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Rapport de
de diagnostic
diagnostic
du
du SRIT
SRIT
srit.aquitaine.fr
srit.aquitaine.fr
srit.aquitaine.fr
Sommaire
Avertissement .................................................................................................................. 3
Introduction...................................................................................................................... 4
Discours d’introduction de Monsieur Alain ROUSSET, Président du Conseil régional Aquitaine
lors de la Conférence Régionale du 2 juin 2008 . ................................................................. 10
Discours d’introduction de Monsieur Francis IDRAC, Préfet de Région lors de la Conférence
Régionale du 2 juin 2008 ................................................................................................. 14
Les enjeux environnementaux............................................................... 19
A - Le mur de camions . .................................................................................................. 20
B - SOS Climat ............................................................................................................. 23
C - Qualité de vie........................................................................................................... 27
D - Des richesses naturelles.............................................................................................. 32
E - L’écocitoyenneté, une valeur de plus en plus partagée..................................................... 36
F - Le « poids » du granulat............................................................................................. 39
G - Le bois, matériau durable............................................................................................ 43
H - Des transports très spéciaux........................................................................................ 47
Les enjeux de compétitivité et d’attractivité.......................................... 52
A - Une région périphérique de l’Europe ............................................................................ 53
B - Un train nommé désir................................................................................................. 58
C - La frontière ferroviaire avec l’Espagne.......................................................................... 61
D - Circuler en Aquitaine.................................................................................................. 66
E - Tourisme et loisirs : un secteur spécifique.................................................................... 73
F - La filière logistique..................................................................................................... 77
G - Ports et plates-formes : des outils du report modal......................................................... 84
H - Des marchandises en ville........................................................................................... 91
Les enjeux de cohésion sociale et territoriale......................................... 95
A - Une Aquitaine à plusieurs vitesses ?............................................................................. 96
B - Le transport, 2ème poste de dépenses des ménages......................................................100
C - Des transports accessibles.........................................................................................104
D - Les nouvelles mobilités..............................................................................................107
E - La congestion des agglomérations...............................................................................111
F - L’Aquitaine, bonne élève de la sécurité routière, mais.....................................................117
G - TIC... pour r@tionaliser les déplacements.....................................................................121
Les enjeux de pilotage......................................................................... 125
A - Le millefeuille des compétences..................................................................................126
B - Urbanisme et Transports : les « frères ennemis »..........................................................130
C - La chaîne de transport...............................................................................................134
D - La contrainte du financement......................................................................................137
E - A l’écoute des Aquitains.............................................................................................142
F - Des démarches exemplaires.......................................................................................144
Présentation des orientations du SRIT : discours de Monsieur Jean-Louis CARRERE,
Premier Vice-Président du Conseil régional Aquitaine
lors de la Conférence Régionale du 2 juin 2008...................................................................147
Un enjeu environnemental
L’élaboration du SRIT constitue, de par sa nature prospective, une démarche qui conduit
obligatoirement à s’interroger sur les implications environnementales des infrastructures
et des transports, et sur les perspectives qui s’offrent aux pouvoirs publics et aux citoyens
dans ce domaine. Le travail entrepris par la Région Aquitaine s’insère par ailleurs dans les
réflexions menées au niveau européen et dans la démarche nationale entreprise en 2007
à l’occasion du Grenelle de l’Environnement.
Le secteur des transports est en premier lieu un important consommateur d’énergie :
il représente plus du quart de la consommation totale d’énergie et plus des deux tiers de
la consommation totale de pétrole, ce qui pèse lourd dans le contexte actuel de raréfaction
des énergies fossiles.
Les trajets ont également tendance à s’allonger, en distance et en durée : un quart des
Aquitains met plus de 40 minutes pour rejoindre son lieu de travail.
Un enjeu de pilotage
La concertation menée lors de cette première phase de l’élaboration du SRIT a mis en évidence
un réel problème de gouvernance dans ce domaine des transports et des infrastructures :
qui fait quoi ? à qui s’adresser ? quelle coordination entre les acteurs ?
La continuité de la chaîne de déplacement constitue un argument central
de l’attractivité des transports collectifs. Le véhicule particulier présente aujourd’hui
davantage de simplicité pour se rendre d’un lieu à l’autre, particulièrement sur des
périmètres de transport différents. L’attractivité des transports collectifs dépend donc
de la capacité des réseaux de transport à se coordonner pour offrir des conditions
de déplacement optimales pour les usagers : des correspondances pratiques, une information
accessible, des tarifs attractifs…
Le Conseil régional d’Aquitaine a décidé, il y a près d’un an, d’élaborer un schéma régional
des infrastructures et des transports, un SRIT.
C’est une compétence qui lui a été ouverte par la loi du 13 août 2004 relative aux libertés
responsabilités locales. Son élaboration est donc de la responsabilité du Conseil régional, en
association avec l’Etat.
Vous avez souhaité réaliser ce schéma en deux volets :
•L
e premier volet qui a débuté en juillet 2007, vise à établir un diagnostic de la situation
régionale en matière de déplacements et de transports, à tracer des perspectives
d’évolution d’ici à 2025 et à dégager de grandes orientations pour les actions à conduire à
cette échéance ;
• Le travail du deuxième volet portera sur la définition du programme d’actions.
Au titre de l’association de l’Etat, les services de l’Etat ont participé à l’élaboration du
premier volet du SRIT.
Au-delà de cette participation aux groupes de travail, ateliers, séminaires et conférences
territoriales qui se sont déroulés en 2007 et début 2008, j’ai formalisé la contribution de
l’Etat au travers d’un document qui sera bientôt à la disposition de tous.
J’attirerai aujourd’hui votre attention sur certains aspects stratégiques qui me paraissent
devoir guider notre démarche commune au service de la politique des transports en
Aquitaine.
En premier lieu, il faut insister sur le fait que la politique nationale des transports portée par
l’Etat dépasse nos frontières, notamment sur l’axe Sud Europe Atlantique. Elle est en effet
définie en cohérence avec la politique européenne des transports (le Livre Blanc de la
Commission européenne et sa révision, le réseau transeuropéen de transports) et repose sur
les engagements internationaux de la France en matière de réduction des émissions de gaz
à effet de serre (le Protocole de Kyoto, la Conférence de Bali).
Cette politique vise ensuite au respect de trois principes fondamentaux :
• le droit au transport pour tous au meilleur coût pour la société : la difficulté de se
déplacer est un facteur d’exclusion ;
• la liberté du choix du moyen de déplacement et de transport des biens ;
• le développement équilibré des différents modes de transport, avec l’objectif de
favoriser le développement économique et le désenclavement des territoires.
A/ Le mur de camions
L’importance du trafic de poids lourds sur l’axe A10/A63/RN10 constitue une des particularités du
trafic routier aquitain. Il constitue un enjeu majeur en termes d’impact environnemental ainsi qu’en
termes de gestion des trafics.
Sur l’axe nord-sud, la part des poids lourds dans le trafic total se situe régulièrement au-dessus des
25% entre Hendaye et Bordeaux et est de l’ordre de 15% entre Bordeaux et Poitiers.
En quinze ans, le trafic de poids lourds franchissant les Pyrénées a quasiment triplé.
Cette évolution concerne l’ensemble des points de passages transfrontaliers et notamment le point de
Evolution du
passage de Biriatou. Aujourd’hui, letrafic de marchandises
nombre de poids entre la Péninsule
lourds Ibérique
franchissant les Pyrénées est le double
et le reste de l'Europe à travers les Pyrénées
de celui franchissant les Alpes françaises.
(total façades Atlantique et Méditerranée) 2025
hyp. haute
Dans une hypothèse haute, ce sont 85 millions de tonnes qui transiteront par Biriatou en 2025, soit
près du double du500,0
volume
Mt transporté en 2003.
450,0 Mt 2025
hyp. basse 176,0 Mt
Tonnage annuel marchandises
400,0 Mt
350,0 Mt Route
35,0 Mt
300,0 Mt 134,0 Mt Fer
2003
250,0 Mt
Mer
25,0 Mt
200,0 Mt
101,0 Mt
Evolution du trafic de marchandises entre la Péninsule 287,0Ibérique
Mt
150,0 Mt
4,3et
Mtle reste de l'Europe à travers les Pyrénées
194,0 Mt
100,0 Mt (total façades Atlantique et Méditerranée)
113,6 Mt 2025
50,0 Mt hyp. haute
0,0 Mt
500,0 Mt
218,9 Mt 353,0 Mt 498,0 Mt
450,0 Mt 2025
hyp. basse 176,0 Mt
Tonnage annuel marchandises
400,0 Mt
350,0 Mt Route
35,0 Mt
300,0 Mt 134,0 Mt Fer
2003
250,0 Mt
Mer
25,0 Mt
200,0 Mt
101,0 Mt
287,0 Mt
150,0 Mt
4,3 Mt
194,0 Mt
100,0 Mt
113,6 Mt
50,0 Mt
0,0 Mt
218,9 Mt 353,0 Mt 498,0 Mt
2025
hyp. haute
300,0 Mt
250,0 Mt 2025
Tonnage annuel marchandises
2025
0,0 Mt
hyp. haute
300,0 Mt 123,0 Mt 192,0 Mt 269,0 Mt
250,0 Mt 2025
onnage annuel marchandises
La volonté des responsables régionaux et locaux s’est ainsi fortement exprimée en faveur des
modes alternatifs au mode routier afin de parvenir à une réduction des flux de poids lourds. Deux
projets principaux s’inscrivent dans cette politique du report modal :
Toutefois, la croissance rapide de ces flux a nécessité la mise en place de projets ou d’aménagements
routiers permettant une meilleure circulation sur l’axe nord sud :
Projet de mise à 2 x 3 voies de l’autoroute A63 – A10 et aménagement d’aires de repos pour
les poids lourds.
La mise en place par l’Etat d’une réglementation spécifique sur l’autoroute : interdiction aux
poids lourds de doubler sur certaines sections.
Les Sommets de Barcelone (octobre 2005) et Saragosse (juin 2008) ont validé la mise en place d’un
groupe de travail franco-espagnol chargé de conduire un groupe d’études préalables sur les « flux
de transports à travers les Pyrénées : modèle de partage modal – adaptation fonctionnelle
de la nouvelle connexion ferroviaire à grande capacité ». Les conclusions devraient permettre
de définir d’ici 2010 des corridors pour la réalisation d’un tunnel de basse altitude sous les Pyrénées
ainsi que les points de connexion de l’ouvrage aux réseaux ferroviaires français et espagnol.
L’Observatoire des trafics à travers les Pyrénées, mis en place conjointement par les deux
Etats, permet désormais de mieux connaître le contexte et la progression des trafics.
Le défi :
Stopper la croissance du nombre de poids lourds en
transit.
(1)
Service permettant le transport massif et régulier de marchandises (semi-remorque, container...) par voie maritime.
B/ SOS Climat
Selon le Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat (GIEC), l’accumulation
massive et rapide de gaz à effet de serre (GES) dans l’atmosphère dérègle déjà notre climat.
Au cours du XXème siècle, la température moyenne à la surface du globe a augmenté de 0,4 à 0,8°C,
la couverture neigeuse et les étendues glaciaires se sont réduites, et le niveau des océans s’est
élevé.
Les transports routiers représentent 94% des émissions de CO2 du secteur des transports,
dont 55% sont issues des voitures particulières, et 27% des poids lourds.
Il faut noter que le transport aérien joue un rôle non négligeable dans les émissions de gaz à effet
de serre.
le transport aérien représente quant à lui 6,4 millions de tonnes équivalent pétrole.
La Région Aquitaine a adopté en mars 2007 un premier Plan climat régional accompagné
de mesures opérationnelles. En terme de transport, les actions qui y figurent s’inscrivent dans la
logique du SRIT.
D’autre part, leur développement a un impact négatif fort sur le coût des denrées
alimentaires mondiales. L’opportunité de développer les agro-carburants exige
ainsi la plus grande prudence.
Il existe, au niveau national et international, une veille permanente sur l’évolution des véhicules
propres visant à réduire les émissions de toxiques et de polluants. Les thèmes de recherche,
généralement soutenue par l’Etat et les collectivités locales concernent principalement :
Les défis :
Réduire les émissions de gaz à effet de serre pour
lutter contre le changement climatique.
Réduire la consommation de produits pétroliers.
C/ Qualité de vie
La pollution atmosphérique
Le transport est l’un des émetteurs de polluants les plus importants. Ces polluants, en plus d’avoir
un impact sur l’environnement, ont un impact sur la santé humaine :
les hydrocarbures (benzène, ...), émis à l’échappement ou par évaporation, ont un caractère
cancérigène ;
les particules fines, issues de la combustion incomplète des combustibles fossiles, peuvent
altérer les fonctions respiratoires et provoquer des effets cardio-vasculaires.
En Aquitaine, sur l’ensemble des secteurs, le transport routier est à l’origine de 46% des émissions
de monoxyde de carbone, de 26% des émissions de benzène, de 59% des émissions de d’oxydes
d’azote et de 13% des émissions de particules de diamètre inférieur à 10 μm.
Distribution par secteur des émissions de CO, benzène, NOx, PM10 en Aquitaine - Source : CITEPA
Ces polluants ont des effets sur la santé d’autant plus graves que les concentrations sont fortes
(malaise, effet cancérigène, maladies respiratoires).
La réglementation fixe des objectifs de qualité de l’air et des valeurs limites pour la santé
des niveaux de polluants. Cette réglementation a un effet important dans la diminution des émissions
de polluants et des concentrations lors des épisodes de pollution. Elle devrait encore évoluer vers
un renforcement des valeurs limites pour 2010.
Les enjeux relatifs à la pollution atmosphérique sont localisés dans les grandes et moyennes
agglomérations (pour le benzène et le dioxyde d’azote) et à proximité des voies rapides (pour les
particules fines et le dioxyde d’azote).
Le bruit
Le bruit est considéré comme une nuisance majeure pour les riverains des infrastructures de
transports. Les véhicules produisent des niveaux de bruit qui, suivant l’intensité, la durée
d’exposition, la proximité et la sensibilité de la personne, ont des conséquences néfastes sur la santé
et la qualité de vie. Ces conséquences peuvent aller d’une gêne passagère à des répercussions
graves pour la santé humaine : irritabilité, insomnie, dépression, problèmes d’audition voire surdité
passagère ou définitive.
Les zones de bruit tendent à se développer autour de certains espaces où les populations se
concentrent, dans des zones très localisées :
les pôles urbains, et surtout les grandes agglomérations, qui concentrent les nuisances
générées par les infrastructures routières et ferroviaires ;
les sites et les grands itinéraires touristiques, qui voient une augmentation des nuisances
ponctuellement en période estivale.
La résorption de points noirs de bruit des infrastructures terrestres est un objectif national qui
s’impose au propriétaire des infrastructures routières et des voies ferrées (Réseau Ferré de France
- RFF).
En Aquitaine, d’après une étude acoustique menée par RFF en 2002, l’agglomération bordelaise est
principalement concernée par une réduction du bruit lié aux infrastructures ferroviaires. Le traitement
des zones critiques identifiées par RFF se réalise soit dans le cadre de travaux sur les infrastructures,
soit au travers d’un programme spécifique de financement.
Plusieurs opérations ferroviaires en cours ou projetées sur l’agglomération bordelaise vont permettre
de traiter de nombreuses zones critiques sur le réseau existant :
Bien évidemment, la question du bruit est désormais traitée de manière systématique dans le cadre
des réalisations des lignes nouvelles.
De même, un programme pluriannuel est engagé sur les lignes existantes notamment sur les
communes de Bègles, Bordeaux, Lormont, Pessac et Floirac. Ce programme permet d’intervenir sur
les zones qui ne font pas l’objet de travaux ou qui ne peuvent pas attendre la réalisation de travaux
compte tenu des besoins.
Par ailleurs, il existe en Aquitaine une convention pour le financement de la réduction des nuisances
sonores des voies rapides urbaines (VRU) de l’agglomération bordelaise. Le Programme 127.5 du
Contrat de Plan Etat - Région 2000 - 2006 a pour objectif de réduire les nuisances consécutives à
la circulation automobile aux abords des grandes liaisons routières avec la réalisation de murs
antibruit ou d’isolations de façades sur les tronçons les plus exposés de l’agglomération bordelaise.
25 quartiers difficiles ont été identifiés, et 14 ont dores et déjà été traités.
Il existe en Aquitaine un observatoire régional du bruit des transports terrestres, financé à 100%
par l’Etat et dont l’objectif est de consolider les travaux et les études menés dans le cadre
d’Observatoires Départementaux du Bruit des Transports Terrestres.
Il est nécessaire d’être vigilant sur la qualification positive ou négative des actions
environnementales qui peuvent avoir un effet positif sur un aspect et un effet
négatif sur un autre aspect.
Les défis :
Réduire les nuisances sonores aux abords des
infrastructures.
Réduire les émissions de pollution liées au secteur
du transport.
Le territoire aquitain forme un ensemble de milieux naturels de 41 000 km², abritant de nombreuses
espèces faunistiques et floristiques endémiques d’un grand intérêt patrimonial. Les milieux
naturels représentent un peu plus de la moitié du territoire aquitain.
Ces milieux sont d’une grande diversité : rives du Golfe de Gascogne, milieux dunaires le long
de la façade Atlantique, zones côtières rocheuses du Pays Basque, zones humides, grands cours
d’eau, estuaire de la Gironde, zones de montagne, forêt des Landes, landes et pelouses sèches
(coteaux de la Dordogne, du Lot-et-Garonne et de la Gironde).
Parmi ces milieux, la forêt représente 42% du territoire aquitain (contre 28% pour l’ensemble de
la France). L’Aquitaine possède ainsi le premier massif forestier de France.
Les zones agricoles sont également très diversifiées et de vocations diverses (vignes, vergers,
céréales, élevage,...), représentent 39% du territoire aquitain.
Les sols artificialisés représentent 9% du territoire aquitain. En Aquitaine, plus d’un tiers des
sols artificialisés est dévolu aux transports, principalement les routes et les parkings(2).
(2)
Source : TERUTI-LUCAS, l’occupation des sols en 2006
Les activités de transport ont un impact sur la biodiversité, que ce soit de manière
directe par occupation de l’espace et destruction d’espèces, ou indirecte par retombées de
pollutions.
Les infrastructures de transport sont sources d’impacts sur les écosystèmes. En premier lieu,
la réalisation d’infrastructures de transport consomme de l’espace naturel dévolu aux espèces
végétales et animales. Les grandes infrastructures peuvent également constituer des
« barrières » difficilement franchissables, entraînant une modification des possibilités de
déplacements et donc des zones utilisées par les espèces animales. La coupure des haies bocagères
par les infrastructures peut détruire également les écosystèmes qu’elles abritent et favoriser le
ruissellement de l’eau ainsi que l’érosion des sols. En revanche, dans le cas d’infrastructures moins
importantes, on peut noter qu’en créant des effets de lisière, les routes ou voies ferroviaires peuvent
s’avérer bénéfiques pour la faune en recréant des zones de nidification.
Les transports entraînent également des pollutions qui peuvent avoir un impact important sur les
milieux naturels. Les émissions de particules des véhicules ont un impact sur la biodiversité des
territoires traversés. Les émissions de gaz à effet de serre participent également au réchauffement
climatique, qui entraîne une fragilisation de la biodiversité. L’ensemble de ces émissions peuvent
directement ou indirectement causer la destruction d’espèces au voisinage des infrastructures ou
permettre la prolifération d’espèces menaçantes. De plus, des études universitaires (notamment à
Pau) ont montré que le bruit, associé aux émanations polluantes des véhicules, induit une désertification
des zones situées à proximité des autoroutes. De même, les infrastructures constituent d’importantes
surfaces imperméabilisées qui accentuent le ruissellement des eaux pluviales. Celles-ci se
chargent, au contact de la chaussée, de nombreux polluants qu’elles acheminent vers des réseaux
facilement saturés ou directement dans le milieu.
La modification du paysage est quant à elle plus subjective : l’aménagement d’une infrastructure
modifie le paysage, mais peut avoir un effet positif de révélation de sites méconnus au voyageur.
Enfin, en Aquitaine, les impacts dus aux transports sont accrus du fait de l’extension de
l’urbanisation, souvent due à la recherche d’un foncier accessible dans un environnement relativement
préservé, qui entraîne une diffusion lointaine de l’urbanisation et un accroissement des distances de
déplacements, avec une dépendance forte à l’automobile.
… de plus en plus pris en compte dans les projets d’infrastructures et dans leur
entretien
L’Aquitaine enregistre de nombreux projets routiers (A63, A65…) et ferroviaires (LGV Tours -
Bordeaux, Bordeaux – Toulouse, Bordeaux - Espagne) dont les effets ont un impact sur
l’environnement, la biodiversité et le paysage. Les risques réels liés à ces infrastructures nouvelles
sont donc évalués, puis pris en compte dans les différents dossiers d’enquête publique ou de
demandes d’autorisations sous forme de mesures qui permettent en premier lieu de les supprimer,
de les atténuer ou lorsque cela n’est pas possible de les compenser. Ces mesures prescriptives
constituent des engagements du maître d’ouvrage qui sont évaluées plusieurs années après la mise
en service du projet.
Aujourd’hui, le coût des travaux induits par ces mesures peut être très élevé et représenter jusqu’à
10% du coût total du projet.
Elles découlent de lois et directives qui ont pour objet de préserver l’environnement lors de la
réalisation de grands projets d’infrastructures.
C’est le cas notamment de la loi sur l’eau du 3 janvier 1992, complétée le 30 décembre 2006,
qui stipule que les nouvelles infrastructures ne doivent pas altérer la qualité des eaux ni perturber
l’écoulement naturel des eaux. Aussi les ouvrages ne doivent pas constituer des barrages potentiels
et des aménagements sont réalisés pour recueillir, filtrer et évacuer les eaux de ruissellement.
La Directive européenne « Habitats » et sa transposition en droit français nécessitent la
réalisation d’études et de mesures spécifiques pour la faune et la flore. Dans ce cadre, des zones
naturelles très importantes en surface peuvent être acquises par le maître d’ouvrage pour reconstituer
l’habitat. La gestion de ces nouvelles zones peut être confiée à des organismes agréés spécialisés.
D’autres aménagements comme des passages spécifiques pour la faune peuvent également être
réalisés. Les suivis des projets plus anciens permettent, par retour d’expérience, d’améliorer encore les
dispositifs. Par ailleurs, de petites infrastructures peuvent avoir un effet de lisière au bénéfice de la nature.
L’insertion des infrastructures dans leur territoire est également une obligation des projets
d’infrastructures. Les projets autoroutiers et certains projets routiers comportent une disposition
spécifique appelée « 1% paysage et développement » qui permet de financer des études et des
opérations qui débouchent sur la réalisation d’actions de valorisation paysagère ou de développement
économique ou touristique (valorisation de paysages naturels et ruraux, requalification de façades
ou d’espaces périurbains, mise en valeur de monuments et de leurs abords et d’espaces urbains de
caractère), au-delà des engagements contenus dans la déclaration d’utilité publique (DUP) du projet.
Exemples issus du projet de ligne à grande vitesse « Tours-Bordeaux » : 200 hectares vont être
acquis par RFF pour la sauvegarde de l’outarde canepetière. La Région Aquitaine et l’Etat ont inscrit
au CPER la démarche « 1% paysage et développement » pour financer des améliorations paysagères
au-delà des engagements contenus dans la déclaration d’utilité publique, ce qui est une première
en France.
L’entretien des infrastructures s’avère de moins en moins polluant, compte tenu de nouvelles
procédures instaurées par les propriétaires. L’utilisation des produits phytosanitaires se réduit
d’année en année pour se limiter à quelques endroits particuliers impossibles à faucher. La limitation
des zones fauchées et la pratique de la fauche tardive permettent de respecter la reproduction des
espèces qui y nichent, tout en luttant contre les espèces invasives dans certains sites sensibles.
Les défis :
Préserver les équilibres naturels et la biodiversité.
Maintenir le haut niveau du cadre de vie aquitain.
Le covoiturage est un mode de déplacement où plusieurs personnes utilisent une seule voiture pour
faire le même trajet ou presque, ce qui représente plusieurs avantages :
économique : partage des frais de voiture, d’essence, de péage, de
parking ;
environnemental : réduction du trafic et de la pollution ;
solidaire : entraide ;
social : rencontre d’autres personnes.
La Région s’est associée avec la Communauté Urbaine de Bordeaux, la Préfecture, le Conseil Général
de la Gironde et la Mairie de Bordeaux en vue de développer un site internet destiné à mettre en
relation les agents désirant partager leur véhicule pour effectuer les trajets domicile - travail :
www.moijecovoiture.com
Le Département des Landes a également mis en place des plates-formes de contacts organisant le
covoiturage ainsi que des parcs de stationnement dédiés.
Une modification des comportements individuels en faveur des modes doux : vélo et
marche à pied
Cet engouement a également un impact sur le réseau ferroviaire. Ainsi, le pôle d’échanges du Teich,
expérimental en terme de mobilité douce, est conçu dans une politique globale en faveur de
l’intermodalité vélo-Ter Aquitaine. Sur l’ensemble des gares et haltes de la ligne Bordeaux-Arcachon,
il est prévu de développer le stationnement sécurisé des deux-roues.
Certains participants considèrent que les règles imposées par certains Plans
Locaux d’Urbanisme de construire deux places de stationnement par logement
est une aberration si l’on veut construire des « écoquartiers ». Selon eux, il faut
renforcer les actions incitant à dissocier possession et utilisation de véhicules.
Les défis :
Répondre à la demande d’écomobilité et inciter les
populations à s’inscrire dans cette démarche.
Favoriser les démarches écocitoyennes.
F/ Le « poids » du granulat
Les granulats, matériaux essentiels à la réalisation de bâtiments et d’infrastructures, constituent le
deuxième type de consommation de biens courants après l’eau.
Les matériaux de construction représentent plus de 40% des flux de marchandises en Aquitaine.
A eux seuls, les granulats représentent plus de 10% des flux de marchandises en
Aquitaine.
Au regard de la répartition des ressources géologiques régionales, deux types de roches sont
exploités :
La région Aquitaine ne couvre pas ses besoins. Le rapport global Consommation et Production fait
apparaître un solde légèrement déficitaire de 700 000 tonnes mais qui masque des disparités
départementales importantes.
Un département, la Gironde, fait apparaître un déficit très important (30% des besoins non
couverts) qui est structurel. Les autres départements aquitains compensent pour partie le déficit de
la Gironde (1,9 million de tonnes annuelles), le solde provient de la région Poitou-Charentes (1,6
million de tonnes annuelles).
La voie fluviale joue un rôle marginal, malgré un réseau Grand Gabarit disponible sur l’estuaire de
la Gironde jusqu’à Langon et un transport par péniche en direction de Toulouse.
Cependant, l’étude transport de l’Observatoire des Matériaux de Construction fait état de l’inadaptation
du canal du Midi aux barges capables de transporter des granulats.
La voie maritime, utilisée pour acheminer des granulats en provenance d’Ecosse, Norvège, Boulogne,
Nantes ou au large de l’estuaire de la Gironde, et à destination des deux terminaux du port
de Bordeaux, fait l’objet de réflexions ou d’initiatives des professionnels.
Deux projets font état à terme de trafics de 2 x 300 000 tonnes de granulats en provenance d’Ecosse
et de Norvège.
L’armateur Stema Shipping, filiale du groupe allemand Mibau, vient ainsi de s’engager avec le Port
de Bordeaux afin d’importer de Norvège 3 à 400 000 tonnes de granulats à compter du deuxième
semestre 2008. Un approvisionnement par Blaye est également étudié pour la construction de la
ligne à grande vitesse ou sur un « nouveau » site portuaire au terminal de Grattequina à
Parempuyre.
L’Union Nationale des producteurs de Granulats envisage au plan national de doubler ou tripler
sa demande de transport sur le mode ferroviaire et de développer le transport maritime.
Elle compte pour cela sur le développement de plates-formes adaptées au stockage et au transport
de granulats.
Les plates-formes sont un point essentiel de la chaîne logistique par le rail. Or actuellement, sur la
région bordelaise, la SNCF ne dispose que de la seule plate-forme d’Hourcade.
Les représentants de la filière ont créé un Observatoire régional des Matériaux de Construction
qui a pour objectifs :
d’offrir des éclairages utiles aux politiques publiques et aux stratégies privées dans le domaine,
pour construire un kilomètre de voie ferroviaire, 10 000 tonnes de granulats sont nécessaires,
Pour ordre de grandeur, les grands projets d’infrastructure nécessitent en volume de granulats :
pour la mise à 2x3 voies de la rocade, 300 000 tonnes de granulats pour 20 km ;
Il faut penser aux futurs grands chantiers à venir : TGV, A65… qui seront fortement
consommateurs de granulats.
Peut-être faut-il intégrer une dimension plus environnementale dans les marchés
publics qui se traitent encore en grande partie sur la politique du moins-disant ?
Le défi :
Réduire l’impact environnemental lié à la gestion du
granulat.
La Région Limousin, limitrophe, possède également un volume exploité significatif. Le volume global
Aquitaine – Limousin représente ainsi un enjeu majeur, à la fois en terme économique mais
également en termes de transport de matière première.
Les Assises de la Forêt ont été conclues par le Ministre de l’Agriculture le 16 janvier 2008, en fixant
parmi les axes prioritaires une augmentation de 60% de la production forestière d’ici à 2020.
La filière bois se situe donc dans un contexte de forte croissance.
La création du pôle de compétitivité Industries et Pin Maritime du Futur (IPMF), labellisé par l’Etat en
juillet 2005, a permis à la Région d’initier fortement la dynamique aquitaine en favorisant
la compétitivité de la ressource forestière et en garantissant un approvisionnement répondant aux
besoins de l’industrie de transformation. Le pôle de compétitivité a ainsi contribué à structurer
les activités de la filière du pin maritime en un ensemble cohérent et complémentaire d’activités
industrielles de transformation, depuis le sciage jusqu’à la fabrication du papier, par le développement de
systèmes logistiques intégrés.
Au niveau aquitain, l’enjeu est d’importance, 8 millions de tonnes annuelles de bois ronds
et 5 millions de tonnes de produits finis sont transportées à l’intérieur de la région, soit un total
de 13 millions de tonnes, représentant 11,5% des flux intraquitains.
En ce qui concerne l’expédition des produits finis, les distances plus importantes se prêtent à
l’utilisation du fer, sous réserve de développer une offre compétitive en prix. Ce n’est pas le cas
actuellement et les embranchements fer non utilisés ou en voie de fermeture sont nombreux. L’Espagne
(première destination à l’export) constitue un cas particulier faute de continuité suffisante entre les
réseaux. Si cet obstacle était levé, le transport ferroviaire vers ce pays pourrait de développer.
Les forêts d’Aquitaine sont un atout déterminant pour l’industrie touristique et la qualité de vie des
Aquitains. En effet, l’activité économique liée à la filière permet la gestion, l’entretien et la protection
des forêts d’Aquitaine.
Elles constituent également un outil contre l’effet de serre, un mètre cube de bois pour se constituer
absorbant une tonne de C02 : la forêt est une pompe à carbone considérable à l’échelle
régionale.
Source : ADEME
Il est nécessaire de faire évoluer la réglementation sur le transport routier des bois
ronds, condition indispensable pour assurer la compétitivité et la pérennité de la
filière, le manque de visibilité pour après 2009 ne permettant pas aux exploitants
et transporteurs d’investir dans des matériels plus performants, moins agressifs
pour les chaussées, qui contribueraient à réduire la consommation de carburant
et l’émission de gaz à effet de serre tout en limitant le trafic, les nuisances et
l’accidentologie.
Les défis :
Permettre à la filière aquitaine du bois de participer
à l’objectif national de hausse de 60% de production
forestière.
Réduire le nombre de poids lourds transportant du
bois, notamment les bois ronds.
Le transport de matières dangereuses s’applique aux substances qui peuvent présenter un danger
grave pour les populations, les biens ou l’environnement à cause de leurs propriétés physico-chimiques
ou de la nature même des réactions qu’elles peuvent générer en cas d’accident.
Les dernières estimations de tonnages transportés de matières dangereuses restent très anciennes
en Aquitaine (5,7 millions de tonnes en 1987). Ce volume est aujourd’hui estimé entre 8 et
12 millions de tonnes annuelles en région (en fonction de la classification de certaines
marchandises).
l’existence d’itinéraires routiers secondaires entre sites à forte densité industrielle générant
des flux lourds.
Afin de sécuriser le transport des matières dangereuses, un suivi par satellite est expérimenté sur
l’axe France – Espagne. Il a pour but de présenter un suivi de l’activité de transports de matières
dangereuses destiné aux différents acteurs : transporteurs, gestionnaires, services d’urgence…
Le Centre Régional d’Information et de Coordination Routière sud-ouest, le Centre d’Ingénierie et de
Gestion du Trafic Aliénor, les Centres Opérationnels Départementaux d’Incendie et de Secours 31 et
33 ainsi que les sociétés d’autoroutes ASF et COFIROUTE participent aux tests de cette application.
Les convois exceptionnels occasionnent une gêne pour la circulation et peuvent générer des
accidents. Ils constituent un obstacle pour les autres usagers de la route et peuvent conduire à
des perturbations voire à une paralysie du trafic s’ils empruntent des voies inadaptées. Leur
passage impose des pressions importantes sur les chaussées ou ouvrages d’art qui conduisent à une
fragilisation ou une dégradation accélérée de ceux-ci.
L’Aquitaine est directement concernée par un exemple majeur à l’échelle nationale et internationale :
le transport multimodal des principaux éléments de l’Airbus A380.
déchets ménagers et assimilés : 1,5 millions de tonnes (dont ordures ménagères seules
1,2 millions de tonnes) ;
Le transport de déchets est assuré par mode routier de manière quasi exclusive. En effet,
la distance, souvent inférieure à 10 km, et les volumes transportés rendent le mode ferroviaire
quasiment inopérant pour la plupart des déchets liés à la consommation courante.
Dans un même temps, la Fédération Française du Bâtiment a mis en place un outil, disponible sur
internet, permettant de localiser les lieux d’élimination des déchets les plus proches d’un chantier.
Source : ADEME
Les convois exceptionnels génèrent des nuisances importantes pour les riverains,
en particulier entre Bergerac, Libourne et Saint-André-de-Cubzac.
Les défis :
Limiter le risque lié au transport de matières
dangereuses.
Optimiser la gestion des déchets pour réduire le
nombre de tonnes kilomètres transportées.
Possédant une grande façade maritime, l’Aquitaine peut également, grâce à ses deux ports à
Bordeaux et Bayonne, être en relation avec les ports des autres pays européens.
L’Aquitaine a des liens économiques avec les principales puissances économiques européennes, de
part son rang de grande région agricole exportatrice (céréales, vin, bois, produits agro-
alimentaires,…) et la présence d’un secteur industriel de haute technologie, notamment dans le
secteur aéronautique (pôle mondial Aerospace Valley, route des lasers, médicaments,…). L’Europe
représente 2/3 de ses exportations et ses premiers partenaires économiques sont par ordre
décroissant l’Espagne, l’Allemagne, le Royaume-Uni, l’Italie et la Belgique. Ces liens induisent des
flux de marchandises importants, ainsi que la nécessité d’effectuer de nombreux voyages d’affaires
qui doivent pouvoir se faire rapidement.
Le tourisme, important secteur économique aquitain, induit également des flux importants de voyageurs
venant de toute l’Europe, principalement du nord de l’Europe, mais aussi de plus en plus de
l’Espagne. Il faut y ajouter le phénomène des Européens qui viennent s’installer définitivement,
ou qui y achètent des résidences secondaires. Tourisme et résidentialisation entraînent des besoins
de déplacements importants dans ces pays européens.
Malgré la présence d’une offre TGV sur l’axe atlantique et la proximité de l’Espagne, l’offre de transport
voyageurs vers l’Europe est essentiellement routière et aérienne, y compris vers l’Espagne.
Le transport de marchandises entre l’Aquitaine et les autres pays européens est majoritairement
exécuté par le mode routier, puis le maritime et enfin de façon très minoritaire par le ferroviaire.
L’offre routière est assez performante vers l’Espagne, grâce au réseau autoroutier réalisé en
Aquitaine et en Espagne. Pour les autres pays européens, le trajet routier ne peut s’envisager, pour
les voyageurs, que dans le cadre d’un déplacement de longue durée compte-tenu des temps de
parcours importants. C’est néanmoins une offre très prisée pour les touristes qui viennent passer
plusieurs semaines sur la côte aquitaine.
Le mode routier est également assez utilisé pour les voyages en autocar, que cela concerne les
voyages organisés ou les voyages internationaux longue distance. Les voyages par autocar sont
prisés de part leur coût souvent plus bas que l’aérien et le ferroviaire. La compagnie Eurolines
propose notamment de nombreux départs vers l’Espagne et le Portugal au départ de Bordeaux,
Agen, Bayonne, Périgueux et Pau.
Le réseau routier aquitain souffre néanmoins de problèmes de congestion de plus en plus aigus qui
lui font perdre son attractivité.
Le transport ferroviaire grande vitesse concurrence le transport aérien pour des trajets d’un temps
maximum de 3 à 4 heures. Au-delà de cette durée, le transport aérien reste dominant. Ainsi, le
mode aérien rencontre de plus en plus de succès sur les destinations européennes. L’Aquitaine
dispose pour cela de nombreuses plateformes aéroportuaires sur l’ensemble de son territoire qui
offrent presque toutes des relations avec l’Europe.
Ces relations se sont fortement développées ces dernières années avec l’émergence des compagnies
low-cost qui sont pour la plupart basées dans le nord de l’Europe, source d’une clientèle
importante pour l’Aquitaine. Ces offres sont parfois les seules présentes, à l’instar de Bergerac qui
est passé de 16 000 voyageurs en 2001 à 270 000 aujourd’hui avec une offre low-cost sur le
Royaume-Uni.
L’aéroport de Bordeaux-Mérignac dispose de l’offre la plus importante sur l’Europe. Elle sera renforcée
avec la réalisation d’une aérogare dédiée aux liaisons low-cost.
Il est à noter que les liaisons aériennes avec les pays situés au sud de l’Aquitaine (Péninsule ibérique,
Maghreb…) sont concentrées à Bordeaux-Mérignac. En effet, les aéroports du sud de la Région (Pau
et Biarritz) ne possèdent aucune liaison vers l’Espagne.
En ce qui concerne le mode ferroviaire, les relations voyageurs avec la péninsule ibérique sont très
faibles car il est obligatoire de changer de train à Irun à cause du problème de la différence d’écartement
des rails entre les deux pays. Seule une liaison TGV directe permet de relier régulièrement Bruxelles en
5h30. Les autres pays européens sont trop éloignés par mode ferroviaire.
L’ouverture européenne, assurée actuellement presque exclusivement par les modes routiers, avec
en plus l’aérien pour les voyageurs et le maritime pour les marchandises, est fragile compte-tenu du
contexte de congestion des axes routiers, d’augmentation du prix des carburants, des impératifs de
réduction des nuisances environnementales et de réduction des gaz à effet de serre.
Le projet de LGV Poitiers – Limoges aura également un impact direct sur les relations de Périgueux
et du nord de l’Aquitaine, vers Paris et le nord de l’Europe.
Ces projets permettront de créer des corridors fret pour les marchandises, avec un franchissement
facilité de la frontière espagnole. En attendant l’horizon 2018, la réouverture de la ligne Pau - Canfranc
- Saragosse, qui pourrait être réalisée en 2013, permettrait de créer une liaison marchandises et
voyageurs sans changement de train à la frontière.
Le groupe réuni en atelier a également insisté sur les concurrences entre les
plates-formes aéroportuaires en région ou avec des plates formes situées à
proximité. Il serait donc souhaitable d’organiser des complémentarités.
Les défis :
Mettre en place des services ferroviaires performants
vers les grands pays européens, notamment la
Péninsule ibérique.
Coordonner l’offre aérienne pour assurer une desserte
efficiente des territoires et en cohérence avec nos
objectifs de lutte contre l’effet de serre.
En outre, les villes d’Aquitaine situées au sud de Bordeaux et desservies par le TGV avec une
fréquence acceptable, sont très éloignées de la capitale, plus de 4h30 pour Bayonne et près de 5h
pour Pau, ce qui rend indispensable une liaison aérienne. Enfin, Périgueux et Mont-de-Marsan ne
bénéficient d’aucun train direct avec Paris. De fait, Périgueux vient de rouvrir une liaison aérienne
avec la capitale subventionnée pour obligation de service public (OSP).
routières pour les relations dont le temps de parcours en train n’est pas nettement compétitif
par rapport à la route, même lorsqu’il existe une liaison TGV ;
aériennes pour les relations avec les principales métropoles françaises dont le temps de parcours
en train excède 5 heures (Lyon, Nice, Lille, Strasbourg).
La situation des relations transversales ferroviaires s’est même dégradée ces dernières
années, avec une augmentation des temps de parcours, principalement sur la liaison Bordeaux – Lyon
où la liaison ferroviaire est moins rapide que la liaison routière, malgré la distance, et la réduction du
nombre d’allers-retours de trains corails interrégionaux, notamment entre Bordeaux et Nantes où
il existe seulement 3 trains directs par jour.
Pourtant le besoin de déplacement existe, puisque deux lignes low cost viennent récemment d’ouvrir
entre Bordeaux, Biarritz et Lyon.
La faiblesse des relations ferroviaires vers la capitale et vers les autres régions françaises devrait
être fortement réduite avec la réalisation des lignes à grande vitesse entre Tours et Bordeaux,
prévue en 2015, et de ses deux branches vers l’Espagne et Toulouse, à l’horizon 2018.
Evolution des temps de parcours par desserte en TGV à la suite de la mise en place
des projets de lignes nouvelles à grande vitesse en Aquitaine - Source : SNCF
D’autres projets situés hors de la Région Aquitaine auront un impact sur les transports et
déplacements régionaux :
LGV Poitiers – Limoges : impact direct sur les relations de la Dordogne et du nord de
l’Aquitaine, vers Paris et le nord de la France,
Malgré ces projets, le Périgord ne disposera pas de liaison directe à Paris ni vers d’autres régions à
part le Limousin. Pau reste encore à plus de 3h de Paris. Enfin, les liaisons avec la façade atlantique
restent problématiques.
Le groupe de travail insiste sur la difficulté pour se déplacer sur des relations
ferroviaires est-ouest, notamment entre Bordeaux et Lyon.
Les défis :
Intégrer l’Aquitaine au réseau de la grande vitesse
ferroviaire.
Améliorer les liaisons ferroviaires interrégionales.
Gare de Canfranc
Aujourd’hui, seul le complexe Hendaye - Irun constitue un point de passage, car la ligne Pau - Canfranc
a été interrompue à partir d’Oloron en 1980. Il concentre, de fait, tous les trafics ferroviaires
transfrontaliers.
Le complexe comporte deux gares de voyageurs, une à Hendaye et l’autre à Irun, distantes de
3 kilomètres. Il comporte également plusieurs faisceaux de voies à écartement UIC et espagnols
disséminés dans 3 secteurs principaux. Ces faisceaux permettent de garer les trains et d’effectuer les
changements nécessaires pour faire circuler les marchandises.
Ainsi, le complexe traite le transbordement des marchandes entre trains espagnols et français, mais
également le transfert entre la route et le rail (52% de transbordement conventionnel et 33% de
transbordement combiné).
Il existe également des chantiers de changement d’essieu qui permettent aux trains d’emprunter les
deux réseaux ferroviaires. Pour les marchandises, ces chantiers sont effectués manuellement.
Ils concernent 15% des marchandises.
Pour les voyageurs, il existe un chantier automatique pour les trains espagnols spécialement
équipés (le train change d’écartement à 70 km/h). Ce changement est effectué 2 fois par jour pour
les trains de nuit Paris - Madrid.
La principale difficulté du complexe réside dans la faible connexion entre le coté français et le coté
espagnol. En effet, seules deux voies traversent la Bidassoa, dont une seule à écartement international.
Les manoeuvres dans le complexe sont de fait extrêmement compliquées et réduisent la capacité
de traitement des trains. Ainsi, le complexe ne peut traiter qu’au maximum 3,5 millions de tonnes
de marchandises, après des travaux effectués lors du dernier Contrat de Plan qui ont permis de
doubler la capacité, soit environ 70 trains.
Pour les voyageurs, le complexe a été organisé comme la juxtaposition de deux gares en « cul
de sac », le passage de la frontière obligeant les voyageurs à changer de train. Cette organisation
perdure aujourd’hui, et le manque de capacité du complexe empêche même d’organiser les
changements au sein d’une même gare. Ainsi, même si 5 TGV se rendent à Irun depuis Paris, les
Ter Aquitaine n’y vont pas. De même, la majorité des nombreux trains espagnols ne dépassent pas
Irun. La distance entre les deux gares rend les interconnexions difficiles.
Il est vrai que, jusqu’à présent, le réseau espagnol n’incitait pas non plus à utiliser le train, compte-
tenu de ses maigres performances (changement obligatoire pour aller d’Irun à Bilbao, avec un
temps de parcours très pénalisant pour les voyageurs).
De ce fait, les services ferroviaires sont aujourd’hui fortement pénalisés face à la route. Par exemple,
entre Bordeaux et Vitoria l’offre ferroviaire est de 2 services par jour en 5 heures avec 1 ou
2 changements. En voiture particulière, ce même trajet est estimé à 3h40. En car (Eurolines), ce
trajet est réalisé en 4h40, en utilisant les autoroutes. Le temps de parcours en car (Eurolines) entre
Bordeaux et Madrid est estimé à 10 heures. Il n’existe pas de liaison ferroviaire entre les deux villes.
Il est toutefois à noter que le train local basque Euskotren, qui circule sur une voie métrique, pos-
sède son terminus dans la cour de la gare d’Hendaye. Il ne relie malheureusement pas les gares
d’Hendaye et d’Irun, et ses horaires ne sont pas coordonnés avec ceux des trains français.
Cette prédominance de la route se retrouve également pour les marchandises car il est impossible
de faire circuler des trains de marchandises de plus de 450 m sur les voies du pays basque espagnol
qui sont, de plus, saturées avec le trafic local de voyageurs.
La ligne Pau - Canfranc - Saragosse, ouverte en 1928, constitue l’un des 4 passages ferroviaires
entre la France et l’Espagne. Ligne à voie unique de Pau à Huesca, elle possède des caractéristiques
montagneuses qui rendent son exploitation plus difficile sur la partie française. Aussi, le développement
du mode routier dans les années 50-60 a-t-il provoqué le désintérêt pour cette liaison ferroviaire
vers l’Aragon, à tel point que le déraillement d’un train en 1970 a entraîné la fermeture de la ligne
dans la partie montagneuse. Les circulations voyageurs ont été maintenues jusqu’à Bedous dans
un premier temps, puis uniquement jusqu’à Oloron.
Sa réouverture nécessite des investissements importants, entre 205 et 300 millions d’euros pour la
partie française.
L’Etat espagnol a défini un plan ambitieux pour développer son réseau ferroviaire. Ainsi, il compte
construire un nouveau réseau aux normes internationales. Certaines lignes (en rouge sur la carte
ci-après) sont dédiées à la grande vitesse voyageur, les autres (en bleu) permettent la circulation des
trains voyageurs à la vitesse de 220 km/h et la circulation des trains de fret. Ce plan vise à mettre
toutes les capitales régionales du pays à moins de 3h de Madrid et 6h30 de Barcelone à l’horizon
2020.
Ainsi, l’Espagne possèdera à l’horizon 2012 le premier réseau de ligne à grande vitesse au
monde, devant la France. Elle compte à terme mettre en service 7 000 km de lignes nouvelles,
renouvelant ainsi totalement son réseau. De son coté, la France compte doubler son réseau à grande
vitesse à 2020-2025, passant à environ 3 500 km.
D’ores et déjà, des trains à grande vitesse(3) circulent en 4h30 entre Madrid et Irun, depuis l’ouverture
en décembre 2007 de la ligne à grande vitesse Madrid – Valladolid. En 2013, le « Y basque » devrait
diviser par 2 ce temps de parcours et offrira des liaisons directes en 45 minutes entre Irun et Bilbao.
Ce nouveau réseau basque comportera un trafic voyageur très important. Il permettra également
de faire circuler des trains de fret à écartement standard depuis Bilbao et Vitoria, où une grande
plateforme logistique est en construction.
Il est à noter que Saragosse et Huesca sont également reliées à Madrid et à Barcelone par la grande
vitesse ferroviaire, et que de grandes plateformes logistiques connectées au réseau ferroviaire
modernisé s’y développent. L’Espagne vise également à moderniser les lignes existantes, notamment
celle entre Huesca et Canfranc, pour permettre la circulation à la fois des trains espagnols et
français.
(3)
A écartement variable
Le « Y basque » devrait arriver au sud d’Irun en 2013. Pour aller en France, les trains devront
passer par le complexe ferroviaire jusqu’à ce que soit construite une ligne nouvelle côté français
assurant une interconnexion directe, à l’instar du projet Perpignan – Figueras coté Méditerranée.
Or ce projet, dont l’enquête publique est prévue en 2013, ne pourra pas être réalisé avant 2018.
De plus, les aménagements à réaliser pour l’arrivée du « Y basque » avant la gare d’Irun et dans le
complexe n’ont pas encore été décidés.
Enfin, cette réouverture d’un lien ferroviaire avec Saragosse et l’Espagne ouvrirait un nouveau
corridor d’échange et préparerait la mise en place d’une nouvelle traversée par un tunnel de
basse altitude qui trouvera toute sa pertinence lorsque l’Espagne aura réalisé son Plan de
Transport 2020.
Il est nécessaire de créer une nouvelle liaison ferroviaire à travers les Pyrénées.
Le défi :
Gommer la « frontière ferroviaire » pour les voyageurs
et les marchandises, avec d’une part l’arrivée du
« Y basque » en 2013 et la mise en service d’une autoroute
ferroviaire depuis Vitoria, et la réouverture de la liaison
Pau – Canfranc – Saragosse d’autre part.
D/ Circuler en Aquitaine
Pour se déplacer au sein de la région, les Aquitains empruntent les différents réseaux : réseau routier,
réseau ferré, réseau d’autocars régional ou départemental.
Les zones situées sur les axes desservis par les TGV profitent de la complémentarité TGV - Ter
Aquitaine, donc d’un bon niveau de service :
Bordeaux – Bayonne ;
Bordeaux – Agen ;
Bordeaux – Pau.
La comparaison des performances des réseaux routiers et ferroviaires doit se baser sur plusieurs
critères : qualité du service (fiabilité, fréquence…), coût, sécurité, temps de parcours, impact
environnemental, etc.
Les temps de parcours comparés entre le Ter Aquitaine et le mode routier fournissent les
indications suivantes (temps relevés de centre-ville à centre-ville) :
Les liaisons directes sont favorables au mode ferroviaire. De ce fait, tous les parcours
ferroviaires à destination de Bordeaux possèdent un temps de parcours plus performant que le mode
routier.
Inversement, tous les trajets qui nécessitent un changement de train possèdent un temps de
parcours favorable au mode routier :
L’accessibilité au territoire régional n’est pas uniforme et certains bassins de l’Aquitaine demeurent
enclavés du fait d’un manque de performance des infrastructures routières ou ferroviaires.
Cette problématique de liaison nord-sud se retrouve dans l’est du département des Landes.
Cette zone ne possède pas de liaison routière performante sur cet axe.
Le nord de la Gironde reste également enclavé à cause d’un réseau routier inadapté et de
l’estuaire de la Gironde. Le Médoc bénéficie néanmoins d’une desserte Ter Aquitaine. En ce qui
concerne le Blayais, une étude a été entreprise en 2006 concernant le projet de réouverture
au transport de voyageurs de la ligne Blaye – Saint-Mariens.
Le littoral, entre Biscarosse et Tarnos, n’est pas desservi par le mode ferroviaire.
Le réseau routier n’est pas adapté à la fréquentation du littoral.
Oloron Sainte-Marie
La Région est autorité organisatrice des transports régionaux de voyageurs. A ce titre, elle organise
et finance le service Ter Aquitaine. Le réseau ferroviaire est vieillissant et rencontre de nombreux
problèmes. Il est victime:
Pour autant, le Ter Aquitaine bénéficie d’une attractivité très forte. Alors que les dessertes
Ter ont augmenté de 20% entre 2003 et 2007, la fréquentation des Ter a augmenté de 30% sur la
même période.
Pour compléter le maillage du Ter, la Région organise les transports routiers de voyageurs sur les
lignes d’intérêt régional (par autocar) avec :
des lignes structurantes : liaisons régulières entre les pôles urbains aquitains (préfectures,
grands équipements…) en l’absence de ligne ferroviaire ;
des lignes de rabattement : connexion des territoires non desservis au réseau ferroviaire Ter
Aquitaine et TGV.
Les déplacements en région sont également assurés, que ce soit pour des trajets locaux ou des
trajets terminaux par les transports départementaux et urbains.
L’ensemble des Autorités organisatrices a aujourd’hui pris la mesure des constats sur les réseaux
et de nombreux projets ou actions voient le jour afin d’améliorer les relations au niveau régional et
local.
La mise 2x3 voies progressive de l’A63 a pour objectif de permettre une amélioration des conditions
de circulation sur l’axe littoral…
un gain de temps significatif pour des dessertes régionales : 30 minutes entre Agen et
Bordeaux et 38 minutes entre Bayonne et Bordeaux ;
la circulation de TerGV (Ter à grande vitesse) renforçant l’offre TGV entre les grandes villes
d’Aquitaine ;
la libération de sillons sur les lignes classiques permettant un développement de l’offre Ter
Aquitaine et fret.
Une amélioration du réseau ferroviaire régional grâce à des actions inscrites au Contrat de Projet :
des opérations de régénération sur les lignes fortement dégradées : Voie ferrée de ceinture
de Bordeaux, Bayonne – St-Jean-Pied-de-Port, Pau - Oloron, Libourne – Bergerac – Sarlat,
Agen – Périgueux.
Il faut également souligner le développement du transport à la demande (TAD) organisé avec les
intercommunalités afin de mieux desservir les zones rurales,
Les liaisons transversales entre les pôles secondaires de la Région et les Régions
limitrophes, en particulier vers Midi-Pyrénées ne sont pas de bonne qualité : c’est
notamment le cas des liaisons entre Mont-de-Marsan, Auch et Toulouse, entre
Villeneuve-sur-Lot, Fumel et le Lot.
L’absence de liaison entre l’A64 et l’A63 pénalise, pour les usagers effectuant des
liaisons entre Midi-Pyrénées et le littoral landais, l’attractivité du littoral.
Le défi :
Faciliter les déplacements individuels et collectifs
en Région afin de permettre un fonctionnement en
réseau de l’Aquitaine.
Le littoral : l’Aquitaine possède 250 kilomètres de côtes océanes, soit la plus vaste plage de
sable fin d’Europe. On peut distinguer quatre types de littoraux sur la côte aquitaine du nord
au sud : le Médoc, le Bassin d’Arcachon, les Landes (de Biscarrosse à Tarnos) et la Côte
Basque (de Bayonne à Hendaye) ;
L’Aquitaine est très attractive, c’est la 5ème région française pour l’accueil touristique.
La fréquentation est majoritairement française. Près de 84% des séjours sont générés par des
Français. Les étrangers ont réalisés 16% des nuitées et tout particulièrement les Anglais/Irlandais
(25% des étrangers) et les Néerlandais (21%).
Les touristes français sont principalement en provenance d’Aquitaine avec 27% des séjours, de
Midi-Pyrénées (16%) et d’Île de France (16%), mais aussi de Rhône-Alpes (7%) et des Pays de la
Loire (7%).
Les autres touristes se répartissent sur l’ensemble du territoire, deux zones se distinguant toutefois :
Bien entendu, la saisonnalité est très marquée. Ainsi, 51% des séjours s’effectuent en juillet-août
et 72% entre mai et septembre, soit 61,5 millions de nuitées, avec 1 million de touristes les jours
de pointe.
Le mode de transport utilisé par les touristes est principalement la voiture (91%),
les transports ferroviaire et aérien ne représentant que 4% et 3% respectivement.
Les compagnies de transport aérien low-cost se sont adaptées et ont contribué à cette
augmentation en mettant en place une offre importante pour les clientèles anglo-saxonnes.
Les aéroports de Bordeaux, Bergerac, Pau et Biarritz desservent par le biais de compagnies
low-cost plus de 15 villes d’Europe du nord, essentiellement dans le Royaume-Uni. 75% de
ces visiteurs passent plus de 4 nuits en Aquitaine(4).
La localisation des sites d’accueil touristiques et leur nature (résidences secondaires, campings)
ainsi que le type de clientèle induisent plutôt des déplacements de type familial utilisant le mode
routier. On ne peut ainsi que constater la distorsion entre les objectifs de développement des activités
touristiques et de loisirs (qui représentent 60 000 emplois directs) et les objectifs de développement
d’un transport plus respectueux de cet environnement privilégié. Par exemple, l’accès au sarladais et
aux sites remarquables de Dordogne souffre d’un déficit d’une offre de transport de qualité.
De même, l’accès au littoral en transport collectif est difficile pour la clientèle extérieure à la région.
Il existe toutefois plusieurs initiatives et projets de transports collectifs qui devraient permettre un
transfert de la clientèle touristique de la voiture individuelle vers le fer ou le car :
L’attention des participants s’est également portée sur les axes touristiques, en
particulier le long de la côte, qui subissent aussi de très fortes augmentations
de trafic (comme par exemple la RD652 dans les Landes, entre Biscarosse et
Sanguinet, où le trafic passe de moins de 10 000 véhicules/jour à près de 25 000
véhicules/jour l’été).
Le défi :
Assurer une accessibilité durable des lieux
touristiques et de loisirs.
F/ La filière logistique
Les nouvelles exigences de la demande et la production à flux tendus des entreprises industrielles
induisent des nouvelles pratiques logistiques. Le transport de marchandises subit cette évolution et
se doit de s’adapter à de nouvelles conditions de consommation.
En 2006, les flux de marchandises de l’Aquitaine, exprimés en tonnages sont pour 65%
(113,5 millions de tonnes) constitués par un trafic interne à l’Aquitaine, 25% (42,5 millions
de tonnes) par un trafic national en échange avec l’Aquitaine et 10% (17,7 millions de tonnes) par
un trafic en échange international. Ils représentent au total un volume de 173,7 millions de tonnes.
A titre de comparaison, le transit en Aquitaine représente de l’ordre de 32 millions de tonnes.
Les résultats représentés dans le tableau ci-dessus s’expliquent par des facteurs de choix modal,
la distance parcourue étant souvent le premier d’entre eux.
plus de 50% des flux entre les régions françaises et l’Aquitaine sont à destination ou en
provenance de régions limitrophes (Midi-Pyrénées, Limousin, Poitou-Charentes) ;
40% des flux vers l’étranger sont à destination ou en provenance de l’Espagne, dont une
grande partie avec l’Euskadi.
Ainsi, près de 140 millions de tonnes sont transportées sur des distances inférieures à 300 kilomètres,
soit près de 80% des flux globaux d’Aquitaine.
L’évolution du transport de marchandises est la résultante d’un système global qui découle :
La logistique industrielle : l’économie génère des flux de plus en plus diffus (temporellement
et spatialement) que le mode ferroviaire, en général, et l’opérateur historique, en particulier,
peinent de plus en plus à capter rentablement.
Par ailleurs, l’industrie régionale est marquée par l’importance des PME, souvent réactives mais
moins matures logistiquement et peu enclines à externaliser auprès de très grands prestataires
nationaux.
L’emploi dans le secteur des transports représente près de 50 000 salariés en Aquitaine :
1à9 10 à 49 50 salariés
0 salariés(*) Total
salariés salariés ou plus
Transports ferroviaires 14 77 28 16 135
Autres transports
2 140 1 306 451 72 3 969
terrestres(1)
Transport par eau 41 24 4 1 70
Transports aériens 10 9 5 2 26
Services auxiliaires
405 759 223 49 1 436
des transports
Ensemble du transport 2 610 2 175 711 140 5 636
yc : effectif non déclaré -
(*) (1)
Transport de voyageurs, transports routiers de marchandises
Source : INSEE – SIRENE (Unité : établissement)
Les entreprises sont concentrées en Gironde (45%) et dans les Pyrénées-Atlantiques (20%).
La Dordogne et le Lot-et-Garonne connaissent depuis 2003 une baisse de l’activité de transport.
Après avoir traversé une crise grave, le transport ferroviaire se redéploie mais dans une configuration
assez fondamentalement différente de celle qui présidait jusqu’alors. La concurrence est
effective. La mise en oeuvre du Plan Haut Débit de la SNCF s’est accompagnée d’une restriction
du nombre de gares ouvertes aux wagons isolés. L’Aquitaine est actuellement particulièrement
concernée mais elle a déjà été, dans son ensemble, touchée par des restrictions d’offre.
La concurrence étrangère
La logistique en Aquitaine est en grande partie au service des besoins de l’industrie et d’un bassin
de consommation en croissance (logistique endogène). La localisation de la région suscite,
parallèlement, l’implantation de plates-formes à vocation Grand sud-ouest ou à vocation nationale
et internationale (logistique exogène).
Limitant les risques de mitage du territoire, le développement de ces zones permet de mieux maîtriser
la logistique sur le territoire, de mieux optimiser les transports et de favoriser, par la mutualisation,
le développement des modes alternatifs et la rentabilité des dessertes pour les opérateurs de ces
modes. L’implantation dans les ports de Bordeaux et de Bayonne est une illustration de cette démarche.
Les zones logistiques embranchées et les offres intermodales sont, en cela, les outils d’une
politique de transport plus respectueux de l’environnement.
Partant du principe que toutes les connexions favorables au fret ferroviaire doivent être préservées,
la politique en faveur du fret régional doit s’accompagner d’une revitalisation des installations
terminales embranchées (ITE) présentes en Aquitaine. Il existe sur ce territoire environ 120 ITE,
dont la moitié sont des embranchements principaux (entre la ligne ferroviaire et un site), l’autre
moitié correspondant à des connections à l’intérieur d’un site (exemple sur la zone de Bassens), d’où
l’importance que toutes ces connexions favorables au fret ferroviaire soient préservées en l’état à
défaut d’être utilisées à court terme.
Le tissu régional est marqué par des grandes filières et entreprises en croissance qui génèrent peu
de flux ou des flux très spécifiques (aéronautique, bois, céréale…). Parallèlement, le tissu régional est
composé de PME présentant une logistique peu externalisée et peu optimisée.
Favoriser le report modal vers le fer est un choix politique. Pour exemple, un
camion avec 3 chauffeurs salariés des pays de l’est coûte moins cher que le fer.
Comme un camion est occupé par 3 chauffeurs, il peut rouler 24 h/24. Le prix du
transport est la principale variable d’ajustement pour le choix du mode. La question
d’une harmonisation fiscale et sociale à l’échelle européenne a été posée. Il faut
noter que cette question doit être appréhendée à un niveau suprarégional.
Les défis :
Améliorer les possibilités d’import – export, par voies
ferroviaire et maritime.
Développer l’emploi dans la filière de la logistique.
Développer de nouvelles solutions pour le fret
ferroviaire de proximité.
Ces pratiques s’articulent de plus en plus autour d’opérations de groupage / dégroupage afin de pouvoir
expédier des petits lots à des clients dispersés sur le territoire, tout en garantissant le remplissage
de chaque véhicule de transport. Ces opérations de stockage et de logistique sont souvent réalisées
sur des plates-formes localisées le long des grands corridors de flux ou à proximité des grandes
agglomérations.
L’Aquitaine est située sur un axe nord-sud avec un fort trafic de marchandises, notamment en transit.
La Région présente l’avantage de disposer de 2 ports de commerce à Bordeaux et Bayonne. De ce fait,
l’Aquitaine possède de nombreuses structures logistiques multimodales structurantes.
Le Port de Bordeaux
Le Port de Bordeaux est le 7ème port autonome maritime de France avec 8,2 millions de tonnes
traités en 2006, et accueille environ 1600 navires par an. Il est directement raccordé aux réseaux
routier et ferroviaire (Bassens, Blaye, Le Verdon).
Ses principaux trafics sont constitués par les hydrocarbures, les produits agricoles en lien direct avec
les productions régionales. L’activité conteneurs est en développement avec une navette ferroviaire
dédiée pour le terminal du Verdon.
La presqu’ile d’Ambès
Le Port de Bordeaux présente enfin une accessibilité par le mode fluvial, utilisation très localisée
et spécifique, notamment pour le transport des pièces de l’Airbus A380. Le mode fluvial est également
utilisé depuis le Port de Bordeaux pour le transport des céréales des îles de l’estuaire.
Les derniers développements concernent l’implantation d’une usine des ciments Lafarge à Bassens
et l’acquisition d’une nouvelle grue pour le vrac (700 t/h soit 10000t/j). Il existe un projet de terminal
méthanier (débat public en cours) au Verdon, ainsi qu’un projet de zone logistique à proximité.
Le Port cherche à optimiser l’importation de granulat en lien avec les entreprises du BTP.
Le Port de Bordeaux mise aussi sur le développement de son terminal conteneurs du Verdon comme
port feeder de la façade atlantique.
Le Port de Bayonne
Le Port de Bayonne est un port d’estuaire. Les 4 millions de tonnes et 1000 navires par an du
Port de Bayonne en font le 9ème port français. Il fait partie des 19 ports dits « d’intérêt national ».
Il est le premier port transféré, en août 2006, de l’Etat vers une Région. La Région Aquitaine,
depuis, en est propriétaire et assure la maîtrise d’ouvrage des infrastructures portuaires. L’Etat a la
responsabilité de la sécurité portuaire et du placement des navires (Capitainerie). La Chambre de
Commerce et d’Industrie de Bayonne – Pays-Basque a en charge l’exploitation commerciale (grues,
hangars, zones portuaires) et la prospective commerciale (nouveaux services, clients...) dans
le cadre d’une concession qui s’achève fin 2008 et qui fait l’objet d’une procédure de mise en
concurrence.
Parmi les principaux axes de développement des accès portuaires issus de la charte portuaire figure
la réalisation d’une liaison directe entre la zone de Saint-Bernard au nord et l’A63 (axe dit
« du barreau nord »). Cette voie apparaît comme indispensable au désenclavement du port sur la rive
droite et à sa mise en relation avec le Centre Européen de Fret de Mouguerre.
Le port est situé au croisement de 2 axes majeurs du réseau ferré européen (axe Paris – Madrid
et axe Bayonne – Toulouse – Marseille). Cependant, le développement de la zone de Saint-Bernard
au nord et de la zone de Blancpignon au sud nécessite le redéploiement de nouvelles voies ferrées
de dessertes pour en améliorer encore les accès.
Le Port de Bayonne est le 5ème client portuaire de la SNCF après Le Havre, Rouen, Dunkerque
et Marseille.
La volonté du Port de Bayonne est de s’insérer dans le réseau de lignes transocéaniques (qui ne
desservent aujourd’hui que quelques grands ports européens), et notamment dans le réseau
des lignes de cabotage intra-européen qui se développe sur la façade atlantique.
Le Port de Bayonne fait l’objet de plusieurs projets d’implantation industrielle dont un déjà confirmé
de la Société Beltrame, qui s’installera sur les terrains autrefois utilisés par Socadour en rive droite
de l’embouchure.
Le Port de Bordeaux exploite avec succès depuis l’été 2004 un système unique de navettes
ferroviaires qui assure des rotations entre la zone de fret de Bruges et le terminal du Verdon.
Ce service opéré par le Port de Bordeaux a recours à des rames de wagons, acquis grâce au soutien
du Conseil régional d’Aquitaine et du Conseil général de la Gironde. Depuis trois ans, il est devenu
le moyen privilégié de pré/post-acheminement des conteneurs transitant par le terminal de la
pointe du Médoc.
Le traitement des conteneurs sur Bordeaux Fret est composé de deux installations (Conteneurs
Aquitaine et STAC-Balguerie) qui réalisent des prestations d’enlèvement, de stockage, d’entretien,
de réparation, d’entreposage et de livraison de conteneurs par route et par fer. Elles assurent une
fonction de port sec pour le Port du Verdon avec un accès direct de la zone avec la navette ferroviaire
portée par le Port de Bordeaux avec l’appui du Conseil régional d’Aquitaine et du Conseil général de
Gironde.
Le terminal Bordeaux Combiné d’Hourcade, d’une surface de 12 hectares, est situé au sud de
l’agglomération, à coté du triage d’Hourcade-Tartifume, sur la ligne Bordeaux - Toulouse.
La plate-forme comporte 3 zones de stockage attenantes aux voies ainsi qu’une aire pour les
réparations, les opérations de douane ou le lavage. Les voies permettent de composer des trains
complets de 700 m (5 voies) ou des trains fractionnés de 450 m (2 voies extensibles). Quatre
portiques d’une capacité maximale de 50 tonnes assurent le transfert.
Les deux opérateurs présents sur le site (NAVILAND CARGO et NOVATRANS) bénéficient de la
proximité de la gare de triage :
NAVILAND CARGO organise des allers retours quotidiens vers Le Havre et vers Fos -
Marseille,
NOVATRANS a une offre sur Noisy-le-Sec (région parisienne) et Dourges près de Lille.
Des dispositions ont été prises pour recevoir des matières dangereuses (zone de stockage spécifique,
cuve de récupération, vannes sur circuits d’évacuation,...).
un trafic ferroviaire équivalent à 7 trains par jour, soit 14 803 wagons représentant 620 000 tonnes
en 2006 (soit 40 tonnes par wagon) ;
un trafic routier moyen de l’ordre de 1 000 poids lourds par jour double sens.
Elle est desservie par les autoroutes A63 et A64 en ligne directe avec un échangeur sur l’A63.
Le CEF se positionne comme la plate-forme de distribution et base d’éclatement du sud-ouest et de
l’Agglomération de Bayonne-Anglet-Biarritz avec vocation de distribution régionale.
Elle abrite aussi deux chantiers de transport combiné rail-route, NOVATRANS et AMBROGIO (société
Hispano-italienne), et un opérateur conventionnel rail-route COMBITRANS (société Belge). Les
échanges concernent la péninsule ibérique avec l’Europe du nord d’une part et l’Italie d’autre part.
Bien que localisé à proximité, le CEF n’entretient pas aujourd’hui de relation suivie avec le Port
de Bayonne.
Le principal projet de la plate-forme concerne l’accueil de la plate-forme Aquitaine Sud en lien avec
le développement de l’autoroute ferroviaire. En effet, cette plate-forme a vocation à devenir le point
de départ et d’arrivée de la future autoroute ferroviaire. Elle verra son trafic augmenter en
conséquence.
Le réseau fluvial
Le réseau fluvial du sud-ouest comprend le Canal des deux mers constitué du Canal du Midi, à l’est
de Toulouse, et du Canal latéral à la Garonne, à l’ouest de Toulouse, et la Garonne navigable de
Langon à Bordeaux (54 km) à laquelle s’ajoute une section navigable de la Dordogne et de l’Isle.
Le réseau confié par l’Etat à Voies Navigables de France (VNF) comprend en Aquitaine :
le canal latéral à la Garonne sur 105 km, de la limite des départements du Tarn-et-Garonne
et du Lot-et-Garonne à son extrémité située sur la commune de Castets-en-Dorthe. Le Canal
latéral à la Garonne est mis au gabarit Freycinet (193 km) soit sur 40,50 m de longueur
depuis Bordeaux ;
l’Isle sur 31 kms pour la partie navigable, mais ne permet pas le transport de marchandises
et est concerné par les projets de développement du tourisme fluvial (notamment de Libourne
à Périgueux).
La loi n°2003-699 du 30 juillet 2003 relative à la prévention des risques technologiques et naturels
et à la réparation des dommages et la loi n°2004-809 du 13 août 2004 relatives aux libertés et
responsabilités locales prévoient de distinguer un réseau magistral qui constitue le coeur de
l’infrastructure utile au transport de marchandises par voie fluviale et un réseau secondaire, dit
régional à vocation touristique.
En Aquitaine, seule la Garonne relève du réseau magistral, où les éléments de l’Airbus A380 sont
acheminés de Pauillac jusqu’à Langon par barge fluviale, puis sur Toulouse par l’itinéraire routier à
grand gabarit. Par ailleurs et de façon très occasionnelle, des colis exceptionnels (tunneliers,
éléments d’ouvrages d’art…) sont acheminés par vraquiers jusqu’à Langon.
Sur le plan fluvial, on note une reconsidération des enjeux du réseau fluvial du sud-ouest en
matière de transport de marchandises. Les enjeux de développement durable sont propices à cette
relance : un transport moins consommateur d’énergie, moins polluant (CO2, bruit), plus sûr, porteur
d’une image positive. Ainsi des chargeurs et transporteurs manifestent auprès de VNF un intérêt
soutenu pour une relance du fret sur ce réseau, voire étudient des projets concrets.
Le groupe de travail de l’atelier fait également remarquer qu’il existe une possibilité
de liaison rail à Blaye (terminal céréales et hydrocarbures). Les personnes
présentes s’accordent sur le fait que la ligne Blaye – Saint-Mariens peut jouer un
rôle important pour le transport de marchandises et qu’il est nécessaire d’étudier
son potentiel.
Les défis :
Parvenir à un véritable report modal de la route vers
des modes alternatifs : fer, voies d’eau ou mer.
Faire de l’euro-région Aquitaine – Euskadi une porte
d’entrée de l’Europe.
Développer un réseau approprié de plates-formes
logistiques multimodales.
les autres flux désignés comme flux « annexes », occasionnés par les autres activités telles
que le transport de déchets, les besoins propres des services publics, les déménagements,
les livraisons à domicile, les services postaux, les hôpitaux.
Une étude du Laboratoire d’Economie des Transports, réalisée en janvier 2000 en partenariat avec
la Communauté de Bordeaux, a permis d’évaluer la décomposition du transport de marchandises
(motorisé) dans l’agglomération bordelaise :
39% sont des livraisons et enlèvements effectués pour des établissements industriels,
commerciaux ou tertiaires du secteur privé ;
L’activité du transport de marchandises en ville occupe tout de même près de 20% de l’espace de
voirie urbaine.
Les rythmes des horaires des livraisons et des enlèvements de marchandises dans l’agglomération
de Bordeaux montrent que les heures de pointe sont calées sur les heures d’ouverture des
établissements et décalées par rapport à celles des particuliers :
En réponse aux enjeux de la circulation des marchandises en ville, on assiste depuis quelques
années à l’apparition, en France et dans plusieurs grandes villes étrangères, d’expérimentations
dans lesquelles les municipalités s’impliquent. Les villes souhaitent ainsi favoriser une rationalisation
de la distribution urbaine des marchandises et promouvoir un meilleur bilan environnemental de
ces activités.
On peut relever plusieurs catégories d’expériences. Les plus récentes sont axées sur une
réglementation innovante de la circulation et du stationnement des véhicules de livraison couplée
à l’usage d’outils sophistiqués de gestion de la voirie :
à Barcelone, usage partagé dans le temps des voies de circulation sur certaines grandes
artères, projet de surveillance par caméra des aires de livraison…
La démarche PDU a été souvent l’occasion, pour les responsables des villes, de rencontrer les
professionnels du transport de marchandises et d’engager une concertation avec les responsables
de la filière.
A Bordeaux, un système d’espaces de livraisons de proximité (ELP) a été mis en place pour
faciliter la livraison de marchandises dans le centre de la ville. Cette approche consiste en l’installation
d’une petite plate-forme de transbordement sur laquelle un personnel dédié procure une assistance
pour effectuer la livraison du dernier kilomètre. Les marchandises sont déchargées des véhicules
entrants, puis chargées à bord de cargocycles et d’un véhicule électrique dédié au transport de
palettes pour effectuer ce trajet terminal.
Dans le cadre d’un appel à projet ministériel, l’agglomération bordelaise envisage maintenant une
étude de faisabilité pour la création d’un pôle d’intermodalité urbaine :
Les défis :
Faciliter les échanges et l’approvisionnement des
centres-villes.
Réduire les nuisances associées au transport de
marchandises en ville.
Evolution de la
population en Aquitaine
entre 1990 et 1999
(en nombre d’habitants)
-500
-200
0
+200
+700
+2000 habitants
La France est devenue le pays d’Europe où le commerce de proximité détient la plus faible part de
marché des différents circuits de distribution : 6%, contre 16,5% au Royaume-Uni, 18,4% en
Allemagne et plus de 35% en Italie.
Afin de lutter contre des inégalités potentiellement croissantes, les collectivités d’Aquitaine se sont
engagées dans une démarche visant à :
La région est ainsi considérée comme un espace privilégié de vie où les Aquitains peuvent trouver
l’essentiel des réponses à leurs attentes professionnelles, familiales, associatives, éducatives, sociales,
artistiques et culturelles. Cette vision permet de réconcilier les principes de proximité et de
mobilité.
Dans ce contexte et afin de fixer les populations dans les espaces ruraux, de faciliter leurs déplacements,
plusieurs dispositifs ont été mis en place. Parmi ceux-ci on peut citer notamment :
La politique des Pays, fortement soutenue par la Région Aquitaine, a pour objectif de permettre aux
territoires ruraux de rester attractifs en proposant un niveau de services performant : santé,
commerces, loisirs… combiné à un développement économique pérenne. Les Pays sont encouragés à
se doter de schémas de services, garant d’une meilleure adéquation entre offre et demande, mais
aussi une meilleure répartition sur le territoire concerné.
Ces efforts sont soutenus par la prise en compte par les réseaux départementaux de transports
de voyageurs des besoins spécifiques des zones rurales avec la mise en oeuvre de systèmes de
Transport de Proximité (en Gironde, par exemple) ou encore de transport à la demande (TAD).
Les zones urbaines sensibles des agglomérations d’Aquitaine sont, elles aussi, confrontées à
l’appauvrissement de l’offre et à une forte demande en services du fait du profil économique et social
de leur population. Le Conseil régional d’Aquitaine soutient dans ces quartiers la rénovation urbaine
et les actions de développement social et urbain. A ce titre, il encourage particulièrement la
structuration et l’accroissement de l’offre en matière de services publics, d’éducation / formation, de
commerces de proximité et de loisirs.
Les transports sont essentiels pour le désenclavement de ces quartiers. La mobilité de leurs habitants
est une condition indispensable à leur intégration économique et sociale.
Bien souvent les réseaux de transport « oubliaient » de bien desservir les zones
d’habitat fragile situées en périphérie des villes et de les connecter aux lieux de
loisirs. Aujourd’hui, notamment avec la mise en place du tramway à Bordeaux, la
situation semble s’améliorer, mais il faut poursuivre dans ce sens.
Le défi :
Assurer l’accès de tous les territoires aux infrastructures
et aux services.
Sa part relative est aujourd’hui stabilisée alors que depuis 25 ans, elle
avait connu une forte croissance. La part du poste transport représentait
en effet 10,6% du budget total des ménages en 1960.
L’importance prise par le poste transport dans le budget des ménages illustre les phénomènes
décrits par ailleurs :
une hausse continue de la mobilité individuelle, notamment celle utilisant les modes
mécanisés, même si récemment une évolution des comportements semble s’amorcer ;
Outre les actions d’aménagement à long terme (foncier, limitation de la périurbanisation, réseaux de
transport, etc.), les collectivités publiques organisatrices des transports ont mis en place des dispositifs
visant à développer les déplacements en transport collectif et les modes doux qui permettent
une mobilité à moindre coût (vélo, marche à pied).
En effet, les déplacements en transport en commun ou en modes doux pèsent bien moins sur le
budget des ménages que la voiture particulière. Une voiture neuve, utilisée en solo, représente un
coût annuel, hors carburant, de près de 5 000 euros (frais d’utilisation + frais d’entretien + frais de
dépréciation). En comparaison :
l’abonnement annuel au réseau urbain Tbc de l’agglomération bordelaise coûte 376 euros par an ;
l’abonnement annuel sur le réseau Ter Aquitaine entre Bordeaux et Langon coûte 62,30 euros
par mois, soit de l’ordre de 750 euros annuels.
Ces dispositifs sont également soutenus indirectement par l’établissement des Plans de déplacement
d’entreprise ou d’administration (PDE, PDA) fortement appuyés par les collectivités. C’est le cas du
PDE de France Télécom à Bordeaux.
Ils ont d’ailleurs signalé que pour les ménages à revenu modeste, l’incitation
à l’acquisition immobilière en zone périurbaine pouvait constituer un piège, les
coûts de transport s’élevant dans certains cas au niveau de celui du logement.
Les associations ont insisté sur le fait que les transports publics représentent un
enjeu fort quant à l’égalité entre citoyens, notamment pour l’accès à l’emploi, à la
formation ou aux loisirs pour les personnes à revenu modeste. Ces dernières ne
peuvent actuellement plus supporter les coûts croissants des modes de transport
individuels motorisés.
Le défi :
Réduire la part du transport dans le budget des
ménages.
La loi du 11 février 2005 apporte des évolutions fondamentales pour répondre aux attentes des
personnes handicapées. Elle prévoit que « la chaîne du déplacement, qui comprend le cadre bâti, la
voirie, les aménagements des espaces publics, les systèmes de transport et leur intermodalité, [soit]
organisée pour permettre son accessibilité dans sa totalité aux personnes handicapées ou à mobilité
réduite », et ce dans un délai de 10 ans, soit en 2015.
Un héritage lourd
Le contexte de mise en oeuvre de cette réglementation est très ambitieux voire difficile. En fixant des
objectifs précis, la loi impose en effet un saut qualitatif très fort. La tâche est immense (cadre bâti,
voirie, aménagements des espaces publics, véhicules de transport - bus, autocars, trains -,
infrastructures ferroviaires - quais, souterrains, passerelles) et les coûts de mise en oeuvre
considérables.
Le nombre d’acteurs intervenant sur les problématiques d’accessibilité des transports est important
puisque l’on touche à toute la chaîne des déplacements. Une bonne coordination des acteurs est ainsi
nécessaire. Celle-ci est globalement effective mais pose parfois certaines difficultés.
Par exemple, la loi n’est pas suffisamment précise sur les responsabilités financières : la prise en
charge des investissements est-elle du ressort des autorités organisatrices ou des propriétaires des
infrastructures ? Les investissements sur le réseau ferré font ainsi débat entre Réseau Ferré de
France, la SNCF, les Régions et l’Etat.
Il existe une grande hétérogénéité dans les situations d’accessibilité à l’échelle des réseaux. Le
manque d’accessibilité est préjudiciable tant en amont au niveau de l’information (en situation
normale et en situation perturbée) et de l’achat du billet que physiquement sur le réseau.
Quelle que soit la qualité des aménagements, un accompagnement humain reste parfois indispensable
pour faciliter les déplacements et l’accueil des personnes à mobilité réduite. Cette présence humaine
fait souvent défaut, certaines gares en particulier ne bénéficiant plus de personnel.
Le passage d’un mode de transport à un autre, souvent malaisé pour l’ensemble des voyageurs, est
plus pénalisant encore pour les personnes porteuses de handicap.
Les différentes autorités organisatrices des transports se sont engagées dans des actions
de mise en accessibilité de leur réseau.
La Région a entamé son Schéma Directeur Régional d’Accessibilité. Elle a souhaité se lancer dans
une politique de mise en accessibilité des services régionaux de transport de voyageurs. Elle a ainsi
lancé une vaste démarche de concertation auprès de toutes les autorités organisatrices de transport
et des associations représentatives du handicap.
En même temps, elle a entrepris de renforcer l’attractivité des différents types de Ter par :
la modernisation des gares avec mise en accessibilité aux Personnes à Mobilité Réduite ;
Les Départements ont également lancé des Schémas Directeurs Départementaux d’Accessibilité
de leur réseau de transport en commun.
Les Landes apparaissent comme le département le plus avancé dans leur démarche du fait d’une
prise en compte de l’accessibilité antérieure à la loi du 11 février 2005.
Au sein des différents périmètres des transports urbains, le traitement de l’accessibilité des
réseaux de transport urbain est progressif : traitement des points d’arrêts stratégiques, mise en
place graduelle de matériel roulant accessible.
Il faut noter que les autorités organisatrices des transports ont très souvent saisi l’opportunité des
démarches d’élaboration de leurs schémas directeurs pour mieux coordonner les différents services
de transports.
Le défi :
Parvenir progressivement à offrir un déplacement
simple et aisé pour les personnes à mobilité réduite,
privilégiant au maximum l’autonomie.
Ainsi, les déplacements entre le domicile et le lieu de travail perdent de l’importance relative dans
l’ensemble des motifs de déplacement. Cependant, ils continuent à structurer les déplacements des
personnes au sein de parcours qui s’enchaînent : domicile-travail-achats-école-domicile ou domicile-
travail-loisirs-domicile par exemple.
Une demande accrue en faveur d’une utilisation choisie des transports publics et pour le
développement de réseaux cyclables de qualité
Auparavant, l’utilisation des transports en commun était surtout liée à l’absence d’autres alternatives :
étudiants ne disposant pas de véhicule, ménages ne possédant qu’un seul véhicule, etc. Aujourd’hui,
on constate que de plus en plus de personnes utilisent les transports collectifs par choix. Par
exemple, le choix d’un lieu de résidence s’effectue parfois en fonction de la disponibilité et de la
qualité des transports collectifs. Cette évolution se traduit par une expression nouvelle en termes
de qualité des transports collectifs : confort, ponctualité, sécurité, fiabilité, fréquence, …
Ces évolutions ont récemment été confirmées par l’observation des déplacements au sein
de l’agglomération bordelaise.
La mise en service de mode de transports publics « lourds » du type tramway a permis d’offrir des
services plus réguliers tout le long de la journée, répondant ainsi à l’évolution de la demande de
déplacements.
Le tramway a changé la façon de se déplacer des Bordelais. Les données statistiques partielles
recueillies au début 2008 permettent de noter des évolutions qui expriment bien les mêmes tendances
que celles constatées par ailleurs.
Entre 1998 et 2006, le nombre d’utilisateurs des transports en commun est passé de 60 millions à
75 millions par an, soit une progression de 25%. Sur ce nombre, plus de la moitié emprunte le
tramway alors qu’il ne représente que 10% du réseau en nombre de kilomètres offerts.
De plus, ces nouveaux comportements profitent aussi aux bus dont la fréquentation a augmenté de
+16%. On peut en lire les effets dans l’augmentation des recettes d’intermodalité tram-bus, tram-
Ter : +30% (carte Modalis).
Il est remarquable que cette évolution se produise alors que les ménages du sud-ouest
sont très équipés en automobiles ce qui signifie que l’utilisation du véhicule est moins liée
à sa possession comme c’était le cas auparavant.
Ce phénomène a d’ailleurs été confirmé lors des dernières enquêtes ménages déplacements de Lille
et Lyon. A noter que la Cub va réaliser prochainement une enquête du même type, la Communauté
d’agglomération de Pau Pyrénées ayant réalisé cette enquête en 2005 sur son Périmètre de Transports
Urbains en 2005, enquête complétée sur les EPCI Nord et Ouest dans le cadre de la démarche du Plan
de Déplacements du Pays du Grand Pau.
Pour les déplacements plus courts, les initiatives se multiplient réunissant collectivités et associations
en faveur des modes doux (marche à pieds, vélo) afin qu’ils retrouvent une place encore plus
importante au sein de l’ensemble des déplacements.
La Cub, à travers le développement de son réseau urbain, a pris en compte cette modification des
comportements des individus. Il en est de même pour la plupart des grandes agglomérations
d’Aquitaine.
C’est également le cas des autres autorités organisatrices de transport, notamment la Région qui
envisage, suite au cadencement, de parvenir à une hiérarchisation des dessertes qui permette de
mieux répondre aux besoins de la clientèle.
Angoulème
La Pointe de Grave
Saint Mariens
Lesparre Périgueux
Brive
Pauillac
Coutras
Libourne Bergerac
Bordeaux Sarlat
Marmande
Agen
Morcenx
Vers Montauban
et Toulouse
Mont-de-Marsan
Dax
Bayonne
Hendaye Orthez
Vers
Saint-Sebastien Pau Tarbes
Bilbaoa
Vers Toulouse
St-Jean-Pied-de-Port
Lourdes
Oloron-Sainte-Marie
Ce développement de l’offre s’appuie territoires concernés missions clientèle fréquences niveau de service
Aquitaine.
La problématique de la desserte des lieux de loisirs doit faire l’objet d’une attention
soutenue, pendant et hors vacances scolaires.
Enfin, les participants demandent que les initiatives déjà engagées soient adaptées
pour faciliter l’usage des modes doux : cheminements et accessibilité à vélo aux
parcs relais ou aux pôles multimodaux (gares par exemple), services associés
(stationnement sécurisé, location…)
Les défis :
Adapter l’offre de transport public aux nouveaux
rythmes de vie.
Améliorer la qualité de service des modes alternatifs
à la voiture individuelle.
Depuis 1990, l’Aquitaine a connu une accentuation des déséquilibres démographiques et économiques
entre :
Ainsi, les grandes zones urbaines continuent leur croissance rapide : près de 70% des Aquitains
sont des citadins (75% au plan national), et un Aquitain sur trois réside dans les limites des
trois grandes zones urbaines que sont, au nord, l’agglomération de Bordeaux, et au sud celles
de Bayonne-Biarritz-Anglet et de Pau(5).
En 2007, l’Aquitaine compte 3 123 100 habitants soit un gain de 11,5% comparé à la
situation de 1999.
Données 1999
(5)
La déconnexion entre la localisation des emplois et celle du domicile des actifs s’accroît.
Les facteurs conduisant les actifs à s’installer relativement loin de leur lieu de travail sont
nombreux, notamment les aspirations individuelles confortées par l’offre immobilière, et favorisées
par la pression foncière.
Les déplacements quotidiens sont plus longs et plus nombreux. Par exemple, dans les
communes situées à moins de 20 kilomètres à vol d’oiseau de Bordeaux, près de 87% des salariés
quittent leur commune de résidence pour aller travailler : c’est 5 points de plus qu’en 1999 !
De fait, les réseaux urbains enregistrent des congestions importantes aux heures de pointe. C’est
notamment le cas :
Dans la plupart des villes aquitaines, les axes routiers ne sont pas adaptés pour accueillir un volume
de personnes aussi important aux heures de pointe.
d’Arcachon ;
L’Etat et les collectivités locales ont pris des mesures importantes visant à diminuer le nombre de
personnes sur les entrées d’agglomération mais le problème des déplacements périphériques reste
encore important.
L’Aquitaine enregistre donc à tous les niveaux de décision, des projets destinés à limiter le nombre
de déplacements vers les centres urbains, et à favoriser un transfert de la route vers des modes
alternatifs.
Plan de Déplacements du Pays du Grand Pau, qui constitue à l’échelle de l’aire urbaine le
prolongement des réflexions amorcées par le PDU,
Etude sur la stratégie pour une mobilité durable dans le sud des Landes et le Pays Basque,
initialisée en 2007,
Des réseaux de transport collectif récemment créés dans des communautés de communes :
Val de Garonne…
Un des objectifs de ces restructurations de réseau est de faciliter les accès aux centres urbains en
permettant le report de la route vers les transports en commun de la clientèle départementale à
destination des centres urbains.
La politique régionale du développement du Ter Aquitaine, qui se traduit par l’augmentation de l’offre,
le cadencement, la mise en oeuvre de tarifications attractives comme Modalis et la réalisation de
pôles d’échanges tout autour de l’agglomération bordelaise a la même finalité et permet un transfert
d’une partie de la clientèle de la route vers le fer, notamment dans l’agglomération bordelaise.
lignes nouvelles à grande vitesse qui permettent une libération de sillons sur les lignes
actuelles afin de permettre un développement des liaisons Ter, notamment en entrée de
ville.
Parallèlement, l’amélioration des circulations sur le réseau routier passe par une meilleure exploitation
du réseau routier :
Des congestions, plus saisonnières, sont aussi observées sur la façade atlantique
du département des Landes. Les enjeux se situent ainsi en termes d’accessibilité
au littoral depuis le réseau autoroutier.
Développement de l’intermodalité ;
Développement du tram-train ;
Les défis :
Stopper la croissance de la congestion urbaine.
Préserver l’accessibilité des centres économiques et
des grands équipements.
Quelques remarques sur l’évolution du nombre de tués entre les périodes 1995-
1999 et 2002-2006 :
Cette évolution favorable du nombre de tués en Aquitaine a été plus sensible dans le tissu
urbain qu’en rase campagne. Cependant, l’IAL en agglomération de plus de 5 000 habitants
reste bien au-dessus de la moyenne nationale.
Cette baisse du nombre de tués a été constatée sur tous les modes de transports sauf pour
les motos où ce nombre a augmenté de 5%. La baisse du nombre de décès de chauffeurs
poids-lourds et bus demeure tout de même faible (- 2%).
Le Lot-et-Garonne présente un niveau d’insécurité plus élevé que la moyenne française avec
un IAL de 1,48 entre 2002 et 2006 et qui a évolué de manière peu favorable (+7,2%).
Étant donné la hausse importante du trafic poids lourds sur l’axe Poitiers - Espagne, une
expérimentation de régulation de ce trafic a été initiée et a débouché sur des mesures d’interdiction
de dépassement sur certaines sections de l’A63 et l’A10.
A la suite d’une vaste concertation avec les collectivités locales, un Plan d’urgence de
sécurisation du transport ferroviaire aquitain a été approuvé par le Conseil régional en
novembre 2002, comprenant notamment un programme de suppression ou d’aménagement
des passages à niveaux les plus dangereux.
Des opérations ponctuelles de sensibilisation des usagers : par exemple, le 30 mars 2008,
les partenaires de la sécurité routière dans le département des Landes et les 49 clubs de
rugby ont signé une charte de partenariat. Les clubs sportifs s’engagent à promouvoir les
opérations de sécurité routière auprès des jeunes adhérents. La Préfecture s’engage, elle, à
accompagner et à mobiliser les moyens d’action nécessaires.
La vitesse constitue le premier facteur aggravant pour les accidents de la route : la présence
de radars automatiques permet de limiter le nombre et la gravité des accidents.
Les défis :
Réduire le nombre de tués et de blessés graves.
Mieux protéger les usagers les plus fragiles (piétons,
vélos, autres deux-roues).
Elles représentent un gain de temps dans les échanges en limitant les déplacements.
D’autre part, elles jouent un rôle dans les équipements des systèmes de transport afin de
faciliter les déplacements (GPS, billetterie sans contact…).
L’étude menée par Aquitaine Europe Communication (AEC) en 2007 a montré que seules 10% des
Très Petites Entreprises (TPE) gèrent électroniquement leurs relations avec leurs fournisseurs. De
même, seules 15% des PME proposent des services avancés à leurs clients (catalogues interactifs,
suivis de commandes, paiements ou services après vente en ligne, etc.).
Quant aux communes, seules 10% d’entre elles proposent une gestion dématérialisée des appels
d’offres et très peu encore intègrent des services d’inscription, réservation ou paiement en ligne
dans les bibliothèques, cantines ou garderies.
Plus une entreprise maîtrise les TIC, plus elle est en mesure de rationaliser ses déplacements
professionnels en leur substituant d’autres modes de communication. Cette substitution est source
d’économies importantes : frais de transport, temps perdu dans les transports…
L’utilisation des TIC concerne entre 10% et 15% des acteurs aquitains et si rien n’est mis en place
pour améliorer les choses, ce taux serait de 25% à l’horizon 2010.
En 2007, 83% des Aquitains n’ont jamais été formés à l’usage d’internet, 83%
des communes n’ont jamais formé leur personnel (Source : AEC).
Pour 47% des patrons de PME, la formation des dirigeants et des salariés sur
les usages et les enjeux des TIC est la première des attentes parmi les actions
à mener par les pouvoirs publics.
Cette fonction d’ubiquité devrait pouvoir remettre en cause les relations de connexité et de proximité
sur lesquelles sont construits les territoires. Or, les effets spatiaux des TIC semblent en effet encore
très faibles, qu’il s’agisse :
L’accessibilité à l’ADSL
Source : AEC
C’est pourquoi, plusieurs projets locaux innovants ont permis à des collectivités locales
de valoriser l’activité économique et culturelle de leur territoire :
développement des points d’accès public à Internet : par exemple, cyber base de la Communauté
de communes d’Iholdy (64),
développement de site internet à destination des touristes : en 2007, 91% des offices de
tourisme possèdent un site web,
Les autres collectivités territoriales se sont également engagées dans le développement des
nouvelles technologies. Par exemple, le Département des Landes a raccordé Internet à 211 classes
de CM2 et les salles informatiques de ses 34 collèges.
En termes de gestion des déplacements, le rôle des TIC est de plus en plus prégnant au
niveau des transports publics :
pour les autorités organisatrices des transports et les exploitants : gestion des trajets et du
trafic, billettique, information, Système d’Aide à l’Exploitation et à l’Information des Voyageurs…
pour les usagers : système d’information voyageurs, information et achat Internet afin de
préparer ses déplacements (centrale de mobilité…), GPS…
En même temps, les TIC sont à l’origine de nombreux projets « techniques » qui permettent d’améliorer
les conditions de circulation des usagers :
En revanche, il n’existe pas de portail d’information - service (de type centrale de mobilité) articulant
et géolocalisant toute l’information sur les transports publics terrestres (bus, car, train, bac),
notamment ceux dont les collectivités territoriales sont autorités organisatrices.
Il faut développer les sites dédiés au covoiturage et les centrales de mobilité sur
Internet.
Les défis :
Utiliser les TIC pour informer, faciliter, rationaliser
ou limiter les déplacements.
Permettre le développement économique des
territoires ruraux.
Le ferroviaire
Les gares ouvertes aux voyageurs sont propriétés de la SNCF. Il est à noter qu’un grand
nombre de « petites gares » a été vendu et que les bâtiments ne jouent plus leur rôle d’accueil
des passagers. Les gares « Grandes Lignes » possèdent la particularité d’être financées en
partie par l’Etat. Les quais appartiennent à Réseau Ferré de France (RFF).
Depuis 2002, les Régions sont Autorités organisatrices du transport ferroviaire régional
de voyageurs et des services routiers effectués en substitution des services ferroviaires. La
SNCF assure l’exploitation du réseau Ter Aquitaine. Les Régions ont également pour mission
la réalisation du schéma régional d’accessibilité des transports régionaux.
Le fluvial
Le réseau fluvial est de la compétence de l’Etat à travers son établissement public, Voies
navigables de France (VNF), qui gère, exploite, modernise et développe le réseau des
voies navigables français constitué de 6 700 km de canaux et rivières aménagés, de plus de
2 000 ouvrages d’art et de 80 000 hectares de domaine public au bord de la voie d’eau.
Certaines voies d’eau ont été transférées à des collectivités territoriales.
Les ports
Les ports autonomes maritimes et fluviaux sont de la compétence de l’Etat : le Port autonome
de Bordeaux est un établissement public d’Etat.
Le routier
Pour le reste du réseau routier, la gestion est directement assurée par le propriétaire (Etat,
Départements, Intercommunalités, Communes).
Pour les transports en commun routiers départementaux, il existe en Aquitaine une variété
des modes d’exploitation : régies ou délégations de service public.
L’aérien
Les lois du 14 avril 2004 et du 20 avril 2005 ont conduit à de profondes modifications quant
à la propriété et aux conditions de gestion des aéroports. Ceux-ci sont maintenant propriété
d’organismes variés : Syndicats mixtes, Sociétés d’Economie Mixtes ou encore collectivités.
Les nouveaux propriétaires confient la gestion soit à des chambres consulaires reconduites
dans leur mandat (CCI), soit à de nouveaux opérateurs. Les grands aéroports restent la
propriété de l’Etat et sont gérés par des sociétés aéroportuaires.
L’Aéroport de Bordeaux–Mérignac est géré et exploité, par concession de l’Etat pour 30 ans,
par la société Aéroport de Bordeaux-Mérignac. L’Aéroport de Biarritz est géré et exploité par
le Syndicat mixte pour l’aménagement et l’exploitation de l’aérodrome de Biarritz–Anglet–
Bayonne. La CCI de la Dordogne est gestionnaire de la plate-forme aérienne de Bergerac.
L’Aéroport de Pau-Pyrénées est géré par un Syndicat mixte de 19 partenaires dont la Région
est chef de file. L’Aéroport d’Agen est géré par le Syndicat mixte pour l’aéroport
départemental.
Dans le transport aérien commercial, il existe une diversité des transporteurs en France
et en Europe. Sur le réseau intérieur français comme sur le réseau européen, les services sont
assurés soit par des :
compagnies « bas coûts », basées sur une tarification et une exploitation aéroportuaire
particulière : Easyjet, Ryanair, German Wings, etc.
Citons en dernier lieu que si, au niveau du transports de voyageur, les responsabilités de
chaque autorité organisatrice sont définis par le contexte législatif, ce n’est pas le cas pour le
transport de marchandises où ni l’Etat, ni les collectivités territoriales n’ont de compétences
réelles pour organiser l’offre de transports qui se situe dans le domaine du commerce.
Les différents acteurs compétents en matière de transport interviennent sur des périmètres
géographiques bien délimités. La question de l’articulation des modes de transports en commun
gérés par différents partenaires se pose dans les espaces limitrophes. Il s’agit par exemple des
espaces périurbains qui ne font pas partie du périmètre de l’autorité organisatrice des transports
urbains mais dont les échanges sont très fréquents avec l’agglomération. La mise en cohérence des
services de transports urbains et non urbains est une nécessité si l’on veut répondre aux réels besoins
de mobilité des citoyens.
La volonté de développement des transports en commun, passant par une meilleure prise en
compte de l’intermodalité, nécessite des contacts nombreux et fréquents entre les Autorités
organisatrices. A ce jour, plusieurs projets vont dans le sens d’une coopération plus forte entre les
autorités organisatrices :
Les Autorités organisatrices sont aujourd’hui conscientes de la nécessité de développer des projets
communs allant au-delà de leur périmètre de compétence, afin de permettre de développement des
transports en commun.
Bien que des projets et des mesures concrètes de coopération entre les différentes Autorités
organisatrices de transport existent, l’intermodalité reste trop peu développée. L’éclatement des
compétences et le cloisonnement des modes de financement freinent les initiatives. Une refonte
des dispositions réglementaires pourrait favoriser les coopérations.
Elles estiment que la Région semble la mieux placée pour organiser ce rôle de
concertation et de fédération autour de projets communs entre toutes les AOT.
Le défi :
Instaurer, malgré la complexité de l’organisation
institutionnelle, un mode de gouvernance partenarial
pour l’organisation des transports.
Ces modèles de diffusion du bâti ne sont pas compatibles avec une politique ambitieuse de
développement des transports en commun dont ils compromettent la performance. En effet, on
considère que la zone de chalandise de ces derniers est de 300 à 500 mètres autour des
dessertes.
Les liens entre politique des transports et politiques d’aménagement et d’urbanisme ont
pendant très longtemps été sous-estimés du fait, notamment, de la répartition des
compétences entre acteurs publics.
L’urbanisme est pour l’essentiel une compétence des communes ou de leurs groupements :
communautés urbaines, communautés d’agglomération ou communautés de communes. Celles-ci
élaborent et approuvent les documents locaux de programmation et de planification.
Le Plan Local d’Urbanisme (PLU) : comme le plan d’occupation des sols auquel il a succédé
depuis la Loi relative à la solidarité et au renouvellement urbain du 13 décembre 2000
(SRU), le Plan Local d’Urbanisme définit de façon précise le droit des sols applicable à chaque
terrain. Mais l’objet des Plans locaux d’urbanisme est également d’exprimer, à partir d’un
diagnostic, le projet d’aménagement et de développement durable de la commune ou du
groupement de communes qu’il couvre. Il a aussi pour objectif de veiller à la cohérence des
projets d’urbanisme avec les autres politiques associées : transport, assainissement…
Le SCOT comprend des dispositions facultatives relatives au transport : il peut conditionner l’ouverture
de nouveaux secteurs d’urbanisation à la création de dessertes en transports collectifs. Lorsque les
bassins de vie concernent des macroterritoires, il est possible de veiller à la cohérence de plusieurs
SCOT par la constitution d’un inter-SCOT tels que ceux mis en oeuvre autour de Lyon ou Toulouse.
Ces documents de planification permettent, aujourd’hui, une politique plus globale à l’échelle d’un
territoire, et une prise en compte des problématiques plus larges.
Les politiques des transports sont en effet entre les mains des Autorités organisatrices des
transports (Etat, Région, Départements, Communautés ou leurs groupements…). Leurs territoires
de compétences couvrent les périmètres de transports urbains, le Département ou la Région.
En France, la loi a rendu obligatoire les Plans de Déplacement Urbains dans les agglomérations
de plus de 100 000 habitants. Ceux-ci définissent les principes de l’organisation des transports de
personnes et de marchandises, de la circulation et du stationnement. Ils doivent être compatibles
avec les orientations des schémas de cohérence territoriale.
L’élaboration de ces documents constitue une opportunité pour une meilleure prise en
compte de l’interface urbanisme-transport.
D’autres formes d’organisation urbaine sont possibles, pour peu que les politiques d’aménagement
intègrent très en amont la dimension des déplacements. Dès lors, les systèmes de transport en
commun servent à structurer et soutenir le projet urbain : l’habitat et les activités génératrices de
déplacement sont regroupés autour des points d’accès au réseau de transport, tandis que la limite
ville-campagne est clairement établie. C’est par exemple le cas des villes allemandes ou de la
Rundstedt aux Pays-Bas.
Néanmoins, cela suppose au préalable une bonne coordination entre acteurs et opérateurs des
transports avec pour objectif la constitution de véritables chaînes de transport cohérentes et le
développement de l’intermodalité. Ces objectifs, conçus à l’échelle des Autorités organisatrices des
transports, doivent être partagés par les collectivités en charge de l’aménagement et de l’urbanisme.
Dès lors, les politiques de déplacement et les infrastructures de transports peuvent constituer des
éléments fondateurs et structurants des projets de territoire et susciter la réalisation d’opérations
publiques d’aménagement. Cette articulation transport-urbanisme doit s’accompagner d’une gestion
anticipatrice du foncier autour des pôles d’échanges en particulier afin que la collectivité récupère
la rente foncière issue de l’amélioration des dessertes. La mise en place d’un outil d’aide à la
décision dans le cadre du Plan de Déplacements du Pays du Grand Pau qui permet d’évaluer et
d’analyser l’impact en terme de déplacements de différents scénarios d’urbanisme et d’offre de
transports va dans ce sens.
Les participants ont estimé que les démarches d’élaboration de SCOT ne couvraient
pas un espace suffisant du territoire aquitain. Ils considèrent qu’il s’agit là d’une
démarche essentielle à la coordination des politiques urbaines et des politiques
de transports.
Il a été noté que pour des territoires plus larges, l’aire urbaine de Bordeaux par
exemple, une coordination entre les différents SCOT serait souhaitable.
Les défis :
Réconcilier les politiques de transport et d’urbanisme.
Organiser la mise en cohérence des schémas de
transport et des schémas d’aménagement.
C/ La chaîne de transport
L’intermodalité désigne l’utilisation de plusieurs modes de transport au cours d’un même
déplacement : vélos + train, marche + tram + train, voiture + tram, bus + train, etc. La
chaîne de transport utilisée permet de limiter l’usage de la voiture particulière et les nuisances qu’elle
génère au profit d’un usage combiné de différents modes moins polluants.
l’information sur les horaires, les tarifs et les dessertes ou l’existence de parking relais est
disponible par réseau de transport ou à l’échelle des agglomérations mais il n’existe pas de
centralisation des informations à plus grande échelle, notamment à l’échelle régionale. C’est
à l’usager de recouper les informations à partir de plusieurs sources d’informations, cet exercice
pouvant s’avérer particulièrement complexe ;
les titres de transports ne sont utilisables, sauf exception, que sur un réseau de transport
collectif, et le stationnement est dissocié du titre de transport public ;
les pôles d’échanges, avant leur réaménagement, ne sont pas suffisamment dimensionnés
pour répondre à l’ensemble des besoins, et en particulier pour les besoins en stationnement
ainsi que pour l’approche et le stationnement des bus et cars ;
les horaires des différents réseaux de transport ne sont pas toujours coordonnés.
La continuité de la chaîne de transport nécessite une coordination forte entre les différentes
Autorités organisatrices des transports.
Cette coordination existe aujourd’hui, au moins entre certaines Autorités organisatrices de transport,
mais fait face à un retard important lié au grand nombre d’acteurs concernés et à l’éclatement des
compétences. Le développement de l’intermodalité a néanmoins été identifié comme un enjeu
majeur pour le développement des modes alternatifs à la voiture.
Des efforts de plus en plus nombreux de prise en compte d’une interface entre transports
en commun et modes doux, avec notamment la création de parc de stationnement vélos
au plus près des réseaux de transports collectifs.
Le défi :
Assurer une offre de transports lisible et performante
pour tous en renforçant l’intermodalité.
D/ La contrainte du financement
Le financement des transports publics est largement le fait des pouvoirs publics, que ce soit dans
les investissements en infrastructures et en matériels ou pour compenser un déficit d’exploitation.
En effet, le coût du transport comprend souvent une part payée par l’usager et une part payée par
les pouvoirs publics par le biais des impôts et des taxes. Leur recours est justifié par la notion de
« service public » ou par un intérêt général, d’ordre économique (développement de l’activité),
environnemental (réduction des nuisances, économie de CO2…) ou social (aide aux personnes
défavorisées, mise en accessibilité…).
les projets d’infrastructures mobilisent des sommes financières très importantes sur 5 à 10
ans, mais qui ne peuvent être rentabilisées qu’au terme de plusieurs dizaines d’années ;
le prix payé par l’usager permet rarement de couvrir l’investissement ;
certains usagers ne participent pas au financement des transports, agissant comme des
passagers « clandestins » (exemple des poids lourds étrangers qui empruntent le réseau
routier gratuit sans payer de TIPP).
C’est une contrainte qui pèse désormais de plus en plus lourdement sur les collectivités. En 2004,
les investissements publics dans les transports ont représenté en France 16,4 milliards d’Euros,
dont 71% à la charge des collectivités locales qui financent désormais la route à 80% (avec
la voirie urbaine), en partie grâce aux dotations de décentralisation que leur accorde l’État.
Ce financement est assuré en partie par le biais du versement transport (VT) qui est un impôt assis
sur la masse salariale des entreprises de plus de neuf salariés localisées dans un « périmètre de
transport urbain » (PTU). D’abord institué en région parisienne, le versement transport a été
progressivement étendu aux Autorités organisatrices des transports urbains de province. Il est
payé par les employeurs.
Cette taxe a permis une certaine modernisation des réseaux de transports lors de son instauration,
dans les années 1970. Le versement transport est nécessaire mais
non suffisant au financement des transports urbains. Il a, par ailleurs,
atteint ses limites, les taux n’ayant pas été revus depuis 1998. Il
résulte du nombre important de projets de transports collectifs en
France (principalement tramways ou bus à haut niveau de service)
des besoins de financement estimés à un niveau de 18 Md€ et
ce dans un contexte de réduction des interventions de l’Etat puisqu’il
a annoncé qu’il ne pourrait consacrer que 2,5 Md€ jusqu’en 2020.
6
225 M€ ont été investis dans le matériel roulant ferroviaire depuis 1998.
7
Taxe Intérieure sur les Produits Pétroliers
Le Contrat de projets entre l’Etat et la Région Aquitaine (CPER 2007 – 2013) prévoit 729 millions
d’euros afin de « développer le transport ferroviaire de voyageurs, le fret ferroviaire et maritime ».
Ces projets représentent 178 millions d’euros pour l’Etat, 196 millions pour la Région et 110,9
millions pour les autres collectivités d’Aquitaine, 95,5 millions pour l’Europe, 116,8 millions pour
RFF, 20,8 millions pour le Port Autonome de Bordeaux et 10,8 millions d’euros pour les autres
opérateurs (AEF, Mouguerre, SNCF). Parmi ces projets près de 250 millions d’euros sont réservés à
l’augmentation de capacité et à la mise au gabarit du corridor ferroviaire atlantique. 146,5 millions
d’euros serviront à régénérer une partie des lignes « secondaires » vieillissantes du réseau ferroviaire
aquitain. Mais il faudra probablement engager d’autres crédits d’ici 2020 pour sauvegarder le
réseau.
Le réseau routier n’est plus financé dans le CPER. Le réseau routier départemental revient à la seule
charge des Départements. Le financement des itinéraires nationaux non concédés, à charge de
l’Etat, reste problématique.
Les collectivités financent les investissements d’infrastructures du Port de Bordeaux dans le CPER.
La Région finance également les investissements9 du Port de Bayonne qui lui appartient depuis
2006.
La loi du 11 février 2005 prévoit que « la chaîne du déplacement, qui comprend le cadre bâti, la
voirie, les aménagements des espaces publics, les systèmes de transport et leur intermodalité,
[soit] organisée pour permettre son accessibilité dans sa totalité aux personnes handicapées ou à
mobilité réduite », et ce dans un délai de 10 ans, c’est-à-dire avant 2015. La mise en oeuvre de
cette réglementation a un coût élevé pour l’ensemble des collectivités locales. A titre d’exemple, le
coût des aménagements prioritaires identifiés au Schéma Directeur d’accessibilité des services
régionaux de transport de voyageurs s’élève à 60 millions d’euros.
8
Le montant de cette aide ne sera connue qu’une fois attribuée le contrat de concession.
9
Le concessionnaire finance les superstructures
Les collectivités locales investissent donc de plus en plus sur leurs propres réseaux de transport, mais
aussi dans les infrastructures d’intérêt national. En effet, l’Etat, qui est confronté à des difficultés
budgétaires importantes, a instauré une implication forte des collectivités, allant jusqu’à la parité
sur le niveau de subvention publique nécessaire. Ainsi, la parité est demandée pour le financement
des projets de lignes à grande vitesse. Cette demande envers les collectivités traduit la difficulté à
financer des projets d’intérêt général qui auront à long terme des retombées positives. Ainsi, les
projets de lignes à grande vitesse permettent de réduire fortement les gaz à effet de serre, mais ce
gain n’est pas encore valorisable.
Il est à souligner toutefois que le développement économique lié à ces grands projets ne bénéficie
pas de façon identique à toutes les collectivités. En effet, les Régions, qui perçoivent peu de taxe
professionnelle, ont des retombées presque nulles en terme de gains sur les taxes supplémentaires
dues au projet.
Le Groupement des Autorités Responsables de Transports publics (GART) chiffre à 43,5 milliards
d’euros le besoin de financement des transports publics pour engager un report modal
significatif et permettre de tendre vers l’objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre
de 20% à l’horizon 2020. Cet objectif demande donc un effort important, alors que la part consacrée
aux infrastructures de transport a décru régulièrement depuis une quinzaine d’années.
Compte tenu des besoins très importants à mobiliser pour financer les infrastructures, l’Etat a créé
en 2004 une agence spécifique, l’Agence de Financement des Infrastructures de Transport de France
(AFITF), qui a pour mission de porter les participations de l’Etat dans les infrastructures de transport,
notamment les grands projets décidés par le CIADT10 du 18 décembre 2003, mais aussi ceux inscrits
dans les Contrats de Projets État-Régions. Elle devait être financée par les dividendes des participations
de l’Etat dans les sociétés d’autoroutes. Lors de leur cession, l’AFITF a reçu 4 Md€ sur 4 ans qui
représentaient plus de la moitié de son budget. Or, cette dotation sera consommée en 2008 et il
faudra trouver un financement complémentaire de 2,1 Md€ par an sur la période 2009-2012 et de
2,7 Md€ par an sur la période 2013-2020.
La principale ressource envisagée par l’Etat pour faire face à ce défi est une redevance kilométrique
sur les poids lourds qui pourrait être en place dès 2011. Cette redevance pourrait également être
perçue par les Départements et les Communes sur leur réseau. L’Etat réfléchit également à une
taxation sur les plus-values foncières liées aux infrastructures de transport.
Il est également envisagé une refonte des péages payés à Réseau Ferré de France, avec un risque
d’augmentation de ces redevances après 2010 qui pourrait peser sur les coûts payés par les Régions
et qui pourrait aller à l’encontre des projets de développement des liaisons Ter.
10
Comité Interministériel d’Aménagement et de Développement des Territoires
Les défis :
Réussir à financer les grands projets ferroviaires qui
conditionnent la réussite de la politique de report
modal, tout en conservant aux collectivités leur
capacité de développement des transports locaux.
Réussir à financer les grands projets de transports
collectifs urbains, notamment les projets de
Transports Collectifs en Site Propre.
Réussir à concilier le financement des transports
collectifs par l’usager et par l’impôt, sans pénaliser
utilisateurs et non-utilisateurs.
Assurer une coopération entre Autorités
organisatrices des transports pour un financement
optimisé des projets.
Favoriser une évolution du mode de financement des
infrastructures et du fonctionnement du transport.
Mobiliser les financements à la hauteur des enjeux
de transport.
La participation est un principe fort du développement durable. Elle permet l’implication des citoyens
dans la décision par un système de représentation ou de participation directe selon l’échelle
géographique et l’étendue du projet.
C’est une condition de réussite d’un projet de transport, qu’il s’agisse d’infrastructures ou de services.
En effet, la participation permet de mieux cerner l’attente des usagers, de prendre des mesures
correctives, et de façon générale d’évaluer l’impact sur les aspects sociaux, économiques et
environnementaux.
l’information ;
la co-décision.
L’Etat a pris de nombreuses dispositions législatives au cours des années 1990-2000 afin de développer
la participation citoyenne, notamment sur les grands projets d’infrastructures. Auparavant, la création
de la procédure d’enquête publique en 1983 a permis aux citoyens de prendre connaissance et de
peser sur les projets qui étaient prêts à démarrer. Désormais, la participation débute au commencement
du projet, afin de mieux le préparer. Avec la circulaire « Bianco » du 15 décembre 1992, puis la loi
« Barnier » du 2 février 1995 s’instaure le principe d’un débat public pour les grands projets
d’infrastructures. La Commission Nationale du Débat Public (CNDP) devient une autorité administrative
indépendante par la loi du 27 février 2002 relative à la démocratie de proximité. Elle est saisie par
les maîtres d’ouvrage afin d’organiser un débat public sur leurs grands projets.
La participation est également très utilisée par les collectivités locales qui ont adopté une démarche
de développement durable, notamment les autorités organisatrices de transport. C’est une démarche
qui devient de plus en plus « naturelle ».
La participation en Aquitaine
L’Aquitaine connaît de nombreux débats publics depuis 2003, principalement sur des projets routiers
et ferroviaires :
La participation y a été très forte. Il faut noter que la procédure permet de fédérer les personnes
qui se prononcent contre l’opportunité du projet débattu. Les reproches exprimés à l’occasion de
ces différents débats publics ont notamment porté sur le manque de vision d’une politique globale
des transports en Aquitaine.
La participation s’est également beaucoup développée sur les projets de développement des
dessertes des différentes autorités organisatrices de transport.
Ainsi, la Région Aquitaine a-t-elle créé des comités de ligne et des comités de bassin pour traiter
des projets Ter Aquitaine. La concertation se déroule en majorité sur les territoires, afin d’assurer
une large participation. Les échanges concernent par exemple le projet de cadencement de 4 lignes
Ter Aquitaine, projet prévu à l’été 2008.
La Région organise également une concertation importante afin d’établir le Schéma directeur
régional d’accessibilité.
Les usagers demandent également à participer à la définition des grandes stratégies en matière de
transport. La concertation organisée dans le cadre de l’élaboration du Schéma régional des
Infrastructures, des Transports et de l’Intermodalité, multipliant ateliers thématiques et conférences
territoriales, utilisant l’outil de l’internet, répond à cette attente.
Avec le développement de la concertation, le rôle des élus évolue. En effet, si les élus sont toujours
dépositaires de la décision finale, leur rôle d’organisateur et de pilote de la concertation leur donne
une fonction d’écoute très active.
Le défi :
Créer un cadre pérenne de concertation sur la stratégie
globale de transport en Aquitaine, en complément des
procédures réglementaires spécifiques.
Agenda 21
La Région Aquitaine s’est dotée en 2005 d’un Agenda 21 considéré comme l’outil par excellence de
la mise en place d’une politique transversale de développement durable. Les réponses aux aspirations
de mobilité durable de cet Agenda 21 sont de :
De nombreuses autres collectivités ont engagé l’élaboration d’un Agenda 21 : Conseil général de la
Gironde, Pays Basque, Pays Coeur Entre-deux-Mers, villes de Marmande, Mérignac, Pessac…
Plan Climat
La Région Aquitaine s’est engagée dans l’élaboration du premier Plan climat régional, dont certaines
mesures sont opérationnelles depuis 2007.
actions sur la conduite des véhicules : respect des véhicules autorisés, sensibilisation
à l’écoconduite.
Il est nécessaire de permettre des déplacements sur des modes moins polluants
notamment dans le cadre des déplacements urbains.
Le défi :
Développer les démarches intégrant la mobilité
durable dans les entreprises et les administrations.