JEUDI 3 septembre 2015 / Edition Bruxelles-Périphérie / Quotidien / No 204 / 1,50 € / 02 225 55 55

BLONDEL (UCL) : « UNIVERSITÉ, HAUTE ÉCOLE : À CHACUN SON RÔLE ! » P. 6

GROUPE MYTHIQUE
Téléphone
Le kot étudiant
a bien changé de retour
presque
au complet
P. 33

VINCENT KOMPANY
« On doit
prouver
notre valeur
sur la durée »
P. 25 À 27

Bodrum, Turquie
2 septembre 2015

GABRIEL RINGLET
« Le débat
pluraliste
sur l’euthanasie
régresse »
P. 22

FESTIVAL
© EPA. La Mostra
de Venise
Cette photo d’un enfant syrien mort sur une plage des côtes turques s’adapte pour
va-t-elle réveiller les consciences européennes sur le sort des réfugiés ? rester au sommet
P. 31
e cliché a fait le tour du monde. Heinderyckx, professeur de sociologie frère d’Aylan, Ghalib (5 ans) fait aussi

C Sur les réseaux sociaux, beau-

coup voient derrière cette image
dramatique un réel espoir. Celui de voir
des médias à l’ULB.
Désormais, les réfugiés qui arrivent
en Europe ont donc un visage, celui de
partie des victimes.
Cette histoire n’est qu’une parmi tant
d’autres. Le nombre de migrants et de
EN BELGIQUE
« La pire crise humanitaire
depuis 40-45 »
un grand mouvement de solidarité se ce petit garçon. Selon les premières in- réfugiés qui arrivent en Europe aug-
créer en faveur des réfugiés qui arrivent formations révélées par les médias mente chaque jour. Ce mercredi, ils C’est aujourd’hui que le « Centre fédéral
en Europe. Cet enfant décédé, qui gît turcs, il s’agirait d’un Syrien âgé d’à étaient près de 4.500 à rejoindre le port migration » (ou « Myria ») fait son entrée
sur une plage turque, en dit plus que peine trois ans. Il s’appellerait Aylan athénien du Pirée et plus de 3.000 à sur la scène publique belge. L’institution
toutes les statistiques sur la réalité des Kurdi et viendrait de la ville de Kobané. avoir été secourus au large des côtes li- devra veiller au respect des droits fonda-
voyages et des risques pris par les réfu- Si c’est sa photo qui retient l’attention, il byennes. La Grèce a d’ailleurs décidé mentaux des étrangers, renseigner les
giés syriens, irakiens et autres pour ral- n’était pas seul sur le bateau qui aurait d’améliorer la prise en charge des mi- pouvoirs publics sur la nature et l’ampleur
lier le continent européen. « Depuis des dû l’emmener sur l’île de Kos, en Grèce. grants et des réfugiés, puis s’est engagée des flux migratoires, et lutter contre le
mois, on nous parle de la tragédie de Au total, 23 personnes étaient réparties à « accélérer » leur enregistrement et trafic des êtres humains. Son directeur, le
ceux qui tentent de rallier l’Europe sur sur deux bateaux différents qui ont cha- leur identification. C’est là une des de- philosophe François De Smet accorde au
des embarcations de fortune. Il y a là, viré en tentant de relier la péninsule de mandes de ses partenaires européens Soir une interview. Il critique l’action gou-
dans la durée, une habituation, une Akyarlar en Turquie à la Grèce. A pour mieux gérer leur dispersion dans vernementale et rappelle que « nous
forme de désensibilisation – l’informa- l’heure de boucler cette édition, le bilan l’Union européenne. ■ sommes face à la pire crise humanitaire
tion est désincarnée : il n’y a pas vérita- faisait état de douze morts dont cinq en- depuis la Seconde Guerre mondiale ».
blement d’images », analyse François fants. D’après la presse turque, le grand P. 2 À 4 NOTRE DOSSIER
CONSOMMATION
Le bio se décline
L’ÉDITO sous toutes
CHRISTOPHE BERTI Bodrum, en Turquie, ont boule- tuer à tous les drames. problèmes complexes. Nous mandataires publics résoudront les formes
RÉDACTEUR EN CHEF versé le monde ce mercredi. Ce Ce petit Syrien mort sur une pensons même qu’il n’y a pas de quoi que ce soit. Nous attendons P. 20 & 21
n’est, malheureusement, qu’un plage turque est devenu, en un solution à court terme à cette d’eux qu’ils prennent leurs res-
drame de plus dans le dossier instant, un symbole. Celui d’un crise. Car il ne s’agit pas ici d’op- ponsabilités, qu’ils affrontent les
des migrants qui tourne à la peuple abandonné à son triste poser la compassion naïve à un difficultés, qu’ils nous rassurent,
tragédie depuis des semaines. sort. Celui d’une crise que plus cynisme froid. Dans le débat que qu’ils montrent la voie à suivre,
Mais dans ce flot d’images, de personne ne semble maîtriser. nous vivons, nous avons simple- le cap, la direction. La politique,
reportages, de témoignages, de
murs qui se dressent, de bateaux
Celui d’un effroi qui fait écho au ment quelques certitudes : aucun
mur, aussi haut soit-il, n’arrêtera
pour nous, c’est le courage, pas
les slogans et encore moins le
lesoir.be
qui coulent, de files qui s’al- La politique, c’est des peuples qui cherchent un silence. Quel politique de pre-
longent, de familles qui le courage. Pas les slogans. avenir meilleur. Aucun pays, non mier plan, en Belgique, sort de ce
IMMIGRATION : marchent, en grappes, vers une Et encore moins le silence plus, ne peut accueillir toute la silence assourdissant et cou- Dès 20 h 30, suivez
Europe qui hésite entre l’accueil misère du monde. Et aucun pays pable ? A part Bart De Wever et en direct commenté
LE SILENCE et le rejet, la photo de cet enfant silence coupable des politiques, ne peut régler, seul, un dossier ses solutions simplistes, aucun. la rencontre entre
EST UN POISON sans vie nous est arrivée comme sauf les populistes. Celui, aussi large et complexe. Les Nous l’avons déjà écrit, nous la Belgique et
une gifle, comme un seau d’eau espérons-le, du drame de trop, questions et même les craintes l’écrirons encore : chacun, face à
la Bosnie pour
ne mer bleu azur, une plage, glacée, nous faisant oublier, d’un du drame qui réveille enfin les des peuples européens face à ce cette crise majeure, doit prendre
U un enfant couché pour
l’éternité, le nez dans l’eau et le
coup sec, la banalisation des
malheurs et le côté désincarné
consciences.
Ajoutons-le tout de suite : il n’y a
phénomène de migration sont
légitimes. Mais ce n’est pas en
ses responsabilités.
Prendre les nôtres, c’est faire
les qualifications
de l’Euro 2016.
sable, un policier impuissant qui d’une crise où l’on parle de jamais, sur aucun sujet et certai- laissant le champ médiatique à notre métier : informer, expli-
prend le petit corps mort dans chiffres, où l’on montre des nement pas sur la crise des quelques extrémistes pour ne quer, décrypter, dénoncer. Et, ce
ses bras. Les images venues de cartes et où on finit par s’habi- migrants, de réponse facile à des pas froisser leur électorat que les matin, publier cette photo.
La Belgique doit-elle
modifier sa gestion
politique
36 MARCHÉS 14 SUDOKU 24 PETITES ANNONCES 26 TÉLÉVISION 34-35 de la crise migratoire?
MÉTÉO 24 BANDE DESSINÉE 24 NÉCROLOGIE 28 LOTERIE 35 On en parle
MOTS CROISÉS 24 BON À DÉCOUPER 24 RÉGION 29 PETITE GAZETTE 36 avec Pascal Martin.
5 413635 008405
1
Le Soir Jeudi 3 septembre 2015

2 L’ACTU CRISE DE L’ASILE

LE KROLL
Une politique d
Hasard du calendrier, le « Centre fédéral migration »
ou « Myria » fait son entrée dans l’arène publique
au moment où la Belgique fait face à une crise de l’asile.
Son expertise permet de remettre en contexte
les événements actuels et de souligner l’absence
d’une vraie politique de l’immigration.
yria. Ce nom ne vous dit Centre. « Le gouvernement n’a donc

M rien ? A partir de ce jeudi

3 septembre, cela devrait
changer. C’est en effet ce jour que le
« Centre fédéral migration » ou
« Myria » fait son entrée dans
l’arène publique. Pour comprendre,
un rapide retour en arrière s’im-
pose. L’ancien « Centre pour l’éga-
lité des chances » était doté de trois
compétences spécifiques en matière
de migrations : veiller au respect des
droits fondamentaux des étrangers,
renseigner les pouvoirs publics sur
la nature et l’ampleur des flux mi-
gratoires, et lutter contre le trafic
des êtres humains.
On a coupé le centre en deux
Il y a un peu plus d’un an, le légis-
plus son mot à dire ni dans la dési-
gnation des administrateurs, ni
dans celle de la direction, souligne
François De Smet, directeur de My-
ria. C’est un des piliers de notre indé-
pendance. »
C’est que Myria entend bien ré-
agir à l’actualité. La semaine der-
nière, Bart de Wever enflammait le
débat en lançant l’idée d’un statut
spécial pour les réfugiés, soulignant
qu’il était « difficilement compré-
hensible » qu’un réfugié ait les
mêmes droits qu’un « Belge qui a co-
tisé toute sa vie ». Le Centre fédéral
migration a souhaité réagir, en ri-
postant par quelques chiffres élo-
quents tirés d’une enquête récente.
Le communiqué pointait notam-

J’Y VOIS CLAIR lateur a décidé de couper le centre

en deux. Selon des directives euro-
péennes, la compétence de lutte
ment qu’après quatre ans en Bel-
gique, seul un réfugié sur quatre dé-
pend encore de l’aide sociale. « Ce
contre les discriminations doit n’est pas à nous de dire ce que les
Pourquoi votre épargne-pension concerner tout le pays. Créer des gens doivent penser ni quelle doit
centres régionaux pour l’égalité des être la politique migratoire à suivre,
va maigrir ce mois-ci ? chances aurait été ingérable. Le lé- résume François De Smet. Nous es-
gislateur a donc décidé de « dis- timons cependant que cette poli-
MORGANE KUBICKI soudre » le centre pour l’égalité des tique migratoire doit au minimum
chances « fédéral » et de créer un respecter les chiffres les plus fiables
La fiscalité sur le troisième pilier évolue. Le prélèvement existant centre interfédéral. Néanmoins, les d’une part, et les droits fondamen-
diminue, mais il sera anticipé à partir de cette année. matières liées à l’immigration ont taux des étrangers d’autre part. »
été considérées comme spécifiques La conférence de lancement de
et justifiant le maintien d’un centre Myria ce jeudi sera le lieu d’un débat
Une partie due ce mois-ci, le reste quand soixantaine verra l’impact des « 5 fois 1 % » fédéral uniquement actif sur ce su- entre François De Smet et Theo
vous aurez 60 ans. C’est en somme le conte- sur son compte, mais ne perd pas beaucoup jet. Le Centre fédéral migration a vu Francken. Le Centre y présentera
nu du nouveau régime fiscal applicable aux leur rendement futur. L’âge jusqu’à la retraite, le jour officiellement le 15 mars également son rapport 2015. L’occa-
produits d’épargne-pension décidée par le le montant épargné jusqu’ici et le taux d’inté- 2014. Il conserve les trois missions sion de relativiser l’« afflux » actuel
gouvernement en octobre dernier. L’accord rêt qui sera appliqué sont donc autant de citées ci-dessus. Son conseil d’admi- et de rappeler que l’immigration ne
fédéral prévoit l’adaptation suivante : la facteurs qui influenceront l’effet de la mesure nistration a été désigné par le parle- se résume pas aux demandeurs
réduction d’impôts de 30 % qui fait de sur les comptes d’épargne-pension. ment fédéral et c’est ce conseil qui a d’asile, aussi nombreux soient-ils. ■
l’épargne-pension un produit fiscalement Dans l’ensemble, la plupart devraient toute- ensuite nommé la direction du ÉLODIE BLOGIE
attractif est maintenue. Plafonnés à 940 eu- fois y gagner. D’après les calculs de nos
ros par année, les versements donnent droit à confrères du Tijd, les cas où le titulaire d’un
une réduction d’impôt de 282 euros. La taxe
existante dont doivent s’acquitter les titu-
laires d’un compte une fois arrivés à l’âge de
troisième pilier y trouve son compte seraient
d’ailleurs plus nombreux que les cas de
pertes.
De Smet « Nous sommes face à la pire
60 ans diminue de 10 % à 8 % pour continuer Les premiers prélèvements sont attendus à ENTRETIEN toires et l’asile. Néanmoins du me désole aujourd’hui. Si la migra-
à encourager le produit. En échange, l’Etat partir de mi-septembre. Ce sont les institu- rançois De Smet, docteur en strict point de vue de l’asile, nous tion est par définition un sujet
effectue un prélèvement anticipatif de 1 % par tions financières qui sont tenues de récolter F philosophie de l’ULB, a été traversons une crise. Tout d’abord, conflictuel, dans ce cas précis, faire
an entre 2015 et 2019. les fameux 1 % par an pour les redistribuer. nommé directeur du Centre fédéral nous sommes face à ce qui est sans preuve de la solidarité que les
Dans les faits, le titulaire d’une épargne- Les particuliers vont donc voir leur fonds migration (Myria) le 15 mars der- doute la plus grave crise humani- conventions nous imposent devrait
pension bénéficie donc d’une réduction des d’épargne-pension du troisième pilier fondre nier. taire depuis la Seconde Guerre au minimum faire l’unanimité !
taxes dont il est tenu de s’acquitter à ses légèrement en cette rentrée. La plupart des mondiale. En conséquence, on ob-
60 ans puisqu’il sera taxé de 8 % de son banques feront l’opération avant la fin du Myria fait une entrée en fanfare serve des flux migratoires excep- Votre rôle est aussi de critiquer
capital accumulé, moins les sommes qui mois pour verser la somme à l’Etat. dans le contexte migratoire que l’on tionnels, qui doivent trouver une l’action des pouvoirs publics en la
seront prélevées ces prochaines années, sait. Estimez-vous que nous réponse exceptionnelle. D’autant matière. Comment l’Etat belge
contre 10 % auparavant. Mais le gouverne- Le gouvernement encourage sommes dans une crise ? plus que nous sommes face à des n’a-t-il pas vu venir cette crise ?
ment applique une retenue d’une partie du le produit, mais les prélèvements Nous sommes dans un moment très gens qui objectivement sont rece- Quand le secrétaire d’Etat à l’asile
capital accumulé sur le compte (à la date du anticipés doivent réduire important, même si nous ne devons vables dans le cadre des conven- et la migration, Theo Francken, dit
31 décembre 2014) ces 5 prochaines années. le déficit budgétaire pas confondre les questions migra- tions de Genève. Et c’est bien ce qui qu’on ne pouvait pas la prévoir,
D’un côté donc, l’épargne-pension est rendue
plus attractive avec une baisse des charges. Et au 30 septembre dernier, les Belges avaient
De l’autre, le prélèvement anticipé échelonné accumulé le record historique de près de
réduit la somme accumulée jusqu’ici. 15,3 milliards d’euros via ces fonds. Déduction
L’épargnant gagne donc d’un côté ce qu’il faite des épargnants qui ont déjà dépassé le
perd de l’autre. Mais le changement de sys- cap des 60 ans et sont donc libérés de la taxe
tème impacte différemment selon le déten- qui touche le produit, l’Etat devrait toucher
teur du compte. Car les cinq prélèvements de pas moins de 100 millions d’euros cette an-
1 % du montant amassé fin 2014 seront par née grâce au premier prélèvement de 1 %. De
définition moins lourds pour un jeune épar- quoi renflouer un peu les caisses de l’Etat. Car
gnant que pour un agent proche de la retraite c’est bien l’un des objectifs de la modification
qui a mis de côté tout au long de sa carrière. de l’imposition décidée en octobre dernier. Le
Mais si le premier, qui a eu peu de temps gouvernement continue à encourager
pour augmenter le poids de son compte, l’épargne-pension en la rendant d’autant plus
sentira moins la différence, il perd les futurs attractive fiscalement, mais les prélèvements
rendements des prélèvements anticipés. A des cinq prochaines années doivent contri-
l’inverse, un épargnant qui approche la buer à réduire le déficit budgétaire.

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e-mail: abonnements@lesoir.be
Prix de l'abonnement Premium Site: www.clubdusoir.be
(papier + PDF + accès à l'édition 17h)
29 €/mois soit 1,16 €/jour Pour François De Smet, l’accueil des demandeurs d’asile ce n’est pas juste leur donner un lit, un bain et du pain,
c’est aussi un accompagnement psycho-social et juridique. © BRUNO DALIMONTE.
2

de l’immigration à construire
e crise humanitaire depuis la 2de Guerre mondiale » politique Vers
nous ne sommes pas d’accord.
« Certains
Pour être honnête, il faut recon-
naître que c’est surtout le gouver-
nement précédent qui a fermé des
places d’accueil : sous l’égide de
Maggie De Block, on en a fermé
5.000, quand Theo Francken en a
clôturé plus d’un millier… mais
jusqu’en juillet dernier ! Or, il y
avait tout de même certains in-
dices. C’est vrai que les demandes
d’asile avaient baissé en 2012 et en
2013, mais la hausse s’amorçait
déjà en 2014. Elle n’était certes que
de 8 % chez nous, mais dépassait
les 40 % dans l’ensemble de l’UE !
Et on a voulu croire en Belgique
que ça allait continuer comme ça !
Ce qui nous pose problème dans ce
processus, c’est la rupture de
charges. Quand on ferme des
centres entiers, on licencie des gens
qualifiés… pour ensuite, en ur-
gence, remplacer ces infrastruc-
tures par des casernes, des
constructions mobiles. Or, l’accueil
des demandeurs d’asile ce n’est pas
juste « bed, bad en brood » selon la
formule en néerlandais, (leur don-
ner « un lit, un bain et un pain »),
c’est aussi un accompagnement
psycho-social, juridique.
Le politique s’est voilé la face ?
Le problème est pour moi le sui-
vant : nous avons une politique
des étrangers et une politique de
l’asile, mais nous n’avons pas réel-
lement de politique migratoire en
Belgique. Il n’y a aucune vision
proactive de l’immigration. Re-
gardez l’Allemagne. Angela Merkel
n’est pas exactement une femme de
gauche anti-impérialiste, pour-
tant elle tient un discours fort qui
consiste à dire « nous devons assu-
mer notre part et accueillir ces ré-
fugiés ! ». Evidemment, ce n’est
pas juste de la philanthropie. Tout
le monde sait que l’Allemagne a
une démographie en baisse et que
l’immigration, qui amène une
un statut temporaire ?
politiques
flattent
les peurs
des gens,
nous voulons
plutôt
nous adresser
à leur cerveau »
main-d’œuvre souvent qualifiée,
peut être une réponse.
Ce qui pose la question de la
migration « économique », que l’on
oppose souvent à l’asile.
Il y a effectivement cette distinc-
tion très classique, dont beaucoup
de politiques se servent, qui
consiste à dire « nous allons ac-
cueillir les pauvres réfugiés qui
fuient la guerre mais nous com-
battrons ceux qui viennent pour
des raisons économiques et donc
pour profiter du système ». Or,
moralement, philosophiquement,
en quoi est-ce plus légitime de
quitter son pays parce qu’on y est
menacé dans son intégrité phy-
sique que parce qu’on n’y a aucune
perspective d’avenir ? Il y a comme
un « droit d’antériorité » ancré en
nous. Un auteur dont j’ai oublié le
nom résumait cela comme suit :
un enfant arrive dans une plaine
de jeux et s’installe sur une balan-
çoire. Un second arrive et lui dit
« j’étais là le premier ! ». Mon au-
teur s’interrogeait : « quel drôle
d’argument que ce droit d’antério-
rité » ! Il est très curieux de consta-
ter que comme adultes, nous
Face à l’afflux de migrants, la Belgique
se doit de trouver une solution à court
et long terme. © BELGA.
n’avons pas trouvé mieux.
Vous plaidez pour une réelle poli-
tique migratoire économique ?
Nous plaidons pour des canaux
migratoires nouveaux, ouverts no-
tamment à la migration de travail
faiblement qualifiée. L’OIM (Or-
ganisation internationale pour les
migrations) et plusieurs autres ac-
teurs le disent aussi. En Belgique,
les chiffres de la migration de tra-
vail sont dérisoires. Or, je pense
qu’il y a un créneau possible pour
une politique qui tienne mieux
compte des motivations des gens,
et qui pourrait rencontrer les be-
soins d’une Europe démographi-
quement vieillissante.
C’est presque inaudible dans l’opi-
nion publique. Et les politiques ne
vous aident pas !
Certains politiques se sentent obli-
gés de flatter les peurs des gens.
Nous, on a l’ambition de s’adresser
un peu plus à leur cerveau. D’un
autre côté, Myria est aussi une
création du politique. C’est tout de
même le signe d’une démocratie
qui fonctionne bien. Nous avons
un credo assez simple : travailler
avec le gouvernement chaque fois
que ce sera possible et le critiquer
chaque fois que ce sera nécessaire.
Cela ne sera pas simple. Cela dit,
nous vivons un moment intéres-
sant en Belgique : nous avons un
secrétaire d’Etat qui assume sa po-
sition – quoi qu’on en pense – et
qui provoque donc le débat plus
que jamais ; nous sommes
confrontés à la pire crise humani-
taire depuis la Seconde Guerre
mondiale et, très modestement,
nous voyons l’émergence d’un
centre qui compte l’analyse de ces
questions parmi ses missions. Il y
a là un momentum dont nous de-
vons profiter. ■
Propos recueillis par
ÉLODIE BLOGIE
RECOMMANDATIONS
Les trois demandes
principales
Myria émet d’ores et déjà une
série de recommandations. Il
pointe donc des situations
inquiétantes en matière de
respects des droits fondamen-
taux des étrangers en Bel-
gique. Nous avons demandé
au directeur de retenir trois
points d’attention spécifiques.
L’intérêt supérieur de l’en-
fant. Myria s’inquiète tout
particulièrement de l’intention
du secrétaire d’Etat de
construire des unités d’habita-
tion pour des familles en
centres fermés, dans le cadre
des procédures de retour. « La
Belgique a déjà été condamnée
trois fois par la Cour européenne
des droits de l’homme pour avoir
détenu des enfants en centre
fermé, s’indigne le directeur.
Or, il semble que ces unités
d’habitation sont en pleine
construction. Mais nous ne
recevons aucune information. »
Le droit d’obtenir un visa de
séjour court. La Belgique
affiche le plus haut taux de
refus pour les visas court
séjour. Et un tiers de ces refus
concerne un visa pour visite
familiale. Pour Myria, ces refus
posent question dans la me-
sure où ils sont une atteinte au
droit à la vie de famille. Un
avis du médiateur fédéral va
dans le même sens.
Dispense de redevance. Ac-
tuellement, le payement d’une
redevance est une condition
de recevabilité pour la de-
mande de regroupement fami-
lial. Myria estime que cer-
taines familles vulnérables
devraient être dispensées de
l’acquittement de cette
somme.
E.B.
Le Soir Jeudi 3 septembre 2015
L’ACTU 3
1 sur 1.000
Si l’arrivée de nombreux demandeurs d’asile en Europe fait,
à juste titre, la une de l’actualité depuis plusieurs semaines,
voire plusieurs mois, François De Smet aime rappeler un
chiffre, qui permet de remettre en perspective ce qu’on
qualifie parfois d’« afflux massif » : « si on rapporte le
nombre de demandeurs d’asile par rapport à la population
européenne, on arrive au chiffre d’un candidat réfugié pour
1.000 habitants européens. Face au spectacle délirant que
livrent certains médias, aux discours de peur entretenus par
ceux-ci comme par certains politiques, ce chiffre relativise ».
E.B.
6 sur 10
En Belgique, 6 immigrants sur 10 sont des européens. Selon
les derniers chiffres disponibles tels que repris par le rap-
port Myria (2013), les citoyens de l’Union européenne re-
présentent 63 % des immigrations en Belgique. Ils viennent
prioritairement, dans l’ordre, d’Italie, de France et des Pays-
Bas. Derrière l’Europe, l’Afrique est le second continent
d’origine des migrants (13 % de l’immigration). L’ensemble
des pays « autres » ne représentait que 1 % des immigra-
tions en 2013.
E.B.
43 %
L’asile est loin d’être le premier motif d’immigration. En Bel-
gique, 43 % des titres de séjour accordés sont liés au regrou-
pement familial. Suivent les études et le travail salarié. Les
chiffres du regroupement familial sont néanmoins en baisse.
Entre 2010 et 2013, cette baisse est de 27 % pour les ressor-
tissants de pays tiers et même de 49 % pour les Marocains
et les Turcs. Par ailleurs, les régularisations sont aussi en
chute libre : il n’y a jamais eu aussi peu de personnes régula-
risées en Belgique qu’en 2014. En fait, l’immigration est
globalement en baisse en Belgique depuis plusieurs années.
E.B.
O ctroyer un statut « tempo-
raire » et non plus définitif
priorité du parti est d’ouvrir la
discussion sur « les droits et de-
aux demandeurs d’asile recon-
nus ? C’est la piste sur laquelle
voirs des migrants qui arrivent
chez nous ». « D’autant qu’il est
planche Theo Francken. Pour
rappel, les personnes dont le dos-
plus que probable que la situa-
tion dans leur pays ne s’améliore
sier est accepté se voient octroyer
le statut de réfugié, définitif. Le
pas de sitôt », observe-t-on. Au
CD&V et au MR, on se refuse à
gration veut changer cela. « Nous
tout commentaire. Mais il est
secrétaire d’Etat à l’Asile et la Mi-
manifeste que les libéraux fran-
travaillons à une proposition vi- cophones ne sont guère enthou-
sant à leur donner un statut limi- siastes à l’idée qui s’apparente un
té, donc temporaire », confirme peu à celle des différents statuts
sa porte-parole. Il existe en réali-(pour les droits sociaux) de Bart
té déjà une reconnaissance provi- De Wever. Le dossier ne semble
soire : la « protection subsi- pas mûr et ne devrait donc pas at-
diaire », accordée pour un an, re- terrir sur la table du conseil des
nouvelable pour des périodes de ministres ce vendredi.
deux ans. A noter que les per-
sonnes jouissant de cette protec- « La situation est
tion peuvent, comme les réfugiés, intenable. Nous
bénéficier d’une aide du CPAS, ne pouvons pas faire plus »
solliciter un logement social… THEO FRANCKEN
Plusieurs instances internatio-
nales ont demandé que les mi- Theo Francken a par ailleurs
grants fuyant notamment l’Irak annoncé, mercredi matin, à la
et la Syrie se voient accorder un VRT, qu’il n’entendait pas aug-
statut de réfugié. « Mais certains menter la capacité d’accueil et de
pays, comme la France et les traitement des dossiers à l’Office
Pays-Bas, ont déjà décidé d’oc- des étrangers : 250 par jour, pas
troyer une protection tempo- plus. « Il y a des limites à ce que
raire », précise-t-on au cabinet nous pouvons faire, à l’Office des
du secrétaire d’Etat. Lequel se re- étrangers, mais aussi au niveau
fuse à préciser ce qui distingue- du réseau d’accueil. »
rait, hormis la durée, les deux sta- Interviewé par SudPresse en
tuts. « Nous déposerons un texte soirée, Theo Francken a, par
sur la table du gouvernement, et ailleurs, lancé l’idée de
c’est là que nous en discuterons. » « chambres d’attente » aux fron-
S’agit-il d’une initiative person- tières de l’Europe, où l’on opére-
nelle de Theo Francken ou agit-il rait une première sélection des
à la demande du gouvernement ? candidats à l’asile. Il rejoint An-
Dans les cabinets des autres vice- gela Merkel pour mettre en
Premiers, on feint de découvrir le garde : sans davantage de solida-
projet. Selon nos informations, le rité en matière de répartition des
secrétaire d’Etat N-VA aurait réfugiés entre les Etats, le traité
toutefois bel et bien informé le de Schengen est en danger, voire
Seize. Au VLD, on se dit « ouvert l’Union européenne ! ■
au débat », mais on ajoute que la VÉRONIQUE LAMQUIN
3
Le Soir Jeudi 3 septembre 2015
4 L’ACTU
la photo Une image pour dire la réalité d’un drame
Istanbul
GRÈCE
Ankara
TURQUIE
Bodrum
Kos
Mer Méditerranée
200 km
ette photo d’un enfant mort, re-
C trouvé face contre terre sur une
plage de Bodrum (Turquie) mercre-
di, a fait le tour du monde. Selon les
médias turcs, il s’appelait Aylan
Kurdi, avait trois ans et était origi-
naire de Kobané, en Syrie. Il faisait
partie d’un groupe de 23 migrants
qui tentaient de rejoindre l’île
grecque de Kos à bord de deux ba-
teaux pneumatiques qui ont rapide-
ment chaviré. Douze corps ont étés
récupérés par les sauveteurs turcs,
dont celui de Ghaleb, 5 ans, le frère
d’Aylan. Leur mère a pu être sauvée.
Peter Bouckaert, le directeur des
situations d’urgences de l’ONG Hu-
man Rights Watch a été l’un des pre-
miers à diffuser la photo sur Twit-
ter : « S’arrêter un moment et s’ima-
giner qu’il s’agit de votre enfant,
noyé alors qu’il fuyait la Syrie pour
trouver la sécurité en Europe », a-t-
il écrit. La présentatrice de la BBC
Sylvie Doucet l’a également diffu-
sée : « Le monde doit mettre fin à
tant de souffrances nées de la guerre
en Syrie ». The Independent l’a éga-
lement publiée, espérant qu’elle
créerait en Grande-Bretagne un
vaste mouvement de solidarité.
Une photo face aux statistiques
Les morts de la Méditerranée ne
sont pas que des statistiques. Pas
plus que les enfants s’arrachant en
pleurs des barrages policiers ou des
barbelés dressés en Hongrie. Ou les
réfugiés syriens campant dans le dé-
nuement le plus total dans les parcs
bruxellois. La mort et la souffrance
de ceux tombés ici en fuyant une
mort certaine là-bas doit-elle être
montrée pour que le drame huma-
nitaire des réfugiés soit prouvé ?
The Independent le croit. Le Soir
aussi. Les réseaux sociaux ont diffu-
sé ces derniers jours d’autres images
d’enfants saisis par la mort en mer,
suscitant la compassion ou la répul-
sion des internautes. Elles ne
laissent pas indifférent.
Ces images disent, sans verser
dans un sensationnalisme voyeur, la
réalité de ces voyages de tous les
risques pour se sortir des griffes des
islamistes, des bombes de Bachar
El-Assad ou de la cupidité des trafi-
quants. Dans les années 70, la lutte
contre la famine au Biafra avait été
portée par les images d’enfants fa-
méliques. Celle de la « petite fille au
vautour » de Kevin Carter avait ré-
vélé les affres de la famine au Sou-
dan. Une petite fille nue, brûlée par
le napalm et saisie par l’objectif de
Nick Ut, fit plus en 1972 pour la fin
de la guerre au Vietnam que tous les
discours pacifistes. L’horreur nazie
des camps d’extermination est de-
venue réalité, dès juillet 1944,
lorsque les premières images des
rescapés et des monceaux de ca-
davres ont été montrées dans les
salles de cinéma.
Alors, oui, si cette image d’un en-
fant mort peut ouvrir les yeux sur
des solidarités politiques qui
tardent à se concrétiser, publions-
la. ■
MARC METDEPENNINGEN
Didier Reynders en appelle
à une « solidarité répartie »
Invité de RTL France ce mercredi, Didier
Reynders s’est longuement exprimé sur la
question de la crise migratoire. Met-elle
l’Union européenne en danger ? « En tout cas,
elle pose une question importante à l’Union
européenne, qui est de savoir si l’on est capable
de mener ensemble une politique de migration »,
a estimé le ministre belge des des Affaires
étrangères, ajoutant : « La solidarité doit être
répartie sur l’ensemble des pays européens.
Chacun doit prendre sa part. »
CRISE DE L’ASILE
les experts
« Ces
photos,
je les aurais
prises et
je les aurais
publiées »
Aylan Kurdi, 3 ans est mort, noyé en essayant de rejoindre l’île de Kos pour fuir la Syrie, et retrouvé sur une plage de Bodrum
en Turquie. Cette photo est peut-être l’image choc dont l’Europe a besoin pour réagir. © NILUFER DEMIR / REUTERS.
En 1993, le photographe Kevin Carter se rend au Soudan
pour y montrer l’horreur de la guerre civile s’y déroulant,
et la famine frappant le pays. Ce cliché de la « petite fille
au vautour », montrant un enfant squelettique, observé
par un rapace charognard, fit le tour du monde, révélant
les affres de la famine au Soudan. Cette photo a valu
à Carter le prix Pulitzer en 1994.
© KEVIN CARTER.
Le 2 avril 2013, le « Rana Plaza » s’effondre dans
un faubourg de Dacca, la capitale du Bangladesh.
La « catastrophe de Dacca » - ainsi baptisée par
la presse internationale - fait au moins 1.127 morts
pour environ 2.500 rescapés. Le bâtiment de huit
étages abritait plusieurs ateliers de confection
travaillant, dans des conditions de sécurité déplorables,
pour diverses grandes marques internationales
de vêtements. Des consignes d’évacuation données
la veille, après l’apparition de fissures, avaient été
ignorées.
© TASLIMA AKHTER.
Nouvel afflux au Pirée
Près de 4.500 réfugiés et migrants juste dé-
barqués au Pirée étaient à pied d’œuvre mer-
credi pour poursuivre leur odyssée vers le
nord de l’Union européenne, où un renforce-
ment des contrôles commençait à s’imposer.
Ces nouveaux arrivants sur le continent, Sy-
riens pour la plupart, ont été transférés à bord
de deux bateaux spécialement affrétés de
Lesbos. L’île est devenue l’un des principaux
points d’accès à l’Europe pour réfugiés et
migrants de par sa proximité avec la Turquie,
par où transitent les flux migratoires. (afp)
En juin 1972, Nick Ut de l’Associated Press, publie
le cliché d’une petite fille au Vietnam, courant
nue, brûlée par le napalm. Une image assez
importante que pour paraître malgré la censure
sur les photos représentant de la nudité infantile.
Cette photo a révélé la face souvent cachée
de la guerre que les Etats-Unis menaient
au Vietnam.
© NICK UT / AP.
Omayra Sánchez, une petite Colombienne de 13 ans,
est victime de l’éruption du volcan Nevado del Ruiz,
le 16 novembre 1985. Emprisonnée pendant trois jours
et trois nuits dans l'eau, entre des blocs de béton
et autres débris, elle attire l'attention des médias
ainsi que celle des travailleurs volontaires. Des vidéos
d'Omayra Sánchez discutant avec des travailleurs,
souriant et faisant des gestes aux caméras vidéo font
le tour des médias. Elle décédera après 60 heures
d’agonie. © FRANK FOURNIER
Sant’Egidio plaide
pour une « société métisse »
L’Europe se doit d’« accueillir » mais aussi
d’« intégrer » les migrants pour « bâtir une
société métisse », a plaidé mercredi l’historien
et ancien ministre Andrea Riccardi, fondateur
de Sant’Egidio, communauté catholique qui
mène des médiations discrètes pour la résolu-
tion de conflits dans le monde. Du 6 au 8 sep-
tembre, Sant’Egidio réunira à Tirana des re-
présentants des grandes religions mondiales
pour évoquer la crise migratoire. (afp)
randes famines en Afrique, séisme
G en Haïti, guerre du Vietnam… Au-
tant de tragédies qui ont donné lieu à des
photographies brutales que de grands
médias ont fini par publier parce qu’ils
estimaient qu’il en allait de leur devoir
d’informer. Les clichés mis en ligne ces
dernières heures par des quality papers
britanniques – des cadavres d’enfants
échoués sur le littoral turc – sont de cette
veine-là : des photographies très dures
que des médias ont fini par publier pour
illustrer « des situations que les mots ne
suffisent plus à décrire », comme l’ex-
plique François Heinderyckx, profes-
seur de sociologie des médias à l’ULB.
Provoquer un électrochoc
Choquant ? Peut-être. Mais néces-
saire : « Depuis des mois, on nous parle
de la tragédie de ceux qui tentent de ral-
lier l’Europe sur des embarcations de
fortune, explique François Heinderyckx.
On cite des chiffres, on dresse des bilans
qui, peu à peu, accoutument l’opinion à
l’idée que, oui, chaque jour, des gens pé-
rissent en mer en tentant de gagner l’Eu-
rope. Il y a là, dans la durée, une habi-
tuation, une forme de désensibilisation –
l’information est désincarnée : il n’y a
pas véritablement d’images, ou alors des
plans très larges – qu’il n’est pas inutile,
sans doute, de combattre, le moment ve-
nu, en publiant des photos qui reflètent
la réalité dans toute sa cruauté. Si l’idée,
c’est de provoquer un électrochoc dans
l’opinion, mieux vaut diffuser d’emblée
des photos d’une grande dureté. Que cette
décision soit le fait de médias réputés la
dénue de tout soupçon de voyeurisme ou
de sensationnalisme. Il y a eu des précé-
dents : dans les années 80, notamment,
quand une chaîne de télévision britan-
nique avait choisi de montrer des images
insoutenables de la famine qui sévissait
en Ethiopie : une information à laquelle
l’opinion occidentale avait fini par s’ha-
bituer. La diffusion de ces images, re-
prises par d’autres télés, avait eu un effet
déclencheur, provoquant partout dans le
monde un sursaut de solidarité. »
Le photojournaliste Bruno Stevens,
auteur de nombreux reportages en zones
de conflit, notamment au Moyen-
Orient, ne pense pas autrement : « Ces
photos, dit-il, je les aurais prises et je les
aurais publiées. Une situation à ce point
scandaleuse exige qu’on en publie des
images. Celles dont il est question ici
sont fortes, pertinentes, révélatrices
d’une situation qui existe à nos fron-
tières – les frontières de l’Union euro-
péenne. Rappelez-vous de cette photo que
Nick Ut, de l’Associated Press, publie en
juin 1972 – celle de cette gamine brûlée
au napalm qui court, nue, parmi
d’autres réfugiés : elle avait révélé à l’opi-
nion américaine que les Etats-Unis me-
naient une sale guerre au Vietnam. Les
photos de ces gosses échoués sur les côtes
turques, elles, montrent de la même fa-
çon que l’Europe fait une sale guerre à ces
réfugiés. » ■
St.D.
La Mannshaft à l’offensive
Les champions du monde allemands de foot-
ball, leur capitaine Bastian Schweinsteiger en
tête, ont dénoncé mercredi les attaques xéno-
phobes contre les réfugiés étrangers arrivant
en Allemagne et lancé un appel pour qu’on
leur vienne en aide. « Contre la violence et la
xénophobie », clament les pancartes tenues
notamment par le capitaine de la Mannshaft
et ses équipiers Jérôme Boateng, Ilkay Gün-
dogan, Mesut Özil et Toni Kroos dans une
vidéo postée sur le site de la Fédération alle-
mande (www.dfb.de). (afp)
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5
Le Soir Jeudi 3 septembre 2015
6 LABELGIQUE
« On risque la fin des universités »
UCL Le recteur Vincent Blondel craint les effets pervers du décret Marcourt
Un an après sa prise
de fonction, le nouveau
recteur de l’UCL se fait
davantage incisif.
Il attaque de front
le décret réorganisant
l’enseignement
supérieur.
ENTRETIEN
n l’avait connu plus dis-
O
cret, plus lisse, moins
polémique. Il confirme
aujourd’hui un adage connu : la
fonction fait l’homme. Un an
après son arrivée à la tête de
l’UCL, le nouveau recteur
Vincent Blondel se révèle plus
incisif, davantage revendicatif.
Alors que le conseil d’adminis-
tration de l’Université vient de
valider son plan stratégique
« Louvain 20/20 » (lire ci-
contre), il accorde au Soir une
interview de rentrée qui ne pas-
sera pas inaperçue dans le mi-
lieu. Dans sa ligne de mire : l’or-
ganisation de l’enseignement su-
périeur en Fédération Wallonie-
Bruxelles (FWB) et plus particu-
lièrement les dégâts collatéraux
du décret Marcourt réformant le
secteur.
Dans quel contexte socio-
économique s’inscrit votre plan
stratégique ?
Le plan stratégique est une ré-
ponse à un ensemble de défis,
j’en identifie quatre, communs
d’ailleurs à toutes les universi-
tés francophones. Il y a d’abord
la décroissance du finance-
ment rapporté par étudiant. A
l’UCL on est passé en 10 ans, de
20.000 à 30.000 étudiants
alors que l’enveloppe à disposi-
tion des universités est fermée.
Au quotidien, ce sous-finance-
ment amène des difficultés in-
soupçonnées. Un seul exemple :
certains professeurs doivent
encadrer plus de 20 mémoires !
Cela ne peut plus durer !
D’autres défis ?
Nous sommes face à une évolu-
tion rapide du public étudiant.
L’irruption du numérique crée
de nouveaux besoins, on ne
peut plus par exemple ouvrir
une salle d’étude sans offrir du
wi-fi. Par ailleurs, je voudrais
parler de l’internationalisa-
tion : le contexte s’est considé-
rablement modifié ces der-
nières années. Ainsi, la France
a installé à Bruxelles un gui-
Vincent Blondel : « Si on n’y prend pas garde, le décret – parce qu’il génère des divergences d’interprétation – peut représenter un vrai
risque de perte d’autonomie des institutions. » © BRUNO D’ALIMONTE.
chet « Campus France » dont
l’objectif est d’attirer des étu-
diants belges. Par ailleurs Ox-
ford, Cambridge ou Maastricht
recrutent parmi nos jeunes. Ces
exemples illustrent que l’uni-
versité est désormais au cœur
d’un vrai marché. Si les jeunes
y trouvent la trajectoire qui
leur paraît la plus appropriée,
la plus bénéfique, c’est une très
bonne chose. Par contre, alors
que nos universités n’adoptent
pas la même attitude agressive,
ce mouvement constituera vite
une véritable menace pour
elles. Que se passera-t-il le jour
où 10-20 % des étudiants du
secondaire partiront à Maas-
tricht, Oxford et Cambridge
sans contrepartie ?
Comment se passent les
choses au sein de l’Ares ?
Le fonctionnement de l’Acadé-
mie de recherche et d’enseigne-
ment supérieur – NDLR :
l’Ares, qui chapeaute tout l’ensei-
gnement supérieur – avec ses
multiples commissions est
chronophage et énergivore.
Plus de 200 personnes sont im-
pliquées dans ce travail de co-
ordination des différents ac-
teurs. Par ailleurs, le décret
Marcourt incite les différents
types d’enseignement supé-
rieur (universités, hautes
écoles, instituts supérieurs des
arts et promotion sociale) à
dialoguer. C’est bénéfique pour
mettre en œuvre des synergies
sur le partage d’infrastructures
culturelles ou sportives. Par
contre, j’estime que le degré de
précision du nouveau décret va
trop loin dans ce qu’il dicte aux
acteurs. Savez-vous que pour
certaines formations nous de-
vons produire le détail des pro-
grammes des cours donnés ? Si
un jour l’Ares se met à prendre
des décisions sur le fait qu’un
cours figure dans un pro-
gramme, je ferme boutique !
Qui est l’organe qui décide du
contenu d’une formation, l’Ares
ou l’institution qui la donne ?
Pourquoi ne puis-je pas orga-
niser un examen après un bloc
de cours intensif ? Si on n’y
prend pas garde, le décret –
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parce qu’il génère des diver-
gences d’interprétation – peut
représenter un vrai risque de
perte d’autonomie des institu-
tions.
Vous êtes inquiet pour le
devenir de l’université ?
Oui, parce que ce décret amène,
par-dessus le marché, une
confusion dans les types d’en-
seignement, tout particulière-
ment entre les universités et les
hautes écoles. Si cette confusion
s’installe de manière trop
claire, le décret mettra en péril
le devenir des universités. Au-
jourd’hui, on pousse à l’ex-
trême les contraintes pour fa-
voriser les co-diplomations. Or,
les différents types d’enseigne-
ment sont là parce qu’ils ont
des finalités sociales diffé-
rentes. A chacun son rôle ! Des
collaborations qui poussent
vers une offre de formation
identique signeront la fin des
universités dans 10 ou 20 ans.
Le jour où les 6 universités et
les 20 hautes écoles devien-
dront 26 « universités-hautes
écoles » ce sera la fin des pre-
mières. Si on fait jouer aux
universités francophones un
rôle qui ne correspond pas à ce-
lui qui est perçu au niveau in-
ternational, le risque c’est que
les étudiants qui veulent une
formation de niveau universi-
taire délaissent nos institu-
tions.
Craignez-vous un nivellement
par le bas ?
Pas du tout ! Les universités et
les hautes écoles ont des rôles
différents et elles doivent être
chacune au maximum de leur
niveau dans ces rôles diffé-
rents. Mais les spécificités de
l’université – professeurs-cher-
cheurs, formations en relais
avec une activité de recherche
fondamentale – doivent être
préservées. Le décret, dans sa
version actuelle, est de nature à
flouter le positionnement des
universités francophones, il
doit donc subir des évolu-
tions. ■
Propos recueillis par
ERIC BURGRAFF
LE PLAN
Les axes forts
Le plan 20/20 fait écho aux
quatre défis présentés ci-
contre par le recteur. « Notre
université doit s’inscrire plus
encore qu’avant au sein de
flux de chercheurs, d’étudiants
et de connaissances qui cir-
culent à un niveau mondiali-
sé », dit Vincent Blondel. Le
plan stratégique se décline
en fait autour d’une dizaine
d’axes forts. En voici trois.
1. L’internationalisation.
« Nous voulons développer la
dimension internationale, en
lançant des missions de rap-
prochement avec des institu-
tions universitaires situées au
Canada, au Brésil ou en Asie.
Nous voulons aussi renforcer
le caractère international de
l’UCL en termes d’accueil des
étudiants. Un étudiant étran-
ger ne peut pas avoir le senti-
ment d’être en moins bonne
posture que son collègue
belge. » Un exemple : « pour
les masters en anglais, toute
la communication officielle
devra être faite en anglais. Par
ailleurs les chercheurs interna-
tionaux ne doivent pas avoir le
sentiment que leur parcours
est handicapé par leur
origine. »
2. L’université numérique.
« L’UCL fait le choix de l’open
source, d’une architecture
ouverte dans l’ensemble de ses
outils informatiques. Nous
voulons décliner l’outil numé-
rique pour libérer du temps
pour du présentiel. Des inves-
tissements très importants
vont avoir lieu en matière
d’outils au service des étu-
diants et des chercheurs. »
3. La vie étudiante. « Nous
souhaitons faire du passage
par un des campus de l’UCL,
une expérience unique qui
favorise la dimension tradi-
tionnelle de la formation mais
aussi les dimensions entrepre-
neuriale, sociale, culturelle…
Nous voulons que le passage
par un de nos lieux marque
l’étudiant, apporte une plus-
value au diplôme. Nous savons
que l’expérience Louvain va
contribuer à créer une
“marque”, nous voulons la
développer. »
E.B.

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6
 Le Soir Jeudi 3 septembre 2015

LABELGIQUE 7

Le Premier rassure les Juifs d’Anvers

SÉCURITÉ Charles Michel et Jan Jambon visitent le quartier juif sous haute surveillance
Le Premier, le ministre par l’Ocam – Organe de coordina-
tion pour l’analyse de la menace –
de l’Intérieur alors que l’ensemble du pays est
et le bourgmestre resté au niveau 2. » L’accueil des
d’Anvers ont trois visiteurs de marque avait
lieu dans l’école juive Jesode Ha-
visité le quartier juif. tora, la plus grande du pays. Elle
Thème s’est terminée par une rencontre
de ce déplacement : avec les rabbins de la communau-
té ultraorthodoxe des Hassidim
la sécurité. de Betz de la Van Spangenstraat.
Le quartier était sous Quelques minutes plus tôt,
très haute surveillance. Charles Michel rappelait que la
tolérance zéro s’appliquait à l’an-
tisémitisme et que le gouverne-
ercredi. Huit heures ment mettait tout en œuvre pour
Midi. Les organisateurs ont dé-
bordé d’une heure sur le timing
prévu. Mais le message est bien
passé. Philippe Markiewicz, pré-
sident du Consistoire central is-
raélite, a publiquement remercié
les représentants du gouverne-
ment pour s’être inscrits dans la
belle tradition belge : « Pendant
la seconde guerre, la Belgique fut
un des seuls pays en Europe à ou-
vrir ses portes aux Juifs d’Alle-
magne et d’Autriche, c’est ici aussi
que le plus grand nombre de Juifs
ont été sauvés de la déportation. »
Opération de communication

M quarante. Le quartier
juif d’Anvers est en
ébullition. Le service d’ordre, les
Bart De Wever entouré du Premier et du ministre de l’Intérieur : leur message est bien passé. © NEWS
assurer la protection de la com-
munauté juive.
parfaitement réussie. ■
DIRK VANOVERBEKE

nerfs à vif, fait barrage à la meute

de journalistes et de cameramen 
encerclant les visiteurs de
marque du jour : le chef du gou-
vernement, son ministre de l’In-
térieur, Jan Jambon et le bourg-
mestre de la ville, Bart De Wever.
Sur tout le parcours, planqués
au-dessus du pont de chemin de
ET SI TOUTES LES FAMILLES
fer, des snipers veillent au grain,
ultimes garants de la haute pro-
tection de l’éminent cortège, où
POUVAIENT PROFITER D’UNE OFFRE
se mêlent, en complet veston, les
hauts responsables politiques fé-
déraux comme anversois et une
ADAPTÉE À LEURS BESOINS ?
brochette de hauts représentants
de la communauté juive et de
rabbins, en chemise blanche,
veste noire, chapeau et portant
papillotes.
En juin dernier, le gouverne-
ment fédéral a libéré quatre mil-
lions d’euros pour assurer la sé-
curité technique des implanta-
tions juives dans la Métropole. Ils
serviront notamment à l’installa-
tion de caméras de surveillance,
de vitres pare-balles et de portes
blindées. « Est-ce suffisant ? »
Après avoir déposé une gerbe de
fleurs au monument aux dépor-
tés juifs, Bart De Wever répond :
« Ce ne sera jamais suffisant.
Mais c’est la somme que les res-
ponsables de la communauté
juive d’Anvers avaient réclamée.
La communauté, avec ses 20.000
âmes, est un peu moins nom-
breuse que celle qui vit à
Bruxelles. Mais elle est beaucoup
plus visible et recense d’autant
plus de cibles potentielles et vul-
nérables. Il y a 19 écoles juives et
45 synagogues concentrées ici,
sans compter les centres commu-
nautaires. 45 policiers pa-
trouillent en permanence et 70
militaires sont mobilisés. Nous
sommes en concertation régulière
avec les forces de l’ordre pour
veiller à la sécurité de la commu-
nauté. »
Un rabbin se mêle à la discus-
sion : « Il faut rester vigilants.
J’étais présent dans la Hove-
niersstraat, lors de l’attentat d’oc-
tobre 1981 qui fit trois morts et
des dizaines de blessés. L’année
précédente, un enfant juif de re-
tour d’excursion fut tué ici par
une grenade. “Ils” peuvent frap-
per n’importe où, n’importe
quand. Et l’attentat contre le mu-
sée juif à Bruxelles démontre que
nous ne sommes pas à l’abri. » VOO lance 3 offres simples et généreuses pour toutes les familles.
Tolérance zéro
Quelques minutes après la vi- Vraiment toutes...
site de la grande synagogue, où
Charles Michel, Jan Jambon et Chez VOO, c’est vous avant tout. Alors pour vous faciliter la vie, nous avons repensé nos offres en fonction
Bart De Wever ont porté la kippa,
le ministre de l’Intérieur nous de vos besoins spécifiques. Pour vous l‘essentiel est amplement suffisant? Découvrez toudoo. Vous préférez
confiait : « Oui, il y a eu à Anvers, avoir beaucoup pour un prix serré? Profitez de wahoo! Vous voulez le meilleur de tout sans avoir de limite du
une recrudescence de départs de
Juifs vers Israël. Un phénomène tout? tatoo est fait pour vous. Que ce soit pour la télévision, l’internet, le téléphone fixe ou le mobile, il y a une
qui n’est plus d’actualité. Si cer- formule pour chacun d’entre vous. Vraiment chacun.
tains décident de quitter la mé-
tropole pour des raisons écono- Rendez-vous dans une boutique VOO, sur voo.be ou au 0800 800 25.
miques, il n’y a évidemment rien
à dire. Mais si leur décision est
dictée par la peur, s’ils quittent
notre pays parce qu’ils ont le sen- Offres soumises à conditions. Usage des données exclusivement en Belgique et non reportables au mois suivant.
timent de ne plus y être en sécuri- Caractéristiques au 21/08/2015.
té, là, il y a un vrai problème et
nous nous devons de réagir. Ce
n’est par hasard que si cette com-
munauté est pointée au niveau 3
7
Le Soir Jeudi 3 septembre 2015

8 LABELGIQUE

« Le fédéral prend ses responsabilités,

la Wallonie a choisi l’immobilisme »
WALLONIE Pierre-Yves Jeholet (MR) demande au gouvernement d’accélérer le pas
Pour le chef de l’opposition le pacte pour l’emploi, la réforme de la Le gouvernement fédéral est-il un modèle
fonction consultative… pour vous ?
à Namur, Charles Michel a le Des plans, toujours des plans ! Autant Son action, c’est la politique telle que je la
mérite du courage politique. d’effets d’annonces et parfois un vrai conçois : prendre des mesures indispen-
Au sud du pays, estime-t-il, cirque avec le report du code de développe- sables, avoir du courage, ne pas chercher à
Pierre-Yves Jeholet ment territorial. Maintenant, il faut des plaire à tout le monde… Tout n’est pas par-
déplore l’immobilisme PS et CDH sont engoncés dans textes, des actes. Le temps passe et ne se fait, mais ça décide, ça avance. Tout le
de la Wallonie, face les tabous et la peur d’agir. rattrape pas. On peut dire ce qu’on veut du contraire du gouvernement wallon : sa vi-
aux actions concrètes gouvernement fédéral et même ne pas être sion reste peu claire, son action frileuse…
du gouvernement fédéral. d’accord avec son action, mais lui, au On frise parfois l’incompréhension : pas-
© DOMINIQUE DUCHESNES. ENTRETIEN moins, il bouge, il décide. En Wallonie, ser son temps à critiquer une ministre fé-
n juin, les bulletins accordés par l’impression est que l’exécutif est frappé dérale sur les aéroports n’a aucun sens, si

E Pierre-Yves Jeholet aux ministres

wallons étaient assassins. Pour Ma-
gnette, Prévot et consorts, pas de réussite en
d’immobilisme, qu’il a peur de passer au-
dessus des tabous. Il refuse de prendre ses
responsabilités.
seconde session envisageable selon le chef
de groupe MR au parlement de Dans quel domaine ?
Wallonie. Premier oppo- L’entreprise et l’emploi prioritairement. Le
sant au gouverne- gouvernement de Charles Michel est orien-
ment PS-CDH, il ne té entreprise et business. Il a engagé un
ménage pas ses cri- soutien à l’économie pour plusieurs mil-
tiques, même s’il liards d’euros. Je demande au gouverne-
s’engage à « être ment wallon de sortir de sa léthargie et
un adversaire res- d’accompagner la mise en œuvre des me-
ponsable » parce sures fédérales là où ses compétences lui
que « le citoyen permettent d’agir. La sixième réforme de
attend des dé- l’Etat lui a octroyé de nouveaux moyens
bats de fond, d’action, il faut les actionner. Heureuse-
pas des que- ment au passage que le fédéral n’est pas de-
relles façon venu une coquille vide : qui aurait le cou-
Laurette On- rage d’agir quand on voit l’absence de vo-
kelinx. » lonté au sud du pays ?
On peut aussi parler de la réforme fiscale,
En juillet, le le tax shift. Le gouvernement wallon doit
gouverne- embrayer sur la nécessité de soutenir le
ment pouvoir d’achat. A moins qu’il cherche à
wallon a neutraliser les avancées venues du fédé-
présenté ral… Mais qu’il le dise alors !
on n’est pas capable d’assumer ses propres
compétences en la matière, comme on l’a
vu cet été avec le débat sur l’avenir de Liège
Airport.
Aucune circonstance atténuante ?
Les finances par exemple…
Je connais la situation. Mais justement : il
faut optimaliser chaque euro disponible !
J’attends toujours le choc de simplification
qui a été promis : la bureaucratie et la
multiplication des opérateurs restent un
handicap lourd. Il est temps de se doter
d’une administration moderne, notam-
ment en matière de fiscalité. Je sais que des
efforts sont faits. Mais à force d’immobi-
lisme, on y revient, la Wallonie a pris un
retard énorme : les efforts auraient dû être
engagés il y a cinq ou six ans en prévision
de l’évolution des institutions. Dans tant
de matières, on ne peut que faire ce constat
en observant l’exécutif wallon : le temps
presse et le franc n’est pas tombé, comme
on dit… ■
Propos recueillis par
ERIC DEFFET

cumul « De très mauvais augure »

UNE PROPOSITION
« Développer le business
de l’eau »
C’est l’élu de l’arrondissement de Ver-
viers, capitale régionale du précieux
liquide, proche de Spa, Chaudfontaine ou
de La Gileppe, qui s’exprime : « Dire que
l’eau est l’or bleu de la Wallonie est un lieu
commun. Mais c’est surtout une réalité dont
nous ne tirons pas parti. Le capital en eau
douce de notre région est de 13 milliards de
mètres cubes par an. L’approche actuelle
est presque uniquement environnementa-
liste. Il faut aller au-delà de ces considéra-
tions : nous sommes de véritables experts
pour la préservation, la production et l’épu-
ration des eaux. Des administrations, des
entreprises et des chercheurs sont à la
pointe dans ce domaine. Dans un contexte
mondial où la problématique de l’approvi-
sionnement est un enjeu majeur, nous de-
vons exploiter le filon du business de l’eau.
En commençant par organiser un Salon
mondial de l’eau sur notre sol et qui ferait la
démonstration de notre potentiel. »
’actua- majorité, le PS est cohérent : il n’en veut question du cumul, mais aussi celle des
L lité de pas. Le CDH fait preuve d’une grande conflits d’intérêts qui y est liée. Avez-
cette ren- hypocrisie : il approuve un dispositif lé- vous suivi l’affaire du dossier perdu cet
trée s’arti- ger, puis réclame un plus grand encadre- été à Charleroi ? Le bourgmestre Paul
cule au- ment. Donc oui, nous voulons agir. Magnette a fait le nécessaire, mais désor-
tour de Comme d’autres, la Wallonie doit mais le gouvernement wallon doit véri-
deux su- prendre ses responsabilités. fier que tout est en ordre. Et qui préside
jets qui ce gouvernement ? Paul Magnette… Moi,
ont de Mais elle ne peut pas agir seule… ça m’interpelle.
forts Bien sûr, il s’agit d’abord d’une question
échos en de dimension européenne. Je suis un Eu- Magnette et Furlan semblent décidés à
Wallo- ropéen convaincu et je dois bien vous présenter un décret qui mettrait de
nie : la crise avouer mon grand embarras sur l’atti- l’ordre…
des mi- tude de l’Union. Je parle des migrants, Je suis choqué. Lors de l’installation de
grants, mais mais aussi de l’agriculture, du dumping la commission parlementaire pour le re-
aussi le cumul social par exemple. Nous traversons des nouveau démocratique, j’avais claire-
des mandats, à nou- crises très graves et l’opinion publique ment demandé au ministre-président de
veau au centre mercredi est bien obligée de constater que l’Europe laisser les mains libres aux députés sur
d’un long documentaire de la multiplie les… non-réponses. Celle-ci ces questions. Le projet de décret annon-
RTBF. doit se remettre en question. Mais en at- cé est de très mauvais augure ! Les enga-
tendant, comme responsable politique, je gements qui ont été pris ne sont pas te-
La Wallonie s’est dotée d’un par- dois agir à mon niveau. nus, c’est un très lamentable début.
cours d’intégration qui n’est que très
partiellement obligatoire, au grand La polémique enfle à nouveau au sujet Ce texte peut aller dans le bon sens…
regret du MR. L’actuelle crise des du cumul des mandats… Il faudra que les socialistes se mettent
migrants impose-t-elle une remise à Je rappelle que le MR a déposé un texte d’accord : Marcourt est très exigeant, les
plat de cette question ? pour empêcher le cumul entre un maïo- autres beaucoup moins. Quant au CDH,
Le MR est favorable à une procédure rat et un mandat ministériel… il tiendrait peut-être un discours plus
qui s’imposerait à tous, au-delà de la clair si son chef de file au gouvernement,
simple question de l’apprentissage du Même si d’autres cas de figure existent, Maxime Prévot, n’était pas aussi bourg-
français. Il est évident que nous al- nous parlons bien de cela. Etes-vous mestre de Namur. ■
lons revenir à la charge dans ce sens toujours déterminé à agir ? Propos recueillis par
dès la rentrée parlementaire. Dans la Plus que jamais ! Il y a d’ailleurs la E.D.
ANALYSE
Des fourmis dans les jambes le gouvernement Michel laissant orphelins des troupes
Mettez-vous à la place des libéraux wallons et de largement renouvelées et rajeunies. Avec quelles pers-
Pierre-Yves Jeholet. Les bleus de Namur en viennent pectives ? Une nouvelle victoire électorale en 2019 et
presque à jalouser les députés fédéraux du PS et du un passage par l’Elysette ? Possible, mais pas sûr.
CDH : en théorie eux aussi ont entamé une cure d’op- Et dire qu’il reste quatre interminables années à tirer
position de cinq ans, mais au moins peuvent-ils entre- sur les bancs de l’opposition ! Observer et se taire ? Ce
tenir le souvenir de ces longues, longues années où ils n’est pas le genre de la maison. Les libéraux wallons
ont exercé le pouvoir. L’opposition est un deuil, mais le ont des fourmis dans les jambes. Ils respecteront les
passé porte en lui des perspectives de renouveau. Un règles et la grandeur de la démocratie. Mais rien ne les
nouveau printemps viendra sans doute. empêchera de penser qu’ils feraient mieux que l’ac-
En Wallonie, le MR entame une troisième législature tuelle majorité s’ils avaient obtenu les clés du pouvoir.
dans la minorité. En 2014, il a pourtant gagné les élec- Le discours d’opposition ne devrait guère changer.
tions (25 élus, du jamais vu). Le pouvoir lui semblait D’autant plus que Jeholet et consorts ont leur idéal à
promis, dix ans plus tard. On sait ce qu’il en advint. La portée de vue : l’action de Charles Michel. Un modèle
balance politique a penché dans un sens contraire aux et une douleur à la fois. Regrets éternels.
intérêts des libéraux du sud. Pire : quelques cadors ont E.D.
profité de l’aspiration pour gagner un strapontin dans

8
 Le Soir Jeudi 3 septembre 2015

Risque d’engorgement à la fête de l’Aïd
WALLONIE 9 des 14 abattoirs dégagent des plages horaires pour les musulmans
n décidant de ne plus autoriser
E les lieux temporaires d’abattage
où l’on tue l’animal sans étourdisse-
ment préalable, le ministre wallon en
charge du Bien-Être animal a secoué
tous ceux qui, de Mouscron à Verviers,
essaient que la fête de l’Aïd ou fête du
sacrifice se passe dans les meilleures
conditions possible. Et pour cause : en
2014, 3.241 moutons ont été égorgés
dans les 10 abattoirs temporaires, ins-
tallés pour l’occasion, contre 1.068
dans 9 abattoirs fixes. C’est dire si le
changement de législation bouleverse
l’organisation de cette fête religieuse
avec un risque d’engorgement voire de
retours aux vieilles pratiques d’abat-
tage clandestin.
ABATTOIRS
Bruxelles ne craint pas
d’être débordée
Un risque de voir les sites d’abat-
tages bruxellois submergés par des
moutons venus du Nord et du Sud
du pays ? Du côté des autorités de
la capitale, on est plutôt confiant.
Les sites temporaires d’abattage
installés à Molenbeek, Bruxelles-
Ville et Schaerbeek n’accepteront
en effet d’abattre les moutons que
des résidents de la Région, carte
d’identité à l’appui. Et encore : en
fonction de leur lieu de résidence,
les fidèles devront se rendre vers
un abattoir bien précis. Les abat-
toirs fixes d’Anderlecht, sociétés
privées, fonctionneront au maxi-
mum de leur capacité. Une limite
de 500 abattages a été fixée. En
2014, 1.144 moutons et chèvres ont
été abattus aux abattoirs d’Ander-
lecht, contre 1.566 aux abattoirs
temporaires.
Deux éléments pourraient inverser
la donne. Primo, neuf – et peut-être
bientôt dix- des 14 abattoirs fixes wal-
lons ont signifié au ministre leur vo-
lonté d’élargir les plages d’abattage
pour accueillir, durant les trois jours
de la fête, les animaux – des moutons
principalement – qui étaient précé-
demment abattus dans les lieux tem-
poraires.
« Je regrette que le conseil
des théologiens n’ouvre pas
une discussion sur l’étourdisse-
ment en tant que tel »
MICHAËL PRIVOT, ISLAMOLOGUE
Comme le prévoit la législation eu-
ropéenne, le rituel d’abattage sans
étourdissement sera respecté dans ces
lieux fixes. « Il n’est pas du tout sûr
que ces abattoirs parviendront à tout
absorber », nuance Lætitia Van Roos,
attachée qualité à la Febev (Fédération
du secteur de la viande).
Ensuite, le conseil des théologiens
de l’Exécutif des musulmans de Bel-
gique autorise ces derniers à « passer
leur tour » en matière d’abattage ri-
tuel. Se basant sur une jurisprudence
qui consiste à reconnaître une
contrainte extérieure – en l’occurrence
l’absence de lieux temporaires d’abat-
tage sans étourdissement- de nature à
empêcher le respect du prescrit cora-
nique (réaliser un sacrifice), le Conseil
des théologiens excuse anticipative-
ment les musulmans de Belgique qui
seraient dans l’impossibilité d’abattre
un animal.
« Je regrette que le conseil des théolo-
giens n’ouvre pas une discussion sur
l’étourdissement en tant que tel, dé-
clare Michaël Privot, islamologue. Il
existe des alternatives qui consistent,
par exemple, à faire un don en lieu et
place du sacrifice animal ». A Liège,
l’abattoir de Droixhe fera un test le 25
septembre prochain à l’occasion de
l’Aïd. Il mettra en place un abattoir
temporaire qui respecte à la fois les
conditions d’hygiène décrétées par
l’Afsca et les prescrits du Coran (ani-
mal égorgé après la prière, isolé des
autres, la tête tournée vers la
Mecque), à l’exception de l’étourdisse-
ment qui sera pratiqué. « On verra
bien s’il y a des amateurs », nous a dé-
claré Tony Jolet, le directeur. Si le ri-
tuel est bien ancré chez certains, il
peut aussi évoluer. Preuve avec l’accep-
tation, par l’Exécutif des musulmans,
d’un abattage réalisé sur trois jours au
lieu d’un. ■
PHILIPPE BODEUX
En Wallonie, les lieux temporaires
d’abattage où l’on tue l’animal
sans étourdissement préalable
ne seront plus autorisés.
© ASAP.
diagonale Du jaune à l’orange,
il n’y a qu’un faux pas wallon
as de logo sans polémique, c’est la loi
P du genre, en Wallonie en tout cas… En
2013, les montants engagés pour la nou-
velle campagne de communication gouver-
nementale avaient suscité de longs dé-
bats : 60.280 euros pour un visuel en tech-
nicolor auxquels il fallait ajouter 477.000
euros pour l’étude qui soutenait la dé-
marche, 700.000 euros pour « faire
vivre » le sigle et (comble de malchance)
2.500 euros pour racheter le nom de do-
maine nécessaire au quidam qui en avait
acquis les droits. Total : 1,2 million et des
poussières.
Depuis mercredi midi, les commentaires
vont bon train à propos du nouvel em-
blème du parlement de Wallonie (expres-
sion désormais consacrée), cette fois. Pas
question de gros sous, mais de nuances de
coloris.
Reconnaissons d’emblée un mérite au
parlement qui a voulu souligner son trente-
cinquième anniversaire en s’offrant une
nouvelle image : il a à peine déboursé
6.087 euros, autant dire une misère. Le
marché a été attribué au spécialiste
bruxellois Shake. Celui-ci a présenté plu-
sieurs projets qui ont été amendés par le
bureau de l’assemblée (PS et CDH dans la
majorité, MR dans l’opposition). Une una-
nimité s’est dégagée « en quinze se-
condes », selon le président André Antoine.
Résultat : le sigle que vous découvrirez ci-
dessus.
Le secret avait été bien gardé sur les
contours de l’image, ses couleurs, son sens
profond et son non-dit. Ce mercredi, tout à
LASOCIÉTÉ 9
leur affaire, les autorités parlementaires
ont livré le résultat de leurs cogitations. Ex-
plications à la clé : le choix des couleurs fe-
rait référence au fameux coq de Pierre Pau-
lus (1881-1959), l’artiste carolo qui a donné
un drapeau célèbre à la Wallonie.
Personne n’en doute (voir ci-dessus
itou) : ce coq-là est rouge sur fond jaune.
Jaune canari. Or une évidence s’impose,
nonobstant les pinaillages sur la densité de
l’encre, la qualité du support ou le dégradé
évident des deux teintes : si le rouge du lo-
go est bien rouge, le jaune est franche-
ment… orange.
Rouge comme le PS, orange comme le
CDH, les deux partis qui composent l’ac-
tuelle coalition au pouvoir en Wallonie, ce-
la saute aux yeux…
Embrouille ? Le greffier du parlement
s’en défend : le résultat obtenu correspond
au modèle approuvé par les instances plu-
ralistes de l’assemblée, il ne faut pas y voir
malice. D’accord, mais entre jaune et
orange, il reste une marge. Et les libéraux
qui ont donné leur feu vert au logo ont l’im-
pression de s’être fait avoir comme des
bleus. ■
ERIC DEFFET



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10

Antisémitisme :
dérapage à l’UE
BRUXELLES Un fonctionnaire violent
a Ligue belge contre l’antisé-
L mitisme (LBCA) dépose
plainte contre un fonctionnaire
européen, président d’un syndi-
cat minoritaire de fonction-
naires, qui aurait proféré des in-
sultes antisémites et fait l’apolo-
gie du nazisme, tout en tabas-
sant une haute fonctionnaire
européenne de nationalité ita-
lienne.
Les faits remontent au
16 juillet, la fonctionnaire ita-
lienne, cheffe d’unité d’un ser-
vice de la Commission, se trou-
vait attablée, en compagnie
d’amis dans un café italien de la
rue d’Arlon, proche de la place
du Luxembourg. Il était 23 h 50
lorsque, voyant un homme s’ap-
procher d’elle porteur d’une pan-
carte métallique portant le nom
de Mussolini, elle lui fit part de
son étonnement : « Mussolini
était quand même un dicta-
teur. » L’homme qui tenait des
propos relatifs à la situation des
Palestiniens en Israël, se tourna
vers elle, la traitant, comme elle
l’a déclaré dans sa plainte dépo-
sée à la police, de « sale Juive ».
Elle lui répondit : « je pourrais
être juive » (elle ne l’est pas).
« C’est alors que l’homme prit sa
pancarte à deux mains et me
frappa au visage et essaya de
prendre mon cou entre ses mains
pour m’étrangler. » Des amis de
la fonctionnaire italienne se
ruèrent sur l’agresseur qui
n’avait de cesse de retourner vers
sa victime pour continuer à la
frapper. Il persistait à proférer
des insultes : « Il parlait des na-
zis et des juifs », a confirmé à la
police un ami espagnol de la vic-
time. « Il s’agissait de commen-
taires racistes, c’est très clair. »
Selon l’Italienne, l’agresseur au-
rait notamment lancé : « Hitler
aurait dû tuer tous les Juifs ! »
LESBRÈVES
133 élèves n’ont pas d’école
lors que la rentrée dans l’enseignement secondaire bat
A son plein, 133 élèves devant entrer en 1re secondaire
n’avaient, mercredi, toujours pas pu trouver une place
dans une école de leur choix, essentiellement dans l’ouest de
Bruxelles. Mardi, ils étaient encore 152 dans ce cas en Fédération,
contre 290 à la mi-août. Faute de solution, ceux-ci seront
contraints de s’inscrire dans un établissement ne figurant pas
parmi leurs préférences. Selon un inventaire officiel, quelque
1.700 places en 1re secondaire sont encore disponibles en Région
bruxelloise. Ces places sont toutefois offertes dans des établisse-
ments peu convoités, ceux notamment qui proposent, aux 2e et
3e degrés, de l’enseignement technique et professionnel. (b)
ENSEIGNEMENT
Le Setca veut revoir le décret
« sanctions des profs »
Le syndicat Setca-SEL a à son
tour appelé mercredi la ministre
de l’Education à « revoir et clari-
fier » son projet de décret visant
à sanctionner les enseignants
qui tiendraient des propos « ex-
trémistes » ou « anti-démocra-
tiques ». Revendiquant le « res-
pect absolu » de la vie privée
pour les enseignants, il estime
que le projet décrétal, qui vise
également les enseignants de
l’enseignement libre, comporte
un certain « flou » qui pourrait
donner lieu à des « dérives et
ainsi menacer la vie privée des
enseignants (du) libre ». (b)
PARTIS
Les Estivales du MR
se muent en maxi-meeting
Les traditionnelles « Estivales »
du MR, marquant la « rentrée »
du parti façon détente et
(re)prise de contact avec les mi-
litants, prennent un tour excep-
tionnel. Au Parc Pairi Daiza sa-
medi, la convivialité ne sera pas
absente, mais on aura droit sur-
tout à un meeting politique hors
normes : mercredi après-midi,
La fonctionnaire a dû recevoir
des soins. Un médecin a constaté
l’existence d’un traumatisme
crânien et d’une commotion cé-
rébrale. Il a prescrit à la victime
en état de choc un suivi neurolo-
gique et psychologique.
Une condamnation
Le parquet de Bruxelles a
confirmé que les faits faisaient
l’objet d’une information judi-
ciaire. Des caméras de sur-
veillance attesteraient du dérou-
lement de l’agression.
La Ligue belge contre l’antisé-
mitisme (LBCA), par la voix de
son président Joël Rubinfeld,
dénonce « un incident antisé-
mite d’une violence inouïe qui
montre une fois encore qu’il ne
faut plus aujourd’hui être juif
pour être victime de l’antisémi-
tisme ». « Nous sommes
confiants dans le fait que les res-
ponsables de la Commission eu-
ropéenne prendront, à l’issue de
l’enquête qu’ils mèneront, les me-
sures adaptées à la gravité des
faits, et que l’auteur de l’agres-
sion antisémite sera donc licen-
cié pour faute grave. Mais d’ici
là, nous leur demandons de sus-
pendre immédiatement l’agres-
seur de ses fonctions afin de ga-
rantir l’intégrité physique et
psychologique de la victime, sa-
chant qu’ils partagent le même
lieu de travail. »
L’auteur présumé des faits,
que nous avons contacté, n’a pas
souhaité commenter cet inci-
dent. Il nous a confirmé qu’il
avait fait l’objet, en décembre
2002, d’une condamnation dans
son pays d’origine pour des faits
de possession et de distribution
d’images pédopornographiques
à une peine de 6 mois de prison
avec sursis. ■
MARC METDEPENNINGEN
les organisateurs annonçaient
10.200 inscriptions ! Olivier
Chastel, président, Mathieu Bi-
het, pour les Jeunes MR, enfin
Charles Michel, Premier mi-
nistre, s’exprimeront devant la
toute grande foule. Rare en Bel-
gique. Un libéral : « Plus fort
qu’un congrès N-VA ! » (D.Ci)
AFFAIRE DUTROUX
Jean Lambrecks demande
l’ouverture d’une enquête
Jean Lambrecks, père d’Eefje, a
déposé mardi un dossier au par-
quet du Limbourg demandant
l’ouverture d’une enquête à pro-
pos de nouveaux éléments dans
le dossier Dutroux. Il demande
notamment qu’une piste concer-
nant une BMW série 3 noire
fasse l’objet de nouvelles inves-
tigations. Cette piste, née d’un
témoignage anonyme sur un
carton de bière parvenu à la po-
lice d’Ostende dans les années
90, avait selon lui été négligée.
La BMW noire est apparue à
plusieurs reprises dans des PV
entre 1993 et 1998. Le parquet
du Limbourg annoncera dans les
prochains jours si cette « nou-
velle » piste fera l’objet d’une
enquête.(b)
L’armée s’approprie
ses nouveaux « Caïmans »
DÉFENSE Nous avons suivi un exercice du « 40 SAR »
La base de Coxyde
a reçu trois de ses
nouveaux hélicoptères.
Leur mission :
le sauvetage en mer.
es Sea Kings prendront
L bientôt leur retraite. Les
vénérables hélicos au nez
rouge de l’armée belge sont déjà
vieux. Pour les remplacer l’armée
a opté il y a 9 ans pour des NH90,
enfin il faudra désormais les ap-
peler Caïman. C’est le nom que
leur ont trouvé les autorités fran-
çaises. Les Belges l’ont adopté il y
a quelques jours. Les trois pre-
miers sont arrivés et opération-
nels. Le quatrième et dernier ar-
rivera au début de l’année pro-
chaine.
Au programme des améliora-
tions que les appareils proposent,
la technologie de pointe caracole
en tête. « Tout le système de pilo-
tage est désormais électronique »,
explique le Capitaine Tom Ver-
duyckt, pilote de NH90. « Cela
permet de contrôler davantage
avec moins de main-d’œuvre ».
Et le « tout technologique » est-il
fiable ? « Comme pour tout, les
pannes restent bien entendu pos-
sibles ». Mais, de toute façon, les
nouveaux hélicos ont un autre ar-
gument de poids, les réparations
seront facilitées.« Les pièces de
rechange sont devenues très diffi-
ciles à trouver pour les Sea Kings.
De moins en moins de pays les
utilisent » explique le lieutenant-
colonel Evert Cuppens, chef de la
base de Coxyde.
Ces appareils servent au
« search and rescue ». Le sauve-
tage et la recherche sont le cœur
de métier des quelque 363 per-
sonnes qui composent la base de
Coxyde. Ici, on appelle les mis-
sions « scramble ». Chercher un
enfant perdu, secourir, des ma-
rins en difficulté, urgence médi-
cale en mer, transport jusqu’à
l’hôpital, et, occasionnellement,
transport d’organe. Sept jours sur
sept, 24 heures sur 24, une
équipe des « 40 » est prête à dé-
coller en quinze minutes pour ré-
pondre à une urgence. Depuis le
début de l’année, le « 40 » a effec-
tué 69 « scrambles ». « La haute
saison est passée cela devrait se
calmer un peu maintenant ».
Ces nouveaux hélicos en im-
posent. Plus de six tonnes, 16
mètres de longueur. Avant le dé-
collage, les premières consignes
de sécurité puis briefing de toute
l’équipe. Ensuite, on s’équipe,
Après avoir rejoint trois bateaux, le plongeur est descendu dans la mer et y est resté environ 5 minutes.
© BRUNO DALIMONTE
s’installe dans l’appareil. Les
pales se mettent à tourner dans
un vrombissement assourdis-
sant. Des boules Quies et le
casque qui permet la communi-
cation entre l’équipage couvrent
à peine le vacarme. Quelque 120
décibels, tout de même. On en-
tend le pilote et le co-pilote effec-
tuer tous les contrôles de routine.
Les minutes s’allongent et, finale-
ment, le moteur se coupe. Puis se
rallume. On est un peu perdu,
jusqu’à ce que l’un d’eux nous ex-
plique par casques interposés
Le plongeur et le “medic”
sont les seuls autorisés
à effectuer une descente
via le treuil
qu’un dispositif de contrôle a
planté. La fiabilité du tout tech-
nologique. « Généralement,
éteindre et rallumer l’appareil
suffit à résoudre la panne, mais
là, cela n’a pas fonctionné. Je vous
rassure, si nous étions en
“scramble”, on n’aurait pas perdu
tout ce temps. Soit on serait parti
sans cet outil, cela ne nous em-
pêche pas de voler. Soit on aurait
pris l’hélico de réserve. Mais
comme on a le temps aujour-
d’hui… », explique le Capitaine
Verduyckt.
WE ARE ALL RED
©
LASOCIÉTÉ 11
Tout le monde descend, pause-
café, le temps pour les techni-
ciens de vérifier l’appareil. Ils ne
trouvent aucun problème. Le pi-
lote redémarre pour un test. Tout
fonctionne. On décolle.
Le décor défile à toute vitesse –
260 km/h en vitesse de croisière
– on atteint bientôt la côte. Puis la
mer. L’exercice commence enfin.
L’équipage est composé de cinq
personnes ; les deux pilotes, le
plongeur, le « médic », médecin-
urgentiste et le technicien. Les
pilotes effectuent des ma-
nœuvres et s’approchent des ba-
teaux. Le technicien sort un pan-
neau avec un numéro de fré-
quence pour communiquer avec
l’équipage du bateau et demande
ensuite autorisation de s’exercer.
Le plongeur et le medic, les seuls
autorisés à effectuer un « win-
ching », descendent via la corde
reliée au treuil et monte à bord du
navire. Devant les objectifs de
smartphone et l’œil amusé des
marins. Plusieurs variantes s’en-
chaînent. Seul, à deux, dans l’eau,
sur un petit bateau de pêche ou
sur un porte container géant. Les
hommes rôdent leur technique.
« Ce n’est pas comme la voiture, il
faut pratiquer pour continuer à
maîtriser tous les outils ». ■
THOMAS CASAVECCHIA
CE SOIR
BELGIQUE - BOSNIE-HERZÉGOVINE
* 11
Le Soir Jeudi 3 septembre 2015
EN MISSION
Une demande
britannique
Vendredi dernier, un Caïman
a effectué sa première mis-
sion de sauvetage. Les en-
traînements sont réguliers,
un peu moins d’un par jour.
Mais un scramble pour ces
nouveaux appareils, c’est
une première. « Nous
sommes intervenus sur la
demande des Britanniques »,
explique Tom Verduyckt,
« Nous avons secouru le pas-
sager d’un ferry atteint d’un
malaise ». L’homme a ensuite
été transporté jusqu’à un
hôpital anglais. La mission
aura duré 3 heures, dont 2
de vol. « Notre zone d’action,
s’étend sur toute la côte belge
et les eaux territoriales. Par-
fois, on prête main-forte aux
pays voisins quand ils le de-
mandent, mais c’est plutôt
rare ». L’appareil a une auto-
nomie de trois heures et
demie à quatre heures et
peut voler à une vitesse
d’environ 280 kilomètres. En
théorie, l’hélicoptère peut
donc voler jusqu’en Irlande
et revenir jusqu’à sa base.
TH. CA.

3 SEPT.
Le Soir Jeudi 3 septembre 2015

12

MONDE
Helmut Schmidt, 96 ans, ex-chancelier
allemand, a été admis aux soins intensifs
d’un hôpital de Hambourg pour une artère
bouchée : « Le pronostic vital n’est pas en-
gagé dans l’immédiat, mais la situation est
sérieuse », selon les médecins. © AFP.

La bataille électorale
démarre fort en Catalogne
ESPAGNE Artur Mas, le leader indépendantiste, a été chahuté au Parlement régional
A moins d’un mois des élections régionales, SONDAGE
la tension monte entre partisans
Les indépendantistes
et adversaires de l’indépendance. encore loin du compte
Ce mercredi, l’actuel président du gouvernement L’objectif d’Artur Mas et de
catalan, l’indépendantiste Artur Mas, sa coalition « Ensemble pour
voulait exposer les raisons de son calendrier. le Oui » est d’obtenir le 27
septembre la majorité abso-
Mais il a surtout dû se défendre lue au Parlement régional,
d’accusations de corruption. soit 68 des 135 sièges de
l’assemblée. Selon le dernier
MADRID massacre. S’il a bien essayé de sondage, publié dans le
DE NOTRE CORRESPONDANT s’en tenir à ses arguments ini- journal - conservateur et
a prestation du président tiaux, le président de la Genera- proche du Parti Populaire de

L de la Generalitat, le gou-
vernement régional cata-
lan, était sensée, ce mercredi,
être la rampe de lancement
idéale pour le sprint électoral
d’Artur Mas. Il devait y expli-
quer sa décision d’avancer les
élections – normalement pré-
vues fin 2016 – au 27 septembre
de cette année. Il devait aussi y
justifier sa décision de se présen-
ter sur la liste de coalition « En-
semble pour le Oui », regrou-
pant son parti, le conservateur
Convergence Démocratique de
Catalogne (CDC), les républi-
cains de la Gauche Républicaine
de Catalogne (ERC), des associa-
tions de la société civile et des
Les anciens Premiers ministres José Maria Aznar
et Felipe Gonzalez, toujours très populaires, sont montés
au créneau ces derniers jours contre l’indépendance
personnalités dont Pep Guardio-
la, l’entraîneur du Bayern Mu-
nich. Il devait enfin y ébaucher
sa feuille de route, son « proces-
sus de sécession en 18 mois »,
comme convenu avec ses parte-
naires de coalition, en cas de vic-
toire dans un peu plus de trois
semaines.
Le timing était parfait pour
Artur Mas, sur fond de rentrée
politique en Espagne. Mais la
mise en scène a tourné au jeu de
litat a surtout dû se défendre des
accusations de corruption qui
pèsent sur son parti. La semaine
dernière, les locaux de CDC et de
CatDEM, une fondation proche
de la formation, ont été perquisi-
tionnés. La justice espagnole
soupçonne CatDem d’avoir per-
çu des commissions de 3 % ver-
sées par des entreprises sur des
contrats attribués par des muni-
cipalités dirigées par… CDC.
Pour Artur Mas, ces perquisi-
tions « ne sont pas un hasard »
mais « un spectacle média-
tique » : à demi-mot, il a accusé
hier le ministère de l’Intérieur de
les avoir orchestrées « dans un
but électoraliste. »
Les ennuis juridiques de CDC
ont en tout cas éclipsé, au moins
momentanément, les enjeux de
ce rendez-vous électoral catalan.
Présentées par la coalition « En-
semble pour le Oui » comme un
plébiscite pour ou contre l’indé-
pendance, ces élections pour-
raient en cas de large victoire des
sécessionnistes – lire ci-contre –
déboucher sur une crise inédite
en Espagne, avec un Parlement
et un gouvernement régionaux
Artur Mas é dénoncé « un spectacle médiatique » orchestré par la justice espagnole. © AFP.
lançant ouvertement et unilaté-
ralement un processus sépara-
tiste…
Preuves des inquiétudes que
suscite un tel scénario, les an-
ciens Premiers ministres espa-
gnols José Maria Aznar (conser-
vateur) et Felipe Gonzalez (so-
cialiste), toujours très populaires
dans leurs rangs respectifs, sont
montés au créneau ces derniers
jours. Dans une « Lettre aux Ca-
talans » publiée par le quotidien
El País, Gonzalez, qui a dirigé
l’Espagne entre 1982 et 1996, a
mis en garde la Catalogne contre
« l’isolement », contre les risques
de devenir « une espèce d’Alba-
nie du XXIème siècle. » Aznar,
successeur de Gonzalez et chef
du gouvernement espagnol jus-
qu’en 2004, a de son côté dénon-
cé « l’irresponsabilité de certains
dirigeants » qui se comportent
« sans aucun respect ni loyau-
té » en référence à Artur Mas.
Les acteurs économiques sont
également entrés dans l’arène
politique cette semaine : la prin-
cipale organisation patronale ca-
Mariano Rajoy - La Razón la
semaine dernière, la liste
sécessioniste n’en obtien-
drait que 57, devant les
centristes de Ciudadanos
(25). Les indépendantistes
assurent eux disposer de
sondages internes où ils
seraient proches de la majo-
rité absolue.
G.BX
talane, Foment del Treball, a fait
part de son « extrême préoccu-
pation » concernant le projet de
sécession de la coalition indé-
pendantiste. Les entrepreneurs
catalans s’inquiètent notam-
ment, en cas d’indépendance, de
la remise en question de « l’ap-
partenance à l’Union euro-
péenne et à la zone euro, avec
toutes les conséquences que cela
suppose. »
A un peu plus de trois se-
maines du scrutin, les partisans
et les opposants sont en ordre de
bataille et multiplient déjà les
réunions et les meetings, alors
que la campagne officielle ne
commence qu’officiellement le 11
septembre, le jour de la Diada, la
fête nationale catalane, célébrée
ces dernières années par de
grandes manifestations indé-
pendantistes. ■
GUILAUME BONTOUX

« Nous avons enclenché un changement qui ne va plus s’arrêter »

LIBAN Joey Ayoub, blogueur en vue et membre du collectif « Vous puez », revient sur la mobilisation inédite des Libanais
ENTRETIEN
BEYROUTH
CORRESPONDANCE
u lendemain de l’occupation du mi-
A nistère de l’Environnement par des
dizaines de jeunes du collectif « Vous
puez » et de leur évacuation musclée, le
ministre de l’Intérieur a reconnu
« l’usage excessif de la force » – lors d’une
manifestation antérieure… Mais le mi-
nistre de l’Environnement, dont la dé-
mission est réclamée depuis plusieurs
semaines, reste toujours en place, et au-
cune solution n’a été trouvée à la crise
des déchets.
Joey Ayoub, blogueur libanais en vue
(« Hummus for thought ») et membre
du collectif « Vous puez », revient sur la
mobilisation inédite des Libanais pour
dénoncer la crise des déchets et la cor-
ruption de l’élite politique.
Comment est né le collectif « Talahat
Rihtkum » (« Vous puez »), à l’origine
de la mobilisation ?
Tout a commencé par la fermeture de
la décharge de Naamé, au sud du pays,
le 17 juillet dernier. Sukleen, la société
de ramassage des ordures, qui trans-
portait les déchets de Beyrouth et du
Mont-Liban dans la décharge, n’a plus
Joey Ayoub : « Le chemin est encore
long, mais il y a eu un déclic. »© D.R.
disposé d’espace pour les stocker. Les
ordures se sont accumulées dans les
rues. Fin juillet, une centaine de per-
sonnes ont spontanément manifesté
devant le siège du gouvernement pour
dénoncer cette situation. La plupart ne
se connaissaient pas. Le lendemain,
une quarantaine d’activistes a décidé
de créer « Talahat Rihtkum ». Il
n’existe pas de leader dans le mouve-
ment, mais des figures plus média-
tiques, comme le cyber-activiste et
journaliste Imad Bazzi ou le metteur
en scène libanais Lucien Bourjeily, qui
a dû faire face plusieurs fois à la cen-
sure.
Comment le mouvement s’est-il élargi,
alors que de précédentes mobilisations
de la société civile, ces dernières an-
nées, avaient échoué à fédérer autant
de Libanais ?
Pour la première fois, les Libanais ont
été confrontés physiquement à la dé-
faillance de l’Etat. Les poubelles se sont
entassées devant chez eux, pendant
plusieurs semaines. La crise des or-
dures a touché tous les quartiers, toutes
les classes sociales. Les Libanais se
sont résignés aux coupures fréquentes
d’électricité, aux pénuries d’eau, mais
l’accumulation des ordures a été la
goutte qui a fait déborder le vase. Le
gouvernement a été incapable d’ap-
porter une solution à la crise, et le mou-
vement s’est étendu de jour en jour, ras-
semblant membres de la société civile,
étudiants, et même syndicats.
Le tournant de la mobilisation a été la
répression disproportionnée par la po-
lice de la manifestation du 22 août,
qui a réuni plusieurs milliers de per-
sonnes, et s’est soldée par de nombreux
blessés. Les policiers ont frappé des
adolescents à coups de matraque, et
utilisé des gaz lacrymogènes. Le lende-
main, nous étions deux fois plus nom-
breux dans les rues.
Avec plusieurs dizaines de milliers de
manifestants le 29 août, la mobilisa-
tion de la société civile a été historique,
mais beaucoup de Libanais, en particu-
lier issus des classes populaires, n’ont
pas encore rejoint la campagne. Com-
ment l’expliquer ?
Depuis la fin de la guerre civile il y a
vingt-cinq ans, les Libanais sont fata-
listes. Ils ont été conditionnés pour ac-
cepter la classe politique au pouvoir,
toujours constituée d’anciens sei-
gneurs de guerre. Ils considèrent qu’on
peut au mieux négocier avec eux, mais
qu’il n’est pas question de remettre en
cause leur leadership sur la politique
et l’économie du pays. Ces anciens sei-
gneurs de guerre jouissent toujours
d’une forte popularité, car ils ont dé-
fendu leurs communautés respectives
dans des périodes très critiques. L’ins-
tinct sectaire prime encore. A cela, il
faut ajouter la peur du chaos et de la
plongée dans l’inconnu. Les Libanais
ont vu ce qui s’est passé dans la région
avec le renversement des régimes auto-
ritaires, et la guerre en Syrie à leurs
frontières. Certains préfèrent le sys-
tème actuel, qui garantit une certaine
stabilité. Mais une bonne partie de la
génération d’après- guerre, dont je fais
partie, refuse de continuer à caution-
ner un système qui mène à la faillite du
pays.
Le mouvement peut-il déboucher sur
un vrai changement ?
Ce mouvement a permis de montrer
aux Libanais, même ceux qui ne ma-
nifestent pas, qu’il est légitime de récla-
mer des droits élémentaires, et qu’une
alternative a la résignation est pos-
sible. Le changement des mentalités va
prendre du temps, mais il y a eu un dé-
clic. Le défi pour la société civile va être
de traduire les espoirs suscités en ac-
tion politique. Des partis se sont déjà
créés, comme le « Parti pour la citoyen-
neté ». Les réactions du gouvernement
libanais, qui réplique par la violence,
montre que l’élite politique commence
à prendre peur. Certains partis poli-
tiques essaient aussi de ternir l’image
de leaders du mouvement. Le chemin
est encore long, mais nous avons en-
clenché un changement qui ne va plus
s’arrêter. ■
Propos recueillis par
THOMAS ABGRALL

12
 Le Soir Jeudi 3 septembre 2015

LEMONDE 13

Un poste-clé
pour la benjamine
FRANCE Myriam El Khomri au Travail
e président français Fran-
L çois Hollande a créé mercre-
di la surprise en propulsant la
benjamine du gouvernement
français, Myriam El Khomri, au
ministère du Travail, poste-clé
pour le chef d’Etat socialiste qui
a lié sa candidature à un second
mandat en 2017 à une baisse du
chômage.
Âgée de 37 ans et peu connue
du grand public, Mme El Khom-
ri n’occupait jusqu’ici qu’un stra-
pontin au sein de l’Exécutif, le
secrétariat d’Etat à la Ville au-
quel elle avait été nommée en
août 2014.
Dans la perspective de la pré-
sidentielle de 2017, le ministère
du Travail est stratégique pour
François Hollande, plombé par
une impopularité tenace liée à
son échec jusqu’ici à inverser la
courbe du chômage comme il
l’avait promis peu après son élec-
tion en 2012. Le chef de l’Etat a
officiellement fait de cette baisse
la condition sine qua non d’une
nouvelle candidature à l’Elysée
dans un an et demi.
Première préoccupation des
Français, le nombre de deman-
deurs d’emploi continue de cam-
per à un niveau quasi record
d’environ 3,5 millions de per-
sonnes. « Je mesure la responsa-
bilité qui est la mienne. Comptez
sur ma combativité et ma déter-
mination », a tweeté Myriam El
Khomri après sa nomination.
La nouvelle ministre « incarne
la jeunesse, une nouvelle généra-
tion et le renouvellement », a
vanté l’entourage de M. Hol-
lande en arguant que cette jeune
femme élue d’un quartier popu-
laire de Paris « connaît parfaite-
ment les politiques de l’emploi
sur le terrain ». L’opposition de
droite a critiqué au contraire son
manque d’expérience gouverne-
mentale, « un mauvais signal
pour nos concitoyens qui
souffrent du chômage », selon le
parti Les Républicains de l’ex-
président Nicolas Sarkozy.
Née en 1978 à Rabat d’un père
commerçant marocain et d’une
mère bretonne enseignante, My-
riam El Khomri succède à un fi-
dèle du chef de l’Etat, François
Rebsamen, redevenu maire de
Dijon, la ville qu’il gérait avant
son entrée au gouvernement.
Le spectre du « Big One »
revient hanter l’Amérique
ÉTATS-UNIS La peur du méga-séisme refait l’actualité
Pour les scientifiques,
un tremblement de terre
géant sur la côte Ouest
est inévitable.
Nul ne peut en prédire
la date, mais il
provoquerait des dégâts
considérables.
Les failles de San
Andreas et, surtout,
de Cascadia sont
pointées du doigt.
NEW YORK
DE NOTRE CORRESPONDANT
l aura suffi d’un seul article,
I certes alarmiste, pour pro-
pager une angoissante onde
de choc à travers la population
américaine. Le 20 juillet, l’heb-
domadaire The New Yorker pu-
bliait un récit intitulé « The Big
One ». Chiffres et calculs scienti-
fiques à l’appui, il révélait que la
Les failles de la côte ouest
Côte Ouest de l’Amérique du CANADA
Nord, entre San Diego au sud et Vancouver Confection de kits de survie, dans l’Etat de Washington : la publica-
Vancouver au nord, vivait sous la tion de l’article du « New Yorker » a déclenché une véritable ruée
menace d’un tremblement de vers ce type de produit dans la région. © AFP.
terre de proportions bibliques. Seattle
Faill

Les noms de plusieurs poids L’ampleur de la menace, estimée WASHINGTON

e

lourds de l’Exécutif, notamment à une force de 9,2 sur l’échelle de tière canadienne, entre Seattle et quise, 250 millions de dollars,
de Cascadia

le ministre de l’Economie Em- Portland Vancouver. paraît raisonnable au regard des

Myriam El Khomri : une mission
stratégique. © AFP.
LESBRÈVES
Guatemala : la rue a fait
tomber le président Pérez
manuel Macron, avaient circulé
pour reprendre le portefeuille
vacant du Travail. (afp) ■
L’ampleur de la menace, Un logiciel de calcul des dégâts autres grandes lignes de dé-
apocalyptique, est estimée IDAH a rendu ses conclusions, difficile- penses publiques. « Trois à cinq
à une force de 9,2 sur OREGON ment publiables dans les grands minutes de préavis pourraient
l’échelle de Richter médias américains : des di- faire la différence pour une ville
zaines, voire des centaines de telle que Portland, note DeFazio.
Richter, le tsunami inévitable milliers de victimes le long du Elles donneraient le temps de
qui s’ensuivrait, et la dimension littoral. « En gros, tout ce qui se stopper les trains et de fermer les
apocalyptique des dégâts poten- Cap Mendocinon
no trouve entre la mer et l’Interstate ponts, ainsi que de faire évacuer
tiels, a semé un début de pa-
nique, notamment à Portland,
NEVADA 5 (autoroute numéro 5)est fou-
tu », lâche Kenneth Murphy, de
les immeubles les plus mena-
cés ».
Fa

poumon économique de l’Ore- San Francisco l’Agence fédérale des situations La côte Ouest, en outre, n’est
il le

gon. Sur les forums de mères de d’urgence (FEMA) cité par le pas la seule région menacée.
de

ne foule de Guatémaltèques enthousiastes a célébré, dans famille, comme le relate l’Agence CALIFORNIE New Yorker. Dans ce bras ter- L’USGS a revu ses statistiques : à

U
Sa
nA

la nuit de mardi à mercredi, la levée historique de l’immu- France-Presse, les conversations restre, entre le nord de la Cali- la faveur des mouvements mi-
nd

nité du président Otto Pérez, qui sera désormais poursuivi ont basculé du jour au lende- Océan San Bernardino fornie et l’Oregon vivent sept gratoires, ce sont désormais 143
re

Pacifique
as

pour corruption, dans un climat de protestation populaire inédit
dans le pays. Spontanément, des centaines d’habitants ont accou-
ru devant le Parlement, qui venait d’approuver le retrait du bou-
clier judiciaire du président conservateur, grâce au vote à l’unani-
mité des 132 députés présents (sur 158 que compte l’assemblée).
C’est la première fois dans l’histoire du Guatemala qu’un pré-
sident perd sa protection judiciaire, ouvrant la voie à des pour-
suites à son encontre, pendant lesquelles il pourra rester à son
poste sauf si un juge décrète son placement en détention provi-
soire. La justice lui a aussi interdit de quitter le territoire. (afp)
RD CONGO porte aux femmes victimes de
« L’homme qui répare les violences sexuelles. Il montrait
femmes » ne sera pas diffusé aussi les difficultés de sanction-
ner les auteurs de ces violences
et comportait une séquence
consacrée au difficile travail de
l’auditorat militaire ainsi que des
images du désarmement des
miliciens rwandais Interha-
hamwe. Le film est depuis six
mois largement diffusé et a reçu
plusieurs prix internationaux.
Thierry Michel et Colette Brae-
ckman ont fait savoir qu’ils re-
Alors que le cinéaste Thierry
Michel se préparait à présenter
grettaient que la population
congolaise ne puisse pas décou-
à Kinshasa puis Bukavu et Ki- vrir leur film qui est avant tout
sangani le film « L’homme qui « un hommage rendu au dévoue-
répare les femmes », réalisé ment du docteur Mukwege et au
avec notre consœur Colette courage des Congolais ».
main : plus question de courses
de rentrée scolaire, de nomina-
tion des instituteurs et d’emploi
du temps dans les classes, mais
bien de réserves d’eau pour trois
semaines, enrobage des câbles
électriques et étayage des bâ-
tisses trop anciennes au regard
des nouvelles normes anti-sis-
miques.
Outre-Atlantique, les géo-
logues de l’USGS, le service fédé-
ral en charge des études sis-
miques, ont fait leurs comptes :
un tremblement de terre de cette
taille frappe la région en
moyenne tous les 243 ans. Le
dernier en date remonte à 1701,
d’après les témoignages histo-
riques recoupés. Soit il y a 314
EXPRESS SALE
JUSQU’AU 08/09/2015
millions de personnes. millions d’Américains, soit un
Los Angeles En outre, la mesure des dégâts gros tiers de la population totale
0 200 km économiques laisse rêveur. du pays, qui se trouvent directe-
« L’économie américaine souffri- ment exposés au risque sis-
ans. De quoi dresser les cheveux rait de lourdes pertes, prédit Pe- mique. « C’est le double du
sur la tête des « Portland Ma- ter DeFazio, représentant démo- chiffre admis en 2006 », sou-
mas » et de toutes celles de la crate de l’Oregon. Imaginez ligne William Leith, de l’USGS.
côte Ouest, qui n’avaient peut- seulement : Seattle et Portland Les deux autres points sen-
être jamais si clairement visuali- abritent le siège de firmes telles sibles se trouvent en Caroline du
sé la menace mortelle pesant sur que Microsoft et Intel ». Sud, sur la côte Est, près de la
eux et leur progéniture. DeFazio fait partie de ces rares ville de Charleston, et la région
Contrairement à la croyance édiles à avoir pris conscience du autour de la faille dite de « New
populaire concernant la célèbre problème, et qui depuis des an- Madrid ». Dans ce dernier cas,
faille de San Andreas au sud-est nées militent pour la mise en les villes de St. Louis, Memphis,
de Los Angeles, le cœur du pro- place d’un système d’alerte sis- Nashville et Atlanta pourraient
blème se situe le long de ladite mique avancée. La technologie être rayées de la carte, et une
zone de subduction de Cascadia, existe mais la levée de fonds, qui douzaine d’Etats touchés à des
une faille géante courant sur nécessite un feu vert du Congrès degrés divers au centre du conti-
1280 km du cap Mendocino, au des Etats-Unis, reste une ga- nent. ■
nord de San Francisco, à la fron- geure, même si la somme re- MAURIN PICARD

LONDRES
DÈS

Braeckman et consacré au gyné-
cologue congolais Denis Muk-
wege (notre photo), les forces
armées congolaises, partie pre-
nante à l’autorisation de diffu-
sion, ont opposé un refus caté-
gorique à ce projet. Selon le mi-
nistre congolais de l’Informa-
tion, Lambert Mende, cette
interdiction est due au fait que
les forces armées s’estiment
« victimes de calomnies, d’une in-
justice totale ». Rappelons que le
2IIUHSURPRWLRQQHOOHYDODEOHDXGpSDUWGH%UX[HOOHV0LGL/LOOH(XURSH&DODLV)UpWKXQjGHVWLQDWLRQGH/RQGUHV6W3DQFUDV,QW(EEVÀHHW,QWRX$VKIRUG,QWjSDUWLUGH¼SDUSHUVRQQHSDUWUDMHWSUL[EDVpVXUXQWUDMHWDOOHU
37 €
ETATS-UNIS PAR
L’accord sur le nucléaire TRAJET*
devrait passer au Congrès
Le président Obama devrait sor-
tir victorieux de la bataille au PRIX BASÉ SUR UN A/R OBLIGATOIRE
Congrès, aux mains des Républi-
cains, sur l’accord nucléaire
avec l’Iran, en prévision du vote
qui aura lieu ce mois-ci. Avec le
ralliement mercredi de la séna-
trice démocrate Barbara Mikuls- eurostar.com
ki, et d’au moins 34 sénateurs
film de Thierry Michel et Colette sur 100 au total, tous démo- UHWRXUREOLJDWRLUHVRLW¼$5HQFODVVH6WDQGDUG2IIUHpJDOHPHQWGLVSRQLEOHGHSXLVOHVDXWUHV*DUHV%HOJHVSRXUWRXWHVDXWUHVYLOOHVTXH%UX[HOOHVjSDUWLUGH¼SDUSHUVRQQHSDUWUDMHWSUL[EDVpVXUXQDOOHUUHWRXU
Braeckman ne se contentait pas
d’illustrer le parcours du méde-
cin-chef de l’hôpital de Panzi et
le soutien que ce dernier ap-
crates, la Maison Blanche peut
désormais compter sur une mi-
norité suffisante pour lui assurer
une victoire, de justesse. (afp)
REOLJDWRLUHVRLW¼HQFODVVH6WDQGDUG6RXVUpVHUYHGHVGLVSRQLELOLWpVHQIRQFWLRQGHVGDWHVHWGHVWUDLQV'LVSRQLEOHGDQVODOLPLWHGHSODFHVSODFHVDOOHUUHWRXUVXUOHWUDMHW%UX[HOOHV/LOOH/RQGUHV/LOOH%UX[HOOHV
(QYHQWHGXDXSRXUGHVYR\DJHVGXDXLQFOXVjO¶H[FOXVLRQGHVSpULRGHVDOODQWGXDXLQFOXVGXDXLQFOXVGXDX
LQFOXVeFKDQJHDEOHDYDQWGpSDUWPR\HQQDQWXQVXSSOpPHQWGH¼SDUSHUVRQQHHWSDUWUDMHWHWVLQpFHVVDLUHXQPRQWDQWGLIIpUHQWLHOHQWUHOHELOOHWpFKDQJpHWOHQRXYHDXELOOHW1RQUHPERXUVDEOH1RQFXPXODEOH
DYHFWRXWHDXWUHSURPRWLRQHQFRXUVRXWDULIUpGXLWSHUVRQQHVPD[LPXPSDUGRVVLHUGHUpVHUYDWLRQ'LVSRQLEOHVXUHXURVWDUFRPHWGDQVOHVDXWUHVSRLQWVGHYHQWH(XURVWDUVDXIDSSOLFDWLRQHWVLWHPRELOH(XURVWDU(XURVWDU
,QWHUQDWLRQDO/LPLWHGVRFLpWpGHGURLWEULWDQQLTXHHQUHJLVWUpHHQ$QJOHWHUUHHWDXSD\VGH*DOOHVVRXVOHQƒGRQWOHVLqJHVRFLDOHVWVLWXpj7LPHV+RXVH%UDYLQJWRQV:DON/RQGUHV1$:5R\DXPH8QL
13
Le Soir Jeudi 3 septembre 2015

14 LESMARCHÉS
LE POINT SUR LES MARCHÉS LES INDICES
dernier indice diff. en % il y a un an
Timide rebond LONDRES STOCKHOLM / COPENHAGUE / HELSINKI U Euronext 100 880,59 +0,28 837,80
UFTSE 100: 6 083,31 0,41% UStockholm: 1 471,51 0,11% D Next 150
Les Bourses européennes ont timidement rebondi, les investis- UFTSE Eurotop 100: 2 773,59 0,19% UCopenhague: 935,66 1,42%
2219,33 -0,39 2015,61
seurs saluant … un mauvais rapport (officieux) sur l’emploi DHelsinki: 3 045,53 -1,83%
U DJIA 16351,38 +1,82 17067,56
privé aux Etats-Unis. Les créations d’emplois inférieures aux U Nasdaq 4749,98 +2,46 4598,19
U Nasdaq 100 4256,23 +2,74 4095,81
attentes laissent entrevoir un possible report de la hausse des UFRANCFORT / DAX U S&P 500 1948,86 +1,83 2002,28
taux par la Réserve fédérale américaine qui a également publié 10 048,05 U S&P/TSK index (Canada) 796,13 +0,50 898,67
son aperçu de l’état de l’économie américaine en soirée. Sur 0,32% D Hang Seng (Hong Kong) 20934,94 -1,18 24749,02
Euronext Bruxelles, le Bel 20 a gagné 0,67 %, parmi les bons D Bovespa (Brésil) 45477,00 -2,46 61895,00
élèves européens. L’indice bruxellois a notamment profité du D RTS (Russie) 805,06 -3,42 1177,93
bond d’UCB (+4,2 %) dont le traitement expérimental de l’os- UPARIS / CAC 40 U Mibtel (Italie) 21612,00 +0,75 20446,28
téoporose a livré des résultats intermédiaires convaincants. 4 554,92 D Nikkei 225 (Japon) 18095,40 -0,39 15668,60
0,30%
D’Ieteren (+2,4 %) a poursuivi sur sa lancée de la veille grâce à
son bon rapport semestriel. Delta Lloyd (-2,9 %) a poursuivi sa UBEL 20 UEuro Stoxx 50
dégringolade alors qu’un de ses principaux actionnaires, le 3410,40 +22,71 (+0,67%) 3198,86 +10,13 (+0,32%)
UZURICH / MARCHÉ SUISSE BRUXELLES / AMSTERDAM
gestionnaire David Einhorn, a réduit sa participation de 4,84 % 8 626,34 UBel 20: 3 410,40 0,67%
à 2,98 % du capital. Hors indice, TiGenix (-7,4 %) a été victime 0,06% UBel All-Share: 11 931,20 0,37%
DBel Mid: 4 299,73 -0,12%
de prises de bénéfices pour la seconde séance consécutive DBel Small: 11 235,02 -0,31%
après un bond de 62% en août grâce à de bons résultats scien- DMADRID / IBEX 35 DLISBONNE / PSI 20 UAEX: 433,56 0,01%
DAMX: 652,73 -0,47%
tifiques pour son traitement expérimental le plus avancé. Ter 9 938,30 5 088,02
UAScX: 737,81 0,31%
-0,55% -0,76%
Beke (+6,8 %) a poursuivi son envolée.
C.BO.

PRIX À LA CONSOMMATION EURONEXT BRUXELLES - ACTIONS BELGES ET ÉTRANGÈRES OBLIGATIONS SECTEUR PUBLIC
Indices 08/2015 07/2015 08/2014
santé 2013 101.61 101.37 100.12 Clôt. Cl. Veil. Diff % Return Vol. Clôt. Cl. Veil. Diff % Return Vol. Libellé int. facial cjour c.préc. Volume
normal 2013 101.08 101.01 100.17 BEL20 Eckert-Ziegler 1,07 1,06 +0,94 -34,76 490 Sipef 42,87 43,00 -0,30 -18,80 3457 04.09.11 3,00+ 102,95 102,95 0
santé 2004 122.71 122.42 120.91 Clôt. Cl. Veil. Diff % Return Vol. Econocom Groupe 7,39 7,60 -2,74 7,52 109862 smartphoto 0,51 0,51 +0,20 37,84 2898 04.12.15 4,00+ 100,96 100,96 0
normal 2004 123.72 123.64 122.61 AB InBev 95,83 94,79 +1,10 16,23 1814592 Emakina Groupe 9,20 9,20 +0,00 8,88 100 Sofina 101,70 101,55 +0,15 20,59 12588 04.12.15 2,35+ 100,54 100,54 0
santé 1996 139.61 139.28 137.56 Ackermans & vH. 133,15 131,80 +1,02 46,39 54845 Euronav 11,66 11,64 +0,13 25,21 367221 Softimat 1,90 1,90 +0,00 -34,26 70 04.03.16 3,75+ 101,81 101,81 0
normal 1996 142.19 142.09 140.91 Ageas 35,56 35,52 +0,08 44,88 680229 EVS Broadcast Equip. 23,47 24,07 -2,49 -22,02 16394 Solvac 113,50 113,50 +0,00 -5,94 3715 04.03.16 3,20+ 101,54 101,54 0
santé 1988 168.33 167.93 165.86 Befimmo 54,17 53,97 +0,37 -7,22 34890
normal 1988 174.51 174.39 172.94 Bekaert 25,04 25,16 -0,48 -8,24 81500 Exmar 9,72 9,81 -0,94 -15,25 27954 Spadel 80,00 80,00 +0,00 11,31 122 04.06.16 4,10+ 103,00 103,00 0
Base 1981 236.08 235.92 233.96 Fagron 20,86 22,00 -5,16 -48,61 327404 Sucraf A & B 1,78 1,45 +22,76 -17,59 605 04.06.16 3,25+ 102,35 102,36 150000
Base 74-75 363.59 363.34 360.32 bpost 21,38 21,19 +0,92 22,22 273293 Floridienne 84,55 85,00 -0,53 8,55 35 Suez Environnement 15,58 15,60 -0,19 15,31 1061857 04.09.16 4,35+ 104,31 104,31 0
Base 1971 498.11 497.77 493.63 Cofinimmo 93,70 92,02 +1,83 8,83 48541 Fluxys 'D' 25,00 25,25 -0,99 -4,31 2134 Ter Beke 86,50 81,00 +6,79 49,65 3252 04.12.16 4,00+ 104,92 104,92 0
Base 1966 592.21 591.80 586.88 Colruyt 42,45 42,26 +0,45 19,41 182946 Fountain 1,60 1,60 +0,00 -46,49 15 Tessenderlo 30,20 30,43 -0,76 52,57 109556 04.12.16 4,00+ 104,91 104,92 360600
Delhaize Groupe 78,06 77,81 +0,32 53,07 321509
Delta Lloyd 8,86 9,12 -2,86 -47,05 2989121 Galapagos 50,58 52,04 -2,81 301,43 236632 Texaf 32,82 32,56 +0,78 2,08 740 04.03.17 3,75+ 105,51 105,51 0

PRIX PÉTROLIERS
Gimv 41,82 41,18 +1,54 18,38 21086 Think-Media 0,25 0,25 +0,00 — 1939 04.03.17 2,35+ 103,41 103,41 10000
D'Ieteren 36,61 35,77 +2,35 19,28 79328 Global Graphics 2,12 2,04 +3,92 21,14 24554 ThromboGenics 2,84 2,86 -0,70 -66,13 171622 04.06.17 3,50+ 105,95 105,95 50000
Elia 38,60 39,16 -1,43 7,31 37675 Greenyard Foods 13,90 13,80 +0,69 16,76 5229 Tigenix 1,12 1,21 -7,36 80,94 7651477 04.09.17 3,40+ 106,59 106,59 0
Essence(euro/l) Engie 15,56 15,55 +0,03 -13,28 4471874 Hamon 8,61 8,85 -2,76 -18,39 1642 Total 40,06 40,41 -0,87 -15,18 6940631 04.12.17 3,35+ 107,26 107,26 0
GBL 67,93 67,79 +0,21 -5,52 113556
Super sans plomb 95 10ppm : 1,3720 (-0,0400) Home Invest Belgium 85,00 85,49 -0,57 6,53 1017 Tubize (Fin.de) 57,00 54,48 +4,63 -4,87 28915 04.03.18 3,25+ 107,77 107,77 0
KBC Groupe 58,31 58,14 +0,29 40,52 551395
Super sans plomb 98 10ppm : 1,4530 (-0,0410) IBA 27,56 27,21 +1,30 131,39 63404 U&I Learning 1,25 1,25 +0,00 40,45 1 04.06.18 3,00+ 107,75 107,75 0
Diesel(euro/l) Proximus 31,36 31,24 +0,38 21,69 673743 Iep Invest 4,78 4,76 +0,53 38,98 1394 Unitronics 2,92 2,92 +0,00 175,47 19995 04.09.18 2,75+ 107,60 107,60 0
Solvay 102,45 102,70 -0,24 -10,11 143103 Immo Moury 54,94 54,11 +1,53 15,16 5 Van de Velde 52,97 52,44 +1,01 47,62 8042 04.12.18 3,00+ 108,89 108,89 0
Gasoil routier à faible teneur en soufre : 1,1920 Telenet Groupe 49,10 49,06 +0,08 10,35 79961 Immobel 46,40 46,40 +0,00 9,32 391 Vastned Retail Belgium 54,01 53,80 +0,39 1,03 930 04.03.19 3,75+ 112,12 112,12 0
Gaz(euro/l) UCB 69,44 66,63 +4,22 -2,78 411520
Umicore 35,21 34,84 +1,05 -1,24 1583249 Immopool 1,10 1,10 +0,00 — 700 VGP 29,74 29,08 +2,27 49,45 100 04.06.19 3,75+ 112,81 112,81 0
LPG : 0,4030 (+0,0230) ING 13,22 13,23 -0,11 28,44 16823719 Vranken-Pommery 26,78 26,44 +1,29 8,62 3570 04.09.19 3,50+ 112,46 112,46 0
Propane Vrac >2000l : 0,3881 (-0,0386) Intervest Offices & 22,26 22,34 -0,31 2,96 14128 Warehouses 62,46 60,96 +2,46 9,70 800 04.12.19 4,20+ 115,97 115,91 50200
Mazout(euro/l) AUTRES ACTIONS Jensen-Groupe
KBC Ancora
19,28
35,20
19,87
35,03 +0,47
-2,97 28,13
47,31
3473
40664
WDP
Wereldhave Belgium
69,32
99,00
68,09
98,00
+1,81
+1,02
27,82
13,14
20956
1418
04.03.20 3,10+
Rég. Wall. int. facial
111,86
cjour
111,86 0
c.préc. Volume
Gasoil de chauffage, min.2000 l : 0,5139 Clôt. Cl. Veil. Diff % Return Vol. 28.09.19 0,68+ — — 0
Gasoil de chauffage extra, min.2000 l : 0,5525 4Energy Invest 2,75 2,75 +0,00 -29,49 444 Keyware Tech. 0,84 0,82 +2,07 29,48 47120 Zenitel 1,12 1,12 +0,00 19,15 1900
Ablynx 12,62 12,54 +0,72 43,63 159707 Kinepolis 34,48 34,88 -1,15 21,66 40444 Zetes Industries 29,93 29,90 +0,08 41,76 2989 08.04.30 4,25+ — 100,00 0
ABO-Group 3,61 3,61 +0,00 -92,78 4813 Leasinvest 85,63 84,20 +1,70 6,03 729
UPétrole brent en dollar par baril Accentis
Aedifica
0,03
51,83
0,03
51,90
+0,00
-0,13
80,71
9,46
169764
60907
Lotus Bakeries
MDxHealth
1765,00
4,15
1719,50
4,25
+2,65
-2,35
89,37
1,24
543
55294
50,50 +0,94 (+1,90%) Agfa-Gevaert 2,76 2,71 +1,77 24,23 257369 MediVision 0,01 0,01 +0,00 — 1000
Alcatel-Lucent 2,96 2,93 +0,99 13,97 11568888 Melexis 43,77 43,74 +0,06 26,30 59760

Entrepreneur
ArcelorMittal 6,67 6,74 -1,04 -37,84 12649369 Miko 89,00 87,00 +2,30 34,19 563
Ascencio SCA 56,00 56,44 -0,78 8,24 300 Mobistar 18,01 18,12 -0,61 21,36 69326
Atenor 41,00 41,20 -0,49 12,24 1015 Montea 35,05 34,85 +0,57 12,81 1557

Banimmo A
Banque Nationale
7,52
3050,25
7,52
3025,00
+0,01
+0,83
-6,63
-8,85
22
48
Mopoli
Moury Construct
290,02
127,80
290,02
127,80
+0,00
+0,00
-11,60
17,91
19
17
Aux côtés de ces acteurs de la vie économique,
Barco 55,12 55,21 -0,16 5,21 21121 Neufcour 9,50 8,50 +11,76 10,47 500 Le Soir se mobilise pour stimuler l’esprit d'entreprise.
Belreca 95,00 95,00 +0,00 — 11 NewTree 2,00 2,00 +0,00 -21,57 125
Beluga 1,34 1,24 +8,06 -32,32 26 Nyrstar 2,22 2,25 -1,56 -9,37 2480001 Retrouvez l’actualité de l’entrepreunariat sur lesoir.be/entrepreneur
BHF Kleinwort Benson 5,50 5,52 -0,36 40,34 24924 Option 0,24 0,24 +0,00 -30,72 74722
et sur Twitter : twitter.com/LeSoirEntrepr
TAUX D'INTÉRÊT bpost
Brederode
21,38
38,05
21,19
38,08
+0,92
-0,08
22,22
30,78
273293
2456
Pairi Daiza
PCB
59,10
4,18
58,00
3,80
+1,90
+10,00
20,69
-18,84
370
1000
Campine 11,60 11,78 -1,53 -6,15 195 Picanol 50,50 51,20 -1,37 88,21 1232
3 mois 1 an Care Property Invest 13,75 13,50 +1,85 -12,52 2343 Quest For Growth 9,67 9,60 +0,77 42,20 1309
Couronne danoise -0,290 -0,035
Couronne norvégienne 1,105 2,150 Catala 11,80 11,80 +0,00 — 16 RealDolmen 16,38 16,15 +1,42 -21,10 8568
Couronne suédoise -0,410 1,750 Celyad 42,33 41,80 +1,27 8,71 10910 Recticel 5,16 5,28 -2,33 -6,21 49323
Couronne tchèque 0,030 0,480 CFE 112,55 112,80 -0,22 40,54 23049 Resilux 169,90 165,75 +2,50 60,52 1885
Cie du Bois Sauvage 230,00 225,20 +2,13 8,61 4 Retail Estates 70,50 69,70 +1,15 21,63 7278
Dollar aus. 2,370 2,560 CMB 13,21 13,27 -0,45 -27,26 6878 Rosier 194,00 194,00 +0,00 -5,37 20
Dollar can. 0,580 0,915
Dollar H.K. 0,376 0,867 Co.Br.Ha. 2925,00 2925,00 +0,00 33,82 1 Roularta Media 14,51 14,60 -0,65 11,62 1888
Dollar Sing. 0,400 0,812 Connect Groupe 0,94 0,90 +4,44 -48,35 6087 RTL Group 77,60 76,91 +0,90 12,82 14930
Dollar U.S. 0,510 0,920 De Rouck Geomatics 0,30 0,39 -23,08 100,00 6499 Sabca 32,95 32,95 +0,00 -15,51 98
Euribor (360j) -0,033 0,160 Deceuninck 2,27 2,31 -1,86 9,40 237602 Sapec 31,74 31,15 +1,89 -15,92 27 Retrouvez l’info économique du Soir sur lesoir.be/economie
Dexia 0,05 0,05 -2,13 48,39 2886856 Sioen Industries 15,28 15,50 -1,39 24,54 4261
Euro -0,070 0,675 www.linkedin.com/company/le-soir
Franc suisse -0,770 -0,585
Livre U.K. 0,670 1,410
Yen -0,065 0,030
BOURSES ÉTRANGÈRES
UTaux Belge 10 ans Iberdrola Madrid EUR 5,94 5,93 6,10 Verizon Comm. Nyse USD 45,35 44,90 -9,88
1,150 +0,022 (+1,95%) LES ACTIONS EUROPÉENNES ING Amsterdam EUR 13,22 13,23 25,32 LES ACTIONS AMÉRICAINES Wal-Mart Stores Nyse USD 64,44 63,82 -15,47
Titre Bourse Devise Dernier Cours ± % Intesa Sanpaolo Milan EUR 3,24 3,16 40,36 Titre Bourse Devise Dernier Cours ± % Walt Disney Nyse USD 101,89 99,51 10,71
cours précéd. 1 an L'Oréal Paris EUR 150,65 149,75 17,65 cours précéd. 1 an Yahoo! Inc Nasdaq USD 31,77 31,60 -17,94
LVMH Moet Hen. Paris EUR 147,15 144,20 22,72 3M Nyse USD 141,24 138,50 -3,82
ABB
Aegon
Zurich
Amsterdam
CHF
EUR
18,17
5,34
18,40 -12,09
5,36 -12,57 Alcoa Nyse USD 9,32 9,22 -44,49 AUTRES ACTIONS
Ahold Amsterdam EUR 17,17 17,20 34,14 Munich Re Francfort EUR 163,40 162,45 6,49 American Express Nyse USD 74,94 74,00 -17,36 Titre Bourse Devise Dernier Cours ± %
Air Liquide Paris EUR 106,00 105,30 9,36 Nestlé N Zurich CHF 70,30 70,10 -1,75 Amgen Inc. Nasdaq USD 152,29 147,46 5,80 cours précéd. 1 an
Allianz Francfort EUR 140,15 138,90 6,72 Nokia Oyj Helsinki EUR 5,55 5,47 -13,31 Apple Inc Nasdaq USD 112,34 107,72 5,09 Barrick Gold Corp Toronto CAD 8,84 8,89 -55,53
Norsk Hydro Oslo NOK 27,76 27,99 -22,81 Bombardier Toronto CAD 1,27 1,29 -65,69
Alstom Paris EUR 28,00 27,38 2,96 Novartis N Zurich CHF 91,65 91,70 6,75 AT&T Inc Nyse USD 32,82 32,32 -7,55 Canon Inc. Tokyo JPY 3658,00 3627,50 6,86
Anglo American Londres PNC 683,80 684,40 -55,08 Bank of America Corp Nyse USD 15,85 15,58 -3,17 China Mobile Ltd Hong-Kong HKD 91,75 92,75 -3,44
ArcelorMittal Amsterdam EUR 6,67 6,74 -38,99 Orange Paris EUR 13,74 13,66 23,94 Boeing Nyse USD 130,63 127,44 0,50 China Oceanwide Hong-Kong HKD 1,06 1,10 29,41
AstraZeneca Plc Londres PNC 4117,00 4033,50 -11,88 Philips Koninklijke Amsterdam EUR 22,71 22,50 -1,77 Caterpillar Inc Nyse USD 76,10 74,90 -31,33
COURS INDICATIFS EN € Axa Paris EUR 21,78 21,60 15,48 Renault Paris EUR 70,67 71,77 20,19 Chevron Corp Nyse USD 78,06 78,19 -39,60 Gazprom Moscou USD 4,30 4,30 10,54
Repsol Madrid EUR 12,09 12,30 -35,36 Gold Fields Johannesbo ZAR 37,30 40,11 -20,73
Banco Santander Madrid EUR 5,29 5,31 -30,17 Roche Holding Zurich CHF 258,25 257,50 -0,96 Cisco Systems Nasdaq USD 25,65 25,12 0,52 Harmony Gold Mining Johannesbo ZAR 10,40 11,10 -65,97
02/09 01/09 Citigroup Inc Nyse USD 51,75 50,94 -1,37
Barclays Londres PNC 253,80 253,15 12,96 Hitachi Tokyo JPY 646,70 663,00 -15,60
Dollar US 0,8885 0,8900 BASF Francfort EUR 70,43 69,96 -10,20 Royal Bank of Scotland Londres PNC 327,70 328,00 -8,96 Coca-Cola Nyse USD 38,90 38,75 -7,12 Honda Motor Tokyo JPY 3658,50 3679,50 5,99
Bayer Francfort EUR 118,35 117,05 14,03 Royal Dutch Shell-A Londres PNC 1631,00 1638,00 -33,22 DuPont de Nemours Nyse USD 50,65 50,02 -20,35
Livre britannique 1,3570 1,3646
BBVA Banco Frances S Madrid EUR 6,50 6,24 76,02 RWE Francfort EUR 12,90 13,10 -56,42 eBay Inc Nasdaq USD 26,87 26,48 13,36 Lukoil Moscou USD 59,35 61,30 3,94
Franc suisse 0,9202 0,9238 Saint-Gobain Paris EUR 40,15 39,76 4,18 Marubeni Corp. Tokyo JPY 640,60 654,50 -13,84
Couronne suédoise 0,1053 0,1053 Sanofi Paris EUR 87,24 86,00 4,15 ExxonMobil Corp Nyse USD 73,23 72,08 -27,53
BHP Billiton Plc Londres PNC 1064,50 1056,00 -44,57 Mitsubishi Corp Tokyo JPY 2147,50 2199,50 1,48
Couronne 0,1075 0,1069 BNP Paribas Paribas EUR 54,88 54,61 6,21 Facebook Nasdaq USD 89,89 87,23 16,59 Mitsui & Co. Tokyo JPY 1515,00 1552,00 -12,05
Courone danoise 0,1340 0,1340 BP Londres PNC 345,30 349,40 -27,62 SAP Francfort EUR 58,39 58,71 -1,33 General Electric Nyse USD 24,57 23,88 -8,08 NEC Corporation Tokyo JPY 376,00 379,00 2,16
Dollar canadien 0,6703 0,6731 British American Londres PNC 3392,50 3391,00 -4,53 Schneider Electric Paris EUR 55,19 55,15 -14,05 General Motors Co Nyse USD 29,21 28,64 -17,70
Yen japonais 0,0074 0,0074 Carrefour Paris EUR 28,26 28,22 7,58 Siemens Francfort EUR 87,19 86,84 -9,14 Google-Cl.C Nasdaq USD 614,34 597,79 4,58 Nomura Holdings Inc. Tokyo JPY 731,90 743,30 11,26
Société Générale Paris EUR 42,10 41,98 9,69 NTT Tokyo JPY 4488,50 4491,00 29,22
Dollar australien 0,6226 0,6267 Statoil Oslo NOK 122,80 123,10 -31,00
Crédit Agricole Paris EUR 11,80 11,74 4,47 Hewlett-Packard Nyse USD 28,00 27,81 -26,82 NTT DOCOMO Inc Tokyo JPY 2421,50 2433,00 34,42
Dollar néo-zélandais 0,5629 0,5634 Home Depot Nyse USD 116,48 113,07 20,93
Daimler Francfort EUR 69,68 69,91 12,98 PetroChina Co Ltd Hong-Kong HKD 6,03 6,19 -44,92
Rand sud-africain 0,0660 0,0665 Danone Paris EUR 54,16 54,36 0,80 STMicroelectronics Paris EUR 6,40 6,44 -1,19 IBM Nyse USD 145,05 142,68 -25,80 Sony Corporation Tokyo JPY 3020,00 3051,00 51,38
Deutsche Bank Francfort EUR 25,60 25,58 -1,50 Telecom Italia Mila,n EUR 1,08 1,06 22,18 Intel Corp Nasdaq USD 28,60 27,82 -20,33
Telefónica Madrid EUR 11,94 12,23 1,41
DEuro en dollar
Deutsche Boerse AG Francfort EUR 79,19 77,69 42,08 Johnson & Johnson Nyse USD 93,35 92,09 -11,22 Sumitomo Corp Tokyo JPY 1208,00 1241,00 -8,35
Tesco Londres PNC 184,85 185,40 -17,80 Tokyo Elec. Power Tokyo JPY 788,00 781,00 106,61
Deutsche Telekom Francfort EUR 15,11 14,83 29,29 Total Paris EUR 40,06 40,41 -19,67 JPMorgan Chase & Co Nyse USD 62,57 61,45 3,36 Toyota Motor Corp. Tokyo JPY 7015,00 7000,00 17,53
1,1225 -0,0086 (-0,76%) Diageo Plc Londres PNC 1703,50 1691,00 -4,73 McDonald's Corp Nyse USD 96,04 93,47 -0,27
E.ON Francfort EUR 9,76 9,88 -28,97 UniCredit Milan EUR 5,69 5,63 -3,76 Merck & Co Nyse USD 52,98 52,53 -12,61
Enel Milan EUR 3,91 3,91 -2,64 Unilever Cert. Amsterdam EUR 34,98 34,95 9,86 Microsoft Corp Nasdaq USD 43,36 41,82 -7,95
Engie Paris EUR 15,56 15,55 -17,87 Vesuvius Londres PNC 394,30 392,50 -15,59 Nyse USD 36,75 36,01 -13,29
VINCI Paris EUR 56,43 56,30 15,09
ENI Milan EUR 14,45 14,38 -24,00 Vivendi Paris EUR 21,72 21,66 9,09 Pfizer Inc Nyse USD 31,97 31,36 6,70
Ericsson A Stockholm SEK 76,40 76,25 -7,07 Procter & Gamble Nyse USD 69,81 68,90 -17,10
Generali Milan EUR 16,15 16,07 3,88 Vodafone Londres PNC 222,05 220,00 6,43 Tesla Motors Inc Nasdaq USD 247,69 238,63 -11,52
GlaxoSmithKline Londres PNC 1319,50 1295,00 -11,30 Volkswagen AG Francfort EUR 159,50 161,95 -4,71 Twitter Nyse USD 27,82 27,03 -45,67
HSBC Holdings Londres PNC 498,80 499,00 -22,93 Volvo A Stockholm SEK 89,30 89,15 5,63 United Technologies Nyse USD 91,24 89,72 -16,91

OR : PIÈCES ET LINGOTS FONDS

cours du jour
acheter vendre
Napoleon 189,50 195,25 FONDS D'ASSURANCE ETHIAS ASSURANCES
BOOST Invest Dolce-c 2708 EUR 113,11 114,01 -0,11
FONDS D’EPARGNE PENSION
Souv. Ancien 241,50 247,75 Titre Date Devise Dernier Cours Rendement Titre Date Devise Dernier Cours Rendement
BOOST Invest Europ-c 2708 EUR 169,70 182,96 6,53
Souv. Nouv. 240,25 247,75 cours précédent 1 an BOOST Invest World-c 2708 EUR 155,43 170,71 2,69 cours précédent 1 an
50 pesos mex. 1213,50 1244,25 Accent Pension Fund-c 2608 EUR 225,59 237,42 3,38
ALLIANZ ING ASSURANCES Arg.Fonds de Pension-c 0109 EUR 105,84 107,51 8,61
Maple leaf 1021,50 1050,00 Allianz Capital Bonds Euro-c 3108 EUR 171,16 171,12 2,08 ING Life M.F.Eur.Sect.Eq.-c 2708 EUR 350,11 383,71 6,63 AXA B Pension Fd Balanced-c 0109 EUR 172,57 174,73 7,69
Florin 194,75 199,75 Allianz Capital Invest-c 3108 EUR 609,51 609,57 17,22 ING Life M.F.Wld Sect.Eq.-c 2708 EUR 256,11 286,16 13,64 Belfius Pension Fd High Eq.-c 0109 EUR 119,60 121,68 7,01
Louis suisse 190,50 196,25 Allianz Capital Invest Euro-c 3108 EUR 121,54 121,56 15,68 ING Multicol.Mix Blue-c 2708 EUR 340,74 348,32 2,46 Belfius Pension Fd Low Eq.-c 0109 EUR 106,82 107,72 3,80
Krugerrand 1/1 1021,50 1050,00 Allianz Capital Security-c 3108 EUR 219,03 218,97 1,11 ING Multicol.Mix Red-c 2708 EUR 329,28 360,97 2,78 BNPP B Pension Balanced-c 0109 EUR 172,57 174,73 7,69
50 ECU 500,50 513,50 LES AP ASSURANCES ING Multicol.Mix White-c 2708 EUR 348,31 364,61 2,85 BNPP B Pension Balanced F-c 0109 EUR 172,57 174,73 7,69
Belge 188,50 194,50 DVV Horizon 1-c 3108 EUR 11,56 11,48 -0,94 Managed Funds Balanced-c 0209 EUR 2,28 2,29 2,70 BNPP B Pension Growth-c 0109 EUR 143,51 145,92 8,44
Lingot (kg.) 32290,00 32770,00 DVV Horizon 3-c 3108 EUR 15,06 14,98 -0,92 Managed Funds Dynamic-c 0209 EUR 1,75 1,75 4,17 BNPP B Pension Stability C-c 0109 EUR 142,22 143,40 4,83
DVV Horizon 5-c 3108 EUR 14,30 14,15 0,92 Managed Funds Stability-c 0209 EUR 1,93 1,93 2,12 BNPP B Pension Stability F-c 0109 EUR 142,22 143,40 4,83
DOr USD/once
Source: www.GoldForex.be DVV Horizon 7-c 3108 EUR 12,76 12,54 2,00 Hermes Fonds de Pension-c 2608 EUR 156,37 163,11 2,16
DELTA LLOYD LIFE
DVV Horizon 9-c 3108 EUR 12,17 11,70 7,89 DLL BelEquity Fund-c 0109 EUR 689,64 680,35 14,10 Inter-Bourse-Hermes-c 2608 EUR 163,58 169,52 2,58
DLL Empl.Benefit Strat.High-c 0109 EUR 73,52 72,88 7,96 Metropol.-Rentastr.Gr.(7)C-c 0109 EUR 221,33 225,07 8,62
1133,88 -6,12 (-0,54%) AXA ASSURANCES Pricos-c 0109 EUR 374,58 380,88 7,35
Piazza AIM Euro Equities-c 3108 EUR 49,02 49,23 8,98 DLL Empl.Benefit Strat.Low-c 0109 EUR 91,17 91,26 4,53
DLL Empl.Benefit Strat.Med.-c 0109 EUR 83,13 82,80 6,36 Pricos Defensive-c 0109 EUR 85,30 86,09 4,48
Piazza Carm Invest-c 3108 EUR 168,16 169,77 5,41
DLL EuroEquity Fund-c 0109 EUR 79,26 79,40 12,01 Record Top Pension Fund-c 0109 EUR 110,47 112,05 3,92
Piazza Carm Patrim-c 3108 EUR 155,07 155,52 1,99
DLL World Equity Fund-c 0109 EUR 71,64 70,48 9,37 Star Fund-c 0109 EUR 164,90 167,46 4,94
BELFIUS ASSURANCES
Belfius Life Bds corp.Euro-c
Belfius Life Bds Lg.Tm Euro-c
0109
0109
EUR
EUR
41,86
59,85
41,87
59,97
-0,43
5,43
L’information financière complète sur www.lesoir.be/bourse
Belfius Life Eq.Europe Index-c 3108 EUR 29,99 30,85 2,42 Les sicavs, les actions, les taux de change, ...
Belfius Life Eq.USA Index-c 3108 EUR 28,69 29,71 11,85
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14
 Le Soir Jeudi 3 septembre 2015

L'ÉCONOMIE 15

« Marre du chantage à l’emploi ! »

TRANSPORTS
Liege Airport vient
de renouveler sa convention
avec la Région pour
les 15 prochaines années.
Les droits de trafic
octroyés à Ethiopian Airlines
au départ de Zaventem
suscitent la polémique.
ENTRETIEN
epuis la semaine dernière, une
On fausse le débat, selon Luc Partoune, le patron de Liege Airport
TNT, justement, est en procédure de
fusion avec Fedex dont le centre euro-
péen, le « hub », est fixé à Paris Charles
de Gaule. Ça vous inquiète ?
Le dossier vient d’entrer en phase II. La
Commission européenne va faire l’ana-
lyse de l’impact du rachat de TNT par
Fedex sur la qualité des services dispo-
nibles et des prix appliqués sur le mar-
ché européen.
Comme c’était déjà le cas lors de la
tentative, finalement rejetée, du rachat
de TNT par le no1 mondial, UPS. Qu’est
ce qui a changé depuis ?
D’abord Fedex actuel no3 mondial et
TNT, no4, resteront à la troisième place
quand ils seront ensemble. Ensuite, en
2015 les activités de TNT sont en crois-
sance et le climat économique mondial
est meilleur. Leurs deux principaux
concurrents sont donc UPS, ex-candidat
au rachat de TNT, et DHL qui tente de
lui ravir de parts de marché.
Et pour les emplois à Liège ?
Sur base des déclarations de Fedex, Liege
Airport est dans son schéma de dévelop-
pement. Nous, on prépare un ensemble
d’arguments pour alimenter la réflexion
de Fedex puisque Liège a beaucoup
d’atouts à faire valoir.
Dont celui d’avoir renouvelé sa conven-
tion d’actionnaires avec ADPM, une
filiale des aéroports de Paris, siège
européen de Fedex et l’engagement d’un
effort d’investissement de la Région
wallonne de 120 millions d’euros pour
les 15 prochaines années.
L’accord vient d’être renouvelé par la Ré-
gion wallonne, ce mardi par Liege Air-
port, ce mercredi par la Sowaer et avant
la fin de semaine par TEB (NDLR : l’ac-
tionnaire majoritaire réunissant Nethys
(ex-Tecteo), Ethias et Belfius) ainsi qu’à
Paris. On avait intérêt à conserver les
aéroports de Paris. C’est mieux de les
avoir avec nous que contre nous.
En quoi est-ce un bon accord ?
Il sécurise les flux financiers auxquels la
Région s’engage pour assurer l’essor et la

D polémique est posée sur le pro-

longement de mois en mois des
droits de trafic octroyés par la ministre
sécurité de l’aéroport. Les dernières an-
nées, la Région avait supprimé l’indexa-
tion des dépenses de sécurité (principa-
Jacqueline Galant à la compagnie Luc Partoune : lement les services d’incendie) et, en
Ethiopian Airlines pour assurer des vols « Ça fait cinq ans 2015, elle les a diminuées de 15 %. Ici,
entre Bruxelles, Dubaï, Hong Kong et qu’on demande une sur une période d’une quinzaine d’an-
Shanghai pour le compte de DHL. TNT, solution à la Région nées, on va récupérer ce à quoi on avait
qui opère les mêmes vols depuis Liege pour avoir des droits droit, entre 2016 et 2018, puis retrouver
Airport, estime que ces droits sont au-delà de 2040. » l’indexation à partir de 2019.
contraires à la convention de juin liant © BELGA.
Belgique et Ethiopie. La ministre Ga- Ce qui va limiter l’effort de l’aéroport à
lant veut disposer de tous les éléments combien ?
pour trancher sachant que DHL craint Au lieu des 3,2 millions que nous crai-
de perdre 400 emplois à Zaventem et gnions, on arrive à un plus supportable
TNT 450 emplois pour sa compagnie effort de 1 million.
TNT Airways à Liège.
Luc Partoune, directeur général de Ensuite, il y a les investissements.
l’aéroport, a répondu à nos questions. Il faut être attentif au fait que la Région
investit, via son bras technique qu’est la
Vous estimez que le débat est faussé ? Sowaer, mais c’est l’aéroport qui rem-
J’en ai marre de ce chantage au nombre bourse à travers une
d’emploi. C’est un élément mis en avant CONTEXTE redevance d’occupa-
pour justifier des positions. Les droits de tion des infrastruc-
trafic sont fondés sur des accords bilaté- « Jusqu’ici, on fait tures adaptée en
raux entre États et gérés par une admi- fonction des 57 mil-
nistration, la DGTA. Ici on essaye d’en
une très bonne année » lions d’investisse-
faire un conflit entre aéroports, entre L’activité aéroportuaire est sou- ment programmés.
opérateurs aériens ou entre communau- vent un bon thermomètre de l’acti-
tés alors que le débat ne porte pas sur les vité économique et des signes de Et les 63 millions
emplois. reprises . Vous le constatez ? restant ?
Si on a inventé les droits de trafic, c’est Oui, c’est une fois de plus le cas. Tant Ils concernent les
pour réguler un système où existe un en cargo qu’en passagers. On ressent gros entretiens de ce
certain protectionnisme national. Il y a l’essoufflement chinois ainsi que les qui existe déjà. Et
des marchés totalement ouverts, comme acquisitions réalisées par certaines Liege Airport sup-
l’« open sky » entre Europe et États- entreprises sur le marché ou le renfor- portera aussi ses
Unis, d’autres, comme l’Éthiopie ou la cement, à Liège, des activités cargo propres investisse-
Chine, qui sont fixés par des accords bi- de Qatar Airlines et les bonnes per- ments en supplé-
latéraux entre États afin d’éviter la formances de TNT qui, à Liège, repré- ment.
concurrence entre compagnies fonction- sente toujours 50 % des volumes.
nant sous des régimes économiques ou Dans l’ensemble, jusqu’ici, on fait une Qui vont être de plus
fiscaux totalement différents. très bonne année avec, pour les sept en plus difficiles à
premiers mois de 2015, une augmen- couvrir.
Mais qui a intérêt à orienter le débat sur tation moyenne de 12,5 % Oui, la convention
un autre sujet ? Ça incite à investir ? nous confie la ges-
Vous savez, à Liege Airport, TNT est On n’arrête jamais. On inaugure ce tion de l’aéroport
mon premier client, Ethiopian Airlines vendredi de nouvelles zones d’activité jusqu’en 2040. Or
le deuxième. Moi, je veux supporter les économique, on veut développer des nous amortissons et
activités des deux opérateurs. Mais il est infrastructures pour accueillir les finançons nos infra-
clair que les concurrents de TNT et de Fe- chevaux en partance vers les jeux structures sur 30
dex, ont intérêt à affaiblir TNT… Il faut olympiques de Rio, on va sans doute ans ou plus. Ici, il ne
donc objectiver la situation et j’espère construire de nouveaux entrepôts… reste que 25 ans, ce
que la ministre prendra en compte l’en- qui ne suffit plus
semble des arguments. Mais j’en ai assez pour décider les fi-
qu’on réduise le débat à un chantage sur nanciers. Ça fait cinq ans qu’on de-
le nombre d’emplois. Surtout dans un mande une solution à la Région pour
pays où le réseau TNT, au niveau belge, avoir des droits au-delà de 2040. ■
emploie sans doute autant de néerlando- Propos recueillis par
phones que de francophones. ÉRIC RENETTE

L’éducation financière, une étape cruciale LESBRÈVES

pour la réussite d’une petite entreprise Emplois créés dans le textile

e nombre d’emplois dans le secteur du textile a légèrement

BANQUES L’Union bancaire francophone met les acteurs de terrain à l’honneur
es banques accordent de plus
L en plus de financement aux
PME et aux TPE ». Un constat re-
pris par tous les intervenants (is-
sus pour la plupart de la société
civile, il est bon de le préciser) des
Ateliers de l’Union bancaire fran-
cophone (UBF), lors d’un col-
loque consacré à l’éducation fi-
nancière au sein des petites en-
treprises, organisé à Bruxelles et
regroupant 22 pays de la franco-
phonie.
De l’Algérie en passant par le
Cameroun, jusqu’à la Belgique.
Pour cette édition, l’UBF a décidé
de laisser la parole aux acteurs de
terrain, à ceux qui travaillent au
quotidien à une meilleure éduca-
tion financière, à soutenir les
jeunes entrepreneurs ou encore à
assurer un accès le plus large pos-
sible à la banque. « Les banques et
les acteurs financiers ont fait ces
dernières années un véritable ef-
fort de pédagogie. Ce qui est extrê-
mement important pour le déve-
loppement des PME et des TPE,
explique Chiara Monticone, res-
ponsable des politiques d’éduca-
tion financière de l’OCDE, mais
nous remarquons dans différents
pays des conflits d’intérêts où se
mélangent vocation commerciale
et éducative, où les publics cibles
sont décidés par leur rentabilité
potentielle ».
Mettre en place
de vraies politiques
A l’OCDE, on a donc décidé de
prendre la thématique à bras-le-
corps en élaborant une base de
données destinée à identifier les
lacunes et les progrès des projets
mis en place dans plus de 200
pays pour mieux éduquer les en-
trepreneurs. Et des programmes
de terrain, il y en a de plus en plus
aux quatre coins de la francopho-
nie. Comme celui dirigé par
Moussa Sidibé, « Entrepreneur
en Afrique » qui forme les jeunes
acteurs innovants .
« Nous aidons des gens qui
veulent lancer leur entreprise à
comprendre les ficelles du finan-
cement, à élaborer un business
plan… Nous les accompagnons
aussi dans leur développement,
en nous assurant notamment
qu’ils arrivent à rembourser leur
crédit », explique ce dernier.
Chez Entrepreneur en Afrique,
on se réjouit par ailleurs de la
multiplication des sources de fi-
nancement pour les PME et les
TPE. « La microfinance est une
option parfois plus tenable et ac-
cessible que la banque pour une
jeune start-up », poursuit-il.
Mais pour l’ONG Child and
Youth Finance International, si
l’on veut développer le tissu en-
trepreneurial d’un pays, il faut
s’assurer que le pays en question
ait mis en place une politique
d’éducation financière concrète
et permettant de former dès le
plus jeune âge. « Il est impératif
de former les enfants à ce qu’est
une banque, l’épargne ou la ges-
tion d’un budget », insiste Yvette
Ruzibiba, responsable de l’ONG
internationale pour l’Afrique
francophone. Ou plus largement
de d’abord s’assurer à un accès
basique aux institutions finan-
cières : 2 milliards de personnes
sur la planète n’ont pas encore de
compte en banque. ■
A.C.
L augmenté au cours des six premiers mois de cette année en
Belgique. Il s’agit de la première hausse depuis les années
80, selon la fédération du textile, du bois et des meubles Fedus-
tria. Le nombre d’emplois a progressé au cours de la première
moitié de l’année d’1 %, soit d’environ 200 unités. « Ce n’est pas
beaucoup, mais c’est une tendance », a commenté Fa Quix, direc-
teur général de Fedustria. (b)
CARBURANTS CHIFFRE D’AFFAIRES
Rachat de BG par Shell Résultats brillants
La Commission européenne a pour Lego
donné mercredi son accord au Le numéro un mondial du jouet,
rachat du producteur britan- le danois Lego, a annoncé mer-
nique d’hydrocarbures BG par le credi des résultats brillants au
géant pétrolier Shell, une opéra- premier semestre, particulière-
tion qui doit encore recevoir les ment en Asie, où ses ventes pro-
feux verts australiens et chinois. gressent le plus vite sans qu’il y
Jusque-là, cette acquisition ait encore d’usine.
géante avait reçu l’accord de Le groupe a vu son bénéfice net
principe des autorités de la grimper de 31 % à 3,55 milliards
concurrence américaine, sud- de couronnes (476 millions
coréenne et kényane, mais aus- d’euros).
si, celui du Brésil où Shell va ac- Le chiffre d’affaires a augmenté
quérir des actifs importants de de 23 % à 14,14 milliards de cou-
BG en eaux profondes. (afp) ronnes. (afp)

15
Le Soir Jeudi 3 septembre 2015
16 L'ÉCONOMIE
Les éleveurs
face à la crise
À quelques jours du sommet
agricole du 7 septembre, Le
Soir s’interroge sur l’état du
secteur et sur les ébauches de
solutions qui sont sur la table.
Aujourd’hui
La crise porcine.
Vendredi 4/9
Les raisons de la crise laitière.
Samedi 5/9
Pourquoi l’agriculture
américaine résiste mieux
Les éleveurs souffrent de la volatilité
des prix et sont contraints de produire à perte.
Cet été, le prix du porc est tombé
à 91 centimes le kilo.
Pour les exploitations familiales,
il faut s’adapter ou disparaître.
es cochons. Partout. De
D l’extérieur, c’est discret,
juste une affiche avec
un dessin. Mais dans la maison,
ce sont tirelires en porcelaine,
photos de premiers prix agri-
coles et autres statuettes dodues
qui accueillent le visiteur. Et à
bien y regarder, la girouette sur
la ferme, c’est la silhouette d’un
porc. Pas n’importe quel porc :
Lewis. C’est avec ce verrat (mâle
reproducteur) que Patrick Si-
raux a lancé son exploitation à
Soignies, il y a trente ans.
L’éleveur voit défiler les bêtes.
Avec 100 truies, il produit entre
2.000 et 2.500 porcs par an.
Quand il les manipule, c’est
avec beaucoup de dextérité
mais peu d’aménité. Dans
quelques mois, semaines ou
jours, elles partiront à l’abattoir.
Mais les verrats, c’est autre
chose. Ces mastodontes de
muscles sont des compagnons
et la fierté des foires agricoles.
Pendant que Patrick fait le
tour de l’exploitation, il est suivi
comme son ombre par Noémie,
sa petite-fille, qui manifeste une
curiosité effrayée pour les
porcs… qui le lui rendent bien.
« Mon fils est mordu lui aussi.
Il voulait reprendre l’exploita-
tion, raconte l’agriculteur de 57
ans. Mais j’ai refusé, c’est hors
de question. » C’est que la situa-
tion des éleveurs porcins s’est
nettement dégradée ces der-
nières années.
Pas de protections
Moins médiatisé que l’élevage
laitier, le secteur porcin n’a, lui,
pas été protégé par un système
de quotas ou de subsides, et est
la proie d’un marché extrême-
ment volatil, très mondialisé,
depuis des années.
Résultat : aucune stabilité,
des revenus trop faibles, parfois
pendant des mois, voire des an-
nées. « Je veux juste tenir en-
core 7-8 ans, jusqu’à la re-
traite. » Et après quid de l’ex-
ploitation ? « Aucune idée, on
verra. »
De l’élevage au magasin
Le temps d’élevage du porc
De la naissance à la maturité
Coût pour l’éleveur
Entre 1,30 et 1,35 euro/kg
Prix varie selon la qualité de l’animal
(taux de viande, …)
« J’ai refusé que mon fils
Avec un prix de vente à 1,20
euro le kilo mi-août, le cours de
la carcasse de porc a atteint des
planchers quasi historiques. Les
éleveurs dénoncent même des
prix tombés à 91 centimes le ki-
lo en juillet. Comment produire
dans ces conditions ? A perte.
Le SPF Economie évalue à 1,35
euro le kilo le prix de revient
d’un porc pour les éleveurs. Et à
ce tarif-là, l’agriculteur ne s’est
pas encore payé. « Pour l’ins-
tant, on tient le coup en man-
geant nos économies, explique
Patrick Siraux. On limite la
casse car on a déjà réalisé tous
les investissements nécessaires
pour l’exploitation. Pour les
plus jeunes qui ont encore des
prêts sur le dos, en revanche,
c’est intenable. »
Alors le moindre centime
compte. Surtout dans une ex-
ploitation comme la sienne, fa-
miliale et en circuit fermé, qui
ne peut pas atteindre le rende-
ment des grandes porcheries
flamandes.
Alors Patrick compte. Tout le
temps. En francs belges, sou-
vent. Ça complique la donne.
Devant les étables de maternité,
une machine brasse le maïs et
le concentré qui serviront de
nourriture aux bêtes. Le maïs
est cultivé sur place. C’est
quelques euros d’économisés
pour chaque porc, pas rien
quand on sait que les prix de la
nourriture pour les animaux
ont explosé ces dernières an-
nées avec le cours des matières
premières.
Des mesures ont été prises
ces derniers jours pour parer au
plus pressé : le secteur bancaire
devrait consentir à des aides au
cas par cas pour les éleveurs en-
dettés, une enveloppe de 30
millions d’euros doit être déblo-
quée pour des aides d’urgence
et un fonds de solidarité impli-
quant toute la chaîne sera créé.
« Des mesures nécessaires, mais
des “mesures sparadraps” »,
notent les observateurs. C’est au
niveau européen que se régle-
ront les principales questions :
Gestation
3 mois, 3 semaines, 3 jours
Maternité
1 mois
Post-sevrage
et engraissement
5 mois
faut-il intervenir pour réguler le
marché et comment ? Une in-
troduction de quotas sur le mo-
dèle de ce qui existait pour le
lait jusqu’au 1er avril ? Le gou-
vernement wallon, soutenu par
le fédéral qui le représentera
lors du sommet européen du 7
septembre, penche pour un sys-
tème de contingentement : une
forme de quotas flexibles pour
réguler l’offre en fonction de la
demande. Patrick Siraux y est
favorable. Il faut dire que,
même si tout le secteur souffre,
ce sont les petits exploitants qui
sont les plus durement exposés
au cas.
L’élevage
« en intégration »
En un peu plus de dix ans, le
nombre d’élevages a baissé de
moitié, tandis que le cheptel de
porcs n’a diminué que de 10 %.
Le secteur se concentre de plus
en plus dans de grandes exploi-
tations, essentiellement en
Flandre. Et nombre d’éleveurs
travaillent désormais « en inté-
gration » pour de gros groupes.
Spécialisés dans l’engraisse-
ment, ils ne possèdent pas les
porcs, qu’ils reçoivent sevrés et
avec leur nourriture, et
touchent une prime par animal.
C’est plus stable et rentable.
L’insémination des truies, les
mises bas demandant beaucoup
plus de travail et de temps que
production. Mais la grande dis-
tribution ne joue pas le jeu »,
regrette Patrick Siraux. Le
diversification De l’élevage
l’engraissement des animaux fonds de solidarité qui devrait DÜREN mais il faut voir pourquoi : la crise de
(qu’on se contente de parquer, être mis en place, c’est une pe- DE NOTRE ENVOYÉE SPÉCIALE la vache folle, celle de la viande de che-
nourrir, abreuver et surveiller). tite victoire. « C’était important n douterait presque qu’il s’agisse val. La dernière bonne période, c’est
Mais très peu pour Patrick Si-
raux. « On n’est pas son propre
pour nous d’impliquer l’en-
semble de la chaîne. Il faut res-
O d’une porcherie, tant il faut
chercher l’odeur pour la sentir. De
quand l’Allemagne a gagné la Coupe
du monde de football, tout le pays fai-
patron… Et de toute façon, avec ponsabiliser la grande distribu- l’extérieur, c’est surtout les deux bâti- sait des barbecues… C’est significa-
la crise, même les grandes ex- tion en la faisant contribuer en ments en forme de soucoupe qui in- tif. » L’éleveur dresse sans ambages
ploitations modernes peinent
aujourd’hui à se remplir. Ici, il
cas de crise. Les éleveurs ne
peuvent pas être les seuls à ab-
triguent.
L’exploitation de Jochen Reinarzt, à
un constat que peu osent formuler.
« C’est brutal, mais le fait est qu’on
faudrait faire d’énormes inves- sorber les variations des prix. Düren (nord ouest de l’Allemagne), produit trop et certaines exploitations
tissements et, vu l’état du sec- Notez que ça finit toujours par fait office de vitrine pour la fédération sont amenées à disparaître faute de
teur, ce serait de la folie. » se répercuter sur le consomma- de l’agriculture rhénane : les animaux s’adapter. »
Depuis quelques années, teur, mais seulement à la sont parqués dans des salles propres Jochen Reinartz vend ses porcelets
l’agriculteur s’investit de plus en hausse. » Très remonté contre le et ventilées avec un espace équivalent sevrés 50 euros, 15 euros de moins que
plus dans les organisations agri- dernier maillon de la chaîne, le aux standards de l’agriculture bio. De ce qu’il faut pour être rentable. « Et
coles. Il préside la filière por- syndicat a essayé de faire le quoi permettre aux porcelets de encore, le prix du marché est de 32 eu-
cine de l’Association wallonne clair sur la fixation des prix et s’ébrouer et aux truies en gestation de ros. » L’agriculteur parvient à tirer un
des éleveurs et est engagé dans la marge des distributeurs. se dégourdir les pattes. Un luxe. « bon » prix en jouant dans un mar-
la Fugea, le syndicat minori- « Mais c’est assez opaque, on ne La volatilité des prix et les coups im- ché local, avec tous ses partenaires
taire. dispose de quasiment aucun prévisibles, comme l’embargo russe, dans un rayon de 30 km. Mais il s’en
« A défaut de pouvoir peser chiffre. Et le SPF économie pas minent le secteur porcin en Alle- sort malgré la crise parce qu’il s’est di-
sur les cours, on pourrait valo- beaucoup plus, visible- magne comme ailleurs en Europe. versifié. En 2010, l’exploitation
riser le marché intérieur qui de- ment… » ■ « Le porc ici a connu de très belles an- compte 200 truies et un champ de
vrait représenter 40 % de la LORRAINE KIHL nées, avec un prix au kilo à 1,80 euro maïs. Il a trop de travail pour une per-
Le prix d’achat Le coût de l’abattage d’un porc
aux éleveurs
Les éleveurs dénoncent
un prix tombé à
0,91 euro/kg
Prix moyen mi-août
1,20 euros/kg
Abattage
+/- 12 euros
par animal
1 kg
de nourriture
par jour
(en moyenne)
* 16
 Le Soir Jeudi 3 septembre 2015

L'ÉCONOMIE 17

s reprenne l’exploitation »
l’expert « Peu de chances
de convaincre l’Allemagne »
ENTRETIEN
ves Beckers est professeur à Gembloux
Y Agro-Bio Tech. Il est spécialisé en zoo-
technie.
Eleveurs laitiers et porcins ont joint leurs
forces. Est-ce que le problème est le
même dans les deux secteurs ?
Dans les deux cas, l’offre dépasse la de-
mande et donc les prix sont trop bas. Or,
c’est très dur à réguler. Tous les systèmes
de production ont une certaine inertie.
Une fois que le système est lancé, il pro-
duit. Il n’est ni facile ni souhaitable d’es-
sayer de freiner cela à court terme. Et pas
nécessairement à long terme non plus,
dans la mesure où les prévisionnistes sont
plutôt optimistes. En tout cas pour le lait.
Pour ce qui concerne l’élevage porcin, on
constate que le problème est chronique.
Mais des arbitrages se posent : si l’on doit
réduire le nombre d’exploitations, par
exemple, lesquelles méritent de continuer
ou non ? Et l’embargo russe est un pro-
blème géopolitique qui échappe
au monde agricole.
On évoque beaucoup l’embargo
russe, mais l’exportation vers le
marché russe représente finale-
ment peu de chose en Belgique.
On parle de 4 % pour le porc…
Il faut comprendre la particula-
rité du secteur agricole : de tout
petits excédants peuvent faire Yves Beckers.
s’écrouler les prix. En 2009, la © D.R.
crise du lait aurait été provoquée
par un surplus de production de 1/365e. assez égoïste.
Une petite surproduction en Nouvelle-Zé- Au Canada, le prix du lait est maintenu
lande impacte le marché belge.
Les éleveurs s’interrogent sur le jeu de la
grande distribution. Et quand on voit que
le kilo de porc se vend à 2,10 euros en
sortie d’abattoir et le filet de porc entre 12 core une chance ?
et 14 euros en supermarché…
demande, c’est très beau sur le papier.
Mais à supposer même que les Flamands
suivent – ce qui est très probable –, je
doute qu’on trouve un accord au niveau
européen. Beaucoup de pays, comme l’Al-
lemagne ou les Pays-Bas, ont fait le choix
d’une régulation totale par le marché
mondial. Et je ne pense pas qu’on ait la li-
berté d’imposer cela à un niveau national.
Il faut une volonté européenne pour agir
sur les prix. Une autre question se pose :
comment va-t-on anticiper la demande ?
Il faut casser le fait que des excédents lai-
tiers à l’autre bout du monde dictent les
prix ici. En Europe, près de 90 % du lait
est écoulé sur le marché européen. Sans
faire de protectionnisme, on pourrait
avoir des prix qui rémunèrent les facteurs
de production.
Et l’UE, quelle est sa marge de ma-
nœuvre ?
Les Etats peuvent décider de réintroduire
des quotas, mais je ne pense pas que ce
soit une bonne idée. Une autre
option serait que l’Europe achète
de grandes quantités pour ré-
duire l’offre et influer sur le
cours. Cela s’est déjà fait. Mais la
question est de savoir ce que l’on
fait ensuite du lait ou du porc.
On peut les stocker, mais où, et
pour en faire quoi ? On inonde
un marché régional en le reven-
dant à bas prix ou en le distri-
buant gratuitement ? Dans ce
cas, on tue le marché local. C’est
artificiellement haut. L’impact, à terme,
est que les exploitations sont moins per-
formantes et efficaces.
Les exploitations familiales ont-elles en-
J’y crois. On a en Belgique de très bons éle-

e au biogaz Il n’y a pas que du filet dans le porc !

sonne, pas assez pour deux. Il doit croître.
Il réfléchit à doubler son cheptel ou passer
en circuit fermé (engraisser les porcs jus-
qu’à maturité) mais opte finalement pour…
une petite usine de biogaz. Le principe : le
maïs de son champ ainsi que le lisier de ses
porcs et des fermes environnantes servent
de matière première pour fabriquer de
l’électricité. Les avantages : l’investisse-
ment est rentabilisé en « seulement » 12
ans (contre 20 à 25 pour les autres options)
et, surtout, le prix de rachat de cette énergie
verte est garanti pour 20 ans.
Avec les cours du porc qui s’effondrent,
Jochen Reinartz gagne davantage via le
biogaz que de la vente de ses porcelets.
L’installation peut fournir jusqu’à 5.000
personnes en électricité. Et l’éleveur pense
déjà à la suite : plus d’espace de stockage
pour une production plus flexible et l’achat
de deux nouveaux moteurs. « En fait, je
suis de plus en plus énergéticien et de moins
en moins éleveur. » ■
L.K.
Certes…
veurs, très expérimentés. Mais si cela
continue, on risque effectivement de voir
de plus en plus d’exploitations fermer. La
Le porc est très peu cher en Belgique. Le tendance est d’ailleurs à la concentration :
haché ou les saucisses sont particulière- le niveau de production se maintient,
ment bon marché et font fonction de pro- mais le nombre d’exploitations baisse.
duits d’appel. Je ne veux pas spécialement Mais qu’on ne s’y trompe pas : tout le
me poser en défenseur de la grande distri- monde souffre.
bution mais les marges prises par les in-
termédiaires sont souvent justifiées. Il est question de créer une ferme de
Les pays du Nord – dont fait partie la Bel- 1.445 vaches aux Pays-Bas. Quel intérêt
gique – ont une maîtrise technique dans dans un secteur déjà saturé ?
l’élevage porcin qui permet d’avoir des Question d’économies d’échelle : spéciali-
prix bas. Le prix de revient est moins éle- sation à outrance, réduction du prix de
vé qu’en France, par exemple. C’est lié aux revient. Cela pose question, mais c’est lo-
investissements qui ont été réalisés. gique économiquement.
Les syndicats, Coméos et la Fevia se sont Quelles questions ?
entendus sur un fonds de solidarité. Celles du rapport de l’homme à l’animal
Ces fonds ont fait leurs preuves. Mais il ou de l’impact environnemental : il faut
faut voir ce qu’ils sont : des ballons d’oxy- nourrir toutes ces bêtes, donc utiliser en-
gène, des sparadraps. core plus de surface agricole, traiter leurs
Patrick Siraux (photo du haut), éleveur à Soignies reconnaît : déjections… Le problème du gigantisme,
« Pour l’instant, on tient le coup en mangeant nos économies. » Que pensez-vous de la proposition du c’est aussi la rentabilisation des investis-
Jochen Reinarzt (en bas), propriétaire d’une exploitation porcine gouvernement de mettre en place un sements, qui sont énormes. ■
à Düren (Allemagne) constate : « Certaines exploitations sont amenées système de contingentement ? Propos recueillis par
à disparaître faute de s’adapter. » © BRUNO D’ALIMONTE. Une régulation flexible en fonction de la L. K.

LE SOIR - 03.09.15
SPF économie, FUGEA,
Région flamande

Le prix de vente L’évolution des prix La production

5%
belge
Prix de vente au gros Indice 2006 = 100
(sortie de l’abattoir) en Wallonie
2,10 euros/kg 130
125 Indice du prix
120 à la consommation VRAI OU FAUX :
viande de porc
115 « En Flandre,
110 95 % il y a plus de porcs
en Flandre
105 que d’habitants »
100
Prix de vente 95
C'est un cliché assez répandu et pas tout à fait vrai.
au détail 90
S'il est vrai que c'est en Flandre que l'élevage de porcs est le plus
(Delhaize 26 août) 85 concentré, en 2014, on y décomptait 6.007.242 porcins,
Prix de la carcasse
Entre 7 80 de porc soit un peu moins que la population. En revanche, en Flandre
2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 occidentale, on trouve trois fois plus de bêtes que d’habitants...
et 13,95 euros/kg Sources : Région flamande, SPF Economie, DG Statiques - Statistics Belgium

* 17
Le Soir Jeudi 3 septembre 2015

18
Martin Winterkorn,
patron de Volkswagen,
devrait être reconduit
à la tête de l’entreprise
jusqu’à 2018. © AFP.
ÉCONOMIE
Euroscreen se prépare Mille tracteurs
attendus
ce lundi
à Bruxelles
pour la Bourse AGRICULTURE

C ’est une marée de tracteurs

qui devrait envahir le quar-
tier européen à Bruxelles, lundi,
BIOTECH La société carolo vient de lever 15 millions d’euros alors que doit s’y tenir un som-
met « extraordinaire » des mi-
nistres de l’Agriculture des
Deux nouveaux Vingt-huit.
actionnaires entrent : Ils viendront de toute la Bel-
SFPI et Fund +. gique mais aussi d’Allemagne,
des Pays-Bas ou encore de
Spécialisée dans Croatie et de Lettonie. Plus
la santé féminine, elle d’un millier de tracteurs et cinq
s’intéresse désormais mille fermiers devraient conver-
ger lundi vers le rond-point
aux bouffées de chaleur. Schuman, prévoit Erwin
’industrie biotech belge Schöpges, le président du Mig,

L prend de l’ampleur et a un
besoin croissant d’argent
pour financer son développe-
ment. Après les entrées en
Bourse de arGenX, Biocartis, Ce-
lyad, Bone Therapeutics, c’est
cette fois au tour d’Euroscreen
d’envisager un appel à l’argent du
grand public. La société spéciali-
sée dans les dérèglements hor-
monaux chez la femme va man-
dater une banque d’affaires pour
la mettre en ordre de marche en
vue d’une éventuelle entrée en
Bourse mi-2016. L’objectif serait
de lever minimum 50 millions.
« Aucune décision n’a encore été
prise mais on va y penser sérieu-
sement, insiste Jean Combalbert,
CEO d’Euroscreen. On veut être
prêt si c’est finalement cette voie
que les actionnaires choisissent.
L’IPO n’est pas un but en soi. Il y a
d’autres possibilités comme un
partenariat avec un grand
groupe pharmaceutique ou une
nouvelle levée de fonds auprès
d’investisseurs ».
Après avoir levé 14 millions en
2012, la société basée dans l’aéro-
pôle de Gosselies vient à nouveau
de lever 15 millions d’euros sup-
plémentaires pour financer les
essais cliniques de phase 2 de sa
molécule phare : ESN364. Les
actionnaires historiques (Vesa-
lius, la SRIW, BNP Paribas Fortis
private equity, Ackermans & van
Haaren…) ont remis de l’argent
dans la société à hauteur de 7 mil-
lions tandis que deux nouveaux
actionnaires font leur entrée au
capital. Le premier est la SFPI, la
société fédérale de participations
et d’investissement, qui investit
de plus en plus souvent en direct
dans les biotechs. Elle est déjà
présente chez Promethera et
Bone Therapeutics.
Le second n’est autre que
Fund +, un nouveau fonds d’in-
63 % des PME cherchent de nouveaux clients en ligne
ENTREPRISES Selon une étude de la start-up belge Sortlist, les PME cherchent à améliorer leur stratégie digitale
Jean Combalbert, CEO d’Euroscreen, veut être prêt si l’option « entrée en Bourse » est choisie. © AVPRESS.
vestissement créé par Désiré Col-
len, l’homme à l’origine de
Thrombogenics et dans laquelle
ont investi des personnalités re-
nommées de la finance belge
comme Pierre Drion (ex-Peter-
cam), Arnoud de Pret (ex-AB In-
bev, Umicore, Delhaize, UCB) ou
Urbain Vandeurzen (LMS,
GIMV). C’est le premier investis-
sement de ce fonds qui espère ré-
colter une centaine de millions
d’euros pour soutenir des entre-
prises belges des sciences de la
vie.
Euroscreen est le premier
investissement de Fund +,
le fonds de Désiré Collen
L’argent levé permettra à Eu-
roscreen de financer les études de
phase 2 qui se termineront nor-
malement mi 2016. « C’est à ce
moment-là qu’il faudra trouver
au bas mot 50 millions d’euros de
plus pour financer la phase 3 »,
explique Jean Combalbert.
Mais qu’est-ce donc que cette
molécule ESN364 ? Elle agit au
niveau du cerveau pour réguler la
production d’hormones. Le cer-
veau envoie deux types d’hor-
mones aux ovaires – la FSH et la
LH – afin qu’ils produisent l’œs-
trogène et la progestérone. La
molécule d’Euroscreen permet
de diminuer la production de LH
sans toucher à la FSH, ce qui per-
met de traiter des maladies liées
aux hormones sans passer par la
castration chimique totale qui ar-
rête le flux de FSH et LH et cause
d’importants effets secondaires
(ménopause médicamenteuse).
Initialement, Euroscreen vou-
lait se consacrer à l’endomé-
triose, une maladie caractérisée
par une prolifération de cellules
endométriales en dehors de l’uté-
rus. Pour des raisons de finance-
ment, cette indication a été tem-
porairement abandonnée. Les
essais cliniques auraient nécessi-
té un trop grand nombre de pa-
tientes vu la subjectivité du cri-
tère retenu pour juger de l’effica-
cité du traitement : la douleur.
Euroscreen s’est rabattu sur
deux indications où l’effet du trai-
tement est plus facilement objec-
tivable : le fibrome utérin (sai-
gnements en continu) et le syn-
drome ovarien polykystique (ex-
cès de testostérone). Une
troisième indication qui, de
l’aveu de Jean Combalbert, a
grandement facilité la levée de
fonds vient d’être rajoutée : les
bouffées de chaleur consécutives
à l’entrée dans la ménopause. Un
marché potentiellement gigan-
tesque puisque pratiquement
toutes les femmes sont un jour
concernées par ce problème. Et
où deux écoles coexistent. « En
Europe, on ne traite pas ce mal,
explique Jean Combalbert. Aux
IDENTITÉ
Changement
de nom
Euroscreen n’est pas à
proprement parler une
jeune pousse. On pourrait
même dire qu’elle fait
partie de la préhistoire de
la biotech belge puis-
qu’elle a été fondée en
1994, en tant que spin-off
de l’ULB. Initialement,
l’entreprise était active
dans la production de
cellules surexprimant
certains récepteurs. A son
arrivée en 2006, Jean
Combalbert a revendu
cette activité vieillissante
et centré Euroscreen sur
la recherche de médica-
ments innovants. L’activité
de services pour le
compte de groupes phar-
maceutiques a aussi été
mise en vente. Consé-
quence : « le nom “Euros-
creen” ne fait plus beau-
coup sens, constate Jean
Combalbert. On pense à le
changer ».
J.-F. M.
Etats-Unis, on prescrit des hor-
mones mais c’est risqué car cela
peut alimenter des cancers du
sein liés aux œstrogènes. Notre
produit ne comporte pas ce risque
puisqu’il agit directement au ni-
veau du cerveau. On est les seuls
au monde sur ce type de traite-
ment ». Les essais cliniques vont
débuter en Belgique sous peu. ■
JEAN-FRANÇOIS MUNSTER
la branche belge de l’European
milk board (EMB), le groupe-
ment européen des producteurs
laitiers. Il est d’ailleurs probable
que les tracteurs feront leur ap-
parition dans la capitale dès le
dimanche, en fin de journée et
devraient en bloquer certains
accès.
Des outils pour gérer la crise
Les agriculteurs européens se
mobilisent pour mettre la pres-
sion sur les Etats-membres, no-
tamment dans le secteur du lait
qui connaît une crise particuliè-
rement aiguë. Alors que la pro-
duction continue de croître, les
effets de l’embargo russe et la
stagnation des exportations vers
les nouveaux marchés font dan-
gereusement plonger le prix du
lait, largement sous la barre de
la rentabilité.
L’EMB plaide pour la mise en
place d’un contrôle des volumes
produits lorsque les marges ne
permettent plus aux agricul-
teurs d’obtenir un revenu dé-
cent. « Nous ne demandons ab-
solument pas le retour des quo-
tas laitiers, explique Romuald
Schaber le président de l’EMB,
on sait que cela appartient au
passé. Ce que nous voulons, c’est
que l’Europe se dote d’un méca-
nisme de gestion de crise.
Lorsque la marge des produc-
teurs laitiers ne leur permet
plus d’avoir un revenu décent, il
faut que pendant plusieurs
mois, la production soit limitée.
C’est le seul système qui peut ef-
ficacement stabiliser les prix et
équilibrer le système ».
Les fermiers membres de
l’EMB ne seront pas les seuls à
manifester leur colère et leur
inquiétude à Bruxelles, le 7 sep-
tembre. Le Copa-Cogeca, dont
font partie la Fédération wal-
lonne de l’agriculture (FWA) et
le Boerenbond, rassemblera ses
membres près de la gare du
Nord vers 10h00 avant de re-
joindre le rond-point Schuman
à 11h00. ■
ALAIN JENNOTTE

Ilist,ls30ilssont quatre et n’ont pas encore

ans mais avec leur start-up Sort-
peuvent se vanter de quelques
beaux clients, du style Coca-Cola ou
Unilever. Le principe de cette jeune en-
treprise native de Mont-Saint- Guibert ?
« Etre le Meetic de la communication »,
explique Nicolas Finet, 25 ans, fraîche-
ment diplômé de Solvay.
Si la société attire les grands groupes,
les PME sont également une cible privi-
légiée pour cette dernière. « Les petites
entreprises ont désormais conscience de
l’importance d’une communication digi-
tale construite mais ne savent pas encore
comment s’y prendre sur les réseaux so-
ciaux ou d’autres supports digitaux »,
poursuit le jeune cofondateur.
Pour cette cible particulière (et abon-
dante), Sortlist vient de lancer un nou-
vel outil : grâce à un algorithme déve-
loppé en interne, la start-up est capable
d’identifier à partir quelques questions/
réponses, les principaux besoin d’une
PME en matière de marketing. Un outil
100 % gratuit. Ou presque.
Sortlist s’est construit une belle répu-
tation en rassemblant 60.000 agences
de communication des quatre coins de
la planète sur sa base de données en
ligne. Si l’agence souhaite une belle visi-
bilité sur le site, elle opte pour un
compte premium, ce qui permet de gé-
nérer des revenus.
Les PME belges à l’écoute du digital
A chaque besoin en communication
identifié par l’algorithme correspond
une vidéo didactique réalisée par la
start-up ainsi qu’un partenaire potentiel
pour la PME. « Le choix du partenaire
tient bien sûr compte du profil de l’en-
treprise, de son budget potentiel, … Et il
n’y a aucune obligation contractuelle »,
ajoute encore Nicolas Finet.
A l’occasion du lancement de ce nou-
vel outil, Sortlist a collecté les données
de 140 PME et TPE belges qui ont réali-
sé le test en primeur. Il en ressort que si
une petite entreprise se lance dans la
communication digitale, c’est dans 63 %
des cas pour trouver de nouveaux
clients. Parmi les autres objectifs : le
lancement d’un nouveau concept
(11,6 %), toucher un nouveau marché
(10,1 %), redynamiser la marque (6,5 %)
et fidéliser les clients (6,5 %). « Les ou-
tils que nous proposons comme faire du
marketing via e-mail ou du web analy-
tics (analyser ses performances en ligne,
NDLR) paraissent simples mais ne le
sont pas en réalité !», précise-t-on en-
core chez Sortlist.
L’entreprise wallonne, lancée il y a un
an et demi, a levé en janvier dernier
quelques 550.000 euros. Ce qui lui a
permis de doubler son staff. Plus récem-
ment, la start-up vient de signer un par-
tenariat avec le groupe Media Marke-
ting. « Nous sommes complémentaires,
Media Marketing est axée contenu. Sort-
list a sa technologie innovante et ce pou-
voir de matcher agences de communica-
tion et entreprises », ajoute fièrement
Nicolas Finet.
Sortlist voit grand, visant un dévelop-
pement à l’international. « Nous sommes
en train de conquérir la France. Chaque
jour, nous avons des dizaines d’agences
Les tracteurs viendront de toute
de communication française qui re-
la Belgique mais aussi
joignent notre plate-forme ».
d’Allemagne, des Pays-Bas
Un bel exemple d’entrepreneuriat wal-
ou encore de Croatie
lon ! ■
et de Lettonie. © MICHEL TONNEAU.
AMANDINE CLOOT

18
 Le Soir Jeudi 3 septembre 2015

COMÉDIE MUSICALE
David Bowie
et Bob l’éponge,
c’est une
blague ?
P. 36
L’ENTRETIEN TÉLÉVISION
Gabriel Ringlet : CONSOMMATION De Warzée :
« Nous devons La vie en bio « J’ai un point
rendre la mort P.20 & 21 de vue cynique
proche » P. 22 sur l’actualité » P. 35

Comment peut-on être

en 2015 ?
10 % des adultes belges seraient analphabètes ou illettrés – et l’arrivée massive de migrants
pourrait faire grimper les chiffres. Heureusement, il n’est jamais trop tard pour apprendre.

S
elon l’ASBL « Lire et
Ecrire » (qui œuvre à
« rendre effectif le droit
à une alphabétisation
de qualité pour tout
adulte qui le souhaite »), 10 % de
la population adulte en Fédéra-
tion Wallonie-Bruxelles est anal-
phabète ou illettrée (pour la dif-
férence entre les deux notions,
lire ci-contre). Dix pour cent au
bas mot : en 2007, l’enquête de
l’OCDE sur la « littératie », me-
née en Communauté flamande
indiquait que 15 à 18 % de la po-
pulation adulte flamande ne dé-
passait pas le niveau le plus élé-
mentaire, tel que défini par l’or-
ganisation internationale.
A l’heure de la rentrée des
classes, ce chiffre interpelle.
Comment l’expliquer dans un
pays développé comme le nôtre,
où la scolarité est obligatoire jus-
qu’à 18 ans ? Le fait est que 7 %
des enfants quittent l’enseigne-
ment primaire sans le Certificat
d’études de base. Ruptures fami-
liale, scolaire, sociale, identi-
taire, culturelle,… les causes de
cet échec sont multiples.
L’intégration passe
par l’emploi, et l’emploi
par une maîtrise minimale
de la lecture et de l’écriture
l’expert « On n’arrive pas à répondre à la demande »
ENTRETIEN
ylvie Pinchart dirige le mouvement
S Lire et Ecrire, qui organise des for-
mations d’alphabétisation pour plus de
5.000 personnes à Bruxelles et en Wal-
lonie.
On estime que 10 % de la population en
Wallonie et à Bruxelles est analpha-
bète. Ce chiffre reste stable à travers
les années. Pourquoi ?
Il s’agit d’une estimation. Lire et Ecrire
a décidé de retenir ce chiffre en croisant
des enquêtes menées dans des régions
similaires (Flandre, Nord-Pas-De-Ca-
lais…). Chez nous, il n’y a pas d’enquête
pour connaître le nombre exact de per-
sonnes en difficulté de lecture et d’écri-
ture. Cela coûte très cher. Nous aime-
rions en savoir plus, mais les restric-
tions budgétaires sont là. Quoi qu’il en
soit, l’ensemble du secteur de l’alphabé-
tisation n’arrive pas à répondre à l’en-
semble de la demande, alors qu’il ac-
cueille déjà 16.000 apprenants, dont
5.000 pour Lire et Ecrire. Cela est évi-
demment lié aux financements publics.
Il y a eu une forte professionnalisation
LEXIQUE
du secteur ces 20 dernières années, avec les enfants dans leur scolarité, retrou- d’écriture. Elles se retrouvent donc en péril par
une certaine progression des moyens. ver un travail,… La politique d’activa- rapport à leurs droits. Notre campagne est axée
Mais cette évolution est à l’arrêt. Elle tion des chômeurs pousse un certain autour d’un personnage fictif, Rosa, qui incarne
suit l’évolution des coûts mais ne per- nombre de personnes à venir suivre nos les expériences de différents apprenants afin d’at-
met pas d’ouvrir de nouvelles places. formations. tirer l’attention sur ces difficultés. C’est le règne de
la débrouille. Par ailleurs, être en difficulté de lec-
Quels sont les publics forte- Chaque année, le 8 sep- ture et d’écriture ne signifie pas n’avoir aucune
ment représentés dans les tembre, à l’occasion de la qualification professionnelle. Nous voulons donc
cours ? Journée de l’alphabétisation, aussi attirer l’attention là-dessus. Les gens n’ont
Il y a deux profils majori- vous publiez une série de pas toujours le temps de faire de longues forma-
taires : des personnes scolari- revendications. Quelles sont- tions, ils ont besoin de travail. Or, ce que les pou-
sées en Belgique et qui, au elles cette année ? voirs publics exigent d’eux les relègue parfois
terme de celle-ci, ne maîtrisent On voit sur le terrain une dé- dans des voies sans issue. Il faut mieux accompa-
pas les compétences de base térioration de la situation so- gner, plutôt que contrôler et exclure.
(lire, écrire et calculer) ; des cio-économique des personnes
personnes d’origine étrangère,
Sylvie Pinchart
en difficulté de lecture et Etes-vous associé à la gestion de l’afflux de réfu-
certaines francophones
dirige le mou-
d’écriture. Il y a une forte giés constaté ces derniers mois ?
d’autres pas, qui ont été faible-
vement Lire
pression, dans le cadre des On intervient spécifiquement dans ce que l’on ap-
ment, voire pas du tout, scola-
et Ecrire. © D.R.
plans d’activation, pour que pelle « l’alpha-FLE », c’est-à-dire l’apprentissage
risées dans leur pays d’ori- les chômeurs suivent des for- du français comme une langue étrangère, une
gine. mations alors qu’il n’y a pas forcément nouvelle langue, pour les personnes infrascolari-
de places. D’autre part, que ce soit en sées. Nous recevons une forte demande. Mais nous
Comment arrivent-elles chez vous ? matière d’insertion socioprofession- sommes déjà en sous-capacité. C’est difficile à gé-
Lire et Ecrire travaille avec des parte- nelle, en matière de droits au chômage rer. ■
naires locaux pour faciliter l’accès de ou de droits sociaux, il y a une multi- Propos recueillis par
ces personnes aux formations. D’autres plication des démarches administra- CORENTIN DI PRIMA
viennent tout à fait spontanément avec tives. Cela pose beaucoup de problèmes
différentes motivations, comme aider aux personnes en difficulté de lecture et www.lire-et-ecrire.be

Et puis il y a ceux qui accostent

en Belgique dans des conditions
précaires, qui n’ont pas eu la
chance « d’aller à l’école ». Dans
ce contexte, l’arrivée massive de
migrants inquiète. L’intégration
de ceux qui seront autorisés à
rester sur notre territoire passe-
ra par l’obtention d’un travail. Et
aujourd’hui, tout emploi re-
quiert une maîtrise minimale de
la lecture et de l’écriture.
Une chose est sûre : dans la
plupart des cas, l’illettrisme n’a
pas de lien avec des capacités in-
tellectuelles limitées mais avec
un arrêt trop précoce de l’ap-
prentissage. Ces difficultés
peuvent être résolues dans un
contexte approprié. Si la société
s’en donne les moyens. ■
WILLIAM BOURTON
Analphabétisme
et illettrisme
Ils sont synonymes. On peut cepen-
dant les distinguer comme suit :
Illettrisme. Une personne est
considérée comme illettrée « quand
elle ne dispose pas, après avoir été
scolarisée, des compétences de base
suffisantes pour faire face de manière
autonome à des situations courantes
de la vie quotidienne », selon la
définition de l’Agence française de
lutte contre l’illettrisme. L’Unesco
parle d’« analphabète fonction-
nel ».
Analphabétisme. Une personne
est dite analphabète lorsqu’elle n’a
jamais reçu d’apprentissage d’une
langue. A ne pas confondre avec
une personne d’origine étrangère
lettrée dans sa langue mais qui ne
maîtrise pas la langue du pays
d’accueil où elle s’installe.
témoignage « J’ai décidé d’apprendre à écrire
et à lire sans faire de fautes à 66 ans »
rigitte (*) est arrivée en Belgique il y a
B 41 ans. Haïtienne d’origine, elle n’a ja-
mais vraiment eu l’occasion d’apprendre à
lire et à écrire à l’école quand elle était pe-
tite. « Nous étions douze enfants à la mai-
son et mon père m’a assez vite retirée de
l’école parce qu’il y avait beaucoup de
choses à faire à la maison. Ce n’était pas
facile, il fallait beaucoup aider ma mère »,
explique-t-elle.
Arrivée à Bruxelles, Brigitte a tout de
suite commencé à travailler ; d’abord dans
des maisons de repos, puis comme cuisi-
nière. Il y a deux ans, fraîchement pen-
sionnée, elle a décidé d’apprendre à lire et
à écrire. Les services sociaux de sa com-
mune l’ont dirigée vers l’ASBL Lire et
Ecrire.
« J’écrivais en faisant beaucoup de
fautes et je ne lisais pas assez. Donc, j’ai
perdu l’habitude de pouvoir tout lire cor-
rectement, poursuit Brigitte. Depuis que je
suis pensionnée, je me sens encore bien et je
n’avais pas envie de rester assise tout le
temps dans un fauteuil. Je cherchais
quelque chose à faire et j’ai pris mon cou-
rage à deux mains pour suivre des cours et
apprendre à lire et écrire correctement
sans faire de fautes. Ma formatrice est for-
midable et c’est elle qui m’a donné envie de
continuer. Le 21 septembre, les cours re-
prennent d’ailleurs et je voudrais encore
apprendre des choses en informatique. »
Aujourd’hui, Brigitte dit qu’elle écrit et
lit déjà beaucoup mieux. Et ce n’est pas
tout : elle sait aussi envoyer des e-mails.
« Je n’avais jamais touché à un ordinateur
de ma vie, dit-elle en riant. Maintenant, je
sais envoyer des e-mails et contacter ma
famille aux Etats-Unis. Je me suis tou-
jours débrouillée comme ça jusque-là, aus-
si en écrivant des petites lettres à ma fa-
mille, mais avec beaucoup de fautes. Pas
des bonnes lettres quoi… Je n’osais pas trop
demander de l’aide à mon entourage, par
complexe, et parce que j’étais gênée. J’ai
toujours côtoyé des gens qui savaient tout
faire et moi rien. J’avais honte mais je
m’en suis bien sortie quand même »,
conclut Brigitte, qui pourra donc lire cet
article sans problème. ■
PHILIPPE DE BOECK
(*) Prénom d’emprunt.

19
Le Soir Jeudi 3 septembre 2015

20 MONQUOTIDIEN
LA SANTÉ
Vivre en mode
Le bio, c’est un engagement. Qu’il convient
d’intégrer dans ses choix quotidiens. Et les
possibilités sont de plus en plus nombreuses.

I
l n’y a d’avenir que si on se regroupe pour
faire les choses ensemble, plaide Marc Fi-
chers, secrétaire général de Nature & Pro-
grès. La dimension collective et responsable
est essentielle pour sortir de la crise. » Cette
conviction fonde le choix du thème du 31e salon
Valériane, qui se tient ce week-end à Namur :
« Ensemble, soyons consom’acteurs ». Le slogan
Les amis d’adolescence, un gage de bien-être à long terme est clair : par nos choix quotidiens, nous pouvons
jouer un rôle dans l’émergence d’un mode de vie
Profitez de la rentrée des classes pour vous faire des amis pour la vie, serait-on tenté de conseiller plus sain et plus respectueux de l’environnement
aux jeunes de retour dans les classes de secondaire. En effet, des chercheurs américains, dont au sens large.
l’étude menée durant 15 ans auprès de 171 ados vient de faire l’objet d’une publication dans Psy- Et cette conviction semble faire de plus en plus
chological Science, affirment que l’amitié avant l’âge adulte apporte plus tard des bénéfices pour la d’adeptes. « Ces derniers mois, nous avons enregis-
santé. « Nos résultats indiquent que le fait de rester proches – et ne pas s’exclure – du groupe à l’adoles- tré l’arrivée de plusieurs points de vente bio, ob-
cence a des conséquences sur la santé physique des adultes sur le long terme, détaille Joseph Allen, serve Coline Hommelen, de Certisys, organe de
qui travaille au département de psychologie de l’Université de Virginie et qui figure parmi les au- certification du bio en Belgique. On constate un in-
teurs de cette étude. Dans le cadre de celle-ci, c’était un prédicteur fiable d’une qualité de santé phy- térêt croissant du consommateur pour ce type de
sique accrue sur le long terme. A l’inverse, du point de vue des risques et de la prévention, les difficultés produits et les nouveaux points de vente répondent
à créer des relations d’amitié proches en début d’adolescence peuvent désormais être considérées à cette demande. » Intérêt d’autant plus grand que,
dans le secteur bio, tous les intervenants sont sou-
comme un marqueur de risque de difficultés de santé sur le long terme. » Les chercheurs constatent
mis à contrôle et certification.
par ailleurs que les ados sentent instinctivement un lien entre amitié et bien-être, ce qui les Les clients à la recherche d’une alimentation
pousse à mener une vie sociale très soutenue et à consentir des efforts pour maintenir le lien avec
les autres. Mais point trop n’en faut, avertissent les auteurs : se soumettre à la pression du groupe
risque parfois de mener à du stress et de fâcheuses conséquences pour la santé mentale et
physique.
JULIEN BOSSELER autarcie Un jardin nourricier
PORTRAIT pas en mode « bobo ».
l fut un temps, j’avais 25 La liste des fruits et légumes
certifiée bio se distinguent en deux catégories. « Il
y a celui qui consomme bio sans autre préoccupa-
tion que sa santé, décrit Coline Hommelen. Et
puis, il y a celui qui intègre cela dans une réflexion
globale sur la préservation de l’environnement. »
Résumer ce choix à la seule alimentation est tou-
tefois devenu réducteur, même si « pour ce qui sort
de l’alimentaire, il s’agit en général de cahiers de
charges privés ». Ainsi le label Ecocert garantit-il
le caractère « propre » des produits cosmétiques.
On retrouve aussi l’appellation « bio » dans
d’autres domaines de la consommation, même si la
prudence s’impose pour qui choisit cette voie.
D’une part, le terme est libre d’usage sauf s’il est
assorti d’un label certificateur qui garantit le
contrôle par un organisme indépendant. De
l’autre, « il ne faut pas confondre bio avec durable
ou local », rappelle Coline Hommelen. Pour tenter
de mettre ses idées au clair et ses idées au vert, un
passage par Valériane n’est donc pas superflu. ■
PASCAL LORENT
Salon Valériane. Du 4 au 6/9 à Namur Expo. www.valeriane.be
pace plus que suffisant puisque
Georges fournit aussi des lé-

LA MOBILITÉ I poulets, des lapins et des

moutons, se souvient Georges
Kaisin, 70 ans, en contemplant
Les dashcams feraient baisser les hautes futaies qui coiffent
son jardin. Ma viande n’est pas
l’agressivité au volant bio mais je me fournis chez mon
Depuis 2013, Touring constate une diminution du neveu, qui est boucher de village
nombre d’agressions physiques graves entre conduc- et achète lui-même ses bêtes. »
teurs sur les routes du pays. Si on a comptabilisé Avec quelques tomates et
51 cas en 2013 et 44 en 2014, on en dénombre 23 pommes de terre achetées à l’an-
depuis le début d’année. Selon l’association, deux née, ce sont les seules conces-
facteurs expliquent cette baisse. « Il y a de plus en plus sions faites à l’autarcie de la
de voitures banalisées de la police sur les routes. Elles charmante villa de Marche-les-
peuvent donc rattraper les chauffards à l’improviste et Dames.
cela pousse dès lors les conducteurs à se montrer plus Voilà quarante ans que
prudents », selon Danny Smagghe, porte-parole de Georges a fait sortir de terre ces
l’association d’automobiliste. quatre pans de murs ac-
Par ailleurs, les automobilistes se méfieraient davan- cueillants. Et aussitôt, cet amou-
tage des dashcams, ces caméras embarquées, de plus reux de la terre a retourné le sol,
en plus populaires, qui permettent de filmer le com- avec le concours de quelques
portement d’autres conducteurs. « Les gens ont peur de amis, pour tirer le meilleur des
se retrouver sur internet et des conséquences que ce type 40 ares à sa disposition. Quatre
d’images peut avoir, comme on l’a déjà vu dans certains décennies plus tard, le résultat
cas. Ils ont donc tendance à prendre moins de risques. Il est impressionnant. « J’ai tou-
jours aimé jardiner », recon-
faut savoir que ce sont des vidéos légales que les services
naît-il. Un don hérité en droite
de police peuvent utiliser comme preuve. » Ceci dit, Tou-
ligne de son père, agriculteur à
ring précise que la baisse constatée est relative, bon
une époque où la chimie ne se
nombre d’altercations ne sont pas signalées. mêlait pas trop du rendement
BASTIEN DOYEN
des récoltes. Notre homme
mange bio à tous les repas. Mais
qui poussent sur sa terre sans
adjuvants chimiques est digne
d’un inventaire : haricots verts
et jaunes, chicons, salades, cour-
gettes, tomates, oignons, tétra-
gones cornues de Nouvelle-Zé-
lande (« c’est meilleur que l’épi-
nard car cela ne fixe pas les ni-
trites et ne contient pas d’acide
oxalique »), betteraves, etc.
Sa passion du jardinage
impose de passer plusieurs
heures au jardin, pour
bêcher, tailler et composter
Le jardin offre également des
herbes aromatiques telles que le
romarin, la sauge, le thym ou le
basilic. Quant au verger, il re-
gorge de différentes variétés de
pommes et de groseilles. On y
trouve aussi fraisier, framboi-
siers, mûriers, poiriers et co-
gnassiers, ainsi qu’une soixan-
taine de pieds de vigne aux
grappes prometteuses.
« Autrefois, mon potager fai-
sait 300 m2, souligne-t-il. A pré-
sent, il est de 170 m2 ». Un es-
gumes à ses cinq enfants et onze
petits-enfants. Et les surplus fi-
nissent dans les frigos des Res-
tos du Cœur.
La passion du jardinage a per-
mis à cet ancien preneur de son
de la RTBF de nourrir sa famille
en bio. Un choix de vie long-
temps partagé avec son épouse
et qui impose de passer plu-
sieurs heures au jardin, pour bê-
cher, tailler et composter, afin de
tirer le maximum de ce que l’en-
vironnement immédiat produit.
Et quand il ne presse pas ses
fruits pour en tirer du jus, du vin
voire du cidre, ce truculent jar-
dinier promène ses sabots jus-
qu’à ses deux ruches, dont il tire
encore 60 kg de miel par an.
Sa passion, il la veut conta-
gieuse. Raison pour laquelle ce
guide composteur émérite de la
Ville de Namur tiendra un stand
à Valériane, ce week-end. Et s’il
n’y avait la couleur et la saveur
des produits de son jardin, son
visage encore vert constituerait
le meilleur de ses arguments. ■
Propos recueillis par
P.Lt.

LA GASTRONOMIE
Les pickles font leur grand come-back
Vous souvenez-vous des pickles, ces conserves à base de vi-
naigre (leur nom vient du verbe anglais « to pickle », saumurer),
associés à la cuisine de Grande-Bretagne ? Nos parents en
étaient friands. On avait l’habitude, il y a vingt, trente ans, de
préserver ainsi des légumes de saison afin de les utiliser
comme condiments. Les fruits partaient en confitures
et les légumes, des oignons grelots et les cornichons
le plus souvent, se retrouvaient en bocaux que
l’on sortait du placard l’hiver pour égayer sau-
cissons, jambons ou pâtés.
Délaissée, la pratique revient au goût du jour.
On peut l’associer à cette vague de cuisiniers
disposant désormais de leur propre jardin.
Ces conserves leur permettent de rentabili-
ser au maximum leurs productions. Elle
accompagne également le retour à l’acidité,
tendance dans les cuisines des derniers
mois. Un chef comme Daniel van Lint, étoilé
au Fou est Belge, à Heure-en-Famenne, est
depuis longtemps réputé pour maîtriser ces
préparations que l’on rencontre de la Scandi-
navie au Japon. En Inde où les pickles étaient
préparés pour être mangés pendant la mousson,
période de vaches maigres, on les apprécie égale-
ment à base de fruits, souvent des dattes, du citron
vert ou de la mangue.
La gamme de légumes utilisée pour préparer des pickles est
aujourd’hui plus large qu’autrefois : betteraves, carottes, cham-
pignons, bouquets de chou-fleur, concombres, haricots verts,
navets, côtes de blette, jeunes fèves dont vous aurez ôté la
peau, pois gourmands, petits oignons blancs nouveaux font
désormais l’affaire.
LA MODE
Pour conserver ces préparations, utilisez des bocaux munis d’un
couvercle à vis en acier inoxydable ou en verre avec joint de
Lily Allen x Vero Moda
caoutchouc (les « Weck », dont le nom est presque devenu A la fois chic et décontractée, avec une pointe de fun non conventionnel
commun) préalablement stérilisés dans l’eau bouillante. Choi- qu’assume son carré platine, la chanteuse anglaise Lily Allen incarne
sissez vos légumes frais, fermes, de petite taille et de même l’esprit de la marque de prêt-à-porter danoise Vero Moda : « Travailler
calibre. Préparez le liquide dont vous adapterez la quantité en avec Lily Allen était un choix évident pour nous. Nos clientes sont des jeunes
fonction de la quantité de légumes, selon le rapport 1/3 femmes indépendantes, soucieuses de la mode, qui veulent rester fidèles à
d’un vinaigre de qualité, 1/3 de sucre, 1/3 d’eau et une leur propre style en prenant avant tout du plaisir », souligne d’ailleurs la
pincée de sel. Pour un pickles de radis roses, par marque. Non contente d’en être l’égérie,
exemple, ajoutez au liquide une branche de thym la jolie trentenaire a dessiné une
et une gousse d’ail juste écrasée. Portez la collection capsule pour l’automne
préparation à ébullition. Coupez ensuite vos qui pointe le bout de ses frimas.
radis en deux dans le sens de la longueur. Les pièces de son vestiaire seront
Versez le liquide bouillant sur les légumes, disponibles dès le 11 novembre,
puis laissez refroidir à température am- en boutiques et en ligne, soit une
biante, mettez en bocal, puis au frigo. Rele- série de basiques chics, comme
vez en clous de girofle, poivre, gingembre, un bomber en velours, un top
curcuma, à chacun de faire suivant ses rétro, un jeans slim et une robe.
envies. Attendez au minimum une semaine Ce n’est pas la première fois que
avant de consommer. C’est simple, mais du la chanteuse pop fait une incursion
plus bel effet sur votre table avec un peu de dans le monde de la mode. En
coriandre fraîche. 2009 déjà, elle avait prêté son
Chez nous, on parle également parfois de visage à Chanel. Une carrière
« piccalilli », une sauce à base de pickles à de mannequinat qu’elle
laquelle on ajoute de la moutarde et différentes mène de front avec sa
épices. La côte de porc Blackwell était autrefois un carrière musicale : l’inter-
classique de notre gastronomie, plat improbable un prète de Smile a signé en
peu oublié mais qu’on a pu apprécier il y a quelques mois juin un contrat avec
au Pigeon noir, à Uccle. Dans sa version classique, l’improbable l’agence IMG Models,
sauce réunit, entre autres, le Piccalilli de la maison namuroise mais s’attelle déjà à la
Bister, des raisins de Corinthe, de la sauce anglaise Worcester- préparation d’un qua-
shire et un cuberdon. A servir avec des frites maison, évidem- trième opus.
ment. ANNE-SOPHIE LEURQUIN
RENÉ SÉPUL

20
 Le Soir Jeudi 3 septembre 2015

MONQUOTIDIEN 21

e bio, c’est possible A lire sur notre site Demain la Terre :

« Réparer au lieu de jeter ».
www.lesoir.be/demainlaterre

La construction
Des matériaux naturels
Faire pousser des murs de la façon la plus
naturelle qui soit, c’est possible. Cela
s’appelle l’écobioconstruction. Tout un
« village » sera consacré aux dernières
innovations en la matière, lors de ce salon
Valériane 2015. Electricité bio, construc-
tion à ossature bois, enduits à base de
chaux et d’argile, peinture sans compo-
sants chimiques et même construction en
paille. Et même si cela relève davantage
du durable, l’isolation et l’aération de
l’habitation constituent deux points ma-
jeurs de chaque projet. Seul bémol : quand
on n’est pas bricoleur, trouver un entre-
preneur « bio » n’est pas chose simple.
P.LT

Les produits cosmétiques

Des soins qui respectent la nature
« Quand on achète des cosmétiques, c’est au
harpon qu’on se maquille », chante Benabar.
Mais cela n’est pas une fatalité. Il existe
désormais des produits de soins et de
maquillage respectueux de dame Nature
et de ses petits : la « slow cosmétique ».
Ce thème fera d’ailleurs l’objet d’un ate-
lier, ce samedi à Valériane, au cours du-
quel les participant(e)s apprendront à
fabriquer leur propre soin contour des
yeux liftant. Huiles végétales, huiles es-
sentielles, argiles et autres savons, il est
possible de soigner sa peau et son hy-
giène corporelle avec des préparations à
base de produits « bio ». Une autre ma-
nière de faire rejaillir sa beauté intérieure.
P.LT

L’alimentation Les vêtements L’ameublement Les produits d’entretien

Pas forcément plus chère Du coton pas toujours équitable Du bois sans contamination chimique Gare à l’étiquette !
C’est le domaine de la vie quotidienne où le Aux tringles des rayons, le coton bio a fait S’offrir une salle à manger ou du mobilier Plusieurs gammes de produits ménagers
choix du bio est le plus en vogue. A tel son apparition. C&A et H&M, deux des de jardin biologique, ce n’est pas encore « bio » composent à présent les rayons
point qu’aujourd’hui, un agriculteur sur dix leaders du marché belge de la mode, l’ont très répandu. Et pour cause ! Trouver un des supermarchés et des points de vente
en Wallonie a opté pour ce mode de pro- intégré dans leur offre, au même titre que point de vente n’est pas une sinécure. On spécialisés. Mais gare aux lettres vertes
duction. Preuve s’il en est que la demande JBC. Et avec d’indéniables progrès au ni- se montrera ici attentif au vocabulaire. En inscrites de manière tapageuse sur le
augmente. Les épiceries et autres points de veau de la qualité. Il est fini, le temps du effet, il existe pour l’heure peu de meubles flacon. Vous devrez vous montrer attentifs
vente (maraîchers ou à la ferme) se multi- pull-qui-gratte des écolos. Les fringues bio réellement certifiés « bio », à l’inverse de au label (Ecocert et le Label Ecologique
sont désormais agréables à porter et ne se tout ce mobilier qualifié « écolo » parce Européen sont parmi les plus répandus).
plient. Des jus de pomme aux pâtisseries,
déforment pas après deux passages en que fabriqué avec des matériaux naturels Et à la composition du produit : il devra
en passant par le vin, les œufs ou les lé- machine. Par contre, le bio n’implique pas
gumes, le bio s’impose peu à peu dans ou issus de la récupération. Idéalement, être sans ammoniaque, chlore, soude ou
nécessairement que le produit soit « fair un meuble « bio » doit être composé de parfums de synthèse et autres dérivés du
nombre d’assiettes. Mais la qualité a un trade » au niveau de ses conditions de
prix, qui reste souvent plus élevé que celui bois n’ayant subi aucune contamination pétrole. Et dans les lessives et produits
fabrication. Et encore moins durable, chimique durant sa croissance. Et s’il est vaisselle, on éliminera ceux qui
des produits de l’agriculture convention- puisque les habits en coton biologique recouvert d’une peinture ou d’un vernis, contiennent des enzymes et des tensio-
nelle. Mais pas toujours. Car au final, man- restent en grande partie confectionnés en ceux-ci ne peuvent comprendre de pro- actifs n’étant pas fabriqué à partir d’ingré-
ger mieux, c’est aussi consommer moins. Asie du Sud-Est, avant d’être acheminés en duits nocifs à l’environnement. On com- dients d’origine végétale. Et bien sûr, vous
P.LT Europe. Trop souvent, le coton bio exhale prend dès lors que cette mode tarde à veillerez à éviter le suremballage et tous
donc un parfum de sueur et de kérosène. faire des émules. les produits « jetables », antinomiques
P.LT
P.LT avec l’idée même du bio.
De ses pouces verts, Georges Kaisin a fait
P.LT
de son jardin un enclos de prodigalités.
© DOMINIQUE DUCHESNES.



CE SAMEDI 5 SEPTEMBRE, Dès 10-11 ans, beaucoup d’enfants

prennent leur indépendance
ux
Les signa POSTER GRATUIT en tant que piétons et cyclistes.
routiers A partir de cet âge, il est donc
présentés
ts
LES PRINCIPAUX SIGNAUX ROUTIERS important qu’ils apprennent à
aux enfan connaître et à respecter les signaux
EXPLIQUÉS AUX ENFANTS routiers qui les concernent. C’est
pourquoi Le Soir et l’IBSR éditent
ce poster: les panneaux les plus
importants y sont représentés,

P O S T E R classés par familles et illustrés

de façon humoristique pour que
l’enfant puisse en comprendre

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la signification aisément. Bonne

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21
Le Soir Jeudi 3 septembre 2015

22 FORUM
sur lesoir.be
Faut-il revoir les rythmes scolaires et
comment ? Bernard Hubien, secrétaire
général de l’Union francophone des
associations de parents de l’enseigne-
ment catholique (Ufapec), répond
aux questions des internautes.
« Le dialogue avec le fédéral
est vital pour Bruxelles »
Selon Rudi Vervoort, ministre-président,
Bruxelles a besoin des autres niveaux de
pouvoir pour concrétiser ses objectifs.
On en parle avec Véronique Lamquin.
La complexité institutionnelle n’est-elle pas trop lourde à
porter pour Bruxelles ?
Les compétences sont souvent réparties entre différents ni-
veaux de pouvoir. Exemple : les demandeurs d’asile. Leur de-
mande est traitée par le fédéral mais en attendant une ré-
ponse, ces gens sont dans la rue. Ensuite, lorsque leur statut
est reconnu, il faut veiller à leur octroyer un logement, à ce
que leurs enfants puissent aller à l’école, etc. Pour que le sys-
tème fonctionne de manière optimale, il faut que tous les ni-
veaux de pouvoir se coordonnent, et la logique veut que ce
soit le fédéral qui mette tout le monde autour de la table.
Autre point important : le Musée d’Art moderne et
contemporain…
C’est un dossier très compliqué. La Région bruxelloise a acheté aujourd'hui
le bâtiment Citroën. Le fédéral a des collections au Musée des
Beaux-Arts. La logique eut voulu que l’on se mette autour de La Belgique doit-elle
la table pour trouver un lieu emblématique. Il y a une explo- modifier sa gestion
sion du nombre de visiteurs à Bruxelles. C’est un levier que la
Région veut activer, avec des produits phares d’appel. Mais le politique de la crise
dossier du musée est mal parti par manque de concertation migratoire ?
entre la Région bruxelloise et le fédéral.
A quand le RER ? On en parle
Les Bruxellois insistent pour avoir le RER, mais ils n’ont pas de avec Pascal Martin.
compétences pour ce chantier. Il existe un réseau de gares qui,
si elles étaient mieux connectées, permettrait une meilleure
mobilité à Bruxelles. Par ailleurs, Vervoort s’engage pour que
la piste cyclable autour de la petite ceinture soit réalisée. Mais
il faudra que celle-ci soit bien sécurisée. C’est le prochain défi
pour Bruxelles, pour encourager les gens à oser le vélo.

l’entretien

« L’euthanasie pour
les mineurs est allée trop vite »
Dans un nouvel essai, Gabriel Ringlet relate son expérience d’accompagnement
de personnes en fin de vie et fait le constat d’un débat encore très idéologiquement marqué.
abriel Ringlet, l’abbé ico-

G noclaste, aussi à l’aise au

sein de l’Eglise que chez
les laïcs, publie ce 3 septembre Gabriel Ringlet
un nouvel essai intitulé Vous me s’est engagé depuis
coucherez nu sur la terre nue. de nombreuses années
L’accompagnement spirituel jus- dans les soins
qu’à l’euthanasie. palliatifs
Comme son sous- et l’euthanasie.
titre l’indique, le
théologien et phi- Gabriel Ringlet © THOMAS BLAIRON.

losophe y relate Il est prêtre, théologien,

plusieurs épi- auteur et poète belge, né le
sodes de fin de vie 16 avril 1944 à Pair-Clavier,
qu’il lui a été don- dans le Condroz. Ordonné en
né d’accompa- 1970, il a été appelé à diriger
gner, lui qui est l’Ecole de Journalisme de
très engagé de- Louvain-la-Neuve, avant
puis de nom- d’exercer la fonction de
breuses années vice-recteur, de 1988 à 2011.
dans les soins pal- Il est l’auteur d’une vingtaine
liatifs et l’eutha- d’ouvrages et est membre de
nasie. Récits qu’il l’Académie royale de langue
entremêle à une et de littérature française de
vaste réflexion sur Belgique. Il s’investit beau-
l’approche de la coup dans l’accompagne-
mort dans nos so- ment en fin de vie, dont il
ciétés contempo- livre différents témoignages
raines. dans un ouvrage à paraître
ce jeudi : « Vous me couche-
Vous occupez en rez nu sur la terre nue ».
Belgique une
place singulière
que nous envient la France et le
Canada par exemple : celle d’un
catholique qui soutient l’eutha-
nasie. Mais vous n’êtes pas
tendre avec l’état actuel du
débat en Belgique…
Ce qui m’est insupportable, c’est
qu’aujourd’hui, aussi bien du
côté catholique que laïque, cer-
tains ont fait de leur position
un dogmatisme, une idéologie, nombreux catholiques s’y oppo- qu’elles ne rentrent pas dans les d’en faire une « compagne dis- mène un combat pour qu’on re-
un principe intangible. D’une saient, une grande partie de ce conditions de la loi, mais sidente ». Mais attention, il n’y convertisse les églises en lieux
part, l’euthanasie est un tabou monde-là vous dira aujour-
absolu, de l’autre, c’est un prin- d’hui que c’est une bonne loi.
veulent simplement en finir. La
meilleure preuve de cela réside
« Nous devons a jamais de morbidité dans
mon regard sur une mort « plus
mixtes, culturels et cultuels. Si
l’on veut donner un avenir à ces
cipe que l’on ne peut désormais Mais, pour les enfants, il est
même plus questionner. Depuis clair que je plaidais pour la
dans le nombre de suicides
dans les homes. De ce point de
rendre la mort proche ». Au contraire, l’enjeu
est de rendre la personne la plus
magnifiques bâtiments qui
font partie de notre patrimoine,
quelques années, j’ai l’impres- non-précipitation. Tout cela est
sion d’une régression dans le allé trop vite, sans nécessité, et
vue, il est évident que les soins
palliatifs restent actuellement
“proche”. Je ne vivante possible jusqu’au bout
et d’être soi-même plus vivant.
il faut que la population qui les
fréquente ne soit plus juste la
débat pluraliste. J’ai été témoin on y retrouve l’idéologie. Or, si
de vrais débats où chacun met- après réflexion, il s’avérait qu’il
insuffisants. Je plaide depuis
longtemps pour que les soins
dis pas de Je crois que la mort tenue à dis-
tance provoque des trauma-
population croyante. L’Eglise
officielle peut-elle aller jusque-
tait son idéologie au vestiaire. est en effet indispensable
Mais aujourd’hui, on est en d’avoir un complément pour les
palliatifs et l’euthanasie ne
soient pas séparés comme ils le
rendre la mort tismes à long terme dont nous
n’avons pas idée.
là ? Elle a une autre possibilité,
qui risque d’être celle qu’elle va
train de refaire de l’identitaire. plus petits, on pourrait y adhé- sont aujourd’hui. C’est insup- “belle”, mais choisir, qui est de désacraliser.
Un certain monde laïque a peur rer. Mais jamais dans un com- portable aujourd’hui cette li- Dans ce livre, vous évoquez Le lieu n’est alors plus affecté au
d’une Eglise qui en reviendrait bat de politique politicienne. mite : « ici, les soins palliatifs de ne pas également l’accompagnement culte, et on peut le vendre pour
à de vieilles normes, et l’Eglise a se terminent, allez voir spirituel de l’euthanasie et en faire un café, un restaurant.
peur d’un monde laïque qui fe- Des avancées législatives sont- ailleurs » ! Mais pour être dans l’exclure racontez des cérémonies C’est moins fort symbolique-
rait « n’importe quoi ». elles encore nécessaires dans le un continuum, il faut des « laïques » que vous avez célé- ment… ■
domaine de l’euthanasie, selon moyens ! Là, le politique a un de notre brées. L’Eglise a-t-elle là un Propos recueillis par
L’extension de la loi aux mi- vous ? rôle à jouer. nouveau rôle à jouer ? ÉLODIE BLOGIE
neurs, votée en toute fin de Nous en avons une preuve. C’est quotidien, d’en Si j’étais à sa place, je ne refuse-
législature du gouvernement l’écart qui existe entre une Vous plaidez aussi pour une rais pas en tout cas ! Il y a un
précédent, n’en était-elle pas grande demande d’euthanasie, approche plus « sensuelle » de faire une vrai débat aujourd’hui du côté GABRIEL RINGLET
l’occasion ? Une occasion man- et la pratique de terrain, le la mort… des aumôneries sur la question
quée… nombre réel d’actes posés. Il faut C’est quelque chose qui me pa- “compagne de l’accompagnement spirituel
« Vous me coucherez nu
sur la terre nue »
C’est tout à fait clair. Or, la loi interroger ce que j’appelle l’eu-
de 2002 est, selon moi, typique thanasie du découragement.
raît déterminant : rendre la
mort proche. Je ne dis pas de la dissidente” » de l’euthanasie. J’espère qu’il va
progresser. Mais le rituel
Albin Michel
247 pages, 17 euros
d’une très bonne décision légis- C’est-à-dire les personnes qui rendre « belle », mais de ne pas « laïque » dans l’église, c’est un
lative belge. Et si, à l’époque, de demandent l’euthanasie alors l’exclure de notre quotidien, pas de plus. Personnellement, je
22
 Le Soir Jeudi 3 septembre 2015

FORUM 23
André Flahaut Président honoraire du Parlement

Ce qui s’est passé ces dernières

#Wallonie. Et pendant ce temps, le président du Parlement présente
semaines a démontré combien un nouveau... logo!
l’Asie était au centre de l’économie
mondiale, et combien des pertur- c'est vous qui le dites
bations se produisant sur un Enseignement : corriger les manques Il y a une inadéquation manifeste entre l’école et l’évolution de la
société et des savoirs. Il y a également une sérieuse propension à vouloir que l’école résolve tous les pro-
marché en Asie pouvaient blèmes extra muros et agisse avec ses pauvres moyens sur les déterminants sociaux. Comme si l’école et

© AFP.
ses enseignants pouvaient tout faire… Si solution il y a, elle concerne aussi d’autres acteurs potentiels,
se répercuter sur le reste notamment l’impérieuse nécessité d’agir sur ces déterminants en tentant de corriger les manques. Cela
bien plus que de « simples » écoles de devoirs. GILLES DURVAUX SUR LESOIR.BE
du monde. »
CHRISTINE LAGARDE, DIRECTRICE DU FMI (AFP.)
D’autres opinions sur www.lesoir.be/polemiques

#visapourlaflandre
Béatrice Delvaux Editorialiste en chef

Le jour où Kris Peeters a vu rouge

’est la rentrée, mais il faut recon-
C naître qu’elle fut plus rapide en
Flandre qu’en Belgique francophone.
Prenez les émissions sportives : Extra
Time est rentré le lundi soir sur la VRT
avec le début du championnat de foot-
ball, alors que La Tribune est à l’antenne
depuis ce lundi, avec le début de…
l’école. Prenez les émissions politiques :
Terzake et ses intervieweuses de choc,
Kathleen Cools et Annelies Beck, (à
22 h 30 désormais sur Canvas) est reve-
nu la semaine dernière à l’écran, alors
que les rendez-vous du genre franco-
phones sont de retour cette semaine
seulement.
Il faut dire que les hommes politiques
flamands ont mis le feu bien plus vite
eux aussi que leurs collègues du sud. De
façon assez amusante, c’est dans un
journal francophone – Le Soir, mais oui
– que Kris Peeters, vice-Premier mi-
nistre du gouvernement Michel, a déci-
dé de jeter sa petite bombe, dénonçant
la rupture de confiance au sein du kern
gouvernemental et forçant quasi Bart
De Wever, le président de la N-VA, à ve-
nir faire diversion sur les chamailleries
politiques belges, quatre jours plus tard
à Terzake, en se lâchant sur les migrants.
La sortie de Kris Peeters fut cepen-
dant l’occasion pour nombre d’entre
nous, au nord comme au sud du pays, de
découvrir Newsmonkey, un site d’infor-
mation flamand créé début 2014, et qui
totalisait en août 2015, 1,4 million de vi-
siteurs uniques par mois, dont 100.000
francophones. C’est sur ce site qu’a été
publiée fin juillet, la « liste des hor-
reurs » ou « shitlist » des demandes for-
mulées par le CD&V durant les négocia-
tions du tax shift et dont quasi aucune
n’avait été retenue, ainsi qu’en témoi-
De gauche à droite, les trois fondateurs de « Newsmonkey » :
Wouter Verschelden, Patrick Van Waeyenberge et Mick Van Loon. © D.R.
gnait l’accord conclu au gouvernement
quelques minutes plus tôt. Personne ne
s’est alors rendu compte de l’indélica-
tesse de cette fuite, sauf Kris Peeters, ab-
solument fou furieux d’être ainsi ridicu-
lisé et émasculé. Au point de décider de
se venger et de désigner fin août publi-
quement dans Le Soir, Alexander De
Croo comme auteur des fuites, et d’en
appeler à une intervention du Premier
ministre Charles Michel.
L’auteur de l’article de Newsmonkey
qui a créé la zizanie s’appelle Wouter
Verschelden et est l’un des trois fonda-
teurs du site avec Mick Van Loon et Pa-
trick Van Waeyenberge. Trois hommes
de médias reconnus en Flandre : Ver-
schelden a été journaliste politique au
Standaard, puis, après un an à Colum-
bia University en journalisme politique,
il devient rédacteur en chef du Morgen.
C’est à lui qu’on doit la suppression du
mot « allochtone » dans ce journal. Il est
ensuite remercié par son éditeur, le
Persgroep, réalise un documentaire
pour la VRT « Stop de Persen- De Toe-
komst van de journalistiek » qui devient
un livre, pour in fine créer Newsmonkey
un site d’information qui se vend
comme « rebelle », avec l’ex-fondateur et
rédac chef du site internet du Laatste
Niews et l’un des directeurs du Pers-
groep.
Leur but : « rapprocher les journa-
listes du lecteur, en laissant à celui-ci
une part plus grande dans la détermina-
tion des sujets et la manière de les trai-
ter ». Les trois hommes amènent
quelques moyens financiers mais sur-
tout, lancent un financement par
crowdfunding, à partir d’une mise mini-
mum de 50 euros. Dans une série d’ar-
ticles consacrés à ce qu’il appelle « Le
siècle d’or du journalisme », Wouter
Verschelden épingle les succès du Me-
diapart français d’Edwy Plenel, ex-re-
dac chef du Monde et de De Corres-
pondent de Rob Wijnberg, ex-rédac chef
de NRC Next, mais c’est BuzzF ‰eed, un
site américain d’information, considéré
comme un laboratoire viral qu’il cite
parmi leurs inspirateurs.
Là où Mediapart est payant et centré
sur l’investigation et les idées et De Cor-
respondent est centré sur l’analyse et le
format long, Newsmonkey est gratuit –
le financement se faisant via des publici-
tés et des articles sponsorisés – et pro-
pose un mix de hard news (comme la
« horror list » de Kris Peeters, « mais la
politique n’est pas ce qui intéresse le plus
les gens », remarque Verschelden) et de
soft news (comme ces « 21 photos prou-
vant qu’il n’est pas simple d’être une
femme cet été »). Un Humo de notre
temps ? « Ce serait un très beau compli-
ment ».
Quinze journalistes
L’équipe totalise 25 personnes dont 15
journalistes, la plupart pigistes et les
fondateurs visent les 18-35 ans. « Notre
cible, nous explique Wouter Verschel-
den, c’est le trou générationnel dans les
médias. » Avec un certain succès
puisque le CIM les crédite de 66 % d’au-
dience sur cette tranche d’âge, sur base
d’un recrutement essentiellement viral
(via la timeline des internautes) .
En juillet, un site « bêta » a mis en
ligne quelques articles en français (« 16
raisons qui prouvent qu’avoir une sœur
est vraiment génial » ; « 25 choses à
faire avant 25 ans ») « Notre objectif est
de faire un site bilingue, sur cette
tranche d’âge et au fur et à mesure des
moyens disponibles, de mettre le paquet
sur des journalistes expérimentés, pour
doper la qualité de contenu. » Au cas où
« Infosinge » a déjà été déposé. ■

le livre

La trahison comme conduite politique

Dans son nouvel ouvrage, « L’ineffaçable trahison » (Plon), notre chroniqueur, Jean-François
Kahn, analyse les forfaitures en série qui ont miné la confiance des citoyens en la politique.
e fossé entre la classe po- changements de caps, de volte- Kahn, ces volte-face furent lancée par le ministre de l’Éco-

L litique et les citoyens n’a

jamais semblé aussi pro-
fond. Le phénomène est particu-
lièrement sévère en France. Les
défaites de la gauche, élection
après élection, le fait que la
droite parlementaire n’en tire
pas plus que cela avantage et
l’inexorable percée du Front Na-
tional et des abstentionnistes en
sont des symptômes indiscu-
tables.
Comment en est-on arrivé là ?
Jean-François Kahn, qui, chaque
semaine, dans ces colonnes, ana-
lyse l’actualité française – mais
pas uniquement… – avec une
pertinente impertinence, vient
de publier un pénétrant petit ou-
vrage de synthèse sur la ques-
tion : L’ineffaçable trahison
(chez Plon).
À la racine de la rupture du
contrat de confiance avec les po-
Jean-François Kahn : Hollande s’enferme dans le déni. © REPORTERS.
litiques, notre chroniqueur iden-
tifie une double forfaiture de
François Hollande. 1. Le pré-
sident de la République n’a pas
respecté le programme du candi-
dat socialiste, sur lequel il a été
élu en 2012. 2. L’homme n’as-
sume pas ce changement de cap
et proclame au contraire qu’il a
tenu ses promesses.
On pourrait rétorquer que
l’histoire de France fourmille de
face et de trahisons en tous
genres. Ainsi, Victor Hugo, dé-
puté de la deuxième République
qui siégea parmi les conserva-
teurs mais dériva inexorable-
ment vers la gauche. Ou, au
XXe siècle, Guy Mollet, qui, à la
tête du Front républicain
(gauche) qualifiait la guerre
d’Algérie d’« imbécile et sans is-
sue », mais qui une fois devenu
président du Conseil, en 56-57,
s’engagea dans une politique ré-
pressive et laissa carte blanche à
l’armée dans le maintien de
l’ordre de l’autre côté de la Médi-
terranée. Ou encore, dans le
même dossier, Charles de
Gaulle, appelé au pouvoir en
1959 par une partie de la droite
pour maintenir l’Algérie fran-
çaise, mais qui, trois ans plus
tard, lui accordera l’indépen-
dance. Mais selon Jean-François
toutes assumées et justifiées (par
les circonstances) par leurs au-
teurs. Alors que François Hol-
lande s’enferme dans le déni.
Kahn glisse que le virage libé-
ral du président socialiste aurait
pu avoir au moins une consé-
quence positive : l’approbation
par la droite d’une politique
qu’elle n’avait cessé de préconi-
ser et même d’exiger. Bref, la
France aurait pu vivre, pour le
meilleur et pour le pire, la fin de
cette guerre de tranchées, bloc
contre bloc, typique des parle-
ments issus des scrutins majori-
taires. Mais non… Dès lors qu’on
lui dérobait ses présumées
convictions, la droite se retourna
contre elle-même et brûla ce
qu’elle avait jusque-là adoré.
Exemple récent : la réforme du
marché du travail (35 heures,
ouverture du dimanche, etc.)
nomie, Emmanuel Macron, que
l’on retrouvait à peu près inté-
gralement dans le « rapport At-
tali », commandé et validé par le
président Nicolas Sarkozy.
« Quand la gauche trahit ce
qu’elle avait annoncé et que la
droite combat ce qu’elle avait
jusque-là défendu, la trahison
est à son comble, conclut Jean-
François Kahn. Et son souvenir
laissera dans les consciences une
trace ineffaçable. Dont les consé-
quences seront lourdes. Très
lourdes ! » ■
WILLIAM BOURTON
JEAN-FRANÇOIS
KAHN
« L’ineffaçable
trahison »
Plon
180 pages, 10 euros
23
Le Soir Jeudi 3 septembre 2015

24 LADÉTENTE
LA BÉDÉ LA FILLE DES CENDRES - ENFANTS DES ABYSSES (3) PAR HÉLÈNE V. © LOMBARD 2015 LES MOTS CROISÉS
Grille n° 4494 de Guy Hachette 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
FACILE
1
HORIZONTALEMENT.
1. Contraire de microcosme. 2. Commune et ville nouvelle de 2
l’Isère. 3. Ne pas faire mouche. On tire dessus pour de l’argent.
4. Tombeau d’Alain Gerbault... 5. Il fait son beurre avec de l’huile. 3
Centaurée à fleurs bleues. 6. Tracer des sillons. 7. Proche de Car-
pentras. Balai chez les verts. Le résultat d’une greffe. 8. De l’iléon. 4
Vallée en eau. 9. Rivelet. Bas... en filet. 10. Quarts d’années. Bonnes
5
pour la décharge.
6
VERTICALEMENT. 7
1. Il est grand temps ! 2. Est actif au Japon. Captiva. 3. Gentil
membre ? 4. Action de remettre. Pli de cheval. 5. Cours de Silé- 8
sie. Cousin de la bécasse. 6. Étudiant en médecine. En mémoire. 7.
Courant froid. À ne pas consommer en herbe. Planche du relieur. 9
8. Providentielle dans la détresse. 9. Noix d’eau. Roi du foot. 10.
Chanvres d’eau. 10

Grille n° 712 de Mathieu Rhuys 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

HORIZONTALEMENT. A
A. Manque de sérénité. B. Tout meurtri ou tout taché. Semblez
aussi. C. Salem y est capitale. Prénom pour elle. D. Elément radioac- B
tif naturel numéro 92. Erbium condensé. E. Se fait entendre avec
C
force. F. Prendre un premier morceau. G. Indice de temps. Saillie
de pièce métallique. H. Expulsion de gaz peu courtoise. Blonde D
légendaire amoureuse de Tristan. I. Duo romain. Pousse un cri de
corneille. J. Habitants des Pays-de-la-Loire. Fin de mode. E

VERTICALEMENT. F
1. Elle est commise par une tête en l’air. 2. Fait la relation. Assombri G
par la mélancolie. 3. Parménide en était un. 4. Exercent leur man-
dat. Il sert à désigner. 5. Enduite de matière grasse. Il était Khépri H
le matin et Atoum le soir. 6. Balancement continuel de la tête. 7.
Pronom réfléchi. Ce sont des acacias. 8. Saison des baignades. Elles I
servent à guider le cheval. 9. Neige de haute montagne. Découvre
la trame. 10. Ils ont perdu leur suprématie. Faire une soustraction. J

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
1
2
LE SUDOKU 3
4
5
Remplissez la grille de sorte que 1 8 3

Solution n° 4493
6
chaque ligne, chaque colonne 7
et chaque carré contiennent les 9 7 3 5 6 8
chiffres de 1 à 9. 9
3 5 4 1 10

3 6 1 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
4 8 3 2 6 1 7 9 5
1 D E L E V I N G N E
6 7 5 8 9 4 2 3 1 2 6 1 7 5 2 E T U D E S O E S
9 2 1 7 5 3 8 6 4 3
3 9 4 1 7 2 6 5 8
5 6 4
L
E
A
P
C N E G
M E R C
R
I
O S
O
5 6 7 3 8 9 1 4 2
9 5 7 5
6
G
A
E
S
N E R E
I L E O
L
L
O
A
U
F

Solution n° 203
8 1 2 6 4 5 9 7 3
1 5 9 4 2 6 3 8 7 7 6 4 9 7
8
T C A R O L E F
2 4 8 9 3 7 5 1 6 I L E S U I B L
7 3 6 5 1 8 4 2 9 6 9 1 9 O I S E R V I C E
10 N E C E S S A I R E

LA MÉTÉO LES PRÉVISIONS À 8 JOURS, BELGIQUE, MONDE PLAGES www.lesoir.be

AUJOURD’HUI Ajaccio
Amsterdam
16/28 • S
10/16 • A
VENDREDI En début de journée, les éclaircies seront locale-
10° / 17° Ankara 10/34 • S
ment assez larges. Ensuite, il fera nuageux partout
LEVER À 6H58
COUCHER À 20H24
Antalya 22/32 • S 16 et des averses se propageront du littoral vers l’inté-
9° / 18° Athènes 20/33 • S rieur des terres. Au sud du sillon Sambre et Meuse,
9° / 16° le temps restera sec et le soleil se montrera un peu
PLEINE LUNE
P.L. LE 28/09
Barcelone
Belgrade
20/24 • O
18/33 • S 9 plus. Il fera frais avec des maxima entre 13 et 17 de-
9° / 17°
Benidorm 22/30 • S grés. Le vent sera faible à modéré d’ouest.
10° / 17° Berlin 12/19 • A
17 9° / 18° Berne 13/17 • E Ephémérides
Bordeaux 14/22 • E Soleil lever: 7h00 - coucher: 20h22
8° / 16°
9 Bratislava 14/27 • S Lune lever: 23h41 - coucher: 14h05
7° / 14° Bruxelles 9/17 • A Ostende marées hautes 5h44 et 18h06
8° / 16° marées basses 0h03 et 12h21
VENT FAIBLE DE SECTEUR OUEST
Bucarest
Budapest
15/34 • S
15/28 • S SAMEDI Anvers marées hautes 8h30 et 20h50
Copenhague 12/17 • S marées basses 3h07 et 15h17
Ephémérides
8° / 18°
Dublin 8/14 • E 16
Soleil lever: 6h58 - coucher: 20h24 Florence 16/30 • E
Lune lever: 23h00 - coucher: 12h54 Helsinki 12/16 • P
Ostende marées h. 4h52 et 17h12 - marées b. 11h34 et -- Haraklion 21/30 • S 11 Des courants frais, humides et instables circuleront
Anvers marées h. 7h40 et 20h02 - marées b. 2h26 et 14h36 Istanbul 21/30 • S
t° eau de mer: 18°C encore entre un anticyclone centré sur l’Atlantique
Izmir 16/33 • S et une dépression positionnée sur la Scandinavie.
Aujourd’hui, en matinée, dès les brumes matinales dissipées, les périodes de soleil Kiev 20/28 • E
Comme la veille des averses se propageront de la
seront assez larges. Ensuite, le ciel se chargera de nuages et des averses se propage- Lisbonne 16/23 • E
mer vers l’intérieur des terres et le sud-est du pays
ront du littoral vers l’intérieur des terres. Il fera plus sec en Gaume. Le vent sera faible Londres 9/16 • E
sera généralement épargné. Sous un vent faible à
Lubiana 15/25 • E
à modéré d’ouest et les maxima ne dépasseront pas 13 à 17 degrés. Luxembourg 10/18 • E modéré d’ouest, les maxima iront de 12 à 16 degrés.
La nuit prochaine, après quelques averses résiduelles, le temps sera sec et le ciel se
dégagera, sauf en bord de mer. Les minima redescendront entre 5 et 12 degrés.
Madrid
Malaga
14/27 • S
21/31 • S
DIMANCHE
Manchester 8/15 • E
15
35°
A
03/09 - 12:00 Milan
Moscou
18/25 • O
12/18 • P Un anticyclone centré au large de l’Irlande étirera
30° Munich 12/18 • O
10 une dorsale jusqu’à notre pays qui profitera d’un
A Nice 20/26 • E
0
1030

temps généralement sec, mais encore nuageux et

102

Oslo 11/15 • A
25° Palerme 24/30 • S toujours trop frais pour un mois de septembre. En
D Palma 20/29 • P effet, l’après-midi, les thermomètres afficheront
0

20° Paris 9/18 • E des valeurs comprises entre 10 et 15 degrés seule-

101

Porto 14/22 • S ment, soit 5 degrés sous les moyennes.

15° Prague 12/23 • E
Rabat 20/24 • E info météo : 0900 35 997 www.meteoservices.be
Riga 11/19 • E
10°
101 Rome 19/28 • S
Sofia 17/32 • S 

5° Stockholm
Tel-Aviv
11/20 • E
24/32 • S

BON À DÉCOUPER
10

Tenerife 22/27 • E
10

0°
Tirana 18/33 • S
Tunis 24/35 • S
20

-5°
10

Varsovie 12/22 • E
Venise 19/27 • E Ce bon est valable pour un ou plusieurs produit(s) au choix issu(s) de séries différentes et non valable
-10° Vienne 14/25 • E pour l’achat de plusieurs numéros identiques d’une même série. Remettez-le à votre libraire ainsi que la
1 0
10 Zagreb 15/29 • S somme équivalant au prix du ou des produits souhaités. Dans la limite des stocks disponibles. Ce bon est
Zurich 13/19 • E strictement personnel. Avis aux libraires : ce bon est à renvoyer dans le mois au moyen de l’enveloppe
-15°
Rossel «retour bons».
A=averse, C=couvert,
-20°
A
N=neige, P=pluie,
B=brouillard, E=éclaircie, J’y vois clair
-25° O=orage, S=soleil

24

David Goffin disputera le 3e tour
de l’US Open face à l’Espagnol Bautis-
ta Agut (ATP-23) après s’être défait
du Lituanien Berankis en 5 manches :
5-7, 6-4, 3-6, 6-2, 6-1. © REPORTERS.
La gagne à tout prix
ou le stress à tous crins
EQUIPE NATIONALE
Avec 7 points perdus
en 6 matchs, les Diables
ne peuvent plus
musarder davantage sur
le chemin de l’Euro 2016.
Duel ouvert
en prévision face
à une équipe de Bosnie
qui tentera d’arracher
in extremis la 3e place.
Voire mieux en cas
de succès à Bruxelles.
Pression maximale
sur Lukaku en l’absence
de Benteke.
ANALYSE
rois mois après Cardiff ou
T un an après Zenica, peu
importe, c’est toujours le
nom de Radja Nainggolan qui
refait surface. Le foot ayant la
mémoire courte, la réminiscence
douloureuse supplante le souve-
nir nettement plus heureux
concernant le Ninja de la Roma.
Entendez par là que chacun
d’entre nous a encore aux fe-
nêtres des yeux l’image de ce
coup de tête en retrait parfaite-
ment incompréhensible qui, le
12 juin dernier, offrit au pays de
Galles non seulement un succès
mérité mais aussi l’occasion de
fausser compagnie à la Belgique
en tête du groupe B. Alors qu’un
peu plus tôt dans les élimina-
toires, le 12 octobre 2014 pour
être précis, ce même Nainggolan
avait en revanche bénéficié d’une
chance de pendu en égalisant à
Zenica, face à la Bosnie, grâce à
un essai a priori anodin converti
par le gardien adverse en savon-
nette victorieuse.
Tout cela pour rappeler la vox
populi à un minimum de philo-
sophie par rapport à l’immuable
loi des équilibres footeux sur la-
quelle se fonde la succession
d’événements qui s’enchaînent,
pas toujours dans un ordre heu-
reux, lors d’une phase élimina-
toire d’un grand tournoi.
Inutile de le nier puisque les
chiffres parlent d’eux-mêmes (11
points sur 18), les Diables sont
actuellement dans le dur. Après
un quart de finale à la dernière
Coupe du monde, il était légi-
time d’attendre davantage d’une
formation qui plus est classée à
la 2e place mondiale, même si le
principe des précautions d’usage
est d’application lorsque l’on s’en
réfère au ranking Fifa. Avec 7
unités perdues en cours de route
(dont au minimum 4 clairement
gaspillées face au pays de Galles
contre lequel le partage à
Bruxelles était évitable et le nul à
Cardiff accrochable avec un tant
soit peu de rigueur au lieu de la
défaite finale), l’équipe de Marc
Wilmots en est réduite à crava-
cher là où elle aurait pu (dû) se
contenter de dérouler jusqu’en
milieu d’automne.
Bien entendu, et il convient de
le répéter à ceux qui ne veulent
rien entendre, l’irréparable n’a
pas été commis. Mais avec 60 %
des rencontres derrière la cra-
vate, le bilan actuel de la sélec-
SPORTS
Les Belges à l’assaut d’un 6 sur 6 impératif face à la Bosnie et Chypre
tion belge exige toutefois une ré-
action collective. Si possible im-
médiate pour vraiment éviter de
se retrouver cette fois dans le
rouge avec pour concurrent de
dernière ligne droite Israël et,
plus inquiétant encore, cette
Bosnie qui vient de signer le re-
gain que l’on attendait d’elle avec
un 6 sur 6 qui la remet en selle
pour la qualification, directe
(Top 2) ou indirecte (les barrages
des 3es). Privés de tout succès lors
des 4 premiers matchs au sortir
de sa première participation à
une Coupe du monde sous
l’égide de l’ancienne gloire pari-
sienne Safet Susic, les Zmajevi
(Dragons) des Balkans ont
semble-t-il pleinement tiré pro-
fit du choc psychologique engen-
dré par le changement de sélec-
tionneur et l’arrivée aux com-
mandes de Mehmet (Mecha)
Bazdarevic, connu de par chez
nous pour son long passage de 9
saisons à Sochaux lorsqu’il était
encore cet élégant médian à la
passe tranchante.
« J’ai parlé à Hazard de
sa passe difficile à Chelsea.
Rien de grave. Il a toute
ma confiance et il le sait »
MARC WILMOTS
Première alliée des Diables sur
cette fin de parcours moins rou-
lante que prévu, la configuration
d’un mini-championnat de 10
matchs permettant aux deux
premiers classés d’accéder direc-
tement au tableau final. La se-
conde est incarnée par une pro-
grammation largement favo-
rable puisqu’elle permet à nos
compatriotes de recevoir deux
concurrents directs (Bosnie, Is-
raël) tout en leur garantissant les
deux déplacements le moins pé-
rilleux (Chypre puis Andorre).
Autant dire que le sans-faute est
jouable… à condition de l’enta-
mer. « C’est une grosse soirée
pour le football belge : la pre-
mière place restera même d’ac-
tualité si l’on fait le boulot cor-
rectement contre la Bosnie, ex-
plique Kompany sans doute en
référence au déplacement que le
pays de Galles doit encore effec-
tuer dans l’enfer nationaliste de
Zenica, le 10 octobre.
Tout aussi conscient de l’im-
portance de l’événement, Marc
Wilmots a tout fait depuis le dé-
but de la semaine pour relativi-
ser un peu plus que d’habitude
encore tous les signes pouvant
présager l’émergence d’une cer-
taine nervosité. Tels le forfait dé-
sormais acté de Christian Ben-
teke (cuisse), le rôle de plus en
plus hybride d’Axel Witsel dans
le triangle d’entrejeu mais aussi
la méforme actuelle d’Eden Ha-
zard, un des pions majeurs dans
la conquête d’un résultat signifi-
catif ce soir. « Pour Christian,
j’ai deux solutions très intéres-
santes puisque différentes, avec
un buteur (Batshuayi) et un
joueur ayant des capacités d’in-
filtrations (Origi). En ce qui
concerne Witsel, je ne vous dirai
pas si je l’utiliserai en pare-chocs
défensif ou plus haut en no6 :
tout dépendra des retouches que
je pourrais ou non apporter à
mon 4-3-3 qui peut très bien se
transformer en 4-2-3-1 avec un
soutien direct plus axial à l’atta-
quant de pointe. Quant à la
passe difficile d’Eden, je lui en ai
effectivement parlé. Rien de
grave. Il a toute ma confiance et
il le sait. ».
Résolument optimiste, jusqu’à
gonfler presque outrageusement
la cote collective pourtant très
moyenne (pour ne pas descendre
jusqu’à médiocre concernant
certaines individualités) de son
groupe battu (1-0) à Cardiff.
« Tout est prêt pour contrer Edin
Dzeko et son pourvoyeur de la
Roma Miralem Pjanic, qui
est aussi particulière-
ment redoutable sur
les phases arrêtées,
enchaîne le coach fé-
déral. Il ne faudra
pas concéder de
coups francs trop
près du rectangle,
prévient-il en in-
sistant particu-
lièrement sur la
nécessité de
conserver un
minimum de
lucidité en
reconver-
sion dé-
fensive,
ce qui
n’avait
pas
été
le
cas
à en effet loin de coïncider avec la
Zenica il y a onze mois
après 20 minutes de folie
où les Belges auraient dû
mener 0-2 avant de se voir
contraints de courir der-
rière le score à la mi-
temps.
En ajoutant dans le pla-
teau une balance largement
déficitaire contre la Bosnie
(1 victoire datant de 2005
pour 1 nul et 3 défaites), on
devine quel sera le soulage-
ment de Wilmots si ses
Diables venaient à écarter (dé-
A l’autopsie, le groupe B
est le plus serré
des éliminatoires, avec 5
des 6 équipes en 6 unités
finitivement sans doute) un ad-
versaire direct. Dans ce groupe B
présenté lors du tirage niçois de
février 2013 comme une cause
entendue d’avance pour la Bel-
gique et la Bosnie, mais qui, à
l’autopsie, se révèle de très loin le
plus serré des éliminatoires,
puisque 5 des 6 équipes se
tiennent en 6 unités.
Fin d’un suspense inutile ce
jeudi ? Ils seront 42.000 dans le
stade et près de 2,5 millions de-
vant leur écran (le record cumulé
des diffuseurs néerlandophone
et francophone date d’Israël-Bel-
gique avec 2.708.853 téléspecta-
teurs) à croiser les doigts en dé-
tricotant nerveusement leur
écharpe. ■
FRÉDÉRIC LARSIMONT
Le Soir Jeudi 3 septembre 2015
25
4
pages
détachables
COMMENTAIRE
FRÉDÉRIC LARSIMONT
REDEVENIR
CHEF DE MEUTE
JUSQU’À L’EURO
Il s’était pourtant promis qu’il n’en
reparlerait plus. Et pourtant, le
sujet Schalke a rythmé ses inter-
views de rentrée dans les médias.
Oserait-on ajouter qu’heureuse-
ment pour lui, Marc Wilmots a pu
compter sur un dérivatif bienvenu
avec pour sujet de substitution à
sa Deutsch-saga, les règlements de
compte consécutifs à la réélection
de François De Keersmaecker à la
tête de l’Union belge.
Qu’il le veuille ou non, qu’il re-
vienne dessus ou qu’il enterre la
polémique à grands coups de
certitudes qu’il fait si souvent
siennes, Marc Wilmots sait depuis
quelques mois qu’il ne fait plus
l’unanimité. Ses censeurs atten-
daient le faux pas : il est survenu à
Cardiff. La Belgique ne s’y est
peut-être pas pris un soufflet, mais
ses joueurs ont inutilement fait
apparaître l’ombre d’un doute.
Au soir même de cette première
défaite, les fomenteurs de la
fronde anti-Wilmots ont plongé
comme un seul homme. Sur leur
proie ? Le terme serait galvaudé si
l’on veut bien conserver un mini-
mum de lucidité tout en convenant
que si l’après-Coupe du monde est
montée en régime escomptée, rien
n’indique tout de même que la
Belgique se dirige tout droit vers
une quatrième absence consécu-
tive à l’Euro.
Cousu double sous prétexte d’être
plus chaudement rhabillé pour
l’hiver, le costume taillé à Wilmots
constitue du sur-mesure de la part
de ces évangélistes du leurre dont
le prêchi-prêcha peut, à n’y
prendre garde, finir un jour par
devenir catéchèse. Cet échec qui
n’est qu’une contre-performance
Groupe B LE SOIR - 03.09.15 jusqu’à nouvel ordre, s’est, dere-
7e journée (jeudi) chef, pernicieusement doublé du
début d’une ambiguïté, dans l’es-
Belgique - Bosnie ............................ 20 h 45 prit de ses supporters incondition-
Chypre - Pays de Galles................... 20 h 45 nels pour qui le sélectionneur n’est
Israël - Andorre .................................. 20 h 45 certes pas parti, mais était tout de
8e journée (dimanche) même assis sur ses valises.
Pays de Galles - Israël ...................... 18 h 00 Sur le couplet du devoir et de la
fidélité qui lui sont si chers, Wil-
Bosnie - Andorre................................ 20 h 45 mots ne rassurera plus entière-
Chypre - Belgique............................ 20 h 45 ment, il aurait tort de croire le
Classement contraire. Sa parole renouvelée en
1 Pays de Galles........................................... 14 public ne vaudra que par les actes
qu’il posera dans les 4 matchs à
2 Belgique .................................................... 11 venir. Pour dissiper le doute, si
3 Israël.............................................................. 9 infime soit-il, il doit s’ériger à
4 Chypre........................................................... 9 nouveau en chef de meute. Quitte
5 Bosnie ........................................................... 8 à montrer les crocs, en premier
6 Andorre......................................................... 0 lieu, à son groupe. En trouvant
d’abord des solutions pour les
difficultés du moment, puis en
démontrant à ceux qui en doutent
à dessein, qu’il est bien l’homme
qui peut porter cette génération
bien au-delà de ce que peut lui
offrir son talent naturel. Jusqu’ici,
Wilmots était déjà plus qu’un
simple sélectionneur, médiateur et
Marc Wilmots fédérateur. Le voilà maintenant
ne sera soulagé sherpa. A lui de prendre les choses
dimanche qu’en cas en main pour montrer la voie
de 6 sur 6. jusqu’à l’Euro. Et imposer le silence
© BELGA. à tous. Une fois pour toutes.
25
Le Soir Jeudi 3 septembre 2015
26
SPORTS
Kompany : « Dzeko est l’un des meilleurs
ÉQUIPE NATIONALE
Fort critiqué au mois de mars, le capitaine de City
a retrouvé son meilleur niveau à Manchester.
Son association avec Thomas Vermaelen va être
reformée dans l’axe.
Prudent, il ne se méfie pas uniquement
de son ami Edin Dzeko.
ENTRETIEN
’est une tradition quasi
C immuable avant chaque
match important de
l’équipe nationale : alternant
avec une facilité déconcertante
les réponses en néerlandais, en
français ou en anglais, Vincent
Kompany vient affronter la
presse avec son sourire de car-
nassier, n’hésitant pas à plaisan-
ter lorsque l’occasion se pré-
sente, à prendre du temps pour
satisfaire les questions parfois
naïves de la presse étrangère ou
à se cabrer quand on le titille sur
certains dossiers délicats,
comme ceux ayant trait à sa mé-
forme de la saison dernière ou
aux négociations des droits
d’images des Diables rouges.
Freiné par l’attaché de presse de
l’Union belge, le défenseur de
City a toutefois botté en touche
avec un certain tact. « Cela ne
me dérange pas de répondre à
cette question, que j’apprécie
mais je ne vois pas de quoi vous
me parlez, sourit-il. Evoquons
plutôt le match de jeudi. » A la
veille d’affronter la Bosnie,
Kompany semblait confiant tout
en restant extrêmement pru-
dent.
Vincent, vous allez disputer
votre 70e match en équipe
nationale, un cap qui vous
permettra de rejoindre Lorenzo
Staelens ainsi qu’un certain
Marc Wilmots, qui avait dispu-
té quatre Coupes du monde.
Vous prêtez de l’attention à ce
genre de statistique ?
Disons que sans certaines bles-
sures, j’aurais pu compter
quelques matchs de plus. J’au-
rais pourtant signé des deux
mains pour être un jour Diable
quand j’étais gamin, donc c’est
formidable de l’avoir été aussi
souvent. Maintenant, je n’en
fais pas une fixation non plus.
D’autres joueurs plus jeunes,
comme Hazard (NDLR : 58) ou
Lukaku (39) atteindront rapi-
dement ce cap. Ils dépasseront
même probablement la cen-
taine de sélections.
Il y a six mois, juste avant le
Le Bruxellois va disputer son 70e match pour les Diables, comme un certai
match face à Chypre, vous
étiez placé sous le feu nourri
des critiques en raison de vos
moins bonnes prestations avec
Manchester City. Aujourd’hui,
tout cela est oublié ?
Vous m’aviez vu à l’époque af-
fronter les questions avec le
sourire, plein de confiance. Au-
jourd’hui, c’est pareil : j’ai le
sourire et je suis plein de
confiance, tout en restant mé-
fiant bien sûr. Cela fait long-
temps qu’on n’a plus connu une
rencontre de cette importance
au stade Roi Baudouin. Beau-
coup de gens nous attendent au
tournant parce qu’ils
consultent le classement Fifa et
nos résultats récents. On parle
de génération dorée, un terme
que je n’aime pas spécialement
d’ailleurs. On doit d’abord
prouver notre valeur sur la du-
rée. Au Mondial, on était l’une
des équipes les plus jeunes de la
compétition, si pas la plus
jeune d’ailleurs. J’ai toujours
dit que les six prochaines an-
nées allaient encore être pro-
metteuses. Il y aura le pro-
chain Euro, puis un Mondial
et encore probablement l’Euro
suivant où on devrait pouvoir
atteindre des sommets. Il y a
beaucoup de talent dans ce
groupe, on ne va pas se voiler
la face, mais on a encore une
belle marge de progression.
Marc Wilmots n’a pas fait de
cachotteries sur le fait que
vous et Vermaelen constituiez
sa meilleure paire dans l’axe.
Vous confirmez ?
C’est sûr que quand Thomas
revient à son meilleur niveau,
il nous apporte énormément.
Beaucoup de gens présents
dans cette salle l’ont aussi des-
cendu mais pour d’autres rai-
sons que moi, parce qu’il était
souvent blessé. Quand il est à
100 % comme c’était le cas lors
de ses débuts à Arsenal, c’est
l’un des meilleurs défenseurs
au monde, tout simplement.
Maintenant, on est peut-être la
meilleure paire pour l’instant
mais on ne le sera peut-être
plus dans un ou deux mois. Et
puis quand on n’était pas là,
d’autres ont rempli leur tâche à
merveille. A Cardiff, je trouve
que le duo Denayer-Lombaerts
avait très bien fonctionné, par
exemple. Personnellement, j’ai
aussi joué avec Nico et d’autres
défenseurs. Défensivement, on
a toujours su garder une excel-
lente organisation.
Suspendu en juin après votre
exclusion en Israël, vous n’étiez
pas présent lors du dernier
match perdu, au pays de
Galles. Comment aviez-vous
vécu cela ?
Face à la France, c’était fantas-
tique à vivre en tribune, mais
plus difficile à Cardiff, où on a
perdu. J’aurais voulu aider le
groupe mais cela fait partie du
métier. J’espère apporter ma
contribution pour le reste de la
campagne.
Vous n’auriez pas dû être aux
côtés de vos équipiers lors du
stage à Bordeaux ?
Je vais vous donner mon point
de vue puisque vous me le de-
mandez. Je n’allais de toute fa-
çon pas jouer au pays de
Galles. En ce sens, il était im-
portant que le duo aligné à
cette occasion trouve des auto-
matismes en France. En outre,
j’avais connu une saison diffi-
cile et lourde à City, avec pas
mal de blessures. Je voulais
donc être prêt pour le début de
saison avec mon club, et je me
suis même présenté dix jours
plus tôt que les autres parce
que je sais que quand j’effectue
une bonne préparation, je suis
au top. C’est le cas actuellement
et l’équipe nationale va aussi
retirer les dividendes de ce tra-
vail de fond.
Jusqu’ici, vous êtes d’accord
pour convenir que la
Belgique n’a pas en-
core donné la pleine
mesure de son ta-
lent ? Qu’est-ce qui
vous permet de
croire que cela peut
changer ?
Le fait que ce soit
une nouvelle saison
qui démarre peut
jouer en notre fa-
veur. On sait que les
équipes qui ont disputé
un Mondial ont parfois be-
soin d’un peu de temps pour re-
lancer la machine. Cela a été
notre cas, mais aussi celui de
Cinq jours à peine après avoir terminé 2e du
concours du disque des Mondiaux de Pékin, Philip
Milanov va étrenner sa médaille d'argent ce jeudi
soir, à Zurich, lors de la première des deux finales
de la Diamond League (la deuxième aura lieu au
Mémorial Van Damme, vendredi en huit). © EPA.
l’Espagne ou des Pays-Bas.
Notre début de campagne
n’était pas top mais pas dra-
matique non plus. Les deux
matchs qui arrivent peuvent
bousculer la hiérarchie si on les
aborde bien.
Comment la Belgique doit jouer
contre cette Bosnie ?
Je constate que nos résultats
sont souvent liés à l’attitude de
nos adversaires. En France, on
a joué contre une équipe qui
évoluait chez elle et qui voulait
montrer quelque chose offensi-
vement et en a été punie. En-
suite, on a joué un pays de
Galles ultra-défensif, qui avait
énormément de respect pour
nous. Du coup, leur composi-
tion était extrêmement pru-
dente et on a été punis à notre
tour. Face à la Bonsie, je m’at-
tends à une équipe qui sera un
peu entre ces deux extrêmes. A
nous de nous montrer efficaces.
Un petit mot sur Dzeko ?
En plus d’être un ami proche,
c’est un joueur exceptionnel,
l’un des meilleurs atta-
quants au monde. Il est
rapide, efficace, fort
des deux pieds et
de la tête. Je dé-
fendrai
contre lui
comme je
l’ai fait
avec
City.
Mais
ne nous
mépre-
nons
pas :
il ne
constitue
pas le seul
danger pour
nous. Il faudra
presser les Bosniens
assez haut pour l’empêcher
d’être bien alimenté. ■
Propos recueillis par En bon capitaine, Vincent Kompany entend montrer la voie du succès face
VINCENT JOSÉPHY à la Bosnie. © BRUNO FAHY/BELGA.

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26
 
Le Soir Jeudi 3 septembre 2015

L’étape de mercredi, annoncée comme l’étape-reine de la Vuelta et remportée 27

par Mikel landa (Astana), a fait de gros dégâts : Alejandro Valverde (Movistar) et
Nairo Quintana (Movistar) n’ont rien pu faire face à l’offensive de Fabio Aru (Asta-
na), tandis que Chris Froome (Sky), qui a chuté en début d’étape et a été examiné
dans un hôpital en soirée, a abandonné 7.09 minutes au Sarde, leader devant
Joaquim Rodriguez (Katusha) à 0.27 et Tom Dumoulin (TGA) à 0.30. © EPA.

attaquants du monde »
in Marc Wilmots
Bosnie Bazdarevic :
« On n’est pas
de simples outsiders »
a dernière fois que les
L Diables ont affronté la Bos-
nie, c’était Safet Susic qui en
était le sélectionneur. Mais son
bilan de deux points en quatre
rencontres lui a été fatal, sa Fé-
dération n’hésitant pas à lui
mettre la tête sur le billot. De-
puis décembre 2014, c’est Meh-
med Bazdarevic qui a la lourde
tâche de redresser le navire. Ob-
jectif : arracher in extremis une
des deux premières places du
groupe B ou au moins la troi-
sième pour disputer les barrages
et in fine accompagner le cortège
des nations européennes en
France… pays d’adoption du
nouveau sélectionneur bosnien.
Après des débuts à Zeljeznicar,
qui vient d’affronter le Standard
en Europa League, Bazdarevic
(55 ans) a poursuivi sa carrière
de médian en France (Sochaux
et Nîmes) avant de la terminer
en mode mineur en Suisse du cô-
té de l’Etoile Carouge en 1998.
Moment également où il a pris
congé d’une sélection dont il a
marqué l’histoire en étant son
premier capitaine (1995) après
avoir déjà porté le maillot de la
Yougoslavie (1983-1992). L’his-
toire avec son pays ne pouvait
donc pas s’arrêter là. Et après
avoir coaché en France, en Tuni-
sie et au Qatar mais pas en Bel-
gique alors que Gand le voulait
en 2008, Bazdarevic est devenu,
après deux refus, le successeur
de Susic. Avec une certaine réus-
site jusqu’ici puisque la Bosnie
s’est remise dans le sens de la
marche avec deux succès à An-
dorre (0-3) et contre Israël (3-1)
et seulement un point de retard
sur la troisième place et trois sur
la deuxième détenue par la Bel-
gique. « J’ai pris ce poste pour
emmener la Bosnie en France où
je vis, avait clamé le sélection-
neur après la victoire face aux Is-
raéliens sur le site de l’UEFA. Si
la Bosnie a pu se qualifier pour
le Mondial au Brésil, je ne vois
sur lesoir.be pas pourquoi elle ne serait pas
Suivez le match Belgique - Bosnie capable d’aller en France. »
en direct commenté dès 20h30 Qu’a fait Bazdarevic pour re-
ainsi que tous les autres résultats lancer son équipe ? Force est de
des qualifications pour l’Euro constater qu’il n’y a pas eu de ré-
2016. volution. Bosseur invétéré et ta-
tillons sur les règles de groupe,
celui qui aurait été musicien
Les équipes probables Coup d’envoi : jeudi à 20h45 sur La Une (direct). Arbitre : De Souza (Por).
Stade Roi-Baudouin (50.000 places).
BELGIQUE
Courtois Entraîneur : Marc Wilmots.
(Chelsea)
Réservistes : Mignolet, J.-F. Gillet, Denayer, Ciman, Lombaerts, Defour, Chadli, Mertens,
Alderweireld Vertonghen Januzaj, Mirallas, Batshuayi, Origi.
(Tottenham) (Tottenham) Absents : Benteke (cuisse), Dembélé (pied).
Kompany Vermaelen Observations :
(Manchester City) (FC Barcelone)
1. En l’absence de Benteke (élongation à la cuisse), Lukaku devrait être titularisé en pointe
d’attaque.
Fellaini Nainggolan Witsel
(Manchester Utd) (AS Rome) (Zenit) 2. Kompany récupère le brassard de capitaine abandonné lors de sa suspension.
3. Avec 2 cartons pris en Israël et au pays de Galles, Lombaerts est le seul menacé direct
De Bruyne Lukaku Hazard de suspension dans le camp belge. (Fr.L.)
(Manchester City) (Everton) (Chelsea)
Dzeko BOSNIE
(AS Rome)
Entraîneur : Mehmed Bazdarevic.
Lulic Pjanic Visca Réservistes : Sehic, Buric, Sunjic, Bicakcic, Aninic, Kvesic, Hadzic, Vrancic, Susic, Hajrovic,
(Lazio) (Istanbul)
(AS Rome) Duric, Ibisevic, Zec.
Besic Medunjanin Absents : Cocalic (blessé).
(Everton) (La Corogne)
Observations :
Spahic Vranjes 1. Bazdarevic devrait opter pour un système avec le seul Dzeko, qui a quitté Manchester
(Hambourg) (Gaziantepspor) City pour rejoindre l'AS Rome et qui compte deux avertissements, en pointe comme
Kolasinac Mujdza contre Israël et non comme à Andorre où il y avait deux attaquants dans le onze de base :
(Schalke 04) (Fribourg) Dzeko et Ibisevic.
Begovic 2. Titulaire à Chypre en mars, Ervin Zukanovic (ex-Dender, Eupen, Courtrai, Gand
(Chelsea) et aujourd'hui à la Sampdoria) n'a pas été retenu par Bazdarevic pour les matchs
LE SOIR - 03.09.15 en Belgique et contre Andorre dimanche.
dans une autre vie n’a pas boule-
versé sa sélection même s’il était
conscient qu’il y avait des pro-
blèmes internes lors du Mondial
au Brésil. Pour preuve, les douze
Bosniens qui ont joué contre les
Diables le 13 octobre 2014 (1-1)
sont toujours là. Seule évolution
notable, sa volonté de doubler
tous les postes pour pallier toute
éventualité. Il n’a donc pas jeté
aux oubliettes le travail de son
prédécesseur. A commencer par
donner les clés du jeu offensif au
duo romain Pjanic-Dzeko. Quoi
de plus normal finalement avec
un passeur d’exception, capable
de planter des coups francs
comme contre la Juventus le
week-end dernier, et un ex-
cellent finisseur qui a inscrit cinq
des huit buts bosniens en élimi-
natoires. Vous ajoutez à cela
quelques briscards comme Spa-
hic, Mujdza, ou encore Medun-
janin et le danger qu’apporte Lu-
lic et Visca sur les côtés et vous
comprenez que les Diables
doivent se méfier d’une Bosnie
qui a du vécu et ne viendra pas
en victime consentante.
« Je veux sortir de ce stade avec
des points », a clamé Miralem
Pjanic. Bazdarevic, qui estime
que la Belgique peut aller décro-
cher la lune à l’Euro en 2016, ne
pense pas autrement que son
maître à jouer. « On posera des
problèmes à la Belgique. On a de
l’ambition dans cette rencontre.
La plupart des gens nous placent
en outsider mais ils se
trompent », a prévenu le coach
bosnien. ■
GUILLAUME RAEDTS
PROGRAMME
GROUPE A
Turquie - Lettonie
Pays-Bas - Islande
République tchèque - Kazakhstan
Classement: 1. Islande 15 points ; 2. République
tchèque 13 ; 3. Pays-Bas 10 ; 4. Turquie 8 ; 5. Letto-
nie 3 ; 6. Kazakhstan 1.
GROUPE H
Azerbaïdjan - Croatie
Bulgarie - Norvège
Italie - Malte
Classement: 1. Croatie 14 points (sous réserve d’une
mesure disciplinaire) ; 2. Italie 12 ; 3. Norvège 10 ; 4.
Bulgarie 8 ; 5. Azerbaïdjan 4 ; 6. Malte 1.
Règlement : Les deux premiers de chaque groupe
sont qualifiés ainsi que le meilleur troisième. Les
huit autres troisièmes disputeront un barrage en
match aller-retour pour tenter de décrocher les
quatre dernières places. Les équipes à égalité sont
départagées par les résultats des confrontations di-
rectes.
EN BREF
Le plateau du Heysel
sous haute sécurité
Les forces de l’ordre déploie-
ront le dispositif de sécurité
maximal pour le match qui
affiche complet. Un peu plus
de 3.000 supporters bos-
niens (1.000 en provenance
directe de leur pays et
2.000 faisant partie de la
diaspora européenne et…
américaine) seront en pos-
session d’un ticket (pour un
peu plus de 11.000 de-
mandes visiteuses). Les
lancers de fumigènes de
mars 2005 à Bruxelles et
surtout les débordements de
masse de mars 2009 à Genk
sont encore dans toutes les
mémoires.
Un arbitre poissard
Belgique – Bosnie sera arbi-
tré par le Portugais Manuel
Jorge de Souza (40 ans). S’il
n’a jamais croisé la route des
Diables, il a en revanche
dirigé le FC Bruges (deux
fois), Genk (idem), Ander-
lecht, Standard et Genk. En 6
rencontres depuis 2009,
jamais une formation de
notre pays n’a gagné sous sa
direction (3 défaites, 3 nuls).
Le Roi au stade
Pour la 4e fois en un peu plus
de deux ans de règne, le Roi
Philippe sera présent lors
d’une sortie des Diables. La
première avait eu lieu le 15
octobre 2013, contre le pays
de Galles, au retour de Za-
greb juste après la qualifica-
tion des Belges pour le Mon-
dial brésilien. La seconde
s’était déroulée en compa-
gnie de ses enfants lors d’un
entraînement ouvert au
public au stade Roi-Bau-
douin, le 8 juin 2014 au
lendemain de Belgique –
Jeu. 0h45
Tunisie. Le 22 du même
Jeu. 20h45 mois, il assistait en compa-
Jeu. 20h45 gnie de la Reine Mathilde à
Belgique – Russie à Rio. Pour
le rendez-vous bosnien, le
Roi Philippe sera cette fois
Jeu. 18h00
Jeu. 20h45 seul.
Jeu. 20h45
Pro League-Fédé :
Linard prolongé ?
Prévue ce jeudi après-midi,
l’AG de la Pro League devrait
déboucher sur l’annonce
commune d’un consensus
avec l’Union belge après
quatre semaines de négocia-
tions particulièrement dis-
crètes entre les deux camps.
La Fédération devrait ainsi
concéder la parité des
membres pro-amateurs au
conseil d’administration
fédéral (5-5 contre 5-4 ac-
tuellement en défaveur des
professionnels) alors que de
son côté, la Pro League de-
vrait lâcher du lest par rap-
port à ses revendications
immédiates quant au poste
de CEO qu’elle revendique à
cor et à cri et qu’elle verrait
bien voir attribué à Bart
Verhaeghe, le président du
FC Bruges. L’intérimaire
Gérard Linard, le no2 de
l’URBSFA, devrait donc pro-
longer non pas jusqu’en
décembre comme l’exi-
geaient initialement les
clubs de D1 mais bien jus-
qu’après l’Euro 2016.
FR.L.

27
Le Soir Jeudi 3 septembre 2015

28

SPORTS
Yanina Wickmayer (photo) sera au 2e tour
de l’US Open (face à Victoria Azarenka) grâce
à sa victoire sur l’Italienne Francesca Schiavone
6-3, 6-1 tout comme Ruben Bemelmans, vain-
queur du Luxembourgeois Gilles Muller 6-4,
1-6, 6-4 et 6-4. © REPORTERS.

Darcis veut éviter le ridicule Un Jumping

TENNIS Le Liégeois est opposé à Federer au deuxième tour de l’US Open
Incapable de faire Tatayet, mais bien face au grand
Roger qu’il n’a jamais affronté.
ses lacets lundi dernier
(dos bloqué), Steve
Darcis défie, ce jeudi,
« J’irai pour faire mon match et
pas uniquement pour prendre
du plaisir. Je ne suis pas là pour
faire le rigolo, je veux donner le
Roger Federer pour max, me battre comme un fou et
la première fois de sa on verra où ça me mènera. Je ne
carrière et sur le plus sais pas si mon exploit contre
Nadal va me servir. Le contexte
grand court du monde. est totalement différent. Rafa
C’est déjà un miracle n’était pas au top, c’était un pre-
et le Liégeois en de- mier tour, sur gazon… Ici, Fede-
rer est en pleine confiance et il
mande un deuxième… ne laisse que des miettes à ses
adversaires. Même si Sampras
NEW YORK était mon idole, je dois bien re-
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL connaître qu’il s’agit du plus
ew York raffole des his- grand joueur de tous les temps,
à Bruxelles :
pour de bon ?
ÉQUITATION
LE CHIFFRE
ntre les années 1960 et
E
2 1980, le Jumping de
Bruxelles était une véritable ins-
titution. Disparu en 1997, il re-
On identifie deux exploits au naît de ses cendres en 2004
crédit de Steve Darcis : tout grâce à la famille Pessoa et à
le monde a encore en tête Christophe Ameeuw, qui en font
l’édition 2013 de Wimble- l’Audi Masters. Le rendez-vous a
don. Il avait alors sorti Rafael d’abord été fixé sur le site de
Nadal dès le 1er tour sur le Tour et taxis, avant de rejoindre
score de 7-6 (4), 7-6 (8), le Heysel comme historique-
6-4. Classé 135e mondial à ment. Les six années qu’a duré
l’époque, le Liégeois est l’aventure furent remarquables
toujours le seul joueur de pour le public, puisque les
l’histoire à avoir éliminé Rafa meilleurs cavaliers défilaient
au 1er tour d’un Grand Che- avec aussi une Finale du Top 10
lem. « Un excellent souvenir, mondial. Mais pour l’organisa-
mais aussi le début de mes tion, la tâche s’est rapidement

N toires belges et celle de

Steve Darcis, quasi for-
fait la semaine dernière, et qui
s’apprête à défier Roger Federer
ce jeudi, en est une bien bonne !
Pour une fois, donc, la sorcière
aux dents vertes a cessé de
mordre dans le destin du Lié-
geois pour lui octroyer une carte
chance à Flushing. Car mardi
soir, c’est lui qui a profité de
l’abandon de Marcos Baghdatis
pour s’offrir une des affiches de
cet US Open. Rendons à Darcis,
ce qui lui revient : il a fait
preuve de combativité (il a per-
du le premier set 6-7 alors qu’il
menait 3-0) et de courage (il
avait encore une gêne au dos)
pour pousser le Chypriote à jeter
l’éponge alors que le score indi-
quait 6-7, 6-3, 6-2, 3-1 pour
Darcis.
« Ce n’est jamais gai de voir
un adversaire se retirer, et en-
core moins Marcos que je
connais bien, mais pour une fois
que c’est moi qui en profite,
après tout ce que j’ai déjà traver-
sé, je savoure. Pour le même
prix, je ne jouais même pas ce
match… »
Et le voici ce jeudi, pas contre
il suffit de regarder son palma-
rès ! C’est pour défier de telles
stars sur des grands courts et
dans une ambiance de fou qu’on
s’accroche pour jouer au ten-
nis. »
Existe-t-il une tactique pour
battre Federer ? « Je n’ai pas en-
core eu beaucoup de temps pour
y réfléchir. Mais je sais qu’il
aime enchaîner rapidement les
points. Je devrai surtout bien
commencer le match. Je vais
penser à ce que je sais bien faire
plutôt que me focaliser sur son
jeu. En tout cas, j’espère qu’il ne
va pas monter à la volée sur mes
services comme il vient de le
faire à Cincinnati contre Ander-
son ou Djokovic. Avec ma balle
qui n’avance plus, il risque de
monter à tous les points (il rit).
Non, sérieusement, j’espère sur-
tout ne pas être ridicule et éviter
de prendre une tôle. Le début de
match sera très important, je
veux me donner à fond et tenter
quelque chose… »
Facile vainqueur de… l’Argen-
tin Leonardo Mayer au premier
tour (6-1, 6-2, 6-2), Roger Fede-
rer a avoué ne pas très bien
connaître notre compatriote, si
ennuis à l’épaule », com-
mente-t-il. Mais son premier
succès contre un top 10,
Steve Darcis l’avait obtenu
l’année précédente, toujours
à Wimbledon, mais lors des
JO de Londres. Il avait battu
Berdych (7e mondial) dès le
1er tour : 6-4, 6-4. Cette
année-là, Darcis avait aussi
battu Gasquet (15e) en hui-
tième à Lyon. Il compte aussi
des succès sur d’autres top
15, ou ex-top 15, comme
Gilles Simon, Robin Soder-
ling ou Mikhail Youzhny.
ce n’est pour ceci : « Je me sou-
viens de son terrible exploit
contre Nadal à Wimbledon. Il
aime jouer son revers à une
main comme moi et, comme
beaucoup de joueurs belges, il a
une très bonne technique et un
tennis varié. »
Pour rappel Federer, c’est 17
titres du Grand Chelem (dont 5
US Open) et un total de 87
sacres. Steve Darcis, avec ses
titres ATP à Memphis et Ames-
foort, pèse moins lourd… ■
YVES SIMON
avérée compliquée… D’abord an-
nulé en 2009, l’Audi Masters est
revenu en 2010 et devait ensuite
être organisé tous les deux ans.
L’édition 2012 n’a jamais vu le
jour faute de soutiens suffisants,
les gros sponsors préférant de
plus grandes capitales. Fin de
l’histoire pour Bruxelles ? En
2014, un célèbre marchand de
chevaux et fabricant de camions
du nom de Stephan Conter dé-
cide de se lancer dans l’organisa-
tion d’événements. Comme
théâtre de son premier concours,
l’homme a choisi sa propre écu-
rie de sport à Wolvertem, à
quelques minutes de Bruxelles.
Le Brussels Stephex Masters
était né ! Pour sa deuxième édi-
tion qui a lieu jusque dimanche,
ce Jumping de Bruxelles promet
au moins autant de beau sport
que ses ancêtres puisqu’il est
monté de trois à cinq étoiles et
accueille 17 des 20 meilleurs ca-
valiers mondiaux. ■
MARIE-EVE REBTS
Programme du Brussels Stephex Masters :jeudi à
18h15 : contre la montre à 1m50 ; vendredi à 19h05
: épreuve 5* à 1m50 ; samedi à 17h30 : épreuve 5* à
Steve Darcis va s’appliquer pour offrir la meilleure résistance 1m50 en 2 rounds ; dimanche à 13h30 : Grand prix
possible à Roger Federer, ce jeudi, à Flushing Meadow. © PHOTO NEWS. 5* à 1m60. Entrée gratuite.

LANÉCROLOGIE
  

Aram MEKHITARIAN, La famille NYSSENS-DE PLAEN

Eléonore et Juliette MEKHITARIAN,
fait part avec tristesse du départ de
Laurence MEKHITARIAN,
Isabelle et Jean-Grégoire MEKHITARIAN-LEGROS,
Loucine et Michaël DEKETELE - MEKHITARIAN, Michèle DE PLAEN Monsieur et Madame Gérard NOËL-ADAMS
Tania et Zoé MEKHITARIAN, née le 4 avril 1957
ses enfants, belle-fille et petits-enfants ; et décédée le 30 août 2015. leurs enfants, beaux-enfants et petits-enfants,
Geneviève CORSELLI - BRIGGEN, La messe de funérailles sera célébrée en l’église Saint Sixte Monsieur et Madame François NOËL-DE CASTRO ROCHA,
sa sœur ; à Genval (place communale ) le samedi 5 septembre à 9 h 30. leurs enfants,
Les familles BRIGGEN, JUNG, WINTELER et apparentées La famille y recevra les condoléances à partir de 9 heures. Les familles NOËL et apparentées
ont la profonde tristesse de vous faire part du décès de ont la profonde tristesse de vous faire part du décès de
MADAME
Aimée BRIGGEN
veuve de Arpag MEKHITARIAN Liliane SIX
née à Court (Suisse) le 22 janvier 1927 et paisiblement décédée  veuve de Monsieur Gilbert NOËL
à Woluwe-Saint-Lambert le 30 août 2015, née à Péruwelz le 15 mai 1926
entourée de l’affection des siens. et décédée à Montélimar (France) le 1er septembre 2015.
Les funérailles civiles, suivies de la crémation, Le service religieux, suivi de l’inhumation dans le caveau
auront lieu au crématorium de Bruxelles de famille, aura lieu en l’église Saint-Pancrace le vendredi
le vendredi 4 septembre 2015 à 15 heures. 4 septembre 2015 à 11 heures.
Réunion au crématorium : 61 avenue du Silence, Uccle à 14 h 45. Réunion à l’église, avenue Arthur Dezangré à 1950 Kraainem.
Le présent avis tient lieu de faire-part.
Pour ceux qui souhaitent témoigner leur sympathie par
l’envoi de fleurs, nous suggérons de faire un don au Centre Social
Arménien Arpag Mekhitarian (IBAN : BE34 6355 6402 0190) avec
la mention « En mémoire de Aimée BRIGGEN-MEKHITARIAN ». 

1030 Bruxelles - boulevard Léopold III, 17 bte 24

Funérailles H. Bouvy & Fils, rue Jean Paquot, 66 - 1050 Bruxelles.
Corentin, Romaric et Adèle DACHY, ses enfants ;
Tél. 02.648.40.68 - 02.648.54.09
Les familles TOUBON, DEVOS et apparentées,
ont la profonde tristesse de vous faire part du décès de
 MADAME

L’Atelier Théâtre Jean Vilar

a le profond regret de vous faire part du décès de
Nathalie TOUBON
née à Liège le 21 décembre 1962
MONSIEUR et décédée à Lobbes le 31 août 2015.

Jean LOUVET Rue Jean Paquotstraat, 66 - 1050 Bruxelles

La cérémonie de funérailles aura lieu le samedi
5 septembre 2015 à 9 heures au crématorium de Court-Saint-
poète, écrivain, Etienne.
professeur et membre du conseil d’administration En face de l’Hopital d’Ixelles
de l’Atelier Théâtre Jean Vilar www.funerailles-bouvy.be Condoléances : Rue du Charniat, 8 à 6533 Biercée
né le 28 septembre 1934 et décédé le 29 août 2015. info@funerailles-bouvy.be Coopérative Alveus - 0800 123 20

28
 Le Soir Jeudi 3 septembre 2015

BRUXELLES 29

« C’est votre maison pour l’instant »

WOLUWE-SAINT-PIERRE Cent personnes accueillies par Fedasil, rue des Palmiers
Originaires de Syrie 16 et 1 an, un bébé né en 2014 », sourit
Grégory Bluck avant de se lancer dans un
ou d’Irak, les demandeurs briefing de près d’une demi-heure. A
d’asile ont rallié Bruxelles l’autre bout de la salle, Rachid, le traduc-
après un long périple. teur joue les intermédiaires. « L’objectif
est de leur donner les informations de
Ouvert ce lundi, le Centre base concernant leur séjour et de régler
de Woluwe affiche déjà différents problèmes. » De communica-
complet. tion par exemple. « Beaucoup sou-
haitent avoir du wi-fi, comme je le sou-
haiterais aussi pour pouvoir rassurer
REPORTAGE ma famille si j’étais à leur place mais il
ne petite artère, plutôt cossue, à n’y en a pas partout. »
plus accueillants. « C’est votre maison
pour l’instant et si l’une ou l’autre chose
vous dérange, n’hésitez pas à venir m’en
parler, je ne dis pas que nous serons tou-
jours d’accord mais nous ferons le maxi-
mum pour trouver une solution. »
Comme pour les transports. « Pour les
personnes qui suivent une formation et
les enfants qui vont à l’école, un abonne-
ment Stib est prévu. Quant au train, c’est
au cas par cas, pour se rendre chez le mé-
decin ou trouver un appartement par
exemple. »
de fitness voisine ou encore à la biblio-
thèque communale. « Contrairement à
d’autres implantations, nous nous trou-
vons près du centre, je vous encourage
donc à découvrir Bruxelles, il n’y a au-
cune obligation, mais ce serait dommage
de ne pas profiter de cette possibilité. »
A l’étage, il y a une salle de cinéma et
un espace cyber. « Nous donnons aussi
des formations accélérées sur la citoyen-
neté et sur la Belgique, pas un cours de
droit public, hein, mais sur le contexte
historique et politique dans les grandes
où tout leur est inconnu. « Certains sont
plombiers, avocats architectes ou coif-
feurs, beaucoup ont du savoir-faire qu’ils
peuvent valoriser. »
Tarek, appelons-le comme cela, a fui
l’Irak dans le courant du mois d’août. Il y
a exercé le métier de militaire, puis de
policier. « Des membres d’une milice an-
ti-régime m’ont approché pour com-
mettre des attentats, nous explique-t-il
avec l’aide de Rachid. Comme j’ai refusé,
ils ont tué mon père. J’ai compris que
j’étais le suivant sur la liste, ils me consi-

U deux pas de Montgomery. Au

loin, le drapeau blanc de Fedasil
flotte au vent. Derrière la porte du grand
bâtiment aux briques rouges, un tag es-
tampillé Bienvenue accueille le visiteur.
Et, depuis lundi, ils sont plutôt nom-
breux à avoir franchi la porte, beaucoup
d’espoir pour tout bagage. « Normale-
ment, il était prévu d’ouvrir le centre le
14 septembre mais étant donné l’urgence,
il a un peu fallu précipiter les choses »,
s’excuse presque le directeur, Grégory
Bluck, dans un grand sourire. Sans tou-
tefois s’attarder car l’homme
est pressé et il faut dire qu’il a
du pain sur la planche. En
deux jours, cent réfugiés ont
rallié la rue des Palmiers, à
Woluwe-Saint-Pierre. « Ils
D’entrée, le directeur se montre des Des accès sont aussi prévus à une salle lignes ». De quoi démarrer dans un pays déraient comme un traître. » Arrivé en
Turquie, il transitera par la Grèce, la Ma-
cédoine et l’Allemagne. En bateau, à pied
ou caché au fond d’un camion. A la clé,
plus de 3.000 euros payés aux passeurs
avant de débarquer en Belgique. « En
Irak, on dit que la Belgique est le pays où
l’on est le mieux traité, que c’est le para-
dis. » Une affirmation que Tarek ne de-
mande qu’à vérifier. Son espoir ? « Rester
en Belgique et vivre en paix. »
Le briefing terminé, les réfugiés font
connaissance avec leur nouvelle maison.
A l’extérieur, les voisins viennent déjà
LE SOIR - 03.09.15 aux nouvelles, rassurés de reconnaître
Grégory Bluck. Qui les salue par leur
Av. de nom. C’est que l’homme était déjà le pa-
Tervu tron du centre avant que celui-ci ferme
eren
ses portes au printemps dernier, pour
el

sont en grande majorité sy- raisons économiques. « J’ai fait le tour

Mich

riens et irakiens, tous très fa- de la rue pour prévenir les habitants de
ires
Parc
Bd St

tigués pour le dire de manière l o nta de Woluwe notre retour. » De vive voix ou par mail,
Vo
des
diplomatique. » les propositions d’aide n’ont pas tardé.
Ch

Av.
.d

Le visage effectivement « Il y a des dons de matériel comme des

eW

Centre d’accueil
av

marqué par son périple, une pour réfugiés jouets, des vêtements ou de matériel spor-
re

partie des troupes s’est instal- Rue des Palmiers 80 tif dont nous avons toujours besoin.
lée lundi. Une cinquantaine VUB Ch. 1150 Woluwe-St-Pierre Mais pas seulement, les gens proposent
de W
d’autres sont réunis dans le avre aussi de consacrer quelques heures, pour
réfectoire en ce mercredi ULB encadrer un groupe ou donner une for-
après-midi, des hommes en mation. C’est aussi enthousiasmant
majorité mais aussi quelques femmes et qu’encourageant. » ■
des enfants. « Les plus jeunes ont entre Contrairement à ceux du parc Maximilien, les réfugiés de la rue des Palmiers bénéficient d’un accueil de qualité. © BELGA PATRICE LEPRINCE

LESBRÈVES
Un commerçant sur deux miné L’Abbaye
de la Cambre
Chômage : moins 7,8 % en août par le piétonnier, selon le CDH
n dénombrait fin août en Région de Bruxelles-Capitale dévoile ses ors
O 102.973 chercheurs d’emploi inoccupés (DEI), soit une
diminution de 8.656 personnes par rapport à l’année
précédente (-7,8 %), indique mercredi l’office régional de l’Em-
VILLE DE BRUXELLES Yvan Mayeur dénonce un « bashing anti-centre » IXELLES
ploi, Actiris. En variation mensuelle, il s’agit d’une augmenta- ept commerçants sur dix gativement par la transforma- bouquinistes (leurs clients n’ap-
tion de 1.345 personnes (+1,3 %). Le taux de chômage en
Région bruxelloise s’élève à 18,8 % contre 21 % en août
S (70,1 % exactement) pré-
sents sur le piétonnier du
tion du centre-ville. 12,57 %
d’entre eux estiment également
portent plus leurs livres à la re-
vente), etc.
2014. (b) centre-ville ou dans ses environs qu’il a eu un impact positif, et Les deux élus appellent donc
immédiats estiment que la créa- 20,8 % considèrent qu’il n’a pas la Ville à raccourcir la période
ANDERLECHT les secours. Les pompiers ont tion de cette zone le 29 juin der- eu d’impact sur leurs activités d’évaluation du piétonnier, fixée
Incendie criminel éteint l’incendie mais lors de nier a eu une influence négative (6,1 % n’ont pas répondu à la à huit mois, afin de ne pas laisser
à la friterie cette opération, l’établissement sur leur chiffre d’affaires, selon question). couler les commerçants qui
La friterie située rue De Meers- a également subi d’importants une enquête menée par le CDH Le CDH a scindé l’espace im- souffrent, à réduire l’espace pié-
man à Anderlecht, ravagée par dégâts des eaux. (b) entre le 19 et le 28 août dernier. pacté par le piétonnier en six ton entre les deux pôles d’attrac-
le feu dans la nuit de mardi à Cette étude était présentée mer- zones, dont le boulevard Lemon- tion que constituent la Bourse et
mercredi, aurait été volontaire- BRUXELLES credi par les députés régionaux nier et la zone formée par les la place De Brouckère, et à réflé-
ment incendiée, a indiqué le Fausse alerte CDH Benoît Cerexhe (par boulevards Adolphe Max et chir à des mesures plus souples La région, partie prenante
parquet de Bruxelles. Aucun Une valise trouvée mercredi ailleurs bourgmestre de Wo- Emile Jacqmain. Il en ressort, pour les livraisons, aujourd’hui de la rénovation du site. © D.R.
suspect n’a pour l’heure été après-midi dans un tram de la luwe-Saint-Pierre) et Hamza selon Benoît Cerexhe et Hamza interdites après 11 heures.
identifié ou interpellé. L’incen- ligne 3 a entraîné la fermeture Fassi-Fihri (également Fassi-Fihri, que ce sont ces Pour rappel, l’échevine du e ministre-président Rudi
die n’a fait aucun blessé. Selon
le parquet, un riverain de la rue
partielle de l’autoroute A12. Il
est finalement apparu que le
conseiller communal dans l’op-
position à la Ville de Bruxelles).
zones-là, pourtant situées en de-
hors de l’espace sans voiture, qui
Commerce de la Ville de
Bruxelles Marion Lemesre (MR)
L Vervoort (PS) et l’évêque
auxiliaire de Bruxelles, Monsei-
a entendu peu avant 5 heures colis ne contenait rien du L’enquête, ont précisé les man- sont les plus affectées par la avait indiqué qu’elle s’attendait à gneur Kockerols, avaient rendez-
un bruit d’explosion et a alerté tout. (b) dataires, a été réalisée par trois transformation, avec la zone des une mutation progressive du vous, ce mercredi après-midi, à
équipes de deux personnes au- rues des Pierres et du Midi. Tan- type de commerces bordés par le l’Abbaye de la Cambre. Organi-
près de quelque 233 commer- dis que c’est sur l’axe De Brou- piétonnier, notamment rue de sée par la Fabrique d’Eglise de la
çants, dont 215 (92 %) ont ac- ckère-Bourse que l’« influence Laeken (Le Soir du 9 juin der- Cambre, la rencontre visait à

cepté de répondre aux sept ques- positive » est la plus exprimée nier), curieusement oubliée par mettre en lumière les travaux de
tions qui leur étaient posées. par les commerçants (35,7 %, à le CDH. Et que cette mutation restauration des façades de l’aile
Parmi les 73,1 % des commer- égalité avec ceux qui observent devrait faire l’objet d’un « moni- capitulaire de l’Abbaye. Mené
çants qui estiment que le piéton- une « influence négative »). toring serré ». entre 2013 et 2015 par le bureau
nier a une « influence sur l’acti- C’est essentiellement le sec- Mercredi soir, le bourgmestre Arter, ce chantier a été soutenu
Aquality Protect, ayant des sièges à Braine l’Alleud, Malines et Moorsele,
vité commerciale », 70,1 % as- teur horeca qui émet un juge- de la Ville Yvan Mayeur (PS) par la Région bruxelloise à hau-
est une PME familiale spécialisée dans la lutte contre l’humidité. Avec surent que cette influence est ment positif sur le piétonnier, s’est gaussé via l’agence Belga de teur de 80 %, pour un montant
quelque 80 collaborateurs l’entreprise est un des acteurs majeurs sur le
marché belge et vise constamment l’innovation et la croissance. A¿n de « négative ». Ce qui signifie, si « mais davantage les cafés que l’étude du CDH. « Cela fait par- avoisinant 1.370.000 euros.
consolider cette croissance nous sommes à la recherche d’un: on applique à ces chiffres la règle les restaurants », souligne Ham- tie du bashing anti-centre. Le « Ce lieu est unique à plus d’un
de trois, que 51,24 % exactement za Fassi-Fihri. Qui énumère CDH a choisi de s’y inscrire, en titre : des 46 institutions monas-
TECHNICO-COMMERCIAL INDÉPENDANT (h/f)
de l’ensemble des commerçants dans la foulée les types de com- adoptant un positionnement tiques implantées sur le terri-
Région Bruxelloise
Votre fonction: interrogés s’estiment affectés né- merces les plus affectés : les ban- très politicien », a-t-il commen- toire régional bruxellois entre le
> Vous rendez visite à des prospects ‘chauds’ confrontés avec des problèmes d’humidité; dagistes, nombreux dans le voi- té. ■ XIe et le XVIIe siècle, l’Abbaye est
> Après une formation technique et commerciale poussée vous êtes en mesure d’établir un
diagnostic du problème; sinage de la rue du Lombard, les PIERRE VASSART la seule à avoir conservé son af-
> En fonction de vos constatations vous rédigez une offre sur mesure et concluez le fectation d’origine. Elle abrite en
contrat.
Votre Sro¿l:
effet encore une confrérie dans
> Vous faites preuve d’une forte expérience commerciale; l’aile capitulaire », a souligné
> Votre expérience dans le domaine de la construction est un atout, mais non une exigence;
> Vous êtes enthousiaste, savez travailler indépendamment et plani¿er;
RETROUVEZ LES CHIFFRES
Rudi Vervoort. En précisant que
TOUS LES
> Vous habitez dans la région Bruxelloise; La comparaison avec l’été 2014 la Région a également pris en
> Votre langue maternelle est le français, mais vous êtes bilingue (néerlandais).
Deux tiers (68,9 %) des commerçants interrogés par le CDH charge les études d’archéologie
Notre offre:
> Une fonction captivante et variée au sein d’une entreprise en pleine expansion;
> Sur base indépendante: pas de prospection, un produit fort, une commission très PROGRAMMES ont établi une estimation de leur chiffre d’affaires pour les mois
de juillet et août par rapport à la même période de 2014.
du bâti réalisées sur ces façades
parallèlement aux travaux de
intéressante.
Merci d’envoyer votre CV par mail à Jacky Lesterquy: Jacky@aqualityprotect.be, ou par
lettre: Aquality Protect à l’att. de Jacky Lesterquy, Muizelstraat 10, 8560 Moorsele, ou
DE CINÉMA SUR 60,1 % d’entre eux (soit 41,4 % de l’ensemble des commerçants
sondés) estiment que ce chiffre d’affaires est en baisse, contre
restauration, « recherches qui
ont donné lieu à la découverte
par fax: 056 25 62 74. Voulez-vous plus d’infos au sujet de cette offre d’emploi? Appelez
le n° 056 25 62 72. 14,2 % (9,78 %) qui le jugent à la hausse et 25,6 % (17,63 %) d’un pignon du XIIIe siècle,
qui le considèrent stable. Les pertes de chiffre d’affaires les époque de création de la première
plus conséquentes sont concentrées boulevard Adolphe Max, abbaye ». ■
souligne l’enquête. (P.V.) P.Le.

29
 

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4516

30

Game of Thrones détient depuis
le mois d’avril le record d’audience
mondiale, en étant retransmis
dans 173 pays. L’édition 2016
du Livre des Record va l’avaliser. © D.R.
L’actrice italo-égyptienne Elisa Sednaoui sera
la maîtresse de cérémonie de cette 72e Mostra. © D.R.
CULTURE
Venise prête
à gravir
de nouvelles
montagnes
CINÉMA La 72e Mostra s’est ouverte
ce mercredi avec « Everest »
En concurrence avec des festivals tels que Toronto
ou Telluride, la Mostra veut montrer qu’elle fait
encore partie des grands festivals mondiaux.
Cette année encore, elle programme aussi bien
des films d’auteur pointus que des blockbusters
hollywoodiens, dont certains très attendus.
VENISE
DE NOTRE ENVOYÉE SPÉCIALE
e constat est clair : être le
L
plus ancien festival de
cinéma du monde est
certes très prestigieux mais ne
garantit aucunement une popu-
larité sans faille. Et ça, la Mostra
de Venise, créée en 1932, l’a bien
compris. Dans un marché en
constante évolution et de plus
en plus concurrentiel, le soleil
du Lido vénitien ne suffit plus.
Ces dernières années, la Mostra
a dû faire face à l’ombre de plus
en plus grande d’autres festivals
et notamment du Festival inter-
national du film de Toronto et
du Festival du film de Telluride,
dans le Colorado, qui se tiennent
eux aussi en septembre. Un
marché plus grand et donc une
difficulté accrue pour
établir une sélection
officielle attrayante et
artistiquement intéres-
sante…
Bien sûr cette com-
pétition entre festivals n’est pas
la seule responsable des difficul-
tés qu’a connues la Mostra ces
dernières années. Aujourd’hui,
les festivals entrent également
en compétition avec les autres
moyens de promotion des films
et de nombreux blockbusters,
tels que les James Bond et autres
Star Wars, n’ont plus besoin de
la lumière d’un festival de ciné-
ma pour être vus.
Consciente des nouvelles réa-
lités et de la nécessité de réaffir-
mer son rôle, la Mostra a décidé
de s’adapter : elle a ainsi investi
dans de nouvelles structures,
dans la logistique, dans la tech-
nologie… « Nous restons fidèles
au principe qu’un festival doit
servir de contrepoids à cette
tourmente du marché, précise
Paolo Baratta Président de la
Biennale de Venise. Il doit aussi
fournir une vision autonome,
libre de toute visée commerciale,
qui conduit à une forme de
conformisme. » « Aujourd’hui, le
cinéma est une terre qui change
continuellement, continue Al-
berto Barbera, directeur du
72e Festival international du film
de Venise. Il n’y a plus d’un côté
le cinéma européen, de l’autre
Hollywood. Nous essayons de
suivre ces changements avec la
programmation du festival.
Dans notre sélection, nous
sommes conscients d’avoir choisi
Le Soir Jeudi 3 septembre 2015
31
Everest
de Baltasar Kormákur,
film d’ouverture.
Drame en 3D, basé sur
des faits réels, avec
Jake Gyllenhaal.
Beast of no
aussi bien des films qui pour- nation
raient être “mainstream” que des de Cary Fukunaga,
films qui pourraient avoir plus
le 3 septembre.
de difficultés à exister. » Un film 100 % made in
Une vision claire et des inves- Netflix.
tissements qui semblent porter
leurs fruits. Ce mercredi, c’est Black Mass
Everest de l’Islandais Baltasar
Kormákur, avec Jake Gyllenhaal, de Scott Cooper,
Jason Clarke et Keira Knightley, le 4 septembre.
qui ouvrait le festival. Un film Avec Johnny Depp,
grand public, avec une 3D ren- Benedict Cumber-
dant plus impressionnante en- batch, Dakota Johnson.
core la grandeur de la nature,
qui allie spectacle et réflexion Equals
sur la société et sur le besoin de de Drake Doremus,
l’être humain d’atteindre des ob- le 5 septembre.
jectifs toujours plus fous. Un Un thriller futuriste
choix qui s’inscrit dans la conti- avec Kristen Stewart.
nuité du travail effectué ces der-
nières années : en 2013, Gravity
ouvrait le Festival tandis que The Danish girl
Birdman lançait les
de Tom Hooper,
festivités l’an dernier.
Et la soirée d’ouver- le 5 septembre.
ture n’est pas la seule Eddie Redmayne de-
réussite de cette édi- vient le premier trans-
tion. En compétition, genre de l’histoire.
2015 voit en effet se succéder
des films très attendus comme la The childhood
Danish Girl de Tom Hooper, et of a leader
pléthore de réalisateurs interna-
tionaux comme Alexandre So- de Brady Corbet,
kurov pour Francofonia, Marco le 5 septembre.
Bellocchio pour Sangue del mio Avec Robert Pattinson,
Sangue, Luca Guadagnino pour Bérénice Bejo et Yo-
A bigger splash, remake de La lande Moreau.
Piscine, Atom Egoyan pour Re-
member… A bigger splash
À côté de ça, le festival réussit de Luca Guadagnino,
aussi quelques jolis coups le 6 septembre.
comme la première mondiale de Matthias Schoenaerts
Black mass, qui voit Johnny as Alain Delon dans ce
Depp se transformer en James remake de La piscine.
« Whitey » Bulger, mafieux ir-
landais glaçant, et de Beast of no
nation de Cary Fukunaga (le Sangue del mio
réalisateur de True detective) sangue
avec Idris Elba, l’entrée fracas- de Marco Bellocchio,
sante de Netflix dans le monde le 8 septembre.
d’Hollywood. Des films qui Un des maîtres italiens.
poursuivent cette volonté de
conjuguer avec subtilité films
d’auteur et poids lourds holly- De Palma
woodiens. à l’honneur,
Si l’on met de côté la décep- le 9 septembre.
tion liée à l’annulation de la pro- Avec le docu de Noah
jection de The audition de Mar- Baumbach et Jake
tin Scorsese (un court-métrage Paltrow, et le prix
publicitaire avec De Niro, DiCa- Jaeger-LeCoultre.
prio, Brad Pitt et Scorsese lui-
même, chacun dans leur rôle Bertrand
respectif ), il semblerait qu’on Tavernier
peut, sans vraiment se mouiller,
dire que Venise retrouve de son recevra quant à lui un
éclat. Verdict dans 10 jours… ■ Lion d'or pour l'en-
GAËLLE MOURY semble de sa carrière.
31
Le Soir Jeudi 3 septembre 2015

32 LACULTURE

Alain Altinoglu s’installe à La Monnaie

OPÉRA Un nouveau directeur musical doté d’un enthousiasme emballant
Après deux essais manqués, Peter de Caluwe annonce ENTRETIEN
l’arrivée du troisième directeur musical de son mandat.
« Il existe dans cette maison
Alain Altinoglu réussira-t-il là où Mark Wigglesworth une extraordinaire volonté
et Ludovic Morlot ont dû jeter l’éponge ? de bien faire »
Espérons-le car l’orchestre symphonique de La Monnaie Qu’est-ce qui vous attire à La Monnaie ?
a besoin d’un solide coup de pouce. En premier l’orchestre. Dès que je l’ai dirigé dans
Cendrillon j’ai senti se développer une alchimie :
ette fois l’orchestre sympho- seurs. Il connaît les forces de La une même façon de respirer et de s’investir com-

C nique de La Monnaie a devant

lui un chef doté d’une solide ex-
périence à l’opéra : Werther au MET,
Der Fliegende Höllander à Zurich (fil-
mé en DVD par DG), Don Giovanni
au Covent Garden de Londres, Manon
Lescaut au Bayrische Staatsoper de
Munich et une saison qui l’annonce à
Vienne (Macbeth), Berlin (Salome),
Zurich (Pelléas) et à Paris où il dirige
un spectacle Tchaïkovski qui ressus-
cite le programme de la création
conjointe de Iolanta et Casse-Noisette
au Bolchoï. Sans parler du Lohengrin
de Bayreuth où il a repris la baguette
d’Andris Nelsons avec un panache que
la retransmission radio, dépouillée des
égarements maladifs de la mise en
scène de Neuenfels, a révélé avec une
acuité assurée.
Mais ce jeune chef (il va sur ses
40 ans) est aussi un solide musicien,
élève du CNSM de Paris où il enseigne
désormais et accompagne régulière-
ment des chanteurs, notamment au
disque. À commencer par sa femme
Nora Gubisch qu’il a dirigée à La
Monnaie en Madame de la Haltière
dans Cendrillon de Massenet.
Une expérience commune
Car c’est ici que réside la différence
entre Alain Altinoglu et ses prédéces-
Monnaie qu’il apprécie beaucoup.
Il les a dirigés à l’opéra (Cendrillon
de Massenet dans la succulente mise
plètement. Ensuite certainement, la réputation de
la maison, son esprit d’ouverture et de décou-
vertes. Et enfin le plaisir d’être à Bruxelles : une
en scène de Laurent Pelly avec une ra- ville où ma femme et moi aimons nous promener
dieuse Anne-Catherine Gillet) mais et où les gens sont merveilleusement accueillants.
aussi au concert. On l’entendra cette Que pensez-vous des forces musicales
saison au piano en récital (Histoires de la maison ?
naturelles avec Nora Gubisch) et Il existe dans cette maison une extraordinaire
comme chef dans le redoutable Re- volonté de bien faire. Jusqu’ici j’étais tout au plus
quiem de Berlioz les 6 et 7 novembre, un chef invité. Aujourd’hui je suis le directeur
dans le concert Prélude 2016 le 10 jan- musical et c’est à moi de maintenir l’orchestre
vier prochain et un programme Proko- dans la bonne direction, en solutionnant les mul-
fiev-Stravinsky (L’Oiseau de feu). ■ tiples problèmes qui peuvent se présenter. Mais je
SERGE MARTIN crois avoir assez d’expérience que pour pouvoir
dire que nous disposons des outils nécessaires.
Mon statut est aussi différent, je ne suis plus un
chef permanent : je suis un directeur musical qui,
A bientôt 40 ans, à ce titre, assure toute la responsabilité du travail
Alain Altinoglu musical dans cette maison.
dispose déjà Quelle est votre ambition dans cette maison ?
d’une expérience M’intégrer dans un travail d’équipes ouvert aux
impressionnante. jeunes de toute discipline : chanteurs, hommes de
© D.R. spectacles. Je dois donner aux forces musicales
les moyens d’être le plus performant possible
dans des répertoires très variés : rester éclectique
tout en étant idiomatique dans chaque répertoire.
Je crois que l’orchestre de La Monnaie a cette
capacité d’adaptation. Il existe dans le son de ses
cordes un frisson qui n’est ni allemand ni français
mais dégage une personnalité musicale propre à
investir tous les répertoires.
S.M.

LESBRÈVES 

Chine : un film gay non censuré

es autorités chinoises ont approuvé la diffusion en salles

L d’un film sur un amour homosexuel, avec un acteur français

dans l’un des rôles-titres, un événement dans un pays où la
censure reste sévère et moralisatrice. Seek McCartney, réalisé par
Wang Chao, est une coproduction franco-chinoise qui met en
scène la relation secrète entre un Chinois, interprété par le comé-
dien Han Geng, et un Européen, joué par le Français Jérémie El-
kaïm. Wang Chao est le réalisateur, entre autres, de L’orphelin
d’Anyang (2001) et de Voiture de luxe (prix « Un certain regard » à
Cannes en 2006). (b.)

MODE venchy compte deux autres

Givenchy ouvre
son défilé new-yorkais
au grand public
La maison Givenchy délaissera
exceptionnellement Paris pour
présenter à New York le 11 sep-
tembre sa collection de prêt-à-
porter pour l’été prochain, et
permettra surtout à un millier
de personnes issues du grand
public d’assister à l’événement.
Prévu le 11 septembre dans le
cadre de la Fashion Week new-
yorkaise (10-17 septembre), le
défilé prendra la forme d’une
performance artistique signée
Marina Abramovic, l’artiste
serbe célèbre pour ses shows
expérimentaux. Le défilé sera
placé sous le thème de la « Cé-
lébration de l’amour », voulu
par le directeur artistique Ric-
cardo Tisci, qui fête également
à cette occasion ses dix ans à
la tête de la maison, propriété
du géant du luxe LVMH. Fait ex-
ceptionnel dans le monde de la
mode : aux côtés des habituels
invités triés sur le volet (jour-
nalistes, acheteurs, célébrités),
un peu plus d’un millier de per-
sonnes issues du grand public
pourront assister au défilé, à
condition d’être les premières à
s’inscrire sur un site internet
mis en place conjointement
avec la mairie de New York. En
parallèle, Givenchy inaugurera
sa boutique amirale à Manhat-
tan, sur Madison Avenue. Il
s’agit d’une réouverture dans
boutiques aux Etats-Unis, à
Miami et Las Vegas. (afp)
CINÉMA
Vers une année record
pour Hollywood
Les dinosaures de Jurassic
World, les superhéros d’Aven-
gers et les rappeurs de Straight
outta Compton ont dopé le box-
office nord-américain cet été et
pourraient contribuer à un re-
cord de recettes annuelles pour
Hollywood. De mai à la fin du
week-end de Labor Day, le
7 septembre, les experts s’at-
tendent à ce que les exploitants
aient engrangé autour de
4,5 milliards de dollars sur l’en-
semble de la saison estivale. En
Amérique du Nord, on s’attend
à ce que les recettes en salles
dépassent pour la première fois
les 11 milliards de dollars, après
LA FANFARE D’ASTÉRIX
un record à 10,9 milliards en
2013. Et à l’échelle planétaire,
on pourrait atteindre 40 mil-
SAMEDI 5/09/2015 DE 14H À 16H
liards de dollars. Cette forte
croissance internationale s’ex-
plique principalement par le dy-
,/56AI.Ɏ,AɎ.E56E
namisme du marché chinois.
On dénombre quelques « vic-
times » : A la poursuite de de-
main, Pixels et Les quatre fantas-
tiques ont fait flop. Les studios
Universal et Disney sont les
grands gagnants de l’été, avec
respectivement des parts de
www.olln.be/diagonale
marché de 34,8 % pour le pre-
mier (Jurassic, Straight Outta
Compton, Pitch Perfect 2…) et GESTION CENTRE VILLE

cette rue mythique, où le 25 % pour le second (Avengers,

groupe possédait déjà un ma- Vice-Versa, ou encore Ant-Man).
gasin qui a fermé en 2006. Gi- (afp) OTTIGNIES LOUVAIN-LA-NEUVE

32

« Que faire pour
que les journalistes
s’améliorent ? »
LITTÉRATURE Avec l’auteur de “Millénium 4”
ENTRETIEN
PARIS
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL
avid Lagercrantz a les traits
D à peine tirés lorsqu’il nous
accueille dans le salon d’un hôtel
de Saint-Germain-des-Prés, hier
mercredi en début d’après-midi.
Comme il l’explique pas plus
tard que tout de suite, les cri-
tiques positives qui accom-
pagnent la sortie solidement
marketée (embargo jusqu’à la
sortie de Ce qui ne me tue pas)
du quatrième volume de Millé-
nium rassurent le journaliste
suédois et auteur de la biogra-
phie de Zlatan Ibrahimovic.
Vous comprenez encore aujour-
d’hui que la majorité des fans
de la trilogie de Stieg Larsson
était sceptique par rapport à ce
quatrième volume ?
Bien sûr. C’est sans doute diffi-
cile à imaginer de Belgique
mais, croyez-moi, je me suis re-
trouvé dans l’œil du cyclone,
dans une véritable tempête.
J’avais l’impression d’être un
politicien au cœur d’un scan-
dale. Même si ça fait partie du
jeu, je ne m’entendais pas à au-
tant de réactions très agres-
sives. Le talk-show le plus po-
pulaire en Suède a commencé
un jour par un sujet de dix mi-
nutes sur le scandale qui
consistait à poursuivre l’œuvre
de Stieg Larsson. Avant la Pa-
lestine, Poutine, etc. C’était de
la pure folie. Mais comme di-
sait mon père, qui était lui aus-
si écrivain, c’est toujours inté-
ressant quand on parle de litté-
rature. J’espère qu’au final, on
ne retiendra que le livre en lui-
même.
Lors de l’écriture du roman,
vous avez plusieurs fois pété
les plombs. C’était si difficile
au quotidien ?
Je suis père de famille, je vais
conduire ma plus jeune fille à
l’école et je vais la rechercher
parce que ma femme travaille.
Je me souviens qu’elle me fai-
sait remarquer que je ne l’écou-
tais pas lorsqu’elle me racon-
tait sa journée, j’étais ailleurs.
Le marketing qui a entouré la
sortie de « Ce qui ne me tue
pas » était assez redoutable.
Comme personne n’avait lu le
livre, tous les journaux et ma-
gazines en ont parlé le 27 août
dernier. Ensuite, un autre ar-
ticle pour chroniquer le conte-
nu et enfin une rencontre avec
l’auteur pour évoquer le livre.
Trois articles en une semaine,
c’est pas mal, non ? Vous en
pensez quoi ?
Je ne me suis pas occupé de l’as-
pect marketing et vous allez me
rétorquer à raison que ce n’est
pas une vraie réponse… Par-
fois, je me suis senti quand
même un peu coupable d’être
interviewé par des gens qui
n’avaient pas lu le livre.
Est-ce que le père et le
frère de Stieg Lars-
son ont demandé à
lire le premier jet de
votre roman ?
Pas du tout. Ils ont une
confiance absolue en-
Même si rien
n’est encore
signé, David
Lagercrantz est
partant pour un
cinquième Millé-
nium si la réac-
tion des fans
est positive.
© D.R.
Le Soir Jeudi 3 septembre 2015
LACULTURE 33
Un nouveau coup
de Téléphone
MUSIQUE Un concert à Paris et la rumeur s’amplifie
vers la maison d’édition de
Stieg. Ceci dit, ils ont lu la bio-
graphie que j’ai écrite sur Ibra-
himovic. Le point commun
entre Millénium et Zlatan, c’est
que ces livres ont été lus par des
gens qui ne sont pas nécessaire-
ment de gros lecteurs à la base.
C’est à vous de décider si je suis
un bon écrivain ou pas. Par
contre, j’ai une certaine habili-
té à me glisser dans la tête des
gens. Mon but, c’était que dès
les premières pages, le lecteur se
sent comme à la maison mais
je devais ajouter autre chose et
ne pas prétendre que je fais du
Stieg Larsson. Ça reste mon
livre construit autour de cette
figure iconique de la pop
culture qu’est Lisbeth Salander.
On ne peut évidemment pas
révéler le cœur de l’intrigue
mais ce livre aurait pu s’appe-
ler « Les racines du mal » tant
on comprend ce qui a amené
Lisbeth à être ce qu’elle est
aujourd’hui…
C’est le côté mythologique de
Salander que j’ai effectivement
voulu explorer. Comme chez les
superhéros dont Lisbeth est très
fan. J’avais en tête le film de
Christopher Nolan Batman Be-
gins, ou Superman. On a envie Téléphone, c’est des kilos de tubes, cinq albums studio, 470 concerts entre 1976 et 1986 et 6 millions d'albums vendus. © D.R.
de savoir quelle était sa vie
avant qu’il ne débarque sur Reformation ou pas sous la forme d’un nouveau d’amour – délaissée par Louis une grande interview au Monde
terre. groupe et avec un nouveau nom. Bertignac, la bassiste, après une en 2012.
reformation ? Jean-Louis Aubert, Richard Ko- tentative de suicide, est tombée Hier, interrogée par RTL sur
En lisant votre thriller, on reste Trente ans après linka et Louis Bertignac scelle- dans les bras de Jean-Louis Au- ce prochain concert, elle dit ne
surpris par le côté visionnaire sa séparation, le groupe ront leurs retrouvailles sur la bert –, mais pas aux sous. C’est leur « souhaiter que du bien.
de Larsson. Vous êtes d’accord scène d’une toute petite salle, que Téléphone pèse lourd : des S’ils ont envie de jouer ensemble,
pour dire qu’il a très bien humé de rock français parle Point Éphémère à Paris, le kilos de tubes, cinq albums stu- personne ne peut ni leur inter-
l’air du temps ? encore de se retrouver. 11 septembre prochain. Au pro- dio, 470 concerts entre 1976 et dire ni leur reprocher, mais ils ne
Bien sûr. Aujourd’hui, l’ex- Sans Corine. gramme, un groupe au nom in- 1986, 6 millions d’albums ven- reforment rien du tout… Ils
trême droite est encore plus connu, Les Insus. La chaîne en- dus et l’un des rares groupes jouent ensemble. Je leur souhaite
présente en Suède qu’il y a quête et découvre que la marque français à s’exporter dans de s’éclater. Je ne vous dirai pas
10 ans. Ne parlons même pas ’est le mythe de Sisyphe. Les Insus-Portables a été dépo- d’autres pays (ils tournent aux que je ne trouve pas ça dommage
du racisme. Lors du premier
volet, c’est cette gamine de Lis-
beth qui s’introduit dans les or-
C On est tout proche, on y
est presque, là, avec la
grosse pierre en haut de la col-
sée à l’INPI (l’Institut national
de la propriété industrielle) le
24 juillet dernier. Le déposant
côtés d’Iggy Pop, font la pre-
mière partie des Stones)… En
1999, quand Jean-Louis Aubert
qu’ils n’aient trouvé que ça
comme solution. Tant pis !
Qu’est-ce que vous voulez, c’est
dinateurs des citoyens. Aujour- line, et tout s’écroule avant d’ar- s’appelle La Loupe II, une entre- dépose, tout seul, la marque Té- comme ça… »
d’hui, ce sont les États via la river au sommet. La reformation prise basée à Paris et propriété léphone auprès de l’INPI, Corine Un nouveau nom, Les Insus,
NSA qui violent la vie privée. de Téléphone, c’est pareil. de Jean-Louis Aubert… prend un avocat, spécialiste de la mais un ancien répertoire, com-
Et je ne parle même pas de la Juillet 2010, Louis Bertignac propriété industrielle. Elle dé- posé de tubes de Téléphone
crise dans le monde de la presse déclare à Nice-Matin : « Une Des tensions dans le groupe pose le nom à son tour « parce comme « Cendrillon » ou « Ar-
et des médias qu’il a anticipée. tournée est envisagée d’ici à Il manque quelqu’un. Corine, que Téléphone, c’est une société de gent trop cher ». Juste pour se
2013. » Septembre 2010, Le Pa- la brunette androgyne qui était à personnes, avec 25 % chacun ». faire plaisir ? Ou pour créer le
Journaliste vous-même, que risien annonce 10 concerts sont la basse et dont on raconte Ses rapports s’enveniment peu buzz, cette rumeur de reforma-
demanderiez-vous à David programmés pour 2012, dont qu’elle est à l’origine de l’implo- à peu avec les trois garçons. Eux tion surgissant quelques jours
Lagercrantz si vous aviez à le trois au Stade de France. Jean- sion du groupe. Corine Marien- restent soudés. Richard Kolinka après l’annonce par le label Par-
rencontrer pour parler de qua- Louis Aubert nuance : « Oui, neau a 63 ans aujourd’hui et et Louis Bertignac rejoignent lophone de la sortie de diffé-
trième volume ? mais pas pour 2012. » Depuis plus aucun contact avec ses com- Aubert sur scène, un soir, alors rentes compilations et rééditions
Que faire pour que les journa- avril 1986, depuis la séparation, pagnons d’aventure. Les ten- qu’elle est dans la salle, ils font d’albums de Téléphone, et d’un
listes s’améliorent ? Et ma ré- les fans de « La bombe hu- sions, au maximum en 1986, à la une apparition ensemble à Tara- album tribute réunissant diffé-
ponse à ma propre question est maine », d’« Un autre Monde » sortie de leur dernier succès, tata, parlent gaiement d’une rents artistes. Superbus y re-
la suivante. Tout va très vite, ou de « New York avec toi » n’at- « Le jour s’est levé », ne se sont possible reformation… « Jamais prend « Un autre monde », cette
nous sommes assaillis d’infor- tendent que ça. Sans trop y pas apaisées au fil des ans. Au mon nom n’est prononcé. Un fameuse histoire de Terre moins
mations qui fusent de toute croire. contraire. jeune qui ne connaît pas Télé- terre-à-terre, et de réalité qui a
part. Et quand tout est si ra- Et là, rebelote. RTL lâche hier Ils ont survécu à la drogue, phone ne sait pas que j’en faisais pardonné. ■
pide, il faut que des journa- soir que Téléphone va renaître l’héroïne, à l’alcool, aux chagrins partie », confiait la bassiste dans JULIE HUON
listes prennent le temps de
creuser véritablement un sujet,
rencontrer des gens, vérifier les

sources. Pour comprendre ce
qui se passe, il faut toujours re-
monter en arrière, aux origi-
nes. ■
Propos recueillis par
PHILIPPE MANCHE
La rédaction du Soir accueille le dessinateur
Millénium 4, Ce qui ne me et réalisateur Joann Sfar, auteur du Chat du Rabbin
tue pas, David Lager- et réalisateur du film « Gainsbourg, vie héroïque ».
crantz, actes noirs/
Actes Sud, traduit du
suédois par Hege
Roel-Rousson, 482 p.,
23 euros CE VENDREDI 4 SEPTEMBRE,
UN SOIR COLLECTOR
ENTIÈREMENT ILLUSTRÉ PAR
LES DESSINS DE SFAR.
Retrouvez-le toute la journée sur lesoir.be
33
Le Soir Jeudi 3 septembre 2015
34 LATÉLÉVISIONJEUDI
9.00 C’est vous qui le dites
11.00 On n’est pas des pigeons
12.00 Les feux de l’amour
13.00 JT 13h 13.45 Monk Monk
et les trois Julies. 14.31 Monk et le
chef d’œuvre. 15.15 Le protec-
teur Téléfilm de Leong Po-Chih
(USA, 2004). Avec Steven Sea-
gal, Ida Nowakowska, Agnieszka
Wagner. 16.40 Sea Patrol Sau-
vetage en eau profonde. 17.31
Dangereuse manipulation. 18.30
On n’est pas des pigeons
19.30 JT 19h30
20.20 ★★★ Football
Belgique/Bosnie-Herzégovine.
Présenté par Rodrigo Beenkens,
Vincent Langendries, Benjamin
Deceuninck. Euro 2016.
Qualifications. Groupe B.
Au stade Roi-Baudouin, à
Bruxelles. En direct.
Lors du dernier match en
déplacement en Bosnie, les
Belges avaient conclu sur un
partage des points (1-1). Ce
soir, les Diables doivent tout
mettre en œuvre pour décro-
cher une victoire et assurer
leur deuxième place au sein du
groupe B. Avec 11 points, l’équi-
pe belge est derrière le Pays de
Galles qui en totalise 14 et elle
est suivie par Israël et Chypre,
à égalité avec 9 points. Après
ce match, les Diables rouges
poursuivront leur parcours
qualificatif face à Chypre,
le 6 septembre prochain.
23.30 On n’est pas des pigeons
Présenté par Sébastien Nollevaux.
0.25 La clef des champs En
prélude à la Foire de Battice. En
1937, des éleveurs des Syndi-
cats d’Elevage Bovins du Pays
de Herve fondaient le Marché-
Concours de Battice. Baptisée
Foire Agricole de Battice-Her-
ve, elle se déroulera les 6 et 7
septembre prochain. Le thème
retenu cette année : «le lait
c’est vachement bon !».
6.25 TFou 8.30 Téléshopping
9.25 Mon histoire vraie 9.45
Petits secrets entre voisins
10.45 Une histoire, une urgen-
ce 12.00 Les douze coups de
midi 13.00 Journal 13.55 Les
feux de l’amour 15.10 Les
enfants du péché Téléfilm de
Deborah Chow (USA, 2014).
Avec Heather Graham, Ellen
Burstyn, Kiernan Shipka. 17.00
Le meilleur menu de France
18.00 Bienvenue chez nous
19.00 Boom  : gagner ne tient
qu’à un fil  ! 20.00 Journal
20.45 Pep’s
20.55 Le mystère du lac
Série. Avec Barbara Schulz,
Lannick Gautry, Marie-Anne
Chazel. (Saison 1, épisodes 1 et
2/6).
Lise Stocker, capitaine à la
Crim’ de Paris, revient dans sa
ville natale pour rendre visite à
Marianne, sa mère atteinte
d’Alzheimer, qui vit cloîtrée
chez elle. Lise est bien loin de
se douter qu’elle va être
confrontée aux fantômes de
son passé. La jeune Chloé est
portée disparue depuis la fête
locale. Une disparition sem-
blable à celle de ses deux
meilleures amies, survenue
quinze ans auparavant, un
même soir de fête. Lise
enquête sur la disparition de
l’adolescente en même temps
que Clovis, le commandant de
la gendarmerie locale...
22.55 Esprits criminels Série.
Avec Mandy Patinkin, Shemar
Moore, Lola Glaudini. Requiem.
Après avoir interrogé un couple
enfermé pour meurtres dans le
couloir de la mort, Gideon est
convaincu que la femme est
innocente. Arrivera-t-il à le
prouver  ? 23.40 20 ans après...
0.35 New York, section crimi-
nelle Deux épisodes.
8.45 Shopping 10.30 La bouti-
que 12.00 Top Models 12.35
Pour ou contre 13.00 RTL info
13 heures 13.40 Face à face
Invité : Pablo Andres, humoriste-
rappeur, pour sa collaboration
avec Plug RTL. 14.05 Cyber
séduction Téléfilm de Tom
McLoughlin (USA, 2005). Avec
Jeremy Sumpter, Kelly Lynch,
Lyndsy Fonseca. 15.45 Mr
Sunshine Pour le meilleur. 16.20
Les reines du shopping L’anni-
versaire surprise de votre amou-
reux 17.20 De quoi je me mêle !
18.30 Septante et un 19.00
RTL info 19 heures 19.45 Tout
s’explique
20.25 ★★ Ce qui vous attend
si vous attendez un enfant
Comédie de Kirk Jones
(USA, 2012). Avec Cameron
Diaz, Jennifer Lopez, Elizabeth
Banks. 1h50.
Animatrice d’émissions de
fitness à la télévision, Jules
veut avoir un enfant. Une fois
enceinte, elle réalise qu’elle
doit s’adapter professionnelle-
ment à la situation. D’autres
couples décident de fonder
une famille. Wendy tente de
garder son sang-froid face aux
afflux d’hormones dont elle
ignorait tout...
22.30 ★★ Bright Star Drame
de Jane Campion (GB/Austr,
2009). Avec Ben Whishaw,
Abbie Cornish, Kerry Fox. Lon-
dres, 1818. Un poète anglais de
23 ans, John Keats, et sa voisi-
ne, Fanny Brawne, entament
une liaison secrète. Pourtant,
le premier contact entre les
deux jeunes gens est des plus
froids. John trouve que Fanny
est élégante mais effrontée, et
elle-même n’est guère sensible
à la littérature. C’est la maladie
du jeune frère de John qui va
les rapprocher. 0.35 RTL info
1.20 Jeux de nuit
6.35 Télématin 9.10 Des jours
et des vies 9.30 Amour, gloire
et beauté 9.55 C’est au pro-
gramme 10.55 Motus 11.25
Les Z’amours 12.00 Tout le
monde veut prendre sa place
13.00 Journal 14.00 Toute
une histoire 15.05 L’histoire
continue 15.35 Comment ça
va bien  ! 17.15 Dans la peau
d’un chef Invité : Denny Imbroisi.
Semaine italienne 18.15 Joker
18.50 N’oubliez pas les paro-
les 20.00 Journal
20.55 Envoyé spécial
Magazine d’information.
Présenté par Guilaine Chenu
et Françoise Joly.
Les Français de retour de Syrie.
Rencontre avec des Français
de tous horizons partis en
Syrie pour s’entraîner au dji-
had. Quelles sont leurs moti-
vations et quelle a été leur vie
là-bas ? Placements sur
Internet : la ruine à portée de
clics. Des dizaines de sites
proposent aujourd’hui des pla-
cements, faisant miroiter aux
internautes des gains rapides
et faciles. L’arnaque, bien
rôdée, a déjà fait de nombreu-
ses victimes. Le collège qui
dénote. A Niort, l’établisse-
ment Gérard Philipe a suppri-
mé les traditionnelles notes au
profit d’une nouvelle pédago-
gie, encore atypique, mais qui
se veut moins élitiste. ?
22.25 Complément d’enquête
Magazine. Présenté par Nicolas
Poincaré. Violences en cuisine : à
couteaux tirés. La loi du silence a
longtemps été la règle en cuisi-
ne, mais les langues se délient.
Plusieurs affaires sont venues
ternir la réputation de chefs
prestigieux  : harcèlement, bri-
mades, violences morales mais
aussi physiques, les langues se
délient et accusent.
7.50 Fit Tonic 8.15 Bienvenue
au camping 9.05 Sous le soleil
10.50 Tout le monde veut
prendre sa place 11.35 Plus
belle la vie 12.05 Un gars, un
chef (version courte) 12.20
Un gars, un chef 13.00 La télé
de A @ Z Chocolat 13.30 Bien-
venue au camping 14.25 Une
saison au zoo 15.15 Matière
grise express Ordinateur vert
15.25 La diva du divan L’art du
bluff. 16.11 Chute libre. 17.00 Un
gars, un chef 18.00 Tout le
monde veut prendre sa place
18.50 Infos trafic 19.00 Le 15’
19.20 Plus belle la vie 20.00
Un gars, un chef (version
courte)
20.15 Anne Roumanoff
Spectacle. A la Roumanoff.
Enregistré en 2010, à Bobino.
1h39.
Anne Roumanoff porte un
regard acéré sur la société
française, et elle n’épargne
rien, ni personne, dépeignant
le quotidien sans fioritures,
avec le franc-parler qui la
caractérise. Au programme de
ce spectacle : une caissière de
supermarché qui porte un
regard sarcastique sur ses
clients, une femme qui a
abusé de la chirurgie esthéti-
que, une vendeuse de vête-
ments pas très motivée par le
monde du travail. La dame en
rouge s’amuse ainsi d’Internet,
du baby-sitting, de la politique
ou du lifting.
21.55 La télé de A @ Z 22.30
Le 12 minutes 22.50 Quand
les petites filles jouent les loli-
tas Documentaire de Claire Bau-
chart (2012). A 12 ans, elles en
paraissent 20 ; ces adolescen-
tes qui se rêvent déjà femmes
sont communément appelées
des lolitas  : portrait d’une
génération de fashionistas.
0.25 Le 12 minutes
6.00 EuroNews 6.30 Ludo
9.00 Dans votre région 10.50
Midi en France Depuis Fécamp
12.00 Le 12/13 12.55 Météo à
la carte 13.55 Un cas pour
deux En plein cœur. 15.05 Talent
usurpé. 16.10 Des chiffres et
des lettres 16.50 Harry 17.30
Slam 18.10 Questions pour un
champion 19.00 Le 19/20
20.00 Tout le sport 20.20
Plus belle la vie
20.50 ★★ Gangster Squad
Policier de Ruben Fleischer
(USA, 2013). Avec Sean Penn,
Ryan Gosling, Emma Stone ,
Giovanni Ribisi. 1h55.
Mickey Cohen, parrain de la
mafia originaire de Brooklyn, a
la mainmise sur le crime à Los
Angeles. Il obtient tout ce qu’il
veut grâce à la protection de
ses hommes de main, mais
aussi de la police, de la justice
et des hommes politiques
sous sa coupe. Il multiplie les
trafics de drogue et gère les
réseaux de prostitution. Face à
cette situation, le chef du
LAPD décide de passer à l’ac-
tion. Il charge deux sergents
réputés de son unité, John
O’Mara et Jerry Wooters, de
créer une unité spéciale pour
faire tomber Mickey Cohen.
Les deux policiers et leurs cinq
recrues ne sont pas au bout
de leurs surprises...
22.45 Soir 3 23.20 Les gar-
çons de Rollin Documentaire de
Claude Ventura (2014). Un lycée
sous l’Occupation. Situé au pied
du Sacré-Coeur de Paris, le
lycée Rollin, renommé Jacques
Decour à la Libération, fut un
lieu où régna une activité politi-
que intense durant la Seconde
Guerre mondiale. Les archives
témoignent de ces années dou-
loureuses. 0.45 Quand nous
étions écoliers Documentaire.
cl u b
7.05 L’arbre des contes 7.15
Power Rangers Super Mega-
force Le duel du ranger bleu.
7.40 Le lion rouge. 7.55 Poké-
mon 9.00 Shopping 15.30 Les
anges du bonheur L’ultime ren-
contre. 16.20 Ma sorcière
bien-aimée Allons aux courses.
16.50 K 2000 Los mil diablos.
17.40 La vie à tout prix Une
journée difficile. 18.25 Magnum
L’extralucide. 19.15 Les Simpson
On ne vit qu’une fois. 19.45
Caméra café Racket organisé. -
Basse besogne.
20.00 Suits, avocats
sur mesure
Série. Avec Gabriel Macht,
Patrick J Adams, Gina Torres.
Sous pression (Saison 2, épisode
1/16).
Après les révélations de
Trevor, Jessica connaît le
secret de Mike et demande à
Harvey de le licencier. Ce der-
nier tente alors de gagner du
temps en mettant Mike sur
une importante affaire. Par
ailleurs, Daniel Hardman, le
cofondateur du cabinet, fait
son retour, ce qui n’augure
rien de bon pour Jessica...
20.50 Le choix (Saison 2, épiso-
de 2/16). Alors que Daniel
Hardman tente de rallier à sa
cause les employés du cabi-
net, Jessica charge Harvey
d’obtenir le soutien de Paul
Porter, un collaborateur.
21.45 R.I.S. Police scientifique
Série. Avec Jean-Pierre Michaël,
Pierre-Loup Rajot, Stéphane
Metzger. Une vie brisée. Les
agents du service de recher-
ches et d’investigations scien-
tifiques enquêtent sur deux
affaires  : la mort par noyade
d’un entrepreneur et un incen-
die criminel. 22.35 Père en
détresse. 23.25 Club Miami
23.50 Casino 0.20 Le plus
petit mot unique
6.10 Jeunesse 13.35 Un gars,
une fille 15.45 Jeunesse 18.35
Une saison au zoo
20.50 Cold Case,
affaires classées
Série. Avec Kathryn Morris,
Jeremy Ratchford, Thom Barry.
Ouvrières de guerre (Saison 2,
épisode 2/23).
Lilly rouvre une affaire datant
de la Seconde Guerre mondia-
le. A l’époque, une ouvrière
avait trouvé la mort dans ce qui
ressemblait à un accident.
21.35 Daniela (épisode 3/23).
Lilly et Scotty se penchent sur
un dossier non résolu datant
de 1979 : une jeune fille de
19 ans avait disparu dans
d’étranges circonstances. 22.15
Les bas-fonds (épisode 1/23).
Lilly rouvre un dossier fermé
par l’acquittement de l’accusé :
celui du triple meurtre sur
lequel elle travaillait avant de
rejoindre sa nouvelle équipe.
23.00 Black Mirror Série. Dif-
fusion de trois épisodes.
15.40 Les 100 lieux qu’il faut
voir 16.35 Vu sur Terre 17.35 C
à dire  ?! 17.50 C dans l’air
19.00 C à vous 20.20 Gros
plan sur la nature
20.45 La grande librairie
Magazine littéraire. Présenté par
François Busnel. Invités : Amélie
Nothomb, Laurent Binet, Astrid
Manfredi.
Pour le premier numéro de la
saison, François Busnel dévoi-
le le meilleur de la rentrée lit-
téraire. A Livingston dans le
Montana, il rencontre Jim
Harrison, à l’occasion de la
parution de son nouveau
roman, «Pêchés capitaux»,
paru chez Flammarion.
21.45 Les trésors des hôtels
particuliers Documentaire de
Françoise Cros de Fabrique
(2014). Du Marais aux Champs
Elysées. 22.40 C dans l’air
23.45 Olivier Roellinger, le
magicien des épices
18.30 Carnets du Sud Fabrezan
(Aude) 19.00 Le beau vélo de
RAVeL Stavelot  : circuit Spa
Francorchamps 19.30 JT tra-
duction gestuelle 20.15 Les
Niouzz 20.30 JT 19h30
21.15 Noms de dieux
Magazine culturel. Présenté par
Edmond Blattchen. Paul Jorion.
Anthropologue et sociologue,
chroniqueur au «Monde», Paul
Jorion a travaillé durant plu-
sieurs années dans la finance
aux Etats-Unis. Edmond
Blattchen s’entretient avec lui
à l’occasion de la sortie chez
Odile Jacob de «Penser tout
haut l’économie avec Keynes».
22.10 L’instituteur et l’âne
bibliothèque Documentaire de
Carlos Rendon Zipagauta
(2008). Un instituteur parcourt
chaque week-end le Nord de la
Colombie, en compagnie de
ses ânes chargés de livres,
pour porter la culture écrite
dans les villages isolés. 23.05
Hollywood au pied du terril
Documentaire
15.55 Le jour où tout a basculé
Ma fille est prête à tout pour de
l’argent 16.50 Les frères Scott
Un nouveau départ. 17.35 Prise
de risque. 18.20 Urgences Bliz-
zard. 19.10 Urgences
20.00 Reporters
Magazine de reportages. Ils sont
médecins au SAMU (1 et 2/2).
Chaque jour, le SAMU répond
aux appels à l’aide lancés par
des personnes en détresse et
les conduit à l’hôpital où elles
seront prises en charge dans
les plus brefs délais. Toujours
sur le qui-vive, ses membres
ne perdent pas un instant pour
venir à la rescousse et ce,
24h/24, et 7/7 jours.
22.10 On va tout vous dire
Magazine. La maternité de Nec-
ker. 23.45 Le regard d’une
mère Téléfilm de Michael Scott
(Can, 2007). Avec Kelly Ruther-
ford, Kirsten Prout, Jesse Moss.
11.00 Le journal 11.15 Tout le
monde veut prendre sa place
12.00 L’épicerie 12.25 Cut Les
choses de l’amour. 12.55 Ques-
tions pour un champion 13.30
Journal (RTBF) 14.00 Secrets
d’histoire Comment devient-on
Napoléon Ier  ? 16.05 Les ani-
maux stars des zoos 16.35 Iti-
neris 16.45 Les peuples des
montagnes 17.00 Passe-moi
les jumelles Des taupes et des
bidons 18.00 64’, le monde en
français Une francophone  : le
film d’animation «Miss Hoku-
sai», réalisé par Keiichi Hara
Invité  : André Comte-Sponville.
Grand angle : le philosophe et le
monde 18.50 L’invité Elise
Maillard. 19.05 La télé de A @
Z Nuit blanche 19.35 A ciel
ouvert 19.45 Tout le monde
veut prendre sa place 20.30
Journal (France 2)
21.00 Des racines et des ailes
Magazine de reportages.
Présenté par Carole Gaessler.
Paris authentique, Paris insolite.
Carole Gaessler se rend au
sommet de l’église Saint-
Eustache, située rive droite, au
coeur du Paris historique, afin
de découvrir une vue à 360°
sur la capitale et les monu-
ments qui la font rayonner.
Construite sur l’emplacement
d’une église déjà existante,
Saint-Eustache fut consacrée
le 26 avril 1637. L’édifice fut
longtemps considéré comme
une église royale de par sa
proximité avec le haut lieu de
la monarchie. Les reportages :
Montmartre au cœur. Le nou-
veau cœur de Paris. Paris au vert.
23.00 Journal (RTS) 23.30
★★ Fric-Frac Comédie de Mau-
rice Lehmann (Fr, 1939). Avec
Fernandel, Arletty, Michel Simon.
1.15 Le journal Afrique 1.35
Passe-moi les jumelles
15.20 Les anges de la télé-réa-
lité VII, Latin America 16.00
Secret Story La quotidienne 17.35
Les anges de la télé-réalité VII,
Latin America 18.15 Secret
Story La quotidienne 20.00 Tou-
che pas à mon poste !
21.50 Qui veut épouser
mon fils ?
Téléréalité. Présenté
par Elsa Fayer. Episode 5.
Il ne reste plus que trois pré-
tendantes, et les garçons per-
dent le contrôle de la situa-
tion. Chez Thierry, le clash en
boîte de nuit a fait douter les
filles, et Elise fulmine. Les rap-
ports entre Steven et sa mère
se tendent : Elise menace de le
mettre à la porte s’il n’écoute
pas ce qu’elle lui dit. Les pro-
pos échangés entre Jacky et
une de ses prétendantes ont
mis le feu aux poudres. Dans
sa roulotte, Véronique, la
maman, a bien l’intention de
régler ses comptes.
23.35 Touche pas à mon
poste ! 1.15 Shopping
13.10 Femmes de loi Justice
d’une mère. 16.35 Section de
recherches Chute libre. 17.40 La
bonne fée. 18.45 Pour le meilleur
et pour le pire. 19.50 Arabes-
que Un baiser de Judas.
20.45 ★ Odette Toulemonde
Comédie d’Eric-Emmanuel
Schmitt (Fr, 2006). Avec
Catherine Frot, Albert Dupontel,
Jacques Weber. 1h35.
Malgré son existence morose,
Odette Toulemonde est opti-
miste, un état d’esprit qu’elle
doit à un romancier parisien
qu’elle entend ardemment
remercier...
22.40 ★ Le jour de gloire
Comédie de Jacques Besnard (Fr,
1976). Avec Jean Lefebvre, Pierre
Tornade, Darry Cowl. A la veille
de la Libération, les habitants
d’un village français font preuve
d’un grave manque de dignité
face à l’occupation allemande.
7.00 ★★★ Caricaturistes : fan-
tassins de la démocratie Film
documentaire de Stéphanie Val-
loatto (Fr, 2014). 8.40 Silicon
Valley Quatre épisodes. 10.30
Hello Ladies  : The Movie Télé-
film de et avec Stephen Merchant
(USA, 2014). Avec Christine
Woods, Carly Craig, Nate Torren-
ce. 11.50 ★★ Sils Maria Drame
d’Olivier Assayas (Fr/All/Sui,
2014). Avec Juliette Binoche, Kris-
ten Stewart, Chloë Grace Moretz.
13.50 ★★ The Weather Man
Comédie dramatique de Gore
Verbinski (USA, 2005). Avec
Nicolas Cage, Michael Caine,
Hope Davis. 15.30 ★ The Rover
Thriller de David Michôd (Austr,
2014). Avec Guy Pearce, Robert
Pattinson, David Field. 17.10
★★ Need for Speed Film d’ac-
tion de Scott Waugh (USA, 2014).
Avec Aaron Paul, Dakota John-
son, Imogen Poots. 19.15 Famille
à vendre Court métrage (Belg,
2014). Avec Jules Brunet, Aurélien
Ringelheim, François-Michel van
der Rest. 19.30 ★ Bad Words  :
concours de gros mots Comé-
die de et avec Jason Bateman
(USA, 2013). Avec Kathryn Hahn,
Anjul Nigam, Rohan Chand.
21.00 ★★ Les règles du jeu
Film documentaire de Claudine
Bories, Patrice Chagnard
(Fr, 2014). 1h45.
Trois jeunes, rétifs à l’autorité,
sans diplômes et ignorants
des règles du marché du tra-
vail, tentent de s’en sortir
auprès de coachs d’un cabinet
de placement.
22.40 ★★★ Hippocrate Comé-
die dramatique de Thomas Lilti
(Fr, 2014). Avec Vincent Lacoste,
Jacques Gamblin, Reda Kateb.
0.20 ★★★ Supercondriaque
Comédie de et avec Dany Boon
(Fr/Belg, 2014). Avec Alice Pol,
Kad Merad, Jean-Yves Berteloot
34
8.55 Thema - Le sable, enquê-
te sur une disparition 10.10 Le
rêve chinois 11.10 Les super-
pouvoirs des animaux 11.40
Au cœur du monde arctique
12.25 360°-GEO 13.20 Arte
journal 13.35 ★★ Un baiser,
s’il vous plaît  ! Comédie de et
avec Emmanuel Mouret (Fr,
2007). Avec Julie Gayet, Virginie
Ledoyen, Michaël Cohen. 15.15
Par avion 15.40 Nikos, l’épi-
cier ambulant 16.35 La vie sur
le récif 17.20 X:enius 17.45
Enquête d’ailleurs 18.15 Les
hyènes de Harar 19.00 La vie
secrète des lacs 19.45 Arte
journal 20.05 28 minutes
20.55 The Team
Série. Avec Lars Mikkelsen,
Jasmin Gerat, Veerle Baetens.
(Saison 1, épisodes 5 et 6/8).
Grâce à un réflexe de survie et
à l’intervention rapide des
secours, Jackie a échappé de
peu à la mort. Quant à Harald,
il a pu arrêter facilement
Bruno Koopman, retrouvé
attaché dans la chambre de la
prostituée Heidi Hansen,
autrement dit «Sugar Sweet».
En Belgique, la juge Pernel et
Jean-Louis Poquelin se retrou-
vent dans la même clinique...
22.55 Heimat, une chronique
allemande Série. Avec Rüdiger
Weigang, Karin Rasenack, Mari-
ta Breuer. Un Noël extraordinai-
re  : Sur les routes du Reich (1935-
1938). Milieu des années 30.
Eduardo est devenu maire.
Lucie le pousse à faire carrière
au parti nazi. Wilfried, devenu
SS, rentre pour le Noël 1935. Et
Lucie héberge des dignitaires
nazis. 0.50 Fuite et retour  : à
l’arrière comme au front (1938-
1943). La guerre éclate. Wil-
fried, responsable local du
parti nazi, évoque un soir, dans
la villa de Lucie et d’Eduard,
l’extermination des juifs.
13.00 Het Journaal 13.30
één Iedereen beroemd 13.50
Thuis 14.15 Zoo Australië 14.35 Kin-
gdom 15.20 De topcollectie van...
16.00 Sporza : Ronde Van Spanje
Tour d’Espagne 2015. En direct.
18.00 Het Journaal 18.15 Dagelijkse
kost 18.30 Blokken 19.00 Het Jour-
naal 19.35 Iedereen beroemd 20.00
Thuis 20.25 European Qualifiers :
België - Bosnië-Herzegovina Bel-
gique/Bosnie-Herzégovine. Euro
2016. Qualifications. Groupe B - En
direct. 23.00 Het Journaal 23.20
European Qualifiers Magazine
23.45 Dagelijkse kost 0.00 Iedereen
beroemd
10.35 Dimitri 10.45 Zoos-
Ketnet traat 64 10.55 Het zand-
kasteel 11.20 Nina Patalo 11.30 Mijn
robot en Ik 11.40 Lekker Windje
12.00 W817 12.30 A gURLs wURLd
13.00 En daarmee basta ! 13.30
6tien 13.50 Zig & Sharko 14.00
Robot Arpo 14.10 Sammy & Co
14.20 Masja i Medved 14.50 Dino-
poot 15.00 Kaatje en haar vriend-
jes 15.10 Het Monster Rekenteam
15.20 Bob de bouwer 15.30 Kwis-
kwat 15.50 De wereld rond met
Kaatje 16.00 De Smurfen 16.30
Samson en Gert 16.55 Mega
Mindy 17.20 Super 4 17.30 Marcus
Level 17.45 Galaxy Park 18.00 Kar-
rewiet 18.10 Galaxy Park 18.25 Oma
en Oma 18.35 Wereldbeesten 18.50
W817
Canvas 19.35 How to Build a
Planet 20.30 De Afs-
praak 21.15 Louis Theroux :
Forensic Mental Health 22.15
Maarten Van Severen : Addicted
to every possibility 23.20 Terzake
23.50 Sporza : Diamond League
0.20 Canvaslus
18.00 De Keuken van Sofie
VTM 18.20 De Buurtpolitie 19.00
VTM Nieuws 19.55 Familie 20.35
Het Lichaam van Coppens 21.45
Helden van Hier : Door het Vuur
22.50 Chicago Fire 23.45 House,
M.D. 0.40 Q-Music
20.10 Two and a Half Men
2BE 20.35 ★★★ The Girl with
the Dragon Tattoo Thriller de
David Fincher (USA, 2011). VO.
Avec Daniel Craig, Rooney
Mara, Christopher Plummer .
23.25 Spuiten en slikken op reis
0.20 Fool Britannia
16.05 De Dagschotel 16.20
Vier Desserts 16.35 Food,
Friends & Feeling 16.55 Zoete
Zonde 17.25 Komen Eten 18.10 Castle
19.05 Ncis 20.00 Het Klapsalon 20.15
Komen Eten 21.05 Scheire en de
Schepping 21.55 De Ideale Wereld
22.50 Under The Dome 23.50 Het
Klapsalon 0.00 Komen Eten 0.45 De
Ideale Wereld (Nachtlus)

LA JOURNÉE TÉLÉ
Excellent ★★★
Bien ★★
Faible ★
Nul ❍
LES FICTIONS
Hippocrate ★★★
Jolie comédie dramatique des
internes en médecine. Moins
sucrée et plus réaliste que
« Grey’s Anatomy ».
Be1, 22h40
Gangster Squad ★★
Une version moderne des « In-
corruptibles », avec Sean Penn
et Ryan Gosling.
France 3, 20h50
Bright Star ★★
Réalisé par Jane Campion, ce
drame raconte l’histoire d’un
poète anglais de 23 ans, John
Keats, qui vit dans le Londres
des années 1818. Avec Ben
Whishaw.
RTL-TVI, 22h30
LES ÉMISSIONS
Belgique /
Bosnie-Herzégovine ★★★
Nouvelle étape pour les Diables
vers une qualification pour l’Eu-
ro 2016. Ils reçoivent la Bosnie-
Herzégovine au stade Roi Bau-
douin. Une victoire leur assure-
ra une deuxième place au sein
du groupe B.
La Une, 20h20
Les règles du jeu ★★
Ce documentaire inédit réalisé
par Patrice Chagnard et Clau-
dine Bories suit Lolita, Kévin et
Hamid, trois jeunes âgés de
près de 20 ans, sans diplôme,
rétifs à l’autorité et ignorants
des règles du marché du travail.
Ils tentent de s’en sortir auprès
des coachs d’un cabinet de pla-
cement.
Be1, 21h

Pas besoin.
On a déjà adapté nos prix.
Jérôme de Warzée : « L’humour
en télé, c’est casse-gueule »
LA DEUX L’humoriste
La star de la matinale
de Vivacité va tenter
d’imposer son humour
en télé dans
« Le Grand Cactus ».
Il sera entouré
d’une troupe
de comédiens belges.
ENTRETIEN
inq ans déjà que Jérôme
C de Warzée fait pouffer de
rire les auditeurs du
« 8/9 » de Vivacité avec son
« Cactus dans le waterzooi ».
Après avoir écumé les salles de
spectacle du royaume avec son
one-man-show « Hautes ten-
sions », l’humoriste s’apprête à
coanimer un talk-show en prime
time sur La Deux, avec Adrien
Devyver (« Un gars, un chef »).
« Le Grand Cactus » s’annonce
comme un long moment de dé-
connade revisitant l’actualité de
manière parodique. Tourné à
Liège dans les studios de Média-
rives, il sera diffusé un jeudi sur
deux, en alternance avec
« 69 minutes sans chichis ».
À quoi va ressembler
le « Grand Cactus » ?
Difficile à dire car on n’a pas
encore tourné le pilote ! Ce sera la
prolongation de ce que je fais en
radio le matin. J’ai un point de
vue cynique sur l’actualité. On
va essayer de transposer à
l’image.
C’est un projet qui a mûri
longtemps dans votre tête ?
Avec la RTBF, on cherchait de-
puis longtemps le bon concept
qui colle à ce que je fais. J’ai col-
laboré à « Signé Taloche » et « 7 à
la Une », je pense que la RTBF
me fait confiance. Après, si le pi-
lote n’est pas bon, l’émission ne
sera pas mise à l’antenne. Ils ont
de quoi nous remplacer un jeudi
sur deux s’ils estiment que le pro-
duit n’est pas bon. On fait un peu
les choses à l’envers mais j’aime
ça. On espère être sur antenne
très vite.
Comment Adrien Devyver s’est-il
intégré à votre projet ?
Au départ, on voulait une femme
mais on n’arrivait pas à se
mettre d’accord avec la RTBF. On
a parlé d’Adrien et j’ai dit “oui”
tout de suite. On a travaillé en-
semble lors de la Coupe du
monde. Il rit à ce que je fais et j’ai
besoin de ça. Il a pris à bras-le-
corps toute la conduite et je pense
qu’il va mener ça de main de
maître. C’est un défi pour lui car
il aura la main, contrairement à
« Un gars, un chef » où il regarde
Gérald Watelet cuisiner.
Devenir un visage connu
de la télé, ça vous démangeait ?
Ça ne me démangeait pas du tout
mais je voulais travailler à plu-
sieurs. J’ai plein de camarades
humoristes comme Kody et
James Deano, je trouve qu’il n’y a
pas beaucoup d’opportunités
pour qu’ils puissent montrer ce
qu’ils savent faire. Il n’y a pas
d’émission qui offre des scènes
ouvertes où on peut venir faire
un sketch.
Il y aura des filles comme Livia
Dushkoff, candidate sulfureuse
d’une téléréalité française…
Nous devons avoir un atout
charme autour de la table. Cer-
tains vont rester de manière ré-
currente pour rire de ce qu’on
fait. Il y aura des chroniques pro-
posées par Sarah Grosjean, une
jeune comédienne liégeoise. Il y
animera un talk-show décalé avec Adrien Devyver
De Warzée veut offrir un espace de visibilité supplémentaire aux humoristes belges. © P.-Y. THIENPONT.
aura aussi Cécile Djunga et Bé-
nédicte Philippon qui a fait des
apparitions dans « On n’de-
mande qu’à en rire ».
Vous voulez être le Laurent
Ruquier belge ?
« On ne demande qu’à en rire » a
permis de mettre en lumière des
gens confirmés qui auraient eu
besoin de beaucoup plus de temps
pour émerger. D’autres n’ont fait
que ça et ne tournent plus depuis
l’arrêt de l’émission. C’était quasi
de la téléréalité. Je ne suis pas
Ruquier. Je ne suis là que pour
déconner. La pantalonnade me
convient mieux. On n’est pas là
pour discuter du dernier bou-
quin publié. Ce sera de la dé-
conne toute l’émission.
Il n’y aura pas d’invité ?
Non car en Belgique on a vite fait
le tour, on voit toujours les
mêmes. En plus, sans l’aspect
« promotion » on gagne du
temps et de la liberté. Après, si le
programme est un succès, ça évo-
luera peut-être. On veut surtout
fidéliser l’équipe. On sait qu’une
émission d’humour à la télé, c’est
hyper casse-gueule. Il y en a sur
toutes les chaînes et on n’a pas les
mêmes moyens. On doit se trou-
ver une identité mais je compte
sur le réalisateur Nicolas Ceup-
pens qui a travaillé pour « Strip-
Tease » et « Tout ça ».
Si l’humour est « casse-gueule »,
Le Soir Jeudi 3 septembre 2015
LATÉLÉVISIONJEUDI 35
NOUVEAUTÉS
Musique
et impertinence
Plusieurs nou-
veaux pro-
grammes vont
apparaître dans
la grille de La
Deux cette saison. Ophélie
Fontana animera « Au ta-
bleau ! », un magazine basé
sur la rencontre d’une per-
sonnalité politique avec une
classe d’enfants âgés de 8 à
13 ans. Ophélie Fontana sera
aussi aux commandes de
« Tout y passe (même la
RTBF) », un « diversity
show » à l’occasion des
10 ans de la Convention sur
la diversité culturelle de
l’Unesco. La musique sera
aussi à l’honneur avec un
documentaire sur les 50 ans
du groupe Pink Floyd et les
20 ans des Daft Punk. En
janvier 2016 auront lieu les
premiers « D6bels Music
Awards », qui se veulent les
équivalents des « Victoires
de la musique » en France.
Joëlle Scoriels animera une
grande soirée TV le 22 jan-
vier. En attendant, on la
le talk-show l’est encore plus… Ce que je raconte peut se lire de retrouvera dans « Sans chi-
La différence, c’est que « Le grand deux façons. Ne pas dire « bite » chis » et dans la pastille
cactus » est monté comme un JT. mais « organe érectile avec in- « C’est Cult », avec un nou-
Adrien Devyver présentera flux de sang » par exemple. Cer- veau comédien déguisé en
l’émission, moi je balance les in- tains trouveront ça quand même œuvre d’art : Julien De
fos. On envoie des reportages sur grossier mais chacun son hu- Broeyer.
le ton de l’humour. Il y aura des mour. Je propose, le public dispo- M.B.
invités en plateau incarnés par se. ■
des humoristes. C’est comme les Propos recueillis par
marionnettes des « Guignols » MAXIME BIERMÉ
mais avec des vraies gens. Si on
fait un sujet sur le deuxième en-
fant de Catherine Middleton, elle LA LOTERIE
sera incarnée par quelqu’un en
plateau.
Lotto Tirage du 02/09 Keno Tirage du 02/09
Vous allez être confronté 1 6 31 32 39 44 25 7 14 18 25 30
à la critique, notamment Croix correctes Gagnants Gains (EUR) 31 34 36 37 40
sur les réseaux sociaux, 6 1 2.891.351
ça vous fait peur ? 5+ - - 42 46 48 49 50
Il faut arrêter l’humour si on ne 5 47 4.087,40
supporte pas la critique. Le pro- 4+ 138 338,80 55 58 68 69 70
4 2.253 38,40
blème des réseaux sociaux est que 3+ 3.467 13,30
les gens contents ne disent rien et 3 42.118 5,00
que les mécontents écrivent avec 2+ 34.914 3,00
des majuscules et postent deux Jackpot du prochain tirage : 1.000.000€ à gagner.
fois le message.
Il faudrait être fou pour y être to-
Joker+ Tirage du 02/09 Pick 3 Tirage du 02/09
talement indifférent mais je
6 3 2
m’adresse à ceux qui sont récep- 3 4 1 2 1 6
tifs à mon humour. Il y a des gens
Chiffres corrects Gagnants Gains (EUR)
que je n’aurai jamais, ils dé- 6+signe astrologique - min 200.000
testent de Warzée, c’est physique. 6 - 20.000
Je veux être meilleur pour ceux 5 4 2.000
qui me suivent et veulent me dé- 4 18 200
couvrir. 3 273 20
2 2.877 5
Justement, pour ceux qui 1 28.355 2 La Loterie nationale signale que les lots inférieurs
n’écoutent pas Vivacité, à quel Signe Astrologique 13.614 1,50 à 1.000 euros sont payables dans les centres
Lotto/Joker à partir du lundi. Ces résultats sont
type d’humour faut-il s’attendre ? Jackpot du prochain tirage : 1.000.000€* à gagner. donnés sous réserve. Les résultats définitifs
C’est « polysémiquement noir ». * Si vous êtes le seul gagnant au rang 1 seront disponibles dans votre centre Lotto/Joker.

ROUSSEL HOMME ROUSSEL DAME
71 PASSAGE WELLINGTON 64 PASSAGE WELLINGTON
1410 WATERLOO 1410 WATERLOO
• 02/354 65 47 • 02/354 65 47
OUVERT TOUS LES JOURS DE OUVERT TOUS LES JOURS DE
10H À 18H30 10H À 18H30
(SAUF LE DIMANCHE) (SAUF LE DIMANCHE)
35
Le Soir Jeudi 3 septembre 2015

36 LACULTURE

Bob l’éponge
icône pop rock
malgré lui
David Bowie va diriger les compositeurs d’une comédie
musicale inspirée du célèbre héros de dessin animé.
n 15 ans, dix saisons et 299 épi- migrent du Texas pour venir vivre sous nant parce que l’auteur est un grand fan

E sodes, Bob l’éponge a absorbé

des millions d’êtres humains.
Normal, vous allez dire, pour
une éponge. Sauf que, d’ordi-
naire, la structure poreuse de ces petites
bêtes a une capacité d’absorption de…
22 fois leur masse sèche. Pfff, nul. Bob
l’éponge fait tellement mieux. La
preuve : il vient d’avaler Bowie.
Le dandy britannique de 68 ans vient
de rejoindre une bande de musiciens
américains (les rockeurs de The Fla-
ming Lips, Aerosmith, et They Might
Be Giants, la chanteuse pop Cyndi Lau-
per et le compositeur John Legend) à
l’écriture d’une comédie musicale dé-
diée au petit personnage jaune, qui sera
jouée en juin 2016 à Chicago, avant de
s’envoler pour Broadway.
David Bowie et Bob l’éponge. C’est
une blague ? De celles que s’envoient
tout l’après-midi, sur la chaîne Nickelo-
deon où ils sont nés, la petite Spontex et
ses drôles de potes ? Ces vannes dont
leur auteur, l’ex-biologiste Stephen Hil-
lenburg, jure qu’elles sont une critique
de la société américaine où le vil capita-
liste (Eugène Krabs), propriétaire du
resto Le Crabe Croustillant, maltraite
ses salariés (Bob et Carlo l’arrogant ca-
lamar), où le chômage frappe même les
étoiles de mer et où les écureuils
un globe dans la mer des Sargasses…
Mouais. Dans les épisodes de Bob
l’éponge, on voit ce qu’on veut bien voir.
En août 2012, la commission nationale
chargée de la protection de la moralité
publique en Ukraine a envisagé d’inter-
dire la diffusion du dessin animé parce
que la proximité entre Bob l’éponge et
Patrick l’étoile de mer faisait l’apologie
de l’homosexualité. Juste parce qu’il y
en a un qui est rose bonbon et l’autre
qui rit comme Denise Fabre. Hillenburg
a démenti, précisant que, même si son
personnage est devenu une icône gay, il
ne peut être, à la base, que « presque
asexuel » – où l’on se reportera, pour
plus de détails au point 3.3 de la page
Wikipédia consacrée à la reproduction
des spongiaires (Porifera).
Avant Bowie, Pharrell
Williams et Motörhead
avaient déjà écrit pour Bob
Mais la force de cette série imaginée,
en 1984 lors d’une étude de la biologie
marine à l’Ocean Institute de Dana
Point, en Californie, c’est son humour.
« Un vrai humour absurde, comme on
en trouve rarement, décrypte Alexandre
Prouvèze, collaborateur au mook Pano-
rama des idées (1). Ce qui n’est pas éton-
de slapstick, de Laurel et Hardy et Bus-
ter Keaton. Et voilà où Bowie le rejoint,
lui qui n’a jamais caché son intérêt pour
le vieux cinéma. »
Le chanteur britannique
n’est pas le premier à avoir
craqué pour la gratounette
jaune. « Dans la B.O. du long- Carrément star
métrage sorti cette année, Un 1984 le biologiste américain
héros sort de l’eau, on trouve Stephen Hillenburg rédige un
trois titres de Nerd, le groupe scénario, « The Intertidal
de Pharrell Williams. En Zone », sur des formes de
termes de sommet de la hype, vie marines anthropo-
difficile de faire mieux ! morphes.
Motörhead aussi a bossé sur le 1987 Il devient animateur et
film. Ce sont des personnages rejoint la California Institute
qu’on imagine assez loin du of the Arts.
monde des enfants et pour- 1996 Il démarre la série
tant, ce dessin animé peut se « Bob l'éponge ».
regarder totalement défoncé, 2000 Première diffusion en
dans le sens où il est enfantin, France, sur TF1.
pas trash du tout. Bob est 2007 David Bowie apparaît
super-gentil, il en prend plein dans l’épisode « L’amulette
la tronche mais il s’en rend pas d’Atlantis » : 8,8 millions de
compte. C’est la Justine du téléspectateurs aux USA, la
Marquis de Sade. » Aïe, cen- plus grande audience en
sure en Ukraine. ■ huit ans.
JULIE HUON
(1) Bimestriel sur « l’actualité et l’analyse de ces
idées qui façonnent le monde », Lemieux Editeur. Bob l’éponge vit dans un ananas à Bikini Bottom, avec ses amis Patrick, Carlo
et Sandy. © D.R.

LAPETITEGAZETTE
Laissez tondre le mérinos « Hostile à l’islam » Le coton « made in Daesh »… … est assez mal vu
Un champion australien de la
Ketje à Las Vegas Le grand mufti d’Arabie saoudite, Dixit Le groupe Etat islamique (EI) a Dans les plus grandes maisons de
tonte de moutons a été appelé le cheikh Abdel Aziz al-Cheikh, a « J’ai tellement besoin de temps mis la main sur la production sy- luxe de Paris, le sujet est d’actuali-
mercredi d’urgence après la dé- jeté l’anathème sur Mahomet, film pour ne rien faire qu’il ne m’en reste rienne de coton, un risque pris au té. Sous couvert d’anonymat, une
couverte, près de Canberra, d’une sorti la semaine dernière en Iran, plus assez pour travailler. » sérieux par certains fabricants de source chargée des approvision-
bête abandonnée à une laine si estimant qu’il était « hostile à l’is- PIERRE REVERDY vêtements qui veillent de près à nements pour les collections
épaisse que sa vie en était mena- lam ». « C’est un film païen et une leur image, même si la possibilité haute couture d’une enseigne
cée. L’animal, un mérinos, a été vu œuvre hostile à l’islam », sa projec- de retrouver dans nos habits du prestigieuse reconnaît se montrer
errant seul près de Mulligans Flat, tion est « illicite selon la charia ». IESSID www.iessid.be coton « made in Daesh » reste li- particulièrement vigilante sur la
une zone boisée proche de la ca- « C’est une distorsion de l’islam », a Portes ouvertes 05/09 10h-13h mitée. provenance des tissus.
pitale, par des randonneurs qui encore dit le plus haut dignitaire Assistant(e) social(e) &
ont alerté les responsables locaux religieux d’Arabie saoudite, chef Bibliothécaire-Documentaliste
de la Rspca, l’organisation natio- de file de l’islam sunnite, en rivali- BAC 3 ans. En bons termes
© D.R.

nale de protection des animaux.
« C’est clairement un des plus gros
moutons qu’on ait vu », a déclaré
Tammy Ven Dange, responsable
de la Rspca, précisant que la bête
avait atteint « quatre à cinq fois sa
taille normale ». (afp)
Le dresseur de Flipper est libre
La police japonaise a annoncé
avoir relâché le militant américain
Richard O’Barry, ex-dresseur de
« Flipper », le dauphin, arrêté lun-
di près du port japonais de Taiji
(sud-ouest) à la veille du coup
d’envoi de la chasse aux dauphins.
Richard O’Barry avait été interpel-
lé sur des soupçons de conduite
en état d’ivresse. Il risque une
amende de 735 euros. (afp)
Une réplique du Manneken-Pis a
été dévoilée, mardi, à Las Vegas.
La copie du célèbre ketje de
Bruxelles a été installée devant
The D Hotel, un hôtel-casino, in-
dique le Las Vegas Sun. Le proprié-
taire de l’hôtel a signé un contrat
de 100 ans pour pouvoir disposer
de cette copie, indique le journal
local. Derek Stevens, le proprié-
taire, voulait rendre hommage à
ses origines belges en installant
un Manneken-Pis à l’entrée de son
complexe. « Mes parents et
grands-parents sont 100 % belges.
Mon frère et moi sommes les pre-
miers nés de la famille aux USA.
Quand j’étais enfant, je retournais
chaque année pour voir des proches
en Belgique », a-t-il déclaré. (afp)
té avec l’Iran chiite. Dans le film
de Majid Majidi, qui raconte la vie
d’enfant du prophète, le visage de
Mahomet enfant n’apparaît ja-
mais, seulement sa silhouette et,
par des effets spéciaux, sa vision
du monde qui l’entoure. (afp)
Une balle perdue dans son sac
Une Brésilienne finissait ses em-
plettes dans un centre commer-
cial huppé de Rio de Janeiro lors-
qu’une balle perdue est venue se
loger dans son sac à main. « J’ai
trouvé un projectile et mon sac est
déchiré à l’intérieur, à quatre en-
droits », raconte la designer. Des
balles perdues résultant de fu-
sillades entre bandes rivales sont
monnaie courante. (afp)
Spécialisation en Sciences
et Techniques du Jeu 1an « J’ai des lancements depuis ce matin. C’est insoutenable. Je cours chez le
(Horaire décalé). dentiste. » En pareille circonstance, l’emploi de « lancement » et celui
Former pour accompagner (50 du verbe « lancer » sont des archaïsmes que l’on rencontre fréquem-
ment chez nous et dans une partie du Nord de la France. Le diction-
naire Robert précise en outre que « lancer » peut s’entendre quelque-
Douze Chinois à la voile fois dans la langue familière, probablement sous l’influence de l’adjec-
Un voilier chinois, avec un équi- tif « lancinant ». Mais, dans la plupart des régions, « lancer » a été
page entièrement composé de remplacé par « élancer » depuis très longtemps. En voici un exemple
marins chinois, participera pour la moderne : « La jambe droite lui élançait, des crampes lui serraient la
première fois à la célèbre course jambe gauche » (Henri Queffélec, Un recteur de l’Île de Sein, 1944).
Sydney-Hobart à la fin décembre, CLÉANTE
ont annoncé mercredi les organi-
sateurs. Le bateau, un TP52
(15,85 m), « est entièrement chi- Les utilisateurs de Twitter… … plus jeunes et plus diplômés
nois », a souligné Serena Cai, qui Les twittos sont, en moyenne, plus 57 % des utilisateurs de Twitter
pilote le projet. « Le propriétaire diplômés et plus jeunes que les étaient au moins titulaires d’un di-
est chinois, tout comme les douze internautes sur les autres réseaux plôme de l’enseignement supé-
membres de l’équipage. » Une pre- sociaux, selon une étude réalisée rieur, contre 40 %. Leur âge
mière pour un bateau provenant par Twitter, l’American press insti- moyen était de 36 ans, contre 46
de Chine continentale. (afp) tute et la société d’études DB5. ans pour les autres réseaux. (afp)



Réparation rapide
mais réparation qui dure !

24 rue de la Station, Forest - www.sos-dentier.be

36
JEUDI 3 septembre 2015 / Edition Namur/Luxembourg / Quotidien / No 204 / 1,50 € (G.-D. L. : 1,60 €) / 02 225 55 55

BLONDEL (UCL) : « UNIVERSITÉ, HAUTE ÉCOLE : À CHACUN SON RÔLE ! » P. 6

GROUPE MYTHIQUE
Téléphone
Le kot étudiant
a bien changé de retour
presque
au complet
P. 33

VINCENT KOMPANY
« On doit
prouver
notre valeur
sur la durée »
P. 25 À 27

Bodrum, Turquie
2 septembre 2015

GABRIEL RINGLET
« Le débat
pluraliste
sur l’euthanasie
régresse »
P. 22

FESTIVAL
© EPA. La Mostra
de Venise
Cette photo d’un enfant syrien mort sur une plage des côtes turques s’adapte pour
va-t-elle réveiller les consciences européennes sur le sort des réfugiés ? rester au sommet
P. 31
e cliché a fait le tour du monde. Heinderyckx, professeur de sociologie frère d’Aylan, Ghalib (5 ans) fait aussi

C Sur les réseaux sociaux, beau-

coup voient derrière cette image
dramatique un réel espoir. Celui de voir
des médias à l’ULB.
Désormais, les réfugiés qui arrivent
en Europe ont donc un visage, celui de
partie des victimes.
Cette histoire n’est qu’une parmi tant
d’autres. Le nombre de migrants et de
EN BELGIQUE
« La pire crise humanitaire
depuis 40-45 »
un grand mouvement de solidarité se ce petit garçon. Selon les premières in- réfugiés qui arrivent en Europe aug-
créer en faveur des réfugiés qui arrivent formations révélées par les médias mente chaque jour. Ce mercredi, ils C’est aujourd’hui que le « Centre fédéral
en Europe. Cet enfant décédé, qui gît turcs, il s’agirait d’un Syrien âgé d’à étaient près de 4.500 à rejoindre le port migration » (ou « Myria ») fait son entrée
sur une plage turque, en dit plus que peine trois ans. Il s’appellerait Aylan athénien du Pirée et plus de 3.000 à sur la scène publique belge. L’institution
toutes les statistiques sur la réalité des Kurdi et viendrait de la ville de Kobané. avoir été secourus au large des côtes li- devra veiller au respect des droits fonda-
voyages et des risques pris par les réfu- Si c’est sa photo qui retient l’attention, il byennes. La Grèce a d’ailleurs décidé mentaux des étrangers, renseigner les
giés syriens, irakiens et autres pour ral- n’était pas seul sur le bateau qui aurait d’améliorer la prise en charge des mi- pouvoirs publics sur la nature et l’ampleur
lier le continent européen. « Depuis des dû l’emmener sur l’île de Kos, en Grèce. grants et des réfugiés, puis s’est engagée des flux migratoires, et lutter contre le
mois, on nous parle de la tragédie de Au total, 23 personnes étaient réparties à « accélérer » leur enregistrement et trafic des êtres humains. Son directeur, le
ceux qui tentent de rallier l’Europe sur sur deux bateaux différents qui ont cha- leur identification. C’est là une des de- philosophe François De Smet accorde au
des embarcations de fortune. Il y a là, viré en tentant de relier la péninsule de mandes de ses partenaires européens Soir une interview. Il critique l’action gou-
dans la durée, une habituation, une Akyarlar en Turquie à la Grèce. A pour mieux gérer leur dispersion dans vernementale et rappelle que « nous
forme de désensibilisation – l’informa- l’heure de boucler cette édition, le bilan l’Union européenne. ■ sommes face à la pire crise humanitaire
tion est désincarnée : il n’y a pas vérita- faisait état de douze morts dont cinq en- depuis la Seconde Guerre mondiale ».
blement d’images », analyse François fants. D’après la presse turque, le grand P. 2 À 4 NOTRE DOSSIER
CONSOMMATION
Le bio se décline
L’ÉDITO sous toutes
CHRISTOPHE BERTI Bodrum, en Turquie, ont boule- tuer à tous les drames. problèmes complexes. Nous mandataires publics résoudront les formes
RÉDACTEUR EN CHEF versé le monde ce mercredi. Ce Ce petit Syrien mort sur une pensons même qu’il n’y a pas de quoi que ce soit. Nous attendons P. 20 & 21
n’est, malheureusement, qu’un plage turque est devenu, en un solution à court terme à cette d’eux qu’ils prennent leurs res-
drame de plus dans le dossier instant, un symbole. Celui d’un crise. Car il ne s’agit pas ici d’op- ponsabilités, qu’ils affrontent les
des migrants qui tourne à la peuple abandonné à son triste poser la compassion naïve à un difficultés, qu’ils nous rassurent,
tragédie depuis des semaines. sort. Celui d’une crise que plus cynisme froid. Dans le débat que qu’ils montrent la voie à suivre,
Mais dans ce flot d’images, de personne ne semble maîtriser. nous vivons, nous avons simple- le cap, la direction. La politique,
reportages, de témoignages, de
murs qui se dressent, de bateaux
Celui d’un effroi qui fait écho au ment quelques certitudes : aucun
mur, aussi haut soit-il, n’arrêtera
pour nous, c’est le courage, pas
les slogans et encore moins le
lesoir.be
qui coulent, de files qui s’al- La politique, c’est des peuples qui cherchent un silence. Quel politique de pre-
longent, de familles qui le courage. Pas les slogans. avenir meilleur. Aucun pays, non mier plan, en Belgique, sort de ce
IMMIGRATION : marchent, en grappes, vers une Et encore moins le silence plus, ne peut accueillir toute la silence assourdissant et cou- Dès 20 h 30, suivez
Europe qui hésite entre l’accueil misère du monde. Et aucun pays pable ? A part Bart De Wever et en direct commenté
LE SILENCE et le rejet, la photo de cet enfant silence coupable des politiques, ne peut régler, seul, un dossier ses solutions simplistes, aucun. la rencontre entre
EST UN POISON sans vie nous est arrivée comme sauf les populistes. Celui, aussi large et complexe. Les Nous l’avons déjà écrit, nous la Belgique et
une gifle, comme un seau d’eau espérons-le, du drame de trop, questions et même les craintes l’écrirons encore : chacun, face à
la Bosnie pour
ne mer bleu azur, une plage, glacée, nous faisant oublier, d’un du drame qui réveille enfin les des peuples européens face à ce cette crise majeure, doit prendre
U un enfant couché pour
l’éternité, le nez dans l’eau et le
coup sec, la banalisation des
malheurs et le côté désincarné
consciences.
Ajoutons-le tout de suite : il n’y a
phénomène de migration sont
légitimes. Mais ce n’est pas en
ses responsabilités.
Prendre les nôtres, c’est faire
les qualifications
de l’Euro 2016.
sable, un policier impuissant qui d’une crise où l’on parle de jamais, sur aucun sujet et certai- laissant le champ médiatique à notre métier : informer, expli-
prend le petit corps mort dans chiffres, où l’on montre des nement pas sur la crise des quelques extrémistes pour ne quer, décrypter, dénoncer. Et, ce
ses bras. Les images venues de cartes et où on finit par s’habi- migrants, de réponse facile à des pas froisser leur électorat que les matin, publier cette photo.
La Belgique doit-elle
modifier sa gestion
politique
36 MARCHÉS 14 SUDOKU 24 PETITES ANNONCES 26 TÉLÉVISION 34-35 de la crise migratoire?
MÉTÉO 24 BANDE DESSINÉE 24 NÉCROLOGIE 28 LOTERIE 35 On en parle
MOTS CROISÉS 24 BON À DÉCOUPER 24 RÉGION 29 PETITE GAZETTE 36 avec Pascal Martin.
5 413635 004407
1
Le Soir Jeudi 3 septembre 2015

2 L’ACTU CRISE DE L’ASILE

LE KROLL
Une politique d
Hasard du calendrier, le « Centre fédéral migration »
ou « Myria » fait son entrée dans l’arène publique
au moment où la Belgique fait face à une crise de l’asile.
Son expertise permet de remettre en contexte
les événements actuels et de souligner l’absence
d’une vraie politique de l’immigration.
yria. Ce nom ne vous dit Centre. « Le gouvernement n’a donc

M rien ? A partir de ce jeudi

3 septembre, cela devrait
changer. C’est en effet ce jour que le
« Centre fédéral migration » ou
« Myria » fait son entrée dans
l’arène publique. Pour comprendre,
un rapide retour en arrière s’im-
pose. L’ancien « Centre pour l’éga-
lité des chances » était doté de trois
compétences spécifiques en matière
de migrations : veiller au respect des
droits fondamentaux des étrangers,
renseigner les pouvoirs publics sur
la nature et l’ampleur des flux mi-
gratoires, et lutter contre le trafic
des êtres humains.
On a coupé le centre en deux
Il y a un peu plus d’un an, le légis-
plus son mot à dire ni dans la dési-
gnation des administrateurs, ni
dans celle de la direction, souligne
François De Smet, directeur de My-
ria. C’est un des piliers de notre indé-
pendance. »
C’est que Myria entend bien ré-
agir à l’actualité. La semaine der-
nière, Bart de Wever enflammait le
débat en lançant l’idée d’un statut
spécial pour les réfugiés, soulignant
qu’il était « difficilement compré-
hensible » qu’un réfugié ait les
mêmes droits qu’un « Belge qui a co-
tisé toute sa vie ». Le Centre fédéral
migration a souhaité réagir, en ri-
postant par quelques chiffres élo-
quents tirés d’une enquête récente.
Le communiqué pointait notam-

J’Y VOIS CLAIR lateur a décidé de couper le centre

en deux. Selon des directives euro-
péennes, la compétence de lutte
ment qu’après quatre ans en Bel-
gique, seul un réfugié sur quatre dé-
pend encore de l’aide sociale. « Ce
contre les discriminations doit n’est pas à nous de dire ce que les
Pourquoi votre épargne-pension concerner tout le pays. Créer des gens doivent penser ni quelle doit
centres régionaux pour l’égalité des être la politique migratoire à suivre,
va maigrir ce mois-ci ? chances aurait été ingérable. Le lé- résume François De Smet. Nous es-
gislateur a donc décidé de « dis- timons cependant que cette poli-
MORGANE KUBICKI soudre » le centre pour l’égalité des tique migratoire doit au minimum
chances « fédéral » et de créer un respecter les chiffres les plus fiables
La fiscalité sur le troisième pilier évolue. Le prélèvement existant centre interfédéral. Néanmoins, les d’une part, et les droits fondamen-
diminue, mais il sera anticipé à partir de cette année. matières liées à l’immigration ont taux des étrangers d’autre part. »
été considérées comme spécifiques La conférence de lancement de
et justifiant le maintien d’un centre Myria ce jeudi sera le lieu d’un débat
Une partie due ce mois-ci, le reste quand soixantaine verra l’impact des « 5 fois 1 % » fédéral uniquement actif sur ce su- entre François De Smet et Theo
vous aurez 60 ans. C’est en somme le conte- sur son compte, mais ne perd pas beaucoup jet. Le Centre fédéral migration a vu Francken. Le Centre y présentera
nu du nouveau régime fiscal applicable aux leur rendement futur. L’âge jusqu’à la retraite, le jour officiellement le 15 mars également son rapport 2015. L’occa-
produits d’épargne-pension décidée par le le montant épargné jusqu’ici et le taux d’inté- 2014. Il conserve les trois missions sion de relativiser l’« afflux » actuel
gouvernement en octobre dernier. L’accord rêt qui sera appliqué sont donc autant de citées ci-dessus. Son conseil d’admi- et de rappeler que l’immigration ne
fédéral prévoit l’adaptation suivante : la facteurs qui influenceront l’effet de la mesure nistration a été désigné par le parle- se résume pas aux demandeurs
réduction d’impôts de 30 % qui fait de sur les comptes d’épargne-pension. ment fédéral et c’est ce conseil qui a d’asile, aussi nombreux soient-ils. ■
l’épargne-pension un produit fiscalement Dans l’ensemble, la plupart devraient toute- ensuite nommé la direction du ÉLODIE BLOGIE
attractif est maintenue. Plafonnés à 940 eu- fois y gagner. D’après les calculs de nos
ros par année, les versements donnent droit à confrères du Tijd, les cas où le titulaire d’un
une réduction d’impôt de 282 euros. La taxe
existante dont doivent s’acquitter les titu-
laires d’un compte une fois arrivés à l’âge de
troisième pilier y trouve son compte seraient
d’ailleurs plus nombreux que les cas de
pertes.
De Smet « Nous sommes face à la pire
60 ans diminue de 10 % à 8 % pour continuer Les premiers prélèvements sont attendus à ENTRETIEN toires et l’asile. Néanmoins du me désole aujourd’hui. Si la migra-
à encourager le produit. En échange, l’Etat partir de mi-septembre. Ce sont les institu- rançois De Smet, docteur en strict point de vue de l’asile, nous tion est par définition un sujet
effectue un prélèvement anticipatif de 1 % par tions financières qui sont tenues de récolter F philosophie de l’ULB, a été traversons une crise. Tout d’abord, conflictuel, dans ce cas précis, faire
an entre 2015 et 2019. les fameux 1 % par an pour les redistribuer. nommé directeur du Centre fédéral nous sommes face à ce qui est sans preuve de la solidarité que les
Dans les faits, le titulaire d’une épargne- Les particuliers vont donc voir leur fonds migration (Myria) le 15 mars der- doute la plus grave crise humani- conventions nous imposent devrait
pension bénéficie donc d’une réduction des d’épargne-pension du troisième pilier fondre nier. taire depuis la Seconde Guerre au minimum faire l’unanimité !
taxes dont il est tenu de s’acquitter à ses légèrement en cette rentrée. La plupart des mondiale. En conséquence, on ob-
60 ans puisqu’il sera taxé de 8 % de son banques feront l’opération avant la fin du Myria fait une entrée en fanfare serve des flux migratoires excep- Votre rôle est aussi de critiquer
capital accumulé, moins les sommes qui mois pour verser la somme à l’Etat. dans le contexte migratoire que l’on tionnels, qui doivent trouver une l’action des pouvoirs publics en la
seront prélevées ces prochaines années, sait. Estimez-vous que nous réponse exceptionnelle. D’autant matière. Comment l’Etat belge
contre 10 % auparavant. Mais le gouverne- Le gouvernement encourage sommes dans une crise ? plus que nous sommes face à des n’a-t-il pas vu venir cette crise ?
ment applique une retenue d’une partie du le produit, mais les prélèvements Nous sommes dans un moment très gens qui objectivement sont rece- Quand le secrétaire d’Etat à l’asile
capital accumulé sur le compte (à la date du anticipés doivent réduire important, même si nous ne devons vables dans le cadre des conven- et la migration, Theo Francken, dit
31 décembre 2014) ces 5 prochaines années. le déficit budgétaire pas confondre les questions migra- tions de Genève. Et c’est bien ce qui qu’on ne pouvait pas la prévoir,
D’un côté donc, l’épargne-pension est rendue
plus attractive avec une baisse des charges. Et au 30 septembre dernier, les Belges avaient
De l’autre, le prélèvement anticipé échelonné accumulé le record historique de près de
réduit la somme accumulée jusqu’ici. 15,3 milliards d’euros via ces fonds. Déduction
L’épargnant gagne donc d’un côté ce qu’il faite des épargnants qui ont déjà dépassé le
perd de l’autre. Mais le changement de sys- cap des 60 ans et sont donc libérés de la taxe
tème impacte différemment selon le déten- qui touche le produit, l’Etat devrait toucher
teur du compte. Car les cinq prélèvements de pas moins de 100 millions d’euros cette an-
1 % du montant amassé fin 2014 seront par née grâce au premier prélèvement de 1 %. De
définition moins lourds pour un jeune épar- quoi renflouer un peu les caisses de l’Etat. Car
gnant que pour un agent proche de la retraite c’est bien l’un des objectifs de la modification
qui a mis de côté tout au long de sa carrière. de l’imposition décidée en octobre dernier. Le
Mais si le premier, qui a eu peu de temps gouvernement continue à encourager
pour augmenter le poids de son compte, l’épargne-pension en la rendant d’autant plus
sentira moins la différence, il perd les futurs attractive fiscalement, mais les prélèvements
rendements des prélèvements anticipés. A des cinq prochaines années doivent contri-
l’inverse, un épargnant qui approche la buer à réduire le déficit budgétaire.

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e-mail: abonnements@lesoir.be
Prix de l'abonnement Premium Site: www.clubdusoir.be
(papier + PDF + accès à l'édition 17h)
29 €/mois soit 1,16 €/jour Pour François De Smet, l’accueil des demandeurs d’asile ce n’est pas juste leur donner un lit, un bain et du pain,
c’est aussi un accompagnement psycho-social et juridique. © BRUNO DALIMONTE.
2

de l’immigration à construire
e crise humanitaire depuis la 2de Guerre mondiale » politique Vers
nous ne sommes pas d’accord.
« Certains
Pour être honnête, il faut recon-
naître que c’est surtout le gouver-
nement précédent qui a fermé des
places d’accueil : sous l’égide de
Maggie De Block, on en a fermé
5.000, quand Theo Francken en a
clôturé plus d’un millier… mais
jusqu’en juillet dernier ! Or, il y
avait tout de même certains in-
dices. C’est vrai que les demandes
d’asile avaient baissé en 2012 et en
2013, mais la hausse s’amorçait
déjà en 2014. Elle n’était certes que
de 8 % chez nous, mais dépassait
les 40 % dans l’ensemble de l’UE !
Et on a voulu croire en Belgique
que ça allait continuer comme ça !
Ce qui nous pose problème dans ce
processus, c’est la rupture de
charges. Quand on ferme des
centres entiers, on licencie des gens
qualifiés… pour ensuite, en ur-
gence, remplacer ces infrastruc-
tures par des casernes, des
constructions mobiles. Or, l’accueil
des demandeurs d’asile ce n’est pas
juste « bed, bad en brood » selon la
formule en néerlandais, (leur don-
ner « un lit, un bain et un pain »),
c’est aussi un accompagnement
psycho-social, juridique.
Le politique s’est voilé la face ?
Le problème est pour moi le sui-
vant : nous avons une politique
des étrangers et une politique de
l’asile, mais nous n’avons pas réel-
lement de politique migratoire en
Belgique. Il n’y a aucune vision
proactive de l’immigration. Re-
gardez l’Allemagne. Angela Merkel
n’est pas exactement une femme de
gauche anti-impérialiste, pour-
tant elle tient un discours fort qui
consiste à dire « nous devons assu-
mer notre part et accueillir ces ré-
fugiés ! ». Evidemment, ce n’est
pas juste de la philanthropie. Tout
le monde sait que l’Allemagne a
une démographie en baisse et que
l’immigration, qui amène une
un statut temporaire ?
politiques
flattent
les peurs
des gens,
nous voulons
plutôt
nous adresser
à leur cerveau »
main-d’œuvre souvent qualifiée,
peut être une réponse.
Ce qui pose la question de la
migration « économique », que l’on
oppose souvent à l’asile.
Il y a effectivement cette distinc-
tion très classique, dont beaucoup
de politiques se servent, qui
consiste à dire « nous allons ac-
cueillir les pauvres réfugiés qui
fuient la guerre mais nous com-
battrons ceux qui viennent pour
des raisons économiques et donc
pour profiter du système ». Or,
moralement, philosophiquement,
en quoi est-ce plus légitime de
quitter son pays parce qu’on y est
menacé dans son intégrité phy-
sique que parce qu’on n’y a aucune
perspective d’avenir ? Il y a comme
un « droit d’antériorité » ancré en
nous. Un auteur dont j’ai oublié le
nom résumait cela comme suit :
un enfant arrive dans une plaine
de jeux et s’installe sur une balan-
çoire. Un second arrive et lui dit
« j’étais là le premier ! ». Mon au-
teur s’interrogeait : « quel drôle
d’argument que ce droit d’antério-
rité » ! Il est très curieux de consta-
ter que comme adultes, nous
Face à l’afflux de migrants, la Belgique
se doit de trouver une solution à court
et long terme. © BELGA.
n’avons pas trouvé mieux.
Vous plaidez pour une réelle poli-
tique migratoire économique ?
Nous plaidons pour des canaux
migratoires nouveaux, ouverts no-
tamment à la migration de travail
faiblement qualifiée. L’OIM (Or-
ganisation internationale pour les
migrations) et plusieurs autres ac-
teurs le disent aussi. En Belgique,
les chiffres de la migration de tra-
vail sont dérisoires. Or, je pense
qu’il y a un créneau possible pour
une politique qui tienne mieux
compte des motivations des gens,
et qui pourrait rencontrer les be-
soins d’une Europe démographi-
quement vieillissante.
C’est presque inaudible dans l’opi-
nion publique. Et les politiques ne
vous aident pas !
Certains politiques se sentent obli-
gés de flatter les peurs des gens.
Nous, on a l’ambition de s’adresser
un peu plus à leur cerveau. D’un
autre côté, Myria est aussi une
création du politique. C’est tout de
même le signe d’une démocratie
qui fonctionne bien. Nous avons
un credo assez simple : travailler
avec le gouvernement chaque fois
que ce sera possible et le critiquer
chaque fois que ce sera nécessaire.
Cela ne sera pas simple. Cela dit,
nous vivons un moment intéres-
sant en Belgique : nous avons un
secrétaire d’Etat qui assume sa po-
sition – quoi qu’on en pense – et
qui provoque donc le débat plus
que jamais ; nous sommes
confrontés à la pire crise humani-
taire depuis la Seconde Guerre
mondiale et, très modestement,
nous voyons l’émergence d’un
centre qui compte l’analyse de ces
questions parmi ses missions. Il y
a là un momentum dont nous de-
vons profiter. ■
Propos recueillis par
ÉLODIE BLOGIE
RECOMMANDATIONS
Les trois demandes
principales
Myria émet d’ores et déjà une
série de recommandations. Il
pointe donc des situations
inquiétantes en matière de
respects des droits fondamen-
taux des étrangers en Bel-
gique. Nous avons demandé
au directeur de retenir trois
points d’attention spécifiques.
L’intérêt supérieur de l’en-
fant. Myria s’inquiète tout
particulièrement de l’intention
du secrétaire d’Etat de
construire des unités d’habita-
tion pour des familles en
centres fermés, dans le cadre
des procédures de retour. « La
Belgique a déjà été condamnée
trois fois par la Cour européenne
des droits de l’homme pour avoir
détenu des enfants en centre
fermé, s’indigne le directeur.
Or, il semble que ces unités
d’habitation sont en pleine
construction. Mais nous ne
recevons aucune information. »
Le droit d’obtenir un visa de
séjour court. La Belgique
affiche le plus haut taux de
refus pour les visas court
séjour. Et un tiers de ces refus
concerne un visa pour visite
familiale. Pour Myria, ces refus
posent question dans la me-
sure où ils sont une atteinte au
droit à la vie de famille. Un
avis du médiateur fédéral va
dans le même sens.
Dispense de redevance. Ac-
tuellement, le payement d’une
redevance est une condition
de recevabilité pour la de-
mande de regroupement fami-
lial. Myria estime que cer-
taines familles vulnérables
devraient être dispensées de
l’acquittement de cette
somme.
E.B.
Le Soir Jeudi 3 septembre 2015
L’ACTU 3
1 sur 1.000
Si l’arrivée de nombreux demandeurs d’asile en Europe fait,
à juste titre, la une de l’actualité depuis plusieurs semaines,
voire plusieurs mois, François De Smet aime rappeler un
chiffre, qui permet de remettre en perspective ce qu’on
qualifie parfois d’« afflux massif » : « si on rapporte le
nombre de demandeurs d’asile par rapport à la population
européenne, on arrive au chiffre d’un candidat réfugié pour
1.000 habitants européens. Face au spectacle délirant que
livrent certains médias, aux discours de peur entretenus par
ceux-ci comme par certains politiques, ce chiffre relativise ».
E.B.
6 sur 10
En Belgique, 6 immigrants sur 10 sont des européens. Selon
les derniers chiffres disponibles tels que repris par le rap-
port Myria (2013), les citoyens de l’Union européenne re-
présentent 63 % des immigrations en Belgique. Ils viennent
prioritairement, dans l’ordre, d’Italie, de France et des Pays-
Bas. Derrière l’Europe, l’Afrique est le second continent
d’origine des migrants (13 % de l’immigration). L’ensemble
des pays « autres » ne représentait que 1 % des immigra-
tions en 2013.
E.B.
43 %
L’asile est loin d’être le premier motif d’immigration. En Bel-
gique, 43 % des titres de séjour accordés sont liés au regrou-
pement familial. Suivent les études et le travail salarié. Les
chiffres du regroupement familial sont néanmoins en baisse.
Entre 2010 et 2013, cette baisse est de 27 % pour les ressor-
tissants de pays tiers et même de 49 % pour les Marocains
et les Turcs. Par ailleurs, les régularisations sont aussi en
chute libre : il n’y a jamais eu aussi peu de personnes régula-
risées en Belgique qu’en 2014. En fait, l’immigration est
globalement en baisse en Belgique depuis plusieurs années.
E.B.
O ctroyer un statut « tempo-
raire » et non plus définitif
priorité du parti est d’ouvrir la
discussion sur « les droits et de-
aux demandeurs d’asile recon-
nus ? C’est la piste sur laquelle
voirs des migrants qui arrivent
chez nous ». « D’autant qu’il est
planche Theo Francken. Pour
rappel, les personnes dont le dos-
plus que probable que la situa-
tion dans leur pays ne s’améliore
sier est accepté se voient octroyer
le statut de réfugié, définitif. Le
pas de sitôt », observe-t-on. Au
CD&V et au MR, on se refuse à
gration veut changer cela. « Nous
tout commentaire. Mais il est
secrétaire d’Etat à l’Asile et la Mi-
manifeste que les libéraux fran-
travaillons à une proposition vi- cophones ne sont guère enthou-
sant à leur donner un statut limi- siastes à l’idée qui s’apparente un
té, donc temporaire », confirme peu à celle des différents statuts
sa porte-parole. Il existe en réali-(pour les droits sociaux) de Bart
té déjà une reconnaissance provi- De Wever. Le dossier ne semble
soire : la « protection subsi- pas mûr et ne devrait donc pas at-
diaire », accordée pour un an, re- terrir sur la table du conseil des
nouvelable pour des périodes de ministres ce vendredi.
deux ans. A noter que les per-
sonnes jouissant de cette protec- « La situation est
tion peuvent, comme les réfugiés, intenable. Nous
bénéficier d’une aide du CPAS, ne pouvons pas faire plus »
solliciter un logement social… THEO FRANCKEN
Plusieurs instances internatio-
nales ont demandé que les mi- Theo Francken a par ailleurs
grants fuyant notamment l’Irak annoncé, mercredi matin, à la
et la Syrie se voient accorder un VRT, qu’il n’entendait pas aug-
statut de réfugié. « Mais certains menter la capacité d’accueil et de
pays, comme la France et les traitement des dossiers à l’Office
Pays-Bas, ont déjà décidé d’oc- des étrangers : 250 par jour, pas
troyer une protection tempo- plus. « Il y a des limites à ce que
raire », précise-t-on au cabinet nous pouvons faire, à l’Office des
du secrétaire d’Etat. Lequel se re- étrangers, mais aussi au niveau
fuse à préciser ce qui distingue- du réseau d’accueil. »
rait, hormis la durée, les deux sta- Interviewé par SudPresse en
tuts. « Nous déposerons un texte soirée, Theo Francken a, par
sur la table du gouvernement, et ailleurs, lancé l’idée de
c’est là que nous en discuterons. » « chambres d’attente » aux fron-
S’agit-il d’une initiative person- tières de l’Europe, où l’on opére-
nelle de Theo Francken ou agit-il rait une première sélection des
à la demande du gouvernement ? candidats à l’asile. Il rejoint An-
Dans les cabinets des autres vice- gela Merkel pour mettre en
Premiers, on feint de découvrir le garde : sans davantage de solida-
projet. Selon nos informations, le rité en matière de répartition des
secrétaire d’Etat N-VA aurait réfugiés entre les Etats, le traité
toutefois bel et bien informé le de Schengen est en danger, voire
Seize. Au VLD, on se dit « ouvert l’Union européenne ! ■
au débat », mais on ajoute que la VÉRONIQUE LAMQUIN
3
Le Soir Jeudi 3 septembre 2015
4 L’ACTU
la photo Une image pour dire la réalité d’un drame
Istanbul
GRÈCE
Ankara
TURQUIE
Bodrum
Kos
Mer Méditerranée
200 km
ette photo d’un enfant mort, re-
C trouvé face contre terre sur une
plage de Bodrum (Turquie) mercre-
di, a fait le tour du monde. Selon les
médias turcs, il s’appelait Aylan
Kurdi, avait trois ans et était origi-
naire de Kobané, en Syrie. Il faisait
partie d’un groupe de 23 migrants
qui tentaient de rejoindre l’île
grecque de Kos à bord de deux ba-
teaux pneumatiques qui ont rapide-
ment chaviré. Douze corps ont étés
récupérés par les sauveteurs turcs,
dont celui de Ghaleb, 5 ans, le frère
d’Aylan. Leur mère a pu être sauvée.
Peter Bouckaert, le directeur des
situations d’urgences de l’ONG Hu-
man Rights Watch a été l’un des pre-
miers à diffuser la photo sur Twit-
ter : « S’arrêter un moment et s’ima-
giner qu’il s’agit de votre enfant,
noyé alors qu’il fuyait la Syrie pour
trouver la sécurité en Europe », a-t-
il écrit. La présentatrice de la BBC
Sylvie Doucet l’a également diffu-
sée : « Le monde doit mettre fin à
tant de souffrances nées de la guerre
en Syrie ». The Independent l’a éga-
lement publiée, espérant qu’elle
créerait en Grande-Bretagne un
vaste mouvement de solidarité.
Une photo face aux statistiques
Les morts de la Méditerranée ne
sont pas que des statistiques. Pas
plus que les enfants s’arrachant en
pleurs des barrages policiers ou des
barbelés dressés en Hongrie. Ou les
réfugiés syriens campant dans le dé-
nuement le plus total dans les parcs
bruxellois. La mort et la souffrance
de ceux tombés ici en fuyant une
mort certaine là-bas doit-elle être
montrée pour que le drame huma-
nitaire des réfugiés soit prouvé ?
The Independent le croit. Le Soir
aussi. Les réseaux sociaux ont diffu-
sé ces derniers jours d’autres images
d’enfants saisis par la mort en mer,
suscitant la compassion ou la répul-
sion des internautes. Elles ne
laissent pas indifférent.
Ces images disent, sans verser
dans un sensationnalisme voyeur, la
réalité de ces voyages de tous les
risques pour se sortir des griffes des
islamistes, des bombes de Bachar
El-Assad ou de la cupidité des trafi-
quants. Dans les années 70, la lutte
contre la famine au Biafra avait été
portée par les images d’enfants fa-
méliques. Celle de la « petite fille au
vautour » de Kevin Carter avait ré-
vélé les affres de la famine au Sou-
dan. Une petite fille nue, brûlée par
le napalm et saisie par l’objectif de
Nick Ut, fit plus en 1972 pour la fin
de la guerre au Vietnam que tous les
discours pacifistes. L’horreur nazie
des camps d’extermination est de-
venue réalité, dès juillet 1944,
lorsque les premières images des
rescapés et des monceaux de ca-
davres ont été montrées dans les
salles de cinéma.
Alors, oui, si cette image d’un en-
fant mort peut ouvrir les yeux sur
des solidarités politiques qui
tardent à se concrétiser, publions-
la. ■
MARC METDEPENNINGEN
Didier Reynders en appelle
à une « solidarité répartie »
Invité de RTL France ce mercredi, Didier
Reynders s’est longuement exprimé sur la
question de la crise migratoire. Met-elle
l’Union européenne en danger ? « En tout cas,
elle pose une question importante à l’Union
européenne, qui est de savoir si l’on est capable
de mener ensemble une politique de migration »,
a estimé le ministre belge des des Affaires
étrangères, ajoutant : « La solidarité doit être
répartie sur l’ensemble des pays européens.
Chacun doit prendre sa part. »
CRISE DE L’ASILE
les experts
« Ces
photos,
je les aurais
prises et
je les aurais
publiées »
Aylan Kurdi, 3 ans est mort, noyé en essayant de rejoindre l’île de Kos pour fuir la Syrie, et retrouvé sur une plage de Bodrum
en Turquie. Cette photo est peut-être l’image choc dont l’Europe a besoin pour réagir. © NILUFER DEMIR / REUTERS.
En 1993, le photographe Kevin Carter se rend au Soudan
pour y montrer l’horreur de la guerre civile s’y déroulant,
et la famine frappant le pays. Ce cliché de la « petite fille
au vautour », montrant un enfant squelettique, observé
par un rapace charognard, fit le tour du monde, révélant
les affres de la famine au Soudan. Cette photo a valu
à Carter le prix Pulitzer en 1994.
© KEVIN CARTER.
Le 2 avril 2013, le « Rana Plaza » s’effondre dans
un faubourg de Dacca, la capitale du Bangladesh.
La « catastrophe de Dacca » - ainsi baptisée par
la presse internationale - fait au moins 1.127 morts
pour environ 2.500 rescapés. Le bâtiment de huit
étages abritait plusieurs ateliers de confection
travaillant, dans des conditions de sécurité déplorables,
pour diverses grandes marques internationales
de vêtements. Des consignes d’évacuation données
la veille, après l’apparition de fissures, avaient été
ignorées.
© TASLIMA AKHTER.
Nouvel afflux au Pirée
Près de 4.500 réfugiés et migrants juste dé-
barqués au Pirée étaient à pied d’œuvre mer-
credi pour poursuivre leur odyssée vers le
nord de l’Union européenne, où un renforce-
ment des contrôles commençait à s’imposer.
Ces nouveaux arrivants sur le continent, Sy-
riens pour la plupart, ont été transférés à bord
de deux bateaux spécialement affrétés de
Lesbos. L’île est devenue l’un des principaux
points d’accès à l’Europe pour réfugiés et
migrants de par sa proximité avec la Turquie,
par où transitent les flux migratoires. (afp)
En juin 1972, Nick Ut de l’Associated Press, publie
le cliché d’une petite fille au Vietnam, courant
nue, brûlée par le napalm. Une image assez
importante que pour paraître malgré la censure
sur les photos représentant de la nudité infantile.
Cette photo a révélé la face souvent cachée
de la guerre que les Etats-Unis menaient
au Vietnam.
© NICK UT / AP.
Omayra Sánchez, une petite Colombienne de 13 ans,
est victime de l’éruption du volcan Nevado del Ruiz,
le 16 novembre 1985. Emprisonnée pendant trois jours
et trois nuits dans l'eau, entre des blocs de béton
et autres débris, elle attire l'attention des médias
ainsi que celle des travailleurs volontaires. Des vidéos
d'Omayra Sánchez discutant avec des travailleurs,
souriant et faisant des gestes aux caméras vidéo font
le tour des médias. Elle décédera après 60 heures
d’agonie. © FRANK FOURNIER
Sant’Egidio plaide
pour une « société métisse »
L’Europe se doit d’« accueillir » mais aussi
d’« intégrer » les migrants pour « bâtir une
société métisse », a plaidé mercredi l’historien
et ancien ministre Andrea Riccardi, fondateur
de Sant’Egidio, communauté catholique qui
mène des médiations discrètes pour la résolu-
tion de conflits dans le monde. Du 6 au 8 sep-
tembre, Sant’Egidio réunira à Tirana des re-
présentants des grandes religions mondiales
pour évoquer la crise migratoire. (afp)
randes famines en Afrique, séisme
G en Haïti, guerre du Vietnam… Au-
tant de tragédies qui ont donné lieu à des
photographies brutales que de grands
médias ont fini par publier parce qu’ils
estimaient qu’il en allait de leur devoir
d’informer. Les clichés mis en ligne ces
dernières heures par des quality papers
britanniques – des cadavres d’enfants
échoués sur le littoral turc – sont de cette
veine-là : des photographies très dures
que des médias ont fini par publier pour
illustrer « des situations que les mots ne
suffisent plus à décrire », comme l’ex-
plique François Heinderyckx, profes-
seur de sociologie des médias à l’ULB.
Provoquer un électrochoc
Choquant ? Peut-être. Mais néces-
saire : « Depuis des mois, on nous parle
de la tragédie de ceux qui tentent de ral-
lier l’Europe sur des embarcations de
fortune, explique François Heinderyckx.
On cite des chiffres, on dresse des bilans
qui, peu à peu, accoutument l’opinion à
l’idée que, oui, chaque jour, des gens pé-
rissent en mer en tentant de gagner l’Eu-
rope. Il y a là, dans la durée, une habi-
tuation, une forme de désensibilisation –
l’information est désincarnée : il n’y a
pas véritablement d’images, ou alors des
plans très larges – qu’il n’est pas inutile,
sans doute, de combattre, le moment ve-
nu, en publiant des photos qui reflètent
la réalité dans toute sa cruauté. Si l’idée,
c’est de provoquer un électrochoc dans
l’opinion, mieux vaut diffuser d’emblée
des photos d’une grande dureté. Que cette
décision soit le fait de médias réputés la
dénue de tout soupçon de voyeurisme ou
de sensationnalisme. Il y a eu des précé-
dents : dans les années 80, notamment,
quand une chaîne de télévision britan-
nique avait choisi de montrer des images
insoutenables de la famine qui sévissait
en Ethiopie : une information à laquelle
l’opinion occidentale avait fini par s’ha-
bituer. La diffusion de ces images, re-
prises par d’autres télés, avait eu un effet
déclencheur, provoquant partout dans le
monde un sursaut de solidarité. »
Le photojournaliste Bruno Stevens,
auteur de nombreux reportages en zones
de conflit, notamment au Moyen-
Orient, ne pense pas autrement : « Ces
photos, dit-il, je les aurais prises et je les
aurais publiées. Une situation à ce point
scandaleuse exige qu’on en publie des
images. Celles dont il est question ici
sont fortes, pertinentes, révélatrices
d’une situation qui existe à nos fron-
tières – les frontières de l’Union euro-
péenne. Rappelez-vous de cette photo que
Nick Ut, de l’Associated Press, publie en
juin 1972 – celle de cette gamine brûlée
au napalm qui court, nue, parmi
d’autres réfugiés : elle avait révélé à l’opi-
nion américaine que les Etats-Unis me-
naient une sale guerre au Vietnam. Les
photos de ces gosses échoués sur les côtes
turques, elles, montrent de la même fa-
çon que l’Europe fait une sale guerre à ces
réfugiés. » ■
St.D.
La Mannshaft à l’offensive
Les champions du monde allemands de foot-
ball, leur capitaine Bastian Schweinsteiger en
tête, ont dénoncé mercredi les attaques xéno-
phobes contre les réfugiés étrangers arrivant
en Allemagne et lancé un appel pour qu’on
leur vienne en aide. « Contre la violence et la
xénophobie », clament les pancartes tenues
notamment par le capitaine de la Mannshaft
et ses équipiers Jérôme Boateng, Ilkay Gün-
dogan, Mesut Özil et Toni Kroos dans une
vidéo postée sur le site de la Fédération alle-
mande (www.dfb.de). (afp)
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5
Le Soir Jeudi 3 septembre 2015
6 LABELGIQUE
« On risque la fin des universités »
UCL Le recteur Vincent Blondel craint les effets pervers du décret Marcourt
Un an après sa prise
de fonction, le nouveau
recteur de l’UCL se fait
davantage incisif.
Il attaque de front
le décret réorganisant
l’enseignement
supérieur.
ENTRETIEN
n l’avait connu plus dis-
O
cret, plus lisse, moins
polémique. Il confirme
aujourd’hui un adage connu : la
fonction fait l’homme. Un an
après son arrivée à la tête de
l’UCL, le nouveau recteur
Vincent Blondel se révèle plus
incisif, davantage revendicatif.
Alors que le conseil d’adminis-
tration de l’Université vient de
valider son plan stratégique
« Louvain 20/20 » (lire ci-
contre), il accorde au Soir une
interview de rentrée qui ne pas-
sera pas inaperçue dans le mi-
lieu. Dans sa ligne de mire : l’or-
ganisation de l’enseignement su-
périeur en Fédération Wallonie-
Bruxelles (FWB) et plus particu-
lièrement les dégâts collatéraux
du décret Marcourt réformant le
secteur.
Dans quel contexte socio-
économique s’inscrit votre plan
stratégique ?
Le plan stratégique est une ré-
ponse à un ensemble de défis,
j’en identifie quatre, communs
d’ailleurs à toutes les universi-
tés francophones. Il y a d’abord
la décroissance du finance-
ment rapporté par étudiant. A
l’UCL on est passé en 10 ans, de
20.000 à 30.000 étudiants
alors que l’enveloppe à disposi-
tion des universités est fermée.
Au quotidien, ce sous-finance-
ment amène des difficultés in-
soupçonnées. Un seul exemple :
certains professeurs doivent
encadrer plus de 20 mémoires !
Cela ne peut plus durer !
D’autres défis ?
Nous sommes face à une évolu-
tion rapide du public étudiant.
L’irruption du numérique crée
de nouveaux besoins, on ne
peut plus par exemple ouvrir
une salle d’étude sans offrir du
wi-fi. Par ailleurs, je voudrais
parler de l’internationalisa-
tion : le contexte s’est considé-
rablement modifié ces der-
nières années. Ainsi, la France
a installé à Bruxelles un gui-
Vincent Blondel : « Si on n’y prend pas garde, le décret – parce qu’il génère des divergences d’interprétation – peut représenter un vrai
risque de perte d’autonomie des institutions. » © BRUNO D’ALIMONTE.
chet « Campus France » dont
l’objectif est d’attirer des étu-
diants belges. Par ailleurs Ox-
ford, Cambridge ou Maastricht
recrutent parmi nos jeunes. Ces
exemples illustrent que l’uni-
versité est désormais au cœur
d’un vrai marché. Si les jeunes
y trouvent la trajectoire qui
leur paraît la plus appropriée,
la plus bénéfique, c’est une très
bonne chose. Par contre, alors
que nos universités n’adoptent
pas la même attitude agressive,
ce mouvement constituera vite
une véritable menace pour
elles. Que se passera-t-il le jour
où 10-20 % des étudiants du
secondaire partiront à Maas-
tricht, Oxford et Cambridge
sans contrepartie ?
Comment se passent les
choses au sein de l’Ares ?
Le fonctionnement de l’Acadé-
mie de recherche et d’enseigne-
ment supérieur – NDLR :
l’Ares, qui chapeaute tout l’ensei-
gnement supérieur – avec ses
multiples commissions est
chronophage et énergivore.
Plus de 200 personnes sont im-
pliquées dans ce travail de co-
ordination des différents ac-
teurs. Par ailleurs, le décret
Marcourt incite les différents
types d’enseignement supé-
rieur (universités, hautes
écoles, instituts supérieurs des
arts et promotion sociale) à
dialoguer. C’est bénéfique pour
mettre en œuvre des synergies
sur le partage d’infrastructures
culturelles ou sportives. Par
contre, j’estime que le degré de
précision du nouveau décret va
trop loin dans ce qu’il dicte aux
acteurs. Savez-vous que pour
certaines formations nous de-
vons produire le détail des pro-
grammes des cours donnés ? Si
un jour l’Ares se met à prendre
des décisions sur le fait qu’un
cours figure dans un pro-
gramme, je ferme boutique !
Qui est l’organe qui décide du
contenu d’une formation, l’Ares
ou l’institution qui la donne ?
Pourquoi ne puis-je pas orga-
niser un examen après un bloc
de cours intensif ? Si on n’y
prend pas garde, le décret –
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parce qu’il génère des diver-
gences d’interprétation – peut
représenter un vrai risque de
perte d’autonomie des institu-
tions.
Vous êtes inquiet pour le
devenir de l’université ?
Oui, parce que ce décret amène,
par-dessus le marché, une
confusion dans les types d’en-
seignement, tout particulière-
ment entre les universités et les
hautes écoles. Si cette confusion
s’installe de manière trop
claire, le décret mettra en péril
le devenir des universités. Au-
jourd’hui, on pousse à l’ex-
trême les contraintes pour fa-
voriser les co-diplomations. Or,
les différents types d’enseigne-
ment sont là parce qu’ils ont
des finalités sociales diffé-
rentes. A chacun son rôle ! Des
collaborations qui poussent
vers une offre de formation
identique signeront la fin des
universités dans 10 ou 20 ans.
Le jour où les 6 universités et
les 20 hautes écoles devien-
dront 26 « universités-hautes
écoles » ce sera la fin des pre-
mières. Si on fait jouer aux
universités francophones un
rôle qui ne correspond pas à ce-
lui qui est perçu au niveau in-
ternational, le risque c’est que
les étudiants qui veulent une
formation de niveau universi-
taire délaissent nos institu-
tions.
Craignez-vous un nivellement
par le bas ?
Pas du tout ! Les universités et
les hautes écoles ont des rôles
différents et elles doivent être
chacune au maximum de leur
niveau dans ces rôles diffé-
rents. Mais les spécificités de
l’université – professeurs-cher-
cheurs, formations en relais
avec une activité de recherche
fondamentale – doivent être
préservées. Le décret, dans sa
version actuelle, est de nature à
flouter le positionnement des
universités francophones, il
doit donc subir des évolu-
tions. ■
Propos recueillis par
ERIC BURGRAFF
LE PLAN
Les axes forts
Le plan 20/20 fait écho aux
quatre défis présentés ci-
contre par le recteur. « Notre
université doit s’inscrire plus
encore qu’avant au sein de
flux de chercheurs, d’étudiants
et de connaissances qui cir-
culent à un niveau mondiali-
sé », dit Vincent Blondel. Le
plan stratégique se décline
en fait autour d’une dizaine
d’axes forts. En voici trois.
1. L’internationalisation.
« Nous voulons développer la
dimension internationale, en
lançant des missions de rap-
prochement avec des institu-
tions universitaires situées au
Canada, au Brésil ou en Asie.
Nous voulons aussi renforcer
le caractère international de
l’UCL en termes d’accueil des
étudiants. Un étudiant étran-
ger ne peut pas avoir le senti-
ment d’être en moins bonne
posture que son collègue
belge. » Un exemple : « pour
les masters en anglais, toute
la communication officielle
devra être faite en anglais. Par
ailleurs les chercheurs interna-
tionaux ne doivent pas avoir le
sentiment que leur parcours
est handicapé par leur
origine. »
2. L’université numérique.
« L’UCL fait le choix de l’open
source, d’une architecture
ouverte dans l’ensemble de ses
outils informatiques. Nous
voulons décliner l’outil numé-
rique pour libérer du temps
pour du présentiel. Des inves-
tissements très importants
vont avoir lieu en matière
d’outils au service des étu-
diants et des chercheurs. »
3. La vie étudiante. « Nous
souhaitons faire du passage
par un des campus de l’UCL,
une expérience unique qui
favorise la dimension tradi-
tionnelle de la formation mais
aussi les dimensions entrepre-
neuriale, sociale, culturelle…
Nous voulons que le passage
par un de nos lieux marque
l’étudiant, apporte une plus-
value au diplôme. Nous savons
que l’expérience Louvain va
contribuer à créer une
“marque”, nous voulons la
développer. »
E.B.

* Conditions : voir brusselsairlines.com
6
 Le Soir Jeudi 3 septembre 2015

LABELGIQUE 7

Le Premier rassure les Juifs d’Anvers

SÉCURITÉ Charles Michel et Jan Jambon visitent le quartier juif sous haute surveillance
Le Premier, le ministre par l’Ocam – Organe de coordina-
tion pour l’analyse de la menace –
de l’Intérieur alors que l’ensemble du pays est
et le bourgmestre resté au niveau 2. » L’accueil des
d’Anvers ont trois visiteurs de marque avait
lieu dans l’école juive Jesode Ha-
visité le quartier juif. tora, la plus grande du pays. Elle
Thème s’est terminée par une rencontre
de ce déplacement : avec les rabbins de la communau-
té ultraorthodoxe des Hassidim
la sécurité. de Betz de la Van Spangenstraat.
Le quartier était sous Quelques minutes plus tôt,
très haute surveillance. Charles Michel rappelait que la
tolérance zéro s’appliquait à l’an-
tisémitisme et que le gouverne-
ercredi. Huit heures ment mettait tout en œuvre pour
Midi. Les organisateurs ont dé-
bordé d’une heure sur le timing
prévu. Mais le message est bien
passé. Philippe Markiewicz, pré-
sident du Consistoire central is-
raélite, a publiquement remercié
les représentants du gouverne-
ment pour s’être inscrits dans la
belle tradition belge : « Pendant
la seconde guerre, la Belgique fut
un des seuls pays en Europe à ou-
vrir ses portes aux Juifs d’Alle-
magne et d’Autriche, c’est ici aussi
que le plus grand nombre de Juifs
ont été sauvés de la déportation. »
Opération de communication

M quarante. Le quartier
juif d’Anvers est en
ébullition. Le service d’ordre, les
Bart De Wever entouré du Premier et du ministre de l’Intérieur : leur message est bien passé. © NEWS
assurer la protection de la com-
munauté juive.
parfaitement réussie. ■
DIRK VANOVERBEKE

nerfs à vif, fait barrage à la meute

de journalistes et de cameramen 
encerclant les visiteurs de
marque du jour : le chef du gou-
vernement, son ministre de l’In-
térieur, Jan Jambon et le bourg-
mestre de la ville, Bart De Wever.
Sur tout le parcours, planqués
au-dessus du pont de chemin de
ET SI TOUTES LES FAMILLES
fer, des snipers veillent au grain,
ultimes garants de la haute pro-
tection de l’éminent cortège, où
POUVAIENT PROFITER D’UNE OFFRE
se mêlent, en complet veston, les
hauts responsables politiques fé-
déraux comme anversois et une
ADAPTÉE À LEURS BESOINS ?
brochette de hauts représentants
de la communauté juive et de
rabbins, en chemise blanche,
veste noire, chapeau et portant
papillotes.
En juin dernier, le gouverne-
ment fédéral a libéré quatre mil-
lions d’euros pour assurer la sé-
curité technique des implanta-
tions juives dans la Métropole. Ils
serviront notamment à l’installa-
tion de caméras de surveillance,
de vitres pare-balles et de portes
blindées. « Est-ce suffisant ? »
Après avoir déposé une gerbe de
fleurs au monument aux dépor-
tés juifs, Bart De Wever répond :
« Ce ne sera jamais suffisant.
Mais c’est la somme que les res-
ponsables de la communauté
juive d’Anvers avaient réclamée.
La communauté, avec ses 20.000
âmes, est un peu moins nom-
breuse que celle qui vit à
Bruxelles. Mais elle est beaucoup
plus visible et recense d’autant
plus de cibles potentielles et vul-
nérables. Il y a 19 écoles juives et
45 synagogues concentrées ici,
sans compter les centres commu-
nautaires. 45 policiers pa-
trouillent en permanence et 70
militaires sont mobilisés. Nous
sommes en concertation régulière
avec les forces de l’ordre pour
veiller à la sécurité de la commu-
nauté. »
Un rabbin se mêle à la discus-
sion : « Il faut rester vigilants.
J’étais présent dans la Hove-
niersstraat, lors de l’attentat d’oc-
tobre 1981 qui fit trois morts et
des dizaines de blessés. L’année
précédente, un enfant juif de re-
tour d’excursion fut tué ici par
une grenade. “Ils” peuvent frap-
per n’importe où, n’importe
quand. Et l’attentat contre le mu-
sée juif à Bruxelles démontre que
nous ne sommes pas à l’abri. » VOO lance 3 offres simples et généreuses pour toutes les familles.
Tolérance zéro
Quelques minutes après la vi- Vraiment toutes...
site de la grande synagogue, où
Charles Michel, Jan Jambon et Chez VOO, c’est vous avant tout. Alors pour vous faciliter la vie, nous avons repensé nos offres en fonction
Bart De Wever ont porté la kippa,
le ministre de l’Intérieur nous de vos besoins spécifiques. Pour vous l‘essentiel est amplement suffisant? Découvrez toudoo. Vous préférez
confiait : « Oui, il y a eu à Anvers, avoir beaucoup pour un prix serré? Profitez de wahoo! Vous voulez le meilleur de tout sans avoir de limite du
une recrudescence de départs de
Juifs vers Israël. Un phénomène tout? tatoo est fait pour vous. Que ce soit pour la télévision, l’internet, le téléphone fixe ou le mobile, il y a une
qui n’est plus d’actualité. Si cer- formule pour chacun d’entre vous. Vraiment chacun.
tains décident de quitter la mé-
tropole pour des raisons écono- Rendez-vous dans une boutique VOO, sur voo.be ou au 0800 800 25.
miques, il n’y a évidemment rien
à dire. Mais si leur décision est
dictée par la peur, s’ils quittent
notre pays parce qu’ils ont le sen- Offres soumises à conditions. Usage des données exclusivement en Belgique et non reportables au mois suivant.
timent de ne plus y être en sécuri- Caractéristiques au 21/08/2015.
té, là, il y a un vrai problème et
nous nous devons de réagir. Ce
n’est par hasard que si cette com-
munauté est pointée au niveau 3
7
Le Soir Jeudi 3 septembre 2015

8 LABELGIQUE

« Le fédéral prend ses responsabilités,

la Wallonie a choisi l’immobilisme »
WALLONIE Pierre-Yves Jeholet (MR) demande au gouvernement d’accélérer le pas
Pour le chef de l’opposition le pacte pour l’emploi, la réforme de la Le gouvernement fédéral est-il un modèle
fonction consultative… pour vous ?
à Namur, Charles Michel a le Des plans, toujours des plans ! Autant Son action, c’est la politique telle que je la
mérite du courage politique. d’effets d’annonces et parfois un vrai conçois : prendre des mesures indispen-
Au sud du pays, estime-t-il, cirque avec le report du code de développe- sables, avoir du courage, ne pas chercher à
Pierre-Yves Jeholet ment territorial. Maintenant, il faut des plaire à tout le monde… Tout n’est pas par-
déplore l’immobilisme PS et CDH sont engoncés dans textes, des actes. Le temps passe et ne se fait, mais ça décide, ça avance. Tout le
de la Wallonie, face les tabous et la peur d’agir. rattrape pas. On peut dire ce qu’on veut du contraire du gouvernement wallon : sa vi-
aux actions concrètes gouvernement fédéral et même ne pas être sion reste peu claire, son action frileuse…
du gouvernement fédéral. d’accord avec son action, mais lui, au On frise parfois l’incompréhension : pas-
© DOMINIQUE DUCHESNES. ENTRETIEN moins, il bouge, il décide. En Wallonie, ser son temps à critiquer une ministre fé-
n juin, les bulletins accordés par l’impression est que l’exécutif est frappé dérale sur les aéroports n’a aucun sens, si

E Pierre-Yves Jeholet aux ministres

wallons étaient assassins. Pour Ma-
gnette, Prévot et consorts, pas de réussite en
d’immobilisme, qu’il a peur de passer au-
dessus des tabous. Il refuse de prendre ses
responsabilités.
seconde session envisageable selon le chef
de groupe MR au parlement de Dans quel domaine ?
Wallonie. Premier oppo- L’entreprise et l’emploi prioritairement. Le
sant au gouverne- gouvernement de Charles Michel est orien-
ment PS-CDH, il ne té entreprise et business. Il a engagé un
ménage pas ses cri- soutien à l’économie pour plusieurs mil-
tiques, même s’il liards d’euros. Je demande au gouverne-
s’engage à « être ment wallon de sortir de sa léthargie et
un adversaire res- d’accompagner la mise en œuvre des me-
ponsable » parce sures fédérales là où ses compétences lui
que « le citoyen permettent d’agir. La sixième réforme de
attend des dé- l’Etat lui a octroyé de nouveaux moyens
bats de fond, d’action, il faut les actionner. Heureuse-
pas des que- ment au passage que le fédéral n’est pas de-
relles façon venu une coquille vide : qui aurait le cou-
Laurette On- rage d’agir quand on voit l’absence de vo-
kelinx. » lonté au sud du pays ?
On peut aussi parler de la réforme fiscale,
En juillet, le le tax shift. Le gouvernement wallon doit
gouverne- embrayer sur la nécessité de soutenir le
ment pouvoir d’achat. A moins qu’il cherche à
wallon a neutraliser les avancées venues du fédé-
présenté ral… Mais qu’il le dise alors !
on n’est pas capable d’assumer ses propres
compétences en la matière, comme on l’a
vu cet été avec le débat sur l’avenir de Liège
Airport.
Aucune circonstance atténuante ?
Les finances par exemple…
Je connais la situation. Mais justement : il
faut optimaliser chaque euro disponible !
J’attends toujours le choc de simplification
qui a été promis : la bureaucratie et la
multiplication des opérateurs restent un
handicap lourd. Il est temps de se doter
d’une administration moderne, notam-
ment en matière de fiscalité. Je sais que des
efforts sont faits. Mais à force d’immobi-
lisme, on y revient, la Wallonie a pris un
retard énorme : les efforts auraient dû être
engagés il y a cinq ou six ans en prévision
de l’évolution des institutions. Dans tant
de matières, on ne peut que faire ce constat
en observant l’exécutif wallon : le temps
presse et le franc n’est pas tombé, comme
on dit… ■
Propos recueillis par
ERIC DEFFET

cumul « De très mauvais augure »

UNE PROPOSITION
« Développer le business
de l’eau »
C’est l’élu de l’arrondissement de Ver-
viers, capitale régionale du précieux
liquide, proche de Spa, Chaudfontaine ou
de La Gileppe, qui s’exprime : « Dire que
l’eau est l’or bleu de la Wallonie est un lieu
commun. Mais c’est surtout une réalité dont
nous ne tirons pas parti. Le capital en eau
douce de notre région est de 13 milliards de
mètres cubes par an. L’approche actuelle
est presque uniquement environnementa-
liste. Il faut aller au-delà de ces considéra-
tions : nous sommes de véritables experts
pour la préservation, la production et l’épu-
ration des eaux. Des administrations, des
entreprises et des chercheurs sont à la
pointe dans ce domaine. Dans un contexte
mondial où la problématique de l’approvi-
sionnement est un enjeu majeur, nous de-
vons exploiter le filon du business de l’eau.
En commençant par organiser un Salon
mondial de l’eau sur notre sol et qui ferait la
démonstration de notre potentiel. »
’actua- majorité, le PS est cohérent : il n’en veut question du cumul, mais aussi celle des
L lité de pas. Le CDH fait preuve d’une grande conflits d’intérêts qui y est liée. Avez-
cette ren- hypocrisie : il approuve un dispositif lé- vous suivi l’affaire du dossier perdu cet
trée s’arti- ger, puis réclame un plus grand encadre- été à Charleroi ? Le bourgmestre Paul
cule au- ment. Donc oui, nous voulons agir. Magnette a fait le nécessaire, mais désor-
tour de Comme d’autres, la Wallonie doit mais le gouvernement wallon doit véri-
deux su- prendre ses responsabilités. fier que tout est en ordre. Et qui préside
jets qui ce gouvernement ? Paul Magnette… Moi,
ont de Mais elle ne peut pas agir seule… ça m’interpelle.
forts Bien sûr, il s’agit d’abord d’une question
échos en de dimension européenne. Je suis un Eu- Magnette et Furlan semblent décidés à
Wallo- ropéen convaincu et je dois bien vous présenter un décret qui mettrait de
nie : la crise avouer mon grand embarras sur l’atti- l’ordre…
des mi- tude de l’Union. Je parle des migrants, Je suis choqué. Lors de l’installation de
grants, mais mais aussi de l’agriculture, du dumping la commission parlementaire pour le re-
aussi le cumul social par exemple. Nous traversons des nouveau démocratique, j’avais claire-
des mandats, à nou- crises très graves et l’opinion publique ment demandé au ministre-président de
veau au centre mercredi est bien obligée de constater que l’Europe laisser les mains libres aux députés sur
d’un long documentaire de la multiplie les… non-réponses. Celle-ci ces questions. Le projet de décret annon-
RTBF. doit se remettre en question. Mais en at- cé est de très mauvais augure ! Les enga-
tendant, comme responsable politique, je gements qui ont été pris ne sont pas te-
La Wallonie s’est dotée d’un par- dois agir à mon niveau. nus, c’est un très lamentable début.
cours d’intégration qui n’est que très
partiellement obligatoire, au grand La polémique enfle à nouveau au sujet Ce texte peut aller dans le bon sens…
regret du MR. L’actuelle crise des du cumul des mandats… Il faudra que les socialistes se mettent
migrants impose-t-elle une remise à Je rappelle que le MR a déposé un texte d’accord : Marcourt est très exigeant, les
plat de cette question ? pour empêcher le cumul entre un maïo- autres beaucoup moins. Quant au CDH,
Le MR est favorable à une procédure rat et un mandat ministériel… il tiendrait peut-être un discours plus
qui s’imposerait à tous, au-delà de la clair si son chef de file au gouvernement,
simple question de l’apprentissage du Même si d’autres cas de figure existent, Maxime Prévot, n’était pas aussi bourg-
français. Il est évident que nous al- nous parlons bien de cela. Etes-vous mestre de Namur. ■
lons revenir à la charge dans ce sens toujours déterminé à agir ? Propos recueillis par
dès la rentrée parlementaire. Dans la Plus que jamais ! Il y a d’ailleurs la E.D.
ANALYSE
Des fourmis dans les jambes le gouvernement Michel laissant orphelins des troupes
Mettez-vous à la place des libéraux wallons et de largement renouvelées et rajeunies. Avec quelles pers-
Pierre-Yves Jeholet. Les bleus de Namur en viennent pectives ? Une nouvelle victoire électorale en 2019 et
presque à jalouser les députés fédéraux du PS et du un passage par l’Elysette ? Possible, mais pas sûr.
CDH : en théorie eux aussi ont entamé une cure d’op- Et dire qu’il reste quatre interminables années à tirer
position de cinq ans, mais au moins peuvent-ils entre- sur les bancs de l’opposition ! Observer et se taire ? Ce
tenir le souvenir de ces longues, longues années où ils n’est pas le genre de la maison. Les libéraux wallons
ont exercé le pouvoir. L’opposition est un deuil, mais le ont des fourmis dans les jambes. Ils respecteront les
passé porte en lui des perspectives de renouveau. Un règles et la grandeur de la démocratie. Mais rien ne les
nouveau printemps viendra sans doute. empêchera de penser qu’ils feraient mieux que l’ac-
En Wallonie, le MR entame une troisième législature tuelle majorité s’ils avaient obtenu les clés du pouvoir.
dans la minorité. En 2014, il a pourtant gagné les élec- Le discours d’opposition ne devrait guère changer.
tions (25 élus, du jamais vu). Le pouvoir lui semblait D’autant plus que Jeholet et consorts ont leur idéal à
promis, dix ans plus tard. On sait ce qu’il en advint. La portée de vue : l’action de Charles Michel. Un modèle
balance politique a penché dans un sens contraire aux et une douleur à la fois. Regrets éternels.
intérêts des libéraux du sud. Pire : quelques cadors ont E.D.
profité de l’aspiration pour gagner un strapontin dans

8
 Le Soir Jeudi 3 septembre 2015

Risque d’engorgement à la fête de l’Aïd
WALLONIE 9 des 14 abattoirs dégagent des plages horaires pour les musulmans
n décidant de ne plus autoriser
E les lieux temporaires d’abattage
où l’on tue l’animal sans étourdisse-
ment préalable, le ministre wallon en
charge du Bien-Être animal a secoué
tous ceux qui, de Mouscron à Verviers,
essaient que la fête de l’Aïd ou fête du
sacrifice se passe dans les meilleures
conditions possible. Et pour cause : en
2014, 3.241 moutons ont été égorgés
dans les 10 abattoirs temporaires, ins-
tallés pour l’occasion, contre 1.068
dans 9 abattoirs fixes. C’est dire si le
changement de législation bouleverse
l’organisation de cette fête religieuse
avec un risque d’engorgement voire de
retours aux vieilles pratiques d’abat-
tage clandestin.
ABATTOIRS
Bruxelles ne craint pas
d’être débordée
Un risque de voir les sites d’abat-
tages bruxellois submergés par des
moutons venus du Nord et du Sud
du pays ? Du côté des autorités de
la capitale, on est plutôt confiant.
Les sites temporaires d’abattage
installés à Molenbeek, Bruxelles-
Ville et Schaerbeek n’accepteront
en effet d’abattre les moutons que
des résidents de la Région, carte
d’identité à l’appui. Et encore : en
fonction de leur lieu de résidence,
les fidèles devront se rendre vers
un abattoir bien précis. Les abat-
toirs fixes d’Anderlecht, sociétés
privées, fonctionneront au maxi-
mum de leur capacité. Une limite
de 500 abattages a été fixée. En
2014, 1.144 moutons et chèvres ont
été abattus aux abattoirs d’Ander-
lecht, contre 1.566 aux abattoirs
temporaires.
Deux éléments pourraient inverser
la donne. Primo, neuf – et peut-être
bientôt dix- des 14 abattoirs fixes wal-
lons ont signifié au ministre leur vo-
lonté d’élargir les plages d’abattage
pour accueillir, durant les trois jours
de la fête, les animaux – des moutons
principalement – qui étaient précé-
demment abattus dans les lieux tem-
poraires.
« Je regrette que le conseil
des théologiens n’ouvre pas
une discussion sur l’étourdisse-
ment en tant que tel »
MICHAËL PRIVOT, ISLAMOLOGUE
Comme le prévoit la législation eu-
ropéenne, le rituel d’abattage sans
étourdissement sera respecté dans ces
lieux fixes. « Il n’est pas du tout sûr
que ces abattoirs parviendront à tout
absorber », nuance Lætitia Van Roos,
attachée qualité à la Febev (Fédération
du secteur de la viande).
Ensuite, le conseil des théologiens
de l’Exécutif des musulmans de Bel-
gique autorise ces derniers à « passer
leur tour » en matière d’abattage ri-
tuel. Se basant sur une jurisprudence
qui consiste à reconnaître une
contrainte extérieure – en l’occurrence
l’absence de lieux temporaires d’abat-
tage sans étourdissement- de nature à
empêcher le respect du prescrit cora-
nique (réaliser un sacrifice), le Conseil
des théologiens excuse anticipative-
ment les musulmans de Belgique qui
seraient dans l’impossibilité d’abattre
un animal.
« Je regrette que le conseil des théolo-
giens n’ouvre pas une discussion sur
l’étourdissement en tant que tel, dé-
clare Michaël Privot, islamologue. Il
existe des alternatives qui consistent,
par exemple, à faire un don en lieu et
place du sacrifice animal ». A Liège,
l’abattoir de Droixhe fera un test le 25
septembre prochain à l’occasion de
l’Aïd. Il mettra en place un abattoir
temporaire qui respecte à la fois les
conditions d’hygiène décrétées par
l’Afsca et les prescrits du Coran (ani-
mal égorgé après la prière, isolé des
autres, la tête tournée vers la
Mecque), à l’exception de l’étourdisse-
ment qui sera pratiqué. « On verra
bien s’il y a des amateurs », nous a dé-
claré Tony Jolet, le directeur. Si le ri-
tuel est bien ancré chez certains, il
peut aussi évoluer. Preuve avec l’accep-
tation, par l’Exécutif des musulmans,
d’un abattage réalisé sur trois jours au
lieu d’un. ■
PHILIPPE BODEUX
En Wallonie, les lieux temporaires
d’abattage où l’on tue l’animal
sans étourdissement préalable
ne seront plus autorisés.
© ASAP.
diagonale Du jaune à l’orange,
il n’y a qu’un faux pas wallon
as de logo sans polémique, c’est la loi
P du genre, en Wallonie en tout cas… En
2013, les montants engagés pour la nou-
velle campagne de communication gouver-
nementale avaient suscité de longs dé-
bats : 60.280 euros pour un visuel en tech-
nicolor auxquels il fallait ajouter 477.000
euros pour l’étude qui soutenait la dé-
marche, 700.000 euros pour « faire
vivre » le sigle et (comble de malchance)
2.500 euros pour racheter le nom de do-
maine nécessaire au quidam qui en avait
acquis les droits. Total : 1,2 million et des
poussières.
Depuis mercredi midi, les commentaires
vont bon train à propos du nouvel em-
blème du parlement de Wallonie (expres-
sion désormais consacrée), cette fois. Pas
question de gros sous, mais de nuances de
coloris.
Reconnaissons d’emblée un mérite au
parlement qui a voulu souligner son trente-
cinquième anniversaire en s’offrant une
nouvelle image : il a à peine déboursé
6.087 euros, autant dire une misère. Le
marché a été attribué au spécialiste
bruxellois Shake. Celui-ci a présenté plu-
sieurs projets qui ont été amendés par le
bureau de l’assemblée (PS et CDH dans la
majorité, MR dans l’opposition). Une una-
nimité s’est dégagée « en quinze se-
condes », selon le président André Antoine.
Résultat : le sigle que vous découvrirez ci-
dessus.
Le secret avait été bien gardé sur les
contours de l’image, ses couleurs, son sens
profond et son non-dit. Ce mercredi, tout à
LASOCIÉTÉ 9
leur affaire, les autorités parlementaires
ont livré le résultat de leurs cogitations. Ex-
plications à la clé : le choix des couleurs fe-
rait référence au fameux coq de Pierre Pau-
lus (1881-1959), l’artiste carolo qui a donné
un drapeau célèbre à la Wallonie.
Personne n’en doute (voir ci-dessus
itou) : ce coq-là est rouge sur fond jaune.
Jaune canari. Or une évidence s’impose,
nonobstant les pinaillages sur la densité de
l’encre, la qualité du support ou le dégradé
évident des deux teintes : si le rouge du lo-
go est bien rouge, le jaune est franche-
ment… orange.
Rouge comme le PS, orange comme le
CDH, les deux partis qui composent l’ac-
tuelle coalition au pouvoir en Wallonie, ce-
la saute aux yeux…
Embrouille ? Le greffier du parlement
s’en défend : le résultat obtenu correspond
au modèle approuvé par les instances plu-
ralistes de l’assemblée, il ne faut pas y voir
malice. D’accord, mais entre jaune et
orange, il reste une marge. Et les libéraux
qui ont donné leur feu vert au logo ont l’im-
pression de s’être fait avoir comme des
bleus. ■
ERIC DEFFET



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Antisémitisme :
dérapage à l’UE
BRUXELLES Un fonctionnaire violent
a Ligue belge contre l’antisé-
L mitisme (LBCA) dépose
plainte contre un fonctionnaire
européen, président d’un syndi-
cat minoritaire de fonction-
naires, qui aurait proféré des in-
sultes antisémites et fait l’apolo-
gie du nazisme, tout en tabas-
sant une haute fonctionnaire
européenne de nationalité ita-
lienne.
Les faits remontent au
16 juillet, la fonctionnaire ita-
lienne, cheffe d’unité d’un ser-
vice de la Commission, se trou-
vait attablée, en compagnie
d’amis dans un café italien de la
rue d’Arlon, proche de la place
du Luxembourg. Il était 23 h 50
lorsque, voyant un homme s’ap-
procher d’elle porteur d’une pan-
carte métallique portant le nom
de Mussolini, elle lui fit part de
son étonnement : « Mussolini
était quand même un dicta-
teur. » L’homme qui tenait des
propos relatifs à la situation des
Palestiniens en Israël, se tourna
vers elle, la traitant, comme elle
l’a déclaré dans sa plainte dépo-
sée à la police, de « sale Juive ».
Elle lui répondit : « je pourrais
être juive » (elle ne l’est pas).
« C’est alors que l’homme prit sa
pancarte à deux mains et me
frappa au visage et essaya de
prendre mon cou entre ses mains
pour m’étrangler. » Des amis de
la fonctionnaire italienne se
ruèrent sur l’agresseur qui
n’avait de cesse de retourner vers
sa victime pour continuer à la
frapper. Il persistait à proférer
des insultes : « Il parlait des na-
zis et des juifs », a confirmé à la
police un ami espagnol de la vic-
time. « Il s’agissait de commen-
taires racistes, c’est très clair. »
Selon l’Italienne, l’agresseur au-
rait notamment lancé : « Hitler
aurait dû tuer tous les Juifs ! »
LESBRÈVES
133 élèves n’ont pas d’école
lors que la rentrée dans l’enseignement secondaire bat
A son plein, 133 élèves devant entrer en 1re secondaire
n’avaient, mercredi, toujours pas pu trouver une place
dans une école de leur choix, essentiellement dans l’ouest de
Bruxelles. Mardi, ils étaient encore 152 dans ce cas en Fédération,
contre 290 à la mi-août. Faute de solution, ceux-ci seront
contraints de s’inscrire dans un établissement ne figurant pas
parmi leurs préférences. Selon un inventaire officiel, quelque
1.700 places en 1re secondaire sont encore disponibles en Région
bruxelloise. Ces places sont toutefois offertes dans des établisse-
ments peu convoités, ceux notamment qui proposent, aux 2e et
3e degrés, de l’enseignement technique et professionnel. (b)
ENSEIGNEMENT
Le Setca veut revoir le décret
« sanctions des profs »
Le syndicat Setca-SEL a à son
tour appelé mercredi la ministre
de l’Education à « revoir et clari-
fier » son projet de décret visant
à sanctionner les enseignants
qui tiendraient des propos « ex-
trémistes » ou « anti-démocra-
tiques ». Revendiquant le « res-
pect absolu » de la vie privée
pour les enseignants, il estime
que le projet décrétal, qui vise
également les enseignants de
l’enseignement libre, comporte
un certain « flou » qui pourrait
donner lieu à des « dérives et
ainsi menacer la vie privée des
enseignants (du) libre ». (b)
PARTIS
Les Estivales du MR
se muent en maxi-meeting
Les traditionnelles « Estivales »
du MR, marquant la « rentrée »
du parti façon détente et
(re)prise de contact avec les mi-
litants, prennent un tour excep-
tionnel. Au Parc Pairi Daiza sa-
medi, la convivialité ne sera pas
absente, mais on aura droit sur-
tout à un meeting politique hors
normes : mercredi après-midi,
La fonctionnaire a dû recevoir
des soins. Un médecin a constaté
l’existence d’un traumatisme
crânien et d’une commotion cé-
rébrale. Il a prescrit à la victime
en état de choc un suivi neurolo-
gique et psychologique.
Une condamnation
Le parquet de Bruxelles a
confirmé que les faits faisaient
l’objet d’une information judi-
ciaire. Des caméras de sur-
veillance attesteraient du dérou-
lement de l’agression.
La Ligue belge contre l’antisé-
mitisme (LBCA), par la voix de
son président Joël Rubinfeld,
dénonce « un incident antisé-
mite d’une violence inouïe qui
montre une fois encore qu’il ne
faut plus aujourd’hui être juif
pour être victime de l’antisémi-
tisme ». « Nous sommes
confiants dans le fait que les res-
ponsables de la Commission eu-
ropéenne prendront, à l’issue de
l’enquête qu’ils mèneront, les me-
sures adaptées à la gravité des
faits, et que l’auteur de l’agres-
sion antisémite sera donc licen-
cié pour faute grave. Mais d’ici
là, nous leur demandons de sus-
pendre immédiatement l’agres-
seur de ses fonctions afin de ga-
rantir l’intégrité physique et
psychologique de la victime, sa-
chant qu’ils partagent le même
lieu de travail. »
L’auteur présumé des faits,
que nous avons contacté, n’a pas
souhaité commenter cet inci-
dent. Il nous a confirmé qu’il
avait fait l’objet, en décembre
2002, d’une condamnation dans
son pays d’origine pour des faits
de possession et de distribution
d’images pédopornographiques
à une peine de 6 mois de prison
avec sursis. ■
MARC METDEPENNINGEN
les organisateurs annonçaient
10.200 inscriptions ! Olivier
Chastel, président, Mathieu Bi-
het, pour les Jeunes MR, enfin
Charles Michel, Premier mi-
nistre, s’exprimeront devant la
toute grande foule. Rare en Bel-
gique. Un libéral : « Plus fort
qu’un congrès N-VA ! » (D.Ci)
AFFAIRE DUTROUX
Jean Lambrecks demande
l’ouverture d’une enquête
Jean Lambrecks, père d’Eefje, a
déposé mardi un dossier au par-
quet du Limbourg demandant
l’ouverture d’une enquête à pro-
pos de nouveaux éléments dans
le dossier Dutroux. Il demande
notamment qu’une piste concer-
nant une BMW série 3 noire
fasse l’objet de nouvelles inves-
tigations. Cette piste, née d’un
témoignage anonyme sur un
carton de bière parvenu à la po-
lice d’Ostende dans les années
90, avait selon lui été négligée.
La BMW noire est apparue à
plusieurs reprises dans des PV
entre 1993 et 1998. Le parquet
du Limbourg annoncera dans les
prochains jours si cette « nou-
velle » piste fera l’objet d’une
enquête.(b)
L’armée s’approprie
ses nouveaux « Caïmans »
DÉFENSE Nous avons suivi un exercice du « 40 SAR »
La base de Coxyde
a reçu trois de ses
nouveaux hélicoptères.
Leur mission :
le sauvetage en mer.
es Sea Kings prendront
L bientôt leur retraite. Les
vénérables hélicos au nez
rouge de l’armée belge sont déjà
vieux. Pour les remplacer l’armée
a opté il y a 9 ans pour des NH90,
enfin il faudra désormais les ap-
peler Caïman. C’est le nom que
leur ont trouvé les autorités fran-
çaises. Les Belges l’ont adopté il y
a quelques jours. Les trois pre-
miers sont arrivés et opération-
nels. Le quatrième et dernier ar-
rivera au début de l’année pro-
chaine.
Au programme des améliora-
tions que les appareils proposent,
la technologie de pointe caracole
en tête. « Tout le système de pilo-
tage est désormais électronique »,
explique le Capitaine Tom Ver-
duyckt, pilote de NH90. « Cela
permet de contrôler davantage
avec moins de main-d’œuvre ».
Et le « tout technologique » est-il
fiable ? « Comme pour tout, les
pannes restent bien entendu pos-
sibles ». Mais, de toute façon, les
nouveaux hélicos ont un autre ar-
gument de poids, les réparations
seront facilitées.« Les pièces de
rechange sont devenues très diffi-
ciles à trouver pour les Sea Kings.
De moins en moins de pays les
utilisent » explique le lieutenant-
colonel Evert Cuppens, chef de la
base de Coxyde.
Ces appareils servent au
« search and rescue ». Le sauve-
tage et la recherche sont le cœur
de métier des quelque 363 per-
sonnes qui composent la base de
Coxyde. Ici, on appelle les mis-
sions « scramble ». Chercher un
enfant perdu, secourir, des ma-
rins en difficulté, urgence médi-
cale en mer, transport jusqu’à
l’hôpital, et, occasionnellement,
transport d’organe. Sept jours sur
sept, 24 heures sur 24, une
équipe des « 40 » est prête à dé-
coller en quinze minutes pour ré-
pondre à une urgence. Depuis le
début de l’année, le « 40 » a effec-
tué 69 « scrambles ». « La haute
saison est passée cela devrait se
calmer un peu maintenant ».
Ces nouveaux hélicos en im-
posent. Plus de six tonnes, 16
mètres de longueur. Avant le dé-
collage, les premières consignes
de sécurité puis briefing de toute
l’équipe. Ensuite, on s’équipe,
Après avoir rejoint trois bateaux, le plongeur est descendu dans la mer et y est resté environ 5 minutes.
© BRUNO DALIMONTE
s’installe dans l’appareil. Les
pales se mettent à tourner dans
un vrombissement assourdis-
sant. Des boules Quies et le
casque qui permet la communi-
cation entre l’équipage couvrent
à peine le vacarme. Quelque 120
décibels, tout de même. On en-
tend le pilote et le co-pilote effec-
tuer tous les contrôles de routine.
Les minutes s’allongent et, finale-
ment, le moteur se coupe. Puis se
rallume. On est un peu perdu,
jusqu’à ce que l’un d’eux nous ex-
plique par casques interposés
Le plongeur et le “medic”
sont les seuls autorisés
à effectuer une descente
via le treuil
qu’un dispositif de contrôle a
planté. La fiabilité du tout tech-
nologique. « Généralement,
éteindre et rallumer l’appareil
suffit à résoudre la panne, mais
là, cela n’a pas fonctionné. Je vous
rassure, si nous étions en
“scramble”, on n’aurait pas perdu
tout ce temps. Soit on serait parti
sans cet outil, cela ne nous em-
pêche pas de voler. Soit on aurait
pris l’hélico de réserve. Mais
comme on a le temps aujour-
d’hui… », explique le Capitaine
Verduyckt.
WE ARE ALL RED
©
LASOCIÉTÉ 11
Tout le monde descend, pause-
café, le temps pour les techni-
ciens de vérifier l’appareil. Ils ne
trouvent aucun problème. Le pi-
lote redémarre pour un test. Tout
fonctionne. On décolle.
Le décor défile à toute vitesse –
260 km/h en vitesse de croisière
– on atteint bientôt la côte. Puis la
mer. L’exercice commence enfin.
L’équipage est composé de cinq
personnes ; les deux pilotes, le
plongeur, le « médic », médecin-
urgentiste et le technicien. Les
pilotes effectuent des ma-
nœuvres et s’approchent des ba-
teaux. Le technicien sort un pan-
neau avec un numéro de fré-
quence pour communiquer avec
l’équipage du bateau et demande
ensuite autorisation de s’exercer.
Le plongeur et le medic, les seuls
autorisés à effectuer un « win-
ching », descendent via la corde
reliée au treuil et monte à bord du
navire. Devant les objectifs de
smartphone et l’œil amusé des
marins. Plusieurs variantes s’en-
chaînent. Seul, à deux, dans l’eau,
sur un petit bateau de pêche ou
sur un porte container géant. Les
hommes rôdent leur technique.
« Ce n’est pas comme la voiture, il
faut pratiquer pour continuer à
maîtriser tous les outils ». ■
THOMAS CASAVECCHIA
CE SOIR
BELGIQUE - BOSNIE-HERZÉGOVINE
* 11
Le Soir Jeudi 3 septembre 2015
EN MISSION
Une demande
britannique
Vendredi dernier, un Caïman
a effectué sa première mis-
sion de sauvetage. Les en-
traînements sont réguliers,
un peu moins d’un par jour.
Mais un scramble pour ces
nouveaux appareils, c’est
une première. « Nous
sommes intervenus sur la
demande des Britanniques »,
explique Tom Verduyckt,
« Nous avons secouru le pas-
sager d’un ferry atteint d’un
malaise ». L’homme a ensuite
été transporté jusqu’à un
hôpital anglais. La mission
aura duré 3 heures, dont 2
de vol. « Notre zone d’action,
s’étend sur toute la côte belge
et les eaux territoriales. Par-
fois, on prête main-forte aux
pays voisins quand ils le de-
mandent, mais c’est plutôt
rare ». L’appareil a une auto-
nomie de trois heures et
demie à quatre heures et
peut voler à une vitesse
d’environ 280 kilomètres. En
théorie, l’hélicoptère peut
donc voler jusqu’en Irlande
et revenir jusqu’à sa base.
TH. CA.

3 SEPT.
Le Soir Jeudi 3 septembre 2015

12

MONDE
Helmut Schmidt, 96 ans, ex-chancelier
allemand, a été admis aux soins intensifs
d’un hôpital de Hambourg pour une artère
bouchée : « Le pronostic vital n’est pas en-
gagé dans l’immédiat, mais la situation est
sérieuse », selon les médecins. © AFP.

La bataille électorale
démarre fort en Catalogne
ESPAGNE Artur Mas, le leader indépendantiste, a été chahuté au Parlement régional
A moins d’un mois des élections régionales, SONDAGE
la tension monte entre partisans
Les indépendantistes
et adversaires de l’indépendance. encore loin du compte
Ce mercredi, l’actuel président du gouvernement L’objectif d’Artur Mas et de
catalan, l’indépendantiste Artur Mas, sa coalition « Ensemble pour
voulait exposer les raisons de son calendrier. le Oui » est d’obtenir le 27
septembre la majorité abso-
Mais il a surtout dû se défendre lue au Parlement régional,
d’accusations de corruption. soit 68 des 135 sièges de
l’assemblée. Selon le dernier
MADRID massacre. S’il a bien essayé de sondage, publié dans le
DE NOTRE CORRESPONDANT s’en tenir à ses arguments ini- journal - conservateur et
a prestation du président tiaux, le président de la Genera- proche du Parti Populaire de

L de la Generalitat, le gou-
vernement régional cata-
lan, était sensée, ce mercredi,
être la rampe de lancement
idéale pour le sprint électoral
d’Artur Mas. Il devait y expli-
quer sa décision d’avancer les
élections – normalement pré-
vues fin 2016 – au 27 septembre
de cette année. Il devait aussi y
justifier sa décision de se présen-
ter sur la liste de coalition « En-
semble pour le Oui », regrou-
pant son parti, le conservateur
Convergence Démocratique de
Catalogne (CDC), les républi-
cains de la Gauche Républicaine
de Catalogne (ERC), des associa-
tions de la société civile et des
Les anciens Premiers ministres José Maria Aznar
et Felipe Gonzalez, toujours très populaires, sont montés
au créneau ces derniers jours contre l’indépendance
personnalités dont Pep Guardio-
la, l’entraîneur du Bayern Mu-
nich. Il devait enfin y ébaucher
sa feuille de route, son « proces-
sus de sécession en 18 mois »,
comme convenu avec ses parte-
naires de coalition, en cas de vic-
toire dans un peu plus de trois
semaines.
Le timing était parfait pour
Artur Mas, sur fond de rentrée
politique en Espagne. Mais la
mise en scène a tourné au jeu de
litat a surtout dû se défendre des
accusations de corruption qui
pèsent sur son parti. La semaine
dernière, les locaux de CDC et de
CatDEM, une fondation proche
de la formation, ont été perquisi-
tionnés. La justice espagnole
soupçonne CatDem d’avoir per-
çu des commissions de 3 % ver-
sées par des entreprises sur des
contrats attribués par des muni-
cipalités dirigées par… CDC.
Pour Artur Mas, ces perquisi-
tions « ne sont pas un hasard »
mais « un spectacle média-
tique » : à demi-mot, il a accusé
hier le ministère de l’Intérieur de
les avoir orchestrées « dans un
but électoraliste. »
Les ennuis juridiques de CDC
ont en tout cas éclipsé, au moins
momentanément, les enjeux de
ce rendez-vous électoral catalan.
Présentées par la coalition « En-
semble pour le Oui » comme un
plébiscite pour ou contre l’indé-
pendance, ces élections pour-
raient en cas de large victoire des
sécessionnistes – lire ci-contre –
déboucher sur une crise inédite
en Espagne, avec un Parlement
et un gouvernement régionaux
Artur Mas é dénoncé « un spectacle médiatique » orchestré par la justice espagnole. © AFP.
lançant ouvertement et unilaté-
ralement un processus sépara-
tiste…
Preuves des inquiétudes que
suscite un tel scénario, les an-
ciens Premiers ministres espa-
gnols José Maria Aznar (conser-
vateur) et Felipe Gonzalez (so-
cialiste), toujours très populaires
dans leurs rangs respectifs, sont
montés au créneau ces derniers
jours. Dans une « Lettre aux Ca-
talans » publiée par le quotidien
El País, Gonzalez, qui a dirigé
l’Espagne entre 1982 et 1996, a
mis en garde la Catalogne contre
« l’isolement », contre les risques
de devenir « une espèce d’Alba-
nie du XXIème siècle. » Aznar,
successeur de Gonzalez et chef
du gouvernement espagnol jus-
qu’en 2004, a de son côté dénon-
cé « l’irresponsabilité de certains
dirigeants » qui se comportent
« sans aucun respect ni loyau-
té » en référence à Artur Mas.
Les acteurs économiques sont
également entrés dans l’arène
politique cette semaine : la prin-
cipale organisation patronale ca-
Mariano Rajoy - La Razón la
semaine dernière, la liste
sécessioniste n’en obtien-
drait que 57, devant les
centristes de Ciudadanos
(25). Les indépendantistes
assurent eux disposer de
sondages internes où ils
seraient proches de la majo-
rité absolue.
G.BX
talane, Foment del Treball, a fait
part de son « extrême préoccu-
pation » concernant le projet de
sécession de la coalition indé-
pendantiste. Les entrepreneurs
catalans s’inquiètent notam-
ment, en cas d’indépendance, de
la remise en question de « l’ap-
partenance à l’Union euro-
péenne et à la zone euro, avec
toutes les conséquences que cela
suppose. »
A un peu plus de trois se-
maines du scrutin, les partisans
et les opposants sont en ordre de
bataille et multiplient déjà les
réunions et les meetings, alors
que la campagne officielle ne
commence qu’officiellement le 11
septembre, le jour de la Diada, la
fête nationale catalane, célébrée
ces dernières années par de
grandes manifestations indé-
pendantistes. ■
GUILAUME BONTOUX

« Nous avons enclenché un changement qui ne va plus s’arrêter »

LIBAN Joey Ayoub, blogueur en vue et membre du collectif « Vous puez », revient sur la mobilisation inédite des Libanais
ENTRETIEN
BEYROUTH
CORRESPONDANCE
u lendemain de l’occupation du mi-
A nistère de l’Environnement par des
dizaines de jeunes du collectif « Vous
puez » et de leur évacuation musclée, le
ministre de l’Intérieur a reconnu
« l’usage excessif de la force » – lors d’une
manifestation antérieure… Mais le mi-
nistre de l’Environnement, dont la dé-
mission est réclamée depuis plusieurs
semaines, reste toujours en place, et au-
cune solution n’a été trouvée à la crise
des déchets.
Joey Ayoub, blogueur libanais en vue
(« Hummus for thought ») et membre
du collectif « Vous puez », revient sur la
mobilisation inédite des Libanais pour
dénoncer la crise des déchets et la cor-
ruption de l’élite politique.
Comment est né le collectif « Talahat
Rihtkum » (« Vous puez »), à l’origine
de la mobilisation ?
Tout a commencé par la fermeture de
la décharge de Naamé, au sud du pays,
le 17 juillet dernier. Sukleen, la société
de ramassage des ordures, qui trans-
portait les déchets de Beyrouth et du
Mont-Liban dans la décharge, n’a plus
Joey Ayoub : « Le chemin est encore
long, mais il y a eu un déclic. »© D.R.
disposé d’espace pour les stocker. Les
ordures se sont accumulées dans les
rues. Fin juillet, une centaine de per-
sonnes ont spontanément manifesté
devant le siège du gouvernement pour
dénoncer cette situation. La plupart ne
se connaissaient pas. Le lendemain,
une quarantaine d’activistes a décidé
de créer « Talahat Rihtkum ». Il
n’existe pas de leader dans le mouve-
ment, mais des figures plus média-
tiques, comme le cyber-activiste et
journaliste Imad Bazzi ou le metteur
en scène libanais Lucien Bourjeily, qui
a dû faire face plusieurs fois à la cen-
sure.
Comment le mouvement s’est-il élargi,
alors que de précédentes mobilisations
de la société civile, ces dernières an-
nées, avaient échoué à fédérer autant
de Libanais ?
Pour la première fois, les Libanais ont
été confrontés physiquement à la dé-
faillance de l’Etat. Les poubelles se sont
entassées devant chez eux, pendant
plusieurs semaines. La crise des or-
dures a touché tous les quartiers, toutes
les classes sociales. Les Libanais se
sont résignés aux coupures fréquentes
d’électricité, aux pénuries d’eau, mais
l’accumulation des ordures a été la
goutte qui a fait déborder le vase. Le
gouvernement a été incapable d’ap-
porter une solution à la crise, et le mou-
vement s’est étendu de jour en jour, ras-
semblant membres de la société civile,
étudiants, et même syndicats.
Le tournant de la mobilisation a été la
répression disproportionnée par la po-
lice de la manifestation du 22 août,
qui a réuni plusieurs milliers de per-
sonnes, et s’est soldée par de nombreux
blessés. Les policiers ont frappé des
adolescents à coups de matraque, et
utilisé des gaz lacrymogènes. Le lende-
main, nous étions deux fois plus nom-
breux dans les rues.
Avec plusieurs dizaines de milliers de
manifestants le 29 août, la mobilisa-
tion de la société civile a été historique,
mais beaucoup de Libanais, en particu-
lier issus des classes populaires, n’ont
pas encore rejoint la campagne. Com-
ment l’expliquer ?
Depuis la fin de la guerre civile il y a
vingt-cinq ans, les Libanais sont fata-
listes. Ils ont été conditionnés pour ac-
cepter la classe politique au pouvoir,
toujours constituée d’anciens sei-
gneurs de guerre. Ils considèrent qu’on
peut au mieux négocier avec eux, mais
qu’il n’est pas question de remettre en
cause leur leadership sur la politique
et l’économie du pays. Ces anciens sei-
gneurs de guerre jouissent toujours
d’une forte popularité, car ils ont dé-
fendu leurs communautés respectives
dans des périodes très critiques. L’ins-
tinct sectaire prime encore. A cela, il
faut ajouter la peur du chaos et de la
plongée dans l’inconnu. Les Libanais
ont vu ce qui s’est passé dans la région
avec le renversement des régimes auto-
ritaires, et la guerre en Syrie à leurs
frontières. Certains préfèrent le sys-
tème actuel, qui garantit une certaine
stabilité. Mais une bonne partie de la
génération d’après- guerre, dont je fais
partie, refuse de continuer à caution-
ner un système qui mène à la faillite du
pays.
Le mouvement peut-il déboucher sur
un vrai changement ?
Ce mouvement a permis de montrer
aux Libanais, même ceux qui ne ma-
nifestent pas, qu’il est légitime de récla-
mer des droits élémentaires, et qu’une
alternative a la résignation est pos-
sible. Le changement des mentalités va
prendre du temps, mais il y a eu un dé-
clic. Le défi pour la société civile va être
de traduire les espoirs suscités en ac-
tion politique. Des partis se sont déjà
créés, comme le « Parti pour la citoyen-
neté ». Les réactions du gouvernement
libanais, qui réplique par la violence,
montre que l’élite politique commence
à prendre peur. Certains partis poli-
tiques essaient aussi de ternir l’image
de leaders du mouvement. Le chemin
est encore long, mais nous avons en-
clenché un changement qui ne va plus
s’arrêter. ■
Propos recueillis par
THOMAS ABGRALL

12
 Le Soir Jeudi 3 septembre 2015

LEMONDE 13

Un poste-clé
pour la benjamine
FRANCE Myriam El Khomri au Travail
e président français Fran-
L çois Hollande a créé mercre-
di la surprise en propulsant la
benjamine du gouvernement
français, Myriam El Khomri, au
ministère du Travail, poste-clé
pour le chef d’Etat socialiste qui
a lié sa candidature à un second
mandat en 2017 à une baisse du
chômage.
Âgée de 37 ans et peu connue
du grand public, Mme El Khom-
ri n’occupait jusqu’ici qu’un stra-
pontin au sein de l’Exécutif, le
secrétariat d’Etat à la Ville au-
quel elle avait été nommée en
août 2014.
Dans la perspective de la pré-
sidentielle de 2017, le ministère
du Travail est stratégique pour
François Hollande, plombé par
une impopularité tenace liée à
son échec jusqu’ici à inverser la
courbe du chômage comme il
l’avait promis peu après son élec-
tion en 2012. Le chef de l’Etat a
officiellement fait de cette baisse
la condition sine qua non d’une
nouvelle candidature à l’Elysée
dans un an et demi.
Première préoccupation des
Français, le nombre de deman-
deurs d’emploi continue de cam-
per à un niveau quasi record
d’environ 3,5 millions de per-
sonnes. « Je mesure la responsa-
bilité qui est la mienne. Comptez
sur ma combativité et ma déter-
mination », a tweeté Myriam El
Khomri après sa nomination.
La nouvelle ministre « incarne
la jeunesse, une nouvelle généra-
tion et le renouvellement », a
vanté l’entourage de M. Hol-
lande en arguant que cette jeune
femme élue d’un quartier popu-
laire de Paris « connaît parfaite-
ment les politiques de l’emploi
sur le terrain ». L’opposition de
droite a critiqué au contraire son
manque d’expérience gouverne-
mentale, « un mauvais signal
pour nos concitoyens qui
souffrent du chômage », selon le
parti Les Républicains de l’ex-
président Nicolas Sarkozy.
Née en 1978 à Rabat d’un père
commerçant marocain et d’une
mère bretonne enseignante, My-
riam El Khomri succède à un fi-
dèle du chef de l’Etat, François
Rebsamen, redevenu maire de
Dijon, la ville qu’il gérait avant
son entrée au gouvernement.
Le spectre du « Big One »
revient hanter l’Amérique
ÉTATS-UNIS La peur du méga-séisme refait l’actualité
Pour les scientifiques,
un tremblement de terre
géant sur la côte Ouest
est inévitable.
Nul ne peut en prédire
la date, mais il
provoquerait des dégâts
considérables.
Les failles de San
Andreas et, surtout,
de Cascadia sont
pointées du doigt.
NEW YORK
DE NOTRE CORRESPONDANT
l aura suffi d’un seul article,
I certes alarmiste, pour pro-
pager une angoissante onde
de choc à travers la population
américaine. Le 20 juillet, l’heb-
domadaire The New Yorker pu-
bliait un récit intitulé « The Big
One ». Chiffres et calculs scienti-
fiques à l’appui, il révélait que la
Les failles de la côte ouest
Côte Ouest de l’Amérique du CANADA
Nord, entre San Diego au sud et Vancouver Confection de kits de survie, dans l’Etat de Washington : la publica-
Vancouver au nord, vivait sous la tion de l’article du « New Yorker » a déclenché une véritable ruée
menace d’un tremblement de vers ce type de produit dans la région. © AFP.
terre de proportions bibliques. Seattle
Faill

Les noms de plusieurs poids L’ampleur de la menace, estimée WASHINGTON

e

lourds de l’Exécutif, notamment à une force de 9,2 sur l’échelle de tière canadienne, entre Seattle et quise, 250 millions de dollars,
de Cascadia

le ministre de l’Economie Em- Portland Vancouver. paraît raisonnable au regard des

Myriam El Khomri : une mission
stratégique. © AFP.
LESBRÈVES
Guatemala : la rue a fait
tomber le président Pérez
manuel Macron, avaient circulé
pour reprendre le portefeuille
vacant du Travail. (afp) ■
L’ampleur de la menace, Un logiciel de calcul des dégâts autres grandes lignes de dé-
apocalyptique, est estimée IDAH a rendu ses conclusions, difficile- penses publiques. « Trois à cinq
à une force de 9,2 sur OREGON ment publiables dans les grands minutes de préavis pourraient
l’échelle de Richter médias américains : des di- faire la différence pour une ville
zaines, voire des centaines de telle que Portland, note DeFazio.
Richter, le tsunami inévitable milliers de victimes le long du Elles donneraient le temps de
qui s’ensuivrait, et la dimension littoral. « En gros, tout ce qui se stopper les trains et de fermer les
apocalyptique des dégâts poten- Cap Mendocinon
no trouve entre la mer et l’Interstate ponts, ainsi que de faire évacuer
tiels, a semé un début de pa-
nique, notamment à Portland,
NEVADA 5 (autoroute numéro 5)est fou-
tu », lâche Kenneth Murphy, de
les immeubles les plus mena-
cés ».
Fa

poumon économique de l’Ore- San Francisco l’Agence fédérale des situations La côte Ouest, en outre, n’est
il le

gon. Sur les forums de mères de d’urgence (FEMA) cité par le pas la seule région menacée.
de

ne foule de Guatémaltèques enthousiastes a célébré, dans famille, comme le relate l’Agence CALIFORNIE New Yorker. Dans ce bras ter- L’USGS a revu ses statistiques : à

U
Sa
nA

la nuit de mardi à mercredi, la levée historique de l’immu- France-Presse, les conversations restre, entre le nord de la Cali- la faveur des mouvements mi-
nd

nité du président Otto Pérez, qui sera désormais poursuivi ont basculé du jour au lende- Océan San Bernardino fornie et l’Oregon vivent sept gratoires, ce sont désormais 143
re

Pacifique
as

pour corruption, dans un climat de protestation populaire inédit
dans le pays. Spontanément, des centaines d’habitants ont accou-
ru devant le Parlement, qui venait d’approuver le retrait du bou-
clier judiciaire du président conservateur, grâce au vote à l’unani-
mité des 132 députés présents (sur 158 que compte l’assemblée).
C’est la première fois dans l’histoire du Guatemala qu’un pré-
sident perd sa protection judiciaire, ouvrant la voie à des pour-
suites à son encontre, pendant lesquelles il pourra rester à son
poste sauf si un juge décrète son placement en détention provi-
soire. La justice lui a aussi interdit de quitter le territoire. (afp)
RD CONGO porte aux femmes victimes de
« L’homme qui répare les violences sexuelles. Il montrait
femmes » ne sera pas diffusé aussi les difficultés de sanction-
ner les auteurs de ces violences
et comportait une séquence
consacrée au difficile travail de
l’auditorat militaire ainsi que des
images du désarmement des
miliciens rwandais Interha-
hamwe. Le film est depuis six
mois largement diffusé et a reçu
plusieurs prix internationaux.
Thierry Michel et Colette Brae-
ckman ont fait savoir qu’ils re-
Alors que le cinéaste Thierry
Michel se préparait à présenter
grettaient que la population
congolaise ne puisse pas décou-
à Kinshasa puis Bukavu et Ki- vrir leur film qui est avant tout
sangani le film « L’homme qui « un hommage rendu au dévoue-
répare les femmes », réalisé ment du docteur Mukwege et au
avec notre consœur Colette courage des Congolais ».
main : plus question de courses
de rentrée scolaire, de nomina-
tion des instituteurs et d’emploi
du temps dans les classes, mais
bien de réserves d’eau pour trois
semaines, enrobage des câbles
électriques et étayage des bâ-
tisses trop anciennes au regard
des nouvelles normes anti-sis-
miques.
Outre-Atlantique, les géo-
logues de l’USGS, le service fédé-
ral en charge des études sis-
miques, ont fait leurs comptes :
un tremblement de terre de cette
taille frappe la région en
moyenne tous les 243 ans. Le
dernier en date remonte à 1701,
d’après les témoignages histo-
riques recoupés. Soit il y a 314
EXPRESS SALE
JUSQU’AU 08/09/2015
millions de personnes. millions d’Américains, soit un
Los Angeles En outre, la mesure des dégâts gros tiers de la population totale
0 200 km économiques laisse rêveur. du pays, qui se trouvent directe-
« L’économie américaine souffri- ment exposés au risque sis-
ans. De quoi dresser les cheveux rait de lourdes pertes, prédit Pe- mique. « C’est le double du
sur la tête des « Portland Ma- ter DeFazio, représentant démo- chiffre admis en 2006 », sou-
mas » et de toutes celles de la crate de l’Oregon. Imaginez ligne William Leith, de l’USGS.
côte Ouest, qui n’avaient peut- seulement : Seattle et Portland Les deux autres points sen-
être jamais si clairement visuali- abritent le siège de firmes telles sibles se trouvent en Caroline du
sé la menace mortelle pesant sur que Microsoft et Intel ». Sud, sur la côte Est, près de la
eux et leur progéniture. DeFazio fait partie de ces rares ville de Charleston, et la région
Contrairement à la croyance édiles à avoir pris conscience du autour de la faille dite de « New
populaire concernant la célèbre problème, et qui depuis des an- Madrid ». Dans ce dernier cas,
faille de San Andreas au sud-est nées militent pour la mise en les villes de St. Louis, Memphis,
de Los Angeles, le cœur du pro- place d’un système d’alerte sis- Nashville et Atlanta pourraient
blème se situe le long de ladite mique avancée. La technologie être rayées de la carte, et une
zone de subduction de Cascadia, existe mais la levée de fonds, qui douzaine d’Etats touchés à des
une faille géante courant sur nécessite un feu vert du Congrès degrés divers au centre du conti-
1280 km du cap Mendocino, au des Etats-Unis, reste une ga- nent. ■
nord de San Francisco, à la fron- geure, même si la somme re- MAURIN PICARD

LONDRES
DÈS

Braeckman et consacré au gyné-
cologue congolais Denis Muk-
wege (notre photo), les forces
armées congolaises, partie pre-
nante à l’autorisation de diffu-
sion, ont opposé un refus caté-
gorique à ce projet. Selon le mi-
nistre congolais de l’Informa-
tion, Lambert Mende, cette
interdiction est due au fait que
les forces armées s’estiment
« victimes de calomnies, d’une in-
justice totale ». Rappelons que le
2IIUHSURPRWLRQQHOOHYDODEOHDXGpSDUWGH%UX[HOOHV0LGL/LOOH(XURSH&DODLV)UpWKXQjGHVWLQDWLRQGH/RQGUHV6W3DQFUDV,QW(EEVÀHHW,QWRX$VKIRUG,QWjSDUWLUGH¼SDUSHUVRQQHSDUWUDMHWSUL[EDVpVXUXQWUDMHWDOOHU
37 €
ETATS-UNIS PAR
L’accord sur le nucléaire TRAJET*
devrait passer au Congrès
Le président Obama devrait sor-
tir victorieux de la bataille au PRIX BASÉ SUR UN A/R OBLIGATOIRE
Congrès, aux mains des Républi-
cains, sur l’accord nucléaire
avec l’Iran, en prévision du vote
qui aura lieu ce mois-ci. Avec le
ralliement mercredi de la séna-
trice démocrate Barbara Mikuls- eurostar.com
ki, et d’au moins 34 sénateurs
film de Thierry Michel et Colette sur 100 au total, tous démo- UHWRXUREOLJDWRLUHVRLW¼$5HQFODVVH6WDQGDUG2IIUHpJDOHPHQWGLVSRQLEOHGHSXLVOHVDXWUHV*DUHV%HOJHVSRXUWRXWHVDXWUHVYLOOHVTXH%UX[HOOHVjSDUWLUGH¼SDUSHUVRQQHSDUWUDMHWSUL[EDVpVXUXQDOOHUUHWRXU
Braeckman ne se contentait pas
d’illustrer le parcours du méde-
cin-chef de l’hôpital de Panzi et
le soutien que ce dernier ap-
crates, la Maison Blanche peut
désormais compter sur une mi-
norité suffisante pour lui assurer
une victoire, de justesse. (afp)
REOLJDWRLUHVRLW¼HQFODVVH6WDQGDUG6RXVUpVHUYHGHVGLVSRQLELOLWpVHQIRQFWLRQGHVGDWHVHWGHVWUDLQV'LVSRQLEOHGDQVODOLPLWHGHSODFHVSODFHVDOOHUUHWRXUVXUOHWUDMHW%UX[HOOHV/LOOH/RQGUHV/LOOH%UX[HOOHV
(QYHQWHGXDXSRXUGHVYR\DJHVGXDXLQFOXVjO¶H[FOXVLRQGHVSpULRGHVDOODQWGXDXLQFOXVGXDXLQFOXVGXDX
LQFOXVeFKDQJHDEOHDYDQWGpSDUWPR\HQQDQWXQVXSSOpPHQWGH¼SDUSHUVRQQHHWSDUWUDMHWHWVLQpFHVVDLUHXQPRQWDQWGLIIpUHQWLHOHQWUHOHELOOHWpFKDQJpHWOHQRXYHDXELOOHW1RQUHPERXUVDEOH1RQFXPXODEOH
DYHFWRXWHDXWUHSURPRWLRQHQFRXUVRXWDULIUpGXLWSHUVRQQHVPD[LPXPSDUGRVVLHUGHUpVHUYDWLRQ'LVSRQLEOHVXUHXURVWDUFRPHWGDQVOHVDXWUHVSRLQWVGHYHQWH(XURVWDUVDXIDSSOLFDWLRQHWVLWHPRELOH(XURVWDU(XURVWDU
,QWHUQDWLRQDO/LPLWHGVRFLpWpGHGURLWEULWDQQLTXHHQUHJLVWUpHHQ$QJOHWHUUHHWDXSD\VGH*DOOHVVRXVOHQƒGRQWOHVLqJHVRFLDOHVWVLWXpj7LPHV+RXVH%UDYLQJWRQV:DON/RQGUHV1$:5R\DXPH8QL
13
Le Soir Jeudi 3 septembre 2015

14 LESMARCHÉS
LE POINT SUR LES MARCHÉS LES INDICES
dernier indice diff. en % il y a un an
Timide rebond LONDRES STOCKHOLM / COPENHAGUE / HELSINKI U Euronext 100 880,59 +0,28 837,80
UFTSE 100: 6 083,31 0,41% UStockholm: 1 471,51 0,11% D Next 150
Les Bourses européennes ont timidement rebondi, les investis- UFTSE Eurotop 100: 2 773,59 0,19% UCopenhague: 935,66 1,42%
2219,33 -0,39 2015,61
seurs saluant … un mauvais rapport (officieux) sur l’emploi DHelsinki: 3 045,53 -1,83%
U DJIA 16351,38 +1,82 17067,56
privé aux Etats-Unis. Les créations d’emplois inférieures aux U Nasdaq 4749,98 +2,46 4598,19
U Nasdaq 100 4256,23 +2,74 4095,81
attentes laissent entrevoir un possible report de la hausse des UFRANCFORT / DAX U S&P 500 1948,86 +1,83 2002,28
taux par la Réserve fédérale américaine qui a également publié 10 048,05 U S&P/TSK index (Canada) 796,13 +0,50 898,67
son aperçu de l’état de l’économie américaine en soirée. Sur 0,32% D Hang Seng (Hong Kong) 20934,94 -1,18 24749,02
Euronext Bruxelles, le Bel 20 a gagné 0,67 %, parmi les bons D Bovespa (Brésil) 45477,00 -2,46 61895,00
élèves européens. L’indice bruxellois a notamment profité du D RTS (Russie) 805,06 -3,42 1177,93
bond d’UCB (+4,2 %) dont le traitement expérimental de l’os- UPARIS / CAC 40 U Mibtel (Italie) 21612,00 +0,75 20446,28
téoporose a livré des résultats intermédiaires convaincants. 4 554,92 D Nikkei 225 (Japon) 18095,40 -0,39 15668,60
0,30%
D’Ieteren (+2,4 %) a poursuivi sur sa lancée de la veille grâce à
son bon rapport semestriel. Delta Lloyd (-2,9 %) a poursuivi sa UBEL 20 UEuro Stoxx 50
dégringolade alors qu’un de ses principaux actionnaires, le 3410,40 +22,71 (+0,67%) 3198,86 +10,13 (+0,32%)
UZURICH / MARCHÉ SUISSE BRUXELLES / AMSTERDAM
gestionnaire David Einhorn, a réduit sa participation de 4,84 % 8 626,34 UBel 20: 3 410,40 0,67%
à 2,98 % du capital. Hors indice, TiGenix (-7,4 %) a été victime 0,06% UBel All-Share: 11 931,20 0,37%
DBel Mid: 4 299,73 -0,12%
de prises de bénéfices pour la seconde séance consécutive DBel Small: 11 235,02 -0,31%
après un bond de 62% en août grâce à de bons résultats scien- DMADRID / IBEX 35 DLISBONNE / PSI 20 UAEX: 433,56 0,01%
DAMX: 652,73 -0,47%
tifiques pour son traitement expérimental le plus avancé. Ter 9 938,30 5 088,02
UAScX: 737,81 0,31%
-0,55% -0,76%
Beke (+6,8 %) a poursuivi son envolée.
C.BO.

PRIX À LA CONSOMMATION EURONEXT BRUXELLES - ACTIONS BELGES ET ÉTRANGÈRES OBLIGATIONS SECTEUR PUBLIC
Indices 08/2015 07/2015 08/2014
santé 2013 101.61 101.37 100.12 Clôt. Cl. Veil. Diff % Return Vol. Clôt. Cl. Veil. Diff % Return Vol. Libellé int. facial cjour c.préc. Volume
normal 2013 101.08 101.01 100.17 BEL20 Eckert-Ziegler 1,07 1,06 +0,94 -34,76 490 Sipef 42,87 43,00 -0,30 -18,80 3457 04.09.11 3,00+ 102,95 102,95 0
santé 2004 122.71 122.42 120.91 Clôt. Cl. Veil. Diff % Return Vol. Econocom Groupe 7,39 7,60 -2,74 7,52 109862 smartphoto 0,51 0,51 +0,20 37,84 2898 04.12.15 4,00+ 100,96 100,96 0
normal 2004 123.72 123.64 122.61 AB InBev 95,83 94,79 +1,10 16,23 1814592 Emakina Groupe 9,20 9,20 +0,00 8,88 100 Sofina 101,70 101,55 +0,15 20,59 12588 04.12.15 2,35+ 100,54 100,54 0
santé 1996 139.61 139.28 137.56 Ackermans & vH. 133,15 131,80 +1,02 46,39 54845 Euronav 11,66 11,64 +0,13 25,21 367221 Softimat 1,90 1,90 +0,00 -34,26 70 04.03.16 3,75+ 101,81 101,81 0
normal 1996 142.19 142.09 140.91 Ageas 35,56 35,52 +0,08 44,88 680229 EVS Broadcast Equip. 23,47 24,07 -2,49 -22,02 16394 Solvac 113,50 113,50 +0,00 -5,94 3715 04.03.16 3,20+ 101,54 101,54 0
santé 1988 168.33 167.93 165.86 Befimmo 54,17 53,97 +0,37 -7,22 34890
normal 1988 174.51 174.39 172.94 Bekaert 25,04 25,16 -0,48 -8,24 81500 Exmar 9,72 9,81 -0,94 -15,25 27954 Spadel 80,00 80,00 +0,00 11,31 122 04.06.16 4,10+ 103,00 103,00 0
Base 1981 236.08 235.92 233.96 Fagron 20,86 22,00 -5,16 -48,61 327404 Sucraf A & B 1,78 1,45 +22,76 -17,59 605 04.06.16 3,25+ 102,35 102,36 150000
Base 74-75 363.59 363.34 360.32 bpost 21,38 21,19 +0,92 22,22 273293 Floridienne 84,55 85,00 -0,53 8,55 35 Suez Environnement 15,58 15,60 -0,19 15,31 1061857 04.09.16 4,35+ 104,31 104,31 0
Base 1971 498.11 497.77 493.63 Cofinimmo 93,70 92,02 +1,83 8,83 48541 Fluxys 'D' 25,00 25,25 -0,99 -4,31 2134 Ter Beke 86,50 81,00 +6,79 49,65 3252 04.12.16 4,00+ 104,92 104,92 0
Base 1966 592.21 591.80 586.88 Colruyt 42,45 42,26 +0,45 19,41 182946 Fountain 1,60 1,60 +0,00 -46,49 15 Tessenderlo 30,20 30,43 -0,76 52,57 109556 04.12.16 4,00+ 104,91 104,92 360600
Delhaize Groupe 78,06 77,81 +0,32 53,07 321509
Delta Lloyd 8,86 9,12 -2,86 -47,05 2989121 Galapagos 50,58 52,04 -2,81 301,43 236632 Texaf 32,82 32,56 +0,78 2,08 740 04.03.17 3,75+ 105,51 105,51 0

PRIX PÉTROLIERS
Gimv 41,82 41,18 +1,54 18,38 21086 Think-Media 0,25 0,25 +0,00 — 1939 04.03.17 2,35+ 103,41 103,41 10000
D'Ieteren 36,61 35,77 +2,35 19,28 79328 Global Graphics 2,12 2,04 +3,92 21,14 24554 ThromboGenics 2,84 2,86 -0,70 -66,13 171622 04.06.17 3,50+ 105,95 105,95 50000
Elia 38,60 39,16 -1,43 7,31 37675 Greenyard Foods 13,90 13,80 +0,69 16,76 5229 Tigenix 1,12 1,21 -7,36 80,94 7651477 04.09.17 3,40+ 106,59 106,59 0
Essence(euro/l) Engie 15,56 15,55 +0,03 -13,28 4471874 Hamon 8,61 8,85 -2,76 -18,39 1642 Total 40,06 40,41 -0,87 -15,18 6940631 04.12.17 3,35+ 107,26 107,26 0
GBL 67,93 67,79 +0,21 -5,52 113556
Super sans plomb 95 10ppm : 1,3720 (-0,0400) Home Invest Belgium 85,00 85,49 -0,57 6,53 1017 Tubize (Fin.de) 57,00 54,48 +4,63 -4,87 28915 04.03.18 3,25+ 107,77 107,77 0
KBC Groupe 58,31 58,14 +0,29 40,52 551395
Super sans plomb 98 10ppm : 1,4530 (-0,0410) IBA 27,56 27,21 +1,30 131,39 63404 U&I Learning 1,25 1,25 +0,00 40,45 1 04.06.18 3,00+ 107,75 107,75 0
Diesel(euro/l) Proximus 31,36 31,24 +0,38 21,69 673743 Iep Invest 4,78 4,76 +0,53 38,98 1394 Unitronics 2,92 2,92 +0,00 175,47 19995 04.09.18 2,75+ 107,60 107,60 0
Solvay 102,45 102,70 -0,24 -10,11 143103 Immo Moury 54,94 54,11 +1,53 15,16 5 Van de Velde 52,97 52,44 +1,01 47,62 8042 04.12.18 3,00+ 108,89 108,89 0
Gasoil routier à faible teneur en soufre : 1,1920 Telenet Groupe 49,10 49,06 +0,08 10,35 79961 Immobel 46,40 46,40 +0,00 9,32 391 Vastned Retail Belgium 54,01 53,80 +0,39 1,03 930 04.03.19 3,75+ 112,12 112,12 0
Gaz(euro/l) UCB 69,44 66,63 +4,22 -2,78 411520
Umicore 35,21 34,84 +1,05 -1,24 1583249 Immopool 1,10 1,10 +0,00 — 700 VGP 29,74 29,08 +2,27 49,45 100 04.06.19 3,75+ 112,81 112,81 0
LPG : 0,4030 (+0,0230) ING 13,22 13,23 -0,11 28,44 16823719 Vranken-Pommery 26,78 26,44 +1,29 8,62 3570 04.09.19 3,50+ 112,46 112,46 0
Propane Vrac >2000l : 0,3881 (-0,0386) Intervest Offices & 22,26 22,34 -0,31 2,96 14128 Warehouses 62,46 60,96 +2,46 9,70 800 04.12.19 4,20+ 115,97 115,91 50200
Mazout(euro/l) AUTRES ACTIONS Jensen-Groupe
KBC Ancora
19,28
35,20
19,87
35,03 +0,47
-2,97 28,13
47,31
3473
40664
WDP
Wereldhave Belgium
69,32
99,00
68,09
98,00
+1,81
+1,02
27,82
13,14
20956
1418
04.03.20 3,10+
Rég. Wall. int. facial
111,86
cjour
111,86 0
c.préc. Volume
Gasoil de chauffage, min.2000 l : 0,5139 Clôt. Cl. Veil. Diff % Return Vol. 28.09.19 0,68+ — — 0
Gasoil de chauffage extra, min.2000 l : 0,5525 4Energy Invest 2,75 2,75 +0,00 -29,49 444 Keyware Tech. 0,84 0,82 +2,07 29,48 47120 Zenitel 1,12 1,12 +0,00 19,15 1900
Ablynx 12,62 12,54 +0,72 43,63 159707 Kinepolis 34,48 34,88 -1,15 21,66 40444 Zetes Industries 29,93 29,90 +0,08 41,76 2989 08.04.30 4,25+ — 100,00 0
ABO-Group 3,61 3,61 +0,00 -92,78 4813 Leasinvest 85,63 84,20 +1,70 6,03 729
UPétrole brent en dollar par baril Accentis
Aedifica
0,03
51,83
0,03
51,90
+0,00
-0,13
80,71
9,46
169764
60907
Lotus Bakeries
MDxHealth
1765,00
4,15
1719,50
4,25
+2,65
-2,35
89,37
1,24
543
55294
50,50 +0,94 (+1,90%) Agfa-Gevaert 2,76 2,71 +1,77 24,23 257369 MediVision 0,01 0,01 +0,00 — 1000
Alcatel-Lucent 2,96 2,93 +0,99 13,97 11568888 Melexis 43,77 43,74 +0,06 26,30 59760

Entrepreneur
ArcelorMittal 6,67 6,74 -1,04 -37,84 12649369 Miko 89,00 87,00 +2,30 34,19 563
Ascencio SCA 56,00 56,44 -0,78 8,24 300 Mobistar 18,01 18,12 -0,61 21,36 69326
Atenor 41,00 41,20 -0,49 12,24 1015 Montea 35,05 34,85 +0,57 12,81 1557

Banimmo A
Banque Nationale
7,52
3050,25
7,52
3025,00
+0,01
+0,83
-6,63
-8,85
22
48
Mopoli
Moury Construct
290,02
127,80
290,02
127,80
+0,00
+0,00
-11,60
17,91
19
17
Aux côtés de ces acteurs de la vie économique,
Barco 55,12 55,21 -0,16 5,21 21121 Neufcour 9,50 8,50 +11,76 10,47 500 Le Soir se mobilise pour stimuler l’esprit d'entreprise.
Belreca 95,00 95,00 +0,00 — 11 NewTree 2,00 2,00 +0,00 -21,57 125
Beluga 1,34 1,24 +8,06 -32,32 26 Nyrstar 2,22 2,25 -1,56 -9,37 2480001 Retrouvez l’actualité de l’entrepreunariat sur lesoir.be/entrepreneur
BHF Kleinwort Benson 5,50 5,52 -0,36 40,34 24924 Option 0,24 0,24 +0,00 -30,72 74722
et sur Twitter : twitter.com/LeSoirEntrepr
TAUX D'INTÉRÊT bpost
Brederode
21,38
38,05
21,19
38,08
+0,92
-0,08
22,22
30,78
273293
2456
Pairi Daiza
PCB
59,10
4,18
58,00
3,80
+1,90
+10,00
20,69
-18,84
370
1000
Campine 11,60 11,78 -1,53 -6,15 195 Picanol 50,50 51,20 -1,37 88,21 1232
3 mois 1 an Care Property Invest 13,75 13,50 +1,85 -12,52 2343 Quest For Growth 9,67 9,60 +0,77 42,20 1309
Couronne danoise -0,290 -0,035
Couronne norvégienne 1,105 2,150 Catala 11,80 11,80 +0,00 — 16 RealDolmen 16,38 16,15 +1,42 -21,10 8568
Couronne suédoise -0,410 1,750 Celyad 42,33 41,80 +1,27 8,71 10910 Recticel 5,16 5,28 -2,33 -6,21 49323
Couronne tchèque 0,030 0,480 CFE 112,55 112,80 -0,22 40,54 23049 Resilux 169,90 165,75 +2,50 60,52 1885
Cie du Bois Sauvage 230,00 225,20 +2,13 8,61 4 Retail Estates 70,50 69,70 +1,15 21,63 7278
Dollar aus. 2,370 2,560 CMB 13,21 13,27 -0,45 -27,26 6878 Rosier 194,00 194,00 +0,00 -5,37 20
Dollar can. 0,580 0,915
Dollar H.K. 0,376 0,867 Co.Br.Ha. 2925,00 2925,00 +0,00 33,82 1 Roularta Media 14,51 14,60 -0,65 11,62 1888
Dollar Sing. 0,400 0,812 Connect Groupe 0,94 0,90 +4,44 -48,35 6087 RTL Group 77,60 76,91 +0,90 12,82 14930
Dollar U.S. 0,510 0,920 De Rouck Geomatics 0,30 0,39 -23,08 100,00 6499 Sabca 32,95 32,95 +0,00 -15,51 98
Euribor (360j) -0,033 0,160 Deceuninck 2,27 2,31 -1,86 9,40 237602 Sapec 31,74 31,15 +1,89 -15,92 27 Retrouvez l’info économique du Soir sur lesoir.be/economie
Dexia 0,05 0,05 -2,13 48,39 2886856 Sioen Industries 15,28 15,50 -1,39 24,54 4261
Euro -0,070 0,675 www.linkedin.com/company/le-soir
Franc suisse -0,770 -0,585
Livre U.K. 0,670 1,410
Yen -0,065 0,030
BOURSES ÉTRANGÈRES
UTaux Belge 10 ans Iberdrola Madrid EUR 5,94 5,93 6,10 Verizon Comm. Nyse USD 45,35 44,90 -9,88
1,150 +0,022 (+1,95%) LES ACTIONS EUROPÉENNES ING Amsterdam EUR 13,22 13,23 25,32 LES ACTIONS AMÉRICAINES Wal-Mart Stores Nyse USD 64,44 63,82 -15,47
Titre Bourse Devise Dernier Cours ± % Intesa Sanpaolo Milan EUR 3,24 3,16 40,36 Titre Bourse Devise Dernier Cours ± % Walt Disney Nyse USD 101,89 99,51 10,71
cours précéd. 1 an L'Oréal Paris EUR 150,65 149,75 17,65 cours précéd. 1 an Yahoo! Inc Nasdaq USD 31,77 31,60 -17,94
LVMH Moet Hen. Paris EUR 147,15 144,20 22,72 3M Nyse USD 141,24 138,50 -3,82
ABB
Aegon
Zurich
Amsterdam
CHF
EUR
18,17
5,34
18,40 -12,09
5,36 -12,57 Alcoa Nyse USD 9,32 9,22 -44,49 AUTRES ACTIONS
Ahold Amsterdam EUR 17,17 17,20 34,14 Munich Re Francfort EUR 163,40 162,45 6,49 American Express Nyse USD 74,94 74,00 -17,36 Titre Bourse Devise Dernier Cours ± %
Air Liquide Paris EUR 106,00 105,30 9,36 Nestlé N Zurich CHF 70,30 70,10 -1,75 Amgen Inc. Nasdaq USD 152,29 147,46 5,80 cours précéd. 1 an
Allianz Francfort EUR 140,15 138,90 6,72 Nokia Oyj Helsinki EUR 5,55 5,47 -13,31 Apple Inc Nasdaq USD 112,34 107,72 5,09 Barrick Gold Corp Toronto CAD 8,84 8,89 -55,53
Norsk Hydro Oslo NOK 27,76 27,99 -22,81 Bombardier Toronto CAD 1,27 1,29 -65,69
Alstom Paris EUR 28,00 27,38 2,96 Novartis N Zurich CHF 91,65 91,70 6,75 AT&T Inc Nyse USD 32,82 32,32 -7,55 Canon Inc. Tokyo JPY 3658,00 3627,50 6,86
Anglo American Londres PNC 683,80 684,40 -55,08 Bank of America Corp Nyse USD 15,85 15,58 -3,17 China Mobile Ltd Hong-Kong HKD 91,75 92,75 -3,44
ArcelorMittal Amsterdam EUR 6,67 6,74 -38,99 Orange Paris EUR 13,74 13,66 23,94 Boeing Nyse USD 130,63 127,44 0,50 China Oceanwide Hong-Kong HKD 1,06 1,10 29,41
AstraZeneca Plc Londres PNC 4117,00 4033,50 -11,88 Philips Koninklijke Amsterdam EUR 22,71 22,50 -1,77 Caterpillar Inc Nyse USD 76,10 74,90 -31,33
COURS INDICATIFS EN € Axa Paris EUR 21,78 21,60 15,48 Renault Paris EUR 70,67 71,77 20,19 Chevron Corp Nyse USD 78,06 78,19 -39,60 Gazprom Moscou USD 4,30 4,30 10,54
Repsol Madrid EUR 12,09 12,30 -35,36 Gold Fields Johannesbo ZAR 37,30 40,11 -20,73
Banco Santander Madrid EUR 5,29 5,31 -30,17 Roche Holding Zurich CHF 258,25 257,50 -0,96 Cisco Systems Nasdaq USD 25,65 25,12 0,52 Harmony Gold Mining Johannesbo ZAR 10,40 11,10 -65,97
02/09 01/09 Citigroup Inc Nyse USD 51,75 50,94 -1,37
Barclays Londres PNC 253,80 253,15 12,96 Hitachi Tokyo JPY 646,70 663,00 -15,60
Dollar US 0,8885 0,8900 BASF Francfort EUR 70,43 69,96 -10,20 Royal Bank of Scotland Londres PNC 327,70 328,00 -8,96 Coca-Cola Nyse USD 38,90 38,75 -7,12 Honda Motor Tokyo JPY 3658,50 3679,50 5,99
Bayer Francfort EUR 118,35 117,05 14,03 Royal Dutch Shell-A Londres PNC 1631,00 1638,00 -33,22 DuPont de Nemours Nyse USD 50,65 50,02 -20,35
Livre britannique 1,3570 1,3646
BBVA Banco Frances S Madrid EUR 6,50 6,24 76,02 RWE Francfort EUR 12,90 13,10 -56,42 eBay Inc Nasdaq USD 26,87 26,48 13,36 Lukoil Moscou USD 59,35 61,30 3,94
Franc suisse 0,9202 0,9238 Saint-Gobain Paris EUR 40,15 39,76 4,18 Marubeni Corp. Tokyo JPY 640,60 654,50 -13,84
Couronne suédoise 0,1053 0,1053 Sanofi Paris EUR 87,24 86,00 4,15 ExxonMobil Corp Nyse USD 73,23 72,08 -27,53
BHP Billiton Plc Londres PNC 1064,50 1056,00 -44,57 Mitsubishi Corp Tokyo JPY 2147,50 2199,50 1,48
Couronne 0,1075 0,1069 BNP Paribas Paribas EUR 54,88 54,61 6,21 Facebook Nasdaq USD 89,89 87,23 16,59 Mitsui & Co. Tokyo JPY 1515,00 1552,00 -12,05
Courone danoise 0,1340 0,1340 BP Londres PNC 345,30 349,40 -27,62 SAP Francfort EUR 58,39 58,71 -1,33 General Electric Nyse USD 24,57 23,88 -8,08 NEC Corporation Tokyo JPY 376,00 379,00 2,16
Dollar canadien 0,6703 0,6731 British American Londres PNC 3392,50 3391,00 -4,53 Schneider Electric Paris EUR 55,19 55,15 -14,05 General Motors Co Nyse USD 29,21 28,64 -17,70
Yen japonais 0,0074 0,0074 Carrefour Paris EUR 28,26 28,22 7,58 Siemens Francfort EUR 87,19 86,84 -9,14 Google-Cl.C Nasdaq USD 614,34 597,79 4,58 Nomura Holdings Inc. Tokyo JPY 731,90 743,30 11,26
Société Générale Paris EUR 42,10 41,98 9,69 NTT Tokyo JPY 4488,50 4491,00 29,22
Dollar australien 0,6226 0,6267 Statoil Oslo NOK 122,80 123,10 -31,00
Crédit Agricole Paris EUR 11,80 11,74 4,47 Hewlett-Packard Nyse USD 28,00 27,81 -26,82 NTT DOCOMO Inc Tokyo JPY 2421,50 2433,00 34,42
Dollar néo-zélandais 0,5629 0,5634 Home Depot Nyse USD 116,48 113,07 20,93
Daimler Francfort EUR 69,68 69,91 12,98 PetroChina Co Ltd Hong-Kong HKD 6,03 6,19 -44,92
Rand sud-africain 0,0660 0,0665 Danone Paris EUR 54,16 54,36 0,80 STMicroelectronics Paris EUR 6,40 6,44 -1,19 IBM Nyse USD 145,05 142,68 -25,80 Sony Corporation Tokyo JPY 3020,00 3051,00 51,38
Deutsche Bank Francfort EUR 25,60 25,58 -1,50 Telecom Italia Mila,n EUR 1,08 1,06 22,18 Intel Corp Nasdaq USD 28,60 27,82 -20,33
Telefónica Madrid EUR 11,94 12,23 1,41
DEuro en dollar
Deutsche Boerse AG Francfort EUR 79,19 77,69 42,08 Johnson & Johnson Nyse USD 93,35 92,09 -11,22 Sumitomo Corp Tokyo JPY 1208,00 1241,00 -8,35
Tesco Londres PNC 184,85 185,40 -17,80 Tokyo Elec. Power Tokyo JPY 788,00 781,00 106,61
Deutsche Telekom Francfort EUR 15,11 14,83 29,29 Total Paris EUR 40,06 40,41 -19,67 JPMorgan Chase & Co Nyse USD 62,57 61,45 3,36 Toyota Motor Corp. Tokyo JPY 7015,00 7000,00 17,53
1,1225 -0,0086 (-0,76%) Diageo Plc Londres PNC 1703,50 1691,00 -4,73 McDonald's Corp Nyse USD 96,04 93,47 -0,27
E.ON Francfort EUR 9,76 9,88 -28,97 UniCredit Milan EUR 5,69 5,63 -3,76 Merck & Co Nyse USD 52,98 52,53 -12,61
Enel Milan EUR 3,91 3,91 -2,64 Unilever Cert. Amsterdam EUR 34,98 34,95 9,86 Microsoft Corp Nasdaq USD 43,36 41,82 -7,95
Engie Paris EUR 15,56 15,55 -17,87 Vesuvius Londres PNC 394,30 392,50 -15,59 Nyse USD 36,75 36,01 -13,29
VINCI Paris EUR 56,43 56,30 15,09
ENI Milan EUR 14,45 14,38 -24,00 Vivendi Paris EUR 21,72 21,66 9,09 Pfizer Inc Nyse USD 31,97 31,36 6,70
Ericsson A Stockholm SEK 76,40 76,25 -7,07 Procter & Gamble Nyse USD 69,81 68,90 -17,10
Generali Milan EUR 16,15 16,07 3,88 Vodafone Londres PNC 222,05 220,00 6,43 Tesla Motors Inc Nasdaq USD 247,69 238,63 -11,52
GlaxoSmithKline Londres PNC 1319,50 1295,00 -11,30 Volkswagen AG Francfort EUR 159,50 161,95 -4,71 Twitter Nyse USD 27,82 27,03 -45,67
HSBC Holdings Londres PNC 498,80 499,00 -22,93 Volvo A Stockholm SEK 89,30 89,15 5,63 United Technologies Nyse USD 91,24 89,72 -16,91

OR : PIÈCES ET LINGOTS FONDS

cours du jour
acheter vendre
Napoleon 189,50 195,25 FONDS D'ASSURANCE ETHIAS ASSURANCES
BOOST Invest Dolce-c 2708 EUR 113,11 114,01 -0,11
FONDS D’EPARGNE PENSION
Souv. Ancien 241,50 247,75 Titre Date Devise Dernier Cours Rendement Titre Date Devise Dernier Cours Rendement
BOOST Invest Europ-c 2708 EUR 169,70 182,96 6,53
Souv. Nouv. 240,25 247,75 cours précédent 1 an BOOST Invest World-c 2708 EUR 155,43 170,71 2,69 cours précédent 1 an
50 pesos mex. 1213,50 1244,25 Accent Pension Fund-c 2608 EUR 225,59 237,42 3,38
ALLIANZ ING ASSURANCES Arg.Fonds de Pension-c 0109 EUR 105,84 107,51 8,61
Maple leaf 1021,50 1050,00 Allianz Capital Bonds Euro-c 3108 EUR 171,16 171,12 2,08 ING Life M.F.Eur.Sect.Eq.-c 2708 EUR 350,11 383,71 6,63 AXA B Pension Fd Balanced-c 0109 EUR 172,57 174,73 7,69
Florin 194,75 199,75 Allianz Capital Invest-c 3108 EUR 609,51 609,57 17,22 ING Life M.F.Wld Sect.Eq.-c 2708 EUR 256,11 286,16 13,64 Belfius Pension Fd High Eq.-c 0109 EUR 119,60 121,68 7,01
Louis suisse 190,50 196,25 Allianz Capital Invest Euro-c 3108 EUR 121,54 121,56 15,68 ING Multicol.Mix Blue-c 2708 EUR 340,74 348,32 2,46 Belfius Pension Fd Low Eq.-c 0109 EUR 106,82 107,72 3,80
Krugerrand 1/1 1021,50 1050,00 Allianz Capital Security-c 3108 EUR 219,03 218,97 1,11 ING Multicol.Mix Red-c 2708 EUR 329,28 360,97 2,78 BNPP B Pension Balanced-c 0109 EUR 172,57 174,73 7,69
50 ECU 500,50 513,50 LES AP ASSURANCES ING Multicol.Mix White-c 2708 EUR 348,31 364,61 2,85 BNPP B Pension Balanced F-c 0109 EUR 172,57 174,73 7,69
Belge 188,50 194,50 DVV Horizon 1-c 3108 EUR 11,56 11,48 -0,94 Managed Funds Balanced-c 0209 EUR 2,28 2,29 2,70 BNPP B Pension Growth-c 0109 EUR 143,51 145,92 8,44
Lingot (kg.) 32290,00 32770,00 DVV Horizon 3-c 3108 EUR 15,06 14,98 -0,92 Managed Funds Dynamic-c 0209 EUR 1,75 1,75 4,17 BNPP B Pension Stability C-c 0109 EUR 142,22 143,40 4,83
DVV Horizon 5-c 3108 EUR 14,30 14,15 0,92 Managed Funds Stability-c 0209 EUR 1,93 1,93 2,12 BNPP B Pension Stability F-c 0109 EUR 142,22 143,40 4,83
DOr USD/once
Source: www.GoldForex.be DVV Horizon 7-c 3108 EUR 12,76 12,54 2,00 Hermes Fonds de Pension-c 2608 EUR 156,37 163,11 2,16
DELTA LLOYD LIFE
DVV Horizon 9-c 3108 EUR 12,17 11,70 7,89 DLL BelEquity Fund-c 0109 EUR 689,64 680,35 14,10 Inter-Bourse-Hermes-c 2608 EUR 163,58 169,52 2,58
DLL Empl.Benefit Strat.High-c 0109 EUR 73,52 72,88 7,96 Metropol.-Rentastr.Gr.(7)C-c 0109 EUR 221,33 225,07 8,62
1133,88 -6,12 (-0,54%) AXA ASSURANCES Pricos-c 0109 EUR 374,58 380,88 7,35
Piazza AIM Euro Equities-c 3108 EUR 49,02 49,23 8,98 DLL Empl.Benefit Strat.Low-c 0109 EUR 91,17 91,26 4,53
DLL Empl.Benefit Strat.Med.-c 0109 EUR 83,13 82,80 6,36 Pricos Defensive-c 0109 EUR 85,30 86,09 4,48
Piazza Carm Invest-c 3108 EUR 168,16 169,77 5,41
DLL EuroEquity Fund-c 0109 EUR 79,26 79,40 12,01 Record Top Pension Fund-c 0109 EUR 110,47 112,05 3,92
Piazza Carm Patrim-c 3108 EUR 155,07 155,52 1,99
DLL World Equity Fund-c 0109 EUR 71,64 70,48 9,37 Star Fund-c 0109 EUR 164,90 167,46 4,94
BELFIUS ASSURANCES
Belfius Life Bds corp.Euro-c
Belfius Life Bds Lg.Tm Euro-c
0109
0109
EUR
EUR
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59,85
41,87
59,97
-0,43
5,43
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Belfius Life Eq.Europe Index-c 3108 EUR 29,99 30,85 2,42 Les sicavs, les actions, les taux de change, ...
Belfius Life Eq.USA Index-c 3108 EUR 28,69 29,71 11,85
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14
 Le Soir Jeudi 3 septembre 2015

L'ÉCONOMIE 15

« Marre du chantage à l’emploi ! »

TRANSPORTS
Liege Airport vient
de renouveler sa convention
avec la Région pour
les 15 prochaines années.
Les droits de trafic
octroyés à Ethiopian Airlines
au départ de Zaventem
suscitent la polémique.
ENTRETIEN
epuis la semaine dernière, une
On fausse le débat, selon Luc Partoune, le patron de Liege Airport
TNT, justement, est en procédure de
fusion avec Fedex dont le centre euro-
péen, le « hub », est fixé à Paris Charles
de Gaule. Ça vous inquiète ?
Le dossier vient d’entrer en phase II. La
Commission européenne va faire l’ana-
lyse de l’impact du rachat de TNT par
Fedex sur la qualité des services dispo-
nibles et des prix appliqués sur le mar-
ché européen.
Comme c’était déjà le cas lors de la
tentative, finalement rejetée, du rachat
de TNT par le no1 mondial, UPS. Qu’est
ce qui a changé depuis ?
D’abord Fedex actuel no3 mondial et
TNT, no4, resteront à la troisième place
quand ils seront ensemble. Ensuite, en
2015 les activités de TNT sont en crois-
sance et le climat économique mondial
est meilleur. Leurs deux principaux
concurrents sont donc UPS, ex-candidat
au rachat de TNT, et DHL qui tente de
lui ravir de parts de marché.
Et pour les emplois à Liège ?
Sur base des déclarations de Fedex, Liege
Airport est dans son schéma de dévelop-
pement. Nous, on prépare un ensemble
d’arguments pour alimenter la réflexion
de Fedex puisque Liège a beaucoup
d’atouts à faire valoir.
Dont celui d’avoir renouvelé sa conven-
tion d’actionnaires avec ADPM, une
filiale des aéroports de Paris, siège
européen de Fedex et l’engagement d’un
effort d’investissement de la Région
wallonne de 120 millions d’euros pour
les 15 prochaines années.
L’accord vient d’être renouvelé par la Ré-
gion wallonne, ce mardi par Liege Air-
port, ce mercredi par la Sowaer et avant
la fin de semaine par TEB (NDLR : l’ac-
tionnaire majoritaire réunissant Nethys
(ex-Tecteo), Ethias et Belfius) ainsi qu’à
Paris. On avait intérêt à conserver les
aéroports de Paris. C’est mieux de les
avoir avec nous que contre nous.
En quoi est-ce un bon accord ?
Il sécurise les flux financiers auxquels la
Région s’engage pour assurer l’essor et la

D polémique est posée sur le pro-

longement de mois en mois des
droits de trafic octroyés par la ministre
sécurité de l’aéroport. Les dernières an-
nées, la Région avait supprimé l’indexa-
tion des dépenses de sécurité (principa-
Jacqueline Galant à la compagnie Luc Partoune : lement les services d’incendie) et, en
Ethiopian Airlines pour assurer des vols « Ça fait cinq ans 2015, elle les a diminuées de 15 %. Ici,
entre Bruxelles, Dubaï, Hong Kong et qu’on demande une sur une période d’une quinzaine d’an-
Shanghai pour le compte de DHL. TNT, solution à la Région nées, on va récupérer ce à quoi on avait
qui opère les mêmes vols depuis Liege pour avoir des droits droit, entre 2016 et 2018, puis retrouver
Airport, estime que ces droits sont au-delà de 2040. » l’indexation à partir de 2019.
contraires à la convention de juin liant © BELGA.
Belgique et Ethiopie. La ministre Ga- Ce qui va limiter l’effort de l’aéroport à
lant veut disposer de tous les éléments combien ?
pour trancher sachant que DHL craint Au lieu des 3,2 millions que nous crai-
de perdre 400 emplois à Zaventem et gnions, on arrive à un plus supportable
TNT 450 emplois pour sa compagnie effort de 1 million.
TNT Airways à Liège.
Luc Partoune, directeur général de Ensuite, il y a les investissements.
l’aéroport, a répondu à nos questions. Il faut être attentif au fait que la Région
investit, via son bras technique qu’est la
Vous estimez que le débat est faussé ? Sowaer, mais c’est l’aéroport qui rem-
J’en ai marre de ce chantage au nombre bourse à travers une
d’emploi. C’est un élément mis en avant CONTEXTE redevance d’occupa-
pour justifier des positions. Les droits de tion des infrastruc-
trafic sont fondés sur des accords bilaté- « Jusqu’ici, on fait tures adaptée en
raux entre États et gérés par une admi- fonction des 57 mil-
nistration, la DGTA. Ici on essaye d’en
une très bonne année » lions d’investisse-
faire un conflit entre aéroports, entre L’activité aéroportuaire est sou- ment programmés.
opérateurs aériens ou entre communau- vent un bon thermomètre de l’acti-
tés alors que le débat ne porte pas sur les vité économique et des signes de Et les 63 millions
emplois. reprises . Vous le constatez ? restant ?
Si on a inventé les droits de trafic, c’est Oui, c’est une fois de plus le cas. Tant Ils concernent les
pour réguler un système où existe un en cargo qu’en passagers. On ressent gros entretiens de ce
certain protectionnisme national. Il y a l’essoufflement chinois ainsi que les qui existe déjà. Et
des marchés totalement ouverts, comme acquisitions réalisées par certaines Liege Airport sup-
l’« open sky » entre Europe et États- entreprises sur le marché ou le renfor- portera aussi ses
Unis, d’autres, comme l’Éthiopie ou la cement, à Liège, des activités cargo propres investisse-
Chine, qui sont fixés par des accords bi- de Qatar Airlines et les bonnes per- ments en supplé-
latéraux entre États afin d’éviter la formances de TNT qui, à Liège, repré- ment.
concurrence entre compagnies fonction- sente toujours 50 % des volumes.
nant sous des régimes économiques ou Dans l’ensemble, jusqu’ici, on fait une Qui vont être de plus
fiscaux totalement différents. très bonne année avec, pour les sept en plus difficiles à
premiers mois de 2015, une augmen- couvrir.
Mais qui a intérêt à orienter le débat sur tation moyenne de 12,5 % Oui, la convention
un autre sujet ? Ça incite à investir ? nous confie la ges-
Vous savez, à Liege Airport, TNT est On n’arrête jamais. On inaugure ce tion de l’aéroport
mon premier client, Ethiopian Airlines vendredi de nouvelles zones d’activité jusqu’en 2040. Or
le deuxième. Moi, je veux supporter les économique, on veut développer des nous amortissons et
activités des deux opérateurs. Mais il est infrastructures pour accueillir les finançons nos infra-
clair que les concurrents de TNT et de Fe- chevaux en partance vers les jeux structures sur 30
dex, ont intérêt à affaiblir TNT… Il faut olympiques de Rio, on va sans doute ans ou plus. Ici, il ne
donc objectiver la situation et j’espère construire de nouveaux entrepôts… reste que 25 ans, ce
que la ministre prendra en compte l’en- qui ne suffit plus
semble des arguments. Mais j’en ai assez pour décider les fi-
qu’on réduise le débat à un chantage sur nanciers. Ça fait cinq ans qu’on de-
le nombre d’emplois. Surtout dans un mande une solution à la Région pour
pays où le réseau TNT, au niveau belge, avoir des droits au-delà de 2040. ■
emploie sans doute autant de néerlando- Propos recueillis par
phones que de francophones. ÉRIC RENETTE

L’éducation financière, une étape cruciale LESBRÈVES

pour la réussite d’une petite entreprise Emplois créés dans le textile

e nombre d’emplois dans le secteur du textile a légèrement

BANQUES L’Union bancaire francophone met les acteurs de terrain à l’honneur
es banques accordent de plus
L en plus de financement aux
PME et aux TPE ». Un constat re-
pris par tous les intervenants (is-
sus pour la plupart de la société
civile, il est bon de le préciser) des
Ateliers de l’Union bancaire fran-
cophone (UBF), lors d’un col-
loque consacré à l’éducation fi-
nancière au sein des petites en-
treprises, organisé à Bruxelles et
regroupant 22 pays de la franco-
phonie.
De l’Algérie en passant par le
Cameroun, jusqu’à la Belgique.
Pour cette édition, l’UBF a décidé
de laisser la parole aux acteurs de
terrain, à ceux qui travaillent au
quotidien à une meilleure éduca-
tion financière, à soutenir les
jeunes entrepreneurs ou encore à
assurer un accès le plus large pos-
sible à la banque. « Les banques et
les acteurs financiers ont fait ces
dernières années un véritable ef-
fort de pédagogie. Ce qui est extrê-
mement important pour le déve-
loppement des PME et des TPE,
explique Chiara Monticone, res-
ponsable des politiques d’éduca-
tion financière de l’OCDE, mais
nous remarquons dans différents
pays des conflits d’intérêts où se
mélangent vocation commerciale
et éducative, où les publics cibles
sont décidés par leur rentabilité
potentielle ».
Mettre en place
de vraies politiques
A l’OCDE, on a donc décidé de
prendre la thématique à bras-le-
corps en élaborant une base de
données destinée à identifier les
lacunes et les progrès des projets
mis en place dans plus de 200
pays pour mieux éduquer les en-
trepreneurs. Et des programmes
de terrain, il y en a de plus en plus
aux quatre coins de la francopho-
nie. Comme celui dirigé par
Moussa Sidibé, « Entrepreneur
en Afrique » qui forme les jeunes
acteurs innovants .
« Nous aidons des gens qui
veulent lancer leur entreprise à
comprendre les ficelles du finan-
cement, à élaborer un business
plan… Nous les accompagnons
aussi dans leur développement,
en nous assurant notamment
qu’ils arrivent à rembourser leur
crédit », explique ce dernier.
Chez Entrepreneur en Afrique,
on se réjouit par ailleurs de la
multiplication des sources de fi-
nancement pour les PME et les
TPE. « La microfinance est une
option parfois plus tenable et ac-
cessible que la banque pour une
jeune start-up », poursuit-il.
Mais pour l’ONG Child and
Youth Finance International, si
l’on veut développer le tissu en-
trepreneurial d’un pays, il faut
s’assurer que le pays en question
ait mis en place une politique
d’éducation financière concrète
et permettant de former dès le
plus jeune âge. « Il est impératif
de former les enfants à ce qu’est
une banque, l’épargne ou la ges-
tion d’un budget », insiste Yvette
Ruzibiba, responsable de l’ONG
internationale pour l’Afrique
francophone. Ou plus largement
de d’abord s’assurer à un accès
basique aux institutions finan-
cières : 2 milliards de personnes
sur la planète n’ont pas encore de
compte en banque. ■
A.C.
L augmenté au cours des six premiers mois de cette année en
Belgique. Il s’agit de la première hausse depuis les années
80, selon la fédération du textile, du bois et des meubles Fedus-
tria. Le nombre d’emplois a progressé au cours de la première
moitié de l’année d’1 %, soit d’environ 200 unités. « Ce n’est pas
beaucoup, mais c’est une tendance », a commenté Fa Quix, direc-
teur général de Fedustria. (b)
CARBURANTS CHIFFRE D’AFFAIRES
Rachat de BG par Shell Résultats brillants
La Commission européenne a pour Lego
donné mercredi son accord au Le numéro un mondial du jouet,
rachat du producteur britan- le danois Lego, a annoncé mer-
nique d’hydrocarbures BG par le credi des résultats brillants au
géant pétrolier Shell, une opéra- premier semestre, particulière-
tion qui doit encore recevoir les ment en Asie, où ses ventes pro-
feux verts australiens et chinois. gressent le plus vite sans qu’il y
Jusque-là, cette acquisition ait encore d’usine.
géante avait reçu l’accord de Le groupe a vu son bénéfice net
principe des autorités de la grimper de 31 % à 3,55 milliards
concurrence américaine, sud- de couronnes (476 millions
coréenne et kényane, mais aus- d’euros).
si, celui du Brésil où Shell va ac- Le chiffre d’affaires a augmenté
quérir des actifs importants de de 23 % à 14,14 milliards de cou-
BG en eaux profondes. (afp) ronnes. (afp)

15
Le Soir Jeudi 3 septembre 2015
16 L'ÉCONOMIE
Les éleveurs
face à la crise
À quelques jours du sommet
agricole du 7 septembre, Le
Soir s’interroge sur l’état du
secteur et sur les ébauches de
solutions qui sont sur la table.
Aujourd’hui
La crise porcine.
Vendredi 4/9
Les raisons de la crise laitière.
Samedi 5/9
Pourquoi l’agriculture
américaine résiste mieux
Les éleveurs souffrent de la volatilité
des prix et sont contraints de produire à perte.
Cet été, le prix du porc est tombé
à 91 centimes le kilo.
Pour les exploitations familiales,
il faut s’adapter ou disparaître.
es cochons. Partout. De
D l’extérieur, c’est discret,
juste une affiche avec
un dessin. Mais dans la maison,
ce sont tirelires en porcelaine,
photos de premiers prix agri-
coles et autres statuettes dodues
qui accueillent le visiteur. Et à
bien y regarder, la girouette sur
la ferme, c’est la silhouette d’un
porc. Pas n’importe quel porc :
Lewis. C’est avec ce verrat (mâle
reproducteur) que Patrick Si-
raux a lancé son exploitation à
Soignies, il y a trente ans.
L’éleveur voit défiler les bêtes.
Avec 100 truies, il produit entre
2.000 et 2.500 porcs par an.
Quand il les manipule, c’est
avec beaucoup de dextérité
mais peu d’aménité. Dans
quelques mois, semaines ou
jours, elles partiront à l’abattoir.
Mais les verrats, c’est autre
chose. Ces mastodontes de
muscles sont des compagnons
et la fierté des foires agricoles.
Pendant que Patrick fait le
tour de l’exploitation, il est suivi
comme son ombre par Noémie,
sa petite-fille, qui manifeste une
curiosité effrayée pour les
porcs… qui le lui rendent bien.
« Mon fils est mordu lui aussi.
Il voulait reprendre l’exploita-
tion, raconte l’agriculteur de 57
ans. Mais j’ai refusé, c’est hors
de question. » C’est que la situa-
tion des éleveurs porcins s’est
nettement dégradée ces der-
nières années.
Pas de protections
Moins médiatisé que l’élevage
laitier, le secteur porcin n’a, lui,
pas été protégé par un système
de quotas ou de subsides, et est
la proie d’un marché extrême-
ment volatil, très mondialisé,
depuis des années.
Résultat : aucune stabilité,
des revenus trop faibles, parfois
pendant des mois, voire des an-
nées. « Je veux juste tenir en-
core 7-8 ans, jusqu’à la re-
traite. » Et après quid de l’ex-
ploitation ? « Aucune idée, on
verra. »
De l’élevage au magasin
Le temps d’élevage du porc
De la naissance à la maturité
Coût pour l’éleveur
Entre 1,30 et 1,35 euro/kg
Prix varie selon la qualité de l’animal
(taux de viande, …)
« J’ai refusé que mon fils
Avec un prix de vente à 1,20
euro le kilo mi-août, le cours de
la carcasse de porc a atteint des
planchers quasi historiques. Les
éleveurs dénoncent même des
prix tombés à 91 centimes le ki-
lo en juillet. Comment produire
dans ces conditions ? A perte.
Le SPF Economie évalue à 1,35
euro le kilo le prix de revient
d’un porc pour les éleveurs. Et à
ce tarif-là, l’agriculteur ne s’est
pas encore payé. « Pour l’ins-
tant, on tient le coup en man-
geant nos économies, explique
Patrick Siraux. On limite la
casse car on a déjà réalisé tous
les investissements nécessaires
pour l’exploitation. Pour les
plus jeunes qui ont encore des
prêts sur le dos, en revanche,
c’est intenable. »
Alors le moindre centime
compte. Surtout dans une ex-
ploitation comme la sienne, fa-
miliale et en circuit fermé, qui
ne peut pas atteindre le rende-
ment des grandes porcheries
flamandes.
Alors Patrick compte. Tout le
temps. En francs belges, sou-
vent. Ça complique la donne.
Devant les étables de maternité,
une machine brasse le maïs et
le concentré qui serviront de
nourriture aux bêtes. Le maïs
est cultivé sur place. C’est
quelques euros d’économisés
pour chaque porc, pas rien
quand on sait que les prix de la
nourriture pour les animaux
ont explosé ces dernières an-
nées avec le cours des matières
premières.
Des mesures ont été prises
ces derniers jours pour parer au
plus pressé : le secteur bancaire
devrait consentir à des aides au
cas par cas pour les éleveurs en-
dettés, une enveloppe de 30
millions d’euros doit être déblo-
quée pour des aides d’urgence
et un fonds de solidarité impli-
quant toute la chaîne sera créé.
« Des mesures nécessaires, mais
des “mesures sparadraps” »,
notent les observateurs. C’est au
niveau européen que se régle-
ront les principales questions :
Gestation
3 mois, 3 semaines, 3 jours
Maternité
1 mois
Post-sevrage
et engraissement
5 mois
faut-il intervenir pour réguler le
marché et comment ? Une in-
troduction de quotas sur le mo-
dèle de ce qui existait pour le
lait jusqu’au 1er avril ? Le gou-
vernement wallon, soutenu par
le fédéral qui le représentera
lors du sommet européen du 7
septembre, penche pour un sys-
tème de contingentement : une
forme de quotas flexibles pour
réguler l’offre en fonction de la
demande. Patrick Siraux y est
favorable. Il faut dire que,
même si tout le secteur souffre,
ce sont les petits exploitants qui
sont les plus durement exposés
au cas.
L’élevage
« en intégration »
En un peu plus de dix ans, le
nombre d’élevages a baissé de
moitié, tandis que le cheptel de
porcs n’a diminué que de 10 %.
Le secteur se concentre de plus
en plus dans de grandes exploi-
tations, essentiellement en
Flandre. Et nombre d’éleveurs
travaillent désormais « en inté-
gration » pour de gros groupes.
Spécialisés dans l’engraisse-
ment, ils ne possèdent pas les
porcs, qu’ils reçoivent sevrés et
avec leur nourriture, et
touchent une prime par animal.
C’est plus stable et rentable.
L’insémination des truies, les
mises bas demandant beaucoup
plus de travail et de temps que
production. Mais la grande dis-
tribution ne joue pas le jeu »,
regrette Patrick Siraux. Le
diversification De l’élevage
l’engraissement des animaux fonds de solidarité qui devrait DÜREN mais il faut voir pourquoi : la crise de
(qu’on se contente de parquer, être mis en place, c’est une pe- DE NOTRE ENVOYÉE SPÉCIALE la vache folle, celle de la viande de che-
nourrir, abreuver et surveiller). tite victoire. « C’était important n douterait presque qu’il s’agisse val. La dernière bonne période, c’est
Mais très peu pour Patrick Si-
raux. « On n’est pas son propre
pour nous d’impliquer l’en-
semble de la chaîne. Il faut res-
O d’une porcherie, tant il faut
chercher l’odeur pour la sentir. De
quand l’Allemagne a gagné la Coupe
du monde de football, tout le pays fai-
patron… Et de toute façon, avec ponsabiliser la grande distribu- l’extérieur, c’est surtout les deux bâti- sait des barbecues… C’est significa-
la crise, même les grandes ex- tion en la faisant contribuer en ments en forme de soucoupe qui in- tif. » L’éleveur dresse sans ambages
ploitations modernes peinent
aujourd’hui à se remplir. Ici, il
cas de crise. Les éleveurs ne
peuvent pas être les seuls à ab-
triguent.
L’exploitation de Jochen Reinarzt, à
un constat que peu osent formuler.
« C’est brutal, mais le fait est qu’on
faudrait faire d’énormes inves- sorber les variations des prix. Düren (nord ouest de l’Allemagne), produit trop et certaines exploitations
tissements et, vu l’état du sec- Notez que ça finit toujours par fait office de vitrine pour la fédération sont amenées à disparaître faute de
teur, ce serait de la folie. » se répercuter sur le consomma- de l’agriculture rhénane : les animaux s’adapter. »
Depuis quelques années, teur, mais seulement à la sont parqués dans des salles propres Jochen Reinartz vend ses porcelets
l’agriculteur s’investit de plus en hausse. » Très remonté contre le et ventilées avec un espace équivalent sevrés 50 euros, 15 euros de moins que
plus dans les organisations agri- dernier maillon de la chaîne, le aux standards de l’agriculture bio. De ce qu’il faut pour être rentable. « Et
coles. Il préside la filière por- syndicat a essayé de faire le quoi permettre aux porcelets de encore, le prix du marché est de 32 eu-
cine de l’Association wallonne clair sur la fixation des prix et s’ébrouer et aux truies en gestation de ros. » L’agriculteur parvient à tirer un
des éleveurs et est engagé dans la marge des distributeurs. se dégourdir les pattes. Un luxe. « bon » prix en jouant dans un mar-
la Fugea, le syndicat minori- « Mais c’est assez opaque, on ne La volatilité des prix et les coups im- ché local, avec tous ses partenaires
taire. dispose de quasiment aucun prévisibles, comme l’embargo russe, dans un rayon de 30 km. Mais il s’en
« A défaut de pouvoir peser chiffre. Et le SPF économie pas minent le secteur porcin en Alle- sort malgré la crise parce qu’il s’est di-
sur les cours, on pourrait valo- beaucoup plus, visible- magne comme ailleurs en Europe. versifié. En 2010, l’exploitation
riser le marché intérieur qui de- ment… » ■ « Le porc ici a connu de très belles an- compte 200 truies et un champ de
vrait représenter 40 % de la LORRAINE KIHL nées, avec un prix au kilo à 1,80 euro maïs. Il a trop de travail pour une per-
Le prix d’achat Le coût de l’abattage d’un porc
aux éleveurs
Les éleveurs dénoncent
un prix tombé à
0,91 euro/kg
Prix moyen mi-août
1,20 euros/kg
Abattage
+/- 12 euros
par animal
1 kg
de nourriture
par jour
(en moyenne)
* 16
 Le Soir Jeudi 3 septembre 2015

L'ÉCONOMIE 17

s reprenne l’exploitation »
l’expert « Peu de chances
de convaincre l’Allemagne »
ENTRETIEN
ves Beckers est professeur à Gembloux
Y Agro-Bio Tech. Il est spécialisé en zoo-
technie.
Eleveurs laitiers et porcins ont joint leurs
forces. Est-ce que le problème est le
même dans les deux secteurs ?
Dans les deux cas, l’offre dépasse la de-
mande et donc les prix sont trop bas. Or,
c’est très dur à réguler. Tous les systèmes
de production ont une certaine inertie.
Une fois que le système est lancé, il pro-
duit. Il n’est ni facile ni souhaitable d’es-
sayer de freiner cela à court terme. Et pas
nécessairement à long terme non plus,
dans la mesure où les prévisionnistes sont
plutôt optimistes. En tout cas pour le lait.
Pour ce qui concerne l’élevage porcin, on
constate que le problème est chronique.
Mais des arbitrages se posent : si l’on doit
réduire le nombre d’exploitations, par
exemple, lesquelles méritent de continuer
ou non ? Et l’embargo russe est un pro-
blème géopolitique qui échappe
au monde agricole.
On évoque beaucoup l’embargo
russe, mais l’exportation vers le
marché russe représente finale-
ment peu de chose en Belgique.
On parle de 4 % pour le porc…
Il faut comprendre la particula-
rité du secteur agricole : de tout
petits excédants peuvent faire Yves Beckers.
s’écrouler les prix. En 2009, la © D.R.
crise du lait aurait été provoquée
par un surplus de production de 1/365e. assez égoïste.
Une petite surproduction en Nouvelle-Zé- Au Canada, le prix du lait est maintenu
lande impacte le marché belge.
Les éleveurs s’interrogent sur le jeu de la
grande distribution. Et quand on voit que
le kilo de porc se vend à 2,10 euros en
sortie d’abattoir et le filet de porc entre 12 core une chance ?
et 14 euros en supermarché…
demande, c’est très beau sur le papier.
Mais à supposer même que les Flamands
suivent – ce qui est très probable –, je
doute qu’on trouve un accord au niveau
européen. Beaucoup de pays, comme l’Al-
lemagne ou les Pays-Bas, ont fait le choix
d’une régulation totale par le marché
mondial. Et je ne pense pas qu’on ait la li-
berté d’imposer cela à un niveau national.
Il faut une volonté européenne pour agir
sur les prix. Une autre question se pose :
comment va-t-on anticiper la demande ?
Il faut casser le fait que des excédents lai-
tiers à l’autre bout du monde dictent les
prix ici. En Europe, près de 90 % du lait
est écoulé sur le marché européen. Sans
faire de protectionnisme, on pourrait
avoir des prix qui rémunèrent les facteurs
de production.
Et l’UE, quelle est sa marge de ma-
nœuvre ?
Les Etats peuvent décider de réintroduire
des quotas, mais je ne pense pas que ce
soit une bonne idée. Une autre
option serait que l’Europe achète
de grandes quantités pour ré-
duire l’offre et influer sur le
cours. Cela s’est déjà fait. Mais la
question est de savoir ce que l’on
fait ensuite du lait ou du porc.
On peut les stocker, mais où, et
pour en faire quoi ? On inonde
un marché régional en le reven-
dant à bas prix ou en le distri-
buant gratuitement ? Dans ce
cas, on tue le marché local. C’est
artificiellement haut. L’impact, à terme,
est que les exploitations sont moins per-
formantes et efficaces.
Les exploitations familiales ont-elles en-
J’y crois. On a en Belgique de très bons éle-

e au biogaz Il n’y a pas que du filet dans le porc !

sonne, pas assez pour deux. Il doit croître.
Il réfléchit à doubler son cheptel ou passer
en circuit fermé (engraisser les porcs jus-
qu’à maturité) mais opte finalement pour…
une petite usine de biogaz. Le principe : le
maïs de son champ ainsi que le lisier de ses
porcs et des fermes environnantes servent
de matière première pour fabriquer de
l’électricité. Les avantages : l’investisse-
ment est rentabilisé en « seulement » 12
ans (contre 20 à 25 pour les autres options)
et, surtout, le prix de rachat de cette énergie
verte est garanti pour 20 ans.
Avec les cours du porc qui s’effondrent,
Jochen Reinartz gagne davantage via le
biogaz que de la vente de ses porcelets.
L’installation peut fournir jusqu’à 5.000
personnes en électricité. Et l’éleveur pense
déjà à la suite : plus d’espace de stockage
pour une production plus flexible et l’achat
de deux nouveaux moteurs. « En fait, je
suis de plus en plus énergéticien et de moins
en moins éleveur. » ■
L.K.
Certes…
veurs, très expérimentés. Mais si cela
continue, on risque effectivement de voir
de plus en plus d’exploitations fermer. La
Le porc est très peu cher en Belgique. Le tendance est d’ailleurs à la concentration :
haché ou les saucisses sont particulière- le niveau de production se maintient,
ment bon marché et font fonction de pro- mais le nombre d’exploitations baisse.
duits d’appel. Je ne veux pas spécialement Mais qu’on ne s’y trompe pas : tout le
me poser en défenseur de la grande distri- monde souffre.
bution mais les marges prises par les in-
termédiaires sont souvent justifiées. Il est question de créer une ferme de
Les pays du Nord – dont fait partie la Bel- 1.445 vaches aux Pays-Bas. Quel intérêt
gique – ont une maîtrise technique dans dans un secteur déjà saturé ?
l’élevage porcin qui permet d’avoir des Question d’économies d’échelle : spéciali-
prix bas. Le prix de revient est moins éle- sation à outrance, réduction du prix de
vé qu’en France, par exemple. C’est lié aux revient. Cela pose question, mais c’est lo-
investissements qui ont été réalisés. gique économiquement.
Les syndicats, Coméos et la Fevia se sont Quelles questions ?
entendus sur un fonds de solidarité. Celles du rapport de l’homme à l’animal
Ces fonds ont fait leurs preuves. Mais il ou de l’impact environnemental : il faut
faut voir ce qu’ils sont : des ballons d’oxy- nourrir toutes ces bêtes, donc utiliser en-
gène, des sparadraps. core plus de surface agricole, traiter leurs
Patrick Siraux (photo du haut), éleveur à Soignies reconnaît : déjections… Le problème du gigantisme,
« Pour l’instant, on tient le coup en mangeant nos économies. » Que pensez-vous de la proposition du c’est aussi la rentabilisation des investis-
Jochen Reinarzt (en bas), propriétaire d’une exploitation porcine gouvernement de mettre en place un sements, qui sont énormes. ■
à Düren (Allemagne) constate : « Certaines exploitations sont amenées système de contingentement ? Propos recueillis par
à disparaître faute de s’adapter. » © BRUNO D’ALIMONTE. Une régulation flexible en fonction de la L. K.

LE SOIR - 03.09.15
SPF économie, FUGEA,
Région flamande

Le prix de vente L’évolution des prix La production

5%
belge
Prix de vente au gros Indice 2006 = 100
(sortie de l’abattoir) en Wallonie
2,10 euros/kg 130
125 Indice du prix
120 à la consommation VRAI OU FAUX :
viande de porc
115 « En Flandre,
110 95 % il y a plus de porcs
en Flandre
105 que d’habitants »
100
Prix de vente 95
C'est un cliché assez répandu et pas tout à fait vrai.
au détail 90
S'il est vrai que c'est en Flandre que l'élevage de porcs est le plus
(Delhaize 26 août) 85 concentré, en 2014, on y décomptait 6.007.242 porcins,
Prix de la carcasse
Entre 7 80 de porc soit un peu moins que la population. En revanche, en Flandre
2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 occidentale, on trouve trois fois plus de bêtes que d’habitants...
et 13,95 euros/kg Sources : Région flamande, SPF Economie, DG Statiques - Statistics Belgium

* 17
Le Soir Jeudi 3 septembre 2015

18
Martin Winterkorn,
patron de Volkswagen,
devrait être reconduit
à la tête de l’entreprise
jusqu’à 2018. © AFP.
ÉCONOMIE
Euroscreen se prépare Mille tracteurs
attendus
ce lundi
à Bruxelles
pour la Bourse AGRICULTURE

C ’est une marée de tracteurs

qui devrait envahir le quar-
tier européen à Bruxelles, lundi,
BIOTECH La société carolo vient de lever 15 millions d’euros alors que doit s’y tenir un som-
met « extraordinaire » des mi-
nistres de l’Agriculture des
Deux nouveaux Vingt-huit.
actionnaires entrent : Ils viendront de toute la Bel-
SFPI et Fund +. gique mais aussi d’Allemagne,
des Pays-Bas ou encore de
Spécialisée dans Croatie et de Lettonie. Plus
la santé féminine, elle d’un millier de tracteurs et cinq
s’intéresse désormais mille fermiers devraient conver-
ger lundi vers le rond-point
aux bouffées de chaleur. Schuman, prévoit Erwin
’industrie biotech belge Schöpges, le président du Mig,

L prend de l’ampleur et a un
besoin croissant d’argent
pour financer son développe-
ment. Après les entrées en
Bourse de arGenX, Biocartis, Ce-
lyad, Bone Therapeutics, c’est
cette fois au tour d’Euroscreen
d’envisager un appel à l’argent du
grand public. La société spéciali-
sée dans les dérèglements hor-
monaux chez la femme va man-
dater une banque d’affaires pour
la mettre en ordre de marche en
vue d’une éventuelle entrée en
Bourse mi-2016. L’objectif serait
de lever minimum 50 millions.
« Aucune décision n’a encore été
prise mais on va y penser sérieu-
sement, insiste Jean Combalbert,
CEO d’Euroscreen. On veut être
prêt si c’est finalement cette voie
que les actionnaires choisissent.
L’IPO n’est pas un but en soi. Il y a
d’autres possibilités comme un
partenariat avec un grand
groupe pharmaceutique ou une
nouvelle levée de fonds auprès
d’investisseurs ».
Après avoir levé 14 millions en
2012, la société basée dans l’aéro-
pôle de Gosselies vient à nouveau
de lever 15 millions d’euros sup-
plémentaires pour financer les
essais cliniques de phase 2 de sa
molécule phare : ESN364. Les
actionnaires historiques (Vesa-
lius, la SRIW, BNP Paribas Fortis
private equity, Ackermans & van
Haaren…) ont remis de l’argent
dans la société à hauteur de 7 mil-
lions tandis que deux nouveaux
actionnaires font leur entrée au
capital. Le premier est la SFPI, la
société fédérale de participations
et d’investissement, qui investit
de plus en plus souvent en direct
dans les biotechs. Elle est déjà
présente chez Promethera et
Bone Therapeutics.
Le second n’est autre que
Fund +, un nouveau fonds d’in-
63 % des PME cherchent de nouveaux clients en ligne
ENTREPRISES Selon une étude de la start-up belge Sortlist, les PME cherchent à améliorer leur stratégie digitale
Jean Combalbert, CEO d’Euroscreen, veut être prêt si l’option « entrée en Bourse » est choisie. © AVPRESS.
vestissement créé par Désiré Col-
len, l’homme à l’origine de
Thrombogenics et dans laquelle
ont investi des personnalités re-
nommées de la finance belge
comme Pierre Drion (ex-Peter-
cam), Arnoud de Pret (ex-AB In-
bev, Umicore, Delhaize, UCB) ou
Urbain Vandeurzen (LMS,
GIMV). C’est le premier investis-
sement de ce fonds qui espère ré-
colter une centaine de millions
d’euros pour soutenir des entre-
prises belges des sciences de la
vie.
Euroscreen est le premier
investissement de Fund +,
le fonds de Désiré Collen
L’argent levé permettra à Eu-
roscreen de financer les études de
phase 2 qui se termineront nor-
malement mi 2016. « C’est à ce
moment-là qu’il faudra trouver
au bas mot 50 millions d’euros de
plus pour financer la phase 3 »,
explique Jean Combalbert.
Mais qu’est-ce donc que cette
molécule ESN364 ? Elle agit au
niveau du cerveau pour réguler la
production d’hormones. Le cer-
veau envoie deux types d’hor-
mones aux ovaires – la FSH et la
LH – afin qu’ils produisent l’œs-
trogène et la progestérone. La
molécule d’Euroscreen permet
de diminuer la production de LH
sans toucher à la FSH, ce qui per-
met de traiter des maladies liées
aux hormones sans passer par la
castration chimique totale qui ar-
rête le flux de FSH et LH et cause
d’importants effets secondaires
(ménopause médicamenteuse).
Initialement, Euroscreen vou-
lait se consacrer à l’endomé-
triose, une maladie caractérisée
par une prolifération de cellules
endométriales en dehors de l’uté-
rus. Pour des raisons de finance-
ment, cette indication a été tem-
porairement abandonnée. Les
essais cliniques auraient nécessi-
té un trop grand nombre de pa-
tientes vu la subjectivité du cri-
tère retenu pour juger de l’effica-
cité du traitement : la douleur.
Euroscreen s’est rabattu sur
deux indications où l’effet du trai-
tement est plus facilement objec-
tivable : le fibrome utérin (sai-
gnements en continu) et le syn-
drome ovarien polykystique (ex-
cès de testostérone). Une
troisième indication qui, de
l’aveu de Jean Combalbert, a
grandement facilité la levée de
fonds vient d’être rajoutée : les
bouffées de chaleur consécutives
à l’entrée dans la ménopause. Un
marché potentiellement gigan-
tesque puisque pratiquement
toutes les femmes sont un jour
concernées par ce problème. Et
où deux écoles coexistent. « En
Europe, on ne traite pas ce mal,
explique Jean Combalbert. Aux
IDENTITÉ
Changement
de nom
Euroscreen n’est pas à
proprement parler une
jeune pousse. On pourrait
même dire qu’elle fait
partie de la préhistoire de
la biotech belge puis-
qu’elle a été fondée en
1994, en tant que spin-off
de l’ULB. Initialement,
l’entreprise était active
dans la production de
cellules surexprimant
certains récepteurs. A son
arrivée en 2006, Jean
Combalbert a revendu
cette activité vieillissante
et centré Euroscreen sur
la recherche de médica-
ments innovants. L’activité
de services pour le
compte de groupes phar-
maceutiques a aussi été
mise en vente. Consé-
quence : « le nom “Euros-
creen” ne fait plus beau-
coup sens, constate Jean
Combalbert. On pense à le
changer ».
J.-F. M.
Etats-Unis, on prescrit des hor-
mones mais c’est risqué car cela
peut alimenter des cancers du
sein liés aux œstrogènes. Notre
produit ne comporte pas ce risque
puisqu’il agit directement au ni-
veau du cerveau. On est les seuls
au monde sur ce type de traite-
ment ». Les essais cliniques vont
débuter en Belgique sous peu. ■
JEAN-FRANÇOIS MUNSTER
la branche belge de l’European
milk board (EMB), le groupe-
ment européen des producteurs
laitiers. Il est d’ailleurs probable
que les tracteurs feront leur ap-
parition dans la capitale dès le
dimanche, en fin de journée et
devraient en bloquer certains
accès.
Des outils pour gérer la crise
Les agriculteurs européens se
mobilisent pour mettre la pres-
sion sur les Etats-membres, no-
tamment dans le secteur du lait
qui connaît une crise particuliè-
rement aiguë. Alors que la pro-
duction continue de croître, les
effets de l’embargo russe et la
stagnation des exportations vers
les nouveaux marchés font dan-
gereusement plonger le prix du
lait, largement sous la barre de
la rentabilité.
L’EMB plaide pour la mise en
place d’un contrôle des volumes
produits lorsque les marges ne
permettent plus aux agricul-
teurs d’obtenir un revenu dé-
cent. « Nous ne demandons ab-
solument pas le retour des quo-
tas laitiers, explique Romuald
Schaber le président de l’EMB,
on sait que cela appartient au
passé. Ce que nous voulons, c’est
que l’Europe se dote d’un méca-
nisme de gestion de crise.
Lorsque la marge des produc-
teurs laitiers ne leur permet
plus d’avoir un revenu décent, il
faut que pendant plusieurs
mois, la production soit limitée.
C’est le seul système qui peut ef-
ficacement stabiliser les prix et
équilibrer le système ».
Les fermiers membres de
l’EMB ne seront pas les seuls à
manifester leur colère et leur
inquiétude à Bruxelles, le 7 sep-
tembre. Le Copa-Cogeca, dont
font partie la Fédération wal-
lonne de l’agriculture (FWA) et
le Boerenbond, rassemblera ses
membres près de la gare du
Nord vers 10h00 avant de re-
joindre le rond-point Schuman
à 11h00. ■
ALAIN JENNOTTE

Ilist,ls30ilssont quatre et n’ont pas encore

ans mais avec leur start-up Sort-
peuvent se vanter de quelques
beaux clients, du style Coca-Cola ou
Unilever. Le principe de cette jeune en-
treprise native de Mont-Saint- Guibert ?
« Etre le Meetic de la communication »,
explique Nicolas Finet, 25 ans, fraîche-
ment diplômé de Solvay.
Si la société attire les grands groupes,
les PME sont également une cible privi-
légiée pour cette dernière. « Les petites
entreprises ont désormais conscience de
l’importance d’une communication digi-
tale construite mais ne savent pas encore
comment s’y prendre sur les réseaux so-
ciaux ou d’autres supports digitaux »,
poursuit le jeune cofondateur.
Pour cette cible particulière (et abon-
dante), Sortlist vient de lancer un nou-
vel outil : grâce à un algorithme déve-
loppé en interne, la start-up est capable
d’identifier à partir quelques questions/
réponses, les principaux besoin d’une
PME en matière de marketing. Un outil
100 % gratuit. Ou presque.
Sortlist s’est construit une belle répu-
tation en rassemblant 60.000 agences
de communication des quatre coins de
la planète sur sa base de données en
ligne. Si l’agence souhaite une belle visi-
bilité sur le site, elle opte pour un
compte premium, ce qui permet de gé-
nérer des revenus.
Les PME belges à l’écoute du digital
A chaque besoin en communication
identifié par l’algorithme correspond
une vidéo didactique réalisée par la
start-up ainsi qu’un partenaire potentiel
pour la PME. « Le choix du partenaire
tient bien sûr compte du profil de l’en-
treprise, de son budget potentiel, … Et il
n’y a aucune obligation contractuelle »,
ajoute encore Nicolas Finet.
A l’occasion du lancement de ce nou-
vel outil, Sortlist a collecté les données
de 140 PME et TPE belges qui ont réali-
sé le test en primeur. Il en ressort que si
une petite entreprise se lance dans la
communication digitale, c’est dans 63 %
des cas pour trouver de nouveaux
clients. Parmi les autres objectifs : le
lancement d’un nouveau concept
(11,6 %), toucher un nouveau marché
(10,1 %), redynamiser la marque (6,5 %)
et fidéliser les clients (6,5 %). « Les ou-
tils que nous proposons comme faire du
marketing via e-mail ou du web analy-
tics (analyser ses performances en ligne,
NDLR) paraissent simples mais ne le
sont pas en réalité !», précise-t-on en-
core chez Sortlist.
L’entreprise wallonne, lancée il y a un
an et demi, a levé en janvier dernier
quelques 550.000 euros. Ce qui lui a
permis de doubler son staff. Plus récem-
ment, la start-up vient de signer un par-
tenariat avec le groupe Media Marke-
ting. « Nous sommes complémentaires,
Media Marketing est axée contenu. Sort-
list a sa technologie innovante et ce pou-
voir de matcher agences de communica-
tion et entreprises », ajoute fièrement
Nicolas Finet.
Sortlist voit grand, visant un dévelop-
pement à l’international. « Nous sommes
en train de conquérir la France. Chaque
jour, nous avons des dizaines d’agences
Les tracteurs viendront de toute
de communication française qui re-
la Belgique mais aussi
joignent notre plate-forme ».
d’Allemagne, des Pays-Bas
Un bel exemple d’entrepreneuriat wal-
ou encore de Croatie
lon ! ■
et de Lettonie. © MICHEL TONNEAU.
AMANDINE CLOOT

18
 Le Soir Jeudi 3 septembre 2015

COMÉDIE MUSICALE
David Bowie
et Bob l’éponge,
c’est une
blague ?
P. 36
L’ENTRETIEN TÉLÉVISION
Gabriel Ringlet : CONSOMMATION De Warzée :
« Nous devons La vie en bio « J’ai un point
rendre la mort P.20 & 21 de vue cynique
proche » P. 22 sur l’actualité » P. 35

Comment peut-on être

en 2015 ?
10 % des adultes belges seraient analphabètes ou illettrés – et l’arrivée massive de migrants
pourrait faire grimper les chiffres. Heureusement, il n’est jamais trop tard pour apprendre.
elon l’ASBL « Lire et

S Ecrire » (qui œuvre à

« rendre effectif le droit
à une alphabétisation
de qualité pour tout
adulte qui le souhaite »), 10 % de
la population adulte en Fédéra-
tion Wallonie-Bruxelles est anal-
l’expert « On n’arrive pas à répondre à la demande »
ENTRETIEN

phabète ou illettrée (pour la dif-
férence entre les deux notions,
lire ci-contre). Dix pour cent au
bas mot : en 2007, l’enquête de
l’OCDE sur la « littératie », me-
née en Communauté flamande
indiquait que 15 à 18 % de la po-
pulation adulte flamande ne dé-
passait pas le niveau le plus élé-
mentaire, tel que défini par l’or-
ganisation internationale.
A l’heure de la rentrée des
classes, ce chiffre interpelle.
Comment l’expliquer dans un
pays développé comme le nôtre,
où la scolarité est obligatoire jus-
qu’à 18 ans ? Le fait est que 7 %
des enfants quittent l’enseigne-
ment primaire sans le Certificat
d’études de base. Ruptures fami-
liale, scolaire, sociale, identi-
taire, culturelle,… les causes de
cet échec sont multiples.
L’intégration passe
par l’emploi, et l’emploi
par une maîtrise minimale
de la lecture et de l’écriture
S
ylvie Pinchart dirige le mouvement
Lire et Ecrire, qui organise des for-
mations d’alphabétisation pour plus de
5.000 personnes à Bruxelles et en Wal-
lonie.
On estime que 10 % de la population en
Wallonie et à Bruxelles est analpha-
bète. Ce chiffre reste stable à travers
les années. Pourquoi ?
Il s’agit d’une estimation. Lire et Ecrire
a décidé de retenir ce chiffre en croisant
des enquêtes menées dans des régions
similaires (Flandre, Nord-Pas-De-Ca-
lais…). Chez nous, il n’y a pas d’enquête
pour connaître le nombre exact de per-
sonnes en difficulté de lecture et d’écri-
ture. Cela coûte très cher. Nous aime-
rions en savoir plus, mais les restric-
tions budgétaires sont là. Quoi qu’il en
soit, l’ensemble du secteur de l’alphabé-
tisation n’arrive pas à répondre à l’en-
semble de la demande, alors qu’il ac-
cueille déjà 16.000 apprenants, dont
5.000 pour Lire et Ecrire. Cela est évi-
demment lié aux financements publics.
Il y a eu une forte professionnalisation
LEXIQUE
du secteur ces 20 dernières années, avec
une certaine progression des moyens.
Mais cette évolution est à l’arrêt. Elle
les enfants dans leur scolarité, retrou-
ver un travail,… La politique d’activa-
tion des chômeurs pousse un certain
d’écriture. Elles se retrouvent donc en péril par
rapport à leurs droits. Notre campagne est axée
autour d’un personnage fictif, Rosa, qui incarne
suit l’évolution des coûts mais ne per- nombre de personnes à venir suivre nos les expériences de différents apprenants afin d’at-
met pas d’ouvrir de nouvelles places. formations. tirer l’attention sur ces difficultés. C’est le règne de
la débrouille. Par ailleurs, être en difficulté de lec-
Quels sont les publics forte- Chaque année, le 8 sep- ture et d’écriture ne signifie pas n’avoir aucune
ment représentés dans les tembre, à l’occasion de la qualification professionnelle. Nous voulons donc
cours ? Journée de l’alphabétisation, aussi attirer l’attention là-dessus. Les gens n’ont
Il y a deux profils majori- vous publiez une série de pas toujours le temps de faire de longues forma-
taires : des personnes scolari- revendications. Quelles sont- tions, ils ont besoin de travail. Or, ce que les pou-
sées en Belgique et qui, au elles cette année ? voirs publics exigent d’eux les relègue parfois
terme de celle-ci, ne maîtrisent On voit sur le terrain une dé- dans des voies sans issue. Il faut mieux accompa-
pas les compétences de base térioration de la situation so- gner, plutôt que contrôler et exclure.
(lire, écrire et calculer) ; des cio-économique des personnes
personnes d’origine étrangère,
Sylvie Pinchart
en difficulté de lecture et Etes-vous associé à la gestion de l’afflux de réfu-
certaines francophones
dirige le mou-
d’écriture. Il y a une forte giés constaté ces derniers mois ?
d’autres pas, qui ont été faible-
vement Lire
pression, dans le cadre des On intervient spécifiquement dans ce que l’on ap-
ment, voire pas du tout, scola-
et Ecrire. © D.R.
plans d’activation, pour que pelle « l’alpha-FLE », c’est-à-dire l’apprentissage
risées dans leur pays d’ori- les chômeurs suivent des for- du français comme une langue étrangère, une
gine. mations alors qu’il n’y a pas forcément nouvelle langue, pour les personnes infrascolari-
de places. D’autre part, que ce soit en sées. Nous recevons une forte demande. Mais nous
Comment arrivent-elles chez vous ? matière d’insertion socioprofession- sommes déjà en sous-capacité. C’est difficile à gé-
Lire et Ecrire travaille avec des parte- nelle, en matière de droits au chômage rer. ■
naires locaux pour faciliter l’accès de ou de droits sociaux, il y a une multi- Propos recueillis par
ces personnes aux formations. D’autres plication des démarches administra- CORENTIN DI PRIMA
viennent tout à fait spontanément avec tives. Cela pose beaucoup de problèmes
différentes motivations, comme aider aux personnes en difficulté de lecture et www.lire-et-ecrire.be

Et puis il y a ceux qui accostent

en Belgique dans des conditions
précaires, qui n’ont pas eu la
chance « d’aller à l’école ». Dans
ce contexte, l’arrivée massive de
migrants inquiète. L’intégration
de ceux qui seront autorisés à
rester sur notre territoire passe-
ra par l’obtention d’un travail. Et
aujourd’hui, tout emploi re-
quiert une maîtrise minimale de
la lecture et de l’écriture.
Une chose est sûre : dans la
plupart des cas, l’illettrisme n’a
pas de lien avec des capacités in-
tellectuelles limitées mais avec
un arrêt trop précoce de l’ap-
prentissage. Ces difficultés
peuvent être résolues dans un
contexte approprié. Si la société
s’en donne les moyens. ■
WILLIAM BOURTON
Analphabétisme
et illettrisme
Ils sont synonymes. On peut cepen-
dant les distinguer comme suit :
Illettrisme. Une personne est
considérée comme illettrée « quand
elle ne dispose pas, après avoir été
scolarisée, des compétences de base
suffisantes pour faire face de manière
autonome à des situations courantes
de la vie quotidienne », selon la
définition de l’Agence française de
lutte contre l’illettrisme. L’Unesco
parle d’« analphabète fonction-
nel ».
Analphabétisme. Une personne
est dite analphabète lorsqu’elle n’a
jamais reçu d’apprentissage d’une
langue. A ne pas confondre avec
une personne d’origine étrangère
lettrée dans sa langue mais qui ne
maîtrise pas la langue du pays
d’accueil où elle s’installe.
témoignage « J’ai décidé d’apprendre à écrire
et à lire sans faire de fautes à 66 ans »
rigitte (*) est arrivée en Belgique il y a
B 41 ans. Haïtienne d’origine, elle n’a ja-
mais vraiment eu l’occasion d’apprendre à
lire et à écrire à l’école quand elle était pe-
tite. « Nous étions douze enfants à la mai-
son et mon père m’a assez vite retirée de
l’école parce qu’il y avait beaucoup de
choses à faire à la maison. Ce n’était pas
facile, il fallait beaucoup aider ma mère »,
explique-t-elle.
Arrivée à Bruxelles, Brigitte a tout de
suite commencé à travailler ; d’abord dans
des maisons de repos, puis comme cuisi-
nière. Il y a deux ans, fraîchement pen-
sionnée, elle a décidé d’apprendre à lire et
à écrire. Les services sociaux de sa com-
mune l’ont dirigée vers l’ASBL Lire et
Ecrire.
« J’écrivais en faisant beaucoup de
fautes et je ne lisais pas assez. Donc, j’ai
perdu l’habitude de pouvoir tout lire cor-
rectement, poursuit Brigitte. Depuis que je
suis pensionnée, je me sens encore bien et je
n’avais pas envie de rester assise tout le
temps dans un fauteuil. Je cherchais
quelque chose à faire et j’ai pris mon cou-
rage à deux mains pour suivre des cours et
apprendre à lire et écrire correctement
sans faire de fautes. Ma formatrice est for-
midable et c’est elle qui m’a donné envie de
continuer. Le 21 septembre, les cours re-
prennent d’ailleurs et je voudrais encore
apprendre des choses en informatique. »
Aujourd’hui, Brigitte dit qu’elle écrit et
lit déjà beaucoup mieux. Et ce n’est pas
tout : elle sait aussi envoyer des e-mails.
« Je n’avais jamais touché à un ordinateur
de ma vie, dit-elle en riant. Maintenant, je
sais envoyer des e-mails et contacter ma
famille aux Etats-Unis. Je me suis tou-
jours débrouillée comme ça jusque-là, aus-
si en écrivant des petites lettres à ma fa-
mille, mais avec beaucoup de fautes. Pas
des bonnes lettres quoi… Je n’osais pas trop
demander de l’aide à mon entourage, par
complexe, et parce que j’étais gênée. J’ai
toujours côtoyé des gens qui savaient tout
faire et moi rien. J’avais honte mais je
m’en suis bien sortie quand même »,
conclut Brigitte, qui pourra donc lire cet
article sans problème. ■
PHILIPPE DE BOECK
(*) Prénom d’emprunt.

19
Le Soir Jeudi 3 septembre 2015

20 MONQUOTIDIEN
LA SANTÉ
Vivre en mode
Le bio, c’est un engagement. Qu’il convient
d’intégrer dans ses choix quotidiens. Et les
possibilités sont de plus en plus nombreuses.
l n’y a d’avenir que si on se regroupe pour certifiée bio se distinguent en deux catégories. « Il

I faire les choses ensemble, plaide Marc Fi-

chers, secrétaire général de Nature & Pro-
grès. La dimension collective et responsable
est essentielle pour sortir de la crise. » Cette
conviction fonde le choix du thème du 31e salon
Valériane, qui se tient ce week-end à Namur :
« Ensemble, soyons consom’acteurs ». Le slogan
Les amis d’adolescence, un gage de bien-être à long terme est clair : par nos choix quotidiens, nous pouvons
jouer un rôle dans l’émergence d’un mode de vie
Profitez de la rentrée des classes pour vous faire des amis pour la vie, serait-on tenté de conseiller plus sain et plus respectueux de l’environnement
aux jeunes de retour dans les classes de secondaire. En effet, des chercheurs américains, dont au sens large.
l’étude menée durant 15 ans auprès de 171 ados vient de faire l’objet d’une publication dans Psy- Et cette conviction semble faire de plus en plus
chological Science, affirment que l’amitié avant l’âge adulte apporte plus tard des bénéfices pour la d’adeptes. « Ces derniers mois, nous avons enregis-
santé. « Nos résultats indiquent que le fait de rester proches – et ne pas s’exclure – du groupe à l’adoles- tré l’arrivée de plusieurs points de vente bio, ob-
cence a des conséquences sur la santé physique des adultes sur le long terme, détaille Joseph Allen, serve Coline Hommelen, de Certisys, organe de
qui travaille au département de psychologie de l’Université de Virginie et qui figure parmi les au- certification du bio en Belgique. On constate un in-
teurs de cette étude. Dans le cadre de celle-ci, c’était un prédicteur fiable d’une qualité de santé phy- térêt croissant du consommateur pour ce type de
sique accrue sur le long terme. A l’inverse, du point de vue des risques et de la prévention, les difficultés produits et les nouveaux points de vente répondent
à créer des relations d’amitié proches en début d’adolescence peuvent désormais être considérées à cette demande. » Intérêt d’autant plus grand que,
dans le secteur bio, tous les intervenants sont sou-
comme un marqueur de risque de difficultés de santé sur le long terme. » Les chercheurs constatent
mis à contrôle et certification.
par ailleurs que les ados sentent instinctivement un lien entre amitié et bien-être, ce qui les Les clients à la recherche d’une alimentation
pousse à mener une vie sociale très soutenue et à consentir des efforts pour maintenir le lien avec
les autres. Mais point trop n’en faut, avertissent les auteurs : se soumettre à la pression du groupe
risque parfois de mener à du stress et de fâcheuses conséquences pour la santé mentale et
physique.
JULIEN BOSSELER autarcie Un jardin nourricier
PORTRAIT pas en mode « bobo ».
l fut un temps, j’avais 25 La liste des fruits et légumes
y a celui qui consomme bio sans autre préoccupa-
tion que sa santé, décrit Coline Hommelen. Et
puis, il y a celui qui intègre cela dans une réflexion
globale sur la préservation de l’environnement. »
Résumer ce choix à la seule alimentation est tou-
tefois devenu réducteur, même si « pour ce qui sort
de l’alimentaire, il s’agit en général de cahiers de
charges privés ». Ainsi le label Ecocert garantit-il
le caractère « propre » des produits cosmétiques.
On retrouve aussi l’appellation « bio » dans
d’autres domaines de la consommation, même si la
prudence s’impose pour qui choisit cette voie.
D’une part, le terme est libre d’usage sauf s’il est
assorti d’un label certificateur qui garantit le
contrôle par un organisme indépendant. De
l’autre, « il ne faut pas confondre bio avec durable
ou local », rappelle Coline Hommelen. Pour tenter
de mettre ses idées au clair et ses idées au vert, un
passage par Valériane n’est donc pas superflu. ■
PASCAL LORENT
Salon Valériane. Du 4 au 6/9 à Namur Expo. www.valeriane.be
pace plus que suffisant puisque
Georges fournit aussi des lé-

LA MOBILITÉ I poulets, des lapins et des

moutons, se souvient Georges
Kaisin, 70 ans, en contemplant
Les dashcams feraient baisser les hautes futaies qui coiffent
son jardin. Ma viande n’est pas
l’agressivité au volant bio mais je me fournis chez mon
Depuis 2013, Touring constate une diminution du neveu, qui est boucher de village
nombre d’agressions physiques graves entre conduc- et achète lui-même ses bêtes. »
teurs sur les routes du pays. Si on a comptabilisé Avec quelques tomates et
51 cas en 2013 et 44 en 2014, on en dénombre 23 pommes de terre achetées à l’an-
depuis le début d’année. Selon l’association, deux née, ce sont les seules conces-
facteurs expliquent cette baisse. « Il y a de plus en plus sions faites à l’autarcie de la
de voitures banalisées de la police sur les routes. Elles charmante villa de Marche-les-
peuvent donc rattraper les chauffards à l’improviste et Dames.
cela pousse dès lors les conducteurs à se montrer plus Voilà quarante ans que
prudents », selon Danny Smagghe, porte-parole de Georges a fait sortir de terre ces
l’association d’automobiliste. quatre pans de murs ac-
Par ailleurs, les automobilistes se méfieraient davan- cueillants. Et aussitôt, cet amou-
tage des dashcams, ces caméras embarquées, de plus reux de la terre a retourné le sol,
en plus populaires, qui permettent de filmer le com- avec le concours de quelques
portement d’autres conducteurs. « Les gens ont peur de amis, pour tirer le meilleur des
se retrouver sur internet et des conséquences que ce type 40 ares à sa disposition. Quatre
d’images peut avoir, comme on l’a déjà vu dans certains décennies plus tard, le résultat
cas. Ils ont donc tendance à prendre moins de risques. Il est impressionnant. « J’ai tou-
jours aimé jardiner », recon-
faut savoir que ce sont des vidéos légales que les services
naît-il. Un don hérité en droite
de police peuvent utiliser comme preuve. » Ceci dit, Tou-
ligne de son père, agriculteur à
ring précise que la baisse constatée est relative, bon
une époque où la chimie ne se
nombre d’altercations ne sont pas signalées. mêlait pas trop du rendement
BASTIEN DOYEN
des récoltes. Notre homme
mange bio à tous les repas. Mais
qui poussent sur sa terre sans
adjuvants chimiques est digne
d’un inventaire : haricots verts
et jaunes, chicons, salades, cour-
gettes, tomates, oignons, tétra-
gones cornues de Nouvelle-Zé-
lande (« c’est meilleur que l’épi-
nard car cela ne fixe pas les ni-
trites et ne contient pas d’acide
oxalique »), betteraves, etc.
Sa passion du jardinage
impose de passer plusieurs
heures au jardin, pour
bêcher, tailler et composter
Le jardin offre également des
herbes aromatiques telles que le
romarin, la sauge, le thym ou le
basilic. Quant au verger, il re-
gorge de différentes variétés de
pommes et de groseilles. On y
trouve aussi fraisier, framboi-
siers, mûriers, poiriers et co-
gnassiers, ainsi qu’une soixan-
taine de pieds de vigne aux
grappes prometteuses.
« Autrefois, mon potager fai-
sait 300 m2, souligne-t-il. A pré-
sent, il est de 170 m2 ». Un es-
gumes à ses cinq enfants et onze
petits-enfants. Et les surplus fi-
nissent dans les frigos des Res-
tos du Cœur.
La passion du jardinage a per-
mis à cet ancien preneur de son
de la RTBF de nourrir sa famille
en bio. Un choix de vie long-
temps partagé avec son épouse
et qui impose de passer plu-
sieurs heures au jardin, pour bê-
cher, tailler et composter, afin de
tirer le maximum de ce que l’en-
vironnement immédiat produit.
Et quand il ne presse pas ses
fruits pour en tirer du jus, du vin
voire du cidre, ce truculent jar-
dinier promène ses sabots jus-
qu’à ses deux ruches, dont il tire
encore 60 kg de miel par an.
Sa passion, il la veut conta-
gieuse. Raison pour laquelle ce
guide composteur émérite de la
Ville de Namur tiendra un stand
à Valériane, ce week-end. Et s’il
n’y avait la couleur et la saveur
des produits de son jardin, son
visage encore vert constituerait
le meilleur de ses arguments. ■
Propos recueillis par
P.Lt.

LA GASTRONOMIE
Les pickles font leur grand come-back
Vous souvenez-vous des pickles, ces conserves à base de vi-
naigre (leur nom vient du verbe anglais « to pickle », saumurer),
associés à la cuisine de Grande-Bretagne ? Nos parents en
étaient friands. On avait l’habitude, il y a vingt, trente ans, de
préserver ainsi des légumes de saison afin de les utiliser
comme condiments. Les fruits partaient en confitures
et les légumes, des oignons grelots et les cornichons
le plus souvent, se retrouvaient en bocaux que
l’on sortait du placard l’hiver pour égayer sau-
cissons, jambons ou pâtés.
Délaissée, la pratique revient au goût du jour.
On peut l’associer à cette vague de cuisiniers
disposant désormais de leur propre jardin.
Ces conserves leur permettent de rentabili-
ser au maximum leurs productions. Elle
accompagne également le retour à l’acidité,
tendance dans les cuisines des derniers
mois. Un chef comme Daniel van Lint, étoilé
au Fou est Belge, à Heure-en-Famenne, est
depuis longtemps réputé pour maîtriser ces
préparations que l’on rencontre de la Scandi-
navie au Japon. En Inde où les pickles étaient
préparés pour être mangés pendant la mousson,
période de vaches maigres, on les apprécie égale-
ment à base de fruits, souvent des dattes, du citron
vert ou de la mangue.
La gamme de légumes utilisée pour préparer des pickles est
aujourd’hui plus large qu’autrefois : betteraves, carottes, cham-
pignons, bouquets de chou-fleur, concombres, haricots verts,
navets, côtes de blette, jeunes fèves dont vous aurez ôté la
peau, pois gourmands, petits oignons blancs nouveaux font
désormais l’affaire.
LA MODE
Pour conserver ces préparations, utilisez des bocaux munis d’un
couvercle à vis en acier inoxydable ou en verre avec joint de
Lily Allen x Vero Moda
caoutchouc (les « Weck », dont le nom est presque devenu A la fois chic et décontractée, avec une pointe de fun non conventionnel
commun) préalablement stérilisés dans l’eau bouillante. Choi- qu’assume son carré platine, la chanteuse anglaise Lily Allen incarne
sissez vos légumes frais, fermes, de petite taille et de même l’esprit de la marque de prêt-à-porter danoise Vero Moda : « Travailler
calibre. Préparez le liquide dont vous adapterez la quantité en avec Lily Allen était un choix évident pour nous. Nos clientes sont des jeunes
fonction de la quantité de légumes, selon le rapport 1/3 femmes indépendantes, soucieuses de la mode, qui veulent rester fidèles à
d’un vinaigre de qualité, 1/3 de sucre, 1/3 d’eau et une leur propre style en prenant avant tout du plaisir », souligne d’ailleurs la
pincée de sel. Pour un pickles de radis roses, par marque. Non contente d’en être l’égérie,
exemple, ajoutez au liquide une branche de thym la jolie trentenaire a dessiné une
et une gousse d’ail juste écrasée. Portez la collection capsule pour l’automne
préparation à ébullition. Coupez ensuite vos qui pointe le bout de ses frimas.
radis en deux dans le sens de la longueur. Les pièces de son vestiaire seront
Versez le liquide bouillant sur les légumes, disponibles dès le 11 novembre,
puis laissez refroidir à température am- en boutiques et en ligne, soit une
biante, mettez en bocal, puis au frigo. Rele- série de basiques chics, comme
vez en clous de girofle, poivre, gingembre, un bomber en velours, un top
curcuma, à chacun de faire suivant ses rétro, un jeans slim et une robe.
envies. Attendez au minimum une semaine Ce n’est pas la première fois que
avant de consommer. C’est simple, mais du la chanteuse pop fait une incursion
plus bel effet sur votre table avec un peu de dans le monde de la mode. En
coriandre fraîche. 2009 déjà, elle avait prêté son
Chez nous, on parle également parfois de visage à Chanel. Une carrière
« piccalilli », une sauce à base de pickles à de mannequinat qu’elle
laquelle on ajoute de la moutarde et différentes mène de front avec sa
épices. La côte de porc Blackwell était autrefois un carrière musicale : l’inter-
classique de notre gastronomie, plat improbable un prète de Smile a signé en
peu oublié mais qu’on a pu apprécier il y a quelques mois juin un contrat avec
au Pigeon noir, à Uccle. Dans sa version classique, l’improbable l’agence IMG Models,
sauce réunit, entre autres, le Piccalilli de la maison namuroise mais s’attelle déjà à la
Bister, des raisins de Corinthe, de la sauce anglaise Worcester- préparation d’un qua-
shire et un cuberdon. A servir avec des frites maison, évidem- trième opus.
ment. ANNE-SOPHIE LEURQUIN
RENÉ SÉPUL

20
 Le Soir Jeudi 3 septembre 2015

MONQUOTIDIEN 21

e bio, c’est possible A lire sur notre site Demain la Terre :

« Réparer au lieu de jeter ».
www.lesoir.be/demainlaterre

La construction
Des matériaux naturels
Faire pousser des murs de la façon la plus
naturelle qui soit, c’est possible. Cela
s’appelle l’écobioconstruction. Tout un
« village » sera consacré aux dernières
innovations en la matière, lors de ce salon
Valériane 2015. Electricité bio, construc-
tion à ossature bois, enduits à base de
chaux et d’argile, peinture sans compo-
sants chimiques et même construction en
paille. Et même si cela relève davantage
du durable, l’isolation et l’aération de
l’habitation constituent deux points ma-
jeurs de chaque projet. Seul bémol : quand
on n’est pas bricoleur, trouver un entre-
preneur « bio » n’est pas chose simple.
P.LT

Les produits cosmétiques

Des soins qui respectent la nature
« Quand on achète des cosmétiques, c’est au
harpon qu’on se maquille », chante Benabar.
Mais cela n’est pas une fatalité. Il existe
désormais des produits de soins et de
maquillage respectueux de dame Nature
et de ses petits : la « slow cosmétique ».
Ce thème fera d’ailleurs l’objet d’un ate-
lier, ce samedi à Valériane, au cours du-
quel les participant(e)s apprendront à
fabriquer leur propre soin contour des
yeux liftant. Huiles végétales, huiles es-
sentielles, argiles et autres savons, il est
possible de soigner sa peau et son hy-
giène corporelle avec des préparations à
base de produits « bio ». Une autre ma-
nière de faire rejaillir sa beauté intérieure.
P.LT

L’alimentation Les vêtements L’ameublement Les produits d’entretien

Pas forcément plus chère Du coton pas toujours équitable Du bois sans contamination chimique Gare à l’étiquette !
C’est le domaine de la vie quotidienne où le Aux tringles des rayons, le coton bio a fait S’offrir une salle à manger ou du mobilier Plusieurs gammes de produits ménagers
choix du bio est le plus en vogue. A tel son apparition. C&A et H&M, deux des de jardin biologique, ce n’est pas encore « bio » composent à présent les rayons
point qu’aujourd’hui, un agriculteur sur dix leaders du marché belge de la mode, l’ont très répandu. Et pour cause ! Trouver un des supermarchés et des points de vente
en Wallonie a opté pour ce mode de pro- intégré dans leur offre, au même titre que point de vente n’est pas une sinécure. On spécialisés. Mais gare aux lettres vertes
duction. Preuve s’il en est que la demande JBC. Et avec d’indéniables progrès au ni- se montrera ici attentif au vocabulaire. En inscrites de manière tapageuse sur le
augmente. Les épiceries et autres points de veau de la qualité. Il est fini, le temps du effet, il existe pour l’heure peu de meubles flacon. Vous devrez vous montrer attentifs
vente (maraîchers ou à la ferme) se multi- pull-qui-gratte des écolos. Les fringues bio réellement certifiés « bio », à l’inverse de au label (Ecocert et le Label Ecologique
sont désormais agréables à porter et ne se tout ce mobilier qualifié « écolo » parce Européen sont parmi les plus répandus).
plient. Des jus de pomme aux pâtisseries,
déforment pas après deux passages en que fabriqué avec des matériaux naturels Et à la composition du produit : il devra
en passant par le vin, les œufs ou les lé- machine. Par contre, le bio n’implique pas
gumes, le bio s’impose peu à peu dans ou issus de la récupération. Idéalement, être sans ammoniaque, chlore, soude ou
nécessairement que le produit soit « fair un meuble « bio » doit être composé de parfums de synthèse et autres dérivés du
nombre d’assiettes. Mais la qualité a un trade » au niveau de ses conditions de
prix, qui reste souvent plus élevé que celui bois n’ayant subi aucune contamination pétrole. Et dans les lessives et produits
fabrication. Et encore moins durable, chimique durant sa croissance. Et s’il est vaisselle, on éliminera ceux qui
des produits de l’agriculture convention- puisque les habits en coton biologique recouvert d’une peinture ou d’un vernis, contiennent des enzymes et des tensio-
nelle. Mais pas toujours. Car au final, man- restent en grande partie confectionnés en ceux-ci ne peuvent comprendre de pro- actifs n’étant pas fabriqué à partir d’ingré-
ger mieux, c’est aussi consommer moins. Asie du Sud-Est, avant d’être acheminés en duits nocifs à l’environnement. On com- dients d’origine végétale. Et bien sûr, vous
P.LT Europe. Trop souvent, le coton bio exhale prend dès lors que cette mode tarde à veillerez à éviter le suremballage et tous
donc un parfum de sueur et de kérosène. faire des émules. les produits « jetables », antinomiques
P.LT
P.LT avec l’idée même du bio.
De ses pouces verts, Georges Kaisin a fait
P.LT
de son jardin un enclos de prodigalités.
© DOMINIQUE DUCHESNES.



CE SAMEDI 5 SEPTEMBRE, Dès 10-11 ans, beaucoup d’enfants

prennent leur indépendance
ux
Les signa POSTER GRATUIT en tant que piétons et cyclistes.
routiers A partir de cet âge, il est donc
présentés
ts
LES PRINCIPAUX SIGNAUX ROUTIERS important qu’ils apprennent à
aux enfan connaître et à respecter les signaux
EXPLIQUÉS AUX ENFANTS routiers qui les concernent. C’est
pourquoi Le Soir et l’IBSR éditent
ce poster: les panneaux les plus
importants y sont représentés,

P O S T E R classés par familles et illustrés

de façon humoristique pour que
l’enfant puisse en comprendre

I T
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la signification aisément. Bonne

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21
Le Soir Jeudi 3 septembre 2015

22 FORUM
sur lesoir.be
Faut-il revoir les rythmes scolaires et
comment ? Bernard Hubien, secrétaire
général de l’Union francophone des
associations de parents de l’enseigne-
ment catholique (Ufapec), répond
aux questions des internautes.
« Le dialogue avec le fédéral
est vital pour Bruxelles »
Selon Rudi Vervoort, ministre-président,
Bruxelles a besoin des autres niveaux de
pouvoir pour concrétiser ses objectifs.
On en parle avec Véronique Lamquin.
La complexité institutionnelle n’est-elle pas trop lourde à
porter pour Bruxelles ?
Les compétences sont souvent réparties entre différents ni-
veaux de pouvoir. Exemple : les demandeurs d’asile. Leur de-
mande est traitée par le fédéral mais en attendant une ré-
ponse, ces gens sont dans la rue. Ensuite, lorsque leur statut
est reconnu, il faut veiller à leur octroyer un logement, à ce
que leurs enfants puissent aller à l’école, etc. Pour que le sys-
tème fonctionne de manière optimale, il faut que tous les ni-
veaux de pouvoir se coordonnent, et la logique veut que ce
soit le fédéral qui mette tout le monde autour de la table.
Autre point important : le Musée d’Art moderne et
contemporain…
C’est un dossier très compliqué. La Région bruxelloise a acheté aujourd'hui
le bâtiment Citroën. Le fédéral a des collections au Musée des
Beaux-Arts. La logique eut voulu que l’on se mette autour de La Belgique doit-elle
la table pour trouver un lieu emblématique. Il y a une explo- modifier sa gestion
sion du nombre de visiteurs à Bruxelles. C’est un levier que la
Région veut activer, avec des produits phares d’appel. Mais le politique de la crise
dossier du musée est mal parti par manque de concertation migratoire ?
entre la Région bruxelloise et le fédéral.
A quand le RER ? On en parle
Les Bruxellois insistent pour avoir le RER, mais ils n’ont pas de avec Pascal Martin.
compétences pour ce chantier. Il existe un réseau de gares qui,
si elles étaient mieux connectées, permettrait une meilleure
mobilité à Bruxelles. Par ailleurs, Vervoort s’engage pour que
la piste cyclable autour de la petite ceinture soit réalisée. Mais
il faudra que celle-ci soit bien sécurisée. C’est le prochain défi
pour Bruxelles, pour encourager les gens à oser le vélo.

l’entretien

« L’euthanasie pour
les mineurs est allée trop vite »
Dans un nouvel essai, Gabriel Ringlet relate son expérience d’accompagnement
de personnes en fin de vie et fait le constat d’un débat encore très idéologiquement marqué.
abriel Ringlet, l’abbé ico-

G noclaste, aussi à l’aise au

sein de l’Eglise que chez
les laïcs, publie ce 3 septembre Gabriel Ringlet
un nouvel essai intitulé Vous me s’est engagé depuis
coucherez nu sur la terre nue. de nombreuses années
L’accompagnement spirituel jus- dans les soins
qu’à l’euthanasie. palliatifs
Comme son sous- et l’euthanasie.
titre l’indique, le
théologien et phi- Gabriel Ringlet © THOMAS BLAIRON.

losophe y relate Il est prêtre, théologien,

plusieurs épi- auteur et poète belge, né le
sodes de fin de vie 16 avril 1944 à Pair-Clavier,
qu’il lui a été don- dans le Condroz. Ordonné en
né d’accompa- 1970, il a été appelé à diriger
gner, lui qui est l’Ecole de Journalisme de
très engagé de- Louvain-la-Neuve, avant
puis de nom- d’exercer la fonction de
breuses années vice-recteur, de 1988 à 2011.
dans les soins pal- Il est l’auteur d’une vingtaine
liatifs et l’eutha- d’ouvrages et est membre de
nasie. Récits qu’il l’Académie royale de langue
entremêle à une et de littérature française de
vaste réflexion sur Belgique. Il s’investit beau-
l’approche de la coup dans l’accompagne-
mort dans nos so- ment en fin de vie, dont il
ciétés contempo- livre différents témoignages
raines. dans un ouvrage à paraître
ce jeudi : « Vous me couche-
Vous occupez en rez nu sur la terre nue ».
Belgique une
place singulière
que nous envient la France et le
Canada par exemple : celle d’un
catholique qui soutient l’eutha-
nasie. Mais vous n’êtes pas
tendre avec l’état actuel du
débat en Belgique…
Ce qui m’est insupportable, c’est
qu’aujourd’hui, aussi bien du
côté catholique que laïque, cer-
tains ont fait de leur position
un dogmatisme, une idéologie, nombreux catholiques s’y oppo- qu’elles ne rentrent pas dans les d’en faire une « compagne dis- mène un combat pour qu’on re-
un principe intangible. D’une saient, une grande partie de ce conditions de la loi, mais sidente ». Mais attention, il n’y convertisse les églises en lieux
part, l’euthanasie est un tabou monde-là vous dira aujour-
absolu, de l’autre, c’est un prin- d’hui que c’est une bonne loi.
veulent simplement en finir. La
meilleure preuve de cela réside
« Nous devons a jamais de morbidité dans
mon regard sur une mort « plus
mixtes, culturels et cultuels. Si
l’on veut donner un avenir à ces
cipe que l’on ne peut désormais Mais, pour les enfants, il est
même plus questionner. Depuis clair que je plaidais pour la
dans le nombre de suicides
dans les homes. De ce point de
rendre la mort proche ». Au contraire, l’enjeu
est de rendre la personne la plus
magnifiques bâtiments qui
font partie de notre patrimoine,
quelques années, j’ai l’impres- non-précipitation. Tout cela est
sion d’une régression dans le allé trop vite, sans nécessité, et
vue, il est évident que les soins
palliatifs restent actuellement
“proche”. Je ne vivante possible jusqu’au bout
et d’être soi-même plus vivant.
il faut que la population qui les
fréquente ne soit plus juste la
débat pluraliste. J’ai été témoin on y retrouve l’idéologie. Or, si
de vrais débats où chacun met- après réflexion, il s’avérait qu’il
insuffisants. Je plaide depuis
longtemps pour que les soins
dis pas de Je crois que la mort tenue à dis-
tance provoque des trauma-
population croyante. L’Eglise
officielle peut-elle aller jusque-
tait son idéologie au vestiaire. est en effet indispensable
Mais aujourd’hui, on est en d’avoir un complément pour les
palliatifs et l’euthanasie ne
soient pas séparés comme ils le
rendre la mort tismes à long terme dont nous
n’avons pas idée.
là ? Elle a une autre possibilité,
qui risque d’être celle qu’elle va
train de refaire de l’identitaire. plus petits, on pourrait y adhé- sont aujourd’hui. C’est insup- “belle”, mais choisir, qui est de désacraliser.
Un certain monde laïque a peur rer. Mais jamais dans un com- portable aujourd’hui cette li- Dans ce livre, vous évoquez Le lieu n’est alors plus affecté au
d’une Eglise qui en reviendrait bat de politique politicienne. mite : « ici, les soins palliatifs de ne pas également l’accompagnement culte, et on peut le vendre pour
à de vieilles normes, et l’Eglise a se terminent, allez voir spirituel de l’euthanasie et en faire un café, un restaurant.
peur d’un monde laïque qui fe- Des avancées législatives sont- ailleurs » ! Mais pour être dans l’exclure racontez des cérémonies C’est moins fort symbolique-
rait « n’importe quoi ». elles encore nécessaires dans le un continuum, il faut des « laïques » que vous avez célé- ment… ■
domaine de l’euthanasie, selon moyens ! Là, le politique a un de notre brées. L’Eglise a-t-elle là un Propos recueillis par
L’extension de la loi aux mi- vous ? rôle à jouer. nouveau rôle à jouer ? ÉLODIE BLOGIE
neurs, votée en toute fin de Nous en avons une preuve. C’est quotidien, d’en Si j’étais à sa place, je ne refuse-
législature du gouvernement l’écart qui existe entre une Vous plaidez aussi pour une rais pas en tout cas ! Il y a un
précédent, n’en était-elle pas grande demande d’euthanasie, approche plus « sensuelle » de faire une vrai débat aujourd’hui du côté GABRIEL RINGLET
l’occasion ? Une occasion man- et la pratique de terrain, le la mort… des aumôneries sur la question
quée… nombre réel d’actes posés. Il faut C’est quelque chose qui me pa- “compagne de l’accompagnement spirituel
« Vous me coucherez nu
sur la terre nue »
C’est tout à fait clair. Or, la loi interroger ce que j’appelle l’eu-
de 2002 est, selon moi, typique thanasie du découragement.
raît déterminant : rendre la
mort proche. Je ne dis pas de la dissidente” » de l’euthanasie. J’espère qu’il va
progresser. Mais le rituel
Albin Michel
247 pages, 17 euros
d’une très bonne décision légis- C’est-à-dire les personnes qui rendre « belle », mais de ne pas « laïque » dans l’église, c’est un
lative belge. Et si, à l’époque, de demandent l’euthanasie alors l’exclure de notre quotidien, pas de plus. Personnellement, je
22
 Le Soir Jeudi 3 septembre 2015

FORUM 23
André Flahaut Président honoraire du Parlement

Ce qui s’est passé ces dernières

#Wallonie. Et pendant ce temps, le président du Parlement présente
semaines a démontré combien un nouveau... logo!
l’Asie était au centre de l’économie
mondiale, et combien des pertur- c'est vous qui le dites
bations se produisant sur un Enseignement : corriger les manques Il y a une inadéquation manifeste entre l’école et l’évolution de la
société et des savoirs. Il y a également une sérieuse propension à vouloir que l’école résolve tous les pro-
marché en Asie pouvaient blèmes extra muros et agisse avec ses pauvres moyens sur les déterminants sociaux. Comme si l’école et

© AFP.
ses enseignants pouvaient tout faire… Si solution il y a, elle concerne aussi d’autres acteurs potentiels,
se répercuter sur le reste notamment l’impérieuse nécessité d’agir sur ces déterminants en tentant de corriger les manques. Cela
bien plus que de « simples » écoles de devoirs. GILLES DURVAUX SUR LESOIR.BE
du monde. »
CHRISTINE LAGARDE, DIRECTRICE DU FMI (AFP.)
D’autres opinions sur www.lesoir.be/polemiques

#visapourlaflandre
Béatrice Delvaux Editorialiste en chef

Le jour où Kris Peeters a vu rouge

’est la rentrée, mais il faut recon-
C naître qu’elle fut plus rapide en
Flandre qu’en Belgique francophone.
Prenez les émissions sportives : Extra
Time est rentré le lundi soir sur la VRT
avec le début du championnat de foot-
ball, alors que La Tribune est à l’antenne
depuis ce lundi, avec le début de…
l’école. Prenez les émissions politiques :
Terzake et ses intervieweuses de choc,
Kathleen Cools et Annelies Beck, (à
22 h 30 désormais sur Canvas) est reve-
nu la semaine dernière à l’écran, alors
que les rendez-vous du genre franco-
phones sont de retour cette semaine
seulement.
Il faut dire que les hommes politiques
flamands ont mis le feu bien plus vite
eux aussi que leurs collègues du sud. De
façon assez amusante, c’est dans un
journal francophone – Le Soir, mais oui
– que Kris Peeters, vice-Premier mi-
nistre du gouvernement Michel, a déci-
dé de jeter sa petite bombe, dénonçant
la rupture de confiance au sein du kern
gouvernemental et forçant quasi Bart
De Wever, le président de la N-VA, à ve-
nir faire diversion sur les chamailleries
politiques belges, quatre jours plus tard
à Terzake, en se lâchant sur les migrants.
La sortie de Kris Peeters fut cepen-
dant l’occasion pour nombre d’entre
nous, au nord comme au sud du pays, de
découvrir Newsmonkey, un site d’infor-
mation flamand créé début 2014, et qui
totalisait en août 2015, 1,4 million de vi-
siteurs uniques par mois, dont 100.000
francophones. C’est sur ce site qu’a été
publiée fin juillet, la « liste des hor-
reurs » ou « shitlist » des demandes for-
mulées par le CD&V durant les négocia-
tions du tax shift et dont quasi aucune
n’avait été retenue, ainsi qu’en témoi-
De gauche à droite, les trois fondateurs de « Newsmonkey » :
Wouter Verschelden, Patrick Van Waeyenberge et Mick Van Loon. © D.R.
gnait l’accord conclu au gouvernement
quelques minutes plus tôt. Personne ne
s’est alors rendu compte de l’indélica-
tesse de cette fuite, sauf Kris Peeters, ab-
solument fou furieux d’être ainsi ridicu-
lisé et émasculé. Au point de décider de
se venger et de désigner fin août publi-
quement dans Le Soir, Alexander De
Croo comme auteur des fuites, et d’en
appeler à une intervention du Premier
ministre Charles Michel.
L’auteur de l’article de Newsmonkey
qui a créé la zizanie s’appelle Wouter
Verschelden et est l’un des trois fonda-
teurs du site avec Mick Van Loon et Pa-
trick Van Waeyenberge. Trois hommes
de médias reconnus en Flandre : Ver-
schelden a été journaliste politique au
Standaard, puis, après un an à Colum-
bia University en journalisme politique,
il devient rédacteur en chef du Morgen.
C’est à lui qu’on doit la suppression du
mot « allochtone » dans ce journal. Il est
ensuite remercié par son éditeur, le
Persgroep, réalise un documentaire
pour la VRT « Stop de Persen- De Toe-
komst van de journalistiek » qui devient
un livre, pour in fine créer Newsmonkey
un site d’information qui se vend
comme « rebelle », avec l’ex-fondateur et
rédac chef du site internet du Laatste
Niews et l’un des directeurs du Pers-
groep.
Leur but : « rapprocher les journa-
listes du lecteur, en laissant à celui-ci
une part plus grande dans la détermina-
tion des sujets et la manière de les trai-
ter ». Les trois hommes amènent
quelques moyens financiers mais sur-
tout, lancent un financement par
crowdfunding, à partir d’une mise mini-
mum de 50 euros. Dans une série d’ar-
ticles consacrés à ce qu’il appelle « Le
siècle d’or du journalisme », Wouter
Verschelden épingle les succès du Me-
diapart français d’Edwy Plenel, ex-re-
dac chef du Monde et de De Corres-
pondent de Rob Wijnberg, ex-rédac chef
de NRC Next, mais c’est BuzzF ‰eed, un
site américain d’information, considéré
comme un laboratoire viral qu’il cite
parmi leurs inspirateurs.
Là où Mediapart est payant et centré
sur l’investigation et les idées et De Cor-
respondent est centré sur l’analyse et le
format long, Newsmonkey est gratuit –
le financement se faisant via des publici-
tés et des articles sponsorisés – et pro-
pose un mix de hard news (comme la
« horror list » de Kris Peeters, « mais la
politique n’est pas ce qui intéresse le plus
les gens », remarque Verschelden) et de
soft news (comme ces « 21 photos prou-
vant qu’il n’est pas simple d’être une
femme cet été »). Un Humo de notre
temps ? « Ce serait un très beau compli-
ment ».
Quinze journalistes
L’équipe totalise 25 personnes dont 15
journalistes, la plupart pigistes et les
fondateurs visent les 18-35 ans. « Notre
cible, nous explique Wouter Verschel-
den, c’est le trou générationnel dans les
médias. » Avec un certain succès
puisque le CIM les crédite de 66 % d’au-
dience sur cette tranche d’âge, sur base
d’un recrutement essentiellement viral
(via la timeline des internautes) .
En juillet, un site « bêta » a mis en
ligne quelques articles en français (« 16
raisons qui prouvent qu’avoir une sœur
est vraiment génial » ; « 25 choses à
faire avant 25 ans ») « Notre objectif est
de faire un site bilingue, sur cette
tranche d’âge et au fur et à mesure des
moyens disponibles, de mettre le paquet
sur des journalistes expérimentés, pour
doper la qualité de contenu. » Au cas où
« Infosinge » a déjà été déposé. ■

le livre

La trahison comme conduite politique

Dans son nouvel ouvrage, « L’ineffaçable trahison » (Plon), notre chroniqueur, Jean-François
Kahn, analyse les forfaitures en série qui ont miné la confiance des citoyens en la politique.
e fossé entre la classe po- changements de caps, de volte- Kahn, ces volte-face furent lancée par le ministre de l’Éco-

L litique et les citoyens n’a

jamais semblé aussi pro-
fond. Le phénomène est particu-
lièrement sévère en France. Les
défaites de la gauche, élection
après élection, le fait que la
droite parlementaire n’en tire
pas plus que cela avantage et
l’inexorable percée du Front Na-
tional et des abstentionnistes en
sont des symptômes indiscu-
tables.
Comment en est-on arrivé là ?
Jean-François Kahn, qui, chaque
semaine, dans ces colonnes, ana-
lyse l’actualité française – mais
pas uniquement… – avec une
pertinente impertinence, vient
de publier un pénétrant petit ou-
vrage de synthèse sur la ques-
tion : L’ineffaçable trahison
(chez Plon).
À la racine de la rupture du
contrat de confiance avec les po-
Jean-François Kahn : Hollande s’enferme dans le déni. © REPORTERS.
litiques, notre chroniqueur iden-
tifie une double forfaiture de
François Hollande. 1. Le pré-
sident de la République n’a pas
respecté le programme du candi-
dat socialiste, sur lequel il a été
élu en 2012. 2. L’homme n’as-
sume pas ce changement de cap
et proclame au contraire qu’il a
tenu ses promesses.
On pourrait rétorquer que
l’histoire de France fourmille de
face et de trahisons en tous
genres. Ainsi, Victor Hugo, dé-
puté de la deuxième République
qui siégea parmi les conserva-
teurs mais dériva inexorable-
ment vers la gauche. Ou, au
XXe siècle, Guy Mollet, qui, à la
tête du Front républicain
(gauche) qualifiait la guerre
d’Algérie d’« imbécile et sans is-
sue », mais qui une fois devenu
président du Conseil, en 56-57,
s’engagea dans une politique ré-
pressive et laissa carte blanche à
l’armée dans le maintien de
l’ordre de l’autre côté de la Médi-
terranée. Ou encore, dans le
même dossier, Charles de
Gaulle, appelé au pouvoir en
1959 par une partie de la droite
pour maintenir l’Algérie fran-
çaise, mais qui, trois ans plus
tard, lui accordera l’indépen-
dance. Mais selon Jean-François
toutes assumées et justifiées (par
les circonstances) par leurs au-
teurs. Alors que François Hol-
lande s’enferme dans le déni.
Kahn glisse que le virage libé-
ral du président socialiste aurait
pu avoir au moins une consé-
quence positive : l’approbation
par la droite d’une politique
qu’elle n’avait cessé de préconi-
ser et même d’exiger. Bref, la
France aurait pu vivre, pour le
meilleur et pour le pire, la fin de
cette guerre de tranchées, bloc
contre bloc, typique des parle-
ments issus des scrutins majori-
taires. Mais non… Dès lors qu’on
lui dérobait ses présumées
convictions, la droite se retourna
contre elle-même et brûla ce
qu’elle avait jusque-là adoré.
Exemple récent : la réforme du
marché du travail (35 heures,
ouverture du dimanche, etc.)
nomie, Emmanuel Macron, que
l’on retrouvait à peu près inté-
gralement dans le « rapport At-
tali », commandé et validé par le
président Nicolas Sarkozy.
« Quand la gauche trahit ce
qu’elle avait annoncé et que la
droite combat ce qu’elle avait
jusque-là défendu, la trahison
est à son comble, conclut Jean-
François Kahn. Et son souvenir
laissera dans les consciences une
trace ineffaçable. Dont les consé-
quences seront lourdes. Très
lourdes ! » ■
WILLIAM BOURTON
JEAN-FRANÇOIS
KAHN
« L’ineffaçable
trahison »
Plon
180 pages, 10 euros
23
Le Soir Jeudi 3 septembre 2015

24 LADÉTENTE
LA BÉDÉ LA FILLE DES CENDRES - ENFANTS DES ABYSSES (3) PAR HÉLÈNE V. © LOMBARD 2015 LES MOTS CROISÉS
Grille n° 4494 de Guy Hachette 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
FACILE
1
HORIZONTALEMENT.
1. Contraire de microcosme. 2. Commune et ville nouvelle de 2
l’Isère. 3. Ne pas faire mouche. On tire dessus pour de l’argent.
4. Tombeau d’Alain Gerbault... 5. Il fait son beurre avec de l’huile. 3
Centaurée à fleurs bleues. 6. Tracer des sillons. 7. Proche de Car-
pentras. Balai chez les verts. Le résultat d’une greffe. 8. De l’iléon. 4
Vallée en eau. 9. Rivelet. Bas... en filet. 10. Quarts d’années. Bonnes
5
pour la décharge.
6
VERTICALEMENT. 7
1. Il est grand temps ! 2. Est actif au Japon. Captiva. 3. Gentil
membre ? 4. Action de remettre. Pli de cheval. 5. Cours de Silé- 8
sie. Cousin de la bécasse. 6. Étudiant en médecine. En mémoire. 7.
Courant froid. À ne pas consommer en herbe. Planche du relieur. 9
8. Providentielle dans la détresse. 9. Noix d’eau. Roi du foot. 10.
Chanvres d’eau. 10

Grille n° 712 de Mathieu Rhuys 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

HORIZONTALEMENT. A
A. Manque de sérénité. B. Tout meurtri ou tout taché. Semblez
aussi. C. Salem y est capitale. Prénom pour elle. D. Elément radioac- B
tif naturel numéro 92. Erbium condensé. E. Se fait entendre avec
C
force. F. Prendre un premier morceau. G. Indice de temps. Saillie
de pièce métallique. H. Expulsion de gaz peu courtoise. Blonde D
légendaire amoureuse de Tristan. I. Duo romain. Pousse un cri de
corneille. J. Habitants des Pays-de-la-Loire. Fin de mode. E

VERTICALEMENT. F
1. Elle est commise par une tête en l’air. 2. Fait la relation. Assombri G
par la mélancolie. 3. Parménide en était un. 4. Exercent leur man-
dat. Il sert à désigner. 5. Enduite de matière grasse. Il était Khépri H
le matin et Atoum le soir. 6. Balancement continuel de la tête. 7.
Pronom réfléchi. Ce sont des acacias. 8. Saison des baignades. Elles I
servent à guider le cheval. 9. Neige de haute montagne. Découvre
la trame. 10. Ils ont perdu leur suprématie. Faire une soustraction. J

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
1
2
LE SUDOKU 3
4
5
Remplissez la grille de sorte que 1 8 3

Solution n° 4493
6
chaque ligne, chaque colonne 7
et chaque carré contiennent les 9 7 3 5 6 8
chiffres de 1 à 9. 9
3 5 4 1 10

3 6 1 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
4 8 3 2 6 1 7 9 5
1 D E L E V I N G N E
6 7 5 8 9 4 2 3 1 2 6 1 7 5 2 E T U D E S O E S
9 2 1 7 5 3 8 6 4 3
3 9 4 1 7 2 6 5 8
5 6 4
L
E
A
P
C N E G
M E R C
R
I
O S
O
5 6 7 3 8 9 1 4 2
9 5 7 5
6
G
A
E
S
N E R E
I L E O
L
L
O
A
U
F

Solution n° 203
8 1 2 6 4 5 9 7 3
1 5 9 4 2 6 3 8 7 7 6 4 9 7
8
T C A R O L E F
2 4 8 9 3 7 5 1 6 I L E S U I B L
7 3 6 5 1 8 4 2 9 6 9 1 9 O I S E R V I C E
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AUJOURD’HUI Ajaccio
Amsterdam
16/28 • S
10/16 • A
VENDREDI En début de journée, les éclaircies seront locale-
10° / 17° Ankara 10/34 • S
ment assez larges. Ensuite, il fera nuageux partout
LEVER À 6H58
COUCHER À 20H24
Antalya 22/32 • S 16 et des averses se propageront du littoral vers l’inté-
9° / 18° Athènes 20/33 • S rieur des terres. Au sud du sillon Sambre et Meuse,
9° / 16° le temps restera sec et le soleil se montrera un peu
PLEINE LUNE
P.L. LE 28/09
Barcelone
Belgrade
20/24 • O
18/33 • S 9 plus. Il fera frais avec des maxima entre 13 et 17 de-
9° / 17°
Benidorm 22/30 • S grés. Le vent sera faible à modéré d’ouest.
10° / 17° Berlin 12/19 • A
17 9° / 18° Berne 13/17 • E Ephémérides
Bordeaux 14/22 • E Soleil lever: 7h00 - coucher: 20h22
8° / 16°
9 Bratislava 14/27 • S Lune lever: 23h41 - coucher: 14h05
7° / 14° Bruxelles 9/17 • A Ostende marées hautes 5h44 et 18h06
8° / 16° marées basses 0h03 et 12h21
VENT FAIBLE DE SECTEUR OUEST
Bucarest
Budapest
15/34 • S
15/28 • S SAMEDI Anvers marées hautes 8h30 et 20h50
Copenhague 12/17 • S marées basses 3h07 et 15h17
Ephémérides
8° / 18°
Dublin 8/14 • E 16
Soleil lever: 6h58 - coucher: 20h24 Florence 16/30 • E
Lune lever: 23h00 - coucher: 12h54 Helsinki 12/16 • P
Ostende marées h. 4h52 et 17h12 - marées b. 11h34 et -- Haraklion 21/30 • S 11 Des courants frais, humides et instables circuleront
Anvers marées h. 7h40 et 20h02 - marées b. 2h26 et 14h36 Istanbul 21/30 • S
t° eau de mer: 18°C encore entre un anticyclone centré sur l’Atlantique
Izmir 16/33 • S et une dépression positionnée sur la Scandinavie.
Aujourd’hui, en matinée, dès les brumes matinales dissipées, les périodes de soleil Kiev 20/28 • E
Comme la veille des averses se propageront de la
seront assez larges. Ensuite, le ciel se chargera de nuages et des averses se propage- Lisbonne 16/23 • E
mer vers l’intérieur des terres et le sud-est du pays
ront du littoral vers l’intérieur des terres. Il fera plus sec en Gaume. Le vent sera faible Londres 9/16 • E
sera généralement épargné. Sous un vent faible à
Lubiana 15/25 • E
à modéré d’ouest et les maxima ne dépasseront pas 13 à 17 degrés. Luxembourg 10/18 • E modéré d’ouest, les maxima iront de 12 à 16 degrés.
La nuit prochaine, après quelques averses résiduelles, le temps sera sec et le ciel se
dégagera, sauf en bord de mer. Les minima redescendront entre 5 et 12 degrés.
Madrid
Malaga
14/27 • S
21/31 • S
DIMANCHE
Manchester 8/15 • E
15
35°
A
03/09 - 12:00 Milan
Moscou
18/25 • O
12/18 • P Un anticyclone centré au large de l’Irlande étirera
30° Munich 12/18 • O
10 une dorsale jusqu’à notre pays qui profitera d’un
A Nice 20/26 • E
0
1030

temps généralement sec, mais encore nuageux et

102

Oslo 11/15 • A
25° Palerme 24/30 • S toujours trop frais pour un mois de septembre. En
D Palma 20/29 • P effet, l’après-midi, les thermomètres afficheront
0

20° Paris 9/18 • E des valeurs comprises entre 10 et 15 degrés seule-

101

Porto 14/22 • S ment, soit 5 degrés sous les moyennes.

15° Prague 12/23 • E
Rabat 20/24 • E info météo : 0900 35 997 www.meteoservices.be
Riga 11/19 • E
10°
101 Rome 19/28 • S
Sofia 17/32 • S 

5° Stockholm
Tel-Aviv
11/20 • E
24/32 • S

BON À DÉCOUPER
10

Tenerife 22/27 • E
10

0°
Tirana 18/33 • S
Tunis 24/35 • S
20

-5°
10

Varsovie 12/22 • E
Venise 19/27 • E Ce bon est valable pour un ou plusieurs produit(s) au choix issu(s) de séries différentes et non valable
-10° Vienne 14/25 • E pour l’achat de plusieurs numéros identiques d’une même série. Remettez-le à votre libraire ainsi que la
1 0
10 Zagreb 15/29 • S somme équivalant au prix du ou des produits souhaités. Dans la limite des stocks disponibles. Ce bon est
Zurich 13/19 • E strictement personnel. Avis aux libraires : ce bon est à renvoyer dans le mois au moyen de l’enveloppe
-15°
Rossel «retour bons».
A=averse, C=couvert,
-20°
A
N=neige, P=pluie,
B=brouillard, E=éclaircie, J’y vois clair
-25° O=orage, S=soleil

24

David Goffin disputera le 3e tour
de l’US Open face à l’Espagnol Bautis-
ta Agut (ATP-23) après s’être défait
du Lituanien Berankis en 5 manches :
5-7, 6-4, 3-6, 6-2, 6-1. © REPORTERS.
La gagne à tout prix
ou le stress à tous crins
EQUIPE NATIONALE
Avec 7 points perdus
en 6 matchs, les Diables
ne peuvent plus
musarder davantage sur
le chemin de l’Euro 2016.
Duel ouvert
en prévision face
à une équipe de Bosnie
qui tentera d’arracher
in extremis la 3e place.
Voire mieux en cas
de succès à Bruxelles.
Pression maximale
sur Lukaku en l’absence
de Benteke.
ANALYSE
rois mois après Cardiff ou
T un an après Zenica, peu
importe, c’est toujours le
nom de Radja Nainggolan qui
refait surface. Le foot ayant la
mémoire courte, la réminiscence
douloureuse supplante le souve-
nir nettement plus heureux
concernant le Ninja de la Roma.
Entendez par là que chacun
d’entre nous a encore aux fe-
nêtres des yeux l’image de ce
coup de tête en retrait parfaite-
ment incompréhensible qui, le
12 juin dernier, offrit au pays de
Galles non seulement un succès
mérité mais aussi l’occasion de
fausser compagnie à la Belgique
en tête du groupe B. Alors qu’un
peu plus tôt dans les élimina-
toires, le 12 octobre 2014 pour
être précis, ce même Nainggolan
avait en revanche bénéficié d’une
chance de pendu en égalisant à
Zenica, face à la Bosnie, grâce à
un essai a priori anodin converti
par le gardien adverse en savon-
nette victorieuse.
Tout cela pour rappeler la vox
populi à un minimum de philo-
sophie par rapport à l’immuable
loi des équilibres footeux sur la-
quelle se fonde la succession
d’événements qui s’enchaînent,
pas toujours dans un ordre heu-
reux, lors d’une phase élimina-
toire d’un grand tournoi.
Inutile de le nier puisque les
chiffres parlent d’eux-mêmes (11
points sur 18), les Diables sont
actuellement dans le dur. Après
un quart de finale à la dernière
Coupe du monde, il était légi-
time d’attendre davantage d’une
formation qui plus est classée à
la 2e place mondiale, même si le
principe des précautions d’usage
est d’application lorsque l’on s’en
réfère au ranking Fifa. Avec 7
unités perdues en cours de route
(dont au minimum 4 clairement
gaspillées face au pays de Galles
contre lequel le partage à
Bruxelles était évitable et le nul à
Cardiff accrochable avec un tant
soit peu de rigueur au lieu de la
défaite finale), l’équipe de Marc
Wilmots en est réduite à crava-
cher là où elle aurait pu (dû) se
contenter de dérouler jusqu’en
milieu d’automne.
Bien entendu, et il convient de
le répéter à ceux qui ne veulent
rien entendre, l’irréparable n’a
pas été commis. Mais avec 60 %
des rencontres derrière la cra-
vate, le bilan actuel de la sélec-
SPORTS
Les Belges à l’assaut d’un 6 sur 6 impératif face à la Bosnie et Chypre
tion belge exige toutefois une ré-
action collective. Si possible im-
médiate pour vraiment éviter de
se retrouver cette fois dans le
rouge avec pour concurrent de
dernière ligne droite Israël et,
plus inquiétant encore, cette
Bosnie qui vient de signer le re-
gain que l’on attendait d’elle avec
un 6 sur 6 qui la remet en selle
pour la qualification, directe
(Top 2) ou indirecte (les barrages
des 3es). Privés de tout succès lors
des 4 premiers matchs au sortir
de sa première participation à
une Coupe du monde sous
l’égide de l’ancienne gloire pari-
sienne Safet Susic, les Zmajevi
(Dragons) des Balkans ont
semble-t-il pleinement tiré pro-
fit du choc psychologique engen-
dré par le changement de sélec-
tionneur et l’arrivée aux com-
mandes de Mehmet (Mecha)
Bazdarevic, connu de par chez
nous pour son long passage de 9
saisons à Sochaux lorsqu’il était
encore cet élégant médian à la
passe tranchante.
« J’ai parlé à Hazard de
sa passe difficile à Chelsea.
Rien de grave. Il a toute
ma confiance et il le sait »
MARC WILMOTS
Première alliée des Diables sur
cette fin de parcours moins rou-
lante que prévu, la configuration
d’un mini-championnat de 10
matchs permettant aux deux
premiers classés d’accéder direc-
tement au tableau final. La se-
conde est incarnée par une pro-
grammation largement favo-
rable puisqu’elle permet à nos
compatriotes de recevoir deux
concurrents directs (Bosnie, Is-
raël) tout en leur garantissant les
deux déplacements le moins pé-
rilleux (Chypre puis Andorre).
Autant dire que le sans-faute est
jouable… à condition de l’enta-
mer. « C’est une grosse soirée
pour le football belge : la pre-
mière place restera même d’ac-
tualité si l’on fait le boulot cor-
rectement contre la Bosnie, ex-
plique Kompany sans doute en
référence au déplacement que le
pays de Galles doit encore effec-
tuer dans l’enfer nationaliste de
Zenica, le 10 octobre.
Tout aussi conscient de l’im-
portance de l’événement, Marc
Wilmots a tout fait depuis le dé-
but de la semaine pour relativi-
ser un peu plus que d’habitude
encore tous les signes pouvant
présager l’émergence d’une cer-
taine nervosité. Tels le forfait dé-
sormais acté de Christian Ben-
teke (cuisse), le rôle de plus en
plus hybride d’Axel Witsel dans
le triangle d’entrejeu mais aussi
la méforme actuelle d’Eden Ha-
zard, un des pions majeurs dans
la conquête d’un résultat signifi-
catif ce soir. « Pour Christian,
j’ai deux solutions très intéres-
santes puisque différentes, avec
un buteur (Batshuayi) et un
joueur ayant des capacités d’in-
filtrations (Origi). En ce qui
concerne Witsel, je ne vous dirai
pas si je l’utiliserai en pare-chocs
défensif ou plus haut en no6 :
tout dépendra des retouches que
je pourrais ou non apporter à
mon 4-3-3 qui peut très bien se
transformer en 4-2-3-1 avec un
soutien direct plus axial à l’atta-
quant de pointe. Quant à la
passe difficile d’Eden, je lui en ai
effectivement parlé. Rien de
grave. Il a toute ma confiance et
il le sait. ».
Résolument optimiste, jusqu’à
gonfler presque outrageusement
la cote collective pourtant très
moyenne (pour ne pas descendre
jusqu’à médiocre concernant
certaines individualités) de son
groupe battu (1-0) à Cardiff.
« Tout est prêt pour contrer Edin
Dzeko et son pourvoyeur de la
Roma Miralem Pjanic, qui
est aussi particulière-
ment redoutable sur
les phases arrêtées,
enchaîne le coach fé-
déral. Il ne faudra
pas concéder de
coups francs trop
près du rectangle,
prévient-il en in-
sistant particu-
lièrement sur la
nécessité de
conserver un
minimum de
lucidité en
reconver-
sion dé-
fensive,
ce qui
n’avait
pas
été
le
cas
à en effet loin de coïncider avec la
Zenica il y a onze mois
après 20 minutes de folie
où les Belges auraient dû
mener 0-2 avant de se voir
contraints de courir der-
rière le score à la mi-
temps.
En ajoutant dans le pla-
teau une balance largement
déficitaire contre la Bosnie
(1 victoire datant de 2005
pour 1 nul et 3 défaites), on
devine quel sera le soulage-
ment de Wilmots si ses
Diables venaient à écarter (dé-
A l’autopsie, le groupe B
est le plus serré
des éliminatoires, avec 5
des 6 équipes en 6 unités
finitivement sans doute) un ad-
versaire direct. Dans ce groupe B
présenté lors du tirage niçois de
février 2013 comme une cause
entendue d’avance pour la Bel-
gique et la Bosnie, mais qui, à
l’autopsie, se révèle de très loin le
plus serré des éliminatoires,
puisque 5 des 6 équipes se
tiennent en 6 unités.
Fin d’un suspense inutile ce
jeudi ? Ils seront 42.000 dans le
stade et près de 2,5 millions de-
vant leur écran (le record cumulé
des diffuseurs néerlandophone
et francophone date d’Israël-Bel-
gique avec 2.708.853 téléspecta-
teurs) à croiser les doigts en dé-
tricotant nerveusement leur
écharpe. ■
FRÉDÉRIC LARSIMONT
Le Soir Jeudi 3 septembre 2015
25
4
pages
détachables
COMMENTAIRE
FRÉDÉRIC LARSIMONT
REDEVENIR
CHEF DE MEUTE
JUSQU’À L’EURO
Il s’était pourtant promis qu’il n’en
reparlerait plus. Et pourtant, le
sujet Schalke a rythmé ses inter-
views de rentrée dans les médias.
Oserait-on ajouter qu’heureuse-
ment pour lui, Marc Wilmots a pu
compter sur un dérivatif bienvenu
avec pour sujet de substitution à
sa Deutsch-saga, les règlements de
compte consécutifs à la réélection
de François De Keersmaecker à la
tête de l’Union belge.
Qu’il le veuille ou non, qu’il re-
vienne dessus ou qu’il enterre la
polémique à grands coups de
certitudes qu’il fait si souvent
siennes, Marc Wilmots sait depuis
quelques mois qu’il ne fait plus
l’unanimité. Ses censeurs atten-
daient le faux pas : il est survenu à
Cardiff. La Belgique ne s’y est
peut-être pas pris un soufflet, mais
ses joueurs ont inutilement fait
apparaître l’ombre d’un doute.
Au soir même de cette première
défaite, les fomenteurs de la
fronde anti-Wilmots ont plongé
comme un seul homme. Sur leur
proie ? Le terme serait galvaudé si
l’on veut bien conserver un mini-
mum de lucidité tout en convenant
que si l’après-Coupe du monde est
montée en régime escomptée, rien
n’indique tout de même que la
Belgique se dirige tout droit vers
une quatrième absence consécu-
tive à l’Euro.
Cousu double sous prétexte d’être
plus chaudement rhabillé pour
l’hiver, le costume taillé à Wilmots
constitue du sur-mesure de la part
de ces évangélistes du leurre dont
le prêchi-prêcha peut, à n’y
prendre garde, finir un jour par
devenir catéchèse. Cet échec qui
n’est qu’une contre-performance
Groupe B LE SOIR - 03.09.15 jusqu’à nouvel ordre, s’est, dere-
7e journée (jeudi) chef, pernicieusement doublé du
début d’une ambiguïté, dans l’es-
Belgique - Bosnie ............................ 20 h 45 prit de ses supporters incondition-
Chypre - Pays de Galles................... 20 h 45 nels pour qui le sélectionneur n’est
Israël - Andorre .................................. 20 h 45 certes pas parti, mais était tout de
8e journée (dimanche) même assis sur ses valises.
Pays de Galles - Israël ...................... 18 h 00 Sur le couplet du devoir et de la
fidélité qui lui sont si chers, Wil-
Bosnie - Andorre................................ 20 h 45 mots ne rassurera plus entière-
Chypre - Belgique............................ 20 h 45 ment, il aurait tort de croire le
Classement contraire. Sa parole renouvelée en
1 Pays de Galles........................................... 14 public ne vaudra que par les actes
qu’il posera dans les 4 matchs à
2 Belgique .................................................... 11 venir. Pour dissiper le doute, si
3 Israël.............................................................. 9 infime soit-il, il doit s’ériger à
4 Chypre........................................................... 9 nouveau en chef de meute. Quitte
5 Bosnie ........................................................... 8 à montrer les crocs, en premier
6 Andorre......................................................... 0 lieu, à son groupe. En trouvant
d’abord des solutions pour les
difficultés du moment, puis en
démontrant à ceux qui en doutent
à dessein, qu’il est bien l’homme
qui peut porter cette génération
bien au-delà de ce que peut lui
offrir son talent naturel. Jusqu’ici,
Wilmots était déjà plus qu’un
simple sélectionneur, médiateur et
Marc Wilmots fédérateur. Le voilà maintenant
ne sera soulagé sherpa. A lui de prendre les choses
dimanche qu’en cas en main pour montrer la voie
de 6 sur 6. jusqu’à l’Euro. Et imposer le silence
© BELGA. à tous. Une fois pour toutes.
25
Le Soir Jeudi 3 septembre 2015
26
SPORTS
Kompany : « Dzeko est l’un des meilleurs
ÉQUIPE NATIONALE
Fort critiqué au mois de mars, le capitaine de City
a retrouvé son meilleur niveau à Manchester.
Son association avec Thomas Vermaelen va être
reformée dans l’axe.
Prudent, il ne se méfie pas uniquement
de son ami Edin Dzeko.
ENTRETIEN
’est une tradition quasi
C immuable avant chaque
match important de
l’équipe nationale : alternant
avec une facilité déconcertante
les réponses en néerlandais, en
français ou en anglais, Vincent
Kompany vient affronter la
presse avec son sourire de car-
nassier, n’hésitant pas à plaisan-
ter lorsque l’occasion se pré-
sente, à prendre du temps pour
satisfaire les questions parfois
naïves de la presse étrangère ou
à se cabrer quand on le titille sur
certains dossiers délicats,
comme ceux ayant trait à sa mé-
forme de la saison dernière ou
aux négociations des droits
d’images des Diables rouges.
Freiné par l’attaché de presse de
l’Union belge, le défenseur de
City a toutefois botté en touche
avec un certain tact. « Cela ne
me dérange pas de répondre à
cette question, que j’apprécie
mais je ne vois pas de quoi vous
me parlez, sourit-il. Evoquons
plutôt le match de jeudi. » A la
veille d’affronter la Bosnie,
Kompany semblait confiant tout
en restant extrêmement pru-
dent.
Vincent, vous allez disputer
votre 70e match en équipe
nationale, un cap qui vous
permettra de rejoindre Lorenzo
Staelens ainsi qu’un certain
Marc Wilmots, qui avait dispu-
té quatre Coupes du monde.
Vous prêtez de l’attention à ce
genre de statistique ?
Disons que sans certaines bles-
sures, j’aurais pu compter
quelques matchs de plus. J’au-
rais pourtant signé des deux
mains pour être un jour Diable
quand j’étais gamin, donc c’est
formidable de l’avoir été aussi
souvent. Maintenant, je n’en
fais pas une fixation non plus.
D’autres joueurs plus jeunes,
comme Hazard (NDLR : 58) ou
Lukaku (39) atteindront rapi-
dement ce cap. Ils dépasseront
même probablement la cen-
taine de sélections.
Il y a six mois, juste avant le
Le Bruxellois va disputer son 70e match pour les Diables, comme un certai
match face à Chypre, vous
étiez placé sous le feu nourri
des critiques en raison de vos
moins bonnes prestations avec
Manchester City. Aujourd’hui,
tout cela est oublié ?
Vous m’aviez vu à l’époque af-
fronter les questions avec le
sourire, plein de confiance. Au-
jourd’hui, c’est pareil : j’ai le
sourire et je suis plein de
confiance, tout en restant mé-
fiant bien sûr. Cela fait long-
temps qu’on n’a plus connu une
rencontre de cette importance
au stade Roi Baudouin. Beau-
coup de gens nous attendent au
tournant parce qu’ils
consultent le classement Fifa et
nos résultats récents. On parle
de génération dorée, un terme
que je n’aime pas spécialement
d’ailleurs. On doit d’abord
prouver notre valeur sur la du-
rée. Au Mondial, on était l’une
des équipes les plus jeunes de la
compétition, si pas la plus
jeune d’ailleurs. J’ai toujours
dit que les six prochaines an-
nées allaient encore être pro-
metteuses. Il y aura le pro-
chain Euro, puis un Mondial
et encore probablement l’Euro
suivant où on devrait pouvoir
atteindre des sommets. Il y a
beaucoup de talent dans ce
groupe, on ne va pas se voiler
la face, mais on a encore une
belle marge de progression.
Marc Wilmots n’a pas fait de
cachotteries sur le fait que
vous et Vermaelen constituiez
sa meilleure paire dans l’axe.
Vous confirmez ?
C’est sûr que quand Thomas
revient à son meilleur niveau,
il nous apporte énormément.
Beaucoup de gens présents
dans cette salle l’ont aussi des-
cendu mais pour d’autres rai-
sons que moi, parce qu’il était
souvent blessé. Quand il est à
100 % comme c’était le cas lors
de ses débuts à Arsenal, c’est
l’un des meilleurs défenseurs
au monde, tout simplement.
Maintenant, on est peut-être la
meilleure paire pour l’instant
mais on ne le sera peut-être
plus dans un ou deux mois. Et
puis quand on n’était pas là,
d’autres ont rempli leur tâche à
merveille. A Cardiff, je trouve
que le duo Denayer-Lombaerts
avait très bien fonctionné, par
exemple. Personnellement, j’ai
aussi joué avec Nico et d’autres
défenseurs. Défensivement, on
a toujours su garder une excel-
lente organisation.
Suspendu en juin après votre
exclusion en Israël, vous n’étiez
pas présent lors du dernier
match perdu, au pays de
Galles. Comment aviez-vous
vécu cela ?
Face à la France, c’était fantas-
tique à vivre en tribune, mais
plus difficile à Cardiff, où on a
perdu. J’aurais voulu aider le
groupe mais cela fait partie du
métier. J’espère apporter ma
contribution pour le reste de la
campagne.
Vous n’auriez pas dû être aux
côtés de vos équipiers lors du
stage à Bordeaux ?
Je vais vous donner mon point
de vue puisque vous me le de-
mandez. Je n’allais de toute fa-
çon pas jouer au pays de
Galles. En ce sens, il était im-
portant que le duo aligné à
cette occasion trouve des auto-
matismes en France. En outre,
j’avais connu une saison diffi-
cile et lourde à City, avec pas
mal de blessures. Je voulais
donc être prêt pour le début de
saison avec mon club, et je me
suis même présenté dix jours
plus tôt que les autres parce
que je sais que quand j’effectue
une bonne préparation, je suis
au top. C’est le cas actuellement
et l’équipe nationale va aussi
retirer les dividendes de ce tra-
vail de fond.
Jusqu’ici, vous êtes d’accord
pour convenir que la
Belgique n’a pas en-
core donné la pleine
mesure de son ta-
lent ? Qu’est-ce qui
vous permet de
croire que cela peut
changer ?
Le fait que ce soit
une nouvelle saison
qui démarre peut
jouer en notre fa-
veur. On sait que les
équipes qui ont disputé
un Mondial ont parfois be-
soin d’un peu de temps pour re-
lancer la machine. Cela a été
notre cas, mais aussi celui de
Cinq jours à peine après avoir terminé 2e du
concours du disque des Mondiaux de Pékin, Philip
Milanov va étrenner sa médaille d'argent ce jeudi
soir, à Zurich, lors de la première des deux finales
de la Diamond League (la deuxième aura lieu au
Mémorial Van Damme, vendredi en huit). © EPA.
l’Espagne ou des Pays-Bas.
Notre début de campagne
n’était pas top mais pas dra-
matique non plus. Les deux
matchs qui arrivent peuvent
bousculer la hiérarchie si on les
aborde bien.
Comment la Belgique doit jouer
contre cette Bosnie ?
Je constate que nos résultats
sont souvent liés à l’attitude de
nos adversaires. En France, on
a joué contre une équipe qui
évoluait chez elle et qui voulait
montrer quelque chose offensi-
vement et en a été punie. En-
suite, on a joué un pays de
Galles ultra-défensif, qui avait
énormément de respect pour
nous. Du coup, leur composi-
tion était extrêmement pru-
dente et on a été punis à notre
tour. Face à la Bonsie, je m’at-
tends à une équipe qui sera un
peu entre ces deux extrêmes. A
nous de nous montrer efficaces.
Un petit mot sur Dzeko ?
En plus d’être un ami proche,
c’est un joueur exceptionnel,
l’un des meilleurs atta-
quants au monde. Il est
rapide, efficace, fort
des deux pieds et
de la tête. Je dé-
fendrai
contre lui
comme je
l’ai fait
avec
City.
Mais
ne nous
mépre-
nons
pas :
il ne
constitue
pas le seul
danger pour
nous. Il faudra
presser les Bosniens
assez haut pour l’empêcher
d’être bien alimenté. ■
Propos recueillis par En bon capitaine, Vincent Kompany entend montrer la voie du succès face
VINCENT JOSÉPHY à la Bosnie. © BRUNO FAHY/BELGA.

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26
 
Le Soir Jeudi 3 septembre 2015

L’étape de mercredi, annoncée comme l’étape-reine de la Vuelta et remportée 27

par Mikel landa (Astana), a fait de gros dégâts : Alejandro Valverde (Movistar) et
Nairo Quintana (Movistar) n’ont rien pu faire face à l’offensive de Fabio Aru (Asta-
na), tandis que Chris Froome (Sky), qui a chuté en début d’étape et a été examiné
dans un hôpital en soirée, a abandonné 7.09 minutes au Sarde, leader devant
Joaquim Rodriguez (Katusha) à 0.27 et Tom Dumoulin (TGA) à 0.30. © EPA.

attaquants du monde »
in Marc Wilmots
Bosnie Bazdarevic :
« On n’est pas
de simples outsiders »
a dernière fois que les
L Diables ont affronté la Bos-
nie, c’était Safet Susic qui en
était le sélectionneur. Mais son
bilan de deux points en quatre
rencontres lui a été fatal, sa Fé-
dération n’hésitant pas à lui
mettre la tête sur le billot. De-
puis décembre 2014, c’est Meh-
med Bazdarevic qui a la lourde
tâche de redresser le navire. Ob-
jectif : arracher in extremis une
des deux premières places du
groupe B ou au moins la troi-
sième pour disputer les barrages
et in fine accompagner le cortège
des nations européennes en
France… pays d’adoption du
nouveau sélectionneur bosnien.
Après des débuts à Zeljeznicar,
qui vient d’affronter le Standard
en Europa League, Bazdarevic
(55 ans) a poursuivi sa carrière
de médian en France (Sochaux
et Nîmes) avant de la terminer
en mode mineur en Suisse du cô-
té de l’Etoile Carouge en 1998.
Moment également où il a pris
congé d’une sélection dont il a
marqué l’histoire en étant son
premier capitaine (1995) après
avoir déjà porté le maillot de la
Yougoslavie (1983-1992). L’his-
toire avec son pays ne pouvait
donc pas s’arrêter là. Et après
avoir coaché en France, en Tuni-
sie et au Qatar mais pas en Bel-
gique alors que Gand le voulait
en 2008, Bazdarevic est devenu,
après deux refus, le successeur
de Susic. Avec une certaine réus-
site jusqu’ici puisque la Bosnie
s’est remise dans le sens de la
marche avec deux succès à An-
dorre (0-3) et contre Israël (3-1)
et seulement un point de retard
sur la troisième place et trois sur
la deuxième détenue par la Bel-
gique. « J’ai pris ce poste pour
emmener la Bosnie en France où
je vis, avait clamé le sélection-
neur après la victoire face aux Is-
raéliens sur le site de l’UEFA. Si
la Bosnie a pu se qualifier pour
le Mondial au Brésil, je ne vois
sur lesoir.be pas pourquoi elle ne serait pas
Suivez le match Belgique - Bosnie capable d’aller en France. »
en direct commenté dès 20h30 Qu’a fait Bazdarevic pour re-
ainsi que tous les autres résultats lancer son équipe ? Force est de
des qualifications pour l’Euro constater qu’il n’y a pas eu de ré-
2016. volution. Bosseur invétéré et ta-
tillons sur les règles de groupe,
celui qui aurait été musicien
Les équipes probables Coup d’envoi : jeudi à 20h45 sur La Une (direct). Arbitre : De Souza (Por).
Stade Roi-Baudouin (50.000 places).
BELGIQUE
Courtois Entraîneur : Marc Wilmots.
(Chelsea)
Réservistes : Mignolet, J.-F. Gillet, Denayer, Ciman, Lombaerts, Defour, Chadli, Mertens,
Alderweireld Vertonghen Januzaj, Mirallas, Batshuayi, Origi.
(Tottenham) (Tottenham) Absents : Benteke (cuisse), Dembélé (pied).
Kompany Vermaelen Observations :
(Manchester City) (FC Barcelone)
1. En l’absence de Benteke (élongation à la cuisse), Lukaku devrait être titularisé en pointe
d’attaque.
Fellaini Nainggolan Witsel
(Manchester Utd) (AS Rome) (Zenit) 2. Kompany récupère le brassard de capitaine abandonné lors de sa suspension.
3. Avec 2 cartons pris en Israël et au pays de Galles, Lombaerts est le seul menacé direct
De Bruyne Lukaku Hazard de suspension dans le camp belge. (Fr.L.)
(Manchester City) (Everton) (Chelsea)
Dzeko BOSNIE
(AS Rome)
Entraîneur : Mehmed Bazdarevic.
Lulic Pjanic Visca Réservistes : Sehic, Buric, Sunjic, Bicakcic, Aninic, Kvesic, Hadzic, Vrancic, Susic, Hajrovic,
(Lazio) (Istanbul)
(AS Rome) Duric, Ibisevic, Zec.
Besic Medunjanin Absents : Cocalic (blessé).
(Everton) (La Corogne)
Observations :
Spahic Vranjes 1. Bazdarevic devrait opter pour un système avec le seul Dzeko, qui a quitté Manchester
(Hambourg) (Gaziantepspor) City pour rejoindre l'AS Rome et qui compte deux avertissements, en pointe comme
Kolasinac Mujdza contre Israël et non comme à Andorre où il y avait deux attaquants dans le onze de base :
(Schalke 04) (Fribourg) Dzeko et Ibisevic.
Begovic 2. Titulaire à Chypre en mars, Ervin Zukanovic (ex-Dender, Eupen, Courtrai, Gand
(Chelsea) et aujourd'hui à la Sampdoria) n'a pas été retenu par Bazdarevic pour les matchs
LE SOIR - 03.09.15 en Belgique et contre Andorre dimanche.
dans une autre vie n’a pas boule-
versé sa sélection même s’il était
conscient qu’il y avait des pro-
blèmes internes lors du Mondial
au Brésil. Pour preuve, les douze
Bosniens qui ont joué contre les
Diables le 13 octobre 2014 (1-1)
sont toujours là. Seule évolution
notable, sa volonté de doubler
tous les postes pour pallier toute
éventualité. Il n’a donc pas jeté
aux oubliettes le travail de son
prédécesseur. A commencer par
donner les clés du jeu offensif au
duo romain Pjanic-Dzeko. Quoi
de plus normal finalement avec
un passeur d’exception, capable
de planter des coups francs
comme contre la Juventus le
week-end dernier, et un ex-
cellent finisseur qui a inscrit cinq
des huit buts bosniens en élimi-
natoires. Vous ajoutez à cela
quelques briscards comme Spa-
hic, Mujdza, ou encore Medun-
janin et le danger qu’apporte Lu-
lic et Visca sur les côtés et vous
comprenez que les Diables
doivent se méfier d’une Bosnie
qui a du vécu et ne viendra pas
en victime consentante.
« Je veux sortir de ce stade avec
des points », a clamé Miralem
Pjanic. Bazdarevic, qui estime
que la Belgique peut aller décro-
cher la lune à l’Euro en 2016, ne
pense pas autrement que son
maître à jouer. « On posera des
problèmes à la Belgique. On a de
l’ambition dans cette rencontre.
La plupart des gens nous placent
en outsider mais ils se
trompent », a prévenu le coach
bosnien. ■
GUILLAUME RAEDTS
PROGRAMME
GROUPE A
Turquie - Lettonie
Pays-Bas - Islande
République tchèque - Kazakhstan
Classement: 1. Islande 15 points ; 2. République
tchèque 13 ; 3. Pays-Bas 10 ; 4. Turquie 8 ; 5. Letto-
nie 3 ; 6. Kazakhstan 1.
GROUPE H
Azerbaïdjan - Croatie
Bulgarie - Norvège
Italie - Malte
Classement: 1. Croatie 14 points (sous réserve d’une
mesure disciplinaire) ; 2. Italie 12 ; 3. Norvège 10 ; 4.
Bulgarie 8 ; 5. Azerbaïdjan 4 ; 6. Malte 1.
Règlement : Les deux premiers de chaque groupe
sont qualifiés ainsi que le meilleur troisième. Les
huit autres troisièmes disputeront un barrage en
match aller-retour pour tenter de décrocher les
quatre dernières places. Les équipes à égalité sont
départagées par les résultats des confrontations di-
rectes.
EN BREF
Le plateau du Heysel
sous haute sécurité
Les forces de l’ordre déploie-
ront le dispositif de sécurité
maximal pour le match qui
affiche complet. Un peu plus
de 3.000 supporters bos-
niens (1.000 en provenance
directe de leur pays et
2.000 faisant partie de la
diaspora européenne et…
américaine) seront en pos-
session d’un ticket (pour un
peu plus de 11.000 de-
mandes visiteuses). Les
lancers de fumigènes de
mars 2005 à Bruxelles et
surtout les débordements de
masse de mars 2009 à Genk
sont encore dans toutes les
mémoires.
Un arbitre poissard
Belgique – Bosnie sera arbi-
tré par le Portugais Manuel
Jorge de Souza (40 ans). S’il
n’a jamais croisé la route des
Diables, il a en revanche
dirigé le FC Bruges (deux
fois), Genk (idem), Ander-
lecht, Standard et Genk. En 6
rencontres depuis 2009,
jamais une formation de
notre pays n’a gagné sous sa
direction (3 défaites, 3 nuls).
Le Roi au stade
Pour la 4e fois en un peu plus
de deux ans de règne, le Roi
Philippe sera présent lors
d’une sortie des Diables. La
première avait eu lieu le 15
octobre 2013, contre le pays
de Galles, au retour de Za-
greb juste après la qualifica-
tion des Belges pour le Mon-
dial brésilien. La seconde
s’était déroulée en compa-
gnie de ses enfants lors d’un
entraînement ouvert au
public au stade Roi-Bau-
douin, le 8 juin 2014 au
lendemain de Belgique –
Jeu. 0h45
Tunisie. Le 22 du même
Jeu. 20h45 mois, il assistait en compa-
Jeu. 20h45 gnie de la Reine Mathilde à
Belgique – Russie à Rio. Pour
le rendez-vous bosnien, le
Roi Philippe sera cette fois
Jeu. 18h00
Jeu. 20h45 seul.
Jeu. 20h45
Pro League-Fédé :
Linard prolongé ?
Prévue ce jeudi après-midi,
l’AG de la Pro League devrait
déboucher sur l’annonce
commune d’un consensus
avec l’Union belge après
quatre semaines de négocia-
tions particulièrement dis-
crètes entre les deux camps.
La Fédération devrait ainsi
concéder la parité des
membres pro-amateurs au
conseil d’administration
fédéral (5-5 contre 5-4 ac-
tuellement en défaveur des
professionnels) alors que de
son côté, la Pro League de-
vrait lâcher du lest par rap-
port à ses revendications
immédiates quant au poste
de CEO qu’elle revendique à
cor et à cri et qu’elle verrait
bien voir attribué à Bart
Verhaeghe, le président du
FC Bruges. L’intérimaire
Gérard Linard, le no2 de
l’URBSFA, devrait donc pro-
longer non pas jusqu’en
décembre comme l’exi-
geaient initialement les
clubs de D1 mais bien jus-
qu’après l’Euro 2016.
FR.L.

27
Le Soir Jeudi 3 septembre 2015

28

SPORTS
Yanina Wickmayer (photo) sera au 2e tour
de l’US Open (face à Victoria Azarenka) grâce
à sa victoire sur l’Italienne Francesca Schiavone
6-3, 6-1 tout comme Ruben Bemelmans, vain-
queur du Luxembourgeois Gilles Muller 6-4,
1-6, 6-4 et 6-4. © REPORTERS.

Darcis veut éviter le ridicule Un Jumping

TENNIS Le Liégeois est opposé à Federer au deuxième tour de l’US Open
Incapable de faire Tatayet, mais bien face au grand
Roger qu’il n’a jamais affronté.
ses lacets lundi dernier
(dos bloqué), Steve
Darcis défie, ce jeudi,
« J’irai pour faire mon match et
pas uniquement pour prendre
du plaisir. Je ne suis pas là pour
faire le rigolo, je veux donner le
Roger Federer pour max, me battre comme un fou et
la première fois de sa on verra où ça me mènera. Je ne
carrière et sur le plus sais pas si mon exploit contre
Nadal va me servir. Le contexte
grand court du monde. est totalement différent. Rafa
C’est déjà un miracle n’était pas au top, c’était un pre-
et le Liégeois en de- mier tour, sur gazon… Ici, Fede-
rer est en pleine confiance et il
mande un deuxième… ne laisse que des miettes à ses
adversaires. Même si Sampras
NEW YORK était mon idole, je dois bien re-
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL connaître qu’il s’agit du plus
ew York raffole des his- grand joueur de tous les temps,
à Bruxelles :
pour de bon ?
ÉQUITATION
LE CHIFFRE
ntre les années 1960 et
E
2 1980, le Jumping de
Bruxelles était une véritable ins-
titution. Disparu en 1997, il re-
On identifie deux exploits au naît de ses cendres en 2004
crédit de Steve Darcis : tout grâce à la famille Pessoa et à
le monde a encore en tête Christophe Ameeuw, qui en font
l’édition 2013 de Wimble- l’Audi Masters. Le rendez-vous a
don. Il avait alors sorti Rafael d’abord été fixé sur le site de
Nadal dès le 1er tour sur le Tour et taxis, avant de rejoindre
score de 7-6 (4), 7-6 (8), le Heysel comme historique-
6-4. Classé 135e mondial à ment. Les six années qu’a duré
l’époque, le Liégeois est l’aventure furent remarquables
toujours le seul joueur de pour le public, puisque les
l’histoire à avoir éliminé Rafa meilleurs cavaliers défilaient
au 1er tour d’un Grand Che- avec aussi une Finale du Top 10
lem. « Un excellent souvenir, mondial. Mais pour l’organisa-
mais aussi le début de mes tion, la tâche s’est rapidement

N toires belges et celle de

Steve Darcis, quasi for-
fait la semaine dernière, et qui
s’apprête à défier Roger Federer
ce jeudi, en est une bien bonne !
Pour une fois, donc, la sorcière
aux dents vertes a cessé de
mordre dans le destin du Lié-
geois pour lui octroyer une carte
chance à Flushing. Car mardi
soir, c’est lui qui a profité de
l’abandon de Marcos Baghdatis
pour s’offrir une des affiches de
cet US Open. Rendons à Darcis,
ce qui lui revient : il a fait
preuve de combativité (il a per-
du le premier set 6-7 alors qu’il
menait 3-0) et de courage (il
avait encore une gêne au dos)
pour pousser le Chypriote à jeter
l’éponge alors que le score indi-
quait 6-7, 6-3, 6-2, 3-1 pour
Darcis.
« Ce n’est jamais gai de voir
un adversaire se retirer, et en-
core moins Marcos que je
connais bien, mais pour une fois
que c’est moi qui en profite,
après tout ce que j’ai déjà traver-
sé, je savoure. Pour le même
prix, je ne jouais même pas ce
match… »
Et le voici ce jeudi, pas contre
il suffit de regarder son palma-
rès ! C’est pour défier de telles
stars sur des grands courts et
dans une ambiance de fou qu’on
s’accroche pour jouer au ten-
nis. »
Existe-t-il une tactique pour
battre Federer ? « Je n’ai pas en-
core eu beaucoup de temps pour
y réfléchir. Mais je sais qu’il
aime enchaîner rapidement les
points. Je devrai surtout bien
commencer le match. Je vais
penser à ce que je sais bien faire
plutôt que me focaliser sur son
jeu. En tout cas, j’espère qu’il ne
va pas monter à la volée sur mes
services comme il vient de le
faire à Cincinnati contre Ander-
son ou Djokovic. Avec ma balle
qui n’avance plus, il risque de
monter à tous les points (il rit).
Non, sérieusement, j’espère sur-
tout ne pas être ridicule et éviter
de prendre une tôle. Le début de
match sera très important, je
veux me donner à fond et tenter
quelque chose… »
Facile vainqueur de… l’Argen-
tin Leonardo Mayer au premier
tour (6-1, 6-2, 6-2), Roger Fede-
rer a avoué ne pas très bien
connaître notre compatriote, si
ennuis à l’épaule », com-
mente-t-il. Mais son premier
succès contre un top 10,
Steve Darcis l’avait obtenu
l’année précédente, toujours
à Wimbledon, mais lors des
JO de Londres. Il avait battu
Berdych (7e mondial) dès le
1er tour : 6-4, 6-4. Cette
année-là, Darcis avait aussi
battu Gasquet (15e) en hui-
tième à Lyon. Il compte aussi
des succès sur d’autres top
15, ou ex-top 15, comme
Gilles Simon, Robin Soder-
ling ou Mikhail Youzhny.
ce n’est pour ceci : « Je me sou-
viens de son terrible exploit
contre Nadal à Wimbledon. Il
aime jouer son revers à une
main comme moi et, comme
beaucoup de joueurs belges, il a
une très bonne technique et un
tennis varié. »
Pour rappel Federer, c’est 17
titres du Grand Chelem (dont 5
US Open) et un total de 87
sacres. Steve Darcis, avec ses
titres ATP à Memphis et Ames-
foort, pèse moins lourd… ■
YVES SIMON
avérée compliquée… D’abord an-
nulé en 2009, l’Audi Masters est
revenu en 2010 et devait ensuite
être organisé tous les deux ans.
L’édition 2012 n’a jamais vu le
jour faute de soutiens suffisants,
les gros sponsors préférant de
plus grandes capitales. Fin de
l’histoire pour Bruxelles ? En
2014, un célèbre marchand de
chevaux et fabricant de camions
du nom de Stephan Conter dé-
cide de se lancer dans l’organisa-
tion d’événements. Comme
théâtre de son premier concours,
l’homme a choisi sa propre écu-
rie de sport à Wolvertem, à
quelques minutes de Bruxelles.
Le Brussels Stephex Masters
était né ! Pour sa deuxième édi-
tion qui a lieu jusque dimanche,
ce Jumping de Bruxelles promet
au moins autant de beau sport
que ses ancêtres puisqu’il est
monté de trois à cinq étoiles et
accueille 17 des 20 meilleurs ca-
valiers mondiaux. ■
MARIE-EVE REBTS
Programme du Brussels Stephex Masters :jeudi à
18h15 : contre la montre à 1m50 ; vendredi à 19h05
: épreuve 5* à 1m50 ; samedi à 17h30 : épreuve 5* à
Steve Darcis va s’appliquer pour offrir la meilleure résistance 1m50 en 2 rounds ; dimanche à 13h30 : Grand prix
possible à Roger Federer, ce jeudi, à Flushing Meadow. © PHOTO NEWS. 5* à 1m60. Entrée gratuite.

LANÉCROLOGIE
  

Aram MEKHITARIAN, La famille NYSSENS-DE PLAEN

Eléonore et Juliette MEKHITARIAN,
fait part avec tristesse du départ de
Laurence MEKHITARIAN,
Isabelle et Jean-Grégoire MEKHITARIAN-LEGROS,
Loucine et Michaël DEKETELE - MEKHITARIAN, Michèle DE PLAEN Monsieur et Madame Gérard NOËL-ADAMS
Tania et Zoé MEKHITARIAN, née le 4 avril 1957
ses enfants, belle-fille et petits-enfants ; et décédée le 30 août 2015. leurs enfants, beaux-enfants et petits-enfants,
Geneviève CORSELLI - BRIGGEN, La messe de funérailles sera célébrée en l’église Saint Sixte Monsieur et Madame François NOËL-DE CASTRO ROCHA,
sa sœur ; à Genval (place communale ) le samedi 5 septembre à 9 h 30. leurs enfants,
Les familles BRIGGEN, JUNG, WINTELER et apparentées La famille y recevra les condoléances à partir de 9 heures. Les familles NOËL et apparentées
ont la profonde tristesse de vous faire part du décès de ont la profonde tristesse de vous faire part du décès de
MADAME
Aimée BRIGGEN
veuve de Arpag MEKHITARIAN Liliane SIX
née à Court (Suisse) le 22 janvier 1927 et paisiblement décédée  veuve de Monsieur Gilbert NOËL
à Woluwe-Saint-Lambert le 30 août 2015, née à Péruwelz le 15 mai 1926
entourée de l’affection des siens. et décédée à Montélimar (France) le 1er septembre 2015.
Les funérailles civiles, suivies de la crémation, Le service religieux, suivi de l’inhumation dans le caveau
auront lieu au crématorium de Bruxelles de famille, aura lieu en l’église Saint-Pancrace le vendredi
le vendredi 4 septembre 2015 à 15 heures. 4 septembre 2015 à 11 heures.
Réunion au crématorium : 61 avenue du Silence, Uccle à 14 h 45. Réunion à l’église, avenue Arthur Dezangré à 1950 Kraainem.
Le présent avis tient lieu de faire-part.
Pour ceux qui souhaitent témoigner leur sympathie par
l’envoi de fleurs, nous suggérons de faire un don au Centre Social
Arménien Arpag Mekhitarian (IBAN : BE34 6355 6402 0190) avec
la mention « En mémoire de Aimée BRIGGEN-MEKHITARIAN ». 

1030 Bruxelles - boulevard Léopold III, 17 bte 24

Funérailles H. Bouvy & Fils, rue Jean Paquot, 66 - 1050 Bruxelles.
Corentin, Romaric et Adèle DACHY, ses enfants ;
Tél. 02.648.40.68 - 02.648.54.09
Les familles TOUBON, DEVOS et apparentées,
ont la profonde tristesse de vous faire part du décès de
 MADAME

L’Atelier Théâtre Jean Vilar

a le profond regret de vous faire part du décès de
Nathalie TOUBON
née à Liège le 21 décembre 1962
MONSIEUR et décédée à Lobbes le 31 août 2015.

Jean LOUVET Rue Jean Paquotstraat, 66 - 1050 Bruxelles

La cérémonie de funérailles aura lieu le samedi
5 septembre 2015 à 9 heures au crématorium de Court-Saint-
poète, écrivain, Etienne.
professeur et membre du conseil d’administration En face de l’Hopital d’Ixelles
de l’Atelier Théâtre Jean Vilar www.funerailles-bouvy.be Condoléances : Rue du Charniat, 8 à 6533 Biercée
né le 28 septembre 1934 et décédé le 29 août 2015. info@funerailles-bouvy.be Coopérative Alveus - 0800 123 20

28

LESBRÈVES
Ecolo :
du sang neuf
à la régionale
ous sommes cinq, une
N femme et quatre
hommes, et nous avons
décidé de nous lancer dans
l’aventure de former le nouveau
secrétariat de la régionale de
Namur. Tous, nous sommes
persuadés qu’Ecolo représente
une chance et un projet inno-
vant dont notre société a le
plus grand besoin ». Ainsi
s’expriment les nouvelles
têtes pensantes de la régio-
nale qui, pour rappel, couvre
l’arrondissement de Namur,
soit tout le nord de la pro-
vince. Dans ce quintet, le plus
connu du grand public est
sans doute l’ex-échevin floref-
fois Albert Mabille, mais on
retrouve aussi Robert Dormal
(Eghezée) et les trois Namu-
rois Bernard Hermand, Marie-
Céline Godin et Jean-Marie
Laine. (b)
NAMUR
3,2 millions pour le sport
Le ministre des Sports René
Collin était en visite ce mercre-
di 2 septembre à Eghezée,
Gembloux et Jemeppe-sur-
Sambre pour annoncer l’octroi
de plusieurs subsides en ma-
tière d’infrastructures spor-
tives. Pour Eghezée, le gros
morceau, ce sera 1,4 million à
destination d’un centre de for-
mation pour les jeunes de l’En-
tente Hesbignonne (foot) qui
comprendra un bloc vestiaires
et une cafétéria, un terrain en
gazon synthétique et 2 terrains
en gazon naturel avec éclairage
réglementaire pour la compéti-
tion. Gembloux a glané
quelque 700.000 euros pour
un espace de jeux pour le site
Orneau-centre et la création
d’un espace multisports à Ma-
zy. A Jemeppe : 1,1 million au
RFC Spy pour un terrain syn-
thétique et l’aménagement de
vestiaires. (L. Sc.)
ASSISES
Claude Doye jugé
à partir de lundi
Sept femmes et cinq hommes,
accompagnés de deux sup-
pléantes, composent le jury de
la cour d’assises qui devra juger
Claude Doye, 45 ans, accusé
d’avoir commis un meurtre sur
Marjolaine Lenoir, 27 ans à
l’époque, la nuit du 19 au 20
janvier 2014 dans leur apparte-
ment boulevard d’Herbatte à
Namur. Les débats sur le fond
débuteront lundi. Claude Doye
et Marjolaine Lenoir vivaient
une relation amoureuse depuis
environ dix ans, rythmée par de
nombreuses séparations. Cette
nuit-là, un voisin est alerté par
les cris de sa voisine au rez-de-
chaussée. N’obtenant aucune
réponse à la porte, il avertit la
police. A son arrivée, le décès
de la jeune femme est constaté.
Présent, Claude Doye est im-
médiatement privé de liberté.
L’accusé présente un trouble
de la personnalité de type bor-
derline mais est considéré
comme pénalement respon-
sable de ses actes. (b)
RETROUVEZ
TOUS LES
PROGRAMMES
DE CINÉMA SUR
Le vent souffle toujours
sur un CDH divisé
HABAY Le refus de Carlo Di Antonio concernant le parc éolien passe mal
Le projet éolien
refusé suscite bien
des interrogations.
Les oppositions
politiques veulent
la clarté et réclament
des comptes au niveau
communal et provincial.
e dossier éolien de Ha-
L bay, refusé par le mi-
nistre Carlo Di Antonio,
n’a certainement pas fini de
faire parler de lui. Pour rappel,
c’est mi-juillet que la nouvelle a
été divulguée sur les réseaux so-
ciaux et par courrier par le dé-
puté wallon Dimitri Fourny,
pointé pour avoir exercé un cer-
tain lobbying auprès du mi-
nistre du même parti. Une mé-
thode qui n’a pas plu aux trois
promoteurs et à la coopérative
citoyenne Lucéole. Ce quatuor a
par ailleurs décidé d’introduire
un recours au Conseil d’Etat.
Ce dossier a fait l’objet mi-
août d’une question pointue de
l’opposition au conseil commu-
nal de Habay. Ce vendredi, c’est
Jean-Philippe Florent (Ecolo)
qui reviendra à la charge au
conseil provincial.
Pour rappel, voilà quelques
mois, le collège communal ha-
baysien s’était scindé sur la
question, la gent féminine du
collège étant pour ce projet à
l’inverse du trio masculin. Le
fonctionnaire délégué avait en-
suite octroyé le permis, sauf
pour une éolienne. Puis il y a eu
un recours d’opposants, suivi
par le ministre.
Le 19 août, l’échevin Pierre-
Louis Uselding et le député
Fourny ont été pointés du
doigt, la critique étant vive. Le
conseiller Daniel Schutz s’était
étonné que le député ait en-
voyé, bien avant la notification
officielle du ministre, un cour-
rier personnel annonçant le re-
fus à chaque opposant de l’en-
quête publique. Pour lui, les
adresses de ceux-ci étaient cen-
sées être propriété de la com-
mune, et donc non rendues pu-
bliques. Il avait qualifié la mé-
thode de « populiste ».
La députée-bourgmestre Isa-
belle Poncelet, elle aussi CDH,
n’avait pas caché son désaveu
Le bilan mitigé de l’ouverture dominicale
DINANT Plusieurs commerçants ont tenté l’expérience durant le mois d’août
n mars dernier, une étude
E avait proposé plusieurs
pistes pour redynamiser le
centre-ville de Dinant. Parmi
celles-ci : l’ouverture dominicale
des magasins. La Ville a fait un
test durant ces cinq dimanches
du mois d’août. La dernière ou-
verture dominicale a eu lieu le
30 août dernier.
Le bilan n’est pas encore défi-
nitif car la Ville doit encore dé-
briefer avec les commerçants.
Mais comme l’explique Chris-
tophe Tumerelle (MR), échevin
du commerce, le bilan serait mi-
tigé.
Tout d’abord, 28 commerces,
hors horeca, étaient censés par-
ticiper à cette initiative. « Je ne
pense pas qu’ils ont tous été ou-
verts. Il y en a juste eu une
quinzaine », commence l’éche-
vin. « De plus, même s’il y avait
du monde dans Dinant, les
clients qui achètent ce jour-là ne
sont pas assez nombreux. Les
ventes sont donc plutôt basses.
Le projet présenté ici par la coopérative Lucéole souffle le chaud et le froid au sein du CDH, par ailleurs pointé du doigt de toutes parts.
© J.-L.B.
La bourgmestre Isabelle
Poncelet n’a pas caché
son mécontentement. © HUMBLET
envers la méthode employée
pour obtenir un refus ministé-
riel. Elle avait estimé qu’il au-
rait fallu s’abstenir de toute dé-
marche, connaissant les avis des
uns et des autres au sein du
collège. Ambiance tendue.
Du côté de Lucéole, on ne
veut pas en rester là non plus.
« On veut une réponse politique
du CDH, il y a un réel problème
de gouvernance. On ne peut se
Depuis plusieurs années, le centre-ville dinantais perd des commerces. © D.R.
Par exemple, des gérants ayant
ouvert le dimanche ont vendu
juste pour 100 euros. Évidem-
contenter des réponses person-
nelles et évasives de l’échevin
Uselding quant à la divulga-
tion des adresses. C’est une
faute grave. » Et de pointer les
pontes du CDH. « Au niveau
provincial, on a l’impression
qu’on fait jouer les dames du
CDH avec la Convention des
Maires, le Territoire à énergie
positive, le Parlement citoyen et
que derrière, la machinerie ma-
cho du CDH casse les projets
qui ne plaisent pas à quelques-
uns. Il y a là une fameuse inco-
hérence. »
Ce sera d’ailleurs le fond de la
question posée au conseil pro-
vincial à la députée CDH Thé-
rèse Mahy, en charge du déve-
loppement durable. Le
conseiller Ecolo J-Philippe
Florent salue « le nombre d’ac-
tions menées par la Province
pour combattre le réchauffe-
ment climatique. Au niveau des
ambitions, rien à redire, la Pro-
vince affiche un volontarisme à
toute épreuve. Nous avons sou-
tenu ces actions tout en relevant
ment, cela dépend du magasin
et des articles vendus. Mais en
général, cela tourne autour de
NAMUR LUXEMBOURG 29
à chaque fois le manque d’objec-
tifs chiffrés dans un délai rai-
sonnable. Car force est de
constater que ces belles initia-
tives n’ont produit à ce jour au-
cun kWh de renouvelables et
n’ont permis de réduire d’aucun
kg d’équivalent-CO2. En re-
vanche, l’action déterminée – à
défaut d’être inspirée – de man-
dataires wallons et communaux
« Les avis de toutes les instances ne valent rien face au
pouvoir discrétionnaire du ministre ! » J.-PH. FLORENT (ECOLO).
de votre parti a fait couler un
projet d’énergie renouvelable,
concret, réalisable à moyen
terme et citoyen. Un projet re-
connu par le secteur comme l’un
des meilleurs en Région wal-
lonne, avec une étude d’inci-
dence qualifiée de remarquable
par la contre-expertise de l’ULg
commanditée par la commune,
des mesures compensatoires
pour l’environnement et l’avi-
faune allant bien au-delà du
prescrit légal. Ce qui explique
l’avis positif de Natagora et du
cette recette. Les commerces
doivent faire un chiffre d’af-
faires plus important avant de
Le Soir Jeudi 3 septembre 2015
DNF et une participation ci-
toyenne rarement égalée. »
Le conseiller Ecolo qualifie la
décision du ministre Di Anto-
nio de « gabegie totale : les avis
de toutes les instances consul-
tées, le travail d’instruction en
profondeur de l’administration,
l’appui méthodologique de
l’APERE ( financée par la Ré-
gion)… ne valent rien face au
pouvoir discrétionnaire du mi-
nistre. Face à pareil gâchis, je
ne peux que qualifier de jeu de
dupes les intentions, les com-
munications, les belles paroles
proférées à la Province et à Na-
mur sur le défi climatique. »
Ecolo demande donc des
comptes et souhaite savoir
« comment rétablir la confiance
des citoyens engagés bénévole-
ment et qui ne croient plus en
ces beaux discours sur la parti-
cipation citoyenne. » ■
JEAN-LUC BODEUX
juger qu’il est rentable de tra-
vailler le dimanche. Il ne faut
pas oublier qu’ils doivent payer
le personnel », explique l’éche-
vin.
De plus, tous les commerçants
ne seraient pas enclins à ouvrir
le dimanche.« Ils sont aussi
nombreux à vouloir garder leur
qualité de vie », constate-t-il.
Christophe Tumerelle rappelle
qu’un vrai bilan sera réalisé
après ce week-end, durant le-
quel il y a encore la braderie.
« Les commerçants m’ont tout de
même signalé qu’ouvrir le di-
manche avait un côté sympa,
car ils rencontrent un autre pu-
blic. Donc après notre enquête,
nous verrons ce que nous allons
faire. Mais nous pourrons, par
exemple, maintenir l’ouverture
dominicale juste le premier di-
manche du mois. Car le public
présent à Dinant ce jour-là reste
intéressant », conclut Chris-
tophe Tumerelle. ■
SHANTI DUPARQUE
29
 

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30

Game of Thrones détient depuis
le mois d’avril le record d’audience
mondiale, en étant retransmis
dans 173 pays. L’édition 2016
du Livre des Record va l’avaliser. © D.R.
L’actrice italo-égyptienne Elisa Sednaoui sera
la maîtresse de cérémonie de cette 72e Mostra. © D.R.
CULTURE
Venise prête
à gravir
de nouvelles
montagnes
CINÉMA La 72e Mostra s’est ouverte
ce mercredi avec « Everest »
En concurrence avec des festivals tels que Toronto
ou Telluride, la Mostra veut montrer qu’elle fait
encore partie des grands festivals mondiaux.
Cette année encore, elle programme aussi bien
des films d’auteur pointus que des blockbusters
hollywoodiens, dont certains très attendus.
VENISE
DE NOTRE ENVOYÉE SPÉCIALE
e constat est clair : être le
L
plus ancien festival de
cinéma du monde est
certes très prestigieux mais ne
garantit aucunement une popu-
larité sans faille. Et ça, la Mostra
de Venise, créée en 1932, l’a bien
compris. Dans un marché en
constante évolution et de plus
en plus concurrentiel, le soleil
du Lido vénitien ne suffit plus.
Ces dernières années, la Mostra
a dû faire face à l’ombre de plus
en plus grande d’autres festivals
et notamment du Festival inter-
national du film de Toronto et
du Festival du film de Telluride,
dans le Colorado, qui se tiennent
eux aussi en septembre. Un
marché plus grand et donc une
difficulté accrue pour
établir une sélection
officielle attrayante et
artistiquement intéres-
sante…
Bien sûr cette com-
pétition entre festivals n’est pas
la seule responsable des difficul-
tés qu’a connues la Mostra ces
dernières années. Aujourd’hui,
les festivals entrent également
en compétition avec les autres
moyens de promotion des films
et de nombreux blockbusters,
tels que les James Bond et autres
Star Wars, n’ont plus besoin de
la lumière d’un festival de ciné-
ma pour être vus.
Consciente des nouvelles réa-
lités et de la nécessité de réaffir-
mer son rôle, la Mostra a décidé
de s’adapter : elle a ainsi investi
dans de nouvelles structures,
dans la logistique, dans la tech-
nologie… « Nous restons fidèles
au principe qu’un festival doit
servir de contrepoids à cette
tourmente du marché, précise
Paolo Baratta Président de la
Biennale de Venise. Il doit aussi
fournir une vision autonome,
libre de toute visée commerciale,
qui conduit à une forme de
conformisme. » « Aujourd’hui, le
cinéma est une terre qui change
continuellement, continue Al-
berto Barbera, directeur du
72e Festival international du film
de Venise. Il n’y a plus d’un côté
le cinéma européen, de l’autre
Hollywood. Nous essayons de
suivre ces changements avec la
programmation du festival.
Dans notre sélection, nous
sommes conscients d’avoir choisi
Le Soir Jeudi 3 septembre 2015
31
Everest
de Baltasar Kormákur,
film d’ouverture.
Drame en 3D, basé sur
des faits réels, avec
Jake Gyllenhaal.
Beast of no
aussi bien des films qui pour- nation
raient être “mainstream” que des de Cary Fukunaga,
films qui pourraient avoir plus
le 3 septembre.
de difficultés à exister. » Un film 100 % made in
Une vision claire et des inves- Netflix.
tissements qui semblent porter
leurs fruits. Ce mercredi, c’est Black Mass
Everest de l’Islandais Baltasar
Kormákur, avec Jake Gyllenhaal, de Scott Cooper,
Jason Clarke et Keira Knightley, le 4 septembre.
qui ouvrait le festival. Un film Avec Johnny Depp,
grand public, avec une 3D ren- Benedict Cumber-
dant plus impressionnante en- batch, Dakota Johnson.
core la grandeur de la nature,
qui allie spectacle et réflexion Equals
sur la société et sur le besoin de de Drake Doremus,
l’être humain d’atteindre des ob- le 5 septembre.
jectifs toujours plus fous. Un Un thriller futuriste
choix qui s’inscrit dans la conti- avec Kristen Stewart.
nuité du travail effectué ces der-
nières années : en 2013, Gravity
ouvrait le Festival tandis que The Danish girl
Birdman lançait les
de Tom Hooper,
festivités l’an dernier.
Et la soirée d’ouver- le 5 septembre.
ture n’est pas la seule Eddie Redmayne de-
réussite de cette édi- vient le premier trans-
tion. En compétition, genre de l’histoire.
2015 voit en effet se succéder
des films très attendus comme la The childhood
Danish Girl de Tom Hooper, et of a leader
pléthore de réalisateurs interna-
tionaux comme Alexandre So- de Brady Corbet,
kurov pour Francofonia, Marco le 5 septembre.
Bellocchio pour Sangue del mio Avec Robert Pattinson,
Sangue, Luca Guadagnino pour Bérénice Bejo et Yo-
A bigger splash, remake de La lande Moreau.
Piscine, Atom Egoyan pour Re-
member… A bigger splash
À côté de ça, le festival réussit de Luca Guadagnino,
aussi quelques jolis coups le 6 septembre.
comme la première mondiale de Matthias Schoenaerts
Black mass, qui voit Johnny as Alain Delon dans ce
Depp se transformer en James remake de La piscine.
« Whitey » Bulger, mafieux ir-
landais glaçant, et de Beast of no
nation de Cary Fukunaga (le Sangue del mio
réalisateur de True detective) sangue
avec Idris Elba, l’entrée fracas- de Marco Bellocchio,
sante de Netflix dans le monde le 8 septembre.
d’Hollywood. Des films qui Un des maîtres italiens.
poursuivent cette volonté de
conjuguer avec subtilité films
d’auteur et poids lourds holly- De Palma
woodiens. à l’honneur,
Si l’on met de côté la décep- le 9 septembre.
tion liée à l’annulation de la pro- Avec le docu de Noah
jection de The audition de Mar- Baumbach et Jake
tin Scorsese (un court-métrage Paltrow, et le prix
publicitaire avec De Niro, DiCa- Jaeger-LeCoultre.
prio, Brad Pitt et Scorsese lui-
même, chacun dans leur rôle Bertrand
respectif ), il semblerait qu’on Tavernier
peut, sans vraiment se mouiller,
dire que Venise retrouve de son recevra quant à lui un
éclat. Verdict dans 10 jours… ■ Lion d'or pour l'en-
GAËLLE MOURY semble de sa carrière.
31
Le Soir Jeudi 3 septembre 2015

32 LACULTURE

Alain Altinoglu s’installe à La Monnaie

OPÉRA Un nouveau directeur musical doté d’un enthousiasme emballant
Après deux essais manqués, Peter de Caluwe annonce ENTRETIEN
l’arrivée du troisième directeur musical de son mandat.
« Il existe dans cette maison
Alain Altinoglu réussira-t-il là où Mark Wigglesworth une extraordinaire volonté
et Ludovic Morlot ont dû jeter l’éponge ? de bien faire »
Espérons-le car l’orchestre symphonique de La Monnaie Qu’est-ce qui vous attire à La Monnaie ?
a besoin d’un solide coup de pouce. En premier l’orchestre. Dès que je l’ai dirigé dans
Cendrillon j’ai senti se développer une alchimie :
ette fois l’orchestre sympho- seurs. Il connaît les forces de La une même façon de respirer et de s’investir com-

C nique de La Monnaie a devant

lui un chef doté d’une solide ex-
périence à l’opéra : Werther au MET,
Der Fliegende Höllander à Zurich (fil-
mé en DVD par DG), Don Giovanni
au Covent Garden de Londres, Manon
Lescaut au Bayrische Staatsoper de
Munich et une saison qui l’annonce à
Vienne (Macbeth), Berlin (Salome),
Zurich (Pelléas) et à Paris où il dirige
un spectacle Tchaïkovski qui ressus-
cite le programme de la création
conjointe de Iolanta et Casse-Noisette
au Bolchoï. Sans parler du Lohengrin
de Bayreuth où il a repris la baguette
d’Andris Nelsons avec un panache que
la retransmission radio, dépouillée des
égarements maladifs de la mise en
scène de Neuenfels, a révélé avec une
acuité assurée.
Mais ce jeune chef (il va sur ses
40 ans) est aussi un solide musicien,
élève du CNSM de Paris où il enseigne
désormais et accompagne régulière-
ment des chanteurs, notamment au
disque. À commencer par sa femme
Nora Gubisch qu’il a dirigée à La
Monnaie en Madame de la Haltière
dans Cendrillon de Massenet.
Une expérience commune
Car c’est ici que réside la différence
entre Alain Altinoglu et ses prédéces-
Monnaie qu’il apprécie beaucoup.
Il les a dirigés à l’opéra (Cendrillon
de Massenet dans la succulente mise
plètement. Ensuite certainement, la réputation de
la maison, son esprit d’ouverture et de décou-
vertes. Et enfin le plaisir d’être à Bruxelles : une
en scène de Laurent Pelly avec une ra- ville où ma femme et moi aimons nous promener
dieuse Anne-Catherine Gillet) mais et où les gens sont merveilleusement accueillants.
aussi au concert. On l’entendra cette Que pensez-vous des forces musicales
saison au piano en récital (Histoires de la maison ?
naturelles avec Nora Gubisch) et Il existe dans cette maison une extraordinaire
comme chef dans le redoutable Re- volonté de bien faire. Jusqu’ici j’étais tout au plus
quiem de Berlioz les 6 et 7 novembre, un chef invité. Aujourd’hui je suis le directeur
dans le concert Prélude 2016 le 10 jan- musical et c’est à moi de maintenir l’orchestre
vier prochain et un programme Proko- dans la bonne direction, en solutionnant les mul-
fiev-Stravinsky (L’Oiseau de feu). ■ tiples problèmes qui peuvent se présenter. Mais je
SERGE MARTIN crois avoir assez d’expérience que pour pouvoir
dire que nous disposons des outils nécessaires.
Mon statut est aussi différent, je ne suis plus un
chef permanent : je suis un directeur musical qui,
A bientôt 40 ans, à ce titre, assure toute la responsabilité du travail
Alain Altinoglu musical dans cette maison.
dispose déjà Quelle est votre ambition dans cette maison ?
d’une expérience M’intégrer dans un travail d’équipes ouvert aux
impressionnante. jeunes de toute discipline : chanteurs, hommes de
© D.R. spectacles. Je dois donner aux forces musicales
les moyens d’être le plus performant possible
dans des répertoires très variés : rester éclectique
tout en étant idiomatique dans chaque répertoire.
Je crois que l’orchestre de La Monnaie a cette
capacité d’adaptation. Il existe dans le son de ses
cordes un frisson qui n’est ni allemand ni français
mais dégage une personnalité musicale propre à
investir tous les répertoires.
S.M.

LESBRÈVES 

Chine : un film gay non censuré

es autorités chinoises ont approuvé la diffusion en salles

L d’un film sur un amour homosexuel, avec un acteur français

dans l’un des rôles-titres, un événement dans un pays où la
censure reste sévère et moralisatrice. Seek McCartney, réalisé par
Wang Chao, est une coproduction franco-chinoise qui met en
scène la relation secrète entre un Chinois, interprété par le comé-
dien Han Geng, et un Européen, joué par le Français Jérémie El-
kaïm. Wang Chao est le réalisateur, entre autres, de L’orphelin
d’Anyang (2001) et de Voiture de luxe (prix « Un certain regard » à
Cannes en 2006). (b.)

MODE venchy compte deux autres

Givenchy ouvre
son défilé new-yorkais
au grand public
La maison Givenchy délaissera
exceptionnellement Paris pour
présenter à New York le 11 sep-
tembre sa collection de prêt-à-
porter pour l’été prochain, et
permettra surtout à un millier
de personnes issues du grand
public d’assister à l’événement.
Prévu le 11 septembre dans le
cadre de la Fashion Week new-
yorkaise (10-17 septembre), le
défilé prendra la forme d’une
performance artistique signée
Marina Abramovic, l’artiste
serbe célèbre pour ses shows
expérimentaux. Le défilé sera
placé sous le thème de la « Cé-
lébration de l’amour », voulu
par le directeur artistique Ric-
cardo Tisci, qui fête également
à cette occasion ses dix ans à
la tête de la maison, propriété
du géant du luxe LVMH. Fait ex-
ceptionnel dans le monde de la
mode : aux côtés des habituels
invités triés sur le volet (jour-
nalistes, acheteurs, célébrités),
un peu plus d’un millier de per-
sonnes issues du grand public
pourront assister au défilé, à
condition d’être les premières à
s’inscrire sur un site internet
mis en place conjointement
avec la mairie de New York. En
parallèle, Givenchy inaugurera
sa boutique amirale à Manhat-
tan, sur Madison Avenue. Il
s’agit d’une réouverture dans
boutiques aux Etats-Unis, à
Miami et Las Vegas. (afp)
CINÉMA
Vers une année record
pour Hollywood
Les dinosaures de Jurassic
World, les superhéros d’Aven-
gers et les rappeurs de Straight
outta Compton ont dopé le box-
office nord-américain cet été et
pourraient contribuer à un re-
cord de recettes annuelles pour
Hollywood. De mai à la fin du
week-end de Labor Day, le
7 septembre, les experts s’at-
tendent à ce que les exploitants
aient engrangé autour de
4,5 milliards de dollars sur l’en-
semble de la saison estivale. En
Amérique du Nord, on s’attend
à ce que les recettes en salles
dépassent pour la première fois
les 11 milliards de dollars, après
LA FANFARE D’ASTÉRIX
un record à 10,9 milliards en
2013. Et à l’échelle planétaire,
on pourrait atteindre 40 mil-
SAMEDI 5/09/2015 DE 14H À 16H
liards de dollars. Cette forte
croissance internationale s’ex-
plique principalement par le dy-
,/56AI.Ɏ,AɎ.E56E
namisme du marché chinois.
On dénombre quelques « vic-
times » : A la poursuite de de-
main, Pixels et Les quatre fantas-
tiques ont fait flop. Les studios
Universal et Disney sont les
grands gagnants de l’été, avec
respectivement des parts de
www.olln.be/diagonale
marché de 34,8 % pour le pre-
mier (Jurassic, Straight Outta
Compton, Pitch Perfect 2…) et GESTION CENTRE VILLE

cette rue mythique, où le 25 % pour le second (Avengers,

groupe possédait déjà un ma- Vice-Versa, ou encore Ant-Man).
gasin qui a fermé en 2006. Gi- (afp) OTTIGNIES LOUVAIN-LA-NEUVE

32

« Que faire pour
que les journalistes
s’améliorent ? »
LITTÉRATURE Avec l’auteur de “Millénium 4”
ENTRETIEN
PARIS
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL
avid Lagercrantz a les traits
D à peine tirés lorsqu’il nous
accueille dans le salon d’un hôtel
de Saint-Germain-des-Prés, hier
mercredi en début d’après-midi.
Comme il l’explique pas plus
tard que tout de suite, les cri-
tiques positives qui accom-
pagnent la sortie solidement
marketée (embargo jusqu’à la
sortie de Ce qui ne me tue pas)
du quatrième volume de Millé-
nium rassurent le journaliste
suédois et auteur de la biogra-
phie de Zlatan Ibrahimovic.
Vous comprenez encore aujour-
d’hui que la majorité des fans
de la trilogie de Stieg Larsson
était sceptique par rapport à ce
quatrième volume ?
Bien sûr. C’est sans doute diffi-
cile à imaginer de Belgique
mais, croyez-moi, je me suis re-
trouvé dans l’œil du cyclone,
dans une véritable tempête.
J’avais l’impression d’être un
politicien au cœur d’un scan-
dale. Même si ça fait partie du
jeu, je ne m’entendais pas à au-
tant de réactions très agres-
sives. Le talk-show le plus po-
pulaire en Suède a commencé
un jour par un sujet de dix mi-
nutes sur le scandale qui
consistait à poursuivre l’œuvre
de Stieg Larsson. Avant la Pa-
lestine, Poutine, etc. C’était de
la pure folie. Mais comme di-
sait mon père, qui était lui aus-
si écrivain, c’est toujours inté-
ressant quand on parle de litté-
rature. J’espère qu’au final, on
ne retiendra que le livre en lui-
même.
Lors de l’écriture du roman,
vous avez plusieurs fois pété
les plombs. C’était si difficile
au quotidien ?
Je suis père de famille, je vais
conduire ma plus jeune fille à
l’école et je vais la rechercher
parce que ma femme travaille.
Je me souviens qu’elle me fai-
sait remarquer que je ne l’écou-
tais pas lorsqu’elle me racon-
tait sa journée, j’étais ailleurs.
Le marketing qui a entouré la
sortie de « Ce qui ne me tue
pas » était assez redoutable.
Comme personne n’avait lu le
livre, tous les journaux et ma-
gazines en ont parlé le 27 août
dernier. Ensuite, un autre ar-
ticle pour chroniquer le conte-
nu et enfin une rencontre avec
l’auteur pour évoquer le livre.
Trois articles en une semaine,
c’est pas mal, non ? Vous en
pensez quoi ?
Je ne me suis pas occupé de l’as-
pect marketing et vous allez me
rétorquer à raison que ce n’est
pas une vraie réponse… Par-
fois, je me suis senti quand
même un peu coupable d’être
interviewé par des gens qui
n’avaient pas lu le livre.
Est-ce que le père et le
frère de Stieg Lars-
son ont demandé à
lire le premier jet de
votre roman ?
Pas du tout. Ils ont une
confiance absolue en-
Même si rien
n’est encore
signé, David
Lagercrantz est
partant pour un
cinquième Millé-
nium si la réac-
tion des fans
est positive.
© D.R.
Le Soir Jeudi 3 septembre 2015
LACULTURE 33
Un nouveau coup
de Téléphone
MUSIQUE Un concert à Paris et la rumeur s’amplifie
vers la maison d’édition de
Stieg. Ceci dit, ils ont lu la bio-
graphie que j’ai écrite sur Ibra-
himovic. Le point commun
entre Millénium et Zlatan, c’est
que ces livres ont été lus par des
gens qui ne sont pas nécessaire-
ment de gros lecteurs à la base.
C’est à vous de décider si je suis
un bon écrivain ou pas. Par
contre, j’ai une certaine habili-
té à me glisser dans la tête des
gens. Mon but, c’était que dès
les premières pages, le lecteur se
sent comme à la maison mais
je devais ajouter autre chose et
ne pas prétendre que je fais du
Stieg Larsson. Ça reste mon
livre construit autour de cette
figure iconique de la pop
culture qu’est Lisbeth Salander.
On ne peut évidemment pas
révéler le cœur de l’intrigue
mais ce livre aurait pu s’appe-
ler « Les racines du mal » tant
on comprend ce qui a amené
Lisbeth à être ce qu’elle est
aujourd’hui…
C’est le côté mythologique de
Salander que j’ai effectivement
voulu explorer. Comme chez les
superhéros dont Lisbeth est très
fan. J’avais en tête le film de
Christopher Nolan Batman Be-
gins, ou Superman. On a envie Téléphone, c’est des kilos de tubes, cinq albums studio, 470 concerts entre 1976 et 1986 et 6 millions d'albums vendus. © D.R.
de savoir quelle était sa vie
avant qu’il ne débarque sur Reformation ou pas sous la forme d’un nouveau d’amour – délaissée par Louis une grande interview au Monde
terre. groupe et avec un nouveau nom. Bertignac, la bassiste, après une en 2012.
reformation ? Jean-Louis Aubert, Richard Ko- tentative de suicide, est tombée Hier, interrogée par RTL sur
En lisant votre thriller, on reste Trente ans après linka et Louis Bertignac scelle- dans les bras de Jean-Louis Au- ce prochain concert, elle dit ne
surpris par le côté visionnaire sa séparation, le groupe ront leurs retrouvailles sur la bert –, mais pas aux sous. C’est leur « souhaiter que du bien.
de Larsson. Vous êtes d’accord scène d’une toute petite salle, que Téléphone pèse lourd : des S’ils ont envie de jouer ensemble,
pour dire qu’il a très bien humé de rock français parle Point Éphémère à Paris, le kilos de tubes, cinq albums stu- personne ne peut ni leur inter-
l’air du temps ? encore de se retrouver. 11 septembre prochain. Au pro- dio, 470 concerts entre 1976 et dire ni leur reprocher, mais ils ne
Bien sûr. Aujourd’hui, l’ex- Sans Corine. gramme, un groupe au nom in- 1986, 6 millions d’albums ven- reforment rien du tout… Ils
trême droite est encore plus connu, Les Insus. La chaîne en- dus et l’un des rares groupes jouent ensemble. Je leur souhaite
présente en Suède qu’il y a quête et découvre que la marque français à s’exporter dans de s’éclater. Je ne vous dirai pas
10 ans. Ne parlons même pas ’est le mythe de Sisyphe. Les Insus-Portables a été dépo- d’autres pays (ils tournent aux que je ne trouve pas ça dommage
du racisme. Lors du premier
volet, c’est cette gamine de Lis-
beth qui s’introduit dans les or-
C On est tout proche, on y
est presque, là, avec la
grosse pierre en haut de la col-
sée à l’INPI (l’Institut national
de la propriété industrielle) le
24 juillet dernier. Le déposant
côtés d’Iggy Pop, font la pre-
mière partie des Stones)… En
1999, quand Jean-Louis Aubert
qu’ils n’aient trouvé que ça
comme solution. Tant pis !
Qu’est-ce que vous voulez, c’est
dinateurs des citoyens. Aujour- line, et tout s’écroule avant d’ar- s’appelle La Loupe II, une entre- dépose, tout seul, la marque Té- comme ça… »
d’hui, ce sont les États via la river au sommet. La reformation prise basée à Paris et propriété léphone auprès de l’INPI, Corine Un nouveau nom, Les Insus,
NSA qui violent la vie privée. de Téléphone, c’est pareil. de Jean-Louis Aubert… prend un avocat, spécialiste de la mais un ancien répertoire, com-
Et je ne parle même pas de la Juillet 2010, Louis Bertignac propriété industrielle. Elle dé- posé de tubes de Téléphone
crise dans le monde de la presse déclare à Nice-Matin : « Une Des tensions dans le groupe pose le nom à son tour « parce comme « Cendrillon » ou « Ar-
et des médias qu’il a anticipée. tournée est envisagée d’ici à Il manque quelqu’un. Corine, que Téléphone, c’est une société de gent trop cher ». Juste pour se
2013. » Septembre 2010, Le Pa- la brunette androgyne qui était à personnes, avec 25 % chacun ». faire plaisir ? Ou pour créer le
Journaliste vous-même, que risien annonce 10 concerts sont la basse et dont on raconte Ses rapports s’enveniment peu buzz, cette rumeur de reforma-
demanderiez-vous à David programmés pour 2012, dont qu’elle est à l’origine de l’implo- à peu avec les trois garçons. Eux tion surgissant quelques jours
Lagercrantz si vous aviez à le trois au Stade de France. Jean- sion du groupe. Corine Marien- restent soudés. Richard Kolinka après l’annonce par le label Par-
rencontrer pour parler de qua- Louis Aubert nuance : « Oui, neau a 63 ans aujourd’hui et et Louis Bertignac rejoignent lophone de la sortie de diffé-
trième volume ? mais pas pour 2012. » Depuis plus aucun contact avec ses com- Aubert sur scène, un soir, alors rentes compilations et rééditions
Que faire pour que les journa- avril 1986, depuis la séparation, pagnons d’aventure. Les ten- qu’elle est dans la salle, ils font d’albums de Téléphone, et d’un
listes s’améliorent ? Et ma ré- les fans de « La bombe hu- sions, au maximum en 1986, à la une apparition ensemble à Tara- album tribute réunissant diffé-
ponse à ma propre question est maine », d’« Un autre Monde » sortie de leur dernier succès, tata, parlent gaiement d’une rents artistes. Superbus y re-
la suivante. Tout va très vite, ou de « New York avec toi » n’at- « Le jour s’est levé », ne se sont possible reformation… « Jamais prend « Un autre monde », cette
nous sommes assaillis d’infor- tendent que ça. Sans trop y pas apaisées au fil des ans. Au mon nom n’est prononcé. Un fameuse histoire de Terre moins
mations qui fusent de toute croire. contraire. jeune qui ne connaît pas Télé- terre-à-terre, et de réalité qui a
part. Et quand tout est si ra- Et là, rebelote. RTL lâche hier Ils ont survécu à la drogue, phone ne sait pas que j’en faisais pardonné. ■
pide, il faut que des journa- soir que Téléphone va renaître l’héroïne, à l’alcool, aux chagrins partie », confiait la bassiste dans JULIE HUON
listes prennent le temps de
creuser véritablement un sujet,
rencontrer des gens, vérifier les

sources. Pour comprendre ce
qui se passe, il faut toujours re-
monter en arrière, aux origi-
nes. ■
Propos recueillis par
PHILIPPE MANCHE
La rédaction du Soir accueille le dessinateur
Millénium 4, Ce qui ne me et réalisateur Joann Sfar, auteur du Chat du Rabbin
tue pas, David Lager- et réalisateur du film « Gainsbourg, vie héroïque ».
crantz, actes noirs/
Actes Sud, traduit du
suédois par Hege
Roel-Rousson, 482 p.,
23 euros CE VENDREDI 4 SEPTEMBRE,
UN SOIR COLLECTOR
ENTIÈREMENT ILLUSTRÉ PAR
LES DESSINS DE SFAR.
Retrouvez-le toute la journée sur lesoir.be
33
Le Soir Jeudi 3 septembre 2015
34 LATÉLÉVISIONJEUDI
9.00 C’est vous qui le dites
11.00 On n’est pas des pigeons
12.00 Les feux de l’amour
13.00 JT 13h 13.45 Monk Monk
et les trois Julies. 14.31 Monk et le
chef d’œuvre. 15.15 Le protec-
teur Téléfilm de Leong Po-Chih
(USA, 2004). Avec Steven Sea-
gal, Ida Nowakowska, Agnieszka
Wagner. 16.40 Sea Patrol Sau-
vetage en eau profonde. 17.31
Dangereuse manipulation. 18.30
On n’est pas des pigeons
19.30 JT 19h30
20.20 ★★★ Football
Belgique/Bosnie-Herzégovine.
Présenté par Rodrigo Beenkens,
Vincent Langendries, Benjamin
Deceuninck. Euro 2016.
Qualifications. Groupe B.
Au stade Roi-Baudouin, à
Bruxelles. En direct.
Lors du dernier match en
déplacement en Bosnie, les
Belges avaient conclu sur un
partage des points (1-1). Ce
soir, les Diables doivent tout
mettre en œuvre pour décro-
cher une victoire et assurer
leur deuxième place au sein du
groupe B. Avec 11 points, l’équi-
pe belge est derrière le Pays de
Galles qui en totalise 14 et elle
est suivie par Israël et Chypre,
à égalité avec 9 points. Après
ce match, les Diables rouges
poursuivront leur parcours
qualificatif face à Chypre,
le 6 septembre prochain.
23.30 On n’est pas des pigeons
Présenté par Sébastien Nollevaux.
0.25 La clef des champs En
prélude à la Foire de Battice. En
1937, des éleveurs des Syndi-
cats d’Elevage Bovins du Pays
de Herve fondaient le Marché-
Concours de Battice. Baptisée
Foire Agricole de Battice-Her-
ve, elle se déroulera les 6 et 7
septembre prochain. Le thème
retenu cette année : «le lait
c’est vachement bon !».
6.25 TFou 8.30 Téléshopping
9.25 Mon histoire vraie 9.45
Petits secrets entre voisins
10.45 Une histoire, une urgen-
ce 12.00 Les douze coups de
midi 13.00 Journal 13.55 Les
feux de l’amour 15.10 Les
enfants du péché Téléfilm de
Deborah Chow (USA, 2014).
Avec Heather Graham, Ellen
Burstyn, Kiernan Shipka. 17.00
Le meilleur menu de France
18.00 Bienvenue chez nous
19.00 Boom  : gagner ne tient
qu’à un fil  ! 20.00 Journal
20.45 Pep’s
20.55 Le mystère du lac
Série. Avec Barbara Schulz,
Lannick Gautry, Marie-Anne
Chazel. (Saison 1, épisodes 1 et
2/6).
Lise Stocker, capitaine à la
Crim’ de Paris, revient dans sa
ville natale pour rendre visite à
Marianne, sa mère atteinte
d’Alzheimer, qui vit cloîtrée
chez elle. Lise est bien loin de
se douter qu’elle va être
confrontée aux fantômes de
son passé. La jeune Chloé est
portée disparue depuis la fête
locale. Une disparition sem-
blable à celle de ses deux
meilleures amies, survenue
quinze ans auparavant, un
même soir de fête. Lise
enquête sur la disparition de
l’adolescente en même temps
que Clovis, le commandant de
la gendarmerie locale...
22.55 Esprits criminels Série.
Avec Mandy Patinkin, Shemar
Moore, Lola Glaudini. Requiem.
Après avoir interrogé un couple
enfermé pour meurtres dans le
couloir de la mort, Gideon est
convaincu que la femme est
innocente. Arrivera-t-il à le
prouver  ? 23.40 20 ans après...
0.35 New York, section crimi-
nelle Deux épisodes.
8.45 Shopping 10.30 La bouti-
que 12.00 Top Models 12.35
Pour ou contre 13.00 RTL info
13 heures 13.40 Face à face
Invité : Pablo Andres, humoriste-
rappeur, pour sa collaboration
avec Plug RTL. 14.05 Cyber
séduction Téléfilm de Tom
McLoughlin (USA, 2005). Avec
Jeremy Sumpter, Kelly Lynch,
Lyndsy Fonseca. 15.45 Mr
Sunshine Pour le meilleur. 16.20
Les reines du shopping L’anni-
versaire surprise de votre amou-
reux 17.20 De quoi je me mêle !
18.30 Septante et un 19.00
RTL info 19 heures 19.45 Tout
s’explique
20.25 ★★ Ce qui vous attend
si vous attendez un enfant
Comédie de Kirk Jones
(USA, 2012). Avec Cameron
Diaz, Jennifer Lopez, Elizabeth
Banks. 1h50.
Animatrice d’émissions de
fitness à la télévision, Jules
veut avoir un enfant. Une fois
enceinte, elle réalise qu’elle
doit s’adapter professionnelle-
ment à la situation. D’autres
couples décident de fonder
une famille. Wendy tente de
garder son sang-froid face aux
afflux d’hormones dont elle
ignorait tout...
22.30 ★★ Bright Star Drame
de Jane Campion (GB/Austr,
2009). Avec Ben Whishaw,
Abbie Cornish, Kerry Fox. Lon-
dres, 1818. Un poète anglais de
23 ans, John Keats, et sa voisi-
ne, Fanny Brawne, entament
une liaison secrète. Pourtant,
le premier contact entre les
deux jeunes gens est des plus
froids. John trouve que Fanny
est élégante mais effrontée, et
elle-même n’est guère sensible
à la littérature. C’est la maladie
du jeune frère de John qui va
les rapprocher. 0.35 RTL info
1.20 Jeux de nuit
6.35 Télématin 9.10 Des jours
et des vies 9.30 Amour, gloire
et beauté 9.55 C’est au pro-
gramme 10.55 Motus 11.25
Les Z’amours 12.00 Tout le
monde veut prendre sa place
13.00 Journal 14.00 Toute
une histoire 15.05 L’histoire
continue 15.35 Comment ça
va bien  ! 17.15 Dans la peau
d’un chef Invité : Denny Imbroisi.
Semaine italienne 18.15 Joker
18.50 N’oubliez pas les paro-
les 20.00 Journal
20.55 Envoyé spécial
Magazine d’information.
Présenté par Guilaine Chenu
et Françoise Joly.
Les Français de retour de Syrie.
Rencontre avec des Français
de tous horizons partis en
Syrie pour s’entraîner au dji-
had. Quelles sont leurs moti-
vations et quelle a été leur vie
là-bas ? Placements sur
Internet : la ruine à portée de
clics. Des dizaines de sites
proposent aujourd’hui des pla-
cements, faisant miroiter aux
internautes des gains rapides
et faciles. L’arnaque, bien
rôdée, a déjà fait de nombreu-
ses victimes. Le collège qui
dénote. A Niort, l’établisse-
ment Gérard Philipe a suppri-
mé les traditionnelles notes au
profit d’une nouvelle pédago-
gie, encore atypique, mais qui
se veut moins élitiste. ?
22.25 Complément d’enquête
Magazine. Présenté par Nicolas
Poincaré. Violences en cuisine : à
couteaux tirés. La loi du silence a
longtemps été la règle en cuisi-
ne, mais les langues se délient.
Plusieurs affaires sont venues
ternir la réputation de chefs
prestigieux  : harcèlement, bri-
mades, violences morales mais
aussi physiques, les langues se
délient et accusent.
7.50 Fit Tonic 8.15 Bienvenue
au camping 9.05 Sous le soleil
10.50 Tout le monde veut
prendre sa place 11.35 Plus
belle la vie 12.05 Un gars, un
chef (version courte) 12.20
Un gars, un chef 13.00 La télé
de A @ Z Chocolat 13.30 Bien-
venue au camping 14.25 Une
saison au zoo 15.15 Matière
grise express Ordinateur vert
15.25 La diva du divan L’art du
bluff. 16.11 Chute libre. 17.00 Un
gars, un chef 18.00 Tout le
monde veut prendre sa place
18.50 Infos trafic 19.00 Le 15’
19.20 Plus belle la vie 20.00
Un gars, un chef (version
courte)
20.15 Anne Roumanoff
Spectacle. A la Roumanoff.
Enregistré en 2010, à Bobino.
1h39.
Anne Roumanoff porte un
regard acéré sur la société
française, et elle n’épargne
rien, ni personne, dépeignant
le quotidien sans fioritures,
avec le franc-parler qui la
caractérise. Au programme de
ce spectacle : une caissière de
supermarché qui porte un
regard sarcastique sur ses
clients, une femme qui a
abusé de la chirurgie esthéti-
que, une vendeuse de vête-
ments pas très motivée par le
monde du travail. La dame en
rouge s’amuse ainsi d’Internet,
du baby-sitting, de la politique
ou du lifting.
21.55 La télé de A @ Z 22.30
Le 12 minutes 22.50 Quand
les petites filles jouent les loli-
tas Documentaire de Claire Bau-
chart (2012). A 12 ans, elles en
paraissent 20 ; ces adolescen-
tes qui se rêvent déjà femmes
sont communément appelées
des lolitas  : portrait d’une
génération de fashionistas.
0.25 Le 12 minutes
6.00 EuroNews 6.30 Ludo
9.00 Dans votre région 10.50
Midi en France Depuis Fécamp
12.00 Le 12/13 12.55 Météo à
la carte 13.55 Un cas pour
deux En plein cœur. 15.05 Talent
usurpé. 16.10 Des chiffres et
des lettres 16.50 Harry 17.30
Slam 18.10 Questions pour un
champion 19.00 Le 19/20
20.00 Tout le sport 20.20
Plus belle la vie
20.50 ★★ Gangster Squad
Policier de Ruben Fleischer
(USA, 2013). Avec Sean Penn,
Ryan Gosling, Emma Stone ,
Giovanni Ribisi. 1h55.
Mickey Cohen, parrain de la
mafia originaire de Brooklyn, a
la mainmise sur le crime à Los
Angeles. Il obtient tout ce qu’il
veut grâce à la protection de
ses hommes de main, mais
aussi de la police, de la justice
et des hommes politiques
sous sa coupe. Il multiplie les
trafics de drogue et gère les
réseaux de prostitution. Face à
cette situation, le chef du
LAPD décide de passer à l’ac-
tion. Il charge deux sergents
réputés de son unité, John
O’Mara et Jerry Wooters, de
créer une unité spéciale pour
faire tomber Mickey Cohen.
Les deux policiers et leurs cinq
recrues ne sont pas au bout
de leurs surprises...
22.45 Soir 3 23.20 Les gar-
çons de Rollin Documentaire de
Claude Ventura (2014). Un lycée
sous l’Occupation. Situé au pied
du Sacré-Coeur de Paris, le
lycée Rollin, renommé Jacques
Decour à la Libération, fut un
lieu où régna une activité politi-
que intense durant la Seconde
Guerre mondiale. Les archives
témoignent de ces années dou-
loureuses. 0.45 Quand nous
étions écoliers Documentaire.
cl u b
7.05 L’arbre des contes 7.15
Power Rangers Super Mega-
force Le duel du ranger bleu.
7.40 Le lion rouge. 7.55 Poké-
mon 9.00 Shopping 15.30 Les
anges du bonheur L’ultime ren-
contre. 16.20 Ma sorcière
bien-aimée Allons aux courses.
16.50 K 2000 Los mil diablos.
17.40 La vie à tout prix Une
journée difficile. 18.25 Magnum
L’extralucide. 19.15 Les Simpson
On ne vit qu’une fois. 19.45
Caméra café Racket organisé. -
Basse besogne.
20.00 Suits, avocats
sur mesure
Série. Avec Gabriel Macht,
Patrick J Adams, Gina Torres.
Sous pression (Saison 2, épisode
1/16).
Après les révélations de
Trevor, Jessica connaît le
secret de Mike et demande à
Harvey de le licencier. Ce der-
nier tente alors de gagner du
temps en mettant Mike sur
une importante affaire. Par
ailleurs, Daniel Hardman, le
cofondateur du cabinet, fait
son retour, ce qui n’augure
rien de bon pour Jessica...
20.50 Le choix (Saison 2, épiso-
de 2/16). Alors que Daniel
Hardman tente de rallier à sa
cause les employés du cabi-
net, Jessica charge Harvey
d’obtenir le soutien de Paul
Porter, un collaborateur.
21.45 R.I.S. Police scientifique
Série. Avec Jean-Pierre Michaël,
Pierre-Loup Rajot, Stéphane
Metzger. Une vie brisée. Les
agents du service de recher-
ches et d’investigations scien-
tifiques enquêtent sur deux
affaires  : la mort par noyade
d’un entrepreneur et un incen-
die criminel. 22.35 Père en
détresse. 23.25 Club Miami
23.50 Casino 0.20 Le plus
petit mot unique
6.10 Jeunesse 13.35 Un gars,
une fille 15.45 Jeunesse 18.35
Une saison au zoo
20.50 Cold Case,
affaires classées
Série. Avec Kathryn Morris,
Jeremy Ratchford, Thom Barry.
Ouvrières de guerre (Saison 2,
épisode 2/23).
Lilly rouvre une affaire datant
de la Seconde Guerre mondia-
le. A l’époque, une ouvrière
avait trouvé la mort dans ce qui
ressemblait à un accident.
21.35 Daniela (épisode 3/23).
Lilly et Scotty se penchent sur
un dossier non résolu datant
de 1979 : une jeune fille de
19 ans avait disparu dans
d’étranges circonstances. 22.15
Les bas-fonds (épisode 1/23).
Lilly rouvre un dossier fermé
par l’acquittement de l’accusé :
celui du triple meurtre sur
lequel elle travaillait avant de
rejoindre sa nouvelle équipe.
23.00 Black Mirror Série. Dif-
fusion de trois épisodes.
15.40 Les 100 lieux qu’il faut
voir 16.35 Vu sur Terre 17.35 C
à dire  ?! 17.50 C dans l’air
19.00 C à vous 20.20 Gros
plan sur la nature
20.45 La grande librairie
Magazine littéraire. Présenté par
François Busnel. Invités : Amélie
Nothomb, Laurent Binet, Astrid
Manfredi.
Pour le premier numéro de la
saison, François Busnel dévoi-
le le meilleur de la rentrée lit-
téraire. A Livingston dans le
Montana, il rencontre Jim
Harrison, à l’occasion de la
parution de son nouveau
roman, «Pêchés capitaux»,
paru chez Flammarion.
21.45 Les trésors des hôtels
particuliers Documentaire de
Françoise Cros de Fabrique
(2014). Du Marais aux Champs
Elysées. 22.40 C dans l’air
23.45 Olivier Roellinger, le
magicien des épices
18.30 Carnets du Sud Fabrezan
(Aude) 19.00 Le beau vélo de
RAVeL Stavelot  : circuit Spa
Francorchamps 19.30 JT tra-
duction gestuelle 20.15 Les
Niouzz 20.30 JT 19h30
21.15 Noms de dieux
Magazine culturel. Présenté par
Edmond Blattchen. Paul Jorion.
Anthropologue et sociologue,
chroniqueur au «Monde», Paul
Jorion a travaillé durant plu-
sieurs années dans la finance
aux Etats-Unis. Edmond
Blattchen s’entretient avec lui
à l’occasion de la sortie chez
Odile Jacob de «Penser tout
haut l’économie avec Keynes».
22.10 L’instituteur et l’âne
bibliothèque Documentaire de
Carlos Rendon Zipagauta
(2008). Un instituteur parcourt
chaque week-end le Nord de la
Colombie, en compagnie de
ses ânes chargés de livres,
pour porter la culture écrite
dans les villages isolés. 23.05
Hollywood au pied du terril
Documentaire
15.55 Le jour où tout a basculé
Ma fille est prête à tout pour de
l’argent 16.50 Les frères Scott
Un nouveau départ. 17.35 Prise
de risque. 18.20 Urgences Bliz-
zard. 19.10 Urgences
20.00 Reporters
Magazine de reportages. Ils sont
médecins au SAMU (1 et 2/2).
Chaque jour, le SAMU répond
aux appels à l’aide lancés par
des personnes en détresse et
les conduit à l’hôpital où elles
seront prises en charge dans
les plus brefs délais. Toujours
sur le qui-vive, ses membres
ne perdent pas un instant pour
venir à la rescousse et ce,
24h/24, et 7/7 jours.
22.10 On va tout vous dire
Magazine. La maternité de Nec-
ker. 23.45 Le regard d’une
mère Téléfilm de Michael Scott
(Can, 2007). Avec Kelly Ruther-
ford, Kirsten Prout, Jesse Moss.
11.00 Le journal 11.15 Tout le
monde veut prendre sa place
12.00 L’épicerie 12.25 Cut Les
choses de l’amour. 12.55 Ques-
tions pour un champion 13.30
Journal (RTBF) 14.00 Secrets
d’histoire Comment devient-on
Napoléon Ier  ? 16.05 Les ani-
maux stars des zoos 16.35 Iti-
neris 16.45 Les peuples des
montagnes 17.00 Passe-moi
les jumelles Des taupes et des
bidons 18.00 64’, le monde en
français Une francophone  : le
film d’animation «Miss Hoku-
sai», réalisé par Keiichi Hara
Invité  : André Comte-Sponville.
Grand angle : le philosophe et le
monde 18.50 L’invité Elise
Maillard. 19.05 La télé de A @
Z Nuit blanche 19.35 A ciel
ouvert 19.45 Tout le monde
veut prendre sa place 20.30
Journal (France 2)
21.00 Des racines et des ailes
Magazine de reportages.
Présenté par Carole Gaessler.
Paris authentique, Paris insolite.
Carole Gaessler se rend au
sommet de l’église Saint-
Eustache, située rive droite, au
coeur du Paris historique, afin
de découvrir une vue à 360°
sur la capitale et les monu-
ments qui la font rayonner.
Construite sur l’emplacement
d’une église déjà existante,
Saint-Eustache fut consacrée
le 26 avril 1637. L’édifice fut
longtemps considéré comme
une église royale de par sa
proximité avec le haut lieu de
la monarchie. Les reportages :
Montmartre au cœur. Le nou-
veau cœur de Paris. Paris au vert.
23.00 Journal (RTS) 23.30
★★ Fric-Frac Comédie de Mau-
rice Lehmann (Fr, 1939). Avec
Fernandel, Arletty, Michel Simon.
1.15 Le journal Afrique 1.35
Passe-moi les jumelles
15.20 Les anges de la télé-réa-
lité VII, Latin America 16.00
Secret Story La quotidienne 17.35
Les anges de la télé-réalité VII,
Latin America 18.15 Secret
Story La quotidienne 20.00 Tou-
che pas à mon poste !
21.50 Qui veut épouser
mon fils ?
Téléréalité. Présenté
par Elsa Fayer. Episode 5.
Il ne reste plus que trois pré-
tendantes, et les garçons per-
dent le contrôle de la situa-
tion. Chez Thierry, le clash en
boîte de nuit a fait douter les
filles, et Elise fulmine. Les rap-
ports entre Steven et sa mère
se tendent : Elise menace de le
mettre à la porte s’il n’écoute
pas ce qu’elle lui dit. Les pro-
pos échangés entre Jacky et
une de ses prétendantes ont
mis le feu aux poudres. Dans
sa roulotte, Véronique, la
maman, a bien l’intention de
régler ses comptes.
23.35 Touche pas à mon
poste ! 1.15 Shopping
13.10 Femmes de loi Justice
d’une mère. 16.35 Section de
recherches Chute libre. 17.40 La
bonne fée. 18.45 Pour le meilleur
et pour le pire. 19.50 Arabes-
que Un baiser de Judas.
20.45 ★ Odette Toulemonde
Comédie d’Eric-Emmanuel
Schmitt (Fr, 2006). Avec
Catherine Frot, Albert Dupontel,
Jacques Weber. 1h35.
Malgré son existence morose,
Odette Toulemonde est opti-
miste, un état d’esprit qu’elle
doit à un romancier parisien
qu’elle entend ardemment
remercier...
22.40 ★ Le jour de gloire
Comédie de Jacques Besnard (Fr,
1976). Avec Jean Lefebvre, Pierre
Tornade, Darry Cowl. A la veille
de la Libération, les habitants
d’un village français font preuve
d’un grave manque de dignité
face à l’occupation allemande.
7.00 ★★★ Caricaturistes : fan-
tassins de la démocratie Film
documentaire de Stéphanie Val-
loatto (Fr, 2014). 8.40 Silicon
Valley Quatre épisodes. 10.30
Hello Ladies  : The Movie Télé-
film de et avec Stephen Merchant
(USA, 2014). Avec Christine
Woods, Carly Craig, Nate Torren-
ce. 11.50 ★★ Sils Maria Drame
d’Olivier Assayas (Fr/All/Sui,
2014). Avec Juliette Binoche, Kris-
ten Stewart, Chloë Grace Moretz.
13.50 ★★ The Weather Man
Comédie dramatique de Gore
Verbinski (USA, 2005). Avec
Nicolas Cage, Michael Caine,
Hope Davis. 15.30 ★ The Rover
Thriller de David Michôd (Austr,
2014). Avec Guy Pearce, Robert
Pattinson, David Field. 17.10
★★ Need for Speed Film d’ac-
tion de Scott Waugh (USA, 2014).
Avec Aaron Paul, Dakota John-
son, Imogen Poots. 19.15 Famille
à vendre Court métrage (Belg,
2014). Avec Jules Brunet, Aurélien
Ringelheim, François-Michel van
der Rest. 19.30 ★ Bad Words  :
concours de gros mots Comé-
die de et avec Jason Bateman
(USA, 2013). Avec Kathryn Hahn,
Anjul Nigam, Rohan Chand.
21.00 ★★ Les règles du jeu
Film documentaire de Claudine
Bories, Patrice Chagnard
(Fr, 2014). 1h45.
Trois jeunes, rétifs à l’autorité,
sans diplômes et ignorants
des règles du marché du tra-
vail, tentent de s’en sortir
auprès de coachs d’un cabinet
de placement.
22.40 ★★★ Hippocrate Comé-
die dramatique de Thomas Lilti
(Fr, 2014). Avec Vincent Lacoste,
Jacques Gamblin, Reda Kateb.
0.20 ★★★ Supercondriaque
Comédie de et avec Dany Boon
(Fr/Belg, 2014). Avec Alice Pol,
Kad Merad, Jean-Yves Berteloot
34
8.55 Thema - Le sable, enquê-
te sur une disparition 10.10 Le
rêve chinois 11.10 Les super-
pouvoirs des animaux 11.40
Au cœur du monde arctique
12.25 360°-GEO 13.20 Arte
journal 13.35 ★★ Un baiser,
s’il vous plaît  ! Comédie de et
avec Emmanuel Mouret (Fr,
2007). Avec Julie Gayet, Virginie
Ledoyen, Michaël Cohen. 15.15
Par avion 15.40 Nikos, l’épi-
cier ambulant 16.35 La vie sur
le récif 17.20 X:enius 17.45
Enquête d’ailleurs 18.15 Les
hyènes de Harar 19.00 La vie
secrète des lacs 19.45 Arte
journal 20.05 28 minutes
20.55 The Team
Série. Avec Lars Mikkelsen,
Jasmin Gerat, Veerle Baetens.
(Saison 1, épisodes 5 et 6/8).
Grâce à un réflexe de survie et
à l’intervention rapide des
secours, Jackie a échappé de
peu à la mort. Quant à Harald,
il a pu arrêter facilement
Bruno Koopman, retrouvé
attaché dans la chambre de la
prostituée Heidi Hansen,
autrement dit «Sugar Sweet».
En Belgique, la juge Pernel et
Jean-Louis Poquelin se retrou-
vent dans la même clinique...
22.55 Heimat, une chronique
allemande Série. Avec Rüdiger
Weigang, Karin Rasenack, Mari-
ta Breuer. Un Noël extraordinai-
re  : Sur les routes du Reich (1935-
1938). Milieu des années 30.
Eduardo est devenu maire.
Lucie le pousse à faire carrière
au parti nazi. Wilfried, devenu
SS, rentre pour le Noël 1935. Et
Lucie héberge des dignitaires
nazis. 0.50 Fuite et retour  : à
l’arrière comme au front (1938-
1943). La guerre éclate. Wil-
fried, responsable local du
parti nazi, évoque un soir, dans
la villa de Lucie et d’Eduard,
l’extermination des juifs.
13.00 Het Journaal 13.30
één Iedereen beroemd 13.50
Thuis 14.15 Zoo Australië 14.35 Kin-
gdom 15.20 De topcollectie van...
16.00 Sporza : Ronde Van Spanje
Tour d’Espagne 2015. En direct.
18.00 Het Journaal 18.15 Dagelijkse
kost 18.30 Blokken 19.00 Het Jour-
naal 19.35 Iedereen beroemd 20.00
Thuis 20.25 European Qualifiers :
België - Bosnië-Herzegovina Bel-
gique/Bosnie-Herzégovine. Euro
2016. Qualifications. Groupe B - En
direct. 23.00 Het Journaal 23.20
European Qualifiers Magazine
23.45 Dagelijkse kost 0.00 Iedereen
beroemd
10.35 Dimitri 10.45 Zoos-
Ketnet traat 64 10.55 Het zand-
kasteel 11.20 Nina Patalo 11.30 Mijn
robot en Ik 11.40 Lekker Windje
12.00 W817 12.30 A gURLs wURLd
13.00 En daarmee basta ! 13.30
6tien 13.50 Zig & Sharko 14.00
Robot Arpo 14.10 Sammy & Co
14.20 Masja i Medved 14.50 Dino-
poot 15.00 Kaatje en haar vriend-
jes 15.10 Het Monster Rekenteam
15.20 Bob de bouwer 15.30 Kwis-
kwat 15.50 De wereld rond met
Kaatje 16.00 De Smurfen 16.30
Samson en Gert 16.55 Mega
Mindy 17.20 Super 4 17.30 Marcus
Level 17.45 Galaxy Park 18.00 Kar-
rewiet 18.10 Galaxy Park 18.25 Oma
en Oma 18.35 Wereldbeesten 18.50
W817
Canvas 19.35 How to Build a
Planet 20.30 De Afs-
praak 21.15 Louis Theroux :
Forensic Mental Health 22.15
Maarten Van Severen : Addicted
to every possibility 23.20 Terzake
23.50 Sporza : Diamond League
0.20 Canvaslus
18.00 De Keuken van Sofie
VTM 18.20 De Buurtpolitie 19.00
VTM Nieuws 19.55 Familie 20.35
Het Lichaam van Coppens 21.45
Helden van Hier : Door het Vuur
22.50 Chicago Fire 23.45 House,
M.D. 0.40 Q-Music
20.10 Two and a Half Men
2BE 20.35 ★★★ The Girl with
the Dragon Tattoo Thriller de
David Fincher (USA, 2011). VO.
Avec Daniel Craig, Rooney
Mara, Christopher Plummer .
23.25 Spuiten en slikken op reis
0.20 Fool Britannia
16.05 De Dagschotel 16.20
Vier Desserts 16.35 Food,
Friends & Feeling 16.55 Zoete
Zonde 17.25 Komen Eten 18.10 Castle
19.05 Ncis 20.00 Het Klapsalon 20.15
Komen Eten 21.05 Scheire en de
Schepping 21.55 De Ideale Wereld
22.50 Under The Dome 23.50 Het
Klapsalon 0.00 Komen Eten 0.45 De
Ideale Wereld (Nachtlus)

LA JOURNÉE TÉLÉ
Excellent ★★★
Bien ★★
Faible ★
Nul ❍
LES FICTIONS
Hippocrate ★★★
Jolie comédie dramatique des
internes en médecine. Moins
sucrée et plus réaliste que
« Grey’s Anatomy ».
Be1, 22h40
Gangster Squad ★★
Une version moderne des « In-
corruptibles », avec Sean Penn
et Ryan Gosling.
France 3, 20h50
Bright Star ★★
Réalisé par Jane Campion, ce
drame raconte l’histoire d’un
poète anglais de 23 ans, John
Keats, qui vit dans le Londres
des années 1818. Avec Ben
Whishaw.
RTL-TVI, 22h30
LES ÉMISSIONS
Belgique /
Bosnie-Herzégovine ★★★
Nouvelle étape pour les Diables
vers une qualification pour l’Eu-
ro 2016. Ils reçoivent la Bosnie-
Herzégovine au stade Roi Bau-
douin. Une victoire leur assure-
ra une deuxième place au sein
du groupe B.
La Une, 20h20
Les règles du jeu ★★
Ce documentaire inédit réalisé
par Patrice Chagnard et Clau-
dine Bories suit Lolita, Kévin et
Hamid, trois jeunes âgés de
près de 20 ans, sans diplôme,
rétifs à l’autorité et ignorants
des règles du marché du travail.
Ils tentent de s’en sortir auprès
des coachs d’un cabinet de pla-
cement.
Be1, 21h

Pas besoin.
On a déjà adapté nos prix.
Jérôme de Warzée : « L’humour
en télé, c’est casse-gueule »
LA DEUX L’humoriste
La star de la matinale
de Vivacité va tenter
d’imposer son humour
en télé dans
« Le Grand Cactus ».
Il sera entouré
d’une troupe
de comédiens belges.
ENTRETIEN
inq ans déjà que Jérôme
C de Warzée fait pouffer de
rire les auditeurs du
« 8/9 » de Vivacité avec son
« Cactus dans le waterzooi ».
Après avoir écumé les salles de
spectacle du royaume avec son
one-man-show « Hautes ten-
sions », l’humoriste s’apprête à
coanimer un talk-show en prime
time sur La Deux, avec Adrien
Devyver (« Un gars, un chef »).
« Le Grand Cactus » s’annonce
comme un long moment de dé-
connade revisitant l’actualité de
manière parodique. Tourné à
Liège dans les studios de Média-
rives, il sera diffusé un jeudi sur
deux, en alternance avec
« 69 minutes sans chichis ».
À quoi va ressembler
le « Grand Cactus » ?
Difficile à dire car on n’a pas
encore tourné le pilote ! Ce sera la
prolongation de ce que je fais en
radio le matin. J’ai un point de
vue cynique sur l’actualité. On
va essayer de transposer à
l’image.
C’est un projet qui a mûri
longtemps dans votre tête ?
Avec la RTBF, on cherchait de-
puis longtemps le bon concept
qui colle à ce que je fais. J’ai col-
laboré à « Signé Taloche » et « 7 à
la Une », je pense que la RTBF
me fait confiance. Après, si le pi-
lote n’est pas bon, l’émission ne
sera pas mise à l’antenne. Ils ont
de quoi nous remplacer un jeudi
sur deux s’ils estiment que le pro-
duit n’est pas bon. On fait un peu
les choses à l’envers mais j’aime
ça. On espère être sur antenne
très vite.
Comment Adrien Devyver s’est-il
intégré à votre projet ?
Au départ, on voulait une femme
mais on n’arrivait pas à se
mettre d’accord avec la RTBF. On
a parlé d’Adrien et j’ai dit “oui”
tout de suite. On a travaillé en-
semble lors de la Coupe du
monde. Il rit à ce que je fais et j’ai
besoin de ça. Il a pris à bras-le-
corps toute la conduite et je pense
qu’il va mener ça de main de
maître. C’est un défi pour lui car
il aura la main, contrairement à
« Un gars, un chef » où il regarde
Gérald Watelet cuisiner.
Devenir un visage connu
de la télé, ça vous démangeait ?
Ça ne me démangeait pas du tout
mais je voulais travailler à plu-
sieurs. J’ai plein de camarades
humoristes comme Kody et
James Deano, je trouve qu’il n’y a
pas beaucoup d’opportunités
pour qu’ils puissent montrer ce
qu’ils savent faire. Il n’y a pas
d’émission qui offre des scènes
ouvertes où on peut venir faire
un sketch.
Il y aura des filles comme Livia
Dushkoff, candidate sulfureuse
d’une téléréalité française…
Nous devons avoir un atout
charme autour de la table. Cer-
tains vont rester de manière ré-
currente pour rire de ce qu’on
fait. Il y aura des chroniques pro-
posées par Sarah Grosjean, une
jeune comédienne liégeoise. Il y
animera un talk-show décalé avec Adrien Devyver
De Warzée veut offrir un espace de visibilité supplémentaire aux humoristes belges. © P.-Y. THIENPONT.
aura aussi Cécile Djunga et Bé-
nédicte Philippon qui a fait des
apparitions dans « On n’de-
mande qu’à en rire ».
Vous voulez être le Laurent
Ruquier belge ?
« On ne demande qu’à en rire » a
permis de mettre en lumière des
gens confirmés qui auraient eu
besoin de beaucoup plus de temps
pour émerger. D’autres n’ont fait
que ça et ne tournent plus depuis
l’arrêt de l’émission. C’était quasi
de la téléréalité. Je ne suis pas
Ruquier. Je ne suis là que pour
déconner. La pantalonnade me
convient mieux. On n’est pas là
pour discuter du dernier bou-
quin publié. Ce sera de la dé-
conne toute l’émission.
Il n’y aura pas d’invité ?
Non car en Belgique on a vite fait
le tour, on voit toujours les
mêmes. En plus, sans l’aspect
« promotion » on gagne du
temps et de la liberté. Après, si le
programme est un succès, ça évo-
luera peut-être. On veut surtout
fidéliser l’équipe. On sait qu’une
émission d’humour à la télé, c’est
hyper casse-gueule. Il y en a sur
toutes les chaînes et on n’a pas les
mêmes moyens. On doit se trou-
ver une identité mais je compte
sur le réalisateur Nicolas Ceup-
pens qui a travaillé pour « Strip-
Tease » et « Tout ça ».
Si l’humour est « casse-gueule »,
Le Soir Jeudi 3 septembre 2015
LATÉLÉVISIONJEUDI 35
NOUVEAUTÉS
Musique
et impertinence
Plusieurs nou-
veaux pro-
grammes vont
apparaître dans
la grille de La
Deux cette saison. Ophélie
Fontana animera « Au ta-
bleau ! », un magazine basé
sur la rencontre d’une per-
sonnalité politique avec une
classe d’enfants âgés de 8 à
13 ans. Ophélie Fontana sera
aussi aux commandes de
« Tout y passe (même la
RTBF) », un « diversity
show » à l’occasion des
10 ans de la Convention sur
la diversité culturelle de
l’Unesco. La musique sera
aussi à l’honneur avec un
documentaire sur les 50 ans
du groupe Pink Floyd et les
20 ans des Daft Punk. En
janvier 2016 auront lieu les
premiers « D6bels Music
Awards », qui se veulent les
équivalents des « Victoires
de la musique » en France.
Joëlle Scoriels animera une
grande soirée TV le 22 jan-
vier. En attendant, on la
le talk-show l’est encore plus… Ce que je raconte peut se lire de retrouvera dans « Sans chi-
La différence, c’est que « Le grand deux façons. Ne pas dire « bite » chis » et dans la pastille
cactus » est monté comme un JT. mais « organe érectile avec in- « C’est Cult », avec un nou-
Adrien Devyver présentera flux de sang » par exemple. Cer- veau comédien déguisé en
l’émission, moi je balance les in- tains trouveront ça quand même œuvre d’art : Julien De
fos. On envoie des reportages sur grossier mais chacun son hu- Broeyer.
le ton de l’humour. Il y aura des mour. Je propose, le public dispo- M.B.
invités en plateau incarnés par se. ■
des humoristes. C’est comme les Propos recueillis par
marionnettes des « Guignols » MAXIME BIERMÉ
mais avec des vraies gens. Si on
fait un sujet sur le deuxième en-
fant de Catherine Middleton, elle LA LOTERIE
sera incarnée par quelqu’un en
plateau.
Lotto Tirage du 02/09 Keno Tirage du 02/09
Vous allez être confronté 1 6 31 32 39 44 25 7 14 18 25 30
à la critique, notamment Croix correctes Gagnants Gains (EUR) 31 34 36 37 40
sur les réseaux sociaux, 6 1 2.891.351
ça vous fait peur ? 5+ - - 42 46 48 49 50
Il faut arrêter l’humour si on ne 5 47 4.087,40
supporte pas la critique. Le pro- 4+ 138 338,80 55 58 68 69 70
4 2.253 38,40
blème des réseaux sociaux est que 3+ 3.467 13,30
les gens contents ne disent rien et 3 42.118 5,00
que les mécontents écrivent avec 2+ 34.914 3,00
des majuscules et postent deux Jackpot du prochain tirage : 1.000.000€ à gagner.
fois le message.
Il faudrait être fou pour y être to-
Joker+ Tirage du 02/09 Pick 3 Tirage du 02/09
talement indifférent mais je
6 3 2
m’adresse à ceux qui sont récep- 3 4 1 2 1 6
tifs à mon humour. Il y a des gens
Chiffres corrects Gagnants Gains (EUR)
que je n’aurai jamais, ils dé- 6+signe astrologique - min 200.000
testent de Warzée, c’est physique. 6 - 20.000
Je veux être meilleur pour ceux 5 4 2.000
qui me suivent et veulent me dé- 4 18 200
couvrir. 3 273 20
2 2.877 5
Justement, pour ceux qui 1 28.355 2 La Loterie nationale signale que les lots inférieurs
n’écoutent pas Vivacité, à quel Signe Astrologique 13.614 1,50 à 1.000 euros sont payables dans les centres
Lotto/Joker à partir du lundi. Ces résultats sont
type d’humour faut-il s’attendre ? Jackpot du prochain tirage : 1.000.000€* à gagner. donnés sous réserve. Les résultats définitifs
C’est « polysémiquement noir ». * Si vous êtes le seul gagnant au rang 1 seront disponibles dans votre centre Lotto/Joker.

ROUSSEL HOMME ROUSSEL DAME
71 PASSAGE WELLINGTON 64 PASSAGE WELLINGTON
1410 WATERLOO 1410 WATERLOO
• 02/354 65 47 • 02/354 65 47
OUVERT TOUS LES JOURS DE OUVERT TOUS LES JOURS DE
10H À 18H30 10H À 18H30
(SAUF LE DIMANCHE) (SAUF LE DIMANCHE)
35
Le Soir Jeudi 3 septembre 2015

36 LACULTURE

Bob l’éponge
icône pop rock
malgré lui
David Bowie va diriger les compositeurs d’une comédie
musicale inspirée du célèbre héros de dessin animé.
n 15 ans, dix saisons et 299 épi- migrent du Texas pour venir vivre sous nant parce que l’auteur est un grand fan

E sodes, Bob l’éponge a absorbé

des millions d’êtres humains.
Normal, vous allez dire, pour
une éponge. Sauf que, d’ordi-
naire, la structure poreuse de ces petites
bêtes a une capacité d’absorption de…
22 fois leur masse sèche. Pfff, nul. Bob
l’éponge fait tellement mieux. La
preuve : il vient d’avaler Bowie.
Le dandy britannique de 68 ans vient
de rejoindre une bande de musiciens
américains (les rockeurs de The Fla-
ming Lips, Aerosmith, et They Might
Be Giants, la chanteuse pop Cyndi Lau-
per et le compositeur John Legend) à
l’écriture d’une comédie musicale dé-
diée au petit personnage jaune, qui sera
jouée en juin 2016 à Chicago, avant de
s’envoler pour Broadway.
David Bowie et Bob l’éponge. C’est
une blague ? De celles que s’envoient
tout l’après-midi, sur la chaîne Nickelo-
deon où ils sont nés, la petite Spontex et
ses drôles de potes ? Ces vannes dont
leur auteur, l’ex-biologiste Stephen Hil-
lenburg, jure qu’elles sont une critique
de la société américaine où le vil capita-
liste (Eugène Krabs), propriétaire du
resto Le Crabe Croustillant, maltraite
ses salariés (Bob et Carlo l’arrogant ca-
lamar), où le chômage frappe même les
étoiles de mer et où les écureuils
un globe dans la mer des Sargasses…
Mouais. Dans les épisodes de Bob
l’éponge, on voit ce qu’on veut bien voir.
En août 2012, la commission nationale
chargée de la protection de la moralité
publique en Ukraine a envisagé d’inter-
dire la diffusion du dessin animé parce
que la proximité entre Bob l’éponge et
Patrick l’étoile de mer faisait l’apologie
de l’homosexualité. Juste parce qu’il y
en a un qui est rose bonbon et l’autre
qui rit comme Denise Fabre. Hillenburg
a démenti, précisant que, même si son
personnage est devenu une icône gay, il
ne peut être, à la base, que « presque
asexuel » – où l’on se reportera, pour
plus de détails au point 3.3 de la page
Wikipédia consacrée à la reproduction
des spongiaires (Porifera).
Avant Bowie, Pharrell
Williams et Motörhead
avaient déjà écrit pour Bob
Mais la force de cette série imaginée,
en 1984 lors d’une étude de la biologie
marine à l’Ocean Institute de Dana
Point, en Californie, c’est son humour.
« Un vrai humour absurde, comme on
en trouve rarement, décrypte Alexandre
Prouvèze, collaborateur au mook Pano-
rama des idées (1). Ce qui n’est pas éton-
de slapstick, de Laurel et Hardy et Bus-
ter Keaton. Et voilà où Bowie le rejoint,
lui qui n’a jamais caché son intérêt pour
le vieux cinéma. »
Le chanteur britannique
n’est pas le premier à avoir
craqué pour la gratounette
jaune. « Dans la B.O. du long- Carrément star
métrage sorti cette année, Un 1984 le biologiste américain
héros sort de l’eau, on trouve Stephen Hillenburg rédige un
trois titres de Nerd, le groupe scénario, « The Intertidal
de Pharrell Williams. En Zone », sur des formes de
termes de sommet de la hype, vie marines anthropo-
difficile de faire mieux ! morphes.
Motörhead aussi a bossé sur le 1987 Il devient animateur et
film. Ce sont des personnages rejoint la California Institute
qu’on imagine assez loin du of the Arts.
monde des enfants et pour- 1996 Il démarre la série
tant, ce dessin animé peut se « Bob l'éponge ».
regarder totalement défoncé, 2000 Première diffusion en
dans le sens où il est enfantin, France, sur TF1.
pas trash du tout. Bob est 2007 David Bowie apparaît
super-gentil, il en prend plein dans l’épisode « L’amulette
la tronche mais il s’en rend pas d’Atlantis » : 8,8 millions de
compte. C’est la Justine du téléspectateurs aux USA, la
Marquis de Sade. » Aïe, cen- plus grande audience en
sure en Ukraine. ■ huit ans.
JULIE HUON
(1) Bimestriel sur « l’actualité et l’analyse de ces
idées qui façonnent le monde », Lemieux Editeur. Bob l’éponge vit dans un ananas à Bikini Bottom, avec ses amis Patrick, Carlo
et Sandy. © D.R.

LAPETITEGAZETTE
Laissez tondre le mérinos « Hostile à l’islam » Le coton « made in Daesh »… … est assez mal vu
Un champion australien de la
Ketje à Las Vegas Le grand mufti d’Arabie saoudite, Dixit Le groupe Etat islamique (EI) a Dans les plus grandes maisons de
tonte de moutons a été appelé le cheikh Abdel Aziz al-Cheikh, a « J’ai tellement besoin de temps mis la main sur la production sy- luxe de Paris, le sujet est d’actuali-
mercredi d’urgence après la dé- jeté l’anathème sur Mahomet, film pour ne rien faire qu’il ne m’en reste rienne de coton, un risque pris au té. Sous couvert d’anonymat, une
couverte, près de Canberra, d’une sorti la semaine dernière en Iran, plus assez pour travailler. » sérieux par certains fabricants de source chargée des approvision-
bête abandonnée à une laine si estimant qu’il était « hostile à l’is- PIERRE REVERDY vêtements qui veillent de près à nements pour les collections
épaisse que sa vie en était mena- lam ». « C’est un film païen et une leur image, même si la possibilité haute couture d’une enseigne
cée. L’animal, un mérinos, a été vu œuvre hostile à l’islam », sa projec- de retrouver dans nos habits du prestigieuse reconnaît se montrer
errant seul près de Mulligans Flat, tion est « illicite selon la charia ». IESSID www.iessid.be coton « made in Daesh » reste li- particulièrement vigilante sur la
une zone boisée proche de la ca- « C’est une distorsion de l’islam », a Portes ouvertes 05/09 10h-13h mitée. provenance des tissus.
pitale, par des randonneurs qui encore dit le plus haut dignitaire Assistant(e) social(e) &
ont alerté les responsables locaux religieux d’Arabie saoudite, chef Bibliothécaire-Documentaliste
de la Rspca, l’organisation natio- de file de l’islam sunnite, en rivali- BAC 3 ans. En bons termes
© D.R.

nale de protection des animaux.
« C’est clairement un des plus gros
moutons qu’on ait vu », a déclaré
Tammy Ven Dange, responsable
de la Rspca, précisant que la bête
avait atteint « quatre à cinq fois sa
taille normale ». (afp)
Le dresseur de Flipper est libre
La police japonaise a annoncé
avoir relâché le militant américain
Richard O’Barry, ex-dresseur de
« Flipper », le dauphin, arrêté lun-
di près du port japonais de Taiji
(sud-ouest) à la veille du coup
d’envoi de la chasse aux dauphins.
Richard O’Barry avait été interpel-
lé sur des soupçons de conduite
en état d’ivresse. Il risque une
amende de 735 euros. (afp)
Une réplique du Manneken-Pis a
été dévoilée, mardi, à Las Vegas.
La copie du célèbre ketje de
Bruxelles a été installée devant
The D Hotel, un hôtel-casino, in-
dique le Las Vegas Sun. Le proprié-
taire de l’hôtel a signé un contrat
de 100 ans pour pouvoir disposer
de cette copie, indique le journal
local. Derek Stevens, le proprié-
taire, voulait rendre hommage à
ses origines belges en installant
un Manneken-Pis à l’entrée de son
complexe. « Mes parents et
grands-parents sont 100 % belges.
Mon frère et moi sommes les pre-
miers nés de la famille aux USA.
Quand j’étais enfant, je retournais
chaque année pour voir des proches
en Belgique », a-t-il déclaré. (afp)
té avec l’Iran chiite. Dans le film
de Majid Majidi, qui raconte la vie
d’enfant du prophète, le visage de
Mahomet enfant n’apparaît ja-
mais, seulement sa silhouette et,
par des effets spéciaux, sa vision
du monde qui l’entoure. (afp)
Une balle perdue dans son sac
Une Brésilienne finissait ses em-
plettes dans un centre commer-
cial huppé de Rio de Janeiro lors-
qu’une balle perdue est venue se
loger dans son sac à main. « J’ai
trouvé un projectile et mon sac est
déchiré à l’intérieur, à quatre en-
droits », raconte la designer. Des
balles perdues résultant de fu-
sillades entre bandes rivales sont
monnaie courante. (afp)
Spécialisation en Sciences
et Techniques du Jeu 1an « J’ai des lancements depuis ce matin. C’est insoutenable. Je cours chez le
(Horaire décalé). dentiste. » En pareille circonstance, l’emploi de « lancement » et celui
Former pour accompagner (50 du verbe « lancer » sont des archaïsmes que l’on rencontre fréquem-
ment chez nous et dans une partie du Nord de la France. Le diction-
naire Robert précise en outre que « lancer » peut s’entendre quelque-
Douze Chinois à la voile fois dans la langue familière, probablement sous l’influence de l’adjec-
Un voilier chinois, avec un équi- tif « lancinant ». Mais, dans la plupart des régions, « lancer » a été
page entièrement composé de remplacé par « élancer » depuis très longtemps. En voici un exemple
marins chinois, participera pour la moderne : « La jambe droite lui élançait, des crampes lui serraient la
première fois à la célèbre course jambe gauche » (Henri Queffélec, Un recteur de l’Île de Sein, 1944).
Sydney-Hobart à la fin décembre, CLÉANTE
ont annoncé mercredi les organi-
sateurs. Le bateau, un TP52
(15,85 m), « est entièrement chi- Les utilisateurs de Twitter… … plus jeunes et plus diplômés
nois », a souligné Serena Cai, qui Les twittos sont, en moyenne, plus 57 % des utilisateurs de Twitter
pilote le projet. « Le propriétaire diplômés et plus jeunes que les étaient au moins titulaires d’un di-
est chinois, tout comme les douze internautes sur les autres réseaux plôme de l’enseignement supé-
membres de l’équipage. » Une pre- sociaux, selon une étude réalisée rieur, contre 40 %. Leur âge
mière pour un bateau provenant par Twitter, l’American press insti- moyen était de 36 ans, contre 46
de Chine continentale. (afp) tute et la société d’études DB5. ans pour les autres réseaux. (afp)



Réparation rapide
mais réparation qui dure !

24 rue de la Station, Forest - www.sos-dentier.be

36
www.lesoirimmo.be Jeudi 3 septembre 2015

Jean-Baptiste Van Ex est responsable 009 Située à Ernage, près

x ) : villa 2, sdd,
du département immobilier blou , sdb de Gembloux, cette villa
de la Banque Degroof qui offre un large a ge (Gem1 m2 , 4 ch in 9,76a. . de 2009 a la particularité
d
Ern dre. 18 ge, jar otovolt s.
éventail de services : montage à ven jour, gara neaux ph 000 euro de produire plus d’énergie
de projets, conseils à la vente gd séA, 32 pan rix : 443. qu’elle n’en consomme
et à l’acquisition de bâtiments PEB it état ! P grâce à ses 32 panneaux
ou sociétés immobilières, etc. p.2 Parfa .altis.be photovoltaïques. P.2
www

TOUTES LES ANNONCES IMMOBILIÈRES « À VENDRE/À LOUER » EN BELGIQUE ET À L'ÉTRANGER > P. 6

▲ Sociétés P.5

Avec le temps, le kot ▲ Le chiffre

0,8 %
C’est la baisse
étudiant a bien changé enregistrée
par l’emploi dans
la construction au
On pensait la fusion premier trimestre
entre Immobel
et Allfin (en photo, 2015. Le secteur
son CEO Marnix compte à ce jour
Galle) entérinée 203.900 postes.
depuis plusieurs
semaines. Il n’en est C’est 2,4 % moins
rien puisqu’elle est bien que l’an
passée à la trappe. dernier à pareille
L’un des plus grands
acteurs immobiliers époque et, surtout,
du pays cherche le niveau le plus
à présent bas depuis 2007.
un nouveau CEO.

▲ Web p.4 ▲ Plus sur le Net

Le « foyer » de la résidence-services Lovano, construite par le groupe Eckelmans sur le site de Louvain-la-Neuve, invite à la détente
et à la discussion. Aujourd’hui, le « kot » étudiant a bien changé... © ECKELMANS.

La rentrée universitaire
est à nos portes
Christophe Bastien, et certains étudiants
le fondateur lillois doivent encore trouver
de VendreDirect.com, un logement.
se qualifie volontiers Un secteur de niche
qui a fortement évolué
« d’homme à abattre »
pour les agents ces dernières années.
réé en 1963, le groupe
En près de 50 ans d’activité
dans un domaine très particu-
lier, les collaborateurs d’Eckel-
mans ont assisté à des change-
ments parfois frappants. « Au-
jourd’hui, on parle encore de
“kots”, mais le type de logement
a évolué, explique Thibault Van
Dieren, directeur chez Eckel-
mans Immobilier. Pendant très
longtemps, nous avons dévelop-
pé des résidences classiques
si, les communautaires sont
pourvus d’une zone commune
située au rez-de-chaussée appe-
lée « foyer », dans laquelle il est
possible de jouer au billard ou
au baby-foot par exemple.
« Dans les résidences-services, il
faut ajouter aux espaces com-
muns une conciergerie, un es-
pace fitness, une salle d’études et
une terrasse commune, voire
aussi, parfois, une agence im-
lation acoustique ont été soi-
gnés, le prix est plus élevé. Or,
comme l’avoue notre interlocu-
teur, dans 75 % des cas, la pre-
mière demande en matière de ● Un vent favorable
logement étudiant reste… le
prix. « Il faut compter une cen-
souffle sur
taine d’euros de plus par rap- l’immobilier à la Côte
port à un studio, affirme notre depuis six mois.
interlocuteur. A Louvain-la-
Neuve, pour un logement dans ● Les caves
nos résidences Ladeuze et Lova- ou crayères

C
immobiliers.
familial Eckelmans pourvues de studios, mais, au- mobilière dans le bâtiment, no, il faut débourser 450 euros, de la Maison Ruinart,
Sa plateforme, s’est spécialisé depuis jourd’hui, il faut y ajouter les poursuit Thibault Van Dieren. charges comprises, au lieu de
sorte « d’Uber » 1968 dans la construc- communautaires et les rési- Eckelmans a construit sa pre- 350 pour un studio. La rési- à Reims, ont été
de l’immobilier, tion du logement étu- dences-services. » mière résidence à Louvain-la- dence-services ne doit pas deve- classées au patrimoine
diant en Belgique. Dès le départ, Dans son studio, l’étudiant est Neuve en 2008. Deux autres ont nir la norme, mais elle répond mondial.
va croître encore, il est devenu un acteur global complètement autonome. Dans vu le jour depuis, et d’autres clairement à une demande ac-
grâce à l’arrivée puisqu’il s’est occupé à la fois de le logement dit « communau- projets sont en cours. » tuelle. »
de nouveaux capitaux. la promotion, de la commercia- taire », il possède sa chambre Bien sûr, pour ces logements PAOLO LEONARDI
lisation et de la gestion locative mais partage la cuisine et, par- dont le design et les aspects liés sur lesoirimmo.be
de ses biens. fois, les sanitaires. Souvent aus- à la sécurité-incendie et à l’iso- LIRE EN PAGE 3



Jeudi 3 septembre 2015 / page 1*

▲ Petite gazette ▲ Une de nos annonces à la loupe
Cushman-DTZ,
c’est pesé et emballé
La conclusion effective
de la fusion entre Cush-
man & Wakefield et DTZ
Une villa à énergie
a été annoncée mercredi.
La société a également
présenté son nouveau
logo. Exploité sous la
positive à Ernage
marque Cushman &
Wakefield, le nouveau
groupe devient ainsi
l’une des premières
sociétés de services
0 0 €
d’immobilier d’entre-
prises au monde. Il tire
parti des meilleurs atouts 44 3. 0
des deux organisations
d’origine : 5 milliards de
dollars de CA, 43.000
collaborateurs, plus de
400 millions de m2 sous
gestion, et 191 milliards
de dollars en valeur
transactionnelle. Le
courtier nouvelle version
sera dirigé à l’échelon
belge par Koen Nevens,
déjà patron de Cushman
villa
& Wakefield, lequel sera
b l o ux) : 2 , 4 ch,
également en charge du m 181 m
e (Ge . ge,
Luxembourg, des Pays- Ernag à vendre jour, gara an-
Bas, de la Scandinavie et
2009 dd, gd séEB A, 32 p état !
de l’Allemagne. (PAL) s
sdb, 9,76a. P lt. Parfait
KPMG à l’aéroport jar nx photovo euros.
d i
L’info n’est plus neuve neau 443.000
mais elle met en lumière Prix : .altis.be
l’intérêt nouveau www Louvain
LE SOIR - 03.09.15
qu’exerce l’aéroport de E40
Bruxelles-National sur Bruxelles
les sociétés. Ce dernier,
associé à Codic, a signé RO E411
un accord pour la
construction d’un im- Wavre
meuble de bureaux dé-
nommé « Passeport ». Ce Nivelles Ernage E411
nouveau complexe abri-
E19
Gembloux
tera KPMG, géant mon- A54
dial de l’audit, de l’exper- 5 km
tise comptable et du Charleroi Namur
conseil aux entreprises.
Pour Codic, c’est la Situation Etat général Disposition Prix
deuxième commande du Chaque semaine, La maison est située à La villa a été construite Le hall d’entrée divise le La villa est mise en
genre sur le tarmac de nous épinglons un bien Ernage, dans la com- en 2009 et s’apparente rez-de-chaussée en vente à 443.000 euros.

l’aéroport, après le projet
Gateway (en construc-
tion et déjà entièrement
loué à Deloitte). La livrai-
son de Passeport est
prévue pour décembre
2017. KPMG occupera
13.000 m2 des 28.000 m2
disponibles. Investisse-
ment total : 80 millions
d’euros. (PAL)
Visites à gogo
Les 10 et 11 octobre aura
lieu le Week-end Mai-
sons et Architectes.
1 234
mune de Gembloux. Sa
qui figure parmi nos annonces rue est adjacente à la
et l’analysons pour vous donner nationale 4, mais grâce
à l’isolation de la villa,
un aperçu du marché les habitants ne sont
de l’immobilier. pas incommodés par le
Focus cette semaine bruit. Cette proximité de
la nationale est de plus
sur une villa qui produit un atout pour rejoindre
plus d’énergie rapidement les com-
qu’elle n’en consomme. merces de Gembloux
(5 minutes) ou de Cor-
bais (entre 5 et 10 mi-
nutes). On trouve égale-
ment tout près les gares
de Ernage et de Gem-
ituée à Ernage, à quelques pas de bloux, plusieurs arrêts
encore très fort à un
bien neuf. A l’intérieur,
toutes les pièces (y
compris la cuisine et les
sanitaires) ont été par-
faitement entretenues,
tandis qu’à l’extérieur,
les abords ont été termi-
nés : le jardin est clôturé
et planté, la terrasse
revêtue, etc. Mais ce qui
caractérise le plus cette
villa, ce sont ses perfor-
mances énergétiques.
Grâce à ses 32 pan-
neaux photovoltaïques,
elle produit plus d’éner-
deux et reprend l’esca-
lier, un WC et un espace
Actuellement, elle est
vestiaire. Sur la gauche, autonome en énergie et
une porte donne sur le en produit même plus
vaste et lumineux séjour qu’elle n’en consomme.
en L et sur la cuisine
américaine. Cette der-
nière dispose aussi d’un
accès direct depuis le
hall d’entrée et commu-
nique avec le garage qui
peut accueillir jusqu’à
deux véhicules. A
l’étage, les quatre
chambres, de belles
tailles, sont organisées
autour d’un palier qui

Comme l’an dernier, les
architectes wallons et
bruxellois feront décou-
vrir au grand public leurs
plus belles réalisations.
L’an dernier, 100 archi-
tectes avaient participé à
la manifestation qui avait
offert 8.775 visites de 122
maisons (moyenne de 70
visites par bien). Infos et
inscriptions sur http://
inscription.maisonsetar-
chitectes.be/presenta-
tion. Comme en 2014,
l’Immo est associé à cet
événement. (PAL)
S
la nationale 4, cette villa de 2009 de bus, ainsi que deux gie qu’elle n’en peut accueillir un es-
FICHE TECHNIQUE
est en apparence traditionnelle. entrées et sorties d’au- consomme. Cette tech- pace de jeu ou un bu-
Pourtant, comme le laissent devi- toroute (environ 10 mi- nologie a évidemment reau. Deux des
nutes de voiture). La rue été couplée à une isola- chambres se partagent Adresse : Ernage
ner ses panneaux photovol- (Gembloux)
taïques, elle présente des performances dans laquelle se trouve tion et une ventilation la même salle de
la villa est exclusive- performantes, ainsi qu’à douche. On retrouve Prix : 443.000 euros
énergétiques très intéressantes puisque Surface habitable :
ment résidentielle et, une pompe à chaleur aussi à ce niveau une
son PEB est de A. La maison a en effet été
comme chaque maison mixte qui chauffe à la salle de bain et un dres- 181 m2
conçue par un ingénieur soucieux de doit posséder un mur fois l’eau mais aussi les sing disposés à côté de
construire une habitation économe en Chambres : 4
aveugle, elle ne possède deux niveaux par le sol. ce qui pourrait être la
énergie, mais facile à vivre. Malgré sa par- Salles d’eau : 2
pas de vis-à-vis avec ses La maison dispose ainsi chambre parentale. La
ticularité énergétique, la villa est en effet WC : 2
voisins. Le parking est d’un PEB A. Elle ne maison comprend un
une habitation familiale tout à fait clas- aisé, juste devant le Cave : non
consomme que grenier aménageable
sique et agréable avec ses quatre garage, et un passage 48 kWh/m2, entière- ainsi qu’un jardin de Jardin : oui, 9,76 ares
chambres, ses deux salles d’eau, ses pièces latéral permet d’accéder ment couverts, actuelle- plus de 9 ares, avec des Etat : presque neuf
lumineuses, son grand jardin, etc. directement au vaste ment, par sa production plantations et une ter- Garage : oui + parking
MARIE-ÈVE REBTS jardin. propre. rasse. Agence : Altis

▲ Rencontre

« L’immobilier fait partie de notre ADN »

ean-Baptiste Van Ex est responsable financier afin de couvrir l’ensemble des ci sont coordonnés au sein d’un centre de participé à une vingtaine d’opérations,

J du département immobilier de la
Banque Degroof. Pendant des études
d’économie appliquée à la Louvain School
of Management (LSM), anciennement
IAG, il fait ses classes pendant 5 ans chez
une grande personnalité de l’immobilier,
son oncle Christian Lasserre. « C’est un
homme qui a une vision. Déjà en 1995, il
prévoyait la reconversion de bureaux en
logements. »
Après un passage à Paris dans une
banque d’affaires américaine, Alain
Siaens lui demande de rejoindre la
Banque Degroof, dont il est président, et
d’y développer le département immobi-
lier. Enthousiaste, Jean-Baptiste Van Ex
accepte et commence en tant qu’analyste
valeurs immobilières cotées sur Euronext
Bruxelles et pour suivre le marché immo-
bilier. « L’immobilier est un peu dans
notre ADN, explique-t-il. En 1983, De-
groof a monté Cofinimmo, puis en 2007,
Aedifica. La banque a récemment partici-
pé à plusieurs opérations : augmentation
de capital de Cofinimmo, d’Aedifica, de
Montea, d’Intervest Office, nombreuses
émissions obligataires pour Befimmo,
Montea, Leasinvest, Retail Estates, Allfin,
Atenor, Cofinimmo… »
« Notre objectif est d’accompagner des
clients privés, institutionnels, corporate
et publics. En qualité de gestionnaire de
patrimoine global, nous offrons un large
éventail de services en immobilier. Ceux-
compétences spécifique et interdéparte-
mental regroupant des activités diffé-
rentes : montage de projets, conseils à la
vente et à l’acquisition de tout produit fi-
nancier lié à l’immobilier, titrisation
d’ensembles immobiliers, création et ges-
tion de fonds immobiliers, conseils en
structuration de patrimoines immobi-
liers, analyse financière de sociétés immo-
bilières cotées. Bref, nous essayons de ras-
sembler autour de la table des compé-
tences financières, juridiques, techniques
très pointues dans tout ce qui touche à
l’immobilier. » Et, le moins que l’on
puisse dire, c’est que cette niche a le vent
en poupe. L’année dernière, le départe-
ment immobilier de la Banque Degroof a
pour des montants avoisinant le milliard
d’euros. « La fusion récente avec Petercam
pourrait à terme encore renforcer cette ac-
tivité et fera de nous, sans conteste, l’ac-
teur de référence en la matière. »
Bien que son parcours professionnel lui
laisse peu de loisirs, Jean-Baptiste Van Ex
cherche à se ressourcer. Montagnard été
comme hiver, il est aussi un grand pas-
sionné de jardins. « Je milite dans plu-
sieurs ASBL comme l’Association royale
des demeures historiques. J’aime la brique
tant ancienne que nouvelle. Je suis de ceux
qui rêvent d’ailleurs de créer un National
Trust en Belgique, sur le modèle britan- Jean-Baptiste Van Ex rêve de créer
nique. » un National Trust en Belgique sur le
MARIE-ÈVE REBTS modèle britannique. © DR

Jeudi 3 septembre 2015 / page 2*

 ▲ Logement étudiant
Indices et taux

Indices

INDICE SANTÉ
(2013 = 100)
Hellokot se coupe en... cinq pour l’étudiant
101,61

101,37

101,33

Juin Juillet Août

2015 2015 2015

INDEX ABEX

745

744 744

Mai Nov. Mai

2014 2014 2015
Quentin Spineux, Jean-François Monfort, Nicolas Sauveur et Marco D’Ascenzo : les quatre hommes à la barre d’Hellokot. © D.R.

A quelques jours de la rentrée académique, mandes car il y a moins d’étu- vient à ce sujet Quentin Spineux. RÉSIDENCES
INDICE TREVI trouver un kot est un problème que se posent diants, et donc pas vraiment de Les propriétaires soignent très
pression sur les prix, mais cela fort la décoration, un élément de- Logements à gogo
encore beaucoup d’étudiants (et de parents). n’empêche pas des projets de venu tout à fait primordial. » Ces dernières années, les
111,01 De nombreux sites permettent d’y voir clair. constructions de voir le jour. Lou- A Liège, les locations oscille- résidences-étudiants ont vu
vain-la-Neuve constitue une si- ront entre 300 et 400 euros par
110,57 C’est le cas d’Hellokot, créé en 2007, et actif sur tuation un peu particulière mois, charges comprises, soit le
le jour en Belgique. Citons-
en quelques-unes qui vous
Liège, Bruxelles, Mons, Namur et Louvain-la-Neuve. puisque l’UCL y est propriétaire même tarif qu’à Mons. « A Na-
permettront peut-être de
de 60 % des logements étudiants mur, on se situera entre 350 et
faire votre choix.
lors que la rentrée aca- Pas mal pour une activité dont proposés sur le campus (lire par 450 euros, tandis que c’est à

109,40
Déc. Mars
2014 2015
Les taux hypothécaires
Les taux les plus bas avec
conditions (*) (assurance-vie et
incendie, compte à vue...) ou
sans.
Mensualités pour 100.000 €
Taux variables sur 20 ans
1-1-1, quotité <= 80 %
Mensualité : 502,71 € (*)
3-3-3, quotité <= 80 %
Mensualité : 502,71 € (*)
5-5-5, quotité <= 80 % 2,00 %
Mensualité : 505,03 € (*) Féd. Ass.
10-5-5, quotité <= 80 % 2,00 %
Mensualité : 505,03 € (*) Féd. Ass.
15-5-5, quotité <= 80 %
Mensualité : 528,53 € (*)
A
démique n’est plus
qu’une question de
jours, la recherche
d’un logement étu-
diant est entrée dans sa phase ac-
Juin tive. Les plus prévoyants ont déjà
2015 trouvé un toit, les autres doivent
à présent se décider, mais ils
doivent le faire rapidement.
Chaque année, c’est le stress de
dernière minute. Différents or-
ganismes ont depuis longtemps
pris le problème à bras-le-corps
pour aider les étudiants (et les
parents…). C’est le cas notam-
ment d’Hellokot, un site dédié
exclusivement à la recherche de
1,95 % kots.
Argenta Lancée en 2007 à Liège, cette
1,95 % société coopérative dirigée par
Argenta
quatre développeurs a fait depuis
des « petits ». Le site kotaliege.be
se focalise sur les recherches
2,50 %
Féd. Ass.
axées sur Liège. Kotamons, Ko-
tanamur, Kotalouvain et Brukot
se chargent des autres villes fran-
on rappellera ici qu’elle se
concentre essentiellement sur
quelques mois par an. « Une
grande partie de notre travail est
de nous assurer que les annonces
sont à jour, insiste tout d’abord
Quentin Spineux, l’un des déve-
loppeurs. Nous assurons un mo-
nitoring de nos sites 24 heures
sur 24 et 7 jours sur 7. Nous utili-
sons également depuis qua-
tre ans un logiciel de détection
des arnaques intitulé KotCop qui
repère les annonces bidon qui
sont alors supprimées. Environ
une centaine passent à la trappe
par an. Si l’étudiant a déjà pris
contact avec le propriétaire, il se-
ra averti. »
Les propriétaires peuvent
s’inscrire gratuitement mais ils
paient par annonce selon un sys-
tème de crédits valables pendant
trois ans. « Il faut compter 4 eu-
ros par annonce, expose Quentin
Spineux. Nous appliquons des ta-
ailleurs). Elle parvient donc à
réguler les prix. »
Les prix, justement, parlons-
en. Ils dépendent fortement du
bien proposé, de sa superficie, de
sa localisation mais aussi du
confort qu’il propose. Car les exi-
gences des étudiants en la ma-
tière ont fortement évolué ces
dernières années. Aujourd’hui,
on est parfois loin du deux pièces
étriqué dans lequel le « student »
disposait à peine d’un lit, d’un
bureau et d’une salle de bains
grande comme une boîte d’allu-
mettes. « On le voit clairement
aux photos des logements qui
sont mises sur nos sites, inter-
UCL De 230 à 340 euros
par mois, charges comprises
n l’ignore sans doute,
Bruxelles que les étudiants de-
vront débourser les sommes les
plus importantes : entre 400 et
500 euros, conclut Quentin Spi-
neux. A Louvain-la-Neuve, où
l’UCL est propriétaire de ses loge-
ments, on retombe à 270 euros. »
La recherche de kots étudiants
est un secteur qui n’a pas de fin
puisque des étudiants, il y en au-
ra toujours. Chez Hellokot, deux
chantiers sont sur la table pour
les mois à venir : la mise en place
de critères d’évaluation des kots
et la simplification des dé-
marches de contact entre les étu-
diants et les propriétaires.
PAOLO LEONARDI
Liège : Studenthotel
(200 chambres), Meuse
Campus (235), ChickandKot
(40), Student Station (60),
Relais Campus
(200 chambres en 2017)
Namur : Garden Campus
(2016, 150 chambres)
Bruxelles : The Place 2, The
Link, Don Giovanni, Erasme
Campus (2017 – 343 stu-
dios)
Louvain-la-Neuve : l’UCL a
construit près de 1.000 kots
depuis 2010. Le parc locatif
y est particulier : 60 % UCL,
30 % agences immobilières,
10 % particuliers. (PAL)

20-5-5, quotité < 80 %
Mensualité : 467,07 € (*)
Taux fixes
10 ans, quotité <= 80 %
Mensualité : 919,32 € (*)
15 ans, quotité <= 80 %
Mensualité : 665,46 € (*)
20 ans, quotité <=80 %
Mensualité : 542,89 € (*)
25 ans, quotité <= 75 %
Mensualité : 482,77 €
30 ans, quotité <= 80 %
Mensualité : 471,09 € (*)
Conditions et détails
LE SOIR – 03.09015
cophones ciblées. « Les sites ont
2,90 % été créés pour faciliter les re-
Argenta
cherches de kots à une époque où
elles se faisaient principalement
via des bases de données des
2,00 % écoles et des listings papier, voire
Féd. Ass.
des affichettes dans les rues, ex-
2,50 % plique à ce sujet Nicolas Sauveur,
Féd. Ass.
le fondateur d’Hellokot. Les étu-
2,80 % diants avaient peu d’infos, pas de
Argenta
photos, et presque aucun moyen
3,21 %
de comparer ou de chercher selon
Elantis
des critères. Les logements étaient
3,96 %
KBC
éparpillés entre les écoles et
quelques sites immobiliers. De
plus, qui dit listing imprimé dit
pas de mise à jour, donc souvent
des infos périmées. »
En neuf ans, les responsables
rifs très bas pour recueillir un
maximum d’annonces et offrir
une offre la plus complète pos-
sible. Dans le cas de colocations,
les étudiants peuvent, eux, poster
gratuitement une annonce. »
Liège s’ouvre à la colocation
Trouver un kot pose parfois de
gros problèmes en raison de la
pénurie des biens disponibles,
une situation qui a tendance à
faire monter les prix. « Mais
aujourd’hui, c’est moins le cas,
précise notre interlocuteur. Il n’y
a que Bruxelles qui reste problé-
matique. A Liège, par exemple,
une politique de construction par
des sociétés privées de résidences
O
mais sachez que le plus
grand parc immobilier
de logements étudiants en
Europe est détenu par l’UCL, qui
en possède 5.726 : 1.250 à Wo-
luwe, 4.250 à Louvain-la-Neuve
(où elle gère également un fi-
chier de 1.250 kots supplémen-
taires appartenant à des proprié-
taires privés), 200 à Mons et 26
à Tournai.
Depuis trois ans, l’UCL inves-
tit dans la construction de nou-
veaux logements pour étudiants.
Elle en a déjà construit 350 en
basse énergie (projets Mercator I
et II) et a racheté 50 logements
dans le quartier des Bruyères. En Le Mercator I totalise 119 appartements basse énergie. © D.R.

ne sont pas peu fiers d’annoncer
des chiffres plus que respec-
tables : 50.000 étudiants ont
Editeur responsable trouvé un logement grâce à Hel-
Patrick Hurbain lokot, les différentes plateformes
Rue Royale, 100 recèlent quelque 20.000 an-
1000 Bruxelles
nonces pour 50.000 photos de
Responsable du supplément
Paolo Leonardi kots, 6.000 propriétaires sont
02-225.54.92 concernés et le site reçoit
02-225.59.14 ou 10 (fax) 300.000 messages et plus de
redaction.immo@lesoir.be
700.000 visites par an. Hellokot
Publicité annonce même être leader de
Barbara Pantano
02-225.55.84 l’offre sur Bruxelles, Namur et
02-225.59.33 (fax) Liège. Près de 80 % des annonces
font l’objet d’une activité dans la
semaine.
pour étudiants a été mise sur
pied depuis plusieurs années. Je
pense notamment à Studentho-
tel, un bâtiment du boulevard
d’Avroy qui propose
200 chambres mais il y en a
beaucoup d’autres qui ont vu, ou
vont voir, le jour. »
Liège est un cas un peu à part
puisque, au contraire de
Bruxelles où elle est largement
répandue, elle s’ouvre à peine à la
colocation. « Cela libère pas mal
de logements et fait baisser les
prix, explique-t-on chez Hello-
kot. A Namur, il y a moins de de-
outre, 150 kots supplémentaires
devraient être construits près de
l’Ephec, toujours dans le quar-
tier des Bruyères, à l’horizon
2018.
Grâce à cette politique, l’uni-
versité louvaniste entend lutter
contre la hausse des loyers qui
fait rage dans les kots. Le loyer
moyen d’un kot UCL est de
270 euros par mois, charges
comprises. Les loyers les plus bas
démarrent à 230 euros/mois et
peuvent grimper jusqu’à 340 eu-
ros/mois pour les logements les
plus neufs et les plus grands.
Construire des nouveaux kots,
c’est bien, mais il faut également
rénover ceux existants. L’UCL
profite chaque année des deux
mois d’été pour le faire selon un
plan préétabli. C’est l’occasion,
notamment, d’améliorer les per-
formances énergétiques des
biens. Quarante chantiers ont
ainsi été lancés, principalement
sur les sites de Louvain-la-Neuve
et de Woluwe, pour un montant
total de quelque 3 millions d’eu-
ros (contre 2,5 habituellement).
Depuis 2013, on assiste à un
équilibre immobilier à LLN en
ce qui concerne l’offre et la de-
mande. Une tendance confirmée
par Infor-Logement, qui fait état
d’un taux d’attribution de 85 %
des kots UCL. Il ne reste donc
que 15 % de kots disponibles
d’ici à la rentrée académique
fixée au 14 septembre.
En ce qui concerne la propor-
tion d’étudiants koteurs sur le
site de Louvain-la-Neuve, on en
compte entre 9.000 et 10.000
sur un total de 20.500 étudiants.
PAL

Jeudi 3 septembre 2015 / page 3*

▲ Web
VendreDirect.com fait de l’œil au particulier
La solution pour vendre son bien plus vite ? Peut-être
VendreDirect.com. Ci-contre, son fondateur, le Lillois
Christophe Bastien. © DESSART
Après une première sortie médiatique
au printemps 2014, cette plateforme web
porte ses capitaux à plus de 2 millions d’euros
pour passer à la vitesse supérieure.
Une plateforme qui court-circuite
l’agent immobilier.
hristophe Bastien, le
C fondateur de VendreDi-
rect.com, se qualifie
volontiers d’« homme à
abattre » pour les agents
immobiliers. Le verbe provoca-
teur, ce Lillois que l’amour a ame-
né à Mouscron affirme avoir déjà
reçu des menaces de la part de
professionnels dont il attaque
frontalement un système de com-
missionnement (rappelons la
norme de 3 % du prix de vente)
jugé disproportionné par rapport
à la valeur du service apporté.
« Les menaces ne me font pas
peur, j’ai été gendarme », ré-
torque cet entrepreneur auto-
didacte au parcours atypique, qui
a aussi été agent immobilier sur
le segment haut de gamme, dans
le cadre notamment de « déloca-
lisations fiscales ».
Jeudi 3 septembre 2015 / page 4*
C’est d’ailleurs parmi cette
clientèle fortunée qu’il a trouvé
cinq « business angels ». Ils
viennent d’investir ensemble
1,25 million d’euros dans Ven-
dreDirect.com. Tous sont des
(ex-)entrepreneurs français, qui
préfèrent (pour l’instant) rester
discrets. Ils partagent avec le fon-
dateur cette conviction qu’une
formule qui a fait ses preuves au
Christophe Bastien ne voit pas pourquoi Vendre-
Direct.com ne réussirait pas en Belgique et en France
Québec (avec duproprio.com et
ses 180.000 clients) ne peut pas
ne pas percer chez nous. Consti-
tuée à Mouscron sous le nom
DirectVerkoop.com (« clin d’œil
à mes amis flamands », dixit
Christophe Bastien), cette sorte
de « Uber de l’immobilier » dis-
posait déjà d’un capital de départ
de 850.000 euros apportés par le
fondateur et un ami.
Le « business model » de Ven-
dreDirect.com est facile à com-
prendre : le site propose une
vingtaine de services divers pour
faciliter la vente de particulier à
particulier : conseils de vente,
photos professionnelles, aide
juridique (couverture jusqu’à
4.500 euros), ligne d’assistance
disponible 7 jours sur 7 et de 7 à
22 heures, etc. Sans la commis-
sion tant décriée, on s’en doute,
mais avec trois offres forfaitaires
allant de 1.000 à 2.000 euros.
« Tout commence par une consul-
tation personnalisée à domi-
cile », explique Christophe Bas-
tien, insistant sur le coaching qui
se cache derrière la plateforme
web.
A ceux qui prétendent que
VendreDirect n’a pas le droit
d’agir sans agrément IPI, Chris-
tophe Bastien répond que son en-
treprise n’intercède jamais à la
place du vendeur. Il l’aide simple-
ment à vendre un bien lui-même.
Une nuance de taille. « Immoweb
non plus n’a pas d’agrément IPI.
J’aurais pu associer un numéro
IPI à mon site, mais je m’exposais
alors à des accusations de concur-
rence déloyale, face à une profes-
sion qui rechigne à se remettre en
question. »
En une bonne année et demie
d’activité, l’entreprise affiche
400 contrats. « Je trouvais que la
première année était timide,
Patrick Buekenhout, agent immo-
bilier chez Immo3F. © BOB.FRANSEN
mais il faut un peu de temps pour
évangéliser le marché. Cela
n’effraie en tout cas pas mes
investisseurs. » Le bilan 2014 de
DirectVerkoop.com affiche une
perte de 507.000 euros.
Objectif : 8.000 adhésions par
an.
Les nouveaux capitaux vont
permettre à VendreDirect.com
de soigner son marketing et de
recruter des commerciaux. Des
tournées d’informations sont au
programme un peu partout en
Wallonie et des campagnes de
pub vont débouler en télévision
mi-septembre. Le message en est
connu : « 50 % de nos adhérents
ont vendu en moins de 15 jours et
le délai moyen d’une vente sur
VendreDirect est de 34 jours,
alors qu’elle est de 4 mois en
moyenne pour une vente en direct
ou par un notaire et de 5 mois et
demi en passant par une
agence. »
Christophe Bastien affiche des
ambitions claires d’ici 2019 : pas-
ser de 18 à 70 collaborateurs et
générer un chiffre d’affaires de
13 millions d’euros, ce qui corres-
pond à minimum 8.000 ventes
par an (sur les 140.000 biens im-
mobiliers qui se vendent chaque
année en Belgique).
OLIVIER FABES
RÉACTIONS
« Une obligation
de résultat »
L’IPI (Institut des profession-
nels des agents immobiliers)
n’a pas souhaité s’exprimer
au sujet de VendreDi-
rect.com, indiquant simple-
ment que la liberté d’entre-
prendre existe en Belgique.
C’est plutôt sur des agents
immobiliers en direct qu’il
faut compter pour opérer
quelques distinctions.
« Notre rôle est d’établir une
relation de confiance entre
l’acquéreur et le vendeur afin
d’aboutir à une opération
win-win. A cet égard, notre
code de déontologie nous
astreint notamment à une
obligation d’information, en
cas de vices cachés par
exemple. Notre responsabilité
est de veiller à ce que la tran-
saction soit menée à terme en
toute sérénité, » rappelle
Patrick Buekenhout, agent
immobilier chez Immo3F, en
province du Luxembourg.
« En conclusion, les agents
offrent le même service de
coaching que le site évoqué
mais à titre gratuit, car notre
obligation de résultat ne nous
permet d’être rémunérés que
si la vente se réalise. »
D’après les agents que nous
avons contactés, environ
50 % des Belges essaient
d’abord de vendre leur bien
« seuls », avant de faire
ensuite appel à une agence.
Pour les 50 % restants, faire
appel à un professionnel
apparaît d’emblée comme la
solution de tranquillité. Entre
les deux apparaît une nou-
velle zone grise. Certaines
agences vendent désormais
du « coaching » à des parti-
culiers qui veulent d’abord
tenter en direct.
O.F.

▲ Sociétés immobilières

Immobel est à la recherche d’un nouveau CEO

Le conseil d’adminis- succès. Le moment n’était pas op-
portun. Le scénario de fusion
tration d’Immobel n’est donc plus à l’agenda pour le
a décidé de ne pas opter moment. Nous nous concentrons
pour la fusion avec Allfin. dorénavant sur l’option retenue,
à savoir celle d’un changement de
Mais le nouvel management, qui permettra de
actionnaire de référence booster la croissance d’Immo-
entend bien faire bouger bel. »
Actif dans la société depuis
les choses. 25 ans, Gaëtan Piret a remis sa
’est une des sagas im- démission d’Immobel comme
d’existence. « Immobel a de très
beaux atouts, c’est ce qui m’a
d’ailleurs poussé à devenir l’ac-
tionnaire de référence », ex-
plique-t-il à ce sujet.
Allfin qui détient une partici-
pation d’un peu moins de 30 %
pourrait-il à terme l’augmenter ?
« Il nous faut rester en dessous de
30 %, sinon il existe une obliga-
tion d’offre publique pour l’entiè-
reté. Ce n’est en tout cas pas à

C mobilières de l’été, qui

débouche sur une déci-
sion plutôt inattendue.
En septembre 2015,
Allfin rachète 29,85 % des titres
d’Immobel détenus par Cresida
Investment, une société sous
CEO. Un nouveau patron est at-

tendu prochainement. La mis-

sion de recrutement a été confiée
l’agenda », ajoute Marnix Galle.

Selon Immobel, le passage à témoin s’est fait de manière

douce : sans amertume, ni déchirement

Avant d’assurer une croissance

contrôle de la famille Bruckner.
L’arrivée de ce nouvel action-
naire, déterminé à donner un
coup d’accélérateur au dévelop-
pement de cet acteur majeur du
développement immobilier en
Belgique, allait titiller l’organisa-
tion et la gestion d’Immobel.
Allfin et Immobel planchent
alors sur un rapprochement. Les
deux sociétés sont actives dans
des segments similaires mais
aussi différents (résidentiel en
général mais un positionnement
plus particulier dans le lotisse-
ment pour Immobel, bureaux et
projets mixtes pour Allfin).
Ils sont aussi présents dans des
zones géographiques communes
et différentes (en Belgique et au
grand-duché de Luxembourg
pour Allfin, et en Pologne depuis
2011 pour Immobel). L’une est
cotée sur Euronext Bruxelles
(Immobel), l’autre (Allfin) ne
à la société Add Value. Aucune
date n’est encore arrêtée pour ac-
cueillir le nouveau candidat. Il
est prévu que Gaëtan Piret quitte
Immobel au plus tard le 15 dé-
cembre. « Son successeur devrait
être nommé rapidement, afin de
permettre une transition effi-
cace », ajoute Marnix Galle.
Ce dernier devient président
du conseil d’administration
d’Immobel. Après avoir exercé la
présidence pendant huit ans et
renforcé l’ancrage belge, Paul
Buysse a quant à lui mis à dispo-
sition son mandat, qui arrivait à
échéance en 2016.
Gaëtan Piret, Paul Buysse et Marnix Galle : une photo qui appartient désormais au passé. © D.R. Selon Immobel, le passage à té-
moin s’est fait de manière douce :
l’est pas. référence, est qu’Immobel donne Marnix Galle, le CEO d’Allfin. sans amertume, ni déchirement.
Le scénario de la fusion est en- son plein potentiel et j’estime que Après avoir analysé la situation En tant que nouveau président
visagé mais loin d’être évident à ce n’est pas encore le cas. Le scéna- sous toutes ses coutures, nous du conseil d’administration,
réaliser. Est-il définitivement rio d’une fusion était un des scé- sommes arrivés à la conclusion Marnix Galle entend toutefois
écarté aujourd’hui ? « Mon ob- narios étudiés pour accélérer la que tous les éléments n’étaient redonner du tonus à un groupe
jectif, en tant qu’actionnaire de croissance d’Immobel, explique pas réunis pour que ce soit un qui a fêté, en 2013, ses 150 ans
externe, il souhaite d’abord dy-
namiser la gestion des projets ac-
tuels et ceux qui sont en dévelop-
pement. « Cela permettra égale-
ment d’améliorer la rentabilité
de la société et donc de dégager
des moyens pour assurer son dé-
veloppement », souligne-t-il.
Immobel a plusieurs dévelop-
pements dans le pipe-line. Parmi
ceux-ci, on peut citer des projets
résidentiels comme ceux du parc
Seny, du parc Sainte-Anne,
d’Uccle Charmeraie, du Clos
Bourgeois, à Bruxelles, de Bella
Vita dans le Brabant wallon et,
pour ce qui est des bureaux, le
Black Pearl, le C de Ligne-Belair,
Brussels Tower à Bruxelles, le
Gateway à Zaventem, la Galerie
Kons (bureaux & commerces) à
Luxembourg… et deux dévelop-
pements de bureaux en Pologne
(Cedet et Okraglak). Bref, y a du
boulot sur la planche.
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Jeudi 3 septembre 2015 / page 5*

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