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APPEL À DONS
Les élections passées, revenons aux choses sérieuses (non pas que les
élections ne soient pas une chose sérieuse, entendons-nous bien, je parlais
seulement des dernières) : le 15 avril, le toit de la cathédrale Notre Dame
de Paris a brulé. Ça fait maintenant deux mois de cela. Et à cette heure,
aucune cause, aucun incendiaire volontaire ou involontaire n’ont été
identifiés. On ne va pas tourner autour de la flèche en cendres, il n’y a pas
dans cette affaire trente six mille hypothèses, on en retiendra quatre :
Dieu : sa main, son jugement, que sais-je, son courroux (« coucou ! » comme dirait son
voisin actuel au Paradis, le regretté Desproges). Les croyants - c’est le moins qu’ils
puissent faire - sont sommés de prendre cette hypothèse au sérieux. Dieu, en effet,
n’aurait-il pas eu de bonnes raisons de rentrer dans une très sainte colère ? Bien sûr que
oui. On l’imagine tout d’abord fondre en larme en découvrant le discours d’Emmanuel
(pas son fils, notre Président) dans l’après-midi du lundi 15 avril 2019 (une date à
retenir) : Emmanuel a écarté le rétablissement de l’ISF, et n’est pas revenu sur sa décision
de renationaliser la branche nucléaire d’EDF (et ne parlons pas de l’absence de refus de
démarrage de l’EPR de Flamanville dont tout le monde se fout, par ignorance du drame
qui s’annonce). L’effet « waouh ! » tant attendu par les commentateurs politiques ne
concerne donc pas le rétablissement de l’ISF, d’importance pourtant toute relative
puisqu’il ne s’agit que de rétablir ce qui a été supprimé, mais la suppression de l’ENA ;
laquelle suscite l’indifférence. Dieu a jugé que c’était se foutre de son peuple, non élu
certes mais néanmoins chéri, de la France fille aînée de l’Église. En agissant ainsi
Emmanuel Macron a fini par atteindre les sommets de l’indécence préfigurés par les abus
de la fête de la musique en 2018 à l’Elysée, aggravés d’un comportement inconcevable à
Saint Martin. Tout cela a fini par devenir insupportable à Dieu : ses foudres, destinées à
Jupiter, ont visé la charpente de la très symbolique Notre Dame de Paris une heure avant
son allocution. Il n’était pas question pour lui de foudroyer directement celui dont il
espérait un changement d’orientation. Mais cette hypothèse, visiblement, n’a pas reçu
l’aval du très pieux Emmanuel. Si l’on se fie au contenu de son allocution décalée, à
l’évidence pour lui l’incendie n’était pas l’œuvre d’une colère divine.
Pour qu’il s’agisse bien d’une coïncidence, il faut une synchronicité de très haut niveau,
d’une improbabilité quasi-absolue, le vrai miracle en somme. Et ça existe. N’est-ce pas
Emmanuel (pas notre Président, Son fils ! [Non, pas à Macron ! A Dieu ! Y’a un ’s’
majuscule tout de même ! Et notre président lui n’est pas roi, il est juste Jupiter. Et il n’a
pas d’enfants... Enfin peut-être... mais bon, ne compliquons pas les choses s’il vous plait,
la situation, déjà, n’est pas des plus simples]) ? Et ne me demandez pas de vous décrire le
scénario, la succession de tous les improbables évènements pourtant bien réels
s’articulant dans une telle hypothèse, et menant au premier feu précédant l’incendie, je
n’ai pas assez d’imagination.
Troisième hypothèse : l’attentat. N’en déplaise à Madame Loiseau, celui-ci est une
hypothèse recevable. Cette ancienne ministre amnésique, oublieuse de son passé
d’extrême-droite, et tête de liste LREM aux Européennes boutée d’Orléans par les Gilets
jaunes, a jugé que Nicolas Dupont-Aignan méritait « deux claques » pour le seul fait
d’avoir questionner la cause de l’incendie. Pas un simple rappel à la Raison, non, pas un
procès éventuellement, pas une claque : deux ! Pour le seul motif d’avoir mis en doute la
conviction du Procureur de la République et de notre extralucide Castaner privilégiant
l’accident. Et il n’évoquait même pas l’hypothèse d’un complot !
Or non seulement l’attentat ne peut être écarté d’un revers de main, mais on peut même
considérer comme une faute morale, politique, et même philosophique le fait d’exclure
l’action d’un déséquilibré, autrement dit l’attentat pathologique, source potentielle par
ailleurs de coïncidences en raison du caractère profondément irrationnel de la folie. A
New-York le mercredi 17 avril par exemple, soit deux jours plus tard, l’homme arrêté à
la cathédrale avec de l’essence a bien « été hospitalisé pour évaluation psychiatrique ».
Concernant l’hypothèse d’un attentat politique, on observe qu’à cette heure il n’y a eu
aucune revendication, ce qui tendrait à écarter cette hypothèse. Même Daech n’a pas
revendiqué l’incendie quand, dans le passé récent, l’organisation s’emparait en général de
tout évènement dramatique ou à forte portée symbolique.
A moins qu’il s’agisse d’un de ces attentats ne nécessitant pas de revendication dans la
mesure où sa signification est très clairement identifiable par les services de
renseignements ? Un peu comme le survol des centrales nucléaires par des drones à
l’automne 2014 et le casse du cerveau électronique de l’EPR de Flamanville début mai
2018 ? Et dans l’hypothèse d’un attentat, quelle organisation terroriste ou quel pays
pourraient être suspectés ? La Suisse, comme dans mon incrimination assez peu
convaincante ?
Voilà. On peut se limiter à quatre hypothèses. Et à moins d’être dans une dictature, il
n’est pas interdit de les soupeser. Toutes.