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Variétés: Stendhal et les préfectures

Author(s): J. R.
Source: La Revue administrative, 12e Année, No. 69 (MAI JUIN 1959), pp. 340-342
Published by: Presses Universitaires de France
Stable URL: https://www.jstor.org/stable/40762658
Accessed: 28-02-2020 15:33 UTC

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LA REVUE ADMINISTRATIVE

- « enseignement et recherche » (intégration à l'ensei- de la « démocratisation » de l'enseignement. Suivant


gnement des résultats de la recherche) l'âge surtout, bien sûr, et ce sont les problèmes de
- «c Enseignement scientifique et enseignement litté- Γ« éducation populaire », de Γ« éducation continue » -
raire » (très vieille querelle encore, à renouveler de fond et aussi celui que devrait poser notre actuelle répartition
en comble, en partant, d'une part, du fait qu'« il n'y a des enseignés en « classes d'âge » : quand se décidera-
de connaissance que scientifique » ; d'autre part, de t-on, dans l'enseignement général, à respseter la diversité
des seuils de maturité intellectuelle ?
l'existence d'un « pôle lyrique » dans l'activité intellec-
tuelle) Classes d'âge : répartition arbitraire - ou « classes
caractérielles » ? Nous touchons là évidemment le point
- détermination des « programmes » d'enseignement
essentiel de cette rubrique : problèmes psychologiques,
(seront-ils toujours constitués de vues éparses et frag-
problèmes d'une « intégration » bien conçue. Quand se
mentaires sur tel ou tel canton privilégié de la connais-
décidera-t-cn, là aussi, à respecter la diversité des répon-
sance, approfondi en ne sait pourquoi, dans telle classe
ses de renseigné à la contrainte enseignante ?
plutôt que dans telle autre ? Ou introduira-t-on enfin
dans ces programmes un élément organisateur, un élé-
ment de cohérence ? La science sera-t-elle toujours cette
Ο
espèce de gâteau infini, dont chacun suivant liage où il
cesse d'étudier, emporte une bouchée plus ou moins
grande, sans pouvoir se faire la moindre idée, même va-
L'intérêt de ce petit travail n'est pas seulement de
gue, de ce qui lui restait à engloutir ?...)
nous permettre de contempler, chacur. dans sa case nu-
Sans oublier, bien entendu, la subdivision possible de mérotée, des problèmes généralement traités en désor-
ce contenu : « la même chose pour tout le morde », ou dre... C'est surtout de nous inviter à tracer entre eux,
des enseignements différenciés, et suivant quels critè- toutes les liaisons, directes ou rétrogrades, qui peuvent
res ? : légitimité des divers ordres d'enseignement, école les unir, et à considérer les nouveaux problèmes qui
unique, etc.. naissent de ces mises en contact. C'est de nous faire
- Problèmes de modalités. - Et d'abord, la question sentir combien la solution de l'une quelconque de ces
de l'agent enseignant : par qui ou par quoi ? Par l'hom- questions prédétermine celle des autres, ou en est à son
me ou par les moyens dits mécaniques ? Problème tout rétroactivement influencée.
d'avenir, mais que notre pays aurait tout intérêt à se C'est de nous donner de Γ« enseignement cette concep-
poser dès aujourd'hui dans toute son ampleur. Et puis- tion nouvelle : un complexe d'équilibres ; une machine,
qu'actuellement c'est toujours l'homme... : problèmes de une véritable machine, avec une « énergie de commande »,
la formation et du statut des enseignants. une « énergie d'exécution », des * circuits, des connexions,
Questions de structures ensuite ; question « où « : où un programme ; une machine au gouvernement difiieile,
doit-on donner l'enseignement ? Notion d'«c établisse- spécialement peur qui ne s'est même pas donné la peine
ment » d'enseignement. Répartition de ces établisse- de s'en procurer les « bleus » ...
ments : décentralisation. Mais la notion elle-même ne C'est aussi de mettre en relief toutes les occasions de
doit-elle pas être remise en cause ? Ne peut-on dispenser
remise en cause des solutions communément admises ;
l'enseignement ailleurs ? (vieilles théories, et nouvelle
d'attirer l'attention sur ce qu'on peut appeler les
réforme soviétique). « points de transformation révolutionnaire » du système.
Bien entendu, problèmes d'agent et problèmes de struc-Et le lecteur constatera que nous en avons déjà effleuré
tures intimement liés par celui de 1'« humanisation des un certain nombre : « révolution du contenu », « révo-
structures », de l'adaptation réciproque des hommes et lution des modalités ». révolution psychologique dans le
des postes - problème administratif. traitement des destinataires... Révolutions indispensables,
Mais le plus important restant la question « comment » révolutions « minima » : il est étrange qu'après avoir
proprement dite ; celle de l'institution pratique des condi- mesuré, d'une part, le retard du pays sur les nations de
tions les meilleures pour la transmission du message tête, d'autre part l'extraordinaire volonté de puissance
enseignant : problème de l'art d'enseigner, vulgairement de la nouvelle France, quelqu'un ose encore, chez nous,
appelé pédagogie. . avec toute sa complexité. dans n'importe quel domaine, prononcer le mot de « ré-
- Problèmes du « destinataire », enfin - question « à formes » ...
qui » - où nous sommes invités d'abord à un exercice
de combinaison : classer les enseignés de diverses ma- B. SANTOLINI,
nières. Suivant l'origine sociale, et ce sera le problème Administrateur civil.

Varietes

Stendhal et les préfectures


Henri Beyle a taté de toutes et de tout. H fut « rédac- très certainement et l'intérêt qu'il a porté aux préfec-
teur » au Ministère de la Guerre, employé de commerce tures et les jugements que nous retrouvons dans les
à Marseille, adjoint aux Commissaires des Guerres, inten- « Mémoires d'un touriste ».
dant, auditeur au Conseil d'Etat, consul, mais il rêva « Le gouvernement, en province, c'est le préfet ; il est
sans succès de banque et de préfecture. L'échec de la « à peu près le même partout : cependant j'aurais beau-
candidature de Beyle aux fonctions de Préfet explique
« coup à dire sur cet article.

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« Π «ysoient fonctionnaires publics a payés par mat, il faut
de
« n'obtien « que les bureaux de préfectures soient l'école des sous-
« pies ; cela tient à l'état de barbarie ou aux passions « préfets et des secrétaires généraux, sur-le-champ on
« des habitants, et aussi au défaut de capacité des pré- « aura des parangons de vertu. Avec l'ambition qui brûle
« fets. Ces messieurs récompensent au hasard, et d'ai- « tous les cœurs, le gouvernement obtiendrait des mira-
« leurs l'on ne manque pas de les changer au bout de « clés.
« trois ou quatre ans, c'est-à-dire dès qu'ils commencent « II faut rétablir les secrétaires généraux, qui étaient
« à connaître un peu le pays qu'ils administrent. La « la tradition vivante des préfectures ; c'est une dépense
« plupart, même après plusieurs années, ne se doutent « de deux cent soixante mille francs qui fera éviter pour
« pas de ce qui se passe autour d'eux. Ils agissent pres- « deux millions de folles dépenses.
« que toujours suivant les passions d'un secrétaire géné- « II faut dans chaque bureau de préfecture un chef
« rai ou d'un conseiller de préfecture, qu'ils croient le « et un sous-chef ; le préfet travaillera indifféremment
« plus honnête du monde, et ce meneur a les vues élevées « avec l'un ou avec l'autre. Le sous-chef devra se tenir
« et le caractère généreux d'un procureur avide et nar- « au courant de τ out et être prêt à remplacer le chef.
« quois. Ces préfets, avant 1830, ne peuvent pas se flat- « Cet arrangement coûterait cinq cent seize mille francs.
« ter de diriger une .seule volonté dans leurs départements; « L'ancienne chambre des députés était bien loin de
« il les achètent tout au plus avec des bureaux de tabac « comprendre la nécessité de ces sortes de dépenses, elle
« et des croix, quand toutefois les députés ne leur enlè- «c répugnait aux examens sévères et qui peuvent mettre
« vent pas ces moyens et ne s'en servent pas pour leur « au jour des vérités désagréables. En général, sur quatre
« propre compte ». « chefs de bureaux des préfectures de Hollande, trois
« s'enrichissent.
Ο « J'ai traité une affaire il y a six mois dans une pré-
« Dans plusieurs des sous-préfectures que je parcours « fecture de France, J'ai appris à cette occasion qu'en
« 1815 l'abonnement des frais de bureaux était de cin-
« cette année, je trouve une violente pique d'amour pro-
« pre établie entre M. le sous-préfet et ceux qu'il appelle « quante mille francs ; en 1837, les affaires ont triplé,
« mais aussi l'abonnement n'est plus que de quarante-
« ses administrés. H vaudrait mieux être juste des deux
« côtés. Je n'avais rien vu de pareil les années précé-
« cinq mille francs C'est ce que nous autres négociants
« dentes. La France comprend l'élection, et les conseils « appelons une fausse économie. Quand nous voyons" un
« correspondant agir ainsi, nous diminuons nos affaires
« généraux et d'arrondissement vont faire des pas de « avec lui.
<( géant. On y verra des discussions réelles et non plus
Et toutefois, les préfets qui n'ont pas de fortune
« convenues d'avance ; et l'on portera à la deputation
« économisent dix mille francs par an sur leur traite-
<' l'homme qui aura montré du caractère dans ces discus-
« ment ou sur leurs frais de bureaux ».
« sions.
« Dans un chef-lieu de préfecture, où je me trouvais
« il y a peu de jours, les quatre chefs des grands services Ο
« sont de fort honnêtes gens : ce sont :
« le directeur des contributions directes, chef du ca-
« Voici un dialogue qui n'a pas quinze jours de date,
« dastre ;
« le directeur des contributions indirectes ; « entre un député arrivant de Paris et un préfet.
« Le Député - .. Du reste, vous allez recevoir les no-
« le directeur de l'enregistrement et des domaines :
« l 'ingénieur en chef. « minations de cinq percepteurs.
« Le Préfet. - Ah ! tant mieux ! Je les attendais avec
« Avec ces quatre hommes et de bonnes manières, le
« impatience, le canton de Pin est bien mauvais ; depuis
« préfet, oueloue neuf qu'il soit, peut faire une excellente
« fierure à Paris. « la Ici d'apanage les républicains y fourmillent. Mais
« ces nouveaux percepteurs que j'ai choisis avec soin sont
« Aurès ces quatre-là viennent :
« des gens remuants qui prennent la parole dans les
« Le Payeur ;
« cafés, et avec eux j'espère bien reprendre le dessus.
« et le receveur général, beaucoup moins imtx>rtants. « Tout va bien.
« Le Préfet peut choisir cinq hommes de mérite pour « - Mais, mon cher préfet, les percepteurs dont je vous
« conseillers de préfecture ; mais il s'en sarde bien. Par
« annonce la nomination ne sont pas ceux que vous avez
« ialoDsie du pouvoir, on ne nomme guère que des inca- « demandés ; les nouveaux percepteurs sont Messieurs
« pables.
« Durand pour Rochefort, Pierret pour Souvigny, etc..
« Un préfet oui oserait sortir un peu de l'ornière pcur- « etc.
« rait fcire eouverner chacun de ses bureaux par un <c - Eh ! mon Dieu ! qu 'est-il donc arrivé ?
« conseilW de préfecture.
« - Rien que de bien simple : c'est moi qui ai deman-
« En général, une préfecture coûte de 80 à 90.000 frs.
<( savoir : « dé ces places, et mes candidats ont été préférés aux
« vôtres.
« ADDointements du préfet
« - Eh ! grand dieu ! qui a pu vous porter à une telle
« Abonnement
« démarche ?
« Cinq conseillers
« - Chacun de ces nouveaux percepteurs me procurera
« Lover de la préfecture payé
« au moins cinq voix,par
et, ce qui 1*» dépar-
vaut mieux encore, c'est
« tement
« que ce sont vingt-cinq voix que j'enlève à mon rival,
« M. Dufrêne.
«Total
·« Le préfet, se laissant tomber sur un fauteuil avec
« Au lieu de dépenser
« tous les signes du découragement : son
« fait des économies sur
« - Et l'on veut que j'administre ! Prenez donc la
« préfet a des filles à mar
« préfecture, mon cher ami. On m'ordonne de marcher,
O « et on me coupe les jambes. Comment voulez-vous que
« je dirige les volontés que j'administre ?
« H y aurait un moyen bien simple pour avoir en « Savez-vous que M. Dorais, homme d'esprit, qui était
« Hollande des hommes irréprochables dans les bureaux « préfet ici avant 18^0, n'a travaillé pendant cinq ans
« des préfectures. Il faut que les chefs et sous-chefs « que dans un seul but : les élections. Il avait un homme

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LA RKVt'E ADMINISTRATIVE

« à lui dans chaque cantcn, qu'il comblait; aussi ses c Le fait est que, s'il renvoie le chef de bureau voleur,
« élections furent-elles parfaites ». t il ne pourra de trois mois écrire une lettre aux minis-
« très sur la partie du travail dont ce chef était chargé.
Ο « Loin de tout faire dans sa préfecture, ce pauvre préfet
t ne peut pas faire la moindre lettre un peu positive, qui
« suppose la connaissance des faits.
« Peut-être, dans cinquante ans seulement, personne
t Vous me direz : il pourrait prendre un expédition-
« ne pourra comprendre qu'il ait pu exister une absurdité
c aussi fcrte que celle des journaux de préfecture. MM.
« naire intelligent et le former ; mais ce pauvre homme,
« aussi honnête qu'ignorant, en est incapable ; il ne
« les préfets font exactement Je contraire de ce qu'ils
« croient faire. J'ai νυ cette drôle de bévue dans dix «r connaît pas à fond deux cents décrets ou arrêtés. ΊΧ
« départements au moins. Par des excitations plus ou « y a plus. J'ai vu un préfet, homme singulier, oui avait
« moins adrcites. les préfets forcent les communes de « servi sous Napoléon, adresser des lettres fort sensées
« aux ministères de Paris. Ces lettres, à la vérité,
« leurs départements à s'abonner à un Journal fait par
« un homme à eux. qui tous les matins vient à Tordre c n'avalent pas le degré de pédanterie nécessaire et ce
« à la préfecture. Ce pauvre garçon est sans doute le <c style lâche, plat et verbeux, en usage dans les bureaux.
« il arrivait de là que les commis du ministre lui disaient
« modèle de toutes les vertus, mais quelquefois il y Joint
« de la gauch?rie. Littéralement parlant, il fait de vains « en lui présentant les lettres dont il s'agit : « Voilà un
« efforts pour sortir de l'insipidité la plus nauséabonde. € préfet qui ne sait pas son affaire ».
«t Nous n'avons eu ici qu'un seul préfet aul l'ait sue
« C'est tout simple. Sur toutes les questions, 11 a peur
« d'en dire trop ou trop peu ; il tremble devant son « parfaitement ; aussi était-Il préfet depuis 1806 et il me
« préfet oui lui-même tremble tous les matins en ouvrant € disait quelque fois: «c M. T... et M. B... m'empêchent
«r de dormir. Ce sont deux fameux voleurs de la préfec-
« son Moniteur. J'ai vu dans les plus petites communes
« le moment où le piéton apporte ce Journal de la pré- <r ture. - Et que sont-Ils devenus ? dls-Je au misanthre-
« fecture : les gros propriétaires, payant cent francs « pe. - L'un est mort, laissant quatre cent mille francs
<c à sa famille, et l'autre est encore à la préfecture, et
« d'Impositions, sont réunis au café, et se croient obligés
« de croire exactement le contraire de ce que leur fait « va, Je crois, être nommé officier de la Légion d*Hon-
« neur ».
« prêcher M. le préfet. Je racontais, dans un bourg du
« Nivernais, un fait qui s'était passé sous mes yeux, «c Je ne rapporte ce dialogue que comme la v
« dpux mois auparavant, à Langres. On mfa objecté fort « homme qui voit tout en noir. Je sais, de science cer-
« taine, eue tous les chefs de bureau des quatre-vlngt-
« spr1 ρ niaient qus ma version de ce fait se trouvait
« imDr'v'^e dans le .luurnaî de la préfecture de Tavant- « cinq préfectures de province ont envoyé à !a Cour des
« comptes un paouet cacheté contenant l'état de leur
« veille A ce mot tcus les yeux, même des yeux du Juste
« fortune lorsqu'ils sont entrés dans les bureaux, et,
« milieu, m'ent regardé avec méfiance : Je n'ai eu pour
« moi aue les eens qui me connaissent de Paris ».
« ïorsau'on ouvre un de ces paquets, on reconnaît avec
« Je croyais d'abord que c'était le zèle tout seul, ou le
« édification que la fortune de l'employé qui l'a signé ne
« s'est Jamais augmentée de plus de vingt mille francs
« d^s'r de l'avancement, qui portait MM. les préfets à <r en dix ans ».
« donner des ridicules au gouvernement par leur malheu-
<ç reux Journal. Pas du tout; M. C... vient de m'appren-
« dre nue les préfets sont tenus de faire imprimer à leurs O
« frais une quantité d'avis qu'ils doivent distribuer à
« tontes les communes de leurs départements. Ces xr.es- « H faut toujours en revenir à ce point : le gouverne-
« dienrs trouvent fort ingénieux de faire payer aux com- « ment, dans les départements, c'est le préfet. On est
« munes, snus prétexte d'abonnement, les dépenses « accoutumé à l'impôt et à la conscription, on n'est plus
« qu'eux-mêm?s devraient acquitter de leur bourse. « sensible qu'à ce qui dépend du préfet ; mais, depuis
« Le commis doué de toutes les vertus, qui fait des « quelque temps, les députés du département volent au
« phrpses en l'honneur de M. le préfet et du ministère, «c préfet tous ses moyens d'influence, les croix et les
« reçoit 2 000 francs d'appointements, et se croit destiné « bureaux ô» tabac
« à îme magnifique sous-préfecture. Le pauvre diable qui « A la Restauration, les préfets de l'Empire conservés
« rédiee 'e journal de l'opposition gagne à peine douze « savaient leur métier, et étaient excellents pour l'ex-
« cents francs ; mais il n'y a pas de bonne fête chez les « pédition des affaires et l'administration de tous les
« libéraux du pays où il ne soit des premiers invités, tan- « Jours.
<ç dis oue la conversation habituelle des amis les plus « Les préfets de la Restauration apprirent leur métier
« chauds du préfet et du gouvernement consiste à se rao- « avec le temps, et, au moment de la chute, il y en avait
« euer des stupidités auils ont lues le matin dans le « beaucoup de bons. Et enfin maintenant, quand on don-
« iournal de la préfecture. On se donne par là un air « ne à un département un préfet de la Restauration, on
« d'indépendance et de supériorité, on croit faire enten- «c s'en réjouit ; on se dit : « Celui-là du moins, saura les
« lois ».
« dre qu'on sait les vraies raisons des choses et les des-
« sous de carte ». « Chose singulière ! les préfets actuels administrent
« arbitrairement; non par amour pour l'arbitraire, mais
« faute de savoir les lois et règlements. H y a plus. Us
o « n'ont pas le temps de les étudier ; ils ont trop d'af-
« faires et sont obligés de trop prendre garde à ce qu'ils
Passons sur les Préfets et leurs chefs de bureaux. « font. A chaque instant ils s'occupent d'affaires, à pre-
« Iî arrive un scandale incroyable ; J'en avertis le « pos desquelles ils craigsnt mortellement de trop déplaire
« préfet, qui me répond : « Monsieur, vous m'insultez« ;au ministre ou au Journal libéral du département ».
« sachez que c'est moi qui fais tout à la préfecture, » C'était en 1837.
« etc, etc. Je réplique en riant et me moquant de lui J. B.

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