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1987
Ce dossier regroupe l'ensemble des articles publiés dans les numéros 36, 72, 74, 125, 126, 127, 135
et 141 du Bulletin de liaison des Laboratoires des Ponts et Chaussées sur ce thème.
Présentation : S. Amar
Bull. n° 72 • Adaptation de la pointe électrique LPC sur le bâti du carottier à piston stationnaire
juil.-août J.-P. Nazaret
1974
Bull. n° 127 • Calcul de la capacité portante des pieux à partir des essais au pénétromètre statique
sept-oct. M. Bustamante et L. Gianeselli
1983
Samuel A M A R
Adjoint au chef de la Division
Géotechnique - Mécanique des sols -1
Laboratoire central des Ponts et Chaussées
Les essais de pénétration connaissent depuis quelques années un regain d'intérêt. De notables progrès ont
été accomplis tant dans le domaine technologique, que dans celui de l'interprétation des essais et de leur
utilisation pour le dimensionnement des pieux.
Un effort de standardisation a été entrepris tant au niveau européen qui s'est concrétisé par la parution de
Recommandations, qu'au niveau mondial puisque au prochain symposium international ISOPT 1 sur les
essais de pénétration qui se tiendra en Floride en 1988, il est prévu la publication de recommandations inter-
nationales pour l'ensemble des essais de pénétration : pénétromètres statique, dynamique, SPT et Weight
sounding.
A notre tour nous avons pensé utile de regrouper dans un seul thématique l'ensemble des articles que les
Laboratoires des Ponts et Chaussées ont consacré depuis vingt ans aux essais de pénétration.
Certains d'entre eux, quoique relativement anciens, n'ont rien perdu de leur actualité, et montrent s'il en
était besoin que les Laboratoires des Ponts et Chaussées s'étaient penchés sur les principaux problèmes que
soulèvent les essais de pénétration depuis bien longtemps, alors que les groupes de mécanique des sols étaient
à peine naissants dans les Laboratoires régionaux des Ponts et Chaussées.
Nous espérons que cette publication contribuera à mieux faire connaître les avantages, mais aussi les limita-
tions des essais de pénétration.
3
A FIN d'améliorer les performan-
ces du p é n é t r o m è t r e statique
Gouda de 10 t, il a été réalisé
un appareil permettant une lecture
de la résistance en pointe sans
mouvement relatif pointe-fût.
PRINCIPE
Pénétromètre électrique
conservé dans son intégralité
(groupe hydraulique, v é r i n et tubes
de f o n ç a g e ) . Seule la pointe — ap-
à mesure continue
pelée pointe électrique — a été
m o d i f i é e (fig. 1, 2 et 3).
Modification de la pointe
Fig. 1 - A gauche : pointe Gouda.
A la pénétration dans le sol, le
peson est sollicité par la pointe. A droite : pointe électrique.
pénétrométrique Couda Comme il est buté en tête, il sup-
porte une compression proportion-
nelle à l'effort de pointe F .
J. JEZEQUEL
p
4
Les jauges de déformation permet- variation relative de résistance,
tant d'évaluer , on en déduit qui est reliée au raccourcissement
donc R si l'on connaît K (soit par relatif Al par un coefficient K'
l
p
Moyennant
peut donc
ces p r é c a u t i o n s ,
appliquer la loi
on
de
s
Hooke.
Soit :
— n la contrainte dans la sec-
tion utile du peson,
— B p la r é s i s t a n c e en pointe que
l'on cherche,
Fig. 4 - Schéma de câblage du peson.
— S la section de pointe
2
(10 cm ),
— s la section utile du peson,
A l le raccourcissement élasti-
— —j- que du peson sous la solli-
' citation F = S x R . p p
— E le module d'Young de
l'acier. Pile
On a donc :
A l _ Al
s
D - F K
Rp - E.-g-.— - K. - j - (1) Fig. 5 - Principe de la mesure par pont
de Wheatstone. Fig. 6 - Chaîne de mesure.
5
— 0 - 750 kg (soit 1.700. 10-e CONCLUSIONS
AR A
- 5 - pour 100 divisions)
Ce pénétromètre électrique, utilisé
depuis deux ans au Laboratoire Ré-
Les valeurs d e - ^ , sont obtenues gional de Saint-Brieuc, donne satis-
faction.
par simple étalonnage sous presse.
La courbe d'étalonnage varie très La possibilité d'enregistrement au-
peu au cours du temps (fig. 7). L a tomatique de la résistance en
fidélité et la précision des mesures 0 500 1000 1500 2000 2 5 0 0 3000
pointe (et de l'effort total par un
sont donc très bonnes. L a lecture Charges kg
procédé similaire) n'a pas été en-
se fait donc directement sur le gal- Fig. 7 - Courbes d'étalonnage du peson. visagée, notre zone d'action ne se
vanomètre par méthode d'élonga- Fourchette des résultats obtenus en prêtant pas à l'utilisation intensive
tion. deux ans. du pénétromètre statique.
6
J . JEZEQUEL
Ingénieur
Laboratoire Régional de Saint-Brieuc
L 'ESSAI au pénétromètre statique peut sembler, Nous supposerons que les paramètres secondaires
à première vue, être totalement indépendant du qui peuvent intervenir sont parfaitement maîtrisés ;
mode d'emploi. Alors que, par exemple, les c'est-à-dire, par exemple, que les manomètres ou
essais de laboratoire sur échantillons intacts sont les pesons sont correctement étalonnés, qu'il n'exis-
tributaires de toute une série de manipulations, l'es- te pas dans le pénétromètre Gouda classique de
sai au pénétromètre statique peut séduire par son frottements parasites ni de flambage des tiges dans
aspect purement mécanique : les tubes, etc.
par un procédé quelconque, on descend dans le sol
vierge une pointe dont on enregistre, par une
méthode appropriée, la résistance à l'enfoncement.
Néanmoins, il paraissait intéressant d'évaluer l'in-
fluence de certains paramètres sur la mesure de la PRINCIPES DES MESURES
résistance de pointe, étant donné les divergences
des conclusions auxquelles aboutissaient différents
expérimentateurs (voir bibliographie). Aussi notre
propos n'est pas d'apprécier tel ou tel appareil, mais Pénétromètre Gouda (fig. i et 2)
d'essayer de montrer la difficulté de l'exploitation La pointe est poussée seule sur une longueur hj
Immédiate et précise d'un essai dont la mise en (généralement de 4 cm) par l'intermédiaire de tiges
œuvre est apparemment simple. rigides qui coulissent, sans frottement, dans un
tube de revêtement.
La base de l'étude consiste à comparer le pénétro-
mètre Gouda classique à l'appareil modifié — le
pénétromètre électrique — qui est décrit dans la * « Pénétromètre électrique à mesure continue » par
rubrique « Informations » de ce bulletin *. MM. Jézéquel, Pinel et Ravilly, p. 17.
V, Tu_be de
revêtement Dans certains cas, nous avons expérimenté un appa-
reil composite que nous appellerons « Gouda-élec-
trique » : la pointe Gouda met en butée un peson
3 à jauge (le même d'ailleurs qui sert à l'appareil élec-
trique proprement dit).
h - 16cm
On a donc schématiquement trois appareils (fig. 3).
1. L'appareil Gouda classique (à mouvement relatif
fût-pointe).
8
plus avec la vitesse. Dans un cas nous avons même
trouvé une décroissance de la résistance en pointe
lorsque la vitesse dépassait une certaine limite, d'ail-
leurs très élevée (de l'ordre de 6 à 8 cm/s) par rap-
port aux vitesses couramment utilisées.
Le pénétromètre Gouda donne une résistance près
de deux fois supérieure au pénétromètre électrique.
Ce résultat est dû, semble-t-il, environ pour moitié
au frottement sur la pointe (frottement à l'arrière de
la jupe de la pointe Gouda) et environ pour moitié
à l'influence du mouvement alternatif de la pointe
par rapport au fût. Dans l'appareil Gouda, il est
probable que des cisaillement parasites se manifes-
1
2 3 tent à l'arrière du cône au moment où celui-ci est
1. Gouda classique, 2. Gouda électrique, 3. Pénétromètre poussé seul au-devant du fût.
électrique.
Fig. 3 - Schéma des trois pénétromètres. Argile raide.
Les valeurs moyennes notées sur le site sont les
2. L'appareil Gouda électrique (sans mouvement suivantes :
relatif fût-pointe). Site de
3. Le pénétromètre électrique. Loutehel
La différence entre 1 et 2 donne l'influence du mou- (fig. 6)
vement de la pointe par rapport au fût. Rp
1. Electrique lent 1 cm/5 s 30,60
La différence entre 2 et 3 donne l'influence de la
géométrie de la pointe. 2. Electrique rapide 10 cm/5 s 24,56
3. Gouda lent 1 cm/5 s 38,91
De plus, l'influence de la vitesse de fonçage a été
étudiée. 4. Gouda rapide 10 cm/5 s 39,49
volumique - ( de 0,9 g / c m .
d
3
Silt saturé.
Les valeurs moyennes sont les suivantes : Il s'agit d'un matériau lâche, peu pollué (indice de
plasticité Ip = 12 à 15, y ~ 1.8. 7d ~ 1,4).
Site de Site de
Cran Redon Site de
(fig- 4) (fig- 5) Plancoët
Rp Rp (fig- 7)
1. Electrique lent 1cm/5 s 3,12 3,19 Rp
2. Electrique rapide 10 cm/5 s 4,22 4,61 1. Electrique lent 1 cm/5 s 4,67
3. Gouda lent 1cm/5 s 6,59 5,84 2. Electrique rapide 10 cm/5 s 4,11
4. Gouda rapide 10 cm/5 s 7,53 7,34 3. Gouda lent 1 cm/5 s 9,37
5. Gouda électrique 4. Gouda rapide 10 cm/5 s 7,52
rapide 10 cm/5 s 5,53 5. Gouda électrique
rapide 10 cm/5 s 5,87
Dans l'argile, la résistance augmente avec la v i -
tesse, phénomène souvent mis en évidence. * La résistance en pointe, en fonction de la profondeur, est
indiquée en bars, sur les figures 4 à 9. Les résistances en
Il semble cependant exister une vitesse critique au- pointes, données dans le texte, sont les moyennes arithmé-
delà de laquelle la résistance en pointe n'augmente tiques de l'ensemble des résultats du sondage.
9
4 - Argile molle - Site du Pont de Cran (Morbihan). Fig. 5 - Argile molle - Redon (llle-et-Vilaine).
Fig. 6 - Argile raide - Loutehel.
11
R e s i s t a n c e en pointe ( b a r ) La résistance en pointe semble diminuer avec la
vitesse. Ce résultat est assez général dans les sols
moyennement perméables et à « dilatance négative ».
a) au-dessus de la nappe
b) au-dessous de la nappe
12
13
Dfins le sable sec, on ne voit pas en général appa- Ce fait avait déjà été noté par De Beer et Raed-
raître d'influence nette de la vitesse. schelders [3], qui l'expliquaient par l'influence du
champ de contraintes du fût sur la pointe.
Il n'en est pas de même sous la nappe où, comme
dans les silts, la résistance diminue quand la vitesse
augmente. Peut-être peut-on expliquer ce phénomène
comme dans le cas de silts saturés par la naissance
de pressions interstitielles sous ia pointe (faute Resistance en pointe ( bar)
d'avoir pu prélever d'échantillons intacts sous la 0 100
nappe dans ces matériaux, nous ne pouvons dire
^
I 1 1 1 1
V 1 :
si la dilatance est positive ou négative).
^.
N. /
Limon des plateaux (fig. ç)
Il s'agit du limon d'Orly, matériau peu compact, à
-
/
forte teneur en C 0 C a (15 à 20 %).
3
1 —
\ essai lent
Electrique lent 23,2 bars \
2 _ ELECTRIQU E
Electrique rapide 12,4 bars essai rapide
l\
lj
Gouda rapide 20,8 bars
\ 3 _ __GOUDA
\ essai r a p i d e
\
L'influence de la vitesse est très importante : la *
-
pointe sera donc d'autant plus pessimiste que la \
vitesse sera plus rapide. \
~~-y•s
\
A vitesse égale, l'appareil Gouda conduit à des >
résultats presque doubles de ceux du pénétromètre
électrique. - /
/
/
/
Comme précédemment, les causes en sont probable- / >"
ment le frottement parasite du sol à l'arrière de la - /
/
pointe, des cisaillements parasites et les arrêts /
momentanés nécessités par la méthode. /
- / y/
i
i s
2
1) *
S
/
>' c
CONCLUSIONS 4
\
\
s\
\
influence importante sur la mesure de la résistance
- \
en pointe. \
\
Les divergences de lecture semblent dues à la géo-
métrie des pointes utilisées, au mouvement relatif
éventuel de la pointe par rapport au fût et à la
-
vitesse de pénétration. 3
14
TABLEAU RECAPITULATIF
Les rapports obtenus au cours de cette étude som- qu'une reconnaissance rapide en étude préliminaire
maire ne devraient pas être le prétexte de correc- ou pour interpolation de caractéristiques mesurées
tions éventuelles des mesures effectuées au péné- par des méthodes plus évoluées (essais de labora-
tromètre Gouda classique. Nous n'avons étudié que toire par exemple) ; dans ce cas, on peut utiliser à
des sols-types et la difficulté du problème provient peu près tout type de pointe et des vitesses de
justement du fait que ces rapports dépendent des pénétration assez élevées,
sols testés. ou bien on demande au pénétromètre statique
Il n'est pas question évidemment de juger tel ou tel une mesure absolue, dans le but de calculer une
type de matériel. fondation sur pieux par exemple, ou d'appliquer des
Si du point de vue de la mécanique des sols il est formules empiriques du type W = - ^ comme taux de
indispensable de réaliser de bonnes mesures, du
travail de semelles en surface, ou encore de tenter
point de vue pratique, d'autres critères entrent en
de mesurer la cohésion des argiles.
ligne de compte (surtout pour les essais en place)
qui sont la robustesse, la maniabilité, le rendement. On devra alors à notre avis s'orienter vers des
mesures continues à vitesses lentes.
Il faudrait donc considérer deux cas :
ou bien on ne demande au pénétromètre statique Rédigé en janvier 1968
15
BIBLIOGRAPHIE
[1] L. P A R E Z , Les pénétromètres et leur utilisation - Jour- national de Mécanique des Sols et Travaux de Fonda-
nées des Fondations (6 au 11 mai 1963), Laboratoire tions, Paris 1961, tome 3, 275-277.
Central des Ponts et Chaussées.
[4] J . K E R I S E L , Fondations profondes en milieux sableux,
[2] D . THOMAS, Static penetration tests in London clay, 5 Congrès international de Mécanique des Sols et Tra-
E
16
D
ANS deux articles antérieurs - au voisinage du refus, l a v i -
[1 et 2 ] , nous avons p r o - tesse décroît p r o g r e s s i v e m e n t o u
enregistrement posé une modification de l a
mesure de l a résistance en p o i n t e
très b r u t a l e m e n t .
des caractéristiques
Il n'est donc pas possible d ' u t i -
R a u pénétromètre Gouda : r e m -
l i s e r u n e base de temps p o u r le
p
placement de l a p o i n t e mécanique
déroulement de l ' e n r e g i s t r e m e n t :
pénétrométrîques à action discontinue p a r u n e
pointe m u n i e d ' u n peson à jauges
il f a u t a s s e r v i r l a coordonnée
« profondeur » à l'enfoncement
de c o n t r a i n t e s .
réel de l a p o i n t e . C e problème a
J. JÉZÉQUEL été résolu à l'aide d u d i s p o s i t i f
ingénieur Cette nouvelle d i s p o s i t i o n p e r m e t
la lecture continue de l a résis- décrit ci-après.
G. HERVÉ tance en pointe R , ce q u i pré- p
Support de v é r i n
Tigede v é r i n
Sortie de f i l
Potentiomètre
17
Bull. Liaison Labo.P. et Ch. - 57 - janv.rfév. 1972
Le mouvement du coulisseau lors
de la descente est donc le même
que celui de la pointe, et il suffit
de contrôler ce mouvement par
rapport aux parties fixes du péné-
tromètre.
sX
V 1
Ce potentiomètre est relié à une
roue à gorge qui se déplace le
long d'un fil de nylon vertical fixé
à ses extrémités, d'une part au
support du vérin, d'autre part au
socle du pénétromètre. L a tension
t - - -
du fil de nylon est réglable grâce
à un système à ressort.
-
\
Le mouvement du coulisseau est
\ - I
i - -j: -h-: : i z
donc transformé en signal élec- -V
trique par la rotation de la roue
à gorge, rotation qui correspond -Av -ir
-K -
F
rigoureusement au mouvement
vertical du coulisseau grâce à un
\ 1
J J
"s
18
mation dont le principe de fonc-
de la AR _ „ M
du carottier à piston Rp = K,
AR
R
stationnaire Ki
par
étant une constante obtenue
calcul ou par étalonnage.
J.-P. N A Z A R E T
Ingénieur Les jauges de déformation, au
Laboratoire régional d'Angers nombre de quatre, sont montées
en pont de Wheatstone.
Description de la pointe
On distingue trois parties : la
A
FIN de compléter l'unité de tous les terrains et de réaliser pointe, le fourreau et le peson
sondage L P C pour la recon- des essais pénétrométriques dans (fig. 1 et 2).
naissance des sols peu des sols particulièrement peu por-
consistants [1], le G E E S E P * a tants. Filets rectangulaires
demandé en 1971 au Centre d'étu-
des et de construction de proto- Le principe a été décrit dans le
types ( C E C P ) d'Angers d'adapter Bulletin de liaison numéro 36 [2].
un pénétromètre à pointe électri- L'effort de pointe nécessaire à la
que sur le bâti du carottier à pénétration dans le sol est trans-
piston stationnaire, l'expérimenta- mis à un barreau buté en partie
tion étant effectuée par le Labo- haute. Ce dernier est donc soumis
ratoire d'Angers. L a pointe devait à une compression proportionnelle
s'inspirer du modèle créé par le à l'effort de pointe et à une varia-
Laboratoire de Saint-Brieuc [2]. tion de longueur qu'il importe de
A f i n d'éviter les erreurs des opé- mesurer.
rateurs, les résultats devaient être
connus soit par affichage numé- Deux hypothèses sont nécessai-
rique, soit par enregistrement. res :
— la charge se répartit uniformé-
ment sur la section s du barreau ;
DESCRIPTION D U MATERIEL — le matériau constitutif du bar-
reau est parfaitement élastique
dans le domaine de contrainte
L a ^pointe
utilisé.
Choix - Principe Il est ainsi possible d'appliquer
Le choix - Les sols peu consistants, la loi de Hooke :
domaine d'utilisation du carottier Tf F p S
à piston stationnaire, présentent
des résistances de pointe peu éle-
M
x^r-
vées et demandent donc des mesu-
R„ E K
res précises pour lesquelles il faut i
Fig. 1 - Coupe de la pointe électrique
réduire au maximum les erreurs type A 130 a.
inhérentes à l'appareillage. L a avec
pointe électrique répond à ce n contrainte dans la section
besoin par [3] : utile du barreau
R résistance unitaire en pointe
— la précision de la mesure,
p
S section de la pointe
— l'absence de mouvement relatif s section utile du barreau
pointe-fût, td/l raccourcissement élastique
— la possibilité d'obtenir les me- du barreau sous la sollicita-
sures en continu sur la hauteur tion F = S x Rpp
19
Bull. Liaison Labo. P. et Ch. - 72 - juil.-août 1974 - Inf. 1489
La pointe, d'un diamètre de L'enregistrement EXPERIMENTATION
44,5 mm, se termine par un cône
à 60°. Elle est liée au fourreau II est assuré par un enregistreur
potentiométrique qui se présente Etalonnage
grâce à une vis à téton. Son
contact avec le peson se fait par sous la forme d'une malette avec
Dès réception, la pointe a été éta-
une rotule pour éviter le phéno- une porte transparente assurant
lonnée en laboratoire. Ces étalon-
mène de mattage. la visibilité du diagramme (fig. 3).
nages sont d'ailleurs à répéter
L a précision annoncée est de 1 %
avant chaque opération. L a courbe
Le raccourcissement élastique du de l'échelle.
d'étalonnage, tension en fonction
peson sous un effort de pointe de la force, se présente sous la
maximal de 35 k N est de 85 y.. Le papier graphité utilisé a une
largeur utile de 15 cm (marquage forme d'une droite (fig. 6).
Le jeu théorique entre la pointe
et le fourreau est donc égal à la par pointe sèche). L a vitesse de
déroulement du papier au cours A V (mv)
valeur du raccourcissement du
peson. E n pratique, ce jeu est de l'expérience a été de 6 cm/mn.
porté à plus de 1 mm. L e joint
Cet appareil fonctionne normale-
d'étanchéité est une bague R
ment sous tension de 220 V avec
n° 22, qualité B652 du Joint
une stabilisation extérieure de
Français.
5 V pour la pointe, mais une ali-
Le fourreau assure la continuité mentation par batteries (24 V )
pointe-tube, la protection et la peut être utilisée avec un conver-
butée du peson. Le diamètre exté- tisseur (fig. 4).
rieur est de 44,5 mm.
U n topage manuel permet de tra-
Le peson est en acier spécial au cer des repères sur le papier enre-
nickel-chrome, soumis à un grand gistreur. Les raccordements sont
nombre de cycles chargements- schématisés sur la figure 5.
déchargements afin de supprimer
le phénomène d'hystérésis. Les 5 10 15 20 25 30 35
jauges de déformation, collées sur F ( K n ) force
le peson, transmettent les mesures F i g . 6 - C o u r b e d ' é t a l o n n a g e d e la p o i n t e
par l'intermédiaire d'un câble é l e c t r i q u e ( s e n s i b i l i t é 2.91 m V p o u r 1C k N
relié en surface à l'enregistreur. o u 45.2 / i V p o u r 1 X ,10 P a ) .
5
20
— régler l ' o r i g i n e d u d i a g r a m m e lement lors des changements de a r g i l e u s e avec quelques lentilles
à l'aide d u potentiomètre, tubes en f a i s a n t a t t e n t i o n a u v o i - de sable. L ' a r g i l e devient o r g a n i -
sinage d u r e f u s . que à p a r t i r de — 10 m .
— chargement e n place de l a
pointe a f i n de vérifier le b o n Deuxième remarque - S i l ' e n r e -
fonctionnement ( s u r m a d r i e r p a r g i s t r e u r est utilisé directement
exemple), 0 20 40 60 ^ R (bar)
s u r secteur 220 V (donc sans
— le fonçage en cours, repérer les c o n v e r t i s s e u r ) , i l est nécessaire de
p r o f o n d e u r s à l'aide d u b o u t o n - prévoir dans ce cas une a l i m e n -
poussoir de topage. U n repère se t a t i o n stabilisée extérieure de 5 V
fait a u t o m a t i q u e m e n t tous les p o u r l ' a l i m e n t a t i o n de l a pointe
mètres lors des changements de (car l ' a l i m e n t a t i o n de 5 V i n c o r -
tubes. porée ne fonctionne qu'avec des
batteries de 24 V ) .
Première remarque - I l n ' y a pas
d'asservissement entre le fonçage Expérimentation
des tubes et le déroulement d u
papier de l'enregistreur. Il L e s essais ont été réalisés dans
convient donc d'arrêter le dérou- l a région d ' A n g e r s :
— p r a i r i e s de l a B a u m e t t e ,
— culée ouest d u pont de l a
0 20 40 60
R (bar) Basse-Chaîne,
p
— Z U P nord d'Angers.
— la sensibilité 3 mV : 1 c m
de p a p i e r représente 4,5 x 1 0 P a . 5
Site de la Baumette
cohésion C„ = 0,4 x 1 0 P a 5
une moyenne de 8 X 1 0 P a 5
(fig. 7 ) .
Profondeur (m)
Profondeur (m) Site de la Basse-Chaîne
Fig. 8 - Courbes pénétrométriques dans
Fig. 7 - Courbes pénétrométriques dans II s ' a g i t t o u j o u r s des alluvions de le site de la Basse-Chaîne (argile très
l'argile très plastique de la Baumette. la M a i n e (rive d r o i t e ) à tendance plastique et sable).
21
L e s caractéristiques de l'argile Rp (bar) Fig. 10 - Comparaison des résultats de la
pointe électrique, pointe Gouda. Droite
sont : 0 40 80 120 160 200 240 280 320
de régression, couple tous les 0,20 m.
p
w = 40 à 80 % RpE : Résistance unitaire à la pointe électrique.
IP = 30
a) Site de la Baumette à Angers
Y = 16 k N / m 3
C„ = 0,3 X 1 0 P a
s
s
S
Sous les 3 m de r e m b l a i s r e c o u - 1 _
I r—
v r a n t les a l l u v i o n s , l a résistance t \
i i
de p o i n t e électrique ( f i g . 8) est \ 1
\l
il
égale en moyenne à 6 x 1 0 P a . 5
11
3 11
O n r e m a r q u e l a présence de l e n t i l - 11
i \
les de sable vers — 9 m où l a
résistance de p o i n t e m a x i m a l e est
de 40 x 1 0 P a . 5
riolés ( t e r r a i n s p r i m a i r e s ) décom- Rp M = 13 X 10 Pa
s
O n constate s u r l a courbe ( f i g . 9)
que l a résistance de p o i n t e élec-
t r i q u e est f a i b l e de — 1 , 8 m à
— 3,4 m et égale en moyenne en
5 x 1 0 P a . D a n s les autres cou-
B
R (10' Pa)
Fig. 9 - Courbes pénétrométriques dans p M
COMPARAISON couples ont été réalisés p u i s deux Schistes décomposés ou très altérés
DES RESULTATS couples à l a Basse-Chaîne et u n r_ = 0,68
POINTE ELECTRIQUE couple à l a Z U P n o r d d ' A n g e r s . RpE = 50 X 10Pa 5
22
L a droite de régression a pour CONCLUSIONS Sans tenir compte des autres pa-
équation (fig. 10 a) : ramètres (vitesse, forme de la
Ce pénétromètre à pointe électri- pointe, diamètre, etc.), on arrive
que complète remarquablement déjà à la conclusion qu'il semble
R p E = 0,47 R M + 2 X 10»
P
l'unité de sondage L P C pour la indispensable de définir un essai
reconnaissance des sols peu consis- pénétrométrique type (matériel et
(en 10 Pa) 5
tants. mode opératoire) afin d'obtenir
des résultats comparables. L'orien-
Coefficient de corrélation r = 0,83 L a pointe donne des mesures pré- tation prise par le G E E S E P , pour
cises et fidèles. L'enregistrement la construction d'un pénétromètre
R" = 8,3 x 10« P a
pE
de la courbe de pénétration est L P C avec mesures continues à
~R"PM = 13 X 10 P a B assez aisé sur chantier et permet vitesses lentes, répond tout à fait
une interprétation immédiate des à cette nécessité.
mesures obtenues en continu. Le
Site de l a Basse-Chaîne personnel, spécialisé comme pour
tout essai en place, est affranchi,
Là aussi, la pointe mécanique grâce à la robustesse du matériel,
donne des résultats supérieurs à des problèmes d'électronique. BIBLIOGRAPHIE
la pointe électrique (fig. 8).
Certaines améliorations sont pos-
[1] LBMASSON H . et L U B I È R E A., Unité
On obtient (fig. 10b) : sibles, sous réserve de ne pas de sondage LPC pour la reconnais-
alourdir le matériel : sance des sols peu consistants.
Bâti de fonçage. Carottier à pis-
R E = 0,35 R M + 2,8 X 10 5
— asservissement du fonçage des ton stationnaire. Scissomètre.
tubes et du déroulement du papier,
P P
23
Présentation
Samuel AMAR
Adjoint au chef de la division
Géotechnique - Mécanique des sols - 1
Laboratoire central des Ponts et Chaussées
En 1974 s'est tenu à Stockholm le premier symposium européen sur les essais
de pénétration « ESOPTI ». En 1982, Amsterdam accueillait le deuxième sympo-
sium « ESOPT II ».
Le vocable européen ne traduit pas, à notre avis, la réalité de ce symposium qui
était de classe internationale, puisque des délégations sont venues du monde entier.
Entre 1974 et 1982, de nombreuses recherches ont été menées de par le monde
sur les essais de pénétration. Les domaines de recherche, bien que très variés,
peuvent se résumer en quatre grands thèmes :
— amélioration de la technologie et des performances des pénétromètres,
— développement des moyens d'acquisition et de traitement des mesures sur le
chantier,
— mise au point de méthodes fiables de dimensionnement des fondations à partir
des essais de pénétration,
— recherche de nouvelles méthodes théoriques d'interprétation de ces essais.
La contribution des laboratoires des Ponts et Chaussées (LPC) a été importante
dans plusieurs domaines. En ce qui concerne l'innovation, elle s'est traduite par la
réalisation de nouveaux types d'appareils, classiques ou inédits, et qui répondent
bien aux exigences de la reconnaissance des sols à terre comme en mer.
Parmi les appareils classiques on peut citer :
— le pénétromètre vibro-statique qui permet, outre la réalisation des essais de péné-
tration statique classique, de traverser les bancs durs par vibration et d'exécuter des
forages pour essais pressiométriques. Cet appareil, ainsi que ses performances, ont
fait l'objet d'une communication à ESOPT I ;
— le pénétromètre dynamique. Cet appareil, seul de son espèce sur le marché actuel-
lement, répond aux normes européennes. Il a été expérimenté avec succès sur de
nombreux sites et notamment à Amsterdam à l'occasion d'ESOPT II.
Parmi les appareils originaux ou inédits, citons :
— le pénétrogammadensimètre qui permet de mesurer directement et en continu
le poids volumique du sol 1 et la résistance de cone q ;
c
* Comptes rendus du 9e congrès international de mécanique des sols et des travaux de fondations, vol. 3,
Tokyo, 1977.
Le pénétromètre dynamique
Edwin WASCHKOWSKI
Ingénieur
Chef de la section Mécanique
des sols et des roches
Laboratoire régional de Blois
27
B u l l . Maison L a b o P . et Ch. - 125 mai-Juin 1 9 8 3 Réf. 2 8 0 5 2 8 0 6
•ta
de la profondeur.
Cependant, N ne peut pas être une caractéristique
d
dynamique, car elle est influencée par de nombreux Essai avec une pointe conique débordante
facteurs tels que l'énergie de frappe, le diamètre et la
largeur du débordement de la pointe, et le rapport Malgré l'espace annulaire créé par le débord de la pointe,
variable entre la masse frappante et la masse frappée. la résistance dynamique calculée correspond à la résis-
tance dynamique unitaire de pointe, augmentée du
frottement latéral parasite mobilisé soit près de la
Présentation des résultats
pointe, soit sur une partie du train de tiges, lorsque
Les résultats obtenus au pénétromètre dynamique à le sol s'est resserré ou éboulé derrière la pointe.
cône sont généralement présentés de trois façons diffé- Ainsi, on déduit une valeur surestimée de la résistance
rentes en fonction de la profondeur : dynamique unitaire de pointe. L'influence du frotte-
- soit par le nombre de coups, A ^ , pour un enfon- ment parasite est d'autant plus importante que le sol
cement donné, est plus fin et que la profondeur est plus grande.
- soit par la résistance dynamique unitaire, r , calculée
d
à partir d'une des nombreuses formules de battage, Essai avec une pointe conique débordante
- soit par la résistance dynamique de pointe, q, d
et un tubage de revêtement
déduite de la formule des Hollandais :
L'essai consiste à enfoncer successivement, par battage,
MgH M m une pointe débordante et son train de tiges, puis un
4d- Ae ' M + M' V U tubage extérieur au train de tiges. La première appli-
cation est due à Haefeli (1944) puis Cassan [1], Gadsby
avec
et Meardi [2].
M : masse du mouton,
Cet essai, s'il permet de dissocier le frottement latéral de
M ' : somme des masses du train de tiges, de la pointe, de
la résistance dynamique de pointe, présente les inconvé-
l'enclume et de la tige guide,
nients suivants :
H : hauteur de chute,
- double manipulation de tiges et tubage,
e : pénétration moyenne par coup,
- durée de l'essai plus importante,
A : section droite de la pointe,
- frottement parasite possible entre les tiges et le
g : accélération de la pesanteur.
tubage, amplifié par une introduction de sol entre les
tiges et le tubage au niveau de la pointe,
- le tubage peut être bloqué par un frottement latéral
TYPES D'ESSAIS A U PÉNÉTROMÈTRE
excessif.
DYNAMIQUE A CÔNE
Essai avec une pointe conique débordante
Les quatre types d'essais au pénétromètre dynamique et une injection de boue de forage
considérés ici ne diffèrent que par la conception du
train de tiges et de la pointe, autrement dit que par le L'essai pratiqué avec une pointe débordante permet de
mode d'interaction entre le pénétromètre dynamique réaliser, entre le train de tiges et la paroi du trou de
et le sol. L'analyse présentée est la synthèse d'essais sondage, un espace annulaire que l'on remplit en continu
comparatifs réalisés dans différentes natures de sols, avec de la boue de forage, injectée directement à l'arrière
sur des sites homogènes. de la pointe.
28
TYPES D'ESSAIS E T N A T U R E DES SOLS
Résistance d y n a m i q u e unitaire de p o i n t e (MPa)
1 10 50
Pour les sables moyens et les graviers propres, denses, ¡ T ; j
Pour tous les autres sols tels que : vase, limon, argile,
craie molle, marne, sable argileux, sable limoneux,
etc., les résistances dynamiques sont fonction de la .10
M E S U R E D E L A RÉSISTANCE DYNAMIQUE
UNITAIRE D E POINTE
Fig. 2 — Mode d'interaction entre le pénétromètre dynamique
et les sols :
(1 ) pointe de même diamètre que les tiges,
Dans le cadre d'une reconnaissance de sols, l'objectif (2) pointe débordante,
des essais au pénétromètre dynamique est de déterminer (3) pointe débordante et injection de boue.
des résistances dynamiques unitaires de pointe carac-
térisant parfaitement une couche de sol, quelle que soit
son épaisseur, sa position, sa nature, sa compacité ou
sa consistance.
r
. 3
l'énergie de frappe conduit à une surestimation de | j
la résistance dynamique unitaire de pointe ; .4
.14
du sondage, pour éviter le frottement latéral parasite i i i !
.15
• í ^ i :
. i
(fig-4).
• ~ - r ! ;
^*
-16 -
Pour le calcul de la résistance dynamique unitaire de
pointe, nous conseillons, au stade actuel de nos recher-
ches, d'utiliser la formule ( 1 ) des Hollandais qui fournit
Fig. 3 — Diagrammes de pénétration dynamique avec pointe
des valeurs comparables à celles du pénétromètre débordante perdue (1 ) ou fixe (2) et une injection de boue
statique. (courbes moyennes de trois essais).
29
- pointe débordante,
2S Résistance d y n a m i q u e unitaire de p o i n t e (MPa)
— pointe débordante avec injection de boue.
0,1 1 10 20
TABLEAU I
vase 0,1 à 1
limon 0,6 à 1,5
argile molle 0,1 à 1,5
argile consistante 1,5 à 3
argile raide 3 à 5
argile raide caillouteuse 3 à 7
Fig. 4 — Diagrammes de pénétration dynamique dans des sols sable lâche 0,2 à 4
cohérents :
sable dense 5 à 30
(1 ) pointe de même diamètre que les tiges,
(2) pointe débordante, sable argileux 4 à 7
(3) pointe débordante et injection de boue. sable et graviers lâches 0,5 à 4
sable et graviers denses 7 à 35
craie molle 0,7 à 4
craie indurée 10 à 50
Par contre, si l'on retient la formule réduite : marne 6 à 15
marne raide ou indurée 20 à 100
formule (1) varie entre 0,8 et 0,4, lorsque la profondeur légèrement avec la profondeur.
de l'essai varie entre 0 et 30 m.
Cependant, contrairement à ce qui se passe avec le
pénétromètre statique, le sol plastifié autour de la pointe
du pénétromètre dynamique n'est pas parfaitement
CARACTÉRISTIQUES DYNAMIQUES DES SOLS
contenu, du fait de l'existence d'un espace annulaire.
— diamètre de la pointe cylindro-conique : 61,8 mm, dynamique, f , en fonction des types de sols présentés
d
30
- les craies molles offrent un frottement dynamique que ceux correspondant à une énergie SPT. Cela nous
très faible à cause de leur thixotropie. semble être dû essentiellement à la différence de hauteur
de chute du mouton qui est de 0,40 m pour le SERMES
et 0,76 m pour le SPT. En effet, Dahlberg [7] indique
T A B L E A U il que la variation de la hauteur de chute influence
beaucoup la résistance à la pénétration. Toutefois, le
Rapport entre la résistance dynamique unitaire de pointe
et le frottement latéral unitaire, pour différentes natures de sols mouton SPT étant un matériel de série, nous n'avons
pas tenu compte des sujétions liées à sa conception.
Nature du sol gd/ d
f
»
sable et grave propres et denses
CONCLUSIONS
f^*-
_ 2
_ 3
L. 4
2. Ses applications
Sable fin argileux
. 5
_ 6
Le sondage au pénétromètre dynamique est très certai-
nement l'une des plus anciennes méthodes d'investi-
gation, dérivant directement de la mise en œuvre des
pilots en bois, il y a de cela de nombreux siècles.
- 8
31
Cependant, une standardisation du matériel et du différent de celui obtenu pendant une sollicitation
processus opératoire est indispensable si l'on souhaite dynamique,
que la résistance dynamique unitaire de pointe, q , d
- il ne prend pas en compte les effets parasites dyna-
devienne un paramètre permettant de caractériser miques tels que l'augmentation des contraintes latérales
un sol et pouvant être apprécié de la même manière près de la pointe et l'effet dynamique sur les sols éboulés
par tous les ingénieurs de mécanique des sols. dans le sondage.
F i g . 6 — É q u i p e m e n t p o u r l ' i n j e c t i o n de b o u e .
Le pénétromètre dynamique est bien adapté aux études
préliminaires de reconnaissance de sites et peut apporter
En outre, dans les sols cohérents, le tube de relèvement une contribution certaine dans :
peut être arrêté par frottement latéral et son extraction
- le zonage d'un site et la définition de l'aptitude des
n'est pas toujours aisée.
sols à recevoir certains types de constructions, ou
Certains utilisateurs du pénétromètre dynamique qui l'orientation de la conception des fondations ;
n'utilisent ni le tubage de revêtement, ni l'injection de - la reconnaissance de la position du toit du substratum
boue, recommandent la mesure du frottement latéral en complément de mesures sismiques ou de sondages
parasite en effectuant régulièrement une mesure du carottés ;
moment de torsion du train de tiges. Ce procédé nous - l'étude préliminaire d'un glissement de talus, par la
paraît peu efficace,car il comporte de nombreux défauts, mise en évidence de la géométrie des couches de sols
en particulier : de faibles caractéristiques (fig. 7) et la pose d'appareils
— la rotation des tiges n'est pas uniforme avec la pro- d'observation comme les piézomètres, les inclino-
fondeur, mètres, etc. ;
— le frottement latéral par torsion, qui se rapproche - la recherche de cavités karstiques ou de zones de
davantage d'une sollicitation statique, est généralement terrains décomprimés (fig. 8). Cependant, dans ce cas
32
Pds.4
Niveau piézométrique
SU /51 HE
3 —\¿ LIMON ARGILEUX LIMON ARGILEUX
0,5
5 08
12 ARGILE LIMONEUSE ÎRES CONSISTANTE 1P
15
Refus qc>12 ~" ARGILE ^ ET VASE MOLLES_ ^ 20
jJO/rOpl A R S |
LE SABLO - GRAVELEUSE -|10/70|
25 20
70
F 2,6-
80
M
GRAVES SABLO - CAILLOUTEUSES
75
40
Refus qd>1000 35 I
U2fl!!l
60
-r -135/1001
Refus qd>1000 Pb.3 PENETROMETRE STATIOUE PORTATIF 200|
6.7"
Pds.2 PENETROMETRE DYNAMIQUE
Refus qd > » 0 0
gs PENETROMETRE STATIOUE
Hd,qc ( 10 kPal
2
Fig. 9 — Reconnaissance de sols mous avec un pénétromètre statique portatif et des pénétromètres statiques et dynamiques.
33
PRÉVISION D E L A PÉNÊTRABILITÉ — au prédimensionnement des fondations, lorsque le
DES SOLS RAIDES E T DES ROCHES T E N D R E S coefficient de sécurité par rapport à la rupture est
O U FISSURÉES PAR L E S P A L P L A N C H E S important, que la reconnaissance a été suffisamment
E T L E S PIEUX B A T T U S profonde et que les problèmes de tassement ne sont pas
à considérer. Si l'une des conditions n'est pas vérifiée,
il faudra procéder obligatoirement à des essais complé-
Pour la prévision de la pénétrabilité des sols par les pieux
mentaires plus élaborés et adaptés au problème posé ;
ou palplanches, le pénétromètre dynamique a une
position privilégiée, car il sollicite le sol dans des condi- - en complément à des essais pressiométriques, afin
tions semblables à celles des pieux ou palplanches, d'en limiter le nombre sans être tenté par des extra-
hormis l'effet d'échelle. Toutefois, pour ce genre de polations trop téméraires.
problèmes, nous conseillons deux types d'essais :
— l'essai avec une pointe de même diamètre que le Corrélations
train de tiges, qui permettra de mettre en évidence le
frottement latéral en donnant une résistance dyna- A partir des nombreux essais effectués sur les mêmes
mique globale ; sites avec :
— l'essai avec une pointe débordante et une injection de - un pénétromètre dynamique SERMES à pointe
boue qui caractérise la résistance des différentes couches débordante et injection de boue,
de sols et facilite l'estimation de la longueur minimale — un scissomètre de chantier,
des éléments à battre ou les risques de refus prématuré, — un pénétromètre statique à pointe fixe ou mobile,
localisé ou systématique.
- un pressiomètre standard,
Cependant, ces essais imposent tout particulièrement nous avons pu établir des intervalles de variation des
d'adapter l'énergie de frappe à la résistance du sol et de rapports entre les principaux paramètres, résumés dans
préciser l'énergie nécessaire à la pénétration. le tableau III :
L'essai au pénétromètre dynamique permet ainsi deux q d : résistance dynamique unitaire de pointe,
approches du problème : q c : résistance statique unitaire de pointe,
Pl : pression limite pressiométrique standard,
Nous proposons, dans l'état actuel de nos connaissances, Les valeurs présentées dans le tableau III soulignent
de limiter l'utilisation du pénétromètre dynamique : l'importance de la nature des sols et de leur état.
- aux études préliminaires, afin d'orienter le choix des Toutefois, afin de conforter notre proposition qui
fondations et de préciser sommairement leur capacité consiste à dire que le pénétromètre dynamique peut
portante ; être utilisé dans tous les sols, nous donnons sur les
34
r 20
"S.
o
Points à préciser
35
ili
Le pressio-pénétromètre
pour la reconnaissance des sols
à terre et en mer
Samuel AMAR
Adjoint au chef d e la division Géotechnique
Mécanique des sols I
François BAGUELIN
Directeur t e c h n i q u e
Laboratoire central d e s Ponts et Chaussées
Jean-François JÉZÉQUEL
Ingénieur
Laboratoire régional d e Saint-Brieuc
37
Bull, liaison Labo P. et Ch. - 1 2 6 - juil.-août 1983 - Réf. 2829
PRINCIPE ET DESCRIPTION DE L'APPAREIL Cellule pressiométrique
Module piézométrique
Cuve étanche
Elle est fixée sur le bâti de la sondeuse par
l'intermédiaire d'amortisseurs limitant l'effet du
vibro-battage.
Le dispositif peut être éventuellement complété par un une dilatation volumétrique maximale de la cellule
manchon de frottement, équipé lui-même d'un peson pressiométrique de 113 %;
à jauges adapté. — précision dans la mesure des volumes de + 4 c m , 3
38
Partie immergée Chaîne de mesure de surface
Conditionneur Voltmètre
Peson de jauges 1 Horloge
Pénétromètre
Peson manchon
de frottement A1
"artouche
Pression cellule Scanner Calculateur magnétique
pressiométrique
A2
Volume injecté Traceur
dans cellule
Voltmètre
pressiométrique 2
A3 Imprimante
Mesure
profondeur
AL Boîtier relai
MISE E N P L A C E D E L'APPAREIL
Chaîne d'acquisition et de traitement
Voici sommairement décrite la suite des opérations
Cette chaîne est organisée autour d'un calculateur qui ont été réalisées dans un cas concret de
programmable permettant ainsi le déroulement auto- reconnaissance de sols sous 50 m d'eau (l'engin de
matique de séquences de mesures, l'enregistrement des vibro-battage était le vibro-marteau annulaire des
données et leur traitement en temps réel et/ou en techniques Louis Ménard [3]).
différé. — Préparation du matériel sur le support flottant.
L a figure 2 en donne une représentation schématique; Cette opération comprend le montage des modules de
on remarquera deux points importants : mesure et de la chaîne d'acquisition et de traitement,
— l'utilisation de deux voltmètres. L ' u n est adapté en la saturation des circuits hydrauliques du pressiomètre
particulier aux mesures pressiométriques, le second est et du piézomètre, ainsi que tous les étalonnages et
réservé aux mesures dynamiques, car celles-ci deman- vérifications habituels. Les modules de mesure sont
dent des performances spéciales, notamment en vitesse fixés sur le train de tubes lequel est enfilé dans la tête
d'acquisition; de battage de la sondeuse;
— l'adjonction d'une voie « mesure des profondeurs ». — Descente de l'ensemble au fond de l'eau à l'aide
Il s'agit de l'information donnant la profondeur de d'un engin de levage approprié. O n effectue alors les
pénétration de la pointe dans le sol. Cette mesure est mesures de zéro des différents appareils;
obtenue en « off shore » indirectement par l'adjonction — Pénétration dans le terrain. Durant l'opération qui
d'un système potentiométrique donnant le déplacement est commandée par l'opérateur de la sondeuse, le
de la tête de la sondeuse par rapport à son bâti. Cela calculateur effectue automatiquement les mesures de
implique qu'il n'y ait pas de glissement du tube de profondeur d'enfoncement et de résistance de pointe.
forage dans la tête de la sondeuse, ni enfoncement de Ces mesures sont traitées immédiatement et sorties en
celle-ci dans le sol. O n estime en général connaître la temps réel sur la table traçante. Les essais d'expansion
cote atteinte à +10 cm près. sont effectués après arrêt de la pénétration : ils se
déroulent automatiquement et sont interprétés en
L a procédure de mise en œuvre du pressio-pénétro- temps réel par tracé de la courbe corrigée et impression
mètre L P C , ainsi que les performances de pénétration des caractéristiques pressiométriques.
39
Tension de sortie Fig. 3 et 4 Enregistrements continus de la tension de sortie
du peson (mV)
du peson de l'effort de pointe...
temps I s )
OpTS 1000 2000 3000 ¿0.00 5000 tkPa),
<Jc
e t
<7cd
RÉSULTATS E X P É R I M E N T A U X
40
CONCLUSIONS à partir d'un « contrôleur-pression-volume » placé au
fond de la mer. Cela permet d'éliminer la sujétion
habituelle due aux dilatations et pertes de charges
Le pressio-pénétromètre L P C , qui a déjà montré son lorsque ce « C P V » demeure sur l'engin flottant. Cet
efficacité dans la reconnaissance des sols « off shore », avantage, lié à l'automatisme de la procédure
présente, outre la possibilité d'automatisation et d'expansion, fait que les chargements cycliques sont
d'interprétation immédiate des résultats, plusieurs maintenant d'une réalisation très simple et conduisent
originalités : à des caractéristiques mesurées très fiables.
— couplage possible de plusieurs appareils d'essais,
notamment d'un pénétromètre et d'un pressiomètre; R E F E R E N C E S BIBLIOGRAPHIQUES
— mesure de la résistance de pointe au pénétromètre
[1] BAGUELIN F., JÉZÉQUEL J . F. et SHIELDS D . H., The
foncé de manière statique ou dynamique, sous des
Pressuremeter and Foundation Engineering, Séries on
fréquences de 10 à 20 H z . rock and soil mechanics, Trans Tech. Publications,
Switzerland, 1978.
Ces originalités sont intéressantes en sites terrestres,
[2] BAGUELIN F., JÉZÉQUEL J . F. et L E MÉHAUTÉ A., Essais
mais surtout en « off shore » où la durée d'essais est cycliques au pressiomètre autoforeur, C.R. 10 Congrès
e
un facteur important et où l'on doit, le plus souvent, int. Méc. des Sols et des Trav. de Fondations, Stockholm,
adapter les mesures géotechniques aux engins de vol. 1, 1981, p. 547-550.
sondage existants. [3] MÉNARD L., Intérêt technique et économique du vibro-
marteau hydraulique annulaire, 2 Colloque int. sur
e
E n reconnaissance « off shore », une autre originalité l'exploitation des océans, Bordeaux, oct. 1974.
doit être signalée : la cellule pressiométrique est dilatée
41
Le pénétro-gammadensimètre
Jean-Louis LEDOUX
Assistant
Laboratoire régional de Bordeaux
Jean MÉNARD
Assistant
Laboratoire régional de Rouen
Paul SOULARD
Assistant
Centre d'études et de construction
de prototypes d'Angers
PRÉSENTATION D E L ' A P P A R E I L L A G E
RÉSUMÉ
Le pénétro-gammadensimètre est composé d'une sonde
foncée en continu dans le sol et reliée électriquement à un
Le pénétro-gammadensimètre associe dans un ensemble électronique de surface. Celui-ci permet le
même appareillage, un module de mesure de la
résistance de pointe et un module de mesure
traitement et l'enregistrement des signaux issus de la sonde.
de la masse volumique par diffusion 7.
La sonde prototype est mise en œuvre dans le
sol à partir d'un bâti de fonçage hydraulique Description de la sonde
et les paramètres mesurés sont enregistrés avec
l'équipement classique du pénétromètre à
pointe électrique en y associant un module La sonde comprend deux modules. La partie basse constitue
intégrateur. le module de mesure de la résistance de pointe (q ), et le c
Cet appareillage permet, pour les sols mous, module supérieur permet la mesure de la masse volumique
d'améliorer la reconnaissance de la strati- (P) (% 1).
graphie de différentes couches du sol et de
mesurer en place le poids volumique avec une
précision de 1 %. Module de mesure de la résistance de pointe
Module p *• — Intégrateur
1
1
1
Y
i
Module q c
Enregistreur
r—M
A% « « '
-p
L a sonde et son train de tiges sont foncés dans le sol Dans la pratique, nous opérons essentiellement dans
à partir d'un bâti hydraulique comprenant deux vérins des matériaux saturés et nous établissons la droite
pouvant développer une force de 40 k N . d'étalonnage à partir de trois points (fig. 3). Ces points
correspondent à la masse volumique de l'eau, à celle
L'enfoncement est continu pour chaque élément de d'un sable saturé et à celle d'un bloc de béton.
tige de 1 m, la vitesse est de 2 cm/s.
Cet étalonnage doit être réalisé au moins tous les six
mois, pour tenir compte de la perte d'activité de la
Enregistrement de surface sonde.
500
Les comptages provenant du détecteur de la sonde y
sont traités à l'intérieur d'un intégrateur double. Ils Point sur le beton
— I —
respondant à la masse volumique mesurée. 2.0
to
43
DOMAINES D'UTILISATION (MO > 20 %). L a détection de ces horizons est
essentiellement pour apprécier la compressibilité du
Cet appareillage a été conçu essentiellement pour la
milieu.
reconnaissance des sols mous et l'étude de vastes
zones de sols compressibles. L a mesure de la masse Lors de la reconnaissance pénétrométrique, ces
volumique in situ doit contribuer à une meilleure couches organiques sont rarement identifiées au sein
identification des sols reconnus au pénétromètre et à de la couche alluvionnaire. L a mesure de la masse
mieux estimer leur compressibilité. Cette sonde peut volumique permet alors de déceler facilement l'horizon
donc être foncée dans des matériaux allant des sables organique, ainsi que son épaisseur, comme le montre
lâches aux argiles et sols très organiques. le profil de la figure 4.
Nous avons réalisé de nombreux profils de mesures L'enregistrement de la figure 4 a été obtenu dans une
dans des sites de sols compressibles. Ces essais couche d'argile molle. L a résistance de pointe varie
permettent d'apprécier la contribution apportée par la peu au-dessous de 1,5 m de profondeur. L'enregistre-
gammadensimétrie à la mesure de la résistance de ment de la masse volumique montre qu'entre 1,5 et
pointe, tant au plan de l'identification des sols, qu'à 2,3 m de profondeur, les valeurs mesurées sont
celui de la mesure in situ de la masse volumique. comprises entre 12 g / c m et 14 g/cm . Cela permet de
3 3
CONCLUSIONS
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
44
1
^ 6
Michel BUSTAMANTE
Docteur-ingénieur
Luigi GIANESELLI
Technicien
Section des fondations
Laboratoire central des Ponts et Chaussées
RÉSUMÉ
ces dernières. On notera que l'on a été amené portance réelle, reste toujours très difficile.
à réduire nettement les valeurs de k . L'analyse c
45
B u l l . Maison Labo. P. et Ch. 127 sept.-oct 1983 - Réf. 2 8 4 2
— médiocrité de l'instrumentation ne permettant pas TABLEAU I
de distinguer la part d'effort repris par le frottement
latéral ou par la pointe du pieu, Plage Longueurs
Types
Nombre des des
— méconnaissance totale ou imparfaite de la géo- de fondations
de pieux diamètres pieux
métrie des pieux mais aussi des modules équivalents profondes
(cm) (m)
du matériau constitutif,
Forées 55 42 à 150 6à44
— enfin, absence de suivi des conditions de confection
Battues 31 30 à 64 6 à 45
ou d'installation des pieux.
Injectées 8 11 à 70 10 à 31
O n distingue, parmi les méthodes de prévision de la Barrettes 1 220 x 60 30
capacité portante des pieux isolés, sollicités verticale- Puits 1 200 12
ment, les trois méthodes suivantes :
Le tableau I donne un aperçu des différents types de L a nature d'une bonne partie des sols rencontrés sur
fondations prises en compte. O n constate que les le territoire français, du fait de leur structure complexe
pieux forés y sont de loin le mieux représentés, ce qui (modules ou blocs, cimentations partielles), de leur
46
TABLEAU II
Essais possibles
Essais jugés Essais non réalisés
Types d'essai exploitables Essais jugés
Total Essais considérés mais offrant
entrepris ou non réalisables
des effectivement partiels la certitude
(paramètre à priori
sites réalisés représentatifs ou inexploitables de la
caractéristique)
après coup (') représentativité
Pressiomètre
Ménard 39 37 34 3 0 2
(Pi)
j Pénétromètre 39 21 12 9 16 2
statique (refus) (sols trop
raides)
1 39 16 7 9 15 8
j Laboratoire (trop grande
(c, <P) dispersion)
compacité importante (marnes ou argiles raides, étaient équipés d'extensomètres amovibles [7]. Chaque
graves et roches altérées) explique les difficultés, voire fois que cela a été possible, vu l'incidence de la valeur
même l'impossibilité, rencontrées au niveau de la mise du module d'élasticité E du matériau constitutif du fût
en œuvre des essais pénétrométriques statiques (CPT). sur l'évaluation des efforts, on a mesuré ce paramètre
sur des éprouvettes prélevées directement au sein du
fût. D e même tous les moyens ont été mis en œuvre
pour définir la géométrie réelle du fût.
PROGRAMME DE CHARGEMENT
ET MÉTHODOLOGIE D'INTERPRÉTATION Autre point important, la totalité des essais réalisés
par le réseau des laboratoires des Ponts et Chaussées
Tous les pieux essayés étaient axialement sollicités. a été conduite suivant les directives du mode opératoire
Dans le cas où un même pieu a fait l'objet de plusieurs de l'essai statique des L P C [8].
essais il n'a été tenu compte que des résultats
provenant du premier chargement. Cela pour éliminer O n rappellera que selon ce document, l'essai consiste
l'incidence du facteur temps. à éprouver une fondation par paliers de charges
croissants d'égales intensités et durées (60 ou 90 min),
Les fûts de 57 pieux (31 sites) ont été instrumentés sans déchargements intermédiaires (fig. 1 a). A u niveau
dans le but de pouvoir établir, entre autres, la part de l'interprétation, il est prescrit de tracer la relation
d'effort reprise par la résistance de pointe et le caractéristique a—Q (fig. 1 b) de laquelle on déduit la
frottement latéral. Dans la majorité des cas, les pieux charge critique de fluage Q [9], [10].
c
Temps
Charge Q
47
PRINCIPES pour la résistance de pointe, et de 2 pour le frottement
D E L A MÉTHODE PÉNÉTROMÉTRIQUE latéral, soit :
QL QL
Il convient, avant de proposer toute nouvelle règle de Q n =
3 +
2 ( k N )
connaît, en fonction de la profondeur, la distribution pointe on élimine les valeurs supérieures à 1,3 q' et ca
nD 1
Ql = q~k .—-
t (kN)
4
i i
Q L=TQu=l'isi.7iDl
F
i (kN)
1 1
où successivement :
q : résistance de pointe équivalente au niveau de la
ca
Fig. 3
pointe,
k : facteur de portance pénétrométrique,
c
couche i ( k N / m ) ,
2
48
Il va de soi que l'ensemble des opérations de calcul • les micropieux de type II (ou pieux de petits
destinées à déterminer q est effectué dans la pratique
ca
diamètres injectés sous haute pression, de diamètres
sur machine. < 250 mm),
• les pieux injectés sous haute pression, de gros
diamètre.
Facteur de portance pénétrométrique k c
données dans le tableau III. s'applique sans réserve aux pieux à base fermée. Pour
les profilés H ou pieux tubulaires à base ouverte, les
valeurs k du tableau III ne seront retenues intégra-
c
TABLEAU III
lement que dans la mesure où l'on pourra démontrer,
Méthode pénétrométrique.
soit en se référant à des cas analogues, soit de
Valeurs des facteurs de portance k pour le calcul
préférence à la suite d'un essai de chargement en vraie
c
Argile mole et vase < lo- 0,40 0,50 O n notera que les nouvelles valeurs k sont en c
Argile moyennement in à 50 0,35 0,45 moyenne deux fois inférieures à celles présentées par
compacte le document F O N D . 72. E n effet, comprises ancien-
nement entre 1,0 et 0,7, les nouvelles valeurs oscillent
Limon et sable lâche ¿50 0,40 0,50 actuellement entre 0,2 et 0,55. Il est intéressant de
Argile compacte à >50 0,45 0,55 constater que cette réduction reflète bien le fait que la
raide, Limon com- part d'effort reprise par la pointe d'une fondation
pact profonde est beaucoup moins importante que ne le
laissaient présumer les méthodes de calcul habituelles.
Craie molle â 50 0,20 0,30
Sable et grave moyen- 50 à 120 0,40 0,50 O n notera aussi que les valeurs k du tableau III sont
c
— Groupe I •
• les pieux forés simples.
• les pieux forés tubes, •• •
• les pieux forés à la boue,
• les pieux forés à la tarière creuse,
• \ Bustamante
T ( . î n n a c a l l ï
iai 1
•• • •
y» 11
• Valeurs mesurées
• les pieux vissés moulés,
• les pieux battus enrobés (injectés sous faible Fig. 4
pression),
• les pieux battus préfabriqués,
• les pieux métalliques battus, Frottement latéral unitaire limite q si
• les pieux en métal foncés, a, lequel permet de tenir compte de la nature du sol
49
et des modes d'installation ou de confection des pieux : de frottement unitaire limite q à ne pas dépasser. Ces
s
Les différentes valeurs des coefficients a, qui figurent correspondant à la présence d'éléments durs localisés,
dans le tableau IV, constituent des valeurs moyennes non respect des vitesses de pénétration standardisées,
tirées des essais de chargement. mauvais état des pointes, surpression interstitielle,
déviation des tiges de fonçage, etc.) [12], [13].
Le tableau IV distingue trois catégories principales de
mise en œuvre, dans lesquelles entrent les différents O n notera enfin, qu'en ce qui concerne les valeurs
types de pieux : maximales q proposées par le même tableau IV, dans
s
TABLEAU IV
Valeurs des coefficients a pour le calcul du frottement limite Qi pour les trois catégories de mise en œuvre.
IA IB II A II B IA IB II A II B III A III B
50
iL _
QN - Valeurs mesurées _ Valeurs mesurées
13
Q N _ Valeurs calculées
FOND. 72 1 13
O
p
- Valeurs calculées
FOND.72
Bustamante z
Bustamante
12
n
Gianeselli 12 Gianeselli
11
11
Surestimation Sous estimation Surestimation Sous estimation
10
10
9
9
8
8
7 .
7
6 .
6 .
5
5 .
4
U .
3
3 .
2 . 2
1 . 1
Q N / Q N
0 0
0 0,2 0/ 0,6 0,8 © 1,2 1/ 1,6 1,8 2,0 2,2 0 0,2 04 0,6 0,8 (£> 1,2 1/ 1,6 1,8 2,0
Fig. 5 Fig. 6
Ql
Dans le but de chiffrer l'incidence du réajustement des Enfin, on constate que, dans l'ensemble, l'adoption de
paramètres caractéristiques k et a sur la portance et, c nouvelles valeurs k et a conduit à situer les charges
c
en particulier, sur la portance nominale prévisionnelle prévisionnelles d'un pieu plus près de la réalité que ne
QJV, on a comparé les valeurs de celles-ci, calculées permettaient de le faire les règles proposées par le
d'après les prescriptions du document F O N D . 72 et document F O N D . 72.
des tableaux I I I et I V , aux valeurs expérimentales
Q déduites de la charge critique Q (*).
N c
CONCLUSIONS
L a comparaison n'a été effectuée que pour des
résultats de pieux sollicités jusqu'à la charge limite
Q et, lorsqu'un même pieu avait fait l'objet de
L
L a réalisation d'un nombre important d'essais de
plusieurs chargements consécutifs, pour le premier chargement en vraie grandeur, avec mesure de la
chargement uniquement. résistance de pointe et du frottement latéral, a fourni
les données expérimentales permettant de proposer
L'histogramme relatif aux portances nominales (fig. 5) une méthode de prévision de la propriété portante des
permet de constater un resserrement des valeurs fondations profondes basées sur l'utilisation de la
extrêmes et, fait important, une réduction des résistance de pointe q mesurée au pénétromètre
c
51
Enfin, le manque ou le trop petit nombre de données [6] BUSTAMANTE M . , GIANESELLI L., Prévision de la capacité
relatives à certaines fondations laissent penser que la portante des pieux isolés sous charge verticale. Règles
méthode de calcul proposée reste perfectible, mais que pressiométriques et pénétrométriques, Bull, liaison
seule la multiplication des essais de chargement en Labo. P. et Ch., 113, mai-juin 1981, p. 83-108.
vraie grandeur, réalisés sur fondations profondes [7] JÉZÉQUEL J . - F . , BUSTAMANTE M . , Mesure des élongations
dûment instrumentées et selon un mode opératoire dans les pieux et tirants à l'aide d'extensomètres
normalisé, offrira la possibilité de mieux cerner la amovibles, Travaux, 489, déc. 1975.
réalité.
[8] PROJET DE M O D E OPÉRATOIRE L C P C : l'essai statique de
fondations profondes, mai 1972.
52
Les essais de pénétration des sols
et la prévision du comportement
des fondations profondes
Samuel AMAR
Adjoint au chef de la division Géotechnique
Mécanique des sols 1
Laboratoire central des Ponts et Chaussées
Edwin WASCHKOWSKI
Ingénieur
Laboratoire régional de Blois
Présentation
François BAGUELIN
Directeur t e c h n i q u e
Laboratoire central des Ponts et Chaussées
53
quatre essais :
Cinq ans plus tard, en 1982, à l'occasion du second symposium européen sur les essais de pénétration
(ESOPTII), tenu à Amsterdam, les organisateurs hollandais proposaient de mettre à l'épreuve la
pratique de ces normes en organisant un concours de pronostics sur la pénètrabilité et la force portante de
pieux battus sur le site du symposium. Les terrains avaient été reconnus à l'aide des divers essais de
pénétration normalisés et recommandés, les essais de type DP A ayant été réalisés par les Laboratoires de
Blois et de Rouen.
Dans l'article qui suit, MM Amar et Waschkowski présentent les pronostics qu'ils ont établis au nom
des Laboratoires des Ponts et Chaussées, à partir de l'essai au pénétromètre dynamique de type DP A. Le
lecteur constatera de lui-même l'accord excellent entre prévision et réalité pour la force portante, mais
également pour la courbe de battage, ce qui représente un exercice moins courant. La prévision des
tassements est également très raisonnable, bien que pessimiste. Les courbes de chargement pronostiquées
par les divers participants sont d'ailleurs dans l'ensemble assez bonnes et plutôt pessimistes. Il faut
remarquer que les conditions de l'expérience se prêtaient bien à une exploitation quantitative des essais
pénétromêtriques : sols sans éléments grossiers, pieux battus.
(*) Comptes rendus du IX Congrès international de mécanique des sols et des travaux de fondations, vol. 3, pp. 121-152.
54
Nature des sols Résistance dynamique de pointe (MPa) Frottement latéral
local (MPal
Rapport de
frottement (%)
10 20 _____ _30 0 0.5 0 5 10
O n peut résumer schématiquement la
disposition des sols comme suit :
Caractéristiques mécaniques
DPA2
DPA i •
DPB .CPT
Pieu d'essai -o
115:
rt
LO:
SPT e
• f . . .
55
Nombre de c o u p s / 2 0 cm
M o m e n t d e r o t a t i o n (Nm)
PRÉVISION D U C O M P O R T E M E N T D U
PIEU B A T T U PAR L E S L P C
Nombre de coups/25cm
3 0 4 0 5 0 5 0 7 0 B0
L a prévision du comportement du pieu
d'essai impliquait de fournir successivement : COURBE DE BATTAGE
DU PIEU D'ESSAI (1)
— la courbe de pénétration du pieu lors du
battage,
— la force portante ultime, COURBE DE BATTAGE DU PIEU
PENDANT LE SYMPOSIUM 12)
— la courbe d'enfoncement de la tête du
pieu en fonction des incréments de charge
statique.
56
il
un enfoncement de 0,25 m
X P : le rapport, pour le pieu, de la masse frappante B : diamètre du pieu
à la masse totale sollicitée par le choc zp : cote de la base du pieu
E d : l'énergie par coup de mouton .fournie au
pénétromètre dynamique mobilisant le frotte- d'où les valeurs de calcul :
ment latéral (J)
k = 1 (établi par les L P C , lorsque la pose du pieu est
Ad : la section du pénétromètre (m ) 2
d
Q = q x 4B x D
Force portante limite du pieu battu soumis au
s s
— Estimation de la force de résistance de pointe Les valeurs de calcul, retenues d'après la courbe
pénétrométrique D P A et selon les relations établies
2
Qp = k . q x A
d d p
q n = 30 kPa pour D compris entre 0 et 12,5 m
t
avec : B = 0,25 m
Q : force de résistance de pointe (kN)
p
d'où:
k ': facteur de portance, caractérisant l'essai au
d
57
Charge en t ê t e d u pieu Q IkN)
Courbe de chargement du pieu battu
0 500 1000
-
La courbe prévisionnelle de chargement est donnée
sur la figure 8 ainsi que la courbe mesurée. Cette
courbe prévisionnelle, qui a été établie à partir de la
méthode numérique de Frank et Zhao (1982) [2],
k. permet de prévoir l'ensemble de la courbe de
k chargement d'un pieu isolé.
0 Cette méthode prend en compte des lois de
l \ mobilisation du frottement latéral variable avec la
\ \
• profondeur (fig. 9a) et une loi de mobilisation de
l'effort de pointe (fig. 9b).
Zo-
5o
\ Pour cette application particulière, les valeurs limites
(q , q ) retenues sont celles du calcul de la force
s p
RÉSULTATS EXPÉRIMENTAUX
Fig. 8. — Courbe expérimentale de chargement du pieu battu et courbe
prévisionnelle calculée par les L P C DU CHARGEMENT DU PIEU BATTU
58
mesurés aux temps suivants : 2 min - Temps (h)
10 min - 30 min - 60 min - 120 min -
l 4 6 8 10 M 14 16 18 m II U U
180 min ainsi qu'en début et en fin de i
cycle de chargement-déchargement. ~
c
01
E
0)
\\
de 625 k N , au-delà elles s'incurvent. Selon
que l'on prend en compte ou non les 1
cycles de chargement, la charge de fluage
Q peut être estimée à 760 ou 800 k N .
f
t1
1
1
I
A notre avis, à partir de 1 100 k N la 1
1
rupture du pieu peut être considérée 1 -
1
Pointe 1de pieu ( extensiornètresl
ête de
n>
c
enfoncement de 3 cm, on obtient une 1
charge limite en tête du pieu égale à 1
1
1 100 k N .
59
Logarithme du temps (min) Effort d a n s le pieu (kN)
1000
10 50 100 500
e 10 20 30 40 50
ZOO
# A
^* • (Intervalle)
100.
t
f1
1
r
1
4
*
B
*
Q =760kN
Fig. 15. — Courbes expérimentales
f
Fig. 13 a et b. — Évolution des pentes finales des courbes d'évolution des de la mobilisation du frottement latéral
enfoncements en f o n c t i o n de la charge appliquée. par le pieu d'essai.
60
TABLEAU I
Intervalle
de profondeur Nature du sol Qd Qs P = 8É
(kPa) (kPa) (kPa) Qs
(m)
sable lâche
0-6 3 200 2 800 25 128 112
argile tourbeuse
L a courbe donnant la distribution des efforts le long Charge en tête du pieu (kN)
CONCLUSION
61
Par ailleurs, nous avons voulu mettre l'accent sur Enfin, nos bonnes prévisions du comportement de ce
l'utilité d'un appareil d'essais en place à la fois simple pieu d'essai témoignent de l'efficacité de l'effort de
et rustique : le pénétromètre dynamique. Celui-ci peut recherche entrepris dans le domaine des essais en
remplacer avantageusement des appareils plus place par les Laboratoires des Ponts et Chaussées
élaborés mais dans des conditions d'utilisation bien depuis une dizaine d'années [6].
définies [5].
Les essais effectués par les LPC sur le site expérimental d'Amsterdam dans le cadre d'ESOPT II ont été assurés
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
[1] WASCHKOWSKI E., (1979), Étude expérimentale du Symposium international des essais en place, Paris 18-
comportement d'un pénétromètre dynamique, Rapp. L R 19-20 mai 1983, vol. 2, p. 177-185.
Blois.
[6] ESSAIS DE PÉNÉTRATION, (1983) :
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paramètres pressiométriques de l'enfoncement sous liaison Labo. P. et Ch., 125, mai-juin, p. 95-103;
charge axiale de pieux forés dans des sols fins, Bull, — AMAR S., BAGUELIN F . , JÊZÊQUEL J . F . , Le pressio-
liaison Labo. P. et Ch., 119, mai-juin 1982, p. 17-24.
pénétromètre pour la reconnaissance des sols à terre
[3] JÊZÊQUEL J . F . , BUSTAMANTE M . , (1975), Mesure des et en mer, p. 21-25;
élongations dans les pieux et tirants à l'aide — LEDOUX J . L . , MÊNARD J . , SOULARD P., Le pénétro-
d'extensomètres amovibles, Travaux, 489, déc. 1975. gammadensimètre, p. 26-28,
62
Contribution au dimensionnement
des fondations superficielles
à l'aide de l'essai au pénétromètre statique
Samuel AMAR
Adjoint au chef de la division
Géotechnique - Mécanique des sols 1
Laboratoire central des Ponts et Chaussées
Alain MORBOIS
Ingénieur
Laboratoire régional de l'Ouest parisien
63
B u l l . Maison L a b o P. e t C h . - 1 4 1 - j a n v . - f é v r . 1 9 8 6 - R é f . 3 0 4 6
DÉMARCHE SUIVIE TN
Niveau du terrain
L a contrainte limite q, (la contrainte admissible se après travaux
déduit après application d'un coefficient de sécurité,
ici pris égal à 3), est généralement déterminée à
l'aide d'une exploitation directe de la résistance
statique unitaire du cône q (parfois appelée résistance
de pointe) du type suivant :
c
1111 n t»
qc
q> = qo +
avec
0 0
TABLEAU I
Facteur P pour D/B = 1
Résistance
Valeur de P d'après Amar et Nature du sol unitaire Semelle Semelle
Jézéquel |3| <7c(kPa) filante carrée
Valable pour une pointe électrique
aux normes européennes Argile molle à moyennement consistante 0-5000 2,7 1,8
Argile raide à très raide > 5000 3,3 2,3
Limon ou sable lâche 0-2 500 1,7 1,1
Sable moyennement compact 2 500 - 10 000 3,6 2
Sable compact à très compact > 10 000 5 2,9
64
T A B L E A U II. — Catégories de sols
Plages des caractéristiques
Catégorie Nature du sol
Pi (MPa) 9. (MPa)
A Limon, loess, argile et marne peu 0-1,2 0-5
consistantes
Catéaorié^\
A •
•—•
• •• • • • • • •
B
C •
7fl —
1U zl) 3U JU UU /u
D • • • • ••• • •
g • • • • •
E • • • • • • • • •
65
Nous présentons, pour chaque catégorie de sol, les appliquer une correction en fonction de sa valeur
courbes donnant la valeur de P (pénétromètre à réelle à l'aide de l'abaque (fig. 6) :
pointe mécanique) en fonction de l'encastrement
relatif de la fondation D / B : .Po
P' = P
13
— catégorie A : limon, loess, argile et marne peu
consistantes (fig. 2), avec
— catégorie B : argile et marne consistantes (fig. 3), P' valeur corrigée, recherchée ;
— catégorie C : sable lâche ou peu dense (fig. 4),
p valeur lue sur la figure 5, en fonction de D / B ;
— catégorie D : sable et gravier (fig. 5).
Po valeur lue sur la figure 6.
E n ce qui concerne cette dernière catégorie, il s'agit
de la catégorie de sol où nous disposions de peu
d'essais comparatifs fiables. D'autre part, les carac-
téristiques de ces terrains sont très variables : p, de Po
1 à 3 M P a , q de 7 à 40 M P a . L a valeur du
c
25
coefficient P varie, dans les exemples traités, entre
6 et 25 environ. O n peut penser que, la résistance
de pointe augmentant plus vite que l a , pression 20
limite, la valeur du coefficient p est fonction des
caractéristiques géotechniques (c'est la raison de la 15
distinction des catégories) et qu'elle varie, donc à Fig. 6.
l'intérieur de cette même catégorie D . 10
66
Exemples
q et g,.
c
fig. 5 : p = 8,3
fig. 6 : Po = 28,3
j p, = 8,3 x 28,3 = 18;
13 0 0,25 0,5 0.75 1 1,25 1.5 D
B
40
Fig. 7. — Catégorie E : roche tendre o u altérée, craie et marno-calcaire.
q, = ^ = 2,2 M P a ;
au lieu de g, = ^ = 4,8 M P a .
P = 8,3) 8,3x7,3
Po = 7,3 ) P
13 * ' '
9i ~ Vo 7 e
p. = 1.7 M P a ;
au lieu de g, - g / ^ = 0,96 M P a .
0
VÉRIFICATIONS
Pour les cas où elle s'éloignerait trop de cette valeur
on pourra, de la même façon que précédemment,
appliquer la correction suivante : Nous avons voulu comparer les résultats obtenus
par cette méthode #,(P) avec ceux obtenus expéri-
Po mentalement (g, mesuré) [5], ainsi qu'avec les pré-
P' = p-
10 visions faites par les auteurs (tableau IV).
T A B L E A U IV
(*) Comme l'indiquent les auteurs, la faiblesse de q mesuré s'explique par le remaniement subi par le sol de fondation avant
t
l'essai.
67
O n peut remarquer au vu de ces valeurs que la
méthode proposée permet, tout au moins pour ces
trois cas, de resserrer les écarts, d'une part entre
les différentes méthodes de prévisions, d'autre part
avec les valeurs mesurées. Il y aurait lieu de
compléter ce genre de vérifications.
Sables
d'élasticité E des sables, et ensuite de calculer les D'autres types de relations ont été testés, par exemple
tassements par les formules classiques de l'élasticité, celles qui lient le module pressiométrique E à la
M
1 - v 2
n
et le calcul du tassement se fait alors par la méthode
s = C—^-q-B
préconisée par Ménard [2].
v coefficient de Poisson,
Dans la référence [10], on trouve :
E module d'Young,
EM/QC - 1 à 0,7 pour les sables graveleux denses à
q contrainte appliquée par la fondation,
très denses,
B largeur de la fondation. et
Schmertmann, cité par de Ruiter [7], donne les EMIQC = 5 à 2 pour les sables limoneux.
relations suivantes :
U n autre auteur [11] propose:
— fondation carrée : E = 2,5 q c
EMIQC ~ 3 : sable dense,
— fondation filante : E = 3,5 q c E jq = 1,5 : sable peu dense.
M c
68
Argile On a aussi tenté de relier E , module pressiométrique,
M
à q.c
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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69