Pr CHERAIT Yacine - CHAPITRE 1 : Calcul des balcons en B.

A (2018/2019)

CHAPITRE 1 :
CALCUL DES ELEMENTS SECONDAIRES

1I - CALCUL DES BALCONS EN BETON ARMÉ

1- DEFINITION
Les balcons sont des dalles pleines (épaisseur entre 8 et 20cm) encastrées dans des poutres horizontales, entourés d'une
rampe où d'un mur de protection. Ils sont assimilés à des consoles qui débordent des façades des bâtiments.

II- EFFORTS EXERCÉS SUR LES BALCONS

Les efforts exercés dans un balcon en service, qui ne repose plus sur un étaiement, sont fonction du type de balcon à
réaliser. On distingue principalement les balcons en porte‐à‐faux et les balcons sur appuis extérieurs.

Balcons en porte-à-faux
Dans le cas des balcons en porte‐à‐faux, les efforts exercés sont un effort tranchant et un moment fléchissant (figure 1).
La reprise de ce moment fléchissant est assurée par des armatures principales positionnées en partie supérieure du
balcon, ce qui n’est pas courant dans la réalisation des planchers.

Figure 1: Sollicitations dans un balcon en porte-à-faux.

Les différents types des balcons suivant la nature des matériaux utilisés. On distingue :
1. Les balcons en béton armé (les plus courants);
2. Les balcons en acier;
3. Les balcons en bois.
Balcons en béton armé : ils sont réalisés en dalle pleine dont l'épaisseur varie entre 8 et 20cm. Différents modes
d'appuis peuvent être proposés.

Figure 2 : Balcon en béton armé en porte‐à‐faux.

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Figure 3 : Balcon en béton armé appuyé sur trois côtés.

Figure 4 : Balcon en béton armé d’angle extérieur.

III- CALCUL DES BALCONS EN BÉTON ARMÉ

Le calcul des balcons se fera à la flexion simple pour une bande d’un mètre de largeur. L'épaisseur de la dalle pleine
résulte généralement des deux conditions suivantes:
1) Résistance à la flexion ;
2) Sécurité en matière d'incendie (épaisseur =11cm pour 2 heures de coupe feu).

III.1. Charges de calcul

Poids propre de la dalle,
Poids du revêtement (mortier de pose+revêtement),
Charge concentrée à l’extrémité libre, représentant le garde corps,
Charge d'exploitation = 350kg/m² (selon le DTR BC-2.42).
Les balcons seront calculés comme des consoles horizontales encastrés aux niveaux des poutres. La fissuration est
considérée généralement comme préjudiciable.

III.2. Disposition des armatures

La figure suivante présente un exemple de ferraillage d'un balcon.

Figure 5 : Schéma de ferraillage du balcon en béton armé.

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III.3. Vérification de la flèche :

La vérification de la flèche se fait sous charges non pondérées (ELS). Cette vérification n'est pas nécessaire si les trois
conditions suivantes sont vérifiées :

[ 1] → h ≻ 1
l 16
s
h 1 Mt
[ 2] → ≥
( )
l 20 M 0s

[ 3 ] → A ≺ 4,2
b×d fe

III.3.1. Flèches admissibles :

Pour les éléments supports reposant sur deux appuis :
l
, si l≤500 cm
500
l
0,5cm + , si l≻500 cm
1000

pour les éléments supports en console :

l
, si l≤200 cm
250

III.3.2. Rappels de calcul de flèches :

Flèche maximale au niveau de l'extrémité libre :

q×l4 F×l3
f max = +
8 EI 3 EI
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IV. APPLICATION NUMERIQUE : Soit à déterminer les armatures d’un balcon réalisé en dalle en béton armé de
15cm d'épaisseur.

Figure 6: Schéma du balcon étudié.

Données :
Béton: fc28= 25MPa, Acier en FeE400,
Fissuration préjudiciable, Enrobage des aciers = 3cm.

SOLUTION
1) Evaluation des charges sur le balcon:
 Poids propre de la dalle en béton armé: 0,15x2500 = 375kg/m²
 Revêtement + Mortier de pose: 70kg/m²
 Garde corps métallique: 100kg/ml
 Surcharge d’exploitation: 350kg/m²
Calcul des sollicitations:

Figure 7 : Schéma statique du balcon.

Le moment et l'effort tranchant maximaux s'observent au niveau de l'encastrement. Le calcul statique des sollicitations
maximales donne les expressions suivantes :
2
q×l
M max = + F×l
2
2
q×l
T max = + F×l
2
Les sollicitations de calcul des ferraillages seront ainsi les suivantes:
1,2 1,2
(
ELU ⇒ M u = 1 , 35 ( 375+70 ) 1,2×
2 ) (
+1 ,35 ( 100×1,2 )+1,5 ( 350 ) 1,2
2) = 972 ,5 kg . m
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1,2 1,2
(
ELS ⇒ M s = ( 375+70 ) 1,2×
2 ) (
+ ( 100×1,2 ) + ( 350 ) 1,2
2 )= 692 , 4 kg . m

ELU ⇒T u = 1, 35 ( ( 375+70 ) 1,2 ) +1 ,35 ( 100 ) +1,5 ( ( 350 ) 1,2 )= 1485 , 9 kg

2) Calcul du ferraillage longitudinal
2.1.) Ferraillage à l’état limite ultime: Mu = 972,5kg.m
Le balcon étant exposé aux différentes intempéries, la fissuration est donc préjudiciable. Le balcon est un élément
travaillant en flexion simple. Considérons une bande de 1m de largeur.
Mu 972,5× 10000
μ= 2
= =0,0476< μl=0,392
b d f bu 1000 ×1202 ×14,17
Les armatures comprimées ne sont donc pas nécessaires (A'= 0).
∝=1.25 ׿ ) = 0,0609
β=( 1−0.4 ∝ )=0.976
Mu 9725000
Au = = =239 mm²
β × d × f e /γ s 0,976 ×120 ×348
2.2.) Ferraillage à l'état limite de service: Ms = 692,4kg.m
La fissuration est considérée comme préjudiciable.
2 fe 2×400
σs = Min
{[ 3 ]} {
, 110 √ ηf t 28 = Min
3 }
= 266 ,7; 110 √1,6×2,1 = 201 , 6 =201 ,6 MPa

 Détermination de α
30 Mservice 30 ×6924000
u= =¿ = 0,0715
bd ² ×σ s 1000× 120 ² ×201,6

Abaque, pour µ=0,0715, ∝=0,24

b×d×α 2 1000×120×0 , 24 2
= = 303 mm ²
Αs = 30 ( 1−α ) 30 ( 1−0 , 24 )
2.3) Condition de non fragilité: Elle s'écrit. 
b × d × f t 28 1000 ×120 ×2,1
Amin = 0,23× =0,23 × =145 mm2
fe 400
La section d'armatures du balcon sera déduite à partir du cas le plus défavorable, soit :
A = Max (Au, Aser, Amin) = 3,03cm²
Choix de la section des armatures principales : 5HA10/ml (3,93cm2/ml).
Soit un espacement de 20cm.
2.4) Armatures de répartition 
Les armatures de répartition sont déduites par la formule suivante :
A
Arép = =0,98cm2
4
Choix de la section des armatures de répartition : 5HA8/ml (2,51cm2).
Soit un espacement de 20cm.
2.5) Conditions à respecter:
Diamètre minimal : la fissuration étant préjudiciable, on doit avoir un diamètre minimal supérieur à 6mm, condition
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vérifiée.
Espacement minimal:
En présence de charges concentrées, l'espacement des barres longitudinales soit respecter la condition suivante : 
st = 20cm < Min {2h, 25cm} = 25cm
Condition vérifiée.
3) Ferraillage transversal

Les fissurations étant considérées comme préjudiciable

τu doit être au plus égale à la plus petite des 2 valeurs
suivantes :
f c 28
τ̄ u =
{ ( )
Min 0 , 15
γb }
, 4 MPa =2,5 MPa

Contrainte tangente maximale

Vu 14859
τu = = = 0,124 MPa≺ 2,5MPa
b × d 1000×120
Les armatures transversales ne sont pas nécessaires.
4) Schéma de ferraillage du balcon
Les armatures principales (barres porteuses) seront bien ancrées dans la partie supérieure de la poutre, et les armatures
de répartition (barres se répartition) seront placées en bas. Bien que les armatures de compression ne sont pas
nécessaires, on placera cependant un treillis à soudés de 15cm de mailles.

Figure 8 : Schéma de ferraillage du balcon.

Vérification de la flèche :
Cette vérification n'est pas nécessaire si les trois conditions suivantes sont vérifiées :
h 15 1
= = 0,125≻ =0,0625
l 120 16
s
h 15 1 Mt 1
=
l 120
= 0 ,125≻
( )= =0 ,05
20 M s0 20

A 3,93 4,2
= = 0,003275≺ =0,0105
b×d 100×12 fe

Les trois conditions sont vérifiées, le calcul de la flèche est donc inutile.
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V. PATHOLOGIE DES BALCONS

La pathologie des balcons regroupe deux familles de désordres :
1) Les désordres structurels qui ont des conséquences importantes pouvant aller jusqu'à la rupture ;
2) La seconde famille regroupe de nombreux désordres aux conséquences moins graves :
 les fissurations secondaires,
 les éclatements des nez de balcons,
 la présence d'efflorescence (transformation de sels qui perdent une partie de leur eau au
contact de l'air et deviennent pulvérulents),
 les infiltrations au travers de la dalle au droit de la façade ou au travers des seuils de portes-
fenêtres.

V.1. Le diagnostic
Les risques d'effondrement :
V.1.1. Dans la vie de l'ouvrage
La cause la plus fréquente des effondrements provient de défauts de ferraillage. Il s'agit rarement d'une erreur
de conception des plans de béton armé mais plutôt de lecture de ces plans. On notera notamment les fissures
en partie supérieure de la dalle et parallèles à l'appui : ces fissures concernent les dalles en console et sont
l'indice, soit d'une insuffisance de section d'acier, soit d'un mauvais positionnement en hauteur des aciers.
Elles favorisent la corrosion des aciers, aggravant ainsi le risque d'effondrement.

V.1.2. En cours de chantier

Quelques effondrements en cours de chantier ont eu pour cause une incompatibilité entre l'étaiement (qui fait
travailler le balcon en plancher), nécessitant des armatures en partie basse, et la phase finale (dans laquelle le
balcon travaille en console) où les armatures doivent être en partie haute. Une fissuration, en sous-face,
parallèle à la façade, en est généralement le signe précurseur.

V.1.3. Les autres pathologies

La fissuration :
Les fissures en partie supérieure de la dalle et perpendiculaires à l'appui (la façade), observées sur les balcons
continus, dépourvus de joints de fractionnement,
Les fissures horizontales entre les garde-corps en béton et le balcon sont provoquées par le retrait du béton et
la dilatation différentielle entre éléments diversement exposés à l'ensoleillement,
Les fissures verticales des garde-corps assez régulièrement réparties ont pour cause une insuffisance
d'armatures horizontales et/ou un espacement trop important des joints de fractionnement.  
Les fissures verticales entre retours des garde-corps et façades peuvent être évitées en réalisant un espace
(inférieur à 11cm) entre ces deux éléments. Elles témoignent de phénomènes de dilatation/retrait différents
entre ces éléments ;
Les fissures horizontales à la jonction entre dalles et garde-corps ont pour cause une insuffisance d'armatures
de couture dans le plan de reprise de coulage du béton.
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 L'éclatement des nez de balcons : provient d'une armature souvent de trop fort diamètre, mal
enrobée par le béton.
 Les efflorescences et stalactites : en sous-face de balcon sont provoquées par la percolation d'eau de
pluie à travers la dalle du balcon.
 Les infiltrations par seuils de portes-fenêtres : ces défauts se produisent lorsqu'il n'y a pas de
décrochement altimétrique entre le balcon et le plancher intérieur.