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INSTITUT SUPERIEUR DE MANAGEMENT (ISMA)

COURS DE CONTENTIEUX FISCAL


Préparé et présenté par

BILLONG BI NGAWE
Inspecteur Principal des Impôt
Chef de Cellule de la Répression des Infractions Fiscale à la
Direction Générale des Impôts
Introduction Générale

Le contentieux fiscal peut se définir comme l’ensemble des voies de droit au moyens des
quelles sont réglés les litiges nés de l’application de la loi fiscal aux contribuables. Il
s’agit d’apprécier la dette fiscale du contribuable non par rapport à sa situation
personnelle mais au regard de la loi fiscale tant en ce qui concerne son contenu que les
modalités qui ont concourues à sa détermination.

Dans sa consistance, le contentieux fiscal peut se présenter sous deux aspects, le


recours pour excès de pouvoir et le recours de pleine juridiction. Dans la première
variante, il peut s’agir d’une requête en annulation d’un acte règlementaire édicté sur le
plan fiscal alors que stricto sensu, il concerne soit les impositions ou les actes de
recouvrement. Ainsi dans son second aspect, le contentieux fiscal peut donc concerner
soit la contestation des impôts que l’on doit (contestation d’opérations d’assiette ou de
liquidation de l’impôt), soit tout simplement sur les opérations de recouvrement de
l’impôt. Le contentieux fiscal constitue l’un des éléments substantiel pour la garantit des
droits du contribuable contre l’application arbitraire de la loi fiscale ; puisqu’il a pour
finalité le contrôle de l’action du fisc.

Le livre des procédures Fiscales consacre en ses articles L 115 et suivants,


l’encadrement du contentieux fiscal au Cameroun en ce qui concerne la contestation des
impositions et la sollicitation de la clémence de l’Administration en cas de difficultés pour
le paiement des impôts. C’est ainsi qu’il s’agira ici de visualiser la juridiction gracieuse
(2ème partie) après s’être appesantit sur la juridiction contentieuse (1 ère partie).
Première partie : La juridiction contentieuse

Il s’agit ici de s’intéresser aux motifs des réclamations et aux opérations


concernant la phase administrative (chapitre 2) avant de visualiser la procédure
juridictionnelle (Chapitre 3) après l’exploration des principes du contentieux fiscal
(chapitre 1).

Chapitre 1er : L’organisation et les principes du contentieux fiscal

Le contentieux fiscal est encadré par un certain nombre de principes qui visent la
sécurisation tant de la procédure que les intérêts des protagonistes. Par ailleurs sont
organisation par le législateur camerounais est assez perméable pour l’introduction des
requêtes.

Section 1ère : Les principes du contentieux fiscal

Les uns sont liés à la nature de l’acte et à son auteur (I), les autres à la personne
du contribuable et aux moyens soulevés (II) et en fin aux délais (III).

I- Principes liés à la nature et à l’auteur de l’acte contesté

A- La nature de l’acte : l’Avis de mise en Recouvrement (AMR)

L’acte contesté doit émaner d’une procédure d’imposition conduisant à


l’établissement d’une dette fiscale. Il peut donc s’agir d’une opération d’assiette qui
soit constate le non paiement d’impôts déclaré, soit corrige la défaillance du
contribuable ou corrige la déclaration du contribuable au regard des informations dont
dispose l’Administration ou bien d’un redressement suite à un contrôle sur place.
L’AMR est donc l’acte qui constate la dette fiscale due par le contribuable qui doit
être acquittée au plus tard dans un délai de quinze (quinze) jours suivant la date de
sa notification (article L 53 du CGI). Il reste entendu que l’AMR sauf cas de la
déclaration sans paiement, doit être accompagné de la notification de taxation
d’office ou de la réponse aux observations en cas de contrôle qui sous peine de
nullité, doivent obligatoirement signifier au contribuable la faculté dont il dispose de
se pourvoir en contentieux.

B- L’auteur de l’acte (AMR) :

L’acte doit émaner du chef de Centre des Impôts territorialement compétent ou du


Directeur des Grandes Entreprises à la suite d’une action d’imposition résultant soit
d’une opération d’assiette ou suite à un contrôle fiscal. Sa signature rend exécutoire
l’AMR qui est directement pris en charge par le Receveur des Impôts rattaché.
II- Principes liés à la personne du contribuable et aux moyens de son action
A- La personne du réclamant

Le réclamant doit être un contribuable personne morale ou physique enregistrée à la


date de l’imposition dans le fichier des contribuables de la DGI. La requête doit être
signée de lui ou par son mandataire et la dette contestée doit avoir été établie au nom de
l’entreprise dont il est le Dirigeant.

B- Les moyens de la réclamation

La réclamation doit être fondée sur les éléments de fait ou de droit qui entachent
l’imposition ou la procédure d’imposition d’irrégularité. Il peut s’agir de la mauvaise
application ou d’interprétation de la loi, d’erreur dans le calcul des impositions ou dans
l’appréciation de la base d’imposition ou tout simplement des vices de procédure.

III- Les principes liés aux délais


A- La computation des délais

En l’absence d’un Code de Procédure Administrative, la jurisprudence a consacrée la


computation des délais sur la base des règles édictées par le Code des Procédures
Civiles. Ils sont comptés différemment selon qu’ils sont exprimés en jour, mois ou année
et sur la base des règles du « Dies a quo » et du « Dies ad quem ».

B- La force juridique des délais


1- Une question d’ordre public :

Le respect des délais est une question d’ordre public, c'est-à-dire qu’il s’impose à tous et
nul ne peut en déroger. Ainsi, toute dérogation ou prorogation ne peut être que celle
prévue par la loi.

2- Un moyen d’ordre public :

Le respect des délais étant Erga omnes, sa violation peut être soulevée d’office par le
juge à toute étape de la procédure sans violation de la règle de l’Ultra petita.

Section 2 : L’organisation du contentieux fiscal

Comme tout acte administratif, la contestation en matière fiscale donne lieu à une
procédure administrative (I) préalable à la saisine du juge (II).

I- Sur le plan administratif

La singularité de l’acte d’imposition susceptible de causer des préjudices irréparables


tant pour de l’Administration que pour le contribuable suite à une mauvaise interprétation
donne lieu à un double examen sur le plan administratif contraire aux actes ordinaires
d’où un recours hiérarchique (A) qui doit obligatoirement précéder le recours gracieux
préalable (B).

A- Le recours hiérarchique

C’est la requête adressé par le contribuable au supérieur hiérarchique de l’auteur de


l’acte. Elle vise généralement en l’annulation de tout ou partie des impositions.

B- Le recours gracieux préalable

Il s’agit d’un acte de la procédure juridictionnelle prescrite par les dispositions de l’article
17 de la Loi N° 2006/022 du 29 décembre 2006 fixant l’organisation et le fonctionnement
des tribunaux administratifs qui dispose que le recours contentieux devant la cours
suprême statuant en matière administrative n’est recevable qu’après rejet d’un recours
gracieux préalable. En claire, la recevabilité du recours contentieux est conditionnée par
la production par tout justiciable potentiel d’un recours gracieux préalable.

II- Sur le plan juridictionnel

Ici, le principe du double degré de juridiction est fondamental pour la sécurisation des
intérêts du contribuable.

A- Les juridictions d’instance

Avant la loi du 29 décembre 2006, seule la Chambre Administrative de la Cours


Suprême située à Yaoundé faisait office de juridiction d’instance en matière
administrative. Cette situation était source de précarité pour les contribuables qui
devaient en cas de contestation des impositions se déplacer pour Yaoundé. En vue de
faciliter l’accès au juge en matière administrative, la reforme judiciaire intervenue en
2006 a créée les tribunaux administratifs dans les chefs lieu de régions du Cameroun.
Aussi, en cas de rejet du recours gracieux préalable adressé au Ministre des finances, le
contribuable doit dans le délai légal saisir le tribunal administratif du lieu de
l’établissement de l’imposition contestée.

B- Les juridictions d’appel

Elles ont pour rôle de se prononcer en vue de corriger ou de confirmer les décisions
rendues par les tribunaux administratifs. Ainsi en cas de non satisfaction auprès d’un
tribunal administratif, le contribuable doit introduire son recours en appel auprès de la
chambre Administrative de la Cours Suprême et la contestation peut aller jusqu’à
l’Assemblée Plénière qui statut comme juge de dernier ressort.
Chapitre 2 : La phase administrative du contentieux fiscal

Les règles de procédure qui encadre la phase administrative en matière de contentieux


fiscal au Cameroun est consacrée par les articles L 115 et suivant du CGI. Les
contestations relatives aux impôts droits et taxes recouvré par la DGI doivent être
introduite par une réclamation préalable auprès de l’administration fiscale. Un certain
nombre de règles doivent être respectés tant en ce qui concerne les délais, la forme et le
contenu de la réclamation (I) que pour ce qui est relatif à leur instruction (II).

I- Délais, forme et contenu de la réclamation

Le déclenchement du contentieux fiscal commence par la requête adressée à l’auteur de


l’acte ou à son supérieur hiérarchique. L’introduction de la requête est subordonnée à
l’observation d’un certains nombre de conditions les unes liés à la forme de la requête
(B) et les autres concernent le contenu de la réclamation (A) qui doit être introduite dans
des délais précis (C).

A- Contenu de la réclamation

La réclamation doit mentionner l’objet de la demande et comporter l’exposé des


conclusions et moyens que le contribuable entend faire valoir. Son contenu doit être fixé
avec précision et doit consisté tel qu’énoncé par les dispositions de l’article L 115 du
CGI soit en la réparation d’erreur commise dans l’assiette ou le calcul des impositions,
soit le bénéfice d’un droit résultant d’une disposition législative ou réglementaire.

1- Demandes de réparation d’erreurs

L’on distingue ici trois types de demandes : les demandes en décharge, les demandes
en réduction et les demandes en restitution.

- Les demandes en décharge visent à l’annulation complète et totale des


impositions estimées établies à tort,
- Les demandes en réduction quant à elle sont introduites en vue de la diminution
d’une imposition estimée excessive,
- Les demandes en restitution visent à solliciter le reversement de paiements
estimés indus, lorsque ses paiements se rapportent à des paiements effectués
sans établissement d’un AMR (impôts retenus à la source), ou sur les droits
irrégulièrement perçus en matière d’enregistrement.

2- Demandes visant à l’exercice d’un droit

Les demandes tendant à l’exercice d’un droit sont celles qui s’appliquent à un impôt
régulièrement établi ou perçu, mais qui se trouve remis en cause suite à la survenance
d’un évènement auquel une disposition législative ou règlementaire reconnaît un
caractère révocatoire.

Il peut s’agir :

- En matière de TVA, du remboursement de la TVA perçue à l’occasion de ventes


ou de services résiliés, annulés ou resté impayés,
- En matière de droits d’enregistrement, de la restitution des droits perçus en cas
d’annulation judiciaire d’un acte,
- En cas de remise en cause d’une convention, la restitution des droits suite à
l’annulation ou la résolution d’une convention ayant supporté l’impôt du fait de la
suppression rétroactive de la cause d’exigibilité.

B- La forme de la requête et autorités adressataires (article L 116 du CGI)

1- Du recours hiérarchique

Il est au regard de l’article L 116 du CGI, adressé au Chef de Centre Régional des
Impôts territorialement pour les réclamations d’un montant inférieur ou égal à 50 000 000
en principal, au Directeur des Grandes Entreprises pour les montants en principal
inférieur ou égal à 100 00 000 et au Directeur Général des Impôts pour les montant
supérieurs au seuil prévu pour les Centre Régionaux et la DGE. Pour être recevable, la
réclamation doit :

- être signée du réclamant ou de son mandataire,


- être timbrée,
- mentionner la nature des impôts, l’exercice d’émission, le numéro de l’AMR et le
lieu d’imposition,
- contenir l’exposé sommaire des moyens et des conclusions soulevées,
- être appuyé des justificatifs de paiement de la partie non contesté de l’impôt.

2- Le recours gracieux préalable

Il est adressé au Ministre en charge des Finances au regard des dispositions de l’article
L 119 du CGI.

Il doit être :

- Signé du réclamant ou son mandataire,


- Timbrée,
- Introduit dans les délais,
- Mentionner la nature des impôts ou droits contesté, l’exercice démission, le
numéro de l’AMR et le lieu d’imposition,
- contenir l’exposé sommaire des moyens et des conclusions soulevées,
- être appuyé des justificatifs de paiement de la partie non contesté de l’impôt et de
15% supplémentaire de la partie contestée.

C- Délais d’introduction de la réclamation

1- Délai du recours hiérarchique

Il est de 30 jours à compter de la notification de l’AMR. Cette notification peut être


adressée au contribuable sous plis fermé avec décharge, ou à son adresse postale
communiquée à l’Administration fiscale avec accusé de réception.

2- Délai du recours gracieux préalable

Il est de 30 jours à compter de la notification de la décision du Chef de Centre Régional


des Impôts, du Directeur des Grandes Entreprises ou du Directeur Général des Impôts.
En cas de silence de ces derniers dans le délai de trente jours, la réclamation doit être
introduite dans les mêmes délais auprès du Ministre en charge des Finances.

D- Du sursit de paiement

En règle générale, les décisions de l’administration bénéficient d’une présomption de


vérité légale, c’est pour cela qu’elles font l’objet du privilège du préalable. A cet effet, tout
acte administratif doit préalablement être exécuté même en cas de contestation.

Cette règle est d’application strict en matière fiscale et la contestation d’une imposition
ne dispense pas le contribuable de son paiement. Pour ce faire, le contribuable qui
souhaite en être dispensé doit en vertu des dispositions de l’article L 121 du CGI,
solliciter dans sa réclamation le sursis de paiement.

L’autorité saisit de la réclamation doit expressément se prononcer dans un délai de 15


jours à compter de sa saisine et cas de silence, le sursis est réputé avoir été accordé.

II- Instruction de la réclamation


L’instruction de la réclamation conduit à une décision de l’administration (A) qui produit
les conséquences directes (B)

A- La décision de l’Administration

L’instruction de la réclamation est faite par le service compétent sans que l’administration
ne prévienne en pratique le contribuable. Mais il advient pour des raisons de réalisme
que le contribuable soit convoqué à présenter des compléments d’informations devant
permettre de mieux éclairer la religion de l’administration pour sa décision.

1- Délais d’instruction

Ils sont de 30 jours dans le cadre du recours hiérarchique et de deux mois en matière de
recours gracieux préalable.

2- Contenu de la décision

La décision de l’administration peut être soit un rejet total ou partiel de la réclamation ou


donné satisfaction au contribuable. Elle conduit soit à un dégrèvement totale ou partiel
ou au maintient de toutes les impositions, c’est la raison pour laquelle elle doit être
motivé en précisant clairement le sort réservé à la réclamation à la conduite à tenir par le
contribuable dès sa réception.

3- La notification de la décision

La notification de la décision de l’administration se fait soit en main propre avec


décharge soit par plis recommandé avec accusé de réception. L’adresse postale
indiquée par le contribuable à l’administration à l’occasion de l’ouverture de son dossier
fiscal fait fois.

B- Conséquences de la décision de l’administration

1- Effet de la décision :

La notification de la décision du Ministre des Finances met un terme à la phase


administrative de la procédure contentieuse et ouvre le délai de recours devant le
tribunal administratif.

2- Possibilité de transaction
Pendant la phase d’instruction, le contribuable peut solliciter la transaction auprès du
Directeur Général des Impôts qui en vertu des dispositions de l’article L 125 du CGI, en
fait la proposition au Ministre des Finances. Dans ce cadre le Ministre peut autoriser une
modération partielle ou totale des impositions. En cas d’acceptation des conclusions de
la transaction, le contribuable doit s’engager à se désister des réclamations ou requête
introduites et à s’acquitter immédiatement de la dette fiscale retenues.

3- La compensation d’office

Il s’agit d’une forme de cascade décidée par l’administration au cours de l’instruction de


la réclamation qui consiste à compenser les dégrèvements reconnus avec les
insuffisances ou omissions constatées dans l’assiette ou le calcul de l’imposition.

Chapitre 3 : La phase juridictionnelle


Cette phase est marquée par la procédure juridictionnelle qui suborné à certaines
conditions (I) qui donne lieu au déroulement du procès (II)

I- Les conditions de mise en œuvre de la procédure juridictionnelle

Elle concerne les tribunaux administratifs qui sont au regard de la loi du 29 décembre
2006, crée dans chaque chef lieu de région du Cameroun. Ainsi, le tribunal administratif
territorialement compétent est celui dans le ressort duquel l’autorité dont l’acte
d’imposition attaqué a son siège. Un certains nombre de conditions guide cette
procédure les unes liées à la nature de l’acte attaqué (A), les autres à la saisine du
tribunal (B) et enfin à la requête introductive d’instance (C).

A- La nature de l’acte

La décision attaquée doit être l’acte d’imposition (l’AMR) et non la décision rendue par
l’autorité saisie par voie hiérarchique ou à la suite du recours gracieux préalable. Dans
la pratique la décision de rejet du recours gracieux préalable doit indiquer au
contribuable qu’il a la faculté de se pourvoir devant le tribunal administratif du lieu de
l’établissement de l’imposition.

B- La saisine du tribunal

Elle est subordonnée au respect d’un certains nombres de conditions, les unes liée au
délai, les autres au recours gracieux préalable, au sursis de paiement et du paiement de
consignation.

1- Conditions de délais :

Au regard des dispositions de l’article L126 du CGI, la requête introductive d’instance


auprès du tribunal administratif doit être introduite dans un délai de 60 jours à compter
de la date de notification de la décision du ministre en charge des finances. Le non
respect des délais est rigoureusement sanctionné d’irrecevabilité par le juge tant en ce
qui concerne les recours tardif (affaires ECOBANK SA c/ Etat du Cameroun du
21/01/2015 TA du Littoral, CITI BANK NA Cameroun c/ Etat du Cameroun CA/CS du
18/10/2006, NOTCAM C/Etat du Cameroun CA/CS du 12/07/2006).

2- L’exigence du recours gracieux préalable

Au regard des dispositions combinées de l’article L 126 du CGI et de l’article 17 de la Loi


N° 2006/022 du 29 décembre 2006 fixant l’organisation et le fonctionnement des
tribunaux administratifs, le recours devant les tribunaux administratifs est subordonné à
la production d’un recours gracieux préalable auprès de l’administration. Cette exigence
est apprécié dans le cadre de sa force juridique qui s’intéresse tant en ce qui concerne
son effectivité, son contenu et les délais de sa production.

a) L’effectivité du recours gracieux préalable

Il s’apprécie relativement à son exigence et à l’autorité adressataire. S’agissant de son


exigence l’absence de recours gracieux préalable conduit à l’irrecevabilité du recours
contentieux (TA du Littoral affaire TCHEKANE Tax Consulting c/ Etat du Cameroun
suivant ordonnance n° 08/OSP/PTA/DLA/2015 du 07/01/2015 et société Aigle Voyage
c/Etat du Cameroun ordonnance du TA du Littoral ordonnance n°13/OSP/PTA/DLA/2015
du 21/01/2015, Pharmacie De Gaulle c/Etat du Cameroun jugement du TA du Littoral
n°002/REF/PTA/DLA/2015). De même, l’erreur sur l’autorité adressataire équivaut à un
non recours et entraine l’irrecevabilité de la requête (CA/CS : jugement N° 83/2008 du
18/06/2008, affaire Syndicat National de la Comptabilité c/ Etat du Cameroun)

b) Le contenu du RGP

L’article L 130 pose l’exigence de l’identité d’objet entre le RGP et le RC, ce qui signifie
que les moyens soulevés dans la réclamation adressée à l’administration doivent être
identique à ceux contenus dans la requête présentée devant le juge. Cette exigence a
été pendant longtemps consacré par le juge dans les espèces ATANGANA ESSOMBA
Prothès et NDZANA Pascal Bether.

c) Les délais du RGP

Le juge administratif apprécie avec beaucoup de rigueur le respect des délais en matière
de RGP et sanctionne à la fois les situations de forclusion au même titre que les recours
introduit prématurément. La forclusion consiste en la saisine d’une autorité administrative
après le délai imparti par la loi (affaires OCMS c/Etat du Cameroun, TA du Littoral
ordonnance n° 25/OPS/PTA/DLA/2015 du et BICEC C/ Etat du Cameroun, TA du Littoral
ordonnance n°17/OSP/PTA/DLA/2014 du 21/01/2014).

Le recours prématuré quant à lui est une requête introduite avant expiration du délai
impartit à l’administration pour se prononcer. Sur le plan fiscal il est abordé sous deux
aspects, premièrement la saisine du ministre sans attendre la décision de l’autorité
hiérarchique préalablement saisit et la saisine direct du ministre sans se soumettre à la
contrainte du recours hiérarchique (affaire CCC c/ Etat du Cameroun).

d) RGP, moyen d’ordre public


Rien dans la législation camerounaise ne laisse apparaître que le RGP est un moyen
d’ordre public, mais c’est le juge administratif après hésitation qui l’a consacré dans deux
arrêts rendus en 1978 ITEM Dieudonné jugement n° 12 du 27 avril 1978 et AKA’A Jule
jugement n° 30 du 13 juillet 1978.

3- Le sursis de paiement et consignation supplémentaire

Dans son principe la saisine du juge n’entrave pas les actions en recouvrement de
l’impôt. Par conséquent et au regard des dispositions de l’article L 129 du CGI, la
dispense du paiement de l’imposition contestée devant le juge est subordonnée à la
demande exprès du sursit de paiement dans le cadre de la requête.

En plus, le contribuable doit verser une caution supplémentaire de 10% des impositions
contestées et le défaut de paiement entraine l’irrecevabilité de la requête (affaires David
Alexender c/ Etat du Cameroun CA/CS jugement n°109/05-06 du 12/07/2006, Dame
NOUKEDJIO c/ Etat du Cameroun CA/CS jugement n° 240/2010/CA/CS du 25/08/2010,
NANJI Jean c/Etat du Cameroun CA/CS jugement n° 152/04-05 du 31/08/2005).

C- La requête introductive d’instance

Les demandes sont introduites au greffe du tribunal administratif territorialement


compétent où elles sont enregistrées avec accusé de réception.

Les demandes sous peines d’irrecevabilité doivent :

- Etre présentées par écrit et signées par le requérant ou son mandataire et être
accompagnées de deux copies de la requête sur papier libre,
- Contenir l’exposé sommaire des faits et moyens et des conclusions de la partie,
- Préciser le montant des dégrèvements sollicités (principal et pénalités),
- Etre accompagnée de la décision querellée.

Model de la requête introductive d’instance


Nom et prénom ou raison sociale A ………………le …..20…
Adresse

A Monsieur le Président du
Tribunal Administratif de ….

Objet : Réclamation contentieuse.

Monsieur le Président,

Par décision en date du ………….. qui m’a été notifiée le ………………, Mr le Ministre
des Finances a rejeté en totalité (ou en partie) la réclamation que je lui ai adressée le
…………. en vue d’obtenir la décharge totale (ou partielle) des impositions émises à ma
charge et contenues dans l’AMR N°……… du ……… signé par Mr ………………. et
concernant (nature et montant des impositions).

Ainsi qu’il résulte de la lettre de Mr le Ministre des Finances ci-jointe, sa décision est
fondée sur les arguments ci-après …(résumé et analyse de la décision du ministre)….

J’ai l’honneur pour les motifs suivants, de persister dans ma demande de dégrèvement
(ou de restitution)..(Exposé des faits et des moyens)….

Pour tous ses motifs et ceux que je pourrais être amené le cas échéant à faire valoir en
cours d’instance, je demande à votre tribunal de bien vouloir faire droit à ma requête et
de prononcer en ma faveur la décharge (dégrèvement ou restitution) de l’imposition
litigieuse.

Je vous saurais gré de bien vouloir m’accuser réception de la présente requête.

Veuillez agréer, Monsieur le président, l’assurance de ma haute considération.

Signature :

Pièces jointes :

- Notification du Ministre des Finances,


- 2 copies établies sur papier libre,
- Une copie de l’AMR contesté.
II- Le déroulement de l’instance

L’instance commence par une ordonnance de désignation d’un juge rapporteur qui
instrumentalise l’instruction (A) suivi par les explications des conclusions et la
présentation des moyens (B) qui peut conduire le cas échéant à une expertise devant
conduire à la décision du juge (C).

A- L’instruction

Après l’ordonnance de désignation du juge rapporteur, commence la phase de l’échange


des mémoires. Le mémoire ampliatif est dès son dépôt au greffe du tribunal,
communiqué au ministre des finances qui dispose d’un délai de trois mois pour produire
son rapport constitutif de mémoire en défense. Ce délai peut être prorogé de deux mois
en cas de circonstances exceptionnelles dûment motivées. Celui-ci est également
communiqué au requérant qui dispose d’un délai d’un mois pour présenter ses
observations ou solliciter une expertise (mémoire en réplique).

Au cas où le ministre ne réagit pas dans les délais qui lui sont impartit, il est réputé avoir
acquiescé aux faits exposé par le contribuable dans sa requête.

De même, lorsque le contribuable ne produits pas son mémoire en réplique au mémoire


en défense produit par le ministre, il est réputé s’être désisté de son action.

B- Explication des conclusions et présentation des moyens


1- Les opportunités reconnues aux parties

De manière expresse, tout comme le contribuable peut se désister de l’instance ou de


son action, l’administration peut également donner satisfaction au contribuable ou
demander la compensation entre les impositions excessives et les impositions
insuffisantes (article L 125 bis) ou tout simplement opposer une fin de non recevoir
d’ordre public.

2- L’encadrement du rôle du juge

La fonction du juge est encadrée par la règle de l’« ultra petita » qui en matière fiscale lui
interdit de ne pas statuer au delà des conclusions qui lui sont présentées. C’est ainsi
qu’il ne peut substituer au fondement de l’imposition contesté un autre fondement sur
lequel serait justifié le montant de cette imposition. Par ailleurs, si le contribuable dans sa
requête s’est limité à solliciter la réduction des impositions querellées, le juge n’est pas
en droit de prononcer la décharge totale même si les circonstances de droit le permettent
outre le fait qu’il ne lui appartient pas d’établir une imposition ou d’en alourdir la charge
fiscale du contribuable.

Toutefois, il est reconnu au juge de l’impôt de soulever d’office les moyens d’ordre
public.
C- L’expertise et la décision du tribunal
1- L’expertise
a) La décision de l’expertise

Durant l’audience, le tribunal peut estimer au cours de son délibéré être insuffisamment
informé. A cet effet, il peut soit sur sa demande ou à celle de l’une au moins des parties
ordonner une expertise par jugement avant dire droit. L’expertise est effectuée par trois
experts sauf si les parties consentent qu’il y soit procédé par un seul.

b) Les opérations d’expertises

Le jugement ordonnant l’expertise fixe la mission des experts et le délai de production du


rapport de même que le jour et l’heure du début des opérations. Il en fait notification aux
parties et aux experts dans un délai de 10 jours avant le début. Dans la mesure du
possible lorsque les circonstances le nécessitent, la descente sur le terrain peut être
prescrite.

c) Notification et charges de l’expertise

Une fois l’expertise achevée, l’expert ou les experts produisent un procès-verbal


d’expertise qui est notifié aux parties. Ceux-ci dispose d’un délai de 30 jours pour
produire leurs observations.

Les frais de l’expertise sont supportés par la partie qui succombe.

2- La décision du tribunal

La décision du tribunal doit sous peine d’être entachée d’irrégularité, mentionner


obligatoirement le nom des juges qui l’ont rendue.

Elle est notifiée aux parties et peut faire l’objet d’appel auprès de la Chambre
Administrative de la Cours Suprême et en cassation à l’Assemblée Plénière de ladite
cours.

Deuxième partie : La juridiction gracieuse

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