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DROIT CONSTITUTIONNEL ET
INSTITUTIONS POLITIQUES
1. L’affectation d’un étudiant dans un groupe de travaux dirigés (T. D.) est
irrévocable, sauf autorisation accordée pour le Directeur de l’UFR, dans des
conditions exceptionnelles, sur proposition du chef de section.1
1
Livret de l’étudiant.
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PLAN DE COURS
INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE
§2. - Le fédéralisme
A - Les unions d’Etats
B - Les confédérations d’Etats
1 - La notion d’association
2 - L’intérêt de l’association
1 - Le principe d’autonomie
2 - Le principe de participation
A - L’utopie et le réalisme
B - La synthèse ou l’amalgame des théories démocratiques
de la souveraineté
A- Le droit de suffrage
1 - L’étendue du droit de suffrage
A - Les révolutions
1 - Causes explicatives
2 - Conséquences
DEUXIEME PARTIE
INTRODUCTION GENERALE
Les mots qui composent la matière paraissent très familiers aux citoyens
des Etats démocratiques. L’explication se trouve dans l’importance de la notion
de constitution dans les Etats modernes. En effet la Constitution occupe une
place fondamentale dans l’Etat contemporain parce qu’elle en est effectivement
la base. Il s’y ajoute que la notion revêt aussi une dimension médiatique assez
forte dans la mesure où tout ce qui se rapporte à la constitution fait aujourd’hui
l’objet d’une sollicitation intense par l’actualité.
Mais derrière cette impression première, il y a une réalité qu’il nous faut
découvrir. Pour ce faire, il y a lieu de revisiter un certain nombre de notions de
base de la discipline.
La notion de droit :
A - Sens et caractère du mot droit
Le mot droit renvoie, dans une approche générale, à un ensemble de
règles juridiques applicables à une structure sociale donnée. Mais cette approche
générique de la notion ne rend pas exactement compte de tous les sens qu’elle
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peut revêtir en fonction de la diversité des situations à couvrir. Il en est ainsi par
exemple de la situation où la personne dispose de la possibilité d’agir d’une
certaine manière ou de ne pas le faire. Cette situation recouvre une faculté, un
pouvoir que le droit (mode d’organisation sociale) reconnaît à la personne et qui
est appelée prérogative. Chaque société reconnaît à ses membres une pluralité de
prérogatives, c’est-à-dire des possibilités quasi infinies de réaliser leur volonté
dans le cadre de leurs rapports mutuels sous réserve de conformité au droit.
L’ensemble de ces possibilités sont désignées par le terme « droits subjectifs » ;
ce sont des droits qui s’exercent sur des choses où à l’encontre d’autres
personnes. Le sens du mot droit ainsi décliné renvoie à la prérogative reconnu à
un individu à l’encontre d’un autre individu. Mais la marque de ce premier type
de droit est la pluralité parce que non seulement il est conféré à tous les
membres du groupe social mais aussi il implique différentes possibilités d’être
ou d’avoir au profit de ceux-ci. Il s’agit donc ici de la première situation dans
laquelle on peut envisager la notion de droit. Mais il en est une autre où un autre
type de comportement est en cause, celui à caractère général qui serait exigible
de toute personne dans une hypothèse donnée. C’est le second sens du mot
droit : celui que l’on appelle le droit objectif et qui nous retiendra dans le cadre
de ce cours.
Le sens de ce mot est le même que celui qu’on a donné à prime abord
avec la précision qu’ici les règles s’appliquent sous l’autorité d’une institution
collective. Il s’en suit une définition plus précise du droit objectif, à savoir : un
ensemble de règles qui ordonnent, défendent ou imposent quelque chose sous
l’autorité d’une institution commune, soit à tous les membres du groupe soit à
certains d’entre eux seulement, lorsqu’ils se trouvent dans une situation
particulière.
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B - Droit et pouvoir
Si l’on reprend la définition précédente, on en déduit que le droit en soi
n’a aucun sens ou ne revêt aucune réalité s’il n’est pas fondé sur la notion de
Pouvoir ; c’est d’ailleurs ce qui apparaît dans la notion elle-même. En effet avoir
le droit de faire quelque chose : c’est le pouvoir d’accomplir cette chose
conformément à sa volonté, c’est avoir la capacité de se comporter d’une
certaine manière. Ce pouvoir d’accomplir la chose ne sera effectif que si elle
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n’est pas entravée par quelqu’un d’autre ou par quelque chose d’autre.
Autrement dit la liberté n’existe dans le groupe que si une institution puissante
est capable d’en garantir la viabilité. Cette institution puissante est représentée
aujourd’hui sous la forme institutionnelle : c’est l’Etat. L’étroitesse de la relation
entre ces notions de droit, Pouvoir et Etat va produire différents concepts
aujourd’hui à la mode comme l’Etat de droit, le droit de l’Etat ou le pouvoir du
droit. Ce qu’on peut donc retenir c’est que l’Etat est à l’origine du droit parce
que c’est lui qui, soit le sécrète directement soit le reconnaît. Mais le pouvoir de
l’Etat ne naît pas ex nihilo ; il se fonde sur le groupe qu’il entend régir et dont il
assure la direction ; toutes raisons qui font qu’il est appelé pouvoir politique.
Dans la sphère animale, l’emprise est fondée sur la contrainte alors que
dans la sphère humaine, elle emporte parfois le consentement. C’est
essentiellement cette deuxième sphère qui recouvre notre champ d’intérêt parce
que c’est en son sein que la notion de pouvoir renvoie au phénomène d’autorité.
Le phénomène du pouvoir dans la sphère humaine est dominé par le couple
commandant obéissance.
La meilleure illustration en est l’image du policier qui règle la circulation.
Derrière ses injonctions, il y a autre chose que la simple force répressive que sa
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fonction emporte : c’est l’objectif ou l’idéal d’une vie en mouvement bien réglée
qui réunit à la fois agents de circulation et automobilistes.
Cet idéal est conçu ou à tout le moins formalisé par le pouvoir politique.
On peut définir celui-ci comme étant l’institution représentative du groupe
chargée de traduire en actes la volonté de vie commune de ses membres. En
d’autres termes, le pouvoir politique est un ensemble d’individus ou
d’institutions choisis et mis en place par la communauté pour donner corps à la
solidarité, par l’encadrement des activités et des hommes. Dans cette
perspective, l’institution est dotée du pouvoir de commandement qui est la
faculté de poser les règles et de se faire obéir en ayant recours, en cas de besoin
à la contrainte. Dans les sociétés contemporaines, le pouvoir politique prend le
visage de l’Etat. C’est donc l’Etat qui représente les sociétés humaines et qui est
investi de l’autorité de décider ou d’agir en leur nom. Toutefois, la confusion
entre l’Etat et le Pouvoir n’est pas totale dans la mesure où l’Etat bien qu’étant
émanation du groupe peut parfois poursuivre d’autres objectifs et même entrer
en conflit avec le groupe. Voilà pourquoi, la notion de pouvoir très souvent
confondu avec celle de gouvernant ou de dirigeant, renverrait plutôt chez
certains auteurs aux gouvernés (pouvoir populaire). La réunion des deux notions
: gouvernants et gouvernés donne le Pouvoir National.
- Le pouvoir individualisé
Il caractérise les sociétés féodales c’est-à-dire des structures
correspondant à des entités géographiques appelées seigneuries ou fiefs au sein
desquelles s’établissent des relations hiérarchisées entre des seigneurs (chefs
religieux ou militaires) et des vassaux qui représentent tout le reste de la
population. Les seigneurs font eux-mêmes acte d’allégeance à l’égard un roi à
qui ils doivent obéissance et aide en échange de sa protection. Dans ce type
d’organisation sociale, le pouvoir politique est dit individualisé parce qu’il se
confond avec la personne de celui qui l’exerce. Le chef compte sur sa force, son
prestige ou la crainte qu’il inspire pour perpétuer son règne. Seulement ce type
de pouvoir est par nature instable, fragile dans la mesure où le jour où l’élément
qui le structure disparaît, le chef lui-même tombe. Le rapport politique disparaît
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avec le chef, c’est pourquoi les hommes vont imaginer un autre type de rapports
plus sereins. C’est l’avènement du pouvoir institutionnalisé.
- Le Pouvoir institutionnalisé
C’est le modèle de structuration par excellence des Etats modernes. Le
vocable Etat moderne, recouvre le type d’organisation politique qui apparaît à la
fin du 15ème et au début du 16 ème siècle et qui permet aux hommes de stabiliser
leurs rapports sociaux. Derrière ce concept il y a une réalité, c’est le processus
qui a conduit à l’unification des anciennes seigneuries par la création d’un
certain nombre d’institutions royales (armée, administration fiscale…). Ce qu’il
faudrait retenir dans le cadre de ce processus d’avènement de l’Etat, c’est le
mode d’organisation de la transmission de pouvoir. On a institutionnalisé la
façon d’accéder et de demeurer au pouvoir. Le processus a commencé au sein
même des familles régnantes dans la mesure où la succession d’un chef n’était
plus synonyme de période d’instabilité, de guerres de rivalité.
Certes la rivalité entre les deux tend à se rétrécir pour confiner à l’aspect
strictement juridique des rapports politiques. Mais ce que le droit constitutionnel
a tendance à perdre dans ses rapports avec la science politique, il le récupère sur
les autres disciplines du droit par le canal de deux choses :
- la première est la recherche de la légitimation des comportements
politiques dans les normes constitutionnelles ;
- la seconde est l’activité débordante et le prestige nouveau dont bénéficie
le Juge constitutionnel.
PREMIERE PARTIE :
1 – L’espace terrestre
Il est déterminé par le tracé de frontières. Celles-ci peuvent être de deux
types : les frontières naturelles et celles artificielles. Les premières sont
représentées par les montagnes ou par le tracé des cours d’eau. S’agissant des
montagnes, la ligne de partage entre les espaces des différents Etats passe par le
sommet de celles-ci. C’est ce que l’on appelle la ligne des crêtes. S’agissant des
cours d’eau, le tracé de la ligne frontalière passe par le milieu du cours ou des
cours. Ce type de tracé est appelé Thalweg. Quant aux secondes, (les frontières
artificielles), le tracé de la frontière se fait sur la base d’un accord de volonté
entre les Etats concernés ou avec eux et se faisant, l’on peut retenir qu’il n’y a
aucune condition particulière relative à la taille ou à la forme du territoire. En
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2 – L’espace maritime
La notion d’espace maritime est une notion relativement récente dans la
mesure où, pendant longtemps, la doctrine des Etats (position qui exprime une
idée de l’Etat sur un problème donné) était fondée sur le principe selon lequel la
mer comme l’air ne saurait constituer des territoires, car on ne pouvait être
propriétaire de la mer ou de l’air. Mais au fur et à mesure que les conquêtes
territoriales se faisaient et que des conflits de plus en plus nombreux en
découlaient, il a fallu s’entendre sur la délimitation de ces espaces d’évolution
de la souveraineté. En ce qui concerne l’espace maritime, cela s’est fait par
pallier : dans un premier temps, on a admis que la souveraineté de l’Etat pouvait
se déployer en partant de ses côtes vers le large jusqu’à la portée d’un coup de
canon : c’est ce qu’on appelle 3 miles marins (1,6 km). Mais par la suite, cette
distance a été portée à 12 miles et cela, depuis la convention sur le droit de la
mer de Montego Bay en Jamaïque en 1982. A côté de la mer territoriale, on
reconnaît à l’aide d’une zone d’exercice de droit économique de 200 miles
marins. Cette zone économique exclusive repose sur le plateau continental. Au-
delà de ces 200 miles marins, c’est la haute mer qui est régie par le principe de
la liberté à la fois de navigation et d’exploitation.
3 – L’espace aérien
On peut le définir comme étant la zone qui surplombe le territoire de
l’Etat, en-deça de l’espace atmosphérique. Cet espace revêt pour l’Etat une
grande importance pour des raisons de sécurité et pour autant, il est tout aussi
important sinon capital pour les Etats enclavés, de pouvoir traverser l’espace
aérien d’autres Etats, pour ne pas être coupés du monde, d’où de nombreux et
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B – La population
La population est l’élément fondamental au même titre que le territoire
dans la constitution de l’Etat ou d’un Etat. Sans sujets ou objets des normes de
l’Etat, il ne saurait y avoir d’Etat. Cet élément essentiel qu’est la population peut
être définie comme étant l’entité qui regroupe l’ensemble des individus qui se
trouvent à l’intérieur des limites territoriales que l’on retrouve sur le territoire
de l’Etat. L’idée de composantes humaines renvoie à la consistance de la
population de l’Etat. Mais celle-ci n’est pas homogène du point de vue de sa
structuration.
1 – La structure de la population
Ce que l’on appelle la population de l’Etat se subdivise entre étrangers et
nationaux. Ces deux composantes se différencient autant du point de vue
conceptuel que des statuts qui leur sont conférés par le droit. En effet, ceux que
l’on appelle les nationaux de l’Etat, ce sont les individus qui en ont la
nationalité, c’est-à-dire ceux qui sont unis à cet Etat par un lien à la fois
politique et juridique. S’agissant des étrangers, ce sont les personnes qui se
trouvent dans le territoire de l’Etat mais qui relèvent de la nationalité d’un autre
Etat. Il y a lieu de distinguer entre les étrangers ordinaires et les diplomates qui
revêtent un statut particulier. Les premiers sont redevables d’un certain nombre
de droits et de devoirs à l’égard de l’Etat d’accueil. Ils bénéficient notamment de
ce que le droit unitaire appelle le « Standard minimum », c’est-à-dire d’un
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minimum de droits qui sont mis à la charge de l’Etat d’accueil vis à vis des
étrangers. Mais globalement, ils sont soumis au droit commun du pays hôte.
2 – Le concept de nation
A – Définition et éléments constitutifs de la nation
Les auteurs s’entendent pour définir la nation comme étant un
regroupement de tous les individus qui ont avec l’Etat un lien politique que
certains fondent sur des éléments divers. Il y a donc une définition consensuelle
de la nation. Cependant deux positions s’y ajoutent quant aux éléments
constitutifs de la nation.
Pour d’autres auteurs ces éléments seraient plutôt d’ordre objectif (et c’est
la deuxième position). Parmi ces auteurs, on retrouve des italiens comme
Mancini ou l’Allemand Fichte qui définit la nation comme étant une
composition d’éléments liés à la race, à la langue, au territoire c’est-à-dire à tout
élément qui relève du déterminisme. De fait, ces deux positions doctrinales
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reflètent des positions politiques nationales des Etats européens qui, tout au long
du 19ème siècle, se sont affrontés dans le cadre d’une expression de leur identité
nationale. A cet égard, on peut dire que l’Allemagne et l’Italie furent
considérées comme les tenants de la thèse objective de la nation tandis que la
France était censée incarner la thèse subjective. La thèse objective a abouti à une
conception restrictive de la nation parce qu’elle est basée sur l’idée selon
laquelle la nation serait exclusivement fondée sur une conjonction d’éléments
……… la langue, la race, la religion, la culture. S’agissant de la thèse
subjective, elle débouche sur une conception extensive de la nation. C’est
d’ailleurs elle qui va prévaloir parce qu’elle fait appel au volontarisme et à la
communion spirituelle pour fonder la nation. C’est cette conception qui porte sur
le commun vouloir de vie commune des membres du groupe. En vérité, la
perception que l’on a aujourd’hui de la nation serait plutôt mixte dans la mesure
où l’on associe toujours les éléments subjectifs aux éléments objectifs pour
expliquer le lien qui unit l’Etat à ses nationaux et cette position contemporaine
est demeurée presque invariable depuis la fameuse conférence que, Ernest
Renan avait donnée à la Sorbonne en 1882 et à l’occasion de laquelle il
définissait la nation comme étant un groupe humain dont les individus se sentent
unis les uns aux autres par des liens à la fois matériels et spirituels. Cette
position de Renan, si elle connaît une aussi grande postérité, c’est parce qu’elle
recèle un certain humanisme qui permet l’adaptation des positions nationales à
l’évolution des idées et des hommes : il s’agit aujourd’hui des grands flux
migratoires.
argument qui suppose ……. la césure entre l’Etat et la Nation, ferait disparaître
la cause des conflits entre Etats en dépolitisant la question de la nationalité. Le
triomphe de la thèse de la non-coïncidence serait fondé sur la nécessité de
pacifier les relations internes. C’est ce qui explique la création de l’ONU à
éclater.
En second lieu, on peut dire que le pouvoir est une force de persuasion en
ce que le gouvernement est une institution qui suscite l’adhésion du groupe. En
d’autres termes, eu égard à sa mission d’intérêt général, l’institution emporte la
reconnaissance ou le consentement des membres du groupe.
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A – Définition de l’Etat
L’Etat est une institution qui conçoit le droit pour le mettre en œuvre au
nom et au profit de la société toute entière. En ce sens, il constitue l’unité
organisationnelle et intellectuelle du pouvoir du groupe. En d’autres termes, ce
que l’on appelle Etat se confond avec le statut juridique de la direction politique
du groupe. C’est dans cette perspective que Léon Duguit et Maurice Hauriou
assimilaient respectivement l’Etat aux gouvernants et à l’idée d’entreprise
publique. Mais dire que l’Etat est à la fois créateur de droit et droit lui-même
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c’est-à-dire statut juridique, c’est reconnaître qu’il entretient avec le droit des
relations équivoques. Et cette ambivalence des rapports entre l’Etat et le droit a
suscité de nombreuses positions doctrinales ou différents courants de pensée. On
en évoque généralement trois (03) : d’abord l’école qui soutient que l’Etat ne
crée pas le droit. Selon les tenants de cette pensée, le droit s’impose à l’Etat.
Cette école de pensée comporte 3 variantes doctrinales : la première est appelée
la théorie du droit spontané, la deuxième variante c’est la théorie du droit
naturel et la troisième, la théorie du droit objectif.
La deuxième école de pensée, l’Etat et le droit se confondent. Ici, nous
avons deux variantes doctrinales : la première c’est la théorie de la pyramide
normative (selon Hans Kelsen qui conçoit l’Etat selon un être agent de normes)
et la deuxième correspond à la théorie marxiste du droit qui appréhende celui-ci
comme étant le reflet de la domination des bourgeois sur les prolétaire.
La troisième école de pensée est celle qui soutient que l’Etat crée le droit.
Ce courant de pensée est appelé aussi l’école du droit positif. Il repose sur le
postulat que le droit n’est envisageable que dans et avec l’Etat. Cette école
comprend deux variantes : le positivisme sociologique (le droit provient du
peuple) et le positivisme étatique (l’Etat a une grande maîtrise dans l’élaboration
du droit).
De ces différents propos émerge une seule idée qui fait de l’Etat un être à
part, une entité douée de vie et son existence sera consacrée par le droit avec la
reconnaissance de statut juridique d’où le concept de personnalité morale que
l’on accorde à l’Etat et duquel découle un certain nombre de conséquences ou
caractéristiques majeures.
l’Etat a fait l’objet de critiques dont la plus importante a consisté à dire que la
personnalité de l’Etat est une fiction parce qu’on ne peut dire de l’Etat que c’est
‘un être doué de vie car il n’existe que des émanations de l’Etat.
2 – La souveraineté de l’Etat.
Pour comprendre l’importance de la souveraineté dans la vie de l’Etat, il
faut remonter aux combats des légistes qui, dans les temps d’émergence et
d’affirmation de l’Etat, voulaient libérer les rois de la triple tutelle qui pesait sur
eux et qui émanait de l’Eglise, de la féodalité et de l’empire romano-
germanique. Tutelle que les légistes symbolisaient par l’adage suivant : Omni
potestas nissi a deo (il n y a de point de pouvoir qui ne vienne de Dieu). Le
pouvoir de décider et d’agir découlait alors de ce pouvoir divin.
Dire que l’Etat est une entité souveraine, signifie qu’il n’est subordonné à
aucune autre institution. Cela renvoie à une chose simple et immédiate : l’Etat
définit lui-même ses règles d’organisation et de compétence : « l’Etat a la
compétence de ses compétences » comme le dit Laband. Cette signification
revêt deux aspects : un aspect interne et un autre externe.
En second lieu, cette non subordination postule l’égalité des Etats dans cet
ordre juridique. En troisième lieu, la liberté implique néanmoins un devoir de
coopération qui est seul à même de réaliser l’équilibre nécessaire dans la
confrontation ou l’articulation entre de nombreuses souveraineté, d’où
l’importance des accords et traités internationaux. Le droit international que ces
accords internationaux véhiculent, peut donc limiter la souveraineté de l’Etat.
Mais il ne s’agit pas toujours une simple qui plus est résulté de la volonté de ces
mêmes Etats. Dès lors le droit international constitue parfois une entrave à
l’indépendance et à l’existence même de l’Etat en tant qu’institution
représentative des groupements sociaux. C’est donc ….., lui qu’il faudrait agir
pour préserver les idéaux de paix et de justice internationales.
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- Le contrat civil
Il lie les individus entre eux à l’effet de constituer une société politique.
Cette idée de contrat civil a été exposée pour la première fois par Thomas
Hobbes. On en trouve des développements substantiels dans son ouvrage, le
Léviathan, qui date de 1651. Les termes du contrat civil sont les suivants : il y a
une renonciation totale de la part des individus à leur liberté, au profit d’une
autorité sociale communément reconnue qui, en retour, assure protection de
bonheur. La portée de ce pacte civil, selon Hobbes, c’est ce que l’on appelle
aujourd’hui le totalitarisme c’est-à-dire l’émergence d’un mode de
gouvernement tyrannique. La thèse de Thomas Hobbes de la société politique va
séduire jusqu’à faire des émules (disciples). Parmi ceux-ci, on peut citer John
Locke qui va s’employer à polir les excès de la thèse « du Maître ». Il va le
faire dans le cadre d’une nouvelle théorie, celle du contrat politique.
- Le contrat politique
Cette thèse se trouve exposée dans son ouvrage : Essai sur le
gouvernement civil qui date de 1960. John Locke va partir de l’enseignement de
Hobbes relatif à l’existence d’un accord des membres du groupement autour de
la constitution d’un organe politique qui sera chargé de les représenter. C’est
précisément cette fonction de représentation politique qui fait la puissance de
l’autorité centrale commune (le gouvernement). Toutefois, ce caractère
n’implique nullement, comme dans la thèse de Hobbes, l’absence d’une
alternative à l’obéissance pour les citoyens. En effet, John Locke va envisager
la possibilité pour ces citoyens de se retrouver contre le pouvoir si celui-ci
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- Le contrat social
Cette notion se trouve exposée dans l’œuvre de J. J. Rousseau intitulées :
Du contrat social ou principe de droit politique (1762). Le postulat de base,
c’est que la vie en société résulte d’un accord de volonté entre des individus qui,
auparavant, vivaient dans une situation de totale anarchie qu’il appelle l’état de
nature. Mais pour Rousseau, il s’agit tout simplement d’une hypothèse de travail
(hypothèse d’école) de laquelle il est parti pour élaborer sa théorie sur le
gouvernement des hommes et des choses. Cette thèse du contrat social postule la
rencontre entre plusieurs citoyens, lesquels seraient porteurs, chacun, d’un
liberté qui serait différente de celle de toutes les autres libertés et cette liberté ne
saurait être fondue dans une autre. Cette thèse sur le fondement contractuel de la
société politique, va connaître une grande postérité car elle va permettre
l’éclosion de l’idée de liberté dans les rapports entre l’Etat et le peuple.
A – Le principe de l’unité
1 – Signification du principe d’unité
Le principe d’unité de l’Etat renvoie à la notion de centralité de la
production et de la diffusion de la décision politique. En conséquence, l’Etat
unitaire, c’est l’Etat centralisé au sein duquel règne un seul pouvoir politique qui
se situe au centre et chargé de produire et de diffuser la volonté de l’Etat vers la
périphérie. Cette notion d’unicité du pouvoir politique emporte des
conséquences précises du point de vue de l’organisation et du fonctionnement
des institutions publiques. En effet, dans cette perspective, il n’existe qu’un seul
parlement, qu’un seul gouvernement, qu’une seule organisation judiciaire du
territoire. Ici pour l’ensemble, on ne reconnaît pas les spécificités locales. En
somme l’Etat unitaire, c’est l’Etat au sein duquel la mise en œuvre du pouvoir
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politique obéit à une relation univoque entre un centre (initiateur des décisions)
et une périphérie (réceptacle des décisions).
1 – La déconcentration
C’est la forme d’aménagement typique de la centralisation. Elle conduit à
la création de relais territoriaux par le déploiement de l’action publique. C’est la
définition habituelle de la déconcentration. Il s’agit d’une technique consistant à
placer des agents publics à différents niveaux du territoire, en leur conférant un
pouvoir de décision qui reste néanmoins subordonné au pouvoir central. De cette
définition se dégagent trois éléments qu’on peut considérer comme étant
constitutifs de la déconcentration ou du pouvoir déconcentré.
2 – La décentralisation
Cette technique suppose l’institutionnalisation d’un certain nombre
d’entités ou de groupements fonctionnels au profit desquels est reconnu un
pouvoir de gestion sur lequel ne pèse qu’un simple contrôle. Ce système de
gestion participe de la philosophique démocratique, de la répartition du pouvoir
dans l’Etat. En effet, le pouvoir de décision est confié aux intéressés eux-
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Mais la satisfaction de cet intérêt doit passer par le maintien d’un droit de
regard du pouvoir central.
4. . Cette technique de gestion administrative revêt une certaine
dimension politique dans la mesure où une importante liberté de
manœuvre est reconnue à la collectivité locale. Cette liberté
politique relative est fondée sur le souci de satisfaire l’exigence de
la diversité que constitue le moteur de toute société.
garantie par les textes fondamentaux (la constitution nationale par exemple)
comme c’est le cas en Espagne et en Italie. On ne peut escompter donc une
réelle prise en compte des spécificités locales ou une vraie participation à la
base, dans le cadre de l’Etat unitaire simple. C’est pourquoi d’ailleurs, la
formule de l’Etat régional bien qu’elle soit très limitée, connaît un grand succès.
Pourtant, ces dernières années ont vu les Etats régionaux connaître à des
revendications régionalistes tellement fortes qu’elles ont été relayées par les
forces politiques. C’est dire que ce système l’Etat régional comporte des limites
qui sont inhérentes à la technique de la décentralisation elle-même. En effet, la
décentralisation, si approfondie soit-elle, reste une simple variante du principe
unitaire qu’il est nécessaire de remettre en cause à chaque fois qu’il y a de fortes
tensions entre les communautés qui composent l’Etat. Cela a été le cas de la
Belgique qui, en 1992 –93, est passée d’un Etat unitaire à la qualité d’Etat
composé.
que d’un point de vue naturel ou logique, l’une des parties arrivera à
prendre le dessus sur l’autre ou les autres.
B – La fédération d’Etats
Il est un constat majeur que l’on peut faire aujourd’hui : c’est l’actualité et
la primauté de la forme fédérale des Etats sur la forme unitaire. On peut prendre
l’exemple de la Belgique qui en 1993 est devenue un Etat fédéral. La question
qu’on peut se poser dès lors est de savoir qu’est-ce qui justifie cet engouement
autour de la forme fédérale de l’Etat. La réponse peut être simple et immédiate.
C’est parce que cette forme de l’Etat est censée pouvoir mieux résoudre les
préoccupations qui sous-tendent les regroupements d’Etats. On en a une
confirmation de la Suisse et des Etats-Unis, qui tous deux, ont évolué de la
confédération à la fédération d’Etats. Dans ce type d’organisation fédérale de
l’Etat, il y a le souci de la performance des collectivités politiques de l’Etat
notamment par la mise en œuvre d’une philosophie, d’une association plus
intégrée et plus poussée. C’est ce que traduit le concept de fédéralisme. Il
importe cependant d’étudier la manière par laquelle les Etats en arrivent à ce
type d’association ou encore les processus de réalisation du fédéralisme. Il y a le
fédéralisme par association, intégration ou agrégation que l’on peut qualifier
comme étant un ensemble d’Etats désireux de mettre en commun leurs moyens
tout en conservant leur indépendance. En guise d’exemple, on peut citer les
treize premières colonies britanniques d’Amérique du Nord qui se sont
rassemblées à la fin du 18ème siècle pour former les Etats-Unis. Autre exemple
historique : les 10 cantons suisses qui vont unir leur volonté à partir du 14 ème
siècle pour donner naissance à la fédération helvétique. A cette forme de l’Etat
fédéral s’oppose le fédéralisme par dissociation, désintégration ou désagrégation
qui évoque l’idée d’un Etat unitaire qui se décompose en plusieurs entités
auxquelles est confiée l’autonomie politique et juridique. On peut citer comme
exemple l’ancienne URSS qui était auparavant un empire appelé : la Russie et
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1 – La notion de fédéralisme
Le mot lui-même renvoie à la philosophie de l’association entre plusieurs
Etats ayant en commun un certain nombre de caractéristiques et désireux de
réaliser quelque chose ensemble. De ce point de vue, on ne trouve pas de
différence fondamentale entre la confédération et la fédération d’Etats. Ce qui
permet plutôt de différencier les deux, c’est le mode de réalisation ou de
concrétisation de cette idée de fédéralisme.
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6868686868686868686868686868686868686868ormale du pouvoir.
A – Le droit de vote
Le droit de suffrage est synonyme du droit de vote et il revêt deux sens
principaux. La première signification est d’être un acte par lequel on donne son
opinion sur un problème donné ou sur une solution donnée. La deuxième
signification du droit de vote est le statut que revêt l’acte de voter lui-même et le
statut en droit renvoie toujours à un régime juridique.
l’individu de disposer de plusieurs voix sur la base de conditions fixées par la loi
et généralement à son statut social ou fonctionnel. Dans cette hypothèse de vote
plural, le suffrage s’entend d’un vote social et il correspond à un système de
gouvernement dans lequel l’individu vote en fonction de sa situation ou de sa
place dans le groupe. On distingue aussi contre le vote facultatif et le vote
obligatoire. Dans le vote facultatif, le citoyen est libre de participer ou non aux
consultations électorales. Ce vote est en adéquation avec le système de
gouvernement direct où l’électorat est un droit. Dans le système de vote
obligatoire, la participation du citoyen aux consultations électorales est requise
sous peine de sanction. Ici l’électorat est une fonction comme dans le cadre du
système de gouvernement représentatif : Exemple de la Belgique. En la matière,
il faut toujours faire la différence entre le vote public et le vote secret. Le vote
public est un système dans lequel le choix de l’électeur se manifeste au vu et au
su de tout le monde tandis que le vote secret est un système qui permet au
citoyen de faire son choix sans que celui-ci soit révélé au public. Dans le
système de gouvernement démocratique, ce procédé constitue une garantie de la
liberté de l’électeur et par voie de conséquence, de la sincérité du scrutin quel
qu’il soit.
ces trois principes dans l’évaluation d’un scrutin ou d’un mode de scrutin à
l’aune de l’exigence démocratique, implique deux choses. La première c’est
qu’il faut veiller à la consécration théorique des trois principes par tout système
qui se veut démocratique. La deuxième c’est de veiller à ce que dans
l’organisation matérielle du scrutin, ces trois principes ne soient dénaturés par
des données techniques. Exemple : le gerrymandering qui consiste à tailler ou à
découper sur mesure des circonscriptions électorales par les candidats qui
auraient la majorité au pouvoir. Il est aussi appelé la technique de la salamandre.
a – Le scrutin majoritaire
Il se définit comme étant la technique de représentation ou le procédé de
répartition qui permet d’attribuer les sièges mis en compétition aux candidats ou
à la liste ayant reçu à l’issue des confrontations le plus grand nombre de voix.
Ce type de scrutin peut se réaliser de différentes façons. Il est uninominal
lorsqu’il oppose plusieurs candidats qui se présenteraient individuellement
devant les électeurs. C’est là un mode de scrutin qui ne se réalise généralement
que dans le cadre de petites et moyennes circonscriptions. Mais il peut aussi
opposer plusieurs candidats regroupés des différentes listes sur la base d’une
affinité idéologique ou politique. D’où son appellation de scrutin de liste ou
scrutin pluri nominal. Dans le cadre de ce type de scrutin, des possibilités sont
offertes aux électeurs de procéder eux-mêmes à différentes combinaisons entre
les listes.
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b – Le scrutin proportionnel
C’est une technique qui consiste à répartir des sièges en compétition entre
les différentes listes en présence au prorata des voix que chacune d’elles a
recueillies dans le cadre de cette compétition. D’un point de vue historique, ce
mode de scrutin serait né en Belgique, à la fin du 19 ème siècle (créé par Hondt).
C’est un mode de scrutin qui est loin d’être simple. Il pose en effet, de
nombreux problèmes dont deux sont d’une grande acuité. Il s’agit
respectivement de la détermination du chiffre où nombre de référence c’est-à-
dire un nombre uniforme et identique qui permet d’envisager où d’accepter
l’élection de tout candidat (c’est le quotient électoral) et d’autre part la
répartition des restes de voix après la première opération de distribution. Le
quotient électoral c’est le nombre de voix qui donne droit à un siège. Autant de
fois ce chiffre est contenu dans le total de voix recueillies par une liste autant de
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candidats élus obtient cette liste. On recense trois variétés de quotient électoral :
quotients uniforme, local et national.
nombre de sièges recueillis par chaque liste après la première répartition, plus un
siège fictif.
c – Le système mixte
C’est l’ensemble des systèmes électoraux fondés sur le combinaison du
système majoritaire avec le système proportionnel. La finalité des systèmes
mixtes c’est la maximisation des avantages que comportent le scrutin
proportionnel et le scrutin majoritaire. L’exemple type des systèmes mixtes,
c’est la technique de vote qui est en vigueur en République Fédérale
d’Allemagne de laquelle nous nous sommes inspiré. En Allemagne, l’électeur
dispose de deux voix, la première sert à désigner la moitié des députés du
Bundestag au suffrage uninominal majoritaire dans le cadre des Landers., l’autre
permet d’élire la moitié de ces députés à la représentation proportionnelle sur
une liste nationale présentée par chaque parti politique. Au Sénégal, c’est la
même logique qui prévaut sauf que l’électeur ne dispose ici que d’une voix.
Mais la grande question qu’on n’arrête pas de se poser dans les grandes
75
démocraties, c’est de savoir : qu’est-ce qui fonde le choix d’un mode de scrutin
donné ?
a – les révolutions
La révolution comme mode d’accession au pouvoir est aujourd’hui une
forme surrannée, dépassée, bien que certains dirigeants continuent à qualifier
leur coup de force de révolutionnaire. C’est pourquoi nous n’étudierons cette
modalité que de façon rapide.
constitution. Pour ce qui est enfin de dernière, d’un point de vue historique, elle
désignait l’ensemble des règles fondamentales dont l’objet était de limiter les
prérogatives du pouvoir royal. Cette différence de contexte va donner lieu à
différentes formes de constitution que l’on peut en fonction des contextes et des
réalités, opposer entre elles.
a - La fonction législative
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b - La fonction exécutive
Cette fonction se confond avec la fonction administrative qui est assurée
par le gouvernement et qui se matérialise dans la mise en œuvre de la règle
générale et abstraite. Elle consiste dans l’exercice d’un certain nombre
d’attributions générales tenant à la mise en œuvre de la force armée et à la mise
en œuvre du pouvoir réglementaire, de même que dans la gestion et le contrôle
de l’appareil administratif. Toutefois, dans la cadre de son exercice, la fonction
pose le problème classique de l’autonomie du gouvernement par rapport au
parlement. Ce problème est résolu de façon tout aussi classique par le recours à
la classification des régimes politiques. C’est ainsi que le régime parlementaire
postule une relation de dépendance entre les deux alors que le régime
présidentiel est censé être fondé sur un rapport d’indépendance entre les deux.
Mais en la matière il y a lieu de distinguer entre la théorie et la réalité.
c - La fonction juridictionnelle
Outre la question liée à sa définition, cette fonction pose essentiellement
le problème de ses rapports avec la fonction exécutive. S’agissant de la
définition, on peut dire que la fonction juridictionnelle est le fait d’un certain
nombre d’organes de l’Etat qualifiés de judiciaires, de trancher les litiges qui
surviennent entre les personnes dans le groupe. Cette action d’arbitrage revêt
une importance capitale dans la mesure où elle conditionne la présentation de la
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partis politiques sont organisés de façon rationalisés avec une liaison certaine
entre la base et le sommet. Concernant enfin l’origine des partis politiques, on
peut là aussi se rapporter au premiers résultats des recherches de Duverger
consistant à distinguer entre les partis d’origine parlementaire (Angleterre) et
ceux d’origine extraparlementaire. Les partis d’origine étant ceux nés en
Angleterre à la suite de l’extension du suffrage universel et de la mise sur pied
des premiers comités électoraux devant constituer les intermédiaires entre les
élus et leurs électeurs. Les partis d’origine extra parlementaire sont ceux qui
sont nés en dehors de cette relation avec le Parlement.
Certes les groupes de pressions sont moins bien connus que les partis
politiques mais sont tout aussi présents dans la vie politique nationale.
T I T R E II
LES PRINCIPES DIRECTEURS
DU DROIT CONSTITUTIONNEL
Le principe réside dans l’idée toute simple qu’il existe une Constitution
qui sert de référence à toutes les règles juridiques dans l’Etat. Cela signifie
précisément que la validité de ces règles se mesure à leur conformité à la
Constitution. Pourtant, cette idée à la fois simple et logique a eu beaucoup de
mal à s’imposer dans la majorité des Etats modernes. En effet, son acceptation a
été graduelle. C’est aux Etats-Unis que pour la première fois l’idée a été admise
comme principe de fonctionnement de l’Etat à l’occasion de la décision rendue
par un Juge nommé Marshall en 1803 dans une affaire qui opposait un ancien
Président des USA à un fonctionnaire (Madison contre Marbury). On en viendra
à cette position beaucoup plus tard s’agissant de l’Europe, précisément au
lendemain de la deuxième guerre mondiale. Mais pour cela il a fallu refuter
l’argument majeur selon lequel, censurer la loi équivalait à remettre en cause la
décision du peuple. Il s’y ajoute que pendant longtemps, on a entretenu au sein
du Parlement une méfiance certaine à l’égard des Juges qui, en tant qu’un
symbole d’une institution indépendante, étaient les seuls à pouvoir assurer ce
contrôle de la régularité des lois à l’égard de la constitution. La question qui se
pose dès lors est de savoir jusqu’à quel point on reste attaché à ce principe et par
ailleurs selon quelles modalités devrait-on le mettre en œuvre ?
1 – La défiance politique
C’est une action de contestation ou de désapprobation politique du
gouvernement dans sa façon de conduire les affaires publiques. C’est de la part
du titulaire originel de la souveraineté une attitude qui consiste à faire remarquer
le décalage entre ses aspirations et ses modalités de prise en charge par ses
représentants. Théoriquement, cette action de contestation publique du pouvoir
n’est pas admise aujourd’hui pour la bonne raison qu’il existe dans les Etats
modernes des instances et des procédures grâce auxquelles le débat s’instaure
soit par la prise de la décision soit par sa mise en œuvre. Mais, dans les faits, ce
type d’action est toujours consécutif à une situation d’échec ou d’inefficacité des
procédures formelles ou officielles de contrôle. Dès lors, tout se passe comme si
le mandant reprend ou tente de reprendre l’initiative c’est-à-dire son pouvoir
souverain y compris parfois de façon violente. Cette action de révolte politique
peut trouver grâce, aux yeux de certains théoriciens.
100
DEUXIEME PARTIE
Jusqu’à la fin des années 80, on pouvait parler de deux types de régime
démocratique opposés quant à leurs visions des rapports politiques à la fois
internes et internationaux. L’idée était tellement ancrée dans la doctrine que des
auteurs éminents comme Maurice Duverger leur consacraient des
développements substantiels. Dans ce cadre là, on était en présence de deux
modèles opposés de philosophie et de pratiques politiques. Ce sont d’une part le
modèle libéral (Occident) à et d’autre part le modèle socialiste ou démocratique.
Toutefois, il y a une ligne de partage qui n’est pas toujours bien dessinée
et qui donne lieu à bien des variantes dans le cadre d’un même modèle. C’est
pourquoi on parle de démocratie réelle, de démocratie fictive ou encore de
démocratie pluraliste et démocratie de autoritaire.
Pour bien comprendre ce régime tant dans son organisation que dans son
fonctionnement, il est nécessaire de remonter le cours de l’histoire.
Dans les faits, le système va finir par reposer sur la confusion des
pouvoirs au profit du roi dans la mesure où celui-ci concentrait tout entre ses
mains à savoir le pouvoir législatif, le pouvoir exécutif et même le pouvoir
judiciaire, grâce à son droit d’évocation de plus en plus fréquent des décisions
rendus par les Parlements.
Mais curieusement, c’est sous le règne de Napoléon 1er que l’essentiel des
textes qui fondent l’ordre libéral fut adopté. Parmi ces textes, on retient par
exemple le code civil de 1804.
Malheureusement, ce mouvement ne va s’enraciner qu’à partir de sa chute
et la restauration de la Monarchie avec cependant de fortes limitations
constitutionnelles. Celles-ci étaient contenues dans une charte au terme de
laquelle le gouvernement était soumis au roi tout en fonctionnant sur la base du
pluralisme. Autrement dit, c’est un régime parlementaire à l’anglaise qui était
mis en place. Mais en vérité, jusque-là, dans la pratique, on évoluait encore hors
norme parlementaire, en deçà des principes structurant ce type de régime.
Elle se rapporte aux rapports entre pouvoirs publics c’est-à-dire d’une part
un exécutif dual dépendant et d’autre part un parlement composé d’un Sénat et
d’une Chambre des députés. C’est de cette loi que date la responsabilité
politique du gouvernement devant les chambres. La philosophie de ce
gouvernement était fondée sur la modération dans la mesure où les rapports
politiques entre l’exécutif et le législatif étaient équilibrés. Mais on allait être en
présence de deux mouvements plus ou moins contradictoires.
Par ailleurs, le régime était marqué par une certaine incohérence et une
instabilité dans la mesure où il n’existait pas de majorité solide au Parlement.
C’est ce qui va d’ailleurs favoriser en partie la défaite de la France devant
l’Allemagne en 1940. Avec la libération on va installer un régime provisoire qui
va durer jusqu’à l’adoption de la Constitution de la IVè République laquelle va
rétablir la légitimité constitutionnelle. Ce régime durera jusqu’en 1958 lorsque
le Général De Gaulle sera rappelé au Pouvoir. Ce rappel est dû à l’instabilité
politique qui perdurait : 22 cabinets en 12 ans. C’est cette instabilité politique
que va essayer de corriger la nouvelle Constitution de 1958.
A – Le Président de la République
Aux termes de l’article 5, titre II de la Nouvelle Constitution, des
prérogatives importantes lui sont conférées ; sept prérogatives lui sont reconnus
par la constitution ; dispositions qui font de lui la clé de voûte du système
politique. Cette notion de « clé de voûte » est de Michel Debré (ancien Premier
Ministre du Général De Gaulle) et elle rend bien compte de l’importance de son
statut et de ses pouvoirs (Bayeux, 16 juin 1946).
1 – Le statut du Président
Pendant sa traversée du désert, le Président De Gaulle a tenu un discours
dans lequel il souhaitait pour la France un Président au-dessus de la mêlée
politique. Mais ces idées ne triompheront que douze (12) ans après dans la
mesure où c’est dans la Constitution de 1958 que l’on va imaginer un statut
conséquent au chef de l’Etat fondé sur un mode d’élection nouveau et
bénéficiant d’une protection réelle. Pour le mode d’élection, le Président est
désigné dans un premier temps par un collège d’élus nationaux et locaux.
Depuis le référendum du 06 novembre 1962, sa désignation se fait au suffrage
universel direct pour un mandat de 7 ans. Cette durée de mandat est un héritage
de la IIIè République.
Cette irresponsabilité signifie que les actes accomplis dans le cadre de ses
activités sont endossés par le Gouvernement qui, au besoin, en répond devant le
Parlement. Quels sont ses pouvoirs ?
A – Le statut du Parlement
Le premier élément, c’est le mode d’organisation. On est en présence d’un
bicéphalisme dans le cadre duquel on veut faire jouer au Sénat un rôle de
modérateur, d’équilibre au profit des collectivités locales. C’est une chambre
fort ancienne dans la mesure où, aussi bien sous le directoire, le premier et
second empire comme sous la première et la deuxième Républiques, il a
toujours eu deux Chambres.
S’agissant des Sénateurs, ils sont au nombre de 322 à raison d’un sénateur
pour 145000 habitants. Ils sont élus pour 09 ans renouvelables au tiers. Ils sont
élus au suffrage universel indirect. Le mode de scrutin est double c’est-à-dire
pour certains départements on applique le scrutin majoritaire à deux tours tandis
que pour d’autres (plus de 5 sénateurs à désigner), on applique le scrutin
proportionnel. Le Parlement français est régi par un règlement intérieur,
114
B – Le fonctionnement du Parlement
La Constitution de 1958 assigne au Parlement français un double rôle : le
vote des lois et le contrôle du Gouvernement.
1 - Le vote des lois : Le parlement français vote les lois dans les matières
qui sont limitativement énumérées à l’article 34. Cependant son action emprunte
deux modalités différentes : soit fixer dans les détail les règles intervenant dans
une matière déterminée, soit déterminer les principes fondamentaux qui
gouvernent une matière (Défense nationale).
2 - Le contrôle du Gouvernement
Dans le cadre des rapports entre le Parlement et l’Exécutif, il y deux
moyens qui sont conférés à celui-là pour contrôler celui-ci : les moyens de
contrôle ordinaire et les moyens de contrôle spécifiques au régime
parlementaire.
Moyens ordinaires
Il y en premier lieu les questions que les parlementaires peuvent adresser
aux membres du gouvernement et qui y répondent oralement lors des séances
hebdomadaires. Il leur est par ailleurs loisible d’adresser des questions écrites au
gouvernement ou à ses membres par l’intermédiaire du Président de
l’Assemblée nationale. Ces procédés de contrôle entrent dans le cadre normal de
la représentation politique. Le Parlement peut aussi constituer des commissions
d’enquêtes ou de contrôle. Il s’agit ici d’un instrument dont la création et la mise
en œuvre sont laissées à la discrétion des parlementaires c’est-à-dire des
commissions peuvent être créées relativement à divers objets. Les commissions
de contrôle proprement dites se rapportent à la gestion administrative, financière
115
Après ces deux périodes de cohabitation et celle plus récente entre 1997,
et 2002, on peut dire que le système politique français est entrain de vivre une
période de maturité et c’est que le Président Chirac lui-même disait après son
élection.
A – La couronne
C’est le symbole du royaume, l’incarnation à la fois du pouvoir exécutif
avec son faste et son protocole et du règne d’une famille à la tête d’un royaume.
Elle matérialise par ailleurs la souveraineté du peuple britannique, représentée
par la Monarchie qualifiée parfois aussi de parlementaire pour souligner son
adéquation avec la majorité au Parlement.
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Cette incarnation est consacrée par les Parlements anglais depuis 1701
avec le vote d’une loi constitutionnelle. Cette légitimité fut renforcée par les lois
de 1753 et 1757 sous la régence. Mais le roi règne tout en ne gouvernant pas. Il
ne remplit que des fonctions politiques symboliques (nomination du 1 er ministre,
ouverture et fermeture des sessions parlementaires, convocation ou dissolution
de l’Assemblée). Il garde cependant un certain nombre de prérogatives : critique
ou appréciation de la politique gouvernementale, consultation politique,
encouragement …).
B – Le Gouvernement
Il comprend deux organes : le Premier ministre et le Cabinet :
1 – Le Premier ministre
Il est désigné à la suite des élections législatives et il est toujours le chef
de la majorité sortie des urnes. C’est pour cela qu’il bénéficie d’un soutien quasi
absolu du Parlement. Mais de soutien n’est ni permanent, ni inconditionnel. Il a
aussi un certain nombre de pouvoirs celui de la nomination et de la révocation
des membres du gouvernement choisis parmi les députés de son parti. Il
bénéficie en apparence d’une grande liberté d’action et de choix pour la
désignation des membres de son équipe ; en réalité, il est limité par la logique
partisane.
2 – Le cabinet
C’est le rouage essentiel de l’Exécutif. Ses ministres sont souvent des
députés issus du parti majoritaire au Parlement. Mais cela n’exclut pas la
possibilité de choisir des membres venant d’autres horizons politiques (cabinet
de coalition). La taille du cabinet varie selon qu’on est en temps de guerre ou de
paix ou en fonction des turbulences politiques ou électorales. Mais en réalité ce
qu’on appelle cabinet en Grande – Bretagne ce sont les ministères-clès dont les
chefs portent le titre de Secretary of State (les finances, les affaires étrangères, la
couronne, la défense) : tous les autres sont des ministères secondaires. Cela
n’affecte nullement cependant l’efficacité du cabinet. Celui-ci se subdivise en
commissions spécialisées dans divers domaines politiques. La coordination entre
ces différentes commissions est assurée par le Secrétariat du cabinet. Les
fonctions principales incombant au Cabinet sont elles aussi allégées. La
première fonction consiste à prendre une décision sur les grands problèmes qui
affectent la politique générale du royaume.
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fonctionnement du régime car elle ne remplit que le rôle d’initiateur des lois
sauf celles ayant trait aux finances.
SECTION II – FONCTIONNEMENT
Le système est désigné sous le terme de régime parlementaire dont la
caractéristique principale est de se fonder sur le principe de la souveraineté
parlementaire. L’usage de ce terme est ici spécifique en ce sens qu’il rend
compte de la toute puissance du Parlement qui est à l’origine du gouvernement
et sui domine toute la vie politique britannique. Il est composé de deux grands
partis. C’est ce que l’on appelle le bipartisme anglais. L’équilibre de ce système
pour la garantie de la liberté politique est tel qu’il a été copié un peu partout
dans le monde. Il faut donc essayer de déterminer ses origines avant de mesurer
son influence sur le système politique lui-même.