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Va lorisation des Rôles Sociaux

octobre 2007

La Valorisation des Rôles Sociaux, Comité Européen pour le Développement de l'Intégration


Sociale (CE DIS)

« Attribuer un rôle reconnu pour sa valeur sociale, c'est placer la personne dans les meilleures
conditions de développement de ses potentialités » J. Feragus

L'intervention en Valorisation des Rôles Sociaux vise à amener les structures à mettre en place un
projet centré sur la personne à partir de valeurs claires, affirmées, porteuses de sens dans le
secteur social et médico-social, et de l'évaluer.

Elle prend racine sur un questionnement simple : Que faisons-nous en réalité pour les
personnes?

Elle s'acte sur un pri ncipe fort: « Dire ce qu'on fait et faire ce qu'on dit »

La valorisation du rôle social ne se décrète pas, elle se construit et peut se décomposer en 3


niveaux:

« La valorisation de la personne elle-même:

• Considérer la personne avant sa déficience ou ses difficultés


• Considérer la personne comme ayant des capacités à Capacité à évoluer, quel que soit l'âge,
la gravité des développer: Capacité à remplir les taches de vie quotidienne déficiences ou
difficultés pourvu que l'on veu ille l'aider en développant des adaptations pour elle. Pour qu'elle
puisse en faire usage par elle-même et gagner ainsi son autonomie. Capacité à faire des choix
pourvu qu'on lui propose un éventail de possibilités de vie promotionnelles, exercer sa
responsabilité pourvu qu'on la considère comme citoyenne à part entière.

La valorisation de ses conditions de vie.

• Lui assurer de vivre dans un monde sa ns ségrégation liée au sexe, à l'âge ou aux origines de
naissance
• Respecter son intimité et son droit à une vie affective et sexuelle
• Valoriser son environnement, son habitat
• Valoriser son em ploi du temps, c'est -à-dire ses activités, qu'elles appa rtiennent eu temps
contraint (scolaire ou professionnel) ou au temps li bre (activités rés identielles, sport, loisirs) . Les
droits et les devoirs ga rantis pa r le législateur (soi ns, éducation, fo rmat ion profess ionnelle,
emploi, garantie de ressou rces, accès au logement, aux lieux publics, transports) doivent
s'enraciner dans le quotidien et avoir un impact rée l sur la qualité de la vie.
• Cette amélioration des conditions de vie ne peut se fa ire sans l'appui et l'implication morale et
financière de l'Etat et de la comm unauté.

La va lorisation de son rôle socia l:


Développer ses capacités à apporter sa collaboration au sein d'un groupe social, qu'il soit
scolaire, professionnel, associatif, sportif, culturel, syndical, politique,..

Cette collaboration ne peut se faire que si la personne est intégrée physiquement,


fonctionnellement et socialement. Sa présence doit servir à l'évolution et au projet du groupe qui
l'accueille. En d'autres termes, elle doit être un partenaire de qualité. La Valorisation du Rôle
Social implique également qu'elle participe à l'élaboration de son projet individuel, qu'elle, ou ses
représentants puissent donner leur avis sur les décisions qui la concernent, voire qu'elle les
conteste, pour que ce projet, souvent construit et mis en æuvre par dhutres, devienne son
projet personnel de vie,

Les personnes qui vivent avec des déficiences ou qui sont en difficultés d'adaptation sociale ne
veulent pas être seulement des objets de mesures d'assistance ou de compensation. Elles veulent
et doivent être des sujets et des partenaires de l'action sociale. Leur demande rejoint sur ce point
les déclarations du Président du Conseil de l'Europe : < lbbjectif de l'action sociale est de
rechercher à provoquer un progrès de la société grâce au concours actif des intéressés eux-
mêmes >>. >>

<< ... >> Louis Vanet, CEDIS.

La VRS intervient sur deux fronts :

> La société

r l'individu

La VRS a deux buts :

> Lhmélioration de l'image sociale

> L'amélioration des compétences personnelles

En utilisant des moyens culturellement valorisés

La Valorisation des Rôles Sociaux c'est l'ensemble des éléments qui nous conduisent à la
conclusion suivante :

Il est nécessaire dhtteindre et de présenter des rôles sociaux valorisés afin d'être et de devenir
valorisé sur le plan social.

La VRS c'est : le développement, la mise en valeur, le maintien et/pour la défense de rôles


sociaux valorisés pour les personnes. Plus particulièrement pour celles présentant un risque de
dévalorisation sociale en utilisant le plus possible des moyens < culturellement valorisés ,>.

Elle s'effectue essentiellement selon deux grands axes en interaction : L'amélioration des images
et le développement des capacités des personnes,

Sept grands principes de la VRS :

1/ le rôle du conscient et du non conscient


2/ La pertinence des attentes et la circularité des rôles

3/ La compensation positive

4/ le modèle développemental et l'amélioration des compétences personnelles

5/ La force de l'imitation

6/ La dynamique et la pertinence des images sociales

7/ L'importance de l'intégration

Le principe de la valorisation des rôles


sociaux (article)
r:t.t-i p,ô,.i1
,â.i_;:iIfrJ Dr.Ji;;1''1 t ,,-* .}")"ti /-?.{jÛ5 (l-l"j :2.zli9 f{)ïs)
I,E PRINCIPE DE T,A VAI.,ORISATION DES ROI,ES SOCTAUX

Introduction

Malgré les dispositions législatives, le handicap reste une cause


d'exclusion, en termes d'éducation, d'accès au patrimoine commun,
d'intégration professionnelle, mais aussi d'acceptation sociale.
L'objectif, pour les personnes handicapées et leurs proches, demeure
le même : participer pleinement à la vie de la cité.

Les interactions humaines sont des phénomènes complexes qui sont


régis entre autres par les perceptions d'autrui. Ces perceptions
peuvent faire en sorte que des personnes soient valorisées
socialement et que d'autres soient dévalorisées, avec comme
conséquences, que certaines personnes pourront jouir plus facilement
de la vie et d'autres moins, ou pas du tout.

La Valorisation des Rôles Sociaux (VRS) est un principe d'organisation


de services sociaux et médico-sociaux qui prend en compte cette
réalité.

Il permet aux personnes en risque de dévalorisation sociale, par


exemple les personnes qui présentent des déficiences sévères, de
vivre des conditions et des rythmes de vie, semblables à ceux de la
lnoyenne des personnes de leur âge.

C'est la volonté aussi de changer le regard des autres sur le handicap


et c'est, comme le dit Pascal Bruckner, donner aux personnes
handicapées accès pleinement au droit : c'est-à-dire la possibilité pour
toutes les catégories de personnes d'accéder un jour au privilège de la
citoyenneté ordinaire, en retrouvant à la fois la parole et la visibilité.

Origines

La VRS est apparue dans le domaine des services aux personnes


handicapées en Amérique du Nord et en Europe dans les années 1980.
Elle fut précédée par un autre principe, celui de la normalisation, qui
apparut comme un des concepts des services humains vers la fin des
années 1960 en Scandinavie et en Amérique du Nord.

Il a depuis lors été élaboré et systématisé, plus particulièrement, par


Wolfensberger en Amérique du Nord, qui en a fait un principe directeur
universel pour concevoir et diriger toutes sortes de services.

Bien que les professionnels des services sociaux et médico-sociaux,


lesbureaucrates, les gestionnaires et les politiciens utilisent maintenant
beaucoup les termes << valorisation des rôles sociaux >>, ils le font
souvent de façon imprécise, incohérente, superficielle ou mal à propos.
De fait, beaucoup de gens utilisent ces termes sans en posséder ni en
proposer une définition réelle et des actions en lien avec le concept.

La formulation de Wolfensberger en 1982 fut la première que nous


connaissons et qui soit systématique et globale :

. "Dans la mesure du possible, dit-il, l'utilisation de moyens


culturellement valorisés afin de permettre, d'établir et/ou de
maintenir des rôles sociaux valorisés pour les personnes et cie
vivre des vies culturellement valorisées."

La définition contemporaine de la VRS est la suivante :

La valorisation des rôles sociaux (VRS) est un ensemble de


connaissances qui explique deux types de phénomènes reliés :

les phénomènes de perception et d'évaluation et leurs liens avec


la construction des rôles sociaux et,
I'effet des rôles sociaux sur Ia façon dont des indivîdus, des
groupes ou des c/asses sociales serant perçus et traités.

Cet ensemble de connaissances trouve ses origines dans plusieurs


sciences humaines, notamment la psychologie sociale, la
psychosociologie, la sociologie, la psychologie et la philosophie. ( Ce
concept est par ailleurs essentiellement empirique. )

La VRS s'intéresse en particulier à l'interaction de trois phénomènes


psychosociaux :

. les dynamiques liés à la perception des personnes risquant la


dévalorisation sociale,
comment ces perceptions influencent leur intégration sociale et
leur fonctionnement dans la collectivité, et
comment I'intégration de ces personnes modifient le
fonctionnement et les normes sociales de la collectivité.

Applications

La VRS peut s'appliquer à une multitude de domaines liés aux rapports


humains, Nous l'avons surtout utilisée pour développer des stratégies
d'intervention afin de soutenir l'intégration sociale de populations
spécifiques, l'évaluation de la qualité de structures de services sociaux,
le marketing social et les stratégies de communication, le
développement organisationnel et la conception de lieux publics.

En appliquant les principes de la VRS auprès des populations qui sont


habituellement prises en charge ou accompagnées par des structures
de services, on peut faire l'hypothèse que plus une personne risquant
d'être exclue et dévalorisée socialement est en mesure de se percevoir
et se faire percevoir positivement dans sa collectivité, moins elle aura
de chances d'être exclue ou dévalorisée socialement et plus elle sera
apte à être incluse et valorisée ou tout le moins acceptée,

Une personne sévèrement handicapée, qui vit en permanence à l'écart


de la société, n'a pas beaucoup de chances d'être perçue positivement
puisque d'une part, elle n'est pas présente dans la communauté, et
que d'autre part, le fait qu'elle vive cachée ne fait que renforcer les
idées que la population se fait à son propos : si on ne la voit pas c'est
qu'elle est trop laide, trop handicapée, trop quelque chose...

Ceci nous amène à une deuxième hypothèse selon laquelle une


personne en risque de dévalorisation sociale sera davantage apte à
apprendre, acquérir et jouer des rôles sociaux valorisés si son
entourage la perçoit positivement, comme étant apte à pouvoir jouer
des rôles sociaux valorisés et comme étant socialement compétente.

Mais comment peut-on influencer positivement la perception de


personnes qui sont perçues comme << différentes >> ou << marginal€s >>,

<. singulières >>?

Une personne est en risque de dévalorisation sociale dans un groupe,


une société, une collectivité, lorsqu'une caractéristique personnelle
significative (différence) sera jugée négativement (dévalorisée) par les
autres. La différence ne devient source de marginalité que lorsqu'elle
est suffisamment empreinte de yaleurs négatives aux yeux des
D/ ' i
observateurs.
S,,,lu l., ['r _.., *'
Donc les causes profondes de la dévalorisatioÀ 3oêiât. sont dans les
fv'"" li< y'({o''-:'i1---7--
yeux du témoin : elles sont culturelles. 2' :'
,7;'/., ,'"'
,'4,'
Le postulat est en soi relativement simple : si on peut réduire les
aspects d'une différence, d'une singularité qui agresse des valeurs
collectives et si on peut modifier un tant soit peu les valeurs culturelles
en question, on peut diminuer ou éliminer une déviance sociale ou au
moins diminuer la marginalisatiorr qui peut en résulter.

Faisons un peu de fiction pour illustrer ce qui précède.

Une personne qui, présente des déficiences physiques et mentales,


intègre une collectivité qui n'a jamais vu d'individus aussi gravement
handicapés. En plus de ses différences physiques et intellectuelles,
cette personne semble avoir une autre grande différence avec les
habitants du coin, une différence qui agace les gens : elle se déplace
en fauteuil roulant électrique dans la rue, en pleine circulation
automobile, et non sur les trottoirs, alors que les trottoirs sont adaptés
aux fauteuils roulants. Cette différence, qui s'ajoute aux autres, sera
jugée négativement par la population en général et les autorités. Notre
personne risque de se retrouver dans une situation de marginalisation,
voir d'exclusion (empêchement de se déplacer à certaines heures,
enfermement, hospitalisation suite à un accident, etc.).

A partir de la situation qui vient d'être décrite, si on veut favoriser


l'intégration de cette personne dans ladite collectivité, on travaillera à
diminuer ou éliminer les aspects de cette différence qui choquent en
lui apprenant, notamment, comment se déplacer en ville sans créer
des bouchons, sans risquer de se faire tuer ou de provoquer des
accidents.

Parallèlement, en tant que collectivité, on peut aussi se donner les


moyens de redonner la rue aux piétons, aux cyclistes, aux rollers et
aux fauteuils roulants à certains moments (on ferme les rues du
centre-ville le dimanche par exemple). Ceci permettrait à notre
personne de se déplacer dans la rue à certains moments et permettrait
à la collectivité de modifier un peu ses valeurs, de poser un acte
écolologique et de favoriser le développement des contacts humains,
etc.

Dans cette fiction, on aura réussi à restituer ou à offrir à la personne


une compétence et à améliorer son image auprès des autres. Mais on
aura aussi modifié de vieilles habitudes, La norme sociale ou la valeur
culturelle en jeu au point de départ aura été quelque peu modifiée. Qui
sait, un jour, certaines rues seront peut-être fermées à la circulation
automobile en permanence...et si tout le monde se met à marcher
dans la rue, la donne culturelle aura suffisamment changé pour que
notre personne ne soit plus du tout perçue négativement lorsqu'elle se
déplace en fauteuil dans certaines rues.
Nous tendons, ainsi, vers un modèle social du handicap qui ne néglige
plus la prise en compte des facteurs environnementaux, et la relation
de cause à effet entre les déficiences individuelles et les désavantages
sociaux, qui prennent en compte l'ensemble des barrières physiques
ou socioculturelles.

Voilà une façon de concevoir la VRS. Evidemment, cette théorie


s'applique à bien des personnes dans nos sociétés. On peut penser aux
personnes handicapées, aux personnes âgées, aux minorités ethniques
et religieuses, aux réfugiés et aux immigrants, aux personnes
souffrant de maladies mentales, du SIDA, aux SDF, aux toxicomanes,
aux personnes sans emploi et chômeurs, aux personnes pauvres. Dans
nos sociétés occidentales, nous estimons à 30% la proportion de la
population qui est marginalisée ou à haut risque de marginalisation.
Nous ne serions nullement surpris d'apprendre que notre estimé est
conservateur...

Vous aurez aussi compris que nous avons pris un exemple facile avec
notre personne handicapée gui se déplace dans la rue. Dans la vraie
vie, les perceptions négatives des personnes sévèrement handicapées
et la dévalorisation sociale, soit l'exclusion et la marginalisation qui en
découlent, sont des phénomènes complexes qui sont difficiles à
changer.

La personne qui présente une déficience intellectuelle et aussi une


maladie mentale et qui, par exemple, crie dans la rue, fait peur aux
gens.

fait peur parce que ses cris amplifient la peur de la maladle


Elle
mentale et les préjugés à propos de sa déficience. Ses comportements
la dévalorisent âux lzssy du public et elle risque de se voir
marginalisée, internée, exclue.

Si on l'aide à diminuer ses cris et si on l'aide à se trouver du travail ou


une occupation, elle sera un peu mieux perçue.

Et si elle demeure dans le quartier pour quelques années, les gens


s'habitueront graduellement à sa présence. Les gens qui la croisent ne
feront plus grand cas (ne seront plus scandalisés) de I'eniendre et la
voir se parler à elle-même. Les nouveaux arrivés dans le quartier la
prendront peut-être pour une artiste, une originale... On aura modifié
un peu son image, on I'aura aidée à développer quelques
compétences. on ne pourra pas la << guérir >> ou la rendre aussi
intelligente que la moyenne des gens, mais on peut travailler à
diminuer certaines caractéristiques qui la dévalorisent et en même
temps progressivement changer l'optique sociale, ou la valeur
culturelle.

on pourrait illustrer ces stratégies d'application de la VRS avec des


milliers d'autres exemples similaires.

Modifier les perceptions


comment peut-on rendre positive la perception de personnes en
risque de dévalorisation sociale, qui sont aux prises avec les à priori ,
avec les préjugés qui accablent les personnes perçues comme
<< singulières >> quand elles sont comparées à << nous >>, les personnes

qui vivent dans des milieux qui les prennent en charge totalement et
les institutionnalisent, ce qui les rend encore plus << différentes >> et
donc plus vulnérables à la dévalorisation ?

Premièrement nous croyons qu'il est essentiel qu'elles soient visibles,


qu'elles soient présentes dans la collectivité et qu'elles participent à
leur façon à la vie sociale.

Plus on vit dans un monde artificiel, notamment les grandes


institutions ségrégées, loin de la réalité sociale, plus on est traité
différemment, plus les probabilités sont grandes pour que res
difficultés, telles que les troubles du comportement soient amplifiées.

La différence, même quand elle est extrême, est déjà moindre à partir
du moment où, grâce à sa visibilité, elle aide à redéfinir le sens du
<< nous ,r, lâ .. normalité >.

La première fois que l'on rencontre une personne polyhandicapée dans


une grande surface, sa présence sera remarquée et il est possible
qu'elle en choque plus d'un. Mais on finit par s'habituer, si on la
rencontre régulièrement, dans des endroits publics, à faire des choses
ordinaires.

On s'habituera encore plus, et on sera porté à lui adresser la parole si


elle est bien mise, correctement vêtue, propre. On commencera à la
prendre pour une de nous si en plus elle occupe une fonction jugée
utile, ou importante.

Parfois, les personnes handicapées sont rendues vulnérables par leurs


conditions, mais plus souvent parce que les personnes qui les
soutiennent ne sont pas conscientes de l'importance de l'imagerie
sociale et de l'impact que peut avoir l'exercice de compétences aux
yeux de la société.

Présentes et potentiellement actives << parmi nous >>, ces personnes en


risque de dévalorisation doivent donc aussi, être soutenues pour que
leur image de soi et l'image qu'elles projettent d'elles-mêmes soient la
plus positive possible.

Bien sûr, nous sommes tous différents les uns des autres. Nous
sommes tous des êtres à part entière. C'est ce qui sauve l'humanité,
nous en sommes convaincus.

Mais au-delà des différences humaines essentielles, il y a les


caractéristiques qui nuisent à l'image des personnes, surtout quand
elles sont déjà en risque d'être dévalorisées dans une collectivité. Qu'il
s'agisse de leurs comportements en public, de leurs attitudes, du
vocabulaire utilisé pour les décrire ou pour leur parler, de leur
habillement, de leur image corporelle, de leurs occupations, des
symboles et des mots que les structures de services utilisent pour
décrire leur action sociale auprès de ces personnes, tous ces éléments
vont influencer, positivement ou négativement, l'image des personnes
et la manière dont elles seront perçues.
Par ailleurs, améliorer l'image des personnes doit aussi passer par
l'amélioration de leurs compétences.
Perceptions et rôles sociaux
La perception des autres à notre égard et l'évaluation qu'ils font de
nous, ont un impact capital sur les rôles sociaux que nous sommes
appelés à jouer. C'est un phénomène que nous connaissons tous sous
une forme ou une autre. Si nos parents nous ont perçus en bas âge
comme de << bons enfants >>, (< câpables >> et << intelligents rr, il est
probable que cela a eu un effet positif et dynamisant sur nos rôles de
fils, de fille, de frère, de sæur, de cousin, de voisine, d'aîné, de cadet,
de benjamine, de parrain, de gardiennes d'enfants, de copains, pour
ne nommer que ces quelques rôles, et sur notre façon de les jouer, de
se les approprier lorsque nous étions enfants, et encore quand nous
sommes devenus adultes.

Il en est de même, pour nos instituteurs, nos enseignantes, nos


professeurs : si leurs perceptions et leurs évaluation de nous, pour
quelque raison que ce soit, étaient positives, ils étaient intéressés à
nous enseigner, à ce qu'on réussisse et nous en donnaient les
moyens... Les rôles sociaux que l'on s'approprie sont en grande partie
liés aux perceptions des autres et à leur évaluation.

Nous savons également que les rôles sociaux que nous jouons
influeront sur la manière dont nous serons perçus et traités. Par
exemple, si nous sommes perçus et reconnus comme étant << utiles >> à
la société en général, à notre collectivité ou à notre employeur, il est
probable que nous serons traités avec plus d'égard que si nous
sommes perçus comme << inutiles >>.

L'immigrant qui est perçu comme un exploiteur du système de sécurité


sociale de son pays d'adoption ou qui est perçu comme un danger,
aura moins de chance de travailler dans un emploi bien rémunéré et
prestigieux dans cette collectivité ou pays.Ceci le forcera peut-être à
dépendre du système de sécurité sociale, ou même à devoir s'adonner
à des activités qui le marginalisent davantage, ne serait-ce que pour
survivre, ce gui renforcera les préjugés à son égard de mêrne que celui
d'autres personnes dans sa situation.
Ces jugements le cantonneront vraisemblablement dans des rôles
moins importants et souvent marginaux, soit des rôles sociaux
dévalorisés.

Le principe de la VRS trouve vraiment sa raison d'être avec des


personnes ou des groupes qui sont en risque de dévalorisation sociale,
de marginalisation, d'exclusion, de discrimination.

Parmi les personnes les plus vulnérables, notons les personnes qui
présentent des déficiences physiques, intellectuelles ou sensorielles,
les personnes ayant des difficultés sévères de santé mentale, les
personnes atteintes de maladies mentales chroniques, tel que la
schizophrénie, les personnes atteintes de maladies neurodégénératives
(démences) telles que la maladie d'Alzheimer, les personnes atteintes
de troubles envahissants du développement, tel que l'autisme, les
personnes qui ont des troubles de la personnalité, les personnes qui
ont des troubles du comportement, les personnes qui rejettent
l'affection, les minoi-ités ethniques ou religieuses, les personnes dont
les styles de vie ou les états remettent en cause les valeurs sociales,
les personnes chroniquement pauvres, les personnes âgées ou en fin
de vie.

La liste pourrait s'allonger.

Pour toutes sortes de raisons, ces personnes sont en risque de


dévalorisation sociale. Le jeune adulte qui présente une déficience
mentale sévère, accompagnée par des déficiences neurologiques, qui
ne communique pas verbalement et qui a tendance à ne pas contrôler
sa salivation, risque d'être perçu comme quelqu'un qui doit être
assisté et soigné et non comme quelqu'un qui peut aussi participer,
communiquer, accomplir, aimer, être utile.

Et, si tel est le cas, il aura tendance à assumer les rôles de malade,
d'usager, de bénéficiaire, plutôt que les rôles de fils, de voisin, de
frère, de parrain, de travailleur, de citoyen. Qui plus est, dans ce type
de rôle, il a de fortes chances cle vivre exclu, isolé, ségrégué a\.1ec
d'autres personnes qui présentent des caractéristiques semblables ;
donc, une situation qui fera obstacle à une perception valorisée de qui
il est,
Plus les personnes en risque de dévalorisation sociale sont vulnérables
et incapables de bien se défendre elles-mêmes, plus le principe de la
VRS prend de l'importance, du sens.

La VRS se veut un principe d'organisation des services sociaux et


médico-sociaux qui puisse aider à prévenir, diminuer ou éliminer les
pratiques courantes qui, inconsciemment, conduisent à la
dévalorisation sociale telle que décrite précédemment.

Conséquences

Le fait que certaines personnes soient dévalorisées par leur société


implique trois points importants :

. Les personnes dévalorisées seront mal traitées. Elles auront


généralement moins d'estime et de statut que les personnes
valorisées. Les personnes dévalorisées sont susceptibles d'être
rejetées, persécutées et traitées de façon à diminuer leur
dignité, leur adaptation, leur développement, leur santé, leurs
possessions, leurs compétences, leur espérance de vie, pour ne
nommer que ceux-là.

Parexemple, en 2003,lors de la canicule en Europe, parmi les quelque


15,000 personnes âgées décédées, plusieurs d'entre-elles sont mortes
parce que personne ne se préoccupait de leur sort. Elles vivaient
souvent seules, abandonnées par les membres de leurs familles. Même
mortes, certaines personnes n'ont jamais été réclamées par leurs
familles. Cette forme de mauvais traitement montre que la
maltraitance peut aussi être passive. L'abandon, l'isolement et la
solitude qui en résultent, sont des formes de maltraitance tout aussi
dévastatrices que les coups, ou les abus psychologiques.

. Le traitement accordé aux personnes dévalorisées prendra des


formes qui expriment la perception des rôles sociaux de la
personne ou du groupe dévalorisé.

Si les personnes âgées en fin de vie sont essentiellement perçues


comme des mourants, elles seront contraintes de vivre les dernières
années de leur vie dans des mouroirs... si elles sont perçues comme
nos aînées qui nécessitent des soins et de l'accompagnement pour
mieux vivre leurs dernières années, elles seront hébergées dans des
lieux qui feront en sorte qu'elles vivent chez-elles.

. La façondont une personne est perçue et traitée par les autres


déterminera fortement à son tour comment elle agira
subséquemment.

Par conséquent, plus une personne est perçue et traitée de façon


dévalorisée, plus elle se conformera à cette attente et agira de la façon
socialement attendue ou qui n'est pas socialement valorisée.

Si l'adulte handicapé est perçu par son entourage comme un éternel


enfant il se comportera en enfant, ce qui renforcera notre perception,
et renforcera son rôle dévalorisé.
Si l'adulte handicapé est perçu comme une personne de son âge, elle
se comportera en adulte.

Intégration, participation sociale et citoyenneté : assurer une vraie vie pour nos
proches ayant des incapacités

La façon traditionnelle de concevoir Ia déficience et l'incapacité dans


notre société produit de nombreuses conditions dites
<< incapacitantes >>, des conditions qui, notamment, soustraient les

personnes ayant une incapacité de leurs oblîgations civiques.


Historiquement, l'incapacfté a été perçue comme étant située à
l'intérieur des personnes, ce qui crée une impression qu'elles sont
< défectueuses >>, fr€ pouvant vraisemblablement pas contribuer à la
société,

Les personnes ayant une incapacité ne sont pas reconnues comme des
ressources sociales ef économiques, oLr camme des individus qui
peuvent offrir une contribution à leur communauté ou à la société.
L'isolement et la solitude qui résultent de ces perceptions sont
probablement les conditions les plus incapacitantes qui soient car elles
créent des barrières autour des personnes ayant une incapacité,

Les stafistiques tendent à démontrer ce fait : "Les personnes


handicapées sont cinq fois plus aptes à affirmer qu'elles sonf
insatisfaites de leur vie (24% vs. 5o/o, parmi les répondants aduttes du
sondage Harris de 1994 au canada). L'isolement est une raison
majeure citée pour expliquer ce triste état de fait. Ptus de ta moitié
(51o/o) des personnes handicapées qui furent sondées et qui pouvaient
s'exprimer disent que l'absence d'une vie sociale remplie constitue un
problème pour elles." (1)

Nous avons tous besoin d'appartenir, de contribuer, de donner un sens


à nos vies. Pour la plupart d'entre-nous, ce type de besoin est comblé
par le biais de nos relations avec les membres de nos familles, nos
voisins, nos amis. Nous donnons, nous recevons et ainsi nous donnons
un sens à notre vie en compagnie des autres. Pour les personnes
handicapées, ce type de besoin n'est souvent pas comblé parce
qu'elles ont peu ou pas de relations significatives. En fait pour
plusieurs personnes handicapées, les seules relations sociales dont
elles jouissent sont avec des personnes qui sont payées pour en
prendre soin.

Plusieurs personnes handicapées sont prises en charge par des


systèmes de services et entourées par des professionnels des services
de santé et sociaux. L'isolement et les à priori sociaux sont des
barrières à I'acquisition de la pleine citoyenneté des personnes ayant
une incapacité.

La pleine citoyenneté n'est pas un attribut accordé par une autorité


gouvernementale. Il s'agit d'un statut qui nous est conféré par nos
concitoyens quand ceux-ci prennent conscience de nos contributions.

L'isolement des personnes ayant une incapacité fait que leurs


contributions ne sont pas reconnues, ce qui les empêche de
s'approprier leur citoyenneté, Qui plus est, de nombreuses personnes
considèrent qu'un individu qui présente une déficience intellectuelle ou
physique est << incapable >>. Ce préjugé les amène à conclure que cette
personne ne peut donc pas se responsabiliser et contribuer à la
société, ce qui augmente l'isolement et empêche encore plus
l'appropriation de la citoyenneté,

L'antidote à l'isolement et la solitude est la relation humaine.

Relations = Contribution

Contribution : Citoyenneté

Donc : Relations = Citoyenneté

Quels rôles sociau-x valorisés pour dcs personnes sévèrement cléficientes

Un des principaux obstacles à la formation de relations est sans doute


la perception que les personnes handicapées ne contribuent pas.

Il existe deux types de contribution : être et faire. Habituellement, on


accorde une plus grande valeur aux contributions de type faire qu'aux
contributions de type êfre. Par exemple, le travail, les sports et la
performance ont tendance à être hautement valorisés dans notre
société. Parler est plus valorisé qu'écouter ; accomplir plus que
réfléchir. Notre société accorde plus de valeur au courage, au sacrifice
et à l'attachement qu'à l'hospitalité, la préoccupation de l'autre et la
loyauté. Dans ce contexte de valorisation de faire par rapport étre, les
personnes ayant une incapacité qui sont isolées sont désavantagées.

Les personnes sévèrement handicapées ont beaucoup à apporter à la


société et à nos vies en général du simple fait qu'elles existent,
qu'elles scnt là, qu'elles prennent plus de temps pour faire des choses,
qu'elles communiquent parfois de façon non orale, qu'elles sont
capables de transmettre une grande affection, qu'elles voient la vie
différemment que les personnes dites << bien portantes >> mais ô
combien stressées.... Les rôles sociaux qu'elles peuvent jouer, et dont
on se prive et prive la communauté, sont des rôles que nous devons
explorer davantage, en commençant par se poser des questions à
propos des contributions liées davantage à éfre qu'à faire.

Voità donc un beau grand principe, mais comment peut-on I'appliquer


concrètement avcc tles personncs sévèremcnt hanclicapécs ?

Voici, peut être, quelques façons concrètes d'appliquer le principe de la


Valorisation des Rôles Sociaux avec des personnes qui manifestent des
déficiences mentales et des troubles du comportement.

o Traitez-les comme des personnes de leur âge, si ce sont


des adultes, ils ne seront pas infantilisés

Protégez et faites la promotion de leur statut social...elles


ne sont pas que des usagers,.. elles sont des filles, des fils,
des frères, des sæurs, des amis, des collègues, des
Suisses, des Genevois, des citoyens...

Améliorez et défendez leur image (l'image qu'elles


projettent sur elles-mêmes et vers I'extérieur) : apparence
personnelle, routines et rythmes de vie, vocabulaire, noms
des services et programmes

Offrez-leur des milieux de vie typiques, confortables,


beaux, conformes à leurs fonctions et rappelez-vous que
les troubles du comportement sont souvent la réponse à
des environnements physiques et sociaux inadéquats

Utilisez des équipements adaptés à leurs capacités et non


seulement à leurs incapacités

Incluez-les dans les rites et pratiques (religieux, politiques,


culturels etc.)

o Aidez-les à se socialiser dans des rôles sociaux positifs

" Aidez-les à acquérir des biens et à en prendre soin

Offrez-leur une continuité physique et sociale : quand les


"
personnes qui nous sont significatives changent
constamment, ce qui est le cas dans bien des milieux
institutionnels, nos comportements en seront influencés et
très souvent ils seront décrits comme << troublants >>

o Aidez-les à développer des relations significatives et


interdépendantes avec d'autres personnes que les seules
personnes qui leur fournissent des soins

o Compensez positivement leurs déficiences, ou au moins,


n'en ajoutez pas

o Développez leurs compétences et leurs capacités

Aidez à développer leur résilience


"
o Rendez-les visibles, soutenez leur intégration sociale

o Offrez-leur l'accès aux activités courantes de leurs


collectivités

o Offrez-leur l'alternative la moins restrictive possible

o Servez de modèles positifs

o Donnez-leur l'occasion de vivre des expériences de vie


valorisantes

o Favorisez le développement de leur identité

o Aidez-les à développer leur individualité

o Donnez-leur les moyens d'avoir des projets personnels et


de les réaliser

,r Donnez-leur la possibilité de contrôler le plus possible leur


vie (une des meilleures façons de diminuer les troubles du
comportement)

o Donnez-leur l'occasion de contribuer

En résumé

La VRS compte donc faire évoluer les regards portés sur les personnes
en situation de handicap et à réduire les frontières entre les personnes
handicapées et la communauté.

La VRS fonde ainsi son action sur une éthique d'écologie


biopsychosociale et une compréhension intégrée des processus
naturels du développement de la vie, elle souscrit au respect de la vie
et en particulier à celle de l'être humain. Elle a une vision de l'homme
et de la société qui replace la personne dans sa dignité et qui redonne
sens à sa dimension existentielle, communautaire et spirituelle.

Considérant les personnes comme des sujets-citoyens, elle vise avant


tout une valorisation de leurs capacités et de leurs ressources
individuelles et environnementales.

La VRS défend l'accès aux personnes handicapées et à leur proche à


l'information et à la formation et leur droit à des activités valorisantes
et socialement reconnues. Elle ambitionne une amélioration du statut
et de la participation des personnes concernées par le handicap.

Et comme le dit Albert Jacquard

<<Nous sommes ce que le regard des autres fait de nous ; quand le regarcl des autres
nous méprise, nous dcvenons nréprisables et quand le rcgard des autres nous rcnd
nrcrvcillcux, ch bicn ! Nous sommcs mcrvcillcux. L'important, c'cst cle se voir
merveilleux d:rns le regard des autres >>

Ainsi, la VRS nous donne la possibilité de choisir d'accueillir et


d'apprivoiser les singularités, les différences qui nous font peur et de
permettre ainsi de contribuer à la construction d'une société plus
ouverte et plus sereine.

La VRS est l'affaire de tous, de tout en chacun, c'est une histoire de


bon sens.

Alain Dupont
.Iuillct 2005

1) National Organization on Disability/Harris Survey on Community


Participation, 2000

l" La valorisation des rôles sociaux

La valorisation des rôles sociaux se définit par < I'utilisation de moyens culturellement
valorisés pour établir ou maintenir autant que possible des expériences, des
apparences, des perceptions et des rôles sociaux qui soient valorisés sur les plans
culturel et social >. Elle se traduit par :

. le développement des capacités et des habiletés personnelles;


. I'amélioration de I'image sociale de la personne.

Le développement des capacités et habiletés personnelles suppose la présomption de


compétence chez la personne ayant une déficience intellectuelle ou un trouble
envahissant du développement (TED) et I'adoption de modes d'intervention orientés en
fonction de la croissance de la personne,

L'amélioration de l'image sociale implique que des rôles sociaux valorisants,


correspondant à l'âge, au sexe et à la culture, sont accessibles aux personnes ayant
une déficience intellectuelle. Elle suppose également la mise en place de tout ce qui
contribue à améliorer l'image sociale de ces personnes en répondant à leurs besoins
spécifiques.

Dans la classification québécoise processus de production du handicap, la notion de rôle


social est une dimension centrale des habitudes de vie. Elle est également à la base d'un
principe soutenant un vaste mouvement en faveur de I'intégration sociale des personnes
ayant des incapacités, connu sous le nom de Valorisation des rôles sociaux (VRS).
L'article rédigé par Robert J.Flynn dresse un portrait de tout le développement de ce
courant de pensée. Le second article de Patrick Fougeyrollas et de Kathia Roy brosse un
portait assez complet de la notion de rôle social aux plans théorique et conceptuel en plus
de la situer dans la perspective du processus de production du handicap.
Wolf Wolfensberger

Tout a commencé déjà à la fin des années cinquante,


lorsque des pionniers de I'action sociale dans les pays
nordiques ont dénoncé les conditions de vie inhumaines
des personnes handicapées. La mise à l'écart de la
communauté et le non-respect des besoins individuels de
ces dernières ne pouvaient être corrigés qu'en se référant à
des critères éthiques et en proposant aux intéressés de
mener une existence aussi normale que possible. Le
principe de normalisation était né.

Quelques années plus tard, Wolf V/olfensberger systémise


le concept et le relie aux théories ainsi qu'aux résultats des
recherches issues de la psychologie sociale. Il proposa
alors le principe de la Valorisation des rôles sociaux, qui
insiste sur I'importance d'attribuer des rôles sociaux
valorisés à toute personne dévalorisée ou qui risque d'être rejetée, isolée et exclue.

Il s'agit donc de permettre à chacun d'utiliser des moyens culturellement valorisés pour
établir, développer ou maintenir autant que possible des expériences, des comportements,
des apparences, des perceptions et des rôles sociaux qui soient valorisés sur le plan
culturel.

Ce texte d'introduction à la théorie de la Valorisation des rôles sociaux (VRS) de Wolf


Wolfensberger constitue un document de réference dans le domaine des services humains
et pour tous ceux qui veulent porter leur réflexion dans le champ de I'intégration
communautaire.

Wolf Wolfensberger, auteur, penseur et chercheur, est reconnu pour la fermeté de ses
convictions et sa rigueur intellectuelle, il a réussi depuis vingt ans à guider un réseau
intemational de personnes qui partagent ces valeurs en développant entre autres des
programmes de formation à la VRS et des stages d'initiation à l'évaluation des systèmes de
services avec les méthodes PASS et PASSING.

sociale

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De la Normalisation à la Valorisation des Rôles Sociaux:

évolution et impact entre 1982 et 1992*

Cette communication a deux objectifs majeurs. Le premier est de retracer rapidement


l'évolution du principe de normalisation au cours des 10 demières années, en notant
surtout pourquoi Wolfensberger a choisi de reconceptualiser la normalisation et de la
renommer la "Valorisation des Rôles Sociaux" (VRS). Entre parenthèse, nous signalerons
des parallèles intéressants entre la VRS et le modèle "déficience-incapacité-handicap" de
I'Organisation mondiale de la Santé. Le second objectif est d'examiner I'impact
international de la normalisation / VRS, moyennant un survol rapide de la littérature
pertinente. Bien entendu, notre discussion sera nécessairement extrêmement sélective.

Évolution: de la Normalisation à la Valorisation des RôIes Sociaux

Wolfensberger (1 991, p. l3) déclare que la théorie de la VRS a pour origine le principe
de normalisation, qu'elle est censée englober et remplacer. Il ajoute qu'il a développé les
principaux aspects de I'histoire du principe de la normalisation dans d'autres textes (i.e.,
Wolfensberger,1972,1980 a, 1980b), dont il nous sera donc utile ici de faire un bref
rappel.

La Normalisation

Le livre de Wolfensberger, The Principle of Normalization in Human Serviceq (1972),


a été voté par 178 experts en éducation spécialisée des personnes ayant une déficience
intellectuelle comme I'oeuvre classique la plus importante jamais publiée dans le domaine
de la déficience intellectuelle (Heller, Spooner, Enright, Haney, & Schillit, 1991).
Wolfensberger y définit la normalisation comme "l'utilisation de moyens aussi
culturellement normatifs que possible afin d'établir etlou de maintenir des comportements
et des caractéristiques personnels qui soient aussi culturellement normatifs que possible"
(p.28). Il ajoute que la normalisation affecte I'environnement d'une personne
(potentielle'ment) " déviante" ou dévalorisée moyennant deux dimensions, les interactions
et les interprétations, qui agissent sur trois niveaux diffërents, ceux de I'individu. des
systèmes sociaux primaires et intennédiaires, et de la société. Par ailleurs, il insiste sur
I'intégration physique et surtout sociale coffrme le corollaire par excellence de 1a
normalisation, ct articule d'autres irnplications du principe sur le plan de la
programmation, de I'architecture, du travail, des besoins socio-sexuels, du contrôle de sa
propre vie, de la dignité du risque, du parrainage civique, et de l'évaluation de la qualité
des services. Dans un chapitre ultérieur, Wolfensberger (1980 a) a décrit le
développement historique des formulations majeures de la normalisation en Scandinavie
et en Amérique de Nord. Il a également répondu à ce qu'il considérait comme les
principaux malentendus, critiques, distorsions, voire perversions de la normalisation.
Dans un autre chapitre (Wolfensberger, 1980b), il discute des rapports entre les valeurs et
la recherche empirique et essaie de montrer que beaucoup de recherches empiriques
s'accordent avec la normalisation.

La Valorisation des Rôles Sociaux

Dans un article publié en 1983, Wolfensberger a proposé que le nouveau terme,


"valorisation des rôles sociaux", remplace I'ancien, "normalisation". (Les 178 juges
étudiés par Heller et al., 1991, ont d'ailleurs accordé à cet article le 17ième rang sur leur
liste de 25 æuvres classiques en déficience intellectuelle.) Il a justifié ce changement pour
les raisons suivantes. Premièrement, beaucoup de gens ne distinguaient pas les différents
sens du terme "normalisation", ou bien croyaient (souvent à tort) en avoir compris
immédiatement la signification précise. Deuxièmement, Wolfensberger a saisi au début
des années 1980 que I'objectif le plus important de la normalisation devait être la
création, le soutien, et la défense de rôles sociaux valorisés pour les personnes risquant
d'être dévalorisées. Il était persuadé que la société accorderait des choses souhaitables
aux personnes si elles occupaient des rôles sociaux valorisés (et les dévaloriseraient si
elles avaient des rôles peu estimés). Deux grandes stratégies sont à suivre pour atteindre
I'objectif ultime de rôles sociaux valorisés (et par conséquent des conditions de vie
valorisées): I'amélioration de I'image sociale des personnes (qui sont au moins
potentiellement dévalorisées) aux yeux d'autrui, et I'amélioration de leurs compétences.
(PASSINH {Wolfensberger & Thomas, 1983, 1988) est un instrument d'évaluation qui
opérationnalise la VRS et qui consacrc27 de ses 42 mesures ou "items" à I'amélioration
de I'image sociale et les autres 15 à I'amélioration des compétences.)

Dans la monographie qu'il a publiée en 1991,


Wolfensberger définit la VRS comme,

"le développement, la mise en valeur, le maintient eUou la


défense de r![es sociaux valorisés pour les personnos et
particulièrcment pour celles présentant un risque de
dévalorisation sociale en utilisant le plus possible des
moyens 'culturellement valorisés"' (p. 53).

Wolfcnsberger explique que la VRS prend tout son sens pour deux groupcs de personnes:
celles qui sont déjà dévalorisées par la société, et celles qui ont toujours été valorisées
mais qui courent un risque d'être projetées dans une identité dévalorisée à cause d'un
événement quelconque. Des exemples de rôles sociaux valorisés seraient les suivants :
dans le monde de l'éducation, les rôles de professeur, enseignant, étudiant, ou élève; au
travail, les rôles d'employeur, travailleur, salarié, membre d'un syndicat, apprenti, etc.;
dans le domaine des loisirs, les rôles d'athlète ou d'entraîneur. Les rôles sociaux valorisés
qui ont un rapport avec la participation à la vie de la communauté incluent ceux de
propriétaire, locataire, contribuable, fonctionnaire, citoyen, électeur, membre d'un club
sportif ou culturel, membre du conseil d'administration d'une organisation, etc. Dans le
domaine relationnel, les rôles d'épouse ou de mari, de parent, de fille ou de fils, de grand-
parent, de neveu ou de nièce, etc., sont socialement valorisés.

Finalement, Wolfensberger (1991) articule sept thèmes qui font partie de la VRS et qui
aident à comprendre la dévalorisation et à identifier des mesures de prévention ou
d'amélioration: la nécessité de rendre consciente la dynamique souvent inconsciente de la
dévalorisation, afin de la confronter et de la maîtriser; la pertinence des attentes et de la
circularité des rôles dans la création et la suppression de la dévalorisation; le besoin de
chercher une compensation positive (i.e., un statut aussi positif que possible) du statut
dévalorisé; la place du modèle développemental dans I'amélioration des compétences
personnelles; I'utilisation positive et effrcace de I'imitation comme mécanisme
d'apprentissage; I'importance de la mise en valeur de I'image sociale; et la centralité de
I'intégration sociale personnelle et de la participation sociale valorisée.

Étant donné le contexte de ces remarques, i.e., un atelier consacré au développement des
modèles conceptuels, je voudrait conclure cette partie sur l'évolution récente de la
normalisation et de la VRS en signalant, sans plus d'élaboration, quelques parallèles qui
me paraissent intéressants entre ce cadre de pensée et celui de la Classification
international des déficiences, incapacités et handicaps (CIDIH; World Health
Organization, 1980). D'abord les deux approches, la VRS et la CIDIH, se servent de la
notion-clefde rôle social, du coup introduisant un discours et une vision "socio-
centriques", axés sur la vie interpersonnelle et sociale, dans un domaine ou des cadres de
pensée médicaux, psychologiques, cliniques, et, dans I'ensemble, passablement a--
sociaux, ont été dominants depuis longtemps. Bien sût, les deux approches diffèrent
quant au poids qu'elles semblent accorder aux rôles sociaux: la VRS vise de façon
centrale I'acquisition ou le maintien de rôles les plus 'valorisés" possible, tandis que la
CIDIH (dans le manuel de 1980 au moins) parle plutôt de rôles de "survie" ("survival
roles") dans le domaine du handicap, ce qui me paraît quelque peu limitatif et rnême
limitant. Deuxièrnement, les deux approches parlent explicitement de I'intégration
sociale, bien que celle-ci me semble conceptuellement plus centrale pour la VRS que
pour la CIDIH. Troisièmernent et surtout depuis les travaux de la Société canadienne et
du Comité québécois, pour la CIDIH (Bolduc, 1992) les deux approches prennent très au
sérieux I'influence de I'environnement--i.e., les politiques gouvernementales, les serviccs
sociaux, sanitaires, éducatifs, professionnels, etc., et les valeurs et les attitudes dans la
production et dans l'élimination d'obstacles à I'intégration et la participation sociale des
personnes vivant avec une incapacité.
Impact International de la Normalisation et de la VRS

Le plus grand impact de la normalisation et de la VRS a certainement été dans le domaine


de la déficience mentale, bien que son influence ait également été considérable dans celui
de la santé mentale (e.g., Ramon 1991; Jacobson, Buschard, & Carling, 1992). Les
affirmations de la centralité de la normalisation, et de son influence sur I'importance
accordée à I'intégration sociale comme objectif primordial des politiques sociales,
abondent. Lakin et Bruininks (1985), par exemple, déclarent que la normalisation a
exercé la plus grande influence dans les changements récents qui se sont produits dans les
services pour des personnes ayant des handicaps. Et Heal (1988) souligne que la
normalisation "domine" les chapitres de son livre, qui fournit une synthèse les recherches
faites sur I'intégration des personnes ayant une incapacité développementale.

Dans le domaine de la déficience intellectuelle aux États-Unis, durant la période t977-


1988, Braddock et Fujiura (1991) ont trouvé que les ressources consacrées aux services
communautaires ont progressé très rapidement, de $ 879 millions en 1977 à $5.6
milliards en 1988, une augmentation de 73%o en 12 ans (compte tenu de I'inflation).
Cependant, en 1988, seulement 21 des 51 systèmes sur le plan des États américains
dépensaient autant ou plus sur leurs services communautaires que sur leurs institutions.
Donc, il est clair qu'aux Etats-Unis (comme dans beaucoup de pays), nous sommes
encore dans une période de transition. Braddock et Fujiura (1991) ont découvert que deux
variables, à elles seules, expliquaient presque toute la variance dans les dépenses en
faveur des services communautaires: des politiques progressistes, sur le plan de l'État,
vis-à-vis de la promotion de l'égalité raciale, et I'existence d'organismes de promotion
forts (i.e., State Associations for Retarded Citizens (ARC)). Donc, il est tout à fait
plausible que la normalisation et, plus tard, la VRS, ont exercé une partie de leur impact
durant 1977-88 gràce aux etïorts des ARC.

Selon Ashman (1989), la normalisation a cu une influence majeure en Australie depuis


les années 1970 et surtout pendant les années 1980, dans les secteurs des services
communautaires, de l'éducation, et des programmes de transition entre l'école et le
marché du travail. Par contre, dans le domaine du travail les services restent plutôt
traditionnels, dominés par lo modèle de I'atelier protégé. Et, malgré les progrès réalisés, le
systèrne Australien de services reposent toujours sur les institutions résidentielles, d'après
Ashman (1989).

En Suède, une loi de 1986 a aboli toute institution pour personnes ayant une déficience
intellectuelle et a exigé que celles-ci repoivent des services dans la communauté (Pedlar,
1990). Un élément intéressant de la nouvellc loi est qu'elle encourage des contacts
informels entre les citoyens ordinaires et les personnes ayant une déficience. Pedlar
suggère que la qualité des services de soutien en Suède est excellente et que l'intégration
physique et I'intégration fonctionnelle sont à la hauteur. Par contre, en Suède comme en
Amérique du Nord, I'intégration sociale reste un défi important à relever.

Miron et Katoda (1991) ont comparé le Japon, les États-Unis, et la Suède, quant à la
normalisation et I'intégration scolaire des enfants avec des incapacités. Ils étaient de I'avis
qu'au Japon, le débat philosophique se poursuit actuellement, tandis les Etats-Unis et la
Suède ont adopté une politique de normalisation et d'intégration et s'occupent à I'heure
actuelle de sa mise en pratique. En Finlande, d'après Kivirauma (1991), I'objectif
d'intégration scolaire remonte aux années 1960 et 1970, dfi à I'influence des autres pays
Nordiques, surtout celle de la Suède. Il semble que I'intégration reste incomplète,
appuyée sur le plan national mais souvent rencontrant des résistances sur le plan local.

Dans le domaine des services professionnels, Gaylord-Ross (1987) a comparé la situation


dans cinq pays en Europe occidentale: le Danemark, la Grande Bretagne, I'Italie, la
Suisse, et I'Allemagne (de I'Ouest, à l'époque). Il a conclu que I'emploi en milieu non-
protégé pour les personnes avec une déficience intellectuelle allait continuer à prendre de
i'u*pi.,rr en ItaliL et en Grande Bretagne, comme aux États-Unis. Il était moins clair, par
contre, que le virage du travail intégré se fasse dans les pays le Danemark, I'Allemagne,
et la Suisse où" des systèmes de travail protégé étaient très ancrés. Selon Gaylord-Ross, il
est possible que I'intégration scolaire dans ces pays introduise un changement important
avec le temps.

Finalement, la normalisation et la VRS ont eu une autre sorte d'impact international


considérable, avec I'utilisation de PASS (Wolfensberger & Glenn, 1975,1989) et
PASSING (

wolfensberger & Thomas, 1983, 1988), deux outils d'évaluation de la qualité des
services. On sert de PASS et de PASSING dans plusieurs pays, y compris le Canada,les
États-Unis, I'Angleterre, l'Écosse, I'Ireland, I'Australie, la France, et la Suisse. Dans un
échantillon de 519 programmes communautaires et institutionnels américains et
canadiens évalués avec PASS 3, Flynn (1985) a trouvé que la moyenne sur l'échelle totale
était 42%o du score maximal possible, en-dessous du niveau (50%) que les auteurs de
I'outil considèrent comme le seuil de la qualité de service "tout juste acceptable". Ceci
s'explique en partie par le tait qu'il y avait peu d'intégration sociale dans l'échantillon de
programmes. Plus récemment, Flynn, LaPointe, Wolfensberger, et Thomas ( I 99 i ) ont
lait une analyse sernblable d'un échantillon de 213 programmes colnmunautaires et
institutionnels américains, canadiens, et britanniques qui avaient été évalués avcc
PASSING. Encore une fois, il y avait peu de programmes socialement intégrés. La
moyenne pour I'ensemble des programmes était 32Yo du score maximal possible, bien en-
dessous du seuil de la qualité "tout juste acceptables". Dans les deux échantillons, i.e., sur
les deux échelles PASS et PASSING, la qualité des services communautaires était
significativement plus élevée que celle des services institutionnels, et les services
résidentiels communautaires étaient de meilleure qualité que les services vocationnels,
Donc, la traduction de la normalisation et de la VRS en termes concrets de programmes
qui sont socialement intégrés et de haute qualité, est un défi de taille en Amérique du
Nord, comme en Europe, à long terme.

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