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Un déconfinement prématuré

Samedi dernier, dans un communiqué commun, le Haut-commissaire et le président du


gouvernement ont fait connaître leur décision « de commencer à adapter les mesures de
confinement de la population à partir du lundi 20 avril ».

Nos représentants ont participé hier à la réunion de la mission d’information du congrès qui a
notamment procédé à l’audition de la DASS, de la cellule anticipation et du membre du
gouvernement en charge de l’enseignement. Tous ont pu confirmer qu’un travail a été engagé
dans la perspective d’un déconfinement à compter de lundi.

Or, en l’état des informations dont nous disposons, un déconfinement lundi prochain nous
semble prématuré pour deux raisons.

- Prématuré parce que nous n’avons aucune garantie de pouvoir disposer des masques
de protection et des tests de dépistage que le président de la République a lui-même
posé comme conditions d’une sortie progressive du confinement à l’échelle nationale.

Dans sa déclaration du 13 avril, Emmanuel MACRON a en effet annoncé que « l'Etat en lien
avec les maires devra permettre à chaque Français de se procurer un masque grand public.
Pour les professions les plus exposées et pour certaines situations, comme dans les transports
en commun, son usage pourra même devenir systématique. »
Le président a également insisté sur la nécessité d’être en capacité de tester toute personne
présentant des symptômes et de « pratiquer d’abord ces tests sur nos aînés, nos soignants et
les plus fragiles. »

Cette exigence figure d’ailleurs dans les 10 recommandations de l’avis du conseil scientifique
Covid-19 pour les outre-mer, remis aux autorités nationales le 8 avril dernier. Les experts y
préconisent une stratégie « test, test, test » dès maintenant, la disponibilité de ces tests étant
au cœur des stratégies de contrôle de l’épidémie mises en œuvre en outre-mer.

C’est sur la base de ces éléments que les députés de Nouvelle-Calédonie et de Polynésie
Française ont fait porter hier à l’Assemblée Nationale une question à monsieur le Premier
Ministre afin de lui demander de s’engager à doter nos territoires des moyens matériels
nécessaires à un déconfinement qui garantissent la sécurité sanitaire des populations. Le
Premier Ministre a ouvert la porte à un possible accompagnement de notre pays sur ce sujet.

Dès lors, nous estimons que nous devons prendre toutes les précautions sanitaires
préconisées par le Président de la République et le comité scientifique national pour garantir
la sécurité de notre déconfinement.
- Prématuré également parce que nous allons être le premier territoire à l’échelle de la
République à engager une stratégie de déconfinement. Faute de retours d’expériences
vécues ailleurs, nous sommes exposés à tous les risques.
Cette situation devrait nous conduire à prendre le temps nécessaire à la préparation de la
population et des acteurs économiques aux nouvelles formes d’exercice de leurs activités
professionnelles qu’impose la lutte contre la propagation du virus.
Il en va de même dans le secteur de l’enseignement où la perspective de réouverture des
écoles, collèges et lycées implique de fortes adaptations des cycles, mais aussi des
informations et des échanges avec les parents comme avec les enseignants. Et c’est
également le cas en milieu coutumier compte tenu des positions et les craintes exprimées par
les autorités coutumières.

C’est en ce sens que le Premier Ministre est intervenu lors de la séance des questions au
gouvernement, en indiquant que la stratégie de déconfinement dans laquelle s’engageait l’Etat
nécessitait “une logistique complexe” ainsi qu’un important “travail de préparation” et qu’un
plan complet “sera présenté largement avant la date du 11 mai”. Il nous semble que les
principes retenus à l’échelle nationale peuvent également être retenus pour notre territoire.

***

Nous avons pleinement conscience de l’impact du coronavirus sur l’économie calédonienne,


à l’image de l’économie mondiale. C’est pourquoi nous avons voté au congrès l’ensemble des
mesures présentées en la matière (indemnisation chômage partiel, report du paiement des
cotisations sociales) pour un montant d’environ 42 milliards de FCFP au bénéfice des salariés
et des entreprises en vigueur jusqu’à fin mai.
Mais un déconfinement précoce serait pire pour l’économie s’il devait être suivi d’un
reconfinement, faute d’avoir bénéficié des garanties ou du temps de préparation
nécessaires à la protection de la population.

Nous restons dans l’attente des annonces qui devraient être faites par le président du
gouvernement et le haut-commissaire jeudi prochain.

Dans le même état d’esprit que celui qui a abouti à la question posée au premier ministre,
nous lui avons fait part de nos préoccupations sur un déconfinement que nous considérons à
ce stade comme prématuré.
Nous lui avons également demandé que le prêt de trésorerie garanti par l’Etat qui doit être
accordé à la Nouvelle-Calédonie puisse, en ce qui concerne la part relative à l’indemnisation
du chômage partiel, être transformé en concours financier exceptionnel de l’Etat au profit du
pays. Dans sa réponse, le Premier Ministre n’a pas exclu cette possibilité et a indiqué que “le
moment venu cette question sera évoquée”.

Bien entendu, nous considérons que les liaisons internationales doivent demeurer
suspendues, les liaisons aériennes intérieures doivent rester aménagées et que la mise en
quatorzaine systématique des voyageurs entrants doit être maintenue.

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