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Biographie
Analyse transactionnelle
II – Etats du moi
Définition et classification
Transactions
Dans les années 1950, Berne est toujours inspiré par Freud, mais prend
ses distances par rapport à la psychanalyse. Il cherche à créer un outil
thérapeutique efficace et rapide, donc moins coûteux et accessible à
tous. Il met au point des concepts originaux dont il fait état dans
plusieurs articles scientifiques. Lors de la parution de son ouvrage
Transactional Analysis and Psychotherapy, en 1961, sa théorie fait déjà
parler d'elle dans les milieux psychothérapeutiques et psychiatriques.
En 1964, Berne et ses collègues fondent l'International Transactional
Analysis Association, qui existe toujours aujourd'hui.
Analyse transactionnelle :
II – Etats du moi :
Définition :
Dans l'analyse de Berne, les termes Parent, Adulte et Enfant ne sont pas en relation avec l'âge
de la personne. Ex. : dans une classe un enfant qui réexplique la leçon à un de ses camarades
de la même manière que le fait son maître ou sa maîtresse active son État du Moi Parent.
Enfin, ils ne sont pas synonymes du ça, du moi et du surmoi de la psychanalyse freudienne.
Les États du moi se visualisent par trois cercles superposés intitulés Parent, Adulte et Enfant
(l’usage de la majuscule signifie que nous parlons des États du moi et non d’un parent, d’un
adulte ou d’un enfant).
Observe comment ses parents (ou grands-parents, tuteurs, puis une figure
spirituelle ou un grand professionnel) se comportent, ce qu’ils disent, ce
qu’ils transmettent de leurs émotions face aux différentes situations de la
vie. Ces observations lui serviront de modèles ultérieurement. Imaginez
qu’il s’agisse d’un “regard” tourné vers l’Autre,
Il se visualise ainsi :
Vous retrouvez l’État du moi Parent mais avec d’un côté une partie
intitulée Parent Normatif (PNF) et l’autre Parent Nourricier (PNR), l’Adulte
n’est pas divisé et l’État du moi Enfant est scindé en deux parties : Enfant
Adapté (lui-même subdivisé en Enfant Adapté Rebelle (EAR) et Enfant
Adapté Soumis (EAS)) et Enfant Libre (EL).
Il n’y a pas de “bons” ou de “mauvais” États du moi, tous ont une fonction
différente essentielle et complémentaire. Voici les fonctions de chacun :
Exemples :
Parent Normatif : un enfant veut traverser la route alors qu’une voiture
arrive, un passant lui dit vivement : “Recule-toi !”, éventuellement en
accompagnant le geste à la parole,
Les transactions :
Une transaction est le nom donné à un échange verbal et comportemental entre deux
personnes. On distingue le stimulus, ou message envoyé d'une personne à l'autre, de la
réponse de celle-ci. Les transactions peuvent ainsi être observées et analysées en termes
d'états du moi.
Les transactions sont complémentaires lorsque les deux partenaires s'adressent à l'Etat du Moi
dans lequel l'autre se trouve.
Exemple 1 :
Exemple 2 :
A : « Voulez-vous vous passer de cette réunion et aller voir un film avec moi ? »
B : « Avec plaisir - Je n'en peux plus de travailler, que pourrions-nous aller voir ? »
(Échange Enfant - Enfant)
Exemple 3 :
Des échanges sur ce mode peuvent continuer indéfiniment. Évidemment, ils s'arrêtent au bout
d'un certain temps, mais ce mode de communication est stable.
Exemple 1 :
Cette transaction croisée est susceptible de causer des problèmes entre les personnes. "A"
pourrait répondre avec une transaction de Parent à Enfant, comme :
Exemple 2 :
Transactions doubles :
Par exemple :
Message caché PE : les chaussettes propres et repassées doivent être rangées dans un tiroir .
Eric Berne s’est interrogé sur nos besoins de base, qu’il a appelé “soifs” par analogie à la
nutrition. Avons-nous, au-delà de l’eau, de la nourriture ou de l’air, d’autres besoins aussi
importants, et donc vitaux, que ceux-là ?
1. La soif de structure : c’est le besoin d’avoir des limites. C’est en effet rassurant, de
savoir que l’on ne peut pas tout faire. C’est également le besoin de structurer le temps
d’une journée… Comme celui d’une vie, de savoir comment occuper ce temps entre
notre naissance et notre mort. Songez à l’ennui, à ces changements de vie (un
licenciement qui bouleverse votre rythme : et demain que vais-je faire ?). Or, cette soif
est à la fois “mentale“, mais également physique : revoyez un adolescent qui vient
vous dire pour la énième fois “j’sais pas quoi faire“, on peut dire de lui qu’il est
“mou” ; son dos est courbé, les épaules sont tombantes… Il s’affale à présent…
Structurer son temps c’est aussi un besoin biologique, comme la nourriture.
Voici trois situations, n’hésitez pas à prendre le temps de les lire et de les imaginer :
1. Vous vous étiez endormi et à présent vous ouvrez les yeux. Il fait totalement noir,
vous n’entendez pas un bruit, vous êtes seul et vous ne savez pas où. Lorsque vous
étendez les bras autour de vous, rien. Vous vous levez, faîtes quelques pas prudents,
mais toujours aucun autre contact que le sol dur. Au bout d’un moment, vous risquez
un appel : personne ne vous répond. Ça fait longtemps maintenant que vous marchez,
mais tout est désespérément noir et vide… Je sais pas vous, mais moi je commencerais
à ne pas me sentir très très bien… Et puis tout à coup, toujours dans le noir et le
silence, vos mains viennent se poser sur ce qui semble être un mur ! Vous décidez de
le suivre : vous n’êtes peut-être pas entièrement rassuré, mais déjà vous allez mieux.
2. À présent, vous êtes dans une pièce aux murs blancs (où noirs mais c’est pour changer
un peu), éclairée par l’électricité, dont vous ne distinguez pas les contours. Personne
d’autre que vous. Et pas un son ne parvient à vos oreilles. Aucune odeur. Pendant
longtemps. Vos yeux sont éblouis par tout ce blanc sans contraste, vos mains
endolories à force de ne (quasiment) rien toucher. À un moment, là encore vous ne
vous sentirez probablement pas très bien. C’est d’ailleurs ce qu’on appelle la torture
par la privation sensorielle.
3. Cette fois, vous êtes au grand jour, dans une rue… et vous n’êtes pas seul ! Chouette
des gens ! Sauf qu’étrangement personne ne vous regarde, ne fait attention à vous.
Étrange… Vous faîtes un sourire, personne ne vous le rend, vous demandez l’heure, la
personne passe son chemin comme si de rien n’était… Vous avez alors la désagréable
sensation d’être transparent(e), voire de ne pas exister.
Le scénario de vie :
Le concept de scénario est très important en analyse transactionnelle. Selon Berne, la vie de la
personne est agencée selon un scénario programmé et inconscient. La façon dont on se perçoit
(position de vie) combinée à l’éducation que l’on a reçue (injonctions permission) donne
naissance à des choix, des comportements, des valeurs, des attentes, des craintes ou des
désirs qui nous conduisent à reproduire les mêmes schémas à vivre les mêmes histoires avec
les mêmes personnes... Il s’agit de plans de vie préconscients qui se déroulent sur des mois,
des années, voire sur une vie entière.
L'analyse transactionnelle décrypte ces processus et tente d'aider la personne à sortir de ces
boucles. (La théorie des scénarios rappelle le principe de répétition des Freudiens).
Exemple : Une femme divorce parce que son mari est violent. Quelques années plus tard, elle
épouse un autre homme qui sera, pour son plus grand désespoir, violent également. On dira
qu’elle n’a pas eu de chance… Est-ce bien sûr que la chance ait quelque chose à voir là
dedans ?
A son tour sa fille est victime des mêmes faits. Après un travail long sur elle-même elle
découvre qu’elle est attirée par les personnes en difficultés car elle s’est donnée comme
mission inconsciente de les sauver, ce qui l’a conduit à rencontrer toujours les mêmes types
de personnes et à revivre les mêmes situations. Elle a transmis ces valeurs et son scénario à sa
fille.
Les scénarios, pour être suivis, ont besoin d’exemples à suivre de modèles : Ce peut être la
mère, le père, l’oncle ou le cousin qui a tout réussi, ou des héros de contes de fées (Cf.
Bettelheim)
Les jeux :
Les jeux ou stratagèmes sont les jeux psychologiques que nous jouons avec notre entourage
de manière consciente ou inconsciente. Dans tout jeu, il y a manipulation d’une personne
par une autre. (En général une personne laisse penser qu’il agit pour une raison et en
réalité ses mobiles sont autres).
Exemple:
Julie s’adresse à son petit frère en lui montrant une part de gâteau :
Ce faisant, elle mange le gâteau. Ne vous y trompez pas, le bénéfice c’est la tête déçue du
petit frère !
Le jeu est un ensemble de transactions doubles (jeu social) dans lequel il y a un piège tendu
dans lequel la «victime» s’engouffre plus ou moins malgré elle.
• Victime : "Ça n'arrive qu'à moi", "Mais qu'est ce que j'ai fait pour mériter ça", "J'ai
jamais de chance", "pardonne-moi", "j'essaie mais je n'y arrive pas " ... La personne
se fait passer pour une victime pour obtenir autre chose.
• Persécuteur : " Tu veux ma mort", "Tu veux vraiment que je parte", "Toi, toi il n'y en a
que pour toi", "Tu n'es pas assez bien pour " ... Le persécuteur fait croire à sa victime
qu’elle est la cause de ses malheurs alors que le persécuteur agit d’abord pour son
plaisir personnel.
Exemple :
Supérieur : «Je ne veux être dérangé sous aucun prétexte» (la personne se met dans une
situation impossible)
Supérieur : Il se met en colère et rappelle la consigne => «Regarde ce que tu m’as fait faire!»
Concrètement, repérez les jeux dans lesquels on vous fait entrer. Ceci vous évitera d’être
victime de manipulation.
Ou demandez-vous pour quelles raisons vous avez accepté d’être victime alors que vous aviez
flairé le piège?
Développement de personnes :
Désigné par la lettre P. L’AT est ici mise au service d’un travail thérapeutique pour résoudre
un problème, savoir qui l’on est, mieux comprendre la relation à son conjoint, ses enfants ou
ses parents. Le psychothérapeute se réfère ici à la vision de la personnalité que propose l’AT
et l’utilise dans sa propre communication avec son patient. En début de thérapie, le patient et
son thérapeute définissent ensemble un contrat thérapeutique en fonction des objectifs et
besoins du patient, la durée du travail thérapeutique peut être en conséquence brève ou
longue.
Elaborée à partir d'une expérience clinique, l'AT conserve pour domaine privilégié le
développement des personnes :
Désigné par la lettre O. L’AT permet d’intervenir au sein d’une structure (entreprises privées
ou publiques, collectivités locales, associations…) à deux niveaux : la personne ou
l’organisation elle-même. C’est un outil privilégié pour de nombreux consultants, coachs et
formateurs en entreprise. Les possibilités d’application sont vastes : redonner à l’Humain
toute sa place au sein d’une structure, allier les besoins de la personne à ceux du groupe,
optimiser la relation entre collègues ou dans le cadre d’une hiérarchie …
Une entreprise ou une institution peuvent être regardées comme un organisme humain. A ce
titre l'AT s'avère là encore particulièrement opérationnelle :