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1 ère Séance:
- Préparation de la séance : les étudiants devront analyser les arrêts de la séance, afin
d’être en mesure d’en expliquer le sens et d’en déterminer l’apport, puis de rédiger
l’exercice proposé.
- Déroulement de la séance.
- Système de notation.
Construisez une plaidoirie juridiquement étayée pour démontrer que le droit des contrats
spéciaux relève du droit civil ; puis qu’il relève du droit commercial.
III/ Doctrine
°°
°
1
Document 1
2
Université d'Evry Val d'Essonne
Boulevard F. Mitterrand 91O25 Evry Cedex
Droit des contrats spéciaux- Licence Droit (L 3) -
Cours de M. J.B. Laydu
Travaux dirigés : Madame Déborah Sénanedj
Madame Belinda Maher
Madame Charlène Visconti
I/ Qualification exclusive
Document 2 : Com. 3 avril 2001, J.C.P. G. 2002, II, 10 048, note Ph.
Delebecque
Document 3 : Civ. 3ème 29 oct. 2003, Bulletin 2003 III N° 183 p. 162
Document 5 : Civ. 1, 6 juin 1990, J.C.P. 1991, II, 21 594, note Th.
Hassler.
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assureur, la MAIF, en présence de la société AGS ; que M.
Document 1 (Com. 3 janv. 1995) Bonneil-Mas et la MAIF, subrogée pour avoir
partiellement indemnisé son assuré, ont assigné la société
AGS en réparation intégrale du préjudice ; que la cour
Sur le premier moyen, pris en sa première branche : d'appel a accueilli les demandes ;
Vu les articles 1582, 1779 et 1787 du Code civil ; Sur le premier moyen, pris en ses quatre branches :
Attendu, selon l'arrêt attaqué, que la Société nouvelle Attendu que la société AGS reproche à l'arrêt d'avoir ainsi
Dupont d'Isigny (SNDI) a livré à la société Diététique et
statué alors, selon le moyen :
santé des barres de céréales polluées ; que ce produit avait
été fabriqué par la SNDI par association de céréales
1° que la réception des objets transportés éteint toute
préparées par la société Diététique et santé avec des flocons action contre le voiturier pour avarie ou perte partielle si
de blé fabriqués par la société des Etablissements
dans les trois jours, non compris les jours fériés qui suivent
Favrichon (société Favrichon) à partir de livraisons que lui celui de cette réception, le destinataire n'a pas notifié au
en faisait M. Lerat, exerçant son activité sous l'enseigne
voiturier, par acte extrajudiciaire ou par lettre
Les Etablissements Minoterie Lerat (M. Lerat) ; que la recommandée, sa protestation motivée sauf à rapporter la
société Diététique et santé a assigné en réparation de ses
preuve d'un cas de force majeure ou d'une fraude du
préjudices la SNDI, son assureur, la société Compagnie voiturier ou avoir formulé des réserves acceptées ; qu'en se
Abeille Paix, devenue la société Compagnie Abeille
contentant de relever que la société AGS n'avait pas rempli
assurances, la société Favrichon et son assureur, la société toutes ses obligations en laissant le destinataire face aux
Les Mutuelles du Mans, ainsi que les Etablissements
cartons et meubles non déballés ni montés, que ces
Minoterie Lerat ; qu'en cause d'appel, la société Diététique carences ont mis M. Bonneil-Mas dans l'incapacité de
et santé a prétendu que, liée par un contrat de vente à la
contrôler seul un volume de 25 m3 dans le délai légal de
SNDI, celle-ci avait manqué à son obligation de délivrance trois jours applicable lors d'une prestation correcte
; que la SNDI a soutenu n'avoir conclu qu'un contrat
cependant que la société AGS invitait la cour d'appel à
d'entreprise ; constater qu'aucune preuve de la livraison de cartons non
déballés et des meubles non montés n'était rapportée, la
Attendu que, pour décider que la SNDI et la société cour d'appel n'a pas précisé les éléments de preuve fondant
Diététique et santé avaient conclu un contrat de vente, et
une telle d'affirmation a violé l'article 455 du nouveau
non pas un contrat d'entreprise, l'arrêt retient " que Code de procédure civile ;
fabriquer les barres de céréales à partir de spécifications
techniques données par la société Diététique et santé et sur 2° que la réception des objets transportés éteint toute action
le matériel de cette dernière, avec pour partie des produits
contre le voiturier pour avarie ou perte partielle si dans les
fournis par elle, ne constitue pas un contrat d'entreprise au trois jours, non compris les jours fériés qui suivent celui de
sens de l'article 1787 du Code civil " ;
cette réception, le destinataire n'a pas notifié au voiturier,
par acte extrajudiciaire ou par lettre recommandée, sa
Attendu qu'en statuant ainsi, tout en relevant, en outre, que
protestation motivée sauf à rapporter la preuve d'un cas de
les barres de céréales étaient produites à partir de billes force majeure ou d'une fraude du voiturier ; qu'en retenant
fournies par la société Diététique et santé, sur du matériel
que le destinataire a le droit d'exiger avant de prendre
et selon un processus défini et arrêté par celle-ci, ce dont il livraison tant la vérification intérieure qu'extérieure des
résultait que ces produits ne répondaient pas à des
colis, que le voiturier ne peut invoquer l'article 105 si le
caractéristiques déterminées à l'avance par le fabricant, destinataire n'a pas été mis en mesure de vérifier des
mais étaient destinés à répondre aux besoins particuliers
marchandises par le fait du voiturier ou par force majeure,
exprimés par le donneur d'ordre, la cour d'appel n'a pas tiré que tel était le cas dès lors que la société AGS n'avait pas
les conséquences légales de ses constatations ;
exécuté ses obligations en laissant le destinataire face aux
cartons et meubles non déballés, ni montés, que
Et attendu qu'en application de l'article 625 du nouveau
l'inexécution de ses obligations par la société AGS n'a pas
Code de procédure civile, la cassation du chef de l'arrêt sur permis aux époux Bonneil-Mas d'être en mesure de vérifier
la demande que la société Diététique et santé avait dirigée
l'état de la totalité de leur mobilier, la plupart du matériel
contre la SNDI, atteint, par voie de dépendance nécessaire, étant dans ces cartons, qu'ils n'ont pu déterminer si
le chef de l'arrêt concernant l'action en garantie exercée par
l'ensemble des meubles meublants avait été restitué, qu'ils
la SNDI contre la société Favrichon ; n'ont pas été en mesure de découvrir la totalité des
dommages dans les trois jours suivant la livraison compte
PAR CES MOTIFS, et sans qu'il y ait lieu de statuer sur tenu surtout de l'importance du déménagement, la cour
les autres griefs du pourvoi :
d'appel s'est prononcée par des motifs inopérants et a privé
CASSE ET ANNULE, dans toutes ses dispositions, l'arrêt rendu sa décision de base légale au regard de l'article 105 du
le 19 octobre 1992, entre les parties, par la cour d'appel de Code de commerce ;
Toulouse ; remet, en conséquence, la cause et les parties dans l'état
où elles se trouvaient avant ledit arrêt et, pour être fait droit, les 3° que la réception des objets transportés éteint toute
renvoie devant la cour d'appel de Pau. action contre le voiturier pour avarie ou perte partielle si
dans les trois jours, non compris les jours fériés qui suivent
celui de cette réception, le destinataire n'a pas notifié au
voiturier, par acte extrajudiciaire ou par lettre
Document 2 (Com. 3 avril 2001) recommandée, sa protestation motivée sauf à rapporter la
preuve d'une fraude du voiturier ou d'un cas de force
Attendu, selon l'arrêt déféré (Bastia, 15 septembre 1998), majeure ; qu'ayant relevé la réception de la marchandise,
que M. Bonneil-Mas, dont le mobilier avait été confié en l'absence de protestation dans le délai de trois jours, les
garde-meuble à la société AGS, se l'est fait livrer par cette juges du fond qui écartent la fin de non-recevoir motifs pris
dernière ; qu'il a émis des réserves sur la lettre de voiture et que la société AGS, contrairement à ses obligations
par courrier, après avoir constaté des avaries ; contractuelles, a laissé le destinataire face aux cartons et
qu'ultérieurement son préjudice a été évalué par son meubles non déballés ni montés, que ces carences ont mis
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M. Bonneil-Mas dans l'incapacité de contrôler seul un qualité d'une prestation digne d'un professionnel soucieux
volume de 25 m3 dans le délai légal de trois jours de son service, que le mobilier abîmé, cuir déchiré,
applicable lors d'une prestation correcte, la cour d'appel n'a carreaux et vitres cassés, meubles sales, sans compter les
par là même pas caractérisé le cas de force majeure la faute éléments manquants, montrent une carence grave tant dans
du voiturier et a privé sa décision de base légale au regard la période de garde-meubles que lors des opérations de
de l'article 105 du Code de commerce ; déménagement elles-mêmes, la cour d'appel, qui relève
ainsi des manquements tant au titre du garde-meubles que
4° qu'en cas de réserves acceptées les formalités d'ordre du transport, sans caractériser la négligence d'une extrême
public de l'article 105 du Code de commerce n'ont pas lieu gravité, confinant au dol, dénotant l'inaptitude du
de s'appliquer ; qu'en se contentant de relever l'existence de transporteur à la mission contractuelle qu'il a acceptée, a
réserves sans constater qu'elles avaient été acceptées, la privé sa décision de base légale au regard des articles 103
cour d'appel a privé sa décision de base légale au regard du du Code de commerce et 1150 du Code civil ;
texte susvisé ;
Mais attendu qu'en présence d'une clause limitative de
Mais attendu que le contrat de déménagement étant un responsabilité insérée au contrat, en retenant qu'en dépit de
contrat d'entreprise qui est différencié du contrat de ses obligations contractuelles, la société AGS, qui était
transport en ce que son objet n'est pas limité au tenue, outre le transport, du déchargement, du déballage,
déplacement de la marchandise, les règles spéciales du remontage et de la mise en place du mobilier, s'était
concernant la livraison et la prescription dans le contrat de bornée à laisser le destinataire face aux cartons et meubles
transport tirées des articles 103 à 108 du Code de non déballés ni montés et en relevant, en outre, que la
commerce, devenus les articles L. 133-3 à L. 133-6 de ce difficulté de stationnement et l'exigence de libérer les voies
Code, ne trouvent pas à s'appliquer ; d'où il suit que le de circulation pour tenter de justifier un départ rapide ne
moyen n'est fondè en aucune de ses branches ; suppriment pas le manquement du déménageur dans
l'achèvement de sa prestation mais révèlent une faute
Et sur le second moyen, pris en ses deux branches : supplémentaire d'imprévision et d'inorganisation, l'arrêt,
qui déduit de cette accumulation de fautes l'inaptitude de la
Attendu que la société AGS fait encore le même reproche société AGS à l'accomplissement de la mission
à l'arrêt alors, selon le moyen : contractuelle qu'elle avait acceptée, a pu, en retenant
l'existence d'une faute lourde à l'encontre du déménageur,
1° que la clause limitant la réparation est valable sauf à en faisant application de l'article 1150 du Code civil,
rapporter la preuve d'une faute lourde, laquelle consiste en écarter le bénéfice de la clause limitative de responsabilité
une négligence d'une extrême gravité confinant au dol et insérée au contrat, statuer comme il a fait ; que le moyen
dénotant l'inaptitude du transporteur, maître de son action, n'est fondé en aucune de ses branches ;
à l'accomplissement de la mission contractuelle qu'il a PAR CES MOTIFS : REJETTE le pourvoi.
acceptée ; qu'en retenant que la société AGS n'a pas rempli
toutes ses obligations en laissant le destinataire face aux Document 3 : (Civ. 3 29 oct. 2003)
ème
2° que la clause limitant la réparation est valable sauf à 1 / que, sauf preuve d'une cause étrangère, tout
rapporter la preuve d'une faute lourde laquelle consiste en constructeur d'un ouvrage est responsable de plein droit des
une négligence d'une extrême gravité confinant au dol et dommages, même résultant d'un vice du sol, qui
dénotant l'inaptitude du transporteur, maître de son action, compromettent la solidité de l'ouvrage ou qui, l'affectant
à l'accomplissement de la mission contractuelle qu'il a dans l'un de ses éléments constitutifs ou l'un de ses
acceptée ; qu'en affirmant l'inopposabilité de la clause éléments d'équipement, le rendent impropre à sa
limitative de garantie en présence de l'accumulation de destination ;
fautes assimilables à une faute lourde, le seul énoncé des
réserves sur la lettre de voiture, confirmées et étendues par qu'en retenant, pour exonérer la société Plast'Europ et
le courrier ultérieur et constatations de l'expert, suffisent à l'entreprise Carrosserie Sainte-Marie de leur responsabilité
constater les avaries hors de toute proportion avec la de plein droit, que les désordres ne leur étaient pas
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imputables et qu'elles n'avaient pas manqué à leur l'ouvrage, la partie d'ouvrage ou élément d'équipement
obligation de conseil, la cour d'appel, qui n'a pas considéré ; qu'en toute hypothèse, en retenant que M. X...
caractérisé une cause étrangère, exonératoire de ne démontrait pas, subsidiairement, que les biens livrés par
responsabilité des constructeurs, a violé l'article 1792 du la société Frimatec pouvaient constituer des EPERS dès
Code civil ; lors qu'ils "ne répondaient (pas) à des exigences précises et
déterminées à l'avance, sans modification par (ce)
2 / subsidiairement, que tout constructeur est tenu, au titre fabricant", quand il importait de savoir si les biens litigieux
de son devoir de conseil, d'apprécier les risques présentés avaient été conçus et produits pour satisfaire, en état de
par la réalisation de l'ouvrage envisagé, en vérifiant la service, à des exigences précises et déterminées à l'avance,
qualité des parties de cet ouvrage sur lequel il intervient ; et mis en oeuvre sans modification et conformément aux
qu'en toute hypothèse, en considérant que la société règles édictées par leur fabricant, la cour d'appel a violé
Plast'Europ et l'entreprise Carrosserie Sainte-Marie étaient l'article 1792-4 du Code civil ;
étrangères aux désordres en ce qu'on ne pouvait leur
reprocher d'avoir manqué à leur obligation de conseil, dès 3 / subsidiairement, au demeurant, que s'agissant d'un
lors qu'elles n'avaient pas à vérifier la qualité du gros- "entrepôt frigorifique en panneaux démontables marque
oeuvre sur lequel elles installaient les éléments de Siocab", sans autre spécification, notamment d'un monteur,
chambres froides qu'elles fournissaient, la cour d'appel a la cour d'appel pouvait parfaitement en déduire qu'il
violé l'article 1792 du Code civil ; constituait un EPERS, de sorte qu'en statuant comme elle
l'a fait, la cour d'appel a encore violé l'article 1792-4 du
Mais attendu, d'une part, qu'ayant relevé que les désordres Code civil ;
affectant les ouvrages étaient dus à des malfaçons des
radiers de béton construits par M. Z... et que les chambres 4 / subsidiairement, que le juge doit trancher le litige
froides proprement dites fournies par les trois "isoleurs" conformément aux règles de droit qui lui sont applicables ;
étaient exemptes de vices ou de malfaçons, que la société qu'en tout état de cause, en retenant la qualification de
CSM avait précisé que les plans de radiers qu'elle avait contrat de vente sans en tirer la moindre conséquence quant
fournis l'étaient à titre indicatif et qu'elle avait à la responsabilité de la société Frimatec en sa qualité de
formellement demandé une étude de béton armé pour les vendeur, la cour d'appel a violé l'article 12 du nouveau
longrines et les fondations, conseillant le recours à un Code de procédure civile ;
architecte ou un bureau d'études, que la société Plast'Europ
n'avait fourni aucun plan du socle de béton et que sa Mais attendu, d'une part, qu'ayant relevé que la société
prestation concernant l'isolation thermique ne comprenait Frimatec, dont une seule facture était produite aux débats,
pas, aux termes de l'article 2.2 du cahier des clauses avait livré un entrepôt frigorifique en panneaux
spéciales, le gros-oeuvre des sols, la cour d'appel a pu en démontables, notamment sans mise à disposition d'un
déduire que les désordres n'étaient pas imputables à ces monteur, et constaté qu'il n'était pas établi que ces biens
sociétés et que celles-ci n'avaient pas manqué à leur répondaient à des exigences précises et déterminées à
obligation de conseil ; l'avance, la cour d'appel a pu en déduire que la société
Frimatec devait être considérée comme un vendeur et que
D'où il suit que le moyen n'est pas fondé ; le maître de l'ouvrage ne pouvait prétendre à l'application
de l'article 1792-4 du Code civil ;
Sur le deuxième moyen du pourvoi principal :
Attendu que M. X... et la société X... font grief à l'arrêt de Attendu, d'autre part, que l'article 12 du nouveau Code de
les débouter de leurs demandes formées contre la société procédure civile n'impose pas au juge de rechercher
Frimatec, alors, selon le moyen : d'office les dispositions légales de nature à justifier une
demande dont il est saisi sur le fondement d'un texte
1 / que le contrat qui porte, non sur des choses déterminées déterminé ;
à l'avance, mais sur un travail spécifique destiné à répondre
aux besoins particuliers exprimés par le donneur d'ordre, D'où il suit que le moyen n'est pas fondé ;
constitue non pas un contrat de vente mais un contrat
d'entreprise ; qu'en refusant d'admettre que la société Sur le troisième moyen du pourvoi principal, ci-après
Frimatec avait conclu un contrat d'entreprise avec M. X..., annexé :
dès lors que cette société s'était bornée à livrer un "entrepôt
frigorifique en panneaux démontables marque Siocab", Attendu qu'ayant retenu que les constatations expertales
sans autre spécification, notamment d'un monteur, tout en opposables à la société Muchico permettaient d'affirmer
relevant, par ailleurs, qu'il résultait du rapport d'expertise que l'intervention de cette société avait été sans effet sur les
que l'entreprise Carrosserie Sainte-Marie avait établi des défauts de ventilation du sous sol, la cour d'appel a
plans de principe de la ventilation, fourni et posé des légalement justifié sa décision de ce chef ;
panneaux isolants, et assuré la direction du montage, que la
société Plast'Europ avait fourni des prestations similaires Sur le quatrième moyen du pourvoi principal :
pour l'entrepôt n° 6, "et à la société Frimatec, de même,
pour les entrepôts n° 7 et 8", la cour d'appel, qui n'a pas tiré Attendu que M. X... et la société X... font grief à l'arrêt
les conséquences légales de ses propres constatations, a d'exonérer partiellement M. Z... de sa responsabilité, alors,
violé l'article 1787 du Code civil ; selon le moyen, que le fait pour un maître de l'ouvrage de
faire réaliser des travaux sans s'assurer les services d'un
2 / subsidiairement, que le fabricant d'un ouvrage, d'une maître d'oeuvre ne constitue ni une immixtion fautive ni
partie d'ouvrage ou d'un élément d'équipement conçu et une acceptation de risques ; qu'en décidant que M. X..., en
produit pour satisfaire, en état de service, à des exigences se dispensant des services de maîtres d'oeuvre et de
précises et déterminées à l'avance, est solidairement bureaux d'études, avait accepté des risques exonérant
responsable des obligations mises par les articles 1792, partiellement M. Z..., entrepreneur, de sa responsabilité de
1792-2 et 1792-3 du Code civil à la charge du locateur plein droit, la cour d'appel a violé l'article 1792 du Code
d'ouvrage qui a mis en oeuvre, sans modification et civil ;
conformément aux règles édictées par le fabricant,
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Mais attendu qu'ayant retenu que M. X..., bien que n'étant 1978, qui ne concerne que la vente, ne serait pas applicable
pas notoirement compétent en matière de construction, ;
avait été suffisamment averti, dès le début du programme
de construction, par les conseils de l'entreprise CSM, pour Mais attendu que le tribunal d'instance a relevé que l'offre
savoir que de la réalisation des socles en béton dans les faite par la société Kodak Pathé de traiter le film a été
régles de l'art, avec les conseils d'un architecte et de connue et acceptée de M. Robin, non pas au moment du
bureaux d'études spécialisés, dépendait la bonne qualité de dépôt du film pour son développement, mais au moment de
l'isolation des chambres froides, qu'il avait préféré, par l'achat du film, et que le prix global ne distinguait pas entre
souci d'économie, se contenter des services de M. Z..., avec le coût de la pellicule et le coût de son traitement ; que la
l'aide de simples plans de principe, et faire réaliser le juridiction a ensuite énoncé, par une appréciation
travail par son personnel non qualifié en la matière, la cour souveraine, que, par la volonté des parties, l'acte juridique
d'appel a pu en déduire qu'il avait pris des risques qui passé par M. Robin était indivisible ; que, dès lors, le
exonéraient partiellement M. Z... de sa responsabilité ; caractère de vente qu'il présentait, fût-ce de manière
partielle, entraînait l'application de l'article 2 du décret du
D'où il suit que le moyen n'est pas fondé ; 24 mars 1978 ; qu'en aucune de ses deux branches le
moyen ne peut donc être accueilli ;
Sur le moyen unique du pourvoi incident :
Attendu que la compagnie CGU insurance, venant aux Et, sur le second moyen : (sans intérêt) ;
droits de la compagnie General Accident, fait grief à l'arrêt
de décider qu'elle doit sa garantie au titre des dommages PAR CES MOTIFS : REJETTE le pourvoi
immatériels, alors, selon le moyen, que le maintien de la
garantie facultative des préjudices immatériels, après Document 5 : (Civ. 1, 6 juin 1990)
résiliation de la police, peut légalement être subordonné au
paiement d'une prime subséquente (violation des articles L. Attendu, que l'union fédérale des consommateurs de
241-1 et A. 243-1 du Code des assurances) ; Toulouse (UFC) a assigné six personnes morales de la
région, pratiquant la vente et le développement de films
Mais attendu qu'ayant exactement retenu que dès lors que photographiques, pour faire déclarer abusives, en
les dommages trouvent leur origine dans un fait qui s'est application du décret n° 78-464 du 24 mars 1978, des
produit pendant la période de validité du contrat, l'assureur clauses exonératoires ou limitatives de responsabilité, en
n'est pas fondé à se prévaloir de l'absence de prime cas de perte ou de détérioration de films, figurant sur des
subséquente pour éluder son obligation, la cour d'appel a pochettes destinées à être remises aux clients qui leur
légalement justifié sa décision de ce chef ; confieraient des films ; que l'arrêt confirmatif attaqué a
déclaré cette demande irrecevable ;.
PAR CES MOTIFS : REJETTE les pourvois ; Condamne
M. X... aux dépens des pourvois ; Sur le premier moyen : (sans intérêt) ;
Mais sur le second moyen, pris en sa deuxième branche :
Document 4 (Civ. 1, 25 janvier 1989) Vu l'article 2 du décret n° 78-464 du 24 mars 1978 ;
Attendu, selon les énonciations du jugement attaqué Attendu que, selon ce texte, dans les contrats de vente
(tribunal d'instance de Mulhouse, 23 janvier 1987), que M. conclus entre des professionnels, d'une part, et, d'autre part,
Robin a acheté deux films pour diapositives couleur, des non-professionnels ou des consommateurs, est interdite
dénommés " Kodachrome 64 ", sur l'emballage desquels comme abusive au sens de l'alinéa 1er de l'article 35 de la
figurait la mention suivante : " Le prix de ce film comprend loi n° 78-23 du 10 janvier 1978 la clause ayant pour objet
le traitement et le montage des vues 24 x 36 par Kodak. ou pour effet de supprimer ou de réduire le droit à
Kodak garantit conformément à la loi tout défaut de réparation du non professionnel ou consommateur en cas
fabrication ou vice caché dûment constaté. Tout film de manquement par le professionnel à une quelconque de
accepté pour traitement est réputé avoir une valeur qui ses obligations ;
n'excède pas son prix de tarif. La responsabilité de Kodak
est donc limitée au remplacement du film perdu ou Attendu qu'en se déterminant comme elle a fait au motif
détérioré. Les colorants peuvent se modifier à la longue " ; que le contrat litigieux doit, dans son ensemble, être
que la société Kodak Pathé n'ayant pas restitué à M. Robin qualifié de contrat de louage d'ouvrage alors que la
les films qu'il lui avait renvoyés aux fins de traitement et de propriété des films étant transférée à l'acheteur avant que
montage, ce dernier a refusé les deux films vierges qui lui ces films soient soumis au travail du professionnel, cette
furent proposés à titre de réparation ; que le jugement convention présente pour partie le caractère d'une vente qui
attaqué, faisant application de l'article 2 du décret n° 78- entraîne l'application du texte susvisé, la cour d'appel a
464 du 24 mars 1978, a estimé que la clause limitative de violé celui-ci ;
responsabilité était abusive et a condamné la société Kodak
Pathé à payer la somme de 600 francs à titre de dommages- PAR CES MOTIFS, et sans qu'il y ait lieu de statuer sur
intérêts à M. Robin ; les première et troisième branches du second moyen :
Sur le premier moyen, pris en ses deux branches : CASSE ET ANNULE, dans toutes ses dispositions, l'arrêt
rendu le 23 juin 1988, entre les parties, par la cour d'appel
Attendu que la société Kodak Pathé fait grief au tribunal de Toulouse ; remet, en conséquence, la cause et les parties
d'instance d'avoir ainsi statué, alors que, d'une part, le dans l'état où elles se trouvaient avant ledit arrêt et, pour
contrat conclu entre elle-même et M. Robin s'analyserait, être fait droit, les renvoie devant la cour d'appel de
non comme un contrat de vente, mais comme un contrat Montpellier
d'entreprise, et alors que, d'autre part, les clauses
limitatives de responsabilité ne sont pas prohibées dans un
tel contrat, de sorte que l'article 2 du décret du 24 mars
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Document 6 (Civ. 1, 25 février 1991) EPOUX BOURDAIS MOYENNANT LE VERSEMENT
D'UNE CERTAINE SOMME DEVANT S'IMPUTER
SUR LE PRIX D'ACHAT MAIS CONSTITUANT UNE
Attendu que M. Tétrel, chargé par la société Club hôtel
INDEMNITE COMPENSANT L'INDISPONIBILITE DU
d'un reportage photographique sur ses résidences, a été BIEN ET NON UN DEDIT ;
victime du vol de son matériel professionnel entreposé
QUE LA VENTE A ETE RESLISEE PAR ACTE DU 3
dans sa voiture garée dans le parking de la résidence de FEVRIER 1978, LES EPOUX BOURDAIS BENEFIANT
Saint-Tropez où il devait être hébergé pour la nuit ; que,
POUR L'ENREGISTREMENT DU REGIME DE
tenant la société Club hôtel pour responsable, en tant FAVEUR PREVU PAR L'ARTICLE 705 DU CODE
qu'hôtelier, il l'a assignée, ainsi que son assureur, la
GENERAL DES IMPOTS APPLICABLE AUX BIENS
compagnie La Union et Le Phénix espagnol, en paiement RURAUX GREVES D'UN BAIL A LONG TERME
d'une somme représentant la valeur du matériel dérobé ;
ENREGISTRE DEPUIS AU MOINS DEUX ANS ;
que l'arrêt confirmatif attaqué a accueilli cette demande ; QUE L'ADMINISTRATION DES IMPOTS,
CONSIDERANT QUE L'ACTE DU 13 JANVIER 1976
Sur le premier moyen du pourvoi incident de la société DISSIMULAIT UNE VENTE PARFAITE ET QUE LE
Club hôtel, qui est préalable, pris en ses trois branches :
REGIME DE FAVEUR AVAIT ETE INDUMENT
APPLIQUE POUR L'ENREGISTREMENT DE L'ACTE
Attendu que la société Club hôtel fait grief à l'arrêt attaqué
DU 3 FEVRIER 1978, A EMIS LE 15 MAI 1981 UN
de l'avoir déclarée mal fondée à soutenir qu'elle n'exerçait AVIS DE MISE EN RECOUVREMENT DU
aucune activité hôtelière alors que, de première part, la
SUPPLEMENT DE DROITS ET DES PENALITES
cour d'appel se serait déterminée par un motif inopérant en ESTIMES DUS ;
retenant qu'elle avait souscrit une assurance pour activité
ATTENDU QUE LES EPOUX BOURDAIS FONT
complémentaire de dépositaire ; alors que, de deuxième GRIEF AU JUGEMENT D'AVOIR REJETE LEUR
part, en se bornant à relever que le Club hôtel avait
OPPOSITION A CET AVIS, ALORS, SELON LE
accueilli M. Tétrel, en qualité d'hôtelier, sans s'expliquer POURVOI, QUE D'UNE PART, LA PROMESSE DE
sur la qualification du contrat d'hôtellerie, les juges du
VENTE NE DEVIENT PARFAITE ET NE VAUT
second degré auraient privé leur décision de base légale ; VENTE QUE SI LE CONSENTEMENT DE
alors que, enfin, la cour d'appel devait en tout état de cause
L'ACQUEREUR NE PORTE PAS SEULEMENT SUR
rechercher la véritable nature des liens contractuels entre LA PROPOSITION ET LES CONDITIONS QUI LUI
les parties ;
SONT CONSENTIES MAIS ENTRAINE EGALEMENT
POUR LUI L'OBLIGATION D'ACQUERIR ;
Mais attendu que, après avoir invité, par arrêt avant dire
QUE FAUTE D'AVOIR CONSTATE L'EXISTENCE
droit du 3 décembre 1987 les parties à s'expliquer sur la D'UNE TELLE OBLIGATION A LA CHARGE DES
nature des liens contractuels unissant le Club hôtel à M.
EPOUX BOURDAIS QUI SE SONT BORNES A
Tétrel, l'arrêt attaqué a relevé que le premier avait ACCEPTER UNE PROMESSE UNILATERALE
commandé au second, pour l'ensemble de ses résidences,
LIMITEE DANS LE TEMPS LE JUGEMENT ATTAQUE
un reportage photographique au cours duquel il était N'A PAS CONFERE DE BASE LEGALE A SA
hébergé dans les résidences visitées ; que la mise à sa
DECISION AU REGARD DE L'ARTICLE 1589 DU
disposition d'un studio à destination commerciale loué CODE CIVIL ;
habituellement à la clientèle de passage n'était pas gratuite
ALORS QUE, DE DEUXIEME PART, LA PROMESSE
mais constituait un complément de sa rémunération ; que la UNILATERALE DE VENTE NE TRANSMET AU
cour d'appel a pu en déduire que l'hébergement par le Club
BENEFICIAIRE NI PROPRIETE NI AUCUN DROIT
hôtel de M. Tétrel dans ces conditions, dans un studio SUR LE BIEN QUI EN EST L'OBJET TANT QUE LE
entièrement équipé, constituait un contrat d'hôtellerie ; que
BENEFICIAIRE N'A PAS DECLARE ACQUERIR LE
sa décision n'encourt donc aucun des griefs qui lui sont BIEN ;
faits par le moyen ;
QUE FAUTE D'AVOIR CONSTATE L'EXISTENCE
D'UNE TELLE DECLARATION DE LA PART DES
Et sur le second moyen du même pourvoi : (sans intérêt) ;
EPOUX BOURDAIS, LE JUGEMENT ATTAQUE N'A
PAS CONFERE DE BASE LEGALE A SA DECISION
Mais sur le moyen unique du pourvoi principal de la
AU REGARD DE L'ARTICLE 1589 DU CODE CIVIL ;
compagnie La Union et Le Phénix espagnol : (sans ALORS QUE, DE TROISIEME PART, LA PROMESSE
intérêt) ;
DE VENTE ET LE BAIL AUQUEL ELLE EST
ADJOINTE CONSTITUENT DEUX CONTRATS
PAR CES MOTIFS :
DISTINCTS ET NE SONT PAS INDIVISIBLES, QUE
LES QUALITES DE PRENEUR ET DE PROPRIETAIRE
CASSE ET ANNULE, mais seulement en ce qu'il a...,
SONT INCOMPATIBLES ;
l'arrêt rendu le 28 avril 1989, entre les parties, par la cour QU'AINSI, FAUTE D'AVOIR CONSTATE QUE LE
d'appel de Paris ; remet, en conséquence, quant à ce, la
BAIL, DONT LA REALITE N'EST PAS CONTESTEE,
cause et les parties dans l'état où elles se trouvaient avant ETAIT FICTIF, LE JUGEMENT ATTAQUE A VIOLE
ledit arrêt et, pour être fait droit, les renvoie devant la cour
LES ARTICLES 64 DU LIVRE DES PROCEDURES
d'appel de Douai FISCALES ET 1589 DU CODE CIVIL, ET 705-1 DU
Document 7 : (Com. 14 mai 1985)
CODE GENERAL DES IMPOTS ;
ALORS QUE, DE QUATRIEME PART, EN REFUSANT
SUR LE MOYEN UNIQUE, PRIS EN SES SIX
D'APPLIQUER L'ARTICLE 705-1 DU CODE GENERAL
BRANCHES : ATTENDU, SELON LE JUGEMENT DES IMPOTS MALGRE SES PROPRES
DEFERE (TRIBUNAL DE GRANDE INSTANCE DE
CONSTATATIONS QUI DEMONTRAIENT QUE
LAVAL, 13 JUIN 1983), QUE, PAR UN MEME ACTE TOUTES LES CONDITIONS ETAIENT REMPLIES
DU 13 JANVIER 1976, M. CHAUMOND A DONNE UN
POUR SON APPLICATION, LE JUGEMENT
BIEN RURAL A BAIL A LONG TERME AUX EPOUX ATTAQUE A VIOLE L'ARTICLE 705-1 DU CODE
BOURDAIS, ET A PROMIS DE LE LEUR VENDRE
GENERAL DES IMPOTS ;
POUR UN PRIX DETERMINE, CETTE PROMESSE, ALORS, DE CINQUIEME PART, QUE DES LORS
CONSENTIE JUSQU'AU 1ER JUILLET 1978, ETANT
QU'ILS NE FONT PAS ECHEC A LA LOI FISCALE
ACCEPTEE SANS ENGAGEMENT D'ACHAT PAR LES
8
LES PARTIES PEUVENT RETENIR LA SOLUTION et troisième prêts, sur le fondement de la lettre d'intention ;
QUI LEUR EST LA PLUS FAVORABLE ;
QU'EN STATUANT COMME IL L'A FAIT, LE JUGE A Sur le premier moyen, pris en ses deux premières branches
VIOLE PAR FAUSSE APPLICATION LES ARTICLES
64 DU LIVRE DES PROCEDURES FISCALES ET 705-1 Attendu que la société Tolra fait grief à la cour d'appel
DU CODE GENERAL DES IMPOTS ; d'avoir considéré que la lettre d'intention l'engageait
ET ALORS, ENFIN, QUE LE JUGEMENT ATTAQUE contractuellement, et d'avoir retenu à son encontre une
NE POUVAIT SANS VIOLER LES ARTICLES 1131 ET obligation de résultat, alors, selon le pourvoi, d'une part,
SUIVANTS, 1134 DU CODE CIVIL, MODIFIER PAR que, sauf exception, une déclaration d'intention unilatérale
UNE SIMPLE AFFIRMATION LA CAUSE DU ne fait naître aucune obligation civile ; qu'il résulte des
VERSEMENT DE 40.000,00 FRANCS EFFECTUE PAR propres énonciations de l'arrêt que la société Tolra s'est
LES BENEFICIAIRES DE LA PROMESSE ; bornée à exprimer unilatéralement son intention sans
MAIS ATTENDU, EN PREMIER LIEU, QUE LE qu'une convention se soit formée, faute d'accord des parties
TRIBUNAL QUI, APRES AVOIR RELEVE L'ACCORD ; qu'en considérant que la lettre d'intention, établie par la
DES PARTIES SUR LA CHOSE ET SUR LE PRIX LE 13 société Tolra, avait pu faire naître une obligation civile à sa
JANVIER 1976, A ENONCE QU'IL EXISTAIT, A charge, la cour d'appel a violé les articles 1101 et suivants
CETTE DATE, UNE COMMUNE INTENTION DES du Code civil ; et alors, d'autre part, que l'obligation de
PARTIES DE REALISER LA VENTE, A, PAR LA- résultat de se substituer, le cas échéant, à un débiteur pour
MEME, CONSTATE L'OBLIGATION DES EPOUX faire face aux engagements pris envers un créancier, est
BOURDAIS D'ACQUERIR L'IMMEUBLE LITIGIEUX ; l'obligation de la caution ; qu'elle ne peut résulter que d'un
QUE LES JUGES DU FOND N'ONT FAIT QUE contrat de cautionnement, lequel doit être exprès et avoir
RESTITUER A LA CONVENTION DU 13 JANVIER un objet déterminé ou déterminable ; qu'en considérant que
1976 SA VERITABLE QUALIFICATION EN la lettre d'intention contenait une obligation de résultat
DEDUISANT DE CES ENONCIATIONS QU'ELLE distincte d'un cautionnement, la cour d'appel a violé les
CONSTITUAIT UNE PROMESSE articles 2011 et suivants du Code civil ;
SYNALLAGMATIQUE DE VENTE ;
ATTENDU, EN SECOND LIEU, QU'AYANT AUSSI Mais attendu, d'une part, que, malgré son caractère
RELEVE QUE LES EPOUX BOURDAIS unilatéral, une lettre d'intention peut, selon ses termes,
DECLARAIENT AVOIR "CHOISI LA SOLUTION... LA lorsqu'elle a été acceptée par son destinataire et eu égard à
PLUS AVANTAGEUSE" AU REGARD DES DROITS la commune intention des parties, constituer à la charge de
D'ENREGISTREMENT, ET AYANT PAR L'ENSEMBLE celui qui l'a souscrite un engagement contractuel de faire
DE SES CONSTATATIONS FAIT RESSORTIR QUE ou de ne pas faire pouvant aller jusqu'à l'obligation
L'ACTE DU 13 JANVIER 1976 DISSIMULAIT LA d'assurer un résultat, si même elle ne constitue pas un
PORTEE VERITABLE DE LA CONVENTION SOUS cautionnement ; qu'il appartient au juge de donner ou
L'APPARENCE DE STIPULATIONS AYANT POUR restituer son exacte qualification à un pareil acte sans
SEUL BUT D'ELUDER L'IMPOT, LE TRIBUNAL A PU s'arrêter à la dénomination que les parties en auraient
DECLARER LES ACTES INOPPOSABLES A proposée ;
L'ADMINISTRATION ET LEUR RESTITUER LEUR
VERITABLE CARACTERE ; Attendu, d'autre part, que la cour d'appel relève que, dans
QUE LE MOYEN N'EST DONC FONDE EN AUCUNE sa lettre du 29 mai 1974, la société Tolra avait entendu
DE SES BRANCHES ; accepter de se substituer, le cas échéant, à sa filiale pour
PAR CES MOTIFS : REJETTE LE POURVOI ; faire face aux engagements pris vis-à-vis de la SODLER et
ajoute que cette lettre visait de façon certaine le deuxième
Document 8 (Com. 21 décembre 1987) et le troisième emprunt ; que, si le cautionnement ne se
présume point, et s'il doit être exprès, celui qui, par une
Attendu que, selon les énonciations de l'arrêt attaqué, la manifestation non équivoque et éclairée de sa volonté,
société Textiles du Vallespir (société TV), filiale de la déclare se soumettre envers le créancier à satisfaire à
société de droit espagnol Viuda de José Tolra (société l'obligation du débiteur si celui-ci n'y satisfait pas lui-
Tolra), a obtenu, aux termes de contrats constatés par des même, se rend caution de cette obligation ; que, par ce
actes notariés, respectivement établis au cours des mois de motif de pur droit, substitué à ceux qui sont critiqués, se
novembre 1973 et juin et septembre 1974, trois prêts de la trouve justifiée la décision de la cour d'appel en ce qu'elle a
Société de développement régional du Languedoc- constaté que la société Tolra s'était engagée à payer à la
Roussillon (SODLER) en vue de la construction d'une SODLER, en cas de défaillance de la société TV, ce qui lui
usine ; qu'outre le cautionnement qu'elle avait donné pour resterait dû par celle-ci au titre des prêts consentis ;
le remboursement du premier de ces prêts, la société Tolra
a signé le 29 mai 1974 une lettre adressée à la SODLER D'où il suit que le moyen ne peut être accueilli dans
par laquelle elle affirmait son intention de " soutenir sa aucune de ses branches ;
filiale dans ses besoins financiers et, dans le cas où cela
deviendrait nécessaire, de se substituer à elle pour faire Sur le premier moyen, pris en sa troisième branche :
face à tous les engagements qu'elle pouvait prendre à
l'égard de la SODLER ", tout en exprimant son souci de Attendu que la société Tolra reproche au surplus à la cour
veiller de façon durable à sa totale solvabilité et en d'appel, pour les raisons qui sont reproduites en annexe,
confirmant son " intention, en cas de nécessité, d'effectuer d'avoir privé sa décision de base légale au regard des
immédiatement les démarches nécessaires auprès des articles 1131, 1134 et 1315 du Code civil et 354 de la loi
autorités espagnoles pour obtenir l'autorisation du transfert du 24 juillet 1966, faute d'avoir établi que les qualités de
des fonds " ; que cette lettre a été mentionnée dans l'acte filiale et de société mère des sociétés TV et Tolra étaient
notarié daté des 12 et 17 septembre 1974 relatif au actuelles au moment de l'action de la SODLER ;
troisième prêt, mais qu'elle vise également le deuxième ;
qu'à la suite du prononcé du règlement judiciaire de la Mais attendu qu'il ne résulte ni des conclusions, ni de
société TV et de la conversion de celui-ci en liquidation l'arrêt, que ce moyen ait été mis en oeuvre devant les juges
des biens, la SODLER a assigné la société Tolra en du fond ; qu'il est donc nouveau et, eu égard à son mélange
paiement du montant en principal et intérêts des deuxième de fait et de droit, irrecevable ;
9
de la société Mobil avait pour cause la restitution d'un
Mais sur le deuxième moyen, pris en sa première branche : dépôt, constitué par les recettes des ventes de carburants,
Vu l'article 3 du Code civil, ensemble l'article 3 de la loi du de sorte que la compensation ne pouvait s'opérer entre les
24 juillet 1966 ; créances respectives des parties ;
Attendu que, pour écarter les prétentions de la société Tolra Attendu qu'en statuant ainsi la cour d'appel a violé les
selon lesquelles, même si la lettre d'intention contenait un textes susvisés ;
engagement de payer, celui-ci aurait été nul pour n'avoir
pas été pris conformément au droit espagnol sur les PAR CES MOTIFS, et sans qu'il y ait lieu de statuer sur la
sociétés, la cour d'appel s'est bornée à déclarer qu'elle était seconde branche du second moyen du pourvoi incident :
" saisie d'un litige consécutif à des faits et des actes qui se
sont produits en France et auxquels la législation française CASSE ET ANNULE, mais seulement en ce qu'il a rejeté
doit s'appliquer " ; l'exception de compensation soulevée par la société Clady,
l'arrêt rendu le 10 juillet 1990, entre les parties, par la cour
Attendu qu'en se déterminant ainsi, après avoir relevé que d'appel de Paris ; remet, en conséquence, quant à ce, la
la société Tolra était une société anonyme de droit espagnol cause et les parties dans l'état où elles se trouvaient avant
et alors que l'appréciation des pouvoirs des dirigeants d'une ledit arrêt et, pour être fait droit, les renvoie devant la cour
société relève de la loi nationale de cette société, la cour d'appel d'Orléans .
d'appel a violé, par fausse application, les textes susvisés ;
PAR CES MOTIFS, et sans qu'il y ait lieu de statuer sur Document 10
les autres griefs du pourvoi :
CASSE ET ANNULE, en son entier, mais dans la limite SUR LE PREMIER MOYEN : VU LES
des deuxième et troisième moyens, l'arrêt rendu le 10 ARTICLES 11 DE LA LOI DU 3
janvier 1985, entre les parties, par la cour d'appel de JANVIER 1967, 29 A 35 DU DECRET
Montpellier ; remet, en conséquence, la cause et les parties
dans l'état où elles se trouvaient avant ledit arrêt et, pour 67-1166 DU 22 DECEMBRE 1967,
être fait droit, les renvoie devant la cour d'appel de Lyon ENSEMBLE L'ARTICLE 1840-A DU
Document 9 (Com. 1 juin 1993)
er CODE GENERAL DES IMPOTS;
Donne acte à la société Mobil Oil française de son
désistement ; ATTENDU QUE LA NULLITE DES
PROMESSES UNILATERALES DE
Attendu qu'il résulte des énonciations de l'arrêt attaqué que
la société Mobil Oil française (la société Mobil) a donné en VENTE NON CONSTATEES PAR UN
location-gérance à la société Clady un fonds de commerce ACTE AUTHENTIQUE OU PAR UN ACTE
de station-service, étant stipulé que la vente des carburants
serait effectuée sous le régime du mandat ; qu'après SOUS SEING PRIVE ENREGISTRE
l'expiration du contrat, M. Clady, gérant de la société DANS UN DELAI DE DIX JOURS A
Clady, a signé une reconnaissance de dette d'un montant de
444 714,77 francs à la société Mobil, au titre de recettes COMPTER DE SON ACCEPTATION PAR
non reversées provenant de la vente des carburants ; LE BENEFICIAIRE PRESCRITE PAR
qu'évaluant à 449 375,22 francs le montant de sa créance,
la société Mobil a assigné la société Clady et M. Clady en UNE MESURE D'ORDRE FISCAL, EST
paiement d'une telle somme ; que la société Clady a D'APPLICATION ET
demandé à son mandant de l'indemniser des pertes par elle
essuyées à l'occasion de sa gestion et a sollicité la D'INTERPRETATION STRICTES;
compensation entre sa créance et celle de la société Mobil ;
Sur le premier moyen, pris en ses trois branches, du QU'EN PARTICULIER, ELLE NE
pourvoi incident : (sans intérêt) ; SAURAIT ETRE ETENDUE PAR
Mais sur le second moyen, pris en sa première branche, du ANALOGIE AUX DISPOSITIONS D'UN
pourvoi incident : CONTRAT PRELIMINAIRE DE
Vu les articles 1984 et 1915 du Code civil ; RESERVATION EN MATIERE DE VENTE
EN L'ETAT FUTUR D'ACHEVEMENT
Attendu que le seul fait pour un mandataire de recevoir des
fonds pour le compte de son mandant ne suffit pas à D'IMMEUBLE OU DE PARTIE
transformer le mandat en dépôt ; qu'ainsi, en matière de D'IMMEUBLE A USAGE D'HABITATION;
distribution de carburants effectuée sous le régime du
mandat, le fait par l'exploitant d'une station-service de
conserver les recettes provenant des ventes à la clientèle ATTENDU QUE LA DEMOISELLE Z... A,
jusqu'à leur versement quotidien sur un compte bancaire
désigné par la compagnie pétrolière ne constitue pas, sauf LE 21 OCTOBRE 1971, SOUSCRIT UN
stipulations contraires, un contrat de dépôt au sein du CONTRAT DE RESERVATION POUR UN
contrat de mandat mais l'exécution même de ce dernier ;
APPARTEMENT DE TYPE 2 SITUE
Attendu que, pour rejeter l'exception de compensation DANS UN ENSEMBLE IMMOBILIER
soulevée par la société Clady, l'arrêt retient que la créance
EDIFIE RUE PAUL-BERT A RENNES
10
PAR LA SOCIETE ANONYME NOURRY PROJET;
ET VERSE A CETTE SOCIETE LA
SOMME DE 4550 FRANCS A TITRE DE QU'IL N'EXISTE PAS D'AUTRE ISSUE A
DEPOT DE GARANTIE, CALCULE SUR CETTE RESERVATION POUR LE
LE PRIX PREVISIONNEL DE VENTE PROMOTEUR, LORSQUE DES TRAVAUX
DUDIT APPARTEMENT DE 91000 SONT COMMENCES ET SE
FRANCS; POURSUIVENT NORMALEMENT,
COMME DANS LE CAS DE L'ESPECE,
QU'ELLE NE S'EST PAS PRESENTEE QUE LA VENTE DE L'APPARTEMENT AU
CHEZ LE NOTAIRE POUR SIGNER RESERVATAIRE";
L'ACTE DE VENTE, MALGRE UNE
SOMMATION DU 14 DECEMBRE 1971, ATTENDU QU'EN STATUANT AINSI,
ET A ASSIGNE LA SOCIETE EN ALORS QU'IL S'AGIT D'UN CONTRAT
REMBOURSEMENT DU DEPOT DE SUI GENERIS ESSENTIELLEMENT
GARANTIE EN RAISON DE LA NULLITE SYNALLAGMATIQUE, LEQUEL
DU CONTRAT, CONSECUTIVE AU COMPORTE DES OBLIGATIONS
DEFAUT D'ENREGISTREMENT DANS RECIPROQUES, LE VENDEUR
LES DIX JOURS DE L'ACTE DE S'ENGAGEANT EN CONTREPARTIE
RESERVATION; D'UN DEPOT DE GARANTIE A
RESERVER A L'ACHETEUR EVENTUEL
ATTENDU QUE, POUR DECLARER NUL UN IMMEUBLE OU UNE PARTIE
LE CONTRAT PRELIMINAIRE DE D'IMMEUBLE ET QU'EN
RESERVATION A DEFAUT D'AVOIR ETE CONSEQUENCE UN TEL CONTRAT NE
ENREGISTRE DANS LES DIX JOURS ET PEUT ETRE IDENTIFIE A LA
POUR CONDAMNER LA SOCIETE PROMESSE UNILATERALE DE VENTE
NOURY A REMBOURSER A LA ACCEPTEE AU SENS DE L'ARTICLE
DEMOISELLE Z... LA SOMME DE 4550 1840-A DU CODE GENERAL DES
FRANCS, LES JUGES DU FOND ONT IMPOTS, DONT LES DISPOSITIONS
ADMIS QUE "LE CONTRAT SONT D'INTERPRETATION STRICTE,
PRELIMINAIRE CONSTITUAIT UNE LA COUR D'APPEL A VIOLE PAR
PROMESSE UNILATERALE DE VENTE, FAUSSE APPLICATION LES TEXTES
PUISQUE LE LEGISLATEUR EDICTAIT SUSVISES;
DANS L'ARTICLE 11 DE LA LOI DU 3
JANVIER 1967 : EST NULLE TOUTE PAR CES MOTIFS, ET SANS QU'IL
AUTRE PROMESSE D'ACHAT OU DE SOIT BESOIN DE STATUER SUR LE
VENTE; SECOND MOYEN : CASSE ET ANNULE
L'ARRET RENDU ENTRE LES PARTIES
QUE S'IL EST EXACT QUE LE LE 18 DECEMBRE 1973 PAR LA COUR
VENDEUR S'ENGAGE A "RESERVER" D'APPEL DE RENNES;
L'APPARTEMENT, CETTE OBLIGATION
NE PEUT S'ANALYSER QUE COMME REMET, EN CONSEQUENCE, LA CAUSE
UNE PROMESSE DE VENTE, MEME SI ET LES PARTIES AU MEME ET
CETTE PROMESSE EST ASSORTIE SEMBLABLE ETAT OU ELLES ETAIENT
INITIALEMENT, DANS LE CAS AVANT LEDIT ARRET ET, POUR ETRE
D'IMMEUBLES A CONSTRUIRE, DE LA FAIT DROIT, LES RENVOIE DEVANT LA
CONDITION DE REALISATION DU COUR D'APPEL DE CAEN
11
Université d'Evry Val d'Essonne
Boulevard F. Mitterrand 91O25 Evry Cedex
Droit des contrats spéciaux- Licence Droit (L 3) -
Cours de M. J.B. Laydu
Travaux dirigés : Madame Déborah Sénanedj
Madame Belinda Maher
Madame Charlène Visconti
3 ème Séance Les contrats préparatoires à la vente
I/ La promesse de vente
Document 3 : Civ 3, 20 déc. 1994 , JCP 1995, II, n° 39, p. 353, note
Chr. Larroumet
Document 4 : Com. 30 oct. 2000, Légifrance pourvoi n° 98-11224
Document 12 : Ch. Mixte 26/05/2006, JCP. 2006, II, 10 142, note L. Leveneur
12
Document 1 l'article 1840-A du Code général des impôts, la
convention du 29 janvier 1986, l'arrêt retient que
Sur le moyen unique : celle-ci constitue une promesse unilatérale de vente ;
Attendu, selon l'arrêt attaqué (Paris, 8 novembre Qu'en statuant ainsi, alors que la convention stipulait
1990), que Mme Godard, qui avait consenti, le 22 que la société Weimeijer s'était définitivement
mai 1987, aux consorts Cruz une promesse de vente engagée à acquérir dès qu'auraient été remplies, avant
d'un immeuble, valable jusqu'au 1er septembre 1987, une certaine date, les obligations mises à la charge du
a notifié aux bénéficiaires, le 26 mai 1987, sa promettant, ce qui ôtait toute faculté d'option au
décision de ne plus vendre ; que les consorts Cruz, bénéficiaire de la promesse et donnait à celle-ci un
ayant levé l'option le 10 juin 1987, ont assigné la caractère synallagmatique, la cour d'appel a dénaturé
promettante en réalisation forcée de la vente ; les termes clairs et précis de cette convention et violé
le texte susvisé ;
Attendu que les consorts Cruz font grief à l'arrêt de
les débouter de cette demande, alors, selon le moyen, PAR CES MOTIFS, et sans qu'il y ait lieu de statuer
que, dans une promesse de vente, l'obligation du sur les deuxième et troisième moyens du pourvoi
promettant constitue une obligation de donner ; qu'en principal, non plus que sur le moyen unique du
rejetant la demande des bénéficiaires en réalisation pourvoi incident :
forcée de la vente au motif qu'il s'agit d'une
obligation de faire, la cour d'appel a ainsi violé les CASSE ET ANNULE, dans toutes ses dispositions,
articles 1134 et 1589 du Code civil ; l'arrêt rendu le 7 octobre 1988, entre les parties, par
la cour d'appel de Paris ; remet, en conséquence, la
Mais attendu que la cour d'appel, ayant exactement cause et les parties dans l'état où elles se trouvaient
retenu que tant que les bénéficiaires n'avaient pas avant ledit arrêt et, pour être fait droit, les renvoie
déclaré acquérir, l'obligation de la promettante ne devant la cour d'appel d'Orléans
constituait qu'une obligation de faire et que la levée
d'option, postérieure à la rétractation de la Document 3
promettante, excluait toute rencontre des volontés
réciproques de vendre et d'acquérir, le moyen n'est Sur le moyen unique :
pas fondé ;
Vu l'article 1589 du Code civil ;
PAR CES MOTIFS : REJETTE le pourvoi.
Attendu que, pour rejeter la demande de M. Lionard
Document 2 en réalisation forcée de la vente d'un immeuble que
lui avait consentie M. Jarry par acte sous seing privé
Sur le premier moyen du pourvoi principal : du 20 mai 1986, l'arrêt attaqué (Chambéry, 6
novembre 1992), statuant sur renvoi après cassation,
Vu l'article 1134 du Code civil ; retient que le " compromis " stipule que l'acquéreur
sera propriétaire des biens vendus à compter
Attendu, selon l'arrêt attaqué (Paris, 7 octobre 1988), seulement de la réitération par acte authentique, de
que la société Cedag Global a promis, le 29 janvier sorte que le vendeur n'est tenu, envers l'acquéreur,
1986, de vendre à la société Weimeijer un ensemble que d'une obligation de faire pouvant se résoudre en
de bâtiments à usage commercial et s'est engagée à dommages-intérêts ;
produire, avant le 4 février 1986, certains documents
et justificatifs ; que l'acte authentique n'a pas été Qu'en statuant ainsi, après avoir constaté, par motifs
dressé à la date prévue dans la convention en dépit adoptés, l'accord des parties sur la chose et sur le prix
d'une sommation faite par le vendeur et que la société et sans relever d'autres circonstances de nature à
Weimeijer a assigné la société Cedag Global en démontrer que les parties avaient fait de la réitération
diminution du prix de vente au motif que n'avaient par acte notarié un élément constitutif de leur
pas été fournis l'ensemble des documents exigés par consentement, la cour d'appel n'a pas donné de base
la convention et, notamment, la justification de la légale à sa décision ;
possibilité d'exercer, dans les lieux, des commerces
alimentaires ; PAR CES MOTIFS :
13
Document 4 avenu sauf si de nouvelles conventions intervenaient
entre les parties", au seul prétexte de l'emploi du
LA COUR, composée selon l'article L. 131-6, alinéa terme "pourra", sans constater le règlement d'arrhes
2, du Code de l'organisation judiciaire, en l'audience par MM. Lhermitte et Mouchel, pendant la période
publique du 4 juillet 2000, où étaient présents : M. de validité de ladite promesse, ni leur engagement de
Dumas, président, Mme Vigneron, conseiller régler une indemnité à l'acquéreur, la cour d'appel a
rapporteur, M. Tricot, conseiller, M. Lafortune, privé sa décision de base légale au regard de l'article
avocat général, Mme Moratille, greffier de chambre ; 1590 du Code civil, de l'article 1134 du même Code ;
alors, en outre, que la convention des parties ne peut
Sur le rapport de Mme Vigneron, conseiller, les déroger aux dispositions impératives de la loi ; qu'en
observations de Me Le Prado, avocat de MM. conséquence, l'exigence absolue d'un écrit pour
Lhermitte et Mouchel, les conclusions de M. réaliser le transfert de propriété d'un navire, formulée
Lafortune, avocat général, et après en avoir délibéré à l'article 10 de la loi du 3 janvier 1967, excluait que
conformément à la loi ; l'emploi d'un terme "pourra" puisse être interprété
comme autorisant les parties à justifier d'un tel
Sur le moyen unique, pris en ses quatre branches : transfert par le seul effet d'une renonciation à une
clause de dédit ; qu'en statuant néanmoins ainsi, la
Attendu que MM. Lhermitte et Mouchel reprochent cour d'appel a violé, derechef, les dispositions
à l'arrêt attaqué (Rouen, 19 novembre 1997), rendu susvisées de la loi du 3 janvier 1967 ; et alors, enfin,
sur renvoi après cassation (Chambre commerciale, 30 qu'en déduisant de versements effectués par MM.
novembre 1993, pourvoi n° 91-16.622), d'avoir Lhermitte et Mouchel entre le 15 mai 1984 et le 26
accueilli la demande de Mme Sauvage en paiement avril 1985 la preuve d'une renonciation à l'exercice
du solde du prix du navire de pêche "A la volonté de d'une hypothétique faculté de dédit au 1er avril 1984,
Dieu" et d'avoir rejeté leur demande en restitution de la cour d'appel qui, sans justifier d'un écrit valable à
la somme versée en règlement partiel de ce prix, cette date, n'a fait qu'apprécier, au regard du
alors, selon le pourvoi, d'une part, qu'aux termes de comportement des acquéreurs, la réalité du transfert
l'article 10, alinéa 1er, de la loi du 3 janvier 1967 de propriété contesté, a encore violé les dispositions
portant statut des navires et autres bâtiments de mer, précitées de la loi du 3 janvier 1967 ;
"tout acte translatif de la propriété d'un navire
francisé doit, à peine de nullité, être fait par écrit" ; Mais attendu, en premier lieu, qu'après avoir relevé
que le caractère absolu de cette exigence exclut que que, par acte du 21 février 1984, M. Lebas et Mme
le transfert de propriété d'un navire puisse résulter de Sauvage avaient vendu le navire de pêche "A la
simples présomptions, fussent-elles tirées du volonté de Dieu" à MM. Lhermitte et Mouchel
comportement de l'acquéreur ; qu'en l'espèce, la moyennant un prix déterminé, que cet acte prévoyait
promesse de vente du navire litigieux, en date du 21 que la promesse de vente était valable jusqu'au 1er
février 1984, a été stipulée valable jusqu'au 1er avril avril 1984, que les parties étaient engagées l'une vis-
1984, date à laquelle elle devait être considérée à-vis de l'autre jusqu'à cette date, et que, passé cette
comme nulle et non avenue, sauf nouvelles date, la promesse pourrait être considérée comme
conventions ; qu'en considérant néanmoins, nulle et non avenue, sauf si de nouvelles conventions
nonobstant l'absence de rédaction d'un acte de vente intervenaient entre les parties, la cour d'appel, par
ferme et définitive et de toute autre nouvelle une interprétation que l'ambiguïté de cette clause
convention écrite, que, par application de l'article rendait nécessaire, a estimé qu'il s'agissait d'une
1589 du Code civil, cette promesse de vente faculté de dédit d'une vente ;
constituait l'écrit translatif de propriété exigé par la
loi, la cour d'appel a violé, par refus d'application, Attendu, en second lieu, que rien n'interdit qu'une
l'article 10 susvisé de la loi du 3 janvier 1967 et, par partie s'engage envers une autre avec une faculté de
fausse application, l'article 1589 du Code civil ; alors, dédit gratuite ; que, dès lors, la cour d'appel n'avait
d'autre part, que seule une clause qui offre aux pas à procéder à des constatations qui étaient
acquéreurs la faculté de ne pas exécuter leur inopérantes pour la solution du litige ;
engagement pour une cause quelconque, en
abandonnant les arrhes ou acomptes versés au Attendu, enfin, que, loin d'apprécier la réalité du
vendeur, constitue une clause de dédit ; qu'en transfert de propriété du navire au seul regard du
qualifiant, en l'espèce, de faculté de dédit la clause de comportement des acquéreurs, la cour d'appel a
la promesse litigieuse retenu que la vente du navire, par acte du 21 février
prévoyant que, passé le 1er avril 1984, le 1984, était valable sous réserve que l'une des parties
"compromis pourra être considéré comme nul et non n'ait pas usé de sa faculté de dédit et que les
14
acquéreurs y avaient renoncé implicitement en Ainsi fait et jugé par la Cour de Cassation,
payant aux vendeurs une partie du prix du navire ; Troisième chambre civile, et prononcé par le
président en son audience publique du huit octobre
D'où il suit que la cour d'appel ayant légalement deux mille trois.
justifié sa décision, le moyen ne peut être accueilli en Document 6
aucune de ses branches ;
Sur le moyen unique :
PAR CES MOTIFS : REJETTE le pourvoi
Vu l'article 1142 du Code civil ;
Document 5
Attendu, selon l'arrêt attaqué (Versailles, 26 mai
Sur le premier moyen du pourvoi principal : 1995), que Mme Morin a donné à bail un
appartement à usage professionnel à M. Bourva,
Vu les articles 1134 et 1589 du Code civil ; masseur-kinésithérapeute, ainsi qu'à M. Lanouenan,
médecin ; que les parties sont convenues qu'en cas de
Attendu, selon l'arrêt attaqué (Versailles, 1er février vente des locaux pendant la durée de la location, la
2002), que le 27 juin 2000 la société civile bailleresse s'engageait à donner la préférence " au
immobilière Pasquière (la SCI) a consenti à la société preneur " à prix et conditions équivalents ; que M.
ILEX une promesse unilatérale de vente valable Bourva a cédé le droit au bail à Mlle Gonnet,
jusqu'au 15 septembre 2000, date également fixée kinésithérapeute, la propriétaire ayant accepté la
pour la levée de l'option, qui n'est intervenue que le 2 cessionnaire comme nouveau locataire dans les
novembre 2000 ; que, le 15 novembre 2000, le mêmes conditions du bail ; que Mme Morin ayant
notaire a constaté l'absence de la SCI pour la vendu cet appartement à la société civile immobilière
signature de l'acte authentique de vente et a dressé un 28 (SCI), représentée par son gérant, M. Lanouenan,
procès-verbal de difficultés ; que la SCI a assigné la Mlle Gonnet a assigné Mme Morin, la SCI, M.
société ILEX en constatation de la caducité de la Lanouenan et M. X..., notaire rédacteur de l'acte de
promesse, cette dernière demandant que la vente soit vente, en annulation de cette vente et paiement de
déclarée parfaite à son égard ; dommages-intérêts ;
Attendu que, pour décider que la levée de l'option a Attendu que pour accueillir la demande, l'arrêt
été faite dans des conditions conformes aux retient que M. Lanouenan a constitué une SCI pour
exigences de la promesse et que le défaut de dissimuler la vente des locaux à son profit, que cette
réalisation de la vente est imputable à la SCI, l'arrêt dissimulation, qui lui a permis de ne pas apparaître
retient que celle-ci a consenti à la société ILEX une comme le bénéficiaire de l'acquisition, a été efficace,
prorogation du délai initialement fixé pour lever Mlle Gonnet ayant réalisé tardivement que
l'option, les discussions relatives aux remises de l'opération avait été effectuée pour son colocataire ;
documents s'étant poursuivies entre les notaires, que M. Lanouenan s'est rendu complice de la fraude
mandataires des parties ; au préjudice de la cessionnaire, qui n'a pu manifester
son intention d'acheter, et que la collusion
Qu'en statuant ainsi, alors qu'elle avait relevé que la frauduleuse de la propriétaire et de la SCI doit
convention ne prévoyait qu'une prorogation entraîner la nullité de la vente ;
conventionnelle de la promesse si huit jours avant
son expiration le promettant n'avait pas fait parvenir Qu'en statuant ainsi, sans rechercher, au besoin
au bénéficiaire les documents nécessaires à d'office, si M. Lanouenan avait eu connaissance de
l'établissement de l'acte authentique de vente, la cour l'intention du cotitulaire du droit de préférence de
d'appel a violé les textes susvisés ; faire usage de son droit, la cour d'appel n'a pas donné
de base légale à sa décision ;
PAR CES MOTIFS, et sans qu'il y ait lieu de statuer
sur le second moyen du pourvoi principal et sur le PAR CES MOTIFS :
moyen unique du pourvoi incident :
CASSE ET ANNULE, ;
CASSE ET ANNULE,;
15
Document 7 Civ.3, 11 mai 2011 rétractation du promettant excluant toute rencontre
des volontés réciproques de vendre et d'acquérir, la
réalisation forcée de la vente ne peut être ordonnée,
Sur le premier moyen : la cour d'appel a violé les textes susvisés ;
16
l'acte authentique de vente, lequel mentionnait que compétence dans cette matière, ils n'avaient bénéficié
les prescriptions de l'article L. 271-1 du code de la d'aucune information sur la nature de l'acte qui leur
construction et de l'habitation avaient déjà été était présenté par M. Y... ; que celui-ci avait utilisé
respectées, sans émettre de réserve quant à des formules qui avaient pour but de leur cacher
l'irrégularité de la présentation de la faculté de qu'ils s'engageaient définitivement à vendre leur
renonciation au sein du contrat préliminaire de parcelle, en dépit de leur refus catégorique antérieur ;
réservation qui l'avait précédé, elle devait en déduire qu'en outre, l'acte litigieux contient une seconde
que M. X. avait par là même renoncé à exercer son stipulation qui évoque la vente d'une autre parcelle
droit de rétractation, en sorte que la lettre du 17 comme une opération hypothétique ; que M. Y... a
février 2015 ne pouvait valoir rétractation valable et ainsi couché en un seul acte deux conventions portant
emporter anéantissement de la vente ; qu'en décidant sur des biens différents ayant des objets différents et
le contraire, la cour d'appel a violé l'article L. 271-1 requérant des formes également différentes et ce, afin
du code de la construction et de l'habitation ; d'abuser le consentement des époux X... ; qu'en
s'abstenant de répondre à ce moyen d'où il s'évinçait
Mais attendu qu'ayant exactement retenu que, le que les époux X... avaient été victimes des
contrat de réservation, qui était un contrat distinct et manoeuvres dolosives qui les avaient conduits à
autonome du contrat de vente, étant nul, M. X. se signer un acte dont ils n'avaient pas compris la
trouvait dans la situation visée au cinquième alinéa portée, la cour d'appel, qui s'est bornée à affirmer
de l'article L. 271-1 du code de la construction et de qu'il n'était pas démontré que des manoeuvres étaient
l'habitation et constaté qu'il n'avait pas bénéficié d'un imputables à M. Y... a, en statuant ainsi, violé
délai de réflexion, la cour d'appel a déduit, à bon l'article 455 du nouveau Code de procédure civile ;
droit, de ces seuls motifs que la vente devait être
annulée ; Mais attendu qu'ayant relevé que les termes
"promesse" et "consentement à la vente" contenaient
D'où il suit que le moyen n'est pas fondé ; en eux-mêmes la souscription d'une obligation de
vendre et non un engagement hypothétique, que s'ils
Sur le second moyen du pourvoi principal, ci-après visaient un événement futur, celui-ci était inéluctable
annexé : (Sans intérêt). et proche, et que l'acte litigieux faisait suite à une
promesse de vente non discutée, sans que les époux
D'où il suit que le moyen n'est pas fondé ; X... n'aient démontré qu'ils avaient fait de la
signature de l'acte authentique la condition même de
PAR CES MOTIFS : REJETTE les pourvois ; leur engagement, la cour d'appel a pu déduire de ces
seuls motifs que les époux X... ne démontraient pas
Document 10 l'existence d'un dol, sans être tenue de répondre à des
conclusions faisant état de la présence dans la même
Sur le moyen unique du pourvoi principal, pris en sa promesse de stipulations relatives à la vente d'une
première branche : autre parcelle ;
Attendu, selon l'arrêt attaqué (Angers, 30 janvier D'où il suit que le moyen n'est pas fondé de ce chef ;
2001), que les époux X... ont, par acte du 1er mars
1996, promis de vendre à M. Y..., une parcelle de Sur le moyen unique du pourvoi principal, pris en
bois cadastrée section F numéro 576 au prix de 12 ses deux autres branches, ci-après annexé :
000 francs ; que, par acte sous seing privé du 15
janvier 1997, les parties ont signé une promesse Attendu, d'une part, qu'ayant retenu que l'acte
synallagmatique de vente portant sur la même litigieux avait été signé au domicile des époux X...,
parcelle et contenant un droit de préférence au profit ces derniers entretenaient avec le vendeur des
de M. Y... concernant une parcelle voisine cadastrée relations régulières et bonnes, que l'opération portait
section F numéro 564 ; que les époux X... ont refusé sur une parcelle dont ils ne prétendaient pas qu'ils
de réitérer la vente par acte authentique ; avaient une moindre connaissance que l'acheteur, que
la promesse synallagmatique faisait suite à une
Attendu que les époux X... font grief à la cour d'appel promesse de vente non critiquée et concrétisait
d'avoir déclaré la vente parfaite, alors, selon le l'option d'acquérir de son bénéficiaire, la cour d'appel
moyen, que, dans leurs conclusions, les époux X... en a exactement déduit que les dispositions de
ont fait valoir que l'acte litigieux avait été rédigé et l'article L. 121-21 du Code de la consommation
formalisé sans le concours d'un professionnel des étaient inapplicables ;
transactions immobilières et qu'à défaut de toute
17
Attendu, d'autre part, qu'ayant retenu que les deux
attestations produites étaient circonstanciées, que la Attendu, selon l'arrêt attaqué ( Lyon, 18 janvier
première était confortée par "l'indicateur du marché 2001), que par acte notarié du 2 avril 1984 un pacte
des forêts en France en 1999" et retenait une valeur de préférence a été consenti par les époux X... aux
maximale de 10 000 francs l'hectare, que la seconde époux Z... en cas de vente d'un hangar ;
attestation visait une valeur de fonds de 9 801 francs
et une valeur de superficie de 20 000 francs outre une qu'une offre de vente a été notifiée à ces derniers le
valeur de chasse et émanait d'un expert impliqué dans 25 novembre 1987 pour le prix de 90 000 francs qui a
un litige ayant mis en conflit les parties à la été refusée par les époux Z... ;
procédure et un tiers pour lequel il avait intercédé,
sans allusion à une vileté de prix, la cour d'appel a que le 18 novembre 1994 les époux X... ont conclu
caractérisé l'absence d'éléments vraisemblables et avec les époux Y... une promesse synallagmatique de
assez graves pour faire présumer la lésion et a ainsi vente portant sur ce hangar pour le prix de 90 000
légalement justifié sa décision de ce chef ; francs, l'acte authentique de vente étant signé le 3
mars 1995 ; que les époux Z... ont engagé une action
Mais sur le moyen unique du pourvoi incident : en nullité de cette vente au motif qu'elle était
intervenue en violation de leur droit de préférence ;
Vu l'article 1174 du Code civil ;
Attendu que pour faire droit à la demande des époux
Attendu que toute obligation est nulle lorsqu'elle a Z... l'arrêt retient que, compte tenu de l'évolution du
été contractée sous une condition potestative de la marché immobilier dans la région de Lyon et des
part de celui qui s'oblige ; conditions économiques, la cession du 18 novembre
1994 a eu lieu à des conditions beaucoup plus
Attendu que, pour déclarer sans valeur la clause avantageuses que celles contenues dans l'offre du 25
insérée à l'acte du 15 janvier 1997 aux termes de novembre 1987, de sorte que les bénéficiaires
laquelle M. et Mme X... accordaient, à M. Y... un conservaient leur droit de préférence ;
"droit de préférence" non limité dans le temps, en cas
de vente de la parcelle numéro 564, l'arrêt retient que Qu'en statuant ainsi, alors qu'elle avait constaté que
l'obligation de proposer de vendre un immeuble à des la vente du bien avait eu lieu au même prix que celui
bénéficiaires déterminés sans qu'aucun prix ne soit offert aux époux Z... en 1987 et refusé par ces
prévu est purement potestative et ne constitue pas un derniers, la cour d'appel, qui n'a pas tiré les
pacte de préférence ; conséquences légales de ses propres constatations, a
violé le texte susvisé ;
Qu'en statuant ainsi, alors que la condition
potestative doit émaner de celui qui s'oblige, et que la PAR CES MOTIFS, et sans qu'il y ait lieu de statuer
prédétermination du prix du contrat envisagé et la sur le second moyen :
stipulation d'un délai ne sont pas des conditions de
validité du pacte de préférence, la cour d'appel a Déclare irrecevable le pourvoi formé par M. X... ;
violé le texte susvisé ;
CASSE ET ANNULE,
PAR CES MOTIFS : CASSE ET ANNULE, ;
Document 12
Document 11
Sur le moyen unique :
Sur la recevabilité du pourvoi formé par M. X...,
relevé d'office, après avis donné à l'avocat : Attendu, selon l'arrêt attaqué (Papeete, 13 février
2003), qu'un acte de donation-partage dressé le 18
Attendu que le pourvoi formé par déclaration faite décembre 1957 et contenant un pacte de préférence a
au greffe le 9 avril 2001 au nom de M. Jean-Paul attribué à Mme Adèle A... un bien immobilier situé à
X..., alors que celui-ci était décédé le 5 octobre 2000, Haapiti ; qu'une parcelle dépendant de ce bien a été
est irrecevable ; transmise, par donation-partage du 7 août 1985,
rappelant le pacte de préférence, à M. Ruini A..., qui
Sur le premier moyen du pourvoi formé par Mme l'a ensuite vendue le 3 décembre 1985 à la SCI
X... et par les époux Y... : Emeraude, par acte de M. B..., notaire ; qu'invoquant
une violation du pacte de préférence stipulé dans
Vu l'article 1134 du Code civil ; l'acte du 18 décembre 1957, dont elle tenait ses droits
18
en tant qu'attributaire, Mme X... a demandé, en 1992, réalisation de la vente ne pouvait être ordonnée au
sa substitution dans les droits de l'acquéreur et, profit de la bénéficiaire du pacte ;
subsidiairement, le paiement de dommages-intérêts ;
D'où il suit que le moyen n'est pas fondé ;
Attendu que les consorts X... font grief à l'arrêt
d'avoir rejeté la demande tendant à obtenir une PAR CES MOTIFS : REJETTE le pourvoi ;
substitution dans les droits de la société Emeraude
alors, selon le moyen : Document 13
19
janvier 2016, M et Mme X... ont assigné les sociétés
Document 14 Jess et Co et Iness aux fins de voir prononcer la
résiliation du bail, annuler la cession du 13 décembre
2015, dire que la vente résultant de l'exercice par les
Sur le moyen unique : bailleurs de leur droit de préférence est parfaite et
prononcer leur substitution forcée à la société Iness ;
Vu les articles 1134, dans sa rédaction antérieure à Attendu que, pour rejeter les demandes de M et Mme
celle issue de l'ordonnance du 10 février 2016, et X..., l'arrêt retient que, du fait de la renonciation de la
1583 du code civil ; société Iness, la promesse de cession était caduque à
Attendu, selon l'arrêt attaqué (Paris, 24 janvier la date à laquelle M. et Mme X... ont exercé leur droit
2018),que, le 4 novembre 2015, la société Jess et Co, de préférence et que, faute de rencontre des volontés,
locataire de locaux commerciaux, a consenti à la la vente n'a pu se concrétiser ;
société Iness une promesse de vente de son droit au
bail et de la licence IV moyennant la somme de 25 Qu'en statuant ainsi, alors que l'acceptation de l'offre
000 euros ; que, le 7 novembre 2015, la société Iness de vente formulée en exécution d'un pacte de
a renoncé à cette promesse ; que, le 8 décembre préférence vaut vente, la cour d'appel a violé les
2015, M. et Mme X..., bailleurs, ont notifié à la textes susvisés ;
société locataire leur intention d'exercer le droit de
préférence stipulé à leur profit dans le bail, au prix PAR CES MOTIFS : CASSE ET ANNULE,;
indiqué dans la promesse ; que, le 13 décembre 2015,
la société Jess et Co a cédé à la société Iness le droit
au bail, la licence IV et le mobilier ; que, le 11
Jean-Pierre est propriétaire d’une jolie maison à la campagne en la commune de VilleFantôme, il désire s’en
séparer. Il s’entend très bien avec son voisin Luc, qui désire l’acquérir.
Les deux voisins sont dores et déjà d’accord sur un prix de vente de 160.000 E.
Mais Luc a besoin d’un mois pour savoir comment il financera son achat.
Je vous confirme que je serais heureux de vous vendre ma maison au prix que nous avons fixé (160.000 E net
vendeur).
Je vous accorde bien volontiers les 30 jours dont vous avez besoin pour déterminer de votre côté la faisabilité
de l’opération.
-----------------------------
Le 15 février suivant, Jean-Pierre se voit offrir 170.000 E par sa voisine d’en face, Mélanie.
L’ayant appris, Luc vous consulte. Il a besoin que vous lui expliquiez juridiquement la situation et ce qu’il
peut faire. Vous rédigerez une consultation juridique très étayée, mais synthétique.
20
Université d'Evry Val d'Essonne
Boulevard F. Mitterrand 91O25 Evry Cedex
Droit des contrats spéciaux- Licence Droit (L 3) -
Cours de M. J.B. Laydu
Travaux dirigés : Madame Déborah Sénanedj
Madame Belinda Maher
Madame Charlène Visconti
Document 5 : AP 1er déc. 1995, J.C.P. G. 1996 .II. concl. M. Jéol et note J.
Ghestin (4 arrêts – 2 reproduits -).
21
Document 1 CCP en annulation de la vente, l'arrêt retient qu'il
n'est pas établi que la société Ginger ait commis des
Sur le moyen unique, pris en sa première branche : manoeuvres dolosives pour persuader sa cliente de
lui acheter les vêtements contrefaits ou que celle-ci a
Vu les articles 1128 et 1598 du Code civil ; commis une erreur sur la propriété du modèle, qui
aurait été déterminante de son consentement ;
Attendu, selon l'arrêt déféré, que la société CCP, qui
exerce l'activité de vente de prêt-à-porter, a fait Attendu qu'en statuant ainsi, alors que la
l'acquisition d'un lot de vêtements auprès de la marchandise contrefaite ne peut faire l'objet d'une
société Ginger ; que par arrêt postérieur, la cour vente, la cour d'appel a violé les textes susvisés ;
d'appel, aux motifs que la marchandise provenait
d'une contrefaçon de modèles appartenant à Mme PAR CES MOTIFS, et sans qu'il y ait lieu de statuer
X..., a condamné la société CCP à indemniser cette sur les autres griefs :
dernière ; qu'ultérieurement, la société CCP a assigné
la société Ginger en annulation de la vente et en CASSE ET ANNULE, dans toutes ses dispositions,
indemnisation de son préjudice ; l'arrêt rendu le 2 mars 2001, entre les parties, par la
cour d'appel de Paris ;
Attendu que pour rejeter la demande de la société
Document 2
Vu l'article 1658 du Code civil ; Attendu que, pour déclarer nulle et de nul effet la
vente conclue le 25 juillet 1986, l'arrêt retient que le
Attendu que le contrat de vente peut être résolu par prix de 10 000 francs auquel Mme Compain voudrait
la vileté du prix ; voir régulariser la vente, en application des modalités
particulières de versement stipulées dans l'acte,
Attendu, selon l'arrêt attaqué (Versailles, 28 aboutit à une valeur de l'ordre de 525 francs du mètre
septembre 1995), que, suivant un acte du 25 juillet carré et ne peut dans ces conditions qu'être tenu pour
1986, Mme Couteau a vendu à Mme Compain un dérisoire ;
appartement moyennant le prix principal de 100 000
francs, sur lequel une somme de 10 000 francs a été Qu'en statuant ainsi, tout en constatant que la vente
payée comptant, le solde devant être payé, compte avait été consentie moyennant le prix principal de
tenu du droit de jouissance réservé à la venderesse, 100 000 francs, la cour d'appel qui n'a pas tiré les
par versements semestriels de 10 000 francs, conséquences légales de ses propres constatations, a
payables de son vivant, le premier versement devant violé le texte susvisé ;
intervenir le jour de la réitération de la vente par acte
authentique prévu au plus tard le 15 décembre 1996 ; PAR CES MOTIFS :
que la vente n'a pas été régularisée à la date prévue ;
que Mme Couteau est décédée le 8 janvier 1987 ; que CASSE ET ANNULE, dans toutes ses dispositions,
Mme Compain a provoqué la désignation d'un l'arrêt rendu le 28 septembre 1995, entre les parties,
administrateur provisoire de la succession, lequel a par la cour d'appel de Versailles ; remet, en
refusé de signer l'acte de vente ; que Mme Compain a conséquence, la cause et les parties dans l'état où
sommé les héritiers, retrouvés par un généalogiste, de elles se trouvaient avant ledit arrêt et, pour être fait
se rendre en l'étude de Me Ducamp, notaire, en vue droit, les renvoie devant la cour d'appel de Paris.les
de procéder à la signature de l'acte authentique ; que renvoie devant la cour d'appel de Grenoble.
le mandataire des héritiers s'est présenté chez le
notaire, mais a refusé de signer l'acte de vente en
raison de l'insuffisance du prix ; que Mme Compain a
Document 3
Sur le premier moyen, pris en sa seconde branche : chiffre d'affaires minimum et d'observer certaines
modalités de paiement ; que la société Bos, estimant
Vu les articles 1129 et 1591 du Code civil ; que la société Ouest abri avait violé la clause
d'exclusivité en effectuant des ventes, a demandé sa
Attendu, selon l'arrêt attaqué rendu sur renvoi après condamnation au paiement de dommages-intérêts
cassation, que la société Ouest abri établissements tandis que la société Ouest abri invoquait la nullité de
Yves Cougnaud (société Ouest abri) a concédé par ces conventions et demandait le paiement de
deux conventions des 14 octobre 1977 et 2 mai 1978 livraisons effectuées ;
à la société Bos l'exclusivité de la distribution de ses
fabrications, sauf pour quelques clients désignés, Attendu que pour prononcer la nullité des
contre l'engagement de cette dernière de réaliser un conventions et débouter en conséquence la société
22
Bos de sa demande en dommages-intérêts, la cour pour lesquelles il n'est pas allégué que la convention
d'appel énonce que " dès lors que le contrat de s'opposait à ce que les prix de vente fussent librement
concession commerciale comporte l'engagement du débattus et acceptés par les parties, la cour d'appel n'a
concédant de livrer ses marchandises et celui du pas donné de base légale à sa décision ;
concessionnaire de payer un prix pour les produits
qu'il reçoit, ce prix doit être sinon déterminé du PAR CES MOTIFS, et sans qu'il y ait lieu de statuer
moins déterminable dès l'origine " ; sur les autres griefs ;
Attendu qu'en se déterminant ainsi, après avoir CASSE ET ANNULE, dans toutes ses dispositions,
relevé que le contrat avait pour objet d'assurer l'arrêt rendu le 24 mars 1988, entre les parties, par la
l'exclusivité de la distribution des produits de la cour d'appel d'Orléans ; remet, en conséquence, la
société Ouest abri par la société Bos, c'est-à-dire cause et les parties dans l'état où elles se trouvaient
essentiellement des obligations de faire et alors que avant ledit arrêt et, pour être fait droit, les renvoie
ce contrat ne s'identifiait pas avec les contrats de devant la cour d'appel de Versailles
vente successifs nécessaires à sa mise en oeuvre
comportant essentiellement des obligations de donner
Document 4
Sur le moyen unique, pris de sa première branche : redevance de location sur la base du tarif en
vigueur » ;
Vu les articles 1129 et 1134, alinéa 3 du Code civil ;
Attendu qu’en se prononçant par ces motifs, alors
Attendu que pour prononcer, pour indétermination que, portant sur des modifications futures de
du prix, la nullité des conventions conclues par M. l’installation, la convention litigieuse faisait
Kobloth avec la société CST-Alcatel Est pour la référence à un tarif, de sorte que le prix en était
fourniture et l’entretien d’une installation déterminable, et qu’il n’était pas allégué que la
téléphonique, la cour d’appel retient que si le prix de société GST-Alcatel eût abusé de l’exclusivité qui lui
la location et de l’entretien de l’installation, était était réservée pour majorer son tarif dans le but d’en
déterminable, il n’en n’était pas de même du coût des tirer un profit illégitime, et ainsi méconnu son
modifications dont le bailleur s’était réservé obligation d’exécuter le contrat de bonne foi, la cour
l’exclusivité, le contrat se bornant sur ce point à d’appel a violé les textes sus-visés ; par ces motifs
mentionner l’application d’une « plus-value de la CASSE ET ANNULE …
Document 5
Sur le moyen unique pris en sa première branche : produits seront vendus au tarif en vigueur au jour de
l'enregistrement de la commande, ce tarif étant celui
Vu les articles 1134 et 1135 du Code civil ; du prix catalogue appliqué à l'ensemble des
franchisés ", qu'il s'agit en fait d'un barème et qu'il en
Attendu que la clause d'un contrat de franchisage résulte que la détermination des prix est à la
faisant référence au tarif en vigueur au jour des discrétion du franchiseur ;
commandes d'approvisionnement à intervenir
n'affecte pas la validité du contrat, l'abus dans la Qu'en statuant ainsi, la cour d'appel a violé les textes
fixation du prix ne donnant lieu qu'à résiliation ou susvisés ;
indemnisation ;
PAR CES MOTIFS, et sans qu'il y ait lieu de statuer
Attendu, selon l'arrêt attaqué, que M. Gagnaire a sur la seconde branche du moyen :
conclu un contrat par lequel il devenait, pendant une
durée de 5 années, le franchisé de M. Vassali et CASSE ET ANNULE, dans toutes ses dispositions,
s'engageait à utiliser exclusivement les produits l'arrêt rendu le 10 juillet 1991, entre les parties, par la
vendus par celui-ci ; cour d'appel de Chambéry ; remet, en conséquence,
la cause et les parties dans l'état où elles se trouvaient
Attendu que pour annuler ce contrat, l'arrêt retient avant ledit arrêt et, pour être fait droit, les renvoie
que l'article 5 de la convention prévoit " que les devant la cour d'appel de Paris.MOYEN ANNEXE
2 espèce
ème
Vu les articles 1709 et 1710, ensemble les articles n'affecte pas, sauf dispositions légales particulières,
1134 et 1135 du Code civil ; la validité de celle-ci, l'abus dans la fixation du prix
ne donnant lieu qu'à résiliation ou indemnisation ;
Attendu que lorsqu'une convention prévoit la
conclusion de contrats ultérieurs, l'indétermination du Attendu selon l'arrêt attaqué (Rennes, 13 février
prix de ces contrats dans la convention initiale 1991) que le 5 juillet 1981, la société Sumaco a
23
conclu avec la société Compagnie atlantique de
téléphone (CAT) un contrat de location-entretien
d'une installation téléphonique moyennant une
redevance indexée, la convention stipulant que toutes
modifications demandées par l'Administration ou
l'abonné seraient exécutées aux frais de celui-ci selon
le tarif en vigueur ; que la compagnie ayant déclaré
résilier le contrat en 1986 en raison de l'absence de
paiement de la redevance, et réclamé l'indemnité
contractuellement prévue, la Sumaco a demandé
l'annulation de la convention pour indétermination de
prix ;
24
Document 6 immobilière de Joux des droits de même nature, ce qui
établissait l'intérêt de l'opération et l'existence d'une
Sur le moyen unique : contrepartie réelle que les cédants n'avaient au demeurant
contestée que devant le refus de la commune de prendre
Vu l'article 1591 du Code civil ; en charge les conséquences de la présence ultérieurement
Attendu que, pour condamner M. Ioualalen à payer à révélée d'un fermier sur les parcelles objet de la
M. Baux la somme de 240 000 francs représentant le convention ; qu'en s'abstenant de répondre à ce moyen
prix de cession de 300 actions de la société Clinique d'où il s'évinçait que les cédants avaient confirmé, par la
du Parc, l'arrêt attaqué énonce, par motifs adoptés, convention litigieuse, un mode d'exploitation puis de
qu'en l'absence de désaccord entre les parties à transfert des parcelles et que celui-ci présentait pour eux
l'époque de la cession, il y a lieu de se référer au un avantage certain qu'ils avaient eu le temps et la faculté
principe selon lequel le prix d'une action est au moins de mesurer, la cour d'appel qui a néanmoins annulé la
celui de sa valeur au jour de la négociation ; convention pour défaut de prix sérieux, a, en statuant
ainsi, méconnu les exigences de l'article 455 du nouveau
Qu'en se déterminant ainsi par des éléments extérieurs code de procédure civile ;
à l'acte de cession, la cour d'appel a procédé à une
fixation judiciaire du prix et a ainsi violé le texte
susvisé ; Mais attendu qu'ayant constaté que la cession
de parcelles d'une surface totale de 97 hectares 23 ares
PAR CES MOTIFS : 60 centiares avait eu lieu moyennant le prix de un franc,
que la commune ne donnait aucune autre contrepartie
CASSE ET ANNULE, dans toutes ses dispositions, immédiate aux cédants et retenu que l'obligation de
l'arrêt rendu le 29 janvier 1996, entre les parties, par la restituer des droits de fortage en cas de mise en
cour d'appel de Toulouse ; remet, en conséquence, la exploitation de certaines parcelles, à défaut d'évaluation,
cause et les parties dans l'état où elles se trouvaient ne pouvait constituer un prix, ce d'autant moins que la
avant ledit arrêt et, pour être fait droit, les renvoie société Joux bénéficiait déjà de ces droits sur
devant la cour d'appel de Bordeaux.
les parcelles dont elle était propriétaire, que le transport
Document 7 des terres découvertes après abandon par le cédant ne
pouvait davantage constituer une contrepartie sérieuse en
Attendu, selon l'arrêt attaqué (Lyon, 29 janvier 2006), que l'absence d'évaluation ou possibilité d'évaluation et que le
par convention du 4 mai 1995 la société Immobilière de transfert de propriété portait sur un bien immobilier d'une
Joux s'est engagée à vendre à la commune d'Arnas superficie importante situé près de l'agglomération de
des parcelles de terre moyennant le paiement de la Villefranche-sur-Saône, la cour d'appel, qui n'était pas
somme d'un franc, le reversement par la commune des tenue de répondre à des conclusions que ses constatations
redevances de fortage en cas d'extension de la carrière et rendaient inopérantes, en a exactement déduit, qu'en
le transport des terres découvertes abandonnées par le l'absence de prix, la vente devait être annulée ;
cédant ;
D'où il suit que le moyen n'est pas fondé ;
Attendu que la commune d'Arnas fait grief à l'arrêt de
déclarer nulle la convention conclue le 4 mai 1995, alors, PAR CES MOTIFS :
selon le moyen :
REJETTE le pourvoi ;
1°/ que le prix de la vente doit être déterminé et désigné
par les parties ; que la vente réalisée à un prix symbolique
Document 8
lui-même augmenté d'une contrepartie en nature est
valable, l'évaluation de la contrepartie en nature n'étant
pas requise à peine de nullité ; que la cour d'appel qui a Sur le moyen unique :
constaté que la commune d'Arnas avait pris l'engagement,
outre le prix symbolique d'un franc, de restituer des Attendu, selon l'arrêt attaqué (Rennes, 9 décembre
droits de fortage sur des parcelles objet de la vente et 2009), que les consorts X... qui avaient, par acte
qu'elle avait accepté l'abandon des terres découvertes sans sous seing privé du 23 mars 1994, consenti à la
remise en état préalable mais qui, pour annuler la société Ocodim, aux droits de laquelle vient la
convention du 4 mai 1995 à défaut de prix sérieux, a société OCDL, et à la société Locosa, sous
retenu qu'à défaut d'évaluation de ces avantages, ils ne condition suspensive de la purge du droit de
constituaient pas une contrepartie suffisante, a, en préemption urbain, une promesse synallagmatique
statuant ainsi, violé l'article 1591 du code civil ; de vente d'une parcelle de terre, ont, en 2006,
assigné ces sociétés en rescision pour lésion ;
2°/ que dans des conclusions restées sans réponse, la
commune d'Arnas a fait valoir que la convention du 4 mai Attendu que les consorts X... font grief à l'arrêt de
1995 qui avait pour objet de débarrasser les cédants de les débouter de leur action en rescision pour lésion,
terrains à terme sans valeur tout en leur permettant de alors, selon le moyen, que pour savoir s'il y a lésion
percevoir les droits de fortage sur l'ensemble du site, de plus des sept douzièmes, il faut estimer
n'était que la confirmation d'une convention notariée l'immeuble suivant son état et sa valeur au moment
antérieure du 1er août 1985 qui conférait à la société de la vente ; que si la lésion doit ainsi, en principe,
s'apprécier au jour de la signature de la promesse, il qualités, a reconventionnellement demandé
en est autrement s'il y a une modification de l'objet l'annulation de la clause de réserve de propriété ;
de la vente entre l'acte sous seing privé et l'acte
authentique, la lésion n'étant alors estimée que le Attendu que la SELARL JSA, ès qualités, fait grief à
jour de la demande de réitération de la vente par l'arrêt de rejeter cette demande alors, selon le
acte authentique ; que constitue une modification de moyen, que les sociétés de fourniture et de
l'objet de la vente, la modification du caractère maintenance des machines à sous ne peuvent
constructible ou non du terrain vendu ; qu'en fournir aux casinos que des machines à l'état neuf
l'espèce, les consorts X... avaient, par acte sous qui doivent faire l'objet d'une vente ferme et
seing privé du 23 mars 1994, vendu une parcelle de définitive, à l'exclusion de toute autre forme de
terre non-constructible d'une valeur de 31 961,70 cession ; que ces sociétés ne peuvent donc
euros ; que suite à une révision du POS, approuvée conclure une vente assortie d'une clause de
en 2004 puis en 2006, le terrain est devenu réserve de propriété, qui a pour effet de
constructible et sa valeur est estimée à la somme subordonner le transfert de propriété au complet
de 3 913 560 euros ; que suite à cette modification paiement du prix, une telle vente n'étant pas
de l'objet de la vente, les sociétés Omnium et définitive dès sa conclusion mais seulement au jour
Locosa ont demandé la réitération de la promesse du paiement intégral du prix ; qu'en affirmant que
par acte authentique ; qu'en retenant la date du la vente des machines à sous conclue entre la
compromis de 1994 comme date à laquelle doit être société SFC2A et la société Casino de Grasse était
estimée la lésion sans tenir compte de la définitive, nonobstant l'existence d'une clause de
modification de la chose vendue entre la date de la réserve de propriété et l'absence de paiement, par
promesse et de celle de sa réitération par acte la société Casino de Grasse, du prix de cession, et
authentique, la cour d'appel a violé l'article 1675 du que la société SFC2A pouvait donc invoquer cette
code civil ; clause pour revendiquer la propriété de ces
machines, la cour d'appel a violé l'article 68-7 de
Mais attendu qu'ayant exactement retenu que "le l'arrêté du 14 mai 2007 et l'article 2367 du code
moment de la vente" visé par l'article 1675 du code civil ;
civil était celui de la rencontre des volontés sur les
éléments essentiels du contrat, à savoir, la chose et Mais attendu qu'ayant à bon droit retenu que la
le prix, ce qui correspondait normalement à la date clause de réserve de propriété était une sûreté
de la promesse de vente, même en présence d'une suspendant l'effet translatif de propriété du contrat
condition suspensive, et constaté qu'il était justifié de vente jusqu'à complet paiement du prix et
du paiement de l'intégralité du prix de vente lors de qu'une telle suspension ne remettait pas en cause
la signature du "compromis" de 1994, la cour le caractère ferme et définitif de la vente intervenue
d'appel en a déduit à bon droit que la date du dès l'accord des parties sur la chose et sur le prix,
"compromis" était celle à laquelle devait être la cour d'appel en a exactement déduit qu'une
appréciée la lésion ; clause de réserve de propriété contenue dans des
conditions générales d'une vente portant sur des
D'où il suit que le moyen n'est pas fondé ; machines à sous et des kits de jeu intégrés n'était
pas contraire aux dispositions de l'article 68-7 de
PAR CES MOTIFS : l'arrêté du 14 mai 2007 relatif à la réglementation
des jeux dans les casinos; que le moyen n'est pas
REJETTE le pourvoi ; fondé ;
Document 11
Cas n° 1
Victime d’une superbe escroquerie, Mélanie consulte Maître Duchmol, avocat pénaliste.
Ensemble ils évoquent l’affaire. Cinq jours plus tard, Mélanie reçoit une première demande de provision de
10.000 Euros ; puis une seconde de 12.000 Euros.
Elle est très surprise que Maître Duchmol n’ait pas, dès l’origine, déterminé ses honoraires et en conteste le
montant.
Qu’en pensez-vous ?
Cas n° 2
Jean-Pierre Durant , médecin généraliste, et son épouse Mélanie se sont installés dans la toute petite ville de
Saint Paul de Pallud.
Mélanie, qui a ouvert une maroquinerie, a déniché chez Fred, un fournisseur, un stock de manteaux en cuir.
Tous deux tombent d’accord sur la qualité des manteaux et sur leur prix, elle passe donc commande de vingt
manteaux.
Un mois plus tard, elle repère ailleurs les mêmes manteaux, à moitié prix.
Elle décide donc d’annuler, la commande passée auprès de Fred, pour se tourner vers ce nouveau fournisseur,
plus avantageux.
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Université d'Evry Val d'Essonne
Boulevard F. Mitterrand 91O25 Evry Cedex
Droit des contrats spéciaux- Licence Droit (L 3) -
Cours de M. J.B. Laydu
Travaux dirigés : Madame Déborah Sénanedj
Madame Belinda Maher
Madame Charlène Visconti
Document 2 : Civ. 1ère 3 mai 2000, J.C.P.G. 2001,II, 10510, note Chr. Jamin.
Document 3 : Cass. Com. 27 févr. 1996, D. 1996, J. p. 518, note Ph. Malaurie.
Document 4 : Com. 11 juill.2006, Contr.conc et conso. Déc. 2006, n°248, obs. L. Leveneur
II – L’obligation de délivrance
Document 12 Civ. 3 , 5 février 1974, Bull. III, n° 57, R.T.D.Civ., 1974.830, obs. G. Cornu
ème
28
Document 1 donc qu'en achetant de nouvelles photographies au
prix de 1 000 francs l'unité, il contractait à un prix
Sur le moyen unique, pris en sa première branche : dérisoire par rapport à la valeur des clichés sur le
marché de l'art, manquant ainsi à l'obligation de
Vu l'article 1315 du Code civil ; contracter de bonne foi qui pèse sur tout contractant
et que, par sa réticence à lui faire connaître la valeur
Attendu que Mme Cardoso a acquis un véhicule exacte des photographies, M. Clin a incité Mme
automobile d'occasion auprès de M. Guillot, Boucher à conclure une vente qu'elle n'aurait pas
garagiste ; qu'une expertise ordonnée en référé a envisagée dans ces conditions ;
établi que le véhicule avait été accidenté ; qu'au
soutien de son action en nullité de la vente pour Attendu qu'en statuant ainsi, alors qu'aucune
réticence dolosive, Mme Cardoso a fait valoir que le obligation d'information ne pesait sur l'acheteur, la
vendeur lui avait dissimulé cet accident ; cour d'appel a violé le texte susvisé ;
Attendu que pour rejeter la demande, l'arrêt retient PAR CES MOTIFS :
que Mme Cardoso ne rapportait pas la preuve de
cette dissimulation ; qu'en statuant ainsi, alors que le CASSE ET ANNULE, dans toutes ses dispositions,
vendeur professionnel est tenu d'une obligation de l'arrêt rendu le 5 décembre 1997, entre les parties,
renseignement à l'égard de son client et qu'il lui par la cour d'appel de Versailles ; remet, en
incombe de prouver qu'il a exécuté cette obligation, conséquence, la cause et les parties dans l'état où
la cour d'appel a violé le texte susvisé ; elles se trouvaient avant ledit arrêt et, pour être fait
droit, les renvoie devant la cour d'appel d'Amiens.
Par ces motifs, et sans qu'il y ait lieu de statuer sur
la seconde branche du moyen : Document 3
CASSE ET ANNULE, dans toutes ses dispositions, Attendu, selon l'arrêt attaqué (Paris, 19 janvier
l'arrêt rendu le 24 septembre 1998, entre les parties, 1994), que le 27 septembre 1989, Mme Alary a
par la cour d'appel de Lyon ; remet, en conséquence, vendu à M. Bernard Vilgrain, président de la société
la cause et les parties dans l'état où elles se Compagnie française commerciale et financière
trouvaient avant ledit arrêt et, pour être fait droit, les (société CFCF), et, par l'intermédiaire de celui-ci, à
renvoie devant la cour d'appel de Lyon, autrement qui elle avait demandé de rechercher un acquéreur, à
composée. MM. Francis Vilgrain, Pierre Vilgrain et Guy
Document 2 Vieillevigne (les consorts Vilgrain), pour qui il s'est
porté fort, 3 321 actions de ladite société pour le prix
Sur le moyen unique, pris en sa deuxième branche : de 3 000 francs par action, étant stipulé que, dans
l'hypothèse où les consorts Vilgrain céderaient
Vu l'article 1116 du Code civil ; l'ensemble des actions de la société CFCF dont ils
étaient propriétaires avant le 31 décembre 1991, 50
Attendu qu'en 1986, Mme Boucher a vendu aux % du montant excédant le prix unitaire de 3 500
enchères publiques cinquante photographies de francs lui serait reversé ; que 4 jours plus tard les
Baldus au prix de 1 000 francs chacune ; qu'en 1989, consorts Vilgrain ont cédé leur participation dans la
elle a retrouvé l'acquéreur, M. Clin, et lui a vendu société CFCF à la société Bouygues pour le prix de 8
successivement trente-cinq photographies, puis 800 francs par action ; que prétendant son
cinquante autres photographies de Baldus, au même consentement vicié par un dol, Mme Alary a assigné
prix qu'elle avait fixé ; que l'information pénale du les consorts Vilgrain en réparation de son préjudice ;
chef d'escroquerie, ouverte sur la plainte avec
constitution de partie civile de Mme Boucher, qui Sur le premier moyen pris en ses cinq branches
avait appris que M. Baldus était un photographe de
très grande notoriété, a été close par une ordonnance Attendu que M. Bernard Vilgrain fait grief à l'arrêt
de non-lieu ; que Mme Boucher a alors assigné son de l'avoir condamné, à raison d'une réticence
acheteur en nullité des ventes pour dol ; dolosive, à payer à Mme Alary, une somme de 10
461 151 francs avec intérêts au taux légal à compter
Attendu que pour condamner M. Clin à payer à du 1er octobre 1989 alors, selon le pourvoi, d'une
Mme Boucher la somme de 1 915 000 francs part, que, si l'obligation d'informer pesant sur le
représentant la restitution en valeur des cessionnaire, et que postule la réticence dolosive,
photographies vendues lors des ventes de gré à gré concerne les éléments susceptibles d'avoir une
de 1989, après déduction du prix de vente de 85 000 incidence sur la valeur des parts, que ces éléments
francs encaissé par Mme Boucher, l'arrêt attaqué, soient relatifs aux parts elles-mêmes ou aux actifs et
après avoir relevé qu'avant de conclure avec Mme aux passifs des sociétés en cause, elle ne peut porter,
Boucher les ventes de 1989, M. Clin avait déjà en revanche, sur les dispositions prises par le
vendu des photographies de Baldus qu'il avait cessionnaire pour céder à un tiers les actions dont il
achetées aux enchères publiques à des prix sans est par ailleurs titulaire ; d'où il suit que l'arrêt
rapport avec leur prix d'achat, retient qu'il savait attaqué a été rendu en violation de l'article 1382 du
29
Code civil, s'il faut considérer que les conséquences ce texte, l'article 1116 du Code civil, s'il faut
de la réticence dolosive sont régies par ce texte, de rattacher à ce texte les conséquences de la réticence
l'article 1116 du Code civil, s'il faut attacher à ce dolosive ;
texte les conséquences de la réticence dolosive ;
alors, d'autre part, que le fait à le supposer établi Mais attendu que l'arrêt relève qu'au cours des
pour le cessionnaire de s'abstenir d'offrir au cédant entretiens que Mme Alary a eu avec M. Bernard
de s'associer à lui, dans la négociation qu'il a Vilgrain, celui-ci lui a caché avoir confié, le 19
parallèlement entreprise, pour céder à un tiers ses septembre 1989, à la société Lazard, mission
propres titres, est étranger, par hypothèse, à d'assister les membres de sa famille détenteurs du
l'obligation d'informer, et donc à la réticence contrôle de la société CFCF dans la recherche d'un
dolosive, qui n'a pour objet que de sanctionner acquéreur de leurs titres et ne lui a pas soumis le
l'inexécution de l'obligation d'informer pesant sur le mandat de vente, au prix minimum de 7 000 francs
cessionnaire ; d'où il suit que l'arrêt attaqué a été l'action, qu'en vue de cette cession il avait établi à
rendu en violation de l'article 1382 du Code civil s'il l'intention de certains actionnaires minoritaires de la
faut considérer que les conséquences de la réticence société, d'où il résulte qu'en intervenant dans la
dolosive sont régies par ce texte, de l'article 1116 du cession par Mme Alary de ses actions de la société
Code civil, s'il faut rattacher à ce texte les CFCF au prix, fixé après révision, de 5 650 francs et
conséquences de la réticence dolosive ; alors, en en les acquérant lui-même à ce prix, tout en
outre, que le cessionnaire est libre d'offrir ou de ne s'abstenant d'informer le cédant des négociations
pas offrir au cédant, de s'associer à une négociation qu'il avait engagées pour la vente des mêmes actions
qu'il a entreprise pour la cession à un tiers des titres au prix minimum de 7 000 francs, M. Bernard
qu'il détient d'ores et déjà dans le capital de la société Vilgrain a manqué au devoir de loyauté qui s'impose
en cause ; qu'en décidant le contraire, les juges du au dirigeant d'une société à l'égard de tout associé, en
fond ont violé l'article 1134 du Code civil, ensemble particulier lorsqu'il en est intermédiaire pour le
le principe de la liberté de contracter ; alors, au reclassement de sa participation ; que par ces seuls
surplus, que l'obligation d'informer, que sanctionne motifs, procédant à la recherche prétendument
la réticence dolosive, suppose premièrement, que le omise, la cour d'appel a pu retenir l'existence d'une
créancier de l'obligation n'ait pas été informé, réticence dolosive à l'encontre de M. Bernard
deuxièmement qu'il n'ait pas eu l'obligation de son Vilgrain ; d'où il suit que le moyen ne peut être
côté de mettre en oeuvre certains moyens d'être accueilli ;
informé ; qu'en lui reprochant de n'avoir pas informé
Mme Alary de l'existence d'un groupement d'intérêt Sur le deuxième moyen pris en ses deux branches :
économique constitué le 30 septembre 1988, sans
répondre à ses conclusions faisant valoir que Mme Attendu que M. Bernard Vilgrain fait le même grief
Alary dont il est constant qu'elle ait été assistée d'un à l'arrêt alors, selon le pourvoi, qu'à supposer,
avocat, professeur de droit, spécialisé en droit des premièrement, que les consorts Vilgrain aient donné
affaires savait, ou aurait dû savoir, notamment par mandat à la maison Lazard frères & Cie de négocier
des informations publiées par la presse nationale, leurs propres titres pour le prix de 7 000 francs,
qu'un GIE avait été constitué entre la SNCF et la deuxièmement, que Mme Alary ait eu connaissance
société Les Grands moulins de Paris, pour de ce mandat, troisièmement, qu'elle ait su qu'un
coordonner les études d'aménagement et de groupement d'intérêt économique avait été constitué
répartition des frais (conclusions signifiées le 16 entre la SNCF et la société des Grands moulins de
novembre 1993, pages 3 et 4), les juges du fond ont Paris et que ce groupement ait eu pour objet de
privé leur décision de base légale au regard de valoriser l'actif immobilier de cette dernière, les
l'article 1382 du Code civil s'il faut considérer que juges du fond n'ont pas constaté qu'à la date des
les conséquences de la réticence dolosive sont régies cessions (27 septembre 1989), Mme Alary eût
par ce texte, de l'article 1116 du Code civil, s'il faut préféré attendre la position d'un acquéreur éventuel,
rattacher à ce texte les conséquences de la réticence pour tenter d'obtenir un prix supérieur, plutôt que
dolosive et alors, enfin, que les liens d'amitié et de d'avoir l'assurance d'encaisser immédiatement 3 000
confiance que lui-même et Mme Alary avaient pu francs par action et d'avoir la garantie, en outre,
entretenir par le passé, étaient sans incidence sur d'encaisser un supplément de prix à concurrence de
l'existence ou l'étendue des obligations pesant sur lui, 50 % en cas de plus-value susceptible d'être réalisée
en sa qualité de grâce aux consorts Vilgrain ; d'où il suit que faute de
cessionnaire, dès lors que, ayant pris le parti de ne relever que l'erreur commise par Mme Alary, à
pas donner suite à sa lettre du 28 janvier 1988, Mme raison de la réticence dolosive, a été déterminante,
Alary avait pris la décision unilatérale de consulter l'arrêt attaqué est dépourvu de base légale au regard
une banque, de se faire assister d'un conseil de l'article 1382 du Code civil s'il faut considérer que
spécialisé en droit des affaires et d'entreprendre des les conséquences de la réticence dolosive sont régies
négociations avec les consorts Vilgrain, par le par ce texte, de l'article 1116 du Code civil, s'il faut
truchement de ce conseil constitué mandataire ; qu'à rattacher à ce texte les conséquences de la réticence
cet égard encore les juges du fond ont violé l'article dolosive ;
1382 du Code civil s'il faut considérer que les
conséquences de la réticence dolosive sont régies par Mais attendu qu'ayant retenu qu'informée des
30
négociations en cours, Mme Alary n'aurait pas cédé celle-ci, après avoir réglé deux acomptes, a invoqué
ses actions au prix de 3 000 francs, la cour d'appel a des dysfonctionnements pour refuser de payer le
légalement justifié sa décision ; d'où il suit que le solde du prix et demander à la société CDA
moyen n'est fondé en aucune de ses deux branches ; l'indemnisation du préjudice qui lui aurait été causé ;
Et sur le troisième moyen, pris en ses deux Sur le moyen unique, pris en sa troisième branche :
branches :
Vu les articles 1134,1147 et 1615 du code civil ;
Attendu que M. Bernard Vilgrain fait enfin grief à
l'arrêt d'avoir statué ainsi qu'il a fait, alors selon le Attendu que pour condamner la société Téléfil santé
pourvoi, que la réticence dolosive, qui obéit aux à payer à la société CDA la somme de 5 976 euros
régles régissant le dol, n'est sanctionnée que dans la et, en conséquence, la débouter de sa demande
mesure où elle émane du cocontractant ; que dans d'indemnisation, l'arrêt retient que la société Téléfil
l'hypothèse où l'opération comporte plusieurs santé n'avait pas informé la société CDA que la
cessions d'actions au profit de plusieurs police de caractère "Roman" n'existait pas sur son
cessionnaires, la nullité pour réticence dolosive ne imprimante ;
peut affecter que la cession faite au cessionnaire
coupable de réticence dolosive et de la même Attendu qu'en statuant ainsi, alors que le vendeur
manière, les dommages-intérêts ne peuvent professionnel d'un matériel informatique est tenu
concerner que le préjudice lié à la cession faite au d'une obligation de renseignement et de conseil
profit du cessionnaire ; qu'en condamnant M. envers un client dépourvu de toute compétence en la
Bernard Vilgrain à réparer le préjudice découlant des matière, la cour d'appel a violé les textes susvisés ;
cessions consenties au profit des autres consorts
Vilgrain, les juges du fond ont violé l'article 1382 du Et sur le moyen unique, pris en sa quatrième branche
Code civil, s'il faut considérer que les conséquences :
de la réticence dolosive sont régies par ce texte,
l'article 1116 du Code civil, s'il faut rattacher à ce Vu les articles 1134,1147 et 1604 du code civil ;
texte les conséquences de la réticence dolosive et
alors, d'autre part, en tout cas, que faute d'avoir Attendu que pour statuer comme il l'a fait, l'arrêt
cherché si, à raison de la pluralité des cessions, seul retient encore que le logiciel vendu avait été mal
le préjudice né de la cession que M. Bernard Vilgrain initialisé pour l'application spécifique de la société
avait personnellement conclue pouvait être mis à la Téléfil santé, les fichiers de la base de données de
charge de ce dernier, la cour d'appel a privé sa l'ancien logiciel n'ayant pas été transmis par celle-ci
décision de base légale au regard de l'article 1382 du à la société CDA qui n'avait pas pu les reporter sur le
Code civil, s'il faut considérer que les conséquences nouveau système ;
de la réticence dolosive sont régies par ce texte, de
l'article 1116 du Code civil, s'il faut rattacher à ce Attendu qu'en statuant ainsi, alors que l'obligation de
texte les conséquences de la réticence dolosive ; délivrance du vendeur de produits complexes n'est
pleinement exécutée qu'une fois réalisée la mise au
Mais attendu, d'une part, qu'ayant relevé que M. point effective de la chose vendue, la cour d'appel a
Bernard Vilgrain avait conclu l'acte de cession du 27 violé les textes susvisés ;
septembre 1989 à titre personnel et en se portant fort
pour les autres acquéreurs, d'où il résultait que celui- PAR CES MOTIFS, et sans qu'il y ait lieu de statuer
ci n'était pas un tiers à la convention portant sur sur les autres griefs :
l'ensemble des titres litigieux, la cour d'appel a pu
statuer comme elle a fait ; CASSE ET ANNULE, en toutes ses dispositions,
l'arrêt rendu le 19 mai 2004, entre les parties, par la
Attendu, d'autre part, qu'il ne résulte ni des cour d'appel de Limoges ;
conclusions produites ni de l'arrêt que M. Bernard
Vilgrain ait prétendu devant les juges du fond que Document 5 Civ. 3 , 26 mars 2014
ème
D'où il suit que le moyen ne peut être accueilli ; Vu les articles 1612 et 1614 du code civil ;
34
sur des circonstances particulières antérieures à la Document 10
vente et susceptibles de l’évincer ; qu’en l’espèce
l’absence d’une clause de non-concurrence ne Sur le premier moyen pris de la violation de l’article
pouvait dès lors suffire à caractériser la connaissance 1626 du Code civil et 7 de la loi du 20 avril 1810, en
du risque de l’éviction du fait personnel du vendeur ; ce que l’arrêt attaqué a condamné Bonnet, vendeur
que la cour d’appel n’a pas donné de base légale à sa d’un immeuble à la société des Grandes Minoteries
décision vis-à-vis des mêmes articles 1628 et 1629 Lyonnaise, à garantir l’acquéreur contre l’éviction
du Code civil ; qu’elle n’a pas non plus répondu aux résultant d’une servitude non apparente existant sur
conclusions de la société Eridiana Beghin-Say et le fonds, servitude non déclarée au moment de la
respecté les exigences de l’article 455 du nouveau vente, alors que, dans des conclusions auxquelles il
Code de procédure civile et alors, enfin, que les n’a pas été répondu le vendeur soutenait qu’au
contrats doivent s’exécuter de bonne foi ; que les moment de la vente, l’acheteur se trouvait en
consorts Ducros ont mis en place immédiatement possession de l’acte constitutif de la servitude.
après la signature du contrat un dispositif de
concurrence totale avec des produits complètement Mais attendu que la Cour déclare que Bonnet ne
rivaux ; qu’ils ont manqué à leur devoir de loyauté ; pouvait s’exonérer des conséquences de l’éviction
qu’en ne s’expliquant pas sur ces manquements, la qu’en démontrant que la Société des Grandes
cour d’appel n’a pas fondé sa décision vis-à-vis de Minoterie avait connu au moment de la vente
l’article 1134 du Code civil ; qu’elle s’est abstenue l’existence de la servitude mais que n’ayant pas fait
de nouveau de répondre aux conclusions de la cette preuve il était tenu de cette garantie.
société Eridiana Beghin-Say, violant l’article 455 du
nouveau Code de procédure civile ; Attendu que, par ce considérant, la Cour a répondu
implicitement et nécessairement à la pure allégation
Mais attendu, en premier lieu, que la garantie légale des conclusions relative à la communication
d’éviction du fait personnel du vendeur n’entraîne prétendument faite à l’acquéreur du titre établissant
pour celui-ci, s’agissant de la cession des actions la servitude ;
d’une société, l’interdiction de se rétablir, que si ce D’où il suit que le moyen n’est pas fondé ;
rétablissement est de nature à empêcher les
acquéreurs de ces actions de poursuivre l’activité Sur le moyen pris de la violation de l’article 3 de la
économique de la société et de réaliser l’objet loi du 23 mars 1855, 1626, 1638 du Code civil et 7
social ; que l’arrêt ayant retenu, par des motifs non de la loi du 20 avril 1810, en ce que l’arrêt a
critiqués par le pourvoi, que dès lors qu’ils n’avaient accueilli l’action en garantie exercée contre Bonnet
pas eu pour conséquence d’aboutir à un sous prétexte que la servitude n’aurait pas été relevée
détournement de la clientèle attachée aux produits alors que l’acheteur n’a acquis le fonds servant que
fabriqués et vendus par les sociétés du groupe postérieurement à transcription de l’acte constitutif
Ducros, les actes reprochés aux consorts Ducros ne de la servitude, formalité qui a pour effet de rendre la
constituaient pas des tentatives de reprise par une servitude publique et opposable au tiers acquéreur ;
voie détournée de la chose vendue, la cour d’appel,
qui n’a ni énoncé que l’absence de clause de non- Mais attendu qu’aux termes de l’articles 1638 du
concurrence libérait le vendeur de l’obligation légale Code civil, il appartient au vendeur d’informer
de garantie ou suffisait à caractériser la connaissance l’acheteur de l’existence des servitudes occultes et
du risque par l’acquéreur ni exonéré les consorts non à l’acheteur de se renseigner à cet étage et que la
Ducros de ladite obligation, a pu statuer comme elle loi du 23 mars 1855 est faite en principe pour
l’a fait ; protéger l’acquéreur contre les actes de disposition
du vendeur et non pour protéger le vendeur contre le
Attendu, en second lieu, qu’ayant relevé qu’aucune recours en garantie de l’acquéreur
préméditation ne pouvait être retenue de la part des
consorts Ducros et que ce n’était pas par une D’ou il suit que le moyen n’est pas fondé
dissimulation malicieuse lors des négociations, par Sur le troisième moyen pris, de la violation des
une voie détournée ni même discrète mais à la articles 1382, 1146 à 1155, 1614 à 1640 du Code
connaissance de l’acquéreur qu’ils avaient constitué civil en ce que la Cour d’appel a alloué à la Société
les structures juridiques, passé les accords des Grandes Minoterie Lyonnaise une indemnité de
commerciaux et édifié les unités de production 90.000 francs, alors que l’arrêt comprend dans le
portant, d’abord, sur des produits négligés pas la dommages les sommes nécessaires pour remettre les
société Eridiana Beghin-Say puis, sur l’ensemble de lieux dans l’était ou l’acquéreur aurait du les trouver
la gamme, la cour d’appel, répondant aux au jour de l’acquisition, contrairement à l’article
conclusions prétendument délaissées, a justifié sa 1614 du Code civil qui spécifie que la chose doit être
décision au regard des dispositions de l’article 1134 délivrée en l’état où elle se trouve au moment de la
du Code civil ; vente
D’où il suit que les moyens ne peuvent être accueillis Mais attendu qu’au cas d’éviction par suite de
en aucune de leurs branches ; PAR CES MOTIFS : servitude non apparente qui n’a pas été déclarée par
REJETTE le pourvoi. le vendeur, l’acquéreur peut demander la résiliation
de la vente ou bien réclamer une indemnité, laquelle
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doit réparer le préjudice causé par l’éviction ; que que s’il l’avait connu, ce fait n’entraînerait
d’autre part, dans la cause, les juges du fond relèvent éventuellement qu’un partage des responsabilités
à la charge de Bonnet, vendeur, la faute personnel
consistant à avoir induit en erreur l’acheteur par deux Mais attendu que l’arrêt attaqué retient, à juste titre,
lettres des 25 février et 15 mars 1925 sur la situation que Guillou-Pilven, vendeur, avait l’obligation de
du fonds grevé ; qu’en évaluant le dommage subi faire connaître à la société de Port L’Abbé la
pour les causes sus-énoncées et consistant en trouble convention conclue par lui avec la société Trapil et la
à la jouissance, diminution de valeur de l’objet servitude passive, ainsi que les autres engagements
vendu, nécessité de travaux, nécessité du rachat de la qui en résultaient, la présence du pipe-line entraînant
servitude moyennant le prix de 55.000 francs à la une diminution certaine de jouissance ; qu’il relève
somme de 90.000 francs, la Cour d’appel n’a fait ensuite que Guillou-Pilven demande à rapporter la
qu’user de son pouvoir souverain d’appréciation preuve que dès avant la vente, les représentants de la
PAR CES MOTIFS REJETTE société de Port-L’Abbé connaissaient l’existence du
Document 11 Pipe-line « dont les travaux d’installation étaient
parfaitement visible », mais que ces éléments, s’ils
Guillou-Pilvin a, le 21 décembre 1957, vendu une venaient à être établis, n’emporteraient pas preuve
ferme à la Société civile immobilière d’Exploitation que l’acquéreur ait connu l’étendue des obligations
Agricole de Port l’Abbé, après avoir quelques mois qu’il imposait la servitude et qu’il pourrait, tout au
plus tôt passé avec la société Trapil, un acte sous plus dans ces conditions, être fait grief ) ses
seing privé, dénommé « convention de servitude représentant de ne pas s’en être inquiétés ; que,
d’utilité publique », aux termes duquel il s’obligeait compte tenu des circonstances propres à l’espèce, la
à supporter l’implantation, dans le sous-sol de cour d’appel a pu admettre, sans méconnaître la
certains parcelles dépendant de sa ferme, d’un portée des dispositions de l’article 1638 C. Civ. Et
tronçon de pipe-line, cette « servitude de passage » sans davantage se contredire, que l’action en garantie
s’étendant sur une bande de terrain de 15 mètre de se révélait déjà fondée en son principe, et que le
largeur ; qu’il s’engageait à ne procéder à aucune caractère apparent du tracé du pipe-line ne serait
plantation sur l’assiette ainsi déterminée, à qu’éventuellement susceptible d’être pris en
s’abstenir, sur une bande de 5 m comprise dans la considération que pour la détermination du montant
première et contenant les canalisations, de toute des dommages-intérêts ; qu’ainsi le moyen doit être
construction en dur et de tous les travaux de culture écarté
dépassant une profondeur de 60 cm, à s’abstenir
encore de tout acte susceptible de nuire aux ouvrages Sur les diverse branches du second moyen (sans
et à permettre l’accès constant de la parcelle aux intérêt ici)
agents de l’Etat ou de la Société Trapil, sa Attendu qu’aussi vainement, il est fait grief à la cour
mandataire, chargés de surveiller ou de réparer les d’appel, que Guillou-Pliven avait saisie d’une
canalisations ; qu’enfin Guillou-Pilven prenait demande d’enquête destinée à établir que les travaux
l’engagement, en cas de vente d’une ou de plusieurs d’installation du pipe-line étaient parfaitement
parcelle parcelles, de « dénoncer la servitude à visibles lors de la vente et qu’en tout cas, les
l’acquéreur, en l’obligeant expressément à la acquéreurs en connaissaient l’existence, de s’être
respecter en lieu et place ».L’existence de la bornée à charger l’expert déjà commis de vérifier si
servitude apparente est passée sous silence. le tracé de la canalisation était apparent à cette
époque, alors que c’est seulement par voie d’enquête
Attendu que néanmoins l’existence de la servitude que pouvait être rapportée la preuve des faits
fut passée sous silence lors de la cession consentie articulés qui remontaient à plusieurs années et ne
par la société de Port L’Abbé ; que sur l’action en soulevaient aucune question technique et alors que
garantie exercée par cette dernière, les premiers les juges du second degré ont laissé sans réponse
juges ont accueilli sa demande d’indemnité dirigée l’offre de preuve de la connaissance qu’avait
contre son vendeur, tout en ordonnant une expertise l’acquéreur de l’existence du pipe-line, circonstance
en vue de déterminer le préjudice qu’elle avait subi ; qui suffisait à faire échouer l’action en garantie ;
que la cour d’appel a confirmé cette décision , mais qu’en effet, la cour d’appel a pu statuer comme elle
qu’au vu des conclusions prise devant elle par l’a fait, sans contrevenir aux prescriptions de l’article
Guillou-Pilven, elle a donné à l’expert la mission 302 du Code de procédure civil, dès lors qu’elle
complémentaire de rechercher si, au moment de la chargeait l’expert déjà désigné de simple
conclusion de la vente, le tracé du pipe-line était vérifications de fait, au sujet desquelles il entrait
apparent et sur quelles dimensions dans sa mission d’entendre, à titre de
renseignements, toutes personnes utiles, sauf aux
Attendu que, selon le moyen, les juges du second juges à tenir tel compte que de droit de ses
degré auraient ainsi violé les dispositions de l’article conclusion ; qu’enfin ayant apprécié souverainement
1638 C.civ. d’après lesquelles la servitude apparente l’inutilité de l’enquête en relevant que les éléments
ne donne lieu à aucune garantie, et qu’ils se seraient de conviction invoqués par Guillout-Pilven, même
contredits en déclarant d’une part, que l’obligation s’ils étaient établis, ne démontraient pas que la
de garantie n’existe que lorsque l’acheteur n’a ni Société de Port l’Abbé ait connu l’étendue des
connu , ni pu connaître la servitude et d’autre part, obligations imposées par la servitude, les juges du
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second degré ont répondu par là même, de façon Document 13
implicite mais nécessaire, pour les écarter, aux
conclusions tendant à voir ordonner cette mesure La Cour, sur deux moyen réunis,
d’instruction ; d’où il suit que le moyen ne saurait Attendu qu’il résulte des énonciations des juges du
être mieux accueilli que le précédent et que l’arrêt fond que la dame Liccioni a acheté pour son petit-
attaqué, motivé est également justifié fils, le 20 novembre 1969, à la Société
REJETTE d’exploitation de diffusion et de la distribution de
Document 12 matériel automobile (SEDDMA) un véhicule
d’occasion. Que le 24 janvier suivant, cette voiture
Sur le moyen unique ; vu les articles 1638 et 1147 automobile, sur laquelle les acquéreurs avaient fait
du Code civil effectuer différentes réparations, a été saisie par la
Attendu que si le vendeur d’un fonds a faussement police judiciaire pour les besoin d’une procédure
affirmé dans l’acte de vente qu’il n’a constitué sur pénale diligentée contre un tiers qui avait
ledit fonds aucune servitude et qu’il n’en existe pas antérieurement à l’acquisition du véhicule par la
à sa connaissance, il a commis une faute SEDDMA apposé sur le châssis de fausses plaques
contractuelle dont il doit réparation. d’identification et utilisé un certificat
d’immatriculation non applicable au véhicule ; que
Attendu que, des énonciation de l’arrêt confirmatif l’arrêt attaqué, statuant sur l’action en garantie
attaqué, il résulte que, par acte notarié du 29 juillet formé e contre la SEDDMA par les consorts
1938, Molinier et Pastre ont acquis à titre onéreux Liccioni à qui, à défaut du légitime propriétaire resté
de la dame Bonnafous, veuve Courrière, un droit de inconnu, la restitution de la voiture avait été offerte
passage sur une parcelle de terre en nature de vines par la préfecture de police de Paris, mais à l’état de
qu’elle possède à Villardonnel, lieudit les ferraille inutilisable, a condamné la société
Mialhades, cadastrée 361 p. et longeant, sur une venderesse à rembourser le prix du véhicule et le
largeur de deux mètres, la limite nord de la pièce de montant des réparations et à payer aux acquéreurs
terre ; que, par acte authentique du 6 novembre des dommages-intérêts.
1960, la veuve Courrière et sa fille, la dame Pradiès, Attendu qu’il est reproché à la cour d’appel d’avoir
ont vendu à Kahla la parcelle de terre, objet de la ainsi statué alors que, faute d’une éviction au sens
présente vente, en déclarant dans l’acte que les de l’article 1625, elle n’aurait pu, sans violer ce
« vendeurs n’ont personnellement constitué aucune texte, mettre à la charge de la SEDDMA, une
servitude sur la parcelle de terre, objet de la présente garantie d’éviction ; que ce serait également en
vente, et qu’à leur connaissance il n’en existait violation de l’article 1630 du même code que l’arrêt
aucune »; Que courant 1968, Kahla ayant défoncé le attaqué a condamné la société à restituer le prix du
chemin sur lequel s’exerçait la servitude, Molinier et véhicule et à payer des dommages-intérêts ;
la dame Pastre, veuve Bonheur, l’on assigné en qu’enfin, il aurait été démontré dans des conclusion
rétablissement du passage supprimé et en laissées sans réponse que les conditions de l’action
dommages-intérêts ; que Kahla a appelé en garantie en garantie d’éviction n’auraient pas été réunies et
la dame Bonnafous, veuve Courrière, et la dame qu’une revendication éventuelle du véhicule ne
Pradiès ; pouvait entraîner que l’application de l'article 2280
du code civil.
Attendu que, pour rejeter l’action en garantie et en Mais attendu que si l’éviction ou le dommage causé
dommages-intérêts intentée par Kahla contre ses à l’acquéreur d’un bien par le fait de l’autorité
vendeurs, la Cour d’appel, qui l’a condamné à publique ne peut, en général, donner lieu contre le
rétablir le chemin grevé de servitude dans son état vendeur à une action en garantie, il en est autrement
antérieur, retient « que bien que non déclarée dans lorsque cet acte est la conséquence de circonstances
l’acte de vente, la servitude ne peut donner lieu à antérieures à la vente et que, par aucun moyen,
une action en garantie contre le vendeur si des l’acquéreur n’en peut empêcher les effets ; qu’à cet
signes apparents l’ont révélée à l’acquéreur et si égard l’arrêt attaqué, après avoir relevé que la saisie
celui-ci en a souffert l’usage pendant plusieurs du véhicule par la police était due au fait qu’il avait
années sans réclamation et ce, même lorsque la été faussement immatriculé, a énoncé que la
servitude résulte d’un titre, ce qui est le cas en possession paisible d’une voiture automobile est
l’espèce » et constate « que le passage créé en 1938 subordonnée au respect des prescription de l’article
mesure deux mètres de large et était suffisamment R.97 du Code de la route ; qu’il a été établi qu’au
entretenu et très apparent » ; que de même « Kahla a moment de la vente par la SEDDMA, ces
supporté pendant huit ans l’exercice de la servitude obligations n’étaient pas remplies, puisque les
sans formuler aucune réclamation ; que ce plaques et numéros du constructeur avaient été
comportement constitue un aveu implicite de la falsifiés et qu’il ne saurait être reproché aux consort
connaissance d’une servitude ». Liccioni d’avoir tardé à demander la restitution de la
voiture litigieuse ; que par ces motifs, la cour
Attendu qu’en statuant ainsi, les juges du second d’appel, qui a implicitement répondu aux conclusion
degré ont violé les textes susvisés dont elle était saisie ; a légalement justifié sa
PAR CES MOTIFS CASSE ET ANNULE décision
PAR CES MOTIFS REJETTE
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Document 14 : cas pratique
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Université d'Evry Val d'Essonne
Boulevard F. Mitterrand
91025 Evry Cedex
PLAN DU COURS
(2019/2020)
INTRODUCTION GENERALE
A) Une chose
B) Une chose existante
C) Une chose dans le commerce juridique
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A) Les promesses de vente ou d'achat
1) Formation de la promesse
2) Les effets de la promesse
3) Obligations du promettant : cession du
bien à un tiers
4) Le dénouement de la promesse
1. La levée de l'option
2. Transmission de la promesse
3. Exécution en nature
A) L'expérimentation
B) La réflexion
§1) LE VENDEUR
A) La capacité de vendre
B) Les restrictions à la liberté de vendre
§2) L'ACHETEUR
a) Retraits et préemptions
b) Restrictions conventionnelles : clauses
d'exclusivité
C) L'obligation de donner
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§2) LE TRANSFERT DES RISQUES
1) Obligation unilatérale
2) Obligation bilatérale
B) L'obligation de délivrance
1) Délivrance de la chose
2) La garantie de conformité
C) L'obligation de garantie
a) La garantie d'éviction
1 - Conditions de la garantie
2 - Effets de la garantie
b) La garantie des vices cachés
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cachés
2) La mise en œuvre de la garantie
1) Actions de l'acheteur
2) Les Actions du sous-acquéreur
D) L'obligation de sécurité
A) L'obligation de payer
B) L'obligation de retirement
A) Restitution en nature
B) Restitution en valeur
A) Actes de disposition
B) Actes d'administration et de conservation
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§3) LE PRET A USAGE, UN CONTRAT PAR ESSENCE GRATUIT
A) Conditions de fond
B) Conditions de forme
A) Charge de la preuve
B) Mode de preuve
A) Usage de la chose
B) conservation de la chose
C) Restitution de la chose
A) Condition de fond
B) Condition de forme
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Section 3 Effets du prêt de consommation
A) Objet du bail
B) Capacité du bailleur
C) Qualité du bailleur
A) La preuve du bail
B) Formalisme du bail
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Section 3 La transmission du bail
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§1) CONTRAT D’ENTREPRISE ET VENTE
§2) CONTRAT D’ENTREPRISE ET BAIL
§3) CONTRAT D’ENTREPRISE ET DEPOT
§4) CONTRAT D’ENTREPRISE ET CONTRAT DE MANDAT
a) Contenu de l’obligation
1. Caractères généraux
2. Caractères supplémentaires si le contrat
porte sur une chose
b) Inexécution de l’obligation
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Titre 2 Le contrat de mandat
A) L’exécution de la mission
A) Le paiement de la rémunération
B) Les remboursements de frais
C) L’indemnisation des pertes
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CHAPITRE 4 L’EXTINCTION DU CONTRAT DE MANDAT
a) Le mandat irrévocable
b) Le mandat d’intérêt commun
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