Sunteți pe pagina 1din 8

LES NBIC

Risques, éthique et perspectives

A – Révolution ou malédiction ? Le besoin évident d’un cadre éthique !


Issu du latin ethica, morale, l’éthique se définit, selon le Larousse, comme l’ensemble
des principes moraux qui sont à la base de la conduite de quelqu’un.
Il est évident que [la possibilité de cette immortalité annoncée] pose de nombreuses
questions en matière de principes moraux et que la conduite à tenir face aux
bouleversements annoncés ne coule pas de source tant les risques de dérives
paraissent nombreux. Il est en effet probable que les découvertes NBIC vont altérer
considérablement l’homme, la société, et même l’environnement terrestre.

Nous allons tenter, dans cette partie, de vous donner un aperçu des questions qui se
posent et des différentes positions en vigueur à travers le monde face aux avancées
scientifiques et technologiques, révolution pour les uns, malédiction pour les autres.

Concernant les applications des découvertes NBIC sur l’humain : dès lors que la
technologie pénètre dans le corps, à partir de quel moment finit-on d’aider les gens
pour commencer à les « augmenter » ? Quelles seront les conséquences de cette
augmentation, notamment pour ceux qui refuseront de se faire « améliorer » ou n’y
auront pas accès ? Pourront-ils par exemple encore trouver du travail ? La question
n’est pas absurde quand on constate déjà aujourd’hui que certaines écoles
américaines menacent de renvoyer des enfants s’ils ne prennent pas de Ritaline,
médicament censé traiter l’hyperactivité. Parallèlement 10% des collégiens et lycées
prendraient de la Ritaline (ou produit analogue), hors prescription médicale, pour
mieux réviser leurs examens !
Si on ne peut qu’encourager les recherches permettant de traiter la souffrance, la
stérilité, les handicaps, en réparant ce qui peut l’être et en allongeant la vie dans de
bonnes conditions, est-il raisonnable de chercher à se libérer de la matière en la
reprogrammant à volonté et de vouloir s’affranchir du temps et de la mort ? Quel
impact cela peut-il avoir sur notre regard envers la vieillesse et l’acceptation de celle-
ci dans une société composée de nombreuses personnes âgées parfois jugées
« inutiles et coûteuses » ?
Se pose alors le problème de la coexistence entre « humains augmentés » et
« humains » n’ayant pas eu accès à ces technologies, avec toutes les dérives
eugéniques que l’on peut imaginer.
Concernant les nanotechnologies, on évoque le terme de « fracture
nanotechnologique » : les fantastiques possibilités ouvertes par la capacité à
manipuler l’infiniment petit posent là aussi le problème de qui y aura accès et de
l’usage que l’on en fera.
La question des applications militaires vient immédiatement à l’esprit : les
nanosciences pourraient en effet servir à l’élaboration de nouvelles armes et
d’instruments furtifs high tech, ainsi que fournir aux militaires les moyens de
démultiplier les moyens d’acquisition et de transmission de l’information, élément
stratégique de la guerre moderne.
Plus largement, les nanoproduits, encore rares aujourd’hui sur le marché, seront
destinés à de très nombreux secteurs d’activité. Ils ouvrent bien sûr des perspectives
fantastiques pour les industriels qui imaginent déjà des instruments et des matériaux
au service de la santé, de l’environnement ou de la communication, mais ceux-ci
pourraient être utilisés à des fins funestes ou être monopolisés par un petit nombre
créant la « fracture technologique » évoquée ci-dessus.
La science-fiction va encore plus loin et imagine l’étape ultime de développement des
nanotechnologies : l’ « homme augmenté » céderait alors la place à l’ « homme
robotisé » puis à la « machine vivante », aboutissant à la destruction de l’humanité.

Mais le risque supposé des nanotechnologies, en l’occurrence des nanoparticules, ne


s’arrête pas là ! Des questions se posent aussi en effet sur leur impact sur
l’environnement et la santé.
Les nanoparticules, ou particules ultrafines (diamètre < 100 nm) ont d’abord été
décelées dans les fumées des moteurs diesels et plus généralement au niveau du
trafic urbain. Elles ont la particularité, du fait de leur taille, de pouvoir atteindre les
ramifications les plus profondes des voies respiratoires et peuvent passer dans la
circulation générale sanguine en franchissant les barrières épithéliales (alvéolaires
notamment), ainsi responsables de nombreuses pathologies pulmonaires
consécutives à leur inhalation. On ne sait pas aujourd’hui par exemple si les
nanoparticules magnétiques à base de fer destinées à détruire certaines tumeurs
cancéreuses présentent ou non des risques similaires pour la santé des patients.
En effet la question de la toxicité des nanoparticules n’est pas encore un sujet
complètement étudié. Elles peuvent avoir un réel intérêt thérapeutique en
permettant la pénétration cérébrale de nombreux médicaments, mais pourraient
devenir biologiquement et chimiquement actives dans certains cas et donc
potentiellement toxiques. Plusieurs tests effectués sur des souris et des rats ont fait
naître des soupçons mais il n’est pas certain que l’effet soit le même sur l’être
humain.
De la même façon on ignore encore l’impact de leur dissémination dans
l’environnement, même si, parmi de nombreux programme de recherche, un
programme américain, le NNI, consacre 50 M$ à étudier les implications
environnementales des nanotechnologies.

Dernier risque envisagé, celui concernant le respect de la vie privée.


Cette préoccupation est apparue avec l’apparition des tests génétiques par puce à
ADN. L’extrême miniaturisation des quantités de « produit humain » nécessaires aux
analyses ADN, rendue possible par les nanobiologies, fait craindre la possibilité du
détournement de cette technologie car tout individu laisse des microcellules de peau
sur tout ce qu’il touche. Son « intimité génétique » ne peut alors plus être garantie.
Un autre exemple est celui des « Radio Frequency Identification », nanocapteurs que
l’on peut implanter sous la peau et qui échangent des informations avec
l’environnement. Aux Etats-Unis, en Angleterre et au Mexique, notamment, certains
parents en font implanter sur leurs enfants pour les protéger contre le kidnapping.
Comment éviter les dérives de l’utilisation de ces nanomatériaux qui permettent de n
Ne pourra-t-on pas, bientôt, télécommander des hommes grâce à l’implantation de
puces dans leur cerveau ? Des chercheurs américains ont réussi à le faire sur des
rats. !
Dernier exemple, celui de la poussière intelligente (smart dust) : composée d’une
nuée de microprocesseurs, emplis de minuscules capteurs, elle pourrait être utile par
exemple pour protéger l’environnement. Larguée par avion sur une zone donnée, elle
pourrait par exemple renseigner sur la situation en cas d’incendie ou de séisme. Mais
détournée par des gens mal intentionnés elle deviendrait un terrifiant outil
d’espionnage !

Ces questions montrent bien la difficulté à appréhender les limites entre, d’un côté,
les bienfaits apportés par les fabuleux développements technologiques en cours et,
de l’autre côté, les risques qu’ils représentent pour l’homme, la société et
l’environnement.

Pour certains enthousiastes comme Ray Kurzweil (Etats Unis) nous sommes au bord
d’une révolution. Tout ce que nous appelons l’ « humanité » pourrait bientôt devenir
obsolète. Les plus enthousiastes imaginent une « Singularité », espèce d’apocalypse
scientifique où la multiplicité des découvertes et progrès nous transporterait dans un
futur incompréhensible à nos yeux actuels, dominé par des intelligences surhumaines
qui pourront être soit des humains radicalement transformés, soit des machines
intelligentes qui reprendraient alors le flambeau de l’évolution.
Les transhumanistes font partie de ceux qui trouvent le concept séduisant : ils
cherchent à dépasser la condition humaine, pour le plus grand bonheur de tous, en
abolissant mort, maladie et pauvreté.

Mais d’autres sont bien plus pessimistes quant à notre capacité à gérer des
transformations aussi radicales. Francis Fukuyama (Etats Unis) par exemple
considère le transhumanisme comme « l’idée la plus dangereuse du monde ». Il
pense en effet que si on commence à altérer la nature humaine il n’existe plus de
projet universel […] et surtout plus d’éthique universelle. Il est en outre probable que
la compréhension de la société posthumaine annoncée nécessite un intellect
largement supérieur à celui de nous autres, pauvres humains « moyens », comme le
développe Charles Stross (Grande Bretagne) dans son roman Accelerando.

Une chose est sûre en tout cas, nous sommes tous concernés : citoyens,
scientifiques, institutions …
Dans les années à venir les débats sur ces sujets vont se multiplier entre – pour
caricaturer - scientifiques et industriels enthousiastes et inconscients d’un côté,
citoyens et politiques inquiets et ignorants de l’autre :
- La communauté des chercheurs s’interroge déjà sur son rôle et ses
responsabilités.
- Les institutions savent qu’elles doivent prévenir les risques et saisir les
opportunités offertes.
- Les citoyens vont de plus en plus souhaiter être entendus sur leurs désirs et
leurs inquiétudes et être associés aux choix de société que ces nouvelles
technologies vont impliquer.

Depuis plus de dix ans déjà, le domaine des nanosciences et nanotechnologies fait
l’objet d’une réflexion éthique au niveau mondial.
Aux Etats-Unis, la National Science Foundation pense que l’objectif à long terme de
la convergence NBIC ne concerne pas tant la maîtrise de la matière que la possibilité
de modifier les capacités physiques et intellectuelles des êtres humains. Elle a mis en
place un programme de recherche pluriannuel intitulé « Convergence NBIC pour
l’amélioration des performances humaines ».

En Europe, les orientations des politiques de recherche semblent plus prudentes.


Elles ne prennent pas nécessairement pour objectif la modification des performances
humaines mais visent plutôt à anticiper à la fois les avantages et les risques pour
l’économie et pour la société. C’est ainsi que la Commission Européenne a soutenu
l’exercice de prospective technologique d’un groupe d’experts ayant débouché, en
2005, sur la proposition d’une démarche spécifiquement européenne intitulée
« Technologies convergentes pour la société de la connaissance ».
Dans les grandes lignes, le rapport Nordmann (du nom de son auteur) propose une
vision des technologies convergentes et de leurs impacts sur la société qui repose sur
quatre piliers :
- Développer une vision à long terme et une stratégie, notamment en créant
des réseaux d’excellence européens
- Formuler de nouveaux thèmes de recherche qui favorisent les approches
interdisciplinaires
- Développer une structure d’encadrement de la recherche, avec un cadre
juridique, un code de bonne conduite …
- Mettre en place un modèle de gouvernance qui repose sur des processus de
décision transparents, notamment via une implication des comités nationaux
et européens d’éthique et des débats publics nationaux permettant
l’expression des points de vue
[voir si tu laisses cette partie ???]
L’approche européenne, moins ambitieuse et plus pragmatique que l’approche
américaine, vise ainsi à pouvoir trouver des solutions concrètes pour résoudre les
problèmes d’intérêt général (diagnostic médical, prothèses, outils pour faire face aux
handicaps, régulation énergétique …) en anticipant, favorisant le débat public et
mettant en place un cadre évitant de laisser le développement des technologies
convergentes guidé par les enjeux de rentabilité économique, de compétitivité et de
mondialisation.

Dans la foulée des comités d’éthique ont publié des rapports et des
recommandations sur les nanotechnologies, leurs perspectives de développement et
leurs implications pour la société.
Les démarches entreprises en France (par le CNRS) et au Québec sont semblables
et abordent les enjeux des technologies convergentes de manière globale alors que
le Groupe européen d’éthique des sciences et des nouvelles technologies s’est
focalisé sur les implants TIC chez les êtres humains.
Les rapports français (2006) et québécois (2006) insistent sur l’importance de tirer
des leçons des controverses persistantes à propos du nucléaire, du réchauffement
climatique, des crises récentes (OGM, vache folle …) par exemple, qui montrent que
l’opinion publique devient plus exigeante vis-à-vis des experts : il y a donc une
nécessité de transparence sur ce domaine technologique naissant, perçu à la fois
comme menaçant et fascinant. C’est une condition nécessaire pour créer la
confiance du public envers la science et la technologie. La deuxième exigence porte
sur la responsabilité des chercheurs qui doivent rendre des comptes et exposer
non seulement leurs résultats mais aussi les implications pour les citoyens et la
société.
En termes de recommandations :
- Le CNRS s’attache au fonctionnement de la recherche et à son ouverture vers
la société et préconise notamment le débat avec les citoyens, la stimulation de
la recherche en sciences sociales et humaines …
- Les québécois proposent pour chaque domaine d’application des
nanotechnologies (santé, environnement, sécurité et performances humaines)
des commentaires éthiques et des recommandations institutionnelles.
Dans son avis sur les implants (2005), le Groupe européen d’éthique pose
quelques principes éthiques sur la base des valeurs suivantes : dignité humaine,
intégrité et autonomie de chaque être humain, protection de la sphère privée. Les
principes éthiques ainsi définis sont :
- La non-instrumentalisation du corps humain. L’individu n’est pas un moyen
mais toujours une fin en soi
- Le principe de non-ingérence dans la vie privée et de contrôle des individus
sur l’usage qui est fait de leurs données personnelles
- La non-discrimination, l’égalité de traitement, l’accessibilité et la distribution
équitable des ressources en matière de santé
- Le consentement libre et éclairé de l’individu pour toute intervention sur son
propre corps.
Ses recommandations sont centrées sur le droit, les procédures juridiques et
institutionnelles, la déontologie médicale et les codes de bonne pratique pour les
chercheurs.
Dérives eugéniques
Eugénisme : théorie cherchant à opérer une sélection sur les collectivités humaines à
partir des lois de la génétique selon le Larousse.
On parle souvent de dérive à propos de l’eugénisme car il a comme but principal de
vouloir faire tendre l’espèce humaine vers un idéal déterminé, du moins pour
l’époque en cours. Recherche de l’ «  enfant parfait » par exemple.
En France les pratiques eugéniques sont interdites au niveau politique. Cependant,
elles sont possibles dans le cadre de certaines maladies génétiques ou du don
d'ovules féminins. Afin d'éviter la transmission de maladies graves ou afin de
favoriser une grossesse, le choix d'un ovule ou d'un embryon peut être fait.
L'eugénisme n'est pas toléré dans des choix esthétiques ou sexuels sur le futur
enfant. La bioéthique veille au bon usage de cette pratique.

Ray Kurzweil  :
Raymond C. Kurzweil (ou Ray) (kɚzwaɪl), né le 12 février 1948, est un auteur,
ingénieur, chercheur, et futurologue américain. Il est créateur de plusieurs
entreprises pionnières dans le domaine de la reconnaissance optique de caractères
(OCR), de la synthèse et de la reconnaissance vocales, et des synthétiseurs
électroniques. Il est également l'auteur de nombreux ouvrages sur la santé,
l'intelligence artificielle, la prospective et la futurologie. Professeur au MIT1, titulaire
du prestigieux prix américain de la technologie, il est décrit comme une machine
cérébrale ultime par Forbes2 et comme un véritable génie par le Wall Street
Journal3. Il est depuis 2012 directeur de l'ingénierie chez Google.

Francis FUKUYAMA :
Francis Fukuyama, né le 27 octobre 1952, à Chicago, est un philosophe, économiste
et chercheur en sciences politiques américain. Intellectuel influent, très connu pour
ses thèses sur la fin de l'histoire, Francis Fukuyama est actuellement professeur
d'économie politique internationale à la SAIS de l'université Johns-Hopkins à
Washington. Il est notamment un des membres du conseil des International Forum
for Democratic Studies du National Endowment for Democracy et a été un des
membres du département de science politique de la RAND Corporation2.

Charles Stross:
Charles David George Stross, né à Leeds le 18 octobre 1964, est un écrivain
britannique résidant à Édimbourg. Son œuvre navigue entre science-fiction, horreur
et fantasy. Son roman Accelerando remporte le prix Locus du meilleur roman de
science-fiction en 2006

S-ar putea să vă placă și