I.

INÉGALITÉS DANS LA RÉGION DU

KABADOUGOU

La région du Kabadougou est l’une des plus pauvres du District

du Denguélé avec un taux de pauvreté qui s’élève à 72%. La pauvreté
y est plus accentuée en milieu rural qu’en milieu urbain avec des taux
respectifs de 91,61% et de 8,38%. Ainsi sur dix (10) personnes pauvres,
neuf (9) sont originaires du milieu rural. Cependant qu’en est-il des
inégalités ?
La région du Kabadougou enregistre 51% d’hommes soit une
population bien repartie entre les sexes. On note une évolution
négative du sexe « féminin » et une évolution positive du sexe
« masculin » par rapport au niveau d’éducation. En effet, il y a de
moins en moins de femmes et de plus en plus d’hommes lorsqu’on
passe du niveau d’éducation aucun au niveau supérieur. C’est dire
que les femmes, hormis celles sans niveaux d’éducation, subissent
plus d’interruptions (arrêts) scolaires que les hommes. Elles sont donc
défavorisées. On en déduit que le niveau d’éducation est fonction du
sexe. Plus on est un homme, plus les chances d’avoir un niveau
d’éducation voire un haut niveau d’éducation sont élevées.

REPARTITION DE LA POPULATION DU KABADOUGOU EN

FONCTION DU SEXE ET DU NIVE AU D'ÉDUCATION
80
70
60 67 70

50 54 55
40 46 45
30
33 30
20
10
0
aucun primaire secondaire superieur

masculin féminin

Par ailleurs, les femmes occupent une part moins importante que
les hommes dans la population au travail soit 46% mais une part plus
importante dans la population non au travail soit 59%. C’est dire que
les femmes ont moins d’accès au travail (à l’emploi) que les hommes.
Cela est dû en partie aux traditions qui stipulent que la femme est
bonne à la gestion des affaires ménagères et l’homme au travaux
rémunérés pour prendre en charge la famille. Ce pourquoi on note
que les hommes occupent la première place au sein de la population «
salariée » avec un taux de 72% contrairement aux femmes qui
occupent la première place dans la population « non salariée » avec un
taux de 53%. Il existe donc des inégalités au sein des populations du
Kabadougou en matière de genre. Qu’en est-il de l’éducation
scolaire ?
La population du Kabadougou est une population très
particulière dont la quasi-totalité est sans niveau d’éducation soit 75%
et seul 2% de cette population a atteint le supérieur. C’est dire que la
population du Kabadougou est majoritairement analphabète donc ne
sait ni lire ni écrire, en particulier en milieu rural. On note que les
populations des zones rurales de la région du Kabadougou se
retrouvent le plus sans niveau d’éducation ou avec un niveau
d’éducation très faible : le Primaire ; soit des taux de 85% pour les
personnes sans éducation et 77% pour celles du primaire. C’est dire
qu’elles n’ont vraiment pas accès aux infrastructures scolaires. Et cela
peut être dû à leur pauvreté ou au manque d’infrastructures scolaires
dans les villages voire des infrastructures scolaires de proximité. En
revanche, les populations des zones urbaines de cette même région
ont des niveaux d’éducation élevé. On les retrouve pour la plupart
avec les niveaux : secondaire (74%) et supérieur (74%). On en déduit
qu’elles bénéficient de conditions plus favorables d’accessibilité aux
infrastructures scolaires.

R E P AR TITIO N D E LA P O P U LATIO N D U K AB AD O U G O U E N FO N C TIO N D U

N I VE AU D ' É D U C ATIO N E T D U M ILIE U D E R E S ID E N C E
100

80
85
77 74 74
60

40

20
15 23 26 26
0
aucun primaire secondaire superieur

Urbain Rural

Il existe donc des inégalités au sein des populations du

Kabadougou en matière d’éducation. Qu’en est-il de l’emploi ?
 La région du Kabadougou est une région dominée par le secteur
informel. Les analyses montrent que ce secteur occupe 93% de la
population totale de la région. En effet, la région du Kabadougou ne
compte que 36% de son effectif en emploi. Et cette population en
emploi réside plus en milieu rural avec un taux de 70%. Aussi, le
secteur informel touche plus les populations rurales (73%) que les
populations urbaines (27%). La quasi-totalité de la population rurale
se retrouve dans l’informel (97%) et ce car elle est majoritairement
analphabète ou avec un faible niveau d’éducation. Tandis que la
quasi-totalité de la population urbaine se retrouve dans le formel
(83%) et ce car elle dispose de plus d’atouts. Par conséquent, les non-
salariés sont plus nombreux en milieu rural (79%) qu’en milieu urbain
(21%) ; la part des non-salariés dans la population rurale (77%) vaut
trois fois celle des salariés et la part des salariés dans la population
urbaine (53%) est plus élevée que celle des non-salariés. C’est dire
que l’emploi et tout ce qui lui est associé, est fonction du milieu de
résidence.

R EP AR TITION DE LA P OP ULATION R EP AR TITION DE LA P OP ULATION

DU KABADOUGOU E N FONCTION DU DU KABADOUGOU E N FONCTION DU
M ILIE U DE R ESIDENCE E T DE S TATUT DE L'E MP LOI E T DU M ILIE U
L'E MPLOI DE R ESIDENCE
100 80
80 60 72 73
60 76
70
40
40
20 20 28 27
24 30
0 0
NON EN EMPLOI EN EMPLOI NON INFORMEL INFORMEL

Urbain Rural Urbain Rural

Il existe donc des inégalités au sein des populations du

Kabadougou en matière d’emploi. Qu’en est-il du revenu ?
L’analyse des dépenses par tête déflatées des individus de la
région du Kabadougou a permis de montrer que 30% de la population
c’est-à-dire les plus pauvres se partagent 11% de la richesse de cette
région. Tandis que 10% de la population c’est-à-dire les plus riches
possèdent 75% de la richesse de cette région. Ces chiffres traduisent
une situation fortement inégalitaire entre les différentes catégories
sociales de la population en matière de revenu.
 De plus l’indice de Gini calculé dont la valeur est de 0,342892
montre bien que les populations du Kabadougou sont en situation
d’inégalité par rapport au revenu. Le graphique suivant en donne la
preuve :

COURBE DE LORENTZ DE LA DISTRIBUTION DES SALAIRES DES

POPULATIONS DU KABADOUGOU ESTIMÉS PAR LES DEPENSES PAR
TETE DEFLATÉES

Revenu Droite d'équité

120

100

80

60

40

20

0
0 20 40 60 80 100 120

L’on trouvera en annexe le tableau récapitulatif des calculs

effectués.
Aussi, le Rapport interdécile calculé montre que les plus riches
reçoivent 6 fois ce dont les pauvres disposent. Ce qui traduit un haut
degré d’inégalité dans ladite région.

La région du Kabadougou est donc l’une des régions les plus

pauvres du District du Denguélé. Car elle enregistre un taux de
pauvreté qui s’élève à 72%. Sa population est globalement sans
niveau d’éducation et plongée dans le secteur informel. En
conséquence, il serait judicieux d’accentuer les programmes de
développement dans cette région et plus dans sa zone rurale afin de
relever le niveau de pauvreté global du pays. Ces programmes
devraient porter plus sur la création d’emploi via le développement
des activités agricoles, la création d’usine de transformation des
matières premières notamment le coton et l’anacarde, et la mise à
disposition de fonds pour financer les différentes activités des
populations.