Un jeu de

Laurent Devernay & Romain d’Huissier

Crédits

Textes & Système de jeu

Laurent Devernay & Romain d’Huissier

Textes additionnels
Laurent Rambour

Illustrations couverture, prétirés & écran

Lohran

Illustrations intérieures & carte

Olivier «Akae» Sanfilippo

Illustrations intérieures
Gotto

Invité spécial (illustration page 145)

Kevin «Netzach» Baussart

Fiches d’Avatar & de Devâstra

Tony Martin

Mise en page :
Julien DeJaeger & Laurent Rambour

Relecture :
Laurent Devernay, Romain d’Huissier & Stéphane Treille

Direction éditoriale :
Laurent Rambour

réédition spéciale « confinement » mars 2020

LETO —Les éditions du Troisième Œil
Remerciements particuliers (édit. 2020):

Romain d’Huissier :
Je tiens à remercier Laurent Rambour pour sa confiance et son
courage éditorial, ainsi que tous les illustrateurs qui ont donné à Prithivî la
beauté qu’elle méritait – enfin !

Laurent Devernay :
Je remercie Romain et les illustrateurs de folie qui ont rejoint
l’aventure, PULP FEVER [NDE : enseigne de l’époque, aujourd’hui LETO]
pour avoir cru en nous et les fans de la première version qui nous ont sou-
tenu pour cette nouvelle édition. Et enfin, Jérôme Larré - star internatio-
nale ou presque du JdR - qui avait playtesté la première version et fourni
son avis éclairé.

Laurent Rambour :
À Romain d’Huissier et Laurent Devernay pour accepter cette
édition spéciale du jeu, offerte à la communauté de rôlistes dans le cadre
du confinement de mars 2020.
À Julien DeJaeger pour m’avoir aidé à réunir de vieux fichiers.
À toi, aimable lecteur, à qui je donne rendez-vous pour la
troisième édition du jeu, bientôt chez LETO.

Ceci est la porte vers Prithivî,

Votre Troisième Oeil en est la clé.
www.letogames.com
Sommaire
Introduction Les Forces qui
gouvernent Prithivî
Les Différences 8
Bienvenue sur Prithivî 9 Akodya 56
Les Influences 11 Panditya 69
Lexique 13 Pushkala 82
Les Cités Indépendantes 96
Le Grand Flot
de l’Histoire La Vérité
derrière le Voile
Les Temps Mythiques 16
La Guerre Blasphématoire 18 Les Asuras 114
L’Âge du Dharma 21 Les Prophètes 134
Les Avatars 144
Vivre à Prithivî
Créer son Avatar
Les Castes 24
Carte de Prithivî 25 Création de l’Avatar 158
La Vie Quotidienne Création de la Devâstra 186
à Prithivî 46 Création de PNJ 207
Les Règles
de Devâstra
Le Système de Jeu 220
Le Système de Combat 229
La Gestion de la Santé 241
Les Enseignements 243
La Magie du Dharma 246
S’aventurer
dans Prithivî
Annexes
Devâstra Réincarnation,
le jeu de rôle 261
Affrontements & Avatars 265
Le Groupe, Moteur
d’Intrigues 275
Résurrection
Parvàn 280
Préambule 293
Des Sauveurs
pour Parvàn 294
Le Repos des Braves 303
Mort au Palais 317
Égaux aux Dieux 326
Conclusion
& Conséquences 331
Feuille d’Avatar 333
Feuille de Devâstra 334
 Introduction
Les
Différences
Devâstra – Réincar-
nation est la seconde édition de
Devâstra, jeu de rôle sorti en 2009
8 chez Le 7ème Cercle.
Elle diffère ainsi en de nombreux
points de son incarnation précé-
dente - ayant accumulé suffisam-
ment de karma positif pour jouir
d’un Dharma plus favorable dans
cette nouvelle existence !
Voici donc un petit bilan rapide
des différences principales entre
les éditions :
• L’aspect est le premier élément
qui distingue les deux éditions.
Devâstra – Réincarnation bé-
néficie ainsi d’une nouvelle cou-
verture, d’illustrations inédites
et d’une mise en page entière-
ment refaite. Le format est éga-
lement différent. Faisant peau
neuve, Devâstra – Réincarna-
tion offre ainsi enfin à Prithivî
tout le faste qu’elle méritait !
• Les textes du jeu ont été enri-
chis. Vous y trouverez ainsi plus
d’inspirations, plus de pouvoirs,
plus de magie, plus d’Enseigne-
ments, plus de détails sur l’uni-
vers. Une version augmentée, sans
toucher aux fondements du jeu.
• L’ordre des chapitres a été revu
afin d’offrir au lecteur une
meilleure immersion au sein
de Prithivî. Désormais, l’univers
est présenté en intégralité avant
la partie technique.
• Le scénario est entièrement
inédit. Livré avec un cadre de jeu
(la description d’une cité-état),
il permettra aux joueurs de se
plonger dans une longue aven-
ture faite de complots nébuleux,
d’intrigues politiques, d’action
effrénée et de décisions difficiles.
Pour le reste, fondamentalement
Devâstra – Réincarnation ne
change guère par rapport à son pré-
décesseur. Univers et système res-
tent ainsi les mêmes à peu de choses
près, afin de ne pas dépayser le lec-
teur de longue date et de permettre
aux nouveaux-venus de découvrir un
jeu de rôle ayant fait ses preuves.

Bienvenue
sur Prithivî !
Quelques mots afin que
le lecteur saisisse rapidement l’es-
sence de Devâstra - Réincarna-
tion et en comprenne les tenants et
aboutissants.
Un rapide survol
du jeu
adis sur Prithivî, Devas et Asu-
J ras se livrèrent une guerre im-
placable.
Sans espoir de victoire, les Devas
décidèrent alors de se sacrifier afin
d’enfermer leurs adversaires dans
une prison infernale, le Narak.
Des siècles plus tard, alors que les
mortels ont oublié leurs dieux, les
murs de cet enfer commencent à
se fissurer et les Asuras reviennent
peu à peu menacer l’humanité.
Apparaissent alors les Avatars,
réincarnations des Devas jadis
tombés au combat. Armés de leurs
Devâstras, objets magiques conte-
nant la moitié de leur âme divine,
ces Avatars sont désormais prêts à
protéger le monde et ses habitants.
Le
monde
P
rithivî est un monde fantastique
grandement inspiré de l’Inde an-
tique des mythes et légendes – sans tou-
tefois se targuer d’une quelconque pré-
tention historique. C’est le cadre dans
lequel prendront place les aventures des
personnages incarnés par les joueurs,
avec ses décors exotiques, sa société de
castes, sa vénération du Dharma, ses su-
perstitions, ses mœurs, etc.
Prithivî est divisé en trois puissantes
nations (la fière et puissante Ako-
dya, la mystique et sage Panditya et
la riche et roublarde Pushkala) et de
nombreuses cités-états plus ou moins
libres et indépendantes. Dans l’ombre,
diverses factions nouent intrigues et
complots et les Asuras sont derrière
bien des sombres machinations. 9
Qu’y joue t’on ?
es joueurs incarnent bien sûr
L des Avatars armés de leurs De-
vâstras. Jeunes adolescents décou-
vrant ce pouvoir naissant en eux
et ne le comprenant pas, ils vont
devoir décider très vite de quelle
façon ils l’utiliseront.
Car outre le danger que représente
le retour des Asuras, Prithivî est un
monde complexe dont les nations
et cités jouent un jeu diplomatique
et guerrier des plus subtils. Et dans
les conflits qui les opposeront tôt
ou tard, les Avatars sont des êtres
trop puissants pour être négligés…
Introduction

L’ambiance
en quelques points
• Un univers exotique et coloré
puisant ses racines dans l’Inde
antique,
• Une période de fortes ten-
sions (politique, militaire, éco-
nomique, mystique) entre les
royaumes et factions diverses,
• Une grande menace qui se
profile (le retour progressif des
Asuras),
• Un passé mystérieux (l’huma-
nité ayant oublié ses dieux) et
propice à de nombreuses révé-
lations,
• Des personnages jeunes appe-
lés à vivre une destinée hors
du commun et utiliser de grands
pouvoirs, enfermés dans un objet
10 et liés à une ancienne divinité,
• Des combats dynamiques et
inventifs.
Qu’est ce que
le jeu de rôle ?
e jeu de rôle est un type de jeu
L de société qui se pratique à plu-
sieurs joueurs (entre trois et six en
général) autour d’une table. Le but
en est d’imaginer tous ensemble une
histoire sur le déroulement de la-
quelle chaque joueur peut intervenir.
Ainsi, une partie de jeu de rôle n’est
jamais réellement définie à l’avance
(seulement dans les grandes lignes)
et les improvisations de chacun l’en-
richissent, la modifient, rendent son
développement imprévisible.
Afin de mettre en place une partie
de jeu de rôle, la présence d’un MJ
(Meneur de Jeu) est nécessaire. Ce
participant un peu particulier est
celui qui connaît le mieux l’univers
du jeu et ses règles et qui conçoit
les scénarios que vivent les autres
joueurs à travers un alter-ego ima-
ginaire, le PJ (Personnage Joueur).
C’est à lui de mettre en scène évè-
nements, décors, PNJ (Personnage
Non Joueur) et à lui également que
revient la fonction d’arbitrer les si-
tuations nécessitant le recours aux
règles du jeu – en ce domaine, sa
parole fait loi et n’a pas à être dis-
cutée.
Mise en garde
Nous tenons à ce
que les choses soient très
claires : Devâstra- Réincarna-
tion ne se veut en aucune façon
un jeu de rôle historique sur
l’Inde ancienne, ni un ouvrage
sur la mythologie hindouiste
et surtout pas un hommage à
Bollywood. Le cadre choisi re-
prend des éléments de ces deux
premières influences certes,
mais uniquement afin de créer
un décor exotique, propice au
dépaysement et à l’aventure.
Si, par certains côtés, nous
reprenons des légendes, divi-
nités, créatures, éléments so-
ciaux ou culturels à l’identique,
pour d’autres nous nous réser-
vons la liberté de les changer
du tout au tout ou de plier ces
références à nos besoins. Qu’il
ne nous soit donc pas reproché
que Devâstra – Réincarnation
ne soit pas ce qu’il n’a jamais
été dans notre esprit !
 Abréviations
Dans le texte, nous
utilisons de nombreuses abré-
viations qui peuvent dérouter
le néophyte. En voici la liste.
• D6 : un simple dé à 6 faces
classique.
• MJ : Meneur de Jeu, celui
qui est à la fois metteur
en scène, scénariste et in-
terprète des personnages
peuplant l’univers.
• PJ : Personnage joueur,
l’alter-ego du joueur dans
l’univers de Devâstra. Tous
les PJ sont des Avatars.
• PNJ : Personnage non-
joueur, tous les protago-
nistes non interprétés par
les joueurs et à qui le MJ
prête vie.
Les autres joueurs ne sont cepen-
dant pas inactifs : à eux de réagir,
par l’intermédiaire des PJ qu’ils
créent et interprètent, aux événe-
ments présentés par le MJ, en dia-
loguant avec les PNJ rencontrés,
en résolvant une énigme, en dé-
mêlant l’écheveau d’une intrigue
politique, etc.
Tous réunis autour d’une table, le
Meneur de Jeu commence à conter
son aventure et les joueurs y réa-
gissent en interprétant leurs per-
sonnages : « Le crépuscule teinte
le ciel d’un rougeoiement flam-
boyant alors que vous arrivez dans
un petit village de Pushkala. Vous
pouvez constater que les habitants
semblent inquiets et se pressent de
rentrer chez eux à la nuit tombée.
En entendant un cri d’horreur, vous
comprenez soudain pourquoi : un
énorme Asura sort du couvert de
la jungle et fonce vers des villa-
geois impuissants. Une petite fille
trébuche et tombe au sol, elle ne
pourra pas échapper aux griffes du
monstre. Que faites-vous ? »
Les
Influences
Devâstra – Réincarna-
tion puise une grande partie de son
inspiration dans les mangas de type
shonen. Il convient ici d’en présenter
les caractéristiques en quelques mots
avant de citer les œuvres ayant eu un 11
impact plus ou moins direct sur le jeu.
Le shonen manga
e manga n’est rien d’autre que le
L nom que l’on donne à la bande-
dessinée japonaise. Au sein de cette
production pléthorique et diversi-
fiée coexistent de nombreux genres
particuliers, s’adressant en général à
un public spécifique. Il y a ainsi des
mangas pour garçons, pour filles,
pour adultes, des mangas pornogra-
phiques, éducatifs, sportifs, etc.
Au sein de cette nébuleuse, le genre
sans doute le plus connu par chez
nous est le shonen : il s’agit du manga
à destination du public adolescent.
Produit en masse et à la chaîne, il pré-
Introduction
 sente ainsi quelques caractéristiques à la possibilité d’adapter les codes et
communes aux diverses œuvres qui le particularités de ce type de manga
composent et qu’il est plus ou moins au médium jeu de rôle. Le but étant
aisé de distinguer. En général un hé- d’offrir un système et un univers
ros jeune mais plein de potentiel se permettant d’émuler et reproduire
retrouve entraîné dans une grande les éléments les plus typiques du
aventure, aux côtés de divers alliés shonen manga, privilégiant des par-
ou rivaux. Il gagnera en force et ex- ties intenses, pleines de rebondisse-
périence, affrontera des périls de plus ments, de personnages marquants
en plus grands, découvrira le monde et de combats dynamiques.
qui l’entoure, etc. C’est bien souvent
un récit initiatique qui est proposé, Après une première édition, plu-
présentant d’ailleurs de nombreuses sieurs mois de réflexions et travaux
similitudes avec le Voyage du Héros en ce sens, le résultat est là : vous
de la mythologie mais recyclant di- le tenez entre vos mains, il s’agit de
vers éléments de la culture asiatique
(au sens large).
Le shonen manga est produit de fa-
çon assez particulière : le mangaka
et ses assistants doivent en écrire
et dessiner un chapitre (environ 20
pages) par semaine, une cadence as-
sez effrénée. Le chapitre est alors pré
12 publié dans un magazine, aux cô-
tés d’autres chapitres issus d’autres
mangas. Et les lecteurs peuvent alors
voter pour le récit qu’ils souhaitent
voir se poursuivre... Une telle épée
de Damoclès pousse les mangakas à
rivaliser d’inventivité pour séduire le
public et le tenir en haleine, lui don-
ner envie semaine après semaine
de connaître la suite de l’histoire.
En résultent en général un rythme
échevelé, des péripéties parfois im-
probables, de nombreux combats
haletants, des personnages classes,
de fréquents coups de théâtre, etc.

Si, comme dans beaucoup de do-

maine, la majeure partie de la pro-
duction est au mieux médiocre, ce
système de production a également
engendré de très bons récits et
quelques chefs d’œuvre. Et il nous
est apparu intéressant de réfléchir
 Liste des
inspirations
V exhaustive
oici une liste fournie mais non
des diverses sources
d’inspiration utilisées. Devâstra – Réin-
carnation leur doit certaines idées,
quelques personnages, un ton, une am-
biance, des mécanismes de jeu, etc.
Mangas & animés
(et assimilés)
3x3 Eyes • Arata • Artelier • Avatar
le Dernier Maître de l’Air • Brave Sto-
ry • Beat’X • Beet the Vandel Buster •
Blazer Drive • Bleach • Blue Dragon •
Blue Exorcist • Butsu Zone • Claymore
• Code : Breaker • Cyber Weapon Z • D-
Gray Man • Dragon Ball • Dragon Quest
• Fairy Tail • Fire Embalming • Flag
Fighter • Flame of Recca • Full Metal
Alchemist • Fûma no Kõjiro • Ga-Rei –
la Bête enchainée • Hero Tales • Hokuto
no Ken • Hoshin • Hunter X Hunter •
Inu Yasha • Jojo’s Bizarre Adventure •
Kekkaishi • KuroKami • les Légendaires
• Magi – the Labyrinth of Magic • MÄR
• Mieru Hito ; Mixim 11 • Monster City •
Naruto • Nora • Nura • One Piece • Oto-
gi Matsuri • Psyren • Rampou • Rave •
Reborn • RG Veda • Sailor Moon • Saint
Seiya • Samurai Deeper Kyo • Samurai
Troopers • Satan666 • Shaman King •
Shibakane Hime • Shurato • Soul Eater
• Tigre & Dragon • The Qwaser of Stig-
mata • Tsubasa Reservoir Chronicles •
Ultimo • Wicked City • Witch Hunter •
X • X-Blade • Yu Yu Hakusho • Zetman
Comics
Devî • India Authentic • Ramayan 3392
AD • Sadhu
Sagas antiques
Le Mahâbâratha • le Râmâyana • l’In-
vestiture des Dieux • le Pèlerinage en
Occident • l’Illiade
Films
Zu – les Guerriers de la Montagne ma-
gique • La Légende de Zu • Stormriders
• Stormwarriors • A Man called Hero •
Wuji • les Trois Royaumes • le Royaume
interdit • Les Immortels
Lexique
Akodya : Royaume du Nord-
ouest, belliqueux et militariste.
Ang-vastra : Toge couvrant le
haut du corps.
Apsara : Être mythique, nymphe
ayant jadis servi les Devas.
Argha : Rituel de bienvenue,
consistant à nettoyer les pieds de
son invité de la poussière du voyage.
Ârya : Mortel qui le premier s’allia
au Deva. Selon l’Histoire officiel,
fondateur de la civilisation hu-
maine. Par extension, désigne le
peuple de Prithivî.
Âryâstra : Arme magique offerte
par les Devas aux humains durant
la Guerre blasphématoire.
Âshram : Ermitage au sein duquel
peuvent se retirer les Brahmanes. 13
Asura : Terme désignant toutes
les créatures qui défièrent le Dhar-
ma et se battirent contre les Devas
durant la Guerre blasphématoire.
Asurâstra : Arme maléfique ma-
nipulée par les seuls asuras et leur
procurant des pouvoirs à même de
rivaliser avec ceux de certains devas.
Âtman : Âme, étincelle du Dhar-
ma possédée par chaque être hu-
main, énergie interne.
Avatar : Mortel abritant la moitié
de l’âme d’un Deva.
Bagh nakh : Petite dague.
Banayak Van : Jungle de la terreur
où vivent de nombreux Asuras.
Bindu : Point rouge dont les
femmes ornent leur front pour in-
diquer leur statut d’épouses.
Bishwa : Dague à double lame.
Introduction
 Brahmane : Caste supérieure re-
groupant les religieux, les érudits,
les guérisseurs et tous ceux qui
maîtrisent la magie du Dharma.
Chakra : Centre d’énergie vitale,
dont l’ouverture permet d’élever
son âme et de gagner en puissance.
Chakram : Arme de jet ayant la
forme d’un disque tranchant.
Chaturanga : Jeu d’échec à base
14 de dés.
Chaturthi : Fête de la mi-année.
Choli : Vêtement dont les femmes
enroulent le haut de leur corps.
Deva (f. Devî) : Dieu ou déesse dis-
parus à la suite de la Guerre blas-
phématoire, se réincarnant actuel-
lement au sein des Avatars.
Devâstra : Objet apanage d’un
Deva, abritant la moitié de son
âme et échaulant à un Avatar.
Dharma : La Puissance juste de
l’univers. Par extension, désigne
le destin ou devoir individuel, la
place de chacun dans la société.
Dhotî : Pantalon porté par les
hommes.
Dosai : Crêpe de riz, aliment de
base du peuple Ârya.
Dussehra : Festival commémorant
la victoire d’Ârya sur les Asuras.
Gandharva : Être mythique, an-
cien serviteur des Devas au corps
de centaure.
Garuda : Être mythique, homme-
aigle.
Ghadiya : Une demi-heure.
Guru : Professeur, maître, mentor ou
enseignant d’une manière général.
Gurukula : Période de la vie d’un Ksa-
triya ou d’un Brahmane où il apprend
sous l’égide d’un guru. Par extension,
désigne le groupe de disciples suivant
l’enseignement d’un maître.
Holî : Fête du nouvel an.
Jalebi : Beignet frit trempé dans
du sucre.
Jatayu : Race d’Asura, homme-
vautour.
Kalaripayat : Art martial au corps
à corps.
Kâmasûtra : Ouvrage sur la
science de l’amour et de l’érotisme.
Karma : Poids des actions que l’on
accumule dans la vie, il peut être
bénéfique ou négatif.
Katar : Dague d’estoc.
Kavadi : Période de recueillement
avant la nouvelle année.
Khanda : Épée droite, symbole de
la caste des Ksatriyas.
Kukri : Petit couteau.
Kurta : Chemise.
Kuru vadi : Gourdin, bâton court.
Ksatriya : Caste supérieure, celle
des guerriers-nobles qui règnent
sur Prithivî.
Lanka : Île sinistre où vivent de
nombreux Asuras.
Lathi : Masse d’arme.
Lungi : Vêtement couvrant le bas
du corps, unisexe.
Maha- : Préfixe indiquant la no-
tion de grandeur, de puissance. Par
exemple, le Maharaja est le Grand
Roi, ou Empereur.
Mandala : Motif géométrique gé-
néralement circulaire, contenant
une puissante magie.
Mantra : Formule permettant
d’utiliser la magie du Dharma.
Mudra : Suite de gestes permet-
tant d’exécuter silencieusement un
mantra ou accompagnant l’incan-
tation de celui-ci.
Muhurta : Une heure.
Nâga (f. Nâginî) : Race d’Asura,
homme-serpent.
Namaste : Forme de salut, main
jointe devant le visage et tête légè-
rement inclinée.
Narak : Dimension infernale où
sont enfermés les Asuras.
Paisha : Pièce de cuivre.
Panditya : Royaume spirituel oc-
cupant le Nord-est de Prithivî.
Parashu : Hache.
Pata : Épée d’estoc.
Peda : Confiserie à base de lait.
Praharat : Vaisya engagé dans l’ar-
mée comme soldat.
Prithivî : Le monde connu, le
continent où vit le peuple ârya.
Pushkala : Riche royaume situé
au Sud-est de Prithivî.
Rajah : Roi.
Rajkumâr (f. Rajkumârî) : Prince
ou princesse.
Raksak : Sous-caste de Ksatriyas
errants.
Rakshasa (f. Rakshasî) : Race
d’Asura, à l’aspect démoniaque.
Rupaya : Pièce d’argent.
Samsara : Roue des réincarna-
tions.
Sari : Robe.
Sharira vadi : Bâton de combat.
Soma : Nectar d’immortalité.
Sudra : Caste des intouchables, la
plus basse de toutes.
Sumeru : Montagne au sommet
de laquelle vivaient les Devas. On
y trouve les Devâstras.
Svargaloka : Cité des Devas, dé-
sormais en ruine.
Tapas : Pénitence, ascèse.
Thuggee : Voleur, espion, assassin.
15
Trishula : Trident.
Tulwar : Sabre à lame courbe.
Vaisya : Caste inférieure regrou-
pant la quasi totalité du peuple
ârya.
Valari : Sorte de boomerang.
Varna : Caste.
Vel : Lance.
Yaksha : Race d’Asura, lutin cruel.
Yoga : Gymnastique méditative,
exercices de bonne santé.
Introduction
 Le Grand Flot
de l’Histoire

Prithivî est un continent très âgé, théâtre de bien des événe-

ments qui l’ont façonné peu à peu. Une histoire longue et tu-
multueuse explique la situation actuelle dans cette contrée, que
nous nous proposons de vous conter ici même…

Temps
La création
16 Les & l’agencement

Mythiques
de l’univers

Oubliée des mortels, cette période
fut celle de la création du cosmos,
durant laquelle les Devas prirent
place au firmament et ordonnèrent
le monde et ses races naissantes.
Cette époque bénie prit fin avec le
début de la Guerre Blasphématoire.
u commencement n’existait
A que le Dharma : un formidable
bouillonnement de potentialités
sans direction ni conscience qui se
contentait d’être, tout simplement.
Apparurent alors les trois Devas pri-
mordiaux : Brahmâ, Vishnu et Shiva.
Contemplant le Dharma chaotique,
ils décidèrent de lui donner forme
et but. Brahmâ prononça un mot,
le premier mantra, et le Dharma
s’ordonna à son commandement :
il explosa et de son énergie naquit
l’univers, les étoiles et les planètes.
La Puissance juste fit naître le temps
et toutes choses dans le cosmos y fu-
rent dès lors soumises.
Puis Vishnu entoura ce cosmos
nouveau-né de sa bienveillance : il
dessina le premier mandala pour le
protéger, le stabiliser, le préserver.
Enfin, Shiva se tourna vers ses frères
et leur tint ce discours :
« Le monde est né, le Dharma le
gouverne. Mais le jour où votre
création sera corrompue et déca-
dente, alors ma magie le détruira
pour qu’un autre prenne sa place.
En attendant, mon pouvoir restera
secret. ».
Brahmâ et Vishnu approuvèrent.
Les Devas
ndra était réputé le plus sage
I et le plus charismatique des
Devas, aussi les trois frères pri-
mordiaux le couronnèrent roi des
dieux, avec la lourde responsabi-
lité de gouverner le monde. Fai-
sant émerger le mont Sumeru de la
terre, Indra y fit bâtir la grandiose
cité de Svargaloka afin que ses
semblables puissent s’y établir.
Les Devas prirent place et s’arrogè-
rent divers domaines en fonction
de la nature de leur pouvoir. Une
cour entoura Indra et édicta des
décrets afin de terminer d’agencer
le cosmos et les lois naturelles.
L’univers était encore aussi im-
pétueux qu’un cheval fou, et les
Devas terminèrent de le dompter
pour créer un monde dans lequel
tous les êtres pourraient vivre en
parfaite entente.
Les jeunes races
ne fois la création apaisée grâce
U aux lois promulguées par les
Devas, la vie put naître un peu par-
tout. Faune et flore prirent place,
peuplant le monde de couleurs et de
formes à mesure que plantes et ani-
maux apparaissaient dans de vastes
jungles, au fond des océans ou au sein
d’impressionnantes montagnes.
Diverses races fabuleuses s’ap-
proprièrent le continent qui allait
prendre Prithivî pour nom, des
êtres magnifiés par une étincelle du
Dharma : l’Âtman. Les fiers et puis-
sants Rakshasas furent les premiers,
qui bâtirent un empire sans pareil.
Les Yakshas, facétieux lutins, firent
des jungles et forêts leur demeure.
Les superbes Apsaras et les robustes
Gandharvas se mirent au service des 17
Devas et s’installèrent sur le mont
Sumeru à leurs côtés. Les mysté-
rieux Nâgas et les sages Garudas, les
ombrageux Jatayus mais aussi les
malicieux singes : bien des races ap-
parurent et se partagèrent le monde
sous l’égide bienveillante des Devas.
Et l’humanité bien sûr… Chétifs
mortels au premier abord, mais bé-
nis par un potentiel pouvant faire
d’eux les égaux des Devas à terme,
ils s’installèrent au milieu des autres
espèces, vivant en tribus éparses et
pacifiques, fondant de modestes ci-
tés et menant leur vie à leur gré.
Durant un âge d’or qui semblait ne
jamais devoir se terminer, dieux et
races coexistèrent dans la concorde
sur Prithivî. Mais hélas, l’ambition et
la jalousie allaient précipiter l’univers
dans une guerre apocalyptique…
Histoire

La Guerre
Blasphématoire
Opposant les Asuras impies aux
Devas et à leurs alliés, ce terrible
conflit dura plusieurs siècles et
plongea le monde dans le chaos. Il
changea la face de la création à tout
jamais.
Premières frictions
armi toutes les races peuplant
P Prithivî, celle des Rakshasas
était assurément la plus glorieuse.
Elle avait bâti un empire recouvrant
18 la quasi-totalité du monde connu et
sa culture était d’un raffinement et
d’une sophistication extrême. Les
Rakshasas disposaient également
d’un grand pouvoir et il ne fallut
pas longtemps pour qu’ils estiment
avoir acquis le droit de siéger aux
côtés des Devas pour gouverner
l’univers.
Ravana, empereur des Rakshasas,
alla en ambassade à Svargaloka
pour porter ses revendications à
Indra. Le roi des dieux le reçut en
grande pompe mais refusa d’accé-
der à sa requête : seuls les Devas
sacralisés par le Dharma étaient en
droit d’ordonner la création. Rava-
na entra dans une grande fureur et
promit de se venger ; il ne fut hélas
pas pris au sérieux.
Revenu en sa capitale, l’empereur des
Rakshasas réunit ses généraux et mit
au point un plan d’invasion du mont
Sumeru. Afin de réussir une telle en-
treprise, il noua de nombreuses al-
liances et vit se ranger à ses côtés les
représentants de nombreuses races,
bien décidées à profiter de l’aubaine.
Les Nâgas, les Jatayus, des Yakshas
se joignirent aux Rakshasas et en
quelques années, Ravana se trouva
à la tête d’une armée telle qu’on en
avait alors jamais vues.
La destruction
de Svargaloka
es Devas ne s’attendaient pas à
L un assaut massif ; aussi l’attaque
de Ravana les prit totalement au dé-
pourvu. Les hordes déferlèrent sur
le mont Sumeru et portèrent le siège
devant les murailles de Svargaloka.
Les Devas s’organisèrent en catas-
trophe, brandissant leurs Devâstras
pour repousser l’envahisseur mais
les Rakshasas avaient tout prévu :
sachant devoir faire face à ces armes
divines, ils les avaient copiées en
créant leurs propres Asurâstras.
La bataille fut meurtrière et âpre,
aucun camp ne semblant devoir
prendre le dessus. Mais au final,
les Rakshasas et leurs alliés rem-
portèrent une victoire décisive et
firent tomber les défenses de la cité.
Amèrement défaits, les Devas du-
rent s’enfuir et se réfugier sur Prithi-
vî, laissant Svargaloka être la proie
des flammes tandis que Ravana
exultait en se proclamant empereur
du cosmos tout entier.
Mais cette révolte de plusieurs
races contre les Devas ne pouvait
rester impunie par le Dharma. Car
les dieux n’étaient autres que les
agents de la Puissance juste, ses
mandataires pour protéger et or-
donner l’univers. Se dresser face à
eux revenait à aller contre le grand
principe qui gouverne tout. Aussi
tous les êtres qui avaient participé
à cette effroyable guerre contre les
Devas se virent-ils marqués par une
souillure, un signe mystique les ré-
vélant comme Adharma (contraires
au Dharma) : ils devinrent les Asu-
ras, terme qui désigne depuis lors
tous ceux qui s’élèvent contre les
dieux et la Puissance juste.
La riposte
des peuples libres
ndra et sa cour trouvèrent re-
I fuge dans le palais d’Ârya, un
seigneur humain particulièrement
pieux. Ce puissant mortel jura
d’apporter toute son aide aux De-
vas bafoués et il entreprit d’unir
sous sa bannière toutes les tribus
et cités humaines, afin de créer une
grande armée à même de vaincre
Ravana et les siens. Pour le récom-
penser, Indra ordonna à Vishva-
karma, le divin forgeron, de fa-
briquer les Âryâstras : des armes
magiques destinées aux mortels
afin d’équiper les troupes du
peuple d’Ârya. Le grand seigneur
fut également élevé à la dignité de
Deva protecteur de l’humanité, qui
allait désormais prendre le nom de
peuple Ârya.
Bien vite, d’autres races se joigni-
rent aux Devas. Les Gandharvas
et les Apsaras bien sûr, mais éga-
lement les Garudas et les singes
(dont les rois Garuda et Hanuman
furent eux-mêmes sacrés Devas)
vinrent prêter main-forte à la
grande armée qui se constituait
peu à peu. Il allait bientôt être
temps de passer à l’attaque.
Mais Ravana n’était pas un sot :
il avait su affermir son pouvoir et
était plus puissant que jamais. Ses
troupes étaient si nombreuses que
toute la surface du monde peinait à
les contenir. Face aux Devas, il était
sûr de l’emporter.
Le sacrifice
des Devas
19
es deux armées se rencontrè-
L rent au pied du mont Sumeru.
La bataille débuta immédiate-
ment dans un grand fracas ; elle
fut terrible, meurtrière, et dura de
nombreux jours. Le sang couvrait
la plaine et les hurlements d’ago-
nie couvraient même l’entrecho-
quement des armes. Offensives et
contre-attaques se succédèrent,
chaque camp prenant l’avantage
après l’autre.
Mais il fallut se rendre à l’évidence :
les Asuras étaient plus nombreux,
plus cruels, plus puissants. L’ar-
mée des Devas finit par reculer peu
à peu, voyant ses effectifs diminuer
inexorablement.
Histoire
 La défaite était imminente, Indra
le sentait bien. Aussi décida-t-il de
réunir sa cour afin de prendre une
décision aux conséquences terri-
fiantes. Le conciliabule dura toute
la nuit et au petit matin, les Devas
prirent leurs Devâstras et allèrent
seuls à la rencontre des Asuras.
Personne ne fut témoin de ce qui
se produisit alors : sacrifiant leurs
vies sacrées, les Devas unirent
leurs essences divines et en enve-
loppèrent les Asuras. Ils créèrent
ainsi une dimension parallèle et
stérile, un monde désolé nommé
le Narak dans lequel les Asuras se
retrouvèrent emprisonnés pour
l’éternité. En un instant, tout fut
terminé : Devas comme Asuras
n’existaient plus. Les Devâstras
éparpillées sur le champ de bataille
se volatilisèrent et rejoignirent le
mont Sumeru.
20
L’armée des dieux était abasourdie,
anéantie par le sacrifice des Devas.
Personne ne put se réjouir de cette
victoire et peu à peu, l’humanité
sombra dans le désespoir : l’univers
n’avait plus de guides, le Dharma
n’était plus protégé par personne,
le monde allait à sa perte… Les
Asuras n’étaient plus, mais leur but
semblait bel et bien atteint.
Les cinq Prophètes
ais soudain, un beau ma-
M tin, tout sembla rentrer dans
l’ordre. Les hommes se levèrent, or-
ganisés en une nouvelle société, et la
vie reprit son cours. À ceci près que
tout le monde paraissait avoir oublié
les Devas (et donc l’accablement dû
à leur perte) et la Guerre blasphéma-
toire. Seuls les races mythiques qui
s’étaient ralliées aux dieux conser-
vaient le souvenir des évènements
récents, mais elles préférèrent se re-
tirer du monde et ne plus entretenir
de contact avec les hommes.
Apparurent alors cinq mystérieux
personnages qui se présentèrent
comme les Prophètes, gardiens de
Prithivî et guides de l’humanité.
Ils étaient puissants et immortels,
semblables à des divinités mais ils
refusèrent toujours d’être vénérés
comme tels. Ce sont eux qui créèrent
la nouvelle société humaine, sur un
modèle de castes : des vaillants sol-
dats qui avaient combattu auprès
des Devas, ils firent les Ksatriyas ;
des éclairés magiciens disciples des
dieux, ils firent les Brahmanes ; des
industrieux artisans et paysans qui
avaient œuvré pour que l’armée ne
manque jamais de nourriture ou
d’équipement, ils firent les Vaisyas ;
enfin des lâches qui s’étaient cachés
et avaient refusé d’aider les Devas, ils
firent les Sûdras.
Leurs enseignements s’avérèrent vite
nécessaire : tous les Asuras n’avaient
pas péri à la fin de la guerre, et il res-
tait de nombreux monstres, errants
dans le monde et n’ayant à cœur que
la destruction de l’humanité. Les
mortels, s’ils avaient oublié leurs
dieux, se rappelaient par contre très
bien des Asuras et de leur cruauté ;
et ils entendaient bien se défendre
contre cette menace.
Une nouvelle ère pouvait com-
mencer.

L’Âge
Dharma
du
Dans les siècles qui suivirent,
l’homme put enfin revenir sur le
devant de la scène sur laquelle se
jouait l’Histoire. Sans se douter
que ses souvenirs étaient principa-
lement factices, celui-ci s’épanouit
rapidement. À la disparition de
leur père, les Prophètes oeuvrèrent
pour que les trois descendants lé-
gitimes d’Ârya trouvent leur place
dans ce monde nouveau mais non
dénué de dangers.
Un pays
à visage humain
utour de l’ancien palais d’Ârya
A s’installa son fils Âdayas. De ce
lieu imprégné de gloire, il pouvait
mener ses troupes contre les Asu-
ras qui s’étaient installés sur l’île de
Lanka et dans le territoire maudit
connu sous le nom de jungle de
la terreur. Asseyant sa supériorité
militaire en ces lieux, le peuple
d’Âdayas, armé des Âryâstras, don-
na naissance au puissant royaume
d’Akodya. Dans sa volonté de pro-
téger le peuple de Prithivî mais
aussi de l’unifier sous sa bannière,
le fondateur d’Akodya posa les
bases de ce qui reste aujourd’hui
encore la plus conséquente force
militaire du continent.
Cependant, cet acte fut désapprou-
vé par ses deux frères qui menèrent
chacun leurs suivants en vue de
construire un royaume qui reflé-
terait leur perception de la vie et
du Dharma. Au Nord-est, le cadet
Dvita, conduisit ceux qui comme
lui plaçaient la Puissance juste
au-dessus de tout : en ces terres
21
froides et éprouvantes pour les hu-
mains, ils bâtirent ce qui devint par
la suite le royaume de Panditya.
Le troisième frère, Paskima, ne
partageait pas les aspirations mi-
litaires ni les idéaux spirituels de
ses frères. Il choisit donc de mener
ses suivants dans le sud de Prithivî,
en un territoire agréable et riche en
ressources. Il s’accapara au passage
le Mont Sumeru, espérant trouver
dans les mystérieuses ruines de la
cité de Svargaloka les éléments né-
cessaires pour construire une na-
tion prospère et majestueuse. Na-
quit alors le royaume de Pushkala.
La force et l’esprit ne suffisant pas
à distinguer ses habitants, ceux-ci
découvrirent bientôt l’ordre induit
par la richesse. Disposant de res-
sources naturelles plus abondantes
Histoire
 que le reste de Prithivî, Paskima et
ses semblables développèrent peu
à peu ce qui devint plus tard le
commerce.
Dans leur grande mansuétude, les
trois frères laissèrent aux indécis
les territoires indépendants qui sé-
parent les trois royaumes.
Le prix
de l’ambition
es Prophètes, de leur côté,
L observèrent patiemment le
système de castes régir jusqu’à la
division du pays. L’absence des De-
vas ne semblant plus peser sur le
devenir de l’homme, ces Prophètes
décidèrent de s’en tenir à un rôle
22 d’observateurs et de protecteurs
silencieux. Dans les coulisses, ils
virent les nations grandir et leurs
frontières fluctuer. La menace des
Asuras semblait bel et bien écartée.
Malheureusement, c’est dans le
système des castes lui-même que
naquit l’élément perturbateur qui
risquait de mettre à mal tout ce qui
avait pu être mis en place jusqu’ici.
Panditya permettait à tous de venir
chercher l’éveil spirituel auprès des
sages brahmanes. Pushkala, diri-
gée dans l’ombre par une poignée
de Vaisyas ambitieux, subvenait
aux besoins de tous et continuait
à s’enrichir. En revanche, du côté
d’Akodya, un certain méconten-
tement prenait de l’ampleur. Ré-
sistant tant bien que mal contre
les Asuras au fil des années, les
descendants d’Âdayas commencè-
rent peu à peu à remettre en cause
l’ordre établi. Pourquoi étaient-ils
seuls destinés à perdre leurs vies
face à un ennemi commun, alors
que celles des habitants des autres
royaumes leur semblaient s’écou-
ler tranquillement ? Peu à peu, une
idée s’imposa alors : il était néces-
saire pour Prithivî de ne faire qu’un
à nouveau.
Panditya évoluait vers la sagesse
en développant des techniques
spirituelles puissantes. Pushkala
subvenait au besoin de tous en
vivant dans l’opulence. Seule Ako-
dya faiblissait sous les coups des
Asuras. Ensemble, ils seraient à
même de faire front efficacement.
Malheureusement, les deux autres
royaumes refusaient d’aller à l’en-
contre de l’ordre établi malgré
l’insistance prétendument bien-
veillante du dirigeant d’Akodya.
Les Ksatriyas de ce pays prirent
donc l’initiative de faire valoir les
droits de leur caste, qu’ils jugeaient
supérieure.
Éclata alors un conflit sourd qui
dura plusieurs siècles. Sans jamais
devenir une guerre ouverte, des
batailles et conflits ponctuels vin-
rent accroître les tensions entre les
trois royaumes, certaines cités in-
dépendantes se retrouvant prises
en étau.
Les Prophètes, de leur retraite,
observèrent impuissants la so-
ciété humaine s’entre-déchirer.
Ce peuple si prometteur laissait
inconsciemment son flanc ouvert
aux Asuras qui, dans l’ombre, at-
tendaient leur heure.
 Plus qu’humains
’est alors qu’apparurent, il y a
C de cela à peine cent ans, les pre-
miers Avatars. Dans un pays som-
brant peu à peu dans la violence,
de jeunes adolescents se décou-
vrirent des capacités hors du com-
mun. Attirés par le mont Sumeru
depuis longtemps délaissé, ils pri-
rent possession à son sommet des
Devâstras laissées là en des temps
immémoriaux. De ces armes ma-
giques dont ils ignoraient jusqu’à
l’origine, ils obtinrent des pouvoirs
qui ne manquèrent pas de mettre
en émoi l’ensemble de la société.
Tous s’interrogeaient sur l’origine
d’une telle puissance et les réac-
tions à ce propos furent variées,
d’autant que les Avatars étaient is-
sus de toutes les castes.
La peur fit place à la méfiance qui,
au bout de quelques décennies,
s’effaça devant un sentiment de
reconnaissance envers l’avantage
non négligeable dont disposaient
les Avatars. En effet, entre temps,
les Asuras avaient refait leur ap-
parition. Bien qu’ils aient toujours
été présents, leur agressivité avait
fini par être jugulée par Akodya.
Ceux qui firent alors leur appari-
tion semblaient plus nombreux
et puissants que jamais, de races
inconnues également. Seuls les
Avatars paraissaient à même de les
défaire.
Kali Yuga
’un des Prophètes, Prajnâ-
L loka, sortit de l’ombre pour
conseiller la dynastie Âdayas
jusqu’à son plus jeune héritier,
Krishna le jeune Avatar prince
d’Akodya. Devenu son guru per-
sonnel, il conseille le jeune homme
pour que celui-ci se prépare en vue
de la guerre inéluctable contre les
Asuras. Krishna, comme ses pré-
décesseurs, est convaincu que Pri-
thivî devra être uni à nouveau pour
faire face à cette menace.
Tous sur le continent pressentent
l’approche des ténèbres qui obs-
curcissent leur destin. Panditya a
renforcé son isolement, cherchant
à trouver dans le Dharma les clés
de son avenir. Pushkala se prépare 23
non pas contre les Asuras, mais
bien contre Akodya qui cherche
vraisemblablement à prendre le
contrôle du mont Sumeru pour
appuyer la prédominance de ses
Avatars. Les cités indépendantes
sont actuellement dans une situa-
tion peu enviable, où leur avenir
paraît pour le moins incertain.
Incapables de faire front, elles de-
vront choisir quel parti prendre
pour survivre.
Pour tous, une nouvelle ère a déjà
commencé : celle des choix. De
ceux-ci dépendra l’avenir de tout
un chacun en Prithivî...
Histoire
 Vivre à Prithivî

L a société de Prithivî est complexe et exotique. Entre la re-

ligion, le système des castes, les coutumes et croyances des
royaumes, il s’agit d’un univers dense à appréhender.
Ce chapitre a pour but de donner au MJ et à ses joueurs l’es-
sentiel des données sur la vie quotidienne. Ainsi, il leur sera aisé
d’improviser des scènes de tous les jours au cours du jeu. Toute-
fois nous ne visons pas l’exhaustivité : il faudrait des centaines
de pages pour développer tous les aspects de la vie sociale à
24 Prithivî. Le MJ doit se sentir libre d’inventer ce qui n’est pas
expliqué, en restant cohérent avec l’esprit général de Devâstra.
Se documenter sur l’Inde antique peut être une bonne idée, vu
la proximité de l’univers du jeu avec cette culture ancienne.

Les Castes
Régissant la place de chacun
dans la société, émanant de la
volonté du Dharma traduite
par les Prophètes, les castes ou
varnas sont un puissant outil de
contrôle social ayant assuré la
paix à Prithivî durant des siècles.
Pourtant, les évènements ré-
cents semblent les remettre en
cause ; l’existence d’Avatars par-
mi les castes inférieures étant
une donnée troublante au sein
du système de croyance transmis
par les Prophètes…
 25

Société
26
 Généralités
l existe quatre castes à Pri-
I thivî. Deux d’entre elles sont
dites supérieures (Ksatriya et
Brahmane) et les deux autres in-
férieures (Vaisya et Sûdra). Cela
signifie concrètement que les di-
rigeants des peuples des royaumes
et cités sont issus en grande majo-
rité des deux varnas supérieures.
Mais il est à noter que les Vaisyas
par exemple peuvent parfois dis-
poser d’un pouvoir au moins égal
et parfois supérieur à celui des
Ksatriyas et des Brahmanes (de par
leur richesse notamment). La caste
des Vaisyas dispose de toute façon
d’un poids conséquent du fait que
l’écrasante majorité du peuple de
Prithivî en fasse partie : difficile de
passer outre lorsque l’on veut ré-
gner sur une société en paix.
De la même façon, Ksatriyas et
Brahmanes ne se partagent pas
le pouvoir de la même façon. Les
Ksatriyas disposent ainsi du pou-
voir temporel tandis que les Brah-
manes détiennent le pouvoir spiri-
tuel. Mais là encore, la généralité ne
doit pas cacher les cas particuliers :
à Panditya par exemple, les Brah-
manes règnent presque d’égal à
égal avec les Ksatriyas.
Il existe néanmoins quelques in-
contournables. Ainsi, les Rajah
et Rajkumar des royaumes et ci-
tés sont toujours des Ksatriyas.
De même, la varna la plus basse,
celle des Sûdras, est unanimement
méprisée et même les Vaisyas es-
timent être une caste supérieure
par rapport à elle. Ce n’est pas pour
rien que les Sûdras sont également
nommés les intouchables…
Mobilité sociale
En règle générale, on ne peut chan-
ger de caste qu’en mourant et se
réincarnant – selon ses mérites ou
fautes, dans une caste supérieure
ou inférieure. Mais cet absolu n’est
pas toujours respecté.
Ainsi il peut arriver qu’un indi-
vidu puisse changer de varna du
fait de son comportement, de ses
aspirations, du destin qu’il sent
s’ouvrir à lui. Cela est principale-
ment valable pour les deux castes
supérieures. Un Ksatriya particu-
lièrement mystique, érudit et sage
pourra donc demander à devenir 27
Brahmane. À l’inverse, un Brah-
mane doué en arts martiaux et
attiré par les choses de la guerre
pourra essayer de devenir Ksatriya.
Ce genre de décisions ne se prend
pas à la légère et un conseil mixte
étudie attentivement une telle de-
mande avant de donner sa permis-
sion. De tels cas restent rares néan-
moins, ce qui fait qu’une réunion
d’un conseil débouche souvent sur
une approbation de la demande –
même si quelques refus ont ponc-
tué l’histoire de Prithivî.
Plus fréquent est le passage de Vai-
sya à Ksatriya ou Brahmane. Les
armées des royaumes sont bien
trop étendues pour que seuls des
Ksatriyas les composent. Il existe
ainsi des familles de Vaisyas qui
offrent leurs fils les plus robustes
Société
 à l’armée afin qu’ils en constituent
le gros des troupes – fantassins,
éclaireurs, etc. Parmi ces Vaisyas
guerriers, certains parviennent à
se distinguer suffisamment pour
que le royaume souhaite les ré-
compenser en les faisant Ksatriyas
(et regarnisse ainsi les rangs de sa
noblesse d’épée décimée par les
guerres). Il faut réaliser un exploit
notable pour se voir ainsi anobli :
sauver la vie du général, renverser
le cours d’une bataille, défaire un
héros adverse, anéantir un Asura
terrifiant, etc. Cette promotion de
varna est suffisamment fréquente
pour que chaque année, de nom-
breux Vaisyas s’engagent, espérant
ainsi un avenir meilleur pour eux
et leur descendance. Devenir Brah-
mane est plus rare pour un Vaisya
mais reste possible. En général, les
gens du peuple qui se montrent
28 d’une grande sagesse ou ont hérité
d’une certaine affinité avec la ma-
gie du Dharma peuvent se voir in-
vités à passer des tests pour entrer
dans la caste des Brahmanes.
La déchéance est possible égale-
ment et elle se traduit toujours de
la même façon. Les criminels les
plus ignobles, les Ksatriyas dés-
honorés, les Brahmanes impies ou
tous ceux qui choisissent de de-
venir des marginaux (comme les
Thuggees ou les alliés des Asuras)
se retrouvent immanquablement
cantonnés à la caste des Sûdras –
tout en bas de celle-ci.
Mariage
inter-castes
Un autre moyen pour changer de
caste est le mariage.
Classiquement, de telles unions
concernent Ksatriyas et Brah-
manes : cela est courant et ne pose
aucun problème. Par contre, les
épousailles entre membres d’une
caste supérieure et Vaisyas sont
plus épineuses ; non qu’elles soient
interdites mais elles demandent à
être étudiées sérieusement avant
approbation. Généralement, de
telles alliances matrimoniales sont
le fait de Ksatriyas ruinés désirant
emplir leurs coffres par la dot d’un
riche Vaisya offrant sa fille comme
épouse. Le dirigeant de la cité ou
du territoire doit approuver un tel
mariage, ce qui est souvent l’occa-
sion de tractations politiques et de
faits de corruption…
Ces cas recouvrent toutes les pos-
sibilités en matière de mariages
inter-castes : les Sûdras ne peuvent
pas épouser de gens issus des var-
nas supérieurs et personne ne se-
rait assez fou parmi elles pour vou-
loir se marier avec un intouchable.
La mariée rejoint la caste de son
époux et leurs enfants y appar-
tiendront. Il existe quelques ex-
ceptions, souvent motivées par
des raisons politiques ou du fait
de l’existence de clans de Ksatriyas
matriarcaux. Les bâtards qui nais-
sent hors-mariage appartiennent
toujours à la caste de leur mère –
sauf si le père se manifeste et ac-
cepte de reconnaître l’enfant.
 Les Ksatriyas
’Histoire dit qu’Ârya, le grand
L unificateur de l’humanité,
était un combattant farouche mais
noble et mesuré. C’est toujours
à cet archétype que l’on pense
lorsque sont évoqués les Ksatriyas,
les guerriers qui président au des-
tin des nations de Prithivî.
Les origines
Hormis Ârya, les premiers Ksatriyas
désignés comme tels furent les gé-
néraux qui l’avaient vaillamment
secondé lors de sa lutte contre les
Asuras. Les Prophètes édictèrent
ainsi que Prithivî devait être gou-
vernée par des guerriers et des sol-
dats, car il fallait protéger le conti-
nent contre la menace des Asuras.
Ce dogme ne fut jamais remis en
cause (à peine bousculé par l’im-
portance grandissante des Brah-
manes) et durant des générations,
les clans de Ksatriyas prospérèrent
en régnant sur les royaumes, les
provinces, les cités. Le pouvoir mi-
litaire est indissociable du pouvoir
politique à Prithivî, aussi la place
de dirigeants naturels qu’occupent
les Ksatriyas semble des plus légi-
times aux yeux des autres castes.
Avec les générations, les lignées
essaimèrent et, de la plus haute
noblesse au simple garde de palais,
les clans Ksatriyas occupent tou-
jours une place privilégiée dans les
royaumes. Aimant à faire remonter
leurs origines à l’un des généraux
d’Ârya, voire à ses fils même, ils
sont organisés de façon pyrami-
dale  : chaque lignée prête allé-
geance à un clan plus puissant et
étendu, et cette relation de vassali-
té relie le plus modeste des gardes-
frontières au Rajah lui-même.
Vie
d’un Ksatriya
Comme dans les autres varnas, on
naît Ksatriya (même si comme on l’a
vu, certains peuvent le devenir).
Durant ses jeunes années, un enfant
de cette caste est éduqué au sein de
sa lignée où il jouit de l’amour de
ses parents, dans une relative in-
souciance. C’est vers l’âge de sept
ans que le petit Ksatriya est confié
à un mentor, un guru, qui prendra
en charge son éducation martiale et
spirituelle (ce professeur est géné- 29
ralement un Ksatriya réputé, mais
ce peut être aussi un Brahmane).
Si les clans les plus riches peuvent
se permettre d’octroyer à chacun
de leurs enfants un unique précep-
teur personnel, pour la majorité des
Ksatriyas cet entraînement se fait
en groupe sous l’égide d’un guru. Le
terme gurukula désigne à la fois un
tel groupe et la période que dure cet
enseignement ; celle-ci est générale-
ment de sept ans. C’est donc à l’âge
de quatorze ans que le jeune Ksa-
triya retourne au sein de sa lignée
afin d’y prendre ses responsabilités.
Considéré comme adulte dès le re-
tour de son gurukula, le Ksatriya
reçoit au cours d’une cérémonie
familiale sa khanda, forgée pour
lui. Cette épée est le symbole de
la caste, une arme que seuls les
Ksatriyas ont le droit d’arborer.
Société
 Chaque khanda est personnelle,
créée pour un guerrier en particu-
lier et elle ne peut être ni offerte, ni
transmise. Une fois en possession
de sa khanda, le Ksatriya est prêt à
prendre ses fonctions au sein de son
clan ou au service de son royaume.
Les jeunes filles issues de la caste
suivent un parcours différent. Res-
tant auprès de leur famille, elles
suivent une éducation de base au-
près des femmes de la lignée afin de
devenir de bonnes épouses, même
s’il n’est pas rare qu’elles soient éga-
lement initiées aux bases des arts
martiaux. Elles reçoivent aussi une
khanda vers quinze ans, qui sym-
bolise leur appartenance à la varna
des Ksatriyas, mais en général elles
ne l’arborent pas et la gardent ex-
posée dans leurs appartements.
Les khanda destinées aux femmes
30 sont plus raffinées, plus décorées
mais aussi moins meurtrières que
celles des hommes. Bien entendu,
au sein des rares clans matriarcaux
dont les femmes s’enorgueillissent
d’être aussi bonnes guerrières que
n’importe quel homme, l’éduca-
tion suivie est la même que pour
les Ksatriyas mâles.
Les fonctions
des Ksatriyas
Le rôle des Ksatriyas à Prithivî
est double : ils sont d’une part les
guerriers-modèles, bretteurs en-
traînés et stratèges hors-pair, mais
d’autre part ils doivent également
exercer le pouvoir politique sur les
royaumes et cités.
Ainsi, bien qu’à la base le métier des
armes soit le destin naturel d’un
Ksatriya, nombre d’entre eux ont
fini avec les années par devenir des
politiciens professionnels (cour-
tisans, conseillers ou ministres).
Des clans entiers forment ainsi la
base du pouvoir dans les royaumes
tandis que d’autres lignées appar-
tiennent à l’armée de père en fils.
Il existe bien entendu une certaine
rivalité entre ces deux types de Ksa-
triyas : les militaires regardent les
politiciens de haut tandis que ceux-
ci estiment détenir le réel pouvoir
dans un continent en pleine évolu-
tion. Bien sûr les choses sont rare-
ment aussi tranchées : il existe des
clans dont sont issus aussi bien de
fiers guerriers que de subtils poli-
tiques, les deux branches se soute-
nant l’une l’autre…
Dans l’armée, il est de tradition que
les jeunes Ksatriyas occupent dès
leur prise de fonction un poste de
sous-officier (les Vaisyas engagés
étant soldats) et montent en grade
en fonction de leur mérite. Comme
partout cependant, passe-droits et
relations permettent de grimper
plus vite et plus haut les échelons…
Les Ksatriyas prennent très à cœur
leur rôle militaire, qui est une fier-
té pour eux : issu de l’héritage des
vaillants guerriers qui combatti-
rent jadis les Asuras, il est l’origine
même de leur caste. Un code d’hon-
neur très strict régit la vie d’un Ksa-
triya militaire : courage, noblesse,
compassion, ardeur au combat et
recherche de la perfection en sont
les vertus cardinales. Car les Ksa-
triyas embrassant le métier des
armes n’ont pas oublié leur véri-
table place selon le Dharma : certes
ils sont les chefs naturels du peuple,
mais ils sont avant tout ses protec-
teurs, ceux qui doivent se sacrifier
pour la sécurité des autres. C’est
un fardeau autant qu’un privilège à
leurs yeux et chacun espère mourir
en s’en montrant digne.
Les Ksatriyas qui préfèrent deve-
nir politiciens considèrent la cour
comme un champ de bataille ; seule
change la nature des armes em-
ployées. Ici, les mots sont plus mor-
tels que les épées mais les combats
restent particulièrement âpres et
violents. Bien sûr, le but des lignées
politiques est de servir le royaume
mais toujours en faisant en sorte
d’accroître leur propre influence
auprès du Rajah. Alliances et partis
se font et se défont au gré des évo-
lutions de la politique. Une famille
ayant la faveur royale un jour peut
la perdre le lendemain suite à une
manœuvre d’un parti rival, et les
amitiés sont fragiles à la cour. La vie
des conseillers ne tient bien sou-
vent qu’à un fil (dont la solidité dé-
pend de la pertinence de leurs avis)
et la frontière qui sépare l’honneur
du déshonneur est bien plus mince
qu’on ne pourrait le croire. Les Ksa-
triyas qui se destinent à la politique
conçoivent leur Dharma exacte-
ment comme leurs frères guerriers :
diriger les royaumes, mais dans l’in-
térêt du peuple avant tout.

L’École de Guru Ramakar

Conditions
31
• Corps à 4
• Armes moyennes à 2

Ramakar est un vieux Ksatriya dont le passé est plutôt nébuleux. Se-
lon les histoires et rumeurs, il fut un puissant général, un mercenaire
sans foi ni loi, un bandit de grand chemin et même un redoutable tueur
d’Asuras. Il est d’ailleurs probable que tous ces racontars soient vrais
mais actuellement, le vieux guerrier est un professeur avant tout. Ex-
pert dans le maniement de la parashu, il est bâti comme un colosse
alors même qu’il a largement dépassé la cinquantaine. Son enseigne-
ment est dur et sévère, il vise à faire de ses disciples de puissants ma-
nieurs de hache, des guerriers d’infanterie lourde capables de causer
des ravages aux premiers rangs d’une armée adverse. Ramakar n’a aucun
problème pour dispenser son savoir à des apprentis venus de tous les
royaumes et même de toutes les castes : la seule condition pour lui est
de faire preuve de volonté et de discipline. On dit que sur cent élèves, à
peine cinq finissent le cursus.

Le PJ peut utiliser son Corps au lieu de son Mouvement lorsqu’il se bat

à la parashu (Compétence Armes moyennes). De plus, il peut lancer sa
hache en réalisant un jet d’Armes moyennes / Mouvement jusqu’à une
portée de 30 mètres : s’il touche sa cible, les dégâts sont augmentés de
son niveau en Corps.

Société
 Les Raksaks
Au sein des Ksatriyas existe une
sous-caste, celle des Raksaks.
Ceux-ci sont en fait des Ksatriyas
nomades, ne prêtant allégeance
à aucun clan même si en général
chaque lignée errante reste fidèle
à son royaume (les Raksaks pré-
tendent ainsi n’être vassaux que du
Rajah en personne).
Les Raksaks se déplacent à travers
les royaumes, au gré de leurs en-
vies ou des besoins de la popula-
tion. En effet, afin de remplir leur
premier devoir de protection du
peuple, ils utilisent leur mobilité
pour se rendre là où on les appelle,
défendant les villages et commu-
nautés contre les raids de brigands
32 ou les attaques d’Asuras. Les Rak-
saks tirent une grande fierté de
leur proximité avec les gens du
commun, et il est vrai qu’ils sont
considérés avec bienveillance par-
tout où ils vont.
Bien que Ksatriyas à part entière,
et faisant donc partie d’une caste
supérieure, les Raksaks souffrent
d’un certains mépris de la part de
leurs cousins sédentaires. Ceux-ci
les voient comme des rustres sans
éducation, à la loyauté douteuse,
mais ils se gardent en général de
s’exprimer ainsi devant eux, car on
ne peut dénier aux Raksaks une
certaine propension à régler les
querelles dans le sang…
L’art de la guerre
à Prithivî
La culture du continent est mar-
tiale avant tout, c’est un fait depuis
la réunification des tribus opé-
rée par Ârya jadis. Aussi la chose
militaire occupe-t-elle une place
tout à fait prépondérante dans les
affaires des royaumes et cités. Les
armées de chaque nation sont or-
ganisées de façon quasi identique,
à quelques exceptions près…
Le gros des troupes, soldats du rang
en tout genre, sont des Vaisyas en-
gagés volontaires dans l’espoir de
devenir un jour Ksatriyas (ou sou-
haitant juste profiter d’une solde
plus généreuse que le salaire qu’ils
auraient touché dans leur mé-
tier originel), et que l’on nomme
praharats. Au-dessus d’eux, on
trouve les Ksatriyas venant d’ache-
ver leur gurukula, qui occupent
divers postes de sous-officiers et
peuvent devenir officiers en mon-
tant en grade, par le mérite. Les
plus hauts dirigeants de l’armée
sont bien souvent issus de clans
influents et riches, mais il arrive
qu’un simple Ksatriya du rang par-
vienne à se hisser à un tel niveau
du fait de ses exploits. Le Rajah est
considéré comme le chef suprême
des armées de son royaume, mais
dans les faits il nomme un ministre
de la guerre pour se charger de la
gestion quotidienne des affaires
militaires.
Une armée prithivienne est consti-
tuée de nombreux corps. L’infan-
terie regroupe les soldats à pieds,
le fer de lance des bataillons qu’on
envoie en première ligne lors des
combats. On distingue l’infante-
rie légère, très rapide et dont sont
issus les éclaireurs et sentinelles,
de l’infanterie lourde dont la puis-
sance et l’endurance permettent de
mettre à mal les troupes adverses.
La cavalerie a bien souvent un rôle
de soutien, attaquant les flancs ou
contournant l’ennemi pour frap-
per par surprise. Les messagers
sont tous des cavaliers émérites,
capables de traverser de grandes
distances en peu de temps. La ca-
valerie lourde, comprenant no-
tamment les chars de guerre, est
une arme terrifiante dont la charge
violente suffit bien souvent à désor-
ganiser les rangs de l’opposant. Les
troupes d’archers, protégées par
des porteurs de pavois, frappent
l’adversaire à distance, le noyant
sous une pluie de flèches meur-
trières. Quelques escouades d’ar-
chers mobiles opèrent en marge de
la bataille, frappant les flancs avant
de se retirer comme lors d’une gué-
rilla. Enfin, les éléphants de guerre
constituent l’arme ultime sur un
champ de bataille. Portant sur leur
dos archers et lanciers, ils sèment
la désolation au sein de l’armée
ennemie, piétinant les fantassins
et éventrant les chevaux avec leurs
défenses renforcées. En soutien
de ces troupes régulières, d’autres
corps opèrent : notamment la lo-
gistique ou le génie.
Traité de
politique royale
La cour d’un Rajah est un environ-
nement impitoyable, parfois plus
mortel encore qu’un champ de ba-
taille.
Au sommet de la politique d’un
royaume se trouve le Rajah lui-
même. Il est le souverain incon-
testé à qui chaque sujet doit obéis-
sance. Sa famille est tout aussi
vénérable et il n’est pas rare que les
princes de sang règnent à ses côtés.
Le second palier du pouvoir est
constitué du gouvernement : on
y trouve l’ensemble des ministres
qui traduisent la volonté royale en
lois et décrets applicables. Le chef
du gouvernement est le chancelier,
chargé d’organiser les séances de
travail des ministres selon le bon
vouloir du Rajah. Parmi les divers
ministères, on peut citer ceux de
la guerre (affaires militaires), du
Dharma (affaires religieuses), des
affaires étrangères (la diplomatie),
du territoire (gestion des fiefs et
cités), du trésor (économie et com-
merce), etc.
33
Les ministres disposent de pou-
voirs étendus et d’une influence
non négligeable, mais ils doivent
être secondés par divers conseillers
pour mener à bien leurs tâches.
Ceux-ci forment le gros des cour-
tisans du palais, oeuvrant pour
satisfaire les volontés de leurs mi-
nistres tout en guettant une op-
portunité de prendre leur place.
Des alliances et complots se tissent
dans les ombres de la cour, des par-
tis officiels ou officieux posent les
bases de leurs projets et les secrets
sont ici plus précieux que l’argent.
Vivre à la cour demande un talent
certain dans de nombreux do-
maines. L’étiquette se doit d’être
respectée et un bon sens de la
rhétorique est un atout considé-
rable. Savoir cultiver les amitiés
sans s’impliquer trop avant permet
Société
 également de retirer de nombreux
avantages dans le jeu du pouvoir.
Gare à celui qui ne sait pas choisir
ses alliés ou s’endette trop, car il
risque rapidement de devenir un
pion sacrificiel… Alors que le fin
stratège qui a su glaner faveurs et
obligations arrivera tôt ou tard à se
hisser sur les plus hautes marches
du pouvoir.
Les Brahmanes
éritiers des Prophètes, les
H Brahmanes sont les gardiens
de la tradition religieuse de Prithivî,
les sages grâce à qui la civilisation
progresse dans le respect du Dhar-
ma, au profit de tous. Bon et com-
patissant, tel est le Brahmane dans
l’imaginaire collectif du peuple.
34
Les Prophètes
Considérés selon l’Histoire of-
ficielle comme les premiers
conseillers spirituels d’Ârya, les
Prophètes fondèrent sur leur
exemple la caste des Brahmanes.
Triés sur le volet parmi les hommes
les plus sages et vertueux de leur
époque, les premiers Brahmanes
se virent ainsi enseignés la vérité
du Dharma tandis que les Pro-
phètes leur confiaient la protection
spirituelle de Prithivî.
Ainsi les Brahmanes s’occupè-
rent-ils des nombreux domaines
qui leur incombaient, sans em-
piéter sur le pouvoir des Ksatriyas.
Religion mais aussi éducation,
sciences, médecine entrèrent dans
leur champ de responsabilité. De
par ces rôles (et la compassion
qu’ils impliquent en général), les
Brahmanes devinrent la caste su-
périeure la plus proche du peuple
et ont toujours cette image rassu-
rante auprès des gens du commun.
Les clans de Brahmanes ne sont
pas organisés de la même façon
que les Ksatriyas. Il n’y a pas de
relation de vassalité entre eux,
même si certaines lignées sont
plus influentes que d’autres. Ici, le
respect mutuel prévaut et chaque
Brahmane a conscience de servir
le Dharma avant tout. Bien en-
tendu, les clans sont néanmoins
fidèles à leur souverain ; cette fi-
délité se manifestant souvent par
la présence des plus puissants de
leurs membres dans l’entourage du
Rajah (où ils officient en tant que
conseillers, précepteurs des Rajku-
mars, médecins, etc.).
Depuis quelques temps cependant,
il semble que les Brahmanes aient
gagné en pouvoir politique. C’est
particulièrement prégnant à Pan-
ditya bien sûr, mais on peut ob-
server le phénomène dans d’autres
nations. Les plus pessimistes crai-
gnent que les deux castes supé-
rieures se livrent à une lutte d’in-
fluence, au détriment du peuple…
Éducation d’un
Brahmane
Tout comme un jeune Ksatriya,
un Brahmane passe par une pé-
riode de gurukula entre sept et
quatorze ans, sous l’égide d’un
mentor aguerri. Cet enseignement
se passe dans un âshram, c’est à
dire un ermitage isolé, propice au
recueillement de l’âme et à l’ou-
verture des Chakras. Le jeune
Brahmane apprend tout ce qu’il a
à savoir sur la vérité du Dharma et
se voit enseigner les rudiments de
la magie, mais aussi d’autres ma-
tières comme la médecine, l’her-
boristerie, l’histoire, etc. C’est une
véritable éducation académique
qui est dispensée dans les âshrams,
préparant le Brahmane à choisir
son futur métier dans la société.
Une fois son gurukula terminé, le
jeune Brahmane peut choisir de le
prolonger afin d’en apprendre plus
sur le domaine qui l’intéresse. Son
guru peut alors l’orienter vers un
de ses confrères ou vers une struc-
ture d’enseignement plus adap-
tée. Certains Brahmanes aiment
aussi entamer un pèlerinage, afin
d’achever leur éveil spirituel avant
de revenir dans leur royaume. Une
fois de retour dans la société (à
moins qu’il ne choisisse de mener
une vie d’ermite ou d’errant), le
jeune Brahmane est invité à exercer
le métier auquel il s’est préparé, le
plus souvent sous la responsabilité
d’un supérieur plus expérimenté.
Les femmes issues de la caste ont
également droit au gurukula si
elles le veulent. Bien que nom-
breuses soient celles qui préfèrent
se préparer à devenir des épouses
honorables, il y en a également qui
souhaitent jouer leur rôle de Brah-
mane. L’écrasante majorité se des-
tine au métier de guérisseuse, tant
il est vrai que les autres fonctions
brahmaniques sont réservées aux
hommes (mais les choses évoluent,
et plusieurs femmes brahmanes
occupent des postes politiques ici
et là ; leur pondération en toute
chose est notablement appréciée).
Les multiples rôles
des Brahmanes
Bien que la religion du Dharma
soit le domaine réservé des Brah-
manes, en réalité ils peuvent exer-
cer bien des métiers à Prithivî,
dont celui peu codifié d’érudit
(menant des recherches, tenant
des bibliothèques, etc.).
Toutefois, le rôle de prêtre du Dhar-
ma est la première image que l’on
a du Brahmane au sein du peuple.
Il existe de nombreuses façons de
l’exercer : du prêcheur officiant dans
un temple au précepteur errant qui
instruit les villageois à propos de la 35
Puissance juste, en passant par le
conseiller spirituel de la cour. Le
terme « prêtre » est d’ailleurs inap-
proprié à ce que fait un Brahmane
religieux au quotidien ; son rôle est
plutôt celui d’un guide, apportant
réponses ou conseils à ceux qui
viennent le solliciter. La religion
du Dharma n’offre aucune liturgie ;
elle est plus une voie à suivre ou une
hygiène de vie qu’une croyance fi-
gée. Aussi les Brahmanes prêtres
doivent-ils savoir faire preuve de
psychologie, d’écoute, de compas-
sion, etc. Ils doivent également
enseigner la vérité du Dharma aux
autres castes, par des prêches ou
des séances de méditation collec-
tive. Leur rôle est important dans la
société : quand un homme ne sait
plus où il en est, c’est toujours vers
un tel Brahmane qu’il se tournera…
L’autre image forte que la popu-
Société
 lation a du Brahmane est celui de
l’enseignant. Bien des membres
de cette varna se tournent vers ce
métier, dont il existe bien des fa-
cettes. Ainsi, certains rejoignent
ou ouvrent des écoles publiques,
au sein desquelles les enfants du
peuple apprennent à lire, écrire
et compter. D’autres deviennent
précepteurs auprès de familles de
Ksatriyas ou au service d’un Vaisya
particulièrement riche. Enfin les
derniers se destinent à devenir gu-
rus dans des âshrams, préparant de
jeunes Brahmanes mais aussi par-
fois des Ksatriyas à leur vie future.
Métier très féminisé mais qui n’est
pas l’apanage des Brahmanes, la
médecine est pourtant celui auquel
ceux-ci doivent leur excellente ré-
putation auprès des gens du com-
mun. De par leurs connaissances,
les Brahmanes font en effet d’ex-
36 cellents guérisseurs, sachant trai-
ter plaies et maladies et concocter
de nombreux médicaments. Qu’ils
officient dans des maisons de gué-
rison ou en tant que praticiens er-
rants, les Brahmanes sont connus
pour apporter réconfort et soins
partout où ils exercent leur art.
Enfin depuis peu, il n’est pas rare
de trouver des Brahmanes dans le
domaine de la politique. Se préva-
lant de connaître mieux que per-
sonne les volontés du Dharma, ils
occupent des places de conseillers
spirituels ou ministres dans divers
gouvernements, au grand détri-
ment des Ksatriyas qui ne voient
pas forcément cette évolution d’un
bon œil…
La religion du
Dharma
Bien que les mortels aient oublié
leurs dieux, cela ne signifie pas
qu’il n’existe aucune religion à Pri-
thivî. Les Prophètes prirent bien
garde de léguer une spiritualité à
l’humanité, et si les Devas n’étaient
plus là pour qu’on leur voue un
culte, la Puissance juste du Dhar-
ma continuait à s’exercer, elle.
Ainsi les premiers Brahmanes se
virent-ils confier un ensemble d’en-
seignements relatifs au Dharma
et aux concepts qui en découlent.
Cette connaissance religieuse est
encore de nos jours l’objet d’études
et de débats entre théologiens, les
plus érudits (certains diraient les
plus extrémistes) se trouvant im-
manquablement à Panditya.
• Le Dharma •
Le Dharma est la force dont procè-
dent toutes choses dans l’univers
mais il ne s’agit pas d’une entité
consciente. Elle a néanmoins une
direction, une sorte de but. Il serait
plus juste de dire qu’elle structure
le cosmos par des règles précises.
Le Dharma représente l’ordre créa-
teur, par opposition au chaos des-
tructeur. Le Dharma se subdivise
en autant de parties qu’il existe
d’individus dans le monde : l’Ât-
man est cette fraction de Dharma
que chacun porte en lui. Ainsi, s’il
existe le Dharma universel, il existe
également un Dharma personnel
qui est propre à chacun. Ce Dhar-
ma représente en quelque sorte la
place de l’individu dans la société,
son rôle au sein de celle-ci, le des-
tin qui lui est attaché. Le Dharma
d’un Ksatriya est de protéger et
diriger le peuple, celui d’un Sûdra
est d’expier dans cette vie ses fautes
passées. Cette notion de Dharma
personnel est la pierre angulaire de
la religion à Prithivî, car elle offre
la justification de l’ordre social :
si l’on naît dans une caste précise,
c’est que tel est notre Dharma.
Le Dharma universel et le Dharma
personnel ne sont pas séparés ;
ils sont le Dharma d’une manière
générale. C’est en respectant son
Dharma personnel que l’on ren-
force le Dharma universel ; aussi
chacun se doit-il de tenir sa place
dans la société, de vivre sa vie se-
lon les règles édictées et de ne pas
déroger à ce que le destin a prévu
pour lui. Si chaque habitant de Pri-
thivî respecte son Dharma, alors
l’univers ira vers une plus grande
justice et l’humanité connaîtra un
âge d’or. D’après les Brahmanes,
le meilleur exemple que l’on peut
donner de personnes ayant res-
pecté leur Dharma au point d’en
être transcendé est offert par les
Prophètes. Puissants, sages et im-
mortels, ils sont la promesse de ce
que deviendra l’humanité quand le
Dharma sera pleinement respecté.
• Réincarnation & karma •
Le respect du Dharma n’est pas
qu’un projet universel, il est égale-
ment personnel car si l’on mène sa
vie de la bonne façon, la prochaine
incarnation offrira une existence
encore meilleure (renaissance dans
une caste supérieure par exemple).
La notion de réincarnation est
centrale dans la religion de Pri-
thivî. Une fois le corps décédé,
l’âme (soit l’Âtman qui émane du
Dharma) entre dans le Samsara et
renaît après avoir été purgée de ses
souvenirs. Elle peut alors mener
une vie nouvelle, en fonction de
ses mérites et erreurs passées.
C’est ici qu’intervient le concept du
karma. Lorsqu’une personne res-
pecte son Dharma et mène son exis-
tence en conformité avec les règles
et les lois, elle accumule du karma
bénéfique ; à l’inverse, se moquer
du Dharma et ne pas respecter sa
place dans la société fait gagner du
karma négatif. Au sein du Samsara,
les deux karmas sont jugés afin de
décider si la prochaine vie sera plus
faste ou plus dure que l’ancienne.
Idéalement, si chaque individu
respectait le Dharma et gagnait du
karma bénéfique, tout le monde
37
finirait par renaître dans une condi-
tion supérieure et ce serait alors l’âge
d’or promis. Hélas, l’homme étant
faillible, ce noble dessein ne semble
pas progresser rapidement…
• Ascèse & tapas •
De nombreux Brahmanes,
lorsqu’ils s’estiment impurs ou
trop éloignés du Dharma, s’impo-
sent ce que l’on appelle une tapas :
une ascèse sévère, une période
d’austérité et de méditation du-
rant laquelle ils vont chercher à
se purifier et à élever leur âme. De
nombreux âshrams accueillent des
Brahmanes pratiquant une tapas,
dont la nature peut être fort di-
verse : jeûne, vœu de silence ou de
chasteté, isolement dans la nature,
quête rédemptrice parfois…
Société
 Des membres d’autres castes peu-
vent également s’imposer une ta-
pas. C’est le cas notamment des
Ksatriyas qui estiment avoir failli
à leur devoir et dont l’honneur est
entaché. Une légende tenace pré-
tend que certains Asuras ont pu
se laver de leur souillure en prati-
quant des tapas particulièrement
extrêmes.
• Asuras, Avatars
& autres créatures… •
Les Asuras ont une place précise
dans la religion : ils sont les enne-
mis du Dharma, les agents du cha-
os qui souhaitent ramener l’uni-
vers au néant. En tant que tels, ils
sont combattus non seulement par
les Ksatriyas dont c’est le rôle, mais
également par les Brahmanes qui
ne peuvent tolérer une telle injure
38 au Dharma. Leur prolifération ac-
tuelle fait craindre aux Brahmanes
qui étudient la question la surve-
nue d’un âge sombre…
Les Avatars sont plus probléma-
tiques. Leur puissance, le fait qu’ils
puissent émerger de n’importe
quelle varna… Les théologiens les
plus érudits se penchent active-
ment sur la question mais ils n’ont
pour l’instant aucune réponse
satisfaisante à donner. Peut-être
sont-ils une épreuve ? Ou des al-
liés envoyés par le Dharma pour
contrebalancer la survenue des
Asuras ?
Quant aux êtres mythiques, ils ne
sont que marginalement considé-
rés. Vus soit comme des agents du
Dharma (et donc dignes de respect
voire de vénération) soit comme
des créatures devant mener leur
existence comme les hommes,
ils sont de toute façon trop rares
pour que la majorité du peuple les
considère comme autre chose que
des légendes…
• La religion du Dharma
au quotidien •
Peu structurée, la religion de Pri-
thivî est plutôt une question per-
sonnelle. Chacun est ainsi encou-
ragé à comprendre sa place dans la
société et à la respecter ; bien en-
tendu, le système des castes facilite
beaucoup cette introspection.
Néanmoins pour ceux qui connais-
sent le doute, l’incertitude ou veu-
lent juste en savoir plus sur la véri-
té du Dharma, il existe des temples
disséminés dans toutes les villes
du continent. Souvent de simples
bâtiments sans ornements osten-
tatoires, ceux-ci sont des lieux de
recueillement et de méditation où
des Brahmanes pétris de sagesse
dispensent conseils et enseigne-
ments. Chacun est libre de venir
y méditer afin de mieux cerner sa
place dans l’univers avant de repar-
tir mener sa vie, l’âme en paix.
Pour les communautés et villages
isolés dans lesquels on ne trouve
aucun Brahmane, des religieux er-
rants y passent régulièrement afin
d’en instruire les habitants et de
répondre à leurs sollicitations.
 Les Sages de la
Montagne
Conditions
• Être Brahmane
• Âme à 3
• Sanscrit à 1
• Yoga à 2
Il existe à Prithivî une haute
montagne, n’appartenant à au-
cun des grands royaumes, et
sur laquelle vivent des ermites
ayant renoncé aux turpitudes
du monde. Il s’agit en général de
Brahmanes âgés et expérimen-
tés, vivant dans un total dénue-
ment et pratiquant une tapas
des plus extrêmes. Ce retrait du
monde les rend plus proches du
Dharma et ils ont une grande
compréhension de la nature de
l’Âtman. Leur capacité à médi-
ter est considérablement plus
élevée que chez les autres Brah-
manes et leur magie en est ren-
due d’autant plus redoutable.
Bien qu’isolés, ils firent jadis le
serment que celui qui arriverait
à gravir la montagne se verrait
enseigner leurs techniques.
Le PJ gagne 1 Succès automa-
tique à ses jets de Yoga / Âme.
Chaque jour, au petit matin, il
peut passer une heure à médi-
ter en faisant un jet de Yoga /
Âme. Jusqu’au prochain lever
du soleil, chaque Succès sur ce
jet pourra être converti en 1 dé
bonus à utiliser pour incanter
un Mantra ou tracer un Man-
dala. Le PJ peut utiliser tous ces
dés bonus en une fois, ou les
répartir sur plusieurs jets à sa
convenance.
Les Vaisyas
nviron les quatre cinquièmes
E (80%) du peuple de Prithivî
font partie de la caste des Vaisyas :
il s’agit donc de la varna la plus
étendue mais aussi la plus diverse.
Elle comprend une grande partie
de la population laborieuse des
royaumes, l’épine dorsale de leur
fonctionnement en bien des do-
maines (économie, production,
armée, administration, etc.).
Une caste fort
diversifiée
Il est difficile de donner des gé-
néralités sur la caste des Vaisyas.
Formant la majorité du peuple
de Prithivî, ils occupent des fonc- 39
tions aussi différentes que soldats,
marchands, artisans, éleveurs,
paysans, scribes, serviteurs, etc.
Ils sont en réalité le cœur des
royaumes, la population active qui
permet de nourrir tous les habi-
tants du continent, de bâtir leurs
maisons, de fabriquer leur vête-
ments et outils, de maintenir les
communications, etc.
Classés dans les castes inférieures,
les Vaisyas forment en réalité une
varna intermédiaire : n’ayant pas
le pouvoir ou les prérogatives des
Ksatriyas et des Brahmanes, tout
en étant bien mieux considérés
que les Sûdras par exemple. En
dresser un portrait ne peut guère
aller plus loin que des lieux com-
muns ; mieux vaut donc s’intéres-
ser aux cas les plus particuliers.
Société

Richesse & pouvoir
À l’origine, les marchands étaient
les garants de la logistique néces-
saire à un bon fonctionnement des
armées : les paysans cultivaient,
les artisans fabriquaient et les
marchands acheminaient tout cela
aux endroits stratégiques. C’était là
leur rôle premier.
40
Les choses finirent par évoluer avec
la pacification de la société. Une
fois les guerres contre les Asuras
terminées et les royaumes fondés,
les marchands purent se tourner
vers l’économie à leur seul pro-
fit. Ils avaient déjà les réseaux, les
routes, l’expérience ; il ne leur res-
tait plus qu’à mettre toute cela en
application afin de s’enrichir. Il en
résulta l’émergence d’une catégo-
rie de marchands particulièrement
fortunés – grandement soutenus
par Pushkala qui fonda sa singula-
rité sur son économie florissante.
Les échanges commerciaux entre les
royaumes et cités favorisèrent en-
core plus ces marchands, qui purent
s’allier et former des conglomérats
inter nations afin d’obtenir divers
avantages (achats en gros, soutien
mutuel, etc.). Peu à peu, une réa-
lité inattendue se fit jour : certains
Vaisyas détenaient une fortune
bien plus considérable que celle
de nombreux clans de Ksatriyas –
même parmi les plus riches. Et avec
l’argent vient immanquablement
le pouvoir : l’influence des mar-
chands et négociants se fit de plus
en plus prégnante dans les diverses
cours. Akodya et Panditya mirent
du temps à admettre et accepter
ces nouveaux-venus dans le jeu po-
litique, mais Pushkala sut très tôt
s’appuyer sur eux pour accroître sa
puissance.
Aujourd’hui c’est là un fait admis :
mieux vaut parfois être un riche
Vaisya qu’un simple Ksatriya. Car
en plus de la fortune, le marchand
n’a pas de responsabilités de caste
par rapport à ses supérieurs ; son
Dharma est bien moins pesant.
Bien sûr, seule une infime frac-
tion des Vaisyas appartient à des
familles assez riches et influentes
pour peser à la cour – mais même
ce faible nombre semble suffisant
pour infléchir la politique en fa-
veur de l’ensemble de la caste…
 La Monnaie
L’argent à Prithivî se divise en
deux unités :
• La paisha est une pièce de
cuivre. Il s’agit de la monnaie
de base qu’utilise presque
tout le monde, la plus répan-
due sur le continent.
• La rupaya est une pièce d’ar-
gent valant 100 paisha. C’est
une monnaie principalement
utilisée par les plus riches, et
la grande majorité du peuple
n’en voit pas très souvent.
Chaque royaume frappe sa
propre monnaie mais l’argent
est valable partout, quelle que
soit sa provenance. On peut
payer un marchand akodyen en
pièces pandityennes sans aucun
problème par exemple.
La plupart des denrées de base
ont un prix qui s’exprime en
paishas. Un repas simple vaudra
ainsi 5 paishas, un outil pourra
coûter entre 10 et 50 paishas se-
lon sa qualité, un verre d’alcool
dans une auberge sera modeste-
ment tarifié à 2 paishas, etc. Les
objets de luxe ou élaborés voient
leurs prix exprimés plutôt en ru-
paya. Une épée forgée, un beau
cheval ou une nuit dans une
auberge du centre-ville de Pus-
hkala coûteront ainsi un certain
nombre de pièces d’argent.
La gestion économique n’est pas
au cœur de Devâstra, aussi en-
courageons-nous le MJ à ne pas
s’embarrasser des notions d’ar-
gent. Selon leur statut et histo-
rique, les PJ disposent d’un cer-
tain niveau de richesse : ils ont
assez pour se payer ceci mais
pas cela. Inutile de leur faire
compter chaque piécette, pour
éviter de perdre du temps ainsi.
Les rouages de
l’administration
Avec l’accroissement des terri-
toires habitables et l’augmentation
de leur population, les royaumes
ont du se doter d’une administra-
tion dont les effectifs n’ont fait que
s’alourdir avec le temps. Au départ
choisis parmi les Ksatriyas de mo-
deste lignée, les fonctionnaires fi-
nirent par intégrer de plus en plus
de Vaisyas éduqués pour répondre
aux besoins croissants en matière
de gestion au quotidien.
Actuellement, presque toute l’ad-
ministration est composée de Vai-
syas ayant su prouver leur effica-
cité et leur zèle. C’est presque une
sous-caste qui s’est ainsi formée :
des familles de Vaisyas accaparent 41
les postes de scribes, comptables,
archivistes ou secrétaires dont
ont besoin les gouvernements.
D’un bon niveau d’éducation grâce
aux services de précepteurs, ils se
considèrent comme l’élite de leur
caste et espèrent bien qu’un jour,
leur statut évoluera (pour intégrer
par exemple les lignées de Ksa-
triyas réputées pour former des
politiciens).
Les praharats
Autre sous-caste officieuse, celle des
praharats est constituée de familles
élevées dans une forte tradition
martiale. Leur rôle est de fournir des
soldats aux armées de Prithivî, des
guerriers formés sachant combattre
en ordre de bataille.
Société
 Royaumes, Provinces, Cités…

La pyramide du pouvoir à Prithivî est basée sur un modèle féodal assez

simple, qui ne s’embarrasse pas de subtilités trop prononcées.

À la tête des royaumes se trouve le Rajah et sa famille. Le gouverne-

42 ment règne sur la cour et c’est à la capitale que sont prises les décisions
cruciales pour l’avenir de la nation. Dans les cités indépendantes, le
dirigeant se proclame Rajah s’il est arrogant ou ambitieux, mais les plus
sages préfèrent le titre de Rajkumar.

Dans les provinces, des clans de Ksatriyas éminents dirigent de larges

fiefs et ont autorité sur leurs vassaux. Ils protègent la population, ren-
dent une justice coutumière, gèrent les relations avec les provinces
voisines, prélèvent l’impôt, etc. Les cités importantes voient nommé
à leur tête un gouverneur, presque toujours un Ksatriya d’expérience
(bien qu’à Panditya, il ne soit pas rare de voir de tels postes confiés à des
Brahmanes).

Au niveau des petits bourgs ou villages, les choses sont plus informelles.
Si un Ksatriya ou un Brahmane y vivent, ils sont considérés comme les
dirigeants de la communauté. Sinon, ce sera un Vaisya désigné par
consensus (le doyen, le plus riche, etc.).
La vie d’un praharat est faite de
longues périodes d’entraînement
durant lesquelles il va apprendre à
se servir d’une épée, d’une lance ou
d’un arc. La discipline est un point
crucial de cette formation et seuls
les Vaisyas les plus obéissants ont
une chance de devenir praharats.
Régulièrement, il faut monter au
front : que ce soit pour une alter-
cation frontalière avec un royaume
voisin ou pour détruire une horde
d’Asuras, les praharats savent qu’il
leur faudra se battre un jour ou
l’autre et que nombre d’entre eux y
laisseront sans doute la vie.
Malgré ce risque, de nombreux
Vaisyas souhaitent devenir praha-
rats. Il y a à cela plusieurs raisons.
La plus importance est clairement
la solde : celle-ci est assez élevée
pour faire vivre toute une famille
de façon confortable. Devenir pra-
harat, c’est assurer un avenir aux
siens, car même tué au combat la
solde continue à être versée à la
veuve ou aux orphelins du soldat.
Autre raison : un praharat qui s’il-
lustre héroïquement au combat
ou prouve bataille après bataille
sa valeur en tant que guerrier peut
se voir anobli et devenir un Ksa-
triya. Enfin, le prestige de porter
les armes (un privilège réservé
normalement aux Ksatriyas) attire
toujours des jeunes gens avides
d’avoir du succès auprès des filles,
sans trop mesurer les risques et
responsabilités qui vont avec cette
vie de soldat.
Les Sudras
a caste la plus basse, celle qui
L regroupe les intouchables,
est unanimement méprisée par
les autres. Il faut dire que les Pro-
phètes la créèrent en y rassem-
blant les criminels, les lâches, les
esclaves, les alliés des Asuras et
les proscrits impurs. Si cette var-
na s’est un peu diversifiée avec le
temps, elle reste la brebis galeuse
de la société de Prithivî.
Serviteurs
& esclaves
Sans doute le métier le plus repré-
senté parmi les Sûdras, on trouve les
serviteurs. Contrairement à ceux qui
exercent cette fonction parmi les Vai-
43
syas, les serviteurs intouchables sont
ceux que l’on ne voit jamais. Chargés
des travaux les plus avilissants, ils
travaillent pendant les heures où ils
passent les plus inaperçus (durant
la nuit, aux heures les plus chaudes
de la journée, etc.) ; nettoyant les
cuisines et lieux d’aisance, s’occu-
pant des bêtes, assurant que tout
soit en place dans les bureaux ou
salles d’entraînement… Alors que les
Vaisyas serviteurs sont femmes de
chambres, chambellans, secrétaires
particuliers ou messagers, les Sûdras
occupant cette fonction sont à peine
regardés, leur travail n’est jamais
félicité et de manière globale ils res-
tent invisibles aux yeux des gens (ce
qui en fait d’excellents espions, les
Thuggees n’hésitant jamais à recru-
ter parmi eux ou à s’en servir comme
informateurs payés un bon prix).
Société
 L’esclavage a peu à peu disparu de
Prithivî alors qu’il était couram-
ment pratiqué durant les temps
antiques. Cependant, pour cer-
tains Sûdras la vie ressemble à de
l’esclavage et cela est particuliè-
rement vrai pour ceux qui se sont
endettés et doivent travailler afin
de rembourser, ou pour les crimi-
nels condamnés aux travaux for-
cés. Sans même parler des jeunes
filles vendues par leurs parents à
des bordels, qui endurent une exis-
tence inhumaine…
Déchéance
Devenir un intouchable peut arri-
ver à presque n’importe qui, il s’agit
en quelque sorte d’un croque-
mitaine social servant à tenir les
autres castes dans le rang. Car on
44 ne chute jamais seul, on entraîne
toujours toute sa famille avec soi
dans une telle déchéance…
Trahir le Dharma est le moyen le
plus courant de se voir proscrit
dans la caste des Sûdras. S’allier à
un Asura, remettre en cause l’ordre
social de Prithivî, s’en prendre au
Rajah, être athée, etc. sont de bons
exemples de ce que les Brahmanes
considèrent comme une telle tra-
hison. Ironiquement, les Sûdras
considérant ne pas pouvoir tomber
plus bas guettent toutes les oppor-
tunités d’améliorer leur existence.
S’enrôler parmi les Thuggees par
exemple, ou même servir les Asu-
ras contre une promesse de pou-
voir…
La Discrétion des
Intouchables
Conditions
• Être Sûdra
• Mouvement à 3
• Dissimulation à 2
Être intouchable à Prithivî est
une bien rude condition. Bien
que la religion du Dharma pro-
fesse la compassion et la tolé-
rance, les Sûdras semblent ne
jamais pouvoir en bénéficier.
Ignorés au mieux, méprisés et
maltraités au pire, ils appren-
nent souvent bien vite à se faire
des plus discrets et arrangeants
pour ne pas s’attirer le déplaisir
des castes supérieures. Cet En-
seignement n’est pas un savoir
scolaire ou technique codifié :
il s’agit plutôt d’un ensemble de
règles et trucs que certains Sû-
dras apprennent à leurs enfants
pour leur permettre de mener la
vie la moins pénible possible…
Le PJ gagne 1 Succès automa-
tique à tous ses jets impliquant
les Compétences suivantes :
Perception, Dissimulation,
Esquive, Empathie et une au
choix. De plus, pour améliorer
ces mêmes Compétences, il dé-
pense 2 points d’évolution de
moins (minimum 1).

Les Frelons Noirs
• Mouvement à 3
• Armes à distance à 2
• Dissimulation à 2
Les Frelons noirs sont un groupe
de hors-la-loi activement re-
cherchés par les autorités de
tous les royaumes. Frappant de
nuit, ils attaquent les convois
de marchands pour en dérober
les denrées les plus précieuses.
Leur surnom leur vient non
seulement de cette propension
à attaquer dans l’obscurité mais
également de leur arme fétiche :
la fronde, au sinistre sifflement.
Bien que peu efficace en temps
normal, cet objet devient entre
les mains des Frelons noirs par-
ticulièrement mortel, surtout
utilisé à la faveur des ténèbres…
Autant dire que bien des Rak-
saks chasseurs de prime aime-
raient démanteler cette bande –
dont la tête de chaque membre
a été mise à prix très chère par
les Princes-marchands de Pus-
hkala.
Le PJ, lorsqu’il utilise une
fronde, gagne un nombre de dés
bonus à son jet d’attaque égal à
son niveau de Dissimulation.
De plus, il ignore 2 points de
protection d’une éventuelle ar-
mure et gagne 1 Succès automa-
tique à ses jets de Dissimulation
/ Mouvement.
Mais devenir Sûdra peut arriver
par bien d’autres voies. Un Ksa-
triya fuyant lâchement le combat
sera dès lors considéré comme un
intouchable par ses pairs. Un Brah-
mane se servant de la magie sacrée
du Dharma pour ses propres objec-
tifs ou pour faire du mal à autrui
sera accusé d’hérésie et d’impiété.
L’épouse ou la fille d’un Vaisya rui-
né au jeu, vendue comme prosti-
tuée pour payer ses dettes, devient
immédiatement une Sûdra. Etc.
Promesse de
revanche ?
L’apparition récente des Avatars
jette le trouble dans la communau-
té intouchable.
En effet, des Sûdras ressentent 45
l’Appel et héritent d’une Devâs-
tra – et des pouvoirs considérables
qui vont avec. De fait, Akodya et
Pushkala n’hésitent dès lors plus à
fermer les yeux sur leur caste d’ori-
gine pour leur faire des ponts d’or…
Cela ne peut qu’éveiller tensions et
incompréhensions parmi les in-
touchables : si certains d’entre eux
peuvent s’affranchir de leur condi-
tion, celle-ci a t’elle encore un
sens  ? Si être Sûdra est une puni-
tion karmique, pourquoi le Dhar-
ma en bénirait-il certains en leur
octroyant une telle puissance ? Des
débats vifs agitent donc la société,
au point que certains Brahmanes
se trouvent dans des abîmes de
perplexité quant à cette question…
Plusieurs Avatars intouchables
n’hésitent d’ailleurs plus à re-
mettre ouvertement en cause le
Société
 système des varnas. Sakaruna, l’or-
ganisation révolutionnaire, milite
d’ailleurs pour son abolition et la
création d’une société plus juste.
Arjeet Lagiya, quant à lui, réclame
rien moins que la création d’un
nouvel État, terre promise pour
les Sûdras de tout Prithivî. Il ap-
paraît donc désormais évident que
l’existence des Avatars force les
royaumes à faire face à leur propre
société et aux injustices qu’elle en-
gendre, au risque de provoquer une
explosion de révolte populaire…
46
La vie
Quotidienne
à Prithivî
Cette partie du chapitre fournit
au MJ diverses informations sur
ce qu’est la vie au quotidien pour
les habitants du continent. Libre
à lui de piocher dedans afin de
rendre son décor de campagne
plus vivant, plus cohérent et plus
immergeant pour les joueurs. Il
faut considérer les textes qui sui-
vent comme une boîte à outils qui
ne prétend à aucune exhaustivité ;
son seul but est d’aider le MJ à faire
de Prithivî un monde dans lequel
chacun prendra plaisir à jouer.
Un continent
luxuriant
rithivî est une terre riche et gé-
P néreuse, pleine de trésors na-
turels et offrant un cadre privilégié
à ses habitants. Mais la nature y est
encore sauvage et indomptée, dis-
simulant bien des dangers en son
sein…
Climat
Prithivî est un contient soumis à
un climat tropical. Il y règne une
chaleur humide qui peut devenir
étouffante l’été, pour redevenir
supportable durant les saisons
modérées.
L’automne, la mousson balaie les
terres du Sud au Nord, déversant
une pluie régénératrice sur les
terres mais provoquant aussi par-
fois de meurtrières inondations et
s’accompagnant de tempêtes toute
aussi terrifiantes.
En hiver, des orages grondant écla-
tent régulièrement et font baisser
la température. La neige est rare
hors des montagnes et hauts-pla-
teaux, mais les vents venus des
reliefs amènent le froid dans les
plaines.
Faune & flore
Une grande partie du territoire de
Prithivî est recouverte de jungles
plus ou moins denses. Si la Ba-
nayak Van est crainte en raison de
la présence d’Asuras, les autres ne
sont parfois qu’à peine moins dan-
gereuses. Y vivent en effet des ani-
maux aussi effrayants que le cobra
royal au venin mortel ou le tigre
mangeur d’hommes. Cela n’em-
pêche bien entendu pas de nom-
breuses communautés de s’ins-
taller à la lisière de telles jungles :
bûcherons et chasseurs vivent ain-
si de leurs richesses. De la même
façon, bien des Brahmanes bâtis-
sent leur âshram à proximité des
jungles, afin d’être en communion
avec la nature qui y est si riche.
Les jungles et forêts plus monta-
gneuses abritent de nombreuses
espèces végétales, d’une luxuriance
rare. On y trouve des arbres comme
le sal, le teck, le margousier, le fi-
guier ou l’acacia ainsi que certains
conifères. De nombreuses plantes
aux propriétés diverses parsèment
les plaines et jungles, et des fleurs
aux couleurs irisées flattent le re-
gard du promeneur. Mais gare
aux espèces vénéneuses, dont les
toxines peuvent venir à bout même
du plus robuste des Ksatriyas…
Le seigneur des animaux de la
jungle est le tigre ; il est le symbole
de la caste des Ksatriyas, le patron
des guerriers et son image inspire
le courage et la ferveur. L’éléphant,
que l’on trouve plus fréquemment
dans les plaines, est son rival ; il
personnifie la force mais surtout
la sagesse, aussi est-il particuliè-
rement révéré par les Brahmanes.
Un éléphant blanc est un signe de
bonne fortune assurée. Le cobra
est l’animal totem de la royauté,
il n’est d’ailleurs par rare que les
trônes des Rajahs aient un dossier
sculpté en forme de tête de cobra.
Le venin de ce serpent permet de
concocter des poisons mortels
mais aussi des potions de longé-
vité. L’aigle est le roi des cieux,
vivante incarnation de la liberté ;
c’est l’animal fétiche des messagers
par exemple. Il existe bien d’autres
animaux pullulant à Prithivî : les
singes, si proches des humains ; les
chevaux, fidèles alliés ; les buffles
et les moutons, bétail fournissant
la viande ; mais aussi des lézards,
tortues, chiens, oiseaux de toutes
sortes, etc.
Montagnes & pics
La chaîne montagneuse la plus
impressionnante de Prithivî est le
Rempart du Dharma, qui s’étend
sur toute la longueur du continent
47
au Nord, et le sépare d’un monde
mystérieux et encore inexploré…
Les pics y sont effrayants, particu-
lièrement hauts et acérés : on dit
qu’aucun mortel ne pourra jamais
traverser cette chaîne de mon-
tagnes. Bien que constituant un en-
vironnement rude de par son relief
et son climat rigoureux, le Rempart
du Dharma sait aussi être géné-
reux  : s’y trouvent ainsi de nom-
breux filons de minerais divers (fer,
or, cuivre et même pirama), large-
ment exploités par l’homme.
Le Mont Sumeru est une mon-
tagne un peu particulière. Son
climat et ses paysages semblent
défier toute notion de logique géo-
graphique, comme si ce pic était en
réalité un modèle réduit du conti-
nent. On y trouve ainsi des jungles,
Société
 des plateaux, des vallées, des lacs,
etc. Tout autour de lui se tiennent
quelques montagnes éparses, aux
sommets enneigés et au sous-sol
riche en minerais.
Plus modestes que le Rempart du
Dharma, la Chaîne du Bout du
Monde se trouve tout au Sud de
Prithivî. Recouvertes d’une forêt
dense, ses montagnes sont gi-
boyeuses et abritent des lacs par-
ticulièrement riches en poissons.
La Chaîne du Bout du Monde est
ainsi une ressource précieuse à ex-
ploiter, un lieu où il fait bon vivre
malgré le climat un peu plus rude
que sur le reste de Prithivî.
Il existe bien sûr d’autres mon-
tagnes éparpillées un peu partout
sur le continent, présentant toutes
des caractéristiques comparables,
au niveau géologique et climatique.
48
Fleuves
& cultures
Les deux principaux fleuves de
Prithivî sont le Sindhu et le Sata-
dru, qui traversent littéralement le
continent de part en part, le sépa-
rant en trois vastes régions (qui re-
couvrent presque les frontières des
royaumes). Larges et puissants, ces
fleuves sont autant des ressources
(pêche, etc.) que des voies de com-
munication, charriant chaque jour
de nombreux bateaux. Ils sont bor-
dés de nombreuses villes et com-
munautés.
Bien d’autres rivières (comme le
Srotas, l’Irina ou le Narma) ser-
pentent à travers les terres et of-
frent une irrigation naturelle.
Celle-ci contribue à faire de Pri-
thivî un continent généreux, car
l’agriculture y est florissante. De
vastes champs produisent de nom-
breuses céréales (riz en majorité
mais aussi blé ou millet), des ver-
gers étendus donnent de nom-
breux fruits (figues, noix de coco,
etc.) tandis que de larges potagers
permettent une copieuse cueillette
de légumes (dont de nombreuses
épices savoureuses).
Malgré cette abondance, les fa-
mines ne sont pas rares à Pri-
thivî. La population augmente
sans cesse, et il faut défricher des
jungles entières afin de fournir des
terres cultivables. De plus, une
mauvaise mousson ou une catas-
trophe naturelle peuvent anéantir
les récoltes, plongeant des popula-
tions entières dans la disette.

Le cycle du temps
Culture agraire, Prithivî vit au
rythme des saisons qui passent et
reviennent en un cycle sans fin.
• L’almanach •
L’histoire de Prithivî commence
avec l’unification des tribus hu-
maines sous l’égide d’Ârya : il s’agit
de l’an 0 du calendrier. Actuelle-
ment, nous sommes en l’an 975.
Le calendrier prithivien comporte
douze mois solaires de trente
jours, formant une année :
Mesh,
Vrushabh,
Mithun,
Kark,
Simha,
Kanya,
Tula,
Vrushchik,
Dhanu,
Makar,
Kumbha,
Meen.
Chacun de ces mois débute avec le
jour de la pleine lune.
Les jours sont incrémentés au sein
du mois : on parle ainsi du dixième
jour du mois de Kanya, en l’année
960.
• Les heures •
Une journée est composée de
vingt-quatre heures, aussi appe-
lées muhurtas. Une muhurta se
divise en deux périodes de trente
minutes, nommées ghadiyas.
Les heures sont incrémentées au
sein de la journée : on parle de la
septième heure du neuvième jour
par exemple. La première heure est
celle du lever du jour, la vingt-qua-
trième celle qui précède l’aube.
• Fêtes et festival •
La vie des habitants de Prithivî est
rythmée par divers festivals qui
sont autant d’occasions de réjouis-
sance pour chacun.
La plus importante des fêtes se
nomme Holî ou fête des couleurs.
Il s’agit de la nouvelle année, celle
qui ouvre un nouveau cycle des sai-
sons. Elle a lieu les deux premiers
jours du mois de Mesh, alors que
49
le printemps débute. Partout sur
le continent, de grandes réjouis-
sances ont lieu : danses, banquets,
joutes et spectacles permettent
à chacun de saluer le retour de la
belle saison et le commencement
d’une année que tout le monde es-
père faste et heureuse. La tradition
veut que les gens, à l’occasion de
grands défilés, jettent autour d’eux
de la poudre colorée : les villes
deviennent alors des mosaïques
bigarrées, symbolisant la joie et
l’espoir. Les couleurs employées
ont chacune leur signification :
le vert pour l’harmonie, le orange
pour l’optimisme, le bleu pour la
vigueur et le rouge pour la joie et
l’amour.
Durant le mois de Simha a lieu le
grand rituel de Chaturthi. La moi-
Société
 tié de l’année écoulée, les habitants
de Prithivî demandent au Dharma
d’assurer une fin de cycle heureuse
et sans souci. Pour cela, chacun
va se purifier dans un cours d’eau
avant de se rejoindre sa famille et
ses amis pour une nuit entière de
festin et de rires. La bonne humeur
générale qui suit la purification de
l’âme et du corps est réputée tenir
les malheurs à distance.
Au mois de Tula a lieu le festival
de Dussehra, qui commémore la
victoire d’Ârya sur les Asuras et la
paix retrouvée de Prithivî. Durant
cette fête, de nombreuses effigies
d’Asuras en paille ou en bois sont
brûlées tandis que les gens dansent
autour en riant. Des démonstra-
tions d’arts martiaux ont lieu, afin
que personne n’oublie que c’est
grâce à la force et au courage des
50 Ksatriyas que les démons purent
être repoussés jadis.
La Kavadi est une fête plus aus-
tère qui a lieu à la fin de l’hiver, au
mois de Meen. Avant d’entamer la
nouvelle année, chacun est invité
à se recueillir afin de se purifier et
d’entrer dans un nouveau cycle en
paix avec le Dharma. Peu de ré-
jouissances durant la Kavadi, mais
une atmosphère de méditation et
de sérénité.
Vie d’un membre
du peuple ârya
Quelle que soit sa caste, son
royaume, son métier, chaque ha-
bitant de Prithivî vient au monde,
se marie puis meurt… C’est le cycle
auquel pas un mortel ne peut
échapper, car telle est la volonté du
Dharma. Et ces étapes qui jalon-
nent la vie de chacun sont souvent
plus semblables qu’on ne le pense,
sans distinction de varna ou de na-
tionalité.
• La naissance •
Pour toute famille ârya, la nais-
sance d’un enfant est une béné-
diction et un motif de grandes ré-
jouissances.
Prithivî étant une société pa-
triarcale de manière générale, la
naissance d’un garçon est plus ap-
préciée que celle d’une fille, mais
même dans ce dernier cas une
fête est de rigueur. Celle-ci a lieu
environ trois mois après la venue
au monde de l’enfant, lorsqu’il
est presque certain que celui-ci
vivra. Les réjouissances peuvent
être modestes (chez les Sûdras ou
les Brahmanes ascétiques) ou au
contraire très fastueuses (chez les
riches Vaisyas et les Ksatriyas). On
demande toujours à un Brahmane
de bénir le nouveau-né ; dans les
communautés éloignées, ce sont
des Brahmanes errants qui procè-
dent à ce rituel.
C’est lors de cette fête de bienve-
nue que l’enfant se voit donner un
nom (voir encart page 52). Celui-ci
est toujours le fruit d’une longue
réflexion de la part des parents,
car il doit être porteur d’une sym-
bolique, de valeurs dont on veut
imprégner le bambin.
 • L’âge adulte •
Les enfants du peuple ârya mènent
une existence insouciante, au sein
de leurs familles.
Traditionnellement, on devient
adulte à quatorze ans (l’âge de fin
de gurukula dans les castes supé-
rieures) : c’est à partir de ce mo-
ment qu’une jeune personne peut
exercer un métier, suivre un ap-
prentissage pour se perfectionner
mais surtout se marier et avoir des
enfants.
Selon les castes ou les métiers,
l’entrée dans l’âge adulte peut être
l’occasion d’une cérémonie ou d’un
rituel. Ainsi les Ksatriyas reçoivent
leur khanda à ce moment. Pour
d’autres, une simple fête familiale
marque le coup.
Une fois adulte, on attend du
jeune Prithivien qu’il se comporte
comme tel. Il doit donc assumer
ses responsabilités (profession-
nelles ou familiales) et ne jamais
invoquer son jeune âge en cas d’er-
reur. Cette période est également
celle des premières amourettes,
même si bien souvent celles-ci ont
débuté avant cet âge…
• Le mariage •
L’amour est indissociable du Dhar-
ma, aussi est-il encouragé à Prithivî.
Les unions heureuses sont réputées
plus fertiles que les autres, et il est
déconseillé de contrarier les envies
de mariage de deux jeunes per-
sonnes s’aimant l’une l’autre (tant
que cet amour ne va pas à l’encontre
du Dharma lui-même, et donc du
système de caste).
Mais dans les faits, les choses se
passent souvent autrement… Des
accords nuptiaux, permettant de
sceller des alliances entre clans ou
entre des Ksatriyas sans le sou et de
riches Vaisyas, sont conclus parfois
avant même la naissance des en-
fants ! Ainsi, le prince Krishna
d’Akodya et la princesse Sundarî
de Panditya furent-ils promis l’un
à l’autre depuis leur petite enfance.
Bien sûr, les futurs époux sont invi-
tés à exprimer leur consentement
et à affirmer s’aimer depuis leurs
vies précédentes afin d’entériner
de telles noces, mais personne
n’est réellement dupe. Cette hypo-
crisie continue de perdurer dans
les hautes sphères des royaumes
malgré tout.
51
Parmi le peuple ou dans les lignées
mineures, les mariages sont plus
libres même si les amitiés ou ini-
mitiés jouent bien souvent… Ainsi
une jeune fille ne pouvant se ma-
rier sans l’accord de son père, le
prétendant doit faire ses preuves
et se montrer à la hauteur. Les
amours contrariées, bien que ré-
prouvées par le Dharma, finissent
souvent en tragédie…
La cérémonie de mariage est bé-
nie par un Brahmane qui unit les
époux devant le Dharma, les liant
pour cette vie. Un scribe de la cité
enregistre également l’union ci-
vilement. Le rituel reste simple,
les mariés se tenant la main et
prononçant des vœux de fidélité,
mais la fête qui s’ensuit est souvent
l’occasion d’agapes particulière-
Société
 ment marquantes. Un mariage
est toujours une réjouissance qui Les Noms
se doit d’être célébrée comme il
se doit, même parmi les gens les
à Prithivî
plus pauvres. Une femme mariée
Un nom ârya est composé d’un
indique son statut en arborant le
prénom, reçu lors du rituel de
bindu, un point rouge dessiné sur
bienvenue au monde d’un en-
le front. Le divorce est mal consi-
fant, et d’un nom de famille qui
déré mais possible sous certaines
est celui de sa lignée (ce nom
conditions (stérilité, maltraitance
est particulièrement important
constatée, etc.).
pour les Ksatriyas notamment).
Les surnoms peuvent être en
La polygamie reste un privilège
rapport avec la caste, le mé-
royal : seuls les Rajahs peuvent
tier, la région d’origine, ou un
avoir plusieurs épouses (jusqu’à
fait pour lequel l’individu est
cinq). Cette coutume ancestrale
connu.
tend cependant à tomber en dé-
suétude, du fait des conflits dynas-
Noms masculins : Adesh,
tiques qu’elle engendre imman-
Arjit, Asha, Bharat, Chiranjivi,
quablement.
Devdan, Durai, Esha, Govinda,
Harish, Isha, Jayendra, Ka-
La sexualité à Prithivî a beau être
mal, Kavi, Lakshman, Mahavir,
très libre et raffinée (notamment
52 grâce au Kâmasûtra), on attend
Mukta, Navin, Nirav, Pankaja,
Prakash, Radha, Ravindra, San-
de la femme qu’elle arrive vierge
jana, Sharma, Vasanta, Vidya,
au mariage, plus pour des raisons
Yash.
pratiques que religieuses (le mari
souhaitant être sûr qu’il est bien
Noms féminins : Aditî, Amri-
le père du premier enfant). Mais il
ta, Anuja, Bijay, Chanda, Che-
faut bien avouer que cette coutume
tana, Devika, Dipti, Gaurî, Gita,
est rarement respectée (à part chez
Ila, Indira, Jaya, Kalyan, Kantî,
les Brahmanes en général), les
Lalita, Lavanya, Madhavî,
jeunes gens découvrant ensemble
Manjula, Nanda, Neha, Padma,
la sexualité autour de leur entrée
Prasanna, Rajnî, Rashmî, Sand-
dans l’âge adulte
hya, Shakti, Tara, Usha, Vimala,
Yamuna.

Démographie
Prithivî est peuplée d’environ
vingt millions d’habitants.
Pushkala est le royaume le plus
peuplé avec huit millions d’ha-
bitants (la capitale en ayant
cent mille) ; Akodya arrive
juste derrière, abritant en ses
frontières six millions de sujets
(dont cent vingt mille au sein
de sa capitale). Seuls quatre
millions d’habitants vivent à
Panditya (quatre-vingt mille
d’entre eux dans la capitale). Le
reste de la population se partage
entre les diverses cités indépen-
dantes (les plus importantes
pouvant abriter de cinquante à
cent mille habitants) et les ter-
ritoires qui en dépendent.
Les villes d’importance (comme
celles indiquées sur la carte) ac-
cueillent de vingt à cinquante
mille habitants en moyenne.
Une petite ville en abritera
moins de dix mille, un bourg à
peine quelques milliers et un
simple village de quelques cen-
taines à un millier.
• La mort •
Une mort est un événement certes
triste, mais les funérailles sont éga-
lement une célébration imprégnée
de joie – un sentiment doux-amer
qui mêle le respect et la nostalgie.
En effet, la veillée funèbre est
l’occasion de raconter des anec-
dotes sur le défunt ; des histoires
mettant en avant ses qualités, ses
petits travers, sa bonté, ce qu’il a
accompli dans la vie, etc. Ainsi, le
Dharma entend cela et peut alléger
un karma par trop négatif…
Un Brahmane vient assister à cette
veillée et au lever du jour, il bénit
l’âme du mort afin de lui souhaiter
une bonne prochaine vie. À l’issue
de ce rituel funéraire, le corps du
défunt est incinéré et ses cendres
dispersées en un lieu choisi par
lui ou sa famille. Ainsi, une fois
53
libérée du poids de son enveloppe
charnelle, l’âme est prête à entrer
dans le Samsara avant de renaître.
L’hospitalité
ârya
S’il y a bien une qualité que l’on
ne peut dénier aux habitants de
Prithivî, c’est le sens de l’hospita-
lité ! Un voyageur, où qu’il aille et
pourvu qu’il soit respectueux en-
vers ses hôtes, trouvera toujours
le gîte et le couvert, même chez les
plus pauvres. L’hospitalité est plus
qu’un don, c’est un devoir sacré
que chacun souhaite honorer de
son mieux.
Société
 • Bienvenue ! •
Lorsque le voyageur vient frapper
à la porte d’un hôte, celui-ci l’ac-
cueille toujours courtoisement par
le salut ârya classique : le namaste.
Mains jointes devant le visage, tête
légèrement inclinée, il souhaite
ainsi la bienvenue à son visiteur.
Pour un invité de marque, le rituel
d’Argha est de rigueur : il consiste
à laver les pieds du voyageur de
la poussière du chemin, dans une
écuelle d’eau pure. C’est un signe
de grand respect, souvent réservé
aux Brahmanes de passage.
Une fois l’invité accueilli, son hôte
lui fait visiter sa maison. La de-
meure ârya typique est composée
d’une grande pièce centrale, dans
laquelle toute la famille se livre à
54 ses activités : les enfants jouent,
l’épouse conduit les affaires de la
maisonnée, le mari se détend après
une journée de labeur, chacun y
prend son repas, etc. Une cuisine
permet d’y préparer les mets ser-
vis, elle donne souvent sur un petit
jardin abritant un potager. Plu-
sieurs pièces servent de chambres,
pouvant héberger des invités ; elles
sont utilisées également comme
débarras ou bureau au besoin. En-
fin, une salle d’eau sert aux ablu-
tions de chacun. Bien entendu,
selon la fortune du propriétaire, la
maison peut s’avérer fort différente
de ce modèle classique : du palais
d’un puisant Ksatriya à la modeste
hutte d’un intouchable, de l’as-
hram ascétique d’un Brahmane au
manoir luxueux d’un riche mar-
chand…
• Se purifier de la poussière
du voyage •
Un voyageur arrive souvent four-
bu, ses vêtements sales ou dé-
chirés tant les routes de Prithivî
sont longues et dures. Un hôte
honorable tient toujours à disposi-
tion quelques habits de rechange,
qu’un invité pourra enfiler après
avoir fait sa toilette.
L’ang-vastra est le vêtement le plus
courant, il s’agit d’un drap recou-
vrant le haut du corps. La kurta est
quant à elle une chemise légère,
idéale pour la saison chaude. Les
femmes lui préfèreront un choli,
plus féminin. Unisexe, le lungi
est un habit destiné à couvrir les
jambes, à la manière d’une toge. Le
dhotî est le pantalon que portent
les hommes, il peut être bouffant
ou droit, long ou court. Les femmes
se vêtent généralement d’un sari, la
robe typique des élégantes.
Tous ces vêtements sont le plus
souvent tissés en lin ou en coton,
mais les plus raffinés peuvent être
faits de soie légère.
• Un copieux repas •
Une fois rafraîchi et confortable-
ment vêtu, l’invité est attendu à la
table de son hôte où un abondant
repas lui est servi. L’aliment de
base du peuple ârya est une galette
de riz nommée dosai ; d’ailleurs le
riz est fort présent dans les plats
de Prithivî. On peut la garnir de
viande de mouton ou de bœuf,
de poisson ainsi que de divers lé-
gumes. Les fruits de mer sont éga-
lement particulièrement prisés,
servis au sein de plats richement
garnis et dégageant un parfum ap-
pétissant.
Mais les habitants de Prithivî sont
également très friands de gour-
mandises sucrées : jalebis (beignet
au sucre) ou pedas (bonbons à
base de lait) sont servis en dessert,
accompagnés de nombreux fruits.
Le lait est la boisson par excel-
lence, on le parfume souvent avec
divers sirops pour en épicer le goût
– on le nomme alors lassi. Divers
alcools de fruit peuvent également
être proposés en digestif, afin de
conclure un repas particulière-
ment savoureux.
L’art de la table est considéré
comme particulièrement noble à
Prithivî, et même un intouchable
servira les mets les plus élaborés
qu’il aura pu préparer afin de ne
pas faire insulte à son hôte.
• Distractions nocturnes •
Quoi de mieux pour digérer qu’une
bonne partie de chaturanga ? Ce
jeu d’échec mettant en scène des
pièces symbolisant les unités mi-
litaires du peuple ârya (éléphant,
char de guerre, cavalerie, fantas-
sin, etc.) utilise une paire de dés
afin d’introduire une part de ha-
sard. Il est considéré comme un jeu
raffiné mais l’ensemble du peuple
s’y adonne – même si les riches
Ksatriyas jouent sur des plateaux
superbement ouvragés, avec des
pions sculptés dans des matériaux
nobles.
Les invités désireux de se plonger
dans l’environnement local peu-
vent aller assister à l’un des nom-
breux spectacles de rue, à la lueur
des torches et brasiers. Même
le plus modeste village voit des
troupes de baladins y faire étape
afin de régaler ses habitants de
pièces comiques ou tragiques,
de démonstrations de jonglerie,
d’acrobaties stupéfiantes, etc. Au
coin d’une rue, c’est l’histoire d’un
Brahmane conteur qui captive les
enfants, à qui leurs parents ont
donné la permission de minuit. Sur
la grande place, quelques Ksatriyas
montrent des postures de Kalari-
payat et les enseignent à de jeunes
garçons ébahis. Certains guerriers
se livrent même à quelques joutes
amicales, afin de s’entraîner et
d’impressionner les jeunes filles.
Une fois accueilli, lavé, repu et
55
distrait, c’est du sommeil du juste
que pourra dormir l’invité avant de
reprendre sa longue route le lende-
main…
Société
 forces qui
Les

Gouvernent Prithivî

D es trois puissants royaumes aux factions secrètes, des cités

indépendantes aux personnalités renommées : Prithivî est
un enjeu pour de nombreuses forces, déclarées ou cachées… Un
complexe écheveau géopolitique semble relier chaque protago-
niste du grand jeu du pouvoir, et l’émergence des Avatars et des
Asuras est sur le point de jeter à bas bien des certitudes quant
à l’avenir du continent…
56
Akodya
Vieille et puissante nation, Akodya
Vérité & Mensonge se targue d’être dirigée par une dy-
nastie descendant en droite ligne
Ce récit de l’origine de l’hu- du seigneur Ârya, qui d’après la lé-
manité, de sa guerre contre les gende reçut du Dharma la mission
Asuras et de la division de Pri- de guider l’humanité vers sa pleine
thivî est une pure invention maturité.
des Prophètes, qui réécrivirent

Histoire
l’histoire selon leurs besoins en
y mêlant cependant quelques
parts de vérité…
d’une
lignée
prestigieuse
ière de son héritage martial,
F Akodya entend bien tenir sa
place dans les événements qui
s’apprêtent à bouleverser Prithivî.
 57

Nations & Factions

58

Ârya,
le Grand Fondateur
Selon les mythes du peuple de
Prithivî, il exista jadis un puissant
seigneur qui sut réunir les tribus
humaines et en faire une civilisa-
tion puissante. Il se nommait Ârya
et son nom désigne depuis l’hu-
manité dans sa globalité. En ces
temps-là, il existait de nombreux
Asuras qui hantaient le monde et y
semaient la désolation. C’est pour
les combattre sur un pied d’égalité
qu’Ârya modela la société mortelle
selon les conseils de ses ministres,
les Prophètes.
Une longue guerre eut lieu, qui
permit aux hommes de conquérir
le continent en chassant les Asu-
ras, en les cantonnant dans des ré-
gions particulières comme l’île de
Lanka ou la jungle de la terreur. La
terre promise ainsi gagnée fut alors
baptisée Prithivî et le sage Ârya en
devint le premier Maharaja (ou
grand roi).
Un continent
divisé
Hélas, cette période bénie ne dura
pas. Ârya finit par mourir et il
avait laissé une abondante descen-
dance. De ses concubines étaient
nés de nombreux enfants, mais
seuls les trois princes issus de la
reine Lishka étaient légitimes pour
régner à sa suite. Pourtant ils re-
fusèrent de s’entendre entre eux,
chacun réclamant l’empire pour
lui seul. Aucun conseiller ne put
leur faire entendre raison et rapi-
dement, c’est toute la société qui
se déchira autour de cette querelle
de succession.
Âdayas, l’aîné des frères, un guer-
rier qui avait abattu à lui seul plus
d’Asuras que toute son armée réu-
nie, avait derrière lui la puissance
militaire. Réunissant ses troupes, il
tenta de s’emparer du pouvoir par
la force. Dvita le cadet, quant à lui,
était un sage et un érudit. Il fut sui-
vi par les intellectuels et les prêtres
qui soutenaient ses ambitions. En-
fin Paskima le benjamin n’était pas
aussi fort ni aussi intelligent que
ses frères, mais il avait pour lui un
sens du contact hors du commun,
qui l’avait rendu riche comme
personne dans le monde. Chacun
des trois enfants d’Ârya disposait
d’atouts importants pour soutenir
ses prétentions, et une guerre ci-
59
vile fit rage durant des années.
Pendant ce conflit, les enfants il-
légitimes du Maharaja surent ti-
rer les marrons du feu : alors que
Prithivî finissait par se diviser en
trois nations dirigées par chacun
des frères, eux s’emparaient d’une
cité ici ou là, et en déclaraient
l’indépendance afin de régner sur
leurs propres petits royaumes. Au
bout de plusieurs années, la face du
monde était changée : l’aîné avait
fondé Akodya sur les ruines de l’an-
cienne capitale de son père, le cadet
était installé sur le trône de Pandi-
tya et le benjamin régnait sur Pus-
hkala. Ces trois royaumes étaient
entourés de cités-états défendant
leur liberté et leurs intérêts.
Nations & Factions
 La belliqueuse L’Académie
Akodya Militaire
Nation fondée par un guerrier que d’Akodya
la légende magnifia au point d’en
faire le Ksatriya idéal, Akodya vit
son histoire dirigée par la guerre. Conditions
Tirant sa légitimité de sa fonda- • Être Ksatriya ou Avatar recru-
tion par l’aîné des fils d’Ârya, le té par Akodya
royaume n’eut de cesse de recon- • Une Compétence d’arme à 2
quérir toute la surface de Prithivî • Stratégie à 2
afin de reconstituer l’empire pri-
mordial. L’Académie militaire d’Akodya
forme les meilleurs officiers du
De nombreuses expéditions furent royaume, peut-être même de
lancées contre Panditya et Pushka- tout Prithivî. Seuls les Ksatriyas
la au fil des siècles, permettant de de haute lignée ou les Avatars
leur arracher de larges morceaux de adoubés par Prajnâloka peuvent
territoire même si, bien souvent, suivre cet Enseignement mar-
des alliances ou contre-offensives tial, qui fait d’eux des meneurs
les lui firent perdre presque aus- d’hommes et des stratèges hors-
pair. Le PJ gagne à ses jets d’ini-
60 sitôt. Akodya entreprit également
tiative un nombre de dés bonus
de se rattacher les diverses cités in-
dépendantes, et plus d’une dizaine égal à son niveau de Stratégie.
de ces petits royaumes finirent en- Lorsqu’il effectue un jet de Stra-
gloutis par l’ogre belliqueux. tégie en vue de mener une ba-
taille ou d’analyser une tactique
Mais Akodya ne fut pas qu’une na- adverse, il gagne 2 Succès auto-
tion expansionniste ; ses Ksatriyas matiques.
eurent toujours à cœur d’honorer
leur rôle de protecteur de l’huma-
nité. Bordée au Sud par la Baya-
nak-van et à l’Ouest par Lanka,
Akodya mène un combat quoti-
dien pour repousser les Asuras qui
inlassablement tentent de prendre
pied sur Prithivî. De nombreuses
batailles épiques permirent d’as-
seoir la réputation de puissance
martiale et de grande honorabilité
des Ksatriyas de la lignée d’Âdayas.
 Actuellement…
Il y a près d’un siècle, Prithivî vit
apparaître les Avatars, ces puis-
sants détenteurs de Devâstras. Au
même moment, le Prophète Pra-
jnâloka fit sa réapparition à la cour
du Rajah d’Akodya. Rapidement
nommé ministre de la dynastie
Âdayas, il conseilla trois souve-
rains différents durant cent ans,
modelant la politique du royaume
en fonction des défis à venir.
De nos jours, Prajnâloka est le guru
personnel du prince Krishna, un
puissant Avatar qu’il prépare à de-
venir le guide de l’humanité dans
la grande guerre contre les Asuras
qu’il voit se profiler… La présence
d’un Prophète déclaré à Akodya ne
fait que renforcer les prétentions
du royaume fondé par Âdayas à ré-
gner sur tout Prithivî. Avant même
d’affronter les Asuras, nul doute
qu’Akodya devra déjà s’opposer aux
autres nations du continent.
Un royaume
fortifié
ation guerrière, le paysage
N d’Akodya semble se mo-
deler sur ses impératifs martiaux.
Terre rude aux puissantes cités, ce
pays est à l’image de ses objectifs :
puissant, direct et fiable.
Akodya
La capitale qui donne son nom au
royaume est tout simplement la plus
imprenable des forteresses de tout
Prithivî. Toute la cité est organisée
selon une logique militaire destinée
à en faire un bastion invincible.
Les murailles extérieures sont
ainsi hautes et épaisses, si larges
que deux éléphants de guerre
peuvent s’y croiser aisément. De
nombreuses tours de guet per-
mettent de surveiller les alentours
à de nombreux kilomètres à la
ronde, ne laissant aucune chance
à une armée hostile d’approcher
discrètement. Entre ces remparts,
la cité est découpée en multiples
quartiers, eux-mêmes séparés par
des murs. Cette organisation per-
met d’isoler facilement les secteurs
61
entre eux en cas d’invasion enne-
mie. Enfin, le palais du Rajah est en
lui-même une citadelle immense,
à l’aspect rude et intimidant. Les
meilleurs Ksatriyas du royaume y
patrouillent sans relâche afin de
protéger la famille royale.
Malgré l’apparence belliqueuse et
inhospitalière d’Akodya, la vie y est
sensiblement la même qu’ailleurs
– elle est même souvent plus
joyeuse, les habitants se sachant
protégés comme nulle part ailleurs
sur le continent. De nombreux
temples du Dharma animent la vie
spirituelle, les diverses places ac-
cueillent des marchés aux étals co-
lorés et odorants, diverses casernes
et guérites assurent le maintient de
l’ordre, des démonstrations mar-
tiales impressionnantes rythment
Nations & Factions
 les festivals, etc. Les rues sont tou-
jours animées, grouillantes de vie
et d’animation.
Akodya est ainsi semblable à l’ar-
mure qui protège le corps du guer-
rier, sans l’oppresser par son poids.
Bala
Bala est la ville située la plus au
Nord d’Akodya. Elle se trouve à la
source du fleuve Srotas, accolée au
Rempart du Dharma.
Bala est une ville minière dont
l’importance stratégique est capi-
tale pour Akodya. C’est ici que sont
extraits tous les minerais indispen-
sables à la politique expansion-
niste du royaume, et il s’y trouve
même quelques veines de pirama.
62 D’innombrables forges travaillent
jour et nuit à produire les armes et
outils qui seront ensuite achemi-
nés dans tout Akodya.
Le climat est dur à Bala, les hivers
y sont longs et rigoureux. La ville
reste bloquée par la neige et les
tempêtes près de la moitié de l’an-
née, et elle doit vivre en autarcie
durant cette période. Heureuse-
ment, le fleuve est poissonneux et
les nombreuses forêts abondantes
en gibier.
Les habitants de Bala sont à l’image
de leur cité : sous des abords rudes
et froids, ils savent faire preuve
d’un sens de l’hospitalité peu com-
mun. Les conditions de vie les ont
endurcis et les Ksatriyas du cru
sont réputés pour leur endurance.
Les Forges du
Dharma
Conditions
• Esprit à 3
• Artisanat (forge) à 2
C’est à Bala que l’on trouve les
meilleurs forgerons d’Akodya.
Ils savent travailler le métal
comme personne et produire
des armes, armures et outils
d’une qualité exceptionnelle.
Ces artisans sont en majorité
des Vaisyas mais de nombreux
Ksatriyas férus d’armes prati-
quent également l’art délicat
de la forge grâce à cet Enseigne-
ment.
Le PJ gagne à ses jets impli-
quant Artisanat (forge) un
nombre de dés bonus égal à
son niveau en Esprit. De plus,
une fois par jour il gagne 1 Suc-
cès automatique s’il utilise un
objet qu’il a lui-même forgé (le
Succès s’applique à un jet cor-
respondant mais, dans le cas
d’une armure, la protection est
ponctuellement doublée contre
une attaque).

Dharaka
Situé en bord de mer, Dharaka est
un port de guerre puissamment for-
tifié. Son rôle est simple : maintenir
un blocus étroit autour de Lanka,
afin de ne laisser aucun Asura abor-
der sur Prithivî. C’est une mission
difficile, car les démons envoient
inlassablement des flottes contre la
ville et ses abords dans l’espoir de
briser cette ligne de défense. Dha-
rak a vu bien des batailles navales
durant son histoire et ses vaisseaux
de guerre ont jusqu’ici toujours
eu le dessus. Cela fait d’ailleurs
quelques années que Lanka n’a
pas lancé d’assaut d’envergure… Le
calme avant la tempête ?
Malgré ce rôle de défense, Dharaka
ressemble sinon à n’importe quelle
ville côtière du continent. Les habi-
tants vivent de la pêche en majorité
et savent se montrer accueillants
quand on leur amène des nouvelles
des terres.
Prakara
Prakara assume un rôle identique à
Dharaka mais vis à vis de la jungle
de la terreur. La ville est le bastion
central de tout un réseau de dé-
fense, constitué de nombreux forts
longeant la Bayanak-van.
Architecturalement, Prakara est
une version réduite d’Akodya :
une puissante forteresse dominant
l’horizon. La principale différence
est que la cité reste ouverte à l’Est
et à l’Ouest afin que les messagers
puissent facilement aller et ve-
nir, transmettant les rapports des
nombreux fortins qui bordent la
jungle des Asuras.
À Prakara, la vie ne tient qu’à
un fil et chaque habitant en est
conscient. Tous font ainsi de leur
mieux pour participer à la défense
de la frontière. Ici, il n’y a pas que
les Ksatriyas qui sachent se servir
d’une arme…
Une terre rude
Akodya occupe presque tout le
Nord-ouest de Prithivî.
L’Est du royaume est la partie la
plus riche, grâce au fleuve Sindhu
qui en rend les terres fertiles. Elles
sont recouvertes de champs et de
villages agricoles.
63
Le Nord tire ses ressources de
l’activité minière dont Bala est le
centre. Les montagnes du Rem-
part du Dharma sont en effet répu-
tées pour leurs nombreux filons de
minerais en tout genre, et Akodya
possède une longue tradition de
travail du métal.
Le Sud du pays et sa côte ouest sont
par contre relativement désertifiés,
du fait de la menace constante de
l’île de Lanka et de la Bayanak-van.
La capitale Akodya, plaque-tour-
nante commerciale, permet cepen-
dant que les richesses et les vivres
du royaume soient acheminés vers
ses régions les moins favorisées –
mais à la mission ô combien essen-
tielle.
Nations & Factions
 Les Protecteurs
Conditions
• Âme à 3
• Une Compétence d’arme à 2
Le long de la frontière de la
Bayanak-van, chacun doit être
capable de se défendre contre
les Asuras. Que l’on soit Ksa-
triya ou Vaisya, il faut pouvoir
se montrer fort et combatif
pour protéger le royaume, sa
vie, celle de sa famille… Les gou-
verneurs de Prakara autorisent
ainsi l’entraînement des civils
au sein d’un centre militaire, où
ils sont formés de manière rude
et efficace aux rudiments des
arts martiaux par cet Enseigne-
ment.
64
Lorsqu’il combat un asura, le
PJ gagne 2 dés bonus à ses jets
d’attaque. De plus, il peut alors
ajouter son niveau en Âme à ce-
lui de son Corps pour réduire les
dégâts d’une attaque encaissée.
Les hauts
personnages
kodya est depuis presque un
A siècle sous la coupe feutrée
du Prophète Prajnâloka. Mais le
royaume est également l’enjeu
d’une lutte d’influence entre de
nombreuses autres personnalités.
Le prince Krishna
Héritier en titre du Trône d’Ivoire
d’Akodya et aîné parmi cinq sœurs,
Krishna est probablement l’Avatar le
plus puissant de tout Prithivî. Déjà
enfant, il montrait des prédisposi-
tions rares aux arts de la guerre, tout
en étant curieux et intelligent. Il fut
d’ailleurs très jeune pris en main par
le Prophète qui lui enseigna égale-
ment la sagesse du Dharma. Quand
il s’avéra que Krishna était un Avatar,
cela fut une grande source de fierté
pour son père et le signe que Prajnâ-
loka semblait attendre pour lancer
Akodya à la conquête du monde.
Désormais âgé d’une vingtaine
d’années, Krishna a tout du Ksa-
triya idéalisé : il est d’une grande
beauté et doté d’un esprit prompt
et compatissant. Son charisme fait
qu’il est aimé de toute la population
et que son image hante les nuits de
bien des jeunes pucelles. Quant à
ses pouvoirs, ils sont presque sans
égaux dans tout Prithivî. Avatar
entraîné dès sa plus tendre enfance
par un Prophète, il dispose d’une
puissance et d’une expérience rares
pour une personne aussi jeune…
Krishna vénère littéralement Pra-
jnâloka, qu’il considère comme un
second père. Il a fait siens les ob-
jectifs du Prophète : conquérir le
continent afin d’unifier l’humanité
pour détruire une bonne fois pour
toute les Asuras. S’il faut en pas-
ser par la guerre entre les nations
pour cela, alors soit : Krishna sait
qu’un roi avisé doit parfois faire des
choix douloureux pour le bien de
son peuple… et il est prêt à les as-
sumer. Le prince peut passer pour
un fanatique de sa cause, mais il
ne reste pas sourd aux conseils.
Cependant, gare à celui qui oserait
mettre en doute la sagesse de son
guru.
Krishna est l’Avatar d’Arjuna, le fils
aîné d’Indra. La personnalité de ce
Deva est en parfaite harmonie avec
celle du prince, ce qui concourt à
renforcer les pouvoirs de celui-ci.
Sa Devâstra est Ksanu, une khanda
rayonnante d’Âtman qui contrôle
la foudre et la tempête. Il s’agit de
l’une des armes magiques les plus
réputées parmi les Avatars.
Les Dikpâlas
Ceux que l’on appelle les Dikpâlas
forment la garde personnelle du
prince Krishna.
Il s’agit de quatre Avatars entière-
ment dévoués à sa protection et
qui l’accompagnent partout. Puis-
sants, ils agissent en parfaite syn-
chronisation et rares sont ceux qui
peuvent s’opposer à eux et espérer
survivre.
Purva est un adolescent de petite
taille, aux cheveux d’un noir de
jais. Il est taciturne mais prend un
grand plaisir à se battre. Sa rapidité
est inégalable, il se déplace si vite
qu’il semble se démultiplier sous
les yeux de ses adversaires avant de
porter un coup fatal, aussi impré-
visible que mortel. Purva est l’Ava-
tar de Paksa, un Deva de l’ombre.
Il manie une Devâstra nommée
Tamisra, ayant la forme d’un court
sabre irradiant un feu obscur.
Apara est le meilleur ami de Purva
et son opposé en apparence : ami-
cal et ouvert, plutôt grand et élan-
cé, presque androgyne. C’est un fin
stratège qui sait mener un combat
en exploitant toutes ses ressources,
au détriment des faiblesses de son
adversaire. Il sait garder la tête
froide, s’assurant ainsi la maîtrise
du champ de bataille. Apara est
65
l’Avatar de Praruhî, une Devî de la
flore. Sa Devâstra est Bandhûka,
un puissant fouet végétal garni de
ronces tranchantes.
Udichî est la seule femme des Dik-
pâlas, aussi se montre t’elle froide
et hautaine pour ne donner lieu à
aucune rumeur. Elle a tout de la
guerrière impitoyable, n’ayant que
la sécurité de son prince à cœur. En
réalité, elle cache son amour pour
Krishna, qu’elle sait impossible,
derrière ce masque de combat-
tante sans faille. Elle a en elle l’âme
de Vratyî, une Devî du vent boréal
dont elle a hérité de Vasanta, une
Devâstra formée de deux courtes
dagues et capable de geler les âmes.
Dakshina est la force de frappe
du groupe, un colosse à la force
peu commune. Intimidant d’ap-
Nations & Factions
 parence, il a un cœur en or et son
humeur joviale contrebalance
souvent la morosité de Purva et
d’Udichî. Ancien Sûdra, il a à cœur
de protéger les plus faibles avec
ses pouvoirs. Il est l’incarnation de
Svalpasila, un Deva montagnard
dont il possède toute la robustesse.
Sa Devâstra, un fléau semblant fait
de granit pur, se nomme Adri.
Le gouvernement
Présidé par le Rajah Juktalâ, le
conseil des ministres d’Akodya est
composé de nombreux dignitaires
de la cour, pour la plupart des
courtisans chevronnés au milieu
desquels dominent d’imposants
généraux, dont la parole a tou-
jours eu la prépondérance au sein
du palais. Une situation qui dé-
66 plaît généralement aux conseillers
civils, ceux-ci tentant depuis de
nombreuses années de secouer ce
carcan militariste.
D’habitude assez unanime, le
conseil semble divisé depuis plu-
sieurs mois. Notamment sur la
question de l’invasion de Push-
kala, que nombre de ministres dé-
sapprouvent, craignant des sanc-
tions économiques lourdes dès le
début de la guerre et un affaiblis-
sement considérable face aux Asu-
ras ou même aux cités-états des
frontières. Il y a clairement deux
camps au sein du conseil, et assez
étonnamment le roi fait partie des
modérés. Se voyant vieillir, il sou-
haite transmettre à son fils un pays
prospère et en paix, et non une na-
tion guerrière en pleine campagne
militaire.
En réalité, la plupart des ministres
anti-guerre ont été corrompus par
Pushkala, dont ils défendent les
intérêts en échange de coquettes
sommes… Et parmi les partisans
de l’invasion, plusieurs ont connu
depuis peu des accidents tragiques
et mortels. La cour d’Akodya est
en effet infiltrée depuis bien long-
temps par des espions de Pushkala,
dont les services secrets compen-
sent par leur efficacité la relative
faiblesse militaire du royaume.
L’Université
Politique d’Akodya
Conditions
• Être Ksatriya
• Charisme à 3
• Intimidation à 2
Bien que nation essentielle-
ment martiale, Akodya sait
aussi atteindre ses objectifs par
la voie de la diplomatie (la Dette
de Pushkala en étant le meilleur
exemple) grâce à cet Enseigne-
ment. Les politiciens d’Akodya
savent s’appuyer sur la puis-
sance militaire de leur pays pour
gagner un poids rhétorique cer-
tain lors des négociations. Le
PJ gagne à ses jets impliquant
le Charisme un nombre de dés
bonus égal à son niveau d’Inti-
midation. Une fois par jour, il
peut également remplacer son
niveau dans n’importe quelle
Compétence sociale par son ni-
veau d’Intimidation.
 Politique
& intrigues
kodya mène plusieurs pro-
A jets de front, dont la plupart
sont à même de changer la face du
monde connu…
Le recrutement
d’Avatars
Sur les conseils de Prajnâloka, Ako-
dya fait venir en ses frontières de-
puis des décennies tous les Avatars
possibles. Et ce afin de se consti-
tuer une force de frappe inégalable
parmi les autres royaumes, mais
aussi de renforcer ses zones de
conflit avec les Asuras et d’asseoir
sa réputation de seul royaume hé-
riter de la volonté d’Ârya.
Akodya a ainsi créé les Dutakas : de
petits groupes de deux à cinq Ava-
tars qui parcourent Prithivî pour
recruter tous les Avatars qu’ils
croisent. Jamais agressifs ou exces-
sivement prosélytes afin de ne pas
s’attirer d’ennuis avec les autorités
locales, les Dutakas se contentent
d’expliquer tous les avantages qu’il
y a à vivre à Akodya en étant Ava-
tar : oubli de la caste d’origine, op-
portunités de carrière dans l’armée
ou l’administration, respect du
peuple, meilleure compréhension
de leur nature grâce au Prophète,
etc. Plusieurs Dutakas rôdent aux
alentours du Mont Sumeru, afin de
venir en aide aux tout-jeunes Ava-
tars déboussolés que les Asuras at-
taquent sans pitié. Il leur est alors
en général facile de les convaincre
de venir se réfugier à Akodya.
Prajnâloka supervise lui-même ce
programme de recrutement massif,
s’entretenant avec chaque Avatar
ainsi gagné pour décider de son assi-
gnation au sein de son grand plan…
L’invasion de
Prithivî
Dans le but de réunifier Prithivî,
Akodya sait devoir absorber les
deux grands royaumes que sont
Panditya et Pushkala (les cités
indépendantes n’étant qu’un
point de détail). Pour Panditya,
une solution pacifique semble
envisageable : avant même leur
naissance, Krishna et la princesse
Sundarî de Panditya furent pro-
mis l’un à l’autre. Chacun espère
que ces épousailles éviteront la
guerre et Akodya pense pouvoir 67
facilement annexer le royaume
spirituel une fois les dynasties
unies.
Mais Pushkala est une autre af-
faire… Cette nation n’est pas déci-
dée à se laisser faire, ses immenses
ressources lui permettent de re-
cruter des mercenaires en masse
et de les équiper en vue de contrer
l’invasion programmée. De plus,
depuis quelque temps le gouver-
nement d’Akodya se déchire sur
cette question et même le Rajah
semble douter…
D’ailleurs, les gouverneurs des ci-
tés de Dharaka et Prakara redou-
tent que la guerre les laisse dé-
pourvus face à Lanka et la jungle
de la terreur. Bien qu’il soit hors
de question pour eux de désobéir
à la volonté du royaume, ils pré-
Nations & Factions

fèreraient que des alliances profi-
tables soient nouées. Confrontés
jour après jour aux Asuras, eux
savent que les hommes ne doivent
pas s’entretuer, au risque de facili-
ter la tâche des démons… Le Pro-
phète use de son influence pour
faire taire les voix dissonantes,
mais le poids de la parole de ces
deux vétérans trouve un écho cer-
tain auprès de la cour et du peuple.
Le prince Krishna compte donc
faire prochainement une tournée
d’inspection des frontières afin de
vaincre les dernières réticences.
68
Les Ombres
d’Akodya
Conditions
• Être Sûdra
• Esprit à 3
• Armes courtes à 2
Les meilleurs espions sont les
personnes que l’on ne remarque
pas ; les stratèges d’Akodya
connaissent bien cette maxime.
Ainsi, il existe dans ce royaume
une organisation des plus se-
crètes : les Ombres. Il s’agit d’es-
pions, voleurs et assassins d’élite
recrutés parmi les intouchables.
En effet, placés comme servi-
teurs anonymes dans les autres
nations, ceux-ci ne se font jamais
remarquer et peuvent accomplir
leur besogne en toute efficacité.
Afin que des Sûdras acceptent
de se porter volontaires pour
rejoindre les Ombres, les auto-
rités d’Akodya octroient à leurs
enfants le statut de Vaisyas : un
intouchable sachant que sa des-
cendance pourra ainsi s’élever
dans le Dharma est prêt à bien
des sacrifices.
Discrétion et fanatisme : voi-
là ce qui fait des Ombres les
meilleurs espions d’Akodya.
Prêt à transcender son Dharma
pour accomplir son devoir, le
PJ est capable de dépenser 1
point de Conviction de plus en
une fois que la limite imposée
par son niveau de Chakra, et ce
lorsqu’il accomplit une action
en rapport avec sa mission (es-
pionner, assassiner, dérober do-
cuments ou objets cruciaux…).
De plus, il gagne 1 Succès au-
tomatique à ses jets d’Armes
courtes / Mouvement quand il
frappe une victime n’ayant pas
conscience de sa présence.

Panditya
Royaume le plus retiré de la vie
politique de Prithivî, Panditya se
consacre depuis des siècles à l’ex-
ploration et la compréhension des
secrets du Dharma. Ses dirigeants
pensent en effet que l’humanité
ne trouvera son salut que par une
piété sans faille et un total respect
du dogme de la Puissance juste.
Une
histoire
simple
& retirée
anditya est sans conteste la
P nation qui a connu le moins
de bouleversements d’importance
au cours des siècles passés. Dès sa
fondation, une forme d’ascétisme
s’instaura, qui en rigidifia les cou-
tumes et n’autorisa aucune évolu-
tion majeure.
Le choix du
Dharma
Alors que les trois héritiers d’Ârya
décidaient chacun de fonder un
pays à leur semblance, le cadet
Dvita semblait être celui qui mit
le moins de chances de son côté.
Particulièrement pieux et érudit,
il s’entoura d’une cour de Brah-
manes, prêtres et intellectuels,
et s’exila dans la région la moins
hospitalière de Prithivî : le Nord-
est froid et stérile. Son choix était
guidé par ses pures convictions :
seule l’ascèse et l’application in-
transigeante des lois du Dharma
pouvaient mener l’homme vers la
prochaine étape de son évolution.
Panditya fut ainsi bâtie en un lieu
inhospitalier. Entourée de mon-
tagnes, soumise à un froid rigou-
reux la majeure partie de l’année,
la capitale devint cependant un
lieu de pèlerinage et de rassem-
blement des Brahmanes désireux
d’étudier avec les savants du pays,
qui ne mirent pas longtemps à être
réputés pour leur immense érudi-
tion et leurs théories profondes sur
le Karma et le Dharma.
La lente extension
de Panditya
Le royaume ne s’étendit pas vite, 69
contrairement à Akodya et Pus-
hkala, avides d’accroître leurs
territoires et leurs richesses. Au
contraire, Panditya annexa peu à
peu toutes les terres dont les autres
nations ne voulaient pas : des sols
glacés, des champs infertiles, des
plaines battues par les vents du
Nord.
Finalement, Panditya vit ses fron-
tières se fixer et elles englobaient
un pays si peu accueillant qu’il
n’avait guère à craindre la convoi-
tise de ses voisins. Cela convenait
parfaitement à ses habitants, plus
préoccupés des choses de l’esprit
que de géopolitique ou d’art de la
guerre.
Nations & Factions
 Les premiers
troubles
Mais à vivre ainsi en autarcie, Pan-
ditya finit par sombrer dans une
forme d’extrémisme religieux,
teintée d’un fanatisme inquiétant.
Ses dirigeants et Brahmanes se per-
suadèrent peu à peu que seule leur
vision du Dharma était la bonne,
et que toute opinion ne serait-ce
que légèrement différente était au
mieux fausse, au pire une hérésie.
Il devint ainsi de plus en plus dur
pour les autres royaumes d’en-
tretenir de bonnes relations avec
Panditya. La moindre ambassade
devait se plier à des rituels et pro-
tocoles rigoureux avant même de
pouvoir entamer les négociations.
Les si pragmatiques émissaires de
70 Pushkala ainsi que les bouillants
diplomates d’Akodya en firent les
frais, et c’est ainsi que Panditya se
replia lentement mais sûrement
sur elle-même…
Toutefois dans leur arrogance, les
Brahmanes du royaume décidèrent
de mettre sur pied une organisation
chargée de sillonner Prithivî pour y
prêcher la parole juste et pour châ-
tier les hérésies. Les Prachakas, des
Brahmanes fanatiques au dernier
degré, s’immiscèrent ainsi dans les
affaires locales des autres nations et
cela envenima de beaucoup les rela-
tions déjà bien froides entre Pandi-
tya et ses voisins.
Actuellement…
Panditya vit une ère des plus incer-
taines. Le royaume risque une an-
nexion pacifique par Akodya via un
mariage fort désavantageux tandis
qu’un conflit civil couve entre la lé-
gitime héritière du trône et l’Amâ-
tya, le conseil des Brahmanes. Et
dans les campagnes, la révolte
gronde peu à peu : famines et épi-
démies se succèdent, décimant la
population civile du pays.
Un
royaume
froid
& inhospitalier
es terres sur lesquelles s’étend
L Panditya sont les moins favo-
risées du continent : constamment
balayées par un vent glacé venu des
hautes montagnes, particulière-
ment peu fertiles, sans richesse ou
attrait, elles ne sont également que
peu peuplées. Panditya est ainsi la
grande nation qui compte le moins
d’habitants de tout Prithivî.
Panditya
La capitale est une forteresse na-
turelle. Entourée par un crochet
montagneux issu du Bouclier du
Dharma, une seule route y mène et
il semble impossible à une armée
de pouvoir prendre la ville. Mais,
de toute façon, aucune force mili-
taire ne risque d’attaquer Panditya.
La cité est sans doute le lieu où il
 71

Nations & Factions

72
fait le meilleur vivre dans tout le
royaume, ce qui ne signifie aucu-
nement qu’elle soit luxueuse ou
confortable. De par sa situation
géographique, elle vit dans un hi-
ver permanent et ce ne sont pas
les quelques sources chaudes qui
l’environnent qui permettent de
réchauffer les cœurs. L’ascétisme
y règne en maître et les quelques
marchés restent bien pauvres, tan-
dis que les fêtes qui rythment la vie
sur Prithivî semblent toujours plus
austères qu’ailleurs.
Panditya est également la ville
dans laquelle on trouve le plus de
temples du Dharma. Une écra-
sante majorité des Brahmanes de
la ville sont des prêtres, prêchant
dans des sanctuaires ou parfois
même en pleine rue. Le sentiment
de religiosité domine largement et
une atmosphère de recueillement
baigne toute la cité. En un tel lieu,
il est difficile de douter de la proxi-
mité du Dharma ; mais chacun
doit constamment se surveiller car
les Prachakas veillent aux bonnes
mœurs.
Le palais royal est une construc-
tion simple mais spacieuse. Elle
abrite les appartements du Rajah
et de sa famille, ainsi que l’Amâ-
tya et ses multiples dépendances.
L’université religieuse de Pandi-
tya se trouve ainsi dans l’enceinte
du palais et chaque jour, un flot
d’élèves y passe continuellement.
Les villes
importantes
de Panditya
Située à l’embouchure du fleuve
Satadru, à la pointe sud du pays,
Kosthaka est véritablement le gre-
nier de Panditya. Les terres qui
entourent la ville sont fertiles et
fournissent le royaume en denrées
alimentaires. Hélas, la production
de ses champs reste insuffisante
au vu des famines qui menacent
actuellement Panditya. Le gouver-
neur déboise la jungle voisine dans
l’espoir de dégager de nouvelles
terres arables, mais il s’attire ainsi
les foudres de créatures mysté-
rieuses hantant la région.
Sur la frontière ouest se situe la
forteresse de Trâman. Il s’agit de la 73
cité la plus militarisée de tout Pan-
ditya, car proche d’Akodya. Bien
que les deux royaumes ne soient
pas en guerre, la méfiance reste de
mise. La plupart des prestigieuses
lignées de Ksatriyas du pays vivent
entre les murailles de Trâman et
veillent à la sécurité de leur patrie,
seule mission digne de leur rang
dans une nation aussi spirituelle.
Yatna se situe à l’extrême Nord-ouest
de Panditya. C’est avant tout un lieu
de recueillement, une ville entourée
d’ashrams où les Brahmanes vien-
nent méditer sur la vérité du Dhar-
ma. Ville d’ascèse par excellence, les
conditions de vie y sont très dures
: le vent et la glace envahissent ses
rues, la nourriture est pauvre et peu
abondante, des fauves montagnards
rôdent dans l’obscurité… Pourtant,
Nations & Factions
 Yatna est aussi célèbre pour former
les meilleurs médecins de Prithivî.
Au sein d’un centre de soin tenu par
des Brahmanes guérisseurs, chacun
est libre de venir recevoir leur ensei-
gnement afin de soulager les maux
du monde. Malgré la grande rigu-
eur de la région, ils sont nombreux
à tenter leur chance pour venir ap-
prendre ici.
Le Sanctuaire
du Soma
Jadis, les Devas festoyaient dans
leur belle cité de Svargaloka et ils
buvaient à foison le vin de l’im-
mortalité nommé Soma. Lorsque
la ville fut détruite et les dieux
exilés, les réserves de Soma furent
dispersées de par le monde. La
74 majeure partie disparut corps et
bien mais il en subsista quelques
coupes ou jarres, ici et là.
Les Brahmanes du Sanctuaire du
Soma, un temple situé au Centre-
nord de Panditya, ont fait leur la
mission de réunir et préserver les
ultimes restes de Soma qui existent
sur Prithivî. Bien qu’ils ne compren-
nent pas la nature de cette boisson,
ils ressentent confusément son lien
avec le Dharma et l’étudient avec
une grande rigueur. Ils s’en interdi-
sent la consommation mais peuvent
à l’occasion autoriser un pèlerin à
en boire une gorgée. Il va sans dire
que le Sanctuaire est bien protégé et
dissimulé, car les rumeurs sur cette
boisson magique se répandent à
travers le continent… Un puissant
Avatar, nommé Samgraha et dont la
Devâstra est une flûte capable de dé-
sorienter même les âmes les mieux
trempées, défend l’accès au temple.
Plusieurs Brahmanes du Sanctuaire
sillonnent les royaumes, cherchant
les dernières traces de Soma un peu
partout dans le monde afin de les
ramener dans leurs montagnes, à
l’abri de la convoitise des hommes
ou d’autres êtres encore moins re-
commandables…
L ’Université
du Dharma
Conditions
• Être Brahmane
• Âme à 3
• Sanscrit à 1
• Théologie à 1
C’est au sein même du palais royal
que sont formés les meilleurs
Brahmanes du royaume. Dans
cette université fut jadis créée la
technique des mudras : un lan-
gage des signes permettant de
transcrire les mantras par des
gestes. C’est un Enseignement
mystique très prisé.
Le PJ, lorsqu’il incante un man-
tra en même temps qu’il accom-
plit les mudras correspondants,
gagne à son jet de Sanscrit /
Âme un nombre de dés bonus
égal à son niveau en Mouve-
ment. De plus, même s’il est in-
capable de parler, la technique
des mudras lui permet de lancer
un mantra (mais sans bonus) à
condition qu’il puisse en former
les gestes avec ses mains.
 Les Professeurs
du Dharma
Conditions
• Être Brahmane ou Ksatriya
Esprit à 3
• Deux Compétences intellec-
tuelles à 2
Tous les Brahmanes ne sont
pas forcément doués en magie
et tous les Ksatriyas n’excel-
lent pas dans les arts martiaux.
L’Université du Dharma de Pan-
ditya accueille ceux des castes
supérieures qui sont avant tout
prédestinés aux études et à de-
venir des érudits. Ils deviennent
bien souvent des professeurs
respectés, des gurus de haut re-
nom et il ne leur est pas tenu ri-
gueur de leur manque de talent
dans les domaines de leur caste
d’origine. Après tout, Prithivî
est aussi une civilisation de let-
trés.
Le PJ gagne 2 Succès automa-
tiques sur tout jet impliquant
une Compétence intellectuelle.
Un nombre de fois par jour égal
à son Esprit, il peut relancer
tout dé n’ayant pas donné un
Succès sur un jet impliquant
une Compétence intellectuelle.
Le PJ choisit 2 Compétences
intellectuelles : pour les amé-
liorer, il dépense 1 point d’évo-
lution de moins que nécessaire
(minimum 1).
Les
personnalités
de Panditya
e royaume connaît bien des
L troubles actuellement, tiraillé
entre les influences opposées de
personnages et factions ayant à
cœur de défendre leurs intérêts
avant tout…
La princesse
Sundarî
Âgée de seize ans et fille unique
du Rajah Sanaka le Vieux, Sundarî
est d’une beauté au delà de ce que
les mots peuvent décrire. Elle res-
plendit littéralement, son charme
encore accentué par la simplicité 75
de ses toilettes, en conformité avec
la politique ascétique de Panditya.
Sa grâce est déjà légendaire dans
tout Prithivî et rares sont ceux qui
l’ont rencontrée à ne pas être tom-
bés directement amoureux d’elle.
De nombreuses chansons la met-
tent en scène et elle représente en
quelque sorte l’idéal de la prin-
cesse belle et compatissante.
Sundarî est une Avatar renfermant
l’âme de Sukanyâ, la Devî de la
noble splendeur. Sa Devâstra est
Sraj, un diadème d’argent fine-
ment ciselé dont les pouvoirs ren-
forcent encore son charisme. C’est
d’ailleurs cette capacité qui met la
princesse en porte-à-faux avec son
gouvernement actuellement…
Nations & Factions
 En effet, promise depuis son en-
fance à Krishna, l’héritier du trône
d’Akodya, Sundarî voit son auto-
rité légitime remise en cause par
l’Amâtya. Un schisme se créé peu
à peu à la cour entre ses partisans
et les réformateurs du gouverne-
ment. Ceux-ci pointent du doigt la
Devâstra de la princesse, arguant
qu’elle en tire un ascendant illégi-
time auprès de ses sujets. Ces ac-
cusations jettent le trouble dans
tout le royaume, déjà fortement
agité de tensions sociales dues aux
famines et épidémies.
Mais Sundarî tient bon : elle refuse
d’abdiquer sa couronne et souhaite
succéder à son père malade quand
le moment sera venu, et cela même
si elle devient également reine
d’Akodya. Elle estime pouvoir gar-
der l’indépendance de Panditya
76 vis à vis du royaume de son époux,
mais il lui faut pour cela asseoir
son autorité légitime en évitant
que sa cour ne dégénère en conflit
civil.
La beauté de Sundarî est une fleur
vénéneuse : elle pousse ses inter-
locuteurs à la sous-estimer, alors
qu’elle est dotée d’une intelligence
aiguë et d’un sens de l’intrigue que
lui envieraient certains courtisans
de Pushkala. Sa voix douce et ses
manières élégantes endorment la
méfiance, dissimulant un caractère
bien trempé et une indépendance
d’esprit rares chez une femme de sa
condition.
L’Hôpital
des Justes
Conditions
• Esprit à 3
• Médecin à 2
• Yoga à 2
Chacun est le bienvenu pour
apprendre l’art de la médecine
à Yatna ; cependant, les Brah-
manes sont majoritaires parmi
les élèves des gurus du lieu.
On peut néanmoins y trouver
de nombreux Vaisyas désireux
d’ouvrir un cabinet dans leur
région d’origine. Cet Enseigne-
ment dispense de nombreuses
leçons sur la façon de soigner
par la compréhension des cou-
rants d’Âtman qui parcourent le
corps.
Le PJ, lorsqu’il réussit son jet de
Médecine / Esprit en vue de soi-
gner une blessure, fait regagner
pour chaque Succès un nombre
de points de Vitalité égal à
son niveau de Yoga. De plus, il
gagne 1 Succès automatique sur
tout jet impliquant la Compé-
tence Médecine.
 Le Soma
en termes de jeu
Il suffit à un PJ de boire une
seule gorgée de Soma pour re-
gagner l’intégralité de sa Vita-
lité et de sa réserve d’Âtman.
De plus, une telle expérience
est à même de déclencher l’ou-
verture d’un Chakra si le Total
d’évolution le permet.
Le MJ doit cependant prendre
garde à ce que le Soma reste une
substance mystérieuse et rare.
Les PJ ne doivent pas en avoir
des flasques sur eux pour se
régénérer chaque fois que bon
leur semble… Ce vin légendaire
doit garder son aura de puis-
sance afin que la première fois
que les PJ en consommeront,
l’expérience soit marquante et
unique.
L’Amâtya
L’Amâtya est en quelque sorte
le gouvernement de Panditya. Il
s’agit d’un conseil réunissant les
Brahmanes les plus puissants et
sages du royaume, ayant pour rôle
de conseiller le Rajah et de guider
la vie spirituelle de la nation (voire
de Prithivî). Toutefois, l’Amâ-
tya s’est lentement éloigné de ce
rôle premier pour dériver vers un
contrepouvoir certain au cours
des dernières années. Désormais,
ce parti représente le rival le plus
sérieux du pouvoir royal légitime…
Et si jusqu’à présent l’Amâtya savait
jusqu’où ne pas aller trop loin, de-
puis que le Rajah Sanaka est tombé
gravement malade ce conseil a pris
d’importantes initiatives en vue de
consolider ses ambitions. En ef- 77
fet, l’objectif à terme de l’Amâtya
est de confisquer le pouvoir des
mains des Ksatriyas pour le confier
aux Brahmanes : la lignée royale
touche à sa fin et doit désormais
être remplacée pour que Panditya
continue de suivre les volontés du
Dharma. L’occasion actuelle est
trop belle : l’héritière du trône est
une femme et de surcroît promise
au destin de reine d’Akodya, il est
donc impensable qu’elle puisse
également prétendre régner sur
Panditya. En l’absence d’un autre
candidat viable, le moment est
venu pour l’Amâtya de mettre en
branle son projet et de remplacer
la dynastie régnante. Le conseil
sait pouvoir s’appuyer sur les nom-
breuses congrégations de Brah-
manes du pays (dont les tristement
célèbres Prachakas) ainsi que sur
le peuple excédé de ses conditions
Nations & Factions
 de vie. Mais contrairement à ce qui
était prévu par Kastâ, le chef du
conseil, la princesse Sundarî est un
adversaire politique de taille, qui
a su fédérer plusieurs soutiens de
poids.
La lutte ne fait donc que commencer.
Purusasimha
Vieux Ksatriya proche du Rajah,
Purusasimha considère Sundarî
comme sa nièce. Il est son garde du
corps fidèle, prêt à donner sa vie
pour elle. Malgré son âge, il reste
un guerrier redouté même par
des adversaires comme les Ava-
tars. Surnommé le Tigre du Nord,
c’est un vaillant général et un tac-
ticien hors-pair. Ses ennemis ont
appris à le craindre sur un champ
78 de bataille, et il est l’un des rares
Ksatriyas respectés par les officiers
d’Akodya.
Habituellement cantonné à Trâ-
man, Purusasimha a récemment
rejoint la cour de Panditya afin
d’apporter tout son soutien à la
princesse, au nom des Ksatriyas
du royaume. Avec lui à ses côtés,
Sundarî sait disposer d’un avan-
tage politique et militaire non né-
gligeable dans son bras de fer avec
l’Amâtya. Toutefois le vieux soldat
n’apprécie guère la politique : s’il
ne tenait qu’à lui, tous les membres
du conseil seraient arrêtés pour
haute-trahison et envoyés en exil.
Il sait se contenir en présence de
sa protégée mais il bout d’impa-
tience… Ses hommes n’attendent
d’ailleurs qu’un mot de lui pour
passer à l’action. Si Purusasimha
sent que les choses échappent au
contrôle de Sundarî, il agira en
conséquence sans hésiter.
Purusasimha commande à un
groupe de Ksatriyas d’élite nommé
les Douze Protecteurs du Dhar-
ma. Il s’agit des meilleurs guer-
riers du royaume, sélectionnés
au terme d’épreuves terribles. La
plupart sont des vétérans mais on
dénombre parmi eux un trio de
jeunes prodiges particulièrement
prometteurs. Les Protecteurs ar-
borent tous une puissante Âryâs-
tra, propre à chacun d’eux et bénie
par des Brahmanes.
Les Prachakas
Ordre de Brahmanes fondé récem-
ment, les Prachakas sont chargés
de voyager à travers Prithivî pour
y apporter la juste volonté du
Dharma telle que la voit Panditya.
Bien que la religion soit identique
dans chaque royaume et cité du
continent, il existe de subtiles va-
riations régionales en fonction des
us et coutumes du cru. Or pour les
Prachakas, ces déviances sont les
graines de l’hérésie. Aussi se font-
ils un devoir d’instruire les com-
munautés sur la bonne façon de
vénérer le Dharma.
En tant que Brahmanes, les Pra-
chakas n’usent jamais de violence
physique. Mais parmi leur arse-
nal, la stigmatisation des popula-
tions ou la pression morale sont
des armes parfaitement acceptées.
D’autant qu’ils excellent à dresser
les gens les uns contre les autres,
afin que les « déviants » soient châ-
tiés par leurs semblables se pen-
sant sur voie juste. Les royaumes
apprécient peu l’ingérence des
Prachakas dans leur vie religieuse
et Panditya fut plusieurs fois priée
de les rapatrier sous peine de re-
présailles. Mais ces zélés serviteurs
du Dharma n’en ont cure. Ils ont
une mission et comptent bien l’ac-
complir jusqu’au bout.
Actuellement, la faction égalitaire
Sakaruna est l’ennemie la plus
acharnée des Prachakas. Ceux-ci
font tout ce qui est en leur pouvoir
pour exterminer ces hérétiques
remettant en cause la société de
castes, fondement même de l’exis-
tence des hommes. Les révolution-
naires voient en ces inquisiteurs
l’image même de la ségrégation
injuste qui contraint les hommes
dès leur naissance. Chaque camp
s’est ainsi juré d’anéantir l’autre,
par tous les moyens possibles…
Les Protecteurs
du Dharma
Conditions
• • Être Ksatriya
• Mouvement à 3
• Une Compétence d’arme à 2
Les Douze Protecteurs du
Dharma que commande le gé-
néral Purusasimha (connu sous
le surnom de Tigre du Nord)
sont des guerriers d’élite ca-
pables de faire trembler même
les Ksatriyas les plus aguerris
d’Akodya. Chacun d’eux est un
combattant entraîné et tota- 79
lement dévoué au royaume de
Panditya, menant une vie de
renoncement au service de sa
patrie afin de ne pas laisser les
plaisirs de la vie le détourner
de son devoir. Ces guerriers
ont chacun plusieurs disciples,
qu’ils forment à leur image : la
parfaite fusion de la force guer-
rière du Ksatriya et du dévoue-
ment ascétique du Brahmane.
Ces apprentis suivent une voie
difficile mais deviennent de fa-
rouches combattants.
Le PJ ajoute à ses jets d’attaque
un nombre de dés bonus égal à
son niveau en Âme. Il bénéficie
de 1 Succès automatique sur
tout jet visant à lui faire résis-
ter à la manipulation (par des
Compétences sociales, des pou-
voirs ou même la peur).
Nations & Factions
 Unroyaume
plongé
dans le chaos
algré son apparence de tran-
M quillité, l’eau bout sous la
glace de Panditya. Les tensions,
politiques et populaires, pour-
raient bien amener le royaume à
sa perte, sans même que les Asuras
aient à s’en mêler…
Le schisme
politique
Du point de vue de chacun des
camps impliqués, la situation est
simple. La princesse Sundarî est
l’héritière du trône de Panditya
80 et ses partisans estiment normal
qu’elle prenne la succession de
son père à la tête du royaume ; il
en est ainsi depuis des siècles et il
n’y a aucune raison que les choses
changent. L’Amâtya considère
qu’il est impossible à la princesse
de régner sur Panditya pour deux
raisons : elle est une femme (et
les cas de règne féminin restent
bien rares dans une nation aussi
traditionaliste) et elle va épouser
le futur Rajah d’Akodya. En tant
que telle, elle devra aller tenir sa
place à la cour de ce royaume et ne
sera plus en mesure de régner sur
Panditya.
Le conseil des Brahmanes professe
donc de mettre un terme à la dy-
nastie royale et de laisser l’Amâtya
prendre les rênes du pouvoir, en
conformité avec la volonté toute-
puissante du Dharma. Tandis que
la princesse estime pouvoir mon-
ter sur son trône malgré ses autres
obligations.
Les Brahmanes de Panditya sou-
tiennent en masse l’Amâtya, sou-
haitant enfin prendre l’avantage
sur les Ksatriyas en régentant
légitimement un royaume. À l’in-
verse, les Ksatriyas ne tolèrent
pas cette remise en cause de leur
place dans la société et appor-
tent leurs voix à celle de Sundarî.
Mais il y a une autre raison pour
laquelle les Ksatriyas s’oppo-
sent aux Brahmanes : durant des
siècles, malgré leur rôle de caste
régnante, ils ont vu les prêtres
grignoter des parcelles de pou-
voir de plus en plus grandes. L’al-
liance avec Akodya, et pourquoi
pas la fusion des deux royaumes,
permettrait de rendre aux lignées
de Ksatriyas de Panditya toute
leur superbe et leur gloire. Évi-
demment Sundarî ne voit pas
réellement les choses ainsi. Elle
souhaite garder à son royaume
toute son indépendance et refuse
l’idée d’une annexion pacifique
par Akodya.
La situation s’avère donc encore
plus compliquée que prévue…
Des Avatars mal
considérés
Panditya est le royaume qui
compte le moins d’Avatars en ses
frontières. Bien sûr, l’inhospitalité
de ses terres est une explication,
mais elle n’est pas la seule…
 Panditya est une nation terrible-
Le Poing ment traditionaliste d’un point
de vue religieux. Les fondamen-
du Dharma taux de la vénération du Dharma
y sont appliqués plus rigoureuse-
Conditions
ment qu’ailleurs et parmi ceux-
• Être Brahmane ou Ksatriya
ci, la société de caste est un pilier
• Mouvement à 3
incontournable. Ainsi, même la
• Corps à Corps à 2
condition d’Avatar ne soustrait
• Yoga à 2
pas les individus à leur condition
: un intouchable capable de raser
Bien que les Prachakas ne dé-
une ville d’un mot reste un bas
clenchent jamais de conflit par
serviteur qui doit savoir rester à
eux-mêmes, il peut arriver qu’ils
sa place ; dans le cas contraire, les
aient à se défendre contre des
Prachakas sévissent durement.
brigands ou des Asuras au cours
On comprend alors aisément que
de leurs pérégrinations. Une
les Avatars issus des basses castes
technique de Kalaripayat spéci-
préfèrent l’accueil prestigieux qui
fique fut mise au point par eux,
leur est fait à Akodya ou décident
et cet Enseignement martial est
de devenir mercenaires pour le
également accessible aux Ksa-
compte de Pushkala.
triyas du royaume. Le PJ gagne à
ses jets de Corps à Corps / Mou-
De ce fait, Panditya perd une
vement un nombre de dés bo-
grande source de puissance et
81
nus égal à son niveau de Yoga. Il
se trouve plus qu’aucun autre
peut décider, après avoir touché
royaume à la merci d’un assaut
son adversaire, de ne pas lui in-
d’envergure des Asuras…
fliger de dégâts ; l’adversaire en
question souffrira par contre de
1 dés malus à ses jets durant (6 –
Corps) tours de combat.

Nations & Factions


Pushkala
Nation riche et prospère, Push-
kala jouit d’un cadre luxuriant et
de ressources abondantes. Tout
ceci lui confère l’apparence d’une
contrée paradisiaque. Toutefois,
les conflits internes ainsi que les
tensions avec Akodya assombris-
sent ce tableau.
Histoire
d’une
ascension
lors que les deux autres
A royaumes brillaient dès leur
création par leurs prouesses mar-
82 tiales ou leur éveil spirituel, rien
ne semblait prédestiner Pushkala
à un grand avenir. Heureusement,
les descendants de Paskima, troi-
sième fils d’Ârya, surent mettre à
profit d’autres qualités.
Paskima
le commerçant
Paskima et ses suivants choisirent
pour s’installer le Sud du continent,
plus accueillant et facile d’accès.
L’embouchure du fleuve Narma
promettait d’offrir tout ce dont
chacun pourrait avoir besoin. C’est
donc ici que fut construite la ville
de Pushkala. Ce choix de Paskima
en personne, longuement débattu
avec ses suivants, finit par s’avérer
payant. Les plaines tout autour était
d’une fertilité sans pareille et les
eaux du fleuve poissonneuses. Juste
de l’autre côté de ce cours d’eau, les
nouveaux arrivants découvrirent
une forêt majestueuse peuplée par
du gibier en abondance. Non loin,
un modeste relief montagneux
s’avéra contenir de nombreux filons
de minerais. Tous y virent un signe
indéniable du destin que seul Pas-
kima avait su interpréter, appuyant
encore plus son autorité sur les ha-
bitants de ce nouveau royaume.
Rapidement, la ville connut son
essor et attira à elle hommes et
femmes ayant entendu parler
de ce paradis sur terre. Certains,
pleins d’espoir, partirent de Push-
kala pour s’aventurer plus au Sud
et trouver des sites similaires pour
y installer d’autres villes. Il s’avéra
rapidement que, si Pushkala était
construite en un lieu unique, le
reste du territoire n’en était pas
moins extrêmement accueillant.
À l’approche de sa mort, Paskima
transmit son pouvoir à son fils et
partit vers le Mont Sumeru. Per-
sonne n’entendit plus parler de lui
mais son nom est aujourd’hui en-
core loué par tous.
Une offre
généreuse
Le royaume connut donc une crois-
sance extrêmement rapide et put
bientôt se tourner vers ses deux
voisins (et dans une moindre me-
sure vers les cités-états). Ceux-ci
n’avaient pas eu autant de chance
du point de vue des ressources dis-
ponibles : Panditya couvrait un ter-
ritoire rigoureux comme il convenait
 83

Nations & Factions

84
pour des ascètes et Akodya était
rude et nécessitait une lutte de tous
les instants contre les Asuras. Dans
sa grande mansuétude, Vikrayika,
petit-fils de Paskima, offrit de leur
vendre ce dont ils avaient besoin
pour des sommes symboliques ou en
échange des rares matériaux introu-
vables dans son propre royaume.
Malgré quelques réticences, même
Akodya ne put refuser une offre aus-
si généreuse. C’est ainsi que les pre-
miers échanges commerciaux entre
les royaumes furent mis en place.
Bien entendu dans les années qui
suivirent, Pushkala prit soin de
s’arranger pour que ce commerce
tourne peu à peu à son avantage.
Ainsi, l’ensemble de Prithivî se re-
trouva rapidement à dépendre de ce
royaume que rien ne prédisposait à
prendre une telle importance. Ceci
n’empêcha pas Akodya de tenter
régulièrement de prendre des por-
tions du territoire de Pushkala pour
son propre compte. Et quand ce der-
nier eut vraiment besoin d’Akodya,
le premier échange en la faveur de la
nation ksatriya fut mis en place.
La Dette
Rien ne pouvait préparer Pushkala
à la déferlante d’Asuras qui émer-
gea un jour des abords du Mont
Sumeru et qui se propagea rapide-
ment au reste du pays. Ainsi il y a
une dizaine d’années, Pushkala se
retrouva confrontée à cette menace
et fut malheureusement incapable
d’y répondre efficacement.
C’est le moment que choisit le Rajah
d’Akodya pour proposer son aide.
Le roi de Pushkala n’eut d’autre
choix que d’accepter cette offre et
toutes les conditions qui allaient
avec. Les Avatars recrutés et entraî-
nés par Akodya entrèrent alors en
scène pour la première fois à l’ex-
térieur de leur propre pays. Après
plusieurs semaines de batailles san-
glantes, le flot de créatures fut enfin
jugulé et leur présence limitée au
seul Mont Sumeru.
Le Rajah d’Akodya se présenta alors
devant celui de Pushkala pour ex-
pliciter les contreparties qu’il at-
tendait de son intervention. Pro-
voquant la stupeur des personnes
présentes, il annonça ne rien exiger.
En revanche, son royaume deman-
derait un jour prochain le paiement
pour ce service rendu. Il repartit
alors avec sa suite, laissant derrière
lui un roi contenant tant bien que
mal sa rage. Le meilleur négociant
de Prithivî venait de contracter une
dette littéralement inestimable en-
85
vers un pays ennemi.
À ce jour, le paiement de celle-ci
n’a toujours pas été exigé…
Actuellement…
Hormis l’incident du Mont Sumeru
il y a quelques années, Pushkala est
relativement épargnée par les Asu-
ras. Par contre, les tensions avec
Akodya n’ont cessé de s’accroître et
les armées de ce pays se massent de
façon de plus en plus inquiétante
à la frontière Nord-ouest. Le Rajah
actuel, Sudhana, est prêt à rompre
les échanges commerciaux avec ce
royaume si nécessaire, même s’il
redoute le poids de la Dette qui
pèse encore sur lui. À cela s’ajou-
tent les intrigues autour de lui, qui
semblent menacer son règne…
Nations & Factions
 Les Princes- Un royaume
Marchands aux richesses
de Pushkala inégalées
Conditions our l’ensemble du continent,
• Être un Vaisya
• Charisme à 3
P Pushkala semble le pays où rè-
gnent le luxe et l’abondance. Pour-
• Négoce à 2 tant, ceci ne s’est pas construit sans
sacrifices.
Les puissantes maisons mar-
chandes de Pushkala font par-
fois preuve d’un orgueil déme-
Pushkala
suré. Ainsi, leurs dirigeants
se désignent entre eux par le
Les bâtisses somptueuses et les jar-
surnom de Princes-marchands
dins majestueux font du centre de
car ils estiment qu’ils disposent
la capitale un lieu prestigieux où
d’autant de pouvoir qu’un prince
seuls les plus influents citoyens vi-
de cité-état… Il faut dire que
vent, massés autour de l’imposant
leurs techniques de commerce
palais royal, structure entourée de
en font des interlocuteurs de
canaux enjambés par des ponts raf-
86 poids pour tout ce qui concerne
finés, où vit le roi Sudhana et une
les affaires économiques : d’un
partie de sa famille.
mot, ils sont capables de rui-
ner ou d’assurer la prospérité
Mais ce qui fait avant tout la ré-
d’une ville. Aussi se garde-t-on
putation de cette ville se trouve
bien de les contrarier. Leur ré-
le long de la côte, avec l’immense
seau d’influence se base sur de
port de commerce et son marché
nombreux marchands et négo-
à nul autre pareil. Tout se vend et
ciants sillonnant Prithivî pour y
s’achète en ces lieux mais seuls ceux
nouer des relations et y fonder
ayant reçu l’accord du Sopaana
des comptoirs commerciaux.
peuvent y installer leurs échoppes
Ceux-ci sont formés à l’art bien
et étals. Plus que le Rajah, c’est ce
particulier de la diplomatie des
groupe de commerçants et négo-
Princes-marchands.
ciants en produits divers qui dirige
ce secteur et une bonne partie du
Le PJ gagne à 2 Succès auto-
reste du royaume. Ils contrôlent en
matiques à ses jets de Négoce /
particulier tous les navires trans-
Charisme. De plus, un nombre
portant les marchandises et gens
de fois par jour égal à son niveau
faisant escale dans le port de Push-
en Esprit, il peut remplacer
kala. Ce rôle est d’autant plus fon-
n’importe quelle Compétence
damental ces derniers temps que
sociale par Négoce.
plusieurs bateaux ont été attaqués
en mer. Les coupables n’ont pour
l’instant pas été appréhendés mais
semblent trouver refuge dans l’ar-
chipel de Koza, à quelques heures
seulement de la ville.
Au-delà des résidences aux cou-
leurs vives et chaleureuses se
dressent les hautes murailles de
pierre ceignant la ville. Pour au-
tant, les diverses portes installées
en travers des routes entrant dans
la capitale sont connues pour ne
jamais avoir été fermées. Malgré
sa faible puissance militaire et les
velléités expansionnistes d’Ako-
dya, Pushkala reste un endroit où
il fait bon vivre et où l’on se sent
en sécurité.
Bien que l’argent y régisse en
grande partie les relations entre
les habitants, les informations
sont une monnaie encore plus
précieuse. En effet, les intrigues
et les relations y sont essentielles
et ont plus vite faire d’assurer l’as-
cension ou la chute de quelqu’un
que ses seules richesses maté-
rielles… Il est coutume de dire
que pour vivre à Pushkala, un es-
prit alerte et vif est plus essentiel
qu’une bourse bien remplie. Le
nouvel arrivant doit cependant
garder à l’esprit le dicton préten-
dant qu’en Pushkala, seul l’air que
l’on respire est gratuit.
Praanta
Adossée à un massif montagneux
non loin de la frontière avec Ako-
dya, cette ville minière est devenue
au cours des dernières années un
point névralgique du royaume.
D’une part, il s’agit là d’un avant-
poste en contact presque direct
avec les troupes du roi d’Akodya.
D’autre part, c’est également l’une
des sources les plus abondantes en
pirama du pays. En tant que telle,
la mine sise en périphérie de la
ville assure une source de revenus
conséquente dont une partie de la
production était d’ailleurs jusqu’à
récemment exportée directement
vers Akodya. Ainsi, les troupes de
ce royaume disposaient d’armes
à même de leur permettre de lut-
ter quasiment à égalité contres les
Asuras les menaçant en perma-
nence.
Cependant, les attaques de plus
en plus fréquentes à la frontière
séparant les deux royaumes ont
incité le roi Sudhana à stopper les
exportations de pirama en guise
de représailles. Plus que jamais,
87
Praanta se retrouve donc au centre
des convoitises de son impétueux
voisin. Tout ceci déplaît fortement
au gouverneur de la ville, Madhu-
kar. Si son allégeance va sans nul
doute à son pays, ce revirement le
met pour le moins mal à l’aise. Il
voit en effet dans ce blocus la mise
en danger des innocents menacés
par les Asuras. Son fils Jama et sa
fille Pratima, tous deux Avatars,
partagent son point de vue même
si leur haine pour Akodya prédo-
mine. Ils sont prêts à tout pour dé-
fendre la ville de leur père ainsi que
leur pays.
Nations & Factions
 Les Clairvoyants
Conditions
• Être Ksatriya ou Vaisya
• Esprit à 3
• Enquête à 2
• Perception à 2

L’activité économique de Pushkala génère beaucoup de richesse mais

tout autant d’envie… Ainsi, le crime est-il particulièrement florissant
dans ce royaume ; voleurs et assassins s’en donnent parfois à cœur joie
pour dérober les biens d’un marchand ou faire assassiner un rival en
affaires… Aussi les forces de maintien de l’ordre se retrouvent-elles sou-
vent face à des énigmes inextricables, les malandrins rivalisant d’in-
géniosité pour ne pas laisser d’indices ou au contraire faire accuser un
innocent en laissant de fausses preuves. Il y a un siècle et demi, un Ksa-
triya particulièrement perspicace du nom de Kolumbo parvint à démas-
quer un grand nombre de coupables : ses talents semblaient pouvoir
venir à bout de n’importe quelle affaire criminelle. En fait, il était sur-
tout observateur et fin connaisseur de la nature humaine. Il commença
à former quelques disciples, dont certains Vaisyas (considérés comme
88 des praharats) qui lui servaient d’assistants. Plusieurs décennies plus
tard, les Clairvoyants de Pushkala assument son héritage en dénouant
l’écheveau d’intrigues parfois bien emberlificotées…

Le PJ gagne à ses jets d’Enquête un nombre de dés bonus égal à son

niveau en Perception. De plus, dans le cadre d’une investigation, il peut
remplacer n’importe quelle Compétence sociale par Enquête (à la place
d’Empathie pour deviner si on lui ment, à la place d’Intimidation pour
jouer à bon Ksatryia / mauvais Ksatriya, à la place de Négoce pour mar-
chander avec un kidnappeur, etc.).
 l’expliquer, le désert s’étend rapi-
Le Mont Sumeru dement depuis plusieurs années.

Située au nord du royaume, cette À la pointe sud du Pushkala se

montagne n’a eu de cesse d’ali-
menter légendes et rumeurs depuis
l’aube de l’humanité. Nul ne savait
jusqu’à l’apparition des Avatars à
quoi étaient destinées les objets
constellant ses flancs. Pour au-
tant, tout le monde ignore encore
comment elles sont arrivées là ou
pourquoi seuls les Avatars peuvent
les brandir. De même, l’origine des
ruines de la cité de Svargaloka ali-
mente des histoires extravagantes.
Peut-être même ont-elles poussé
Paskima à s’y rendre avant sa mort…
Néanmoins, depuis l’incident sur-
venu il y a quelques années, le Mont
Sumeru est évité autant que possible
à cause de la présence d’un grand
nombre d’Asuras. Seuls les Avatars
osent s’y aventurer au péril de leur
vie pour récupérer la Devâstra qui
leur procurera de grands pouvoirs.
trouve Velaa, plus connue sous
le nom de « Petite Pushkala ».
En effet, cette cité n’a eu de cesse
de s’étendre au cours des années
jusqu’à atteindre une taille proche
de celle de la capitale. Pourtant,
ses murs rouges et l’accent très
marqué de ses habitants l’en dis-
tinguent sans doute possible. Il
s’agit néanmoins d’une ville jouis-
sant de températures très douces
à élevées, où il fait bon vivre. De
nombreux personnages influents
du royaume viennent y couler des
jours paisibles après une vie de tra-
vail harassante.
89

Les autres villes

importantes de
Pushkala

À l’Ouest du royaume se trouve la

ville de Marubhuumi, à la limite
de la grande étendue désertique
qui s’étend aujourd’hui jusqu’à la
cite indépendante de Pratibimba.
Connue pour son marché d’épices
alimenté par des échanges avec di-
verses tribus nomades, Marubhuu-
mi vit dans la crainte d’être un jour
prochain envahie par les sables. En
effet, sans que personne ne puisse

Nations & Factions

 Se déplacer
dans Pushkala
L’importance du commerce et
des échanges ont très tôt poussé
le royaume à tracer des grandes
routes reliant les principales villes
et permettant également de se
rendre vers le reste de Prithivî.
Plus tard, la voie maritime a per-
mis de se déplacer encore plus ra-
pidement mais aussi de transpor-
ter de plus grandes quantités de
marchandises. Ainsi, il apparaît
très facile de se déplacer dans Pus-
hkala, et même de s’y rendre. Tou-
tefois, les contrôles à la frontière
akodyenne se sont grandement
renforcés, en même temps que les
tensions entre ces deux royaumes
se refroidissaient.
90
Un peu partout, des bandes de
brigands s’organisent pour s’en
prendre à ceux qui s’aventurent
sans protection sur les routes.
Profitant du fait que les militaires
aient fort à faire ailleurs, ils n’hé-
sitent par à recourir à la violence
pour parvenir à leurs fins. Il est
donc de plus en plus fréquent de
voir de grands convois protégés
par des Raksaks traverser le pays
de part en part. Les délais d’appro-
visionnement se voient alors pro-
longés en faveur d’une plus grande
sécurité.
Les Traqueurs
d’Asuras
Conditions
• Être Brahmane
• Âme à 3
• Sanscrit à 2
Pushkala a bien conscience que
le Mont Sumeru n’est pas sûr
mais que les Avatars doivent s’y
rendre afin de récupérer leur
Devâstra. Le Rajah espérant
pouvoir recruter un maximum
de ces êtres pour résister à Ako-
dya, il a à cœur de sécuriser leur
quête. Grâce à cet Enseigne-
ment, les Traqueurs d’Asuras
sont des Brahmanes spécialisés
dans le combat contre les dé-
mons, et qui ont pour tâche de
nettoyer les abords du Mont Su-
meru et parfois même d’escor-
ter des Avatars en son sein pour
les protéger.
Le PJ gagne 2 Succès automa-
tique à ses jets de Sanscrit /
Âme lorsqu’il utilise un mantra
ou un mandala ciblant spécifi-
quement les Asuras. De plus,
apprendre de tels mantras ou
mandalas ne lui coûte que 4
points d’évolution au lieu de 6.
 Ceux qui
influencent
le royaume
n royaume aussi riche que
U Pushkala est la cible de bien
des convoitises internes, person-
nalités et partis se disputent le
pouvoir en son sein…
Sudhana & la
lignée royale
Le Rajah de Pushkala est un
homme qui apprécie la bonne
chère et la belle chair. Amateur de
vin, de nourriture et de femmes, il
souffre d’un embonpoint certain
et sait jouer sur son apparence un
peu bonhomme (qu’il amplifie en
portant des robes bouffantes et
des bijoux clinquants) pour que
ses adversaires le sous-estiment en
le prenant pour un Ksatriya ayant
oublié la fierté de sa caste guer-
rière. Mais en réalité, son regard
reste perçant et son esprit affûté, il
entend tout et n’oublie rien. C’est
un négociateur hors-pair et un fin
stratège politique.
On le trouve à la tête du royaume
depuis une trentaine d’années. Au
fil des siècles, le rôle de Rajah de
Pushkala est devenu de moins en
moins lié au commerce. Certains
Vaisyas influents ont en effet pris
à leur charge cet aspect des affaires
du royaume en vue de laisser au
roi le soin de gérer les armées mais
aussi tous les autres aspects néces-
saires au bien-être de son peuple.
Ainsi a pris forme le Sopaana, réu-
nissant des Vaisyas triés sur le volet
par le roi en personne.
Les Gardiens des
Routes
Conditions
• Être Ksatriya
• Charisme à 3
• Une Compétence d’arme à 2
Les Raksaks de Pushkala se
sont organisés en un réseau de
sociétés de protection louant
leurs services aux riches mar- 91
chands qui sillonnent les routes
du royaume. Ces Ksatriyas
sont connus pour leur grande
gueule : essayant d’éviter le
combat autant que possible,
ils sont les rois du bluff et de la
vantardise. Mais cela ne les em-
pêche pas d’être de farouches
combattants quand l’affronte-
ment devient nécessaire, grâce
à cet Enseignement…
Le PJ gagne à ses jets d’attaque
un nombre de dés bonus égal
à son niveau en Charisme. De
plus, une fois par jour il gagne
1 Succès automatique à un jet
impliquant une Compétence
sociale.
Nations & Factions
 Sudhana a bouleversé les us en
déléguant la gestion de ce groupe
à son unique fils, Vishal. Il espère
ainsi voir son successeur acquérir
toutes les qualités nécessaires pour
régner sur Pushkala le moment
venu. Son objectif est également
de renforcer son contrôle sur cette
faction commerçante, dont l’im-
portance n’a cessé de croître. En
effet, depuis la contraction de la
Dette envers Akodya, l’autorité de
Sudhana s’est retrouvée de plus en
plus ébranlée. Certains ont alors
commencé à douter ouvertement
du bien-fondé de ses décisions,
parmi le peuple et jusqu’au sein
même du Sopaana. Pourtant, à
peine cinquantenaire, le roi du
Pushkala entend bien continuer à
régner encore de longues années.
Son fils Vishal est tout juste âgé
d’une vingtaine d’années et, mal-
92 gré sa jeunesse, a rapidement su
s’imposer face à des dignitaires
plus âgés, malgré le dédain à peine
dissimulé de ceux-ci. S’il a d’abord
ressenti son arrivée à la tête du So-
paana comme une mise à l’écart, il
a rapidement pris conscience du
rôle prépondérant que joue cette
faction en Pushkala. Ayant de plus
pris goût aux affaires, il accepte
aujourd’hui avec joie ce nouveau
rôle et s’y consacre avec toute son
ardeur.
La femme de Sudhana, Kalpana,
est unanimement admirée dans
le pays pour sa grande beauté.
Malgré le passage des années, elle
semble ne pas avoir vieilli. Elle se-
rait, si l’on en croit les rumeurs,
une Apsara. Tombée follement
amoureuse de son époux, elle lui
aurait accordé un descendant mais
refuserait d’avoir un nouvel enfant
de crainte de mettre au monde une
fille. Dans un tel cas de figurer, une
Apsara se devrait en effet de re-
tourner auprès de ses semblables
avec l’enfant nouveau-né.
Le Sopaana
Mené par Vishal, le fils du Rajah
Sudhana en personne, ce groupe
d’éminents personnages a vu son
importance politique augmenter
considérablement au cours des
années. Ses membres, au nombre
d’une douzaine, sont des com-
merçants et négociants connus et
reconnus dans leurs domaines de
compétences. Ainsi dès qu’ils se
réunissent, ces individus mettent
en commun des connaissances
portant sur l’ensemble des sec-
teurs économiques du pays. Pour
beaucoup de Vaisyas d’importance
moindre, ces réunions redéfinis-
sent régulièrement les tendances
commerciales pour les mois à ve-
nir. Il s’agit donc systématique-
ment d’un moment attendu avec
appréhension, un revirement pou-
vant au final ruiner certains impru-
dents et en rendre riches d’autres…
À Pushkala, l’importance de l’ar-
gent et du commerce en général est
telle que le Sopaana est une pierre
angulaire du royaume. Et alors
que la guerre avec Akodya semble
inévitable, le Sopaana a d’ores et
déjà lancé le recrutement massif
de mercenaires et plus particuliè-
rement d’Avatars. Sur les murs de
toutes les cités, on peut voir des
affiches proposant des sommes
mirobolantes à ceux qui jureront
fidélité à Pushkala, et plus parti-
cu-lièrement au Sopaana. C’est
d’ailleurs cette dernière nuance qui
pousse certains à penser que les in-
tentions de ces Vaisyas ne sont pas
forcément celles qu’ils laissent pa-
raître…
Cependant, la plupart ignorent
qu’une partie des fortunes accu-
mulées par le Sopaana sont surtout
utilisées, sur ordre de Vishal en
personne, pour recruter des Thugs
en vue de l’assassinat de dignitaires
akodyens.
Les Avatars
Peut-être est-ce la proximité du
Mont Sumeru qui explique la pré-
sence aussi importante d’Avatars
en Pushkala mais ceci n’empêche
bien sûr pas une partie d’entre eux
de rejoindre les rangs de l’armée
akodyenne. Cependant plus que
jamais, des recruteurs pushkaliens
sillonnent les routes pour encoura-
ger les Avatars à rejoindre l’armée
du royaume.
Dans tous les cas, l’importance
qu’auront ces êtres d’exception
à l’avenir ne fait aucun doute. En
conséquence, ils sont générale-
ment traités avec respect. Beau-
coup de citoyens n’hésitent pas à
leur faire sentir les responsabilités
qui pèsent sur leurs épaules...
Les Diplomates
du Sopaana
Conditions
• Être Ksatriya ou Vaisya
• Charisme à 3
• Deux Compétences sociales
à2
Le Sopaana s’appuie sur des né-
gociants hors-pair et des diplo-
mates particulièrement avisés
afin d’étendre son influence,
non seulement à Pushkala mais
aussi dans le reste de Prithivî. 93
Ceux qui suivent cet Enseigne-
ment font ainsi partie de l’élite
des émissaires du continent, sa-
chant exploiter toute faiblesse
chez leur interlocuteur.
Le PJ gagne à ses jets en oppo-
sition impliquant une Compé-
tence sociale un nombre de dés
bonus égal au nombre de Kar-
mas possédés par son interlocu-
teur. Il peut également deviner
la nature de ces Karmas en réus-
sissant un jet d’Empathie / Cha-
risme : par tranche de 2 Succès,
il parvient à deviner 1 Karma.
Nations & Factions
 I ntrigues &
intrigants
omme partout ailleurs, la poli-
C tique et les complots font partie
du quotidien de la vie à Pushkala.
94
La guerre
avec Akodya
Il ne fait aucun doute qu’un conflit
avec Akodya ébranlera prochai-
nement Pushkala. Pour autant, ce
dernier semble peu préparé à cette
éventualité. Ses forces militaires ne
sauraient tenir tête à l’armée d’Ava-
tars qui se profile de l’autre côté
de la frontière. Pour gagner cette
guerre, Sudhana a bien compris
qu’il devrait trouver un terrain sur
lequel il a plus de chance de l’em-
porter. Ainsi, en s’appuyant sur le
Sopaana pour mettre en œuvre ses
décisions, le Rajah a déjà lancé plu-
sieurs initiatives visant à lui donner
un avantage considérable.
La première consiste à bloquer la
plupart des marchandises habi-
tuellement vendues à Akodya, en
augmentant par exemple de façon
drastique les tarifs pratiqués. Si
la raison officielle invoquée est la
présence accrue de brigands sur les
routes liant les deux royaumes, nul
n’est dupe sur les véritables motifs
de cette décision. Si les diminutions
d’arrivage de vivres et minerais sont
handicapantes, Akodya souffre sur-
tout du manque de pirama. Alors
que les Asuras apparaissent en
nombre à travers ce royaume, la né-
cessité de les détruire se fait de plus
en plus pressante.
La seconde mesure, pour l’instant
seulement envisagée par Sudhana,
est de limiter drastiquement l’ac-
cès au Mont Sumeru. La raison
officiellement invoquée est la pré-
sence d’une grande quantité d’Asu-
ras en ce lieu. Si la disparition de
ceux qui s’y rendent est effective-
ment fréquente, l’enjeu est bien
entendu tout autre : il s’agit avant
tout d’empêcher l’apparition de
nouveaux Avatars risquant de re-
joindre Akodya.

Le Chaaya
Cette faction inconnue du grand
public compte pourtant bien
jouer son rôle dans les années à
venir. Agissant dans l’ombre, elle
suit les directives du Prophète
Unmâda. Ce dernier se présenta
il y a quelques années devant un
membre du Sopaana répondant au
nom de Purushottama. Pendant
plusieurs jours, les deux hommes
s’isolèrent du reste du monde
pour que le Prophète transmette
ses connaissances à celui en qui il
avait vu les capacités d’accomplir
ses projets. Purushottama en res-
sortit à jamais changé, muni d’un
idéal dévorant qui allait le pousser
rapidement à réunir autour de lui
suffisamment d’alliés pour fonder
le Chaaya. Unmâda poursuivit sa
route même s’il revint régulière-
ment par la suite pour s’enquérir
de l’évolution du groupe, amenant
parfois avec lui de nouveaux indi-
vidus qu’il souhaitait voir rejoindre
sa cause.
Au cours de son entretien avec
Purushottama, Unmâda lui ré-
véla ce qu’il savait des Asuras et
du Narak, se gardant pourtant
autant que possible de dévoiler
l’existence passée des Devas. Il
expliqua comment les humains
repoussèrent jadis ces êtres ma-
léfiques et pourquoi ils devaient
s’unir à nouveau pour renouveler
cet exploit. Son objectif est donc
d’unifier à nouveau la civilisation
humaine pour pouvoir contrer effi-
cacement les Asuras. Et pour cela,
il laissa entrevoir à Purushottama
un secret connu jusque-là des seuls
Prophètes : l’existence de sceaux
disséminés dans tous le pays et
consolidant la barrière entourant
le Narak.
Par sa verve exceptionnelle et des
arguments mûris des siècles du-
rant, Unmâda finit par convaincre
Purushottama qu’il fallait détruire
certains de ces sceaux en Akodya.
En effet, en augmentant suffisam-
ment la menace représentée par
ces êtres dans le royaume voulant
attaquer Pushkala, l’ensemble de
Prithivî finirait par oublier rapi-
dement ses conflits internes pour
faire front commun et repousser
l’invasion.
La démonstration du rôle des
sceaux eut lieu grâce à la rupture
récente de l’un de ceux se trou-
vant à proximité du Mont Sumeru.
Celle-ci donna lieu à la catastrophe
95
bien connue des habitants de Pus-
hkala, origine de la Dette de leur
royaume envers Akodya.
Les membres du Chaaya, d’hori-
zons divers, cherchent à recruter
des Avatars suffisamment puissants
pour détruire des sceaux. Les pre-
miers à briser ont déjà été localisés
grâce à une carte extrêmement pré-
cise fournie par le Prophète.
Nations & Factions

Les Cités
Indépendantes
96
Vivant dans l’ombre des grandes
nations, les cités-états de Prithivî
tentent de forger leur destin en
fonction de leur histoire et de leurs
idéaux. Il en existe de nombreuses,
petites ou grandes, mais ici ne sont
développées que les quatre plus
importantes – ainsi que l’Ensei-
gnement d’une cinquième.
V ijaati
oincée entre les royaumes de
C Panditya et Pushkala, la cité de
Vijaati est un lieu connu de tous. Il
s’agit en effet du meilleur endroit
où se rendre pour se voir dispen-
ser des enseignements dans tous
les domaines possibles et ima-
ginables. Des érudits spécialisés
dans un ensemble impressionnant
de matières y sont réunis pour par-
tager leurs savoirs et en acquérir de
nouveaux. À l’origine de cette cité,
on trouve un sage : Prabodh Vijaati.
Celui-ci, ayant cherché toute sa vie
à accumuler des connaissances sur
le passé du pays, eut finalement
l’idée de construire un endroit où
tous ceux qui sont avides de savoir
pourraient se retrouver.
Afin de ne créer aucune jalou-
sie supplémentaire entre les
royaumes, il choisit un emplace-
ment désert mais agréable dans
une portion de terre n’apparte-
nant à personne. Là, il y a bientôt
deux cent ans, il parvint à rassem-
bler suffisamment d’érudits pour
construire une maison commune
où tous pourraient se retrouver
pour vivre et dialoguer. Petit à pe-
tit, la maison s’agrandit et les alen-
tours se peuplèrent également.
En provenance de tout Prithivî,
hommes et femmes venaient cher-
cher ou partager le savoir.
Rapidement, un village puis une
ville prirent forme. Tout naturel-
lement, de nombreux bâtiments
endossèrent officiellement le rôle
d’école tandis que la maison de
Prabodh, maintenue en état après
sa mort, devint un lieu privilégié
de recherche et d’enseignement.
Elle héberge d’ailleurs ce qui se-
rait à ce jour la plus grande biblio-
thèque de parchemins jamais vue
sur tout le continent.
Encore aujourd’hui, nombreux
sont ceux qui viennent à Vijaati
pour s’intéresser à un domaine
particulier ou tout simplement
pour voir de leurs propres yeux cet
endroit paisible.
Divers notables y ayant étudié
continuent à faire des dons géné-
reux. Il s’agit là de la principale
source de revenu de la cité, mais
aussi de son meilleur moyen de
défense contre ceux qui voudraient
lui nuire. Cette cité neutre reste
l’un des endroits les plus sûrs pour
ceux qui souhaiteraient rester dis-
crets pendant quelques temps…
Tout autour de la ville proprement
dite, on trouve diverses institu-
tions et professeurs indépendants
prêts à dispenser leurs enseigne-
ments à tous ceux qui se présen-
tent à eux. Si certains exigent en
retour de la nourriture ou un peu
d’argent, la plupart font cela par
pur altruisme. Il convient toutefois
de noter que la qualité des cours
dispensés reste très variable et que
quelques charlatans n’hésitent pas
à profiter des plus crédules.
Les Cavaliers de
Shona
Conditions
• Être Ksatriya
• Mouvement à 3
• Équitation à 2
Shona est une petite cité-
état située à mi-chemin entre
Yuyutsu et le mont Sumeru.
Peu importante même en re-
gard des autres cités-états, elle
a néanmoins su préserver son
indépendance au fil des siècles
grâce à sa grande maîtrise de
la cavalerie. La ville est entou-
rée de haras innombrables et
fait commerce de chevaux ;
les meilleurs bêtes sont néan-
97
moins réservées à l’armée du
Rajkumâr Harunim, lui-même
dompteur et cavalier émérite
malgré son âge avancé. Actuel-
lement, le Maître des Écuries
est un homme d’une trentaine
d’années nommé Kombastra.
Général de la puissance cavale-
rie de Shona, il pense que sa cité
devrait rejoindre Akodya afin de
lutter plus efficacement contre
les Asuras…
Le PJ peut, lorsqu’il est à che-
val, remplacer n’importe quelle
Compétence par Équitation et
ce un nombre de fois par jour
égal à son niveau en Mouve-
ment. De plus, sur tous ses jets
impliquant l’Équitation, les 2
comptent également comme
des Succès doubles.
Nations & Factions
 Paatava
Cette école luxueuse est un point
de rendez-vous incontournable
pour tous les individus souhaitant
apprendre les bonnes manières
et plus généralement tout ce qu’il
est nécessaire de savoir pour oc-
cuper une situation importante.
Des descendants de commerçants
aux nobles Ksatriyas, on n’y trouve
que ce qui passe pour être l’élite
du pays. Les frais exorbitants, re-
cueillis sous forme de dons par
le dirigeant des lieux, Pramoda
Punit, y sont pour beaucoup... Le
commerce, la stratégie militaire
mais aussi l’étiquette et le manie-
ment des armes y sont enseignés.
Il est d’ailleurs de bon ton d’avoir
fréquenté cette école lorsque l’on
aspire à rejoindre certains milieux.
98 Pramoda Punit est un homme be-
donnant d’une cinquantaine d’an-
nées. Ses manières impeccables et
ses tenues luxueuses contribuent à
en donner l’image d’un homme ex-
quis. Il accorde beaucoup d’impor-
tance à son apparence et n’hésite
pas à aller lui-même (sous bonne
escorte) s’enquérir du bien-être de
ses anciens élèves. Dans quelques
cas exceptionnels, il va jusqu’à
rendre visite à ceux qu’il juge digne
de rejoindre les bancs de Paatava.
La Bibliothèque
du Savoir Éternel
Conditions
• Esprit à 3
• Deux Compétences intellec-
tuelles à 2
Ainsi nomme-t-on parfois la
maison de Prabodh, tant le sa-
voir qui y est contenu est plé-
thorique. Ici viennent étudier
de nombreuses personnes,
avides de connaissances. Bien
qu’aucune instruction propre-
ment dite n’y soit dispensée,
ceux qui y font de longs et fré-
quents séjours finissent par ac-
quérir cet Enseignement.
Le PJ choisit deux Compétences
parmi : Culture ( ), Herbo-
risterie, Histoire, Médecine,
Politique, Stratégie, Mytholo-
gie, Sanscrit ou Théologie. Sur
tous ses jets impliquant ces
Compétences, les dés affichant
le chiffre 2 sont considérés
comme des Succès doubles, au
même titre que les 1. Un PJ peut
choisir cet Enseignement plu-
sieurs fois, il doit sélectionner
deux nouvelles Compétences
de la liste à chaque fois.
 Vyutpatti
Reliquat de la volonté initiale de
Prabodh Vijaati, ce groupe de per-
sonnes cherche sans cesse à réu-
nir des informations sur le passé
de Prithivî. Ils partent en effet du
postulat émis par Prabodh : selon
lui, l’histoire ancienne du pays
resterait en grande partie incon-
nue des hommes. Cette affirma-
tion se base sur d’étranges reliques
réunies au fil des décennies. Au-
jourd’hui encore, les membres de
Vyutpatti parcourent le pays en
répandant leurs idées parfois vive-
ment contestées. Leur objectif pre-
mier est d’accumuler de nouvelles
preuves venant appuyer leur point
de vue, afin également de leur per-
mettre de reconstituer le puzzle de
l’histoire antique de Prithivî.
Actuellement, leur conviction est
que l’apparition des Avatars et le
retour en force des Asuras sont
liés non seulement entre eux, mais
aussi plus généralement à un pan
enfoui du passé du continent. Pour
appuyer leur point de vue, ils re-
cherchent activement des Avatars
à même d’escorter certains d’entre
eux vers le Mont Sumeru, afin d’ex-
plorer les mystérieuses ruines à son
sommet. Là se trouveraient les clés
de l’Histoire... Malheureusement,
ces individus sont généralement
considérés comme des fous et peu
sont ceux qui accordent vraiment
du crédit à leurs propos.
Leur point de réunion privilégié est
la bibliothèque située dans l’an-
cienne demeure de Prabodh Vitaaji.
Pratibimba
ette cité se trouve dans une
C situation géographique plutôt
défavorable. En effet, elle est si-
tuée au Sud-est du continent, à la
bordure du désert austral et seu-
lement séparée de la Jungle de la
Terreur par le fleuve Sindhu.
Sa réputation n’est pourtant plus à
faire, cette ville ayant été pendant
plusieurs siècles l’un des joyaux de
Prithivî, accueillant marchands et
artisans et attirant à elle des indi-
vidus en provenance de tout les
pays. Malheureusement peu à peu,
sa situation particulière a fini par
la rendre de plus en plus inacces-
sible jusqu’à ce qu’elle ne soit plus
depuis quelques décennies que
l’ombre de ce qu’elle fut jadis. En
effet depuis peu, plus personne
99
ou presque ne semble en parler si
ce n’est pour propager des bruits
faisant état d’évènements mysté-
rieux. Disparitions, attaques par
des hordes de singes maléfiques,
disparition de la population… les
rumeurs sont nombreuses et pas
forcément cohérentes entre elles.
En vérité, la situation de la cité
n’est pas vraiment brillante. Il y
a presque un an, celle-ci subit un
assaut d’Asuras d’une violence sans
précédent. Une véritable nuée de
créatures déferla sur la ville depuis
la Bayanak-van, pillant, détruisant
et tuant tout sur son passage. Seule
une poignée de personnes parvint
à y survivre. Quelques-uns d’entre
eux vivent aujourd’hui cachés dans
les ruines, subsistant tant bien que
mal. À part ces quelques humains,
la ville est tombée aux mains des
Nations & Factions
 asuras et plus particulièrement de
l’un d’entre eux, plus puissant que
la normale : Samsaara. Traquant
encore les quelques résidents
étant passés entre les mailles du
filet, il maintient autour de la ville
une puissante illusion lui donnant
aux yeux des mortels l’apparence
de son prestige passé. Pour des
visiteurs passant par hasard dans
les environs, Pratibimba semble
encore lumineuse et pleine de vie ;
ils se sentent alors rapidement en
confiance dans ce havre, particu-
lièrement bienvenu au sein d’une
région aussi inhospitalière. C’est
alors qu’ils sont attaqués par des
Asuras se repaissant de leur chair
et attendant ensuite la venue de
nouvelles victimes…
Le
100 palais
L’Asura Samsaara a choisi le pa-
lais de l’ancien gouverneur de la
ville comme résidence. Là, avec
sa garde rapprochée, il coule des
jours fastes en attendant la venue
d’humains incrédules. Malgré
tout, ses jours et ses nuits sont
occupés à maintenir l’illusion qui
entoure la cité. Pour cela, il a re-
cours à un artefact maléfique issu
directement du Narak. Il s’agit
d’un crâne ayant appartenu à un
Rakshasa extrêmement puissant
et contenant encore une partie du
pouvoir de celui-ci. Relativement
épargné par l’assaut des créatures,
le palais reste même en-dehors
de l’illusion un bâtiment magni-
fique. Il est néanmoins désormais
entouré d’une aura malsaine, ne
manquant jamais de mettre mal à
l’aise les humains s’en approchant.
À partir de cet avant-poste, Sam-
saara attend patiemment l’appa-
rition d’une faille dans la défense
de Pushkala pour passer à l’attaque
et étendre son territoire. Issu de la
Jungle de la Terreur, il considère y
avoir croupi suffisamment long-
temps et aspire à découvrir rapide-
ment le reste du continent.
Markatii
Cette jeune femme est un Avatar
faisant partie des rares survivants
de Pratibimba. Par chance, elle
était en route pour le Mont Su-
meru au moment de l’attaque.
Quand elle revint avec sa Devâstra,
elle fut sauvée in extremis par les
singes vivant dans la jungle luxu-
riante autour de la cité. Ceux-ci la
prévinrent du malheur qui s’était
abattu et la retinrent avant qu’elle
ne tente d’y retourner. En effet, le
bracelet magique qui lui confère
ses pouvoirs lui permet de com-
muniquer avec les primates, en
plus d’accroître considérablement
sa condition physique.
Vivant parmi les singes en pleine
jungle non loin de Pratibimba,
Markatii tente de maintenir à dis-
tance autant qu’elle le peut les hu-
mains ayant le malheur de s’aven-
turer à proximité. Ayant eu vent
de cela, des Asuras régulièrement
envoyés par Samsaara la traquent
ainsi que ses camarades primates.
Bien que les démons aient été
jusque-là repoussés avec succès,
les pertes commencent à peser
lourdement sur ce petit groupe.
Ne voulant pas maqnuer la sortie
d’éventuels survivants, Markatii
n’ose pas quitter son poste pour al-
ler chercher des secours.
Les survivants
Dans les ruines de la ville restent
quelques individus ayant échappé
au massacre commis par les Asu-
ras. Sur les milliers d’habitants que
comptait initialement la ville, seule
une petite centaine a pu en réchap-
per. Au fil des mois, cette centaine
est devenue une cinquantaine et,
aujourd’hui plus que jamais, le de-
venir de cette communauté semble
bien sombre.
Au début, certains ont bien tenté
de sortir de la ville pour aller cher-
cher du secours. Ils ont malheu-
reusement été bien vite repérés et
éliminés à leur tour. Pour survivre,
ceux qui sont restés ont du trouver
le moyen de cheminer discrète-
ment dans les rues de la ville pour
réunir de l’eau et de la nourriture.
Petit à petit, ils ont réussi à s’adap-
ter et à s’organiser jusqu’à parvenir
à mettre à jour des passages et tun-
nels leur permettant de se déplacer
incognito sous la ville.
Leur situation est d’autant plus dif-
ficile que les Asuras sont à ce jour
dans la cité plus nombreux que les
humains. Se mettant quotidien-
nement en danger dans une ville
à l’apparence factice, ces individus
voient leur espoir d’être secourus
diminuer de jour en jour…
Yuyutsu
ette cité située au Nord du
C continent se trouve au pied
des montagnes du Rempart du
Dharma. Elle est principalement
connue pour le Tournoi de Virod-
hana y prenant place une fois par
an. À cette occasion, hommes et
femmes de tout Prithivî viennent
s’affronter. Mais Yuyutsu, sous ses
apparences simples, héberge sur-
tout l’élite des mercenaires. Qui-
conque disposant de suffisamment
d’argent peut venir ici recruter
un garde du corps ou une armée.
Nombreux sont naturellement
ceux qui s’y installent pour amélio-
rer leurs compétences martiales.
À vrai dire, la ville ne présente par
ailleurs que peu d’intérêt en-de-
hors du Tournoi de Vidhorana.
101
À part quelques forges et échoppes
proposant une nourriture bon
marché et consistante, on n’y
trouve qu’académies martiales et
niyogas. Le terme de niyoga dé-
signe en fait des individus offrant à
ceux qui s’en sentent capables des
missions ponctuelles contre rému-
nération. Il peut s’agir de la protec-
tion d’une expédition ou d’une ville
ou tout simplement d’entraîne-
ment d’un client. Si certains niyo-
gas ont une réputation d’escrocs
en raison des pourcentages qu’ils
prélèvent au passage, d’autres ont
rapidement acquis une grande
renommée. Parmi ceux-ci, on re-
tiendra surtout Rohit Naveen qui
sert généralement d’intermédiaire
aux personnes influentes des
royaumes. Il convient toutefois de
noter qu’il est très dur en affaires et
Nations & Factions
 ne confie de mission qu’à ceux qu’il
juge digne de les accomplir. Pas la
peine en tout cas d’espérer voir les
demandes affichées directement
dans sa boutique, comme peuvent
le faire certains de ses concurrents.
Vidhorana
Ce tournoi martial dont les ori-
gines ont été oubliées depuis long-
temps est l’évènement à ne pas
manquer à Yuyutsu. Chaque été,
la population de la cité se retrouve
plus que triplée suite à l’arrivée des
futurs participants et surtout des
spectateurs. À cette occasion a lieu
un festival très apprécié, même de
ceux qui n’ont aucune affinité par-
ticulière pour les combats. Douze
jours durant, les rues de la cité se
remplissent de danseurs et autres
102 saltimbanques, espérant pour la
plupart faire forte impression au-
près de dignitaires et mécènes de
passage.
Les combats ont lieu dans la
grande arène construite dans ce
but à la périphérie de la ville. Celle-
ci se retrouve à chaque fois pleine
à craquer.
Le déroulement du tournoi est
simple. Les six premiers jours
sont occupés par des épreuves éli-
minatoires ouvertes à tous. Deux
équipes de trois à six combattants
s’y affrontent alors, la première
remportant quatre victoires l’em-
portant. À l’issue de ces qualifi-
cations, il ne doit rester que huit
équipes qui vont à leur tour s’af-
fronter jusqu’à ce qu’il n’en reste
plus qu’une seule. Les membres
de l’équipe gagnante se retrouvent
alors dans une ultime manche
contre le champion, chacun com-
battant pour soi et un seul devant
rester au final. Au cours du tour-
noi, presque tout est autorisé, dont
l’usage de la magie ou des armes.
Toutefois, tuer un adversaire pro-
voque une disqualification immé-
diate.
Si cette pratique reste relativement
peu appréciée des autorités locales,
les paris battent leur plein au cours
de chaque tournoi et brassent im-
manquablement de grandes quan-
tités d’argent.
Pankaja Kishor
Vainqueur du Tournoi de Vidhora-
na depuis bientôt quinze ans, Pan-
kaja est l’un des hommes les plus
influents de la cité. En-dehors du
tournoi, il vit dans l’opulence grâce
aux gains que lui rapportent cha-
cun de ses combats. Maintenant
âgé de presque quarante ans, il
prend grand soin de son apparence
et est plus que jamais très imbu de
sa personne. Il dispose d’une De-
vâstra dont la nature précise des
pouvoirs fait toujours à ce jour
l’objet des spéculations les plus
folles. Même ceux qui suivent ses
combats depuis le début seraient
bien en peine d’affirmer clairement
de quoi est capable cette lance im-
mense et soigneusement ouvragée.
Toujours est-il qu’elle permet sys-
tématiquement à Pankaja de dé-
faire ses adversaires en un temps
record, les laissant indemne mais
désarmés et inconscients.
Beaucoup aimeraient le voir prendre
parti dans certains conflits armés et
mettre à disposition de certaines ar-
mées cette arme si puissante. Pour-
tant, Pankaja n’est qu’une façade
et ses talents de combattants, bien
qu’assez remarquables, sont loin de
l’image qu’il donne. Depuis le pre-
mier tournoi auquel il a participé, il
s’arrange toujours pour que ses ad-
versaires tombent devant lui sans
qu’il ait le moindre effort à fournir.
Sa première approche consiste gé-
néralement à proposer la moitié des
gains à ses opposants, à les monter
les uns contre les autres ou, si cela
ne suffit pas, à recourir aux services
de ses contacts chez les Thugs, afin
que les plus réticents ne soient pas
en état de tenir debout pendant
la totalité du combat. En corrom-
pant toujours les bonnes per-
sonnes, Pankaja a su maintenir sa
réputation intacte. S’il est parvenu
jusque-là à repousser les demandes
qui lui ont été faites, l’imminence
du conflit entre Pushkala et Akodya
lui fait redouter le jour où il lui sera
demandé de prendre parti pour l’un
de ces deux royaumes.
Zokasaagara
ette cité fut construite sur une
C île de l’archipel situé au large
de Pushkala. Clairement bâtie petit
à petit avec des moyens de fortune,
il s’agit plus d’une juxtaposition
de matériaux de récupération que
d’une ville à proprement parler.
Les résidents du continent y voient
avant tout un lieu où se retrouvent
des personnages à la morale dou-
teuse pour y planifier leurs pro-
chains forfaits. Pour autant, nom-
breux sont ceux qui aiment à s’y
rendre. En effet, Zokasaagara est un
lieu incontournable pour récupérer
marchandises et objets autrement
introuvables. Dans les échoppes
parfois construites juste au-dessus
de l’eau, il est possible de trouver un
peu de tout pour peu que l’on soit
prêt à y mettre le prix, et dans cer-
tains cas à risquer sa vie.
Du fait de sa situation géographique,
la cité a jusque-là été épargnée par
les Asuras. Malheureusement, ses
relations avec Pushkala sont de plus
en plus délicates. Ceci est en grande
partie du aux raids que mènent cer-
tains brigands sur leurs rapides es-
quifs pour attaquer des navires de
marchandises. Depuis l’un des nom-
breux ports situés dans l’archipel,
ces bandes organisées lancent leurs
attaques avant de revenir stocker
leur butin dans leur repère, pour en-
103
suite le revendre dans les rues de Zo-
kasaagara. Ces agissements contri-
buent grandement à la réputation
déplorable de la ville. Malheureuse-
ment, ceux qui font office d’autorités
seraient bien en peine s’ils voulaient
stopper ces bandits.
Praaznika
Ce jeune homme est ce qui s’ap-
proche le plus d’un gouverneur
pour Zokasaagara. Doté d’un cha-
risme hors normes et d’un sens
de la stratégie incroyable, il a ra-
pidement su s’imposer auprès de
ses semblables. Comme beau-
coup des habitants de la cité, ses
origines sont floues et personne
n’irait de toute façon s’en enqué-
rir. Nombreux sont ceux qui vien-
Nations & Factions
 nent à Zokasaagara pour fuir leur
passé ou tenter de s’offrir un avenir.
Praaznika ne fait pas exception à la
règle mais a su imposer son auto-
rité sur l’ensemble de l’archipel ou
presque. Seuls ceux qui attaquent
régulièrement les bateaux à proxi-
mité de Pushkala parviennent
encore à lui échapper, à sa plus
grande frustration. Pour autant,
il ne renonce pas à les capturer
un jour et a mis en place des pa-
trouilles maritimes surveillant les
environs. En vain jusque-là…
En réalité, Praaznika est un Raks-
hasa désireux de se mêler à la so-
ciété des hommes pour des raisons
qui ne sont connues que de lui.
Pour l’instant en tout cas, sa seule
présence suffit à tenir éloignés les
autres Asuras.
104
Muusaka
Mené par un artisan de génie, ce
groupe d’une cinquantaine d’indi-
vidus est responsable à lui seul de
la plupart des attaques menées sur
les navires de marchandises. Leur
efficacité, ainsi que la facilité avec
laquelle ils échappent à leurs pour-
suivants, sont dues au talent de leur
meneur Harshal Madhur. Doué
d’un véritable don pour la construc-
tion de bateaux, celui-ci a choisi de
mettre à profit ce talent pour s’enri-
chir par des moyens discutables. À
l’origine, il travaillait dans le port de
Pushkala, suivant l’enseignement
que lui prodiguait son père pour
tout ce qui a trait aux voyages ma-
ritimes. Surpassant rapidement son
maître et jugeant son avenir trop
limité, il partit brusquement pour
rejoindre Zokasaagara qui était à
l’époque déjà entourée d’une répu-
tation peu flatteuse, mais empreinte
d’aventure et de mystère. Dirigeant
aujourd’hui des personnes apparte-
nant à diverses castes, il peut enfin
s’épanouir et consacrer son temps à
faire ce qu’il aime. Il est à l’origine
de nombreuses innovations concer-
nant la construction de navires. Un
tel savoir pourrait probablement
se monnayer très cher mais cette
idée n’a pas encore effleuré l’esprit
de Harshal. En s’acharnant sur les
navires transitant par Pushkala, il
exerce indirectement sa vengeance
sur son père en faisant clairement
état de sa supériorité.
Le marché de
Zokasaagara
Cette dénomination s’applique dans
la pratique à la quasi-totalité de la
ville. En effet, ses rues sont en per-
manence remplies de vendeurs am-
bulants mais aussi de boutiques pro-
posant en général un assortiment
hétéroclite d’objets aux origines
douteuses. Sans s’en rendre compte,
le quidam se retrouve rapidement
invité par l’ambiance bruyante et
chaleureuse à déambuler dans les
rues sans véritable but. Une horde
de pickpockets a d’ailleurs rapide-
ment appris à tirer parti de cela pour
délester les nouveaux venus de leur
bourse. Leurs victimes se retrouvent
alors la plupart du temps sans un
sou pour payer leur voyage de retour
vers le continent. Il leur reste alors
à trouver un emploi généralement
ingrat et sous-payé dans l’espoir de
pouvoir un jour prochain retourner
chez eux.
 mettre leur foi en doute. Sakaruna

Factions fit rapidement connaître sa po-

sition, par de nombreux prêches
& personnalités à travers tout Pritivhî : égalité de
tous devant l’univers, mise à bas
de Prithivî de la domination des castes supé-
rieures, création d’une société éga-
Dans les coulisses, individus d’ex- litaire basée sur le mérite et non la
ception et organisations mysté- naissance, etc. Bien évidemment,
rieuses font parfois autant l’his- Sakaruna fut déclarée hérétique
toire que les grands royaumes. et mise hors la loi. Ses membres
furent emprisonnés, parfois mis à
mort ou exilés, et l’ensemble de la
faction dut entrer dans la clandes-
Sakaruna
tinité.
Probablement l’un des groupus-
Voyant que l’activisme pacifique ne
cules les plus récents de Prithivî,
marchait pas, Ekadesa décida de ra-
Sakaruna entend bien faire en-
dicaliser les méthodes de Sakaruna.
tendre sa voix dans l’ensemble des
Attentats, assassinats ciblés, incita-
royaumes.
tions à la révolte populaire devin-
rent les armes du groupement et de
Cette secte originale fut créée il y a
nombreuses régions connurent de
quelques années par un Avatar nom-
graves troubles du fait de ces agisse-
105
mé Ekadesa, portant en lui l’âme
ments. Panditya est le royaume qui
d’un Deva messager. Né parmi les
combat avec le plus d’acharnement
Sûdras, il vécut une jeunesse sem-
ce que ses Brahmanes considèrent
blable à celle de ses frères de caste :
comme une hérésie dangereuse, au
dans la servitude et le mépris des
point d’avoir créé des inquisiteurs
autres. Aussi lorsqu’il sentit l’Ât-
chargés de traquer chaque membre
man bouillir en son corps, qu’une
de Sakaruna.
Devâstra l’appela à elle et qu’il de-
vint l’un des êtres les plus puissants
Cependant, les idées d’Ekadesa
du monde, il décida de prendre sa
font peu à peu leur chemin dans
revanche sur une société par trop
l’esprit des habitants de Prithivî.
cruelle à ses yeux. Le Dharma, le
Particulièrement chez les Avatars
Karma : fadaises et inventions des
issus de castes inférieures, qui
castes supérieures pour asseoir leur
voient là un bon moyen d’utiliser
domination sur les plus faibles !
ce pouvoir inconnu dont ils ont
Fondant Sakaruna, Ekadesa réunit
hérité : bâtir un monde plus juste,
autour de lui de nombreux par-
débarrassé du poids d’anciennes
tisans, principalement chez les
traditions obsolètes. À terme, Sa-
Vaisyas et les Sûdras mais il attira
karuna pourrait bien déclencher
également quelques Brahmanes
une révolution massive sur tout le
que l’existence d’Avatars au sein
continent…
de toutes les castes poussait à re-

Nations & Factions

106
 Les Thuggees
Croque-mitaines de Prithivî au
même titre que les Asuras, ces assas-
sins d’élite sont une pièce essentielle
du jeu de pouvoir auquel se livre les
royaumes et cités, bien que chacun
se défende de faire appel à eux…
Rumeurs
Cette faction de Prithivî est entou-
rée de rumeurs et surtout suivie
par une réputation déplorable.
Beaucoup ne voient dans les Thug-
gees qu’une bande d’assassins et de
voleurs, attaquant les voyageurs
pour les étrangler et dérober leurs
possessions. C’est d’ailleurs en par-
tie pour cela que ceux qui parcou-
rent les routes du pays prennent
bien soin de voyager en groupe et
de ne pas accueillir n’importe qui
à leurs côtés. En effet, les Thuggees
sont connus pour endormir la mé-
fiance de leurs victimes avant de
se fondre dans l’obscurité pour les
éliminer.
Pour d’autres, les Thuggees se-
raient facilement reconnaissables à
l’écharpe jaune qu’ils portent et dont
ils se servent pour assassiner par
strangulation. Obéissant aux plus
offrants, ces mercenaires redou-
tables seraient prêts à tout contre
de l’argent. Agissant uniquement
en groupe, ces criminels auraient
recours à divers artifices et straté-
gies pour faire diversion et agir en
toute impunité. Ainsi, déguisement
et matériel d’escalade feraient partie
de leur équipement, ainsi que divers
poisons élaborés à partir de végétaux
connus d’eux seuls.
Enfin, une partie de la population
y voie un regroupement de fana-
tiques abusant de substances psy-
chotropes pour entrer en contact
avec des êtres mythiques. S’im-
posant un entraînement des plus
stricts, les Thuggees seraient à
même d’ouvrir partiellement leurs
Chakras pour dépasser les capaci-
tés humaines.
En réalité, les Thuggees jouent ef-
fectivement sur tous ces tableaux
pour s’entourer d’une aura de
mystère et, fidèles à leur doctrine,
brouiller les pistes…
Organisation
107
La faction des Thuggees, dissémi-
née à travers tout Prithivî, se dé-
ploie selon plusieurs niveaux.
Tout en bas de la hiérarchie, on
trouve de simples voleurs (appe-
lés « padaatis ») n’ayant qu’une
connaissance floue des arts des
Thuggees et du fonctionnement
de l’organisation. Parfaitement
dispensables, ces individus sont
répartis en groupe de deux à six
membres placés sous les ordres
d’un jemadar. Ce dernier n’agit
jamais directement mais entraîne
personnellement ses troupes.
Son rôle est de s’assurer que ses
hommes ne disposent que des
compétences et informations né-
cessaires au bon déroulement de
leurs missions. Celles-ci consistent
le plus souvent à s’attaquer à des
Nations & Factions
 Vaisyas en transit pour récupérer
une partie des fonds alimentant la
faction. Ainsi, ceux qui comman-
dent aux jemadars s’assurent de
la mise en place d’une partie de la
mauvaise réputation des Thuggees
(dont ils jouent pour dissimuler
leurs autres activités).
Au-dessus des jemadars, on trouve
en effet les gurus. Rompus aux arts
des Thuggees, ceux-ci ont large-
ment fait leurs preuves parmi leurs
confrères ou ont tout simplement
hérité de cette fonction d’un de
leurs parents. Vivant en retrait de
la société, ils ont pour vocation de
traiter l’argent et les informations
recueillis par leurs subordon-
nées et d’entraîner ceux-ci. Si une
bonne partie de ces disciples sont
de simples jemadars (qui trans-
mettent à leur tour une partie de
108 leurs savoirs à ceux qui leur obéis-
sent), on y trouve également ceux
qui répondent au nom de «  has-
tas ».
Les hastas sont des assassins hors-
pair agissant toujours seuls. Ils ont
pour rôle de remplir les missions
confiées à la faction par les rares
dignitaires au courant de son exis-
tence et ayant les moyens de s’offrir
ses services. Ceci va du recueil d’in-
formations à l’assassinat en passant
par le sabotage. Un hasta sait se dis-
simuler et s’introduire n’importe où
pour mener à bien sa mission.
Par son mérite, un simple padaati
peut grimper progressivement les
échelons jusqu’à devenir un guru.
Les Thuggees
Conditions
• Appartenir aux Thuggees et
être au moins un hasta
• Âme à 3
• Dissimulation à 2
Le Thuggee a appris à contrôler
la perception que les autres ont
de lui. Il sait alors détourner
l’attention pour parvenir à ses
fins. Acquérir cet Enseignement
demande un entraînement
drastique au bout duquel peu
de candidats parviennent…
Le PJ gagne 2 Succès automa-
tiques à ses jets impliquant la
Dissimulation. De plus, il est
rompu aux arts du Kalaripayat
et sait frapper les points vi-
taux avec précision : ses dégâts
au corps à corps sont donc de
Corps +1.
Recrutement
Il existe plusieurs solutions pour
rejoindre les Thuggees.
La première consiste à être l’enfant
d’un Thuggee. Si le père juge son
fils capable de faire honneur à cette
responsabilité, il assume de lui ré-
véler son appartenance à cette fac-
tion. Il doit cependant dans ce cas
être prêt à agir en conséquence si
son enfant refuse de rejoindre l’or-
ganisation ou ne s’avère pas à la
hauteur de ses espérances…
Les padaatis ont pour consigne de
ne laisser aucun témoin derrière
eux, mais d’épargner s’ils le souhai-
tent les enfants en bas âge. Ceux-ci
sont alors élevés par les Thuggees
et amenés très jeunes à rejoindre
un groupe de padaatis. Il s’agit là
d’un excellent moyen d’endormir
la méfiance mais aussi de former
de futurs membres éminents de la
faction.
Enfin, un guru peut prendre l’ini-
tiative d’enrôler un individu parti-
culièrement méritant. Celui-ci, s’il
refuse, sera évidemment éliminé.
S’il accepte, il subira un entraîne-
ment intensif en vue d’adopter à
son tour le rôle de guru.
Objectif
Seuls les gurus semblent connaître
le véritable objectif des Thuggees.
Grâce à une décoction d’herbes, ils
entrent en contact avec l’être mys-
tique auquel ils obéissent. Ils ne
connaissent malgré tout pas son
identité mais continuent, depuis
la création de la faction il y a de
cela bien longtemps, de servir ses
desseins. En particulier, celui-ci
semble peu désireux de voir une
guerre éclater entre les royaumes
de Prithivî.
Kalki,
le
demi-Rakshasa
l y a deux siècles de cela, une
I terrible Rakshasî nommée
Nadanta semait la désolation avec
une horde de monstres qu’elle avait
rassemblée. C’était une cruelle dé-
mone, puissante parmi les Asuras
et à cette époque, aucun Avatar
ne pouvait encore se dresser face
à elle. Avec sa troupe, elle ravagea
des cités et mis bien des armées en
déroute. Jusqu’à ce qu’elle arrive
aux abords d’un ermitage…
Y vivait alors le sage Nisnâta, un
jeune Brahmane réputée pour sa
profonde compréhension du Dhar-
ma et la puissance de sa magie. Ne
voyant là qu’un insecte à écraser 109
rapidement, Nadanta lança sur lui
ses terribles séides. Mais Nisnâta
irradiait d’une telle pureté que son
Âtman incinéra les créatures avant
même qu’elles n’aient pu l’appro-
cher : des éclairs bleutés jaillirent
de ses yeux et de ses mains pour les
foudroyer. Prenant la mesure de cet
adversaire inattendu, la Rakshasî
brandit alors son arme et attaqua.
Le combat dura des jours entiers,
et fut autant une joute physique
que verbale, spirituelle que mar-
tiale. Et peu à peu, la douceur de
l’aura du Brahmane mais aussi sa
fougue et son courage finirent par
toucher l’Asura. Elle commença
à éprouver un sentiment trouble,
qu’elle combattit de toutes ses
forces avant d’y succomber finale-
ment. Quant à Nisnâta, il tomba
Nations & Factions
 également amoureux de cette in-
humaine beauté au tempérament
farouche. Leur duel se termina en
une étreinte ardente et passion-
née, l’union contre-nature d’un
mortel et d’une démone.
La flamme de cet amour grandit
peu à peu et la Rakshasî aban-
donna sa vie de chaos pour s’ins-
taller avec son amant au sein de
l’ermitage. Ils vécurent de longs
mois de bonheur, jusqu’à ce que
Nadanta finisse par tomber en-
ceinte. Une grande frayeur s’em-
para alors d’elle  : la marque des
Asuras souillait toujours son âme
et son corps, et l’être qu’elle por-
tait en son sein ne pourrait devenir
qu’un monstre impie, une offense
au Dharma. Elle prit une décision :
se rendant dans les montagnes de
la Chaîne du Bout du Monde, elle
110 entama une ascèse stricte afin de
faire pénitence. Plusieurs années
passèrent et enfin la souillure des
Asuras disparut de son être, la
laissant pure comme les Raksha-
sas originels. Elle enfanta alors un
nourrisson à l’apparence humaine,
d’une grande beauté, et le baptisa
Kalki.
Retrouvant Nisnâta qui l’avait pa-
tiemment attendue, elle put vivre
avec lui encore quelques années
d’amour sans nuage. Mais hélas,
des Asuras avaient eu vent de cette
histoire : horrifiés par les consé-
quences de la quête de Nadanta, ils
s’attaquèrent à l’ermitage pour ef-
facer toute trace de ce blasphème.
Nisnâta et Nadanta se battirent de
toutes leurs forces mais succom-
bèrent sous le nombre, mourrant
côte à côté. Mais au moment où les
Asuras s’apprêtaient à mettre Kalki
à mort à son tour, le Prophète Vis-
vânha intervint et le sauva.
Kalki fut élevée par Visvânha
durant vingt années. Auprès du
puissant mage, il apprit les arts
de la guerre ainsi que la magie du
Dharma : mantras, mandalas mais
aussi la puissance secrète léguée
par Shiva. Bien qu’humain en ap-
parence, il était à demi Rakshasa
et à ce titre immortel, et bien plus
puissant qu’un homme normal.
Visvânha lui inculqua la droiture
et l’honneur mais Kalki finit par
ressentir une profonde solitude :
unique en ce monde, il ne savait
où trouver sa place. Quel était son
Dharma ? Le Prophète l’encoura-
gea à le découvrir par lui-même
avant de le quitter.
Depuis, Kalki vit dans un modeste
palais érigé à l’endroit de sa nais-
sance. Ne le quittant que rare-
ment, il médite sur sa nature pro-
fonde, essayant de comprendre le
rôle qu’il aura à jouer dans les évè-
nements déterminants qu’il pres-
sent de plus en plus proches. Pro-
tégeant les villages situés autour de
sa montagne, il est respecté mais
aussi craint par les habitants du
cru. Il a plusieurs fois du affronter
des Avatars arrogants qui voyaient
en lui un Asura ou des Asuras qui
voulaient effacer l’erreur commise
par l’une des leurs. Kalki ne sait pas
s’il participera à la bataille finale :
il sait juste qu’un jour, il retrouvera
et tuera l’Asura qui donna l’ordre
d’assassiner ses parents.
 Andhra, proche en toute innocence, s’allie
à eux, les observe, découvre leurs

tueur en série
faiblesses, analyse leurs pouvoirs,
conçoit des plans… Il peut ainsi
d’Avatars faire équipe avec un Avatar des
semaines durant pour tout ap-
prendre de lui ; et quand il faut pas-
ndhra est un Raksak, un Ksa-
A triya errant qui va de ville en ser à l’action, il ne néglige aucun
facteur. Choix du terrain, mise à
ville, de région en région pour y
profit de tous les avantages glanés,
traquer les Asuras. C’est un vété-
déstabilisation psychologique  :
ran, un guerrier plus que doué,
lorsque le combat débute (le plus
qui dispose d’un impressionnant
souvent par surprise pour l’Avatar),
arsenal d’Âryâstras. Sa réputation
Andhra a bien souvent déjà gagné.
est celle d’un chasseur sans égal,
Utilisant de multiples Âryâstras,
capable de pister une proie durant
maîtrisant diverses techniques
des semaines avant de l’anéantir
martiales et ayant même appris en
prestement.
secret quelques mantras, c’est déjà
un combattant aguerri quasi sans
Et tout cela est vrai… mais ce n’est
rival parmi les mortels ; mais c’est
qu’une partie de la vérité. Car pour
avant tout son sens de la stratégie
Andhra, les Avatars sont des créa-
qui lui permet de l’emporter sur
tures aussi monstrueuses que les
des adversaires souvent bien plus
Asuras et il convient également
puissants que lui (Avatars comme
111
des les éliminer rapidement,
Asuras).
avant qu’elles ne prennent défini-
tivement le dessus sur l’humanité.
Andhra est enfermé dans un fonc-
Mais le traqueur n’est pas un idiot :
tionnement paranoïaque qui guide
il a bien vu la façon dont les Avatars
chacune de ses actions. C’est un
ont embobiné les hommes… Tous
psychopathe, mais jamais il ne
les royaumes de Prithivî les respec-
s’en prendra à un être humain sauf
tent, les mettent sur un piédestal,
pour se défendre (cela dit, il existe
ignorant leur nature ignoble et
peu d’individus désireux de s’en
les plans pervers qu’ils fomentent
prendre à lui…). Son tableau de
entre eux. Aussi se montre t-il pru-
chasse est déjà impressionnant :
dent dans son œuvre : jouant la co-
il a détruit plus d’Asuras qu’il n’est
médie à la perfection, il est capable
possible de les compter et a abattu
de se lier d’amitié avec des Avatars,
une douzaine d’Avatars déjà. Le
de combattre les Asuras à leurs cô-
plus incroyable est que personne
tés puis le moment venu, de les éli-
ne soupçonnant sa croisade sacrée,
miner d’un habile et mortel coup
Andhra reste un héros aux yeux de
dans le dos.
toutes les nations de Prithivî.
Car Andhra sait ne pas être de
taille dans un combat loyal face à
un Avatar. C’est pourquoi il les ap-

Nations & Factions

 Arjeet Lagiya,
tés de tels pouvoirs ; et la faction
Sakaruna avec laquelle Arjeet

meneur
entretient en réalité peu de rela-
tions ne fait que confirmer leurs
d’Avatars craintes. Certains commencent
même à se demander dans quelle
mesure ils ne devraient pas se mé-
ppartenant à la caste des Sû-
A dras, Arjeet fut le premier sur- fier des autres Avatars. Le manque
de logique qui régit la répartition
pris par les visions qui le poussè-
des Devâstra est clairement un
rent jusqu’au Mont Sumeru pour
danger.
récupérer sa Devâstra. Celle-ci,
sous la forme d’une simple pièce de
Alors qu’Arjeet réunit un nombre
bronze, lui fit prendre conscience
grandissant de partisans, il lui
de son destin : il était la preuve vi-
semble de plus en plus pressant de
vante que le système des castes est
trouver un territoire pouvant tous
obsolète car, pour lui, de nouvelles
les accueillir. Après avoir considéré
valeurs entrent en ligne de compte.
successivement les différentes ci-
Plus que le rang des individus, ce
tés indépendantes, son choix s’est
sont leurs pouvoirs qui feront la
porté finalement sur le Mont Su-
différence.
meru. En effet, si tous les Avatars
doivent s’y rendre pour récupérer
Se plaçant d’emblée au-dessus des
leurs Devâstras, c’est bien le signe
112 simples humains, Arjeet prit alors
que le destin de ces individus s’y
la décision de réunir autour de lui
jouera tôt ou tard.
d’autres Avatars pour prouver leur
supériorité flagrante aux humains.

Alors que ces derniers se déchirent
en permanence et mènent ainsi
Prithivî à sa perte, Arjeet veut uni-
fier ses semblables pour asseoir
leur influence sur le pays tout en-
tier. Sans avoir pour autant des am-
bitions de dictateur, Arjeet ressent
un mépris grandissant pour les
simples humains. Il est persuadé
qu’en unifiant les Avatars, ils pour-
ront tous ensemble conquérir les
royaumes et lutter contre les Asu-
ras qui les menacent.
Malheureusement, il semblerait
que les dirigeants actuels ne l’en-
tendent pas ainsi. Ils voient là un
exemple des débordements que
l’on peut attendre d’individus do-
Shankar
Sudarshan,
imposteur
hankar est un homme ro-
S buste d’une trentaine d’an-
nées. Jovial et légèrement enrobé,
c’est un bon vivant qui ne refuse
jamais un repas ou la célébration
d’un festival. Il parcourt depuis
plusieurs années les routes de
Prithivî, portant à la ceinture un
imposant tulwar dont la lame est
ornée de motifs élaborés. S’arrê-
tant dans tous les villages, il se pro-
pose, en tant qu’Avatar, d’apporter
sa protection aux résidents contre
un peu d’argent. Il passe alors les
jours qui suivent nourri et logé aux
frais des villageois. Ses acolytes
interviennent dès que les clients
commencent à mettre en doute les
capacités de leur soi-disant sau-
veur. Au nombre de quatre, ils pas-
sent à l’attaque lourdement armés,
pillant et menaçant leurs victimes.
Shankar, de son côté, négocie avec
le chef des lieux pour obtenir une
prime s’il parvient à les repousser.
Dès que la somme lui semble suffi-
sante, il passe à l’attaque et, simu-
lant un combat avec ses complices,
les défait aisément. Peu de temps
après, il repart sur les routes, rejoi-
gnant rapidement ses camarades
pour partager le butin.
En effet, Shankar n’a rien d’un
Avatar mais aime à le laisser croire
pour rendre sa combine plus cré-
dible. Grâce à celle-ci, ses amis
et lui mènent dorénavant une
vie confortable et ne rencontrent
que très rarement de difficultés.
Il reste cependant possible qu’un
jour ils se retrouvent dans un vil-
lage confronté à un vrai danger. La
situation deviendrait alors pour le
moins problématique pour eux.
Car, bien qu’il n’hésite pas à ar-
naquer ses semblables, Shankar
n’en a pas moins un grand cœur.
Il s’arrange toujours pour s’instal-
ler dans des villages qui ne sem-
blent pas trop misérables, sous
prétexte qu’ils ne seraient pas de
bons payeurs. En vérité, son objec-
tif n’est pas de mettre d’innocents
villageois en difficulté. Ses com-
plices savent bien qu’en cas de réel
danger il n’hésitera pas à voler au
secours de ceux qui en ont le plus
besoin. Même s’il est dans la pra-
tique incapable de se battre.
113
Nations & Factions
 La Vérité
derrière le Voile

J oueurs, passez votre chemin !

Ce chapitre est exclusivement destiné au MJ, afin qu’il y
prenne connaissance des nombreux secrets du jeu : les Asuras
et le Narak, l’identité des Prophètes et la façon dont ils réécri-
virent l’Histoire, la véritable nature des Avatars, etc.
Toutes les informations sensibles sont là, afin de donner au MJ
114 les clés pour faire de Prithivî un monde plein de mystères, apte
à surprendre ses joueurs.

Les Asuras Les races

Créatures s’étant jadis opposées
aux Devas, et donc au Dharma,
les Asuras furent précipités dans
une dimension infernale grâce au
sacrifice des dieux. Pourtant, cer-
tains demeurèrent sur Prithivî et
y établirent de puissantes forte-
resses tandis qu’au sein du Narak,
leurs frères tentent de se frayer
un chemin vers la lumière afin de
prendre leur revanche…
d’Asuras
orsque Ravana rassembla son
L armée pour affronter les De-
vas sur le Mont Sumeru, il noua
des alliances avec diverses races
des temps mythologiques. C’est
ce vaste rassemblement hétéro-
gène qui reçut la marque des Asu-
ras, celle-ci frappant tous les êtres
qui avaient eu l’audace de s’élever
contre le Dharma tout-puissant.
 115

Secrets
116
 La marque des
Asuras

Asura est un terme qui définit non

une race mais une catégorie d’êtres :
ceux qui ont voulu briser l’ordre
juste de l’univers, s’élevant contre
le Dharma et défiant les Devas.
Après la destruction de Svargaloka 117
par les armées de Ravana, tous ceux
qui s’étaient alliés à l’empereur des
Rakshasas furent dès lors maudits
par la Puissance juste. Ils reçurent
une souillure, une marque qui les
identifierait pour toujours comme
des Asuras (littéralement « ceux En terme
qui se dressent face au Dharma »).
Toutefois, cette marque n’est pas de jeu
indélébile. Les exemples sont peu
nombreux (le plus connu étant ce-
lui de la mère de Kalki), mais un Lorsqu’un élément technique
Asura peut redevenir pur. Il doit de Devâstra fait référence aux
pour cela se repentir et se livrer à Asuras (par exemple, les man-
une ascèse drastique, une péni- tras ou mandalas qui n’agissent
tence qui le lavera de ses péchés et que sur ces êtres), cela signifie
lui permettra d’être à nouveau re- que ne sont concernés que les
connu comme un sujet du Dharma réels Asuras. Les repentis qui
digne de faire partie de la création. se sont débarrassés de cette
Évidemment, la plupart des Asuras souillure, les Yakshas purs ou
rejettent cette possibilité et élimi- les races mythiques comme les
nent sans pitié ceux d’entre eux qui Garudas ne sont pas englobés
seraient tentés par cette voie. dans ce terme.

Secrets
118
 Les Rakshasas
L’une des plus puissantes et an-
tiques races du monde, les Raks-
hasas bâtirent jadis un empire
qui le disputait en magnificence à
celui des Devas. Le puissant diri-
geant de la nation, Ravana, laissa
alors son orgueil et son ambition
dicter ses actes et c’est lui qui le
premier mobilisa son peuple et
d’autres pour essayer de changer
l’ordre des choses. La Guerre blas-
phématoire fut la conséquence di-
recte de l’arrogance de l’empereur
des Rakshasas…
Les Rakshasas ressemblent énor-
mément aux êtres humains d’ap-
parence générale, à quelques dé-
tails près. Ainsi, une petite paire de
cornes orne leur front, leurs crocs
sont plus aigus et une queue pro-
longe leur colonne. Leur peau peut
être blanche, rouge ou bleue tandis
que leurs cheveux restent sombres.
Leurs yeux sont fendus comme
ceux d’un fauve. Les Rakshasas dé-
gagent une beauté troublante, in-
humaine, et les Rakshasîs étaient
connues pour leurs danses lascives
à même de séduire les Devas.
Maîtrisant de sombres pouvoirs,
les Rakshasas devinrent naturel-
lement les dirigeants de l’armée 119
des Asuras. Intelligents, évolués
et raffinés, ils se crurent les égaux
des Devas et cela les mena finale-
ment à leur perte… Mais dans les
ténèbres du Narak, les Rakshasas
sont toujours les charismatiques
leaders des Asuras et lorsque la
prison laissera échapper les dé-
mons, ils mèneront naturellement
la vendetta contre les nations hu-
maines.
Secrets
120
 Les Nâgas
Race discrète et retirée, les Nâgas se
laissèrent malgré tout convaincre
par les Rakshasas de se joindre à
leur croisade. Fantassins de choc,
ils jouèrent un rôle déterminant
dans la Guerre blasphématoire et
ils durent subir la punition de l’en-
fermement dans le Narak…
Les Nâgas ont un puissant corps
de serpent surmonté d’un torse
humain, ce qui leur donne une ap-
parence dérangeante. Leur faciès
reptilien est effrayant et leurs cro-
chets parfois empoisonnés don-
nent à leur sourire une sinistre ré-
sonance… Leur peau écailleuse et
froide ainsi que leur musculature
puissante en font des adversaires
difficiles à blesser. Sans même par-
ler de leur rapidité contrastant avec
leur imposante stature… Leur re-
gard fendu est hypnotique et plus
d’un mortel s’est retrouvé paralysé
de terreur face à un Nâga le fixant
comme le serpent fixe l’oiseau.
Les Nâgas sont les troupes de base
des Asuras, des soldats puissants
et disciplinés. Leur physique im-
posant et leur grande souplesse en 121
fait des éclaireurs et des fantassins
de choix, idéaux pour garnir les
premières lignes. Lorsqu’ils sont
laissés à eux-mêmes, les Nâgas
sont plutôt solitaires, chassant
leurs proies (parmi lesquelles les
humains) dans les nombreuses
jungles de Prithivî.
Secrets
122
 Les Jatayus
Enfantés par le seigneur Jatayu,
ces hommes-vautours au tempé-
rament cruel n’hésitèrent pas un
instant quand Ravana leur proposa
de se joindre à lui pour conqué-
rir le monde. Ils constituèrent les
troupes aéroportées des Asuras et
assumèrent également le rôle d’es-
pions, observant les armées ad-
verses du haut du ciel.
Les Jatayus ont un corps huma-
noïde, mais de puissantes et larges
ailes leur tiennent lieu de bras
tandis que leur tête est celle d’un
vautour. Ils sont grands et leur en-
vergure les rend gauches sur le sol
mais, dans les airs, ce sont des pré-
dateurs sans pareils. Leurs serres
et leur bec constituent des armes
redoutables tandis que leurs ailes
leur offrent une vitesse impres-
sionnante. Bien que charognards,
les Jatayus adorent s’en prendre
à des proies jugées plus faibles
qu’eux (dont les mortels).
Les Jatayus sont sans doute les plus
incontrôlables des Asuras. Depuis
la fin de la Guerre blasphématoire,
123
ils ne sont plus vassaux des Raks-
hasas mais mènent leurs desseins à
leur gré. Agents du chaos, ils n’ont
pas de vision à long terme et se
contentent de semer la désolation
et la mort. Les Garudas sont leurs
pires ennemis, encore à l’heure ac-
tuelle.
Secrets
124
 Les Yakshas
Le cas des Yakshas est particulier
au sein des Asuras, car toute la race
ne céda pas à l’offre des Rakshasas.
Environ la moitié se rangea aux cô-
tés de Ravana tandis que les autres
désapprouvèrent cette décision et
s’allièrent avec les Devas. Ainsi,
tous les Yakshas ne reçurent pas
la souillure des Asuras et ceux qui
vivent actuellement dans les forêts
de Prithivî sont restés purs.
Les Yakshas sont des lutins bedon-
nants à l’air jovial. Ceux d’entre eux
qui sont des Asuras arborent un
faciès cruel et des crocs aiguisés.
Hormis ce détail, il est impossible
de distinguer un Yaksha pur d’un
allié des Asuras. Les Yakshas pos-
sèdent de puissants pouvoirs d’il-
lusion et de perturbation mentale
dont ils se servent pour désorien-
ter les humains qui empiètent sur
leur territoire. Ils sont facétieux et
aiment jouer des tours. Bien sûr,
pour les Asuras, ces tours prennent
une tournure violente et mortelle
la plupart du temps… Les deux fac-
tions de Yakshas se haïssent cor-
dialement et ne manquent jamais
une occasion de s’entretuer.
Au sein des Asuras, les Yakshas
125
sont des électrons libres, envoyés
pour dispenser le chaos chez l’ad-
versaire. Leurs farces cruelles mi-
nent le moral des ennemis, mais
ce ne sont pas de bons guerriers.
Les Yakshas purs vivent dans les
jungles et forêts, qu’ils protègent
de leurs doubles démoniaques,
mais aussi des mortels trop avides.
Secrets

Monstres divers…
Lorsque Ravana alla trouver les
Yakshas pour leur demander de
se joindre à eux, la géante Tatakâ
tomba amoureuse de lui et entraî-
na une partie de son peuple dans
la rébellion contre les Devas, gui-
dée par sa luxure. Ravana et elle
devinrent amants et conçurent
de nombreux enfants, monstres
contre-natures qui à leur tour se
reproduisirent entre eux et engen-
drèrent de nouvelles générations
de créatures repoussantes.
Ces êtres contrefaits se rangè-
rent naturellement aux côtés de
leurs géniteurs et naquirent avec
la marque des Asuras. Variés au-
tant dans leur aspect que dans
leurs pouvoirs, ils servirent à di-
verses tâches et terrifièrent les
126 mortels plus qu’aucune autre race.
Ces monstres sans nom, dont il
n’existe quasiment pas deux spé-
cimens identiques, mêlent dans
leur apparence des éléments issus
de diverses espèces animales. Véri-
tables chimères, l’un peut arborer
une carapace de crabe et de puis-
santes pinces au bout des bras tan-
dis que l’autre présentera la peau
écailleuse d’un poisson ainsi que
des nageoires et branchies.
Les monstres sont de loin les Asu-
ras les plus présents sur Prithivî.
Ils infestent la jungle de la terreur
et errent sur les routes du conti-
nent. Fort heureusement, ils sont
en général moins puissants que les
Asuras issus de races anciennes et
les Ksatriyas sont généralement de
taille à les affronter. Bien entendu,
il y a des exceptions…
Asurâstra
(niveau 4)
Ce chakram aux reflets sombres
permet à son possesseur d’être
un redoutable meneur. Alliant
rapidité et organisation, cette
arme est difficile à maîtriser et
seul un esprit vif est à même de
l’utiliser pleinement.
Dégâts : 1 Protection : 2
Spécial
Cette arme confère à son por-
teur 2 succès automatiques en
Stratégie.
Pouvoirs
• Prendre l’avantage : l’arme
d’Abhasa lui confère 1 Succès
automatique à ses jets d’initia-
tive de façon permanente.
• Surprendre son adversaire : Ab-
hasa fait preuve d’une vitesse
hors du commun lui permet-
tant de facilement déborder
son adversaire et de réorgani-
ser rapidement ses troupes en
pleine bataille. (Multiplicateur
de vitesse : x4 ; Coût : 4).
• Coup fatal : cette manœuvre
complexe permet d’achever
son adversaire en un seul coup,
permettant généralement de
finir un duel alors qu’il vient
juste de commencer (Dégâts :
30 ; Coût : 6).
• Protection des subordonnés :
le chakram semble tourner à
grande vitesse autour de son
porteur, repoussant les attaques
le visant ainsi que ceux qui l’en-
tourent. Son porteur peut à
tout moment le rappeler à lui
et continuer à utiliser les autres
capacités de cette arme. (Pro-
tection : 15 ; Aire : 25 m ; Durée :
scène ou combat ; Coût : 8).
 Le Narak
e Narak est la prison dans la-
L quelle les Asuras se retrouvè-
rent enfermés à l’issue du grand
sacrifice des Devas. Il s’agit en fait
d’une dimension parallèle, séparée
de Prithivî par l’Âtman conjugué
de tous les dieux, ce qui la rend
presque totalement imperméable.
C’est le Deva Vishvakarma, sur les
conseils de Kali, qui commença à
jeter les bases d’une prison qui éloi-
gnerait les Asuras de la civilisation
afin de mettre un terme à la Guerre
blasphématoire. Le divin architecte
traça des plans métaphysiques,
apprit la science des mandalas et
finit par aboutir à la conclusion
que seule une énergie aussi déme-
surée que l’Âtman cumulé de tous
les Devas permettrait de donner
naissance au Narak et d’y précipiter
l’armée de Ravana. Vishvakarma
fit part de cela à Indra et le roi des
dieux prit alors la décision de sacri-
fier les siens pour sauver tout Pri-
thivî. Utilisant les plans de Vishva-
karma et la capacité de Pârvatî à
manipuler l’Âtman pur, les Devas
acceptèrent de bon gré de donner
leur vie immortelle pour ériger la
prison infernale qui allait permettre
à l’humanité de vivre en paix pour
les prochains siècles.
Une prison
qui s’affaiblit
Le Narak n’est qu’une vaste éten-
due désolée et stérile, un désert de
rocs acérés dominé par un ciel gri-
sâtre. Ce monde semble infini, mais
n’est qu’une répétition éternelle des
mêmes paysages. Hormis les Asu-
ras, il n’y existe aucune vie indigène.
Çà et là, on peut y voir émerger une
sombre forteresse ou une parodie
de ville : les Asuras s’y regroupent
pour fomenter leurs sombres des-
seins (la plupart tournant autour du
projet de briser la barrière du Narak
pour retourner sur Prithivî).
Théoriquement, le Narak est totale-
ment séparé du monde des mortels
et aucune interaction ne peut avoir
lieu entre les deux… Mais la réalité
est toute autre : dès sa création, la di-
mension infernale présenta diverses
failles par lesquelles des Asuras de
puissance modérée purent revenir
sur Prithivî. Avec le temps, ces ou-
vertures s’agrandirent peu à peu et
le Prophète Arjun Prasad utilisa les
propriétés du pirama afin de créer
des sceaux de renforcement. Grâce à
cela, la barrière s’épaissit et plusieurs
127
siècles passèrent sans que les incur-
sions d’Asuras n’augmentent.
Toutefois, depuis peu, un double
phénomène contribue à fragiliser la
paroi qui sépare le Narak du monde
réel. Le plus évident est dû à l’avi-
dité des hommes : le pirama est
un métal précieux entre tous, aux
propriétés sans égales. Les divers
filons en sont donc exploités inten-
sivement et les sceaux mis en place
par Arjun Prasad se retrouvent fra-
gilisés voire détruits ; d’autant que
le Prophète fou Unmâda, aidé de la
faction Chaaya, a entrepris de tous
les briser pour faciliter le retour
des Asuras… Les démons vivant
sur Prithivî ont d’ailleurs fini par
comprendre la nature des sceaux et
ils s’emploient également à les dé-
truire de leur côté.
Secrets
 L’autre phénomène qui contribue à
rapprocher le Narak de Prithivî est
ignoré de tous (à part peut-être des
Prophètes ?). Il s’agit de l’existence
même des Avatars. Etant les réin-
carnations des Devas, ils sont in-
vestis d’une partie de l’Âtman divin
qui normalement sert à maintenir
la barrière qui entoure le Narak. Et
plus un Avatar ouvre ses Chakras
et retrouve sa puissance d’antan,
plus cette puissance est soustraite
à la barrière et la fragilise… Ainsi,
chaque nouvel Avatar qui se révèle
œuvre involontairement au retour
des Asuras sur Prithivî. Il s’agit là
d’une ironie du sort, le fait que les
Devas qui se réincarnent finissent
par déclencher à terme une nou-
velle Guerre blasphématoire, qui
pourrait cette fois réduire l’huma-
nité à néant.
128 La conséquence de tout cela est
que, depuis environ un siècle, de
nombreuses failles s’ouvrent un
peu partout entre le Narak et Pri-
thivî. Actuellement, elles ne sont
pas assez grandes pour laisser
passer de puissants Asuras, mais
divers monstres parviennent régu-
lièrement à s’échapper de la prison
pour revenir semer le chaos et la
mort sur le continent. Les endroits
où des sceaux sont détruits sont
semblables à de larges plaies : c’est
par là que se déversent les plus
terribles des Asuras vomis par le
Narak… Si le passage est possible
dans un sens, il l’est également
dans l’autre : on peut aller de Pri-
thivî vers l’intérieur de la prison.
Cependant, quel mortel serait as-
sez fou pour y songer ? Par contre,
bien des Asuras effectuent de tels
allers-retours, afin de relayer les
ordres de leurs seigneurs ou d’ap-
porter des artefacts puissants au
sein du Narak.
Les grands
seigneurs
infernaux
Régnant depuis le Narak dont ils
ne peuvent sortir à cause de leur
puissance démesurée, ils atten-
dent patiemment le jour où leur
vengeance pourra s’exercer…
• Ravana •
Incontestablement le chef recon-
nu des Asuras, le premier d’entre
eux, Ravana est l’égal d’un dieu à
tout point de vue. Déjà puissant
alors qu’il n’était qu’empereur de la
civilisation des Rakshasas, il accu-
mula encore du pouvoir durant la
Guerre blasphématoire et encore
plus depuis qu’il est emprisonné
au Narak. Il était jadis l’égal d’In-
dra : nul doute qu’actuellement il
le surpasse en tout point, avec ses
dix têtes et ses cinquante bras.
Ravana règne depuis le Palais
de Fer, la capitale du Narak en
quelque sorte. Depuis qu’il est
possible à des Asuras mineurs de se
rendre sur Prithivî, Ravana est en-
tré en contact avec le seigneur de
Lanka et les divers chefs de guerre
de la jungle de la terreur afin de
coordonner leurs actions. Les ar-
mées démoniaques sont donc en
train de s’organiser à l’insu des na-
tions humaines, attendant le jour
idéal pour frapper et désorganiser
la société mortelle.
 • Tatakâ •
Ancienne reine des Yakshas,
Tatakâ est une géante à qui sa
liaison avec Ravana octroya le
pouvoir d’engendrer à volonté des
monstres difformes, véritable chair
à canon parmi les Asuras. Conti-
nuant à régner sur une cour démo-
niaque dans une jungle artificielle
aux arbres en pierre de lave, elle ac-
couche régulièrement de troupes
fraîches à envoyer sur Prithivî afin
d’y semer la terreur. Ses sujets lui
amènent le plus souvent possible
des victimes humaines à dévorer
afin de reconstituer ses forces.
Répudiée par Ravana jadis, elle lui
en veut et pourrait être amenée à
le trahir un jour… Tatakâ reste une
femme capricieuse, pouvant faci-
lement prendre amant un jour et
le dévorer le lendemain. Bien des
mortels tombés sous son charme
ont connu ce sort…
• Jatayu •
Père de la race qui porte son nom,
Jatayu est le frère de Garuda. Mais
là où celui-ci était noble, coura-
geux et compatissant, Jatayu est
veule, lâche et cruel. Depuis qu’il
est enfermé au Narak, Jatayu vit
sur un pic rocheux qu’il ne quitte
presque jamais, contemplant
l’étendue désolée que constitue
sa prison. Personne ne sait réelle-
ment ce qu’il prépare, pas même
ceux issus de sa lignée.
Jatayu ressemble en tout point aux
êtres nés de sa couvée, mais en plus
grand, massif et puissant. C’est un
Asura effrayant, d’une envergure
sans pareille et dont chaque bat-
tement d’ailes peut provoquer une
tempête. Cependant, depuis qu’il
s’est retiré, beaucoup le croient en
réalité mort…
Sur Prithivî…
Certains Asuras échappèrent à
l’emprisonnement dans le Narak
jadis et d’autres s’en évadèrent
plus récemment. Sur Prithivî, deux
lieux sont connus entre tous pour
être des territoires sous influence
des Asuras…
La Bayanak-van
La jungle de la terreur est une vaste
étendue boisée, à la végétation si
inextricable que le soleil n’y atteint 129
jamais le sol. Si les abords en sont
plus ou moins sécurisés notam-
ment grâce à Akodya, son cœur est
un enfer végétal peuplé de certains
des plus terribles Asuras vivant sur
Prithivî. On y trouve notamment
presque tous les Yakshas corrom-
pus du continent.
Malgré cela, la Bayanak-van n’est
pas une « nation » unie : différents
chefs de guerre y règnent sur leurs
armées et se livrent même parfois
bataille entre eux. S’ils s’unissaient,
Prithivî courrait un grand danger
tant la concentration d’Asuras au
sein de cette jungle est importante.
Parmi les monstres les plus connus
vivant dans la Bayanak-van, citons :
Aghasura, le Nâga le plus imposant
jamais vu, un serpent gigantesque
aux écailles d’acier vert ; Daitya,
Secrets
 le géant frère de Tatakâ qui règne
sur les Yakshas ; Kaitabh, le démon
capable de diviser son corps en six
parties pour être partout à la fois ;
ou encore Usahs, qui vola une par-
tie du pouvoir du soleil quand Sûrya
fut jadis capturé par les Asuras…
Lanka
Lanka ressemble en tout point à
un morceau du Narak transporté
sur Prithivî, posé en plein milieu
de l’Océan sombre. C’est une île
volcanique et rocailleuse ; de nom-
breux cratères saturent l’atmos-
phère de cendres grisâtres, ren-
dant l’air irrespirable aux humains
et obstruant le soleil. Les coulées
de lave constituent la seule source
de lumière rougeoyante, achevant
de donner à ce paysage l’allure
130 d’un enfer terrestre. Le côté est de
Lanka comporte un étonnant port
militaire, dans lequel les Asuras
construisent les navires qui leur
permettront de lancer des raids sur
Akodya.
Le Rakshasa Kumbhakarna, qui se
prétend le frère de Ravana, règne
sur Lanka. Il siège dans une haute
tour d’obsidienne et y exerce son
autorité sur une vaste armée ras-
semblant toutes les races d’Asuras.
Il les entraîne et les prépare pour
la guerre à venir, celle que Ravana
planifie depuis les profondeurs du
Narak, assisté de plusieurs puis-
sants généraux dont Sambara,
génie militaire capable dit-on de
faire tomber n’importe quelle for-
teresse.
Abhasa
Chakra : 5
Corps. : 5
Mouvement : 5
Esprit : 6
Charisme : 5
Vitalité : 40
Âtman : 25
Pouvoir :
• Métamorphose
Dhara
Dhara (« la Lame ») est une petite
armée d’Asuras errant sur Prithivî.
Abhasa, le général de Dhara,
est un Rakshasa qui manie une Asu-
râstra semblable à un chakram. Re-
lativement puissant et intelligent, il
a compris depuis longtemps que les
nations humaines ont sur les Asu-
ras un avantage certain : elles sont
organisées et leurs armées sont dis-
ciplinées, alors que les Asuras ne
sont finalement qu’une horde de
monstres chaotique et sans ordre.
Abhasa voulut changer cela et créer
Dhara dans le but de mener une ex-
périence : créer une armée d’Asuras
disciplinée et obéissante, capable
d’en remontrer même aux troupes
de la fière Akodya. Il se mit alors en
quête de subordonnés compétents,
à même de l’aider dans cette tâche.
Ce ne fut pas facile, et Abhasa dut
vaincre en duel de nombreux Asu-
ras afin de les obliger à lui prêter
allégeance. En quelques années, il
parvint à réunir autour de lui cinq
puissants généraux, partageant les
mêmes buts et la même vision. Urâga
Urâga est un Nâga albinos, aux
Chakra : 4
yeux rouges et perçants. Rejeté par
Corps. : 5
les siens en raison de sa couleur,
Mouvement : 4
il s’entraîna sans relâche afin de
Esprit : 4
venger cette humiliation. Devenu
Charisme : 0
puissant, il massacra ses frères de
Vitalité : 32
couvée puis se mit à errer sans but
Âtman : 20
avant de rencontrer Abhasa, dont
il devint le premier compagnon.
Pouvoirs :
Urâga est généralement sanglé dans
• Empoisonnement
une armure lourde qui lui donne
• Peur 2
un aspect martial impressionnant.
Il manie une longue lance que sa
Spécial :
rapidité reptilienne rend mortelle à
• Écailles (Protection 4)
coup sûr. Contrairement à ceux de
• Armure lourde (Protection 5)
sa race, Urâga n’aime pas jouer avec
• Vel (Dégâts 4)
ses proies : il préfère donner à ses
• Réserve d’initiative : 5 Succès
adversaires une mort honorable,
surtout s’ils se sont comportés en
131
guerriers face à lui.

Karpara est une sorte de

tortue humanoïde au visage ridé
et serein, dont le large corps est Karpara
bien protégé par une épaisse ca-
rapace. Monstre parmi d’autres,
il s’en distingua néanmoins par sa Chakra : 3
patience et son intelligence aiguë Corps : 3
qui le firent remarquer par Ab- Mouvement : 3
hasa malgré ses médiocres com- Esprit : 6
pétences martiales. Karpara est Charisme : 0
le stratège de Dhara, un général Vitalité : 24
capable d’envisager un problème Âtman : 15
sous tous les angles avant d’opter
pour le meilleur plan d’attaque. Spécial :
C’est grâce à son talent que la pe- • Carapace (Protection 3)
tite armée a pu jusqu’à lors échap-
per à tous ses ennemis. Lorsqu’il a
du temps libre, Karpara aime jouer
aux échecs.

Secrets

Ghonâ
Chakra : 4
Corps : 4
Mouvement : 4
Esprit : 4
Charisme : 0
Vitalité : 32
Âtman : 20
Pouvoirs :
• Vol
• Peur 2
Spécial :
• Serres & bec (Dégâts 4)
• Plumes d’acier (Protection 2)
132
Danta
Chakra : 4
Corps. : 4
Mouvement : 5
Esprit : 4
Charisme : 0
Vitalité : 32
Âtman : 20
Pouvoir :
• Immunité physique
Spécial :
• Tulwar colossal (Dégâts 6)
Ghonâ est un Jatayu plus so-
ciable que ses congénères et doté
d’un féroce sens de l’humour. Le
dessein d’Abhasa le distrait et il le
suit bien volontiers dans son en-
treprise pour avoir l’assurance de
ne jamais s’ennuyer. Faisant office
d’éclaireur, son agilité le rend pré-
cieux et constitue son atout le plus
sérieux dans un combat : Ghonâ
est en effet un virtuose des com-
bats aériens, ayant à son tableau
de chasse de nombreux Garudas…
Vulnérable au sol, il prend bien
garde à toujours rester perché hors
de portée immédiate même de ses
alliés, au cas où.
Danta est le plus gigantesque
des généraux de Dhara. Croise-
ment improbable d’homme et
d’éléphant, il a un corps massif
aux larges membres surmonté
d’une tête de pachyderme, trompe
et défenses incluses. Maniant un
sabre adapté à ses proportions,
son barrissement suffit à paralyser
de terreur tous les adversaires lui
faisant face. Danta est la force de
frappe lourde de Dhara, une ma-
chine de guerre effrayante et sans
limites, aimant la bataille plus que
tout. Assez étonnamment, Danta
est également un fin mélomane et
sa trompe peut produire une mu-
sique aussi mélodieuse que celle
d’une flûte.
Chikurî est une Rakshasî sé-
duisante malgré les cicatrices qui
ornent son corps, et qu’elle n’hésite
jamais à dévoiler. Se battant avec
une urumi dentelée, elle est une
véritable furie au combat mais re-
devient aussi calme qu’un ciel sans
nuage à la fin de la bataille. Parlant
peu, elle organise la logistique de
Dhara avec une rare maîtrise : c’est
grâce à elle que l’armée ne manque
jamais de vivre et trouve toujours
un endroit sûr pour monter le
camp. Amante occasionnelle d’Ab-
hasa, elle ne se lie pas à lui et pré-
fère vagabonder d’un homme à un
autre ; elle a une préférence pour
les mortels sachant faire preuve
de combativité et il arrive même
qu’elle leur laisse la vie à l’issue
d’une nuit de plaisirs.
Chikurî
Chakra : 4
Corps : 4
Mouvement : 4
Esprit : 3
Charisme : 3
Vitalité : 32
Âtman : 20
Pouvoir :
• Métamorphose
Chacun de ces généraux com-
mande à une troupe, au sein de
laquelle ils doivent inculquer la
discipline la plus stricte. Tout man-
quement est sévèrement sanction-
né mais les Asuras qui composent
actuellement Dhara peuvent être
considérés comme l’élite parmi les
leurs ; non pas tant du fait de leur
puissance que grâce à leur capacité
à agir en ordre parfait, suivant un
plan mûrement établi. Ce qui leur
assure de remporter des batailles
contre des adversaires censément
plus forts et plus nombreux.
Asurâstra
(niveau 3)
Cet urumi à la lame vert foncé
possède un pouvoir hypnotique
sur ses adversaires, les laissant
pantelants jusqu’à ce que l’arme 133
vienne les achever.
Dégâts : 3 Protection : 2
Pouvoirs
• Souplesse de la lame : l’arme
confère +1 en V.P. à son por-
teur pour les actions d’agilité
(acrobatie, etc.) (Coût : 2).
• Frappe du cobra : grâce à ses
mouvements imprévisible,
l’arme contourne les défenses
de l’ennemi pour venir frap-
per son point faible (Dégâts :
16 ; Coût : 4).
• Regard du cobra : une fois
touché par cette lame, l’en-
nemi ne peut s’empêcher de
contempler ses ondulations.
Il perd ses moyens et devient
une cible vulnérable (1 dé ma-
lus en Mouvement ; Durée :
combat).
Secrets

Les
Prophètes
Mortels les plus puissants de tout
Prithivî, les Prophètes parcourent
les royaumes depuis la nuit des
temps. Témoins des temps my-
thiques, ils sont les seuls à connaître
la véritable Histoire du continent…
Les
origines
urant la Guerre blasphéma-
D toire, après que les Devas
aient été chassés du Mont Sumeru
par Ravana et son armée, ceux-ci fu-
134 rent recueillis par le seigneur Ârya
et son peuple. Parmi les mortels,
nombreux étaient avides d’aider
les dieux déchus à reprendre leur
place et ils se rangèrent sans hésiter
à leur côté pour combattre les Asu-
ras. Touchés par cette sollicitude,
les Devas enseignèrent un grand
nombre de savoirs aux humains et
ils prirent chacun sous leur aile les
plus prometteurs d’entre eux pour
en faire leurs disciples.
Shiva choisit cinq mystiques déjà
puissants à l’époque pour devenir
leur mentor. Ayant entrevu l’issue
probable de la guerre, le Deva pen-
sait devoir léguer son savoir et sur-
tout sa magie secrète car celle-ci
ne devait pas périr avec lui. Il prit
beaucoup de temps pour réfléchir
et méditer, son ascèse prit des an-
nées avant qu’enfin il ne désigne ses
élèves. Ceux-ci se nommaient Pra-
jnâloka, Unmâda, Visvânha et Arjun
Prasad ; le nom du dernier fut oublié
il y a de cela bien longtemps déjà
(sauf par ses pairs, bien entendu).
Avec Shiva, ces cinq magiciens par-
coururent le monde tandis que les
armées divines et démoniaques se
rassemblaient en vue de la bataille
finale. Ils apprirent tous les secrets
du Dharma et de l’univers, fortifiè-
rent leur corps et leur âme et pour
finir se virent confier la plus pré-
cieuse des connaissances : la mys-
térieuse magie de Shiva. Le Deva
les rendit également immortels
afin qu’ils soient les guides de l’hu-
manité après que les dieux aient
disparu. Les baptisant Prophètes,
il leur confia l’avenir de Prithivî, ce
monde que les Devas avaient ap-
pris à aimer grâce aux mortels.
La Magie de Shiva
En termes de jeu, la magie se-
crète du Deva est ce que le MJ
décidera d’en faire. En réalité,
elle est la justification parfaite
pour expliquer les pouvoirs des
Prophètes, qui dépassent de
loin ceux d’un Brahmane même
expérimenté. La création des
sceaux de consolidation du
Narak ou le mandala de l’oubli
peuvent être des expressions de
la magie de Shiva par exemple.
En bref, le MJ doit se sentir libre
de donner les pouvoirs qui lui
semblent utiles et appropriés
aux Prophètes, en les justifiant
grâce à l’héritage du Deva. Il
doit bien entendu veiller à res-
ter cohérent avec l’univers de
jeu et sa campagne.
 La Grande
Amnésie
a Guerre blasphématoire prit
L finalement fin avec le sacrifice
des Devas et l’emprisonnement des
Asuras. Hélas, cette issue heureuse
avait une contrepartie funeste :
privée de dieux, l’humanité som-
bra dans le désespoir, se pensant
maudite par le Dharma pour n’avoir
su protéger les Devas…Partout, la
civilisation régressait, les nations
s’effondraient : c’était la fin de
l’Histoire. De plus, les Asuras ayant
échappé au Narak proliféraient et
allaient finalement remporter une
victoire inattendue, à l’usure.
Tout cela n’échappa pas aux Pro-
phètes. Ils tentèrent tout d’abord de
guider l’humanité, de la rassurer sur
le devenir de l’univers et le destin de
Prithivî ; mais rien n’y faisait. Alors
ils se réunirent et prirent une lourde
et difficile décision : si l’humanité
était incapable d’aller de l’avant sans
ses dieux, alors il fallait la priver de
leur souvenir. Travaillant durant
des années, ils entourèrent le conti-
nent entier d’un gigantesque man-
dala d’une puissance inimaginable.
Après l’avoir tracé, ils se réunirent
sur le sommet du Mont Sumeru
désormais en ruines et concentrè-
rent leur formidable Âtman pour
lancer le sort qu’ils avaient baptisé
la Grande Amnésie.
En un éclair, celui-ci fit effet : le
monde se trouva baigné dans la
douce lueur du Dharma et les hu-
mains perdirent collectivement la
mémoire. La Guerre blasphéma-
toire, le sacrifice des Devas, l’ori-
gine des Asuras… Tout cela disparut
totalement et un beau matin, ce
fut comme si le monde était jeune
à nouveau. Mais il fallait réorga-
niser entièrement la société et à
nouveau, les Prophètes s’en chargè-
rent : adoubant les trois fils d’Ârya
comme souverains légitimes, ils po-
sèrent ensuite les bases d’un nou-
veau modèle organisé en castes,
nommées varnas. Pour cela, ils
divisèrent l’humanité en quatre :
les guerriers et chasseurs, ceux qui
avaient le plus bravement com-
battu aux côtés des Devas, les des-
cendants des premiers seigneurs
mortels, devinrent les chefs natu-
rels de l’humanité, les Ksatriyas ;
leurs cousins mystiques, magiciens
ou érudits, astronomes et prêtres ,
ceux qui devraient s’imprégner de
la vérité du Dharma pour prendre
le relais en tant que guides spiri-
135
tuels de Prithivî, formèrent la caste
des Brahmanes ; les hommes qui
par leur travail avaient soutenu l’ef-
fort de guerre, ces anonymes qu’ils
soient fermiers, éleveurs, artisans
ou marchands et qui représentent
le peuple au sens noble du terme,
devinrent les Vaisyas ; enfin les
lâches, les traîtres, les esclaves et les
criminels furent regroupés dans la
varna des Sûdras.
Après une période de troubles
divers due aux ambitions des fils
d’Ârya, Prithivî prit plus ou moins
la configuration qu’on lui connaît
toujours actuellement : les trois
grands royaumes furent fondés
et diverses cités-états gagnèrent
leur indépendance. Une fois le
monde ordonné, la guerre contre
les Asuras put reprendre. Guidées
Secrets
 par les Prophètes et leurs pouvoirs
défiant l’imagination, les armées
des royaumes exterminèrent la
majeure partie des démons qui
avaient proliféré en profitant de
l’apathie de l’humanité. Après
d’âpres batailles, le continent fut
entièrement reconquis à deux ex-
ceptions près : la jungle de la ter-
reur et l’île de Lanka devinrent les
ultimes bastions des Asuras sur-
vivants. Pouvant les contenir, les
royaumes mirent fin à cette guerre
pour se consacrer à leur dévelop-
pement politique et culturel.
Une fois l’humanité remise sur la
voie de la civilisation et les Asuras
vaincus, les Prophètes se retirè-
rent du monde afin de suivre leurs
propres desseins. Réapparaissant
parfois ici ou là au gré de l’Histoire
et des évènements, ils restent les
136 gardiens de Prithivî et les guides
spirituels bénis par le Dharma.
Le Mandala de
l’Oubli
Ce puissant rituel entoure en-
tièrement Prithivî et ne pourra
être brisé que par la mort d’au
moins trois Prophètes ; un évé-
nement qui a peu de chances de
se produire…
Ce mandala n’affecte cependant
que l’humanité. Ni les Asuras
ni les êtres mythiques n’y sont
sujets et eux se souviennent du
réel passé de Prithivî. D’ailleurs,
de nombreux indices de la falsi-
fication de l’Histoire existent un
peu partout sur le continent, ce
qui permet à une organisation
comme Vyutpatti d’exister…
La véritable Histoire du monde
est ainsi l’un des grands secrets
du jeu, un de ces mystères que
les PJ pourront défricher peu à
peu pour le plus grand plaisir
des joueurs.
 Le Pirama
Forgeron de génie, Vishvakarma
fut rapidement confronté à un
problème qu’il n’avait pas prévu
lorsqu’il avait décidé de créer un
objet divin pour chacun de ses
frères et sœurs : il n’existait pas
sur Prithivî de matériau d’une
qualité suffisante pour accueillir
l’Âtman des Devas. Il avait par-
couru tout le monde connu mais
n’avait pas trouvé satisfaction.
Dépité, il se retira pour y réfléchir
calmement. Plusieurs jours plus
tard, il sortit enfin de sa médita-
tion. Le meilleur matériau pour
accueillir la puissance divine était
sous ses yeux depuis le début : il
s’agissait du sang des Devas.
S’entaillant légèrement la peau,
Vishvakarma fit couler son propre
sang et utilisa ses dons pour lui
donner la consistance du métal.
Celui-ci apparut rapidement in-
destructible et donc très difficile
à travailler. Le divin forgeron fit
alors appel à Sûrya, qui fournit la
chaleur nécessaire au travail de ce
nouveau métal, nommé pirama.
Ainsi naquirent les premières
Devâstras. Par la suite, au péril
de sa vie, Vishvakarma utilisa
une nouvelle fois son propre sang
pour créer les armes nécessaires
(notamment les Âryâstras des
mortels) à la lutte contre les Asu-
ras lors de la Guerre blasphéma-
toire. Cet effort l’affaiblit énor-
mément et c’est à bout de forces,
toujours aidé du Deva du soleil,
qu’il apporta la touche finale à ses
œuvres.
La nature même du pirama lui
permet de lutter efficacement
contre les Asuras (En termes de
jeu : une arme en pirama double
ses dégâts contre les êtres por-
tant la marque des Asuras ; une
armure de pirama double sa pro-
tection contre ces mêmes êtres).
En contrepartie, sa solidité le
rend difficile à forger et nécessite
pour cela une chaleur extrême et
une force hors du commun. Les
différents filons de pirama que
l’on trouve un peu partout sur
Prithivî ont en réalité une origine
bien morbide : il s’agit de rien
moins que du sang que les Devas
versèrent lors de la Guerre blas-
phématoire…
137
Arjun Prasad se servit efficace-
ment de ces filons de pirama pour
créer des sceaux de renforcement,
gardant la barrière qui sépare Pri-
thivî du Narak bien solide. Mais
le Prophète fou Unmâda semble
connaître une magie à même de
dépouiller ce matériau de son
énergie divine, au moins tempo-
rairement, pour rendre plus fra-
gile ces sceaux. Si son mantra ve-
nait à se répandre, ses effets sur la
barrière entourant le Narak et sur
les Devâstras pourraient s’avérer
dévastateurs…
Au sein des montagnes du Bou-
clier du Dharma, un Avatar s’est
installé pour exercer le métier
de forgeron. Spécialisé dans le
pirama, il suscite les convoitises
de nombreuses personnes mais
a jusque-là repoussé toutes leurs
offres.
Secrets
 La place des
son terme la volonté de la Puis-
sance juste. Ils sont ainsi donnés

Prophètes
en exemple par les Brahmanes et
font figure d’idéal à atteindre. Pour
à Prithivî les enfants, ils sont des sortes de
héros, pourfendeurs des Asuras et
grands explorateurs du monde.
’existence des Prophètes et de
L leurs fabuleux pouvoirs n’est Bien qu’ils ne soient pas considérés
un secret pour personne : tout un
comme des dieux, ils sont respec-
chacun sait qui ils sont et ce qu’ils
tés à l’égal du Maharaja Ârya en
ont fait pour l’humanité… Enfin,
personne.
du moins le peuple connaît ce que
les Prophètes édictèrent comme la
Pour les être mythiques, les Pro-
vérité historique après avoir effacé
phètes sont des amis précieux, les
la mémoire des hommes grâce au
témoins de la belle époque où les
mandala de l’oubli.
races se partageaient pacifique-
ment le monde. Jamais un Garuda,
Ainsi la version officielle est la sui-
une Apsara, un Gandharva ou un
vante : le grand seigneur Ârya uni-
grand singe ne refuseraient leur
fia jadis toutes les tribus humaines
aide à un Prophète. Et bien enten-
sous sa bannière afin de combattre
du, les Asuras voient les Prophètes
les Asuras, devenant ainsi le Ma-
comme des ennemis mortels, ca-
138 haraja. Il avait à ses côtés cinq
pables de vaincre même les plus
ministres adoubés par le Dharma,
puissants d’entre eux.
signe que l’univers approuvait son
œuvre : les Prophètes en personne.
Ensemble, ces puissants person-
nages modelèrent la société de Pri-
thivî et firent la guerre aux démons
qui infestaient le monde. Puis Prophètes &
Ârya mourut sur le champ de ba-
taille et ses fils divisèrent le monde projets
entre eux ; ils s’unirent néanmoins
epuis qu’ils se sont retirés
pour terminer l’œuvre de leur père
et contenir les Asuras dans leurs D des affaires mortelles, les
derniers bastions. Après cela, les Prophètes suivent chacun leur
Prophètes abandonnèrent la poli- propre voie. Parfois celles-ci inter-
tique humaine pour suivre la voie fèrent avec le destin de l’humanité,
du Dharma. parfois elles mettent réellement
Prithîvi en danger.
Les Prophètes ne sont pas vénérés
comme des divinités ; les habitants
de Prithivî voient en eux la pro-
messe de ce que pourrait devenir
l’humanité si elle suivait jusqu’à
 récalcitrantes, etc. Il sait qu’au fi-
Prajnâloka nal, son choix est le bon et sa solu-
tion la seule valable. Ce fanatisme
Prajnâloka est le Prophète le plus s’explique aisément : de tous les
impliqué dans la politique du Prophètes, Prajnâloka était celui
continent puisque cela fait presque qui adorait le plus Shiva. Certaines
cent ans qu’il est le conseiller de la rumeurs en faisaient d’ailleurs des
lignée royale d’Akodya.
 amants, ce qui semble corroboré
Lors de l’apparition des premiers par le fait qu’il cherche avec une
Avatars, Prajnâloka ne mit pas grande ardeur l’Avatar qui aurait
bien longtemps à comprendre le en lui l’âme du Deva. Haïssant les
phénomène. Le premier, il sut que Asuras de toute son âme, le Pro-
les Devas étaient de retour et qu’il phète veut leur extermination to-
s’agissait du signal d’une guerre à tale et tant pis si l’humanité doit
venir pour en finir définitivement en souffrir. Car au bout du compte,
avec les Asuras. En parallèle, il grâce à lui, Prithivî pourra enfin
constata que de plus en plus de dé- être en paix.
mons apparaissaient sur Prithivî,
ce qui le confirma dans ses soup-
çons ; en réalité, il n’a pas su faire
le lien entre la réincarnation des
âmes des Devas et l’affaiblisse-
ment de la barrière du Narak…
139
Afin de mettre toutes les chances
du côté des hommes, Prajnâ-
loka influa directement sur la
politique d’Akodya en réveillant
les volontés hégémoniques du
royaume et en y encourageant
l’accueil des Avatars, sans préju-
ger de leur nation ou caste d’ori-
gine. Son but à terme est simple :
faire en sorte que Prithivî soit
unifiée afin que toute l’humanité
fasse bloc contre les Asuras et les
combatte aux côtés des Devas fi-
nalement réincarnés. Pour cela,
il est prêt à tout : déclencher
une guerre entre Ako-
dya et Pushkala,
annexer politique-
ment Panditya par
des manœuvres
conjugales, écra-
ser les cités-états

Secrets
 Prajnâloka a l’apparence d’un
homme d’une quarantaine d’années,
athlétique et noble. En sa qualité de
principal ministre d’Akodya, il porte
des vêtements luxueux et des bijoux
précieux. Son regard est ombrageux
et son sourire rare, et sa voix tonne
à en faire trembler les murs lorsqu’il
est en colère. Mais la plupart du
temps, il reste en retrait, se conten-
tant d’impulser la politique du
royaume par quelques conseils pro-
férés à voix basse. N’hésitant jamais
à aller se battre contre des hordes
Asuras, il a ainsi su gagner le respect
des Ksatriyas d’Akodya.

Unmâda

Frère de Prajnâloka, Unmâda a le

même but que lui mais ses mé-
140 thodes diffèrent énormément…
Unmâda pense lui aussi que les
Asuras sont sur le point de s’éva-
der du Narak et que l’humanité
doit s’unir afin de les vaincre dans
une ultime guerre, écho de celle
du passé qui coûté la vie des De-
vas. Mais il ne croit pas que les
hommes soient capables de faire
table rase de leurs prétentions et
ambitions pour former une seule
nation à même de repousser la me-
nace : il faut donc forcer cette uni-
fication, par un danger immédiat
et implacable.
C’est ainsi qu’Unmâda a décidé de
détruire la barrière qui sépare le
Narak de Prithivî lui-même. Il est
persuadé que mise ainsi au pied du
mur, l’humanité n’aura plus le choix
et devra se rassembler derrière les
Avatars pour survivre devant le flot
des Asuras vomi par la dimension
infernale. Dans ce but, le Prophète
parcourt le continent et cherche les
divers sceaux que Arjun Prasad mit
jadis au point pour consolider la pri-
son des démons, afin de les détruire
un par un. Il pense que sans cela, la
barrière sera suffisamment affaiblie
pour que les Asuras finissent par la
crever eux-mêmes. D’ailleurs son
hypothèse lui semble avérée par la
recrudescence de monstres sur le
continent. Mais, à l’instar de son
frère, Unmâda n’a pas compris le
lien entre le Narak et les Avatars…
Dans sa quête, Unmâda se fait ai-
der par diverses factions (dont la
plus organisée est le Chaaya) en
manipulant et tronquant la vérité.
Il n’hésite pas à se servir d’Avatars
naïfs, dont la puissance lui est né-
cessaire pour détruire les sceaux.
Unmâda se sert de ses pouvoirs
pour changer d’apparence à son
gré. Il se présente toujours sous
le meilleur jour possible pour
convaincre son interlocuteur :
vieux Brahmane pétri de sagesse
ou fier et jeune Ksatriya, il gagne
ainsi un avantage certain pour re-
cruter ses partisans.
Visvânha
De tous les Prophètes, Visvânha
est probablement le plus discret et
celui qui interfère le moins avec la
politique du monde.
En fait, sa conviction profonde est
que l’humanité doit parvenir par
elle-même à surmonter les obs-
tacles qui se dressent devant elle ;
et dont les Asuras font partie. Bien
sûr, prenant son rôle de guide très
à cœur, il n’hésite jamais à prendre
sous son aile des héros prometteurs
ou des Avatars pleins de potentiel.
Il se fait mentor ou maître, enseigne
les arts de la guerre ou la magie, in-
culque des valeurs de droiture et de
bonté afin de former, génération
après génération, ceux qui forge-
ront l’Histoire future de Prithivî.
ou Asuras repentis par exemple.
Il espère ainsi éviter qu’un conflit
meurtrier n’embrase à nouveau le
monde, en apportant la preuve que
le pardon peut exister : car si même
le Dharma est capable d’absoudre
un Asura, c’est que la rédemption
est possible pour tous.
Visvânha est jeune d’apparence, le
corps forgé par ses errances sans fin.
Il s’habille simplement et ne porte
pas d’armes sur lui. Il use peu de ses
pouvoirs, aimant vivre comme un
simple mortel. Amical et chaleu-
reux, il n’a aucun mal à trouver sans
cesse de nouveaux élèves. Parfois,
il se contente de passer quelques
jours avec un disciple tandis qu’avec
un autre, il lui enseignera son savoir
des années durant.
141

Visvânha mise beaucoup sur Kalki,

le demi-Rakshasa. L’ayant pra-
tiquement élevé, il le considère
comme un fils et lui a appris plus
qu’à aucun autre. Il voit en lui une
promesse qu’il n’avait même ja-
mais imaginée : celle d’une paix
possible, sans guerre, par une
union entre les races. Depuis, il
cherche sans relâche (et pour le
moment sans succès) d’autres
êtres du même acabit : hybrides

Secrets

Arjun Prasad
Arjun Prasad est l’un des Pro-
142 phètes les plus actifs pour l’huma-
nité, même si peu le savent à cause
de sa grande discrétion.
Curieux et d’un esprit avide, Arjun
Prasad aime apprendre constam-
ment. Il étudie tout et tout le
temps, et c’est ainsi que jadis il
découvrit que la barrière entre Pri-
thivî et le Narak s’affaiblissait peu
à peu. Se plongeant dans une pro-
fonde réflexion, il mit au point une
technique pour créer des sceaux
de puissance à partir de pirama,
le métal légendaire. Imprégnant
certains gisements de sa puissance
et de la pureté du Dharma, il en fit
autant de verrous mystiques assu-
rant une stricte séparation des di-
mensions mortelle et infernale.
Depuis peu, Arjun Prasad a pris
conscience que quelqu’un détruit
ses sceaux un par un. La puissance
nécessaire pour cela étant considé-
rable, il pense qu’un Asura majeur
est derrière tout ça ; un démon
ayant compris à quoi servaient les
sceaux. Cela s’ajoute à l’exploita-
tion intensive des filons de pirama
par les royaumes, affaiblissant len-
tement certains sceaux. Arjun Pra-
sad traque donc sans relâche le res-
ponsable de ces actes de sabotage,
mais il est loin d’imaginer qu’un
autre Prophète se cache derrière
tout ça…
Arjun Prasad a l’apparence d’un
vieil homme jovial, à la longue
barbe blanche et aux vêtements
rouges-écarlates. Cheminant de vil-
lages en villages, il raconte des his-
toires aux enfants et leur offre des
cadeaux durant les divers festivals
qui rythment l’année. Peu se dou-
tent que derrière ce personnage be-
donnant et sympathique se cache
l’un des Prophètes, ce qui permet à
Arjun Prasad de mener ses investi-
gations en toute discrétion.
 Le cinquième
Prophète

Le dernier des Prophètes est aussi

appelé le Prophète perdu.

Après la fondation des trois

royaumes, il disparut et plus per-
sonne n’entendit jamais parler de
lui ; pas même les autres Prophètes.
Certains le croient mort, d’autres
pensent qu’il a rejoint le Dharma.
Un bruit court même l’accusant
d’avoir rejoint les Asuras…

Le cinquième Prophète est la

chasse gardée du MJ : à lui de dé-
cider qui il est, quels sont ses pro-
jets, à quoi il ressemble, etc. Il peut
ainsi être le mentor des PJ, leur
guide ou un adversaire terrifiant 143
et inattendu si la dernière théorie
énoncée s’avérait juste… Le MJ doit
donc se sentir libre de définir le
cinquième Prophète selon les be-
soins de sa campagne, en confor-
mité avec son imagination.

Secrets

Les
Avatars
Nouveaux-venus dans le grand jeu
politique et militaire de Prithivî,
les Avatars sont cependant amenés
à y jouer un rôle majeur, tant leur
puissance ne peut se permettre
d’être négligée par les nations du
continent.
De
la nature
des Avatars
a vérité derrière l’existence
144 L des Avatars est d’une grande
complexité et leur présence même
pourrait amener Prithivî à sa
perte… ou la sauver.
Yama
& le Samsara
Quand le Deva Yama décida d’or-
donner le domaine de la mort et
créa le mandala du Samsara afin de
permettre aux âmes de se réincar-
ner selon la volonté du Dharma,
il fut amené à s’interroger sur sa
propre mortalité et celle de ses
frères et sœurs. Sa conclusion fut
que comme toute chose dans l’uni-
vers, les Devas pouvaient et devai-
ent mourir eux aussi un jour. Et
qu’en tant qu’êtres pourvus d’une
âme, ils se réincarneraient égale-
ment.
Mais Yama comprit aussi que le
Samsara n’était pas assez puissant
pour contenir et réorienter des
âmes divines : celles-ci étaient trop
volumineuses (en termes d’Âtman
pur) pour être prises en charge et
réincarnées aisément. Pire : elles
risquaient même de détruire le
Samsara par un afflux trop im-
portant, brisant le cycle de la vie
et de la mort et plongeant ainsi le
monde dans un chaos indicible.
Aussi réfléchit-il à un moyen de
permettre aux Devas de se réincar-
ner tout de même en respectant
l’équilibre cosmique, dans l’impro-
bable cas de leur mort prochaine.
Il trouva la solution quand le for-
geron Vishvakarma créa les De-
vâstras et les offrit aux dieux. Ces
objets de puissance étaient impré-
gnés de l’essence même des Devas
auxquels ils étaient destinés : ce
lien solide inspira Yama. Il édicta
donc une loi céleste stipulant qu’à
sa mort, le Deva verrait son âme di-
visée en deux parties : l’une repo-
serait dans la Devâstra tandis que
l’autre irait rejoindre le Samsara,
en attente de se réincarner. Yama
pensait alors qu’une fois la moi-
tié d’âme abritée par un nouveau
corps, le Deva n’aurait plus qu’à
aller récupérer sa Devâstra pour
redevenir un dieu complet.
Mais hélas, le sacrifice qui mit fin à
la Guerre blasphématoire compli-
qua tout…
 145

Secrets
 Combien Le Narak
&
d’Avatars ? les âmes divines

Lorsque les Devas utilisèrent leur

La réponse à cette question est
Âtman global pour projeter les
complexe, car chaque jour de
Asuras dans une dimension-pri-
nouveaux Avatars se révèlent
son, de fait ils moururent. Mais
tandis que d’autres trouvent la
leurs âmes ne prirent pas tout à fait
mort.
le chemin envisagé par Yama.
On peut considérer néanmoins
En effet, si la moitié qui devait se
qu’environ un millier d’Avatars
fondre dans la Devâstra trouva bien
vivent sur Prithivî à un instant
refuge dans l’objet divin, l’autre,
donné. Parmi eux, une bonne
celle qui était censé rejoindre le
moitié a fait d’Akodya sa patrie
Samsara, dut constituer une bar-
tandis qu’un quart a rejoint
rière entre le Narak et Prithivî.
Pushkala. Le quart restant se ré-
Un flot de demi-âmes se retrouva
partit entre Panditya et le reste
ainsi à séparer les deux mondes,
des cités indépendantes ou sou-
afin de protéger l’humanité. Mais
haite mener une vie neutre et
l’attraction du Samsara était forte
retirée.
et parfois, une âme divine s’y trou-
La grande majorité des Avatars
146 n’a qu’un niveau de Chakra de
vait aspirée, affaiblissant ainsi les
barreaux de la prison des Asuras.
3 ; on peut considérer que 60%
C’est pourquoi de temps à autre,
d’entre eux sont dans ce cas.
au cours de la longue Histoire de
Ceux qui ont atteint le niveau
Prithivî, apparut çà et là un Avatar
4 ne sont guère plus de 25% et
isolé. Mais ces cas étaient bien trop
ceux du niveau 5 constituent
rares et isolés pour que la mémoire
à peine 10%. Les 5% restants
collective s’en souvienne autre-
sont les Avatars d’un niveau de
ment que comme de légendes.
Chakra de 6 ; et on ne connaît
pour le moment aucun Ava-
Récemment, depuis à peu près un
tar ayant ouvert son septième
siècle, le phénomène prend une
Chakra.
ampleur insoupçonnée. La des-
truction de nombreux sceaux, les
Le rajkumar Krishna est l’Avatar
efforts des Asuras et tout simple-
connu le plus puissant de Pri-
ment l’usure du temps ont fini par
thivî malgré son jeune âge, mais
considérablement affaiblir la bar-
peut-être en existe-t-il d’autres
rière du Narak. En conséquence,
d’un niveau équivalent ou su-
les âmes la constituant se retrou-
périeur et qui ne sont pas aussi
vent de plus en plus attirées au sein
célèbres…
du Samsara et se réincarnent en
masse. C’est pour cette raison que
depuis ces cents dernières années,
des Avatars naissent un peu partout
sur le continent et se mettent en
quête de leur Devâstra…
Et c’est pour cette même raison
que le Narak n’a jamais été aussi
proche de Prithivî : l’hémorragie
d’âmes divines rend la barrière po-
reuse et fragile, et plus un Avatar
gagne en puissance et se rapproche
de sa divinité perdue, plus il puise
dans l’Âtman nécessaire à séparer
la dimension infernale du monde
des humains. Paradoxalement, un
Avatar puissant est une arme indis-
pensable pour endiguer le flots des
Asuras mais plus sa force croît pour
protéger l’humanité, plus il la met
de fait en danger…
Être un Avatar
Il n’y a aucun moyen de distin-
guer un mortel normal d’un autre
qui se révélera être un Avatar. En
fait, cet état ne se fait jour qu’à
l’adolescence, entre quatorze et
dix huit ans. Le jeune individu qui
abrite en lui la demi-âme d’un dieu
ressent alors ce que l’on nomme
l’Appel : il commence à faire des
rêves troublants, dans lesquels des
fragments de souvenirs de sa vie
de Deva se manifestent dans une
grande confusion. Il ressent éga-
lement le besoin impérieux de se
rendre sur le Mont Sumeru, attiré
par un phénomène explicable qui
le force physiquement à se mettre
en route tôt ou tard. Cet Appel est
bien évidemment celui de la De-
vâstra qui attend son légitime pro-
priétaire.
Parallèlement, il se sent plus vi-
vant, plus vigoureux, plein d’une
énergie nouvelle. Cette sensation
est due à l’ouverture de son troi-
sième Chakra que provoque l’Ap-
pel de la Devâstra, amplifiant de
fait sa vitalité et son Âtman, lui
octroyant une conscience accrue
du monde. À ce moment là, cette
jeune personne s’éveille pleine-
ment à sa condition d’Avatar. Il ne
lui reste plus qu’à trouver sa De-
vâstra pour que les deux parties de
l’âme du Deva soient enfin réunies.
Une fois formé, le couple Avatar /
Devâstra devient une entité pleine
et entière, un être qui va peu à peu
pouvoir retrouver le chemin de la
divinité. Pour cela, l’Avatar va de-
voir utiliser sa Devâstra, mettre
à profit ses pouvoirs, s’aguerrir et
affronter des épreuves afin de for-
cer ses deux demi-âmes à se rap-
procher de plus en plus. Chaque
nouveau Chakra ouvert les mêle
un peu plus, donnant à l’Avatar ac-
cès à de nouveaux souvenirs, à des
147
bribes de son ancienne personna-
lité, à des pouvoirs supplémen-
taires. C’est un processus délicat,
car l’Avatar doit pouvoir concilier
sa part humaine (ses souvenirs de
mortels, son tempérament forgée
par sa vie actuelle) avec sa part
divine qui se révèle petit à petit
à lui. La plupart arrivent à gérer
cela, mais pour certains le conflit
qui naît de cette fusion progressive
amène à la démence (et un Avatar
fou est un danger mortel).
Ce cheminement a plusieurs
conséquences mais la plus notable
est que le caractère de l’Avatar va
progressivement changer. Se rap-
prochant de sa nature divine, il
finit par personnaliser le domaine
qui était le sien jadis et à agir en
fonction de cela. Il perd peu à peu
Secrets
 ses schémas de pensée mortels
pour acquérir la vision du cosmos
d’une divinité. Or, un Deva n’a pas
la même échelle de valeurs qu’un
être humain, il n’envisage pas les
problèmes de la même manière.
Par bien des côtés, plus un Avatar
devient puissant et plus il devient
inhumain dans son comporte-
ment, ses paroles, ses pensées. Il
se détache d’une certaine façon
mais cela ne signifie pas que son
amour envers l’humanité s’étiole :
c’est juste que du point de vue
d’une divinité, certaines décisions
sur le long terme peuvent heurter
la compréhension limitée de l’es-
prit humain, semblant cruelles et
injustes…
Physiquement, des changements
s’opèrent également. À mesure
que ses Chakras s’ouvrent, l’Avatar
148 grandit et forcit imperceptible-
ment, sa stature reflétant son sta-
tut divin. Ses traits changent peu à
peu pour refléter l’ancienne nature
du Deva dont il abrite l’âme. Une
jeune fille au physique quelconque
incarnant la Devî du charme et de
la grâce embellira, un garçon fluet
incarnant le Deva de la force brute
se musclera, etc. Mais le détail le
plus notable concerne la peau de
l’Avatar : celle-ci bleuit un peu
plus à chaque gain de puissance,
à chaque ouverture de Chakra,
jusqu’à prendre une teinte d’un
bleu aussi pur et profond que l’Ât-
man une fois la divinité entière-
ment restaurée.
La Devâstra
bjet unique reflétant la na-
O ture du Deva et abritant une
partie de son âme, la Devâstra est
plus que l’arme de l’Avatar : c’est
une partie de lui.
La création
des Devâstras
Le forgeron Vishvakarma fut ce-
lui qui eut l’idée de doter chaque
Deva d’un objet qui incarnerait
une partie de ses pouvoirs et qui
serait le symbole de son domaine
divin. Durant des décennies, il tra-
vailla sans relâche à ce projet car
nombreux étaient les Devas à qui il
fallait offrir un tel objet. Et à la fin
de son labeur, une grande fête eut
lieu à Svargaloka durant laquelle
chaque dieu se vit remettre sa De-
vâstra.
Ces armes furent plus qu’utiles
durant la Guerre contre les Asu-
ras et surtout, elles fournirent au
seigneur de la mort Yama la solu-
tion pour permettre aux âmes des
Devas de se réincarner après leur
sacrifice (même si le processus
s’avéra plus aléatoire que prévu).
Abandonnées sur le champ de ba-
taille et imprégnées d’une moitié
d’âme, elles regagnèrent en masse
le Mont Sumeru pour y attendre
durant des siècles leurs légitimes
détenteurs…
 L’Appel
Lorsqu’un Avatar arrive à un cer-
tain âge, il est en mesure d’en-
tendre la résonance que produi-
sent son âme et celle de la Devâstra
qui lui est destinée : c’est le phéno-
mène de l’Appel qui se manifeste.
Immanquablement, l’Avatar se
met en route vers le Mont Sumeru
et semble comme guidé par un lien
invisible vers sa Devâstra : impos-
sible de se perdre ou de se tromper
de chemin, les deux demi-âmes
empêchent tout égarement (ce qui
ne veut pas dire que l’Avatar saura
éviter les obstacles qui se dres-
seront immanquablement sur sa
route).
Lorsqu’un Avatar se retrouve de-
vant sa Devâstra pour la première
fois, il entend dans son âme le nom
de l’objet. Il lui suffit alors de le pro-
noncer et de toucher l’arme pour
que celle-ci devienne une partie
de lui, corps et âme. Le lien s’opère
naturellement, comblant un trou
spirituel dont l’Avatar n’avait pas
conscience jusqu’alors. Un couple
Avatar / Devâstra est par définition
un Deva potentiel, à qui il ne reste
plus qu’à reconquérir sa puissance
et son identité pour redevenir un
dieu à part entière.
Si un Avatar meurt, la moitié d’âme
qu’il abritait retourne au Samsara
et se réincarnera prochainement.
Quant à sa Devâstra, elle rejoint le
Mont Sumeru pour attendre cette
nouvelle incarnation.
La nature
d’une Devâstra
Matériellement, une Devâstra est
forgée dans un alliage incluant une
forte dose de pirama. Ainsi, quelle
que soit son apparence ou le ma-
tériau dont elle semble être faite
(glace, fer, bois, tissu, or, pierre,
eau, etc.), elle est tout bonnement
indestructible. Choc extrême,
froid polaire ou chaleur intense
n’y feront rien : l’objet divin en res-
sortira toujours intact. Une alter-
cation entre deux Devâstras par-
ticulièrement puissantes pourra
à la rigueur ébrécher l’une d’elle,
mais elle se régénèrera rapidement
jusqu’à reprendre son apparence
habituelle en très peu de temps.
D’un point de vue spirituel, une 149
Devâstra n’est pas vivante ou
consciente au sens propre de ces
termes. Il s’agit de l’extension de
la volonté d’un Deva, d’une partie
de son être et donc de l’Avatar qui
le réincarne. Celui-ci, après avoir
trouvé sa Devâstra, ne la considère
jamais comme un objet : il y pense
comme à une excroissance de sa
propre identité. Il n’en ressent pas
le poids, quelle que soit sa taille
ou sa masse, et ne peut être blessé
par elle. De même, il existe un lien
mental particulièrement puissant :
un Avatar sait toujours dans quelle
direction et à quelle distance se
trouve sa Devâstra, et gare à celui
qui la lui aura dérobée ! Toutefois, il
faut noter que sans son arme, l’Ava-
tar ne peut user des pouvoirs qu’elle
renferme : il lui faut être au moins à
portée de vue pour y faire appel. Et
bien entendu, personne d’autre que
Secrets
 lui ne peut utiliser le plein potentiel
de sa Devâstra, pas même un autre
Avatar. Entre les mains d’un étran-
ger, l’arme reste inerte même si elle
peut toujours remplir le rôle de l’ob-
jet dont elle emprunte la forme.
Plus l’Avatar ouvre ses Chakras et
plus la Devâstra évolue avec lui. Elle
lui donne ainsi accès à de nouveaux
pouvoirs, mais aussi à des souvenirs
anciens, à des indices sur sa réelle
nature, à des schémas de pensée
étrangers, etc. Le lien s’affirme
à mesure que le couple gagne en
puissance. Les deux moitiés d’âme
finissent par se mêler plus pro-
fondément, allant jusqu’à altérer
la personnalité de l’Avatar. Physi-
quement aussi la Devâstra change
et se renforce ; sa forme s’adapte à
la force divine de son porteur, aux
pouvoirs qui se révèlent peu à peu
150 à lui. Elle prend une apparence plus
éthérée, plus céleste : cela peut se
traduire par un éclat plus prononcé,
un aspect plus massif et menaçant,
une énergie plus débordante, etc.
Au final, un Avatar et sa Devâstra,
lorsqu’ils sont au bord de la divini-
té, ressemblent moins à un homme
tenant une arme qu’à un être ca-
pable de déchaîner une puissance
inimaginable pour le commun des
mortels.
La
Transcendance
l existe un phénomène en-
I core mal connu que certains
Avatars ont appris à maîtriser : la
Transcendance. Elle se manifeste
quand un Avatar a compris un cer-
tain mécanisme spirituel permet-
tant de forcer la fusion de sa demi-
âme avec celle de sa Devâstra : ce
faisant, il parvient à faire émerger
en lui la puissance originelle du
Deva qu’il incarne. Une telle dé-
bauche d’énergie ne dure jamais
bien longtemps, mais elle donne
accès à une force suffisante pour
régler bien des problèmes.
La connaissance de la Transcen-
dance n’est pas innée chez les
Avatars. Beaucoup ne savent pas
comment la déclencher malgré
leurs efforts et des entraînements
drastiques ; et elle ne peut s’ensei-
gner car elle est propre à chacun.
En effet, il s’agit d’une forme de
mécanisme de défense ultime et
l’âme de l’Avatar doit être mise à
rude épreuve afin de forcer cette
connaissance. Celle-ci peut être
acquise à bien des occasions : se
trouver en danger de mort, voir
ses proches ou amis en danger de
mort, ouvrir un nouveau Chakra,
apprendre un des secrets du
monde, boire une gorgée de Soma,
etc. Il doit toujours s’agir d’expé-
riences intenses poussant l’Avatar
dans ses derniers retranchements.
Alors et seulement alors, presque
naturellement, il prononce la syl-
labe « ôhm » et atteint l’état de
Transcendance.
Transcendé, l’Avatar déborde lit-
téralement d’énergie : son Âtman
irradie autour de son corps en va-
gues irisées tandis que sa peau de-
vient entièrement bleue, manifes-
tation de la divinité temporaire qui
l’habite alors. Sa puissance aug-
mente considérablement, pour un
temps assez bref mais néanmoins
souvent suffisant pour résoudre la
plupart des défis (et impressionner
durablement les mortels qui assis-
tent à la scène).
Mais entrer en état de Transcen-
dance n’est pas sans conséquence.
Forçant une fusion d’âme, l’Avatar
ne peut endiguer un flot de sou-
venirs et de fragments de person-
nalité, qui envahissent de façon
incontrôlable son esprit. Il risque
de révéler plus rapidement qu’à la
normale la part inhumaine du Deva
qui dort en lui, voyant son caractère
violemment étouffé et remplacé
par celui de son ancienne identité.
La mémoire mortelle de l’Avatar
subit des dommages et des souve-
nirs, parfois précieux, sont effacés
sans retour en arrière possible ; un
désagrément qui ne se manifeste
pas quand l’Avatar suit progressive-
ment le chemin de la divinité, ou-
vrant Chakra après Chakra.
En somme, la Transcendance
peut être une arme décisive mais
comme souvent dans de tels cas,
elle est à double-tranchant et le
prix à payer en est lourd…
L’ancien monde…
Aucun mortel ne se souvient de la
gloire de Prithivî à l’époque où les
Devas régnaient sagement depuis
les hauteurs du Mont Sumeru… Les
seuls témoignages de cette période
révolue sont les ruines de Svargalo-
ka et les discrets représentants des
races mythiques, qui apparaissent
parfois aux humains les plus dignes.
Svargaloka
’est au sommet du Mont Su-
C meru que se tenait cette cité
grandiose, fruit de la divine inspi-
ration du Deva Vishvakarma, sym-
bole de la puissance du Dharma.
Construite avec les matériaux les
plus raffinés et précieux, Svarga-
loka abritait la cour céleste que
présidait alors Indra. C’était une
ville de beauté et de puissance,
parsemée de palais magnifiques
et de temples silencieux. Les De-
vas y vivaient en toute quiétude,
régnant sur le monde depuis leurs
demeures sans pareilles.
Puis vinrent les armées de Ravana
et Svargaloka fut rasée, incen-
diée, détruite. L’éclat qui nimbait
la cité se tarit et il n’en resta que
des ruines fumantes, rapidement
151
envahies par une végétation repre-
nant ses droits. Les siècles passè-
rent et actuellement, Svargaloka
n’est plus qu’un lointain souvenir.
Le sommet du Mont Sumeru est en
effet un champ de ruines, même
si celles-ci semblent apaisées et
surtout abritent désormais des De-
vâstras en nombre. Quelques bâ-
timents semblent tenir debout ici
et là, mais dans l’ensemble la ville
est une cité-fantôme. Quelques
Apsaras et Gandharvas y vivent en-
core, dans des palais souterrains et
dissimulés, mais l’impression qui
domine ici est celle d’un lieu hanté,
silencieux et secret. Toutefois, ces
ruines sont sans doute le site le plus
sûr du Mont Sumeru : ici les Asuras
n’osent s’aventurer, repoussés par
les Devâstras et les êtres mythiques
qui les tiennent à distance.
Secrets
 Svargaloka ne laisse pas d’intriguer
les humains. Chaque année, des
expéditions y sont envoyées dans
l’espoir de comprendre ce que sont
ces ruines : les mortels ayant ou-
blié les Devas, leur ville n’est qu’un
mystère de plus pour eux. Qui y
vivait ? Quand fut-elle fondée ?
Quelle place a t’elle dans l’histoire
de Prithivî ? À toutes ces ques-
tions, personne ne semble pou-
voir apporter de réponses même
si l’organisation Vyutpatti semble
bien décidée à percer les secrets du
passé du monde.

Les
152
êtres
mythiques
’est ainsi que les mortels dési-
C gnent les premiers alliés des
Devas, ceux qui parmi les jeunes
races choisirent dès l’aube des
temps de les servir. Désormais re-
tirés d’un monde qui ignore tout
d’eux, ces êtres mythiques pour-
raient être appelés à jouer un rôle
dans le destin de Prithivî mainte-
nant que les Devas sont de retour.
D’autant que le mandala de l’oubli
ne les affecte pas…

Les Apsaras
Ces nymphes à la beauté sans pa-
reille étaient les servantes des Devas.
Musiciennes et danseuses accom-
plies, elles régalaient les dieux de
leurs spectacles et contribuaient à la
splendeur de Svargaloka. Leurs rires
et leurs chants résonnaient sous les
voûtes des palais et bien des dieux
succombèrent à leurs charmes.
Douces et sans malice, les Apsaras
sont sans aucun doute les créatures
les plus pures qui soient au monde.
Depuis la mort des Devas, elles se
sont retirées de Prithivî et on ne les
trouve plus guère que dans les ruines
de Svargaloka, où elles ont aménagé
quelques palais et temples pour y
vivre en secret. Là, elles chantent
la gloire et la magnificence de jadis
d’une voix nostalgique ; on dit que
cette mélopée a guidé bien des Ava-
tars vers leurs Devâstras. D’ailleurs, 153
les Apsaras n’hésitent jamais à venir
en aide à ces jeunes gens : confusé-
ment, elles sentent leur lien avec les
Devas et leur apportent ainsi toute
l’assistance nécessaire.
Quelques Apsaras parcourent en-
core le monde, souvent par amour
d’un mortel. Ces idylles ne sont
pas rares : bien qu’immortelles, les
nymphes peuvent avoir des enfants
avec les humains. Les garçons is-
sus de telles unions sont toujours
appelés à vivre un destin hors du
commun, tandis que les filles de-
viennent elles-mêmes des Apsaras
et vont habiter parmi les leurs. Mise
à part leur beauté sans égale, les
Apsaras ressemblent en tout point à
des femmes mortelles, aussi n’est-il
pas bien difficile pour elles de vivre
au sein de l’humanité.
Secrets

Les Gandharvas
Puissants centaures au corps mus-
clé, les Gandharvas furent égale-
ment parmi les premiers serviteurs
des Devas. Soldats zélés mais aussi
artistes talentueux, ils devinrent
vite des citoyens à part entière de
Svargaloka, vivant avec les Apsaras
aux côtés des dieux.
Tout comme leurs compagnes, les
Gandharvas se tinrent loin de l’hu-
manité après la fin de la Guerre
blasphématoire, éternellement
tristes d’avoir perdu leurs dieux.
Vivant en majorité au sommet
du Mont Sumeru, où ils traquent
et éliminent impitoyablement
154
les Asuras, on peut également en
trouver dans les forêts les plus
denses de Prithivî. Ils apparaissent
peu aux mortels, non par dégoût
ou mépris mais bien parce qu’ils
pensent que leur temps est révolu
et que l’âge de l’humanité est dé-
sormais bien ancré.
Cependant, les Gandharvas sont
également de farouches combat-
tants, capables de détruire une ar-
mée adverse par leur seule charge
furieuse. Et ils n’ont jamais oublié
les crimes des Asuras : si une nou-
velle Guerre blasphématoire devait
avoir lieu, les Gandharvas sauraient
s’unir pour porter secours à l’hu-
manité – d’autant plus si des Devas
réincarnés le leur demandaient.
 Les Garudas

Rejetons du dieu des rapaces, qui

fut sacré Deva pour sa loyauté
contre les Asuras, les Garudas sont
de majestueux hommes-aigles,
aussi nobles et beaux que les Ja-
tayus sont cruels et contrefaits.
Régnant sur les cieux, ils semblent
détachés du monde, vivant au som-
met des plus hautes montagnes
de Prithivî. Paradoxalement, ce
sont les êtres mythiques que les
mortels ont le plus de chance de
croiser : d’une grande bonté, ils
aident les voyageurs égarés et
sauvent ceux qui se trou-
vent en danger. Rencon-
trer un Garuda est pour
les hommes un signe de
bonne fortune – l’aigle
étant un animal sacré
dans les royaumes.
155
Les Garudas sont atten-
tifs à l’arrivée des Ava-
tars  ; intrigués par ces
mortels qui s’emparent
d’armes divines, ils surveillent
avec zèle celui qui sera appelé
par la Devâstra de Garuda en
personne. Nul doute qu’ils s’inté-
resseront de très près à cet Avatar
spécifique, au point sans doute
de lui prêter allégeance s’il devait
se montrer digne de son héritage
divin. Hormis ce cas particulier,
les Garudas n’hésitent jamais à
prendre un Avatar prometteur sous
leur aile, l’entraînant et le formant
à la lutte contre les Asuras.

Exigeants avec leurs élèves, ils sont

des gurus recherchés car grandes
sont leur sagesse et leur force.

Secrets
156
 Les Singes
Les serviteurs d’Hanuman connu-
rent un sort funeste durant la
Guerre blasphématoire. En effet
leur roi, Hanuman, défia un géné-
ral Asura, le maléfique Numastera,
et fut vaincu par lui – non sans
l’avoir blessé sévèrement en lui ar-
rachant un œil. Numastera avait de
grands pouvoirs et il maudit les su-
jets d’Hanuman pour cet affront ;
sa malédiction se dévoila dès la fin
des combats et prit une tournure
des plus cruelles…
Peu à peu, le peuple simiesque –
jusqu’à lors une race fière et raffi-
née – se mit à régresser lentement.
En quelques années, les singes
n’étaient plus guère que des ani-
maux ayant tout oublié de leur glo-
rieux passé. Seuls quelques fidèles
d’Hanuman furent épargnés mys-
térieusement et ils se replièrent au
fin fond de la jungle, honteux de ce
qu’était devenue leur nation.
Mais les singes supérieurs restè-
rent de fidèles alliés de l’humanité,
sans même qu’elle le sache. Ainsi,
ils sont les seuls à lutter pour la li-
bération de la cité-état occupée de 157
Pratibimba aux côtés de l’Avatar
Markatii, et un peu partout, ils af-
frontent des Asuras pour leur faire
payer la mort de leur roi et la ma-
lédiction qui les touche. Certains
cherchent d’ailleurs un moyen de
la lever – le meilleur étant sans
doute de retrouver Numastera et
de le tuer. Mais certaines légendes
évoquent aussi le rôle que pourrait
jouer l’œil perdu de cet Asura dans
l’annulation de ce mauvais sort.
Les singes n’hésitent jamais à re-
quérir l’aide des Avatars dans cette
quête, et il est évident que si leur
race redevenait aussi puissante et
influente qu’elle le fut jadis, l’hu-
manité pourrait s’enorgueillir d’un
allié de poids dans sa lutte contre
les Asuras.
Secrets
 Créer son
Avatar

D ans Devâstra – Réincarnation, créer un personnage n’im-

plique pas seulement de construire – techniquement et d’un
point de vue narratif – un Avatar mais également de forger sa
Devâstra, seconde moitié de son être qui le complète en tant
que personnage à part entière.
Ce chapitre aborde ces deux créations : dans un premier temps
celle de l’Avatar puis celle de sa Devâstra.
158

Cela passe par quelques interroga-

Création de tions évidentes de prime abord :

comment s’appelle-t-il ? De quelle

l’Avatar
nation est-il originaire ? Quelle est
sa caste ? Quel métier est-il amené
à exercer ? Où vit-il ? Les réponses
vont déjà permettre de dresser
Première partie de la création du
un portrait rapide et de poser
personnage proprement dit, il
quelques bases essentielles.
convient tout d’abord de donner
naissance à l’Avatar lui-même.
Ensuite, il faut pousser la réflexion
plus loin et inventer un passé à ce

Le
PJ en devenir. Le joueur peut défi-
concept de nir sa famille, ses relations avec ses
parents, s’il a des amis ou rivaux,
départ comment il vit sa condition, quels
sont ses espoirs et rêves secrets… ?
n premier lieu, le joueur doit En travaillant sur ces questions, il
E se construire une idée du PJ va affiner l’image du PJ, lui donner
qu’il veut interpréter. plus de consistance. Il s’agit donc
de lui construire tout un tempéra-
ment cohérent avec ses origines et
ce qu’il aura vécu.
Attention cependant ! Pour être
intéressant, un PJ n’a pas forcé-
ment besoin que le joueur écrive
10 pages d’un historique dense et
détaillé. Dans Devâstra, un per-
sonnage se définit avant tout dans
l’action et dans ce qu’il accomplira
avec le destin et les pouvoirs qui lui
sont octroyés. Son passé doit être
un socle sur lequel construire ses
aventures, et non une entrave ou
un obstacle dont le foisonnement
handicapera le MJ plus qu’il ne
l’aidera. Car le concept du PJ sert
avant tout à cela : offrir au MJ des
pistes de trames personnelles, qu’il
pourra ensuite insérer dans ses
scénarios pour mettre tour à tour
chaque PJ en vedette. C’est pour-
quoi il vaut mieux parfois laisser
des trous ou des non-dits, afin de
laisser le MJ s’emparer de cette
matière brute, plutôt que de ver-
rouiller la vie passée du PJ.
Une fois que le joueur aura une
idée claire et précise de son PJ, qu’il
aura cerné son caractère, compris
sa personnalité et définit son pas-
sé, il lui sera facile lors de la créa-
tion chiffrée de choisir un Dharma
et des Karmas correspondant à
tout cela.
Choix du Deva
incarné
ient le moment du choix du
V Deva dont le PJ a hérité de
l’âme.
En la matière, il n’y a pas de règles
définies. Classiquement, un joueur
pourra opter pour une divinité
dont le caractère correspond peu
ou prou à ce qu’il aura choisi pour
son personnage : cela permet de
rester simple et logique et c’est la
méthode la plus conseillée pour un
joueur débutant.
Mais les lois de la réincarnation
ne sont pas toujours aussi élé-
mentaires… La personnalité du
PJ pourra n’avoir aucun rapport
avec celle du Deva incarné. Après
tout, le PJ était un mortel comme
les autres avant de s’éveiller à sa
nature divine, qu’il ne comprend
même pas a priori. On peut ima-
giner un jeune Brahmane érudit
et pacifiste être le réceptacle de
l’âme d’un dieu batailleur et im-
pitoyable, ou une intouchable se
révéler être la réincarnation de la
159
Devî de la grâce et de la noblesse.
À mesure que le PJ s’éveillera len-
tement à sa véritable personnalité,
celle-ci entrera en conflit avec son
caractère d’être humain et fournira
de beaux moments de jeu, mettant
l’emphase sur l’interprétation de
cette dualité. Au final, le PJ laissera
t’il un aspect de son tempérament
prendre le dessus sur l’autre ou
parviendra t’il à concilier ces deux
natures ?
De la même façon, le sexe n’entre
aucunement en ligne de compte :
un jeune homme peut très bien
avoir en lui l’âme d’une Devî et une
femme être l’incarnation d’un dieu
masculin. Cela représente un défi
que des joueurs expérimentés ou
tentés par la situation pourraient
vouloir relever. Sans compter que
Créer
rappel son
de chapitre
Avatar
 les Devas avaient jadis tissé entre
eux un complexe écheveau de re-
lations : et si les divinités dont les
PJ sont les Avatars avaient été amis
/ rivaux / amants / ennemis / etc.
durant les temps mythiques ? De
quoi pimenter les rapports au sein
du groupe !
Le choix du Deva est également
capital pour définir la Devâstra :
celle-ci est l’arme qui symbolise le
pouvoir et le domaine du dieu. Elle
est le réceptacle de sa puissance et
son apparence, sa nature, les pou-
voirs qu’elle octroie sont en rap-
port direct avec ce que représentait
le Deva jadis.
Quelques exemples
de Devas
160
Voici une liste non exhaustive
des Devas qui périrent durant la
Guerre blasphématoire, et dont les
PJ peuvent être les Avatars.
• Brahmâ •
Premier des trois Devas primor-
diaux, Brahmâ est le dieu de la
création. Par sa voix, il ordonne et
agence l’univers ; c’est lui qui im-
pulsa au Dharma la juste direction.
Il est aussi le Deva qui offrit la ma-
gie des mantras aux mortels, car
c’est par sa voix qu’il édicte les lois
du cosmos. On dit qu’en pronon-
çant la simple syllabe « ôhm », il est
capable d’unifier tous les esprits de
la création.
Brahmâ était un Deva discret. Bien
que sans doute le plus puissant, il
préféra vivre en ermite après avoir
achevé son œuvre. Il ne revint dans
le monde que pour aider les dieux
et les peuples libres à affronter les
Asuras. De sa voix qui commande
à l’ordre naturel, il pulvérisa bien
des démons avant de se joindre au
grand sacrifice des siens. On dit
qu’il hurla un ultime mot de pou-
voir avant de disparaître, mais que
personne ne put l’entendre dans le
fracas de la grande explosion.
• Vishnu •
Cadet des trois Devas primordiaux,
Vishnu est le dieu qui préserve et
protège. De sa main, il est capable
de tracer de puissantes figures
géométriques, imprégnées de
son essence divine. La magie des
mandalas fut ainsi son présent aux
mortels qui accueillirent les Devas
après la destruction de Svargaloka.
Tout comme Brahmâ, Vishnu ne
prit pas place au sein de la cour des
Devas, mais il ne se retira pas dans
un ermitage pour autant. Il préféra
parcourir le monde et apprendre
tous les secrets de chaque peuple.
Il était unanimement apprécié et
la rumeur veut qu’il ait enfanté une
abondante descendance avec des
humaines mais aussi des Raksha-
sîs. Durant la Guerre blasphéma-
toire, il s’efforça de transmettre
aux races alliées le plus de connais-
sances possible, afin de les prépa-
rer à reconstruire le monde.
• Shiva •
Dernier des trois Devas primor-
diaux, Shiva est le plus mystérieux
d’entre eux. Abritant en lui une
magie secrète et terrifiante, il est
le dieu de la destruction : mais pas
la destruction gratuite que pro-
fessent les Asuras. Son rôle est en
réalité de mettre fin à l’univers une
fois que celui-ci aura achevé son
cycle d’existence, afin qu’un nou-
veau puisse prendre sa place. Il est
ainsi le Deva du renouveau égale-
ment.
De caractère affable malgré sa mis-
sion, Shiva arpenta le monde du-
rant l’âge d’or des Devas, côtoyant
aussi bien les dieux que les mor-
tels. Anonyme, il ne se fit pas au-
tant remarquer que son frère Vish-
nu mais en vint à aimer comme lui
la fragile humanité. C’est pourquoi
il fut l’un des plus impitoyables
guerriers de la Guerre blasphéma-
toire. Son troisième œil anéantit
bien des Asuras et parvint même à
blesser Ravana, qui lui en tint une
rancune tenace.
• Indra •
Deva de la foudre et de la tempête,
Indra commande au ciel et aux
phénomènes climatiques. C’est un
dieu supérieur, apparu juste après
Brahmâ, Vishnu et Shiva dans
l’univers. La flamme du Dharma
étincelle au fond de ses yeux et l’Ât-
man jaillit dans son aura, le nim-
bant d’une douce lumière bleutée.
Si les Devas primordiaux étaient
sans conteste les plus puissants
de tous, c’est pourtant Indra qui
monta sur le trône des dieux. Doté
d’un grand pouvoir mais aussi
d’une haute sagesse, il fut ainsi dé-
signé par Brahmâ lui-même pour
présider à la destinée de l’univers.
Hélas, ce rôle finit par le rendre
arrogant et peu attentif aux races
jugées inférieures. Il humilia Ra-
vana, empereur des Rakshasî, et
fut ainsi indirectement à l’origine
de la Guerre blasphématoire.
C’est afin de réparer cette erreur
et d’épargner bien des souffrances
aux peuples libres qu’Indra or-
donna le grand sacrifice des Devas.
Un ultime acte de contrition pour
racheter sa faute face au Dharma…
• Ârya •
Ârya est le Deva consacré à l’huma-
nité. Il fait partie des derniers dieux
à avoir reçu l’onction du Dharma,
mais sa puissance est l’égale de
celle des plus anciens pour une
raison simple : il concentre en lui
toutes les potentialités des mor-
tels, dont il est le gardien.
Né humain dans un puissant clan
prétendant descendre en droite
161
ligne de Vishnu, Ârya était dès son
plus jeune âge un seigneur juste
et compatissant. Particulièrement
pieux, il rendait hommage aux De-
vas et allait une fois l’an présenter
ses respects à Indra au sommet du
Mont Sumeru. C’est en raison de
cette foi inébranlable que les dieux
allèrent chercher refuge chez Ârya
après la prise de Svargaloka. Le sei-
gneur se prosterna devant Indra et
promit de mettre tout son peuple
à son service en vue de châtier les
Asuras. Le roi des Devas imprégna
alors le mortel de son Âtman divin
afin que le Dharma en fasse une di-
vinité. C’est donc en tant que Deva
à part entière qu’Ârya combattit et
se sacrifia à la fin de la Guerre blas-
phématoire.
Créer son Avatar
 • Ganesh •
Ganesh se distingue des autres
enfants de Pârvatî et Shiva par sa
tête d’éléphant. En effet à sa nais-
sance, son père Shiva le décapita.
Pârvatî contraignit alors son époux
à trouver une nouvelle tête pour
son enfant. Le premier être vivant
que rencontra Shiva dans sa quête
fut un éléphant et c’est ainsi que
Ganesh acquit son apparence si
déroutante.
Pourtant au-delà de cette allure
incongrue, il reste le plus sage des
Devas. Pour tous, il était porteur
de la sagesse et de l’érudition. Il
prodiguait sans compter son sa-
voir à ses semblables mais aussi
aux humains. Mélancolique de na-
ture, beaucoup attribuent ce trait
de caractère à la vision de l’avenir
162 qu’aurait Ganesh en permanence.
Ceci ne l’empêcha pas, à la fin de la
Guerre blasphématoire, de dispa-
raître en souriant pour la première
fois depuis bien longtemps. Lui
seul savait ce que le futur réservait
à l’humanité et aux Devas, et cette
perspective ne semblait nullement
le troubler.
• Pârvatî •
Pârvatî est une Devî aux origines
troubles. Elle est en réalité une in-
carnation de l’énergie de la créa-
tion  : elle précède les autres dieux
sous sa forme pure, mais c’est Brah-
mâ qui lui donna son apparence
de Devî. Elle est ainsi sa fille mais
également la mère des Devas et de
l’univers. De toutes les divinités, elle
est celle qui comprend et maîtrise le
mieux l’Âtman. Pour certains, Pâr-
vatî se place ainsi au-dessus même
des Devas primordiaux.
Pârvatî épousa Shiva et engendra
avec lui toutes les autres Devîs. Elle
enseigna aux dieux à dompter leur
Âtman et leur permit ainsi de maî-
triser la puissance des Devâstras.
Elle enfanta également le Mont Su-
meru pour offrir un royaume aux
siens. Lors de la bataille finale de
la Guerre blasphématoire, c’est elle
qui renvoya les Devas à leur nature
de pure énergie et dirigea le flot de
tout cet Âtman pour emprisonner
les Asuras.
• Kali •
Kali est une Devî aux deux visages.
L’aspect pour lequel elle est recon-
nue et aimée concerne la passion.
Celui-ci contribue à en faire un
être énergique et chaleureux, pris
comme exemple par les artistes et
plus généralement par ceux qui pla-
cent leur but au-dessus de tout le
reste. L’autre aspect de Kali est plus
sombre et inquiétant ; il s’agit de la
vengeance et plus généralement de
ce qui peut pousser un être à conce-
voir de la haine pour un autre.
C’est cet aspect qui fait de Kali l’an-
nonciatrice d’un nouvel âge de té-
nèbres qui aurait déjà commencé.
Mais la passion perdure et mettra
fin à cet âge pour initier une ère de
renouveau et de prospérité. D’ici
là, chacun devra apprendre à com-
poser avec le caractère changeant
de Kali. Qu’elle soit sombre ou en-
thousiaste, cette Devî se donne tou-
jours entièrement dans ce qu’elle
fait et met toutes les chances de son
côté pour atteindre son but.
 • Lakshmi •
Lakshmi est une Devî symbolisant
beauté, fortune et prospérité. En
tant que telle, elle fut beaucoup
sollicitée par ses frères mais aussi
par les humains. Elle n’était effecti-
vement pas avare de ses dons mais
savait en faire usage avec discerne-
ment. La Guerre blasphématoire
la prit au dépourvu, mettant à mal
tous les principes qu’elle tenait pour
sacrés et les reléguant au second
plan. Impuissante face aux Asuras
belliqueux, elle resta à l’écart des af-
frontements pour tenter autant que
possible d’embellir la vie de tous.
Voyageant à travers le pays pour
rassurer et aider chacun, elle ap-
parut aux yeux de chacun comme
une grande bienfaitrice. Malheu-
reusement, elle réalisa rapidement
que toute sa bonne volonté ne sau-
rait prévenir le cataclysme qui se
profilait. Voulant faire un dernier
don à ceux qu’elle avait tant à cœur
de protéger, elle fut l’une des pre-
mières à se sacrifier en vue d’enfer-
mer les Asuras.
• Kâma •
Kâma est le Deva de l’amour et du
plaisir érotique. À ce titre, c’est un
dieu bon vivant et facétieux, avide
de profiter de toutes les occasions
de passer du bon temps. Il n’y a
sans doute plus une seule Apsara
sur tout Prithivî dont il n’ait par-
tagé la couche, et il était également
friand d’expériences avec des mor-
telles ou des Rakshasîs.
Divinité dilettante, Kâma fut pris au
dépourvu quand les Asuras attaquè-
rent le Mont Sumeru. N’étant pas un
guerrier, il ne pouvait guère aider ses
frères au combat ; il réalisa alors la
vacuité de sa vie immortelle. Afin
de laisser un héritage, il alla parmi
l’humanité et lui dispensa son ensei-
gnement sur l’amour et la sexualité :
le Kâmasûtra. Cette œuvre-somme
existe toujours actuellement, même
si ses origines ont été réécrites par
les Prophètes. C’est un ouvrage es-
sentiel à la bonne entente sexuelle
et à l’épanouissement amoureux des
couples de tout Prithivî, un legs pré-
cieux entre tous.
• Agni •
Ayant de grandes affinités avec
Vâyu, Agni est le Deva du feu.
Connu pour son tempérament im-
pulsif et sa grande puissance, Agni
était très respecté de ses frères et
sœurs. Pourtant, brûlant en per-
163
manence d’une énergie colossale,
il ne pouvait vivre parmi les autres
êtres vivants. Seul son frère Vâyu
était à même de supporter sa pré-
sence sans trop en souffrir.
C’est donc très naturellement
qu’ils tissèrent entre eux des liens
très forts. Lorsque la Guerre blas-
phématoire éclata, Agni se jeta di-
rectement au cœur de la bataille,
consumant ses opposants. Il en
ressentit une telle exaltation qu’il
resta jour et nuit jusqu’à la fin de la
guerre au cœur des rangs ennemis,
détruisant inexorablement des
masses monstrueuses qui ne sem-
blaient pourtant jamais diminuer.
Il témoigna ainsi de son grand at-
tachement pour les êtres vivants
dont il ne pouvait pourtant pas
partager la vie.
Créer son Avatar
 • Vâyu •
Vâyu est le Deva du vent. Com-
mandant aux tempêtes et bour-
rasques, il était révéré par les agri-
culteurs mais aussi par les marins.
Sous son allure d’homme mûr à la
longue barbe, il était malgré tout
distant. Son ami le plus proche res-
ta Agni dont il était le seul à savoir
calmer les ardeurs.
Lorsque les Asuras attaquèrent, il
mit à profit ses dons pour les isoler
et les désorienter. Grâce à lui, leur
avancée fut grandement ralentie et
leurs troupes dispersées. Tant qu’il
lui resta des forces, il empêcha
quiconque de s’approcher du Mont
Sumeru en dressant une tempête
infranchissable tout autour et en
faisant chuter ceux qui en ten-
taient l’ascension. Malheureuse-
164 ment, ceci lui coûta d’autant plus
qu’il se retrouva ainsi séparé de son
fidèle compagnon Agni.
• Sûrya •
Sûrya est le Deva qui personnifie
le soleil, sa chaleur et sa lumière.
Frère de Chandra, il est l’incarna-
tion divine de l’Âtman solaire. Il
possède deux aspects : l’un bien-
veillant, qui réchauffe et éclaire,
et l’autre courroucé, qui brûle et
aveugle. Ses cheveux d’or irradient
puissamment, le nimbant d’une
couronne de feu.
Sûrya ne vivait pas à Svargaloka
durant l’âge d’or, il avait son propre
palais au cœur même du soleil d’où
il pouvait veiller sur le monde.
Lorsqu’il vit Ravana porter l’assaut
sur le Mont Sumeru, il accourut
sur son char tiré par sept chevaux
mais arriva trop tard pour aider
les siens. Les croyant perdus, il
alla affronter seul les Asuras mais
fut capturé. Le monde fut alors
plongé dans une longue éclipse,
obscurcissant l’espoir des peuples
libres. C’est Hanuman qui parvint
à le libérer et à le ramener auprès
des autres Devas, gagnant ainsi
leur respect et la sanctification en
tant que dieu. Avant la bataille fi-
nale, Sûrya retourna dans le soleil
où il déversa la plus grande partie
de son Âtman, afin d’éviter une
nouvelle éclipse éternelle après sa
mort.
• Chandra •
Chandra personnifie la lune. Sœur
de Sûrya, elle est tout ce qui reste
à l’homme lorsque son frère dispa-
raît à l’horizon. Nombreux furent
jadis attirés par sa froide beauté
distante. Malgré tous leurs efforts,
aucun pourtant ne parvint à s’ap-
procher vraiment d’elle. Son cœur
froid la maintenait à distance d’au-
trui. Elle n’en restait pas moins
fascinante et beaucoup donnèren
tout ce qu’ils avaient pour pouvoir
l’approcher ne serait-ce qu’un ins-
tant.
Lors de la Guerre blasphéma-
toire, l’implication importante de
son frère au front l’empêcha d’y
prendre part autant qu’elle l’au-
rait voulu. Elle resta donc en re-
trait, nimbant les terres des Asu-
ras d’une nuit perpétuelle. Aussi
puissante que Sûrya, elle causa de
grandes pertes à l’ennemi.
 • Yama •
Yama est un Deva craint et respec-
té, car il régente la mort elle-même.
À l’aube des temps, lorsqu’une
créature voyait sa vie s’éteindre,
son âme, cette étincelle de pur
Dharma, errait quelque temps
dans le monde (ce qui n’allait pas
sans créer divers troubles) avant de
se dissoudre dans le néant. Ayant
pour qualité une compassion sans
borne, Yama trouva ce destin in-
juste ; aussi décida t’il d’y remé-
dier. Il traça un puissant mandala
nommé le Samsara : la Roue des
Réincarnations. Depuis, chaque
âme y est attirée après la mort et
peut ainsi se réincarner jusqu’à
avoir accompli son Dharma.
En tant que Deva de la mort, Yama
connaissait le sort qui attendait les
siens à la fin de la Guerre blasphé-
matoire. Il est probable qu’il ait
également su que les âmes divines
seraient elles aussi aspirées par
le Samsara et connaîtraient une
nouvelle incarnation… Peut-être
même ne créa t’il ce mandala que
dans ce but.
• Kubera •
Kubera est le Deva des richesses
et plus généralement des tré-
sors souterrains. Forcément très
convoité, il n’apparaissait que ra-
rement à la surface, préférant de
loin la tranquillité et l’obscurité de
ses territoires chtoniens. Là, dans
des dédales sans fin, il vivait pai-
siblement avec d’autres créatures,
préférant ne pas se mêler avec les
autres êtres vivants.
C’est dans cet espace inexploré que
Kubera trouva de nombreuses res-
sources insoupçonnées, des pierres
précieuses aux métaux rares. Il ac-
cumula ainsi une grande fortune.
Au début de la Guerre blasphéma-
toire, il prit le parti de rester sous
terre pour repousser les Asuras
qui tenteraient de s’y aventurer. Il
envoya malgré tout de nombreux
émissaires couvrir de richesses
ceux qui acceptaient de se battre
aux côtés des Devas.
• Durga •
Durga est la Devî de la force, l’in-
carnation de la puissance phy-
sique. C’est une guerrière sans
pareille, surnommée l’Invincible.
Elle chevauche un tigre et manie
dix armes à la fois, abattant autant
d’Asuras à chaque coup. Patiente
et sans peur, elle sait également se
165
montrer fine stratège bien qu’elle
préfère les mêlées sanglantes. Pa-
radoxalement, elle ne se départit
jamais d’une certaine forme d’hu-
mour.
Née de Shiva et Pârvatî, Durga pré-
féra toujours s’entraîner avec les
autres Devas de la guerre plutôt
que de passer son temps avec les
Devîs au sein de la cour. Il s’avéra
rapidement qu’elle était la plus
puissante combattante du Mont
Sumeru. Elle entreprit un pèleri-
nage martial sur terre et en revint
encore plus forte. Lors de la Guerre
blasphématoire, elle était toujours
en première ligne et il ne fait aucun
doute qu’elle abattit à elle seule
plus d’Asuras que tous les autres
dieux réunis. Elle affronta notam-
ment à plusieurs reprises la géante
Créer son Avatar
 Tatakâ, sa rivale la plus acharnée.
Il est probable que les Prophètes
s’inspirèrent de Durga quand ils
fondèrent la caste des Ksatriyas.
• Hanuman •
Hanuman est le Deva des singes
et autres primates. À l’origine, il
ne s’agissait que d’un singe se dis-
tinguant par son intelligence hors
du commun. Alliant celle-ci à des
prouesses physiques hors normes,
il parvint à s’imposer parmi les
autres singes et à acquérir rapide-
ment le respect des humains.
Toujours en quête de reconnais-
sance, il livra bataille aux Asuras
au cours de la Guerre blasphéma-
toire. En faisant ses preuves aux
côtés des Devas, il fut finalement
accepté comme l’un d’entre eux.
166 Espiègle et malin, c’est un combat-
tant hors pair autant qu’un joyeux
camarade. Cependant, son orgueil
lui causa quelques déconvenues
et le plaça régulièrement dans des
situations déplaisantes. C’est ainsi
qu’en défiant personnellement
l’un des meneurs des Asuras, Ha-
numan perdit cette épreuve et la
longue queue qui faisait sa fierté.
Cette perte reste malgré tout la
preuve de sa grande témérité.
• Garuda •
Avant de devenir le Deva des aigles
et des rapaces nobles, Garuda était
l’un des plus grands oiseaux ayant
jamais existé. Son envergure était
telle, dit-on, qu’elle suffisait à
masquer le soleil. Apprenant cela,
Sûrya en tira du ressentiment et
descendit en personne pour voir
de ses propres yeux quel être vi-
vant était assez arrogant pour oser
s’interposer entre lui et Prithivî. En
rencontrant Garuda et en le sou-
mettant à diverses épreuves, Sûrya
en vint à apprécier sa personnalité
et ses prouesses. Il lui offrit alors
une couronne en or, qui dès lors ne
quitta jamais la tête du grand aigle.
Au cours de la Guerre blasphéma-
toire, Garuda, ayant accédé au rang
de Deva grâce à son ami Sûrya, fit
à nouveau ses preuves. Rapide et
majestueux, il étendait son ombre
impressionnante avant de fondre
sans pitié sur ses ennemis. Son ad-
versaire le plus acharné fut Jatayu,
le roi des vautours et des charo-
gnards : les deux êtres se vouaient
une haine qui perdure encore de
nos jours…
• Sarasvatî •
Sarasvatî est la Devî de la connais-
sance, de l’éloquence, de la sagesse
et des arts. Sainte patronne des Ap-
saras, elle leur enseigna la musique
et la danse ; arts qui furent par la
suite transmis à l’humanité toute
entière. Habillée avec simplicité et
portée par un cygne blanc, elle est
la déesse courtisane qui s’exprime
au nom de tous devant Indra et le
Dharma.
Brahmâ tomba amoureux de Sa-
rasvatî et leur union souligne le
fait que la connaissance précède
bien souvent la création, en est une
condition essentielle. Elle ne suivit
pas son mari dans son ermitage,
préférant rester à Svargaloka pour
enseigner aux plus jeunes Devas.
Alors que la Guerre blasphéma-
toire faisait rage, elle consigna par
écrit tout son savoir. Des milliers
de manuscrits qu’elle écrivit ainsi,
seuls quelques-uns furent retrou-
vés par les mortels ; la grande ma-
jorité est encore dissimulée ici et là
sur Prithivî.
• Vishvakarma •
Architecte divin, Vishvakarma
était également un forgeron émé-
rite. C’est à lui que l’on doit la cité
de Svargaloka dans laquelle les De-
vas vinrent s’installer, au sommet
du Mont Sumeru. C’est également
à lui que l’on doit les Âryâstras
dont l’élaboration fut commandée
par Indra afin de récompenser le
peuple Ârya lors de la Guerre blas-
phématoire.
Créateur génial et rêveur, Vishva-
karma est un Deva honnête et
passionné, ce qui explique proba-
blement la grande amitié le liant à
Kali. C’est à la demande de celle-ci
que Vishvakarma se mit en quête
d’un matériau à même de détruire
ou emprisonner les Asuras de fa-
çon définitive. C’est ainsi qu’il
conçut la prison destinée à enfer-
mer les Asuras, et surtout les De-
vâstras destinées à armer ses frères
et lui. Acteur essentiel de la fin de
la Guerre blasphématoire, l’archi-
tecte divin a laissé derrière lui les
instruments du conflit à venir.
Inventer
un Deva
Le joueur doit également se sen-
tir libre d’inventer un Deva à son
goût. Pour des raisons de place, il
ne nous est tout simplement pas
possible de dresser une liste ex-
haustive de tous les Devas ayant
jadis vécu et qui se réincarnent
actuellement mais ceux-ci sont ex-
trêmement nombreux.
Ainsi, si un joueur veut créer un
Deva correspondant à la divinité
dont il souhaite que son PJ soit
l’Avatar : il n’y a aucune raison de
l’en empêcher. Il peut donc soit in-
venter de toute pièce ce dieu, soit
s’inspirer des diverses mytholo-
gies antiques pour en importer un.
Libre à lui de créer ainsi le cousin 167
hindou de Thor, Bastet, Artémis,
Janus, Nezha, Susano-O, Ananzi,
Quetzalcoatl, Tengri, Cernunnos,
etc. Il suffit alors de trouver un nom
sonnant suffisamment hindou, de
lui créer un rapide historique et
de décider de ses domaines d’in-
fluences et autres spécificités en
tenant compte de la culture ârya.
Créer son Avatar
 Le Dharma
e Dharma est en quelque sorte
L l’archétype auquel le PJ se
conforme, un guide d’interpréta-
tion pour le joueur qui définit de
façon sommaire la personnalité et
le comportement de son alter-ego.
Le Dharma est le plus souvent
choisi en fonction de la vision qu’a
le joueur de son PJ (concept, his-
toire, caractère, Deva dont il est
l’Avatar, etc.). Il ne faut surtout pas
en faire un carcan qui enfermerait
l’interprétation et ferait du PJ un
être unidimensionnel, mais plutôt
l’utiliser comme une base pour for-
ger son identité.
Chaque Dharma s’accompagne
également du moyen de récupé-
rer des points de Conviction (en
168 agissant en accord avec la descrip-
tion donnée), d’un bonus parti-
culier personnalisant le PJ et de
consignes de création.
Acharné
L’Acharné veut exceller plus que
tout. Que ce soit en dépassant ses
propres limites dans un domaine
précis (à choisir par le joueur en
accord avec le MJ) ou en surpas-
sant les exploits d’un rival attitré
qu’il se sera choisi (un des autres PJ
ou un PNJ récurrent) et qui pourra
changer durant la campagne au
gré des évènements (toujours en
accord avec le MJ), il n’a de cesse
de progresser et d’aller de l’avant.
Parfois au détriment de sa santé et
des intérêts du groupe…
• Gain de Conviction : quand il
parvient à réaliser un exploit no-
table dans le domaine qu’il s’est
choisi ou qu’il réussit à surpasser
son rival en titre.
• Une fois par partie, après un
échec à un jet, il peut dépenser
un point de Conviction pour
retenter ce même jet (cet effet
étant une action gratuite).
• Implication : le rival de l’Achar-
né peut se comporter comme un
allié une fois par partie. C’est l’oc-
casion pour le MJ de mettre en
scène un deus ex machina, le ri-
val intervenant par exemple pour
sauver la vie de l’Acharné pour
une raison mystérieuse…
• Minimum de 3 en Âme et dans
un Trait au choix en fonction du
domaine choisi à la création.
Altruiste
L’Altruiste fait passer les autres
avant lui-même. En d’autres
termes, il a une âme de martyr et
n’hésite jamais à faire barrière de
son corps pour protéger autrui. Sa
compassion s’étend à son groupe,
mais aussi à des inconnus et même
parfois à des ennemis. C’est un
compagnon fidèle sur lequel on
peut s’appuyer ; hélas, son com-
portement le met bien souvent en
danger plus que nécessaire.
• Gain de Conviction : quand il
porte assistance à un individu
pour l’aider à résoudre une situa-
tion ou surmonter un obstacle.
• Une fois par partie, il peut dé-
penser un point de Conviction
pour octroyer un nombre de
dés bonus égal à son Charisme
 sur tout jet d’un individu qu’il
souhaite aider, ou sur un de ses
propres jets si celui-ci vise à ai-
der autrui.
• Implication : une fois par par-
tie, l’Altruiste peut rencontrer
une personne ayant bénéficié de
sa bonté par le passé. Cet indivi-
du aura à cœur de lui rendre ses
bienfaits en lui rendant service
(informations, hébergement, re-
pas chaud, planque…).
• Minimum de 3 en Charisme à
la création.
Dilettante
Le Dilettante prend toujours la vie
du bon côté. C’est un éternel opti-
miste qui aime profiter des bonnes
choses. Insouciant de prime abord,
il possède surtout cette qualité rare
d’arriver à remonter le moral de ses
camarades, même dans les pires
moments.
• Gain de Conviction : quand il
parvient à améliorer le moral ou
l’humeur de ses compagnons par
son optimisme et son soutien
sans faille.
• Une fois par partie, il peut dé-
penser un point de Conviction
pour introduire un élément nar-
ratif de son cru au sein du scéna-
rio. Il le propose au MJ et dépense
un et si ce dernier juge que l’idée
émise est pertinente et peut enri-
chir la partie, il l’entérine et l’utilise
jusqu’à en faire un élément récur-
rent de sa campagne si besoin est.
Il peut bien entendu demander
une validation par un jet ou une in-
terprétation juste si la proposition
implique une interaction sociale.
• Implication : une fois par par-
tie, quel que soit le lieu où il se
trouve, le Dilettante peut y trou-
ver quelques contacts utiles à
l’aventure en cours (informateur,
marchand lui devant un service,
noble ayant une dette envers lui,
cousin éloigné…).
• Minimum de 3 en Charisme
et maximum de 2 en Mouve-
ment à la création.
Diplomate
Le Diplomate préfère la négociation
à l’action. Très sociable, il pense
que la discussion cordiale est l’arme
la plus efficace pour désamorcer
les conflits. Souvent porte-parole
du groupe, il sait peser ses mots et
trouver les paroles justes pour évi-
ter d’envenimer les situations.
169
• Gain de Conviction : quand il
permet d’éviter un conflit, en
usant de ses capacités sociales.
• Une fois par partie, il peut dé-
penser un point de Conviction
pour ajouter un nombre de Suc-
cès égal à son Esprit sur tout jet
impliquant une Compétence so-
ciale ou pour se lier à un PNJ qui
pourra devenir une personnalité
récurrente de la campagne – en-
nemi devenu rival, colporteur
au courant de bien des rumeurs,
garde d’une cité aux oreilles bien
pendues, etc.
• Implication : le Diplomate peut
se lier à un PNJ de son choix qui
deviendra une personnalité ré-
currente de la campagne – en-
nemi devenu rival, colporteur
au courant de bien des rumeurs,
garde d’une cité aux oreilles bien
Créer son Avatar
 pendues, etc. Si le Diplomate
choisit de se lier à un nouveau
PNJ, ce dernier prend la place du
précédent.
• Minimum de 3 en Charisme
ou en Esprit à la création.
Leader
Le Leader irradie d’une autorité na-
turelle qui fait que ses camarades
le sollicitent dès lors qu’il faut agir
de façon concertée. Il sait fédérer
les siens et garder la tête froide en
cas de crise, ce qui fait de lui le chef
idéal en de telles situations.
• Gain de Conviction : quand
il parvient, par ses conseils ou
ordres, à coordonner le groupe
pour résoudre une situation,
vaincre un ennemi ou surmon-
170 ter une difficulté.
• Une fois par partie, il peut dé-
penser un point de Conviction
pour gagner un nombre de dés
bonus égal à (Charisme + Es-
prit), qu’il peut répartir entre ses
alliés (minimum 2) à sa conve-
nance (chaque allié pouvant uti-
liser le ou les dés bonus sur le ou
les jets de son choix). L’activa-
tion de ce bonus compte comme
une action en combat (le PJ de-
vant donner ordres et conseils et
avoir une vue d’ensemble de la
situation).
• Implication : une fois par par-
tie, le Leader peut capter l’at-
tention d’une petite foule et s’en
faire obéir dans une certaine me-
sure (exhorter des villageois à or-
ganiser leurs défenses face à des
Asuras, tempérer les ardeurs de
lyncheurs décidés à lapider un
intouchable, orienter l’opinion
de jurés dans un procès popu-
laire, etc.).
• Minimum de 3 en Charisme à
la création.
Loup solitaire
Le Loup solitaire préfère agir en
solo la plupart du temps. Non
qu’il soit réellement asocial, mais
il pense être plus efficace quand
personne n’est là pour le déranger.
Il apprécie donc de se trouver en
marge du groupe, ce qui ne signifie
pas qu’il méprise ses camarades.
• Gain de Conviction : quand
il résout une situation ou sur-
monte un obstacle seul, par ses
propres moyens et sans s’ap-
puyer sur l’aide du groupe.
• Une fois par partie, il peut
dépenser un point de Convic-
tion pour ajouter un nombre de
Succès égal à son Âme sur tout
jet lorsqu’il effectue une action
en solitaire, sans aucun soutien
ou appui, ou pour son propre
compte.
• Implication : une fois par par-
tie, le Solitaire peut invoquer un
deus ex machina afin de se sor-
tir d’une situation délicate. Par
exemple, ses compagnons vien-
nent à son aide au bon moment
ou un évènement quelconque
détourne l’attention des gardes
qui allaient découvrir sa ca-
chette. Ce deus ex machina doit
rester cohérent et est soumis à
l’approbation du MJ.
• Maximum de 2 en Charisme à
la création.

Repenti
Le Repenti traîne un passé souvent
obscur, cache des secrets diffici-
lement avouables ou est lié à des
individus peu recommandables.
Souhaitant se racheter d’actes
commis jadis, il fait son possible
pour suivre une ligne de conduite
honorable et ne pas retomber dans
ses vieux démons.
• Gain de Conviction : quand il
fait face à ses erreurs passées,
essaie de les réparer ou de se ra-
cheter et va à l’encontre de ses
anciennes allégeances.
• Une fois par partie, il peut dé-
penser un point de Conviction
pour ajouter un nombre de Suc-
cès égal à son Âme sur tout jet
dans le cadre d’une situation où il
tente de réparer ses torts passés,
de racheter ses erreurs ou de faire
face à ses allégeances d’antan.
• Implication : une fois par par-
tie, le Repenti peut rencontrer
l’une de ses connaissances du
passé, qui est elle-même sur la
voie de la rédemption. Cette
personne peut alors l’aider
ponctuellement, lui fournir des
informations sur des éléments
de sa vie d’avant, etc.
• Minimum de 3 en Âme à la
création.
Sage
Le Sage pense que la réflexion
doit précéder l’action, afin d’éviter
les ennuis découlant d’une trop
grande précipitation. Souvent éru-
dit et cultivé, il sait tirer les leçons
des erreurs du passé et le groupe se
tourne vers lui quand il est néces-
saire de se servir de sa matière grise
plus que de ses muscles.
• Gain de Conviction : quand il
parvient à résoudre une situation
ou à surmonter un obstacle grâce
à la réflexion, à ses connaissances.
• Une fois par partie, il peut dé-
penser un point de Conviction
pour ajouter un nombre de dés
bonus égal à son Esprit sur tout
type de jet.
• Implication : le Sage peut, une
fois par partie, parlementer avec
un être animé d’intentions belli-
queuses (même un Asura) avant
que l’éventuel affrontement ne
commence. Ces pourparlers n’em-
pêcheront pas forcément le com-
bat (bien que cela soit possible)
mais peuvent permettre d’ap-
171
prendre diverses informations.
• Minimum de 3 en Esprit à la
création.
Ténébreux
Le Ténébreux sait que tout n’est
pas noir ou blanc dans le monde,
et que parfois la fin justifie les
moyens. Et il n’hésite pas à jouer le
rôle de celui qui se salit les mains
dans l’intérêt du groupe. Cela ne
fait pas de lui quelqu’un de mau-
vais, mais il est assurément plus
froid et détaché que ses camarades.
• Gain de Conviction : quand il
se salit les mains dans l’intérêt
du groupe, afin d’aider les siens
à résoudre une situation ou sur-
monter une difficulté.
Créer son Avatar
 • Une fois par partie, il peut
dépenser un point de Convic-
tion pour ajouter un nombre de
Succès égal à son Âme sur tout
jet dans le cadre d’une situation
où il doit agir sur le fil du rasoir,
se compromettre et se salir les
mains.
• Implication : une fois par partie,
le Ténébreux peut impression-
ner une petite foule, l’effrayer
ou l’intimider au point de se voir
accorder ce qu’il demande (une
chambre dans une auberge bon-
dée, la reddition d’un groupe de
brigands, des excuses de la part
d’un Ksatriya arrogant, etc.).
• Maximum de 2 en Charisme à
la création.
Tête brûlée
172
La Tête brûlée est un impulsif qui
agit plus souvent en suivant son
instinct que sa raison. Cela peut lui
jouer des tours, car réfléchir avant
de se lancer est parfois nécessaire,
mais son dynamisme lui permet
le plus souvent de passer outre ce
problème.
• Gain de Conviction : quand
il résout une situation ou sur-
monte une difficulté en agissant
impulsivement, sans réfléchir.
• Une fois par partie, il peut dé-
penser un point de Conviction
pour ajouter son niveau d’Âme
à son Mouvement afin de dé-
terminer son Score d’initiative.
Son action principale ne peut
pas être utilisée pour fuir ou se
défendre.
• Implication : une fois par par-
tie, la Tête brûlée peut trans-
former un ennemi en allié
temporaire – par exemple en
l’épargnant durant un combat
ou en le secourant pour lui éviter
une mort infâmante – générale-
ment pour le temps d’un ou deux
scénarios. Cela doit rester cohé-
rent (un Asura assoiffé de sang
et sans conscience ne pourra pas
être l’objet de cette Implication ;
mais un Rakshasa pétri d’hon-
neur guerrier, si) et soumis à
l’approbation du MJ.
• Maximum de 2 en Esprit et
minimum de 3 en Mouve-
ment à la création.
Les Traits
es Traits définissent le corps,
L l’esprit et l’âme du PJ : ils re-
présentent ce qu’il est, ses carac-
téristiques intrinsèques, son inné
par opposition à son acquis.
Ces Traits sont échelonnés
sur 6 niveaux.
2 est une bonne moyenne, 5 le
maximum humain et 6 réservé aux
êtres les plus puissants (un niveau
auquel seuls ceux qui ont un ni-
veau de Chakra d’au moins 4 peu-
vent prétendre).
À la création...
le PJ dispose de 14 points
à répartir entre ses Traits.
Le minimum étant de 1 et le maxi-
mum de 4.
 Corps
Le Corps représente la puissance
physique brute du PJ : sa force, sa
résistance, son endurance. Ce Trait
permet de savoir si le PJ est un co-
losse (5) ou un être chétif (1), s’il
est souffreteux (1) ou a une santé
de fer (5), s’il peut endurer les pires
conditions (5) ou s’écroule après
avoir couru 10 mètres (1).
On considère qu’un PJ peut soulever
(Corps x 25) kilos, plus 10 kilos par
Succès obtenu sur un jet de ce Trait.
Mouvement
Le Mouvement représente l’agilité
du PJ mais aussi ses réflexes, sa ra-
pidité et sa dextérité manuelle.
Ce Trait permet de savoir si le PJ est
souple comme le jonc (5) ou plus
raide qu’un bout de bois (1), s’il a
l’étoffe d’un artisan de renom (5)
ou s’emmêle les 10 doigts (1), s’il
réagit aussi vite que l’éclair (5) ou
se traîne comme un escargot (1).
Esprit
L’Esprit représente l’intelligence
du PJ dans un sens large : mé-
moire, perception, capacité de
concentration.
Ce Trait permet de savoir si le PJ a
l’esprit vif (5) ou lent (1), s’il sait re-
tenir chaque détail d’une scène (5)
ou ne se souvient même plus d’où
il habite (1), s’il reste imperturbable
au milieu de la tourmente (5) ou est
distrait par un simple papillon (1).
Charisme
Le Charisme représente l’aura de
charme que dégage le PJ : son ap-
parence physique mais aussi sa
prestance, sa présence naturelle,
ce petit quelque chose qui fait que
chacun l’écoute.
Ce Trait permet de savoir si le PJ
attire les regards (5) ou suscite le
rejet (1), s’il a besoin de hausser le
ton pour se faire entendre (1) ou si
les gens se taisent pour l’écouter
(5), s’il peut faire chavirer le cœur
d’une belle d’un sourire (5) ou au
contraire la faire fuir (1).
Âme
L’Âme représente en quelque sorte
l’appréhension du Dharma par le
PJ. Comme une sorte de sixième
sens, lié à sa sagesse, sa volonté et
sa capacité à ouvrir son esprit.
Ce Trait mesure si le PJ est in-
flexible (5) ou incapable de se tenir
à une ligne de conduite (1), s’il est
curieux de ce qu’il ne comprend
pas (5) ou s’il en a peur (1), s’il per-
çoit les subtils signaux du Dharma
(5) ou reste fermé comme une en-
clume aux appels du destin (1).
173
Les Chakras
es Chakras sont des centres
L d’énergie vitale alignés le long
du corps humain. L’Âtman, qui est
à la fois l’âme et la force de vie qui
coule en chacun, y est contenue :
ainsi, plus les Chakras sont ouverts
et plus la personne a conscience de
l’étincelle de Dharma qui est en elle.
Il existe au total sept Chakras
mais bien peu de mortels ont
conscience de leur existence.
Un être humain qui se contente
de mener sa vie sans se poser de
question n’a en général qu’un seul
Chakra ouvert ; les hommes d’ex-
ception, comme de nombreux Ksa-
triyas ou Brahmanes, en ont deux.
Créer son Avatar
 Il semble d’ailleurs qu’il s’agisse là vient dans le calcul de la Vitalité,
de la limite des mortels, même si de l’Âtman et joue également un
les Brahmanes les plus versés en grand rôle dans la maîtrise de la
la matière pensent que lorsque Devâstra.
l’humanité progressera dans sa
compréhension et son respect du
Dharma, ses autres Chakras fini-
ront par s’ouvrir naturellement. Les Traits
Les Devas et les grands seigneurs
dérivés
asuras avaient tous leurs Chakras
Dérivés des Traits et du Chakra, le
(soit 7) ouverts. Ainsi, ils maîtri-
PJ dispose également de plusieurs
saient quasiment à la perfection la
Traits secondaires qui sont autant
puissance grondante de leur Âtman.
de réserves représentant sa vie, sa
Les êtres mythiques et la plupart
puissance intérieure, la force de ses
des Asuras ont entre 2 et 6 Chakras
idéaux, sa capacité à modifier l’his-
d’ouverts, en fonction de leur propre
toire du monde, etc.
compréhension de leur nature.
Vitalité
Les Avatars, en tant qu’incarnations
La Vitalité du PJ n’est autre que la
des Devas, ont le potentiel pour ou-
représentation technique de son
vrir tous leurs Chakras à mesure
souffle vital. Elle est composée de
qu’ils progressent sur la voie de
174 leur divinité retrouvée. Dès l’Appel,
points de vie eux-mêmes échelon-
nés en 3 niveaux. Plus la Vitalité
quand leur âme prend conscience
est élevée, plus le PJ est apte à subir
de son incomplétude et que leur
des dommages et à supporter des
Devâstra s’éveille à eux, leur troi-
blessures.
sième Chakra s’ouvre, les rendant
supérieurs déjà à la plupart des hu-
mains de leur entourage. Points de vie =
(Âme + Corps) x (Chakra x 2)
Le niveau de Chakra est le terme
technique utilisé pour définir le • Le premier niveau de Vitalité
nombre de Chakras ouverts que (Indemne) comprend la moitié
possède un être. Ainsi, un Asura des points de vie du PJ et n’est as-
ayant cinq Chakras ouverts est dit sorti d’aucun malus.
avoir un niveau de Chakra de 5. • Le deuxième niveau de Vitalité
(Blessé) comprend un quart
À la création... des points de vie du PJ (arrondi
au supérieur) et est assorti d’un
un PJ possède malus noté +1.
un niveau de Chakra de 3. • Le troisième niveau de Vitalité
(Épuisé) comprend le dernier
quart des points de vie du PJ (ar-
Le niveau de Chakra représente la
rondi à l’inférieur) et est assorti
mesure de la progression de l’Ava-
d’un malus noté +2.
tar vers sa nature divine. Il inter-
Les deux malus signifient qu’il faut
augmenter le résultat de tous les
dés de chaque jet impliquant le
Corps ou le Mouvement du PJ du
chiffre indiqué.
N.B. : les calculs du nombre de
points de vie par niveau doivent
être, au besoin, alternativement
arrondis vers l’inférieur ou le supé-
rieur afin que le total soit bien égal
à la Vitalité du PJ.
Âtman
L’Âtman est l’étincelle du Dharma
qui brille en chaque être, plus ou
moins puissamment en fonction
de l’ouverture de ses Chakras. Il
s’agit de l’énergie intérieure, un
flux qui coule dans le corps du PJ
et en irradie parfois. Lorsqu’il se
manifeste, il prend la forme d’une
aura de couleur bleue. L’Âtman
permet aux Brahmanes d’utiliser la
magie et les Avatars puisent à cette
source afin d’alimenter leurs pou-
voirs divins.
Âtman =
(Corps + Âme + Esprit) x Chakra
Conviction
La Conviction symbolise la
croyance du PJ en ses idéaux, sa
volonté de se battre pour les siens,
sa capacité à se transcender pour
la cause à laquelle il se dévoue,
en agissant conformément à son
éthique de vie. Il s’agit en quelque
sorte de ses dernières forces, où il
puise la faculté de se dépasser.
Conviction = Âme x 2
Le Karma
e Karma représente des avan-
L tages et désavantages issus
des vies antérieures du PJ. Chaque
Karma est double et est donc à la
fois un atout et un inconvénient.
Les divers bonus, malus ou effets
octroyés par ces Karmas intervien-
nent en cours de jeu de la façon
précisée dans leur descriptif. Le
côté positif est marqué par le sym-
bole « + » tandis que le côté positif 175
l’est pas le symbole « - ».
Voici la signification des symboles
qui accompagnent parfois la des-
cription d’un Karma :
* : peut être pris plusieurs fois.
¤ : peut être acquis en cours de
campagne, cf. le chapitre sur
l’Évolution.
À la création...
le PJ peut choisir entre
1 et 3 Karmas.
Un PJ qui ne choisit aucun Karma
de caste (Brahmane, Ksatriya ou
Sûdra) est considéré comme un
Vaisya. Il n’est bien sûr possible de
choisir qu’un seul Karma de caste.
Créer son Avatar

Les Karmas
Allié * ¤
+ Le PJ a un ami sûr qui fera son
possible pour l’aider en cas de
besoin. Un Allié peut rendre des
services de toutes sortes (four-
nir gîte et couvert, procurer du
matériel, prêter de l’argent, faire
bénéficier de ses contacts, etc.)
et même se battre au côté du PJ,
mais il mettra rarement sa vie ou
son honneur en jeu pour lui.
- Cette amitié est bien sûr à double-
sens : l’Allié attend du PJ une
réciprocité dans les services ren-
dus (ce qui peut fournir au MJ de
bonnes accroches de scénario)
et un Allié négligé risque finale-
ment de faire perdre les bénéfices
176 de ce Karma, voire de devenir un
adversaire… De la même façon,
les ennemis de l’Alliés risquent de
devenir ceux du PJ, selon l’adage
bien connu : « Les amis de mes
ennemis sont mes ennemis. »
Ascèse ¤
+ Une ascèse est une privation ou
une pénitence, que le PJ s’inflige
pour atteindre une plus grande
sagesse ou se repentir d’un acte
mauvais. En général, ce sont les
Brahmanes qui suivent cette voie
mais toute personne (même cer-
tains Asuras) est en droit de le
faire. Affûtant son esprit à l’ex-
trême-limite, le PJ peut dépen-
ser 1 point de Conviction de plus
que la limite autorisée lors d’un
jet, et cela un nombre de fois par
partie égal à son niveau en Âme.
- Une ascèse est un fardeau exi-
geant  ; on n’y déroge pas sans
risque. Quand il doit cependant
transgresser ses interdits, le résul-
tat de tous les dés lancés par le PJ
est augmenté de +1 jusqu’à ce qu’il
puisse à nouveau les respecter.
Bonne réputation ¤
+ Le PJ possède une certaine re-
nommée élogieuse, qu’elle soit
due à ses actes ou lui vienne de
son appartenance à une famille,
un clan ou une faction. De ce
fait, il a droit à 2 dés bonus pour
tout jet social à l’encontre des
gens ayant eu vent de sa réputa-
tion (et lui portant un réel cré-
dit) et pour qui elle est flatteuse
(membres de sa communauté,
frères d’arme, sujets du même
royaume, individus ayant les
mêmes aspirations, etc.).
- Par contre, cette renommée posi-
tive est forcément négative à l’en-
contre d’autres personnes… Ainsi,
un PJ réputé pour être un justicier
sera mal vu par des brigands ; un
Ksatriya inflexible pourra effrayer
le peuple  ; un Akodyen célèbre
pour ses prouesses sur le champ
de bataille passera pour un enne-
mi aux yeux d’un Pushkalien, etc.
De ce fait, il subit 2 dés malus sur
tout jet social à l’encontre des gens
ayant eu vent de sa réputation (et
lui portant un réel crédit) et pour
qui elle est perçue négativement.
Brahmane*
+ Le PJ fait partie de la caste reli-
gieuse. En tant que tel, il est ini-
tié à la magie du Dharma ; il peut
 choisir un mantra ou un mandala
dont il a acquis la maîtrise. Si le
joueur prend à nouveau ce Karma,
le PJ peut cette fois choisir 2 man-
tras ou mandalas (ou 1 de chaque).
- En tant que Brahmane, le PJ est
d’une nature généreuse et com-
patissante, on dit de lui qu’il a un
cœur en or. De ce fait, il lui est
extrêmement difficile de faire du
mal à autrui, sans même parler
de blesser ou tuer. Chaque fois
que le PJ est mis en situation
de devoir se battre ou porter at-
teinte à un être humain, il subit
1 dé malus à tous ses jets en rap-
port avec les actes qu’il doit com-
mettre pour se faire. S’il choisit
ce Karma 2 fois, il subit 2 dés
de malus. Cela ne concerne pas
les Asuras, mais s’applique par
contre aux être mythiques.
Il n’est pas possible de choisir ce
Karma plus de 2 fois.
Balance du Dharma *
+ Le PJ a parfois droit à une faveur
du destin, qui semble écarter
tous les obstacles de sa route.
Une fois par partie, il peut relan-
cer les échecs sur un jet.
- Le PJ doit par contre composer avec
les facéties du destin. Une fois par
partie, le MJ peut forcer le joueur à
relancer les Succès sur un jet.
Ce Karma ne peut pas être choisi
plus de 3 fois (permettant de bé-
néficier de 3 relances par partie ;
permettant au MJ d’en demander 3
aussi par partie).
Compagnon animal ¤
+ Le PJ est lié à un animal de façon
presque surnaturelle. Celui-ci le
suit et peut intervenir pour ac-
complir quelques tâches simples
et répondre aux ordres de son
maître, voire se battre pour le dé-
fendre – le PJ et son compagnon
se comprennent en effet à demi-
mot. Le compagnon est un animal
ordinaire et ne peut pas être une
créature mythique. Le chien et le
cheval sont les plus courants, mais
loup, rat, aigle ou faucon peuvent
s’envisager – un MJ accommodant
accordera le droit au PJ de possé-
der un tigre ou un cobra…
- Un compagnon animal est un être
vivant, un véritable PNJ dont il
faut prendre soin : le nourrir, le
soigner, etc. De plus, il n’est pas
toujours facile de se promener
177
avec en tous lieux : si un chien ou
un cheval sont acceptés un peu
partout, autant dire que se bala-
der en ville avec un loup ou un
tigre s’avère plus problématique.
De plus, face à des Avatars ou
des Asuras, un compagnon ani-
mal n’est pas de taille : s’il vient
à mourir durant un combat, le PJ
perdrait ce Karma.
Destinée
+ Le Dharma a un plan pour le PJ et
fait son possible pour le mainte-
nir en vie jusqu’à ce qu’il accom-
plisse sa destinée. Une fois par
partie, le PJ peut réduire à 0 une
perte de Vitalité (qu’elle soit due
à une attaque, un poison, une
maladie, etc.).
Créer son Avatar
 - Hélas, le Dharma est exigent.
Lorsque le PJ rencontrera son
destin, il aura un lourd prix à
payer pour l’accomplir : perte
d’un être cher, réputation salie
à jamais, malédiction handica-
pante et pourquoi pas même sa
propre mort, sacrifice ultime…
Enseignement ¤
+ Le PJ a accès à un Enseignement.
Le joueur doit le choisir parmi
ceux proposés en faisant en sorte
que les conditions d’admission
ne soient pas incompatibles avec
le concept de son personnage
(un Sûdra ne peut apprendre
une technique de combat réser-
vée aux Ksatriyas par exemple).
- Le PJ a contracté l’équivalent
d’une dette envers la personne
178 ou la faction qui lui a appris son
Enseignement. Il doit sur son
honneur répondre à ses convo-
cations et parfois accomplir des
missions pour elle.
Un PJ ne peut connaître plus d’un
Enseignements à la création.
Héritage
+ Le PJ dispose d’un héritage,
qu’il a acquis de sa famille, d’un
maître ou par un pur hasard.
Il peut s’agir tout simplement
d’une grande fortune mais aussi
d’un artefact particulier (comme
une Âryâstra) ou d’un savoir an-
tique et précieux.
- Le PJ possède un ennemi mineur,
le genre de personne qui met
tout en œuvre pour lui mettre
des bâtons dans les roues ou
contrarier ses plans, et ce dans
l’unique but de le spolier de
son héritage. L’ennemi n’est ce-
pendant pas obsédé par le PJ,
il n’agit contre lui que quand
l’occasion se présente. Il est rare
qu’un tel adversaire aille jusqu’à
vouloir éliminer physiquement
le PJ, mais cela peut arriver s’il
n’y a pas d’autre moyen de le dé-
pouiller de son héritage…
Le MJ et le joueur doivent se
concerter afin de fixer la nature
et la puissance de l’héritage (mais
celui-ci doit être significatif et mo-
teur d’intrigues).
Ksatriya
+ Le PJ est membre de la caste des
nobles-guerriers. Même s’il ne fait
sans doute pas partie des clans les
plus prestigieux, il est respecté par
le peuple. Le PJ a droit à 1 dé bonus
lors de tout jet social à l’encontre
d’un individu de caste inférieure
(Vaisya et Sûdra).
- Le PJ suit le strict code d’honneur
de sa caste, dont il ne dévie que
contraint et forcé. Cela fait de
lui quelqu’un de droit mais dif-
ficilement adaptable. La foi qu’il
porte en son Dharma peut éga-
lement l’amener à mépriser ceux
qui ne sont pas aussi rigoureux
que lui et une telle rigidité peut
poser problème en matière de
relations sociales.
Mentor ¤
+ Le PJ se trouve sous l’aile bien-
veillante d’un personnage re-
 lativement influent ou impor-
tant. Ce peut être un notable
de sa caste ou un membre d’une
caste plus élevée. Mais il peut
également s’agir d’un être bien
différent, comme une créature
mythologique ayant perçu le po-
tentiel du PJ. Un Mentor fera ce
qui est en son pouvoir pour aider
son protégé, allant jusqu’à inter-
céder en sa faveur ou intervenir
physiquement pour le protéger
s’il en a l’occasion.
- Un patron aussi puissant possède
des ennemis dangereux, qui
vont vouloir s’en prendre à ses
disciples – dont le PJ. Celui-ci a
donc un ennemi juré, quelqu’un
de totalement dévoué à sa perte.
Ce genre de Némésis est de puis-
sance et influence en général
équivalentes (voire supérieures)
à celles du PJ, et elle évolue en
même temps que lui. Il peut
s’agir d’un mortel, d’un Avatar,
d’un Asura ou de toute autre
créature mythologique.
Prudent
+ Le PJ est très précautionneux,
en conséquence de quoi il fait
tout pour éviter les situations à
risque. Il a droit à 1 dé bonus à
tout jet visant à lui faire garder
son impassibilité, mais aussi à
lui faire résister à une tentative
de manipulation (de la simple
séduction jusqu’à l’utilisation de
pouvoirs psychiques).
- Le PJ, sans être un couard, a du
mal à faire face au danger qu’il
n’a pu éviter. Il subit 1 dé malus
sur tous les jets impliquant de
résister à la peur ou à des tenta-
tives d’intimidation (ce qui im-
plique également la torture). Ce
Karma s’applique aussi quand il
s’agit de résister à la Capacité de
Peur d’un Asura ou d’un autre
type de créature.
Quête
+ Le PJ est motivé par un dessein
qui lui permet de se transcender
afin de l’atteindre. Qu’il s’agisse
d’une vengeance, de retrouver
une personne ou un objet, d’ap-
prendre un certain secret ou
autre, quand le PJ est confronté
à une situation directement re-
liée à l’objet de sa quête, il peut
dépenser 1 point de Conviction
de plus que la limite autorisée
lors d’un jet.
- Le PJ dissimule un secret ina-
179
vouable, en relation avec sa
fameuse quête. Cela peut le
concerner lui ou être en rap-
port avec les sombres vérités du
monde (ce peut être la connais-
sance de la véritable nature
d’un individu haut-placé par
exemple). Si cela venait à se sa-
voir, le PJ serait la cible de bien
des dangers et nul doute que
beaucoup aimerait lui faire payer
son savoir honteux.
Sûdra
+ Le PJ est un intouchable, il ap-
partient à la caste la plus basse
de toutes. Cela lui permet de bé-
néficier du manque d’attention
des membres des classes sociales
plus élevées. Ainsi, il gagne 1 dé
bonus à tous ses jets de Dissimu-
Créer son Avatar
 lation ou Délit face à ces indivi-
dus imbus de leur importance et
dont le regard glisse sur les in-
touchables…
- En tant que Sûdra, le PJ subit 1
dé malus lors de tout jet social
à l’encontre d’un individu d’une
autre caste. Il n’est pas aisé d’être
un intouchable à Prithivî…
Téméraire
+ Le PJ est d’un courage rare et ne
recule devant rien. Il dispose de
2 dés bonus pour tous les jets
impliquant de résister à la peur
ou à des tentatives d’intimida-
tion (ce qui implique également
la torture). Ce Karma s’applique
aussi quand il s’agit de résister à
la Capacité de Peur d’un Asura
ou d’un autre type de créature.
180
- Trop audacieux pour son propre
bien, le PJ est allergique à toute
forme d’autorité si elle émane
d’un individu qu’il juge moins
héroïque que lui. Dans un tel
cas, il considère qu’il n’y a qu’une
seule bonne façon de faire : la
sienne. Détestant les ordres et
même les conseils, il peut refu-
ser de les suivre par simple esprit
de contradiction. Autant dire
que cela ne va pas sans poser
quelques problèmes vis à vis des
autorités…
Les
Compétences
es Compétences représentent
L ce que sait faire le person-
nage, qu’il l’ait appris en étudiant,
en s’entraînant ou qu’il en ait une
connaissance presque innée.
Elles sont organisées en domaines :
martial, intellectuel, social, mys-
tique, physique. La liste proposée
ci-après n’est pas forcément ex-
haustive : le MJ et les joueurs sont
libres de la compléter à leur gré en
fonction des besoins de la cam-
pagne.
Les Compétences s’échelon-
nent sur 5 niveaux
1 pour un débutant, 3 pour un pro-
fessionnel, 5 pour un maître.
À la création
le PJ dispose de 15 points
à répartir entre ses
Compétences de départ
1 point permettant d’acheter 1
niveau de Compétence. Seuls 2
d’entre elles peuvent atteindre un
niveau de 4, le maximum pour les
autres étant de 3.

Compétences
intellectuelles
Culture ( ) : cette Compétence re-
présente la culture du PJ dans un do-
maine précis (à préciser au moment
de l’achat : rites brahmaniques,
sciences, astronomie, connaissance
d’une région particulière, etc.). Elle
peut être achetée plusieurs fois, pour
des champs culturels différents.
Enquête : c’est la Compétence per-
mettant à un PJ de réunir des in-
dices, de se poser les bonnes ques-
tions et de savoir interroger témoins
ou suspects. Les représentants de
l’ordre (comme les Ksatriyas des
milices urbaines) ont souvent à en-
quêter sur divers crimes.
Herboristerie : compétence recou-
vrant la connaissance des plantes et
de leurs effets sur le corps humain,
elle est l’apanage des pharmaciens
et médecins, mais aussi des empoi-
sonneurs car elle permet de concoc-
ter poisons et antidotes…
Histoire : on dit que la connais-
sance du passé permet d’éviter de
répéter les mêmes erreurs, et c’est
à cela que sert cette Compétence.
Grâce à elle, un PJ dispose d’un cer-
tain bagage de savoir sur l’histoire
de Prithivî en général.
Médecine : compétence essen-
tielle afin de soigner maladies et
blessures, elle est maîtrisée par les
meilleurs praticiens, mais nom-
breux sont ceux qui en connaissent
les bases afin de prodiguer pre-
miers secours et soins urgents.
Perception : compétence quasi
instinctive permettant de savoir
se servir au mieux de ses cinq sens
pour appréhender son environ-
nement, elle peut être améliorée
par la pratique. Chasseurs et sen-
tinelles la développent ainsi dans
l’intérêt de leur fonction.
Politique : grâce à cette Compé-
tence, le PJ est à même de com-
prendre les subtils rouages de la
politique qui se joue entre les na-
tions et cités-états de Prithivî.
Compétences
martiales
Armes courtes : le PJ sait manier
les armes courtes comme le katar,
le poignard ou le kuru vadi.
181
Armes moyennes : c’est la Com-
pétence qui donne la maîtrise des
armes moyennes telles la kandha
ou le tulwar.
Armes longues : le PJ sait utiliser
les armes d’hast comme la lance, la
hallebarde ou le bâton.
Armes de jet : chakram, valari ou
vel de lancer sont les armes dont le
maniement est recouvert par cette
Compétence.
Armes à distance : cette Compé-
tence permet de savoir se servir des
arcs et de la fronde notamment.
Corps à corps : simple pugilat
ou noble pratique du Kalaripayat,
cette Compétence recouvre les di-
vers styles de combat à mains nues.
Créer son Avatar
 Initiative : cette Compétence per-
met au PJ d’appréhender une si-
tuation de combat afin d’y agir au
mieux. Par exemple en anticipant
les actions de ses adversaires, en
préparant une attaque, en restant
sur ses gardes, en prenant chacun
de vitesse, en mettant au point une
tactique avantageuse, etc.
Stratégie : c’est sur les champs de
bataille que cette Compétence per-
met aux officiers de mener leurs
troupes, en fonction de plans de
bataille ciselés par des décennies
d’histoire de la guerre.
Compétences
mystiques
Mythologie : cette Compétence
182 donne au PJ une connaissance ap-
profondie des mythes de Prithivî.
Cela recouvre par exemple divers
savoirs à propos des êtres my-
thiques comme les Garudas voire
certains Asuras.
Sanscrit : l’écriture sacrée des
Brahmanes ne peut être maîtri-
sée que par un PJ possédant cette
Compétence. Elle est souvent ré-
servée aux hautes castes et diffi-
cilement accessible aux Vaisyas et
Sûdras, qui utilisent une écriture
moins complexe.
Théologie : apanage des Brah-
manes en général, cette Compé-
tence recouvre la subtile et com-
plexe religion du Dharma et sa
liturgie. Connaissance des rituels,
compréhension des notions-clés
telle celle du Karma, etc. en font
ainsi partie.
Yoga : le Yoga est une pratique mé-
ditative faite d’exercices du corps
et de l’esprit, du souffle et de l’âme.
Cette Compétence permet d’y être
initié, comme le sont bien souvent
Brahmanes et Ksatriyas.
Compétences
physiques
Artisanat ( ) : l’artisanat regroupe
diverses activités pratiques,
comme la conception et la fabrica-
tion d’objets usuels, de bâtiments
ou d’armes. Cette Compétence
doit préciser quel domaine elle
recouvre (menuiserie, forge, ma-
çonnerie, architecture, etc.) et elle
peut être prise plusieurs fois, pour
des domaines différents.
Acrobatie : cette Compétence re-
couvre la plupart des faits d’agilité
comme les sauts, les réceptions, le
jonglage, etc. Les artistes de rue,
mais aussi certains guerriers ou
brigands, l’utilisent pleinement.
Chasse : survivre dans la nature,
savoir chasser, pêcher ou faire la
cueillette, dresser un camp, faire
un feu, pister quelqu’un ou quelque
chose ; tout cela entre dans le cadre
de cette Compétence que maîtri-
sent éclaireurs et forestiers.
Délit : diverses activités malhon-
nêtes comme faire les poches d’un
passant, crocheter une serrure,
imiter l’écriture de quelqu’un ou
fabriquer de faux documents dé-
pendent de cette Compétence,
celle des malandrins et des crimi-
nels de tout poil.
Dissimulation : se cacher soi-
même, être discret ou dissimuler
des objets sur soi ou dans le décor ;
voilà à quoi sert cette Compétence.
Assassins, voleurs, espions mais
aussi simples serviteurs la possè-
dent bien souvent.
Équitation : cette Compétence
recouvrer l’entretien et la monte
des chevaux, mais également des
éléphants ainsi que la conduite des
chars de guerre ou des carrioles.
Esquive : c’est la Compétence
qui permet à un PJ d’éviter coups
et projectiles afin de ne pas être
blessé.
Intimidation : c’est avec cette
Compétence que l’on menace, dis-
suade, effraie ou intimide autrui,
en usant de sa supériorité physique
ou sociale.
Négoce : l’art de marchander et de
commercer, cette Compétence est
l’apanage des marchands de Pri-
thivî, célèbres pour leur sens des
affaires.
Protocole : cette Compétence re-
couvre les subtilités de l’étiquette
dans les cours des nations et ci-
tés-états. Elle est généralement
maîtrisée par les courtisans et les
politiciens.

Compétences Séduction : l’art de savoir séduire

sociales autrui, par son charme ou ses at-
traits physiques, entre dans le
cadre de cette Compétence.
183
Art ( ) : chaque domaine artistique
différent doit être précisé dans le
cadre de cette Compétence, qui
peut donc être prise plusieurs fois.
Musique, poésie, danse, peinture
et sculpture sont les exemples les
plus courants.

Aisance orale : la capacité à

prendre la parole en public, l’élo-
quence permettant de convaincre
son interlocuteur, la verve et la
conviction que l’on met dans un
discours font de cette Compétence
celle des tribuns et des courtisans.

Empathie : Cette Compétence

permet de deviner les émotions
d’autrui, de comprendre les senti-
ments qui animent un interlocu-
teur, de savoir si les paroles profé-
rées sont vérité ou mensonge.

Créer son Avatar

 Exemple de création
d’Avatar
Entamant une campagne de De-
vâstra – Réincarnation, Stéphane
184 est donc invité à se créer un PJ.
Il réfléchit quelques instants à ce
qu’il souhaite incarner comme type
de personnage. Son Avatar s’appel-
lera Lamâka, un jeune acrobate et
artiste des rues plutôt enjoué. De
père inconnu et élevé par sa mère,
une jolie musicienne originaire de
Panditya, Lamâka devint orphe-
lin très tôt : la vie dans les rues
des cités de Prithivî eut raison de
la santé de sa douce mère, dont il
garde un profond souvenir depuis
(et une rancune tenace envers son
père). Ayant appris à se débrouiller
très tôt dans la vie, Lamâka est
désormais un jeune adolescent de
16 ans, plutôt autonome mais qui
ne dédaigne pas se joindre à une
troupe de saltimbanques quand
l’occasion se présente.
Vieux fan de la légende du Roi-
singe Sun Wukong et surtout du
manga Dragon Ball, Stéphane se
plonge à présent dans la liste des
Devas présentés. Il s’arrête évi-
demment sur Hanuman, le divin
singe qui régnait sur ses congé-
nères avant de se joindre aux dieux
durant la guerre contre les Asuras.
Ce Deva malicieux correspond
bien à l’image que Stéphane se fait
de Lamâka, et s’inscrit dans les in-
fluences de notre joueur.
Vient le moment de choisir le
Dharma de ce jeune PJ. Des divers
choix possibles, Stéphane retient
celui de la Tête brûlée : il voit son
Avatar comme un fonceur un peu
irréfléchi. Il note donc sur la fiche
les diverses données induites par ce
choix.
Lamâka dispose de 14 points à ré-
partir entre ses Traits et son Dhar-
ma lui impose de mettre au moins
3 en Mouvement, mais pas plus de
2 en Esprit. Il décide de mettre 4 en
Mouvement, puis 3 en Corps et en
Âme. Enfin, il met 2 en Charisme
et en Esprit. Ainsi, Lamâka est très
agile et de bonne constitution. Il est
volontaire mais d’une intelligence
et d’une prestance moyenne.
En tant qu’Avatar nouvellement ap-
pelé, Lamâka vient tout juste d’ou-
vrir son troisième Chakra : il a donc
un niveau de 3 en Chakra. Ses Traits
dérivés sont calculés ensuite par
Stéphane. Lamâka possède une Vi-
talité de 36 répartie ainsi : 18 points
dans le niveau Indemne, 9 points
dans le niveau Blessé et 9 points
dans le niveau Épuisé. Il dispose
également de 24 points d’Âtman. Sa
Conviction comprend 6 points.
Stéphane doit désormais choisir
les Karmas de son PJ, ce qui lui per-
met d’étoffer un peu l’historique
de Lamâka. Parmi les Karmas po-
sitifs, il choisit Allié car Lamâka
est apprécié du chef d’une troupe
de saltimbanques, toujours prêt à
lui donner un coup de main. En-
suite, il sélectionne Chanceux car
il imagine que Lamâka a l’habitude
de se fourrer dans les ennuis mais
de toujours en sortir plus ou moins
bien. Enfin, le Karma Quête sym-
bolise la haine tenace que le jeune
acrobate voue à ce père dont il ne
sait rien et qui les abandonna jadis,
lui et sa mère : il souhaite le retrou-
ver pour comprendre, et éventuel-
lement se venger. Afin d’équilibrer
tout ça, Stéphane doit désormais
prendre 3 Karmas négatifs. Le pre-
mier est Mauvaise Réputation : La-
mâka est en effet connu dans son
milieu pour attirer les problèmes
du fait de son tempérament. Puis
Tragédie est choisie : bien qu’il
n’en laisse rien paraître, Lamâka
fut traumatisé par la mort de sa
mère et depuis, la vue de femmes
malades ou d’enfants séparés de
leurs parents le trouble au plus
haut point. Enfin, Rebelle est le
gros défaut du jeune homme, qui
ne manque jamais une occasion
de remettre en cause l’autorité de
ses aînés ou des forces de l’ordre,
ayant été indépendant très jeune.
N’ayant opté pour aucun Karma de
caste, Lamâka est donc un Vaisya,
issu du peuple.
Enfin, il est temps de décider des
Compétences du jeune Avatar.
Avec les 15 points à répartir et les
restrictions de création, Stéphane
185
construit ainsi le savoir-faire de
Lamâka : Perception 2 (il sait res-
ter sur ses gardes), Armes courtes
1 (rien ne vaut un poignard pour
se défendre dans la rue), Armes
longues 3 (car Stéphane sait déjà
que la Devâstra de Lamâka sera un
bâton…), Initiative 3 (à force de se
mettre dans les ennuis, Lamâka a
du apprendre à réagir vite et bien),
Acrobatie 3 (c’est là son métier),
Délit 1 (parfois pour survivre seul…),
Dissimulation 1 (pour échapper aux
problèmes qu’il ne manque jamais
de se créer) et Esquive 1 (pour savoir
éviter les coups).
Voilà ! Désormais Lamâka, Ava-
tar d’Hanuman, est prêt à partir à
l’aventure. Il reste toutefois encore
à Stéphane à créer sa Devâstra…
Créer son Avatar
 santes capacités de guérison pour

Création de un dieu de la médecine, des talents

de séduction hors norme pour une

la Devâstra
Devî de l’amour, etc. Bien sûr, rien
n’empêche le joueur de faire preuve
d’inventivité, tant qu’il parvient à
justifier la cohérence d’un pouvoir
Seconde étape de la création du per-
avec le tempérament du Deva ;
sonnage, c’est maintenant la Devâs-
mieux vaut ne pas brider la créativi-
tra qu’il faut créer techniquement.
té, plutôt que d’enfermer une Devâs-
tra dans un seul et unique rôle dont

Le
elle ne pourra jamais dévier.
concept
Enfin, il ne faut pas oublier qu’une
de départ Devâstra complète l’âme du PJ, c’est
plus qu’un objet pour lui : plutôt une
e concept de la Devâstra est sorte de complément de son être,
L conditionné en grande partie comme une extension de lui-même
par le choix du Deva dont le PJ se au même titre qu’une partie de son
révèle être l’Avatar. corps. Il ne faut pas hésiter à en don-
Reflétant la nature divine de celui- ner une description suffisamment
ci, la Devâstra est le symbole de sa détaillée pour que chacun autour
puissance et de ses domaines. Elle de la table se la figure correctement.
186 sera une arme pour un Deva de la Elle est après tout une partie de
guerre, un bijou pour une Devî de la l’identité du PJ et doit bénéficier à ce
beauté, un instrument de musique titre de toute l’attention du joueur.
pour une divinité des arts, un outil
pour un dieu forgeron. Elle dis-
pose également d’un nom qui est
le plus souvent en conformité avec La Nature de
ce qu’elle représente, un nom qui
reflète ses capacités et donne une
la Devâstra
idée des terrifiants pouvoirs qu’elle
n elle-même, une Devâstra
renferme ; le joueur doit donc le
choisir avec le plus grand soin.
E est toujours un objet ma-
tériel. Qu’il s’agisse d’une épée,
d’une paire de sandales, d’un bijou,
C’est donc à partir du Deva que
d’un vêtement, d’un instrument de
son PJ incarne que le joueur va
musique ou d’un outil : c’est là sa
construire sa Devâstra (et celle-ci
Nature intrinsèque. Une Nature
pourra ne pas du tout être adaptée
qu’il convient de concrétiser en
au PJ si le dieu en lui est à l’opposé
termes de jeu afin que même sans
de son caractère) et définir les pou-
en utiliser les pouvoirs, une Devâs-
voirs qu’elle renferme. Car eux aussi
tra puisse remplir son rôle usuel,
doivent être en accord avec la nature
conformément à l’objet auquel elle
du Deva : des techniques offensives
emprunte la forme.
pour une divinité guerrière, de puis-

Les points de
Nature
Pour cela,
le joueur dispose de
5 points de Nature
à répartir à raison de 1 pour 1, dans
les facteurs suivants :
• Dégâts •
Si la Devâstra a la forme d’une
arme, il y a des chances qu’elle fasse
des dommages – que ceux-ci soient
au contact ou à distance. Toutefois,
d’autres objets peuvent également
faire des dégâts : notamment un
outil (comme un marteau) ou un
bijou (un anneau par exemple).
Au joueur et au MJ de se mettre
d’accord en tâchant de rester cohé-
rents avec le concept de base.
1 point de Nature =
dégât de base de 1
• Protection •
Une Devâstra à forme d’armure,
de portion d’armure mais aussi de
vêtement voire de bijou (bracelet,
torque) peut offrir une protection
au PJ. Là encore, le bon sens doit
guider joueur et MJ.
1 point de Nature =
protection de base de 1
• Dé bonus •
La Devâstra offre à son porteur une
aisance dans un domaine ou plu-
sieurs, en fonction toujours de sa
Nature. Encore une fois, le joueur
doit se concerter avec le MJ, qui a
le dernier mot.
1 point de Nature =
1 dé bonus
dans une compétence
• Réserve d’Âtman •
Une Devâstra dispose de ses
propres points d’Âtman, qui peu-
vent être augmentés ainsi.
1 point de Nature =
1 point d’Âtman
supplémentaire
La
réserve
d’Âtman
mprégnée de l’étincelle du 187
I Dharma et contenant la moi-
tié de l’âme d’un dieu, la Devâstra
possède ainsi son propre Âtman.
Il s’agit d’une réserve à laquelle n’a
accès que son détenteur légitime,
l’Avatar qui abrite en lui l’âme du
Deva pour qui fut forgée la Devâs-
tra durant les temps mythiques.
À la création,
la réserve d’Âtman de la
Devâstra s’élève à 5 points
Cette réserve peut être augmentée
par les points de Nature, à raison
de 1 pour 1.
Les points de la réserve peuvent
être combinés à l’Âtman propre au
personnage pour quelque utilisa-
tion que ce soit.
La réserve d’Âtman se régénère d’1
point par heure de repos.
Créer son Avatar

Les pouvoirs
nfin, une Devâstra dispose
E de vastes pouvoirs. En tant
qu’arme divine, elle renferme des
capacités souvent en rapport direct
avec la nature ou les domaines de
règne du Deva à qui elle appartenait
et dont elle abrite la moitié de l’âme.
Une Devâstra possède au total 7
pouvoirs : 1 pour chaque Chakra
du Deva. Du fait que les Avatars
ne soient encore que des dieux en
devenir, ils n’ont donc accès qu’à
un nombre de pouvoirs égal à leur
niveau de Chakra.
À la création,
la Devâstra donne accès au
PJ à 3 pouvoirs
188
correspondants aux 3 premiers
Chakras ouverts.
Coût
des pouvoirs
Ainsi, chaque Chakra ouvert donne
accès à un pouvoir qui va être défi-
ni en termes techniques par l’achat
d’effets grâce à un certain nombre
de points. Ces points sont égaux à
(niveau du Chakra) x 2.
Soit :
• pour le pouvoir de niveau 1 :
2 points,
• pour le pouvoir de niveau 2 :
4 points,
• et pour le pouvoir de niveau 3 :
6 points.
Donc un Avatar débutant (niveau
de Chakra de 3) possède une De-
vâstra ayant un pouvoir de niveau
1 (2 points à dépenser), un pouvoir
de niveau 2 (4 points à dépenser)
et un pouvoir de niveau 3 (6 points
à dépenser).
Chaque nouveau Chakra ouvert
par l’Avatar pendant sa progression
vers son statut divin lui permet-
tra alors de maîtriser un nouveau
pouvoir de sa Devâstra (qu’il créera
avec le nombre de points associés).
Un pouvoir, quel que soit son ni-
veau, peut ensuite se voir amélioré
définitivement par la dépense de
points d’évolution.
Création
des pouvoirs
En premier lieu, il convient que
le joueur imagine le pouvoir qu’il
souhaite mettre en forme. Non
seulement dans les effets qu’il veut
lui octroyer mais aussi et surtout
dans sa forme, son apparence, la
façon dont il agit, dont il va pouvoir
le décrire en cours de partie quand
le PJ l’utilise, etc. En termes de jeu,
une boule de feu et une projec-
tion tranchante de vent pourront
avoir le même effet (provoquer des
dommages) mais visuellement, ces
deux attaques n’auront rien à voir
et c’est leur apparence qui va per-
sonnaliser un peu plus l’Avatar et
sa Devâstra.
Afin justement d’aller dans ce sens,
chaque pouvoir doit se voir ad-
joindre un nom. Dans la grande
tradition des sagas épiques, il faut
que ce nom sonne glorieux, puis-
sant, avec force épithètes grandi-
loquents. Après tout, n’est-il pas
plus impliquant d’entendre au-
tour de la table de jeu « Bandant
mon arc sacré, je projette vers cet
Asura difforme ma Preste Flèche
du Dharma absolu ! » plutôt que «
Bon, je tire une flèche de lumière
sur le monstre… » ?
Enfin, afin de construire techni-
quement le pouvoir : il suffit au
joueur d’acheter des effets dans la
liste ci-après grâce aux points. Les
coûts de chaque effet s’addition-
nent et permettent de créer de très
nombreux pouvoirs différents.
Mise en garde : Il n’est pas re-
commandé d’essayer de créer des
« omni-pouvoirs », c’est à dire des
pouvoirs cumulant de trop nom-
breux effets différents. Par exemple,
une attaque super rapide occasion-
nant des dégâts importants, tout en
octroyant un malus pour plusieurs
tours à l’adversaire… Mieux vaut
parfois, surtout à la création, privi-
légier des pouvoirs simples à gérer
quitte à les modifier après grâce aux
points d’évolution.
De même, un effet n’induit pas
forcément d’autres effets si ceux-ci
n’ont pas été achetés. Par exemple,
ce n’est pas parce qu’un PJ peut lire
dans les pensées de son adversaire
qu’il parviendra à anticiper toutes
ses attaques. S’il n’a pas la capacité
physique de le faire, que son enne-
mi est bien plus rapide que lui, il en
sera réduit à savoir où il se prendra
le coup. Pour simuler une capacité
d’anticipation des attaques, mieux
vaut acheter un effet de vitesse ou
quelques Succès automatiques en
Initiative ou Esquive…
Utilisation
des pouvoirs
• Coût en Âtman •
Afin d’utiliser un pouvoir, le PJ doit
dépenser un nombre de points
d’Âtman égal au double du niveau
de ce pouvoir. Ainsi, utiliser le pou-
voir de niveau 2 lui coûte 4 points
d’Âtman, tout simplement.
• Jet •
La plupart des pouvoirs nécessitent
de réussir un jet pour être utilisés.
Ainsi, un pouvoir faisant des dégâts
va sans doute être tributaire d’un
jet d’attaque ; un pouvoir octroyant
une protection pourra dépendre
d’un jet de défense ; etc. Toutefois,
quelques pouvoirs peuvent ne né- 189
cessiter de jet que dans certaines
circonstances : typiquement, un
pouvoir de mouvement (vol, course
ultrarapide, etc.) sera effectif auto-
matiquement mais pourra se prêter
à un jet en cas de poursuite ou de
manœuvre risquée. Enfin, d’autres
pouvoirs fonctionneront automati-
quement : c’est le cas par exemple
des Succès automatiques, mais
d’autres peuvent être concernés.
La nécessité ou non d’effectuer un
jet – et la nature de celui-ci : Com-
pétence ou Trait pur – doit être
discutée entre le MJ et le joueur.
La liste des effets ci-après donnent
quelques pistes et exemples sur
lesquels s’appuyer en cas de doute.
Dans tous les cas, la cohérence et le
rythme doivent être privilégiés et le
MJ a toujours le dernier mot.
Créer son Avatar
 Quoi qu’il en soit, si un pouvoir né-
cessite un jet, la dépense d’Âtman a
lieu que celui-ci soit réussi ou pas.
Les
effets
principaux
oici une liste d’effets que le
V PJ peut acheter et combiner
entre eux afin de créer les pouvoirs
qu’il désire grâce à ses points.
Ces effets gèrent la partie technique
d’un pouvoir, le reste est entre les
mains du joueur et de son imagina-
tion : à lui de décrire l’apparence du
pouvoir, la façon dont il émane de
la Devâstra, l’aura qu’il dégage, les
éventuels effets secondaires, etc. Par
exemple, lancer une boule de feu ou
190 projeter un pur rayon d’Âtman pour-
ront avoir un effet similaire : faire des
dégâts à distance. Mais c’est la des-
cription du pouvoir, liée à la Devâs-
tra et à la nature du Deva qu’incarne
l’Avatar, qui va réellement le person-
naliser, le rendre unique.
Les effets connexes (typiquement la
portée, la durée, l’aire…), lorsqu’ils
ne sont pas achetés, sont considérés
comme ayant été pris à un coût de
0 (cf. les tableaux correspondants).
Dégâts
Cet effet permet de faire subir des
dommages à son adversaire par di-
vers moyens ; dans la formule des
dégâts dans les règles de combat,
il se substitue à Corps ou Mouve-
ment de l’attaquant.
Dégâts Coût
Trait x 2 1
Trait x 3 2
Trait x 4 4
Trait x 6 6
Trait x 8 8
Trait x 10 10
Trait x 15 12
Trait x 20 14
Multiplicateur + 5 +2
Un pouvoir qui inflige des dom-
mages peut prendre bien des
formes et c’est afin de refléter cette
plasticité que le Trait est à choisir
par consensus en fonction de la na-
ture de l’attaque. Si c’est une rafale
d’énergie pure : Âme ; si c’est un coup
de puissance surhumaine : Corps ; si
c’est une attaque psychique : Esprit ;
si c’est un déplacement d’air tran-
chant : Mouvement ; etc.
Un pouvoir de dégât nécessite un
jet d’attaque, qui compte comme
une action en combat (et dont les
Succès permettent d’augmenter les
dommages comme l’indique la for-
mule des dégâts dans le chapitre
ayant trait aux règles de combat).
Le Trait et la Compétence mis en
jeu vont là aussi dépendre de la na-
ture et de la forme du pouvoir. Bien
souvent la Compétence sera fonc-
tion de la Devâstra : si celle-ci res-
semble à une arme, c’est la Compé-
tence martiale correspondante qui
sera utilisée. S’il s’agit d’un objet
différent (par exemple un anneau
lançant de la foudre), le MJ et le
joueur devront se mettre d’accord
(dans ce dernier cas, la Compé-
tence pourra être Arme à distance
ou Arme de jet, ou encore Percep-
tion si l’on ne prend en compte que
la notion de visée).
Si les dégâts sont au contact, ils
s’additionnent avec les dégâts dé-
pendants de la Nature de la De-
vâstra (si celle-ci en a). S’ils sont
à portée, ils ne s’additionnent pas
sauf dans le cas d’une arme de jet
ou d’un arc par exemple (dans ce
cas, ce sont les dégâts au contact
qui ne s’additionnent pas).
Guérison
Avec cet effet, le but est de soigner
la cible en régénérant sa Vitalité.
Récupération Coût
Trait x 2 1
Trait x 3 2 Cet effet créé une protection pour
Trait x 4 4
Trait x 6 6 une attaque le visant ; dans la for-
Trait x 8 8 mule des dégâts dans les règles de
Trait x 10 10
Trait x 15 14
Multiplicateur + 3 +2
Un pouvoir de guérison peut lui
aussi prendre bien des formes et le
Trait est donc à choisir par consen-
sus en fonction de cette nature. Si
le PJ transmet directement sa Vita-
lité dans le corps de son patient :
Âme ; s’il stimule par pression
ses points vitaux et lignes de vie :
Mouvement ; s’il lui rend la santé
en l’apaisant et l’encourageant par
des paroles : Charisme ; etc.
Un pouvoir de guérison nécessite
un jet, qui compte comme une ac-
tion en combat ; chaque Succès sur
ce jet augmente la récupération de
1. Le Trait et la Compétence mis
en jeu vont là aussi dépendre de la
nature et de la forme du pouvoir
mais la plupart du temps, la Com-
pétence sera Médecine ou Yoga.
Mais Herboristerie, Empathie ou
Aisance orale peuvent être accep-
tables. D’autres cas de figure égale-
ment : si le PJ « répare » son patient
en utilisant une Devâstra ayant la
forme d’un outil, il pourra utiliser
une Compétence d’Artisanat appro-
priée. Encore une fois, nous encou-
rageons MJ et joueur à en discuter.
Un pouvoir de guérison peut bien
entendu s’appliquer à son lanceur.
Protection 191
le PJ ou une cible, afin de lui per-
mettre de bloquer ou d’amoindrir
combat, il s’ajoute à Corps du dé-
fenseur.
Protection Coût
Trait x 2 2
Trait x 3 4
Trait x 4 6
Trait x 6 8
Trait x 8 10
Trait x 10 12
Trait x 15 14
Multiplicateur + 2 +2
Créer son Avatar
 Là encore, un pouvoir de protec-
tion peut se présenter de bien des
façons. Le Trait est à choisir par
consensus afin de refléter cette
variété possible. Si le PJ dresse un
mur de lumière : Âme ; s’il fait af-
fluer l’énergie dans ses muscles ou
sa peau pour développer une résis-
tance surhumaine : Corps ; s’il se
rend intangible par vibrations ul-
trarapides : Mouvement ; etc.
Un pouvoir de protection nécessite
un jet, qui ne compte pas forcé-
ment comme une action en com-
bat mais peut être gratuit : ainsi,
c’est souvent au moment d’encais-
ser des dommages que l’on fait ap-
pel à un tel pouvoir. Chaque Succès
sur ce jet augmente la protection
de 1. Le Trait et la Compétence mis
en jeu vont dépendre de la nature
et de la forme du pouvoir, et bien
192 souvent il s’agira d’un jet de Trait.
Mais certains compétences peu-
vent s’appliquer comme Dissimu-
lation (le PJ invoque un manteau
d’ombres) ou une Compétence
martiale (si la protection dépend
d’une Devâstra en forme d’arme).
La protection du pouvoir peut
s’ajouter à celle due à la Nature de
la Devâstra (si celle-ci en a).
Succès
automatiques
Par cet effet, le PJ simule une maî-
trise divine dans certains domaines
de compétences.
Le PJ choisit si le ou les Succès au-
tomatiques gagnés par ce pouvoir
s’appliquent à un Trait (et concer-
nent donc tous les jets effectués
sous ce Trait) ou à une Compé-
tence bien précise.
Coût
• Succès automatique s’appli-
quant à un Trait : 4 points / 1
succès automatique.
• Succès automatique s’appliquant
à une Compétence précise : 2
points / 1 succès automatique.
Ce type de pouvoir ne nécessite
en général pas de jet en lui-même
pour être effectif, puisqu’il offre un
ou plusieurs Succès automatiques
à un jet particulier.
Dés malus
Avec cet effet, il s’agit d’entraver les
capacités d’un adversaire afin de le
diminuer en lui octroyant des dés
en moins à lancer sur ses jets.
Le PJ doit choisir le Trait sous lequel
chaque jet subira ces dés malus.
Coût
• Dés malus s’appliquant à un
Trait : 4 points / 1 dé malus.
Ce type de pouvoir nécessite un jet
le plus souvent (à moins qu’il ne
fasse partie d’un pouvoir ayant déjà
son propre jet), qui va dépendre de
sa nature et de sa forme mais sera
la plupart du temps un jet de Trait.
S’il s’agit de paralyser sa cible par
une entrave psychique : Esprit ; si
le principe est de le terrifier afin
de lui embrouiller totalement la
raison : Charisme ; si le but est de
l’écraser sous la pression d’une gra-
vité amplifiée : Corps ; etc.
Il est fréquent que cet effet néces-
site une durée pour être cohérent.
Sur les PNJ mineurs, un dé malus
se traduit par une baisse de 1 point
du Trait concerné.
Déplacement
Une Devâstra peut octroyer à son
porteur des capacités de déplace-
ment hors-normes, ce que permet
cet effet.
Voici une liste (non exhaustive)
d’exemples :
• Vol •
Le PJ peut voler aussi facilement
qu’il marche, s’élever à de hautes
altitudes, franchir des obstacles
aussi facilement qu’un oiseau, etc.
• Adhérence •
Le PJ est capable de marcher sur
un mur vertical ou de rester collé
au plafond.
• Passe-muraille •
Le PJ peut traverser les obstacles so-
lides, comme les murs par exemple.
• Cthonien •
Le PJ s’enfouit sous terre et s’y dé-
place comme il le ferait dans l’eau.
Il ne peut étouffer et sait s’y diriger
comme s’il y voyait parfaitement.
• Amphibie •
Le PJ se déplace dans l’eau aussi
facilement que sur terre. Il n’a pas
besoin de respirer et sa vue reste
claire.
• Autres •
Joueur et MJ doivent se sentir
libres d’inventer toutes sortes de
déplacements fantastiques, en
veillant à rester cohérents et dans
l’esprit du jeu.
Coût
• 2 points / 1 pouvoir de dépla-
cement.
La vitesse de base pour tout dépla-
cement reste la même : (Mouve-
ment) mètres par action. L’achat
de l’effet Vitesse permet cependant
de l’augmenter.
Par défaut, un pouvoir de dépla-
cement a une durée d’une scène
une fois utilisé. Cependant, en cas
d’utilisation poussée (poursuite,
manœuvres, etc.), le MJ peut de-
mander une nouvelle dépense des
points d’Âtman obligatoires au
193
maintien du pouvoir. C’est aussi
dans de telles circonstances qu’un
jet peut s’avérer nécessaire : un jet de
Mouvement en général, mais parfois
aussi de Corps si c’est l’endurance
plus que l’agilité qui est en jeu.
Vitesse
Grâce à sa Devâstra, il n’est pas rare
qu’un Avatar puisse bouger à une
vitesse surhumaine ; c’est grâce à
cet effet.
Celui-ci agit comme multiplica-
teur sur le Mouvement de base du
PJ. Ainsi avec un effet de 3, il sera
possible de se déplacer 3 fois plus
vite et donc de faire (Mouvement x
3) mètres par action.
Créer son Avatar
 Coût
• Acheter un multiplicateur de vi-
tesse : coût en points égal au
multiplicateur choisi.
En combat, cet effet a un autre in-
térêt : le PJ peut choisir, en payant
son coût en points d’Âtman,
d’ajouter la valeur du multiplica-
teur de vitesse à son Score d’ini-
tiative. Bien sûr, cela n’est possible
que si la description du pouvoir
rend cohérent cette approche : si le
combat se déroule au sol, le multi-
plicateur de vitesse combiné au dé-
placement amphibie ne sert à rien.
Ainsi, cet effet peut se combiner :
1. à un pouvoir de déplacement.
Il a alors une durée par défaut
d’une scène, tout comme le dépla-
cement auquel il s’ajoute. Il peut
également être utilisé comme
194 bonus au Score d’initiative, à
condition que le PJ paie le coût en
points d’Âtman à chaque tour où il
est utilisé de cette manière.
2. à un autre type de pouvoir afin
de rendre son utilisation plus ra-
pide, auquel cas il ne sert que
comme bonus au Score d’initia-
tive. Par exemple, un pouvoir in-
fligeant des dégâts peut se voir ad-
joindre un effet de vitesse afin de
simuler une attaque fulgurante.
Téléportation
La téléportation est un cas un peu
particulier d’un pouvoir de dépla-
cement. Le PJ se dématérialise et se
rematérialise en une seconde là où
il le souhaitait, ce qui est considéré
comme une action de mouvement.
Coût
• 4 points.
Ce déplacement nécessite d’y com-
biner une portée pour indiquer
jusqu’à quelle distance le PJ peut
se téléporter. C’est un jet d’Esprit
le plus souvent qui permet de voir
si la téléportation a fonctionné ou
si le PJ se retrouve plus ou moins
éloigné de son point de chute. Ce
jet peut se voir octroyer des dés
bonus (si le PJ connaît bien l’en-
droit où il veut apparaître) ou des
dés malus (si le PJ se téléporte en
aveugle sans trop savoir où il va
tomber). Un échec important peut
indiquer que le PJ s’est matérialisé
dans ou autour d’un objet ; auquel
cas il peut encaisser d’importants
dommages. Comme d’habitude, le
MJ prend la décision finale.
Pouvoirs psychiques
Les pouvoirs psychiques permet-
tent à un PJ de s’immiscer dans
l’esprit d’autrui, voire de le contrô-
ler. Ils servent généralement à
communiquer à distance (lecture
des pensées, transmission d’infor-
mations, etc.).
Un pouvoir psychique se définit en
combinant les effets des deux ta-
bleaux suivants :
Capacité Coût
Lecture 2
Communication 4
Contrôle 6
• Lecture : le PJ peut s’introduire
dans l’esprit d’une personne
afin de connaître ses émotions
ou pensées, voire même fouiller
dans sa personnalité profonde,
ses souvenirs…
• Communication : le PJ est ca-
pable de projeter ses propres sen-
timents, pensées ou souvenirs
vers l’esprit d’un autre individu.
• Contrôle : le PJ sait désormais
comment influer l’esprit de sa
cible, changeant ses émotions,
modifiant ses souvenirs et allant
jusqu’à contrôler ses actions.
Niveau Coût
Émotions 1 parvenir à comprendre la nature
Pensées superficielles
2
(Rêves)
Pensées profondes 4
(Souvenirs)
Subconscient 6
(Conviction, croyance, etc.)
• Émotions : il s’agit là des
simples sentiments qu’éprou-
vent une personne. Colère,
amour, peur, haine, confiance,
calme, etc.
• Pensées superficielles : ce sont
là les pensées immédiates, ce qui
passe par l’esprit de la personne
en ce moment même. Les rêves
sont assimilés aux pensées super-
ficielles, lorsqu’un individu dort.
• Pensées profondes : il s’agit de
pensées enfouies, dissimulées,
presque des traits de personna-
lité. Les souvenirs en font no-
tamment partie.
• Subconscient : tout ce qui
fonde l’identité d’une personne,
comme ses convictions pro-
fondes, ses idéaux, la nature
même de son être en quelque
sorte.
Ainsi, l’addition d’une capacité
mentale et d’un niveau permet
de créer un pouvoir psychique tel
que le souhaite le joueur. Si le PJ
manipule les sentiments d’autrui
(pour faire tomber les femmes
amoureuses de lui par exemple),
il suffit de combiner Contrôle et
Émotions. Si il veut pouvoir trans-
mettre rapidement et de façon
fiable des messages à un allié, il
achète Communication et Pen-
sées superficielles. Si le but est de
intrinsèque de son interlocuteur,
c’est avec Lecture et Subconscient
qu’il y parviendra.
195
Les pouvoirs psychiques marchent
aussi bien sur les mortels que sur les
Avatars, sur les Asuras que sur les
êtres mythiques. Ils peuvent aussi
fonctionner sur des végétaux et des
animaux, mais en ayant conscience
que les émotions et pensées d’une
plante sont quasiment inexistantes
(tout au plus est-il possible de per-
cevoir de vagues sensations) tandis
que l’esprit d’un animal est infini-
ment moins complexe et subtil que
celui d’un humain.
Un jet en opposition est nécessaire
en règle général, sauf si la cible du
pouvoir est consentante (dans le
cas d’une communication mentale
par exemple). Le plus évident est
un jet d’Esprit contre Esprit, mais
l’Âme peut intervenir aussi. Si le PJ
Créer son Avatar
 prend le contrôle de son interlocu-
teur en lui parlant, le Charisme est
envisageable. Enfin, il est possible
d’adjoindre une Compétence : Em-
pathie est la plus indiquée, mais
Séduction, Intimidation ou Ai-
sance orale peuvent aussi bien être
justifiées. La cible, elle, utilise tou-
jours un jet d’Esprit pour résister.
Les pouvoirs psychiques peuvent
se voir adjoindre des effets de por-
tée (afin de les utiliser à distance),
d’aire (afin d’affecter toutes les per-
sonnes présentes dans le périmètre
choisi) ou de durée (pour que le
pouvoir agisse durant un temps
donné).
N.B. : Pour mieux résister à un
pouvoir mental, la solution la plus
simple est d’acheter l’effet Succès
automatique pour les jets d’Esprit.
196 Cela permet de simuler les bar-
rières psychiques du PJ lorsqu’il
tente de contrer une intrusion
dans ses pensées.
Illusions
Le pouvoir d’illusion permet au PJ
de créer une chimère crédible pou-
vant tromper les sens de sa cible.
L’illusion peut être visuelle, audi-
tive, olfactive, etc. : chaque sens
peut être touché, et plusieurs en
même temps permettent de ren-
forcer la crédibilité du mirage. At-
tention toutefois : l’illusion ne de-
vient jamais réelle. Affecter le sens
du toucher par exemple lui donne
une consistance légère, suffisante
pour tromper lors d’une palpation
mais qui vole en éclat si on insiste
un peu (par exemple, l’image d’un
mur affectant le toucher fera croire
à celui qui pose sa main dessus qu’il
y a bien un obstacle mais s’il pousse
fermement, il passera au travers).
Coût
• Acheter un sens affecté par
l’illusion : 2 points.
Le tableau suivant permet égale-
ment de choisir la taille maximale
de l’illusion projetée :
Taille Coût
Objet 2
Humain 4
Bâtiment 6
Paysage 8
• Objet : l’illusion a la taille d’un
objet usuel (arme, outil, instru-
ment de musique, bijou, vête-
ment, etc.), d’un petit animal
(chat, oiseau, etc.), d’un meuble
(coffre, chaise, table, etc.)…
• Humain : l’illusion peut être
grande comme un homme, un
animal moyen (chien, cheval,
boa, etc.), un meuble massif (ar-
moire, grand lit, etc.)…
• Bâtiment : l’illusion est désor-
mais du gabarit d’un bâtiment
moyen (maison, échoppe, etc.),
d’un animal puissant (éléphant,
rhinocéros, etc.)…
• Paysage : l’illusion occupe un
volume étendu comme un pay-
sage (forêt, désert, etc.), un
quartier de ville…
Chaque niveau de taille peut, si
le MJ le permet, contenir les ni-
veaux précédents en plusieurs
exemplaires. Par exemple, la taille
Bâtiment permet de faire appa-
raître une meute de loups, la taille
Paysage peut servir à créer l’image
d’un troupeau d’éléphant, etc.
Un jet s’avère nécessaire, le plus
souvent il va s’agir d’une opposi-
tion entre l’Esprit du PJ et Percep-
tion / Esprit de sa cible. D’autres
Traits sont bien sûr utilisables,
comme Âme ou Charisme si le PJ
tisse son illusion par la parole (elle
apparaît au fur et à mesure qu’il la
décrit). Et bien entendu, des Com-
pétences peuvent être impliquées,
si correctement justifiées.
Un pouvoir d’illusion peut se voir ad-
joindre des effets de portée (afin de
projeter le mirage à distance), d’aire
(afin que chaque personne dans
le secteur le perçoive) ou de durée
(pour que la chimère perdure).
Invocation
Cette effet permet à l’Avatar d’utili-
ser sa Devâstra et son Âtman pour
faire venir sur Prithivî un être ou
une créature à même de l’aider
dans ses combats – ou à d’autres
tâches. C’est au joueur de décrire
l’apparence que prend l’Invocation,
comment la créature apparaît à ses
côtés, etc. On considère que l’Invo-
cation apparaît non loin de l’Avatar
(au moins à portée de vue) mais
qu’elle ne peut s’éloigner de lui de
plus de (Âme x 10) mètres.
Le système de l’invocation se base
essentiellement sur le système de
gestion simplifié des PNJ – notam-
ment celui des Asuras et autres
êtres mythiques. (cf. p.210)
Invoquer une créature compte
comme une action en combat.
• Durée •
Tout d’abord, il faut décider du
temps durant lequel l’Invocation
restera aux côtés de l’Avatar qui
l’a appelée. Il suffit pour cela de
consulter la table du temps (cf.
p.200) pour déterminer le coût.
Une Invocation peut avoir une du-
rée d’une action, mais elle ne peut
dans ce cas accomplir qu’une seule
action dans le tour avant de dispa-
raître (attaquer ou se défendre – ou
défendre son invocateur), ce qui
est peu rentable. Alors qu’une In-
197
vocation présente durant tout un
tour peut attaquer et se défendre
– ou défendre son invocateur – au-
tant de fois qu’elle subit d’attaques
– ou doit en subir pour protéger
son invocateur.
• Chakra •
En second lieu, le joueur doit dé-
cider du niveau de Chakra de l’être
qu’il invoque. Il ne peut pas invo-
quer une créature ayant un niveau
de Chakra supérieur au sien.
Il lui faut alors payer un nombre de
points de création égal au niveau
de Chakra choisi.
Traits : l’Invocation aura alors les
Traits suivants :
Créer son Avatar
 • Corps : Chakra
• Mouvement : Chakra
• Esprit : 1
• Charisme : 0
• Vitalité = Chakra x 8
• Âtman = Chakra x 5
De ces Traits vont découler les autres
données comme l’initiative, les dé-
gâts, etc. comme l’indique le sys-
tème de gestion simplifié des PNJ.
L’Esprit est égale à 1 car de base, l’In-
vocation n’a pas de libre arbitre : elle
se contente d’obéir aux ordres de son
invocateur sans réfléchir plus loin.
Le Charisme est aussi égal à 0 car
une Invocation est faite pour com-
battre ou accomplir des tâches su-
balternes et non pour séduire ou
marchander – même si elle n’est
pas forcément hideuse.
198 Utiliser les points de Nature :
Comme un Asura ou un être my-
thique, une Invocation dispose de
points de Nature pour être per-
sonnalisée. Ceux-ci sont égaux au
niveau de Chakra. Le joueur peut
acheter des points de Nature sup-
plémentaire : 1 point de Nature
coûte 1 point de création. Ces points
de Nature peuvent être dépensés
pour améliorer l’Invocation ou lui
acheter des pouvoirs (cf. p.211).
(une Invocation ne peut acheter les
pouvoirs Possession, Asurâstra, En-
geance et Deux fois Vivant).
Augmenter l’Esprit a le même coût
qu’augmenter le Charisme.
Interpréter l’Invocation :
C’est au joueur de faire agir l’In-
vocation. Celle-ci peut bien sûr
se battre mais surtout elle peut
défendre son invocateur. Lorsque
celui-ci est la cible d’une attaque,
l’Invocation peut choisir de la pa-
rer à la place du PJ – ou même de
l’encaisser. Qu’elle réussisse (l’at-
taquant n’a pas égalisé ou surpassé
en nombre de Succès sur son jet
sa Valeur de combat) ou échoue
(le jet d’attaque a obtenu autant
ou plus de Succès que sa Valeur de
combat), le PJ n’a pas à faire d’ac-
tion de défense : son Invocation a
bloqué le coup ou l’a pris de plein
fouet. Une Invocation n’ayant plus
de Vitalité se dissout et disparaît –
mais l’Avatar peut la ré invoquer
aussitôt, il lui faut juste repayer le
coût en Âtman.
Si le joueur souhaite créer une In-
vocation ayant des compétences
dépassant le cadre du combat, il lui
suffit de bien savoir à quoi il la des-
tine (espionner puis rapporter ce
qu’elle a observé, monter la garde,
etc.) pour la paramétrer de façon à
ce qu’elle remplisse ce rôle au mieux
(en augmenter sa Valeur mentale
pour améliorer sa perception, en
montant sa Valeur physique pour la
rendre plus discrète, etc.).
Exemple :
Oshaka est un Avatar dont la De-
vâstra a la forme d’un médaillon
en forme de cobra enroulé sur lui-
même. Il souhaite que son pouvoir
de niveau 4 soit une Invocation : un
énorme cobra de bronze qui se bat
avec lui. Il dispose de 8 points à dé-
penser mais souhaite s’imposer une
condition afin d’en gagner encore
2 : ainsi, son Invocation ne peut
apparaître qu’en milieu naturel,
dans une jungle et non en ville ou
dans un village. Il a donc au final 10
points pour définir son Invocation.
Il en dépense 4 pour que son cobra
d’airain reste à ses côtés durant tout
un combat. Puis il en dépense 3
afin que cette Invocation ait un ni-
veau de Chakra de 3 et dispose de
3 points de Nature à dépenser, aux-
quels Oshaka décide d’ajouter ses
derniers points de création (3) pour Les effets
un total de 6 points de Nature.
connexes
Il affecte 3 points de Nature pour
augmenter le Corps de son cobra
de 1 (la faisant donc monter à 4). Portée
Il utilise 2 autres points de Nature
pour acheter 2 dés à mettre dans la Distance en mètres Coût
Réserve d’initiative de l’Invocation
Trait / Contact 0
– afin que celle-ci dispose à chaque
tour de quelques choix tactiques Trait x 5 2
(être plus offensive, mieux se dé- Trait x 10 4
fendre, attaquer plus vite, etc.).
Enfin, 1 point de Nature servira à Trait x 20 6 199
augmenter les dégâts de 1 (des cro- Trait x 50 8
chets très aiguisés). Trait x 100 12
Voici donc au final le profil du Co- Multiplicateur + 50 +2
bra de Bronze d’Oshaka, coûtant 8
points d’Âtman (et 1 action) à invo- La portée est un effet qui va tou-
quer et restant sur Prithîvi durant jours se combiner à un autre, afin
un combat entier. d’indiquer jusqu’à quelle distance
le pouvoir créé est fonctionnel.
• Chakra : 3
• Corps : 4 (dégâts : 5) Le Trait sera donc choisi la plupart
• Mouvement : 3 du temps en fonction du Trait de
• Esprit : 1 l’effet amélioré : par exemple pour
• Charisme : 0 une attaque d’énergie faisant des
• Vitalité = 24 dégâts dépendant de l’Âme, le
• Âtman = 15 Trait pour la portée sera également
• Initiative : 7 + 2 dés dans la Ré- Âme. Bien entendu, dans certains
serve d’initiative cas le Trait pourra être différent
entre l’effet principal du pouvoir et
la portée ; MJ et joueur doivent se
laisser guider par leur bon sens.

Créer son Avatar

 Aire d’effet
Diamètre en mètres Coût
Trait / Contact 0 1 action / 5 secondes
Trait x 5 4 1 tour / 1 minute 2
Trait x 10 8 1 combat / 10 minutes
Trait x 15 10
Trait x 20 12
Trait x 25 14
Multiplicateur + 5 +2
Tout comme la portée, l’aire est
un effet destine à se greffer à l’effet
principal d’un pouvoir. Elle va indi-
quer une zone entière dans lequel
ce pouvoir va s’appliquer. Ainsi,
une attaque au sein d’une aire
d’effet va frapper tous ceux qui s’y
200 trouvent ; un pouvoir de guérison
dans une aire va rendre de la Vitali-
té à chacun de ceux qui y sont ; une
illusion sera perçue par chaque
personne dans ce périmètre ; etc.
Le Trait sera choisi la plupart du
temps en fonction du Trait de l’ef-
fet amélioré : pour un champ de
force psychique offrant une protec-
tion dépendant de l’Esprit, le Trait
définissant le périmètre de l’aire
sera aussi Esprit. Bien entendu,
dans certains cas le Trait pourra
être différent entre l’effet principal
du pouvoir et l’aire ; MJ et joueur
doivent veiller à rester cohérents.
Temps
Durée Coût
0
4
4 heures 6
1 scène / 8 heures 8
12 heures 10
1 journée (24 heures) 14
+ 12 heures +4
Tout comme la portée et l’aire, le
temps est un effet connexe à un
pouvoir. Il va permettre d’indiquer
durant quelle durée celui-ci reste
actif et produit ses effets.
Il ne dépend pas d’un Trait, car le
temps est l’une des rares valeurs ab-
solues sur Prithivî, sur laquelle dieux
et mortels n’ont que peu d’emprise.
Les effets de dégâts et guérison
peuvent voir appliquer une durée :
cela signifie que pour le temps sé-
lectionné, les dommages ou la ré-
génération de Vitalité resteront au
niveau choisi. Par contre, il faudra
tout de même effectuer un jet à
chaque utilisation. Par exemple, si
un PJ choisit de densifier sa mus-
culature pour infliger des dégâts
égaux à Corps x 4 et qu’il y com-
bine une durée correspondant à un
combat : cela veut dire que durant
tout l’affrontement, chacun de ses
coups fera une base de Corps x 4
points de dommages. Mais pour
porter ses coups, il devra toujours
faire un jet d’attaque.
 Le Temps
Dans l’univers de Prithivî, il
existe une puissance que même
les Devas ne purent plier à leur
volonté : le temps lui-même. Il
s’agit d’une force absolue et in-
domptable, fortement liée au
Dharma, et à laquelle pas une
seule créature ne peut se sous-
traire. De même, personne ne
peut prétendre le maîtriser, en
faire son jouet. Le temps est
inexorable, il rend égaux chaque
chose dans le monde. Du plus
glorieux des Ksatriyas au plus lo-
queteux des intouchables, tous
doivent se plier à son écoule-
ment implacable. Même les plus
puissants empires vacillent sous
ses assauts. Le temps est sacré, il
échappe à toute compréhension,
à toute volonté de contrôle.
C’est pourquoi il n’est pas proposé
ici de pouvoirs prenant le temps
comme substrat. Ni psychomé-
trie, ni prescience, pas plus que
de possibilité de ralentir, stopper
ou accélérer son écoulement. Le
temps englobe tout et tout lui est
soumis : il est impossible même à
un être aussi puissant qu’un Deva
pleinement éveillé de le sou-
mettre à ses désirs.
C’est un choix à la fois narratif
(l’importance du temps dans
la cosmogonie ârya) mais aussi
ludique : des pouvoirs de pré-
diction du futur ou de connais-
sance du passé sont plus sou-
vent une épine dans le pied du
MJ qu’autre chose.
Fréquence
Fréquence Coût
Tous les jours 2
Toutes les 12 heures 4
Toutes les 4 heures 6
Toutes les heures 8
Toutes les demi-heures 10
Toutes les 10 minutes 12
Toutes les minutes /
14
Tous les tours
La fréquence indique tout sim-
plement la fréquence à laquelle
l’effet du pouvoir s’applique.
Cette donnée n’a de sens que cou-
plée avec une durée, il faut donc
obligatoirement en acheter une
conjointement : ainsi par ces deux
données, le pouvoir s’appliquera
201
à une certaine fréquence pendant
une certaine durée. Par exemple,
un pouvoir d’empoisonnement
pourra infliger des dégâts toutes
les 4 heures pendant une scène
(8 heures), soit deux fois. Ou un
pouvoir de soin pourra régénérer
la Vitalité d’un combattant tous les
tours durant un combat entier.
Finalisations
Effets secondaires
Une fois le pouvoir construit par
combinaisons de divers effets, la
description qu’en donne le joueur
peut la plupart du temps induire
des effets secondaires.
Créer son Avatar
 Ceux-ci n’ont pas de réel impact
technique mais peuvent apporter
un surcroît de personnalisation
et aider à renforcer l’ambiance de
la partie. Par exemple, un pouvoir
invoquant un rayon de glace pour
congeler un adversaire fera forcé-
ment baisser la température sur
un certain périmètre, voire tom-
ber quelques flocons de neige :
c’est là un effet secondaire typique,
ajoutant un gimmick au PJ sans
lui donner d’avantage marqué en
terme de jeu. À l’opposé, un pou-
voir centré sur le feu produira de la
chaleur, risquera de déclencher un
incendie, etc. Un effet secondaire,
en personnalisant bien le pouvoir,
permet même de rebondir dessus
de façon scénaristique (l’Avatar
va-t-il s’en servir dans ce quartier
d’intouchables dont les maisons
sont en bois et en paille  ?). Autre
202 exemple, faire tomber la foudre
peut impliquer l’apparition d’un
climat orageux : nuages noirs,
vent, pluie…
Le joueur est donc libre de choi-
sir quelques effets secondaires en
cohérence avec la description et
la nature de son pouvoir, tant que
ceux-ci ne lui procurent aucun
atout réel. Un MJ généreux peut
autoriser, si les circonstances s’y
prêtent, un dé bonus à la rigueur
mais pas plus.
Condition
Une condition est un élément qui
va limiter l’utilisation d’un pouvoir ;
c’est un moyen pour le joueur
d’économiser sur le coût de ce
pouvoir. Il n’est possible de choisir
qu’une seule condition par pouvoir
et elle doit être choisie en accord
avec le MJ.
Limiter un pouvoir
par une condition
=
économie de 2 points
sur le coût de ce pouvoir.
Une condition doit être un handi-
cap certain mais ne peut rendre le
pouvoir totalement inutilisable en
toute circonstance. Cependant, si
elle n’est pas remplie : le pouvoir
ne fonctionne tout simplement
pas, il est inutile de tenter de l’in-
voquer.
Voici une liste non exhaustive
de conditions, fournie à titre
d’exemple :
• Le pouvoir ne fonctionne que
le jour / la nuit.
• Le pouvoir ne fonctionne
que dans un environnement
donné (forêt, désert, montagne,
ville, etc.)
• Le pouvoir ne marche qu’après
une gestuelle / un rituel / un
sacrifice particulier (et qui
prend au moins une action à
accomplir).
• Le pouvoir n’affecte qu’un
type d’êtres (Asuras, mortels,
Avatars, créatures mythiques,
etc.).
• Le pouvoir ne peut être utilisé
que dans un état d’esprit parti-
culier (colère, sérénité totale,
joie, etc.).
• Etc.
Exemple de création
de Devâstra
Stéphane doit désormais créer la
Devâstra de Lamâka.
Ayant toujours en tête ses in-
fluences (Sun Wukong et Dra-
gon Ball), il décide que son jeune
Avatar maniera un puissant bâton
décoré de gravures antiques et pri-
mitives, qu’il nomme tout simple-
ment le Bâton du Dieu-singe.
Il en répartit les points de Nature.
Voulant un bâton supérieur à la
moyenne, il dépense 3 points pour
que celui-ci fasse 3 en dégâts de
base. Puis il dépense 1 point pour
obtenir 1 dé bonus en Initiative,
simulant ainsi la grande légèreté
et maniabilité de son arme. Enfin,
le dernier point est dépensé afin
d’augmenter la réserve d’Âtman.
La base plus cette dépense don-
nent au Bâton du Dieu-singe un
réserve d’Âtman de 6 points.
Il est temps désormais de créer les
pouvoirs. Pour celui de niveau 1,
Stéphane a donc 2 points à sa dis-
position. Il choisit de les dépenser
pour obtenir un Succès automa-
tique à ses jets d’Armes longues :
sa Devâstra est une arme dont la
longueur et la manœuvrabilité le
rendent meilleur combattant. Ce
pouvoir aura pour nom : la Furie
du Dieu-singe.
Pouvoir de niveau 1 : 1 Succès
automatique aux jets d’Armes lon-
gues. Coût en Âtman = 2 points.
Le pouvoir de niveau 2 donne 4
points à dépenser. Stéphane sou-
haite un pouvoir de déplacement
et se met d’accord avec le MJ pour
une capacité (qu’il paie 2 points)
lui permettant de grimper aux
arbres et d’aller de branches en
branches avec une dextérité toute
simiesque. Comme ce pouvoir ne
fonctionne qu’en forêt ou jungle
à l’exclusion de tout autre milieu,
c’est là une condition qui permet
à Stéphane d’économiser 2 points.
Il lui reste donc encore 4 points à
dépenser. Il en prend 2 pour ache-
ter un effet de vitesse, avec un
multiplicateur de x 2, tandis que
les 2 derniers permettent d’ache-
203
ter un Succès automatique sur les
jets d’Acrobatie quand il utilise ce
pouvoir. En effet, le jet décidé n’est
autre que Acrobatie / Mouvement.
Ce pouvoir s’appelle : le Dieu-singe
en son Domaine.
Pouvoir de niveau 2 : Déplace-
ment simiesque dans les arbres, vi-
tesse x 2, 1 Succès automatique aux
jets d’Acrobatie ; jet = Acrobatie /
Mouvement ; condition = ne fonc-
tionne qu’en forêt ou jungle. Coût
en Âtman = 4 points.
Pour le pouvoir de niveau 3 don-
nant 6 points à dépenser, Stéphane
veut une technique d’attaque, pou-
vant frapper à portée. En effet, il
souhaite que le bâton de Lamâka
puisse s’allonger, tout comme ce-
lui du Roi-singe de la légende. Une
Créer son Avatar
 dépense de 4 points lui octroie des
dégâts égaux à Trait x 4 (il choisit
le Corps, s’agissant d’un coup de
bâton) et les 2 points restant per-
mettent d’acheter une portée égale
à Trait x 5 (il choisit cette fois le
Mouvement). Puisqu’il s’agit d’une
attaque avec une arme, le jet est
tout naturellement Armes longues
/ Mouvement. Ce coup s’appelle :
le Pilier qui soutient le Ciel.
Pouvoir de niveau 3 : Dégâts = 12,
Portée = 20 mètres ; jet = Armes
longues / Mouvement. Coût en Ât-
man = 6 points.
Comme effet secondaire, Stéphane
estime que Lamâka est tout aussi
capable de raccourcir son bâton
que de l’allonger, ce qui lui per-
met de le transporter facilement
et discrètement sur lui. Après ré-
204 flexion, le MJ décide que cet effet
secondaire peut, dans certaines
circonstances, offrir 1 dé bonus au
jeune Avatar à ses jets de Dissimu-
lation quand il tente de cacher sa
Devâstra.
Ces pouvoirs offrent quelques pos-
sibilités de combinaison, pour peu
que Lamâka soit prêt à en payer le
prix en Âtman. Ainsi, s’il se bat en
forêt et sait utiliser l’environne-
ment à son avantage, son pouvoir
de niveau 2 lui octroie un bonus de
2 à son Score d’initiative. En com-
binant les pouvoirs de niveau 1 et
3, son jet d’attaque bénéficie d’un
Succès automatique. S’il utilise ses
trois pouvoirs en même temps, La-
mâka peut ainsi porter des coups à
la fois rapides, précis et puissants.
Etc.
Autres Astras…
l existe d’autres types d’armes
I fabuleuses sur Prithivî ; notam-
ment les Asurâstras et les Âryâstras.
Asurâstras
Les Asurâstras sont des armes
terrifiantes, copies déformées des
Devâstras forgées durant la Guerre
blasphématoire. Simples outils,
elles n’ont cependant pas d’âme et
n’importe quel Asura peut se servir
d’une Asurâstra pourvu qu’il en ait
la puissance nécessaire.
Une Asurâstra se crée de la
même façon qu’une Devâstra
à ces différences près :
• elle ne possède pas de réserve
d’Âtman,
• elle est désignée en fonction de
son niveau (de 2 à 7) qui corres-
pond au nombre de pouvoirs
dont elle dispose ainsi qu’au ni-
veau minimum de Chakra que
doit avoir un Asura pour la maî-
triser. Tenter d’utiliser une Asu-
râstra sans en avoir le niveau ou
en portant la marque des Asuras
est impossible, l’arme ne réagit
tout simplement pas (ainsi un
humain ne peut logiquement pas
en brandir une). Un Avatar ne
peut également pas se servir d’un
tel objet : son contact lui est dé-
sagréable, allant jusqu’à lui brû-
ler la peau ou lui occasionner de
sévères migraines.
• La Hache des Ténèbres •
Une Âryâstra se crée de la
même façon qu’une Devâstra
Cette Asurâstra dont la cognée
vomit des flammes sombres était
à ces différences près :
utilisée durant la Guerre blasphé-
matoire par un puissant Rakshasa,
• elle ne possède pas de réserve
qui tua bien des humains sur le
d’Âtman ;
champ de bataille. Défié en duel
• elle ne dispose que de deux pou-
par Ganesh en personne, il fut à
voirs, de niveau 1 et 2. Les Avatars
son tour vaincu et son arme se per-
peuvent utiliser sans problème
dit dans le tumulte des combats.
des Âryâstras mais les Asuras en
Aujourd’hui, la Hache des Té-
sont incapables: les Âryâstras
nèbres est toujours perdue mais de
sont imprégnés d’une étincelle
nombreux Asuras, parmi lesquels
divine qui leur occasionne une
les disciples de son ancien porteur,
terrible douleur quand ils s’en
la recherchent activement…
saisissent.
• Nature : dégâts = 4 ; 1 dé bo-
• Anneau de guérison •
nus en Compétence Armes
longues
Tout comme les lames-foudre, les
• Âtman : 5
anneaux de guérison furent pro-
• Célérité du feu noir (pouvoir
duits à de nombreux exemplaires.
de niveau 1) : 1 Succès automa-
tique en Compétence Initiative
Les humains les utilisèrent lors de 205
la Guerre blasphématoire pour soi-
• Tranchant du feu noir (pou-
gner leurs innombrables blessés.
voir de niveau 2) : Dégât =
(Corps) x 4 sur un jet d’attaque
De nos jours encore, il n’est pas
• Barrière ignée (pouvoir de
rare de trouver de tels anneaux –
niveau 3) : Protection = (Âme)
principalement entre les mains de
x 4 sur un jet d’Âme
Brahmanes.
• Flamme ténébreuse (pou-
voir de niveau 4) : Dégât =
• Nature : protection = 3 ; 2 dés
(Âme) x 6 sur un jet d’attaque ;
bonus en Compétence Méde-
Portée = (Mouvement) x 5
cine
• Âtman : 5
• Sapience du guérisseur
Âryâstras (pouvoir de niveau 1) : 1 Succès
automatique en Compétence
Les Âryâstra sont les armes que les Médecine
Devas offrirent aux mortels qui se • Régénération du Dharma
battaient à leurs côtés durant la (pouvoir de niveau 2) : Récu-
Guerre blasphématoire. Ce sont des pération = (Âme) x 4 sur un jet
objets faits pour les humains et donc de Médecine / Âme
de bien moindre puissance que les
autres Âstras. Sans âme, elles peu-
vent appartenir à n’importe qui.

Créer son Avatar

 • Armure d’argent •
Cette Âryâstra se présente sous la
forme d’un pourpoint de cuir cousu
de fils d’argent, dont les arabesques
fascinent le regard. Bien que léger,
cette protection est particulière-
ment solide et de nombreux hu-
mains en étaient équipés durant la
Guerre blasphématoire.
On trouve assez aisément des ar-
mures d’argent parmi les nobles fa-
milles ; d’ailleurs de nombreux clans
de Ksatriyas d’Akodya en possèdent.
• Nature : protection = 4 ; 1 dé
bonus en Compétence Esquive
• Âtman : 5
• Vif-argent (pouvoir de niveau
1) : Multiplicateur de vitesse = x 2
• Protection du Dharma (pou-
voir de niveau 2) : Protection
= (Corps) x 2 sur un jet d’Âme
206 durant 1 tour / 1 minute.
• Nature : dégâts = 3 ; 1 dé bo-
nus en Compétence Armes
moyennes
• Âtman : 6
• Rapide comme l’éclair (pou-
voir de niveau 1) : 1 Succès au-
tomatique en Initiative
• Éclair divin du Dharma
(pouvoir de niveau 2) : Dégât =
(Corps) x 4 sur un jet d’attaque
Rumeurs
Il se murmure qu’il existe d’autres
objets miraculeux, fabriqués
durant les temps mythiques où
toutes les races coexistaient. Cer-
tains sont réputés aussi puissants
que des Devâstras, disposant de
pouvoirs fabuleux et terribles mais
également porteurs de malédic-
tions sans nom…

• Lame-foudre • Nombreux sont les Asuras en quête

de tels artefacts, espérant assouvir
Durant la Guerre blasphématoire, leur désir de puissance et apporter
les Devas forgèrent en masse ces la mort et la destruction parmi les
épées imprégnées du pouvoir d’In- Avatars et les mortels.
dra afin de fournir aux guerriers
humains des armes à même de leur
permettre de tenir tête aux Asu-
ras. Les lames-foudres octroient à
leur porteur la rapidité de l’éclair
et chaque coup asséné est renforcé
par l’énergie électrique d’Indra.
Les lames-foudres sont les Âryâs-
tras les plus répandues sur Pri-
thivî  : bien que beaucoup aient
été perdues au cours des siècles,
il en reste suffisamment pour que
de certaines lignées de Ksatriyas
parmi les plus nobles en possèdent
– un véritable trésor familial.

Création
de pnj
Personnages indispensables du
décor, les PNJ peuvent avoir des
utilités diverses dans le scénario
en cours : véritables seconds rôles
ayant un destin, une personnalité,
une fonction, ou bien simples figu-
rants uniquement là pour donner
la réplique aux PJ ou s’opposer à
eux le temps d’un bref combat.
Dans un cas comme dans l’autre, le
MJ doit pouvoir les créer selon ses
besoins sans avoir à y perdre trop
de temps. Les règles suivantes sont
là pour l’y aider.
Les pnj
majeurs
n appelle PNJ majeurs ceux
O qui sont appelés à jouer un
rôle important dans le scénario ou
la campagne. Alliés ou adversaires
des PJ, ils sont appelés à apparaître
souvent, de manière récurrente,
ou bien une seule fois mais de fa-
çon marquante ! Du fait de cette
importance, ces PNJ ont parfois
besoin d’être définis parfois autant
que les PJ eux-mêmes. En effet,
même s’il est tout à fait possible de
les gérer grâce au système simplifié
régissant les PNJ mineurs présenté
ci-après, le MJ peut se sentir plus à
l’aise en les créant de toutes pièces.
Afin de les définir par ce moyen,
le MJ procède donc comme pour
la création d’un PJ. Il en définit
le Dharma, leur octroie Traits et
Compétences, calcule les Traits
dérivés, choisit des Karmas, etc. Si
le PNJ est un Avatar, il faut égale-
ment mettre au point sa Devâstra.
Selon son type (mortel, Asura,
Avatar, etc.), le PNJ se verra oc-
troyer un niveau de Chakra précis :
• Les êtres humains ont un ni-
veau de Chakra de 1 ou 2. Les
premiers sont les mortels les
plus simples, ceux qui mènent
une vie sédentaire et sans éclat :
les Vaisyas et les Sûdras entrent
le plus souvent dans cette caté-
gorie. Les seconds sont les mor-
tels les plus éveillés à leur Dhar-
ma ; en général les Ksatriyas et
les Brahmanes sont dans ce cas.
Un humain type a en moyenne 2 207
dans chacun de ses Traits.
• Les règles pour créer des Avatars
et leurs Devâstras sont présen-
tées ci-avant.
• Les Asuras ont un niveau de
Chakra qui varie de 1 à 7. Au
niveau 1, ce sont à peine plus
que des bêtes, des monstres se
contentant de semer la mort et
le chaos. Au niveau 7, il s’agit des
puissants seigneurs enfermés au
fin fond du Narak et qui plani-
fient leur retour sur Prithivî. Les
règles pour créer des Asuras sont
présentées ci-après.
• Les êtres mythiques tels les
Garudas ou les Apsaras ont un
niveau de Chakra de 3 au mi-
nimum. Pour le reste, il est pos-
sible de les créer avec les mêmes
règles que pour les Asuras.
Créer son Avatar
 Les pnj
mineurs
es PNJ mineurs sont les simples
L figurants que les PJ ne font que
croiser au cours de leurs aventures.
Ils peuvent être des adversaires ou
des alliés selon les circonstances.
Des règles de création simplifiée
permettent au MJ de leur donner
vie rapidement.
Le concept
Il faut déjà déterminer qui est ce
PNJ, en quelques mots. Un garde
de palais, un marchand âpre au
gain, un Asura belliqueux, etc.
Cela permettra au MJ de mieux
cerner sa création technique.
208
Les Traits
Un PNJ mineur est avant tout défini
par des Traits, au nombre de quatre :
• Corps : elle sert pour tout ce qui
concerne les affrontements, at-
taque comme défense.
• Mouvement : elle est utilisée
pour tous les faits d’ordre phy-
sique comme courir, escalader
un mur, nager, se cacher, etc.
• Esprit : elle intervient lorsque
l’action fait appel à l’intelligence
(résoudre une énigme, se rappe-
ler un fait, déchiffrer un texte,
repérer un ennemi) ou à l’es-
prit (mandala, mantra et autres
compétences mystiques).
• Charisme : elle sert lors de toute
interaction sociale (marchandage,
négociation, intimidation…).
Ces Traits ont un niveau chiffré,
allant généralement de 1 à 5 (6
pour les êtres supérieurs comme
les Avatars, les Asuras, etc.). Le MJ
n’est bien sûr pas obligé de définir
des Traits qui ne vont pas servir,
selon l’usage qu’il prévoit pour le
PNJ mineur.
Lorsqu’un PJ entre en confrontation
avec un PNJ mineur, il doit obtenir
sur son jet un nombre de Succès
égal ou supérieur au Trait concerné
par l’action en cours. Ainsi, le MJ n’a
jamais besoin de jeter les dés pour
gérer un PNJ mineur.
Exemple : Lamâka souhaite ache-
ter des fruits à un marchand un peu
roublard. Ne souhaitant pas payer
plus que nécessaire, il fait un jet de
Négoce / Charisme et doit obtenir
un nombre de Succès égal ou supé-
rieur au Charisme du marchand.
Chakras
& caractéristiques
en découlant
Le MJ doit également fixer le niveau
de Chakra de son PNJ, en cohérence
avec le concept (un humain ne peut
avoir plus de 2 ni un Avatar moins
de 3 par exemple).
De ce niveau vont dépendre la Vi-
talité et les points d’Âtman du PNJ :
• Vitalité = Chakra x 8. Lorsqu’un
PNJ mineur a perdu la moitié de
sa Vitalité, son Corps et son Mou-
vement diminuent de 1.
• Âtman = Chakra x 5.

Spécial
Dans cette catégorie, le MJ peut
noter tout trait marquant du PNJ.
Notamment s’il maîtrise la magie,
un Enseignement, s’il possède une
Âryâstra, etc.
Cas particulier
du combat
Pour le combat, il existe certains
aménagements permettant de
simplifier la gestion des PNJ et de
faciliter ainsi le travail du MJ.
• Initiative •
Un PNJ mineur a un Score d’initia-
tive égal à Corps + Mouvement. Il
n’a pas de Réserve d’initiative.
• Attaque et défense •
Pour pouvoir porter un coup à
un PNJ mineur, le PJ doit obtenir
autant ou plus de Succès que son
Corps sur le jet d’attaque.
De même pour se défendre contre
ce PNJ, il doit aussi obtenir autant
ou plus de Succès que ce même
Trait sur le jet de défense.
• Dégâts •
Dans la formule des dégâts, le PNJ
mineur utilise Corps pour les dom-
mages qu’il inflige ; et Mouvement
lorsqu’il s’agit d’en encaisser.
• Attaque groupée •
Plusieurs PNJ mineurs peuvent
s’allier pour attaquer un PJ. Dans
un tel cas, le MJ prend le PNJ ayant
le niveau de Corps le plus élevé et
y ajoute un +1 par PNJ s’alliant à lui
(bonus maximum de 3) lorsqu’ils
attaquent. Par contre, il prend le
PNJ ayant le niveau de Corps le plus
faible quand ils se défendent (afin
de refléter le fait qu’attaquer un
groupe est plus simple). Les Vitali-
tés des PNJ mineurs s’ajoutent éga-
lement entre elles pour déterminer
une Vitalité globale. Un tel groupe-
ment est alors considéré comme un
seul et unique PNJ mineur.
Le PJ n’a alors besoin de faire qu’un
seul jet d’attaque ou de défense.
Lorsqu’un PJ attaque un tel grou-
pement de PNJ mineurs, ses dom-
mages s’appliquent sur la Vitalité
globale déterminée. Si celle-ci se
trouve diminuée de moitié, cela si-
gnifie que la moitié des PNJ consti-
tuant le groupement sont morts ou
hors de combat : selon leur nature,
les survivants peuvent alors vouloir
209
s’enfuir ou se rendre (les humains
combattent rarement jusqu’à la
mort de tous, par contre les Asuras
n’hésitent pas à se battre jusqu’à
être exterminés en totalité).
Exemple :
Deux malandrins s’en prennent à
Lamâka. Ils sont ainsi définis :
• Corps : 2
• Mouvement : 3
• Niveau de Chakra : 1
• Vitalité : 8
• Âtman : 5
Le MJ ne leur octroie pas d’Esprit
ni de Charisme vu qu’ils ne servi-
ront qu’à une petite confrontation.
Créer son Avatar
 Ces deux PNJ mineurs se groupent
pour attaquer Lamâka : leur Corps
combiné passe à 3 quand ils atta-
quent mais reste à 2 quand ils se
défendent, et ils ont une vitalité
globale de 16.
Le combat commence et Lamâka
agit le premier, son Score d’initia-
tive de base (7) étant supérieur à
celui des brigands (Corps + Mou-
vement = 6) ; il utilise les Succès
de sa Réserve d’initiative pour
améliorer ses jets. Pour toucher ces
deux bandits, Lamâka doit obtenir
2 Succès sur son jet d’attaque (au-
tant de Succès que le Corps le plus
bas) et 3 Succès (autant de Succès
que le Corps combiné) pour esqui-
ver leurs coups.
Les frappant, il leur inflige des dom-
mages dont les malandrins pour-
ront soustraire leur Mouvement.
210 Leur Vitalité globale est diminuée
du montant des dégâts ainsi obte-
nus. Inversement, s’ils touchent La-
mâka, c’est leur Corps qui servira à
calculer les dommages infligés.
Les
Asuras
ssus en masse du Narak ou
I hantant la Bayanak-van et l’île
de Lanka, les Asuras se divisent en
niveaux de puissance, marqués par
leurs niveaux de Chakra. Comme
pour les Avatars, ces derniers sont
au nombre de 7.
Alors que le Narak laissait au dé-
but échapper des Asuras mineurs
de niveau de Chakra 1, ceux-ci se
firent de plus en plus nombreux
au fil du temps. Ils furent bientôt
rejoints par d’autres créatures en-
core plus puissantes à mesure que
les failles s’élargissaient. À ce jour,
il existe même une poignée d’Asu-
ras de niveau de Chakra 5 sur Pri-
thivî, même s’ils restent rares. Fort
heureusement, les plus puissants
(comme Ravana et ses généraux)
sont encore à ce jour bloqués dans
leur prison ancestrale, mais leur li-
bération ne saurait tarder…
La création des Asuras est simple
et suit en grande partie celle des
PNJ mineurs.
Pour commencer,
Il faut déterminer le niveau
de Chakra de l’Asura
en cohérence avec l’ouverture ac-
tuelle du Narak (et en fonction du
niveau des PJ).
Ainsi, un Asura de niveau de
Chakra 5 écrasera sans difficulté
des Avatars débutants et pourra
même éventuellement être entou-
ré de plusieurs êtres de puissance
inférieure.
Une fois le niveau de Chakra dé-
terminé, les principales Valeur
définissant l’être créé se calculent
facilement :
• Corps : Chakra
• Mouvement : Chakra
• Esprit : Chakra
• Charisme : 0
• Vitalité = Chakra x 8
• Âtman = Chakra x 5
Un Asura est géré comme un PNJ
mineur pour ce qui est de l’initia-
tive, de l’attaque, de la défense et
des actions groupées.
Par défaut, le Charisme est nul car
l’Asura moyen n’est en général pas
des plus aptes à entretenir des in-
teractions sociales.
Toutefois, comme pour d’autres
facteurs, les points de Nature peu-
vent entrer en jeu.
Ces points de Nature sont au
nombre de (Chakra x 3)
et peuvent être utilisés de la façon
suivante :
1 point de Nature permet :
• d’avoir en permanence
un succès dans la Réserve
d’initiative (habituellement
vide). Le maximum possible
est de (Chakra) Succès.
• d’augmenter la Vitalité de
3 points ou l’Âtman de 2
points.
• d’augmenter le Charisme
de 1. Le maximum possible est
égal à (Chakra).
• d’augmenter les dégâts in-
fligés de base de 1. Ceci se
traduit sous la forme d’une
arme naturelle à préciser
(crocs, griffes, protubérances
osseuses…). Le maximum est
limité à (Chakra x 2).
• d’augmenter la protection
de base de 1. Ceci se traduit
sous la forme d’une défense
naturelle à préciser (carapace
chitineuse, couche de graisse,
écailles…). Le maximum est
limité à (Chakra x 2).
3 points de Nature permettent :
• d’augmenter Corps, Mouve-
ment ou Esprit de 1.
Des points de Nature peuvent
également être dépensés pour
la création d’un pouvoir propre
à l’Asura.
Comme pour les Devâstras, il
convient de se reporter aux tables
de création appropriées en appli-
quant l’équivalence :
1 point de Nature =
1 point de création.
Le double du nombre de points de
Nature dépensés définit le coût en
Âtman pour l’utilisation du pouvoir.
Le Trait de référence pour la dé-
finition des valeurs chiffrées du 211
pouvoir est celui-ci : Corps pour
un pouvoir d’attaque ou de dé-
fense, Mouvement pour un pou-
voir d’augmentation des Traits
physiques ou de protection, Es-
prit pour un pouvoir psychique,
etc. Les pouvoirs augmentant une
compétence n’ont plus lieu d’être.
Les pouvoirs augmentant un Trait
gardent le même effet.
Il est de plus possible de dépenser
des points de Nature pour acheter
des Capacités propres aux Asuras
dans la liste ci-dessous :
• Immunité élémentaire •
(4 points)
L’Asura est immunisé à un élément
au choix (feu, glace, foudre…). Il
annule purement et simplement
tous dégâts issus d’une telle source.
Créer son Avatar
 • Immunité psychique •
(6 points)
L’Asura est immunisé aux intru-
sions et attaques psychiques. Son
esprit est entouré de puissantes
murailles ou trop inhumain pour
qu’un mortel ou un Avatar puis-
sent le comprendre.
• Immunité physique •
(8 points)
L’Asura est immunisé aux attaques
physiques (coups, chocs, lacé-
rations, etc.). Il reste affecté par
les pouvoirs élémentaires, les at-
taques psychiques ou la magie.
• Métamorphose •
(4 points)
L’Asura peut changer son appa-
rence, afin de paraître plus humain
ou plus monstrueux. Il peut aussi
prendre la forme de n’importe
212 quel autre être vivant mais n’en ac-
quière pas pour autant les capaci-
tés. Parvenir à démasquer une telle
imposture demande de réussir un
jet de Perception / Esprit contre le
Charisme de l’Asura (1 Succès re-
quis minimum).
• Peur •
(4 points par niveau)
L’Asura inspire la terreur à tous
ceux qui le contemplent. Afin de
surmonter ce sentiment, le PJ doit
réussir un jet d’Âme et obtenir au
moins autant de Succès que le ni-
veau de Peur. En cas d’échec, il su-
bit à toutes ses actions autant de
dés malus que la différence entre
son nombre de Succès et le niveau
de Peur de l’Asura tant qu’il est en
présence de la créature.
• Vampirisme •
(8 points)
L’Asura peut absorber la Vitalité
ou l’Âtman (choix au moment de
prendre cette Capacité ; un Asura
peut donc l’acheter deux fois) de
sa cible. Ce procédé est considéré
comme une attaque, les points de
dégâts étant transférés sous forme
de Vitalité ou d’Âtman à l’Asura. La
cible perd donc de la Vitalité ou de
l’Âtman en fonction de la version de
cette Capacité que possède l’Asura.
• Possession •
(6 points)
Permet à l’Asura de prendre le
contrôle d’un être vivant dont le
chakra est strictement inférieur au
sien. Même s’il ne peut pas pousser
le possédé à se blesser lui-même, il
manipule entièrement ses faits et
gestes.
• Asurâstra •
(niveau de l’arme x 2 points)
L’Asura dispose d’une arme ma-
gique à la semblance d’une Devâs-
tra. Il la créé en fonction de son
niveau, avec les tables de pouvoir.
• Engeance •
(10 points)
L’Asura peut enfanter des créa-
tures mineures. Celles-ci sont
toutes semblables et ont un niveau
de Chakra égal à (Chakra – 3) de
l’Asura ; seuls des Asuras de niveau
de Chakra 4 au minimum peuvent
donc en enfanter. Elles sont défi-
nies avec ces règles de création.
• Deux-fois vivant •
(8 points)
Un deux-fois vivant est un cadavre
animé par l’Âtman impur d’un
Asura. Il garde tous les souvenirs
qu’il avait de son vivant, mais sa
volonté est totalement inféodée
à celle de son créateur. Seuls des
mortels peuvent devenir de tels
morts-vivants. Afin d’en créer un,
l’Asura doit dépenser (Chakra de
l’humain ainsi transformé) x 5
points d’Âtman qu’il ne peut récu-
pérer tant que le deux-fois vivant
n’est pas détruit.
Exemple :
Le MJ décide de créer un Asura
de niveau de Chakra 4. Celui-ci
prendra la forme d’un être vague-
ment insectoïde, à la peau sombre
et flasque. Des mandibules cla-
quant régulièrement sortent de sa
gueule. Ses yeux globuleux contri-
buent à lui donner un aspect dé-
rangeant et résolument inhumain.
Il est constamment entouré d’une
nuée de gros scarabées.
Cet Asura dispose de base des Va-
leurs suivantes :
• Corps = 4
• Mouvement = 4
• Esprit = 4
• Charisme = 0
• Vitalité = 32 (8 x 4)
• Âtman = 20 (5 x 4)
Il reste 12 (4 x 3) points de Nature
à répartir.
Le MJ décide de les investir comme
suit :
• 4 points servent à acquérir au-
tant de Succès pour la Réserve
d’initiative. Le MJ prévoit ainsi
de pouvoir systématiquement
obtenir une attaque supplémen-
taire pour son Asura (voire si be-
soin d’améliorer son initiative,
son attaque ou sa défense).
• 4 points sont utilisés pour im-
muniser l’Asura au feu, grâce au
liquide nauséabond émanant
des pores de sa peau.
• 3 points sont utilisés pour ache-
ter un pouvoir de protection
l’entourant d’une nuée d’in-
sectes bourdonnants. 1 point
est utilisé pour la protection, 2
points sont utilisés pour la durée
et une condition apporte deux
points supplémentaires, investis
dans le Temps. L’Asura ne peut
utiliser ce pouvoir que tant qu’il
a ses insectes autour de lui ; s’ils
sont détruits, il ne peut plus s’en
servir. Ce pouvoir coûte donc 6
points d’Âtman à activer, dure 1
combat et offre une protection
de (Valeur physique x 2 = 8).
213
• 1 point est utilisé pour porter à 1
les dégâts infligés de base par les
mandibules de l’Asura.
N.B. : Le MJ peut également dé-
cider de créer un Asura avec les
règles de création normale, pour
en faire un PNJ majeur disposant
de Compétences, de Karmas, etc.
Toutefois, les points de Nature
s’appliquent même dans ce cas-là.
Vous trouverez ci-dessous diffé-
rents types d’asuras particuliers. En
dépensant le nombre de points in-
diqué, il est possible d’acquérir l’un
de ces types (et un seul). A chacun
correspondent une description gé-
nérale mais aussi des bonus acquis
lors de l’achat de ce type.
Créer son Avatar
 • Rakshasa •
Coût : 6 points de Nature
Ces êtres métamorphes, déjà
nantis d’une inhumaine beauté,
peuvent adopter une apparence à
même de charmer leurs victimes.
Beaux parleurs et persuasifs, ils
savent parvenir à leurs fins sans
même avoir recours à la violence ;
il est même dit qu’une Rakshasî em-
prunta les traits d’une femme ma-
gnifique pour inciter les hommes
d’un village à s’entretuer pour elle.
Charisme = (Chakra) – 2
Pouvoirs :
• Métamorphose,
• Asurâstra [niveau = (Chakra) – 1].
• Yaksha •
Coût : 7 points de Nature
Ces individus sont plus petits que
la normale. Leurs traits humains
214 correspondent à ceux d’une per-
sonne bien portante et joviale ;
toutefois, leur véritable nature
est plus sombre. Manipulateurs
et sournois, ils savent prendre
au dépourvu même les meilleurs
Ksatriyas grâce à leurs tours et illu-
sions. Certains prétendent que ces
créatures gardent souvent l’accès à
des biens précieux.
Pouvoirs :
• Pouvoir d’illusion au choix (5
points de création offerts),
• Pouvoir psychique au choix (5
points de création offerts).
• Jatayu •
Coût : 6 points de Nature
Cousin du Garuda, le Jatayu est un
oiseau charognard. Sa vélocité ain-
si que sa discrétion en font un en-
nemi inattendu et redoutable. Son
aspect sinistre et ses coassements
lugubres rendent sa présence im-
posante voire inquiétante. Il n’est
pas rare de les voir se regrouper
autour des champs de bataille, at-
tendant patiemment pour achever
et dévorer les blessés.
Arme naturelle : serres, bec
[dégâts = (Chakra)]
Pouvoirs :
• Vol (permanent, utilisation gra-
tuite),
• Peur (niveau = (Chakra) – 2).
• Nâga •
Coût : 6 points de Nature
Le bas du corps de ces Asuras est
une queue de serpent leur permet-
tant de se mouvoir silencieuse-
ment. C’est d’ailleurs cette discré-
tion qui fait qu’ils passent le plus
souvent inaperçus jusqu’à ce qu’ils
portent leur coup. Si la cible est tou-
chée, il est déjà trop tard pour elle,
le poison l’achevant rapidement.
Succès en initiative : 2
Armure naturelle : écailles [pro-
tection = (Chakra)]
Pouvoirs :
• Pouvoir d’empoisonnement (1 dé
malus en Mouvement à l’adver-
saire pour la durée du combat),
• Peur [niveau = (Chakra) – 2].
 Les êtres
mythiques
près avoir combattu aux côtés
A des Devas lors de la Guerre
Blasphématoire, les créatures my-
thiques disparurent. Seuls êtres
en-dehors des Prophètes à se sou-
venir du conflit qui avait ébranlé le
continent, ils préférèrent emme-
ner loin des hommes ce souvenir
tragique. Pour autant, au fil des
siècles, il est arrivé que certains ap-
paraissent à des mortels d’excep-
tion pour les guider ou les aider à
accomplir leur destin.
Techniquement, les êtres my-
thiques peuvent être créés de la
même façon que les Asuras. La
seule différence étant que ces PNJ
ont un Chakra compris entre 3 et 5.
De même, il est possible d’étoffer
un tel être pour en faire un prota-
goniste récurrent et emblématique
des aventures que vivront les per-
sonnages (comme un allié ou un
mentor).
• Apsara •
Coût : 5 points de Nature
Ces nymphes d’une beauté hors
normes connaîtraient toutes les
manières d’éveiller et démultiplier
les sens. Envoûtantes, elles ne
sont pas pour autant immortelles
même si leur longévité est excep-
tionnelle. Il leur arrive d’apparaître
à un homme particulièrement ver-
tueux, avec qui elles auront des
enfants. Les garçons restent par-
mi les humains, qu’ils ne cessent
d’éblouir de leur beauté extraor-
dinaire. De leur mère, ils héritent
également d’un grand charisme
et d’une longévité très supérieure
à celle des humains. Il est dit que
ces hommes à l’héritage céleste
sont destinés à vivre de grands
évènements. Dès qu’une Apsara
unie à un humain donne naissance
à une fille, elle repart avec cet en-
fant vivre en autarcie avec ses sem-
blables.
Charisme = 4
Pouvoirs :
• Métamorphose : une Apsara
peut prendre l’apparence d’un
animal pour approcher la civili-
sation quand elle en ressent l’en-
vie et le besoin.
• Gandharva •
Coût : 7 points de Nature
Sous leur apparence empruntant
autant au cheval qu’à l’homme, il
s’agit de musiciens extrêmement
215
talentueux. Ils vivent et prospè-
rent dans les forêts et autres cadres
luxuriants et paisibles, qu’ils
embellissent encore plus grâce
à leur musique apaisante et mer-
veilleuse. Pour autant, leur nature
pacifique ne les empêche pas d’être
de redoutables combattants quand
il s’agit de défendre leur vie, leurs
semblables ou le lieu dans lequel
ils vivent.
Arme naturelle : sabots [dégâts =
(Chakra)]
Pouvoirs :
• Lecture et contrôle des émotions
[Portée = (Chakra) x 5 mètres].
Par leur musique, les Gandharva
peuvent lire les intentions mais
aussi ramener le calme en cha-
cun.
Créer son Avatar
 La
• Garuda •

faune de
Coût : 8 points de Nature
Cet oiseau mythique arbore des
ailes d’une envergure phénomé-
nale et un corps massif d’humain.
Prithivî
Sa tête porte une couronne témoi-
oici quelques animaux parmi
gnant du rang qu’il obtint parmi
les autres créatures en se dévouant
V les plus communs qu’il est
possible de rencontrer à Prithivî.
totalement à la cause des Devas.
Ils n’ont par défaut pas de Chakra
ou d’Âtman, ni généralement de
Arme naturelle : serres, bec [dé-
pouvoirs particuliers hormis ceux
gâts = (Chakra)].
octroyés par leur physiologie.
Pouvoirs :
• Vol (permanent, utilisation gra-
• Aigle / faucon •
tuite),
Rapide et agile, l’aigle est avant tout
• Peur [niveau = (Chakra)]. À la
utile pour la reconnaissance. Il est
vue de cet être majestueux et
capable d’atteindre des endroits au-
rayonnant de pureté, les créa-
trement inaccessibles et de rester
tures maléfiques sont prises de
hors de portée de ses ennemis.
terreur. Ce pouvoir n’affecte pas
Le faucon est un rapace très prisé
ceux dont le cœur est pur.
des Ksatriya pour la chasse.
• Singe supérieur •
216 Coût : 5 points de Nature
• Corps : 2
• Mouvement : 3
Ces grands primates intelligents
• Esprit : 2
savent parfaitement parler les dif-
• Charisme : 0
férentes langues employées par
• Vie : 12
l’homme. Dépassant le plus impo-
sant guerrier d’au moins une tête,
Spécial : Dégâts + 1 (serres), Vol, 2
ils évoluent d’arbre en arbre avec
dés dans la Réserve d’initiative
une grande agilité. Leurs capacités
physiques en font des combattants
• Chat •
redoutables par leur rapidité et
Le chat domestique est très cou-
leur agilité. Leurs rares contacts
rant dans les campagnes de Prithi-
avec les humains consistent à leur
vî : il chasse les nuisibles et veille
jouer des tours afin d’éprouver
sur les greniers à grain. C’est un
leur ruse mais aussi leurs capaci-
compagnon intelligent et apprécié
tés physiques. Ceux qui savent se
des enfants.
montrer à la hauteur d’un tel défi
Le chat sauvage, plus gros et plus
sont toujours largement récom-
dangereux, vit dans les forêts du
pensés.
continent.
Mouvement : +1
• Corps : 2
Charisme = 3
• Mouvement : 2
Succès en initiative : 4
• Esprit : 2
 • Charisme : 0
• Vie : 12
Spécial : Dégâts + 1 (griffes et crocs),
1 dé dans la Réserve d’initiative
• Cheval •
Fidèle compagnon de l’homme, le
cheval est utilisé par les cavaliers,
les messagers, les voyageurs et
même les paysans (avec leurs che-
vaux de trait). Il s’agit d’un animal
aisé à dresser et particulièrement
loyal.
• Corps : 2
• Mouvement : 3
• Esprit : 2
• Charisme : 0
• Vie : 18
Spécial : Dégâts + 2 (sabots)
• Chien / loup •
Le chien est l’ami de l’homme de-
puis l’antiquité : gardien de trou-
peau, molosse d’attaque, com-
pagnon fidèle… C’est réellement
l’animal domestique le plus cou-
rant à Prithivî et de nombreuses
familles en possèdent un ou plu-
sieurs.
Les statistiques suivantes sont
également valables pour le loup,
celui-ci étant par contre sauvage et
dangereux. Mais certains ermites
parviennent à en dresser.
• Corps : 2
• Mouvement : 2
• Esprit : 2
• Charisme : 0
• Vie : 15
Spécial : Dégâts + 2 (crocs et griffes)
• Cobra •
Sournois et dangereux, le cobra est
craint pour son poison mortel. Ce
n’est pas le genre d’animal que l’on
peut dompter facilement, mais des
charmeurs de serpent parviennent
à s’en faire obéir.
• Corps : 2
• Mouvement : 2
• Esprit : 1
• Charisme : 0
• Vie : 10
Spécial : Dégâts + 1 (crochets), 3
dés dans la Réserve d’initiative,
Poison de Virulence 3 (perte de 3
points de vie par tour).
• Éléphant •
Indolent et massif, il s’agit là de l’un
des animaux les plus imposants de
Prithivî. Utilisé comme monture
et plus rarement comme moyen
217
d’attaque, sa seule masse est un
atout considérable. Sa lenteur est
compensée par la puissance qui en
émane.
• Corps : 3
• Mouvement : 3
• Esprit : 1
• Charisme : 0
• Vie : 36
Spécial : Dégâts + 3 (défenses),
Protection + 3 (peau épaisse)
• Ours •
Ce massif prédateur se trouve dans
quelques forêts de Prithivî. Pai-
sible tant qu’on ne le dérange pas,
il peut se montrer redoutable s’il se
sent en danger – ou si sa progéni-
ture est menacée.
Créer son Avatar
 • Tigre •
• Corps : 3 Majestueux et féroce, le tigre est
• Mouvement : 2 un adversaire redoutable mais
• Esprit : 1 peut devenir un allié fidèle. Tra-
• Charisme : 0 ditionnellement redouté par les
• Vie : 20 habitants de Prithivî, il se tient
généralement éloigné des villes et
Spéciale : Dégâts + 2 (griffes et villages. Il est le symbole de la no-
crocs), Protection + 1 (fourrure) blesse guerrière.

• Rat • • Corps : 3
Généralement chassé et extermi- • Mouvement : 3
né, le rat est pourtant un animal • Esprit : 1
intelligent, débrouillard et adap- • Charisme : 0
table. Certains vagabonds l’ont • Vie : 20
adopté comme compagnon.
Spéciale : Dégâts + 2 (crocs et griffes)
• Corps : 1
• Mouvement : 3
• Esprit : 2
• Charisme : 0
• Vie : 6
218 Spéciale : 2 dés dans la Réserve
d’initiative
Les Règles
de Devâstra

L ’Univers lui-même obéit à des règles et il en va ainsi de

chaque chose dans la création : tout est soumis à la loi du
Dharma. De la même façon, Devâstra – Réincarnation possède
un ensemble de règles permettant de délimiter ce que peuvent
ou ne peuvent pas faire les PJ, afin de ne pas laisser entière- 219
ment à l’arbitraire du MJ la résolution des diverses situations
rencontrées.

La règle d’or

Le MJ est libre de modifier ce système à sa convenance, afin que

Devâstra – Réincarnation colle au mieux à sa vision. C’est son jeu
après tout, il lui est donc permis de changer quelques éléments
ou tout simplement d’ignorer les règles décrites ici afin de les
remplacer par d’autres s’il le désire. Il est bien entendu préfé-
rable que les joueurs soient au courant des éventuelles modifi-
cations apportées.

Règles du Jeu

Le Système
de Jeu
Les bases du système de Devâstra
– Réincarnation restent relative-
ment simples. Elles utilisent uni-
quement des dés à 6 faces (D6)
pour gérer tous les types de jets.
Avant d’explorer les règles plus
avant, il y a certains points qui mé-
ritent d’être soulignés :
• Quand un PJ fait une action cou-
rante qu’il est normalement im-
possible de rater : il réussit
toujours.
• Quand un PJ entreprend une
220 action totalement impossible à
réussir : il échoue auto-
matiquement.
Mais entre ces deux possibilités, il
existe une infinité de cas où le ré-
sultat de l’action sera incertain et
c’est là qu’interviennent les jets :
dès lors qu’un PJ essaie d’accom-
plir une action qui peut aussi bien
réussir qu’échouer.
Le découpage
du temps
ors d’un jeu de rôle, le temps
L fictif dans lequel ont lieu les
aventures des PJ est le plus souvent
échelonné selon un découpage
bien précis :
• L’action : c’est le temps pour
un PJ d’accomplir une action
simple. En combat, il s’agit en
général d’une attaque, d’une dé-
fense ou d’un déplacement pour
fuir ou se rapprocher de l’adver-
saire. Une action ne prend la
plupart du temps que quelques
secondes, rarement plus de 5.
• Le Tour : en combat, dès lors
que les hostilités ont commencé,
on découpe le temps en Tours.
Durant ce laps de temps, chaque
protagoniste de l’affrontement
a l’occasion d’accomplir en gé-
néral une action, plusieurs dans
certains cas. Un Tour débute
quand le premier à agir com-
mence son première action et se
termine quand le dernier à agir
termine la dernière des siennes.
En général, un Tour dure de 20
secondes à 1 minute.
• La scène : il s’agit de la partie du
scénario qui occupe une unité de
temps, de lieu et d’action. C’est
donc une période dont la durée
peut être très élastique : aller
dans une boutique et y effectuer
quelques achats en 5 minutes est
une scène, mais un voyage mo-
notone de plusieurs jours en est
une aussi.
• Le scénario : l’aventure que vont
vivre les PJ comporte un début,
un milieu et une fin. Un scénario
est constitué d’un enchaînement
de scènes et sa durée dépend
donc de celles-ci. Il peut ne pas
dépasser une journée comme
durer un mois ou plus.
• La campagne : plusieurs scéna-
rios ayant un fil conducteur (les
PJ en général mais aussi une thé-
matique, un ennemi récurrent,
etc.) constituent une campagne,
une longue saga qui va amener
ses acteurs à évoluer et découvrir
le monde.
Les jets
ès lors qu’il faut savoir si un PJ
D parvient à mener à bien une
action au résultat incertain, le MJ
peut demander au joueur d’effec-
tuer un jet.
Faire un jet consiste tout simple-
ment à prendre autant de dés
que l’on a de niveaux dans la
Compétence appropriée, de les
lancer puis de compter comme
des Succès tout dé dont le ré-
sultat est inférieur ou égal au
niveau du Trait concerné.
Ainsi avant de faire le jet, le MJ et
le joueur doivent se mettre d’ac-
cord sur le Trait et la Compétence à
utiliser, sachant que les combinai-
sons sont multiples (chaque Com-
pétence pouvant être attachée à un
Trait ou un autre selon les circons-
tances et la nature de l’action).
Obtenir un 1 sur un dé est considé-
ré comme un Succès double, c’est
dire qu’il compte pour 2 Succès.
Un jet est formulé de la manière
suivante :
Compétence / Trait
où Compétence représente le
nombre de dés à lancer et Trait le
chiffre maximum à ne pas dépasser
sur ces dés pour qu’ils soient consi-
dérés comme des Succès. On dit «
faire un jet de (nom de la Compé-
tence) sous (nom du Trait) ».
Exemple : Lamâka, artiste des
rues ayant la Compétence Acroba-
tie à 3 et le Trait Mouvement à 4, se
voit demander un jet d’Acrobatie /
Mouvement (soit : « un jet d’Acro-
batie sous Mouvement »). Il lance
donc 3 dés et obtient 2, 5 et 4. Le 2
et le 4 sont des Succès.
Le jet simple
Il s’agit du jet qu’effectue un per-
sonnage pour accomplir une ac-
tion à laquelle personne ne s’op-
pose activement.
Le MJ et le joueur déterminent
221
quelle combinaison de Trait et de
Compétence est adaptée à la situa-
tion et le joueur fait le jet. Il lui suf-
fit en général d’obtenir au moins
un Succès pour réussir l’action ;
cependant en cas de difficulté ou
circonstance particulières, le MJ
peut demander un nombre mini-
mum de Succès à atteindre pour
surmonter l’obstacle.
De manière générale, le nombre
de Succès obtenu sur un jet per-
met de mesurer la qualité de la
réussite de l’action entreprise.
Exemple : Lors d’une grande foire,
Lamâka souhaite savoir si dans le
bourg où il se trouve, un empla-
cement pourrait s’avérer meilleur
qu’un autre pour s’y installer et don-
ner son spectacle de funambule. Le
Créer
Règles
son du
Avatar
Jeu
 Qualité de la réussite en fonction du nombre de Succès :
1 Succès Réussite normale, suffisant dans la plupart des cas
2 Succès Réussite notable, action accomplie avec brio
3 Succès Réussite remarquable, digne d’un professionnel aguerri
4 Succès Réussite éclatante, triomphe digne des plus grands maîtres
5 Succès Réussite légendaire, à la hauteur des héros
Au-delà Réussite surhumaine à divine, l’apanage des dieux

MJ lui fait faire un jet de Perception Si l’action est impossible à réus-

/ Esprit afin de trouver un bon en-
droit. Comme la foule est dense et
de nombreux stands déjà occupés,
le MJ précise qu’il faudra au moins 2
Succès à Lamâka pour trouver l’em-
placement idéal. Ayant 2 en Percep-
tion et 2 en Esprit, il lance 2 dés et
obtient 1 et 4 : le 1 étant un Succès
double mais le 4 un échec, Lamâka
parvient tout de même à obtenir les
2 Succès nécessaires pour repérer le
meilleur endroit de la foire.
222
Le jet
sans Compétence
Il peut arriver qu’un personnage
tente de faire une action pour la-
quelle il ne possède pas la Compé-
tence normalement requise.
Si l’action est possible à réussir
sans avoir les connaissances qui
rendrait sa réussite plus probable
(par exemple, franchir un mur sans
rien y connaître en escalade),
le joueur lance
un seul dé.
Afin que celui-ci soit un Succès,
son résultat doit être stricte-
ment inférieur à celui du niveau
du Trait sous lequel s’effectue le
jet ; et un résultat de 1 ne compte
plus comme un Succès double.
sir sans posséder la Compétence
(tenter d’opérer une grave blessure
sans rien savoir de la médecine), le
MJ interdit tout simplement le jet
qui est un échec.
Exemple : Désormais bien placé,
Lamâka souhaite attirer des ba-
dauds afin de se produire devant
eux et de leur donner envie de dé-
lier sa bourse pour lui. Bien que
doté d’un Charisme de 2, il n’est
qu’un saltimbanque débutant et
n’a pas de Compétence sociale adé-
quate pour haranguer une foule.
Le MJ décide néanmoins d’au-
toriser le jet : le joueur lance un
unique dés et obtient 2. Dans le cas
d’un jet sans Compétence, c’est un
échec et les arguments de Lamâka
semblent susciter l’indifférence
des promeneurs…
Le jet de Trait
Dans certains cas, aucune Compé-
tence ne semble pouvoir s’appli-
quer à une action particulière. Par
exemple, soulever un poids impor-
tant, tenter de se remémorer un
événement, etc.
Dans ce cas-là, le joueur fait
un jet de Trait.
Le niveau du Trait qui s’applique dé-
termine le nombre de dés à lancer
et la limite à ne pas dépasser par ces
mêmes dés pour obtenir des Succès.
Exemple : Lamâka, en déambu-
lant dans son petit bourg animé,
croise une personne qu’il est certain
d’avoir déjà vu. Il tente de s’en rap-
peler et le MJ demande au joueur un
jet d’Esprit : Lamâka ayant 2 dans ce
Trait, il lancer donc 2 dés dont seuls
les résultats inférieurs ou égaux à 2
seront des Succès.
Le jet en opposition
Il arrive qu’un ou plusieurs indi-
vidus s’opposent à l’action qu’en-
treprend le PJ ou que lui-même
désire contrecarrer l’action d’au-
trui. Comme par exemple : un
bras de fer, une infiltration sous le
nez d’une sentinelle, la séduction
d’une charmante demoiselle peu
intéressée, etc.
Chaque personne impliquée dans
cette confrontation fait son jet (qui
peut impliquer des Traits et Com-
pétences différents pour chacun)
et c’est celui qui obtient le plus
de Succès qui l’emporte.
En cas d’égalité, c’est alors celui
qui a le meilleur niveau de Compé-
tence qui gagne. Si c’est à nouveau
une égalité, c’est le niveau dans le
Trait qui détermine qui prend le
dessus. Et si c’est encore une éga-
lité, on considère que l’opposition
n’est pas résolue et il faut alors faire
un nouveau jet.
Exemple : Lamâka a besoin de re-
nouveler son stock de torches pour
son numéro de jonglage. Il n’a que
peu d’argent sur lui et tente donc de
marchander avec le commerçant,
qui de son côté veut tirer le meilleur
prix de ses articles. Lamâka tente
donc un jet de Commerce / Cha-
risme et son opposant en fait de
même. Hélas pour Lamâka, le mar-
chand plus aguerri obtient 2 Succès
de plus que lui : le jeune acrobate va
devoir payer le prix fort…
N.B. : Bien que les combats soient
en grande partie basés sur le sys-
tème des jets en opposition, bien
d’autres éléments entrent en jeu et
les règles pour gérer les affronte-
ments physiques font donc l’objet
d’un chapitre à part.
223
Le jet en continu
Il arrive dans de nombreux cas que
l’action effectuée par le PJ prenne
du temps et ne puisse se résoudre
en un seul jet. Il lui faut, en effet,
faire un effort sur la durée afin de
pouvoir achever ce qu’il a entre-
pris. C’est souvent le cas lorsqu’une
personne créé une œuvre d’art ou
un objet d’artisanat (peindre une
fresque sur le mur d’un temple du
Dharma, tresser une corbeille en
osier, forger un outil, etc.).
Dans un tel cas, le MJ peut demander
au joueur de faire un jet en continu. Il
fixe un nombre de Succès à atteindre
afin que l’action puisse être considé-
rée comme terminée et le joueur ef-
fectue autant de jets que nécessaire
pour atteindre ce total. C’est au MJ,
en fonction de son bon sens, de dé-
Créer
Règles
son du
Avatar
Jeu
 Nombre de Succès à obtenir en fonction de l’action longue entreprise
Forger une arme 10 Succès
Forger un outil agricole 7 Succès
Dresser un animal d’élevage 6 Succès
Dresser un animal sauvage 8 Succès
Peindre un tableau 5 à 8 Succès
Sculpter une statue 7 à 9 Succès
Recopier un parchemin en sanscrit 6 Succès
Tisser un vêtement 4 à 6 Succès
Fabriquer un meuble 5 à 7 Succès
Préparer un onguent ou une potion 4 à 8 Succès

terminer la durée que prend le jet en

continu : on ne sculpte pas une statue
du Rajah aussi vite qu’on tresse une
sandale en paille.
Les bonus
Voici une description des diffé-
rents types de bonus qui peuvent
s’appliquer à un jet :

Exemple : • Succès automatique : ce bonus

N’ayant pas encore attiré foule, La-
224 mâka décide de se livrer à la Danse
du Cobra royal, un numéro impres-
sionnant d’acrobatie et de jonglage.
Devant l’ampleur du défi, le MJ de-
mande au joueur un jet en continu
d’Acrobatie / Mouvement et fixe à 8 le
nombre de Succès à obtenir pour ter-
miner cette danse. Lamâka parvient
à obtenir ce total en 4 jets et est par-
venu à attirer de nombreux curieux,
favorablement impressionnés.
prend tout simplement la forme
d’un ou plusieurs Succès supplé-
mentaire que le PJ peut ajouter à
ceux obtenus par son jet.
• Dé(s) bonus : il s’agit d’un ou
plusieurs dés que le joueur peut
lancer en plus de ceux normale-
ment déterminés par son niveau
de Compétence (ou de Trait
dans le cadre d’un jet de Trait).
• Relancer les échecs : lors d’un
jet, certains dés sont des Succès
et les autres sont des échecs. Dans
le cas de ce bonus, le joueur peut

Bonus
relancer ces échecs en espérant
& malus que les dés donneront cette fois
des Succès.
• Réduire un (plusieurs) dé(s) :
ar divers moyens (utilisation
P de la Conviction, effet d’un
avec ce bonus, le joueur peut
diminuer le résultat donné par
Karma, Enseignement ou pouvoir,
un ou plusieurs dés d’un ou plu-
etc.), un PJ peut se voir accorder
sieurs crans vers l’inférieur. Par
différents types de bonus à un jet
exemple, un 5 peut devenir un 4.
ou également écoper de malus.
 Gérer le Conflit Social
Certains joueurs (jeunes, débutants, timides ou peu à l’aise) ont par-
fois du mal à interpréter leur PJ à la première personne, à parler par
sa bouche lorsqu’il s’agit de dialoguer avec un PNJ. C’est un fait : tout
le monde ne dispose pas du bagout d’un marchand de Zokasaagara,
mais cela ne doit pas pénaliser ces joueurs pour autant. Même s’il est
toujours meilleur pour l’ambiance que chacun essaie d’interpréter au
mieux son PJ et ses répliques, l’essentiel est que tout le groupe de jeu
s’amuse sans que certains ne se sentent rabaissés.

Les Compétences sociales comme Aisance orale, Intimidation ou Sé-

duction sont là pour combler cette carence. Pour les joueurs volubiles,
elles servent surtout à apporter un appoint technique à leur interpréta-
tion mais pour les joueurs timides et peu bavards, elles peuvent s’avérer
un outil de substitution précieux. Cet encadré présente donc un sys-
225
tème rapide permettant de les utiliser en ce sens.

Lorsqu’un PJ s’oppose socialement à un PNJ (ce qui peut recouvrir une

grande diversité de situations : un mensonge, une tentative d’intimi-
dation ou de séduction, un marchandage, un débat, etc.), deux cas se
présentent :

• Si le PNJ est défini selon les règles de gestion des PNJ mineurs, alors
sa Valeur sociale représente le nombre de Succès que le PJ doit obtenir
sur son jet impliquant la Compétence sociale pour réussir son action.

• Si le PNJ est défini comme un PJ (ou même s’il s’agit d’un autre PJ),
c’est soit son Esprit soit son Charisme (selon les circonstances et la
nature du conflit) qui détermineront le nombre de Succès à obtenir
sur un jet de Compétence sociale pour réussir l’action.

Ainsi avec ce petit système de résolution des conflits sociaux, même

les joueurs laconiques parviendront à s’amuser sans se sentir pénalisés
par leur discrétion orale. Et qui sait si, mis en confiance, ils ne finiront
pas par devenir peu à peu plus loquaces et s’impliquer réellement dans
l’interprétation de leur PJ ?

Créer
Règles
son du
Avatar
Jeu
 Décrivez !
Du fait des parfois nombreux
jets de dés qui sont nécessaires
à la résolution d’un combat,
le risque est que les joueurs et
même le MJ ne prêtent atten-
tion qu’à cet aspect. Et rapide-
ment, un affrontement norma-
lement épique et crucial pour le
destin d’un groupe de PJ devient
une suite d’annonces de résul-
tats bien peu intéressante…
Pour pallier à cela, une seule so-
lution : décrivez ! MJ comme
joueurs ne doivent pas se conten-
ter de lancer les dés en disant «
j’attaque » ou « je me défends » :
ils doivent réellement raconter ce
que font les personnages, pas for-
cément en détail mais avec suffi-
samment d’inventivité pour faire
naître une belle scène dans l’ima-
226 gination de chacun. « M’élançant
en l’air, je pointe ma Devâstra sur
l’Asura et invoque la puissance de
l’Orbe explosive afin de le réduire
en cendres » est tout de même
plus évocateur que « J’utilise mon
pouvoir d’attaque sur l’Asura »
suivi d’un jet de dés…
Pour cela, les éléments de règles
peuvent être un tremplin plus
qu’un frein : les effets des Ensei-
gnements, les pouvoirs des De-
vâstras ou la spécificité tactique
de l’initiative permettront aux
joueurs d’improviser aisément
des descriptions intense ou spec-
taculaire. Il ne faut pas hésiter
non plus à s’inspirer des mangas
et animes auxquels Devâstra –
Réincarnation rend hommage.
Les malus
Voici une description des diffé-
rents types de malus qui peuvent
s’appliquer à un jet :
• Dé(s) malus : il s’agit d’un ou
plusieurs dés que le joueur doit
retrancher à ceux normalement
déterminés par son niveau de
Compétence (ou de Trait dans
le cadre d’un jet de Trait). Si il
n’a plus de dé à lancer car le ma-
lus les a tous éliminés, il peut
tout de même lancer un seule
et unique dés en appliquant les
mêmes restrictions que pour un
jet sans Compétence.
• Relancer les Succès : lors d’un
jet, certains dés sont des Succès
et les autres sont des échecs.
Dans le cas de ce malus, le joueur
doit relancer les Succès en priant
que les dés ne donnent pas cette
fois des échecs.
• Augmenter un (plusieurs)
dé(s)  : avec ce malus, le joueur
doit augmenter le résultat donné
par un ou plusieurs dés d’un ou
plusieurs crans vers le supérieur.
Par exemple, un 2 peut devenir
un 3.
L’Âtman
’Âtman est cette énergie qui
L dort en chaque être, étincelle
du Dharma que tous possèdent à
un plus ou moins haut niveau.
Utiliser l’Âtman
Voici les différents usages de l’Ât-
man :
• Incanter un mantra ou tra-
cer un mandala : la magie du
Dharma fait appel à l’Âtman du
Brahmane. Chaque mantra ou
mandala précise dans sa descrip-
tion son coût en points d’Âtman.
• Utiliser les pouvoirs de la De-
vâstra : afin de se servir de son
héritage divin, le PJ doit dépen-
ser de l’Âtman. La dépense en
points d’Âtman est déterminée
lors de la création de la Devâstra
et de ses pouvoirs.
• Utiliser les capacités d’objets
magiques tels les Âryâstra ou
les Asurâstra : les pouvoirs de
ces objets demandent une cer-
taine quantité d’Âtman pour être
activés.
Récupérer l’Âtman
Voici les différents moyens de ré-
générer son Âtman :
• Le repos : chaque nuit de repos
complet permet au PJ de récu-
pérer (Corps + Âme + Esprit)
points d’Âtman.
• La méditation : méditer per-
met à un PJ de régénérer son
énergie intérieure. Il doit faire
un jet de Yoga / Âme et chaque
Succès lui permet de récupérer
(Âme) points d’Âtman. Méditer
ainsi prend 1 heure.
• L’utilisation de la Conviction :
dépenser des points de Convic-
tion permet de récupérer des
points d’Âtman. Voir ci-dessous.
Évaluer l’Âtman
Il est possible pour les êtres ayant
une forte sensibilité mystique
d’évaluer le niveau d’Âtman d’une
autre personne.
Il suffit de réussir un jet d’Âme ;
plus le nombre de Succès est élevé,
plus l’analyse est précise. Ainsi
avec 1 seul Succès, le PJ sera en
mesure de dire si l’individu évalué
a plus ou moins d’Âtman que lui,
avec 3 Succès il aura une idée de la
marge qui les sépare et avec 5 Suc-
cès, il connaîtra avec une certaine
exactitude son nombre de points
d’Âtman. Le même mécanisme est
utilisé lorsque l’on souhaite savoir
si le PJ parvient à localiser ou re-
connaître l’Âtman de quelqu’un en
particulier.
227
Toutefois, si la personne dont on
sonde l’Âtman souhaite dissimu-
ler sa puissance ou sa présence,
cela lui est également possible : le
jet d’Âme devient alors un jet en
opposition. Si c’est le PJ qui l’em-
porte, il parvient à évaluer l’Âtman
adverse ou à localiser l’individu ; si
c’est la personne sondée qui l’em-
porte, le PJ ne parvient pas à lire sa
puissance ou à la repérer.
la
Conviction
a Conviction représente la ré-
L serve enfouie au fond du PJ,
cette force qui lui permet de se dé-
passer pour atteindre ses objectifs,
protéger ceux qu’il aime, aller au
bout de lui-même, etc.
Créer
Règles
son du
Avatar
Jeu

Utiliser
la Conviction
Voici les différents usages de la
Conviction :
Utiliser 1 point de Conviction
permet :
• d’obtenir 1 Succès automa-
tique sur n’importe quel jet.
Cette utilisation ne consomme
pas d’action.
• d’ignorer tout type de malus
durant un tour complet. Cette
utilisation ne consomme pas
d’action.
• de récupérer (Corps + Chakra)
Points de Vitalité. Cette utili-
sation consomme une action.
• de récupérer (Âme + Chakra)
228 points d’Âtman. Cette utilisa-
tion consomme une action.
• en fonction du Dharma du PJ,
d’obtenir des bonus particu-
liers : cf. la description des dif-
férents Dharma.
Restriction :
Un PJ ne peut utiliser en une fois
qu’un nombre de points de Convic-
tion maximum égal à son niveau
de Chakra.
Récupérer
la Conviction
Voici les différents moyens de ré-
cupérer des points de Conviction :
• En interprétant son PJ en
fonction de son Dharma :
cf. la description des différents
Dharma. Le MJ est seul à pou-
voir décider si le joueur mérite,
de par son interprétation et les
actes de son PJ, de récupérer de
la Conviction. Ce gain est en gé-
néral compris entre 1 et 3 points
en fonction de la qualité de jeu.
• Au début de chaque scénario :
on considère que le PJ récupère
toute sa Conviction entre deux
aventures.

Système
Le
de Combat
Prithivî est un monde parfois dange-
reux : conflits entre nations, brigands
en maraude, bêtes sauvages dans les
jungles et bien sûr Asuras malfaisants
rôdant dans les ténèbres…
Se battre pour survivre ou se dé-
fendre est une règle dans un tel en-
vironnement et les Ksatriyas sont
des guerriers de naissance, éduqués
dans la science des armes. L’affron-
tement physique est donc un mal
nécessaire pour bien des Ârya, re-
couvrant diverses nécessités : pro-
téger sa vie ou son honneur, faire la
preuve de sa valeur martiale, rem-
porter un tournoi ou conquérir le
cœur d’une belle Rajkumarî.
Les combats sont des évènements
particuliers au sein d’une partie car
les joueurs mettent le sort de leur
PJ en jeu et cela nécessite un arbi-
trage précis et incontestable : c’est
pourquoi les règles concernant
le combat sont particulièrement
développées dans le présent cha- 229
pitre. Cela ne signifie pas qu’elles
soient spécialement complexes :
elles reposent en grande partie sur
les bases du système déjà exposé,
mais quelques aménagements lu-
diques permettent d’émuler les
dantesques affrontements qui
émaillent l’histoire de Prithivî.
Pour
rappel :
le temps en
combat
ès lors que débute un affron-
D tement entre personnages, le
MJ devient un arbitre autant qu’un
narrateur et doit respecter un strict
découpage du temps durant tout le
combat.
Règles du Jeu

Le tour
Le tour débute au moment du jet
d’Initiative / Esprit (cf. plus loin le
chapitre sur l’initiative). Il se ter-
mine quand chaque protagoniste
du combat a utilisé toutes ses ac-
tions prévues, puis un nouveau jet
d’Initiative / Esprit permet d’en re-
commencer un autre.
Un tour ne dure qu’une trentaine
de secondes en général.
L’action
Une action recouvre le temps né-
cessaire à un PJ pour accomplir une
action de combat simple : attaquer,
se déplacer, se défendre ou utiliser
un pouvoir la plupart du temps.
230 Durant un tour, un PJ dispose
d’une action principale et d’autant
d’actions de défense que néces-
saire (cf. plus loin le chapitre sur
les actions de défense), et il peut
également s’octroyer des actions
supplémentaires grâce à sa Réserve
d’initiative (cf. plus loin le chapitre
sur l’initiative).
Un tour de
combat
u début de chaque tour, les PJ im-
A pliqués décrivent succinctement
ce qu’ils comptent entreprendre du-
rant celui-ci ; évidemment, ces an-
nonces peuvent se voir modifiées en
fonction des aléas du combat.
Si un PJ désire accomplir une action
complexe autre que celles autori-
sées dans le cadre du tour (barri-
cader une porte, trouver une issue
de secours, tenter de se dissimuler,
etc.), il lui suffit d’effectuer le jet de
Compétence approprié qui consti-
tuera sa seule action du tour (ou qui
pourra même durer plusieurs tours
s’il s’agit d’un jet en continu). Parler
est une action totalement gratuite,
elle est même encouragée !
Si le PJ s’implique dans le combat
par contre, le tour se déroule pour
lui comme suit.
La phase d’initiative
Moment crucial, car c’est durant la
phase d’initiative que le PJ va décider
de sa stratégie pour le tour à venir.
L’initiative dans Devâstra fait en
réalité intervenir deux valeurs :
• Le Score d’initiative : il est
égal à la somme Mouvement +
Initiative du PJ. Ce Score déter-
mine l’ordre dans lequel les pro-
tagonistes du combat agissent
durant le tour ; le Score le plus
élevé agissant le premier et ainsi
de suite par ordre décroissant.
Si deux PJ ayant le même Score
d’Initiative ne sont départagés
ni par leur niveau d’Initiative ni
par leur niveau de Mouvement,
alors on considère qu’ils agissent
en même temps.
• La Réserve d’initiative : le PJ ef-
fectue un jet d’Initiative / Esprit
et le nombre de Succès obtenu
constitue sa Réserve d’initiative.
 Ce jet traduit en quelque sorte
la clairvoyance du PJ, sa faculté à
anticiper le déroulement du com-
bat et à s’y préparer au mieux en
décidant de sa tactique du tour.
La Réserve d’initiative permet au PJ
de choisir de quelle manière il va se
battre durant le tour. Dépenser les
Succès de cette Réserve peut ainsi
lui octroyer les effets suivants :
• Agir plus rapidement : 1 Suc-
cès permet d’ajouter +1 au Score
d’initiative. Ainsi, le PJ privilégie
la vitesse d’action, essaie d’être
l’un des plus rapide du combat
afin de prendre les devants sur
ses opposants.
• Se montrer offensif : 2 Succès
donnent 1 dé bonus à un jet d’at-
taque dans le tour. Que cela soit
par une feinte ou par une charge
brutale, le PJ mise sur l’attaque
pour gagner un avantage décisif.
Un assaut réussi lui permet ainsi
de frapper plus fort, avec plus de
précision, etc.
• Se montrer défensif : 1 Succès
permet d’annuler le dé malus des
défenses successives. On peut
utiliser plusieurs Succès afin
d’annuler ce malus sur plusieurs
défenses (par exemple, utiliser
3 Succès permet que les trois
premières défenses ne souffrent
d’aucun malus, seule la qua-
trième aura 1 dé malus, puis la
cinquième en aura 2, etc.). Le PJ
préfère rester sur ses gardes afin
de parer ou esquiver efficacement
les attaques portées contre lui.
Cette prudence est particulière-
ment indiquée quand le PJ fait
face seul à plusieurs adversaires…
• Diversifier ses actions : 4 Suc-
cès offrent une action supplé-
mentaire. Privilégiant la diver-
sité, le PJ préfère être en mesure
d’agir une fois de plus dans le
tour afin de réagir aux initiatives
de ses opposants.
L’utilisation de la Réserve d’ini-
tiative permet donc d’ajouter
une réelle dimension tactique !
Le PJ doit-il perdre l’initiative pour
pouvoir agir deux fois ou mieux
vaut-il qu’il frappe le premier en
espérant mettre l’adversaire hors
de combat en un coup ? Faut-il
renforcer sa défense vu qu’il est
entouré de plusieurs ennemis ou
prend-il le risque d’encaisser mais
de frapper fort en s’octroyant un
bonus à l’attaque ?
231
Pris par Surprise !
Lorsqu’un PJ est totalement pris
de court au début d’un combat
(cas typique d’une embuscade,
d’une agression inattendue,
d’une attaque en traître, etc.), il
ne peut pas faire de jet d’initia-
tive lors du premier tour. Il ne
peut donc agir qu’en fonction
de son Score d’initiative et ne
dispose pas d’une Réserve d’ini-
tiative pour mettre au point sa
stratégie du tour.
Règles du Jeu

L’action
principale
Une fois la phase d’initiative termi-
née, chaque protagoniste du com-
bat peut agir en utilisant son action
principale du tour, dans l’ordre dé-
terminé par les Scores d’initiative.
Voici ce que permet l’action
principale :
• Se déplacer •
En une action, le PJ peut se dépla-
cer d’un nombre de mètres maxi-
mum égal à son Mouvement.
• Attaquer •
Afin de frapper un adversaire (que
232 ce soit au corps à corps ou à dis-
tance), le PJ effectue un jet de la
Compétence martiale utilisée /
Mouvement. Un Succès permet à
l’attaque de toucher mais la victime
peut encore décider de se défendre.
Jet d’attaque
= lement au coup porté (il s’agit donc
Compétence
martiale /
Mouvement
En cas d’utilisation d’un pouvoir
de Devâstra, d’un mantra ou d’un
Enseignement, la nature du jet
d’attaque peut différer : la Compé-
tence et le Trait mis en œuvre sont
alors donnés.
• Se défendre •
Le PJ peut décider de sacrifier son
action principale pour effectuer un
jet de défense qui ne souffrira d’au-
cun dé malus.
Une défense consiste à parer ou
esquiver le coup adverse (dans
certains cas, comme une attaque
à distance par exemple, seule l’es-
quive est possible) en effectuant
un jet de Compétence martiale
utilisée / Mouvement (dans le cas
d’une parade) ou Esquive / Mouve-
ment (dans le cas d’une esquive).
Jet de défense
=
Compétence
martiale /
Mouvement
ou
Esquive /
Mouvement
Le défenseur doit, sur son jet de
défense, obtenir au moins autant
de Succès que le jet d’attaque de
son agresseur afin d’échapper tota-
d’une exception à la règle des jets
en opposition). Même s’il n’égale
pas les Succès du jet d’attaque, il
peut amoindrir la puissance de ce-
lui-ci car chaque Succès d’un jet de
défense réduit le total des Succès
d’un jet d’attaque contré.
Si les Succès du jet de défense
dépassent ou égalisent les
Succès du jet d’attaque, alors
l’attaque est totalement
contrée.
 • Autres actions •
Diverses actions simples peuvent
constituer l’action principale du
tour, tant qu’elles ne sont pas trop
complexes ou longues à exécuter.
C’est en particulier le cas de la
mise en œuvre de certains man-
tras ou mandalas, de la dépense de
Conviction pour regagner de la Vi-
talité ou de l’Âtman, de l’utilisation
de pouvoirs, etc.
Citons également : ramasser un ob-
jet, dégainer une arme, se relever, etc.
Le MJ est seul juge pour déterminer
si une action peut être considérée
comme l’action principale du PJ.
Les actions de
défense
Au cours d’un tour de combat, un
PJ est autorisé à effectuer une
action de défense par action d’at-
taque qui le prend pour cible.
Toutefois, il subit 1 dé malus
(cumulatif) par attaque qui le
vise et ce dès la première (sauf
s’il utilise des Succès de sa Réserve
d’initiative pour éviter cela).
Quand le PJ n’a plus aucun dé à
lancer, il ne peut naturellement
plus se défendre.
Ainsi, si un PJ est la cible de 3 at-
taques dans le tour : le premier
jet de défense se fait avec 1 dé en
moins à lancer, le second avec 2 dés
en moins et le troisième avec 3 dés
en moins.
Les actions
supplémentaires
Une fois que chacun a agi en uti-
lisant son action principale dans
l’ordre déterminé par le Score
d’initiative, les actions sup-
plémentaires (pour ceux qui
en ont) sont résolues dans le
même ordre.
Une action supplémentaire per-
met de faire exactement la même
chose que l’action principale.
Fin du tour
Lorsque tous les protagonistes du
combat ont utilisé toutes leurs ac-
tions (principales et supplémen-
taires éventuelles), le tour se ter- 233
mine.
Un nouveau tour débute alors
par le jet d’Initiative / Esprit.
Les
dégâts
& malus
afférents
Dégâts
Lorsqu’un PJ est touché, il convient
de calculer les dommages qu’il en-
caisse. Ce calcul intervient aussitôt
qu’une attaque a porté et le PJ en
subit immédiatement les consé-
quences.
Règles du Jeu
 Les dégâts de mêlée sont égaux à
(Corps de l’attaquant + dégâts
de l’arme +
Succès du jet d’attaque)
–
(Corps du défenseur +
protection de l’armure +
Succès du jet de défense)
Dans le cas du combat avec armes
de jet ou à distance, il faut rempla-
cer Corps par Mouvement dans la
formule au niveau de l’attaquant.
Les dégâts à distance sont égaux à
(Mouvement de l’attaquant +
dégâts de l’arme +
Succès du jet d’attaque)
– ressemblant à du simple pugilat.
(Corps du défenseur + protec-
tion de l’armure +
Succès du jet de défense)
234
Dans le cas de certaines capacités
(comme un Enseignement ou un
pouvoir de Devâstra), Corps ou
Mouvement pourront se voir rem-
placés par d’autres valeurs.
Les dégâts infligés sont directe-
ment soustraits à la Vitalité de
celui qui les subit.
Malus
A chaque Niveau de Vitalité
s’applique un malus.
• Ce malus intervient sur tous les
jets du PJ tant qu’il se trouve à ce
Niveau de Vitalité.
• Ce malus s’additionne aux divers
autres malus que pourra subir le
PJ (effet d’un pouvoir, maladie ou
empoisonnement, magie, etc.).
Armes
& armures
Corps à Corps
Kalaripayat
Dégât : 0
C’est l’art martial traditionnel en-
seigné dans les nations de Prithivî.
Il comprend des techniques élabo-
rées comme des saisies, des clés ou
des projections mais aussi diverses
formes de coups de poing et de pied.
C’est un art traditionnel enseigné aux
Ksatriyas mais il en existe des formes
simplifiées accessibles au peuple et
Armes
courtes
Bagh nakh (A)
Dégât : 1
Il s’agit d’une dague de très petite
taille, faite pour tenir dans la paume
de la main. Plusieurs anneaux à la
base de la lame permettent d’y pas-
ser les doigts pour s’assurer une
prise solide, tandis que des pointes
acérées émergent de la poignée,
comme les griffes d’un tigre. Cette
arme s’utilise souvent par paire.
Bishwa (B)
Dégâts : 2
Cette dague possède deux lames de
part et d’autre de sa poignée, cha-
cune incurvée dans un sens différent.
Comme pour le bagh nakh, des an-
neaux peuvent être placés sur la poi-
gnée pour y passer les doigts et assurer
sa prise. Ces deux types de dague sont
d’ailleurs souvent utilisés ensemble.
 Katar (C)
Dégâts : 2
Formée d’une lame courte montée
sur un gantelet afin de rester dans
le prolongement du bras, cette da-
gue est l’une des armes ârya les plus
connues et utilisées. Pouvant s’uti-
liser par paire, elle est d’un manie-
ment aisé du fait de sa forme. De
nombreux Ksatriyas en font leur
arme de main-gauche privilégiée
lorsqu’ils combattent à l’épée ou
avec une pata. Il existe également
des katars disposant de plusieurs
lames, souvent trois avec les deux
lames secondaires montées per-
pendiculairement à la principale.
Kukri (D)
Dégât : 1
Petit couteau à lame incurvée, il
s’agit plus d’un outil que d’une
arme. La plupart des forestiers en
porte d’ailleurs un. Du fait de sa
taille réduite, il est aisé à dissimu-
A
D
B
F
C
ler et sert ainsi d’arme de secours
ou d’assassinat…
Kuru vadi (E)
Dégât : 1
Bâton court utilisé comme ma-
traque, il s’utilise souvent par paire.
C’est une arme répandue parmi la
caste des Vaisya, principalement les
marchands itinérants, colporteurs
et autres professions voyageuses.
Les milices des cités s’en servent
également pour neutraliser sans les
blesser les fauteurs de trouble.
Poignard (F)
Dégâts : 2
Couteau à la lame large et solide,
il sert aussi bien en tant qu’arme
qu’outil de rituel (pour le sacrifice
des animaux par exemple). C’est
probablement l’arme la plus ré-
pandue sur Prithivî, sous diverses
formes et tailles.
235
M L
E
H J
Règles du Jeu

S
T
V
U
Armes moyennes
Khanda (G)
Dégâts : 3
Épée traditionnelle et sacrée que
236 seuls les Ksatriyas ont le droit d’ar-
borer, elle est le signe distinctif de
leur caste. Il s’agit d’une arme do-
tée d’une lame droite, épaisse et
lourde, à double tranchant. Elle
n’est pas pointue et se manie donc
uniquement de taille. Au bout de
la poignée se trouve une pointe in-
curvée, servant quant à elle à frap-
per d’estoc.
Parashu (H)
Dégâts : 3
La hache de bataille est une arme
populaire chez les guerriers qui
privilégient la force à la technique.
Courte poignée surmontée d’une
lourde cognée, elle est d’un ma-
niement moins subtil que l’épée
mais s’avère tout aussi efficace. La
cognée peut disposer d’une seule
lame ou de deux.
P
Q
Pata (I)
Dégâts : 3
Cette épée est le pendant du katar.
Il s’agit d’une longue lame pointue
montée sur un gantelet, afin de
prolonger naturellement le bras
du pratiquant. Katar et pata se ma-
nient de façon similaire (d’estoc
plus que de taille) et sont très sou-
vent utilisés ensemble.
Tulwar (J)
Dégâts : 3
Il s’agit du sabre à la lame courbe
et épaisse, au tranchant unique.
C’est typiquement une arme de
cavalerie.
Urumi (K)
Dégâts : 3
Épée très particulière, elle est dotée
d’une longue lame d’acier flexible
et se manie presque comme un
fouet, mortel et tranchant. C’est
une arme particulièrement difficile
à manier, car son détenteur risque
de se blesser grièvement s’il ne s’en
sert pas à la perfection. Certaines
urumis disposent de plusieurs
lames-fouets et s’avèrent encore
plus redoutables – mais aussi bien
plus complexes à utiliser.
Armes longues
Lathi (L)
Dégâts : 3
Cette masse est dotée d’un très long
manche surmonté d’un lourd poids
de métal. Relativement flexible,
cette arme est plus rapide que son
apparence le laisse à penser car sa
tête de métal et la flexibilité de son
manche permettent des attaques
fouettées particulièrement vives.
Mahaparashu (M)
Dégâts : 4
La hallebarde est la version d’hast
de la hache de bataille. C’est une
arme lourde et meurtrière, arborée
par les gardes dont elle est souvent
l’arme symbole de leur fonction.
Sharira vadi (N)
Dégâts : 2
Bâton en bois ou en bambou de la
taille d’un homme, c’est une arme
classique parmi les Brahmanes. Inof-
fensif à première vue, il devient un
objet redoutable entre les mains d’un
expert. Il sert également d’arme d’en-
traînement pour les jeunes Ksatriyas
se destinant au maniement de la vel.
Trishula (O)
Dégâts : 4
Le trident est une arme tradition-
nelle ârya. Il s’agit d’une lance se
terminant par trois pointes. C’était
l’arme privilégiée de nombreux
Devas guerriers et l’infanterie des
nations ârya dispose souvent d’uni-
tés de lanciers armés de trishulas.
Vel (P)
Dégâts : 4
Il s’agit de la lance classique utilisée
par l’infanterie. C’est une arme qui
peut arborer diverses tailles et poids,
afin de servir divers buts : contrer
une charge de cavalerie, être lancée
comme un javelot, etc. Le bout de la
vel peut être une simple pointe ou
une lame courte à double tranchant.
Armes de jet
Chakram (Q)
Dégâts : 3
Portée : 40 m
Ce disque de métal évidé et au
bord tranchant est l’arme de jet la
plus typique de Prithivî. De par sa
forme aérodynamique, il n’est pas
aisément dévié par le vent, ce qui
en fait une arme idéale quelles que
soient les conditions météorolo-
237
giques.
Valari (R)
Dégâts : 1 (en bois) à 2 (en fer)
Portée : 120 m
De forme semblable à un boome-
rang, cette arme de jet peut être
faite de bois ou de fer affûté. Elle
sert essentiellement à la chasse
mais, bien maniée, peut devenir
une arme de guerre efficace.
Vel de lancer (S)
Dégâts : 2
Portée : 50 m
Plus légère et aérodynamique que
la lance d’infanterie, la vel de jet
est un javelot effilé facile à lancer
et dont l’efficacité sur les champs
de bataille n’est plus à prouver.
Règles du Jeu

Armes à distance
Arc de chasse (T)
Dégâts : 2
Portée : 120 m
Cet arc court, facile à transporter,
est principalement utilisé pour la
chasse mais il peut bien entendu
servir à blesser un adversaire, hu-
main ou autre…
Arc de guerre (U)
Dégâts : 3
Portée : 160 m
Plus long et de meilleure portée
que l’arc de chasse, l’arc de guerre
fait des ravages sur les champs de
bataille de par sa puissance iné-
galable.
Fronde (V)
Dégâts : 1
238 Portée : 200 m
Lanière de cuir faite pour projeter
des pierres à une longue distance,
la fronde est un outil de chasse uti-
lisé par les basses castes. Bien uti-
lisée, elle peut néanmoins s’avérer
redoutable.
Armures
Les armures octroient une protec-
tion contre les dommages, qui est
directement déduite des dégâts su-
bis après une attaque. Cependant,
pour chaque point de protection
supérieur au Corps du porteur de
l’armure, celui-ci subit un dé ma-
lus à tous ses jets impliquant le
Mouvement.
Armure légère
Protection : 2
Laine épaisse renforcé ou cuir, l’ar-
mure légère est peu couvrante et
ne protège guère son porteur.
Armure moyenne
Protection : 3
Plastron de cuir parfois renforcé de
bronze, gantelets et jambières for-
ment une armure efficace contre
bien des attaques.
Armure complète
Protection : 4
Cotte de maille renforcée de
plaques en fer, recouvrant bras et
jambes et surmontée d’un casque,
cette armure est portée par les offi-
ciers sur le champ de bataille.
Armure lourde
Protection : 5
Faite de plaques du meilleur acier
et recouvrant tout le corps, cette
armure offre une protection opti-
male mais réduit la mobilité de son
porteur dans la plupart des cas.
Bouclier
Spécial : donne 1 dé bonus
aux jets de défense.
Le bouclier ârya est de taille ré-
duite et de forme ronde. Géné-
ralement fait en bois, il peut être
renforcé par du fer ou du bronze et
peint de couleurs vives. Il permet
de bloquer les coups avec le bras
non-directeur, renforçant la dé-
fense de celui qui le porte.
Exemple de tour de
combat complet
N.B. : Dans l’exemple ci-dessous,
les Asuras sont gérés comme des
PNJ normaux, sans les règles de
simplification.
Lamâka accompagne une petite
troupe de saltimbanques à tra-
vers plusieurs villes de Pushkala,
lors d’un festival très fréquenté.
Une nuit, le cortège campe dans
une forêt peu sûre. Quelques Ksa-
triyas errants assurent le sécurité
du convoi, mais Lamâka décide de
prendre un tour de garde lui aussi.
Bien lui en prend ! Car au beau
milieu de la nuit, deux Asuras af-
famés se faufilent dans le camp :
deux gardes sont massacrés avant
d’avoir compris ce qui leur arrive.
Lamâka se saisit de sa Devâstra, le
Bâton du Dieu-singe, afin d’aller
combattre les monstres. L’un est
une sorte de crabe humanoïde,
protégé par une carapace solide et
nanti de deux pinces effrayantes,
tandis que l’autre est un abomi-
nable lutin aux crocs saillants et
dont les mains crépitent d’éner-
gie verdâtre. Lamâka fait son jet
d’Initiative / Esprit (lançant 3 dés
+ 1 du à la Nature de sa Devâstra,
devant faire 2 ou moins pour être
des Succès) et obtient 3 Succès
qu’il répartit ainsi : ayant deux
adversaires, il choisit de mettre
2 Succès en défense (ainsi ses 2
premiers jets de défense ne souf-
friront d’aucun malus) et le der-
nier Succès servira de bonus à son
Score d’initiative (qui passe de 7 –
Mouvement + Initiative – à 8). Les
Asuras procèdent à leur jet d’ini-
tiative également. Le crabe a un
Score d’initiative de 6 et s’octroie
un dé bonus en attaque ; le lutin
passe son Score d’initiative à 9 en
y consacrant tous ses Succès.
C’est donc le lutin qui agit en pre-
mier. Pointant un doigt sale et
griffu sur Lamâka, il projette vers
celui-ci un rayon d’Âtman malé-
fique et obtient 4 Succès à son jet
d’attaque. Le jeune Avatar essaie
de parer ce coup en interposant
sa Devâstra : il fait un jet d’Armes
longues / Mouvement et utilise le
239
pouvoir de la Furie du Dieu-singe
pour gagner un Succès automa-
tique, dépensant donc 2 points
d’Âtman. Il lance 3 dés devant
faire 4 ou moins. Hélas malgré le
Succès automatique, il n’obtient
que 3 Succès  : le rayon d’énergie
le frappe, à peine atténué par la
Devâstra ! Lamâka subit 10 points
de dégât auxquels il ne soustrait
que son Corps de 3 (ne portant pas
d’armure), perdant donc 7 points
de Vitalité.
Mais c’est désormais à lui d’agir…
Le lutin se tient à bonne distance,
afin de lancer ses attaques sans
risquer de se voir frappé au corps
à corps mais Lamâka lui réserve
une surprise : brandissant son Bâ-
ton du Dieu-singe, il l’allonge vers
son adversaire pour lui porter le
Règles du Jeu
 Pilier qui soutient le Ciel ! Il fait
son jet d’attaque, Armes longues /
Mouvement, et active également la
Furie du Dieu-singe pour ne laisser
aucune chance à cet adversaire ;
il dépense ainsi au total 8 points
d’Âtman. Il lance 3 dés devant faire
4 ou moins et bénéficie d’un Succès
automatique : il obtient au final 5
Succès, grâce à deux 1 comptant
double ! Le lutin essaie d’esquiver
mais il a un dé malus à son jet de
défense : il parvient à obtenir 1 Suc-
cès seulement. Lamâka lui inflige
donc 12 (dommages du pouvoir) +
3 (dommages de la Devâstra) + 4
(nombre de Succès de l’attaque –
nombre de Succès de la défense)
= 19 points de dégâts, auxquels
l’Asura soustrait son Corps. Visi-
blement, cette puissante attaque
l’a bien affecté et nul doute que ses
prochaines actions souffriront de
240 quelques malus.
Le tour est donc terminé et un
nouveau va commencer avec les
jets d’initiative de chacun des
protagonistes. Lamâka comprend
qu’il a affaire à forte partie : il va
sans doute dépenser un point de
Conviction pour bénéficier du
bonus de son Dharma et être sûr
d’avoir une bonne Réserve d’initia-
tive, ainsi qu’utiliser le pouvoir du
Dieu-singe en son Domaine pour
profiter du couvert des arbres afin
d’obtenir un bonus à son Score
d’initiative. Avec ces atouts en
main, Lamâka espère en finir ra-
pidement face à ces deux Asuras…

Le crabe, voyant son compagnon

blessé, se rue à l’assaut en faisant
claquer ses pinces. Il en assène un
coup brutal à Lamâka et obtient 5
Succès (il avait utilisé sa Réserve
d’initiative pour avoir un dé bo-
nus en attaque) ! Jetant toutes
ses forces dans la défense (et ne
souffrant toujours d’aucun dé ma-
lus), l’Avatar dépense un point de
Conviction pour gagner un Succès
automatique et utilise à nouveau
la Furie du Dieu-singe pour en
gagner un second (qui lui coûte
encore 2 points d’Âtman). Son jet
d’Armes longues / Mouvement lui
octroie 3 Succès, ce qui porte le
total à 5 Succès sur sa défense : de
peu, Lamâka parvient à bloquer les
pinces mortelles de son adversaire
grâce à sa Devâstra.
 La Gestion
de la Santé
Les PJ dans Devâstra – Réincarnation
mènent une vie dangereuse et mou-
vementée, qui les expose à de nom-
breux risques. Que ce soit durant
un combat ou dans d’autres circons-
tances, il ne sera pas rare qu’ils soient
blessés ou souffrent de maux divers,
dus à bien des turpitudes de leur exis-
tence d’aventuriers à Prithivî.
Mourir
orsqu’il perd tous ses Niveaux
L de Vitalité et que ses points de
vie tombent à 0, un PJ sombre dans
un coma profond : son corps a subi
trop de traumatismes pour qu’il
reste conscient.
Arrivé à ce stade, un PJ mourra
après que (Corps + Âme) mi-
nutes se soient écoulées si per-
sonne ne tente de le secourir.
Maladies
& poisons
léau des villes et des cam-
F pagnes, les épidémies sont
aveugles et fauchent le riche
comme le pauvre. Quant aux poi-
sons, ils sont souvent l’apanage des
courtisans fourbes ou des assassins
hors la loi.
Maladies
Selon sa puissance pathogène, le
MJ affecte à chaque maladie une
Virulence compris entre 1 (un ba-
nal rhume) et 5 (la peste).
Afin de déterminer si un PJ se re-
trouve contaminé par la maladie,
il suffit d’effectuer un simple jet
en opposition de Corps contre Vi-
rulence. En cas d’échec du PJ, il
contracte la maladie et en subit les
effets. Ceux-ci peuvent être divers
(perte de Vitalité régulière, ma-
lus, séquelles, etc.) et à la discré-
tion du MJ. Guérir peut nécessiter
du temps, des soins ou (lorsque
c’est possible) de réussir un jet
continu de Corps jusqu’à obtenir
un nombre de Succès égal à (Vi-
rulence x 5) de la maladie (un jet 241
possible par jour).
Poisons
Selon sa dangerosité, un poison
dispose également d’une Virulence
comprise entre 1 et 5.
Afin de déterminer si un PJ subit
les effets du poison, il suffit d’ef-
fectuer un simple jet en opposition
de Corps contre Virulence. En cas
d’échec du PJ, il se retrouve sous
l’effet du poison, effet qui reste
à la discrétion du MJ en fonction
de la nature du venin utilisé (perte
de Vitalité, malus divers, paralysie
temporaire, sommeil, etc.).
Créer
Règles
son du
Avatar
Jeu
 Sources
de dégâts
diverses
Durant un combat
La plupart des blessures et pertes
de Vitalité qu’aura à endurer un
PJ sera due à un affrontement. Cf.
p.233 pour les règles concernant les
dégâts en combat.
Chute
Un PJ qui tombe d’une trop grande
hauteur a toutes les chances de se
blesser sérieusement ou pire.
On considère qu’un PJ subit 1 dé de
242 dégâts par tranche de 5 mètres de
chute libre. Un jet réussi d’Acroba-
tie / Mouvement permet d’annuler
1 dé de dégâts par Succès obtenu.
Étouffement
Dès lors qu’un PJ est privé d’oxy-
gène (étranglé, en train de se
noyer, etc.), il commence à suffo-
quer et peut subir d’importants
dommages voire mourir étouffé.
Un PJ peut retenir son souffle du-
rant (Corps) minutes. Passé ce dé-
lai, il commence à subir les effets
de la privation d’air : ceux-ci se
traduisent par 1 dé de dégâts par
minute passée sans pouvoir re-
prendre sa respiration.
Intempéries
Une grande chaleur (jusqu’à un
feu) ou un froid mordant peuvent
faire perdre de la Vitalité à un PJ
qui y est exposé sans protection.
Selon la violence de l’intempérie,
le MJ fixe un montant en dés de
dégâts que le PJ subit toutes les
(Corps) minutes d’exposition :
• Incendie / tempête de glace : 3 dés
• Brasier / blizzard : 2 dés
• Feu moyen / vent boréal : 1 dé
Soins
& guérison
ort heureusement pour les PJ,
F il leur est possible de récupérer
leur Vitalité par divers moyens, qui
vont du simple repos à la médecine
sophistiquée du peuple ârya.
Récupération
naturelle
Par le repos, un PJ regagne natu-
rellement sa Vitalité, même si le
processus est long.
Par jour de repos complet, un PJ
peut récupérer (Corps) points
de vie.
S’il se livre à une activité peu fati-
gante, cette récupération est divi-
sée par deux. S’il refuse de se repo-
ser, il ne regagne pas de Vitalité et
son état peut même empirer.
Soin des blessures
& des maladies
Un médecin peut soigner une bles-
sure ou une maladie, à raison d’une
séance de soins par jour.
• Dans le cas d’une blessure, il
faut effectuer un jet de Méde-
cine / Esprit : le patient regagne
1 point de vie par Succès obtenu
(cumulatif avec la récupération
naturelle).
• Dans le cas d’une maladie, il
faut effectuer un jet en continu
de Médecine / Esprit : la mala-
die est soignée quand le nombre
de Succès égale Virulence x 5
(cumulatif avec la guérison na-
turelle).
Médicaments
Potions ou onguents peuvent
permettre d’accélérer une cicatri-
sation ou de faire disparaître les
symptômes d’une maladie.
Le pharmacien en possession des
ingrédients adéquats effectue un
jet d’Herboristerie / Esprit. Plus
le nombre de Succès est élevé, plus
le médicament est efficace : ses ef-
fets exacts sont laissés à la discré-
tion du MJ (faire baisser la fièvre,
rendre 1 point de vie par Succès ob-
tenu sur la préparation, éviter l’in-
fection, donner des dés bonus aux
jets de guérison naturelle, etc.).
Les
Enseignements
Pris à la création ou achetés plus
tard grâce à l’expérience, les En-
seignements sont des éléments lu-
diques permettant de personnaliser
un PJ ou un PNJ en lui octroyant
une ou deux aptitudes distinctives.
Nature
des
Enseignements
es Enseignements sont des ap-
L prentissages ou entraînements
dispensés dans une école ou par un
guru. Couvrant de nombreux do- 243
maines, ils donnent accès à des ca-
pacités particulières ou des bonus
spéciaux, mais ne peuvent être sui-
vis qu’à certaines conditions (ainsi
un Enseignement martial sera t’il
souvent l’apanage des Ksatriyas).
Ainsi afin de suivre un Enseigne-
ment, un PJ doit tout d’abord :
• En satisfaire les conditions
(précisées dans la description de
l’Enseignement),
• Acheter l’Enseignement au
moment de sa création en tant
que Karma,
• Acheter l’Enseignement avec
des points d’expérience (et
une bonne justification en terme
de jeu : rencontre avec un guru,
récompense octroyée par un no-
table, etc.).
Règles du Jeu
 Suivre un Enseignement peut
s’avérer long car nécessitant un
entraînement ou un apprentissage
poussé, auprès d’un maître sévère
ou dans une école sélective. La des-
cription de nombreux Enseigne-
ments est disséminée tout au long
des chapitres sur l’univers de jeu.
Utiliser
un
Enseignement
ès lors qu’un PJ possède un
D Enseignement, il peut l’uti-
liser à sa guise dans la limite des
capacités octroyées par celui-ci
(précisées dans sa description). Un
Enseignement martial servira en
combat, un Enseignement médical
s’utilisera pour soigner autrui, un
244 Enseignement social donnera du
poids au diplomate du groupe, etc.
Créer
un
Enseignement
Principes
La définition d’un nouvel Ensei-
gnement doit se faire selon plu-
sieurs étapes.
Tout d’abord, nous partons du
principe que les Enseignements
créés seront utilisables par des in-
dividus relativement débutants.
Ceci a un impact sur les conditions
préalables mais aussi sur les effets
souhaités. Bien entendu, il reste
facile d’étendre cette création à
des Enseignements plus puissants
mais réservés à une élite (avec des
conditions d’admission plus dras-
tiques). Il ne faut toutefois pas
oublier qu’à la base, les Enseigne-
ments sont faits pour des mortels
ordinaires (ayant un niveau de
Chakra de 1 à 2).
La première étape consiste généra-
lement à définir à quel élément de
l’univers l’Enseignement va se rat-
tacher. En effet, le but ici n’est pas
de créer un Enseignement permet-
tant d’optimiser des personnages
mais avant tout d’approfondir la
perception que MJ et joueurs peu-
vent avoir de Prithivî et de créer un
lien supplémentaire entre les Ava-
tars et le monde qui les entoure.
Qui a connaissance de cet en-
seignement et, plus important,
qui le transmet ? Où se trouvent
ces individus ?
Il peut s’agir d’un vieil ermite com-
muniquant son savoir depuis des
temps immémoriaux ou d’une
école bien établie dans l’une des
capitales.
Quelles sont les conditions pour
recevoir cet enseignement ?
La réponse se décline en deux as-
pects : l’univers et les règles.
Peut-être est-il nécessaire d’appar-
tenir à une certaine caste (condi-
tionnée par un Karma) ou à un
certain royaume pour pouvoir
prétendre à cet Enseignement. Le
personnage devra éventuellement
subir une série d’épreuves ayant
pour but de tester sa valeur. Il est
également envisageable que le sa-
voir ne soit transmis qu’après de
nombreux cours théoriques. Plus
généralement, l’Enseignement
peut être vu comme une récom-
pense (on le propose suite à un
accomplissement en particulier)
ou comme une fin en soi (de nom-
breuses péripéties attendent ceux
qui veulent y prétendre).
Du point de vue du système de jeu,
il est souhaitable dans tous les cas
de définir des minimums dans un
Trait (3 est une bonne valeur) et /
ou dans une ou plusieurs Compé-
tences (une valeur de 2 est généra-
lement cohérente) pour celui qui
souhaite postuler à l’Enseignement.
Quels sont ses effets techniques ?
Au risque de se répéter, il convient
de préciser que les effets seront
bien entendu à la hauteur des
conditions. Ceux-ci sont souvent
assortis d’une ou plusieurs limi-
tations plus ou moins contrai-
gnantes. Certains Enseignements
n’auront d’effet que sur un certain
type de personne ou sur des Asu-
ras. Là-dessus, on rejoint globa-
lement la logique des conditions
définies lors de la création de pou-
voirs. L’effet va porter sur les jets
liés à une Compétence en particu-
lier ou à un groupe de Compétence
(Compétences martiales ou so-
ciales, ou plus précisément Straté-
gie par exemple) voire sur un type
de jet (attaque, initiative, défense).
Le bonus est dans la grande ma-
jorité des cas des deux types sui-
vants : des Succès automatiques
ou des dés bonus à lancer. Évidem-
ment, les Succès automatiques
sont statistiquement plus avan-
tageux à nombre égal que les dés
bonus. Il faut donc tenir compte
de cette donnée pour préciser les
effets de l’Enseignement. Généra-
lement, le bonus apporté sera d’un
ou deux Succès automatiques ou
d’un nombre de dés bonus égal au
niveau d’une Compétence ou d’un
Trait (généralement ceux servant
de condition, mais pas forcément).
Mais d’autres types d’effets peuvent
exister ; par exemple une augmen-
tation des dommages infligés ou de
la protection, une réduction de ma-
lus, remplacer ponctuellement une
Compétence par une autre, une ré-
duction du nombre de points d’évo-
lution pour apprendre un certain
groupe de Compétences, etc.
Résumé
On commence donc par définir qui
transmet l’Enseignement et selon
quelles conditions : en quelque
245
sorte, on créé l’historique de l’En-
seignement, son ancrage dans
l’univers de jeu.
Du point de vue des règles, on établit :
• des conditions portant sur un
Karma (typiquement de caste),
un Dharma, la valeur d’un Trait
ou d’une Compétence, etc.
• une limite, une situation dans
laquelle l’enseignement peut
s’appliquer (en combat, pour
guérir, etc.),
• les effets proprement dits en
termes de dés bonus, Succès au-
tomatiques, augmentation des
dégâts d’une attaque, réduction
ou annulation de malus...
Règles du Jeu
 Exemple :
La forêt de Kheda était luxuriante,
il y a de cela de nombreuses géné-
rations. Elle s’est malheureuse-
ment peu à peu flétrie au contact
des humains et à plus forte raison
des Asuras, jusqu’à n’être plus que
l’ombre de sa splendeur passée.
Aujourd’hui y vit encore, à l’abri
des regards, une famille de Gand-
harvas plusieurs fois centenaires.
Leur patriarche, Dhanurvidyaa,
enseigne aux humains et Ava-
tars méritants le combat à l’arc.
Sa maîtrise de cette discipline et
sa pratique au cœur de la forêt
lui ont appris à ignorer les obs-
tacles. Les rares utilisations qu’il
246 en a faites donnent l’illusion que
ses flèches contournent les arbres
pour atteindre leur cible, faisant
mouche à chaque tir.
Aujourd’hui, alors que l’influence
des Asuras se fait de plus en plus
forte jusque dans la forêt et que
ces créatures se font de plus en
plus audacieuses, Dhanurvidyaa
cherche un successeur de valeur.
Celui qui parviendra à débarrasser
la forêt de Kheda du trio d’Asuras
qui la hantent héritera du sa-
voir du Gandharva. Si un groupe
s’avère nécessaire pour éliminer
ces créatures, il n’y aura malgré
tout qu’un élu pour recevoir l’En-
seignement de Dhanurvidyaa.
La Magie
du Dharma
Apanage exclusif des Brahmanes, la
magie est une puissance primitive
issue de l’ordre naturel des choses.
Elle puise sa force à la source du
Dharma et ne peut être utilisée
que pour aller dans le sens impul-
sé à l’univers ; aucun usage vil ou
contre-nature ne peut en être fait.
Un PJ doit prendre comme Karma
l’appartenance à la caste des Brah-
manes s’il souhaite pratiquer la
magie ; il se voit alors octroyer la
connaissance d’un mantra et d’un
mandala ou de deux de chaque,
choisis dans la liste suivante. En
prenant deux fois le Karma Brah-
mane, il peut ainsi connaître plus
de mantras ou mandalas. Il lui est
également possible d’en apprendre
de nouveaux en cours de cam-
pagne, grâce à ses points d’expé-
rience.
Les mantras
es mantras sont les mots que
L prononça
le Deva Brahmâ
à l’aube de la création, afin d’or-
donner celle-ci et de donner une
direction au Dharma. Ce sont des
paroles de puissance qui donnent
à un Brahmane le don d’utiliser la
force primale de l’univers pour ac-
complir sa volonté.

Incanter un mantra
Afin d’incanter un mantra, le
Brahmane doit être en capacité de
le prononcer de façon continue. Il
peut se contenter de le murmu-
rer, mais aucune incantation n’est
possible si le PJ est rendu muet ou
bâillonné.
Si cette condition est satisfaite, il
doit alors réussir un jet de Sans-
crit / Âme et dépenser la quan-
tité d’Âtman exigée (même si le
jet est un échec).
Le mantra produit alors ses effets,
précisés dans la description de celui-
ci. En général, incanter un mantra
prend une action, à moins que le
contraire ne soit précisé.
Incantation
= autre personne. Cette arme s’uti-
Sanscrit / Âme
Quelques mantras
• Partager la Vertu •
Âtman : 2 pour 1
Effets : lorsqu’il prononce ce man-
tra, le PJ déverse dans une cible son
propre Âtman afin de la régénérer.
Le récipiendaire doit se trouver à
moins de (Mouvement x 2) mètres
+ 1 mètre par Succès au jet, et
il récupère 1 points d’Âtman par
tranche de 2 points dépensés par
le PJ.
• Légèreté du Dharma •
Âtman : 3
Effets : par l’incantation de ce
mantra, le PJ peut octroyer à une
cible (qui peut être lui-même) si-
tuée à moins de (Mouvement x 5)
mètres la capacité de se déplacer
dans les airs, comme si elle volait.
Ce déplacement prodigieux dure
autant de tours que de Succès
obtenus sur le jet du PJ. Le béné-
ficiaire de ce mantra voit des ailes
éthérées faites d’Âtman le porter
quand il s’élève dans les airs.
• Arme du Dharma •
Âtman : 4
Effets : avec ce mantra, le PJ fa-
çonne une arme constituée d’Ât-
man pure qui apparait dans un
rayon de (Esprit x 3) mètres – et
qui peut donc être brandie par une
247
lise avec la Compétence adéquate
en fonction de la forme choisie par
son invocateur et elle inflige (Âme
+ 1 par Succès obtenu sur le jet du
PJ) dommages. Elle perdure (Corps
x 2) tours et affecte aussi bien les
humains que les Asuras.
• Restaurer le Dharma •
Âtman : 5
Effets : le PJ peut rendre 1 point
de Conviction à sa cible, située à
moins de (Charisme x 3) mètres + 1
mètre par Succès obtenu sur le jet,
en incantant ce mantra. Il n’est pas
possible de rendre ainsi plus de 1
point de Conviction par scénario.
Règles du Jeu
 La Flèche Connaît • Sentir la Marque
adharma •
Son Chemin Âtman : 6
Effets : le PJ, en prononçant le
Conditions
mantra, étend sa perception mys-
• Mouvement à 3
tique autour de lui, afin de locali-
• Armes à Distance à 3
ser les êtres portant la marque des
• Avoir éliminé des Asuras de la
Asuras. Dans un rayon de (Esprit)
forêt de Kheda
mètres + 1 mètre par Succès obtenu
sur son jet, le PJ peut repérer les
Apanage du Gandharva Dha-
Asuras. Dans cette aire d’effet, il en
nurvidyaa, cette technique
connaît le nombre, la localisation
pluriséculaire n’a été ensei-
approximative et la puissance (en
gnée qu’à un très faible nombre
niveau de Chakra). Même un Asu-
d’élus : tous des héros ayant fait
ra utilisant sa Capacité de Méta-
leurs preuves sans distinction
morphose ou un pouvoir d’illusion
de castes. Elle permet à l’archer
se voit démasqué par ce mantra.
de frapper sa cible avec une
grande assurance, se jouant des
• Se protéger
obstacles ou de la distance.
des Maléfices •
Le PJ gagne un Succès automa-
Âtman : 7
248 tique à ses jets d’Armes à Dis-
Effets : le PJ peut, grâce à ce man-
tance. De plus, il peut retran-
tra, entourer une cible (qui peut
cher son niveau en Mouvement
être lui-même) d’une puissante
au nombre de dés malus affec-
aura d’Âtman pur. Celle-ci agit
tés à de tels jets (pouvant ainsi
comme une armure contre toute
annuler ou diminuer un malus
attaque venant d’un Asura (coup,
de couverture de la cible, de dis-
pouvoir, etc.). La cible doit se trou-
tance, de concentration…).
ver au maximum à (Mouvement
x 2) mètres du PJ et la protection de
l’aura bleutée est égale à (Âme x 3)
du PJ. Ce mantra dure un nombre
de tours égal au nombre de Succès
obtenu sur le jet.

• Lumière éblouissante
du Dharma •

Âtman : 7
Effets : avec ce mantra, le PJ irra-
die d’une violente lumière bleutée
à même d’éblouir quiconque la
voit. Pour une durée en tours égale
au nombre de Succès sur le jet du
PJ, les victimes subissent (Esprit)
dés malus à tous leurs jets impli-
quant de se servir de la vue (ce qui
pour les PNJ simplifiés peut im-
pliquer n’importe quelle Valeur ;
le MJ est invité à exercer son bon
sens). Pour les Asuras, le temps
d’effet est doublé.
• Onde apaisante
du Dharma •
Âtman : 8
Effets : par ce mantra, le PJ peut
soigner les blessures d’une cible
(qui peut être lui-même) située à
moins de (Mouvement x 3) mètres.
La personne recevant les bénéfices
du mantra regagne immédiatement
(Âme) du PJ points de Vitalité +
(Âme) par Succès obtenu sur le jet.
• Flamme purificatrice
du Dharma •
Âtman : 9
Effets : par l’incantation de ce
mantra, le PJ fait naître autour de
ses mains une flamme mystique
de couleur bleue. Il la projète à
une portée égale à (Mouvement
x 3) mètres. Ce feu ne blesse que
les Asuras et leur inflige (Âme x 3)
points de dégâts + (Âme) par Suc-
cès obtenu sur le jet. Utiliser ce
mantra est considéré comme une
attaque, contre laquelle un jet de
défense peut être tenté.
• Renforcer la Vertu •
Âtman : 10
Effets : ce mantra permet au PJ qui
le prononce d’améliorer un Trait de
sa cible (qui peut être lui-même).
Celle-ci doit se trouver à une por-
tée maximale de (Mouvement
x  3) mètres. Chaque Succès sur le
jet du PJ devient un dé bonus sur
tous les jets de la cible impliquant
le Trait renforcé. Cet effet dure
(Âme) tours durant un combat ou
(Âme) minutes hors affrontement.
Une même personne ne peut pas
recevoir les bénéfices de plus de
(Corps) mantras de ce genre.
• Trompeuse Illusion •
Âtman : 10
Effets : le PJ peut avec ce mantra
invoquer une image qui semblera
réelle à tous ceux qui la verront.
Cette illusion fera environ la taille
d’un être humain et perdurera du-
rant un nombre d’heures égal au
nombre de Succès obtenu sur le
jet du PJ. Pour créer une illusion
plus grande, il suffit d’incanter
plusieurs fois ce mantra au besoin.
249
Se rendre compte de la superche-
rie nécessite d’obtenir sur un jet de
Perception / Esprit autant ou plus
de Succès que (Esprit + Sanscrit)
du PJ. L’illusion est uniquement
visuelle : intangible, elle est de plus
immobile.
• Ressentir l’Âme •
Âtman : 11
Effets : quand il prononce ce man-
tra, le PJ s’insinue dans l’esprit
d’une cible située à moins de (Es-
prit x 5) mètres. Il peut alors lire ses
émotions (1 Succès), ses pensées (3
Succès) ou ses souvenirs (5 Succès)
durant (Âme x 10) secondes. Il est
également possible au PJ de trans-
mettre une émotion (2 Succès),
une pensée (4 Succès) ou un sou-
venir (6 Succès) à sa cible.
Créer
Règles
son du
Avatar
Jeu
 • Entrave de la Vertu • • Familier du Dharma •

Âtman : 12 Âtman : 15
Effets : en prononçant ce man- Effets : en incantant ce mantra, le
tra, le PJ entoure une cible située PJ crée un être constitué d’Âtman
au maximum à (Mouvement x 2) pur. Celui-ci prend la forme dési-
mètres de liens d’Âtman. La per- rée par son invocateur et reste à ses
sonne ainsi entravée écope à tous côtés pendant une durée en tours
ses jets physiques (déplacement, égale au nombre de Succès obtenu
attaque, etc.) d’un nombre de dés sur le jet par le PJ. Ses caractéris-
malus égal au nombre de Succès tiques sont les suivantes :
sur le jet du PJ (pour les PNJ sim-
plifiés, leur Valeurs physique et de Familier du Dharma :
combat sont diminuées de 1 par
Succès sur le jet). Cet effet dure • Corps : Corps de l’invocateur.
(Corps) tours durant un combat • Mouvement : Mouvement de
ou (Corps) minutes hors affronte- l’invocateur.
ment. Utiliser ce mantra est consi- • Esprit : Esprit de l’invocateur.
déré comme une attaque, contre • Charisme : Charisme de l’in-
laquelle un jet de défense peut être vocateur.
tenté. • Vitalité : Âme de l’invocateur
x 8.
• Appréhender • Âtman : Âme de l’invocateur
250 le Dharma • x 5.
• Spécial : l’être d’Âtman
Âtman : 14 connait les mêmes mantras et
Effets : ce mantra permet au PJ de mandalas que son invocateur
littéralement visionner le Dhar- et peut les utiliser.
ma de sa cible, située à moins de
(Esprit x 3) mètres. Il peut ainsi
apprendre presque tout à son su-
jet : son Dharma, son niveau de
Chakra, ses Karmas et son nombre
de points de Conviction. Chaque
Succès obtenu sur le jet permet
d’apprendre une information
parmi celles énoncées. Avec les
PNJ mineurs, ce mantra donne
accès aux informations suivantes :
niveau de Chakra, une Valeur au
choix. Utiliser ce mantra permet
de connaître automatiquement la
nature de la cible : humain, Asura,
Avatar, être mythique, etc.
 Les mandalas
es mandalas sont des cercles
L mystiques permettant de bénir
ou protéger une aire particulière.
Le Deva Vishnu entoura la créa-
tion du premier mandala afin de la
stabiliser après que Brahmâ lui ait
donné forme.
Tracer un mandala
Pour tracer un mandala, le Brah-
mane doit le visionner dans son
esprit et le dessiner de façon vi-
sible (avec de l’encre, du sable, de
la poudre colorée, etc.) ; ce dessin
peut être effectué au sol, sur un
objet ou dans l’air, auquel cas sa
nature mystique lui permet de se
« maintenir ». Il faut alors réussir
un jet de Sanscrit / Âme et dépen-
ser la quantité d’Âtman requise
(même en cas d’échec au jet) : le
mandala tracé produit dès lors ses
effets, précisés dans la description
de celui-ci. Dessiner un mandala
peut occuper des durées diverses,
d’une action à plusieurs minutes ;
ce temps est précisé dans sa des-
cription.
Tracer un mandala
= Âtman : 6
Sanscrit / Âme
Quelques mandalas
• Le Mandala qui
oblitère le Soleil •
Âtman : 5
Temps : 5 minutes
Effets : Ce mandala doit être tracé
dans une pièce délimitée. Une fois
achevé, celle-ci se trouve plon-
gée dans le noir le plus total, une
obscurité qui étouffe toute source
de lumière. Toutes les personnes
situées dans la pièce souffrent des
malus habituels dus à l’obscurité.
L’effet dure (Esprit + 1 par Succès
obtenu sur le jet par le PJ) tours.
• Le Mandala qui éclaire
les Ténèbres •
Âtman : 5
Temps : 5 minutes 251
Effets : Ce mandala doit être tracé
dans une pièce délimitée. Une fois
achevé, celle-ci se trouve totalement
éclairée d’une belle lumière bleutée.
Toutes les ombres sont chassées, il
ne reste aucun recoin enténébré.
L’effet dure (Esprit + 1 par Succès ob-
tenu sur le jet par le PJ) minutes.
• Le Mandala qui
Renforce l’Attaque •
Temps : 1 action
Effets : Tracé sur une arme, ce man-
dala permet à celle-ci de doubler
ses dégâts contre un Asura. Une
fois dessiné, il reste en sommeil le
temps que le porteur de l’arme se
trouve en présence d’un tel être ;
alors il s’active et son effet dure un
nombre de tours égal au nombre de
Succès obtenu sur le jet.
Règles du Jeu
252 • Le Mandala qui
Renforce la Défense •
Âtman : 6
Temps : 1 action
Effets : Tracé sur une armure,
ce mandala permet à celle-ci de
doubler sa protection contre les
attaques d’un Asura (coup, pou-
voir…). Une fois dessiné, il reste en
sommeil le temps que le porteur de
l’armure se trouve en présence d’un
tel être ; alors il s’active et son effet
dure un nombre de tours égal au
nombre de Succès obtenu sur le jet.
• Le Mandala qui
écrase les Péchés •
Âtman : 7
Temps : 5 minutes
Effets : Tracé au sol, ce mandala
multiplie la gravité dans une aire
d’effet de (Âme x 3) mètres et ce
durant 6 heures. Tout être pris
dans son rayon d’action subit
un nombre de dés malus égal au
nombre de Succès sur le jet du PJ à
toutes ses actions physiques (pour
les PNJ simplifiés, leur Corps et
Mouvement sont diminués de 1 par
Succès sur le jet).
• Le Mandala qui
Blesse les Démons •
Âtman : 7
Temps : 1 action
Effets : Tracé sur le sol, ce man-
dala devient une véritable bombe
qui se déclenche dès qu’un Asura
passe à moins de (Mouvement x 2)
mètres. Elle explose alors dans une
gerbe de flammes bleues et inflige
à l’Asura (Âme x 3) point de dégât +
(Âme) par Succès obtenu sur le jet.
Ce mandala perdure tant qu’il n’a
pas été déclenché.
• Le Mandala qui
Repousse les Démons •
Âtman : 8
Temps : 5 minutes
Effets : Ce mandala élève autour
d’une aire égale à (Mouvement x 5)
mètres une barrière repoussant les
Asuras, et ce pendant 6 heures.
Aucun Asura dont le niveau de
Chakra est inférieur ou égal au
nombre de Succès obtenu sur le
jet ne peut la franchir : il ressent
une vive douleur en essayant. Les
Asuras plus puissants peuvent par
contre détruire ce mandala assez
aisément…
• Le Mandala qui
Enferme les Démons •
Âtman : 9
Temps : 5 minutes
Effets : Ce mandala recouvre
une aire égale à (Mouvement
x  3) mètres. Cette zone devient
un piège à Asuras redoutable :
lorsqu’un tel être y pénètre, une
barrière d’Âtman l’entoure de
toute part et l’enferme dans le
mandala. Aucun Asura dont le
niveau de Chakra est inférieur ou
égal au nombre de Succès obtenu
sur le jet ne peut s’en échapper :
il reçoit (Âme) points de dégât
à chaque tentative. Les Asu-
ras plus puissants peuvent par
contre détruire ce mandala assez
aisément… Ce mandala dure 6
heures.
• Le Mandala qui
Préserve la Vie •
Âtman : 10
Temps : 10 minutes
Effets : Une fois le mandala tracé,
tous ceux qui sont situés dans son
aire d’effet (égale à (Mouvement
x 5) mètres) voient leur récupéra-
tion de Vitalité améliorée. En effet,
celle-ci est augmentée de (Âme)
du PJ, effet s’appliquant sur la régé-
nération naturelle, les soins, l’uti-
lisation de points de Conviction
et même les pouvoirs de guérison.
Ce mandala perdure 12 heures par
Succès obtenu sur le jet.
• Le Mandala qui
Préserve l’Énergie •
Âtman : 10
Temps : 10 minutes
Effets : Une fois le mandala tracé,
253
tous ceux qui sont situés dans son
aire d’effet (égale à (Mouvement
x 5) mètres) voient leur récupéra-
tion d’Âtman améliorée. En effet,
celle-ci est augmentée de (Âme)
du PJ, effet s’appliquant sur la régé-
nération naturelle, l’utilisation de
points de Conviction et même les
pouvoirs de récupération. Ce man-
dala perdure 12 heures par Succès
obtenu sur le jet.
• Le Mandala qui
enseigne la Vertu •
Âtman : 10
Temps : 1 heure
Effets : Ce mandala doit être tracé
sur une personne (qui peut être le
PJ lui-même) au moyen de henné,
de peinture corporelle, de pig-
ments divers... Il en existe de nom-
Règles du Jeu
 breuses variantes et pour chacune,
chaque Succès sur le jet du PJ de-
vient un dé bonus sur tous les jets
d’une Compétence précise – choi-
sie lors du traçage du mandala.
Cet effet dure (Âme) tours durant
un combat ou (Âme) minutes
hors affrontement. Une personne
peut arborer au maximum (Corps)
mandalas de ce genre (chacun
pour une compétence différente).
• Le Mandala qui
Abrite le Vertueux •
Âtman : 11
Temps : 1 action
Effets : Tracé dans l’air devant le
PJ, ce mandala se matérialise sous
la forme d’un bouclier circulaire
d’énergie bleue. Perdurant pendant
(Corps) tours, il offre une protec-
tion de (Âme x 3) + (Âme) par Suc-
254 cès obtenu sur le jet. Cette protec-
tion s’applique à toutes les attaques,
pas seulement à celles des Asuras.
• Le Mandala qui
transmet la Parole •
Âtman : 11
Temps : 30 minutes
Effets : En premier lieu, le PJ doit tra-
cer ce mandala à un endroit (ce qui ne
lui coûte pas dÂtman) et le personna-
liser en lui ajoutant un petit symbole.
Puis il pourra tracer le même manda-
la (avec le même symbole) ailleurs :
toute parole qu’il prononcera devant
sera alors transmise au premier man-
dala – les personnes se trouvant à
proximité entendront le PJ comme
s’ils étaient à côté de lui. L’effet dure
(Succès obtenu sur le jet x 5) minutes.
Il est possible de créer au maximum
(Esprit) mandalas-récepteurs.
• Le Mandala qui
Voit par-delà la Vision •
Âtman : 12
Temps : 1 heure
Effets : Une fois tracé, ce man-
dala est comme une fenêtre s’ou-
vrant sur un lieu que le PJ souhaite
observer. Il n’est pas besoin de
connaître le lieu en question, par
contre il faut avoir une idée ap-
proximative d’où il se trouve. La
vision dure (Succès obtenu sur le
jet x 5) minutes, et elle n’offre que
l’image et pas le son.
• Le Mandala qui
Transporte le Vertueux •
Âtman : 16
Temps : 1 heure
Effets : Tracé au sol, ce mandala
devient une porte mystique per-
mettant au PJ et à autant de per-
sonnes que le nombre de Succès
obtenu sur le jet de se rendre en
n’importe quel endroit de Prithîvi.
La seule restriction est que le PJ
doit déjà être passé dans ce lieu, sa
présence passée y ayant laissé une
ancre à laquelle le mandala peut se
raccrocher. Une fois le transport
effectué, le mandala s’efface.
Évolution
Aventure après aventure, les PJ
s’enrichissent de leurs réussites et
de leurs échecs. Ils acquièrent une
expérience qui leur permet d’évo-
luer et de s’améliorer pour relever
des défis plus nombreux encore.
 Condition pour gagner des points d’évolution
Participer à la partie
Interpréter son rôle correctement
Contribuer à la bonne ambiance autour de la table
Se confronter à un obstacle important
(énigme, combat, diplomatie, etc.)
Proposer une idée faisant avancer l’histoire
Gagner
de l’expérience
es points d’évolution sont une
L forme de récompense que le
PJ tire de son expérience. Chaque
aventure, chaque épreuve, chaque
obstacle sur son parcours lui ap-
prennent quelque chose ; même une
défaite ou un échec sont porteurs de
sens pour celui qui sait se remettre
en question. Et toutes ces turpi-
tudes permettent finalement au PJ
de s’aguerrir, de s’endurcir, de mieux
comprendre le monde également.
Afin de simuler ce gain d’expé-
rience, le MJ distribue à chaque
fin de partie des points d’évo-
lution que le joueur pourra en-
suite dépenser pour améliorer
les caractéristiques de son PJ. En
général, après une partie de plu-
sieurs heures dans une bonne am-
biance, la moyenne d’expérience
gagnée par un PJ doit se situer
entre 3 et 6 points d’évolution.
Vous trouverez ci-dessus un petit
barème indicatif sous forme de
tableau qui pourra servir de guide
au MJ lors de la distribution des
points d’évolution.
Gain
1 point
1 à 2 points
1 à 2 points
1 à 2 points
1 à 2 points
Points d’évolution
& Total d’évolution
Sur la fiche du PJ, le joueur doit
bien distinguer les points d’évo-
lution possédés sur le moment
(avant leur dépense) de la valeur
que l’on appelle le Total d’évolu-
tion, qui n’est autre que la somme
de tous les points d’évolution ga-
gnés par le PJ depuis le début de la
campagne (ou la dernière remise à 255
zéro de cette jauge).
Total d’évolution
=
somme de tous les points d’évo-
lution du PJ depuis le début ou
la dernière remise à 0.
S’améliorer
par l’expérience
es points d’évolution durement
L gagnés durant ses aventures
vont permettre au PJ de s’améliorer.
Ils symbolisent en quelque sorte
son apprentissage de la vie, son
endurcissement face aux épreuves,
sa capacité à s’adapter et à tirer des
leçons des situations par lui vécues.
Créer
Règles
son du
Avatar
Jeu

Traits
Lorsqu’un PJ souhaite augmenter
le niveau de l’un de ses Traits, il lui
faut dépenser :
(niveau à atteindre x 5)
points d’évolution.
Ainsi pour passer de 3 à 4 dans un
Trait, 20 points d’évolution sont
requis.
Une fois un Trait changé, toutes les
autres données techniques qui en
dépendent sont également modi-
fiées (Vitalité, Âtman, etc.).
Compétences
256 Lorsqu’un PJ souhaite augmenter
le niveau de l’une de ses Compé-
tences, il lui faut dépenser :
(niveau à atteindre x 3)
points d’évolution.
Ainsi pour passer une Compétence
de 2 à 3, 9 points d’évolution sont
requis. Apprendre une nouvelle
Compétence (soit passer de 0 à 1)
requiert une dépense de 3 points.
Enseignements
Lorsqu’un PJ souhaite apprendre
un nouvel Enseignement, il ne
peut se contenter de dépenser des
points d’évolution. Il lui faut éga-
lement justifier cela : après tout,
un Enseignement s’acquiert au-
près d’un maître, dans une école, à
la rigueur en autodidacte avec un
manuel ou après un long entraî-
nement. Il faut que le joueur soit
capable d’expliquer comment son
Avatar a su convaincre un guru
réputé de lui enseigner cette tech-
nique, la façon dont il a fait jouer
ses relations pour intégrer cette
prestigieuse académie, etc. Sou-
vent, maîtriser un Enseignement
prend du temps, la justification
peut donc donner lieu à un petit
scénario en solo, ou se placer entre
deux sessions de jeu pour ne pas
ralentir le rythme de la campagne.
Si le MJ juge la justification plau-
sible et pertinente, il peut autori-
ser le PJ à acquérir l’Enseignement
souhaité qui doit alors dépenser 8
points d’évolution pour entéri-
ner cela.
Magie
Comme pour les Enseignements,
apprendre de nouveaux mantras
ou mandalas n’est pas chose ano-
dine et ne peut se faire par une
dépense automatique de points
d’évolution. La magie du Dharma
est jalousement gardée par les
Brahmanes, ses secrets consignés
dans d’épais rouleaux placés sous
bonne garde. Il faut se montrer
digne de sa caste pour se voir en-
seigner de nouveaux mantras ou
mandalas. Toutefois, la plupart des
Brahmanes ont accès à des facilités
d’apprentissage : après tout, ils ont
été formés par un guru ou au sein
d’un ermitage, ils ont souvent des
relations justifiant l’apprentissage
de nouvelles facettes de la magie
du Dharma.
Lorsqu’un Brahmane acquiert un
nouveau mantra ou mandala, il
doit également dépenser 6 points
d’évolution pour confirmer son
apprentissage.
N.B. : Techniquement, rien n’em-
pêche une personne n’apparte-
nant pas à la caste des Brahmanes
de maîtriser la magie. C’est un fait
coutumier : seuls les Brahmanes
se voient enseigner des mantras et
des mandalas. Pourtant, l’histoire
montre que des individus d’autres
castes savaient parfois faire appel
à la puissance du Dharma ; c’est en
général considéré comme une injure
envers les Brahmanes et donc jugé
illégal. Reste que si un PJ non-Brah-
mane souhaite acquérir un mantra
ou un mandala, cela lui est possible
en terme de jeu. Le joueur doit juste
être capable de justifier cela de la
façon la plus cohérente possible
(même les gurus les plus excen-
triques ne versent pas dans une telle
hérésie).
Gagner ou perdre
des Karmas
En cours de campagne, il est tout à
fait possible d’acquérir ou de perdre
des Karmas. Cela n’est gouverné par
aucun principe technique, hormis
la mention dans la liste des Karmas
de ceux qu’il est possible d’acquérir
en cours de jeu.
Il faut qu’un tel gain ou une telle perte
soient logiques dans l’évolution de
la campagne et de la trame person-
nelle du PJ – et en conséquence, ce
dernier peut aussi bien perdre ou ga-
gner un Karma dans sa globalité que
juste son côté positif ou négatif. Par
exemple, un PJ possédant un Héri-
tage et qui parvient à se débarrasser
de l’ennemi qui voulait l’en spolier
garde le bénéfice de ce Karma mais
n’en aura plus les inconvénients (à
moins que le MJ décide qu’un nou-
vel adversaire – pourquoi pas le fils
ou le disciple du précédent – ne
décide de continuer à poursuivre le
PJ). De même, un Ksatriya peut voir
son comportement évoluer au cours
de la campagne, devenant moins ri-
gide, plus compatissant à l’égard des
castes inférieures et ce en fonction
de l’interprétation du joueur.
Il faut donc garder à l’esprit que
les Karmas peuvent s’acquérir ou
se perdre en accord avec les évène-
ments de la campagne et l’évolution
des PJ, d’un point de vue narratif
plus que technique. C’est un élé-
257
ment de l’histoire du groupe que MJ
et joueurs doivent bâtir ensemble.
Ouvrir ses
Chakras
Ouvrir
un nouveau Chakra
Ouvrir un nouveau Chakra est
une expérience hautement sym-
bolique pour un Avatar : cela re-
présente un pas de plus sur la voie
de sa divinité retrouvée mais plus
encore, chaque nouveau Chakra
qu’il maîtrise lui ouvre un peu
plus les portes de son âme. Il va
retrouver des souvenirs, com-
Créer
Règles
son du
Avatar
Jeu
 prendre certaines réalités, faire
évoluer sa personnalité à mesure
que celle du Deva qu’il fut fusion-
nera avec son âme mortelle…
L’ouverture du nouveau Chakra
devient possible lorsque, techni-
quement, le Total d’évolution du PJ
devient égal au niveau de Chakra à
atteindre x 10. Le Total d’évolution
est alors remis à zéro. Par contre,
cette ouverture n’est pas automa-
tique. Il faut, pour la valider,
que le PJ vive une expérience
très intense qui entérinera sa
progression.
Par exemple : mener un combat
acharné (qu’il soit remporté ou
perdu), frôler la mort, connaître
le grand amour, être initié à une
vérité cachée du monde, en ap-
prendre plus sur sa véritable na-
258 ture, visiter la cité en ruine des
Deva, etc.
Si ces deux conditions sont rem-
plies : l’Avatar voit s’ouvrir un nou-
veau Chakra et bénéficie de tous
les avantages allant avec (augmen-
tation des caractéristiques qui en
dépendent, apparition et appren-
tissage d’un nouveau pouvoir de sa
Devâstra, etc.).
Le nouveau Chakra s’ouvre quand :
Total d’évolution
= rive lorsqu’un Avatar déclenche
niveau du Chakra à ouvrir x 10
Remise à 0 du Total d’évolution.
La Transcendance
Parfois, un Avatar parvient à faire
fusionner la partie d’âme divine
qui est en lui avec celle qui est
contenue dans sa Devâstra. Cela
ne dure souvent que peu de temps
mais durant ces quelques instants,
l’Avatar retrouve une partie de sa
nature de Deva et ce quel que soit
son niveau de Chakra.
La puissance afflue alors en lui, en
même temps que des souvenirs
ou une personnalité qui peuvent
avoir tendance à prendre le pas sur
les siens. En effet, faire revenir en
soi le Deva dont on est l’incarna-
tion ne doit pas se faire à la légère :
d’antiques savoirs peuvent refaire
surface et leur puissance brute n’a
aucun mal à balayer une fragile
psyché mortelle.
Pour opérer cette fusion spiri-
tuelle, l’Avatar doit prononcer la
syllabe de l’unité : « ôhm ». Réson-
nant à travers le Dharma, celle-ci
brise momentanément la barrière
existant entre l’âme de l’Avatar et
celle de la Devâstra, leur permet-
tant d’entrer en communion. On
appelle cet état la Transcendance,
car l’Avatar a bel et bien transcendé
sa condition de mortel, fut-ce pour
un bref moment.
En termes de jeu, voici ce qui ar-
sa Transcendance :
• Il lui faut déjà prononcer le «
ôhm » de l’unité et dépenser 1
point de Conviction afin d’en-
trer dans cet état. Sa peau de-
vient alors bleue et son corps se
 met à irradier une puissante aura Après la fin de la Transcendance, il
d’Âtman divin. arrive également bien souvent que
• Il gagne un nombre de Suc- la fusion des deux moitiés de l’âme
cès automatiques égal à son divine laisse des traces dans l’esprit
niveau de Chakra sur tous ses du PJ. Des souvenirs de la vie du
jets. Deva qu’il était jadis ressurgissent,
• La Transcendance ne dure mais détachés de leur contexte,
qu’un nombre de tours égal à semblant ne pas avoir de sens.
son niveau de Chakra, ou un Surtout, ils ont tendance à effacer
même nombre de minutes hors une partie de la mémoire du PJ : il
situation de combat. Si l’Avatar n’est pas rare qu’un Avatar oublie
devait voir sa Vitalité tomber à 0 le visage de sa mère, l’amour qu’il
alors qu’il est encore transcendé, voue à son épouse ou le nom de
cet état cesserait aussitôt. son meilleur ami après avoir abusé
• Il est possible de prolonger la de la Transcendance. Plus grave
Transcendance d’un tour / encore, la personnalité du Deva
d’une minute de plus en dé- déteint peu à peu sur celle du PJ, le
pensant 1 point de Conviction rendant plus détaché, indifférent
– et ce tant que le PJ peut en dé- ou désinvolte.
penser.
• À la fin de cette durée, la Trans- Le MJ doit donc veiller à ce que les
cendance cesse ; l’apparence de joueurs qui usent (voire abusent)
l’Avatar redevient normale. de la Transcendance en interprè-
tent toutes les conséquences sur
259
Du point de vue de l’interpréta- leurs PJ.
tion, la Transcendance a égale-
ment un impact réel. Ainsi, un
Avatar transcendé retrouve cette
part d’inhumanité qui était celle
du Deva qu’il incarne : une telle
divinité est souvent arrogante,
sans pitié pour un adversaire ou
méprisante à l’égard des mortels
(cela peut dépendre de sa nature
et de ses domaines divins). C’est
une sorte d’indifférence qui se ma-
nifeste, celle des êtres immortels
qui n’ont cure du sort immédiat
des inférieurs. Le joueur doit tenir
compte de cela lorsqu’il décide de
faire entrer son PJ dans un état de
Transcendance ; il doit interpréter
ce rôle de dieu détaché, parfois en
contradiction même avec la per-
sonnalité du PJ.

Créer
Règles
son du
Avatar
Jeu
 Améliorer sa
Devâstra
Nature
Un PJ qui souhaite améliorer la na-
ture même de sa Devâstra peut :
échanger 4 points d’évolution
contre 1 point de Nature.
Celui-ci peut alors être dépensé
comme indiqué dans le chapitre
sur la création de la Devâstra.
Pouvoirs
Il est possible d’améliorer les
pouvoirs de la Devâstra grâce aux
points d’évolution. Le PJ peut :
260
échanger 3 points d’évolution
contre 1 point à dépenser dans
cette amélioration.
Expliqué autrement : il suffit au
joueur de calculer, après amélio-
ration (augmentation d’un effet,
adjonction d’un nouvel effet, etc.),
le nouveau coût de son pouvoir
puis d’y soustraire l’ancien coût. Il
multiplie ensuite le résultat par 3
afin d’obtenir la somme de points
d’évolution à dépenser pour per-
fectionner son pouvoir.
Aucun pouvoir ne peut dépasser,
après améliorations par des points
d’évolution, le double de son coût
de création.
Exemple :
Lamâka souhaite améliorer la Fu-
rie du Dieu-singe, pouvoir de ni-
veau 1 de sa Devâstra le Bâton du
Dieu-singe. Il veut y adjoindre une
durée de 1 tour afin que le Succès
automatique en Armes longues
soit effectif sur les diverses actions
effectuées durant ce laps de temps
(attaques mais aussi parades…). Il
lui faut donc passer la durée de 0
à 1 tour, ce qui coûte 2 points. Cela
réclame une dépense de 6 points
d’évolution.
Vu d’une autre façon, Lamâka cal-
cule le nouveau coût de son pou-
voir (2 points de base + 2 points
pour la durée) et y soustrait l’an-
cien coût (2 points). Il multiple le
résultat par 3 et obtient 6 points
d’évolution à dépenser.
La Furie du Dieu-singe était un
pouvoir de niveau 1, ayant un coût
de 2 points à la création. Avec cette
amélioration, son coût passe à 4
soit le double de celui de création :
ce pouvoir ne pourra donc plus
être perfectionné par la dépense de
points d’évolution.
S’aventurer
dans
Prithivî

A fin de présenter Devâstra – Réincarnation, les conseils pour

mener ce jeu et y construire des scénarios, nous développe-
rons essentiellement deux axes.
Le premier reprend une construction classique pour un scéna-
rio de jeu de rôle ; on y retrouvera les notions de spécificités
et de scénario-type.
Le second s’attache plus à la saveur issue du shonen manga qui
imprègne cet univers et, pas forcément de la même façon, les
intrigues appelées à s’y dérouler.
261

Devâstra –
Réincarnation,
Le jeu de rôle
Cette approche consiste à analyser
les aspects « rôlistes » de Devâstra
– Réincarnation afin d’en déduire
des principes récurrents pour la
construction de scénarios, mais
développe aussi le moyen de dé-
tourner ou d’inverser ces principes
pour mieux surprendre les joueurs.
Scénario-type
a notion de scénario-type dé-
L signe l’intrigue de base propre
au jeu, celle autour de laquelle sera
construite une bonne partie des
aventures.
Dans le cas de Devâstra – Réincar-
nation, celui-ci est simple et peut
s’énoncer de la façon suivante :
« Confrontés à un problème
provoqué par des Asuras, les PJ
utilisent leurs Devâstras pour
éliminer ces créatures. »

Conseils de Maîtrise
 À partir de ce postulat élémen-
taire, il est possible de construire
plusieurs scénarios standards as-
sez facilement. En développant
ceux-ci plus avant, des particula-
rités vont se dégager qui créeront
l’unicité de chacun.
Prenons un exemple classique : les
PJ volent au secours de voyageurs
dont le campement est la cible
de plusieurs Asuras. En creusant
plus avant, on en arrive à devoir
détailler certains points. Tout
d’abord, il convient de décrire un
minimum le campement en ques-
tion. Déplacé chaque jour au gré
du voyage, il est constitué d’abris
en toile faciles à monter et démon-
ter, dont le rôle est de protéger des
intempéries et du froid, mais aussi
de divers ballots mystérieux. De
plus, il convient de préciser d’où
262 viennent les voyageurs, où ils se
rendent et dans quel but. Du côté
des Asuras, il est aisé de décrire
brièvement ceux qui constituent
le gros des troupes une fois que
l’on aura décidé de combien ils
sont exactement. Un peu plus
d’attention sera apportée à leur(s)
meneur(s).
Puis vient la question qui don-
nera son dynamisme au scénario :
Pourquoi attaquent-ils ces voya-
geurs en particulier ? Pour récu-
pérer des marchandises en leur
possession ? Par pure méchan-
ceté  ? Pour se nourrir ? Parce que
les humains ont eu le malheur de
se trouver sur leur route alors que
les Asuras eux-mêmes fuient une
grande menace ? Déjà, des possi-
bilités se dessinent pour la trame.
Celle qui conviendra le plus au MJ
lui permettra sans nul doute de
construire un scénario à son goût. Il
peut pousser aussi loin qu’il le sou-
haite le détail, pour éventuellement
articuler des intrigues secondaires
autour d’une trame de base simple
(en faisant se nouer une idylle entre
une voyageuse et un PJ, en insérant
dans le groupe d’Asuras une Némé-
sis d’un autre PJ, etc.).
Bien entendu, énoncé ainsi, le pos-
tulat du scénario-type de Devâstra
– Réincarnation risque de paraître
simpliste. Il faut tenir compte alors
de la grande diversité à la fois des
Asuras (dont les buts, moyens d’ac-
tion et pouvoirs peuvent grande-
ment différer) et des PJ (eux-mêmes
ayant des méthodes ou amitiés /
inimitiés qui vont jouer, sans même
parler des possibilités techniques
que leur offrent leurs Devâstras).
Ainsi, on peut aussi bien imaginer
un Asura bestial et puissant à la tête
d’une horde qu’il faudra affronter
physiquement pour défendre une
ville menacée, qu’un Rakshasa à
l’apparence humaine semant la
zizanie dans une cour et qu’il fau-
dra démasquer en louvoyant entre
diverses intrigues. Sur une même
base, le scénario-type peut ainsi
être fort divers et permettre de dé-
velopper bien des aspects du jeu.
Prendre à
contre-pied
L’autre intérêt du scénario-type est
de contourner les bases qu’il im-
plique pour obtenir des intrigues
différentes. En reprenant chacun
de ses éléments, on fait apparaître
de nouvelles possibilités.
Plutôt que de poser un problème,
les Asuras pourraient protéger
voire aider des humains (contre
des brigands, des bêtes sauvages,
d’autres Asuras ou même des Ava-
tars au comportement inhabituel).
Qu’est-ce qui se cache derrière ces
agissements ?
Les problèmes pourraient ne pas
être causés par des Asuras mais
par des brigands tout ce qu’il y a de
plus humains (qui éventuellement
voudraient se faire passer pour des
Asuras). Les PJ ne peuvent alors
pas se contenter de les éliminer pu-
rement et simplement : ils devront
les défaire sans les tuer et éventuel-
lement les remettre à une autorité
compétente. Et si l’autorité com-
pétente est justement à l’origine de
ces méfaits ? Un abus de pouvoir
ou une affaire de corruption pour-
raient être à l’origine de cela ou (et
on revient là aux principes posés
par le scénario-type) des Asuras
manipulant des humains auxquels
incombent des responsabilités et
une certaine forme d’autorité. Les
PJ pourraient alors être confron-
tés à des ennemis influents contre
lesquels la violence n’est pas forcé-
ment la meilleure solution.
D’autre part, on peut également
imaginer que, pour une raison ou
une autre, les PJ ne puissent pas
avoir recours à leurs Devâstras.
Par un concours de circonstances,
ils peuvent se retrouver privés de
ces précieux objets et devoir se dé-
mener pour les retrouver, en sur-
montant par leurs propres moyens
les obstacles qui se mettront sur
leur chemin. Il peut aussi leur
apparaître nécessaire de dissimu-
ler leur nature particulière. Ainsi
par exemple, les Avatars peuvent
avoir été proscrits d’une cité pour
des raisons historiques. Confron-
tés à un fléau lié aux Asuras, les
dirigeants de la cité s’en tiennent
à leurs convictions mais doivent
trouver une autre solution à leur
problème. Les PJ vont vouloir les
aider mais devront se priver volon-
tairement de leurs pouvoirs pour ne
pas se mettre la population à dos.
Les autres
intrigues
Au-delà du scénario-type s’ouvrent
bien entendu d’autres possibilités.
En effet, les enjeux au niveau de
Prithivî sont nombreux et peuvent
être abordés de plusieurs façons.
En plus des Asuras, il est possible 263
que les relations entre Akodya et
Pushkala se retrouvent au centre
des scénarios voire influent ceux-
ci. La guerre semble imminente
entre ces deux royaumes et les Ava-
tars seront appelés à jouer un rôle
essentiel dans celle-ci ou dans les
manœuvres pour l’éviter. Cepen-
dant, il reste également possible
de jouer là-dessus pour mettre
en scène une alliance forcée entre
ces deux ennemis pour lutter, par
exemple, contre des Asuras extrê-
mement puissants (voire contre
une faction dont les intérêts nui-
sent aux deux royaumes).
De la même façon, d’autres organi-
sations agissent plus ou moins ou-
vertement et peuvent donner lieu à
des scénarios bien ancrés dans De-
vâstra – Réincarnation. Les in-
touchables ayant rejoint Sakaruna
Conseils de Maîtrise
 veulent mettre à bas le système de
caste. La faction Chaaya détruit les
sceaux l’un après l’autre, facilitant
le retour sur terre des Asuras. Etc.
Spécificités
n retrouve ici les traits carac-
O téristiques du jeu, qui feront
qu’une partie de Devâstra – Réin-
carnation sera différente de celles
que permettent d’autres jeux.
Chambouler
l’ordre établi
ou profiter du
cadre de jeu
Prithivî reste très proche de l’Inde
264 antique (géographiquement, cultu-
rellement, socialement). On en
retrouve donc les éléments visuels
et globalement la faune et la flore,
mais aussi les us et coutumes. La
religion, liée au Dharma, est très
présente malgré l’absence pro-
longée des dieux. Le système des
castes est au centre de la vie quo-
tidienne, même si l’émergence des
Avatars vient le remettre en cause
en concernant tout le monde, sans
distinction d’origine.
Plus que jamais, les acquis sociaux
et culturels se trouvent donc remis
en question et les PJ auront, s’ils
le souhaitent, un rôle à jouer. Les
opportunités sont nombreuses, de
même que les angles d’approche.
Plus que la guerre, le MJ pourra
choisir de mettre en avant l’es-
pionnage (les cités indépendantes
gardent les royaumes sous sur-
veillance discrète, afin de s’éviter
de mauvaises surprises), les trac-
tations politiques (l’alliance hou-
leuse entre Akodya et Panditya)
ou les négociations, voire même
le conflit économique (Pushkala
décidant de priver Akodya de li-
vraisons en pirama). Pour mettre
en avant les intrigues mystiques
et religieuses, c’est l’approche du
conflit social qui pourra être choi-
sie (opposant les extrémistes de
Panditya à Sakaruna).
Les nombreuses factions dévelop-
pées sont ici pour faciliter ces intri-
gues, et pour mettre à disposition
alliés et ennemis qui viendront
étoffer les spécificités du jeu. De
plus, de nombreuses amorces de
campagne sont présentées tout au
long de ce livre : lever la malédic-
tion du peuple singe, délivrer Prati-
bimba de l’occupation, convaincre
Kalki de se ranger aux côtés de
l’humanité, etc. Sans même par-
ler des PNJ avec qui les PJ peuvent
se lier d’une façon ou d’une autre
(quel Avatar ne tomberait pas sous
le charme de Sundarî ?).
Un parcours
initiatique
L’histoire de l’Humanité telle que
tout le monde la connaît est un
mensonge, et les PJ pourront petit
à petit lever le voile sur les secrets
qui restent dissimulés depuis si
longtemps. Ainsi, ils découvriront
progressivement le monde qui
les entoure et ce qui a conduit à
la situation actuelle. En compre-
nant mieux Prithivî, ils sauront
probablement mieux protéger
leur patrie. Apprendre la réalité
derrière la mystification, percer
les mystères de la cité en ruine au
sommet du Mont Sumeru, décou-
vrir le Mandala de l’Oubli, faire le
lien entre l’émergence des Avatars
et le retour massif des Asuras, etc.
sont autant d’étapes qui pourront
jalonner leur découverte de la vé-
rité qui fut jadis dissimulée aux
hommes… Il y a matière pour le MJ
à construire toute une campagne,
ou plus modestement de nom-
breux éléments dont il pourra sau-
poudrer ses scénarios pour amener
les PJ à s’impliquer plus avant dans
les coulisses de l’univers.
Mais le parcours initiatique des
PJ se déroule également à d’autres
niveaux. Plus que des périodes
historiques, ce sont des zones géo-
graphiques qui restent à explorer.
Sans aller jusqu’à celles qui sont
totalement envahies par les Asu-
ras (et encore : une campagne type
reconquista est possible), les ré-
gions les plus reculées sont proba-
blement méconnues des PJ. Après
tout en-dehors de certaines profes-
sions, il est plutôt rare de parcou-
rir le continent de long en large ;
d’autant plus que les PJ sont jeunes
et n’en ont peut-être tout simple-
ment pas encore eu l’occasion.
Enfin, l’aboutissement de ces aven-
tures pourra être tout simplement
pour les PJ d’apprendre à mieux
connaître leurs camarades, voire
à mieux se connaître eux-mêmes.
Chacun, par le biais de sa Devâs-
tra, découvrira petit à petit le Deva
dont il héberge la moitié d’âme.
Ceci englobe aussi bien la façon
d’être de celui-ci et ses convic-
tions que les souvenirs qu’il a pu
accumuler au cours de sa vie sur
Prithivî. La dynamique du groupe
peut ainsi changer à mesure de ces
révélations
Les PJ doivent évoluer et faire évo-
luer le monde avec eux : ils ont un
impact sur le destin de celui-ci, en
tant qu’Avatar déjà mais surtout
parce qu’ils sont les héros dont le
MJ met les aventures en scène.
Affrontements
& Avatars
L’introduction de Devâstra –
Réincarnation le précise sans am- 265
bages : l’idée est bien d’utiliser des
personnages hors du commun pour
autant que possible mettre en scène
des aventures à leur mesure. Les
mangas de type shonen en sont un
bon exemple et constituent dès lors
une inspiration essentielle.
Les PJ
es joueurs endossent le rôle
L d’adolescents ayant hérité
d’objets leur procurant des pou-
voirs surpuissants. Avec ceux-ci, ils
devront s’unir pour combattre la
menace maléfique qui guette leur
pays. Ils vont être confrontés à des
intrigues liées à leur âge : l’amour,
le passage à l’âge adulte, les rela-
tions avec les parents, l’amitié, dé-
terminer quoi faire de sa vie, etc.
Conseils de Maîtrise
 Divers éléments les constituant
seront à eux seuls des moteurs
d’intrigues, venant s’ajouter ou
se superposer aux trames prin-
cipales et secondaires des aven-
tures qu’ils vont vivre. Leur
Dharma et Karmas déterminent
en partie leurs relations à autrui,
leur passé, leur philosophie et la
façon dont ils vont aborder un
problème, un obstacle.
Leur Devâstra devra être maîtri-
sée et créera des attentes chez les
gens qui les entourent. De même,
chacun devra déterminer com-
ment il souhaite utiliser les pou-
voirs émanant de cet objet. Dans
cette période sombre, chaque
Avatar est à même d’influer sur
son destin mais aussi (et surtout)
sur celui de Prithivî.
266 Les Dharmas et points de Convic-
tion, plutôt que de simplement
sauver la vie des Avatars, sont là
pour centrer la narration autour
des PJ. Grâce à ces mécanismes,
de nouveaux PNJ interviennent
et d’autres passent sur le devant
de la scène. Des liens se créent et
des intrigues se nouent.
Comme souvent dans le manga
de type shonen, le dépassement
de soi est nécessaire. Ainsi, l’at-
tention pourra être portée sur la
maîtrise des Devâstras, l’ouver-
ture de nouveaux Chakras, l’affir-
mation de certaines compétences
et au final, l’accès à la Transcen-
dance.
L’unicité
des PJ
Dans les mangas shonen, les héros
se distinguent du reste de la popu-
lation par un élément qui les rend
uniques. Dans Devâstra – Réin-
carnation, cet élément n’est autre
que leur nature d’Avatar, et l’objet
divin qui va avec et leur octroie de
nombreux pouvoirs.
Cet élément est déjà intéressant
en lui-même car il peut expli-
quer pourquoi les PJ forment un
groupe  : bien qu’il existe d’autres
Avatars de par le monde, on peut
imaginer qu’ils se sont rencon-
trés très tôt après leur Appel et se
sont sentis rassurés de cheminer
avec des êtres semblables à eux.
Uniques certes, ce qui les pousse
donc naturellement à chercher des
gens comme eux afin de briser la
solitude qu’induit forcément un
statut particulier.
Ce statut va aussi permettre de
déterminer comment le monde
agit envers eux. Certains craignent
les Avatars du fait de leur puis-
sance, d’autres les envient pour
la même raison. Ils sont admirés
ou conspués selon l’endroit où ils
se trouvent. Certains royaumes
comme Akodya leur font des ponts
d’or pour les recruter, tandis qu’à
Panditya un Sûdra armé d’une De-
vâstra reste un paria. Les joueurs
doivent donc ressentir l’unicité qui
caractérise leurs PJ, par le biais des
réactions du reste de Prithivî à leur
égard.

La dynamique
du groupe
Les différents PJ au sein du groupe
pourront faire avancer l’histoire rien
qu’en se développant chacun en vue
d’établir le groupe comme un tout
cohérent. Pour autant, ceci ne veut
pas dire que tous les membres de
celui-ci sont semblables et que tout
se déroule entre eux sans anicroche.
Au contraire même…
Chaque PJ va déjà être défini par
différents éléments : sa nationa-
lité, sa caste, son métier (actuel ou
futur), sa richesse, son sexe bien
sûr, etc. Pour certains joueurs, il
pourra paraître utile dans certaines
circonstances de faire valoir la hié-
rarchie existant entre les castes
jusqu’au sein du groupe. De même,
les nationalités de chacun pour-
ront avoir un rôle à jouer, d’autant
plus si des camarades se retrouvent
au cœur d’un conflit entre des na-
tions (ou factions) auxquelles ils
sont liés. Dans d’autres circons-
tances, les origines de chacun
pourront permettre de renforcer
des liens déjà existants, voire de
mettre en place des réseaux de re-
lations qui pourront s’avérer utiles.
Tout cela est plutôt classique et ce
sont d’autres points qui vont réel-
lement amener la diversité dans
le groupe, cause d’amitié, rivalité,
amour ou inimitié…
Tout d’abord, le Dharma condi-
tionne pour une bonne part les
relations entre les PJ. Dans les sho-
nen mangas, il est fréquent que
les héros adoptent un archétype
de comportement et que celui-ci
soit source de complémentarité
ou friction entre eux : c’est cela
que le Dharma cherche à simuler.
Le Loup Solitaire aura ainsi peut-
être quelques difficultés à accepter
l’autorité d’un Leader ou l’aide d’un
Altruiste. Un Dilettante et un Té-
nébreux pourraient soit s’estimer
pour ce que chacun apporte au
groupe, soit ne pas se supporter à
cause de leurs caractères opposés.
Une Tête brûlée et un Sage n’agi-
ront presque jamais de la même
façon, ce qui pourra créer des si-
tuations dramatiques ou cocasses.
Etc. En recourant au Dharma pour
l’interprétation de chacun, des dif-
férences et des différends devraient
donc naturellement apparaître et
permettre au groupe de disposer
de sa propre dynamique, source
intarissable d’intrigues secon-
daires ou de trames personnelles.
Le MJ doit encourager les joueurs
267
à choisir des Dharmas différents
pour leurs PJ, afin d’éviter d’avoir
des clones à sa table.
Ensuite, les Karmas sont un élé-
ment de personnalisation qui re-
trace en quelque sorte le passé des
PJ. Ces Karmas représentent une
chance, un héritage dont il faudra
se montrer digne. Un personnage
d’une caste supérieure saura-t-il
faire honneur à celle-ci ? Pourra-t-
il en faire abstraction pour soutenir
les principes égalitaires que certains
commencent à soutenir à travers le
pays ? La contrepartie négative des
Karmas, à l’opposé, devra être ac-
ceptée puis surpassée. Il peut être
intéressant pour le MJ de lier entre
eux les PJ par leurs Karmas : ainsi le
groupe s’en trouvera à nouveau au
centre de l’aventure.
Conseils
Créer son
de Maîtrise
Avatar
 Enfin, les relations entre les diffé-
rents Devas peuvent se retrouver
jusque chez leurs Avatars, à me-
sure que ceux-ci s’éveilleront à leur
divinité perdue. Une idylle entre
deux êtres divins sera-t-elle assez
forte pour traverser les siècles et
renaître entre deux adolescents
qui n’y étaient a priori pas pré-
disposés (et n’éprouvaient jusqu’à
lors qu’indifférence l’un envers
l’autre) ? Comment réagiront deux
amis découvrant peu à peu qu’ils
étaient de féroces adversaires dans
leur vie antérieure ? Le fait qu’un
dieu puisse loger en une jeune
fille et qu’inversement un garçon
puisse abriter l’âme d’une Devî
peut également amener des si-
tuations embarrassantes, sources
d’interprétation intense.
Attention cependant : dans tous
268 les cas, les conflits émergeant
éventuellement au sein du groupe
doivent rester mineurs. Ils ne sont
pas là pour pousser les PJ à s’en-
tretuer, mais afin de les confronter
à des dilemmes pour lesquels il
n’existe pas forcément de solution
satisfaisante pour tout le monde.
Le but est donc de créer une réelle
dynamique de groupe, qui soit à la
base de situations intéressantes ;
mais il ne faut pas pousser les PJ
à se haïr et à ne plus vouloir vivre
ensemble leurs aventures. En dé-
pit des épreuves qu’il traverse, un
groupe de PJ restera uni grâce à
cette dynamique. Car au cœur de
celle-ci, il existe quelque chose qui
soude les PJ entre eux : plus que
parce qu’ils sont tous des Avatars,
ils sont liés par les péripéties qu’ils
ont vécues et les obstacles qu’ils
ont surmontés.
Les PNJ
es PNJ sont eux aussi au
L centre des aventures. Tous ne
sont pas essentiels mais certains
sont appelés à apparaître régu-
lièrement. En lui-même, un PNJ
pourra attirer l’attention des PJ par
sa classe, son importance, l’aide
qu’il peut apporter ou la menace
qu’il représente. En fonction de
cela, il pourra devenir un allié, un
ami, un rival, un ennemi ou même
un amant. Il faut de plus garder à
l’esprit que ce rôle peut être amené
à changer au fil du temps voire à
empiéter sur plusieurs domaines
à la fois. L’ennemi d’hier peut être
l’allié d’aujourd’hui tout en restant
un rival.
Les PNJ
par rapport
aux PJ
Même si les PNJ sont importants,
il faut en revanche garder à l’esprit
qu’ils le sont moins que les PJ pour
les joueurs. Ce sont dans tous les
cas les PJ qui doivent occuper le
devant de la scène, faire des choix
et combattre l’ennemi principal.
Ils sont les héros de la campagne,
ceux dont les actes vont influencer
l’avenir de Prithivî ; bien sûr ils ne
seront pas les seuls tant le conti-
nent est immense, mais les pro-
jecteurs restent braqués sur eux
du fait même de la nature du jeu
de rôle (ce sont leurs aventures que
met en scène le MJ, pas celles d’un
autre groupe d’Avatars inconnus
œuvrent à plusieurs centaines de
kilomètres de distance).
S’ils peuvent bien entendu être ai-
dés ou influencés, ils doivent tou-
jours garder la sensation de garder
le contrôle. En aucun cas, un scé-
nario ne doit devenir une simple
cinématique défilant devant des
joueurs dont l’enthousiasme di-
minuerait alors rapidement. Il est
certain que des PNJ aussi cruciaux
que le prince Krishna ou Kalki
(voire les Prophètes eux-mêmes)
joueront un rôle essentiel dans le
devenir des nations, mais ils ne
doivent jamais éclipser les PJ. Par
exemple, si Krishna est le général
de l’armée qui va prendre d’assaut
une puissante forteresse sur Lanka,
ce sont les PJ qui doivent alors s’être
infiltrés pour combattre l’Asura ma-
jeur qui commande la horde démo-
niaque de l’île. La bataille reste au
second plan tandis que l’affronte-
ment opposant les PJ à leur adver-
saire surpuissant est mis en scène
intensément. Et même si le monde
reconnaîtra Krishna comme l’arti-
san de cette victoire éclatante, les
joueurs sauront la vérité, eux.
Caractériser
les PNJ
Qu’il s’agisse d’un simple figurant
dans un scénario ou d’un individu
essentiel à la campagne, les PNJ
doivent donner envie aux joueurs
de les côtoyer, d’interagir avec
eux. Pour un quidam de base, une
légère description ou un tic de
comportement peuvent suffire à
le rendre attachant pour le temps
qu’il apparaîtra (et qui sait si les
joueurs ne voudront pas le rendre
récurrent par la suite ?), mais pour
un PNJ majeur il faut creuser plus
avant. Par exemple, il est néces-
saire de lui octroyer un nom, un
passé, des motivations.
Celles-ci seront le moteur de ses
relations avec les PJ : sont-ils alliés,
adversaires, rivaux ? Cette relation
peut-elle évoluer ? Un ami que l’on
trahit (parfois involontairement)
devient le pire des adversaires, tan-
dis qu’un ennemi traité avec respect
peut évoluer et se muer en allié
occasionnel si les circonstances
s’y prêtent. C’est une figure récur-
rente des shonen mangas, source
de bien des coups de théâtre : le
fidèle compagnon que l’on croyait
mort revient sous les traits d’une
Némésis avide de vengeance, le vieil
adversaire pétri d’honneur finit par
se ranger aux côtés des héros après
avoir réalisé ses erreurs, etc.
Les ennemis, qu’ils soient humains
269
ou pas d’ailleurs, doivent donc être
traités autrement que comme des
défouloirs. Si certains ne sont ef-
fectivement là que pour combattre
les PJ ou faire de la figuration le
temps d’un affrontement (et en-
core est-il toujours nécessaire au
moins de les décrire de façon in-
téressante, en leur donnant une
apparence classe ou repoussante,
pour marquer un peu les joueurs
et éviter l’effet « chair à canon
anonyme »), il est important que
d’autres aient un nom, un aspect,
un caractère ou une façon de com-
battre qui leur soient propres.
Ceux-ci ont également des rap-
ports particuliers avec les PJ mais
aussi avec d’autres PNJ : tout cela
tisse une toile de relations que le
MJ pourra utiliser à loisir, afin de
donner profondeur et cohérence
Conseils de Maîtrise
 à ses intrigues. Ces PNJ ont des
motivations qui, si elles s’opposent
parfois à celles des PJ, n’en restent
pas moins compréhensibles voire
excusables. Même les « grands mé-
chants » ont parfois la conviction
d’agir pour le bien de tous ; ils peu-
vent ainsi en arriver à faire douter
leurs adversaires du bien-fondé
de leurs propres convictions ou
revenir à la raison et donc du bon
côté (là encore, un code typique du
shonen manga). Il convient donc
de bien distinguer la chair à canon
de l’ennemi récurrent ou ponctuel
(mais marquant). Pour cela, il faut
apporter de la diversité et de la pro-
fondeur lorsque nécessaire. Après
tout, même un Asura peut tomber
amoureux et il est difficile de résis-
ter aux charmes troublants d’une
Rakshasî, comme le prouve l’his-
toire de Kalki…
270
Les combats
’un des traits caractéristiques
L du manga shonen est de placer
le combat au cœur de la narration,
mais aussi de placer la narration au
cœur du combat ! Devâstra – Réin-
carnation émule ce principe grâce
à divers mécanismes, autant narra-
tifs que techniques.
Rendre les
combats vivants
Pouvant s’étirer en longueur, un
affrontement est l’occasion de
rebondissements et de retourne-
ments de situation. Il peut consti-
tuer un moment privilégié pour
faire ressortir les motivations et
convictions de chacun et intro-
duire de nouveaux PJ ou PNJ. Le
combat n’est pas muet et, au cours
de celui-ci, les buts et motivations
de chacun sont mis en avant et sur-
tout remis en question. (Ainsi De-
vâstra – Réincarnation encourage
fortement à parler durant un com-
bat : il s’agit d’une action gratuite
dont il ne faut pas hésiter à abuser,
dans la plus grande tradition des
shonen mangas ! Les spectateurs
peuvent également commenter ce
qu’ils voient, s’inquiéter pour leur
ami qui se bat, s’ébahir du déploie-
ment de puissance auquel ils assis-
tent, etc.)
De même, une façon de se battre
est un élément révélateur de la
personnalité d’un individu. En
relation avec le Dharma, on peut
imaginer une Tête brûlée qui fonce
sans anticiper les réactions ad-
verses, un Sage qui au contraire
pèsera chacune de ses actions
plusieurs coups à l’avance, un Té-
nébreux qui frappera par derrière
pour ne laisser aucune chance à
son ennemi, un Altruiste qui hési-
tera à se donner à fond pour ne pas
blesser autrui, un Leader qui coor-
donnera ses compagnons via des
ordres et conseils, etc. C’est donc
l’occasion d’en apprendre un peu
plus sur un PNJ, en se fiant à son
style pour comprendre son carac-
tère. Un Asura qui refuse de frap-
per un adversaire désarmé reste
un ennemi, mais honorable à sa
manière et avec lequel il doit être
possible de discuter. Tandis qu’un
Ksatriya qui abuse des coups bas
sera difficilement un interlocuteur
de confiance.
 271

Conseils de Maîtrise
 Pour dynamiser le déroulement
d’un combat, il est également Décrire
possible de mettre en avant le dé- & utiliser
passement de soi, comme dans
le système
tout bon shonen manga. Un Ava-
tar pourra exceptionnellement
Chacun ne doit pas hésiter à bien dé-
libérer un pouvoir inconnu de sa
crire ses actions pour rendre le tout
Devâstra ou atteindre brièvement
plus vivant. Dans un premier temps,
la Transcendance, voire même ou-
le MJ ne doit d’ailleurs pas hésiter
vrir un nouveau Chakra en plein
à récompenser (sous forme de dés
duel. Un Asura semblant vaincu
bonus) les joueurs faisant preuve
se transformera pour reprendre
d’inventivité ou d’éloquence, pour
le dessus (le fourbe évaluait son
les encourager et motiver leurs ca-
adversaire en ne se donnant pas
marades (sans pour autant pénaliser
à fond). À l’inverse, un point de
les joueurs timides ou réservés).
Conviction peut venir changer la
donne dans un combat semblant
Le combat est également le moment
tourner à la défaveur des PJ, en y
idéal pour s’appuyer sur les possi-
introduisant un allié inattendu
bilités du système. La répartition
par exemple ou en permettant
des Succès de la Réserve d’initiative
une augmentation surprenante
peut ainsi faire l’objet d’une straté-
des capacités des Avatars.
gie pour chacun (ce qui en soit est
272 Plus qu’ailleurs, la défaite n’est pas
déjà intéressant pour typer un com-
battant) mais aussi pour le groupe.
une fin en soi. Un adversaire ma-
Qui agit en premier ? Qui reste en
gnanime épargnera ses opposants
retrait pour se défendre ou proté-
par mépris ou dans l’espoir qu’ils
ger ses camarades ? Qui attaque,
reviennent plus tard représenter
s’exposant à un retour de flamme
un challenge digne de ce nom. Un
risqué ? Quelles cibles viser en prio-
allié surgira pour sauver une vie
rité et plus généralement qui com-
ou couvrir la fuite de ceux dont
bat qui ? Les points de Conviction
la défaite semble inévitable. Une
constituent également un atout non
maladie (ou une vieille blessure)
négligeable : ils permettent de se
fera des siennes pour renverser
transcender, de faire intervenir des
les forces en présence, ou un don
éléments extérieurs, etc. Encore une
inconnu se manifestera. L’imagi-
fois, l’entraide peut s’avérer utile  :
nation doit ici guider joueurs et
tandis qu’un PJ se met en retrait
MJ, les points de Conviction et les
pour concentrer son Âtman grâce
Dharmas peuvent être une source
à sa Conviction, ses compagnons le
de rebondissements et les coups
couvrent et lui laissent le temps de
de théâtre sont vivement encou-
préparer une attaque dévastatrice.
ragés, dans la grande tradition du
Les pouvoirs des Devâstras sont bien
shonen manga.
entendu d’une grande utilité et leur
diversité offre de nombreuses op-
portunités au niveau descriptif, mais
aussi tactique. Un pouvoir imposant
des dés malus à un adversaire peut
être mis à profit pour une attaque
coordonnée tant qu’il est affaibli par
exemple. Il ne faut pas non plus ou-
blier aussi que la puissance des Ava-
tars et de leurs ennemis est immense
: une bataille dans une ville fera des
dégâts et des victimes si les pou-
voirs sont utilisés sans précaution.
De quoi obliger un PJ à se brider, au
risque d’être vaincu…
De nombreux types de combat sont
également possibles pour varier les
plaisirs : affrontement de groupe,
duel, tournoi, joute amicale, test,
épreuve, embuscade… Ainsi, en
alternant les affrontements et les
enjeux, on évite de sombrer dans
la routine et chacun peut s’amuser
selon ce qu’il préfère.
Mettre en place
une ambiance
shonen
ne telle ambiance, reposant
U sur des codes précis issus du
manga, repose principalement sur
deux éléments : la durée et le rythme
d’une séance et le type d’intrigues
auxquels seront confrontés les PJ.
Des séances
courtes
& intenses
Comme un chapitre de manga, une
séance de jeu peut se concentrer
sur un élément unique (une révéla-
tion, une rencontre, un combat, une
épreuve) afin de durer deux ou trois
heures à peine. Si cela peut sembler
frustrant au premier abord, il faut
comprendre qu’il s’agit là d’un but
essentiel justement : comme dans
les mangas shonen tels qu’ils sont
pré publiés, il ne faut pas hésiter à ar-
rêter abruptement une séance sur un
cliffhanger. Tout se fige alors qu’un
coup fatal est en train d’être porté
ou semble avoir touché sa cible, que
le véritable rôle d’un protagoniste
se révèle ou que les adversaires se
font face avant un conflit. Le but est
ici de donner envie aux joueurs de
connaître (de vivre !) la suite ; plus
leur frustration sera grande, mieux
le MJ aura réussi son coup.
À l’opposé, des séances plus calmes
auront pour rôle de mettre d’autres
éléments à plat, de développer ou
d’introduire des intrigues voire
273
de récupérer suite à un épisode
particulièrement éprouvant (phy-
siquement comme moralement).
Pour le MJ, l’intérêt de ces séances
(pas forcément plus reposantes)
est également de mettre l’emphase
sur certains éléments voire de pré-
parer le terrain pour un retour à
un rythme plus échevelé. En effet,
maintenir une telle cadence est
non seulement difficile mais peut
surtout s’avérer lassant. Introduire
des changements de rythme ren-
force l’impact des extrêmes. C’est
le calme avant la tempête, ou au
contraire le moment où l’on se re-
met de celle-ci en craignant qu’elle
ne soit pas tout à fait terminée…
Après une séance soutenue se
terminant sur un « à suivre… »
du meilleur effet, la séance sui-
Conseils de Maîtrise
 vante débutera forcément in me-
dia res (au cœur de l’action) ou
au contraire par un interlude sans
forcément de rapport, mais qui
pourra au final apporter un éclair-
cissement sur l’action laissée en
suspens. Les PJ peuvent ainsi être
amenés à comprendre pourquoi
ils ont été trahis ou comment l’un
des protagonistes va échapper à
une mort certaine. Si l’interlude
peut apporter des éléments de
compréhension, il n’apporte pas
forcément de solution. Ce n’est
pas parce que l’on sait maintenant
pourquoi le Brahmane hébergeant
le groupe est un infâme traître que
l’on a appris comment l’un des PJ
va échapper à la lame acérée dirigée
vers son cœur par celui qu’il prenait
pour un bienfaiteur.
274 Des intrigues
rythmées
On l’a vu, le rythme est essentiel et
il a donc logiquement un impact
sur les intrigues que l’on peut jouer.
Devâstra – Réincarnation est
prévu pour émuler le genre du
shonen manga, un type de récit
dynamique reposant énormé-
ment sur l’action, les combats, les
coups de théâtre, etc. Mais cela ne
signifie pas que l’on ne puisse pas
jouer d’enquêtes, d’intrigues po-
litiques ou de complots tortueux.
Au contraire même, de tels scéna-
rios peuvent et doivent être mis en
scène afin d’éviter que le jeu ne soit
qu’une suite d’affrontements sté-
riles. Seulement, le MJ doit veiller
à ce que les joueurs ne se retrou-
vent pas bloqués durant de lon-
gues heures, ne sachant que faire
des indices récoltés ou hésitant
sur la façon d’accuser un ministre
de trahison… Les intrigues peu-
vent être complexes mais doivent
rester abordables, et surtout les
PJ doivent avoir une chance de les
comprendre et d’avoir un impact
dessus.
Afin d’éviter un enlisement qui
serait préjudiciable à l’implication
de chacun, le MJ peut user de ses
prérogatives pour introduire des
rebondissements dès qu’il sent que
ses joueurs perdent leur motiva-
tion. Un assassin surgit inopiné-
ment (il faut protéger sa cible, té-
moin capital), un suspect s’enfuit
sur les toits de la ville (poursuite
échevelée à prévoir), une révéla-
tion inattendue change la donne
(le traître présumé est en fait loyal
et a été piégé) : il faut qu’il se passe
quelque chose qui relance l’intérêt
de la partie, lui redonne du rythme
afin que les joueurs s’y impliquent
à nouveau. Bien sûr, cela peut pa-
raître artificiel de prime abord
mais si le MJ s’y prend bien, garde
toujours quelques tours dans son
sac en prévision de tels cas et les
prépare à l’avance, les joueurs
plongés dans l’action ne devraient
y voir que du feu.
En somme, il s’agit d’éviter l’es-
soufflement d’une partie en pré-
voyant de quoi épicer l’intrigue au
besoin. L’action n’est pas la seule
solution : une confrontation ver-
bale avec un PNJ aux appuis poli-
tiques importants peut également
donner quelques sueurs froides et
être aussi excitante qu’un combat
disputé.

Le Groupe,
Moteur
d’Intrigues
Devâstra – Réincarnation ne
s’encombre pas de règles sur la
création de groupe dans la mesure
où cette construction pourra très
bien se faire au fil du temps. Les
Avatars ont des points communs
suffisamment forts et une nature
suffisamment proche que leur
regroupement se fasse naturelle-
ment. Dans Upakrama (mini-cam-
pagne disponible en ligne), des
pistes sont offertes pour réunir les
PJ. De même, le scénario proposé
dans le présent volume est idéal
pour regrouper les Avatars. Voici
néanmoins quelques exemples de
groupes.
• Les PJ sont recrutés par la
Lance sacrée, un groupe
d’Avatars akodyens rompus
au combat contre les Asuras.
Leur puissance est telle qu’ils
sont envoyés un peu partout
dans Prithivî. Lors d’une mis-
sion dans un village pushkalien
assailli par des créatures malé-
fiques, leur vraie mission leur
est dévoilée : profiter du chaos
ambiant pour subtiliser une
puissante relique, seule à même
d’assurer encore un léger sursis
au villageois.
275
Conseils de Maîtrise
 • En s’engageant dans l’armée
de Pushkala, les PJ se dou-
taient qu’ils auraient fort à
faire. Toutefois, ils s’y sentaient
prêts, galvanisés par leurs De-
vâstras et par un entraînement
impitoyable. Lors de leur pre-
mière escarmouche, tout bas-
cule. Le reste de la troupe est dé-
cimés et ils tombent aux mains
de l’ennemi. Celui-ci tient à don-
ner sa chance à tous les Avatars
mais ceux-ci accepteront-ils de
renier leur nation ?
• Accompagnés de leur mentor,
les PJ ont beaucoup voyagé.
Lui-même Avatar, celui-ci les
a accompagnés lors de leur
initiation sur le Mont Sume-
ru. De ville en ville, ils contri-
buent à ses côtés à aider leur
prochain. Comment cet homme
276 en qui ils avaient une confiance
aveugle a-t-il pu disparaître avec
la jeune noble qu’ils se devaient
de protéger ? Dans tous les cas,
il faudra le découvrir avant que
les parents de la belle jeune fille
mettent la main sur les PJ.
• Les cités de Pratinari et Ya-
viyas ont toujours rivalisé
en tout. Cette animosité réci-
proque a culminé quelques an-
nées auparavant en une bataille.
Brève et sanglante, celle-ci a suf-
fi à redéfinir jusqu’à aujourd’hui
les rapports entre les deux villes
ennemies. Comble de l’humilia-
tion, Pratinari enleva des enfants
de Yaviyas pour qu’ils fassent of-
fice d’otages et ainsi se prému-
nir d’éventuelles représailles.
Élevés dans une cité qui n’est
pas la leur, les PJ ont grandi loin
de leurs familles. En ressentant
l’appel de leur nature divine, ils
prennent enfin conscience du
rôle qu’ils pourront être amenés
à jouer pour rétablir l’honneur
de Yaviyas.
• La communauté dont sont
issus les PJ est persuadée
qu’Avatars et Asuras parta-
gent la même origine démo-
niaque. Rejetant ces deux caté-
gories d’individus, les membres
de cette communauté ont même
développé des techniques ef-
ficaces dans la lutte contre les
Asuras. Porteurs de cet enseigne-
ment, les PJ en tirent une grande
fierté. Malheureusement, les
échappés du Narak ont décidé
de rayer de la carte ce groupe
d’illuminés. L’appel du Mont
Sumeru perçu depuis peu par les
PJ pourrait aussi bien constituer
leur salut que leur perte.
• Issus de familles pauvres, les
PJ sont confiés dès leur plus
jeune âge à un même ashram.
Leur nature d’Avatars finit par
leur apparaître. Malheureuse-
ment, celle-ci attire les Asuras
jusqu’au havre péniblement en-
tretenu par les Brahmanes. Pour
protéger ceux qui les ont élevés,
les jeunes Avatars vont devoir
prendre la route et ainsi décou-
vrir pour la première fois un
monde qui leur est totalement
inconnu.
• Enfants des rues, chena-
pans, chapardeurs, voleurs,
escrocs... les noms qui dési-
gnent les PJ sont nombreux.
En devenant à leur tour des Ava-
 tars, ceux-ci vont pouvoir revoir
leurs ambitions à la hausse ou S’amuser
redéfinir entièrement leur mode avant tout !
de vie.
Voilà, l’essentiel a été dit.
• Principalement grâce à un
simple concours de circons- Désormais, Devâstra – Réincar-
tances, les PJ viennent à bout nation est votre jeu : à vous de
d’une grande menace. Seront- faire en sorte de vous l’approprier
ils à la hauteur de ce que l’on pour le plus grand plaisir de toute
attend désormais d’eux ? Pour- la table de jeu. Car nous ne l’avons
ront-ils tenir tête à la véritable écrit que pour cela : que chacun s’y
menace qui se profile ? amuse le plus possible, dans une
bonne ambiance de convivialité et
• Héritiers de modestes fa- de bienveillance.
milles marchandes de Push-
kala, les PJ ont pratiquement Bon jeu !
été élevés ensemble. Pour
autant, leur vie n’a pas été de
tout repos. Les rivalités entre
marchands et les attaques de
brigands ont jusque-là composé
leur quotidien. Les attentes de
leurs parents risquent d’avoir du
277
mal à se concilier avec la nature
d’Avatars de leurs chers enfants.

Conseils de Maîtrise
 Résurrection

278
 279

Scénario : Résurrection
 M aintenant que l’univers et les règles de Devâstra – Réin-
carnation vous ont été présentés et que des conseils de
jeu vous ont expliqué comment utiliser cela pour créer des
parties dans une ambiance typique de shonen manga, voici
Résurrection : un scénario totalement inédit.

Résurrection propose une intrigue ambitieuse et complexe,

dans le cadre d’une cité-état indépendante en proie à divers
troubles. Ce peut être la première aventure d’un groupe nou-
vellement créé mais idéalement, les PJ devraient déjà avoir
un peu de bouteille – et les joueurs une certaine connaissance
de Prithivî. Par exemple, il serait intéressant qu’ils aient déjà
joué Upakrama, la mini-campagne offerte en bonus internet.
Le MJ doit quant à lui avoir suffisamment d’expérience pour gé-
rer les nombreux fils narratifs proposés et mystifier les joueurs,
afin que le final déploie toute sa démesure dans l’action et les
révélations.

280 trigues aux PJ pour les familiariser

Parvàn avec cette cité-état, leur faire croi-

Avant que l’action ne commence,
la cité de Parvàn – lieu où va se
dérouler Résurrection – est ici dé-
crite.
Loin de n’être qu’un décor utilitaire
uniquement destiné à ce scénario,
cette ville peut servir au MJ à y
faire jouer d’autres aventures. Les
PJ peuvent ainsi en être originaires
(ce qui facilitera d’autant leur im-
plication si par exemple on ima-
gine qu’ils ont pu s’attacher aux
lieux typiques que sont les verrous
du sceau) ou s’y être installés de-
puis quelques temps. Avant même
de jouer Résurrection, il est donc
possible de faire vivre quelques in-
ser les PNJ majeurs, les habituer à
la vie dans les quartiers de ce pai-
sible carrefour commercial…
De la même façon, à la fin de Ré-
surrection la situation initiale de
Parvàn a dramatiquement chan-
gé. Il faudra sans doute recons-
truire, et pas que des bâtiments
– la confiance de la population
aura été durement ébranlée. En
tant qu’Avatars, les PJ auront sans
doute à cœur d’aider à réparer la
ville et les âmes de ses habitants.
Au final, Parvàn peut rapidement
devenir un port d’attache pour des
PJ voyageurs, leur patrie désignée
en quelque sorte – là où ils ont un
foyer, des amis, la confiance du
peuple, etc.
 Histoire
de la Cité
’est la lumière du passé qui
C éclaire le présent, dit le pro-
verbe. C’est particulièrement vrai
pour Parvàn…
Fondation
Parvàn fut fondée par un héros
de la Guerre blasphématoire, un
des plus fidèles généraux d’Ârya le
Grand : Najidu Vipula.
Armé de son bouclier magique,
ce guerrier incomparable tua un
nombre considérable d’Asuras sur
le champ de bataille. On dit que
même les plus valeureux Devas
le respectaient et appréciaient de
l’avoir à leur côté pendant les com-
bats. Et lorsque son roi disparut
avec les dieux pour enfermer les
Asuras dans le Narak, Najidu Vi-
pula sombra lui aussi dans le dé-
sespoir.
Mais après que les Prophètes aient
créé le Mandala de l’Oubli, lui aus-
si fut frappé d’amnésie et retrouva
ainsi toute sa superbe. Adoubé
en tant que Ksatriya, il décida de
ne pas se joindre à l’un des fils
d’Ârya et partit fonder son propre
royaume : plantant son épée dans
une plaine fertile, il y fonda la cité
de Parvàn.
Idéalement située entre Akodya
et Pushkala – et bénéficiant ainsi
des échanges commerciaux entre
les deux royaumes frères mais ri-
vaux, Parvàn se développa rapi-
dement mais sans excès. Entourée
de champs, de nombreux villages
fermiers de développèrent autour
d’elle et une population bigarrée
s’y installa. La nouvelle société de
caste mise en place par les Pro-
phètes permit une cohabitation
pacifiée entre peuples venus des
quatre coins de Prithivî – attirés
tant par la prospérité naissance de
la cité que par la réputation de son
rajkumâr.
C’est à cette époque que les Pro-
phètes sillonnaient Prithivî pour
non seulement en rasséréner
les habitants mais surtout pour
trouver les lieux appropriés à la
création d’un nœud du Mandala
de l’Oubli. En effet, ce construct
magique était si vaste qu’il en ré-
sultait une instabilité inhérente à
sa structure et qu’il fallait palier.
281
La solution choisie par les saints
hommes fut d’apposer des sceaux
de pur Âtman en divers endroits
du continent, afin de consolider
leur sort. Chaque sceau devait
lui-même être entouré de verrous
pour mieux l’ancrer dans le monde
matériel – en accord avec la nature
fractale d’un mandala.
C’était un travail de longue haleine
car de tels sceaux ne pouvaient
être disséminés au hasard. Il fal-
lait qu’ils soient situés en des lieux
propices selon le Dharma et sur-
tout suffisamment protégés. Et il
se trouve que Parvàn était l’un de
ces endroits élus : c’est le Prophète
Visvânha qui le découvrit au cours
de ses pérégrinations. Reçu par le
rajkumâr Najidu Vipula, il lui ex-
pliqua qu’il devait sceller en sa cité
Scénario : Résurrection
 une grande force du Dharma qui
devait être protégée à tout prix –
sans lui donner plus d’explications.
Le Ksatriya s’inclina devant le Pro-
phète et jura sur son sang que ce
sceau serait sous la protection de
sa lignée tant que celle-ci perdu-
rerait. Satisfait, Visvânha bénit sa
descendance en lui promettant
qu’il y aurait toujours un héritier
pour s’asseoir sur le trône et assu-
rer de la pérennité de Parvàn.
Le Prophète apposa donc le sceau
de consolidation dans les sous-sols
du palais – et le rajkumâr donna
des ordres pour qu’une pièce spé-
ciale soit bâtie autour. Puis Vis-
vânha choisit cinq constructions
de la ville pour en faire les verrous
du sceau : un puits dans le quar-
tier des Sûdras, un lavoir dans le
quartier noble, une statue d’Ârya
282 près de la caserne des Ksatriyas, un
four dans un quartier d’artisans et
un cadran solaire sur la place com-
merçante. Il s’en alla alors, laissant
aux habitants de la cité l’impres-
sion d’avoir été bénis par sa visite
– qui permit au rajkumâr d’asseoir
sa légitimité.
Perte d’autonomie
Durant quelques siècles, Par-
vàn brilla modestement dans sa
zone géographique. Carrefour
de passage entre Akodya et Pus-
hkala, la cité ne tarda cependant
pas à souffrir des conflits de plus
en plus fréquents entre ces deux
royaumes. De plus en plus, les
armées d’Akodya la Fière se mas-
saient à ses frontières tandis que
Pushkala la Prospère jouait de
son influence économique pour
provoquer blocus et disette. De
nombreux villages furent désertés
à cette époque et l’aura de Parvàn
s’en trouva considérablement as-
sombrie.
Plus grave encore, des Asuras
avaient eu vent de la présence au
sein de la ville d’une source de
pouvoir considérable. Qu’ils aient
voulu la détruire ou se l’approprier,
nombreux furent les monstres à at-
taquer la cité – alors peu défendue
car en pleine situation d’exode…
Le rajkumâr de l’époque, Lîmuna
Vipula, avait à cœur de continuer
à protéger l’héritage de son aïeul,
aussi prit-il une grave décision. Il
convoqua en son palais des diplo-
mates d’Akodya et de Pushkala et
leur fit cette proposition : puisque
la situation de Parvàn intéres-
sait les deux royaumes mais que
la cité-était refusait d’abdiquer
son indépendance, des ministres
issus à parts égales de ces mêmes
royaumes siègerait à Parvàn sous
l’égide du rajkumâr – afin de deve-
nir une zone de neutralité garan-
tie. Après un temps de réflexion,
les rajah d’Akodya et Pushkala ac-
ceptèrent – persuadés que tôt ou
tard, c’est leur délégation qui l’em-
porterait dans le jeu politique qui
allait se nouer…
De nos jours…
C’est ainsi que Parvàn, au prix
d’une concession certaine, put
néanmoins protéger son statut
de cité-état jusqu’à aujourd’hui.
Certes, les ministres des deux
royaumes voisins rivalisèrent de
rouerie et de sens de l’intrigue pour
faire pencher la balance en faveur
de leur patrie, mais la présence à
la tête du conseil d’un chancelier
originaire de Parvàn assurait tout
de même un respect à peu près ga-
ranti de la neutralité de la ville.
C’est encore le cas de nos jours,
bien que le rajkumâr soit vieillis-
sant et affaibli et qu’Akodya, en
la personne de son ministre en
chef, tente d’en tirer partie. Mais
la présence d’un chancelier effi-
cace – trop aux yeux de certains…
– permet de continuer à maintenir
cet équilibre précaire… Jusqu’aux
évènements récents.
Dans les
coulisses
du pouvoir
a situation politique inédite
L de Parvàn mérite que l’on s’y
attarde quelque peu, à travers la
présentation des protagonistes
principaux qui jouent un rôle sur
cette complexe scène.
La famille
royale
• Le rajkumâr Bhadrà
Vipula, souverain
vieillissant •
Dans sa jeunesse, Bhadrà Vipula
était le digne descendant de son
ancêtre Najidu. Puissamment bâti,
téméraire et expert dans le manie-
ment de nombreuses armes, il a eu
sa part de combat – et affiche un
tableau de chasse plus qu’hono-
rable, ayant lui-même tranché la
tête à bien des Asuras et des bri-
gands.
Tout semblait lui sourire : une cité
prospère, une réputation glorieuse
et une épouse douce et aimante,
originaire de Panditya. Malheu-
reusement, après la naissance des
jumeaux, la santé de celle-ci se dé-
grada rapidement ; elle mourut de
langueur en quelques années, sans
qu’aucun Brahmane ne puisse rien
y faire. Cela laissa une plaie béante
dans l’âme du rajkumâr : s’il aimait
ses enfants, il adorait sa femme
et ne put jamais se remettre de sa
disparition. Bien sûr, il prit des
concubines mais il ne voulut ja-
mais se remarier.
283
Désormais âgé et bedonnant, le
dirigeant de Parvàn s’appuie de
plus en plus sur son chancelier, ses
ministres mais aussi sur ses deux
enfants : des jumeaux de sexe op-
posé sortant tout juste de l’adoles-
cence. Il sent sa fin proche et s’en
réjouit secrètement car il souhaite
revoir son épouse, dans la lumière
du Dharma.
Bhadrà Vipula
• Chakra : 2
• Corps : 2
• Mouvement : 2
• Esprit : 3
• Charisme : 3
• Vie : 16
• Âtman : 10
Scénario : Résurrection

Le Bouclier des Cieux
Ce bouclier de métal doré est une
Âryâstra qui passe de génération
en génération au sein de la famille
Vipula.
• Nature : Protection 3
+ 1 dé bonus en Comp. Stratégie
+ 1 dé bonus en Comp. Initiative.
• Âtman : 5
• Bénédiction des Cieux
(pouvoir de niveau 1)
Régénération = (Corps) x 3 sur
un jet d’Esprit.
• Radiance céleste
(pouvoir de niveau 2)
Protection = (Corps) x 2 sur un jet
d’Esprit durant un tour / 1 minute.
• Visista,
fils du rajkumâr
et héritier du trône •
284
D’allure élancée et toujours élé-
gamment vêtu, Visista un jeune
homme sympathique, ami d’en-
fance (tout comme sa sœur) du fils
du chancelier. Ils ont tous les trois à
peu près le même âge et ont grandi
ensemble au palais – ils sont donc
très proches, même si les respon-
sabilités qui incombent à la famille
royale tendent à séparer de plus en
plus les deux garçons.
D’un comportement exemplaire en
public, le jeune héritier accepte à
regret une part des responsabili-
tés que lui laisse son père. Il ne se
voit pas passer tout sa vie à la tête
d’une cité où il ne se passe rien et
aurait plus que tout voulu voir le
monde. À l’insu même de ses amis,
il sombre peu à peu dans l’alcool,
y trouvant un échappatoire à la
mélancolie qui le gagne de plus en
plus à l’idée de son avenir.
Visista
• Chakra : 2
• Corps : 3
• Mouvement : 2
• Esprit : 2
• Charisme : 3
• Vie : 16
• Âtman : 10
• Padmin Vipula,
fille du rajkumâr
promise à un
mariage arrangé •
Padmin est une splendide jeune fille
très convoitée, que son père cherche
désespérément à marier à un parti
intéressant, permettant si possible
de nouer des liens forts avec une
autre cité indépendante voire avec
le royaume de Panditya. Autant que
possible, il souhaite éviter que son
futur mari soit lié à Akodya ou Push-
kala, de peur que la ville y perde son
indépendance. Cependant, le rajku-
mâr se fait vieux et aimerait savoir sa
fille mariée avant sa mort.
Padmin quant à elle souhaite plus
que tout épouser le fils du chance-
lier mais n’en a pas parlé à son père
jusque-là car ce mariage n’a que peu
d’intérêt pour Parvàn. Elle sait que le
destin des femmes nobles à Prithivî
ne leur appartient pas, et elle sou-
haite tout de même servir au mieux
sa cité – même si son humeur a ten-
dance à devenir chagrine quand elle
pense à son amour impossible.

Padmin Vipula
• Chakra : 2
• Corps : 2
• Mouvement : 2
• Esprit : 3
• Charisme : 4
• Vie : 16
• Âtman : 10
La chancellerie
• Sakuni Kutila,
chancelier ambitieux •
Avatar doué de pouvoirs solaires,
Sakuni Kutila est originaire de
Parvàn. Ksatriya érudit, il est au
service de la famille royale depuis
toujours. Il partage avec celle-ci
certains secrets et en particulier
celui de l’existence sous la cité de
quelque chose qui pourrait défi-
nitivement renverser l’équilibre
des forces dans Prithivî. Secrète-
ment, Sakluni Kutila est un Ava-
tar – celui de Rajbiman, un Deva
malicieux de la tromperie. Sa De-
vâstra est un médaillon à l’image
du soleil.
Rongé par l’ambition, Sakuni Ku-
tila ne supporte plus de voir sur
le trône de Parvàn un roi obèse et
vieillissant, vivant dans la nostal-
gie de son passé amoureux. Bien
décidé à libérer le secret enfoui
sous la cité pour en récupérer la
puissance et ainsi monter sur le
trône, il a découvert que le rituel
nécessite le sang du rajkumâr ou
de quelqu’un de sa lignée pour être
complété. Il échafaude alors un
plan en plusieurs étapes, censé lui
garantir une prise de pouvoir :
• Semer le désordre au sein de
Parvàn via des Asuras (avec
qui il a passé un pacte) et des
illusions, afin de détruire pro-
gressivement les verrous et af-
faiblir la ville.
• Éliminer progressivement les
gardes par la même occasion,
afin d’avoir le champ libre le
moment venu.
• Se faire passer pour mort afin
d’accroître encore le désordre
ambiant et détourner l’atten-
tion. Il laisse des indices dis-
cordant afin de faire traîner
l’enquête, mais sait que les mi-
nistres des royaumes voisins
285
seront des suspects idéaux.
• Finir les préparatifs du ri-
tuel et mener celui-ci à bien
lorsque le désordre sera à son
paroxysme. Pour cela, il doit
se rendre dans la salle scel-
lée sous le palais pour tuer le
rajkumâr et sa famille.
D’ici là, l’essentiel de ses journées
est occupé à arbitrer le conseil des
ministres. Même s’il l’est moins
que le roi, Sakuni Kutila reste res-
pecté par tout le monde et est très
apprécié de la population – même
si certains lui prêtent (à raison)
trop d’ambition. Pour tous, il est
toutefois clairement quelqu’un sur
qui on peut compter.
Scénario : Résurrection
 Bhadrà Vipula Portée : (Charisme) mètres
Durée : un combat / 10 minutes
sur un jet d’Empathie / Charisme.
• Dharma : Leader
• Trait de feu
• Traits :
(pouvoir de niveau 3)
Corps 3
Dégâts = (Corps) x 6
Mouvement 4
Portée = (Esprit) x 4 mètres sur
Esprit 5
un jet d’attaque.
Charisme 4
• Bishwa de lumière
Âme 3
(pouvoir de niveau 4)
• Chakras : 5
Dégâts = (Mouvement) x 6
• Vitalité : 60
Portée = contact
30 / 0
Durée = un combat / 10 minutes
15 / + 1
sur un jet d’attaque.
15 / + 2
• Double illusoire
• Âtman : 55
(pouvoir de niveau 5)
• Karmas : Ksatriya
Double de lui-même (taille hu-
• Compétences :
maine) affectant 3 sens (vue,
Histoire 4
toucher, odorat)
Perception 2
Durée : 12 heures sur un jet
Politique 5
d’Empathie / Esprit.
Armes courtes 2
Armes moyennes 3
286 Armes à distance 2
• Vikrantà Kutila,
Initiative 2
fils du chancelier •
Stratégie 3
Mythologie 4
Sanscrit 4 Bien que le chancelier ne soit pas ma-
Équitation 1 rié (pas le temps, selon lui), il a toute
Esquive 2 de même tenu à assurer sa descen-
Aisance orale 4 dance en adoptant un jeune orphelin
Empathie 3 – fils d’un couple de Ksatriyas tués par
Protocole 4 un Asura. Il l’a élevé avec efficacité si
ce n’est tendresse, afin d’en faire un
bon guerrier et un habile politicien.
Loska, médaillon solaire
• Nature : Protection 2 Vikrantà Kutila n’a pas vraiment de
+ 1 dé bonus en Comp. Perpcetion rôle dans le paysage politique de la
+ 1 dé bonus en Comp. Empathie. cité - mais chacun pense qu’il pren-
• Âtman : 10 dra la succession du chancelier un
• Le soleil dans les cieux jour. Amoureux de la fille du rajku-
(pouvoir de niveau 1) : Vol mâr (ces sentiments étant réci-
vitesse x 2. proques), il ignore tout des plans de
• Rayonnement solaire son père et fera tout à la « mort » de
(pouvoir de niveau 2) celui-ci pour retrouver le coupable
Malus de 1 dé aux jets d’Esprit et tenir son rôle au mieux.
 Vikrantà Kutila
• Chakra : 2
• Corps : 3
• Mouvement : 2
• Esprit : 3
• Charisme : 3
• Vie : 16
• Âtman : 10
Les autres serviteurs
• Le général
Sardula Kunjara •
Ce puissant Ksatriya vient de Pan-
ditya. C’est un vieux guerrier hono-
rable, ancien membre des Douze
Protecteurs du Dharma à la retraite
– il possède donc une Âryâstra que
son statut lui a permis de conserver
(elle retournera au royaume des
Brahmanes à sa mort).
Sardula Kunjara a pris le rôle de ca-
pitaine de la garde dans la cité, une
mission qu’il espérait tranquille
pour finir ses vieux jours mais qui
s’avère plus complexe que prévue
ces derniers temps...
C’est un militaire honorable, par-
fois buté mais qui a le souci de pro-
téger le peuple avant tout.
La hache-tigre
Cette Âryâstra a la forme d’une
puissante hallebarde dont la lame
unique est gravée d’une tête de
tigre rugissante. Lorsque son por-
teur frappe, un souffle brûlant ac-
compagne le coup.
• Nature : Dégâts 4
+ 1 dé bonus en Comp. Armes
longues.
• Âtman : 5
• Rugissement du tigre
(pouvoir de niveau 1)
1 Succès auto. en Comp. Intimi-
dation (+1 en Charisme pour un
PNJ simplifié).
• Souffle du fauve
(pouvoir de niveau 2)
Dégâts = (Mouvement) x 4 sur
un jet d’attaque.
• Kurodya •
287
Malgré son jeune âge, ce Brahmane
a déjà acquis une certaine réputa-
tion. S’étant lié d’amitié avec les
enfants du rajkumâr et le fils du
chancelier, il a ses entrées au palais
où il officie principalement en tant
que guérisseur.
Amical et serein, Kurodya est une
personnalité attachante.

Bhadrà Vipula Bhadrà Vipula

• Chakra : 2 • Chakra : 2
• Corps : 3 • Corps : 2
• Mouvement : 3 • Mouvement : 2
• Esprit : 2 • Esprit : 4
• Charisme : 2 • Charisme : 3
• Vie : 16 • Vie : 16
• Âtman : 10 • Âtman : 10
fin page suivante

Scénario : Résurrection
 • Spécial : Pour 8 points
d’Âtman, Kurodya peut
rendre 6 points de vie à une
personne située à moins de
6 mètres de lui.
Le conseil
des ministres
À Parvàn, cité-état située sur la
frontière entre Akodya et Pushkala,
un accord séculaire garantit l’in-
dépendance de la ville : en retour,
celle-ci doit choisir ses ministres
au sein des deux nations, de façon
équilibrée. Il y a donc trois mi-
nistres akodyens et trois ministres
pushkaliens (disposant d’une foul-
titude de conseillers), qui œuvrent
dans l’intérêt de leur patrie – au dé-
triment de la ville, le plus souvent.
288 Ce conseil est toutefois présidé par
le chancelier, qui tente de garder un
équilibre précaire entre les aspira-
tions et ambitions de chacun.
Économiquement, Parvàn est aussi
autonome sur le plan agricole (grâce
aux larges plaines fertiles qui servent
de champs et de paturages à ses pay-
sans) que dépendante pour tout ce
qui concerne les matières premières
(fer, bois, pierre…). Elle exporte du
grain et du bétail, en échange de ce
dont elle manque – trouvant ainsi à
équilibrer sa balance commerciale
de façon satisfaisante.
En plus de tout cela, la neutralité
militaire de Parvàn est assurée par
un traité interdisant à Akodya et
Pushkala d’introduire des Avatars en
ville. Seuls le rajkumâr et le chance-
lier y sont autorisés et c’est d’ailleurs
ce dernier qui se retrouve à devoir re-
cruter un groupe d’Avatars suite aux
attaques d’Asuras en divers endroits
de la ville – afin d’aider le général
Sardula Kunjara à pacifier la cité.
Le parti akodyen est dirigé par Sar-
karà Ganaka, un jeune courtisan
ambitieux qui a toute la confiance
du prince Krishna et de sa cour. Il
souhaite épouser Padmin, afin de
consolider la mainmise d’Akodya
sur la cité – et peut-être plus, qui
sait… Après tout, si un accident
malencontreux arrivait à l’héritier
officiel, il serait en bonne position
pour s’asseoir sur le trône.
Le parti Pushkalien est dirigé par
Agrasena Snigdha, un marchand
pansu qui joue le jeu de la politique
et de l’économie avec efficacité – mais
sans ambition particulière. C’est plu-
tôt un brave homme, qui ne cherche
pas à affaiblir Parvàn et souhaite au
contraire en accroître la prospérité
– afin que des accords commerciaux
profitables à tous puissent être si-
gnés. Il pense en effet que l’économie
est le moteur de l’humanité.
Sarkarà Ganaka
• Chakra : 2
• Corps : 3
• Mouvement : 2
• Esprit : 3
• Charisme : 3
• Vie : 16
• Âtman : 10
• Spécial : Sarkarà Ganaka
gagne un + 1 en Charisme
quand il s’agit d’intimider
son interlocuteur.
 Agrasena Snigdha
Le palais
• Chakra : 2
• Corps : 2 Construit au Nord de Parvàn, le
• Mouvement : 3 palais royal est sans doute l’édifice
• Esprit : 3 le plus luxueux de toute la ville. Sa
• Charisme : 3 forme massive trahit cependant
• Vie : 16 ses origines militaires de fortin,
• Âtman : 10 même si des générations de la li-
• Spécial : Agrasena Snigdha gnée royale ont fait procéder à des
peut une fois par jour rem- travaux d’embellissement.
placer n’importe lequel se
ses Traits par son Charisme. Le palais contient les appartements
de la famille du rajkumâr ainsi que
ceux du chancelier. Les ministres
akodyens et pushkaliens disposent

Petittour
chacun d’une aile avec de nom-
breux bureaux, bibliothèques et
de la ville cabinets de travail. C’est au centre
du palais que se trouve la très ri-
chement décorée salle du trône,
arvàn est située à la frontière
P d’Akodya et de Pushkala, un où le rajkumâr reçoit ses invités.
De nombreuses fresques retraçant 289
peu au Nord de la ville de Praanta.
l’histoire de la lignée Vipula per-
Cité prospère, elle rassemble en ses
mettent d’impressionner les émis-
murailles environ dix mille habi-
saires étrangers. Jouxtant directe-
tants et est entourée de quelques
ment, se trouve la salle du conseil
villages dont l’activité principale est
des ministres : une immense table
la culture des champs et l’élevage de
circulaire, faite du marbre le plus
bétail. Une rivière, nommée la Luan-
précieux de Pushkala, permet d’y
dra, coule à quelques kilomètres.
rassembler les dignitaires prési-
dés par le chancelier – et parfois le
Parvàn est de forme circulaire : ses
rajkumâr en certaines occasions.
habitants disent qu’elle est « ronde
comme un Chakra ». Si cette archi-
De nombreux bâtiments annexes
tecture n’est pas rare, elle n’est pas
se situent à l’abri des murailles in-
si fréquente pour autant. La ville
térieures qui ceignent le palais : la
est donc ceinte de hautes murailles
dépendance où vivent les serviteurs
concentriques, protégeant le cœur
(et où se trouvent les cuisines), la
de la cité des menaces extérieures
petite caserne de la garde royale,
– bien que quelques faubourgs ou
les écuries et greniers, les thermes,
campements marchands se soient
l’autel du Dharma, les apparte-
installés hors de cette bienveillante
ments des invités de marque…
défense.

Scénario : Résurrection
 Le quartier noble
Situé dans les parages immédiats
du palais, ce quartier est le plus
cossu de toute la ville.
Y vivent principalement les Ksa-
triyas, les Brahmanes et les Vai-
syas les plus fortunés. Les rues
du quartier sont larges, droites et
pavées. Elles sont bordées de vil-
las luxueuses, dont certaines sont
de petits palais. Des jardins odo-
rants parsèment les lieux et des
fontaines rafraichissent l’air en été.
C’est en général un quartier tran-
quille où l’on se sent en sécurité,
là où la prospérité de Parvàn est la
plus visible.
C’est dans cette partie de la ville
que se trouvent les ambassades
290 des trois grands royaumes. Les mi-
nistres akodyens et pushkaliens lo-
gent d’ailleurs dans leurs consulats
respectifs – rester au palais donne-
rait trop l’image d’être soumis au
pouvoir du rajkumâr : ils tiennent
à marquer leur indépendance po-
litique.
L’un des verrous du sceau se situe
dans le quartier noble : le lavoir
antique, qui n’est plus guère uti-
lisé et sert surtout aux amoureux à
s’y retrouver pour de tendres em-
brassades feutrées. Pourtant, la
légende veut que le linge lavé ici
reste propre pendant tout un mois,
comme par magie.
La place du marché
À l’origine de la cité, cette place
carrée était destinée à accueillir
les marchands de tout Prithivî qui
venait faire ici commerce de leurs
denrées. C’est bien entendu tou-
jours le cas de nos jours, mais au-
tour de cette place s’est développé
un immense quartier – le plus
peuplé de tout Parvàn, qui occupe
tout le centre-ville juste au Sud du
palais. Y vit une grande majorité de
la population, principalement des
Vaisyas de condition modeste à ai-
sée, ou des Ksatriyas peu fortunés.
On y trouve également un grand
nombre de Brahmanes car divers
ashrams parsèment ce quartier sans
nom et un vaste temple du Dharma
trône juste à côté de la place.
Ce quartier est constitué d’un en-
trelacs de rues et ruelles, irrégu-
lièrement pavées. Des maisons
à étages y côtoient des huttes et
presque toutes les strates de la
population de Parvàn peuvent se
croiser ici – surtout quand le mar-
ché bat son plein.
Presque au centre de la place elle-
même se trouve l’un des verrous du
sceau : le cadran solaire, qui même
en l’absence de lumière du jour
parvient toujours à donner l’heure
exacte – une petite ombre semble
y indiquer le passage du temps en
toute autonomie.
 La caserne
La lignée Vipula a toujours tenu
à ce que Parvàn entretienne une
puissance militaire autonome. En
effet, bien que l’accord avec Ako-
dya et Pushkala semble rendre ce
petit contingent inutile, il ne faut
pas oublier qu’isolée au milieu de
plaines, la cité doit pouvoir se dé-
fendre contre une horde d’Asuras
ou une troupe de brigands. De ma-
nière générale, une ville de cette
taille, lieu de passage par excel-
lence, doit pouvoir assurer la sécu-
rité de ses citoyens. C’est pourquoi
une imposante caserne y a été bâ-
tie, non loin des portes de la ville.
Petite ville dans la ville, la caserne
permet de loger les soldats sous
les ordres de Sardula Kunjara. De
vastes terrains permettent aux ins-
tructeurs d’entraîner leurs troupes
au maniement de toutes les armes
et servent aux maîtres-cavaliers à
dresser les chevaux. Il n’est pas rare
que des citoyens de Parvàn vien-
nent assister à ces manœuvres tou-
jours spectaculaires, et les enfants
en sont particulièrement friands.
C’est à côté de la caserne que se
trouve l’un des verrous du sceau :
une superbe statue en bronze
d’Âryâ. De nombreux pèlerins
viennent prier devant cette repré-
sentation du grand héros qui fon-
da Prithivî et repoussa les Asuras.
La statue ne se salit jamais, pous-
sière et crasse semblant le pas pou-
voir s’y fixer.
Le quartier
du Bel Appétit
Ce quartier un peu particulier, qui
borde le quartier noble, fait la fier-
té de Parvàn. À l’origine, il s’agis-
sait d’un simple quartier artisan,
dans lequel vivaient notamment
des boulangers et traiteurs. Mais
peu à peu, leur art se bonifia et des
restaurateurs attirés par la réputa-
tion des lieux vinrent s’y installer
pour fonder leur établissement.
Rapidement, le quartier se peupla
d’auberges prestigieuses, de ta-
vernes servant un alcool raffiné, de
traiteurs spécialisés dans les ban-
quets royaux, de boulangers fabri-
quant le meilleur nam de toute la
région...
C’est actuellement un quartier tou- 291
ristique, qui attire les fins gourmets
de tous les royaumes. Les citoyens
aisés de Parvàn vont souvent dîner
dans un établissement ou un autre,
tandis que même les plus modestes
peuvent s’offrir un bon petit plat
dans une échoppe mobile.
Le vieux four public qui trône au
centre de la petite place du quar-
tier est l’un des verrous du sceau.
Toute nourriture qui y est cuite
devient succulente – un don du
Dharma qui fit beaucoup pour la
réputation du Bel Appétit.
Scénario : Résurrection

Le quartier
des Sûdras
Longeant la muraille ouest de
la ville, le quartier qui accueille
les intouchables est semblable
presque en tous points à ceux que
l’on retrouve à travers tout Prithivî.
Séparé du reste de Parvàn par une
palissade de bois, il suinte la mi-
sère : sol de terre battue se faisant
boueux dès que vient la pluie, ma-
sures à peine plus confortables que
de simples huttes, constructions
en bois vulnérables aux incendies,
manque global d’hygiène, etc.
Cependant, il y règne une certaine
solidarité – le seul lien qui unit les
parias. Les Sûdras ici comme ailleurs
acceptent leur sort, ce qui ne veut pas
292 dire qu’ils n’essaient pas de mener
une vie décente en faisant montre
de qualités humaines qui font sou-
vent défaut aux membres des castes
supérieures (humilité, sens de l’en-
traide, compassion envers les mal-
heureux…). L’ambiance du quartier
est donc loin d’être morose, bien au
contraire. Les jours de fête, on pré-
tend d’ailleurs que c’est parmi les in-
touchables que l’on s’amuse le plus
– et il se dit que bien des Ksatriyas ou
Vaisyas aisés viennent s’y encanailler
sous couvert d’anonymat…
De plus, à Parvàn le quartier des
Sûdras semble béni par le Dharma.
En effet, s’y trouve l’un des verrous
du sceau : un puits parfaitement
entretenu, dont l’eau est toujours
abondante et d’une pureté sans
pareille. Au point que des déléga-
tions des autres quartiers viennent
y puiser tout au long de la journée :
ce puits est considéré comme la
principale source d’alimentation
en eau potable de la cité.
• Karna •
Pourtant à peine sorti de l’adoles-
cence, Karna est un Avatar redou-
table, incarnant un Deva du vent
nommé Râmmakar. Le bâton souple
qu’il transporte toujours avec lui
n’est autre que sa Devâstra. Sous
l’impulsion de son Âtman, celle-ci
reprend sa forme d’arc. Karna peut
alors l’utiliser pour lancer des flèches
et attaques élémentaires dévasta-
trices. C’est grâce à cela qu’il pourra
tenir tête aux Asuras explosifs, utili-
sant des flèches de vent pour les pro-
jeter dans les airs avant de les faire
exploser là où ils ne peuvent blesser
personne. Bien sûr, les explosions
fréquentes, même si elles ne font
pas de dégâts, ont de fortes chances
d’inquiéter les citoyens.
Karna a toujours vécu dans Par-
vàn. Après son excursion sur le
Mont Sumeru, il a abandonné le
domicile familial pour utiliser ses
pouvoirs et s’imposer à la tête des
autres jeunes du quartier. Il a ainsi
pu s’entourer rapidement d’une
véritable cour de jeunes gens, prin-
cipalement des garçons avec qui
il entretient des relations pour le
moins ambiguës. Pour autant, per-
sonne n’y trouve rien à redire, cha-
cun ayant choisi de suivre Karna
de son plein gré. Bien conscient
que les dirigeants n’aident les Sû-
dras qu’en dernier recours, le jeune
homme a redonné espoir aux gens
de son quartier en les protégeant
de tout ce qui peut les menacer.
 Karna Synopsis
• Chakra : 3
ssaillie par des Auras, la ville
• Corps : 3
• Mouvement : 3
A de Parvàn fait appel aux PJ.
Ceux-ci découvrent que ces at-
• Esprit : 3
taques ne sont pas menées au ha-
• Charisme : 4
sard. Pour bien comprendre leurs
• Vie : 24
implications, il leur faudra prendre
• Âtman : 15
connaissance d’un rituel complexe
dont l’objet précis reste inconnu.
La mort brutale (mais simulée) du
Aktunân, arc élémentaire
chancelier de la ville finit de semer
• Nature : Dégâts 3
le désordre.
+ 2 dés bonus en Comp. Armes
à distance.
Débordés, les PJ se retrouvent
• Âtman : 5
pressés par le temps jusqu’à ce que
• Souffle divin
tout ceci trouve son dénouement
(pouvoir de niveau 1) : Vol.
dans une pièce secrète, dissimu-
• Rapide comme le vent
lée dans les entrailles du palais.
(pouvoir de niveau 2)
Au cours d’un combat épique où le
2 Succès auto. dans la Comp.
sort de la cité est en jeu, les Ava-
Initiative.
tars en apprennent plus sur leur
• Flèche du Dharma
véritable nature ainsi que sur les 293
(pouvoir de niveau 3)
pouvoirs divins qui sommeillent
Dégâts = (Corps) x 4
en eux.
Portée de (Mouvement) x 5 mètres
sur un jet d’attaque.

Préambule
Voici quelques éléments destinés
à vous permettre d’avoir une vision
plus globale du scénario. Sa trame
sera donc résumée avant de pré-
senter le déroulement chronolo-
gique de cette aventure.
Chronologie
détaillée
V des
oici l’enchaînement global
évènements du présent
scénario. Les intrigues secondaires
(et optionnelles) n’y apparaissent
pas, notamment parce qu’elles ne
sont pas figées dans le temps.
• Jour 1 : Rencontre avec les diri-
geants de la ville. Ceux-ci pro-
mettent une récompense aux PJ
s’ils aident à combattre les Asu-
ras qui menacent Parvàn. En-
quête sur la destruction d’un la-
voir qui aboutit à la rencontre du

Scénario : Résurrection
 groupe d’Asuras responsables de
ce méfait [Vidyut]. Destruction
du four faisant lui aussi office de
verrou.
• Jour 2 : Attaque de la caserne et
du quartier avoisinant [Jagat].
Destruction de la statue d’Âryâ.
Mort (simulée) du chancelier.
Isolement forcé du quartier des
Sûdras.
• Jour 3 : destruction du cadran
solaire [Ritika]. Découverte du
corps du chancelier. Assaut mas-
sif sur le quartier des Sûdras et
destruction du puits. Le chance-
lier brise le sceau.
294 Des Sauveurs
Parvàn
pour
Dans cette introduction, nous
allons nous intéresser plus parti-
culièrement aux motivations qui
peuvent pousser les PJ à venir au
secours de la cité de Parvàn. Ils
pourront alors avoir un premier
aperçu de la ville, de ses habitants
et surtout de ses dirigeants. À par-
tir de là, ils ne manqueront pas
d’occupation – en commençant
par la destruction mystérieuse
d’un lavoir ancien et la première
rencontre avec l’ennemi.
En résumé :
• Les PJ prennent connaissance de
la situation de la ville de Parvàn
et viennent à son secours ;
• Ils font connaissance des diri-
geants de la ville, une récom-
pense leur est promise ;
• Pour commencer, ils enquêtent
sur la destruction d’un lavoir ;
• Ils retrouvent la trace des Asuras
responsables et les affrontent.
Motivations
Les découvertes
du chancelier
La présence d’un sceau sous le pa-
lais royal de Parvàn n’est pas vrai-
ment un secret. La plupart de la
ville est au courant même si celui-
ci est suffisamment ancien pour
que personne n’y prête véritable-
ment attention – il fait partie du
paysage local, en quelque sorte.
Pourtant, le chancelier s’y est ré-
cemment intéressé de très près. Il
ne lui a pas été facile de collecter
des informations à ce propos. Au
final, il n’a récolté que quelques
pistes assez confuses mais qui
ont suffi à alimenter son ambition
sans borne. En effet, d’après ce
qu’il a découvert, le sceau renfer-
merait une puissance unique dans
tout le pays. Avec celle-ci, Sakuni
Kutila est certain qu’il n’aura plus
à servir un rajkumâr vieillissant
dans une ville qui ne joue qu’un
rôle mineur à l’échelle du pays.
Il a même découvert le rituel
permettant de rompre le sceau.
Malheureusement, ce ne sera pas
vraiment aisé : il lui faudra pour
cela détruire les cinq verrous que
l’on trouve à travers la ville et sur-
tout utiliser le sang d’un individu
de la lignée royale pour mener à
bien l’opération. L’ensemble de
ces informations sont présentes
dans des parchemins volumineux
habilement dissimulés dans l’ap-
partement du chancelier.
Pour mener à bien son plan, le
chancelier va pouvoir pleinement
tirer parti de son statut d’Avatar.
Ses pouvoirs, basés sur la lumière,
lui permettent entre autres de
générer des illusions qui lui se-
ront sans nul doute d’une grande
utilité pour agir à l’insu de tous.
Il prévoit de semer le désordre
dans la ville puis de se faire pas-
ser pour mort afin de pouvoir
agir comme il le souhaite. Pour
cela, il a utilisé ses pouvoirs afin
d’approcher des Asuras et les in-
troduire à l’intérieur de Parvàn.
Leur rôle est essentiel : en plus
d’attirer l’attention des dirigeants,
ils vont se charger d’éliminer peu
à peu les gardes et de repousser
la famille royale dans le seul re-
fuge possible  : la salle contenant
le sceau. En effet, nimbé de sacré,
celui-ci maintient à distance l’en-
semble des échappés du Narak.
En échange, les Asuras pourront
disposer comme ils le souhaitent
de la cité – et de ses habitants.
Une fois le sceau rompu, Sakuni
Kutila n’en aura de toute façon
plus l’utilité.
Les motivations
des PJ
Les rumeurs concernant les at-
taques d’Asuras sur la ville de Par-
vàn se répandent donc comme
une traînée de poudre. La ville se
situe pourtant loin des lieux où ces
créatures sont les plus présentes.
Personne ne serait donc plus en sé-
curité dans Prithivî ? Pour les plus
avisés, tout ceci a peut-être un rap-
port avec le sceau que protège la
ville. Personne ne sait vraiment de
quoi il s’agit mais les deux sont for-
cément liés d’une façon ou d’une
autre. Toujours est-il que les mes-
sagers du rajkumâr Bhadrà Vipula,
mandatés par le chancelier Sakuni
Kutila, sillonnent les royaumes
pour recruter des Avatars neutres
afin de venir endiguer l’invasion 295
des créatures. À ce stade du scéna-
rio, les PJ ont peut-être déjà enten-
du parler de Parvàn et pour chaque
Succès sur un jet de Politique /
Esprit, les PJ peuvent apprendre
l’une des informations suivantes :
• Il s’agit d’une cité-état indépen-
dante,
• Akodya et Pushkala y sont re-
présentés du fait de la situation
géographique de la cité,
• Elle conserve son indépendance,
entre autre en interdisant l’accès
à tout Avatar explicitement affi-
lié à l’un des royaumes voisins,
• Le rajkumâr, vieillissant et veuf,
a heureusement deux enfants
pour lui succéder et un chance-
lier pour l’assister,
• La ville contient un sceau, sans
plus de détail à son sujet.
Scénario : Résurrection
 Des récompenses conséquentes
sont promises aux Avatars ac-
ceptant de venir aider la cité. En
échange, il leur est demandé de se
rendre rapidement à Parvàn.
Si les PJ ont déjà joué Upakrama
(scénario de la première édition
de Devâstra, dorénavant dispo-
nible gratuitement en ligne), ils
peuvent avoir plusieurs bonnes
raisons de s’intéresser à Parvàn. On
ignore la nature exacte du sceau
que renferme la ville : il pourrait
très bien s’agir d’un accès verrouillé
vers le Narak. Dans ce cas, la secte
de Chaaya pourrait s’y intéresser
prochainement. Peut-être même
sont-ils déjà à l’origine des troubles
actuels ? N’hésitez pas à laisser
penser cela. Sinon, les Asuras sont
peut-être des sbires des enfants
d’Apazakuna déjà rencontrés dans
296 Upakrama. Ils pourraient chercher
dans la cité un autre moyen de li-
bérer leur père. Dans tous les cas,
il est possible que les récompenses
promises pour l’élimination des
créatures malfaisantes soient d’une
aide non-négligeable pour ce qui est
de reconstruire le village d’Aadyan-
ta, récemment dévasté. Certains
réfugiés s’y sont d’ailleurs peut-être
installés. Les PJ pourraient donc y
retrouver un proche ou avertir d’an-
ciens villageois de la reconstruction
en cours de leur foyer.
Si les Avatars ont déjà fait leurs
preuves par le passé, ils peuvent
très bien être directement contac-
tés par les messagers mandatés par
Sakuni Kutila. S’ils sont déjà affi-
liés à Pushkala ou Akodya, un allié
dans l’une de ces factions peut leur
demander expressément de venir
au secours de Parvàn (sous couvert
de neutralité) afin de s’assurer que
les intérêts du royaume dans cette
cité ne soient pas mis en péril. Il
est possible que Sarkarà Ganaka
en personne (le ministre akodyen
faisant partie des dirigeants de la
cité) les contacte pour assurer sa
propre sécurité et celle de la ville.
Pour tranquilliser les dirigeants,
Sakuni appelle un groupe d’Avatars
soigneusement choisis. Jeunes et
peu expérimentés, ils ont peut-être
déjà acquis une certaine renom-
mée mais ne représentent aucun
danger pour ses alliés et lui.
Enfin, une autre possibilité serait
qu’un voyage des PJ les amène na-
turellement à faire escale à Parvàn.
Cette option n’est toutefois pas la
plus naturelle en apparence et il
manque peut-être d’une motiva-
tion supplémentaire pour que le
groupe s’implique totalement dans
l’intrigue proposée.
Arrivée
En ville
La ville, comme beaucoup d’autres
dans Prithivî, est ceinte de mu-
railles de terre damée afin d’assurer
sa protection. Même si certaines
habitations se trouvent en dehors
de celle-ci, des gardes contrôlent
chaque entrée. À l’arrivée des PJ,
ils semblent immédiatement re-
connaître en eux des Avatars et
s’empressent de leur faire signe de
s’arrêter. Leur première préoccu-
pation est d’obtenir confirmation
qu’ils ne sont affiliés ni à Pushkala
ni à Akodya. Dans le cas contraire,
le garde le plus haut gradé marque
un temps d’arrêt. C’est l’occasion
d’observer en détail son uniforme
de cuir très léger mais surtout
l’Âryâstra qu’il porte accrochée à sa
ceinture. Affecté d’un embonpoint
certain, ce capitaine répondant au
nom de Kapila peine à retenir les
flots de sueur qui coulent sur son
visage. La chaleur étouffante et
sèche semble durement l’affecter.
Après réflexion, il prend la parole :
« Comme vous l’ignorez visible-
ment, l’accès de la ville est interdit
à tous les Avatars affiliés à Pushka-
la et Akodya. Parvàn doit rester au-
tant que possible neutre, d’autant
plus avec les tensions qui semblent
actuellement diviser ces deux
royaumes. Toutefois, nous rencon-
trons actuellement des problèmes
suffisamment contraignants pour
pouvoir faire une exception. Nous
sommes en effet victimes depuis
quelques temps d’attaques répé-
tées d’Asuras. Sans que l’on sache
vraiment comment, ceux-ci sont
parvenus à s’introduire dans la ville
et nous causent bien des soucis. Si
vous le souhaitez, mes hommes
vont vous conduire auprès du
chancelier. Une forte récompense
attend ceux qui aideront à vaincre
ces créatures. En revanche, prenez
bien soin de dissimuler vos liens
avec les autres royaumes. »
Une fois les portes franchies, il est
possible de distinguer le magni-
fique palais qui occupe le centre
de la ville. Escortés par deux
gardes, les PJ y sont rapidement
conduits. Grâce à eux, ils se fraient
rapidement un chemin à travers la
foule qui envahit dès les premières
heures de la journée les allées.
Pour peu que les PJ aient une sta-
ture ou un équipement ne laissant
aucun doute quant à leur statut
particulier, ils sentent les regards
se fixer sur eux et les conversa-
tions se concentrer sur ces nou-
veaux venus. En particulier, le
regard de l’un des PJ (réussissant
un jet de Perception / Esprit)
est attiré par ce qui semble être
un simple Sûdra. Pour seul vête-
ment, il porte une bande de tissu
enroulée en guise de caleçon.
Les cheveux longs ramassés en
chignon, il a la peau très sombre.
Il soutient le regard de celui qui l’a
remarqué alors qu’un léger sourire
se dessine sur ses lèvres. Assis sur
le rebord d’un toit, il porte sur ses
genoux un long bâton. Interrogés
297
à son propos, ceux qui escortent
le groupe n’ont le temps de lever
les yeux que pour remarquer que
l’homme en question a disparu.
Sa description leur fait toutefois
penser à un dénommé Karna, un
Avatar à la tête d’une bande de
mendiants.
Une femme éplorée vient s’agrip-
per au bras d’un autre PJ. Elle le
supplie de lui donner un peu
d’argent ou de la nourriture pour
elle et ses enfants. Son mari est
gravement malade et ne peut
plus subvenir aux besoins de sa
famille. Une âme charitable re-
cevra en retour une profusion de
remerciements et peut-être même
quelques renseignements par la
suite.
Scénario : Résurrection

Comme des
Princes
Les Avatars vont effectivement
bénéficier d’un traitement de
faveur. Des chambres indivi-
duelles extrêmement luxueuses
leur sont réservées. Jour et nuit,
des serviteurs sont disposés à
satisfaire la moindre de leurs
demandes. En revanche, ils
risquent effectivement de ne
pas avoir trop le temps d’en pro-
fiter. Mais qu’importe, autant
les laisser apprécier dès que
possible leur nouvelle situation.
298
Au palais
Quelques mots échangés suffisent
pour que les gardes du palais cè-
dent le passage aux PJ. Une bien-
venue bouffée d’air frais les assaille
en pénétrant dans l’imposant bâ-
timent. Ils sont ensuite conduits
dans une salle richement décorée
pour y attendre ceux qui doivent
les recevoir. D’ici là, des servantes
leur apportent de quoi se rafraî-
chir. Enfin, après un long moment,
un homme grand et morose vient
les chercher. Il s’agit du chancelier
Sakuni Kutila en personne. Il les
conduit à l’intérieur de la salle où
se réunissent les ministres et les
invite à prendre place sur un banc
en bois disposé à leur attention.
Celui-ci fait face à l’assemblée hé-
téroclite des ministres ; au nombre
d’une demi-douzaine, ils scrutent
avec suspicion ceux pour qui ils ont
été contraints d’interrompre leurs
activités en cours.
Le chancelier propose un tour de
table. Après s’être présenté, il laisse
la parole aux ministres. Sarkarà Ga-
naka dirige les ministres akodyens.
Contrairement à ses homologues, il
apparaît souriant et prend l’initiative
de présenter ceux-ci pour, dit-il, ga-
gner du temps. Prasanna Swaran
est massif et bavard ; il n’hésite pas
à livrer franchement le fond de sa
pensée, ce pour quoi il est régulière-
ment repris par Sarkarà. Harendra
Jaya est presque aussi grand que
ses deux collègues mais son teint
est beaucoup plus pâle ; assis à côté
d’eux, il laisse penser qu’Akodya
n’engendre que des colosses. Il est en
revanche plus discret et taciturne,
et se contente d’observer avec insis-
tance les PJ comme pour les jauger.
Sarkarà Ganaka est le plus jeune et
bénéficie d’une grande prestance.
Enjôleur et chaleureux, il sait mettre
les gens à l’aise mais se montre cas-
sant quand nécessaire.
À la tête des pushkaliens, on trouve
Agrasena Snigdha. Enrobé, il affec-
tionne les habits aux couleurs vives.
Très vif d’esprit, il aime donner son
avis sur tout et n’importe quoi. Il lui
arrive régulièrement d’entrer dans
de vives colères et il a plusieurs fois
eu l’occasion de partir bruyam-
ment de certaines réunions. Pour
autant, ses rapports avec les mi-
nistres akodyens sont (du moins en
apparence) des plus cordiaux. Il est
accompagné par Shashi Sanjeet,
un vieillard malingre, bon vivant
pour ne pas dire carrément obsédé
(comme s’en apercevra rapidement
une éventuelle Avatar féminine du
groupe de PJ..). Ramachandra
Shamal les accompagne. Il est
difficile a priori de savoir quel est
précisément son rôle tant il semble
en permanence distant et rêveur.
Il s’agit pourtant d’un brillant né-
gociateur et d’un gestionnaire hors
pair. Pour beaucoup, il joue volon-
tairement de son apparence pour
tirer avantage de ses interlocuteurs.
Une fois que les PJ ont pu à leur
tour se présenter brièvement, le
chancelier leur expose la nature
des problèmes qui agitent Parvàn,
ce qui est attendu d’eux ainsi que
ce qui leur est proposé en retour :
« La ville est attaquée depuis
quelques temps par des Asuras.
Nous souhaitons que vous mettiez
fin à ces attaques. En contrepartie,
des appartements dans le palais
vous ont été réservés pour toute la
durée de votre séjour. Nous pour-
voirons bien sûr à tous vos besoins.
D’ici à ce que cette tâche soit me-
née à bien, je vous laisse réfléchir
posément à ce que vous désirez en
retour de ces services rendus. Le
rajkumâr saura se montrer des plus
généreux envers ceux qui auront
sauvé sa ville. En attendant, nous
allons vous accompagner jusqu’aux
lieux de l’attaque la plus récente.
Comme vous allez rapidement le
constater, vos prochaines journées
s’annoncent des plus chargées. »
Attentat
a première destination des PJ
L se situe dans le quartier noble.
Les Ksatriyas et Vaisyas les plus en
vue y possèdent au moins une rési-
dence. Si elle n’est pas la plus fré-
quentée pour autant, cette partie
de la ville dégage une impression
d’opulence et de tranquillité – pour
peu que l’on fasse abstraction de
la charmante petite place où se te-
nait encore récemment un antique
lavoir. Il n’en reste aujourd’hui
qu’un cratère jonché de moellons
de pierre épars. Les constructions
voisines ont été globalement épar-
gnées en-dehors de traces de suie.
Tous les résidents interrogés s’ac-
cordent à dire que l’explosion a eu
lieu en pleine nuit, il y a de cela
deux jours. Les plus attentifs ont 299
d’ailleurs noté qu’il ne s’agissait pas
d’une simple explosion mais plutôt
d’une succession de détonations
plus ou moins fortes et très rappro-
chées. Kurara, un vieux guerrier à
la retraite, s’avère être un témoin
très utile : ne trouvant pas le som-
meil, il a pris l’habitude de profiter
de son balcon pour apprécier le
calme de la ville et la douce brise
qui la traverse généralement au
milieu de la nuit. C’est ainsi qu’il a
pu observer de petites formes va-
guement humanoïdes rôder au-
tour du lavoir. Il a dans un premier
temps songé qu’il s’agissait d’en-
fants avant de constater que cer-
tains semblaient particulièrement
déformés. Ils semblaient danser
autour de l’édifice jusqu’à ce qu’ils
explosent littéralement. Pour au-
tant, les premiers gardes envoyés
Scénario : Résurrection
 sur les lieux n’ont découvert aucun
élément permettant de confirmer
ce témoignage. Kurara est heu-
reusement suffisamment respecté
pour ses hauts faits passés pour
que nul n’ose mettre en doute sa
parole. En tout cas, il est sûr d’avoir
vu les créatures arriver d’une allée
débouchant à l’Ouest de la place.
Avant de laisser repartir les PJ, il
affirme avec un mélange d’amer-
tume et de mélancolie que tout
ceci ne serait jamais arrivé lorsque
le rajkumâr était plus jeune. Celui-
ci ferait mieux de laisser la place à
son héritier plutôt que de laisser
faire le chancelier. Malheureuse-
ment, l’héritier semble pour l’ins-
tant ne pas être à la hauteur. Pour
une bonne partie de la cité, Sakuni
Kutila est homme dur et imbu de
son propre pouvoir alors que Visis-
ta, le fils du rajkumâr, n’est encore
300 qu’un jeune insouciant.
En observant de plus près le cra-
tère, l’un des Avatars peut faci-
lement remarquer (avec un jet
d’Investigation / Esprit) des
symboles dessinés sur le sol, à
l’emplacement précis où se trou-
vait le lavoir. L’endroit est malheu-
reusement dans un tel état (gravas,
sol défoncé, morceaux de pierre
jonchant les lieux…) qu’il est do-
rénavant impossible d’affirmer ce
qu’ils pouvaient représenter.
Les gardes affirment être trop oc-
cupés en ce moment pour avoir
vraiment pris le temps de pousser
plus avant leurs recherches. Tout
laisse à penser qu’il s’agit d’Asu-
ras derrière tout cela. En tant que
simples humains, il leur serait im-
possible de les affronter directe-
ment. Clairement, ils laissent les
Avatars nouvellement arrivés se
charger de découvrir le fin mot de
cette histoire.
Pour peu qu’un membre du groupe
soit un Brahmane ou dispose du
pouvoir adéquat, il est relative-
ment facile de suivra la piste des
coupables – la souillure des Asuras
imprègne les lieux. Celle-ci mène
directement à leur refuge, dans
une demeure vide du quartier.
Les occupants de cette résidence
se sont absentés depuis plusieurs
semaines. Les parents tenaient en
effet à conduire eux-mêmes leurs
enfants jusqu’à l’ashram où ils re-
cevront leur éducation. L’ensemble
du personnel de maison a suivi,
formant ainsi un petit convoi. Les
voisins se souviennent encore de la
fastueuse célébration organisée la
veille du départ. Ils devraient pro-
bablement revenir d’ici un mois.
En attendant, Vidyut et ses « sol-
dats explosifs » y ont élu domicile à
l’insu de tous.
La première vague :
• Vidyut, Asura fulgurant •
Mesurant à peine 1 mètre 50, Vi-
dyut maîtrise des pouvoirs liés à
la foudre. Il bénéficie ainsi d’une
grande vélocité et peut projeter
des salves d’éclair redoutables.
Constamment, des arcs électriques
crépitant courent sur sa peau rêche
au teint jaunâtre. Il a également la
possibilité de se changer entière-
ment en foudre. Il devient alors in-
sensible aux attaques physiques et
peut assister son compagnon Riti-
ka. Celui-ci, insensible à la foudre,
s’entoure alors de celle-ci pour
rendre ses attaques tranchantes
d’autant plus dévastatrices.
Au combat, Vidyut use de sa céléri-
té pour surprendre ses adversaires
et se soustraire à leurs attaques. Si
sa défaite semble inéluctable, il se
change en foudre pour prendre la
fuite. Aidé des Asuras explosifs, il a
recours à ses attaques foudroyantes
pour provoquer leur explosion au
moment judicieux.
Vidyut
• Chakra : 3
• Corps : 3 (dégâts +3)
• Mouvement : 3
• Esprit : 3
• Charisme : 0
• Vitalité : 24
• Âtman : 15
• Pouvoir : Immunité phy-
sique – Vidyut se transforme
en foudre et devient immu-
nisé aux dégâts physiques.
• Prasphota •
Ces êtres difformes mesurent envi-
ron un mètre. Il faut s’en approcher
pour remarquer que leur forme hu-
manoïde cache des traits difformes
et grotesques, souvent accentués
par des membres tordus. Dénués
d’intelligence, ils ne sont que de la
chair à canon, aisément sacrifiés
par leurs camarades Asuras pour
provoquer des dégâts conséquents.
Pas vraiment doués pour le combat,
leur explosion peut en revanche
s’avérer redoutable, surtout si plu-
sieurs d’entre eux sont suffisam-
ment proches pour déclencher une
réaction en chaîne. En l’absence de
directive, ils se contentent d’errer
et de déambuler d’une façon qui
pourrait presque sembler enjouée,
se déhanchant et sautillant. S’ils
sont attaqués directement ou se
sentent en danger, ils explosent di-
rectement – ce qui rend parfois leur
utilisation délicate.
Prasphota
• Chakra : 2
• Corps : 2
• Mouvement : 2
• Esprit : 2
• Charisme : 0
• Vitalité : 10
• Âtman : 10
• Pouvoir : Explosion – le 301
prasphota explose lorsqu’il
n’a plus de points de vie ou
tout simplement lorsqu’il le
souhaite, ce qui provoque sa
dispersion complète. Il in-
flige alors 6 points de dégâts
sur un rayon de 10 mètres
autour de lui. Il est aussi
possible pour ces Asuras de
se regrouper pour provoquer
des explosions en chaîne.
Il est également possible de trou-
ver le repaire des Asuras en explo-
rant le voisinage du lavoir. Il s’agit
effectivement de l’une des seules
demeures semblant déserte dans
ce quartier cossu. Les autres sont
toujours occupées, ne serait-ce
que par des serviteurs assurant la
bonne tenue du domicile en l’ab-
Scénario : Résurrection
 sence des propriétaires légitimes. Le chancelier les réprimandera lé-
Les créatures ne cherchent pas gèrement pour les dégâts matériels
vraiment à se dissimuler car Vi- occasionnés (à moins bien sûr que
dyut est persuadé de pouvoir faire les PJ n’aient trouvé le moyen de les
regretter amèrement à quiconque limiter voire même de les éviter).
découvrirait cette cachette. Il apprécie en revanche qu’ils aient
écarté une telle menace et les en fé-
Et c’est effectivement ce qui se licite. Il leur donne congé après leur
passe une fois que les PJ y pénè- avoir demandé de revenir le voir
trent pour débusquer les squat- dès le lendemain pour continuer la
teurs. Aussitôt, une demi-dou- lutte contre les êtres issus du Narak.
zaine Prasphotas viennent à leur
rencontre. Leur apparence est
clairement inhumaine même si
leurs intentions restent dans un Intrigues
premier temps inconnues. Leur
but est de s’approcher suffisam-
supplémentaires
ment des nouveaux arrivants pour
près avoir repoussé une pre-
pouvoir exploser à leur contact et
les neutraliser d’entrée de jeu. S’ils
A mière fois Vidyut, les person-
nages se voient offrir la possibilité
n’y parviennent pas, Vidyut entre
de suivre plusieurs intrigues. Le
en scène, appuyé par une autre
principe est ici de proposer des
demi-douzaine de ces créatures.
302 Bien que la demeure soit grande
amorces pour densifier le scénario.
Il s’agit principalement d’appro-
et luxueuse, le combat à l’intérieur
fondir les motivations de certains
de celle-ci est plutôt contraignant.
protagonistes, voire d’enquêter sur
Les protagonistes risquent rapi-
les véritables objectifs des Asuras.
dement de se gêner et la structure
Parmi ces intrigues, certaines
même d’en pâtir. Pour autant, il
sont assez particulières. Elles
est dangereux de mener l’affron-
sont mises en valeur par le libellé
tement dans la rue si celle-ci est
« [Verrou] ». L’objectif est ici d’en
encore occupée par les badauds.
savoir plus sur les édifices que les
S’il se sent en mauvaise posture,
Asuras s’évertuent à détruire pour
Vidyut prend la fuite sous sa forme
le compte du chancelier. Ces infor-
de foudre, sacrifiant au passage les
mations pourront s’avérer vitales
éventuels derniers Asuras explosifs
pour le dénouement du scénario.
encore en vie en les blessant mor-
tellement sur son passage. Le choc
Par la suite, lorsque le chancelier
est tel que la maison a de fortes
sera assassiné, les PJ pourront bé-
chances de s’écrouler, peut-être
néficier de ce qu’ils auront appris au
même sur les Avatars !
cours d’intrigues secondaires pour
déterminer le coupable. L’ensemble
Au final, s’ils ont trouvé les cou-
des intrigues peuvent être utilisées
pables, le responsable leur échappe
à votre convenance jusqu’à la der-
et ils émergent dans la rue envahie
nière partie de ce scénario.
par un grand nuage de poussière.

Pillage
Profitant de l’indisponibilité des
gardes, des pillards aux visages re-
couverts d’étoffe sont entrés dans
Parvàn pour attaquer les commer-
çants et les maisons leur semblant
les plus prometteuses. Le jour
même de leur arrivée, ils com-
mencent ainsi à semer la panique,
comptant bien repartir rapide-
ment avec un magot conséquent.
Pour le chancelier et le chef des
gardes, il ne fait aucun doute que
ces voleurs sont affiliés d’une façon
ou d’une autre à Karna et ses sbires.
Sakuni Kutila convoque donc Sar-
dula Kunjara et les PJ. Il demande
au premier d’utiliser les hommes
à sa disposition pour neutraliser
les pillards tandis que les jeunes
Avatars iront dans le quartier des
Sûdras pour y arrêter Karna.
L’objectif du chancelier est en réa-
lité d’éliminer autant d’Avatars que
possible en les poussant à s’affron-
ter. En cela, l’arrivée inopinée des
voleurs est une excellente oppor-
tunité pour lui. À ceci près que,
comme le découvriront le groupe
et Sardula Kunjara, Karna n’a rien
à voir avec tout cela ; il s’en défen-
dra en tout cas vivement, recevant
même l’appui de ses protégés et de
la plupart des autres occupants du
quartier. Aux PJ de voir comment
gérer cette situation : leur faut-il
suivre les ordres à la lettre si les
motifs en sont erronés ? S’ils dé-
cident malgré tout de tenir tête à
Karna, ils ne pourront le défaire
qu’après s’être frayé un passage
parmi ceux qui le protègent et au
terme d’un rude combat. Son in-
nocence dans cette affaire, ainsi
que les témoignages de ses actes
charitables, pourront faire réaliser
trop tard qu’il n’a finalement pas
sa place dans les cachots du palais.
Sans lui, le quartier des Sûdras suc-
combera rapidement aux assauts
des Asuras (il faudra alors en tenir
compte dans l’intrigue secondaire
« Abandonnés » et dans la suite du
scénario).
Le Repos
des Braves
Dans cette partie, les PJ vont en
apprendre un peu plus sur ce qui 303
se trame en ville. Après avoir fait
la connaissance d’autres prota-
gonistes, ils croulent rapidement
sous les appels à l’aide. Alors qu’ils
choisissent à qui porter assistance,
ils ont l’occasion d’en découvrir un
peu plus sur les Asuras et leur ob-
jectif. Jusqu’à ce qu’un événement
inattendu vienne bouleverser la
situation.
Cette partie est plus ouverte que la
précédente et propose un certain
nombre de sous-intrigues. Celles-
ci sont globalement optionnelles
mais vont aider le groupe à mieux
s’imprégner du cadre de Parvàna
et de ses protagonistes. Autant
d’éléments qui pourront s’avérer
utiles pour la suite, notamment en
influençant la perception qu’ils ont
de chacun de leurs interlocuteurs.
Scénario : Résurrection
 En résumé :
• Les PJ font la connaissance des
enfants du chancelier et du
rajkumâr,
• Le chancelier les envoie réguliè-
rement enquêter sur les agisse-
ments des Asuras,
• En parallèle, les autres diri-
geants mais également certains
citoyens font appel aux nou-
veaux-venus pour tenter de ré-
soudre leurs propres problèmes,
• Le chancelier est retrouvé mort.
Les
enfants
du palais
u cours du somptueux dîner
304 A qui leur est proposé au soir de
leur premier exploit, les PJ n’ont
malheureusement pas l’honneur
de partager la table du rajkumâr
ou même du chancelier. Au lieu
de cela, les plats sont directement
apportés dans les appartements
qu’ils occupent. Les serviteurs
sont entièrement à leur écoute,
bien entendu dans les limites du
raisonnable. En tant qu’invités du
palais, les Avatars sont libres de
s’y déplacer à leur guise en-dehors
des appartements royaux. Ils peu-
vent également aller et venir dans
la ville s’ils le souhaitent. Ils y sont
généralement traités avec beau-
coup de respect.
Pour l’heure, il se fait déjà tard et les
PJ ont probablement grand besoin
de repos. Si besoin, l’un des Brah-
manes affectés au palais est disposé
à leur prodiguer des soins. Kuro-
dya est à peine plus âgé que les PJ.
Enjoué, c’est un bon compagnon
qui partage volontiers avec eux les
récits de ses périples en échange
de ceux du groupe. Il émane de lui
un grand charme qui ne laisse pas
indifférentes les jeunes femmes
qui croisent sa route en étouffant
chuchotements et rires. Peu après
qu’il ait rejoint les Avatars afin de
savoir s’ils ont besoin de son aide,
trois autres jeunes gens font leur
entrée. Les jumeaux du rajkumâr,
Visista et Padmin, sont accom-
pagnés par le fils du chancelier,
Vikrantà. Malgré leur statut
noble, ils sont visiblement intimi-
dés par leurs interlocuteurs. Après
quelques formules de politesse
et présentations, ils expliquent
être venus pour en savoir plus sur
les voyages des Avatars et leur vie
sans nul doute trépidante. C’est
probablement avec des yeux ronds
qu’ils vont écouter ces récits, que
certains PJ prendront sûrement le
soin d’embellir légèrement. Assis
à côté de Kurodya, ils découvrent
avec lui la vie à l’extérieur de la ville
et plus généralement des aspects
du monde dont ils n’avaient fait
jusque-là qu’entrevoir l’existence.
Ce sont des auditeurs avides qui,
s’ils ne sont pas renvoyés d’ici là,
tiennent leurs invités éveillés une
bonne partie de la nuit.
 Un Tour Rapide de la Ville
Les gardes recommandent vivement aux PJ d’éviter le quartier des
Sûdras pour « des raisons évidentes de castes ». En effet, c’est ici que
s’entassent les représentants de la plus basse classe sociale de Prithi-
vî, dans des conditions oscillant entre le misérable et le scandaleux.
S’il s’y risque malgré tout, le groupe découvre des habitants très
pauvres mais aussi très accueillants. Pendant la journée, les étals
colorés envahissent les allées et les familles se retrouvent devant les 305
maisons pour partager les repas. Certains jouent de la musique ou
chantent alors que les enfants jouent entre eux. Jusque tard dans la
nuit, on trouve des gens dans la rue, occupés à jouer aux dés ou à
discuter. Pour autant, certains recoins semblent moins accueillants.
Dans tous les cas, personne n’osera s’en prendre aux PJ pour quelque
raison que ce soit et les problèmes sont de toute façon bien rares
malgré ce que certains gardes et Vaisyas laissent entendre.

Finalement, les autres quartiers semblent en comparaison moins vi-

vants, même s’ils offrent un spectacle souvent plus impressionnant,
fait de couleurs chatoyantes et d’odeurs épicées. Globalement, il
semble difficile de croire que la ville est persécutée par des Asuras,
même si les PJ en ont eux-mêmes été témoins. Pourtant, nombreux
sont ceux prêts à témoigner de telles attaques, même s’ils n’ont fait
qu’en entendre parler.

Scénario : Résurrection
 Les gardes
en péril
ès les premières lueurs de
D l’aube, Sakuni Kutila envoie
quelqu’un chercher les Avatars
pour leur exposer plus en détail
les événements récents. Il est pro-
bable que la nuit ait été bien courte
mais elle l’a visiblement été aussi
pour le chancelier, dont les traits
sont tirés. D’après lui, les attaques
d’Asuras monopolisent son atten-
tion en plus de ses fonctions habi-
tuelles déjà très envahissantes.
Cela fait quelques temps déjà que
des Asuras rôdent autour de Pra-
vàn. Quelques voyageurs avaient
pu les apercevoir et certains mêmes
306 avaient été attaqués. Cependant, les
incidents restaient globalement sans
gravité. Ce n’est que très récemment
(une poignée de semaines, deux
mois au maximum) que des créa-
tures sont apparues en ville. Jusque-
là, il n’était pas forcément difficile
d’entrer en ville à la faveur de la nuit
et elles en ont probablement profité.
Depuis, l’attention des gardes est
plus soutenue et les entrées étroite-
ment surveillées. Cependant, le mal
est fait et nombreux sont les citoyens
à affirmer avoir aperçu certaines de
ces créatures monstrueuses. La des-
truction du lavoir est l’incident le
plus grave ayant eu lieu mais il y a
déjà eu quelques blessés – et s’il n’y a
pas encore eu de mort, qui sait pour
combien de temps ? C’est pour cela
que le chancelier a décidé de faire
appel à des Avatars. Bien entendu,
les ministres akodyens et en parti-
culier Sarkarà Ganaka ont proposé
l’aide de leur royaume. Le rajkumâr
Bhadrà Vipula tient trop à l’indé-
pendance de sa ville pour accepter
une telle offre. C’est pourquoi il
s’en est remis à son fidèle chancelier
pour que celui-ci trouve des Avatars
neutres pour leur venir en aide : c’est
ainsi que les PJ ont été recrutés.
Sakuni Kutila souhaiterait que les PJ
aillent voir de plus près les environs
de la caserne accueillant la garde. En
effet, leur capitaine Sardula Kunjara
s’inquiète de l’apparition de plantes
étranges qui seraient liés aux at-
taques menées contre certains de ses
hommes. Il requiert donc l’aide des
Avatars. Les gardes de la ville sont
triés sur le volet et Sardula Kunjara,
comme certains de ses sous-officiers
disposent d’Âryâstras puissantes
(classiquement, des lames-foudre
pour les lieutenants). Ils ne sont
malheureusement pas de taille face
à la menace qui pèse sur Parvàn.
Au nombre d’une cinquantaine, ils
sont déjà bien en peine en temps
normal pour faire régner l’ordre. De-
puis l’arrivée des Asuras, beaucoup
travaillent en continu ou presque,
jusqu’à l’épuisement.
Un quartier
au bord
du gouffre
l’entrée du palais, alors qu’ils
Àvont à la rencontre du chef des
gardes, les PJ voient Karna, peut-
être déjà remarqué à leur arrivée,
se faire frapper par les soldats
contrôlant les entrées et sorties.
S’ils viennent à sa rescousse et s’ils
l’interrogent ensuite, ils appren-
nent que le quartier des Sûdras
est depuis peu durement attaqué
par des Asuras. Même si lui et ses
hommes parviennent jusque-là
à se défendre, les dégâts ont été
plutôt lourds. Des Prasphotas ont
gravement endommagés certains
bâtiments et même déclenché des
débuts d’incendie. Pour autant,
Karna ne veut pas d’aide. Il veut
juste dire ce qu’il pense de tout cela
aux dirigeants de la ville. Ceux-ci
ont effectivement jugé préférable
de focaliser leurs efforts sur la dé-
fense d’autres parties de la cité et
il est facile d’en obtenir confirma-
tion tant ce choix leur est apparu
comme naturel. Karna en profite
donc pour faire savoir cela aux plus
de personnes possible au passage,
même si beaucoup font la sourde
oreille. Après tout, s’il faut faire
un choix, elles préfèrent être pro-
tégées plutôt que ce soit des indi-
vidus de la plus basse caste qui le
soient à leur place. Malgré tous
leurs efforts, les PJ réaliseront ra-
pidement qu’il n’y a pas moyen de
leur faire entendre raison.
Si les PJ souhaitent lui venir en
aide, il les repousse car ils ne sont
pour lui que des larbins à la solde
du palais. De toute façon, les per-
sonnages ont plus urgent à faire.
Un
peu
de jardinage
a caserne où doivent se rendre
L les PJ se trouve non loin des
portes de la ville, au niveau de la
caserne. Un spectacle déroutant les
y attend : en effet, une végétation
luxuriante semble avoir envahi les
lieux depuis très peu de temps. Ils
remarquent, enroulées autour de
bâtiments, de longues lianes vertes
recouvertes de magnifiques fleurs
blanches dégageant une odeur ca-
piteuse. Pourtant, ce spectacle ma-
gnifique ne semble pas satisfaire
les habitants. Les rues semblent
presque désertes, à l’exception de
quelques âmes en peine cherchant
de l’aide auprès des individus de
passage. Parmi ces citoyens déses-
pérés, les PJ reconnaissent la femme 307
qui les avait abordés à leur arrivée
en ville pour nourrir sa famille. Son
mari est toujours gravement malade
et l’un de ses enfants a été touché
par la même mystérieuse maladie.
Pour elle, il ne fait aucun doute que
tout cela est lié d’une façon ou d’une
autre aux plantes qui ont envahi les
rues. D’autant plus que celles-ci sont
apparues à peu près en même temps
que les Asuras. D’après elle, il y a
derrière tout cela quelque chose de
profondément maléfique.
Le paysage change pour devenir plus
inquiétant à proximité de la caserne.
Les fleurs ont laissé place à des fruits
étranges. Sphériques et sombres,
ceux-ci sont entourés de grosses
épines. Chacun fait une trentaine de
centimètres de diamètre. Certains,
tombés au sol, gisent immobiles ou
roulent lentement, comme portés
Scénario : Résurrection
 par un vent pourtant inexistant.
Les tiges semblent ici plus épaisses
et s’enfoncent dans les murs, des-
sinant de profondes fissures dans
ceux-ci comme si elles essayaient de
les écraser. Juste à côté du bâtiment
hébergeant les gardes, les restes
d’une statue d’Âryâ gisent au sol, en-
chevêtrés dans des tiges. Les PJ y re-
trouvent Sardula Kunjara, soucieux
devant ce qu’il reste du monument.
Il semble s’intéresser de près à des
symboles dessinés à l’intérieur de la
statue et s’interroger sur leur signi-
fication. Ceux-ci sont très similaires
à ceux trouvés sur le site du lavoir
détruit, car il s’agit là aussi d’un ver-
rou relié au sceau du palais. Soulagé
de voir les Avatars, le vieux général
leur explique qu’ils ont devant eux
ce qui était une représentation de
la divinité qui protège la ville et sur-
tout les gardes. Malheureusement,
308 ceux-ci sont pour la plupart tombés
malades, tout comme beaucoup de
leurs concitoyens. Le vieux soldat est
lui aussi persuadé que les plantes y
sont pour quelque chose, et surtout
leurs fruits à l’aspect si particulier.
Ses hommes et lui ont tenté de cou-
per et de brûler les plantes mais en
vain. Ils ont également essayé de
trouver un remède, mais sans succès
jusque-là. Certains habitants sem-
blent du jour au lendemain tomber
dans un profond sommeil. Ils sont
bel et bien vivants mais nul n’a réus-
si à les réveiller. Quelques résidents
s’indignent de l’absence de réaction
de la part du rajkumâr. D’autres af-
firment qu’il faut de toute façon blâ-
mer le chancelier car lui seul dirige
maintenant la ville.
Entre les pertes au combat contre
les Asuras et la maladie, Sardula
Kunjara ne dispose plus que d’une
dizaine d’hommes valides. C’est
très insuffisant dans la situation
actuelle, d’autant plus avec les ru-
meurs faisant état de mouvements
de mécontentement dans le quar-
tier des Sûdras. Le vieux Ksatriya
en rejette la faute sur Karna, cet
agitateur écervelé cherchant à
tirer son profit de malheureux
sous des apparences de grande
bienveillance. Il compte sur les
PJ pour résoudre son problème.
Il faut endiguer la maladie avant
qu’elle ne se répande dans toute
la cité. Il insiste sur son besoin
d’hommes valides pour protéger
la ville, d’autant plus que ceux af-
fectés aux entrées de celle-ci au-
raient aperçu de nombreux Asu-
ras rôdant à proximité, attendant
probablement le moment propice
pour passer à l’attaque.
N.B. : Les Asuras aperçus à l’ex-
térieur ne sont que des illusions
créées par le chancelier pour dé-
tourner l’attention de tous. Alors
que la plupart ont le regard tourné
vers l’extérieur, lui et ses complices
sont davantage libres de leurs
mouvements au sein de Parvàn.
Un tour rapide des environs permet
de constater qu’une bonne partie
des habitants semblent effective-
ment frappés par ce mal inconnu.
En y prêtant un peu plus atten-
tion, il est facile de remarquer les
fruits que l’on trouve à proximité
du domicile des malades. Ils sont
d’ailleurs nombreux tout autour de
la caserne. Les épines dissuadent
généralement d’essayer de les tou-
cher mais les plus intrépides dé-
couvrent qu’ils sont fixés au sol par
de longues racines qui en émanent.
Il est facile de trancher les tiges et
de détruire les fruits mais la plante
repousse ensuite inexorablement.
L’avantage de détruire les fruits
est que les malades à proximité fi-
nissent par reprendre leurs esprits
en quelques heures pour peu que
d’autres fruits ne reviennent pas
entre-temps à leur contact. Les
gardes n’ont pas eu l’occasion de
s’en rendre compte car ils ne dis-
posaient pas d’une force de frappe
nécessaire pour repousser suffi-
samment les plantes. Toutefois, au
détour d’une ruelle, les PJ croisent
Kurodya, le jeune Brahmane leur
ayant rendu visite la nuit précé-
dente. Armé d’une simple torche, il
s’évertue à détruire les tiges et fruits
à proximité d’un ashram en piteux
état. Reconnaissant les PJ, il leur
explique agir ainsi sur les ordres de
son maître, un vieux Brahmane ré-
sidant en ces lieux. Nombreux sont
ceux qui ont fait appel à lui pour
combattre la plante mais il dispose
malheureusement lui aussi de peu
de moyens pour en venir à bout. Il
encourage en tout cas les PJ à parti-
ciper à ses efforts de brûler ou cou-
per les tiges et les fruits qui encom-
brent le quartier.
Il va cependant falloir trouver une
solution pour agir efficacement
sans pour autant mettre le feu aux
habitations. Le plus simple est sû-
rement de mobiliser tous les rési-
dents valides du quartier pour leur
recommander de couper ou brûler
toutes les tiges et fruits à proximité
de leur domicile (en faisant bien
attention aux épines). En appre-
nant qu’il s’agit là d’un moyen de
guérir les malades, ils y mettent
d’autant plus de cœur à l’ouvrage.
S’il n’y a rien à redouter de Jagat
dans un premier temps, il com-
mence à se défendre une fois qu’il
a perdu une dizaine de tiges et de
fruits. Concrètement, attendez que
les efforts pour le détruire sem-
blent bien partis pour que l’Asura
passe à l’attaque. Alors, les longues
lianes commencent à bouger pour
étrangler ou fouetter les individus
à proximité. De même, les fruits
encore intacts (et sans racines) se
déplacent pour se regrouper et les
endormir. Les citoyens qui tombent
dans le sommeil sont alors rapide-
ment entourés de lianes qui absor-
bent complètement leur Âtman,
sans se soucier de les garder en vie.
Si les PJ ont fait appel aux habitants
du quartier, ils sont rapidement
mobilisés un peu partout afin de
leur venir en aide. Ce qui était une
309
simple opération de désherbage de-
vient une bataille – celle-ci ne sera
pas bien difficile, mais l’Asura est
suffisamment bien répandu pour
les Avatars aient du mal à lui faire
face sur tous les fronts.
Scénario : Résurrection
 Jagat, Asura Végétal
Jagat est un Asura hors du commun.
Il s’agit en effet d’une créature mi-
animale mi-végétale. Elle grandit
en se nourrissant de l’Âtman des
humains et Avatars. Suite aux re-
commandations de leur allié Sakuni
Kutila, les Asuras ont pris soin d’en-
fouir Jagat dans le sol à proximité de
la caserne. Celui-ci a alors pu creuser
la terre puis déployer ses tiges tout
autour de lui. Une fois ses premiers
fruits apparus, il est en mesure de
drainer l’Âtman en profitant du
sommeil de ses victimes. Les fruits
le lui transmettent par leurs racines.
Jagat n’a dès lors de cesse de grandir
et de s’étendre.
L’Asura a deux objectifs. Le premier
est de détruire la statue d’Âryâ ser-
vant de verrou pour le sceau du
palais. Ce qui est d’autant plus pra-
tique étant donné que son second
objectif est de neutraliser le plus de
310 gardes possibles et, éventuellement,
d’habitants de la ville. Ainsi, ses
semblables ainsi que le chancelier
auront le champ libre pour leurs si-
nistres desseins.
Jagat n’est pourtant pas un combat-
tant. Il n’est pas inquiété tant que
l’on s’en prend à ses tiges. Celles-ci
repousseront de toute façon. De
même pour ses fruits, qu’il peut faire
pousser à volonté. Pendant ce temps,
dans les profondeurs de la ville, le
corps de Jagat grossit lentement
jusqu’à retrouver sa forme ances-
trale, celle qu’il n’a plus empruntée
depuis la Guerre blasphématoire.
Bientôt, il pourra ressurgir à la sur-
face sous la forme d’un énorme qua-
drupède végétal à la forme proche de
celle d’un éléphant, mais beaucoup
plus massif. Il sera alors en mesure
de semer la destruction dans ville.
Sa tactique est alors simple. Elle
consiste à enfouir certaines de ses
tiges dans le sol afin qu’elles ressur-
gissent et entravent ses adversaires.
Jagat est libre de les « absorber »
dans sa masse végétale afin de de-
venir plus puissant encore. Il peut
également libérer ses fruits hérissés
d’épines. Celles-ci ont une double-
utilité : sécréter un venin anesthé-
siant permettant ensuite de s’ap-
procher des victimes afin d’absorber
leur Âtman. Celui-ci se régénérant
petit à petit, il laisse ses cibles en vie
afin de pouvoir par la suite revenir
régulièrement drainer leur énergie.
• Chakra : 3
• Corps : 3
• Mouvement : 3
• Esprit : 3
• Charisme : 0
• Vitalité : 24
• Âtman : 20 *
Pouvoirs
• Vampirisme : Jagat absorbe
l’Âtman de ses victimes via ses
fruits. Chaque fruit dispose de
5 PdV. Ses épines permettent
d’endormir des cibles par simple
contact et d’absorber l’Âtman de
ceux ainsi touchés. Seul un jet
réussi de Corps permet de résis-
ter au sommeil.
* À son arrivée à Parvàn, Jagat n’a
que peu de points d’Âtman, et
ce n’est qu’en atteignant à nou-
veau son maximum qu’il ouvre
son quatrième Chakra afin de
retrouver sa forme initiale dont
suivent les caractéristiques :
• Chakra : 4
• Corps : 4
• Mouvement : 4 (protection +2)
• Esprit : 4
• Charisme : 0
• Vitalité : 32
• Âtman : 20 *
• Vampirisme - Entrave : Jagat
utilise ses tiges pour infliger un
malus d’un dé à ses cibles pour
l’ensemble de leurs actions dans
un rayon de 10 mètres. Seules
celles en contact direct avec le
sol sont concernées.
Finalement, Jagat semble vaincu –
les PJ n’ont en fait affronté que la
partie émergée de cet Asura. Les
tiges restantes se rétractent dans le
sol et l’Asura semble inactif. Il a de
toute façon atteint son objectif et
se contente de creuser son chemin
vers le palais pour la prochaine
étape du plan : réunir la famille du
râjkumar dans la salle abritant le
sceau.
De son côté, Sardula Kunjara ap-
précie l’efficacité des PJ et les re-
mercie chaleureusement. Il leur
promet tout son soutien dès que
ses soldats seront de nouveau en
état de combattre. D’après lui, ce
n’est l’affaire que d’une poignée de
jours. Mais qui sait si la cité bénéfi-
cie d’autant de temps ?
À leur retour au palais, le soleil
commence déjà à décliner. Les PJ
sont accueillis par de violents éclats
de voix. La session de discussion
entre le chancelier et les ministres
prend fin prématurément avec le
départ des ministres akodyens. À
leur tête, Sarkarà Ganaka semble
furieux. Il ne cesse de tempêter et
de s’indigner de l’inactivité de ses
confrères. Il semble tout particuliè-
rement s’en prendre au chancelier :
« La ville est envahie par les Asuras
et vous n’êtes même pas capables
de la protéger. Si vous n’acceptez
pas l’aide de mon royaume, il ne
restera bientôt que des ruines fu-
mantes de votre précieuse cité.
Faites comme vous voulez mais
vous ne pourrez pas m’empêcher
de lutter contre ces abomina-
tions. »
Intrigues
supplémentaires
près avoir mené à bien le
A combat contre Jagat, les PJ se
voient offrir la possibilité de suivre
plusieurs intrigues. Celles-ci leur
tombent dessus simultanément ou
presque. Malheureusement, le ti-
ming est très serré et il leur faudra
faire des choix, quitte à prendre le
risque de se séparer pour aider le
plus de personnes possibles. Ils peu-
vent également décider de sacrifier
leurs heures de sommeil pour être
plus efficaces mais subiront alors
un malus d’un dé le jour suivant sur
l’ensemble de leurs actions.
[VERROU]
Tranchant 311
comme l’acier
Le capitaine des gardes rend vi-
site aux PJ pour leur faire part de
l’une de ses découvertes. Il a bien
observé le site du lavoir mais aussi
la statue d’Âryâ et pense que les
deux sont effectivement liés. Si les
PJ ont déjà fait le rapprochement
entre les deux, il se contente de
leur signaler la destruction d’un
four communautaire de la ville, si-
tué dans le quartier de Bel Appétit,
dans des circonstances probable-
ment liées à un Asura. Sur place,
les PJ découvrent en effet l’édifice
nettement coupé en deux. Des
entailles similaires marquent les
murs à proximité. Quelque chose
de très tranchant et de sûrement
puissant s’est déchaînée ici. Pour
autant, ceux qui vivent à proxi-
Scénario : Résurrection
 mité n’ont presque rien entendu.
Le plus attentif a tout juste remar-
qué des bruits de déplacement et
comme des coups de vent. Les PJ
rencontreront bien assez tôt le res-
ponsable (s’ils ne l’ont pas déjà fait).
[VERROU]
Tous liés
Kurodya rend à nouveau visite aux
PJ pour les inviter à rencontrer
(ou revoir) son grand-père Muni.
Celui-ci en saurait plus sur ce qui
se passe actuellement à Parvàn. Il
reçoit le groupe dans la pièce prin-
cipale de l’ashram misérable qu’ils
ont vu précédemment à proximité
de la caserne. Il leur révèle alors que
les lieux détruits par les Asuras da-
tent de la fondation de la cité. Tous
312 ont oublié leur véritable utilité, de
même que celle du sceau qu’abrite
le palais royal. En revanche, il peut
leur affirmer qu’ils sont liés entre
eux et que la destruction de l’en-
semble des verrous mettra en péril
le sceau, ainsi que toute la ville et
probablement plus. Ce dernier a
en effet l’avantage de maintenir les
Asuras à distance. Pour le vieillard,
tout ceci laisse penser que le sceau
abrite quelque chose de très puis-
sant qui semble intéresser les Asu-
ras, même s’il en ignore la raison
précise. Lui-même lié à cette ville
où il est né puis s’est éveillé à la spi-
ritualité, il a ressenti douloureuse-
ment la destruction des verrous. Il
sait qu’il y en a cinq en tout, même
s’il est incapable de les localiser.
En revanche, il y a sûrement des
informations sur le sceau dans les
archives du palais.
Les archives sont par défaut réser-
vées aux dirigeants de la ville et à la
famille royale. Les PJ n’y ont donc
pas accès, mais ils peuvent au choix
négocier avec le chancelier ou de-
mander directement l’aide aux ju-
meaux du rajkumâr pour pouvoir y
pénétrer. Il s’agit d’une énorme pièce
très peu décorée. Elle contient es-
sentiellement d’énormes meubles
abritant des rouleaux. C’est ici que
sont consignés tous les documents
officiels mais aussi des récits en pro-
venance de tout le pays. Personne
ne semble savoir où trouver des in-
formations sur le sceau. De longues
recherches (jet de Culture / Esprit)
ou un arrangement avec l’archiviste
Pustaka, responsable de ce lieu (qui
raffole littéralement de suma pour
occuper ses longues journées) per-
mettent de suivre la piste d’un docu-
ment intéressant. Il peine d’ailleurs
à le retrouver, pour la bonne raison
que quelqu’un l’ayant consulté ré-
cemment ne l’aurait pas remis à sa
place. Heureusement, l’archiviste
en connaît globalement le contenu.
Celui-ci reste très flou sur ce que
protège le sceau, si ce n’est qu’il date
d’avant même la construction de
Parvàn. Les cinq verrous sont en re-
vanche décrits en détail, ce qui peut
permettre de s’y rendre pour antici-
per les attaques des Asuras.
Le four, le lavoir et la statue d’Âryâ
ont déjà été évoqués. Il reste donc le
puits situé dans le quartier des Sû-
dras et un cadran solaire installé sur
une place commerçante au Nord
du palais. Le puits est donc sous la
protection de Karna mais certains
membres du groupe souhaiteront
peut-être surveiller le cadran so-
laire, voire se relayer pour cela.
L’une des informations impor-
tantes est que quelqu’un a consulté
ce document récemment. Il y a
donc de fortes chances pour que
l’un des dirigeants (le chancelier
ou l’un des ministres), le rajkumâr
ou l’un de ses proches ait connais-
sance des objectifs des Asuras. Soit
il a pu faire le rapprochement entre
les endroits détruits par ceux-ci et
n’en a fait part à personne, soit il
est lié d’une façon ou d’une autre
aux attaques. D’après l’archiviste,
le rajkumâr et ses enfants ont le
droit d’accéder aux archives mais
ne le font jamais. Le garde à l’en-
trée de la pièce confirme que seuls
les ministres et le chancelier ont
accédé à cette pièce récemment.
Ceux qui surveillent les archives
sont en tout au nombre de trois et
se relaient pour que la seule entrée
soient gardée en permanence. Les
deux autres gardes, qui ne sont pas
en faction pour l’instant, confir-
ment que seuls les ministres et le
chancelier ont accédé aux archives.
Un autre document en rapport
avec le sceau existe mais reste in-
trouvable pour l’instant. Pustaka
n’en connaît pas le contenu car
il ne s’agissait jusque-là pour lui
que d’affabulations et spéculations
sans intérêt. Avec les évènements
récents, il revoit son jugement.
Abandonnés
Les détonations du côté du quar-
tier des Sûdras se font de plus en
plus fréquentes, sans pour autant
que les autorités ne se décident à
agir. Des barricades ont été instal-
lées par les habitants du quartier
afin de ralentir momentanément
les Asuras. Depuis les étages du
palais, on distingue les explosions
au-dessus du quartier mais aussi
quelques incendies que les cama-
rades de Karna peinent visiblement
à éteindre. Vyathis, l’un des jeunes
protégés de Karna, intercepte les
PJ alors qu’ils se trouvent en-de-
hors du palais. L’Avatar archer leur
demande de l’aide pour sauver son
quartier. Après s’être frayés un che-
min dans les barricades, ils doivent
aider à étouffer une demi-dou-
zaine d’incendies et à repousser
une quinzaine de Prasphotas. Un
paysage de désolation les entoure.
Des demeures réduites en cendres
côtoient des tas de gravats, tandis
que les survivants se regroupent
tant bien que mal et essaient de
venir au secours de ceux qui sont
tombés au combat. Karna semble
complètement épuisé et peine à
combattre. Avec l’aide des PJ, d’au-
313
tant plus s’ils aident les Sûdras à
s’organiser pour éteindre les feux
et tenir les barricades, le quartier
sera finalement sauvé. Il est alors
temps pour chacun de panser ses
blessures et de trouver un toit pour
ceux qui ont tout perdu. Malheu-
reusement, comme ils le découvri-
ront plus tard, le sursis ne sera que
de courte durée.
Si rien n’est fait le quartier subit de
lourdes pertes, notamment parmi
les protégés de Karna. Celui-ci va
petit à petit sombrer dans la para-
noïa et se couper complètement du
monde extérieur.
Scénario : Résurrection
314
Pénurie
L’isolement du quartier des Sûdras
a des répercussions sur le reste de
la ville.
Tout d’abord, celui-ci abrite l’an-
cien puits, source intarissable d’eau
pure. Maintenant qu’il est coupé
du monde, les moyens d’obtenir
de l’eau potable se trouvent limités
– il y a d’autres puits dans la ville,
mais aucun qui ne soit si généreux.
Le plus pratique reste de faire des
allers-retours à la rivière qui coule
non loin, à l’extérieur de Parvàn.
Le problème est justement qu’il est
actuellement interdit de s’aventu-
rer hors des murailles à cause des
créatures qui y ont été aperçues.
L’un des ministres pushkaliens,
Ramachandra Shamal, fait direc-
tement appel aux PJ. Leur rôle est
d’escorter un groupe de personnes
jusqu’au fleuve pour qu’elles ré-
cupèrent de l’eau en grand quan-
tité. L’opération est longue et
laborieuse mais se déroule sans
problème (essentiellement parce
que les Asuras de l’extérieur ne
sont que des illusions créées par le
chancelier). Le problème est que,
pour subvenir aux besoins de tous,
ces allers-retours doivent être fré-
quents et impliquent un nombre
toujours croissant d’habitants.
Le plus difficile est donc bientôt
de gérer ceux qui prennent part
à ces voyages. Au cours de l’un de
ceux-ci, le groupe croise la route
d’un vieil aveugle revenant seul du
fleuve avec son propre seau d’eau.
Si quelqu’un tente de l’avertir de la
présence des monstruosités qui rô-
dent à l’extérieur, il rétorque qu’il
le saurait s’il y en avait. D’après
lui, les abords immédiats de la cité
sont sans danger à l’heure actuelle.
L’homme s’appelle Aloka et il est
connu pour tenir un rôle parti-
culier dans la ville. Ce Brahmane
accueille et forme les jeunes Ava-
tars avant leur voyage vers le Mont
Sumeru. Ces jeunes gens préfèrent
généralement partir à la décou-
verte du monde après l’obtention
de la Devâstra, le laissant seul dans
l’attente du prochain adolescent à
ressentir l’appel de son destin.
Alors que le reste de la ville ne
peut plus compter sur le quartier
des Sûdras, un autre problème se
pose qui concerne moins les PJ.
En effet, ceux qui habituellement
effectuaient la plupart des tâches
ingrates pour les autres castes sont
désormais absents. Il faut donc se
débrouiller pour toutes ces tâches
quotidiennes auxquelles nul ne
fait attention lorsqu’elles sont bien
faites par quelqu’un d’autre. C’est
ainsi que certains commerces se
retrouvent obligés de fermer et
que certaines demeures de renom
cherchent activement des servi-
teurs si les leurs ont choisi de re-
joindre leur famille avant la ferme-
ture du quartier des Sûdras.
Héros en devenir
Aloka, le vieil aveugle en charge de
l’apprentissage des futurs porteurs
de Devâstras, demande lui aussi
l’aide des PJ. Trois jeunes gens se
sont effectivement manifestés à lui
en l’espace d’une journée. Il sem-
blerait que la proximité d’un grand
danger pour la ville ait provoqué
en eux l’Appel du Mont Sumeru.
Malheureusement, il serait risqué
pour eux d’entamer ce voyage sans
préparation. Il est probablement
aussi dangereux pour eux de res-
ter sans défense dans la cité. Après
tout, si les Avatars peuvent détec-
ter les Asuras, peut-être l’inverse
est-il également possible? Aloka
souhaite donc que les PJ assu-
rent leur protection ou servent au
moins d’intermédiaire pour qu’ils
soient mis à l’abri du danger. Par la
suite, ils pourront sûrement trou-
ver une place de choix au sein de la
communauté pour assurer la pro-
tection de celle-ci. Si toutefois elle
survit aux épreuves actuelles…
Un travail
dangereux
La plupart des gardes étant tou- 315
jours incapables de reprendre du
service, leur chef Sardula Kunjara
souhaite que les PJ l’aident à pro-
téger la ville. Pour cela, il faudrait
qu’ils interviennent eux-mêmes
pour patrouiller ou surveiller l’ex-
térieur. Une autre solution serait
qu’ils l’aident à recruter rapide-
ment des citoyens à même de por-
ter les armes ou au moins de se
poster dans l’une des tours afin de
scruter l’horizon.
Trafics
Le ministre pushkalien Agrasena
Snigdha convoque les PJ dans sa
demeure à proximité du palais. Il
craint que ses homologues ako-
dyens ne trament quelque chose
malgré les ordres du chancelier.
Scénario : Résurrection
 Ses serviteurs auraient observé
des hommes arrivés avec un char- Protection
gement inconnu dans le bâtiment
de la délégation akodyenne, en Craignant les Asuras, les ministres
plein milieu de la nuit précédente. pushkaliens demandent aux PJ
Il demande donc aux PJ, s’ils le d’assurer leur protection.
peuvent, d’essayer de voir ce que
les Akodyens ont apporté en ville
et éventuellement de les surveiller Crier au loup
pendant la nuit prochaine afin de
vérifier les dires des serviteurs. Ef- Alors que les PJ semblent s’impo-
fectivement la nuit suivante, trois ser peu à peu comme des individus
hommes arrivent chez les Ako- fiables et compétents, ils sont de
dyens avec d’encombrants paquets plus en plus sollicités. À tel point
entourés de tissu. Pour la troisième qu’on pourrait parfois croire que
nuit consécutive, ils apportent des chaque habitant de la ville a aperçu
Âryâstras qu’un marchand com- un Asura près de chez lui. Il faudra
plice a fait entrer discrètement donc trouver un moyen de faire du
en ville. Sarkarà Ganaka compte tri pour satisfaire tout le monde et
en équiper les hommes chargés tout de même venir en aide à ceux
de sa protection. Il assure ainsi sa qui en ont vraiment besoin.
sécurité et, le moment venu, dis-
posera d’une milice adaptée pour
316 affronter les Asuras qui pourraient
menacer le palais. Il compte ainsi
s’assurer les bonnes grâces de la fa-
mille royale et en particulier de la
jeune Padmin qu’il espère épouser.
Plus que les sentiments, l’ambition
le pousse ainsi à se rapprocher du
trône de la cité.

Face aux PJ, le ministre akodyen

n’hésite pas de leur demander leur
aide pour protéger sa demeure tan-
dis que ses hommes pourront aider
à patrouiller dans la ville. Il a seule-
ment besoin de l’appui du groupe
auprès du chancelier et reste per-
suadé de pouvoir faire plier le
rajkumâr, même si le Sakuni Kutila
refuse d’entendre raison.

Mort
au Palais
Cette avant-dernière partie
marque un tournant majeur dans
l’intrigue et un grand pas en avant
pour les plans du chancelier. Suite
à la destruction de l’avant-dernier
verrou, il se fait passer pour mort.
Ainsi, le désordre ambiant atteint
son summum. Il est alors libre de
mettre en place le rituel qui doit
immédiatement suivre la destruc-
tion du dernier verrou.
Sous le prétexte d’une réunion
de crise rassemblant l’ensemble
des ministres et Sakuni Kutila, ce
dernier met en scène son propre
assassinat. À partir de là, les PJ
vont être occupés à chercher le
coupable (qui n’existe donc pas),
en se basant principalement sur
des indices factices et sur ce qu’ils
ont pu voir des différents suspects
jusque-là.
Cette partie est très ouverte et ne
doit pas être frustrante pour les
joueurs. En effet, bien qu’ils re-
cherchent quelqu’un qu’ils ne sont
pas près de trouver, les intrigues
secondaires et indices disséminés
par le chancelier devraient leur
donner l’impression de s’appro-
cher de la vérité.
En résumé :
• Les PJ et les adolescents du pa-
lais se retrouvent une fois de
plus presque au complet, à la
faveur de la nuit, pour échanger
des histoires,
• Le chancelier convoque de toute
urgence les ministres pour
prendre des mesures radicales
dans cette situation de crise. Il
envoie les PJ les chercher,
• Ritika attaque le cadran solaire
et parvient à le détruire,
• Alors que chacun attend le dé-
but du conseil, Sakuni Kutila est
retrouvé mort,
• Les PJ mènent l’enquête et finis-
sent éventuellement par dési-
gner un coupable.
Histoires
317
au coucher
du soleil
près une journée encore bien
A chargée, les PJ goûtent un re-
pos bien mérité autour de mets
somptueux. Une fois de plus, ils
sont rejoints par Kurodya, Vikrantà
et Padmin. Le jeune Brahmane ne
tarit pas d’éloges à leur égard. La
princesse s’excuse de l’absence de
son frère qui a l’habitude de dis-
paraître à la nuit tombée pour re-
joindre les serviteurs et s’adonner
avec eux à des festivités. Elle avoue
même qu’il sent régulièrement le
suma à son retour, avant de se re-
prendre en rougissant.
Scénario : Résurrection
 Ritika, l’Asura des lames
Cette créature unique en son
genre possède une peau aux
propriétés très proches de celles
de l’acier. Son corps est donc
une arme redoutable, tran-
chante comme un rasoir. Doté
de plus de réflexes inhumains
et plus généralement de capa-
cités hors-normes, Ritika est
une combattante redoutable.
Elle a déjà détruit le four qui
faisait office de verrou. Son ap-
parence est celle d’une femme
magnifique dont la silhouette
n’est gâchée que par les arêtes
saillantes qui abondent sur son
corps. Face à un seul adversaire,
elle adopte le style d’une escri-
meuse, utilisant les lames sur
ses bras pour enchaîner bottes
318 et parades. Elle épuise ainsi
l’ennemi jusqu’à lui porter en-
fin le coup de grâce. Confron-
tée à plusieurs opposants, elle
déchaîne véritablement ses
pouvoirs – le plus remarquable
prenant la forme d’une tornade
tranchant tout sur son passage.
En dernier recours, Vidyut la
renforce par ses éclairs et Jagat
peut intervenir pour entraver
ses ennemis. Autant que pos-
sible, Ritika préfère ne pas avoir
recours à ces procédés. Elle as-
socie en effet au combat un cer-
tain honneur lui faisant respec-
ter ceux qui sont à son niveau et
la poussant à se battre le plus
souvent loyalement.
• Chakra : 4
• Corps : 4 (dégâts +3)
• Mouvement : 5 (protection +2)
• Esprit : 4
• Charisme : 0
• Vitalité : 32
• Âtman : 20
Lors de sa première confronta-
tion avec les PJ, Ritika s’arrange
pour se mettre si nécessaire à leur
niveau pour faire durer le combat
et jauger leurs capacités.
Aidée de Vidyut, elle est entou-
rée d’arcs électriques qui lui ac-
cordent un bonus supplémen-
taire de +3 aux dégâts.
Ceci n’empêche pas une ambiance
de camaraderie de s’installer entre
les jeunes gens. Les trois habitants
de Parvàn sont prêts à répondre à
toutes les questions des PJ concer-
nant la cité et ses occupants. En
échange, ils ne tarissent pas d’in-
terrogations sur Prithivî.
C’est l’occasion pour chacun de se
détendre et pour le groupe d’en ap-
prendre plus sur la ville qu’ils doi-
vent défendre. Padmin se permet à
cette occasion d’être plus familière
avec Vikrantà. Les deux jeunes gens
semblent très liés et visiblement
amoureux. D’ailleurs, ils n’ont de
cesse de s’emporter contre Sarkarà
Ganaka, le ministre akodyen. Ce-
lui-ci poursuit sans relâche la jeune
fille de ses attentions, espérant pro-
bablement ainsi accéder un jour au
trône du rajkumâr. Padmin semble
clairement révulsée par le ministre,
ses manières doucereuses et ses
nombreux présents qu’elle ne peut
refuser.
Tous sont anxieux pour le conseil
d’urgence organisé dès le lende-
main. En effet, et d’autant plus
suite à l’interruption brutale de la
dernière réunion des dirigeants,
le chancelier les a tous convoqués
pour décider de mesures radicales
visant à assurer la sécurité de la
ville. Des rumeurs commencent à
circuler en ville, selon lesquelles
des Avatars provenant du reste du
pays seraient exceptionnellement
autorisés à pénétrer dans la cité
le temps d’éliminer les créatures.
D’autres affirment que le sceau se-
rait ouvert pour libérer la grande
puissance qu’il contient afin de
repousser les Asuras. Aucun des
adolescents ne sait précisément ce
qu’abrite le sceau en question mais
chacun a appris que, même inactif,
il constitue un rempart inviolable
rendant la pièce qu’il abrite inac-
cessible aux Asuras.
Finalement, assez tard dans la
nuit, les adolescents laissent les PJ
afin que ceux-ci aient le temps de
reprendre des forces.
Si un ou plusieurs PJ sont en ville
pendant la nuit (peut-être dans le
cadre de l’une des intrigues secon-
daires), il va pouvoir apercevoir
furtivement Ritika. Cette silhouette
presque féminine aux reflets argen-
tés se déplace agilement de toit en
toit vers son objectif : le cadran so-
laire lié au sceau situé sur la place
du marché. Une course poursuite
pourra alors s’engager dans la ville
endormie pour stopper la créature
319
avant qu’elle n’arrive à sa destina-
tion. Un combat pourra alors écla-
ter. Si celui-ci a lieu a proximité du
cadran, les PJ font dans un premier
temps armes égales avec l’Asura.
Celle-ci, pour mettre fin à la lutte,
tourne sur elle-même de plus en
plus vite pour soulever une véri-
table tornade de poussière provo-
quant d’importantes lacérations
jusque sur les bâtiments. Dans ses
conditions, le verrou sera vraisem-
blablement détruit ainsi qu’une
bonne partie des alentours. Il est
également envisageable que Ritika
ne serve que de diversion pendant
que l’un des autres Asuras détruit
lui-même le cadran. Les PJ auront
donc dans tous les cas la frustration
de voir l’avant-dernier verrou réduit
à néant et leur ennemi probable-
ment leur échapper. Autant donc
Scénario : Résurrection
 faire en sorte que le combat soit
gratifiant pour eux. Veillez donc à
mettre en scène Ritika avec une cer-
taine prestance et lui faire témoi-
gner le respect qu’elle éprouve pour
des combattants de la trempe des
Avatars. Peut-être même sera-t-elle
blessée et sauvée in extremis par ses
propres camarades.
Si les PJ restent au palais pendant
la nuit, ils apprennent au petit ma-
tin la destruction du cadran solaire
et, s’ils ne le savent pas déjà, peu-
vent rapidement faire le rappro-
chement avec les autres verrous en
se rendant sur place et en décou-
vrant des symboles similaires. Ce-
pendant, il est possible qu’ils aient
d’autres préoccupations au début
de la journée. En effet, le chan-
celier Sakuni Kutila est retrouvé
mort dans son bureau.
320
La mort du
chancelier
aintenant qu’il ne reste plus
M qu’un verrou à détruire avant
de rompre le sceau, Sakuni Ku-
tila amorce la dernière phase de
son plan. En tant qu’Avatar, il est
capable de créer des illusions –
en plus de camoufler son Âtman
pour que personne ne découvre sa
nature. Les PJ ont peut-être déjà
aperçu les Asuras qu’il fait réguliè-
rement apparaître à l’extérieur de la
ville. C’est maintenant son propre
cadavre qui est découvert. Une fois
que tout le monde le croit mort,
il est en effet libre de ses actes.
De plus, les Avatars qu’il a recru-
tés sur ordre du rajkumâr se sont
avérés plus efficaces que prévu.

Intrigue secondaire :
le goût de la vengeance !
Dans la journée qui suit la mort du chancelier, un garde de la ville
prend un PJ en aparté. Affecté à la surveillance du palais, il lui a été de-
mandé de porter en permanence une Âryâstra depuis que les attaques
d’Asuras ont commencé. Il est cependant bien embarrassé. Ayant une
petite affaire à régler avec une servante, il s’est rendu compte après cela
que son arme magique avait disparu. Il ignore qui l’a prise mais aime-
rait vraiment qu’on l’aide à la retrouver avant qu’il ne doive en référer à
Sardula Kunjara, le capitaine des gardes.
Les PJ ont d’autant plus intérêt à agir rapidement que c’est Vikrantà
qui a subtilisé l’arme dans le but de venger la mort de son père en
tuant le ministre Sarkarà Ganaka. Il compte utiliser un prétexte quel-
conque pour s’introduire dans son domicile et le rencontrer avant de
lui porter une blessure mortelle. La situation en ville risque alors de
devenir d’autant plus explosive. Heureusement Padmin, en pleurs, est
à la recherche de Vikrantà et en fait part aux PJ. En effet, lorsque ses
larmes se sont enfin taries, celui-ci a pris la ferme résolution de venger
la mort de son père. Elle craint qu’il ne tente quelque chose de stupide,
lui qui est d’ordinaire si calme.
La preuve : ils sont encore vivants.
C’est donc l’occasion de les occuper
avec une petite enquête qui a tout
pour les tenir en échec jusqu’au ri-
tuel. Du point de vue du MJ, divers
éléments et indices sont fournis.
Ajoutés aux intrigues secondaires
qui auront déjà été jouées, ils vont
permettre aux joueurs de se faire
une idée du coupable. Le rajkumâr
s’en remet totalement à eux dans
cette affaire et se contentera de peu
tant que la personne désignée avait
une motivation pour tuer le chan-
celier ainsi qu’un alibi discutable
(ce qui est le cas de la plupart des
suspects). Suivant qui est accusé,
les conséquences peuvent être très
importantes mais nous détaillerons
cela plus loin. La destruction du
dernier verrou est prévue pour le
soir même, ce qui ne laisse qu’une
très faible marge de manœuvre.
Éventuellement, le MJ est libre de
prolonger l’enquête mais il ne faut
pas que cela frustre les joueurs
lorsqu’ils découvriront la vérité.
Funeste nouvelle
Un grand tumulte agite le palais.
Des gardes ont été mobilisés pour
empêcher quiconque d’entrer ou
de sortir (exception faite des PJ qui
se trouveraient à l’extérieur au mo-
ment des faits). Les gens courent et
se bousculent, essayant désespé-
rément de voir ce qui peut bien se
passer dans le bureau du chancelier.
Alors que les PJ passent à côté de
lui, un serviteur leur signale qu’ils y
sont attendus – il venait justement
les chercher. S’ils lui posent la ques-
tion, il leur annonce que le corps du
chancelier a été retrouvé mort.
Les gardes à l’entrée de la pièce
laissent passer le groupe. Les PJ
accèdent ainsi à une grande pièce
sombre. Le sol croule sous les
piles de documents divers. Allongé
sur le dos au milieu de ceux-ci, le
chancelier gît, le teint livide. Une
grande tâche sombre macule ses
vêtements au niveau de la poitrine.
En son centre est planté un poi-
gnard au manche soigneusement
ouvragé. Son fils en pleurs est age-
nouillé à côté du corps et lui tient la
main. Derrière lui, Padmin semble
en état de choc. Son frère enroule
un bras autour de ses épaules. Ses
traits tirés laissent penser que la
nuit fut très courte pour lui. Les
ministres Sarkarà Ganaka et Agra-
sena Snigdha semblent également
épuisés. Le visage du ministre ako-
dyen ne laisse filtrer aucune émo-
tion tandis que c’est la panique qui
semble submerger le représentant
321
du royaume de Pushkala. Visi-
blement ému, les bras croisés, le
rajkumâr dévisage les personnes
présentes d’un air sévère. Un peu
en retrait, le jeune Kurodya attend
apparemment qu’on lui laisse ob-
server le corps dans l’espoir d’en
apprendre plus sur les circons-
tances du décès.
Après que la porte ait été refermée
derrière les PJ, le rajkumâr prend la
parole d’une voix grave et vibrante
d’émotion : « Quelqu’un a profité
de l’un des pires moments dans
l’histoire de notre cité pour per-
pétrer ce meurtre horrible. Nous
devons aujourd’hui déplorer la
mort d’un grand homme et il est
des plus urgents de retrouver le
coupable. Je veux qu’il sache que je
ne ferai preuve d’aucune clémence
Scénario : Résurrection
 à son égard. Je vous tiendrai infor-
més de l’évolution de l’enquête.
D’ici là, restez disponibles pour
aider à démasquer le criminel qui
a osé s’en prendre à nous. »
Il demande alors à tout le monde
de quitter la pièce. Kurodya et Pad-
min doivent forcer Vikrantà à les
suivre après l’avoir aidé à se rele-
ver. Une fois tout le monde sorti,
il reprend la parole : « Vous avez
déjà beaucoup apporté à Parvàn
et j’ai bien conscience que ce que
je vais vous demander n’entre pas
forcément dans vos qualifications.
J’ai confiance en vous et besoin de
votre objectivité pour retrouver
le coupable au plus vite. Je refuse
que ce crime soit toujours impuni
lorsque le soleil se couchera ce soir.
Mes citoyens ont déjà trop souffert
et je veux qu’ils reçoivent un mes-
sage clair : nul n’agit impunément
322 dans ma ville. Une fois ceci résolu,
nous mettrons tout en œuvre pour
éliminer une fois pour toutes les
Asuras qui ne nous ont nuis que
trop longtemps déjà. »
Les avatars
mènent
l’enquête
lusieurs pistes sont envisa-
P geables pour mener l’enquête.
En voici quelques exemples.
Les circonstances
du meurtre
Nul ne sait vraiment en quoi devait
consister le conseil exceptionnel or-
ganisé précipitamment par le chan-
celier peu après la fin prématurée
du conseil de la veille. Certains ima-
ginent qu’il comptait exposer des
mesures exceptionnelles, dévoiler
quelques machinations des mi-
nistres ou demander ouvertement
de l’aide à leurs royaumes. En tout
cas, l’annonce de cette réunion s’est
répandue rapidement et a vite pris
une ampleur inattendue.
Après que Kurodya ait enfin pu exa-
miner en détail le corps de Sakuni, il
est en mesure de confirmer que ce-
lui-ci a été tué entre trois et quatre
heures avant l’aube. Le coup de poi-
gnard a bien été la cause de la mort
et celle-ci a été rapide. Il ne fallait
pas nécessairement une grande
force pour porter un tel coup mais
tout laisse à penser que le meurtrier
connaissait la victime. Au-dessus
de tout soupçon, le Brahmane était
sûrement avec les PJ au moment du
meurtre. Il ne sait pas vraiment qui
aurait pu assassiner le chancelier et
se refuse à émettre une hypothèse à
ce propos.
Il apparaît assez facilement que
quelque chose cloche avec le ca-
davre. Malgré sa blessure et les
tâches sur ses vêtements, il n’y a
de sang nulle part ailleurs dans la
pièce. Ceci pourrait laisser croire
que le meurtre a eu lieu ailleurs
et, en effet, des tâches de sang
mal nettoyées apparaissent dans
la pièce abritant le sceau. Kur-
doya peut confirmer que le sang
pourrait très bien dater de l’heure
supposée du meurtre. Si celui-ci a
bien eu lieu à proximité du sceau,
il est certain que le coupable ne
peut pas être un Asura : en effet, ce
dispositif sacré tient ces créatures
à distance.
En fouillant un peu la pièce, il est
facile de constater que le chance-
lier devait être en train de préparer
le conseil initialement prévu pour
ce jour. Les papiers éparpillés sur le
bureau en attestent. Il s’agit essen-
tiellement de notes sur les attaques
des Asuras et d’un inventaire des
forces disponibles pour les contrer.
Rien que les PJ ne sachent déjà. Un
bilan des richesses détenues par la
ville est également présent, même
si le rapport avec les autres docu-
ments n’apparaît pas comme une
évidence.
Les suspects
• Des gardes à chaque entrée
du palais contrôlent les en-
trées et sorties à toute heure
de la journée. Ils ont vu entrer
les ministres Sarkarà Ganaka
et Agrasena Snigdha tard dans
la soirée. Ils ne sont pas ressor-
tis de la nuit mais ce n’est pas
surprenant. Ils ont l’habitude
de dormir dans leurs bureaux
respectifs. Avec le conseil à pré-
parer, ils ont dû passer la nuit
à travailler. À part peut-être les
PJ, ils n’ont vu personne d’autre
entrer ou sortir depuis la veille
au soir (dernier moment où l’on
a pu voir le chancelier vivant).
Les serviteurs, la nuit venue,
sont restés comme d’habitude
dans l’aile du palais qui leur est
réservée. Les gardes eux-mêmes
semblent irréprochables et leur
capitaine se porte garant de leur
innocence.
• Vikrantà est le dernier à avoir
vu son père vivant. Avant que le
chancelier ne retourne travailler,
il a partagé le repas du soir avec
lui. Il n’y avait rien d’anormal
dans son comportement, si ce
n’est une grande anxiété vis-à-
323
vis du conseil. Sakuni Kutila
semblait en effet envisager de
plus en plus sérieusement de de-
mander de l’aide à Akodya pour
enrayer la menace qui pèse sur
Parvàn. Les conséquences d’un
tel acte ne cessaient de le tarau-
der. Il regrettait d’avoir passé
aussi peu de temps avec son fils
ces dernières semaines. Le chan-
celier était en effet accaparé par
les troubles qui agitent la ville
et plus que jamais pris par sa
fonction. Vikrantà ne cache pas
qu’il considère Sarkarà Ganaka
comme le coupable idéal. Celui-
ci aurait agi sous le coup de la
colère suite à la violente dispute
qui avait éclaté la veille. Pour ce
qu’il en sait, le ministre akodyen
se serait emporté après la confir-
mation que les royaumes ne
Scénario : Résurrection
 devaient pas intervenir dans la
crise en cours. C’est pour éluci-
der ce point qu’un conseil excep-
tionnel était prévu pour ce ma-
tin à la première heure. Vikrantà
était probablement avec les PJ au
moment supposé du crime.
• Le rajkumâr n’a pas quitté
ses appartements de la nuit,
comme peuvent le confirmer
les gardes assignés à sa pro-
tection. Il ne saurait dire qui
serait assez fou pour commettre
un tel acte. Il sait pourtant que
certains ministres détestaient
ouvertement Sakuni Kutila pour
son rôle de fervent défenseur de
la neutralité et sa tendance à ne
pas écouter leurs recommanda-
tions. En attendant de désigner
un remplaçant, il prend sur lui
d’assumer temporairement les
fonctions du défunt.
324
• Sarkarà Ganaka affirme avoir
passé la nuit à travailler dans
son bureau, bien que per-
sonne ne puisse vraiment le
confirmer. Pour lui, Agrasena
Snigdha est le meurtrier. En ef-
fet, tous deux savent pertinem-
ment que le conseil exception-
nel avait pour but d’exposer la
demande d’aide de Parvàn à l’in-
tention d’Akodya – en tout cas,
Sarkarà Ganaka en est convain-
cu. Le ministre akodyen est déjà
passé outre son altercation de
la veille avec le chancelier. Ce
n’était pas la première fois que ce
dernier se faisait remarquer par
ses sautes d’humeur et l’essentiel
est qu’il ait fini par entendre rai-
son. Il est juste tragique qu’il soit
mort avant d’avoir pu en faire
part à tous. Au final, le ministre
ne porte pas vraiment le deuil.
Il a vite assimilé l’information,
a compris l’intérêt qu’il pouvait
en tirer et y voit surtout une op-
portunité pour se montrer indis-
pensable aux yeux de tous. Ce
comportement froid et distant
pourrait bien cacher quelque
chose et la fin brutale du conseil
de la veille pourrait très bien
avoir des raisons plus profondes,
peut-être même suffisamment
pour justifier un meurtre.
• Agrasena Snigdha, tout
comme son confrère, a passé
la nuit dans son bureau du
palais, enfermé seul en vue
du conseil exceptionnel. Les
gardes affirment l’avoir vu ar-
river sur place dans la soirée.
Contre toute attente, il n’accuse
pas son homologue akodyen. Ses
soupçons se portent sur Visista –
l’héritier en personne. En effet,
il a remarqué depuis quelques
temps que le jeune homme
semblait porté sur la boisson.
Certaines de ses connaissances
parmi le personnel lui ont signa-
lé voir régulièrement le fils du
rajkumâr errer dans les couloirs
en plein milieu de la nuit. Le
Pushkalien trouve ce comporte-
ment des plus étranges. Mais si
Sakuni Kutila s’apprêtait en effet
à demander de l’aide à Akodya,
Agrasena Snigdha aurait très
bien pu agir précipitamment
pour empêcher cela, sans forcé-
ment préméditer que cela irait
jusqu’à la mort du chancelier.
• Visista manque en effet éga-
lement d’un alibi pour la
nuit dernière. Après quelques
 réticences, même Padmin af-
firme ne pas l’avoir vu rentrer
de la nuit. Elle est elle-même
inquiète du comportement au-
todestructeur de son frère. De
son côté, Visista prend le parti
de s’indigner s’il sent des soup-
çons peser sur lui. En tant que
fils du rajkumâr, il s’estime au-
dessus de tout reproche, surtout
provenant d’étrangers à la cité.
Peut-être Visista a-t-il entendu
les citoyens de plus en plus nom-
breux raconter que le chancelier
est maintenant le vrai dirigeant
de la ville et le rajkumâr à peine
plus qu’un vestige du passé –
une bonne motivation, surtout
si l’on y conjugue les brumes de
l’alcool.
Conclusion ?
Les deux ministres et le fils du
rajkumâr sont alors probablement
en tête de liste parmi les suspects.
Pas d’alibi et, en cherchant un
peu, des motivations suffisantes
pour passer à l’acte. La journée
s’écoule très rapidement, d’autant
plus si des intrigues secondaires
accaparent les PJ. Il est possible de
pimenter le tout en s’arrangeant
pour que l’un des suspects en
vienne à accuser les PJ, certains de
leurs déplacements au cours de la
nuit restant inconnus. En tout cas,
l’heure de désigner le coupable ap-
proche. Le rajkumâr n’oublie pas
ses ordres et convoque tous ceux
qui étaient présents dans le bureau
du chancelier après la découverte
du corps à s’y retrouver une heure
plus tard. Idéalement, cette an-
nonce survient alors que les PJ sont
en plein milieu de leurs investiga-
tions. Avec un sentiment d’urgence
supplémentaire, ils vont probable-
ment chercher à aller droit au but.
Libre au MJ de les orienter plus
particulièrement dans une direc-
tion ou l’autre.
Une fois tout le monde réuni dans
la pièce (le corps ayant déjà été
emporté en vue des rituels qu’il
devra subir), le rajkumâr incite les
PJ à faire part de leurs conclusions
quant à l’identité du coupable. Il
va sans dire que la personne dési-
gnée s’en indignera profondément.
Les ministres auront tendance à
s’emporter et à crier au scandale,
invoquant la protection de leur
pays et une forme d’immunité di-
plomatique pour échapper à cette
accusation injuste. Il y a de fortes
chances que l’accusation, quelle
que soit la personne visée, soulève
325
de vives réactions.
Les discussions et protestations
sont brusquement interrompues
par une énorme détonation. Le
sol tremble sous l’impact alors
que d’autres explosions similaires
se succèdent. Celles-ci provien-
nent visiblement du quartier des
Sûdras, duquel s’élèvent plusieurs
colonnes de fumée noire.
Scénario : Résurrection

Égaux
aux Dieux
Le chancelier atteint enfin son but.
Tout d’abord, les Asuras finissent
de remplir leur part du marché en
lançant un assaut massif sur le der-
nier verrou qui protège le sceau.
La violente bataille qui en résulte
risque de détruire au passage le
quartier des Sûdras.
Ensuite, Sakuni Kutila n’a plus
qu’à convoquer l’un des membres
de la famille royale dans la pièce
du sceau et le blesser. Une portion
du Mandala de l’Oubli est alors
libérée, donnant à chaque Avatar
326 présent en ville un bref aperçu de
la Transcendance, de son passé
en tant que Deva. Dans le combat
qui s’ensuit, c’est le sort de toute
la cité de Parvàn qui repose entre
les mains des PJ. Au final, lorsque
la poussière retombe, la ville (ou
ce qu’il en reste) est sauvée et une
part du secret entourant les Ava-
tars est révélée à ceux-ci.
Le dernier
verrou
l’instant où les PJ se décident à
Àdésigner qui a tué le chancelier
d’après leur enquête, l’ensemble des
Prasphotas restants déferle sur le
quartier des Sûdras. Submergeant
les barricades, ils sont des dizaines à
se diriger aveuglément vers le puits.
Les quelques défenseurs encore va-
lides, menés par un Karna à bout des
forces, sont rapidement débordés.
L’éveil
d’un prince
Dans le bureau de Sakuni Kutila
où se trouvent les PJ, tous ont le
regard tourné vers ce quartier mais
peu sont véritablement enclins à
agir. Si un coupable a été désigné,
les gardes s’approchent déjà pour
l’arrêter et le conduire dans une
cellule en attendant qu’une sen-
tence adéquate lui soit appliquée.
L’avis général semble être de se
barricader dans le palais, en parti-
culier pour les ministres. Le rajku-
mâr semble indécis. Ses mains
tremblent alors qu’il tarde à impo-
ser la marche à suivre. Même s’il
a été désigné comme l’assassin de
Sakuni, c’est finalement Visista qui
prend les devants et interpelle les
PJ, dans un sursaut de noblesse :
« Nous ne pouvons pas céder face
à ces créatures. Allez voir ce qui se
passe et faites ce que vous pouvez
pour y mettre fin. »
Ainsi, moins d’une minute à peine
après la première détonation, le
prince s’impose enfin. Malheureu-
sement, à peine a-t-il le temps de
finir sa phrase que d’épaisses lianes
surgissent du sol pour entourer le
palais. Profitant de l’effet de sur-
prise, elles saisissent quelques
gardes pour les écraser.
Reconnaissant l’un des Asuras
dont il a entendu parler par les
PJ, le prince ordonne de trouver
refuge dans la pièce du sceau,
imperméable aux êtres issus du
Narak. En effet, les lianes s’in-
sinuent de plus en plus dans le
bâtiment, enserrant ou transper-
çant ceux qui ont le malheur de
se trouver à leur portée. Sachant
les occupants du palais protégés,
les Avatars peuvent aller au se-
cours de Karna.
La chute
des intouchables
Si personne ne vient à leur secours,
la chute des Sûdras sous la protec-
tion de Karna est inévitable – ainsi
que la destruction du dernier ver-
rou, le puits fournissant de l’eau
pure à une bonne partie de la ville.
De son côté, Karna est laissé à moi-
tié mort, sauvé in extremis d’un
destin funeste par le sacrifice de
ses derniers protégés encore en vie.
Si les Avatars décident de venir
en aide à Karna, ils atteignent ra-
pidement les limites du quartier.
Les barricades de fortunes ont été
soufflées. Des survivants couverts
de suie et de sang courent dans
la direction opposée, cherchant à
échapper à un sinistre destin. Les
allées empruntées par les Asuras
sont parsemées de cratères fu-
mant, bordées des ruines d’ha-
bitations. Çà et là, des cadavres
ou ce qu’il en reste gisent dans la
poussière teintée de sang. C’est
une horde de Prasphotas qui oc-
cupe les lieux, détruisant tout sur
son passage. Nombre des protégés
de Karna sont tombés au combat,
sauvant ainsi la vie de nombreux
habitants. Ils se sont retranchés à
proximité du puits. Alors que les
PJ atteignent leur but, ils voient
distinctement un trait de lumière
vive apparaître sous leurs pieds.
Celui-ci relie le puits venant à
peine de s’écrouler au palais. En
prenant un peu de hauteur, il est
possible de remarquer des lignes
similaires reliant chacun des
verrous au bâtiment abritant le
sceau. Des dessins complexes sont
également apparus et dépassent
de sous certaines habitations. Les
verrous ont tous été détruits et le
rituel entrepris par Sakuni Kutila
peut enfin commencer.
Il reste encore une vingtaine de
Prasphotas entourant Karna et
ceux qui n’ont pas voulu ou réussi
à fuir le quartier. L’Avatar, muni
de son arc, parvient tant bien que
mal à les tenir à distance grâce à
ses flèches de vent. Cependant,
il est flagrant que les forces com-
327
mencent à lui manquer. Il sent la
fin arriver mais se bat au-delà de
ses limites. Avec l’arrivée des PJ,
va commencer un combat extrê-
mement violent. Ils vont devoir
faire face à des adversaires décidés
à se sacrifier pour affaiblir les pro-
tecteurs de la ville. Si le chancelier
a bien compris que ces Avatars
étaient puissants, il espère ainsi
les ralentir voire les neutraliser
pour pouvoir mener à bien son ri-
tuel. Le combat risque donc d’être
rapide et particulièrement des-
tructeur. Avec un peu de chance,
les PJ auront trouvé une façon de
gérer les Prasphotas au cours de
l’une de leurs précédentes ren-
contres avec ceux-ci.
Scénario : Résurrection

Le rituel final
Il est alors plus que temps de re-
tourner au palais, entouré des
épaisses lianes de Jagat. À l’inté-
rieur, le rajkumâr a trouvé refuge
dans la salle du sceau. Il est accom-
pagné de ses enfants, des ministres,
du fils du chancelier, de Kurodya et
de quelques gardes – dont Sardula
Kunjara – cherchant à les protéger
à tout prix. Les PJ peuvent tenter
de repousser l’Asura végétal ; d’au-
tant plus qu’ils savent comment
en venir à bout, au moins tempo-
rairement. Ils peuvent également
choisir d’aller directement voir
comment vont les occupants du
palais. C’est le chaos à l’intérieur
et il faut se frayer un passage parmi
les lianes. Celles-ci ont déjà semé
328 la mort et la destruction, tuant une
partie des occupants et avançant
toujours plus loin vers le cœur du
bâtiment. Les survivants sont ceux
qui ont entendu parler de cet Asu-
ra et se sont munis de torches pour
le repousser. Rassemblés en petits
groupes, ils tiennent bon face à cet
adversaire omniprésent.
Alors que les PJ arrivent dans la
salle du sceau (qui maintient Ja-
gat à distance) pour retrouver ceux
qu’ils avaient laissé dans le bureau
du chancelier, un spectacle étrange
les attend. Une vive lumière se dé-
gage de la pièce. De la forme d’un
cube de sept mètres de côté, elle
est inondée par la lueur qui émane
du réseau de dessins et symboles
qui recouvrent ses parois. Le rajku-
mâr et ceux qui l’accompagnaient
sont bien là. Étonnamment, Saku-
ni Kujila est également présent.
L’air placide, il explique la raison
de sa présence : « Désolé pour la
petite mise en scène de ma mort,
mais j’avais des choses à faire qui
n’auraient pu souffrir d’être inter-
rompues. Vous serez ravis de savoir
que tout se déroule à merveille.
Vous arrivez juste à temps pour la
révélation d’un nouveau monde. »
Vikrantà, d’abord troublé, court et
saisit son père dans ses bras. Si l’un
des PJ tente d’attaquer le chance-
lier, il le blesse sans rencontrer de
résistance. La voix de ce dernier
surgit à nouveau alors qu’il ap-
paraît derrière le rajkumâr, dont
le visage semble soudainement
déformé par la douleur alors qu’il
s’écroule au sol, une plaie béante
dans le dos. Sakuni Kutila tient un
bishwa de lumière dans la main
et reprend la parole alors que son
double se volatilise : « C’est grâce
à ce genre de tour de passe-passe
que vous avez tous cru à ma mort.
J’espère que vous n’avez pas été
trop tristes. Maintenant, regardons
donc ce que nous réserve ce sceau. »
Alors que Padmin et Visista se pré-
cipitent au secours de leur père, la
lumière des parois prend une teinte
bleue et devient plus forte que ja-
mais. Chacun est ébloui et les PJ sont
submergés par des visions fugaces.
Des êtres magnifiques à la peau
bleue et portants des armures d’or
arborent des armes magnifiques
et vibrantes d’énergie – des armes
capables de déchaîner des pou-
voirs inaccessibles pour l’homme.
Ils font face à des créatures mons-
trueuses, probablement des Asuras
mais d’un genre et d’une puissance
que les PJ n’ont jamais vu – ces
créatures semblent plus grandes et
plus effrayantes que tout ce à quoi
ils ont été confrontés jusqu’ici. Une
impression de noblesse se dégage
même de certaines d’entre elles. Le
combat fait rage et ces deux puis-
sances incommensurables se heur-
tent. Les morts sont nombreuses,
surtout du côté des Asuras qui
peinent à contenir cette déferlante
d’Âtman pur.
Devas
orsque les PJ reprennent leurs
L esprits, ils remarquent aussi-
tôt que leur peau a elle aussi pris
une teinte bleue très prononcée.
Ils sentent le pouvoir couler dans
leurs veines. Rien ne semble dé-
sormais impossible et une étrange
sensation de calme les envahit.
Celui-ci n’est que de courte du-
rée car le chancelier, ayant subi la
même transformation, fait réap-
paraître son bishwa pour passer
à l’attaque devant des spectateurs
abasourdis.
Le sceau a été rompu et une par-
tie du Mandala de l’Oubli s’est
désagrégée. Les Avatars présents
ont atteint la Transcendance pour
une portion de temps limitée – un
peu particulière, elle va perdurer
jusqu’à la fin des combats qui vont
suivre.
Dans un premier temps, il va fal-
loir défaire le chancelier. Celui-ci
est plus expérimenté que les PJ et
normalement plus puissant (il a
ouvert cinq de ses Chakras). S’il
reste un adversaire coriace, il aura
sans doute du mal à tenir tête à un
groupe d’Avatars ayant eux aussi
atteint la Transcendance (Karna,
Sardula Kunjara et même Visista
armé du Bouclier des Cieux peu-
vent au besoin venir en aide).
Au cours de l’affrontement, le
chancelier révèle avoir voulu li-
bérer un pouvoir suffisant pour
contrôler Prithivî. Il ne savait pas
quelle était exactement sa nature
mais a dorénavant compris que
les Avatars étaient destinés à ré-
gner sur le pays. Il demande aux
PJ de le rejoindre dans sa quête
pour prendre le pouvoir et proté-
ger ce pays de tout ce qui le me-
nace. En effet, Sakuni Kutila es-
pérait qu’une fois le sceau brisé,
il pourrait s’emparer d’une arme
ou d’une puissance quelconque
lui permettant de faire face à ses
adversaires ; malgré sa puissance,
329
il n’est pas de taille à affronter
plusieurs Avatars à lui tout seul.
Il tente alors de les rallier à son
point de vue – gageons que les
joueurs n’écouteront pas ces pro-
positions malveillantes…
Une fois vaincu, il annonce dans
un dernier souffle que nul ne sau-
rait tuer un dieu. Alors que la vie
le quitte, son pendentif se vola-
tilise pour rejoindre le Mont Su-
meru dans l’attente d’un nouveau
porteur.
Alors que le combat prend fin, le
palais semble vibrer de toute part.
En effet, les Asuras sont en train de
l’attaquer.
Scénario : Résurrection
 Asuras
ans un grand tumulte, toutes
D les lianes qui enserraient le
palais se retirent. Le sol se met alors
à trembler plus fort que jamais et
une grande fissure apparaît dans les
jardins qui entourent le bâtiment.
Péniblement, Jagat s’en extirpe.
Colossal, ce pachyderme végétal est
plus rapide que ne le laisse penser
son apparence mais bien aussi puis-
sant qu’on pourrait le croire. Sau-
tant de toit en toit, Ritika le rejoint
et pointe son bras droit étincelant
vers les PJ : « Maintenant que notre
allié le chancelier est mort, nous
sommes libres de choisir le sort que
l’on réserve à Parvàn. Fuyez si vous
voulez vivre. »
Semblant tomber du ciel, Vidyut
330 rejoint sa camarade métallique.
Pendant ce temps, Jagat laisse ses
racines se propager dans le sol
pour surgir et entraver les Avatars.
Alors que l’Asura de foudre s’élance
vers eux, une flèche vient couper sa
route. Debout au milieu de la rue
principale se tient Karna, lui aussi
en Transcendance, son arc entouré
d’énergie. Il s’adresse à la créature :
« Tes sbires sont tous morts. Il est
temps que tu payes aussi pour la
destruction de mon quartier. »
Voici donc venue l’heure du dernier
combat. Jagat va tout faire pour gê-
ner les mouvements des Avatars. Il
peut également déployer une haie
de verdure autour de ses alliés ou
de lui-même pour contenir des at-
taques. Ritika va attaquer les PJ di-
rectement au corps à corps, quitte à
déclencher son pouvoir de tornade
si le besoin s’en fait sentir. Vidyut,
de son côté, va recourir à sa vitesse
pour éviter les flèches de son adver-
saires, Karna. Si lui ou l’Asura mé-
tallique se retrouvent en difficulté,
ils se rassemblent pour que Ritika
soit entourée par la foudre et d’au-
tant plus redoutable. Les trois créa-
tures sont habituées à combattre
côte à côte et constituent donc une
opposition sérieuse.
L’affrontement risque de provo-
quer de lourds dégâts matériels.
Il est également souhaitable de
l’émailler de petits évènements.
Ainsi, les gardes de la cité, équipés
de leurs Âryâstras, peuvent sou-
haiter venir en aide aux PJ mais
ne feront que les gêner. De même
pour les soldats de l’escorte ako-
dyenne, pour peu qu’ils soient eux
aussi lourdement armés. Pour que
les Avatars retiennent leurs coups,
les Asuras n’hésitent pas à se dé-
placer vers places encore occupées
par des habitants.
La Transcendance devrait per-
mettre aux Avatars de finalement
prendre le dessus et de venir à bout
des asuras. Leur état presque divin
s’évanouit juste après la bataille
(ou juste avant, histoire de pimen-
ter un peu plus la fin du combat
ou pour éviter une victoire trop
facile). Ils en ressortent épuisés et
plein de questions concernant la
vraie nature qui leur a été révélée,
mais aussi probablement les évè-
nements dont ils ont été témoins
à travers leurs visions. Dans tous
les cas, une vague de soulagement
traverse la ville. Le sentiment d’op-
pression jusque-là omniprésent
s’envole. Parvàn semble une fois
pour toute libérée de ceux qui l’ont
tant blessée. L’heure est mainte-
nant venue pour chacun de panser
ses blessures.
l’un de leurs semblables. Un être
aussi puissant aurait pu apporter
de grands bienfaits à Prithivî si
l’ambition ne l’avait pas ainsi dé-
voré. C’est une grande perte mais
aussi une blessure honteuse pour
Parvàn et plus particulièrement

Conclusion
pour Vikrantà.

La rupture du sceau a été ressen-

& Conséquences tie par les avatars de l’ensemble
du pays. Seuls ceux qui étaient à
proximité ont atteint brièvement
la Transcendance mais tous ont
Les Avatars (Karna compris) sont
reçu les mêmes visions fugitives.
accueillis comme les sauveurs de
Celles-ci lèvent partiellement le
la ville.
voile sur leur nature et ouvre de
nouvelles perspectives pour beau-
Dans l’immédiat, même si Kuro-
coup. La lutte contre les asuras
dya y veille probablement déjà, le
est un héritage ancestrale et la
sort du râjkumar reste en suspens
nature divine de leurs adversaires
à cause de la grave blessure qu’il a
ne sera pas perçue de la même fa-
reçue. Il lui faudra du temps pour
çon par tous. Elle risque en effet
s’en remettre. Heureusement, son
une nouvelle fois de réveiller des
331
fils a finalement prouvé qu’il était
ambitions ou des aspirations chez
digne du destin qui l’attend. Main-
certains. Les autres habitants
tenant en paix avec lui-même, Vi-
ont également été touchés par
sista est prêt pour ce qui l’attend.
ces images mais de façon beau-
L’une de ses premières décisions
coup plus trouble. Pour la plu-
sera probablement d’accueillir à
part d’entre eux, ceci ne va rien
ses côtés Vikrantà dans le rôle du
changer. Seules le récit du combat
nouveau chancelier. Avec l’aide de
épique pour Parvàn devrait leur
leurs amis Padmin et Kurodya, ils
apparaître comme une preuve
vont pouvoir veilleur sur la ville.
supplémentaire que le sort du
Pour peu que l’union de Padmin
pays est en jeu et sera décidé par
et de Vikrantà soit officialisée, il
des êtres d’exception.
leur faudra toutefois gérer cer-
taines tensions avec la délégation
La ville de Parvàn doit maintenant
akodyenne.
être reconstruite. Karna est main-
tenant en position de faire com-
Malheureusement, les manipu-
prendre que les sûdras méritent
lations de l’ancien chancelier
eux aussi l’attention des dirigeants.
Sakuni laissent un goût amer
La nouvelle génération de ceux-ci
à tous. Pas seulement pour fils
sera probablement plus facilement
mais aussi pour les Avatars qui
à son écoute.
ont dû mettre fin aux jours de

Scénario : Résurrection
332
Les personnages peuvent deman-
der la récompense qu’ils souhai-
tent même si la ville aura proba-
blement besoin de tous ses moyens
pour se relever de cette épreuve.

L’avenir de Prithivî est en marche

et, avec la fragilisation du Sceau
de l’Oubli, le destin des Avatars

Fin ?
leur apparaît avec de plus en plus
de clarté. D’autres sceaux simi-
laires sont probablement répartis
à travers le pays et leur existence
ainsi que leur localisation peuvent
apparaître avec clarté à certaines
personnes suite à la destruction du
premier d’entre eux. Il reste à voir
si leur destruction reste une bonne
chose. Après tout, les Prophètes
avaient une bonne raison de les
mettre en place...
Une nouvelle dimension ...
... pour tous vos travaux graphiques
Devastrâ reviendra pour accomplir sa transcendance.