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Manuel d’irrigation

Planification, développement, suivi et évaluation de


l'agriculture irriguée avec la participation des paysans

Module 14

Suivi de la performance technique et financière d’un


périmètre d’irrigation

Élaboré par

Andreas P. SAVVA
et
Karen FRENKEN

Spécialistes des ressources en eau


Bureau sous-régional de la FAO pour l’Afrique orientale et australe

En collaboration avec
Personal SITHOLE, Consultant économiste agricole
Simon MADYIWA, Consultant ingénieur en irrigation
Tove LILJA, Cadre associé, FAO-SAFR

Harare, 2002

Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO)


Bureau sous-régional pour l'Afrique orientale et australe (SAFR)
Harare, 2002
Les opinions exprimées dans cette publication sont celles des auteurs et ne reflètent pas nécessairement celles de
l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture.

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n’impliquent de la part de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture
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la revente ou d’autres fins commerciales sans l’autorisation écrite du détenteur des droits d’auteur.

© FAO SAFR 2002

Mise en page et préparation pour l’impression: Fontline International, Les Pailles, Maurice
Langue originale: anglais. Traduction en français par: Luc Pierre Raemdonck
Table des matières
Liste des tableaux v
Avant-propos vii
Remerciements ix
Tableau de conversion des unités x
Liste des sigles et symboles xi

1. INTRODUCTION 1
1.1. Définitions 1
1.1.1. Suivi 1
1.1.2. Évaluation 1
1.1.3. Indicateurs 2
1.1.4. Paramètres 2
1.2. Conception et processus du suivi et de l’évaluation 3
1.3. Utilisation d’un cadre logique 4
1.4. Suivi et évaluation participatifs 5
1.5. Pourquoi procéder au suivi et à l’évaluation des périmètres exploités par plusieurs agriculteurs? 6
1.6. Élaboration d’indicateurs destinés au suivi et à l’évaluation de la performance des périmètres d’irrigation 7
1.6.1. Indicateurs de performance technique 8
1.6.2. Indicateurs de performance agronomique 8
1.6.3. Indicateurs de performance financière 8
1.6.4. Indicateurs de performance socio-économique 8
1.6.5. Indicateurs de performance environnementale et sanitaire 9
1.6.6. Indicateurs de performance relatifs à la gestion 9
1.7. Exemples d’indicateurs destinés au suivi de la performance technique et agronomique des périmètres
exploités par plusieurs agriculteurs 9

2. SUIVI DE LA PERFORMANCE TECHNIQUE D’UN PÉRIMÈTRE D’IRRIGATION DE SURFACE 13


2.1. Topographie des champs 13
2.2. Teneur en eau du sol au champ 13
2.3. Distribution et application de l’eau 14
2.3.1. Débit et temps d’opportunité de l’absorption d’eau 14
2.3.2. Uniformité de distribution de l’eau 15
2.3.3. Efficiences d’irrigation 15

3. SUIVI DE LA PERFORMANCE TECHNIQUE D’UN PÉRIMÈTRE D’IRRIGATION PAR ASPERSION 19


3.1. Teneur en eau du sol au champ 19
3.2. Pression et débit dans le réseau des asperseurs 19
3.3. Efficiences d’irrigation 20

4. SUIVI DE LA PERFORMANCE TECHNIQUE D’UN PÉRIMÈTRE D’IRRIGATION LOCALISÉE 23


4.1. Teneur en eau du sol au champ 23
4.2. Uniformité d’émission 23
4.3. Efficiences d’irrigation 24

5. SUIVI DE LA PERFORMANCE FINANCIÈRE D’UN PÉRIMÈTRE D’IRRIGATION 25


5.1. Suivi de la performance financière au niveau de la parcelle 25
5.2. Suivi de la performance financière au niveau du périmètre 30
5.2.1. Données des irrigants 30

Module 14 – iii
Manuel d’irrigation

5.2.2. Données du Comité de gestion de l’irrigation (CGI) 31


5.2.3. Données du vulgarisateur agricole (VA) 31
5.2.4. Données des experts 31
5.2.5. Données des évaluateurs externes 31
5.2.6. Suivi de la performance financière du périmètre de Mutange 32

RÉFÉRENCES 37

ANNEXES 39
1. Exemples d’indicateurs utilisés pour le suivi et l’évaluation des activités, des résultats, des objectifs immédiats
et des buts 39
2. Exemples de questionnaires et de listes de contrôle 45
2-1. Questionnaire pour propriétaires de parcelles destiné à l’évaluation d’un périmètre exploité par
plusieurs agriculteurs 45
2-2. Liste de contrôle pour les données du Comité de gestion de l’irrigation et du vulgarisateur agricole au
niveau du périmètre 50
– Liste de contrôle pour le Comité de gestion de l’irrigation 50
– Liste de contrôle pour le vulgarisateur agricole 51
2-3. Liste de contrôle pour les données des experts 51
– Expert environnemental 51
– Ingénieur en irrigation 51

iv – Module 14
Liste des tableux
1. Exemples d’indicateurs avec paramètres connexes 2
2. Exemple de cadre logique (Modèle DFID) 4
3. Exemple de cadre logique pour un périmètre d’irrigation exploité par plusieurs petits agriculteurs au Zimbabwe
(alimentation en eau par flexibles) 5
4. Comparaison entre la méthode conventionnelle et la méthode participative en matière de suivi et d’évaluation 6
5. Lignes directrices pour l’évaluation au toucher de la teneur en eau du sol 14
6. Données sur l’avancement et la récession de l’eau en irrigation à la planche 16
7. Analyse de marge brute pour les tomates de l’agriculteur Farai 28
8. Analyse de marge brute pour les patates douces de l’agricultrice Betty 28
9. Marge brute pour une parcelle irriguée de 0.5 ha (200% d’intensité de culture) sur le périmètre de Mutange 29
10. Gross margin for a rainfed area of 3 ha close to Mutange irrigation scheme 30
11. Marge brute du périmètre de Mutange, d’une superficie totale de 105 ha (200% d’intensité de culture) 30
12. Analyse financière du périmètre de Mutange après 7 années d’exploitation ($EU) 33
13. Financial analysis of Mutange irrigation scheme, as established during the financial and economic appraisal
of the project (US$) 34
14. Analyse financière du périmètre de Mutange, réalisée lors de l’évaluation financière et économique du projet,
compte tenu d’une augmentation de 30% des frais d’investissement, de remplacement, de réparation
et de maintenance ($EU) 35

Module 14 – v
Manuel d’irrigation

vi – Module 14
Avant-propos
La première édition du Manuel d’irrigation, publiée en deux volumes, date de 1990. Elle avait été élaborée par le personnel
de la FAO participant au projet «Irrigation pour petits agriculteurs» (UNDP/FAO/AGRITEX/ZIM/85/004)1. Tirée à deux
cent exemplaires, elle fut épuisée deux ans après sa publication.
Bien que ce manuel ait été rédigé principalement en référence au Zimbabwe, il avait suscité un vif intérêt dans plusieurs
pays de la sous-région, d’où la décision de produire une deuxième édition en y intégrant l’expérience acquise lors de
l’utilisation du manuel précédent, qui avait servi de référence de base pour le programme de formation AGRITEX2 des
agriculteurs irrigants et pour l’Université du Zimbabwe. Publiée en 1994 en un volume dans le cadre du projet «Assistance
technique au programme AGRITEX» (UNDP/FAO/AGRITEX/ZIM/91/005), cette édition avait été préparée par les auteurs
de la première publication avec l’assistance d’un comité de révision issu de AGRITEX3. Les deux cent exemplaires de cette
édition furent, eux aussi, épuisés deux ans après leur parution.
La création, en 1995, d’un Bureau sous-régional de la FAO pour l’Afrique orientale et australe (SAFR) à Harare (Zimbabwe)
visait à permettre aux pays de la sous-région4 d’accéder facilement à des services d’appui et d’assistance technique. Pour
répondre à une demande de soutien très forte dans le domaine de l’irrigation pour petits exploitants de la part des pays de
la sous-région, le Bureau SAFR s’est adjoint, par la suite, les services de quatre spécialistes de l’aménagement des ressources
en eau et met actuellement en oeuvre un certain nombre de programmes visant à fournir cet appui. Parmi ces initiatives, il
y a la publication d’une nouvelle édition régionale du manuel d’irrigation destinée à soutenir des programmes nationaux de
formation dans plusieurs pays de la sous-région et à servir de référence clé à un autre programme majeur, la formation sous-
régionale en planification et conception de projets d’irrigation pour petits agriculteurs.
Cette troisième édition cherche à approfondir les aspects technique, agronomique et économique de l’irrigation pour petits
exploitants, ceci en raison du manque de références pratiques disponibles dans ce domaine. Elle introduit de nouveaux
modules traitant des dimensions sociales, sanitaires et environnementales du développement de l’irrigation. Cependant,
comme le présent ouvrage s’adresse au praticien de l’irrigation, il se contente d’en donner un bref aperçu, mettant en
évidence les passerelles qui existent entre les différentes disciplines que recouvre le développement de l’irrigation.
Les efforts déployés par l’Équipe chargée de l’aménagement des ressources en eau au Bureau SAFR pour mener à bien la
publication du présent manuel constituent une contribution précieuse à la diffusion des connaissances et à la formation des
agriculteurs irrigants dans la sous-région. Les sujets abordés intéresseront les programmes de formation nationaux et sous-
régionaux en planification, conception, construction, exploitation, maintenance et aménagement à la ferme des ressources
hydriques des installations d’irrigation. Cette initiative aidera à réaliser la mission de la FAO: accroître la production
alimentaire par la maîtrise, l’intensification et la diversification des ressources en eau. Ces éléments constituent, par ailleurs,
le fondement du Programme spécial pour la sécurité alimentaire (PSSA).
Le présent manuel est le fruit de plusieurs années d’expérience dans le domaine de la formation d’ingénieurs spécialistes de
l’irrigation et de travail sur le terrain dans la sous-région. Les méthodes employées ont été testées sur place et soumises avec
succès à l’épreuve du temps.

1 A.P. Savva, Conseiller technique principal; J. Stoutjesdijk, Ingénieur (irrigation); P.M.A. Regnier, Ingénieur (irrigation); S.V. Hindkjaer, Économiste.
2 Agritex: Département des services techniques et de vulgarisation agricoles, Ministère des Terres et de l’Agriculture, Zimbabwe.
3 Comité de révision: E. Chidenga, Spécialiste en chef de l’irrigation a.i.; P. Chipadza, Spécialiste principal de l’irrigation; A. Dube, Spécialiste principal de l’irrigation; L.
Forichi, Spécialiste de l’irrigation; L. Madhiri, Fonctionnaire principal chargé de l’irrigation a.i.; S. Madyiwa, Spécialiste de l’irrigation; P. Malusalila, Spécialiste en chef
de la production végétale; R. Mariga, Sous-secrétaire, Département de l’économie et des marchés; D. Tawonezvi, Économiste agricole.
4 Les 21 pays suivants font partie de la région FAO-SAFR: Afrique du Sud, Angola, Botswana, Burundi, Comores, Érythrée, Éthiopie, Kenya, Lesotho, Madagascar, Malawi,
Maurice, Mozambique, Namibie, Ouganda, Rwanda, Seychelles, Swaziland, Tanzanie, Zambie, Zimbabwe.

Module 14 – vii
Manuel d’irrigation

Pour faciliter l’accès aux différents sujets abordés, l’ouvrage a été divisé en 14 modules couvrant les thèmes ci-après:
Module 1: Le développement de l’irrigation, un processus aux multiples facettes
Module 2: Évaluation des ressources naturelles
Module 3: Aspects agronomiques de la production de cultures irriguées
Module 4: Besoins en eau des cultures et programmation des arrosages
Module 5: La station de pompage en irrigation
Module 6: Recommandations pour la préparation des dessins techniques
Module 7: Systèmes d’irrigation de surface: planification, conception, fonctionnement et maintenance
Module 8: Systèmes d’irrigation par aspersion: planification, conception, fonctionnement et maintenance
Module 9: Systèmes d’irrigation localisée: planification, conception, fonctionnement et maintenance
Module 10: Matériel d’irrigation pour systèmes sous pression
Module 11: Évaluation financière et économique des projets d’irrigation
Module 12: Recommandations pour la préparation des documents de soumission à un appel d’offres
Module 13: Construction des installations d’irrigation
Module 14: Surveillance de la performance technique et financière d’un projet d’irrigation
Ce manuel pratique de technique d’irrigation était très attendu. Il sera, j’en suis certaine, fort utile aux ingénieurs,
expérimentés ou débutants, spécialisés dans le domaine.

Victoria Sekitoleko
Représentante sous-régionale de la FAO
pour l’Afrique orientale et australe

viii – Module 14
Remerciements
Cette troisième édition du Manuel d’irrigation est une initiative du Bureau sous-régional pour l’Afrique orientale et australe
(SAFR).
L’ensemble du projet a été dirigé et coordonné par Andreas P. Savva et Karen Frenken, Spécialistes des ressources en eau au
Bureau sous-régional FAO-SAFR, qui sont les auteurs principaux. Karen Frenken s’est également chargée de l’édition
technique.
Les personnes suivantes ont collaboré aux différents modules: Fabeon Chigumira (Module 3), Patrick Chigura (Module 7),
Mawira Chitima (Module 4), Owen Hughes (Module 3), Tove Lilja (Modules 1, 5, 8, 11 et 14), Simon Madyiwa (Modules
1, 5, 7, 8, 12 et 14), Susan Minae (Modules 11 et 14), Victor Mthamo (Modules 5, 7, 8 et 13), Kennedy Mudima (Modules
1, 4, 5, 8, 9 et 13), Personal Sithole (Modules 11 et 14), Samuel Sunguro (Module 2), Lee Tirivamwe (Modules 2, 3, 4, 6,
7, 9, 12, 13 et 14).
La préparation de quelques dessins par Solomon Maina est appréciée.
Nous sommes particulièrement reconnaissants à Chris Pappas d’avoir collaboré à la mise en page de l’ouvrage.

Module 14 – ix
Tableau de conversion des unités
Longueur Poids
1 pouce (inch, in) 0.0254 m 1 once (oz) 28.3286 g
1 pied (foot, ft) 0.3048 m 1 livre 0.4535 kg
1 yard (yd) 0.9144 m 1 tonne anglaise (long ton) 1016.05 kg
1 mile 1609.344 m 1 tonne américaine (short ton) 907.185 kg
1 mètre (m) 39.37 pouces (inches, in) 1 gramme (g) 0.0353 onces (oz)
1 mètre (m) 3.28 pieds (feet, ft) 1 kilogramme (kg) 1 000 g = 2.20462 livres
1 mètre (m) 1.094 yard (yd) 1 tonne 1 000 kg = 0.984 long ton
1 kilomètre (Km) 0.62 mile = 1.102 short ton

Pression
Surface
1 livreforce pied (pound force)
1 pouce carré (square inch, in2) 6.4516 x 10-2 m2
par in2 6894.76 N/m2
1 pied carré (square foot, ft2) 0.0929 m2
1 livreforce pied / in2 5 1.7 mm Hg
1 yard carré (square yard, yd2) 0.8361 m2
1 Pascal (PA) 1 N/m2
1 acre 4046.86 m2 = 0.000145 livreforce/in2
1 acre 0.4046 ha 1 atmosphère 760 mm Hg
1 centimètre carré (cm2) 0.155 pouce carré (in2) = 14.7 livreforce/in2
1 mètre carré (m2) 10.76 pieds carrés (ft2) (lbf/in2)

1 mètre carré (m2) 1.196 yard carré (yd2) 1 atmosphère 1 bar

1 mètre carré (m2) 0.00024 acre 1 bar 10 mètre

1 hectare (ha) 2.47 acres 1 bar 100 kpa

Energie
Volume
1 Unité thermique britannique
1 pouce cube (cubic inch, in3) 1.6387 x 10(-5) m3 (B.t.u) 1055.966 J
1 pied cube (cubic foot, ft3) 0.0283 m3 1 livreforce pied (foot pound force) 1.3559 J
1 yard cube (cubic yard, yd3) 0.7646 m3 1 B.t.u 0.25188 kilocalorie
1 centimètre cube (cm3) 0.061 pouce cube (in3) 1 B.t.u 0.0002930 KWh
1 mètre cube (m3) 35.315 pieds cubes (ft3) 1 Joule (J) 0.000947 B.t.u.
1 mètre cube (m3) 1.308 yard cube (yd3) 1 Joule (J) 0.7375 livreforce pied (ft.lbf)
1 kilocalorie (Kcal) 4185.5 J = 3.97 B.t.u.
Capacité 1 kilowattheure (kWh) 3 600 000 J = 3412 B.t.u.
1 gallon UK 0.0045 m3
1 gallon US 0.0037 m3 Puissance
1 baril UK 0.1639 m3 1 Joule/sec 0.7376 livreforce pied/sec
1 baril US 0.1190 m3 1 livreforce pied/sec 1.3557 watt
1 pinte 0.5681 l 1 cheval vapeur métrique (ch) 0.9861 cheval vapeur (bhp)
1 gallon US (sec) 0.0044 m3 1 Kcal/h 0.001162 kW
1 litre (l) 0.22 gallon UK 1 watt (W) 1 Joule/sec
1 litre (l) 0.264 gallon US = 0.7376 livreforce pied/sec
(ft lbf/s)
1 litre (l) 0.0061 baril UK
1 cheval vapeur (bhp) 745.7 watts 550 ft lbf/s
1 hectolitre (hl) 100 litres
= 0.61 baril UK 1 cheval vapeur (bhp) 1.014 cheval vapeur
= 0.84 baril US métrique (ch)
1 litre (l) 1.760 pintes 1 kilowatt (kW) 860 Kcal/h
= 1.34 cheval vapeur (bhp)
1 mètre cube d’eau (m3) 1 000 l
= 227 gallons US (sec)
Température
1 baril UK 164 litres
°C (degré Celsius ou centigrade) °C = 5/9 x (°F - 32)
°F (degré Fahrenheit) °F = 1.8 x °C + °F
°K (degré Kelvin) °K = °C + 273.15

x– Module 14
Liste des sigles et symboles
Agritex Department of Agricultural Technical and Extension Services (Département des services techniques et de
vulgarisation agricoles)
AUE Association des usagers de l’eau
B/C Bénéfice/coût
BI Besoin d’irrigation
BOND British Overseas NGOs for Development (ONG britanniques de coopération pour le développement)
CC Capacité au champ
CDR Conseil de district rural
CGI Comité de gestion de l’irrigation
CIID Commission internationale des irrigations et du drainage
DA Densité apparente
DFID Department For International Development (UK) (Département du développement international)
E Efficience
E&M Exploitation et maintenance
FARMESA Méthodes de recherche appliquée au niveau de l’exploitation agricole pour l’Afrique orientale et australe
IC Intensité de culture
IDS Institute of Development Studies (Institut d’étude pour le développement)
IIMI Institut international de gestion de l’irrigation (rebaptisé IWMI)
IOV Indicateur objectivement vérifiable
IWMI Institut international de gestion des ressources en eau
MDV Moyen de vérification
PFP Point de flétrissement permanent
PSSA Programme spécial pour la sécurité alimentaire
PV Production végétale
R Rendement
S&E Suivi et évaluation
S&EP Suivi et évaluation participatifs
SEAGA Programme d’analyse socio-économique selon le genre
TES Teneur en eau du sol
TRI Taux de rentabilité interne
UD Uniformité de distribution
UE Uniformité d’émission
VA Vulgarisateur agricole
VAD Vulgarisateur agricole de district
VAN Valeur actuelle nette

Module 14 – xi
xii – Module 14
Chapitre 1
Introduction

Le suivi et l’évaluation d’un programme ou d’un projet ou, une activité interne du projet, un élément essentiel de la
en l’occurrence, d’un périmètre d’irrigation sont des pratique de la bonne gestion et, par conséquent, une partie
activités importantes car elles fournissent des informations intégrante de la gestion courante.
sur la performance, qui permettent:
Le but du suivi est d’assurer l’efficacité et la bonne
O de suivre les progrès des activités de développement performance du projet ou périmètre en fournissant aux
pendant la mise en œuvre et de déceler les déficiences gestionnaires des informations en retour à tous les niveaux,
ou les écarts éventuels par rapport aux projections pour ce qui permet d’améliorer les plans opérationnels et, en cas
pouvoir les corriger; de problème, de prendre des mesures correctives en temps
O de déterminer la pertinence, l’efficience et l’utilité des opportun. Il s’agit d’une activité continue et régulière.
activités de développement ainsi que leur impact sur les
différentes parties prenantes; 1.1.2. Évaluation
O de tirer des enseignements pour les futures activités de L’évaluation vise à déterminer de façon systématique et
planification du développement afin d’améliorer objective l’importance, l’efficacité, la productivité et
l’élaboration et la mise en œuvre des projets et l’impact d’activités en fonction de leurs objectifs. Il s’agit
d’accroître leur performance; d’un processus organisationnel destiné à améliorer les
activités encore en cours et à aider ultérieurement les
O de partager avec d’autres les progrès et résultats
gestionnaires à planifier, programmer et prendre des
obtenus.
décisions (Casley et Kumar, 1990). Dans le contexte des
De nombreux ouvrages ont été publiés sur le sujet. Nous en programmes de développement rural, l’évaluation a pour
examinerons ici quelques aspects, sans prétendre à objectif d’évaluer les effets positifs ou négatifs et les impacts
l’exhaustivité. Après la présentation de certaines sur les bénéficiaires.
informations et définitions essentielles, les chapitres 2, 3 et
L’évaluation se préoccupe de savoir qui ou quel groupe a
4 traiteront du suivi de la performance technique des
tiré profit (ou a subi les effets nuisibles) du projet, dans
périmètres d’irrigation de surface, par aspersion et localisée
quelle mesure (par rapport à la situation avant l’activité), de
tandis que le chapitre 5 fournira des indications sur le suivi
quelle façon (directement ou indirectement) et pour
de la performance financière. Le lecteur trouvera dans le
quelles raisons (en établissant, dans la mesure du possible,
Module 1 des listes de contrôle relatives à l’évaluation de
des liens de causalité entre les activités et les résultats).
l’impact socio-économique, agro-technique, sanitaire et
environnemental (indicateurs, impacts négatifs potentiels et Alors que le suivi s’effectue de façon continue et régulière,
mesures de prévention possibles). l’évaluation est une tâche de gestion menée à des moments
critiques de la vie d’un projet ou d’un programme
1.1. Définitions (FAO/DFID/CIID, non daté) (FARMESA, 2001):
O au cours de la planification (ex-ante): pour évaluer
1.1.1. Suivi l’impact potentiel du projet;
Le suivi est la collecte et l’utilisation d’informations O pendant la mise en œuvre (en cours de réalisation):
permettant aux gestionnaires d’évaluer l’état d’avancement pour une évaluation de la performance et de la qualité;
de la mise en œuvre et de prendre des décisions en temps
voulu pour progresser selon le calendrier établi (Casley et O à l’achèvement (ex-post): pour déterminer si les buts
Lury, 1981). L’opération consiste à déterminer si les ont été atteints;
intrants sont fournis et utilisés comme prévu et s’ils O quelques années après l’achèvement (impact): pour
produisent les effets recherchés initialement. Le suivi est établir l’impact ultime sur le plan du développement.

Module 14 – 1
Manuel d’irrigation

1.1.3. Indicateurs effets sur l’environnement, les changements dans la charge


Les indicateurs permettent de mesurer les progrès réalisés de travail, le rapport entre l’investissement et les bénéfices,
pour atteindre l’objectif, c’est-à-dire les cibles ou les etc. Un même ensemble d’indicateurs peut évidemment
exigences de qualité à chaque étape. Ils servent de base comprendre ces deux catégories.
objective pour le suivi des progrès et l’évaluation des Les indicateurs doivent désagréger l’information en
réalisations finales. Un bon indicateur doit définir le niveau fonction du sexe et du groupe socio-économique. Il s’agit
de réalisation de manière spécifique: combien? (quantité), donc de rassembler des données sur le nombre
de quelle façon?(qualité), dans quel laps de temps?(temps). d’agriculteurs et d’agricultrices issus des différents groupes
Les étapes énoncées ci-dessous montrent bien ce caractère socio-économiques participant au projet. De même,
spécifique (FAO, 1998): l’information relative à l’augmentation des rendements doit
Première étape : Identifier l’indicateur: les agricul- être désagrégée selon le sexe du chef de famille, le type
teurs augmentent leur production de riz. d’exploitant (petit agriculteur ou grand exploitant), etc. Le
but de la collecte de données désagrégées par sexe est
Deuxième étape : Ajouter la quantité: 15 000
d’obtenir des informations permettant d’améliorer le
agriculteurs et 15 000 agricultrices possédant des parcelles
programme et en particulier la performance de groupes
de 2 ha maximum augmentent leur production de riz de
spécifiques d’agriculteurs (FAO, 1998).
30%.
Troisième étape : Ajouter la qualité: 15 000 Du fait des difficultés à recueillir l’information sur le terrain
agriculteurs et 15 000 agricultrices possédant des et en raison des coûts que cela représente, le nombre
parcelles de 2 ha maximum augmentent leur d’indicateurs doit être réduit au minimum. On se limitera
production de riz de 30% tout en maintenant la qualité de à quelques indicateurs clés permettant d’évaluer l’état du
riz obtenue lors de la récolte de 1995. périmètre et d’identifier les facteurs d’échec ou de succès.
Le présent Module examine quelques indicateurs courants
Quatrième étape : Préciser le temps: 15 000 pour chaque type de performance, parmi lesquels on
agriculteurs et 15 000 agricultrices possédant des pourra choisir ceux qui conviennent le mieux.
parcelles de 2 ha maximum augmentent leur
production de riz de 30% entre octobre 1996 et octobre
1.1.4. Paramètres
1997 tout en maintenant la qualité de riz obtenue lors
de la récolte de 1995. Pour calculer les indicateurs, on mesure un certain nombre
de paramètres dans le périmètre. Leur choix doit être le
Il faut élaborer un ensemble d’indicateurs permettant de plus judicieux possible: ils doivent être facilement
suivre et d’évaluer le processus - par exemple, le taux de mesurables et remesurables à peu de frais et de préférence
participation des cultivateurs, le montant du crédit par les agriculteurs eux-mêmes. Le tableau 1 présente
remboursé, les cultures exploitées, la participation aux quelques exemples d’indicateurs avec les paramètres
formations - et une autre série pour suivre et évaluer connexes.
l’impact des activités du programme - notamment
l’augmentation des rendements, le niveau des revenus, les

Tableau 1
Exemples d’indicateurs avec paramètres connexes

Indicateur Paramètre Expression


1. Rendement R – Récolte par campagne Réc (kg) R = Réc/S (kg/ha)
– Superficie cultivée S (ha)
2. Production brute ou nette par quantité – Récolte Réc (kg) P bI ou PnI = Réc/W (kg/m3)
d’eau appliquée PbI ou PnI – Volume d’eau appliqué W (m3)
3. Intensité de culture IC – Superficie récoltée par année SRéc IC = SRéc/SC x 100 (%)
(=somme des superficies récoltées
par campagne) (ha)
– Superficie cultivable SC (ha)
4. Efficience générale du projet Ep – Quantité d’eau entrant dans le canal E p = 100 x (SRI x 10 000 x BIn)/V (%)
(pour plus de détails, voir section 1.7) de transport V (m3)
– Besoins nets d’irrigation BIn (m)
– Superficie effectivement irriguée SEI (ha)

2– Module 14
Module 14: Suivi de la performance technique et financière d’un périmètre d’irrigation

1.2. Conception et processus du suivi et a) Des apports de production seront fournis ou des
de l’évaluation activités entreprises pour favoriser le développement
agricole ou rural.
Le principal objectif du suivi et de l’évaluation est de
s’assurer que le programme ou projet répond aux buts et Exemple: Les apports peuvent être fournis sous la forme
objectifs fixés conformément aux paramètres financiers d’un périmètre d’irrigation ou de conseils que les
initialement établis. Les objectifs relatifs à l’exploitation bénéficiaires sont encouragés à adopter.
d’un périmètre d’irrigation peuvent être classés en six b) L’utilisation de ces apports doit permettre aux
catégories (IIMI, 1996; Sally, 1995): bénéficiaires de produire des résultats.
O production et productivité Exemple: Dans le cas d’un projet d’irrigation, le résultat
O rentabilité peut être une augmentation de la production végétale,
obtenue grâce à la mise en application des conseils
O équité
agronomiques recommandés.
O utilisation rationnelle de la ressource
c) Ces résultats produiront, à leur tour, des effets dans la
O viabilité population cible, qui correspondent aux objectifs ou
O objectifs «non agricoles». buts immédiats.
Exemple: Les effets peuvent être un changement au
Ces objectifs peuvent être associés à ce que l’on appelle des
niveau des rendements ou des revenus.
«indicateurs de performance». Pour évaluer la performance
d’un périmètre, les valeurs des indicateurs qui ont été d) Enfin, les effets auront un impact sur la vie sociale et
obtenues doivent être comparées à des valeurs de référence. économique de la communauté, ce qui constitue
Le calcul des indicateurs de performance repose sur l’objectif ou but à long terme.
plusieurs paramètres qui doivent être mesurés dans le Exemple: Suite à une augmentation des revenus, on
périmètre (voir section 1.1.4). assiste à un développement des services dans la région,
Dans le cas des superficies exploitées par plusieurs ce qui élargit les opportunités de revenu et d’emploi.
cultivateurs, le suivi et l’évaluation fournissent les données Le processus de suivi et d’évaluation comporte des mesures
pouvant contribuer à l’efficacité de la conception, de la au champ et des analyses de données de terrain pouvant
mise en œuvre, de l’exploitation et de la gestion du servir de base à des recommandations dans une perspective
périmètre. Ce processus permet aux différents intervenants d’amélioration. En général, les principales activités sont la
de prendre des décisions sur la base d’informations sélection d’indicateurs, la collecte et la conservation de
appropriées en ce qui concerne: données, l’évaluation des données, l’identification des
O l’exploitation, la maintenance et la gestion du problèmes et la mise au point de mesures de prévention.
périmètre; Pour assurer une efficience optimale, les problèmes doivent
être rectifiés avant qu’ils n’entravent la performance.
O la gestion de l’eau;
O la production végétale; Dès le départ, il faut que les responsabilités en matière de
suivi et d’évaluation soient claires pour toutes les parties.
O le financement et autres services d’appui; L’attribution de ces responsabilités varie selon que le
O la gestion environnementale. périmètre est géré par un agriculteur individuel, un groupe
d’exploitants ou un organisme public. Il est recommandé
Il ressort de la définition qui a été donnée du suivi et de d’énoncer la responsabilité du suivi et de la collecte de
l’évaluation que plus les objectifs d’un programme sont données dans un règlement, surtout lorsque plusieurs
clairement énoncés, plus la mesure des progrès pourra être parties gèrent conjointement le périmètre. Ce règlement
précise. Les systèmes de suivi et d’évaluation doivent être pourrait en outre définir la procédure à suivre pour le suivi,
conçus en tenant compte de la réalisation des objectifs du tels que les paramètres à mesurer, la fréquence des collectes
projet, tels qu’ils sont exprimés dans des cibles à atteindre de données, les mesures à prendre pour régler les
sur une certaine période de temps. Le fait de concevoir ces problèmes potentiels, etc.
objectifs comme un déroulement par étapes (voir ci-
dessous) aidera à définir les fonctions du suivi et de
l’évaluation:

Module 14 – 3
Manuel d’irrigation

1.3. Utilisation d’un cadre logique Lors d’une opération de suivi et d’évaluation, il importe
d’examiner les résultats selon l’ordre suivant: apports de
Les systèmes de conception de projet, tels que le cadre
production/activités - résultats - effets/buts/objectifs
logique, permettent non seulement de concevoir les
immédiats - impact/objectif, comme le montre le cadre
objectifs du projet comme une succession d’étapes mais
logique (depuis l’extrémité inférieure du tableau jusqu’à la
aussi de définir des objectifs à atteindre au cours d’une
partie supérieure dans les tableaux 2 et 3). Il est peu utile
période donnée. Un cadre logique se présente sous forme
de tenter une évaluation de l’objectif si on n’est pas sûr que
de tableau et vise à la fois à fournir un parcours logique et
les buts contribuant à sa réalisation ont été atteints. De
à présenter l’information de façon concise, claire et
même, à un niveau inférieur, il ne sert pas à grand-chose
systématique (BOND, 2001). Il définit entre autres:
d’examiner et d’évaluer de façon critique les résultats si on
O ce que le projet cherche à réaliser; n’est pas certain que les apports de production et la
O la façon dont ces objectifs vont être atteints; combinaison d’activités ont été fournis comme prévu.
Chaque activité de rang inférieur contribue à la production
O ce qui est nécessaire pour assurer la réussite du projet; d’un résultat de niveau plus élevé et la réalisation à chaque
O les moyens de mesurer les progrès accomplis; niveau doit être examinée l’une après l’autre avant de passer
au niveau immédiatement supérieur. Le choix d’une
O les problèmes qui pourraient se poser en cours de
approche ascendante s’explique par un souci de réduire le
route.
coût de l’évaluation, celui-ci augmentant au fur et à mesure
Le cadre logique (voir exemple dans le tableau 2) peut que l’on s’éloigne de la base.
servir de base à un suivi et une évaluation de projet.
L’ Annexe 1 fournit un exemple d’indicateurs devant faire
Le tableau 3 donne un exemple de cadre logique pour un l’objet d’un suivi et d’une évaluation au niveau des activités,
périmètre d’irrigation exploité par plusieurs paysans. des résultats, des objectifs immédiats et de l’objectif général
pour le périmètre d’irrigation par aspersion au Zimbabwe,
pour lequel on a établi le cadre logique du tableau 2.

Tableau 2
Exemple de cadre logique (Modèle DFID) (Source: DFID, 1997)

Objectifs Indicateurs objectivement Moyens de vérification Principales


vérifiables (IOV) (MV) suppositions
Objectif Objectif
Le problème général que Moyens quantitatifs permettant Méthodes et sources Inscrire dans un objectif
le projet contribuera à de mesurer les moyens qualitatifs économiquement efficaces global les facteurs extérieurs
résoudre d’évaluation de la réalisation de permettant de quantifier ou nécessaires pour poursuivre
l’objectif dans un laps de temps d’évaluer des indicateurs les objectifs à long terme
donné
But But par rapport à l’objectif
L’impact immédiat sur la Moyens quantitatifs permettant Méthodes et sources Les conditions extérieures
zone du projet ou le groupe de mesurer les moyens qualitatifs économiquement efficaces nécessaires pour que le but
cible, c’est-à-dire le d’évaluation de la réalisation du permettant de quantifier ou du projet puisse contribuer à
changement ou le bénéfice but dans un laps de temps donné d’évaluer des indicateurs atteindre l’objectif du projet
que doit apporter le projet
Résultats Résultat par rapport au but
Les résultats spécifiques Moyens quantitatifs permettant Méthodes et sources Les facteurs non contrôlés
réalisables que doit de mesurer les moyens qualitatifs économiquement efficaces par le projet risquant
produire le projet pour d’évaluation de la réalisation des permettant de quantifier ou d’entraver la progression
attendre le but résultats dans un laps de temps d’évaluer des indicateurs vers la réalisation de l’objectif
donné à partir des résultats
Activités Apports Activité par rapport au
résultat
Les tâches à réaliser pour ApportsSynthèse du budget du Rapport financier comme Les facteurs non contrôlés
produire les résultats projet convenu dans l’accord par le projet risquant
d’aide financière d’entraver la progression
vers la production de
résultats à partir des activités

4– Module 14
Module 14: Suivi de la performance technique et financière d’un périmètre d’irrigation

Tableau 3
Exemple de cadre logique pour un périmètre d’irrigation exploité par plusieurs petits agriculteurs au Zimbabwe
(alimentation en eau par flexibles)

Synthèse narrative Indicateurs objectivement Moyens de vérification Principales


vérifiables (IOV) (MV) suppositions
Objectif à long terme
– Amélioration du niveau – 40% des irrigants possèdent – Enquête annuelle auprès
de vie des irrigants et une maison en briques avec des ménages
de la communauté toiture en tôle ondulée – Observation
vivant autour du – 60% des ménages ont les
périmètre moyens de payer l’éducation
secondaire de leurs enfants
Objectifs immédiats
– Augmentation des – 90% des irrigants accroissent – Données des vulgarisateurs – Le prix des produits
rendements les rendements des cultures agricoles agricoles reste élevé
– Augmentation des irriguées de 40% par rapport à – Données des agriculteurs
revenus des petits ceux des cultures non irriguées – Enquête-ménages annuelle
irrigants – le revenu agricole moyen par – Enquête saisonnière
ha augmente de 50% réalisée par les
gestionnaires du projet
Résultats
– Adoption des – 95% des irrigants consacrent – Données des vulgarisateurs – Pas d’attaque majeure
recommandations au moins 0.4 ha à une gamme agricoles résidents de ravageurs
concernant les variée de cultures – Données des agriculteurs – Pas de coupure
niveaux d’intrants et – 60% des irrigants adoptent les d’électricité suite au non
d’autres pratiques niveaux d’intrants agricoles règlement de factures
agronomiques recommandés par certains irrigants
– Pas de panne de moteur
Apports de production/activités
– Formation – Formation des nouveaux irrigants – Rapports de la Division – Le taux d’inflation ne
d’agriculteurs à la – Installation de la station de Irrigation d’Agritex dépasse pas 70% (les
production végétale pompage et des pompes – Rapports de la Division intrants agricoles restent
irriguée – Installation de l’électricité Cultures d’Agritex abordables)
– Installation et essai – Installation des tuyaux, des – Rapport de l’enquête de
du matériel sur le vannes et de la clôture base
périmètre – Fourniture des tubes- allonges,
robinets, trépieds, asperseurs
– Système d’irrigation totalement
opérationnel

1.4. Suivi et évaluation participatifs O la tendance au sein des organisations, et en particulier


dans le secteur privé, à mener une réflexion plus
Le suivi et l’évaluation sont vitaux car ils permettent aux
approfondie sur sa propre expérience afin d’en tirer
gouvernements et organismes d’aide de juger si les efforts
des enseignements.
de développement ont abouti. Traditionnellement, ce
travail implique l’intervention d’experts extérieurs qui Le suivi et l’évaluation participatifs fournissent aux
mesurent la performance par rapport à des indicateurs organismes d’aide au développement une occasion de se
préétablis au moyen de procédures et outils standardisés. concentrer davantage sur leur objectif ultime, qui est
La nécessité d’un suivi et d’une évaluation participatifs est l’amélioration des conditions de vie des populations
apparue lorsqu’on s’est aperçu des limites de l’approche pauvres. En élargissant la participation au processus
conventionnelle. Cette modification de la démarche résulte d’identification et d’analyse du changement, on obtient une
de plusieurs phénomènes (IDS, 1998): image plus précise de ce qui se passe réellement sur le
O un intérêt nouveau pour l’évaluation et la planification terrain. La participation élargie permet de célébrer les
participatives dans le contexte de l’adoption de succès et de tirer les enseignements des échecs. Pour les
nouvelles approches mettant en avant la prise en participants, cette approche peut être un facteur important
compte des points de vue des populations locales; d’autonomisation car il les responsabilise, contribue à
développer leurs compétences et leur montre que leurs
O les pressions en faveur d’une transparence accrue, dans points de vue sont pris en compte.
un contexte de rareté des ressources;

Module 14 – 5
Manuel d’irrigation

Tableau 4
Comparaison entre la méthode conventionnelle et la méthode participative en matière de suivi et d’évaluation

Sujet Suivi et évaluation conventionnels Suivi et évaluation participatifs


Responsables de la planification Gestionnaires de haut rang, experts Population locale, personnel de projet,
et de la gestion du processus extérieurs gestionnaires et autres parties prenantes,
souvent avec l’aide d’un facilitateur
Rôle des principaux intervenants Uniquement fournir des informations Concevoir et adapter la méthodologie,
(les agriculteurs) collecter et analyser les données, partager
les conclusions et les relier à l’action
Moyens de mesure des résultats Indicateurs définis à un niveau externe Indicateurs définis à un niveau interne et
et essentiellement quantitatifs comprenant une part importante d’estimation
qualitative
Approche Prédéterminée Adaptative

Le suivi et l’évaluation participatifs diffèrent à plusieurs propriétaires des parcelles eux-mêmes) ou publics ou
égards des approches conventionnelles, comme le montre d’organismes donateurs. L’importance du suivi et de
le tableau 4 (IDS, 1998). l’évaluation dans des périmètres exploités par plusieurs
petits agriculteurs s’explique notamment par le fait que:
La méthode participative repose sur quatre principes
majeurs (IDS, 1998): O les irrigants ont besoin de l’information ainsi fournie
pour pouvoir:
O la participation, qui suppose une ouverture de la
– éviter le gaspillage d’eau et d’énergie;
conception du processus aux personnes les plus
directement concernées et une analyse commune des – évaluer s’il est nécessaire de modifier certaines
données; pratiques agronomiques en vue d’améliorer leur
performance;
O la négociation, nécessaire pour s’accorder sur le champ – comparer leurs rendements avec ceux des
d’application du suivi et de l’évaluation, la façon dont agriculteurs pratiquant l’agriculture pluviale et
les données seront collectées et analysées et le moment d’autres irrigants;
de ces opérations, la véritable signification des – déterminer si leurs rendements augmentent;
données, les modes de partage des résultats et les
– décider s’ils doivent changer leur programme de
modalités d’action;
culture;
O l’apprentissage, qui en découle et qui devient le point de – comparer leurs revenus avec ceux des agriculteurs
départ des améliorations et des actions correctives pratiquant l’agriculture pluviale et d’autres
ultérieures; irrigants ainsi qu’avec leurs revenus antérieurs en
O la flexibilité, élément essentiel car le nombre, le rôle et conditions pluviales;
les compétences des parties prenantes ainsi que – évaluer s’ils font des bénéfices;
l’environnement extérieur et d’autres facteurs – déterminer si leurs revenus augmentent par
changent au fil du temps. rapport au coût de la vie;
– déterminer si le périmètre est viable;
Une large gamme de méthodes et outils a été élaborée pour
la réalisation du suivi et de l’évaluation. Ces instruments ne O les gestionnaires du périmètre ont besoin de ces
sont pas abordés dans le présent Module et le lecteur est informations pour pouvoir:
invité à consulter à ce sujet des ouvrages plus spécialisés. – évaluer la performance du périmètre;
– déterminer si leurs services sont acceptés et
1.5. Pourquoi procéder au suivi et à intégrés dans les systèmes de production des
l’évaluation des périmètres exploités par agriculteurs;
plusieurs agriculteurs? – déterminer si le projet atteint les bénéficiaires visés
(profite-t-il davantage aux riches dirigeants
Le processus de suivi et d’évaluation est important pour communautaires qu’à la population pauvre auquel
tous les acteurs concernés dans un périmètre: irrigants il est en principe destiné?);
(propriétaires des parcelles), gestionnaires (propriétaires – évaluer si certains groupes, tels que les
des parcelles, institutions publiques ou les deux), agricultrices, ne sont pas défavorisés dans l’accès au
conseillers (vulgarisateurs), créanciers et bailleurs de fonds, périmètre;
qu’ils s’agisse d’intervenants privés (y compris les

6– Module 14
Module 14: Suivi de la performance technique et financière d’un périmètre d’irrigation

O les conseillers (vulgarisateurs) s’appuient sur O les organismes donateurs ont recours à cette
l’information du suivi et de l’évaluation pour: information pour décider s’ils doivent:
– estimer la rentabilité du programme de culture – continuer à financer le périmètre;
qu’ils ont recommandé; – financer des périmètres similaires à l’avenir;
– recommander éventuellement un programme de – fournir un appui technique à des institutions
culture plus rentable; d’irrigation ou des périmètres particuliers.
– donner des conseils sur les marchés pour les
intrants ou les produits agricoles ou la production; 1.6. Élaboration d’indicateurs destinés au
– fournir des conseils sur les sources de crédit suivi et à l’évaluation de la performance des
possibles; périmètres d’irrigation
– fournir des conseils sur l’établissement des prix;
Les six domaines de suivi et d’évaluation suivants sont
– concevoir un programme de formation efficace
importants pour les périmètres d’irrigation:
pour les irrigants;
– donner des conseils sur les pratiques O performance technique
agronomiques appropriées pour atteindre certains O performance agronomique
objectifs de production;
O performance financière
O les planificateurs et les ingénieurs en irrigation ont
besoin de cette information pour pouvoir: O performance socio-économique
– mieux planifier le développement l’irrigation à O performance environnementale et sanitaire
l’avenir;
O performance sur le plan de la gestion.
– donner des conseils sur l’entretien de
l’équipement, par exemple en cas d’augmentation Pour pouvoir effectuer un suivi et une évaluation, il faut
brutale de la consommation d’énergie; mettre au point des indicateurs pour chacun de ces
– recommander des méthodes d’irrigation domaines. Comme il a été expliqué dans la section 1.1, les
économes en énergie; indicateurs sont des variables qui aident à mesurer des
– fournir des avis sur les causes d’une fréquence changements dans une situation donnée. On peut les
importante de pannes d’équipement; définir comme des mesures spécifiques (explicites) et
– obtenir un retour d’information sur la facilité ou objectivement vérifiables de changements ou résultats
les difficultés d’exploitation et de maintenance du engendrés par une activité. En d’autres termes, ils sont
périmètre; conçus pour fournir une norme par rapport à laquelle on
mesure, évalue ou montre les progrès accomplis au regard
– obtenir des informations en retour sur la gestion
des objectifs fixés. La performance doit être mise en
de l’eau et l’efficience de l’utilisation de l’eau sur le
rapport avec les conditions antérieures au projet afin de
périmètre;
pouvoir évaluer les changements apportés par celui-ci. On
– avoir des avis sur les problèmes environne-
peut par exemple poser les questions suivantes: Quelle était
mentaux;
la production de maïs avant le projet et quelle est-elle
– tirer des enseignements en vue d’améliorer à actuellement? Quelles étaient les conditions de vie des
l’avenir la planification de périmètres; agriculteurs avant le projet et quelles sont-elles
O les créanciers dépendent de cette information pour aujourd’hui? Quelle était l’incidence du paludisme dans le
pouvoir: passé et quelle est-elle actuellement? Pour apporter des
– évaluer la solvabilité des irrigants; réponses, il faut des informations de référence permettant
– recouvrer leurs prêts; d’établir des repères par rapport auxquels on comparera la
situation actuelle. Les changements seront également
O sur la base de l’information fournie, les départements évalués au regard de ce qui a été planifié et énoncé dans le
gouvernementaux décideront s’ils doivent: document de projet.
– continuer à financer le périmètre;
– financer des périmètres similaires à l’avenir; A titre indicatif, on trouvera ci-dessous quelques
– fournir une aide à la région en cas de sécheresse; indicateurs relatifs aux six domaines du suivi et de
l’évaluation. Idéalement, les indicateurs sont établis et
– fournir des services spécifiques tels que la
choisis en concertation avec toutes les parties prenantes,
vulgarisation agricole ou des facilités de crédit;
comme l’explique la section 1.4.

Module 14 – 7
Manuel d’irrigation

1.6.1. Indicateurs de performance technique 1.6.3. Indicateurs de performance financière


Un suivi et une évaluation techniques doivent être effectués Dans l’évaluation de la performance financière, les
périodiquement pour s’assurer que techniquement le dépenses sont comparées aux tableaux de coûts et budgets
périmètre fonctionne correctement et de façon efficace. initiaux pour déterminer si les objectifs financiers convenus
Les indicateurs à mesurer varient selon le mode d’irrigation au départ ont été atteints et si, d’une façon générale, le
(surface, aspersion, localisée). Les chapitres 2, 3 et 4 contrôle financier est satisfaisant. On évalue également la
décrivent plus en détail le suivi de l’efficacité technique façon dont les dépassements de coûts sont financés et les
pour chacun de ces types de réseau. fonds inutilisés redéployés.
Les réseaux d’irrigation sont conçus pour fournir l’eau dont On trouvera au chapitre 5 une description plus détaillée du
ont besoin les cultures en plus de la pluie efficace et de l’eau suivi de la performance financière.
souterraine disponible. En d’autres termes, ils fournissent
la part restante des besoins en eau que ces autres sources ne Les indicateurs destinés au suivi et à l’évaluation de la
peuvent apporter. En ce qui concerne les aspects performance financière seront élaborés sur la base des
techniques de l’irrigation, l’objectif est de satisfaire les éléments suivants:
besoins en eau des plantes sans provoquer d’effets O coût de l’énergie
secondaires néfastes.
O coût de l’eau;
Les paramètres suivants guideront l’élaboration O autres coûts, de sécurité par exemple;
d’indicateurs pour le suivi et l’évaluation techniques:
O coût des réparations et de l’entretien du matériel, des
O quantité et qualité de l’infrastructure construite; canaux et des ouvrages (frais d’exploitation et de
O consommation d’énergie de l’équipement; maintenance);
O débit de la pompe; O coût des intrants, tels que semences, engrais, produits
chimiques, transport;
O uniformité de distribution de l’eau d’irrigation;
O prix des produits agricoles;
O état de l’équipement, des canaux, des réservoirs et
autres ouvrages; O coût de la commercialisation, du conditionnement par
exemple;
O état du nivellement;
O accès au crédit – source, taux d’intérêt, etc.
O fréquence des pannes d’équipement et des réparations;
O marge brute par culture et par superficie;
O quantité d’eau utilisée pour l’irrigation;
O augmentation des revenus des agriculteurs;
O efficiences d’irrigation.
O valeur de la valeur actuelle nette (VAN), du rapport
1.6.2. Indicateurs de performance agronomique bénéfice/coût (B/C), du taux de rentabilité interne
(TRI) par rapport à la valeur établie lors de la
La préparation d’indicateurs pour le suivi et l’évaluation préparation du projet (voir Module 11).
agronomiques s’effectuera en fonction des éléments
suivants: 1.6.4. Indicateurs de performance socio-
O types de cultures exploitées et superficie cultivée par économique
culture; Pour la mise au point d’indicateurs destinés au suivi et à
O qualité de la culture; l’évaluation socio-économiques, on se basera sur les
paramètres suivants:
O intensité de culture;
O patrimoine;
O type, qualité et quantité des intrants agricoles utilisés;
O état nutritionnel de la famille;
O pratiques culturales utilisées;
O changement dans les conditions de vie;
O niveaux de rendement;
O capacité de payer les frais de scolarité;
O ravageurs et maladies rencontrés et mesures de lutte;
O création d’emplois;
O ponctualité des opérations.
O promotion de la femme;

8– Module 14
Module 14: Suivi de la performance technique et financière d’un périmètre d’irrigation

O liaisons en amont et en aval; réparation et de maintenance. En fin de compte, ces achats


O état de la sécurité alimentaire dans la région; à bas prix s’avèrent être l’option la plus coûteuse à long
terme. La gestion des petits périmètres d’irrigation est
O amélioration de la fourniture des services; examinée dans FAO (2000). Lorsqu’on évalue la
O caractère approprié des technologies; performance globale en matière de gestion, on peut poser
les questions suivantes: Les gestionnaires sont-ils capables
O taux d’adoption des technologies. de superviser efficacement les activités du périmètre? Ont-
ils établi les liens nécessaires avec les organismes publics et
1.6.5. Indicateurs de performance environnementale privés? Sont-ils pragmatiques? Les ressources humaines et
et sanitaire matérielles sont-elles convenablement utilisées?
Les facteurs environnementaux et sanitaires ont un impact
Les indicateurs destinés au suivi et à l’évaluation de la
sur la performance à court et à long terme au niveau du
gestion seront élaborés sur la base des éléments suivants:
champ. On distingue deux types d’impact, de même
importance: les effets du périmètre sur l’environnement O structures, rôles, responsabilités et compétences
extérieur et les incidences de facteurs extérieurs sur le gestionnaires;
périmètre. Le Module 1 examine les indicateurs O gestion des connaissances et formation à tous les
environnementaux et sanitaires d’ordre général ainsi que les niveaux;
effets négatifs et les mesures de prévention possibles dans
ce domaine. O résolution des conflits;
O capacités d’organisation et de gestion chez les
Pour le suivi et l’évaluation de la performance
agriculteurs (autogestion)
environnementale et sanitaire, les indicateurs sont établis
en fonction des indications suivantes:
1.7. Exemples d’indicateurs destinés au
O changements de la quantité et de la qualité de l’eau;
suivi de la performance technique et
O modifications de la salinité, de l’alcalinité, de la agronomique des périmètres exploités par
sodicité, de l’acidité et de la fertilité du sol; plusieurs agriculteurs
O érosion (perte en sol ou accumulation de sol); Dans le cadre du Programme spécial pour la sécurité
O pollution de l’eau, par exemple présence de nitrates; alimentaire de la FAO (PSSA), des indicateurs ont été mis
au point pour suivre la performance des périmètres
O présence de maladies d’origine hydrique, comme le d’irrigation cultivés par plusieurs exploitants au cours de la
paludisme et la bilharziose, et degré d’infestation chez phase de démonstration. A titre d’exemple, nous reprenons
l’homme par rapport à la situation antérieure à ci-dessous les indicateurs permettant de mesurer la
l’introduction de l’irrigation; performance technique et agronomique (FAO/DFID/
O engorgement/drainage insuffisant. CIID, non daté).

1.6.6. Indicateurs de performance relatifs à la Objectif 1: Intensifier et augmenter la production


gestion agricole sur les terres irriguées

Posséder de bonnes compétences en gestion et un esprit Premier indicateur: Augmentation de la production


d’entreprise constitue un facteur de succès essentiel. L’une moyenne
des carences les plus couramment observées sur ce plan est
le manque de vision à long terme qui fait que l’on achète Cet indicateur mesurera l’augmentation moyenne obtenue
systématiquement des équipements et des pièces détachées au cours de la phase de démonstration par rapport aux
bon marché. Or ce matériel est souvent de qualité moyennes nationales et/ou aux moyennes de production
médiocre et peu durable, ce qui accroît les frais de enregistrées avant cette phase. Les données nécessaires
pour son application sont les suivantes:

Moyenne du projet Moyenne nationale Augmentation ou baisse Pourcentage d’augmentation


(kg) (kg) (kg) CP
Culture 1 P(1) M(1) P(1) - M(1) 100 x [P(1)-M(1)]/M(1)
Culture 2 P(2) M(2) P(2) - M(2) 100 x [P(2)-M(2)]/M(2)
Culture N P(N) M(N) P(N) - M(N) 100 x [P(N)-M(N)]/M(N)

Module 14 – 9
Manuel d’irrigation

Le pourcentage moyen de l’augmentation ou de la baisse de SP(C1) = Superficie plantée pendant la campagne


actuelle
production (PV) pour toutes les cultures est l’indicateur
proposé pour la production agricole: SP(C2) = Superficie plantée pendant la campagne
précédente
Équation 1
1 En climat humide, le débit d’eau disponible pendant la
N P(N) - M(N) N
PV = 100 x ∑1 M(N)
saison des pluies est considérablement plus élevé qu’en
saison sèche et par conséquent les superficies plantées
SP(C1) et SP(C2) sont nettement plus importantes en
Où:
saison pluvieuse. Il est donc recommandé de calculer
P V = Augmentation ou baisse de la production
séparément l’augmentation de la superficie plantée (ASP)
végétale (pourcentage)
en fonction de la saison.
P = Production végétale moyenne du projet
M = Production végétale moyenne du pays
N = Nombre de cultures
Objectif 2: Améliorer la performance des périmètres
existants grâce aux technologies
d’irrigation appliquées dans
Deuxième indicateur: Intensité de culture l’exploitation
Cet indicateur permettra d’évaluer dans quelle mesure il est Quatrième indicateur: Efficience générale de l’irrigation
possible d’avoir une deuxième et une troisième campagne
au cours d’une année. L’indicateur IC se définit comme L’efficience générale de l’irrigation est une valeur qui varie
suit: constamment tout au long de l’année et qui est
conditionnée par l’efficience de la distribution effective de
Équation 2 l’eau et l’efficacité d’application de l’eau par les exploitants.
Elle constitue néanmoins une bonne référence pour
A(C1) + B(C2) + C(C3)
IC = estimer dans quelle mesure l’eau d’irrigation est utilisée
SC
efficacement. L’indicateur suivant est proposé:
Où:
Équation 4
A(C1) = Superficie totale récoltée au cours de la
première campagne
(SEI x 10 000 x BEC)
B(C2) = Superficie totale récoltée au cours de la EGI = 100 x
deuxième campagne (DP x 3 600 x 30 x N)
C(C3) = Superficie totale récoltée au cours de la Où:
troisième campagne EGI = Efficience générale de l’irrigation
SC = Superficie cultivable (pourcentage)
SEI = Superficie effectivement irriguée
pendant le mois de pointe (ha)
Troisième indicateur: Augmentation de la superficie
BEC = Besoin en eau des cultures ou besoin
plantée net d’irrigation pour le mois de pointe
L’utilisation intensive de l’eau d’irrigation est une bonne (mm/mois)
indication de l’efficacité du passage à une agriculture DP = Débit moyen de la prise principale
pendant le mois de pointe (l/s)
intensive. Par conséquent, cet indicateur permet d’évaluer
N = Nombre d’heures d’irrigation par jour
l’ampleur de ce changement. L’augmentation de la
superficie plantée d’une campagne à l’autre (exprimée
en pourcentage) constitue à cet effet un bon indicateur Cet indicateur donnera l’efficience de l’utilisation de l’eau
(ASP): pendant le mois de pointe. Il est recommandé de
déterminer cette valeur pour chaque mois afin d’obtenir
Équation 3 une indication des variations de l’efficience générale tout au
long de l’année. Cet indicateur s’avère particulièrement
[SP(C1) - SP(C2)] utile lorsqu’on entreprend des travaux de remise en état ou
ASP = 100 x
SP(C2) d’amélioration car l’augmentation de l’efficacité physique
Où: du réseau doit se traduire par une augmentation des valeurs
ASP = Augmentation de la superficie plantée d’efficience générale.
(pourcentage)

10 – Module 14
Module 14: Suivi de la performance technique et financière d’un périmètre d’irrigation

Cinquième indicateur: Coûts d’exploitation et de AAT = Nombre d’agriculteurs ayant adopté la


technologie proposée
maintenance
NTA = Nombre total d’agriculteurs dans la
Les coûts d’exploitation et de maintenance rapportés à la zone de démonstration
superficie irriguée constituent déjà un bon indicateur de
l’efficience de l’utilisation des ressources financières: Cet indicateur apparemment simple souffre du fait que
l’adoption d’une technologie ne se détermine pas très
Équation 5
facilement. Comme les offres technologiques diffèrent
DT
souvent selon le pays ou la zone de démonstration, les
EM = critères permettant de déterminer leur adoption par les
SEI
agriculteurs doivent être élaborés localement.
Où:
EM = Coûts d’exploitation et de maintenance Septième indicateur: Utilisation de l’eau au niveau de
par ha
l’exploitation
DA = Dépenses annuelles totales en E&M
SEI = Superficie effectivement irriguée (ha) Un aspect important de la phase de démonstration est
l’efficacité de l’application de l’eau au niveau de
Une fois que l’on a déterminé les coûts E&M, il est possible l’exploitation, c’est-à-dire un apport à intervalles
d’évaluer la capacité des agriculteurs à couvrir ces frais en appropriés (en fonction de la technologie utilisée) et en
rapportant ces coûts aux revenus des exploitants à l’aide de quantités nécessaires pour satisfaire les besoins en eau des
l’équation suivante: cultures. Si l’eau d’irrigation n’est pas fournie avec des
bases techniques minimum, il est clair que les
Équation 6 augmentations de production prévues ne pourront être
atteintes. Il est donc très important d’obtenir des données
DT
IRA = 100 x sur la façon dont l’eau d’irrigation est appliquée.
RA

Où: Comme le nombre d’agriculteurs participant à


IRA = Impact des coûts E&M sur les revenus des
l’exploitation d’un périmètre est relativement élevé, il est
agriculteurs (pourcentage) pratiquement impossible (trop long et trop coûteux) de
DT = Dépenses annuelles totales encourues en surveiller l’utilisation de l’eau par chacun d’eux. Il faut donc
E&M procéder par échantillonnage. L’échantillon doit être
RA = Revenu des agriculteurs (estimé sur la statistiquement représentatif, mais il s’agit, là encore, d’une
base d’un échantillon représentatif) opération onéreuse lorsque les agriculteurs sont nombreux.

Si les valeurs IRA sont supérieures à 10%, il faut s’attendre Pour chaque agriculteur inclus dans l’échantillon, il y a lieu
à certaines difficultés dans la collecte des redevances. de recueillir les données suivantes:
O Nombre d’arrosages, intervalles et volumes à appliquer
Objectif 3: Montrer des technologies et méthodes à chaque culture. Ces données doivent se calculer en
d’expansion de l’irrigation fonction des caractéristiques du sol et des besoins en
eau des cultures. Pour cette opération, il est
Sixième indicateur: Pourcentage d’agriculteurs ayant recommandé d’utiliser le logiciel CROPWAT (FAO,
adopté la technologie d’irrigation 1992) (voir également Module 4).
Cet indicateur simple indique le pourcentage d’agriculteurs O Quantités réelles, intervalles (dates) et nombre
ayant adopté l’offre technologique par rapport au nombre d’arrosages pour l’agriculteur concerné. Là encore, le
total de participants dans la zone démonstration: logiciel CROPWAT s’avère utile non seulement pour
Équation 7 archiver ces données mais aussi pour évaluer
l’efficience réelle atteinte par l’agriculteur (Module 4).
AAT
AT = 100 x O Degré d’observation par les agriculteurs du calendrier
NTA d’arrosage recommandé. Pour cela, trois variables
Où: doivent être déterminées:
AT = Agriculteurs ayant adopté la technologie – le rapport entre la quantité totale d’eau réellement
(pourcentage) appliquée et la quantité calculée;

Module 14 – 11
Manuel d’irrigation

– le rapport entre la quantité d’eau appliquée et la détermination de cette valeur est élevé. On trouvera de plus
quantité calculée pour chaque arrosage; amples informations sur les efficiences d’irrigation dans le
– le rapport entre le nombre d’arrosages appliqués et Module 1.
le nombre calculé.
Objectif 4: Améliorer la capacité d’autogestion du
Grâce à ces trois sous-indicateurs, on pourra savoir dans personnel et de la communauté locale et
quelle mesure les cultivateurs ont réellement respecté le développer une base institutionnelle
calendrier recommandé. Cependant, la détermination de pour l’expansion de l’irrigation
ce septième indicateur est coûteuse.
Neuvième indicateur: Activités de formation réalisées
Huitième indicateur: Efficience de l’irrigation sur Le nombre d’activités de formation réalisées, les types
l’exploitation d’activité proposés, leur durée et le nombre de participants
Pour établir les calendriers d’arrosage mentionnés pour doivent être mentionnés. Le nombre de participants sera
l’indicateur précédent, il faut prendre en compte l’efficacité mis en rapport avec leur nombre potentiel pour avoir une
de l’apport d’eau d’irrigation par l’agriculteur. On applique idée du pourcentage d’agriculteurs atteints.
souvent ce type de donnée sur la base d’expériences
empiriques ou personnelles. Sur le terrain, on peut utiliser Dixième indicateur: Autogestion
des procédures standard (FAO, 1992; autres manuels L’objectif sera d’évaluer le degré d’autogestion atteint. A
pertinents). Il sera utile de déterminer l’efficience partir de l’hypothèse initiale d’un effort entrepris pour
d’irrigation une fois par an et d’enregistrer les progrès créer une association des usagers de l’eau, le niveau
accomplis par les exploitants sur ce plan. Cependant, d’autogestion est évalué au moyen des critères ci-dessous.
comme pour l’indicateur précédent, le coût de la

L’association des usagers de l’eau fonctionne de manière satisfaisante et 80 à 90% Totalement indépendant
des frais d’eau sont perçus.
L’association a été créée. Les agriculteurs se chargent de la distribution de l’eau au Semi-indépendant
niveau des canaux tertiaires mais les canaux secondaires et situés en amont sont
exploités par des agents de l’Etat. Les agriculteurs n’effectuent que quelques travaux
d’entretien mineurs. 65 à 80% des frais d’eau sont récoltés.
L’association a été créée mais sert essentiellement d’organe consultatif et d’information. Faible degré d’indépendance
Les décisions sont prises par des fonctionnaires de l’Etat. 50 à 65% des frais d’eau
sont perçus.
L’association existe officiellement mais dans la pratique elle n’accomplit aucune des Dépendant, exige une explication
tâches qui lui ont été assignées.
L’association n’a pas été créée. Justification nécessaire

12 – Module 14
Chapitre 2
Suivi de la performance technique d’un périmètre
d’irrigation de surface
Ce chapitre doit se lire avec les Modules 1 et 7, qui irrégulière, les points de quadrillage doivent être
décrivent les paramètres techniques dans la perspective rapprochés les uns des autres. Le Module 7 examine les
d’une performance optimale. Une explication théorique topographies et pentes recommandées.
détaillée des équations incluses dans ce chapitre est
également fournie dans ces modules ainsi que dans FAO 2.2. Teneur en eau du sol au champ
(1989). Le présent chapitre traitera essentiellement des
activités pratiques du processus de suivi et évaluation. La quantité totale d’eau disponible pour la plante dans la
zone racinaire est couramment appelée «eau du sol». Elle
Selon FAO (1989), les mesures au champ les plus courantes représente la différence entre la capacité au champ (CC) et
pour le suivi et l’évaluation de réseaux d’irrigation de le point de flétrissement permanent (PFP) (Module 4). La
surface sont les suivantes: capacité au champ est la quantité d’eau maximum que peut
O topographie des champs, contenir un type de sol. Le point de flétrissement
permanent est atteint lorsque la réserve d’eau facilement
O teneur en eau du sol au champ, disponible est tarie et le sol est «sec». Lorsque la teneur en
O distribution et application de l’eau. eau est proche de la capacité au champ, la plante utilise très
peu d’énergie pour son alimentation hydrique. Plus le
tarissement augmente, plus il lui faut dépenser de l’énergie,
2.1. Topographie des champs
ce qui crée une situation de stress hydrique. Certaines
Des levés topographiques doivent être effectués cultures sont plus sensibles que d’autres à l’épuisement de
périodiquement (une ou deux fois par an) car les niveaux la réserve utile et sont par conséquent davantage
des champs changent sous l’effet des pratiques culturales, susceptibles de souffrir de stress. De ce fait, le niveau de
en particulier du labour. Un nivellement périodique tarissement admissible diffère selon la culture et le type de
(annuel ou semestriel) est recommandé pour l’irrigation de sol (voir Module 4).
surface afin de maintenir la topographie des champs aussi
proche que possible de celle de l’étude initiale. Lorsque le sol contient plus d’eau qu’il ne peut en absorber
(quantité supérieure à la capacité au champ), il est engorgé.
Un changement important ou une inégalité de la pente du Les racines sont alors plongées dans l’eau et la plante
terrain peut affecter l’uniformité de l’application de l’eau et dépérit (excepté le riz) car les racines ont non seulement
entraîner ainsi un engorgement dans certaines zones, besoin d’eau mais aussi d’air. Des mesures de teneur en eau
notamment dans les dépressions, et un stress hydrique dans du sol doivent être réalisées périodiquement pendant la
d’autres. L’engorgement noie les racines, ce qui provoque période de végétation. Les résultats ainsi obtenus servent à
des baisses de rendement. Lorsque le niveau de l’eau atteint déterminer le moment du prochain arrosage et la dose
la surface, des flaques d’eau stagnante peuvent se former, d’arrosage à appliquer. Après un arrosage, ils permettent de
qui favorisent la propagation de maladies transmises par déterminer si on a ajouté la bonne hauteur d’eau ou
l’eau. En outre, l’efficience d’irrigation établie dans l’étude d’évaluer l’engorgement ou le stress hydrique. La teneur en
risque de ne pas être atteinte et, dans certains cas, les eau du sol peut être optimisée:
ressources en eau disponibles ne répondront plus aux
O en régulant l’application d’eau par l’emploi de
besoins en eau estimés au stade de la planification. Des
calendriers d’arrosage adéquats afin d’éviter le sur-
pentes de terrain inappropriées ou inégales peuvent être
arrosage ou le sous-arrosage;
source d’érosion et rendre inadéquat le débit initialement
choisi. O en nivelant le terrain de façon à éviter une distribution
déséquilibrée, qui provoquerait à certains endroits un
Généralement, les levés topographiques doivent s’effectuer stress hydrique et à d’autres un engorgement;
sur des points de quadrillage distants de 20-30 m mais la
configuration du quadrillage dépend de la pente et de O en installant et en entretenant un réseau de drainage
l’uniformité du terrain. Lorsque l’inclinaison est forte et adéquat;

Module 14 – 13
Manuel d’irrigation

O en utilisant des canaux ou tuyaux revêtus pour prévenir Si la teneur en eau est supérieure à la capacité au champ du
les infiltrations. sol, on observe la présence d’eau libre. Il y a alors un risque
d’engorgement. Lorsque le tarissement de la réserve d’eau
Il existe plusieurs méthodes de mesure de la teneur en eau utile est supérieur à 50 % par exemple (en fonction de la
du sol, notamment le toucher, la détermination culture), il y a un risque de stress hydrique.
gravimétrique et l’utilisation de la sonde à neutrons
(Module 4). La première méthode est moins coûteuse car
elle n’exige aucun matériel mais aussi moins précise car 2.3. Distribution et application de l’eau
subjective. Couramment utilisée par les irrigants de la
région, elle consiste à comprimer une poignée de sol et à 2.3.1. Débit et temps d’opportunité de l’absorption
d’eau
tirer des conclusions de ses observations en suivant des
lignes directrices générales (voir tableau 5). Un débit et un temps d’opportunité de l’absorption d’eau
inappropriés peuvent se traduire par des problèmes
Tableau 5
Lignes directrices pour l’évaluation au toucher de la teneur en eau du sol

Texture
Eau du sol Etat Grossière: Relativement grossière: Moyenne: Fine;
utilisable hydrique Sable fin Limon sableux Limon argilo-sableux Limon argileux
(%) du sol Sable fin limoneux Limon sableux fin Limon, limon fin Limon fin argileux
0-25 Sec Friable. Tient ensemble Forme une boule très Les agrégations de sol Les agrégations de sol
s’il n’est pas perturbé. faible dont se détachent se détachent facilement. se séparent facilement.
Des grains de sable facilement des grains Pas de taches d’eau sur Les mottes s’effritent
restent sur les doigts. de sol agrégés. les doigts. Les mottes difficilement lorsqu’on
s’effritent lorsqu’on les les comprime.
comprime.
25-50 Légère- Forme une boule très Forme une boule faible Forme une boule faible Forme une boule faible.
ment faible* avec des traces avec traces de doigts avec des surfaces Très peu d’agrégations
humide de doigts très nettes. nettes. Couleur foncée. rugueuses. Pas de de particules se
Une légère couche de Pas de taches d’eau sur taches d’eau sur les détachent. Pas de
grains de sable séparés les doigts. doigts. Peu de grains taches d’eau. Les
et agrégés reste sur les de sol agrégés se mottes s’aplatissent
doigts. détachent. lorsqu’on les comprime.
50-75 Humide Forme une boule faible Forme une boule avec Forme une boule. Très Forme une boule lisse
avec des grains de des traces de doigt bien légères taches d’eau. avec des traces de
sable détachés et visibles. Très légères Couleur foncée. Pliable. doigts nettes. Légères
agrégés qui restent sur taches d’eau du sol sur Forme un ruban fragile taches d’eau du sol sur
les doigts. Couleur les doigts. Couleur entre le pouce et l’index. les doigts. Un ruban se
foncée. Grosses taches foncée. Non glissante. forme entre le pouce et
d’eau sur les doigts. Ne l’index.
prend pas la forme d’un
ruban**.
75-100 Trempé Forme une boule faible. Forme une boule. Laisse Forme une boule avec Forme une boule.
Des grains de sable non une trace humide sur la des traces de doigts très Couche inégale de sol
cohérents et agrégés main. Taches d’eau nettes. Couche de sol humide moyenne à
restent sur les doigts. légères à moyennes sur humide légère à forte épaisse sur les doigts.
Couleur foncée. les doigts. Forme un sur les doigts. Formation Un ruban se forme
Grosses taches d’eau ruban peu solide entre de rubans. facilement entre le
sur les doigts. Pas de le pouce et l’index. pouce et l’index.
formation de ruban.
Capacité Trempé Forme une boule faible. Forme une boule molle. Forme une boule molle. Forme une boule molle.
au champ Couche d’eau du sol De l’eau libre apparaît Lorsqu’on la comprime Lorsqu’on la comprime
(100) légère à épaisse sur les brièvement à la surface ou la secoue, de l’eau ou la secoue, de l’eau
doigts. Une trace lorsqu’on comprime ou libre apparaît brièvement libre apparaît à la
humide de boule molle secoue la boule. Couche à la surface. Couche surface. Couche d’eau
reste sur la main. d’eau du sol moyenne à d’eau du sol moyenne à du sol épaisse sur les
épaisse sur les doigts. lourde sur les doigts. doigts. Glissante et
collante.

* Une «boule» se forme en comprimant fermement un échantillon de sol dans une main.
** Un «ruban» se forme en comprimant un échantillon de sol entre le pouce et l’index.

14 – Module 14
Module 14: Suivi de la performance technique et financière d’un périmètre d’irrigation

d’érosion, de gaspillage d’eau ou de stress hydrique. Il faut N’importe laquelle de ces équations peut être utilisée, selon
effectuer périodiquement des essais d’avancement et de la préférence de la personne qui effectue le suivi. Etant
récession afin d’appliquer les meilleures combinaisons de donné l’ampleur des mesures de teneur en eau à réaliser
débit et temps d’opportunité d’absorption pour les sillons, pour la détermination de l’UD, ces tests sont effectués à
planches ou bassins, cultures et périodes de végétation quelques années d’intervalle. La section suivante fournit un
existants. exemple d’évaluation de l’uniformité de distribution et
d’efficience d’application.
Les méthodes d’essai pour l’infiltration, l’avancement, la
récession, le débit et le temps d’opportunité de l’absorption
2.3.3. Efficiences d’irrigation
sont examinées en détail dans le Module 7 et brièvement
dans la section 2.3.3 ci-dessous. Une description détaillée des différents types d’efficience
d’irrigation (à la parcelle, canaux de distribution,
2.3.2. Uniformité de distribution de l’eau exploitation, transport, réseau de distribution, générale) est
donnée dans le Module 1.
Les deux principaux indicateurs de performance technique
pour un réseau d’irrigation de surface sont l’uniformité de
Efficience à la parcelle (Ea)
distribution et l’efficience d’application (voir section 2.3.3).
Les mesures au champ de ces paramètres doivent être L’objectif de l’irrigation est de satisfaire le besoin en eau de
répétées à plusieurs reprises jusqu’à ce que les changements la culture sans provoquer d’effets secondaires nuisibles.
des caractéristiques pédologiques, culturales ou Une mauvaise efficience d’application (Ea) ou, en d’autres
opérationnelles aient révélé toutes les facettes du réseau. termes, des effets d’arrosage excessifs, peut entraîner l’une
ou plusieurs des conséquences néfastes suivantes: gaspillage
Une mauvaise uniformité de distribution de l’eau appliquée d’eau, zones racinaires engorgées, augmentation de la
peut entraîner la saturation en eau des zones racinaires ainsi salinité du sol et accroissement des coûts de pompage.
que, par endroits, un accroissement de la salinité du sol ou
un apport d’eau insuffisant. Ce manque d’uniformité peut Les principales pertes d’eau au champ lors de l’application
être rectifié: d’eau sont la percolation profonde sous la zone racinaire et
le ruissellement (eau d’aval). La percolation profonde est
O en ajustant le débit de manière à obtenir les meilleures
l’eau perdue par infiltration sous la zone racinaire.
combinaisons de débit pour les sillons, planches ou
D’importantes pertes de ce type donnent lieu à un
bassins, cultures et périodes de végétation existants et
engorgement du fait de la montée locale de la nappe
différents types de sol;
souterraine. Par ailleurs, les éléments nutritifs et autres
O en corrigeant la pente du terrain par nivellement. produits chimiques bénéfiques pour les cultures risquent
d’être lessivés au-delà de la zone racinaire. Selon le type de
L’uniformité de distribution (UD) définit la répartition de
produit chimique lessivé, il peut y avoir une contamination
l’eau sur le champ que l’on est en train d’irriguer. Ce
de la nappe souterraine. Le ruissellement est la perte d’eau
paramètre est comparable au coefficient de Christiansen
occasionnée par un écoulement de l’eau d’irrigation en
utilisé pour mesurer l’efficience d’application. FAO (1989)
surface au-delà du champ irrigué. Ce phénomène peut être
propose la définition suivante de l’UD:
source d’érosion ainsi que de salinité et d’envasement
Équation 8 accrus en aval, notamment dans les cours d’eau et ouvrages
hydrauliques. Il peut également provoquer l’engorgement
Hauteur moyenne d’eau appliquée des terres. Pour évaluer l’efficience à la parcelle (Ea), deux
sur le quart inférieur du champ x 100 paramètres sont nécessaires:
DU =
Hauteur moyenne d’eau appliquée
O les estimations du besoin net d’irrigation (BIn) pour le
Selon cet ouvrage, on peut également définir une site et le stade de développement cultural concernés;
«uniformité de distribution absolue»: O la quantité d’eau appliquée au champ (W).
Équation 9 Le Module 4 présente la méthode d’évaluation du BIn. Le
volume moyen d’eau appliqué à la parcelle peut se mesurer
Hauteur minimum d’eau appliquée
UDa = x 100 en tête de sillon, de planche ou de bassin. Il s’agit de la
Hauteur moyenne d’eau appliquée quantité d’eau débitée par le siphon, le tuyau

Module 14 – 15
Manuel d’irrigation

d’alimentation de la raie ou un autre type d’ouvrage de Des piquets de bois sont disposés à 10 m d’intervalle sur
prise d’eau sur une période donnée. Une fois ces chiffres toute la longueur de la planche. L’irrigation doit être
connus, on peut déterminer Ea à l’aide des équations ci- réalisée avec le même débit que celui utilisé par les
dessous, permettant l’utilisation de volumes ou de agriculteurs. Le débit sur la partie supérieure du champ
hauteurs d’eau: doit être mesuré à l’aide de dispositifs tels que canaux
jaugeurs et déversoirs. En l’absence de tels ouvrages, on
Équation 10a Équation 10b
peut utiliser des seaux. Dans ce cas, il faut s’assurer que
BIn (m3) BIn (mm)
l’eau pénètre dans le seau dans la position normale
Ea = x 100 Ea = x 100 d’irrigation au champ. L’eau doit également être appliquée
W (m3) W (mm)
sur les planches situées des deux côtés de la planche d’essai
Le besoin net BIn estimé doit correspondre à la fréquence de manière à ce que celles-ci fassent office de zones
d’irrigation particulière au site, à la culture et au stade de tampons. Cependant, si l’agriculteur n’irrigue habituelle-
croissance. L’efficience Ea donne une indication des pertes ment qu’une planche à la fois, il est inutile d’arroser les
en indiquant la fraction d’eau appliquée à la zone racinaire planches adjacentes. Le débit doit être chronométré de
du sol, potentiellement sujette à évaporation et trans- façon à pouvoir calculer le volume. Le temps d’avancement
piration. Elle ne montre cependant pas si la distribution est de l’eau sur la planche doit être enregistré, de même que le
uniforme et l’arrosage suffisant. temps de récession. L’infiltration (profil souterrain) sera
calculée à chaque piquet. Ce profil est déterminé en
Dans l’exemple ci-dessous, on illustre, dans un système ajoutant la hauteur d’eau à la surface au profil développé
d’irrigation à la planche, la détermination des paramètres pendant la phase d’avancement. Le tableau 6 présente les
de performance et des causes de pertes d’eau dans un bloc. données d’évaluation d’un essai à la planche et le graphique
Les données suivantes ont été recueillies: montre l’infiltration (colonne 7) par rapport à la distance le
long de la planche (colonne 1).
O Superficie du bloc considéré: 1.75 ha
O Hauteur nette d’eau d’irrigation BIn: 45 mm Les exemples 1 et 2 font apparaître que ce réseau a une
bonne uniformité de distribution mais une faible efficience
O Débit à l’entrée du canal de distribution à partir du d’application. L’uniformité de la distribution s’explique par
canal de transport: 75 l/sec le fait que tous les points le long de la planche ont été
O Débit en tête de la planche: 65.3 l/sec abondamment arrosés, ce qui provoque cependant
d’importantes pertes par percolation profonde. Pour
O Temps d’arrosage réel dans le canal de distribution: 7
limiter celles-ci, l’écoulement devrait être soit coupé plus
heures
tôt ou réduit. Le débit correct pourra être déterminé une
Comme une digue a été construite à l’extrémité de chaque fois que l’on aura réalisé le même essai avec différents
planche, aucune mesure d’écoulement n’a été nécessaire. débits (voir Module 7).

Tableau 6
Données sur l’avancement et la récession de l’eau en irrigation à la planche

Temps d’avancement Temps de récession Temps de contact Eau appliquée


Distance (m) affiché écoulé affiché écoulé (min) (mm)*
(1) (2) (3) (4) (5) (6) = (5) - (3) (7)
0 07.00 0 15.20 500 500 102
10 07.30 30 15.30 510 480 99
20 08.15 75 16.00 540 465 96
30 09.00 120 16.45 585 465 96
40 10.00 180 17.34 634 454 94
50 11.10 250 18.38 698 448 94
60 12.15 315 19.43 763 448 94
70 13.20 380 20.24 804 424 90
80 14.30 450 21.30 870 420 90
90 15.45 525 22.35 935 410 88
100 17.00 600 23.50 1010 410 88

* Tiré du graphique

16 – Module 14
Module 14: Suivi de la performance technique et financière d’un périmètre d’irrigation

Distance (m)

Hauteur d’infiltration (mm)

Exemple 1

Quelle est l'uniformité de distribution pour l'irrigation à la planche décrite ci-dessus ?


Si l’on se réfère aux hauteurs d’eau infiltrées à chaque piquet sur le quart aval du champ (entre 70 et 100 m environ
d’après le tableau 6), la hauteur moyenne d’eau appliquée à cette extrémité inférieure est la suivante:
88 + 88 + 90 + 90
= 89 mm
4

A l’aide de l’équation 8, on obtient:


89
UD = x 100 = 94.7%
94

L’uniformité de distribution absolue (UDa) se calcule par l’équation 9:


88
UDa = x 100 = 93.6%
94

Exemple 2

Quelle est l’efficience à la parcelle pour l’irrigation à la planche décrite ci-dessus?


D’après le tableau 6, la hauteur moyenne d’eau appliquée au champ est de 94 mm. Par conséquent, le volume
moyen appliqué est:
94 x 1.75 x 10 = 1 645 m3

La hauteur nette d’eau BIn à fournir à la zone racinaire est de 45 mm, ce qui donne comme volume d’eau requis par
les cultures:
1.75 ha x 45 mm x 10 = 787.5 m3

Pour calculer l’efficience à la parcelle, on utilise l’équation 10a ou 10b:


787.5 45
Ea = x 100 = 48% ou Ea = x 100 = 48%
1 645 94

Module 14 – 17
Manuel d’irrigation

Efficience des canaux de distribution (Eb)


Exemple 4
Cette efficacité (Eb) donne une indication des pertes qui se
produisent dans ces canaux, entre la sortie des canaux de Le dispositif de mesure à la sortie du barrage de
transport et l’entrée du champ. Eb se définit à l’aide de notre exemple fournit un débit de 100 l/sec. Quelle
l’équation suivante: est l’efficience de transport?
Comme le débit entrant du bloc était de 75 l/sec, il
Équation 11 résulte que:
75
Eau reçue au champ Ec = x 100 = 75%
Eb = x 100% 100
Eau reçue au bloc de champs

Comme on le verra dans l’exemple 3, les pertes sont Efficience du projet (Ep)
relativement faibles dans des canaux revêtus de béton et
Il s’agit de l’efficience générale du périmètre:
assez récents, avec quelques fuites mineures aux raccords.
Par contre, elles peuvent être très importantes dans des Équation 13
canaux non revêtus, surtout en présence de mauvaises
herbes. Il faut également s’attendre à de fortes pertes dans E p = Ec x Eb x Ea
des canaux revêtus plus anciens, fissurés et chargés de
végétation.
Exemple 5

Exemple 3
Quelle est l’efficience générale d’irrigation de notre
exemple?
Quelle est l’efficience des canaux de distribution
dans l’exemple d’irrigation à la planche ci-dessus? E p = 0.75 x 0.87 x 0.48 = 0.31 ou 31%

Le dispositif de mesure à l’entrée du bloc affiche un


débit de 75 l/sec pendant 7 heures. L’ouvrage de
Conclusion
mesure à l’entrée du champ indiquait un débit de
65.3 l/sec. Par conséquent, les pertes d’eau dans le L’exemple 5 fait apparaître une perte de plus des deux tiers
canal s’établissent à (75 – 65.3) = 9.7 l/sec. de l’eau (69%) dans le processus de transport, de
65.3 distribution et d’application. Compte tenu du fait que l’un
Eb = x 100 = 87%
75 des principaux coûts du périmètre est la construction d’un
barrage et que plus la superficie irrigable avec l’eau qui y est
stockée est importante plus le périmètre se révèle
Efficience de transport (Ec)
économiquement viable, ces résultats permettent
Ec se définit par l’équation suivante: d’envisager différentes options:
Équation 12 O améliorer Ea en choisissant un meilleur débit à la
planche,
Eau reçue au bloc
Ec = x 100% O améliorer Ea en effectuant un nivellement périodique
Eau dérivée de l’ouvrage de tête
du terrain,
O améliorer Eb en colmatant les raccords des canaux de
distribution ou en revêtant les canaux en terre,
O améliorer Ec en revêtant le canal de transport.

18 – Module 14
Chapitre 3
Suivi de la performance technique d’un périmètre
d’irrigation par aspersion
Ce chapitre complète l’étude des paramètres techniques En utilisant la densité apparente (DA) déterminée pendant
présentée dans les Modules 1 et 8. Les mesures au champ les études de sol initiales, on peut exprimer l’eau du sol sur
les plus couramment réalisées pour le suivi et l’évaluation une base volumétrique:
d’un réseau par aspersion sont les suivantes:
Équation 15
O teneur en eau du sol au champ,
E Sa(v) = ESa(w) x DA
O pression et débit dans le réseau,
Où:
O efficiences d’irrigation.
E Sa(v) = Eau du sol disponible par volume
E Sa(w) = Eau du sol disponible par poids
3.1. Teneur en eau du sol au champ DA = Densité apparente
L’importance de la mesure de l’eau du sol a été soulignée
dans la section 2.2. Dans les périmètres d’irrigation par Pour donner une image plus précise de ce concept de
aspersion, la teneur en eau peut être optimisée en ajustant pourcentage volumique, on notera que 1 mm d’eau sur une
l’application de l’eau, c’est-à-dire en adaptant la pression de superficie de 1 ha représente un volume d’eau de 10 m3
fonctionnement et les calendriers d’arrosage. (= 10-3 x 104).
Plusieurs méthodes de mesure peuvent être employées.
Dans la section 2.2, on a décrit la méthode du toucher. 3.2. Pression et débit dans le réseau des
Cette section présente la détermination gravimétrique. asperseurs
Quant aux deux autres méthodes, elles sont également La pression et le débit des asperseurs se mesurent sur le
applicables aux réseaux par aspersion. L’objectif de cet terrain. Lors de la conception, la variation de pression
instrument de suivi est d’établir si le rétablissement de l’eau admissible dans une unité hydraulique est fixée, par
du sol par l’irrigation s’opère selon le niveau de tarissement exemple à 20% (voir Module 8). On peut donc mesurer au
admissible prévu dans l’étude. champ les pressions de fonctionnement effectives
Les études de sol réalisées pendant l’étude de faisabilité ont d’asperseurs individuels dans une unité hydraulique afin de
permis de déterminer l’eau disponible (par volume) et la déterminer si elles sont conformes à cette proportion. Si ce
densité apparente (Module 2). Au stade du suivi, il faudra n’est pas le cas, les asperseurs n’appliquent pas l’eau
établir la teneur en eau du sol juste avant l’irrigation, par comme il a été prévu dans l’étude. Ceci peut être dû
exemple par la méthode gravimétrique. Pour cela, on notamment à l’usure de certaines parties des asperseurs ou
prélève un échantillon de sol de 100 à 200 g environ, que à l’emploi par certains agriculteurs de types d’asperseurs
l’on place dans un récipient en aluminium ou en acier non préconisés par l’étude. Il peut arriver également que les
inoxydable fermé hermétiquement. Après avoir été pesé, le asperseurs aient des spécifications qui ne correspondent
récipient contenant l’échantillon est placé non couvert dans pas à celles du fabricant ou que la variation de pression soit
un four à 105°C pendant 24 heures. Le sol desséché est un due à une erreur de conception.
nouvelle fois pesé. La différence ainsi obtenue équivaut à la L’usure des buses, causée essentiellement par l’action
quantité d’eau contenue dans le sol juste avant l’irrigation. abrasive du sable présent dans l’eau, peut être telle que les
L’expression suivante donne l’eau du sol sous forme orifices élargis entraînent des chutes de pression et une
décimale: diminution de l’uniformité de distribution. Il est donc
Équation 14
nécessaire de réaliser, une fois tous les deux ans, des essais
de pression et de débit. Une modification du débit et de la
poids humide – poids sec pression des asperseurs se traduira par un déplacement du
E Sa(w) = fonctionnement de l’unité de pompage sur la courbe de
poids sec
performance, ce qui peut affecter les besoins en énergie.

Module 14 – 19
Manuel d’irrigation

Exemple 6

D’après l’étude de sol initiale:


Eau du sol disponible par poids = 0.085 ou 8.5% ou 85 mm/m
Eau du sol disponible par volume = 0.119 ou 11.9%
Densité apparente (DA) = 1.4 g/cm3
Tarissement recommandé = 0.5 ou 50%

D’après l’échantillonnage de sol réalisé lors du suivi, juste avant l’irrigation::


Poids humide = 215 g
Poids sec = 210 g

Quel est le tarissement de l’eau du sol entre deux arrosages?


215 - 210
Eau du sol sur une base de poids: ESa(w) = = 0.0238
210

Eau du sol sur une base volumétrique: ESa(v) = 0.02378 x 1.4 = 0.0333

0.085 - 0.0238 0.119 - 0.0333


Le tarissement est: = 0.72 ou = 0.72, soit 72%
0.085 0.119

Ces résultats montrent que les exploitants permettent un tarissement à des niveaux bien supérieurs à celui
recommandé (50%) et exposent ainsi leurs cultures au stress hydrique. Ils devraient donc modifier leur calendrier
d’arrosage.

Une surcharge du moteur risque alors de se produire, La pression à la buse s’établit en mesurant au moyen d’un
pouvant l’endommager. tube de pitot la pression statique à la section contractée du
jet provenant de la plus grosse buse. Le tube de pitot est
Pour éviter ces problèmes, il faut veiller à remplacer les relié au manomètre. La pression à l’asperseur est testée au
buses de temps à autre. Lorsqu’on utilise une eau de début, au milieu et à l’extrémité de l’unité hydraulique et
surface, il est recommandé de les remplacer tous les ans ou on vérifie si elle est conforme à la variation de pression
tous les deux ans, selon leur degré d’usure. Il faut admissible. On peut également tester le débit de l’asperseur
également s’assurer qu’elles correspondent aux pre- à l’aide d’un seau, d’un chronomètre, d’un cylindre
scriptions de l’étude. Tous les agriculteurs doivent utiliser volumétrique et d’un tuyau souple court (2 m) et le
les asperseurs préconisés dans l’étude. Certains sont parfois comparer aux données initiales de performance obtenues
tentés d’acheter des asperseurs à buse plus large lorsqu’ils lors de la mise en service du réseau. Les écarts par rapport
remplacent les anciens, ceci pour obtenir des débits plus aux données initiales permettent de déceler les problèmes
importants mais cela entraîne des chutes de pression, éventuels. Une réduction de pression ou de débit aux
c’est-à-dire une distribution inégale de l’eau. Dans certains asperseurs peut être due à l’emploi simultané d’un nombre
cas, la pression de fonctionnement des asperseurs est d’asperseurs plus important que celui prévu par l’étude ou
trop élevée ou trop faible. Il faut alors régler le dispositif à des fuites dans le réseau, notamment aux asperseurs eux-
de régulation de pression pour cette unité ou pour mêmes. Des essais en laboratoire peuvent être très utiles
l’ensemble du périmètre. On doit enfin surveiller la qualité pour déterminer la performance d’un asperseur moyen
de l’eau et s’assurer de l’efficacité de l’exploitation et de provenant du champ et recommander des mesures pour
l’entretien, notamment du rinçage des tubes d’asperseur l’améliorer.
(voir Module 8).
Après un certain nombre d’années, les joints des asperseurs 3.3. Efficiences d’irrigation
s’usent et des pertes d’eau considérables se produisent Le recours aux efficiences d’irrigation comme indicateurs
avant que l’eau atteigne la buse. Le remplacement des de suivi de la performance technique en irrigation par
pièces usées s’effectue habituellement à l’atelier du aspersion se justifie pour les mêmes raisons que
distributeur et sera l’occasion de faire vérifier l’asperseur celles avancées pour l’irrigation de surface dans la section
pour un réglage éventuel de la tension du ressort ou le 2.3.3.
remplacement de cette pièce.

20 – Module 14
Module 14: Suivi de la performance technique et financière d’un périmètre d’irrigation

Exemple 7

On observe que le débit moyen d’un asperseur fonctionnant à une charge de 35 m avec un écartement de 12m x 12
m est de 0.6 m3/h. L’irrigation est pratiquée pendant 11 heures tous les 6 jours et le BIn correspondant à la demande
de pointe est de 30 mm. Quelle est l’efficience à la parcelle?
Pour les 144 m2 (12 x12) couverts par un asperseur:
BIn = 0.030 x 144 = 4.32 m3
L’asperseur fournira 6.6 m3 (0.6 x 11) d’eau pour cette superficie.
4.32
Ea = = 0.65 ou 65%
6.6
Bien qu’elle reste dans les limites acceptables, cette valeur est faible si on la compare avec l’efficience de projet de
75%.

L’étude a été réalisée sur la base d’une irrigation pour 6 jours par semaine destinée à couvrir 7 jours de besoins avec
11 heures de fonctionnement. Si l’on ajuste la dose et la fréquence d’arrosage, quelle sera l’efficience Ea?
BIn = 0.035 x 144 = 5.04 m3

5.04
Ea = = 0.76 or 76%
6.6

Ceci réduira le coût de l’énergie de 14% environ.


Une autre solution consiste à demander aux agriculteurs de faire fonctionner le réseau pendant 10 heures au lieu 11
en maintenant la fréquence de 6 jours.
4.32
Ea = = 0.72 or 72%
6

Ceci entraînera une économie de 10% environ sur le coût de l’énergie

Il est possible de déterminer l’efficience Ea à l’aide des la section 2.3.3 s’appliquent également pour autant de que
estimations de BIn applicables au site, à la culture et au des compteurs d’eau soient installés à des endroits
stade de croissance concernés et de la quantité d’eau stratégiques sur le périmètre. Toutefois, pour limiter les
appliquée par irrigation (voir section 2.3.3). coûts, un seul compteur principal est généralement installé,
à la sortie de la pompe. Ainsi, on peut établir une efficience
En aspersion, on calcule le débit moyen des asperseurs sur combinée Ec et Eb appelée efficience du réseau de
la base des mesures de débit réalisées comme indiqué plus distribution Ed (voir Module 1) sur la base du relevé de ce
haut. Ces données combinées aux estimations de BIn et à la compteur au début et à la fin de l’irrigation, du nombre
durée de l’irrigation permettent d’établir Ea. d’asperseurs, du débit moyen des asperseurs et de la durée
En ce qui concerne Eb, Ec et Ep, les principes décrits dans de l’arrosage.

Exemple 8

Le débit testé des asperseurs est de 0.6 m3/h. Après 10 heures d’arrosage avec 100 asperseurs, le compteur d’eau
à la sortie de la pompe indique que 65 m3 d’eau ont été pompés. Quelle est l’efficience Ed?
0.06 x 100
Ed = = 0.92 or 92%
65

Ceci indique qu’il est nécessaire de réparer certaines fuites dans la tuyauterie. Si l’on suppose que Ea estimé
précédemment s’établit à 0.65, l’efficience de projet sera:
E p = 0.65 x 0.92 = 0.6 or 60%
Cette valeur est relativement faible pour des réseaux par aspersion. Certaines mesures permettant d’améliorer
l’efficience de projet ont été proposées plus haut lors de l’examen de Ea et Ed.

Module 14 – 21
Manuel d’irrigation

22 – Module 14
Chapitre 4
Suivi de la performance technique d’un périmètre
d’irrigation localisée
Ce chapitre doit être lu en se référant aux Modules 1 et 9, instrument permettent d’adapter et de perfectionner le
consacrés aux paramètres techniques dans une perspective calendrier d’arrosage des petits agriculteurs.
d’optimisation des performances. Les mesures au champ
les plus couramment réalisées pour le suivi et l’évaluation 4.2. Uniformité d’émission
des réseaux d’irrigation localisée sont:
L’un des principaux inconvénients des réseaux d’irrigation
O la teneur en eau du sol au champ, localisée est qu’ils s’obstruent facilement en raison de la
O l’uniformité d’émission, taille réduite de l’orifice des distributeurs. Même si ces
types de réseaux possèdent des dispositifs de purification de
O les efficiences d’irrigation.
l’eau, toutes les impuretés ne peuvent pas être éliminées.
Pour l’exploitation et la maintenance, il est recommandé de
4.1. Teneur en eau du sol au champ déterminer régulièrement le débit à l’aide d’un débitmètre
Les réseaux d’irrigation localisée appliquent avec une ou d’un compteur d’eau, généralement installé après les
grande fréquence des petites quantités d’eau. En général, filtres, et d’avoir recours à la chimigation pour le nettoyage
l’irrigation se pratique presque sans tarissement. La du réseau.
fréquence de l’apport d’eau est quasi quotidienne pour les Une vérification périodique de l’uniformité d’application
cultures à faible enracinement, comme les légumes, et de permet également de déterminer l’efficacité du nettoyage
une fois tous les 2 à 3 jours pour les cultures arboricoles. du réseau, en vue d’obtenir un apport uniforme d’éléments
Cette application très fréquente de faibles quantités d’eau, nutritifs et d’eau.
combinée avec un apport très fréquent d’engrais solubles Un essai au champ de l’uniformité d’émission exige de
dans l’eau, explique en grande partie l’importance des nombreuses données de terrain et beaucoup de temps si
rendements obtenus avec ces réseaux. Idéalement, les l’on veut utiliser correctement l’équation de base de Keller
agriculteurs devraient installer des tensiomètres sur leurs et Bliesner (1990):
champs et irriguer lorsque la tension dans le sol atteint 15
à 30 centibars (voir Module 4). Cependant, les petits Équation 15
agriculteurs exploitant plusieurs cultures en même temps
utilisent des calendriers d’arrosage basés sur CROPWAT. qn’
UE’ =
Dans ce cas, les techniciens en irrigation ou les qa
vulgarisateurs doivent contrôler périodiquement la réserve Où:
en eau du sol pour pouvoir affiner et ajuster les calendriers. UE’ = Uniformité d’émission déterminée par essai
au champ (pourcentage)
Malheureusement, les méthodes décrites dans les chapitres qn’ = Débit moyen du quart inférieur des débits
2 (méthode du toucher) et 3 (méthode gravimétrique) ne des distributeurs relevés au champ (lph)
conviennent pas pour l’irrigation localisée étant donné qa = Débit moyen de tous les distributeurs
l’étendue limitée de la superficie humidifiée du sol et la vérifiés au champ (lph)
nécessité d’arroser en restant proche de la capacité au Pour simplifier la procédure, on peut obtenir des valeurs
champ. Pour les réseaux d’irrigation localisée, les indicatives de l’UE si l’essai est réalisé sur trois rampes
tensiomètres à réponse rapide conviennent parfaitement d’une parcelle (la première, celle du milieu et la dernière)
pour mesurer l’eau du sol (voir Module 4). Ces appareils et sur plusieurs distributeurs de chaque rampe (le premier,
portatifs sont munis d’une sonde à l’extrémité de laquelle celui du milieu et le dernier). Plus le nombre de
est fixée une capsule de céramique. On les insère dans la distributeurs testés est important, meilleures seront les
zone racinaire et après 1 ou 2 minutes, la tension de l’eau valeurs indicatives UE. Pour effectuer ce type d’essai, il faut
dans le sol apparaît sur le vacuomètre. Des vérifications un récipient, un cylindre volumétrique et un chronomètre.
périodiques par les vulgarisateurs qui utilisent cet

Module 14 – 23
Manuel d’irrigation

Exemple 9

Un essai de débit réalisé pour 48 distributeurs dans une parcelle de légumes a donné les résultats suivants:
Distributeur q Distributeur q Distributeur q Distributeur q
n° lph n° lph n° lph n° lph

1 2.11 13 2.10 25 2.00 37 2.00


2 2.01 14 2.14 26 2.10 38 1.98
3 2.00 15 1.94 27 2.09 39 2.05
4 2.03 16 1.95 28 1.99 40 2.06
5 2.12 17 2.00 29 1.95 41 2.00
6 2.07 18 2.01 30 2.11 42 2.08
7 2.00 19 1.98 31 2.10 43 2.10
8 2.15 20 2.01 32 2.08 44 1.98
9 1.95 21 2.00 33 2.10 45 2.07
10 2.02 22 1.96 34 1.99 46 2.08
11 2.05 23 2.10 35 1.96 47 1.99
12 2.12 24 2.00 36 2.10 48 2.00

1.95 + 1.94 + 1.95 + 1.98 + 1.96 + 1.99 + 1.95 + 1.99 + 1.96 + 1.98 + 1.98 + 1.99
qn’ = = 1.968 lph
12

∑(q1 ... qt)


qa = = 2.037 lph
48

1.968
UE’ = 100 x = 96.6%
2.037

4.3. Efficiences d’irrigation


La procédure décrite dans la section 3.3 pour un périmètre
d’irrigation par aspersion s’applique dans le cas d’un
périmètre d’irrigation localisée.

24 – Module 14
Chapitre 5
Suivi de la performance financière d’un périmètre
d’irrigation
La viabilité financière et économique constitue une leur propre usage. Les irrigants ne rassembleront des
préoccupation essentielle à tous les niveaux du données utiles que s’ils tirent profit des renseignements
développement d’un périmètre - planification, conception, consignés. Pendant leur formation à l’enregistrement des
mise en œuvre, exploitation, maintenance et gestion - car données, l’accent sera mis sur les points suivants:
l’investisseur cherche à ce que son investissement soit O Les irrigants doivent enregistrer les activités peu de
suffisamment rentable, qu’il s’agisse d’un périmètre de temps après leur réalisation, au lieu d’attendre jusqu’à
grande ou de petite taille et d’un financement privé ou la fin de la campagne (risque d’oubli).
public. Cette viabilité est donc largement utilisée comme
critère dans le choix du projet et l’adoption de mesures O Les registres doivent être tenus de façon logique,
favorisant sa durabilité. L’idée directrice est de réduire les suivant la suite chronologique des opérations ou
coûts au minimum tout en optimisant les bénéfices. Il est activités agricoles.
dès lors nécessaire d’évaluer de façon continue les bénéfices O Les irrigants doivent organiser leurs informations selon
tirés de la gestion et de l’exploitation d’un périmètre et de le format qui leur convient le mieux puisqu’ils en
les comparer aux dépenses afin de justifier (ou non) la seront les principaux utilisateurs.
poursuite de l’exploitation et l’investissement initial.
O L’enregistrement de données est un processus continu,
Alors que le Module 11 décrit l’évaluation financière et réalisé du début jusqu’à la fin de l’exploitation.
économique des projets d’irrigation, le présent chapitre
porte essentiellement sur le suivi de la performance Les informations sur les cultures, que doit tenir chaque
financière à l’échelle du périmètre ou de la parcelle. agriculteur, comprennent les données figurant à la page 26,
recueillies pour chaque culture. Celles-ci concernent la
Le niveau des dépenses et des recettes dépend non performance agricole et financière et seront utilisées pour
seulement de la simplicité et de l’efficacité des systèmes de calculer les marges brutes de l’exploitation, qui
gestion et de comptabilité adoptés mais aussi, dans une représentent la différence entre le revenu total brut et le
large mesure, des aspects techniques. Par exemple, les total des coûts variables par culture (voir Module 11).
pannes fréquentes de machines et d’équipements
entraînent inévitablement une augmentation des coûts de Il n’est pas nécessaire de consigner tous les éléments
maintenance. Il est donc important que le suivi financier indiqués. L’agriculteur n’enregistrera que les activités
soit associé au suivi technique, comme cela a été décrit dans réalisées pour une culture particulière. Par exemple, si
les chapitres précédents, quel que soit le type de réseau. aucun engrais n’a été utilisé, il n’y aura pas de données à ce
sujet.
Pour le suivi financier, il importe non seulement que les
indicateurs soient quantifiés en termes de durée mais aussi La formation des agriculteurs à l’enregistrement de
que des projections de coûts soient effectuées pour la mise données doit également mettre l’accent sur les points
en œuvre. Il faut donc établir le coût de chaque activité. mentionnés ci-dessous, pour pouvoir évaluer avec précision
les niveaux de production:
5.1. Suivi de la performance financière au O paiements en nature;
niveau de la parcelle O produits agricoles consommés;
Pour que les irrigants puissent enregistrer des données O cadeaux ou dons à la famille, aux amis et autres;
concernant leurs parcelles, il est important qu’ils reçoivent
O transactions de troc (échanges commerciaux non
une formation pour apprendre non seulement à collecter
monétaires).
ces informations mais aussi à les analyser et les utiliser pour

Module 14 – 25
Manuel d’irrigation

Données agricoles Données financières


– Nom de la culture plantée
– Variété de la culture
– Dates de préparation du sol – Coût de la préparation du sol
– Dates de plantation – Coût du semis
– Superficie plantée
– Quantité de semences utilisée – Coût des semences utilisées
– Type et quantité d’engrais utilisé – Coût des engrais utilisés
– Ravageurs et maladies rencontrés
– Type et quantité de produits chimiques utilisés – Coût des produits chimiques utilisés
– Frais de déplacement de l’agriculteur pour l’achat d’intrants
– Coût du transport des intrants jusqu’à l’exploitation
– Importance de la main-d’œuvre salariée (journées – Coût de la main-d’œuvre salariée
de travail)
– Dates de récolte
– Quantité récoltée
– Quantité de produits consommés – Estimation du prix des produits consommés
– Quantité de produits donnés à d’autres – Estimation du prix des produits donnés à d’autres
– Quantité de produits conservés – Estimation du prix des produits conservés
– Dates de vente – Coût du transport des produits jusqu’au marché
– Frais de déplacement de l’agriculteur pour la vente de
ses produits
– Coût des repas, du logement pendant la vente
– Coût de l’emballage des produits pour la vente
– Coût de la location d’étals, des droits d’inscription pour
le marché, etc.
– Quantité de produits vendus – Prix des produits vendus

On trouvera ci-dessous deux exemples de données périmètre de Murara au Zimbabwe. Ces données datent de
d’exploitation tenues et présentées par deux agriculteurs du juin 2001.

Exemple 10

Nom de l’agriculteur: Farai


Bloc 6: Tomates
Semis en pépinière: 16-01-2001
Superficie de la parcelle: 0.04 ha
Date de préparation du sol: 30-01-2001
Date du repiquage: 06-02-2001
Variété: Rodade
Quantité de semences: 25g, total 1.82$EU
Engrais de fond: Composé D: 10 kg, total 3.18$EU
Date d’application de l’engrais de couverture 10 kg: 16-02-2001
Désherbage – main d’œuvre occasionnelle: 0.90$EU
Produits chimiques: Rogor: 50 ml, total 1.45$EU

Date du début de la vente: 25-04-2001


Transport jusqu’au marché: 14.09$EU
Transport jusqu’au marché: 20.09$EU
Transport jusqu’au marché: 9.89$EU
Vente: 25-04-2001 2 boîtes 9.09$EU À la ferme
09-05-2001 101 boîtes 122.73$EU Marché de Mbare
16-05-2001 42 boîtes 157.18$EU Marché de Mbare
22-05-2001 3 boîtes 13.64$EU À la ferme
24-05-2001 22 boîtes 87.73$EU Marché de Mbare
30-05-2001 1 boîte 3.64$EU À la ferme
Quantité consommée: 8 boîtes
Vente non terminée

26 – Module 14
Module 14: Suivi de la performance technique et financière d’un périmètre d’irrigation

Exemple 11

Nom de l’agricultrice: Betty


Bloc 2: Patates douces
Superficie de la parcelle: 0.04 ha
Date de préparation du sol: 27-11-2000
Quantité de stolons: 7 sacs de ‘50 kg’
Coût des stolons: gratuit
Date de semis: 05-12-2000
Engrais: Gypse: 10 kg
Coût de l’engrais: $EU1.82
Date d’application de l’engrais: 15-12-2000
Date du désherbage: 07-01-2001
Date de la récolte: 28-04-2001: 5 sacs de ‘90 kg’
09-05-2001: 6 sacs de ‘50 kg’
11-05-2001: 3 récipients de 20 litres
15-05-2001: 3 sacs de ‘50 kg’
Dates de vente: 30-04-2001: 40.00$EU
10-05-2001: 49.78$EU
11-05-2001: 7.09$EU
17-05-2001: 24.00$EU
Transport: 9.09$EU
10.73$EU
5.45$EU
Mbare Musika: coût de l’étal et déjeuner: 2.62$EU
2.98$EU
2.22$EU
Quantité consommée: 4 récipients de 20 litres
6 récipients de 20 litres
2 récipients de 20 litres
Valeur des produits consommés: 21.82$EU

Les deux exemples ci-dessus proviennent de registres A titre d’exemple, les poids suivants ont été convenus dans
d’exploitants. Ils font apparaître l’importance de la le périmètre de Murara en 2000-2001:
standardisation des unités de mesure. Par exemple, dans O un sac de ‘50 kg’ de stolons de patate douce: 5-7 kg
l’exemple 11, il sera difficile d’estimer la production totale
de patates douces si l’on ne connaît pas le poids du O un sac de ‘90 kg’ de patates douces: 100-110 kg
récipient de 20 litres contenant ce produit. Dans le même O un sac de ‘50 kg’ de patates douces: 55-60kg
exemple:
O un récipient de 20 litres de patates douces: 22kg
O un sac de ‘50 kg’ de stolons signifie que les stolons sont
contenus dans un sac pesant normalement 50 kg A partir des données de l’exemple 10, on a établi le budget
lorsqu’il est rempli de maïs; de marge brute (voir tableau 8) de l’agriculteur Farai pour
des tomates (voir tableau 7). On a fait de même pour les
O un sac de ‘90 kg’ de patates douces signifie que ce sac
patates douces de l’agricultrice Betty sur la base de
pèse normalement 90 kg lorsqu’il est rempli de maïs.
l’exemple 11. Les chiffres ont également été convertis sur la
Il est essentiel que les irrigants évaluent, avec l’aide du base d’hectares pour pouvoir faire des comparaisons entre
vulgarisateur, les poids réels des différentes unités de différentes cultures, différents exploitants et différentes
mesure pour les produits utilisés dans le périmètre. méthodes de production (avec et sans irrigation, par
L’utilisation de mesures standard rendra les données com- exemple).
parables entre agriculteurs et utilisables par des personnes
extérieures.

Module 14 – 27
Manuel d’irrigation

Tableau 7
Analyse de marge brute pour les tomates de l’agriculteur Farai

Description Unité Par parcelle Par ha


Superficie plantée ha 0.04 1
Quantité de semences kg 0.025 0.625
Quantité d’engrais de fond kg 10 250
Quantité d’engrais de couverture kg 10 250
Production totale boîtes 179 4 475
Revenu brut * (1) US$ 423.13 10 578.25
Coûts variables:
Préparation du sol US$ 0 0
Stolons US$ 1.82 45.50
Engrais de fond US$ 3.18 79.50
Engrais de couverture US$ 3.18 79.50
Produits chimiques US$ 1.45 36.25
Treillage US$ 0 0
Ficelles US$ 0 0
Main-d'œuvre salariée US$ 0.90 22.50
Transport (intrants) US$ 0 0
Emprunt saisonnier US$ 0 0
Transport (produits jusqu’au marché) US$ 44.07 1 101.75
Matériaux d'emballage (boîtes utilisées) US$ 0 0
Total coûts variables (2) US$ 54.60 1 365.00
Marge brute (3) = (1) - (2) US$ 368.53 9 213.25

* La valeur par boîte des huit boîtes consommées est considérée comme égale au prix à la ferme par boîte le 30-05-2001 et doit être ajoutée à la valeur
des produits vendus.

D’après les chiffres ci-dessus, le prix moyen obtenu par 3.99$EU par boîte de10 kg et entre 3.64$EU et 4.55$EU
boîte de tomates de 10 kg est de 2.36$EU (= pour des ventes à la ferme en très petites quantités. La
423.13/179). Selon les données de l’exemple 10, pendant fluctuation des prix est liée à la disponibilité des tomates sur
la période de vente, l’agriculteur Farai a vendu ses tomates le marché: plus l’offre est importante, plus les prix sont bas.
au marché de Mbare à un prix compris entre 1.22$EU et
Tableau 8
Analyse de marge brute pour les patates douces de l’agricultrice Betty

Description Unité Par parcelle Par ha


Superficie plantée ha 0.04 1
Quantité de stolons kg 42 1 050
Quantité d’engrais de fond kg 0 0
Quantité d’engrais de couverture kg 10 250
Production totale kg 1 377 34 425
Marge brute* (1) US$ 142.69 3 567.25
Coûts variables:
Préparation du sol US$ 0 0
Stolons US$ 0 0
Engrais de fond US$ 0 0
Engrais de couverture US$ 1.82 45.50
Main-d'œuvre salariée US$ 0 0
Transport (intrants) US$ 0 0
Emprunt saisonnier US$ 0 0
Transport (produits jusqu’au marché) US$ 25.27 631.75
Matériaux d’emballage US$ 0 0
Matériaux d’emballage US$ 7.82 195.50
Total coûts variables (2) US$ 34.91 872.75
Marge brute (3) = (1) - (2) US$ 107.78 2 694.50

* Le revenu brut comprend la valeur des produits vendus (120.87$EU) et la valeur des produits consommés (21.82$EU).

28 – Module 14
Module 14: Suivi de la performance technique et financière d’un périmètre d’irrigation

Sur la base des chiffres donnés plus haut, le prix moyen échantillon représentatif d’irrigants (ou de la totalité des
obtenu par kg de patates douces est de 0.10$EU (= irrigants recensés si leur nombre est peu élevé), on
142.69/1377). Selon les données de l’exemple 11, le prix obtiendra des réponses aux questions relatives à la
de vente pour l’agricultrice Betty se situe entre 0.09$EU et performance agricole et financière (marge brute par
0.14$EU par kg. Pour pouvoir calculer ces prix, le poids parcelle ou par ha) du périmètre.
des sacs et récipients a dû être converti en kg, à l’aide des
facteurs de conversion donnés à la page précédente. Le tableau 9 présente le type d’analyse qu’un agriculteur
peut effectuer à l’aide des données d’exploitation par
Outre les données relatives aux cultures, chaque exploitant culture et notamment des dépenses d’énergie, de
doit également conserver des informations concernant leur réparation et de maintenance pour toute sa parcelle
contribution: irriguée où sont exploitées plusieurs cultures en même
O aux dépenses d’énergie, temps. Chaque agriculteur dispose d’une superficie irriguée
de 0.5 ha avec une intensité de culture de 200%, ce qui
O aux factures d’eau, donne une superficie cultivée totale de 1 ha par an. En été,
O aux réparations d’infrastructure, les plantes cultivées sont le maïs grain (0.2 ha), les haricots
de Lima (0.2 ha) et les arachides (0.1 ha) et en hiver, le blé
O à l’entretien du matériel, d’hiver (0.2 ha), le maïs vert (0.2 ha) et le chou (0.1 ha).
O aux dépenses de sécurité, etc.
L’agriculteur peut comparer le revenu tiré de sa parcelle
Ces données, associées à l’analyse de marge brute, irriguée de 0.5 ha avec celui que lui procurent ses terres
permettront à chaque propriétaire de parcelle de calculer le non irriguées (3 ha) (voir tableau 10). On notera qu’en
revenu net tiré de la parcelle irriguée. Les irrigants seront conditions pluviales, il n’y a pas de dépenses d’énergie, de
incités à enregistrer des informations précises car elles leur réparation et de maintenance.
permettront d’avoir une idée de la rentabilité de leurs
On peut déduire des tableaux 9 et 10 que le revenu net des
différentes cultures commerciales et de celle de l’ensemble
0.5 ha irrigués (2 727$EU) est plus de 4 fois supérieur à
de la parcelle irriguée. Il leur sera également possible
celui des 3 ha non irrigués (625$EU). A l’aide des données
d’estimer la rentabilité de la production végétale irriguée
d’exploitation par culture, les agriculteurs peuvent
par rapport à celle des cultures pluviales (voir ci-dessous).
également comparer leurs niveaux de production et revenus
Ces chiffres, que les irrigants collectent essentiellement par ha avec ceux d’autres irrigants.
pour leur propre usage, seront utiles à d’autres parties
Pour déterminer si les rendements et/ou les revenus des
prenantes dans le périmètre ainsi qu’à ceux qui souhaitent
irrigants ont augmenté, il faudra répéter les mêmes analyses
connaître la performance agricole et financière du
chaque année et comparer les revenus par parcelle avec les
périmètre. En établissant la moyenne des données d’un
revenus par ha pour les différentes années d’exploitation.

Tableau 9
Marge brute pour une parcelle irriguée de 0.5 ha (200% d’intensité de culture) sur le périmètre de Mutange
Superficie Marge brute ($EU)
Culture
(%) (ha) par superficie
Maïs grain 40 0.2 193
Haricot de Lima 40 0.2 255
Arachide 20 0.1 149
Blé 40 0.2 331
Maïs vert 40 0.2 1 355
Chou 20 0.1 705
Marge brute (1) 200 1.0 2 988
Moins:
Coûts d’énergie pour aspersion alimentée en eau par tuyaux flexibles (2) 105
Coûts de réparation et de maintenance (3) 156
Revenu net par parcelle de 0.5 ha avec une intensité de culture de 200% (4) = (1) - (2) - (3) 2 727

Module 14 – 29
Manuel d’irrigation

Tableau 10
Gross margin for a rainfed area of 3 ha close to Mutange irrigation scheme
Superficie Marge brute ($EU)
Culture
(%) (ha) par superficie
Maïs grain 36.7 1.10 278
Sorgho 5.0 0.15 30
Mil chandelle 1.7 0.05 12
Arachide 23.3 0.70 379
Coton 33.3 1.00 -74
Marge brute totale pour 3 ha 100.0 3.00 625

5.2. Suivi de la performance financière au paysans et des listes de contrôle non exhaustives pour les
niveau du périmètre données du Comité de gestion, du vulgarisateur et des
experts, pouvant servir de ligne directrice pour la collecte
Les sources des données pour ce type de suivi comprennent
de données.
notamment:
O les données d’exploitation par culture tenues par 5.2.1. Données des irrigants
chaque irrigant (les mêmes que celles utilisées dans la
section 5.1); A partir des statistiques agricoles et financières d’un
échantillon d’irrigants (ou de la totalité des irrigants s’ils
O les données relatives au périmètre conservées par le sont peu nombreux), présentées dans la section 5.1, il est
Comité de gestion de l’irrigation (CGI); possible de tirer des conclusions sur la performance du
O les données relatives au périmètre tenues par le périmètre. Le tableau 11 donne le résultat de l’analyse que
vulgarisateur; l’on peut effectuer au niveau du périmètre. Les chiffres
relatifs aux superficies cultivées (par culture) ont été
O les données collectées par des experts à intervalles déterminés en additionnant les données des agriculteurs
déterminés; individuels. En comparant les données d’exploitation par
O les données rassemblées par une équipe d’évaluation culture de chaque exploitant, on peut tirer des conclusions
qui a pour tâche d’évaluer la performance du sur les taux d’ensemencement, les quantités d’engrais par
périmètre. ha pour les différentes cultures (c’est-à-dire les taux
d’adoption) ainsi qu’en ce qui concerne les rendements et
On trouvera dans l’Annexe 2 un questionnaire destiné à les revenus. Le vulgarisateur ou une équipe d’évaluation
évaluer un périmètre d’irrigation exploité par plusieurs externe peut effectuer une analyse au niveau du périmètre.

Tableau 11
Marge brute du périmètre de Mutange, d’une superficie totale de 105 ha (200% d’intensité de culture)
Superficie Marge brute ($EU)
Culture
(%) (ha) par superficie
Maïs grain 40 42 40 487
Haricot de Lima 40 42 53 552
Arachide 20 21 31 254
Blé 40 42 69 567
Maïs vert 40 42 284 633
Chou 20 21 147 953
Marge brute (1) 200 210 627 446
Moins:
Coûts d’énergie pour aspersion alimentée en eau par flexibles (2) 22 126
Coûts de réparation et de maintenance (3) 32 727
Revenu net pour la totalité du périmètre de 105 ha avec une intensité
de culture de 200% ((4) = (1) - (2) - (3) 572 592

30 – Module 14
Module 14: Suivi de la performance technique et financière d’un périmètre d’irrigation

5.2.2. Données du Comité de gestion de l’irrigation 5.2.3. Données du vulgarisateur agricole (VA)
(CGI)
Le vulgarisateur agricole affecté au périmètre consigne
Lorsque les irrigants sont responsables de la gestion des parfois les mêmes données que le Comité car il est bien
affaires du périmètre, le Comité de gestion de l’irrigation placé pour communiquer ces informations (le cas échéant)
tient un registre des coûts et des responsabilités à l’échelle aux différents intervenants tels que l’ingénieur, les
du périmètre dans lequel figureront, en ce qui concerne les planificateurs et autres spécialistes.
coûts:
Outre ces données, le vulgarisateur conservera les
O les factures d’eau, informations suivantes:
O les factures d’énergie, O cultures exploitées dans le périmètre
O les coûts de réparation et d’entretien, O superficie totale par culture
O les coûts de sécurité, O plan de culture
O les coûts de remplacement, O pratiques agronomiques recommandées
O les redevances (par exemple les cotisations versées aux O état de l’infrastructure d’irrigation
associations d’irrigation, etc.).
O calendrier d’arrosage
Ces statistiques relatives au périmètre (coûts fixes)
O stages organisés pour les comités et les agriculteurs et
permettront de calculer les coûts du périmètre par hectare.
nombre de participants
Chaque agriculteur peut tenir un registre de ses
contributions à ces dépenses ainsi qu’à celles liées aux O stages suivis par le vulgarisateur
réparations ou d’autres encourues pour sa parcelle. Cela O problèmes rencontrés: épidémies, conflits, etc.
permettra de calculer les bénéfices de l’irrigation par
parcelle (voir section 5.1).
5.2.4. Données des experts
Le Comité de gestion de l’irrigation doit également tenir Certains types de données, susceptibles d’avoir des
d’autres statistiques, concernant notamment la fréquence incidences financières, devront être collectées par des
des pannes de matériel. Ce suivi (pannes de moteur, entre experts car elles peuvent difficilement être recueillies par
autres) permettra de décider, par exemple, s’il y a lieu les agriculteurs. Il s’agit, entre autres, des données relatives
d’acheter un nouveau moteur. à la performance technique, telles que le débit, ou
Ce Comité doit également tenir des registres sur la l’évaluation de l’état du matériel et de l’infrastructure
consommation d’énergie. Un tel suivi permettra de déceler d’irrigation.
les problèmes à temps. Toute augmentation soudaine de la Le débit peut être enregistré lors de la mise en service du
consommation d’énergie peut indiquer la nécessité de périmètre et faire l’objet d’un suivi régulier (annuel, par
procéder à un entretien. L’entretien du matériel en temps exemple), qui permet de décider si l’état du périmètre
voulu permet d’éviter des réparations coûteuses. exige un simple entretien ou le remplacement de
L’enregistrement des données relatives aux pannes l’infrastructure. L’évaluation des volumes d’eau utilisés peut
d’électricité, en cas de raccordement au réseau électrique être un moyen de déterminer l’efficacité du périmètre. Une
national, est également utile. vérification régulière de l’état du matériel permettra de
D’autres renseignements d’ordre non financier seront détecter suffisamment tôt l’usure de certaines pièces.
également rassemblés par le Comité de gestion, tels que: Certains paramètres concernant la performance
O la liste des propriétaires des parcelles, classés par sexe; environnementale, tels que le pH du sol ou la pollution de
l’eau, devront également être mesurés régulièrement (une
O la liste des membres du CGI, classés par sexe.
fois par an, par exemple) pendant toute la vie du périmètre
Ces données peuvent être mises à jour au fur et à mesure afin de détecter d’éventuels changements de qualité du sol
des besoins. Elles seront utiles pour le suivi de questions et de l’eau dus à l’exploitation du périmètre.
touchant à la promotion de la femme quand il s’agit, par
exemple, de décider si celles-ci peuvent avoir accès aux 5.2.5. Données des évaluateurs externes
parcelles irriguées à titre personnel ou occuper des postes
Une équipe externe travaillant en étroite collaboration avec
de responsabilité.
les parties prenantes peut effectuer une enquête auprès des

Module 14 – 31
Manuel d’irrigation

irrigants juste avant l’irrigation de leurs nouvelles parcelles 5.2.6. Suivi de la performance financière du
(étude de référence). Ils entreprendront ensuite des périmètre de Mutange
missions d’évaluation à mi-parcours, ex-post (à Le tableau 12 montre l’analyse financière du périmètre de
l’achèvement du projet) et d’impact (quelques années après Mutange après sept années d’exploitation. Ces données
l’achèvement). Ces missions ne doivent pas nécessairement peuvent être comparées avec celles du tableau 13, qui
être effectuées par la même équipe. Une évaluation à mi- donne l’analyse financière préparée lors de l’évaluation
parcours ou ex-post, par exemple, peut être demandée par financière et économique du projet (Module 11). Les
un organisme donateur, qui utilisera son personnel. chiffres relatifs aux coûts et bénéfices rassemblés sur une
Les points abordés dans une enquête formelle sont période de six ans sont utilisés pour réévaluer le périmètre,
notamment les suivants: ce qui permet de déterminer si le projet est encore viable
sur le plan financier ou s’il mérite d’être soutenu pour des
O patrimoine des irrigants; raisons uniquement sociales, politiques ou de sécurité
O état nutritionnel de la famille; alimentaire. Pour pouvoir comparer les tableaux 12 et 13 et
être en mesure de réévaluer la valeur VAN, le ratio B/C et
O capacité à payer la scolarité des enfants; le TRI (voir ci-dessous), il a été supposé qu’après la 7ème
O création d’emplois; année d’exploitation (= 8ème année après la construction)
jusqu’à la fin de la 20ème année d’exploitation, les coûts
O état de la sécurité alimentaire;
seront les mêmes que ceux de la septième année. Le taux
O incidence de certaines maladies dans les familles d’actualisation a été estimé à 13%, au lieu des 12% utilisés
pratiquant l’irrigation et dans la communauté pendant l’évaluation du projet.
avoisinante;
Les indicateurs de viabilité d’un projet sont la valeur
O organisation des agriculteurs et capacités de gestion. actuelle nette (VAN), le ratio bénéfice/coût (B/C) et le taux
L’équipe d’évaluation externe peut également avoir des de rentabilité interne (TRI). Pour une description détaillée
discussions informelles avec différents intervenants et de ces variables et leur mode de calcul, le lecteur est invité
soumettre ses observations sur des sujets tels que: à consulter le Module 11. Nous nous contenterons ici de
préciser que plus les valeurs de ces paramètres sont élevées,
O la promotion des femmes; plus le projet est viable. Dans tous les cas, la VAN doit être
O les liaisons en amont et en aval avec le périmètre; supérieure à 0, le ratio B/C supérieur à 1 et le TRI plus
élevé que le taux d’actualisation. Le tableau 12 montre que
O l’état de la sécurité alimentaire dans la région; c’est le cas pour le projet après 7 années d’exploitation.
O le caractère approprié des techniques, par exemple les Celui-ci demeure donc viable. Toutefois, lorsqu’on
pompes à pédales pour les femmes; compare ces chiffres avec ceux établis lors de l’évaluation
(tableau 13), on constate une baisse générale.
O l’érosion;
O valeur VAN: de 2 608 425$EU à 2 112 273$EU, soit
O les problèmes d’engorgement ou de drainage.
une baisse de 19%
L’équipe d’évaluation externe peut également utiliser un O ratio B/C: de 2.48 à 2.09, soit une baisse de 16%
échantillon de données agricoles et financières
(d’agriculteurs et de périmètre) obtenues auprès du Comité O taux TRI: de 42% à 30%, soit une baisse de 29%.
de gestion de l’irrigation pour couvrir des questions Si l’on compare le tableau 12 au tableau 14, qui tenait déjà
comme: compte des augmentations de prix dues à l’inflation lors de
O la viabilité financière du périmètre; l’évaluation financière et économique, la différence est
beaucoup moins sensible. Dans le cas présent:
O l’évolution des rendements et/ou des revenus des
irrigants. O valeur VAN: de 2 236 154$EU à 2 112 273$EU, soit
une baisse de 6%
O ratio B/C: de 2.05 à 2.09, soit une baisse de 2%
O taux TRI: de 33% à 30%, soit une baisse de 9%.

32 – Module 14
Tableau 12
Analyse financière du périmètre de Mutange après 7 années d’exploitation ($EU)

Année Investis Coûts Coûts Réparations Appui Bénéfices Coût Bénéfices Bénéfices Coefficient Valeur Valeur Valeur
sement de d’énergie et technique sans total du avec nets b d’actualisation actuelle actuelle des actuelle des
remplacement maintenance projet projeta (13%) des coûtsc bénéficesd bénéficese
(1) (2) (3) (4) (5) (6) (7) (8) (9) (10) (11) (12) (13) (14)
1 1 200 000 36 878 1 236 878 0 -1 236 878 0.8850 1 094 582 0 -1 094 582
2 25 000 30 000 14 545 36 878 106 423 451 663 345 240 0.7831 83 344 4 353 718 270 374
3 27 100 33 000 16 000 36 878 112 978 548 352 435 375 0.6931 78 299 380 036 301 736
4 28 782 35 672 17 599 36 878 118 931 627 446 508 516 0.6133 72 942 384 824 311 882
5 34 100 40 250 19 359 36 878 130 587 712 469 581 882 0.5428 70 877 386 699 315 822
6 27 000 35 490 41 500 21 295 36 878 162 163 712 469 550 306 0.4803 77 890 342 212 264 322
7 36 600 42 210 23 425 36 878 139 113 712 469 573 356 0.4251 59 131 302 842 243 711
8 37 000 42 500 24 000 36 878 140 378 712 469 572 091 0.3762 52 804 268 002 215 198
9 37 000 42 500 24 000 36 878 140 378 712 469 572 091 0.3329 46 730 237 170 190 440
10 37 000 42 500 24 000 36 878 140 378 712 469 572 091 0.2946 41 354 209 885 168 531
11 80 000 37 000 42 500 24 000 36 878 220 378 712 469 492 091 0.2607 57 452 185 739 128 287
12 37 000 42 500 24 000 36 878 140 378 712 469 572 091 0.2307 32 386 164 371 131 985
13 37 000 42 500 24 000 36 878 140 378 712 469 572 091 0.2042 28 660 145 461 116 801
14 37 000 42 500 24 000 36 878 140 378 712 469 572 091 0.1807 25 363 128 726 103 363
15 37 000 42 500 24 000 36 878 140 378 712 469 572 091 0.1599 22 445 113 917 91 472
16 90 000 37 000 42 500 24 000 36 878 230 378 712 469 482 091 0.1415 32 598 100 812 68 214
17 37 000 42 500 24 000 36 878 140 378 712 469 572 091 0.1252 17 578 89 214 71 636
18 37 000 42 500 24 000 36 878 140 378 712 469 572 091 0.1108 15 556 78 950 63 395
19 37 000 42 500 24 000 36 878 140 378 712 469 572 091 0.0981 13 766 69 868 56 102
20 37 000 42 500 24 000 36 878 140 378 712 469 572 091 0.0868 12 182 61 830 49 647
21 37 000 42 500 24 000 36 878 140 378 712 469 572 091 0.0768 10 781 54 717 43 936
1 200 000 197 000 705 072 817 632 448 223 774 428 4 142 355 13 739 429 9 597 074 7 1 946 719 4 058 993 2 112 273

a Coût total du projet (8) = (7) + (6) + (5) + (4) + (3) + (2)
b Bénéfices nets 10) = (9) - (8) Valeur actuelle nette (VAN) à 13%: 2 112 273
c Valeur actuelle des coûts (12) = (8) x (11) Valeur actuelle nette des bénéfices: 4 058 993
d Valeur actuelle des bénéfices (13) = (9) x (11) Valeur actuelle nette des coûts: 1 946 719
e Valeur actuelle des bénéfices nets (14) = (10) x (11) Ratio bénéfice-coût (B/C): 2.09
Taux de rentabilité interne (TRI): 30%

Module 14 –
Délai d’amortissement: 4 ans
Module 14: Suivi de la performance technique et financière d’un périmètre d’irrigation

33
Tableau 13

34 –
Analyse financière du périmètre de Mutange, réalisée lors de l'évaluation financière et économique du projet ($EU)

Année Investis Coûts Coûts Réparations Appui Bénéfices Coût Bénéfices Bénéfices Coefficient Valeur Valeur Valeur
sement de d’énergie et technique sans total du avec nets b d’actualisation actuelle actuelle des actuelle des

Module 14
remplacement maintenance projet projeta (13%) des coûtsc bénéficesd bénéficese
Manuel d’irrigation

(1) (2) (3) (4) (5) (6) (7) (8) (9) (10) (11) (12) (13) (14)
1 1 090 909 36 878 1 127 787 0 -1 127 787 0.8929 1 007 001 0 -1 007 001
2 22 126 32 727 14 545 36 878 106 276 451 663 345 387 0.7972 84 723 360 066 275 343
3 22 126 32 727 14 545 36 878 106 276 548 352 442 077 0.7118 75 647 390 317 314 670
4 22 126 32 727 14 545 36 878 106 276 627 446 521 171 0.6355 67 538 398 742 331 204
5 22 126 32 727 14 545 36 878 106 276 712 469 606 193 0.5674 60 301 404 255 343 954
6 24 936 22 126 32 727 14 545 36 878 131 212 712 469 581 257 0.5066 66 472 360 937 294 465
7 22 126 32 727 14 545 36 878 106 276 712 469 606 193 0.4523 48 068 322 250 274 181
8 22 126 32 727 14 545 36 878 106 276 712 469 606 193 0.4039 42 925 287 766 244 841
9 22 126 32 727 14 545 36 878 106 276 712 469 606 193 0.3606 38 323 256 916 218 593
10 22 126 32 727 14 545 36 878 106 276 712 469 606 193 0.3220 34 221 229 415 195 194
11 77 097 22 126 32 727 14 545 36 878 183 373 712 469 529 096 0.2875 52 720 204 835 152 115
12 22 126 32 727 14 545 36 878 106 276 712 469 606 193 0.2567 27 281 182 891 155 610
13 22 126 32 727 14 545 36 878 106 276 712 469 606 193 0.2292 24 358 163 298 138 939
14 22 126 32 727 14 545 36 878 106 276 712 469 606 193 0.2046 21 744 145 771 124 027
15 22 126 32 727 14 545 36 878 106 276 712 469 606 193 0.1827 19 417 130 168 110 751
16 84 456 22 126 32 727 14 545 36 878 190 732 712 469 521 737 0.1631 31 108 116 204 85 095
17 22 126 32 727 14 545 36 878 106 276 712 469 606 193 0.1456 15 474 103 735 88 262
18 22 126 32 727 14 545 36 878 106 276 712 469 606 193 0.1300 13 816 92 621 78 805
19 22 126 32 727 14 545 36 878 106 276 712 469 606 193 0.1161 12 339 82 718 70 379
20 22 126 32 727 14 545 36 878 106 276 712 469 606 193 0.1037 11 021 73 883 62 862
21 22 126 32 727 14 545 36 878 106 276 712 469 606 193 0.0926 9 841 65 975 56 133
1 090 909 186 489 442 520 654 540 290 900 774 428 3 439 786 13 739 429 10 299 643 1 764 335 4 372 760 2 608 425

a Coût total du projet (8) = (7) + (6) + (5) + (4) + (3) + (2)
b Bénéfices nets 10) = (9) - (8) Valeur actuelle nette (VAN) à 13%: 2 608 425
c Valeur actuelle des coûts (12) = (8) x (11) Valeur actuelle nette des bénéfices: 4 372 760
d Valeur actuelle des bénéfices (13) = (9) x (11) Valeur actuelle nette des coûts: 1 764 335
e Valeur actuelle des bénéfices nets (14) = (10) x (11) Ratio bénéfice-coût (B/C): 2.48
Taux de rentabilité interne (TRI): 42%
Délai d’amortissement: 4 ans
Tableau 14
Analyse financière du périmètre de Mutange, réalisée lors de l’évaluation financière et économique du projet, compte tenu d’une augmentation de 30% des frais
d’investissement, de remplacement, de réparation et de maintenance ($EU)

Année Investis Coûts Coûts Réparations Appui Bénéfices Coût Bénéfices Bénéfices Coefficient Valeur Valeur Valeur
sement de d’énergie et technique sans total du avec nets b d’actualisation actuelle actuelle des actuelle des
remplacement maintenance projet projeta (13%) des coûtsc bénéficesd bénéficese
(1) (2) (3) (4) (5) (6) (7) (8) (9) (10) (11) (12) (13) (14)
1 1 418 182 0 0 0 36 878 1 455 059 0 -1 455 059 0.8929 1 299 222 0 -1 299 222
2 22 126 42 545 14 545 36 878 116 094 451 663 335 569 0.7972 92 550 360 066 267 516
3 22 126 42 545 14 545 36 878 116 094 548 352 432 259 0.7118 82 635 390 317 307 682
4 22 126 42 545 14 545 36 878 116 094 627 446 511 352 0.6355 73 777 398 742 324 965
5 22 126 42 545 14 545 36 878 116 094 712 469 596 375 0.5674 65 872 404 255 338 383
6 32 417 22 126 42 545 14 545 36 878 148 510 712 469 563 958 0.5066 75 235 360 937 285 701
7 22 126 42 545 14 545 36 878 116 094 712 469 596 375 0.4523 52 509 322 250 269 740
8 22 126 42 545 14 545 36 878 116 094 712 469 596 375 0.4039 46 890 287 766 240 876
9 22 126 42 545 14 545 36 878 116 094 712 469 596 375 0.3606 41 863 256 916 215 053
10 22 126 42 545 14 545 36 878 116 094 712 469 596 375 0.3220 37 382 229 415 192 033
11 100 226 22 126 42 545 14 545 36 878 216 320 712 469 496 149 0.2875 62 192 204 835 142 643
12 22 126 42 545 14 545 36 878 116 094 712 469 596 375 0.2567 29 801 182 891 153 089
13 22 126 42 545 14 545 36 878 116 094 712 469 596 375 0.2292 26 609 163 298 136 689
14 22 126 42 545 14 545 36 878 116 094 712 469 596 375 0.2046 23 753 145 771 122 018
15 22 126 42 545 14 545 36 878 116 094 712 469 596 375 0.1827 21 210 130 168 108 958
16 109 793 22 126 42 545 14 545 36 878 225 886 712 469 486 582 0.1631 36 842 116 204 79 362
17 22 126 42 545 14 545 36 878 116 094 712 469 596 375 0.1456 16 903 103 735 86 832
18 22 126 42 545 14 545 36 878 116 094 712 469 596 375 0.1300 15 092 92 621 77 529
19 22 126 42 545 14 545 36 878 116 094 712 469 596 375 0.1161 13 478 82 718 69 239
20 22 126 42 545 14 545 36 878 116 094 712 469 596 375 0.1037 12 039 73 883 61 844
21 22 126 42 545 14 545 36 878 116 094 712 469 596 375 0.0926 10 750 65 975 55 224
Total 1 418 182 242 436 442 520 850 902 290 900 774 428 4 019 367 13 739 429 9 720 061 2 136 607 4 372 760 2 236 154

a Coût total du projet (8) = (7) + (6) + (5) + (4) + (3) + (2)
b Bénéfices nets 10) = (9) - (8) Valeur actuelle nette (VAN) à 13%: 2 236 154
c Valeur actuelle des coûts (12) = (8) x (11) Valeur actuelle nette des bénéfices: 4 372 760
d Valeur actuelle des bénéfices (13) = (9) x (11) Valeur actuelle nette des coûts: 2 136 607
e Valeur actuelle des bénéfices nets (14) = (10) x (11) Ratio bénéfice-coût (B/C): 2.05

Module 14 –
Taux de rentabilité interne (TRI): 33%
Délai d’amortissement: 5 ans
Module 14: Suivi de la performance technique et financière d’un périmètre d’irrigation

35
Manuel d’irrigation

36 – Module 14
Références

Beaudoux, E., de Crombrugghe, G., Douxchamps, F., Gueneau, M. et Nieuwkerk, M. 1992. Supporting development action from
identification to evaluation. Macmillan Education Ltd.
BOND. 2001. Beginner’s guide to logical framework analysis. BOND Guidance notes series 1.
Casley, D.J. et Kumar K. 1990. Project monitoring and evaluation in agriculture. London.
Casley, D.J. et Lury, D.A. 1981. A handbook on monitoring and evaluation of agriculture and rural development projects. Banque
mondiale.
Casley, D.J. et Lury, D.A. 1989. Data collection in developing countries. Oxford University Press.
DFID. 1997. Guidelines on humanitarian assistance.
FAO. 1989. Guidelines for designing and evaluating surface irrigation systems. Bulletin FAO d’irrigation et de drainage n° 45.
Élaboré par: Walker, W.R. Rome, Italie.
FAO. 1992. CROPWAT: A computer programme for irrigation planning and management. Bulletin FAO d’irrigation et de
drainage n° 46. Préparé par: Smith, M. Rome, Italie.
FAO. 1998. SEAGA Sector Guide Irrigation. Programme d’analyse socio-économique selon le genre. Préparé par: Eva Jordans.
Rome, Italie.
FAO SAFR. 2000. Socio-economic impact of smallholder irrigation in Zimbabwe: Case studies of ten irrigation schemes. Harare,
Zimbabwe.
FAO/DFID/ICID. Non daté. Guidelines for water management and irrigation development. Preparé par: Field, W.P et Collier, F.W.
HR Wallington Ltd, Institute of Hydrology.
FARMESA. 2001. Farming systems approach to technology development and transfer: a source book. Preparé par: Matata, J.B,
Anandajayasekeram, P, Kiriro, T.N, Wandera, E.O. et Dixon, J. Harare, Zimbabwe.
IDS. 1998. Participatory monitoring & evaluation: learning from change. Policy briefing. N° 12, Novembre 1998.
IIMI. 1996. Méthodologie d’évaluation des performances et de diagnostic des systèmes irrigués. Projet Management de l’irrigation au
Burkina Faso. Novembre 1996.
Sally, H. 1995. Performance assessment of rice irrigation in the Sahel: major indicators and preliminary results from Burkina Faso and Niger.
Communication présentée à un Atelier sur le riz irrigué dans le Sahel: perspectives de développement durable, 27-31
mars 1995.
United Nations ACC Task Force on Rural Development Panel on Monitoring and Evaluation. 1984. Guiding principles for the
design and use of monitoring and evaluation in rural development projects and programmes. Rome.

Module 14 – 37
Manuel d’irrigation

38 – Module 14
Annexe 1
Exemples d’indicateurs utilisés pour le suivi et l’évaluation des
activités, des résultats, des objectifs immédiats et des buts

Indicateurs pour un périmètre d’irrigation par aspersion au Zimbabwe (à alimentation en eau par tuyaux flexibles), suivant
le cadre logique du tableau 2.

Module 14 – 39
APPORTS DE PRODUCTION/ACTIVITÉS: Sélection et formation de nouveaux irrigants et installation de l’équipement

40 –
Domaine des Données ou informations Source Méthode et fréquence Utilisateurs Usage de l’information Commentaires
indicateurs spécifiques (indicateurs) d’information de collecte de l’information
Sélection Nombre d’agriculteurs sélectionnés Vulgarisateur Partie du Comité de Agritex, CRD, Agritex et le CRD veulent savoir Agritex peut réaliser l’enquête
– Hommes, femmes agricole (VA) sélection organisme de de quel type de formation les de base par le biais de l’une de

Module 14
Manuel d’irrigation

– Formation agricole, p. ex. Conseil rural de financement nouveaux irrigants ont be soin ses divisions
maître-agriculteur district (CRD) afin de pouvoir organiser les
– Expérience en agriculture cours
– Age moyen Enquête de Enquête auprès des
– Patrimoine, p.ex. matériel et base nouveaux irrigants lors L’organisme de financement veut L’organisme de financement
animaux de trait du lancement du savoir si les bénéficiaires du peut gager un chercheur pour
– Cultures non irriguées périmètre projet figurent parmi ses priorités: effectuer l’enquête et l’analyse
actuellement exploitées agricultrices, pauvres, etc.
Formation Cours organisés pour les irrigants VA Contenu dans le rapport Agritex, – Etablir un suivi des cours Une copie du rapport du VA
– Types de cours mensuel remis au organisme de organisés pour les irrigants au Responsable de district de
– Dates Responsable de district financement la vulgarisation agricole
– Participation: hommes, femmes de la vulgarisation agricole – Suivi des résultats par rapport pourrait être remise à
aux fonds déboursés l’organisme de financement
Matériel – Consommation d’énergie du Comité de Relevés de compteur Irrigants, – La consommation d’énergie Un suivi régulier de ces
d’irrigation réseau gestion de hebdomadaires organisme de détermine l’importance de la indicateurs s’impose
installé, testé l’irrigation (CGI) financement, facture énergétique du périm
et fonctionnant Agritex ètre
comme prévu – Débit Experts Essais et inspection – Toute modification du débit
physique du matériel lors alerte sur des problèmes à la
de l’inauguration du source d’eau ou avec le
– Etat du matériel Experts périmètre et ensuite tous matériel
les 6 mois
– Uniformité de l’irrigation Agriculteurs Observation une fois par – Des pannes fréquentes
et VA affectent les coûts de
réparation et entraînent des
périodes sans irrigation
– Fréquence des pannes CGI et VA Données du CGI et du – La détérioration de l’état du
sur toutes les pannes et matériel peut signifier:+
réparations l’imminence d’une panne+ la
nécessité d’une remise en
état, etc.
PRODUCTION: Diversification accrue avec introduction de cultures de valeur élevée et adoption de pratiques agronomiques appropriées
Domaine des Données ou informations Source Méthode et fréquence Utilisateurs Usage de l’information Commentaires
indicateurs spécifiques (indicateurs) d’information de collecte de l’information
Diversification Nombre d’irrigants exploitant les Données de L’agriculteur tient des Agriculteur Estimer la production totale et Comparer également les
de la production cultures suivantes: chaque données sur chaque organiser le conditionnement, le données des agriculteurs avec
végétale – maïs vert agriculteur culture après chaque transport et la vente celles relatives aux cultures
– arachides opération antérieures non irriguées
– pommes de terre (mentionnées dans l’enquête
– haricot de Lima Données du Le VA peut enregistrer Agritex Aider les cultivateurs à de base)
– légumes à feuilles VA des données par parcelle trouver des marchés, négocier
– poivrons verts au moins une fois par les prix, etc. Avant de demander aux
– pois mois à l’occasion de agriculteurs d’enregistrer des
– etc. visites Organisme de Évaluation préliminaire des données, il importe de leur
financement chances de réalisation de fournir une formation dans ce
l’objectif du projet domaine
Adoption de Variétés cultivées Données des – Données des Agriculteur Aider l’agriculteur à établir un Comparer les données des
pratiques – Taux moyen d’ensemencement agriculteurs agriculteurs dès qu’ils budget pour la même culture la agriculteurs aux
agronomiques par ha par culture ont terminé une saison suivante recommandations du VA
appropriées opération particulière
Type et quantité moyenne Agritex, VA – Le VA résume un Agritex Évaluer si les agriculteurs ont Le système de suivi du projet
d’engrais de couverture par culture échantillon de données besoin d’une formation pourrait prévoir la remise à
d’agriculteurs pour un complémentaire en agronomie l’organisme de financement
Pratiques culturales utilisées pour de ses rapports d’une copie du rapport du VA
lutter contre les ravageurs et les mensuels au au Responsable de district de
maladies, par culture Responsable de district la vulgarisation agricole
de la vulgarisation
Type et quantité moyenne de agricole Une évaluation du taux
pesticide utilisé, par culture d’adoption par une équipe
extérieure donnera une
Ponctualité des opérations Équipe – Enquête d’adoption Organisme de Évaluation préliminaire des évaluation objective de ce taux
d’évaluation une fois par an ou à financement chances de réalisation des
externe mi-parcours de la mise objectifs du projet
en ouvre

Module 14 –
Module 14: Suivi de la performance technique et financière d’un périmètre d’irrigation

41
OBJECTIF IMMÉDIAT: Augmentation des rendements et des revenus de façon écologiquement durable

42 –
Domaine des Données ou informations Source Méthode et fréquence Utilisateurs Usage de l’information Commentaires
indicateurs spécifiques (indicateurs) d’information de collecte de l’information
Augmentation Rendements moyens par Données – Le VA résume un échantillon de Agriculteur L’agriculteur souhaite établir des
des ha pour chacune des individuelles données d’irrigants pour un de comparaisons avec ses

Module 14
Manuel d’irrigation

rendements cultures périmètre des ses rapports mensuels au performances passées, trouver
pendant du plusieurs agriculteurs Responsable de district de la VA un marché, organiser le
campagnes successives transport, estimer ses revenus
Agritex, VA – L’équipe d’évaluation externe peut Agritex Aider les agriculteurs à trouver Agritex peut faire réaliser par
également résumer un échantillon un marché, à améliorer leur l’une de ses divisions une
de données d’irrigants pour sa performance évaluation du périmètre pour
propre évaluation, une fois par an la fourniture des données
ou uniquement à mi-parcours de
la mise en œuvre Organisme de Évaluer dans quelle mesure les L’organisme de financement
financement objectifs du projet ont été atteints peut engager un chercheur
pour réaliser l’analyse destinée
à fournir les données
Augmentation Marge brute par culture Données – Le VA analyse un échantillon de Agriculteur Agriculteur: Pour comparer avec Agritex peut faire réaliser par
des revenus individuelles données d’irrigants pour obtenir les résultats antérieurs, décider l’une de ses divisions une
des irrigants Bénéfice net moyen des agriculteurs des marges brutes moyennes s’il faut rester dans le périmètre évaluation du périmètre pour
de l’irrigation par sur leurs moins les coûts fixes (revenu net ou chercher un autre emploi. la fourniture des données.
irrigant cultures de l’irrigation) pour un de ses
rapports mensuels au Agritex Organisme de financement:
Responsable de district de la Évaluer dans quelle mesure les
Coûts de vulgarisation agricole objectifs du projet ont été atteints.
l’électricité,
de l’eau, des – L’équipe d’évaluation externe peut Organisme de Créancier: Évaluer la capacité L’organisme de financement
réparations, également résumer un échantillon financement des irrigants à rembourser les peut engager un chercheur
etc. au niveau de données d’irrigants pour sa prêts. pour réaliser l’analyse
du périmètre propre évaluation, une fois par an destinée à fournir les données
ou uniquement à mi-parcours de Créancier
la mise en œuvre
Viabilité VAN Données des Calculé à l’aide des données des Organisme – Évaluer si le périmètre est Agritex peut faire réaliser par
TRI agriculteurs, agriculteurs, des données du donateur toujours viable l’une de ses divisions une
Délai d’amortissement données du périmètre et des données sur le – Déterminer la durabilité du évaluation pour la fourniture
périmètre, coût d’investissement périmètre des données
données sur – Décider s’il faut procéder à
le coût Calculé tous les 5 ans environ pour une remise en état du
d’investissement déterminer si le périmètre est encore périmètre
viable – Décider si à l’avenir il faut
financer un périmètre
semblable ou un projet
totalement différent
Créancier Juger si le périmètre parviendra L’organisme de financement
à rembourser ses emprunts peut engager un chercheur
Agritex Décider si le périmètre vaut pour réaliser l’analyse
l’investissement en main-d'œuvre, destinéeà fournir les données
formation des irrigants, etc.
Durabilité Teneur en eau du sol Experts – Mesures au champ Agriculteur Évaluer la performance technique
technique et au champ et l’améliorer
environne- Agritex
mentale Pression et débit dans Experts – Mesures au champ
le réseau d’irrigation par Organisme de
aspersion financement

Efficiences d’irrigation Experts – Mesures au champ


pH/salinité du sol Echantillons – Tests pédologiques en laboratoire – Agritex et – Évaluer la durabilité du
de sol réalisés par des spécialistes une organisme de périmètre
fois tous les 3 ans financement
Erosion Irrigants, VA – Observation annuelle – Organisme
et personnes donateur – Financer des mesures
extérieures correctives
Pollution de l’eau Echantillon – Test en laboratoire pour la teneur Agritex Diriger la remise en état des
d’eau prélevé en nitrates tous les trois ans zones affectées
dans le cours
d’eau
Engorgement/mauvais Irrigants, VA Accès aux registres des cliniques
drainage une fois par an
Incidence de maladies Registres des Enquête une fois par an ou Agent sanitaire Le centre sanitaire local peut
humaines: cliniques locales uniquement à mi-parcours de la local vouloir organiser un programme
– Paludisme mise en œuvre de formation pour enrayer la
– Bilharziose propagation de ces maladies.
Enquête auprès Organisme de L’organisme de financement peut
des irrigants financement, souhaiter être uniquement
Irrigants associé à des projets de
périmètre «soucieux de
l’environnement».
Les irrigants peuvent vouloir
prendre des précautions pour
éviter l’expansion des maladies.

Module 14 –
Module 14: Suivi de la performance technique et financière d’un périmètre d’irrigation

43
OBJECTIF: Améliorer le niveau de vie des irrigants et de la communauté vivant autour du périmètre

44 –
Domaine des Données ou informations Source Méthode et fréquence Utilisateurs Usage de l’information Commentaires
indicateurs spécifiques (indicateurs) d’information de collecte de l’information
Amélioration – Changement dans la quantité Observation Observation Agritex et Décider s’il faut à l’avenir investir L’organisme de financement
du niveau de et la qualité des biens possédés organisme dans un projet similaire ou dans peut engager un chercheur

Module 14
Manuel d’irrigation

vie des – Changement dans la qualité du Enquête Enquête 4 à 5 ans après la de financement un projet totalement différent pour réaliser l’enquête, à mi-
irrigants logement auprès des mise en œuvre lorsque le parcours de la mise en œuvre
– Changement dans la qualité des irrigants par périmètre est censé Dirigeants Mettre en évidence les ainsi que juste avant la fin du
vêtements une équipe fonctionner à plein politiques réalisations du gouvernement financement
– Meilleur accès à l’éducation d’évaluation rendement actuel
– Amélioration du régime externe Agritex peut faire réaliser par
alimentaire l’une de ses divisions une
– Changement dans le rôle des évaluation du périmètre à
femmes dans le périmètre mi-parcours et en fin de
processus
Amélioration – Changement dans la quantité et Observation Observation 4 à 5 ans Organisme de Décider s’il faut à l’avenir investir
du niveau de la qualité des routes d’accès par une équipe après la mise en œuvre financement et dans un projet similaire ou dans
vie de la – Meilleur accès aux services tels d’évaluation lorsque le périmètre est dirigeants un projet totalement différent
communauté que commerces, facilités de externe censé fonctionner à plein politiques
vivant autour crédit, marchés, etc. rendement Mettre en évidence les
du périmètre réalisations du gouvernement
actuel
Annexe 2
Exemples de questionnaires et de listes de contrôle

1. QUESTIONNAIRE POUR PROPRIÈTAIRES DE PARCELLES DESTINÉ A L'ÉVALUATION D'UN PÉRIMÈTRE


EXPLOITÉ PAR PLUSIEURS AGRICULTEURS

Informations personnelles

Nom de l’enquêteur:

Date de l’entretien:

Nom du périmètre d’irrigation:

District:

Province:

Nom du/de la propriétaire de parcelle enregistré(e):

Sexe: Masculin: Féminin:

État civil: Marié(e)

Célibataire

Veuf/Veuve

Divorcé(e)

Séparé(e)

Age:

Niveau d’instruction (années):

Performance agronomique et financière

1. Date du début d’exploitation dans le périmètre:

2. Superficie de la parcelle (préciser l’unité de mesure):

3. Superficie totale irriguée (préciser l’unité de mesure):

Module 14 – 45
Manuel d’irrigation

4. Veuillez donner des détails concernant les cultures exploitées sur votre parcelle en 2001 en remplissant le tableau ci-
dessousa

Nom de la culture:
Variété
Superficie plantée (ha)
Coût de la préparation du sol
Engrais:
– Quantité
– Coût
Fumure de fond ou initiale:
– Type
– Quantité (kg)
– Coût
Semences:
– Quantité (kg)
– Coût
Fumure de couverture:
– Type
– Quantité (kg)
– Coût
Pesticides:
– Type 1
– Type 2
– Type 3
– Coût total des pesticides
Coût du transport des intrants jusqu’à
l’exploitation
Coût de la main-d’œuvre occasionnelle:
– Préparation du sol
– Désherbage
– Récolte
– Autres coûts de main-d’œuvre
occasionnelle
Total production
Total quantité consommée
Total quantité donnée
Marchés:
– Marché 1
– Marché 2
– Marché 3
Total quantité vendue
Prix moyen
Coût du transport des produits jusqu’au
marché
Frais de déplacement de l’agriculteur
Autres coûts de commercialisation
a Ce tableau sera rempli en utilisant les données des agriculteurs.

5. Ravageurs et maladies des cultures rencontrés:

6. Quels matériels avez-vous réparé/remplacé sur votre parcelle en 2001?

Matériel réparé/remplacé Date Coût


1.
2.
3.

46 – Module 14
Module 14: Suivi de la performance technique et financière d’un périmètre d’irrigation

7. Quel était le montant de vos factures d’électricité, d’eau et autres (pour la sécurité, par exemple) en 2001?

Type de facture Montant payé Période couverte


Electricité
Eau
Autres (préciser)

8. Quels matériels ont été remplacés au niveau du périmètre en 2001?

Matériel réparé/remplacé Votre contribution aux frais


1.
2.
3.

9a. Avez-vous emprunté de l’argent pour la production végétale sur votre parcelle en 2001?

Oui Non

9b. Si oui, veuillez donner ci-dessous des informations sur l’emprunt

Montant Source des fonds Conditions du prêt Montant remboursé

Performance sociale

10. Indiquez quelle est la personne dans votre famille qui prend les décisions et/ou réalise les activités suivantes sur votre parcelle.

Activité Qui prend les décisions concernant l’activité? Qui réalise l’activité?
Labour
Semis
Achat d’intrants
Désherbage
Application d’engrais
Application de produits chimiques
Récolte
Commercialisation
Irrigation des cultures

11. Qui décide de la façon dont est dépensé l’argent de l’irrigation? Expliquez.

12. Patrimoine

Biens possédés Quantité


Charrue à boeufs
Cultivateur
Planteuse
Charrette
Brouette
Herse
Houe
Pulvérisateur à dos
Pompe d’irrigation
Tracteur
Autres (préciser)

Module 14 – 47
Manuel d’irrigation

13. Bétail possédé

Bétail Propriétaire Nombre


Bétail
Boeufs de trait
Anes
Chèvres
Moutons
Volaille
Lapins
Porcs
Ruches
Etangs à poissons
Autres (préciser)

14. Équipement ménager

Équipement Quantité
Radio
Panneau solaire
Téléviseur
Téléphone
Réfrigérateur
Machine à coudre
Machine à tricoter
Voiture
Bicyclette
Motocyclette
Cuisinière
Canapé
Chaises
Table
Lit
Armoire
Dosseret
Coiffeuse
Elément de cuisine

15. Qualité de la maison principale (entourer le chiffre correspondant)

1) Briques sous tuiles


2) Briques sous chaume
3) Briques sous amiante
4) Briques sous tôle ondulée
5) Poteaux et boue séchée sous chaume

48 – Module 14
Module 14: Suivi de la performance technique et financière d’un périmètre d’irrigation

16. Combien de fois par semaine votre famille consomme-t-elle les produits suivants?

Produits alimentaires Nombre de fois par semaine


Haricots
Viande
Légumes frais
Poulet
Lait
Oeufs
Pommes de terre
Légumes séchés
Others (specify)

17a. Vos enfants d’âge scolaire vont-ils tous à l’école? Oui Non

17b. Si certains ne vont pas à l’école, expliquez pourquoi:

17c. Si oui, fréquentent-ils un internat ou un externat?

18a. Combien êtes-vous dans votre famille?

18b. Répartition des membres de la famille par âge

Nombre Nombre de résidents permanents


Age Femme Homme Femme Homme
0– 5 ans
6– 10 ans
11 – 18 ans
19 ans et plus

19. Combien de personnes avez-vous employé en 2001 comme:

a) Main-d'œuvre occasionnelle nombre d’hommes: nombre de femmes:


b) Main-d'œuvre permanente nombre d’hommes: nombre de femmes:

20a. Quels sont les avantages de la technique d’irrigation que vous utilisez?

20b. Quels sont les avantages de la technique d’irrigation que vous utilisez?

Performance technique

21a. Le matériel est-il facile à utiliser? Expliquez.

21b. Le matériel est-il facile à entretenir? Expliquez.

22a. Quel est l’état des canaux (présence de fuites)?

22b. Quel est l’état du réservoir (présence de fuites)?

Module 14 – 49
Manuel d’irrigation

22c. Quel est l’état des asperseurs (produisent-ils tous le même jet)?

23. Y a-t-il des stagnations d’eau sur votre parcelle?

24. Tous les agriculteurs reçoivent-ils la même quantité d’eau?

25. Avez-vous un calendrier d’arrosage?

Performance environnementale

26. Avez-vous des problèmes d’érosion? Expliquez.

27a. Avez-vous des problèmes d’extraction d’éléments nutritifs ou y a-t-il des modifications visibles de l’état du sol depuis que
vous avez commencé à utiliser le périmètre?

Oui Non

27b. Si oui, expliquez.

28a. Avez-vous des problèmes d’engorgement/de drainage? Oui Non

28b. Si oui, décrivez l’ampleur du problème.

29. Combien de membres de votre famille ont-ils souffert des maladies suivantes en 2001::

Maladie Nombre
Paludisme
Bilharziose
Diarrhée
Malnutrition

2. LISTE DE CONTRÔLE POUR LES DONNÉES DU COMITE DE GESTION DE L’IRRIGATION ET DU VULGARISATEUR


AGRICOLE AU NIVEAU DU PÉRIMÈTRE

2.1. Liste de contrôle pour le Comité de gestion de l’irrigation

• Superficie du périmètre
• Superficie totale irriguée
• Liste des irrigants (par sexe)
• Liste des membres du Comité de gestion (nom, fonction, sexe)
• Informations sur les autres comités du périmètre
• Comptes rendus des réunions du Comité de gestion
• Informations sur le ou les compte(s) d’épargne du périmètre
• Informations sur les redevances du périmètre
• Échéancier pour le paiement des frais d’entretien
• Consommation d’énergie/relevé du compteur
• Factures énergétiques (électricité ou carburant) et échéances de paiement
• Consommation d’eau/relevé du compteur
• Factures d’eau et échéances de paiement
• Informations sur les pannes et les travaux de réparation et d’entretien entrepris sur le périmètre et coûts
• Poids réel des différentes unités de mesure utilisées dans le périmètre, par culture

50 – Module 14
Module 14: Suivi de la performance technique et financière d’un périmètre d’irrigation

• Nombre de toilettes dans le périmètre


• Copie de la constitution et du règlement du périmètre
• Participation aux cours du Comité de gestion
• Informations sur les journées agricoles organisées
• Calendrier d’arrosage
• Inspections sanitaires réalisées par le ministère de la Santé pour la recherche de mollusques vecteurs de bilharziose

2.2. Liste de contrôle pour le vulgarisateur

Le vulgarisateur doit tenir les données suivantes:


• Cultures exploitées dans le périmètre
• Superficie totale par culture
• Programme de culture
• Pratiques agronomiques recommandées
• Cours organisés pour les comités et les agriculteurs et nombre de participants
• Cours suivis par le vulgarisateur
• Problèmes rencontrés: épidémies, conflits, etc.

3. LISTE DE CONTRÔLE POUR LES DONNÉES DES EXPERTS

3.1. Expert environnemental

Les experts environnementaux doivent évaluer/mesurer chaque année les éléments suivants:
• pH du sol
• Salinité du sol, superficie affectée, dommages aux cultures, réduction estimative des rendements
• Teneur en nitrates/produits chimiques dans les cours d’eau
• Salinité dans les puits
• Problèmes d’érosion
• Problèmes de drainage
• État de la pente de toutes les parcelles
• Stagnation d’eau dans le périmètre (dans les champs, les drains, le canal principal, les canaux de distribution, les ouvrages,
les réservoirs) pouvant accroître les risques de paludisme et de bilharziose.

3.2. Ingénieur en irrigation

L’ingénieur en irrigation doit fournir des évaluations et des conseils concernant les aspects suivants:
• État du matériel et de l’infrastructure d’irrigation
• Uniformité de l’irrigation
• Quantité d’eau utilisée
• Efficience d’irrigation
• Consommation d’énergie
• Débit

Module 14 – 51
Manuel d’irrigation

52 – Module 14

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