Documente Academic
Documente Profesional
Documente Cultură
Le système fiscal marocain a connu une grande refonte à partir de 1985 dans le
cadre du Plan d’ajustement structurel. Cela s’est traduit par la mise en place de
la TVA en 1985, de l’Impôt sur les sociétés en 1986 et de l’Impôt sur le revenu
en 1990, tout en maintenant les Droits d’enregistrement et du timbre,
introduits depuis le début de l’époque coloniale.
Les recettes fiscales dites ordinaires, versées dans le budget général de l’Etat,
ont atteint………………en2013. Elles constituent la principale source des finances
publiques.
1
Article 39 : « Tous supportent, en proportion de leurs facultés contributives,
les charges publiques que seule la loi peut, dans les formes prévues par la
présente Constitution, créer et répartir ».
Néanmoins, la réalité est tout autre. En effet, en matière d’Impôt sur le revenu,
presque 75% des recettes provenant de cet impôt sont celles prélevées à la
source des revenus salariaux et assimilés. En matière d’Impôt sur les sociétés, à
peine 2% des sociétés rapportent pas moins de 80% des recettes provenant de
cet impôt. Enfin, la TVA, impôt sur la consommation, est la principale source
des recettes fiscales.
Les causes de non équité fiscale sont à rechercher d’abord dans les choix de
politique fiscale. Elles résident aussi dans le mode effectif de gestion de
l’impôt. Qui paie l’impôt ? Autrement dit comment est répartie la charge
fiscale ? Le principe constitutionnel est-il respecté ?
Les années récentes ont permis de constater des tâtonnements plus que de
véritables réformes. D’une part, une taxe introduite en 2013 pour une durée
limitée (jusqu’en 2015) pour alimenter un compte d’affectation spéciale
destiné à renforcer la cohésion sociale, c'est-à-dire à lutter contre la pauvreté
mais avec une logique caritative et une approche percevant la pauvreté comme
s’il s’agissait d’une catastrophe naturelle et non pas comme étant la
conséquence des politiques publiques de développement poursuivies depuis
l’indépendance. D’autre part, paradoxaement, la non remise en cause
d’avantages ou privilèges fiscaux injustifiés qui constituent une aberration et
provoquent l’indignation. C’est notamment le cas du secteur agricole, où les
grandes exploitations ont bénéficié pendant trois décennies d’une exonération
fiscale. C’est l’un des exemples illustrant le mieux la violation du principe
d’équité énoncé clairement dans la Constitution.
2
Aussi, à ce jour, le système fiscal est en contradiction flagrante avec les
déclarations officielles de réduction des inégalités sociales, source principale de
la pauvreté. Au contraire, l’évolution récente de ce système a accru ces
inégalités et a donc aggravé la situation des droits économiques et sociaux de
la majorité de la population au Maroc.
Etablir un état des lieux du système fiscal au Maroc, procéder à son analyse
critique pour en faire ressortir les faiblesses, les causes de ces faiblesses et
proposer des alternatives d’amélioration et de progrès, dans le sens du
développement de l’équité fiscale et de la justice sociale, tel est le rôle et le
devoir des acteurs dynamiques de la société civile.