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416L²3-
j LES POMMES
D E TERR E,
CONSIDÉRÉES relativement à la ſízrzte’
ô' à l’e'coſzomz'e :
--r P_ A R I S,_;'-\
cheimèn'l’aïnë, Libraire, rue du Jardiner-
quartier Saint-André-desñArcs.
M. DCC. LXXXI.
WW
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\L
On trouve Ëhez le même Libraire, les Ouvrages
ſùivans. du même Auteur;
Expériences 8c Réflexions relatives à l’analyſe du bled
& des farines, ili-8. bioch. l L I0' ſa'
MONSIEUR- LE BOYER’.
MESSIEURS, : '-
b
Par-
'ë qu’cue do nuecohíéquexxtzlîâëgrcw:z--
aux POmmeä'deÎ ct
terre
² leur' efi- tellement inhé-'
n, que' Cinq ou fix ébwlli'xíons
-1'
'Rapport Jef: Commíſſàíres. X11]
—'-Ces expériences ſont exacte- '
ment conformes à ce que M. Mig/e'
tel a déjà avancé dans ſon Mé
moire, 8c ä ce qu’obſerv'Oirl’Au
teur de la Lettre qui a donné
lien a la queflion que M. le Con
trôleur-Général vous a propoſé
par ſa premiere Lettre.
M. Parmentier; a- auffi obtenu:
'de la décoction 'des- Pommes de
terre un extrait très-ſalir] &c qui-
attire puiſſamment l’humidité de
Pair; ' -
ï Il a ,enfin ſoumis ces racines à
a diſtillation 8c à: la- preſſe ;, on-
penſe aiſément qu’une ſubſtance
qu'on a tant de peine à- deſſé~
cher', a fourni une- grandequa-ns
rité- d'eau ;: il eſt' venu enſuir:e -par
;la diſtillation une liqueur' acide,
une- huile très-épaiſſe ,, tenace ,
8c- qui adhéroir fortement aux
parois' des vaiſſeaux. Les, cendres
xiv Rapport des eommzſſc'zíeesz
leſſlvées ont donné' , à l'ordi'
naire, un ſel alkali fixe 8c cauſ
tique. '
Par le moyen dela preſſe il
eſt ſorti de la pulpe des Pom-mes
de terre un- ſuc trouble, brun ,-
Viſqueux- , 8c dont il S’eſt ſéparé
un ſédimenr blanc. Le marc' de’
Iayé dans l’eau à; pluſieurs red
priſes , en frottant avec les mains ,
I’a rendu laíteuſe; 8c tou-tes les:
eaux de’canté'es 8c repoſe’es , ont
laiſſé précipiter une fécule blan-r
châ’rre _qui , \aſſemblée 8c lavée
pluſieurs fois , s'eſt diviſée en une
poudre très-fine , 8C aformé'deux'
couches diſtinctes ,- l’inférieure:
étoit plus blanche ,la ſupérieure'
I’étoit moins; '
- Parmentier sîeſt aſſuré', par(
toutes les' épreuves poffibles', de'
IÎ Parfaite' conformité' de cette
fecule avec l’amidon- du bled;
.Rapport des' Commzſſlzíres. XY
La diſtillation , une' digeſtion
longue 8c à froid dans l'eau ,
l’eſpric-dè-vín ,- le vinaigre diſ
tillé , l’æther , le toucher froid,'
la fineſſe , la blancheur de la
poudre , le cri qu'elle fait cn
tendre lorfqu’on la preſſe entre
'les doigts juſqu’ä l’é'carter; tout
s’eſi trouvé ſemblable: enfin il en
a fait de l’empoís ,- dela poudre'
à pondrer, 8c cet amidon a ſou
tenu toutes ces-épreuves ſans cé#
der en rien à celui du bled'. Une'
livre de Pommes'd'e- terre lui a
fourní juſqu’à deux onces &ï de*
mie de cette fécule ou de cet
amidon. , —
M. Parmentier expoſe enſuite
ſes tentatives inour exciter diana
la pâte, faite avec les Pommes
de terre , la fermentation nécef
faire pour en faire du pain~ Com
me il ne nous eſt pas-poſſible de le
/
xvj Rapport der‘COmmíſſZzire'ó‘. -
,ſuivre dans tous - les procédés
dont il s’eí’c ſervi pour faire lever'
cette pâte , nous obſerverons feu
lement qu’il a -eu ſoin de ,répéter
tous ceux qui-avoient été em
ployés 'jufqu’ä préſent pour par
' --Venir à faire du pain' avec les
Pommes* de terre, 8c qu’ils ont
tous eu le ſuccès que leurs Au
teurs avoient annoncé.
Tant que la farine de froment:
a été mêlée à* la ſubſtance des
Pommes de terre ,- 8c qu’il a: em
ployé un levain de froment, il
a réuffl à faire du- pain 'plus ou
moins beau- 8c bon-, ſuivant les:
différentes proportions du ſro-
ment; mais moins il' y avoir de:
-ce dernier' , -plus le' pain e’toi't-
greffier, bis- , mat, lourd &c ſerré;
Cependant, œmrne'M Farman-:
tier ambitionnoitt de faire dti-pair”
avec ces:raciprs', ſans aucun: mé*:
Rapport des Commílſiíres. xvij
lange 'de farine 'de froment , il a
-d’abord eſſayé de faire dulevain
avec quatre onces de farine de
Pommes de terre, dont il a for-.
mé une pâte avec de l’eau chaude
& une cuillerée de vinaigre. Cette
maſſe a conſtamment refuſé de
lever; elle s'eſt au contraire deſ
ſeche’e. '
Au bout de douze jours , quoi
qu’elle n’eût pas encore l’odeur,
aigre', il l’a mêlée avec de la fa-,
rine de bled d’une part , 8c de
la farine de Pommes de terre' de
l’autre. Il a réuſſi à faire du pain
avec la premiere , l’autſ'e n’a point
levé. Enfin il a fait un levain
avec parties égales de l’une 8c de
l’autre farine. 'Une partie de ce
levain, mêlée avec le double de
ſon poids de farine de Pommes,
de terre , a fait du pain; l’autre
partie a été miſe Là part,, 8c pen-ë
xviij Rapport des Commzſſc’zz’res;
dant huit jours il y-ajoutoit tous'
les jours une nouvelle quantité
de farine de Pommes de, terre.
Ce levain , qui après ce tems ne
pou-voit plus être cenſé qu’un 1e
vain de cette farine feule , atou
jours conſervé ſon odeur aigre;
a fait , avec la farine de froment ,
du pain qui, quoique bis , étoit
de bon goût, 8c bien levé; Il ne
-s’agiſſoit plus quede le mêler '
- avec la farine de Pommes de
terre , 8c ſi la pâte avoit levé 8c
formé du pain , les deſirsgde M.
Parmentier étoient remplis. Elle
a , à la vérité, levé un peu, mais
le pain qu’il en a obtenu émit
bien éloigné de la perfection
qu'il cherchoit à lui donner. II
obſerve cependant qu’en don-é
nant à la farine de Pommes de
terre partie égale de ces racines
réduites en pulpe, il a obtenu di;
Rapport des Commiſſaires. xix
pain moins bis, plus léger 8c
d’une ſaveur agréable 5 il penſe
même que ce dernier procédé eſt
celui qui mérite la préférence.
M. Parmentier n’a pas 'oublié,'
dans ſes Expériences , la levure
de bierre; mais quelque tenta
tive qu’il ait fait , on voit qu’il
> n’a jamais eu de ſuccès ſatisfai
ſant; s’il en a eu quelqu’appa
-rence, c’eſt toujours lorſqu’il eſt
entré dans le mélange une par-,
- tie de farine de bled.
-Il réſulte de ſes'Ezrpéríences
multipliées , que l'on peut re
garder comme une, vérité incon--
teſtable , ce que MM'. Bet'cari 8c
Keyſèl-Meyer ont 'avancé , 8: ce
que d’autres après eux ont con
-firme’: z ſavoir, qu’il Y a dans la
farine de froment deux ſubſtances
très-diſtinctes; une ſubſtance ami
lace’e qui, ſéparée par le'travail
‘xx Rapport des Commzſſízíres.
de l’Amid'onnier, fournit cette
poudre blanche que tout le mon
de connoit ſous le nom d’amidon ,
& une ſubſtance glutineuſe ani
male qui, avec la partie extrac
tive , paroît être une des cauſes.
de cette fermentation néceſſaire
pour faire lever'la pâte de fro
ment 8c en former le pain léger
8c agréable qui ſert de nourriture
aux hommes;- c’efl elle qui, re-"
tenant l’air qui S’échappe pendant
cette fermentation, , en cédant
néanmoins àſon action' , S’e’leve,
ſe gonfle 8c forme ces cellules'
-dans leſquelles elle l’enferme par -
ſa viſcoſité. La partie amilace’e
qu’elle tient comme collée 8: at
tachée à elle , la ſuit dans ce mou- j
vement; elles S’affinent :toutes
deux enſemble 8c forment en
ſuite, par la cuiſſon, une ſubſz
tance légere, d’une conſiſtance
Rapport des Commzſſàíres. XXÎ
foible 8c qui obéit facilement à
l’action de notre eſtomac 6c de
nos viſceres', pour former lama-1
tÎere la plus pure 8€ la plus ſaine,
de la nutrition. - --
C’eſt ce que MM. -Beccarz’
,Heyſel-Meyer nous avoient déjà
fait connoître , 8: ce que les ten--
tatives de M. Parmentier ache-s
vent de démontrer.
Le reſte de ſon Mémoire con
tient différentes expériences ſur
cette partie glutineuſe" du fro
ment , qui nous 'ont paru faites
avec la même intelligence. On;
voit par-tout, le travail d’un
Chymiſte inſtruit , 8c guidé dans
ſes opérations par un jugement
ſûr &c éclairé. En conſéquence,
nous penſons que la Faculté doit- ,
à M. le Contrôleur-Général une
réponſe qui rende juſtice au tra
vail ô; aux opérations qu’il a.dés
icxij Rapport des Commíſſz'ziresq
taillées dans ſon Mémoire , pour
lequel il n’a épargné , ni ſoins ,
ni peines , ni dépenſes , 8c qui
ſoit honorable pour l’Auteur.
Signe’, BERCHER , DEGEVI
G L A N D , MACQUER , ROUX',
SALLIN ,_ DARCET.
..ï
xxnj
-DECRET de 1d Faculte' de
' Médecine de Paris..
\
-10 ' Examen Cbymíq'ue'
puiſque'dans ces racines , 8C dans beau"
coup d’autres , telle que navets 8î ca
. rottes ,, la germination s’opere après*
avoir enlevé entierement cette ſubſ
tance médullaire.
La chair des Pommes de terre- mère
pas égalementblanche-dans toutes les
reſp'eces, elle eſt ſouvent jaunâtre; &I
quelquefois très-blanche' :- fi on confia-
dere a -la Ioupe' une tranche de ces'
«racines- nouvellement coupée , on Y
remarque des petits points brillans qui
perdent bientôt leur éclat ,- éta-nt ex
poſés al’air; nous ferons voir- danslæ
_ſuite de' quelle- nature' ils- ſont.*
Les Pommes de- terre ,, privées'ex:acſi
tement de leur premierepeaur & plan-
gées dans une eau acidule ,- ſe déCo'Ô"
lorent au bout de quelque-tems , 8C'
communiquent à l’eau- qui. les baigne'-
une belle couleur rouge , ſur laquelleë
l’alkal'i ne* ſemble' pas avoir d’actiona
La couleur, au Iieud’être' rouge, ,de-
-vientd’un pourpre' aſſer Foncé, fi'l’eaw
dans laquelle on plonge* ces racines:
pelées efl: legerement: alltaline z mais“;
D'es Pommes de Terre. "r’r'
cette couleur pourpre eſt changée en,
rouge par quelque gouttes d’acide. En
ſaturant l’acide contenu dans Peau
chargée de la couleur rouge des Pom
mes de terre , cette' couleur' diſparooit
inſenfiblement ; mais ,- un phénomene
fingulier , c’cſt qu’une ſui-abondance'
d’alkali rappelle la couleur ,,qui; devient;
plus foncée qu’elle' n’étoit auparavant.
Pour connoître‘ la 'nature de' cette'
' couleur , j-’ai enlevé' la' ſurface' rouge”
des Pommes de terre auſli exactement
que je l’ai pu; jſ’en ai! mis une portions
infuſer dans l"eau- ,- une- autre: dans:
l’eſprit-de-vin; & la troifieme; dansé
l’æther vitrioliq'ue; aucun,' de ces croisa'
fluides'n’a'paru ſe charger de m'a-r
tiere colorants rouge-; Peau-8C l-’eſſi
prit-denim- n’ont pris; qu’une' légers'
teinte , que quelques gouttes- d’acida
ont relevée ; l’æthe'r s’e'ſt coloré em
jaune & nâge'oit ſur u'ne"lique'ur row-
ge ,t phenomene dû a Peau des pelli
cules ,,coloréeparîl’acidé- que contient
’ tout æther? ,,- cgpelque' bien rectifié qu’il
fait;- -
Æ-
r2; Examen City/raque
l Ayant fait" ſécher" cette- pellicule'
rouge aune- douce chaleur, pour la;
ſoumettre- aux. mêmes expériences ',,,
Peau: ne- prit pas de'- couletm non--plus
-que l’eſhrit-de-vin; mais- un peu d? -
Gide vitriolique ajouté à. ces: deux' li
q'ueurs fit naîtr-eaufii-tôt une très-belle"
' couleur rouge- ;- jlai prisenſuite huis
livres-de Pommes' cie-terre que' jÎài fait"
' cuire à l’air libre ,, dans. ſuffiſante quan-
cité.- d’eau-; j’ëai diſtribué ma de’coction
ſur- plufieurs aſſiettes pourlafaire évaz
porer, promptement. & à-- une douce'
chaleur , ,jZen ai ,obtenu une - demi-once'
dîextrait noirâtre ſalin, -s’humectant a',
l'air ,fl &C queiîl’eſprit-dœvinne diſſoutt
point;- '
L’eau- dans': laquelle ont" cuit les*
Pommes de terre étant verte , j’ai fait'
quelques' recherches pour découvrir"
l-Zom'gine de cette couleur-rfoupçony
nant-quîelle n’etoit'pas dûe-aux Pom
-lpes 'de-terre en totalité? je fisñdone
bouillir a- partla, peau des Pommes de‘
terre; ,A 6C- la.- détection :,…au .lieu dîêtreÎ
tener” prit; une- couleur ſemblabiexàd
-Dar Pommes de Terre'. 19;
"celle d’une' forte infufion -de thé , lai
qu'elle éroit un peu âcre, ſans conte:
nil-Tien d’acerbe', ainfi quéjé l’ai jugé
à l’aide' d"une' diſſolution martiale':
cette décoction ,rapprochée en confiſ-''
tance d’extrait , étoit extrêmement ſa'
line ,— &- attiroit puiſſammenr l’humi'
dité de-Pair. Les liqueurs ſpiritueuſes'
n-’avoient pas plus d’action ſur- cet ex~-
:rait que ſur l’autre-
Les Pommes de terre , dépouillées'
de leur premiere'peau ,- ſe décolorent
par le contaët dé l’eau bouillanteëqui:-
devint verte auſſitôc ,- ce qui me fit'
préſumer- d’a'bord-que'la couleur rouge'
en étoitla ſeule'*cauſe :pour m’en aſr
í’urer-davantagerje ſéparai avec beau*
coup de ſoin la ſurface rouge'des Pom-
,mes'de terre , & l’eau devint verte*
enmême.tems qu’elle pritune ſaveur
un ' peu' âcre:
Les Pommes de terre , dépouillées
ayantété.miſes
&r de leur peau &dans
de lal'eau'-
pellicule
bouillante
rouge'-,-*
16 Examen Cñy'mîgue’
bloient en rien pour la ſaveur ä la' de’:
coctíon de' la' premiere peau à celle
de la ſurface rouge des Pommes de
terre; elles étoient douces &C un peu
mucilagineuſes', '
La' plupart des végétaux préſentent
à peu près'la- même choſe en bouil
lant dans l’eau'; la premiere décoction
doit être' rejettée', comme' étant four'
nie par' leur écorce'ou leur fut-.peau;
i2] faut pour la‘ ſeconde' décoction les'
éfiler quelquefois ,, ou les concaſſer
comme le chiendent ,*les laiſſer entier
oomme'l’orge,-&c:. Ces décoctions', pre"
parées ainfi , e'n ſont infiniment meilleu
res : cette- confidération' peut s'étendre
juſques' ſur les feuilles de quelques' plan'r
'tes, dont les-ſecondes infüfio'n's ſont'
préférables aux premieres: Il~y'a'telle3'
feuilles dont on détache' aiſément 'Fé-
piderme' qui les couvre ;' & il efk cern
tain: que'cet" épiderme doit être diff’é'-
rent de la feuille même ,' puiſque là
nature l’a deſtiné'ä défendre l‘intérieu'r'
tous les accidens qui peuvent .Pelz-t
Des Pommes de Terre. r7
térer. Aufli aſſure-bon que les Chi»
nois font ,bouillir on infuſer le the'
avant de nous l’envoyer.
Les Pommes de terre bouillies à plu-
fieurs repriſes , comme je viens de le
dire , ont perdu toute leur couleur
rouge, car l’acide vitriolique ne la
rappelle plus ; elles prennent un gris
ſale , ne cédent plus à l’impreſtion des
doigts , réfiſtent ſous la dent, & n’ont
plus la ſaveur
paravant : mais qu’elles avaient que
il eſt étonnant au i
32 Examen Cfiymîgue -
nei-ent l’un & l’autre des preuves très»
ſenfibles d’alltalicité.
La fécule des Pommes de terre ſe
comporte dans toutes les expériences
de 1-a- même maniere que l’amidon du
bled , en di geſtion a froid dans l’æther ,
l’el'prit-de-vin , le vinaigre diſtillé , les
acides minéraux delayés , ces menſ
trues n'en diſſolverent pas un atome:
expoſée ä l’air libre dans de l’eau très-
pure , elle eſt un tems infini ſans s’al
terer.- Elle a le toucher froid , le cri,
la fineſſe & la blancheur del’amidon ç
jettée ſur les charbons 'ardens ,- elle s’y
enſſamme comme lui. Enfin , délayée-
dans l’eau chaude 8ë miſe un inſtant
ſur le feu, elle prend l'œil opale &
ſe convertit, par le refroidiſſement,
en une gelée tranſparente que' l’onI
appelle vulgairement empois.
Je pris une once de fécule de Pom
mes de 'terre &î autant d’amidon; je
les ,ai converti en empois avec douze
l
onces d'eau pour cha-que ;- je priaí une
Sœur de la Charité devou'loir bien
m’eſſayer , dans la lingerie, ces deux
'DesPommes de Terre.' 33
cmpois; elle m’aſſura que celui de nos
racines donnoit plus de roideur & d’é4
clat au linge. Une Demoiſelle eut auſſi
la complaiſance de s’en ſervir ſur des
blondes 6C des dentelles qu’elle blan
-chit 8C qu’elle fait dans la perfection ,
8c, elle en fut très-contenta. Enfin , je
chargeai mon- Perruquier d’employer
notre fécule dans ſes accommodages,
& il m’a-ſſura: qu’elle poudroit auſſi
uniformément que la plus belle'poudre,
L’amidon de bled ,9 mis ſur une pelle*
dans les charbons' ardens, ſe liquéfie’
un tant ſoit peu, 8e ſe'-bourſouſte end
ſuite à peu près comme la .gomme\',- et':
répandant beaucoup 'de fumée épaiſſe;
lorſqu’il approche de l’état charbond’
neux ,- il s’enſtamme 6C laiſſe en arriere' '
un ré'fidu noir , léger 8C ſpongieux-.
La fécule
choſe fait. exactement
, excepté la- même*
Jizependant qu’elle ſe
bourſouſte un peu plus.’
-, J’ai fait-une autre doſe' de' Pink U555,
lL’a-utre empois ,- avec la mêmefqua'n-r
tiré d’eau 8C d’amidon; il Y em avoit:
donc douze onces de chacun; ici/est
34; Examen Chymîgae’ - _
fis ſécher à part a une très-douce elia
ſeur , 8C j’obtins des d'eux environ une
once d’une'matiere tranſparente comme
de la corne , 8C ſemblable à une' véri
table gomme; cette ſubſtance pulvéri
ſée , 8C traitée comme l’amid'on ,-ne re-
prend plus-»ſon état gélatineux ; mais:
triturée' a froid dans un- mortier de'
marbre', avec un- peu d’eau , elle ac--
'quiert la conſiſtance d’un-mucilage ſem
bl'able à- celle' que' lui donneroit la-
gomme adragante ; il' n?en a pas , il’
'eſt vrai , le' liant.~ ,1 ée qui vient peut~
être en partie de ce' que' la plupart‘
' _des-gommes_ ſe ſéchent ſur l’a-rbre & à
'l’aide'dezlæ'chaleur'du ſoleil', au lieu
'que notrefiempois a- éprouvé une cha
leur un peu moins douce' 8C plus bruſ
que, qui -l’a privé davantage de cet'
état mueilagineux- que les gommes poſ~
ſedent plus-ou moins ;- il n’y a'pas'
d’Apothicaire qui n’ait remarqué cela
en faiſant ſécher la gomme adragante_
elle-même; -
Quoique l’amidon ne'ſoit' pas ſoluble'
dans les acides minéraux 8C végétaux
Des Pommes de Terre. 3-;
affoiblis , il s’y diſſout néanmoins en
,bouillant avec eux , & prend égale
ment,la confiſtance & la forme d’em
pois , qui a cependant un 'peu plus de
tenacité qu’avec l’eau. Il faut remar
quer que fi les acides minéraux ne ſont -
pas aſſez délayés ,, ils réagiſſent ſur
l’amidon ,- le déeompoſent , 8L l’état
gélatineux eſt détruit au point d‘e ne'
pouvoir plus ſe rétablir : le même effet'
a'lieu dans les gelées végétales.- On:
fait que pour faire certains ſyrops dei
' fruits ,* au- lieu de détruire leur muc0--
fité par laſermentation , on y parvient
en les-faiſant macérer long-tems dans:
du vinaigre; tel eſt le' ſyrop- de vi
naigre aux framboiſes.- '
, Mais une choſe'qui paroî't particulie
re , & queje'ne dois pas omettreici,c’eſt
que les acides minéraux concentrés ,*
verſés ’en petite quantité ſur l’amidon ,*
offrent di‘fi'érens phénomenes ::l’àcide'
vitriolique concentré, parexemple', le
convertit en une'ſubſtance tranfpa'ren--
te ,- extrêmementtenëa-ce ,qui exhale l'o-
Jeux; amandée ,1 8C prend une” couleur-
B vj;
;6 - Examen Cñymi'gae
jaunâtre : l’acidenitreux agit égale*
ment ſur l’amidon , excepté ſeulement:
que l'a ſubſtance' paroî't beaucoup plus
tenace, plus blanche &Z plus tranſpa'
rente, en conſervant toujours I’odeur
de l’eſprit-deënitre : l’acide marin fait ,-
avec l’amidon , une ſubſtance qui n’a
-aucune tranſparence ,, mais* beaucoup-‘
de tenacité. Ié n’ai pas fait ces der‘ï
nieres expériences ſans avoir*quelques
'vues , mon deſſein étoi't de' m’aſſurer
fi , en ajoutant à l’amidon un peu'de'
rnucilage ſucré fermenteſcibl'e 8( quell
ques' gouttes d’acide , j’i'mitérois les
gelées végétales* :a je- crois enî avoir*
fort approché;
A peine s’apperçut-_on que'TeÿPom-d
mes cle terre contenoient abondam
ment de' la fécule', qu’on ſongea ä en*
tirer parti 8E a les faire’ ſervir à di
vers uſages économiques , pour lei';
quels on emploie' malheureuſement
trop ſouvent les meilleurs' grains. Les
Magiſtrats &I les Sçavans s’occuperent
de cet objet important. Le' Parle-
ment conſulta l’AeadÎé'mi'e Raya-Ye' des.
Des Pommes Je Têrre. 37 i
;o Examen Cñjrmíque'
qu’elle eſt bien lavée , très-douce '8e
d’un beau blanc. , -
-L’amidon~ entre dans plufieurs pré
para'tions de pharmacie; on: l’employoit
autrefois en médecine comme pectoral
8C adouciſſant; on le-donnoit , comme
certaines gommes , dans les crache
mens de ſang; on prétend même qu’il'
réuſtiſſoit aſſez bien dans les diarrhée,
étant ſous la forme d’empois ;mais dans
ce dernier cas , je' crois qu'il agit de la
a même* maniere que les gelées ,--c’eſt-äë
dire , qu’il nourrit ſans fatiguer l’eſto
mac, pourvu cependant qu’i'l ſoit aſ
ſaiſonné de ſucre, de vin &c. pour
être digeſtiblîe & alimentaire.
La partie fibreuſe ayant été deſſé- '
chée aune douce-chaleur , puis.réduite
en poudre fine,' étoit un peu- griſe ;-
elle eſt ſpécifiquement plus légei-e que
la fécule : digérée pendant quelque
tems dans l’æther 8E l’èſprit-de-vin,
elle leur communique une légereé
teinte; délayée'dans l’eau , elle devient!
plus griſe, &C prend en bouillant dla;
.Des Pommes de Terre.' 4:!’
conſiſtance d’une 'colle qui en'a par
'faitement l’odeur : les épreuves que
j’ai ſait, avec l’eau ſure des Amidon
nie'rs , pour voir fi cette' partie fibreuſe
pouvoir ſe convertir en amidon , ne
m’oñt rien donné qui en eût l’appau
rence. '
le ne ſçaurois me diſpenſer d’ajou
ter ici que la fécule des végétaux étant -
d’une* nature différente' de la partie
fibreuſe, il ne ſera jamais poſſible de
convertir celle-ci en amidon : dans le
mouvement de fermentation qu’on lui
fait éprouver , elle ſe pourrit en par
tie , comme le' ſon dans le travail des
Amidonniers , & répand une fort mau
Vaiſe odeur. J’ai expoſé a 'l’air' des
Pommes de terre réduites en pulpe ;
j’en ai même laiſſé d’entieres dans
l’eau ; quand elles ont été bien gätées',
j’en ai l!retiré une fécule ,auffi blanche
8C auſfi bonne que fi -ces racines euſſent
été fraîches , mais la quantité n’en étoi't
ni plus ni moins confidérable.
Quoique l’on diſe aſſez ordinaires
ment que le paranchime fibreux dee,
47. Examen Chymíque
-végétaux ne contient pas de partie
.nourriſſante , on, pourroit peut-être
,bien ſe tromper ä l’égard de celui des
Pommes de terre , qui, dépouillé auſſi
:exactement qu’il eſt poſſible', par des
lotions répétées , de tout ſuc & de
toute fécule , ne laiſſe' pas que de pren
-dre dans l’eau, en bouillant avec elle,
'une confiſtance- un peu muqueuſe' ,
;qui prouveroit que la partie fibreuſe
des Pommes de terre eſt alimentaire.
Une livre de Pommes de terre con
tient donc deux -onces & demie de'
- ,fécule ou -d’amidon , fix gros de partie
fibreuſe , & une once d’extrait,, le
,reſte n’eſt que de l’eau. Que l’on juge
&après cela fi cet aliment eſt auſſi pe
i ſant qu’on le dit : la grande quantité
d’eau qui s’y trouve ,, tient tous ſes
- principes dans un état de divifion ex
trême.
Après avoir ſépare’ les différentes
parties conſtituantes des Pommes de
, terre; ſavoir , la fécule ou l’amidon ,
la partie fibreuſe 8C l’extrait , pour les
examiner chacune en particulier ,8C en
z
'Des' Pommes de Terre.' *43
*déterminer les proportions ; il étoit
naturel de chercher tous les moyens
'propres "a étendre les reſſources qu’on
peut tirer 'de ces racines ſalutaires ;
j’oſe avancer que je n’ai rien néglige'
pour réuſſir, '8C s’il reſte encore quel-Ã
ques tentatives à faire , je defire qu’el
les ſoient plus heureuſes.
-Mes premieres vues ſe ſont portées
a eſſayer fi les Pommes de terre ſé
'chées 8C pulvériſées pourroient être'
changea en pain , en y ajoutant la
doſe de levainqu’on a coutume de faire
'entrer dans ,
les autres pâtes I' mais'
avant de détailler mes expériences à
ce ſujet ,- jee dois dire un mot de ficelles]
-qu’on a déjà tenté avec les Pommes de
terre cuites d’abord , puis réduites en
pulpe, & enfin mélées avec la'faririe
'de différens grains.
II y a déja quelque tems que plu
fieurs Citoyens , zélés pour tout ce
'qui peut concourrir au bonheur de la
' ſociété , ont tenté différens moyens
pour faire du pain économique de
Pommes de terre , en employant ce:
44.* Examen C/zymiqzze
racines , réduites en- pulpe , 8c les m'ê
lant a différentes doſes avec plufieurs
/ *eſpeces de farines; ils ont même obſer
vé ,que la farine d’orge perdoit, par
cette aſſociation , une bonne partie de
ſon âcreté.
En 176: , M. Falguet préſenta ä
l’Académie un pain compoſé' d’une
,partie de farine de froment,- d’une de
ſeigle, 8è' d’une autre de Pommes de
terre ,- lequel s’eſt trouvé agréable au
goût & peu différent, pour la; 'couleur -
8C la faveur , du pain de froment mêlé
de ſeigle. M. Falguet a depuis beau-~
coup perfectionné la compofition de
ce pain économique. ' '
M. *Reville , Cure' de Saint-Aubin
de' Scello , a publié ,- dans les Affiches
de' Normandie , une méthode de pré
parer le pain de Pommes deterre mélées
avec la farine de froment. Voici
quelle elle eſt. '
i Après avoir lavé la quantité de
Pommes de terre qu’on veut employer ,
on la met dans une marmite d’une
Capacité proportionnée', où il y a aſſez '
WW…- r MNHN.WHA
Des Pommes de Terre. 4g
d'eau pour qu’elles trempent égale
ment; on les fait bouillir vingt à vingt
deux minutes; on les retire de la mar
mite & on les écraſe ſur une table un
-peu concave avec un rouleau de bois,
de maniere qu’il ne reſte pas de gru
meaux ; ajoutez-y enſuite partie égale
de farine , obſervant que dans ce mê
lange , quelque ſec-qu’il ſoit , il ne
faut pas d’eau , parce qu’il s’amollit
toujours ſuffiſamment ; le levain pré~,,
paré à l’ordinaire doit être délayé-dans
la farine avec le moins d’eau poſſible ,
6C on laiſſe lever la pâte un peu moins
qu’à l’ordinaire ; cela fait , on -en forme -
des maſſes de ſeize livres que l’on ,fa-,it
cuire ,&c.
Dans un excellent Mémoire que
M. le Chevalier Muflel a' publié ſur
les Pommes de terre , cet Académicien
donne plufieurs procédés pour prépas
rer le pain économique : la Société
Royale d’Agriculture de Rouen , ſe
propoſe de faire toutes les recherches
-dont cet objet eſt ſuſceptible , & de
donner des planches gravées pour faciç,
4-6 Examen Clzymîgue
liter l’intelligence des inſtrumens né
ceſſaires à la culture de ces racines,
&1 à la manipulation du pain écono-
mique. De' pareilles vues ſont bien-
dignes d’être ſecondées, 6c méritentà
leurs Auteurs de juſtes droits ſur notre
Ieconnoiſſance.
bien'eſſentiel queIl les
eſt Sçavans
conſolant , 8C J
conſa-L
e . ' . . * .
crent leurs veilles a diminuer'la m1
ſere des malheureux ,- quelle foule
d’avantages précieux ne retireroit-on
pas des connoiſſances acquiſes, fi on
les dirigeoit toutes vers l’utilité pu--
blique. -
Le Frere Côme, à qui l’humanité
a, 'déjà tant d’obligations , ,s’eſt auſfi oc
cupé à faire du pain économique de
Pommes de terre -: il en a fait non
ſeulement avec la farine de froment,
mais encore- avec-celles d’orge 8:
de ſeigle , dans la proportion de
deux tiers de ,pulpe (c’eſt ainfi que
j’appellerai déſormais les Pommes de
terre cuites) & d’un tiers de farine.
Il a obſervé de plus, qu’on ne doit
Pas fermer la porte du four , comme-
Des Pommes de Terre. 47
cela ſe pratique ordinairement pour’ -
les autres pains; parce que l’expé--
rience lui a appris que la croûte en-
devenoit plus brune, & que ce défaut
rendoit le pain moins agréable à l’œil.
Le pain qu’il a obtenu de lapulpe de
nos racines &î du levain ſeul, a bien
levé, & étoit de bonne qualité. -
Voici une méthode de préparer le
pain de Pommes de terre, qui m’a
été donnée par une Dame, dont le
ſeul plaifir eſt de faire du bien, 6c
d’être utile aux indigens.
Prenez la quantité que vous vou
drez employer de Pommes de terre;
faites-les cuire dans l’eau bouillante,
8C écraſe2-les de maniere qu’il ne
reſte pas de grumeaux. Après les avoir
'long-tems manié avec les mains pour
leur faire prendre corps, on en mêñ
lera la moitié avec le levain 8C la
farine de froment , deſtinés à faire ce '
qu’on appelle les levains; le lende
main on met échauffer dans l’eau ou -
à ſec , l’autre moitié reſtante de pâte,
de Pommes de terre; -un la mêle avec
@8 'Examen Chy/nique
-ïhsslevainsjoints à la farine; on pêtrir
'le tout , 8C on en forme des pains , dans
leſquels il n’entre qu’un tiers de farine-,
6C deux tiers 'de Pommes de terre :on
a ſoin que le four ne ſoit pas auſti
chaud que pour le pain ordinaire;
lorſqu’on n’y met que du pain fait
'ſuivant ce mêlange. Si on y mettooit en
même-tems d’autre pain , il faudroit
:-voirle ſoin de placer -celui de Pommes
de terre a la bouche -du four , parce que
cze pain n’exige pas autant de chaleur
que l’autre; mais il eſt néceſſaire qu’il
reſte plus long-tems au four.
J’ai répété -tous ces procédés depuis
'le mêlange d’un huitieme de pulpe de
Pomme cle-terre , contre ſept huitiemes
de farine de froment. .I’ai fait auffi du
pain de pulpe, mêlé uniquement à du le
vain , ;5C j’ai eu les mêmes réſultats. Le
pain dans lequel 'la pullpe de Pommes de
terre n’entroit que pour un tiers,
étoit ſi délicat-, qu’on-a déjà dit qu’il
ne convenoít pas à la nourriture des
habitans de la campagne , qui digerent
très-promptement; La précaution de
HG
w
Des Pommes de Terre. , 49
ne pas fermer 'd’abord le "four , 8t de
ie chauffer 'moins que de coutume , Îi’a
cependant jamais empêché que lacroûte
'de mes pains ne '-fut un peu dure. Ces ,
pains ſe conſervent frais aſſez long
dtems , ſoit par rapport à la nature de
\la pulpe, qui perd difficilement ſon
' eau lorſqu’elle n’a pas -de contact im
média’t avec l’air , \ſoit encore à cauſe
du ſel qu’on ne peut ſe diſpenſer d’y
ajouter pour en relever la 'fadeur.
J’ai fait un gâteau qui a très-bien
’levé, avec parties égales de pulpe de
Pommes de terre '6C de farine de fro
ment , en y ajoutant du beurre , des
œufs , -:du 'ſel 6C un peu de levure; il
éto'itmême ſi délicat 8c fi bon , qu’il
eût été difficile au plus habile gourmet
d’y diſtinguer la ſaveur -des Pommes
de terre : cette ſaveur eſt cependant
notable dans tous les pains où les Pom
mes de terre ſe trouvent , quelle qu’en
ſoit la doſe : elle me paroît ſemblable ,
ſi je ne me trompe, ä celle du ſeigle.
Je n’ai garde de paſſer ſous filence
cette remarque ,dans la crainte qu’un '
C
- F1
50 Examen Chymiquc
jour des gens intéreſſés , ou de man-é
vaiſe -foi , ne commettent quelques
fraudes. _ ' l
L’embarras de cuire les Pommes de
-terre, celui de ne pouvoir faire cette
coction qu’au moment de les employer ,
a -puiſqu’elles ſe deſſéchent e_n très-peu
_de tems àl'eur
le travail ſuperficie,
qu’exige_ ce pain,le par
ſoinrap
', \11
.’J -
Des *Pommes de Terre. ' g;
'offrent , dans leur caſſure , le luiſant
du verre. La poudre qui en réſulte eſt
jaunâtre , & d’une ſaveur extrêmement
douce'.
Lorſqu’on jette ſur les charbons ara
dens des Pommes de terre deſſéchées
& concaſſées , elles donnent, avant de
prendre feu , une fumée épaiſſe qui ré‘
pand une odeur entiérement ſemblable
a celle du pain que l’on grille z j’ai
conſtamment obſervé cette même odeur
dans les végétaux farineux que j’ai exa
. minés , enſorte qu’elle pourroit bien
être un des fignes propres hearactéri~
ſer.& faire reconnoître l’amidon quel
que part oii il ſe trouveroit :cette odeur
dé pain grillé n’eſt cependant pas dû
-à l’amidon tout ſeul ni au parenchyme
fibreux; car ces deux ſubſtances brû~
lées ſéparément exhalent chacune une
odeur qui ne reſſemble en rien a celle
dont nous faiſons actuellement men
tion; mais ayant mélé un peu d’ami-
don avec un peu de ſubſtance fibreuſe
de Pommes de terre , je jettai ce mê
' C iij
H. Examen CIO/mique \
go Examen 'C/zymiqzte
cornue, combien il -pouvoir relier en; '
core de matiere élaſtique dans le ſon ,
en comparant les produits de cette ma'
tiere avec ceux du ſon que je viens
d’obtenir , j’ai mis quatre onces de
matiere glutineuſe dans une petite
cornue, de grès, & j’ai diſtillé; la
premiere liqueur qui paſſa étoit abſo
, Jument infipide , ayant l’odeur' du
phlegme que l’on retire du ſon par la
diſtillation a la cornue; la ſeconde li-'
queur -qui vint enſuite étoit plus vola
tile , &1 coloroit déja le ſyrop de vic*
lettes -en verd; la>troiiieme liqueur
étoit ,un eſprit 'volatil , ſurna'g'é d'une
,huile jaunâtre; il paſſa enfin , au plus
fort degré du feu , une huile noire',
épaiſſe , d’une odeur animale , avec un
,peu d’alkali volatil concret, qui ſe rad
mi'fioit aux parois du récipient : le
réſidu peſoit un gros & demi; je le fit
calciner, 8C je le tins rouge pendant
long-tems avant de pouvoir le réduire
en cendres. La leſſive de ces cendres
me donna des indices de ſel marin.]
I
La quantité de ces produits m’a mon!
\
D” Pommes de Terre. '91'-
tré qu’illponvoit reſterobſtinément
-dans le ſon un lm-itíeme de matiere
-glutineuſe5 mais l’odeur qu’a le pro
duit phlegmatique de notre derniere
cliíiilla-tion , eſt due au ſon- qui reſt'c
toujours adhérent a cette matiere glu
tineuſe , malgré tous les ſoins que l’on
prend pour l’en dépouiller :l’odeur de
l’huile; entiérement ſemblable à celle
- de l’huile de corne de cerf , ſe re
marque dans tous 'les produits huileux p
qui paſſent dans la diſtillation en mê- '
rue-tems que l’al'kali volat-il , 8( paroît
_ être le réſultat de la réaction de l’al
kali volatil ſur les; huiles ; 'ce que j’ai
développé plus amplement dans un
Mémoire que j’ai envoyé à l’Acadé
mie des Sciences de S. Péteríbourg.
Quant a la difficulté d’incinérer le ré
fidu de notre matiere , 8C même celui
du ſon , il vient d’une ſubſtance phlo
gíſtiquée, extrêmement tenace , qui
ſe trouve également dans le charbon
de toutes les ſubſtances animales. '
Les recherches ſavantes de MM.
_.,Beccari &C Keſſèl-Meyer , ſur la partie
-~î'
I
c
CULTURE A BŒUFS.
Premier labour , deux jour
nées de deux bœufs 8C d’un
hommeà 3oſ. . . . . ., 3H' J
Deuxieme & troifieme la
bour , deux journées ,idem. 3'
Façon de fumer , demi-jour
née d’un Bouvier 8C deux -
bœufs............ 1 î
Plus , deux journ. d’hommes. I 4
Façon de ſemer , demi-jour
néedebœufs-----~—,- 15
Plus , demi-journ. d’homme. 6,
Sarcla g e z‘l uatre'ourmäi
l i ſ. ,
Premier, deuxieme 8C troi
fieme bina
, g e , une'ournée
1
8C demie d’un bœuf8C d’un
I10mme-.-'...--....2 5
Plus,troisjourn.d’unhomme 2 5
TOTAL I 6V] OJ
Des Pommes de Terre. 2.13
On voit, par ces deux états de dés
penſe, que la culture a bras eſt deux
fois plus diſpendieuſe que la culture
avec des bœufs , qui doit être préférée -
en ce'que , dans un pays où les bras
manquent , il eſt preſqu’impoſſible,
quand on veut cultiver en grand cette
plante , de donner à propos plufieurs
façons qui peuvent ſeules procurer une'
récolte abondante u . t
M. de S. Hilaire ajoute, dans une
Lettre , 1°. n que la culture avec les
' bœufs , en eſpaçant les rapports de trois
pieds fix pouces , eſt conſtamment dans
la proportion de dix-ſept à cinquante.
quatre moins chere & auſſi fructueuſe
que la culture à bras , en plantant ä
deux pieds en quinconce. 1°. C’eſt un
'moyen de détruire en un an le chien
dent d’une terre , quelqu’abondant qu’il
puiſſe y être,
Le produit de ces deux, portions de
terre fut auffi différent que le ſontles
,frais des'deux cultures ;dans la portion
\cultivée par les bœufs , on rechauſſa
les plantes graduellement; leur croiſ
!.14- Examen Chymiquc
ſance n’en fut point intérompue; 8c
malgré la fameuſe gelée du 7 Octobre ,
qui empêcha leur parfaite maturité,
cette piece me rendit deux charretées '
6C demie; la charretée évaluée douze
quintaux , ce qui fait en tout trente
quintaux.
Il s’en faut bien que l’autre piece
ait autant rendu; les pluies conti
nuelles qu’il fit cette année ayant trop
ſouvent innondé les trous , un quart
de la ſemence , ou 'a peu près , ſe pour
rit ſans germer , 8C celles qu’on rex
planta ne donnerent que des tiges ſans
fruits; ces plantes ayant d’ailleurs été
buttées bruſquement de deux pieds fix
pouces de terre peu friable , cepoids
ſubit empêcha les racines de s’étendre,
6C chaque plante ne donna que trois ou
quatre pommes , tandis que dans l’autre
piece , pluſieurs plantes , dont je comp
tai moi-même lestuberculles , en don
nerent juſqu’à trois cens, depuis la
groſſeur du poing juſques àcelle d’un
œuf de pigeon , une entr’autres , qui
ſe trouva iſolée 'a-fix pieds de toutes
Des Pommes de Terre. al;
les autres qui avoient péri par un ruiſ
ſeau que les grandes pluies avoient
formé, 8C que les valets s’étoient amu
ſés à cultiver à bras chaque fois qu’on
avoit biné les autres plantes ;cette ſeule
plante , dis-je , dont on compta ſcru
puleuſement les tuberculles , en avoit
produit neuf cens quatre-vingt-fix; il
eſt vrai que la moitié n’étoit que de la
groſſeur d’une noiſette : il eſt à re
marquer que cette plante n’avoir point
fleuri ni porté de graine.
Cette différence de dépenſe 8C de
produit , 8C la difficulté de donner à
bras les façons a propos , m’ont décidé
pour la culture avec les bœufs
En conſéquence , les deux même
portions' de terre ,- 8C une fétérée de
plus, en tout trois fétérées-, ont été
femées à rayons le 8 de Mai de l’an
née derniere 177d , 8C cultivées avec
les bæufs; la culture de la premiere
année ayant rendu la terre très-meuble
à une grande profondeur , 'on n’a eu_
beſoin de ne donner qu’un léger labour
pour unir le' tertein avant que de dreſ-
2-16 ' Examen Chymique
ſer les planches. La ſeule différence
que je fis mettre dans la façon de ſe
mer , fut de faire recouvrir de terre le
fumier dépoſé dans les ſentiers-, de'
faire ſemer les Pommes ſur cette terre
8C non ſur le fumier comme l’année
précédente , pour obvier à l’inconvé
que je préſumois avoir retardé leur-
naiſſance. Ce travail ſe fit en donnant
d’abord un trait de charrue du côté du
fillon; un homme venant derriere le
Bouvier ſemoit des portions de Porn
mcs ‘a un pas de diſtance les unes des
autres, 8C les aſſuroit avec le pied, 8C
le Laboureur les recouvrir d’un ſecond
trait de charrue donné en ſens con
traire. On donna un ſarclage à la main
dès que les plantes furent nées , & trois
binages avec les bœufs; le dernier fut
donné dans les premiers jours de Sep
tembre.
La fanne ayant ſéché au commen
cement de Novembre , on fit la récolte
des Pommes de terre en renverſant de
côté 8C d’autre la terre des dos d’âne
par plufieurs coups de charrue que l’on
réitéra
'Des Pommes de Terre. 2.17'
réitérajuſque à ce qu’on découvrit les
tubercules , ce qui accelere 'beaucoup
le travail; après cette opération , un
homme , d’un coup de hoyau , arracha
les plantes qu’il jetta à côté de lui , 8C
les Pommes furent ramaſſées par des
femmes 8C des enfans; cette façon de
les recueillir eſt , ſans contredit, la
plus expéditive; Le produit de ces trois
fétérées a été de ſept charre’tées , éva
luées a douze quintaux la charretée,
ce qui fait -en tout quatre-vingt-quatr-e
quintaux.
Après avoir rendu compte de la cul
-ture 8C du produit , je paſſe aux uſages
auxquels je les ai employés; 8C pour
pouvoir en fixer la valeur réelle , j’ai
cru devoir la mettre en comparaiſon
avec le ſeigle , tant pour l’uſage que
pour le prod'uit. -
Mon but n’ayant été d’abord que de
me procurer une plus abondante nour
riture pour les cochons , je voulus ſa
voir juſques à quel point elle les e'n-
graiſſoit; je fis, en Novembre 1769 ,
engraiſſer deux cochons avec la ſeule
IS.
\
_ \ _
- 9.38 Examen Chymigue ,
,j’ai d’abord penſé à la matiere gluci
neuſe découverte dans le bled par M.
Beccari; ne l’ayant pas plus rencontré
,dans nos Pommes de terre que dans
'une foule de plantes farineuſes que
j’ai également examiné dans cette in
tention , j’aurois conclu naturelle
ment , quand M. Model ne me l’auroit
,pas laiſſé deviner , que la matieregl'u
ztineuſe n’étoit rien moins que 'la par
tie principalement nutritive du bled ,
mais bien l’amidon qui conſtitue l’état
farineux des graminés 8C des légumi
neux, &que ceux-ci nourriſſent d’au
tant plus qu’ils en contiennent une
plus grande quantité.
: A peinela découverte de M. Bec
cari fut-elle répandue qu’on s’empreſſa
de la vérifier; les Chymiſtes de toute
L’Europe' examinerent la ſubſtance glu
tineuſe par la voie de l’analiſe; elle fut
le ſujet de plufieurs Theſes ſoutenues
dans différentes Univerfités;- enfin il
- n’y eut qu’une opinion ſur-cette ſubſ
tance finguliere, ſavoir quelle étoit la
partie vraiment nutritive du bled.
-r - !eN-,n
Des Pommes de Terre. 9.39
M. .Model ſeul a publié le contraire;
mais je dois avouer en même-tems qu’il
nous manquoit des expériences pour
établir ſon ſentiment. Je deſire, pour
la gloire de cet habile Apothicaire,
' que mes recherches contribuent à le
faire adopter , en levant tous les doutes
à ce ſujet. -
Quoique la ſubſtance glutineuſe ne
ſoit pas telle qu’on l’a avancé , il s’en
faut bien qu’elle ſoit inutile; ſon exiſ
tance dans le bled, a l’excluſion des
autres graines , paroît faire toute la
ſupériorité du froment par rapport au
Spain qu’on en -fait : la place que cette
ſubſtance occupe dans le grain, ſes
effets dans la farine , ſes fondions dans
la pâte , 8C le pain qui en réſulte,
ont donné lieu a quelques réſtexions
que nous nous ſommes permis de faire ,
-ÔC nous avons-avaneé que cette ſubſ
-tance ſe trouvoit en trop petite quan-
tité, même dans les meilleurs bleds,
-pour être leur partie principalement
nutritive; qu’enfin il étoit bien plus
'naturel &plus-ſimple de Penſer que
2.4.0 Examen C/zymigue
c’était l’amidon ; lui qui dans les farines
blanches fait plus des trois quarts de
leur poids , & que la nature a diſtribué
-en abondonce dans tous les végétaux
qui ſervent d’aliment principal aux
hommes 8C aux animaux , lui enfin
avec lequel nous avons fait ,, ſans autre
mélange que le levain ordinaire, du
pain dont nous nous ſommes nourri,
ſoit que cet amidon appartint au bled,
aux Pommes de terre ou aux autres
plantes d’où nous en avons retiré ſans y
avoir remarqué des différences eſſen
tielles. ' '
L’amidon 8C la ſubſtance glutineuſe
ſont deux, êtres finguliers ſur leſquels
je me ſuis arrêté fort long-tems : fi je
n’ai pu déterminer abſolumentleur na
ture, je crois au moins avoir expofé
leurs effets & leurs propriétés. Le bled ,
contenant encore deux autres ſubſtan
ces , je me ſuis occupé à les examiner.
I ’ai retiré du bled , par l’ébullition
dans l’eau , un extrait mucilagineux 8C
déliqueſcent qui étoit un peu doux :à
,meſure que le bled éprouvoit le feu , j’ai
remarque
'Dés Pommes de Terre. 2.4!
'remarqué qu’une partie de cet extrait
ſe combinoit avec l’amidon 8C perdoit
.lesp-ropriété's d’attirer l’humidité de
l’air & d’être ſucré , ce qui pourroit
jetter quelques lumieres ſur la nature
-& la formation de l’amidon; il n’eſt
.d’ailleurs perſonne qui, ayant gouté
,du bled avant l’époque de ſa maturité,
:ne ſe ſoit ap-perçu qu’il étoit fucré ,
'ainfi que l'extrémité des tuyaux quç
ſoutiennent les épis.
Cet extrait mucilagineux eſt ce qu’on
appelle le corps doux , bien diſtingué
de l’amidon; il eſt ſucré 8C -viſqueux ,
'attirable à l’humidité de l’air , ſoluble
-dans l’eau , ſuſceptible de fermenter
de lui-même; propriétés que n’a pas
l’amidon. On ne fait pas avec le corps
doux , du pain , des bouillies , & de
ëI'empois, :Enfin , l’amidon eſt :toujours
'ínfipide , ſec -& pulvérulent; le corps
' doux -eſt ſavoureux 8C ſans ceſſe déli
-queſcent. -
J’-ai confidéré , après cela , le ſon
- comme l’enveloppe générale de la ſubſ
, tance amylacée , enveloppe compoſée
, - - L
a4.:- Examen City/nique
de -plufieurs membranes plus ou moins
huileuſes & épaiſſes , en raiſon de l’eſ-
pece -& de la bonté du grain. La- diſ
pofition que le ſon a de s’altérer promp
tement, lei; produits qu’il fournit à la
cornue , la viteſſe avec laquelle il s’en
flamme lorſqu’on l'expoſé à un feu vio
lent , fa légéreté & ſon état fpongieux , -
les ,effets qu’il a produits dans le pain
oùnous l’avons fait entrer en petite-
doſe , ſont autantde propriétés qui apr
,partiennent à la ſubſtance glutineuſe ,
SS( qui, ſans compter les autres, carac
tetes, de reſſemblance que nous avons
,eu ſoin de ,faire'appercevoir , prouvent
aſſez évidemment que cette ſubſtance
glutineuſe eſt due au ſon ſcomme l’a
avance' le ſavant Çhymifle de S. Péç
terſbourg, -
Les quatre ſubſtances dont je viens
ſucceſſivement de faire mention , ſont
donc celles qui-conſtituent le bled &
qui s'y ,trouvent en plus ou moins
grande abondance , ſelon, l'eſpece , la
qualité du grain , 8E l’année qui l’a pro
duit : elles ont des propriétés particip- -
Des Pommes de Terre. -, 14g
'lieres qui les diſtinguent entr’elles; la
ſubſtance glutineuſe abonde en huile;
le ſon contient plus de terre ,- tandis
que l’amidon a beaucoup du principe
ſalin, mais dans un état de combinai
ſpnparfaite 5 6C le mucilage eſt plus
aqueux; c’eſt ce dernier qui fel-mend
tant aiſément, atte'nue & diſſous les
autres parties que l’action du feu réu
nit pour en former la ſubſtance lé
gere , délicate , ſavoureuſe & agréable ,
qui fait dans nos contrées la nourriture
d’une partie du genre humain.
, Ia partie corticale varie ainſi 'que
le mucilage qui la renferme; le ſon du
bled ne reſſemble pas a celui du ſeigle ,
ni celui du ſeigle au ſon de l’orge; il
,en
tôt eſt
eſt de même du
abondant & 'mucilage
viſqueux, ,qui , tan - I
&tantôt
,* ,Il -.,-,_,-,.…\
Des Pommes Je Terre; ?47'
fécondité , &t les reſſources avanta
geuſes qu’elles ſont en état de procurer
dans tous les tems , 8e enfin combien
il ſeroit important d’encourager la
culture des Pommes de terre.
J’aurois defiré avoir une aſſez grande
provifion de Pommes de terre de tous
les pays & de toutes les eſpeces, 8C
m’aſlurer par I’aualiſede celles qui
contiennent le plus de ſubſtance ali-
mentaire & de principe ſalin; j’auroois
défiré encore pouvoir examiner plu-
,fieÎiïrs'l-bleds de dífférens cantons ,, pour
connoître- mieux l’état 8: la quantité
de' leur parties conſtituantes ; mais'
toutes ces expériences demandent ’æ
être faites en grand, &1 les dépenſes*
qu’elles exigent ſont bien au-delà de
mes moyens .- heureux fi des gens plus'
inſtruits en agriculture ,, & plus riche
que moi , les entrepreneur. Je dois dé
elarer cependant que M. de Puim-aret:
m’a offert généreuſement ſes lumieres ,,
& quelques moyens dont je profitera?-
fi mes occupations lepermettent z & je
._-__-'_*-,_-
',
APPROBATION.
J’Ai lû par ordre de Monſeigneur le Chan
celier un Manufcrit intitulé: Examen 'Chy
mique des Pommes de Terre , par-M. Parmentier,
Apothícaire-Major des Invalides ; j'eſtime que
cet Ouvrage , intéreſſant par lui-même , en
raiſon de ſon utilité , mérite d’être imprimé.
A Paris , le 9.3 Mars I773.
Signe' VALMONT DE BOMARE.
‘a
PRIVILEGE DU ROI;
OUIS, par la grace dc Dieu, Roi de
FranccôC de Navarre: A nos amés 8C féaux
Conſeillers les Gens tcmns nos Cours de Par
lemcns, Maîtres des Requêtes ordinaires de
notre Hôtel, Grand-Conſeil , Prévôc de Paris,
'Baillifs , Sénéchaux , leurs Lieurenans Civils '8c
autres nos Juſticicrs qu'il appartiendra , Salut :
Notre ame' le SitutPARMtNrxau , Nous 3. fait
expoſcr qu'il déliretoit faîreimptimer 8( don
ner au Public un Examen Chymi ne de: Pam
me: de terre de ſa com'pofitîon , s’1l Nous plaî
ſoiclui accorder nos Lettres de Permiſſion pour
ce néceſſaires. A cxs CAUsEs, voulant favo
rablement traiter l’Expoſant , Nous lui avons
crmis 8c permettons par ces préſentes de faire
imprimer ledit Ouvrage autant de fois que
bon lui ſemblez-:l , 8C de le faire vendre 8:
débiter par tout notre Royaume , pendant le
;cms de trois années conſécutives, a compter
ſ du jour de la'datc-des-Ptéfentes.' Faiſons 'défend
ſes à tous Imprimeurs , Libraires 8C autres per
ſonnes de quelque ualité 8C 'conditions qu’elles
:ſoient, d'en intro uite d’im keſtion étranger-e
dans aucun lieu de notre obéi ancc : A la charge
que' ces 'Préſentes ſeront'enregiſtrc’es tout au
long ſur le Re iſtrc de la Communaute' des 1m
rimeurs 8C L1 taires de Paris, dans trois mois
__e la date d’icelles; que l’impreſſion dudit Ou
vrage ſera faire dansnotre Royaume , 8C non
ailleurs , en bon pa ier 8C beauxta-ractères ; ue_
l'lmpét'rant ſe con ormera en tout aux Re’g c-J
mens de la Librairie , 8C notamment à celui du
1 o Avril 17 15 , à peine de déchéance dc la pré
fente Per-million S qu'avant de l’expoſcr en ven
te, le Manuſcrit qui aura ſervidc copie à l'im
prcffion dudit Ouvrage , ſera remis dans le
même état oû l’Approbation y aura été don
née, ès mains de notre très-cher &_ſc’al Che
valier, Chancelier , Garde des Sceaux de Fran'
lcc, le Sieur de MAUPEOU; qu'il en ſera en
:ſuite remis deux Exemplaires dans notre Bi-
bliothe’que publique; un dans celle de notre
Château du Louvre 5 8c un dans celle du Sicut
-DE MAvPEoU-d le tout à peine de nullité des
préſentes. Du contenu deſquelles- vous man
dons 8C enjoignons de faire jouir ledit Expo
ſaut, 8C ſes ayant cauſes, pleinement 8C pai
fiblcmeut, ſans ſouffrir qu'il leur ſoit fait au'
cun trouble on empêchcmcnr. Voulons qu'à la
copie des 'Préſentes qui ſera imprimée tout au
long au commencement, ou à la fin dudit Ou
vrage , foi ſoit ajoûtée , comme à l'original"
Commandons au premier notre Huiſſier ou Ser
gent ſur cc requis , de faire pour l'exécution
d'icelles, tous actes requis 8C néceſſaires, ſans
demander autre pcrmiffiou , 8C nonobſtant Cla
meur dc Haro , Charte Normande 8c Lettres à
ce' contraires ': Car tel eſt notre plaiſir. DONN!
à Paris le ſeptieme jour du mois d'Avril l'an
mil ſept cent ſoixante.treize , 8C de notre Ré
gne le cinquante-huitieme. Par Le Roi en ſ05;
Conſeil. -
LE'BEGUE.
Regiflre’ ſi” le Regiſtre XIX de la Chambn
Royale é’ Syndicale des Libraires é’ Imprimeurs
de Paris, N" :-$53 , folio 75 , conformément a”
Réglement de 172.3 , qui fait defenſe: , article 4. ,
à toutes Per/laime: de quelque qualité é' condition
qu'elles [aient , autres que les Libraires (7' Impri
7mm*: , 'de rvemlre , de’S-iter ,faire afficher aucuns
Li-vres, pour les-'vendre en leurs noms , ſia-'t qu'ils
,s'en diſent les Auteurs ou autrement, à' à la
charge de fournir à lafufdite Chambre huit Exam.
plaire: preſcrit: par l'article i O8 du même Régle
mn”. A Parisſe dixie’me d'A-wii 1773.
,s. P. HARDY, Adjoint.
La
-, E-R,RATA-.
_Page 4 , ligne I4, jouſſam lifezjouiflàne. '
Pag. 11,1%. 7.4, phelginatique lifiiphlegmaç
j - tique. ,
Pag. 33 ,lig. n, pelle liſ: pele. -
*Pag. 37 , Zig. I , Scienc li]: Sciences.
Pag. 60 , Zig'. 7.6 , nature Ii]: ſubſtance,
’Pag. 96 , Iig. 3 , d’un huile tif. d’une huile.
Pag. Io6,lig.2.5, Bentoin lifiBenzoin, -
Peg. \57 , lig. 8 ,- vas lil? vais
m
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