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linéaires
Ahmed YOUSSFI
1 Introduction
2
Soit Ω ⊂ RN , N ≥ 2, un ouvert borné. On note A : Ω → RN , où
A = (ai,j (x ))i,j =1,...,N , une matrice telle que : ai,j : Ω → R soient des fonctions
mesurables pour tout i , j ∈ {1, . . . , N }. On suppose qu’il existe deux réels α et β
avec 0 < α ≤ β tels que pour presque tout x ∈ Ω et pour tout ξ ∈ RN on ait
Nous avons vu que la solution au sens des distributions n’est, en général, pas
unique même dans le cas d’un opérateur linéaire. Cependant, dans ce dernier cas,
l’unicité est obtenue en utilisant le concept de solution de dualité. Mais si
l’opérateur n’est pas linéaire, la solution de dualité perd son sens.
Pour avoir l’unicité (au moins pour les solutions obtenues par approximations) on
est amené à chercher une condition de plus sur les solutions.
Ainsi, Tk (u) ∈ H01 (Ω). En d’autre termes, les solutions ne sont pas dans H01 (Ω)
seulement lorsqu’elles deviennent ”infinies”. Puisque la fonction pathologique
ω ε (x ) = x1 |x |1−N −ε de J. Serrin est telle que Tk (ω ε ) ∈
/ H01 (Ω), on peut penser à
1
changer H0 (Ω) par
n o
T01,2 (Ω) = u : Ω −→ R measurable : Tk (u) ∈ H01 (Ω), ∀k > 0 .
Gradient généralisé
Théorème
Soit u ∈ T01,2 (Ω). Alors il existe, à une équivalence presque partout, une unique
fonction mesurable v : Ω → RN telle que
Solution entropique
Definition
Soit f ∈ L1 (Ω). Une fonction u ∈ T01,2 (Ω) est dite solution entropique du
problème
− div (A(x )∇u) = f dans Ω,
(4)
u = 0 sur ∂Ω,
si Z Z
A(x )∇u · ∇Tk (u − ϕ)dx ≤ fTk (u − ϕ)dx , (5)
Ω Ω
Notons bien que chaque terme dans (4) est bien définit. En effet, puisque
Tk (u − ϕ) ∈ L∞ (Ω), on a
Z
fTk (u − ϕ)dx ≤ k kf kL1 (Ω) < +∞.
Ω
Le résultat suivant donne l’existence d’au moins une solution entropique pour le
problème (4).
Théorème
Supposons que (1) est vérifiée et que f ∈ L1 (Ω). Alors, il existe au moins une
fonction u solution entropique du problème (4). De plus u ∈ W01,q (Ω) pour tout
q < NN−1 .
Preuve
Preuve
Soit k > 0, on prend ϕ = Tk (un ) ∈ H01 (Ω) comme fonction test dans la
formulation de solution (6), on a
Z Z Z
2
α |∇Tk (un )| dx ≤ A(x )∇un · ∇Tk (un )dx = fn Tk (un )dx ≤ k kf kL1 (Ω) .
Ω Ω Ω
Ainsi, pour k fixé, la suite {Tk (un )} est bornée dans H01 (Ω). Donc, il existe une
sous-suite notée encore {Tk (un )} et une fonction vk ∈ H01 (Ω) telles que
Preuve
On sait que la suite un converge vers u, l’unique solution de dualité du problème
(4), fortement dans W01,q (Ω), pour tout q < NN−1 et que un converge vers u
presque partout dans Ω. Par conséquent, vk = Tk (u) presque partout dans Ω. Par
le lemme de Fatou, on a
Z Z
2
α |∇Tk (u)| dx ≤ lim inf α |∇Tk (un )|2 dx ≤ k kf kL1 (Ω) ,
Ω n→+∞ Ω
Preuve
Le premier terme est estimé comme suit
Z
(fn − f )Tk (un − φ)dx ≤ k kfn − f kL1 (Ω)
Ω
Pour le deuxième terme, vue que la suite {Tk (un − φ)}n est bornée uniformément
dans L∞ (Ω) et {un }n converge vers u presque partout dans Ω, on a
Tk (un − φ) * Tk (u − φ) dans L∞ (Ω) pour la topologie σ ∗ (L∞ , L1 ).
Question : Justifier cette limite. Z Z
1
Ainsi, comme f ∈ L (Ω) on a lim fTk (un − φ)dx = fTk (u − φ)dx et par
n→+∞ Ω Ω
suite on obtient
Z Z
lim fn Tk (un − φ)dx = fTk (u − φ)dx .
n→+∞ Ω Ω
Preuve
Pour le terme de gauche, on l’écrit
Z Z
A(x )∇Tk (un − φ) · ∇Tk (un − φ)dx + A(x )∇φ · ∇Tk (un − φ)dx .
Ω Ω
Le premier terme est positif, de sorte que la convergence presque partout de ∇un
vers ∇u et le lemme de Fatou permettent d’avoir
Z Z
A(x )∇Tk (u−φ)·∇Tk (u−φ)dx ≤ lim inf A(x )∇Tk (un −φ)·∇Tk (un −φ)dx ,
Ω n→+∞ Ω
Il est naturel de se demander si une solution entropique est une solution au sens
des distributions.
Théorème
Soit f ∈ L1 (Ω) et soit u une solution entropique de (4). Alors u appartient à
W01,q (Ω), pour tout q < NN−1 . De plus, u est une solution au sens des
distributions de (4).
Preuve
N
pour tout q < N −1 . D’où le résultat.
Question : Refaire le calcul en utilisant le principe de Cavalieri.
Preuve
Preuve
Par conséquent,
Z Z
A(x )∇u · ∇udx ≤ k |f |dx .
{h<|u|≤h+k } {|u|>h}
Preuve
Z
Ainsi, puisque f ∈ L1 (Ω) on a lim |f |dx = 0. Par suite, on obtient
h→∞ {|u|>h}
Z
lim |∇u|2 dx = 0. (7)
h→∞ {h≤|u|≤h+k }
Preuve
D’autre part, le terme de gauche s’écrit,
Z Z
A(x )∇u · ∇ψdx + A(x )∇u · ∇Tk (u − Th (u) + ψ)dx
{|u|<h} {|u|≥h}
Puisque A est bornée, u ∈ W01,1 (Ω) (au moins) et ψ ∈ C01 (Ω), le théorème de
Lebesgue permet d’avoir
Z Z
lim A(x )∇u · ∇ψdx = A(x )∇u · ∇ψdx ,
h→+∞ {|u|<h} Ω
Preuve
Exercice : Démontrer que l’on a
{|u − Th (u) + ψ| ≤ k , |u| ≥ h} ⊂ {h ≤ |u| ≤ h + 2k }.
Ainsi, on a Z
A(x )∇u · ∇Tk (u − Th (u) + ψ)dx
{|u|≥h}
Z
≤β |∇u|(|∇u| + |∇ψ|)dx
{h≤|u|≤h+2k }
de sort que par (7) on a
Z
lim A(x )∇u · ∇Tk (u − Th (u) + ψ)dx = 0.
h→+∞ {|u|≥h}
Par suite, on a
Z Z
A(x )∇u · ∇ψdx ≤ f ψdx , pour tout ψ ∈ C01 (Ω).
Ω Ω
En échangeant ψ par −ψ, on obtient l’inégalité inverse et donc u est une solution
au sens des distributions de (4).
A. YOUSSFI (ENSA-Fès) Chapitre 4 : Solutions entropiques d’équations elliptiques linéaires 21 / 33
Unicité de la solution entropique
Théorème
Soit f ∈ L1 (Ω). Alors la solution entropique du problème (4) est unique.
2)- Une solution entropique est une solution obtenue par approximation.
Preuve
On commence par estimer I2 . Ainsi,
Z
I2 = A(x )∇u · ∇Tk (u − Th (u) + v )dx .
{|u−Th (u)+v |≤k }∩{|u|>h}
Par suite, on a
Z
|I2 | ≤ β |∇u|(|∇u| + |∇v |)dx .
{h≤|u|≤h+2k }
lim I2 = 0.
h→∞
Preuve
car Th (u) ∈ H01 (Ω) peut être choisie comme fonction test dans le problème
Preuve
Par conséquent, on a Z Z
gudx ≤ fvdx .
Ω Ω
D’où Z Z
gudx = fvdx .
Ω Ω
Preuve
En faisant la soustraction, on obtient
Z Z
A(x )∇(u − un ) · ∇Tk (u − un )dx ≤ (f − fn )Tk (u − un )dx .
Ω Ω
D’où Z
α |∇Tk (u − un )|2 dx ≤ k kf − fn kL1 (Ω) .
Ω
Ce qui implique
Tk (u − un ) → 0 dans H01 (Ω).
D’où Z
α |∇Tk (u − un )|2 dx ≤ k kf − fn kL1 (Ω) .
Ω
Ce qui implique
Tk (u − un ) → 0 dans H01 (Ω).
Ainsi, un converge vers la solution entropique u. Comme la solution obtenue par
approximation est unique, la solution entropique u est unique.
A. YOUSSFI (ENSA-Fès) Chapitre 4 : Solutions entropiques d’équations elliptiques linéaires 28 / 33
Unicité de la solution entropique
et Z Z
A(x )∇v · ∇Tk (v − Th (u))dx ≤ fTk (v − Th (u))dx .
Ω Ω
En faisant la somme terme à terme, on a
Z Z
A(x )∇u · ∇Tk (u − Th (v ))dx + A(x )∇v · ∇Tk (v − Th (u))dx
ΩZ Ω
≤ f [Tk (u − Th (v ))dx + Tk (v − Th (u))]dx ,
Ω
Preuve
Ainsi
Z Z
lim sup A(x )∇u · ∇Tk (u − Th (v ))dx + A(x )∇v · ∇Tk (v − Th (u))dx ≤ 0,
h→∞ Ω Ω
On a
Ω = {|u| ≤ h, |v | ≤ h} ∪ {|u| > h, |v | ≤ h} ∪ {|v | > h} = E0 ∪ F1 ∪ F2 ,
= {|v | ≤ h, |u| ≤ h} ∪ {|v | > h, |u| ≤ h} ∪ {|u| > h} = E0 ∪ F3 ∪ F4 ,
Preuve
Sur E0
Z Z
A(x )∇u · ∇Tk (u − Th (v ))dx = A(x )∇u · ∇Tk (u − v )dx .
E0 E0
Z Z
A(x )∇v · ∇Tk (v − Th (u))dx = A(x )∇v · ∇Tk (v − u)dx .
E0 E0
Sur F1 et F3
Z Z
A(x )∇u · ∇Tk (u − Th (v ))dx = A(x )∇u · ∇(u − v )dx ,
F1 F1 ∩{|u−v |≤k }
or
F1 ∩ {|u − v | ≤ k } ⊂ {h < |u| ≤ h + k } ∪ {h − k < |v | ≤ h} = F10
D’où,
Z Z
A(x )∇u · ∇Tk (u − Th (v ))dx ≤ β
|∇u|(|∇u| + |∇v |)dx .
F10
F1
Preuve
De même, on a
Z
lim A(x )∇v · ∇Tk (v − Th (u))dx = 0,
h→∞ F3
Preuve
Sur F2 et F4
Z Z
A(x )∇u · ∇Tk (u − Th (v ))dx = A(x )∇u · ∇Tk (u)dx ≥ 0,
F2 F2
Z Z
A(x )∇v · ∇Tk (v − Th (u))dx = A(x )∇v · ∇Tk (v )dx ≥ 0,
F4 F4
Par conséquent, on a
Z
lim sup A(x )∇(u − v ) · ∇Tk (u − v )dx ≤ 0.
h→∞ E0