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Pierre Bertaux - 1907 - 1986

Une esquisse biographique


Hansgerd Schulte
p. 273-280
TEXTE NOTES AUTEUR
TEXTE INTÉGRAL

1 Cf. la bibliographie dans ce volume.


1
Si Pierre Bertaux a consacré son dernier livre à lʼinstinct ludique chez Goethe,
ce nʼest sans doute pas un hasard : « Nous jouerons ensemble à de si jolis
jeux ». Au cours dʼune vie riche et productive, Pierre Bertaux a eu des
champs dʼactivité aussi divers que Hölderlin et Guillaume II, la mutation de
lʼhumanité et lʼAfrique, sans oublier le travail occasionné par les éditions
successives de cet héritage paternel quʼest le dictionnaire Bertaux-Lepointe1.
Mais le fil conducteur de cette œuvre et de cette vie à multiples facettes,
cʼest lʼinstinct ludique.
2
Une source digne de foi — sa mère Céline Piquet — a rapporté que la
naissance de Pierre Bertaux, survenue le 8 octobre 1907 à Lyon, fut un « jeu
dʼenfant ». Beaucoup a déjà été dit sur le rôle de médiateurs intellectuels et
culturels des germanistes dʼAlsace et de Lorraine auxquels appartenaient les
Bertaux. Le père Félix — le bien nommé — veilla sur une jeunesse heureuse
et lʼinitia très tôt à la langue allemande. Pierre devait dire plus tard : « Je nʼai
jamais eu à tuer mon père » et « Chez nous on est germaniste de père en
fils ». Il eut la chance, dans un premier temps, dʼêtre dispensé des classes
élémentaires : son alphabétisation fut confiée au grand-père, aussi gentil que
bon pédagogue, et lʼenseignement du piano à André Gide. Même au lycée,
son père, agrégé dʼallemand, conseilla à son fils de faire lʼécole buissonnière.
Félix Bertaux estimait quʼil valait mieux garder son temps pour des choses
plus gaies et plus utiles. Il nous apparaît donc que le jeune Pierre eut
davantage de loisirs à consacrer au jeu que les autres enfants de son âge.
Aussi ses premiers souvenirs de jeunesse étaient-ils associés aux jeux de
construction et de ballon ; il jouait souvent au fronton, car il pouvait alors se
passer dʼun partenaire : « Avec une balle, je ne mʼennuyais jamais ». Pierre
était enfant unique ; le jeu lui permettait de surmonter sa solitude, de
connaître la vie et de se connaître lui-même : « Le jeu a été la grande école
de mon existence ».
• 2 Cf. lʼhommage de Yehudi Menuhin à Pierre Bertaux dans ce
volume.
3
Mais aux yeux de Pierre, les jeux les plus beaux, les plus fascinants et les
plus passionnants étaient les jeux de langage. Dès sa prime jeunesse, il se
plaisait à parcourir des champs sémantiques, à remonter des chaînes
étymologiques et à rassembler des synonymes ; il était sensible aux qualités
phonétiques dʼun mot. Puisque les règles linguistiques étaient, elles aussi,
des règles de jeux, enfreindre les premières lui paraissait tout aussi
critiquable dʼun point de vue moral que dʼenfreindre les secondes. Il en
Mais aux yeux de Pierre, les jeux les plus beaux, les plus fascinants et les
plus passionnants étaient les jeux de langage. Dès sa prime jeunesse, il se
plaisait à parcourir des champs sémantiques, à remonter des chaînes
étymologiques et à rassembler des synonymes ; il était sensible aux qualités
phonétiques dʼun mot. Puisque les règles linguistiques étaient, elles aussi,
des règles de jeux, enfreindre les premières lui paraissait tout aussi
critiquable dʼun point de vue moral que dʼenfreindre les secondes. Il en
conçut une sorte dʼéthique de la langue, quʼelle soit parlée ou écrite, éthique
qui devait garder une valeur absolue durant toute son existence : « On ne
triche pas avec la langue ». Il avait coutume de dire à son ami Yehudi
Menuhin2 que des mots impropres et des expressions imprécises lui étaient
aussi douloureuses quʼune fausse note. Le commerce avec la langue de-
mande une virtuosité aussi consommée que lʼexécution dʼune œuvre
musicale ; pour Bertaux, le jeu devait faire preuve du même esprit de sérieux
dans lʼun et lʼautre domaine.
4
Il nous semble que lʼinstinct ludique qui se manifestait dans le domaine du
langage a orienté de manière décisive la vie et la carrière scientifique de
Pierre Bertaux. En affirmant cela, nous pensons dʼune part à son travail sur
les rééditions du dictionnaire bilingue : une fois de plus, lʼenjeu nʼétait-il pas
de trouver le mot juste, le terme correspondant dans lʼautre langue ? Pour
Bertaux, ce travail sʼinsérait nécessairement dans le contexte dʼun
rapprochement franco-allemand car, à ses yeux, les malentendus politiques
résultaient en premier lieu de malentendus linguistiques et dʼimprécisions de
vocabulaire. Aussi, seule la connaissance approfondie de la langue était-elle
en mesure de permettre une compréhension véritable du peuple voisin.
5
Nous pensons, dʼautre part, à son dialogue permanent avec Hölderlin,
dialogue marqué également par un amour ludique — et donc sérieux — de la
langue. Hölderlin fut le partenaire de jeu idéal, le seul qui fût capable de
retourner toutes les balles avec un art consommé — pour user dʼune
expression de Bertaux. Il a toujours été fasciné par lʼextraordinaire précision
du langage poétique de Hölderlin. Toute son interprétation part de la
conviction que les affir mations du poète méritent dʼêtre prises
rigoureusement à la lettre. On verrait alors que Hölderlin ne fut ni un poète
ésotérique, comme le croient certains, ni lʼaliéné de la tour de Tübingen
comme le pense encore aujourdʼhui la majorité des chercheurs. Aux yeux de
Bertaux, Hölderlin fut un révolutionnaire à qui son engagement avait valu la
persécution.
6
Trois expériences ont marqué profondément lʼévolution intellectuelle des
années dʼécole et dʼuniversité : il faut nommer en premier ses années
dʼenfance, passées dans un environnement familial hors du commun et
protégées par lʼamour et lʼintelligence des parents. Sous lʼimpulsion de son
père, la belle résidence familiale à Sèvres était devenue dans lʼentre-deux-
guerres un point de rencontre privilégié des intellectuels ouverts au dialogue
franco-allemand. Thomas et Heinrich Mann, qui ont laissé à Pierre Bertaux de
nombreuses lettres non encore publiées, faisaient partie de ce cercle dʼamis,
tout comme Joseph Roth, Ernst Bloch, André Gide, Jean Schlumberger, Roger
Martin du Gard et un grand nombre de personnalités des célèbres
« Décades » de Pontigny. Il nʼest pas surprenant que dans un environnement
pareil, Bertaux ait pu sʼinitier à la culture au cours de déjeuners et de
promenades. On comprend également pourquoi le futur germaniste devait
franco-allemand. Thomas et Heinrich Mann, qui ont laissé à Pierre Bertaux de
nombreuses lettres non encore publiées, faisaient partie de ce cercle dʼamis,
tout comme Joseph Roth, Ernst Bloch, André Gide, Jean Schlumberger, Roger
Martin du Gard et un grand nombre de personnalités des célèbres
« Décades » de Pontigny. Il nʼest pas surprenant que dans un environnement
pareil, Bertaux ait pu sʼinitier à la culture au cours de déjeuners et de
promenades. On comprend également pourquoi le futur germaniste devait
souhaiter lʼextension des études germaniques à la connaissance de la
civilisation allemande. Au cours de sa carrière universitaire, Bertaux a
toujours défendu cette position avec vigueur : la création de lʼInstitut
dʼallemand dʼAsnières est en grande partie le fruit de sa persévérance. Les
écrivains allemands et français quʼil put fréquenter à cette époque sʼétaient
tous opposés au fascisme ; de plus, ses origines lorraines lui avaient appris
que cʼétait une erreur que de restreindre lʼétude du voisin incommode à la
langue et à la littérature : le germaniste français devait se faire lʼobservateur
et le commentateur critique de toute la réalité allemande ; mais il devait aussi
se tenir prêt à prendre les armes dans lʼéventualité dʼune nouvelle agression.
Bertaux en fit lui-même lʼexpérience : il dirigea, par exemple, les émissions en
langue allemande de la radiodiffusion française. Dans ce cadre, il eut
lʼoccasion de faire une lecture radiophonique de lʼAvertissement à lʼEurope de
Thomas Mann. Plus tard, Bertaux défendit son pays, dʼabord au cours de la
« drôle de guerre », ensuite dans la Résistance, ce qui lui valut de passer
deux années en prison. Dʼune certaine façon, la vie de Bertaux reflète donc
lʼidée que les germanistes français se faisaient dʼeux-mêmes et de leur
mission particulière.
7
La deuxième expérience décisive fut lʼEcole Normale Supérieure, où Bertaux
entra en 1926. Parmi ses camarades, on trouve les noms de Raymond Aron,
René Maheu, Jean-Paul Sartre, Maurice Merleau-Ponty et Paul Nizan. Il existe
un « esprit de Normale », qui, bien quʼil soit difficile à caractériser, permet
aux anciens élèves de se reconnaître comme les membres dʼune même
famille. On peut en citer comme éléments constitutifs : la capacité à garder
une distance critique, lʼironie (y compris vis-à-vis de soi-même),
lʼintelligence, une largeur de vue hostile à tout dogmatisme, un scepticisme
tolérant qui se fonde sur la conviction que tout enseignement est relatif, la foi
en un homme devenu plus cultivé et plus fin grâce à lʼéducation. Ces
caractéristiques sont complétées par des qualités formelles, lʼesprit
dʼanalyse, la clarté de la présentation, la virtuosité stylistique et par ce qui
constitue la marque distinctive du normalien : lʼesprit du « canular ». Cette
expression argotique désignait à lʼorigine les blagues et mystifications
dʼétudiants ; mais elle désigne aussi un état dʼesprit marqué par le calembour
et la dérision qui refuse de prendre les choses au sérieux, prêt à se jouer de
tout et de tout le monde. Le canular fut institutionnalisé grâce à la « Revue de
lʼEcole », une sorte de café-théâtre où se succédent de petits sketches qui
donnent un commentaire satirique de lʼactualité politique et littéraire. Bertaux
joua un rôle très important dans la troupe dʼétudiants, assouvissant ainsi son
instinct ludique — lʼesprit de Normale correspondait parfaitement à sa
personnalité.
• 3 La publication des lettres de Pierre Bertaux à ses parents
pendant la période berlinoise est actuel (...)
8
Tout aussi décisif que lʼEcole Normale Supérieure fut le séjour à Berlin, où
Pierre Bertaux fut lecteur de français à lʼUniversité entre 1927 et 19293. Tutti
Fischer, la fille de lʼéditeur Samuel Fischer, lui-même ami de longue date de la
personnalité.
• 3 La publication des lettres de Pierre Bertaux à ses parents
pendant la période berlinoise est actuel (...)
8
Tout aussi décisif que lʼEcole Normale Supérieure fut le séjour à Berlin, où
Pierre Bertaux fut lecteur de français à lʼUniversité entre 1927 et 19293. Tutti
Fischer, la fille de lʼéditeur Samuel Fischer, lui-même ami de longue date de la
famille Bertaux, lʼintroduisit « par le haut » dans la bonne société du Berlin
des années 20, composée essentiellement de personnalités dʼorigine juive.
Bertaux fit ainsi la connaissance de Jakob Wassermann, de Joseph Roth, de
Siegfried Kracauer et de Walter Benjamin ; il fréquenta également la maison
du ministre prussien de lʼéducation, C. H. Becker, le salon littéraire dʼAntonina
Vallentin et le salon de Helene von Nostitz-Wallwitz. De cette époque date
lʼamitié avec Golo Mann. Son succès mondain fait naturellement penser à des
personnages de Balzac ou de Stendhal : le jeune homme aussi charmant
quʼambitieux, le « seul Français à Berlin », sollicité de toutes parts et qui
sʼapprête à réussir dans cette société brillante avec lʼassurance sereine du
normalien : « Berlin, à nous deux maintenant ». Mais cet aspect ne fut pas
tout. Bertaux avait appris que la culture véritable nʼest jamais un don
dʼautrui — elle ne sʼacquiert que par un effort personnel dans le jeu social :
« On nʼa de culture que celle quʼon se donne à soi-même ».
• 4 Cf. la notice biographique de Hans Manfred Bock dans la
traduction en langue allemande des Incertit (...)
9
La carrière scientifique et universitaire devait marquer une pause en 1936,
après la parution de sa thèse dʼEtat consacrée à Hölderlin (Hölderlin. Essai de
biographie intérieure, Paris : Hachette 1936). Commença alors un nouveau
jeu, mêlant la politique et le pouvoir, la bureaucratie et les intrigues, un jeu
soumis à des règles différentes quʼil sʼagissait dʼexplorer et dʼexpérimenter.
Ce jeu prit une tournure tragique au moment de la Seconde Guerre mondiale
qui devait conduire Bertaux en prison. Le premier à remarquer les talents
politiques et administratifs de Bertaux fut Pierre Viénot, alors Secrétaire
dʼEtat aux Affaires étrangères4. Il le fit entrer à son Cabinet en 1936 ; plus
tard on confia à Bertaux la direction des émissions en langue allemande de la
radiodiffusion française. Durant la guerre, il travailla aux côtés de Giraudoux
au Ministère de lʼInformation et, après la débâcle de 1940, il entra dans la
clandestinité à Toulouse, où il forma deux réseaux de résistance en étroite
coopération avec Londres. Bertaux perdit à ce jeu en décembre 1941 : arrêté,
il fut jugé et jeté en prison. Il inventa alors de nouveaux jeux quʼil partagea
avec ses camarades — il fallait jouer pour être plus fort que le temps, pour
survivre.
10
Sitôt la guerre finie, commença une carrière plutôt originale pour un
universitaire en lettres. Après avoir contribué à la libération de Toulouse —
quʼil a relatée dans son livre La libération de Toulouse et de sa région (Paris :
Hachette 1973) —, Bertaux y fut nommé Commissaire de la République ; doté
de pouvoirs politiques et militaires quasi illimités, il représentait donc
directement lʼautorité de de Gaulle dans cette région. Il sʼagissait de
réorganiser la vie publique et de bâtir une France nouvelle après Hitler et
Vichy. Bertaux acquit alors la réputation dʼêtre lʼhomme des situations
difficiles. Le ministre de lʼIntérieur Jules Moch dont il fut un temps chef de
cabinet, proposa de le nommer préfet du département du Rhône, à cause de
la situation politique alarmante qui régnait à Lyon : « Il nʼy a quʼà lui dire que
cʼest difficile, et il y ira ». Cet argument obtint effectivement lʼassentiment de
directement lʼautorité de de Gaulle dans cette région. Il sʼagissait de
réorganiser la vie publique et de bâtir une France nouvelle après Hitler et
Vichy. Bertaux acquit alors la réputation dʼêtre lʼhomme des situations
difficiles. Le ministre de lʼIntérieur Jules Moch dont il fut un temps chef de
cabinet, proposa de le nommer préfet du département du Rhône, à cause de
la situation politique alarmante qui régnait à Lyon : « Il nʼy a quʼà lui dire que
cʼest difficile, et il y ira ». Cet argument obtint effectivement lʼassentiment de
Bertaux. En 1949, Jules Moch le nomma Directeur général de la Sûreté
Nationale avec la mission de « remettre de lʼordre dans la police ». Cʼest à
cette époque que remonte la belle anecdote de sa rencontre avec Carlo
Schmid : arrêté par les sbires de Bertaux à la Gare de lʼEst alors quʼil voulait
se rendre à un congrès socialiste, Carlo Schmid fut conduit à la rue des
Saussaies et introduit, en passant par des salons magnifiques, au « premier
flic de France ». Celui-ci lui adressa comme formule de bienvenue « au nom
de Hölderlin » et lui expliqua : « Je vous ai fait amener ici afin de pouvoir
converser du poète souabe avec un connaisseur ».
11
Bertaux défraya la chronique lors du vol des bijoux de la Begum. La « remise
en ordre » de la police ne lui avait pas valu que des amis ; aussi fut-il accusé
dʼavoir été trop indulgent envers lʼauteur présumé du vol, un Corse qui avait
jadis partagé sa cellule de prisonnier. La façon dont furent « retrouvés » les
bijoux, à savoir dans une boîte à chaussures déposée devant la porte dʼun
avocat à Marseille, ne fit quʼaccroître le mystère. Tout ce jeu se termina par
un scandale, lorsque Pierre Bertaux refusa obstinément de livrer le nom du
coupable présumé au cours du procès à Aix-en-Provence en déclarant quʼil
fallait respecter le code dʼhonneur en toute circonstance — même envers un
bandit corse. Ce scandale public, provoqué par un haut fonctionnaire, mit fin
à sa carrière politique. Mais nous nous permettrons dʼaffirmer que Bertaux
sʼétait déjà lassé du métier de policier et quʼil nʼattendait que le moment
propice pour passer à dʼautres jeux, plus lointains. Il devint sénateur du
Soudan (1953-55) et écrivit une Histoire de lʼAfrique au Sud du Sahara, pour
se tourner ensuite vers une expérience tout à fait nouvelle, à savoir le
management industriel. Il devint directeur général dʼune entreprise en bâti-
ment (1955-58) ; là encore ce qui lʼintéressait était sans doute la possibilité
de pouvoir expérimenter de nouvelles règles de jeu.
12
Cʼest seulement après cet épisode quʼeut lieu le retour du fils prodigue dans
le giron de lʼUniversité : dʼabord à Lille (1958-64), puis à la Sorbonne (à partir
de 1964). Bertaux nʼavait pas cessé de sʼintéresser à de nouveaux jeux. Il
avait par exemple lʼidée, incongrue pour nombre de ses collègues, dʼenvoyer
les étudiants germanistes le plus tôt et le plus rapidement possible en
Allemagne : cette suggestion lui valut dʼêtre accusé, au cours dʼune réunion
de la faculté, de vouloir « trahir » lʼUniversité française. Par ailleurs, Bertaux
milita activement pour lʼouverture des études allemandes à lʼenseignement de
la civilisation. Ses arguments étaient à la fois simples et convaincants : le
futur professeur et le futur chercheur devaient connaître non seulement la
langue et la littérature, mais aussi lʼAllemagne contemporaine, cʼest-à-dire
ses structures politiques, économiques et sociales. Lʼobjectif pédagogique
devait être selon Bertaux de pouvoir comprendre le journal Frankfurter
Allgemeine Zeitung, y compris les pages économiques. La création de
lʼInstitut dʼAllemand de la Sorbonne Nouvelle à Asnières lui a permis de
réaliser ce projet. Les étudiants peuvent accomplir un séjour dʼétudes en
Allemagne avec le « programme Bertaux ». Le cursus permet de choisir des
enseignements dʼhistoire, dʼéconomie, de sciences politiques avec une
ses structures politiques, économiques et sociales. Lʼobjectif pédagogique
devait être selon Bertaux de pouvoir comprendre le journal Frankfurter
Allgemeine Zeitung, y compris les pages économiques. La création de
lʼInstitut dʼAllemand de la Sorbonne Nouvelle à Asnières lui a permis de
réaliser ce projet. Les étudiants peuvent accomplir un séjour dʼétudes en
Allemagne avec le « programme Bertaux ». Le cursus permet de choisir des
enseignements dʼhistoire, dʼéconomie, de sciences politiques avec une
priorité donnée aux études et à la recherche sur les relations franco-alle-
mandes contemporaines. LʼInstitut permet également aux étudiants
allemands de suivre un enseignement de civilisation comparée débouchant
sur une licence et une maîtrise franco-allemandes.
13
Pierre Bertaux : une personnalité difficile à cerner, complexe, une vie riche et
accomplie — et encore nous avons gardé le silence sur tous les aspects de
sa vie privée, à commencer par le jeu amoureux. Il nʼest guère de domaine
quʼil nʼait abordé, de défi quʼil nʼait relevé, de jeu auquel il nʼait joué. Mais quel
est le fil conducteur, le centre de gravité de cette personnalité si riche et si
variée ? Il nous semble que la réponse sʼinscrit dans le droit fil de sa vie.
Pierre Bertaux ne cherchait ni la gloire, ni le succès, ni même la création
dʼune œuvre immortelle : son ambition était de faire de sa vie une œuvre
dʼart. Le seul jeu vraiment important, cʼétait le jeu de sa vie.
NOTES
1 Cf. la bibliographie dans ce volume.
2 Cf. lʼhommage de Yehudi Menuhin à Pierre Bertaux dans ce volume.
3 La publication des lettres de Pierre Bertaux à ses parents pendant la
période berlinoise est actuellement en préparation. Le volume paraîtra aux
PIA (Publications de lʼInstitut dʼAllemand) durant lʼété 2000. Cette
correspondance constitue un extraordinaire document historique sur les
personnes et lʼépoque des années 20.
4 Cf. la notice biographique de Hans Manfred Bock dans la traduction en
langue allemande des Incertitudes Allemandes (1931) de Pierre Viénot (Bonn,
1999).
AUTEUR

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