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c Séquence 7
SÉQUENCE 7
Séance 1
Réponses
Affirmations
1 2 3
Les personnages mis en des hommes des animaux des arbres
scène sont…
Tous les personnages des noms propres des noms des adjectifs
portent une majuscule : communs qualificatifs
ce sont, à l’origine, pour
la plupart…
Ces noms sont d’un déterminant d’un déterminant d’un déterminant
précédés… défini indéfini possessif
Le plus souvent, le titre deux personnages trois personnages de nombreux
réunit… personnages
Un verbe d’action une fois deux fois vingt-deux fois
apparaît…
— © Cned, Français 6e
c c
I L I F A D E O D Y
S U N I V E R S E L
S É E N A T U R E L
H O M È R E I R D É
C O N D I T I O N S
A L N A É T U S R E
H Y M N T E A E G R
É M E N É T R S Y T
H M P A P I L L O N
A : Homère
B : universel
C : conditions
D : naturel
E : papillon
1 : variété
2 : roses
3 : fin
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2- Lecture d’images
a) Jean de La Fontaine, coiffé d’une perruque, vêtu d’un manteau, portant un jabot en
dentelle, tient sur ses genoux : ˝ un feuillet
Séance 2
A. L’héritage gréco-romain
1- Ésope
- Les deux pronoms utilisés sont celui de la 1re personne du singulier « je », sujet du verbe,
qui désigne Jean de La Fontaine, et celui de la 2e personne du singulier « te », C.O.D du
verbe, qui désigne le Dauphin.
- Son ouvrage est destiné « à tous tant que nous sommes », c’est-à-dire qu’il n’est pas réservé à
un public particulier.
- Son œuvre va raconter des histoires aux sujets abordables, sans prétention : « Je vais
t’entretenir de moindres aventures, / Te tracer en ces vers de légères peintures » mais dont on
peut tirer des enseignements, en dépit de leur caractère imaginaire : « l’histoire, encor que
mensongère, / Contient des vérités qui servent de leçons ».
— © Cned, Français 6e
c c
Qui est piégé au début de la fable ? C’est le renard qui est piégé : il ne parvient pas à
sortir du puits. Le mot « mésaventure » (l.3) le prouve.
Qui parle au discours direct ? Le renard parle au discours direct deux fois : la
première fois (l.6 à 9), par ruse. Il vante les mérites
Combien de fois et dans quel but ? d’une entraide pour sortir du puits et explique au
bouc ce qu’il doit faire. La seconde fois (l.12 à 14),
par moquerie, le renard montre au bouc que son acte
est irréfléchi.
Qui parvient à sortir ? Le renard parvient à sortir du puits grâce au bouc
dont il se sert un peu comme d’une échelle. Le renard
grimpe sur le bouc avec agilité, sort et s’éloigne.
À quel endroit de la fable la morale, La morale se trouve à la fin de la fable. La formule
c’est-à-dire la leçon, se trouve-t-elle ? « C’est ainsi » montre qu’elle a été annoncée par les
dernières paroles du renard qui rétorque au bouc
qu’il aurait dû réfléchir avant d’agir.
Reformule-la. La sagesse veut qu’on réfléchisse aux conséquences de
ses actes avant d’agir.
2- Phèdre
La fable de Phèdre n’est pas une simple mise en vers de la fable d’Ésope parce que, d’une part,
l’action est plus concentrée et que, d’autre part, la morale, placée au début, est une mise en
garde : elle insiste sur la perfidie, la déloyauté humaine. La fable de Phèdre invite à la méfiance
alors que la fable d’Ésope propose une morale qui ressemble davantage à un conseil, une
leçon qu’il faut tirer d’une mésaventure. La place de la morale est donc très importante.
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B. La fable de La Fontaine
1- Analyse et comparaison
1
Le Renard et le Bouc
Capitaine Renard allait de compagnie
Avec son ami Bouc des plus haut encornés1.
Rimes
a
b
Agencement
embrassé
Celui-ci ne voyait pas plus loin que son nez ; b
L’autre était passé maître en fait de tromperie. a
5 La soif les obligea de descendre en un puits. b
Là chacun d’eux se désaltère. a croisé
Après qu’abondamment tous deux en eurent pris, b
Le Renard dit au Bouc : « Que ferons-nous, compère ? a
Ce n’est pas tout de boire, il faut sortir d’ici. b
10 Lève tes pieds en haut, et tes cornes aussi : b suivi
Mets-les contre le mur. Le long de ton échine a
Je grimperai premièrement ; b
Puis sur tes cornes m’élevant, b embrassé
À l’aide de cette machine, a
15 De ce lieu-ci je sortirai, b
Après quoi je t’en tirerai. b suivi
- Par ma barbe, dit l’autre, il est bon ; et je loue a
Les gens bien sensés comme toi. b
Je n’aurais jamais, quant à moi, b embrassé
20 Trouvé ce secret, je l’avoue. » a
Le Renard sort du puits, laisse son compagnon, b
Et vous lui fait un beau sermon2 b
Pour l’exhorter3 à patience. a
« Si le ciel t’eût, dit-il, donné par excellence a embrassé
25 Autant de jugement que de barbe au menton, b
Tu n’aurais pas, à la légère, a
Descendu dans ce puits. Or, adieu, j’en suis hors. b
Tâche de t’en tirer, et fais tous tes efforts : b embrassé
Car pour moi, j’ai certaine affaire a
30 Qui ne me permet pas d’arrêter en chemin. » b
En toute chose il faut considérer la fin. b suivi
In Fables, Livre III, fable 5, Jean de La Fontaine
— © Cned, Français 6e
Affirmations
Au début, le renard est piégé dans le puits.
Vrai Faux
X
Corrections
Le renard et le bouc
Séquence 7
piégés.
Le Renard parle trois fois au discours direct. X Le renard parle deux fois :
une fois, pour indiquer au
bouc comment sortir ; une
fois pour juger le bouc et se
moquer de lui.
Le Bouc ne parle pas au discours direct. X Le bouc répond au renard
pour lui adresser des
louanges.
La sortie du puits n’est pas racontée. X
La morale est située à la fin, comme chez X
Ésope, et elle a un sens identique.
b) Chez Ésope et Phèdre, seul le renard est piégé au début de la fable. Il a commis une erreur
et ne peut sortir sans l’aide de quelqu’un. Aussi, il utilise la ruse pour attirer le bouc dans le
puits.
Chez La Fontaine, le renard et le bouc descendent ensemble, poussés par la soif. Le renard
n’a-t-il pas réfléchi aux conséquences ?
On peut penser au contraire que « celui qui était passé maître en fait de tromperie » a
déjà réfléchi au moyen de sortir du puits. Donc, quand il pose la question au bouc :
« Que ferons-nous, compère ? / Ce n’est pas tout de boire, il faut sortir d’ici », il connaît déjà la
réponse puisqu’il donne immédiatement des ordres au bouc : « Lève tes pieds, et tes cornes
aussi : Mets-les contre le mur ». Et le renard ensuite d’expliquer sa sortie, du vers 11 au vers
15 ; il est inutile de la raconter par la suite comme dans les deux autres fables. Le bouc ne
réagit pas au fait que le renard se serve de lui à la manière d’une échelle ; au contraire, il
adresse des louanges au renard pour la ruse qu’il a imaginée : « Et je loue / Les gens bien
sensés comme toi. ». La prise de paroles du bouc ne fait que renforcer son infériorité.
La morale, comme chez Ésope se trouve à la fin : c’est une leçon qu’il faut tirer de ce
qui vient d’être dit. De plus, dans les deux cas, elle est annoncée par le renard. Phèdre,
lui, est plus pessimiste : il invite à la méfiance : en effet, les hommes sont prêts à tout
pour se sortir d’un mauvais pas. Sa fable est la plus courte : il n’est pas besoin de longs
développements pour l’affirmer.
2- L’originalité de La Fontaine
a) Un peu de versification
À toi de jouer !
Le / Re /nard / di / t au / Bouc // : « Que / fe / rons / -nous /, com / pèr(e) ?
Ce / n’est / pas / tout / de / boir //(e), il / faut / sor / tir / d’i /ci. »
Eh oui, ce sont tous les deux des alexandrins en dépit de leur longueur en apparence différente.
Formulons quelques hypothèses.
• Après avoir donné des ordres successifs au bouc, Renard parle de lui : le « je » le prouve.
C’est alors que le rythme s’accélère, mettant en scène la rapide sortie du rusé compère.
© Cned, Français 6e —
• Le vers 17 correspond à la prise de paroles du bouc qui s’adresse au renard. Le vers est un
alexandrin découpé en quatre fois trois syllabes :
- Par / ma / barbe,/ dit / l’au/tr(e), / il / est / bon ; / et / je / loue
Le bouc semble stupéfait, admiratif au point de hacher sa phrase. Puis les louanges se
bousculent dans un élan accéléré comme en témoignent les trois octosyllabes suivants
(v.18, 19 et 20).
• Voir le tableau complété.
Rappel : « a » = rime féminine, « b » = rime masculine + agencement : embrassé, croisé,
suivi.
• Avant d’avoir effectué les groupements, on peut penser que c’est le dernier vers, illustrant la
morale, qui va être isolé. Or, il n’en est rien : après quelques hésitations, on s’aperçoit que
le vers 21 n’appartient à aucun groupement de sens parce que la fable aurait pu s’arrêter
là. Le bouc a été piégé par le renard qui le laisse au fond du puits et s’en va. Mais la fable
serait incomplète : il faut que le renard annonce la morale pour que la leçon porte.
b) La dimension graphique
- Les vers en retrait sont les octosyllabes.
- Ces vers sont en retrait pour :
˝ faire une pause dans le récit
˝ mettre en valeur les paroles des personnages
Séance 3
— © Cned, Français 6e
vit
Formes verbales
sembla
était
temps
passé simple
passé simple
imparfait
modes
indicatif
indicatif
indicatif
valeurs
Séquence 7
H G C B P P G A
O J O I E E B N
N B L G U I O G
T B È B R N N O
E B R A G E H I
B G E N V I E S
M É P R I S U S
B G A M O U R E
© Cned, Français 6e —
•
Séquence 7
10 — © Cned, Français 6e
b) Le discours direct
Séquence 7
c c
• Je les ai reconnus grâce aux guillemets et aux verbes « tint ce langage » et « dit » (verbes de
parole) qui introduisent les paroles.
• Seul le renard parle : il interpelle le corbeau, d’abord pour le flatter, ensuite pour lui
adresser un sermon.
c) La narration
• Maître Renard veut récupérer le fromage que Maître Corbeau tient dans son bec. Il
interpelle ce dernier et le flatte. À la suite de ce discours flagorneur, l’oiseau décide de faire
entendre son chant et, par là-même, le fromage lui échappe. Maître Renard s’en empare
et s’adresse de nouveau au Corbeau pour lui adresser un sermon. Maître Corbeau se rend
compte qu’il a été piégé.
Analyse grammaticale
Nombre de propositions consacrées à la
Nombre de phrases de la fable
NARRATION
6 7
Analyse grammaticale
Nombre de phrases de la fable Nombre de propositions consacrées au
DISCOURS DIRECT
6 9
© Cned, Français 6e — 11
vers
LE CORBEAU ET LE
RENARD
C1 C2
rimes agencements
C3
compte
des
syllabes
C4
narration /
discours
direct
C5
propositions
12 — © Cned, Français 6e
c
c
alexandrins (vers de douze syllabes) et des octosyllabes (vers de huit syllabes) ainsi que la
construction parallèle des phrases présentent déjà une complication, comme en témoigne
le passé simple du vers 3. En fait, ils introduisent uniquement le monologue du renard,
central pour l’action.
Dans ce monologue, les groupes rimiques ne coïncident pas nécessairement avec des vers
de même nombre de syllabes. Ainsi, les vers 5 et 6 aux rimes suivies sont pour le premier
un octosyllabe, pour le second, un alexandrin ; cet alexandrin qui est une apostrophe au
corbeau amorce la flatterie qui trouve son paroxysme dans l’exagération du vers 9, lui aussi
un alexandrin. Par ailleurs le vers 9 est le premier de l’agencement croisé des vers 9, 10, 11
et 12. Ce vers 9 est donc le déclencheur de la réaction stupide du corbeau.
Cette étude montre le pouvoir du langage, beaucoup plus efficace que la violence. Le
renard veut le fromage mais il ne sait pas monter aux arbres : il lui faut donc ruser mais
cette ruse doit être subtile.
b) Le second monologue
La morale de la fable énoncée par le renard à l’adresse du corbeau, immédiatement après
que le renard a obtenu gain de cause, porte sur le caractère dangereux de certains usages de
la parole. Il s’agit bien de se méfier des beaux parleurs et des flatteurs en particulier. En effet,
il faut être vigilant aux intentions qui gouvernent l’utilisation de la parole. La fin de la fable
montre que le corbeau l’a appris à ses dépends. Méfiez-vous, vous aussi.
Séance 4
© Cned, Français 6e — 13
14 — © Cned, Français 6e
c c
« un Agneau » « un Loup »
« l’Agneau » « cet animal plein de rage »
« le » « cette bête cruelle »
« le Loup »
« tu » « moi »
« toi » « m’ »
« des tiens » (toi + tes
congénères)
« vous » (toi+ tes congénères)
« je » « Sire »
« me » « votre Majesté »
« elle »
« Elle »
aucun adjectif ni autres expansions ne le qualifient. Il n’en va pas de même pour le loup
dont le caractère bestial, cruel est mis en avant et précédé du déterminant démonstratif
• Le loup interpelle l’agneau en le tutoyant tout d’abord puis il l’associe à ses congénères : il
n’est plus un individu à part entière mais fait partie d’une masse.
• L’agneau, quant à lui, manifeste à l’égard du loup une politesse extrême en ne l’interpellant
pas directement mais en s’adressant à lui à la troisième personne, reprise avec une
Les différentes désignations et leur prise en charge par les différents personnages sont donc
révélatrices du caractère des protagonistes et offre des pistes de lecture.
© Cned, Français 6e — 15
c) Le dialogue argumentatif
1 vers - Si ce n’est toi, c’est donc ton frère. Le loup fait semblant
d’argumenter, le « donc »
le prouve mais il fait glisser
la « faute » sur quelqu’un
d’autre.
1/2 vers - Je n’en ai point. De nouveau, l’argument de
l’agneau est imparable.
ƒ Le loup ne saurait être de bonne foi envers l’agneau : il est animé par sa voracité et estime
ne pas avoir d’autre justification à donner à son acte que celle d’être le plus fort. D’où la
morale dont on comprend dès lors qu’elle est une dénonciation du comportement barbare
des prédateurs. Elle met néanmoins en lumière les limites de l’usage de la parole et de la
raison face à un rapport de force inégal…
16 — © Cned, Français 6e
c c
• Les deux portraits sont en totale opposition : en effet, le chien, par son embonpoint offre
un aspect enviable. En revanche, le loup dans un piteux état physique montre combien
son sort est peu réjouissant. Pourtant le loup est libre tandis que le chien est asservi à un
maître.
• Les premiers mots à la rime (peau/beau) opposent les deux personnages. La première
intention du loup est de faire du chien sa pâture (quartiers/volontiers), mais son élan
est arrêté par la garantie d’une lutte inégale (bataille/taille). Aussi le loup change-t-
il de tactique : au lieu d’affronter le chien, il courbe l’échine et le flatte (hardiment/
humblement, compliment). Le chien adopte alors le même ton avant de multiplier les
qualificatifs désobligeants à l’encontre de ses ancêtres (misérables/ diables). Le Loup se
laisse bercer par la perspective d’une vie tout en douceur (caresse/tendresse), mais cet état
de béatitude a une contrepartie : la servitude (félicité/pelé).
Et tout bascule !
© Cned, Français 6e — 17
L’accélération du rythme
« Qu’est-ce là ? lui dit-il. (le loup)
Rien. (le chien)
Quoi ? rien ? (le loup)
Peu de chose. (le chien)
Mais encor ? (le loup)
- Le collier dont je suis attaché
De ce que vous voyez est peut-être la cause. (le chien)
- Attaché ? dit le Loup : vous ne courez donc pas
Où vous voulez ?
- Pas toujours ; mais qu’importe ? (le chien)
- Il importe si bien, que de tous vos repas
Je ne veux en aucune sorte,
Et ne voudrais pas même à ce prix un trésor. » (le loup)
• - Mais/ en/cor ?// - Le/ col/lier/ dont/ je/ suis/ at/ta/ché (12 vers : alexandrin)
1 2 3 // 1 2 3 4 5 6 7 8 9
De/ ce/ que/ vous/ voi/iez/ est/ peu/t-ê/tre/ la/ cause. (12 vers : alexandrin)
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
- At/ta/ché ?// dit/ le /Loup //: vous/ ne/ cou/rez/ donc/ pas (12 vers : alexandrin)
1 2 3 // 1 2 3 // 1 2 3 4 5 6
Où/ vous/ vou/lez ?// - Pas/ tou/jours /; mais/ qu’im/porte ? (10 vers : décasyllabe)
1 2 3 4 // 1 2 3 4 5 6
- Il/ im/por/te/ si/ bien/, que/ de/ tous/ vos/ re/pas (12 vers : alexandrin)
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
Je/ ne/ veux/ en/ au/cu/ne/ sorte, (8 vers : octosyllabe)
1 2 3 4 5 6 7 8
Et/ne/ vou/drais/ pas/ mê/me à /ce/ prix/ un/ tré/sor. » (12 vers : alexandrin)
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
• - Le découpage du premier vers du dialogue met en évidence :
˝ le rythme rapide des échanges entre le Loup et le Chien,
˝ le besoin du Loup de connaître l’origine de la blessure,
˝ la volonté du Chien d’éluder les questions du Loup.
- En revanche, les vers 36 et 37 montrent que le Loup ralentit son débit de paroles parce
qu’il :
˝ vient de comprendre que le Chien est asservi.
- Dans les trois derniers vers de la réponse du Loup, deux alexandrins encadrent un
octosyllabe pour :
˝ mettre en valeur le refus du Loup d’une vie de servitude.
d) La morale
Rien n’a plus de prix que la liberté !
Il faut préférer la liberté à toute forme d’asservissement, dût-on en souffrir !
18 — © Cned, Français 6e
c c
a) AVOIR UNE FAIM DE LOUP : 10- avoir une grande faim qui donne envie de manger
n’importe quoi.
b) UN VIEUX LOUP DE MER : 3- c’est un marin qui a beaucoup navigué.
c) UN JEUNE LOUP : 8- c’est un jeune homme qui veut réussir et qui est prêt à tout pour
parvenir.
d) ÊTRE CONNU COMME LE LOUP BLANC : 6- les loups blancs étant très rares, se dit d’une
personne que tout le monde connaît.
e) HURLER AVEC LES LOUPS : 4- c’est répéter ce que tout le monde dit, sans donner un avis
personnel pour ne pas être déprécié par les autres.
© Cned, Français 6e — 19
g) ENTRE CHIEN ET LOUP : 9- c’est une heure de la journée où il ne fait plus tout à fait jour
mais pas encore nuit noire ; à ce moment, il est donc difficile de faire la différence entre un
chien et un loup !
h) MENER UNE VIE DE LOUP : 1- c’est mener une vie de mauvais garçon, pas très honnête.
i) MARCHER À PAS DE LOUP : 11- marcher sans faire de bruit, pour ne pas se faire
remarquer.
k) MARCHER À LA QUEUE LEU LEU : 7- “leu” en vieux français signifie “loup” et les loups
marchent les uns derrière les autres, chacun avançant dans les empreintes de celui qui le
précède.
De plus, pour approfondir tes connaissances sur la perception du loup à travers d’autres
fables, d’autres écrits et diverses illustrations, tu peux lire le court ouvrage : Jean de La
Fontaine, LE LOUP dans les fables, dans la collection COLLÈGE, dirigée par Cécile Cazanove,
édition présentée par Laurence Simonot.
20 — © Cned, Français 6e
a) Versification
• Les vers employés par La Fontaine dans « La Cigale et la Fourmi » comptent, en majorité,
sept syllabes ; seul le deuxième n’en compte que trois. Ainsi, celui-ci est-il remarquable : il
isole la longue période pendant laquelle la cigale a été inactive.
• L’agencement de rimes qui domine est suivi.
Seuls, les huit derniers vers échappent à cet agencement. Les rimes des vers 15 à 18 et les
rimes des vers 19 à 22 sont embrassées.
• L’adjectif « emprunteuse » désigne la cigale : elle a faim et demande à la fourmi de quoi
subsister, mais la fourmi n’est « pas prêteuse ».
b) Le dialogue
• Dans la fable, la cigale et la fourmi parlent toutes deux : un dialogue s’instaure. Dans le
tableau ci-dessous, recopie les vers consacrés à la prise de parole des deux personnages.
Coup de pouce : la première réplique t’est donnée en exemple.
• C’est au moment où un véritable échange s’instaure (question / réponse) que les rimes
sont embrassées.
© Cned, Français 6e — 21
insouciante _
prévoyante ≥
économe ≥
travailleuse ≥ Jean de La Fontaine semble respecter la nature : la fourmi
bohème _ est travailleuse et prévoyante, elle entasse la nourriture. En
revanche, la cigale, insouciante, chante tout l’été.
frivole _
parcimonieuse ≥
raisonnable ≥
artiste _
négligente _
b) À chacune son caractère
• - La cigale s’adresse à la fourmi sur un ton aimable.
- La fourmi répond à la cigale sur un ton cassant et autoritaire.
• Les points d’interrogation et d’exclamation permettent de choisir : ils montrent que la
fourmi est indignée par la demande déplacée de la cigale.
22 — © Cned, Français 6e
partie le caractère animal des deux personnages, en dépit d’imprécisions. Il présente une
fourmi soucieuse de l’avenir, raisonnable et prévoyante. La préférence va donc d’abord à
l’animal besogneux et préserve la moralité populaire selon laquelle il faut être travailleur
et économe. Il semble ainsi dénoncer la vie insouciante et bohème de la cigale. Pourtant
c c
P H Y L A C T E R E å
A
R
V I G N E T T E ç
O
U
é P L A N C H E
H
è A P P E N D I C E
A É
R
O
B U L L E ê
A E
N S
D Ç
E
Å
b) Dans une bande dessinée, il est facile de repérer les paroles des personnages dans les
phylactères ou bulles et le récit dans les cartouches.
© Cned, Français 6e — 23
a) La ligue nationale contre le cancer est à l’origine de cette planche de bande dessinée.
b) Les mots remplacés sont les suivants : « fumé, le manque, clope, mégot, nicotine, tiges,
fumeuse : ça n’est pas là un défaut, fumais, fumiez, toussez. ». Ils appartiennent au champ
lexical du tabac.
c) Les personnages conservent leur caractère zoomorphe : on reconnaît aisément les insectes.
Cependant, ils sont vêtus et ont des comportements humains. La fourmi est confinée dans
son rôle de ménagère tandis que la fourmi bronze sur la plage et opte pour une tenue et
une coiffure que portent des jeunes gens.
d) Le but de cette réécriture est annoncé dans le paratexte : c’est une publicité anti-tabac.
La consommation de tabac concerne les jeunes gens de plus en plus tôt. Ils connaissent la
fable et s’identifient facilement à la cigale. Aussi, veut-on montrer les dangers du tabac.
L’Éléphant et le Gypaète
Au pied du Kilimandjaro, l’Éléphant, noble pachyderme1, s’étonna du grand
tapage que menait la gent2 ailée au lieu que de sillonner le ciel.
« Quelle est donc cette nouvelle lubie3 ? », barrit-il.
Aussitôt éparpillés par l’onde sonore, les oiseaux n’en demeurent pas moins
agités. C’est alors que le Gypaète4 barbu, enhardi par sa taille, invite l’Éléphant à
lever la trompe vers le sommet de la montagne, jadis enneigé. Mais de neige, point…
De mémoire d’éléphant, le pachyderme ne se souvenait pas que le Kilimandjaro eût
un jour perdu sa calotte5 glaciaire !
Il s’en émut et confia à la gent ailée le soin de répandre ce message : « Plutôt
que de palabrer6, agissez ! »
C’est une fable, sans doute, mais elle comporte quelque vérité. Instruire, c’est
là sa vocation et elle vaut peut-être un Grenelle environnement7 …
1. pachyderme : qui a la peau épaisse ; mammifère herbivore à peau épaisse et peu poilue comme l’éléphant,
l’hippopotame, le rhinocéros.
2. la gent : nation, peuple ; ensemble des individus possédant des caractères physiques communs, espèce.
4. le gypaète : grand rapace diurne, de 2,5 m d’envergure environ, dont la tête est blanchâtre avec une barbiche
noire sous le bec, le dos brun sombre, le ventre et la gorge beige roussâtre, vivant dans les hautes montagnes et se
nourrissant surtout de charognes.
5. calotte glaciaire : géologie : glacier très étendu et très épais, dont la surface est légèrement convexe et recouvre ou
déborde la plupart des reliefs.
7. un Grenelle environnement : ensemble de rencontres politiques organisées en vue de prendre des décisions à long
terme en matière d’environnement et de développement durable.
24 — © Cned, Français 6e
c c
© Cned, Français 6e — 25
Titres Morales
La Grenouille qui veut se faire aussi grosse « Tout Bourgeois veut bâtir comme les grands
que le Bœuf Seigneurs
Tout petit Prince a des Ambassadeurs
Tout Marquis veut avoir des Pages. »
Le Renard et le Bouc « En toute chose il faut considérer la fin. »
La Cigale et la Fourmi « Vous chantiez ? j’en suis fort aise.
Eh bien ! dansez maintenant. »
Le Loup et l’Agneau « La raison du plus fort est toujours la
meilleure.
Nous l’allons montrer tout à l’heure. »
Le Corbeau et le Renard « Apprenez que tout flatteur
Vit aux dépens que celui qui l’écoute. »
b) Un récit pour exemple
• « Tel est pris qui croyait prendre ».
Le Chat et la Souris
Tel est pris qui croyait prendre.
Un Chat que la faim tenaillait chercha un moyen simple mais efficace pour
capturer une Souris dodue.
Il entreprit de tendre une souricière agrémentée d’un fin morceau de comté.
La Souris, par l’odeur alléchée, sortit le museau. Le Chat, prêt à bondir se
pourléchait déjà les babines.
Mais le destin voulut qu’un courant d’air refermât violemment la porte
d’entrée, faisant bondir d’effroi Maître Chat dont l’une des pattes effleura le
piège qui, aussitôt, se referma !
Et c’est lui qui fut pris!
26 — © Cned, Français 6e
Dans la basse-cour d’un fermier, une belle couvée d’oisons venait de naître au
jour.
c c
La nuit venue, un Renard, attiré par la chair tendre des volailles s’approcha du
nid, prêt à happer les nouveau-nés. C’est alors que le plus frêle d’entre eux supplia
le goupil de leur laisser la vie sauve. « Vous n’aurez pas à vous repentir, Messire »,
cacarda l’Oison. Le Renard était dans un jour de bonté : une fois n’est pas coutume !
et il repartit, bredouille, vers sa tanière.
Bien lui en a pris ! L’Oison, devenue belle oie, confia une de ses plumes à Monsieur
de La Fontaine qui, de sa plus belle écriture, vanta les ruses de notre goupil.
2- Du récit à la morale
a) Une leçon à déduire
La morale pourrait être :
˝ Qui adresse des reproches doit être soi-même irréprochable.
˝ Les parents doivent donner l’exemple.
ƒ Un adulte peut difficilement donner des leçons à un enfant s’il ne les applique pas lui-
même.
b) Une suite à construire
- Le Prince troyen Pâris a enlevé la belle Hélène, mariée au roi de Sparte, en Grèce.
• Å Les étapes du schéma narratif représentées sont les suivantes :
- La situation initiale : la paix règne dans la basse-cour ; aucune rivalité n’anime les deux
coqs. Chacun est juché sur un tas de fumier.
- La complication : l’apparition d’une poule au sein de ce décor paisible, isolée d’ailleurs
en gros plan, dans ce cadre d’ensemble, montre qu’un élément nouveau vient rompre
l’état d’équilibre de départ.
Ç La forme verbale au passé simple de l’indicatif « survint » fait irruption dans un décor à
l’imparfait. De l’état pacifique, on passe à un état de guerre.
- L’action (début) : l’un des deux coqs se dirige vers la poule et lui déclare sa flamme,
s’attirant par là même les foudres de l’autre.
É Les deux coqs se partagent la basse-cour : l’un, dans la force de l’âge, a fière allure ;
il est charnu ; il arbore un plumage lumineux, bombe le poitrail. Sa queue garnie
d’abondantes plumes vertes et sa crête rouge sang bien droite tranchent avec la couleur
mordorée de son corps. L’autre semble plus âgé, décrépi ; son plumage noir est terne ;
sa queue et sa crête ne sont hérissées que de trois plumes.
La poule qui apparaît semble jeune, bien ronde et offre un plumage éclatant de blancheur.
Elle est l’innocence des jeunes filles.
Ñ Les bulles réduites à un dessin simple sont éloquentes : l’apparition de la poule prend
d’abord corps dans l’esprit des deux coqs, puis, à l’interrogation de la poule, répond
la déclaration d’amour du plus vieux coq : « le plus gros cœur puis le cœur transpercé
d’une flèche du dieu de l’amour, Cupidon ». Déjà des projets naissent : « trois
poussins » font de la poule une future mère. Mais le jeune coq se dresse de toute sa
superbe et lance au vieux coq un « cœur interrogatif » pour lui montrer qu’il n’entend
pas lui laisser le champ libre.
© Cned, Français 6e — 27
Ö La scène est éminemment drôle par la surprise qu’elle crée mais aussi par la
comparaison faite avec le siège de Troie qui dura dix ans et causa tant de pertes
humaines. Le lecteur devient complice et sourit…
• Face à tant de vaillance, le vieux coq ne put que s’incliner. Il livra néanmoins bataille tout le
jour durant mais chaque coup de bec et d’ergot amenuisait ses forces.
Dame Poulette frissonna à l’idée qu’on pût déployer tant d’ardeur pour elle et sous l’aile du
vainqueur, elle songeait déjà à son abondante progéniture …
Le vaincu alla se cacher au fond du poulailler et ne reparut plus, honteux et jaloux. Mais
notre jeune coq, ragaillardi par sa victoire, voulut montrer à tous qu’il régnait en maître et
alla se jucher sur la margelle du puits, poussant force cris et fouettant l’air de ses ailes.
Il fit tant et si bien que, tout à coup, il vacilla sous l’équilibre rompu, tomba au fond du
puits et s’y noya !
N’aurait-il pas mieux fait de savourer un bonheur paisible auprès de Dame poulette plutôt
que de se complaire à fanfaronner ?
Il en va ainsi des hommes qui, par leur orgueil, veulent toujours occuper le devant de la
scène. Mesdemoiselles, défiez-vous de ces jeunes coqs !
Séance 7
Je connais Je suis capable de
• des Fables de Jean de La Fontaine. • situer l’auteur dans son siècle : Jean de la
Fontaine est un fabuliste français du XVIIe
siècle. Il a vécu sous le règne de Louis XIV
et était protégé par Nicolas Fouquet.
• les différentes sources d’inspiration de La • citer ces auteurs :
Fontaine, notamment les fabulistes grec et Le fabuliste grec Ésope et le fabuliste romain
latin. Phèdre.
Le premier écrivait de courtes fables en
prose ; le second les écrivait en vers.
• l’origine étymologique du mot « fable » • rappeler que le verbe « fari » : parler,
ainsi que des mots de la même famille. en latin est à l’origine de « fabula » qui
signifie « récit, propos » et que très vite,
un caractère mensonger lui a été associé,
comme le montrent les mots de la même
famille : fabuler (verbe), affabulation
(nom).
• les principales caractéristiques d’une fable. • nommer les deux parties essentielles d’une
fable : le récit qui sert d’illustration et
que La Fontaine appelle le « corps » et la
morale ou moralité qui sert de leçon que
La Fontaine appelle l’ « âme ».
Cette seconde partie peut occuper diverses
places : au début, à la fin ; elle peut être
énoncée par un personnage, être aussi à
déduire, c’est-à-dire implicite.
Le choix est toujours porteur de sens.
• repérer des comportements humains
derrière la personnification des animaux.
La Fontaine aimait à répéter : « Je me sers
des animaux pour instruire les hommes ».
28 — © Cned, Français 6e
© Cned, Français 6e — 29
SÉQUENCE 8
Séance 1
1- Le titre
a) et b) Le titre de l’histoire est Le Petit Prince . Le nom « prince » semble évoquer l’univers des
contes de fées, avec le prince charmant.
2- Les typographies
b)
Écrit en lettres
Les grandes
minuscules mais
majuscules
avec majuscules aux
correspondent au
initiales, il s’agit du
titre de l’œuvre.
nom de l’auteur.
Tout autour de
l’illustration,
écrites en blanc
sur fond noir, un
À côté du dessin peu comme sur un
figure une citation, cadre, se trouvent
écrite en minuscules, les indications de
de la même police l’édition et de la
que dans le texte. collection : « édition
spéciale », « Folio
junior » : cette
dernière information
désigne la collection
« junior » des éditions
Gallimard.
« Tous les droits d’auteur de ce texte sont réservés. Toute utilisation de celui-ci, sauf
autorisation, autre que la consultation individuelle et privée est interdite. » www.gallimard.fr
30 — © Cned, Français 6e
3- L’information importante apportée au lecteur, juste en dessous du titre, est « avec les
dessins de l’auteur ». Cela signifie que c’est Saint-Exupéry lui-même qui a illustré son texte.
D. L’auteur : Saint-Exupéry
Antoine de Saint-Exupéry est né le 29 juin 1900 à Lyon, d’une famille issue de la noblesse
française. Il fit son service militaire dans l’aviation avant d’entrer, en 1926, à L’Aéropostale.
Son premier roman, Courrier sud, est le fruit de ses premières années d’aviation. De 1929 à
1939, il assure des liens aéropostaux en Argentine, où il se marie. À la même époque, son
deuxième roman, Vol de nuit, obtient le prix Femina. Après avoir été pilote de guerre, Antoine
de Saint-Exupéry s’installe aux États-Unis, où il écrit son roman le plus célèbre, Le Petit
Prince, conte poétique et philosophique dont le héros est un petit garçon venu du ciel. Ses
romans sont directement inspirés de son expérience de pilote. C’est lors d’une mission de
reconnaissance qu’il trouve la mort en avion/en plein vol, le 31 juillet 1944 (ou le 1er août). Il
aura consacré sa vie à ses deux passions : l’aviation et l’écriture.
Séance 2
© Cned, Français 6e — 31
2- a) Cette « grande » personne (l. 5) ; le « meilleur » ami que j’ai « au monde » (l. 5-6) ;
cette personne peut « tout » comprendre (l. 8).
b) Elle habite la France où elle a « faim » et « froid » (l. 11) ; elle a besoin d’être
« consolée » (l. 12).
3- Synthèse
Saint-Exupéry dédicace son livre à son ami Léon Werth. Il témoigne avec force de son amitié,
notamment par l’adjectif « grande », le superlatif « le meilleur… au monde », ainsi que par
l’adverbe « tout ». Ces éléments créent un effet d’hyperbole. Mais il émeut aussi le lecteur en
évoquant la faiblesse de son ami, sa détresse autant physique que morale.
C. Les destinataires
1- a) Saint-Exupéry s’excuse par avance auprès des enfants de ne pas leur avoir dédicacé son
livre, comme la couverture et le titre semblent l’engager.
b) Cette précaution n’était pas nécessaire, mais elle crée une occasion pour Saint-Exupéry
de rendre hommage à son ami, qui a su garder son cœur d’enfant.
2- Les deux intrus de la liste de sentiments sont la jalousie et la colère.
3- a) Les deux expressions qui semblent mises en opposition sont « grande(s) personne(s) »
et « enfant(s) », lignes 2-4, 7-9, 14-15, 16-17.
b) Ce qui compte c’est qu’une grande personne garde une part d’enfance en elle.
4- Voici les deux phrases qui justifient la réponse précédente : « Toutes les grandes personnes
ont d’abord été des enfants. (Mais peu d’entre elles s’en souviennent.) » (lignes 16-18).
D. Un pacte de lecture
1- Par sa dédicace, Saint-Exupéry établit un pacte avec son lecteur, qui peut être un enfant ou
une grande personne : c’est à l’enfant qui sommeille en chacun de nous que s’adresse ce
livre, c’est-à-dire à l’innocence et à la sensibilité.
2- a)
enfant nourriture amitié
cuisine grande personne faiblesse
grandeur télévision souffrance
animaux tristesse nature
générosité sport compréhension du monde
b)
32 — © Cned, Français 6e
1- L’étymologie
Séquence 8
Le nom est tiré du verbe « dédier », issu du latin de dicare, signifiant « consacrer ». La
seconde proposition est donc la bonne réponse.
c c
2- La signification du mot
• La dédicace désigne à l’origine la consécration d’une église (le fait de la dédier à Dieu).
• Le mot s’est ensuite spécialisé dans le domaine artistique pour désigner l’action
consistant à dédier une œuvre à quelqu’un. Ce sens est devenu le plus courant.
b) - « dédicacer » signifie « pourvoir (fournir) une œuvre d’une dédicace », puis « offrir
une œuvre avec une dédicace manuscrite ».
- « J’ai une excuse sérieuse : cette grande personne est le meilleur ami que j’ai au
monde » (lignes 4-6).
- « J’ai une autre excuse : cette grande personne peut tout comprendre, même les livres
pour enfants » (lignes 6-9).
- « J’ai une troisième excuse : cette grande personne habite la France où elle a faim et
froid. Elle a besoin d’être consolée » (lignes 9-12).
b) Ces éléments éclairent sur le rôle que peut jouer une dédicace : elle permet de rendre
hommage et de témoigner son admiration ou son amitié.
F. Réécriture
« J’ai une excuse sérieuse : ces grandes personnes sont les meilleurs amis que j’ai au monde.
J’ai une autre excuse : ces grandes personnes peuvent tout comprendre, même les livres pour
enfants. J’ai une troisième excuse : ces grandes personnes habitent la France où elles ont faim
et froid. Elles ont besoin d’être consolées. Si toutes ces excuses ne suffisent pas, je veux bien
dédier ce livre aux enfants qu’ont été autrefois ces grandes personnes. »
© Cned, Français 6e — 33
Réponses
Qui est le narrateur ? ˝ un pilote d’avion
® un dessinateur
® un journaliste
Où se trouve-t-il ? ® sur l’océan
˝ dans le désert
® au sommet d’une montagne
Que lui est-il arrivé ? ® son radeau s’est cassé dans l’océan
® sa voiture est accidentée
˝ son moteur d’avion est en panne
Par quoi est-il réveillé un matin ? ® le bêlement du mouton
˝ la voix du petit prince
® la voix d’un passager
Quelle est sa première réaction ? ® il a peur
® il le salue
˝ il n’en croit pas ses yeux
B. Un homme seul
1- a) et b)
C. Réécriture
Elle a ainsi vécu seule (…) Quelque chose s’était cassé dans son moteur. Et comme elle n’avait
avec elle ni mécanicien, ni passagers, elle se prépara à essayer de réussir, toute seule, une
réparation difficile. C’était pour elle une question de vie ou de mort. Elle avait à peine de l’eau
à boire pour huit jours.
Le premier soir, elle s’est donc endormie sur le sable à mille milles de toute terre habitée. Elle
était bien plus isolée qu’un naufragé sur un radeau au milieu de l’Océan. Alors vous imaginez
sa surprise, au lever du jour, quand une drôle de petite voix l’a réveillée.
34 — © Cned, Français 6e
inversement tendresse, etc. La séance suivante te permet justement de lire la suite immédiate
de l’extrait.
c c
Séance 4
« perdu au
milieu du désert, à mille • Comparaison
milles de toute région habitée » •
« [il] Opposition sémantique
•
ne me semblait ni • (de sens)
égaré, ni mort de fatigue, ni mort
de faim, ni mort de soif, ni mort
de peur »
• Répétition
«à
mille milles de toute •
terre habitée »
« à mille milles de toute région Effets sonores
habitée. » •
« à mille milles de tous les
endroits habités »
B. Un effet de surprise
1- Les propositions qui traduisent la surprise du narrateur sont « ma surprise » (l. 1), « une
drôle de petite voix » (l. 2), et « Je regardai donc cette apparition » (l. 10), « avec des yeux
tout ronds d’étonnement. » (l. 10-11).
2- La réplique du narrateur qui manifeste son étonnement extrême est « Hein ! » (l. 4).
3- La particularité grammaticale de cette phrase est qu’elle n’a pas de verbe !
4- La comparaison du texte qui met en valeur la réaction du narrateur est « J’ai sauté sur mes
pieds comme si j’avais été frappé par la foudre » (l. 17-18).
© Cned, Français 6e — 35
E. La rencontre
1- a) et b)
déterminants adjectifs noms
« une » « drôle » « voix »
« petite »
« un » « petit » « bonhomme »
« extraordinaire »
« cette » « apparition »
« mon » « petit » « bonhomme »
« du » (de + le) « petit » « prince »
36 — © Cned, Français 6e
b) Il annonce le nom du personnage qui sera dévoilé à la fin de notre extrait : le petit
prince (l.38).
des frères Grimm) ou encore comme la petite sirène, le vilain petit canard, et la petite
marchande d’allumettes, tous trois personnages d’Andersen. Ils désignent également
tous les titres des contes.
5- Lignes 12 à 22.
a) Les deux expressions qui montrent que le personnage attend véritablement quelque
chose du narrateur sont : « qui me considérait gravement. » (l. 20), et « comme une
chose très sérieuse » (l. 30-31).
Ë Dès sa première réplique, le petit prince est très touchant, il semble réveiller le
cœur d’enfant du narrateur, et du lecteur. Une affection spontanée naît pour le petit
bonhomme, de la part du narrateur comme du lecteur.
© Cned, Français 6e — 37
QUESTIONS
Séance 5
RÉPONSES
• Saint-Exupéry
Qui rencontre la rose ? • • le narrateur
• le petit prince
• sur le soleil
À quel endroit ? • • sur l’astéroïde B 612
• sur terre
• la déception
Quel est le premier sentiment du petit
• • l’amour
prince envers la fleur ?
• l’admiration
B. La caractérisation de la rose
1-
qualités défauts
adjectifs • « belle » • « coquette »
• « si émouvante ! » • « [vanité] ombrageuse »
• « compliquée »
• « pas trop modeste »
• « contradictoire »
noms • « tendresse » • « vanité »
• « pauvres ruses »
groupes verbaux • « elle m’embaumait »
• « m’éclairait »
2- motivant, éprouvant, émouvoir, moulant, ému, promue, émotion, motif, émotif
3- Les trois mots de la même famille que « tendresse » sont « tendre » (adjectif ou nom),
« attendrissant » (adjectif) et « tendrement » (adverbe).
4- La rose symbolise l’amour.
38 — © Cned, Français 6e
c c
toux mystérieuse
fleur sérieux
griffes malheureux
3- a) Les mots au singulier sont « fleur » et « mystérieuse », car ils n’ont aucune marque de
pluriel.
b) Le mot au pluriel est « griffes », comme le prouve le « s » final.
c) Les mots qui peuvent être soit au singulier soit au pluriel sont « toux », « sérieux » et
« malheureux », car leur terminaison est « x », qui désigne parfois le pluriel. En dehors
de tout contexte, on ne peut pas trancher.
© Cned, Français 6e — 39
E. Entraîne-toi
1-
40 — © Cned, Français 6e
c c
ignorance Ë ignorant
crédulité Ë crédule
gaucherie Ë gauche
curiosité Ë curieux
naïveté Ë naïf
immaturité Ë immature
maladresse Ë maladroit
inexpérience Ë inexpérimenté
peur Ë peureux
timidité Ë timide
b) Les adjectifs de la liste qui ne varient pas en genre (c’est-à-dire qui s’écrivent de la
même façon au masculin et au féminin), sont « crédule », « gauche », « immature » et
« timide ».
c)
© Cned, Français 6e — 41
c)
terreur
crainte
noms
terroriser
terrifier
craindre
verbes
terrorisé
terrifié
craintif
adjectifs
42 — © Cned, Français 6e
c c
rayonner ;
danser ;
hurler ;
rire ;
pleurer ;
sauter ;
hurler ;
s’exclamer ;
blêmir ;
rougir ;
s’exclamer
frissonner
trembler ;
sursauter ;
trépigner ; suer ;
trembler ; hurler ;
s’emporter ; blêmir ;
hurler ; frissonner
blêmir ;
s’exclamer ;
rougir ;
frissonner
5-
© Cned, Français 6e — 43
6-
Affirmations
a) Les émotions révèlent la valeur du héros.
b) Le héros ne peut maîtriser ses émotions. Elles ne lui apprennent
donc rien.
Vrai
X
Faux
Séance 7
A. La rencontre
b) Le personnage est merveilleux du fait qu’il a la parole, qu’il parle le même langage
que les hommes. La personnification est un procédé fréquent dans la littérature (tu
l’as d’ailleurs rencontrée plusieurs fois dans les séquences précédentes), qui permet de
confronter les univers, par exemple entre humains et animaux, et ainsi d’avoir un regard
critique.
2- Au début du dialogue, le petit prince est gagné par la mélancolie, la tristesse, l’ennui :
« Viens jouer avec moi, lui proposa le petit prince. Je suis tellement triste… » (l. 1).
3- a) Le petit prince cherche à combler sa solitude, à partager des choses : « Je cherche les
hommes, dit le petit prince. (…) Je cherche des amis. » (l. 6).
b) Il fuit les hommes, dont « les pas [le] font rentrer sous terre » (l. 24-25). Il leur reproche
de consommer la vie à toute vitesse, sans prendre le temps de se connaître les uns les
autres. Ainsi, c’est la solitude qui règne car l’amitié ne s’achète pas : « Les hommes
n’ont plus le temps de rien connaître. Ils achètent des choses toutes faites chez les
marchands. Mais comme il n’existe point de marchands d’amis, les hommes n’ont plus
d’amis. » (l. 34-37).
Dans ces deux cas, l’image du renard est très différente de celle présentée dans Le Petit
prince. Ici, le renard a un rôle positif, signe qu’il faut penser les choses autrement.
44 — © Cned, Français 6e
2- Le renard donne du verbe « apprivoiser » la définition suivante : « créer des liens » (ligne 9).
3- Lignes 11 à 18.
a) Les trois expressions répétées sont « tout semblable à cent mille… », « pas besoin
c c
© Cned, Français 6e — 45
4- Temps et verbes.
a) Les verbes de parole utilisés sont ici « proposer » et « dire ». Ce dernier verbe est le plus
fréquemment utilisé (avec « demander »). Les verbes de parole de l’extrait ne sont pas
variés, ce qui correspond peut-être à la simplicité du récit.
b) Dans le récit, les verbes sont au passé simple. Dans notre dialogue, ils sont
principalement conjugués au présent et au futur de l’indicatif.
D. Écriture
Voici un exemple de ce qu’il était possible de rédiger.
46 — © Cned, Français 6e
Je me souviens l’avoir prise délicatement dans Les répétitions créent une complicité entre les
mes mains, l’avoir caressée avec douceur. personnages, chacun semblant rebondir sur les mots
de l’autre.
c c
Séance 8
Je connais Je suis capable de
• le contexte dans lequel a été écrit Le Petit • compléter l’introduction suivante :
Prince. Le Petit prince, écrit aux États-Unis en 1943,
raconte en textes et en images la vie d’un
enfant qui arrive d’une autre planète et qui
dépose sur la vie un regard plein d’innocence.
• l’importance de la dédicace par laquelle • sélectionner les bonnes réponses, en
s’ouvre le livre. les surlignant , parmi les propositions
suivantes :
Saint-Exupéry dédicace son livre à son ami
Léon Werth / le petit prince. Il témoigne avec
force de son amour / son amitié, notamment
par le nom / l’adjectif « grande » et par le
comparatif / le superlatif « le meilleur… au
monde ». Ces éléments créent un effet
d’hyperbole / de personnification.
• l’étymologie du nom « dédicace » • préciser l’étymologie du nom « dédicace »
en cochant la bonne réponse parmi les
trois propositions.
Le nom « dédicace » est issu du latin :
® dare qui signifie « donner »
˝ dicare qui signifie « consacrer »
® docere qui signifie « instruire »
Le nom est tiré du verbe « dédier », issu du
latin de- dicare, signifiant « déclarer »,
« révéler ».
• quelques procédés de mise en valeur de la • citer au moins deux exemples de procédés
solitude du narrateur, au début du récit. de valorisation de la solitude, parmi les
procédés suivants : énumération, répétition,
comparatif de supériorité, effets sonores
Voici un exemple d’énumération :
« [il] ne me semblait ni égaré, ni mort de
fatigue, ni mort de faim, ni mort de soif, ni
mort de peur »
Voici un exemple de procédé de
répétition :
« à mille milles de toute terre habitée », « à
mille milles de toute région habitée. », « à
mille milles de tous les endroits habités »
Voici un exemple de comparatif de
supériorité :
« J’étais bien plus isolé qu’un naufragé sur
un radeau »
© Cned, Français 6e — 47
48 — © Cned, Français 6e
• quelques phrases célèbres du Petit Prince. • pour chacune des citations suivantes,
préciser qui parle, et à qui.
Ë « S’il vous plaît, dessine-moi un mouton » :
Le petit prince parle au narrateur.
Ë « On ne voit bien qu’avec le cœur. L’essentiel
est invisible pour les yeux » : Le renard parle
au petit prince.
Ë « Toutes les grandes personnes ont d’abord
été des enfants » : l’auteur dans sa dédicace.
Ë « J’aurais dû la juger sur les actes et non sur
les mots. Elle m’embaumait et m’éclairait » :
le petit prince parle au narrateur, à propos de
sa fleur.
© Cned, Français 6e — 49
SÉQUENCE 9
Séance 1
A. Le théâtre antique
1- Le théâtre grec
a) Vrai ou faux ?
Théâtre d’Orange, France, Théâtre d’Orange, France,
Photo R. David, avril 2007 Photo R. David, avril 2007
mur de scène cavea (hémicycle)
scène orchestra
50 — © Cned, Français 6e
T H E A T R O M P E R I E T R E T
c
Séquence 9
H
c
E A T R E I T H E A T A R E T F H R
E A T R E R T H E A T R R E T A H U
E C O M M E D I A D E L L ’ A R T E
T H E I A T R E T H E E T R E C T H
E A T M R E T H E A T Q R E T E H E
A T R E E T R É T E A U X T H S E A
T R E S T H E A T R E I T H E A T R
R E L I G I E U X C A N E V A S E T
- adjectif qui qualifie le théâtre au début du Moyen Âge : religieux (H)
- valet rusé de la commedia dell’arte : Arlequin (V)
- verbe qui traduit le but du théâtre italien de la commedia dell’arte : rire (V)
- pièces en bois qui soutiennent la scène au Moyen Âge et à la Renaissance : tréteaux (H)
- théâtre de professionnels né en Italie vers 1500 : commedia dell’arte (H)
- pièces comiques jouées lors de mariages ou de fêtes populaires : farces (V)
- scénario fixé d’avance, très court : canevas (H)
- genre théâtral, excluant tout recours à la parole, fondé sur l’expression corporelle : mimes
(V)
- lieu essentiel de représentation des pièces de théâtre : rue (V)
- sujet abordé par les farces : tromperie (H)
3- La scène au temps de Molière
a) et b)
© Cned, Français 6e — 51
a) Page de titre
® Le titre indique que quelqu’un est un brillant médecin.
Non : Le titre indique que quelqu’un est médecin contre son gré.
˝ L’œuvre est une pièce de théâtre destinée à faire rire.
˝ Le roi Louis XIV a assisté à la première représentation.
˝ Nous avons la liste des personnages qui vont jouer dans cette pièce.
˝ Par cette liste, nous connaissons la distribution des rôles.
® Nous savons que Valère et Lucinde s’aiment.
Non : Ce sont Lucas et Lucinde qui s’aiment.
® Nous apprenons que Géronte est un vieillard malade.
Non : Nous apprenons seulement que Géronte est le père de Lucinde. Mais pour qui a
étudié un peu le grec, le nom Géronte évoque la vieillesse : *gérôn signifie « vieux » en
grec.
˝ Lucas et Jacqueline sont époux, ainsi que Sganarelle et Martine.
˝ Lucas et Jacqueline sont au service de Géronte.
® Dans un roman, la liste et le rôle des personnages nous sont aussi donnés au début.
Non : Dans une pièce de théâtre, la liste des personnages et leur rôle nous sont donnés
d’emblée alors que dans un roman, nous les découvrons au fur et à mesure de leur
apparition et nous tissons nous-mêmes les liens entre eux.
b) Incipit (début) de la pièce
ACTE I
Scène 1
SGANARELLE, MARTINE,
paraissant sur le théâtre en se querellant.
SGANARELLE. — Non je te dis que je n’en veux rien faire ; et que c’est à moi
de parler et d’être le maître.
MARTINE. — Et je te dis moi, que je veux que tu vives à ma fantaisie : et que je
ne me suis point mariée avec toi, pour souffrir tes fredaines1.
SGANARELLE. — Ô la grande fatigue que d’avoir une femme : et qu’Aristote2 a
bien raison, quand il dit qu’une femme est pire qu’un démon !
MARTINE. — Voyez un peu l’habile homme, avec son benêt d’Aristote.
SGANARELLE. — Oui, habile homme, trouve-moi un faiseur de fagots3, qui
sache, comme moi, raisonner des choses, qui ait servi six ans, un fameux médecin,
et qui ait su dans son jeune âge, son rudiment4 par cœur.
Le Médecin malgré lui, Molière
1. fredaines : folies
2. Aristote : philosophe de l’Antiquité grecque, souvent cité par les gens instruits de l’époque. Aristote n’a jamais
dit ce que Sganarelle laisse entendre.
3. fagots : petites branches liées entre elles, souvent utilisées pour faire du feu
4. rudiment : le rudiment est un «petit livre qui contient les principes de la langue latine.
52 — © Cned, Français 6e
scène
c) Invention
ACTE I
Scène 1
UNE MÈRE, SON FILS,
paraissant sur le théâtre en se querellant.
LA MÈRE : (en hurlant)
- Et je te dis, moi, que je veux que tu ranges ta chambre !
LE FILS : (en se bouchant les oreilles)
- Cesse de hurler, n’as-tu pas remarqué que je suis juste à côté de toi et que, par
conséquent, je t’entends !
LA MÈRE : (en pointant l’index vers son fils)
- Ne me parle pas de la sorte ! Ta chambre est un capharnaüm !
LE FILS : (en se moquant)
- Un capharnaüm ! Pourquoi pas un auditorium, un solarium, ...
LA MÈRE : (en lui coupant la parole)
- Ah ! Tu te gausses* ! Eh bien, je vais, de ce pas, la ranger, moi, ta chambre !
LE FILS : (en se plantant, bras écartés devant sa mère) - Non ! J’y vais, j’y cours,
j’y vole ...
LA MÈRE : (se laissant tomber sur une chaise, les bras ballants)- Et nous venge,
aurait dit Corneille, au temps où les fils honoraient leurs parents ! Quelle journée!
© Cned, Français 6e — 53
54
Séquence 9
— © Cned, Français 6e
Le Médecin malgré lui, Molière
c) Après avoir bien observé les données de ce tableau, complète le texte suivant qui en
dégage les informations essentielles.
Le personnage le plus présent dans la pièce est Sganarelle : il apparaît dans dix-sept scènes
sur vingt et une. On peut donc supposer qu’il est le héros. Or ce personnage est « faiseur
de fagots », comme nous l’indique sa troisième réplique dans la scène 1 de l’Acte I ; quel
est donc le lien avec le titre de la pièce dont on peut penser qu’il concerne le personnage le
c c
Séance 3
© Cned, Français 6e — 55
Un des trois auteurs suivants n’est pas contemporain de Molière ; c’est Plaute.
Séance 4
56 — © Cned, Français 6e
® sur la prononciation
Séquence 9
d) Au début de l’échange (lignes 1 à 25), les personnages s’écoutent l’un l’autre : on s’en
aperçoit :
˝ par la reprise de mêmes mots ® par des exclamations
e) Les répliques 38 et 39 montrent la mauvaise foi de Sganarelle en jouant sur :
® sur la hauteur de voix
c c
f) Aux lignes 55 à 64, le rythme devient endiablé : les personnages ne s’écoutent plus ; on
peut le voir par :
® les répliques que chacun prononce pour soi
˝ les répliques de Martine limitées à des injures
˝ les répliques de Sganarelle limitées à des menaces de coups
g) La réplique de Martine (lignes 63 et 64), correspondant à une accumulation d’injures,
montre que cette dernière est :
˝ révoltée ˝ en colère ® compréhensive
Outre la mise en page particulière du texte, la vivacité du dialogue contribue à identifier le
genre théâtral.
© Cned, Français 6e — 57
Séquence 9
Séance 5
A. La progression de l’intrigue
1- Le monologue de Martine
a) Un peu de vocabulaire
Un prologue est un discours d’introduction servant à présenter des événements antérieurs
à l’action proprement dite dans une œuvre théâtrale. Dans le théâtre grec antique, c’est la
partie de la pièce qui précède l’entrée du chœur, où l’on exposait le sujet.
Un dialogue est un discours entre plusieurs personnes. Leur nombre n’est pas limité à deux.
Un dialogue est un véritable échange, au cours duquel chaque personne écoute l’autre.
Un monologue est un discours qu’une personne prononce seule, pour elle-même.
58 — © Cned, Français 6e
Un épilogue est la dernière partie, la conclusion d’un discours. C’est aussi un discours
écrit après l’œuvre elle-même. Dans le théâtre antique, c’était un petit discours en vers
qui était récité par un acteur à la fin d’une représentation pour demander au public son
approbation.
b) La réplique de Martine
® Martine se parle à elle-même : elle réfléchit tout haut à un moyen adapté de se venger
c c
© Cned, Français 6e — 59
Séance 6
60 — © Cned, Français 6e
Le jeu domine dans la scène 4 de l’Acte II : l’illusion théâtrale est totale. En effet, en faisant
croire qu’elle est muette, Lucinde joue la comédie et Sganarelle, en faisant croire qu’il est
médecin, joue, lui aussi, la comédie. Cependant, l’un et l’autre ne le savent pas ! C’est le
théâtre dans le théâtre !
c c
De plus, tous les autres personnages ignorent aussi que Sganarelle n’est pas médecin. En
revanche, le spectateur le sait.
Enfin, tous les personnages et le spectateur ignorent que Lucinde n’est pas vraiment muette.
2- Le pouvoir de la parole
˝ Le volume de paroles de Sganarelle est le plus important : il représente plus de la moitié
des répliques échangées entre les personnages.
® Sganarelle réussit à déchiffrer les paroles de Lucinde et les explique à Géronte.
® Les didascalies indiquent que sa hauteur de voix est supérieure à celle des autres
personnages.
˝ Son niveau de langage est plus soutenu que celui des autres personnages : il emploie des
mots en latin (ou presque) contre des mots en patois.
˝ La construction de ses phrases est plus élaborée : ses phrases sont plus longues et parfois
complexes.
© Cned, Français 6e — 61
SGANARELLE.— Et pourquoi ?
GÉRONTE.— Celui qu’elle doit épouser, veut attendre sa guérison, pour conclure
les choses.
SGANARELLE.— Et qui est ce sot-là, qui ne veut pas que sa femme soit muette ?
Plût à Dieu que la mienne eût cette maladie, je me garderais bien de la vouloir
guérir.
GÉRONTE.— Enfin, Monsieur, nous vous prions d’employer tous vos soins, pour
la soulager de son mal.
SGANARELLE.— Ah ! ne vous mettez pas en peine. Dites-moi un peu, ce mal
l’oppresse-t-il beaucoup ?
GÉRONTE.— Oui, Monsieur.
SGANARELLE.— Tant mieux. Sent-elle de grandes douleurs ?
GÉRONTE.— Fort grandes.
SGANARELLE.— C’est fort bien fait. Va-t-elle où vous savez ?
GÉRONTE.— Oui.
SGANARELLE.— Copieusement ?
GÉRONTE.— Je n’entends rien à cela.
SGANARELLE.— La matière est-elle louable ?
GÉRONTE.— Je ne me connais pas à ces choses.
SGANARELLE, se tournant vers la malade.— Donnez-moi votre bras. Voilà un
pouls qui marque que votre fille est muette.
GÉRONTE.— Eh ! oui, Monsieur, c’est là son mal : vous l’avez trouvé tout du
premier coup.
SGANARELLE.— Ah, ah.
JACQUELINE.— Voyez, comme il a deviné sa maladie.
SGANARELLE.— Nous autres grands médecins, nous connaissons d’abord, les
choses. Un ignorant aurait été embarrassé, et vous eût été dire : « C’est ceci, c’est
cela » : mais moi, je touche au but du premier coup, et je vous apprends que votre
fille est muette.
GÉRONTE.— Oui, mais je voudrais bien que vous me pussiez dire d’où cela
vient.
SGANARELLE.— Il n’est rien plus aisé. Cela vient de ce qu’elle a perdu la
parole.
GÉRONTE.— Fort bien : mais la cause, s’il vous plaît, qui fait qu’elle a perdu la
parole ?
SGANARELLE.— Tous nos meilleurs auteurs vous diront que c’est l’empêchement
de l’action de sa langue.
GÉRONTE.— Mais, encore, vos sentiments sur cet empêchement de l’action de
sa langue ?
SGANARELLE.— Aristote là-dessus dit… de fort belles choses.
GÉRONTE.— Je le crois.
SGANARELLE.— Ah ! c’était un grand homme !
GÉRONTE.— Sans doute.
62 — © Cned, Français 6e
un homme qui était plus grand que moi, de tout cela. Pour revenir, donc, à notre
raisonnement, je tiens que cet empêchement de l’action de sa langue est causé par de
certaines humeurs qu’entre nous autres, savants, nous appelons humeurs peccantes,
peccantes, c’est-à-dire… humeurs peccantes : d’autant que les vapeurs formées par
les exhalaisons des influences qui s’élèvent dans la région des maladies, venant…
c c
© Cned, Français 6e — 63
SGANARELLE.— Mon avis est qu’on la remette sur son lit : et qu’on lui fasse
prendre pour remède, quantité de pain trempé dans du vin.
GÉRONTE.— Pourquoi cela, Monsieur ?
SGANARELLE.— Parce qu’il y a dans le vin et le pain, mêlés ensemble, une
vertu sympathique, qui fait parler. Ne voyez-vous pas bien qu’on ne donne autre
chose aux perroquets : et qu’ils apprennent à parler en mangeant de cela ?
GÉRONTE.— Cela est vrai, ah ! le grand homme ! Vite, quantité de pain et de
vin.
SGANARELLE.— Je reviendrai voir sur le soir, en quel état elle sera. (À la
nourrice.) Doucement vous. Monsieur, voilà une nourrice à laquelle il faut que je
fasse quelques petits remèdes.
JACQUELINE.— Qui, moi ? Je me porte le mieux du monde.
SGANARELLE.— Tant pis nourrice, tant pis. Cette grande santé est à craindre : et
il ne sera pas mauvais de vous faire quelque petite saignée amiable, de vous donner
quelque petit clystère dulcifiant.
GÉRONTE.— Mais, Monsieur, voilà une mode que je ne comprends point.
Pourquoi s’aller faire saigner, quand on n’a point de maladie ?
SGANARELLE.— Il n’importe, la mode en est salutaire : et comme on boit pour
la soif à venir, il faut se faire, aussi, saigner pour la maladie à venir.
JACQUELINE, en se retirant.— Ma fi, je me moque de ça ; et je ne veux point
faire de mon corps une boutique d’apothicaire.
SGANARELLE.— Vous êtes rétive aux remèdes : mais nous saurons vous
soumettre à la raison. (Parlant à Géronte.) Je vous donne le bonjour.
GÉRONTE.— Attendez un peu, s’il vous plaît.
SGANARELLE.— Que voulez-vous faire ?
GÉRONTE.— Vous donner de l’argent, Monsieur.
SGANARELLE, tendant sa main derrière, par dessous sa robe, tandis que Géronte
ouvre sa bourse.— Je n’en prendrai pas, Monsieur.
GÉRONTE.— Monsieur…
SGANARELLE.— Point du tout.
GÉRONTE.— Un petit moment.
SGANARELLE.— En aucune façon.
GÉRONTE.— De grâce.
SGANARELLE.— Vous vous moquez.
GÉRONTE.— Voilà qui est fait.
SGANARELLE.— Je n’en ferai rien.
GÉRONTE.— Eh !
SGANARELLE.— Ce n’est pas l’argent qui me fait agir.
GÉRONTE.— Je le crois.
SGANARELLE, après avoir pris l’argent.— Cela est-il de poids ?
GÉRONTE.— Oui, Monsieur.
SGANARELLE.— Je ne suis pas un médecin mercenaire.
GÉRONTE.— Je le sais bien.
SGANARELLE.— L’intérêt ne me gouverne point.
GÉRONTE.— Je n’ai pas cette pensée.
Le Médecin malgré lui, Acte II, scène 4, Molière
64 — © Cned, Français 6e
é explication de la cause
b) et c) Oui, l’ordre logique de la consultation est respecté : Sganarelle ausculte Lucinde :
« SGANARELLE, se tournant vers la malade.— Donnez-moi votre bras. Voilà un pouls
qui marque que votre fille est muette. » (l. 41-42). Puis il pose un diagnostic : elle est
muette, « je vous apprends que votre fille est muette. » (l. 49). Il en précise la cause :
c c
Affirmations Justifications
L’auscultation est insuffisante parce que : ˝ Sganarelle se contente de soulever le bras
de Lucinde et de tâter son pouls
® Sganarelle se contente de l’observer de loin
® Sganarelle a oublié son stéthoscope
Le diagnostic posé par Sganarelle est une ® Lucinde est bâillonnée
évidence : en effet… ˝ Géronte vient de lui dire que sa fille est
muette
® Lucinde a une extinction de voix
La cause qu’il invoque est aussi une ˝ Lucinde est muette parce qu’elle a perdu la
lapalissade (évidence) : parole
® Lucinde est muette parce qu’elle a la
langue coupée
® Lucinde est muette parce qu’elle n’a pas de
langue
Pour soigner Lucinde, le remède que propose ® un remède de cheval
Sganarelle est : ˝ un remède de perroquets
® un remède de grand-mère
Sganarelle emploie des mots qui ont une ˝ faire croire qu’il est savant,
consonance latine pour : ˝ que les autres ne comprennent pas son
diagnostic
® amuser Lucinde
2- Un portrait caricatural du médecin
a) Molière reproche aux médecins d’avoir des compétences limitées à un savoir
intellectuel : ils sont docteurs avant d’être praticiens. En effet, docteur vient de
« doctus » qui signifie « celui qui a été instruit » et non pas celui qui a des savoir-faire.
Il faut d’ailleurs rappeler qu’on peut être docteur sans être médecin (en sciences, en
lettres, en pharmacie...). Molière le met en évidence en faisant parler Sganarelle dans
un jargon pseudo-médical qui parodie la langue latine : les termes latins du texte n’en
sont pas, mais ils participent à la duperie de Sganarelle. Pour exercer la médecine,
il faut faire le savant. Molière ajoute une parodie de consultation et un appât du
gain : Sganarelle fait semblant de refuser l’argent que lui confie Géronte, mais la
didascalie : « tendant sa main derrière, par dessous sa robe, tandis que Géronte ouvre sa
bourse. » nous prouve le contraire. Enfin, Molière cite ouvertement les remèdes de son
époque : « saignées et clystères », en rappelant que c’est une mode, afin d’en montrer
l’inadéquation, voire la nocivité. Les médecins sont des imposteurs qui abusent de leur
savoir. Cette scène qui fait rire par la caricature invite le spectateur à réfléchir. Molière
a atteint son but : il a montré que « l’habit faisait le moine », si on y ajoute le pouvoir
dévoyé de la parole.
Régine David pour le Cned
© Cned, Français 6e — 65
Hippocrate, au Ve siècle av. J.-C., est le premier à distinguer médecine et magie, et à refuser
une origine divine systématique dans les maladies.
La médecine de l’Antiquité
La Grèce et la médecine
Le site d’Épidaure se dérobe longtemps au regard. Pins et collines dissimulent à la vue
du sanctuaire, le stade et le théâtre qu’on découvre presque à l’improviste…
Le bois d’Asklépios est entouré de tous côtés par une clôture. Aucun homme n’a le
droit d’y mourir ni aucune femme d’accoucher dans l’enceinte de ce jardin sacré.
Près du temple, se trouve le bâtiment où logent ceux qui viennent demander au dieu
de les guérir. Un peu plus loin, un admirable édifice circulaire tout en marbre blanc : c’est
la Tholos. À l’intérieur de cet édifice était peinte, dit-on, la vie d’Asclépios, dieu de la
médecine, depuis sa naissance jusqu’à sa mort.
La légende d’Asclépios
Apollon, le dieu de la lumière, s’est uni à Coronis, qui, enceinte d’Asklépios, délaisse le
dieu pour un mortel nommé Ischys. Or, Apollon avait laissé près de la belle une corneille aux
plumes blanches pour la garder et la protéger. L’oiseau partit donc avertir son maître des
infidélités de son amante.
Dans sa colère, le dieu des arts maudit la corneille de n’avoir pas les yeux d’Ischys et, comme
punition, lui teignit les plumes en noir. En outre, il demanda à sa sœur, Artémis, de punir la
coupable qui fut lardée de flèches.
Ce n’est que devant le bûcher funéraire qu’Apollon regretta son geste et arracha l’enfant que
Coronis portait et l’amena au centaure Chiron, qui l’éleva et lui enseigna la médecine et la
chasse. Devenu un chirurgien hors pair, Asklépios poussa son art si loin qu’il empêchait les
malades et ressuscitait aussi les morts. Zeus en prit ombrage et le foudroya.
Voici le tableau généalogique d’Asklépios.
Apollon Coronis
Asclépios Épioné
Hygie Panacée
Ú Ú
Hygiène la panacée
Mots dérivés (soins préventifs) (soins curatifs)
66 — © Cned, Français 6e
Hippocrate
La médecine grecque se détache du rituel religieux et du mythe avec Hippocrate de Cos
Séquence 9
(460-380 av. J.-C.), qui privilégie l’observation rigoureuse des faits. Il est aussi l’auteur du
serment qui définit, encore de nos jours, la morale du médecin.
La méthode hippocratique est suivie ensuite par l’école hellénistique d’Alexandrie, avec
c c
C. Un peu d’étymologie
Voici des mots formés sur cette racine :
a) Psychiatre, le médecin de l’âme
gériatre, le médecin des personnes âgées
b) Voici les spécialités médicales replacées à la partie du corps correspondante :
© Cned, Français 6e — 67
å La situation est complètement renversée : M. Robert veut détourner Martine des coups de
Sganarelle et, pour tout remerciement, elle le gifle. La situation, pour le moins étonnante,
prête à rire.
ç Les scènes de bastonnade, aussi terribles qu’elles soient, sont cocasses et prêtent à rire en
raison des gestes.
è Sganarelle feint de ne pas être intéressé par l’argent, mais il tend sa main pour le récupérer
: le geste est porteur de sens.
ê Sganarelle invente une langue faussement savante pour ajouter de la crédibilité à son statut
de médecin. De plus, il pallie les insuffisances de son discours par différentes attitudes.
Enfin, le décalage entre le latin et le patois est drôle, y compris dans les sonorités.
ë Les onomatopées, mots qui reproduisent des sons, de Lucinde et leur imitation par
Sganarelle provoquent inévitablement le rire.
í Le jeu sur les sens propre et figuré montre la désinvolture* de Sganarelle, qui se moque de
la situation dramatique de la famille.
B. Le jeu théâtral
1- « Ah ! pourquoi Pépita, sans répit, m’épies-tu ? Dans un pré, Pépita, pourquoi te tapis-tu ?
Tu m’épies sans pitié, c’est piteux de m’épier... de m’épier Pépita, pourrais-tu te passer ? »
« Trois tortues à triste tête trottaient sur trois toits très étroits. »
2- b) La scène est drôle parce qu’elle oblige Monsieur Jourdain à faire de multiples grimaces
pour que la prononciation soit juste. Son visage se déforme sous les efforts qu’il accomplit.
Le comique de gestes est particulièrement réussi. La situation aussi est comique pour un
bourgeois qui veut faire le savant et qui en devient grotesque.
68 — © Cned, Français 6e
c c
a)
© Cned, Français 6e — 69
70 — © Cned, Français 6e
LUCINDE.— Non. Toutes vos raisons ne gagneront rien sur mon âme.
Séquence 9
c c
- Les phrases de Lucinde qui témoignent de son opposition obstinée sont soulignées par
des tournures : ˝ négatives
c)
B. Le dénouement
1- Un changement de rythme
a) Les dernières scènes sont beaucoup plus brèves, d’où une accélération du rythme : c’est
le propre du dénouement de comédie.
b) Léandre vient d’hériter de son oncle. Cet héritage le rend digne d’épouser Lucinde, aux
yeux de Géronte.
c) Martine est vengée d’une part, parce que son mari a reçu multiples coups de bâton, et
d’autre part, parce que tout le monde sait qu’il n’est pas un véritable médecin.
2- La pirouette de Sganarelle
« dignité, grand respect, un homme de ma conséquence » sont des mots et expressions qui
appartiennent au champ lexical de la grandeur.
© Cned, Français 6e — 71
Je connais
• le vocabulaire du théâtre.
Séance 9
Je suis capable de
• repérer et nommer les informations qui
donnent des indications de jeu à l’acteur et
qui sont généralement écrites en italiques :
ce sont des didascalies
• repérer et nommer les paroles prononcées
par les personnages : chaque prise de
parole s’appelle une réplique
• définir un monologue : c’est un discours
qu’une personne prononce seule pour
elle-même.
• définir un aparté : c’est un discours dit
à part : un acteur feint de se parler à
soi-même mais il éclaire le public sur
ses réactions, ses intentions ou ses
sentiments ; les autres acteurs présents
sur scène étant censés ne pas l’entendre.
• des notions sur le théâtre à travers les âges. • reconnaître un théâtre grec, romain grâce
à l’architecture, et donner des informations
sur l’héritage de la Commedia dell’arte.
La Commedia dell’arte est une forme de
théâtre venue d’Italie qui met en scène
des personnages caricaturaux, facilement
identifiables grâce à leurs costumes et
leurs attitudes.
• citer quelques noms de personnages
de la Commedia dell’arte : Arlequin,
Colombine, Pantalon...
• retrouver son nom dans l’anagramme
suivante : « Penoquil » : Poquelin
• des informations sur la vie de Molière. • citer le nom du théâtre qu’il fonde avec
Madeleine Béjart : c’est L’Illustre Théâtre.
• nommer le roi qui prend la troupe de
Molière sous son patronage et lui donne le
nom de « Troupe du roi au Palais Royal » :
il s’agit de Louis XIV.
• citer trois auteurs contemporains de
Molière : Corneille, Racine, La Fontaine.
72 — © Cned, Français 6e
A
L’Amour médecin
B
c c
Le Médecin volant
Le Malade imaginaire
Les Femmes savantes
Le Bourgeois gentilhomme
Le Médecin malgré lui
Les Fourberies de Scapin
Les Précieuses ridicules
• le rôle d’une scène d’exposition. • préciser ce rôle, en complétant cette
définition : La fonction principale
de la première scène, appelée scène
d’exposition, est de présenter les
personnages (identité, caractère, situation)
dans un cadre (lieu-temps) et d’installer
l’action / l’intrigue ou du moins de donner
des indices qui invitent au questionnement
des spectateurs.
• les types et les formes de phrases. • retrouver le type et la forme des phrases
suivantes :
« N’est-il donc personne pour
m’écouter ? » : phrase interrogative de
forme négative
« C’est à moi de parler et d’être le
maître ! » » : phrase exclamative de forme
affirmative.
• le registre comique. • rappeler ses buts : faire rire pour inviter le
lecteur ou le spectateur à réfléchir.
© Cned, Français 6e — 73
SÉQUENCE 10
Séance 1
74 — © Cned, Français 6e
Séance 2
c
Séquence 10
Si la poésie est une façon de ressentir le monde, elle peut également être un jeu avec
c
B. La musicalité du poème
1- et 2-
Les manèges déménagent.
Manège, ménageries,
© Cned, Français 6e — 75
3- Les répétitions sonores de voyelles concernent essentiellement les sons [a] et [è].
Les répétitions sonores de consonnes concernent essentiellement les sons [m], [n] et [j].
Attention : il faut différencier le son [j] et la graphie en « ge ».
4- L’effet tourbillonnant est créé par le fait que ces sons sont répétés toujours dans le même
ordre / dans le désordre.
5- La fin des vers
a)
b) 1/ Voici un exemple de rime avec un son commun : vers 4-5 « âge !/manèges »
2/ Voici un exemple de rime avec 2 sons communs : vers 1-2
« déména gent. /voya ges »
3/ Voici un exemple de rime avec 3 sons communs : vers 10-11
« M ai ne / m è ne »
4/ Voici un exemple de rime avec plus de 3 sons communs : vers 17-18
« Mets des ménagements / Au dé ménagement »
c) La plupart des rimes ont au moins deux sons communs. Mais elles sont encore
enrichies par les répétitions sonores à l’intérieur des vers.
Une rime avec un seul son commun s’appelle une rime pauvre.
Une rime avec deux sons communs s’appelle une rime suffisante.
Une rime avec au moins trois sons communs s’appelle une rime riche.
d) Cherche l’intrus !
Le vers 9 « Ménager manager » ne rime avec aucun autre, en fin de vers. En revanche, il
se produit ce qu’on appelle une rime interne : les sons sont répétés à l’intérieur du vers,
au point qu’une seule lettre change entre les deux mots qui constituent le vers !
C. Vocabulaire
1- Les quatre verbes qui ont un radical commun sont : « ménager », « déménager »,
« emménager » et « aménager ».
2- Voici des exemples d’emploi des verbes :
• « La randonnée ne fait que commencer. Inutile d’aller trop vite, il faut ménager tes
forces. » : « ménager » signifie ici « épargner, économiser, employer avec mesure ». Voir
aussi le célèbre proverbe « Qui veut voyager loin ménage sa monture ».
• « Nous allons déménager cet été pour entrer dans une maison plus grande » :
« déménager » signifie, comme le suggère le préfixe « de » (marquant l’éloignement),
« transporter des objets d’un logement à un autre, changer de logement ».
• « Je viens juste d’emménager dans mon appartement et j’ai encore de nombreux cartons
à défaire » : « emménager » signifie, comme le suggère le préfixe « en » (variante de « in » :
dans), « s’installer dans un nouveau logement ».
76 — © Cned, Français 6e
• « Mes parents ont fait aménager les combles, sous les toits, afin que j’aie une plus grande
c
vieillissant voit partir les manèges de son enfance et se demande quelles autres vies les
manèges vont croiser, quels autres rêves les chevaux de bois vont alimenter. Il fallait donc
surligner : « Le départ des manèges rend le poète nostalgique de son enfance » et « Le
poète essaie d’oublier sa mélancolie par la fantaisie ».
Séance 3
A. Sentiments et tourments
1- a), b) et c) Le sentiment dominant exprimé dans le poème est le sentiment amoureux,
comme le montre le mot « Amour », au vers 9. La majuscule crée une personnification,
comme si le dieu Amour manipulait la jeune femme.
2- a) Voici quatre expressions qui évoquent des sensations : « je me brûle » (v. 1), « je me
noie » (v. 1), « j’ai chaud extrême » (v. 2), « endurant froidure » (v. 2).
b) Sachant que les sensations peuvent être notamment visuelles (perçues par la vue),
auditives (perçues par l’ouïe) ou encore tactiles (perçues par le toucher), celles
évoquées dans le poème de Louise Labé sont tactiles.
3- a) Voici des expressions qui évoquent des sentiments contraires : « je vis, je meurs » (v. 1),
« la vie m’est et trop molle et trop dure » (v. 3), « ennuis » (vers 4), « joie » (vers 4 et
12), « douleur » (v. 10), « désiré heur » (v. 13), « malheur » (v. 14).
b) En français actuel, on ajouterait les déterminants : « de grands ennuis » et « l’Amour »
(v. 9).
4-
© Cned, Français 6e — 77
6- a) La figure de style qui joue sur le sens contraire des mots s’appelle une antithèse,
comme le suggère le préfixe anti-.
b) Voici des noms formés à partir du préfixe anti- :
antigel, antimite, antivol, anticyclone (opposé à « cyclone »), antidote (contrepoison).
Voici des adjectifs formés à partir du préfixe anti :
antidérapant, anticonformiste, anticonstitutionnel, antipathique (contraire de
« sympathique »).
Les mots suivants formés à partir du préfixe anti- désignent soit un nom soit un
adjectif : antibiotique, antiride.
C. Réécriture
Je vivais, je mourais ; je me brûlais et me noyais ;
J’avais chaud extrême en endurant froidure
Mon destin m’était et trop mou et trop dur.
J’avais grandes peines entremêlées de joie.
Les transformations sont indiquées en gras.
Séance 4
A. La construction du poème
1- Le poème est composé de quatre strophes.
2- Les strophes n’ont pas toutes le même nombre de vers. Les deux premières strophes
contiennent quatre vers, les deux suivantes trois vers.
78 — © Cned, Français 6e
4-
Dans l’histoire de la poésie, depuis le XVIe siècle, un poème constitué de deux quatrains
suivis de deux tercets est appelé un poème « à forme fixe » : c’est le sonnet.
© Cned, Français 6e — 79
C. Les rimes
1- a)
80 — © Cned, Français 6e
c) Ainsi, le sonnet réussit avec virtuosité à utiliser les trois schémas de rimes différents,
dans le poème, pour exprimer les désarrois des sentiments amoureux.
Séance 5
2- Les trois autres mots où l’on entend le son « aile » sont : « frêles » (v. 1), « étincelles » (v. 5)
et « fidèles » (v. 9).
3- La poésie est fragile (« frêle ») mais elle éclaire (« étincelles ») et aide à vivre, par sa
présence au quotidien (« fidèles »).
4- a) Les vers qui constituent une sorte de refrain sont, à la fin de chaque strophe :
« Si mes vers avaient des ailes,/ Des ailes comme… » (vers 3-4, 7-8, 11-12).
b) Dans le vers 4, le mot « ailes » est employé au sens propre : « des ailes comme
l’oiseau ».
Dans les vers 8 et 12, le mot « ailes » est employé au sens figuré, ce sont des images
d’envol, de l’esprit et de l’amour.
5- a) et b) À la fin de chaque strophe, le mot « ailes » est associé à « comme », afin de créer à
chaque fois une comparaison, introduite par le mot outil « comme ».
2- a) L’amour est également suggéré dans le vers 5 « Ils voleraient, étincelles », le mot
« étincelles » faisant penser au coup de foudre, à la flamme amoureuse.
b) Cette image est une métaphore (il n’y a pas d’outil de comparaison, le comparé et le
comparant sont à peine séparés par une virgule).
© Cned, Français 6e — 81
3- a) Une autre image suggère l’amour infaillible du poète : « Ils accourraient nuit et jour »
(vers 10).
b) Cette image de présence fidèle et rassurante est mise en valeur par la personnification.
S R U I P F V S U T V N Q A M O D R C S
E J I D U E Q A I O A A U M U S W P I U
E C P E R S O N N I F I C A T I O N M D
K D V T A S P I T S F H I T A C N I E O
A B U E S A O M I E E T A E N E S O N K
N O Q R V G N A N R S E C R T S E N T U
2-
a) b) c) d) e) f)
Relevé des Élément Élément Point Mot-outil Il s’agit donc
quatre images comparé comparant commun (éventuellement) d’une …
« Dans
l’interminable /
Ennui de la plaine ennui monotonie x métaphore
plaine »
(v. 1-2)
« La neige
Brillance,
incertaine /
neige sable effet pailleté, comme comparaison
Luit comme du
éclat
sable » (v. 4)
« Le ciel est de Couleur
ciel cuivre x métaphore
cuivre » (v. 5) rougeâtre
« Comme des
Effet
nuées / Flottent
chênes nuées vaporeux, comme comparaison
gris les chênes
couleur grise
(v. 9-10)
82 — © Cned, Français 6e
1- Les mots qui expriment un sentiment de profonde tristesse sont : « pleure » (v. 1),
c
Séquence 10 c
« langueur » (v. 3), « s’ennuie » (v. 7), « s’écœure » (v. 10), « deuil » (v. 12), « peine » (v. 13
et 16).
2- Le plus difficile pour le poète est de ne pouvoir identifier l’origine de sa tristesse : « C’est
bien la pire peine/De ne savoir pourquoi/Sans amour et sans haine/Mon cœur a tant de
peine ! » (v. 13-16).
Rappel : lorsque tu cites plusieurs vers, sur une seule ligne, tu dois séparer les vers par une
barre : « / ».
3- Le poète a utilisé à la fois une métaphore car ses larmes sont associées à la pluie, et une
comparaison introduite par « comme ».
4- Le jeu de mots « dans ce cœur qui s’écœure » souligne le dégoût de vivre ressenti par le
poète, dont le cœur est triste, accablé.
B. Un poème régulier
1- Chaque vers est composé de six syllabes : il s’agit d’hexamètres.
2- Révisons un peu !
a), b) et c)
1 Il /pleu/re/ dans/ mon /cœur
Co/mm(e) il/ pleut/ sur/ la /vill(e) ;
Que/ll(e) est/ ce/tte/ lan/gueur
Qui/ pé/nè/tre/ mon/ cœur ?
© Cned, Français 6e — 83
C. Écriture
Voici ce que donnerait le poème avec une strophe supplémentaire (en gras ci-dessous) :
Il pleure dans mon cœur
Comme il pleut sur la ville ;
Quelle est cette langueur
Qui pénètre mon cœur ?
Séance 7
84 — © Cned, Français 6e
allaiter Ë ah l’été !
le son Ë leçon
silence Ë six lances
assurément Ë assure et ment
les sens Ë l’essence
4- Les mots qui riment sont : flâne / savane
tambourine / marine
satin / félin
velours / retours
voile / étoile
brume / plume
pousse / mousse
© Cned, Français 6e — 85
Victor Hugo
Paul Verlaine
e) Les Contemplations Victor Hugo
f) Un célèbre art poétique au XX siècle
e
Raymond Queneau
3-
Louise Labé Ë sonnets/vers libres/décasyllabes/antithèse/ rimes
Max Jacob Ë vers libres/alexandrin/humour/antithèse/ jeux de sonorités
Verlaine Ë sonnets/hexasyllabes/vers libres/comparaison/ rimes
Raymond Queneau Ë jeux de mots/antithèse/alexandrin/humour/ rimes
Victor Hugo Ë sonnets/comparaison/vers lyriques/antithèse/rimes
Remarque importante : parmi les poèmes que tu as étudiés, tu as pu constater qu’ils
contenaient souvent des rimes. Les rimes permettent de jouer avec les sons et d’être sensible
à la musicalité des vers. Mais sache qu’il existe également de très nombreux poèmes qui ne
sont pas rimés, qui tirent leur poésie des images, du vocabulaire, d’autres effets sonores
(assonances, allitérations). De beaux vers ne sont pas forcément des alexandrins rimés ! En
fait, plus les poètes sont « modernes » (fin XIXe, XXe siècle), plus ils ont justement essayé de
se détacher des contraintes poétiques, comme les rimes ou les vers réguliers (avec un nombre
déterminé de syllabes).
Séance 8
Je connais Je suis capable de
• l’étymologie de deux mots importants : la • donner l’étymologie de « poésie » et
« poésie » et le « vers ». « vers ».
Surligne les bonnes réponses parmi les
propositions soulignées.
Ë Le mot « poésie » vient du verbe grec/
latin poieïn, qui signifie « pouvoir »/
« fabriquer ». Le nom poiêsis désigne
l’ensemble des poètes / tout type de
création. Le poète est celui qui assemble /
invente les mots de façon à évoquer des
sentiments, à faire naître des émotions.
• la définition d’au moins une forme fixe • nommer une des formes fixes les plus
traditionnelle. importantes et la définir.
Ë La forme fixe la plus connue, héritée de la
tradition est le sonnet.
Il consiste en deux quatrains suivis de
deux tercets.
86 — © Cned, Français 6e
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