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Tanger
L’INNOVATION ET LE
COMPORTEMENT DU
CONSOMMATEUR
Réalisé par :
TANJI Nassim
Encadré par :
Promotion : 2018/2019
Sommaire
Université Abdelmalek Essaadi
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Résumé et Abstract
Mots clefs
Intoduction
Intérêt du sujet
L’objet du sujet
Positionnement épistémologique
Conclusion
Bibliographie
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Résumé :
Afin de mieux maîtriser les conditions de succès des innovations sur les marchés, cette
recherche vise à approfondir l’étude du comportement des consommateurs face aux nouveaux
produits, en prenant compte différentes variables.
Alors on dressera tout d’abord des théories basées sur la revue de littérature, puis un
cadre conceptuel comportant les concepts relatifs au sujet, les types de l’innovation, ainsi les
motivations orientant le choix du consommateur
Abstract:
In order to better control the conditions for successful market innovations, this research
aims to further study consumer behaviour towards new products, taking into account different
variables.
Then we will first establish theories based on the literature review, then a conceptual
framework including concepts related to the subject, the types of innovation, as well as the
motivations guiding consumer choice
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Introduction
Toutefois, la majorité d’entre eux considèrent l’intention d’achat ou l’achat réel (ou bien
encore la répétition d’achat) comme le seul indicatif de l’adoption d’un nouveau produit. Bien
que sa prise en compte se justifie par la possibilité d’évaluer le potentiel de marché (Page et
Rosenbaum, 1992), cette approche centrée sur l’achat est parfois jugée comme réductionniste
et insuffisante (Gatignon et Robertson, 1985 ; Hoffmann, Roehrich et Mathieu, 2006b). Pour
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pallier cette faiblesse, des chercheurs ont modifié ou enrichi les modèles initiaux en prenant
en compte l’intention d’usage des individus vis-à-vis de l’innovation, fournissant ainsi un
indice de l’acceptation du produit par le consommateur (Bruner et Kumar, 2005 ; Hoffmann,
Roehrich et Mathieu, 2006a, 2006b ; Lin, Shih et Sher, 2007).
« Quels sont les facteurs qui influencent la décision d’achat du consommateur face
à un nouveau produit ou service ? »
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Intérêt du sujet :
L’intérêt de cette recherche pour le théoricien est de présenter un cadre théorique centré
sur l’achat de nouveaux produits ou services qui permettra de distinguer, sur les plans
théoriques et même les plans empiriques, les différents facteurs situationnels et individuels
expliquant les réactions comportementales du consommateur face à un nouveau produit ou
service.
Cette recherche aura à interpeller le praticien (producteur et/ou distributeur) dans son
processus d’anticipation et de prospection de plusieurs leviers stratégiques et opérationnels
relatifs à son mix-marketing ; tout en proposant des directives et des recommandations
nouvelles, adaptées aux consommateurs et à leurs nouveaux modes de consommations,
touchant en amont, les stades de développement des nouveaux produits, et en aval leur
distribution.
L’objet du sujet :
L’objectif de ce travail est de recenser les différents facteurs qui pourraient influer le
comportement du consommateur lors l’achat d’un nouveau produit ou service.
Positionnement épistémologique :
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Le constructivisme suppose que les connaissances de chaque sujet ne sont pas une
simple "copie" de la réalité, mais une "(re)construction" de celle-ci. Le constructivisme
s'attache à étudier les mécanismes et processus permettant la construction de la réalité chez les
sujets à partir d'éléments déjà intégrés.
Afin de concrétiser notre sujet dedans, on suppose que l’innovation soit une notion
omniprésente, et elle peut agir sur le comportement d’une manière positive ou négative.
Alors on est censé chercher et percevoir la réalité perçue par les consommateurs et de
comprendre le sens de leurs actions plutôt que de comprendre la causalité, en se basant sur des
variables situationnelles et individuelles.
1
Everett M. Rogers, Diffusion of Innovations, Fifth Edition 2003, Free Press
Geoffrey A. Moore, Crossing the Chasm: Marketing and Selling High-tech Products to Mainstream Customers,
(1991, revised 1999)
2
(le livre « Diffusion of Innovations » en était en 2003 à sa 5e édition !).
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Everett Rogers définit l’innovation comme « le processus par lequel une innovation
est communiquée, à travers certains canaux, dans la durée, parmi les membres d’un système
social » (voir Rogers 1995).
Le modèle de la diffusion des innovations, à la fois souvent critiqué et souvent utilisé,
définit les éléments qui agissent sur la rapidité avec laquelle une innovation est adoptée dans
un groupe social. On ne s’intéresse pas ici aux conditions de la création d’une innovation
(pour ce niveau voir les modèles de l’Acteur-réseau, de la Vision organisante, de l’Open
innovation, du Lead-user, des Écosystèmes, ou des Modèles d’affaires) : ici l’innovation est
achevée et on explique comment elle peut alors se diffuser de manière linéaire auprès des
utilisateurs, un peu comme une épidémie.
Au niveau des individus, le déroulement de l’adoption dans le temps est ici décomposé
en quatre phases :
3
Boullier D. (1989), Du bon usage d’une critique du modèle diffusionniste : discussion-prétexte des concepts de
Everett Rogers, Réseaux, volume 7, n°36
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D’autre part, le cycle de diffusion de l’innovation n’est pas continu et le passage d’une
catégorie à une autre de consommateurs n’est pas automatique. La discontinuité du processus
est liée à la différence d’attentes des types de consommateurs qui achètent le nouveau produit
pour différentes raisons (cf. schéma ci-dessous).
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1. Les Innovateurs sont les plus sensibles à l’innovation. Ce sont les premiers clients
d’une nouveauté dès leur sortie. Ils réalisent leurs achats sans avoir besoin de consulter
les avis d’autres utilisateurs. Ces clients aiment partager leur expérience avec les autres
sur une nouveauté quelconque. Les innovateurs représentent seulement 2,5% de la
population.
2. Les Premiers Adeptes (ou « early adopters ») achètent rapidement un produit
innovant. Ce sont des personnes qui aiment les nouveautés, ils les essayent et donnent
leurs opinions. Ces clients représentent statistiquement 13,5% de la population.
3. La Majorité Précoce regroupe les clients réfléchis. Ils attentent les retours des
premières expériences avant d’acheter un produit nouveau. Cette population représente
34%.
4. La Majorité Tardive attend que le produit soit employé par une grande population.
Ils veulent des preuves de performance. Ils sont très influencés par avis des autres
utilisateurs. Ils représente aussi 34% de la population.
5. Les Retardataires sont les derniers à accepter une innovation. Ce sont les clients les
plus rationnels. Ils n’achèteront les produits nouveaux que quand ces derniers ont été
testés et devenus courants ou même une « tradition ». Les retardataires sont de 16% de la
population.
Le principal challenge de la diffusion d’une innovation se situe à un jalon très important
appelé « the chasm » (l’abîme) par Geoffrey Moore, situé entre les adopteurs précoces (early
adopters) et la majorité avancée (early magority). En effet, le « chasm » représente le passage
d’un marché de niche à un marché de masse et les attentes des consommateurs sont très
différentes entre ces deux mondes comme le montre le schéma. Les innovateurs et les
adopteurs précoces sont des consommateurs faciles à convaincre. A l’inverse, les
consommateurs de la majorité avancée sont des pragmatiques. Ils attendent de voir et veulent
des références clairement établies avant d’acheter. Par exemple, l’établissement du Blu-ray
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Everett Rogers a ainsi identifié cinq qualités qui déterminent le succès de la diffusion
d’une innovation, et qui expliquent entre 49 et 87 % de la variation de l’adoption de nouveaux
produits.
4
MOORE, G. C.; and BENBASAT, I. (1991). Development of an Instrument to Measure the
Perceptions of Adopting an Information Technology Innovation, Information Systems Research,
Volume 2, 1991, pp. 192-222.
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La possibilité d’essayer l’innovation peut faciliter son appropriation par les usagers et ainsi
favoriser le bouche à oreille et diminue l’incertitude et donc le risque qui l’entoure.
Tanger
- La décision autoritaire : dans ce cas c'est un groupe d'individu qui prend la décision.
L'individu, membre du système, a très peu ou pas d'influence sur le processus de prise de
décision. Mais il l'applique cependant. Cette forme de prise de décision peut s'observer dans
les industries, ONGs ou organisations étatiques.
En résumé, selon Rogers les facteurs qui influence le taux d'adoption d'une innovation sont :
les caractéristiques de l'innovation, l'unité de prise de décision, le canal de communication, la
nature du système social et la compétence du vulgarisateur. L'intérêt majeur de la théorie de
Rogers est qu'elle permet de décrire tout le réseau social de circulation d'une innovation au
sein d'une société.
Les chercheurs qui s’intéressent aux produits nouveaux font une distinction entre deux
concepts proches : le comportement innovateur et l’innovativité. L’approche
comportementale s’intéresse à « la mesure dans laquelle un individu (…) s’y prend
relativement tôt pour adopter un nouveau produit avant les autres membres du système social
5
ROGERS E. (1995), Diffusion of innovation, Free Press, New York, 4th edition.
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6
Touzani, M., (1998) : Les déterminants du profil du consommateur innovateur : exemple de la Tunisie, Thèse
de Doctorat en sciences de gestion, Institut d'Administration des Entreprises, Aix-en-Provence.
7
Hirschman, E, (1980): "Innovativeness, Novelty Seeking and Consumer Creativity", Journal of Consumer
Research, Vol. 7, December, pp. 283-295
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nouveaux produits. L’origine de ces deux composantes de l’innovativité serait une force
motivante qui pousse l’individu à la recherche de variété.
Selon Roehrich8 (1993) part de la vision de Hirschman selon qui l’innovativité est la
caractéristique qui rend l’individu sensible à la nouveauté. Il définit l’antécédent individuel de
l’innovativité comme étant la recherche de variété comme l’ont fait Hirschman (1980), Mac
Allister et Pessemier (1982) et Venkatesan (1973). Le principal apport de Roehrich réside
dans la mise en évidence de la racine sociale de l’innovativité, dimension fondamentale du
statut du consommateur-innovateur, celle de la rareté et de l’unicité. Pendant la période de
possession du produit nouveau, l’adopteur précoce fait partie des rares personnes ayant déjà
acquis l’innovation. C’est justement le besoin d’unicité qui pousse l’individu à posséder des
objets rares, les produits nouveaux étant rares dans la courte période qui suit leur apparition
(la rareté ici fait allusion au faible nombre de personnes possédant le produit et non pas à la
non-disponibilité du produit nouveau).
Selon les trois approches précédentes, l’innovativité peut être considéré comme
suffisamment générique pour inclure plusieurs catégories de produits, voire tous les produits.
Certains auteurs considèrent toutefois que lorsque l’on s’intéresse à des produits de nature
différente, le concept perd de sa pertinence. Tel est le cas de Goldsmith et Hofacker (1991)
pour qui l’innovativité est « la tendance à se renseigner sur les innovations et à les adopter à
l’intérieur d’un domaine spécifique d’intérêt ». Cette approche compare l’innovateur pour une
catégorie de produits aux autres membres du système social : il est en effet censé entreprendre
une recherche d’information plus active et avoir un comportement d’adoption plus précoce.
8
Roehrich, G., (1993) : Les consommateurs-innovateurs : un essai d’identification, Thèse pour le Doctorat
d’Etat ès Sciences de Gestion, Ecole Supérieure des Affaires de Grenoble
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9
Hermel, Laurent,Louyat, Gérard, « Innovation dans les services » AFNOR, 2008
10
Cf. Innovation et entrepreneuriat, Éditions d’Organisation, 1985.
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C’est « Toute marchandise, toute prestation de service ou toute idée perçue comme nouvelle
par un individu et ayant un effet sur les modes de consommation établis 11 ».
Selon Diderot : « terme général qui s’applique à tout ce qu’on trouve, qu’on invente, et
qu’on découvre d’utile et de curieux dans les arts, les sciences et les métiers ».
Schumpeter distingue :
Pour analyser le degré d’innovation d’un produit, on peut employer les trois critères
qu’Abell utilise pour définir les activités d’une entreprise 13:
11
(Rogers, 2003 ; Kotler et al, 2006).
12
Le Nagard-Assayag, Emmanuelle, Manceau, Delphine « Marketing des nouveaux produits : De la création au
lancement » Dunod ,2005.
13
Voir Abell D. « Defining the Business : The Starting Point of Strategic Planning », Englewood
Cliffs, Prentice Hall, 1980.
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Exemple
Le champagne Pop de Pommery est innovant par la cible visée, les jeunes, alors que les
bouteilles de champagne traditionnelles sont plutôt consommées par les adultes. Pour
s’adapter à cette nouvelle cible, il a fallu à la fois adapter le produit (un champagne adapté à
une consommation à la paille), le packaging (une contenance de 25 cl avec une couleur bleu
électrique), le nom du produit, le réseau de distribution (les bars et les boîtes de nuit, ainsi
qu’une distribution directe), et bien sûr le positionnement publicitaire.
Face à tout projet d’innovation, une entreprise doit situer le futur produit comme plus ou
moins innovant sur ces critères afin d’appréhender son degré d’innovation général. Pour
affiner l’analyse, il peut être utile d’utiliser certaines typologies.
En regroupant les deux dimensions d’Abell liées au marché (fonctions et cible) dans un
indicateur fondé sur le changement de comportement attendu chez les clients, on peut
identifier deux dimensions : le degré d’innovation technologique et le degré d’innovation
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comportemental selon que le nouveau produit modifie ou non les habitudes de consommation.
Si l’on utilise une distinction dichotomique entre nouveau et ancien, on identifie ainsi quatre
types de nouveaux produits (tableau 1.2).
• Les innovations technologiques sont fondées sur une nouvelle technologie mais ne
bouleversent pas radicalement les habitudes des clients. Ainsi, les lecteurs DVD sont utilisés
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de manière assez proche des magnétoscopes, et les CD audio ont la même fonction que les
disques vinyles. Dans l’alimentaire, les margarines anticholestérol, comme Ilô de Saint
Hubert, contiennent du Benecol mais s’utilisent comme une margarine traditionnelle. Ces
innovations-là s’accompagnent avant tout d’un risque technique lié à la maîtrise d’une
nouvelle technologie et à son acceptation par le marché. Du point de vue commercial, si les
bénéfices de la nouvelle technologie sont perceptibles par les clients (lutte contre le
cholestérol par exemple), les freins à l’adoption du nouveau produit sont inférieurs au cas
précédent dans la mesure où il n’exige pas de changement majeur des habitudes d’utilisation.
14
1. Voir Maynard M., « At the Movies, with Popcorn and Diapers », The New York Times, 9 mai 2004.
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risque, comme en témoignent les taux d’échec évoqués, elles ne modifient pas les
comportements des clients et n’exigent pas la maîtrise d’une nouvelle technologie.
Les nouveaux produits permettent une satisfaction des besoins des consommateurs de deux
manières :
– La seconde est liée à l’existence d’un avantage relatif du nouveau produit par rapport aux
produits existants, permettant donc de mieux répondre aux besoins.
La nouveauté peut en soi constituer pour certains individus une motivation à acheter, pour
deux raisons principales :
– La première est liée à l’image de soi que l’on souhaite donner. Le fait de se percevoir
comme moderne, et de vouloir apparaître comme tel aux autres, peut être une motivation à
l’achat des produits nouveaux.
Exemple
– La deuxième est une recherche de stimulation. Selon les psychologues, chaque individu
possède un niveau optimal de stimulation. Si la stimulation est inférieure à ce niveau optimal,
15
Goldsmith R., Moore M.A. et Beaudoin P. « Fashion Innovativeness and Self Concept : A Replica-
tion », Journal of Product and Brand Management, 8, 1, 1999, pp.7-17
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Par exemple, un consommateur pourra pour cette raison regarder un nouveau type de
programme télévisé, ou acheter un nouveau genre de livres, afin de varier ses distractions.
Cette motivation intrinsèque pour la nouveauté varie selon les catégories de produits. Par
exemple, dans la mode, les cosmétiques, ou encore les produits technologiques, les
consommateurs s’attendent à la nouveauté et vont la rechercher.
Exemple
Un exemple extrême est le marché des jeux vidéo, où les éditeurs sortent chaque semaine une
ou plusieurs nouveautés. La durée de vie d’un jeu est de trois à six mois, et les prix
décroissent rapidement, passant fréquemment de 60 € à 15 € en quelques semaines. On peut
penser que ce goût des consommateurs pour la nouveauté est à la fois dû à des facteurs
interpersonnels (volonté d’apparaître comme étant au courant des dernières nouveautés), et
intrapersonnels (envie de jouer à des jeux nouveaux pour « changer » et éviter de se lasser).
En revanche, pour des catégories de produits où il n’y a pas ou peu de composante ludique,
comme dans les détergents ou les fournitures de bureau, la nouveauté n’est pas forcément
recherchée, dans la mesure où elle va à l’encontre des habitudes. Le produit doit alors
posséder un avantage relatif clair pour s’imposer sur le marché.
L’encadré ci-dessous montre ainsi les résultats d’une enquête sur la perception qu’ont les
Français des produits innovants en général.
16
Pour une analyse de la notion de recherche de variété, voir notamment l’article de Philippe Aurier,
« Recherche de variété : un concept majeur de la théorie marketing », Recherche et Applications en
Marketing, 6, 1, 1991.
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Dans une enquête réalisée en 2003 par le Credoc auprès d’un échantillon de 2000 personnes
représentatives de la population française, les motivations et les freins à l’égard des produits
perçus comme innovants apparaissent clairement.
49 % des hommes et 29 % des femmes se déclarent attirés par les produits innovants. 30 % de
la population se dit prête à payer plus cher un produit comportant une innovation
technologique, et 15 % à acheter une innovation plutôt qu’un produit ayant fait ses preuves.
Ces proportions sont plus élevées chez les jeunes, les diplômés, les cadres, et les catégories
aisées financièrement. L’attrait pour l’innovation est cependant mieux réparti dans la
population qu’en 1998.
Pour les Français, les catégories de produit qui sont perçues comme ayant été les plus
innovantes dans les dernières années sont le téléphone, le micro-ordinateur, Internet et
l’automobile. Dans l’informatique et les télécommunications, environ 40 % des individus de
l’échantillon trouvent même qu’il y a eu trop d’innovations.
Source : Credoc, Enquête « Conditions de vie et aspirations des Français », juin 2003.
L’avantage relatif :
S’il existe des motivations pour la nouveauté en tant que telle, les produits nouveaux sont
principalement adoptés pour leur avantage relatif, c’est-à-dire pour l’amélioration perçue par
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Exemple
Par exemple, le CD possédait plusieurs avantages relatifs clairs par rapport au disque vinyle,
en termes de qualité sonore, de résistance à l’usure, d’encombrement, etc. L’accès à Internet
par ADSL possède un avantage clair de rapidité par rapport au réseau téléphonique
classique.
Cet avantage sera d’autant plus facilement perçu par le consommateur potentiel que le
nouveau produit possède deux caractéristiques importantes :
– la possibilité d’essayer sur une base limitée, en minimisant les risques initiaux ;
– Les attributs « d’apprentissage », que l’on peut évaluer sans essayer le produit, sur la base
d’un simple descriptif ;
– Les attributs « d’expérience », que l’on ne peut évaluer qu’après avoir essayé le produit ;
– les attributs « de croyance », que le consommateur ne peut évaluer, même après avoir
consommé le produit.18
17
1. Rogers E., Diffusions of Innovations, The Free Press, 1995.
18
Cette distinction a été proposée par Nelson P. « Advertising as Information », Journal of Political
Economy, 82, 4, 1974, p. 729
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Plus le nouveau produit comporte d’attributs d’expérience, plus il sera difficile pour le
consommateur d’évaluer son avantage relatif avant l’essai. Si le produit nouveau comporte
des attributs de croyance, même l’essai ne permettra pas d’évaluer son avantage relatif.
Exemple
Un exemple d’attribut d’apprentissage est la taille de l’écran d’un ordinateur, car on peut
l’évaluer à la simple vue du produit. Le goût d’un produit alimentaire est un attribut
d’expérience, puisqu’il est nécessaire d’avoir goûté. La qualité du son d’une chaîne hi-fi,
l’efficacité des alicaments ou des compléments vitaminés sont des attributs de croyance, car
le consommateur n’aura pas nécessairement les facultés ou les connaissances pour pouvoir
les percevoir et les évaluer.
Cette recherche se propose, à partir des différents concepts croisés dans la littérature,
d’adapter, dans un premier temps, les variables individuelles qui seront mises en jeu et qui, à
notre connaissance, n’ont pas fait l’objet d’étude sur le comportement d’achat des nouveaux
produits.
Dans un deuxième point, sera présentée la réplique de Belk (1975) sur les situations et
les contextes de consommation conditionnant le comportement d’un individu ainsi que
l’intérêt de son application sur l’achat des nouveaux produits.
19
Achraf SELLAMI « Vers une nouvelle appréhension du comportement du consommateur face à un nouveau
produit » thèse de doctorat
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- Le besoin d’unicité qui est le désir d’être différent et unique engendrant des choix
non conventionnels chez des individus l’exprimant d’une manière assez prononcée (Snyder et
Fromkin, 1980 ; Tepper et Hoyle, 1996). Ses origines, d’ordre social (Burns, 1989) et culturel
(Kim et Dorlet, 2003), dépendant de l’environnement externe à l’individu, vont guider les
activités du consommateur tout en reflétant l’image de ce dernier à travers la nature du
nouveau produit possédé et qui est unique (Tian et al, 2001 ; Redmond, 2004). Cette
recherche d’unicité peut se manifester, par exemple, dans le choix d’un point de vente, d’une
communauté ou d’un groupe d’appartenance. (Burns et Warren, 1995).
- Le besoin de cognition (NFC) représente une variable qui centre le débat à travers
les recherches sur le traitement cognitif de l’information. Elle représente la source d’« un
plaisir qui motive les individus à fort besoin de cognition à s’engager dans des activités
nécessitant des efforts cognitifs » (Petty et Cacioppo, 1980). Le besoin de cognition peut donc
aider à l’explication de la propension des individus enclins à l’achat de nouveaux produits
puisque l’attitude des consommateurs envers ces derniers est prédite par les individus à fort
besoin de cognition plutôt que par ceux ayant un faible besoin de cognition (Wood et Swait,
2002).
Ces facteurs ont été déjà abordés dans la littérature au niveau de leurs capacités
prédictives des intentions d’achat. Ils représentent des facteurs peu appréhendés et dont les
dimensions ont été partiellement exploitées dans les recherches en comportement du
consommateur spécifique aux nouveaux produits (Lai, 1991 ; Roehrich, 2001). Ces facteurs
situationnels trouvent leurs origines dans les travaux de la psychologie environnementale
basée sur le paradigme (S.O.R) Stimulus-Organisme-Réponse pour décrire l’effet de la
situation sur le comportement du consommateur (Belk, 1975).
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Selon Lemoine (1994), il est possible de distinguer trois types de situation présentant
un intérêt direct pour les spécialistes en marketing, à savoir :
- La situation d’achat décrit soit les conditions qui prévalent sur le lieu d’achat
(disponibilité du produits, prix, promotions…), soit la nature même de l’achat effectué (Achat
pour soi ou pour offrir, être accompagné lors de l’achat…).
Il est à noter qu’il n’y a pas eu d’études spécifiquement destinées à évaluer l’influence
des variables situationnelles sur l’achat de produits nouveaux (Lai, 1991 ; Roehrich, 2001);
cependant, des résultats obtenus dans des situations générales ont montré que la situation
détermine fortement le comportement (Lemoine, 1994), mais ces résultats sont difficilement
comparables. En effet, chacune des études n’utilise que quelques éléments situationnels et ce
sont rarement les mêmes d’une étude à une autre.
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X
Les variables d’achat d’un nouveau Items Auteurs
produit
X1 (Snyder et
Fromkin, 1980 ;
X1.1 : Besoin
Variables individuelles Tepper et Hoyle,
X1.2 : Mode de vie 1996)
X1.3 : Croyances
X1.4 : Attitudes
X1.5 : Personnalité
X2
Variables environnementales (Belk, 1975)
X1.1 : Culture
X1.2 : Famille
X1.3 : Religion
X1.4 : Milieu social
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Y1
Décision d’achat Lemoine (1994)
Y1.1 : Acheter
Y1.2 : Reporter l’achat
Y2
Décision du non achat (Lemoine, 1994)
Y2.1 : Refus d’achat
Conclusion
Tanger
Alors, face à l’innovation et à l’ensemble de ces facteurs, il ne reste que l’acte ou le choix du
consommateur, qui pourrait se transformer soit en une décision d’achat, soit un report d’achat
ou carrément un refus d’achat. Raison pour laquelle, l’entreprise est censée bien étudier les
caractéristiques du produit, ainsi les techniques marketings permettant d’impacter
positivement le choix du consommateur.
Bibliographie :
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ROGERS E. « Diffusion of innovation », Free Press , New York, 4th edition, (1995).
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Mainstream Customers, (1991, revised 1999).
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