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Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur JNGG2012–Bordeaux 4-6 juillet 2012

EVOLUTION DE LA RÉSISTIVITÉ ÉLECTRIQUE DES SOLS ARIDES


SOUS CHARGEMENT ŒDOMÉTRIQUE

EFFECTS OF ŒDOMETRIC LOADING ON THE ELECTRICAL RESISTIVITY OF


ARID SOILS

Ahmad GHORBANI1, Yasaman BADRZADEH1, Philippe COSENZA2, Abdulhamid


ANSARI1

1 Université de Yazd, Department of Mining and Metallurgical Engineering, Yazd,


Iran.
2 Université de Poitiers-CNRS, UMR 7285-IC2MP Eq. HydrASA, ENSIP, Poitiers,
France.

RÉSUMÉ — Les résultats obtenus sur des échantillons de sols arides iraniens
soumis à des paliers de contraintes de 24,43 kPa à 195,4 kPa ont montré que la
résistivité augmentait avec le chargement oedométrique. Ce phénomène qui n’est
pas observé sur des sols tempérés a été interprété comme le résultat d’une
cristallisation des sels évaporitiques présents dans les solutions interstitielles.

ABSTRACT — Results obtained from samples of arid soils from Iran submitted to
vertical stresses in the range of 24,43 kPa to 195,4 kPa have shown that resistivity
increased during the oedometric loading. This phenomenon which is not observed
from soils taken from areas of moderate climate was interpreted as a result of the
crystallization of evaporite salts existing in the soil pore solutions.

1. Introduction
Les méthodes géophysiques de type électrique ont montré récemment leur intérêt
pour la caractérisation de la compaction des sols agricoles et forestiers (Seladji et al.,
2010 ; Cosenza et al., 2010). Toutefois, les nombreux résultats obtenus ont été
acquis sur des sols fins des pays tempérés et on peut raisonnablement s’interroger
sur leur extrapolation à des sols arides présentant des caractéristiques physico-
chimiques et géotechniques particulières, attachées à la présence en quantité
significative de minéraux évaporitiques (Abduljauwad et Al-Amoudi, 1995). L’objectif
du travail de recherche dont nous présentons ici des résultats préliminaires est donc
double : (a) concevoir un dispositif Œdométrique permettant de mesurer les variations
de résistivité électrique au cours d’un chargement mécanique et (b) appliquer ce
dispositif à des échantillons de sols arides prélevés sur le site expérimental de
l’Université de Yazd (Iran).
2. Matériel et méthode
2.1. Contexte géologique et présentation des échantillons

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Les expérimentions préliminaires présentées dans cette communication ont été


menées sur deux échantillons prélevés sur des dépôts quaternaires du site
expérimental de Yazd (Iran). Ces dépôts quaternaires résultent principalement de
processus d’altérations associées à des changements climatiques ayant opérés sur
des formations calcaires, en partie argileuse, du Trias.
Les résultats d’une analyse par diffraction aux rayons X des deux échantillons
nommés D2 et D3 permettent d’attester l’existence de minéraux évaporitiques
(Tableau 1). Les valeurs des limites d’Atterberg données dans le tableau 2 indiquent
des sols faiblement plastiques.

Tableau 1 . Les données minéralogiques des deux échantillons


(teneur massique en %).

Calcite et Autres
Echantillon Quartz Gypse Halite
Dolomite silicates
D2 26 29 41 02 02
D3 29 33 25 11 02

Tableau 2 . Les données géotechniques des deux échantillons. On indique


également les valeurs initiales (avant chargement mécanique) des résistivités.

Echantillon Profondeur Limite de Limite de Indice de Résistivité


(m) liquidité (%) plasticité (%) plasticité (%) initiale (Ohm.m)
D2 2 47 30 17 1.09
D3 3 36 29 7 1.19

2.2. Le dispositif électrique

Le chargement mécanique des échantillons a été effectué par un dispositif


oedométrique classique qui a été, toutefois, modifié pour permettre une mesure
concomitante de la résistivité électrique (Figure 1). Une cellule oedométrique a été
conçue en polyetrafluoroethylene (Teflon), matériau électriquement isolant (Figure 1a
et 1c). Les pierres poreuses métalliques de la cellule oedométrique ont servi à la fois
d’électrodes de courant et d’électrodes de mesure de potentiels électriques. Elles ont
été connectées par deux câbles électriques à un résistivimètre de type LCR400. Il
s’agit donc d’un dispositif dit à deux électrodes pour lequel le courant électrique I et
la tension résultante U sont mesurées aux mêmes points. Le rapport U/I donne une
résistance électrique R exprimée en Ohm. Un coefficient géométrique k permet de
passer de la résistance mesurée à une résistivité électrique  exprimée en Ohm.m.
Ce coefficient géométrique k a été calculé par deux méthodes.
La première méthode a consisté à remplir la cellule d’eau du robinet de conductivité
électrique connue  (mesurée par un conductivimètre de laboratoire) et à la
comparer à la mesure de R. Le rapport 1/(R) donne le facteur k. Dans la deuxième
méthode, un code de calcul aux éléments finis Comsol a été utilisé pour résoudre
l’équation aux dérivées partielles attachée au problème électrique posé (ici une

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équation de Poisson). Dans les deux cas, une valeur de k égale à 0.25 m a été
obtenue pour une hauteur d’échantillon initiale de 2 cm .

Figure 1. (a) Schéma du dispositif oedométique utilisé. (b) Cellule oedométrique


standard en métal. (c) Cellule oedométrique en Téflon conçue pour cette étude

Comme la hauteur de l’échantillon diminue lors du chargement mécanique, il a fallu


calculer plusieurs valeurs de k correspondant aux différentes hauteurs mises en jeu.
Le calcul a été effectué comme précédemment, i.e. numériquement avec le code
Comsol.

2.3. La procédure expérimentale

L’expérimentation a consisté à placer l’échantillon (hauteur initiale de 2 cm, diamètre


égal à 7,5 cm) dans la cellule oedométrique et à le soumettre un effort normal suivant
des paliers de contraintes verticales prédéterminés (24,43, 48,85, 97,7 et 195,40
kPa). Chaque palier a duré 24 heures. Il est important de souligner que ces paliers
de contraintes verticales ont été soumis « à la suite », sur le même échantillon :
l’expérimentation menée sur chaque échantillon a donc duré 4 jours (4 paliers). Au
cours de chaque palier, la résistivité électrique a été mesurée suivant le dispositif
décrit précédemment (section 2.2). Avant l’application du premier palier de contrainte
(24,43 kPa), l’échantillon a été saturé à l’aide d’une eau du robinet (résistivité égale à
25 Ohm.m). Pour prévenir un effet éventuel dû à l’évaporation, la cellule
oedométrique a été recouverte d’un couvercle en plastique.

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3. Résultats
Pour chaque palier de contrainte verticale et pour chaque échantillon, l’ évolution
dans le temps du tassement et de la résistivité est donnée sur les figures 2a,2b,2c et
2d. On notera que le tassement instantané concomitant à l’application du palier de
contrainte verticale n’est pas représenté. Les valeurs de résistivité ont été normalisée
par la valeur de résistivité initiale donnée dans le tableau 1. Ces valeurs de résistivité
initiale sont d’ailleurs très faibles, i.e. proches de celle de l’eau de mer.
La figure 2a décrit la courbe de consolidation (évolution temporelle du tassement)
pour le premier palier égal à 24,4 kPa. L’évolution du tassement est typique de celle
d’un essai oedométrique : dans un premier temps, le tassement est rapide ; puis la
vitesse de tassement diminue progressivement pour atteindre une valeur presque
constante. Ces vitesses constantes commencent respectivement 20 et 55 minutes
après le début du chargement pour les échantillons D2 et D3. Les courbes
d’évolution de la résistivité montrent des comportements plus complexes : bien que
les résistivités semblent augmenter globalement, elles n’augmentent pas de manière
strictement monotone avec le temps. Par exemple, l’échantillon D2 montre une
courbe d’évolution en trois parties. Dans une première partie, lorsque la vitesse de
tassement diminue rapidement après le chargement, les valeurs de résistivités
correspondantes augmentent significativement. Lorsqu’une vitesse de tassement
constante est atteinte, les valeurs de résistivité commencent à décroître pour
finalement, dans un troisième temps, réaugmenter très lentement jusqu’à la fin de
l’expérimentation.
Les figures 2b, 2c et 2d associées respectivement aux chargements 48,85, 97,70 et
195,40 kPa montrent deux caractéristiques qui ne sont pas mises en évidence sur la
figure 2a. Premièrement, les courbes de consolidation sont plus plates : les
amplitudes de tassement son nettement plus faibles que pour le premier palier de
contrainte de 24,43 kPa. Deuxièmement, un changement significatif de la pente de la
courbe resistitivité-temps se produit au cours du chargement mécanique. Ce
changement de pente (ou « coude ») n’est clairement corrélé à aucun point de la
courbe de consolidation.

4. Discussion
Les différentes courbes de tassement mesurées mettent en évidence deux
caractéristiques :
(a) une diminution rapide dans le temps du tassement est observée pour le
premier palier de contrainte verticale de 24,43 kPa (Figure 2a) durant les
premiers 55 minutes de l’essai. Cette diminution est associée à une évolution
complexe de la résistivité.
(b) Une vitesse presque constante fut mesurée pour les autres paliers (48.85,
97,70 et 195,40 kPa). Cette vitesse presque constante est systématiquement
liée à une augmentation de résistivité.

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Tassement D2 P=48.85 kPa


P=24.43 kPa Tassement D2
Tassement D3
1 0 1.05 Tassement D3 0

1
1.02 1
1.1
2
Résistiité normalisée

Résistiité normalisée
Tassement (mm)

Tassement (mm)
2 3
1.04
1.15
4
3
1.06
5
1.2
4
Résistivité D2 6
1.08
Résistivité D3 Résistivité D2
1.25 Résistivité D3 7
5
1.1 8
0.01 0.1 1 10 100 1000 0.1 1 10 100 1000
Temps (min) a) Temps (min) b)

P=97.70 kPa Tassement D2 Résistivité D2 Tassement D2


Tassement D3 0 1.25 Résistivité D3 Tassement D3 0

1 P=195.40 kPa 1
1.15 1.3
2 2
Résistiité normalisée

Résistiité normalisée

1.35
Tassement (mm)

Tassement (mm)
3 3
1.2

4 1.4 4

5 5
1.25
1.45
6 6

Résistivité D2 1.5
7 7
1.3 Résistivité D3
8 1.55 8
0.1 1 10 100 1000 0.1 1 10 100 1000
Temps (min) c) Temps (min) d)

Figure 2. Courbes d’évolution du tassement et de la résistivité pour les deux


échantillons D2 et D3 soumis à 4 paliers de contrainte verticale : a) : 24,43 kPa.
b) 48,85 kPa c) 97,7 kPa d) 195,4 kPa

La première caractéristique a probablement une origine purement mécanique. Au


cours du premier palier de chargement, le processus dominant tient à la réduction du
volume occupé par les pores les plus gros, causée par le chargement mécanique.
La discussion qui suit s’intéresse à la deuxième caractéristique qui n’est pas
observée dans la littérature. En effet, des études analogues menées sur des sols fins
des pays tempérés (Fukue et al., 1999 ; Seladji et al., 2010), montrent que le
chargement mécanique conduit à diminuer la résistivité électrique.
L’augmentation de cette résistivité est interprétée dans la suite comme une
conséquence d’une augmentation de la solubilité des sels dissous, très nombreux
dans la solution interstitielle comme l’attestent les valeurs très faibles de résistivité

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mesurée (Tableau 1). La solubilité ou la concentration à saturation, Cs, d’un sel


donné dans une saumure est une fonction croissante de la pression (de la saumure)
et de la température. On rappelle que la concentration à saturation d’un sel donné
est définie comme la concentration en sel pour laquelle la solution ne pourra plus
dissoudre ce sel et l’addition de quantités supplémentaires entraînera alors une
précipitation de ce même sel. Par exemple, pour une saumure de NaCl, sa
concentration à saturation s’écrit (Cosenza et al., 1999):

Cs( P ,T )  a0  a1T  a2T 2  bP (1)


Où la concentration à saturation, Cs, est exprimée en kg(NaCl)/kg(saumure),
a0=0,26291, a1=0,7448 10-4, a2=0,1252 10-5 and b= 7,5 10-5 MPa-1 (0<T<60°C et
1<P<25 MPa).
Par conséquent, lorsque la pression de la saumure interstitielle diminue lors du
drainage de l’échantillon, la concentration à saturation diminuera et provoquera alors
une précipitation des sels de la solution dans les pores les plus petits. Cette
précipitation induira une augmentation de la tortuosité du sol et donc une
augmentation de sa résistivité.
Pour illustrer ce mécanisme, procédons à un calcul simple d’ordre de grandeur basé
sur les deux équations suivantes : (a) la relation d’Archie couramment utilisée en
géophysique pour relier résistivité et porosité de sols et (b) des modèles simples de
microstructure de type parallélépipède ou tube (Guéguen and Palciauskas, 1994)
(Figure 3 ; Tableau 3).
La relation d’Archie s’écrit (en terme de conductivité électrique, i.e., l’inverse de la
résistivité):

   m w (2)
Où  est la porosité, w est la conductivité de la saumure, m est l’exposant de
cimentation pris égal à 2 dans la suite. D’après (2), une variation de porosité et de
conductivité de la saumure conduit à

   2  w  2 w (3)

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Figure 3. Les modèles de microstructure utilisés

Tableau 3 . Formulation mathématique des modèles de microstructure retenus.

Modèle Équation du modèle Variation de porosité Signification des


paramètres du
modèle
Parallélépipède w a2 w a 2 a (arête moyenne),
(pore 2   2 w (demi-ouverture
parallélépipédique) l3 l3
moyenne) et l
distance moyenne
entre
parallélépipède)
Tube d r2 d r r r (rayon moyen des
    2 tubes), d (longueur
l3 l3
moyenne des tubes)
et l (distance
moyenne entre
tubes)

A partir de (1), en ne s’intéressant qu’aux variations de porosité , et en ne


supposant que la précipitation chimique n’impacte que les paramètres
microstructuraux w (demi-ouverture moyenne du pore parallélépipédique) et
r (rayon moyen du tube-pore), on peut montrer que les variations de résistivité dues
à la précipitation (pour les deux modèles de microstructure) s’écrit (Cosenza et al.,
1999):

D0
(  chem )  2  2 w0 2 bP (4)
Ds  C0 D0
Où D0 est la masse volumique initiale de la saumure interstitielle et C0 est la
concentration à saturation initiale. On peut vérifier qu’un drainage (i.e., P<0) conduit
à une augmentation de résistivité (chem>0) comme observée expérimentalement.

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Une application numérique avec  1  .m (Tableau 1) w=1/25 S/m; 0 0,5 (calculé
à partir de la masse volumique du sol); D0 =1,2 103 kg.m-3; Ds =2,3 103 kg.m-3 ;
C0=0,25 kg.kg-1 (pour une saumure de NaCl) ; b= 7,5 10-5 Pa-1 (voir équation 1);
P=- 195,40 kPa (4ème palier) donne chem=0,2 .m. Cette dernière valeur n’est
pas faible au regard des variations de résistivité mesurées au cours des 3 derniers
paliers. Le mécanisme suggéré pourrait donc avoir un rôle significatif.

5. Conclusion
Une cellule oedométrique a été spécialement conçue pour mesurer l’évolution de la
résistivité au cours du chargement mécanique. Les résultats préliminaires obtenus
sur des échantillons de sols arides iraniens soumis à des paliers de contraintes de
24,43 kPa à 195,4 kPa ont montré que la résistivité augmentait avec le chargement
oedométrique. Ce phénomène qui n’est pas observé sur des sols tempérés a été
interprété comme le résultat d’une cristallisation des sels évaporitiques en solution,
au cours du drainage après le chargement mécanique.

Références bibliographiques
Abduljauwad S. N., Al-Amoudi O.S.B. (1995), Geotechnical behaviour of saline sabkha soils.
Géotechnique, 45, 3,425-445.

Fukue M., T. Minato, Horibe H., Taya N. (1999) The microstructure of clay given by resistivity
measurements, Engineering Geology, 54, 43-53

Cosenza Ph., Ghoreychi M., Bazargan B. and G. de Marsily (1999) In situ rock salt permeability
measurement for long term safety assessment of storage, International Journal of Rock
Mechanics and Mining Sciences, 36, 509-526.

Cosenza Ph., Seladji S., Besson A., Cousin I., Goutal N., Boizard H., Tabbagh, A., Ranger J., Richard G.
(2010), Caractérisation géoélectrique in situ du compactage des sols agricoles et forestiers,
Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur JNGG2010, Grenoble 7-9
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Guéguen Y., Palciauskas V. (1992). Introduction à la physique des roches, Hermann, Paris.

Seladji S., Cosenza P., Tabbagh A., Ranger J., Richard G. (2010). The effect of compaction on the
electrical resistivity: a laboratory investigation. European Journal of Soil Sciences, 61, 6, 1043-
1055.

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