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musique
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339 —
LE • MÉNESTREL
Tous deux, étrangers à l'intrigue, commentent des textes n'éprouvait pas de difficultés à faire un canon recte et
qui ont une grande analogie ; tous deux ont pour inter- rétro, exercice d'école, si l'on veut, mais exercice dont
prètes des gens transis de froid, vivant dans des régions seuls les musiciens qui ont une forte culture ou des
hyperboréennes; tous deux enfin consistent en une suc- dons naturels peuvent venir à bout. L'oeuvre de Purcell
cession mélodique de croches harmonisées verticale- offre maint exemple de l'ingéniosité de son écriture.
ment. Purcell connaissait-il l'oeuvre de Lully? Cela est Nous signalerons, entre autres, le beau canon avec
possible, vraisemblable même... Si frappantes que soient double augmentation à la quinte et à l'octave supé-
les ressemblances entre les deux choeurs, les différences rieures par lequel commence la Sixième Sonate pour
ne le sont pas moins. Le choeur de Lully est à trois deux violons, basse et clavecin.
voix (i) : haute-contre, ténor et basse; il est très court; Assurément, il y a des duretés dans l'oeuvre de Pur-
il ne comporte que douze mesures qui se répètent en un cell. On y rencontre des fausses relations choquantes
—
d'heureuses
second couplet; il est éminemment vocal... N'oublions péché véniel pour le temps — il y en a
pas que Lully était italien. Le choeur de Purcell est à aussi. L'affection de notre musicien pour les anticipa-
quatre parties : soprano, alto, ténor et basse; il est fort tions, pour les frottements de secondes est souvent pour
développé; les trilles qui font chevroter les croches du nous une source de plaisir; ces frottements caressent
texte musical en rendent moins aisée l'interprétation; nos oreilles modernes.
mais ce qui, plus que tout, différencie les deux choeurs, En vérité, nos oreilles qui se sont familiarisées avec
c'est leur harmonisation. Les harmonies de Lully sont une succession toujours plus rapide des tonalités, qui
simples, consonantes; celles de Purcell sont plus com- arrivent même à ne plus s'effaroucher de la polytonie,
plexes, plus âpres; aussi le caractère général des deux pourront trouver le système harmonique de Purcell
choeurs est-il très dissemblable. L'un est aimable en sa peu compliqué. Si toutefois on examine son oeuvre, non
forme humoristique; l'humour de l'autre est, avons- seulement à la lumière de la critique historique, mais
nous dit plus haut, d'un sombre coloris et plaintive- en lui-même, on est amené à constater que l'écriture du
ment expressif. L'oeuvre de Lully est d'une pureté toute musicien anglais ne manque pas de hardiesse et cette
classique; celle du musicien anglais est plus pitto- hardiesse contribue à lui donner une singulière saveur.
resque, plus romantique, — plus imposante aussi. La En résumé, si, par le caractère dramatique et souvent
palme revient, selon nous, à Purcell. Cela dit sans la décoratif de ses compositions, Purcell est le précurseur
moindre intention de l'exalter au détriment d'un maître de Hsendel, par sa recherche, couronnée de succès, d'in-
dont les titres de gloire ont été excellemment établis par génieux effets sonores, il nous prépare à la pleine jouis-
maint musicographe, notamment par M. Henry Pru- sance des prodigieuses combinaisons harmoniques du
nières (2). Si Purcell a imité Lully, il a su néanmoins maître des maîtres, J.-S. Bach.
être original et rester personnel. Lully n'en a pas moins, Signalons en passant une jolie cadence et bien an-
probablement, le mérite d'une heureuse trouvaille scé- glaise qui se rencontre dans l'oeuvre de Purcell, parti-
nique. culièrement dans le choeur we hâve sacrificcd du Roi
Purcell dépasse ses contemporains par l'imprévu Arthur. Elle consiste dans l'emploi de l'accord de sixte
de ses modulations. Certes, il lui arrive parfois, comme sur la dominante se résolvant sur l'accord parfait.
aux compositeurs de son temps, de ne pas s'aven- Quelquefois, cet accord de sixte s'agrémente d'une sep-
turer au delà des tons voisins. Certaines de ses pièces tième. C'est sous cette forme qu'il se présente dans la
pèchent par l'abus des cadences parfaites dans le ton seconde Ballade de Chopin.
initial (les versets antiennes Thy word is a lantern, Be L'orchestre que Purcell avait à sa disposition était,
merciful unto me...) ; mais quand il lui prend la fantai- on le conçoit, pauvre en comparaison de nos orches-
sie de moduler, il s'en donne à coeur joie. Il semble tres. Par l'usage qu'il fit de la trompette et que, selon
prendre plaisir à étaler les couleurs de sa palette harmo- toute apparence, il introduisit dans l'église, grâce
nique, comme, par exemple, dans le Sicul crat de son aux dialogues qu'il établit entre les instruments à vent
psaume Beati omnes qui timent Domimtm. Ce frag- et les instruments à cordes, il obtint des effets nouveaux
ment commence en mi bémol; bientôt, nous serons en très heureux. Dans les ensembles où les voix, mises au
la majeur, ton éloigné du ton initial. On a alors la service de nobles inspirations, s'entrecroisent avec art
vague impression que Purcell n'a pas un but bien fixe et se mêlent à l'orchestre, il communique à l'auditeur
et qu'il se laisse mener par sa plume. Nous arrivons à l'impression de la puissance.
une nouvelle étape en mi majeur; à partir de là, il Purcell a abordé tous les genres et a réussi dans tous.
nous achemine avec beaucoup d'habileté à la cadence Ses Sonates pour deux violons et clavecin, bien qu'elles
finale en ut mineur du psaume, en passant par les tons occupent une place modeste dans son oeuvre, sont des
dW, de fa et de sol mineur. modèles de grâce à laquelle se mêlent souvent des ac-
Purcell réserve des surprises à l'auditeur. Dans le cents de profonde émotion. Quant à ses pièces pour clave-
Roi Arthur (scène du Froid, récitatif de Cupidon), sur cin, elles forment une collection pleine de charme. Son
les paroles : Dans ces espaces mornes, je fais surgir du Ground en mi mineur révèle une fine sensibilité. ISAlle-
sol des coeurs brûlants d'amour, nous nous attendons à mande, en ut, de la cinquième Suite est une page fort
une cadence en la mineur; c'est au ton de ré mineur que gracieuse. Le prélude de la même Suite fait pressentir
le musicien nous conduit; l'effet produit est fort la huitième Invention à trois voix de Bach, et la Toccata,
agréable. en la majeur, par son allure générale, par son accent
Purcell fut, lui aussi, un virtuose de l'écriture. Il pathétique, annonce le style du maître d'Eisenach.
connaissait à fond toutes les ressources du contrepoint, En résumé, Henry Purcell est le musicien le plus
complet de l'école anglaise. En lui s'unissent ses traits
(i) Ch. Gounod a donné un arrangement à quatre parties du les plus caractéristiques, ses plus précieuses qualités.
choeur de Lully (Paris, Alphonse Leduc). Aussi avons-nous cru devoir lui ménager une place
(2) Lully, par Henry Prunières (Édit. Laurens). particulièrement importante dans cette étude.
LE • MÉNESTREL
Dans l'échelle des valeurs artistiques, quelle place J ne se laissa jamais cependant contaminer par la corrup-
attribuer à Purcell par rapport à Haendel avec lequel il tion de son époque.
a certainement des affinités? Si irrésistiblement attirés Nous lisons au commencement du deuxième volume
que nous soyons vers Purcell, malgré la sympathie de YOrpheus Britannicus :
fervente que la générosité de sa nature musicale éveille A conqu'ring sweetness in his Visage dwelt,
en nous à son égard, bien que les nuances fines et déli- His Eyes would warm, his Wit like lightning melt.
cates de son génie le rapprochent singulièrement de Pride was the sole aversion of his Eye,
notre temps, bien qu'enfin mainte de'ses compositions Himself as Humble as his Art was High.
eût pu être signée Hoendel, Haendel néanmoins lui Une douceur conquérante se peignait sur son visage,
est supérieur par la force expressive. Il y a un degré de On était réchauffé par son regard, son esprit passait comme l'éclair.
puissance que Purcell ne dépasse pas. La puissance
de Haendel paraît illimitée. Celui-ci avait, au moral
L'orgueil était la seule chose qui offusquât son oeil.
comme au physique, une robustesse que n'avait pas Lui-même était aussi modeste que son art était élevé.
celui-là. Soit que Purcell se soit laissé accaparer par ses
relations mondaines, par les auteurs dramatiques, par Les biographes racontent que Corelli, ayant quitté
les grands personnages de la Cour, soit que, pour sub- Rome pour rendre visite à Purcell, fut informé de sa
venir à l'entretien de sa famille, il ait été obligé de céder mort en cours de route. 11 ne jugea pas utile de pour-
à leurs sollicitations, soit encore que sa fin prématurée suivre son voyage.
ne lui ait pas permis d'arriver au terme de son évolu- (A suivre.) Henri DUPRÉ.
tion, faute de temps, plutôt que faute de dons naturels,
il ne poussa pas toujours jusqu'au bout les effets artis-
tiques qu'il concevait; il ne développa pas toujours, Le Mouvement musical en Province
comme Haendel, jusqu'à l'extrême limite, l'idée qu'il
portait en lui. Beaucoup de ses compositions donnent
l'impression d'une esquisse géniale, mais, malgré tout, Brest. — Huitième Conférence d'éducation artistique. —
d'une esquisse. Cette réserve faite, nous ne sommés que La dernière conférence-concert de la saison avait pour
plus à l'aise pour déclarer que, parmi les multiples sujet « Beethoven ». Les 5oo fauteuils de la salle des Arts
qualités sur lesquelles repose la gloire de Purcell, il en étaient occupés. M. Guillemain, le conférencier, y fut très
applaudi.
est une qu'il posséda au plus haut point : la tendresse. Les principales oeuvres pour piano, violon et violoncelle
Il y avait dans sa nature quelque chose, non pas du génial musicien reçurent une interprétation remar-
d'efféminé (car sa mélodie a, comme la démarche d'une quable de MM. Guillermit, Pepper et Fresnel.
jeune fille anglaise, une allure très décidée), mais quel- Signalons surtout le célèbre Septuor par les artistes et
que chose de féminin. Cette tendresse pénètre tout son les meilleurs solistes de la musique de la Flotte, MM. Buret,
oeuvre; elle le rend infiniment attrayant; elle crée une Texier et Gret.
atmosphère dans laquelle l'âme se sent réchauffée; tou- L'andante et le finale de la Cinquième Symphonie termi-
tefois elle laisse aussi dans le coeur un sentiment de naient cette séance qu'un orchestre de choix rendit avec un
douce mélancolie, dès que se sont tues les voix qui bel ensemble.
interprétaient ses mélodies. Salle des Fêtes. — A l'occasion de l'Exposition de pein-
Des hommages furent rendus à la mémoire de Pur- ture des Amis des Arts,'qui a duré tout le mois de juin,
cell. L'honneur insigne d'être inhumé dans l'Abbaye de quatre matinées musicales ont été données. Grande afflu-
Westminster lui fut accordé. Sa dépouille mortelle fut ence à chaque séance. Les meilleurs professeurs de la ville
s'y sont fait entendre. Signalons des exécutions artistiques
déposée sous l'orgue même dont il avait été pendant de la Marche héroïque de Saint-Saëns, par un orchestre
quinze ans le glorieux titulaire. Voici l'inscription gra- sous la direction de M. Guillermit, des Trios de Widor,
vée sur la pierre tombale : Beethoven par MmG Delaunay, MM. Pepper et Fresnel,
professeurs à l'Ecole de Musique.
_
Plaudite, felices Super i, tanto kospitc ; noslris jyjmes Belhommet et Moaligou, cantatrices de valeur, se
Proefitérât, vestris additur Me choris.
Invida nec vobis Purcellum terra reposcat, sont fait entendre dans diverses oeuvres de Fauré, Tré-
Questa decus sedi deliciasque brèves. misot, Chausson, etc.
Tarn cito decessisse, modos cui singula débet Théâtre Municipal. — Les Amis des Arts donnent en ce
Musa, prophana suos, religiosa sitos ? moment une revue qui obtient un gros succès. Cette revue
^ mit, Io ! et vivat, dum vicina organa spirant, qui a pour titre Oh! Ys ! est en général bien écrite et
Dumquc colet mimeris turba canora Deum ! agréablement charpentée.
Acclamez, bienheureuses créatures célestes, si grand hôte ! Salle des Arts. — Le concert donné par Gontran Arco.uët
un
Il présidait à nos choeurs; il vient renforcer les vôtres. Que la et E. Jullien fut un beau succès pour les remarquables
terre jalouse ne vous réclame pas Purcell, tout attristée qu'elle artistes. M.-C. GUILLERMIT.
est de ce que la gloire et les délices soient ici-bas de si brève
durée Se peut-il qu'il soit mort si prématurément, celui auquel Le Mont=Dore. — On fait ici entre les cures de l'excel-
chaque. Muse doit des accents, la Muse profane, les siens, la Muse lente musique. Un septuor classique composé d'artistes
sacrée, les siens aussi ? Il vit ! Oui ! Et qu'il vive, tant qu'à proxi-
mité l'orgue résonnera, tant que, par des chants harmonieux, la remarquables où nous relevons les noms de M. Pandolfo
toule honorera Dieu ! (pianiste), Georges Bouillon (violon solo), M. Petit (premier
violon) et Demay (deuxième violon) fait connaître les oeuvres
On attribue ces distiques à Dryden. des grands maîtres. Au dernier concert, M. Georges Bouil-
La femme de Purcell fut inhumée lon fit apprécier son talent tout de charme et de nuances
en 1706 près de
son mari, par permission spéciale du Doyen. dans la Chaconne de Vitali et dans Y Aria de Bach.
contemporains du maître reconnurent tous Lille. — Les concours du Conservatoire ont été suivis
1 aménité de
sa nature, sa modestie, sa foi artistique, cette année, comme les années précédentes, par un nom-
1 élévation de
son génie et aussi sa franche jovialité. breux public qui n'a pas ménagé à ses préférés les applau-
Purcell était ce qu'on appelle
un joyeux compagnon; il dissements les plus chaleureux, et quelquefois les plus
— 33i
LE • MÉNESTREL
surprenants. Mais hâtons-nous de dire que ceux-ci ont été Lyon. — Distribution des prix du Conservatoire. — La
rares et qu'en général le public ne s'est pas trop trompé sur distribution des prix du Conservatoire National de Musique
la valeur des candidats. vient d'avoir lieu salle Rameau devant une assistance plu-
Contrairement aux choses de l'an dernier, où les pianistes tôt restreinte. M. le docteur Locard, l'éminent critique,
ont été faibles et les violonistes très intéressants, ce sont présidait. A ses côtés étaient M. Emmanuel Lévy, premier
ceux-ci qui, dans le Concerto en mi de Bach, se sont adjoint représentant M. le Maire de Lyon; le commandant
montrés inférieurs, tandis que les pianistes femmes, dans Rullière, délégué de M. le général gouverneur; M. Wit-
la Première Ballade de Chopin, et les hommes, dans la kowski, directeur du Conservatoire et de la Société des
Troisième Sonate de Schumann, se sont plus particulière- Grands Concerts; MM. Garnier, Monmain, Vautier, mem-
ment distingués, tant au point de vue technique que bres du Comité d'enseignement.
comme interprétation. M. le docteur Locard a fait une causerie fort spirituelle
Les chanteuses ont été couvertes de fleurs et de récom- par laquelle il traça les grandes réformes qui, selon lui,
penses, tandis que leurs camarades hommes obtenaient à s'imposent dans l'enseignement du Conservatoire : intro-
grand'peine deux seconds prix et un accessit. La classe duction dans les programmes de la gymnastique rythmi-
de vioioncelle, dirigée avec zèle par M. Darcq, a eu un très que; prééminence du solfège; développement de la culture
beau concours avec le Deuxième Concerto de Boccherini. générale.
Les classes'd'alto et de contrebasse et, en général, toutes Sur ce dernier point, l'aimable conférencier insista tout
celles d'instruments à vent ont fait honneur à l'enseigne- particulièrement et montra quelles fautes peut commettre
ment, ainsi que celle de déclamation où l'on travaille dans Werther le ténor qui n'a pas lu le roman de Goethe
beaucoup et où on a à lutter contre l'accent du terroir qu'il et quels horizons sont ouverts à l'artiste qui doit interpré-
est difficile de déraciner. ter Tristan lorsqu'il connaît la correspondance de Wagner
Voici le résultat de ces concours pour les classes supé- et de Mathilde Wesendonck.
rieures. Cette nomenclature ne comprend que les pre- « Travaillez donc, termine le D 1' Locard, vous qui abor-
miers et seconds prix. dez la carrière artistique pour y trouver un complément
SOLFÈGE. aux agréments de la vie,travaillez, et, si vous voulez parve-
Premiers prix : Mlles Hauvenhagel, Lobet, Neuville, nir aux joies incomparables qu'elle procure, faites l'effort
Verrept, Breckpot; MM. Robillard, Dhaene. nécessaire pour y arriver. »
Le conférencier, très applaudi, céda la parole à M. Dé-
Secotids prix : Mlles Vasseur, Mallet, Van de Wcestyne,
Semet, Bacqueville; MM. Morel, Blanquart, Dorny. cret, qui obtint la première récompense au concours de
déclamation dramatique, pour la lecture du palmarès dont
CHANT.
voici quelques extraits :
Premiers prix : Mlles Bouquillon Flourcat, Herbaut,
Catrice, Martin. SOLFÈGE (chanteuses).
Seconds prix MM. de Leu, Vercamen. Deuxièmes prix : Mlle Legros (à l'unanimité), élève de
:
M. Caras-Latour; Mme Béalet, élève de M. Caras-Latour,
DÉCLAMATION.
Premiers prix Billaut. et MUe Humbert, élève de M. Revel-Monroz.
: Mlle Léman; M. Premier accessit : MUe Mouilleseaux (à l'unanimité),
Seconds prix : M1Ies Vianou, Doyennette, Hertaut; élève de M. Revel-Monroz.
M. Scouvemont.
PIANO. CLASSE DE HAUTBOIS.
Premiers prix : Mlles Paris, Liem, Van de Wcestyne, Professeur M. Bridet.
Delhaye. Deuxième prix : M. Pierre Geoffray (à l'unanimité).
Seconds prix : MlleTop;MM. Noussier, Cordier, Viart. Deuxièmes accessits ex oequo : MM. Demèple et Ara-
VIOLON. gnette.
Second prix : M. Vasseur. PIANO (degré supérieur).
ALTO. Premiers prix : Mllcs Prudhon et Girodet, élèves de
Premier prix : M. Vasseur. M. Trillat; M. Arnous, élève de Mme Ganche-Bouvaist.
VIOLONCELLE. Deuxièmes prix : MUes Joute, élève de M. Trillat, et
Premier prix Deffay (rappel), élève de M'"° Ganche-Bouvaist.
: M. Blareau; Mlle Dubois.
Second prix M. Robillard. Premiers accessits : Mlles Deriveaux, Perret (rappel),
:
CONTREBASSE.
Picard, élèves de Mmo Ganche-Bouvaist; MIles Durand
(rappel), Faudray, Coste, Saulnier, élèves de M. Trillat.
Seconds prix : M. Primtens; Mlle Verrept.
Deuxième accessit : M1Ie Hatton, élève de M. Trillat.
FLÛTE.
VIOLON SUPÉRIEUR.
Premier prix : M. Geysen. — Second prix : M. Jacquin.
HAUTBOIS.
Premiers prix : M. Juniet (à l'unanimité), élève de
M. Guichardon; M. Dubost, élève de M. Guichardon.
Second prix : M. Debrceck.
Deuxième prix : MM. Giovanelti et Reynaud, élèves de
CLARINETTE. M. Crinière.
Seconds prix : MM. Delépine, Camelot, Woets. Premier accessit: M. Sgambatto (à l'unanimité), élève de
BASSON. M. Guichardon.
Second prix : M. Defer. Deuxième accessit : M"° Vincent, élève de M. Guichar-
SAXOPHONE. don.
Second prix : M. Hache. Morceau imposé : Troisième Concerto de Saint-Saëns.
COR. ALTO.
Second prix : M. Breekpot. Deuxième prix : M. Nahon (à l'unanimité), élève de
CORNET. M. Gay.
Premierprix: M. Camille. — Second prix : M. Kokelacre. Premier accessit : Mlle Peyrard, élève de M. Gay.
TROMPETTE. VIOLONCELLE (supérieur).
Premier prix : M. Cornille. — Second prix : M. Koke- Premier accessit : MM. Groslézat et Antoni, élèves de
lacre. M. Ugo Bedetti.
TROMBONE. CHANT (élèves hommes).
Premier prix : M. Vaflard.
— Second prix : M. Deccene. Premier accessit : M. Legros (à l'unanimité), élève de
Laure G. Mme Claessens.
332
LE •
MÉNESTREL
Deuxièmes accessits : M. Fouret (à l'unanimité), élève de bons résultats pour qu'on regrette de lui voir conserver
M. Sylvany, et M. Girard, élève de M. Lubert. cette voie. Mais on ne peut s'empêcher de regretter aussi
Rappel de deuxième accessit : M. Bo, élève de qu'il soit tenu ainsi à distance de la scène, où chacune de
Mme Claessens. ses apparitions est un si joli et si véritable succès.
(Élèves femmes). Mlle Dalmas, Mlle Michaël, MM. Audiger, Carie et Rivet
Deuxième prix : MUe Jullian (à l'unanimité), élève de complétaient l'interprétation.
M. Crétin-Perny. L'orchestre était dirigé par M. Ferdinand Rey, qui a
Rappel de deuxième prix : MIle Nott, élève de M. Lubert. vite retrouvé sur son orchestre, un instant abandonné par
lui pour celui de Toulouse, son autorité intelligente.
Premier accessit : M,le Castaing, élève de M. Crétin- Dans tous ces ouvrages, la mise en scène est assurée par
Perny. M. Galas. Il convient d'y insister un peu. Le caractère
Deuxièmes accessits : Mlles Sauvebois, élève de M. Crétin-
spécial de cette vaste scène de plein air rend assez difficile
Perny; Aroud, élève de M. de Lestang Genetier, élève de la présentation des ouvrages qui sont faits évidemment
Mme Claessens.
DÉCLAMATION LYRIQUE. pour des théâtres ordinaires. Le décor naturel du Théâtre-
Sylvain, formé d'une petite colline montant au fond de la
MUe Juilland, deuxième prix (rappel) à l'unanimité ; scène en une pente rapide et couronnée de pins tordus par
Mlle Clunet, premier accessit àl'unanimité; M. Bo, deu- les vents de l'hiver, est d'un pittoresque qui ne manque
xième prix (rappel) à l'unanimité; M. Legros, premier
accessit. pas de cachet. Mais il va de soi qu'il faut renoncer à re-
DÉCLAMATION DRAMATIQUE.
produire ici le cadre habituel de la plupart des actes. Ce
qui fait le grand mérite de M. Galas, c'est justement d'avoir
(Elèves femmes). bien compris ce caractère spécial et de se borner à une
Deuxième prix : M1Ie Collet. mise en scène extrêmement sobre et pour ainsi dire syn-
Premiers accessits : Mlles Prudhon (à l'unanimité), Perrin thétique, qui suggère, à défaut de pouvoir la préciser,
et Marchand. l'atmosphère de chaque ouvrage.
Deuxièmes accessits : Mllcs Gaudin et Laroche. Distribution des prix au Lycée Musical. — Cet impor-
(Élèves hommes). tant établissement, qui est dirigé avec une si belle intelli-
Premier accessit : M. Décret (à l'unanimité). gence et une si remarquable activité par M"10 Cyprien, tient
Deuxièmes accessits : MM. Ravier et Durand (à l'unani- dans la vie musicale marseillaise une place considérable.
mité), Mazet et Longeret. On peut en donner une idée en signalant que le nombre
La séance artistique qui termina la cérémonie permit de ses élèves, pour l'année 1923-24, dépassa six cents;
d'applaudir : M. Bouvard (premier prix d'orgue); M. J. les diverses classes de piano, à elles seules, ont plus de
Martinon (première mention unanimité, classe de violon deux cents élèves. Il y a certainement bien peu d'établisse-
intermédiaire) ; Mue Bruckert (première mention unani- ments privés qui puissent s'enorgueillir de pareils résul-
mité, classe de clavier); Mlle Juillaud (deuxième prix de tats : ils disent assez la satisfaction des familles assurées
chant à l'unanimité) ; M 110 Prudhon (premier prix de piano); de trouver là un enseignement méthodique de toutes les
Mlle Girodet (premier prix de piano) ; M. Dubost (premier branches de la culture artistique donné par les meilleurs
prix de violon); Mlle Marchand (premier accessit de décla- professeurs.
mation) ; M. Décret (premier accessit à l'unanimité de Les pouvoirs publics, d'ailleurs, ont reconnu le mérite
déclamation dramatique). J. B. du Lycée Musical, qui est favorisé des subventions de la
ville de Marseille, du département et même de l'Etat.
Marseille. — Les représentations du Théâtre-Silvain. — Les concours de fin d'année ont eu lieu ces dernières
La troupe italienne, si applaudie dans le Barbier de Séville, semaines, et la distribution des récompenses s'est faite
dans Rigoletto, dans la Traviata, a fait ses adieux au pu- vendredi dernier au Grand Casino, dont la vaste salle était
blic marseillais dans la Tosca. Cette soirée avait attiré trop petite pour les élèves, leurs familles et leurs amis...
Emile DE VIREUIL.
encore plus de monde que jamais jusqu'à présent. C'est
que, pour des raisons qu'il serait intéressant d'examiner de
près — si on en avait la place
— l'oeuvre de Puccini est
toujours assurée d'un énorme concours de spectateurs UNE GLOIRE FRANÇAISE DE L'ART LYRIQUE
ravis, surtout dans le Midi, malgré le mépris que les cri-
tiques musicaux ne cachent pas pour elle... Mon avis,
c esi que la vraie raison de ce succès persistant et universel
J.=B. FAURE ]
333 —
LE • MÉNESTREL
25 francs d'appointements mensuels, — quatre fois à Paris : la Favorite, la Ga\^a ladra, les Huguenots...
moins que le lieutenant de la Dame Blanche. La maî- enfin Guillaume Tell qui lui mérite cet éloge de Fioren-
trise de la Madeleine, d'autre part, lui en accorde trente. tino : « Il chante, il ne crie jamais... Il chante le rôle de
Hélas! voici la mue... La voix suave de l'enfant s'éva- Guillaume avec une rare énergie, une chaleur, une puis-
nouit. Heureusement, celui-ci, que de bonne heure sance admirables; il le chante tel qu'il est écrit, sans rien
avait passionné la contrebasse, s'acharne à dompter ce ôter ni rien ajouter, avec tout le dévouement et le res-
majestueux instrument. Il y réussit, se fait engager pect qu'on doit aux chefs-d'oeuvre. » Quelle leçon pour
dans un orchestre de bal de barrière. Ci : i fr. 5o de gain tels de ces acteurs et chanteurs qui, pour ne citer qu'un
journalier, plus une bouteille de vin. L'orchestre de exemple, empoissent le Barbier de Séville de leurs gro-
POdéon fut la récompense de tant d'efforts, ce qui porta tesques et sottes variantes, tolérées, sinon approuvées,
les appointements à soixante-quinze francs par mois. par des imprésarios ignorants !
Puis le contrebassiste devient organiste et s'attire une Après une agreste promenade, en selle sur la Mule
de ces grotesques prédictions dont furent gratifiés entre de Pedro, Faure soulève, dans la Muette de Portici, les
autres Verdi et Bizet : « Ah ! c'est vous, l'organiste, dit masses populaires et l'enthousiasme des auditeurs.
Auber au jeune Jean-Baptiste ; eh bien, vous feriez Puis viennent le Moïse de Rossini et cette Africaine
joliment mieux de rester où vous êtes : vous n'avez pas dont l'histoire tient du roman d'aventures et qui obtint
une tête de chanteur ! » le foudroyant succès que l'on sait ; et enfin Don Juan et
La voix revient, splendidement transparente. Le Con- les Noces de Figaro.
servatoire rouvre ses portes au chanteur; il en devient Après le dramatique Don Carlos de Verdi, qui certes
pensionnaire et revêt l'uniforme réglementaire. Enfin, eût dû être l'objet d'une reprise, « car la partition est
il débute à l'Opéra-Comique dans le rôle de Pygmalion de celles qui doivent rester », nous arrivons à YHamlet
de Galathée. Le succès fut complet et s'accentua encore d'Ambroise Thomas, qui « est peut-être le principal des
dans le second début qui eut lieu dans le Caïd. Dès titres de Faure à l'exceptionnelle renommée qui s'attache
lors, les rôles les plus divers montrent tour à tour la à son souvenir», et au Faust de Gounod,dans lequel
souplesse d'un talent étonnamment varié. Citons la le célèbre baryton incarnait, selon Théophile Gautier,
Tonelli, Haydée, le Chalet, le Songe d'une nuit d'été, «un diable de haute et grande mine», appartenant
l'Étoile du Nord, où « plus que jamais sa voix parut « visiblement à l'aristocratie des mauvais esprits... »
belle et sympathique ». Suivent diverses créations dont Seul Wagner — dont il avait dû créer le Tannhauser
chacune porte l'empreinte d'un art original et réfléchi, en 1861 — ne figure point parmi les maîtres qu'inter-
sans parler de ces cantates de prix de Rome qui trop préta Faure. « Il est superflu d'insister sur ce qu'un
souvent servent à la fois de berceaux et de sépultures à artiste comme lui a perdu à la proscription momentanée
d'imaginaires génies mort-nés. des chefs-d'oeuvre de Richard Wagner,... et nous aussi!
L'organe vocal de Faure, avec son extraordinaire Quel superbe Wotan, quel délicieux Hans Sachs il eût
faculté de été!...»—Notons qu'il prit part au grand festival en
Passer du grave au doux, de la force à la grâce, l'honneur de la mémoire de Berlioz qu'organisa Reyer,
du baryton au ténor, émerveillait les connaisseurs : en chantant l'air « Voici des roses... », non pas comme
le font en général nos Méphistos à l'eau... de roses,avec
« Sa voix, écrivait un critique, est sonore, brillante, la suavité d'une berceuse de nursery, mais avec « l'in-
énergique. Il phrase et vocalise à merveille. Il nuance, cisive âpreté » à laquelle collabore si bien l'accompagne-
il colore, il a du style et de l'expression. Et il ne crie
jamais] N'est-ce pas un homme rare? » Et cette rareté ment des cuivres.
Glissons sur la Coupe du Roi de Tuléde Diaz etsurla
obtint une consécration officielle: à l'âge de vingt-six ans Jeanne d'Arc de Massenet, mais donnons un souvenir à
le voilà professeur au Conservatoire. Mais, ayant peu
la Lucrèce Boraria de Donizetti et à YOtello de Rossini.
de goût pour l'enseignement, il le quitta trois ans plus
tard pour revenir au public. La reprise de Jocondc fut, Et ce sont maintenant les périodes crépusculaires : tour-
grâce à lui, couronnée d'un éclatant succès. Enfin, une nées, concerts, retraite enfin... Nul artiste sans doute
création importante lui échut avec le rôle d' Hoël dans ne fut plus scrupuleux que celui-ci. Il eût pu dire, avec
le Pardon de Ploè'rmel dont maintes pages figurent
Don Salluste :
parmi les plus remarquables qu'aient écrites ce Meyer- Je ne veux pas tomber; non, je veux disparaître...
beer si décrié aujourd'hui par un certain clan de com- Que de belles pages pourtant à feuilleter dans ce
positeurs dont le plus inspiré serait bien incapable de livre d'or Saint-Saëns, Alphonse Duvernoy avec ses
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rivaliser avec l'ouverture de ladite partition. Certes, il vibrantes partitions de la Tempête et de Sardanapale,
n'y faut pas « chercher une grande élévation de style, ni Wagner et Berlioz, Max Bruch, Benjamin Godard;
une étude de caractères, mais c'est une charmante pasto- enfin Gounod avec ses deux trilogies sacrées, si pure-
rale, empreinte d'une grâce aimable et facile, avec des ment, si profondément religieuses: Rédemptionet Mors
parties d'un comique très réussi, sans charge, des cl Vita.
pages dramatiques et d'un sentiment sincère, des Les deux derniers chapitres de cette belle étude sont
impressions, enfin, très heureusement pittoresques ». consacrés à Y Art vocal et à Y OEuvre musicale du grand
Ainsi le juge fort équitablement l'érudit biographe de chanteur et à une esquisse biographique de sa fidèle
notre héros. compagne. On lira avec un vif intérêt ce volume,
Celui-ci épouse la charmante Caroline Lefebvre, illustré de portraits nous présentant Faure de
« également exquise comme chanteuse, comme comé- 18 à 80 ans; et outre l'attrait du sujet principal on y
dienne et comme femme... Peu de figures sont aussi rencontrera un tableau de la vie lyrique à Paris et à
séduisantes de noblesse et de modestie. » Puis survien- Londres, tracé avec la compétence et l'autorité qui
nent les triomphes de Covent Garden, qui se reprodui- caractérisent tous les travaux de notre sympathique
sirent d'année en année. Et une nouvelle série de succès confrère. René BRANCOUR.
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