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Le Code du Travail ne définit pas le contrat de travail pourtant sa définition est essentielle car il est
l’instrument juridique qui permet de conférer le statut de salarié à une personne et donc de la faire bénéficier de
droits et de garanties.
Face à ce vide juridique, la doctrine et la jurisprudence l’on définit par « la convention par laquelle une
personne s’engage à exécuter au profit d’une autre personne et sous sa subordination, un travail moyennant une
rémunération appelé salaire »
En cas de litige sur la relation contractuelle, la jurisprudence va essayer de savoir si le contrat entre les 2
parties est un contrat de travail et elle va en rechercher les éléments constitutifs :
Dès que les tribunaux relèvent ces éléments déterminants, il qualifie le contrat en contrat de travail et la volonté
des parties ne peut pas faire échec à l’application du droit du Travail. Ainsi, le contrat de travail répond aux
conditions générales de validité des contrats ; qui appartient au droit commun (Article 1108 du Code Civil) :
Un consentement libre, éclairé (on eut les éléments) et non vicié (pas de caches) des parties (employé +
employeur)
La capacité des parties de contracter (un mineur de 16 ans peut conclure seul un contrat de travail. La non
opposition de ces représentants légaux équivaut à leur tacite acceptation sauf dans le cas de l’apprentissage,
pour lequel le consentement doit être exprès – formellement manifesté –
Un objet certain qui forme la matière de l’engagement (raison du recrutement)
Une cause licite (légal)
A défaut de présenter ces 4 caractéristiques, le contrat de travail est nul (frappé de nullité au jour du
jugement) mais la nullité n’a pas d’effet rétroactif sur le contrat de travail qui cesse seulement de produire ces effets
pour l’avenir.
Pour les contrats dérogatoires (CDD, CTT) (autre que le CDI), le contrat de travail doit être écrit sous peine de
requalification en CDI.
Selon le rapport annuel 2015 du défenseur des droits (médiateur), 54,3% des dossiers de réclamation saisis dans le
domaine de la Lutte contre les discriminations concerne l’emploi (discrimination à l’embauche, inégalité
professionnelle) pourtant le législateur intervient régulièrement et notamment depuis 1975, pour renforcer la lutte
contre ces discriminations.
Toute décision de l’employeur doit reposer sur des considérations strictement professionnelles et non sur des
considérations subjectives ou relevant de la vie personnelle du salarié.
Dans le code du travail, liste de tous les critères discriminatoires – prohibés : Article 1132 – 1 :
L’origine
Le sexe
Les mœurs
L’orientation sexuelle
L’identité de genre
L’âge
La situation de famille ou la grossesse
Les caractéristiques génétiques
La particulière vulnérabilité résultant de sa situation économique (apparente ou connu de son auteur)
L’appartenance ou non à une ethnie
Une nation ou une prétendue race
Les opinions politiques
Les activités syndicales ou mutualistes
Les convictions religieuses
L’apparence physique
Le nom de famille
Le lieu de résidence
La domiciliation bancaire
L’état de santé
La perte d’autonomie ou de l’handicap
La capacité à s’exprimer dans une langue autre que le français
Des différences de traitement peuvent toutefois exister du moment qu’elles répondent à une exigence spécifique :
Certaines activités peuvent être réservés à une femme ou à un homme : les artistes qui doivent interpréter
un rôle masculin ou féminin, les mannequins ou les modèles
Des conditions d’âge peuvent être fixés en fonction de la nature du contrat
La transparence : le candidat et le CSE (Conseil social économique) doivent être informés au préalable des
méthodes utilisées pour le recrutement
La pertinence : les méthodes ou techniques utilisées ne doivent avoir pour finalités que d’apprécier la
capacité du candidat à occuper l’emploi. Le candidat est tenu de répondre de bonne foi
La confidentialité des informations collectées : si une entreprise ou un cabinet souhaite conserver le dossier
d’un candidat qui a été refusé, ce dernier doit en être informé RGPD (règle protection des données)
En cas d’embauche d’un salarié étranger, l’employeur doit adresser au Préfet du Département du lieu
d’embauche par LRAR (lettre recommandée avec accusé de réception) ou électroniquement une copie du
document produit par le salarié étranger au moins 2 jours ouvrables avant la date d’embauche. Le préfet
répond par tout moyen dans un délai de 2 jour ouvrable. A défaut de réponse, l’obligation de l’employeur
est réputée satisfaite.
Dans les 48h qui suivent l’embauche, l’employeur doit prévenir Pôle Emploi si la personne était inscrite
L’employeur doit établir une DPAE qui doit parvenir à l’URSSAF par voie électronique au plus tôt dans les 8
jours qui précèdent l’embauche et au plus tard la veille de l’embauche. En réponse l’URSSAF délivre un
numéro de dossier et transmet à l’employeur dans les 5 jours un document qui accuse réception de la
déclaration. Elle permet de réaliser : l’immatriculation de l’employeur au régime général de la SS et au
régime d’assurance chômage en cas de 1ère embauche, l’immatriculation du salarié à la CPAM, la demande
d’adhésion à un service de santé au travail (SST) et la demande de visite d’information et de prévention (VIP)
qui doit avoir lieu dans les 3 mois de l’embauche (la VIP permet d’interroger le salarié sur son état de santé,
l’informé qu’il a droit à une visite médicale et lui présenter les risques encourus et le sensibiliser à la
prévention)
L’employeur qui embauche pour la 1 ère fois doit informer l’Inspecteur du Travail (IT)
L’employeur doit tenir un RUP (registre unique du personnel) qui recense l’identité de tous les salariés dans
l’ordre d’embauche
Dans les entreprises de plus de 50 salariés, l’employeur doit transmettre à la DIRECCTE une déclaration
mensuelle de mouvements au travers de la DSN (déclaration sociale nominative)
Un document écrit doit être remis au salarié dans les 2 mois de son embauche en CDI sous peine d’une
amende de 750 €
L’obligation d’embauche dans toute entreprise d’au moins 20 salariés, de salariés handicapés à hauteur de
6% de l’effectif total. RQTH (reconnu en qualité de travailleur handicapé).
Les priorités d’emplois en faveur des salariés qui ont été licenciés économiquement un an auparavant, les
salariés à temps partiel ou de nuit
L’employeur doit également procéder à des vérifications telles que le titre qui autorise un étranger à
travailler en France, les interdictions d’embaucher (casier judiciaire), salarié qui a signé une clause de non-
concurrence …etc…
3. La promesse d’embauche
DEFINITION
Convention par laquelle l’employeur ou le salarié s’engage envers un bénéficiaire à conclure un contrat de travail à
une date précise.
VALEUR JURIDIQUE
Vaut contrat de travail quand elle précise l’emploi proposé et la date d’entrée en fonction accepté par le salarié
EFFET DE SA RUPTURE
La dissimulation d’activités
La dissimulation d’emplois salariés
2. Contrôle et sanctions
Voir tableau contrôle et sanctions
Les obligations des parties (employeurs / salariés) résultent non seulement du contrat mais aussi des conventions
collectives, des accords d’entreprise, de la loi, des usages et du règlement intérieur. Comme dans le droit commun
des contrats, le contrat de travail doit être « exécuter de bonne foi » (Article L1222 – 1 du code du travail). Ce critère
est de plus en plus souvent pris en compte par la jurisprudence.
A. Obligations du salarié
Indépendamment de toute clause expresse du contrat de travail, le salarié est soumis à certaines obligations :
B. Obligations de l’employeur
Plusieurs obligations à la charge de l’employeur découlent du contrat de travail qui le lie au salarié :
Le contrat de travail est soumis à la liberté contractuelle et à la volonté des parties. Ces dernières peuvent ainsi
décider d’une période d’essai et peuvent aménager celle-ci à l’aide de certaines clauses tout en respectant l’ordre
public.
A. LA PERIODE D’ESSAI
1. Définition
Elle permet « à l’employeur d’évaluer les compétences du salarié dans son travail, notamment au regard de son
expérience, et au salarié d’apprécier si les fonctions occupées lui conviennent » (art L1221-20 du code du travail).
Elle doit être expressément prévue au contrat ou dans la lettre d’engagement.
Pour les CDI, sa durée maximale est fixée par le code du travail art. L1221-19.
Pour les CDD, la loi impose un jour par semaine dans la limite de :
B. LE DELAI DE PREVENANCE
1. Règle générale
Délai de prévenance
Présence du salarié
Rupture par l'employeur Rupture par le salarié
Salariés protégés : l’employeur doit respecter la procédure protectrice applicable et, notamment, obtenir au
préalable l’autorisation l’Inspecteur du Travail
Rupture pour motif disciplinaire : la procédure de licenciement doit être respectée
S’il y a une atteinte à l’ordre public ou la preuve d’un motif discriminatoire, la rupture est nulle.
La clause de rémunération forfaitaire : elle fixe un salaire forfaitaire qui inclut éventuellement des HS
(heures sup) préalablement quantifiées. Elle ne peut pas fixée un salaire inférieur à ce qu’aurait perçu le
salarié avec les majorations HS et ne doit pas le priver du RC (repos compensateur)
La clause d’objectif : par cette clause, le salarié doit atteindre un objectif, qui, pour être valable, doit
correspondre à des normes sérieuses et réalisables par rapport au moyen dont dispose le salarié
La clause d’exclusivité : elle interdit au salarié d’exercer tout autre activité pro que ce soit pour son propre
compte ou pour tout autre employeur. Elle doit être indispensable à la protection des intérêts légitimes de
l’entreprise et elle doit être justifiée et proportionnée au but recherché. Elle est quasiment inexistante dans
les contrats à temps partiel.
La clause imposant une tenue vestimentaire
La clause de mobilité
La clause de dédit-formation
La clause de non-concurrence, elle permet d’interdire au salarié de faire concurrence à la fin de son contrat à
son ancien employeur. Pour être valable, elle doit être limité dans le temps et dans l’espace et être légitimé
par l’intérêt de l’entreprise sans entraver la liberté de travail du salarié et doit avoir une contrepartie
financière
1. La composition du salaire
Le salaire de base correspond au salaire fixé contractuellement par les parties. Il est possible de distinguer plusieurs
formes de rémunération. Le salaire peut-être au « rendement » donc indépendant du temps de travail ; mais le plus
souvent, le salaire est au temps c’est-à-dire proportionnel au temps de travail passé sans référence à la productivité
du salarié.
Il est fixé par les parties lors de la conclusion du contrat de travail. Depuis la loi des mensualisations de 1978,
quasiment tous les salariés sont mensualisés : le salaire de base est donc le même tous les mois.
Avantages en nature
Pourboires
Gratifications
Remboursement de frais professionnel
…etc…
2. Le montant du salaire
Le montant du salaire est issu de la volonté des parties et il est fixé lors de la négociation individuelle mais aussi par
la négociation collective.
En effet, le législateur a imposé que la négociation obligatoire annuelle dans les entreprises de + 50 salariés portent
sur les salaires et la négociation au niveau de la branche professionnelle doit y faire référence
Le cadre légal
Le SMIC est un salaire horaire brut qui bénéficie à tous les salariés (mini 18 ans). L’employeur ne peut rémunérer
aucun salarié en dessous du SMIC, sous peine de sanction pénale. Des règles spécifiques existent pour les contrats
de professionnalisation et d’apprentissage.
o Quand l’indice des prix à la consommation augmente de plus de 2% (il augmente à proportion égale)
o Chaque 1er janvier afin que l’augmentation du pouvoir d’achat ne soit pas inférieure à la moitié des
salaires moyens
o De façon facultative, lorsque le gouvernement a décidé de l’augmenter
En 2019, le SMIC s’élève à 10,03 € de l’heure soit 1521,25 € mensuel pour 35h/semaine.
En matière de salaire, aucune discrimination ne doit être faite en raison de l’âge ou du sexe : égalité entre homme et
femme doit être respectée.
Il en est de même entre les salariés qui occupent le même emploi : « à travail égal, salaire égal ».
Le cadre conventionnel
Les conventions collectives posent souvent des salaires minimas qui sont supérieures au SMIC. De plus, il existe une
obligation annuelle de négocier au niveau de l’entreprise.
En cas de non-respect de ces dispositions, une pénalité de 10% sera infligé aux employeurs sur les allégements de
cotisation.
3. Le versement du salaire
En règle générale, ce versement a lieu tous les mois. Certains salariés ne sont pas mensualisés qui doivent recevoir
leur salaire 2 fois par mois.
Lorsqu’une entreprise fait face à des difficultés financières (liquidation judiciaire), la protection du salaire prime sur
les créanciers de l’employeur. Le caractère alimentaire empêche en effet, de considérer les salariés comme de
simples créanciers. Ceux-ci bénéficient :
o D’un privilège général qui leur permet d’être payé avant les créanciers pour les 6 derniers mois
o Bénéficie d’un super privilège : pour les 60 derniers jours de travail (indemnité de CP comprise)
Un fond national de garantie des salaires a été créé. Il est géré par L’AGS (association pour la gestion du régime
d’assurance des créances des salariés) avec les ASSEDIC.
Il existe également une protection contre les créanciers des salariés qui s’exerce en raison du caractère alimentaire
du salaire : la loi limite les saisies sur salaire de façon à assurer des ressources au salarié
B. LA PARTICIPATION ET L’INTERESSEMENT
1. La participation
Ce dispositif permet de distribuer aux salariés une partie des bénéfices réalisés par leur entreprise. La participation
est obligatoire dans les entreprises d’au mois 50 salariés et l’attribution des droits est fixée par une formule légale.
2. L’intéressement
L’intéressement permet d’associer les salariés aux résultats de l’entreprise en leur versant une prime.
L’intéressement est facultatif. Il est mis en place par accord pour 3 ans. Il est reconduit par tacite reconduction si
l’accord le prévoit.
Il existe également le PEI (plan épargne interentreprise) qui permet un regroupement d’entreprises afin de faire
bénéficier au salarié un PEE.
C’est un contrat d’assurance souscrit par un groupement d’épargne individuel pour la retraite en vue de l’adhésion
de ces membres.
Il est ouvert à tout individu qui souhaite se constituer une épargne qui sera convertit à sa retraite en rente viagère.
Il permet au salarié de bénéficier à leur retraite d’une rente viagère ou d’un capital. Il est mis en place par accord de
l’employeur et ouvert à tous les salariés. Il peut être alimenté avec l’intéressement, la participation, le CET …