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ABB
Revue de l’actualité technologique
du Groupe ABB
www.abb.com/abbreview
2 / 2006
Pioneering
Technologie
spirits
des systèmes
embarqués
Un concentré de solutions applicatives
A revolution in high
Candidats dc current
à l’embarqué
measurementpage 9
page 6
Team-mates: MultiMove
Réseaux functionality
de capteurs heralds
sans fil
a new era in robot applications
page 39
page 26
Best innovations
Courants porteurs en 2004
ligne
43
page 50
a
La boîte de conserve est la solution
idéale pour transporter et protéger une
grande variété de produits. Sa simpli-
cité explique en grande partie sa po-
pularité. Pour l’ouvrir, il suffit d’un ouvre-
boîte, outil universel par excellence.
Note
1)
Advanced Research & Technology for Embedded Intelligece and Systems
6 30
Le défi des systèmes embarqués Embarquer pour mieux automatiser
L’Europe relève le défi des systèmes embarqués, Le système d’automatisation étendue 800XA accueille
un des secteurs des technologies de l’information les de nombreuses applications embarquées.
plus porteurs.
35
9 Sous haute surveillance
Candidats à l’embarqué Un nouveau logiciel de gestion de cycle de vie exploite
Enjeux et perspectives des systèmes sur puce et des toute la richesse des données des variateurs de vitesse.
systèmes embarqués en réseau dans l’automatisation
industrielle 39
Réseaux de capteurs dans fil
14 Communication sans fil et réseau de capteurs industriels
Technologie des systèmes embarqués chez sont les champions des économies d’énergie.
ABB
Les développeurs doivent relever de nouveaux défis pour 43
doper les performances et enrichir les fonctionnalités des Montée en débit sur Ethernet
systèmes, tout en réduisant leur coût et leur taille. La famille des produits compatibles Ethernet d’ABB
s’agrandit
18
Protection rapprochée 46
Les technologies embarquées dans les automatismes du Les variateurs embarquent aussi sur le bus
système électrique assurent des fonctions de protection Les bus de terrain s’invitent dans les variateurs de
et de nombreuses autres tâches applicatives. vitesse.
23 48
Changement de braquet SOS Moteurs
Commande DTC et technologie embarquée forment un Doper la productivité d’un moteur par un bilan de santé
beau couple. permanent.
26 50
Embarquement immédiat Coup de foudre
Qu’ont en commun un train de voyageurs et un train de Haut débit sous haute tension avec l’ETL600 d’ABB
laminage ? Le contrôleur AC 800PEC qui allie flexibilité et
rapidité !
54
Association à but créatif
Le processus de développement des produits de
l’activité ABB Distribution Automation s’inscrit dans un
contexte de coopération internationale.
58
La robotique sans peine
39
Le kit de développement logiciel de l’interface opérateur
FlexPendant simplifie la programmation sur PC des
robots.
62
Flots de conception
Il était une fois le contrôleur AC800 PEC . . .
66
Sans fil et sans reproche
En coupant le cordon, l’alimentation WISA est un vecteur
de flexibilité. Les équipements difficiles d’accès sont
moins chers à installer et l’électronique déportée élargit
46
son horizon.
70
Les FPGA embarquent en masse
Les composants FPGA ou le mariage du matériel et du
logiciel.
75
Traitement de signal et systèmes
embarqués
De nouveaux algorithmes pour l’instrumentation
de process améliorent la qualité de la mesure et la
fonctionnalité du parc d’instruments.
58
Revue ABB 2/2006 5
Courtesy Airbus
Le défi des systèmes
embarqués
Kostas Glinos
Qu’ont en commun un téléphone mo- L’Europe est un leader mondial des Pour soutenir ce secteur, la Commis-
bile, un robot industriel, un modem- technologies embarquées pour sion européenne est partie prenante
câble, un lecteur MP3 et une voiture ? l’aérospatiale, l’automobile, la produc- au mégaprojet ARTEMIS, plate-forme
Ils sont tous équipés de systèmes em- tion manufacturière, le médical, les technologique créée à l’initiative de
barqués, un des secteurs des techno- communications et l’électronique plusieurs acteurs européens de
logies de l’information les plus por- grand public. Or sa position est mena- l’industrie et de la recherche dans les
teurs. Dans un contexte de pression cée par la concurrence mondiale, la systèmes embarqués où l’UE est en
concurrentielle sur les prix et de rapi- fragmentation de l’offre et l’absence position de force.
dité de mise sur le marché des pro- de coordination entre les industriels.
duits innovants, les contraintes de Pour conserver sa longueur d’avance,
qualité, de réduction des coûts et des elle doit investir massivement dans
délais de développement, et la com- des programmes de recherche et
plexité accrue des systèmes posent développement (R&D) ciblés.
un réel défi.
secteurs reposera sur la dynamique veaux acteurs industriels proposant La conception, le développement et
d’innovation dans les systèmes composants, outils et méthodologies l’utilisation de systèmes spécifiques
embarqués ; de conception pour les systèmes em- seront des générateurs de valeur pour
Au vu de l’importance croissante barqués, et focalisera la R&D sur une la plupart des produits et des services
des systèmes embarqués comme utilisation plus efficace des ressources de la société de l’information du futur.
outils de productivité, ces technolo- pour éviter l’atomisation du marché et Au cours des dernières décennies,
gies joueront un rôle critique dans faciliter leur déploiement. l’Europe s’est imposée sur ce plan no-
le comblement du retard actuel de tamment dans les téléphones mobiles,
productivité entre l’Europe, les les systèmes dédiés pour les transports
Etats-Unis et l’Asie.
Les technologies embar- et l’aérospatiale, et le génie industriel.
quées se retrouvent au ARTEMIS ambitionne d’exploiter au
Maintenir une position de leader dans cœur d’une vaste pano- maximum les atouts de l’Europe tout
les technologies de l’embarqué néces- en étant pleinement conscient des
sitera d’investir massivement dans des plie d’équipements et de points forts des concurrents mondiaux.
programmes de R&D ciblés et collabo- systèmes dont ils enri- Ce mégaprojet européen lèvera les
ratifs. Si financer et stimuler la R&D barrières entre les secteurs d’applica-
sont indispensables, cela ne suffit pas.
chissent les fonctionnali- tion, stimulant ainsi la créativité, la
ARTEMIS facilitera et aiguillonnera la tés et améliorent les per- réutilisation et la valorisation des
réussite de l’Europe dans les systèmes formances à faible coût. résultats dans de multiples domaines.
embarqués en créant un environne-
ment propice à l’innovation et au Je suis convaincu qu’en créant un envi-
développement technologique dans Alors que les systèmes embarqués à ronnement qui favorise et soutienne
un double contexte de coopération et vocation spécifique sont générateurs l’innovation dans les systèmes embar-
de compétition. Il favorisera égale- de valeur pour les clients, chaque pro- qués et en ciblant nos ressources en
ment activement l’émergence de nou- jet et produit pouvant être très renta- R&D pour atteindre des objectifs con-
ble, les marchés restent désordonnés sensuels et ambitieux, non seulement
en termes d’offre et de financement nous maximiserons notre impact en
Robot industriel (ABB)
de la R&D. La stratégie ARTEMIS vise terme de compétitivité industrielle,
à défragmenter le secteur pour doper mais nous améliorerons également la
l’efficacité du développement techno- qualité de vie, la sécurité et la protec-
logique tout en facilitant l’émergence tion de tous. Nous ne pourrons réussir
d’une offre concurrentielle. que si toutes les parties prenantes –
secteurs public et privé, industriel et
académique – travaillent en étroite col-
Kostas Glinos
laboration en maintenant le cap. Les
progrès rapides réalisés au cours de
Kostas Glinos a rejoint la Commis- l’année passée prouvent que nous som-
sion européenne en 1992 et dirige mes partis dans la bonne direction et
aujourd’hui l’unité Systèmes em- que cet effort collectif portera ses fruits.
barqués du programme TSI. Aupa-
ravant, il a travaillé pour plusieurs
entreprises internationales et orga-
nismes de recherche aux Etats- Kostas Glinos
Unis, en Grèce et en Belgique. Commission européenne
Il détient un doctorat de génie
chimique doublé d’une maîtrise de Les opinions exprimées ici sont celles de l’auteur et
gestion financière. ne reflètent pas nécessairement la vision officielle de
la Commission européenne sur le sujet.
Philips
Fichier de Mémoires
Ces SoC associent une registres d‘instructions
et interfaces personnalisables
et interfaces personnalisables
programmable à des Files
Unités Interface
processeur
d‘exécution
processeurs à jeu d‘attente
person-
optionnelles Interface bus externe (PIF) vers
bus
d’instructions réduit RISC nalisables/
Ports
système
embarqués. jusq‘à 1 M
de broches
Unité d‘exécution
personnalisable
Mémoires de
données locales
Moteur DSP
Reste à savoir si ces SoC gagneront Vectra LX
les applications de grande diffusion
ou devront se cantonner à deux cré- Unité de
Unité de charge-
Interface mémoires
ment/stockage
neaux: d’un côté, le prototypage rapi- chargement/stockage n° 2 locales Xtensa
des données
de de conceptions appelées à être
implantées en ASIC ou ASSP, de
l’autre, la réalisation de circuits haut
de gamme destinés à des architectures gurable, partiellement implanté dans Plusieurs raisons expliquent l’adhé-
de communication privilégiant la sou- le silicium, et d’une région FPGA utili- sion croissante des industriels à cette
plesse opérationnelle au détriment des sée pour les extensions du jeu d’ins- conception sur plate-forme : gains de
coûts et de la consommation d’éner- tructions et autres implantations maté- productivité, réduction du risque,
gie, à performances moindres. rielles in situ. Le fondeur Stretch Inc., facilité d’utilisation de composants
par exemple, s’appuie sur le proces- virtuels pré-intégrés à partir d’autres
Des formes intermédiaires se profi- seur configurable LX de la société espaces de conception, réutilisation
lent : c’est le cas des matrices logiques Tensilica pour bâtir ce type de plate- d’architectures SoC émanant d’experts.
programmables métal prédiffusées, forme SoC 2 . Parmi ces solutions industrielles,
associées à des sous-systèmes proces- citons des plates-formes totalement
seurs entièrement conçus et optimisés Place aux architectures applicatives destinées à des marchés
pour une technologie donnée (hard reconfigurables spécifiques, telles que Nexperia de
cores) et autres cœurs (plates-formes Ces dernières années ont été mar- Philips et OMAP de Texas Instruments
d’ASIC structurés RapidChip de LSI quées par une intégration poussée de [5], les plates-formes SOPC reconfigu-
Logic et Instant Silicon Solution Plat- la conception des SoC complexes et rables et les plates-formes processeur.
form de NEC Electronics), à la croisée une réutilisation intensive de leurs Ces dernières (dont celles utilisant
des chemins entre masques complets composants virtuels IP: c’est la «concep- plusieurs processeurs Tensilica optimi-
et réseaux FPGA. La rançon ? Des tion basée sur une plate-forme» [1, 2]. sés pour l’application ou la plate-for-
temps de conception comptés en Planifiée, la méthodologie entend me PrimeXsys d’ARM) sont centrées
semaines et non plus en jours, des réduire le temps, l’effort et le risque sur le processeur, son architecture de
coûts NRE plus élevés que la solution de développement et de vérification bus et ses périphériques élémentaires,
FPGA (tout en restant bien inférieurs des SoC complexes par la réutilisation de même que sur le RTOS et les pilo-
à ceux d’un jeu de masques complet), systématique des IP matériels [3] et tes logiciels de rigueur.
mais aussi des performances, des logiciels [4]. A une différence près:
coûts et une consommation plus avan- celle-ci n’opère plus au niveau des Ces plates-formes FPGA et SOPC s’ap-
tageux que les FPGA (estimés à seule- sous-blocs du SoC, mais du SoC lui- parentent à des « métaplates-formes »,
ment 15 à 30 % inférieurs à l’approche même et de ses assemblages d’IP. c’est-à-dire à des plates-formes capa-
ASIC). D’autres offres hybrides inté- Cette architecture, associée à des bles de créer à leur tour des plates-
ressantes, comme les circuits ASIC/ bibliothèques de composants vir- formes. Elles sont bâties sur un socle
ASSP intégrant des régions FPGA, tuels matériels/logiciels applicatifs, de fonctionnalités plus génériques et
élargissent le choix des équipes de validés et caractérisés, constitue une de processeurs IP embarqués, de bus
conception. Variante prometteuse : plate-forme d’intégration SoC réutili- sur silicium, de blocs IP spéciaux
l’association d’un processeur reconfi- sable. (MAC, SerDes . . .) et d’une panoplie
d’IP pré-qualifiés. Les concepteurs té d’installation, de mise à niveau et sécurité, topologie . . .), les RLI récla-
peuvent se fournir chez Xilinx et de maintenance du système. ment une multitude de solutions et de
Altera, adapter leur métaplate-forme protocoles fondés sur des principes
au domaine visé en ajoutant des d’exploitation différents. D’où l’offre
bibliothèques IP applicatives, puis
Ces dernières années pléthorique de réseaux « métiers » [6] 3 .
confier le tout à d’autres équipes. ont été marquées par une
intégration poussée de Soumis à des règles de communica-
Systèmes embarqués en réseau tion dictées par l’application, ces RLI,
Un autre facteur important dans l’évo- la conception des SoC contrairement à leurs homologues
lution des technologies embarquées complexes et une réutilisa- d’entreprise (RLE), acheminent de
est l’apparition de systèmes distribués, petits paquets de données à faibles
souvent qualifiés de SE « en réseau »
tion intensive de leurs débits et nécessitent généralement des
pour souligner l’importance du proto- composants virtuels IP : capacités temps réel avec des délais
cole et de l’infrastructure de commu- c’est la « conception basée de transfert déterministes ou « bornés ».
nication. Un SE de ce type est consti- Pour autant, des débits supérieurs à
tué de nœuds disséminés, tant sur le sur une plate-forme ». 10 Mbit/s, habituels en RLE, n’ont
plan topologique que fonctionnel, em- aujourd’hui rien d’exceptionnel pour
pruntant des supports et protocoles Ces SE en réseau se retrouvent dans les RLI. Les réseaux de terrain em-
filaires et/ou sans fil pour dialoguer une grande variété d’applications ployés en automatisation industrielle
avec leurs homologues et leur envi- comme l’automobile, le ferroviaire, (à la différence de ceux utilisés en
ronnement (via des capteurs et action- l’avionique, le tertiaire, le bâtiment et GTB) n’ont guère besoin de fonctions
neurs). Il peut aussi comporter un le contrôle-commande industriel. Ils de routage ou de contrôle de bout
nœud « maître » chargé d’orchestrer les peuvent prendre la forme de réseaux en bout ; aussi se contentent-ils des
tâches de traitement et de communi- reliant des capteurs et actionneurs à couches Physique1), Liaison de don-
cation à visées spécifiques. des automatismes (API dans l’industrie nées (dont la sous-couche MAC de
ou ECU dans l’automobile). Ils inves- gestion d’accès au support) et Appli-
Les contrôleurs embarqués dans ces tissent également les interfaces homme- cation du modèle OSI [7].
nœuds (« appareils de terrain » de type machine : afficheurs de tableau de
capteurs/actionneurs) assurent d’ordi- bord automobile, superviseurs d’auto- La maîtrise des temps de réponse ou
naire la conversion du signal, le traite- matismes industriels (SCADA). Ces « déterminisme » appelle des méthodes
ment du signal et des données, ainsi réseaux locaux industriels (RLI) sont d’ordonnancement adéquates qui sont
que la communication. L’explosion de aussi variés que leurs domaines d’acti- fréquemment implantées dans des
leurs fonctionnalités et capacités de vité. Citons, par exemple, PROFIBUS/ RTOS spécifiques à l’application ou
traitement et de communication a per- PROFInet et Ethernet/IP (tout deux des exécutifs temps réel « dépouillés »,
mis de fédérer ces appareils sur des temps réel) en automatisation et taillés sur mesure.
bus spécialisés ou « réseaux de terrain » contrôle-commande industriels ;
(liaisons numériques bidirectionnelles LonWorks, BACnet et EIB/KNX dans Les SE en réseau utilisés dans des
multipoints [6]), avantageux à plus le bâtiment ; CAN, TTP/C et FlexRay applications critiques de sécurité
d’un titre : flexibilité accrue par l’asso- dans l’automobile ; TCN dans le ferro- (adoptant des solutions mécatroniques
ciation de matériel et de logiciel em- viaire. Sujets à de multiples contrain- de type tout électrique ou tout élec-
barqués, gain de performances, facili- tes applicatives (temps réel dur/mou, tronique pour remplacer les systèmes
mécaniques ou hydrauliques) doivent
garantir un fonctionnement sans faille.
3 Architecture type d’un réseau de terrain industriel
Ce passage au numérique trouve des
Control exemples dans l’aéronautique avec la
network suppression de la tringlerie de com-
controller mande (fly-by-wire) et dans l’automo-
bile avec la direction tout électrique
(steer-by-wire), dès qu’il faut protéger
la vie humaine, l’installation ou l’envi-
ronnement. Pour parer à tout danger,
des services fiables et sûrs doivent
Field area être fournis à la demande de l’utilisa-
network teur ; la sûreté de fonctionnement des
(Fieldbus) commandes tout électriques et leur
adoption obligatoire figurent au
I/O modules switchgear drives instrument premier rang de ces exigences.
motor
Note
1)
Cf. représentation du modèle OSI en figure 1, p. 47
Si les réseaux de terrain sont en majo- mation réduite une priorité des SE. protocoles cryptographiques, même
rité câblés, le sans-fil (solutions mixtes Les techniques et méthodes de réduc- dans leurs versions OEM, reste limi-
filaires/sans fil incluses) offre d’ambi- tion des dissipations statiques et dyna- tée. Les systèmes d’exploitation tour-
tieuses perspectives pour un certain miques privilégient plusieurs axes : nant sur de petits contrôleurs se bor-
nombre d’applications. En automati- l’optimisation au niveau système/ap- nent à réaliser des services sommai-
sation industrielle, notamment, les plicatif, qui explore les implantations res, sans assurer d’authentification
réseaux de capteurs/actionneurs sans de tâches obligeant à un arbitrage ni de contrôle d’accès pour protéger
fil peuvent apporter une aide à la entre puissance/énergie et qualité de les appareils sensibles et vitaux. De
mobilité des robots, par exemple, tout service ; les sous-systèmes de traite- même, le besoin croissant d’accéder à
comme au contrôle-commande d’équi- ment économes en énergie (gestion distance aux données de production
pements installés en milieux extrêmes de la tension et de la fréquence, ges- expose les systèmes d’automatisation
et difficiles d’accès. Une catégorie à tion dynamique des ressources, choix à la menace d’attaques électroniques
part est formée par les réseaux de du cœur de processeur) ; les sous- pouvant compromettre l’intégrité des
capteurs sans fil destinés aux applica- systèmes mémoires économes en systèmes et la sécurité du site. Enfin,
tions de surveillance. énergie (optimisation des hiérarchies les exigences de disponibilité du
de caches, partitionnement horizontal système et de l’installation rendent
Des pistes de progrès semées et vertical des caches, gestion dynami- impossible ou trop risquée la mise à
d’embûches que des mémoires). jour des logiciels de sécurité implan-
La conception de SoC performants et tés dans les appareils de terrain.
parfaitement « débogués » et, en parti- Les bandes passantes relativement
culier, de multiprocesseurs sur puce limitées des contrôleurs de dispositifs
(MPSoC) combinant les avantages du embarqués (appareils de terrain indus-
parallélisme et de la haute densité triels, par exemple) en termes de cal-
d’intégration, ouvrent de nombreux cul, de mémoire et de communication
horizons à la filière. Parmi d’autres posent d’immenses défis à la mise en
domaines porteurs, citons le test des place de politiques efficaces de sécu-
cœurs embarqués dans les SoC, les rité qui, en général, sont gourmandes
puces à gestion d’énergie, la sécurité en ressources. L’adoption des grands Grant Martin
des SE et le développement de systè- Tensilica (USA)
mes distribués critiques à transmission gmartin@tensilica.com
numérique (x-by-wire) [8] . . .
Grant Martin
Richard Zurawski
L’accroissement de la densité d’inté- Ce mathématicien, diplômé de ISA (USA)
gration et des fréquences de fonction- l’université canadienne de Water- r.zurawski@ieee.org
nement des circuits, de même que loo, fut un collaborateur des
l’utilisation de conceptions SoC, décu- sociétés Burroughs (Ecosse), Bibliographie
plent les quantités de données à tester BNR/Nortel (Canada) et Cadence [1] H. Chang, L. Cooke, M. Hunt, G. Martin,
sur les CI embarqués à base de cœurs. Design Systems (San Jose, Califor- A. McNelly, L. Todd: Surviving the SoC Revolution:
Réduire volumes et délais figure parmi nie) avant de rejoindre, en 2004, A Guide to Platform-Based Design. Kluwer Acade-
les grands défis du test de puces. Tensilica dont il est aujourd’hui mic Publishers, 1999.
[2] A. Sangiovanni-Vincentelli, G. Martin: Platform-
Autre difficulté, le fossé entre la puis- Directeur de la Recherche.
Based Design and Software Design Methodology
sance de travail des SoC et la relative
for Embedded Systems. IEEE Design and Test of
faiblesse des outils automatiques Computers 18 (2001) 6, 23–33.
(ATE) proposés aux concepteurs ; d’où [3] M. Keating, P. Bricaud: Reuse Methodology
l’importance du test à fréquence maxi- Manual for System-on-a-Chip Designs. Kluwer
male (notamment des circuits haute
Richard Zurawski Academic Publishers, 1998 (First Edition), 1999
vitesse) pour pallier les baisses de (Second Edition), 2002 (Third Edition).
rendement ainsi que les coûts exorbi- Diplômé en génie électrique, [4] G. Martin, C. Lennard: Invited CICC paper.
Improving Embedded Software Design and
tants de la vérification fonctionnelle docteur en informatique et
Integration for SOCs. Custom Integrated Circuits
manuelle et des testeurs rapides d’un président de l’ISA USA, Richard Conference, May 2000, 101–108.
grand nombre de broches. Zurawski a mené une double [5] G. Martin, H. Chang (Editors): Winning the SOC
carrière de responsable d’entre- Revolution: Experiences in Real Design. Kluwer
Les contraintes thermiques, dues à la prises de San Francisco et du Academic Publishers, 2003.
densification et à la vitesse des cir- Japonais Kawasaki Electric, et [6] R. Zurawski (ed.): The Industrial Communication
cuits, se répercutent sur leur coût d’enseignant à l’Institute of Indus- Systems, Special Issue. Proceedings of the
IEEE, 93 (2005) 6.
d’encapsulation et de refroidissement, trial Sciences de l’université de
[7] Zimmermann H.: OSI Reference Model: The ISO
sans compter leur fiabilité et leur lon- Tokyo. Il a également signé
model of architecture for open system intercon-
gévité. Ces facteurs, que renforcent plusieurs ouvrages sur les techno- nection. IEEE Transactions on Communications,
l’alimentation sur pile des appareils logies de l’information. 28(4): 425–432, 1980.
et la course à la miniaturisation, font [8] R. Zurawski (ed.): Embedded Systems Handbook.
de la conception en vue d’une consom- Taylor & Francis, 2005.
L es systèmes embarqués
sont des ordinateurs
dédiés totalement intégrés et
Installation d’une instrumentation avancée sur site
tribué qui automatisent et
pilotent en toute sécurité les
grands sites industriels com-
enfouis dans les appareils plexes comme les raffineries
qu’ils servent ou qu’ils com- de pétrole, les centrales
mandent. Si cette définition d’énergie ou les usines à
satisfait le plus grand nom- papier. A ses débuts, l’auto-
bre, elle ne permet pas de matisation industrielle utilisait
comprendre leurs spécificités. la logique à relais pour réali-
ser des fonctions simples de
Vous avez dit embarqués ? commande. Avec la commer-
Pour bien saisir l’apport de cialisation des circuits intégrés
cette technologie, posons et des premiers microcontrô-
deux questions. leurs dans les années 70 et
80, les automates programma-
Primo : en quoi les systèmes bles industriels (API) ouvri-
embarqués diffèrent-ils des rent la voie à une logique de
ordinateurs à vocation géné- commande plus complexe.
raliste ? En fait, c’est selon . . . Aujourd’hui, le système
Par définition, un système d’automatisation étendue
embarqué est conçu d’origine pour du transport de l’énergie électrique. IndustrialIT 800xA d’ABB fédère des
une série de tâches prédéfinies, de la De même, en dépit de progrès im- appareils de terrain intelligents et lar-
plus simple – surveiller le bon fonc- menses dans les technologies de com- gement distribués avec les fonctions
tionnement d’un interrupteur électri- mutation et dans la science des maté- des systèmes en amont de la hiérar-
que – à la plus complexe – comman- riaux, les disjoncteurs mettent en chie industrielle pour optimiser les
der les axes d’un puissant robot indus- œuvre les mêmes fondements depuis performances de l’outil de production
triel hautement flexible. En l’occurren- une cinquantaine d’années. Dotés de et du procédé lui-même.
ce, les deux solutions seront très diffé- puissants petits microcontrôleurs peu
rentes. La première sera optimisée coûteux, les composants embarqués
pour une production de masse à très s’invitent également dans des produits
Le logiciel d’un système
faible coût et l’exécution d’un petit éprouvés où ils surveillent, protègent embarqué moderne peut
nombre d’algorithmes prédéfinis alors ou commandent la fonction première compter des centaines de
que la seconde devra calculer des tra- du produit. Par rapport aux autres
jectoires complexes et programmables, technologies, l’embarqué réalise ces milliers de lignes de code.
et transformer les signaux de comman- fonctions à moindre coût ou offre un
de des moteurs du bras du robot. supplément de valeur ajoutée. Les défis de l’embarqué pour les
applications industrielles
Secundo : pourquoi avons-nous besoin D’autres familles de produits propo- Ce numéro de la Revue ABB présente
des systèmes embarqués ? Les ordina- sées par ABB n’existeraient pas sans un large éventail de produits et solu-
teurs comme les PC sont beaucoup les systèmes embarqués. Ainsi, les tions ABB qui font appel aux techno-
trop chers pour la majorité des pro- systèmes de contrôle-commande dis- logies de l’embarqué pour relever des
duits qui hébergent une forme de défis et saisir des opportunités. Or, si
technologie embarquée. De surcroît, de nombreux avantages et contraintes
Technologie moderne des transformateurs
une solution générique serait incapa- sont propres à tous les types de systè-
ble de satisfaire des besoins de per- me embarqué – coût, taille, etc. –,
formance ou des contraintes fonction- l’embarqué industriel pose des défis
nelles : faible consommation énergéti- particuliers.
que, compacité, fiabilité ou caractéris-
tiques temps réel. Contraintes de l’embarqué industriel
Si les exigences varient énormément
Où se nichent les systèmes d’une application à l’autre, certaines
embarqués ? sont spécifiques à la sphère industrielle :
ABB est un acteur de premier plan des Disponibilité et fiabilité
technologies de l’énergie et de l’auto- Sécurité
matisation depuis plus d’un siècle. Temps réel (déterminisme)
Consommation énergétique
Certains concepts sous-jacents de ces Durée de vie
technologies évoluent très lentement.
Ainsi, les transformateurs de puissan- Disponibilité et fiabilité
ce modernes fonctionnent selon le Les systèmes d’automatisation et
même principe qu’aux premiers jours d’énergie doivent offrir une disponibi-
res pratiques élaborées par certaines lement, ils intégraient des fonctionna- Perspectives
de ses équipes à d’autres secteurs lités de supervision et de commande à ABB façonne l’avenir des technologies
d’activités pour améliorer les perfor- distance, mais le plus souvent ils exé- de l’énergie et de l’automatisation avec
mances globales des systèmes. Déve- cutaient certaines fonctions de maniè- des produits et solutions innovants
lopper des plates-formes de produits re autonome. Les choses évoluent dans lesquels les systèmes embarqués
est également un bon moyen de rapidement avec les systèmes embar- jouent un rôle croissant. Pour garder
garantir la réutilisation et une plus qués modernes qui font partie inté- notre longueur d’avance, nous devons
grande efficacité. grante de réseaux distribués très éla- anticiper les tendances de fond et sai-
borés. Les capteurs simples avec une sir les opportunités qui se présentent.
électronique de transmission élémen-
Les SoC permettent de taire ont cédé le pas à des appareils Parmi celles-ci, les « systèmes sur une
réaliser des systèmes de terrain intelligents et complexes. puce » ou SoC (Systems on Chip) per-
extrêmement puissants Conséquence : des produits différents mettent de réaliser des systèmes extrê-
ne peuvent être conçus indépendam- mement puissants – associant matériel
sur des plates-formes ment les uns des autres mais doivent et logiciel – sur des plates-formes confi-
configurables qui héber- contenir certains composants com- gurables qui hébergent tous les blocs
muns. Les capacités de communica- fonctionnels de base d’un système em-
gent tous les blocs tion, autrefois secondaires, deviennent barqué : microprocesseurs, puces DSP,
fonctionnels de base d’un une pièce maîtresse des systèmes. circuit logique programmable, mémoire,
système embarqué. Alors que seul le câblage série en fil à processeurs de communication et pilo-
fil permettait, par le passé, de relier tes d’affichage, pour ne citer qu’eux.
un appareil à un système de contrôle-
Connectivité commande, les bus de terrain fédèrent D’autres tendances sont liées aux
Avant la diffusion massive des com- désormais de nombreux appareils communications sans fil et aux appa-
munications numériques, les systèmes complexes. La nécessité de connecter reils auto-configurables et systèmes
embarqués fonctionnaient pour l’es- différentes applications au sein d’un embarqués en réseau, qui élargissent
sentiel en mode autonome. Eventuel- système aux informations et services le périmètre d’utilisation des appareils
intégrés aux appareils de terrain a un de terrain intelligents pour envisager
effet d’entraînement sur l’introduction des applications jusqu’ici irréalisables
des technologies standards de l’infor- du fait des coûts de câblage. ABB est
Module de communication pour transmission
mation et des communications (TIC), aux avant-postes des technologies et
radio
comme Ethernet et les services web. applications qui valorisent les récents
résultats de la R&D et les avancées
Simplicité d’usage dans d’autres secteurs d’activités,
Les appareils de terrain complexes comme les télécommunications et
sont souvent programmables ou confi- l’électronique grand public.
gurables. Un transmetteur de pression
moderne peut contenir plusieurs cen-
taines de paramètres. Notre mode
Les capteurs simples
d’interaction avec l’appareil – interface avec une électronique de
intégrée ou application logicielle du transmission élémentaire
système – s’est complexifié. Rendre
cette complexité transparente à l’utili- ont cédé le pas à des
sateur n’a pas toujours été primordial. appareils de terrain intelli-
Si la plupart des contraintes sont aisé-
ment quantifiables ou absolues, le
gents et complexes.
concept de « simplicité d’usage » ou en-
core d’ergonomie est parfois difficile à S’il nous est impossible de dire à quoi
Bras d’un robot équipé d’un détecteur de
définir. Un système embarqué d’utilisa- ressembleront les systèmes d’énergie
proximité sans fil
tion simple et intuitive coûte pourtant et d’automatisation dans une vingtaine
moins cher à mettre en service et à d’années, nous pouvons souligner le
entretenir. Il induira moins d’erreurs et double rôle de catalyseurs et de loco-
sera une composante clé de la satisfac- motives que joueront les systèmes
tion globale du client. embarqués dans leur développement.
rapprochée
gies embarquées dans les automa-
tismes du système électrique assu-
rent des fonctions de protection et
de nombreuses autres tâches appli-
catives. Dans cet article, nous com-
Les applications embarquées dans mençons par dresser l’inventaire de
la protection et l’automatisation des leurs domaines d’application pour
ensuite analyser l’évolution techno-
systèmes électriques logique des protections et des
Kornel Scherrer
automatismes utilisés dans le tripty-
que production-transport-distribu-
tion du système électrique
Domaines d’application
Si l’automatisation de la conduite et
de la protection du système électrique
tion des ouvrages, de régulation des Les automatismes d’un poste électri- Ces automatismes sont des compo-
transits de puissance, de surveillance que sont en général reliés à un termi- sants de systèmes modulaires, dont le
des régimes de fonctionnement et de nal de communication distant, ou nombre d’entrées/sorties (E/S) et la
suivi d’état des équipements. passerelle, qui échange des informa- puissance de calcul varient.
tions avec le centre de conduite du
Centrale de production réseau. Poste de distribution primaire
L’exploitation des centrales de produc- Ce poste assure les mêmes fonctions
tion fait largement appel aux solutions qu’un poste source mais à des ni-
d’automatisation industrielle complé-
Les bouleversements veaux de tension inférieurs. Des trans-
tées d’automatismes dédiés aux équi- intervenus dans le secteur formateurs de moindre puissance
pements HT comme les générateurs. du transport et de la transforment, par exemple, le 110 kV
Parmi les fonctionnalités, citons : en 38 kV. Ici, un même appareil intè-
protection et contrôle-commande distribution d’électricité gre et réalise conjointement les fonc-
des générateurs ; plaident pour de nouvelles tions de protection et de contrôle-
contrôle de synchronisation commande. L’énergie en jeu dans un
(Synchrocheck) du générateur lors
solutions. défaut est moins critique que dans un
de son couplage au réseau de réseau de transport, assouplissant
transport ; Alors que le transport du courant se quelque peu les contraintes de temps
protection et commande des fait en alternatif (CA), des lignes en réel. Toutefois, les temps de manœu-
disjoncteurs. courant continu à haute tension vre restent de l’ordre de quelques
(CCHT) sont généralement utilisées dizaines de millisecondes.
Les automatismes sont souvent inté- pour acheminer l’électricité sur de
grés dans le système automatisé de longues distances. Dans ce cas, une Poste de distribution secondaire
conduite de la centrale. conversion CA/CC et CC/CA aux deux Ce type de poste, situé plus près des
extrémités des lignes est réalisée par consommateurs avec des niveaux de
Réseau de transport des convertisseurs à thyristors qui tension plus faibles, peut éventuelle-
Un réseau de transport est constitué exigent des équipements de contrôle- ment inclure un transformateur, mais
de lignes électriques interconnectées commande et de protection comple- sa configuration est considérablement
par des postes électriques qui embar- xes et très puissants avec des temps moins complexe que celle d’un poste
quent les fonctions de protection de cycle aussi courts que 100 ns. primaire.
dédiées et automatisées. La protection
différentielle des lignes met en œuvre Poste source La technicité des automatismes est
deux dispositifs électroniques qui Dans ce poste électrique, de gros également très limitée, assurant le
mesurent la tension et le courant aux transformateurs de puissance isolés plus souvent de simples fonctions de
deux extrémités. Des liaisons de com- dans l’huile abaissent les niveaux de protection. Les produits sont stan-
munication spécialisées transmettent tension, par exemple, de 240 kV dards, peu chers et pour l’essentiel
les mesures qui, en régime normal, ne (transport) à 110 kV (distribution). non communicants.
varient pas. Toute variation des gran- Des schémas spécifiques de disjonc-
deurs mesurées révèle un défaut sur teurs garantissent une régulation Source de production autonome
la ligne qui provoque l’ouverture fiable des transits de puissance. Une source de production autonome
(déclenchement) des disjoncteurs en On y trouve de nombreux systèmes type est un générateur de secours
quelques millisecondes, séparant la embarqués servant à des fins d’auto- pour les consommateurs critiques :
partie en défaut du reste du réseau. matisation. Globalement, on distingue hôpitaux, sites industriels ou infra-
Un défaut peut être temporaire (suite la protection des composants (ex., structures vitales. Dans ce genre
à un choc de foudre ou autre phéno- ligne, transformateur ou disjoncteur) d’application, on trouve le plus sou-
mène) ou permanent (chute d’un de la protection des systèmes (ex., vent un inverseur de source (source
arbre sur la ligne ou autre incident). jeux de barres). Un court-circuit dans standard <–> source de secours).
Dans le cas d’un défaut temporaire, le poste électrique pouvant atteindre Les fonctions d’automatisation embar-
les automatismes reconnectent auto- 100 000 A, les protections doivent quées correspondantes garantissent
matiquement la ligne. réagir dans les 10 à 20 ms en isolant le bon fonctionnement de tous les dis-
la partie défectueuse du poste. positifs concernés, y compris le sec-
Autre application courante : la protec- tionnement de la ligne électrique, le
tion de distance qui assure une fonc- Pour des raisons de sûreté de fonc- démarrage du générateur et le coupla-
tion semblable mais basée sur l’impé- tionnement, on utilise des dispositifs ge du générateur au consommateur
dance de la ligne plutôt que sur les embarqués distincts pour les fonctions critique. Si l’application ne peut tolé-
variations de tension ou de courant. de protection et de contrôle-comman- rer la moindre perturbation (ex., ser-
En cas de défaut, le dispositif embar- de. Ainsi, un poste peut nécessiter veurs de données), de grosses batte-
qué isole non seulement la ligne, mais plusieurs dizaines d’automatismes, ries d’accumulateurs ou des systèmes
indique également la distance entre le voire plusieurs centaines s’il est à volant servent à compenser la tem-
poste électrique et le lieu présumé de important. porisation de démarrage du généra-
la défaillance. teur. Une inversion de source rapide
et complète intervient en quelques surintensités, la localisation des dé- les moteurs électriques et autres équi-
millisecondes, sans interrompre l’ali- fauts et le réenclenchement des dis- pements lourds. Ils comportent de
mentation électrique de l’informatique joncteurs. Le rétablissement rapide et nombreux dispositifs de protection, de
critique. « intelligent » des lignes de distribution contrôle-commande et de mesure, le
en défaut est un autre exemple prati- plus souvent intégrés au système de
Automatismes de tranche que de fonctions avancées d’automati- conduite de l’ensemble du site indus-
On regroupe sous le vocable « automa- sation embarquée. triel.
tismes de tranche » les dispositifs de
protection et de contrôle-commande Réseau industriel Centre de conduite du réseau
situés à l’extérieur du poste et montés Les gros consommateurs électriques Le centre de conduite du réseau est le
directement sur les lignes de distribu- comme les sites industriels, les usines poste de pilotage centralisé où des
tion électrique. Les fonctionnalités ou complexes chimiques ont leur pro- systèmes SCADA de télégestion rapa-
types incluent la protection contre les pre réseau sur lequel sont raccordés trient les données de tous les postes
électriques et réalisent des calculs
complexes. Il regroupe également les
systèmes de gestion énergétique qui
Technologie d’automatisation des postes électriques
veillent au fonctionnement performant
et stable des générateurs, du réseau
Les premiers dispositifs numériques grammables FPGA (Field Program- de transport et des centres de consom-
de protection et de contrôle- mable Gate Arrays) intégrant les mation. Des calculs complexes de
commande utilisaient les proces- fonctions de logique et de prétraite- transit de puissance y sont réalisés,
seurs DSP spécialisés. Aujourd’hui, ment des signaux. Un automatisme surveillant les régimes de fonctionne-
ils bénéficient de la formidable puis- inclut le plus souvent plusieurs car- ment critiques pour permettre au
sance de calcul des unités centrales tes électroniques pour accompagner personnel de conduite de prendre les
(UC) génériques. Ainsi, les micro- la grande diversité de circuits d’en- mesures adéquates.
contrôleurs PowerPC conjuguent trée et de sortie. Une liaison série à
haute puissance de traitement et haut débit est intégrée pour la com-
faible consommation énergétique, et munication intermodule, permettant
donc faible dissipation thermique. à l’UC d’échanger des données avec
La proximité des équipe-
Les mémoires RAM servent à l’exé- les modules d’entrée et de sortie. ments HT et MT impose
cution des programmes et les mé- Des puces ASIC sont conçues pour des contraintes plus
moires EPROM au stockage des optimiser l’ensemble des spécifica-
programmes et des données de tions techniques et économiques. fortes aux solutions de
configuration. Une configuration La figure ci-dessous est un exemple conduite automatisée du
type peut inclure un PowerPC ca- d’UC haute performance raccordée à
dencé à 400 MHz, 64 Mo d’EPROM un module d’entrées numériques et
système électrique.
et 64 Mo de RAM. L’UC peut être de communication sur Ethernet.
complétée de circuits logiques pro- Les technologies embarquées réalisent
des fonctions à temps réel critique à
tous les niveaux du système et de la
a EPROM e Commutateur Ethernet multiport avec liaison conduite. Le graphique 1 regroupe
b FPGA de prétraitement des signaux Ethernet 100 Mbit/s optique et électrique les différentes applications selon les
c Liaison série intégrée 100 bit/s f Entrées binaires 18-300 V contraintes temps réel.
d Alimentation g ASIC de traitement des entrées numériques
h RAM Dynamique technologique
i Microcontrôleur PowerPC La technologie embarquée pour
l’automatisation des systèmes électri-
c
ques progressera dans trois directions
b
distinctes.
h a
i d Intégration de l’électronique
Au fur et à mesure des avancées de
la technologie des circuits intégrés,
e chaque automatisme embarquera un
g
nombre croissant de fonctionnalités.
Du fait de l’augmentation de la fré-
quence d’horloge des UC et de la
f
capacité mémoire, un même dispositif
embarqué sera capable d’exécuter des
fonctionnalités nouvelles et supplé-
mentaires aujourd’hui réalisées par
Centre de Source de
L’exploitation des
Réseau de Postes Postes Réseaux Réseau
conduite
du réseau
transport primaires
production
autonome
secondaires industriels BT centrales de production
Synchronisation horaire : acquisition des données analogiques : 1..30 s
fait largement appel aux
Evénements du système : 1 ms solutions d’automatisation
industrielle.
Perspectives
plusieurs dispositifs éventuellement moins, tous ces domaines d’applica- La filière électrique est un gros consom-
en différé. tion s’acheminent vers toujours plus mateur de systèmes embarqués comple-
d’intégration, chacun à un rythme dif- xes que l’on retrouve dans des applica-
De surcroît, le développement de férent. tions nombreuses et variées : protection
plates-formes électroniques et logiciel- des ouvrages, régulation des transits de
les génériques tirera vers le bas les Communicabilité puissance, surveillance des processus et
prix des applications spécifiques. Les progrès les plus notables porte- suivi d’état des équipements.
ront cependant sur l’aptitude crois-
Intégration de l’appareillage électrique sante à communiquer toujours plus Les automatismes s’intègrent dans les
Les systèmes seront également embar- rapidement avec en ligne de mire réseaux de transmission de données
qués dans l’appareillage électrique l’adoption de l’Ethernet industriel. La pour échanger des informations entre
lui-même qui s’oppose à la pratique nouvelle norme CEI 61850 pour le eux et avec les systèmes SCADA.
actuelle où les automatismes sont secteur énergétique incite à l’interopé-
montés dans des tableaux électriques rabilité à tous les niveaux d’un systè- La voie empruntée par le progrès
et raccordés à l’appareillage par des me d’automatisation, pour diffuser et technologique annonce, d’une part,
entrelacs de câbles. tirer le plein potentiel des technolo- une complexité fonctionnelle crois-
gies de la communication. Les disposi- sante de chaque dispositif doublée
Ainsi, l’appareillage électrique avec tifs du futur offriront des fonctions d’une intégration plus poussée avec
ses fonctions d’automatisation forme réseau multiports assurant aussi bien l’appareillage MT et HT, et, d’autre
une unité fonctionnelle complète que des tâches de routage et de commuta- part, des besoins accrus d’automatisa-
l’on qualifie d’intelligente. Les tâches tion qu’une synchronisation horaire tion, de communicabilité et de con-
de développement matériel (schémati- haute précision. Par ailleurs, les pro- nectivité.
que et câblage) cèdent le pas à des
développements et des confi-
gurations logiciels. 2 Densité d’intégration des dispositifs selon les niveaux de tension
Lorsque vous mettez le pied sur un es- par eux-mêmes, s’adapter aux varia- ces appareils en terme de vitesse de
calator, celui-ci ne ralentit pas sous la tions de leur environnement ; pour traitement de l’information, mais
charge supplémentaire car, pour main- cela, ils sont commandés par des également d’intégrer des fonctions
tenir sa vitesse, ses moteurs fournis- variateurs électroniques de vitesse qui mathématiques de plus en plus pous-
sent un surcroît de puissance. Dans deviennent leur cerveau. sées. La technique DTC (Direct Torque
l’industrie, il en va de même : les Control) de commande des moteurs,
convoyeurs, arbres mécaniques et Une caractéristique clé de ces varia- exclusivité ABB, exploite toute la puis-
pompes doivent fonctionner à des teurs est leur sensibilité et leur rapidité sance des processeurs de traitement
valeurs préréglées de vitesse ou de de réaction à toute sollicitation de numérique du signal DSP (Digital
couple quelles que soient les condi- l’application. Les progrès des semi- Signal Processors) pour des temps de
tions réelles d’exploitation. Or les mus- conducteurs ont permis, non seule- réponse et un niveau de précision
cles que sont les moteurs ne peuvent, ment, de doper les performances de inégalés.
Réseau
Cœur DTC
Etat couple Commandes de Redresseur
positionnement
Régulateur de vitesse + Référence de
Signaux des interrupteurs
compensateur d’accélération couple interne
Comparateur de commande
Régulateur de référence de couple
Référence de couple Optimi- Bus c.c.
de couple sateur
Comparateur d’impul-
de flux sions
Référence +
de vitesse PID
- Onduleur
Couple réel Etat flux ASIC
Position des
Régulateur
Flux réel interrupteurs
de référence
Optimisation de flux Modèle
du flux M/A moteur
U f
auto-adaptatif
Freinage par
contrôle de U f
flux M/A
dans les variateurs de faible puissance Alors que les aimants en NdFeB (néo-
Les bureaux modernes sont truffés d’équipe-
destinés aux applications peu contrai- dyme-fer-bore) sont disponibles de-
ments sensibles aux perturbations harmoni-
gnantes, on privilégie la technique puis 1987, leur composition exigeait
ques du réseau. Le variateur DTC « propre » est
DTC dans les applications qui deman- des améliorations avant de pouvoir
idéal pour ce type d’environnement.
dent des temps de réponse très courts exploiter leurs propriétés mécaniques
en régulation de couple pour des per- et magnétiques pour fabriquer des
formances optimales. Les variateurs de moteurs. Entre-temps, les techniques
forte puissance représentant un inves- de fabrication ont régulièrement pro-
tissement lourd, la technique DTC est gressé et de puissants moteurs à
intégrée à toute la gamme ABB, quelle aimants permanents arrivent à présent
que soit l’application. sur le marché.
Face aux exigences croissantes de fiabilité, de rapidité et de précision des convertisseurs de puissance
et des variateurs de vitesse, les contrôleurs doivent être de plus en plus performants. Le contrôleur
AC 800PEC d’ABB, intégré au système d’automatisation étendue 800xA plébiscité par nos clients,
est une plate-forme de commande non seulement pour les systèmes à électronique
de puissance, mais également pour la traction ferroviaire et la conduite
des laminoirs, comme le montrent les deux exemples
de cet article.
d e
CC750® identiques ( 2d et 2e ) sont raccor- l
dés au caténaire 2a via un transformateur c
m
HT commun refroidi à l’huile 2c . Les
n
deux convertisseurs sont totalement re-
h
dondants, le train pouvant continuer de k
j
contre les surintensités ainsi qu’un ver- ultra de la technologie pour l’électroni-
rouillage de modulation et d’amorçage. que de puissance. En général, les cir-
parente des solutions dans le systè- Pour piloter une usine gigantesque et
Laminage des tôles me de conduite de procédé. aussi complexe au vue des exigences,
un puissant contrôleur doit comman-
Les laminoirs à chaud et à froid 4 der une panoplie très large de dispo-
Dans l’industrie métallurgique, la qua- sont soumis à des exigences accrues sitifs, depuis les plus simples (en tout-
lité des produits de même que la pro- de rentabilité, de productivité et de ou-rien) jusqu’aux automatismes les
qualité des produits. Parallèlement, plus avancés, tâche admirablement
ductivité et la flexibilité de l’outil de
l’outil de production doit être suffi- assurée par la plate-forme AC 800PEC.
production ne cessent de croître. La
samment flexible pour fabriquer des Outre l’intégration totale dans la solu-
nouvelle génération de systèmes produits de plus en plus diversifiés. tion d’automatisation étendue 800xA
d’automatisation ABB pour les lami- Qualité et productivité sont tributaires et la communication avec les E/S, les
noirs regroupe des solutions inté- de nombreux facteurs (performances
grées et avancées qui couvrent les des équipements mécaniques et élec- Pour le client, cela se
besoins de qualité et de productivité triques, alimentations auxiliaires et traduit pas une réduction
stratégies de régulation) et de très
des lamineurs. L’utilisation de la
nombreuses variables qui doivent être
des variations d’épaisseur
plate-forme d’automatisation étendue étroitement surveillées pour atteindre pouvant atteindre 50 %
800xA d’ABB avec le puissant contrô- les objectifs.
leur AC 800PEC permet une automati-
(selon le produit).
sation de toute la chaîne de produc- Un exemple de paramètres clés d’un entraînements de puissance, les diffé-
tion avec intégration totale et trans- laminoir à froid est donné au tableau 2 . rents bus de terrain et l’interface
homme-machine, cette plate-forme se
distingue par son puissant langage de
4 Pilotage haute précision du laminoir
programmation normalisé CEI 61131-3
et les performances de son unité cen-
trale (UC) 5 .
Bibliographie
[1] Peter Bruderer Stadler Rail Bussnang, Description
of FLIRT train, Railvolution 4/04 pages 58–72
[2] The Mathworks, User Manual Release 12.1, In
Un des défis majeurs qui se posent et de la masse des produits, et une
particular Matlab, Simulink, Real Time Workshop,
aux lamineurs est le contrôle d’épais- amélioration des performances écono- Stateflow, Stateflow Coder
seur des tôles et son maintien dans miques du site. Pour piloter efficace- [3] ABB in metals, http://www.abb.com
des tolérances très étroites. Le marché ment le procédé de laminage, la chaî-
de l’embouti-étiré2) de tôles d’alumi- ne globale de production – équipe- Notes
1)
nium et d’acier destinées au condi- ments mécaniques, électriques et Pour en savoir plus sur la plate-forme AC 800PEC,
tionnement et à l’automobile fait réfé- hydrauliques, instruments de mesure, lire également « Flots de conception », p.62
2)
Flinker Leichter Innovativer Regional Triebzug :
rence. Plus les variations d’épaisseur lubrification et stratégie de régulation
nouveau train régional rapide et léger
peuvent être réduites, plus le laminoir – doivent fonctionner au diapason 6 . 3)
Emboutissage : procédé de formage d’une tôle
peut être piloté aux limites de toléran- métallique entre une matrice et un poinçon.
ce avec, à la clé, une réduction de la Les algorithmes actuels de contrôle En embouti-étiré, la profondeur de la pièce est
consommation de matières premières d’épaisseur sont composés de boucles supérieure à son diamètre.
Client/
Server level
Remote Clients
Workplaces
System Servers
Control Network
MCC
matismes s’échangeant mesures et cal- système d’exploitation temps réel l’essentiel entièrement définies par
culs. Le prétraitement est lui aussi (RTOS). l’utilisateur.
multiforme : du simple filtrage d’E/S
et horodatage de paquets de données Les modules de communication peu- Client/serveur
aux fonctions poussées de prétraite- vent mettre en œuvre une pile proto- A ce niveau, plusieurs systèmes logi-
ment et de diagnostic au niveau cap- colaire en partie matérielle, en partie ciels se conjuguent pour assurer des
teurs/actionneurs. Des modules de logicielle, avec un microprogramme fonctions opérationnelles comme la
communication dédiés servent de bus tournant sur l’unité centrale embar- présentation des mesures et de l’état
de scrutation des E/S. quée. D’où une certaine « division du process aux opérateurs. Ils se char-
du travail » : à l’UC le traitement des gent également des études, de la mise
Concrètement, les éléments constitu- messages acycliques, à la mémoire à en service et de la maintenance du
tifs du système sont pour la plupart accès direct (DMA) celui des messages système dans son entier. Ici, serveurs
des composants embarqués dont la cycliques, parfois accompagnée d’un et PC standards sont bâtis sur la tech-
conception est optimisée pour des circuit ASIC dédié. nologie Windows plutôt que sur
besoins précis. des systèmes embarqués, même si,
là aussi, des solutions spécifiques
Les modules d’E/S, dotés de fonctions
Il est souvent capital (redondance des serveurs et du
simples de traitement de signal, peu- qu’une tâche soit parfaite- réseau, par exemple) garantissent la
vent être entièrement réalisés en ment traitée et achevée disponibilité de l’ensemble.
matériel, leur logique étant partielle-
ment implantée dans une puce pro- dans le délai qui lui est Contrôle-commande
grammable FPGA (Field Programma- imparti. C’est au niveau des contrôleurs d’auto-
ble Gate Array). Les E/S plus comple- matismes que l’on trouve les systèmes
xes de même que les capteurs/action- Le module processeur de l’AC 800M embarqués les plus aboutis, où ils sont
neurs « intelligents » embarquent des utilise un RTOS commercial pour confrontés à de dures conditions
microcontrôleurs leur assurant davan- exécuter l’une des applications embar- (vibration, chaleur . . .). Un contrôleur
tage de souplesse fonctionnelle. Bon quées les plus complexes et les plus doit aussi faire preuve de grande flexi-
nombre d’entre eux s’appuient sur un souples. Ses fonctions sont pour bilité pour prendre en charge une pa-
noplie de fonctions, des simples com-
mandes TOR à la régulation PID. ABB
2 Environnement 800xA
propose à cette fin toute une gamme
de contrôleurs, le plus évolué étant le
module processeur AC 800M 3 .
CPU card
Ethernet
le bus d’interconnexion Modulebus La première grande priorité du modu- de tel avec l’AC 800M qui peut détec-
accueillant les modules d’E/S S800 ; le processeur est d’exécuter les algo- ter les défauts critiques et effectuer
le bus d’extension CEX pour le rac- rithmes de régulation du processus, à une sauvegarde de l’UC en moins de
cordement de modules de commu- savoir les calculs définissant, par 10 ms !
nication supplémentaires ; exemple, le temps d’ouverture et de
deux ports série RS 232 ; fermeture des vannes, le démarrage Communication
une liaison RCU de commande de des moteurs, leur vitesse de rota- Le système 800xA comporte de nom-
redondance. tion . . . sans compter toutes les autres breux coupleurs bus ou réseau 5 .
tâches de pilotage direct de la produc-
La suppression de pièces mobiles tion. Ces calculs reposant sur des Les automatismes industriels obéissent
comme les disques durs et les ventila- données d’entrée et de sortie, la logi- à plusieurs normes ou standards de
teurs garantit la fiabilité du contrôleur que de commande du processus est communication entre les contrôleurs
soumis à des conditions difficiles. entièrement tributaire de la précision et la périphérie que constituent les
Dans le module processeur AC 800M, de lecture de ces valeurs. Le logiciel blocs d’E/S, capteurs/actionneurs
programmes et données sont stockés du système embarqué doit traiter cette intelligents et autres appareils de
en Flash PROM et en RAM ; grâce à logique et la scrutation des E/S avec terrain. L’AC 800M accepte bon nom-
l’efficacité énergétique de l’UC, l’unité assez de souplesse pour autoriser des bre des grands protocoles internatio-
n’est refroidie que par convection modifications sans jamais perdre le naux normalisant les échanges dans
naturelle. Pour alléger la maintenance, contrôle de la production en cours. l’atelier : PROFIBUS, Foundation Field-
l’usage de ventilateurs mécaniques est bus (FF), HART.
proscrit.
Les éléments constitutifs Les bus série, dont Modbus, et les
Bâtir le module processeur d’un systè- du système sont pour la protocoles pouvant être implémentés
me d’automatismes sur un micro- plupart des composants par l’utilisateur dans la logique de
contrôleur embarqué réduit le nombre commande, figurent parmi les autres
de composants, les coûts et la consom- embarqués dont la con- standards de communication de
mation. Pour les applications nécessitant ception est optimisée l’AC 800M.
un supplément de logique sur silicium,
on utilise un FPGA. Les ports Ethernet
pour des besoins précis. Une troisième famille de protocoles
et série sont implantés dans le micro- assure la connectivité à d’autres pro-
contrôleur. De plus, un certain nombre L’AC 800M doit sa haute disponibilité duits spécifiques, comme la comman-
de fonctions spécialisées, qui auraient à la redondance de son UC. Or inté- de de moteurs INSUM d’ABB, les
pu être réalisées dans des unités logi- grer la redondance dans des systèmes variateurs de vitesse avancés ABB et
ques matérielles (Modulebus, CEX et embarqués n’est pas chose aisée : divers systèmes d’E/S faisant appel à
RCU), prennent davantage la forme de cela exige une compréhension fine des protocoles « métier ».
blocs fonctionnels dans le FPGA. de tous les différents modes de
défaillance d’un système, doublée Ces variantes de communication se
Le tandem processeur-RTOS permet d’une grande maîtrise des solutions matérialisent le plus souvent par des
au logiciel d’exécuter plusieurs tâches de redondance aptes à gérer chaque modules dédiés, couplés au module
pour une réponse temps réel des type de défaillance. Le problème se processeur par le bus CEX et se char-
boucles de régulation et un dialogue corse lorsque certains processus ont geant de la mise en œuvre des proto-
réactif avec l’opérateur d’atelier. plus d’importance que d’autres. Rien coles et de l’échange des données
process et de suivi d’état avec le
module processeur par le biais d’une
5 Interfaces de communication de l’AC 800M
interface logicielle normalisée. Ces
informations empruntent la mémoire
double port du module de communi-
SM810
PM865
CI860
CI858
CI857
CI856
CI855
CI854
CI851
CI853
PROFIBUS DP
Network
FF HSE
MB300
Control
INSUM
RS232
RS232
Si accompagner un bon produit avec une offre de services et des outils de maintenance
pertinents permet d’optimiser ses performances et de minimiser ses coûts d’exploita-
tion, une gestion efficace de son cycle de vie impose de connaître en continu son régi-
me de fonctionnement, son degré d’usure, l’origine des défaillances et les interventions
de maintenance. Un historique précis de l’état des actifs et de leurs performances
ouvre la voie à une maintenance prédictive pour une réduction significative des coûts
de maintenance et des risques de défaillance. Sans cette information, les performances
se dégradent et les coûts de maintenance s’envolent.
Les équipes d’ABB MV Drives, en collaboration avec des chercheurs du Groupe, ont
développé une solution logicielle DriveMonitorTM de suivi des performances d’un
système d’entraînement moyenne tension (MT), avec télérelève des données d’état
et historisation de leur exploitation. Le système, testé actuellement sur le chantier du
tunnel du Saint-Gothard en Suisse, est un outil avancé de gestion du cycle de vie.
DriveMonitor™ Unit
Industrial PC
Router
VPN Firewall
Ethernet
TCP/IP
Optical Fibers
NDBU 95
ACS drivers
1 ........... 5
que configure et optimise les produits de vie, partant du variateur lui-même Intelligence, évolutivité et sécurité
au vu des applications des clients. pour s’étendre à toute la ligne de pro- DriveMonitor™ comprend une compo-
Un coup d’œil rapide « sous le capot » duction dans laquelle il s’imbrique. sante matérielle et une composante
d’un variateur permet de percevoir logicielle 2 . La première est un PC
immédiatement la complexité de cette Gestion performante du cycle de vie industriel durci et communicant,
technologie pointue de commande Une démarche pragmatique de gestion monté d’origine dans les variateurs
des moteurs : câbles électriques et bar- du cycle de vie doit répondre aux MT d’ABB les plus puissants (égale-
res de cuivre, cartes électroniques, questions suivantes : ment disponible séparément pour les
programmes en code assembleur et Que faire pour maintenir l’actif au modèles existants). La couche logiciel-
langages évolués de dernière généra- summum de ses performances, aux le collecte et analyse automatique-
tion. Ses performances tout au long coûts les plus bas ? ment une sélection de signaux et de
de sa durée de vie doivent être maxi- Quand faut-il intervenir ? paramètres du variateur. Pour une
misées. Or les variateurs de vitesse, et sécurité maximale, les données
notamment la gamme MT d’ABB, Dans l’idéal, l’actif doit intégrer suffi- empruntent un réseau privé virtuel.
constituent des « puits de connaissan- samment d’intelligence pour fournir
ces », accumulant des données non lui-même les informations à l’opéra-
seulement sur leur propre fonctionne- teur. Autre solution : ajouter de l’intel-
Pour contenir les coûts,
ligence sous la forme d’un système les systèmes de mainte-
Pour être efficaces, les embarqué pour exploiter toute la nance doivent offrir sou-
richesse des données traitées par le
outils d’un système de variateur. plesse et adaptabilité à
gestion de cycle de vie une large palette d’actifs.
Telle est la vocation du système
doivent s’adapter aux DriveMonitor™. D’une part, il surveille
spécificités de chaque et analyse en continu l’état et le fonc- Le défi majeur de l’évolutivité
tionnement du variateur, identifie Le logiciel offre une souplesse extrê-
type d’actif, ainsi qu’à sa l’origine des défauts et permet d’entrer me en termes de configuration des
valeur, sa criticité et la dans l’ère de la maintenance prédicti- règles de diagnostic, d’actifs pouvant
politique de maintenance ve. D’autre part, il constitue une plate- être surveillés, de fonctionnalités
forme d’accueil pour des extensions d’alarme et d’édition de rapports, et
générale. qui, à partir des signaux du variateur, de sources de données. Compatible
permet à l’opérateur de visualiser l’état avec les produits de surveillance
ment, mais également sur le moteur de l’arbre moteur complet, de collecter d’actifs d’ABB, DriveMonitor™ est une
qu’ils commandent, sur la machine des indicateurs clés de performances, porte ouverte vers les solutions de
entraînée voire sur toute la chaîne de etc. Qui plus est, les clients ont accès, gestion et d’optimisation des actifs.
production en aval. En extraire des via la Support Line1) d’ABB, à une Il s’intègre aisément dans les systèmes
informations pertinentes est l’amorce équipe de spécialistes de la télésur- d’automatisation étendue avec la plate-
d’une démarche de gestion du cycle veillance et du télédiagnostic. forme 800xA d’ABB, d’autres systèmes
pouvant lui être raccordés via des ser-
veurs OPC2). Il peut surveiller un seul
4 Des informations multisources pour identifier l’origine des défauts
entraînement ou plusieurs gros systè-
mes d’entraînement et interpréter
d’autres signaux de mesure : corro-
sion, vibrations, températures, etc. La
surveillance est horodatée à la milli-
seconde sur une base annuelle avec
actions et alarmes événementielles, etc.
Les différentes composantes du systè-
me peuvent être raccordées à diffé-
rents ordinateurs. Ainsi, par exemple,
plusieurs systèmes seront configurés
en parallèle pour surveiller des instal-
lations importantes et rapatrier les
résultats vers un PC central afin de
faciliter la tâche des opérateurs.
Notes
1)
ABB Support Line est l’une des offres de services
de l’activité MV Drives.
2)
OLE for Process Control
Evolutivité matérielle chées par DriveMonitor™ et spécifi- gestion des actifs industriels comme la
Les variateurs MT sont des produits ques à l’application. Lorsqu’un événe- solution d’optimisation des actifs d’ABB.
aux configurations très diverses. Selon ment survient, le logiciel enregistre les
les besoins de l’application, ils regrou- données d’état et entame une analyse Vue d’ensemble
pent plusieurs ponts redresseurs et approfondie des sous-systèmes de Les équipes Support Produits d’ABB
ponts onduleurs, pouvant être sur- l’entraînement 4 . Ces données jouent garantissent l’intégration des varia-
veillés individuellement. Pour collecter un rôle clé dans l’identification de teurs de vitesse dans les politiques de
rapidement des données fiables, plu- l’origine de l’événement. Sans ce type gestion du cycle de vie. Si les outils
sieurs DriveMonitor™ peuvent former d’outil, le temps que le technicien de de diagnostic comme DriveMonitor™
un système où sont rapatriées toutes maintenance arrive sur place, cette jouent un rôle central, ils s’inscrivent
les données acquises. Ici encore, le PC information est perdue alors que cer- dans une offre élargie et intégrée de
central peut se situer dans une salle tains événements (ex., franchissement services qui englobe contrats de main-
spécifique. Enfin, plusieurs systèmes de seuils d’alarme) sont des signes tenance, résolution des problèmes,
similaires peuvent être configurés pour précurseurs de défaut. Donc, Drive- gestion du stock de pièces de rechan-
des entraînements multiples. Monitor™ fournit des informations ge et optimisation des performances
précieuses pour rapidement supprimer des actifs.
les défauts, identifier les composants
ABB MV Drives conçoit et défectueux et ainsi augmenter les
développe des variateurs temps d’utilisation des actifs du client.
DriveMonitor™ surveille
de vitesse MT de même continuellement l’état du
que configure et optimise
En ajoutant des fonctions de diagnos- variateur et réagit à toute
tic, DriveMonitor™ peut surveiller le
les produits au vu des fonctionnement d’autres composants modification d’état.
de l’entraînement de puissance : dis-
applications des clients. joncteur, transformateur et machine Conclusion
entraînée. Au niveau supérieur, des Jouant un rôle complexe dans les
Domaine d’application fonctionnalités métiers (laminoirs, procédés industriels, les variateurs de
La fonction première de DriveMoni- pompes à eau et compresseurs) peuvent vitesse génèrent et ont accès à de
tor™ est d’« ausculter » la partie varia- être intégrées au système au gré des grandes quantités de données. Bien
teur d’un entraînement à vitesse varia- besoins du client. De même, des que servant normalement aux fonc-
ble 3 en surveillant continuellement mesures autres que les signaux du tions de commande du variateur, ces
l’état du variateur et en réagissant à variateur peuvent être ajoutées. Dans données, disponibles sans nécessiter
toute modification d’état du fait d’un ce cas, le logiciel, qui traite déjà des aucune mesure, peuvent également
défaut (arrêt intempestif du variateur), données multisources, peut héberger être utilisées à des fins de diagnostic.
d’une alarme (franchissement d’un un certain nombre de solutions « sur La solution DriveMonitor™ d’ABB
seuil), d’un paramétrage utilisateur ou étagère ». Ses fonctions de diagnostic exploite ces données au plus grand
encore d’alarmes générales déclen- viennent enrichir tout programme de bénéfice de ses clients. Ainsi, parmi
les différentes applications, citons le
chantier du tunnel du Saint-Gothard 5
5 DriveMonitor™ : un expert au cœur des sites les plus difficiles d’accès
où une imposante machine d’extrac-
(chantier du tunnel du St-Gothard en Suisse).
tion, commandée par un variateur
ACS6000, évacue les déblais remontés
sur 800 m. Le système DriveMonitor™
optimise à la fois les performances et
la maintenance de cette machine
essentielle à l’avancement du tunnel.
Maciej Wnek
Michal Orkisz
Jaroslaw Nowak
ABB Corporate Research
Cracovie (Pologne)
maciej.wnek@pl.abb.com
michal.orkisz@pl.abb.com
jaroslaw.nowak@pl.abb.com
Stefano Legnani
ABB MV Drives
Turgi (Suisse)
stefano.legnani@ch.abb.com
elles empruntent en général un bus capteurs sans fil sur tout le site, il faut sous contrôle, mais des temps de
haut débit pour atteindre un contrôleur. alléger au maximum les travaux de rafraîchissement se comptant en minu-
Traditionnellement maillés, les RCSF configuration manuelle. De plus, une tes, voire en heures sont monnaie
peuvent adopter deux topologies cou- configuration « prête à l’emploi » auto- courante.
rantes dans l’industrie 2 : en configura- rise le déploiement de réseaux de
tion étoilée, la plus répandue à ce jour, capteurs temporaires, à des fins de La fiabilité est un troisième paramètre
les nœuds sans fil dialoguent avec un maintenance ou de dépannage. de choix. Selon les spécificités de
équipement jouant le rôle de « passerel- l’application, il existe plusieurs maniè-
le » avec un réseau câblé. Une autre so- res d’améliorer les chances d’un messa-
Les nœuds de capteurs
lution, intermédiaire, se profile : utiliser ge de parvenir à bon port. Accroître la
des routeurs (souvent alimentés sur savent s’organiser tout redondance est une première solution :
secteur) pour s’interfacer avec la passe- seuls, sans infrastructure le message peut emprunter des trajets
relle. Les capteurs, qui se contentent de distincts (diversité spatiale), occuper
communiquer en point à point avec les établie (architecture ad hoc). différentes fréquences radio (diversité
routeurs, peuvent alors conserver leur fréquentielle) ou créneaux de temps
simplicité et faible consommation Contraintes applicatives sur cette même fréquence (diversité
d’énergie, tandis que la portée et la Les exigences de tout RCSF seront temporelle) ou encore utiliser diverses
redondance du réseau sont améliorées. toujours fortement tributaires de techniques de modulation. Par sa com-
l’application. En témoignent deux cas plexité, cette dernière méthode devrait
Bénéfices d’école, étudiés ci-après : la produc- se cantonner à des applications où les
Les atouts de la communication sans tion manufacturière et la surveillance exigences sont extrêmement strictes et
fil dans l’industrie sont légion. Outre d’actifs industriels. le facteur coût négligeable.
une fiabilité accrue, l’argument le plus
avancé est le faible coût d’installation. Tous deux partagent les mêmes impé- La bureautique et les biens de consom-
Les sites industriels sont souvent des ratifs de basse consommation, même mation sont aujourd’hui les deux
milieux hostiles imposant de lourdes si leur approvisionnement énergétique principaux moteurs du sans-fil : ces
contraintes à la nature et à la qualité est varié (stockage sur batteries, secteurs de production en grands
du câblage. S’affranchir du câble est énergie captée sur l’environnement, volumes mettent en œuvre des équi-
donc le premier gisement d’écono- transfert d’énergie sans fil comme le pements dont la durée de vie est rela-
mies. C’est aussi vrai dans le cas de la couplage inductif . . .). Dans les deux tivement courte. A l’opposé, l’indus-
modernisation d’un site, d’ores et déjà cas, l’appareil ne peut pas dépasser trie table sur une bien plus grande
saturé, qu’il s’avère difficile d’encom- une consommation supérieure, en longévité. Il faut donc apporter un
brer de câbles supplémentaires. moyenne, à quelques milliwatts. soin particulier à l’intégration des
composants sans fil dans l’outil indus-
Même si sa définition académique Dans le manufacturier, le temps de triel. La modularité, tant matérielle
n’est pas directement applicable au réaction ou « latence » du système est que logicielle, est cruciale : elle doit
contexte industriel, le RCSF met en capital ; on définit pour cela un délai optimiser la maintenance des appa-
jeu de nouvelles technologies réseau imparti maximal (quelques dizaines reils (à base de composants sur étagè-
qui contribuent à abaisser le coût de millisecondes), au-delà duquel le res), tout au long de leur cycle de vie.
d’installation des capteurs sans fil. Son fonctionnement du système n’est plus
architecture ad hoc facilite sa mise en garanti. Par contre, la surveillance Enjeux
place et sa configuration, deux tâches d’actifs industriels ne demande pas Un système embarqué peut se définir
à ne pas sous-estimer en cas d’exten- un tel niveau de criticité : certes, il de multiples façons : « . . . dispositif
sion du réseau. Pour disséminer ces dépend tout naturellement de l’actif informatique spécialisé, intégré ou
‹ enfoui › dans un système plus large
ou une machine avec lequel il est
2 Principales topologies de réseaux de capteurs sans fil
inter facé . . . » [1] en est un bon exem-
ple. Le mot à retenir ici est « spéciali-
S S sé ». Un système embarqué se caracté-
S rise par une fonction et une mission
S S S S précises. Lorsqu’il s’agit de bâtir un
R R
système dédié, tel un RCSF, celui-ci a
S S S S S S
G G ses propres exigences, spécifiques à la
G problématique de l’application.
R R S S
S S R S S
La conception d’un système embarqué
S S
englobe à la fois des aspects matériels
S S S
et logiciels, intimement liés ; la solu-
G Gateway S Sensor R Router S Sensor with router tion optimale, si tant est qu’on puisse
la trouver, impose une étroite imbrica-
tion de ces deux composantes.
effets, qui dépendent du RCSF à déve- tion peut s’apparenter à un empile- plus hautes couches de la pile proto-
lopper. ment de blocs ou « couches d’intercon- colaire, en ménageant plusieurs possi-
nexion OSI ». Partant d’une bonne pro- bilités d’implémentation aux niveaux
Modularité oblige cédure de conception, la source de inférieurs.
Mot d’ordre des concepteurs soucieux chacune de ces couches peut être dif-
de réutiliser les composants, la modu- férenciée. A l’évidence, plus le code Il est encore trop tôt pour dire laquel-
larité n’en a pas moins ses contrain- est morcelé, plus il gagne en modula- le de ces initiatives l’emportera. Le
tes ; il faut en outre s’assurer que les rité, mais c’est au prix d’une sous- choix final appartiendra aux clients,
interfaces entre modules, tant maté- optimisation bien peu satisfaisante. sensibles à la performance et à la
riels que logiciels, sont assez généri- disponibilité des produits. Reste à
ques pour autoriser leur portabilité. Normes en présence adopter au mieux la norme dominan-
Plusieurs initiatives de normalisation te, c’est-à-dire à l’optimiser tout en
Un exemple classique de ce cloisonne- portent aujourd’hui sur les RCSF in- remplissant les exigences critiques de
ment étanche des modules nous est dustriels. L’une des plus en vogue est l’application, sans oublier de la faire
donné par le protocole de communi- ZigBee, spécification de réseau local évoluer efficacement.
cation et le logiciel applicatif ; ce der- radio à faible puissance, bas coût et
nier est invariablement écrit par ABB, débit limité, aux visées résidentielles Avec l’avènement des RCSF, de nom-
tandis que le premier est souvent (appareils électroménagers, jouets) breuses technologies porteuses inves-
acquis auprès d’un tiers. Intégrer ces et industrielles. L’alliance ZigBee [4] tissent le monde de l’automatisation
deux composants sur un même micro- planche depuis peu sur un profil industrielle. Le premier défi consiste à
contrôleur n’est pas rien. Sans parler dédié à la surveillance des sites de économiser au maximum l’énergie
de la gestion des nouvelles versions, production. consommée par les nœuds capteurs
de la correction des bogues et de la et à garantir aux utilisateurs des per-
documentation, quand le logiciel tour- Autre initiative d’importance, la spéci- formances optimales. Le second porte
nant sur le même processeur a plu- fication HART sans fil [5], prolonge- sur la conception d’un système modu-
sieurs sources. Le risque de « sous- ment du protocole bien connu, ouvre laire facilitant la maintenance des
optimisation » est également élevé ce marché à la vaste communauté des appareils tout au long de leur durée
puisque les deux modules logiciels utilisateurs HART. Elle y stipule des de vie, dans le respect, rappelons-le,
sont maximisés en termes de puis- profils et cas d’emploi, directement de toutes les exigences applicatives.
sance, de performance, de taille du applicables au contrôle-commande
code . . . chacun de son côté, la somme industriel sans fil.
de ces efforts ne débouchant pas
forcément sur un optimum global. Troisième initiative d’actualité : la Niels Aakvaag
norme SP100 de l’ISA [6]. Au lieu de ABB Corporate Research
La modularité joue aussi à un niveau standardiser tous les éléments du Billingstad (Norvège)
inférieur. Le protocole de communica- système, la SP100 ne spécifie que les niels.aakvaag@no.abb.com
Jan-Erik Frey
4 Composants matériels/architectures logicielles agissant directement sur la consommation
ABB Automation Technologies
énergétique des appareils
Västerås (Suède)
jan-erik.frey@se.ab.com
Architecture logicielle
alternatifs haute tension, par exemple, Ethernet/IP, Modbus/TCP et certaines prévisible. Ce point faible a été résolu
se satisfait de temps de réaction de solutions « métiers » axées sur le posi- avec les nouvelles versions d’Ethernet
quelques millisecondes, la commande tionnement et la synchronisation multi- équipées de commutateurs (capables
d’axes exige de passer sous la barre de axes (Motion Control). de gérer la priorité des télégrammes)
la milliseconde. Pour des réactions chi- et transmettant en duplex (émission et
miques, bien plus lentes, un délai d’une La limite théorique du débit de trans- réception simultanées) : les collisions
seconde entre la commande d’une mission sur câble et fibre Ethernet ne sont évitées. Chaque équipement est
action et son exécution est acceptable, pose pas de problème pour la plupart relié par un câble dédié au commuta-
mais le respect des strictes contraintes des applications d’automatisation. teur qui se charge de stocker provisoi-
de temps reste de mise. Et pour cause : N’oublions pas pour autant que la rement et de transmettre tous les pa-
une fois lancée, la réaction n’attend vitesse des unités centrales des dispo- quets de données. Si le port donnant
pas ! Les transmissions industrielles doi- sitifs embarqués peut freiner le flux sur le prochain commutateur ou dispo-
vent s’adapter à ce lot d’exigences, soit sur le réseau : une lacune à combler. sitif est occupé, le commutateur met le
en employant une solution unique, soit L’efficacité avec laquelle la pile proto- paquet en attente, puis l’envoie dès
en multipliant les technologies. colaire est mise en œuvre dans l’équi- que le port se libère. Ce mécanisme
pement embarqué est LA question assure une réponse temps réel compa-
Surenchère technologique épineuse du débat sur le débit. Si la tible avec l’immense majorité des
Débit et fiabilité sont les deux grands bande passante est bridée par la capa- applications industrielles. Pour des
critères de choix d’une solution de cité du processeur à traiter le protoco- domaines plus exigeants (commande
communication. Là encore, chaque le, rien ne sert de faire migrer une d’axes, par ex.), il est possible de
application a ses impératifs. Les besoins toute petite UC proche du terrain modifier le protocole de bas niveau
en bande passante peuvent jouer sur d’Ethernet à 10 Mbit/s au Gigabit Ethernet pour obtenir un système
les capacités temps réel d’un système sous prétexte d’accroître le débit. Au résolument déterministe à découpage
puisqu’un réseau fortement sollicité ris- demeurant, une bande passante de temporel, un canal ou cycle de com-
que de ne plus réagir dans le délai im- 10 Mbit/s suffit d’ordinaire à ce type
parti. Le support physique d’une solu- d’équipement. Parcourir efficacement
tion de communication dicte les choix les différentes couches de la pile de
de conception. Ethernet sur cuivre et communication impose de modifier
fibre optique est remarquable d’effica- certains protocoles associés tradition-
cité et très peu parasité, les pertes dues nellement à l’Ethernet bureautique ou
aux interférences étant minimes. Le de les coupler à d’autres protocoles.
sans-fil affiche une moindre fiabilité et
davantage de pertes de données. Cer-
tes, il incombe au protocole de garantir
Débit et fiabilité sont les
la réémission des données perdues, deux grands critères de
mais c’est au détriment du débit et de choix d’une solution de
la réactivité temps réel. Si, par ailleurs,
le câble ou la fibre sont gravement communication.
endommagés, aucun logiciel ne saura
faire aboutir la communication. Cet La comparaison des délais d’un trafic
obstacle ne peut être levé qu’avec des UDP/IP exécutant Windows XP sur Pen-
interfaces de communication redon- tium 2,5 GHz 1 est éloquente : malgré
dantes, voire tri-redondantes (double sa célérité, le processeur passe le plus
ou triple câblage cuivre/optique), ce clair de son temps à traiter le message ;
qui complique l’interface utilisateur. sur Giga Ethernet, les retards induits par
le réseau sont en effet minimes.
Ces dernières années, les automaticiens
ont plébiscité le bus de terrain pour Les aléas du temps réel
relier leurs équipements de production Le temps réel pose un problème parti-
et Ethernet pour raccorder terminaux, culier aux bons vieux réseaux Ethernet
serveurs et automatismes. La tendance sur câble coaxial ou dotés de concen-
est aujourd’hui à faire descendre Ether- trateurs. Ces systèmes étaient capables
net vers le terrain où il doit concilier de détecter les collisions de sorte que
trois exigences grandissantes de l’ate- si deux participants décidaient d’émet-
lier : temps réel, fiabilité et sécurité. tre au même moment (ou presque),
D’où l’intérêt de solutions embarquées leurs paquets de données respectifs
compatibles Ethernet et l’importance de étaient perdus, chacun s’efforçant de
la normalisation des protocoles de retransmettre au bout d’un temps qua-
communication sur Ethernet. Parmi les si aléatoire. Une succession de colli-
prétendants, les plus prometteurs sont sions augmentait d’autant le temps de
Foundation Fieldbus HSE, PROFInet, propagation qui devenait difficilement
atteignant 1100 kVCA et 500 kVCC, modulation d’une onde purement ana- cium puis, au milieu des années 70,
sur un total de plus d’un million de logique (en l’absence de tout signal par les circuits intégrés. Début 90,
kilomètres. binaire) à la fréquence souhaitée (par l’utilisateur est en mesure d’adapter
exemple, entre 40 et 500 kHz), avec les courants porteurs à ses besoins en
Tout au long de ces 64 années, cha- duplication du signal transitant sur la les « programmant » avec des commuta-
que nouvelle génération d’équipe- ligne électrique (double bande latéra- teurs et des cavaliers.
ments CPL s’est appuyée sur le sum- le). Au début des années 50, la bande
mum technologique de l’époque. de fréquences – denrée déjà très rare Le tournant du siècle marque un
Ainsi, nombreux sont les progrès – est réduite de moitié, éliminant le nouveau saut technologique avec
accomplis ces dernières décennies en double du signal original (bande laté- l’ETL500 d’ABB, premier CPL embar-
électronique et en télécommunications rale unique, BLU) : une technique en- qué « numérique ». Le système n’est
à se concrétiser dans le déploiement core de mise en CPL et dans certaines plus configuré par commutateurs ni
du CPL. radiocommunications à ondes courtes. cavaliers, mais principalement à l’aide
Au milieu des années 50, les valves d’une interface graphique sur PC.
Les CPL d’origine utilisaient des valves cèdent le pas devant les premiers De même, les signaux internes de
et l’information était transmise selon transistors au germanium qui sont à l’ETL500 ne sont plus traités en analo-
quasiment le même principe que la leur tour supplantés, au début des gique, mais sous la forme d’une suite
radio AM d’aujourd’hui, à savoir la années 60, par les transistors au sili- de bits. Nombre de composants analo-
giques complexes (oscillateurs, mélan-
geurs et filtres) sont remplacés par
des opérations mathématiques exécu-
2 Synoptique d’un système CPL
tées en un temps record par un pro-
cesseur numérique de signal (DSP),
Transport de l‘énergie électrique
champion des grands calculs et com-
posant clé de la révolution numéri-
Impédance que.
Poste Filtre Filtre Poste
de ligne
électrique réjecteur réjecteur électrique
haute tension Z
Les CPL d’origine utili-
Condensateur de Condensateur de
couplage ou trans- couplage ou trans-
saient des valves et
formateur à tension formateur à tension l’information était trans-
constante constante
Coupleur Coupleur mise selon quasiment le
MCD 80 MCD 80
Terminal Terminal même principe que la
CPL
Données, transmissions vocales et signaux de protection
CPL
radio AM d’aujourd’hui,
à savoir la modulation
d’une onde purement
analogique.
3 Une des premières installations CPL d’ABB, relatée par le Brown Boveri Mitteilungen,
ancêtre de la Revue ABB, en janvier/février 1944 (Abb. 169 & 170)
Les premiers succès de la modulation
et du codage numériques sont aussi à
l’origine d’une autre avancée significa-
tive. Téléphone mobile, fax, CD et
DVD, télévision satellite ou terrestre,
radiodiffusion ou lecteur MP3 . . . : le
tout-numérique est notre quotidien.
Pour cerner cette réalité, songez à
l’historique de la transmission de don-
nées sur ligne téléphonique, couplée
à un modem. Dès 1962, la modulation
par déplacement de fréquence (FSK)
autorise un débit de 300 bit/s (avis
V21 de l’UIT-T). Quelque 30 ans plus
tard, cette vitesse explose pour se
hisser à 56 kbit/s (modems V90/V92) !
L’ADSL annonce l’ère du très haut
débit, sous réserve d’une bien plus
large bande passante (d’ordinaire
inutilisée en téléphonie).
Le CPL n’est pas en reste dans la cour- modules matériels supplémentaires en économiser la précieuse bande pas-
se au progrès, même s’il a fallu adap- jonglant avec des cavaliers et commu- sante des lignes électriques.
ter les principes de modulation et de tateurs, voire des soudures. Outre sa
codage de la transmission classique convivialité et son exceptionnelle sou- Les nouvelles fonctionnalités du CPL
pour pallier le resserrement du spec- plesse applicative, l’ETL600 garantit numérique permettent d’utiliser les
tre et le parasitage du canal, sans une compatibilité totale avec l’existant systèmes modernes pour secourir et
compter l’immensité des distances à et l’environnement tout numérique fiabiliser des services stratégiques,
parcourir ! En 1999, ABB lance le tout des télécoms modernes, ainsi que des comme la télégestion et la téléprotec-
premier CPL numérique à adaptation débits quadruplés par rapport aux tion qui transitent normalement sur
automatique de la vitesse (AMX500), systèmes de la concurrence. des supports large bande. En particu-
avec des débits maxi de 28,8 kbit/s à lier, le nouveau mode d’exploitation
4 kHz ou de 64 kbit/s à 8 kHz. Là haut débit de l’ETL600 trace la voie de
encore, l’évolution est spectaculaire.
Le nouveau mode la connectivité Ethernet/IP (pour l’in-
d’exploitation haut débit terconnexion de réseaux locaux, par
ETL600 : un CPL embarqué et flexible de l’ETL600 trace la exemple) sur lignes électriques haute
Les progrès de ces dernières années tension : une application inenvisagea-
ont favorisé le décollage des applica- voie de la connectivité ble par courants porteurs classiques.
tions CPL, notamment par la fournitu- Ethernet/IP sur lignes
re d’une bande passante plus élevée, La flexibilité et l’évolutivité des systè-
l’intégration dans les réseaux numéri-
électriques haute tension. mes embarqués permettent d’élargir
ques, des améliorations fonctionnel- leur spectre fonctionnel avec de
les, ainsi que la facilité et la souplesse En matière de sécurité, de fiabilité et nouvelles versions logicielles, sans
d’emploi. Ces nouvelles possibilités, de disponibilité, l’ETL600 dispose d’un toucher au matériel.
associées aux avantages économiques atout supplémentaire : une haute pro-
et à la fiabilité dont jouit le CPL, ex- tection contre la pollution électroma- Même si cet article a pour objet les
pliquent le regain d’intérêt mondial gnétique et les dommages dus aux courants porteurs, il importe de noter
pour cette technologie. ondes de choc. Conformes aux nor- que tous les électriciens accomplissent
mes CEM1) de rigueur, toutes les inter- d’immenses progrès en matière de
Le CPL ABB de toute dernière généra- faces (ports de données compris) ont communication, notamment dans le
tion, l’ETL600, est un vrai système em- une isolation galvanique renforçant la domaine des fibres optiques et des
barqué qui intègre et reprend, avec protection contre les surtensions, les liaisons radio. ABB propose des solu-
davantage de souplesse, de nombreux hausses de potentiel de masse et les tions intégrées visant les applications
composants de ses prédécesseurs 4 . boucles à la terre. L’ETL600 bénéficie sensibles de l’énergie, du pétrole, du
Cette nouvelle plate-forme multiservi- aussi d’une fiabilité accrue grâce à ses gaz et du ferroviaire. Ses plus récents
ce couvre, en un seul système, toutes autotests et diagnostics qui facilitent la développements utilisent un seul et
les applications CPL. mise en service et la maintenance. unique système de gestion de réseau
pour piloter à distance la totalité des
L’ETL600 est bâti sur une combinaison Entre communication et électricité, transferts de données.
de technologies abouties associant le courant passe
matériel de pointe et logiciel dédié Chaque bond technologique a pour Pour en savoir plus :
au traitement numérique du signal. effet d’accélérer et de perfectionner http://www.abb.com/utilitycommunications
Pour beaucoup, développer des produits est une activité ment, avec une kyrielle d’outils et de méthodes formelles,
qui fait encore penser à ces esprits solitaires s’escrimant, allant des études de marché à la théorie des contraintes1),
dans l’obscurité de leur garage, à inventer des produits qui en passant par la gestion des risques. Le processus de
vont bouleverser notre quotidien, à l’image de Thomas développement d’un produit fait appel à de nombreux inter-
Edison et, plus récemment, des petits génies de la micro- venants qui ont chacun leurs idées, leurs priorités et leur
informatique. Aujourd’hui, l’évolution rapide du marché culture. La gestion de projet vise à faire travailler tous ces
et ses contraintes grandissantes imposent de travailler intervenants en symbiose pour atteindre un objectif commun.
autrement !
Dans cet article, la Revue se penche sur le processus de
L’intuition d’un visionnaire et l’empirisme cèdent la place à développement des produits de l’activité ABB Distribution
un processus de création structuré et validé scientifique- Automation.
L es équipes de développement
d’ABB ont pour mission de créer
des produits aux fonctionnalités inno-
aspects de ses produits : qualité, fiabili-
té, évolutivité, prédictibilité et proximi-
té client. La démarche portait principa-
double cadre méthodologique : le
modèle de maturité CMMI (Capability
Maturity Model Integration) du Soft-
vantes qui satisfont ou dépassent les lement sur les trois leviers précités : ware Engineering Institute (SEI) et le
besoins exprimés par les clients, intè- Transfert des connaissances : accroî- modèle IDEAL (Initiating, Diagnosing,
grent le meilleur de la technologie à tre la communication entre les diffé- Establishing, Acting, and Leveraging).
un prix compétitif, sont simples à rentes entités d’ABB en mettant en Ceux-ci sont fréquemment utilisés
utiliser et offrent un niveau élevé de place un environnement qui renfor- pour fixer les objectifs et les priorités
qualité et de fiabilité. Inventer, com- ce leur capacité, leur qualité d’écou- d’un tel projet et guider l’entreprise
mercialiser et accompagner les pro- te et le partage des informations ; dans sa démarche d’amélioration pour
duits tout au long de leur cycle de vie Coordination : définir des objectifs définir des processus stables,
posent de nombreux défis aux équi- et des responsabilités par la création rigoureux et matures.
pes de développement d’une entrepri- et la consolidation de processus
se. Nous verrons comment ABB Distri- communs indispensables au déve- CMMI 1 est un référentiel de prati-
bution Automation définit et harmoni- loppement rapide de produits plus ques matures dans des domaines spé-
se ses processus au niveau mondial performants et plus compétitifs ; cifiques du développement de pro-
pour que ses efforts soient couronnés Coopération : s’assurer que tous les duits ; il sert à évaluer la capacité d’un
de succès. Des processus unifiés et intervenants sont impliqués dans le groupe à maîtriser tel ou tel domaine.
cohérents renforcent la collaboration processus, qu’ils connaissent son Ces pratiques portent sur la producti-
entre les centres de R&D à travers le état d’avancement, ses risques et ses vité, les performances, les coûts et la
monde et, donc, l’efficacité des projets problèmes, et qu’ils respectent les satisfaction des parties prenantes. Son
de développement. L’activité a focali- plans d’action et les objectifs. principal atout : l’intégration de plu-
sé ses efforts sur trois domaines : ges- sieurs systèmes et disciplines logiciel-
tion de projet, gestion des configura- les dans une démarche commune
tions et gestion des besoins.
Une gestion structurée d’amélioration des processus encadré .
des besoins conditionne
ABB Distribution Automation fabrique la mise en œuvre de Le modèle IDEAL 2 sert, quant à lui,
des produits de protection, de contrôle- à définir un plan d’action complet et
commande et de surveillance des bonnes pratiques pour intégré de lancement et de suivi de
réseaux de distribution électrique. Les le développement d’un déroulement du projet.
centres de développement, disséminés
dans six pays, travaillent en parallèle
nouveau produit. Point de départ
sur de multiples projets. Leur créativi- Les objectifs du programme d’amélio-
té tire profit de la diversité culturelle Amélioration des processus ration des processus furent fixés par
des équipes, de différents niveaux de Le projet d’amélioration des processus la direction générale qui se devait
maturité et des processus spécifiques. s’est matérialisé par l’adoption d’un également d’obtenir l’adhésion de
ABB privilégie des processus très effi-
caces pour satisfaire au mieux la totalité
CMMI
des exigences et attentes de ses clients
tout en renforçant sa position de leader Le modèle de maturité CMMI aide jets différents en utilisant des pro-
mondial. les entreprises à : cessus identiques ou similaires.
maîtriser le périmètre des projets,
De façon générale, on distingue trois leurs coûts et leurs délais ; Les avantages sont nombreux :
leviers d’amélioration des processus collaborer avec toutes les parties Sensibilisation : compréhension
de développement des produits pour prenantes pour satisfaire, voire des besoins des différents interve-
les marchés mondialisés : transfert des dépasser leurs attentes ; nants, du périmètre du projet, de
connaissances, coordination et coopé- développer des produits et servi- ses délais et de son budget ;
ration. Le partage des connaissances ces hors pair ; Maîtrise : processus mesurable et
et la transformation du savoir-faire intégrer les équipes commerciales quantifiable permettant de réagir
individuel en savoir-faire collectif sont et techniques ; de manière proactive à toutes les
des facteurs de réussite essentiels. mettre en place des techniques étapes du programme ; planifica-
L’absence de coopération et de coor- proactives de gestion de projet ; tion et gestion centrées sur les
dination est souvent le fait de diver- appliquer les meilleures pratiques besoins ; gestion explicite des
gences d’intérêt ou d’objectif, de rôles pour relever les défis du dévelop- risques tout au long du projet ;
mal définis, de relations médiocres ou pement de produits : progrès tech- Communication : meilleur partage
de processus méconnus [1]. nologique, besoins des clients et des connaissances en bâtissant une
spécificités des marchés ; équipe projet intégrée.
ABB Distribution Automation a décidé optimiser les ressources lorsque le
d’améliorer ses processus de dévelop- développeur travaille sur des pro-
pement pour réduire ses délais de mise
sur le marché et renforcer plusieurs
toutes les parties prenantes au sein de pierre à l’édifice en recensant, compa- Gestion de projet
l’entreprise. Au vu des objectifs de rant, analysant et validant la portée, la En matière de gestion de projet, ABB
l’entreprise, un audit fut réalisé pour priorité et la logique de chaque be- Distribution Automation concentra ses
identifier les points forts et les points soin. L’intervention de participants efforts sur deux domaines : la gestion
faibles des centres de développement d’horizons différents (ventes, marke- des risques et l’évaluation du projet.
existants. ting, production et services) dans Gérer des risques, c’est identifier les
l’analyse des besoins a consolidé sa problèmes pouvant survenir tout au
Ces conclusions débouchèrent sur compréhension. L’importance de ce long de la durée de vie du produit
un plan d’action et la constitution processus a été renforcée par la mise ou du projet de façon à anticiper les
d’équipes pour sa mise en œuvre et la en évidence des aspects économiques actions permettant de les maîtriser.
définition et l’adoption de nouveaux des besoins dans un nouveau docu- Le développement d’un produit
processus. ment intitulé Product Business Plan, s’accompagne toujours de risques
document qui fait le lien entre straté- importants. ABB Distribution Auto-
Passage à l’acte gie, gestion de portefeuille de produits mation a ainsi mis en place un pro-
Actuellement, plusieurs actions sont et besoins, définissant les marchés cessus de gestion des risques en
menées dans un certain nombre de concernés et la stratégie compétitive. quatre étapes constituant une boucle
domaines, dont les principaux sont la itérative sur toute la durée de vie du
gestion des besoins, la gestion de pro- La qualité du processus de gestion des projet : identification et classification,
jet et la gestion des configurations. besoins est renforcée par des analyses analyse, plan d’action et suivi.
à différentes étapes du projet et des
Gestion des besoins réunions de synthèse qui visent à col- Plus ces risques sont identifiés et leur
La gestion des besoins est confrontée ler au plus près des besoins du mar- impact mesuré, plus un projet peut être
à des difficultés liées à leur variabilité ché et à s’assurer de la pertinences évalué avec précision. Dans cette opti-
et leur manque de clarté aboutissant à des informations. que, ABB Distribution Automation a
des erreurs, des omissions, des inco-
hérences et des ambiguïtés [2]. Déve-
1 Modèle CMMI
lopper des produits pour un marché
mondialisé pose des défis spécifiques
de coordination et de communication, Niveau Capacité Résultat
sources potentielles de surcoûts, de Amélioration Innovation concernant Productivité
retards, de frustrations et de surcharge 5 continue des l’organisation et déploiement et qualité
de travail pour les employés, d’insatis- processus Analyse de causalité et résolution
faction pour les clients et de manque
quantitative
Gestion
Mesure et analyse
une compréhension fine des besoins Gestion de projet Gestion des contrats avec
des clients et du marché ; 2 de base les fournisseurs
une communication transversale Qualité des processus
et des produits
sans barrières géographiques ni
Assurance
culturelles ;
Gestion des configurations
la cohérence de l’expression des Risque et
besoins. Concevoir
pertes de
de départ
Situation
Développer
1 Efforts héroïques
Intégrer
temps et
Un nouveau système de gestion des d’énergie
Tester
besoins fut mis en place, permettant à
tous les intervenants d’apporter leur
créé des ateliers d’identification, d’ana- Ces risques sont suivis et commentés veillés et notifiés chaque semaine. En
lyse et de classification des risques de aux différentes phases d’avancement outre, les gestionnaires de projet col-
projet au cours desquels les responsa- du projet ainsi qu’au cours des réu- lectent chaque semaine des informa-
bles produits commentent les résultats nions mensuelles du comité de pilota- tions sur le travail à accomplir pour
et présentent les risques économiques ge. De plus, la direction en est infor- fournir les informations indispensables
liés aux différents produits existants et mée chaque semaine. Ce bilan hebdo- à la gestion du processus complet.
en préparation, s’interrogeant notam- madaire permet aux différents interve-
ment sur la manière de conserver ou nants d’échanger les informations et Gestion des configurations
de renforcer ses parts de marché sur un d’en faire part au plus grand nombre. Comme pour la gestion des besoins,
segment clé et à quel coût. Au lance- un système global de gestion des
ment d’un projet, l’analyse et l’identifi- Gérer efficacement des projets suppo- configurations a été déployé avec un
cation des risques portent davantage se d’affecter les ressources à chaque système de gestion du cycle de vie,
sur les aléas techniques en termes de tâche avec une vision globale. ABB offrant les avantages suivants :
coûts, de délais et d’objectifs. Distribution Automation utilise, entre Communication : partage transversal
autres, la théorie des contraintes1) pour de l’information avec tous les inter-
Ces ateliers sont structurés comme planifier, suivre et piloter un projet venants, quelles que soient leur
suit : donné dans un environnement multi- localisation et leur culture ;
Inventaire des sources de risques ; projet. Cette technique donne lieu à Contrôle : tout le monde travaille sur
Inventaire des sources de risques un planning selon les estimations opti- la même version des documents ;
potentiels et des risques spécifiques mistes et pessimistes de chaque projet Responsabilité : les intervenants
à partir du retour d’expérience ; qui permettent à leur tour de définir concernés doivent tous valider les
Classification et hiérarchisation des un chemin critique2) et des jalons (ou documents ;
risques (probabilité et gravité) à « tampons » dans le jargon de la théorie Qualité : obligation de vérifier
partir de ces inventaires. des contraintes). Les projets sont dé- l’aboutissement et la précision du
marrés en les ordonnançant selon la travail ;
En classant les risques selon leur gra- disponibilité des ressources critiques. Partage des informations : utilisation
vité et en listant les sources de ris- Qui plus est, celles-ci ne sont affectées d’un service système et d’une base
ques, on identifie non seulement les qu’à des tâches où elles sont indispen- de connaissances.
risques les plus probables sans gran- sables, cela afin d’optimiser les perfor-
des conséquences, mais également mances globales du processus. Pour Seul un processus de développement
d’autres types de risques, cette fois faciliter cet ordonnancement, chaque bien compris et matérialisé est apte
lourds de conséquences, et qui, sans projet est hiérarchisé. Un projet haute- à satisfaire les besoins futurs du
jamais survenir, pourraient ne pas être ment prioritaire se voit attribuer des marché !
identifiés. Hiérarchiser les risques per- ressources avant un projet moins prio-
met d’établir des plans d’intervention ritaire. La consommation de « tampons »
et/ou de limitation de leur impact ou de risques et l’état d’avancement le Deia Bayoumi
d’éviter d’en perdre la maîtrise. long de la chaîne critique sont sur- ABB Inc.
Allentown, PA (Etats-Unis)
deia.bayoumi@us.abb.com
2 Modèle IDEAL
2005 fut une année record pour les commandes de robots ABB. L’IRC5, armoire
de commande de 5ème génération, s’est imposée sur le marché mondial
avec des ventes supérieures à celles de son prédécesseur S4CPlus. L’IRC5
marque une date importante en robotique avec ses puissantes fonctionnalités
MultiMove®, nouvelle référence dans la commande multi-robot. Une seule
armoire suffit pour coordonner ou synchroniser des trajectoires complexes
impliquant jusqu’à 4 robots (36 axes maxi).
Mais l’IRC5 n’est pas seule à ouvrir de nouveaux horizons. Le logiciel embarqué
dans l’interface opérateur portative IRC5 FlexPendant permet aux utilisateurs de
tirer profit des interfaces personnalisables.
1 FlexPendant s’adapte en un tour de main 2 L’allemand Klöckner-Desma a été un des premiers à adopter
aux opérateurs gauchers FlexPendant-SDK.
Adopter Program) pour .NET CF. La FlexPendant en utilisant la structure Produits logiciels avancés
contribution de Microsoft à la réussite standard de menus. RAB constitue un Pour écourter davantage les délais de
du projet a été essentielle et sa parti- progrès important de la technologie développement des clients, Virtual
cipation au programme EAP a garanti robotique et place les produits ABB IRC5 est inclus dans le logiciel RAB.
le développement simultané du Flex- en tête de ceux de ses concurrents. En utilisant la technologie Virtual
Pendant et de sa plate-forme logiciel- Robot, ABB installe littéralement une
le. Pour sa part, ABB s’était engagé à réplique virtuelle de l’armoire de com-
lancer FlexPendant rapidement après
« L’équipe ABB est à la mande IRC5 dans le PC du program-
l’annonce de .NET CF en 2003. pointe du progrès en meur. Autre avantage majeur de .NET :
matière de développement. son code compilé peut être exécuté
ABB était quasiment le seul participant sur toutes les plates-formes suppor-
au programme EAP à explorer .NET L’interface FlexPendant est tées. Un FlexPendant virtuel est main-
CF sur Windows CE, les autres partici- une des applications les tenant inclus dans Virtual IRC5 paral-
pants utilisant PocketPC comme systè- lèlement au dispositif réel. Les appli-
me d’exploitation. Microsoft s’est véri-
plus perfectionnées que cations du client peuvent ainsi être
tablement investi dans le projet de dé- nous connaissons de la développées et testées sur PC, leur
veloppement de FlexPendant ; pour plate-forme .NET CF sur débogage étant facilité sur le FlexPen-
preuve, le géant américain a utilisé dant virtuel ou réel. L’utilisateur relie
des robots ABB pour faire la publicité Windows CE. » sans difficulté son procédé à Visual
de .NET à la télévision. Dès le départ, Mike Zintel 2) Studio, insère un point d’arrêt dans le
les relations de travail avec Microsoft code et fait défiler son programme en
furent empreintes d’enthousiasme et cours d’exécution. Le développement
de professionnalisme. Le partenariat a La plate-forme logicielle embarquée d’applications temps réel pour les dis-
débouché sur le lancement par ABB choisie pour FlexPendant est un gage positifs limités en capacité de traite-
du tout premier produit industriel high de simplicité pour les utilisateurs de ment et de mémoire est toutefois
tech sous Windows CE.NET. Le nom- RAB. Pour les programmeurs, .NET se plus complexe que le développement
bre de lignes de code développé pour distingue par le modèle de program- d’applications PC. C’est la raison pour
FlexPendant est impressionnant : plus mation fourni par la plate-forme .NET laquelle la documentation utilisateur
de 180 000 lignes exécutables en C# de Microsoft. Un de ses atouts est son insiste sur la nécessité de compéten-
et environ 25 000 lignes en C++ pour indépendance vis-à-vis du langage de ces en optimisation des performances
la couche de communication avec programmation, le développeur RAB et de l’espace mémoire.
l’armoire de commande du robot. étant libre d’utiliser n’importe quel lan-
gage proposé par l’environnement de Développements RAB en Chine et en
Kit de développement logiciel développement intégré Microsoft Suède
Le projet du kit de développement Visual Studio. La plupart privilégie C# Aujourd’hui, nombreux sont les clients
logiciel FlexPendant-SDK démarra en ou Visual Basic qui allie sécurité et à tirer parti de RAB : intégrateurs de
2003, parallèlement aux améliorations efficacité. La majorité des program- systèmes robotisés, constructeurs
apportées au logiciel de base de l’in- meurs sachant déjà programmer les automobiles et même ABB. En 2004,
terface. Un autre programme EAP plates-formes Windows avec Visual pour renforcer sa position en Chine et
pour les clients ABB fut rapidement Studio, aucune formation poussée n’est en Extrême-Orient, ABB a réuni une
mis en place et c’est l’entreprise alle- nécessaire lorsqu’ils passent à RAB 4 . équipe de développement logiciel à
mande Klöckner-Desma, ciblant l’in- Shanghai. Première mission : dévelop-
dustrie de la chaussure, qui y contri- Note per avec RAB une application logiciel-
bua avec plusieurs idées originales 2)
Responsable chez Microsoft de la production le pour accélérer la programmation et
pour faciliter la fabrication des semel- de .NET Compact Framework (avril 2006) la mise en production des robots utili-
les, notamment afficher à l’écran leur
forme pour simplifier le réglage des 3 Avec RAB, les utilisateurs développent eux-mêmes leurs applications robot.
positions et la trajectoire à suivre par
le robot 2 . Alors que les robots sont
généralement livrés avec une interface
opérateur générique, une solution
« métier » a les faveurs de chaque utili-
sateur car elle est plus simple à utili-
ser et optimise l’investissement de
l’industriel en automatisation. Flex-
Pendant-SDK est intégré au logiciel
RAB (Robot Application Builder) 3
d’ABB depuis 2004. Il permet à un uti-
lisateur ou un tiers de développer ses
propres applications RAB qui sont in-
tégrées aux fonctionnalités de base de
Ingela Brorsson
Ralph Sjöberg
ABB Robotics
Västerås (Suède)
ingela.brorsson@se.abb.com
ralph.sjoberg@se.abb.com
Anna Liberg
ABB Robotics
Shanghai (Chine)
anna.liberg@se.abb.com
Concept de simulation
Le concept à l’origine du contrôleur
PEC (Power Electronic Controller) est
un processus de développement avec
des modèles de simulation directement
convertis en code pour le contrôleur
cible 1 , conversion qui ne nécessite
aucune intervention manuelle. On
supprime ainsi une source importante
d’erreurs tout en garantissant un haut
degré de confiance dans le comporte-
ment des systèmes simulés et réels.
ture 2 se distingue de celle des systè- Le programme de commande accom- L’architecture est conçue à la fois
mes de commande classiques par plit deux types de tâches : les tâches pour les petits systèmes bon marché
l’absence de puce DSP dédiée (nor- lentes (≥ ms) et les tâches rapides. dotés exclusivement d’E/S locales 2c
malement synonyme de vitesse) et de Pour ce faire, une conception classi- et pour les gros systèmes nécessitant
châssis d’interconnexion des modules que utilise deux composants matériels des E/S déportées sur fibre optique 2d .
d’E/S. Quel est alors le secret de la distincts : une unité centrale (UC) pour Ces deux configurations obligent à
vitesse du contrôleur PEC et du les premières et un DSP pour les revoir totalement la conception des
raccordement de ses E/S ? secondes. En examinant de près circuits d’E/S du contrôleur. Pour
plusieurs applications, on comprit que offrir une solution multi-applicative,
la répartition de la charge entre tâches on utilisa un circuit logique program-
1 Le modèle simulé est automatiquement
lentes (le plus souvent 100 s) et mable FPGA (Field Programmable Gate
converti en code exécutable pour des
tâches rapides (10 ms en moyenne) Array) de niveau système à la fois dans
applications temps réel.
était largement spécifique à chaque le contrôleur PEC et dans les nœuds
application. L’absence de règle univer- d’E/S déportées. Outre sa grande
Simulator
selle en la matière incita les déve- souplesse, le FPGA a l’avantage de
loppeurs à envisager une seule UC mettre en œuvre un flot de conception
très performantes pour ces deux caté- et de simulation très mature.
Control Real-Time
gories. Outre le fait de résoudre le
Model PEC
problème de répartition de la charge, Tout comme le processus basé sur
cette architecture simplifie grande- Matlab/SimulinkTM pour le développe-
System Real ment la génération automatique du ment du code du contrôleur, le pro-
Model System code. cessus d’implantation du FPGA est
basé sur un simulateur et un compila-
teur. Même s’il existe des compilateurs
Le concept à l’origine du qui convertissent certains modèles
contrôleur PEC (Power Matlab/SimulinkTM en code VHDL,
2 Un même modèle peut aisément être adapté Electronic Controller) est ABB décida de ne pas utiliser ce type
d’outil pour le PEC car la plupart des
pour gérer différents domaines temporels : un processus de dévelop- composants FPGA de sa bibliothèque
a tâche essentiellement rapide pement avec des modè- ne sont pas efficacement modélisés ni
vérifiés en langage Matlab/SimulinkTM.
b tâche essentiellement lente les de simulation directe- Un flot basé sur VHDL fut utilisé à la
c E/S locales
d E/S déportées sur fibre optique
ment convertis en code place pour les circuits numériques, à
s pour le contrôleur cible. l’origine développé pour la conception
des puces ASIC qui imposent d’emblée
ms a
UC un haut rendement1). Qui plus est, il
ms b Cette génération automatique du code offre d’excellentes fonctionnalités de
temps réel à partir de modèles de si- modélisation et de vérification.
μs mulation impose d’utiliser un outil
FPGA disposant de cette fonctionnalité. C’est Or, au moment de choisir l’architectu-
ainsi qu’ABB opta pour Matlab/Simu- re, l’inconvénient majeur était le coût
ns
IO IO FO linkTM de Mathworks®, complété du des UC hautes performances et des
c puissant module Real Time Work- FPGA de niveau système. Nous ver-
d
IO IO shopTM (RTW) pour la génération du rons plus loin comment ce problème
code cible. a été résolu.
3 Flots de coconception définis par modèles 4 Les modèles de systèmes sont convertis dans le domaine temps réel
ML/SL et VHDL. pour une vérification accélérée par exécution sur le matériel PEC.
s
Simulator Accelerator
ML/SL
CPU
FPGA VHDL
Real-Time
System Real-Time
ns System
Model PEC
IO Model
IO
Flots de conception pour la commande La coconception pose toutefois un tions offrent les mêmes fonctionnalités
et la vérification réel défi à la vérification des systèmes. mais diffèrent totalement en termes de
Un flot de conception est une solution Celle-ci doit impérativement apporter la coût et de réutilisation. La coconcep-
type prédéveloppée pour résoudre preuve formelle de l’absence d’erreurs. tion aide à choisir la meilleure solu-
un problème donné. Cette méthode Or la simulation d’un système de com- tion technologique.
est utilisée depuis longtemps par les mande à neuf unités de temps est
ingénieurs logiciel. Toutefois, en extrêmement lente. Simuler un système Avec l’avènement des FPGA de niveau
coconception – ou conception PEC complet exigerait plusieurs jours, système, la reprogrammabilité n’est
conjointe du matériel et du logiciel voire des semaines sur une station de plus l’apanage du logiciel. Ces compo-
embarqué – il est plus difficile de travail, laps de temps incompatible sants ont notamment permis de nou-
définir des flots génériques [1]. Le avec les délais de mise sur le marché. veaux flots de conception des
système de commande AC 800PEC matériels et des systèmes. Or, aucune
met en œuvre la méthode des flots de Mais le concept PEC a une qualité méthode formelle de coconception
conception pour résoudre plusieurs intrinsèque qui permet de résoudre n’existant, le défi reste entier pour les
problèmes spécifiques aux applica- cet épineux problème de manière très concepteurs de systèmes.
tions à électronique de puissance. élégante : il met en œuvre un proces-
Un ensemble de flots de conception sus qui convertit directement les mo-
réutilisables permet aux ingénieurs de dèles de simulation dans le code du
La vérification doit
développement de définir rapidement contrôleur cible. Ce principe est non impérativement apporter
de nouveaux systèmes hautement seulement applicable au modèle de la preuve formelle de
complexes. Un ingénieur système peut commande, mais également au modè-
ainsi consacrer toute son énergie à le de l’environnement de simulation l’absence d’erreurs.
résoudre son problème en se fiant aux utilisé conjointement. En exécutant
flots prédéveloppés pour les détails simultanément le modèle de comman- Simuler les systèmes pour optimiser les
de l’implantation. de et celui du système sur le contrô- flots de conception
leur PEC 4 , la vérification des flots de Pour optimiser les algorithmes et les
Le système PEC se distingue de la conception dans le domaine temps structures, différentes conceptions sont
plupart des autres systèmes par ses réel est fortement accélérée. évaluées et comparées par simulation.
flots de conception qui ne sont pas Pour illustrer le processus de cocon-
des modèles logiciels purs, mais des Le défi de la coconception pour les ception, voyons un circuit de conver-
flots de coconception réutilisables 3 , systèmes embarqués sion analogique-numérique (A/N).
précisément parce qu’ils couvrent les Un filtre de signaux peut être réalisé
neuf unités de temps (de la ns à la s), au moyen de circuits électroniques Se devant d’améliorer le flot de concep-
ce que ne permet pas une seule tech- analogiques, d’un filtre numérique tion du circuit A/N existant sur le plan
nologie (ex., logiciel). dans un FPGA ou encore d’un logiciel du coût et de la qualité (rapport signal-
hébergé par une UC. Toutes ces solu- bruit), les développeurs sélectionnèrent
différentes topologies 5 adaptées à
l’architecture PEC. Ces topologies
5 Topologies de coconception pour la conversion A/N, avec différentes composantes de la tâche
furent simulées dans l’environnement
gérées par des circuits analogiques sur FPGA et CPU
Matlab/SimulinkTM pour comparer leur
complexité et leur qualité.
a b c d
Ernst Johansen
ABB Schweiz AG
Turgi (Suisse)
ernst.johansen@ch.abb.com
Bibliographie
c
[1] F. Mayer-Lindenberg, Dedicated Digital Proces-
35-bit Simulator sors: Methods in Hardware/Software Co-Design,
IIR John Wiley & Sons (February 12, 2004),
VHDL ML/SL ISBN 0-470844-44-2
8 Ch Testbench
[2] Walt Kester, Analog-Digital Conversion,
Analog Devices Inc. (March 2004),
VHDL ISBN 0-916550-27–3, 2.37–2.41
1x MAC
80 MHz Note
1)
Rapport du nombre d’unités « bonnes » (ne nécessi-
ML/SL = Matlab/Simulink
tant aucune reprise) sur le nombre total produit.
Une alimentation sans fil multisource pour cause de densité volumique trop c
a a
En règle générale, cette énergie peut faible (environ 1,2 Wh/cm3). La pile à c
être : combustible, a priori plus prometteu- c
c
intégrée au système (batteries, piles se, n’est guère mieux lotie avec une b
c
à combustible . . .) ; densité dépassant à peine 2 Wh/cm3
1 Les techniques d’alimentation sans fil ABB reprennent le principe bien connu du transformateur. 3 Montage Helmholtz de bobines
rectangulaires intégrées dans une
Capteurs Autres (servo- application industrielle : D = distance
individuels E/S sans fil Vannes entraînements) Soudage entre bobines, S = dimension la plus faible
(largeur ou hauteur)
Gros volumes
WIS Bobines
A-p
ow
Sans fil
er secondaires
Principe du
transformateur
Technologies
Sans contact
puissance
Moyenne
Bobines
Sans contact
puissance
primaires
Haute
10 m 100 m 1 10 1k 100 k
Puissance/W (eff !)
ABB compte plusieurs techniques fonctionne à l’identique de bon nom- Alimentation par résonance
d’alimentation utilisant ce principe 1 , bre de systèmes d’anti-intrusion et à fréquence moyenne
avec un large choix d’applications et d’identification électronique utilisés Ces transformateurs atypiques fonc-
de niveaux de puissance, selon la dans la petite et grande distribution. tionnent mieux en mode « résonant »
distance desservie. dans lequel les valeurs d’inductance
(fuites) relativement élevées du trans-
Les besoins énergétiques des disposi-
Avec WISA, les deux formateur sont compensées par une
tifs électroniques répartis (capteurs grandes problématiques capacité permettant à l’alimentation
individuels et E/S sans fil des architec- du domaine – distribution WPU100 de stimuler le circuit réso-
tures d’automatismes de la production nant à des tensions relativement bas-
manufacturière) sont couverts par la de puissance et fiabilité ses. La WPU100 doit aussi pouvoir
première génération de produits WISA de la communication gommer certaines lacunes :
1 . L’alimentation sans fil WPU100, Modifications de l’environnement
associée à une bobine faisant office
temps réel – sont dans le temps, provoquées notam-
de « boucle primaire », délivre une fai- aujourd’hui résolues. ment par de gros objets métalliques
ble puissance sur quelques mètres : en mouvement (robots . . .) ;
une solution convenant à la majorité Ce champ magnétique d’intensité Fortes dispersions de la « charge »
des capteurs/actionneurs des sites limitée permet de moduler les niveaux dues aux différents dimensionne-
manufacturiers. de puissance selon les besoins, en ments des bobines primaires
modifiant la taille de la bobine secon- (valeurs d’inductance) et aux pertes
WISA-power : daire. Des systèmes embarqués peu- induites par courants de Foucault
l’« alimentation magnétique » vent ainsi être couplés à une alimen- dans les objets métalliques avoisi-
Le principe de base d’une source tation sans fil par insertion d’une nants ;
d’énergie induite d’un champ magnéti- bobine réceptrice et d’un circuit Autres systèmes d’alimentation sans
que peut se décrire à l’aide du célèbre adéquats. 4 en est un bon exemple : fil connexes, éventuellement res-
modèle de transformateur 2 : la la société allemande Artis (Bispingen) ponsables d’un couplage inductif.
WPU100 alimente l’imposante bobine s’est inspirée de la technologie WISA-
primaire 2b pouvant encercler une cel- power pour créer, côté secondaire, sa Pour compenser ces aléas, la WPU100
lule de production, le secondaire étant propre électronique adaptée aux comprend une unité de commande
constitué d’une multitude de petites besoins spécifiques de l’instrumenta- rapide et extrêmement précise qui
bobines réceptrices 2c , chacune équi- tion d’outillage [5]. maintient automatiquement le primai-
pée d’un noyau de ferrite pour accroî- re à la fréquence de résonance fixe de
tre le flux collecté par la bobine. Les pertes du système, étonnamment 120 kHz ; la WPU100 s’adapte à des
faibles, sont surtout liées aux pertes charges inductives de 11 à 54 µH et à
Pour ce type de « transformateur », le par conduction dues à l’effet de peau des courants d’alimentation compris
couplage magnétique est faible. La et aux courants de Foucault dans la entre 4 et 24 A.
puissance de réception est fonction de bobine ou les objets métalliques
l’importance du champ magnétique au environnants. Dans l’industrie, elles Les unités primaires WPU100 se rè-
niveau du secondaire. Toutefois, si les oscillent autour de 15 W/m3. glent et se commandent automatique-
enroulements primaires sont disposés ment, le système d’alimentation WISA-
comme des bobines de Helmholtz 3 ,
ce paramètre (et, donc, la puissance
de réception) est tout à fait constant 4 Bobine primaire WISA-power individuelle, 5 Bobine primaire WISA-power en boucle,
dans un grand volume. intégrée dans une machine-outil : intégrée dans une enrouleuse de câble de
la bobine réceptrice et l’électronique l’usine ABB High Voltage Cable, à Karlskro-
Le calcul du nombre et de la taille des embarquée sont du client (système DDU na (Suède) : 156 détecteurs de proximité
enroulements primaires obéit à une WiSy de surveillance d’outil sans fil, sans fil WPS et leur électronique embarquée
équation très simple : D = 0,7 × S, S avec l’aimable autorisation de la société effectuent un complexe mouvement de
étant la plus faible dimension (largeur Artis) [5]. rotation 2D au cœur de la machine pour
ou hauteur) d’une bobine et D la dis- assurer une production sans faille.
tance entre bobines pour garantir une
intensité de champ uniforme dans
l’installation 3 .
power se pliant ainsi à diverses appli- s’est porté sur un agencement ortho- normal, un appareil WISA-power de
cations par simple modification des gonal de trois bobines se partageant même taille est capable de délivrer
géométries d’enroulement primaire un noyau commun. Facilement régla- des centaines de milliwatts et, dans
(par exemple, bobines disposées en ble à la fréquence de résonance fixe, des conditions maîtrisées, jusqu’à
boucle ou en ligne, ou encore isolées cette disposition se prête bien à la 1 watt.
4 5 ) : des aménagements bien utiles production de masse.
si l’alimentation sans fil n’est nécessai- Un avenir illimité
re que dans certaines parties de l’ins- En conjuguant communication et
tallation, par exemple dans des équi-
Les techniques d’alimen- alimentation sans contact, ABB a
pements se déplaçant le long d’une tation et de communica- beaucoup fait progresser la technolo-
trajectoire annulaire ou linéaire, ou tion WISA modulaires et gie des systèmes embarqués sans fil :
pour pallier ponctuellement des zones avec WISA, les deux grandes problé-
critiques du système. génériques, amorcées matiques du domaine – distribution
avec les détecteurs de de puissance et fiabilité de la commu-
Par son exceptionnelle souplesse nication temps réel – sont aujourd’hui
d’adaptation, la WPU100 trouve aussi
proximité sans fil, investis- résolues.
emploi dans des applications équipées sent aujourd’hui d’autres
de récepteurs personnalisés, collant à équipements et applica- Les techniques d’alimentation WISA-
des besoins applicatifs et géométri- power et de communication WISA-
ques précis 4 . tions. com modulaires et génériques, amor-
cées avec les détecteurs de proximité
Champ tournant Moyennant ce procédé, les densités de sans fil, investissent aujourd’hui
Les champs magnétiques unidirection- puissance disponibles dans les cas les d’autres équipements et installations,
nels peuvent être involontairement plus défavorables, en situation réelle, et gagnent ainsi de nouveaux hori-
canalisés par des objets métalliques. restent de l’ordre de 1,2 mW/cm3. Le zons.
On y remédie par un montage ortho- niveau de puissance absolu peut varier
gonal de deux boucles, alimentées par selon la taille et la forme de la bobine.
des sources distinctes dont les cou-
rants sont en décalage de phase de L’évolutivité et l’intégration des bobi-
90 ° : d’où l’obtention d’un champ nes de réception WISA-power dans
tournant continu, bidimensionnel. des produits ont fait leur preuve dans Guntram Scheible
plusieurs applications. La consomma- ABB STOTZ-KONTAKT GmbH
Récepteur omnidirectionnel tion totale du détecteur de proximité Heidelberg (Allemagne)
Pour gagner en puissance, côté récep- sans fil et de son électronique 6 est guntram.scheible@de.abb.com
teur, les enroulements secondaires très inférieure à 10 mW ; le nouveau
doivent aussi fonctionner sur un mode WSP100 7 , qui permet de raccorder et Rolf Disselnkoetter
résonant. De plus, pour obtenir une d’alimenter 8 têtes de capteur, peut ABB Corporate Research
puissance indépendante de l’orienta- d’ores et déjà fournir plusieurs dizai- Ladenburg (Allemagne)
tion du récepteur par rapport au vec- nes de milliwatts dans les conditions rolf.disselnkoetter@de.abb.com
teur champ primaire, le choix d’ABB les plus défavorables. En temps
Bibliographie
6 Intégration du « cube de puissance » 7 Intégration d’un « cube de puissance » [1] Niels Aakvaag, Jan-Erik Frey : Réseaux de cap-
WISA-power dans le module de WISA-power dans le détecteur teurs sans fil, champions des économies d’éner-
communication WSIX100 d’un détecteur WSP100 pour alimenter 8 têtes gie, Revue ABB 2/2006, p. 39-42
de proximité sans fil de capteur et leurs transmissions [2] Jan-Erik Frey, Andreas Kreitz, Guntram Scheible :
WISA-com temps réel Connecter sans brancher, Revues ABB 3/2005 et
4/2005
[3] G. Scheible : Wireless energy autonomous
systems: Industrial use ? Sensoren und Mess-
systeme VDE/IEEE Conference, Ludwigsburg,
Germany, March 11–12 2002
[4] Commission internationale pour la protection
contre les rayonnements non ionisants (ICNIRP) :
Guide pour l’établissement de limites d’exposition
aux champs électriques, magnétiques et électro-
magnétiques – Champs alternatifs (de fréquence
variable dans le temps, jusqu’à 300 GHz). Health
Physics vol 74, no 4, 494–522, 1998
[5] Berend Denkena, Dirk Lange, Dipl.-Ing. Jan Brink-
haus : Spielraum in der Überwachung; Fachzeit-
schrift mav « maschinen anlagen verfahren »
Konradin Verlag Robert Kohlhammer, 2005
Résoudre un problème par une solu- pression croissante des délais de mise Dans la logique FPGA, matériel et logi-
tion électronique a de quoi causer bien sur le marché. C’est oublier que les ciel bénéficient de la même souplesse,
des migraines aux bureaux d’études ! clients, plutôt qu‘investir dans la tout en assurant rapidité de traitement,
Le rythme effréné de renouvellement nouveauté, préfèrent exploiter l’exis- faible consommation électrique et
des produits donne l’amère impression tant, à grand renfort de mises à niveau réutilisation d’une technologie aboutie.
de ne jamais disposer de la technolo- ou d’ajouts fonctionnels. La solution
gie dernier cri. Aussi les concepteurs réside dans l’« embarqué » qui vise à Les FPGA sont employés de longue
de systèmes embarqués s’échinent-ils intégrer étroitement matériel et logiciel. date par ABB, notamment dans l’auto-
à engranger toujours plus de puissan- matisation et l’appareillage moyenne
ce de traitement dans une même Ainsi les circuits logiques programma- et haute tension. Cet article se penche
puce : une quête obstinée de la perfor- bles FPGA viennent-ils détrôner les sur leur conception et leurs avantages
mance et de la miniaturisation, sous la processeurs numériques de signal. pour ABB.
de conception, leur capacité d’intégra- quent pas d’optimiser plusieurs équi- Des challengers de taille
tion maximale est passée de 5000 à pements portables fonctionnant sur Naguère cantonnés à la logique pro-
plus de 100 millions de portes ! Pour batterie, pour lesquels la consomma- grammable de base, voire au proto-
les conceptions en faibles volumes, tion est déterminante. Hélas, la minia- typage et au remplacement d’ASIC,
les FPGA s’avèrent à présent plus ren- turisation des circuits crée de forts les FPGA migrent vers l’intégration
tables. Autres avantages : une mise sur courants de fuite statiques qui pèsent de système complet sur une puce ou
le marché accélérée, des coûts d’ingé- sur le choix de la technologie FPGA « SoC » (System-on-Chip). Ces dix der-
nierie non récurrents moindres, le optimale. nières années, le nombre de portes et
bénéfice de la reprogrammabilité in de fonctions des FPGA a grimpé en
situ et de l’ajout de fonctions ou la flèche, leur densité ayant été multi-
correction des bogues. De plus, leurs
Pour les conceptions en pliée par plus de 200 et leur vitesse
blocs logiques et interconnexions pro- faibles volumes, les FPGA par plus de 20 : de quoi damer le pion
grammables permettent à un même s’avèrent à présent plus aux ASIC ! Tout aussi impressionnants
circuit de servir bien des applications. sont les progrès en matière d’architec-
Enfin, la régularité de leurs cellules rentables que les ASIC. ture, de circuit et de méthodologie de
logiques se prête aux petites géomé- conception. Les fréquences d’horloge
tries. Au final, la dynamique des FPGA Les FPGA gagnent aussi en fonction- externes ont franchi les 150 MHz et le
vient avantageusement démentir la loi nalités. Leur architecture physique fixe coût d’un FPGA de 10 000 portes a été
de Moore 2). (rangées de portes) présente le dou- réduit par plus de 100. Les E/S doivent
ble intérêt de réduire l’encombrement être compatibles avec de nombreux
Les FPGA modernes comptent plu- et d’augmenter la vitesse. Parmi les standards émergents et capables de
sieurs millions de portes. Leurs inter- fonctions embarquées, citons des mul- piloter les lignes de transmission.
connexions peuvent être multicouches tiplieurs, des blocs DSP génériques,
(9 maxi), facilitant ainsi le contrôle et des processeurs, des E/S haut débit et Circuits spécifiques implantés en FPGA
le test en phases de développement et des mémoires, auxquelles s’ajoutent Des blocs logiques configurables (CLB)
de débogage. De puissants amplifica- des conceptions prêtes à l’emploi et fournissent les éléments fonctionnels
teurs de signal d’horloge et de com- validées pour des tâches de traitement de la logique combinatoire et syn-
plexes logiciels de routage permettent évoluées comme les transformées de chrone. Les FPGA modernes embar-
d’atteindre des fréquences internes de Fourier rapides (FFT) pour l’analyse quent des générateurs de fonctions
l’ordre du GHz. des harmoniques, les algorithmes (tables associatives « LUT » et registres
CORDIC 3) pour le traitement vectoriel à décalage), des éléments de mémori-
Comparés aux ASIC, les FPGA pèchent et de puissants cœurs de micropro- sation, des opérateurs arithmétiques et
par leur lenteur, leur inaptitude aux cesseurs. Ces blocs fonctionnels « IP » des multiplexeurs.
conceptions évoluées et leur consom- (Intellectual Property), réalisés avec
mation énergétique. Pour réduire des cellules logiques normales, sont La gestion et la modification du signal
celle-ci, les amplificateurs de signal commercialisés par les fabricants d’horloge passent par des boucles à
d’horloge se mettent en veille lors- de FPGA et les autres acteurs du verrouillage de phase PLL4) analogi-
qu’ils sont inutilisés, ce que ne man- marché. ques ou des boucles à verrouillage de
retard DLL5) numériques pour la com-
pensation des variations temporelles
1 Évolution sur 20 ans des FPGA et de leur champ d’application
et la synthèse d’horloge (multiplica-
tion/division de fréquence). Les der-
nières générations de FPGA intègrent
Applications des circuits PLL/DLL souples d’utilisa-
de volume
tion ; certains assurent un multiplexa-
ge d’horloge affranchi des parasites
Performance et densité d‘intégration
Automatisation
Applications
industrielle
ainsi que l’arrêt de l’horloge pour les
spécifiques
Imagerie médicale applications à faible consommation.
Systèmes de
commande
LSI
PCI
Cartes graphiques Les blocs d’entrée/sortie (IOB) consti-
Filtres FFT/FIR
Cryptage
Imprimantes tuent des interfaces évoluées, pro-
Décodage MP3 grammables en entrées, sorties ou
Intégration Mémoires
de petits d‘instructions et bidirectionnelles ; les registres sont
systèmes de données des bascules déclenchées sur front ou
des circuits à verrouillage sur niveau.
Logique Additionneurs Les IOB se plient à un large choix de
de base Compteurs
standards d’E/S simple fil (LVTTL,
PCI 6)) et mettent en œuvre des
Portes et bascules
liaisons série différentielles. Le der-
1980 1990 2000 niercri de la technologie FPGA est
compatible avec bon nombre de spé-
cifications et de niveaux de tension ralement en VHDL (Very High speed le pour vérifier la conception au
d’E/S. integrated circuit Hardware Descrip- moyen d’un simulateur qui se charge
tion), puissant langage de conception, de l’exécuter et d’en valider les résul-
De petites mémoires RAM peuvent de simulation et de synthèse logique. tats. Lorsque la conception est exemp-
être émulées avec des CLB, mais ils te d’erreurs, une synthèse complète
sont lents et consomment beaucoup VHDL fut commandé au début des an- est lancée dont on récupère une re-
de logique. Nombreux sont les FPGA nées 80 par le ministère américain de présentation intermédiaire du matériel
actuels à intégrer des mémoires à sim- la Défense pour documenter le com- ou « liste d’interconnexions » (netlist),
ple, double et quadruple accès facili- portement des ASIC intégrés par ses destinée à l’outil d’implantation physi-
tant la réalisation de RAM optimisées fournisseurs de matériel ; il avait alors que et topologique.
en coût et performance. vocation à se substituer aux énormes
manuels abscons. En conception de L’étape suivante de « placement-routa-
Les FPGA modernes embarquent systèmes, VHDL a l’avantage de décrire ge » consiste à reproduire les blocs
d’autres circuits spécifiques : le comportement du circuit désiré (mo- logiques décrits dans la netlist en
délisation) et de le valider (simulation) macrocellules, interconnexions et bro-
Cœurs de processeur matériels/logi- avant inscription du design dans le sili- ches d’E/S. Cela revient à calquer la
ciels : les FPGA hébergeant un IP pro- cium par les outils de synthèse. Autre netlist sur l’architecture effective du
cesseur en dur constituent une nou- mérite, il autorise la description d’un FPGA. Or cette étape a ses contraintes
velle catégorie de microprocesseurs ; système parallèle (concurrent) et en de vitesse et d’optimisation de surface.
il existe en effet des unités centrales synthétise la structure détaillée à partir L’outil d’implantation topologique peut
de 8 ou 32 bits. Les deux principaux d’une spécification plus abstraite. produire une autre netlist contenant
composants d’une plate-forme FPGA les informations de retard au format
sont le cœur d’UC et l’architecture de SDF 8). Cette netlist peut aussi servir à
bus sur silicium.
Les FPGA font de remar- la simulation, avec le banc de test,
quables coprocesseurs pour vérifier le comportement tempo-
Multiplieurs : certaines familles de ou pré-/post-processeurs rel du circuit. On obtient au final un
FPGA comportent des multiplieurs fichier binaire de configuration, télé-
matériels dédiés de 8 × 8 bits à 18 × 18 pour soulager la charge chargeable directement dans le FPGA
bits pour renforcer la puissance de de calcul massif du pro- ou dans sa mémoire de contrôle.
calcul. Précisons qu’ils peuvent être
modélisés dans la quasi-totalité des
cesseur central. Les FPGA s’invitent dans le traitement
FPGA avec des CLB, mais ils accapa- de signal
rent beaucoup de ressources logiques Flot de conception VHDL Les FPGA de dernière génération (y
tout en étant plus lents que leurs La description structurelle et compor- compris les moins chers) possèdent
équivalents dédiés. tementale d’une application, avant les fonctionnalités de base pour accé-
téléchargement dans le FPGA, se fait der au traitement numérique de
Méthodologie de conception en plusieurs temps 2 . signal. Ils font ainsi de remarquables
La conception d’un FPGA d’un million coprocesseurs ou pré-/post-processeurs
de portes pose des problèmes de systè- Première étape, le codage de la concep- pour soulager la charge de calcul
me et d’architecture. Il faut employer tion. On peut pour cela employer un massif du processeur central. Préférer
des langages modernes de type UML7) langage de description matérielle un FPGA à un DSP pour exécuter des
pour garantir une spécification et une (VHDL, Verilog ou SystemC) ou géné- algorithmes de traitement du signal
conception correctes. La simulation et la rer le code à l’aide de compilateurs donne au concepteur une plus grande
vérification, quant à elles, ont souvent système (cf. plus loin « Conception liberté de manœuvre. Les calculs
recours à Matlab® ou à d’autres outils d’applications DSP sur FPGA »). Un hautes performances 3 peuvent être
évolués. Par contre, la description logi- banc de test est développé en parallè- réalisés de deux façons : en parallèle
que se fait essentiellement en HDL
(Hardware Description Language). 2 Flot classique de conception VHDL
pour gagner en vitesse, en semi-paral- 4 illustre un exemple de réalisation lisation et l’implantation de fonctions
lèle ou en série pour miser sur la ren- de filtre à réponse impulsionnelle finie DSP en FPGA.
tabilité économique de l’application. (FIR) à N coefficients dans un DSP, Conception à base de modèles :
L’architecture est personnalisable pour suivant une architecture von Neu- Matlab® est un environnement de
respecter les objectifs de performance mann9) ; dans ce cas, il faut un total modélisation mathématique très
et de coût. de n cycles pour produire la sortie. répandu ; son extension graphique,
A l’inverse, un FPGA peut traiter des Simulink®, est un outil de simulation
opérations de multiplication-accumula- de systèmes continus et discrets,
Les FPGA modernes tion (MAC) en parallèle, le calcul ne doté de bibliothèques de modèles
comptent plusieurs nécessitant qu’un cycle d’horloge ! DSP, de systèmes de communication
millions de portes. et de fonctions d’analyse de don-
Conception d’applications DSP sur nées et de visualisation. L’ensemble
FPGA constitue une bonne plate-forme de
Pourtant, les conceptions DSP implan- Il arrive souvent que la partie DSP du conception FPGA. Les fournisseurs
tées en FPGA sont freinées par les design FPGA soit juste un bloc noyé de FPGA ont d’ailleurs greffé à
outils de conception. Concevoir des dans une réalisation plus vaste utili- Simulink® des outils de modélisation
DSP sur des puces logiques program- sant les méthodes et outils de concep- de système, à savoir des modèles
mables impose des algorithmes et tion traditionnels des puces program- d’IP paramétrés représentant certai-
outils de développement HDL de haut mables. L’avenir passera par une nes opérations DSP telles que les
niveau. A l’heure actuelle, les grands démarche de conception « système » FFT ou le filtrage FIR. Reste une
fournisseurs de FPGA proposent des intégrée, facilitant la simulation et le lacune : le passage du domaine
outils de réalisation de DSP permet- développement de chaque composan- algorithmique à celui de l’implanta-
tant d’écourter les cycles de concep- te spécifique. De nombreuses métho- tion n’est pas totalement automati-
tion ; ces outils combinent les fonc- des entrent dans le champ des possi- que, ce qui oblige à traiter en
tions de développement d’algorithme, bles, depuis le codage manuel, la manuel de nombreux aspects de bas
de simulation et de vérification Matlab® conception à base de modèles et la niveau du modèle.
et Simulink® avec la synthèse, la synthèse RTL 10) à partir de C/C++, C/C++ en RTL : des outils existent
simulation et le placement-routage. jusqu’à la synthèse DSP pour la modé- pour réaliser la synthèse RTL à par-
tir du code C/C++. Certains nécessi-
tent un complément d’informations
3 L’exécution d’algorithmes de traitement de signal en FPGA, plutôt qu’en DSP, donne au
spécifiques à l’architecture, dans le
concepteur davantage de liberté pour optimiser le circuit en termes de vitesse (traitement
code source C, pour définir le paral-
parallèle) ou de coût (série).
lélisme du circuit et en analyser les
délais, tandis que d’autres effectuent
Parallel Semi-Parallel Serial la synthèse directe de RTL à partir
de ANSI C ou C++.
DQ
Les fabricants de FPGA
DQ
et leurs spécialités
Notes
1) 4)
Application-Specific Integrated Circuit : circuit inté- Système de commande bouclée maintenant un utilisé à n’importe quel stade du flot de conception
gré capable d’exécuter les fonctions contenues signal généré dans une relation de phase fixe par électronique.
9)
dans le cahier des charges d’un client pour une rapport à un signal de référence. Structure d’un ordinateur dans laquelle données et
5
application donnée (par ex., une puce conçue dans ) Dispositif réduisant les décalages d’horloge dans instructions sont stockées dans la même unité de
le seul but d’équiper un téléphone portable). les circuits numériques. mémoire, celle-ci et l’unité centrale de traitement
2) 6
Observation empirique, énoncée par Gordon Moore ) Peripheral Component Interconnect : spécification étant clairement dissociées.
10)
(cofondateur d’Intel), selon laquelle la densité et la de bus informatique normalisant le raccordement Register Transfer Logic : description d’un circuit
complexité d’un circuit intégré, à un coût toujours de périphériques hautes performances à une carte électronique numérique en termes de flot de don-
moindre, doublent environ tous les 18 mois. mère. nées entre registres. La représentation RTL indique
3) 7)
COordinate Rotation DIgital Computer : algorithme Unified Modeling Language : langage de spécifica- le lieu de stockage de l’information et son chemi-
simple et efficace permettant le calcul de fonctions tion et de modélisation objet « unifié » du matériel, nement logique dans le circuit en fonctionnement.
11)
hyperboliques et trigonométriques, particulièrement en génie logiciel, centré sur l’architecture. Un IP bien conçu doit comporter un banc de test,
8)
bien adapté à certains composants électroniques Standard Delay Format : format IEEE de représenta- être réutilisable dans plusieurs produits et ouvert
dépourvus de multiplieur. tion et d’interprétation des données temporelles, aux évolutions des nouvelles générations de FPGA.
Bibliographie
[1] Revues ABB 3/2005 et 4/2005, « Connecter sans brancher »
Traitement de signal et
systèmes embarqués
Mettez un DSP dans votre instrumentation de process !
Andrea Andenna
Les algorithmes de traitement de signal, quelle que soit leur complexité, sont à
l’œuvre dans une grande variété de produits ABB à électronique embarquée, des
petits détecteurs de mouvement à usage domestique aux applications pointues
de commande d’appareillages électriques moyenne et haute tension. Au niveau
terrain, le traitement de signal permet d’améliorer la qualité de la mesure et la
fonctionnalité du parc d’instruments.
leur prix qui emporte la décision du à même d’augmenter les capacités de auxiliaire (110/220 V) doivent, en cas
client. Toutefois, nous l’avons vu, le calcul et de mémoire, facilitant ainsi d’urgence, rester opérationnels lorsque
prix des semi-conducteurs est à la bais- l’ajout d’algorithmes plus évolués et de cette source d’énergie leur fait défaut,
se et, si l’électronique accapare d’habi- fonctionnalités intelligentes. Nombreu- même en mode dégradé. C’est le cas de
tude une part significative des coûts de ses sont ces architectures à être handi- multiples commandes de disjoncteurs.
production d’un appareil, les coûts de capées par leur consommation. Un La solution ? Une batterie ou une ali-
fabrication et des matériaux de l’instru- exemple : les appareils alimentés par mentation autonome tirée, par exemple,
ment sont parfois bien supérieurs. Par batteries ont des contraintes d’autono- du courant circulant dans l’appareil.
conséquent, sur le plan économique, mie énergétique qui limitent leur
les architectures embarquées actuelles consommation. Des équipements fonc- Beaucoup d’instruments sont alimen-
pour l’instrumentation industrielle sont tionnant normalement sur alimentation tés par la boucle analogique 4–20 mA.
Ces appareils « à deux fils » peuvent se
contenter de quelques dizaines de
mW. La sécurité intrinsèque assurée
par leur faible consommation est un
atout pour l’instrumentation industriel-
le ayant recours à cette technique ;
c’est pourquoi ce type d’alimentation
garde la faveur des clients. Toujours
est-il que la consommation électrique
freine depuis quelques années l’amé-
lioration de l’électronique et sa mon-
tée en puissance ; elle reste probléma-
tique pour les appareils à deux fils.
sensibilité transverse).
0.015 0.015
mesurant la chute de pression causée le mauvais comportement des boucles Ainsi, dans une phase d’apprentissage,
par un élément « primaire » (tube de de régulation, qui peut aussi s’expli- la fonction PILD commence par mesu-
Venturi ou diaphragme). C’est précisé- quer (cas le plus probable) par l’usure rer et enregistrer le niveau sonore du
ment cette mesure et la connaissance d’une vanne. Localiser une conduite signal de pression différentielle lorsque
de la géométrie de l’élément sensible obturée et la déboucher sont des opé- les tuyaux d’impulsion sont propres.
qui permettent de calculer le débit. rations de maintenance lourdes. De Puis, en cours d’exploitation, il compa-
plus, si le fluide du process est réputé re par statistiques ce bruit aux valeurs
Ces capteurs sont raccordés au pro- propice au colmatage, il faut agir en mémorisées. Si l’analyse révèle un
cédé par deux « tuyaux d’impulsion » préventif, ce qui coûte cher. Des cap- écart notable entre les valeurs acquises
généralement de petit diamètre (< 1 cm) teurs de pression différentielle capa- en dynamique et celles enregistrées en
et de très grande longueur. Or ces bles de diagnostiquer automatique- amont, une alarme signale l’obturation
conduites finissent par s’encrasser en ment une obturation de conduite de l’une ou des deux conduites.
tout ou partie par accumulation de d’impulsion feront donc chuter les
matériaux solides (sable, par exem- coûts en allégeant la maintenance D’une durée configurable, la phase
ple), de sédiments, de dépôts ou préventive. d’apprentissage permet à l’algorithme
d’eau gelée. PILD de se « former » aux conditions
L’algorithme PILD nominales du procédé pour pouvoir
Le principe de la détection d’obtura- ensuite identifier les mesures dénon-
Des capteurs de pression tion de tuyau d’impulsion se fonde çant un encrassement des conduites.
différentielle capables de sur les caractéristiques observées des C’est sur la fiabilité et l’efficacité de
diagnostiquer automati- signaux de pression dans le temps. cet apprentissage que repose la réus-
L’écoulement du fluide est affecté par site de la fonction. Les capteurs de
quement une obturation des fluctuations de pression causées pression différentielle sont soumis à
de conduite d’impulsion par d’autres équipements et machines une grande diversité de fluides (liqui-
(pompes . . .) intervenant dans le pro- des à haute viscosité, eau, vapeur,
feront chuter les coûts en cédé. Ces variations s’apparentent à gaz . . .) et de contraintes climatiques
allégeant la maintenance du bruit dans le signal de pression et atmosphériques (températures
préventive. différentielle. En temps normal, les comprises entre – 40 °C et 85 °C,
tuyaux d’impulsion étant « propres » 2a , pressions absolues atteignant 600 bar).
ce bruit s’annule en grande partie Sans adaptation automatique de
Contrairement à la plupart des autres puisque l’appareil mesure la pression l’algorithme à ces conditions variées,
dysfonctionnements d’instrument, entre deux points normalement dis- le PILD n’aurait plus d’utilité.
l’obturation d’une conduite n’a pas tants d’à peine quelques centimètres.
d’influence sur le matériel ; elle peut Si l’une des conduites se bouche 2c 2d , Fruit de trois années de développe-
passer inaperçue, sans dégrader la les fluctuations de pression ne sont ment (2003–2005), le PILD fait
mesure. En bouchant la conduite, la plus annulées et le bruit se manifeste aujourd’hui partie intégrante de la
pression se retrouve piégée et décou- dans le signal de pression différentiel- nouvelle version de transmetteurs de
plée de l’état réel du procédé. Le sys- le. Si les deux conduites se bouchent pression différentielle ABB 264 à
tème de contrôle-commande continue 2b , ce bruit sera presque ramené à 0, interface Foundation Fieldbus.
à utiliser cette valeur, sans la savoir le raccordement de pression entre
« figée ». Le seul indice dont dispose capteur et procédé étant totalement
l’opérateur pour repérer ce défaut est perdu.
Andrea Andenna
ABB Corporate Research
Baden (Suisse)
andrea.andenna@ch.abb.com
Bibliographie
[1] Hengjun Zhu, E. H. Higham, J. E. Amadi-Echendu,
Signal Analysis applied to Detect Blockages in
Pressure and Differential Pressure Measurement
Systems, IEEE Instrumentation and Measurement
Technology Conference, Proceedings Vol. 2
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[3] A. Andenna, G .Invernizzi, D. Eifel, “Embedded dia-
gnosis to detect plugged impulse lines of a diffe-
rential pressure transmitter”, ITG-/GMA Sensoren
und Messsysteme 2006, Conference Proceedings
Edition
ABB Schweiz AG
Corporate Research
ABB Review/REV
CH-5405 Baden-Dättwil
Suisse
ISSN: 1013-3127
www.abb.com/abbreview
© 2005 ABB