Documente Academic
Documente Profesional
Documente Cultură
Platon affirme ici qu’il est trop long et superflu de vouloir à tout prix « décoder » les récits mythiques pour leur trouver
une origine vraisemblable : il préfère s’adonner à l’étude la plus importante, la connaissance de soi. Mais il est important
de noter ici que les mythes, sous leur forme authentique, lui seront utiles à cette fin.
« Je n’ai point tant de loisir. Pourquoi ? C’est que j’en suis encore à accomplir le précepte de l’oracle
de Delphes, "Connais-toi toi-même" ; et quand on en est là, je trouve bien plaisant qu’on ait du
temps de reste pour les choses étrangères. Je renonce donc à l’étude de toutes ces histoires ; et me
bornant à croire ce que croit le vulgaire, comme je te le disais tout à l’heure, je m’occupe non de ces
choses indifférentes, mais de moi-même : je tâche de démêler si je suis en effet un monstre plus
compliqué et plus furieux que Typhon lui-même, ou un être plus doux et plus simple qui porte
« Mais qu’est-ce donc que je suis ? Une chose qui pense. Qu’est-ce qu’une chose qui pense ? C’est-à-
dire une chose qui doute, qui conçoit, qui affirme, qui nie, qui veut, qui ne veut pas, qui imagine
aussi, et qui sent. Certes ce n’est pas peu si toutes ces choses appartiennent à ma nature. Mais
pourquoi n’y appartiendraient-elles pas ? […] Y a-t-il rien de tout cela qui ne soit aussi véritable qu’il est
certain que je suis, et que j’existe, quand même je dormirais toujours, et que celui qui m’a donné l’être
que sa raison le lui fait connaître, sa conscience le porte à l’aimer : c’est ce sentiment qui est inné.
[…] Conscience ! conscience ! instinct divin, immortelle et céleste voix ; guide assuré d’un être ignorant
et borné, mais intelligent et libre ; juge infaillible du bien et du mal, qui rends l’homme semblable à
Dieu, c’est toi qui fais l’excellence de sa nature et la moralité de ses actions. »
Descartes : c’est parce que je doute que je sais avec certitude que j’existe
Dans ce texte, Descartes résume de façon extrêmement concise la démarche qui le conduit à affirmer la certitude
« Que nous ne saurions douter sans être, et que cela est la première connaissance certaine qu’on peut
acquérir.
Pendant que nous rejetons en cette sorte tout ce dont nous pouvons douter, et que nous feignons
même qu’il est faux, nous supposons facilement qu’il n’y a point de Dieu, ni de ciel, ni de terre, et que
nous n’avons point de corps ; mais nous ne saurions supposer de même que nous ne sommes point
pendant que nous doutons de La vérité de toutes ces choses ; car nous avons tant de répugnance à
concevoir que ce qui pense n’est pas véritablement au même temps qu’il pense, que, nonobstant
toutes les plus extravagantes suppositions, nous ne saurions nous empêcher de croire que
cette conclusion : Je pense, donc je suis, ne soit vraie, et par conséquent la première et la plus
certaine qui se présente à celui qui conduit ses pensées par ordre. »
« Puisque la conscience accompagne toujours la pensée, puisque c’est ce qui fait de chacun ce qu’il
appelle soi, puisque c’est ce qui le distingue de toutes les autres choses pensantes, c’est en elle seule
que réside l’identité personnelle, c’est-à-dire le fait pour un être rationnel d’être toujours le
même. Aussi loin que peut remonter la conscience dans ses pensées et ses actes passés, aussi
même soi que celui qui est maintenant en train de réfléchir sur elle, qui a posé alors telle action. »
Kant n’affirme pas là qu’une connaissance parfaitement complète du moi doive accompagner mes représentations. Ce
serait impossible. Au contraire, le « je pense » désigne ici un cadre formel qui assure l’unité et la continuité des
représentations. Mais il n’a pas lui-même de contenu, il nous rend capable de connaître d’autres objets de façon
« Le je pense doit pouvoir accompagner toutes mes représentations ; car autrement serait
représenté en moi quelque chose qui ne pourrait pas du tout être pensé, ce qui revient à dire que la
représentation serait impossible ou que, du moins, elle ne serait rien pour moi. »
chose
« Tout cogito ou encore tout état de conscience "vise" quelque chose, et porte en lui-même, en
tant que "visé" (en tant qu’objet d’une intention) son cogitatum respectif. Chaque cogito, du reste, le fait
souvenir de la maison "vise" la maison comme souvenir ; l’imagination, comme image [...]. Ces états de
aussi longtemps je n’ai plus conscience de moi et on peut dire vraiment que je n’existe pas. Si
toutes mes perceptions étaient supprimées par la mort et que je ne puisse ni penser, ni sentir, ni voir
« [...] L’hypothèse de l’inconscient est nécessaire et légitime, et [...] nous possédons de multiples
preuves de l’existence de l’inconscient. Elle est nécessaire, parce que les données de la conscience
sont extrêmement lacunaires ; aussi bien chez l’homme sain que chez le malade, il se produit
fréquemment des actes psychiques qui, pour être expliqués, présupposent d’autres actes qui, eux, ne
incohérents et incompréhensibles si nous nous obstinons à prétendre qu’il faut bien percevoir
par la conscience tout ce qui se passe en nous en fait d’actes psychiques ; mais ils s’ordonnent
dans un ensemble dont on peut montrer la cohérence, si nous interpolons les actes inconscients
inférés. »