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Contribution à la connaissance

des faunes préhistoriques d’Algérie


Yasmina CHAID SAOUDI*

Mots clés - Faunes, Fossiles, Mammifères, Néogène, Pléistocène, Holocène, Algérie, Sahara, Pré-
histoire.
Récoltées lors des prospections archéologiques ou provenant de collections muséales, les faunes
dont l’étude est synthétisée dans le présent article proviennent des sites préhistoriques suivants : Man-
sourah et Gueldaman Akbou dans l’Est algérien, SidiYounès et Columnata dans l’Ouest, Sidi Saïd dans
la région centre et enfin Tin Hanakaten et Mankhor dans le Sahara central. Ces faunes mammalogiques
appartiennent à des stades chronologiques différents et couvrent l’ensemble des temps pléistocènes et
holocènes.
SITES ET LISTES FAUNIQUES
Mansourah
Situé sur un plateau au sud-est de la ville de Constantine, le site de Mansourah, vaste ensemble de
formations fluvio-lacustres, a livré dès la fin du 19ème siècle une riche faune associée à une industrie
humaine de type oldowayen. La stratigraphie établie en 1956 par G. Laplace1 comporte un niveau de
base à travertins et sables jaunes, riche en faune et en polyèdres en quartzite ; un niveau limon rouge à
blanc jaunâtre et à industrie roulée ; et enfin des limons rouges et graviers à industrie acheuléenne puis
levalloiso-moustérienne.
L’étude des faunes2 provenant du niveau le plus ancien [collections des musées de Cirta (MNCC)
et Alger (FSUA)] a mis en évidence la présence des taxons suivants : Panthera cf. pardus, Ursus sp., Cera-
totherium mauritanicum Pomel 1888, Equus cf. tabeti Arambourg 1979, Hippopotamus cf. sirensis Pomel
1896, Kolpochoerus cf. maroccanus Ennouchi, Bos cf. bubaloides Arambourg 1979, Oryx cf. gazella Linné
1758,Tragelaphus cf. gaudryi Thomas 1884, Kobus aff. kob Erxleben 1777, Gazella cf. pomeli Arambourg
1979.
A ces espèces, il convient d’ajouter un Proboscidien décrit et illustré par P. Gervais3 (attribué par
C. Arambourg à Elephas moghrebiensis et reporté aujourd’hui à Elephas recki), ainsi qu’un Hipparion dé-
terminé par P.Thomas4.
1. LAPLACE G., Découverte d’un gisement, 1956.
2 CHAÏD SAOUDI Y., GERAADS D., RAYNAL J.P., The fauna, 2006.
3. GERVAIS P., Zoologie, 1869.
4. THOMAS P., Recherches stratigraphiques, 1884.
* Professeur, Institut d’Archéologie, Université Alger II, Oran Es-Senia.
chaid_saoudi@yahoo.fr
Ikosim
Sidi Younès
Actuellement en cours d’étude, le nouveau site Sidi Younès (ou Lounis)5 n’a pas encore livré tous
ses fossiles, mais le peu d’ossements découvert jusqu’à présent et surtout leur situation dans des tufs
volcano-sédimentaires font son originalité.
SidiYounès se trouve dans la partie la plus méridionale du massif volcanique de l’Aïn Témouchent,
à la sortie du pont de l’Oued Saboun. Il est formé de deux affleurements fossilifères orientés Est et
Ouest (fig.1). Ces anciennes berges de 276 m d’altitude sont séparées par la vallée du Saboun.

Fig. 1 - Berge fossilifère de Oued Saboun, locus B, Sidi Younès.

La coupe stratigraphique la plus fouillée (locus B) s’élève sur une hauteur de 38 m et présente une
succession de niveaux lacustres à carapace calcaire superficielle intercalés de roches pyroclastiques plus
ou moins indurées renfermant les ossements de Vertébrés. La formation de ces amalgames est liée à
l’activité volcanique plio-pléistocène du massif de l’Aïn Témouchent et notamment à la phase explo-
sive qui a précédé l’écoulement des premières laves et comblé les anciennes vallées calabriennes6. Plus
loin en altitude et proches des volcans environnants de Hammar el Makla et Guériane, on rencontre les
basaltes qui surmontent ces affleurements.

5. La prononciation diffère selon les personnes interrogées.


6. BELLON H., GUARDIA P., Le volcanisme alcalin, 1980.

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Yasmina Chaïd Saoudi - Contribution à la connaissance des faunes préhistoriques d’Algérie

La composition faunique comprend7 : Canis sp., Loxodonta sp., Ceratotherium mauritanicum, Equus sp.,
Hippopotamus sirensis, Bos sp., Connochaetes sp., Hippotragini sp., Gazella sp.
Sidi Saïd
Situé sur le littoral ouest-algérois (Tipasa), le site de Sidi Saïd est un paléokarst dont le remplissage
lithique et osseux remonte au Pléistocène supérieur. La date la plus haute est 38 130 ± 1320 BP, data-
tion au C14 obtenue sur des coquilles de Patella ferruginea8.
Une première partie des vertébrés a été antérieurement déterminée par M.F. Bonifay qui y re-
connut les taxons suivants9 : Loxodonta cf. atlantica, Equus mauritanicus, Camelus dromedarius, Bos (Bibos cf.
bubalus) ? Gazella sp., Felis pardus, Vulpes atlanticus10.
Les ossements que j’ai déterminés provenaient de la cavité A et des niveaux de plage. Ils présen-
taient plusieurs fractures et des déformations dues aux compressions subies par les blocs détachés du
toit du karst, mais cela n’a pas affecté le travail de détermination. Ont été reconnues, les espèces sui-
vantes : Crocuta crocuta, Stephanorhinus (Dicerorhinus) hemitoechus, Equus cf. algericus, Equus cf. melkiensis,
Phacochoerus aethiopicus, Sus scrofa, Pelorovis (Syncerus) antiquus, Bos primigenius, Megaceroides cf. algericus,
Gazella atlantica.
Columnata
Situé dans la commune de Sidi Hosni (wilaya de Tiaret), le gisement de Columnata est l’un des plus
importants du début de l’Holocène tant par sa richesse en fossiles humains, en faune que par la singu-
larité de ses faciès culturels. Un Columnatien et un Capsien supérieur ont été individualisés. Ces deux
derniers datés successivement de 8250 BP et 6250 BP s’intercalent entre l’Ibéromaurusien à lamelles
à dos, daté de 10800 BP et le Néolithique à influences sahariennes11. Une première liste faunique a été
dressée en 1937 par F. Doumergue. Une vingtaine d’espèces de mammifères a été reconnue ainsi que
deux oiseaux et un reptile. L’étude des mammifères que j’ai entreprise sur les collections du CNRPAH
et du Musée Zabana d’Oran a donné lieu à la liste suivante : Equus cf. algericus, Equus cf. melkiensis, Peloro-
vis (Syncerus) antiquus, Bos primigenius,Alcelaphus buselaphus, Damaliscus sp., Oryx aff. dammah, Kobus aff. kob,
Ammotragus lervia, Gazella cuvieri12.
Gueldaman Akbou
La grotte de Gueldaman Akbou se trouve sur le versant sud-est de l’Adrar Gueldaman, massif
calcaire turonien appartenant à la chaîne tellienne des Babors. Dominant la vallée du Debbous sur plus
de 250 m, cette grotte, haut perchée, a été occupée durant le Néolithique par des hommes qui façon-
nèrent céramique et outils sur os et sur silex. Lors des fouilles, A. de Baumais a rencontré deux niveaux
d’inondations ce qui lui fit admettre que la vallée était, durant le Néolithique, au niveau de la grotte.
Aujourd’hui, la dénivellation avec le fond de la vallée est telle qu’il est difficile d’imaginer qu’un creu-
sement d’une telle ampleur ait eu lieu après le Néolithique. Quant aux ossements d’animaux décou-
verts à cette altitude, ils pourraient résulter de bêtes abattues plus loin dont les carcasses apparemment
sans crâne ont été transportées jusqu’à la grotte.

7. CHAÏD SAOUDI Y., MAHBOUBI M., TABELIOUNA M., Les mammifères pléistocènes, 2009.
8. BETROUNI M., Le paléokarst, 1995.
9. Liste communiquée par M. Betrouni.
10. CHAÏD SAOUDI Y., Les vertébrés de Sidi Saïd, 1997. Id., Le genre Equus, 2003.
11. CADENAT P., La station préhistorique, 1948.
12. CHAÏD SAOUDI Y., Etude systématique, 1984-1986. Id., - Les mammifères holocènes, 1987. Id., Préhistoire du cheval, 1987.

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La faune découverte dans les tranchées fouillées par A. de Beaumais13 et décrite par lui-même
est composée de Ceratotherium, Loxodonta, Macaca, Hystrix cristata et de quelques tortues et coquillages.
Celle-ci est actuellement introuvable et la faune que j’ai étudiée (retrouvée dans les locaux du CNR-
PAH et au MNHN de Paris) semble être composée d’autres espèces qui comprennent Phacochoerus
aethiopicus, Pelorovis (Syncerus) antiquus, Bos primigenius et Bos taurus14. Le nombre restreint d’ossements à
l’état naturel est à mettre en relation avec leur utilisation comme matière première pour la fabrication
d’outils en os découverts sur place en très grandes quantités. La pauvreté de l’échantillon n’affecte ce-
pendant pas la portée du site car il renferme les restes de Bos taurus dont l’étude a permis d’aborder la
question de son existence en lieu et place de Bos ibericus et de préciser ses caractères morphométriques.
Une datation au C14 effectuée sur les ossements de ce petit bœuf nous renseigne sur la domestication
de cet animal dans le Nord du pays15.
Tin Hanakaten
Abri sous roche creusé dans une des buttes-témoins du plateau des Ajjers que borde l’oued In-Dje-
rane, Tin Hanakaten est un ensemble de dépôts archéologiques d’âge atérien et néolithique. Célèbre
pour son état exceptionnel de conservation,Tin Hanakaten a livré de la vannerie, du cuir, des insectes,
une flore abondante mais surtout l’une des plus vieilles peaux humaines datée de 7900 ± 120 BP
(Gif5857) appartenant à un enfant de l’une des populations de pasteurs qui ont habité les lieux. Leur
mode de vie montre le passage d’un état sédentaire à un état nomade qui rapporte leur adaptation à la
désertification laquelle s’installe au cours du 4ème millénaire16.
Le matériel faunique provient du remplissage néolithique et plus précisément des six premiè-
res séquences fouillées dont les âges s’échelonnent entre 2520±35 BP (Hela1150) et 9420±200 BP
(Alg27) (com.or. G. Aumassip). Il est très fragmenté et souvent les espèces ne sont représentées que
par des fragments d’os très usés, ce qui complique le travail de détermination spécifique.
La liste faunique comprend17 : Herpestes ichneumon, Panthera sp., Procavia capensis, Ceratotherium sp.,
Equus sp., Phacochoerus sp., Bos taurus, Oryx gazella, Gazella sp., Ammotragus lervia, Lepus capensis, Arvicanthis
niloticus,Tatera sp., Microdillus peeli, Pachyuromys duprasi, Dabimys incomtus, Hemiechinus oreus, Ctenodactylus
gundi, Hystrix cristata, Crocidura religiosa, Crocidura flavescens, Uromastix sp.,Testudo graeca terrestris, Geoche-
lone sulcata, Pelomedusa olivacea, Lates niloticus, Clarias sp., Synodontis sp., Mormyriforme indét, Akis goryi,
Blaps haberti,Trachyderma hispida, Steraspis speciosa.
Mankhor
Le site de Mankhor se trouve dans l’une des principales cuvettes de la Tadrart, massif gréseux qui
se développe entre les plateaux du Tassili n’Ajjer au Nord et du Djado au Sud. Aux débuts de l’Holo-
cène, la cuvette de Mankhor était alimentée par les eaux provenant des bassins versants qui avaient
entretenu, il y a près de 10.000 ans, une végétation relativement abondante (carte hydrogéologique
du Hoggar et des Tassilis, 1/1000.000), ce qui a rendu possible une occupation préhistorique dont
quelques-unes des traces archéologiques, des fosses, ont été découvertes en 199418. Ces fosses renfer-
ment des squelettes de bovidés et sont associées à des tessons de poterie, des pointes de flèche et du
matériel de broyage indiquant un âge néolithique de l’ordre de 5500 à 4800 BP, qui entre dans la four-
chette de l’occupation de Tin Hanakaten et de Tin Torha19.
13. BEAUMAIS A. DE, ROYER P., Fouilles de l’Adrar, 1927.
14. CHAÏD SAOUDI Y., op. cit.
15. Cf. ci-dessous.
16. AUMASSIP G., Tin Hanakaten. 1980-1981. Id., Le site néolithique, 2000.
17. CHAÏD SAOUDI Y., op. cit.
18. FERHAT N, STRIEDTER H, TAUVERON M., Un cimetière de boeufs, 1996.
19. Ibid.

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Yasmina Chaïd Saoudi - Contribution à la connaissance des faunes préhistoriques d’Algérie

Les squelettes que les chercheurs ont récoltés lors de la campagne de 1996 forment, à l’intérieur
des fosses, des assemblages homogènes aisément quantifiables. J’ai évalué ces derniers à quatorze.
Ce chiffre exprime le nombre minimal d’individus (NMI de fréquence). Le décompte est opéré de
telle sorte que chacune des parties du squelette n’est comptabilisée qu’une seule fois (ex : astragale
gauche =1 individu). Les fosses A-B-C-D-H-L-R-T- et U ont livré des squelettes presque entiers.
Les inhumations sont pour la plupart individuelles, rarement collectives. Deux cas seulement sont
signalés : la fosse A, qui regroupait deux squelettes, et la fosse B, qui en comptait quatre20.
LES FAUNES DU PLÉISTOCÈNE INFÉRIEUR DE MANSOURAH
Compléments aux diagnoses
Ursus sp.
Témoin de conditions climatiques froides, l’ours a vécu à Mansourah où il est représenté par deux
molaires. Leurs dimensions (32.5 x 18.5 et 30 x 14.5) sont légèrement plus importantes que celles
d’Ursus etruscus du Pliocène d’Ahl Al Oughlam21, mais la pauvreté du matériel exclut pour l’instant
toute attribution spécifique.
C’est la deuxième fois que le genre Ursus est signalé dans le Pléistocène inférieur. Le premier étant
celui du remplissage karstique d’Aïn Rouina (Alger) situé beaucoup plus au Nord.
En raison de la proximité de l’Europe, l’ours est connu en Algérie (et en Afrique) depuis des dates
beaucoup plus anciennes et plus précisément depuis 7 millions d’années avec le genre Indarctos du Mio-
cène supérieur de Menacer22. Au Pliocène final, on retrouve le genre Ursus à Ahl Al Oughlam (Ursus cf.
etruscus), puis dans des sites du Pléistocène inférieur cités plus haut. Au Pléistocène moyen, on le ren-
contre à Ternifine et à partir du Pléistocène supérieur, on signale deux tailles d’ours brun, l’une petite
(U.arctos faidherbi) et l’autre grande (U.arctos larteti)23. Sa longévité va jusqu’à la période actuelle24.
Equus cf. tabeti
L’association Hipparion-Equus reconnue à Aïn Boucherit et à Aïn Hanech semble également pré-
sente à Mansourah. Celle-ci, inconnue à Ahl Al Oughlam où seul Hipparion existe et absente de Terni-
fine où seul Equus mauritanicus a été découvert, serait postérieure à 2.5 millions d’années et inférieure à
0.8 ou 0.6 m.a., date du début du Pléistocène moyen.
Si les ossements d’Hipparion n’ont pas été retrouvés parmi les collections, ceux d’Equus, par
contre, sont représentés par des jugales et un fragment distal de métacarpe. C’est une forme de grande
taille, rapprochée antérieurement par P. Thomas d’Equus stenonis (Pl. 1, nº1). Les jugales supérieures
de l’équidé de Mansourah occupent l’espace commun aux équidés de Boucherit, de Hanech et de Ti-
ghenif (L+ l / 2 = 26 à 28mm). Les protocones, compris entre 12 et 14 mm, rejoignent ceux d’Equus
mauritanicus tandis que les os post-crâniens semblent plutôt graciles sauf les tibias qui se rapprochent
des valeurs de E. numidicus.
La signalisation d’un grand équidé proche d’Equus numidicus de Aïn Boucherit dans les niveaux du
Pléistocène inférieur est importante. Considéré à Aïn Hanech comme un « Equus cf. tabeti de grande
taille » par V. Eisenmann et dénommé Equus numidicus par Sahnouni et al25, la présence d’un équidé de
grande taille se pose aussi à Mansourah. Sans pouvoir tirer de conclusion en raison de la pauvreté du
matériel disponible, je pense qu’une reconsidération du matériel, incluant tous les sites de cet âge,
20. 1998 ‫ مقبرة منخور للبقريا ت‬.‫شايد سعودي ي و فرحات ن‬. FERHAT N., CHAÏD SAOUDI Y., AUMASSIP G., Le rite du bœuf, 1999 ; CHAÏD-SAOUDI Y., Les
Bovidés, 2007.
21. GERAADS D., Carnivores du Pliocène, 1997.
22. PETTER G., THOMAS H., Les Agrotheriinae, 1986.
23. ARAMBOURG C., Révision des ours, 1932-1933.
24. MICHAUX J., THÉVENOT M., Histoire récente de l’ours brun, 2007.
25. SAHNOUNI M., et al., Further research, 2002.

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devrait être envisagée pour individualiser cette forme et définir ses limites morphométriques avec les
équidés tels que Equus numidicus, E. tabeti et E. mauritanicus.
Hippopotamus cf. sirensis
Les ossements de cette espèce connue dans presque la totalité des sites paléolithiques, sont, à Man-
sourah, de loin les plus nombreux. Une cinquantaine de dents isolées ou portées par des fragments de
maxillaire et de mandibule ainsi qu’une symphyse et plus d’une centaine d’os du post-crânien appar-
tiennent à cette espèce. Autant, sinon plus, sont indéterminables.
Les astragales et les calcanéums atteignent des proportions optimales, ce qui justifie parfois la dé-
nomination de H. amphibius major donnée par C. Arambourg26.
Les mensurations montrent cependant une variabilité de taille
tout à fait comparable à celle de l’espèce actuelle avec effecti-
vement des maxima qu’on ne rencontre plus. On sait depuis
quelques années déjà, que la taille des hippopotames varie en
fonction des étendues fluvio-lacustres.

Kolpochoerus cf. maroccanus


Chez les Suinés, 3 troisièmes molaires inférieures dont 2
juvéniles et 1 astragale ont été rapportés au genre Kolpochoe-
rus. C’est la première fois en Algérie que nous avons un maté-
riel aussi complet. L’étude morphométrique montre qu’il s’agit
d’une espèce assez différente de celles rencontrées dans les sites
d’Afrique de l’Est et d’Afrique du Sud, se rapprochant de l’es-
pèce marocaine.
Les molaires sont brachyodontes, elles possèdent trois
paires de tubercules et un talon assez développé (Pl.1, nº2).
Chaque paire est séparée de la suivante par deux tubercules
médians, contrairement à l’espèce type Kolpochoerus phacocho-
roides de Aïn Joudel, qui n’en possède qu’un seul. Alors que l’ac- Fig. 2 - Kolpochoerus cf. maroccanus,
croissement de la longueur de la M3 et la complexité du talon astragale, Mansourah.
sont des caractères liés à l’évolution progressive des espèces, il
semble que dans le cas des molaires de Mansourah, il y a opposition entre la vitesse d’accroissement
de la M3 et la morphologie très simple de la dent (tabl.1). Grandes et simples, elles se rapprochent de
l’espèce K. maroccanus avec laquelle on la met en synonymie en attendant un matériel plus conséquent.
Pièce unique pour l’instant, l’astragale est très grand de taille (fig.2). Sa hauteur externe est de 61
mm contre 46 pour le K. phacochoroides d’Ahl el Oughlam. Les astragales de Kolpochoerus n’ont jamais
été représentés dans la littérature jusqu’à présent.

Mansourah Ahl el Oughlam K.limnetes


Aïn El Bey
Nº 7185001/002/003 (Geraads D.1993) (Harris et White, 1979)
L au collet 57.1 - 57.0 - 57.2 51.5 - 47.4 - 49.6 - 44.1 - 47.7 47.7 38.7 - 78.2
Largeur 20.8 - 22.2 - 22.2 19.5 - 21.7 - 21.3 - 20.3 - 19.5 19.5 17.7 - 21.42
Hauteur 14.2 - 21.8 - 21.9

Tableau 1 - Dimensions comparées des M3 du genre Kolpochoerus.

26. ARAMBOURG C., Vertébrés villafranchiens, 1979.

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Yasmina Chaïd Saoudi - Contribution à la connaissance des faunes préhistoriques d’Algérie

Cf. ‘Bos’ bubaloides


Bien que cassé, le fragment de cheville osseuse (qui
porte aussi une partie de l’os frontal) attribué momen-
tanément à ‘Bos’ bubaloides27, présente une compression
qui le rapproche nettement plus du buffle que du Bos
sensu lato (fig.3). La même espèce serait, d’après D. Ge-
raads, présente dans le Pliocène d’Ahl Al Oughlam.
Le reste du matériel de Mansourah, une M1/M2,
un fragment de métatarse très endommagé et une pha-
lange I pourrait appartenir à un buffle. La M1/2 réu-
nit des caractères propres aux buffles tels que la saillie
du mésostyle, le pli à la post-fossette, la constriction
des lobes et le dédoublement de l’ectostyle. La pha-
lange I, courte, large et à contours imprécis, convien-
drait mieux à un animal bas sur pattes comme le buffle
(fig.3).
Fig. 3 - Bos cf. bubaloides, fragment crânien,
Mansourah.
Tragelaphus cf. gaudryi
Chez les Hippotragini, un grand tragelaphe Tra-
gelaphus gaudry a été identifié28. Ses chevilles osseuses sont plus proches de celles du Pliocène de Aïn
Jourdel que de T. algericus de Ternifine ou de T. maroccanus. Les deux fragments de chevilles, l’un droit
et l’autre gauche (fig.4), n’appartiennent pas au même individu, le plus court portant le nº MCC 31
est légèrement plus robuste. Les deux spécimens se caractérisent par la présence d’une seule et faible
quille antérieure plus effacée sur la cheville la plus complète. La section à la base est arrondie à ovale et
la compression antérieure est insignifiante. La torsion
qui commence dès la base et au milieu de la face anté-
rieure, s’oriente vers l’extérieur en formant une légère
carène puis se dissipe complètement sur la face postéro-
interne. A ce niveau, la cheville s’oriente elle aussi du
côté interne.
Les spécimens de Mansourah se rapprochent plus
de T. gaudryi que de T. maroccanus. Elles sont également
trop petites pour être rapprochées de T. algericus de Ter-
nifine (tabl.2) qui, en plus de la plus ou moins forte spi-
rale, possède une taille beaucoup plus élevée.
Le spécimen de Mansourah apparaît donc de taille
plus petite que les deux autres espèces de Tragélaphes
maghrébins. Ses diamètres à la base, quoique légère-
ment plus grands que l’espèce type, ont les mêmes pro-
portions.
La présence de T. gaudryi accorde au site une an-
tériorité sur celui de Aïn Hanech et permet aussi de
suivre la lignée des Tragélaphes depuis le Pliocène
(tabl.2) dont la taille croissante semble suivre la loi de
Cope. Fig. 4 - Tragelaphus gaudryi, chevilles osseuses,
vue antérieure, Mansourah.

27. CHAÏD SAOUDI Y. et al., 2006, l.l.


28. Ibid.

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Ikosim
nº MCC30 nºMCC31 Aïn-Jourdel T.algericus T.maroccanus
Cheville droite gauche Geraads, 81 Geraads,81 Geraads,81
Longueur du fragment 240 180
DT x DAP à la base 56.5 x 56 58.5 x 66 50 x 50 82 x 75 65 x 60
DT x DAP à 10 cm au
50 x 46 51 x 46
dessus de la base
DT x DAP à 15 cm 42 x 44.4
DT x DAP à 20 cm 38.2 x 41

Tableau 2 - Dimensions comparées des chevilles osseuses des tragélaphes maghrébins.

Oryx cf. gazella


Une cheville osseuse portant la mention «Oryx leucoryx Mansourah Constantine» ressemble à celle
figurée par L. Joleaud29. Cependant, bien que la longueur soit sensiblement la même, les mensurations
tout près de la base (il existe une ébauche de pédicule) sont différentes de celles proposées par cet au-
teur : le DT est de 49 mm, DAP : 48.5 mm au lieu de 44 et 30. Cette cheville est rectiligne sur toute sa
longueur puis s’oriente légèrement vers l’extérieur. Sa section est arrondie à la base comme chez Oryx
dammah. Elle se comprime cependant à mi-hauteur du côté postéro-externe formant une faible carène
puis s’arrondit de nouveau vers l’apex en diminuant de diamètre (Les DT et DAP à 5 cm puis à 10 cm
au-dessus de la base sont respectivement de 33.5 et 40.5 ; 29 et 30). La longueur du fragment est de
273 mm.
Kobus aff. kob
Assez atypique, Kobus aff. kob est représenté par une por-
tion d’os frontal cassée au niveau de la suture métopique et
d’une cheville osseuse incomplète d’une hauteur antérieure
de 53.5 mm (fig.5) ainsi que d’un second fragment de corne.
La cheville diverge vers l’extérieur à partir de la base en s’in-
clinant légèrement vers l’arrière. Sa section à ce niveau est
sub-arrondie, avec une face antérieure arrondie, une face ex-
terne plate et interne un peu convexe. Ses diamètres sont :
DT 37 mm, DAP 45 mm. Le second fragment, dont le DAP
est de 46 mm, est un peu plus robuste et appartient à un autre
individu (tabl.3).
La surface des deux chevilles porte de profondes canne-
lures sur toutes les faces, plus accentuées sur la face antéro-
interne et postérieure. Le pédicule est court, ne présente pas
de sinus et se trouve contrairement aux cobes assez éloigné
des fosses sus-orbitaires. Ces fosses sont obliques par rapport
aux sutures métopiques, profondes, de forme triangulaire et
s’ouvrent sur de larges dépressions. Du côté antéro-externe,
la dépression est délimitée par un bord supérieur proéminent
en forme de demi-lune. Enfin, sur la face postéro-externe, Fig. 5 - Kobus aff. kob
portion crânienne, Mansourah.
à la base de la cheville, se trouve une gouttière triangulaire,
allongée (9.5 mm) et profonde.

29. JOLEAUD L., Etudes de géographie, 1918.

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Yasmina Chaïd Saoudi - Contribution à la connaissance des faunes préhistoriques d’Algérie

Kobus Mansourah R. kroumirensis (Arambourg) Kobus sp. (Hadjouis)


DT base des chevilles 37 29-28-35 51.5
DAP 44.5-46 35-33-37 54.5
Haut. pédicule 14 14
Distance base des cornes-trait
22 31
sourcilier
Distance base pédicule-suture
13
métopique

Tableau 3 - Dimensions comparées des chevilles osseuses des Reduncini maghrébins.

La faiblesse de divergence des chevilles, leur section subcirculaire ainsi que les fortes cannelures des
faces postérieures et latérales signalées par C. Arambourg30 rappellent l’ancienne Redunca kroumirensis du
Pliocène supérieur du lac Ichkeul (Tunisie). Cependant, certains caractères comme la réduction des fron-
taux (la distance base de corne trou sourcilier est de 22 mm alors qu’elle atteint 31 mm sur l’exemplaire
du lac Ichkeul) et les diamètres intermédiaires entre l’espèce pliocène et les espèces du Pléistocène su-
périeur montrent que le cobe de Mansourah pourrait être une espèce
nouvelle.
Gazella cf. pomeli
Deux chevilles osseuses (fig.6) de même longueur mais d’épais-
seur sensiblement différente et un fragment distal de métatarse
(DTD/DAPD 24.2 x 17.9) sont rapportés à Gazella cf. pomeli31.
Les chevilles sont très légèrement recourbées vers l’arrière.
Leur face externe est aplatie, l’interne, convexe, et leur section est
ovale à la base. Leur pédicule est court et sa surface postérieure est
entaillée par 3 rainures sur toute la longueur. La cheville la plus ro-
buste (tabl.4) est parcourue sur sa face antérieure par une rainure
qui prend naissance à mi-hauteur et se prolonge jusqu’à l’apex. Ce
caractère, que C. Arambourg ne mentionne pas sur les chevilles de
G. pomeli de l’Aïn Hanech, est absent sur la cheville la plus grêle. Il
serait peut-être lié au dimorphisme sexuel assez souvent développé
chez les gazelles.
Fig. 6 - Gazella cf. pomeli,
chevilles osseuses, Mansourah.

G. pomeli de l’Aïn Hanech


Nº 7263010 Nº 7263011
Arambourg C.1979
Long. 100 117
24 x 31-24x18-25x29-26x32
DT base x DAP 24x30 21x25
25x28-22x27
DT x DAP à 5cm au-dessus de la base 20x25.2 17x19.5
DT x DAP à 10cm 15.2x17.3 11x10.2

Tableau 4 - Dimensions comparées des chevilles osseuses de Gazella pomeli

30. ARAMBOURG C., op. cit.


31. CHAÏD SAOUDI Y. et al., 2006.

15
Ikosim
Conclusions chrono-écologiques
L’association Hipparion-Equus, la présence d’un buffle, des Alcélaphinés et d’un Reduncini rap-
prochent Mansourah des assemblages fauniques des premiers sites à hominidés d’Afrique du Nord et
plus particulièrement d’Aïn Hanech. Cependant, la présence de Tragelaphus gaudryi, espèce du Plio-
cène final d’Aïn Jourdel (Constantine), tend à le vieillir. A côté de cette composante de type africain,
quelques espèces, telles que l’ours, apportent à l’ensemble un caractère plus méditerranéen.
Sur le plan écologique, les profils systématiques, de masse, de locomotion et d’alimentation des
faunes, sont presque les mêmes que dans les autres sites du Pléistocène inférieur32. La prédominance
des Artiodactyles, des grands coureurs et des masses de taille moyenne à large, témoignent autant de
la pratique d’une chasse sélective que d’une phase d’assèchement climatique qu’appuie une étude sé-
dimentologique effectuée sur les sables de Mansourah33. Cette péjoration climatique affecte aussi la
diversité faunique. Les petits mammifères, les Primates, les Insectivores et de nombreux Carnivores
habituellement présents dans les sites africains de l’Est et du Sud de même âge, y sont absents. La pré-
sence d’étendues lacustres et d’eau douce est mise en évidence par l’étude morphoscopique des grains
de quartz et par des éléments inféodés à l’eau comme le très remarqué hippopotame. Les restes de cet
habitué des grands lacs, qui constituent les deux tiers de la faune de Mansourah, côtoyaient des taxons
moins importants mais néanmoins présents, tels que les Suinés et les Reduncini (Kolpochoerus et Kobus).
LES FAUNES DU NOUVEAU SITE FOSSILIFÈRE DE SIDI YOUNÈS ET SON ÂGE
Si, en Afrique du Sud et de l’Est, des ossements aussi fragiles que ceux des Australopithèques ont
pu être conservés et datés en âges absolus, c’est surtout en raison de la couverture volcanique qui a
scellé les sédiments et les a préservés. Inconnu en Afrique du Nord, ce type de formations fossilifères
vient d’être découvert à Sidi Younès. Il nous offre l’avantage de dater les basaltes qui surmontent les
locus A et B et de réduire un tant soit peu le déficit devenu chronique en matière d’évaluation de l’âge
des principaux sites préhistoriques.
Cet âge peut être appréhendé par le biais des datations absolues obtenues, non pas sur le site même
car celles-ci sont toujours en cours, mais aux alentours de celui-ci. Sachant que le massif de Témou-
chent et plus précisément sa partie méridionale a connu au cours du Pléistocène quatre grandes cou-
lées volcaniques et que les principales dates retenues sont : 1.7, 1.5, 1.28 et 0.82 million d’années,
on peut, provisoirement, caler le site entre la date de 1.7 m.a. correspondant au Pléistocène ancien
ou inférieur et celle de 0.82 m.a. qui scelle les niveaux fossilifères et qui correspond, elle, au début du
Pléistocène moyen.

Fig. 7 - Loxonda sp., défense fragmentée, Sidi Younès.

32. Ibid.
33. COULON C., et al., Post-collisional transition, 2002.

16
Yasmina Chaïd Saoudi - Contribution à la connaissance des faunes préhistoriques d’Algérie

La contribution de la faune à la datation du site est évidemment importante. D’après les taxons
déterminés jusqu’à présent, elle semble remonter au Pléistocène moyen.
La présence de Loxodonta sp. (fig.7), Bos cf. primigenius, Hippopotamus sirensis, d’Equus seul sans son
association avec Hipparion rapproche Sidi Younès du site de Ternifine, daté du Pléistocène moyen.
Quelques réserves, cependant, peuvent être émises relativement à l’archaïsme relevé sur le rhinocéros
Ceratotherium mauritanicum qui conserve la P1, et concernant l’équidé qui diffère du zèbre de Ternifine,
Equus mauritanicus, et dont la P4 inférieure (Pl.1, nº3) présente une double boucle asymétrique et non
franchement sténonienne.
En attendant un matériel plus important et des dates radiométriques qui préciseraient davantage
l’âge de la faune et des niveaux archéologiques, nous ajoutons ce nouveau site à la liste de ceux déjà
répertoriés tels que Ternifine,Tihodaïne et Pointe Pescade.
LES FAUNES DU PLÉISTOCÈNE SUPÉRIEUR DE SIDI SAÏD
Bien que partielle, cette faune ne diffère pas des assemblages mixtes du Pléistocène supérieur
et plus précisément de l’Atérien. Aux taxons de type soudanais (hyène, phacochère, buffle, gazelle,
hippopotame, éléphants, etc.) s’ajoutent le rhinocéros des steppes, Stephanorhinus (Dicerorhinus) hemi-
toechus, le bœuf primitif Bos primigenius, le sanglier, Sus scrofa, le cerf, Megaceroides algericus, le mouflon,
Ammotragus lervia, animaux qui s’adaptent à des milieux plus humides ainsi que deux espèces de plaine,
l’asinien Equus melkiensis et le caballin Equus algericus.
L’identification de ce vrai cheval, Equus algericus (Pl.1, nº4) à Sidi Saïd, site daté de 38130 ±1320
BP34 nous donne une idée sur son âge et peut-être sur les conditions de son apparition car cette date
coïncide avec le retrait de la mer tyrrhénienne et le renouvellement faunique et culturel concomitant.
Les relations de parenté de ce cheval sauvage avec le cheval barbe actuel ont été abordées par le
biais d’une tentative d’extraction de l’ADN mitochondrial des dents d’Equus algericus de Sidi Saïd. Me-
née en collaboration avec le Centre de Biopsychotechnologie de Rheinbach, cette opération a permis
dans un premier temps d’isoler quatre fragments d’ADN, mais des obstacles techniques ont empêché
leur amplification et l’aboutissement de l’expérience qu’il conviendrait de renouveler.
En terme de représentativité des espèces, les gazelles apparaissent nettement dominantes, suivies
des grandes antilopes et des équidés. La prédominance des Antilopinés sur les autres espèces est de plus
en plus remarquée sur les sites du Pléistocène supérieur et cela indépendamment de leur localisation
littorale ou continentale. Le même constat peut être fait sur celui d’Aïn Benian 2 et sur celui de Kifan
bel Ghommari (travaux en cours). Quant à l’âge des animaux abattus, l’observation de l’usure dentaire
et les degrés d’épiphysation des articulations montrent que les ossements sont, pour la plupart d’entre
eux, juvéniles ou très vieux. Les stratégies des hommes préhistoriques ayant vécu à Sidi Saïd tenaient
compte du paramètre physique des animaux, de leurs capacités à se défendre et de leur agilité. Ils pra-
tiquaient la chasse dirigée qui ciblait d’abord le petit gibier puis occasionnellement les proies faciles,
peut-être même le charognage.
LES FAUNES HOLOCÈNES DE COLUMNATA
L’étude des faunes de Columnata a permis de préciser les caractères de Bos primigenius, de dis-
tinguer deux espèces d’équidés (au lieu d’une seule mentionnée par F. Doumergue35), de décrire un
Reduncini, de mettre en évidence le nombre important d’Alcelaphus buselaphus et des antilopes de taille
moyenne à petite ainsi qu’un mouflon.

34. BETROUNI M., op. cit., 1995.


35. DOUMERGUE in CADENAT P., op. cit.

17
Ikosim
En présentant la diagnose du bœuf primitif des sites algériens, A. Pomel mit en exergue sa taille
plus petite que celle de son voisin européen et le différencie en créant l’espèce Bos opisthonomus36. A Co-
lumnata, l’étude morphométrique des restes de ce bœuf ne permet pas cette distinction et la variabi-
lité constatée sur l’échantillon serait à mettre sur le compte du dimorphisme sexuel. La dénomination
de Bos primigenius est ici maintenue.
Apparu au Pléistocène supérieur, le vrai cheval, Equus algericus persiste à l’Holocène, mais ses
restes sont très rares. A Columnata, il est représenté par un MC III dont la largeur articulaire distale
est plus importante que chez les asiniens. Ses dimensions articulaires et sus-articulaires sont presque
égales à la forme caballine fossile européenne E. mosbachensis. L’indice de Staesche et Sondaar est assez
élevé. Il est de 129.82 à Columnata et entre bien dans la variabilité du cheval sauvage E. przewalskii, dont
le même indice est compris entre 127 et 133.
Indépendamment de l’intérêt paléontologique que revêt cette espèce, la présence à Columnata
d’un vrai cheval d’âge épipaléolithique, proche des stations rupestres à équidés, est intéressante. Elle
permet d’utiliser le principe selon lequel, le cheval étant ancien dans la région, ses représentations ar-
tistiques pourraient l’être aussi.
Un autre point fondamental dans l’appréhension de la faune de Columnata concerne la prédomi-
nance des Alcelaphini et notamment d’Alcelaphus buselaphus, antilope de taille moyenne, sur le reste des
espèces représentées. Relevé à Medjez 2 par J. Bouchud37, cet intérêt pour une espèce particulière peut
être mis en rapport avec une chasse sélective ou avec les tentatives de prédomestication et d’élevage
que menaient ces populations vivant à la charnière du Paléolithique et du Néolithique.
Enfin, le milieu dans lequel évoluaient toutes les espèces déterminées, était tempéré à aride. Ce
sont, en majorité, des habitants de plaine herbacée et des coureurs. Ces observations s’appliquent sur-
tout à la faune du niveau ibéromaurusien, plus riche que celle des niveaux supérieurs.
LES FAUNES DE LA GROTTE DE GUELDAMAN AKBOU
Parmi les taxons déterminés de cette grotte néolithique, l’élément le plus intéressant est sans nul
doute ce petit bœuf appelé à tort, ici, Bos ibericus, et dont la dénomination a été reprise par A. Pomel
pour désigner les restes osseux d’un bœuf de petite taille qu’il rencontrait dans les sites algériens,
toutes époques confondues38. L’étude anatomique des 30 pièces du postcrânien de Gueldaman Akbou
et les diagrammes des rapports des segments de membres les rapportent en fait à l’espèce domestiquée
Bos taurus et montre les différences qui existent entre celui-ci et les autres formes bovines telles que Bos
primigenius, Bos brachyceros d’Aboukir et Bos ibericus de Taza39. Les profils des petites formes sont presque
toutes identiques mais le bœuf de Gueldaman Akbou semble se démarquer par des articulations plus
étroites au niveau des membres de l’avant-bras et de la cuisse et une colonette interlobaire réduite ou
absente.
Revenons sur les déterminations antérieures de Bos ibericus, et dont j’ai pu examiner les ossements
utilisés par A. Pomel pour décrire cette espèce et plus précisément ceux qui proviennent des sites
de Aïn M’lila, Oued Seguin et de Grand Rocher. Il s’avère que le matériel en question appartient à
des individus juvéniles aux articulations non épiphysées et aux molaires peu usées ou lactéales. Les
dimensions des os étant dans ce cas inférieures à celles qu’auraient pu avoir ces bovins à l’âge adulte, on
en a déduit qu’il s’agissait d’une espèce distincte de Bos taurus, alors qu’elle en est identique. Le reste des
déterminations de ce bœuf prouvant l’existence d’un petit bœuf sauvage dans des sites paléolithiques
(et non néolithiques) n’a pas non plus résisté à la révision. A Ternifine, site du Pléistocène moyen

36. POMEL A., Bœufs- Taureaux, 1894,


37. BOUCHUD J., La faune de Medjez II, 1975.
38. POMEL, op. cit., 1894.
39. CHAÏD SAOUDI, op. cit., 1987.

18
Yasmina Chaïd Saoudi - Contribution à la connaissance des faunes préhistoriques d’Algérie

(Paléolithique inférieur) où il a été indiqué, seul B. bubaloides a été décrit40. A Mansourah (Pléistocène
inférieur), il s’agirait aussi de B.bubaloides41 et dans le site atérien des Allobroges (Pléistocène supérieur),
seuls Bos primigenius et Syncerus (Pelorovis) antiquus ont été retrouvés42. La confusion était telle que des os
des genres Alcelaphus (Taza), Taurotragus (Saoula) et même Phacochoerus ont été rangés sous l’appellation
Bos ibericus.
Autre possibilité de confusion : le dimorphisme sexuel de B. primigenius et la forte variabilité de
taille qu’il entraîne. Or, là encore, lorsque l’on calcule l’écart qui existe entre les mâles et les femelles
de B. primigenius, on voit qu’il est de loin plus petit que celui qui existe entre les deux espèces. Cet écart
a été calculé à partir des données métriques de B. primigenius de Lunel Viel43 où, fait très rare, mâles et
femelles ont pu être distingués en nombre important.
Si la contemporanéité des deux espèces Bos taurus et Bos primigenius est bien attestée à Gueldaman
Akbou, leur représentativité dans ce site est par contre inégale car les os de B. primigenius sont en nette
régression par rapport à ceux plus nombreux de B. taurus. Ce « remplacement » est ici beaucoup plus
lié à la pratique de la domestication qu’à celui de la compétition naturelle.
Une autre indication importante concerne l’âge de ce bœuf44 obtenu par C14, qui remonte à 4630
±130 B.P (Ly. 3657) Cal BC: 3349 ±199. Cette date repère pour le Nord algérien signifie que la do-
mestication du bœuf était déjà en cours il y a cinq mille ans. Selon H. Epstein45, l’arrivée de Bos brachy-
ceros (bœuf à cornes courtes) en Afrique du Nord s’est faite autour de la première moitié du cinquième
millénaire, ce qui ne s’oppose pas avec nos données.
Cette date s’applique aussi pour situer l’occupation de la grotte par les hommes préhistoriques.
Quant au reste des taxons présents dans la grotte, il y a lieu de noter la présence du buffle, Pelorovis
(Syncerus) antiquus, d’un rhinocéros, Ceratotherium simum, et d’un sanglier, Sus scrofa.
LES FAUNES SAHARIENNES DE TIN HANAKATEN
A Tin Hanakaten, on passe à une latitude où l’aridité est beaucoup plus marquée. La niche écolo-
gique est occupée d’abord par les rongeurs suivis des reptiles, des poissons d’eau douce, puis des mam-
mifères. Adaptée à son environnement plus ou moins désertique, cette faune ressemble à celle de Wadi
Tin Torha de l’Acacus libyen avec laquelle elle a été comparée.
Chez les mammifères, le rhinocéros est représenté par un seul os, une phalange II ; l’asinien par
quelques dents lactéales ; le phacochère par un petit bout de métapode, de même pour l’oryx, le bœuf
et le mouflon dont une M3 pourrait bien appartenir au genre Ovis. Seule Gazella cuvieri est un peu
mieux documentée. L’absence de Pelorovis (Syncerus) antiquus et de Redunca redunca est synonyme d’une
aridité plus grande qu’à Amekni où ces espèces évoluaient, mais les restes de poissons démontrent
l’existence intermittente d’un cours d’eau. La présence de Bos africanus (bœuf à cornes en lyre) n’ayant
jamais été prouvée sur le plan ostéologique au Maghreb (l’échantillon est dépourvu en os longs et en
chevilles osseuses qui autorisent la diagnose) c’est à l’espèce actuelle Bos taurus que les restes de bovins
sont attribués.
LES BOVIDÉS DE LA NÉCROPOLE DE MANKHOR
Nettement mieux documentée en bovins, la nécropole de Mankhor a livré de nombreux sque-
lettes dont 14 ont fait l’objet d’étude. Cette découverte46 est la première en documents ostéologiques
40. GERAADS D., Bovidae et Giraffidae, 1981.
41. CHAÏD SAOUDI Y. et al, op. cit., 2006.
42. HADJOUIS D., Les bovidés, 1985, p. 329.
43. BRUGAL J.P., Applications des analyses, 1983, p. 449.
44. CHAÏD SAOUDI Y., op.cit., 1987.
45. EPSTEIN H., The origin, 1971.
46. FERHAT et al., op. cit.,1996.

19
Ikosim
vrais de la présence importante de bovins au Sahara et fut particulièrement bien accueillie par les ar-
chéologues de l’art saharien qui avaient enfin une preuve tangible de l’existence de ces bœufs peints ou
gravés qu’ils décrivaient.
Ces bœufs ont été mis dans des fosses, généralement individuelles, mais ont été pour la plupart
dépossédés de la partie crânienne supérieure, ce qui nous empêche d’établir les déterminations sur
les chevilles osseuses, cependant le postcrânien est resté entier. Sur le plan de la systématique, deux
espèces ont été identifiées jusqu’à présent ; Bos taurus et probablement une autre espèce, proche du
très lointain Bos cf. bubaloides du Pléistocène moyen avec laquelle elle partagerait la morphologie des
métacarpes47.
Cette dernière espèce, représentée par les squelettes des fosses T et R, possède des métacarpes
comportant un condyle interne très étendu donnant lieu à un diamètre distal aux dimensions excep-
tionnellement élevées par rapport au diamètre sus articulaire (fig.8). Cette particularité décrite par D.
Geraads48 sur les métacarpes de Bos bubaloides de Ternifine, est inexistante sur les métapodes des Bovini
fossiles et actuels que j’ai examinés tels que Pelorovis antiquus, Syncerus caffer, Bos primigenius, B. taurus et
B. africanus d’Egypte. Les comparaisons métriques montrent que les métacarpes sont plus courts que
ceux de l’espèce pléistocène (220 mm contre 255 et 260).
Pour expliquer cet étalement condylien atypique, on a d’abord envisagé une pathologie bovine,
mais l’examen de ces os par des vétérinaires a d’emblée écarté toute trace de traumatisme et particu-
lièrement d’arthrite condylienne. Le mode d’ensevelissement exclut la possibilité d’un remaniement
de couches plus anciennes livrant un vrai Bos bubaloides fossile et les dates obtenues au C14 sur les osse-
ments de la fosse même (T) ne permettent pas cette confusion. Une dernière explication pourrait être
envisagée : celle d’une adaptation des bœufs (et ou des buffles) en terrain mou sablonneux comme ici.
Cette adaptation donnerait lieu à un étalement des articulations des pattes antérieures surtout chez les
buffles où l’avant du corps est plus sollicité que l’arrière-train. Pour l’instant, on ne peut pas aller plus
loin.
Quant à l’espèce Bos taurus,
elle provient des fosses B, C et R2.
Comme chez tous les taurins, une
variabilité de taille existe. Les sque-
lettes C et B sont plus robustes.
Comparés à Bos primigenius, leurs
dimensions s’accordent bien avec
celles des femelles mais n’atteignent
cependant jamais celles des mâles,
ce qui les maintient à l’intérieur de
l’espèce taurine d’autant que les
autres squelettes R2 sont plus gra-
ciles et s’inscrivent dans les limites
supérieures attribuées aux petites
Fig. 8 - Bos sp., extrémités distales des métapodes R et T. formes de Bos taurus telles que les B.
brachyceros.
Sur un autre plan, l’examen des différentes parties représentées montre que la majorité des sque-
lettes (A-B1-L-R2 et T) sont entiers, ce qui confirme la thèse d’enfouissement avec préservation de
l’intégrité physique des animaux. Autre fait intéressant : les squelettes des fosses A1-B1-C-L-R1 et T
ont un âge compris entre 18 mois et 4 ans (à l’exception de R1 qui est âgé de 6 ans)49. Cette exclusivité
47. CHAÏD SAOUDI Y., op. cit., 2007.
48. GERAADS D., op. cit., 1981.
49. CHAÏD SAOUDI Y., op. cit., 2007.

20
Yasmina Chaïd Saoudi - Contribution à la connaissance des faunes préhistoriques d’Algérie

d’animaux jeunes écarte les décès dus aux épizooties et montre une intervention humaine délibérée
dans le choix de l’âge d’abattement. Vraisemblablement de nature culturelle, ces choix (sélection de
Bovidés seulement, préservation des squelettes dans des fosses, animaux jeunes) dévoilent une autre
facette du comportement de l’homme vis-à-vis de l’animal et la complexité de sa relation aux bœufs,
déjà largement illustrée à travers l’art rupestre.
Les choix faits par ces pasteurs néolithiques nous poussent à réfléchir sur les raisons qui les ont
conduits à mettre leur capital de production sous terre, sur ce rôle bien plus que nourricier des bovins
et sur l’ancienneté du culte méditerranéen du bœuf, si souvent évoqué dans les livres d’histoire pu-
nique et romaine, ou dans celle plus émouvante et plus proche du royaume de Kerma, qui trouverait
peut-être son origine dans cette région saharienne. Toutes ces questions s’éclairciront au fur et à me-
sure des recherches.
CONCLUSIONS
Bien que l’essentiel des résultats paléontologiques de chaque site, entièrement ou partiellement
étudié jusqu’à présent, ait été exposé ci-dessus, nous souhaiterions insister encore sur quelques re-
marques propres à l’évolution des faunes, sur les espèces mises en évidence et les comportements des
hommes préhistoriques vis-à-vis de ces faunes et enfin sur d’autres acquis plus généraux en matière de
Préhistoire algérienne.
Pour ce qui est des remarques sur l’évolution des assemblages fauniques pléistocènes et holocènes,
on peut noter :
- Une réduction de la diversité spécifique annoncée dès le Pléistocène inférieur.
Contrairement aux sites africains, celle-ci est annoncée dès les premiers temps du Pléistocène in-
férieur et ne paraît pas être d’ordre anthropique (c.-à-d. liée à la chasse préhistorique ou aux méthodes
de fouilles).
- La présence généralement d’une seule espèce par genre pour chaque grande subdivision du Pléis-
tocène et non de plusieurs stades évolutifs à l’intérieur de chacune.
Cet état de fait nous empêche de caler ces assemblages sur les classifications africaines établies et
nous prive de données chronologiques et comparatives.
- La permanence de taxons européens depuis le Pléistocène inférieur.
Bien que cette faune soit typiquement africaine dans toutes ses composantes, la permanence de
taxons européens au Pléistocène inférieur ou au Pléistocène moyen et supérieur, lui donne un cachet
relativement mixte.
Sur le plan spécifique, l’étude de ces faunes a permis la reconnaissance des éléments suivants :
- Le genre Ursus dans le Pléistocène inférieur de Mansourah.
- Le Suiné Kolpochœrus maroccanus.
- Un cobe différent des espèces connues (en cours d’étude).
- La persistance de la forme pliocène Tragelaphus gaudryi au Pléistocène inférieur.
- Une diversité insoupçonnée chez les équidés dans tous les sites étudiés et la présence d’une
grande forme au Pléistocène inférieur.
- La présence du cheval Equus algericus dans l’Atérien et de sa survivance dans l’Épipaléolithique de
Columnata.
- L’attestation de Bos taurus à Gueldaman Akbou à la place de Bos ibericus.
- L’attestation de Bos primigenius à Columnata à la place de Bos opisthonomus.
- La mise en place d’une importante faunule à Tin Hanakaten et la présence du bœuf dans les an-
ciens niveaux.

21
Ikosim
Pour ce qui est des comportements humains, les pratiques de chasse paléolithiques ont apparem-
ment ciblé le gros gibier en général avec une préférence pour l’hippopotame au Pléistocène inférieur
(Mansourah) et pour les gazelles au Pléistocène supérieur (Sidi Saïd).
Le passage Épipaléolithique/Néolithique voit l’apparition d’une chasse organisée à l’alcélaphe ou
une prédomestication de celui-ci (Columnata). Enfin, le bœuf est domestiqué au Nord depuis cinq mil-
lénaires et occupe dans le Sahara, durant tout le Néolithique, une place de choix malgré la fréquence
des péjorations climatiques. Cet intérêt porté par les populations de pasteurs se traduit dans la nécro-
pole de Mankhor par une sélection de bœufs jeunes et de carcasses presque entières, annonciatrice de
pratiques cultuelles particulières et d’une forme de divinisation de l’animal après sa longue chasse et sa
domestication.
Enfin sur le plan plus général de la préhistoire, on ne peut faire l’impasse sur les acquis suivants :
- La découverte d’un nouveau site paléontologique à Sidi Younès (Aïn Témouchent) et les avanta-
ges qu’il offre en matière de datations absolues.
- La reconnaissance de Mansourah comme site à premiers hominidés dont l’ancienneté est compa-
rable au site de l’Aïn Hanech.
- L’obtention d’une date pour la domestication du bœuf à Gueldaman Akbou.
- La mise en évidence de pratiques funéraires et cultuelles bovines à Mankhor.
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23
Ikosim
Planche I

1 - Equus cf. tabeti, P3/P4.


Mansourah.

2 - Kolpochoerus cf. maroccanus, M 3.


Mansourah.

3 -Equus sp. P4.


Sidi Lounès.

4 - Equus algericus, P4 inférieure.


Sidi Saïd.

201

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