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Franz Cumont

« Lucrèce et le symbolisme pythagoricien des enfers »

Revue de Philologie, de Littérature et d’Histoire anciennes, 1920, Vol. XLIV, p. 229-240.

Ce document fait partie des collections numériques des Archives Paul Perdrizet, le projet
de recherche et de valorisation des archives scientifiques de ce savant conservées
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TIRAGE A PART NE POUVA~T :tTRE MIS DANS LE C,OMMEHCE

REVUE
DE

PHILOLOGIE Dl!:

LTTTltRATURE gT D'HISTOIRE ANCIENNŒS

NOUVELLE SÉRIE
CONT I NUÉE SOUS I.A O JHECTIOH DE

ÉM. CHATELAIN, B. HAUSSOULLIER


MEMBBES DE L'INSTI'l'UT

ET D. SERRUYS

ANNÉE ET TOME XLIV, 3• LlVRAISON


(Juillet 1920)

LUCRÈCE .
ET LE SYMBOLISME PYTHAGORICIEN
DES ENFERS
PAl\

FRANZ CUMONT

PARIS
LIBRAIRIE O. KLINCKSIEJCK
11, RUE DE LILLE, 11

1920
/
TOCS DHOlTS JlliSERYÉS
LIBRAIRIE C._KLIN<~KSIECK
11, RUE DE LILLE, à PARIS - 7e

EXTRAIT DU CATALOGUE GENERAL


. ,
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LUCHÈCE
ET LE SYMBOLISME PYTHAGOHICIEN DES ENFEHS

Un passage bien connu de Lucrèce 1 explique les supplices infer-


naux de la Fable comme étant lés tourments que leurs passions
infligent aux hommes en cette vie. Tantale, menacé par un rocher,
est celui qui est obsédé par la cl'ainte des dieux ; Titye, dont les
entrailles sont dévorées par des oiseaux de proie, est l'amoureux
que rongent les soucis; Sisyphe, roulant son roc, est l'ambitieux
qui s'épuise en vains efforts; les Danaïdes sont les âmes avides
de plaisir et que rien ne peut rassasier, et ainsi de suite 2 •
Ces vers probablement ont suggéré à Laclance, à qui Lucrèce
était familier, l'aflirmation que, selon Épicure, les peines de l'Ha-
dès imaginées par les poètes, étaient en réalité celles de cette
vie. L'apologiste a nommé le Maître au lieu du disciple. On n'a
point, en effet, d'autre indication qu'Épicure ait professé une
pareille doctrine 3.
M. Heinze, dans son commentaire de Lucrèce4, a noté que tout
ce passage devait être emprunté à une autre source que la fin du
troisième chant, où il est intercalé. C'est une digression, qui inter-
rompt la suite naturelle des idées, et la théorie même qui y est
exposée, c'est-à-dire l'explication allégorique des supplices
infernaux, ne s'accorde guère avec le système d'Épicure, qui
niait toute survivance de l'âme el déclarait nettement mensongers
les récits des poètes. Elle est plus conforme à une philosophie
qui cherchait dans la vieille poésie l'expression d'une sagesse
cachée et qui opposait à la misère de l'existence terrestre une
autre ex:istence dans l'au-delà. Lucrèce a donc fait entrer ici,

1. LucRÈCE, III, 978-1023.


2. Cf. sur ces interprétations les témoignages énumérés par Norden, In Varro-
nis saturas Menippeas, 1891, p. 332 s.
3. LACTANCE, Insl. VII, 7, 13. Cf. Usener, Epicurea, fr. 341 et Rhein. Mus.
XLVII, p. 428, no 12.
4. HEINZE, 7'. Lucretius Carus, Ruch III, 1897, p. 183 s. M. Giussani dans son
commentaire de Lucrèce (ITI, ll76, p. 122) a voulu justifier l'origine épicurienne
de ces allégories par un renvoi à un fragment de Démocrite (297, Diels) où il est
question des hommes que leur mauvaise conscience l'end malheureux par la crainte
des chimères d'outre tombe. Mais c'est là une idée très éloignée de celle qui est
développée par le poète.
230 FRANZ CC~IOC\T

dans le cadre de l'épicurisme, des spéculations qui en réalité sont


étrangères .à celui-ci.
Ces observations sont très justes, mais la conclusion en amait
pu être précisée. L'idée que la vie humaine est infernale n'a pu
naître que dans une secte qui avait de cette vie une conception
pessimiste. La naissance pour elle devait être un châtiment, et si
ce châtiment, comme ceux de l'Hadès, punit ceux qui ont com-
mis des m:imes, il s'ensuit nécessairement que cette philosophie
croyait à un cycle de réincarnations successives. En d'autres
termes, les inteeprétations psychologiques des fables de l'enfer se
rattachent natmellement d'une part à la doctrine de la m(~tempsy­
cose 1 , et, de l'autre, à la méthode d'allégorie morale que les
Pythagoriciens ont appliquée à la vieille poésie grecque et à la
mythologie toutes entières.
Ce ne sont point là des considérations théoriques, qui ne pour-
raient prétendre qu'à une certaine vraisemblance :elles s'appuient
sur des textes précis qui ne laissent aucun doute sur la connexion
des idées développées par le poète latin avec le système pythago-
rlûten.
On a depuis longtemps rapproché les vers de Lucrèce d'un
passage de Macrobe 2 , qui, commentant ces mots du Songe de
Scipion : (( quae dicitur vita, mors est >>fait remonterl'originede
cette pensée à ceux qui, chez les différents peuples, avant que
se développât l'étude de la philosophie, instituèrent les cérémo-
nies religieuses, c'est-à-dire aux 0Eo),6'(0t orphiques. Ils nièrent,
dit-il, que les enfers fussent autre chose que nos corps mêmes où
les âmes prisonnières subissent une sombre et cruelle captivité :
c'est là ce qu'on appelle (( le sépulcre de l'âme, les abîmes de
Pluton, et les Bnfers 3 ll et l'antiquaire romain, après avoir inter-
prété les quatre fleuves infernaux comme étant la colère, le
remords, la tristesse et .la haine 4, explique à la façon de Lucrèce,
mais non exactement comme lui, les tourments de Titye, · de
Tantale, d'Ixion et de Sisyphe. Ce seraient donc les Orphiques,
selon Macrobe, qui seraient les auteurs de toute cette doctrine;
ce qui est certainement faux si l'on entend par là, comme lui,
l'ancien orphisme grec. Mais on sait comment les Pythagoriciens

1. Cf. HEtNZE, Xenokrates, p. 135 s.


2. MACROBE, Somn. Scîp. I, 10, 7-17.
3. L. c., § 10;" Hoc animae sepulcrum (<><Üi~a = <>ijp.:x, cf. Phil olaUs, fr. 14
Diels), hoc Ditis conca va (p.uz.oè "Ad5ov, Philon, Quis rer. div. her. 9, § !5; t. III,
p. li, vVendl. ; De Somniis I, 23, § 15, p. 237 W.; cf. Porphyre, De Antro Nym-
pha.nzm, 31 (à propos de Phérécyde), hoc inferos vocaverunt. ,
.J. Cf. SERVIUS. A en. VI, 2D5, 134, (439 sur le Styx ct le Cocyte) et p. 231, note 7.
LUCilÈCE -E'I.' LE SYMBOLISME PYTHAGORlClEN DÈS Ei\FERS 231
se rat tachèt·ent à celui-ci et pi'élendil'ent re hou ver leurs doctrines
chez les sages d'une antiquité fabuleuse, auxquels ils attribuèrent
des œuvres apocryphes. De fait, tout le développement de Ma-
crabe sur le sort des âmes remonte, comme j'espère pouvoir le
démontrer ailleurs, à un écrit pythagoricien, au traité rhp1 &cp6ap-
où; ti'ux'ij:; de Numénius d'Apamée t.
Mais les commentateurs de Lucrèce n'ont pas noté que les
mêmes idées se retrouvent chez un écrivain beaucoup plus ancien
que Macrobe et qui s'est souvent inspiré du pythagorisme de son
temps, chez Philon d'Alexandrie "· Lui aussi exprime fréquem-
ment la pensée, empruntée à cette école, que le véritable Hadès
est la vie du méchant, torturé par ses propres vices 3. L'âme
qui y descend est vouée à la mort éternelle si elle s'abandonne
à ses instincts pervers, et pi'ivée à jamais de la vie céleste 4.
L'enfer des passions, sombre prison des impies, est opposé à
l'Olympe, lumineux séjour des bienheureux''· Ces pnssions sont
considérées comme des châtiments imposés aux pécheurs fl.
L'exégète juif enfin, comme Lucrèce et· Macmbe, adopte J'inter-
prétation moraledes fleuves infernaux 7 et des supplices de Tan-
tale et de Sisyphe s. Tout cela il l'empmnte, soit directement,
soit par l'intermédiaire de Posidonius, au pythagorisme, dont
Alexandrie était de son temps le foyer lè plus aclif 9.

l. .Toutle morceau de Macrobe Somn. S<Jip. I, c. x, 8-xn, J 8, forme un exposé


historique, qui commence par les Orphiques el se continue par les Pythagoriciens
et les Platoniciens. Il est manifestement emprunté à une ~ource pythagoricienne
(peut-être par l'intermédiaire de Porphyre ou de Jamblique), et cette source esl
Numénius, comme le prouvent les ressemblances avec Porphyre, De Antro
Nymph. c. 21 ss. et Proclus, ln Rempllbl. II, 128 ss. Je me borne à ces indica-
tions sommaires, me réservant de revenir sur ce sujet.
2. l~mile BRF:uum, Les idees philosophiques de Philon, p. 241 s., p. 38.
3. ()uis rer. div. heres 9, § 45 (Ill, p. 11 \Vendland); 15, § 78 (p. 18); De congr.
erzzd. gr. l1, §57 (p. 83): 0 1tpo; 0:/.TjOwJtv "AtôYJ; o-rou p.oxOYJpo0 ~[o; €a-.[v x.-..À.
4. De somniis I, 23, § 15 (III, p. 237), Qmtest. in Genes. 1, [}J, 7[) ; IV, 173, 2J~.
Leg. alleg. I, 33, § 106 ss.; cf. II, 19, § 77; 22, § 87; III, 10, § 35.
5. De poster Caini 9, § 31 (II, p. 8): Ivœ h -rou "''v JtœOtüv "Atoou r.po; -ràv
'0/.ûp.1twv xwpov &p<-::1); àvœ~tfoœcr07j. De somniis, II, 19, § 133 (Il, p. 280): Et;-::àv
àcrYJ~tl>Y àvrjÀwv f-.tî:ipov f.)y Ë:rtËx_oucrr vùÇ ~o:6sta xa.L crxé-ro; O::re)-.s6t·fj-rO'J xaî. st0CJ))d:uv
xœt <pœcrp.â-::wv xœi ovetpa-r<ov ~ÜYYJ [J.~ptœ; cf. De Cher!lb. 1, § 2 (I, p. 170); Quod
Deus immut. 24, ·R 112 s. (II, p. 80); Qq,1est. in Genes. 1, 51. Comparer Senius
l. c. infra p. 232, note 1.
6. Quaest. in Genes. I, 49-50 pass.
7. Achéron et Pyriphlég·éton : Quaest. in Gene.~. IV, 234: " In terreno corpore,
in Acheronte et Pyriphlegethonte concupiscentiarum. Hi sunt enim Tartarei
domini. )) ·
8. Sisyphe : De Cherah. 78 (!.p. 189). --Tantale: De special. ley. IV,~ 81 (V,
p. 22ï); De decalogo, 2R, § 149 (1 V, p. 302); Quis rer. div. heres. [)4, § 269 (III,
p. 61).
9. M. HEINZil (Xenokrales, 1892, p. 135 s.) a cru pouvoir expliquer aussi le
232 FRANZ CU}JONT

Philon dans ses commentaires a écarté ou voilé l'idée de la


métempsycose, qu'il n'admettait point, mais celle-ci apparaît,
en liaison avec l'explication pythagoricienne qe l'Hadès, chez
d'autees auteues. Selon Servius, celte terre où nous vivons est
regardée comme étant les enfers parce qu'elle est le plus bas des
neuf cercles de l'univers : << la haute science des philosophes >>
enseigne que les âmes des bienheureux remontent aux cercles
supérieurs, c'est-à-dire à leur origine première ; celles des mé-
chants continuent à demeurer dans des corps par des transfor-
mations diverses et restent ainsi à jamais dans les enfers 1.
Saint Hippolyte\ exposant la doctrine de Pythagore, explique
un des<< symboles n, sortes d'énigmes où, suivant ses disciples,
le Sage aimait à cacher des pensées profondes : << Si tu quittes
ta demeure, n'y retourne pas, sinon les Érinnyes, suppôts de la
Justice, te pomsuivront 3. >> Ces symboles sont pour la plupart de
vieux tabous populaires et la signification première de celui-ci
est qu'en sortant de sa porte, on ne doit pas se retourner pour ne

mythe eschatolog·ique de Plutarque De yenio Socratis, p. 590 sq. comme s'appli-


quant au châtiment des âmes sm· ceLLe terre, la naissance étant conçue comme
une punition. La source elu mythe serait Po sidonius. Mais" l'abime » dont parle
Plutarquè (p. 590 c) n'est point la terre, mais l'atmosphet·e, la zone sublunaire, où
s'ag-itent les éléments et où sont purifiées les âmes (cf. Norclen, Ver,gil Aeneis
Buch VI, 1903, p. 23; pout· les ~p<fqo·r,, ibid., p. H ; pour les ~<~ct., Proclus, In
Remp. II, 327, 21 ss. Kroll. ). Il n'est pi!S certain que Posiclonius ait admis la
métempsycose (Rohde, Psyche, H4, 325).
1. Stmvrus, Aen. VI, 127: " ... secunclum philosophornm altam scientiam qui cle-
prehendet·unt bene viventium animas ad superiorcs circulos i. e: ad orig-inem
su am redil'e ... male viventium diutius in his permorari corporibus permuta-
tione diversu ct esse apucl inferos semper. n Cf. Servius, Aen. VI, 439, 477, 596
et Schmekcl, Philos. der Mittleren Sloa, 1892, p. 127.
2. HIPPOLYTE, Adv. haeres. VI, 26, p. 153 Wencll.
3. 'Ex t~ç tOi)j; Èàv &ïtoO·~p.·[Jç p.~ Ër.:tcrtp~q;ou ·st ÙÈ p.Jf, 'J~p~vùsç ~[:..:;Yjç Ër:fiwupot az
p.EreÀe6crovrat. Comme J'a noté Dietcrich (Nekyia, p. 220), ce symbole s'inspire
d'un mot d'Héraklite (Diels, Vorsokrutiker, l', p. 96, fr. 94) auquel sont empruntés
les mots èl.{x·~; ir.ixoupot, mais cette adjonclion fait cléfnut dans la forme primi-
tive de l'intercliclion (Diog-ène Laerce VIII, 18; Porphyre, Yi/. Pyth. 42; Jam-
blique, Protr. XXI, p. 107, 14; 114, 29 ss. Pist.). Ce symbole,· comme plusieurs
autres, a été rep!'ocluit par Hippolyte d'après une œuvre apocryphe, attribuée au
médecin Anclrocydc, par un Pythag·oricien de l'époque alexandl'ine (Diels, op. cit.
l', p. 2Wl, C, 6). Hippolyte l'a connue peut-être par l'intermediaire d'Alexandre
PolyhistoP IlEpt 11u6ayoptxcûv crufl~ÔÀwv (Clem. Alex., Strom. I, 358 P.). C'est au
Pseuclo-Androcycle que remonte l'interprétation donnée par le polémiste elwé-
tien, laquelle se retrouve chez Diog·ène et chez Porphyre. - M. Delalte qui s'est
occupé avec frui,t des préceptes pythag-oriciens (Études sur la litt. pytha,g. 1915,
p. 285 ss.) exprime.sous réserves l'hypothèse que les données d'Hippolyte dérivaient
d'Anaximandre le jeune, celles des autres écrivains, cl'Androcyde, mais leu!'
source commune et par conséquent le symbolisme dont elles sont l'expression
devraient alol's remonter au Y' siècle av. J .-C Il est plus prudent de le regarder
comme un produit des spéculations alexi!nclrines. -Cf. p. 2a5, note 3,
LUCRÈCE ET LE SnlllOL!SME PYTHAGORICIEN DES ENFELIS 23::1

point donner prise aux esprits qu'on laisse derrière soi 1. Mais ce
n'est point ainsi que l'entendaient les Pythagoriciens. Pour eux,
la demeure est le' corps, les l~rinnyes sont les passions, et lorsque
l'âme est sortie du corps, elle ne doit pas désirer y rentrer, al).tre-
ment les passions l'y emprisonnent. C'est, remarque Hippolyte,
une allusion à la métempsycose, et il ajoute que, selon Pytha-
gOl'e, «l'âme devient mortelle, si elle est dominée par les Érinnyes,·
c'est-à-dire les pG~ssions, immortelle, si elle échappe aux Érinnyes
ou aux passions 2 )) • La ressemblance de cette observation a vee
les pa&sages cités de Philon saute aux yeux. De même que, sui-
vant les vieilles croyances, l'âme enfermée dans le tombeau
souffrait et périssait si elle n'était point sustentée par des sacrifices,
de même l'âme captive dans le corps, qui est sa sépuHure, peinait et
mourait si elle ne gardait pas sa pureté et s'abandonnait au déré-
glement. Les Furies, qui la brûlaient de leurs torches et la frap-
paient de le:nrs fouets, étaient les vices, selon le symbolisme
philosophique 3. On spécifiait même qu'elles représentaient trois
péchés capitaux: la colère, l'avarice et la luxure "· La Justice,
(~kr,), maîtresse des Érinnyes, était, selon la croyance grecque
partagée par les anciens Pythagoriciens, la déesse qui avec ses
auxiliaires châtie les pécheurs dans le monde souterrain ; mais les
« théologiens.» l'avaient transformée en une divinité cosmique
qui, siégeant dans le Soleil, voit tous les crimes et les punit en
ce monde à l'aide des Furies"·
L'allégorie rapportée par Hippolyte, qui n'a fait que reproduire
une explication traditionnelle de l'école, nous permet de saisir le
véritable sens d'un texte important, qui ne paraît pas avoir été

1. Cf. RonDE, Psyche, Il-l p. 86 note; SAMTER, Gebzzrt, Tlochzeit und Tod, !911,
p.148.
.
2. ~~va..crfla..~ oUv, 9Yicrf, ïto-cÈ -r~v ~uz ~v xat 6vYjt'~'l -ye:v€cr6o:t SŒv U1t6 -cW·1 ,Ep~vUwv
xpcx:r~to:t, -roth:l S.crtt -rti)v 7t~OrJw, xcd c(Ocivcctov, €~v -r<i; 'Eplvt:Î:; bq:n)yn, &. Scr:~ r.éf61J.
3. Cf. NonnEN, op. cit., p. 332 à propos des« Euménides" de Varron. Philon
parle des êLres vicieux oi'-rtv€; &g>pocr~V'f1Ç xo.t à:xo)\a-:rb::; xat O~tÀ['l.ç xa,l &O~x[aç xcû
(i.)J\w'i àp.i.~$~-rwv x 1J p tÜ v yEp.o~cnv.
. 4. LACTANCE, Insl. div., VI, '19, 4: Tres sunt alfectus qui homines in omnia faci-
nora praecipiles agunt: ira, cupiclitas, libido. Propterea poetae Furiae tres esse
clixcrunt. Cf. Servius Aen., VI, 439: " Qui altius de ratione mundi quacsivcrunt
dicunt intra novem hos circulos mun<li inclusas esse virtuLcs, in quibus et iracun-
dia sunt ct cupiditale~, de quibus Lris_tia nascitur, id. est Styx (cf. supra, note 8).
Pour Luc•·èce, 1II, l Olt s. les Furies sont le remords.
5. PéricLioné la Pylhag;oricienne dans Stobée, Ecl. IV, 25, 50 (l. IV, p. 631, 15
lien sc): celle qui n1éprlse ses parenLs {;r;() ts àv0pù5rcwv tJ.~tSa't'ctt, xx~ Ur;O yijv 1!J.E1:'~
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'tt!)\1 :l.O'Et.. eWV eV (H O:.tWVOÇ X<XXOtO't t0:.7tt'O(J.êV1j 1J7t0 LltX'flÇ X<X.t "'C'l!W
ËvzpOs Oe:Wv of to_trd(JJY Ër:lcrxon:ot. S-cây-'lcrav -cWv tcpayp.cftwv. Cf. Orph. Hym,ne LXII
1 ss.; cf. Dcmosthen. XXV, 11; Dieterich, Nelfyia, 109. - Comparer Proclus
Hymne I au Soleil. 35 ss. et In Tinweum I, p. 31,20 Dichl (cf. in{r,1, n" 20).
234 FRANZ CmiONT

exactement compris jusqu'ici. Diogène Laerce nous a conservé un


résumé du système pythagoricien, tel que l'avait exposé, d'après
les livres de la secte, Alexandre Polyhistor- un contemporain
de Lucrèce - et il y indique en quelques phrases quelle est la
destinée des âmes : Hermès, le dieu psychopompe conduit celles
qui sont pures vers le Très Haut ( ~·tç Tov'T•~tcrt"o'l) 1 ; celles qui sont
impmes '' ne peuvent s'approcher r;.i des premières, ni l'une de
l'autre, ma:is elles sont liées par les Erinnyes 2 de liens qu'elles ne
peuvent briser>). Ces derniers mots que Diogène a transcrits sans
probablement en saisir la portée deviennent parfaitement clairs
si on les rapproche des textes cités plus haut. La vieille croyance
mythique que les criminels sont enchaînés dans les enfers, comme
des condamnés isolés du monde, a été interprétée selon le symbo-
lisme de l'école :les Furies enferment le méchant dans sa prison
charnelle et ses passions l'y rendent odieux aux puissances du
ciel et à ses semblables :\ Le même symbolisme se retrouve
encore dans un hymne où Proclus soul;é{ite que les llw;:):[ ne
retiennent pas '' dans les liens de la vie )) son âme " tombée dans
les flots d'une affreuse génération et ne lui infligent pas les châ-
timents de Dikè n 4
Les écrits hermétiques, qui sont remplis d'idées empruntées
au pythagorisme alexandrin, nous permettent de mieux nous
rendre compte de la relation établie entre la doctrine de l'Hadès
terrestre et l'ensemble du système- eschatolog·ique. Le Ao1oç
,,O,stoç distingue trois classes de démons " : les démons vengeurs

1. Sur le sens de ce nom, cf. Panly-Wissowa, Realencyclop., s. v. I-lypsistos.


2. Diog·. Laert. VIII, 3t: Tà; o'ho.Oap-rou; (•j;u:x_à;) IJ.Yp:' Èxsivo:t; ;:sÀi~m, fl-"1'
èt)J.~).at;, osicrûo:t S'lv àpp~x-::otç oscrp.oi; &r:' 'Eptvvtuv. L'interpl'étation allégorique
appliquée à tous les pécheurs se rattache en particulim· aux mythes de Pirithoiis
et de Thésée, qui auraient été enchaînés par les Érinnyes Cf. Dieterich, Nekyia,
p. 58 et 92. Comparer les Or,1c. Sihyll., Il, 288: Èv r.upivat; &McrEcrcrtv oscr1Lotç
~ , ' r
appr1:t.1'0tcrt 1t€ptcrtptyç:'lV't'SÇ.

3. Cf. MAXIM. Tyr. xxxv c. 8 (p. 412 Hobein): ''Acrr.ovooç·~yuy:~IÛVEl, sz6pa,


n ' ~ '
O'Y.U\Jptùï.T( "t'(X.Ut'CX. <X.t
rr OtV,7t,' ~
't(l1J7<l. ct:' 'L' '
üptv~s; • ., ' ' " '
1
-!. PnocLUs, Hymne, V, 10 ss.: M'fi xpusp'tj; ysvs6À'tjç S'Il Y.UfJ.otcrt r.sr.nuxutav 1 'fU)','fiV
o~x EOiÀouO'av È[J.~v bt!. O~pov b.).acrOat, 1 Ilot v~ 'tt; r.pu(hcrcrœ ~(ouÙEcrp.otat r;;~O~cr'l); Cf.
Hymne l, 3i ss.: l1otvwv o 'b.r.avsu6s <p'JÀacrcrot,, 1tp'fiU•;wv Goov ~P-IJ.ot Il ix·~;. Compa-
rer l'oracle rendu à Apollonius de Tyane (Philosb·ate, VIII, 31, 4) : 'AOavo:~o;
~ux~ ... ~ p.~-rà. crWp.ap.apo:vOiv, O::r:, Éx 0scrp.6Jv Oo6ç i'r::~to;,! p1}t0[w;7tpoOopoUcra
uoawu-rat T,sot xov<Ow. Ces " liens du corps " élaient selon les Pythag·oriciens les
ar'tères, les ;cines 'e't les nerfs, comme le dit Alexandre Polyhistor dans le mêm~
passage (Diog. Laert. Vl!I, 31 ).
5. Ln)(Js, De Mensib. IV, 32 (p. 90 Winsch): '0 A1yvr.twç 'Epp.iîç b t<}\ Àoy<:)
rtîl x~).o~u.ivtJJ 't'êÀslto rr>1Jcrl -roù; tJ.È J ruJ.w':ioÙ;
1
:'(ÜV Ùo:.uJ.Ü'N.ùV Sv et.1..h·fi "t:!j G),n 1tao0v't'aç
't't~uopÛ'JÛ CXt Œ-v3ptt~rc~wv xa-c' ~ÇLxv. (.:f. ib. IV, 149 (p. 16ï, .13); 'Ps: A~ul.: Ascl.
1 1


1
LUCHÈCE P:T LE SYMBOL!S~fE PYTIIAGOH!ClEN DES ENFEUS 235
(-;-quop;i), siégeant dans la matière, châtient les humains comme
ils le méritent ; les démons purificateurs (Y.~Xfhp-;-(Y.ci) épurent
les âmes qui s'élèvent à travers l'atmosphère et passent par les
zones de la grêle et du feu, que les poètes appellent le Tartare et
le Pyriphlégéthon; enfin les démons sauveurs (cr<ùn;p•.Y.ot), placés près
de la lune, assuren tle salut des âmes bienheur?uses, car la sphère
de la lune pour les Pythagoriciens est la limite entre le monde
des dieux et des élus et celui des mortels. Cette doctrine se rnp-
proche de celle de Lucrèce en ce qu'elle n'admet pas l'existence
d'un enfer souterrain et place sur cette terre les supplices des
âmes coupables, mais elle s'en écarte, semble-t-il, en ce que l'exé-
cution du châtiment est confîée à des démons. Mais la différence
est plus apparente que réelle, car les démons, explique ailleurs
Hermès 1, pénètrent à ln naissance dans l'âme et la torturent
pendant qu'elle est unie à la chait·. L'identité fondamentale des
croyances hermétiques et du système pythagoricien apparaîtra
immédiatement si on lit ce passage~ : << L'âme après avoir été
délivrée de son corps, si elle a soutenu le combat de la piété,
devient une pure raison, mais l'âme impie demeure dans sa
propre substance et, se châtiant elle-même, recherche un corps
terrestre. ))
De cet ense.mble de témoignages se dégage la conclusion que
le symbolisme dont Lucrèce s'est fait l'interprète poétique
remonte au moins jusqu'au pythagorisme de l'époque alexan-
drine. L'ancienne école l'a-t-il déjà connu? On ne peut l'affirmer,
et c'est même peu probable, mais certail).es allégories que nous
trouvons répétées par les écrivains de l'Empire, ont une origine
fort reculée 3. Nous savons par Platon que les Pythagoriciens de
son temps interprétaient déjà le mythe des Danaïdes portant de
l'eau dans un crilYle, qui se vide à mesme qu'on le remplit,
comme un emblème des âmes insatiables qui, s'abandonnant à des
désirs sans frein, ne sont jamais repues de jouissances (

28. -Sur les o:x1pme; np.wpof; cf. Plut., De defectu or<te. p. 417 B; Héliodore,
VIII, 9 (p. 231, 9 Bekker); Chalcidius, In n:maeum, 135 et Joseph I{I·oll, Lehren
des Hermes Trismeyistos, 1914, p. 82, 89 s. ; 408.
1. Knou,, op. cit., p. 80 s.; 88.
2. HE mi Ès Trism., KÀétç c.10 (p. 79, 15 Parthey): 'I-I <}u;(~ p.nà. -ro tirto:ÀÀayrjvat
t'OU O':J):La:to; -r0v -rti; ëÙcr~~ë[tX; èt:yDJva. ~y(J>VtO'[J.{y·'l. . . 8À1j voU; "(Îvct~l· ·~ OS à.~J€~~;
Yuy_~ p.ivEt Ëtd 't'~~ tO[aç oùa(C(; U~'Éo:.ut'Yj; xoÀo:.Sop.É'i'lJ xo.t y~t'JOV aWp.a S11-coücra.
3. Cf. p. 232, note 3 et ZELLER, Philos. Gr. I&, p. 452.
4. PLATON, Gorgias, 49'3 B; cf. Axiochus 3i1 E ; Diels, Vorsokrat, P, p. 315
(Philolaüs, fr. ~3) et sur le développen:cnt de l'allégol'ie, Rohde, Psyche, 1 l, p. 327 s.
- S1 les prenners germes de la doclrmc postériem·e peuvent ainsi être décou-
verts chez les contemporains de Platon, je ne crois pas qu'on puisse avec Hcinze
(Xenolœa.tes, p. 136) attribuer la doctrine elle-même à cc philosophe, pas plus qu'aux
236 FRAI'iZ ClDIOI'iT

Il est intéressant de constater que le même symbole se retrouve,


exprimé avec des nuances dive l'ses, chezLucrèce 1 et dans d'autres
auteurs postérieurs 2 et que le supplice des Danaïdes est aussi
figuré dans la basilique de la Porta Maggiore comme sur certains
tombeaux romains ~. La théorie qui prétendait ajuster les vieil-
les fables du royaume de Pluton à une conception nouvelle de la
nature de l'âme et de ses migrations fut rattachée ainsi à d'an-
tiquesapo1oguesmoraux de l'école pythagoricienne 1', et l'on finit,
en l'attribuant aux « théologiens n orphiques, par lui donner l'au~
torité d'une révélation et une antiquité vénérable autant que
mensongère.
I..es I~picuriens pou vaient aisément adopter un symbolisme,
qui aboutissait, comme le voulaient leurs propres principes, à
nier la réalité des supplices infernaux. Les Pythagoriciens,
comme eux, opposaient la révélation qu'ils prétendaient apporter
aux lugubres mensonges inventés par les poètes et se flattaient
de délivrer l'humanité de vaines terreurs.
0 genzzs attonitum gelidae formidine m01·tis!
Quid Styga, quid tenehras et nomina vana timetis,
Materiem vatum, falsique pericula mundi?

Ces ~ers ne sont pas de Lucrèce, comme on pourrait le croire,


ils sont mis par Ovide 5 clans la bouche de Pythagore lui-même,
exposant la métempsycose. Car c'est celle-ci que les disciples
du Maître substituaient aux fables des poètes. Le Pseudo-Ti mée
de Locres, qui paraît avoir écrit au I 0 " siècle av. J.-C., loue
Homère d'avoir soumis les criminels à des châtiments sans
merci dans l'Hadès souterrain, parce que ces salutaires fictions
pouvaient détourner du mal les âmes que la vél'ité n'aurait pas
suffi à maintenir dans la bonne voie, et cette vérité, qu'il fait con-

ÜI'phiques de son temps, qui ont cru, comme lui, à un châtiment des impies dans
·un Tartare souterrain et ont combiné C'elle tradition des supplices infernaux,
avec le dogme de la réincarnation; cf. Hohde, Psyche II, p. 275, 11. 1.
1. LucnùcE, Ill, ·J003 ss. et les notes de Hcinze, cf. III, 935; VI, 17 ss.
2. NonDEN, l. c., p. 332.
3. Le tableau fîgu•·e clans la basilique souterl'aine esl encore inédit (cf. Revue
Archéol. VIII, 1918, p. 68). Il est analogue aux peintm·es aujourd'hui détruites,
qui ornaient la voùte d'un tombeau romain. Le même sujet se l'etrouve sur des
sarcophag·es. Cf. Jahn, Ein romisehes Deckenyemiilde dans Ber. Ges. Vlliss.
Leipzig, 1869, p·. ii s.
4. Cl'. su pm, p. 232. - Le symbole, que rapporte Hippolyte, paraît hien avoir
été combiné par son rrdacLeul', quel qu'il soit, avec J'idée orphique d'une Dikc
assise près du trône de Zeus et qui surveille les actions des hommes. (Ch·ph.,
Hymne, LXII et Dl'mosthène, XXV, 11.)
5. Ovnm, Met. XV, 153 ss.
LUCRÈCE ET LE SYMROL!S'VŒ PYTH AG0l1ICIEN DES ENFERS 2:J7

naltee ensuite, esL une forme de la transmigration 1 . Il est très


vraisemblable que le subterfuge théologique par lequel on sup-
primait les enfers, tout en prétendant les conserver, fut une
concession faite par l'école pythagoricienne au rationalisme de la
période alexandrine, où Péripatéticiens, Stoïciens, Épicuriens
niaient tous, pour des motifs difft>rents, que l'âmé pùt descendre
dans le sein de la terrA.
*
••
A quelle source Lucrèce a-t-il puisé ses allégories de l'Hadès?
Il n'est pas possible de la déterminee avec certitude, mais une
conjecture me paraît offrir au moins une grande vraisemblance.
Le troisième chant n'est pas le seul où l'on puisse constater chez
le poète latin la connaissance des doctrines pythagoriciennes. Au
début même de son œuvre, il rappelle, on s'en souviendra, la
vision qui formait le prélude des Annales d'Ennius. Homère
apparaissait à celui-ci pour lui apprenclee qu'il s'était réincaené
en sa personne et peofîtait de ce cas pal'ticulier pour lui exposer
doctement la théMie de la métempsycose 2 • Ennius parlait selon
Lucrèce .3 des '' temples de l' Achéeon '' :
quo neque permaneant animae, neque cm·pora nostra,
sed quaeâam simulacra modis pallentia miris.

Les interprètes modernes de Lucrèce n'ont pas remarqué,


croyons-nous, qu'il rappoetait ici avec précision une croyance de
certains Pythagol'Îciens, celle que le ''pâle simulacre >> des morts,
c'est-à--dire l'~t3w/,ov habite les enfers, tandis que leur âme monte
au ciel. Ainsi se résout teès naturellement une énigme qui avait
embanassé les philologues. On se demandait comment l'âme
d'Homère pouvait venir annoncé à Ennius que cette même âme
avait passé en lui~. Non, c'est l'ombre qui se montre en songe
et instruit le poète latin de ce qu'est devenue l'âme autrefois
jointe à elle.
Comment les Néopythagoriciens justifiaient-ils cette distinc-
tion que n'a pas connue la doctrine de l'ancienne école? On sait
que ces philosophes regardaient les poèmes homériques comme
des livres sacrés et y cherchaient des témoignages scripturaires
en faveurde leurs propres spéculations. Or, la Nékyia de l'Odys-

1. TŒIIE, p. l04 D ; cf. ScHMEKEL, Mill lere Stoa, p. 435.


2. Pauly-vVrssowA, Realenc., s. v. Ennius, col. 2604.
3. Lucni3CE, I; 122 s.
4. ETTrG, Acheruntica dans Leipûger Studien, XIII, 1891, p. 344, n. 2.
2:i8 FRANZ CUMONT

sée plaçait l'omlH'e d'Hémklès dans l'Hadès, mais des vers, inter-
polés par quelque théologien d'un âge posté1·ieur, ajoutaient que
lui-même (C.()-:6;), c'est-à-dire la véritable personne elu héros, se
réjouissait clans l'Olympe avec les Immortels l. Une scholie fait
remarquer que ce passage implique une distinction en trois élé-
ments O'ÙlfM~, zra<ùov, 'fuz·~, qui est étrangère à Homère, et cette
scholie temonte très probablement à Aristarque, qui fut le coi1-
temporain d'Ennius 2. Mais les Pythagoriciens, que la critique
philologique n'embaerassait guère, s'autorisèrent de cette interpo-
lation de la Nékyiahomérique pour affirmer que l'd6<ùcv et l'âme
gardaient l'un et l'autre une vie particulière; seulement pour eux
l'Hadès est cette terre et l'atmosphère voisine qui est remplie
d'ombres désincarnées. La croyance qu'ils attribuaient ainsi au
Père de la poésie grecque était née probablement à Alexandrie,
où Aristarque apprit à la connaître, sous l'influence de la foi
égyptienne en la survivance du kâ, du « double >> de la personne
distinct de son àme :J. L'appui que les vers de l'Odyssée don-
naient à cette doctrine eschatologique assura la durée de celle-ci,
et l'on voit les Néoplatoniciens s'évertuer de la mettre d'accord
avec leur pmpre psychologie, lorsqu'ils sont amenés à
citer ces vers 4. Particulièrement remarquable est un pas-
sage où Plotin, qui suit probablement ici le Pythagoricien N umé-
nius;, se pose la question de savoir si l'âme peut se rendre dans
l'Hadès, qu'il définit comme « un lieu pire >> (ze:i.pwv ·drro;) sans
préciser sa situation. Sans doute, répond le philosophe, puisqu'elle
a pu descendre sur la terre où se trouve le corps. De même,
lorsque le corps n'existera plus, si elle ne s'arrache pas ~~ l'dèw-

1. HoMÈRE, Od. ),, 601: Trîvos P.''' SlO'E'Iil'~O'(X v~·l 'Hp::o:),'I]EÎ'I]V, 1 sfow),ov· a::J-rà;
ÙÈ p.:-r' à.Oav&.totcrl ÛËolcrt 1 ·dprcê-rcu Èv Oo:Àtn; x~t Mxst xaÀÀ[crcpupo\1 rlli~'lJY. Les vers
d'Homère semblent a voit· inspiPé ceux d'Ovide, Fastes, III, 701: "Ipsa (Vesta)
YiPum (Caesat·em) Papui, simulacraque nucla Peliqui. 1 Quac cccidit fer•·o Caesaris
umbra fuit. 1 Ille quidem caelo positus Iovis atria viclit. » - Sut· l'interpolation
homérique, cf. Rohde, Nekyia cians Rhein. Mus., L, 1R95, p. 625 s. et Psyche, 14,
p. 60. Il y avait ainsi en réalité dans HomèPe une contradiction que Lucien
toupne en ridicule (Dial. mort., 16).
2. Schol. Odyss. ),, 602: rlo~t st~ Tpfct OuxtpsL EL~ slÛrùÀO'J, O'ùJp.rx, ~uzlf'J.. :-oU't'o os
oùx. olosv 6 ttot*'l];. Cf. Rohde, Nekyia, p. 626.
3. MASPEno, Etudes de mythologie et d'archéologie égyptiennes, I, p. 77, 91,
388, 406.
4. PwTIN, Enn. I, 1,12; IV, 3, 27; Proclus ln Remp. I, p. 120, 12 ss.; 172,
12 ss. Knm.r•. Cf. Servius Aen. IV, 654 qui renvoie aussi à Homère.
5. Enn. VI, 4; 16. Le début elu paragraphe, après avoir menqonni\ la xci6o3o;
et !' l<vooo; périodiques des âmes et la métempsycose, ajoute : Ta:u·w yO:p tta:pèt
't'<ÛY ttcî),a:t mpt yux.'l); &ptcrTa: 1tE<ptÀocrO'f1JXÔ-rwv tta:psthî'fa:p.sv, allusion manifeste aux
Pythagoriciens, et en particulier, sans doute, au tPaité flsp1 &'POapcrio:; yuy.~; de
Numénius, qui fut beaucoup lu et commenté clans l'école de Plotin.
LUCRÈCE ET LE SYMBOLIS~Œ PYTHAGORICIEN DES ENFERS 239
elle va là où va l' E7.3(ùf,Q'I. Si au contraire la sagesse a entière-
),:,'1,
ment délivré cette âme de la matière, l'd3uJ),,'I se rend seul dans
l'Hadès, mais elle-même, grâce à sa pureté, s'élève dans le monde
intellig·ible 1.
Parmi les Latins, Ennius n'est point seul à mentionner la divi-
sion triparlite de l'âme. Comme le note le scholiaste de V~rone 2 ,
Virgile parait bien s'en être souvenu lorsqu'il fait dire à Enée sur
le tombeau d'Anchise
..... Salve te recepti
neqmquarn cinercs anirnaeque urnhraeque paternae.

Pline l'ancien y fait encore plus clairement allusion dans le


passage célèbre où il combat avec véhémence la foi à la vie
future ~l : Quae rnalurn ista dernenlia est iterari vitam morte?
Quaeve genitis quies unquam, si sublime sensus animae manet,
, inter inferas umbrae? Les inscriptions font aussi mention de cette
division en trois éléments '•, et l'érudition de Seevius nous
foumit desindications très précises sur la théorie philosophique,
qui avait cherché à concilier ainsi la croyance aux enfers avec celle
à une immortalité céleste : l'homme est composé de trois padies,
d'une âme, qui est venue d'en haut et remonte à son lieu d'origine,
d'un corps, qui dispamîtdans la terre, et d'un simulacre, qui, formé à
l'image de ce corps, gagne les enfers ;, . En effet, à la mort, il se
.détachait du cadavre, croyaient les Pythagoriciens, un sï3{JJ),ov, qui
lui ressemblait parfaitement fJ. Ces enveloppes subtiles se mou-
vaient en foule dans les airs et c'étaient elles qui se montraient
dans les rêves et dans les évocations. C'est pourquoi Ennius

1. Et OS T:·:xv~e),t~ç ÀUcr~ts q:>t). ocroq:>frt, x.X'i àJtSÀOot t't) d0w). ov .sl; t'O'J Xdpm -c6rcov
p..Ovov, œù-rl:} ÙÈ xa.Oaptl)~ Èv 't(f YO"fl't"<}> oùOS•Jo; ~Ç?IpYJpAvou aÙt'~ç.
2. V mo., Aen., V, 81 ; cf. Scholia Veronensia (Thilo et Hagen, Ul, p. 432): " In
h•ia hominem dividit, auimam quac in caclum abit, umbram quae ad inferos, cor-
pus qu[où traditurj sepulturae. Cf. in(ra, note 5,
3. Pr.rNa, Hist. Nat. VII, 55,§ 90.
4. BuacHEr.an, Carm. epigr. 1.339 (H'lme) : " Perpetua sine fine domos mors,
incolit atra 1 Aeternosque levis possidet umbra lares 1 Vi ta subit caelum, corpus
tellure tenetur. CIL XIII, 1568(Aquitaine):" Salvete recepti 1 cari iterum cineres,
animaeque umbraeque tuae nunc)) (imité de Virg·ilc, l. c.). Comparer Büch. 1559:
• Animus sanctus cum marito'st, anima caelo reddita est. "
5. Ssnvms, A en-, IV, 654: « V alde cnim quaeritur apud philosophos quid sit illud
quod inferos petat. Nam tribus constamus: anima, quae superna est et orig·inem
suam petit [cf. p. 232, n. 1], corpore, quod in terra deficit, umbra ... Dcprehen-
dernnt esse quoddam ·simulacrum quod ad nos tri cor po ris effig·iem fictum inferos
petit, et est speeies corporea quae non po test tangi, si cu t:ventus. ,
6. DIOG. LA:Bl\CE VUI, 31 : IHi~<cr60lt Ëv T<T> &ipt op.otOlV "P crw!LOlTt. Cf. Plut. De
fae. lunae M; p. 945 A; cf. Luc. !list. ver. Il, 4; Proclus, In Ti m. I, 290, 10; II,
327 ss. Diehl.
FRANZ CUi\IONT
240
représentait l'apparence (species) d' Homilre, sortant des « temples
de l'Achéron H pour lui révéler les mystères de la nature 1.
On voit combien Ennius, dont Lucrèce se fait l'écho, avait
fidèlement exprimé l'eschatologie pythagoricienne. Or, nous
l'avons dit, il développait au début de ses Annales la doctrine
de la métempsycose, et il paraît avoir _repris encore le même
thème dans une de ses satires intitulée« Epicharme >>. Il est natu-
rel de croire qu'à ce propos il avait parlé de la signification véri-
table des supplices infernaux, puisque cette théorie était un com-
plément du système de la transmigeation des âmes. Nous sommes
ainsi amenés à supposer que la source de Lucrèce, dans le pas-
sage qui nous a longuement occupés, était le vieux poète épique
interprète de Pythagore.
Le morceau qui suit immédiatement ce passage nous apporte
une confirmation indirecte mais frappante du résultat auquel
nous avons abouti. On y trouve d'abord cité un vers, puis
employée une expression qui sont des emprunts eertains aux
Annales d'Ennius 2. Lorsqu'il composait ce développement nou-
veau, Lucrèce avait encore en tête le poème, qui lui avait,
croyons-nous, inspiré toutes les allégories qui précèdent.
Franz CuMONT.

1. Les Néopythagoriciens ne plaçaient plus, connue l'ancienne école, les enfers


dans le sein de la terre, mais dans la pat·tie inférieure des neuf cercles du monde,
c'est-à-dire entre la tert·e ct la lune. Peut-être le mot perm,~neant dont se sert
Lucrèce eL qu'on a voulu eorrig·er en perveniant, a-L-il eté choisi à dessein par
Ennius, puisque les simulacra continuaient à séjolll'ner dans l'atmosphère sans
être entenés comme le corps, ni transportés au ciel comme l'âme. Une transfor-
mation postérieure de la doctrine rapportée par Ennius produisit la théol'ie,
exposée par Plutarque (l. c,) suivant laquelle !'2roo,/,ov, uni au vou;, s'élève. vers la
lune, où il se dissout, et laisse la raison pm·c, dépouillée de cette enveloppe
matérielle, monter vers le soleil.
2. Lucn., Ill, '1025:" Postquamlumina sis oculis bonus An cu' reliquit» (=Ennius,
Ann., 150); 1035:",, .famul infimus esset" (=Ennius Ann, 317). Ces emprunts
ont été déjà notés par Munro, comme me l'a fait observe!' l'abbé Lejay à qni
j'avais soumis cet article peu de semaines avant qu'il nous fùt ravi. Dans le
même passage Scipiadas vient probablement aussi d'Ennius,

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XXXI
Conseils pratiques pour la traduciion du latin, pa1· J. MAno uzEAU. 1914. In-12 car-
tonné .. . ........... . . . ........ . .. . ........ . ·. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 fr. »
XXXII
Morphologie historique du latin, pat· Alfred ERNOUT. 1914. In--.12 cartonné. 7 ft· . >>

2• SÉRIE
Les n°' III et VI de cette série so'nt en réimpression.
. I
.A short history of the English language and literature for the use of French Stu-
dents, by J. PARii!ENTIER.1887. ln-i2 cartonné ... . ... ... ........... , .. 7 fr. "
II
Chrestomathie de l'ancien ·français (rx 0 -xv• siècles), texte, traduction et glossaire,
parE. DEVILLAHD. 1887. In-12 cartonné ........ . ·....... . ....... . . . .. 7 ft·. »
IV
Précis d'histoire de la 'littérature allemande avec notes bibliographiques et tableaux
synchroniques, par L.-W. CART. 1898. ln-t 2 car tonné . .. .. . .: ..... ·,. . . 7 fr . . »
v
Précis de phon.é tique historique de l'allemand, accompagné de notions de phonétique
descriptive, avec 2 figures et 1 carte coloriée, pa·r F. PIQUET. 1907. !'n-12 cartonné.
7 fr. >>
VII
Grammaire de l'ancien provençal ou ancienne langue d'oc : Phonétique et morpho-
logie, par J. ANGLADE. 1921. In- 12 cartonné .. ;................ . ... . . i5 fr. »
~ibrairieC. KLINCKSIECK, Il, rue de Lille, PARIS, VIle.
Collection pour J'Étude des Antiquités Nationales
Publiée sous la direction de C. JU~LIAN , Membre de l'Institut.
1. LES ANCIENS PEUPLES DE L'EUROPE par G . Do-r;JN, ctoyen
----..,.,...----~~---~---------.. de la Faculte des lettres.
de Hennes . ·J916. In- 8. ca •·t. toil e. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15 fr. ,
II. LA LANGUE GAULOISE : G1·ammaire, textes el g lo ss~ ir e, pat· G . DoT-
. TIN , doyen de. la Fa c u !Le des le ttres de-
Ren nes . 1920. In-8, car l. toile... . . . .. . . . . . . . . . .. . . ...... ..... .... .. 15 fr . ,_

Collection format petit in-octavo broché (Couverture grise) .


BIBLIOGRAPHIE PRATIQUE DE LA LITTÉRATURE.
GRECQUE des origines it la fin de la période romaine, pa r P'. MAsQUERA Y .
. 1914 ......... ..... ....... . . ................... . .... .. ·7 fr . 5(}
CALVU;:) Edition c:ompléte des fragmen ts et des t é moi gnages. Etud e biog•·aphique-
_ _ _ _ _. el lilléra ii·e, pa:· F. PLÈSS IS, avec un essa i sur la polémique de Cicéron e t
, des A ttiqu es, p ar J. POJn OT. 189o . .. ...... . . . ..... .. ..... . .......... . 5 fr . , _
ClCERON ET SES ENNEMIS LITTERAIRES ou lP. Brutt~s , l'Orator
et le De optima gener e
oratorum , traduit d'une préface de O. J.-H N et suivi du texte annoté du De optimo
genere oratorum, p a•· P. GAcHE e t J .-S. PrQUET. 1886............. . .. 3 fr . ,
DIONYSOS Etude sur l'oq;·a ni sa tion matér ie ll e du théâtre Athén ien, par-
. · O. NAVAIHŒ, avec 2 pl a_nches e n clll'omo, fr onLispice et 23 figures.
cl a ns le texte . 1895 . .... ........ . .............. . ... .. . . .............. 7 fr. 50.'
ERASME EN ITALIE. Etude sur t~n ~p_i sode de la Henaissance, accom pagné de
12 lettres medites d'Erasme , par P. DE NoLHAC. Nou-
ve ll e. éditio n avec additions e l fa c-similé. 1886. ..... ...... .... .... . ... 5 fr. .,_
LA FARCE DE PATELIN et _ses im ita tion s, par C. ScHAUMDU RG, a_vec u n s~Ip -
. pleme nt critiqu e d e A : BANZEn, tradurt, a nnote e t
augmenté d'un Append ice, pa•· L.-E. CHEV ALDIN. 1889... . .... . ....... 5 fr. ,
L'IDÉAL DE JUSTIC.t; ET DE BONHEU_R el la v ie pt·imitive des pe upl es du
Nord clpns la htleratu•·e g•·ecq~•e et la tm e, par A. RmsE .
Ouvrag·e tradu it de l'a ll eman d pa •· F. GACHE e l J .-S . PIQUET. 1885 . .. .... 4 fr. ,
LA PHILOLOGIE CLASSIQUE. Six c_onfé r ences. su r r obj e t et la ·~1éthod e
· des Etudes s up et•r etll'es r ela ti ves a l'anti-
quité grecq ue cl t•omai ne, par M. Bo;>"NE'f. 1892. . ... . . .. . ... . ... . . . .. . 5 fr. "
RECUEIL DE TEXTES LATINS .ARCHAIQUES, ~~I 6~-- ~'f~~u5o
RES GESTAE DIVI AU GUS TI d'après la cl e•·fü èr e rce.ccnsion , avec l'analyse
elu commentaire de l . MmiMSEN, parC. PE L-
. 'l'1ER , sous la direc tion de H.. CAGNA'f. 1896·.... . . .. . . . ..... ... .. .. . . ... 3 fr . "
(STATIANA.) Quelques notes sur les Silvae de Stace. Pre mi er Livl'e, par G. LAFAVE,
' - - - - - - : . :·. avec 4 fi gures clans le texte. 1896........ . ....... . ... ... . 4 fr . "·

Collection format grand in-octavo broché (Couverture bleue).


AI~XI NOY mp\ ·r'ljç ttap~7tp<cr6da ; . - ESCHINE, Discours sur l'ambassade .
Texte grec publié avec une introdu ction et un commentai•·e pa1· J.-M. ·
J uLIEN e t l-I. L . oE PèRÉRA, sous la directio n de Am. HAUYE'f'fE. 1902.. 6 fr. "
CICERONIS in lVI. Antonium Oratio Philipp ica prima. Texte latin publié avec
appal'at c ritiqu e, introduction bib liog-raphique e t histor iqu e, e t com -
menta ire explicatif par H. de LA VILLE DE iV!IIIMONT. '1902 . . . .... . . .. . .. 5 fr. "
CICERONIS ad Qnintum fratrem epistola prima . Texte latin publié avec un
commentaire c•·itique el expli ca tif et une introduction par·
F. ANTO INE. 1888 .......... .. ................. .. .. , ...... . .. ....... .. 5 fi·. >l
JUVENALIS . satira septima. T~xte latin publié avec un commentaire crit!qu c,
ex phcatrf e l luslortqu e par J. A. Hn.o. 189.0 .. ........ .. ... 5 fr. »
LUCANI de bello civili liber primus . Text.e latin publié avec un apparat c•·it~q u e,
commenta11·e e t rntrocl ucLinn par P. LEJAY.1894 . .. . .. . . . .. ..... 6 ir . »
PLAUTI Aulularia. T exte latin publié d'api·ès les travaux les plus récents avec un.
coro men taii·e critiq ue el explicati f, cl une int.rocluclion par A. BLAN--
. CIIAHD. 18SB . . ' .. ·. . ... ... . . .. .. . .. . . . .. ... ... . . ... ...... . . . ......... . 5 fr. »-
QUINTILIANI . Institutionis . oratoriae l!ber decimus. Texte latin publié avec
un co mm entau·e ex ph ca trl parJ. A. Hn>o . 1888 ...... . .. 6 fr. "
TERENTI ;).del~h ae. Texte lat~n publié avec un commentaire exp licatif et critiqu e-
par l•r. PLESSIS. 188• .... .. ............ ..... ...... , .. .. ...... 6 fr. »
TERENTI Hec!ra. Tex te la-tin, av.ec un commentaire exp li catif el critique par
P . 'IHOMAS . 1887 .... .. ...... .. ....... .... .. ...... ... ......... 6 fr . »
FASTES DE LA PROVINCE ROMAINE D'AFRIQUE, ~~~so~-.
publi és d'après le ma nusc•·it original et précédés d'une notice biographique sur·
l'aute ur par S. RmNACH, avec portruit. 1885 . ... .. .. .. .. ... . . ........ . 12 fr . ,
LA POESIE LATINE (? e Livius Andronicus à Rutilius Na matianus ), par
Fr. PI>ESS IS.1909 ... . ... . ................ o • • • • 18 fr. »
SYNTAXE DE LA LANGUE GRECQUE rri~ cipal ement du dialecte
alt1que, pa t· J . N. MAnVIG ,
Lraclui~e par N. 1-L~MAN'f, avec p •·éface .p a r O . RIEMANN. 1884...... .... 10 fr . »

MACON, PROTAT FRÈRES, IMrfliME UHS

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