Documente Academic
Documente Profesional
Documente Cultură
t-l
dans son unité subjective. li se trouve, entre guillemets, en
«QU'EST-ÇE QUE C'ES1,
ry
(^)¡/.
r rlJ-l
^
A*
É<
D<
tAz
"F
Lrl cn
situation de « voyance », là où les individus cristallisés dans
v(J
TES "MACHINES DESIRANTES" A TOI? » 1:
F
(n
v
l+{
I r'l
F1
Fr
leur logique, dans leur syntaxe, dans leurs intérêts sont abso-
r--l
\-/
A
-)<
la.
lument aveugles.
IJT qJ
F %
J+.{ H
E
)gi \o
v ) e
'EO l . r \
U ?
-Y lJ'\
\c)
9
gR
H : q
cF
UÉ¡
X <
q J -
Y >
v5
= v
H - t
q)
d
-. c,)
(.)
^ +
i
oo
^
338 L'îLE DÉSERTE ET AUTRES TEXTES QU'EST-CE QUE C'EST, TES «MAClllNES DÉSIRANTES» A TOI ? 339
rement. Le masochisme est la perversion par excellence qui du désir. Peut-être la psychanalyse en est-elle restée à une
passe par la forme d'un contrat, même s'il appartient à ce idée anthropomorphique de la sexualité, jusque dans sa
contrat d'être chaque fois débordé, détourné par le caprice conception du fantasme et du rêve. Une étude exemplaire
ou l'autorité supérieure de la «Maîtresse» toute puissante. comme celle de Pierre Bénichou, présentant les machines
(p. B. fait état du paiement mensuel qui donne droit à un masochistes réelles (il y a aussi des machines paranoïaques,
certain nombre de séances.) C'est que, là comme dans la des machines schizophréniques réelles, etc.), trace la voie
psychanalyse, le contrat prend une dimension qui n'a pas d'un tel fonctionnalisme, ou d'une analyse, dans l'homme, du
d'équivalent ailleurs: il n'y a plus de distinction possible « sexe non humain ».
entre les parties contractantes et l'objet sur lequel le contrat
porte. Comme dit Pierre Bénichou, «la déviation sexuelle
proprement dite est le seul domaine où s'instaure une relation
directe. La prostituée fait plus que fournir un objet, elle est
cet objet. Matière vivante qui écoute, enregistre, répond,
interroge, décide, drogue qui fixe elle-même sa dose; roulette
qui choisit sa case, toujours celle d'à côté, évidemment. Elle
a tout vu, tout entendu... Et rien compris? Qu'importe, elle
raconte, elle sait de quoi elle parle, elle "connaît" ». De la
relation perverse et de la relation psychanalytique, laquelle
défigure l'autre?
La psychiatrie fut longtemps une discipline normative, par-
lant au nom de la raison, de l'autorité et du droit, dans un
double rapport avec les asiles et les tribunaux. Puis vint la
psychanalyse comme discipline interprétative: folie, perver-
sion, névrose, on cherchait ce que «ça voulait dire », du
dedans. Nous réclamons aujourd'hui les droits d'un nouveau
fonction alisme : non plus ce que ça veut dire, mais comment
ça marche, comment ça fonctionne. Comme si le désir ne
voulait rien dire mais était un agencement de petites machi-
nes, machines désirantes, toujours dans un rapport particulier
avec les grandes machines sociales et les machines techniques.
Qu'est-ce que c'est, tes machines désirantes à toi? Dans un
texte difficile et beau, Marx invoquait la nécessité de penser
la sexualité humaine, non seulement comme un rapport entre
deux sexes humains, masculin et féminin, mais comme un
rapport «entre le sexe humain et le sexe non humain»". li
ne songeait évidemment pas aux animaux mais à ce qu'il y
a de non-humain dans la sexualité humaine : les machines
-ürc
-s
\a^
vc\
Hr.X
M G i
<1
sw
.\;
.s.?.i
Rá:
A-'a¿
q)
á
vi
$ *
doo
\co
\ s
$
!
\ U
^ c )
- c )
(d.
X =
-?i
- .CJ
.
^