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Int. J. Biol. Chem. Sci. 9(5): 2654-2667, October 2015

ISSN 1997-342X (Online), ISSN 1991-8631 (Print)

Review Paper http://ajol.info/index.php/ijbcs http://indexmedicus.afro.who.int

Gestion intégrée des principaux ravageurs du cotonnier au Sénégal et en


Afrique occidentale

Djibril BADIANE1*, Momar Talla GUEYE2, Emile Victor COLY3 et Ousmane FAYE4
1
Institut Sénégalais de Recherches Agricoles, Centre de Recherches Zootechniques BP 53 Kolda, Sénégal.
2
Institut de Technologie Alimentaire, Hann-Dakar, BP 2765, Sénégal.
3
Institut Sénégalais de Recherches Agricoles, Centre pour le Développement de l’Horticulture,
BP 3120 Bel-Air Dakar, Sénégal.
4
Département de Biologie Animale, Faculté des Sciences de Dakar, UCAD, BP 5005, Dakar, Sénégal.
*
Auteur correspondant ; E-mail : djibril.badiane@isra.sn, djibybadiane@gmail.com

RESUME

Les pertes de récolte dues aux insectes ravageurs, en culture cotonnière, restent importantes au Sénégal
et en Afrique occidentale. Les solutions proposées pour combattre ces insectes nuisibles sont axées sur la lutte
chimique. Toutefois, compte tenu des effets néfastes de l’utilisation des pesticides (apparition de souches
résistantes, pollution de l’environnement, intoxications) la recherche d’alternatives s’impose. Les principales
espèces de ravageurs rencontrées, en particulier Helicoverpa armigera (Hübner), insecte redoutable sur
cotonnier, peuvent faire l’objet d’une lutte à l’aide de méthodes alternatives utilisant des produits biologiques
et la sélection d’espèces résistantes aux attaques du ou des ravageur(s). Les différentes méthodes de protection
phytosanitaire du cotonnier pratiquées en alternative ou combinées avec les pesticides ainsi que divers autres
aspects de la problématique de gestion des insectes ravageurs du cotonnier sont passés en revue.
© 2015 International Formulae Group. All rights reserved.

Mots clés: Cotonnier, ravageurs, lutte, pesticides, Sénégal, Afrique Occidentale.

INTRODUCTION monde (FAO, 2011). Il est un facteur


Le coton occupe une place centrale important de lutte contre la pauvreté.
dans l'économie de l’ensemble des pays Toutefois, la filière cotonnière est
producteurs en Afrique. D’après une étude de confrontée à des difficultés telles que la baisse
l’Union Economique et Monétaire Ouest de fertilité des sols, la pression parasitaire et le
Africain (UEMOA) réalisée en 2010, le coton coût élevé des intrants, qui affectent la
constitue la principale source de revenus pour production et impactent l’économie.
15 à 20 millions de personnes et représente Le cotonnier est attaqué par de
60% des recettes d'exportation. Le coton nombreux ravageurs dont les principaux sont
africain représentait environ 6% des les chenilles des capsules Helicoverpa
exportations mondiales en 2010 et près de armigera (Hübner) (Lepidoptera –
3,5% de la superficie cotonnière dans le Noctuidae), Diparopsis watersi (Rothchild)
(Lepidoptera – Noctuidae), Earias spp.

© 2015 International Formulae Group. All rights reserved. 2276-IJBCS


DOI : http://dx.doi.org/10.4314/ijbcs.v9i5.36
D. BADIANE et al. / Int. J. Biol. Chem. Sci. 9(5): 2654-2667, 2015

(Lepidoptera – Noctuidae), les pucerons Aphis ravageurs en vue de contribuer à


gossypii (Glover) (Homoptera – Aphididae) l’amélioration de la productivité et de la
et les chenilles défoliatrices dont Haritalodes qualité du coton tout en préservant
derogata (Fabricius) (Lepidoptera, Pyralidae) l’environnement (PR-PICA, 2013).
(Brévault, 2010). La pression des insectes La gestion intégrée des ravageurs du
ravageurs s’exerce sur tous les stades de cotonnier repose sur : i) le respect d’une
développement de la plante (Badiane, 1995). entomofaune naturelle épargnée du
La protection phytosanitaire contre ces déséquilibre écologique ; ii) l’exploitation de
insectes nuisibles est une des composantes caractères de résistance du cotonnier (naturels
majeures pour une production de coton en ou introduits) pour limiter le développement
quantité et en qualité. Elle est basée sur la de certains ravageurs tout en préservant
lutte chimique avec l’utilisation de pesticides l’environnement; iii) des pratiques culturales
de synthèse. Cette méthode de lutte a été qui renforcent la qualité des plantes ; iv) une
considérée comme nécessaire et utilisation raisonnée des pesticides chimiques.
incontournable (Matthews et Tunstall, 1994). Les différents aspects de la gestion intégrée
Dans des conditions optimales, le des ravageurs sont passés en revues dans le
développement de stratégies de protection présent document.
phytosanitaire, essentiellement basé sur
l’utilisation des insecticides, a permis pendant LES INSECTES DANS LE SYSTEME DE
des décennies un contrôle satisfaisant de CULTURE DU COTONNIER
l’ensemble des ravageurs du cotonnier. L'attaque du cotonnier par les insectes
Cependant, la lutte chimique a montré ses représente la principale cause de destruction
limites avec la perte d’efficacité de bon des récoltes de coton. Des estimations de la
nombre de molécules insecticides, suite à Conférence des Nations Unies pour le
l’apparition de populations d’insectes Commerce et le Développement (CNUCED)
résistants (Brévault, 2010). C’est le cas de en 2003 indiquent que les pertes dues aux
Helicoverpa armigera (ravageur le plus ravageurs représentent environ 15% de la
redoutable) vis-à-vis des pyréthrinoïdes (PR- production annuelle mondiale. Selon Oerke et
PICA, 2013). Aussi, l’utilisation de pesticides Dehne (2004) et Guèye (2011), les pertes de
de synthèse occasionne des intoxications des récolte dues aux bio-agresseurs sont de l’ordre
utilisateurs, une pollution de l’environnement de 30% en moyenne avec 13% pour les
et des désordres écologiques (Guèye, 2011). arthropodes, 10% pour les agents pathogènes
Par ailleurs, Ferron et al. (2006) indiquent et 7% pour les mauvaises herbes. En Afrique
qu’un rapport de l’ICAC (International Cotton de l’Ouest, les pertes de récolte dues aux
Advisory Committee), paru en 1998, avait ravageurs du cotonnier sont évaluées en
montré que la protection phytosanitaire moyenne à 47,96% et 15,5% du potentiel de
représentait à elle seule 25 à 45% des coûts production, respectivement dans les cultures
totaux de production de la culture cotonnière. classiques et transgéniques (PR-PICA, 2013).
La mise en œuvre depuis 1998 de nouveaux L’entomofaune nuisible du cotonnier est
programmes de gestion de la résistance aux riche, diversifiée et relativement cosmopolite
pyréthrinoïdes chez H. armigera a amené les (Smith et Cothren, 1999). Elle est composée
aussi bien d’espèces monophages que
producteurs à utiliser des produits alternatifs
sténophages, mais aussi et surtout polyphages
beaucoup plus onéreux (PR-PICA, 2013). Ces
(Ferron et al., 2006). Ces insectes attaquent de
contraintes de la lutte chimique posent des
nombreuses plantes cultivées, susceptibles
problèmes de durabilité des systèmes de
d’être associées au cotonnier dans divers
culture. Il s’avère donc nécessaire de
systèmes de culture. Ils colonisent également
promouvoir des stratégies de gestion intégrée
de nombreuses plantes non cultivées, qui
pour assurer la durabilité de la lutte contre les
peuvent ainsi jouer le rôle de plantes relais, de
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zones refuges ou de corridors biologiques et - les espèces défoliatrices ou


influencer la dynamique spatio-temporelle de phyllophages : Spodoptera littoralis
leurs populations (Vaissayre, 1995). (Boisduval) (Lepidoptera, Noctuidae),
Haritalodes derogata (Fabricius)
LES PRINCIPAUX RAVAGEURS DU (Lepidoptera, Pyralidae) et Anomis
COTONNIER AU SENEGAL ET EN flava (Fabricius) (Lepidoptera, Noctuidae) ;
AFRIQUE OCCIDENTALE - les piqueurs-suceurs : Aphis gossypii
Les arthropodes (myriapodes, acariens, (Glover) (Homoptera, Aphididae), Bemisia
insectes) constituent un obstacle majeur à la tabaci (Gennadius) (Homoptera, Aleyrodidae)
culture cotonnière. Du semis à la récolte, le et Jacobiella fascialis (Jacobi) (Homoptera,
cotonnier est attaqué par divers ravageurs. Il Ciccadellidae) ;
constitue la cible d’attaque de plusieurs - et les acariens :
espèces d’insectes (Badji, 2010). Polyphagotarsonemus latus (Banks) (Acarina,
Au Sénégal, l’entomofaune nuisible du Tarsonemidae) et Tetranychus urticae (Koch)
cotonnier reste dominé par une dizaine (Acarina, Tetranychidae).
d’espèces dont l’importance et l’incidence La gravité des dégâts des insectes de la
varient sur la production cotonnière en phase végétative réside dans la précocité de
fonction des zones et des années (Diongue, leur apparition. Ces insectes provoquent une
1989; Badji, 2010). Selon Cauquil (1993), les destruction des chloroplastes bloquant ainsi
insectes nuisibles peuvent être classés en trois l’élaboration de l’essentiel des substances
grands groupes en fonction des phases de organiques nécessaires à la plante (Appert et
développement de la plante. Il s’agit : des Deuse, 1988 in Badiane 1995). Dans le cas
ravageurs des semis et plantules composés d’une attaque sévère, les chenilles dévorent
principalement de Diplopodes ; des les feuilles en ne laissant que les nervures
arthropodes de la phase végétative qui sont principales (Badji, 2010).
principalement des Lépidoptères et des
Homoptères phyllophages, englobant presque Les ravageurs de la phase reproductive
tous les ordres ; et des insectes de la phase Helicoverpa armigera (Hübner)
reproductive dominés, essentiellement, par (Lepidoptera, Noctuidae), insecte polyphage,
des Lépidoptères et quelques Hétéroptères. est de loin le ravageur le plus important sur les
capsules du cotonnier. Les autres espèces
Les ravageurs des semis et plantules sont : Diparopsis watersi (Rothchild)
Au semis, la graine et la jeune plantule (Lepidoptera, Noctuidae) qui est une espèce
sont attaquées par des diplopodes (mille monophage, inféodée au cotonnier et Earias
pattes). Selon Traoré (2008), les espèces les spp, représentée au Sénégal par Earias
plus nuisibles appartiennent aux genres insulana (Boisduval) et Earias biplaga
Peridontopyge et Tibiomus. Les iules (Walker) (Lepidoptera, Noctuidae). La
(diplopodes) détruisent la semence avant la punaise rouge Dysdercus volkeri (Schmidt)
levée en dévorant l’amande par pénétration (Heteroptera, Pyrrhocoridae) cause aussi
des téguments de la graine au niveau du hile. d’importants dégâts sur les capsules du
Ils causent aussi des lésions sur la plantule cotonnier (Badji, 2010).
favorisant ainsi la pénétration d’agents Les insectes de la phase de
pathogènes qui peuvent entraîner la mort de la reproduction sont les principaux responsables
plantule (Badiane, 1995 ; Badji, 2010). des pertes de production observées sur le
cotonnier. En effet, en l’absence d’une
Les ravageurs de la phase végétative protection contre les insectes ravageurs, les
Au cours de cette phase, on distingue pertes de production peuvent varier entre 25
trois groupes de ravageurs qui sont : et 70%. Plus de deux tiers de ces pertes sont
dues aux chenilles de H. armigera, Earias spp
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et D. watersi. Selon les estimations, 2 à 3 organes sur le même plant. Deux à trois
chenilles de H. armigera par plante peuvent chenilles suffisent pour annuler toute la
endommager tous les fruits en 15 jours fructification d’une plante au bout de deux
(Brévault et al., 2002). semaines (Bruinsma, 1987). Les chenilles se
nourrissent également sur les tiges (Brévault,
La Noctuelle Helicoverpa armigera 2010). L’impact économique du ravageur
(Hübner) croît avec la succession des générations. Selon
Helicoverpa armigera (Hübner) est le Brévault (2010), les attaques sont d’autant
ravageur le plus régulier et le plus dangereux plus fortes que les pluies sont espacées.
de la culture cotonnière. C’est une espèce très H. armigera est un ravageur
cosmopolite avec une très grande aire de polyphage ; il s’attaque à d’autres plantes en
répartition car présente dans toutes les zones plus du cotonnier notamment les cultures
de culture cotonnière à l'exception de maraîchères comme la tomate. En dehors du
l'Amérique (Tiemtoré, 2007). L’insecte a une cotonnier et de la tomate, H. armigera
forte fécondité et un cycle de reproduction très commet aussi des dégâts sur le maïs, le
court. Le cycle biologique est de 42 jours à 22 sorgho, le tabac, le poivron, le haricot, la
°C, ce qui permet 5 à 6 générations par an pomme de terre, le gombo, le chou, la laitue,
(Vaissayre, 1995). Une étude faite par etc (Cauquil, 1993, Badji, 2010 ; Brévault,
Matthews et Tunstall (1994) indique que le 2010).
cycle biologique de l’insecte est d’une durée La voie chimique est privilégiée pour
de 28 à 30 jours sous une température de 25 lutter contre H. armigera. La détection
°C. Une femelle pond en moyenne 1000 œufs précoce de la présence de l’insecte
préférentiellement à la tombée de la nuit au conditionne l’efficacité des interventions
stade de la floraison. L’éclosion des œufs se chimiques (Kébé, 1999). Des pulvérisations
produit entre 2 et 4 jours après la ponte. La rapprochées aux pyréthrinoïdes s’avèrent
chenille, stade nuisible de Helicoverpa nécessaires pour protéger les nouvelles
armigera, se développe au bout de 14 à 24 pousses surtout dans les zones de prédilection
jours. Entre le 17ème et le 21ème jour de son des pontes (Badji 2010). Cependant, une
développement, elle quitte la plante et donne certaine perte d’efficacité de ces molécules de
une chrysalide (Brévault et al., 2002). La pyréthrinoïdes est observée dans plusieurs
chrysalide peut éventuellement entrer en régions du monde (Buès et Boudinhon, 2003).
diapause lorsque les conditions sont Cette résistance rend l’intoxication des
défavorables (Badiane 1995). chenilles âgées quasi impossible par les doses
Les chenilles sont activement mobiles usuelles. L’utilisation de matières actives
et voraces. Elles pénètrent à l’intérieur des alternatives aux pyréthrinoïdes, lors des
boutons floraux, des fleurs et des capsules applications insecticides permet de lutter
pour s’alimenter et vident le contenu de ces efficacement contre les infestations de H.
organes florifères et fructifères. Les jeunes armigera (Bal et Sagna, 2003).
organes attaqués tombent après dessèchement. Le phénomène de résistance, en plus de
La floraison est retardée ou ralentie suivant les compromettre l’efficacité de la lutte, peut
possibilités de compensation de la plante avoir des répercussions préoccupantes non
(Vaissayre, 1995). Les dégâts sur les fleurs seulement sur les plans économique et
occasionnent leur chute précoce ou une sanitaire, mais également écologique, par
malformation des capsules dont la destruction l’accroissement des doses d’insecticides
est souvent complétée par des bactéries et des utilisées. Les solutions à mettre en place pour
champignons secondaires. L’incidence de H. lutter contre la résistance auraient conduit à
armigera est d’autant plus grave que chaque un triplement du coût des pesticides vulgarisés
chenille attaque successivement plusieurs

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en zones de culture cotonnière d’Afrique un calendrier préétabli et sur des interventions


(Bruinsma, 1987). sur seuil. Le Tableau 1 indique les différents
Le coton Bt, une des alternatives dans principes actifs testés et recommandés au
la gestion de la résistance, a la réputation Sénégal contre les principaux nuisibles du
d’avoir la capacité de faire face aux attaques cotonnier.
d’Helicoverpa armigera. En effet, la Les différents types de programmes de
recherche a réussi à développer des gènes tels traitements chimiques foliaires ci-dessous sont
que les gènes Cry 1 A(b) et Cry 1 A(c) qui en vigueur en Afrique de l’Ouest.
arrivent de manière partielle à contrôler la Le programme de traitement calendaire
nuisibilité de la chenille (Enda diapol, 2009). Le programme de traitement sur
calendrier permet d’assurer la protection des
LES MOYENS DE LUTTE CONTRE LES cotonniers durant la période allant du début de
RAVAGEURS DU COTONNIER la floraison jusqu’à la maturation de la
Pour réduire l'incidence économique majorité des capsules formées. Le programme
des insectes ravageurs sur la production de calendaire intègre le niveau de technicité des
coton, la protection phytosanitaire intègre producteurs qui est souvent bas avec des
actuellement trois modalités de lutte contre les difficultés de reconnaissance des ravageurs,
insectes : les techniques culturales, la mais, aussi la gestion des stocks de produits
résistance variétale et la lutte chimique (Bruno différents.
et al., 2000). Dans un souci de répondre à des En Afrique de l’Ouest, depuis sa
préoccupations de rentabilité économique, de conception, le principe de la protection de la
santé humaine et de sécurité culture du coton sur calendrier a connu deux
environnementale, la protection phytosanitaire variantes. Il s’agit du programme standard et
s’est donnée pour objectif un recours minimal, des programmes fenêtres.
aux pesticides de synthèse, par la mise en o Le programme standard
œuvre d'une approche de gestion intégrée des Avec ce programme dit classique, les
nuisibles (Prudent et al, 2006). Les techniques traitements démarraient dès l’apparition des
de lutte énumérées ci-dessous sont celles premières fleurs, soit 45 à 50 jours après la
recommandées par la recherche et adoptées levée. En général, la cadence recommandée
par les producteurs de coton. entre les traitements était de 14 jours. Les
producteurs réalisaient 5 à 6 traitements
La lutte chimique foliaires uniquement avec un produit binaire
En Afrique de l’Ouest, la lutte (pyréthrinoïde + organophosphoré) ou parfois
chimique reste le principal moyen de lutte ternaire (une pyréthrinoïde + deux
contre les ravageurs du cotonnier. La première organophosphorés). Cependant, l’utilisation
étape importante dans la protection du prolongée et répétée des pyréthrinoïdes a
cotonnier est axée sur le traitement de la provoqué l’apparition de résistance de certains
semence afin d’améliorer la levée et de l’état ravageurs, notamment Helicoverpa armigera.
sanitaire des plantules (Traoré, 2008). La Ceci a conduit à la révision du programme de
semence est ainsi désinfectée avec des traitements calendaire au profit de fenêtres
associations «fongicides de contact et (Traoré, 2008).
insecticides (systémique ou de contact) » pour o Les programmes fenêtres
faire face aux champignons microscopiques, Les programmes fenêtres sont basés
aux ravageurs du sol (iules), ainsi qu’aux sur le principe des interventions sur calendrier
ravageurs des jeunes plants (jassides, à 14 ou 10 jours d’intervalle. Le démarrage
pucerons) (Badiane, 1995). Les programmes des traitements est effectué 30-35 jours après
de traitements chimiques foliaires la levée (période d’apparition des boutons
actuellement appliqués sont basés à la fois sur floraux). La grande nouveauté est la création
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des «Fenêtres » d’intervention qui consistent à alternatives aux pyréthrinoïdes au niveau de la


une utilisation limitée de molécules chimiques troisième fenêtre (Figure 1). Ce programme
alternatives aux pyréthrinoïdes. Ainsi, sont est actuellement vulgarisé au Sénégal pour la
apparus les programmes 2 fenêtres et 3 lutte contre les ravageurs du cotonnier.
fenêtres (Traoré, 2008). Cette nouvelle stratégie a non
- Le programme à 2 fenêtres : selon le seulement permis de freiner l’aggravation de
principe de ce programme, les traitements la résistance de Helicoverpa aux
ayant lieu avant le 25 août forment la pyréthrinoïdes, mais aussi une prise de
première fenêtre tandis que la seconde fenêtre conscience pour éviter l’apparition du même
est constituée par les autres traitements qui se phénomène chez d’autres ravageurs de la
déroulent à partir du 26 août jusqu’au 115ème culture cotonnière.
jour après la levée. Le programme de traitement sur seuils
- Le programme à 3 fenêtres : si les Les programmes d’interventions sur
traitements ayant lieu avant le 25 août forment seuils consistent à effectuer les traitements
la première fenêtre, ceux ayant lieu entre le 26 après la détermination des niveaux
août et le 30 septembre donnent la seconde d’infestation à partir desquels il s’avère
fenêtre et les traitements à partir du 01 octobre nécessaire d’intervenir pour sauver la
jusqu’au 115ème jour après la levée constituent production. Leur expansion est encore lente
la troisième fenêtre. pour plusieurs raisons liées à l’insuffisance de
Le choix des produits à appliquer la connaissance des ravageurs qui constituent,
s’opère avec beaucoup de discernement. En sans aucun doute, l’élément déterminant pour
première fenêtre, pour les deux types de la réussite de ce programme.
programmes-fenêtre, les traitements sont La conception de cette stratégie de
toujours réalisés avec un produit protection doit tenir compte de la diversité des
n’appartenant pas à la famille des ravageurs du cotonnier. Les expertises ont été
pyréthrinoïdes, afin de réduire l’utilisation des prioritairement axées sur l’évaluation de
molécules de cette famille contre laquelle H. l’importance des dégâts dus aux insectes
armigera a développé de la résistance. Les ravageurs à partir des résultats de recherche
molécules alternatives aux pyréthrinoïdes sont provenant d’autres régions du monde. Cette
: le profenofos, l’indoxacarb, le spinosad, évaluation permet de prendre la décision de
l’association flubendiamide-spirotétramate déclencher les traitements afin de contrôler les
entre autres (Traoré, 2008). En seconde infestations (Traoré, 2008).
fenêtre, les traitements sont réalisés avec des L’évaluation des niveaux d’infestation
produits binaires contenant un pyréthrinoïde des populations d’insectes requiert les
en association avec des molécules d’autres prélèvements d’échantillons permettent
familles. Dans le cas du programme 3 d’évaluer les populations de ravageurs et/ou
fenêtres, on peut intervenir avec des produits leurs dégâts dans le champ de coton et de
acaricides au niveau de la deuxième fenêtre prendre la décision d’intervenir (Brévault
puis des produits aphicides et/ou aleurodicides 2010). Le principe de base commande
en troisième fenêtre. d’effectuer un bon examen systématique des
Les produits acaricides tels que carpophages, phyllophages et piqueurs-
cyperméthrine/profenofos, suceurs sur les plants échantillonnés. Les
deltaméthrine/triazophos et traitements sont faits généralement avec des
aphicides/aleurodicides comme produits spécifiques en cas d’atteinte des
lambdacyhalothrine/acétamiprid, seuils d’intervention, ou avec des produits
alphaméthrine/imidacloprid sont souvent binaires quand la nécessité s’impose. Le choix
utilisés. Dans le programme à 3 fenêtres, on des produits et la gestion de leurs stocks ne
peut également intervenir avec des molécules
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sont pas choses très aisées pour les lutter contre les insectes du cotonnier en début
producteurs. de campagne (Mbaye, 2008). Le PR-PRAO a
recommandé d’utiliser l’endosulfan pour les
LA RESISTANCE DES RAVAGEURS deux premiers traitements et les associations
AUX INSECTICIDES ET LA NOUVELLE de pyréthrinoïdes et d’organophosphorés qui
STRATEGIE DE GESTION DE LA augmentent l’efficacité de ces deux types
RESISTANCE d’insecticides aux traitements suivants. Les
La résistance des ravageurs en pyréthrinoïdes doivent donc obligatoirement
particulier de la noctuelle H. armigera aux être utilisés au stade fructifère car ils sont les
pyréthrinoïdes a été particulièrement étudiée seuls efficaces contre d’autres chenilles de la
en Australie et en Asie où une résistance capsule telles que Earias spp et Diparopsis
poussée est observée (Buès et Boudinhon, watersi entre autres.
2003). Elle a également été détectée en A cause de ses impacts notoires sur la
Afrique de l’Ouest. Les pyréthrinoïdes avaient santé et l’environnement, le Comité Sahélien
été adoptés dans les années 80 en raison de des Pesticides (CSP) a interdit l’utilisation de
leur efficacité à faible dose sur plusieurs l’endosulfan dans ses Etats membres (Mbaye,
ravageurs et de leur faible toxicité sur les 2008). Le Sénégal a ainsi interdit
mammifères (Héma, 2004). Le phénomène de l’utilisation de l’endosulfan depuis 2008. De
résistance a montré la nécessité d’un sursaut. nouvelles molécules beaucoup moins toxiques
C’est ainsi que face au danger, les pays telles le profénofos, l’indoxacarb et le
cotonniers d’Afrique de l’Ouest ont conjugué spinosad, ont été testées avec succès et sont
leurs efforts dans le cadre du Projet régional actuellement utilisées en substitut à
pour la gestion et la prévention de la l’endosulfan (Mbaye, 2008).
résistance de Helicoverpa armigera en L’utilisation excessive de pesticides
Afrique de l’Ouest (PR-PRAO). La résistance pour lutter contre les organismes nuisibles
d’une population d’insectes donnée à un mine l’équilibre naturel de l’écosystème
insecticide représente toute une évolution, agricole: elle perturbe les populations de
déterminée génétiquement, de sa tolérance à parasitoïdes et de prédateurs et provoque ainsi
cet insecticide, en réponse à une pression de des infestations de ravageurs secondaires. Elle
sélection (Bruinsma, 1987). expose également les agriculteurs à de graves
La stratégie de gestion de la résistance risques pour leur santé et à des retombées
en culture cotonnière mise en place au négatives pour l’environnement et, parfois,
Sénégal et en Afrique de l’Ouest pour les rendements des cultures. Il arrive
recommande: i) la suppression des souvent que moins d’un pour cent des
pyréthrinoïdes lors des traitements ayant lieu pesticides appliqués atteigne effectivement les
avant le 25 août, pour limiter la sélection organismes nuisibles visés, le reste
d'individus résistants chez la première contaminant l’air, les sols et les eaux (FAO,
génération, ii) les premiers traitements avec 2011). Il s’avère donc nécessaire de trouver
des insecticides alternatifs qui ne présentent des alternatives à la lutte chimique.
pas de résistance croisée positive, iii) les
traitements suivants avec des mélanges à base LES ALTERNATIVES A LA LUTTE
d’organophosphorés synergisants pour CHIMIQUE
accroître l'efficacité des pyréthrinoïdes Les techniques culturales
(Martin, 2003). Les caractères variétaux de résistance
Les travaux de recherche ont montré, sont utilisés de façon systématique pour lutter
que l’endosulfan qui s’est révélé très efficace contre certaines maladies, comme la
contre les chenilles de H. armigera a été bactériose et la fusariose. Une pilosité
choisi à la place des pyréthrinoïdes, pour suffisamment élevée des variétés cultivées
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empêche l'installation et la prolifération des La rotation des cultures incluant des


jassides (Traoré, 2008). espèces de plantes non hôtes des ravageurs
Le labour permet de détruire les associés au cotonnier est essentielle pour
billons et d’exposer les larves diapausantes et briser le cycle de développement des insectes
les chrysalides de certaines espèces et les nuisibles. La rotation des cultures et
insectes terricoles au soleil et aux prédateurs. l’assolement empêchent aussi l’émergence des
Le semis précoce et synchronisé tend à populations de ravageurs, de maladies et de
diminuer le temps de présence des infestations mauvaises herbes. En outre, le nombre de
sur la culture. Un semis précoce, effectué au ravageurs est limité par les insectes utiles et
mois de mai, permet à la culture d'échapper les oiseaux qui trouvent leur habitat dans les
partiellement aux infestations des ravageurs, cultures de rotation ou d’assolement
en particulier H. armigera (Cadou, 1982). (Ouédraogo et al., 2008).
Selon Traoré (2008), le semis précoce permet La destruction des tiges après récolte
d’éviter que la période la plus sensible pour le permet de diminuer la densité des populations
cotonnier ne tombe dans la deuxième des ravageurs soit par leur destruction par le
génération de H. armigera qui provoque des feu, soit par manque de nourriture qui les
dommages très importants à cette phase pousse à la migration. Au Sénégal, la
(Figure 2). Le semis précoce permet de destruction des résidus de récolte se fait avec
minimiser les possibilités de migration et de souvent un retard car le producteur est
réduire les pertes réalisées sur les semis confronté au problème de récolte des vivriers.
tardifs. L’Association de cultures : les cultures
La densité de semis peut avoir une les plus communément associées au coton
influence sur le comportement de certains sont le sorgho, le maïs et le niébé. Le gombo
ravageurs. Les écartements préconisés au et le tournesol, cultivés avec le coton, sont
Sénégal sont 80 cm x 30 cm, ce qui donne utilisés comme plantes pièges (Ouédraogo et
une densité de 41.666 poquets/ha. al., 2008).
Les récoltes rapides après l'ouverture
des capsules permettent de diminuer le degré Les mesures préventives
de collage de la fibre. Les pièges peuvent contribuer à réduire
L’apport optimum d’engrais augmente les populations de certains ravageurs,
la vigueur de la plante et par conséquent sa particulièrement les papillons. Lorsqu’ils sont
capacité à supporter des dégâts ou compenser utilisés assez tôt, ils peuvent empêcher la
les organes perdus. massification des ravageurs (Ouédraogo et al.,
Le désherbage élimine non seulement 2008).
la compétition entre la culture et les Le suivi des ravageurs permet de
mauvaises herbes mais aussi les plantes hôtes déterminer le degré d’infestation des
alternatives susceptibles d'héberger des ravageurs et quand il est nécessaire de prendre
ravageurs, en particulier des hémiptères des mesures de lutte directe.
(punaises et jassides), ce qui réduit les La promotion des ennemis naturels
populations de ces insectes (Bruno et al., Les ennemis naturels permettent de
2000). Au Sénégal, au minimum deux maintenir les attaques de ravageurs à des
sarclages suivis d’un buttage sont préconisés niveaux raisonnables. La préservation des
en dehors de l’herbicidage effectué juste après habitats naturels des insectes utiles et des
le semis avant la levée des cotonniers. oiseaux permettent d’augmenter les
populations d’ennemis naturels du cotonnier
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dans le champ (Ouédraogo et al., 2008). Les Au Sénégal, les variétés cultivées sont
diverses cultures situées à proximité du coton, issues de la recherche. Les semences sont
comme celles fourragères, peuvent être une mises à la disposition des producteurs.
source d’ennemis naturels des nuisibles. L’adoption de la lutte génétique actuelle par
La résistance variétale les producteurs est passive.
Les caractères variétaux de résistance La lutte biologique
sont utilisés de façon systématique pour lutter La lutte biologique utilise des
contre certaines maladies, comme la organismes vivants ou des bactéries qui
bactériose et la fusariose ; une pilosité affectent les ravageurs. La plupart des
suffisamment élevée des variétés cultivées produits de lutte biologique ne sont efficaces
empêche l'installation et la prolifération des que contre un ravageur spécifique.
jassides (Bruno et al., 2000). La sélection Des tests réalisés au Sénégal ont donné
concerne aussi des variétés possédant des des résultats satisfaisants avec Bt (Bacillus
glandes à gossypol pour lutter contre les thuringensis) - un microbe efficace contre les
attaques des altises. D’autres variétés larves mangeuses de feuilles, VPN (virus
résistantes ont été testées en Afrique de polyhédrose nucléaire) qui s’attaque à la
l’Ouest, mais non pas été diffusées (PR-PICA, chenille américaine du cotonnier et l’élimine ;
2013). Ce sont les variétés à feuilles d’entomopathogènes, particulièrement le
« OKRA » pour réduire le feuillage et les Baculovirus de Mamestra brassicae sur les
variétés à bractées frego contre H. armigera chenilles de H. armigera et de D. watersi.
(PR-PICA, 2013).

Figure 1 : Programme de protection à trois «fenêtres » pour la gestion de la résistance aux


pyréthrinoïdes.

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Figure 2 : Importance de la période de semis dans la protection phytosanitaire du cotonnier.

Tableau : Pesticides recommandés dans la protection du cotonnier au Sénégal.

Principes actifs Dose optimale Nuisibles ciblés Famille chimique


Traitement de semences
Maladies,
Néonicotinoïde +
Imidacloprid + Propiconazole (125 +15 g/kg) insectes du sol
Triazoles
& des plantules
Maladies,
Organophosphoré +
Chlorpyriphos éthyl + Thirame (250+250 g/kg) insectes du sol
Dithiocarbamate
& des plantules
Maladies, Néonicotinoïde +
Imidacloprid + Thirame + Pencycuron 233+107+50 g/l insectes du sol Dithiocarbamate +
& des plantules Phénylurée
Maladies, Néonicotinoïde +
Thiamethoxam + Fludioxonil +
(350+25+ 10 g/l) insectes du sol Phénylpyrrole +
Mefenoxam
& des plantules Acylamine
Maladies,
Néonicotinoïde +
Imidachlopride + TMTD (250 +200 g/kg) insectes du sol
Dithiocarbamate
& des plantules
Maladies,
Néonicotinoïde +
Imidacloprid + Thirame (250+100 g/kg) insectes du sol
Dithiocarbamate
& des plantules
Traitements foliaires
1ère fenêtre
Endosulfan* 750 g/ha complexe Cyclodiène chloré
Profenofos 750 g/ha complexe Organophosphoré
chenilles
Spinozad 480 g/ha Spinosynes
carpophages
Agonistes
chenilles
Chromafenozide 50 g/ha d'hormone de muer
carpophages
(régulateurs de

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croissance
d'insectes (RCI))
chenilles
Indoxacarb 150 g/ha Oxadiazine
carpophages
Benzene-
chenilles
Flubendiamide/Spirotetramate (20+15 g/ha) dicarboxamide
carpophages
/Acide tetronic
chenilles Botanique
Azadirachtine
carpophages (limonoïde)
chenilles
Lufenuron Benzoylurée
carpophages
chenilles
Emamectine benzoate 19 g/ha Avermectine
carpophages
chenilles
Diflubenzuron 150 g/ha Benzoylurée
carpophages
Benzene-
chenilles
Flubendiamide + Thiacloprid (24+24 g/ha) dicarboxamide +
carpophages
Néonicotinoïde
chenilles
Teflubenzuron 15 g/ha Benzoylurée
carpophages
chenilles
Cyantraniliprole 40 g/ha Diamide
carpophages
2ème fenêtre
chenilles
carpophages, Pyréthrinoïde +
Cyperméthrine +Triazophos +
(36+150 + 8 g/ha) chenilles organophosphoré +
Acétamiprid
phyllophages, Néonicotinoïde
piqueurs suceurs
chenilles
Néonicotinoïde +
Thiamethoxam + Lambdacyhalothrine (21 + 15 g/ha) carpophages,
Pyréthrinoïde
piqueurs suceurs
chenilles
Pyréthrinoïdes +
Lambdacyhalothrine +Acétamiprid (15+8 g /ha) carpophages,
Néonicotinoïde
piqueurs suceurs
chenilles
carpophages,
Pyréthrinoïdes +
Lambdacyhalothrine + Profénofos (15+250 g/ha) chenilles
Organophosphoré
phyllophages,
piqueurs suceurs
Pyréthrinoïdes +
chenilles
Dérivé de pyridine
Lambdacyhalothrine + Pyriproxyfene (15 + 15 g/ha) carpophages,
(imitateur juvénile
piqueurs suceurs
d'hormone)
chenilles
Pyréthrinoïdes +
Bétacyfluthrine + Imidacloprid (9 + 20 g/ha) carpophages,
Néonicotinoïde
piqueurs suceurs
Profénofos + Deltaméthrine (250+12 g/ha) chenilles Organophosphorés

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carpophages, + Pyréthrinoïdes
piqueurs suceurs
chenilles
Néonicotinoïde +
Acétamirpide + Cyperméthrine (8 + 36 g/ha) carpophages,
Pyréthrinoïde
piqueurs suceurs
chenilles
carpophages, Pyréthrinoïdes +
Lambdacyhalothrine +Acétamiprid +
(15+8+150 g/ha) chenilles Néonicotinoïde +
Profénofos
phyllophages, Organophosphoré
piqueurs suceurs
chenilles
Pyréthrinoïde +
Lambdacyhalothrine + Imidacloprid (15+50 g/ha) carpophages,
Néonicotinoïde
piqueurs suceurs
chenilles
Pyréthrinoïde +
Lambdacyhalothrine + Thiamethoxam (15+30 g/ha) carpophages,
Néonicotinoïde
piqueurs suceurs
chenilles
Pyréthrinoïde +
Bifenthrine + Acétamipride (30+8 g/ha) carpophages,
Néonicotinoïde
piqueurs suceurs
chenilles
Spinosyne +
Spinoteram + Acétamipride (14 + 16 g/ha) carpophages,
Néonicotinoïde
piqueurs suceurs
chenilles
Néonicotinoïdes +
Flonicamid + Bifenthrine** (250+15 g/ha) carpophages,
Pyréthrinoïdes
piqueurs suceurs

chenilles
Benzoylurée +
Teflubenzuron + Alfacyperméthrine 36 g/l carpophages,
Pyréthrinoïde
piqueurs suceurs

Bemisia tabaci
Acéphate 970 g/ha Organophosphoré
(fin de cycle)
* Arrêté pour cause de toxicité
** Pas vulgarisé

Conclusion Toutefois, face à la mondialisation, au coût


Les différentes méthodes présentées mondial trop fluctuant de la fibre de coton et
comme alternatives aux pesticides présentent aux subventions accordées aux producteurs de
chacune des avantages, mais aussi quelques coton du Nord, il est nécessaire d’adopter des
limites. La protection intégrée s’impose itinéraires techniques plus performants et une
comme la principale stratégie holistique de meilleure organisation des producteurs afin
protection des plantes. Elle se donne pour d’accroître la productivité au champ. De
objectif de maintenir le bon fonctionnement nouvelles technologies comme la production
des écosystèmes. et l’utilisation de la fumure organique à l’aide
La lutte intégrée en Afrique de l’ouest d’activeurs, la protection sur seuils
contre les ravageurs du cotonnier reste d’intervention et le coton génétiquement
fortement tributaire de la lutte chimique sans modifié peuvent bien rentrer dans ce cadre.
laquelle la productivité ne peut être assurée.
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