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Les Deux Avares occupent le cinquième rang sur la liste italiens qui, seules, avaient le pouvoir de le dérider. Élève de
des opéras de Grétry représentés. Ils firent leur première Gluck à Vienne, comme nous venons de le dire, la Dauphine
apparition à Fontainebleau, le 17 octobre 1770, dans les fêtes était capable d'apprécier le mérite d'une partition nouvelle; les
données à l'occasion du mariage du Dauphin avec Marie-Antoinette. jolis morceaux des Deux Avares lui plurent, sans doute, mais
Une deuxième représentation eut lieu sur la scène royale le 7 no son suffrage discret n'entraîna pas ceux des personnes de la
vembre suivant. Dans le programme de ces fêtes figuraient deux Cour. Les défauts de la pièce ayant seuls frappé le royal
autres opéras de Grétry : le Tableau parlant, qui datait de l'année auditoire, la nouvelle production de Grétry ne réussit pas à
précédente, et l'Amitié à l'épreuve qui fut seulement jouée à la Fontainebleau. Les critiques du temps l'ont constaté; mais il
Comédie-Italienne le 17 janvier suivant. Il était certes honorable n'est cependant pas inutile de faire remarquer que les Deux
pour Grétry d'être admis à fournir, à trois reprises, des éléments Avares eurent deux représentations consécutives, le 27 octobre
aux programmes de ces spectacles princiers. Aussi témoigna-t-il et le 7 novembre suivant, ce qui n'avait pas lieu d'habitude sur
sa reconnaissance au duc d'Aumont, ordonnateur des solennels la scène royale, où les spectacles étaient variés dans les voyages
divertissements de Fontainebleau, en lui dédiant la partition de la Cour.
des Deux Avares et en s'exprimant ainsi dans sa dédicace: «La Grétry reconnail lui même, du reste, dans le chapitre de
"distinction la plus honorable pour moi, dans l'art où je m'exerce, ses Mémoires consacré aux Deux Avares que la fortune de cet
est de vous avoir paru digne de concourir à l'embellissement opéra ne fut pas d'abord ce qu'il aurait pu désirer, lorsqu'il dit:
«des fêtes que vous avez ordonnées pour le mariage de Mon- «Cet ouvrage n'a pas eu un brillant succès dans l'origine. Ce-
« seigneur le Dauphin et dont la magnificence et la pompe ont, « pendant on l'a, depuis, représenté plus souvent que mes pré-
«en quelque sorte, égalé la grandeur de leur objet. Je vous dois, «cédentes pièces; l'originalité du sujet et la facilité de l'exécution
«Monseigneur, toute l'émulation qu'un si glorieux emploi de mes «y ont, sans doute, contribué.»
«talents m'a inspirée, et si quelques succès la suivent, je les Les Deux Avares furent donnés pour la première fois à la
«compterai au nombre de vos bienfaits.» Comédie-Italienne le 6 décembre 1770, et la aussi ils reçurent
Les spectacles de la Cour n'étaient pas, à la fin de 1770, du public parisien un accueil assez froid, bien que l'auteur de
ce qu'ils devinrent par la suite, quand Marie -Antoinette, reine la pièce ait eu la prétention d'imaginer des scènes d'une gaieté
de France, put suivre librement la tendance de ses goûts per folie. Voici le jugement que les Mémoires secrets portent sur la
sonnels. Timide, réduite à un rôle effacé par ses tantes, les pièce, jugement qui n'est pas sans quelques incohérences, comme
filles de Louis XV, elle ne pouvait exercer aucune influence sur on va le voir: «Les Comédiens Italiens ont donné hier la première
son entourage. Elle s'amusait aux spectacles de la Cour, mais «représentation des Deux Avares, comédie en deux actes et en
sans oser témoigner ouvertement le plaisir qu'elle y trouvait, et «prose, mêlée d'ariettes. Cet opéra comique, qui avait peu réussi
sans montrer la préférence qu'elle aurait eue pour telle ou telle «à la Cour, n'a pas eu plus de succès à la ville. Il est certain
pièce. Aucun encouragement ne pouvait lui venir, sous ce rap «que quant au poème, de la composition du Sr de Falbaire, il n'a
port, de son singulier mari, dont la froideur à son égard était «pas le sens commun, à commencer par le titre. Ces deux avares
poussée jusqu'au ridicule. D'ailleurs le Dauphin ne partageait «ne le sont que parce que l'auteur l'annonce. Ce sont deux voleurs
nullement, en matière de théâtre, les goûts distingués de la jeune «très téméraires et très étourdis, que les autres acteurs cherchent
princesse qui avait eu, à Vienne, Gluck pour maitre de musique. «à voler à leur tour. Du reste nulle vraisemblance, nulle intelli-
On en peut juger par un passage significatif d'une lettre adressée «gence de la scène. Malgré ces énormes défauts, le drame (? j
par le Comte de Mercy-Argenteau à Marie-Thérèse qui l'avait «amuse et il y a quelques situations heureuses et théâtrales qui,
chargé de l'informer de la situation faite à sa fille à la Cour de «quoique mal amenées, produisent de la gaieté et excitent la curio-
France. Dans cette missive, datée de Fontainebleau, pendant «sité. En un mot cette pièce en vaut vingt autres du même genre
les fêtes (20 octobre 1770), quelques jours avant la représen «admirées sur ce théâtre; mais le public, plus sévère que de cou-
tation des Deux Avares, l'ambassadeur autrichien s'exprime en «tume, a semblé proscrire cette nouveauté.» Voilà certes un cri
ces termes: «Le soir il y eut spectacle; on y donna une pièce tique peu d'accord avec lui même et qui passe du blâme à l'éloge
«italienne qui sont les seules dont M. le Dauphin s'amuse, ayant sans prendre soin de préparer la transition. Dans ce qu'il dit de
«une aversion décidée pour la musique et peu de goût pour la la musique des Deux Avares il ne se montre pas un juge fort
«comédie française.» D'une autre part on lit dans les Mémoires compétent; mais il se fait l'écho de l'opinion du temps, ce qui
secrets, ces lignes écrites pendant les fêtes de Fontainebleau: était la mission des collaborateurs anonymes des Mémoires secrets:
«Comme il y a eu des articles changés aux spectacles, on a fait «Quant à la musique, elle est du Sr Grétry, c'est-à-dire du
«ce qu'on appelle un nouveau répertoire, c'est-a-dire une liste «plus grand maître que nous ayons en pareil genre. L'Ouverture,
«qu'on a portée à M. le Dauphin. Ce prince l'a reçue et jetée «phrasée en forme de dialogue musical, a eu les plus grands
«au feu sur le champ, sans la lire, en disant: Voilà le cas que je «applaudissements. Les connaisseurs lui reprochent pourtant de
nfais de ces sortes de choses.» «ne pas être une ouverture, parce qu'elle n'a point de ces grandes
Il y avait donc divergence absolue de sentiment en matière «masses d'harmonie qui doivent en faire le caractère et rassembler (?)
d'art dramatique entre Marie-Antoinette et son peu commnuicatif «celui de l'ouvrage entier. 11 y a, dans les détails, plusieurs mor-
époux. Celui-ci, d'un caractère non pas seulement sérieux, mais «ceaux admirables et du travail le plus profond, faits pour exciter
sombre, n'était sensible, par contraste, qu'aux farces des bouffons «l'admiration des gens de l'art; mais on trouve que, dans l'en
G. XVI.
«semble, il n'y a pas assez de chants et de ces petits airs à la «comme entièrement déplacé, et l'on n'a pas seulement tenté de
«portée de tout le monde. Le second acte ne vaut pas le premier «le remettre à Paris. Il y a plus d'une lacune de ce goùt-là
«et l'on regrette que le musicien ait travaillé sur un si méchant «dans cette pièce, et l'on s'en aperçoit. En Italie on n'aurait
«canevas.» A travers ce pathos qui fait sourire, on voit que, «pas été si difficile; l'air étant beau, on ne se serait pas soucié
malgré les défauts de la pièce des Deux Avares, le mérite de «de la manière dont il est placé et l'on aurait écouté avec trans-
la musique n'avait pas été méconnu. Il est assez plaisant, par «port; mais nous n'aimons pas la musique à ce point. »
exemple, de voir reprocher à Grétry le manque de mélodie et Ces réflexions de Grimm ne sont pas sans importance. On y
la concentration de ses efforts sur le travail profond pouvant voit d'abord la constatation de ce fait qu'à Paris comme à Fon
être seulement apprécié des gens de l'art! tainebleau le mérite de la musique des Deux Avares avait été
Grimm, qui s'occupait de toutes les choses du théâtre dans réconnu, malgré les défauts de la pièce sur lesquels tout le
sa Correspondance et qui n'était pas sans avoir quelque pré monde était d'accord. Elles expliquent, par les détails qu'il
tention à la compétence musicale, ayant pris une part active, donne sur les changements importants introduits dans l'ouvrage,
par la publication de plusieurs brochures, à la grande querelle la nécessité des différentes éditions du livret et de la partition,
des partisans de l'ancienne musique française et de ceux du dont nous parlerons plus loin. On y voit encore, par le reproche
nouvel art italien, ne pouvait pas ne point parler des Deux fait à Grétry d'avoir composé trop de duos, de trios, et pas issez
Avares. Avant de mentionner ce qu'il en dit, il est nécessaire de petits airs, quel était l'état du goût musical en France, en
de signaler une particularité singulière qui pourrait induire en matière d'opéra comique, à cette époque où l'on voulait absolu
erreur, sur la date de l'apparition des Deux Avares, les personnes ment qu'une comédie dite à ariettes justifiât son titre. C'est
qui n'y regarderaient pas de près. C'est au mois de décembre encore une preuve qu'étant donné le peu de compétence musi
1771, au tome VII de la Correspondance littéraire, publiée, on le cale du public auquel il s'adressait, Grétry était en avance sur
sait, après la mort de Grimm, qu'est placé le compte-rendu de son temps.
la première représentation des Deux Avares, lequel débute ainsi: L'auteur de la pièce des Deux Avares n'ignorait pas com
«On a donné le 6 de ce mois ^ . .» Il y a eu là, évidemment, bien étaient vives les critiques dont son ouvrage était l'objet.
une méprise de la part de l'éditeur, qui aura glissé dans le cahier Il y répondit dans une préface qu'il mit en tète de l'une des
de 1771 une lettre se rapportant aux événements littéraires de éditions de sa brochure et où il s'exprimait dans les termes que
1770. Si l'on publiait une nouvelle édition delà Correspondance voici:
de Grimm et Diderot, l'erreur devrait être corrigée. «Les Deux Avares sont un véritable opéra bouffon. Je n'ai
L'article de Grimm débute ainsi: «On a donné le 6 de ce «pas prétendu faire autre chose et je leur aurais même donné
«mois (1770 et non 1771) sur le théâtre de la Comédie-ltalienne' «ce nom, si, chez nous, le Misantrope (sic) et Pourceaugnac ne
«la première représentation des Deux Avares, comédie en deux «portaient également le titre de Comédie. Après cette déclaration,
«actes et en prose, mêlée d'ariettes. C'est la seconde des pièces «je me croirais dispensé de répondre à toutes les critiques de
«qui ont été représentées sur le théâtre de Fontainebleau; elle est «ceux qui ont la bonté de disserter sérieusement sur une baga-
«de M. Fenouillot de Falbaire, et M. Grétry l'a mise en musique.» « telle que je ne crois pas digne de l'honneur d'être attaquée, ni
Suit une longue analyse de la pièce, que nous croyons inutile «de la peine d'être défendue. Si cette pièce ne ressemble à
de reproduire ici, à laquelle succèdent des réflexions critiques «aucune autre, si l'on y trouve du mouvement, des situations,
où Grimm maltraite fort l'infortuné Falbaire, duquel il dit qu'il a «quelques tableaux plaisants, qu'elle ait donné lieu à de la char-
le malheur et le tort d'être un peu bête, des preuves en étant amante musique et que l'on y rie, j'ai rempli l'objet que je me
données à chaque scène, à chaque phrase. Vient le tour de la «suis proposé en l'écrivant.»
musique et le ton du critique change: Grimm aurait voulu, pour Grétry, un autre collaborateur
«Il y a des choses charmantes dans la musjnue; malgré cela que Falbaire, et ce collaborateur, c'était Sedaine. Il le dit en
«M. Grétry a pensé être entraîné par la chùte ae M. de Falbaire; parlant d'une pastorale, Thémire, qui fut représenté à Fontaine
ce n'est qu'avec beaucoup de peine qu'il a soutenu son poète bleau dans le même temps que les Deux Avares, sans succès
«en l'air sur un immense précipice; il doit en avoir le bras paraît -il, et qui était l'œuvre de Sedaine pour les paroles et
« fatigué. Il a fallu tâtonner beaucoup, dans les premières repré- de Duni pour la musique. «Si Grétry eût fait la musique de
«sentations, pour retrancher ce qui avait le plus déplu, et faire « Thémire, » dit Grimm. «je suis persuadé que la pièce aurait fait
«les coupures nécessaires pour faire aller le reste. Il en est «le plus grand plaisir au théâtre; mais c'est un singulier homme
« résulté ce que nous appelons en musique un hachis, c'est-à-dire « que ce Sedaine. Il a quitté Philidor avant qu'il fût ce qu'il est
«que la véritable succession des airs ayant été dérangée par des «devenu, il a fait réussir Monsigny malgré la pauvreté de son
«déplacements ou des suppressions, l'influence mutuelle des uns «style; il prend Duni quand il est vieux; quand Grétry sera mort,
«sur les autres est détruite, ce qui ne peut arriver sans nuire «il voudra travailler pour lui et je crains que ce soit bientôt."
«considérablement à l'effet. Les airs chantés par le charmant Ni l'une ni l'autre de ces deux prédictions de Grimm ne se
«Caillot sont les plus beaux de la pièce; son duo avec le com- réalisa. Non seulement Grétry ne se pressa pas de mourir
«père Gripon: comme le pronostiquait Grimm, mais il enterra bel et bien celui
«Prendre ainsi cet or, ces bijoux? qui avait, par avance, prononcé son oraison funèbre, et auquel
«De moitié nous serons ensemble, il se permit de survivre six ans. En second lieu Sedaine devint
«est délicieux. La Marche des Janissaires a aussi fait une grande le collaborateur de Grétry pour qui il fit, de 1773 à 1786, sept
«fortune; mais au second acte la musique est faible. Il y a d'ail- poèmes d'opéras, dont Richard-Cœur-de-Lion.
« leurs trop de duo, trio, etc. et pas assez d'airs à voix seule; Dans les quelques pages de ses Mémoires qu'il consacre aux
«mais c'est que ce pauvre diable de Falbaire n'en n'aurait pas Deux Avares, Grétry ne cache pas qu'il a peu de penchant pour
«trouvé la place pour tout l'or de Smirne. Il en avait placé un le genre auquel appartient essentiellement cette pièce. Le bas
«au moment où les amoureux faisaient leurs paquets pour dé- comique sollicite médiocrement son imagination: «J'avais pris
« camper; la petite fille, apercevant un bracelet avec le portrait «plaisir,» dit-il, «à annoblir Colombine et Pierrot dans le Tableau
«de sa mère, lui adressait quelques vers pathétiques sur lesquels «parlant; mais pouvais-je, sans invraisemblance, faire de même
«le compositeur avait fait un air superbe. Il a fallu le supprimer «pour Martin et Gripon (les deux avares)?- Les amoureux de la
Y

«parade nous près a charge de la vraie galanterie; elle ments ont été signalés, mais d'une manière générale et som
«peut même se paiv. .une teinte de noblesse; mais on ne peut, maire, par les critiques qui ont parlé des deux apparitions de
«sans blesser la vérité, ennoblir des caractères vils. L'avarice l'ouvrage, à la Cour et à la ville. Il est facile de les constater
«est cependant une passion dont les nuances peuvent être saisies: par la comparaison des différentes éditions de la pièce et de la
«l'inquiétude, la joie, le chagrin de l'avare ont un caractère qui partition successivement publiées ; mais comment Grétry, disons-le
«leur est propre; il est ridicule en tout, puisque sa passion est encore, a-t-il gardé le silence, dans ses Mémoires, sur ces
«hors de nature.» Et Grétry, qui se piquait presque autant de remaniements considérables auxquels l'ouvrage a été soumis et
philosophie que de musique, part de là pour faire toute une sur les motifs qui les ont fait décider?
dissertation sur l'avarice. Il y revient dans le deuxième volume Dans la première édition de la pièce, datée de 1771, de
de son ouvrage où il traite longuement la question dans le cha l'imprimerie de P. A. C. Ballard, les personnages sont au nombre
pitre XXVI intitulé : De l'Avarice, lequel débute par une citation de douze, tandis qu'il n'y en a que huit dans l'édition qui, bien
de J. B. Rousseau. Une seule chose intéresse, dans ce chapitre, que portant la date de 1770, doit être postérieure, attendu que
c'est la mention qu'y fait Grétry de l'un des principaux mor le privilège du roi, donné à Fenouillot de Falbaire pour ses trois
ceaux de sa partition, avec une ingénieuse explication de tout pièces: Les Deux Avares, Mélide, et le Fabriquant [sic) de Londres
ce qu'il a voulu y faire exprimer par la musique: est du 19 décembre 1770. Les huit personnages de la pièce
«Le soupçon, la tristesse accompagnent les inflexions de jouée à la Comédie-Italienne étaient Gripon et Martin (les Deux
«l'avare. Voyez le Duo des Deux Avares: Prendre ainsi cet or, ces Avares); Henriette (nièce de Gripon); Jérosme (neveu de Martin);
« bijoux! Ils s'interrogent tour-à-tour; preuve de soupçon. Ils Madelon (servante de Gripon) ; Ali (premier janissaire); Mustapha
«ne se réunissent que pour dire: Prenons, prenons. Ce duo est (second janissaire) ; Osman (troisième janissaire). Les personnages
«en mi bémol, preuve de tristesse: Ayant besoin d'aide, un seul qui se trouvaient en plus aux représentations de Fontainebleau,
«ne pouvant faire la capture dont il s'agit, ils consentent au avant les changements, et qui disparurent dans les remaniements,
«partage. N'est-ce pas pécher, croyez-vous (dit l'un)? L'autre étaient: Le Cadi de Smyrne; le Consul de France; le Secrétaire
«répond: De moitié nous serons ensemble. Ils se partagent jus- du Consul et un Jeune Français.
« qu'au péché, pour «'encourager à voler un tombeau. » Ce passage Dans la version avant les coupures, il y avait huit scènes
est une preuve, antre mille, du soin minutieux que prenait Grétry au deuxième acte ; dans la version réduite il n'y a plus que six
de mettre toujourtria musique dans un rapport intime avec les scènes. Le dénouement a été beaucoup simplifié, allégé de la
caractères des personnages et avec les sentiments exprimés présence peu nécessaire du Consul de France et du Cadi qui
par eux. n'apparaissaient que pour punir les deux avares et pour les
Grétry a toute une histoire à raconter à propos du Chœur obliger à consentir au mariage de leurs neveu et nièce, en leur
des Janissaires: t. Ah qu'il est bon, qu'il est divin!'» de son opéra restituant leurs biens dont ils se sont emparés. Les choses sont
des Deux Avares: Il était, depuis un mois, au lit, en proie à simplifiées; on se passe du concours de ces personnages et l'action
de violents accès de fièvre, lorsqu'un jour Falbaire, son collabo marche plus rapidement vers le dénouement.
rateur, étant venu le visiter, lui remit un paquet cacheté ren Le couplet final du Vaudeville, qui terminait d'habitude les
fermant une scène nouvelle pour l'opéra en voie d'achèvement, comédies à ariettes, n'est pas le même dans les deux versions.
avec la recommandation de ne l'ouvrir qu'après son entier réta Celui de la Comédie-Italienne, le seul qui figure dans les diffé
blissement, afin de ne pas troubler le repos qui lui était néces rentes éditions de la partition, est ainsi conçu:
saire. Tenté comme on l'est toujours par un paquet cacheté, «Nous l'avons ce trésor si rare
ainsi qu'il le dit lui même, Grétry n'eut rien de plus pressé, «Messieurs, si vous applaudissez
tout alité qu'il était, que de rompre le cachet du pli mystérieux, «De ce bien chacun est avare
lequel renfermait les paroles du Choeur des Janissaires. Le com «Et jamais ne dit: c'est assez.»
positeur ne tint pas compte de la prudence recommandée au Cet appel aux applaudissements n'aurait pas eu de sens à Fon
malade; son imagination travailla malgré lui et le morceau fut tainebleau, attendu qu'on n'applaudissait pas aux spectacles de
bientôt tout entier dans sa tête, chant et orchestration. La la Cour. Sur la scène royale, le chœur final chantait ceci, faisant
crainte d'oublier ce qu'il avait fait d'inspiration lui donnait la allusion au principal épisode de l'action:
fièvre. Il fallut que la personne qui le veillait lui apportât du «Des dangers qu'on court à Cythère
papier de musique: il écrivit sa partition, telle qu'il l'avait conçue «Jamais ne soyez étourdis
tout d'un jet et s'endormit fatigué, mais calmé. Ce fut une crise «Dès longtemps nous ne voyons guère
salutaire bientôt suivie d'une entière guérison. «Qu'Amour vous laisse au fond d'un puits.»
Parlant de la Marche des Janissaires, Grétry s'exprime ainsi : La brochure conforme aux représentations de Fontainebleau
«La mauvaise exécution en musique peut défigurer les meilleures (1 771 ) compte 48 pages. Nous la reproduisons ci-après, pp. VII-XXIV.
' choses; la Marche des Janissaires en est un exemple frappant. Celle de 1 770 en a VIII—83, plus 3 pages pour l'approbation et le
«Je l'avais faite depuis longtemps à la sollicitation d'un colonel privilège et 8 pages de musique. (Voir plus loin, pp. XXV-XLII.) Im
«qui m'en demandait une pour son régiment; je la lui envoyai; primée en bons caractères et sur papier de luxe, elle est précédée
«on l'exécuta; elle parut détestable. Cette même marche, em- d'une jolie estampe gravée parLongueil d'après Gravelot, représentant
«ployée dans les Deux Avares, eut un plein succès. Presque une des scènes des Deux Avares. Tout est étrange vraiment dans les
«tous les régiments se l'approprièrent et le colonel qui l'avait métamorphoses qu'a subies la pièce dans son trajet du théâtre de
«rejetée ne fut pas le dernier à l'adopter.» Fontainebleau à celui de la Comédie Italienne, métamorphoses telles
Voilà une particularité piquante sur l'origine de cette Marche que le texte d'aucune des brochures ne donne exactement ce qui se
des Janissaires qui a été longtemps populaire en France. Il est disait sur la scène, et ce que chante la partition. Autre bizarrerie : au
regrettable que Grétry n'ait pas ajouté à ces détails, d'ailleurs bas de l'estampe de Longueil se trouve une inscription reproduisant
intéressants, des renseignements qui l'eussent été davantage en deux passages dits par des personnages mis en action par le dessina
core sur les nombreux et importants changements qu'a subis la teur: « Remettez-vous, ne craignez pas ; voyez ici, regardez la» (par
pièce des Deux Avares, lorsqu'elle passa de la scène royale de Madelon). — «Je me vois pris, ah! quel •martire!» (par Martin),
Fontainebleau sur celle de la Comédie-Italienne. Ces change passages suivis de cette indication: «Les Deux Avares, acte II,
VI

scène VII. » Or dans la brochure en tête de laquelle a été mise Les Deux Avares ont trouvé place, ainsi que d'autres livrets
la gravure en question, il n'y a pas de scène septième; la des opéras de Grétry, dans le tome VII d'une collection publiée
sixième est la dernière, et il ne se dit pas un mot de ce qui à Paris en 1812 sous ce titre: Théâtre de l'Opéra-Comique ou
est transcrit au bas de la vignette pour expliquer la situation. Recueil de pièces restées à ce théâtre. L'auteur d'une notice sur
Les passages en question sont tirés du quintette [quinque, comme Fenouillot de Falbaire, qui précède cette réimpression, dit que:
on disait) de la scène VII de la version de Fontainebleau, et qui «Sa comédie des Deux Avares parut pour la première fois en
forme le final de la partition. Le renvoi de l'estampe est donc «1770; et cette jolie pièce, mêlée d'ariettes, obtint dès lors un
faux relativement au contenu de brochure en tète de laquelle «grand succès qui s'est toujours soutenu." On a vu, par l'opi
elle figure. nion des critiques du temps, ce qui revenait à Falbaire de ce
L'édition précédée de la jolie composition de Gravelot, gra succès. La vérité est que la musique de Grétry y fut, nous ne
vée par le délicat et spirituel burin de Longueil, était destinée disons pas seulement pour beaucoup, mais pour tout. Outre les
par Falbaire a être mise sous le patronage de la duchesse de différentes éditions des Deux Avares, que nous venons de citer,
Villeroi à qui elle est dédiée, ce qui explique que l'exécution il en parut une à Bruxelles en 1771 chez Van den Berghen,
typographique en est particulièrement soignée. Les deux mor imprimeur-libraire, avec la dédicace à la duchesse de Villeroi
ceaux de musique (chant seul) mis à la fin de la brochure sont: et la préface, mais sans musique (in-12, 56 pages).
l'Ariette de Martin (Acte 1er Scène: a Nièces, neveux, race Une chose à noter encore, comme bizarre, c'est que cette
haïssable» et le vaudeville final: «De tous nos projets il ne nous reste pièce médiocre des Deux Avares a tenté d'autres compositeurs
que la peine» chanté alternativement par Martin et Gripon. que Grétry. Nicolo Isouard, le futur auteur de Joconde, en fit
Ne terminons pas ce qui concerne cette édition de la pièce faire une traduction italienne qu'il mit en musique et qui fut
des Deux Avares sans faire remarquer que l'auteur de l'estampe représentée à Malte en 1797. Beaucoup plus récemment M. Agnelli,
dont elle est ornée, Joseph Longueil, qui fut l'un des graveurs Sicilien d'origine, établi à Marseille, n'ayant pas de livret d'opéra
de vignettes les plus remarquables du XVIIIe siècle, était presque sous la main, prit sans façon celui des Deux Avares sur lequel
concitoyen de Grétry, étant de Givet, mais ayant fait ses études il composa une partition qui fut soumise, en 1860, au jugement
de dessinateur à Liège où il était protégé par le Prince-Évèque. du public marseillais. Voici en quels termes un correspondant
Il y a une troisième édition de la pièce des Deux Avares, de la Reçue et Gazette musicale de Paris rendit compte de cette
également publiée par Delalain en 1771, (47 pages) d'une moins tentative: «Un nouvel essai des jeunes talents que possède notre
bonne impression que la précédente, à laquelle elle est conforme «ville (Marseille) vient de se produire au Grand -Théâtre. Il
pour le texte; sans la dédicace à la duchesse de Villeroi; avec «s'agit des Deux Avares, l'un des chefs-d'œuvre de Grétry, au-
quatre pages de musique à la fin, lesquelles reproduisent 1° le «quel M. Agnelli vient de donner un nouvel habit musical. Le
vaudeville final (chant seul): 2° la Marche des Janissaires, partie «poème a été entièrement conservé et l'auteur, en témoignage
de violon (Marche ; violino primo), est-il mis au texte de la page. «de son respect pour Grétry, a même maintenu, dans sa partition,
On ne laissera point passer, sans la remarquer, cette indication «les parties vocales du chœur célèbre: La Garde passe
caractéristique: Au Parterre, mise par le graveur en tète du passage «On a reconnu, dans l'œuvre de M. Agnelli, une tentative modeste
où Gripon entonne le refrain: Nous l'aurons ce trésor etc. C'était «et sans prétention, justifiée par une musique légère, gracieuse
le parterre qui décidait du sort des pièces; c'était à lui que les et surtout facile.» Pas si modeste, pas si exempte de prétention
auteurs adressaient le couplet dans lequel il était d'usage de la tentative de M. Agnelli qui remplaçait les inspirations de
faire appel aux applaudissements. Grétry par les siennes, comme si la musique du maître liégeois
Une nouvelle surprise nous est causée par une quatrième n'était pas suffisamment légère, gracieuse et facile, pour employer
édition qui parut en 1784 chez P. G. Ballard. Tout est sujet les expressions du correspondant de la Revue et Gazette musicale.
d'étonnement dans cette étrange brochure. D'abord il n'est pas Si nous comprenons bien l'extrait qui vient d'être cité, M. Agnelli
fait mention, sur le titre, de la représentation des Deux Avares n'aurait témoigné son respect pour Grétry qu'en conservant le
sur la scène de la Comédie-Italienne, mais seulement de son chant de la Marche des Janissaires auquel il aurait ajouté une
apparition au théâtre de Fontainebleau, devant Sa Majesté. La instrumentation de son cru? Singulier respect vraiment et qui
particularité la plus curieuse est celle qui est consignée à la ne donnait pas matière à félicitation. En 1864, M. Alphonse
dernière ligne du titre: Par exprès commandement de Sa Majesté. Pellet, directeur du Conservatoire de Nîmes, fit aussi main basse
Pourquoi le Roi faisait-il imprimer en 1784, par commandement sur la pièce des Deux Avares qu'il orna d'une nouvelle musique
exprès, le livret des Deux Avares? C'était bien, du reste, la et dont l'apparition eut lieu au théâtre de Nîmes, sans doute
pièce représentée à Fontainebleau, avec les personnages et les avec le succès que les publics de province ne manquent de
scènes retranchées à la Comédie-Italienne, avec le Vaudeville: faire aux tentatives de décentralisation.
a Des dangers qu'on court à Cythère» au lieu de celui: «Nous l'au Tandis que deux compositeurs de notre temps s'emparaient
rons ce trésor si rare». On se demande comment on a pu im de la pièce des Deux Avares, substituant cavalièrement leur
primer en 1784, une pièce sous beaucoup de rapports différente musique à celle de Grétry, M. Félix Clément, se fondant sur ce
de celle qui se jouait à la Comédie -Italienne et que tout le que la partition du maître liégeois serait encore entendue avec
monde connaissait sous la forme consacrée par de nombreuses plaisir aujourd'hui, propose d'adapter cette charmante partition
représentations données à ce théâtre? Tandis que, dans les à d'autres paroles. Il aurait dû songer que c'est là une opération
autres éditions, les airs notés étaient placés à la fin de la bro à laquelle se prête moins qu'aucune autre une œuvre de Grétry
chure, le Chant des Janissaires est ici donné à la place qu'il occupe qui s'attachait avec tant de soin, on le sait, à ce que chaque
naturellement, à la scène XVe du premier acte. Ne terminons pas phrase musicale, chaque note donnât une interprétation absolu
sans faire remarquer que, puisqu'on imprimait une nouvelle édition ment exacte des paroles. Nous demanderons, nous, pourquoi
des Deux Avares en 1784, quatorze ans après la première ap l'on ne reprendrait pas Les Deux Avares, fût-ce même avec la
parition de cette pièce, c'est qu'elle se maintenait au répertoire. pièce de Falbaire?
r
Edouard Fétis.
LES

DEUX AVARES

COMÉDIE

EN DEUX ACTES EN PROSE

MÊLÉE D'ARIETTES.

Reprèfentée pour la première fois à Fontainebleau, devant

sa Majesté le samedi 27 Octobre 1770.

Les paroles sont de Mr. Fenouillot de Falbaire.

La musique est de Mr. Gretry.

DE L'IMPRIMERIE

De Pierre Robert Christophe Baillard, seul Imprimeur de la musique

de la chambre et Menus Plaisirs du Roi, et de la grande Chapelle de

sa Majesté.

M. DCC. LXXI.

Par exprès commandement de sa Majesté.


LES DEUX AVARES

NOMS DES ACTEURS.

GRIPON | M. La Ruette.
Rue ALI, premier janissaire M. Nainville.
Avares
MARTIN I M. Caillot. MUSTAPHA, second janissaire M. Touvoik.
HENRIETTE, nièce de Gripon M016 La Ruette. OSMAN, et sept autres janissaires.
JÉRÔME, neveu de Martin M. Glerval. LE SECRETAIRE DU CONSUL.
MADELON, servante de Gripon Mme Rérard. UN JEUNE FRANÇOIS.
LE CADI de Smyrne M. Veroneze. HOMMES ET FEMMES, de différents états aux fenêtres et sur les
LE CONSUL de France M. Desbrosses. terrasses.
La scène est à Smyrne, dans une place.

DESCRIPTION DU LLEU DE LA SCENE.


Le théâtre représente une place publique. étage. Cette maison est suivie de plusieurs autres qui forment ensemble
La maison de Gripon est à droite, sur le devant. Elle a une tout le côté gauche de la scène.
petite porte donnant sur la place, et une fenêtre au-dessus de la porte. Le fond est aussi occupé par des bâtiments, dont Pun a un
Près de celte maison, s'élève une pyramide quarrée, qui avance premier étage fort élevé. L'on y remarque, dans le milieu, une grande
un peu sur la scène, et présente obliquement la face à la vue des fenêtre très-enfoncée.
spectateurs. Elle lient à la maison de Gripon par un mur de jardin, Sur le devant du théâtre, à gauche, près de la maison de Martin,
derrière lequel on apperçoit le sommet de quelques arbres: et de est un puits élevé de deux pieds et demi hors de terre, et surmonté de
Vautre côté, elle touche à d'autres édifices qui s'étendent jusqu'à la deux barres de fer qui le joignent en ceintre, et soutiennent une poulie.
rue du fond. Il n'y a que deux rues qui aboutissent à la place, l'une à droite,
A gauche, et vis-cnvis la maison de Gripon, l'on voit le derrière et Vautre à gauche, dans le fond, et Pon voit, à l'entrée de chaque rue,
de la maison de Martin, avec deux fenêtres ; Pune g lie de barreaux une des nouvelles lanternes à réverbère, qui répandent une grande
de fer, au res- de-chaussée ; et Pautre, sans barreaux , au premier clarté sur la scène.

ACTE PREMIER.
SCENE PREMIERE. Henriette n'ose y paraître
Jérome, à la fenêtre du premier étage de la maison de Martin: puis Hen Ah! Gripon, son oncle Gripon
riette et Màdelon se mettant à la fenêtre de Gripon. Est sans doute dans la maison.
Écoutons . . . non . . . voyons encore.
Jérome, ouvrant la fenêtre et toussant plusieurs fois. Essayons de chanter plus fort.
Hem! hem! hem! . . . Elle ne m'entend pas. Chantons. /( recommence à chanter plus fort.
ARIETTE. Du rossignol pendant la nuit,
Du rossignol, pendant la nuit, La voix réjouit sa compagne.
La voix réjouit sa compagne :
L'amour que la gêne accompagne, Henriette, se mettant à la fenêtre avec Madelon et chantant d'une voix basse.
A parler dans l'ombre est réduit. L'amour que la gêne accompagne
Met l'absence et l'ombre à profit.
RÉCITATIF.
Écoutons ... Je n'entends rien . . . Non. JÉRÔME.
Elle n'ouvre point la fenêtre. Henriette. Il n'y est donc pas?
X

Henriette. Un ciel tout d'argent,


Non, Jérome, et le vôtre ? M'auroient plus aisément
Fait croire à l'alcoran.
JÉRÔME. Sans cesse auprès de mon trésor, etc.
Non plus. Il vient de sortir. Descendons dans la place:
Jérome, entrouvrant sa fenêtre et la refermant tout de suite.
Madelon. Le bourreau! Il ne s'en ira pas?
Chut. Chut. Voici quelqu'un, Monsieur Jérome,
c'est votre oncle Martin. Martin, examinant la pyramide.
Cela ne sera pas trop aisé à démolir. Il faudroit que quelqu'un
Jérome, refermant la fenêtre. m'aidât . . . Gripon . . . oui. C'est précisément le compagnon qu'il me
Uetirons-nous : laissons le passer. faut . . . C'est bien dit, Martin . . . Mais ... il voudra partager . . .
N'importe. Il faut sacrifier une moitié pour avoir l'autre. Bon. Le voici
Madelon. qui sort tout à propos.
Paix. Le voici.
[Elle ne referme la fenêtre qu'à moitié, et elle y reste avec Henriette, pour voir
quand Martin s'en ira.) SCÈNE V.
Martin et Gripon, dans la place; Jérome et Madelon, paroissant de temps
SCÈNE II. en temps à leur fenêtre.

Martin, dans la place; Henriette et Madelon, regardant tour-à-tour à Gripon, refermant sa porte, et remettant son paquet de clefs dans sa poche.
leur fenêtre qui n'est qu'entrouverte. En allant courir après le bien des autres, il ne faut pas oublier de
mettre le sien à couvert. Allons vite.
Martin, arrivant par la gauche.
Le diable emporte les nouvelles lanternes et ceux qui les ont appor Martin.
tées de Paris à Sinyrne! ... Je ne quittai autrefois la France que pour Holà! compère Gripon. Un mot.
pouvoir m' enrichir plus paisiblement chez les Turcs ... Il semble que Gripon.
la police diabolique de ce pays-là me poursuive dans celui-ci ... On
voit clair comme en plein midi. Il vaudrait presqu'autant qu'il n'y eût pas Bon soir. Je ne puis m'arrèter.
de nuit ... Ce sont d'ailleurs les Janissaires qui font à présent la garde. Martin, le retenant.
Tout cela est embarrassant . '. . Par bonheur, il est déjà tard, et ce Un moment. Quelle affaire si pressée?
quartier-ci n'est pas fréquenté. J'espère que je pourrai faire mon coup
. . . Ouais! Qu'est-ce qui vient là? Gripon.
Un jeune Négociant, le fils de ce François qui vient de mourir. . .
' Il joue avec des marchands Anglois. Il a tout perdu: il est sur le champ
SCÈNE III. de bataille. Je lui porte du secours, deux cents ducats.
Martin, Gripon, dans la place; Henriette et Madelon à la fenêtre. Martin.
Madelon, appercevant Gripon. Et à quel intérêt?
Voici l'autre, voici Gripon. Allons, Mademoiselle, vite à l'ouvrage. Gripon.
(Elles se retirent toutes deux et ferment tout-à-fait leur fenêtre.)
Ah! une misère; à deux pour cent!
Gripon, entrant par la droite, venant rapidement à sa maison , tirant un gros
paquet de clefs, et ouvrant sa porte. Martin.
Quel bonheur, pour moi, que ce jeune homme perde tant, et qu'il Vous êtes donc fou? à deux pour cent!
ait si besoin d'argent ! Certainement cette perte-là va me porter un
grand profit. [H entre chez lui.) Gripon.
Oui, mais . . . c'est par heure.
SCÈNE IV. Madelon, entrouvrant sa fenêtre, et la refermant aussi-tôt.
Martin, dans la place: jiui.s Jér0me, paraissant à la fenêtre. Bon! Ne voilà-t-il pas que l'autre l'a arrêté!
Martin. Martin.
Voilà le compère Gripon, qui rentre chez lui bien tard! . . . Re- Compère, j'ai à vous proposer quelque chose qui vaut bien mieux. . .
connoissons d'abord les lieux . . . C'est donc là-dessous, c'est dans cette C'est sous cette pyramide, dans un caveau, qu'on a enterré hier unMuphti.
pyramide, qu'on l'a enterré avec son or, ses diamants! ... 0 Martin,
Martin, quel coup pour toi! Je vais enfin être assez riche, et je n'aurai Gripon.
plus besoin de prêter de l'argent. Cela donne trop d'inquiétudes. Eh bien; Dieu puisse avoir son âme!
ARIETTE. Martin.
Sans cesse auprès de mon trésor, Et nous, son argent, car vous saurez qu'à Smyrne on enterre les
Je veux toujours dans ma cassette, Muphtis avec tout ce qu'ils ont de précieux.
Toujours, toujours garder mon or.
Je le garderai, Gripon.
Je le compterai, Passe au moins pour cela. On n'a pas tant de regret de mourir.
Je l'admirerai, Martin.
Je le baiserai;
D'une félicité parfaite Assurément, cela console.
Enfin je jouirai. Gripon.
Mahomet, en son paradis, Vous dites donc qu'on l'a mis dans ce tombeau avec toutes ses
Pour les Turcs met des houris. richesses? Oh! le bon coup à faire!
Il ne sera pas mon prophète.
De beaux sequins valent bien mieux JÉRÔME, entrouvrant sa fenêtre, puis la refermant.
Qu'un joli pied, que de beaux yeux. Je crois qu'ils coucheront là.
Il ne sera pas mon prophète.
Des sequins bien sonnants, Martin.
Des ducats trébuchants, Cependant, compère, j'ai quelques scrupules.
DUO. ARIETTE.
Prendre ainsi cet or, ces bijoux! Nièces, neveux, race haïssable,
Cousins parents, allez au diable.
Gripon. 0 les maudites gens!
De moitié serons-nous ensemble? Au diable soient tous les parents
Voyez une chatte,
Martin. La patte en l'air et l'œil ardent
N'est-ce pas pécher, croyez-vous? Guetter la souris qui gratte.
Gripon. Elle la guette doucement,
Elle la guette
Si c'est pécher? Doucement, tout doucement;
Martin. Et pour croquer la pauvre bête,
Que vous en semble? D'avance elle aiguise ses dents:
En conscience pouvons-nous Ainsi les parents
Prendre ainsi cet or, ces bijoux? Ne guettent que le moment
De sauter sur notre argent.
Gripon. Nièces, neveux, race haïssable,
Prendre ainsi cet or, ces bijoux! Cousins, parents, allez au diable.
0 les maudites gens!
Martin. Au diable soient tous les parents.
De moitié nous serons ensemble.
Gripon.
Gripon, Vous avez raison; et il faut agir en conséquence.
N'est-ce pas pécher, croyez-vous?
Martin.
Martin. Ne nous arrêtons pas davantage. Venez chez moi chercher les in
De moitié nous serons ensemble. struments dont nous avons besoin.
ENSEMBLE. Gripon.
Gripon, De moitié serons-nous ensemble? Allez toujours devant. Une affaire ne doit pas empêcher l'autre.
Martin, De moitié nous serons ensemble. Je vais porter mon argent au jeune homme. Ce n'est qu'à deux pas. Je
Tocs les deux. De moitié nous serons ensemble. reviendrai tout de suite.
Gripon. (Rs sortent tous deux, Martin par la gauche, Gripon par la droite.)
Vraiment, si c'étoit un Chrétien. . .
Martin.
SCENE VI.
Un Chrétien, compère ? Fort bien.
Gripon. Jérome, Henriette, Madelon.
(Dès que les deux avares sont sortis, Henriette se met à sa fenêtre avec
Un Chrétien! Madelon; puis elles s'en retirent toutes deux en donnant des signes de joie, et des
Martin. cendent dans la place. Pendant ce temps-là, Jérome 6te deux barreaux de la
fenêtre qui est au rez-de-chaussée de la maison de Martin ; il saute dans la rue,
Fort bien. et court vers Henriette qui sort de l'autre côté. Madelon la suit, va au fond du
"Mais un Turc! Théâtre, pour voir si les avares sont bien éloignés; et elle ne s'approche des deux
amants qu' à la fin de leur Duo.)
Gripon.
DUO.
Un turc!
Martin. Jérome et Henriette.
Un muphti! Les voilà partis:
Nos vœux sont remplis.
Gripon. Ah! quelle félicité!
Un muphti ! Nous sommes en liberté.
Martin. Henriette.
Qui du vin étoit l'ennemi. . . Cher Jérome !
ENSEMBLE. JÉRÔME.
Prenons, prenons tout ce qu'il a. Chère Henriette!
Il n'est point de mal à cela.
ENSEMBLE.
Jérome, se remontrant à la fenêtre, et la refermant vite.
Ah! que mon âme est satisfaite!
La peste soit de l'homme! Je crois qu'il m'a vu. Je te voi,
Gripon. Je suis donc auprès de toi !
Ne viens-je pas d'appercevoir quelqu'un à cette fenêtre? Henriette.
Martin. Combien, hélas! ma tendresse
C'est peut être mon neveu qui la fermoit avant de se coucher. Au Désiroit ce doux moment!
reste j'en serai bientôt débarrassé tout à fait. Je travaille à le faire en JÉRÔME.
fermer. Contre mon sein je te presse,
Gripon. Quel bonheur pour ton amant!
Tant mieux. Il est amoureux de ma nièce. Nous devons, tous deux, Vois mes transports.
empêcher que cela n'ait des suites. Ils ne seroient pas plutôt mariés,
qu'ils nous demanderoient compte de leur bien. Henriette.
Je les partage.
Martin.
Sans doute, et qu'ils voudroient avoir le nôtre; car voilà comme ils Jérome.
sont tous. Ta voix m'enflamme.
o. XVI.
XII

Henriette. Et je chante quand je te voi.


Amour m'engage. Plus de dépit, plus de tristesse,
Dès que je puis voler vers toi.
ENSEMBLE. Il se croit riche; ô le pauvre homme!
Je vis pour toi, je suis ton bien: L'or et l'argent font tout son bien.
Mon cœur vole au devant du tien. Moi, j'ai le cœur de Jérome:
Henriette, montrant sa porte ouverte, et riant. Mon trésor vaut mieux que le sien,
Mon oncle a bien fermé la porte ! Plus de dépit, etc.
Dans sa poche il en tient la clé. Madelon, revenant avec précipitation.
Jérome, riant aussi, et montrant les barreaux gu'il a ôtés. Rentrez: rentrez vite. Voici Gripon qui revient.
Le mien aussi, le mien l'emporte; Henriette.
Et, chez nous, tout est grillé.
Ciel! mon oncle! Je n'en puis plus de frayeur
ENSEMBLE. [Elle rentre avec Madelon, et referme la porte après elle.)
Vive Martin, vive Gripon
Pour bien fermer leur maison ! Jérome, rentrant aussi par sa fenêtre, et remettant ensuite les barreaux gu'il
avoit ôtés.
Henriette. Gripon! Gripon! eût-il été grippé par le diable!
Cher Jérome!
JÉRÔME. SCÈNE VII.
Belle Henriette.
Gripon, puis Madelon, Jérome, à sa fenêtre.
ENSEMBLE.
Gripon, entrant par la droite, marchant lentement, la tête baissée, et comptant
Ah! que mon âme est satisfaite! par ses doigts.
Je te v.oi ; Deux cents ducats à deux pour cent par heure. . . quatre ducats
Je suis donc auprès de toi! valent . . . onze, vingt-deux, quarante-quatre . . . Or, ajoutant toujours
Henriette. l'intérêt de l'intérêt. . . [H tire son Barême de sa poche, le feuillette, et le regarde)
Cher Jérome! attentivement.) c'est pour la seconde heure. . . quatre-vingt huit livres. . .
dix sept sols . . . sept deniers . . . Pour la troisième . . . Pour la . . . la . . .
. Jérome. la. . . pour la vingt-quatrième, c'est d'intérêt seul treize cents vingt-six
Chère Henriette. livres. . . neufs sols. . . cinq deniers. . . Ainsi le second jour, à midi, il
me devra déjà quatre mille . . . six cents. . . cinquante trois livres. . .
Henriette. huit deniers; et qu'il tarde encore deux semaines seulement à me les
Ah! que mon âme est satisfaite! rendre, son magasin, ses vaisseaux, toute la succession du père est à
moi ... Oh! oui; c'est de l'argent bien placé.
ENSEMBLE.
[H remet son Barème dans sa poche, en tire son paquet de clefs, ouvre sa porte, et
Les voilà partis. y laisse ses clefs.)
Nos vœux sont remplis. Madelon, Madelon!
Ah! quelle félicité! Madelon, se mettant à sa fenêtre.
Nous sommes en liberté.
Monsieur?
Henriette. Gripon.
Cependant, s'ils alloient revenir . . . Descends-moi ici mon souper.
Madelon. Madelon.
Non, non; soyez tranquille, je ferai le guet. C'est moi que regarde Est-ce votre souper de tous les jours ?
à présent le soin de votre bonheur. Quand votre mère quitta la France
pour venir à Smyrne avec son mari et vos oncles, je l'y suivis par attache Gripon.
ment pour vous. Elle vous a recommandée à moi en mourant ; car vous Oui. Apporte aussi ce petit reste de vin de Chypre.
n'aviez déjà plus de père; et je veux, en dépit des deux avares, faire [Madelon se retire de la fenêtre, et Gripon se promène dans la place.)
réussir un mariage qu'elle même avoit projetté. J'ai déjà fait une assez bonne affaire pour ne pas m'épargner une goutte
[Elle retourne au fond du Théâtre.) de vin.
Henriette. Jérome, ouvrant doucement sa fenêtre.
Ah, ma bonne! . . . ah, mon cher Jérome! pourquoi faut-il que nous Qu'est-ce qu'il marmotte là ? Ecoutons.
soyions obligés de cacher notre amour? Mais, quel mal leur faisons-nous Gripon, se promenant sous la fenêtre de Jérome:
en nous aimant? Il ne tiendroit qu'à eux que nous les aimassions aussi.
On a raison de dire qu'un bonheur ne va jamais seul. Je vais faire
Jérome. encore un bon coup avec le compère Martin. . . Et lui . . lui , il va avoir aussi
C'est pour posséder toujours notre héritage, qu'ils nous tiennent deux aventures heureuses: enlever ce trésor, et faire enfermer son neveu.
dans cette servitude. JÉRÔME, tressaillatit à la fenêtre.
Henriette. Comment! me faire enfermer?
Ah! qu'ils jouissent de notre bien; mais qu'ils nous laissent du moins Gripon.
la jouissance de notre cœur.
Tout à la fois un trésor de plus, et un neveu de moins. . . c'est
Jérome. deux trésors que cela.
Tour-à-tour, la douleur et la colère me transportent. Je gémis de
notre esclavage; je maudis leur avarice. Oui, je les haïs, je les déteste. Jérome, se retirant de la fenêtre, tout éperd::.
Et toi ma chère Henriette? M'enfermer! Ab, je suis perdu!
Henriette. Madelon, apportant un morceau de pain, une bouteille et une tasse.
ARIETTE. Tenez, Monsieur.
Plus de dépit, plus de tristesse, [Elle lui donne le morceau de pain, et la tasse.)
Dès que je puis voler vers toi; Gripon, mangeant son pain, et faisant remplir sa tasse.
De Gripon je plains la foiblesse. Que fait Henriette?
XIII

Madelon. Henriette.
Elle vous attendoit. Nous n'avons pas encore soupé. Non, cher amant; dans ces adieux,
C'est moi qui vais mourir.
Gripo.n.
Eh bien! allez-vous coucher! [Il boit.) JÉRÔME.
[à port.) Mon oncle . . . Ah, qu'il est barbare!
L'aubaine sera bonne. Un muphti!
Henriette.
Madelon. Quel sort affreux il te prépare!
Vous ne rentrez donc pas encore ?
ENSEMBLE.
Gripon.
(a part en se promenant.) 0 ciel! que devenir?
Non ... Ce n'est pas un gueux qu'un Muphti. Madelon, sortant avec un panier à anse, à moitié rempli de bottes, de cartons, etc.
Madelon. Tout est ouvert. Le coup est fait.
Ma foi, j'apporte un bon paquet.
Faudra-t-il vous attendre, ou laisserai -je la lampe allumée?
JÉRÔME.
Gripon, se faisant verser à boire.
Henriette, tu vois mes larmes.
Non; soufflez-là. Je ne rentrerai pas cette nuit,
(à part.) Madelon, posant son panier devant la porte, et arrangeant ce qui est dedans.
Le trésor d'un Muphti! cela doit être considérable.
De l'or, de l'argent, des bijoux!
[Il boit, et tend de nouveau sa tasse.)
Madelon, le regardant, sans verser. Henriette.
Mais, Monsieur C'est du vin aujourd'hui. Pour eux nos pleurs ont des charmes.
Madelon.
Gripon. (à part.)
Arrangeons tout. Dépèchons-nous.
Ah! je n'y songeois pas . . . Nous trouverons des richesses . . .
(/( rend sa tasse et le reste de son pain à Madelon.) JÉRÔME.
Serrez cela pour demain. Henriette, tu vois mes larmes.
(à part)
Je crois déjà me voir au milieu de ces monceaux d'or, de ces tas de dia Henriette.
mants, de bijoux. Ah! courons, courons vite. Pour eux nos pleurs ont des charmes.
(H sort précipitamment par la gauche, et oublie ses clefs à la porte.)
TOUS ENSEMBLE.
SCÈNE VIII. .Jérome.
. < . . K . toujours: il faut
(C'est pour . partir!
.
(Loin de tes yeux, je vais mourir.
Madelon, seule.
N'ai-je pas la berlue? . . . Quoi! le voilà parti; et il a oublié! . . . Henriette. \t(C'est
. \pour toujours!
J , Tu vas partir!
.
Non, par ma foi, je ne me trompe pas . . . ILoin de mes yeux, tu vas mourir.
[Elle court à la porte ; pose en dedans ce qu'elle lient, puis prend le paquet de clefs.) {Arrangeons tout. Dépêchons-nous.
Monsieur Jérôme ! Mademoiselle Henriette ! De l'or, de l'argent, des bijoux !
(Ils se mettent tous deux à la fenêtre, puis s'en retirent pour descendre.) Dépêchons-nous, il faut partir.
Revenez, descendez vite, il n'y a plus personne. Henriette. Je me \ .... , . , ,
,.
Jérome. -rTu ,te Jf hvrois a des transports
r si doux !
(Elle examine les clefs.)
Il faut qu'il lui trotte dans la cervelle quelque idée bien lucrative, Henriette.
pour lui avoir donné une telle distraction. Voilà d'abord la clef de la
Mais à présent, quel changement!
chambre . . . Celle-ci, c'est la clef de la porte de fer de son petit cabinet.
Cette autre m'a bien la mine . . . Oui, c'est justement la clef de l'armoire Ces doux transports, mon cher amant!
N'ont duré qu'un moment.
où sont tous les effets de la mère de Henriette. Profitons du moment.
(A Jérôme et à Henriette qui arrivent.) Madelon, rentrant et laissant son panier à la porte.
Restez là. Il ne reviendra plus. Je rentre pour raisons. Chantons, chantons victoire.
Et retournons à l'armoire.
SCÈNE IX. JÉRÔME.
Jérome, Henriette, puis Madelon, sortant et rentrant à différentes fois. Jamais aux yeux de ton amant
JÉromk, courant à Henriette d'un air éperdu. Tu ne parus si charmante.
Ah ma chère Henriette, je suis perdu! je suis perdu! Henriette.
Henriette. Jamais le cœur de ton amante
Que dis-tu? Quoi? Comment? Ne t'aima si tendrement.
JÉRÔME. JÉRÔME.
Mon oncle veut se défaire de moi. Il va me faire enfermer. La douleur déchire mon àme.
Henriette. Madelon, revenant avec différentes choses qu'elle met dans le panier.
T'enfermer! Ah, grand Dieu!
Encor de l'or et de l'argent ! [Elle rentre vile.)
JÉRÔME.
Rien n'est plus vrai. Je viens de l'entendre; et il ne me reste que Henriette.
la fuite. Ton malheur redouble ma flamme.
TRIO. Madelon-, revenant, et s'asseyant près du panier.
Oui. Reçois, reçois mes adieux, Une aigrette, un gros diamant.
Embrasse-moi: loin de tes yeux, Voici des dentelles;
Ton amant va mourir. Des perles des plus belles.
2*
JÉhoME. SCENE X.
Chère amante! Henriette, Jérome.
Henriette. Henriette, regardant le bracelet.
Cher amant ! Quevois-je? Ah, Jérome! C'est le portrait de ma mère.
Madelon, arrangeant tout dans le panier. Jérome.
Ah! quand il reviendra, Oui. C'est bien elle. Je la reconnois. Mais je songe que j'ai aussi
Le beau train qu'il fera! quelques bijoux, quelqu'argent. Nous en avons besoin pour notre voyage ;
Jérome. et je cours les chercher. Ne crains rien, demeure; je suis à toi dans
Oncle barbare! l'instant.
(/( pose sur le bord du puits le panier qu'il tenoil, et rentre précipitamment.)
Madelon.
Vilain avare!
SCÈNE XI.
JÉRÔME.
Que t'ai-je fait ? Henriette, seule, tenant et regardant le portrait de sa mère.
Madelon. ARIETTE.
On t'y guettoit. Que pour moi ces traits ont de charmes!
Mon cœur palpite à leur aspect.
Henriette et Jérome.
Je les arrose de mes larmes,
Qu'avons-nous fait? Et je les baise avec respect.
Oncle barbare. Mère tendre! mère trop chère!
Madelon. Ah! sois mon ange tutélaire,
Ah! quand il reviendra, Inspire et guide ton enfant.
Le beau train qu'il fera! Dois-je mourir sous un tyran sévère?
Dois-je fuir avec mon amant!
Henriette.
Que pour moi ses traits ont de charmes!
Quel tourment! Mon coeur palpite à leur aspect.
Que d'alarmes! Je les arrose de mes larmes,
Madelon. Et je les baise avec respect.
Ah! quand il reviendra,
Le beau train qu'il fera!
SCÈNE XII.
Jérome.
Jamais les yeux de ton amant Henriette et Jérome.
Ne te trouvèrent tant de charmes. Jérome.
TOUS ENSEMBLE. Si ta mère vivoit, elle nous uniroit elle même.
/C'est pour toujours: il f;faut partir. Henriette.
(Loin de tes yeux, je vais
vai mourir.
/C'est pour toujours! tu vas partir. Elle en avoit eu le dessein . . . Mais prendre ainsi la fuite!
enriette ^oin ae mes yeux, tu vas mourir.
Jérome.
Nous avons fait. Nous retournerons en France. C'est notre patrie. Tu y trouveras
Un bon paquet. encore des parents; et je t'obtiendrai d'eux. Un vaisseau met demain à
{Arrangeons tout. Dépêchons-nous. la voile : j'en connois le capitaine, il nous recevra sur son bord. Allons.
De l'or, de l'argent, des bijoux.
Dépêchons -nous; il faut partir. Henriette.
Henriette, serrant Jérôme dans ses bras. Eh bien! cher amant! je fais pour toi . . . Enfin, tu le veux.
Quoi! Cher amant, nous nous séparons? JÉRÔME.
JÉRÔME. Ah! que ce tendre consentement me transporte! Que nous allons
Le voudras- tu? Voudras-tu m'abandonner ? être heureux! embrasse-moi donc encore. Viens, prenons vite ton man
Ah! si l'amour t'inspiroit le courage . . . telet, que . . .
(Jérome embrasse Henriette avec transport, et, en se retournant, il fait tomber dans
Madelon, prenant d'une main le panier à anse, sur lequel elle a jeté le mantelet le puits le panier qu'il avoil posé sur le bord.)
de Henriette, et de Vautre main tenant un bracelet de diamants à portrait, qu'elle
a oublié de mettre dans ses paquets, et courant aux deux amants. Hai! voilà le panier dans le puits. Sais-tu ce qui étoit dedans?
Allons, Mademoiselle, Monsieur Jérome, sautez de joie; rejouissez- Henriette.
vous. Sauvons-nous. Non. C'étoit peut être quelques bardes.
Henriette.
Nous réjouir? Et de quoi? Dans quel moment! Que veux-tu dire?
Madelon. SCÈNE XIII.
Je dis qu'il faut partir. Votre oncle ne reviendra pas de la nuit, Jérome, Henriette, Madelon. apportant un grand voile.
nous avons le temps; et voilà votre mantelet que j'ai apporté. Jérome, courant à Madelon.
JÉRÔME. Viens vite Madelon. Ta maitresse s'est enfin rendue.
Oui, ma chère Henriette, profitons . . . Elle consent . . . Donne; mettons-lui ce voile.
Madelon, à Henriette.
Henriette, à Madelon, tandis qu'on lui attache le voile.
Mais quelques amis de votre oncle pourroient nous rencontrer, vous
reconnoitre. Je vais encore vous chercher un voile. Tenez, Monsieur Il l'a voulu, Puisse-je ne m'en repentir jamais!
Jérome, gardez toujours bien ce panier. [Madelon lui remet le panier.) Jérome.
Ah! Mademoiselle, voilà un bracelet que j'ai oublié démettre avec Peux-tu le craindre?
le reste; je l'ai retrouvé après. Elle l'avoit fait faire pour vous.
[Elle lui donne le bracelet.) Madelon, à Henriette.
Attendez-moi là. Je reviens. [Elle rentre.) Allons! le panier à présent? le panier?
XY

Henriette. Madelon. Oui, j'enrage.


Bon! il est tombé dans le puits, Mais, qu'importe? Votre mariage.
Partons, Que vous avez jetté dans l'eau.
Eh! oui, vraiement, le coup est beau.
Madelon.
Comment? Qu'importe? JÉRÔME.
C'est dans ma joie . . .
TRIO.
Madelon. Henriette.
0 ciel! mon panier! mon panier! C'est dans sa joie . . .
Henriette et Madelon. JÉRÔME.
Henriette. Eh bien? ton panier? Que mon âme, en proie
Madelon. Mon panier! mon panier! Au plus doux transport. . . ,
Jérome et Madelon. Madelon.
Jérôme. Eh bien? ton panier? Oui, sa joie!
Madelon. Mon panier! mon panier! Son transport! . . .
Ah! quel sort!
Henriette. O ciel! mon panier! mon panier!
Pourquoi tant crier?
Henriette.
Madelon.
Eh bien! ton panier?
Mon panier! Faut-il tant crier?
Jérome et Madelon.
JÉRÔME.
Jérome. Pourquoi tant crier ?
Eh bien! ton panier?
Madelon. Mon panier! mon panier! Faut-il tant crier?
Henriette.
Qu'en avons-nous à faire? Madelon.
Mon panier.
Madelon.
Mon panier! JÉRÔME.
JÉRÔME. Eh bien! qu'il soit au diable.
Nous est-il nécessaire ? Henriette.
Madelon, à Jérome. Le temps est favorable.
Non, je ne puis retenir ma fureur. JÉRÔME.
Dans mon transport, oui, de bon cœur, Prenons, prenons la fuite.
De ces deux mains je vous tuerois;
Au fond du puits je vous noirois. Henriette.
Henriette et Jérome, à Madelon. Partons, partons bien vite.
Pense à mon bonheur. Madelon, o Jérome.
Madelon. Non, je ne puis retenir ma fureur.
La rage me transporte: Dans mon, transport, oui de bon cœur
Le diable yous emporte! De ces deux mains je vous tuerois,
Au fond du puits je vous noirois.
Henriette.
D'où vient cette colère? Henriette et Jérome.
Pense à mon bonheur.
Jérome, o Henriette.
Elle me désespère. Madelon.
La rage me transporte.
TOUS ENSEMBLE. Le diable vous emporte!
Madelon. O ciel! mon panier!
Mon panier! Henriette, à Madelon.
Henriette et Jérome. Pourquoi tant crier! Finis cette colère.
Ton panier? ton panier? Jérome.
Henriette. Elle me désespère.
Quoi! pour un rien? TOUS ENSEMBLE.
Madelon. Madelon. O ciel! mon panier!
C'est votre bien. Mon panier! mon panier!
Jérome. Henriette. Faut-il tant crier?
Quoi! pour un rien! Jérome. Ton panier? ton panier?
Madelon. Henriette.
C'est votre mariage. Mais explique-toi; parle; Qu'y avoit-il donc de si rare dans ce panier?
Que vous avez jetté dans l'eau.
Madelon.
TOUS ENSEMBLE. Il étoit plein d'or et de richesses.
Henriette et Jérome. Ciel notre mariage!
Quoi! notre mariage Henriette.
Que nous avons jetté dans l'eau; Plein d'or? . . . Comment, Madelon! tu as volé mon oncle?
XVI

Madelon. SCENE XV.


Eh! non, non. Ce n'étoit que voire bien. Gripon a tout-à-l'heure Ali, Mustapha, Osman, et sept autres Janissaires.
oublié les clefs à la porte; je les ai prises. J'ai couru au cabinet. Je Ils entrent tous par la droite, précédés par Ali, et marchant trois à trois.
n'ai pu ouvrir le coffre-fort, où il y a sans doute quelque secret. Mais
je suis tombée sur une armoire où étoient les bijoux de votre mère, ses Tous les Janissaires.
diamants, ses dentelles, et quelques bourses pleines d'or. J'avais tant CHOEUR.
ramassé dans ce panier.
La garde passe. II est minuit.
JÉRÔME, au désespoir. Qu'on se retire, et plus de bruit.
Et tout est dans le puits! . . . Ah, ciel! qu'ai-je fait! La garde passe, et la voici.
Rentrez en diligence:
Madelon, o Jérome. Obéissez, faites silence.
Vous avez fait la faute, il faut la boire. Oui, il faut y descendre. C'est la loi du Cadi.
Heureusement qu'il n'est pas profond. Il n'y a même plus d'eau depuis Qu'on se retire, et plus de bruit.
deux jours; et Gripon ne rentrera que demain. La garde passe. Il est minuit.
Jérome montrant la poulie du puits. Plus de bruit, plus de bruit;
Que tout se taise ici.
Mais il n'y a point de corde, ni de seau. Rentrez chez vous en diligence.
Henriette. Obéissez, faites silence.
C'est mon oncle qui les a pris la nuit dernière pour les mettre au C'est la loi du Cadi.
puits de notre maison. Ali, s'arrétant avec sa troupe au milieu du Théâtre.
Madelon. Voyez comme tout est tranquille, depuis que c'est nous qui faisons
Allons les reprendre et les rapporter. Aussi bien j'entends du bruit. la garde. Partageons-nous à présent. Osman, je te charge de finir la re
Voici l'heure du guet. Rentrons. traite. Traverse le quartier des Grecs; passe devant la grande Mosquée ;
fais le tour du port, et reviens ici par la rue des Juifs. Allez avec lui,
Jérome, à Henriette. vous autres. Nous nous rassemblerons ensuite dans cette même place,
Oui. Nous reviendrons vite retirer toutes ces richesses, et nous nous et nous y resterons tous jusqu'au jour.
sauverons en France. (Us entrent tous dans la maison de Gripon.)
Osman et ses Janissaires, sortant par la gauche.
La garde passe, etc.
SCENE xrv. Ali, à ses Janissaires, dès que les autres sont sortis.
Martin, portant deux marteaux et une lanterne. Il s'arrête à l'entrée de la rue Vous, suivez-moi. Retournons sans bruit sur nos pas. L'on m'a
qui est à gauche. dit qu'il y avoit là-bas un cabaret, où, malgré la loi du Prophète, on ven-
N'avancez pas, compère. Paix. J'entends. Je vois le guet qui vient doit du vin aux Musulmans. Il faut y faire une visite ; et, s'il est bon, le
par l'autre rue. Retournons sur nos pas. Il est encore de trop bonne confisquer à notre profit. Oh! il faut maintenir l'ordre et la police.
heure. Il faut attendre que la nuit soit plus avancée. (Ils sortent tous par la droite.)
FIN DU PREMIER ACTE.

ACTE IL

SCÈNE PREMIÈRE. seront doux en France. C'est là, ma chère Henriette; c'est à Paris que
Gripon, seul. les femmes sont heureuses. N'est-il pas vrai, Madelon?
(Il entre par la gauche, et fait lentement le tour de la place, en examinant s'il ne Tandis que Jérôme chante l'air suivant, Madelon prend la corde, et l'attache à une
voit, ni n'entend rien.) des barres du puits.
Le compère Martin a raison de m'envoyer à la découverte, avant AIR.
de tenter notre entreprise; . . . elle est dangereuse . . . Mais la nuit est
déjà avancée . . . Tout est tranquille ... Le guet a passé . . . Personne Paris est le charmant asyle
ne viendra plus. Oui: nous pouvons à présent ouvrir cette pyramide, Des Ris, des Jeux et des Amours.
sans crainte d'être surpris. Retournons chercher le compère, et tous Au sein de cette aimable ville,
nos instruments. Il sort par la gauche. Les Belles n'ont que de beaux jours.
Leurs regards, leurs tendres sourires
Font tous les destins en ces lieux:
SCÈNE n. C'est le plus juste des empires:
Jérome, Henriette, Madelon. C'est celui qui nous rend heureux.
Comme Gripon s'en va, la porte de sa maison s'ouvre, et Jérôme, Henriette et Jérôme monte sur le puits, et passe l'autre bout de la corde dans la poulie, tandis
Madelon en sortent. Jérôme porte la corde du puits , Madelon le seau, Henriette que Henriette, inquiète, le tient par son habit.
- tient le bout de la corde, et Us viennent tous auprès du puits.
Madelon, à Henriette.
Henriette.
Quel bonheur, cependant, qu'aujourd'hui mon oncle reste toute la Fi des Turcs et de leur pays!
nuit dehors! Nous serons bien mieux à Paris.
Ici, d'un Mailre, sans relâche,
Jérome. Les femmes sentent le pouvoir.
Oui, nous serons déjà embarqués et loin du port, avant qu'il revienne. En caressant sa moustache,
Ah! qu'avec les richesses que je vais retirer de ce puits nos deslins Il jette à son gré le mouchoir.
Fi des Turcs et de leur pays! JÉRÔME.
Nous serons bien mieux à Paris. Bon.
Jérome , sautant à terre, donnant le bout de la corde à Madelon, gui y attache le Madelon.
seau et se rapprochant de Henriette.
Un mantelet.
Du François la main délicate,
De fleurs couronne la beauté: JÉRÔME.
Par un doux encens il la flatte, Bon.
Il la séduit par sa gaîté,
Sans cesse de nouvelles fêtes, Madelon.
En France, éveillent les Amours; Le grand carton;
El l'art d'y garder ses conquêtes Cherchez-le bien.
N'est que l'art de plaire toujours. N'oubliez rien.
Madelon, à Jérôme, après avoir attaché le seau. JÉRÔME.
Voilà qui est attaché. Tout est prêt. J'ai le panier.
JÉRÔME. Madelon, sautant de joie.
Allons; je vais descendre. Bon.
Henriette. JÉRÔME.
Mais, au moins, n'y a-t-il pas de danger? J'ai le paquet.
Madelon. Madelon.
Non, vous dis-je. Ce puits est à sec. Il n'y a point d'eau à présent. Bon.
Jérôme s'assied sur le bord du puits, met ses pieds dans le seau; et Henriette et
Madelon prennent la corde pour le descendre. JÉRÔME.
Le mantelet.
Henriette.
Madelon.
TRIO.
Bon.
Tiens la corde ; prends bien garde
Je tremble, cher amant. JÉRÔME.
JÉRÔME. Le grand carton.
J'ai tout, ma foi,
L'amour me prend Remontez-moi.
Sous sa sauve-garde.
Descendez-moi, ne craignez rien. Henriette.
Henriette. Prends la corde, prends bien garde,
Je tremble, cher amant.
Prends la corde ; tiens-la bien.
JÉRÔME.
TOCS ENSEMBLE.
L'amour me prend
Henriette. La tiens-tu bien? Sous sa sauve-garde.
Jérome. Je la tiens bien. Remontez-moi, ne craignez rien.
Madelon. Il la tient bien.
Henriette.
Madelon, lâchant la corde.
Tiens la corde; tiens la bien.
Hardiment; de l'assurance.
TOUS ENSEMBLE.
Henriette.
Henriette. La tiens-tu bien?
Doucement ; de la prudence. Jérome. Je la tiens bien.
Te tiens-tu bien? Madelon. Il la tient bien.
Madelon. Madelon, commençant à tirer la corde avec Henriette pour remonter Jérôme.
Il se tient bien. Hardiment, de l'assurance.
Henriette et Madelon. Henriette.
Henriette. Je ne le vois plus ! hélas! Doucement, de la prudence.
Madelon. Tant mieux, tant mieux, ne craignez pas. Te tiens-tu bien?
Madelon, à Henriette. Madelon.
Mais quel est votre effroi? Il se tient bien.
Henriette, à Jérôme. Henriette, regardant vers la rue qui est à gauche.
Ah! prends bien garde à toi. Ah ! qu'est-ce que je voi?
Jérome, au fond du puits. Madelon.
Ne sois plus inquiète Vos oncles, je croi.
Ma chère Henriette.
Henriette et Madelon.
Madelon, à Jérôme, en comptant sur ses doigts. Ce sont eux; je les voi.
Notre panier.
JÉRÔME.
Jérome. Remontez-moi.
Bon.
Henriette.
Madelon. Ah! Jérôme! quel parti?
Un gros paquet. Voici nos oncles; les voici.
JÉRÔME. Martin et Gripon.
Remontez-moi : remontez-moi. DUO.
Henriette. Frappons, frappons à grands coups:
Ils sont tout près. Tais-toi, tais-toi. Tout sommeille autour de nous.
Le mortier tombe à terre.
Madelon, lâchant doucement la corde avec Henriette. Je vois le joint de la pierre.
Quel embarras! Prenons la fuite. Allons, compère; allons, compère:
Henriette. Tous les trésors sont à nous.
Frappons, frappons à grands coups.
Ils sont tous près. Sauvons-nous vite. Tout sommeille autour de nous.
Henriette et Madelon.
H™.B,ETTE ) On reviendra. Tais-toi, tais-toi. Gripon.
à Jérôme. \ ' L'ouvrage est en bon train.
Madelon lRentrons rentrons; je meurs d'effroi. Martin.
à Henriette. ) ' "
Elles se sauvent, et rentrent dans la maison, dont elles ferment lesportes après elles L'ouvrage est en bon train.
JÉRÔME. Gripon.
Remontez-moi. Nous ôlerons la pierre.
Martin, paroissant à Ventrée de la rue à gauche, et se retournant, parce qu'il Martin et Gripon.
croit qu'on lui parle.
Elle s'ébranle enfin.
Hin?
Jérome. Gripon.
Remontez-moi. Courage, compère.
Martin.
scène in. Courage, compère.
Martin, Gripon, Jérome Martin et Gripon.
dans le puits; et par intervalles Henriette se montrant à la fenêtre. Les Courage, compère.
Janissaires, sans être vus. Martin.
[Martin et Gripon arrivent par la gauche; Martin entre le premier, portant deux
marteaux avec une lanterne; et Gripon le suit,portant une échelle avec deux pinces.) Prenez la pince, apportez-la.
Gripon, à l'entrée de la rue. Gripon, donnant une pince à Martin, gardant l'autre, et la mettant dans le joint
Que dites-vous, compère? de la pierre.
Martin, avançant dans la place. Voilà la pince, la voilà.
Elle remue.
Moi, je ne dis rien. Je croyois que c'étoit vous qui aviez parlé.
Gripon. Martin, enfonçant la pince de son côté.
Non . . . Cette échelle pèse en diable; et je suis éreinté. Elle viendra.
(/( pose l'échelle contre le mur de la maison qui est dans le fond, vis-à-vis la fenêtre, Martin et Gripon.
puis vient vers Martin, et jette ses deux pinces sur les marteaux près du puits.)
Soutenez bien; elle viendra.
Martin, ayant posé ses marteaux près du puits.
Ce n'est rien que cela; et, comme on dit, l'argent ne vient pas en Gripon, 10 reculant tant qu'il peut.
dormant. Voyons d'abord comment nous nous y prendrons. La voilà; la voilà.
(Jl examine la pyramide avec sa lanterne.) Martin.
Gripon, l'examinant avec lui. Gare aux jambes.
C'est une seule pierre qui occupe toute cette face. Il sera plus
aisé ... Gripon, se sauvant.
Martin. La voilà.
Prenez le marteau, et sondez un peu. [La pierre tombe avec bruit, et laisse voir Ventrée d'un caveau fermée par une herse
de fer, contenue dans une coulisse taillée dans la pierre.)
Gripon, ramassant un marteau et frappant de place en place, tandis que Martin
met l'oreille contre la pierre. Martin et Gripon, s'embrassant sur le devant du Théâtre.
Eh bien? Cela résonne-t-il? Oui. Ah! Compère! embrassons-nous.
Martin. Tout le trésor est à nous.
Un trésor! entendez-vous!
Assurément, cela sonne creux. Voici l'entrée. Il faut faire sauter Nous l'avons, il est à nous.
cette pierre-là.
[Il pose sa lanterne près de la pyramide, et va avec Gripon chercher Vautre mar Martin, revenant vers l'ouverture du caveau.
teau et les deux pinces.)
Ah! ma foi, nous voici bien avancés! encore une grille! voyons
Gripon. donc. (/! prend la lanterne pour examiner mieux.)
Il faut pourtant avouer que ces Turcs ont bien de l'esprit d'avoir
imaginé de se faire enterrer ainsi avec toutes leurs richesses! Gripon.
Martin. Il faut qu'il y ait bien des richesses dans ce caveau, pour en avoir
fermé l'entrée avec tant de soin.
Oui; cette mode-là vaut mieux que celle de leurs habits, qui sont
d'une longueur, qui mangent une étoffe! ... On en feroit quatre dans Martin.
un. Aussi je n'ai jamais voulu me vêtir à leur manière.
Nous en viendrons à bout. Voilà une coulisse, c'est une herse;
Gripon. sûrement elle se lève. Tenez, que j'essaye.
Ni moi non plus. Pour avoir du profit, il faut s'habiller à la fran (/( donne la lanterne à Gripon, et essaye de lever la herse.)
çaise et se faire enterrer à la turque.
[Ils se placent aux deux côtés de la pyramide et frappent alternativement sur les Gripon.
joints de la grande pierre de face, dont ils font tomber le mortier.) Eh bien? Cela va-t-il?
XIX

Martin. Gripon.
Non; je ne suis pas assez fort. Venez m'aider. Pourquoi? . . . C'est . . . c'est parceque . . .
(Gripon pose la lanterne, va aider Martin, et ils commencent en effet à lever tous ( D'un ton plus ferme.)
deux la herse; mais c'est lentement et avec beaucoup de peine.) Voyons pourtant que j'examine si . . .
Gripon. (Il prend la lanterne, met un pied dans le caveau; puis l'en relire avec effroi, et se
Allons; fort de votre côté. Nous l'aurons. sauve tout tremblant à l'autre côté du Théâtre.)
Non; c'est inutile: je ne puis y descendre: Je serois mort avant d'être
Martin. au bas de l'escalier.
Je la soulève déjà un peu. Martin, allant lui prendre la lanterne.
Gripon. Donne, donne moi cela, poltron que tu es! Je vais y aller, moi.
Bon: la voici. Levons tout à fait. Mais je t'avertis au moins que j'aurai la plus grosse part.
CHŒUR DES JANISSAIRES. Gripon.
(Il sont supposés boire aux environs du côté droit ; et ils chantent à pleine voix, Descendez toujours, compère : nous verrons cela après.
sans être vus.)
Ah! qu'il est bon! qu'il est divin! Martin, entrant dans le caveau.
Vive le vin! Vive le vin! Je commence pourtant à trembler aussi . . . Mais toutes les richesses
(Gripon et Martin laissent tomber la herse déjà levée à moitié, et se sauvent avec que je vais trouver . . . Cette idée me rassure. Descendons.
frayeur à l'autre côté du Théâtre, où ils s'arrêtent pour écouter.) n descend.;
Martin. Henriette, ouvrant sa fenêtre et la refermant tout de suite.
Sauvons-nous. Voici quelqu'un. Le pauvre Jérôme! ah! les voilà encore.
Gripon, tout tremblant. Gripon, sur le bord du caveau.
Ah ! Compère ! Allons-nous en. Eh bien? êtes-vous dans le fond? avez-vous beaucoup de choses?
Martin. Jetez-moi ce que vous trouvez.
Non: paix. C'est quelque ivrogne qui passe . . . approchons-nous Martin, du fond du caveau.
pour mieux écouter. Je ne vois rien. Voilà seulement un manteau de Turc.
[Ils avancent quelques pas, et s'enfuient de nouveau, dès que les Janissaires re III jette dehors un manteau grotesque et bizarre.)
commencent à chanter.)
CHOEUR DES JANISSAIRES. Gripon, prenant le manteau et l'examinant.
Ah! qu'il est bon! qu'il est divin! Quel diable me jette-l-il là? Ne voilà-t-il pas une belle guenille!
Vive le vin! vive le vin! (/( se rapproche du trou.)
L'or, les diamants, voilà ce qu'il faut prendre.
Gripon.
Sauvons-nous, croyez-moi. Nous serons pris. Martin, jetant un bonnet de Muphti.
Tenez; voilà encore un bonnet de Muphti.
Ali, sans être vu.
Compagnons, voici bientôt l'heure de recommencer notre ronde. Gripon, prenant le bonnet.
Allons, plus que cette bouteille, et nous emporterons les autres. Muphti toi-même! Mais voyez un peu quel trésor!
(H jette le bonnet avec colère, se rapproche du trou, et crie de toute sa force:'
Gripon.
Y pensez-vous? Encore une fois, l'or, les bijoux, les diamants!
N'entendez-vous pas?
Martin. Martin.
C'est, vous dis-je, une bande d'ivrognes. De quoi avez-vous Il n'y en a point. Il n'y a plus rien.
peur? ... On n'entend plus rien. Les voilà passés; retournons. Gripon.
Gripon, revenant avec Martin. C'est que vous voulez tout garder. Ce sont là de vos tours; et je
Il est vrai ... La besogne est si avancée! ... Ce serait grand me doutois bien . . .
dommage de ne pas achever. Martin.
[Ils se remettent à lever la herse. Mais venez y voir vous-même. Je vous jure, compère . . .
Martin. Gripon, furieux.
Allons; compère; cela va. Elle est assez haute. Il faut mettre Tais-toi, vilain fripon.
quelque chose dessous.
Martin.
Gripon.
Comment! maudit usurier!
Tenez bien; j'y vais mettre une pince.
(/( met une pince debout, dans la coulisse, sous la herse.) Gripon.
Lâchez à présent. Elle ne tombera pas. Il te convient bien, malheureux rénégat! Tu n'en est pas quitte;
et je te ... -
Martin, lâchant la herse, qui se trouve soutenue, et prenant la lanterne pour re
garder en dedans du caveau. Martin.
A merveille! voyons à présent s'il est bien profond ... Ah! il n'y Je remonte, impertinent maraud ; je remonte, et je vais l'assommer.
aura pas besoin d'échelle; voilà un petit escalier. (On commence à voir dans le caveau la lumière de la lanterne, et un moment après
Martin paroil.)
Gripon.
Gripon, tirant la pince qui soutenoit la herse, et enfermant Martin.
Tant mieux. Eh bien! descendez. Vous avez la lanterne.
Je me moque de toi. Tiens, reste là, chien d'avare, maudit avare!
Martin, lui tendant la lanterne. crève dans ce caveau.
Oh! compère! prenez-la, et descendez vous-même.
Martin, arrivant derrière la grille, et se trouvant enfermé.
Gripon, te reculant. Ah! malheureux! je suis enfermé! Veux-tu bien, coquin!
Non! par ma foi! j'ai trop peur. [H essaie de lever la herse.)
Martin. Henriette, ouvrant sa fenêtre, puis la refermant.
Ce n'est pas que je sois absolument poltron. Mais pourquoi moi Ils ne s'en vont pas! . . . Hélas! Jérôme va donc mourir dans ce
plutôt que vous? puits !
G. XVI. 'A
XX

Gripon, se promenant à grands pas d'«n air furieux, tandis que Martin fait des Martin, frappant contre sa grille.
efforts inutiles pour lever la herse. Malheureux! veux-tu bien venir?
Me tromper! me voler ainsi! me faire exposer à être pendu . . .
et pour ... et pour . . . Cela n'en valoit-il pas bien la peine? Gripon, à sa porte, cherchant ses clefs, et ne les trouvant pas.
(/( remue avec son pied le manteau et le bonnet du Muphti, les prend ensuite dans Ah, ciel! mes clefs, je ne les ai pas! Qu'en ai-je fait? Et voici
ses mains, et jette tout dans le puits, en jurant entre ses dents, tandis que se fait qu'on vient.
la ritournelle du duo suivant.)
[On entend le bruit que font les Janissaires , et Gripon court avec effroi sur la
DUO. scène.)
Martin, derrière la grille.
Martin, frappant toujours à sa grille.
Mon cher Monsieur Gripon? .le te jure que je vais crier. Je dirai tout.
Compère, ouvrez-moi donc.
Gripon, venant à Martin.
Gripon.
Garde-t'en bien, compère! Nous serions pendus tous deusv Cache
Non, non, maître fripon; ta lanterne; cache-toi. Je t'ouvrirai après.
Il n'est plus de compère.
Martin. Martin.
Écoutez ma prière, Mais au moins tu me promets . . .
Mon cher monsieur Gripon. Gripon, regardant vers la rue qui est à droite.
Gripon. Oui, oui. Mais mes clefs! ... On vient. Voilà les Janissaires.
Non, non, maître fripon. Sauvons-nous par l'autre rue.
[Il court pour se sauver par la rue qui est à gauche, mais appercevant encore des
Martin. Janissaires, il revient plus effrayé que jamais.)
Ouvrez-moi donc, hélas! En voilà encore. Ils se sont partagés. Je suis pris de tous les cotés.
Montons vite à cette échelle; c'est ma dernière ressource. Je me tapirai
Gripon. dans l'enfoncement de cette fenêtre. Peut-être ils ne me verront pas.
Non, non, tu n'en sortiras pas. (/( monte précipitamment à l'échelle, et reste debout sur la fenêtre du fond.)
Martin. Martin, de son coté, redescend dans le caveau, et s'y cache, mais l'on en voit tou
jours sortir une faible lueur, qui est celle de la lanterne.
Monsieur Gripon!
Gripon.
Maître fripon.
SCENE IV.
ENSEMBLE.
Martin. Monsieur Gripon! Gripon sur la fenêtre, Martin dans le caveau, Jkhomk dans le puits, Ali,
Compère, ouvrez-moi donc! Mustapha, Osman, et sept autres Janissaires.
Gripon. Maître fripon! [Ali, avec Mustapha et trois autres Janissaires, entre par la droite en chantant.
Non, non, tu n'en sortiras pas. Ils sont tous à moitié ivres, et tiennent chacun deux bouteilles. En même temps
Osman avec sa troupe, revenant de faire sa ronde, entre par la gauche, et s'arrête
Martin. d'abord avec surprise, en voyant la joie et l'ivresse de ses camarades : mais dès
qu'il leur a entendu chanter: Vive le vint il accourt avec ses Janissaires ; chacun
Ouvrez-moi donc, hélas! d'eux prend aux autres une bouteille, et ils boivent à longs traits pendant l'ariette
d'Ali.)
Ali, sans être vu.
Qui va là? Qui va là ? Au et ses Janissaires.
CHOEUR.
Martin et Gripon.
Ah qu'il est bon! qu'il est divin!
C'est le guet; le voilà. Vive le vin! Vive le vin!
Martin.
Ali.
Ah! je me désespère!
C'est le guet, mon compère! ARIETTE.
Ma foi, que Mahomet en gronde,
Gripon, montrant sa maison. De ses menaces je me ris:
Moi, je ne le crains guère, A tous les prophètes du monde
Non, non, maître fripon. Je préfère ce vin exquis.
L'alcoran n'est qu'un grimoire :
Martin. Je n'y crois plus, et je veux boire.
Mon cher Monsieur Gripon! A la santé des Houris;
LES JANISSAIRES, sans être vus. A la santé des Muphtis. [Il boit.,
Qui va là? Qui va là? Tous les Janissaires, après avoir bu.
Martin. CHOEUR.
Mon cher Monsieur Gripon! Ah! qu'il est bon! qu'il est divin!
Vive le vin! Vive le vin! [Ils boivent encore.
Gripon, allant vers sa porte. [Osman et ses quatre compagnons vont s'asseoir dans le fond du Théâtre, auprès
Non, non, maître fripon. de l'échelle, et là ils continuent à boire ensemble. Un des Janissaires de la suite
Il n'est plus de compère. d'Ali se met à genoux, et s'accoude sur le bord du puits, deux autres s'asseyent
près de lui, et Ali reste avec Mustapha au milieu de la scène.)
Martin.
Ali.
Monsieur Gripon!
Ouvrez-moi donc, compère! Cependant, il me brûle; ce diable de vin m'a mis le feu dans le
corps.
ENSEMBLE. Mustapha.
Gripon [devant sa porte). Tu n'en sortiras pas. Et à moi aussi. Mais voici un puits. Tirons de l'eau: cela nous
Mahtin. Ouvrez-moi donc, hélas! désaltérera.
XXI

Ali, allant au puits avec Mustapha. Gripon, sur la fenêtre.


C'est bien dit. Tiens, Mustapha, la corde est déjà dedans. Tirons C'est Jér0me!
ensemble. Martin, derrière la grille du caveau.
tlls jettent tous deux les bouteilles qu'ils tenoient encore, prennent la corde et com
mencent à tirer le seau, tandis que le Janissaire qui est à genoux, les coudes sur C'est mon neveu! le pendard que je croyois couché!
le bord du puits, et le visage en l'air, regarde tourner la poulie.)
JÉRÔME.
Ml'STAPHA, regardant vers la pyramide. Ils m'y ont fait tous deux trouver le temps bien long.
Mais . . . mais ... Ne vois-je pas une lueur sortir de cette pyra
mide? Je crois qu'on a fait un trou. Gripon.
Mais, ([lie faisoit-il dans ce puits?
Ali, tirant lentement la corde arec Mustapha.
Cette eau-là pèse en diable. Jérome, reprenant son panier à la main.
Mustapha, regardant toujours vers la pyramide. Enfin, grâces à Dieu, m'en voici tiré; et ceci n'y retombera pas.
Allons avertir Henriette.
Mais regarde donc là-bas. Je vois . . .
Gripon, sur la fenêtre.
Ali.
Tirons, tirons toujours: tu te moques de nous avec tes visions. Henriette !
C'est parce qu'on a enterré là un Muphti. N'as-tu pas peur qu'il ne re Jérome, frappant à la porte de Gripon.
vienne te manger? Henriette, Madelon, venez; c'est moi, c'est moi.
7/ tire la corde, en regardant, avec Mustapha et les autres, vers la pyramide.
Eh bien! voyez-vous quelque chose? Pour moi, je verrois le diable,
que je m'en soucierois comme de . . . SCÈNE VII.
Jérome, Henriette, Madelon, Gripon sur la fenêtre; Martin derrière la
grille; puis Les Voisins aux fenêtres de la place.
SCÈNE V.
Madelon, uuwant la fenêtre, et regardant.
Les précédents, Jérome.
Ah! c'est Jérôme! Mademoiselle, descendons vite.
Jérôme paroit avec le panier à son bras, le bonnet de Muphti en léte, et le manteau [Elle se retire pour descendre avec Henriette.
Turc sur les épaules. Dès qu'il a la tète hors du puits, dont Ali et Mustapha le
tirent, en regardant vers la pyramide; il saisit de la main gauche une des barres
de fer qui s'élèvent en ceintre, et de la main droite il donne un grand soufflet au Gripon, sur la fenêtre.
Janissaire, qui, toujours accoudé sur le puits, regardoit aussi vers la pyramide. Je vais, je vais descendre aussi. Ah! l'échelle! l'échelle! Ciel! ils
Celui-ci tombe sur ses deux camarades; Ali et Mustapha lâchent la corde, enjet- l'ont fait tomber.
tant un grand cri, et se sauvent, tandis que les trois autres s'agitant et se poussant
mutuellement trichent de se relever pour les suivre.) (Henriette sort alors et se précipite dans les bras de Jérome. Madeloti court en
même temps vers lui, reprend le panier avec de grands signes dejoie, puis examine
JÉnOME, d'une voix terrible. les paquets qui sont dedans, et y en met d'autres encore.)
Me voici, marauds! me voici. Henriette.
Gripon, et tous les Janissaires. Te voilà donc, mon cher Jérôme? Dans quel désespoir j'étois! . . .
C'est le diable! C'est le diable! Comment en es-tu sorti? Nous n'avons pu revenir. Ces vilaines gens
étoient toujours là, je n'ai fait que pleurer.
Ali, courant d'un air égaré.
Vin maudit! Mahomet nous punit. Sauvons-nous. C'est le diable. Jérome, serrant Henriette dans ses bras.
Ah! ma chère Henriette! Que ces moments sont doux! Je te con
Osman et les Janissaires, assis près de l'échelle dans le fond. terai tout; mais profitons du temps.
C'est le diable! Sauvons-nous vite.
(En se relevant, ils s'embarrassent dans l'échelle, la font tomber et se sauvent tous Madelon.
par la gauche, en recommençant à crier encore plus fort.) Par bonheur les paquets ne se sont pas défaits. Il ne s'est rien
Tors les Janissaires, en s'enfuyant. perdu de l'or, des diamants.
(Test le diable! il nous poursuit! C'est le diable! Martin et Gripon, ensemble.
L'or! les diamants! Ah! je suis volé!
Jérome.
SCÈNE VI.
Partons, ma chère Henriette. Madelon a toutes nos richesses; ce
Jérome, hors du puits; Gripon, sur la fenêtre; Martin, derrière la grille n'est pas voler; c'est seulement reprendre ton bien et quand nous serons
du caveau. en France . . .
Jérome, sautant hors du puits. [Jérôme, Henriette et Madelon font quelques pas pour s'en aller et aussitôt Martin
et Gripon se mettent à crier de toutes leurs forces:
Voilà des dr0les à qui je viens de faire une belle peur.
Gripon et Martin.
Gripon, tremblant sur la fenêtre. Au voleur! Au voleur! Au voleur! Au voleur!
Ah! je vais tomber de frayeur. Quelle ligure!
Madelon, avec effroi.
Jérome, posant son panier à terre, puis ôtant son manteau et son bonnet Quel malheur!
de Muphti.
Où dianlre maitre Gripon . . . Jérome, troublé.
Sauvons-nous vite.
Gripon, tressaillant sur la fenêtre.
Gripon! Il me connoit! Henriette, éperdue.
Tout est perdu !
JÉRÔME.
i ... Et mon oncle sont-ils allés chercher ces habits? Et pourquoi les Madelon.
onl-ils jetés dans ce puits? car ils ne jettent rien. Prenons la fuite.
Martin, reparaissant derrière la grille du caveau. JtROMB, Henriette et Madelon s'agitant et courant en désordre sur la scène.
Je n'entends plus de bruit. Voyons donc. Tout est perdu. Sauvons-nous vite.
3*
Martin et Gripon. Henriette.
Au voleur! Au voleur! Mon cher Jérome, hélas!
Jérôme, allant prendre Henriette qui court vers le devant du Théitre. Jérome.
Ce n'est pas le chemin. Chère Henriette, hélas!
Gripon et Martin. Henriette et Jérome.
Gripon. Mon or! mon bien! Ah! la friponne! Henriette Je vais mourir dans tes bras!
Martin. Mon or! mon bien! Ah! le coquin! Jérome Quoi! tu mourrois dans mes bras!
Madelon, regardant de tous côtés. Madelon, montrant Martin à Henriette, et riant.
Où sont-ils? je ne vois personne. Remettez-vous, ne craignez pas.
Voyez ici.
Gripon et Martin. Hi! hi! hi! hi!
Au voleur! Au voleur!
Martin.
Jérome, à Henriette, Je me vois pris. Ah! quel martyre!
Viens par ici.
Madelon, montrant Gripon, et riant.
Henriette. Regardez-là.
Oui, me voici. Ha! ha! ha! ha!
JÉRÔME. TOUS ENSEMBLE.
Tiens, prends ma main. Gripon et} . . ... . ,
Mvrtin ( nle V01S ')nS' ^ martVre'
Henriette, lui donnant la main.
Voilà ma main. Jérome et \ ., .
,> Il faut en rire.
Madelon, liant)
Jérome, conduisant Henriette du côlé gauche.
Henriette Ah! quel martyre!
C'est le chemin.
Martin et Gripon.
Henriette, se trouvant mal.
Je ne puis me soutenir. Martin, o Jérôme.
Ne m'abandonne pas. Levé cette grille maudite,
Que je coure t'étriller.
Jérome, la soutenant.
Oh ciel ! que devenir! Gripon, à Madelon.
Elle succombe, hélas! Tends-moi cette échelle bien vite,
(Il l'assied près du puits, contre lequel il l'appuie.) Que je coure t'étrangler.
Madelon, appercevant Gripon, et se mettant à rire de toute sa force. Madelon, ayant aidé à Jérôme à relever Henriette.
Ha! ha! ha! ha! Comment retenir ses éclats! Partons, partons, prenons la fuite.
Martin, essayant en vain de lever sa grille. Henriette, reprenant courage.
Je me vois pris. Ah! quel martyre! Ah! quel bonheur! Sauvons-nous vite.
Madelon, appercevanl Martin, et riant plus fort encore. JEROME, s'en allant avec Henriette.
Ha! ha! ha! ha! Comment retenir ses éclats! Partons, partons en diligence.
Gripon, essayant en vain de descendre. Madelon, faisant la révérence, et voulant que Jérôme et Henriette la fassent
Je me vois pris. Ah! quel martyre! aux avares.
Allons, la révérence.
Jérome, à genoux près de Henriette, la soutenant et s'agitant. Tous ensemble, avec les Voisins, qui se mettent aux fenêtres de la place.
Ciel! elle expire! Gripon et Martin. Au voleur! Au voleur! Au voleur! Au voleur!
TOUS ENSEMBLE. Les Voisins, se ^u vo]eurj ^u voleur! Au voleur! Au voleur!
Gripon, à Madelon. mettant aux fenêtres.
Tends-moi cette échelle bien vite Henriette. De crainte encor mou cœur palpite ;
Que je coure l'étrangler. J'ai peine à bannir ma frayeur.
Martin, à Jérôme. Jérome, aidant Laissons crier, partons bien vite.
Levé cette grille maudite, Henriette à marcher. Allons, marchons; point de frayeur.
Que je coure t'étriller.
Madelon, Laissons crier, partons bien vite.
Jérome à Madelon. riant toujours, j'en rirai longtemps de bon cœur.
Viens donc, viens donc vite;
Elle est prèle d'expirer.
Henhiette, revenant à elle. SCENE VIII et dernière.
Ah! Je ne peux plus respirer! Gripon, sur la fenêtre; Martin, derrière la grille", Henriette, Jérome,
Madelon, Le Cadi, Le Consul de France, Le Secrétaire du cons., Un
Madelon, riant de toute sa force. jeune François, Ali et les autres Janissaires ; Hommes et Femmes de
Ha! je ne peux plus respirer! diverses conditions aux fenêtres de la place.
Madelon, venant vers Henriette. (Comme Jérôme, Henriette et Madelon sont prêts à sortir par la droite, ils re
viennent avec précipitation sur leurs pas, en voyant venir de ce côté le Consul de
Kemettez-vous, ne craignez pas. France, précédé de son secrétaire, qui tient une bougie, et suivi d'un jeune Fran
XXIII

pois. Ils veulent fuir par la rue qui est à gauche ; mais le passage leur en est en Martin, derrière la grille.
core fermé par le Cadi, qui arrive avec tous les Janissaires, dont deux portent de
gros flambeaux. Alors Henriette et Jérôme, dans la plus grande consternation, Eh bien, j'accorde mon consentement.
viennent s'appuyer contre le puits ; Madelon près d'eux, rêve un moment, puis court
vers le consul de France.) Gripon, sur la fenêtre.
Je donne aussi le mien. C'est tout ce que je puis donner.
Le Consul de France, au jeune homme.
( Il entre par la droite, précédé par son secrétaire, et tient par la main un jeune Le Consul, aux Avares.
François.) Et vous y joindrez l'un et l'autre dix mille ducats. Votre grâce est
Comment! vous prêter de l'argent à deux pour cent par heure? à ce prix.
Et c'est un François qui fait cette usure abominable!
Venez, venez. Gripon, faisant un saut sur sa fenêtre.
[Il s'avance vers' la porte de Gripon.i Dix mille ducats!
Madelon, à part. Martin, frappant contre la grille.
C'est le Consul de France; il faut aller nous mettre sous sa protection. Dix mille ducats! Non, non. Qu'on me pende.
( Elle court au Consul, l'arrête, et lui parle bas. On voit par ses gestes qu'elle
l'instruit de l'amour de Jérôme et de Henriette, et de la tyrannie des deux avares Gripon, frappant du pied.
qu'elle lui montre.) Qu'on nie pende! qu'on me pende! Je ne les donnerai plus.
Ali. Henriette, se mettant à genoux devant la fenêtre sur laquelle est Gripon , et
(/( entre par la gauche arec le Cadi, qui est suivi des Janissaires dont deux portent tendant les mains vers lui.
des flambeaux.) Mon cher oncle, je vous le demande à genoux. Laissez-vous toucher.
Oui, Monsieur le Cadi, le diable est sorti de ce puits. Nous l'avons vu.
Jérome, se mettant à genoux, les mains jointes, devant la grille derrière laquelle
Le Cadi, s'arrétant dans le fond. est Martin.
Mais, en effet, voici bien du monde! Quelle est donc la cause? . . . Hélas! je vous en conjure, ayez pitié de moi! ayez pitié de vous.
Alt! ah! l'aventure est plaisante. Ne vous exposez pas . . .
[Il regarde Martin dans le caveau, Gripon sur la fenêtre, et demeure dans la plus Martin et Gripon, ensemble.
grande surprise.)
Non, non. J'aime mieux être pendu.
Jérome, prenant Henriette par la main.
Viens, ma chère Henriette; allons implorer l'assistance du Cadi. Le Cadi.
Nous ne trouverons jamais de Turc qui soit pour nous plus turc que Eh bien, soit. Avancez, Janissaires; qu'on les . . .
nos oncles. (Les Janissaires s'approchent, au signe que leur fait le Cadi, et les deux Avares
[Ils vont au Cadi, - et implorent ses bontés. Mais on n'entend pas ce qu'ils disent, paroissent effrayés.)
parce qu'alors Martin et Gripon commencent à crier, et à demander grâce.)
Martin.
Gripon, sur la fenêtre. De grâce pourtant, encore un moment.
Grâce, Monsieur le Cadi, faites-moi grâce. Ne croyez pas ce qu'ils
vous disent. Ce sont des Coquins; ils m'ont volé. Faites-les arrêter. Gripon.
Grâce, faites-moi grâce. (Aux Janissaires.) [A Martin.)
Arrêtez; je vais ... Eh bien, compère; nous laisserons- nous
Martin, derrière ta grille, et en même temps que Gripon. pendre? Conseille-moi.
Grâce, Monsieur le Consul. Monsieur le Cadi, faites-moi grâce!
Martin.
Faites arrêter mon pendard de neveu. Moi je ne suis pas coupable; je
n'ai rien pris, je n'ai rien trouvé. Grâce. Hélas! j'en serois bien tenté . . . Mais . . . mais . . . Conseille-
moi toi-même. Que ferons-nous?
Le Cadi, paroissanl écouter Jérôme et Henriette avec intérêt.
Henriette et Jérome, toujours à genoux.
Paix donc, vous autres. Quel tapage! Paix! paix!
Mou cher oncle, de grâce, consentez . . .
Le Consul, à Madelon, après avoir parlé bas à son secrétaire, qui va écrire sur Gripon, sur la fenêtre.
le puits.
Il suffit, je viens de donner mes ordres à mon secrétaire. Allons, puisqu'il le faut, cédons à la nécessité.
(Au jeune homme qui est venu avec lui.)
Martin.
Pour vous, Monsieur, laissez-moi les deux cents ducats que vous avoil
prêtés cet usurier. C'est moi qui me charge de les lui rendre. Oui. Signons . . . Mais, dix mille ducats!
(Le jeune homme donne une bourse au consul, et s'en va. Cependant le secrétaire (Jérôme et Henriette se lèvent avec joie et s'et>}brassent.)
du consul est allé poser sa bougie sur le bord du puits, a tiré de sa poche du papier
et une écritoire, et écrit le contrat de Jérôme et de Henriette.) Gripon, sur sa fenêtre, s'arrachant ses cheveux. t
Ah, Dieu! dix mille ducats! C'est mourir dix mille fois.
Martin et Gripon, recommençant à crier.
Grâce, Monsieur le Cadi! faites-nous grâce. Le Consul, à son secrétaire qui lui apporte le contrat.
(Montrant Martin.)
Le Cadi, aux avares. Allez les faire signer tous deux. Commencez par celui-ci.
Taisez-vous, misérables, je fais tout. (Le secrétaire va à Martin: il lui porte le contrat et la plume; Madelon l'éclairé,
(/( s'avance vers le Consul. et Martin signe à travers la grille.)
Monsieur le Consul, vous voyez ces deux brigands, qui se sont sans
Martin, en signant.
doute pris eux-mêmes, en voulant voler cette maison et ce tombeau.
Mais ils sont François; et, par égard pour votre Nation, par respect pour Hélas! mon pauvre argent!
leur maitre, je veux bien ne les pas faire empaler sur le champ. On vous
a instruit de ce que désirent ces deux amants. . Le Consul.
Bon. Qu'il sorte. Janissaires, levez cette grille; et vous, portez à
Le Consul. présent le contrat à Gripon.
Oui, Monsieur le Cadi, et voilà mon secrétaire qui dresse déjà leur (Le secrétaire relève l'échelle, la place vis-à-iis la fenêtre sur laquelle est Gripon,
monte et le fait signer. Jérôme ayant pris la bougie des mains de Madelon, monte
contrat de mariage. après le secrétaire pour éclairer Gripon, qui signe en se désespérant.)
XXIV

Ali. TOUS ENSEMBLE.


[ t andis qu'on va faire signer Gripon, il ramasse près du puits le manteau et le CHŒUR.
bonnet de Muphti, et plein d'étonnement, les montre à ses camarades.)
Mort de Mahomet ! regardez, vous autres. Nous avons tous eu peur Henriette. | Des dangers qu'on court à Cythère.
comme des sots. Madelon, \ f soyez
Jéhome et | Jamais ne ï étourdis.
GRIPON, descendant de la fenêtre, après avoir signé. , , { soyons
les Janiss.
J'aurois tout aussi bien fait de me laisser pendre : car je crois que
je n'y survivrai pas. Les deux \
Avares. \ Jamais ils ne sont étourdis.
Madelon, après avoir encore parlé bas au Consul, et venant à Jérôme et à Henri
ette, avec un transport de joie, en les voyant signer leur contrat. Henriette. 1 Dès longtemps nous ne voyons guère,
Vous voilà heureux mes enfants. Dix mille ducats! Et nous gar Madelon. I f vous ]| , . ...
Jérome et { Qu'Amour]! >\ lais
la,sse au fond du Pu,ls.
derons encore tout ceci. l nous |
[Elle montre le panier qu'elle tient à son bras.} les Janiss.
Monsieur le Consul vient de me le dire. Vive la joie, divertissons- Les deux
nous des Avares. Avares j Qu'Amour les laisse au fond du puits.

FIN.
LES

DEUX AVA R E S,

COMÉDIE

en deux Actes en Prose,

Mêlée d'ariettes;

Représentée pour la premiere et la seconde fois à Fontainebleau,

devant SA MAJESTÉ le 27 Octobre et le 7 Nove7nbre 1770;

Et pour la première fois,

à la Comédie Italienne, le 6 décembre de la même année.

Par M. DE FALBAIRE.

La musique est de M. G RÉTRI.

A PARIS

Chez DELALAIN, libraire, rue et à côté de la COMÉDIE FRANÇOISE.

M. DCC. LXX.

AVEC APPROBATION ET PRIVILÈGE DU ROI.


PRÉFACE.

Les deux, Avares sont un véritable opéra bouffon. Je n'ai pas prétendu faire autre

chose : et je leur aurois même donné ce nom, si, chez nous, le Misantrope et Pourceaugnac

ne portoient également le titre de comédie. Après cette déclaration, je me crois dispensé

de répondre à toutes les critiques de ceux qui ont la bonté de disserter sérieusement

sur une bagatelle, que je ne crois digne, ni de l'honneur d'être attaquée, ni de la peine

d'être défendue. Si cette pièce ne ressemble à aucune autre, si l'on y trouve du mouve

ment, des situations, quelques tableaux plaisants, qu'elle ait donné lieu à de la charmante

musique, et que l'on y rie, j'ai rempli l'objet que je me suis proposé en l'écrivant.

G. XVI. i
A MADAME

LA DUCHESSE

DE VILLEROI.

Madame,

Les bontés, dont vous avez honoré mon premier ouvrage, vous donnaient toute sorte de

droits sur le second; et si f ose vous faire hommage des deux Avares, c'est afin de publier

les obligations que vous a eues mon Honnête Criminel. Cette, pièce a d'abord paru sur votre

théâtre, d'où elle a passé heureusement sur les théâtres publics d' Allemagne, d'Italie, et de

plusieurs provinces de France. Vous vous êtes vivement intéressée enfaveur de l' homme vertueux

qui en est le héros; et j'ai eu la satisfaction de n'avoir point excité pour lui une admiration

stérile. J'ai fait connaître ses malheurs; vous les avez terminés. J'ai célébré son dévouement

généreux; vous lui en avez obtenu la récompense. Aussi, MADAME, vous doit-il beaucoup

plus qu'à moi.

La reconnoissance vient de Fappeler à Paris. Pourquoi faut-il que ce soit dans un

temps où l'amitié vous en tient éloignée? Je ne puis, MADAME, vous exprimer la joie que

/éprouvai hier, en embrassant M. Fâbre. Jugez du plaisir que vous auriez ressenti vous-

même à sa vue. C'eût été le juste salaire de la protection généreuse que vous lui avez accordée:

et le ciel n'a point attaché de prix plus doux, aux actions d'humanité et de bienfaisance.

On aime toujours ceux qu'on combla de bienfaits,

Et l'on se plait à voir les heureux qu'on a faits.

Je suis, avec un profond respect, MADAME,

Votre très-humble et très-obéissant serviteur,

Fenouillot De Falbaire.

A Paris, le 10 Décembre 1770.


LES DEUX AVARES,

COMÉDIE.

NOMS DES ACTEURS.


MADELON, SERVANTE DE GRIPON . . M™ Bérard.
MARTIN / \ M. Caillot. ALI, PREMIER JANISSAIRE M. Nainville.
HENRIETTE, NIÈCE DE GRIPON Mme La Ruette. MUSTAPHA, SECOND JANISSAIRE M. Touvoix.
JÉROSME, NEVEU DE MARTIN M. Clerval. OSMAN, ET SEPT AUTRES JANISSAIRES.
La scène est à Smyrne, dans une place publique.

DESCRIPTION DU LIEU DE LA SCÈNE.


Le théâtre représente une place publique. étage. Cette maison est suivie de plusieurs autres qui forment en
La maison de Gripon est à droite, sur le devant. Elle a une semble tout le côté gauche de la scène.
petite porte donnant sur la place, et une fenêtre au-dessus de la porte. Le fond présente la mer dans Féloignement, avec une grille qui
Pi-ès de cette maison, s'élève une pyramide quarrée, qui avance ferme le port, et joint, du côté droit, une maison dont le premier étage
un peu sur la scène, et présente obliquement sa face à la vue des a une grande fenêtre très enfoncée.
spectateurs. Elle tient à la maison de Gripon par un mur de Jardin, Sur le devant du théâtre, à gauche, près de la maison de Martin,
derrière lequel on apperçoit le sommet de quelques arbres; et de Poutre est un puits élevé de deux pieds et demi hors de terre, et surmonté de
côté, elle touche à d'autres édifices qui s'étendent jusqu'à la rue trois barres de fer qui se joignent en cintre, et soutiennent une poulie.
du fond. Il n'y a que deux rues qui aboutissent à la place, l'une à droite,
A gauche, et vis-à-vis la maison de Gripon l'on voit le derrière et l'autre à gauche dans le fond; et l'on voit, à l'entrée de chaque rue,
de la maison de Martin, avec deux fenêtres ; tune garnie de barreaux une des nouvelles lanternes à réverbère, qui répandent une grande
de fer, au rez-de-chaussée; et l'autre, sans barreaux, au premier clarté sur la scène.

ACTE PREMIER.
SCÈNE PREMIÈRE. Henriette n'ose y paraitre.
Jbrosme à la fenêtre du premier étage de la maison de Martin: puis Ah! Gripon, son oncle Gripon
Henriette et Madblon se mettant à la fenêtre de la maison de Gripon. Est sans doute dans la maison.
Écoutons . . . non . .. voyons encor . . .
JÉRÔME, ouvrant sa fenêtre et toussant plusieurs fois- Essayons de chanter plus fort.
Hem! Hem! hem! . . . Elle ne m'entend pas, Chantons. (Il recommence à chanter plus fort.)
ARIETTE. Du rossignol pendant la nuit,
Du rossignol, pendant la nuit, La voix réjouit sa compagne.
La voix réjouit sa compagne:
L'amour que la gêne accompagne, Henriette se mettant à la fenêtre avec Madelon, et chantant d'une voix plus basse.
A parler dans l'ombre est réduit. L'amour que la gène accompagne
Met l'absence et l'ombre à profit.
RÉCITATIF.
Écoutons ... Je n'entends rien . . . Non. Jérôme.
Elle n'ouvre point sa fenêtre. Henriette, il n'y est donc pas?
XXXII

Henriette. Un ciel tout d'argent


Non, Jérôme. Et le vôtre"? M'auroient plus aisément
Fait croire à l'alcoran.
Jérôme.
Non plus. II vient de sortir. Descendons dans la place. Sans cesse auprès de mon trésor, etc.
Madelon. Jérôme, entrouvrant sa fenêtre et la refermant tout de suite.
Chut. Chut. Voici quelqu'un, Monsieur Jérôme, c'est votre Le bourreau! Il ne s'en ira pas!
oncle Martin. Martin, examinant la pyramide.
JÉRÔME, refermant la fenêtre. Cela ne sera pas trop aisé à démolir. Il faudroit que quel
Retirons-nous: laissons-le passer. qu'un m'aidât . . . Gripon . . . oui. C'est précisément le compagnon
qu'il me faut . . . C'est bien dit, Martin . . . Mais ... il voudra par
Madelon. tager . . . N'importe. 11 faut sacrifier une moitié pour avoir l'autre.
Paix. Le voici. Bon. Le voici qui sort tout à propos.
(Elle ne ferme sa fenêtre qu'à moitié ; et elle y reste avec Henriette, pour quand
Martin s'en ira.!
SCÈNE V.
SCÈNE n. Martin et Gripon, dans la place, Jérôme et Madelon, pa7oissant
de temps en temps à leur fenêtre.
Martin, dans la place; Henriette et Madelon, regardant tour-à-tour Gripon, refermant sa porte, et remettant son paquet de clefs dans sa poche.
à leur fenêtre qui n'est qu'entrouverte.
En allant courir après le bien des autres, il ne faut pas oublier
Martin, arrivant par la gauche. de mettre le sien à couvert. Allons vite.
Le diable emporte les nouvelles lanternes, et ceux qui les ont
apportées de Paris à Smyrne! ... Je ne quittai autrefois la France Martin.
que pour pouvoir m'enrichir plus paisiblement chez les Turcs . . . Hola! compère Gripon. Un mot.
Il semble que la police diabolique de ce pays-là me poursuive dans Gripon.
celui-ci . . . On voit clair comme en plein midi. 11 vaudrait pres-
qu'autant qu'il n'y eût pas de nuit ... ce sont d'ailleurs les janis Bonsoir. Je ne puis m'arrèter.
saires qui font à présent la garde. Tout cela est embarrassant . . . Martin, le retenant.
Par bonheur, il est déjà tard, et ce quartier-ci n'est pas fréquenté. Un moment. Quelle affaire si pressée? . . .
J'espère que je pourrai faire mon coup . . . Ouais! qu'est-ce qui
vient là? Gripon.
Un jeune négociant, le fils de ce François qui vient de mourir
SCÈNE m. ... Il joue avec des marchands anglois. Il a tout perdu; il est
sur le champ de bataille. Je lui porte du secours, deux cents ducats.
Martin, Gripon, dans la place: Henriette et Madelon, ù la fenêtre.
Madelon, appercevant Gripon. Martin.
Voici l'autre; voici Gripon. Allons, Mademoiselle, vite à l'ouvrage. Et a quel intérêt?
(Elle se retirent toutes deux, et ferment tout-à-fait leur fenêtre.) Gripon.
GlllPON entrant par la droite, venant rapidement à sa maison, tirant un gros Ah! une misère: à deux pour cent!
paquet de clefs, et ouvrant sa porte.j
Martin.
Quel bonheur, pour moi, que ce jeune homme perde tant, et
qu'il ait si besoin d'argent! Certainement cette perte-là va me porter Vous êtes donc fou? à deux pour cent!
un grand profit. (Il entre chez lui.: Gripon. «
Oui; mais . . . c'est par heure
SCÈNE IV.
Madelon, entr'ouvrant sa fenêtre, et la refermant aussitôt.
Martin, dans la place ; puis Jêrosme paroissant à la fenêtre. Bon! Ne voilà-t-il pas que l'autre l'a arrêté!
Martin. Martin.
Voila le compère Gripon, qui rentre chez lui bien tard! . . Compère: j'ai à vous proposer quelque chose qui vaut bien
Reconnoissons d'abord les lieux . . . C'est donc là dessous, c'est dans mieux . . . C'est sous cette pyramide, dans un caveau, qu'on a
cette pyramide, qu'on l'a enterré avec son or, ses diamants! . . . enterré hier le Muphti.
0 Martin, Martin, quel coup pour toi! Je vais enfin être assez riche,
et je n'iiurai plus besoin de prêter de l'argent. Cfla donne trop Gripon.
d'inquiétudes. Eh bien! Dieu puisse avoir son âme!
ARIETTE. Martin.
Sans cesse auprès de mon trésor, Et nous, son argent: car vous soaurez qu'à Smyrne on enterre
Je veux toujours dans ma cassette, les Muphtis avec tout ce qu'ils ont de précieux.
Toujours, toujours garder mon or. Gripon.
Je le garderai
Je le compterai Passe au moins pour cela. On n'a pas tant de regret de
Je l'admirerai mourir.
Je le baiserai; Martin.
D'une félicité parfaite Assurément, cela console.
Enfin je jouirai.
Mahomet, en son paradis. Gripon.
Pour ses Turcs met des houris. Vous dites donc qu'on l'a mis dans ce tombeau avec toutes
II ne sera pas mon prophète. ses richesses? Oh! le bon coup à faire!
De beaux sequins valent bien mieux JÉRÔME, entr'auvrant sa fenêtre, puis la refermant.
Qu'un joli pied, que de beaux yeux. Je crois qu'ils coucheront là.
Il ne sera pas mon prophète.
Des sequins bien sonnants Martin.
Des ducats trébuchants. Cependant, compère, j'ai quelques scrupules.
xxxiil

DUO. Voyez une chatte,


La patte en l'air et l'œil ardent,
Prendre ainsi cet or, ces bijoux!
Guetter la souris qui gratte.
Gripon. Elle la guette doucement;
De moitié serons-nous ensemble? Elle la guette
Doucement, tout doucement;
Martin. Et, pour croquer la pauvre bête,
N'est-ce pas pécher, croyez-vous? D'avance elle aiguise ses dents.
Ainsi les parents
Gripon. Ne guettent que le moment
Si c'est pécher? De sauter sur notre argent.
Martin. Nièces, neveux, race haïssable,
Que vous en semble? Cousins, parents, allez au diable
En conscience pouvons-nous 0 les maudites gens !
Prendre ainsi cet or, ces bijoux ! Au diable soient tous les parents!
Gripon.
Gripon.
Vous avez raison; et il faut agir en conséquence.
Prendre ainsi cet or, ces bijoux.
Martin.
Martin. Ne nous arrêtons pas davantage. Venez chez moi, chercher les
De moitié nous serons ensemble. instruments dont nous avons besoin.
Gripon. Gripon.
N'est-ce pas pécher, croyez-vous? Allez toujours devant. Une affaire ne doit pas empêcher l'autre.
Je vais porter mon argent au jeune homme. Ce n'est qu'à deux pas.
Martin. Je reviendrai tout de suite.
De moitié nous serons ensemble. (Ils sortent tous (leu r, Martin par la gauche, et Gripon par la droite <
ENSEMBLE.
De moitié nous serons ensemble.
Gripon. SCÈNE VI.
Vraiment si c'était un Chrétien . . . Jerosme, Henriette, Madelon.
Martin. (Dès que les deux avares sont sortis, Henriette se met à sa fenêtre avec Madelon ;
puis elles s'e« retirent toutes deux en donnant des signes de joie, et descendent
Un Chrétien, compère? Fort bien! dans la place. Pendant ce temps-là , Jérôme ôte deux barreaux de la fenêtre qui
Gripon. est au rez-de-chaussée de la maison de Martin; il saute dans la rue, et court vers
Henriette qui sort de Vautre côté. Madelon la suit, va au fond du théâtre , pour
Un Chrétien! voir si les Avares sont bien éloignés : et elle ne s'approche de deux amants qu'à la
fin de leur duo.)
Martin.
Fort bien! Mais un Turc! DUO.
Jérôme et Henriette.
Gripon. Un Turc!
Les voilà partis:
Martin. Un Muphti! Nos vœux sont remplis
Gripon. Ah! quelle félicité!
Nous sommes en liberté.
Un Muphti!
Martin. Henriette.
Qui du vin étoit l'ennemi . . . Cher Jérôme!
Jérôme.
ENSEMBLE.
Chère Henriette!
Prenons, prenons tout ce qu'il a ;
Il n'est point de mal à cela. ENSEMBLE.
JÉRÔME , se montrant à la fenêtre, et la refermant rite. Ah! que mon àme est satisfaite!
La peste soit de l'homme! je crois qu'il m'a vu. Je te voi;
Je suis donc auprès de toi!
Gripon.
Henriette.
Ne viens-je pas d'appercevoir quelqu'un à cette fenêtre?
Combien, hélas! ma tendresse
Martin. Desiroit ce doux moment!
C'est peut-être mon neveu qui la fermoit avant de se coucher. Jérôme.
Au reste, j'en serai bientôt débarrassé tout^à-fait. Je travaille à le
faire enfermer. Contre mon sein je te presse,
Quel bonheur pour ton amant!
Gripon. Vois mes transports.
Tant mieux. Il est amoureux de ma nièce. Nous devons,
tous deux, empêcher que cela n'ait des suites. Ils ne seraient pas Henriette.
plutôt mariés, qu'ils nous demanderoient compte de leur bien. Je les partage.
Martin. Jérôme.
Sans doute, et qu'ils voudroient avoir le nôtre; car voilà comme Ta voix m'enflamme.
ils sont tous.
Henriette.
ARIETTE.
Amour m'engage.
Nièces, neveux, race haïssable,
Cousins, parents, allez au diable. ENSEMBLE.
0 les maudites gens ! Je vis pour toi, je suis ton bien:
Au diable soient tous les parents! Mon cœur vole au-devant du tien.
XX XIV

Henriette, montrant sa porte ouverte et riant. ARIETTE.


Mon oncle a bien fermé la porte ! Plus de dépit, plus de tristesse.
Dans sa poche il en tient la clé. Dès que je puis voler vers toi;
JÉRÔME, riant aussi, et montrant les barreaux qu'il a otes. De Gripon je plains la foiblesse,
Et je chante quand je te voi.
Le mien aussi, le mien l'emporte ; Plus de dépit, plus de tristesse,
Et, chez nous, tout est grille. Dès que je puis voler vers toi.
ENSEMBLE. Il se croit riche: ô le pauvre homme!
Vive Martin, vive Gripon, L'or et l'argent font tout son bien.
Pour bien fermer leur maison ! Moi, j'ai le cœur de Jérôme ;
Mon trésor vaut mieux que le sien.
Henriette.
Plus de dépit, etc . . .
Cher Jérôme !
Madelon, revenant avec précipitation.
Jérôme.
Rentrez : rentrez vite. Voici Gripon qui revient.
Belle Henriette!
Henriette.
ENSEMBLE.
Ciel! mon oncle! Je n'en puis plus de frayeur.
Ah! que mon Ame est satisfaite!
(Henriette rentre avec Madelon, et referme la porte après elle.)
Je te voi;
Je suis donc auprès de toi! JÉRÔME, rentrant aussi par sa fenêtre, et remettant ensuite les barreaux qu'it
avoit ôtés.
Henriette. Gripon! Gripon! Ah! le maudit vieillard!
Cher Jérôme !
Jérôme.
Chère Henriette!
SCÈNE VIII.
Henriette.
Ah! que mon Ame est satisfaite! Gripon, puis Madelon; Jérosme à sa fenêtre.
Gripon, entrant par la droite, marchant lentement, la téte baissée, et comp
ENSEMBLE. tant par ses doigts.
Les voilà partis Deux cents ducats, à deux pour cent par heure .... quatre
Nos vœux sont remplis. ducats valent . . . onze, vingt-deux, quarante-quatre . . . Or, ajoutant
Ah! quelle félicité! toujours l'intérêt de l'intérêt . . . (Il tire son barême de sa poche, le feuillette,
Nous sommes en liberté. et le regarde attentivement; c'est, pour la seconde heure . . . quatre-vingt-
Henriette. huit livres . . . dix sept sols . . . sept deniers . . . Pour la troisième
Cependant, s'ils alloient revenir? . . . . . . Pour la ... la ... la . . . pour la vingt-quatrième, c'est d'intérêt
seul treize cent vingt-six livres . . . neuf sols . . . cinq deniers . . .
Madelon. ainsi le second jour, à midi, il me devra déjà quatre mille ... six
Non, non; soyez tranquille, je ferai le guet. C'est moi que re cents . . . cinquante trois livres . . . huit deniers; et qu'il tarde en
garde à présent le soin de votre bonheur. Quand votre mère quitta core deux semaines seulement à me les rendre, son magasin, ses
la France pour venir à Smyrne avec son mari et vos oncles, je l'y vaisseaux, toute la succession du père est A moi ... Oh! oui. C'est
suivis par attachement pour vous. Elle vous a recommandée à moi de fargent bien placé.
en mourant: car vous n'aviez déjà plus de père; et je veux, en dépit (Il remet son barème dans sa poche, en tire son paquet de clefs, ouvre sa porte
des deux Avares, faire réussir un mariage qu'elle-même avoit projeté. et y laisse ses clefs.)
Jérôme. .Madelon, Madelon.
Mais, quand ce moment arrivera-t-il? depuis le temps que Madelon, se mettant à la fenêtre.
nous l'attendons, que tu nous vois dans l'esclavage! Monsieur ?
Madelon. Gripon.
S'il n'étoit question que de vous en délivrer tous deux, il y a Descends-moi ici mon souper.
longtemps que nous serions en France. J'ai écrit à votre tante, et Madelon.
elle est prête à vous recevoir. Est-ce votre souper de tous les jours?
Jérôme. Gripon.
Eh bien, que n'allons-nous? pourquoi différer? Oui. Apporte aussi ce petit reste de vin de Chypre.
Madelon, à Jérôme. (Madelon se relire de la fenêtre et Gripon se promène dans la place.)
Pourquoi? Et ne nous faut-il pas de l'argent ? Laisserai-je tout J'ai déjà fait une assez bonne affaire pour ne pas m'épargner
le bien d'Henriette, tous les effets de sa mère, entre les mains de une goutte de vin.
Gripon? Comment pourrions-nous l'en retirer ensuite? Non, mes Jérôme, ouvrant doucement sa fenêtre.
enfants, il ne faut partir d'ici qu'avec armes et bagages. J'épie l'in
stant favorable; il viendra peut-être; il viendra, et comptez sur Qu'est-ce qu'il marmotte là? Écoutons.
moi: je saurai ne pas le laisser échapper. Ghipon, se promenant sous la fenêtre de Jérôme.
( Elle retourne au fond du théâtre. On a raison de dire qu'un bonheur ne va jamais seul. Je vais
Henriette. faire encore un bon coup avec le compère Martin ... Et lui: lui; il
Ah! ma bonne! . . . Ah, mon cher Jérôme! . . . qu'ils jouissent va avoir aussi deux aventures heureuses : enlever ce trésor, et faire
de notre bien; mais qu'ils nous laissent du moins la jouissance de enfermer son neveu.
notre cœur. Jérôme, tressaillant à la fenêtre.
Jérôme. Comment! me faire enfermer?
Tour à tour, la douleur et la colère me transportent. Je gémis Gripon.
de la contrainte où nous sommes; je maudis leur avarice. Oui, je Tout à la fois un trésor de plus, et un neveu de moins ... ce
les hais, je les déteste. Et toi, ma chère Henriette. sont deux trésors que cela.
Henriette. Jérôme, se retirant de la fenêtre.
Moi? M'enfermer! Ah! nous verrons! J'y mettrai bon ordre.
XXXV

Madelon, apportant un morceau de pain, une bouteille et une tasse- DUO.


Tenez, Monsieur. Henriette et Jérôme.
(Elle lui donne le morceau de pain et la tasse.) La douce espérance
Gripon, mangeant son pain, et faisant remplir sa tasse. Nous offre un destin enchanteur.
Que fait Henriette? Nous allons en France
Madelon. Jouir du vrai bonheur.
Elle vous attendait. Nous n'avons pas encore soupé. Henriette.
Gripon. Oui l'amour nous appelle.
Eh bien, allez vous coucher. (H boit.) Jérôme.
(A part.) Pour nous que d'heureux jours !
L'aubaine sera bonne. Un Muphti!
Henriette.
Madelo.v. Me seras-tu fidèle ?
Vous ne rentrez donc pas encore ?
Jérôme.
GRIPON. Je t'aimerai toujours.
Non . . . (A part, en se promenant.) Ce n'est pas un gueux qu'un
Muphti. ENSEMBLE.
Oui, l'amour nous appelle.
Madelon.
Faudra-t-il vous attendre, ou laisserai-je la lampe allumée? Henriette.
Suivons sa voix.
GlUPON, se faisant verser à boire.
Non; soufflez-la. Je ne rentrerai pas cette nuit. Jérôme.
(A part.) Ses douces loix.
Le trésor d'un Muphti! cela doit être considérable. Henriette.
fil boit, et tend de nouveau sa tasse.) Que notre ardeur.
MaDELON, le regardant sans verser.
Jérôme.
Mais, Monsieur . . . c'est du vin aujourd'hui. Que mon bonheur.
Gripon. ENSEMBLE.
Ah ! je n'y songeois pas . . . (A part.) Nous trouverons des richesses . . . A chaque instant se renouvelle.
(H rend sa tasse et le reste de son pain à Madelon.)
Serrez cela pour demain. Henriette.
(A part.) Mais écoutons, ne vient-on pas?
Je crois déjà me voir au milieu de ces monceaux d'or, de ces J'entends quelqu'un là bas.
tas de diamants, de bijoux. Ah! courons, courons vite. Jérôme.
( /( sort précipitamment par la gauche, et oublie ses clefs à la porte.) Approchons-nous, je verrai bien.
Calme-toi, ce n'est rien.
SCÈNE VIII. Bientôt un doux asyle
Madelon, seule. T'assure un sort tranquille.
Quoi! le voilà parti; et il a oublié! . . . Non, par ma foi, je ne Henriette.
me trompe pas . . . La douce espérance
I Elle court à la porte, pose en dedans ce qu'elle tient, puis prend lepaquet de clefs.) Vous offre un destin enchanteur.
Monsieur Jérôme! Mademoiselle Henriette ! ENSEMBLE.
(Il se mettent tous deux à la fenêtre, puis s'en retirent pour descendre.)
Nous allons en France
Revenez, Descendez vite. Jouir du vrai bonheur.
(Elle examine les clefs.)
Il faut qu'il lui trotte dans la cervelle quelque idée bien lu
SCÈNE XI.
crative, pour lui avoir donné une telle distraction. Voilà la clef
de sa chambre . . . celle-ci, c'est la clef de la porte de fer de son Henriette, Jérosme, Madelon.
petit cabinet. Cette autre m'a bien-la mine . . . Oui, je la reconnois. (Madelon entre, portant d'une main un panier à anse, à moitié rempli de différents
effets, et tenant de l'autre main son tablier , dans lequel sont encore plusieurs
cartons, des bourses, un écrin, etc.)
SCÈNE IX.
Madelon.
Madelon, Henriette, Jérosme. Je les ai trouvés, je les ai trouvés. Allons, mes enfants, ré
Madelon. jouissez-vous, sauvons-nous.
Arrivez, mes enfants; arrivez: Bonne nouvelle. Je crois que Henriette.
nous touchons au moment désiré. Gripon vient d'oublier ses clefs Mais, n'y a-t-il rien là qui soit à mon oncle? Souviens-toi que
à la porte: je les tiens, les voilà, voilà celle de l'armoire où sont tous je ne veux pas . . .
les bijoux de votre mère. J'y cours. Votre oncle a dit qu'il res-
teroit toute la nuit dehors, mais il ne faut pas s'y fier. Pour plus Madelon.
de sûreté, restez là, mes enfants. Faites bien le guet. Je rentre, N'ayez point d'inquiétude: c'est votre bien. Tous ces effets
et je ne reviendrai pas les mains vides. (Elle rentre.) vous appartiennent . . . Ah! j'ai encore oublié . . . Tenez, prenez ce
panier ; gardez bien tout cela. Je suis à vous dans l'instant.
SCÈNE X. (Elle rentre.)
Henriette, Jérosme. SCÈNE XII.
Jérôme. Jérôsme, Henriette.
Ah! ma chère Henriette, ma chère amie ... il étoit temps . . • Henriette.
Sais-tu que mon oncle a le projet de me faire enfermer ... Je ne Ah! que de richesses! . . . Viens t'asseoir ici, arrangeons tout.
suis pourtant pas fou, à moins que ce ne soit d'amour pour toi . . . Dépêchons-nous.
Mais il sera bien habile s'il m'attrappe . . . Enfin, tout va changer. (Ils vont tous deux s'asseoir sur le bord du puits, posent le panier entre eux, et
'Nous allons donc partir. arrangent dedans tous les effets qu'Henriette a encore dans son tablier.)
G. XVI. 8
XXXVI

Jérôme. Jérôme.
Il faut d'abord mettre ce grand carton au fond du panier. Mais il n'y a point de corde.
Tiens, de ce côté-là. Madelon.
Henriette, entrouvrant le carton. Courons chercher la corde et le seau qui sont au puits de notre
Laisse-moi voir d'abord ce que c'est. Des dentelles! maison. Aussi bien voici l'heure du guet; je crois qu'il va passer.
Rentrons.
Jérôme.
Mets ce petit coffre dans le coin. Voilà la place de l'écrin. Jérôme.
Oui, je vous promets que rien ne sera perdu. Je vais venir
Henriette, ouvrant l'écrin. retirer toutes ces richesses, et nous nous sauverons en Franee.
Ah, Jérôme! les beaux diamants! Regarde ces bracelets, ces (Ils rentrent tous dans la maison de Gripon.)
boucles d'oreilles.
Jérôme.
SCÈNE XIV.
Combien j'aurai de joie à t'en voir parée! Mais, hàtons-nous.
Allons, recouvre à présent le panier. Martin, portant deux marteaux et une lanterne.
( Il s'arrête à l'entrée de la rue qui est à gauche, puis se retourne, en faisant signe
Henriette. à Gripon qui le suit, de ne pas avancer.)
Voilà qui est fait. Tout est attaché, bien enveloppé. N'avancez pas, compère. Paix. J'entends. Je vois le guet qui
(Henriette et Jérôme restent quelques moments à contempler, en silence et avec com vient par l'autre rue. Retournons sur nos pas. Il est encore de trop
plaisance, le panier qu'ils tiennent chacun d'une main.) bonne heure. Il faut attendre que la nuit soit plus avancée.
Jérôme, fixant Henriette.
Que je te trouve belle! . . . M'aimes-tu autant que je t'aime?
SCÈNE XV.
Henriette, regardant tendrement Jérôme.
Ali, Mustapha, Osman, et sept autres Janissaires.
Tu n'as pas besoin que je te réponde. (Ils entrent tous par la droite, précédés par Ali, et marchant trois à trois.)
Jérôme. Tocs les Janissaires.
J'ai un plaisir à te regarder! . . . Tiens, quand tes yeux sont
comme cela fixés sur les miens ... si tu savais ce qui se passe Choeur.
dans mon cœur . . . J'éprouve des transports . . . La garde passe. Il est minuit.
(Il se lève avec transport, pour embrasser Henriette.} Qu'on se retire, et plus de bruit.
La garde passe, et la voici.
Ah! ma chère Henriette! embrasse -moi; embrasse -moi; que
Rentrez en diligence,
nous allons être heureux. Obéissez, faites silence;
Henriette , levant le bras pour repousser Jérôme, et lâchant le panier qui tombe C'est la loi du cadi.
dans le puits. Qu'on se retire, et plus de bruit.
Mais, veux-tu bien? . . . Ah, ciel! voilà le panier dans le puits La garde passe. Il est minuit.
Plus de bruit, plus de bruit.
Que tout se taise ici.
SCÈNE XIII. Rentrez chez vous en diligence,
Henriette, Jérôme, Madelon. Obéissez, faites silence.
C'est la loi du cadi.
Jérôme.
Ali, s'arrétant avec sa troupe au milieu du théâtre.
Dans le puits!
Voyez comme tout est tranquille, depuis que ce sont nous qui
Madelon, arrivant en même temps avec un petit carton sous son bras, et deux faisons la garde. Partageons-nous à présent. Osman, je te charge
voiles à la main. de finir la retraite. Traverse le quartier des grecs; passe devant la
Le panier est dans le puits? . . . grande mosquée ; fais le tour du port, et reviens ici par la rue des
Henriette. Juifs. Allez avec lui, vous autres. Nous nous rassemblerons ensuite
Ah, Dieu, quel étourdi! . . . Voyez donc, avec ses folies, ses dans cette môme place, et nous y resterons tous jusqu'au jour.
extravagances . . . voilà toujours . . . Vous, suivez-moi. Retournons sans bruit sur nos pas. L'on m'a dit
qu'il y avait là-bas un cabaret, où, malgré la loi du Prophète, on
Jérôme, à Henriette. vendoit du vin aux Musulmans. Il faut y faire une visite; et, s'il est
Je croyois que tu le tenois . . . c'est dans ma joie . . . dans mon bon, le confisquer à notre profit. Oh! il faut maintenir l'ordre et la
transport . . . police.
Madelon, avec dépit et fureur. (Alors Osman sort par la gauche, à la tète de quatre Janissaires , et Ali avec les
Oui, sa joie, son transport ... ah! les maudites gens, que les autres s'en retourne par la droite.)
amants! Et puis, intéressez-vous pour eux! Nous voilà bien avancés Tous les Janissaires, en s'en allant.
à présent. Comment partir? que faire? que devenir? Ah, que je Chœur.
suis malheureuse! La garde passe. Il est minuit.
Jérôme. Qu'on se retire, et plus de bruit.
Eh bien, quoi? faut-il tant crier? Pourquoi vous désespérer La garde passe et la voici.
toutes deux? Je vais descendre dans le puits. Rentrez en diligence,
Obéissez, faites silence.
Madelon. C'est la loi du cadi.
Assurément, Monsieur l'amoureux, vous y descendrez. Qu'on se retire, et plus de bruit.
Henriette, à Jérôme. La garde passe. Il est minuit.
Y penses-tu? Descendre dans ce puits? Non, je ne le veux pas. Plus de bruit, plus de bruit;
Que tout se taise ici.
Madelon. Rentrez chez vous en diligence:
Et que craignez-vous? Il n'est pas bien profond, il n'y a même Obéissez, faites silence.
plus d'eau depuis quelques jours ; et Gripon ne rentrera que demain. C'est la loi du cadi.
FIN DU PR ER ACTE.
XXXVII

ACTE SECOND.

SCENE PREMIEBE. \ Henriette et Madelon.


Gripon, seul. \ Henriette / Je ne le vois plus, hélas!
(H entre par la gauche, et fait lentement le tour de la place, en examinant s'itne Madelon \ Tant mieux, tant mieux; ne craignez pas.
voit, ni n'entend rien.) MADELON, à Henriette.
Le compère Martin a raison de m'envoyer à la découverte, Mais quel est votre effroi ?
avant de tenter notre entreprise . . . Elle est dangereuse . . . Mais
la nuit est déjà avancée . . . Tout est tranquille ... Le guet a Henriette, à Jérôme.
passé . . . Personne ne viendra plus. Oui: Nous pouvons à présent Ah! prends bien garde à toi.
ouvrir cette pyramide, sans crainte d'être surpris. Retournons cher
cher le compère et tous nos instruments. (Il sort par la gauche.) Jérôme, au fond du puits.
Ne sois plus inquiète,
Ma chère Henriette.
SCENE II. Madelon, à Jérôme en comptant sur ses doigts.
Jéroshe, Henriette, Madelon. Notre panier.
(Jérôme porte la corde du puits, Madelon tient le seau, Henriette les suit; et ils vont Jérôme.
tous vers le puits.)
Bon.
Jérôme.
Oui, notre fuite est certaine. Rien ne peut plus nous arrêter. Madelon.
Un vaisseau met demain à la voile: j'en connois le capitaine, et il Un gros paquet.
nous recevra sur son bord. Jérôme.
Henriette. Bon.
Quel bonheur, cependant, qu'aujourd'hui mon oncle reste toute
la nuit dehors ! Madelon.
Un mantelet.
Jérôme, montant sur le puits, et passant la corde dans la poulie.
Oui, nous serons déjà embarqués, et loin du port avant qu'il Jérôme.
revienne. Ah! qu'avec les richesses que je vais retirer de ce puits, Bon.
nos destins seront doux en France! Madelon.
(Il saule à terre et donne le bout de la corde à Madelon, gui y attache le seau.) Le grand carton.
C'est là, ma chère Henriette, c'est à Paris que les femmes sont Cherchez-le bien.
heureuses. N'est-il pas vrai, Madelon? N'oubliez rien.
Madelon, à Jérôme. Jérôme.
Oui, oui. Voilà qui est attaché. Tout est prêt. J'ai le panier.
Jérôme. Madelon, sautant de joie.
Allons; je vais descendre. Bon.
Henriette. Jérôme.
Mais, au moins, n'y a-t-il pas de danger? J'ai le paquet.
Madelon. Madelon.
Non, vous dis-je. Ce puits est à sec. Il n'y a point d'eau à Bon.
présent. Jérôme.
(Jérôme s'assied sur le bord du puits, met ses pieds dans le seau, et Henriette et Le mantelet.
Madelon prennent la corde pour le descendre.)
Madelon.
Henriette.
Bon.
TRIO.
Tiens la corde, prends bien garde. Jérôme.
Je tremble, cher amant! Le grand carton.
J'ai tout, ma foi.
Jérôme.
Remontez-moi.
L'Amour me prend
Sous sa sauve-garde. Henriette.
Descendez-moi, ne craignez rien. Prends la corde; prends bien garde.
Henriette. Je tremble, cher amant.
Prends la corde; tiens la bien. Jérôme.
TOUS ENSEMBLE. L'Amour me prend
Sous sa sauve-garde.
Henriette [ La tiens-tu bien?
Remontez-moi: ne craignez rien.
Jérôme < Je la tiens bien.
Madelon ( Il la tient bien. Henriette.
Madelon, lâchant la corde. Tiens la corde; tiens-la bien.
Hardiment; de l'assurance. TOUS ENSEMRLE.
Henriette. Henriette I La tiens-tu bien?
Doucement; de la prudence Jérôme < Je la tiens bien.
Te tiens-tu bien? Madelon | Il la tient bien.
Madelon. Madelon, commençant à remonter la corde avec Henriette, pour remonter Jérôme.
Il se tient bien. Hardiment, de l'assurance.
5*
Henriette. Gripon, ramassant un marteau, et frappant de place en place, tandis que Martin
Doucement, de la prudence. met l'oreille contre la pierre.
Te tiens-tu bien? Eh bien? Cela résonne-t-il ? Oui.
Madelon. Martin.
11 se tient bien. Assurément, cela sonne creux. Voici l'entrée. Il faut faire
Henriette, regardant vers la rue qui est à gauche. sauter cette pierre-là.
(Il pose sa lanterne près de la pyramide, et va avec Gripon chercher l'autre mar
Ah! qu'est-ce que je voi? teau et les deux pinces.)
Madelon. Gripon.
Vos oncles, je croi. Il faut pourtant avouer que ces Turcs ont bien de l'esprit,
Henriette et Madelon. d'avoir imaginé de se faire enterrer ainsi avec toutes leurs richesses!
Ce sont eux; je les voi. Martin.
Jérôme. Oui ; cette mode-là vaut mieux que celle de leurs habits, qui
Remontez-moi. sont d'une longueur, qui mangent une étoffe! ... On en feroit
quatre dans un. Aussi je n'ai jamais voulu me vêtir à leur manière.
Henriette.
Gripon.
Ah! Jérôme! quel parti?
Voici nos oncles; les voici. Ni moi non plus. Pour avoir du profit, il faut s'habiller à la
Françoise, et se faire enterrer à la Turque.
Jérôme. (Us se placent aux deux côtés de la pyramide, et frappent alternativement sur les
Remontez-moi : remontez-moi. joints de la grande pierre de face, dont il font tomber le mortier.)
Henriette. Martin et Gripon.
Ils sont tout près. Tais-toi. Tais-toi. DUO.
Madelon, lâchant doucement la corde avec Henriette. Frappons, frappons à grands coups
Quel embarras! Prenons la fuite. Tout sommeille autour de nous.
Henriette. Le mortier tombe à terre.
Ils sont tout près. Sauvons-nous vite. Je vois le joint de la pierre.
Allons, compère; allons, compère:
Henriette et Madelon. Tous les trésors sont à nous.
Henriette j Qn reviendra Tais-toi. Tais-toi.
a Jérôme ( Frappons, frappons à grands coups.
Tout sommeille autour de nous.
Madelon Rentrons, rentrons; je meurs d'effroi.
à Henriette | ' 'J Gripon.
Elles se sauvent, et rentrent dans la maison dont elles ferment la porte après elles. L'ouvrage est en bon train.
Jérôme. Martin.
Remontez-moi. L'ouvrage est en bon train.
Martin, paroissant à l'entrée de la rue à gauche, et se retournant, parce qu'il Gripon.
croit qu'on lui parle. Nous ôterons la pierre.
Hein? Martin et Gripon.
Jérôme. Elle s'ébranle enfin.
Remontez-moi. Gripon.
Courage, compère.
SCENE III. Martin.
Courage, compère.
Mabtin, Gripon, Jérosme dans le puits ; et par intervalles, Henriette
se montrant à la fenêtre, Les Janissaires, sans être vus. Martin et Gripon.
(Martin et Gripon arrivent par la gauche: Martin entre le premier, portant deux Courage, compère.
marteaux avecune lanterne; et Gripon le suit, portant une échelle avec deuxpinces.) Martin.
Gripon, à l'entrée de la rue. Prenez la pince, apportez-la.
Que dites-vous, compère? Gripon, donnant une pince à Martin, gardant Vautre, el la mettant dans le joint
Martin, avançant dans la place. de la pierre.
Moi, je ne dis rien. Je croyois que c'étoit vous qui aviez parlé. Voilà la pince, la voilà.
Elle remue.
Gripon. Martin, enfonçant la pince de son côté.
Non . . . cette échelle pèse en diable; et je suis éreinté. Elle viendra.
(R pose l'échelle contre le mur de la maison qui est dans le fond, vis-a-vis la fe
nêtre; puis vient vers Martin et jette ses deux pinces sur les marteaux, près Martin et Gripon.
du puits.) Elle remue. Elle viendra.
Martin, ayant posé ses marteaux près du puits. Courage, compère.
Ce n'est rien que cela; et, comme on dit, l'argent ne vient pas Courage, compère.
en dormant. Voyons d'abord comment nous nous y prendrons. Martin.
\(Il examine la pyramide avec sa lanterne.) Poussez la pince; enfoncez-la.
Gripon, l'examinant avec lui. Gripon.
C'est une seule pierre qui occupe toute cette face. Il sera Voilà la pince, la voilà
plus aisé . . . Elle remue.
Martin. Martin.
Prenez le marteau, et sondez un peu. Elle viendra.
XXXIX

Martin- et Gripon. Martin.


Soutenez bîeD, elle viendra. C'est, vous dis-je, une bande d'ivrognes; De quoi avez-vous
Gripon, se reculant tant qu'il peut. peur? ... On n'entend plus rien. Les voilà passés; retournons.
La voilà; la voilà. Gripon, revenant avec Martin.
Il est vrai ... La besogne est si avancée! ... Ce seroit grand
Martin. dommage de ne pas achever.
Gare aux jambes. (Ils se remettent à lever la herse.)
Gripon, se sauvant. Martin.
La voilà. Allons, compère; cela va. Elle est assez haute. Il faut mettre
(La pierre tombe avec bruit, et laisse voir l'entrée d'un caveau, fermée par une quelque chose dessous.
herse de fer, contenue dans une coulisse taillée dans la pierre.) Gripon.
Martin et Gripon, s'embrassant sur le devanfdu théâtre. Tenez bien; j'y vais mettre une pince.
Ah! compère! embrassons-nous, (H met une pince debout, dans la coulisse, sous la herse.)
Tout le trésor est à nous. Lâchez à présent. Elle ne tombera pas.
Un trésor! entendez-vous? Martin, lâchant la herse qui se trouve soutenue, et prenant la lanterne pour
Nous l'avons; il est à nous. regarder en dedans du caveau.
Martin, revenant vers Vouverture du caveau. A merveille! Voyons à présent s'il est bien profond ... Ah! il
Ah! ma foi, nous voici bien avancés! encore une grille! n'y aura pas besoin d'échelle : voilà un petit escalier.
Voyons donc. (Il prend la lanterne pour examiner mieux.) Gripon.
Gripon. Tant mieux. Eh bien! descendez. Vous avez la lanterne.
Il faut qu'il y ait bien des richesses dans ce caveau, pour en Martin, lui tendant la lanterne.
avoir fermé l'entrée avec tant de soin. Oh! compère! prenez-la, et descendez vous même.
Martin. Gripon, se reculant.
Nous en viendrons à bout. Voilà une coulisse, c'est une herse; Non, par ma foi! J'ai trop peur.
sûrement elle se lève. Tenez; que j'essaye. Martin.
(Il donne sa lanterne à Gripon, et essaye de lever la herse.)
Ce n'est pas que je sois absolument poltron. Mais pourquoi
Gripon. moi, plutôt que vous?
Eh bien? cela va-t-il? Gripon.
Martin. Pourquoi ? . . . C'est . . . C'est parce que . . .
Non; je ne suis pas assez fort. Venez m'aider. (D'un ton plus ferme.)
( Gripon pose sa lanterne, va aider Martin, et ils commencent en effet à lever tous Voyons pourtant que j'examine si . . .
deux la herse ; mais c'est lentement et avec beaucoup de peine.) (Il prend la lanterne, met un pied dans le caveau: puis l'en retire avec effroi, et se
Gripon. sauve tout tremblant à l'autre côté du théâtre.)
Allons; fort de votre côté. Nous l'aurons. Non; c'est inutile, je ne puis y descendre. Je serois mort
avant d'être au bas de l'escalier.
Martin.
Martin, allant lui prendre la lanterne.
Je la soulève déjà un peu.
Donne, donne-moi cela, poltron que tu es! Je vais y aller, moi.
Gripon. Mais je t'avertis au moins que j'aurai la pins grosse part.
Bon: la voici. Levons tout-à-fait. Gripon.
Choeur des Janissaires. Descendez toujours, compère: nous verrons cela après.
(Ils sont supposés boire aux environs du côté droit; et ils chantent à pleine voix, Martin, entrant dans le caveau.
sans être vus.)
Ah! qu'il est bon! qu'il est divin! Je commence pourtant à trembler aussi . . . Mais toutes les
Vive le vin! vive le vin! richesses que je vais trouver . . . Cette idée me rassure. Descendons.
[H descend.)
(Gripon et Martin laissent tomber la herse déjà levée à moitié et se sauvent avec
frayeur de l'autre côté du théâtre, où ils s'arrêtent pour écouter.) HENRIETTE, ouvrant la fenêtre, et la refermant tout de suite.
Martin. Le pauvre Jérôme! — Ah! les voilà encore.
Sauvons-nous. Voici quelqu'un. GRIPON, sur le bord du caveau.
Gripon, tout tremblant. Eh bien! êtes-vous dans le fond? Avez-vous beaucoup de
Ah! compère! allons-nous en. choses? Jetez-moi ce que vous trouvez.
Martin. Martin, du fond du caveau.
Non: paix. C'est quelque ivrogne qui passe . . . approchons- Je ne vois rien. Voilà seulement un manteau de Turc.
nous pour mieux écouter. [Il jette dehors un manteau grotesque et bizarre.)
(Ils avancent quelques pas, et s'enfuient de nouveau dès que les Janissaires recom Gripon, prenant le manteau et l'examinant.
mencent à chanter.) Que diable me jette-t-il là? Ne voilà-t-il pas une belle guenille!
Choeur des Janissaires. (Il s'approche du trou.)
Ah! qu'il est bon! qu'il est divin! L'or, les diamants, voilà ce qu'il faut prendre.
Vive le vin! vive le vin! Martin, jetant un bonnet de Muphti.
Gripon. Tenez; voilà encore un bonnet de Muphti.
Sauvons-nous, croyez-moi. Nous serons pris. GRIPON, prenant le bonnet.
Ali, sans être vu. Muphti toi-même! Mais voyez un peu quel trésor!
Compagnons, voici bientôt l'heure de recommencer notre ronde. (Il jette le bonnet avec colère, se rapproche du trou, et crie de toute sa force.!
Allons, plus que cette bouteille, et nous emporterons les autres. Y pensez-vous? Encore une fois, l'or, les bijoux, les diamants!
Gripon. Martin.
N'entendez-vous pas ? Il n'y en a point. Il n'y a plus rien. !
XL

Gripon. Martin et Gripon.


C'est que vous voulez tout garder. Ce sont là de vos tours ; et C'est le guet; le voilà.
je me doutois bien . . . Martin.
Martin. Ah! je me desespère!
Mais venez y voir vous-même. Je vous jure, compère . . . C'est le guet, mon compère !
GRIPON, furieux. GRIPON, montrant sa maison.
Tais-toi, vilain fripon. Moi, je ne le crains guère.
Non, non, maître fripon.
Martin.
Comment! maudit usurier ! Martin.
Mon cher Monsieur Gripon!
Gripon.
Il te convient bien, malheureux renégat! Tu n'en est pas Les Janissaires, sans être vus.
quitte; et je te . . . Qui va là? qui va là?
Martin. Martin.
Je remonte, impertinent maraud; je remonte, et je vais t'as- Compère, ouvrez-moi donc!
so armer. Les Janissaires, sans être vus.
(On commence à voir dans le caveau la lumière de la lanterne, et un moment après Qui va là ? qui va là ?
Martin parott.)
Martin.
GRIPON, tirant la pince qui soutenait la herse et enfermant Martin. Mon cher monsieur Gripon!
Je me moque de toi. Tiens, reste là, chien d'avare, maudit avare !
GRIPON, allant vers sa porte.
crève dans ce caveau.
Non, non, maître fripon.
Martin, arrivant derrière la grille, et se trouvant enfermé. Il n'est plus de compère.
Ah malheureux! je suis enfermé! Veux-tu bien, coquin! . . . Martin.
(Il essaye de lever la herse.) Monsieur Gripon !
Henriette, ouvrant sa fenêtre, puis la refermant. Ouvrez-moi donc, compère !
Ils ne s'en vont pas! . . . Hélas! Jérôme va donc mourir dans ENSEMBLE.
ce puits! Gripon, ) „, ,
' , I Tu n en sortiras
devant sa porte.} - . , pas. .,1 '
Gripon, se promenant à grands pas, d'un air furieux, tandis que Martin fait des I Ouvrez-moi donc, holas !
Martin. |
efforts inutiles pour lever la herse.) Martin, frappant contre sa grille.
Me tromper! me voler ainsi! me faire exposer à être pondu . . . Malheureux! veux-tu bien venir?
et pour ... et pour . . . Cela n'en valoit-il pas bien la peine ?
(Il remue avec son pied le manteau et le bonnet du Muphti, les prend ensuite dans GRIPON, à sa porte, cherchant ses clefs, et ne les trouvant pas.
ses mains, et jette tout dans le puits, en jurant entre ses dents, tandis que se fait Ah ciel! mes clefs! je ne les ai pas! qu'en ai-je fait? Et voici
la ritournelle du duo suivant.) qu'on vient.
DUO. C On entend le bruit que font les Janissaires, et Gripon court avec effroi sur la scène.)
Martin, derrière la grille. Martin, frappant toujours à sa grille.
Mon cher Monsieur Gripon ; Je te jure que je vais crier. Je dirai tout.
Compère, ouvrez moi donc. Gripon, venant à Martin.
Gripon. Garde-t-en bien, compère! Nous serions pendus tous deux.
Non, non, maître fripon: Cache ta lanterne ; cache-toi. Je t'ouvrirai après.
Il n'est plus de compère. Martin.
Martin. Mais au moins tu me promets . . .
Écoutez ma prière, Gripon, regardant vers la rue qui est à droite.
Mon cher Monsieur Gripon ! Oui. Oui. Mais mes clefs! ... On vient. Voilà les Janissaires.
Gripon. Sauvons-nous par l'autre rue.
Non, non, maître fripon. (H court par se sauver par la rue qui est à gauche: mais appercevant encore des
Janissaires, il revient plus effrayé que jamais.)
Martin. En voilà encore. Ils se sont partagés. Je suis pris de tous les
Ouvrez-moi donc, hélas! côtés. Montons vite à cette échelle; c'est ma dernière ressource.
Gripon. Je me tapirai dans l'enfoncement de celte fenêtre. Peut-être ils ne
Non, non, tu n'en sortiras pas. me verront pas.
(Il monte précipitamment à Vechelle, et reste debout sur la fenêtre du fond.)
Martin. (Martin , de son côté , redescend dans le caveau , et s'y cache ; mais Von en voit
Monsieur Gripon. toujours sortir une faible lueur, qui est celle de la lanterne.)
Gripon.
SCÈNE IV.
Maître fripon.
Gripon, sur la fenêtre, Martin, dans le caveau, Jérosme, dans le puits,
ENSEMBLE. Au, Mustapha, Osman et sept autres Janissaires.

Martin.^ (Monsieur Gripon
r ! . , ' (AU, avec Mustapha et trois autres Janissaires , entre par la droite en chantant
\Compere, ouvrez-moi donc! Ils sont tous à moitié ivres , et tiennent chacun deiLr bouteilles. En même temps
Osman avec sa troupe, revenant de faire sa ronde, entre par la gauche, et s'arrête
„ IMaltre fripon! avec surprise, en voyant la joie et l'ivresse de ses camarades : mais dès qu'il leur
R,P0N' \Non, non, tu n'en sortiras pas. a entendu chanter: Vive le vin ! il accourt avec ses Janissaires ; chacun d'eux prend
aux autres une bouteille, et ils boivent à longs traits pendant l'ariette d'Ali.)
Martin. Ali et ses Janissaires.
Ouvrez-moi donc, hélas! Chœur.
Ali, sans être vu. Ah! qu'il est bon! qu'il est divin!
Qui va là? qui va là ? Vive le vin! Vive le vin!
XLI

Au. SCÈNE VI & DERNIERE.


ARIETTE. Jérosme, hors du puits; Gripon, sur la fenêtre; Martin, derrière la
Ma fois, que Mahomet en gronde, grille du caveau; Henriette, Madelon.
De ses menaces je me ris. Jérôme, sautant hors du puits.
A tous les prophètes du monde Voilà des drôles à qui je viens de faire une belle peur.
Je préfère ce vin exquis
L'Alcoran n'est qu'un grimoire: Gripon, tremblant sur sa fenêtre.
Je n'y crois plus, et je veux boire. Ah! je vais tomber de frayeur. Quelle figure!
A la santé des Houris;
A la santé des Muphtis. (Il boit.) Jérôme, allant frapper à la porte de Gripon.
Henriette, Madelon, venez; c'est moi, c'est moi.
Tois les Janissaires, après avoir bu. (Il revient au milieu du théâtre, examine attentivement son panier , et marque sa
Ghoelr. joie en voyant que rien ne s'est perdu.)
Ah! qu'il est bon! qu'il est divin! Madelon, dans sa maison, sans ouvrir la fenêtre.
Vive le vin! Vive le vin! C'est la voix de Jérôme. Mademoiselle, courons vite.
C Ils boivent encore. )
Osman et ses quatre compagnons vont s'asseoir dans le fond du théâtre, auprès de Gripon, sur la fenêtre.
l'échelle, et là ils continuent à boire ensemble. Un des Janissaires de la suite d'Ali se Henriette! Est-ce qu'il la connoit? Mais, tâchons de descendre.
met à genoux, et s'accoude sur le bord du puits : deux autres s'asseyent près de lui,
et Ali reste avec Mustapha au milieu de la scène. Ah, ciel ! l'échelle! l'échelle! ils l'ont fait tomber! et le Cadi va venir.
Au. Henriette, sortant avec précipitation.
Cependant, il me brûle: ce diable de vin m'a mis le feu dans Est-ce donc toi, mon cher Jér ... Ah! Ah! Ah!
le corps. (Appercevant alors Jérôme, qui a encore le bonnet et le manteau de Muphti, elle en
Ml/STAPHA. est effrayée, et s'enfuit en jetant de grands cris.)
Et à moi aussi. Mais voici un puits. Tirons de l'eau : cela nous Madelon, aussi effrayée qu'Henriette, et s'enfuyant avec elle.
désaltérera. Ah! Ah! Ah!
Ali, allant au puits avec Mustapha.
Jérôme, courant après Henriette et Madelon, et les arrêtant comme elles sont prêtes
C'est bien dit. Tiens, Mustapha, la corde est déjà dedans. à rentrer dans la maison.
Tirons ensemble. Arrêtez, arrêtez donc; ne criez pas. De quoi avez-vous peur?
(Ils jettent tous deux les bouteilles qu'ils tenoient encore, prennent la corde et Regardez. C'est Jérôme.
commencent à tirer le seau, tandis que le Janissaire qui est à genoux, les coudes
sur le bord du puits, et le visage en l'air, regarde tourner la poulie.} (Il ôte son bonnet; et Henriette, encore toute effrayée, ainsi que Madelon, le regarde
quelques moments, sans pouvoir parler.)
Mustapha, regardant vers la pyramide.
Mais . . . mais ... ne vois-je pas une lueur sortir de cette Gripon, sur la fenêtre.
pyramide ? Je crois qu'on a fait un trou. Comment! c'est Jérôme!
Ali, tirant lentement la corde avec Mustapha. Martin, reparoissant derrière la grille du caveau.
Cet eau-là pèse en diable. C'est mon neveu! Il pourra m'aider à sortir d'ici.
(Madelon, revenue de son effroi, court prendre le panier que tient Jérôme, et marque
Mustapha, regardant toujours vers la pyramide. sa joie en le regardant.)
Mais regarde donc là-bas. Je vois . . . Henriette, à Jérôme.
Ali. Ah! quelle frayeur tu m'as causée! Comme te voilà fait ! Par
quelle aventure ? de quelle manière es-tu sorti de ce puits ?
Tirons, tirons toujours: tu te moques de nous avec tes visions.
C'est parce qu'on a enterré là un Muphti. N'as-tu pas peur qu'il Jérôme, ôtant son manteau.
ne revienne te manger? Je ne sais qui est-ce qui s'est avisé d'y jeter ces habits: je
(Il tire la corde, en regardant, avec Mustapha et les autres, vers 'o pyramide.) te compterai tout. Mais ne perdons point de temps. Partons.
Eh bien! voyez-vous quelque chose? Pour moi, je verrois le Martin.
diable, que je m'en soucierois comme de . . . Jérôme.
Gripon.
Henriette.
SCÈNE V.
Henriette, avec un nouvel effroi.
Les précédents, Jêrosme. Ah, ciel! voici nos oncles! les forces me manquent! je succombe.
(Jérôme parolt avec le panier à son bras, le bonnet de Muphti, en téte et le manteau
Turc sur les épaules. Dès qu'il a la téte hors du puils, dont Ali et Mustapha le Madelon et Jérôme, soutenant Henriette et voulant s'enfuir avec elle.
tirent, en regardant vers la pyramide, il saisit de la main gauche une des barres Sauvons-nous, sauvons-nous.
de fer qui s'élèvent en cintre, et de la main droite il donne un grand soufflet au
Janissaire qui, toujours accoudé sur le puits, regardait aussi vers la pyramide. Martin.
Celui-ci tombe sur ses deux camarades ; Ali et Mustapha lâchent la corde, enjettant Jérôme! Jérôme! viens donc à mon secours, ne crains rien.
un grand cri, cl se sauvent, tandis que les trois autres, s'agitanl et se poussant
mutuellement, tâchent de se relever pour les suivre.) GRIPON, en même temps que Martin.
Jérôme, d'une voix terrible. Demeurez; n'ayez-pas peur . . . Henriette, Madelon! Ah! je
Me voici, marauds, me voici. tremble qu'on ne vienne.
Madelon, appercevant Gripon, et se mettant â rire de toute sa force.
GRIPON, et tous les Janissaires.
Ha, ha, ha, ha! Remettez-vous; ne craignez pas.
C'est le diable! c'est le diable!
Martin.
Ali, courant d'un air égaré. A moi! à moi!
Vin maudit! Mahomet nous punit.
Madelon, appercevant Martin, et riant avec de nouveaux éclats, puis les montrant
Osman et les Janissaires, assis près de l'échelle, dans le fond. à Jérôme et à Henriette.
C'est le diable, sauvons-nous vite. Et celui-ci encore! hi. hi, hi, hi! Voyez ici, hi, hi, hi, hi! Re-
i En se relevant , ils s'embarrassent dans l'échelle, la font tomber, et se sauvent tous gardez-là, ha, ha, ha, ha !
par la gauche, en recommençant à crier plus fort.) (Jérôme et Henriette s'arrêtent avec surprise, en voyant leurs oncles, qui sont pris
C'est le diable! 11 nous poursuit. C'est le diable! l'un et l'autre.)
XLII

Gripon. Gripon, venant sur le devant du théâtre.


Ma chère nièce, Henriette, Madelon, ne m'abandonnez pas! Grâces au ciel! je respire.
Les Janissaires sont peut-être allés avertir le Cadi. Venez m'aider
à me sauver. Martin. (à Gripon.)
Martin. Me voici donc hors de danger . . . Hélas! compère . . . nous
qui comptions si fort nous enrichir cette nuit ....
Jérôme, mon cher ami, tire-moi d'ici, je t'en conjure. Prends
pitié de ton pauvre oncle ! je suis perdu, si la garde arrive. Gripon. (à Martin.)
Henriette. C'est toi qui es cause, avec ton Muphti, ton maudit trésor . . .
Je ne puis les laisser dans un si grand danger. C'est à présent
pour eux que je tremble. VAUDEVILLE.
Jérôme.
Martin, à Gripon.
Oui. Dùssions-nous être encore leurs victimes, courons les
De tous nos projets,
délivrer. Il ne nous reste que la peine.
Madelon, arrêtant Jérôme et Henriette.
Arrêtez. Il faut auparavant qu'ils promettent de vous rendre Gripon.
votre liberté et votre bien, et de consentir à notre départ pour la Pour moi, si jamais
France; sans quoi je vais moi-même chercher le Cadi. Je me retrouve à telle aubaine . . .
Martin et Gripon'.
Martin.
Oui, oui. Je le veux bien. Je consens à tout.
Ah! j'y renonce de bon cœur.
Jérôme.
Mais, point de trahison, au moins. Vous nous tiendrez parole? Gripon.
J'en suis encor transi de peur.
Martin et Gripon.
Oui, oui, oui. Martin.
Madelon. Nous le voyons: qui trop désire,
Il le faudra bien. Ils signeront tout à l'heure la promesse qu'il De tout son bien
vous font; ou, sur le champ, au cadi. Souvent ne garde rien.
(Montrant la pierre de la pyramide qui est ôtée.)
Gripon.
Voilà qui déposera contre eux.
(Jérôme relève l'échelle et la met devant la fenêtre sur laquelle est Gripon.) Cette leçon doit nous suffire
II est pour nous
Gripon. Un bien plus doux,
Mais, dépêchez-vous ... Je suis dans une frayeur ... si on Dont nous sommes jaloux.
allait venir . . .
(Il descend. Henriette lient le pied de l'échelle; et Jérôme avec Madelon vient Martin, au Public.
lever la grille.) Nous l'aurons, ce trésor si rare,
Martin. Messieurs, si vous applaudissez.
Ah, ciel! Levez vite cette grille, je vous aiderai de mon côté. De ce bien chacun est avare,
... Le cadi, les Janissaires, ce seroit fait de moi, si l'on me sur- Et jamais ne dit: C'est assez.
prenoit ici. TOUS ENSEMBLE.
(On lève la grille, Martin sort; et se jetant au cou de Jérôme, l'embrasse avec de
grands transports de joie.) Nous l'aurons, ce trésor si rare, etc . . .

FIN.
COMMENTAIRE CRITIQUE

Des trois œuvres de Grélry représentées en 1770 sur le Théâtre Les sources musicales manuscrites font défaut pour Les deux
de la Comédie-Italienne [Sylvain, l'Amitié à l'Épreuve, les deux Avares), Avares ainsi que pour les autres œuvres de Grétry représentées sur
cette dernière production est de beaucoup la meilleure. L'imagination la scène du Théâtre-Italien.
du musicien liégeois s'est donnée libre cours et a produit plusieurs Les parties d'orchestre n'ont probablement jamais été gravées;
morceaux ravissants: nous citerons entr'autres l'ariette: Plus de quant à la partition, nous en connaissons trois tirages, différents
dépit (Acte I, scène VI), l'air de Martin (p. 25) et un second air du entr'eux, et postérieurs tous trois à la première représentation ; nous
même (p. 46); etc. — Quant à la Marche des Janissaires (Actel, p.87), reproduisons ci-dessous la disposition typographique du titre de
plus d'un siècle d'existence n'a point encore épuisé sa vogue. l'ancienne partition.

ŒUVRE V.

LES DEUX

AVA R E S
OPÉRA BOUFON
En deux Actes
Représenté devant sa Majesté à Fontainebleau le 27 Octobre
1770. et à la Comédie Italienne le 6 Décembre 1770.

DÉDIÉ A MONSEIGNEUR

LE DUC D'AUMONT
PAR

M. GRETRI
De VAccadêmie des Philarmoniques de Boulogne.
Prix 18".
Gravées par le Sr. Dezauche,
A PARIS
Aux Adresses Ordinaires
A Lion
M. Castaud vis à vis la Comédie.

A. P. D. R.
Imprimé par Basset.

Le premier tirage nous donne la version exécutée la première Italienne (7 Novembre — 6 Décembre) la pièce subit de grands re
fois devant le public de Paris (6 X1»" 4770), mais la partition des Deux maniements. Ne nous occupant ici que de la partie musicale, voici
Avares a une histoire antérieure à son apparition sur la scène pari les différences que nous avons constatés:
sienne, car la pièce avait été représentée auparavant à Fontainebleau La version de Fontainebleau contenait en plus cinq morceaux;
(27 Octobre et 7 Novembre) sous une forme sensiblement différente. trois au premier acte: le Trio: Oui, reçois mes adieux (Scène IX),
Pendant le mois qui s'écoula entre la seconde représentation l'ariette: Que pour moi ces traits ont de charmes! (Scène XI) le Trio
de Fontainebleau et la mise à la scène sur le Théâtre de la Comédie bouffe: 0 ciel! mon panier! (Scène XIII); deux à l'acte suivant: l'air:
o. xvi. 6
XLIV

Paris est le charmant asyle (Scène II) et l'Ensemble: Au voleur!


(Scène VII). P. 17, mes. 15, Violons: la même erreur
Tous ces morceaux, supprimés avant la mise à la gravure de
se représente p. 1 8, mes. 4.
la partition, sont perdus.
P. 1 8, mes. 1 0 à 1 6 : Hautbois col violini.
Le second tirage de la partition se distingue par des ad
P. 25, mes. 9 à 1 3 : Hautbois col violini.
ditions assez importantes de morceaux de musique au second
acte. Nous citerons: 1°une ariette nouvelle ]Fuyons ce triste rivage) P. 30, mes. 4, Basses (et Altos): ^Ifn^z
intercalée à la Scène II; 2° une autre ariette [Sattte, Gripon, réjouis-
toi), chantée par Gripon pendant que Martin descend dans le caveau. P. 39, mes. 20, les Flûtes, Violons, Gripon et Martin ont le
3° Enfin Grétry a composé un Final, assez développe, lequel s'en- rythme | J J J | ; nous avons corrigé cette erreur évidente d'après
chaînant au Vaudeville qui terminait primitivement la pièce, a né les quatre mesures précédentes 1 1 J_ N qui ont le même rythme.
cessité la transposition de celui-ci un ton plus bas. — Au surplus,
nous donnons en appendice, page 181, la première version de ce J bi i
-1 t4t 1
Vaudeville. P. 41, mes. 1 à 3, Flûtes:
Un troisième tirage de l'ancienne partition gravée ne présente
aucun changement qui intéresse la musique. L'éditeur qui a fait P. 46, mes. 5, Hautbois et 2da Violons:
exécuter ce tirage, à l'époque la moins tolérante de la Révolution, a ■
naïvement fait biffer, sur le titre, tous les mots qui rappelaient l'an
P. 46, dernière mesure, 1,rs Violons: jfc^jEfi
cien régime, et a remplacé la dédicace au duc d'Aumont par le ca
talogue des œuvres de Grétry. Comme l'opéra Guillaume Tell (1791)
est le dernier ouvrage renseigné sur ce caialogue, nous pouvons en P. 48, mes. 10, Altos:
déduire la date approximative de ce dernier tirage.
On sait que, en général, les épreuves des partitions originales P. 50, mes. 11, Basses (Bassons et Altos): |
m
de Grétry ont été corrigées avec bien peu de soin, car on y relève à P. 51, mes. 3, Bassons col basso.
chaque page des erreurs flagrantes et des fautes grossières, la par
tition des Deux Avares en est un nouvel exemple. Laissant de côté P. 53, mes. 6, Basses (Bassons et Altos) : ^ g ^~
les innombrables accidents (bémols, dièses, etc.) que nous avons dû
ajouter, nous mentionnerons ci-après les endroits où nous avons
P. 54, mes. 4, Hautbois:
pris l'initiative de corriger les passages fautifs de l'ancienne
partition.
P. 56, mes. 4, 2d" Violons:

P. I, mes. 14 et 15 et p. 2, mes. 1 et 2, Hautbois:

col violini: nous


P. 59, mes. 5, 1ers et 2ds Violons:
m
avons adopté la version des quatre mesures suivantes, qui repro
duisent la même harmonie.

P. 3, mes. 1, Basses (Bassons et Altos): Nous avons changé quelque peu ce dessin, d'après le même passage
qui se représente trois fois d'une manière plus correcte (p. 58,
P. 3, mes. 9 à 13, Hautbois: mes. 7; p. 65, dernière mesure; p. 66, mes. 8).

rÉfccul \ioiini: P. 60, mes. 9, Violons:1


*—l-«>-

P. 4, mes. 13, Violons: jC


P. 61, dernière mesure, Violons:
-fi-
P. 8, mes. 3, Cors:
mi iÉiil

P. 12, mes. 16 et 17, Violons: 4 Nous avons


P. 63, mes. 4, Hautbois: éééêÉ
reproduit ces deux mesures d'après le même passage (ci- dessus,
p. 7, mes. 1 7 et 1 8).
P. 63, mes. 6, Cors:
P. 13, mes. 12 à 14 et p. 14, mes. I et 2: Hautbois col violini.

P. 15, mes. 11 et 12, 2d Cor: P. 64, mes. 7, rôle d'Henriette: ^^EE^I^!-^_^


-tin, vi - ve Gri-
P. 17, mes. 2 à 4, Basses (Bassons et Altos): solo
P. 65, mes. 3, Hautboi
I
XLV

mesures 7, 8 et 9 de la même page, le trait de Basson n'existe


P. 65, mes. 7, Hautbois: ffgggp^fff=j- pas dans l'ancienne partition gravée; nous l'avons ajouté, car ce
ne peut être qu'un oubli de la part du graveur.
P. 97, dernière mesure, 2<ls Violons col Violino 1°. Nous avons
P. 66, mes. 3, Hautbois: ^j=^=~^^ continué le dessin en tierces.
P. 100, mes. 12, Basses (Bassons et Altos): ^1^=^-^—:

iffl—. P. 102, Trio. Malgré l'indication de l'ancienne partition gravée,


1 —é-é-é i^^y nous avons indiqué ici les Hautbois au lieu des Flûtes, car le cri de
P. 66, mes. 5 à 7, Violons: la poulie, imité par Grétry dans ce morceau (pp. 1 05 et 1 1 3, notam
ment) passait encore pour un effet extraordinaire vers 1845, d'après
ce que me disait, à cette époque, mon vieux maître.

P. 103 , mes. 12, Violons: |^!gîp=^jj

P. 104, mes. 5, 2'1 Hautbois tacet.

P. 105, mes. 9, Violons:

Nous avons noté ces trois mesures comme elles se trouvent indi
Même page, mes. M, Violons:
quées, du reste, lorsque le même pi'ssage s'est déjà présenté
(pages 58, 59 et 65).
P. 67, mes. 3, Basses (et Altos): Même page, dernière mesure, Violons

P. 67, mes. 7, 2Js Violons | : P. 1 06, mes. 4 et 5, Violons :


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P. 71, mes. 1, 2- Violons: ^^=E=^^=^


Même page, mes. 8, Violons: jpgj^jjj J J
P. 72, mes. 10, 2ds Violons: afe
Même page, mes. 10, Violons: jjÈjjL
P. 73, mes. 7 à 9, rôle d Henriette:
Même page, mes. 12, Violons:

toi. Il se croit ri - che: ô le pauvre homme!


Même page, mes. 14, Violons
P. 74, mes. 7, 2ds Violons:

P. 107, mes. 1, Violons:


P. 79, mes. 5, rôle d'Henriette:
Même page, mes. 8, 2ds Violons:
-dè - le?

P. 80, mes. 12, 2'ls Violons: ; P. 108, mes. 8, 2ds Violons: ^^|^=p=j=:

P. 80, dernière mesure, 1ers Violons et Ier Hautbois):


Même page, mes. 22, 1ers Violons:

P. 111, mes. 1 à 5, 2ds Violons col Violino 1°. Nous avons re


produit cette partie de second violon d'après le même passage
P. 82, mes. 12 à 16 et p. 83, mes. 1 et 2, 2ls Violons: (page 103, mes. 7 à 1 1).
-fl ? P a. - i — r-T- I I , I i .^=s hr—<T> f * Les 2 petits traits de hautbois qui se trouvent à la p. 111,
mesures 6 à 9, ne sont pas indiqués dans l'ancienne partition
gravée; nous les avons pris d'après le même dessin rencontré
précédemment (p. 103).
Nous avons corrigé les erreurs de
P. 112, mes. 7, 2d Hautbois

ces 7 mesures d'après la version des mesures 6 à 12 de la page 18,


Même page, même mesure, 2ds Violons :
où ce même passage se présente pour la première fois.

P. 83, à 3 sem5, Bassons;: j|f Aux P. 113, mes. 4, Violons: 27-

6*
XLVI

Môme page, mes. 10 et 11, Violons:

P. 152. mes. 2, Violons:

Même page, mes. 14, Violons:

P. 118, mes. 1, Hautbois: -$~îk~* P. 153, mes. 2 et 3, Hautbois:

P. 125, mes. 12, 2'ls Violons:

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P. 141, mes. 5 et 6, 2ds Violons:
P. 155, mes. 7, Hautbois:
Nous avons adopté les
P. 156, dernière mesure, et P. 157, mes. 1, Altos:
doubles notes, prises à l'endroit p. 148, mes. 6 et 7) où se repro
duit le même passage. -| i i~ :

P. 145, mes. 2, Altos: :

Même page, dernière mesure, rôle de Martin: P. 158, mes. 3, Violons:


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» V—s»
-pon, Mon cher Monsieur Gri-
Nous avons adopté la version qui se trouve à la première mesure
P. 146, dernière mesure, et p. 147, mes. 1, 2ds Violons:
de la même page.
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P. 160, première mesure, Hautbois:

P. 147, mes. 4, 1er8 Violons m- • • m .


—4—L Même page, mes. 7, Cors :

P. 149, mes. 4, 2ls Violons: P. 165, mes. 7, 2ds Violons

P. 150, mes. 6, Ie" Violons: J^y^^-Lf^gEf


P. 172, mes. 6, Hautbois:

F. A. GEVAERT.
DISTRIBUTION MUSICALE DES RÔLES.

Sopranos: Henriette, Madelon.

Ténors: Jérôme, Gripon.

Basses: Martin, Ali.

TABLE DES MORCEAUX.


patte»
Ouverture . 1

ACTE I.

Scène I. pages Scène VI. page»


Romance, Henriette, Jérôme: Du rossignol pendant ta Duo, Henriette, Jérôme: Les voilà partis 55
nuit 19 Ariette, Henriette: Plus de dépit, plus de tristesse . 70

Scène IV. Scène X.


Air, Martin : Sans cesse auprès de mon trésor .... 25 Duo, Henriette, Jérôme: La douce espérance . . 78

Scène V. Scène XV.


Duo9 Gripon, Martin: Prendre ainsi cet or, ces bijoux! 30 Marche des Janissaires: La garde passe, il est minuit. 87

Air, Martin: Nièces, neveux, race haïssable ... 40 Reprise de la Marche 91

ACTE IL

Scène II. Ariette, Gripon: Saute, Gripon, réjouis-toi 133


Ariette, Henriette: Fuyons ce triste rivage . . . 94
Duo et chœur, Gripon, Martin: Mon cher Monsieur
Trio, Henriette, Madelon, Jérôme: Tiens la corde, Gripon 140
prends bien garde 1 02
Scène IV.
Scène III.
Chant bachique des Janissaires: Ah! qu'il est bon! . . 153
Duo, Gripon, Martin : Frappons, frappons à grands
coups 120 Scène VI.
Chœur des Janissaires: Ah! qu'il est bon! 129 Final, Henriette, Madelon, Jérôme, Gripon, Martin :
Reprise du Chœur 131 Viens, Jérôme! 164

APPENDICE.

Vaudeville: De tous nos projets 181

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eu deux actes.

Ouverture.

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Violoncelles et
Contrebasses.

Piano

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ACTE I.
Le théâtre représente une place publique.
La maison de Gripou est à droite, sur le devant. Elle a une petite porte donnant sur la place, et une fenêtre
au-dessus de la porte.
Près de cette maison s'élève une pyramide carrée, qui avance un peu sur la scène, et présente obliquement sa face
à la vue des spectateurs. Elle tient à la maison de Gripon par un mur de jardin, derrière lequel on aperçoit le som
met de quelques arbres; de l'autre côté, elle touche à d'autres édifices qui s'étendent jusqu'à la rue du fond.
A gauche, et vis-a-vis la maison de Gripon, l'on voit le derrière de la maison de Martin, avec dexn fenêtres; l'une
garnie de barreaxn de fer, au rez-de-chaussée; et l'autre, sans barreaxn, au premier étage. Cette maison est suivie
de plusieurs autres qui forment ensemble tout le côté gauche de la scène.
Le fond présente la mer dans l'éloigneinent, avec Une grille qui ferme le port, et joint, du côté droit, une maison
dont le premier étage a une grande fenêtre très enfoncée.
Sur le devant du théâtre, à gauche, près de la maison de Martin, est un puits, élevé de dexn pieds et demi hors
de terre, et surmonté de trois barres de fer qui se joignent en cintre et soutiennent une poulie.
Il n'y a que deux rues qui aboutissent à la place, l'une à droite, et l'autre à gauche dans le fond; et l'on voit,
à l'entrée de chaque rue, une des nouvelles lanternes à réverbère, qui répandent une grande clarté sur la scène.

SCENE I.
Jérôme, à la fenêtre du premier étage de la maison de Martin; puis Henriette et Madelon,
se mettant à la fenêtre de la maison de Gripon.
Jérôme, ouvrant sa fenêtre et toussant
plusieurs fois.
Hem! hem! hem!... Elle ne m'entend pas... Chantons.

[Romance.]
Andante.
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(Soprano).

Jérôme (Ténor).

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Andante

Piano.

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Henriette, votre oncle n'y est donc pas? Chut! Chut! Voici quelqu'un! Monsieur Jérôme,
c'est votre oncle Martin.
Henriette. Jérôme, refermant la fenêtre.
Non, Jéojme. Et le vôtre? Retirons-nous: laissons-le passer.
Madelon.
Jérôme. Paix! Le voici.
Non plus. Il vient de sortir. Descendons dans (Elle ne ferme sa fenêtre qu'à moitié; et elle y reste
la place. avec Henriette, pour quand Martin s'en ira.)

SCÈXE II.
Martin, dans la plane; Henriette et Madelon, regardant tour-à-tour à leur fenêtre entr'ouveite.
Martin, arrivant par la gauche.
Le diable emporte les nouvelles lanternes, et ceux Il vaudrait presqu'autant qu'il n'y eût pas de nuit...
qui les ont apportées de Paris à Smyrne!... Je ne Ce sont d'ailleurs les Janissaires qui font k présent
quittai autrefois la France que pour pouvoir m'enri- la garde. Tout cela est embarrassant... Par bon
chir plus paisiblement chez les Turcs... Il semble heur, il est déjà tard, et ce quartier-ci n'est pas
que la police diabolique de ce pays - là me poursuive fréquenté. J'espère que je pourrai faire mon coup...
dans celui-ci... On voit clair comme en plein midi. Ouais! qu'est-ce qui- vient lk?

SCENE III.
Martin, Gripon, dans la plai e; Henriette et Madelon, à la fenêtre.
Madelon, apercevant Gripon.
Voici l'autre; voici Gripon. Allons, Mademoiselle,
vite a l'ouvrage.
(Elle se retirent toutes deux, et ferment tout-à-fait
leur fenêtre.)
Gripon, entrant par la droite,
venant rapidement à sa maison, tirant un gros
paquet de clefs, et ouvrant sa porte.
Quel bonheur pour moi que ce jeune homme perde
tant, et qu'il ait si besoin d'argent! Certainement cette
perte-lk va me porter un grand profit.
(77 entre chez lui.)
G. us.
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SCENE V.
Martin et Gripon, dans la place. Jérôme et Madelon, paraissant de temps en temps à leur fenêtre.
Gripon, refermant sa porte, Madelon, entrouvrant safenêtre,
et remettant son paquet de clefs dans sa poche. et la refermant aussitôt.
En allant courir après le bien des autres, il ne Bon! Ne voilà-t-il pas que l'autre l'a arrêté!
faut pas oublier de mettre le sien à couvert. Al Martin.
lons vite. Compère: j'ai à vous proposer quelque chose
Martin. qui vaut bien mieux. . . C'est sous cette pyramide,
Holà! compère Gripon. Un mot. dans un caveau, qu'on a enterré hier un muphti.
Gripon. Gripon.
Bonsoir. Je ne puis m' arrêter. Eh bien! Dieu puisse avoir son âme!
Martin, le retenant. Martin.
Un moment. Quelle affaire si pressée?... Et nous, son argent: car vous saurez qu'àSmyrne
Gripon. on enterre les muphtis avec tout ce qu'ils ont de
Un jeune négociant, le fils de ce Francais qui précieux.
Gripon.
vient de mourir... Il joue avec des marchands an
Passe an moins pour cela. On n'a pas tant de
glais. Il a tout perdu; il est sur le champ de ba
regret de mourir.
taille. Je lui porte du secours: deux cents ducats.
Martin.
Martin. Assurément, cela console.
Et à quel intérêt?
Gripon.
Gripon. Vous dites donc qu'on l'a mis dans ce tombeau
Ah! une misère: à deux pour cent! avec toutes ses richesses? Oh! le bon coup à faire!
Martin. Jérôme, entrouvrant sa fenêtre, puis la refermant.
Vous êtes donc fou? à deux pour cent! Je crois qu'ils coucheront la.
Gripon. Martin.
Oui; mais... c'est par heure. Cependant, compère, j'ai quelques scrupules.

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Andantino
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Gripon (Ténor).

Martin.

Violoncelles et
Contrebasses.

Piano.

Ci. IIS.
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Henriette. Madelon, à Jérome.


Cependant, s'ils allaient revenir? Pourquoi? Et ne nous faut-il pas de l'argent?
Madelon. Laisserai-je tout le bien d'Henriette, tous les effets
Non, non; soyez tranquillesje ferai le guet. C'est de sa mère, entre les mains de Gripon? Comment
moi que regarde à présent le soin de votre bonheur. pourrions-nous l'en retirer ensuite? Non, mes enfants,
Quand votre mère quitta la France pour venir à il ne faut partir d'ici qu'avec armes et bagages. J'é
Smyrne avec son mari et vos oncles, je l'y suivis pie l'instant favorable; il viendra peut-être; il vien
par attachement pour vous. Elle vous a recomman dra, et comptez sur moi: je saurai ne pas le laisser
dée à moi en mourant: car vous n'aviez déjà plus échapper.
de père; et je veux, en de'pit des deux avares, faire (Elle retourne au fond du théâtre.)
réussir un mariage qu'elle-même avait projeté. Henriette.
Jérôme. Ah! ma bonne! . . . Ah, mon cher Jérôme!. . . qu'ils
Mais quand ce moment arrivera-t-il?Depuis le temps jouissent de notre bien, mais qu'ils nous laissent du
que nous l'attendons, que tu nous vois dans l'esclavage! moins la jouissance de notre cœur.
Madelon. Jérôme.
S'il n'était question que de vous en délivrer tous TAr-k-tour, la douleur et la colère me trans
deux, il y a longtemps que nous serions en France. portent. Je gémis de la contraina) ou nous sommes;
J'ai écrit à votre tante, et elle est prête à vous re je maudis leur avarice. Oui, je les hais, je les dé
cevoir. teste. Et toi, ma chère Henriette?
Jérôme. Henriette.
Eh bien, que n'allons-nous? pourquoi différer? Moi?

Ariette.]

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Flûtes.

1™ Violons.

2l9 Violons.

Altos.

Henriette.

Violoncelles et
Contrebasses.

Piano.

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SCENE VII.
Gripon, puis Madelon; Jérôme à sa fenêtre.
Gripon, entrant par la droite, marchant lentement, Gripon.
la téte baissée, et comptant par ses doigts. Tout à la fois un trésor de plus et un neveu de
Deux cents ducats, à deux pour cent par heure.... moins. . . ce sont deux tre'sors que cela.
quatre ducats valent ... onze, vingt-deux, quarante- Jérôme, se retirant de lafenêtre.
quatre... Or, ajoutant toujours l'intérêt de l'intérêt... M'enfermer! Ah! nous verrons! J'y mettrai bon ordre.
(Il tire son baréme de sa poche, le feuillette, et le regarde Madelon, apportant un morceau de
attentivement) c'est, pour la seconde heure . . . quatre- pain, une bouteille et une tasse.
vingt-huit livres . . . dix sept sols . . . sept deniers . . . Tenez, Monsieur.
Pour la troisième . . . Pour la ... la ... la . . . pour la (Elle lui donne le morceau de pain et la tasse.)
vingt quatrième, c'est, d'intérêt seul,treize cent vingt Gripon, mangeant son pain, etfaisant remplir sa tasse.
six livres . . . neuf sols . . . cinq deniers . . . ainsi le se Que fait Henrieta)?
cond jour, à midi, il me devra déjà quatre mille . . . Madelon.
six cents . . . cinquante trois livres . . . huit deniers; Elle vous attendait. Nous n'avons pas encore soupe.
et qu'il tarde encore deux semaines seulement à me
Gripon.
les rendre, son magasin, ses vaisseaux, toute la suc
Eh bien, allez vous coucher. (Il boit.)
cession du père est à moi . . . Oh! oui. C'est de l'ar (A part.)
gent bien placé. L'aubaine sera bonne. Un muphti!
(Il remet son baréme dans sa poche, en tire sonpaquet
Madelon.
de clefs, ouvre sa porte et y laisse ses clefs.)
Vous ne rentrez donc pas encore?
Madelon, Madelon!
Gripon.
Madelon, se mettant à lafenêtre.
Non ... (A part, en se promenant.) Ce n'est pas un
Monsieur?
gueux qu'un muphti.
Gripon.
Descends-moi ici mon souper. Madelon.
Faudra-t-il vous attendre, ou laisserai-je la
Madelon.
Est-ce votre souper de tous les jours? lampe allumée? .
Gripon. Gripon, sefaisant verser à boire.
Oui. Apporte aussi ce petit reste de vin de Chypre. Non; soufflez-la. Je ne rentrerai pas cette niiit.
(Madelon se retire de la fenêtre et Gripon (A part.)
se promène dans la place.) Le trésor d'un muphti! cela doit être considérable.
J'ai déjà fait une assez bonne affaire pour ne (Il boit, et tend de nouveau sa tasse.)
pas m'épargner une goutte de vin. Madelon,/? regardant, sans verser.
Jérôme, ouvrant doucement^ sa fenêtre. Mais, Monsieur... c'est du vin aujourd'hui.
Qu'est-ce qu'il marmotte là? Ecoutons. Gripon.
Gripon, se promenant sous lafenêtre de Jérôme. Ah! je n'y songeais pas.. . (A part) Nous trouve
On a raison de dire qu'un bonheur ne va jamais rons des richesses . . .
seul. Je vais faire encore un bon coup avec le compère (Il rend sa tasse et le reste de son pain à Madelon.)
Martin. . . Et lui: lui, il va avoir aussi deux aventures Serrez cela pour demain.
heureuses: enlever ce trésor, et faire enfermer son (A part.)
neveu. Je cojis déjà me voir au milieu de ces monceaux d'or,
Jérôme, tressaillant,à la fenêtre. de ces tas de diamants, de bijoux. Ah! couojns, courons vite.
Comment! me faire enfermer? (// sort précipitamment par la gauche,
et oublie ses clefs à la porte.)
SCENE VIII.
Madelon, seule.
Quoi! le voilà parti; et il a oublié . . . Non, par Revenez, descendez vite.
ma foi, jè ne me trompe pas . . . (Elle examine les clefs.)
(Elle court à la porte, pose en dedans ce qu'elle tient, Il faut qu'il lui trotte dans la cervelle quelque
puis prend le paquet de clefs .) idée bien lucrative, pour lui avoir donné une telle
Monsieur Jérôme! Mademoiselle Henrieta)! distraction. Voilà la clef de sa chambre. . . celle-ci,
(Il se mettent tous deux à la fenêtre, c'est la clef de la porte de fer de son petit cabinet.
puis s'en retirent pour descendre,) Cette autre m'a bien la mine... Oui, je la reconnais.

SCENE IX.
Madelon, Henriette, Jérôme.
Madelon. de votre mère. J'y cours. Votre oncle a dit qu'il res-
Arrivez, mes enfants; arrivez: Bonne nouvelle! terait toute la nuit dehors, mais il ne faut pas s'y
Je cojis que nous touchons au moment désiré.Gripon fier. Pour plus de sûreté, restza là, mes enfants,
vient d'oublier ses clefs à la porte: je les tiens, les Faites bien le guet. Je rentre, et je ne reviendrai
voilà, voilà celle de l'armoire où sont tous les bijoux pas les mains vides. (Elle rentre.)
G.1B.
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SCENE XI.
Henriette, Jérôme, Madelon.
Madelon entre, portant dune main un panier à anse, à moitié rempli de différents effets, et tenant de l'autre main son
tablier, dans lequel sont encore plusieurs cartons, des bourses, «n écrin, etc.
Madelon. Madelon.
Je les ai trouvés, je les ai trouvés. Allons, mes N'ayez point d'inquiétude: cest votre bien. Tous
enfants, réjouissez-vous, sauvons-nous. ces effets vous appartiennent... Ah! j'ai encore oublié...
Henriette. Tenez, prenez ce panier ; gardez bien tout cela. Je suis
Mais, n'y a-t-il rien là qui soit à mon oncle? Sou à vous dans l'instant.
viens-toi que je ne veux pas... Elle rentre dans la maison de Gripon.

SCENE XII.
Jérôme, Henriette.
Henriette. Henriette.
Ah, que de richesses!... Viens t'asseoir ici, arran Voilà qui est fait. Tout est attaché, bien enveloppé.
geons tout. Dépêchons-nous. (Henriette et Jérome restent quelques moments à con
(Ils vont tous deux s'asseoir sur le bord du puits,posent templer, en silence et avec complaisance, le panier qu'ils
tiennent chacun d'une main.)
le panier entre eux, et arrangent dedans tous les effets
qu'Henriette a encore dans son tablier.) Jérôme, fixant Henriette.
Que je te trouve belle!... M'aimes-tu autant que
Jérôme. je t'aime?
Il faut d'abord mettre ce grand carton au fond
Henriette, regardant tendrement Jérôme.
du panier. Tiens, de ce côté-là. Tu n'as pas besoin que je te réponde.
Henriette, entr'ouvrant le carton. Jérôme.
Laisse-moi voir d'abord ce que c'est. Des dentelles! J'ai un plaisir à te regarder!... Tiens, quand tes
Jérôme. yeux sont comme cela fixés sur les miens ... si tu
Mets ce petit coffre dans le coin. Voilà la place savais ce qui se passe dans mon cœur. .. J'éprouve des
de l'écrin. transports...
(7/ se lève arec transport pour embrasser Henriette.).
Henriette, ouvrant l'écrin.
Ah! ma chere Henriette! embrasse-moi ; embrasse-
Ah, Jérôme! les beaux diamants! Regarde ces bra moi ; que nous allons être heureux!
celets, ces boucles d'oreilles.
Henriette, levant le bras pour repousser
Jérôme. Jérome, et lâchant le panier qui tombe dans le puits.
Combien j'aurai de joie à t'en voir parée! Mais, Mais, veux-tu bien?... Ah, ciel! voilà le panier
hâtons-nous. Allons, recouvre à présent le panier. dans le puits!
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87
SCENE XIII.
Henriette, Jérôme, Madelon.
Jérôme. Madelon.
Dans le puits! Assurément, monsieur l'amoureux, vous y descendrez.
Madelon, arrivant en même temps avec Henriette, à Jérôme.
un petit carton sous son bras, et deux voiles à la main. Y penses-tu? Descendre dans ce puits? Non, je
Le panier est dans le puits?... ne le veux pas.
Henriette. Madelon.
Ah, Dieu, quel étourdi!... Voyez donc, avec ses Et que craignez-vous? Il n'est pas bien profond,
folies, ses extravagances... voilà toujours... il n'y a même plus d'eau depuis quelques jours ; et
Jérôme, à Henriette. Gripon ne rentrera que demain.
Je croyais que tu le tenais... c'est dans ma joie... Jérôme, montrant la poulie du puits.
dans mon transport... Mais il n'y a point de corde.
Madelon, avec dépit et fureur. Madelon.
Oui, sa joie, son transport ... ah! les maudites gens Courons chercher la corde et le seau qui sont au
que les amants! Et puis, intéressez-vous pour eux! puits de notre maison. Aussi bien voici l'heure du guetj
Nous voilà bien avances à présent. Comment partir? que je crois qu'il va passer. Rentrons.
faire? que devenir? Ah, que je suis malheureuse! Jérôme.
Jérôme. Oui, je vous promets que rien ne sera perdu. Je vais
Eh bien, quoi? faut-il tant crier? Pourquoi venir retirer toua)s ces richesses, et nous nous sauve
vous désespérer toutes deux? Je vais descendre dans ojns en France.
le puits. (Ils rentrent tous dans la maison de Gripon.)

SCENE XIV.
Martin, portant deux marteaux et une lanterne.
(Il s'arrête à Ventrée de la rue qui est à gauche, puis se
retourne, en faisant signe à Gripon qui le suif, de ne
pas avancer.)
N'avancez pas, compère. Paix. J'ena)nds, je vois
le guet qui vient par l'autre rue. Retournons sur nos
pas. Il est encore de trop bonne heure. Il faut attendre
que la nuit soit plus avancée.

SCÈNE XV.
Ali, Mustapha, Osman, et sept autres Janissaires.
Ils entrent tous par la droite, précédés par Ali, et marchant trois à trois.

[Marche des Janissaires.]


Atempogiusto. ^ Tous
Hautbois et
Clarinettes.

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Violoncelles et
Contrebasses.

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la loi du Ca - Qu'on se re-tire et plus de bruit, La gar-de passe, il

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91

Ali, s'arrétant avec sa troupe


au milieu du théâtre.
Voyza comme tout est tranquille depuis que ce
sont nous qui faisons la garde. Partageons-nous à
présent. Osman, je a) charge de finir la retraia).
Traverse le quartier des Grecs, passe devant la
grande mosquée, fais le tour du port et reviens ici
par la rue des Juifs. Allez avec lui, vous autres.
Nous nous rassemblerons ensuia) dans ceta) même
place, et nous y resterons tous jusqu'au jour. Vous,
suivez-moi. Retournons sans bruit sur nos pas. L'on
m'a dit qu'il y avait là-bas un cabaret où, malgré
la loi du Prophète, on vendait du vin aux Musul -
mans. Il faut y faire une visitej et, s'il est bon, le
confisquer à notre profit. Oh! il faut maintenir l'or
dre et la police.
(Osman sort par la gauche, à la tête de quatre Janis
saires, et Ali s'en retourne par la droite avec les autres.)

[Reprise de la Marche.]

A tempo g-iusto.
. Tous
Hautbois et
Clarinettes.
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Bassons.

Cors en s il» (grave).


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Violoncelles et
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94

ACTE II.

SCÈNE I.
Gripon, seul.
(Il entre par la gauche, et fait lentement le tour de la
place, en examinant s'il ne voit ni n'entend rien.)
Le compère Martin a raison de m' envoyer a la
découverte, avant de a)nter notre entreprise . . . Elle
est dangereuse . . . Mais la nuit est déjà avancée . . .
Tout est tranquille... Le guet a passé... Personne
ne viendra plus. Oui: nous pouvons à présent ouvrir
cette pyramide, sans crainte d'être surpris. Retour
nons chercher le compère et tous nos instruments.
(Il sortpar la gauche.)

SCÈNE II.
Jérôme, Henriette, Madelon.
Jérôme porte la corde du puits, Madelon tient le seau, Henriette les suit,- ils vont tous vers le puits.
Jérôme. Jérôme, montant sur le puits,
Oui, notre fuite est certaine. Rien ne peut et passant la corde dans la poulie.
plus nous arrêter . Un vaisseau met demain a la Oui, nous seojns déjà embarqués, et loin du port
voile: j'en connais le capitaine, et il nous rece avant qu'il revienne. Ah! qu'avec les richesses que je vais
retirer de ce puits, nos destins seront doux en France !
vra sur son bord .
(Il saute à terre et donne le bout de la corde a Made
Henriette . lon, qui y attache le seau.)
Quel bonheur, cependant, qu'aujourd'hui mon C'est là, ma chère Henriette, c'est à Paris que
oncle reste toute la nuit dehors! les femmes sont heureuses!

[Ariette.]
Andante.

Hautbois.

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SCENE III.
Jérôme, dans le puits, Martin, Gripon et, par intervalles, Henriette se montrant à la fenêtre;.
les Janissaires, sans être vus.
(Mnrtin et Gripon arrivent par la gauche; Martin Gripon, ramassant un marteau,
entre le premier, portant deux marteaux avec une et frappant de place en place, tandis que Martin
lanterne; Gripon le suit, portant une échelle avec met l'oreille contre la pierre.
deux pinces.) Eh bien? Cela résonne-t-il? Oui.
Gripon, à Ventrée de la rue. Martin.
Que dites-vous, compère? Assurément, cela sonne creux. Voici l'entrée.
Martin, avançant dans la place. Il faut faire sauter cette pierre-là.
Moi, je ne dis rien. Je croyais que c'était vous (// pose sa lanterne près de la pyramide, et va avec
qui aviez parlé. Gripon chercher Vautre marteau et les deux pinces.)
Gripon. Gripon.
Non... cette échelle pèse en diable; et je suis Il faut pourtant avouer que ces Turcs ont bien
éreinté. de l'esprit, d'avoir imaginé de se faire enterrer ainsi
(Il pose l'échelle contre le mur de la maison qui est
avec toutes leurs richesses.
dans le fond, vis-a-vis la fenêtre; puis il vient vers
Martin et jette ses deux pinces sur les marteaux, près Martin.
du puits.) Oui; cette mode-là vaut mieux que celle de
Martin, ayant posé ses marteaux près du puits. leurs habits, qui sont d'une longueur, qui mangent
Ce n'est rien que cela; et, comme on dit, l'argent une étoffe!... On en ferait quatre dans un. Aussi
ne vient pas en dormant. Voyons d'abord comment je n'ai jamais voulu me vêtir à leur manière.
nous nous y prendrons. Gripon.
(// examine la pyramide avec sa lanterne.) Ni moi non plus. Pour avoir du profit, il faut
Gripon, l'examinant avec lui. s'habiller à la Française, et se faire enterrer à la
C'est une seule pierre qui occupe toute cette Turque.
face. Il sera plus aisé... (Ils se placent aux deux cotés de la pyramide,etfrap
Martin. pent alternativement sur les joints de la grande pierre
Prenez le marteau, et sondez un peu. de face, dont il font tomber le mortier.)

[D u o.]
Allegro tempo giusto.

Violoncelles et
Contrebasses.
A.Allegro
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une grille! Voyons donc. Martin.
(Il prend la lanterne pour examiner mieux le caveau.) Non; je ne suis pas assez fort. Venez m'aider.
Gripon. (Gripon pose sa lanterne, va aider Martin, et ils
Il faut qu'il y ait bien des richesses dans ce commencent en effet a lever tous deux la herse;
caveau, pour en avoir ferme l'entrée avec tant mais c'est lentement et avec beaucoup de peine.)
de soin. Gripon.
Martin. Allons; fort! de votre côté. Nous l'aurons.
Nous en viendrons à bout. Voilà une coulisse;
c'est une herse, sûrement elle se lève. Tenez, que Martin.
j'essaye. Je la soulève déjà un peu.
(77 donne sa lanterne à Gripon, et essaye Gripon.
de lever la herse.) Bon: la voici. Levons tout-à-fait.

Chœur des Janissaires


dans la coulisse.

Allegro moderato.
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Violoncelles et
Contrebasses. i m u r j ir r_j r j irrr r rrrn

Allegro moderato.

Piano.

G. t«.
G. us.
131

Martin.
Sauvons-nous; voici quelqu'un.
Gripon, tout tremblant.
Ah! compère, allons-nous en.
Martin.
Non, paix! C'est quelque ivrogne qui passe...
approchons-nous pour mieux écouter.
(Ils avancent quelques pas pour écouter et s* en
fuient de nouveau, dès que les Janissaires recom
mencent à chanter.)

Reprise du Choeur.

Allegro moderato.

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Ah! qu'il est bon! Ah! qu'il est bon! Ah! qu'il est bon! qu'il est di-vin!
Violoncelles et tuffji j« p p,j*"F—i—f~ jg f p—f p r*-r r ~p~r~rr r r rf=f:~rLr r r r rrj^j
Contrebasses. rX-i I ' l L_d I 1 I LJ 1 J ' u 1 1 111111 D=ŒEÏ=J

Allegro moderato

Piano.

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beaucoup de choses? Jetez-moi ce que vous trouvez. compère. . .
Martin, du fond du caveau. Gripon, furieux.
Je ne vois rien. Voilà seulement un manteau Tais-toi, vilain fripon.
de Turc. Martin.
(// jette dehors un manteau grotesque et bizarre.) Comment! maudit usurier!
Gripon, prenant le manteau et Vexaminant. Gripon.
Que diable me jette-t-il là? Ne voilà-t-il pas Il te convient bien, malheureux renégat! Tu
une belle guenille! n'en est pas quitte, et je te...
(// s'approche du trou.)
Martin.
L'or, les diamants, voilà ce qu'il faut prendre.
Je remonte, impertinent maraud; je remonte, et
Martin, jetant un bonnet de Muphti.
je vais t'assommer.
Tenez; voilà encore un bonnet de Muphti.
(On commence à voir dans la caveau la lumière de la
Gripon, prenant le bonnet. lanterne, et un moment après,Martin paraît.)
Muphti toi-même! Mais voyez un peu quel trésor!
Gripon, tirant la pince qui soutenait
(Il jette le bonnet avec colère, se rapproche du trou,
et crie de toute sa force:) la herse et enfermant Martin.
Y pensez -vous? Encore une fois, l'or, les bijoux, Je me moque de toi. Tiens, reste là, chien d'avare,
les diamants! maudit avare! Crève dans ce caveau.
Martin. Martin, arrivant derrière lu grille,
Il n'y en a point. Il n'y a plus rien. et se trouvant enferme'.
Gripon. Ah malheureux! je suis enfermé! Veux-tu bien,
C'est que vous voulez tout garder. Ce sont là coquin!...
de vos tours; et je me doutais bien. (77 essaye de lever la herse.)

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seau, tandis que le Janissaire qui est à genoux, les


Osman et ses quatre compagnons vont s'asseoir dans le coudes sur le bord du puits et le visage en l'air, re
fond du théâtre, auprès de l'échelle, et là, ils continuent garde tourner la poulie.)
à boire ensemble. Un des Janissaires de la suite d'Ali Mustapha, regardant vers la pyramide.
se met à genoux, et s'accoude sur le bord du puits: deux Mais . . . mais ... ne vois-je pas une lueur sortir
autres s'asseyent auprès de lui, et Ali reste avec Musta de cette pyramide? Je crois qu'on a fait un trou.
pha au milieu de la scène.
Ali, tirant lentement la corde avec Mustapha.
Ali. Cet eau là pèse en diable.
Cependant, il me brûle: ce diable de vin m'a mis
Mustapha, regardant toujours vers la pyramide.
le feu dans le corps. Mais regarde donc là bas. Je vois. . .
Mustapha. Ali.
Et à moi aussi. Mais voici un puits. Tirons de Tirons, tirons toujours: tu te moques de nous
l'eau: cela nous désaltérera. avec tes visions. C'est parce qu'on a enterre' là un
Ali, allant au puits avec Mustapha. Muphti? N'as-tu pas peur qu'il ne revienne te manger?
C'est bien dit. Tiens, Mustapha, la corde est (7/ tire la corde, en regardant avec Mustapha et les
déjà dedans. Tirons ensemble. autres vers la pyramide.)
(Ils jettent tous deux les bouteilles qu'ils tenaient Eh bien! voyez-vous quelque chose? Pour moi, je
encore, prennent la corde et commencent à tirer le verrais le diable, que je m'en soucierais comme de...

SCENE V.
Les précédents, Jérôme.
Jérôme parait avec le panier à son bras, le bonnet de Muphti en tète, et le manteau turc sur les épaules.
Dès qu'il a la tète hors du puits dont Ali et Mustapha le tirent, en regardant vers la pyramide, il saisit
de la main gauche une des barres de fer qui s'élèvent en cintre, et de la main droite il donne un grand souf
flet au Janissaire qui, toujours accoudé sur le puits, regardait aussi vers la pyramide. Celui-ci tombe sur
ses deux camarades; Ali et Mustapha lâchent la corde, en jetant un grand cri et se sauvent, tandis que les
trois autres, s'agitant et se poussant mutuellement, tâchent de se relever pour les suivre.
Jérôme, d'une voix terrible.
Me voici, marauds, me voici!
Gripon et tous les Janissaires.
C'est le diable! c'est le diable!
Ali, courant d'un air égaré.
Vin maudit! Mahomet nous punit!
Osman et les Janissaires,
assis près de l'échelle, dans lefond.
C'est le diable! sauvons -nous vite!
(En se relevant, ils s'embarrassent dans l'échelle, la font
tomber et se sauvent tous par la gauche, en recommençant
à crier plus fort:)
C'est le diable! Il nous poursuit. C'est le diable!

SCENE VI et DERNIERE.
Jérôme, hors du puits; Gripon, sur la fenêtre; Martin, derrière la
grille du caveau; Henriette, Madelon.
Jérôme, sautant hors du puits. Gripon, sur la fenêtre.
Voilà des drôles à qui je viens de faire une belle peur. Henriette! Est-ce qu'il la connaît? Mais, tachons
Gripon, tremblant, sur sa fenêtre. de descendre. Ah, ciel! l'échelle! l'e'chelle! ils l'ont fait
Ah! je vais tomber de frayeur. Quelle figure! tomber! et le Cadi va venir.
Jérôme, allant frapper la parte de Gripon. Henriette, sortant avec précipitation.
Henriette, Madelon, venez; c'est moi, c'est moi. Est-ce donc toi, mon cher Jér ... Ah! Ah! Ah!
(Il revient au milieu du théâtre, examine attentive (Apercevant alors Jérome, qui a encore le bonnet et le
ment son panier, et marque sa joie en voyant que manteau de Muphti, elle en est effrayée, et s'enfuit en
rien ne s'est perâu.) jetant de grands cris.)
Madelon, dans sa maison, sans ouvrir lafenêtre. Madelon, aussi effrayée qu'Henriette,et s'enfuyant arec elle.
C'est la voix de Jérôme. Mademoiselle, courons vite. Ah! Ah! Ah!

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10 4

Jérôme, courant après Henriette et Madelon, et les (Madelon, revenue de son effroi, court prendre le panier
arrêtant comme elles sont frètes à rentrer dans la maison. que tient Jérome, et marque sa joie en le regardant.)
Arrêtez, arrêtez doncj ne criez pas. De quoi avez- Henriette, à Jérôme.
vous peur? Regardez. C'est Jérôme. Ah! quelle frayeur tu m'as causée! Comme te voi
(Il ôte son bonnet; Henriette, encore toute effrayée, ainsi là fait! Par quelle aventure? de quelle manière es-tu
que Madelon, le regarde quelques moments sanspouvoirparler.) sorti de ce puits?
Gripon, sur la fenêtre. Jérôme, dtant son manteau.
Comment! c'est Jérôme! Je ne sais qui est-ce qui s'est avisé d'y jeter ces
Martin, reparaissant derrière la grille du caveau. habits: je a) conterai tout. Mais ne perdons point
C'est mon neveu! Il pourra m'aider à sortir d'ici. de temps. Partons.

Final.

Allegro.
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Madelon.

Jérôme (Ténor).

Gripon (Ténor). pl
(dans le caveau)
Martin. r/ir r
Viens, Je - rô - me!

Violoncelles et
Contrebasses.

Piano.

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181

APPENDICE

Version primitive du Vaudeville


qui terminait originairement la pièce.

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Henriette et
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Gripon (Ténor).
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De tous nospoj jets II ne nous res-te que la


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