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La Décentralisation
Administrative
Réalisé par :
-Youssofi Khaoula
- josé Carlos Camblé
Longtemps considérée par les Etats unitaires, comme un dynamisme prometteur d'une bonne
gouvernance locale, la décentralisation a toujours été au cœur des préoccupations politiques
des pays.
A. Décentralisation territoriale
La décentralisation est dite politique ou territoriale lorsque les dirigeants de l'instance
décentralisée sont élus au suffrage universel indirect et direct, lorsque cette dernière est dotée
de revenus autonomes et qu'elle exerce ses responsabilités sur un territoire déterminé.
Pour cerner de manière étroite les traits généraux de la décentralisation territoriale, une grille
d’analyse à trois niveaux d’appréciation est proposée : niveau politique, niveau institutionnel
et niveau de performance.
1. Sur le plan politique, la décentralisation a un statut privilégié: consacrée par la constitution,
elle façonne la vie démocratique de par elle est façonnée en y devenant un élément essentiel
pour sous-tendre l’amélioration de l’indépendance à l’égard du pouvoir central en terme
d’investiture et dés investiture, supposant in fine que l’entité objet de décentralisation
renferme un réservoir d’élites qui permet l’élargissement du cercle des personnes initiées aux
exigences que pose la gestion de chose publique.
2. Sur le plan institutionnel, une politique territoriale diversifiée est engagée par le Maroc
donnant naissance par touches successives à un édifice à trois étages : niveau communal,
provincial et régional.
3. La question de la performance des collectivités locales est sujet de contraste selon la
collectivité concernée. Il s’agit de la capacité de ces entités à répondre aux besoins individuels
et collectifs des populations dont elles sont en charge dans les limites des compétences légales
et des moyens budgétaires à leur disposition.
B. La décentralisation fonctionnelle
La décentralisation est dite fonctionnelle lorsque le gouvernement dote un organisme d'une
personnalité juridique distincte et lui confère des responsabilités et des fonctions par lois
particulières, tout en maintenant des liens de subordination importants.
L’Etat s’en remet souvent à des établissements publics pour relayer son action. Il s’agit là
d’une autre forme de décentralisation puisque l’Etat transfère à des personnes juridiques
distinctes, des compétences qu’il exerçait. Ces personnes juridiques n’ont pas d’assise
territoriale. On parle alors de décentralisation fonctionnelle.
Cette décentralisation est faite par services à des entités dites établissements publics ; il s’agit
d’institutions administratives à caractère autonome d’un patrimoine distinct, chargées
d’assurer un service public ou un ensemble de services publics.
Deux limites à leur autonomie : le principe de spécialité (leur activité est limitée au service
qui leur est confié) et la tutelle exercée par l’autorité administrative dont ils dépendent.
Section 2 : Les bienfaits et les limites de la décentralisation
Elle aide à mobiliser les ressources locales, incite la population et le personnel à surveiller
leur usage et à limiter les gaspillages;
Elle maintient la stabilité politique par une plus grande participation de tous les groupes
sociaux avec diminution des tensions entre classes.
La décentralisation ne supprime pas les abus de pouvoir et peut même aggraver ceux-ci car
elle donne de nouveaux champs de pouvoir aux petits potentats locaux qui peuvent être très
réticents au changement si celui-ci menace leurs privilèges; la démocratie n'est pas
nécessairement mieux exercée dans des milieux traditionnels analphabètes que dans les
capitales urbaines riches en intellectuels contestataires;
L'éparpillement de l'autorité centrale rend les projets plus vulnérables aux abus des pouvoirs
locaux trop dispersés que pour pouvoir surveillés;
Pour avoir le même niveau de compétence partout, la décentralisation coûte nettement plus
cher car elle implique une décentralisation des compétences gestionnaires et de la
polyvalence, et donc la multiplication des postes de cadres et des équipements
• 3
Droit Administratif Marocain ,DR: KHADIJA ENNACIRI.
L’implantation de ces collectivités territoriales s’inscrit dans le cadre de la
déconcentration à laquelle la croissance urbaine et la décentralisation communale ont
donné un nouveau souffle.
Leurs créations s'inscrit dans une politique générale visant à associer à l'action de
l'Etat les forces vives de la province. Or cet objectif n'est pas atteint en raison de la
place marginale consacrée aux représentants de la population; c'est toujours l'Etat qui
conserve la responsabilité principale du développement.
Au niveau provincial, les conseils sont élus pour un mandat de 6 ans au suffrage
indirect au scrutin de liste à la proportionnelle par des collèges électoraux constitués
par les conseillers communaux et les représentants des chambres
socioprofessionnelles.
C’est sous l’exigence de pallier aux grands déséquilibres hérités du protectorat que fut
adoptée la première version régionale de 1971, qui fera de la région un simple cadre d’action
économique et de déconcentration administrative, et une institution consultative dont les
attributions et les moyens étaient fortement limités.
En octobre 1984, le Roi feu Hassan II, lors d’un discours royal prononcé devant les
membres de l’Assemblée Régionale consultative de la région de Centre-Nord, a mis
l’accent sur sa nouvelle option concernant la création des régions tendant au
renforcement de la décentralisation et à l’autonomie des collectivités locales.
La Constitution de 1992 a donné une consécration constitutionnelle à la région en tant
que collectivité locale dans son article 94 qui dispose que "les collectivités locales du
Royaume sont les régions, les préfectures, les provinces et les communes. Toute autre
collectivité locale est créée par la loi". Cette même disposition est reprise dans
l'article 100 de la constitution de 1996.
En 1997, le territoire Marocain a été divisé en 16 régions.4
• 4
Extrait de la Thèse du Professeur ABDELHAK BAKHAT;
• La constitution de 2011
• Le principe de la libre administration de l'affaire locale et les règles de gouvernance,
ainsi que les dispositions du contrôle et de la reddition des comptes ;
• L'encouragement de la coopération et du partenariat et la mise en place de
groupements des communes pour la réalisation des projets de développement,
la mutualisation et la solidarité entre les communes ;
• l'adoption de l'élection des conseils des Régions au suffrage universel direct ;
• L'octroi du droit de l'exécution des délibérations des conseils des collectivités
territoriales aux présidents des conseils élus ;
• La fixation de trois types de compétences des collectivités territoriales, sur la base du
principe de subsidiarité (compétences propres, compétences partagées avec l'Etat et
compétences qui leur sont transférables par ce dernier.)
• La consécration aux collectivités territoriales d'un système de ressources financières
propres et de ressources financières affectées par l'Etat, pour leur permettre d'exercer
leurs compétences.5
B- Les principes de la décentralisation
• La préfecture ou province
Les compétences de propres:
5
www.pncl.gov.ma, Portail National des Collectivités territoriales, Décentralisation et gouvernance
territoriale;
-le transport scolaire en milieu rural, la réalisation et l’entretien des pistes rurales, la
lutte contre la pauvreté et la précarité, le diagnostic en matière de santé, logement,
enseignement, prévention, hygiène, culture et sport
Les compétences partagées:
-la mise à niveau du monde rural en matière de santé, formation, infrastructures et
équipements, la contribution en alimentation en eau et électricité dans le monde rural,
le désenclavement, l’entretien des routes provinciales, la mise à niveau sociale dans
les domaines de l’éducation, de la santé et du sport
Les compétences transférées:
Domaine du développement social, la réalisation de petits et moyens ouvrages
hydrauliques notamment dans le monde rural
Région
Les compétences de propres:
le développement économique et rural, la formation professionnelle, le transport (à
travers un « plan de transport » régional),la culture et la préservation de
l’environnement
Les compétences de partagées avec l’Etat:
L’aménagement du territoire (pensé comme une thématique nécessitant une entente
entre la région et l’Etat), le développement économique et social (attractivité du
territoire, emploi, désenclavement, préservation de l’environnement, culture, sport et
tourisme)
Les compétences de transférables par l’Etat :
Les équipements et infrastructures à dimension régionale, ’industrie, la santé, le
commerce, l’enseignement, la culture, le sport, l’environnement
Commune
Les compétences de propres:
Les services et équipements publics de proximité (l’eau et l’électricité),
l’assainissement et nettoiement de la voie publique, le transport et l’éclairage publics,
les marchés locaux, le transport des blessés et l’inhumation
Les compétences de partagées avec l’Etat:
Les actions dans les domaines du développement socio-économique, réalisations des
équipements locaux (les crèches, les écoles primaires et les routes communales.
Les compétences de transférables par l’Etat:
La protection des monuments historiques, la préservation des sites naturels et la prise
en charge des ouvrages hydrauliques « de petit et moyenne taille».
Ainsi, des nouvelles réformes ont été adoptées notamment la nouvelle charte de
décentralisation visant à donner plus de pouvoirs aux régions. Le relais entre l'Etat central et
les régions sera assuré par les walis, véritables pivots de cette nouvelle organisation
administrative.
De plus, le projet du décret n 2. 17. 618 portantes chartes nationales de la décentralisation
créée des services régionaux pour les divers ministères et autres administrations publiques
dans le but de rapprocher le citoyen de l'administration6. Dorénavant, on ne peut pas clore ce
modeste travail sans pour autant se demander réellement; Quelle est l'avenir de la
décentralisation administrative dans le développement économique au Maroc?
6
http://www.marokino.info/
Références Bibliographiques et webographiques