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service droit en pratique

La responsabilité pénale de l’employeu


En matière de santé et de sécurité au travail, ponsabilité pénale en droit constitution, à la désigna-
le Code du travail a édicté de nombreuses règles du travail (l’employeur ou le tion et au fonctionnement du
salarié). Mais en pratique, la comité d’hygiène, de sécurité
dont le non-respect est sanctionné par ce code
responsabilité du préposé ne et des conditions de travail.
mais peut l’être aussi au titre du Code pénal, sera admise que si sa faute • Art. L. 4743-1 : travail des
qu’un accident se soit produit ou non. Selon est la cause unique et exclu- femmes enceintes et des jeu-
que la responsabilité pénale se fonde sur le Code sive du dommage. Cependant, nes travailleurs.
du travail ou sur le Code pénal, elle pourra être l’employeur peut déléguer une • Art. L. 4744-1 à L. 4744-7 :
engagée pour infraction aux règles d’hygiène partie de ses obligations rela- maîtres d’ouvrage.
tives à la sécurité et à la santé, • Art. L. 4745-1 : médecine du
ou de sécurité, imprudence ou négligence,
en organisant une délégation travail.
ou encore pour mise en danger d’autrui. de pouvoir selon les conditions Les contraventions
très strictes posées par la juris-

L
a responsabilité pénale rité, et non à une obligation prudence. Le préposé déléga-
est mise en jeu, lorsque générale de sécurité (1). Il est taire doit avoir la compétence,
le comportement (acte de jurisprudence constante l’autorité et les moyens néces-
ou omission) d’une ou de qu’il appartient à l’employeur saires (2). Dans ce cadre, sur
plusieurs personnes portant «  de veiller personnellement le fondement des infractions
atteinte aux valeurs sociales à la stricte application par ses issues du Code du travail, la
est puni par la loi et les règle- subordonnés des prescriptions responsabilité pénale pourra
ments. Le droit pénal vise à légales ou réglementaires être reportée sur le salarié
réprimer un comportement destinées à assurer la sécurité délégataire.
fautif, au contraire du droit du personnel  » (arrêt de prin-
civil qui cherche à réparer le cipe, Cass. crim., 23 novembre Principales infractions
dommage causé à la victime. 1950). aux règles d’hygiène
Dans un souci de simplifica- et de sécurité relevant
Responsabilité pénale tion lors de la recodification du Code du travail
au titre du Code du travail du Code de travail de 2008, le Les textes d’incrimination du
terme «  employeur  » a rem- Code du travail en santé et
Fondement placé les mots «  chef d’éta- sécurité du travail sont nom-
de la responsabilité pénale blissement, gérant, directeur » breux. Il s’agit exclusivement
et détermination de l’ancien article L. 263-2. de délits et de contraventions,
de la personne responsable Cette substitution pourrait faisant encourir à leur auteur • Art. R. 4741-1 : résultats de
La responsabilité de l’em- créer une confusion, le terme des peines d’amendes et/ou l’évaluation des risques non
ployeur au titre du Code du «  employeur  » pouvant aussi de prison. consignés ni mis à jour dans
travail se fonde sur l’article désigner la personne morale. un document (amende pour
L. 4741-1 lorsque ce dernier Toutefois, la recodification s’est Les délits contraventions de 5e classe).
méconnaît, par sa faute per- opérée à « droit constant ». En • Art. L. 4741-1 : liste des • Art. R. 4741-2 : mise en
sonnelle, les dispositions en conséquence, cela ne devrait règles d’hygiène et de sécu- demeure résultant d’une
matière d’hygiène et de sécu- pas modifier la jurisprudence rité dont l’inobservation est situation dangereuse (même
rité énumérées dans cet article antérieure qui reconnaît la sanctionnée par une amende amende).
et celles des décrets pris pour qualité d’employeur au chef 3 750 euros et, en cas de réci- • Art. R. 4741-3  : documents
leur application. d’entreprise, c’est-à-dire à dive, une peine de prison d’un et affichages obligatoires
Pour que la responsabilité la personne physique dotée an et 9 000 euros d’amende. (amende pour contravention
pénale soit retenue, l’article du pouvoir de direction dans • Art. L. 4741-3 : non-respect de de 4e classe).
L. 4741-1 exige donc une faute l’entreprise. la mesure prise par l’inspecteur • Art. R. 4743-1 : travaux inter-
personnelle consistant en Par ailleurs, la formulation de du travail (arrêt de chantier si dits aux femmes enceintes.
un manquement à une règle l’article L. 4741-1 souligne le danger grave et imminent). • Art. R. 4743-3 et R. 4743-4 :
précise d’hygiène et de sécu- caractère alternatif de la res- • Art. L. 4742-1 : atteinte à la travaux interdits aux jeunes

48 Travail & Sécurité ­­– Octobre 2009


r en santé et sécurité au travail
travailleurs . d’amende), blessures entraî- tion), l’élément matériel (le (Cass. crim., 16 septembre 2008,
• Art. R. 4745-1 à R. 4745-3 : nant une incapacité totale de comportement fautif, acte ou n° 08-80-204). En revanche,
médecine du travail. travail (ITT) supérieure à 3 mois omission) et l’élément moral dans une affaire où un salarié
(art. 222-19, 2 ans de prison et (l’aspect psychologique) en s’était blessé sur une machine,
Responsabilité pénale 30 000  euros d’amende) ou tenant compte des limites à la les juges ont condamné l’em-
une ITT inférieure ou égale à responsabilité des personnes ployeur en tant qu’auteur
au titre du Code pénal
3 mois avec violation délibérée physiques posées par le Code indirect du dommage, pour
Sur le fondement du Code pénal, d’une obligation de sécurité pénal.  violation manifestement
tous les auteurs d’une infraction (art. 222-20, 1 an de prison et En application de l’article 121-3 délibérée d’une obligation de
seront recherchés, qu’il s’agisse 15 000 euros d’amende) ; du Code pénal (3), la faute com- sécurité car la machine, non
de personnes physiques ou de - contraventions non intention- mise – imprudence ou man- protégée, n’avait pas été mise
personnes morales. nelles  : blessures légères sans quement à une obligation de en conformité malgré plu-
ITT (art. R. 622-1), avec une ITT sécurité prévue par la loi ou le sieurs interventions de l’ins-
inférieure ou égale à 3  mois règlement – doit en effet s’ap- pecteur du travail (Cass. Crim.,
(art. R. 625-2). précier in concreto par rapport 12 juin 2007, n° 06-88-900).
Les peines encourues (amen- aux aptitudes de la personne : Dans une autre affaire, une
des, prison) sont aggravées «  L’auteur des faits n’a pas société et son dirigeant ont été
en cas de violation manifes- accompli les diligences norma- condamnés pour l’infraction de
tement délibérée d’une obli- les compte tenu, le cas échéant, mise en danger d’autrui (Cour
gation particulière de sécurité de la nature de ses missions ou d’appel de Douai, 6 mars 2008,
ou de prudence imposée par la de ses fonctions, de ses compé- n° 07-02135). En l’espèce, l’ac-
loi ou le règlement (art. 221-6, tences ainsi que du pouvoir et tivité exposant les salariés à
222-19, 222-20 pour les délits, des moyens dont il disposait ». l’amiante s’était poursuivie
art. R. 625-3 pour les contra- En outre, lorsque l’auteur, per- après l’interdiction de 1996.
ventions en cas de blessures sonne physique, n’a pas direc- Les juges ont considéré qu’il y
© James Hardy/PhotoAlto

sans ITT). tement causé le dommage, une avait un risque immédiat de


En l’absence d’accident, le Code condition supplémentaire est mort ou blessures du fait de
pénal prévoit un autre délit exigée (4). La faute à l’origine du l’absence de formation à la
pour mise en danger d’autrui : dommage doit être soit « une sécurité, de notice informant
«  le fait d’exposer autrui à un violation manifestement délibé- les salariés sur les risques, de
risque immédiat de mort ou de rée d’une obligation particulière protection collective appro-
blessures de nature à entraîner de prudence ou de sécurité pré- priée et de conditionnement
Infractions une mutilation ou une infir- vue par la loi ou le règlement », des déchets.
et textes d’incrimination mité permanente par la viola- soit « une faute caractérisée et
1. Modification introduite par la loi du
Suite à un accident du travail, tion manifestement délibérée qui exposait autrui à un risque 6 décembre 1976 dans l’ancien article
l’employeur peut être pour- d’une obligation particulière de d’une particulière gravité » que L. 263-2, devenu l’article L. 4741-1.
suivi pour homicide ou blessu- sécurité ou de prudence impo- la personne physique ne pou- 2. Voir Travail & sécurité n° 582, mars 1999,
« La délégation de pouvoir
res involontaires s’il a commis sée par la loi ou le règlement » vait ignorer. en hygiène et sécurité », Nathalie Guillemy,
une faute d’imprudence, de (art. 223-1, 1 an de prison et Ainsi, une faute simple de à consulter et télécharger
sur www.travail-et-securite.fr.
négligence ou bien un man- 15 000 euros d’amende). l’employeur suffit à engager sa
3. Modification introduite par la loi
quement à une obligation de responsabilité pénale lorsqu’il n° 96-393 du 13 mai 1996.
prudence ou de sécurité impo- Mise en jeu est considéré comme l’auteur 4. Condition introduite par la loi n° 2000-
sée par la loi et le règlement. de la responsabilité direct du dommage. Ce fut le 647 du 10 juillet 2000 dite loi Fauchon
en matière de délits non intentionnels
Selon la gravité du dommage de l’employeur cas d’un employeur, entrepre- et reprise pour les contraventions par le
causé, les infractions sont qua- Pour qualifier une infraction neur du bâtiment, qui avait décret n° 2001-883 du 20 septembre 2001.

lifiées de : pénale, les juges vont pren- ordonné une manœuvre à
- délits non intentionnels : homi- dre en considération ses dif- son salarié grutier, s’était gra- Aline Ménard
cides involontaires (art. 221-6, férents éléments  : l’élément vement blessé et avait occa-
3 ans de prison et 45 000 euros légal (les textes d’incrimina- sionné la mort de son salarié

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