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L’héritage que le siècle des lumières a légué au siècle suivant se traduit par des libertés dans tous
les domaines. En littérature, cet héritage se manifeste déjà à la fin du 18e siècle et on l’avait
appelé le préromantisme. Que ce soit dans la nouvelle Héloïse de Rousseau, où il compose une
noble et charmante personnalité de Julie avec les qualités et les souvenir de toutes les femmes
qu’il a connues et aimées, où dans ses rêveries, l’écrivain est très heureux et il profite de la
beauté de la nature.
Après les déceptions de la vie, il décide de vivre seul et pour lui-même, de même dans la
peinture des paysages exotiques chez Bernardin de Saint-Pierre, avec la description de
l’ondoiement de vagues, le sifflement des vents, ou encore Chénier dans ses vers profondément
remplis de passion et de mélancolie, d’amour et de contemplation : « Ce qui n’est point Camille
est un ennui pour moi, J’allais couvrant ses pieds de baisers et de larmes ». On dira de lui qu’il
est un poète né.
Cette génération du siècle des lumières a ouvert les portes à une littérature de l’âme, de la liberté,
de l’évasion, de l’amour, de l’exotisme, de la contemplation de la nature, qui va caractériser le
19e : c’est le romantisme.
On appelle « pré romantiques » les écrivains du 18e siècle qui ont produit une littérature
romantique, à eux, nous pouvons encore ajouter madame de STAEL, René CHATEAUBRIAND
et Benjamin CONSTANT qui ont ouvert le siècle du romantisme dans un style qui était plutôt
classique, parce qu’ils étaient attachés aux formes anciennes.
Il convient donc de rappeler que les philosophes eux-mêmes (Diderot, Montesquieu, Voltaire…)
n’ont pas échappé à la magie de l’écriture et de l’âme préromantique.
Le principe du Romantisme
Le romantisme revendique une sensibilité reposant sur l’exaltation, le sentiment, le goût pour le
passé, le rêve et la nature, la défense des peuples opprimés au nom de la liberté. Il s’oppose ainsi
au goût et à la tradition classique.
Objectif du Romantisme
Libérer les genres littéraires des règles strictes fixées par la tradition.
Exprimer les sentiments et les souffrances profondes des individus.
Retrouver l’harmonie du moi avec le monde à travers la communion avec la nature.
Caractères généraux
Liberté artistique : Les romantismes cherchent à rompre avec les conventions classiques de
l’ordre et de la discipline. L’artiste doit échapper aux règles qui contraignent l’homme et limitent
le champ de ses passions, il a droit à un style libre, á un vocabulaire poétique élargi. Victor Hugo
dans sa préface « d’Herman » déclare : « Le romantisme c’est le libéralisme en littérature ».
Sensibilité et exaltation du moi : Le romantique met l’accent sur sa capacité d’être ému par
opposition à la raison froide du XVIIe et XVIIIe siècle. La connaissance, selon le romantique
n’est pas réservée à la raison mais au cœur. Ils généralisent leurs sentiments personnels. Pour
eux, le vrai poète traduit directement dans ses œuvres ses émotions personnelles. Plus ses
émotions sont intenses, mieux elles constituent la matière d’art. Alphonse de Lamartine affirme :
« J’ai eu de l’âme, voilà tout ». De sa part, Alfred de Musset déclare : « Ah frappe-toi le cœur,
c’est là le génie ».
L’exotisme : Les romantiques n’avaient aucun respect pour la réalité authentique. Ils
témoignaient d’une prédilection pour le fantastique, le lointain, le peu commun, le sauvage. Ils
aimaient la transposition, l’idéalisation et ne s’intéressait que dans la mesure où il flattait leur
imagination. Pour eux, la réalité est ce qu’ils imaginent ou se qui s’identifie à leur état d’âme.
Le Réalisme
Il se démarque du Romantisme, mais lui doit beaucoup Honoré de Balzac, écrivain romantique
peut pourtant être considéré comme le père du roman réaliste. Et Stendhal, qui n’est pourtant pas
écrivain réaliste, soutient que « le roman est un miroir que l’on promène sur une grande
route… ». Le roman ne montre, selon lui, que la réalité, même si elle est laide. Pour parler
pleinement de Réalisme, il faut ajouter trois principes importants : l’effacement de l’auteur, la
réalité et le culte de la forme.
On privilégie la description du dehors par rapport aux sentiments car seul l’extérieur du monde
est visible. Partout règne le souci de l’exactitude. Le refus de l’omniscience et de la complicité
du narrateur, des éclairages neutres. La critique dénonce une immoralité et une absence d’art et
d’originalité de ces recherches esthétiques, aussi bien en littérature qu’en peinture. Pour eux, la
forme est aussi importante que le fond. On accepte de moins en moins la pertinence d’une
distinction entre les deux.
En métaphysique, le terme désigne généralement toute doctrine affirmant l’existence substantive
de l’être indépendamment de la connaissance que peut en prendre la pensée.
Né du romantisme, le réalisme se révolte contre le romantisme parce que ce dernier déformait la
vérité pour des raisons esthétiques et sentimentales. C’est ce qui explique la réaction réaliste.
En relation avec le positivisme et le scientisme, une nouvelle école va professer le respect des
faits matériels, étudier les hommes d’après leur comportement, dans leur milieu, à la
lumière de théories sociales ou physiologiques, elle se défiera du rêve, de l’imagination, de la
métaphysique.
Le Roman Réaliste
Le domaine d’élection du réalisme est le roman qui connait au XIXe siècle une prodigieuse
fortune. Balzac le conçoit comme « l’histoire des mœurs » et l’enracine solidement dans la
réalité matérielle. Le réalisme de Stendhal est surtout psychologique mais il s’étend aussi à la
peinture des mœurs. Pour Flaubert, le réalisme est d’abord une discipline qu’il impose à son
romantisme spontané, puis il devient son mode d’expression naturel. D’autres écrivains
comme Emile Zola en particulier, vont renchérir encore sur le réalisme et créer le Naturalisme
et le Roman Expérimental.
L’Art Réaliste
On risquait aussi d’abaisser l’art littéraire en donnant dans le vérisme (courant artistique qui
s’attache à reproduire la réalité quotidienne le plus fidèlement) ou le « chosisme » reproduction
pure et simple des objets. Mais en fait les maitres du réalisme ont été aussi des artistes. Flaubert
communie avec les poètes de l’art pour l’art et les Parnassiens, dans un même effort pour
immortaliser grâce au miracle d’une forme impeccable, les spectacles passagers et les êtres
éphémères. On peut même dire que, si le réalisme a été illustré par un sculpteur animalier comme
BARYE, un peintre comme COURBET, les plus grands artistes qu’il ait inspirés sont Flaubert et
Leconte de Lisle.
Théorie Fondamentale du Réalisme
Les réalistes visaient une représentation objective et précise du réel, sans distinction
entre le laid et le beau parce que selon eux, les deux font partie de la réalité.
Rester près du concret et à la dimension exacte de l’objet.
La peinture du réel doit être objective, basée sur la documentation.
Céder le moins possible à l’imagination.
Eviter au maximum l’élaboration artistique, en supprimant la subjectivité du moi, la
stylisation.
Offrir au lecteur un spectacle du présent en reproduisant aussi exactement que possible
le milieu social et politique de l’époque.
La rigueur de l’observation est le travail essentiel du romancier.
Le Naturalisme
Il se manifeste dans le roman, le conte et la nouvelle mais pas en poésie. C’est une sorte
de réalisme poussé à l’extrême. Ce courant s’est constitué autour des écrits théoriques
d’Emile Zola, chef de file du naturalisme. Le naturalisme présente la réalité avec une
ambition scientifique, celle de l’objectivité parfaite dans tous les sens, même sous les
aspects les plus vulgaires. Les naturalistes tentent à appliquer hypothèse et
expérimentation à la littérature, car la nature n’a pas d’autre cause qu’elle-même et
rien n’existe en dehors d’elle.
Chez la majorité des naturalistes, la société bourgeoise du temps est peinte avec une
relative férocité et les paysans ne sont pas toujours mieux traités. Ce terme s’applique
également à l’ensemble des doctrines philosophiques qui nient l’existence du
surnaturel et de tout principe transcendant et qui n’admettent d’autre norme que la
nature telle qu’elle apparait dans l’expérience.
Niant l’idée de création divine et par conséquent celle de Providence, le naturalisme qui
affirme le plus souvent la bonté de la nature- explique le développement de la société
à partir des lois naturelles de la géographie et de la biologie et fait de la nature la
référence de toute conduite morale (épicuriens, stoïciens). Le trait fondamental de la
doctrine naturaliste est la double référence constante à l’art et à la science.
Naturalisme et Morale
Sur le plan moral, le naturalisme voit dans la vie biologique et les instincts (Diderot,
Nietzsche) la source et la norme de la vie morale.
Les personnages des romanciers naturalistes sont donc dépourvus de libre-arbitre et sont
entrainés par « les fatalités de la chair » (Zola). Ils ne sont pas responsables de leur
déchéance puisqu’ils sont souvent victimes d’un désordre organique. On accuse le
naturalisme d’être une « littérature putride »
Roman Expérimental
Le Symbolisme
C’est un courant qui succède au Romantisme à partir des années 1850 et qui deviendra une
école seulement vers 1880. En écrivant en 1857 les Fleurs du mal Charles Baudelaire ouvrait
sans le savoir, une nouvelle voie qui a pour base le romantisme. Le poète romantique Jean
Moréas écrit en 1866 que « Charles B. doit être considéré comme le véritable précurseur du
mouvement actuel ». Cependant lorsque ce courant va devenir école vers 1880, toutes les œuvres
symbolistes seront déjà publiées.
A travers l’évasion et la suggestion, ils font découvrir les secrètes correspondances qui
unissent les différentes parties de la nature, afin de pénétrer le mystère d’une vie
intérieure.
Pour cela, il faut un langage spécial, qui utilise des symboles qui ont un lien caché avec la
réalité. Pour Verlaine, la poésie est (ou doit être) essentiellement « musique ». Un grand
risque est présent, celui de l’exotérisme (accessible aux initiés seulement).
Doctrine du Symbolisme
Le mystère : En refusant le Rationalisme (Descartes) et le matérialisme (argent et
industrialisation), les symbolistes veulent renouer avec le mystère de vivre et de sentir
« La poésie est l’expression, par le langage humain ramené à son rythme essentiel du sens
mystérieux des aspects de l’existence » (Mallarmé). La poésie symboliste donne à voir et
à sentir le mystérieux dédoublement du monde, révèle l’invisible derrière le visible,
l’inconnu derrière le connu.
Le secret : Secret du monde, secret des âmes, tout est secret. Les mots ne servent qu’à
approcher les mystères. La rationalité du monde n’existe pas. Il faut suggérer et non pas
expliquer.
Le sacré : Le poète est un voyant capable de déchiffrer les mystères du monde, ses
« signes ». Les thèmes de la mort, du crépuscule, de la fin du siècle sont privilégiés.
Le surnaturalisme : La vérité n’est pas dans la matière brute seulement. Une chose
existe par-delà elle-même : elle est le signe d’une autre chose, elle et un symbole dans un
jeu de correspondances infinies.
Synesthésie : (Les correspondances) : Au-delà des apparences, il y a des rapports entre
les choses, des liens entre les êtres, des correspondances (Baudelaire) entre les sons, les
images et les parfums. C’est ce que le symbole devrait exprimer. Colombe- paix, oiseau-
liberté, un son rappelle une image, une odeur rappelle un lieu, une sensation rappelle un
moment du passe, etc. L’analogie universelle : dans l’univers, les sons, les couleurs, les
parfums se répondent et renvoient à une même idée primordiale que doit exprimer le
poème.
Il faut donc échapper au règne de la pensée rationaliste imposée par la science et relayée
par le naturalisme tout en créant de nouvelles formes artistiques. La vie ne peut pas se
réduire aux termes médicaux. Un chirurgien ne dissèque pas l’âme d’une personne. Le
ciel étoilé, même si on peut l’expliquer scientifiquement aujourd’hui, reste nébuleux.