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laquelle le corps et ses plaisirs ne sont pas dégradant.s, à un peuple qui


mange et rit, qr-ri bouge et chante, il n'en faudra pas plus pottr donner
I'occasion à la rnorale rationaliste de monter en épingle ces comportements
cr-rlturcls différents.

4Ê. ---
æ Lrs ilaerLETÉs EN collltUNrcATroN TNTERcULTUREttE

Dans le rnonde actuel, il devient cle plus en plus r-rtile de savoir communi-
quer avec des personnes de diverses cultures. Pour y parvenir, il faut mettre
à profit son intelligence et sa créativité et posséder certaines habiletés
r4inirnales, dont notts ailons maintenant parler.

ffi SE CONNAITRE SOI.MÊME ET CONNAÎTRE SA PROPRE CUTTURE


Sur le plan individr-rel, on observe sollvent que les personnes qr-ri se connais-
sent bien clles-mên'rcs, qr-ri ont conscience de leurs qualités, de ler-rrs défauts
ct de ler-rrs limites établissent aisément des contacts avec les autres. En
revanche, celles qui se connaissent mal ou qui s'acceptent mal, que ce soit
tcmporairement ou de façon permanente, ont sollvent des difficultés à entre-
tenir des relations interpersonnelles harmonieuses. Il en va cle même sttr le
plan cultr"rrel: avant d'établir des contacts avec des gens de cultures diffé-
rentes, il est important de bien connaître la sienne.
On sait que les cadres de références cr-rlturelles et les significations va-
riées qui sont attribuées aLlx différents éléments de la cornmunication jouent
r-rn rôle important dans la communication. Il faut être conscient de ses
propres cadres de rélérences pour les faire connaître à quelqu'r,rn qui ne les
connaît pas et pour en percevoir soi-même les clifférences avec ceux d'autres
cultures. On connaît également le rôle des préjugés et des stér'éotypes dans
la communication. Il convient d'être conscient de ses propres préjugés et sté-
réotypes, personnels et culturels, pour les mettre en cause au moment oÙt
I'on s'aperçoit qr-r'ils bloquent la communication; la même vigilance vaut
poLlr nos pr()pres attitudes ethnocentriques.

La connaissance de soi et de sa propre culture permet également de s'af-


firmer sr-rr le plan personnel et sur le plan culturel, attitudes qui sont néces-
saires à celiaines étapes de la communication. L'ouverture à d'autres cultures
n'est pas en contradiction avec r,rne affirmation florte de sa propre culture; au
contraire, il est qr-relquefois utile de s'affirmer au moment où l'on doit expli-
citer ses cocles cr,rlturels afin de clarifier une situation. On a déjà souligné
FN
I
I CHAPITRE 3

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Ë ACQUÉRIR LA PRATIOUE DE tA DÉCENTRATION. INTÉRIORISTR


tE RETATIVISME DES CUTTURES
Nos modes de pensée et d'action n'ont pas valeur d'universalité. Il faut ap-
prendre à décor-rvrir les cadres de références de l'autre, à se mettre à sa place
pour tenter de voir les choses de son point de vr-re. Il faut se méfier des juge-
ments qui plaqr-rent sur d'autres cultures des critères qui sont valables dans la
sienne: nous avons vu cians le chapitre 1 qu'il s'agit là d'une réaction ethno-
centrique. Éviter de porter de.s jugements sur l'autre permet de se mettre
à son écoute, de chercher à le comprendre et de se mettre à sa place pour
tenter de voir les choses de son point de vue: c'est ce que nous appelons
.se décentrer".

L'application de ces principe.s demande une vigilance constante, car noLls


sommes toujours tentés de nous considérer comme le seul point de réfé-
rence. On évite cela en allant chercher des renseignements sur l'autre: sur sa
culture, mais aussi sur la façon dont il I'a intériorisée.
Comment y pawenir?
. Éviter de juger une situation choquante selon ses propres critères ou
de l'interpréter sans en vérifier le bien-fondé: tolérer I'ambiguïté pas-
sagère;

accepter de prendre le temps de comprendre une situation plutôt que


de tirer trop rapidement des conclusions; être patient: le temps peut
être un allié dans des situations de communication difficiles;

éviter de trop juger les gens et les événements de son propre point de
vue, personnel ou cr-rlturel: bien saisir la notion d'ethnocentrisme;

poser des questions à I'autre afin de comprendre son univers de réfé-


rences sociales et symboliques: chercher à connaître ses relations
sociales (famille, tavail, communauté), ses expériences passées, l'uni
vers de ses valeurs et de ses croyances;

accepter d'aller vers l'autre:


n adopter une ouverture à I'autre, de I'intérêt pour autrui: observer,
écouter, poser des questions, décoder le sens des mots, décoder le
langage non verbal;
n lutter contre les attitudes de xénophobie ou d'hétérophobie.

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I CHÀPITRE 5

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. expliciter leurs différences et chercher le compromis qui leur permet-
tra cle les dépasser;
. cléfinir les iimites ar-r-delà desquelles elles ne veulent pas aller.
Dans la prochaine section, nous allons approfondir cette dernière habileté.

L'encadré 4 constitue un tableau-synthèse des I'rabiletés nécessaires à la


corlmunication interculturelle.

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Les habiletés en communication interculturelle

Apprendrc à se connaître soi-même:

I Explorer sa propre culture en plus des autres cultures.

I Tenil compte de l'influence de sa propre culture sur ses interprétations.

Éuiter les stéréotypes :

r lvlesurer la justesse cle ses propres perceptions à la réaiité.

r Se mélieL des généralisations : ne nas tenir pour acquis que l'accent ou la couieur de la peau, par
cxemple , impliquent un lype partrcule: de ,.'rleurs e! de ccmportements.

Euiter les jugem.ellts rapides:

r Prendre le temps d'analyser une situation avânt de sauter aux conclusions.

I Poser des questions, demander des lenseignements supplémentaires pour mieux comprendre.

Décotrurir les cadres de références des autres:

I Se mettre en position d'apprentissâge vis-à-vis des autres.

I Chercher plus d'une interprétation à une situation de communication interculturelle,

Apprendre la négoc inl ion :

I Chercher les similitudes entle les cultures plutôt que les différences.

I Cherclier une explication qui permet de prendre une distance par rapport à un problème.

I Chercher le compromis qui permet de dépasser les différences.

Déuelopper des capacités de communicateur:

I Formuler cles messages précis, oiganisés et strtlctulés.

r Apprendre à utiliser sa voix, mais aussi son corps, lors de la transmission d'un message.

r ExpliqLrer les messages verbaux et non verbaux trânsmis,

I Prendre en considération le contexte d'une communication: tenir compte du moment et du lieu où


elle se déroule.

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I CHAPITRE 5
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occasion ou profession hors de leur contexte socioculturel, se trouvent engagés


dans l'apploche de l'étranger; ce choc est un moyen important de prise de
conscience de sa propre identité sociale dans la mesure où il est lepris et
analysér'.

Les incidents critiques sont donc des sitr-rations de communication


interculturelle dans lesquelles les interlocuteurs sLlbissent un choc qui sr,rscite
en eux de vives réactions émotives. Margalit Cohen-Émérique parle à ce
pl'opos de.zones sensibles'. On constate en général que ce qui suscite ces
réactions, ce sont des sujets qui prennent une importance palticulière pour
une culture donnée, notamment de récents changements sociaux. C'est le cas
par exemple des relations homme-femme all Québec. En effet, comtne le
modèle égalitaire de ces relations est d'acquisition récente, il est encore
fragile et les attaques dont il est l'objet suscitent souvent de vives réactions. Il
en va de même de la pratique religieuse ou de la violence à l'égard des
enfants.
0n acceptera d'autant moins la différence de I'autre qu'elle nous renvoie en mi-
roir cette image contre laquelle on essaie de se construire une nouvelle identité.
[a revendication ou même le militantisme pour une égalité du rôle et du statut
de la femme, une nouvelle définition des rôles parentaux, la défense de son
individualisme et de la liberté contre les pressions familiales et religieuses, le
libéralisme dans I'éducation des enfants, I'importance de la promotion
sociale grâce à Ia scolarisation poussée le plus loin possible, en un mot, toutes
r'z
ces valeurs, attitudes à la pointe de la modernité, sont très prégnantes(...)

Dans les rapports entre les personnes qui viennent d'émigrer et celles
qui appartiennent à la culture d'accueil, les incidents critiques sont fréquents.
Ce ne sont généralement pas les mêmes situations qr-ri deviennent des
incidents critiques pour les unes et pour les autres. Il peut même arriver que
l'une des deux personnes impliquées dans un incident critique ne se rende
pas compte que l'autre est en situation de choc culturel. Quand l'incident
critique est vécur par des personnes immigrantes, il constitue une expérience
d'acculturation: il leur montre qu'elles viennent d'aborder un sujet qui n'est
pas traité de la même façon dans les deux cultttres et qu'elles doivent
modifier leurs comportements ou leurs attitudes afin de s'adapter à leur
milieu d'accueil. Qr-rand l'incident critique est vécu par des personnes qui
appartiennent à la majorité d'accueil, il représente pour elles une rencontre
avec la différence, mais ne les contraint pas nécessairement au changement;
la réaction peut être au contraire de réclamer le changement chez les
personnes immigrantes: " Maintenant, vous vivez ici, vous n'êtes plus dans

:l
Margalit Cohen-Émérique, "Choc culturel et relations interculturelles dans Ia pratique des tra-
vailleurs sociaux", Cabiers de sociologie économique et cLrlturelle, dêc. 1984, p.'184.
t2
Ibid., p.275.
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I CHÀPITRE 5

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La seconcle approche a été rnise de I'avant par i'ex-ministère des


Cornmunautés cr-rlturelles et de l'lmmigration. Il s'agit d'un cadre, dit de la
cultttre comn-lune et des accommodernents raisonnables, destiné à orienter la
négociation dans le cas de conflits de normes entre deux personnes de
cultures différentes.
Cette approche demande d'abord de bien vérifier s'il y a discriminarion
directe dans le conflit en caLlse. En effet, la charte des droits et libertés de la
personne du Québec stipr-rle qu'il est interdit en tollr temps de faire de la
discrimination directe fondée sur I'un des treize motifs prévus par la charte,
soit ia race, la couleur, le sexe, la grossesse, l'orientation sexlrelle, l'état civil,
l'âge, la religion, les convictions politiqr-res, la langue, I'origine ethnique ou
nationale, la condition sociale, le handicap. ll y a discrimination directe
lorsqr-r'une distinction, exclusion ou préférence a pour effet de détruire ou de
compromettre le droit à l'égalité.
De plus, la Cor-rr suprême dr-r Canada a établi qu'il est également interdit
de faire de la discrimination indirecte. Il y a discrimination indirecte lor-sque
des règles et des pratiques habituelles des organisations ont pour effet
indirect, lorsqu'elles sont appliquée.s uniformément à un grand nombre de
personnes, de priver ou d'exclure certaines d'entre elles de I'accès à des
services, en raison d'une caractéristique qui leur serait particulière. euand il
y a discrimination indirecte, .\n est tenu de modifier toute règle ou toute
pratique qr,ri est rationnellement liée à I'exécution des fonctions de
l'organisation mais qui a un effet discriminatoire. En d'autres termes, il y a
obligation d'accommodement raisonnable.
Un accommodement raisonnable est un effort de compromis substantiel
par lequel une organisation cherche à adapter les modalités d'une norme ou
d'une règle à une personne, afin d'éliminer ou d'atténuer un effet de
discrimination indirecte, sans s'imposer de contrainte excessive. C'est une
obligation relative âLlx moyens et non au résultat.
La contrainte excessive est la limite légitime au-delà de laquelie
l'obligation d'accommodelrent raisonnable cesse de s'imposer, que ce soit
entre autres pour des raisons de coût, d'efficacité de la production, d'effet sur
les autres or-r de sécurité.
L'obligation de négocier un accommodement raisonnable est bilatérale,
mais l'effort pour concevoir et proposer une solution de compromis doit
venir en premier lieu de la personne représentant I'organisme dont la règle a
occasionné I'effet indirect de discrimination.
Dans les cas de conflit de normes culturelles où il n'y a pas de
discrimination, ni directe ni indirecte, l'ex-ministère des Communautés
cr-rlturelles et de l'Immigration suggère de distinguer dans la situation

CHÀPITRE 3
/at

. exprimer clairement pourquoi on refuse tout comprornis;


. soutenir les efforts d'adaptation culturelle des intéressés aux situations
conflictuelles en leur donnant llinformation ou la formation dont ils
ont besoin et en leur laissant le temps d'adopter de nouveaux
comportements et de nouvelles attitr-tdes.
Dans 1es cas où il est possible d'arriver à des compromis sur des aspects
accessoires des situations conflictuelles, on doit:
. créer des conditions favorisant l'émergence d'un climat de conflance;
. obtenir et donner de l'information sur l'ensemble du conflit;
. imaginer différentes formules de compromis jusqu'à ce qu'on trouve
une soh-rtion acceptable pour tous.

3,5 ANltvsEs DE cAs

En guise d'exemples de cas résolus à l'aide de la méthode des incidents


critiques et de l'approche des accommodements raisonnables, nous
présentons quatre cas (.La boîte de chocolats",.La toilette moftuaire",.Le
liidjab ar-r laboratoire', "Le patient taciturne") pour lesquels nous suggérons
une solution. Nous croyons que la solr-rtion choisie n'est pas la seule
possible: il existe plusieurs façons de résoudre un même cas en fonction des
conditions très concrètes qui avaient collrs aLl moment où il s'est produit.
Dans le cadre de cet ouvrage, il est impossible d'appor-ter de nombreuses
précisions aux cas mais, au cours d'une discussion ott de réflexions à leur
sujet, plusieurs solutions peLrvent être envisagées selon les précisions
supplémentaires qui sont apportées.
À titre d'exercices, nor:s présentons sept autres cas14 pour lesquels nous
ne suggérons pas de solution afin de laisser aux lecteurs et aux lectrices le
soin d'en trouver. Nous ne mentionnons que les précisions utiles à ia com-
préhension des cas ou à la discussion. Dans un but de formation à la com-
munication interculturelle, on ne pellt que suggérer fortement que ces cas
soient discutés en groupe et fassent I'objet d'échanges de points de vue
diversifiés.

'4 "Le frè.. batteur", "Les contacts avec le pays d'origine',.Un local de prière au collège", .Une
enfant bienvenue", "Des enfants surprenants', .L'interrogatoire <tifficile,, .La voiture aux
nombreux propriétaires'.
G'4
rr CHÀPITRE 3

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