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Collection Le SPectaculaire Cécile CaRavol

u
'
Série Cinéma diriÿe Par :
Véroniquc (le,r'rllN et (lilles MouËLr'rc
Comité scientifique :
Vincent Aursr., L,rnmanuelle AN»nÉ, Vérorrlque C'rur"uq'
l.aurent Lr Fonl,srmn, (lilles MlNncer'oo et Gilles MouËlt'rt:

[ )«rlninique (]rr,tllau,
au cinéma. Représentations /ilmiques du suhjectif' 2011 ' 17 4 p'
t .a subjectiuité

l':r tricia-L:rure'Inrv,tr Glir.),


t)ngraphies de peintres à l'écran, 2011, 322 p'

Une musrque
'
I lrorrrrrs F.r.ser.ssnn ct Malte HecnNun, I
It rinérta et les sens, traduit cle l'anglais par Jcremi Szaniawski' 2011 ' 232 p'
Ârrrrrtrtl [)upn,rr,
I t dtrnier Bufiurl, 20 I 1, 308
rnanucllc Ar..t»ni:,
l,lnr
P.

Lt cltoc rlu sujet. De l'hystérie au cinéma (xtÿ-xxf siècle), 2011' 206 p'
A ri:r nc H uort.n'r' et Shannon'§7sLt.s-I ass'tcut
(di r'),
pour I lmoge /t

Vers un symphonisme infimisfe


2071'
t)r ht prtge bknche aux salles obscures. Adaptation et réadaptation dans le monde anglopltone'
)40 p.
l(lralin l'ôn,
I )r Bur)apest à Holfiwool. Le théâtre hongrois et le cinlma hollywoodien' t 930-1943' 2010' 418 p' dons le cinémo frqngois
Mertin lJ,txxrtn,
llruits, cris, musiques deftms. Les projections aadnt 1914' 2011' 306 p'

M axinre ScsnrNrnrcnr (dir.),


I t cinéma, et aPrès ?, 2010' 234 P.
lirétléric Snnouneuo, Préfoce de Michel Crtoru
Àhbas Kiarostami. Le cinéma reukité,2010, 324 ç»' Postfoce de Gilles MouËt-t-Ic
lllric '['r rorrvsNsr,
ln images de l'eau dans le cinéma fançais les années 20' 2010 336 p'
'
N etacha
'I'utÉnv,
2009 326 p'
l)hotogénie du désir. Michael Pouell et Emeric Pressburger' 1945- 1950' '
Antony FrrtNr,
t.a cinéma de Jia Zhang-he. No future (nnde) in China' 200{)' 174 çt'

.f can-Loup Boun<;rt et Jacqueline Nec'tcrm (dir'),


l.e classicisme ho lfuwoodien, 2009, 356 p.
Antony FreNr, Roxanc Heunnv et Éric'I'nouvr'Nur- (dir')'
b cinérna et au-dek, 2009, 258 1't'
Agnès Varda : Collection .. Le Specloculoine,,
l,aurcnce MorNtnneu,
Le générique de Jibn. De la lette à la Jigure' 2009' 232 p' Presses universiloires de Rennes
2072
Toble des motiènes

Le symphonisme, de la tradition hollywoodienne


au cinéma français contemporain

Chapitre t - Retout au classicisme hollywoodien l9


Angel; référence au symphonisme américain des années 1930-1940 .......---.20

Unité (narrative cueinÿ e, leitnrotiv 20


Tirnbre et langage harmonique au seruice de l'émotiort ..-.--.....28

Synchronisrne 30
Underscori ng rr Scoring 32
La musiquc Jàux exotisrne
comrne 36
Huitfemrues: hommage à deux musiciens hollywoodiens
des années 1940-1950 37
Huit femmes a/ Laura 37
DeHuit femmes à Bernard Herrrnttnn 40
Huit femmes /, Vertigo 42
Huit femmes r, Marnie 48
Huit femmes er Psycho 49

Chapitre il -Appropriation des codes du néo-hollywoodisme ...---------......... 55


Une expression de l'épique, du lyrique et du fantastique ............... '. 56
F
-35- Le symphonisme.. lletour ou hollywoodien

flûtes. Au point culminant, des percussions cristallines ponctuent le discours et rnn\r(llr(' l:rrrsscment exotique âu tissu symphonique. Lors du voyage tle rr.rr.....
des cymbales retentissent. ,l, r ,l. rrx J)r()tagonistes, les irnages suggèrel.rt qu'ils séjournenr en Égyptt.
1rrri,
r \l'rrist't". u l.'Angel Theme, devient aussitôt égyptien ou italier.r à rmvt.rs rrrr,.
Lo musique comme foux exotisme ryilrrrrirlrrr', utrt: gamme ou un mode spécifiques et une légère modificariorr rlt. l;r
La musique de Philippe Rombi reproduirun schéma récurrent des compo- r ,r l('l r r .,r.:hcstrale.
siteurs du classicisme hollywoodien, dans le contexte précis où la musique est
évocatrice des lieux ou voyages présents dans le film : cela consiste à mêler une
Huit femmes : hommogc à deux musiciens
hollywoodiens des onnÉes 1940-1950
Imagcs Musique
Angel portc unt' rohe à rlécollct,l ) volarrts et La rnusiquc, cnlcvéc, vivc, joycuse, se balance et l,.r p:rrticularité du filrn est d'utiliser des chansons françaises préexisr:rrrrt.s
ticrrt rrrrr' omhrclle. F.srné pUrtc un c()slurnc syrrrbolise le mouvcmcnt dc la gondole. Un tutti
I
rlt rtyl«'s ussez variés ir.rterprétées par les personnages. Elles correspontlerrr à l.r
lreigc clair cl un chdl)cau. lls sr)nt ,Jr,'. ,n. symphoniquc et un trait de la harpe nous invi- rrrrl,,rrl,rrité de leur tempérarnent et s'inscrivent ponctuellement dans l'irrtrigrrt..
I

gott.J,,l. à Vcnisc. tent au voyagc. Lcs bois joucnt la rnélodie, les


I Lr rrrrrsiryrrc symphonique originale de Krishna Levy préserve une uniré rrvt... lrr
cordes font la qrthmique dans le nrédiurr)-grave :
ut 214 cn doubles croches avec I'accent marqué
pr'ri.rk'à laquelle se déroule I'action du Êlm en Faisarrt Ie choix dc s'irrspir.t.r.
sur le l'' et le 4'temps. I)cs sons dc mandoline rll rclr;rirrcs pârtirions du cinénxr hollywoodien des années 1940-1 950: rclk.
se rnêlent à l'orchcstrc pour l'cxotisme du lieu. tlt Itttnt (OttoPrerninger, I944)de DavidRaksinpourlegénériclucrlrrtl(.l,rrr
,'t rt'llt's rltre Bernard Herrrnann a écrites pour Wrtigo (1958), psycho (19(r0) t.r
Angcl ct Esmé sont sur des âncs clevant des Le tempo cst le même, mais il s'agit d'un rythme ,\l,trttit (1964) d'AlÊred Hitchcock, filnrs dans lesqucls il est égalemcnr rlrrcsriorr
templcs grccs ensoleillés, avec un guide. de rnarclrc (toujours à214) avec un jeu sur les
Les rircs cl'Angel et tles petits dialogues d'arn- contretcmps. Un tambour de basque rnarque
,L ['rrrrrres mêlées à une intrigue policière, de désir er de suspense.
biance échangés par le couplc, inaudibles pour le ternpo vif et n l'Angcl theme , est joué par
le spectateur, sont ics sculs sons tlu Êlrn. lcs violons et les bois aigus (flûtcs) plcins d'allé-
Huitfemmes e, Launa
gr.sse. lrroch.'de la parodic. l)rrvi«l Raksin ûret en valeur l'ambiguTté de Laura qu'il voit à la fois c()r)rn(.
rrrr.' lt'rrrrrrc romantique, représentée musicalement par une écriturc lyriqrre, rrrr«.
Lc voyage se poursuit Égypt.. F,n arrièrc Même rythmique et mômc dynamiquc.
"r-t Ir,rrrrronie postromantique et une orchestration standard provenant clcs rrr(.lrr
plan, on voit dcs clunes et des pyramidcs cnso- Répétition du u Angcl thcmc , avec un contre-
leillés et au prcmier plan, on voit Angel sur un chant construit sur la gammc oricntale (présence ,lr,rrrrt's lrollywoodiens (norammenr des mélodies lyriques jouées par lcs corrk.s),
dromadaire. de la secondc augmcntéc) jouée par les corcles lr un('fèmnre sensuelle, symbolisée par des in{lexions jazz: prédominarrt:t.rlt.s
rnédium (qui symbolisent aussi l'amour). .,,1.,s rle cuivres, du pupitre des bois, des percussions (y compris des sonorir(.s
, rist;rllines), conrour mélodique chromatique, harmonies inusuelles (lc plrrs
Retour à Paradisc cn fondu-enchaîné avcc Un trait ile la harpe sert dc transition ct nous
\()uv('nt impressionnistes), n rythmes bluesy o et rempo rubato (qui ral,pcllc 1..
lcs pyrarnides. Lc portail s'ouvre sur la bcllc ramène dans la demeurc. La rythmique est
r .rr';r« tère ad lib de cerraines improvisations jazz). La musique du génériqrrt. rk.
demeure paisiblc ct rayonnante sous lc cicl blcu conservée mais la musiquc est mixée plus bas.
et le soleil.'liavclling arrière. La voiturc cntre. La partie 3 du o Angel'Iheme , est jouée par les ,l.ilrrrt du compositeur français fait réference à la partition de Lauraet fair ressor.rir
violons lyriclues, en rnode majeur, accornpagnés l,r lilrrrinité, l'éclat et la beauté sensuelle cles héroines, à rravers le mélangc tl'rrrr
par lcs arpèges du piano. Le rnotif est ensuite l,rrrg:rgc postromanrique er de quelques incursions des principes du
repris et soutcnu par un rythmc sautillant en
ia,zz: nri.krrlir.
.rrrrrrrcée parfois par de petits glisstrndi chromatiques, solos de cuivres ct tles lrois,
syncopes et dcs pcrcllssions cristallines : joie et
accornplisscment d'un rêve.
irrrportance accordée aux percussions (cristallines notamment). De nonrl.rrcrrst.,
.,»rrcordances mélodiques, harmoniques et instrumentales existent entre lc rlri.rrrt.
Angel dcsccnd de voiture, tout lc monde l'ac- Fin du thème : tenues de cordes, arpège lent de
cueille (notamment Nora). la harpc. Début des dialogues.
. 35 Ces scèncs orrt été torrrnées cn studio : les imagcs de pyramides i.gypticnrrcs e r <lt.gorrrl,,l,.
Tâbleau 3 : Scène du voyage de noces italienncs sont projetées par transparcnce.
Le symphonisme... Relour ou clossicisme hollywoodien
,ltLaura (extrait de la suite pour orchestre) et le thème principal de Huitfemmes lors de la décotrverte du meurrre sur une harmonie irrésolue (chapitre
(cxrreit du générique du début) : ()n peut donner deux lectures 4, l l,36t6).
de.l,accord qui nourrit ce coup dc théâtre
«l'une dimension dramatique er d. macabre
-Ihèrre .urp.rrr.. Il.s,agit_soit d,une septième majeure
I lrènrc de I t ura (l)avid, Raksin) de HuitJi:mmes (Krishna Levy) irvec rierce mineure er quinre diminuée
(faltabétiollri bécarre oi, dobenollo,;)
l.(' ('()nt()ut mélodique est chromatique. Chromatismc de quelqucs notes de la mélodie sur Ia. nore étrangère rr, donnant un
effe; bitonal, ,oit .{,,rn. ;;p;;. diminuée,
(élément qui disparaît dans la suite de la partition). premier renversemen t (ré/fal ta bémol/il
bécarre) ayec mi"pp"gg,",ur..
l,c tlri'rrrc cst joué par la flûtc doublée par le cor Le thème csr joué par lcs cordes doublécs par
,rrrgl:ris strr une harmonie debussyste. lcs IIûres. Il est soutcnu par lcs percussions et lcs
sonorités cristallines : glockcnspiel, chimes (ot
l.;r n'plisc du thèrne s'cffectuc au trombone solo cloches), célesta, harpe. Ifirportance accordée au
.rrr'orrrp:rgtré par le"^ cordes en trémolo darrs des pupitre des bois (surtout à la llûte).
nu:r)(('s pianissimo. Contre-chant dcs percus- Solo des cuivrcs ct rlu cor anglais.
siorrs t ristallines (glockenspiel, célcsta, vibra-
plrorrt'), r'éponse du harrtbois et de la clarinettc.

l.('nu)li( cst cnsuite énoncé par le cor anglais Lc rctour du drème est amorcé par un bref chro-
marisme desccndant des bois graves similairc à
s,rrrligrrl' par tles p('clalcs dc cordes tlivisées,
lrr( (cnuc dcs bois aigus et la ponctuation des dcs glissandi juz. Le motif est énoncé au cor

lx rt rrssiotrs cristallincs. Le langage harmoniquc


anglais solo. La réponse dc la trornpette sur <les 3
îubu
Ecriture verticule sur harm. tendue
7't t"
(.st lx)sUolnlrntiquc avec des neuvièmcs majeurcs harmonies dc neuvièmcs majeures d'espècc est
rI't s1ri'tt'. accompagnéc par la harpc, ]cs cordes, les flûtcs,
le glockenspicl ct le célesta. E- \-
l'.rs:rrgt' lrlrrs chotel, statique et mystéricux, avec Passagc choral, Lcm, mezzo pian./ ct mystérierlx, lÿtt a aoon)noo
rn('suirc tl'intervelles parallèlcs jouôs par les avcc une suite d'intcrvalles parallèles joués par 4. ry.- - ta
'a
r.llts t't lcs bois (flûtes, clarinctte, etc.). les corcles doublôcs par les bois clans le registre
gravc. lntervention discrète dc la harpe.
6 4. \.
Exemple 7 t HuitfemmasÂ{otif de la
-l
découverte macabre/
Réduction à partir de la pattition réelle
t{r.totrr rlu thètne aux contours chromatiques. Il Rctour d'une partie du thèmc varié, joué par lc
r.rt ir>rr(' par lc trombone en sourdinc, La dési- «rr anglais. Chromatismc du contour mélodiqu<:.
rrt'rr,. rlu rnotif est énoncée par le cor englais I-e motif se cléroulc cncore deux firis à l'alto (à la (ordcs a,
;rt r'orrrprgné par les cordes sur des harmorlies sonorité sensuellc, chaleureusc ct trouble) sur unc
tlt' stptiùrncs ou neuvièmes majeures d'cspèce. harmonie inusucllc puis modalc. 6 #t
liourd.
3
o^o ao o ç
.hT* aa
aa
*
oa

l.rr rli'sincncc du thèmc cst rcprise, unc dernière


Thène "minoilsé,, / Tîte tlu moti!'répaéc
lois, par lcs cordes sur un roulcment dc timtrales. ar décalie
o bo
Thbleau 4 t LauralHuitfemmcs
,o
o
o '\; !r I bs
I.l arm. plus îorturée
(lomme dans Laura, un thème unique traverse toute la partition de o bo
\o o
I lu it .fèmmes : il est repris tout le long du film, mais il est varié, tronqué ou modifié. lB M,*,," o
ll srrbit des transformations mélodiques, harmoniques ou orchestrales qui cotres- T'Fu" ,t 4)'Lab" n Ste tug. j)'Sib" m
p«rrrtlcnt aux besoins des différents moments du film. La tête du thème principal F*emple 8 : HaitfemneslMotif
de I_ouise/partition réelle
('sr scândée de manière plus verticale par les trompettes et les trombo r.es joués forte
rrvç..' <les accents et doublée par les {lûtes, les violons et les trilles des clarinettes, . 36 lluir.finutrr, I)aris, 2002 l.idélité l)rotluctions,
96(17100.
Le symphonisme.. Retour ou clossicismc hollywoodien
[)ans la séquence où Louise, Ia femme de maison, décide de démissionner, ,l'rrrre dimension de suspense. Cela lui
(t'lrepitre 17,79'25), on entend également une variation rythmique et mélodique permer aussi de nous rappeler, plus ou
tttoins implicitement, que ces huit f.rr,..,
.ltr thème principal. Dans le générique de début il était plutôt majeur, enjoué, sonr toutes des réminiscences de
M:r«lcleine ou de Marnie. Sous leur
côté u glamour , ;b"rrO"is se cache un
r;rr:rsirrrent joué en tuxi,forte et dans un tempo vif,, alors que dans cette scène il est nrvsrère er elles répondenr toures
au principe de dualité : artifi"ce et profondeur,
rrri'lrrucolique et ioué en mode mineur par les cordes dans un registre aigu avec un s('crcrs dérangeants er sentiments
sincÂres. üêrn. si toutes les références
rcrnl)o lent et des nuances piaruo. Seule la tête du motiÊ décalée ryrhmiquemenr, aux parti_
ti«rrrs de Bernard Herrmann ne proviennent
cst répétée et I'harmonie est plus torturée : des accords mineurs se juxtaposenr à pas des films d,Alfred Hitchcockr,r,
lrr':rrrcoup de motifs semblent érrra,-,e,
.lcs accords de quintes augmentées.
de Witigoer, dans ,.r. _oirrdre meslrre,
d.t: Ma.rnie et psycho. Ces références
inrerviennent toujours dans cles situations
[)ans le film d'Otto Premingeç un des personnages écoute l'enregisrrement -de
sirrrilaires : elles se glissent sous un clialogue
au ron de confidence, ou encore elles
tlrr thème de Laura arrangé pour cordes (16 violons porrenr la mélodie), une s,ulignent les plans d'une carnér" i,.,tr*iv.a2 j";;o*;;;;;;lesquelles
rrrtrsique d'écran3z définie comme l'un des morceaux favoris de Laura. Ce qui, un
l)crsonnage exacerbe ses craintes et ses tourmentr. D^n, c., scènes, cette musique à
sckrrr Kathryn Kalinak « facilite la lecture de la séquence dans laquelle la musique l;r firis senstrelle, mélancolique et
n)ysrérieuse, renfbrce l" f."gilitJ.t le .ôte trouble
tk'vicnt un signifiant de Laura elle-même:r8 ,. À t.ave.s les mots « pas exactement tle chacune des fenrmes.
tlrtssicluc [dans le sens conventionnel du terme], mais agréable, (n not exactly Les principes fondamcntaux cle l,écriture
.. herrnrannienne4l sont nombreux. Ses
rlrrtsical but sweet r), ce n'esr pas seulement la musique, mais la personnalité de thè'rnes sonr consritués de mélodies
brèves, «le peu a. nr.rr..r,.., ph.rr.r,_,,elo-
L:rrrra qui est décrite. Dans Huit Jimmes, le morceau intitulé « Envie d'être belle , tliques sonr souvent dépressives (des.enda,rter),
r'.'prcnd exactement la dynamique mélodique et harmonique du générique de ,r. ;;;;;l".,il; ffi;;ï;
sont généralement dupliquées (motif répété ",r..
deux foir; euir"n, il'àurc au déve_
rl('lrrrt (déjà empreinte de la partition de Laura) dans une version trniquenrent krppenrent. Le compositzur privilégie l,anrbiguité
des modes (un thènre en mode
1,,rrrr cordes (musique de fossele) et met en valeur la renaissance d'Augustine, qui rrrajeur peur devenir mineur r"lon 1., inflexions
sc rlécouvre un pouvoir de séduction (chapitre 18, 83'08). La musique agit égale- d. l" n".r"tion), une barmonie
uçuelb traitée de manière inusuelle44, ou
encore la syncope i;;;ü;r'qui consisrc à
nrcnt comme un révélateur d'une partie de la personnalité de cette femme qui se
lx)ncruer la nrélodie avec un accord en décalage *. l. ,"_p,
nl()ntre soudainement sous un jour nouveau. un effèr de tension lyrique. Certains accords
d,;rè., afin de créer
dà prédilectior, ,on, à un rype
tl'émotion : la septième majeure avec rierce ".ro.iés
De Huitfemmes à Bennord Herrmqnn renvoie au suspense, tandis que l,accorul
mineure ou « accord Hitchcocka5 ,
charne/de neuvièm. _nj..r.. d:"spèce évoque
La majorité de la partition composée pour Huit femmeg se rapproche davan- lc sentiment amoureux. Le n motif
de deux ,ro,..ii;-;ffiï ,),) e* deux est
trrgc de la courbe mélodico-harmonique et des couleurs orchestrales de Bernard
I lcrrrnann. Laccord irrésolu de la fin du générique, urilisé quasiment de manière
. 4l - l)cs partiti()ns cornmc Citizrn Karn (()rst»r rVellcs,
systématique par le musicien pour évoquer le suspense dans Ies films d'Alfred l94l), k Maison ùrr lbrrbrc (Nicholas
Ray, 1952), frun l"yt(l\oltctrsteyenson,
I 944) ou-l.rs Ncr.ft à zy' (.f
I lirchcock, marque d'ailleurs une transition avec ce langage spécifique. En utili- .eussi de référence pour les sctrres
. l.cc'I1lonrpsr>n, I 9(r2) scrvenr
où [a rcnsion cst fàrtc, accornp:rgnées par
siurt les principes musicaux du compositeur de Vertigo, Krishna Levy uni6e sa dures, plus archahues.
des rnotiLi aux sonorités

référence, contrairement au temp tracba\ de François Ozon qui multipliait des ' 42 - l.e vtrycurismc cst un thènrc.ch_cr Alfhtl
à Hithcock (lienêtrt sur cour, Vertigo ou lrsyho),
pour lequel Bcrnard Herrlnann a d,aillcurs
rrrusiques holll'woodiennes disparates des années 1950, et connote sa pârtirion créé un motif récurrcnt nrârqué par un
ostinaro au
rythnre syncopé.
. 43 - l.a synthôse tlc langage est élabortic d,après lcs ouvragcs
"rrrr
(l. .Srnith, Royal S. Ilrown, d,autcurs comrne Srcvcn
. ou Bnrc-c (iraharrr. L.. ,"à.* ou principcs
37 Michel (]rroN, Za nusique au dnéma, op. cit., p,89.
- musiqrtrx norés en italitlrrc
dnrancnt d'une réllexion
. 3U Kathryn Ker.rne«, op. cit., p. 170.
- 1>ersonlcllc issuc tl.un trrvail uniu.rlitairc précedcnr.
.44 - Haruronie non fonctionnellc:
. 39 - Michcl Cutor, .1.2 muirlue ta cinéma, op. cit., p. l,89. accords n". **rta*.,),^, crrchaînés dans une logiquc non
tonalc. l)réscnce de rctards ou d'appoggiature,
. 40 - 'làmporar! (teirryorairc) 'fra& (pistc) : extrair de musigue temporaire. Méthode américaine 1.uul..r..l. lilai..i.rrlt. tJans l,appoggiaturc).
'45 - Royal S. Bn<»nv, * Itenrar,j Hàrmurr, i.".lyrr,rriçr"-,Je, émrti.ru,
dc plus en pltrs utilisée dans lc cinéma frànçâis contemporain qui consiste à placer dcs morceaux », L_altiers du cinérnt,
nrrnrér. spécial (hors série), Masirlaet au drétrut, pa'ris,É,ii,i.ru.
dc rnusiqucs préexistantes en amont dc la conrposition afin de guidcr Ie musicicn et de I'inciter à . 46 Larson I). Il,uoar.r,, Dc l,Étoil., ;;;;:,';:,";;.""'
écrire une musiquc la plus proche possible de"^ désirs du réalisateur.
- Mutirlut Jàntatirl*, A i*r)'J1;rnLtstil. (inond,scarccrow
l9ll5,p. I1l. llrcss,
Le symphonisme... Retour ou clossicisme hollywoodien
,.
orrrrripréscnt dans les partitions : ce sont deux accords, dont le premier semble être .rirrsi que la couleur ha
l',rpp.ggiettrre du second et qui n offrent souvent aucune résolution (au sens tonal rr,è,,,crcre M,.r"r.i;;;iiiï&'.."r.":î:î::î,i:îJ;îî::î,î,"'..,ïX;Tï;l:
.lrr tt'rrrrc) afin d'engendrer un effet de statisme ou de langueur, comme le motif ( (,lnlr)e des accords appoggiature,
('n li('r'ccs parallèles (parfois une succession de tierces majeures issues de la gamme à", neuvièmes de passage (m.rrro I et 2),
.tr'rrrrcl wagnérien d. neuvième "rr.. un
de dorninanæ i_our.3), ur.-h"rrronie de septièmc
p:u r()ns) rlui est une autre signature harmonique récurrente.TIême s'il utilise une rlirrrinuée (rnesure 7), ou encore
une neuviènre majeure d,espèce
on lrt's(ration hollywoodienne classique (cordes, cuivres, percussions), Herrnrann (rrrr..sure B) qr. I'on sar.rs fondamentale
remouve, mênre si cen,esr
pas dans le rnême ordre, dans
.r...ortlc une nette importance au pupitre des bois, les passages chambristes sont ,1.' l:r lènêrre de Huit le nrotif
femn6 : ur) accortl_ appoggiarure ou unc septième
rr.,rrrbrcux ct l'instrumentation est adaptée aux besoins de l'intrigue: les violons issrrc de la neuvième de dinrinuée
,livisrls illustrent souvent une atmosphère diaphane et l'amplification de l'effecdf
'r
"r',rccordHi;h.J;i,i:Tïi;;'"î,:ï::j[îî:ïï,i#:îiilH:ï!::ï:.r]
rI rrr rr rôrrre instrument permet d'accentuer le caractère dominant d'u n frlm (Tempête s('l)lième (mesure 8). La nrérrique
lrs zzlrrs, I{obert D. \ù7ebb, 1953). Certaines situations narratives (sentiment,
esr la dift..rr.. nrajeure qui existe enrre le thème
.l«' Madeleine (valse à 6/g)
',,rt.t et f. ,""rif J. ir lo-.,nd"n.. (à 4 temps).
r lirrr:rt) l)cuvent-être associées à une couleur instrumentale précise: les bois graves,
\rr.t(,lrr .ltranrl ils sont joués solo, ont souvent une connotation macabre et la clari- ,,i,,,* a_.. ucs, )
n('r(('l)lssc en particulier, dont la sonorité singulière retenait particulièrement son , \1.
b.,
\
0npliutiolt int.l.,
t ' v' i.:)
\t to
.ul('nti()n, l)onctue de façon assez systématique les scènes ayant un rapport avec la ( outbc hril-,, Ntld<in/,
: phruse daprrsircS
ul»rt (l langouer Square, Tbe Ghost and Mrs Muir, Wrtig) . Lutilisation de sonorités
irrrrsitl't's cst également récurrente: le serpent4T dans La Sorcière blanche (Henry & Ét o. I
,lpp.
:l.o'
rlL tt 3rc

S.tn*tpz huuu,
I l.rtlrrrwey, 1953),la viole d'amour dans Maison dans lbmbre (Nicholas Ray,1952), ir
4tt, "llitchLoc*,,
1 lLr h,o ..
ti|t to, t
It's ,»rrrlcs thérémines accompagnées par quatre pianos, quatre harpes, une basse et
$t,dL pu15,
fi'
. 1.'s vi< rlorrs électriques üns Le.four où b tene ianêta
(Robert Wise, 1 95 I), ou encore
):
a
'a,..--ô. .{'t' .L. tb.
à bo'
.1..'rrx «rrgucs ct des percussions cristallines (vibraphone, glockenspiel), avec l'absence a I c,/
.\paÿli.ation s4rne ÿtti.ie dL notif : fit!\. ,-if
tltr lrrrlritre des cordes, dans Voyage au cenne de la tene (Henry Levin, I959). Krishna Exemple 9a: HuitfemmeslMotif
de la confidence/
1,.'vy lrkrpte de nombreux principes évoqués ici : il a notamment recours au mimé- Réduction pour cordes à partir
de la partition réelle
t isrrrt' thérrratique avec des courbes mélodico-harmoniques similaires.

Huit femmes et Vertigo


l.orsclue Suzon et sa mère dialoguent, observées par une caméra voyeuse placée de &
l':rrrtrr: côté de la fenêtre, à l'extérieur de Ia demeure (chapitre 5,14'55), on retrouve
l,r rrri'krclie du thème principal, mais harmonisée et orchestrée très dilËremment
&
iI
tlrr g('nérique du début. La courbe mélodique rappelle le thème de Madeleine de
V'rtiço et a totalement perdu Ie chromatisme qui la liaità Laura. Les deux thèmes se
rcs.st'nrl'rlent car ils utilisent les mêmes procédés d'écriture : la mélodie est un assem- ):
Llrrgc: dc cellules assez brèves et répétées selon le principe de duplications variées- Les
plrrrrscs sont dépressives vers le bas et la syncope harmonique ponctue la mélodie
:rv('c un temps de décalage. La texture instrumentale, des cordes avec sourdine, ):
.47 - Dapli«tion interne r{t nce
« Instrurncnt à vent en bois recouvcrt de cuir, dc formc très curieuse, de la fami[e dcs l,)xemple 9b: VertigolF_xemple du motif de Madeleiae (mes- 5-8)/Réduction
cornets à boucluins. Son cmbouchure était analoguc à cclle du trombonc. [... I Le son du serpcnt pour cordes4s
est rauque. Cet itrstnrment senait principalement à soutcnir les chanres dans les églises. , Mauricc ..4.8 'lranscription
de Grahem l)rlrtr:n., Ilernzrrl lfurnrrtnn,
Oor<;Nrr», op. rit.., p.2OO. Arbor, LJMI ltcsearch prcss, 1985, Film tnl Narrzüzr. Michigan. Ann
p_ l:)6.
nlcsures I
Thèrnc dc Madelcinc
Le symphonismê...

et 2 (avcc anacrouse) : ccllulc mé[o-


A
-
-lhème
de [a confidcncc (ou de [a fenêtre)

mesures 1 et 2 (avec anacrouse) : cellule mélo-


r
a

l
( i;rby et Pierrette
Reioun ou

tt(itrtto jouent urr morif court, angoissé,


rhr rnotif principal
clossicisme

s'affronrent (menace avec un révolver,


clont la courbe _'Uar,O;;,
avec.h.onr"tirï., ,"pp"ll.
hollywoodien

puis bagarre), les cordes


un.lrarirtior_,
t

tlirprc I ou Cl diquc I ou Cl Ic motif de u The Beach


, : ambitus
t'srrcinr, duplication avec alrernar,.. j*
cordes et des corderlouble., par les
2 à 4 (avec anacrousc) : (ll' (dési- 2 à 4 (avdc anacrousc) : Cl' (dési- llritcs. Comme chez Bernard Herrmann,
n)csurcs rncsurcs le ton varie er n,obéir à aucune logique
rrcrrcc, duplication interne variée de (ll) nencc dc C1, duplication interne variée de C--1) torrale. f)ans Huitfemmer, ce rnorif
esr également suivi par une suspension
tt'r.p.s (gamme de sl mineure ascendanr") du
.lîi aboutit rr. lË ..,ou, J,i tha_. p.in_
r ipal glamour-aûrour (détente)
À ' I)uplication extcrnc (même tonalité) A 'I)uplication externe (un ton plus bas)
lorsqu. pi.rrerre prend le dessus et immobilise
( lll'ry au sol
nlcsures 4 à 6 (avec anacrousc) : Cl " ûresures5ct6:(11"
aûn de l'embra.sser.

6 à 8 (avcc ânacrouse) : C1"' (dupli- - mesures 6 à 8 (avcc anacrousc) : Cl"' (duplica-


nr(:sures Flilre
tntgiqut
r'ariorr intcrnc très peu variée de (ll ") tion interrre légèrement variée de C1") : o')' '' N. to o . o - \o.
Tableau 5 : Construction identique des deux thèmes
&l
'n :.'i
th' r'utiee u'l'at.thrttu.
u ,, ., ''r'rlu gpuplirution ?t «rrr.rilil,,..(.1,0,î^r,*,,,r,

La thématique du double et de l'identification, ornniprésente dâns Wrtigo 'i,i ,: j )._ _o; j i - t.7. .- ; o- ,1; .;., n.
(Madcleine/Cârlotta et son portrait, Madeleine{udy), est évoquée lors de la scène Exernple lÛa HuitfemmeslMotif dela bagarre/
t
oir l.ouise s'identifie à sa patronne Gabrielle et atteint son apogée lorsque, les Ligne mélodique solo à partir d" la
pætitioT É"11"
t lrcve ux détachés, Louise est clairement assimilée au portrait de Gaby plus jeune :
rrrôrrrc
r.cr
blondeur, même coiffure, même posture (chapitre 17,80'52). Si on ne
r'()uve pas exactement la même harmonisation, ni la même orchestration (davan-
lloit

6 f
ï.'' Î''
7êtt du,thiut c lt
\
*ltltldut
.
Ënergiqut
ÿotho *. .
t
'
t:rgc tle bois doublent les cordes), la ressemblance avec le thème de Madeleine est (-hrunt, : tourtnent pIitttiort t u lttrn
Du te
l'iolo n s ü tt

tlt' visible : une variàtion du thème principal, en mode mineur, avec des
u«>uveau
rrplloggiatures, des rythmes en syncopes, l'accord Hitchcock (3' renversement) et & 1-
rlcs harmonies postromantiques de quintes augmentées, de neuvièmes mineures Exemple lÛb t Vertigol«,Ihe Beach »/Ligne
mélodique solo
ou rnajeures d'espèce.
[.a musique de la scène de la bagarre et du baiser entre Gabrielle et Pierrette Cer exrrait musical d; Ulitiè1nmes rapy,elleaussi
la consrrucrion du thème
(clrapitre 20, 9l' 10) évoque le motif d'une scène de Wrtigo dans laquelle ,l'arnour de Vertigo pour la ..èn. .1"
l" .h"i,ri." cl,hôtel (.h";i;" il, 107,57)
Madeleine échange son premier baiser avec le détective John Ferguson âprès st'déroule en trois rnonlents clistincts gui
: tensic
lrri avoir conÊé tourments au bord d'une mer agitée (chapitre 16, 62'044e). ,,,cnr ou détenre. La tension esr créée
or. r".'lo',1'.Tïjlï,fi::îX.;"*lJfiï;:,
ses
( lhez Bernard Herrmann, les cordes llgltllto jouent une variation chromatique du t'rr trémolo, sul tasto puis près du
ch"valet. Dans.Vertigo, cela suggère l,irnp:r-
thènre tronqué ascendant et descendant de Madeleine (u The Beach ,), dans un ticnce du détective qui va ..,6r, pouroir
observer. la métamorphose de
jcu cle duplication alternant les bois et les cordes (le compositeur varie touiours Madeleine er dans Huitfemrtes, ..1" ."rrroie Judy en
au désir qui ,r.î,ffiressivernenr
légèrement la couleur instrumentale entre deux duplications quand il s'agit de ('ntre les deux femnres alors
qu,elles sonr en train de se Lattre. La
l('rrrps est traduite par une gamme ,usper.,.ion ,Ju
tourment ou d'action). Deux notes répétées par les violons rubato introduisent ascendante des cor«les diuiré.,
.s'ilrscrivanr dans la continuiié an crescendo,
une suspension du temps avant le baiser accompagné par le thème d'amour de l'émotion intérietrre cles personnages.
tgitato joué par les cuivres et les cordes (détente). Chez Krishna Levy, quand

.49 - Saeurs Froidcs ÿertigo),1958, Alfred J. Hitchcock Productions,2006, Universal Studios,


EDV 7641902784-1.
,.6 Le symPhonisme... Rclour ou clossicisme hollywoodien
-

l'ls I ()amme chrom.


J ls I a 2 tul tutlù d trënùlo 'ÿces
purulliles
a b. \. to \t O1

ü bg e Tg i' ''t \" \. o'$o' o


^
&l O. .' . ï.' ."' ' & f,v.h. 3
3
4
*onqué de I'laicleine
9e app. 9a ll esp,
ÿuplitution Alkrnunæ : ttrème éliré et §3
portllèlts lt \o to \t
,f, u'
Jr.cr
6 , hr
' .- , 4o o
-
tt ao .l
bt qo ftb,\.
I

d,t2
Y* tg s^ \e ''g ' -. v23 qg
4,
a
J Détente
Exemple llt z Vertigo/Fxemple du motif de l'impatience/Partition réelle tÿ'l.t 2 4!!'thne en ditr. a aa

tba ls bs I 3
4
'a
4' Xlutti / Fortc
ÿls I dïv. g;rémolo
.,1 lto s Jtqt purallèle;;
bg bqæ
oa a
ltil tua I ?r

: tronqué et étiré Suspentiort / l-yrisme MotiJ tl'uuour


i{-ourbe mél' simil{rire uu motif
tle Madeleine ÿ,lc
(), rl: /4 gg
âL\\\
'.-'l'* q.. . . . q.' . . . it' o
'
o
'' 4 o o
Exemple l2az Vertigol« Motif d'amour »/
44 o' o.

Vls 2 div. Réduction pour cordes à partir de la partition réelle

?'ls I ,
div.
!- ltt fr *3

q\z' bo
Attos -lces Parullèle; Âil##

l'ÿ,i'1, u,l, ç\g q\3 bo


l/ls 2
Gam»e dc "si" m ast
3
Retour du motiJ prin*
ho
l')xcmple irlb z HuitfemmeslExempledu motif de la bagarre-désir/Partition réelle r,
4'
lii'lranouissement ou la détente s'exprime par l'éclosion du thème d'amour ililr
ot,,'t
C resc
a a
a
aa
a
3
o o,a
.\t \o
, t9c ,lî ts».
-r,
',. -
ilii â
,l.,tr', 1,1'rtigo sur le baiser échangé avec des neuvièmes majeures d'espèce et des
l,,rrrr,.,ttics wagnériennes jouées par les cordes, les cuivres et les bois auxquels l'lr Sÿt'tltme en dint $o
,, rrri'1.'ttt les ,ipèges ."piâ., de la hatpe. Dans Huitfemntes,le.thème principal qq
't 1 t
i
,, rlltttrrt'tlc nouveau u,r.. d., neuvièmes majeures d'espèce et des couleurs herr- ,\uspension / lyritme Détente / Tuui progressil-
rr.rrrr('nncs. Il est d'abord joué par les cordes solo qui sont ensuite accompagnées Fxemple l2b- Haitfemruesl«Moûf dr baiser »/
1, rr l,'. lrois, les cors,
les percussions, le célesta et les arpèges de la harpe au moment Réduction pour cordes à partir de la partition réelle
,lrt I
',rt',.'t.
llallure mélodique que prend le nrotif, quelques mesures avanr lâ gamme
,rsce ndante dans Ltuit ferwnes, est très proche de la marche vers la mort de
f rrdy/Madeleine entcndue à la fin de Wrtigo (chapitre 32, 116'22), jouée en

rlrrplication par les cordes graves à l'unisson et la clarinette basse. Cette n.rarche
cst issue du motif d'amour minorisé50. Dans la pârtirion de Krishna [-evy, ce
rrrotif s'étend sur trois mesures. Il esr joué par les cordes divisées dans un regisrre

. ,0 Bcmartl Herrmanr interyertit souvcnt lc nrode nraicur cr mincur d'un nrênrc motif sclon
l'état psychologiquc ct l'intérieur clu héros.
Le symphonisme... Rerour ou clossicisme hollywoodien
nré(lium-aigu en trémolo et s'inscrit dans la continuité de ce qui précède. Il n'a . =52 ;*
ô - , cordes + Harpe, cors, bois
«lorrc pas la même couleur instrumentale (bois, cors, cuivres et percussions) et
il est clavantage harmonisé. Dans ce film, il s'agit d'une marche comportant d,2' o'i-'o)oo, - L
rrrrc «lirnension négative, en l'occurrence la perte de valeur morale et un total Crsurhe mé1. de,,Mdrt ie,, . u, .b. trt
llr:rrr<lon de soi.

('o &
, b1' a
àà
)l t tt
ltii
Motif " mitrotisé" du tltème d'amoar / Mutleleine
Clurinetle basse
3.',f , t I fr.'
)'tr tl I ifit'i Marche ÿers
b
ra(r
lo mort
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o
i: ):r ,
jÇo urbc m é1.
o^olîo2.
de,, M srn ie,,
?: b.t
,'
F-xemple l3az VerrtgolTnme mélodique du motif de la marche verc la mort F.xemple l4a: HaitfemucslMotif deC-atherine et Suzon/
Réduction pour cordes à partir de Ia partition
réelle
(ordes îrémolo
Corda; Purlie romantique il^e,,Marnie,, partie lourntettrie du
_, noriJ.
io' ,:
a) Mêmc courbe mélotlico-ryrhmiqua que la marche vers la morl de Vertigo 6 î, i='' i ?;.-, g..: cat F.
:4..j o o^o
l')xcrrrple l}b:. Haitfemmesltrme mélodique du motif de la bagarrc-desir/Partition réelle 'i\'r
!|I o;p. l)uplicution

Huit femmes et Marnie


tOJ
À,')o
I *,a \,g
9e ilim.
tql qbe
exl.rne ilr, ,îrr,

ï,
î

, \;W^,
l,l scène où Catherine et Suzon dialoguent dans la chambre de Catherine a o a o s, $'hrom
.):41o. t oÿo^o
(r lr:rpitrc 9, 46'32) est accompagnée par un motif dont la courbe mélodico- ,, 4- o o
lr:rrrrr<rnique ressemble à la dernière partie du thème de Marnie avec des liés Exemple l4b: Marnie/Exemple du motif de Marnie
[,,rr.lcu*, la duplication, une phrase courte, dépressive et mélancolique. Si Ia
rytl)lnique est plus enlevée car elle correspond aux tourments du personnage, Huit temmes e, kgcho
tlrcz, KrishnaLevy, elle est beaucoup plus posée, lente, statique et rejoint
Outre le thème principal lié aux femmes et à leurs
tlrrvantage la dynamique de la partie romantique du thème de Marnie, avec .. sentimenrs, un second
tlrème, issu du premier, beaucoup moins mélodique,
l:r rrrôrrre alternance harmonique : un accord-clarté de neuvième ou septième pfrr.yrfr"rique et plus
r()rruré, est lié à l'intrigue policière et à la
rrr:rjcures d'espèce, puis n l'accord Hitchcock, de passage, suivi par un accord machir,rtiol, i*"gire.
(la plus jeune de la famille). [,a forme far Catherine
pltrs sornbre minorisé et diminué. On retrouve le même genre de plan que tronquée.ie ce,_,.,oîif ,ou, long «lu
lilrn ne se dévoile qu'à la fin de l,histoire, lors
1rréc('<lemment, une caméra voyeuse observant depuis l'extérieur de la maison de la révélation de",Catherine
(chapitre 2l ,97'23)- Le motif alors
p,rr la Fenêtre. énoncé entièremenr rappelle l:r consrruction
ct.la-dynamique du prélude d,e psychoscindé
en deux p.r."g. verrical
suivi par un passage horizontal. Dans les deux "r..,rn
partitions, le passage verrical
cst un rnouvemenr vif, rapide (Ailegro molto
agitato dan, prycho) avec l,alter_
n:rnce de petites ccllules thématiques
au rlouyement circulaire, un ambitus
restreint, des duplications courtes, un ostinaro
rythmique (croclres incessantes),
tlcs coups d'archets nombreux qui scandenr
le tempo, une tonalité non allirmée
Le symphonisme... Retour ou clossicisme hollywoodien
t't lrr présence de n l'accord Hitchcock ,. Dans Psycho, le passage horizontal, cortl*

oiii ; ;ri;
iJ, utlTru

i.;
n ,l lltrit vrti,ztt ?Ét;-,,- -*L:-

6 r,
s'lllirrnc avec une écriture plus mélodique en augmentation (noires au lieu de
.L,rrblcs croches) sur une gamme mineure instable qui comporte des chroma-
(isrrrcs ct qui change de plafond harmonique. Dans Huitfemmes,le motif devient "llirltroct,' lfention htrm.. :,',,;';ff',*'lffn',',,'ft,,rE
htgiqua ttn 1n11,11") /
'-.-.
' '/ / "i , /
nrJl;'t
,6 fr 1 t i._. fr. . . --. )
. ---,
i'g:rlcrrrent plus mélodique (mesures 30
ti«1rrc que précédemment, un peu plus développée, en augmentation (noires
à37).Il reprend la même cellule théma- ,r);\ 0._.
1. J.
rrrr licu de croches) aux violons 1 doublés par la clarinette et le cor anglais5l. ,'i, bi,
; ".,"'"'"' {1"-'l'''olï
ronho"ffi"'"'"'l,
l)us Psyclto, le passage horizontal, s'amrme avec une écriture plus mélodique Exemple l5b t pryeho/Début du prelud
',
('n i[rgmentation (noires au lieu de doubles croches) suf une gamme mineure Ulutition réelle5)
irrstel'rlc qui comporte des chromatismes et qui change de plafond harmonique.
Sous le monologue angoissant
l)'tns lluit femmes, le motif devient également plus mélodique (mesures 30 à de pierreme, lors de sa première
lc film (chapitre 7, 29,5gi K.i.hrr" apparition dans
J7). ll reprend la même cellule thématique que précédemment, un peu plus Lef .o..rpose un motifproche de l,extrait de
Psyclto nontrné n The
.klvckrppée, en augmentation (noires au lieu de croches) aux violons I doublés pr:f , (lc porche) prr'B.rnn.a ff".r,r"lrr, , i,r.".rqu. Norman
voir revenir Arbogast (ledétective),
p:rr l:r clarinette et le cor anglais. il <tisiarair dans la pe"ornUr" a.îrièrc
(chapirre 1G,73'4651. À cc.r le porche
insr:rnr. u, .,rn,r.poinr
tlissonanres en syncopes qui privilégie",ï f..r",, de cordes aiguës
Cordes . . o . les' intervalles aton:lux, le
o Ytf,allegro lcs frotremen,r,rugr.u* chronrarisnre et
.1. ,..on.l.r',";.;;;., t1e sepriènres r.najeures à vide et Ia
'{^-a.aa.. srrperposition de quartes et
de tritons (récurrents ,1r.,,
plus tard, peu avanr d,êrre poignr.ai, nf *1. ôr.iques minures l"
i.
Q-',

Tension $arm. / Logique non .fe,.ctive découv.e l. loiri, macabre


(triseaux empaillés) dc
bac.. Norman [.r,"pi,r. rà, 75,00). r_.

6 1l l
b.a
t
c
rrrais semblablc du poinr
(lugue aronale en accord
de vue de l,icriture. Ce morif
-otil .rt repris er varié,
esr
avec la s.hirophrenie cltr héros).
issu cle celui de la Êolic
Le motiIt{e Krishna
Xÿ o t iJ' vert i ca l, g:cl i q u e, am hilus rcstreint sAcc t,H itcgcock,, Levy est une varianre du rhèrne
\\\v a" l" rlrl.f,inârion er s,inrmisce discrètemenr
4 ,; ,:, (nuances piaaa) sous le
6 4 , \.'à ..?. b,. . .r; monologu. l" uoi* _ystérieuse
de pierrette. Musique et
{, paroles se mêlent ",
en un conrrep-oint:a discord"nt
qrt;;;À;;l;ô.rr.
tlu n msu111e » de Marcel .t ,1. l,"r.i"J;";;-;e aurorr
- / ,,2
lBt a o
.lissonantes jouent des intervalles
tlirrrinuées (écriture atonale d,rn.
atonaux
personnage. Les cordes aiguës
et
: cles secondes mineures, des octaves
Ostinoto rylhmique (toches incessantes) ,.p.ie_. _4"r." à vide), des superpositions
-?.1ç?o1ç r'o tt',"'n * son t renrorcés par
cle
)' â )t / t /1 /1 /1 ) t )1 / t jt i1 :T',ïï::i: îÏiÏ.iî l'écri ru re co.trap u n ti qu e
Tempo scandé : nomhreax coups d'archets
Exemple l5ar Huitfemmesl«Motif de la machination »/
Réduction pour cordes à partir de la partition réelle

. 52 - (irpic conliée par lc chefdbrchestrc


.51 La différence principale se situe au nivcau de l'orchestration. l)ans PsTclra, Bernard I'hilippc llarbcy-l.allia. L'enscrnble
dcs partitions
Bcrnard Hcrnlann sont archivéqs à I'USCB (lhiursity de
Herrnrantr choisit d'écrirc sa partition pour un seul orchcstrc à cordes, «rulcur monochrome qui o/'('alifôntia Santa Barbard).
correà^pond à l'irnage en noir ct blarc du film. Dans I [ait femrnas,la cords domincnt mais elles
'53 l|ycltor Q"yrt 14, I960 Shamlcy Prodtrctions, Inc. Rurcwcd 1988 by Universal Studios.
F.DV 764t902 783-1
sont accornpaS;nécs par les bois, les cuivres, la harpe, le ælesta et les tirnbales, s'inscrivant dans la . 54 L)ans lc serr"- d,une écriturre contraPurrrique,
continuité du rcstc de la partition. baséc sur dcs voix qui se comlrlètent
horizo.rale. de rnanière
,2- Le symphonisme... Retour ou clqssicisme hollywoodien

b.). E. l.' tirprc ignorée par le cinéma français jusqu'à


'i;'' a.'
l^t
I ) vtdr
b. 2. o. 4..
)
i. bo ho, b?
)
ro
rri.rli.sareur qui encourage expliciteman,
des dates récentes, à l,instar <l,rrrr
un retour à la tradition «les mélo<lrerrrt.s
lrollywoodiens, tor.lt en y integrant lc regard
tn di. ut 'a .V à îatrttt Triton, Prorr. 4r* 'up.
d,un cinézrste contcmporain srrr rrrrr.
,i;xrt;uc passée er révolue. Ces réËrencer'muricale,
dépassent Ç"*.n, lc sirrrplt.
9 i {'rrrro,,rr,* tr trr )o
cordæ suruigliics lrrrrrnrage. Il s'agit plutôt d'une forme
d,exacerbatio, a. .." piiniilr., .1,écrit,,,..,
Aho b. b. ?o. uo
r

\o 'o \o l,'s tleux compositeurs.du cinéma français


ayanr un recul qui leur;rerrnct irr(.vi
llB i t.rblcrnenr de faire le choix de telle .éféren.e'plutôt
P Ëcriluîe Q»1rilPut,1iq,'e c' eto"ulr qdune cle l,adaprrcr i
It'rrr propre langage. Ils prennent efFectivement "u.r. ",
de la clistance avec
Exemple l6ar Huitfemmesllxemple du motif de Pierrette, le classir:i.srrrt.
.rrrri.ricain en proposanr une relecture
sous le monologue (mes. 9-12)/ Patition Éelle conremporaine de la tradition : I)hili;>pr.
l(ornbi évite Ie pastiche en écrivanr des thèmes
pour le piano quasin)enr s()l()
rrrrirluemenr souligné par des pédales
lçodrs sÿeig{i\ de cordes.i qu"t.t,i.. Uo,*t O.,rt ,,a Lt.vy
.rl,plique ce.principe au généreuc cle
fin de Huitfemmàq,,i ." ;;:;;'.i"'ia,l
rlr(.rique sollicitée d",-,, i. r".rt. de la
partition, ayec un piano intirniste rlrri st.
slrl)crpose à une orchesrrarion er une
liarmonie épurées. ù. d.u* rnusicierrs orrl
slrrtour le recul des techniques récenres
cl,enregistràmenr er de ,oi*"g" qui irrflrrt.nr
,lirccremelrr sur leur maniÀre d,écrire ccs
partitions. Le tilnbre et la manièrc rlorrr
,,rr lcs perçoir n'onr plus grand chose
à uoj, les musiques d. fii*. du cin(.rrr:r

Exemple 1.6b z PsycbolDébut de « The Porch »


.rrrréricain des années 1930,lg4} et
I950. "r,..
Même si les pïocédésJ,é..it.,r".r.,,1,
;rliquent à reproduire c€fte esthérique de manière assez Êdèle, I,orchcsrre
r)c s()nr)(.
.lifinitivement pas de.la mêrne nranière .1.,.
permis de vcnir ici chez mon lrère sans ôtre invitéc
..tui*;;il;;. parriti<>rrs tlt.
Jc rilcxcuse mcsdantes ne me scfals M:rx Steiner, d'Erich Wolfgang Korngolà,
ni même de Bernarcl Herrnr:rrur- Lcs
Mesure 9/mes l0 / mes 1l trlnposireurs de musique symphonique originale
de fihns f."rrç"i, .on,enr1>oruilrs
surrout par un temps parcil mais j'ai rcçu ce matin un couP de téléphonc orrt des connaissances acotrstiques, ils
ont .à,_rr.i.,.,." d.r no.rràll"s possibilités tlrr
sûrement unc :rfficusc plaisantcrie mais s()n et ne peuvenr pas ne par eg-tenir
compte dans l,élaboratiorr àe leurs
I mes 12 I tions. Krishr)a Levy a eu une réelle volonté, lrarri
iors de l,enregistrem.nrl. l" rrrrr.sitlrrt.
on m'a dit vcnez vite votre lrèrc a été assassiné on a raccroché ,ft HuitJèmmr-s, de faire-interpréter les morceaux
alors j'ai ici rnais votrc appareil tloit ôtrc en comme clans les années 1950,
rrrais la sonorité en relief,, claiie,
distincte, presque pure de chaqtre rimbre, rrrisc
Mes 13 I mes 14
.'rr valeur par le rnixage, en restitue
la modernité. Cette démarche va cle p:rir
dérangcrncnt tout à coup bêtcrncnt j'ai eu peur le boulangcr rn'a déposé .t'lle de la réalisation : les couleurs vives exacerbées avt.r.
(cn bas sur la route et...) et chatoyantes du filrrr qrri
lirrrt réference au'Iechnicolor ont en fair
/ mes 15 été réalisées i;;;;;1.,, .é."ut, .1,,
alfirme ayoir""..
rrrrnrérique. Pour Angel, philippe Ronrbi
voulu éviter l,exercicc rlt,
Encadré 2 : Schéma du déroulement du monologue en contrepoint avec la musique .tyle,.no.rammenr pâr le trriteÀ".,t des
timbres lors du _i*"g". Àirrsi, le thèrrrc
lrrincipal e.st un faux tutti car Ies divers niveaux sonores des instrumenrs
ressorrerrr
Que ce soit Philippe Rombi, à travers son utilisation des caractéristiques musi- (omrne les arpèges discrets.de
la harpe au second plan, la sonorité cristalline
clu
cales du cinéma classique hollywoodien, ou Krishna Levy qui fait plus expli- glockenspiel et de la flûte distinct.-.n, perceptibles,
ou encore celui du chæur
citement réference à deux compositeurs marquants du cinéma américain des lxruche ferrnée, à la fois présent et diaphane.
C.tte ,ppro.h. ,.r,d porrible, d,une
années 1940-1950, avec des ressemblances proches de citations, l'impact du t'crtaine manière, la rénovation de la musiqu.
du p"r.e avec une p....p,i,rn
modèle américain est déià remarquable. Les deux musiciens éprouvent surtout rrrrditive plus récente. "tï,..
un plaisir non dissimulé à utiliser les principes musicaux de toute une esthé-

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