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COURS

DROIT COMMERCIAL

PAR ABDELALI ABBOUR

LICENCE FONDAMENTALE ECONOMIE

SEMESTRE 4

ANNEE UNIVERSITAIRE 2019-2020

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INTRODUCTION

L’un des phénomènes les plus marquants de la vie des affaires au cours de ces
dernières années est incontestablement l’importance prise par la dimension juridique. Il est
en effet admis par tous que la gestion de l’entreprise passe désormais par une bonne maîtrise
du droit commercial. On peut définir le droit commercial comme l’ensemble des règles
applicables aux commerçants dans l’exercice de leur activité. C’est un droit relatif aux
opérations juridiques accomplies par les commerçants, soit entre eux, soit avec leurs clients.
Le droit reconnaît comme sujets de droit les personnes physiques et les personnes morales.
Parmi ces personnes, certaines se voient reconnaître la qualité de commerçant à qui le droit
commercial s’applique.

L'activité commerciale s'exerce le plus souvent en entreprise. Progressivement, les


artisans, les agriculteurs et, dans une moindre mesure, les membres des professions libérales
ont été destinataires de ce droit commercial embrassant, au-delà des seuls commerçants,
toutes les entreprises. Cependant, nulle part dans le droit, il n'y a de définition juridique de
l'entreprise. Nulle part dans le droit, on ne trouve un statut juridique de l'entreprise.
L'entreprise n'est pas une notion juridique. C’est donc à partir de la réalité socio-économique
de l’entreprise dont il convient de dégager les caractéristiques fondamentales dans la mesure
où l’entreprise ne peut pas vivre sans le droit. Il lui faut une structure juridique et des règles
de fonctionnement. La simple observation des entreprises montre que l'entreprise présente
un certains nombres de caractéristiques. C’est une activité économique, un ensemble de
moyens affectés à l'activité, un centre de décisions et de pouvoir, une organisation complexe,
une communauté humaine organisée, un « actionnariat, un centre d'intérêts, et enfin un objet
d'organisation juridique. Face à cette réalité socio-économique, le droit a un aspect
organisationnel extrêmement important.

Le particularisme des règles qui gouvernent le droit commercial s’explique par la


spécificité de son objet, c'est-à-dire le commerce. L’activité commerciale s’épanouit dans un
cadre particulier : le commerce. D’un point de vue économique, le commerce, c’est l’échange,
la spéculation, la recherche du gain et la quête de la richesse. D’un point de vue juridique,
l’une des spécificités du droit commercial est que c’est un droit des échanges.

Le droit commercial est un droit pragmatique c'est-à-dire qui concerne la vie courante,
mais c’est aussi un droit de l’entreprise entièrement tourné vers l’esprit d’entreprendre.
Contrairement du droit civil, le droit commercial est marqué par des exigences de rapidité de

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sécurité et d’efficacité des opérations commerciales. Ce particularisme fait du droit
commercial un droit plus souple et moins formaliste.

L’autre spécificité du droit commercial est que c’est un droit de professionnels. Les
acteurs du droit commercial sont des professionnels aussi bien des industriels que des
commerçants. Le droit commercial est en général élaboré pour donner à ces professionnels
du commerce les moyens juridiques pour agir, ensuite pour éviter les comportements abusifs
de certains commerçants, tant dans la relation avec d’autres commerçants, tant dans la
relation avec des non commerçants, et enfin pour protéger les entreprises en difficulté.

Réglementant la vie économique, les notions de commerçant et de fonds de commerce


sont précisément celles sur lesquelles s’articulent toute la réglementation juridique des
affaires, c'est-à-dire le droit commercial.

CHAPITRE 1. LES ACTES DE COMMERCE ET L’ACTIVITE COMMERCIALE

CHAPITRE 2. LES SUJETS DU DROIT COMMERCIAL : LES COMMERCANTS

CHAPITRE 3. LES CONDITIONS D’EXERCICE DU COMMERCE

CHAPITRE 4. LE STATUT DES COMMERCANTS

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CHAPITRE 1. LES ACTES DE COMMERCE ET L’ACTIVITE COMMERCIALE

Le droit commercial régit les opérations juridiques accomplies par des commerçants
entre eux ou avec leurs clients et se rapportant à l'exercice du commerce. Il oscille entre
conception subjective et objective. Suivant une conception subjective, le droit commercial est
un droit des commerçants. Suivant une conception objective, le droit commercial est le droit
des actes de commerce. Ces deux approches sont en réalité complémentaires. Si les actes de
commerce sont ordinairement passés par des commerçants, ils sont parfois inopinément
accomplis par des non-commerçants. Le droit commercial contemporain est le fruit d'une
conception dualiste.

SECTION 1. DEFINITION DES ACTES DE COMMERCE

Dans le code commerce marocain, les actes de commerce occupe une place centrale dans
les articles 6 et 7. Cependant, le code se contente d’énumérer les actes de commerce et les
activités commerciales, sans donner de définition susceptibles d’appréhender l’ensemble des
actes de commerce. En l’absence de définition légale, on peut définir l’acte de commerce
comme étant un acte juridique ou fait juridique soumis aux règles du droit commercial en
raison de sa nature, de sa forme ou en raison de la qualité de commerçant de son auteur

Dans le système juridique marocain, l'acte de commerce désigne une catégorie d´actes
juridiques soumis du fait de leur nature, de leur forme et/ou des personnes qui les réalisent,
aux dispositions du droit commercial.

Selon l’article 6 du code de commerce marocain sont commerçants ceux qui exercent
des actes de commerce et en font « leur profession habituelle ou professionnelle ». On peut donc
déduire du texte que si la réalisation d’actes de commerce est nécessaire à la qualité de
commerçant, elle doit être assez fréquente et durable pour atteindre la dimension d’une
véritable activité professionnelle. Les actes de commerce sont pour l’essentiel des actes
accomplis par les commerçants dans l’exercice de leur commerce. Traditionnelle on
distingue trois catégories d’actes de commerce : D’abord, les actes de commerce par nature
(§1), ensuite, les actes de commerce par la forme (§2), et enfin les actes de commerce par
accessoire (§3).

§1. Les actes de commerce par nature

C’est la commercialité de l’activité qui confère à chacun des actes qui la compose le
caractère commercial et la qualité de commerçant à ceux qui les accomplissent. Il y a ici là

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deux aspects d’une même réalité et qui sont indivisible. En effet, il n’y a pas d’activité
commerciale sans actes de commerce, et il n’y a pas d’actes de commerce sans activité
commerciale. . Les actes de commerce par nature sont énumérés aux articles 6 et 7 du code
de commerce.

Ainsi tombent sous le sous le coup de la qualification légale :

1) l'achat de meubles corporels ou incorporels en vue de les revendre soit en nature


soit après les avoirs travaillés et mis en œuvre ou en vue de les louer ;

2) la location de meubles corporels ou incorporels en vue de leur sous-location ;

3) l'achat d'immeubles en vue de les revendre en l'état ou après transformation ;

4) la recherche et l'exploitation des mines et carrières ;

5) l'activité industrielle ou artisanale ;

6) le transport ;

7) la banque, le crédit et les transactions financières ;

8) les opérations d'assurances à primes fixes ;

9) le courtage, la commission et toutes autres opérations d'entremise ;

10) l'exploitation d'entrepôts et de magasins généraux ;

11) l'imprimerie et l'édition quels qu'en soient la forme et le support ;

12) le bâtiment et les travaux publics ;

13) les bureaux et agences d'affaires, de voyages, d'information et de publicité ;

14) la fourniture de produits et services ;

15) l'organisation des spectacles publics ;

16) la vente aux enchères publiques ;

17) la distribution d'eau, l'électricité et de gaz ;

18) les postes et télécommunications ;

19) la domiciliation.

A partir de cette énumération on peut opérer un regroupement et distinguer l’activité


commerciale dans trois secteurs principaux à savoir la distribution (A), la production (B)
et les services (C).

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A. L’activité de distribution

Constitue une activité commerciale l’achat pour revendre. Ainsi lorsque les biens sont
acquis dans la perspective de les revendre en réalisant un bénéfice, nous sommes en présence
d’une activité de nature commerciale. Cependant, l’achat pour revendre suppose 3 éléments,
à savoir un achat, une revente et un but spéculatif.

1er élément : l’achat, l’acheteur qui revend est un intermédiaire, en amont, il se


procure des biens et, en aval, il les revend.

2ème élément la revente. Juridiquement c’est l’indice d’une activité commerciale.

3ème élément le but spéculatif, c'est-à-dire que l’activité d’achat et de revente doit être
exercée en vue de réaliser du profit, c'est-à-dire un bénéfice. Cette dernière exigence est
implicite dans les textes du code de commerce.

B. L’activité de production

Il s’agit de l’industriel qui achète des matières premières et vend des produits finis ou
semi-finis. Contrairement au commerçant qui spécule sur la différence entre le prix d’achat et
de vente, l’industriel transforme la matière première et établit le prix de vente en tenant
compte de ses frais d’installation et de main-d’œuvre.

C. L’activité de services

Présentant une importance réelle, au Maroc les activités de services sont


extrêmement variées. On peut citer à titre d’exemple les activités de transport, de location,
de dépôt et de garde, et les activités financières et les activités d’intermédiaires.

§2. Les actes de commerce par la forme

Comme leur nom l'indique, ces actes ont une nature commerciale à raison de leur
forme, quels que soient leur objet et la personne qui les accomplit. On conçoit qu'ils
constituent une catégorie à part dans la mesure où ils ne correspondent en effet à aucune
activité définie. Le code de commerce marocain envisage deux actes de commerce par leur
forme : d’une part la lettre de change et d’autre part la société commerciale par la forme. Le
code de commerce marocain présume de manière irréfragable que ces actes sont toujours
commerciaux quel que soit leur objet ou la personne qui les accomplit. Il s’agit des
instruments utilisés par les commerçants et les sociétés commerciales par la forme.

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A. La lettre de change

L’article 9 alinéa 1er du code de commerce marocain répute actes de commerce par la
forme « la lettre de change ». Instrument juridique du commerce, la lettre de change, régie par
les articles 159 et suivants du code de commerce, est un écrit constituant un titre de
paiement et de crédit par lequel une personne, appelée tireur, donne l’ordre à une autre
personne, le tiré, de payer une somme déterminée à l’ordre d’une tierce personne, le
bénéficiaire. Il s’agit donc d’un acte juridique qui est commercial quelle que soit la personne
qui le signe. La règle s'explique par l’origine de la lettre de change, qui est une technique
créée par les commerçants et en principe utilisée par les commerçants. Ainsi, en signant une
lettre de change, un non commerçant entre dans une opération commerciale, et se soumet
donc au droit commercial. Par conséquent on est par la lettre de change en présence d’un
acte de commerce par la forme. La présomption de commercialité de la lettre de change est
irréfragable. Le signataire de la lettre ne peut échapper à la compétence des tribunaux de
commerce.

B. Les sociétés commerciales

Parmi les formes juridiques, en droit marocain, certaines sociétés ont dés l’origine un
caractère commercial. La commercialité par la forme de certaines sociétés commerciales
résulte des termes de la loi n°17-95 et la loi n°5-95 selon lesquelles « sont commerciales à
raison de leur forme et quel que soit leur objet », les sociétés anonymes, sociétés en nom collectif,
sociétés en commandite simple et par actions, et les sociétés à responsabilité limitée.
L’immatriculation au registre de commerce de ces personnes morales leur confère
automatiquement la qualité de commerçant. Tous les actes relatifs à la création, au
fonctionnement et à la dissolution d’une société commerciale par la forme sont en principe
des actes de commerce. Il en résulte donc que la commercialité formelle rejaillit sur tous les
actes qu’accomplissent ces sociétés durant leur existence.

§3. Les actes de commerce par accessoire

Les actes accèdent à la commercialité lorsqu’ils sont accomplis par un commerçant


pour les besoins de son commerce. En principe se sont des actes civils mais qui peuvent
devenir commerciaux lorsqu’ils sont considérés comme accessoire à un acte de commerce ou
à une opération commerciale. Cette solution est fondée sur le principe selon lequel
l’accessoire suit le principal. Ce principe est posé à l’article 10 du code de commerce

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marocain selon lequel « Sont également réputés actes de commerce, les faits et actes accomplis par le
commerçant à l' occasion de son commerce, sauf preuve contraire ». Cette solution permet de
soumettre au régime juridique de l’acte principal un ensemble logique et cohérent d’actes
dont le régime juridique n’est en principe pas le même. Indépendamment de la qualité de la
personne qui les accomplit, les actes relatifs à certaines opérations commerciales sont
commerciaux par accessoire. Il en est ainsi de tous les actes de commerce alors même qu’ils
sont effectués par un non commerçant, par exemple par l’héritier du propriétaire du fonds de
commerce.

SECTION 2. LE REGIME JURIDIQUE DES ACTES DE COMMERCE

§1. Les actes de commerce à l’égard des deux parties

D’abord, en matière procédurale, toutes contestations relatives aux actes de


commerce sont de la compétence du tribunal de commerce.

Ensuite, en matière de preuve lorsque l’acte est commercial entre les deux parties, le
principe est selon l’article 334 du code de commerce celui de la liberté de la preuve.

Ce principe a trois conséquences :

1. L’acte de commerce peut être prouvé par tout moyen ;

2. L’acte de commerce ne doit pas être obligatoirement écrit ni être réalisé en double
exemplaire ;

3. - La date de l’acte de commerce peut être prouvée par tout moyen.

Enfin, en matière d’exécution des actes de commerce, certaines particularités peuvent


être notées. Premièrement en cas de mise en demeure, celle-ci peut se faire par tout moyen.
Dans la pratique les commerçants la réalisent par lettre recommandée avec accusé de
réception. Deuxièmement particularité concerne la solidarité, en droit civil selon l’article 156
du Dahir des obligations et contrats « la solidarité ne se présume pas » et elle doit être
expressément stipulée dans le contrat ou résulter de la loi. En revanche, en matière
commerciale l’article 335 du code commerce dispose que « la solidarité se présume ».

En matière de contentieux des actes de commerce il y a des règles spécifiques. Ils


relèvent de la compétence exclusive du tribunal de commerce.

En matière de prescription, qui est un mode d’extinction des obligations qui prive le
créancier d’agir contre le débiteur, le délai en matière commerciale est selon l’article 5 du

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code de commerce de 5 ans. Ce délai de 5 ans, contrairement en matière civile ou le délai de
prescription est selon l’article 387 du Dahir des obligations et contrats de 10 ans, est imposé
par les nécessités pratiques c'est-à-dire le rythme de la vie des affaires.

§2. Les actes de commerce à l’égard d’une seule partie : les actes mixtes

L’acte mixte est un acte conclu entre un commerçant et un non commerçant. Ces
actes présentent donc une double nature et est en principe soumis à un régime dualiste.
Chacune des parties se voit appliquée les règles imposées par la nature (civile ou
commerciale) que revêt l’acte à son égard. Par exemple un agriculteur (donc non
commerçant) vend des légumes à un négociant qui les achète dans l’intention de les
revendre. Sur la compétence juridictionnelle, le commerçant ne pourra assigner la personne
non commerçante que devant le tribunal de première instance, et, en revanche, le non
commerçant qui assigne en justice le commerçant aura le choix entre le tribunal de première
instance et le tribunal de commerce. Enfin, sur la preuve du contrat : le non commerçant
devra prouver l’acte par écrit et le commerçant pourra le prouver par tout moyen.

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CHAPITRE 2. LES SUJETS DU DROIT COMMERCIAL : LES COMMERCANTS

Dans la vie des affaires, l’application du droit commercial est en principe réservée aux
personnes physiques ou morales ayant la qualité de commerçant. Il fait de ces personnes
acteurs principaux du droit commercial. De manière générale, le droit reconnaît comme
sujets de droit les personnes physiques et les personnes morales.

SECTION 1. LA DISCTINCTION ENTRE LES PERSONNES PHYSIQUES ET LES


PERSONNES MORALES

Tous les êtres humains sont des personnes, mais toutes les personnes, au sens juridique,
ne sont pas des êtres humains. Certains groupements se voient en effet reconnaître la
personnalité juridique par le droit. On parle alors de personnes morales par opposition aux
personnes physiques.

§1 Les personnes physiques

Les personnes physiques acquièrent la personnalité par la naissance. Le droit pose deux
conditions : il faut naître vivant et viable. Dans certaines circonstances, le droit français par
exemple va donner la personnalité juridique avant même la naissance. La règle est connue
sous la formule suivante « l’enfant conçu est considéré comme né chaque fois qu’il y va de son
intérêt ». Cette règle a été affirmée de façon générale par la jurisprudence française.

La mort met fin à la personnalité juridique. La mort est constatée par l’acte de décès.
La mort naturelle entraîne l’anéantissement de la personnalité ce qui a notamment pour
conséquence de dissoudre le mariage, d’ouvrir la succession, de provoquer la transmission du
patrimoine.

§2. Les personnes morales

La personne morale celle-ci n’accède pas automatiquement à la vie juridique. Pour y


parvenir, certaines formalités sont nécessaires pour faire naître sa personnalité morale. Une
personne morale est un groupement de personnes ayant, comme une personne physique, la
personnalité juridique, c'est-à-dire l’aptitude à participer à la vie juridique. Il est traditionnel
de distinguer trois groupes de personnes morales : les personnes morales de droit public, les
personnes morales de droit privé et enfin les personnes morales à caractère mixte.

Tout d’abord les personnes morales de droit public, celles-ci comprennent, l’Etat et les
diverses collectivités territoriales. Ensuite, elles comprennent les établissements publics qui
sont des services publics, érigés en entités autonomes, et pour cela, dotés d’un patrimoine et

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d’un budget propres. C’est le cas des universités. Enfin, elles comprennent les ordres
professionnels. Il s’agit d’organisations professionnelles qui présentent une triple originalité.
Tous les membres de la profession, exemples les avocats, sont obligés de s’inscrire à l’ordre.
L’ordre émet des règles déontologiques, c'est-à-dire des règles de comportement
professionnel. Il assume également une fonction disciplinaire.

S’agissant des personnes morales de droit privé, celles-ci comprennent les sociétés. Au
terme de l’article 982 du Dahir des obligations et contrats, « la société est un contrat par lequel
deux ou plusieurs personnes mettent en commun leurs biens ou leur travail, ou tous les deux à la fois,
en vue de partager le bénéfice qui pourra en résulter ».

SECTION 2 L’ACQUISITION DE LA QUALITE DE COMMERCANT

En matière commerciale, il y a une double identification des personnes. Ainsi les


commerçants, personnes physiques, sont identifiés par rapport à la nature de leur activité
(§1). En revanche, les commerçants, personnes morales, c'est-à-dire les sociétés
commerciales, sont identifiées par leur forme (§2).

§1. Les commerçants personnes physiques

Pour les commerçants personnes physiques, l’acquisition de la qualité de commerçant


est subordonnée à une double condition liée d’une part à l’exercice du commerce (A) et de
l’autre part à la capacité commerciale (B).

A. L’exercice d’une profession commerciale commerce

Le principe résulte de la formule légale selon laquelle « sont commerçants ceux qui
exercent à titre habituel ou professionnel » une des activités énumérées par les articles 6 et 7 du
code de commerce marocain. Ce principe implique que la qualité de commerçant est
subordonnée à l’exercice « habituel ou professionnel » d’une activité commerciale. C’est donc la
pratique habituelle ou professionnelle des actes de commerce qui confère la qualité de
commerçant. Ce sont les exigences légales.

Aux exigences légales, la jurisprudence a ajouté un élément constitutif de la qualité de


commerçant. Elle a en effet affirmé que la qualité de commerçant suppose d’agir en son nom
et pour son propre compte. La qualité de commerçant suppose ainsi une véritable
indépendance ayant pour corollaire la prise de risques. Il en résulte que les professionnels

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exerçant une activité relevant du commerce qui ne présente pas ces deux caractéristiques
n’ont pas la qualité de commerçant.

Dès lors, ceux qui agissent pour le compte d’autrui n’ont donc pas la qualité de
commerçant. A titre d’exemple, le lien de subordination qui unit un salarié à son employeur
est ainsi incompatible avec la qualité de commerçant. La solution est la même pour les
personnes suivantes ne sont pas commerçantes :

4. Le gérant salarié d’un fonds de commerce

5. Le VRP et l’agent commercial

6. Le PDG et les membres du directoire d’une SA

7. Le gérant d’une SARL

La qualité de commerçant suppose donc la prise de risque, ce qui permet d’expliquer le


caractère commercial ou non du statut d’associé de société commerciale. En droit marocain,
on distingue deux types de sociétés, d’une part les sociétés de personnes et, d’autre part, les
sociétés de capitaux.

Dans les sociétés de personnes, les associés sont indéfiniment et solidairement


responsables des dettes de la société et ont ainsi la qualité de commerçant. En revanche, dans
sociétés de capitaux, les associés ne sont responsables des dettes de la société que dans la
limite de leur apport et ne sont donc pas considérés comme commerçants. En effet, les actes
de commerce qu’ils accomplissent sont effectués au nom et pour le compte de la société et
non pas en leur nom et pour leur propre compte.

L’article 6 du code de commerce marocain prévoit expressément le caractère habituel ou


professionnel. Le caractère habituel suppose deux éléments : d’une part, l’élément matériel et,
d’autre part l’élément intentionnel. L’élément matériel de l’habitude suppose une répétition et
une durée. L’habituel s’oppose donc à l’occasionnel. L’élément intentionnel, quant à lui,
signifie que lorsqu’on achète pour revendre de manière accidentelle et involontaire, l’habitude
est absente. Le caractère professionnel suppose une organisation et une compétence à même
de procurer à celui qui l’exerce des moyens pour subvenir aux besoins de l’existence. Le
professionnel se distingue ainsi de l’amateur, qui n’est pas qualifié techniquement, ou du
bénévole, qui agit sans percevoir une contrepartie. Le caractère professionnel implique
l’exercice habituel d’actes de commerce afin d’en tirer profit et l’intention de se consacrer à
une activité de se considérer comme un professionnel.

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Enfin, l’exercice à titre personnel suppose une indépendance totale dans l’exercice de
la profession. Il suppose cependant un certain risque. Le commerçant peut faire des bénéfices
mais il peut aussi subir des pertes.

Au Maroc, l’exercice d’une activité commerciale suppose, cependant, d’avoir la


capacité commerciale.

B. La capacité commerciale

En droit marocain, la reconnaissance de la qualité de commerçant suppose une capacité


juridique spéciale, c'est-à-dire une capacité de devenir commerçant, c’est la capacité
commerciale. Prévue par l’article 12 du code de commerce marocain, la capacité commerciale
est déterminée par les règles du code de la famille. Par conséquent, les personnes se trouvant
exclues des professions commerciales sont les incapables mineurs et les incapables majeurs.

En droit civil marocain, est considéré comme mineur quiconque n’ayant pas atteint l’âge
de la majorité c'est-à-dire 18 ans. Un mineur peut, cependant, se trouver en état de bénéficier
de la capacité commerciale soit par l’effet d’une autorisation spéciale appelée « l’autorisation
d’expérience de la maturité » soit l’effet « d’une déclaration anticipée de majorité ». Selon
l’article 13 du code de commerce marocain, l’une ou l’autre doivent être inscrites au registre
de commerce.

➢ L’autorisation d’expérience de la maturité : L’article 226 code de la famille


dispose que le mineur doué de discernement "peut prendre possession d’une partie de ses
biens pour en assurer la gestion à titre d’essai". Le mineur habilité ainsi à gérer une
partie de ses biens, reste en principe incapable. Mais pendant la période
d’expérience, généralement d'une année renouvelable, il est considéré, à l'égard
des biens qui lui sont remis et qui sont mentionnés dans son autorisation, comme
ayant pleine capacité. Il peut même ester en justice à propos des actes de sa
gestion.

➢ L’émancipation par déclaration de majorité : Cette émancipation est


réglementée par l’article 218 alinéas 3 et suivants du code de la famille qui prévoit
que le mineur qui a atteint l’âge de 16 ans, est admis à requérir son émancipation
du tribunal. De même son représentant légal, s’il le juge apte à être émancipé, il
peut en faire la demande au tribunal.

De l’émancipation, il résulte 4 conséquences pour le mineur :

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1. prend possession de tous ses biens ;

2. qu’il est entièrement affranchi de la tutelle,

3. qu'il est relevé de son incapacité, ce qui revient à dire qu’il acquière la pleine capacité pour
la gestion et la disposition de son patrimoine ;
4. quant aux droit extra patrimoniaux, notamment le droit au mariage, ils restent soumis
aux textes qui le régissent.

Enfin, la femme mariée peut selon l’article 17 du code commerce exercer le commerce
sans l’autorisation de son mari.

§2. Les commerçants personnes morales

La personne morale n’est pas une personne, c’est un être artificiel. Ainsi, les sociétés
commerciales sont personnifiées et traitées comme des sujets de droit à condition que la loi
autorise cette personnification. Seule la loi peut créer des fictions. Ainsi, au Maroc les
sociétés commerciales ne jouissent de la personnalité morale qu’à compter de leur
immatriculation au registre du commerce.

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CHAPITRE 3. LES CONDITIONS D’EXERCICE DU COMMERCE

Le statut de commerçant est dominé par un principe qui fait contraste avec les règles
restrictives applicables dans d’autres branches d’activité : c’est le principe du libre accès aux
professions commerciales (Section 1). Cette liberté du commerce est limitée par certaines
restrictions à certaines personnes (section 2) mais est peut être dans certains cas interdite à
certaines personnes (Section 3).

Section 1. Le libre accès aux professions commerciales

Le libre accès aux professions commerciales est dominé par un principe fondamental
consacré par l’article 35 de la constitution marocaine de 2011 qui est celui « de la liberté
d’entreprendre ». Cette liberté constitue avec la liberté d’exploiter l’un des deux aspects de la
liberté du commerce et de l’industrie. Elle permet à toute personne de faire tel ou tel négoce,
ou d’exercer telle profession, art ou métier qu’elle jugera bon.

Au Maroc, la liberté d’entreprendre, c’est donc essentiellement le droit pour toute


personne physique ou morale de se livrer au commerce de son choix, soit en faisant
l’acquisition ou en prenant le contrôle d’une entreprise déjà existante, soit en créant de
toutes pièces et en implantant au lieu de sa convenance une entreprise nouvelle.

La liberté d’entreprendre est un principe essentiel du système juridique marocain.


Cette liberté d’entreprendre est élevée en principe constitutionnel. Ce principe fait qu’il
n’existe pas en droit une énumération limitative des activités commerciales ou industrielles
autorisées par la loi. Il est donc toujours possible de lancer de nouvelles fabrications, de
diffuser de nouveaux produits, de créer de nouveaux modes de distribution.

Cependant, des motifs d’intérêt général ont conduit à l’élaboration d’une


réglementation prévoyant des limites à cette liberté.

Section 2. Les exceptions à la liberté d’entreprendre

Au Maroc, si l’exercice de l’activité commerciale est en principe libre, il existe


néanmoins des exceptions à la liberté d’entreprendre. Il s’agit ici particulièrement de la
limitation de la personnalité juridique. En effet, si toute personne physique est un sujet de
droit et, par principe une vocation générale à être titulaire de droits, l’étendue de la
personnalité n’est pas la même pour toutes les personnes. L’égalité de principe est plus ou
moins fortement nuancée selon la situation des personnes. Certaines personnes se voient

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priver de la possibilité d’acquérir certains droits, d’autres personnes se voient priver de la
possibilité de les exercer elles-mêmes. Sur le plan général, on constate ainsi des incapacités
qui limitent plus ou moins sensiblement la vie juridique de la personne.

Traditionnellement on distingue les incapacités de jouissance et les incapacités


d’exercice.

L’incapacité de jouissance consiste dans la privation d’un droit pour la personne. De


telles incapacités sont rares. En revanche l’incapacité d’exercice ne prive pas la personne du
droit mais lui interdit de l’exercer et d’en disposer. Pour le faire, la personne incapable devra
être représentée.

Le législateur a considéré que l’exercice d’une profession commerciale comporte des


dangers à la fois pour celui qui se livre au commerce sans une expérience suffisante et pour le
consommateur qui peut souffrir de l’inexpérience et aussi de l’immoralité du commerçant.
C’est la raison pour laquelle, le législateur marocain a donc édicté des incapacités, des
incompatibilités, des interdictions et des déchéances.

1. Les incapacités sont principalement destinées à la protection du


commerçant, et ont pour effet d’empêcher l’incapable d’avoir la qualité de
commerçant.

2. Les interdictions, sont destinées surtout à protéger les tiers.

3. L’incompatibilité et la déchéance sont prévues dans un but de police ou


direction de l’économie afin d’éviter l’exercice du commerce par certaines
personnes dont l’activité n’est pas désirable ou afin de contrôle, voire de
restreindre l’accès à certaines professions commerciales.

§1. Les personnes incapables

Traditionnellement on distingue les incapables mineurs (A) et les incapables majeurs (B).

A. Les incapables mineurs

Le mineur est l’individu de l’un ou de l’autre sexe qui n’a pas encore l’âge de la
majorité civile .L’article 12 du code de commerce marocain prévoit que la capacité
commerciale pour exercer le commerce obéit aux règles du statut personnel. Le mineur ne
peut donc pas s’établir en tant que commerçant, que ce soit par lui-même ou par
l’intermédiaire de son représentant légal.

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Les conséquences de l’incapacité des mineurs sont les suivantes :

Les actes accomplis par un mineur en violation de cette incapacité sont nuls d’une
nullité relative qui ne peut être mise en œuvre que par l’incapable lui-même devenu
majeur, ou par son représentant légal

Dans l’hypothèse où à la suite notamment du décès d’un de ses parents, le mineur


reçoit une succession sur laquelle figure un fonds de commerce, il ne pourra pas en
poursuivre l’exploitation.

Trois solutions vont se présenter :

1. Vendre le fonds de commerce


2. Le donner en location gérance
3. Il peut l’apporter à une société dans laquelle il sera associé non commerçant.

B. Les incapables majeurs

En matière commerciale, le majeur en tutelle se trouve dans la même situation qu’un


mineur. Dans ce cas, il ne peut ni conserver, ni acquérir la qualité de commerçant. Son tuteur
ne peut pas exploiter en son nom et pour son compte un fonds de commerce. Si cette
personne réalise des actes isolés, ces actes de commerce seront nuls. Le majeur en curatelle
est atteint d’une incapacité partielle qui ne s’oppose pas à l’exercice du commerce. Seuls les
actes les plus graves, comme par exemple la vente du fonds de commerce, nécessitent
l’assistance de son curateur. En revanche, il peut réaliser seul les actes de gestion courante.

Enfin, le majeur sous sauvegarde de justice ou contrôle judicaire est dans une
situation dans laquelle il conserve l’exercice de ses droits, et peut donc être commerçant. Par
exception ses actes sont susceptibles d’annulation pour lésion (rescision pour lésion) ou de
réduction pour excès.

Section 3. Interdiction ou limitation à la profession commerciale

Là aussi, on distingue traditionnellement les incompatibilités (§1), l’interdiction (§2)


et la déchéance (§3).

§1. Les incompatibilités

Certaines professions et certaines fonctions sont incompatibles avec l’exercice d’une


profession commerciale. Ainsi les fonctionnaires, les avocats, les médecins, les notaires, les

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experts comptables, les administrateurs judiciaires et les mandataires liquidateurs ne
peuvent pas faire du commerce.

§2. L’interdiction

L’interdiction est une défense pure et simple d’exercer l’activité commerciale.

§3. La déchéance

La déchéance est une mesure privative de la liberté d’exercer une profession


commerciale. En vertu de l’article 711 du code de commerce marocain, « la déchéance
commerciale emporte interdiction de diriger, de gérer, d’administrer ou contrôler, directement ou
indirectement, toute entreprise commerciale ou artisanale, et toute société commerciale ayant une
activité économique ». Sont ainsi concernées d’abord les personnes qui ont été condamnées à
une peine de prison, ou à une condamnation de plus de trois mois, pour escroquerie, abus de
confiance, ou de chèque sans provision.

Ensuite, les personnes contre lesquelles est prononcée une faillite personnelle.

Enfin, l’interdiction n’est pas obligatoirement perpétuelle. Les tribunaux qui condamnent
le commerçant fixent la durée de l’interdiction avec un minimum de cinq ans, si le jugement
ne prononce pas l’interdiction elle existe automatiquement sans limitation de durée. Les
personnes frappées d’interdiction peuvent demander à la juridiction qui les a condamnés de
les relever de l’interdiction ou d’en fixer la durée.

En matière fiscale le tribunal peut interdire temporairement à titre de peine


complémentaire à la personne d’exercer la profession de commerçant. La durée de cette
interdiction ne peut pas dépasser trois ans et peut être doublée en cas de récidive. La
contravention à cette interdiction est punie de peine correctionnelle. Les personnes
étrangères résident ou séjournant au Maroc sont également des sujet de droit. Néanmoins
leur capacité juridique se trouve limitée dans la mesure où certains droits sont réservés aux
nationaux. Il convient de remarquer que les conditions d’entrée et de séjour sont fixées par
des règles de police administrative. En ce qui concerne les droits civils, il existe en matière
de droit international un principe qui est celui de la réciprocité suivant lequel les étrangers
ont les mêmes droits

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CHAPITRE 4. LE STATUT DES COMMERCANTS

La qualité de commerçant donne lieu à l’application d’un statut professionnel. Ce


statut se caractérise par une organisation particulière de la profession commerciale
(Section1) et par des obligations professionnelles (Section2).

Section 1. L’organisation professionnelle

Au Maroc, l’organisation professionnelle est double. Elle est d’ordre administratif et


d’ordre moral. D’un point de vue de l’ordre administratif, elle est caractérisée par
l’immatriculation au registre de commerce qui permet de connaître les commerçants, leur
situation personnelle et patrimoniale ainsi que celle de leurs entreprises. D’un point de vue
moral elle est caractérisée par l’application d’une certaine discipline pouvant conduire à
l’interdiction ou l’exclusion de la profession commerciale.

Le registre de commerce est un support de publicité destiné à faire connaître l’existence,


les caractéristiques et le devenir des établissements de commerce, en fournissant tous les
renseignements par voie de copie ou d’extrait certifié des inscriptions qui y sont portées. Il
repose sur une structure qui embrasse tout le territoire national par sa généralisation, par la
portée de la publicité qu’elle permet d’une part, et par les aspects de son fonctionnement des
points de vue technique et juridique d’autre part. En vertu de l’article 27 de loi 15-95
formant code de commerce, « le registre du commerce est constitué par des registres locaux et du
registre central ». Il permet de réunir et de diffuser un certain nombre de renseignements sur
ces personnes et leur entreprise

§1. Le registre local

Le registre local est tenu auprès du secrétariat greffe du tribunal de commerce. Le


registre local est placé sous la surveillance du président du tribunal de commerce. Ce
registre local se divise en deux parties distinctes. D’une part, le registre chronologique et
d’autre part, le registre analytique.

Le registre chronologique recueille toutes les demandes et déclarations d’inscription


faites par les responsables des entreprises commerciales et industrielles. On y porte le
numéro d’ordre d’inscription, la date et l’heure du dépôt, les noms prénoms ou les raisons
sociales ou les dénominations commerciales et le domicile des déclarants, ainsi que l’adresse
de l’établissement ou du siège social.

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Le registre analytique est utilisé pendant la durée de l’exploitation. Il permet
l’enregistrement de renseignements modificatifs et complémentaires. Ce registre analytique
est constitué de deux recueils, l’un affecté aux personnes physiques, l’autre aux personnes
morales.

§2. Le registre central de commerce

Selon l’article 31 du code de commerce marocain, le registre central de commerce est


tenu par les soins de l’administration. Ce registre contient toutes les déclarations des
secrétariats greffes des tribunaux de commerce. Ce registre est constitué de deux registres
distincts, l’un pour les personnes physiques, l’autre pour les personnes morales. Ce registre
central de commerce est destiné à permettre plusieurs choses. D’abord à centraliser pour
l’ensemble du Maroc, les renseignements mentionnés dans les divers registres locaux.
Ensuite à délivrer les certificats relatifs aux inscriptions des noms de commerçants. Enfin de
publier, au début de chaque année, un recueil donnant tous les renseignements sur les noms
de commerçants, les dénominations commerciales et les enseignes qui lui sont transmis.

Section 2. Les obligations professionnelles

S’il y a une grande diversité d’exploitations commerciales, la loi ne fait aucune distinction
entre les commerçants quant à leurs obligations. Bien qu’il soit peu pratique de soumettre
tous les commerçants aux mêmes obligations, alors que leur exploitation est d’importance
inégale, la loi commerciale applique à tous le même régime. Le commerçant est tenu à deux
obligations fondamentales, l’immatriculation au registre du commerce (§1) et la comptabilité
commerciale (§2). A ces deux obligations, s’ajoutent naturellement des obligations fiscales
(§3).

§1. L’obligation d’immatriculation au registre du commerce

La première obligation qui pèse sur les commerçants est l’immatriculation au registre de
commerce. L’immatriculation se situe au point de départ de l’activité commerciale. Les autres
obligations se manifestent par la suite, pendant tout le temps où s’exerce cette activité. Elles
sont de nature juridique, comptable etc..

L’immatriculation présente donc un caractère personnel. En effet l’article 38 du code de


commerce marocain dispose que « l’immatriculation du commerçant ne peut être requise que sur la

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demande écrite du commerçant ou de son mandataire muni d’une procuration écriture qui doit être
jointe à la demande ».

Les personnes assujetties à l’immatriculation sont énumérées à l’article 37 du code de


commerce, ce sont :

1. D’abord, toutes les personnes physiques ou morales, marocaines ou


étrangères, exerçant une activité commerciale sur le territoire du royaume ;

2. Ensuite, toute succursale ou agence d’entreprise marocaine ou étrangère ;


toute représentation commerciale ou agence commerciale des Etats,
collectivités ou établissements public étrangers ; tous établissements publics
marocains à caractère industriel ou commercial, soumis par leurs lois à
l’immatriculation au registre du commerce ;

3. Enfin, tout groupement d’intérêt économique.

De ce texte juridique, il résulte que tous les commerçants, personnes physiques ou


personnes morales, doivent s’immatriculer mais d’autres catégories de personnes,
essentiellement des personnes morales, sont tenues de la même obligation bien qu’elles
n’aient pas la qualité de commerçant. C’est le cas du groupement d’intérêt économique qui
est sans activité commerciale. Pour la doctrine juridique, c’est une manifestation de
l’extension du droit commercial.

Il existe trois sortes d’immatriculations :

1. L’immatriculation principale

Tout commerçant, personne physique ou morale, doit selon l’article 75 du code de


commerce marocain se faire immatriculer au registre du commerce dans les 3 mois de
l’ouverture de l’établissement commercial ou de l’acquisition du fonds de commerce pour les
personnes physiques, de leur constitution pour les personnes morales.

Ainsi, un commerçant (personne physique ou personne morale) ne peut avoir qu’un


seul numéro d’immatriculation à titre principal car, l’immatriculation a un caractère
personnel, c’est-à-dire qu’elle est rattachée au commerçant, non à son activité commerciale
ou à ses établissements de commerce. S’il est établi qu’un commerçant possède des
immatriculations principales dans plusieurs registres locaux ou dans un même registre local
sous plusieurs numéros, il peut selon l’article 39 du code de commerce être sanctionné et le
juge peut procéder d’office aux radiations nécessaires.

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2. Les inscriptions complémentaires

En cas d’ouverture d’un nouvel établissement se trouvant dans le ressort du tribunal


où la personne assujettie à son immatriculation principale, il y a lieu seulement à inscription
complémentaire. Selon l’article 40 du code de commerce marocain, il ne s’agit pas d’une
immatriculation mais uniquement d’une inscription modificative.

3. Les immatriculations secondaires

Si le nouvel établissement se situe dans le ressort d’un autre tribunal que celui de
l’immatriculation principale, il y a lieu à demander une immatriculation secondaire au
tribunal du lieu de la succursale ou de l’agence ou de la création de la nouvelle activité, avec
indication de l’immatriculation principale. Dans ce cas, une inscription modificative doit
également selon l’article 40 du code de commerce marocain être portée au registre du
commerce de l’immatriculation principale.

L’immatriculation ainsi réalisé emporte une double fonction. Une fonction de publicité et
une fonction de preuve. Concernant la fonction de publicité, celle-ci est une obligation faite
au commerçant d’indiquer son numéro d’immatriculation sur tous ses papiers commerciaux.
En revanche la fonction de preuve consiste en une présomption de commercialité. Cela
signifie que la personne immatriculée est réputée commerçante. Mais il ne s’agit que d’une
présomption simple. Ainsi les tiers peuvent démontrer par tous moyens que la personne
immatriculée n’est pas réellement commerçante et lui refuser les avantages inhérents à cette
qualité. En pratique, la personne non immatriculée ne peut se prétendre commerçant pour
revendiquer par exemple le droit au renouvellement du bail commercial.

§2. L’obligation de tenir une comptabilité

L’appartenance à la profession commerciale assujettit le commerçant à de multiples


obligations tendant à une bonne organisation de l’activité. Déjà l’immatriculation au registre
du commerce a été relevée. Mais parmi les obligations du commerçant, l’une d’elles se
détache traditionnellement. C’est l’obligation de tenir une comptabilité. Cette obligation
trouve son fondement textuels dans les articles 19 à 26 du code de commerce mais
également aux articles 433 à 439 du D.O.C..

La tenue d’une comptabilité régulière est une obligation majeure et caractéristique du


statut de commençant. La comptabilité commerciale est régie par la loi 9-88 à quoi le code
du commerce ajoute des précisions sur son application.

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La tenue d’une comptabilité présente un intérêt aussi bien pour l’Etat, pour l’entreprise
que pour les particuliers. La comptabilité a pour fonction première que doit tenir le
commerçant est d’enregistrer les mouvements du patrimoine, de s’assurer de l’existence et
de la valeur de ses éléments et apprécier les résultats de l’activité. C’est donc une
photographie pouvant servir de baromètre.

La loi 9-33 relatives aux obligations comptables des commerçants impose et précise la
tenue de documents comptables. Selon l’article 1er de cette loi trois livres comptables sont
obligatoires. Le livre journal, le grand livre et le livre d’inventaire. Le livre journal permet
d’enregistrer les opérations de l’entreprise, jour par jour et opération par opération. Le
grand livre permet de porter les écritures du livre journal ventilées selon le plan de comptes
du commerçant. Enfin le livre d’inventaire qui permet d’établir un inventaire qui doit être
fait au moins une fois par an. Au moment de l’ouverture de l’entreprise, le livre journal et le
livre d’inventaire doivent être présentés au tribunal de commerce. Ainsi, la comptabilité
devient un instrument de preuve.

§3. Les obligations fiscales

Comme pour les particuliers, les commerçants sont des contribuables de l’Etat marocain.
Ils sont assujettis à payer trois catégories d’impôts. Les commerçants personnes physiques
sont assujettis à l’impôt sur le revenu au titre des bénéfices industriels et commerciaux qu’ils
réalisent. C’est l’impôt sur les bénéfices. Les sociétés commerciales sont assujetties à l’impôt
sur les sociétés. Enfin, la taxe sur la valeur ajoutée est un impôt indirect qui frappe
essentiellement les activités économiques. C’est un impôt général que les commerçants
parmi d’autres professionnels collectent pour le compte de l’Etat.

De plus, l’administration fiscale marocaine impose une série de règles spéciales en ce qui
concerne la comptabilité. Un ensemble de documents et de renseignements doit lui être
fourni. Par exemple le tableau des résultats de l’exercice, le tableau des amortissements et
des provisions… Des peines correctionnelles sont prévues en cas d’omission ou
d’inexactitude des livres de commerce. Une interdiction d’exercer une profession
commerciale peut être prononcée. Les agents du fisc peuvent se faire communiquer tous les
documents qu’ils jugent nécessaires.

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