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Le plus difficile pour moi, ça a été le manque d’information.

Pendant les congés de Noel, on avait reçu une notification nous demandant d’être vigilant si on recevait des patients
venus de Chine qui présentaient des symptômes grippaux. Mais pas vraiment d’autres détails.

Janvier/février, la majorité des informations qu’on avait venaient des médias grand public. Les quelques infos qu’on
pouvait avoir étaient rassurantes « petite grippe », « on en fait trop », etc., etc, donc nous, on rassurait aussi nos
patients.

C’est début mars que tout s’est accéléré, au même moment que nous pour tous les Français. On avait des nouvelles
infos tous les jours, mais avec une semaine de retard. Et ces infos, c’est pas nos instances officielles qui nous les
communiquaient, du moins pas les premiers temps. C’est grâce à nos copains à l’hôpital qui nous donnaient les infos
de leur réunion de crise, c’est parfois les médias (comme pour l’ibuprofene, appris grâce à Twitter…), c’est le bouche
à oreille entre nous.

Les informations officielles de la DGS et autre, on les a eues, mais avec 10 jours de retard.

Début mars, on a eu plein de patients qui consultaient pour : syndrome grippal, toux trainante, fatigue, gout bizarre
dans la bouche… Mais nous, on nous avait dit qu’on était en phase 2, que s’ils ne venaient pas des zones à risque, le
Covid-19 n’était pas suspecté.

Mi-mars, on apprend que ce sont des symptômes parfois typiques.

Donc on a passé la moitié du mois de mars, sans masque, sans gant, sans tout désinfecter, parce qu’on était pas au
courant. Cela veut dire, qu’en plus de nous être exposés, on a exposé tous les patients; et ça a forcément contribué à
aggraver l’épidémie. Et pour un médecin, se dire qu’on a mis en danger nos patients, c’est insupportable.

On était partie sur une petite grippe, et on se rend compte qu’on faisait fausse route depuis le début.

Certes, c’est un nouveau virus, c’est normal d’en apprendre tous les jours et de changer ses pratiques avec les
nouvelles infos, mais en ville, on est les derniers de la chaîne à être au courant.

La communication ville/hôpital a pas été suffisante, et ce n’est pas la faute de nos collègues qui avaient d’autres
choses à gérer.

Pour les masques, n’en parlons même pas. On a en 18 par médecin par semaine, sauf la semaine passée car la
pharmacie a été prise d’assaut. Les masques qu’on a, c’est grâce à l’entre aide entre professionnels de santé du
quartier. Tout ceux qui ont dû fermer nous ont donné leur stock, on a réussi à en commander grâce à des
connaissance de l’étranger. Des patients qui avaient fait des stocks énormes au tout début de l’épidémie nous ont
proposé de nous les donner quand ils ont vu qu’on arrivait au bout des réserves. C’est grâce à tout ça qu’on peut
encore bosser aujourd’hui. Alors quand on en voit des patients arriver presque fiers d’eux avec les fameux FFP2,
mais ne comprenant pas pourquoi aller voir mamie ce week end c’est une bonne idée, ça fait un peu grincer des
dents…

On a appris il y a quelques jours seulement, qu’on devait avoir une tenue spéciale, revoir complètement la
désinfection de notre matériel, de nos locaux. On devrait porter blouse/surblouse, tout est en rupture de stock, ou il
faudrait se faire livrer, mais exposer des livreurs ? C’est un non sens.

Le besoin de blouse, on l’a appris via nos réseaux, pas via les instances officielles…

On en est réduites à demander à nos proches de nous coudre des tenues… Cela fait un mois qu’on voit des potentiels
porteurs de Covid-19, donc un mois qu’on fait pas assez sans le savoir ! Tous les jours une nouvelle info, qui te fait
dire que la veille t’as pris des risques pour tes patients.

A côté de ça, nos collègues à l’hôpital souffrent, et dans les cabinets c’est vide. J’ai demandé aux autres collègues de
Paris ou banlieue, pour tout le monde la même chose : les cabinets sont vides.

Quand les gens applaudissent à 20h à leur fenêtre j’ai honte, parce que je suis médecin, mais pour le moment je
peux rien faire. On a augmenté les téléconsultations, le nombre de créneaux de consultations, mais ça se remplit
pas. On s’est aussi mise sur des listes de suppléances pour soulager nos collègues, mais en attendant d’être
appelées, on patiente sans trop savoir quoi faire.

Toutes les choses qui fonctionnent bien concernant la gestion de ce virus, c’est grâce à des élans individuels des
professionnels de santé. Toutes professions confondues.

On a aussi une totale ambivalence chez nos patients. Et on ne peut pas s’empêcher d’autre un peu déçue par le
comportement individualiste de certains, qui ont fui Paris en train, ou sont allés dans leur maison de campagne à
plusieurs familles… ça changera la façon dont on les voit après tout ça.

J’ai aussi des demandes atypiques, et j’ai dû expliquer longuement au téléphone à une patiente que faire un
certificat pour aller respirer l’air frais à la campagne ne rentrait pas dans les dérogations du gouvernement…

Quand je vois les infirmers.eres libérales qui continuent à aller chez les patients alors qu’on sait que c’est un risque
énorme de transmission, les internes qui sont déjà à bout alors que c’est que le début, et la frivolité de certains
patients, ça m’écoeure.

C’est surtout sur le manque d’information et le sentiment d’abandon total que je ressens en tant que praticienne
libéral que je voulais témoigner !   

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