdu ou
qui ont payé leur contribution, c’est agir à l’encontre du code éthique.
Vous constaterez tout de suite qu’il serait presque impossible de rédiger une liste de règles
sur ce qui doit être fait et ce qui ne doit pas l’être en matière de jeu ; c’est une question de
compréhension individuelle qui est fonction de la connaissance des lois supérieures. L’étudiant en
ésotérisme, grâce à sa connaissance, est capable de juger quand il peut jouer sous forme de passe-
temps, chez lui ou chez des amis, et quand il ne doit pas s’adonner au jeu. Pour ceux qui ne sont pas

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des étudiants en ésotérisme, c’est comme si chacun devenait une loi envers lui-même et par
conséquent était typiquement bohème, comme ils disent. La vérité, c’est que la vie de bohème a
toujours signifié un mépris complet de toutes les conventions, de toutes les éthiques, de toutes les
morales et de toute considération envers quiconque. Il est certain qu’un tel terme ne peut
s’appliquer à l’étudiant en ésotérisme. Mais pour ceux qui ne connaissent pas les principes
ésotériques, bien des actes de l’étudiant mystique semblent être bohèmes. Naturellement l’étudiant
du mysticisme ne se soucie pas de savoir si oui ou non on l’appelle bohème, sauf qu’il ne fera pas
des choses qui lui attireront constamment ce terme, car après tout un étudiant du mysticisme ne
désire pas avoir une réputation qui n’est pas agréable pour tout le monde.
Si nous prenons les principes développés dans les dix commandements, nous constatons que
ceux qui sont les plus stricts défenseurs de ce code religieux sont souvent très libres et désinvoltes
dans leur façon d’enfreindre les règles au point de vue éthique. Le commandement s’élevant contre
l’adultère est d’une définition si vague et si imprécise quant à son interprétation que même les plus
hautes cours de justice sont rarement d’accord à son sujet et chaque homme de loi doit consulter de
nombreux livres pour découvrir ce que les différents juges ou les diverses cours de justice ont statué
pour déterminer en quoi consiste un adultère. D’autre part, les mêmes chrétiens ou d’autres qui
acceptent les dix commandements et promettent de s’y soumettre chaque dimanche matin sont
parfaitement capables de les réduire en miettes dès le lundi. Au moment où un juge chrétien
prononce le divorce entre un homme et une femme et autorise la femme à se remarier avec un autre
homme, il donne son assentiment et son soutien à une forme de l’adultère selon le point de vue de
nombreuses autorités supérieures. D’autre part, ces hommes déclareront que ce qui est adultère dans
un cas donné n’est pas adultère dans un autre cas ; ce qui est un adultère sous l’effet d’un ensemble
de circonstances n’en est pas un dans un autre ensemble de circonstances. Quand les Églises
Chrétiennes d’Europe voulurent bien baptiser et donner un nom à ces enfants nés de père inconnu,
elles mettaient le sceau de l’approbation sur l’adultère et cependant le même jour où le baptême
avait lieu, les dix commandements étaient une fois de plus répétés et recevaient des promesses de
soumission.
Tout cela n’est-il pas un bel enchevêtrement et un méli-mélo de conditions ? Comment peut-
on dire alors que l’étudiant en ésotérisme est bohème ou amoral ? Si du point de vue éthique, moral,
religieux et social il est convenable pour une jeune femme de montrer 99,4 pour cent de ses
membres nus sur la plage, et environ 88 pour cent de son buste au même instant, pourquoi est-ce
immoral, amoral ou contraire à l’éthique qu’elle se montre dans la même nudité dans les rues d’une
ville grouillante d’activités, dans une réunion chez elle ou dans tout autre lieu public ? L’étudiant en
ésotérisme dira que du point de vue cosmique rien ne s’élève contre le fait de montrer son corps
entièrement nu, mais puisque l’homme a en général décrété que, par respect pour la virilité et la
féminité, certaines formes de vêtements devaient être adoptées, ce genre de vêtement doit être
maintenu de même partout et en toutes circonstances. Autrement dit, cela devient un principe
éthique pour celui qui l’interprète convenablement. Il ne dit pas que c’est un péché selon la religion
ou un péché selon Dieu de se mettre nu en tout temps ou de montrer son corps dénudé, mais il dit
que du point de vue éthique c’est une violation du bon goût ou du bon sens et que par conséquent il
faut adopter à cet égard une réglementation.
L’étudiant en ésotérisme désire considérer toute chose clairement. Il sait de façon très
précise ce qui constitue un péché contre Dieu, un péché contre la nature, un péché contre le corps
humain et un péché contre le progrès et le développement de l’âme. Ses études lui révèlent
constamment ces lois et ces principes et il n’a pas besoin d’une église, d’une cour de justice, d’un
homme de loi ou d’un théologien pour lui expliquer ces choses.

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En parlant de péchés, je peux bien vous faire remarquer que le fait de marcher nu sur la
plage n’est pas un péché beaucoup plus grand envers l’éthique de la société que celui de s’imbiber
régulièrement le corps de boissons alcooliques. Cette chose-là est un péché contre le corps, contre la
nature et un péché contre le progrès individuel et le développement du caractère. En fait, à long
terme, cela aura un effet plus important sur la société et sur les générations futures que le fait de
vagabonder nu dans les bois ou sur la plage, et pourtant presque tout le monde et une grande horde
d’hypocrites en particulier demanderaient alors immédiatement l’arrestation de l’homme ou de la
femme surpris nu dans les bois, tandis que ceux qui boivent des liqueurs alcoolisées ou des boissons
nuisibles de toutes sortes et de façon excessive se voient agréer par la bonne société à la plupart des
fonctions sociales.
Pour l’étudiant en ésotérisme, commettre tout acte s’avérant être un péché contre l’éthique
est une chose vraiment très sérieuse. Faire quoi que ce soit qui doive entacher le karma, le caractère
ou l’âme-personnalité est tout autant un péché que l’est un crime commis envers autrui, sans égard
pour le fait que la voix publique l’excusera ou non. L’homme qui organise une nouvelle société
pour faire démarrer une affaire et qui a peur qu’elle ne réussisse pas, qui redoute de placer beaucoup
d’argent dans cette affaire et qui est assailli de sérieux doutes intérieurs comme par exemple savoir
s’il en retirera jamais quelques profits, mais qui par ailleurs sollicite légitimement et légalement à
l’extérieur de l’argent chez autrui pour l’investir, cet homme, qui se lance à fond dans la tentative
de sa nouvelle affaire et échoue lamentablement pour ensuite dire à chacun qu’il est navré d’avoir
fait faillite et que l’argent se soit envolé, a commis un péché aussi grand et s’est attiré une dette
karmique aussi grande que s’il avait pénétré par effraction dans une maison et volé de l’argent. Du
point de vue éthique, il n’a aucun droit de prendre l’argent de quelqu’un dans un but dont il ne peut
raisonnablement être sûr ni se porter garant. Et, du point de vue éthique, il est responsable de
l’argent qu’il a obtenu des gens et il doit le restituer ou le rendre d’une manière quelconque un jour
ou l’autre. Cependant, selon la loi, cet homme n’est pas un criminel et les tribunaux diraient que s’il
a constitué une société et vendu des actions, s’il a agi en tout selon la loi humaine, il n’est coupable
d’aucun péché et d’aucun crime. Pour l’étudiant en ésotérisme, un verdict et une décision de ce
genre sont absurdes.
Je constate que je me suis écarté de notre sujet concernant les exercices et que je me suis
lancé sur celui de l’éthique, mais je pense qu’avant de pouvoir entreprendre les exercices vous
deviez savoir quelque chose sur les principes éthiques inclus dans ces exercices et c’est pourquoi
j’ai légèrement modifié mon sujet. Cependant, dans les paragraphes suivants, je vous parlerai
encore un peu de l’éthique de ces nouveaux exercices puis je vous communiquerai certains d’entre
eux. En attentant, vous pouvez vous y préparer en essayant d’examiner votre propre point de vue
sur la vie afin de voir si oui ou non vous avez réussi à élargir votre point de vue éthique des
conditions de la vie. Si vous constatez que vous êtes encore entièrement enclins à défendre les lois
morales faites par l’homme et qu’il vous est impossible de voir en quoi certaines sont erronées ou
insensées, c’est que probablement vous n’avez pas encore atteint une parfaite compréhension de
l’éthique ésotérique. Si vous constatez que les principes moraux et éthiques qui dirigent votre vie
vous sont chers parce qu’ils semblent être pour vous un ensemble de lois religieuses, vous vous
rendrez alors probablement compte que vous restez encore limités par des principes inventés par
l’homme au lieu d’adopter des principes cosmiques. Cet état de chose doit changer, car les principes
cosmiques doivent toujours avoir la préséance et être mis au-dessus de toutes les autres lois dans
votre conscience. Une petite analyse personnelle en ce sens vous aidera beaucoup à vous préparer à
ce qui va suivre.

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UN EXERCICE PARTICULIER

En rapport avec le développement que la moyenne des membres de cette classe ont atteint,
et en tenant compte du progrès de tous et de chacun, quelque soit votre jugement individuel en la
matière, je pense qu’il est maintenant nécessaire de vous donner un exercice particulier à faire
pendant un certain temps.
Je sais que si l’on vous demandait si vous pensez avoir fait tous les progrès que vous auriez
aimé réaliser jusqu’à ce jour, votre réponse serait négative. Cela est tout à fait naturel. Il ne s’agit
pas seulement là de la modestie du véritable mystique ; une telle réponse est aussi la marque de
l’être consciencieux et sincère. Il nous faut cependant admettre que nous sommes les moins
compétents pour rendre un tel jugement nous concernant. Dans le domaine mystique, ésotérique et
celui des plus hauts éléments de la vie, nous ne voyons jamais ni l’étudiant, ni le maître,
entièrement satisfaits. Chez ceux dont la vie est consacrée aux questions esthétiques, aussi bien
qu’aux sujets ésotériques, nous trouvons le même désir attentif et persévérant d’avancer toujours
au-delà du point atteint.
Avez-vous jamais vu un artiste qui soit satisfait de son œuvre ou même d’un chef-d’œuvre
dont il s’est séparé ? Il ne considère jamais une peinture ou une œuvre comme achevée, car il croit
vraiment que s’il vivait une centaine d’années, il pourrait continuer à améliorer encore tout ce qu’il
crée ; aussi quand vient le temps où il doit s’en séparer, le vendre ou l’exposer là où il était destiné à
aller, il le fait avec répugnance, avec le sentiment que s’il pouvait encore y travailler un mois ou une
année de plus, il pourrait parfaire son œuvre. Cela est vrai aussi pour le musicien vis-à-vis de toute
œuvre musicale qu’il compose, ou pour tout autre créateur des choses les meilleures et les plus
élevées de la vie. Comment dans ces conditions un mystique pourrait-il avoir l’impression, arrivé à
un point de sa carrière, qu’il a atteint la plénitude de développement qu’il était à même d’atteindre ?
Comme je viens juste de vous le dire, il est probable que nous sommes les moins compétents pour
juger de ce que nous avons personnellement atteint ou du développement de nos propres facultés.
D’autre part, il n’est pas souhaitable que quelqu’un d’autre porte un jugement sur nous, et je serais
le dernier à dire que vous avez acquis tout le développement que vous deviez obtenir ou que vous
avez fait peu de progrès. Notre mission individuelle dans la vie, et l’ultime sentier que le Cosmique
nous a assigné rend nos degrés et nos stades de développement inégaux, et il m’est impossible,
comme à quiconque, de savoir exactement à quel point devrait en être votre développement en ce
moment et quel potentiel d’épanouissement intérieur pourra s’exprimer encore dans cette
incarnation.
Il faut nécessairement prendre en considération le facteur de l’acquisition antérieure et
l’élément de karma. Il est certain, quel que soit le degré de développement que nous a assigné le
Cosmique dans cette incarnation, que ce degré nous servira mieux que tout autre. Certains
mystiques ambitieux disent qu’ils aimeraient avoir le degré de développement spirituel qu’atteignit
St François d’Assise. Après avoir étudié son œuvre et la position qu’il occupa dans la vie après son
illumination, j’ai conclu sans peine que peu d’hommes dans les diverses parties du monde
pourraient remplir dans la vie une mission comme la sienne et avoir besoin, par conséquent, du
degré particulier de développement qu’il avait acquis.
En outre, la nature de sa mission et la nature de son développement étaient destinées à une
période particulière de conditions terrestres, dans un lieu précis ; elles tenaient compte de conditions
spéciales du public de l’époque. Je ne sais pas si, dans notre monde d’aujourd’hui, il existe un pays,
un groupe de personnes ou un lieu ayant exactement besoin d’un homme comme lui. D’autre part, il

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y a des hommes qui requièrent d’autres phases de développement pour accomplir le travail
particulier qu’ils ont à faire. Walt Whitman12 est un exemple de ce genre. Ce qu’il accomplit, grâce
à son développement, ne fut jamais égalé par d’autres avant lui, et il contribua certainement autant
au développement esthétique et spirituel de certaines catégories de personnes, que n’importe quel
grand mystique l’ayant précédé. Par conséquent, notre développement est une manière de nous
préparer à la position déterminée que nous devons occuper dans la vie, à notre travail spécial et à la
manifestation particulière de nos efforts dans l’avenir. Ni l’individu lui-même, ni l’instructeur qui le
dirige, ne peuvent prévoir ou prédire avec précision ce que cela sera.
Désormais, au cours des quatre prochains mois, c’est-à-dire pendant seize à dix-huit
semaines environ, vous aurez à faire un exercice particulier qui appartient en propre et en
exclusivité aux méthodes rosicruciennes et, bien qu’il soit facile à exécuter, son efficacité et son
importance sont grandes. Au cours de ces seize ou dix-huit semaines, vous traverserez un certain
nombre de phases de la lune. Il y aura au moins quatre périodes de pleine lune et quatre périodes de
nouvelle lune pendant tout ce temps et au cours de ces périodes certaines conditions psychiques
seront fortement influencées par l’exercice que vous allez faire. Je ne veux pas dire par là que cet
exercice n’est destiné à être exécuté qu’en ces seules périodes de la lune car, en fait il devra être
effectué chaque matin et chaque soir ou du moins chaque soir avant de s’endormir. Mais l’effet
accumulé de cet exercice prendra de l’ampleur et de la force à chaque pleine lune et à chaque
nouvelle lune tout au long de ces seize à dix-huit semaines.
Au cours de ces semaines, vous pourrez étudier des sujets traitant de notions importantes qui
seront pour vous une source d’inspiration et d’encouragement aussi bien que d’information, mais
vous n’effectuerez pas d’autres exercices à faire en supplément à celui-ci, et pendant ces seize à
dix-huit semaines vous ne ferez aucun des autres exercices précédents qui vous avaient été donné
dans le quatrième Cercle. Certains exercices de respiration qui vous ont aidé à améliorer votre santé
peuvent être continués si vous le désirez et le régime particulier que vous avez adopté et trouvé
efficace peut être également poursuivi, mais seulement si c’est un régime que vous avez trouvé
salutaire et sans inconvénient.
Dans les prochaines Communications, nous vous donnerons des sujets sur lesquels vous
devrez méditer et qui vous prépareront intellectuellement aux futures phases du quatrième Cercle,
mais l’exercice est destiné en tout premier lieu à occuper votre attention comme étant la chose la
plus importante pour l’instant — cela parce qu’il a une relation particulière avec les processus de
régénération et de rajeunissement aussi bien qu’une relation avec le développement et l’harmonie
spirituels. Voici maintenant l’exercice :
Chaque soir avant de vous endormir, et si possible chaque matin en vous éveillant et avant
d’être sortis du lit, vous devrez vous mettre à plat sur le dos et vous relaxer pendant quelques
minutes, jusqu’à ce que vous vous sentiez parfaitement bien et à l’aise, sans qu’aucune lumière ne
vous gêne, sauf la lumière naturelle qui peut entrer dans la pièce par vos fenêtres. Quand vous serez
bien relaxés, après deux ou trois minutes de repos, placez vos bras et vos mains sur les côtés, soit
dessus, soit dessous les couvertures, de façon qu’ils soient allongés le long de votre corps la paume
des mains en dessus — ce qui doit faire arriver les mains au niveau du bassin ou des hanches. Vos
bras et vos mains devront reposer en parfaite relaxation. Vous étendrez vos jambes bien droites, vos
talons se touchant presque l’un l’autre ou étant juste séparés par deux à trois centimètres, les pieds
légèrement tournés vers l’extérieur et en parfaite relaxation. Vos épaules devront reposer à plat sur
le lit et votre tête pourra reposer sur l’oreiller, le visage étant tourné vers le haut.

12
Walt Whitman est né le 31 mai 1819, près de Huntington dans l'État de New York, au cœur de Long Island, deuxième
enfant d’une fratrie de neuf. Il peut être considéré comme le père de la poésie américaine.

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Fermez alors les yeux et commencez à concentrer votre esprit et toute votre conscience sur
votre abdomen dans la région du plexus solaire ou, pour mieux dire, dans la région environnant la
poitrine. La zone de concentration devra porter sur un diamètre d’environ trente centimètres de
façon à couvrir la totalité du plexus solaire et toute la région avoisinante. Mais vous ne devez
accorder aucune pensée particulière au plexus solaire, car cet exercice n’a aucun rapport direct avec
ce plexus. Il existe certaines autres glandes et certains centres nerveux dans l’abdomen ou le torse
qui ont un grand rapport avec la régénération et le rajeunissement et avec la fonction de certaines
sécrétions glandulaires, aidant à tonifier et à harmoniser le corps au point de vue physique,
chimique et nerveux. Mais, ce qui est le plus important de tout, c’est le fait que dans cette région il
existe certains centres psychiques, reposant entre l’abdomen et la poitrine, qui ont un rapport avec
le développement psychique. Aucun d’eux ne doit recevoir une importance plus grande que les
autres et, par conséquent, aucune pensée ne doit s’appesantir sur un organe ou une glande en
particulier.
Après vous être concentrés sur cette partie du corps
pendant trois minutes environ, vous commencerez à visualiser
une énergie quittant votre abdomen et s’élevant vers le haut en
spirale. Visualisez le centre de votre abdomen comme une zone
de pouvoir et l’énergie s’en échappant sous la forme d’une
spirale s’élevant en un mouvement circulaire allant s’élargissant
d’un cercle à l’autre et s’élevant en entonnoir de plus en plus
grand jusqu’à ce que la spirale atteigne deux mètres cinquante à
trois mètres de hauteur, en direction du plafond. Cela devra
ressembler à l’illustration que vous avez pu voir d’un cyclone
ou d’une colonne d’eau s’élevant de l’océan. Vous devrez
visualiser cette spirale en train de s’élever, de s’élargir progressivement en diamètre, s’échappant
hors de votre chambre, de votre maison, jusqu’à ce qu’elle atteigne des kilomètres de diamètre dans
l’atmosphère et embrasse presque l’univers entier en arrivant dans l’espace Cosmique.
Après les deux ou trois minutes de visualisation, vous trouverez facile de répéter cet
exercice, les yeux ouverts ou fermés. Il se peut que le soir dans l’obscurité de votre chambre, après
la première ou la deuxième semaine d’exercice, vous commenciez à apercevoir une lueur s’élevant
de votre corps, ou du moins vous sentirez des vibrations et des pulsations dans votre corps et au-
dessus, comme si vous baigniez dans un champ magnétique. A chaque période de nouvelle lune ou
de pleine lune, vous constaterez que ce pouvoir devient plus fort ou change légèrement en quelque
sorte, mais vous ne pouvez juger du plein effet des importantes périodes de la lune par aucune
manifestation extérieure ou purement physique, car le grand effet de ces périodes sera purement
psychique en vous. Cet exercice met en harmonie vos centres psychiques avec les vibrations qui
descendent du Cosmique en votre corps par un mouvement inverse en suivant la spirale. Autrement
dit, alors que l’énergie ou le pouvoir de la spirale s’élève, une énergie et un pouvoir descend du haut
en passant par le centre de la spirale pour arriver jusqu’à vous.

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Cet exercice doit être effectué chaque soir avant de vous endormir, quelle que soit l’heure où
vous vous couchez, de bonne heure, tard et même le matin. S’il vous est possible de le faire juste
avant de vous lever le matin à n’importe quelle heure, cela vous sera encore plus profitable. Boire
un verre d’eau froide, avant de vous coucher le soir et avant de faire cet exercice vous aidera
efficacement. Après cinq minutes de concentration sur la spirale, vous pouvez terminer en vous
tournant soit du côté gauche soit du côté droit et en vous mettant à l’aise pendant que vous envoyez
des pensées, donnez quelque traitement, offrez des prières ou faites tout ce qui vous est habituel ou
avez prévu pour la soirée, puis vous pouvez dormir. Pendant la nuit vous sentirez certainement
qu’une sorte de condition semblable continue à se manifester ; chaque matin vous éprouverez une
grande transformation dans vos forces et votre vitalité.
Comme je l’ai mentionné, cet exercice devra être commencé dès maintenant. Il devra être
poursuivi pendant les seize ou dix-huit semaines suivantes.

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TABLE DES MATIERES

NOURRITURE ET DEVELOPPEMENT SPIRITUELS ..................... 1

FRATERNITE INVISIBLE DES ROSICRUCIENS ........................... 7

CONTRÔLER SA DESTINEE........................................................... 18

CONSCIENCE CHRISTIQUE ET ESPRIT-SAINT.......................... 21

POSSESSION ..................................................................................... 28

L’HÉRITAGE DIVIN ......................................................................... 31

MESSIES ............................................................................................ 35

PROGRESSION DANS LES ENSEIGNEMENTS ........................... 39

MANIFESTATION DE POUVOIR PSYCHIQUE ............................ 42

CROISSANCE DE LA CONSCIENCE PSYCHIQUE ET


PERSONNALITE ............................................................................... 50

INSTINCTS ET IMPULSIONS NATURELS.................................... 57

ETHIQUE ........................................................................................... 61

UN EXERCICE PARTICULIER ....................................................... 67

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