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www.sciencedirect.com
a
Service de maladies infectieuses, CHU de Tours, 37044 Tours, France
b
Université François-Rabelais de Tours, PRES Centre-Val-de-Loire université, 37000 Tours,
France
c
Service d’urologie, centre hospitalier René-Dubos, 95000 Pontoise, France
d
Service d’urologie, université d’Auvergne, hôpital G.-Montpied, 63003 Clermont-Ferrand
cedex 1, France
e
Aix-Marseille université, 13284 Marseille, France
f
Service d’urologie et transplantation rénale, hôpital de la Conception, Assistance
publique—Hôpitaux de Marseille, 13385 Marseille cedex 5, France
g
Service d’urologie, hôpital Nord, Assistance publique—Hôpitaux de Marseille, 13385
Marseille cedex 5, France
h
Service d’urologie, CHRU de Bretonneau, 2, boulevard Tonnellé, 37044 Tours cedex, France
∗ Auteur correspondant.
Adresse e-mail : f.bruyere@chu-tours.fr (F. Bruyère).
1166-7087/$ — see front matter © 2013 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
http://dx.doi.org/10.1016/j.purol.2013.09.001
1328 H. Chaussade et al.
KEYWORDS Summary
Antibiotics; Objective. — To define prescription modalities for the use of antibiotics in urology.
Betalactamines; Methods. — A bibliographic research was performed using the MEDLINE database concerning all
Quinolones; the antibiotics usable in urology. Treatments were classified by families; modes of action, indi-
Cotrimoxazole; cations in urology and adverse events have been detailed. Administrative files for commercial
Fosfomycine; use have been consulted and associated with literature analysis.
Nitrofuranes; Results. — About 8 classes of antibiotics are usable in urology in a routine use. How they work,
Aminosides; indications in urology and adverse events are discussed.
Glycopeptides Conclusion. — Knowing that bacterial resistance to quinilones is increasing dramatically, it
seems imperative to control the use of 8 classes of antibiotics.
© 2013 Elsevier Masson SAS. All rights reserved.
Tableau 1 Pourcentage de sensibilité des bactéries les plus fréquemment rencontrées lors des infections urinaires
communautaires.
E. coli P. mirabilis K. pneumoniae S. saprophyticusa E. faecalis
Amoxicilline (%) 41 à 57 53 R naturelle ND 94 à 99
Amoxicilline + ac 70 90 81 97 94 à 99
Clavulanique
C3G 92 à 96 97 à 100 85 ND R naturelle
Imipénème 100 100 100 Non recommandé 94 à 99
Fluoroquinolones 80 à 82 71 à 89 63 à 87 100 Non recommandé
Fosfomycine 99 ND ND R naturelle 33
Nitrofurantoïne 95 R naturelle ND 100 5
b
Triméthoprime- 64 à 76 74 ND 99 Non recommandé
Sulfaméthoxazole
Aminosides 95 97 90 100 83 (100 % bas niveau
de résistance)
Vancomycine R naturelle R naturelle R naturelle 100 100
Les sources : ONERBA ; ND : non documenté.
a S. saprophyticus : Staphylococcus saprophyticus isolés d’examens cytobactériologiques urinaires en ville : épidémiologie et sensibilité
aux antibiotiques (étude Label Bio Elbeuf — novembre 2007—juillet 2009) Fabre R.
b Mahamat et al. Profils de résistance des souches urinaires de Proteus mirabilis de 1999 à 2005 au CHU de Nîmes (donc data 2005).
(imperméabilité au niveau des porines ou mécanisme en servant de cible à l’hydrolyse des bêtalactamases. Il
d’efflux pour Pseudomonas aeruginosa). Certaines bêtalac- s’agit de l’amoxicilline + acide clavulanique (Augmentin® ),
tamines peuvent être associées à un inhibiteur de bêtalac- de la ticarcilline + acide clavulanique (Claventin® ) et de la
tamase qui permet de restaurer l’activité antibactérienne pipéracilline + tazobactam (Tazocilline® ).
Figure 1. Courbes de pharmacodynamie et de pharmacocinétique expliquant l’efficacité des antibiotiques en fonction de la dose ou en
fonction du temps.
1330
Tableau 2 Principales molécules antibiotiques avec leur année de mise sur le marché, leur mode d’action et les mécanismes de résistances.
Famille d’ATB Principales molécules Mécanismes d’action Mécanismes de résistance
-lactamines Pénicillines Inhibition de la synthèse du Enzymes inactivatrices
Pénicilline G : benzylpénicilline : Pénicilline G® forme peptidoglycane par analogie de Pénicillinase (haut et bas niveau),
retard : Extencilline® structure avec le substrat des PLP TRI (pénicillinase résistant aux
Pénicilline V : Oracilline® (1958) (D-ALA—D-ALA) et agissent donc inhibiteurs), céphalosporinase,
Pénicilline M : oxacilline : Bristopen® (1963), par inhibition compétitive. Elles céphalosporinase déréprimée,
cloxacilline : Orbenine® (1976) possèdent une activité bactéricide b-lactamase à spectre élargie,
Pénicilline A : ampicilline : Totapen® (1965), temps-dépendante carbapénémases...
amoxicilline : Clamoxyl® , bacampicilline : Penglobe® , Modification de la cible
pivampicilline : Proampi® Mutation sur les PLP : PLP2a des
Pénicilline A + inhibiteurs de b-lactamases (IBL) : SARM PLP1a, 2x, 2a... des
amoxicilline + acide clavulanique : Augmentin® (1984), pneumocoques
ampicilline + sulbactam : Unacim® Hyperproduction de PLP : PLP5 des
Amidino-pénicilline : pivmécillinam : entérocoques (E. faecium)
Sélexid® (1982) Imperméabilité Mutation de la
Carboxy-pénicilline : ticarcilline : porine D2 (P. aeruginosa) Efflux
Ticarpen® (1981) P. aeruginosa
Carboxy-pénicilline + inhibiteur de b-lactamases :
ticarcilline + acide clavulanique : Claventin®
Uréidopénicilline : pipéracilline : Pipérilline® (1980),
mezlocilline : Baypen®
Uréidopénicilline + inhibiteurs de b-lactamases :
pipéracilline + tazobactam : Tazocilline® (1992)
Céphalosporines
Céphalosporines de 1re génération (C1G)
Injectables : céfalotine : Kéflin® , céfapirine :
Céfaloject® , céfazoline : Céfacidal® (1976)
Orales : céfalexine : Kéforal® (1970), céfadroxil :
Oracéfal® (1976), céfaclor : Alfatil® (1981), céfatrizine :
Céfaperos® (1983), céfradine : Kelsef®
Céphalosporines de 2e génération (C2G)
Céfamandole : Kéfandol® (1979), céfuroxime : Zinatt®
(1988)
H. Chaussade et al.
Céphamycines : céfoxitine : Méfoxin® (1978),
céfotétan : Apacef® (1985)
Les médicaments antibiotiques en urologie
Tableau 2 (Suite)
Famille d’ATB Principales molécules Mécanismes d’action Mécanismes de résistance
Céphalosporines de 3e génération (C3G)
Injectables : céfotaxime : Claforan®
(1980), ceftriaxone : Rocéphine® (1985),
ceftazidime : Fortum® (1986), cefsulodine :
Pyocéfal®
Orales : céfopérazone : Céfobis® ,
céfotiam : Texodil® , céfixime : Oroken®
(1991), cefpodoxime : Orelox®
Oxacéphème : latamoxef : Moxalactam®
Céphalosporine à large spectre ou
céphalosporine de 4e génération (C4G)
Céfépime : Axépim® (1993), cefpirome :
Céfrom®
Monobactams : Aztréonam : Azactam®
Carbapénèmes : Imipènème : Tiénam®
(1993) Méropénème : Méronem®
Ertapénème : Invanz®
1331
1332
Tableau 2 (Suite)
Famille d’ATB Principales molécules Mécanismes d’action Mécanismes de résistance
®
Nitrofuranes Nitrofurantoïne : Furadantine (1971) Altération de l’ADN après réduction
Nifuroxazide : Ercéfuryl® (1972) du groupement NO2
5 nitro- Métronidazole : Flagyl® (1971) Coupure des brins d’ADN par
imidazolés formation de radicaux libres
Métronidazole + spiramycine : Rodogyl®
(1972)
Quinolones Quinolones de 1re génération Inhibition des étapes de réplication Mutation de la cible ADN gyrase
Acide nalidixique : Négram® (1968) Acide et de transcription de l’ADN (gyrA, gyrB) topoisomérase IV
pipémidique : Pipram® (1975) Les quinolones forment un (parC, parE) Imperméabilité Déficit
Quinolones de 2e génération ou complexe avec l’ADN et la gyrase de l’expression des porines Efflux
fluoroquinolones ou la topoisomérase IV (enzymes
Péfloxacine : Péflacine® (1985) assurant le déroulement ou le
Norfloxacine : Noroxine® (1986) Ofloxacine : surenroulement de l’ADN)
Oflocet® (1987) Ciprofloxacine : Ciflox® Antibiotiques à activité bactéricide
(1988) Énoxacine : Enoxor® Levofloxacine :
Tavanic® (1988) Moxifloxacine : Izilox®
(2000)
Oxazilidones Linézolide : Zyvoxid® (2001) Inhibition de la phase d’initiation de
la synthèse protéique
Rifampicine Rifampicine : Rifadine® (1969) Inhibition de la transcription par
inhibition de l’ARN polymérase ADN
dépendante
Cyclines Tétracycline : Hexacycline® (1966) Fixation irréversible sur la
Doxycycline : Vibramycine® (1970) sous-unité 30S du ribosome et
Minocycline : Minocine® ; Métacycline : inhibition de la phase d’élongation
Lysocline® ; Lymécycline : Tetralysal® ; de la synthèse protéique
Tigécycline : Tigacyl® Antibiotique à activité
bactériostatique
H. Chaussade et al.
Les médicaments antibiotiques en urologie
Tableau 2 (Suite)
Famille d’ATB Principales molécules Mécanismes d’action Mécanismes de résistance
®
Aminosides Streptomycine : Streptomycine Fixation sur les sous-unités Enzymes inactivatrices -
Kanamycine ; Tobramycine : Nebcine® , 30S ± 50S du ribosome et inhibition Aminosides
Tobrex® (1974) de toutes les étapes de la synthèse phospho-transférases (APH) -
Gentamicine : Gentalline® protéique : initiation, élongation, Aminosides
Amikacine : Amiklin® (1976) terminaison Activité bactéricide nucléotidyl-transférases (ANT) -
Dibékacine : Débékacyl® ; Nétilmicine : rapide et Aminosides acétyltransférases
Nétromycine® (1982) concentration-dépendante Synergie (AAC) Il existe plusieurs sous
Spectinomycine : Trobicine® (1974) d’action avec les antibiotiques groupes de chaque enzyme
détruisant la membrane Imperméabilité Modification du
LPS, diminution des porines
Modification de la cible
Modification du ribosome
MLS Macrolides Fixation sur la sous-unité 50S du Modification de la cible Méthylation
Macrolides à 14 atomes : Érythromycine : ribosome et blocage de de la sous-unité 50S (erm) Enzymes
Érythrocine® (1979) Roxithromycine : Rulid® l’élongation inactivatrices Acétyltransférase,
(1987) Clarythromycine : Zéclar® (1994), Les macrolides et les lincosamides hydrolase, acétylase Efflux
Naxy® Dirithromycine : Dynabac® possèdent une activité
Macrolides à 15 atomes : Azithromycine : bactériostatique Les synergistines
Zithromax® (1994) sont bactéricides
Macrolides à 16 atomes : Josamycine :
Josacine® (1980) Spiramycine : Rovamycine®
(1972) Spiramycine + métronidazole :
Rodogyl® Midécamycine : Mosil®
Lincosamides Lincomycine : Lincocine®
(1966) Clindamycine : Dalacine® (1972) ;
Synergistines Pristinamycine : Pyostacine®
(1973) Dalfopristine + quinupristine :
Synercid® (2000)
Kétolides Télithromycine : Ketec®
Phénicolés Chloramphénicol : Tifomycine® Inhibition de la phase d’élongation de Enzymes inactivatrices
Thiamphénicol : Thiophénicol® la synthèse protéique par fixation sur Chloramphénicol acétyltransférase
la sous-unité 50S du ribosome
Acide Acide fusidique : Fucidine® (1965) Inhibition de la phase d’élongation de
fusidique la synthèse protéique par formation
d’un complexe avec le ribosome
Polymyxines B Colistine : Colimycine® Altération de la membrane
et colistine plasmatique par formation de pores
MLS : macrolides—lincosamides—synergistines.
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1334 H. Chaussade et al.
Les amidinopénicillines diffèrent des autres pénicillines P. aeruginosa (environ 80 % de souches sensibles [1]),
par la substitution d’une liaison méthylène en C6 sur le Enterococcus spp, SAMS.
noyau péname. Cette substitution les rend très actives
sur les entérobactéries des voies urinaires, avec une affi- Le taux de BLSE communautaires chez E. coli, respon-
nité particulière pour les PLP2 d’Escherichia coli, mais peu sable d’une résistance aux bêtalactamines en dehors des
actives sur l’ensemble des bactéries à Gram positif. Le carbapénèmes était estimé de 1,3 à 2,5 % entre 2005 et 2008
pivmécillinam, ester oral du mécillinam, est la seule ami- [2,3]. Des résultats similaires sont recueillis par le réseau
dinopénicilline actuellement disponible. ONERBA avec respectivement 1 et 1,8 % de BLSE pour E. coli
En l’absence de résistance acquise, le spectre d’action communautaire en 2008 et 2009.
utile des bêtalactamines dans les infections urinaires La bonne diffusion des bêtalactamines dans les voies uri-
comprend : naires permet leur utilisation en urologie.
• pénicillines du groupe A ou aminopénicillines (amoxicil- Pour les prostatites, la diffusion prostatique de céfixime,
line) : Enterococcus spp., entérobactéries du groupe 1 amoxicilline et amoxicilline + acide clavulanique est par
(Escherichia coli, Proteus mirabilis) ;
• amidinopénicilline (pivmecillinam = Selexid® ) : entéro-
bactéries (dont 90 % de sensibilité sur les souches d’E. coli
BLSE) ;
• carboxypénicillines (ticarcilline ± acide clavulanique =
Ticarpen® et Claventin® ) : Pseudomonas aeruginosa (envi-
ron 65 % des souches nosocomiales restent sensibles, mais
les données varient selon l’épidémiologie de chaque ser-
vice [1]), entérobactéries ;
• uréidopénicillines (pipéracilline ± tazobactam =
Tazocilline® ) : entérobactéries, Enterococcus spp.,
P. aeruginosa ;
• céphalosporines de troisième génération (C3G) dont
ceftriaxone (Rocéphine® ), céfotaxime (Claforan® ) et
céfixime (Oroken® ) actives sur les entérobactéries et cef-
tazidime (Fortum® ) active sur environ 85 % des souches de
P. aeruginosa [1] ;
• carbapénèmes (imipénème [Tienam® ], ertapénème
Figure 3. Aire sous la courbe (AUC) au-dessus de la CMI décrite
[Invanz® ], méropénème [Meronem® ]) : entérobactéries, par la courbe de la concentration en fonction du temps.
Les médicaments antibiotiques en urologie 1335
contre insuffisante pour les recommander dans cette indi- cloacae. . .) ou à Pseudomonas aeruginosa rencontrées
cation (en dehors de l’amoxicilline à Enterococcus spp.). principalement en contexte nosocomial. Leur prescrip-
L’acide clavulanique a une moins bonne diffusion que tion doit être adaptée aux données de l’antibiogramme.
l’amoxicilline à laquelle il est associé : Dans les 6 heures En cas d’utilisation des carbapénèmes, l’ertapénème
qui suivent son administration, la proportion d’amoxicilline présente l’avantage d’une injection unique IV ou SC quo-
excrétée dans les urines est de 50 à 70 % contre 25 à 30 % tidienne qui peut faciliter le traitement ambulatoire.
pour l’acide clavulanique [4—6]. Il faut toujours tester spécifiquement la sensibilité de
La tolérance clinique des bêtalactamines est bonne. l’ertapénème sur l’antibiogramme, même en cas de sensi-
Avant toute prescription il faut s’assurer de l’absence bilité aux autres carbapénèmes.
d’allergie. Les réactions allergiques peuvent être immé-
diates (anaphylactiques), survenant dans l’heure que suit
l’administration. Elles regroupent l’urticaire, l’angiœdème Quinolones — fluoroquinolones
ou le bronchospasme. Les autres manifestations sont retar-
dées et correspondant à un rash maculopapuleux. Il ne faut Il existe 2 grandes classes de quinolones :
pas confondre allergie et intolérance et en cas de doute • quinolones de première génération (acide nali-
demander une consultation d’allergologie pour réalisation dixique = Negram® , acide pipemidique = Pipram® ) ;
de tests cutanés. En cas d’allergie à la pénicilline, il existe • fluoroquinolone (FQ) ou quinolones de 2e génération
une allergie croisée aux céphalosporines dans 5 à 10 % des et plus (norfloxacine = Noroxine® , ciprofloxacine = Ciflox® ,
cas, ce qui contre indique leur utilisation en cas d’allergie ofloxacine = Oflocet® , levofloxacine = Tavanic® et moxi-
grave immédiate, leur utilisation restant possible en cas floxacine = Izilox® ) (Tableau 2).
d’allergie retardée chez un patient hospitalisé. Les autres
effets indésirables les plus fréquents et les plus graves sont : Les quinolones agissent en bloquant la réplication bac-
• les troubles digestifs dont se plaignent fréquemment les térienne par inhibition de la synthèse d’ADN bactérien.
patients surtout avec l’association amoxicilline + acide Elles ont deux cibles, enzymatiques : l’ADN gyrase (cible
clavulanique ; préférentielle chez les bactéries à Gram négatif) et la
• la cytolyse hépatique principalement avec les C3G (par topoisomérase IV (cible préférentielle chez les bactéries à
précipitations de sels calciques de ceftriaxone dans la Gram positif) (Fig. 4). Ce sont des antibiotiques bactéricides
vésicule biliaire et les voies biliaires pouvant causer des et concentration-dépendants vis-à-vis des bactéries Gram
obstructions de la voie biliaire). La cytolyse est plus fré- négatif.
quente avec l’acide clavulanique à fortes doses ; L’absorption digestive des quinolones est excellente, leur
• les convulsions en cas d’administration de C3G à fortes usage par voie orale est considéré comme équivalent à
doses (non indiqué pour les infections urinaires) ou de la voie intraveineuse. Parmi les FQ, la norfloxacine et la
carbapénèmes et principalement d’imipénème en raison ciprofloxacine ont les biodisponibilités les plus faibles (50 %
de son association avec la cilastatine ; et 60—80 % respectivement). La diffusion de l’acide nali-
• les rares manifestations cutanées telles que syndrome de dixique est mauvaise, à l’exception du tractus urinaire. Les
Stevens Johnson ou Lyell qui imposent l’arrêt immédiat et FQ ont une bonne diffusion tissulaire, y compris dans la pros-
définitif de l’antibiotique. tate, avec des concentrations tissulaires et intracellulaires
élevées [5]. Leur élimination est essentiellement rénale.
La posologie des bêtalactamines s’adapte à la clairance La ciprofloxacine a un métabolisme mixte (urinaire et
de la créatinine [7]. biliaire).
Les indications d’utilisation des bêtalactamines sont Le spectre d’action des quinolones va en s’élargissant
larges. Les C3G par voie intraveineuse (IV) sont indi- avec les générations. Les quinolones de première généra-
quées en traitement probabiliste des infections urinaires tion sont seulement efficaces sur les bacilles à Gram négatifs
hautes, relayées ensuite pour les pyélonéphrites par amoxi- de la famille des entérobactéries. Les FQ de 2e génération
cilline ou céfixime selon l’antibiogramme (ou par une autre (norfloxacine, ciprofloxacine et ofloxacine) sont également
classe d’antibiotique). Pour les cystites compliquées, elles efficaces sur les germes intracellulaires, les staphylocoques,
sont indiquées après obtention de l’antibiogramme ou en le bacille pyocyanique (ciprofloxacine) et les mycobactéries.
traitement probabiliste pour le céfixime. Le pivmécilli- La lévofloxacine et la moxifloxacine ont une activité anti-
nam est indiqué dans le traitement des cystites aiguës pneumococcique (et anti-anaérobie pour la moxifloxacine).
compliquées, selon les données de l’antibiogramme. Il pour- Les trous du spectre des quinolones sont les entérocoques,
rait être intéressant en cas d’infection urinaire basse à la plupart des staphylocoques méti-R, les germes anaérobies
E. coli BLSE. Cette molécule aujourd’hui inconstamment (sauf pour la moxifloxacine).
disponible dans les officines françaises n’est pas rem- La moxifloxacine n’a pratiquement aucune diffusion et
boursée. Compte tenu de l’augmentation des résistances, élimination urinaire. Son usage doit être proscrit dans les
de l’intérêt accru de cette molécule et de son insertion infections urinaires.
dans les recommandations nationales sur les infections uri- Les bactéries ont développé plusieurs mécanismes de
naires communautaires de l’adulte. Hélas la Commission résistance aux quinolones (modification de cible, efflux,
de transparence a rendu un avis défavorable au rem- imperméabilité). Depuis plusieurs années, la résistance des
boursement en juillet 2013 [8]. Les molécules telles que entérobactéries aux quinolones ne cesse de croître. Actuel-
les carboxypénicillines, uréidopénicillines ou carbapénèmes lement, les taux de résistance d’E. coli à l’acide nalidixique
sont à réserver aux infections à bactéries multirésis- et à la ciprofloxacine sont respectivement de 20 % et 15 %
tantes (BMR), à entérobactéries du groupe 3 (Enterobacter [1]. En cas de résistance à l’acide nalidixique, l’utilisation
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des fluoroquinolones doit être évitée, même si elles sont classes d’antibiotiques (7 jours pour la PNA et 15 jours
rendues sensibles sur l’antibiogramme (risque d’apparition pour la prostatite non compliquées) [9,13—15]. La nor-
de résistance sous traitement) [9]. floxacine ne doit pas être utilisée dans les prostatites
Plusieurs études ont démontré les facteurs de risque du fait d’une mauvaise diffusion tissulaire. Elles peuvent
de résistance aux quinolones dans les infections uri- être utilisées en traitement monodose ou de 5 jours dans
naires. Les facteurs associés à une résistance en analyse les cystites, toutefois l’usage de la fosfomycine par voie
multivariée étaient la prescription récente de quinolones orale est à privilégier quand cela est possible [9,16].
dans 6 à 12 mois précédant, la résidence en maison de Leur usage en monothérapie sur le staphylocoque doit
retraite, une hospitalisation récente, un geste invasif sur être proscrit du fait d’un risque élevé d’apparition de
les voies urinaires, l’âge des malades [10,11]. résistance. Dans les infections urinaires à Pseudomonas
La tolérance des fluoroquinolones est bonne. Il faut pré- aeruginosa, une association avec une bêtalactamine ou un
venir les patients du risque de photosensibilisation et de aminoside est recommandé dans les 48—72 heures de traite-
tendinopathie (devant faire arrêter le traitement). La moxi- ment.
floxacine peut être responsable de QT long. Une récente
étude a mis en évidence un sur-risque d’insuffisance rénale
aiguë lié aux FQ. L’association avec des médicaments
néphrotoxiques est donc à éviter si possible [12]. Association triméthoprime
Les indications des FQ dans les infections urinaires sont sulfaméthoxazole (Bactrim® )
résumées dans le Tableau 3. Face à une résistance d’E. coli
supérieure à 10 % en communautaire, leur utilisation sans Elle inhibe de façon synergique l’action d’enzymes (la
documentation microbiologique et sans confirmation de leur dihydrofolate synthétase et la dihydrofolate réductase)
sensibilité doit être évitée, surtout devant des tableaux nécessaires à la synthèse de tétrahydrofolate qui parti-
avec signe de gravité. Elles constituent des molécules cipe au métabolisme des purines (Fig. 4) (Tableau 2).
de choix dans le traitement de relais par voie orale des Les mécanismes de résistance acquise comprennent
pyélonéphrites et prostatites à entérobactérie, avec des l’hyperproduction ou la modification des enzymes cibles et
durées de traitement plus courtes que pour les autres l’imperméabilité membranaire.
Les médicaments antibiotiques en urologie 1337
teicoplanine).
Le Bactrim® est actif sur les entérobactéries et Staphylo- Les indications comprennent la cystite compliquée
coccus spp. La biodisponibilité est excellente (équivalence (notamment à Staphylococcus saprophyticus), la pyéloné-
entre prise per os et IV). La diffusion tissulaire est excel- phrite et la prostatite en relais oral après obtention de
lente, notamment dans la prostate [5]. l’antibiogramme. Il peut aussi trouver sa place dans les
Les effets indésirables sont principalement l’allergie infections nosocomiales à S. aureus.
cutanée et les réactions d’hypersensibilité qui peuvent être
graves et dont il faut informer le patient, les troubles diges- Fosfomycine
tifs, les hépatites cholestatiques et les cytopénies en cas de
traitement prolongé. La posologie s’adapte à la clairance de La fosfomycine est un antibiotique bactéricide dérivé
la créatinine lorsqu’elle est inférieure à 30 mL/min. de l’acide phosphonique, qui inhibe la synthèse des
1338 H. Chaussade et al.
précurseurs du peptidoglycane constituant la paroi d’atteintes pulmonaires seraient de 1/68 000 prescriptions
bactérienne (interférence avec la pyruvate-UDP-N- et de 1/50 000 pour les atteintes hépatiques. En cas de trai-
acétylglucosamine transférase) (Fig. 4) (Tableau 2). tement de plus d’un mois on estime à 1/7600 les atteintes
L’adjonction de trométamol (formant ainsi le Monuril® ) hépatiques ou pulmonaires. Le Comité conclut son travail
permet l’absorption digestive de la fosfomycine en formant par « Aussi, compte tenu d’une efficacité très limitée et du
une paire d’ions. Les mécanismes de résistance sont la risque d’effets indésirables pulmonaires et hépatiques liés
diminution du passage intracytoplasmique par altération à l’utilisation de la nitrofurantoïne en traitement prolongé
des systèmes de transport ou la modification de l’affinité continu ou intermittent, le rapport bénéfice—risque de cet
de la pyruvate-transférase pour la fosfomycine. antibiotique en traitement prophylactique ne peut plus être
Son spectre comprend les entérobactéries, Staphylo- jugé comme favorable. Cette utilisation doit donc être ban-
coccus spp. (hormis S. saprophyticus qui présente une nie des pratiques, attitude qui n’exposera pas les patients
résistance naturelle) et P. aeruginosa. à des difficultés de prise en charge ». Cette conclusion un
Les effets indésirables sont hydroélectrolytiques pour la peu hâtive concernant son inefficacité a conduit à sa quasi
forme injectable en raison de la grande quantité de sodium éviction des recommandations en cours.
contenu dans les flacons, responsable d’un risque de sur- Les indications sont donc restreintes aux traitements
charge et d’insuffisance cardiaque. La posologie s’adapte à courts de 5 à 7 jours : cystites aiguës simples ou récidivantes
la fonction rénale au-dessous de 60 mL/min de clairance. et bactériurie asymptomatique chez la femme enceinte
Les indications de la fosfomycine sont restreintes au [16]. Comme la fosfomycine, les furanes gardent une acti-
traitement probabiliste monodose des infections urinaires vité contre les E. coli producteurs de BLSE dans 94 % des cas,
basses non compliquées. Quatre-vingt dix pour des E. coli rendant leur utilisation intéressante pour les cystites [17].
producteurs de BLSE restent sensibles à la fosfomycine, ce Leur pénétration intra prostatique a été étudiée chez le
qui fait du Monuril® une alternative intéressante pour les chien avec des concentrations atteintes très inférieures aux
cystites à BLSE [17]. Son spectre large en fait la molécule seuils thérapeutiques [19].
de choix pour le traitement probabiliste des infections uri-
naires basses [16]. La fosfomycine par voie IV peut être
utilisée pour les infections du haut appareil urinaire à BMR Aminosides
communautaires ou nosocomiales mais toujours en associa-
tion avec un autre antibiotique pour éviter l’émergence de Les aminosides agissent en inhibant la synthèse protéique
mutants résistants et sur données de l’antibiogramme (un des bactéries par fixation sur le ribosome 30 S (Fig. 4).
avis infectiologique est recommandé). Ce sont des antibiotiques bactéricides et concentration-
dépendant (cf FQ) (Tableau 2). N’étant pas absorbés par
voie orale et mal absorbés par voie intra-musculaire, ils
Nitrofuranes ne s’utilisent quasiment que par voie intraveineuse (utili-
sation sous forme d’aérosol dans quelques situations). Ils
Les nitrofuranes acquièrent leur activité antibactérienne ont un volume de distribution très faible avec une mau-
après la réduction enzymatique de leur fonction nitro, vaise diffusion tissulaire notamment dans la prostate, le
catalysée par des réductases bactériennes, ce qui assure système nerveux central et les sécrétions bronchiques [5].
leur spécificité d’action (Fig. 4) (Tableau 2). Le mécanisme En revanche, les concentrations dans le cortex rénal sont
d’action relève ensuite d’interactions avec l’ARN ribosomal élevées. Leur élimination se fait exclusivement par voie uri-
et l’ADN bactérien en inhibant la déshydrogénase bacté- naire.
rienne et la synthèse protéique. Une réduction de l’activité Le spectre d’action des aminosides touche les bacilles
de la réductase bactérienne confère la résistance croisée à à Gram négatif aérobies (entérobactéries et Pseudomonas
l’ensemble des nitrofuranes. Les nitrofuranes ont pour seul aeruginosa), les staphylocoques, les bacilles à Gram posi-
représentant la nitrofurantoïne (Furadantine® ). tif (Listeria monocytogenes), les mycobactéries (amikacine
Le spectre comprend E. coli, Enterococcus faecalis et streptomycine). Ils ne sont pas efficaces sur les strep-
et Staphylococcus saprophyticus. Habituellement Proteus, tocoques et l’entérocoque (mais en cas de bas niveau de
Serratia, Providencia et Pseudomonas aeruginosa sont résis- résistance, il existe une synergie avec les bêtalactamines).
tants. Ils ne sont pas actifs sur les bactéries anaérobies. Les méca-
Les effets indésirables pulmonaires (pneumopathies nismes de résistance aux aminosides sont multiples mais
interstitielles, fibrose) et hépatiques (cytolyse, hépatite rares. En cas d’infection communautaire, la gentamycine
chronique active, cirrhose) [18] sont rencontrés lors de est efficace dans la plupart des cas. En cas d’infection asso-
son utilisation prolongée, ce qui a conduit l’Agence natio- ciée au soin, l’amikacine est indiquée dans les infections à
nale de sécurité du médicament (ANSM) à publier en bacille à Gram négatif et la gentamycine en cas d’infection
2011 une lettre aux professionnels de santé recomman- à cocci à Gram positif.
dant de ne plus utiliser la nitrofurantoïne en traitement Les principaux effets indésirables des aminosides sont
prophylactique. Une enquête de pharmacovigilance a la néphrotoxicité et l’ototoxicité. L’ototoxicité (atteinte
été décidée par le comité technique de pharmacovi- cochléo-vestibulaire) est cumulative (avec d’autres traite-
gilance le 4 mai 2004. Au total 480 effets indésirables ments ototoxique tels que le furosémide) et irréversible.
ont été recensés dont 17,5 % d’effets pleuro-pulmonaires, La néphrotoxicité (atteinte tubulaire proximale) est cumu-
15,8 % d’hypersensibilité, 15,6 % d’effets neurologiques ou lative (avec d’autres traitements néphrotoxiques tels que
musculaires, 15 % d’effets cutanés et 14 % d’effets hépa- les anti-inflammatoire non stéroïdiens ou les produits de
tobiliaires. En estimant la prescription annuelle les taux contraste iodée) et réversible. Ces effets indésirables
Les médicaments antibiotiques en urologie 1339
sont prévenus par l’utilisation de l’aminoside en dose de résistance aux glycopeptides est la modification de la
unique journalière (DUJ), par un traitement court, en cible (changement d’un acide aminé du peptide empêchant
évitant l’association à des médicaments oto- ou néphro- l’encombrement stérique par le glycopeptide).
toxiques. Pour les traitements de plus de 3 jours ou en cas Afin d’atteindre plus rapidement des taux sériques effi-
d’insuffisance rénale, il faut réaliser un dosage plasmatique caces, l’administration de glycopeptides doit initialement
en résiduelle de l’aminoside afin d’autoriser l’injection de débuter par une ou plusieurs doses de charge. La vancomy-
la dose suivante (objectif < 0,5 mg/L pour la gentamicine et cine peut être perfusée toutes les 12 heures ou en perfusion
2,5 mg/L pour l’amikacine). continue après une dose de charge sur 1 heure. La téicopla-
Dans la grande majorité des cas, les aminosides doivent nine s’utilise initialement en perfusion toutes les 12 heures
être employé en DUJ (effet pic de la concentration et (doses de charge) puis en une perfusion par 24 heures (entre-
moindre toxicité). Ils sont perfusés en 30 minutes par voie tien).
IV. Les principaux effets indésirables des glycopeptides
Leurs indications sont restreintes dans les infections uri- sont :
naires : • le Red Man Syndrome lié à la vancomycine (prévenu par
• infection urinaire avec critères de gravité clinique (sep- la perfusion lente) : 5 % ;
sis sévère ou choc septique) : gentamicine si infection • la néphrotoxicité (surtout en cas de médicament néphro-
communautaire ou amikacine si infection associée aux toxique associé, prévenue par la surveillance des taux
soins ; sériques pour éviter un surdosage) : 0—7 % ;
• infection urinaire suspectée ou confirmée à Pseudomo- • la veinotoxicité (vancomycine surtout) : 13 %.
nas aeruginosa, en bithérapie avec une bêtalactamine
Afin de pouvoir ajuster la posologie des glycopeptides, il
anti-pyocyanique (ou la ciprofloxacine après avis réfé-
faut connaître la CMI du staphylocoque ou de l’entérocoque
rent) pendant 48—72 heures. Il faut privilégier l’amikacine
vis-à-vis de la vancomycine et de la téicoplanine et surveiller
si l’antibiogramme n’est pas disponible ;
• infection urinaire à bactérie multirésistante sans autre leur résiduelle (ou taux sérique si perfusion continue) avec
pour objectif dans les infections urinaires une résiduelle (ou
alternative thérapeutique et sur avis référent en antibio-
un plateau) de 20 à 25 mg/L.
logie.
Les indications des glycopeptides dans les infections uri-
La posologie de la gentamicine est de 3 à 8 mg/kg et celle naires sont limitées :
de l’amikacine de 20 à 30 mg/kg (privilégier la posologie la • pyélonéphrite ou prostatite à entérocoque en cas
plus élevée en cas de gravité clinique) [20]. de résistance ou de contre-indication à l’amoxicilline ;
• pyélonéphrite ou prostatite à staphylocoque en cas de
résistance à la méticilline et d’absence d’autre alter-
native (cotrimoxazole, clindamycine. . .) : principalement
Glycopeptides infections associées au soin (postopératoire, présence de
sonde. . .).
Les deux principaux glycopeptides utiles dans les infections
urinaires sont la vancomycine et la téicoplanine (Tableau 2). Les posologies sont indiquées dans le Tableau 2.
La cible des glycopeptides est la paroi de la bactérie. Ils
inhibent la synthèse du peptidoglycane en empêchant les
étapes de transpeptidation par encombrement stérique du Les cyclines
pentapeptide (Fig. 4). Ce sont des antibiotiques lentement
bactéricides, avec une action temps-dépendante (le pour- Les cyclines sont utilisées en urologie dans les infections
centage de temps où la concentration de l’antibiotique est sexuellement transmissibles (Tableau 2).
supérieure à la CMI de la bactérie sur une journée est pré- Les molécules utilisées sont la doxycycline et la tétracy-
dictif de son activité, avec pour objectif théorique > 50 %). cline.
L’absorption par voie orale est nulle. La vancomycine ne
s’utilise que par voie IV, la téicoplanine peut également être Mode d’action
utilisée par voie IM ou SC. La diffusion tissulaire des glyco-
peptides est bonne dans les séreuses, modeste dans la plèvre Les tétracyclines sont des antibiotiques bactériostatiques
et le poumon. La diffusion prostatique des glycopeptides a dont le spectre d’activité s’étend à de nombreuses bactéries
été peu étudiée mais sur un modèle de rat de prostatite, Gram positif et Gram négatif, aérobies et anaérobies, aux
la vancomycine atteignait des concentrations prostatiques mycoplasmes, aux chlamydies, et aux rickettsies. Des résis-
équivalentes aux concentrations sériques [21]. Elles sont peu tances se sont cependant développées chez de nombreuses
métabolisées et leur excrétion urinaire est importante. bactéries aérobies et anaérobies. Les mycobactéries, et les
Le spectre des glycopeptides est relativement étroit genres Proteus et Pseudomonas sont naturellement résis-
puisqu’il est limité aux bactéries à Gram positif (staphy- tants.
locoques, streptocoques, entérocoques, corynébactéries, Les tétracyclines agissent par inhibition de la synthèse
Clostridi, Propionibacterium acnes). Ils n’ont pas d’action protéique en interférant avec la sous-unité 30 S riboso-
sur les bactéries à Gram négatif aéro- et anaérobies. male (Fig. 4). Leur effet bactériostatique est optimal en
La résistance du staphylocoque, du streptocoque et de milieu acide. La biodisponibilité orale des tétracyclines est
l’entérocoque est rare. Toutefois, plusieurs cas groupés de bonne. Seules les plus liposolubles, comme la doxycycline,
colonisation et d’infection à entérocoque résistant à la van- atteignent des concentrations efficaces dans la prostate.
comycine ont déjà été rapportés. Le principal mécanisme L’élimination de la doxycycline est indépendante de la
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