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Serge Audier
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La gauche réformiste
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et le libéralisme
Serge Audier,
maître de conférences à l’université de Paris IV-Sorbonne,
membre de l’Institut universitaire de France.
Octobre-novembre-décembre 2008
L’Economie politique
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la positivité de la concurrence de la social-démocratie. Il marque
et du marché, il consacre tout un franc rejet du marxisme : le nom
un chapitre au rôle de la « propriété de Marx n’est même pas mentionné
commune », sorte de contrôle public parmi les multiples sources doc-
qui peut s’avérer nécessaire. trinales du SPD, qui est présenté
comme l’héritier de la morale chré-
tienne, de l’humanisme libéral et
de la philosophie classique. A dire vrai, ces choix parachèvent
une très longue évolution remontant à la période de Weimar.
Mais, avec Bad Godesberg, c’en est bien fini de la doctrine de la
« lutte des classes », ainsi que de l’horizon d’un dépassement du
capitalisme par une socialisation généralisée de l’économie. Non
seulement la Loi fondamentale de 1949 est reconnue comme la
base de la démocratie allemande, mais encore les vertus de la
concurrence et de la liberté d’entreprendre sont affirmées.
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République autrichienne, et Olof
Palme, Premier ministre de Suède,
Brandt [1976] revient sur ce point. Willy Brandt insiste sur le fait
Il insiste sur le fait que Bad que Bad Godesberg ne se réduisait
Godesberg ne se réduisait pas à pas à une simple normalisation libérale
une simple normalisation libérale du SPD. Aussi dit-il regretter
du SPD. Aussi dit-il regretter que que l’opinion publique ait trop souvent
l’opinion publique ait trop souvent réduit ce tournant à « quelques clichés ».
réduit ce tournant à « quelques
clichés », alors que l’enjeu n’était
pas seulement de « jeter par-dessus bord la croyance miracu-
leuse en la socialisation ». Au contraire, les sociaux-démo-
crates, explique-t-il, voulaient fonder leur doctrine sur l’idée
que la liberté et la justice se conditionnent mutuellement : les
valeurs socialistes étaient définies comme la liberté, la jus-
tice et la solidarité, « considérés comme l’obligation mutuelle
découlant d’un lien commun ». C’est au nom du triptyque
« Liberté, Justice (Egalité), Solidarité (Fraternité) » que Brandt
revendique même la filiation avec les idéaux des Lumières. En
outre, il souligne la nécessité d’attribuer un « rôle clé à la solida-
rité » : déjà le programme de Bad Godesberg confère à l’Etat une
tâche essentielle pour « créer les conditions permettant à chacun
de s’épanouir dans un sentiment de responsabilité individuelle et
de solidarité sociale ». Enfin, Brandt prône une réorientation qui
doit prendre au sérieux le slogan des écologistes : « de l’écono-
mie à l’écologie ». Sans être « anticroissance », la gauche devrait
viser à améliorer l’économie « d’un point de vue qualitatif » et
promouvoir des normes environnementales sévères au niveau
international, alors même que se déploie le « libre marché ».
Et, concernant la qualité de la vie, il examine l’impératif d’as- ›››
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le travail et la sécurité à ses citoyens ». Pour Palme, la social-
démocratie doit partir du constat que le marché est impuissant
à offrir des solutions aux problèmes que doit affronter l’huma-
nité : « Nous ne pouvons permettre que l’esprit de concurrence
et la volonté de profit décident en matière d’environnement, de
sécurité de l’emploi ou de développement technique » [Brandt
et al., 1976, p. 47].
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présent avait été condamnée sans communiste exerce une forte
appel par les gardiens de l’ortho attraction. Brandt et surtout Palme
doxie en tant que mystification bour- ont ainsi suscité l’attention du courant
geoise » [Rizzi, 1977, p. 8]. Quant à « eurocommuniste ».
Pellicani, il rappelle dans sa préface
que Rizzi en est venu à une justifica-
tion du marché, traçant les traits d’un nouveau socialisme, liber-
taire et pluraliste. Pour Rizzi, l’existence du marché a le mérite
de multiplier les centres de gestion des ressources, permettant
d’ouvrir des marges de liberté et d’autonomie aux individus :
« L’existence de plusieurs unités économiques en concurrence
entre elles fragmentait le pouvoir et, par cela même, la structure
sociale prenait une structure polycentrique. Des contre-pouvoirs
se formaient et, grâce à eux, la société civile pouvait gagner une
relative indépendance vis-à-vis de l’Etat » [Rizzi, 1977, p. 21]. Tout
en assumant une forte identité socialiste, Pellicani considère
donc que « la gauche, si elle ne veut pas répéter les vieilles erreurs
et pousser dans la direction de l’Etat bureaucratique-totalitaire,
doit intégrer dans son bagage culturel les principes essentiels du
libéralisme » [Rizzi, 1977, p. 22]. C’est à cette condition qu’elle
pourra élaborer un modèle cohérent de « socialisme pluraliste et
libertaire », voire de « socialisme de marché ».
Le PS des années 1970
La mise en avant par Craxi et Vespa d’une orientation « auto-
gestionnaire » du Parti socialiste français et de Mitterrand peut
rétrospectivement étonner, mais il ne faut pas oublier que même
le PCF se voudra autogestionnaire. Au sein du Parti socialiste, le
Ceres de Chevènement en fera autant, et la préface de ce dernier
au livre de Didier Motchane [1973] abonde en professions de foi ›››
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Chez Mitterrand, c’est moins vallon [1979], que le marxisme et
le libéralisme qui est condamné le « libéralisme utopique » étaient
que sa captation idéologique deux figures de l’économicisme :
par la bourgeoisie capitaliste, « Libéralisme et communisme par-
qui a retourné le « libéralisme ticipent de la même spéculation.
économique » contre les libertés. Implicite pour l’un, explicite pour
l’autre, leur message est identique-
ment sous-tendu par le matérialisme
historique. » Quant à Mitterrand, parler d’antilibéralisme revien-
drait à méconnaître sa trajectoire. Un de ses grands gestes, on
le sait, a été son réquisitoire de 1964 contre le régime du général
de Gaulle que constitue Le Coup d’Etat permanent. Or, c’est bien
au nom des idéaux du libéralisme politique qu’il condamne la
concentration des pouvoirs dans le gaullisme. Le procureur du
Général cite même Montesquieu dans De l’esprit des lois : « Tout
serait perdu si le même homme exerçait ces trois pouvoirs : celui
de faire des lois, celui d’exécuter les résolutions publiques et celui
de juger les crimes ou les différends des particuliers. » Et, quand
il évoque le « libéralisme », c’est souvent pour dénoncer un affi-
chage mensonger. Ainsi note-t-il que, en 1819, la Restauration « se
veut libérale », alors même qu’elle ne l’est pas. C’est donc bien
le mensonge d’une certaine idéologie libérale qui est ici fustigé.
De même, lorsque, dans les années 1970, il défend son projet
d’une « charte des libertés », Mitterrand [1978] le fait en évoquant
« l’usure des grands principes énoncés par les Constituants de
1789 ». Selon lui, il faut restituer au peuple français « les acquis
que, par un habile transfert, la bourgeoisie s’était appropriés ».
Dans ces analyses, c’est moins le libéralisme qui est condamné
que sa captation idéologique par la bourgeoisie capitaliste, qui a
retourné le « libéralisme économique » contre les libertés : « Tout
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affirmée : droits des femmes, mais aussi droits des étrangers,
des prisonniers, des malades, etc. ;
droit à l’information, à une justice
impartiale, à la culture, au loisir, Le socialisme est présenté comme
etc. Sur le plan socio-économique, un dépassement des limites historiques
le « droit au travail » et le « droit à du libéralisme. Et la sincérité
l’emploi » sortent de l’orbite libérale du « libéralisme » de la bourgeoisie
classique, sans que pour autant le est mise en doute, comme s’il s’agissait
discours assume une posture antili- surtout d’un pseudo-libéralisme
bérale. Le socialisme est plutôt pré- dissimulant la domination capitaliste.
senté comme un dépassement des
limites historiques du libéralisme.
En outre, la sincérité du « libéralisme » de la bourgeoisie est mise
en doute, comme s’il s’agissait surtout d’un pseudo-libéralisme
dissimulant la domination capitaliste : « La grande bourgeoisie
n’est pas libérale par nature, ni par vocation, mais en fonction
de ses intérêts ; elle est libérale tant que la machine à extraire de
la plus-value fonctionne comme par-devant » [Mitterrand, 1976,
p. 30]. Aussi la lutte du monde des travailleurs doit-elle « extirper
la mystification libérale à la racine même ».
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qui continuera de régler les rapports des entreprises, même
s’il devra être canalisé, dans ses fluctuations de prix et dans
son évolution, par une « planification souple » décidée démo-
cratiquement à tous les niveaux.
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de Keynes et de Beveridge.
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de Zapatero ont ainsi cherché, comme en la personne d’Anthony Cros-
ceux de la Third Way, à contrer land, une grande figure intellec-
l’hégémonie des idées néolibérales tuelle du travaillisme, auteur d’un
en récusant les caricatures livre important des années 1950,
d’un socialisme étatiste et inefficace. The Future of Socialism [1956]. Sa
pensée serait même la matrice des
idées du New Labour. Elle aurait le
mérite de bien distinguer, dans le socialisme, d’un côté, les fins
et les valeurs, de l’autre, les moyens concrets de réalisation.
C’est ainsi que Crosland a mis en question les vertus du dogme
des nationalisations. Autre point de convergence : Crosland
aurait refusé une approche « classiste », en pointant l’effrite-
ment de la classe ouvrière et la montée des classes moyennes.
Sa vision serait plus individualiste, centrée sur l’égalité des
chances et l’éducation.
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« tax and spend » (« imposez et dépensez ») ou de la dépense
publique illimitée : « Mon socialisme n’est pas même celui d’un
Etat gérant beaucoup d’entreprises publiques dans des secteurs
dans lesquels l’initiative privée obtient des meilleurs résultats. Je
pense qu’il faut établir des règles du jeu claires et transparentes
pour les entreprises et qu’il faut une vigoureuse gestion financière
du budget de l’Etat » [Zapatero, 2006, p. 78]. En même temps, il
souligne que son budget de 2006 prévoit une forte augmenta-
tion des dépenses pour les retraites, la santé, l’instruction et les
grandes infrastructures publiques.
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de la société et du progrès démocratique.
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La voie italienne
Davantage encore qu’en Espagne, c’est en Italie qu’est en train
de s’inventer, dans le contexte d’une grave crise politique et
doctrinale, une orientation « libérale » de la gauche, avec la
création du Parti démocrate. Son net échec électoral en 2007
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et ses incertitudes théoriques et programmatiques en font
une entreprise très risquée, dont il est difficile de tirer encore
un bilan. En tout cas, il est clair que certains des théoriciens
du Parti démocrate vont très loin
dans un sens résolument libéral,
tandis que d’autres plaident pour Certains des théoriciens du Parti
une nouvelle synthèse idéologique : démocrate vont très loin
les approches sont diverses [cf. Fas- dans un sens résolument libéral,
sina et Visco, 2008]. Parmi les plus tandis que d’autres plaident pour
libéraux, le sénateur Antonio Polito une nouvelle synthèse idéologique :
a contribué à introduire les idées du les approches sont diverses.
New Labour. Membre du think tank
Policy Network, fondateur du jour-
nal Il Riformista, il a plaidé pour un Parti qui se situe « au-delà du
socialisme » et qui serait même un « parti (libéral) démocratique ».
Selon lui, la gauche n’aura de chances de retourner au pouvoir
que « quand elle apprendra à aimer le marché, et pas seulement
à le tolérer, parce que c’est désormais le marché et son efficacité
qui déterminent le succès et l’insuccès d’une nation dans le monde
globalisé » [Polito, 2007, p. 83].
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a déclaré publiquement : particulier : cet ami de Gramsci
« Je suis un libéral. » voyait en Marx un « libéral » exem-
plaire par sa théorie de la lutte des
c lasses ! Il n’en reste pas moins
vrai que cette figure continue d’être importante dans la gauche
italienne. Un ancien communiste, Paolo Flores d’Arcais, le
directeur de la revue de la gauche intellectuelle, MicroMega, a
ainsi défendu, en pleine période de berlusconisme, la mémoire
du « libéralisme » de Gobetti contre un capitalisme italien miné
par la corruption et les liens incestueux entre sphère politique
et milieux économiques.
Mais c’est aussi parmi les politiques que, dès les années 1990,
une certaine attraction pour les idées libérales s’est manifestée.
Il y a même eu, chez quelques figures de gauche, une brève
séquence de fascination pour les idées du New Labour [Romano,
2005]. Et le terme « libéralisme » a été assumé par des figures
importantes. Non sans susciter l’étonnement, l’ex-communiste
Massimo D’Alema, peu de temps après avoir été élu secrétaire
du Parti démocrate de la gauche (PDS), a ainsi déclaré publique-
ment : « Je suis un libéral. » Mais c’est surtout le nouveau leader
de la gauche, Walter Veltroni, qui assume, et de longue date,
un positionnement que l’on peut dire « libéral », dans un sens
toutefois plus proche de la gauche américaine démocrate et
progressiste que de la doctrine du New Labour de Blair.
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– « garanties d’égales opportunités pour chacun, citoyenneté
responsable et communauté ouverte » – resteraient plus que
jamais valables.
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exportable, car la question du libéralisme se pose différemment
pour les nations qui ont une sensibilité de gauche plus antilibé-
rale que l’Italie. Ainsi, en France, il est d’autant plus difficile, pour
la gauche réformiste, d’afficher ses points de rencontre avec le
« libéralisme » que cette notion demeure très péjorative dans
une large partie de l’opinion, et ce bien au-delà de la gauche.
Même à droite, il n’y a que peu d’hommes politiques d’envergure
à assumer une identité « libérale ». Et ce n’est pas sur cette base
idéologique que le futur président Sarkozy a fait explicitement
campagne. En outre, à gauche, le « libéralisme » a été amplement
capté par les partisans du blairisme et du centrisme, qui ont repris
à leur compte l’expression dépréciative de « social-libéralisme ».
Ainsi, selon le politologue François Miquet-Marty, l’expression
désigne une « sensibilité blairiste » : « Ses membres se déclarent
prioritairement proches des idées libérales et social-démocrates,
souhaitent des baisses d’impôt et la réduction des dépenses de
l’Etat, et considèrent que ce dernier joue un rôle trop important dans
la société française » [Miquet-Marty, 2006, p. 11]. L’un des rares
hommes politiques à assumer de longue date cette identité, et
qui est devenu depuis ministre du gouvernement Sarkozy, Jean-
Marie Bockel [1999], avait plaidé pour une « troisième gauche »
dite « social-libérale », qui rejoignait pour l’essentiel les thèses
du New Labour. Bockel est même allé jusqu’à soutenir explicite-
ment que si la France avait connu la grande vague ultralibérale
de Reagan et de Thatcher, sans doute aurait-elle souffert, mais
cela aurait permis salutairement à la gauche de se recentrer et
de permettre à la droite d’être vraiment de droite !
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guère de signification à présent que l’économie mondiale est
dominée par de géantes multinationales : « Une totale liberté
laissée à de très grands groupes, parfois plus riches que certains
Etats, comporte un risque majeur de domination qui fait voler en
éclats le principe de régulation naturelle du marché cher aux libé-
raux » [Jospin, 2005, p. 307].
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