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ALLIANCE NATIONALE POUR LE CHANGEMENT

ANC
51, Rue 73, Quartier Aguiarkomé
BP 1599 Tél: 241 20 89 Lomé (Togo)

Mémorandum
sur l’exclusion de neuf (9) députés ANC
de l’Assemblée Nationale du Togo le 22 novembre 2002

« Ne l’oubliez jamais : celui qui laisse commettre une injustice,


ouvre la voie à la suivante. »
(Willy Brandt 1913-1992, Chancelier fédéral allemand)

Décembre 2010
SOMMAIRE

Résumé du Mémorandum Page 3


Mémorandum Page 6
I – Les Faits Page 6
II – Analyse des Faits Page 11
a – la complicité du Bureau de l’Assemblée Nationale Page 11
b – la complicité de la Cour Constitutionnelle Page 13
c – le rôle de M. Gilchrist Olympio Page 16
III – Appel pour qu’il soit mis fin à l’Etat de non droit au Togo Page 17
Annexes Page 18
Annexe 1 Décision n° E018/10 du 22 Novembre 2010 Pages 19 à 25
Annexe 2 Constitution-article 52 Page 26
Annexe 3 Règlement Intérieur de l’Assemblée Nationale- articles 26,27 & 28 Pages 26 à 28
Annexe 4 Conditions générales de candidature de l’UFC Page 29
Annexe 5 Engagement du Candidat Page 30
Annexe 6 Lettre de démission Page 31
Annexe 7 Motion spéciale d’exclusion de l’UFC Page 32
Annexe 8 page 1 Notification de déclaration de création du Groupe parlementaire ANC Page 33
Annexe 8 page 2 Acte collectif de démission Page 34
Annexe 8 page 3 Notification création de Groupe parlementaire Page 35
Annexe 8 page 4 Déclaration de constitution de Groupe parlementaire ANC Page 36
Annexe 9 Déclaration de l’UFC Pages 37 & 38
Annexe 10 lettre n° 224/2010/AN/SG/PA du 5/11/2010 de l’Assemblée Nationale Page 39
Annexe 11 Saisine de la Cour Constit par Lettre n° 227/2010/AN/SG/PA du 11/11/2010 de l’A N Pages 40 à 50
Annexe 12 Information sur la création du Groupe parlementaire ANC Pages 51 à 54
Annexe 13 Lettre du 17/11/2010 des Députés ANC à la Cour Constitutionnelle Page 55
Annexe 14 Lettres individuelles du 18/11/2010 des Députés ANC à l’Assemblée Nationale Pages 56 & 57
Annexe 15 Assignation en référé de M. Gilchrist Olympio par 10 Députés ANC Pages 58 à 61
Annexe 16 Lettre n° 189/2010/AN/SG/A- retrait du véhicule de M. Jean-Pierre FABRE Page 62
Annexe 17 Article 6 du Règlement Intérieur de l’Assemblée Nationale Page 63
Annexe 18 Article 144 de la Constitution Page 64
Annexe 19 Lettre n 238/2010/AN/SG/PA du Président de l’A N à la Cour Constitutionnelle Page 65
Annexe 20 Procès-verbal de la Plénière de l’Assemblée Nationale du 18/11/2010 Pages 66 & 67
Annexe 21 Article 25 du Règlement Intérieur de la Cour Constitutionnelle Page 68

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Résumé du Mémorandum
sur l’exclusion de neuf (9) députés ANC
de l’Assemblée Nationale du Togo le 22 novembre 2002

« Ne l’oubliez jamais : celui qui laisse commettre une injustice,


ouvre la voie à la suivante. »
(Willy Brandt, chancelier fédéral allemand 1913-1992)

Par décision n° E-018/10 en date du 22 novembre 2010, la Cour Constitutionnelle du Togo déclare, à
la demande du Président de l’Assemblée Nationale, « avoir au nom du peuple togolais, constaté la
vacance des sièges préalablement occupés par neuf (9) députés élus aux élections législatives
d’Octobre 2007 et procédé au remplacement desdits députés conformément à la Constitution du 14
octobre 1992 ; à la loi organique n°2004-004 du 1er mars 2004 sur la Cour constitutionnelle ; au code
électoral, notamment en ses articles 191 et 192 ; au règlement intérieur de la Cour, adopté le 26
janvier 2005 ; au règlement intérieur de l’Assemblée nationale, adopté le 22 novembre 2007,
notamment en ses articles 6 et 7 ; à la décision No E-021/07 du 30 octobre 2007 portant
proclamation des résultats définitifs des élections législatives du 14 octobre 2007 ». Les sièges
déclarés vacants étaient occupés jusqu’à cette date par des députés de l’Alliance-Nationale pour la
Changement (ANC), parti d’opposition nouvellement créé par des députés et cadres démissionnaires
de l’Union des Forces de Changement (UFC).
Cette décision est l’aboutissement d’une machination ourdie de concert par le Président de
l’Assemblée Nationale, la Cour Constitutionnelle et Mr Gilchrist Olympio, Président National de l’UFC,
nouvel allié et membre de l’exécutif au pouvoir au Togo. Elle a été prise en violation multiple de lois
en vigueur dont certaines sont visées par la décision elle-même. En effet, aucun des députés
déclarés démissionnaires n’a adressé de lettre de démission au Président de l’Assemblée Nationale.
De plus, contrairement à ce qu’il prétend, le Président de l’Assemblée sait pertinemment que les «
lettres de démission » envoyées à la Cour Constitutionnelle comme support de sa requête n’émanent
pas de députés UFC.
C’est en réalité le 11 novembre 2010, que le Bureau de l’Assemblée Nationale a fait porter à la Cour
Constitutionnelle par le député Kokou Aholou, nouveau président du groupe parlementaire UFC, une
sélection de lettres de démission en blanc, non datées, signées le 30 Août 2007 soit deux (2) mois
avant les élections législatives, par tous les candidats devant figurer sur les listes UFC auxdites
élections. Ces lettres faisaient partie d’un « contrat de confiance » ou engagement anti-
transhumance, signé par les candidats. Par ce contrat anti-corruption les candidats s’engagent, s’ils
étaient élus, à ne pas rejoindre les rangs du parti au pouvoir, moyennant rémunération, comme cela
s’était déjà produit par le passé.
Le Président de l’Assemblée Nationale connaissait parfaitement l’origine de ces lettres dites de
démission. De plus, il savait que les prétendus « députés démissionnaires » n’étaient plus membres

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de l’UFC. En effet, vingt députés du groupe parlementaire UFC, membres fondateurs de l’ANC lui
avaient adressé le 25 octobre 2010, une lettre par laquelle ils l’informaient de la création du groupe
ANC conformément à l’article 28 du Règlement Intérieur de l’Assemblée Nationale. A cette lettre de
notification de création du nouveau groupe parlementaire, les vingt (20) députés ANC ont joint un acte
collectif de démission du groupe UFC signé par tous, le 24 octobre 2010.

Il est donc clair qu’aucun député n’a adressé de démission à l’Assemblée Nationale et que la
transmission de ces prétendues démissions à la Cour Constitutionnelle, constitue, de la part du
Bureau de l’Assemblée Nationale comme de la part du commanditaire de l’opération Mr Gilchrist
Olympio, une forfaiture qui viole les articles 6 et 29 du Règlement Intérieur de l’Assemblée Nationale,
ainsi que l’article 52 de la Constitution de la IVème République qui dispose que « Chaque député est
le représentant de la Nation tout entière ; Tout mandat impératif est nul ».
La Cour Constitutionnelle n’ignorait pas le caractère abusif et frauduleux de sa saisine par le
Président de l’Assemblée Nationale et les nombreux vices de procédure qu’elle contient. En effet, le
17 novembre 2010, la Cour Constitutionnelle s’était réunie pour délibérer sur la « désignation des
remplaçants des députés démissionnaires ». Après avoir pris connaissance du contenu de la lettre du
Bureau de l’Assemblée Nationale, la Cour Constitutionnelle a répondu au Président de l’Assemblée
Nationale, par lettre référence N° 163/2010/CC/P en date du 17 novembre 2010, et relevant plusieurs
anomalies dans la procédure de saisine, notamment :
le non respect de l’article 6 du Règlement Intérieur de l’Assemblée Nationale, aux termes duquel,
la démission d’un député, pour être valable, doit être portée devant l’Assemblée Nationale en
séance plénière,
l’absence de dates sur les « lettres de démission »,
la présence parmi les « lettres de démission », de celle de M. Lawson Adjri Latévi, qui n’est pas
député à l’Assemblée Nationale.
On peut s’interroger sur la légalité de la lettre du 17 novembre 2010 par laquelle la Cour
Constitutionnelle révèle au Président de l’Assemblée Nationale les anomalies de sa saisine et lui
demande de les corriger au lieu de statuer sur l’irrecevabilité de la saisine pour vices de procédure.
Par sa lettre du 17 novembre 2010, la Cour Constitutionnelle se transforme donc en conseil de
l’Assemblée Nationale en lui indiquant la procédure à suivre. Fait plus grave encore, la Cour
Constitutionnelle refuse de tenir compte de la lettre collective que les 20 députés de l’ANC lui
adressent le 17 novembre 2010 pour affirmer que depuis leur élection à l’Assemblée Nationale, ils
n’ont jamais démissionné de leur mandat. Le 18 novembre 2010 enfin, soit quatre jours avant la
décision du 22 novembre, les 20 députés ANC adressent de nouveau à la Cour Constitutionnelle,
copie de lettres envoyées au Président de l’Assemblée Nationale pour lui affirmer qu’ils ne
démissionnent pas de l’Assemblée Nationale.
Et pourtant, le 22 novembre 2010, la Cour rend sa décision N°E-018/10, excluant les députés ANC de
l’Assemblée Nationale et procédant à leur remplacement sans que les vices de procédure relevés
aient été corrigés par le Président de l’Assemblée Nationale. Car, si l’Assemblée Nationale a retiré de
la liste des « députés démissionnaires » le nom de Lawson Adjri Latévi qui n’était pas député, mais
dont le Président de l’Assemblée Nationale a présenté une lettre de démission, elle ne s’est
préoccupée ni de régler le problème de l’inexistence de date sur les lettres dites de démission, ni
d’informer la plénière des noms des députés démissionnaires. Plus grave, Ouro Akpo Tchagnaou, le
seul député dont le nom a été cité au cours de la plénière du 18 Décembre 2010 de l’Assemblée
Nationale et qui a contesté vigoureusement sa démission, a été maintenu sur la liste des
démissionnaires adressée de nouveau le 18 novembre 2010 par l’Assemblée Nationale à la Cour
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Constitutionnelle. Il fera parti des députés exclus de l’Assemblée Nationale par la décision N°E-
018/10.

L’enchaînement des faits qui ont abouti à l’exclusion des 9 députés ANC de l’Assemblée Nationale ne
laisse aucun doute sur l’instrumentalisation du Bureau de l’Assemblée Nationale et de la Cour
Constitutionnelle par le pouvoir RPT et par Mr Gilchrist Olympio pour déstabiliser l’ANC. La destitution
par décision judiciaire, dans les conditions indiquées ci-dessus, de personnes élues au suffrage
universel est une violation de la souveraineté populaire, à laquelle il faut faire échec. Il s’agit là d’un
véritable coup de force contre les institutions de la République, perpétré par des supplétifs
d’institutions qui souhaitent mettre un terme aux minces avancées démocratiques consécutives à
l’Accord Politique Global (APG) de 2006 dont les élections législatives de 2007 constituent le principal
acquis.
Par ce nouveau coup de force, la démonstration est faite une fois encore que :
- la Cour Constitutionnelle du Togo ne joue pas ses rôles d’organe garant des droits fondamentaux
de la personne humaine et des libertés publiques, régulateur du fonctionnement des institutions et de
l'activité des pouvoirs publics, régulateur des lois, des institutions et de l’activité des pouvoirs publics,
contrevenant ainsi aux dispositions de l’article 99 de la Constitution,
- la « juridiction chargée de veiller au respect des dispositions de la Constitution » comme le stipule
l’article 104 de la même Constitution (alinéa 2 et 3) est celle-là même qui prend des décisions
contraires à la Constitution et au Règlement Intérieur de l’Assemblée Nationale (art. 6 et 28 de ce
règlement intérieur, notamment)
- le pouvoir judiciaire n’est indépendant ni du pouvoir législatif, ni du pouvoir exécutif, contrairement
aux dispositions de l’article 113 de la Constitution du Togo.
L’Alliance Nationale pour le Changement (ANC) pense que les membres fautifs de ces institutions
doivent être poursuivis et punis pour manquements graves de nature à porter atteinte à la paix et à la
stabilité du Togo.
Les députés de l’ANC, démissionnés de force, doivent reprendre leurs sièges à l’Assemblée
Nationale sans délai et retrouver leurs places au sein des organismes et réseaux interparlementaires
d’où ils ont été exclus.
Ne l’oublions jamais : « Celui qui laisse commettre, une injustice ouvre la voie à d’autres injustices. ».
C’est pourquoi le combat qui est engagé par notre parti contre l’arbitraire subi par les députés
« démissionnaires » ne s’arrêtera pas.

Fait à Lomé, le 7 décembre 2010


Pour le Bureau national,
Le Président,

Jean-Pierre FABRE

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Mémorandum
sur l’exclusion de neuf (9) députés ANC
de l’Assemblée Nationale du Togo le 22 novembre 2002

« Ne l’oubliez jamais : celui qui laisse commettre une injustice,


ouvre la voie à la suivante. »
(Willy Brandt 1913-1992, Chancelier fédéral allemand)

Le lundi 22 novembre 2010, la Cour Constitutionnelle du Togo a exclu de l’Assemblée Nationale, par
décision n° E- 018/10 (annexe 1), neuf (9) députés membres du parti Alliance Nationale pour le
Changement (ANC), à la demande du Président de l’Assemblée Nationale.
Cette décision, totalement arbitraire et scandaleuse, soulève la désapprobation unanime des
populations togolaises et amplifie la crise sociopolitique que connaît le Togo depuis des décennies.
Le présent mémorandum a pour objet d’informer l’opinion tant nationale qu’internationale du dernier
coup de force du pouvoir en place et de clarifier les circonstances dans lesquelles la Cour
Constitutionnelle a rendu sa décision en violation de l’article 52 de la Constitution (annexe 2) et du
Règlement Intérieur de l’Assemblée Nationale (annexe 3).
Ce mémorandum comporte trois parties. La première est une présentation chronologique des faits,
appuyée par des documents en annexe. La deuxième est consacrée à l’analyse des faits. La
troisième est un appel pour qu’il soit mis fin à l’Etat de non droit au Togo.

I LES FAITS.
La bonne compréhension des derniers événements, exige de remonter à des faits qui se sont produits
depuis plus de trois ans.
1. Le 30 août 2007, au cours d’un Congrès d’investiture, les candidats devant figurer sur les
listes de l’Union des Forces de Changement (UFC) pour les élections législatives d’octobre
2007 signent trois documents (annexes 4, 5, 6) dont l’un est une démission en blanc, non datée,
rédigée à l’adresse du Président de l’Assemblée Nationale. Ces documents appelés
« contrat de confiance de l’UFC » visent, par une sorte de pression psychologique, à
empêcher tout débauchage des élus UFC par le parti au pouvoir, le Rassemblement du
Peuple Togolais (RPT), comme cela a été le cas par le passé.
2. Le 17 juillet 2008, lors de son deuxième congrès ordinaire, l’UFC a désigné M. Gilchrist
Olympio, Président du Bureau National, comme son candidat à l’élection présidentielle de
2010. Au cours de ces assises, à la surprise générale, les militants et responsables du parti
découvrent à travers un message de soutien à M. Gilchrist Olympio l’existence d’une
association dénommée les Amis de Gilchrist Olympio (AGO) créée par quelques militants.

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3. Le 13 janvier 2010, le Bureau National de l’UFC est informé que M. Gilchrist Olympio est
victime d’un accident survenu fin décembre 2009 aux Etats Unis d’Amérique où il se trouve
en visite privée. De source médicale, son état nécessite une immobilisation de plusieurs
semaines. Il ne peut en conséquence, revenir à Lomé pour accomplir les formalités
nécessaires à la constitution de son dossier de candidature pour la présidentielle de 2010, le
dernier délai étant fixé au 15 janvier 2010 à minuit. Le Bureau National de l’UFC prend la
mesure de la situation et, afin d’éviter que le parti ne soit absent de cette échéance capitale,
désigne en toute responsabilité M. Jean-Pierre Fabre, alors Secrétaire général, Président du
groupe parlementaire UFC, comme porte-flambeau du parti lors de cette élection.
4. Le 6 mars 2010, deux jours après le scrutin présidentiel, la CENI publie, en violation de
toutes les procédures mises en place y compris celle de collecte des résultats par VSAT des
résultats frauduleux donnant le chef de l’Etat sortant, Faure Gnassingbé, vainqueur devant
Jean-Pierre Fabre. Les partis de l’opposition regroupés au sein du Front Républicain pour
l’Alternance et le Changement, (FRAC) qui soutient la candidature de Jean-Pierre Fabre,
contestent les résultats publiés et affirment que le véritable vainqueur du scrutin est leur
candidat.
5. Le 09 mars 2010, alors qu’une équipe d’experts mise en place par le FRAC pour démontrer
la victoire de Jean-Pierre Fabre est à pied d’œuvre, la gendarmerie débarque sur les lieux et
embarque tout le matériel informatique (une vingtaine d’ordinateurs) tous les procès verbaux
et fiches de résultats des bureaux de vote ainsi que les informaticiens et responsables de
l’UFC qui s’y trouvent. Ceux-ci passent, sans aucune raison valable, 48 h à la gendarmerie,
dans des conditions exécrables. Le Procureur de la République n’a pas craint d’affirmer qu’il
a été informé que les responsables du centre informatique du FRAC étaient en train de
falsifier les fiches de résultats et les procès verbaux pour publier de faux résultats. Plus de 8
mois après les faits, le Procureur n’a toujours pas démontré ces allégations, ni publié les
conclusions de son enquête ni restitué les documents et le matériel confisqués à Jean-
Pierre Fabre candidat à l’élection présidentielle.
6. Le 17 mai 2010, au cours de la réunion hebdomadaire du Bureau National de l’UFC, M.
Gilchrist Olympio déclare avoir entrepris des « contacts exploratoires, avec le RPT en vue
d’un partage de pouvoir, sur la base de 50% pour l’UFC et 50% pour le RPT. » Devant la
réprobation générale, il bat en retraite, insiste sur le caractère « exploratoire » de ces
contacts et s’engage à s’en remettre le moment venu, à la décision du Bureau National.
7. Le 28 mai 2010, contre toute attente, Gilchrist Olympio donne lecture, au domicile de son
père, feu le Président Sylvanus Olympio, d’une déclaration dans laquelle il annonce qu’il a
signé avec le RPT, un « accord historique » qui lui accorde sept portefeuilles ministériels
dans le gouvernement. Cette démarche solitaire et unilatérale, est une violation de la ligne
politique et des textes du parti. Le Bureau National de l’UFC exclut temporairement Gilchrist
Olympio du parti.
8. Le 30 juillet 2010, pour mettre fin aux dysfonctionnements au sein du parti, le Bureau
National décide de convoquer, pour le 10 août 2010, un congrès extraordinaire
conformément aux prérogatives que lui confèrent les statuts.

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9. Le 10 août 2010, le pouvoir RPT prenant fait et cause pour Gilchrist Olympio, empêche par
la violence (occupation du siège du parti et du lieu du congrès par les forces de l’ordre, jets
de grenades lacrymogènes, matraquage et arrestation de militants, saisie de motos etc.) la
tenue du congrès extraordinaire convoqué par le Bureau National. Les congressistes venus
de toutes les préfectures du Togo se replient dans un endroit tenu secret et y tiennent, le
congrès qui porte à la tête du parti, Jean-Pierre Fabre et confirme l’exclusion de M Gilchrist
Olympio. Le lendemain, 11 août 2010, les documents issus de ces assises sont adressés au
Ministre de l’Administration Territoriale conformément à la Charte des Partis Politiques. Le
Ministre refuse de les réceptionner.
10. Le 12 août 2010, Gilchrist Olympio organise à son tour un « congrès » de l’UFC au cours
duquel est prise une « motion spéciale d’exclusion » de MM. Jean-Pierre Fabre, Patrick
Lawson et Eric Dupuy ainsi que de Mmes Isabelle Manavi Améganvi et Mana Agbokou
épouse Sokpoli (annexe 7). Le Ministère de l’Administration Territoriale entérine.
11. Le 10 octobre 2010, pour mettre un terme à la confusion liée aux problèmes internes de
l’UFC qui servent de prétextes au pouvoir en place pour exercer des tracasseries
administratives et autres exactions policières, plusieurs militants de l’UFC, dont 20 députés
sur les 27 que compte l’UFC à l’Assemblée Nationale, la quasi totalité des membres du
Bureau National de l’UFC, ainsi que la quasi totalité des responsables des bureaux des
fédérations de l’intérieur du Togo, créent un parti politique dénommé Alliance Nationale pour
le Changement (ANC) après avoir pris soin de démissionner, le 05 octobre 2010, de l’UFC.
Le 12 octobre 2010, l’ANC est déclarée au Ministère de l’Administration Territoriale
conformément à la Charte des Partis Politiques.
12. Le 25 octobre 2010, les 20 députés démissionnaires de l’UFC et fondateurs de l’ANC,
adressent une lettre collective (annexe 8) au Bureau de l’Assemblée Nationale, par laquelle ils
déclarent avoir créé un groupe parlementaire dénommé « Groupe ANC ». Ils joignent à cette
lettre un acte collectif de démission du groupe parlementaire UFC, en date du 24 octobre
2010.
En effet, conformément aux articles 26, 27 et 28 du Règlement Intérieur de l’Assemblée
Nationale, les députés qui se sentent une affinité politique, s’ils sont au moins quatre,
remplissent les conditions pour créer un groupe sous réserve de lui donner un nom, de
désigner parmi eux un Président et un Vice président et de déclarer le groupe au Bureau de
l’Assemblée Nationale. Selon le Règlement Intérieur de l’Assemblée Nationale, le groupe
est « administrativement constitué » dès sa déclaration au Bureau de l’Assemblée
Nationale.
13. Le 08 novembre 2010, le bureau directeur de l’UFC rend publique une déclaration (annexe 9)
dans laquelle, il rappelle que le 30 août 2007, des candidats de l’UFC, aujourd’hui députés à
l’Assemblée Nationale, ont pris l’engagement de démissionner de leur mandat, s’ils viennent
à quitter l’UFC. Le bureau directeur de l’UFC demande donc au Bureau de l’Assemblée
Nationale « de statuer sur le sort des députés de l’UFC démissionnaires » et exige des
députés « démissionnaires » de l’UFC de renoncer à leur mandat « pour ne pas trahir la
confiance des électeurs ».

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14. Le 10 novembre 2010, le Président de l’ANC reçoit une lettre datée du 05 novembre 2010
(annexe 10) par laquelle le Président de l’Assemblée Nationale répond à la lettre de
déclaration du groupe parlementaire ANC, qu’un « parti extra parlementaire ne peut créer un
groupe parlementaire ».
15. Ce même 10 novembre 2010, le député Kokou Aholou, nommé président du groupe
parlementaire UFC par le bureau directeur de l’UFC, remet au Bureau de l’Assemblée
Nationale, des « lettres de démission » au nom de députés ne faisant plus partie de l’UFC.
Ces lettres non datées, ont été signées le 30 août 2007, alors que ces députés ANC étaient
candidats sur les listes UFC.
16. Le 11 novembre 2010, le Bureau de l’Assemblée Nationale fait porter à la Cour
Constitutionnelle ces « lettres de démission » (annexe 11) par le député Kokou Aholou,
nouveau président du groupe parlementaire UFC.
17. Le 12 novembre 2010, le Président du groupe ANC « administrativement constitué »
adresse au Bureau de l’Assemblée Nationale une réponse (annexe 12) circonstanciée au refus
de constitution du groupe parlementaire ANC. Le groupe ANC, affirme que rien ne saurait
empêcher sa création et précise que le refus du Bureau de l’Assemblée Nationale procède
« de considérations politiciennes à relents partisans qui ne trouvent leur place ni dans la
Constitution ni dans le Règlement Intérieur de l’Assemblée Nationale ».
18. Le 15 Novembre 2010, le Président de l’Assemblée Nationale convoque une réunion de la
conférence des Présidents sans y inviter les 04 députés ANC membres de droit de cette
instance. Cette exclusion de fait confirme les informations selon lesquelles le Président de
l’Assemblée Nationale aurait saisi la Cour Constitutionnelle pour statuer sur une prétendue
démission de 10 députés ANC.
19. Le 17 Novembre 2010, les 20 députés ANC adressent, « à toutes fins de droit », à la Cour
Constitutionnelle, une lettre collective (annexe 13) par laquelle ils informent chaque juge
individuellement que depuis leur élection à l’Assemblée Nationale, le 14 Octobre 2007, ils
« n’ont jamais signé ni adressé au Bureau de l’Assemblée Nationale, une quelconque
démission de leur mandat de député ». Le même jour, la Cour Constitutionnelle se réunit
pour délibérer sur la « désignation des remplaçants des députés démissionnaires ». Après
avoir pris connaissance du contenu de la lettre du Bureau de l’Assemblée Nationale, la Cour
Constitutionnelle répond, par lettre référence N° 163/2010/CC/P en date du 17 novembre
2010, qu’elle relève plusieurs anomalies dans la procédure de saisine, notamment :

le non respect de l’article 6 du Règlement Intérieur de l’Assemblée


Nationale, aux termes duquel, la démission d’un député, pour être valable, doit être
portée devant l’Assemblée Nationale en séance plénière,
l’absence de dates sur les « lettres de démission »,
la présence parmi les « lettres de démission », de celle de M. Lawson Adjri Latévi, qui
n’est pas député à l’Assemblée Nationale.

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20. Le 18 novembre 2010, le Président de l’Assemblée Nationale réunit une séance plénière de
l’Assemblée Nationale. Au point « divers » de l’ordre du jour, le Président annonce qu’il a
reçu des « lettres de démission » de certains députés. A la demande de plusieurs députés
de leur fournir les noms des démissionnaires, il répond que les noms sont illisibles et qu’en
plus, les lettres ne portent pas de date. Sur insistance des députés, il finit par lâcher le nom
de Ouro Akpo Tchagnaou Nafiou qui proteste avec véhémence, affirmant qu’il n’a jamais
démissionné de son mandat depuis qu’il est élu à l’Assemblée Nationale. Face à la colère
du député Ouro Akpo, le Président lève la séance. L’incident est porté à la connaissance du
public par un communiqué mensonger du Bureau de l’Assemblée Nationale qui fustige
l’attitude du député Ouro Akpo Tchagnaou.
21. Ce même 18 novembre 2010, face à la situation qu’ils viennent de vivre à l’Assemblée
Nationale, tous les députés ANC adressent chacun au Président de l’Assemblée Nationale,
avec copie à chacun des juges de la Cour Constitutionnelle, une lettre (annexe 14) dans
laquelle ils indiquent n’avoir jamais signé ni adressé au Bureau de l’Assemblée Nationale,
une quelconque démission de leur mandat.
22. Ce même 18 novembre 2010, le Président de l’Assemblée Nationale adresse au Président
de la Cour Constitutionnelle, la lettre référence N°238/2010/AN/SG/PA (Annexe 19) lui
demandant de remplacer 9 députés démissionnaires de l’UFC dont le député Ouro Akpo
Tchagnaou qui vient de contester, avec vigueur, avoir jamais démissionné.
23. Le 19 novembre 2010, la Cour Constitutionnelle délibère de nouveau sur la désignation des
remplaçants des « députés démissionnaires ». La Cour Constitutionnelle rédige un projet de
décision publié le 22 novembre 2010 par plusieurs journaux et dans lequel elle entérine la
prétendue démission des députés ANC et procède à leur remplacement. Ce projet de
décision ne tient plus compte de la position exprimée dans la lettre référence
N°163/2010/CC/P du 17 novembre 2010 au Président de l’Assemblée Nationale et ne se
préoccupe plus des vices de procédure qu’elle y a signalés.
24. Le 22 novembre 2010 la Cour Constitutionnelle se réunit à nouveau et rend sa décision
N°E-018/10 par laquelle elle procède au remplacement de 09 députés ANC à l’Assemblée
Nationale. Stupeur et indignation ! Les « lettres de démission » ne sont toujours pas datées
et en dehors de Ouro Akpo dont le président a cité le nom en plénière et qui a démenti avoir
démissionné, aucun autre des « démissionnaires » n’est informé de « sa démission ».
25. Le 29 novembre 2010, des députés ANC à l’Assemblée Nationale assignent MM Gilchrist
Olympio et Kokou Aholou en référé au tribunal de Lomé (annexe 15) afin qu’ils restituent les
« lettres de démission » en blanc encore en leur possession et qu’ils menacent d’envoyer à
l’Assemblée Nationale si le reste des députés ANC ne retournent pas à l’UFC. Interrogé par
le juge sur les « lettres de démission » non encore produites, le conseil de M. Gilchrist
Olympio répond que celui-ci a remis au Président de l’Assemblée Nationale toutes les lettres
en sa possession, y compris celles de personnes qui ne sont pas députés.

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II L’ANALYSE DES FAITS
L’enchaînement des faits qui ont abouti à l’exclusion des 9 députés ANC de l’Assemblée Nationale ne
laisse aucun doute sur l’instrumentalisation du Bureau de l’Assemblée Nationale et de la Cour
Constitutionnelle par le pouvoir RPT et Gilchrist Olympio pour déstabiliser l’ANC, détruire sa
représentation parlementaire et priver de son immunité parlementaire, le chef de l’opposition, candidat
effectivement élu à l’élection présidentielle du 4 mars 2010.
a) La complicité du Président de l’Assemblée Nationale.
Le Président de l’Assemblée Nationale n’ignore rien de l’ampleur de la crise qu’a traversée l’UFC et
qui a abouti à la création de l’ANC. Au contraire !
Le Président de l’Assemblée Nationale, pour avoir assisté au congrès extraordinaire du 12
août 2010 organisé par Gilchrist Olympio, ne peut feindre d’ignorer qu’une « motion spéciale
d’exclusion » avait été votée contre des députés UFC parmi lesquels Jean-Pierre Fabre.
- Le 28 septembre 2010 se fondant sur la motion d’exclusion dont il a reçu notification, le
Président de l’Assemblée Nationale a adressé au Ministre des Finances, la lettre référence N°
189/2010/AN/SG/PA (annexe 16) pour lui demander de retirer au député Jean-Pierre Fabre,
alors Président du groupe parlementaire UFC, sa voiture de fonction.
1. Il est inconcevable, dans ces conditions, que le Bureau de l’Assemblée Nationale accepte de
recevoir des mains du député Kokou Aholou de l’UFC, nouveau président du groupe
parlementaire UFC des « lettres de démission » de députés qui n’appartiennent plus à l’UFC,
qui ont créé leur parti l’ANC et qui de surcroît ont fait parvenir au Bureau de l’Assemblée
Nationale la déclaration de la création du groupe parlementaire ANC. Le Président de
l’Assemblée Nationale sait parfaitement que des députés exclus de l’UFC ne peuvent remettre
leur démission de l’Assemblée Nationale, à un responsable de l’UFC. Le Président de
l’Assemblée Nationale sait également que Kokou Aholou, nouveau président du groupe
parlementaire UFC est la dernière personne à qui des députés ANC qui voudraient
démissionner de l’Assemblée Nationale iraient remettre leur démission.
2. La précipitation avec laquelle le Président de l’Assemblée Nationale traite une affaire aussi
grave que la démission groupée de plusieurs députés serait incompréhensible, si elle ne
témoignait de la participation de celui-ci à un complot visant à déstabiliser le nouveau parti
ANC. La transmission en catimini à la Cour Constitutionnelle de ce dossier, le 11 novembre
2010, en violation de l’article 6 du Règlement Intérieur de l’Assemblée Nationale (annexe 17), est
une faute grave du Président de l’Assemblée Nationale, qui ne peut s’expliquer que par son
étroite implication dans cette conspiration.
3. Les intentions réelles du Bureau de l’Assemblée Nationale deviennent évidentes lorsque ce
Bureau adresse à l’ANC, une lettre en date du 15 novembre 2010 pour confirmer son refus de
la constitution du groupe parlementaire ANC en sachant pertinemment que le 11 novembre
2010 déjà, il a adressé à la Cour Constitutionnelle une demande de remplacement de 10
députés UFC « démissionnaires ». S’il n’est pas complice de ce coup de force, le Bureau de
l’Assemblée Nationale aurait dû tout simplement justifier son refus de la création du groupe
ANC par le fait que des députés ne peuvent pas en même temps démissionner de leur
mandat et demander à constituer un groupe parlementaire.
11
Cet imbroglio, s’il était réel, aurait dû pousser le Bureau de l’Assemblée Nationale à interroger
individuellement les députés « démissionnaires » pour comprendre la situation.
4. Le 18 novembre 2010, en transmettant une deuxième fois, par lettre référence
N°238/2010/AN/SG/PA (Annexe 19) à la Cour Constitutionnelle, les mêmes « lettres de
démission » sans se conformer à « la procédure conseillée » par le Président de la Cour
Constitutionnelle dans sa lettre du 17 novembre 2010, le Bureau de l’Assemblée Nationale
commet un acte irresponsable qui achève de démontrer sa volonté d’aboutir le plus
rapidement possible à l’exclusion des députés ANC. Cette lettre, rédigée comme si
l’Assemblée Nationale saisissait la Cour Constitutionnelle pour la première fois au sujet de
cette affaire, manifeste la malhonnêteté du Bureau de l’Assemblée Nationale et révèle surtout
l’existence d’une complicité entre les deux institutions.
Le procès verbal (annexe 20) annexé à cette lettre, est délibérément tronqué puisqu’il occulte la
raison principale de la protestation et de l’indignation du député Ouro Akpo qui déclare n’avoir
jamais démissionné. De plus ce procès verbal témoigne clairement de la violation de l’’article 6
du Règlement Intérieur de l’Assemblée Nationale puisqu’il indique que seule la « démission »
du député Ouro Akpo a été portée à la connaissance de l’Assemblée Nationale alors qu’il y
avait huit (8) autre prétendus démissionnaires.
La complicité du Président de l’Assemblée nationale apparaît au grand jour dans la lettre du 11
novembre 2010 ci-dessous, qu’il a envoyée au Président de la Cour Constitutionnelle, et dont copie
est annexée au présent mémorandum (annexe 11).
« Monsieur le Président,
Je voudrais porter à votre connaissance que par lettre en date du 10 novembre 2010, l’honorable
Kokou AHOLOU, président du groupe parlementaire UFC m’a transmis les lettres individuelles de
démission de mandat parlementaire de certains députés de l’UFC pour des raisons de convenance
politique.
A cet effet, je transmets les documents afférents pour compétence afin de statuer sur le cas.
Ci-joint, les lettres individuelles de démission adressées au Président de l’Assemblée nationale.
Dans l’attente de votre conclusion, veuillez agréer, Monsieur le Président, l’expression de ma
considération distinguée. »
A signé
El Hadj Abass BONFOH
Cette lettre renferme plusieurs contrevérités, notamment les deux suivantes.
a) Les « lettres de démission » envoyées par le Président de l’Assemblée Nationale à la Cour
Constitutionnelle n’émanent pas de députés UFC comme il le prétend. En effet, le 11
novembre 2010, au moment où il envoyait cette lettre, le Président de l’Assemblée Nationale
savait parfaitement que les prétendus « députés démissionnaires » ne sont plus membres de
l’UFC puisque vingt députés du groupe parlementaire UFC, membres fondateurs de l’ANC lui
ont envoyé le 25 octobre 2010, soit dix-sept jours avant, une lettre par laquelle ils l’informaient
de la création du groupe ANC. Ils n’ont pas manqué de joindre à cette lettre un acte collectif

12
de démission du groupe UFC qu’ils ont tous signé le 24 octobre 2010. De plus, trois des
députés concernés ont fait l’objet d’une « motion spéciale d’exclusion » lors du congrès de

l’UFC du 12 Août 2010 auquel le Président de l’Assemblée Nationale a personnellement


assisté. Le Président de l’Assemblée Nationale affirme, dans sa lettre du 28 Septembre 2010
(réf. N°189/2010/AN/SG/PA) au Ministre des Finances, avoir reçu notification de cette
« motion d’exclusion » le 24 Août 2010.
b) Il y a usage abusif du mot « adressées » contenu dans le 3ème alinéa de la lettre : « Ci-joint,
les lettres individuelles de démission adressées au Président de l’Assemblée nationale. ».
Aucun des députés supposés démissionnaires n’a adressé de lettre de démission au
Président de l’Assemblée Nationale.
Car, si les lettres de démission signées le 30 août 2007 par des candidats de l’UFC sont bien
« à l’adresse » du Président de l’Assemblée Nationale, elles n’ont été « adressées » au
Président de l’Assemblée Nationale que le 10 novembre 2010 non pas par les « députés
démissionnaires », mais par « Kokou Aholou, président du groupe parlementaire UFC »
comme le Président le reconnaît lui-même dans sa lettre.
Il apparaît derrière cet acharnement du Bureau de l’Assemblée Nationale, une volonté
manifeste de transférer vers l’attelage RPT/UFC les mandats des députés se réclamant
de l’ANC pour aider le pouvoir RPT à disposer à l’Assemblée Nationale d’une majorité
qualifiée des 4/5ième afin de modifier à sa guise la Constitution sans passer par la voie
référendaire.
b) La complicité de la Cour Constitutionnelle
La Cour Constitutionnelle est un des obstacles majeurs à l’instauration de la démocratie et de l’Etat
de droit au Togo. Elle refuse de dire le droit. Depuis sa création, elle s’illustre par la violation
systématique de la Constitution et des lois de la République dans le seul but de maintenir par tous les
moyens le pouvoir RPT en place. Ainsi, elle a toujours contribué à valider les résultats frauduleux
provisoires proclamés par la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI). Ses décisions
sont un modèle d’incohérence et d’injustice, et suscitent un sentiment de révolte légitime puisqu’elles
ne sont susceptibles d’aucun recours. La dernière décision n’échappe pas à la règle. Elle commence
ainsi :
« La Cour Constitutionnelle,
Par lettre en date du 18 novembre 2010, enregistrée le même jour au greffe de la Cour, sous le
N°040-G, le Président de l’Assemblée Nationale notifie à la Cour des lettres de démission de certains
députés pour convenance politique et sollicite la communication des noms des candidats habilités à
les remplacer » etc.
La Cour poursuit, à la page 2, alinéa 3 de la décision : « Vu la lettre N°227/ 2010/AN/SG/PA en date
du 11 novembre 2010 du Président de l’Assemblée Nationale adressée à Monsieur le Président de la
Cour Constitutionnelle ».
Tel que présenté, cet alinéa 3 peut laisser croire au lecteur non averti que cette lettre est un courrier
ordinaire entre les présidents de l’Assemblée Nationale et de la Cour Constitutionnelle.

13
En fait il s’agit de la véritable lettre de saisine de la Cour Constitutionnelle par le Bureau de
l’Assemblée Nationale « afin de statuer sur le cas » des « lettres individuelles de démission de
mandat parlementaire de certains députés de l’UFC pour des raisons de convenance politique ».

La question est de savoir :

Pourquoi la Cour Constitutionnelle cherche à montrer que c’est le 18 novembre 2010 qu’elle a
été saisie par le Président de l’Assemblée nationale ?

Pourquoi la Cour Constitutionnelle tente de cacher que c’est le 11 novembre 2010 qu’elle a
été saisie comme l’atteste, sans contestation possible, la lettre du Président de l’Assemblée
Nationale ?
La raison de l’attitude de la Cour Constitutionnelle est simple. Elle veut absolument cacher l’existence,
voire le contenu de la lettre réf N°163/2010/CC/P, qu’elle a adressée au Président de l’Assemblée
Nationale le 17 novembre 2010. Dans cette lettre, la Cour attire l’attention du Président de
l’Assemblée Nationale sur le vice de procédure que constitue le non respect de l’article 6 du
Règlement Intérieur de l’Assemblée nationale, sur l’irrecevabilité de lettres de démission qui ne
comportent pas de dates et l’invite à procéder au retrait de la lettre de démission de M. Lawson Adjri
Latévi qui n’est pas député. La Cour Constitutionnelle veut également couvrir le Président de
l’Assemblée Nationale qui se comporte dans sa lettre du 18 novembre comme si la saisine de la Cour
Constitutionnelle n’avait pas déjà eu lieu le 11 novembre 2010.
En effet, le 22 novembre 2010, la Cour rend sa décision N°E-018/10, excluant les députés ANC de
l’Assemblée Nationale, sans que les vices de procédure relevés aient été corrigés par le Président de
l’Assemblée Nationale.
Car, si l’Assemblée Nationale a retiré de la liste des « députés démissionnaires » le nom de Lawson
Adjri Latévi qui n’était pas député, mais dont le Président de l’Assemblée Nationale a présenté une
lettre de démission, elle ne s’est plus préoccupée ni de régler le problème de l’inexistence de date sur
les « lettres de démission » ni d’informer la plénière des noms des députés démissionnaires. Plus
grave, Ouro Akpo Tchagnaou, le seul député dont le nom a été cité au cours de la plénière du 18
Décembre 2010 de l’Assemblée Nationale et qui a contesté vigoureusement sa démission, a été
maintenu sur la liste des démissionnaires adressée de nouveau le 18 novembre 2010 par
l’Assemblée Nationale à la Cour Constitutionnelle. Il fera parti des députés exclus de l’Assemblée
Nationale par la décision N°E-018/10.
De plus, l’incident provoqué par la protestation vigoureuse de Ouro Akpo Tchagnaou a donné lieu a
un communiqué du Bureau de l’Assemblée Nationale qui a fustigé l’attitude du député. Comment
peut-on, à la suite de cela, maintenir comme démissionnaire et exclure de l’Assemblée pour cause de
« démission pour convenance politique », une personne qui a clamé n’avoir jamais démissionné ?
L’attitude de la Cour Constitutionnelle du Togo est scandaleuse. On peut même s’interroger sur la
légalité de la lettre du 17 novembre 2010, par laquelle la Cour Constitutionnelle révèle au Président
de l’Assemblée Nationale les anomalies de sa saisine et lui demande de les corriger. La Cour
n’aurait-elle pas dû, tout simplement, s’en tenir à la seule vérification de la recevabilité de la saisine
en l’état et statuer, au lieu de se transformer en conseil de l’Assemblée Nationale en lui indiquant la
procédure à suivre ?

14
Il est incompréhensible que la Cour Constitutionnelle refuse de tenir compte de la lettre collective que
les 20 députés de l’ANC lui adressent le 17 novembre 2010 pour affirmer que depuis leur élection à
l’Assemblée nationale, ils n’ont jamais démissionné de leur mandat. Il est également
incompréhensible que la Cour Constitutionnelle décide de procéder le 22 novembre 2010, au
remplacement de 10 députés qui lui ont adressé le 18 novembre 2010, soit quatre jours avant, copie
de lettres qu’ils ont envoyées au Président de l’Assemblée Nationale pour lui affirmer qu’ils ne
démissionnent pas de l’Assemblée Nationale.
La Cour Constitutionnelle a franchi le Rubicon le 22 novembre 2010. La destitution par décision
judiciaire, dans les conditions indiquées ci-dessus, de personnes élues au suffrage universel est une
violation de la souveraineté populaire, à laquelle il faut faire échec.
L’examen de la décision N°E-18/10 du 22 novembre 2010 prise en complicité avec le Bureau de
l’Assemblée Nationale, qui a abouti à l’exclusion des 9 députés se réclamant de l’ANC, révèle la
volonté des membres de la Cour Constitutionnelle, de piétiner leur serment et de tourner le dos à leur
mission qui est notamment de garantir les droits fondamentaux de la personne ainsi que les libertés
publiques et de réguler le fonctionnement des institutions et des pouvoirs publics.
Plus important, la Cour constitutionnelle a commis un faux en violant l’article 25 (annexe 21) de son
Règlement Intérieur qui l’oblige à mentionner dans sa décision les noms de tous les juges ayant
participé aux délibérations et à faire signer ceux-ci. Or neuf (9) juges ont participé aux délibérations et
huit (8) ont été cités au bas de la décision comme ayant siégé.
La Cour Constitutionnelle du Togo a commis par le passé de graves violations de la loi :
1 - En 1998, le chef de l’Etat du Togo, feu Gnassingbé Eyadéma est en train de perdre l’élection
présidentielle du 21 juin. Le 22 juin au soir, l’armée oblige la Commission Electorale Nationale (CEN)
à se dessaisir de sa mission. Le Ministre de l’Intérieur, le général Séyi Mèmène se saisit des procès-
verbaux et des fiches de résultats qu’il traficote. Il publie des résultats provisoires frauduleux, donnant
Gnassingbé Eyadéma vainqueur, qu’il adresse à la Cour Constitutionnelle pour validation.
Aux termes de la loi Electorale, la Cour Constitutionnelle ne peut recevoir ces résultats provisoires
frauduleux, des mains du Ministre de l’intérieur. C’est la seule CEN qui doit transmettre les résultats
provisoires à la Cour Constitutionnelle. Les partis de l’opposition déposent donc auprès de la Cour
Constitutionnelle, des requêtes en invalidation des résultats provisoires proclamés par le Ministre de
l’Intérieur et adressés illégalement à la Cour Constitutionnelle en lieu et place de la CEN.
La Cour Constitutionnelle, violant allégrement la loi, apporte son concours au coup de force. Elle
rejette les requêtes et valide les résultats frauduleux que lui a transmis le Ministre de l’Intérieur. La
Cour Constitutionnelle du Togo vient de participer à un hold-up électoral. Interrogé sur les raisons de
cette attitude, son Président Louis Amégah déclare : « Je préfère l’injustice au désordre. ». L’Union
Européenne publie un communiqué dans lequel elle affirme : « Le processus électoral est sorti de son
cadre légal ». Ce qui n’empêche pas les pays occidentaux de reconnaître l’élection de Gnassingbé
Eyadéma. Ce qui n’empêche pas les pays africains d’organiser en 2001 au Togo, la conférence des
chefs d’Etat de l’OUA.
2 – Le 05 février 2005, le chef de l’Etat togolais, Gnassingbé Eyadéma meurt, à l’issue d’un long
règne de 38 ans, sanglant et cauchemardesque pour les Togolais. Le même soir, un groupe
d’officiers confie le pouvoir à son fils, Faure Gnassingbé, l’actuel chef de l’Etat. Devant la protestation
planétaire suscitée par cet acte d’un autre âge, l’Assemblée Nationale, composée des seuls députés

15
du parti au pouvoir, le RPT, « adapte » la Constitution pour permettre à Faure Gnassingbé de
terminer le mandat de son père avant l’organisation d’une élection présidentielle trois ans plus tard.
Or l’article 144 (annexe 18) de la Constitution interdit toute modification de la Constitution en période de
vacance du pouvoir. En dépit de cette interdiction, l’Assemblée Nationale togolaise, qui ne recule
devant rien surtout lorsqu’il s’agit de violer la Constitution, modifie d’abord l’article 144 lui-même pour

introduire dans la Constitution les dispositions qui permettent à Faure Gnassingbé de terminer le
mandat de son père.

Faure Gnassingbé, qui vient d’accéder au pouvoir par un coup de force de l’Assemblée Nationale
contre la Constitution, veut prêter serment. Or le serment inscrit dans la Constitution n’est prévu que
pour un chef d’Etat élu au suffrage universel direct. Nullement impressionné par la difficulté, la Cour
Constitutionnelle du Togo, compose elle-même un serment de circonstance qu’elle fait prêter à
l’auteur du coup d’Etat.
Ces rappels sont nécessaires pour montrer que le dernier acte de la Cour Constitutionnelle du Togo
n’est pas une nouveauté. C’est plutôt sa caractéristique principale, une habitude banale.
D’impostures en parjures, la Cour Constitutionnelle du Togo se rend coupable de forfaitures. Il est
temps d’y mettre fin. C’est l’impunité qui justifie les dérives successives auxquelles se livrent la Cour
Constitutionnelle et l’Assemblée Nationale du Togo.
C) Le rôle de M. Gilchrist Olympio :
Depuis que le sort l’a empêché de se porter candidat à la présidentielle de 2010 au Togo, M. Gilchrist
Olympio a subi un profond traumatisme psychologique qui pourrait expliquer les actes inqualifiables
dont il est responsable aujourd’hui.
Gilchrist Olympio détenait depuis plus de trois ans, plus précisément depuis qu’elles ont été signées,
le 30 août 2007, ensemble avec d’autres documents, les « lettres de démission » de tous les
candidats de son parti aux élections législatives du 14 octobre 2007, sous coffre à son domicile à
Accra, selon ses propres affirmations.
Rappelons que la signature des lettres de démission en blanc visait à empêcher la transhumance des
députés UFC vers le parti au pouvoir, le RPT. Or c’est Gilchrist Olympio lui-même qui, en signant
sans l’aval du Bureau National de l’UFC un accord lui permettant de rejoindre le RPT avec 7 députés
UFC, a piétiné les principes qui sont à l’origine de ces documents. Monsieur Olympio est donc
disqualifié pour prétendre exploiter ces documents contre des hommes et des femmes qui eux sont
restés fidèles aux idéaux contenus dans les engagements pris lors du congrès de 2007.
Après la création le 10 octobre 2010, de l’ANC dont 20 députés sur les 27 que comptait l’UFC, sont
fondateurs, M. Gilchrist Olympio a commencé à harceler plusieurs députés ANC, les menaçant de
produire ces démissions en blanc pour obtenir leur exclusion de l’Assemblée Nationale, s’ils ne
retournaient pas à l’UFC. C’est face au refus catégorique de ces députés qu’il a publié la déclaration
du bureau directeur de l’UFC, en date du 08 novembre 2010, demandant « au Bureau de l’Assemblée
Nationale de statuer sur le sort des députés démissionnaires de l’UFC » et conseillant aux députés de
l’ANC de « renoncer à leur mandat … ».

16
C’est donc lui qui, mettant ces menaces à exécution, a envoyé le député Kokou Aholou porter au
Président de l’Assemblée Nationale, ces « lettres de démission» pour leur transmission à la Cour
Constitutionnelle.
Il est donc clair qu’aucun député n’a adressé de démission à l’Assemblée Nationale et que la
transmission de ces prétendues démissions par l’Assemblée Nationale à la Cour Constitutionnelle, est
une forfaiture qui viole l’article 6 du Règlement Intérieur de l’Assemblée Nationale.

III. APPEL POUR QU’IL SOIT MIS FIN A L’ETAT DE NON DROIT AU TOGO
Il n’existe au Togo aucune institution indépendante du pouvoir RPT. Les Citoyens ne disposent
d’aucune voie de recours face au déni de droit, à l’arbitraire et aux mauvais traitements.
Le Parlement, lieu de débats et de construction des lois, est devenu l’enceinte à partir de laquelle
s’organisent les violations de la Constitution et des droits de l’Homme.
Le Président de l’Assemblée Nationale ne favorise ni le fonctionnement démocratique du Parlement,
ni la démocratie parlementaire ni le dialogue entre les différents députés. Ses derniers actes achèvent
de le discréditer.

La Cour Constitutionnelle, quant à elle, est plus fidèle à son engagement aux côtés du RPT pour
permettre à ce parti de conserver le pouvoir d’Etat envers et contre tout. C’est donc naturellement
qu’elle viole les lois y compris ses propres procédures.

Pour l’instauration de la démocratie et de l’Etat de droit dans notre pays et pour la morale politique,
l’ANC pense que le Bureau de l’Assemblée Nationale ainsi que les juges de la Cour Constitutionnelle
doivent démissionner et que les membres fautifs de ces institutions soient poursuivis et punis pour
manquements graves.
L’ANC a choisi de se battre. Sa lutte ne prendra fin qu’avec l’instauration d’un véritable Etat de droit et
d’un système de libertés et d’égalité de tous devant la loi.

Ne l’oublions jamais : « Celui qui laisse commettre, une injustice ouvre la voie à d’autres injustices. ».
C’est pourquoi le combat qui est engagé par notre parti contre l’arbitraire subi par les députés
« démissionnaires » ne s’arrêtera pas.
Les députés de l’ANC, démissionnés de force, doivent reprendre leurs sièges à l’Assemblée
Nationale sans délai et retrouver leurs places au sein des organismes et réseaux interparlementaires
d’où ils ont été exclus.

Fait à Lomé, le 7 décembre 2010


Pour le Bureau national,
Le Président,

Jean-Pierre Fabre

17
ANNEXES

18
Annexe 1 page 1

COUR CONSTITUTIONNELLE REPUBLIQUE TOGOLAISE


DU TOGO Travail Liberté Patrie

A F F A I R E : Désignation des remplaçants de députés


démissionnaires

DECISION N°E018/10 DU 22 NOVEMBRE2010

« AU NOM DU PEUPLE TOGOLAIS »

LA COUR CONSTITUTIONNELLE,

Par lettre en date du 18 novembre 2010, enregistrée le même jour au greffe de la


Cour sous le N° 040-G, le président de l'Assemblée nationale notifie à la Cour des
lettres de démission de certains députés pour « convenance politique » et sollicite la
communication des noms des candidats habilités à les remplacer ;

Vu la Constitution du 14 octobre 1992 ;

V u l a l o i o rg an i q u e n °2 0 0 4- 0 04 d u 1 e r ma r s 2 0 0 4 s ur l a Co ur
constitutionnelle ;

Vu le code électoral, notamment en ses articles 191 et 192 ;

Vu le règlement intérieur de la Cour, adopté le 26 janvier 2005 ;

19
Annexe 1 page 2
Vu le règlement intérieur de l'Assemblée nationale, adopté le 22 novembre 2007,
notamment en ses articles 6 et 7 ;

Vu la décision N° E-021/07 du 30 octobre 2007 portant proclamation des résultats


définitifs des élections législatives du 14 octobre 2007 ;

Vu la lettre N°227/2010/AN/SG/PA en date du 11 novembre 2010 du Président de


l'Assemblée nationale adressée à Monsieur le Président de la Cour constitutionnelle ;

Vu la lettre N° 163/2010/CC/P en date du 17 novembre 2010 du Président de


la Cour constitutionnelle adressée à Monsieur le Président de l'Assemblée
nationale ;

Vu la lettre N°238/2010/AN/SG/PA du 18 novembre 2010 du président de l'Assemblée


nationale demandant à la Cour de désigner, sur les listes de l'Union des Forces de
Changement (UFC), les candidats habilités à remplacer MM. BRUCE Ahli
Komla A., AMEGANVI Manavi Isabelle Djigbodi, LAWSON Boévi Pé Patrick,
FABRE Jean-Pierre, ATAKPAMEY Kodjo Thomas-Norbert, OUROAKPO
Tchagnaou, ATTIKPA Akakpo, MANTI Kwami et KETOGLO Yao Victor,
députés élus sur les listes de l'Union des Forces de Changement (UFC) qui ont
démissionné pour « convenance politique » de leur mandat parlementaire ;

Vu les lettres de démission jointes à la lettre du Président de l'Assemblée nationale


;

Considérant qu'aux termes de l'article 191 du code électoral « les députés sont élus
au scrutin de liste bloquée, à la représentation proportionnelle » ;

Considérant, aux termes de l'article 192 du Code électoral, que « chaque liste
comporte le double du nombre de sièges à pourvoir par circonscription électorale.

Annexe 1 page 3
20
Les candidats sont déclarés élus selon l'ordré de présentation sur la liste.
En cas de démission, de décès ou d'acceptation d'une fonction déclarée
incompatible avec la fonction de députés, les sièges vacants sont occupés selon
l'ordre de présentation aux électeurs » ;
Considérant, à la lecture combinée des articles 191 et 192 sus-visés, que le suffrage
des électeurs porte d'abord sur une liste de candidats avant que les résultats de
l'élection ne déterminent la ou les personnes appelées à siéger à l'Assemblée
nationale ;

Qu'en vertu de l'article 192 du code électoral, lorsqu'une personne figurant sur une
liste est empêchée, son remplacement se fait dans l'ordre numérique de présentation
de la liste des candidats du parti politique aux électeurs ;

Qu'en conséquence, ces deux dispositions visent à stabiliser les situations juridiques
résultant des élections législatives, en l'occurrence celles du 14 octobre 2007 ;

Considérant que les nommés BRUCE Ahli Komla A., AMEGANVI Manavi Isabelle
Djigbodi, LAWSON Boévi Pé Patrick, FABRE Jean -Pierre,
ATAKPAMEY Kodjo Thomas-Norbert, OURO-AKPO Tchagnaou, ATTIKPA
Akakpo, MANTI Kwami et KETOGLO Yao Victor, tous députés élus sur les listes du
parti politique UFC, ont démissionné de leur mandat ; qu'il échet de déclarer leurs
sièges vacants ;

Considérant que dans la circonscription électorale du Golfe, il y a eu deux sièges à


pourvoir lors des élections législatives du 14 octobre 2007 ; que les deux sièges ont
été remportés par la liste UFC conduite par M. BRUCE Ahli Komla A. ; qu'ainsi,
M. BRUCE Ahli Komla A. et le deuxième candidat de la liste UFC ont été déclarés
élus ; que, le député BRUCE Ahli Komla A. ayant démissionné de son

Annexe 1 page 4
21
mandat pour « convenance politique », il convient de désigner M. ANANIGOLOU
Komlan P., troisième candidat sur la liste UFC, en ses lieu et place ;

Considérant que dans la circonscription électorale de Kloto, il y a eu trois sièges à


pourvoir lors des élections législatives du 14 octobre 2007 ; que deux sièges ont été
remportés par la liste UFC conduite par Mme. AMEGANVI Manavi Isabelle Djigbodi ;
qu'ainsi, Mme AMEGANVI Manavi Isabelle Djigbodi et son suivant immédiat ont
été déclarés élus ; que, la député AMEGANVI Manavi Isabelle Djigbodi ayant
démissionné de son mandat pour « convenance politique », il convient de
désigner M. ADJIMA Kosi Mensa, troisième candidat sur la liste UFC, en ses lieu
et place ;

Considérant que dans la circonscription électorale des Lacs, il y a eu trois sièges à


pourvoir lors des élections législatives du 14 octobre 2007 ; que les trois sièges ont
été remportés par la liste UFC sur laquelle figurait M. LAWSON Boévi Pé Patrick,
tête de liste ; qu'ainsi, M. LAWSON Boévi Pé Patrick et les deux candidats
immédiats ont été déclarés élus ; que, le député LAWSON Boévi Pé Patrick ayant
démissionné de son mandat pour « convenance politique », il convient de
désigner M. KOEVI-KOKO Folly, quatrième candidat sur la liste UFC, en ses lieu
et place ;

Considérant que dans la circonscription électorale de Lomé Commune, il y a eu


cinq sièges à pourvoir lors des élections législatives du 14 octobre 2007 ; que quatre
sièges ont été remportés par la liste UFC conduite par M. FABRE Jean-Pierre ;
qu'ainsi, M. FABRE Jean-Pierre et trois autres candidats immédiats de la liste UFC
ont été déclarés élus ; que, le député FABRE Jean-Pierre ayant démissionné de
son mandat pour « convenance politique », il convient de désigner M. Olympio
Adébléwo Kossi, cinquième candidat sur la liste UFC, en ses lieu et place ;

Annexe 1 page 5
22
Considérant que dans la circonscription électorale de l'Ogou, il y a eu trois sièges à
pourvoir lors des élections législatives du 14 octobre 2007 ; qu'un siège a été remporté
par la liste UFC sur laquelle figurait M. ATAKPAMEY Kodjo Thomas-Norbert, tête
de liste ; qu'ainsi, M. ATAKPAMEY Kodjo Thomas-Norbert a été déclaré élu ; que, le
député ATAKPAMEY Kodjo Thomas-Norbert ayant démissionné de son mandat pour «
convenance politique », il convient de désigner M. TOKORO Adignon, deuxième candidat
sur la liste UFC, en ses lieu et place ;

Considérant que dans la circonscription électorale de Tchaoudjo, il y a eu trois sièges à


pourvoir lors des élections législatives du 14 octobre 2007 ; qu'un siège a été remporté
par la liste UFC conduite par M. FOFANA Bakalawa ; qu'ainsi, M. FOFANA Bakalawa
a été déclaré élu ; que, nommé ministre, il a été remplacé à l'AsseMblée nationale par M.
OURO-AKPO Tchagnaou, deuxième de la liste UFC ; que, le député OURO-AKPO
Tchagnaou ayant démissionné de son mandat pour « convenance politique », il convient
de désigner M. KPEKY Touhtou, troisième candidat sur la liste UFC, en ses lieu et
place ;

Considérant que dans la circonscription électorale de Vo, il y a eu trois sièges à


pourvoir lors des élections législatives du 14 octobre 2007 ; que deux sièges ont été
remportés par la liste UFC sur laquelle figurait M. ATTIKPA Akakpo, tête de liste ;
qu'ainsi, M. ATTIKPA Akakpo et le deuxième candidat de la liste UFC ont été déclarés
élus ; que, le député ATTIKPA Akakpo ayant démissionné de son mandat pour «
convenance politique », il convient de désigner M. AZIAKOU Kodjo, troisième candidat
sur la liste UFC, en ses lieu et place ;

Considérant que dans la circonscription électorale de Wawa, il y a eu trois


sièges à pourvoir lors des élections législatives du 14 octobre 2007 ; que deux
sièges ont été remportés par la liste UFC sur laquelle figurait M. MANTI Kwami,
deuxième sur la liste ; qu'ainsi, M. MANTI Kwami et le candidat tête de liste ont

Anne
5 23
xe 1 page 6

été déclarés élus ; que, le député MANTI Kwami ayant démissionné de son mandat
pour « convenance politique », il convient de désigner M. KOUDODJI Koffi Dankua,
troisième candidat sur la liste UFC, en ses lieu et place ;

Considérant que dans la circonscription électorale de Zio, il y a eu trois


sièges à pourvoir lors des élections législatives du 14 octobre 2007 ; que les trois
sièges ont été remportés par la liste UFC sur laquelle figurait M. KETOGLO Yao
Victor, tête de liste ; qu'ainsi, M. KETOGLO Yao Victor et les deux candidats
immédiats de la liste UFC ont été déclarés élus ; que, le député KETOGLO Yao
Victor ayant démissionné de son mandat pour « convenance politique », il
convient de désigner M. DOKOUVI Messah Nathey, quatrième candidat sur la
liste UFC, en ses lieu et place ;

En conséquence ;

Article 1er : Constate la vacance des sièges préalablement occupés par MM. BRUCE
Ahli Komla A., AMEGANVI Manavi Isabelle Djigbodi, LAWSON Boévi Pé Patrick,
FABRE Jean-Pierre, ATAKPAMEY Kodjo Thomas-Norbert, OUROAKPO Tchagnaou,
ATTIKPA Akakpo, MANTI Kwami, KETOGLO Yao Victor, tous députés élus sur des listes
de l'Union des Forces de Changement (UFC).

Article 2 : Dit que les sièges ainsi devenus vacants doivent être occupés respectivement
par : ANANIGOLOU Komla P., ADJIMA Kosi Mensa, KOEVIKOKO Folly, OLYMPIO
Adébléwo Kossi, TOKORO Adignon, KPEKY Touhtou, AZIAKOU Kodjo, KOUDODJI Koffi
Dankua et
DOKOUVI Messah Nathey.

24
6
Annexe 1 page 7

Article 3 La présente décision sera notifiée au Président de l'Assemblée nationale et


:

publiée au Journal officiel de la République togolaise.

Délibérée par la Cour en sa séance du 22 novembre 2010 au cours de laquelle


ont siégé : MM. les Juges : Aboudou ASSOUMA, Président, Mama-Sani ABOUDOU-
SALAMI, Kouami AMADOS-DJOKO, Chef Améga Yao Adoboli GASSOU IV, Mme
Ablanvi Mèwa HOHOUETO, Mipamb NAHM-TCHOUGLI, Arégba POLO et Koffi
TAGBE.

Suivent les signatures.

POUR EXPEDITION CERTIFIEE CONFORME

Le 22 novembre 2010

Le Greffier en Chef,

Me Mousbaou DJOB0

25
Annexe 2

TITRE Ill
DU POUVOIR LEGISLATIF
Art. 52 — Les députés sont élus au suffrage universel direct et secret pour
cinq (5) ans Ils sont rééligibles. Chaque député est le représentant de la Nation
tout entière. Tout mandat impératif est nul….

26
Anexe 3 page 1
REGLEMENT INTERIEUR
DE L'ASSEMBLEE NATIONALE
TITRE I er
ORGANISATION ET FONCTIONNEMENT DE L'ASSEMBLEE NATIONALE
CHAPITRE VIII
GROUPES PARLEMENTAIRES

CHAPITRE VII
CONTROLE DE L'ACTION DU PRESIDENT
DE L'ASSEMBLEE NATIONALE

Art. 25- Obligation de la reddition de compte

1 - Le président de l'Assemblée nationale doit rendre compte à l'Assemblée nationale de ses


activités, de sa gestion et lui fournir toutes explications qui lui seront demandées.

2 - A cet effet, le président doit, au début de chaque session ordinaire, présenter un rapport
sur ses activités et sa gestion de la session précédente.

3 - L'Assemblée nationale en délibère et prend acte de ce rapport ; ou demande au président de lui fournir
tourtes explications et justifications qu'elle estime nécessaires.

CHAPITRE VIII
GROUPES PARLEMENTAIRES

Art. 26- Conditions et modalités de constitution

1 - Les députés peuvent s'organiser en groupes par affinités politiques. Ils doivent
remettre en ce cas au bureau de l'Assemblée nationale une déclaration indiquant-le nom et
la composition de leur groupe.

2 Ce document est publié au Journal Officiel de la République Togolaise. Toute modification doit être
portée à la connaissance du bureau de l'Assemblée nationale et publiée au Journal Officiel de la
République Togolaise.

3 Un groupe ne peut être reconnu comme administrativement constitué que s'il réunit au moins le vingt-
cinquième (1/25) des membres composant l'Assemblée nationale.

Un parti politique ne peut constituer plus d'un groupe parlementaire.

4-Un députéne peut appartenir qu'à un seul groupe.

27
Annexe 3 page 2
REGLEMENT INTERIEUR
DE L'ASSEMBLEE NATIONALE
TITRE I"
ORGANISATION ET FONCTIONNEMENT DE L'ASSEMBLEE NATIONALE
CHAPITRE VIII
GROUPES PARLEMENTAIRES

5 - Les députés qui n'appartiennent à aucun groupe peuvent s'apparenter à un groupe


de leur choix avec l'agrément du bureau de ce groupe. Ils comptent pour le calcul des sièges
accordés au groupe dans les commissions.

6 - Tout député qui n'appartient ou ne s'apparente à aucun groupe est dit non-inscrit.

Art. 27- Organisation des groupes

1 - Les groupes constitués conformément à l'article précédent s'organisent de manière autonome et assurent
leur service intérieurpar un secrétariat administratif.

Le statut, l'effectif, les conditions matérielles d'installation et de fonctionnement de ces


secrétariats de même que les droits d'accès et de circulation de leur personnel dans le
palais de l'Assemblée nationale sont fixés par le bureau de l'Assemblée nationale sur
proposition des questeurs et des présidents des groupes.

2 Tout groupe parlementaire doit élire un président et un vice-président.


-

Les présidents des groupes parlementaires sont membres de droit de la conférence des présidents.
En cas d'absence ou d'empêchement, ils sont suppléés par leurs vice-présidents.

Art. 28 - Modifications de la composition des groupes


-

Les modifications à la composition d'un groupe sont portées à la connaissance du


bureau de l'Assemblée nationale sous la signature du président du groupe s'il s’agit
d'une radiation, sous la signature du député intéressé s'il s'agit d'une démission, et
sous la double signature du député et du président du groupe, s'il s’agit d'une adhésion
ou d'un apparentement.

Elles sont publiées au Journal Officiel de la République Togolaise. Art.

29 - Prohibition de constitution de groupes d'intérêts

- Est interdite, la constitution, clans les formes prévues dans ce chapitre, de groupes de
défense d'intérêts particuliers, locaux ou professionnels.

28
XIeWeekeeli

Annexe 4

CONTRAT DE CONFIANCE DE L'UFC


Pacte d'adhésion aux valeurs de l'UFC

Conditions générales de candidature

Tout militant, candidat ou candidate devant figurer sur les listes de l'Union des Forces de Changement (UFC) aux
prochaines élections législatives doit
Avoir 25 ans révolus à la date des élections.
Etre de nationalité togolaise.
Jouir de ses droits civiques et politiques.
Adhérer pleinement aux idéaux de liberté, de justice, de démocratie, de respect des droits humains et de
progrès social inscrits dans les statuts du Parti.
Etre membre actif d'une fédération du Parti.
Jouir d'une bonne moralité et de l'estime de ses concitoyens.
Avoir un sens aigu du bien public et de l'intérêt général.
S'engager à respecter et à défendre, dans l'intérêt des populations, les valeurs et les objectifs qui fondent les
réflexions et les actions de l'UFC, contenus dans Le Manifeste du Parti.
S'engager à s'acquitter régulièrement des cotisations spéciales des
élus, conformément aux Statuts et Règlement intérieur du Parti. S'engager, en cas de rupture avec le
Parti, notamment en cas de transhumance politique, à démissionner de ses fonctions de député à
l'Assemblée nationale, dans le respect scrupuleux de la confiance que lui ont accordé les électeurs.
Le Président National

Gilehrist OLYMPIO

29
UNION DES FORCES DE CHANGEMENT
UFC
59,RueKoudadzé, Lomnava
http:// www.ufc.com BP 62168Tél. /Fax 221 33 32 Lomé, Togo
Annexe 5
CONTRAT DE CONFIANCE DE L'UFC
Pacte d'adhésion aux valeurs de l'UFC
Engagement du candidat

Je soussigné(e) ?)ele
candidat(e) sur la liste de l'Union des Forces de Changement
(UFC) aux prochaines élections législatives, reconnais avoir pris
connaissance et adhéré aux Conditions Générales de candidature du
Parti que je m'engage à respecter scrupuleusement.
,

Je m'engage en outre à respecter les Statuts et Règlement Intérieur du


Parti ainsi que ses orientations politiques. En cas de rupture avec le Parti
et dans le respect scrupuleux de la confiance que m'ont accordé les
électeurs, je m'engage solennellement à démissionner de mes fonctions de
député à l'Assemblée Nationale.

30
Annexe 6
Député à l'Assemblée Nationale
A Monsieur le Président de l'Assemblée Nationale
Lomé

Monsieur le Président de l'Assemblée Nationale,

Je vous informe qu'à compter de ce jour, et pour des raisons de convenance


politique, je démissionne de mes fonctions de Député à l'Assemblée Nationale.

Veuillez agréer, Monsieur le Président de l'Assemblée Nationale, l’expression de


ma très haute considération

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34
Annexe 8 page 3

Lomé le 25/10/2010
COPIE A
Madame et Messieurs les
Président et Membres du
Bureau de l'Assemblée Nationale
PALAIS DES CONGRES

…………………………………………………………………….Lomé - TOGO

Objet : Notification de
création de groupe parlementaire

MonsieurlePrésident, Madame et Messieurs,


J’'ai l’'honneur de vous notifier par la présente, une déclaration par laquelle vingt (20) députés signataires ont décidé de créer
conformément au règlement intérieur de l'Assemblée Nationale, un groupe parlementaire dénommé A.N.C (Alliance
Nationale pour le Changement) et dont moi-même j'assume la Présidence avec un Vice-président en la personne du
député Georges LAWSON.

Ci-joint :
- La déclaration de constitution de groupe parlementaire avec en annexe la liste des signataires ;
- Une copie de la déclaration de création de parti politique visé par le Ministère de l'Administration territoriale, de la
décentralisation et des collectivités locales.

Je vous prie d'agréer, Monsieur le Président, Madame et Messieurs, l'expression de notre considération distinguée.

Pièces : 02

35
Annexe 8 page 4

COPIE

DECLARATION DE CONSTITUTION DE GROUPE


PARLEMENTAIRE A L’ASSEMBLEE NATIONALE
(Quatrième législature)
Les signataires de la présente déclaration et dont la liste est ci-jointe,

Considérant les dispositions de l’article 26 al. 1 du règlement intérieur de l'Assemblée Nationale aux termes duquel « les députés peuvent
s'organiser en groupe par affinités politiques. Ils doivent remettre en ce cas au bureau de l'Assemblée
Nationale une déclaration indiquant le nom et la composition de leur groupe ».

Considérant que le Mardi 12 octobre 2010, il a été déposé au Ministère de l'Administration Territoriale, de la Décentralisation et des
Collectivités locales, la déclaration, de création du parti politique dénommé "Alliance Nationale pour le Changement", ci-après A.N.C.
Considérant qu'aux termes de l'article 16 de la loi N° 91-04 du 12 Avril 1991 portant Charte des partis politiques, "le parti politique acquiert la
personnalité morale à compter de la date de sa déclaration au Ministère de l'Intérieur".
Considérant que les signataires de la présente déclaration, tous députés à. l'Assemblée Nationale, se sentant d'affinités politiques avec le parti politique
A.N.C, ont décidé de créer au sein de l'Assemblée Nationale et à compter de la date de la présente déclaration, un groupe parlementaire
dénomméA.N.C,composédessignatairesdelaprésente et présidé par les députés dont les noms suivent :

- Président du groupe A.N.C : Mr Jean-Pierre FABRE


- Vice-président du groupe A.N.C : Mr Georges LAWSON

Le Président du groupe est chargé de la notification de la présente déclaration avec les documents y afférents au bureau de l'Assemblée Nationale à
toutes fins que de droit.

Fait à Lomé te 13 Octobre 2010

Suit la liste des signataires annexée à la présente déclaration

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Annexe 9 page 1

DECLARATION DU BUREAU DIRECTEUR


DE L'UNION DES FORCES DE CHANGEMENT (UFC)

Le Bureau Directeur de l'Union des Forces de Changement(UFC) réuni en sa séance hebdomadaire du 8 novembre 2010,
déclare ce qui suit :

1. Depuis la rentrée parlementaire d'octobre 2010, se pose avec insistance la question du


groupe parlementaire UFC à l'Assemblée Nationale

2. Dans sa déclaration en date du 27 septembre 2010, le Bureau Directeur s'était exprimé en


confiant la Présidence du Groupe parlementaire UFC à l'Honorable Kokou AHOLOU et la
Vice-présidence à l'Honorable Alexandre AKAKPO.

3. Par acte d'huissier en date d u 12 octobre 2010, certains députés UFC ont signifié à «
Qui de droit » leur démission de l'Union des Forces de Changement.
4. Or, par un engagement public, confirmé par écrit, en date du 30 août 20Q7, les mêmes ………….
députés, .alors candidats de l'UFC aux élections législatives, ont solennellement déclaré ……… qu'Ils

37
Annexe 9 page 2

démissionneront de l'Assemblée Nationale en cas de rupture avec le Parti, ou de "transhumance


…politique ".

5. Le Bureau Directeur estime qu'il appartient au Bureau de l'Assemblée Nationale de statuer sur .la situation des
députés UFC transhumants.

6. Cependant, le Bureau Directeur de l'UFC tient-à souligner qu'il s'agit d'un cas de parjure .particulièrement grave pour
des élus sensés voter la loi.
.Il s'agit en fait d'une véritable escroquerie politique qu'il faut combattre par tous les moyens appropriés, afin d'éviter
à notre jeune démocratie de sombrer dans la perversité.

7. Le Bureau Directeur de l'UFC demande donc, avec fermeté, aux députés démissionnaires du Parti, élus sur
des listes UFC, de renoncer à leur mandat pour ne pas trahir la confiance des électeurs, et de laisser la
place aux suivants sur les listes.
Il y va de la dignité du mandat de Député et du crédit de l'Assemblée Nationale.

Fait à Lomé, le 8 novembre 2010

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Annexe 12 page 1

Groupe Parlementaire

Alliance Nationale pour le Changement


(A.N.C)
Assemblée Nationale
Palais des Congrès

Lomé le 12 Novembre 2010

Madame et Messieurs les Président et


Membres du Bureau de l'Assemblée Nationale

PALAIS DES CONGRES Lomé —

TOGO

Objet : Information sur la création du Groupe Parlementaire A.N.C

Monsieur le Président, Madame et Messieurs,

Les députés signataires de la présente et dont la liste est ci-jointe ont l'honneur de vous exposer ce qui suit :

Le 25 Octobre 2010, nous vous avons fait notifier par l'intermédiaire de l'honorable député Jean-Pierre FABRE,
Président du Groupe Parlementaire A.N.C :

• La déclaration en date du 13 Octobre 2010 de constitution du Groupe Parlementaire Alliance Nationale pour
le Changement (ANC) conformément au règlement intérieur de l'Assemblée Nationale.
Depuis lors, le Bureau de l'Assemblée Nationale, destinataire de la lettre de notification de la déclaration, ne
nous a pas accusé réception de cette notification, ni comme de règle pris acte de la constitution du nouveau groupe
parlementaire.

Nous nous voyons donc contraint, afin que vous ne puissiez prétendre les ignorer, de rappeler les principes et règles
fondamentaux qui régissent le statut de député de la Nation que nous sommes ainsi que ceux qui organisent la structuration
du travail des députés à l'Assemblée Nationale.
L'article 52 in fine de la Constitution de la 4ème République Togolaise affirme expressément que « chaque
député est le représentant de la Nation toute entière. Tout mandat impératif est nul ».

51
Annexe 12 page 2

La commune compréhension que les parlementaires dans les démocraties représentatives et libérales ont de
l'interdiction et de la nullité du mandat impératif, est que le député une fois élu n'est juridiquement comptable ou responsable ni
devant ses électeurs, ni devant le parti sous la bannière de laquelle il est allé aux élections. Il en résulte que le député une fois élu
se détermine librement dans l'exercice de son mandat et n'est pas juridiquement lié par les engagements qu'il aurait pu prendre
avant son élection, ni par les manifestations de volonté de ses électeurs en cours de mandat.
Le mandat impératif est l'acte qui établit un rapport de droit entre le mandataire (le député) et le ou les mandants (les électeurs et le
parti politique), tel que le premier se trouverait dans une étroite dépendance avec le second. A l'Assemblée Nationale, cette
dépendance se traduirait alors, par la révocation par le parti ou par les électeurs, du mandat de l'élu qui ne se conformerait pas aux
engagements qu'il a contractés avant son élection. Ainsi, à titre d'exemple et de façon traditionnelle, constitue un mandat
impératif, la situation d'un candidat ou d'un député élu, qui remet au parti qui l'a fait élire, une lettre de
démission en blanc et non datée.
Depuis l'avènement de- la 4ème République, les députés élus de la Nation ont eu à travers leur règlement intérieur et pendant
toutes les législatures successives, le souci de ne pas donner au mandat reçu de la Nation un caractère impératif.

C'est ainsi que le règlement intérieur qui régit l'Assemblée Nationale ne fait pas interférer les partis politiques dans la création
des groupes parlementaires, ni n'exige un lien d'assujettissement des députés à leur parti. C'est la raison essentielle
pour laquelle le terme "d'affinités politiques" est utilisé comme moteur de création des groupes
parlementaires en lieu et place de celui "de membres des partis politiques".

Les dispositions les plus pertinentes du règlement intérieur de l'Assemblée Nationale relatives aux groupes parlementaires sont les
suivantes :

Article 26

Al.1 « Les députés peuvent s'organiser en groupes par affinités politiques. Ils doivent remettre en
ce cas au bureau de l'Assemblée Nationale une déclaration indiquant le nom et la composition
de leur groupe ».

Al. 3 « Un groupe ne peut être reconnu comme administrativement constitué que s'il réunit le
vingt cinquième (1/25) des membres composant l'Assemblée Nationale (soit plus de 3 membres)
».
A1.4 « Un député ne peut appartenir qu'à un seul groupe ».
A1.6 « Tout député qui n'appartient ou ne s'apparente à aucun groupe est dit non inscrit ».
Article 27 :

Al.1 « Les groupes constitués conformément à l'article précédent (c.à.d. art. 26)
s'organisent de manière autonome et assurent leur service intérieur par un secrétariat
administratif ».

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Annexe 12 page 3

A1.2 « Tout groupe parlementaire doit élire un président et un vice-président. Les Présidents des
groupes parlementaires sont membres de droit de la Conférence des Présidents ».
Article 28
A1.1 « Les modifications à la composition d'un groupe sont portés à la connaissance du bureau de
l'Assemblée Nationale sous la signature du Président du groupe s'il s'agit d'une radiation, sous la
signature du député intéressé s'il s'agit d'une démission et sous la double signature du député et
du président du groupe s'il s'agit d'une adhésion ou d'un apparentement ».

Il résulte des principes ainsi clairement énoncés ci-dessus qu'à condition que :

— le groupe parlementaire soit composé d'au moins le vingt cinquième (1/25) des députés composant
l'Assemblée Nationale (soit plus de trois (03) députés) ;

— le groupe parlementaire ait une dénomination ;


les députés composant un groupe parlementaire ne soient pas membres simultanément de plus de deux
(2) groupes ;

— le groupe parlementaire élise en son sein un Président et un Vice-président ;


les groupes parlementaires à l'Assemblée Nationale peuvent se former librement et à tout moment par un
acte d'adhésion volontaire de députés composant l'Assemblée Nationale et qui se sentent entre eux une commune
affinité politique. De même, les députés membres d'un groupe parlementaire ont tout loisir de démissionner de
ce groupe sans pour autant perdre leur mandat parlementaire.
Le statut juridique du groupe parlementaire étant ainsi cerné, il en résulte qu'il n'y a pas de rapport du type de mandat
impératif entre les groupes qui réunissent les parlementaires par affinités politiques et les associations politiques
que sont les partis politiques existant à l'extérieur des assemblées.

Les partis politiques et les groupes parlementaires ressortent des ordres juridiques différents.

C'est donc en se conformant tout simplement aux conditions ci-dessus résultant des textes régissant l'Assemblée
Nationale et auxquels ni le bureau ni son président ne peuvent ajouter, que les députés signataires de la déclaration du 13
octobre 2010 ont constitué le groupe parlementaire A.N.C.

Dès lors, sauf à vouloir créer pour des motifs politiciens une crise institutionnelle parlementaire, le bureau de l'Assemblée
n'a d'autre alternative que de prendre acte de l'existence d'un nouveau groupe parlementaire et de s'accorder avec ce
groupe, sur la place à occuper dans l'hémicycle et sur les moyens matériels à lui octroyer conformément aux
articles 27 al.2 et 3o du règlement intérieur de l'Assemblée Nationale.

53
Annexe 12 page 4

Nous ne pouvons donc passer sous silence que nous avons été émus d'apprendre que le Président de l'Assemblée Nationale
qui devrait être le garant de l'application des règles régissant ladite Assemblée, soutienne dans une lettre du 05 Novembre
2010 adressée au Président National du parti politique ANC qu'il ne saurait se constituer un groupe parlementaire ANC
parce que l'ANC serait un parti politique extraparlementaire.
Il s'agit là de considérations politiciennes à relents partisans qui ne trouvent leur place ni dans la Constitution ni dans le
règlement intérieur de l'Assemblée Nationale que la Cour Constitutionnelle a eu à approuver en son temps.

Nous voudrions donc exhorter le Bureau de l'Assemblée Nationale à se conformer à la loi du Parlement comme le font tous les
bureaux des Parlements dans les pays qui se réclament de la démocratie représentative.
Nous vous prions d'agréer Monsieur le Président, Madame et Messieurs les membres du bureau, l'expression
de nos salutations distinguées.

P.J. : Liste des signataires

54
Les Députés de l'Alliance Nationale pour le Changement (ANC)
à l'Assemblée Nationale'

Annexe 13

Lomé, le 17 Novembre 2010

A
Madame et Messieurs
Les Président et Juges
de la Cour Constitutionnelle

LOME

Objet : Information

Madame et Messieurs les Président et Juges de la Cour Constitutionnelle,


Les députés soussignés vous communiquent ci-joint, à toutes fins de droit, les courriers échangés
entre eux et le Bureau de l'Assemblée Nationale au sujet de la constitution du Groupe Parlementaire ANC.
Ils tiennent en outre à porter à votre connaissance, que depuis leur élection à l'Assemblée
Nationale le 14 octobre 2007, ils n'ont jamais signé ni adressé au Bureau de l'Assemblée Nationale une
quelconque démission de leur fonction de député.
Ils vous souhaitent bonne réception de ce dossier et vous prient d'agréer, Madame et
Messieurs les Président et Juges de la Cour Constitutionnelle, l'expression de leurs sentiments déférents.
Pièces jointes :

1- Liste des députés signataires


2 - Acte collectifde démission, du Groupe Parlementaire UFO, des députés signataires
3 -déclarationdeconstitutionduGroupeParlementaireANCdu13 octobre2010"
4 - notification de création du groupe parlementaire du 25 octobre 2010
5 - réponse du Président de l'Asserbblée Nationale du 05 novembre 2010
6 - lettre du Président de I'ANC du 11 Novembre 2010
7 - lettre d'information des députés ANC du 12 novembre 2010
8 - réponse du bureau de l'Assemblée Nationale du 15 novembre 2010
9 - Déclaration non signée du bureau directeur de I IJFC du 08 novembre 2010

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Annexe 14 page 1
Monsieur Patrick LAWSON
Député à l’Assemblée nationale
A
Monsieur les Président et membres du Bureau
de l'Assemblé Nationale
PALAIS DES CONGRES LOME/TOGO
Lomé le 18 Novembre 2010
Objet : Protestations

Monsieur le Président, Madame, Messieurs,

Le o8 Novembre 2010, une déclaration a été rendue publique par Monsieur Gilchrist OLYMPIO au nom du
Bureau Directeur de l'UFC, invitant certains députés, anciens membres de l'UFC à renoncer à leur mandat.
C'est le lieu de rappeler que l'article 52 in fine de la Constitution du 14 octobre 1992 qui est clair et précis dispose que : «
chaque député est le représentant de la Nation tout entière. Tout mandat impératif est nul ».

La disposition constitutionnelle ci-dessus signifie qu'une fois élu, le député n'est pas juridiquement responsable
devant le parti sous la bannière duquel il est élu et que son parti ne peut l'obliger à démissionner pour
quelque cause que ce soit ou à renoncer à son mandat.

S'il est vrai que le 30 Août 2007 alors que je n'étais qu'un simple candidat pour les élections législatives du 14
octobre 2007, il a été signé avec d'autres le 3o Août 2007 certains actes, depuis mon élection comme député
aucun acte similaire n'a été signé par moi.

Au cours de la séance plénière du Jeudi 18 Novembre 2010 de l'Assemblée Nationale, il a été porté à la
connaissance de l'Assemblée par le Président diverses lettres de démission émanant de neuf (09) députés à
l'Assemblée Nationale.
Interrogé par un parlementaire sur le contenu, la date et les signataires desdites lettres, le Président a
refusé de donner les noms des signataires de ces lettres précisant que ces lettres n'ont pas de date. Sur
insistance toujours de certains députés, vous avez fini par donner le nom du seul député, OURO-AKPO
Nafiou Tchagnaou, lequel a véhémentement protesté de ce qu'il ne vous a jamais adressé de lettre de
démission ; vous avez alors levé la séance.

J'estime que les prescriptions de l'article 6 du règlement intérieur n'ont pas été respectées.

56
Annexe 14 page 2

Ensuite contrairement aux allégations contenues dans ladite lettre, depuis mon élection à l'Assemblée
Nationale comme député :
i) Je n'ai signé aucun acte de démission de ma fonction de député pour convenance politique.
2) L'acte de démission étant un acte personnel et volontaire, je n'ai donné aucune procuration à un
collègue député d'adresser pour mon compte, un acte de démission au Président de l'Assemblée
Nationale.

3) Toutes les actions que je mène actuellement au sein de l'Assemblée Nationale (participation aux travaux
de ma commission et aux travaux de la Plénière de l'Assemblée Nationale, mon adhésion à un
nouveau groupe parlementaire ANC, etc…) démontrent pleinement que je n'ai aucune
intention de démissionner pour quelque cause que ce soit du mandat que le peuple togolais m'a
confié.
Il faut donc considérer ce document comme nul et non avenu et ne lui donner aucune suite, parce qu'il s'agit
d'un document falsifié par mention de mes nom et prénoms de la main d'une tierce-personne.
Ce faux document est donc susceptible de recevoir une qualification pénale et d'engendrer des
poursuites pénales contre tout auteur ou complice ; ce pourquoi je me réserve d'ores et déjà le droit de
déposer une plainte.
J'adresse copie de la présente aux membres de la Cour Constitutionnelle à toutes fins que de droit et pour
qu'ils n'en ignorent.
Je vous prie d'agréer Monsieur le Président, Madame et Messieurs les membres du Bureau, l'expression de
ma considération distinguée.
L'honorable Député

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Annexe 15 page 2

Qu'au cours de cette assise, les candidats pressentis et alors que leurs dossiers de candidature n'avaient pas encore été adressés à la
Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) furent fortement "invités" individuellement à signer trois documents :
1. Un acte intitulé "Contrat de confiance de l'UFC : Pacte d'adhésion aux valeurs de l'UFC, conditions générales de
candidature".
2. Un acte intitulé, "Contrat de confiance de l'UFC : Pacte d'adhésion aux valeurs de l'UFC, engagement du candidat.
3. Une lettre de démission pour convenance politique adressée au Président de l'Assemblée Nationale au nom du député à
l'Assemblée Nationale.
Attendu que quoique ces documents n'aient pas en soi de valeur juridique au regard du droit parlementaire ; il s'agissait de faire
souscrire un engagement politique et moral par chaque candidat ; cet engagement devait permettre d'éviter ou de limiter dans le futur
"la transhumance" des candidats qui seraient élus sur la liste UFC vers les députés du RPT ou l'effritement d'une majorité parlementaire
UFC soumise à des sollicitations diverses ;
Attendu qu'en soumettant les candidatures à la signature de ce triptyque, les dirigeants d'alors de l'UFC avaient dans le souvenir
ce qui s'était passé durant la première législature de la 4ème République en 1994, quand le député Monsieur AGOUDA
Moumouni élu sous la bannière de l'UTD et les députés du CAR, Messieurs TCHEGNON et ALAGBE sont passés avec armes et bagages
dans le camp du RPT qui devint du coup majoritaire à l'Assemblée ;
Attendu qu'après signature, ces trois (03) documents ont été ramassés par Monsieur Gilchrist OLYMPIO en personne qui les a alors
enfermés dans son coffre dans sa maison à ACCRA ainsi qu'il l'a reconnu lui-même ;
Attendu que suite à l'élection législative du 14 octobre 2007, vingt sept (27) députés de la liste UFC et la liste de leurs suppléants
arrêtée ont été élus ; lesdits députés siègent comme députés de la nation toute entière ;
Attendu que l'élection présidentielle du 04 mars 2010 n'a pu voir la participation du candidat naturel de l'UFC, Monsieur Gilchrist
OLYMPIO qui a été, victime d'une chute accidentelle grave dans les escaliers de son appartement aux ETATS-UNIS, ce qui l'a
empêché de revenir au TOGO pour se soumettre à l'examen médical obligatoire effectué par les experts désignés par la Cour
Constitutionnelle ;
Attendu que l'UFC fut contraint à quelques jours de la date fatidique de la clôture du dépôt des candidatures, de trouver un candidat de
substitution en la personne de Mr FABRE Jean-Pierre ;
Attendu que les résultats provisoires proclamés par la CENI et confirmés par la Cour Constitutionnelle, ont suscité de véhémentes
contestations populaires exprimées sous formes de marches pacifiques hebdomadaires et de séances de prière ;
Attendu que c'est dans ces circonstances que Mr Gilchrist OLYMPIO qui n'a pas été
candidat de son parti, qui n'a pas reçu l'assentiment du bureau national du parti, a
pris l'initiative de signer avec le RPT au nom de l'UFC, un accord de gouvernement
qui s'est traduit par l'entrée dans un gouvernement dit d'ouverture de Sept (07) personnalités attachées à sa personne et regroupées dans une
association dénommée AGO (Amis de Gilchrist OLYMPIO) ;
Attendu que cet état de choses qui est en rupture avec les orientations traditionnelles du Parti, a créé une crise au sein du parti, crise qui s'est traduite
par une scission qui a donné naissance à un nouveau parti politique l'Alliance Nationale pour le Changement (ANC), précédée par des
démissions en cascade de l'UFC ;
Attendu que la scission intervenue au sein de l'UFC a eu également des répercussions au sein du groupe parlementaire UFC qui s'est scindé
également par la démission d'une vingtaine de députés du groupe parlementaire UFC et du parti, et la création d'un nouveau groupe
parlementaire conformément au Règlement intérieur de l'Assemblée Nationale ;
Attendu que par suite, les requérants qui sont députés à l'Assemblée Nationale ont adressé au Président de l'Assemblée Nationale diverses
correspondances pour :

notifier leur démission du groupe parlementaire UFC et du Parti avec effet au 11 octobre 2010 ;
informer de la constitution d'un nouveau groupe parlementaire avec le choix d'un Président de groupe et d'unVice-président Attendu que
parallèlement, le bureau directeur de l'UFC qui assure avec son Président Mr Gilchrist OLYMPIO l'animation de ce qui reste
de l'UFC, parti participant au pouvoir, a sorti le o8 novembre 2010 une déclaration dans laquelle Mr Gilchrist OLYMPIO :
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précise avoir désigné un nouveau Président du Groupe parlementaire UFC en la personne du député Mr
Kokou AHOLOU et un Vice-président en la personne du député Alexandre AKAKPO.
confirme avoir fait signer aux candidats UFC le document triptyque du 30 Août 2007.

Attendu que l'actualité politique togolaise nous apprend que Mr OLYMPIO a exhumé les documents signés le 3o Août 2007 pour
en confier une partie au nouveau Président du Groupe parlementaire UFC aux fins de faire aboutir des démissions et constater la
vacance de sièges des députés qui ont démissionné et du parti et du groupe parlementaire UFC ;
Or attendu qu'aux termes de l'article 52 in fine de la Constitution du 14 octobre 1992 « chaque député est le
représentant de la Nation toute entière. Tout mandat impératif est nul. »

Attendu dans les démocraties représentatives et libérales, la règle de l'interdiction du mandat impératif et de sa nullité, est une règle
d'ordre public de protection du mandat du député ;
Attendu que cette règle signifie qu'une fois élu, le député n'est pas juridiquement comptable ou responsable, ni devant ses électeurs, ni
devant le parti sous la bannière duquel il est allé aux élections ;

Qu'il en résulte que le député une fois élu se détermine librement dans l'exercice de son mandat et n'est pas juridiquement lié par les
engagements qu'il a pu prendre avant son élection ;
Attendu qu'il s'ensuit que tout document signé avant l'élection et qui est forcément un acte simulé lui est inopposable et sans valeur
juridique ;

Attendu qu'au demeurant et au regard de l'article 6 du règlement intérieur de l'Assemblée, tout acte de démission pour être validé
doit être rédigé entièrement par le député démissionnaire, daté et signé et adressé personnellement par le député au Président de
l'Assemblée Nationale ;
Que l'acte de démission parvenu au Président de l'Assemblée Nationale dans les conditions sus décrites, doit être porté à la
connaissance de l'Assemblée des députés en séance plénière, afin que le député concerné puisse éventuellement réitérer sa
démission en cas de doute ou contester la démission qui lui serait prêtée à tort ;
Attendu que dans les "Parlements des régimes démocratiques, aucune suite n'est donnée aux documents ne remplissant pas les
conditions ci-dessus ;
Attendu qu'il est constant que Mr Gilchrist OLYMPIO est le dépositaire des documents signés le 30 Août 2007 par les
requérants et qu'il a remis une partie à Monsieur Kokou AHOLOU aux fins de communication au Président de l'Assemblée N at i onal e
(C f. Lettr e d u P rési dent de l 'A ssem bl ée N ati onal e du 11 Novembre 2010) ;

Attendu qu'il faut éviter que périodiquement, les requérants ne soient troublés dans la quiétude du mandat qu'ils tiennent de la Nation
et non du parti UFC, par une tentative d'usage d'un document signé dans les conditions sus décrites ;
Attendu en effet qu'un acte de démission de mandat de parlementaire est un acte personnel, volontaire qui doit émaner du député
concerné et demeure la propriété de celui-ci ;
Attendu que le triptyque même dépourvu de toute valeur juridique ne saurait être détenu par le Président de l'ancien parti des
requérants ni par le Président du groupe • parlementaire UFC. Les requérants ayant démissionné du • parti UFC et du ou
parlementaire de ce parti ;

Attendu qu'il y a lieu dans ces conditions, d'ordonner ensemble à Monsieur Gilchrist OLYMPIO et à Monsieur Kokou AHOLOU de restituer à
chacun des requérants le document triptyque signé le 30 Août 2007 sous astreinte comminatoire de 20.000.000 de francs
CFA par jour de retard pendant un délai de 3o jours, délai au-delà duquel il sera de nouveau fait droit ;
Attendu qu'il y a lieu en outre d'interdire aux requis de faire directement ou indirectement usage desdits documents et sous les
sanctions de droit ;
Attendu qu'il y a urgence ;

60
PAR CES MOTIFS

Il est demandé au Président du Tribunal de Première Instance de Lomé statuant en matière de référés :

Au principal voir renvoyer les parties à se pourvoir ainsi qu'elles aviseront, mais dès à présent, et vu l'urgence ;
Ordonner à Monsieur Gilchrist OLYMPIO et à Mr Kokou AHOLOU, de restituer à chacun des
requérants le document triptyque signé le 30 Août 2007 et détenus par eux, sous astreinte de 20.000.000
de francs CFA par jour de retard pendant un délai de 3o jours, délai au-delà duquel, il sera de nouveau fait
droit après liquidation provisoire de l'astreinte ;

Voir interdire aux requis de faire directement ou indirectement et sous les sanctions de droit, usage desdits documents ;

Voir ordonner la publication de la décision à intervenir dans deux (02) quotidiens nationaux aux frais des requis ;

Voir ordonner l'exécution provisoire de la décision à intervenir sur minute et avant enregistrement nonobstant opposition ou
appel ;

Voir condamner les requis aux dépens.

Sous toutes réserves.

A ce qu'ils n'en ignorent.


Et je leur ai étant et parlant comme ci-dessus laissé copie du présent exploit dont le coût est de : 30 000 FCFA.
L’HUISSIER

61
REPUBLIQUE TOGOLAISE
TRAV' - LIBERTE - PATRIE

LE PRESIDENT
N° 189../2010/AN/SG/A Lomé, le 2 8 SEPT 2010

Annexe 16

A COPIE
Monsieur le Ministre
de l'Economie et des Finances
LOME
Objet : Retrait du Véhicule
TG1419 G/A

Monsieur le Ministre,
J'ai l'honneur de venir vous demander de retirer le véhicule immatriculé TG 1419 G/A que
j'avais affecté à l'honorable Jean-Pierre FABRE, en tant que Président du groupe
parlementaire UFC.
Depuis le 24 août 2010, j'ai reçu une lettre de notification de la motion spéciale signée par El
Hadj Hamadou B. K. BOURAÏMA-DIABACTE, 1er vice-président, excluant quatre (04)
députés de l'UFC à l'issue du Congrès extraordinaire de l'Union des Forces de Changement,
tenu à Lomé le 12 août 2010.
J'ai également été saisi paf lettre en date du 27 août 2010 par laquelle, un procès verbal de
réunion du nouveau groupe parlementaire UFC m'a été communiqué.
Au vu de tout ce qui précède, je vous demande de retirer purement et simplement ledit
véhicule pour le compte de l'Assemblée nationale Togolaise.
Comptant sur votre sincère collaboration, je vous prie, Monsieur le Ministre, de croire en
l'assurance de ma considération distinguée.

Ampliations :
Garage central : 01
Intéressé : 01

El Hadj Abass BONFOH

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Annexe 17

REGLEMENT INTERIEUR
DE L'ASSEMBLEE NATIONALE
TITRE l er
ORGANISATION ET FONCTIONNEMENT DE L'ASSEMBLEE
NATIONALE
CHAPITRE II
ADMISSION DES DEPUTES — INVALIDATION - VACANCES

Art. 4- Communication des décisions de réformation et d'annulation

1- La communication des décisions de la Cour constitutionnelle portant soit réformation


de la proclamation faite par la Commission Electorale Nationale indépendante et
proclamation du candidat qui a été régulièrement élu, soit, annulation d'une élection contestée, est
faite à l'ouverture de la séance qui suit la réception de leur notification et comporte l'indication des
circonscriptions intéressées et des noms des élus invalidés.

2- Dans le cas de réformation, le nom du candidat proclamé élu est annoncé immédiatement après la
communication de la décision.

3- Si une décision d'annulation rendue par la Cour constitutionnelle est notifiée au président dans l'intervalle des
sessions de l'Assemblée nationale, le président en prend acte et informe l'Assemblée nationale à la première séance de la
session suivante.

4- Les mêmes dispositions sont applicables en cas de déchéance ou de démission d'office constatée par
la Cour constitutionnelle.

Art. 5- Initiative d'un député invalidé

En cas d'invalidation, toute initiative émanant du député invalidé est considérée comme caduque à moins d'être
reprise en l'état par un membre de l'Assemblée nationale dans un délai de huit (8) jours francs à compter de la
communication de l'invalidation à l'Assemblée nationale.

Art. 6- Démissions

1. Tout député régulièrement élu peut se démettre de ses fonctions.

2. Les démissions sont adressées au président qui en donne


connaissance à l'Assemblée nationale dans la plus prochaine séance
et les notifie .à la Cour constitutionnelle. ,

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Annexe 18

TITRE XIII DE LA REVISION

Article 144 — L'initiative de la révision de la Constitution appartient concurremment au


Président de la République et à un cinquième (1/5) au moins des députés composant
l'Assemblée nationale

Le projet ou la proposition de révision est considéré comme adopté, s'il est voté à la
majorité des quatre cinquièmes (4/5) des députés composant l'Assemblée nationale.

A défaut de cette majorité, le projet ou la proposition de révision adopté à la majorité


des deux tiers (2/3) des députés composant l'Assemblée nationale. est soi unis au
référendum.

Le Président de la République peut soumettre au référendum tout projet de loi


constitutionnelle.

Aucune procédure de révision ne peut être engagée ou poursuivie en période


d'intérim ou de vacance ou lorsqu'il est porté atteinte à l'intégrité du territoire.

La forme républicaine et la laïcité de l'Etat ne peuvent faire l'objet d'une révision.

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Annexe 21

Article 25 : Les décisions de la Cour comportent les visas, les motifs et le


dispositif.

Elles contiennent les noms des juges qui ont siégé et leur signature.

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