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Droit pénal comparé

Introduction : Voir feuille.

Cours de l’intervenant (venant de Cameroun)

Partie 1 : Les aspects théoriques du droit pénal africain

Partie 2 : Les aspects concrets du droit pénal africain

Protection de la personne humaine (crimes contre l’humanité)


Protection des biens
Protection de l’Etat (infraction contre le terrorisme)

Le droit en Afrique est le résultat de 2 confluences.

Le droit des sociétés primitives (droit qui a toujours existé) : droit patrimonial,
droit civil… C’est le droit originel.

2 phénomènes : la traite mais il n’y a pas vraiment eu de modification des


sociétés // ensuite la colonisation est le second phénomène qui lui a entrainé
l’introduction d’une administration et d’institutions qui émanées de la
puissance colonisatrice (France, UK, Allemagne, Espagne, Italie). La France et
l’Angleterre ont été les principales puissances colonisatrices.

Remarque : Particularité de Cameroun : il subit la double influence franco-


britannique. Il a dans sa partie orientale (la plus importante) subit la
colonisation française. Tandis que dans sa partie occidentale, il subit l’influence
britannique.

La partie orientale : indépendance en 1960


La partie occidentale : indépendance 1961

Les deux parties se réunissent pour constituer un seul et même Cameroun.


Selon que l’on soit jugé dans la partie occidentale ou orientale, les
conséquences juridiques vont être parfois totalement différentes.

Cameroun est ensuite placé sous protectorat (comme le Tongo).

Chacun de ces Etats va introduire à l’intérieur de l’Etat qu’il a sous sa


domination, le système qui était le sien. Ex : système éducatif, système de
santé, organisation administrative, système judiciaire…

Cette irruption de ce droit nouveau n’a en rien effacé le droit originel qui
continue à exister aux côtés du droit « moderne » issu de la colonisation.

Dans tous les aspects du droit autres que le droit pénal (droit civil notamment),
la prééminence du droit coutumier reste importante.

Il existe des juridictions de droit coutumier aux côtés de juridictions de droit


civil. Le justiciable a alors le choix au motif que « option de juridiction
emporte option de législation ».

Ex : dans le droit coutumier, la femme est considérée comme un bien ; ainsi en
cas de succession la femme est transmise aux héritiers car elle est considérée
comme un bien.

Remarque :

- Il faut que les deux époux soient d’accord pour que l’affaire soit
portée devant la juridiction de droit coutumier.
- De plus, à noter que les magistrats qui siègent dans les juridictions
de droit coutumier, appliquent de plus en plus les règles de droit
civil.

Ex : si l’on choisit à aller devant la juridiction coutumière alors l’enfant adultérin
n’a aucune vocation successorale. Devant cette juridiction, l’enfant légitime et
illégitime sont traités différemment dans le droit coutumier.

Remarque : Comme les juges sont formés dans la même école que les juges de
droit moderne, avec la même influence des droits de l’homme ; ces juges ont
tendance à faire application des règles de droits de l’homme.

Dans toutes les matières autres que le droit pénal, le système judiciaire
fonctionne sur le fondement de cette dualité entre juridiction coutumière et
juridiction « moderne ».

S’agissant du droit pénal, il a eu vocation d’effacer, de gommer le mode de


résolution du conflit pénal qui était institué par le droit coutumier. Aujourd’hui,
les juridictions traditionnelles (coutumières) ne sont pas compétentes pour
connaitre de la matière pénale. La matière pénale relève essentiellement du
droit moderne et des juridictions modernes. Pourtant en raison du poids de la
tradition, il arrive que quelques aspects du droit traditionnel (droit coutumier)
continuent à apparaitre dans la législation ou dans les décisions. Ex : il n’existait
pas de prison avant en Afrique alors même que le crime a toujours existé CAR
les membres d’une société devaient être unis dans une forme de solidarité que
très peu de chose pouvait contrariée et les peines étaient très légères (se
serrer la main, boire dans la même tasse,…). Cette conception du droit pénal
traditionnel continue malgré l’absence de juridictions mises en place pour juger
de façon traditionnelle des infractions pénales, à être prise en compte.
La façon dont le droit pénal est pratiqué aujourd’hui en Afrique.

Le crime est aussi vieux que le monde est un adage : il ne s’observe pas dans
telle ou telle société. C’est entorse à une règle protégée.

Le crime a des caractéristiques de sécularité et de permanence.

Le crime est séculaire parce que depuis le premier homme sur terre, dans la
mythologie chrétienne, dans les représentations de fresques, il existait déjà un
embryon de droit pénal réprimant le crime.

Le souci est d’éradiquer ou du moins de contenir, le phénomène criminel en


tant qu’il constitue une maladie du corps social. De fait, individuellement ou
collectivement, spontanément ou non, quelque soit le lieu et le temps, quel
que soit les raisons, résultant d’acte volontaire ou involontaire, grâce à
l’utilisation de moyens différents, les humains avons transgressé les règles
soumises à nous. Ces normes concernent à la fois la protection de la vie
humaine (voire de plus en plus animale), l’intégrité physique ou morale des
personnes, les biens, les institutions. Le droit pénal a été édicté pour contenir
ces normes.

Le droit pénal étudie la réaction de l’Etat (le terme de réaction suppose la


punition et le souci de resocialisation) face à l’atteinte à une valeur sociale
protégée.

Le droit pénal est l’affaire de l’Etat, de la puissance publique.

Pour atteindre cet objectif, l’Etat va utiliser une politique criminelle. Il va


mettre en œuvre le droit prétorien de punir avec sa propre philosophie.

Le droit pénal est ainsi différent d’un pays à un autre, d’une région à une autre.
Une loi n’a pas la même signification d’un Etat à un autre.

Le droit pénal a recours à 2 séries de moyens :

- Moyen répressif
- Moyen préventif

Du point de vue de la prévention :

Le droit pénal édicte ce que doit ou ne doit pas faire le citoyen sous peine de
sanction pénale. La loi pénale intimide. Par ce fait, elle procède à une certaine
forme de prévention car elle décourage à faire ce que la loi interdit et incite à
faire ce à quoi la loi oblige.

La loi pénale procède ainsi à la prévention.

Du point de vue de la répression :


La peine est perçue comme un châtiment destiné à punir l’individu pour
l’infraction qu’il a fait. La sanction a une fonction rétributive (= aspect
expiatoire).
Le nouveau droit pénal, sous l’impulsion de la défense sociale, le droit pénal a
aussi un but de réadaptation ou d’amendement.

Le droit pénal est amené à évoluer.


Sous l’empire d’influence extérieure, les droits nationaux ont dû apporter des
modifications substantielles dans leur philosophie originelle.
Aujourd’hui, le droit pénal il faut distinguer 3 branches :
- Les droits pénaux nationaux de chaque Etat. A l’intérieur de
chaque Etat, des sous distinctions peuvent apparaitre entre Etats
fédérés.

- Droits pénaux conventionnels, regroupant les Etats d’une région


ou d’un continent. Ex : Afrique de l’Ouest : droit pénal SEMAC /
droit pénal européen…
Remarque : Le législateur communautaire va instaurer une infraction et ensuite
le législateur national va choisir la peine à attacher à cette infraction. Ainsi,
l’investisseur va choisir d’aller s’installer dans l’Etat avec la peine la moins
élevée.
- Droit pénal international intéressant tous les Etats siégeant à
l’ONU. Il faut distinguer le droit pénal international du droit
international pénal (droit international pénal = proche du droit
public international ; il traite de toutes les infractions imputables
aux Etats ou aux dirigeants/agents. Ex : génocide, crime de
guerre…).

Par ordre chronologique :


Tribunal pénal de Nuremberg (1945)
Tribunal pénal international pour l’ex Y (1993)
Tribunal pénal international pour le Rwanda
Cour pénale internationale (1998) accusée par l’Union africaine
(équivalente de l’UE en Afrique) à tête chercheuse.

Cf. Syndrome de Stockholm.


Partie 1 : Les aspects théoriques du droit pénal en
Afrique occidental

Le droit pénal africain oscille entre traditions et modernité. En effet, il est sous
l’influence d’un conflit entre la conception traditionnelle du droit pénal et celle
héritée par la colonisation.
S’agissant du droit pénal, il a eu vocation d’effacer, de gommer le mode de
résolution du conflit pénal qui était institué par le droit coutumier. Aujourd’hui,
les juridictions traditionnelles (coutumières) ne sont pas compétentes pour
connaitre de la matière pénale. La matière pénale relève essentiellement du
droit moderne et des juridictions modernes. Pourtant en raison du poids de la
tradition, il arrive que quelques aspects du droit traditionnel (droit coutumier)
continuent à apparaitre dans la législation ou dans les décisions. Ex : il n’existait
pas de prison avant en Afrique alors même que le crime a toujours existé CAR
les membres d’une société devaient être unis dans une forme de solidarité que
très peu de chose pouvait contrariée et les peines étaient très légères (se
serrer la main, boire dans la même tasse,…). Cette conception du droit pénal
traditionnel continue malgré l’absence de juridictions mises en place pour juger
de façon traditionnelle des infractions pénales, à être prise en compte.

Il essaie de faire une synthèse entre une justice traditionnelle qui réconcilie ou
raccommode avec une justice européenne qui tranche, stigmatise.
La justice européenne suppose que les intérêts individuels, dans une société,
ne doivent pas entrer en concurrence les uns avec les autres. La liberté des uns
s’arrête là où commence la liberté des autres. C’est la conception européenne
que l’on retrouve dans la matière pénale.
Quand un conflit éclate, la justice européenne estime que l’intérêt d’un
individu a empiété celui de l’autre. Par conséquent, la justice doit intervenir
pour trancher et replacer chaque intérêt sur la balance afin de rétablir
l’équilibre.

En revanche, la justice traditionnelle africaine estime que comme les fibres


d’un tissu les intérêts des individus dans une société doivent s’imbriquer les
uns dans les autres. Et quand survient un litige, il correspond à une rupture, à
une déchirure du tissu social. Dans ce cas, la rupture est une alerte touchant
l’ensemble y compris l’auteur de cette déchirure. Il faut donc raccommoder,
recoudre. La justice apparait donc comme l’occasion pour les parties, une fois
le litige discuté, de régler en palabre, de se convier à faire un geste symbolique
de réconciliation (boire l’un après l’autre dans une même calbas, manger du
kola, se serrer la main…).

La justice coloniale ne fait pas disparaitre la justice africaine. Elle a seulement


provoqué un séisme culturel.

Chapitre 1 : Les principales caractéristiques d’ascension dans le droit pénal


africain
Chapitre 2 : L’appréciation des conséquences de l’ascension
Chapitre 1 : Les principales caractéristiques de
l’ascension dans le droit pénal africain

Section 1 : La conception de la sanction

Le droit pénal africain est imprégné d’une philosophie qui relève de l’ordre
cosmopolic sociale selon laquelle les sociétés sont nées du chaos et que la
diversité permet de s’adapter aux contraintes sociales.

La marginalité (le marginal = délinquant) et ses conséquences sont une


expression de valeurs sociales ou morales, en négative.

Le bien et le mal est normal. On ne peut pas se plaindre du mal et du bien car
ce sont les deux faces.

Bien que redoutée, la marginalité n’est pas systématiquement redoutée,


réprouvée. Les mesures prises à son égard ne doivent pas toujours être perçues
sous l’angle de la sanction. On ne cherche pas à punir, on cherche à souder, à
recoudre la déchirure pour rétablir la rupture de l’équilibre.

C’est la conception traditionnelle africaine.

Le marginal n’est pas pire ou bien. Il est là et point. Il appartient au décor.

C’est normal d’avoir des délinquants dans une société. On doit faire avec.

La tradition africaine considérait l’infraction (= la marginalité) comme étant


neutre ou préjudiciable. Mais elle pouvait être bénéfique dans la mesure où
elle visait à attirer l’attention sur le trouble qu’il a généré. Elle ne compense pas
le trouble. Elle laisse aux intéressés le soin de corriger.

≠ L’ordre social d’origine colonial enseigne que l’ordre préexiste au désordre.


Et que l’acte marginal (l’infraction) est par essence destructeur de l’ordre.
L’infraction est toujours préjudiciable. Elle doit alors être désapprouvée,
incriminée et sanctionnée.

Alors que dans les temps précoloniaux, la sanction tenait compte de la


contrainte exercée sur la personne sanctionnée, en rapport avec son acte.

Exemples :

 Les droits coloniaux ont fait disparaitre l’obligation patrimoniale (avant


c’était sous forme de nourriture, d’offrande…), sous forme d’amende au
profit de la collectivité. Ainsi, il y a appauvrissement de la victime car ce
n’est pas des dommages et intérêts.

 Les peines privatives de droit dans l’ancien régime, servaient à faire des
travaux d’intérêt général ou travaux au profit de la victime de l’acte.
Alors que le droit colonial a instauré des travaux forcés.

 Avant le fautif pouvait être mis au ban de la société. Avec le droit


colonial, des peines plus dures apparaissent (exportation,
emprisonnement…) alors qu’ils étaient ignorés des peuples primitifs en
raison notamment de la nature d’enfermement des peines imposées par
le droit colonial (avant il n’existait pas de prison, donc pas
d’enfermement).
La conception traditionnelle de la sanction qui comporte une certaine naïveté,
n’est-elle pas à côté de la réalité humaine  ?

Autre distinction : Dans les sociétés traditionnelles africaines, il y avait un


étiquetage comme par exemple la présentation d’excuse ou un baptême du
fautif (« voleur ») ou des chansons satiriques étaient faites au nom du fautif. La
publicité sociale était ainsi obtenue.

Aujourd’hui, cette publicité est faite par la mention dans le casier judiciaire de
l’auteur.

Aujourd’hui, le droit colonial est celui qui domine mais il ne faut pas ignorer
l’influence du droit traditionnel.

Section 2 : La légitimité de la sanction

Rappel : La concurrence entre les souches pénales existantes et les autres


droits pénaux. On maintient le système de droit coutumier et le système de
droit moderne. Mais s’agissant du droit pénal, compte tenu de son enjeu (vie,
liberté, honneur, fortune), il était difficile de maintenir la même instabilité :
ainsi, le droit pénal africain reste un droit essentiellement issu de l’étranger
(issu de la colonisation). Donc pas de bi-système pénal en Afrique.

Les peuples d’Afrique estiment que les peines coloniales sont trop dures. Ils
pensent même qu’elles sont paradoxales dans la mesure où selon eux le droit
pénal est sensé assurer les droits de l’Homme (personne humaine). Mais en
même temps les sanctions de l’occident portent essentiellement atteintes à ces
droits. La plupart de ces systèmes entreprennent des démarches pour essayer
d’y échapper (à ces sanctions), car les populations africaines n’adhèrent pas à
ces sanctions.

De nombreuses infractions ne seront pas dénoncées devant les autorités


chargées de les poursuivre.

Dans les sociétés pré-coloniales, l’Homme a été considéré comme étant si


important qu’on considérait qu’il ne pouvait être porté atteinte à ses droits
(droit d’aller et venir, droit à la vie, droit du travail…), sauf sur certaines
conditions strictes. Ex : interdiction de séjour est considérée comme une perte
importante de sa liberté d’aller et venir. / emprisonnement est considérée
comme une perte totale de sa liberté d’aller et venir.

Pour les africains, les sanctions introduisent par la colonisation n’arrivent pas à
résoudre le dilemme entre les droits et les droits de l’Homme. Ex : porter
atteinte à la vie est une violation des droits de l’Homme.
Chapitre 2 : L’appréciation de la sanction

Le but de la sanction, d’origine coloniale, est considéré comme un traitement


inhumain, cruel et dégradant. Alors que la sanction, dans les sociétés pré-
coloniales, vise à socialiser le condamné en le maintenant dans son milieu.

La peine de mort traduit pour les africains l’échec de la société.

Pour l’africain, la prison est aussi cruelle pour la communauté que pour le
condamné. En effet, la communauté (société) perd un de ses membres. Elle
constitue un échec. C’est pourquoi, les prisonniers refusent les cellules
individuelles.

On observe donc une réticence à dénoncer les infractions punies d’une peine
d’emprisonnement. La victime elle-même ne porte pas plainte, préférant
trouver un arrangement avec l’auteur et ainsi de lui épargner la prison.

La pratique veut que le désistement de l’action civile entraine le désistement


de l’action publique du procureur de la République. C’est une pratique mais le
droit veut que l’action publique (action pénale) du procureur soit indépendante
de l’action civile de la victime.

S’agissant de l’amende versée à l’Etat, les sociétés africaines pensent que si le


délinquant dispose de ressources financières, elle devrait être prioritairement
orientée vers l’indemnisation de la victime et non le renflouement des caisses
de l’Etat. Si l’argent sort de la poche de la même personne (délinquant) alors
mieux vaut que cet argent serve de sanction civile (réparation de la victime) et
non de sanction pénale (amende). Dans leur conception, l’Etat ne devrait pas
être celui qui profite de l’argent du délinquant. Donc même l’amende ne
semble pas être appropriée.

Or, pas de droit pénal sans peine.

Personnalisation des peines :

Les sociétés pré-coloniales considèrent que les magistrats ne connaissent rien


à la personnalité ni de l’auteur ni de la victime car les juges ne leur sont pas
proches.

Pour elles, chacun éduque chacun. Chaque membre de la société doit être
garant de l’ordre social et contribuer, selon ses capacités, aux solutions des
conflits. Ex : un jeune qui n’a pas de parents, est alors éduqué et protégé par
les autres membres de la société ; cela évite la délinquance juvénile.

Dans la mentalité africaine, pour la protection de la dignité des parties, le


procès a lieu en principe à huis clos. Le fait que le procès soit tenu
publiquement vaut sanction, à cause de l’atteinte que la publicité du débat
peut porter à l’honneur et à l’intimité de la personne, si la cause n’est pas
assez grave pour justifier cette sanction.

Le juge prononce des peines non écrites mais connues et acceptées des
parties. Au nom de la recherche de l’efficacité, le juge viole le principe de la
légalité de la sanction, tout en restant en conformité avec la volonté des
justiciables. Mais tous les juges ne sont pas prêts à prononcer des peines hors
la loi, même telle est la volonté des parties. Ce refus conduit à la rupture du
principe de l’égalité car pour des infractions identiques, on risque de ne pas
avoir des sanctions identiques.
Conclusion : Le droit pénal africain post-colonial est dans sa conception un
droit à dominante occidentale.

Il est un droit écrit au nom du principe de légalité. Ses sources sont à la fois
constitutionnelles, conventionnelles, légales ou règlementaires.

Il concerne une philosophie de sévérité.

Son implication concrète le distingue de la rigueur du droit à l’occidentale.

La plupart des pays d’Afrique ont adopté un code pénal. Mais de nombreuses
infractions restent souvent disséminées dans de nombreux textes.

Le droit pénal national est lui-même souvent en concurrence avec le droit


communautaire. Ex : le droit OHADA, le droit SEMAC sont des droits
communautaires. La répartition des rôles entre le législateur supranationale et
national, à parfaire.

La jurisprudence est fluctuante. Donc elle n’est pas un socle sûr. Elle n’est pas
d’une grande aide.

Les infractions sont souvent décomposées en éléments matériel et moral  :

- Elément matériel : acte de commission ou acte d’omission,


manquement à une obligation de prudence.
- Elément moral 

Le tribunal compétent : dans la plupart des pays africains, des règles


habituelles occidentales en matière de répression ont été adoptées. Mais elles
ne sont pas homogènes. Elles obéissent à la division tripartite des infractions.
Ex : au Cameroun : les contraventions et délits relèvent du tribunal d’instance. /
le crime relève du tribunal de grande instance / tribunal militaire…
La détermination du coupable : le coupable peut être une personne physique
ou morale. La personne physique sera toujours l’auteur personnel à condition
qu’il soit âgé d’au moins 10 ans. La responsabilité de la personne morale a mis
beaucoup de temps à être admise dans les pays africains car difficulté à
concevoir que la personne morale puisse endosser des faits commis par une
personne physique.

Entre droit pénal et sa mise en œuvre, des divergences apparaissent rendant


ainsi le droit pénal incertain et utilitaire.
Partie 2 : Les aspects dynamiques du droit pénal
africain

Sous partie 1 : Les atteintes aux personnes

Les crimes contre l’humanité


Il existe des atteintes volontaires et involontaires. Mais nous allons uniquement
étudier les crimes contre l’humanité.

Beaucoup de codes pénaux africains n’ont pas spécifiquement prévus le crime


contre l’humanité.

Il n’y a pas de définition particulière des crimes contre l’humanité. Mais on


entend par là une catégorie complexe de crimes punie tant au niveau
international qu’au niveau national, par des textes prévoyant cette infraction.

Définition approximative : crime contre l’humanité = une violation délibérée


des droits fondamentaux de l’individu ou d’un groupe d’individu, violation qui
serait inspirée par des motifs politiques, philosophiques, raciaux ou religieux.

La consécration des crimes contre l’humanité est le fait de l’article 7 du statut


de Rome. Il donne la liste des crimes qui peuvent être des crimes contre
l’humanité. Synthétiquement, il s’agit d’infractions de droit commun qui
prennent la qualification de crime contre l’humanité lorsqu’elles sont
commises « sur ordre, dans le cadre d’une atteinte généralisée ou
systématique, contre toute population civile ».
Il peut s’agit du meurtre, de l’esclavage, déportation, de séquestration, de
tortures, abus sexuel, persécutions de masse, disparitions, …

La juridiction du tribunal pénal international prévoit qu’elle peut porter aussi


sur le génocide, crime de guerre et le crime d’agression.

Avant l’entrée en vigueur de la cour pénale internationale :

- Par la résolution n° 827 du 25 mai 1993, l’ONU a créé un tribunal


pénal international pour connaitre des crimes contre l’humanité
commis en Ex-Yougoslavie.
- Par la résolution n° 955 du……….., l’ONU a institué un tribunal
pénal international pour juger les crimes contre l’humanité
commis en Rwanda.
Chapitre 1 : Les éléments constitutifs des crimes contre
l’humanité

Section 1 : Qui sont les instigateurs ?

L’auteur d’actes inhumains ou de persécutions, qui au nom d’un Etat, pratique


une politique d’hégémonie idéologique, et commet ces faits de façon
systématique contre les personnes en raison de leur appartenance à une
collectivité raciale ou religieuse, ou contre les adversaires quel que soit la
forme de leur opposition.

Cette définition est apparue restrictive car pour être admise, il fallait qu’elle
soit mise en œuvre à l’instigation des Etats (= organe organisé et
institutionnalisé qui comporte le monopole de la contrainte juridique). Ex :
persécutions sous Vichy mais ce n’était pas un Etat à ce sens.

En raison de ce caractère restrictif, il a été procédé à l’extension de la notion.


Désormais, nouvelle définition = uniquement en cas de plan concerté mis en
œuvre à l’instigation d’un groupement non étatique. Il suffit d’établir le
caractère planifié et systématique de l’entreprise.

1.Groupement non étatique (et non plus Etat).

2.Caractère planifié. Ex : juxtaposition de plusieurs infractions de droit commun


suffit.

3.Caractère de concertation : difficile à prouver.


Ce caractère planifié et systématique constitue un critère objectif qui sera
fondé plus sur les caractéristiques de l’entreprise que sur l’intention et les
caractères de l’inspirateur.

L’organisation (caractère organisé) marque la spécificité des crimes contre


l’humanité. Il peut résulter de la simple juxtaposition d’infractions de droit
commun.

Dans tous les cas, la preuve d’une concertation ou d’un complot restera
difficile à établir. La concertation exige un caractère collectif. Combien de
personnes faut-il au moins de personnes pour qu’il y ait concertation ? On ne
sait pas. Donc on peut présumer que 2 personnes peuvent suffire.

Cf. le président de la Cote d’Ivoire devant la cour pénale internationale.

Remarque : La CPI a un mode de fonctionnement subsidiaire : si au cas où l’Etat


ne juge pas l’individu alors la CPI en devient compétente.

Section 2 : Qui sont les victimes ?

Les victimes sont des membres d’un groupe national. Les membres d’un groupe
déterminé à partir de tout autre critère arbitraire.

Les moyens mis en œuvre doivent poursuivre un but précis : éliminer, détruire,
persécuter les membres d’un groupe déterminé, en raison de leur
appartenance à ce groupe.

Les moyens mis en œuvre pour arriver à cet objectif peuvent être des moyens
médicaux, pseudo-scientifiques ou militaires.
Quel doit être le nombre de victimes nécessaire pour l’infraction soit
constituée ? Les textes ne le prévoient pas. Ex : Rwanda : 1 million de morts en
1 mois. Ce qui compte c’est le mobile ayant poussé l’auteur à agir (vouloir
détruire, persécuter même si c’est 3 personnes, suffit à caractériser le crime
contre l’humanité).

Section 3 : Les modes d’exécution des crimes contre l’humanité

Les modalités peuvent entrer dans 4 séries de fait. Nous allons les regrouper
dans 2 ensembles :

- Génocide
- Autres moyens

§1. Le génocide

Le fait de commettre ou de faire commettre, dans les conditions qu’on vient


de voir, l’un des actes suivants :

- Atteinte à la vie
- Atteinte à l’intégrité physique ou psychiques
- Soumission à des conditions d’existence pouvant entrainer la
destruction totale ou partielle du groupe
- Mesure visant à entraver les naissances
- Ou un transfert forcé d’enfants

Ex : En Rwanda, c’est un génocide.


Le texte englobe dans la même infraction, instigateur et exécutant.

§2. Les autres crimes contre l’humanité

- Actes de persécution

Il n’y a pas la volonté de détruire ou d’exterminer mais uniquement une


volonté de persécuter.

- Crimes de guerre

Tous les faits précédemment vus, commis en temps de guerre.

- Participation à un groupe en vue d’un crime contre l’humanité

Proche de l’association de malfaiteurs.


Chapitre 2 : La répression des crimes contre l’humanité

La juridiction compétente est la cour pénale internationale. A la différence de


ces prédécesseurs (tribunal militaire de Nuremberg, tribunal pénal
international pour Ex-Yougoslavie, tribunal pénal international pour le Rwanda)
qui étaient des juridictions temporaires ; la CPI est une juridiction permanente.

Elle conserve un caractère de subsidiarité aux juridictions pénales nationales.

Le traité mettant en place la CPI n’a pas été ratifié par des puissances
modernes (comme USA, Chine, Russie n’ont pas ratifié ce traité). Cette absence
de ratification est un gage montrant que ces pays ne sont pas très scrupuleux
des droits de l’Homme.

Le droit pénal international est toujours la conséquence du rapport de force


diplomatique. Or les africains ne sont pas les plus forts d’un point de vue
économique et diplomatique. Ainsi, ce sont des présidents ou responsables
issus de l’Afrique qui sont souvent jugés. Cela remet en cause la légitimité de la
CPI.

Section 1 : Les peines

Les coupables encourent des peines prévues par les législations nationales ou
prévues par la CPI. Si c’est prévu par la CPI alors peine d’emprisonnement à vie
est envisageable (avec cumul possible de peines complémentaires).

L’auteur ne peut pas s’exonérer du seul fait qu’il a accompli l’acte parce qu’il
avait été autorisé par des dispositions législatives ou règlementaires. Ex :
procès Papon, procès Touvier.
Or le fait justificatif de l’obéissance à l’autorité légitime ne peut être invoquée
qu’à 2 conditions :

- Autorité légitime
- Et, ordre légitime

L’obéissance à l’autorité légitime ne peut être invoquée à titre de fait justificatif


que si l’autorité est légitime et que l’ordre donné par cette autorité légitime est
aussi légitime.

Les crimes contre l’humanité commis à l’étranger, par des étrangers et contre
des victimes étrangères PEUVENT être jugés à l’étranger. Ex : prêtre Rwandais a
été jugé en France.

La prescription :

Jusqu’ici les crimes contre l’humanité étaient des infractions imprescriptibles.

Cf. Prescription extinctive et acquisitive

L’imprescriptibilité n’a pas survécu. L’action pour les crimes contre l’humanité
est prescrite au bout de 30 ans.
Les infractions contre les personnes :

Peine de mort : Dans le Cameroun, la peine de mort est toujours en vigueur


mais elle est difficilement et donc rarement appliquée. Les personnes
condamnées à la peine de mort, doivent demander la grâce au président. Si le
président ne répond pas alors la peine de mort ne s’applique pas mais reste en
vigueur. Tant que le président n’a pas répondu, la peine ne peut pas être
exécutée.

Le viol : est défini comme ne pouvant être que le fait d’un homme sur une
femme. L’excuse permet à la personne poursuivie de viol, d’échapper au viol
s’il épouse sa victime. Le fait d’exposer sa victime constitue une excuse
permettant à l’auteur de ne pas être poursuivi.

Le viol par surprise a été supprimé dans le droit pénal africain. Le viol ne peut
se faire que par violence.

Atteintes à la pudeur : En France depuis 1994, ces infractions ont perdu


dans leur intitulé à la notion de pudeur. La notion de pudeur ne veut pas dire
grand-chose car c’est une notion abstraite et subjective. La France a donc
supprimé toutes les infractions relatives à la pudeur, dans le code pénal.

Qu’en est-il du droit pénal africain ?


Atteintes à la dignité : Ex : le proxénétisme dans le droit pénal africain est
défini comme = celui qui provoque, aide ou facilite la prostitution d’autrui ou
qui partage même occasionnellement le produit de la prostitution d’autrui ou
reçoit les subsides de ceux qui se rendent à la prostitution. La présomption
d’innocence place la charge de la preuve sur l’accusateur. En matière de
proxénétisme, il y a inversion de la charge de la preuve. Il n’y a pas de
présomption d’innocence. Il y a une présomption de culpabilité= l’accusateur
(ministère public) peut trainer l’individu devant le tribunal sur la base de sa
seule suspicion ; c’est à la personne présumée coupable d’apporter la preuve
que les fruits de ses ressources ne proviennent pas du proxénétisme.

Ex : Discrimination = entre personnes physiques en raison de leur origine,


sexe, état de santé, caractéristiques génétiques, orientation sexuelle, âge,
opinion politique,… des discriminations contre des personnes morales peuvent
aussi y avoir lieu.

En pratique, il est difficile de punir les personnes de discrimination car elle a un


domaine large. De plus, la conception de ces Etats (femme objet) n’est pas
compatible avec. Par exemple, en matière d’assurance il existe une
discrimination ; telle ou telle personne ne sera pas remboursée de la même
manière. En matière d’embauche, le sexe peut être déterminant dans
l’embauche.

Atteintes au mort : En principe la personnalité juridique commence à la


naissance et jusqu’à la mort. A la mort, la personne est transformée en chose.
Le droit pénal a dû mal à situer ce qui doit être protégé. En Afrique, le rapport
au mort continue à conserver quelque chose de particulier, d’intime, qui se
traduit par des infractions spécifiques. Le droit pénal africain protège la vie
après la vie c’est-à-dire la mort. Le législateur africain incrimine les atteintes à
la dignité à la personne :

- Vol ou profanation de sépulture : la sépulture est le lieu où la


personne a été enterrée et les monuments édifiés à la mémoire
de ces morts. La loi punit aussi les profanations qui ont pour cible,
des monuments ou édifices qui n’ont pas encore de dépouille (les
restes ne sont plus).

La loi ne définit pas la profanation. On considère que de simples paroles


injurieuses prononcées devant une sépulture, peuvent constituer une
infraction. Si ces paroles sont accompagnées d’actes de dégradation, de
violence alors celle-ci caractérise au plus fort l’infraction.

Les accessoires de la sépulture sont aussi protégés. Ex : jette de fleurs,


emblème, inscription injurieuse.

La mort est un élément mystérieux, dont le vivant a peur. Les africains


pensent que le mort vit dans l’au-delà. C’est pourquoi ces infractions ne
sont pas courantes.

C’est une infraction volontaire. Une profanation réalisée par accident ne


constitue pas infraction intentionnelle.
- Atteinte à l’intégrité du cadavre  : atteinte à la personne même du
décédé et non à la sépulture. Elle englobe non seulement les actes
perpétrés sur le corps du défunt mais aussi le prélèvement des
objets dont il est porteur. Ou d’exhumer ou de revêtir le cadavre,
pour quelque raison que ce soit.

Cf. en France, on retrouve l’infraction de prélèvement sur le cadavre,


d’organes. Chaque patient doit au préalable refuser ce prélèvement en
cas de mort. Si ce refus n’est pas donné au préalable alors ce
prélèvement est possible. C’est le système français.

C’est une infraction intentionnelle. L’agent doit avoir connaissance que la


personne était morte.

La tentative impossible : tentative dont la réalisation est impossible en


raison d’un motif matériel. Ex : tentative de meurtre d’une personne
décédée est une tentative impossible. Mais en Afrique, cette tentative
impossible est pénalement réprimée au même titre que l’infraction de
meurtre.

Les exhumations ordonnées par voie de justice, à la demande des


familles désireuses de transférer un corps, ne constituent pas une
infraction. Lorsque c’est à des fins d’autopsie que la personne est
transférée alors pas d’infraction.
Injure et diffamation : elles sont punissables.

- La diffamation = toute allégation ou imputation d’un fait qui porte


atteinte à l’honneur ou à la considération d’une personne ou du
corps professionnel auquel le fait est imputé. Le délai de
prescription est court : 4 mois à compter de la commission du
délai. De plus, il y a inversement de la charge de la preuve :
l’auteur est présumé coupable. Il appartient à la victime
d’alléguer, à charge pour le prévenu d’apporter la véracité de ces
allégations. Le diffamateur doit apporter la preuve que ce qu’il a
dit est vrai et non diffamatoire.

Or au Cameroun, il est impossible d’apporter la véracité des faits lorsque


ces faits sont en rapport avec ou porte sur la vie privée de la victime.

La diffamation est un délit intentionnel.

- L’injure : punissable. = acte consistant à user à l’encontre d’une


personne une expression outrageante. Un geste, un terme de
mépris qui ne renferme l’imputation qu’en fait précis.

C’est une infraction intentionnelle. Mais la seule déclaration comporte


l’élément moral.

La provocation peut constituer une excuse. Celui qui invoque la


provocation, doit apporter la preuve de cette provocation.
Atteinte à la présomption d’innocence : = toute personne poursuivie soit
présumée innocente des faits qui lui sont reprochés, tant qu’elle n’a pas été
déclarée coupable par une juridiction compétente. C’est une infraction
aujourd’hui essentiellement théorique.

Il importe peu le moyen utilisé pour porter atteinte à la présomption


d’innocence.

Si l’atteinte intervient avant le début du procès alors la victime peut intentée


une action en diffamation.

Mais si l’atteinte a lieu au cours du procès alors la victime peut intenter une
action en réparation pour atteinte à la présomption d’innocence.

Atteintes à la personnalité : il en existe 3

- Atteinte à la vie privée : elle est punie par la plupart des codes.
- Atteinte au domicile
- Atteinte à la correspondance : la notion de correspondance est
entendue de manière large. Ex : correspondance = mail, message,
envoie postale, colis, correspondance électronique, ...
L’action condamnée est l’ouverture de la correspondance ou même
simplement tout acte d’indiscrétion (simple fait de pouvoir lire à travers
le courrier).

Le secret professionnel est un principe fort et important en Afrique.


Les infractions spécifiques qui protègent la famille :

 La bigamie :

Il y a la bigamie du polygame et la bigamie du monogame.

= le fait pour une personne de contracter un nouveau mariage, malgré la


persistance du premier mariage, quelque soit l’option matrimoniale choisie.

S’il est contracté sous l’option monogamique avant la dissolution du premier.

Le polygame est sanctionné par la loi uniquement. Il ne sera poursuivi que


lorsqu’il aura, un moment, contracté un mariage monogamique. Le législateur
a voulu préserver la paix des foyers. Celui qui n’a pas respecter l’option qu’il a
fait lors du premier mariage est sanctionné.

L’acte répréhensible consiste en l’existence successive soit de deux mariages


successifs monogamiques soit 2 mariages à option différente (1 monogamique
et 1 polygamique).

 Abandon de famille :

= possibilité d’entreprendre des poursuites lorsque l’obligation alimentaire


n’est pas respectée. Le fait de ne pas payer la pension alimentaire pendant au
moins 2 mois consécutifs. Mais cette décision doit être consacrée par une
décision de justice : décision de justice condamnant à la pension alimentaire.

En pratique c’est une infraction difficile à retenir.

Il ne faut pas confondre l’abandon de famille avec l’abandon de foyer (= ne pas


se présenter au domicile familial).
 Adultère :

C’est une infraction pénale. En France, elle l’était aussi jusqu’en 1975.

En Afrique, elle reste une infraction pénale. Mais dans la plupart de ces pays,
elle est considérée différemment selon que c’est l’adultère de la femme ou
l’adultère de l’homme.

Adultère de la femme : avoir une relation sexuelle avec toute autre personne
que son mari.

Adultère du mari : mari est considéré comme adultère dans 2 hypothèses :

- S’il a 1 relation extraconjugale (avec une autre qui n’est pas sa ou


ses femmes) et que cette relation sexuelle ait été commise dans le
domicile familiale.
- S’il a des relations avec la femme, même en dehors du domicile
familial alors cela constitue aussi un adultère.

Cette infraction est en contradiction avec la reconnaissance des enfants nés


hors mariage. La reconnaissance de l’enfant adultérin est l’aveu d’être
adultère.

Cela empêche la reconnaissance. Ainsi ne faudrait-il pas effacer l’infraction


d’adultère ? Et, réduire à la liberté de solliciter le divorce pour adultère, sans en
faire une infraction ?
Les infractions qui protègent l’enfant :

 Avortement : c’est une infraction pénale dans la plupart des pays


d’Afrique. En réalité, la réalité économique fait que les jeunes filles n’ont
pas les moyens de contraception et ainsi sont obligées de procéder à un
avortement. Or qui dit nécessité, dit avortement clandestin. Et la
clandestinité porte atteinte à la santé de la femme. Ne devrait-on pas
faire face à ce problème ?
La seule fois où l’avortement est autorisé est dans le cas de l’avortement
social = santé de la femme ou de l’enfant est en danger OU en cas de viol
subi par la femme.
Or le cas de l’avortement social, l’avortement est pénalement
sanctionné.

La personne qui procure l’avortement est aussi punie et elle est même
plus sévèrement punie.

 Infanticide : donner la mort par le père de l’enfant. En Afrique c’est une


infraction autonome, non punie très sévèrement. Alors qu’en France, elle
constitue une circonstance aggravante uniquement.
Sous-partie 2 : Les infractions contre les biens

Il s’agit de protéger les biens.

§1. Les atteintes à la propriété des biens : la protection des biens


individuels

 Les appropriations frauduleuses :

- Le vol

Rien de nouveau sauf : le code pénal français définit le vol comme la


soustraction frauduleuse de la chose d’autrui. En apportant la précision de la
soustraction frauduleuse, le législateur parle explicitement de l’élément moral.
Alors que le droit Cameroun définit le vol de soustraction de la chose d’autrui,
sans référence explicite à l’intention coupable. Est-ce que ce droit n’exige pas la
preuve de l’élément intentionnel ? OUI mais la loi n’est pas explicite.

La chose d’autrui : chose susceptible d’appréhension matérielle uniquement ?


Ex : exclusion de l’électricité ? Tous les codes pénaux africains (postérieurs à
1960) prévoient que le vol peut être sur une chose immatérielle.

Il existe des immunités familiales. Echapperont à la poursuite pour vol, les


ascendants, descendants ou les conjoints de la victime.
- Extorsion :

= destiner à remettre par la victime au coupable la chose qu’il convoite. Cela


peut être un bien, une signature, un engagement, une renonciation… c’est une
infraction très courante.

Le contexte de pauvreté fait que cette infraction connait un essor. Beaucoup de


police africaine se penche sur le phénomène de l’extorsion par le biais
d’internet.

- Escroquerie :

Faut-il nécessairement un préjudice ? La seule remise entraine-t-elle un


préjudice ? La seule remise matérielle, indépendamment du préjudice, suffit à
entrainer la condamnation.

La peine encourue pour ces infractions est de 2 ans au minimum.

Quelques exemples de filouterie :

o Filouterie de logement (≠ filouterie de loyer) :

Si l’occupation passe 7 jours alors ce n’est plus une filouterie de logement.

Est-ce que l’acceptation de son préjudice doit être considérée comme un fait
justificatif ? Non (sauf domaines limités comme la boxe). Le droit pénal protège
la société, de mettre hors état de nuire un individu dangereux. La volonté
individuelle de la victime importe peu. C’est la dangerosité du délinquant qui
doit intéresser uniquement.
Dépasser les 7 jours, c’est une forme d’acceptation par la victime qui est ici
prise en compte dans une certaine mesure.

o Filouterie de carburant : en pratique difficile car bien sécurisé.


o Filouterie de loyer : s’être maintenu par un locataire dans le logement
après 2 mois suivant l’émission d’une décision définitive d’expulsion.
C’est une infraction consacrée par le code pénal africain, protégeant le
propriétaire davantage.

- Abus de confiance :

La défaillance de restitution entraine la consommation de l’infraction.

 Les autres atteintes : on en distingue 3

- Corruption :

C’est une plaie pour les économies.

= fait de rémunérer une personne pour qu’elle accomplisse ou n’accomplisse


pas, un acte qui relève de sa fonction.

Il faut une entente frauduleuse entre 2 personnes, dans laquelle l’une d’entre
elle (corrupteur) offre ou accepte de rémunérer le corrompu en échange
d’accomplir ou de ne pas accomplir un acte qui relève de sa fonction.

Il faut aussi un pacte corrupteur.


Le pacte corrupteur définit les moyens de la corruption. Et ces moyens
permettent de définir le but recherché par la corruption.

La délinquance ne peut pas être limitée aux frontières nationales. La plupart


des pays ont donc aujourd’hui, ont adopté des conventions. Ex : la convention
de Malherbes / convention contre la corruption.

La convention a valeur supra-légale mais pour qu’elle puisse s’appliquer dans


les Etats signataires, il faut une internalisation. Signer la convention ne suffit
pas, il faut encore internaliser : insérer la convention dans son droit interne.

OUA (Organisation de l’Union Africaine) devenue l’UA (Union Africaine) est une
convention qui vise à lutter contre la corruption. Elle adopte une charte de lutte
contre la corruption.

La récompense doit-elle précéder le pacte corrupteur ? Tout dépend de la


conception nationale de la récompense. Ex : en Asie, il est normal de
récompenser le service rendu même si l’autre ne l’a pas demandé.

Les 3 conventions (établissant la dimension conventionnelle, à côté de la loi)


est la nécessité de les transposer dans le droit interne. Le premier élément de
ces 3 conventions consiste à essayer de supprimer la double incrimination. Le
comportement n’a plus besoin d’entrer dans les conditions légales locales pour
être réprimé. De plus, ces 3 conventions ont élargi la conception philosophique
des éléments matériels. La corruption est comprise comme prévue par chacune
des pays mais aussi d’autres comportements (abus de fonction, la concussion,
favoritisme, la traite des êtres humains). La corruption au sens conventionnelle
est largement définie.
Mais l’internalisation fait défaut, d’où la plupart de ces conventions ne
s’appliquent pas en droit interne.

Qu’en est-il du pacte corrupteur ? il porte sur les moyens de corruption


acceptés ou offerts ; de sorte que l’infraction ne va être considérée constituée
que s’il est établie par le procureur (en démontrant que l’accomplissement
d’un acte a été déterminé par des versements ou promesses de versement).
C’est une infraction occulte. Le chiffre noir de la délinquance est important
pour cette infraction.

L’antériorité du pacte ? le code pénal prévoit qu’une rémunération pour acte


accompli ou une abstention passée. Il n’est pas besoin que le pacte corrupteur
précède l’abstention ou l’accomplissement de l’acte.

Le but de la corruption est l’accomplissement ou l’abstention d’un acte.

Les peines sont entre 5 à 10 ans d’emprisonnement.

En pratique, l’intervenant affirme qu’il y a très peu de répression. Ex : souvent


corruption par les officiers en échange pas de poursuite.

- Trafic d’influence :

Le pouvoir est fait pour être utilisé. Le pouvoir accorde un certain nombre
d’avantages utilisées abusivement.
Il y a peu de contre-pouvoir.
- Favoritisme

 Les infractions de conséquence :

Il faut qu’il y ait une infraction principale. Le recel et le blanchiment ont été mis
en place au bout de la chaine pénale.

- Recel : le recel de chose et recel de personne.

Recel de personne = recueillir un délinquant pour lui permettre d’échapper à la


justice.

Recel de chose= détenir ou profiter de la chose provenant de l’infraction


initiale. Il faut que l’agent ait eu connaissance ou au vu des circonstances ne
pouvait ignorer de l’origine délictuelle ou criminelle de la chose.

Le recel est une infraction continue. Le délai de prescription commence à


courir à compter du jour de la dépossession de la chose.

- Blanchiment :

Il a été puni par un règlement. Les textes nationaux n’ont pas prévu cette
infraction au départ. Il a fallu des conventions supra-nationales (notamment la
charte africaine). Mais ces conventions doivent être transposées.

Grâce au règlement CEMAC du 4 avril 2003 punit le blanchiment de capitaux. Il


a imposé un certain nombre de répressions.
L’ANIF (Agence nationale des investigations financières) a été mise en place et
incrimine le blanchiment.

§2. Les atteintes aux groupements (on va voir seulement les


atteintes à la société)

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