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MÉNOLOGES, SYNAXAIRES, MÉNÉES

Essai de clarification d'une terminologie

Il y a bien longtemps que, dans les travaux des byzantinistes,


des mots tels que <1 ménologe >> et <1 synaxaire >> recouvrent chacun
tantôt tel sens, tantôt tel autre. L'origine première de cette équi-
vocité se trouve dans l'usage byzantin lui-même : ce sont les Grecs qui
emploient un même mot (soit fPYJVoA6ywv, soit avva~aewv) pour
des contenus par trop variés. Cette multiplicité de sens, tout en
étant moindre que jadis 1, se perpétue jusqu'à nos jours 2 et n'est
pas sans entraîner de graves inconvénients. Aussi s'est-on essayé
plus d'une fois à élaborer un vocabulaire moins équivoque.
Le P. Delehaye avait déjà abordé la question et proposé une clari-
fication dans la préface de son édition du synaxaire 3 • Il semble
qu'à sa suite il vaudrait mieux n'appeler ménologe que les recueils de
Vies de saints développées, groupées selon la succession de leurs
fêtes au cours d'un ou de plusieurs mois ; c'est dans ce sens qu'on
parle de tel ménologe métaphrastique, et de tel autre prémétaphras-
tique. De la même façon, il vaudrait mieux réserver le vocable
synaxaire aux ouvrages rassemblant, également selon l'ordre du
calendrier, les éloges abrégés des saints 4 et, par extension, aux par-
ties de ces ouvrages concernant un jour ou un saint (c'est en vertu
de cette extension qu'on parle du synaxaire de tel jour de l'année,
ou du synaxaire- c'est-à-dire de l'éloge bref- de tel saint).
Le P. Delehaye proposait d'appeler petits synaxaires (synaxaria
minora) les simples listes dans lesquelles les noms des saints, se
succédant selon l'ordre de l'année liturgique, sont seulement sui-
vis d'une référence à un ou plusieurs chapitres d'un livre du Nou-

1 En 1895, L. Clugnet, dans son Dictionnaire grec-français des noms litur-


giques en usage dans l'Église grecque, i. v. fU]VOÀ6ywv, pouvait encore écrire:
«Dans ce sens [celui actuellement reconnu au mot << synaxaire "] le mot fl:YJVO-
J.6ywv est synonyme de avva,;aewv ». Dans l'emploi français tout au moins,
cette confusion n'existe plus.
2 Voir ci-dessous, p. 173, notre compte rendu de l'ouvrage du Père Gregorio
de Andrés, Catdlogo de los C6dices Griegos de la Real Biblioteca de El Escorial,
t. 3 (1967).
3 Voir Synax. Eccl. CP., col. Iv-v.
4 Bref, un ouvrage comme celui édité par le P. Delehaye dans son Synax.
Eccl. CP.
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veau Testament, cette référence permettant de retrouver une lecture


liturgique à faire le jour de la fête du saintl. De telles tables des
lectures liturgiques sont fréquentes en début ou en fin des Tétraévan-
gélia, des Praxapostoloi ou des Nouveaux Testaments 2 •
Mais, indépendamment du P. Delehaye et parfois avant lui, des
biblistes tels que Scholz 3 et Gregory 4, des auteurs de catalogues de
manuscrits comme Devreesse 5 , Astruc et Concasty 6 , ont distingué,
parmi ces tables des lectures liturgiques, celles qui suivaient l'année
mobile (de Pâques au Samedi-Saint) et celles, un peu moins fré-
quentes, qui suivaient l'année fixe (du 1er septembre au 31 août) ;
ils ont ainsi gardé l'usage des manuscrits qui souvent appellent les
premières synaxaires et les secondes ménologes. Nous croyons qu'il
y aurait avantage, en s'inspirant à la fois des biblistes et de Delehaye,
à parler de petits synaxaires (synaxaria minora) et de petits ménologes
(menologia minora).
Semblablement, il ne faut confondre ni les ménologes proprement
dits ni les petits ménologes avec la partie d'un lectionnaire (évan-
géliaire ou épistolier) qui suit l'année fixe, troisième chose à laquelle
d'aucuns - dont Gregory 7 - ont parfois donné le nom de méno-
loge, ce qui entraine généralement une confusion regrettable dans les
index 1 Pour cette troisième réalité, on pourrait parler de sanctoral 8
ou, éventuellement, de la partie ménologique d'un lectionnaire, par
opposition au temporal de ce même lectionnaire (partie qui suit
l'année mobile).

1 Le P. Delehaye acceptait de considérer


synaxarium minus et kalen-
darium comme deux synonymes. Nous croyons qu'il vaut mieux réserver
le 2 e terme (calendrier) aux listes, à vrai dire rares en grec, • où sont énumé-
rées sans plus les dates de l'année avec, pour chacune d'elles, la fête ou les
fêtes qui y sont célébrées ~- Cf. G. GARITTE, Le Calendrier palestino-géorgien ...
( = Subsidia hagiographica, 30), p. 21.
2 Des tables de ce genre ont été éditées dans ScHOLZ, Novum Testamen-
tum Graece, t. 1 (Leipzig, 1830), p. 453-493.
3 Ibidem.
4 Textkritik des Neuen Testamentes, t. 1 (Leipzig, 1900), p. 330,
343, 365.
5 Dans son catalogue du Fonds Cois/in de la Bibliothèque
nationale de
Paris, et dans le catalogue des Codices Vaticani Graeci, t. 2 et 3.
6 Dans leur catalogue du Supplément
grec de Paris, t. 3.
'T. cil., p. 339.
8 Nous ne sommes pas sans voir les légers inconvénients de
ce terme : 1) il
est un emprunt non voilé à la terminologie latine (dont certains ont peut-être
horreur!) ; 2) l'année fixe comprend d'autres fêtes que celles des saints, et
certaines très importantes, telles Noël et l'Épiphanie. Il n'en reste pas moins
qu'en introduisant dans la description des lectionnaires grecs les termes em-
ployés dans le domaine latin pour distinguer des sections équivalentes (tem-
poral; sanctoral; commun, ce dernier étant l'équivalent du grec elç r5tarp6eovç
p,vljp,aç), nous échapperions à des équivoques qui durent depuis trop longtemps.
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Un autre domaine où l'on pourrait souhaiter parfois plus de pré-


cision concerne les ménées. Ce vocable, qu'il ne faut pas confondre
avec ménologe, désigne toujours le << livre liturgique contenant les
offices des fêtes fixes qui tombent pendant l'un des douze mois de
l'année>> 1 , mais recouvre deux réalités qui, du point de vue de l'hagio-
graphe, n'ont pas le même intérêt : en effet, certains ménées ont,
chaque jour, à matines (oe8eoç), entre la 5e et la 7e ode du canon,
un extrait du synaxaire, le<< synaxaire du jour>>; d'autres par contre,
à peine moins nombreux, n'ont pas cet extrait. II serait intéressant,
du moins dans les catalogues de manuscrits, de spécifier chaque
fois- comme l'a déjà fait Giannelli 2 - s'il s'agit de ménées avec
synaxaires 3 ou de ménées sans synaxaires 4 • Du reste, cette première
distinction apportée dans la masse des manuscrits de menees per-
mettrait peut-être d'avancer plus vite dans l'étude de leur histoire
et de leur généalogie 5 .

Nous profitons de l'occasion pour signaler que, malheureusement, la ter-


minologie reste également flottante quand il s'agit de distinguer les manuscrits
proprement bibliques 6, donnant plusieurs livres de l'Ancien ou du Nouveau
Testament, in extenso, à la suite l'un de l'autre, et les manuscrits liturgiques
- ou lectionnaires - donnant une série de péricopes adaptée à l'année li-
turgique. La terminologie de Clugnet 7, pour être souvent reprise, n'est pas
généralisée. Elle permet pourtant de distinguer : 1 •) entre le ureasvayyéÀwv
d'une part (manuscrit biblique contenant les 4 évangiles in extenso et souvent
muni d'un petit synaxaire et d'un petit ménologe) et, d'autre part, l'svayyéÀwv
(ou évangéliAIRE 8 , pour éviter toute ambiguïté), qui contient les péricopes

1 CLUGNET, op. Cit., i. V. ft1]11a'iov.


2 Dans son catalogue des Codices Vaticani Graeci 1485-1683.
3 Tels sont par exemple les Grands Ménées édités à Venise au xvr• siècle.
4 Nous croyons peu prudent d'employer le mot canonaire (uavovaewv)
pour désigner les ménées sans synaxaires; ce mot est, lui aussi, employé en bien
des sens. Il fut proposé jadis par le P. Delehaye (Synax. eccl. CP., col. rv),
qui - à notre connaissance - ne fut suivi sur ce point que par R. Aigrain
(L'hagiographie, ses sources, ses méthodes, son histoire, p. 70).
5 En 1937 déjà, Mgr Ehrhard se plaignait: « Leider besitzen wir weder eine
kritische Ausgabe dieses Buches noch eine wissenschaftliche Untersuchung über
seine Entstehung und Entwicklung • (Oberlie{ernng und Bestand der hagiogra-
phischen und homiletisch.en Literatur der griech.isch.en Kirch.e, t. 1 [ = Texte
und Untersuchungen, 50], p. 52). On n'a pas beaucoup progressé depuis.
6 'L'hagiographe est amené à s'occuper de ceux-ci à cause des petits ménologes
quCs•y cachent souvent.
7 Op. cil., i. v. nea~an6aroÀoç et ureaevayyéÀwv.
s Il nous semble que l'objection formulée contre ce mot par C. R. Gregory,
t. cit., p. 334, au nom de l'usage des manuscrits, n'est pas suffisante, en re-
gard de l'avantage qu'il y aurait à posséder un vocabulaire clair et univoque.
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évangéliques pour toute l'année, d'abord selon le cycle de l'année mobile puis
selon le cycle sanctoral ;
2°) entre le ngaf;an6aroÂoç d'une part (manuscrit biblique contenant in
extenso les Actes des Apôtres et les Épîtres) et, d'autre part, 1'dn6aroÂoç (ou
épistolier, pour lever toute ambiguïté), qui contient les péricopes tirées de ces
livres pour toute l'année liturgique.
On remarquera aussi que, parmi les lectionnaires, on compte non seulement
les svayyiÂta (ou évangéliaires) et les dn6aroÂot (ou épistoliers) 1, mais aussi
les prophétologes (ngoqnp:oÂ6yw), c'est-à-dire des livres renfermant les pé-
ricopes de l'Ancien Testament lues lors de la Sainte Liturgie au cours de l'an-
née 2 ; ce dernier terme technique semble encore ignoré de trop de byzan-
tinistes.

Jacques NoRET.

1 Quelques lectionnaires
contenant à la fois les péricopes destinées à l'épître
et celles destinées à l'évangile sont appelés dnoaroÂosvayyé ta (GREGORY,
t. cit., p. 340).
2 Ces lectures se faisaient lors des vigiles (nagap,ovai) de certaines fêtes
et les jours de semaine du carême. Les prophétologes contiennent encore,
il est vrai, les péricopes vétéro-testamenta ires lues pendant les Grandes Heu-
res du Samedi-Saint et du dernier jour de semaine avant Noël et l'Épipha-
nie. De plus, au moins certains exemplaires de prophétologes renferment
quelques lectures tirées de la première épître johannique (pour la vigile de
S. Jean) et de la première épître de Pierre (pour la vigile des SS. Pierre et
Paul); en effet, lors de ces nagap,ova{, contrairement à l'usage, les lectures
du début de la Liturgie n'étaient pas choisies dans l'Ancien Testament mais
dans les écrits mêmes attribués aux Apôtres (cf. A. RAHLFS, Die alttestament-
lichen Lektionen der griechischen Kirche, dans Nachrichten von der kgl. Ge-
sellscha(t der Wissenschafien zu Gottingen, Phil-hist. Klasse aus dem J. 1915
[Berlin, 1916], p. 30-31).

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