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L’alimentation des volailles doit permettre de répondre aux besoins des animaux dans un objectif de

production de viande dans le cas des poulets de chair et d’œufs dans le cas des poules pondeuses. Dans ce
chapitre, vous découvrirez les besoins nutritionnels spécifiques de ces animaux et les matières premières
utilisées pour y répondre. Nous parlerons aussi de la présentation et de la distribution de l’aliment qui jouent
un rôle sur la prise alimentaire. Enfin, nous évoquerons quelques enjeux économiques, environnementaux et
sociaux auxquels l’élevage doit faire face et pour lesquels l’alimentation animale peut apporter des réponses.
Pour être en mesure de fabriquer un aliment adapté, il faut avant tout bien connaître les besoins des animaux.
Ces besoins sont définis pour l’énergie et des nutriments comme par exemple les protéines ou encore le
calcium. C’est un peu comme les Apports Journaliers Recommandés en nutrition humaine que vous retrouvez
sur les emballages des produits alimentaires !
Les nutriments permettent d’exprimer dans la même unité, les besoins de l’animal d’une part, et les apports
des matières premières d’autre part. En effet, il existe des tables de composition nutritionnelle des matières
premières comme les tables françaises produites par l’INRA et l’AFZ (Association Française de Zootechnie).
Entre nous, nous les appelons « les tables vertes ».
Dans le cas de la volaille, et pour fabriquer un aliment qui réponde précisément aux besoins des animaux, il est
important de bien choisir les nutriments à prendre en compte. Les principaux nutriments à retenir dans le cas
des volailles sont : l’énergie métabolisable, la teneur en protéines, les acides aminés digestibles indispensables
: méthionine et lysine notamment, le calcium et le phosphore disponible.
L’énergie métabolisable fait référence à l’énergie utilisable par l’animal pour son entretien et sa production.
Elle correspond à l’énergie brute de l’aliment à laquelle sont retranchées les pertes fécales et urinaires. Le cas
des oiseaux est particulier puisqu’urine et fèces sont excrétées simultanément sous la forme de fientes. Ces
pertes d’énergie fécales et urinaires ne peuvent donc pas être dissociées.
Les acides aminés digestibles correspondent de la même façon à la fraction qui est absorbée (c’est-à-dire qui
traverse la barrière intestinale) et qui est donc utilisable par l’animal pour sa synthèse protéique. En effet, les
acides aminés sont issus de la digestion des protéines (des macromolécules constituées de plusieurs acides
aminés). Cette digestion est toujours incomplète et elle est variable selon les matières premières. Certains
acides aminés ne peuvent être synthétisés par l’oiseau et doivent être apportés par l’alimentation selon un
équilibre spécifique, sinon la croissance est ralentie. Il faut savoir que les acides aminés en excès ne sont pas
utilisés ni stockés mais directement excrétés : inutile donc d’augmenter la quantité de protéines si l’équilibre
des acides aminés n’est pas respecté.
Enfin, le phosphore disponible correspond à la quantité de phosphore utilisable par l’animal comparée à une
source de référence, comme le phosphate mono-calcique.
Estimer les besoins des animaux pour chaque nutriment n’est pas tâche facile ! En effet, les besoins
nutritionnels ne sont pas universels et dépendent de nombreux facteurs : la génétique, le sexe, l’âge mais aussi
les conditions d’élevage et pour finir les objectifs de production, comme par exemple l’indice de consommation
et la vitesse croissance en poulet, ou la fréquence de ponte et le poids des œufs en pondeuses.
On distingue généralement les besoins d’entretien correspondant au métabolisme de base et à l’activité
physique de l’animal et les besoins de production qui correspondent à la croissance pour la poulette et le
poulet de chair et la production d’œufs dans le cas de la poule.
La performance de production exprimée par l’animal est conditionnée par le nutriment limitant. Cette notion
de nutriment limitant est souvent illustrée par l’image du tonneau. Chaque planche du tonneau représente
l'apport d'un nutriment par rapport au besoin. Le volume de liquide (de l’eau ou du vin selon vos affinités),
représente la performance (la croissance par exemple). Ainsi, le volume que peut recevoir le tonneau est
dépendant de la hauteur des planches et il est notamment tributaire de la planche la plus courte : le nutriment
limitant. En volaille, dans le cas des régimes habituels constitués de céréales et de soja, le premier acide aminé
limitant est la méthionine, suivi de la lysine, la thréonine et le tryptophane. Il existe un équilibre « idéal » en
acides aminés pour avoir la meilleure performance, sans excès ou gaspillage d’acide aminé : c’est le concept
de la « protéine idéale ».
La teneur de chaque acide aminé digestible dans l’aliment est définie par rapport à la teneur en lysine
digestible. Ainsi, si l’équilibre est respecté, tous les acides aminés sont co-limitants : toutes les planches du
tonneau font la même taille.
Dans le cas de la poule pondeuse, il faut aussi veiller au rapport phosphocalcique qui doit être ajusté pour
maîtriser la qualité de la coquille notamment.
Afin d’être sûrs de satisfaire correctement ces besoins, les fabricants d’aliments respectent des « contraintes
nutritionnelles ». Il s’agit de teneurs minimales et/ou maximales recommandées pour chaque nutriment de
façon à atteindre un objectif de performance. Ces recommandations nutritionnelles tiennent compte de
marges de sécurité. Les marges de sécurité sont une sorte de garantie contre la variabilité des besoins entre
individus et contre la variabilité de composition entre différents lots d'une même matière première.
Afin de formuler des aliments qui répondent au mieux (ni trop, ni trop peu) aux besoins des animaux et aux
objectifs de production, il faut caractériser les apports nutritionnels des matières premières et plus
particulièrement les apports en énergie métabolisable et en acides aminés digestibles. Pour cela, on utilise la
méthode du bilan digestif qui consiste à mesurer les quantités ingérées et excrétées par l’animal. On en déduit
par différence la quantité de nutriment « utilisable ».
Certains procédés permettent d’améliorer la digestibilité des matières premières. Il peut s’agir de traitements
mécaniques ou thermiques qui, en entrainant une augmentation de pression et/ou de chaleur, permettent
d’inactiver des facteurs antinutritionnels. C’est le cas de l’extrusion et du toastage de la graine de soja par
exemple. Il existe également des traitements mécaniques visant à séparer les parties protéiques
(correspondant aux amandes) des parties fibreuses (que sont les enveloppes) comme pour le dépelliculage du
tournesol.
Finalement, le formulateur doit, régulièrement, tenir compte de la disponibilité, de la composition et du prix
des matières premières pour proposer une formule qui réponde aux besoins des animaux et aux éventuelles
contraintes du cahier des charges et qui soit la moins chère possible : c’est la formulation à moindre coût.
Avant tout, il faut savoir que la réglementation européenne définit une liste positive d’ingrédients (matières
premières et additifs). Seuls les produits figurant sur cette liste sont autorisés en alimentation animale. A cela
s’ajoutent des règles d’étiquetage et une liste de substances indésirables.
En pratique, les volailles sont nourries avec un mélange de céréales (blé et maïs le plus souvent), de tourteaux
et de graines d’oléagineux (soja, colza et tournesol) et de minéraux (calcium, phosphore, sel). Les céréales
permettent avant tout d’apporter de l’énergie tandis que les tourteaux d’oléo-protéagineux apportent plutôt
des protéines.
Les formules sont généralement complétées par un prémix en petite quantité pour assurer l’apport de
vitamines et d’oligo-éléments. Le prémix contient souvent des enzymes (phytase et xylanase) qui aident les
animaux à mieux valoriser les nutriments de l’aliment (le phosphore notamment).
L’aliment de la poule pondeuse contient environ 2/3 de céréales et coproduits comme les drêches ou les sons,
1/4 de tourteaux (soja et tournesol essentiellement) et 10 % de minéraux. Le besoin en calcium est
essentiellement couvert par l’apport de carbonate de calcium. Si ce dernier joue un rôle prépondérant dans la
bonne qualité des coquilles, la couleur de la coquille ne dépend que de la génétique de la poule. A l’inverse, la
couleur du jaune d’œuf dépend des apports alimentaires en pigments naturels (contenus dans le maïs ou les
végétaux du parcours extérieur), ou en pigments de synthèse : les caroténoïdes.
De la même façon, l’aliment des poulets de chair contient plus de 2/3 de céréales, 1/4 de tourteaux (soja
majoritairement), 3 % d’huiles végétales et 3% de minéraux.
Néanmoins, les formules sont très variables, en fonction du prix des matières premières notamment, et
dépendent également des cahiers des charges. Ces cahiers des charges sont multiples. Ils stipulent par exemple
l’exclusion de certaines matières premières (comme les OGM) ou sont liés à des Signes officiels d'Identification
de la Qualité et de l’Origine (les SIQO). Par exemple, le cahier des charges Label Rouge impose un minimum de
75 % de céréales et coproduits de céréales.
Les volailles reçoivent en général un aliment complet, c’est-à-dire un mélange contenant toutes les matières
premières nécessaires.
Au cours de sa période d’élevage, un poulet va recevoir 3 à 4 formules différentes pour satisfaire ses besoins
spécifiques à chaque âge. En effet, il est important d’adapter la composition nutritionnelle des aliments au
stade de production : on ne donne pas la même chose à manger à un poussin ou à un poulet plus âgé.
Pour les poules, on compte 4 formules pour la croissance des poulettes et minimum 3 formules pendant la
période de ponte. Les aliments début de ponte, milieu de ponte et fin de ponte permettent d’adapter les
apports nutritionnels à la productivité des poules (nombre et poids des œufs).
Les poulets sont nourris ad libitum, ce qui signifie que les mangeoires contiennent en permanence de l’aliment
et que les poulets mangent quand ils le veulent. Pour cela, des systèmes automatiques permettent d’apporter
régulièrement de l’aliment dans la mangeoire à mesure que les animaux le consomment.
Les poules reçoivent quant à elles l’aliment à plusieurs reprises dans la journée : comme nous, elles ont des
repas, également gérés par des systèmes automatiques.
La présentation (forme, couleur et dureté) de l’aliment est essentielle car elle conditionne la prise alimentaire.
Il faut donc proscrire tout changement brutal de présentation pour éviter les arrêts de consommation.
En élevage de poulets de chair, le poussin reçoit d’abord de l’aliment sous forme de particules grossières
appelées miettes et adaptées à la taille de son bec. En élevage conventionnel, les aliments croissance et finition
sont présentés sous forme de granulés. En élevage alternatif Label Rouge ou biologique, les aliments croissance
et finition sont plutôt distribués en farine grossière pour maîtriser le gain de poids.
Les poules reçoivent en général de la farine sauf au stade poulette démarrage.
Dans tous les cas, une granulométrie homogène est indispensable pour éviter le comportement de tri car les
volailles consomment préférentiellement les grosses particules. Le risque à éviter est que les minéraux, par
exemple, se retrouvent majoritairement dans les particules fines non consommées conduisant à une
dégradation des performances zootechniques. Il existe quand même une exception : lorsque la poule est en
période de ponte, le calcium est distribué sous forme de particules grossières visibles dans la farine. Les poules
peuvent alors consommer spécifiquement du calcium en fin de journée pour préparer la formation de la
coquille qui a lieu la nuit.
La fonction première de l’aliment est évidemment de nourrir les animaux pour assurer, entre autres, la fonction
de production. Cependant, l’aliment est au coeur d'un grand nombre d’enjeux plus diversifiés dont voici
quelques exemples pour terminer ce cours.
L’aliment concentre avant tout de forts enjeux économiques puisqu’il représente autour de 60 % du coût de
production d’un kilogramme de poulet vif et près de 60 % du coût de production d’un œuf.
De plus, dans le contexte actuel, la formulation est réfléchie de façon à mieux prendre en compte les attentes
diversifiées de la société souvent traduites dans des cahiers des charges. Il s’agit par exemple de limiter les
rejets d’azote et de phosphore dans les fientes, mais également de veiller au choix des matières premières
(non OGM ou issues de zones non déforestées) ou encore de privilégier les matières premières locales aux
matières premières importées pour améliorer l’autonomie protéique de l’élevage français.
Il faut savoir qu’en France, les volailles permettent de valoriser chaque année plus de 2,7 millions de tonnes
de coproduits non valorisés en alimentation humaine que sont les coproduits de meuneries et de distilleries,
les tourteaux issus de la production de biocarburants ou les coproduits de l’industrie agroalimentaire. En cela,
l’élevage de volailles préserve la planète en participant à l’économie circulaire, limitant la compétition avec
l’alimentation humaine et produisant de la protéine animale à faible impact environnemental.
Finalement, l'alimentation des volailles est un métier complexe qui mobilise simultanément : des
connaissances scientifiques précises apportées par la nutrition, des connaissances techniques en lien avec la
fabrication de l'aliment et des connaissances zootechniques sur les animaux.
Enfin, la formulation est un compromis entre répondre aux besoins des animaux, maîtriser les coûts de
production et répondre aux attentes des citoyens.

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