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Revue des Sciences Religieuses

Les Apocryphes du Nouveau-Testament publiés sous la direction


de J. Bousquet et E. Amann, 1922
Pierre de Labriolle

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de Labriolle Pierre. Les Apocryphes du Nouveau-Testament publiés sous la direction de J. Bousquet et E. Amann, 1922. In:
Revue des Sciences Religieuses, tome 3, fascicule 4, 1923. pp. 588-591;

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Document généré le 29/08/2017


COMPTES RENDUS

V. Zaplktal 0. P., Grammatica linguae hebraicae cum exercitiis et glossa-


rio studiis academicis accommodata. Editio tertia emendata,Paderborn,
1921, Schôningh. In-8° de x-158 p.
Il est superflu de faire l'éloge de cette grammaire. Elle est, en effet,
courte et complète, claire et scientifique en même temps : ce qui la
rend particulièrement utile aux commençants.
La nouvelle édition est accrue d'un appendice sur la métrique. C'est
un hommage rendu à l'importance des travaux actuels sur ce sujet.
Mais l'e.xposé prouve une fois de plus combien les règles de la métrique
hébraïque, abstraction faite du principe général de l'accentuation, sont
encore peu solides et combien difficile est la distinction entre les
parties poétiques et prosaïques de l'Ancien Testament.
Un détail grammatical appelle quelques réserves. L'auteur explique,
p. 6t, l'effet du Waw conversif par l'hypothèse que l'hébreu, en
racontant une action achevée, pense à son fieri et, en parlant d'une action
inachevée, à son état de plein accomplissement. Ne vaudrait-il pas
mieux adopter l'idée que la différence de sens entre katal et jiktol
n'existait pas dans le sémitique primitif selon le système exposé par
H. Baur dans sa remarquable thèse : Die Tempora im Semitischen
(Leipzig, 1910)? L. Dennefeld.

Les Apocryphes du Nouveau-Testament publiés sous la direction de


J. Bousquet et E. Amann, Les Actes de Pierre, par Léon Vouaux,
Paris, Letouzey, 1D22. Prix : 15 francs.
C'est M. E. Amann qui a mis au point et qui publie le présent
ouvrage, dont l'auteur périt sous les balles allemandes en août 1914.
M. Vouaux était venu assez tard à l'étude de l'ancienne littérature
chrétienne. Il y avait apporté des habitudes toutes scientifiques de
conscience et de précision. Ses Actes de Paul, parus en 1912, attestèrent
d'emblée chez lui les plus solides aptitudes critiques (1). Sa maîtrise
s'affirme davantage encore, ce me semble, dans les Actes de Pierre.
L'Introduction, à elle seule, ne comprend pas moins de 214 pages.
A parler franc elle aurait pu être abrégée, surtout pour le chapitre où

(1) J'en ai donné le compte-rendu dans le Bull. d'Ane. LUI. et d'Archéol.


chrét., 1913, p. 290-293.
COMPTES RENDUS 589
est retracée l'histoire des Actes de Pierre dans la littérature chrétienne :
l'exposé dérive un peu trop vers une histoire des apocryphes en
général, dans l'opinion ecclésiastique. Au surplus, certaines choses
devant être dites dans le commentaire, il n'était pas indispensable de
les développer par avance (1). Ma^s elle décèle une fermeté
d'intelligence, une ampleur d'information, une indépendance de vues, qui, à
ce degré, sont qualités peu communes. Quant au commentaire, il est
riche à souhait et rend parfaitement claire à l'esprit la relation des
divers éléments dont le texte est formé.
Il ne paraît plus douteux que les Actes primitifs de Pierre furent
écrits en grec. Ce fond primitif ne nous est parvenu que
considérablement réduit : deux manuscrits, l'un du monastère Saint-Jean, à
Patmos (Vouaux, p. 416 et s.), l'autre du monastère de Vatopédi, au
mont Athos (Vouaux, p. 398 et s.), nous ont conservé la partie relative
au martyre de Pierre. Un court fragment grec a été trouvé par Gren-
fell et Hunt, et publié dans leurs Oxyrynchus Papiri, t. VI, n° 849
(Vouaux, p. 374). — Pour prendre une idée de l'œuvre dans son
ensemble (abstraction faite de ce qui s'en est perdu
irrémédiablement), il faut lire le texte latin, très gauche, très maladroit, qui se
trouve inclus dans le Codex Vercellensis, de la Bibliothèque
Capitulante de Verceil (Vouaux, p. 228 et s.). Les luttes de saint Pierre avec
Simon le Magicien y sont racontées tout au long. — On y peut joindre
le Pseudo-Linus (Vouaux, p. 416 et s.), inclus dans huit manuscrits, et
qui représente une paraphrase assez tardive du texte grec primitif; et
encore un fragment copte (Vouaux, p. 221 et s.) ; et encore différentes
versions copte, slave, arménienne, arabe, éthiopienne, très
inégalement utiles.
Avec tous ces secours, c'est à peine si la moitié de l'œuvre totale
peut être reconstituée.
De cette œuvre, M. Vouaux n'a nullement surfait l'intérêt, qui est,
somme toute, assez modeste : des visions ; des miracles, parfois
saugrenus (saint Pierre ressuscite un hareng saur, qui se met aussitôt à
évoluer dans l'eau ; un enfant de sept mois, « prenant une voix
d'homme », interpelle sévèrement Simon le magicien, etc.); enfin des
discours, voilà de quoi est faite la contexture des Acta Pétri. Mais
M. Vouaux a su mettre en relief ce qui méritait de l'être ; et, tout en
saidant des importants travaux de Lipsius, de Schmidt, de Ficker, de
Flamion, il les a dominés et il les a rectifiés plus d'une fois avec le
plus salubre bon sens.
C'est ainsi qu'il se refuse à reconnaître dans les Acta Pétri les
influences hétérodoxes que ces critiques se sont plu à y démêler. Il

(1/ Voy. par exemple p. 253 et 90.


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paraît fort probable que certains remaniements tardifs des Actes de


Pierre furent altérés à dessein par des mains hérétiques : dans leur
teneur actuelle, et tels que les sources énumérées ei-dessus nous les
font connaître, l'influence de doctrines dissidentes ne s'y trahit nulle
part d'une façon absolument sûre. C'est l'avis de M. Vouaux, et je
crois bien qu'il a raison. Par exemple, les surenchères d'ascétisme
peuvent-elles être considérées comme l'indice spécifique d'une
influence gnostique ? Nul doute que parmi les traits principaux de
l'idéal chrétien, celui-là n'ait frappé surtout les masses; que le
précepte de chasteté n'ait été souvent recommandé ou pratiqué avec
quelque indiscrétion ; et que la rancune sexuelle des maris ou des
amants frustrés ne soit devenue un des facteurs de cette haine
antichrétienne dont s'étonnaient les premiers apologistes. Pour repérer
avec quelque certitude dans une prédication de ce genre, s'adressât-
elle à des femmes mariées en dehors du consentement de leurs
conjoints, des infiltrations gnostiques, il faut qu'elle s'appuie sur une
dépréciation de la « matière », présentée comme œuvre d'un Dieu
mauvais, dont l'âme doit s'émanciper pour que ses élans ne soient
plus alourdis ni paralysés. Autrement, la relation reste hypothétique.
M. Vouaux demeure également assez sceptique sur les influences
néo-pythagoriciennes, néo-platoniciennes, néo-stoïciennes que des
critiques comme Ficker veulent absolument découvrir dans les Acta
Pétri ; en Lous cas, si ces influences ont agi, c'est sans aucun doute
par l'intermédiaire d'oeuvres chrétiennes antérieures où déjà elles
avaient laissé leur trace. — II ne croit pas beaucoup non plus, en ce
qui concerne les Acta Pétri, à une imitation systématique des romans
profanes, auxquels des auteurs chrétiens auraient essayé de faire une
sorte de concurrence . On veut retrouver dans les Actes apocryphes la
« technique » des romans grecs, avec leurs péripéties compliquées et
souvent paradoxales, leurs récits de voyages en pays lointains, leurs
conventions d'école. M. Vouaux estime qu'il n'est pas indispensable de
leur supposer un autre modèle que les Actes canoniques des Apôtres.
C'est dans un cadre analogue pour l'essentiel, que se logent les
pauvres fantaisies de ces récits édifiants, où vacille « la faible et
parfois trouble lueur de la pensée, de la foi, de la confiance populaires
au début du me siècle (1) ».
Je ne voudrais pas laisser l'impression que ce livre ne mérite d'être
lu que pour l'Introduction et les Notes. Le récit lui-même, si chétif
soit-il, et si vide de psychologie, soutient la lecture ; et plus d'un, au
point de vue historique, y fera son butin d'observations. C'est ainsi
qu'un petit nombre de traits, passés dans la tradition catholique, sor-
1. P. xii.
COMPTES RENDUS 591

tent des Ada Petti ; par exemple le récit des luttes entre Pierre et
Simon le Magicien ; l'anecdote du cruciliemerit de saint Pierre « la
tête en bas » — Origène qui mentionne le premier ce détail (ap.
Eusèbe, H. E., III, ij l'a vraisemblablement emprunté à nos Actes — ;
enfin c'est un passage du Pseudo-Linus (cf. Vouaux, p. 426, n. g.
« Domine, Quo Vadis) qui a suggéré à Henri Sienkiewick le titre de son
fameux roman, dont certains censeurs sourcilleux n'ont pas réussi à
dégoûter les millions de lecteurs qui s'y passionnèrent (1).
Pierre de Labriolle.

Otto von Gierke, Les théories politiques du moyen âge, précédées d'une
introduction par Fr. W. Maitland, traduites de l'allemand et de
l'anglais par Jean de Pange. Paris, Tenin (librairie de la société du
Recueil Sirey), 1914. In-8° de xvi-291 p. Prix : 10 fr.
Il n'est jamais trop tard pour signaler un bon livre, et qui peut être
utile aux travailleurs. C'est le cas pour le volume de Gierke, traduit
en français, à la veille de la guerre, par M. le comte J. de Pange.
En théorie, il est déjà difficile de séparer la politique de la morale
et de la religion. Le moyen âge, en tout cas, n'a rien su de cette
séparation et la pensée de ses spéculatifs, aussi bien que l'action de ses
gouvernants, a toujours obéi à cette tendance unitaire qui envisage
les résultats de l'expérience humaine et les principes de la révélation
divine comme les éléments d'un seul tout. Voilà pourquoi les « théories
politiques » du moyen âge procèdent de la théologie ou y ramènent.
Gomment traiter du contrat social, du pouvoir, de son origine et de
ses limites, des droits individuels et corporatifs sans y faire entrer
les données propres du christianisme ? A plus forte raison quand il
s'agit d'établir les notions d'Église et d'État ou de préciser la nature
de leurs rapports.
Sur toutes ces questions la pensée médiévale s'est montrée plus
active et plus féconde qu'on ne le croit d'ordinaire. Seulement elle
reste la plupart du temps ensevelie dans des commentaires du Corpus
juris difficilement accessibles au public. Le mérite de M. Otto von
Gierke, professeur de droit à l'Université de Berlin, est d'avoir exploré
cette littérature et d'en metlre les idées générales à la portée de tous.
D'où deux parties dans son livre : un texte courant qui présente les

(1) P. "225, 1. 4, corriger : se lamenta; p. 257, 1. 17 : Pierre ; p. 356 Zschar-


nack ; p. 413, note, 1. 18: Gûttingisc/ie. — 11 est surprenant que le mot Vision
manque à l'Index. Une liste des mots grecs et latins notables (il en est
quelques-uns de fort rares) eût été la bienvenue. — P. 355, la note^sur les
Virgines subintroductse parait inutile, et sans rapport direct avec le texte.

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