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Virginie BOUSSAUD
Justine CROS
La Femme
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Biographie de Charles Baudelaire
Charles Baudelaire est un grand poète français du
XIXème siècle, né en 1821. Il vécut une enfance difficile,
révolté par le remariage de sa mère après la mort de son
père quand il avait six ans. Il haïssait son beau-père,
surtout parce qu'il lui prenait une partie de l'affection de
sa mère or seule la mère de Baudelaire a compté pour lui.
A partir de ses 18 ans, il mène une vie de bohème
littéraire dans le quartier latin à Paris.
Puis il embarquera 10 mois pour les Indes, ce voyage marquera sa
vie. Il travailla comme critique d'arts et traducteur d'Edgar Poe et
commença à écrire des poèmes. Ses nombreuses passions amoureuses
vont grandement influencer son art, notamment celle qu'il entretenait
pour Jeanne Duval, Marie Daubrun et Madame Sabatier.
Il meurt en 1867 de la syphilis, laissant derrière lui de nombreuses
œuvres et recueils, dont les plus connus : Les Fleurs du mal (1857) et
Petits poèmes en prose (1862).
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Les trois femmes les plus importantes
dans Les Fleurs du mal
- Jeanne Duval
- Marie Daubrun
- Apollonie Sabatier
Madame Sabatier était une mondaine qui tenait un salon, elle y invitait de
nombreux artistes, elle représentait une muse, et eut une liaison avec
Baudelaire en 1857. Elle incarne l’amour spirituel.
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La géante
Du temps que la Nature en sa verve puissante
Concevait chaque jour des enfants monstrueux,
J'eusse aimé vivre auprès d'une jeune géante,
Comme aux pieds d'une reine un chat voluptueux.
Charles Baudelaire
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Analyse de « La géante »
Ce poème est situé dans la section « Spleen et Idéal » des Fleurs du
mal. Les thèmes principaux présents sont la femme et la nature, de plus la
femme présentée dans ce poème est représentée sous la forme d’une
femme-paysage.
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Parfum exotique –
XXI
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Ciel Brouillé
On dirait ton regard d'une vapeur couvert ;
Ton œil mystérieux (est-il bleu, gris ou vert ?)
Alternativement tendre, rêveur, cruel,
Réfléchit l'indolence et la pâleur du ciel.
Charles Baudelaire
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Analyse de « Ciel Brouillé »
Ce poème est situé dans la section « Spleen et Idéal » des Fleurs du mal.
Il est inspiré par Marie Daubrun, une actrice avec laquelle Baudelaire a eu une
brève liaison en 1847.
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A une dame créole
Au pays parfumé que le soleil caresse,
J'ai connu, sous un dais d'arbres tout empourprés
Et de palmiers d'où pleut sur les yeux la paresse,
Une dame créole aux charmes ignorés.
Son teint est pâle et chaud ; la brune enchanteresse
A dans le cou des airs noblement maniérés ;
Grande et svelte en marchant comme une chasseresse,
Son sourire est tranquille et ses yeux assurés.
Si vous alliez, Madame, au vrai pays de gloire,
Sur les bords de la Seine ou de la verte Loire,
Belle digne d'orner les antiques manoirs,
Vous feriez, à l'abri des ombreuses retraites,
Germer mille sonnets dans le cœur des poètes,
Que vos grands yeux rendraient plus soumis que vos noirs.
Charles Baudelaire
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Analyse de « A une dame créole »
Ce poème est situé dans la section « Spleen et Idéal » des Fleurs
du mal. Il a été inspiré par Mme Autard de Bragard, qui avait reçu
Baudelaire à l'île Maurice en 1841.
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La Destruction
Charles Baudelaire
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Analyse de « La Destruction »
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Sisina
Imaginez Diane en galant équipage,
Parcourant les forêts ou battant les halliers,
Cheveux et gorge au vent, s’enivrant de tapage,
Superbe et défiant les meilleurs cavaliers !
Avez-vous vu Théroigne, amante du carnage,
Excitant à l’assaut un peuple sans souliers,
La joue et l’œil en feu, jouant son personnage,
Et montant, sabre au poing, les royaux escaliers ?
Telle la Sisina ! Mais la douce guerrière
A l’âme charitable autant que meurtrière ;
Son courage, affolé de poudre et de tambours,
Devant les suppliants sait mettre bas les armes,
Et son cœur, ravagé par la flamme, a toujours,
Pour qui s’en montre digne, un réservoir de larmes.
Charles Baudelaire
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Analyse de « Sisina »
Ce poème est le premier poème de la section « Spleen et Idéal »
de 1861 des Fleurs du mal. A travers ce poème, Baudelaire décrit
l'attitude d'une femme guerrière « Sisina » durant la Révolution
française de 1789.
Les métaphores belliqueuses comme « Superbe et défiant les
meilleurs cavaliers ! » ou encore « La joue et l'œil en feu » et « l'âme
charitable autant que meurtrière » insistent sur la comparaison entre
le carnage de la guerre et l'amour charnel.
La première femme décrite s'appelle Diane, déesse de la chasse,
présentée comme une héroïne. Diane est « en galant équipage » et
défie « les meilleurs cavaliers » parce qu'elle résiste à leurs avances.
Théroigne, elle, fut à la tête des émeutiers de 1789, « Excitant à
l'assaut un peuple sans souliers ». Avec « La joue et l'œil en feu », elle
est représentée comme « l'amante du carnage ». Cette citation
souligne sa facette amoureuse des hommes et de la guerre.
La troisième femme décrite est la « Sisina », une femme qui
était elle aussi engagée dans la Révolution aux côtés de Théroigne.
Elle parvient à s'emparer de tous les cœurs comme Diane mais livre
son corps sans trop de résistance à l'image de Théroigne.
L'expression « ravagée par la flamme » évoque une forteresse prise
d'assaut et incendiée mais représente aussi l'ardeur amoureuse de la
Sisina.
Baudelaire souligne ainsi la sensibilité qui est présente dans le
cœur de chacune d'elle mais aussi le coté femme guerrière qui les
anime.
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Bilan
Dans le recueil Les Fleurs du mal de Baudelaire, les femmes y sont très
présentes, et en particulier dans la section « Spleen et Idéal ».
De nombreuses figures féminines sont évoquées par Baudelaire, elles
peuvent être secondaires, réelles ou fictives. Les trois femmes réelles que le
poète a le plus évoquées sont Madame Sabatier, Jeanne Duval et Marie
Daubrun.
Il est donc difficile de parler de la femme au singulier dans Les Fleurs du mal
tant les représentations et les caractéristiques féminines y sont multiples.
Certaines représentent la sensualité, l'exotisme et la femme fatale et
animale, d'autres représentent l'amour spirituel et jouent le rôle de muses
pour le poète comme dans « A une dame créole ». La femme incarne le
calme, la douceur, la tendresse.
Mais dans les poèmes de Baudelaire, le poète montre un accès à
l’idéal de la femme, leurs corps féminins et sensuels éveillent les sens du
poète. Parfois même, la femme devient paysage et ne fait plus qu'un avec la
nature.
Mais cet accès à l’idéal est situé le plus souvent dans le rêve ou le souvenir
comme dans « Ciel brouillé », ce qui rend cette femme inaccessible, à
l’image du poème « A une Passante ». Baudelaire évoque parfois le souvenir
de la femme aimée, présentée comme un passé qu’il regrette et qu’il revit
avec nostalgie.
Le poème « La géante » montre la femme attirante pour le poète,
cependant, le poète lui est parfois soumis et cette femme peut paraître
terrifiante. Dans le poème « Sisina », Baudelaire décrit une femme guerrière
qui fait face aux dangers ce qui contraste fortement avec la femme sensible
et douce qu'il présente en fin de poème.
Cependant, la femme est aussi une source de souffrance pour le
poète, elle peut être destructrice, elle représente le mal, comme dans le
poème « La Destruction ».
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FIN